Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(29 novembre 2022 au 10 septembre 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
mercredi 2 avril 2025
-
Vol. 47 N° 58
Étude détaillée du projet de loi n° 69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives
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11 h 30 (version non révisée)
(Douze heures et une minutes)
Le Président (M. Montigny) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 69, Loi assurant la
gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses
dispositions législatives.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui. Oui,
M. le Président. M. Ciccone (Marquette) est remplacé par Mme Garceau
(Robert-Baldwin)…
12 h (version non révisée)
La Secrétaire : ...(Robert-Baldwin);
et M. Fortin (Pontiac) par Mme Cadet (Bourassa-Sauvé).
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la secrétaire. Maintenant, lors de l'ajournement hier, nous
étions à l'étude de l'article 21. Par ailleurs, je vous rappelle que les
articles quatre et l'article 20 sont suspendus. Il y a d'autres
interventions, probablement, sur l'article 21, alors je vous le demande :
Est-ce que vous avez d'autres interventions? M. le député de Jean-Talon. Je m'en
doutais un peu. Vous avez la parole.
M. Paradis : Très bien. Nous
nous sommes laissés hier dans une discussion sur la définition des termes
«consommateur» et «client». Je maintiens que ce n'est toujours pas clair qui
est quoi, notamment compte tenu des changements qui sont apportés par le projet
de loi n° 69 à ces définitions. Je recommande fortement à la ministre d'étudier
la possibilité de définir ces termes-là, qui sont très importants, mais j'ai
entendu la ministre à ce propos-là.
J'aimerais l'amener maintenant sur un
autre sujet relativement à l'article 31 de la Loi sur la Régie de l'énergie,
tel que modifié par l'article 21 du projet de loi n° 69. Il y a une
chose qui semble claire, c'est qu'on veut conférer ou on veut confirmer, comme
c'est le cas actuellement dans la loi, le fait que la Régie a la compétence
exclusive pour fixer les tarifs et les conditions de service, donc de fixer les
tarifs d'électricité au Québec. J'aimerais que la ministre m'explique comment
elle voit ce pouvoir de la Régie de l'énergie en lien avec le décret que son
gouvernement vient d'adopter le 26 mars 2025, le décret 464 2025 qui fixe
des tarifs d'électricité à l'encontre d'une décision de la Régie. Parce que,
moi, je veux voir c'est quoi, la posture de son gouvernement. On dit que c'est
le... c'est la compétence exclusive de la Régie de fixer les tarifs, le projet
de loi le confirme, mais son gouvernement, me semble-t-il, fait autre chose.
Donc, j'aimerais savoir quelle est la vision de la ministre du pouvoir de son gouvernement
par rapport au pouvoir exclusif qu'on veut confirmer à la Régie de l'énergie.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui. Merci,
M. le Président. Alors, la régie fixe effectivement les tarifs pour les
différents types de clientèle. Maintenant, notre gouvernement s'était engagé à
ce que les tarifs résidentiels soient plafonnés à 3 % de hausse tarifaire
au maximum. Les dernières années, on le sait, ont été particulièrement difficiles
pour les Québécois, notamment sur le plan de l'inflation, donc en vue de les
aider à réduire la pression sur leurs finances, on s'est engagés à limiter à
3 %, donc, la hausse tarifaire pour les clients résidentiels. Or, il s'avère
que, dans la Loi sur Hydro-Québec, il est possible d'adopter, sur
recommandation de la ministre de l'Économie et de l'Énergie et du ministre des
Finances, un tarif spécial pour un groupe défini. Et alors, on est allés de l'avant
avec la fixation d'un tarif spécial à hauteur de 3 % maximum pour la
hausse de tarif des clients résidentiels. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Oui. Il y a ce
que le gouvernement dit et il y a ce que le gouvernement fait. Et je note, dans
le décret qui a été adopté le 26 mars 2025, que, de fait, le gouvernement
s'appuie sur l'article 22.0.1 de la Loi sur Hydro-Québec, qui parle d'un
contrat spécial, pour dire que, dans des cas bien précis, le gouvernement, là,
il identifie un contrat spécial, puis là, il fixe un contrat spécial. Mais, le
décret en question, là, il identifie en réalité tous les consommateurs
domestiques abonnés à son service de distribution d'électricité. C'est écrit
dans le décret. J'aimerais que la ministre m'explique en quoi l'ensemble des
contrats signés pour les consommateurs domestiques abonnés à son service de
distribution d'électricité... en quoi c'est un contrat spécial. Parce que ma
question est la suivante, en fait, pour que les gens nous comprennent, c'est
que : Si le gouvernement est en train de confirmer un article dans la loi,
dans le projet de loi n° 69, mais qu'en réalité il se donne le pouvoir par
décret de constamment contourner ce que ses propres lois disent et ce que son projet
de loi n° 69 dit, à quoi ça sert, notre travail? Alors, je veux savoir en
quoi c'est un contrat spécial, tous les contrats des consommateurs domestiques
d'électricité au Québec.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : M. le
Président, je vais prendre un petit moment. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Tout
à fait. Nous allons donc suspendre nos travaux quelques...
(Suspension de la séance à 12 h 07)
(Reprise à 12 h 16)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous sommes de retour. Au moment de la période de suspension, la parole était à
Mme la ministre. Alors, je vous redonne la parole, Mme la ministre.
Mme Fréchette : ...
Le Président (M. Montigny) : Ah!
Mme la ministre... C'est bon, ça s'en vient. Oui, la lumière...
Mme Fréchette : ...
Le Président (M. Montigny) : Ah!
il y a des choses d'accoté dessus. Oui, on va peser sur le bouton. Et voilà, on
va repeser sur le bouton vert.
Mme Fréchette : Ça semble
fonctionner maintenant.
Le Président (M. Montigny) : Et
voilà, tout est beau. Mme la ministre. Les cartables sont lourds.
Mme Fréchette : Ça, c'est
clair. Alors, merci, M. le Président. Donc, voilà, je tiens à rappeler qu'on
n'affecte pas l'indépendance de la Régie avec le décret qui a été pris. La
Régie a fait sa cause tarifaire au complet à partir du moment où il y a eu
le...
Mme Fréchette : ...par
Hydro-Québec de sa demande. Donc, il y a une intervention temporaire après coup
qui est survenue du fait de l'adoption du décret, donc, sur recommandation du
ministre des Finances et de moi-même, et ce décret-là n'affecte pas, en fait,
les autres clientèles dont le tarif est fixé par la régie. On respecte les
calculs de la régie. Maintenant, on fait une aide ponctuelle pour faire en
sorte de respecter notre engagement en tant que gouvernement. Comme je le
rappelais, c'est important, très important pour nous de garder la hausse
tarifaire pour les clients résidentiels à un maximum de 3 %. Peut-être
que, pour les autres formations politiques, ce seuil de 3 % n'a pas lieu
d'être, puis il voudrait que les clients résidentiels soient tarifés bien
davantage, mais ce n'est pas notre approche. Les Québécois ont besoin d'être
soutenus au niveau de la pression inflationniste qu'ils ont connue ces
dernières années, et c'est une des voies par laquelle on procède. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : La question est
de savoir si on a besoin de garanties additionnelles dans la loi. Parce qu'avec
le texte actuel et celui que vous proposez dans le projet de loi n° 69 ça
ne vous empêche pas de contourner la régie en vous appropriant un pouvoir
exécutif de faire autrement que ce que la régie décide, c'est ce qui vient de
se passer avec votre décret 464 du 26 mars. Et vous vous appuyez
là-dessus, sur une disposition d'exception de la Loi sur Hydro-Québec, qui est
l'article 22.0.1, qui dit que, sur recommandation du ministre ou du ministre
des Finances, vous pouvez... la Régie peut fixer, à l'égard d'un contrat
spécial, d'un contrat spécial, une autre tarification. Ça, c'est votre assise
juridique. Votre décret fixe des tarifs différents de ceux déterminés par la
Régie pour les catégories tarif D, tarif DP, tarif DM, tarif DT, tarif
photosynthèse et végétaux, option de crédit hivernal, Flex DN, le réseau
d'Inukjuak puis crédit d'alimentation, tarif domestique. Est-ce que vous pouvez
m'expliquer qu'est-ce qu'il reste comme tarif pour la clientèle domestique du
Québec?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Oui, merci,
M. le Président. Donc, notre décret, en fait, s'adresse à tous ceux qui avaient
été soumis à la règle du 3 % dans le cadre du P.L. 2, donc ça s'applique
à l'ensemble des personnes qui ont le tarif domestique, ça n'affecte pas les
autres clientèles et c'est une aide ponctuelle. Donc, voilà. Merci.
• (12 h 20) •
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Merci, Mme la ministre. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Votre décret
indique lui-même que vous fixez de manière discrétionnaire, selon votre
pouvoir, les tarifs pour tous les consommateurs domestiques abonnés aux
services de distribution d'électricité d'Hydro-Québec. En quoi c'est un contrat
spécial? En quoi tous les consommateurs domestiques du Québec, c'est un contrat
spécial? C'est ça votre assise juridique. Je veux savoir en quoi c'est spécial,
tous les consommateurs.
Mme Fréchette : ...c'est une
catégorie bien circonscrite de clients d'Hydro-Québec et pour laquelle on
souhaite agir du fait du contexte dans lequel on se trouve sur le plan
économique, et Dieu sait que les nouvelles de cet après-midi risquent de mettre
encore plus de pression sur les Québécois au niveau des finances, au niveau de
leurs finances personnelles, au niveau de leur emploi, au niveau du
développement économique du Québec. Donc, je pense qu'il était judicieux de
fixer un plafond de 3 % pour la hausse tarifaire. Je comprends que le Parti
québécois ne souhaite pas avoir une limite de 3 %, il souhaiterait que les
clients résidentiels paient davantage. Ce n'est pas notre approche. On a adopté
un décret, donc, qui constitue une approche ponctuelle pour faire en sorte de
soutenir les Québécois sur le plan de la gestion de leurs finances.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
M. Paradis : La question,
c'est de savoir dans quelle mesure votre gouvernement respecte la loi plutôt
que de s'octroyer un pouvoir discrétionnaire de faire autre chose que de ce qui
est prévu dans la loi. Avec le texte actuel de la Loi sur la Régie de
l'énergie, l'article 31, puis avec le... qui reste à peu près le même dans
votre modification proposée, ça ne vous empêche pas d'adopter des décrets où vous
allez... vous faites le contraire de ce que la régie détermine. Qu'est-ce qui
va vous empêche de déterminer des augmentations plus hautes, des augmentations
beaucoup plus basses, de faire ce que vous voulez comme gouvernement plutôt que
d'écouter la régie? Qu'est-ce qui nous garantit ça si on... les mêmes...
M. Paradis : ...les mêmes
formulations, mais que vous continuez à faire ce que vous avez fait,
c'est-à-dire d'adopter des décrets sur lesquels il ne semble pas d'avoir de
bases juridiques parce que vous ne répondez pas à mes questions, là. En quoi
tous les consommateurs d'électricité du Québec, c'est un contrat spécial qui
justifie l'adoption d'un décret pour aller à l'encontre des décisions de la
Régie?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Donc, on a adopté ce décret sur la base du pouvoir qu'on a en vertu
de la Loi sur Hydro-Québec, qui permet à la ministre de l'Économie et de
l'Énergie et au ministre des Finances d'adopter un tarif particulier à travers
un contrat spécial, et c'est ce que l'on fait pour les clients résidentiels,
pour les raisons que j'ai évoquées tout à l'heure. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Est-ce que vous
êtes capables de me citer une décision de la Régie de l'énergie ou une
quelconque autre base juridique à l'effet que les consommateurs domestiques
abonnés au service de distribution d'électricité d'Hydro-Québec dans leur
entièreté, c'est un contrat spécial au sens du paragraphe 2 ou en fait de
l'alinéa 2 de l'article 22.0.1 de la Loi sur Hydro-Québec?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, quand vous serez prête.
Mme Fréchette : L'article
permet, M. le Président, de déterminer un tarif pour une catégorie particulière
de consommateurs, et c'est le gouvernement qui définit quelle est cette
catégorie particulière de consommateurs. Alors, c'est exactement ce que l'on a
fait, on a défini un groupe, catégorie particulière de consommateurs, pour
lequel on adopte un tarif de manière ponctuelle en vue d'aider les Québécois,
parce qu'une hausse des tarifs d'électricité serait bien malvenue dans le
contexte actuel s'il advenait que les Québécois paient bien davantage que 3 %,
puis c'est ce que propose le Parti québécois. Ce n'est pas notre approche.
Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Donc, vous
dites, malgré les termes clairs de ce que vous proposez au projet de loi
n° 69 à l'article 31 qui dit que la Régie a la compétence exclusive
pour fixer les tarifs et les conditions de service, ce que vous faites, c'est
qu'en réalité, vous vous gardez le pouvoir discrétionnaire de décider, selon
votre intérêt électoraliste, de fixer les tarifs malgré les décisions de la
Régie pour l'ensemble des consommateurs d'électricité du Québec, puis ça, vous
dites : C'est un contrat spécial. Donc, vous vous donnez le pouvoir
discrétionnaire de faire ce que vous voulez, c'est ça?
Le Président (M. Montigny) : M.
le député de Gaspé, vous avez demandé la parole, je vous écoute.
M. Sainte-Croix : Merci, M.
le Président. J'inviterais notre collègue à être prudent dans le langage
employé. «Intentions électoralistes», je crois que c'est un peu...
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, très bien, M. le député de Gaspé.
M. Sainte-Croix : S'il vous
plaît.
Le Président (M. Montigny) : Je
veux simplement rappeler à tous les collègues ça va très bien dans échanges,
mais faites attention aux choix de mots. Merci. On continue. Est-ce que vous
aviez complété député de Jean-Talon?
M. Paradis : Bien, oui.
J'attends la réponse...
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
M. Paradis : ...de la
ministre sur l'effet de ces décrets par rapport à la loi qu'elle nous propose
d'adopter.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Alors, ça
n'affecte pas l'indépendance de la régie non plus que son rôle. Les causes
tarifaires ont été entendues au complet. Tel que prévu, notre action survient
après coup, après les décisions et les conclusions rendues par la Régie. Par
ailleurs, on utilise un levier qui est disponible, donc c'est un levier qu'on
exerce. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Donc, très bien.
Je comprends que, selon vous, l'ensemble des consommateurs d'électricité
domestique au Québec, c'est un contrat spécial. Donc, ça veut dire que
l'article 22.0.1 de la Loi sur Hydro-Québec, tel que vous l'interprétez,
vous donne la possibilité de fixer n'importe quel tarif. Donc, quelles
garanties nous donnez-vous, donnez-vous aux Québécois que vous n'utiliserez pas
ce pouvoir-là pour fixer des tarifs, mais quatre... avec des augmentations de
4 %, 5 %, 10 % dans l'avenir ou 0 %, ou 1 % parce que
vous avez décidé, selon votre bon vouloir, de faire ça? C'est ce que vous êtes en
train de nous dire. Malgré tout ce qui est écrit dans l'article 31 sur les
compétences exclusives de la Régie, vous dites : Moi, je considère que
tous les consommateurs du Québec, c'est un contrat spécial, donc je peux, moi,
comme ministre, décider avec le gouvernement de fixer les tarifs comme je veux.
Vous êtes en train de dire aux Québécoises, aux Québécois, que c'est le
gouvernement de la CAQ qui détermine les tarifs d'électricité au Québec, pas la
Régie.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Je réitère
que ça n'altère pas le rôle de la Régie, et que les clientèles industrielles,
par exemple, commerciales, entrepreneuriales ont été fixées par la Régie tel
que prévu, et la cause a été entendue également par la Régie. Et pour le reste,
bon, je pense avoir déjà couvert les éléments de réponse puisque c'est... ça
fait plusieurs fois qu'on me pose la question. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. le député.
M. Paradis : Très bien. Mais
il y a une question que je vous ai posée précédemment, je n'ai pas eu de
réponse, là, mais, de toute façon, on la connaît la réponse...
M. Paradis : ...là, je n'ai
pas eu de réponse, là. Mais, de toute façon, on la connaît, la réponse. Le
décret dit lui-même, puis je cite votre décret, là, vous, vous dites que vous
fixez les tarifs pour tous les contrats conclus entre Hydro-Québec et les
consommateurs domestiques abonnés à son service de distribution d'électricité.
Mais je veux vous demander de confirmer pour les Québécoises et les Québécois,
là. Je vous ai nommé les catégories de tarifs qui sont nommées dans votre
décret. Est-ce qu'il y a d'autres consommateurs domestiques au Québec ou vous
avez fixé les tarifs pour tout le monde?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Alors, je
confirme aux Québécois que nous respectons notre engagement à l'effet que la
hausse tarifaire en matière d'électricité est plafonnée à 3 %. C'est ce à
quoi on s'était engagés et c'est ce qu'on livre comme résultat.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. D'autres interventions? Oui. M. le député de Maurice-Richard. Vous avez
la parole.
M. Bouazzi : Merci beaucoup,
M. le Président. Ma question pour Mme la ministre, c'est : Est-ce qu'il
n'y avait pas d'autres mécanismes pour rendre le... plafonner le fameux
3 % sans outrepasser la décision de la régie?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Bien, ma réponse serait qu'on n'a pas outrepassé le rôle de la
régie. La Régie a joué son rôle, elle a tenu ses audiences de manière complète,
à l'endroit de l'ensemble de ses responsabilités. Notre action survient après
coup, après que la Régie ait rempli l'ensemble de ses responsabilités.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député.
M. Bouazzi : Je suis... Je ne
suis pas sûr de vous comprendre, Mme la ministre. Donc, la régie dit :
L'augmentation, dans mes souvenirs, est de 3.6 %, vous décidez que ce sera
3 %. Quel adjectif autre qu'«outrepasser», en anglais «overwrite», c'est
le mot qui me vient en tête, pour passer de la décision de la régie à autre
chose? Je veux dire, si on n'outrepasse pas la décision de la régie, ça aurait
été 3,6 %. C'est... C'est quoi qui... Je ne suis pas sûr de vous suivre.
C'est quel adjectif vous auriez utilisé?
Le Président (M. Montigny) : Alors,
la parole est à Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, je réitère qu'on n'a pas outrepassé la régie, puisque la régie
a joué son rôle. Elle a assumé l'ensemble de ses responsabilités. Néanmoins, il
y a une volonté de notre gouvernement d'avoir un maximum de hausse tarifaire de
3 % pour les clients résidentiels. C'est un engagement ferme qui est
important. Alors, on a des leviers à notre disposition et on a utilisé ces
leviers pour faire en sorte de respecter notre engagement et d'aider les
Québécois à avoir moins de pression sur leur portefeuille et leurs finances.
• (12 h 30) •
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Maurice-Richard, avez-vous d'autres
interventions?
M. Bouazzi : Oui, oui, M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
M. Bouazzi : Je salue, hein,
la capacité de la ministre de faire des très longues phrases. Moi, j'aurais
préféré un adjectif, juste un adjectif. Quand on a un pourcentage de 3.6 %
et que le gouvernement intervient pour que ça passe à 3 %, il s'est passé
quelque chose. J'aurais voulu un adjectif pour le décrire. Mais j'ai une
solution pour Mme la ministre. Ça tombe bien. Est-ce que c'est ce mécanisme-là
qui avait été... Il y avait un programme, là, pendant vraiment beaucoup
d'années et qui, dans mes souvenirs, s'est arrêté il y a... il y a un an, qui
baissait à hauteur de 20 % les factures d'électricité des grandes
industries. Je pourrais vous retrouver le nom du programme. Le PAFI. Voilà. Le
PAFI. Est-ce que c'est des mécanismes comme celui que vous avez utilisé qui
étaient mis en place à l'époque?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Très bien. Alors, nous allons donc suspendre nos travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 39)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Au moment de la suspension, Mme la ministre,
vous aviez la parole. Je vous redonne la parole à nouveau.
Mme Fréchette : Merci. Merci,
M. le Président. Donc, pour l'année en cours, comme il était dit, on s'inspire...
on est passé, en fait, par un décret qui nous permet de créer le contrat
spécial, mais, à partir de l'an prochain, 2026, là, on va s'inspirer, en fait,
du programme PAFI, pour faire en sorte de plafonner à 3 % le tarif
résidentiel. Donc, ça respecte le rôle de la régie.
Nous, ce que l'on vient exercer, en fait,
comme changement, c'est qu'on vient compenser pour la plus-value qui dépassera
le 3 % en ce qui a trait aux tarifs résidentiels pour les clients d'Hydro-Québec.
Et je note au passage que Québec solidaire, en 2022, demandait un gel des
tarifs résidentiels, alors je pense que c'est une mécanique qui devrait vous
intéresser. De notre côté, c'est un maximum de 3 % pour respecter, quand même,
la marge de manœuvre financière des Québécois.
• (12 h 40) •
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M.... D'autres interventions? Oui, M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Merci beaucoup
pour cette réponse, Mme la ministre, que je trouve, pour la deuxième partie,
fort positive. C'était justement ça que j'aurais voulu vous conseiller de
faire, étant donné que ça permet de garder la décision de la régie claire pour
tout le monde et d'y rajouter une ristourne, qui est celle qui a été prise par
une décision politique, qui permettrait d'assurer ce contre-pouvoir qui est la
régie tout en vous permettant d'apporter la flexibilité autour de vos décisions
politiques.
Et je dois dire que l'idée de ne pas...
Alors, bon, d'ailleurs, j'ai utilisé le mot «adjectif», c'était un verbe,
«outrepasser», je m'en excuse, mais l'idée de ne pas outrepasser ce contre-pouvoir
nous semble très important, et c'est pour ça qu'à Québec Solidaire,
effectivement, nous étions pour un gel. Mais nous pensons qu'il y a toujours
moyen d'actionner cette politique-là tout en s'assurant de respecter.
Ça fait que ma question pour vous, Mme la
ministre : Pourquoi... Donc, il n'y avait pas moyen de faire l'équivalent
du PAFI, déjà, d'ores et déjà, et puis il fallait passer par les pouvoirs
discrétionnaires que vous avez, c'est bien ça?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, en fait, la mécanique que l'on mettra en place à partir de l'an
prochain va être créée à travers le projet de loi no 69. Donc, on voulait agir
dès le 1er avril...
Mme Fréchette : ...et c'est
pour ça qu'on a utilisé l'idée de décret en lien avec la création d'un contrat
spécial, à partir... C'est une mesure temporaire, comme j'indiquais tout à
l'heure. Et, à partir de l'an prochain, ça pourrait être possible de passer par
ce qui sera créé par l'article 75 du projet de loi.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Bouazzi : Bien, je ne
comprends pas très bien. Comme le PAFI existait depuis déjà 10 ans, je ne
comprends pas pourquoi on a besoin de... du projet de loi n° 69 pour
l'appliquer, le même mécanisme, je parle.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Très bien. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Merci. Merci,
M. le Président. Donc, le PAFI existait, en fait, est destiné à des industries,
à des entreprises. Donc, il faut créer une autre coquille, je vous dirais, pour
faire en sorte de pouvoir adopter une approche similaire à l'endroit de clients
résidentiels. Donc, ça met un certain temps.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. D'autres interventions? M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Bien, une
dernière, parce que je dois dire que je partage aussi une certaine inquiétude
de l'interprétation, face à l'interprétation du gouvernement du pouvoir qui est
discrétionnaire qui est là par rapport aux décisions. Ça fait que je ne sais pas
comment on pourrait avoir, d'un côté, la possibilité effectivement d'appliquer
les mêmes mécanismes du PAFI aux citoyens, mais, de l'autre côté, revoir à la
baisse, là, cette capacité de dire : Bien, la régie peut bien décider ce
qu'elle veut, on va passer derrière et on va juste changer les pourcentages
comme on veut, là, ça... S'il y a moyen d'avoir un mécanisme qui respecte
justement l'institution qu'est la Régie de l'énergie, ce serait, je pense,
salutaire pour notre démocratie, Mme la ministre.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui, merci.
Donc, bien, ça n'affecte pas, comme je l'indiquais tout à l'heure, là, le rôle
de la régie, la capacité qu'a la Régie pour fixer les tarifs pour les
clientèles industrielles, la clientèle commerciale. Notre intervention s'est
fait après coup, après la mise en place… en fait, la complétion des
responsabilités afférentes à la régie. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député, je vous laisse la
parole.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le Président. Mme la ministre, juste une question Suite à la discussion
qu'on a eue sur la décision de garder des tarifs à 3 % pour le côté
résidentiel. Est-ce que le gouvernement a le droit de déposer des arguments de
la Régie de l'énergie sur une décision que le gouvernement prend de garder ça à
3 %? Est-ce que vous pouvez donner comme un avis avec des arguments, puis
la logique pourquoi c'est nécessaire de garder ça 3 %?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, quand vous serez prête.
Mme Fréchette : Alors, M. le
Président, nous aurions pu déposer un avis à la régie, mais on ne l'a pas fait,
mais c'est possible.
M. Kelley : Parfait. Puis
c'est juste intéressant parce que, malheureusement, Hydro-Québec n'a pas
vraiment présenté des arguments non plus. Et ça, c'est ce que je regarde quand
je regarde la décision de la régie. Ils ont juste dit : La régie ne retient
pas les propositions d'Hydro-Québec de plafonner la hausse tarifaire pour les
clients du résidentiel à 3 %. Elle accueille plutôt les recommandations de
plusieurs intervenants, dont Option consommateur qui représente cette
clientèle, en appliquant le principe de la récupération de l'ensemble des coûts
nécessaires pour livrer le service d'électricité. Alors, la régie est d'avis
que les hausses tarifaires… ne reflétant pas la croissance des revenus requis
pour Hydro-Québec sont arbitraires et ne lui permettaient pas de fixer des
tarifs justes et raisonnables.
Alors, je comprends la capacité des
citoyens de payer, mais je veux comprendre aussi pourquoi le gouvernement ni
Hydro-Québec n'a présenté des arguments un petit peu plus détaillés pour
justifier les décisions qui étaient prises. Puis maintenant, on est obligé
d'utiliser un décret pour faire qu'est-ce qu'ils n'ont pas fait directement,
indirectement un peu. C'est juste… C'est juste de comprendre le décisionnel.
Et, si ça va continuer à arriver dans l'avenir, où est-ce que, la prochaine
fois, le gouvernement va peut-être préparer des arguments, social, économique,
etc., pour être partie du débat avec la Régie de l'énergie.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Écoutez, à ma connaissance, Hydro-Québec a déposé un avis au mois
d'août dernier…
Mme Fréchette : ...une
demande, en fait, à la Régie au mois d'août dernier, et, dans cette demande-là,
ils avançaient l'idée que ce soit plafonné à 3 % pour les tarifs
résidentiels. Donc, est-ce qu'on a une compréhension différente?
M. Kelley : C'est bien ça,
mais ils n'ont pas présenté pourquoi ça doit rester à 3 %. Il n'a pas
donné des explications, justifications, argument économique, argument social.
Alors, c'est pourquoi... je dis : Bien, on n'a pas plus des arguments,
sauf qu'on doit garder ça à 3 %. Nous, on arrive avec une conclusion que
c'est 3,6 % qui doit... et qu'est-ce qui est justifié après qu'ils ont
entendu tous les différents groupes. Alors, c'est juste encore... Je comprends
la logique du gouvernement, je comprends la politique qu'ils ont mise de
l'avant, je comprends l'engagement du premier ministre, mais en même temps
c'est quoi, les arguments pour justifier ça, sauf pour un argument politique?
C'est juste... C'est juste ça que j'essaie de comprendre parce que, pour la
suite des choses, si ça peut arriver encore, je pense, c'est important qu'on
ait cette discussion ici ensemble, en commission, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Kelley : Je vais juste
ajouter...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
allez-y, M. le député.
M. Kelley : Juste pour
continuer notre discussion. Hydro-Québec a dit : On va regarder comment on
peut s'assurer que ça marche à 3 %... le gouvernement a pris un
engagement. On sait qu'on va discuter à un certain moment qu'il y a un fonds
qui va être utilisé, mais, au bout de la ligne, qu'ils paient. Si c'est les
fonds du gouvernement, c'est des taxes et des impôts des citoyens qui sont
utilisés pour ce fonds-là. Si on coupe le dividende d'Hydro-Québec, bien, des
citoyens ont moins des capacités, pour les finances publiques, pour payer pour
les services. Si les tarifs augmentent, c'est sûr que ça a un impact sur les
consommateurs puis les citoyens. Mais, au bout de la ligne, c'est toujours les
citoyens qui paient plus.
Puis je pense que, malheureusement, toute
cette situation est un résultat de plusieurs projets de loi que nous avons
étudiés ici où on a enlevé certains pouvoirs, de la Régie d'être la finale
instance qui décide sur les tarifs. Ça fait que, quand même, de ne pas fixer
des prix, fixer le prix de l'électricité pour le côté résidentiel, c'est...
Maintenant, nous sommes dans un jeu politique : Qui vote la prochaine qui
augmente les tarifs? Mais quand même, au bout de la ligne, c'est les
consommateurs qui vont payer, c'est des citoyens avec leurs impôts qui vont
payer. Puis on verra la suite des choses. Mais ça semble qu'il y ait une
tendance, on voit avec, peut-être, le projet de loi sur les forêts qu'on va
parler par décret de fixer le prix du bois, mais on ne peut pas fixer le prix
de tout, c'est très... Malheureusement, chez ma collègue à côté de moi, c'est
très orange de fixer des prix tout le temps. Alors, c'est des conséquences à
ça. Alors, on verra la suite des choses. Mais c'est une bonne discussion à
avoir sur ce sujet qui est important. Puis malheureusement, à plusieurs projets
de loi qui... ce n'est pas la ministre qui était responsable pour ça, les prix
avec ça. On arrive avec une situation où c'est hypercomplexe, là, de sortir...
Alors, c'est juste ma pensée, M. le Président. Merci beaucoup pour l'écoute.
• (12 h 50) •
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député de
Jean-Talon.
M. Paradis : On vient d'avoir
un échange très significatif. Et je vais le réitérer, puis j'aimerais ne pas
être interrompu, là, parce qu'on a vérifié, là, parler d'intérêts
électoralistes, ce n'est pas des mots antiparlementaires, et c'est exactement
ce que je maintiens, c'est que les lois et les règlements existent pour que
personne, en fonction d'intérêts électoralistes ou d'autres intérêts, ne se
place au-dessus de la loi, et ce qu'on vient d'entendre dans l'échange
aujourd'hui, c'est que, peu importe ce que dit la loi actuelle, peu importe ce
que dit le projet de loi n° 69, peu importe la compétence exclusive qui est
donnée par la loi à la Régie de l'énergie, la ministre s'octroie par décret, à
sa discrétion, le pouvoir de fixer les tarifs d'électricité pour toutes les
Québécoises et tous les Québécois, tous les tarifs domestiques. C'est ce qu'on
vient d'entendre aujourd'hui en commission parlementaire et c'est très grave.
Alors, c'est important que les Québécoises et les Québécois en soient alertés.
Parce que c'est ça qu'on vient de nous dire, par un décret, on contourne
l'application de la loi. On dit : Bien, tout est un contrat spécial au
Québec. L'ensemble des consommateurs, c'est un contrat spécial, donc c'est la
ministre qui, par discrétion, fixe les tarifs.
Je redemande une dernière fois la
ministre : Qu'est-ce qui nous garantit dans l'avenir que son gouvernement,
ou dans le futur, parce qu'on fait des lois pour le futur, ne puisse pas
décider de faire tout ce qu'il veut avec les tarifs d'électricité en fonction
de la pratique qu'elle a elle-même établie, de, par décret, contourner ce que
prévoit la loi quand elle a compétence exclusive de la Régie? Qu'est-ce qui va
empêcher quiconque de dire : Bien, moi, c'est ça que je veux faire avec
les tarifs, peu importe ce que la régie dit? C'est quoi, les garanties qu'elle
nous donne? Parce que, s'il y en a... Si c'est ça actuellement...
M. Paradis : ...que la
ministre peut faire ce qu'elle veut, il va falloir qu'on travaille non
seulement cet article-là, mais plusieurs autres articles de la loi.
Le Président (M. Montigny) : M.
le député de Gaspé.
M. Sainte-Croix : M. le
Président, nonobstant le propos au lexique, je maintiens que c'est quand même
des motifs indignes.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, je vous entends très, très bien. Je voudrais simplement vous dire ici à
tous, essayez de ne pas laisser sous-entendre quelque chose à d'autres
collègues, de part et d'autre. Je ne veux pas juger, là, des propos qui ont été
dits pour l'instant, je vous appelle simplement à la prudence. Merci.
Continuez, M. le député de Dubuc.
M. Tremblay : En tout respect
pour le collègue, mon collègue a évoqué 35.6, c'est-à-dire prêter des
intentions. Et j'ajouterais en conclusion qu'il n'appartient pas au député une
prérogative exclusive d'exiger de ne pas être interrompu pendant son
argumentaire. Mais c'est aussi une prérogative qui est partagée à tous les
parlementaires de soulever des points d'ordre.
Le Président (M. Montigny) : Je
vous entends très bien pour la question d'être interrompu. D'ailleurs, j'ai
laissé finir le député, M. le député de Dubuc, vous avez probablement remarqué,
je ne lui ai pas interrompu la parole. J'aurais pu le faire, le règlement nous
le permet. Vous avez levé la main. Je comprends. Maintenant, c'est le député de
Côte-du-Sud, je vous écoute.
M. Rivest : J'ajouterais que
«contourner les lois» est au lexique. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. M. le député, est-ce que c'est pour compléter ce que vous disiez?
M. Paradis : ...de ce qu'on
vient d'entendre.
Le Président (M. Montigny) : M.
le député, je vous laisse la parole.
M. Paradis : J'apprécie les
remarques des collègues qui sont ici, mais je maintiens l'ensemble de mes
commentaires. D'ailleurs, j'apprécie que je n'aie pas... de ne pas avoir été
interrompu, mais je maintiens mes commentaires. De mentionner ici, en
commission parlementaire, que les lois et les règlements du Québec existe pour
éviter que n'importe quel gouvernement puisse agir en fonction d'intérêts
électoralistes, il n'y a personne qui va m'empêcher de dire ça ici. Et c'est
exactement les questions que je pose à la ministre, parce que le procédé qui a
été utilisé, c'est ce qu'on est en train de voir et on ne peut pas accepter ça.
Donc, je demande : Quelles sont les garanties dans l'avenir, quelles sont
les garanties dans l'avenir...
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Merci, M. le député. Je vais simplement prendre le temps de vous lire quelque
chose. Je vais par la suite demander aussi un avis, Mme la secrétaire de la
commission, mais on va continuer nos travaux quand même. Alors, je vous fais la
lecture des paroles interdites et propos non parlementaires : «Le député
qui a la parole ne peut imputer des motifs indignes à un ou une député».
Alors, ceci dit, nous allons poursuivre
nos travaux et je vais vous revenir un peu plus tard, suite à cet enjeu que
nous venons d'avoir. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Bien,
simplement pour dire que la loi nous donne la possibilité d'utiliser un levier
pour créer un tarif spécial pour un groupe particulier. Et c'est ce que nous
avons fait pour une période transitoire temporaire, de manière à pouvoir faire
en sorte que les clients résidentiels d'Hydro-Québec ne puissent pas payer plus
que 3 %. On est dans une période difficile au niveau de l'économie et je
souhaite qu'on ait des bonnes nouvelles d'ailleurs cet après-midi en matière
d'économie, parce que si ce n'est pas le cas, ça pourrait faire très mal aux
Québécois. Et je pense que c'est très important, dans le contexte particulier,
de faire en sorte que les Québécois n'aient pas une pression financière
additionnelle en plus de tout ce qui nous attend sur le plan commercial, au
niveau de la relation canado-américaine, pour faire en sorte de limiter la pression
et aider les Québécois à passer au travers de cette tempête-là.
C'est un levier à notre disposition qui a
été utilisée, donc on respecte le rôle de la régie. Par ailleurs, on utilise un
levier qui nous permet non seulement d'aider les Québécois, mais également de
respecter nos engagements et de limiter la pression financière qui est exercée
sur les Québécois. Et je nous souhaite d'ailleurs de pouvoir traverser cette
tempête économique et d'en ressortir plus fort. Je pense que c'est notre
souhait à tous et je pense que cette mesure-là vient aider les Québécois à
traverser la tempête. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, merci. M. le député de Jean-Talon, je vous accorde aussi un droit
de parole.
M. Paradis : J'aimerais
savoir en quoi dire «par décret» ou «adopter par décret des tarifs pour tous
les consommateurs du Québec»... Parce que je n'ai pas eu de réponse à la
question : Est-ce qu'il y a d'autres tarifs que ceux qui sont nommés dans
le décret? Mais, en fait, il n'y en a pas d'autres, c'est vous qui le dites
dans votre décret. Donc, en quoi fixer des tarifs pour l'ensemble des Québécois
à l'encontre de la décision de la régie, c'est respecter la régie?...
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Parfait. Nous allons donc suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 57)
(Reprise à 12 h 58)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, nous sommes de retour. Au moment de la suspension, Mme la ministre, vous
aviez la parole. Vous avez encore la parole.
Mme Fréchette : O.K. Merci.
Il nous reste un petit deux minutes.
Le Président (M. Montigny) :
Oui.
Mme Fréchette : Alors,
j'aimerais nous ramener dans le temps un peu, parce que ça vaut la peine d'être
su, avant l'article tel qu'on le connaît actuellement, les tarifs par contrats
spéciaux s'appliquaient seulement pour des puissances additionnelles ou des
puissances nouvelles pour une consommation de 10 mégawatts ou plus. À partir
du moment où le PQ est arrivé au pouvoir, c'est-à-dire en l'an 2000, là,
on a élargi le pouvoir des contrats spéciaux pour y inclure un consommateur ou
une catégorie de consommateurs. Alors, grâce au Parti québécois, on peut
procéder à l'adoption du décret pour permettre de limiter à 3 % la hausse
des tarifs résidentiels. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Très bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Jean-Talon, il vous reste 45 secondes.
M. Paradis : Je viens
d'entendre la ministre. Ça ne dit pas qu'il y a des précédents pour que
l'ensemble des consommateurs du Québec était visé par un décret comme celui
d'aujourd'hui. Si c'est le cas, j'aimerais les connaître.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. 30 secondes. Mme la ministre, allez-y.
Mme Fréchette : Simplement
pour dire que le libellé de l'article actuel nous permet de créer une catégorie
de consommateurs grâce aux modifications qui ont été apportées par le Parti
québécois. Et on s'en est prévalus pour limiter la pression financière qui est
exercée sur les Québécois en une période économique bien difficile. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci beaucoup. Je vous remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 07)
Le Président (M. Montigny) : À
l'ordre, s'il vous plaît! On est tous là. C'est parti...
Le Président (M. Montigny) : ...la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles reprend ses travaux. Nous poursuivons donc l'étude détaillée du
projet de loi n° 69, qui est la Loi assurant la gouvernance responsable
des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives.
Lors de la suspension des travaux ce
matin, cet avant-midi, nous étions en fait à l'étude de l'article 21.
Alors, sur ce, est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec
l'article 21? Alors, comme il n'y a pas d'autre intervention sur
l'article 21, nous pouvons passer à la mise aux voix de l'article 21.
Est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
L'article 21 est adopté. Merci. Nous sommes maintenant à l'étude de
l'article 22. Mme la ministre, article 22.
Mme Fréchette : Alors :
L'article 32 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le paragraphe
1°, de «ou d'un distributeur de gaz naturel» par «. d'un distributeur de gaz
naturel ou d'un titulaire d'une licence de stockage au sens de la Loi sur le
stockage de gaz naturel et sur les conduites de gaz naturel et de pétrole
(chapitre S-34.1)»;
2° par le remplacement dans le second
paragraphe, de «ou au distributeur d'électricité ou à un distributeur de gaz
naturel» par «, au distributeur d'électricité, à un distributeur de gaz naturel
ou à un titulaire d'une licence de stockage»;
3° par le remplacement dans le
paragraphe 3.1° de «et chaque distributeur de gaz naturel» par «, un
distributeur de gaz naturel ou un titulaire d'une licence de stockage»;
4° par l'ajout, à la fin, du paragraphe
suivant :
«4° déterminer des caractéristiques
générales des contrats d'approvisionnement en gaz de sources renouvelables qui.
Un distributeur de gaz naturel peut conclure.».
Donc, cet article modifie
l'article 32 de la loi sur la Régie de l'énergie. D'abord, les paragraphes
1° et 2°et 3.1° sont modifiés pour prévoir que la Régie peut déterminer le taux
de rendement, la méthode d'allocation du coût de service et les méthodes
comptables et financières applicables à un titulaire d'une licence de stockage
au sens de la Loi sur le stockage de gaz naturel et sur les conduites de gaz
naturel et de pétrole.
Ensuite, le quatrième paragraphe est
ajouté pour prévoir que la Régie fixe des caractéristiques générales des
contrats d'approvisionnement en gaz de source renouvelable qui pourront... que
pourront conclure les distributeurs de gaz naturel. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. C'est parfait. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet
article 22? Il n'y a pas d'intervention sur l'article 22. Alors,
comme il n'y a pas d'intervention sur l'article 22, nous allons procéder à
sa mise aux voix. Alors, est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix : Adopté.
• (15 h 10) •
Le Président (M. Montigny) : Adopté,
merci. Nous sommes à l'article 23.
Mme Fréchette : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 34 du suivant :
«34.1. La Régie peut ordonner à toute
personne de lui fournir tout renseignement ou document nécessaire à l'exercice
de ses fonctions.».
Donc, c'est un article qui prévoit le
pouvoir général de la Régie d'ordonner à toute personne de lui fournir les
renseignements ou documents qui sont nécessaires à l'exercice de ses fonctions.
Merci.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci beaucoup pour la lecture. Est-ce qu'il y a des interventions en lien avec
l'article 23? Il n'y a pas d'intervention en lien avec l'article 23.
Merci. Nous pouvons passer à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 23 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté,
merci. Nous sommes... Il est adopté. Nous sommes maintenant rendus à
l'article 24. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 35, du suivant :
«35.1. Toute personne intéressée peut
demander à la Régie d'intervenir lors de la tenue d'une audience publique pour
l'étude d'une demande ou, lorsque la Régie le permet, à l'étude de toute autre
demande.
«La Régie donne suite à cette demande si l'intervention
est utile à ses délibérations en fonction de l'adéquation entre l'intérêt de la
personne, compte tenu de son domaine d'activité, et les questions à débattre,
eu égard à l'intérêt public.
«La Régie détermine, en outre, sur quelles
questions peut porter l'intervention de la personne et les autres conditions
qui s'y appliquent.
«Le ministre peut intervenir à l'étude de
toute demande et sur toute question.».
Donc, c'est un article qui prévoit un
nouvel encadrement des interventions à la Régie lors de l'étude d'une demande.
D'abord, il prévoit que, pour intervenir lors d'une audience publique, une
personne intéressée doit en faire la demande à la Régie. Lorsque, pour l'étude
d'une demande, aucune audience publique n'est tenue, la Régie doit d'abord
permettre les interventions. Ensuite, cet article prévoit les critères que la
Régie doit examiner avant de donner suite à une demande d'intervention afin
d'assurer sa pertinence.
Enfin, cet article prévoit que la Régie
détermine les questions pouvant faire l'objet d'une intervention et les
conditions applicables...
Mme Fréchette : …cet article
prévoit que la régie détermine les questions pouvant faire l'objet de
l'intervention et des conditions applicables. La ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie peut, quant à elle, intervenir à l'étude de toute demande et
sur toute question.» Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions en lien avec
l'article 24? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le Président. Mme la ministre, c'est certain que la dernière ligne, que «le
ou la ministre peut intervenir à l'étude de toute demande et sur toute
question», ça soulève des questions de l'indépendance de la régie. Pourquoi ce
pouvoir est nécessaire, que le ministre peut intervenir? Dans quelle instance
est-ce que c'est nécessaire? Est-ce que vous avez des exemples pourquoi ce type
de pouvoir est nécessaire?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Merci, M. le député. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : M. le
Président, vous permettez que je prenne un moment. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Avec
plaisir. Nous allons donc suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 13)
(Reprise à 15 h 15)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, nous reprenons donc nos travaux. Nous sommes à l'étude de
l'article 24. Mme la ministre, au moment de la suspension, vous aviez la parole.
Je vous laisse la parole à nouveau.
Mme Fréchette : Merci. Merci,
M. le Président. Donc, en réponse à la question du député de Jacques-Cartier,
alors, en ce qui a trait à la possibilité pour la ministre d'intervenir à
l'étude de toute demande et sur toute question. Donc, cette prérogative, elle
existe actuellement. Elle est inscrite toutefois dans le règlement de la régie,
ça va comme suit, Article 20 : «Le procureur général et le ministre
responsable de l'application de la Loi sur la Régie de l'énergie,
chapitre R-6.01, peuvent d'office et en tout temps intervenir devant la
régie. Donc, on se trouve simplement à déplacer, déplacer ce pouvoir-là du
règlement vers la loi. Et les personnes ici présentes sont d'avis qu'elles
n'ont pas eu connaissance d'une occasion, d'un moment où cette prérogative a
été utilisée. Donc, je ne saurais pas dire si c'est déjà survenu, mais on a
beaucoup d'années d'expérience ici, autour de la table, cumulées, puis, voilà,
ce n'est pas quelque chose qui est survenu au cours des dernières années.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui. Merci
beaucoup. Est-ce que vous avez au minimum des hypothèses de comment le ministre
peut… quand c'est nécessaire pour le ministre d'intervenir dans une situation?
Pourquoi cet… encore, ça revient juste à la base, pourquoi ce pouvoir est
nécessaire?
Le Président (M. Montigny) : Alors,
Mme la ministre.
Mme Fréchette : Alors, M. le
Président, ça pourrait, ça pourrait survenir. Je pense par exemple au PGIRE,
qui est un nouvel outil dont on va disposer. Bon, on a convenu qu'on allait
demander un avis à la régie en lien avec le plan de gestion intégrée des
ressources énergétiques. Alors, il pourrait arriver que la ministre, le
ministre décide d'intervenir en lien avec le PGIRE à la régie. Alors, c'est
quelque chose, bien sûr, qui n'est jamais survenu, puisqu'on n'avait pas de
PGIRE, mais je verrais que ça puisse survenir.
M. Kelley : Parfait. Et peut-être
encore de clarifier un petit peu tout l'article en général. Quand on parle
d'une étude des membres…
M. Kelley : ...les demandes,
c'est... Les demandes sont quoi, exactement? Parce qu'on parle ici, des fois,
des interventions précises. Alors, quelles... c'est quoi, les types de demandes
qui sont gérées par la régie? Parce que c'est intéressant qu'il se dit...
publique pour l'étude d'une demande, ou, après ça, on revient à l'étude de
toute autre demande. Alors, le mot «demande» semble un petit peu général, là.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Quand
vous serez prête, Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : M. le
Président, donc, on pourrait faire équivaloir l'utilisation du terme «demande»
au concept de dossier. Donc, quand un dossier est traité par la régie, qu'il
soit de nature, par exemple, tarifaire ou en lien avec les plans
d'approvisionnement, ça équivaut à des demandes. Donc, c'est, je dirais, un
langage administratif, là, qui est utilisé, mais qui correspond ni plus ni
moins qu'à un dossier.
M. Kelley : Parfait. Alors,
ça revient un peu à notre discussion avant la pause, que le ministère peut
toujours intervenir sur un cas comme les tarifs qu'on a eus récemment, que le
gouvernement peut déposer leurs arguments, il peut intervenir dans les
audiences publiques pour contribuer à le débat. C'est bien ça qu'on vient de
clarifier dans la loi?
Mme Fréchette : Oui.
M. Kelley : O.K. Pour
l'instant je n'ai pas d'autre question, je sais que mes autres collègues ont
des interventions, mais merci beaucoup.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le
député de Jean-Talon, vous avez la parole.
M. Paradis : Merci. J'ai
écouté avec intérêt les commentaires de la ministre en réponse aux questions du
collègue de Jacques-Cartier. Donc, d'une part, on apprend que le pouvoir
d'intervention, le ministre peut intervenir à l'étude de toute demande et sur
toute question, là, c'est le dernier alinéa, n'aurait jamais été exercé jusqu'à
maintenant, mais se trouverait dans un règlement pour l'instant. Alors,
pourquoi maintenant le consacrer dans la loi? Parce qu'il y a des grandes
différences entre la loi et le règlement. Donc, le législateur ne parlant pas
pour ne rien dire, quelle est l'intention du législateur en en faisant
maintenant une norme législative?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. J'aimerais tout d'abord rappeler que je n'ai pas dit que ça n'avait
jamais été utilisé, j'ai dit : Les gens ici présents n'ont pas souvenir
que ça ait été utilisé. Donc, est-ce que ça l'a été? Je pense qu'il faudrait
faire une recherche et une analyse exhaustive pour avoir la réponse à cette
question, mais je dirais... Donc, j'ai rappelé qu'au cours des dernières
années, suivant les personnes ici présentes, ça n'aurait pas été utilisé.
• (15 h 20) •
Maintenant, c'est une prérogative qui
pourrait être intéressante dans le contexte du développement qui est en cours
quant à l'élaboration du PGIRE, par exemple. On a de nouveaux outils qui seront
à notre disposition. Donc, il y a un nouveau type de dialogue, je dirais, qui
va s'établir entre le, la ministre et la Régie en lien avec les autres acteurs
du secteur énergétique. Et, par conséquent, moi, je verrais tout à fait
pertinent qu'on maintienne cette prérogative du ministre, de la ministre de
pouvoir intervenir à la Régie, considérant qu'il y a une nouvelle ère, je
dirais, qui va... qui va s'entamer avec l'élaboration du PGIRE, qui va
constituer ni plus ni moins que notre feuille de route collective en matière
d'énergie, de développement énergétique au Québec.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Certains nous
ont alerté en consultations particulières, en fait un certain nombre
d'organisations, l'Institut Trottier, c'est une institution indépendant,
l'Union des producteurs agricoles, l'Union des consommateurs, Jean-François
Blain, Nature Québec. Plusieurs sont venus nous alerter sur le fait... au fait
que le projet de loi n° 69 semble transférer de plus en plus de pouvoirs
au gouvernement au détriment de la Régie. Et ça, c'est en continuation de notre
discussion de ce matin sur le pouvoir d'agir par décret pour fixer les tarifs à
la volonté du gouvernement et en écartant la régie. On pointe, par exemple, cet
article 24 qui soudainement fait apparaître dans la loi une faculté
d'intervention du ministre lors de l'étude de toute demande et sur toute
question. Ce n'est pas anodin. D'autres pointent aussi l'article 48...
M. Paradis : ...d'autres
pointent aussi l'article 48 qui impose aux distributeurs d'électricité
l'obligation de consulter la ministre avant de faire une demande de révision
tarifaire. D'autres pointent encore l'article 67 du projet de loi
n° 69, qui permet désormais au gouvernement d'indiquer à la Régie ses
préoccupations économiques, sociales et environnementales dont la Régie doit
tenir compte dans toute décision qu'elle rend en vertu de la loi.
Donc, compte tenu que votre gouvernement,
le 26 mars dernier, vient d'adopter un décret qui écarte complètement une
décision de la Régie sur les tarifs et compte tenu du fait que, là, il y a
trois articles au moins, dont cet article 24, qui apparaissent et qui
confèrent des nouveaux pouvoirs à la ministre, est-ce qu'on ne peut pas plutôt
inférer que l'intention du législateur, c'est de renforcer les pouvoirs du
ministre face à la Régie?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Alors, M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous pouvez y aller.
Mme Fréchette : Oui. Alors,
cette possibilité d'intervenir dans le cadre de différentes demandes à la
Régie, bien, ça n'affecte en rien, là, l'indépendance de la Régie, la nature
des responsabilités de la Régie, on l'a répété encore ce matin, et elle peut
opérer dans l'ensemble des dimensions qui lui sont confiées. Puis je pense
qu'avec le PGIR également, on vient renforcer son rôle puisqu'on aura un avis
qui... qui sera soumis, demandé à la Régie. Donc, pour moi, il n'y a pas
d'ingérence, d'interférence quant au rôle et à l'indépendance de la Régie du
fait d'une capacité d'intervenir qui existe sur la base du règlement déjà.
Donc, voilà, pour moi, il n'y a pas d'enjeu de ce côté.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, merci. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Je... je repose
ma question : Quelles facultés la ministre n'a pas actuellement qu'elle
veut se donner en ajoutant cette disposition-là, qui n'était pas dans la Loi
sur la Régie de l'énergie avant? Qu'est-ce qu'elle veut faire de plus?
Qu'est-ce qu'elle veut faire de différent? Pourquoi elle se donne désormais le
pouvoir d'intervenir à l'étude de toute demande et sur toute question?
Le Président (M. Montigny) : Quand
vous serez prête, Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Alors donc,
on vient... Avec cet article-là, ce texte proposé, on vient, dans le fond,
établir un cadre d'intervention qui est plus formel, qui est plus officiel. Il
faut voir que, quand c'est dans le règlement, la Régie peut changer le
règlement d'elle-même, de son propre chef. Tandis qu'à partir du moment où
c'est dans la loi, eh bien, là, le cadre... et ça prend un changement
législatif pour changer le cadre. Donc, on formalise, bref, ce cadre-là, et le
seul élément qui se trouve à être nouveau par rapport au règlement déjà
existant, ça se lit comme suit : «C'est la Régie détermine en outre sur
quelle question peut porter l'intervention de la personne et les autres
conditions qui s'y appliquent.» Donc ça, c'est vraiment l'élément qui a été ajouté
par rapport à l'état actuel des choses qui se trouve dans le règlement. C'est
l'ajout qui a été fait. Mais sinon, voilà, on vient formaliser ce cadre-là et
il sera plus complexe, bien sûr, de le modifier.
M. Paradis : Voici ce que
l'Union des consommateurs indique dans son excellent mémoire sur le projet de
loi n° 69 à propos de ce que vous venez de dire. Elle dit que les
articles 27, 24 et 67 du projet de loi, que vraiment j'invite tout le
monde à lire l'un avec l'autre, permettent au gouvernement et au ministre...
M. Paradis : ...monde à lire
l'un avec l'autre, «permettent au gouvernement et au ministre d'intervenir
directement dans les dossiers étudiés par la Régie de l'énergie sur toute
question et de soumettre des préoccupations directement à la Régie de l'énergie
plutôt que par le biais de directives gouvernementales qui ont le mérite d'être
publiques, contrairement à ce nouveau mécanisme. Celui-ci — le
nouveau mécanisme — constitue ainsi un net recul quant à la
transparence des considérations imposées à la régie par le gouvernement. Cette
capacité d'intervention accrue du gouvernement affaiblit le rôle de la régie en
tant que régulateur indépendant, compromettant son impartialité et son
autonomie dans la prise de décision. Un régulateur indépendant est essentiel
pour assurer une régulation juste et transparente, et toute ingérence politique
dans ce processus pourrait compromettre l'équité du système énergétique
québécois».
J'aimerais savoir ce que la ministre pense
de ces remarques à l'effet qu'en matière de transparence, qui semble être une
de ses préoccupations, ce serait plutôt un recul.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui. Merci,
M. le Président. Donc, je ne sais pas pourquoi l'organisme est sous
l'impression que ce ne serait pas public comme démarche, parce que ce le
serait, public. Donc, ce mécanisme, en fait, serait perceptible et... comment
dire, c'est possible de le suivre pour le public, ce mécanisme, et ça reflète,
en fait, les mêmes pratiques qui prévalent aujourd'hui, si ce n'est que ça se
trouverait être dans le projet de loi plutôt que dans le règlement. Mais la
nature publique de la démarche demeure.
M. Paradis : Est-ce que la
ministre pourrait m'indiquer à quel endroit, dans le projet de loi n° 69, cette
nouvelle démarche est publique, on garantit que c'est une démarche publique?
Mme Fréchette : Je peux... Je
peux vous revenir.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
que vous souhaitez suspendre les travaux quelques instants?
Mme Fréchette : Quelques
instants, oui, s'il vous plaît.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 29)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 12)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous sommes de retour pour nos travaux. Au moment de la demande de suspension, Mme
la ministre, vous aviez la parole. Je vous redonne la parole à nouveau.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, je rappelle qu'actuellement le...
Mme Fréchette : ...le
ministre peut d'office intervenir devant la Régie en tout temps. C'est présent
dans le règlement. On souhaite transposer, déplacer, en fait, cette
possibilité-là dans la loi parce que le règlement, à l'heure actuelle, peut
être modifié par la Régie. Donc, voulant officialiser et puis rendre pérenne
davantage l'encadrement de la possibilité d'intervention devant la Régie, on
déplace ça dans le projet de loi.
Alors, après un conciliabule avec les
oppositions, on a convenu, en fait, de reprendre grosso modo, là, le libellé
qui existe déjà dans le règlement. Alors, la proposition d'amendement pourrait
aller comme suit :
Remplacer le quatrième alinéa de
l'article 35.1 de la Loi sur la Régie de l'énergie, proposé par
l'article 24 du projet de loi, par l'alinéa suivant : «Le ministre
peut d'office et en tout temps intervenir devant la Régie.» Bon, voilà.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. D'autres interventions? M. le député de Jean-Talon, vous avez
la parole?
M. Paradis : Bien, oui, on a
eu une bonne discussion avec la ministre. Je conviens donc qu'il peut y avoir
un intérêt de transférer, du règlement à la loi, une faculté qui existe déjà.
Donc, c'est-à-dire que, depuis un certain temps déjà, cette faculté était
concédée, qui était conférée à la ministre.
J'ai proposé qu'on prenne le même libellé
que dans le règlement, parce que la crainte de plusieurs organisations en
consultations particulières était que ce soit un moyen d'octroyer des pouvoirs
additionnels, et il est vrai que la phrase qui était proposée dans le projet de
loi n° 69 pouvait être interprétée différemment parce que les mots
n'étaient pas les mêmes et la formulation n'était pas les mêmes.
Je remercie la ministre, donc, d'avoir
accepté la proposition que je lui ai faite d'utiliser le même libellé, ce qui,
je pense, est de nature à concilier cette volonté de la ministre d'amener cette
faculté importante au niveau législatif plutôt que de le garder au niveau
réglementaire. Et la volonté de plusieurs de s'assurer que le projet de loi
n° 69 ne confère pas des pouvoirs d'ingérence, ou qui pourraient être
interprétés comme des pouvoirs d'ingérence de la ministre dans le travail de la
Régie. Donc, dans ce cas-ci, celles et ceux qui ont soulevé cette possibilité
peuvent, je pense, être rassurés à bon droit, parce que c'est la même
formulation qui existait déjà, qui est utilisée quant à la faculté ou au
pouvoir du ministre d'intervenir. Puis c'est vrai que, dans un sain dialogue
démocratique, il y a des questions sur lesquelles donc la ministre peut
légitimement vouloir intervenir pour dialoguer avec la Régie. Donc, on ne
change pas l'état du droit. Ça me semble un résultat acceptable. Donc, merci à
la ministre de ce travail constructif dans l'intérêt public. T.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, très bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Bien, merci.
Je pense qu'effectivement le dialogue a permis de trouver un point de
convergence entre l'ensemble des vues qui se sont exprimées. Je pense qu'on voulait
tous s'orienter dans le même horizon. Alors, en reprenant le texte qui
prévalait déjà, mais en le transposant dans le projet de loi, je pense qu'on
vient de sécuriser le cadre dans lequel ce dialogue-là pourra se tenir. Donc,
je pense que c'est une bonne chose.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. D'autres interventions? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Je pense qu'on a trouvé une bonne formule qui... qui
marche pour tout le monde. Mais c'est sûr que, d'un côté, on peut voir
qu'est-ce que les différents groupes a dit dans leurs mémoires est quand même
en consultation. Ils questionnent : Est-ce que ça, ça va réduire
l'indépendance de la Régie? Mais on a un exemple en 2014, puis on aime toujours
regarder dans le passé sur les différents petits exemples quand le gouvernement
est intervenu avec des décrets pour communiquer avec la Régie. C'était bien
fait par mon ancien collègue et le député de Montréal, M. Pierre Arcand, quand
le gouvernement, par décret, a demandé à la Régie, de tenir compte des trois
éléments sur une décision des tarifs, puis à l'époque, c'était important.
Alors, avant qu'une décision ait été prise, le gouvernement, au minimum, a dit
qu'il demande à la Régie de prendre en considération certains facteurs qui sont
importants comme l'environnement. Ils ont parlé de l'économie, puis la capacité
de payer des ménages québécois pour les familles les moins fortunées. Alors, le
gouvernement a regardé à cette époque, il y a une tendance que les tarifs
augmentent, et si la Régie peut prendre ça en considération avec leur décision.
Alors, je ne pense pas que c'est une bonne idée...
M. Kelley : ...augmentent, et
si la régie peut prendre ça en considération avec leur décision. Alors, je ne
pense pas que c'est une bonne idée de limiter la capacité du gouvernement, de
temps en temps, à communiquer... bien, communiquer... d'émettre un avis ou leur
opinion sur une décision qui va être prise par la régie. Je pense... qu'est-ce
qui est important, c'est que quand ça arrive, le gouvernement fait ça en amont
avant que la régie a pris une décision — je pense que ça, c'est
hyperimportant — ce n'est pas après. Alors, ça, ça permet la
flexibilité... le gouvernement, de temps en temps, si c'est nécessaire, et si
le gouvernement juge que c'est nécessaire, d'intervenir devant la régie, et je
ne pense pas que ça «mise» à leur indépendance non plus, avec la façon qu'on
vient de formuler ça avec l'amendement de la ministre. Alors, je pense, c'est
un bon gain pour tout le monde.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec cette proposition?
Comme il n'y a pas d'intervention, nous serions prêts... Oui, M. le député de
Jean-Talon, juste à temps.
M. Paradis : Est-ce que je
peux vous demander de suspendre quelques secondes?
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons suspendre quelques secondes, M. le député.
(Suspension de la séance à 16 h 18)
(Reprise à 16 h 20)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous sommes de retour pour nos travaux. Au moment de la suspension, M. le
député, vous aviez la parole. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non.
Nous serions prêts pour la mise aux voix
de cette proposition d'amendement. Alors... Voilà. Est-ce que cette proposition
d'amendement est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
Merci.
Ça nous ramène donc à l'étude de l'article
24, tel qu'amendé. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Bien,
écoutez, je n'ai pas d'intervention sur le... l'article 24 tel qu'amendé, si ce
n'est que j'inviterais les collègues à ce qu'on puisse se prononcer.
Le Président (M. Montigny) : C'est
parfait. Je vous remercie. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 24,
tel qu'amendé? Non. On serait prêt à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 24
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté,
tel qu'amendé. Merci.
Nous sommes rendus à l'étude de l'article
25. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Alors :
L'article 36 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «ou à tout distributeur d'électricité ou de gaz naturel» par «, à
tout distributeur d'électricité ou de gaz naturel ou à un titulaire d'une
licence de stockage»;
2° dans le deuxième alinéa :
a) par le remplacement de «ordonner au
transporteur d'électricité ou à tout distributeur d'électricité ou de gaz
naturel» par «leur ordonner»; et
b) par l'insertion, à la fin, de «en
s'assurant d'une répartition équitable du financement entre...
Mme Fréchette : ...dernières.
Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 25? Alors, comme il
n'y a pas d'intervention sur l'article 25, est-ce que l'article 25
est adopté? Adopté. Donc, l'article 25 est adopté. Nous sommes maintenant
à l'étude de l'article 26. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Alors,
l'article 44 de cette loi est modifié par la suppression, dans le
paragraphe deux du premier alinéa, de «ou à l'emmagasinage du gaz naturel».
Donc, c'est un article qui modifie par
concordance l'article 44 de la Loi sur la Régie de l'énergie pour en
retirer «l'emmagasinage de gaz naturel».
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. Est-ce qu'il y a des interventions en lien avec l'article 26?
Alors, comme il n'y a pas d'intervention en lien avec l'article 26, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 26 est adopté?
Adopté. Merci. Nous allons maintenant à l'article 27. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Alors, les
articles 48 à 48.6 de cette loi sont remplacés par les suivants :
«La Régie effectue aux trois ans une
révision tarifaire lors de laquelle elle établit, pour les trois années
tarifaires visées par cette révision, les revenus requis annuellement par le
transporteur d'électricité ou le distributeur d'électricité pour assurer
l'exploitation de son réseau, et lors de laquelle elle fixe les tarifs
applicables à compter, dans le cas du transporteur d'électricité, du
1er janvier ou, dans le cas du distributeur d'électricité, du
1er avril de chacune de ces trois années tarifaires.
«La régie peut, de manière qu'elle
détermine, répartir une hausse tarifaire d'une ou de plusieurs des années
tarifaires visées par la révision sur ces trois années.
«En outre, la Régie fixe, au cours d'une
année tarifaire, sur demande d'une personne intéressée ou de sa propre initiative,
un tarif ou des conditions de service applicables au transport ou à la
distribution d'électricité par le transporteur ou le distributeur visé au
premier alinéa. Elle tient alors compte, pour la fixation d'un tarif et selon
l'année visée, des revenus requis établis conformément au premier alinéa pour
l'année tarifaire en cours.
«À la demande du transporteur
d'électricité ou du distributeur d'électricité faite au cours des trois années
tarifaires visées par une révision tarifaire effectuée en vertu du premier
alinéa en raison de circonstances particulières, la Régie effectue une révision
tarifaire visée à cet alinéa de la manière qui est prévue. Le distributeur
d'électricité consulte le ministre avant de faire une demande visée au deuxième
ou au troisième alinéa...
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, permettez-moi de vous faire une proposition, en tout respect.
Mme Fréchette : D'accord.
Oui.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
que vous seriez favorable à ce que nous prenions le temps de discuter 48 en
soi, 48.1, 48.2 par la suite, comme nous avons déjà fait lors de l'étude d'un
article qui était, ma foi, aussi long que celui-ci?
Mme Fréchette : Qu'on les
sépare?
Le Président (M. Montigny) : Bien,
on ne les séparerait pas, mais on ferait le débat par section, un peu comme on
a déjà fait, si ma mémoire est bonne, dans un autre article, le 14. On l'avait
fait par section. En fait...
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
de la LRE, qui est, en réalité... oui, le 4.
Mme Fréchette : Tout à fait,
M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Ça
vous conviendrait? Ça éviterait de faire la lecture tout d'un bout, là. On pourrait
être à cette section-ci puis avoir le débat par section. Si jamais il y avait
des éléments, bien, on pourrait... C'est-à-dire qu'on ne votera pas après.
Chaque section va voter à la fin de l'article, mais on va quand même en faire
l'étude par section.
Mme Fréchette : O.K. Ça me
convient.
Le Président (M. Montigny) : C'est
bon. Est-ce que vous voulez prendre le temps de faire l'explication de la
première partie? Parce que vous en avez très bien fait la lecture.
Mme Fréchette : Donc, la
première partie, ça va s'arrêter ici.
M. Marois (Samuel) : On était
rendus à lire le commentaire.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Effectivement. C'est le commentaire du 48.
Mme Fréchette : Donc, cet
article prévoit un nouveau processus de fixation des tarifs et des conditions
de service de transport et de distribution d'électricité d'Hydro-Québec. Donc,
le premier alinéa prévoit que la Régie doit, tous les trois ans, réviser
entièrement la tarification du transport et de la distribution d'électricité
applicable à la clientèle d'Hydro-Québec pour chaque année comprise dans une
période de trois ans.
Il précise que cette révision tarifaire se
fait en deux étapes. D'abord, la Régie établit les revenus requis à chaque
année tarifaire pour exploiter les réseaux de transport et de distribution.
Ensuite, elle fixe des tarifs permettant la récupération de ces revenus requis
auprès de la clientèle. Enfin, la Régie pourra répartir des hausses tarifaires
sur les trois années visées par une révision tarifaire.
Le deuxième alinéa permet quant à lui la
fixation d'un tarif ou de conditions de service au cours d'une année tarifaire,
donc à tout moment entre deux révisions tarifaires. Il précise que la Régie
n'établit pas...
Mme Fréchette : …de nouveau,
n'établit pas les revenus… pardon, que la régie n'établit pas de nouveau les
revenus requis. Le troisième alinéa prévoit que le transporteur ou le
distributeur d'électricité peut demander à la régie de procéder à une nouvelle
révision tarifaire en raison de circonstances particulières. Il s'agit d'une
mesure d'exception qui pourrait être utilisée en cas de changement majeur du
contexte énergétique, par exemple. Enfin, le quatrième alinéa prévoit
qu'Hydro-Québec doit consulter la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de
l'Énergie avant de demander à la régie de fixer des tarifs et conditions de
services et distribution d'électricité en application des troisième et
quatrième alinéas. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Alors, juste pour rappeler à tout le monde qui nous écoute,
nous sommes à l'article 27, la première section qui est 48. Par la suite,
il y aura l'étude approfondie, là, des autres, donc 48.1, 48.2, mais, pour le
moment, on se concentre sur le 48. Est-ce qu'il y a des interventions en lien
avec le 48? Oui, M. le député de Jacques-Cartier, je vous laisse la parole.
M. Kelley : Oui, M. le
Président. Est-ce possible de suspendre pour prendre connaissance de tout ce
qui est dans cet article-là, M. le Président? Merci.
Le Président (M. Montigny) : Je
vous comprends très bien. Avec grand plaisir, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 16 h 28)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 46)
Le Président (M. Montigny) : Nous
revenons à nos travaux. Merci. Alors, au moment de la suspension de nos travaux,
nous sommes toujours à l'étude de l'article 27. Nous allons l'étudier par
sections. Nous allons procéder à un vote à la fin de l'étude de l'article 27,
mais nous allons étudier la partie... la première partie de l'article 27,
qui est à 48. Alors, Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Bien, en fait,
je... est-ce qu'il faut que je relise?
Le Président (M. Montigny) : Non,
non, non. Juste savoir si vous aviez quelque chose à exprimer.
Mme Fréchette : Non, je
n'avais pas d'intervention prévue sur ce point-là.
Le Président (M. Montigny) : Pas
de problème. J'ai une demande de parole du député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, M. le
Président. Merci beaucoup. Alors, Mme la ministre, c'est une question autour de
la révision sur trois ans. Est-ce que ça va être en lien avec le PGIRE ou est-ce
que ça va être séparé? Parce que peut-être avoir quelque chose qui... et c'est
un peu...
M. Kelley : ...harmonisé, ça
peut faire du sens, en place... Je comprends qu'on réduit ça de trois ans en
place de cinq, mais peut-être ça peut bien marcher si c'est harmonisé le plus
que possible avec le PGIRE.
Mme Fréchette : Je
prendrais... (panne de son) ...M. le Président.
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. Sans problème.
Nous allons donc suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 16 h 47)
(Reprise à 16 h 58)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Au moment de la suspension, nous étions
toujours à l'étude de l'article 27, à la section 48. Mme la ministre,
je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Oui. Merci,
M. le Président. Donc, bon, je pense qu'il y a eu des discussions, mais à micro
fermé pour expliquer qu'il n'y avait pas vraiment de lien entre les deux… les
deux processus dont il était question dans la question du député. Alors, je
pense qu'il n'y a pas véritablement d'enjeu à ce que ça ne concorde pas
nécessairement au niveau des mêmes dates. Et ça nous permet de procéder pour
chaque processus.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Jacques-Cartier, vous avez la parole.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le Président. Et c'est sûr qu'il n'y a pas un lien entre les processus, mais
toute question autour d'intérêts va jouer aussi un rôle dans le PGIRE, puis ça
va être une question discutée. C'est sûr quand même qu'on revient à la révision
à… au mi-chemin de la PGIRE, les gens vont exprimer leur opinion sur la
question des tarifs, puis toute autre sorte de questions en lien avec le
dossier de l'énergie. Mais je comprends que les processus des deux sont
différents. Et ce n'est ni comme la fin de le monde non plus qu'on arrive deux
ans après que le PGIRE est décidé, qu'on va avoir une… les tarifs vont être
révisés. C'est normal, tout à fait, deux processus différents, mais quand même
liés, comme un dossier politique, c'est certain.
Alors, une autre question à Mme la
ministre. C'est un peu la question de l'Institut… c'est toutes ces questions
autour l'idée de garder ça à trois ans, je ne suis pas nécessairement contre.
Je pense qu'il y a des bons raisonnements pour le faire à chaque trois ans.
Mais eux autres, ils disent : Bien, si jamais il y a un choc tarifaire,
c'est mieux peut-être de garder ça cinq ans pour s'assurer qu'on peut… avec la
hausse des tarifs, dépenser ça sur cinq ans et ne pas faire ça sur trois ans,
alors d'avoir une moyenne qui est un petit peu moins élevée avec cinq ans. Je
ne sais pas si vous avez des idées ou des arguments trois ans versus cinq ans.
Pourquoi le gouvernement a décidé que c'est mieux de mettre trois ans dans le
projet de loi?
Mme Fréchette : Vous
permettez que je consulte pour un instant?
M. Kelley
: Oui, oui.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous allons prendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 heures)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 03)
Le Président (M. Montigny) : Nous
sommes de retour pour nos travaux. Nous sommes toujours à l'article 27. Mme
la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Merci. Alors,
j'aimerais ramener nos collègues, donc, quelques années en arrière, parce qu'en
fait il y a différentes formules qui ont été testées, donc c'est intéressant de
voir l'évolution. Donc, jusqu'en 2019, cette révision-là se faisait aux années.
Et là, finalement, ils trouvaient que c'était peut-être un peu trop fréquent, donc
ils se sont tournés vers une nouvelle formule qui était aux cinq ans. Et là, maintenant,
c'est la formule avec laquelle on travaille. Mais cinq ans, on n'a qu'à
regarder les cinq dernières années, tout ce qui a changé depuis cinq ans, on ne
le croirait pas si on nous avait dit ça en 2019, tout ce qu'on allait
traverser, donc c'est vu comme étant un juste équilibre que la période de trois
ans, parce qu'ayant testé la version annuelle, la version quinquennale,
finalement, on pense que la version du trois ans est intéressante.
M. Kelley : Mais, Mme la
ministre, vous n'avez pas des inquiétudes pour un choc tarifaire que ce soit
plus difficile à absorber ça pour tout le monde si jamais ça arrive. Le trois
ans, c'est correct, on peut s'ajuster s'il est nécessaire. Encore, je vais juste
au cœur de cette question-là, qui était suivie par deux différents groupes, oui,
l'Institut Trottier mais aussi par un autre groupe que j'ai l'acronyme devant
nous, RNCREQ. Alors, c'est juste d'aborder ça encore, là, trois versus cinq, pour
absorber si jamais il y a un choc tarifaire qui doit être payé par du monde.
Mme Fréchette : Mais il faut
voir aussi que la Régie va se prononcer pour chacune des années du triennat.
Donc, on aura quand même une perspective, là, qui va être ajustée d'année en
année dans le bloc de trois ans. Et le PGIR va nous donner la vision de long
terme aussi. Donc, avec cette vision de long terme qui vient cadrer un peu l'évolution
des choses, les prévisions en tout cas, et le plan sur trois ans, on pense qu'il
y a là un juste équilibre.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Aviez-vous d'autres choses à ajouter?
M. Kelley : C'est aussi un
ajout du côté gouvernemental.
Le Président (M. Montigny) :
Oui, peut-être. C'est ça. En fait, ma question, c'est si vous souhaitez ajouter
d'autres choses sans problème. Est-ce que vous avez d'autres choses à ajouter, Mme
la ministre?
Mme Fréchette : Non, ça va.
Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. M. le député de Jacques-Cartier, quand vous serez prêt.
M. Kelley : Oui. Bien, je
pense que ma collègue de Robert-Baldwin a une question en lien avec notre
discussion.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
tout à fait. Allons-y sans plus tarder. Mme la députée de Robert-Baldwin, vous
avez la parole.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Si je révise le deuxième alinéa, ça veut dire qu'à l'intérieur de la
période du trois ans la Régie pourrait toujours faire une modification. C'est-tu
ça, l'interprétation? Est-ce que j'ai bien compris?
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
...
Mme Fréchette : Oui, Alors...
Mme Fréchette : ...on va
avoir la régie qui va se prononcer sur chacune des années, des trois ans, mais,
entre deux périodes tarifaires, il y aurait possibilité, effectivement,
d'ajuster le tir par la régie, là.
Mme Garceau : Donc, c'est ça,
c'est ma lecture du deuxième alinéa. Donc, ça confirme ma lecture du deuxième
alinéa. Merci, Mme la ministre.
Je voulais voir, premier... première
partie de l'article 48 : «La Régie effectue aux trois ans une
révision tarifaire lors de laquelle elle établit, pour les trois années
tarifaires visées par cette révision, les revenus requis annuellement par le
transporteur d'électricité ou le distributeur d'électricité...» Et ma question,
c'est : Comment se fait-il que ce n'est pas «et le distributeur», c'est un
ou l'autre? Ou est-ce que ça peut être «et/ou»? Est-ce qu'on peut dire c'est un
ou l'autre ou c'est les deux? C'était ça, ma question.
Mme Fréchette : M. le
Président, j'aimerais laisser Me Marois répondre.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
avec plaisir. Nous avons besoin aujourd'hui d'un consentement pour que Me
Marois puisse parler, parce qu'on ne l'a pas fait encore aujourd'hui.
Mme Garceau : Ah! on ne sait
pas aujourd'hui. On va y penser un peu.
Le Président (M. Montigny) :
On est vraiment habitués, mais est-ce qu'on a consentement pour céder la parole
à Me Marois?
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Le contraire m'aurait vraiment surpris, mais maintenant, Me Marois, on n'oubliera
pas de se présenter.
Mme Garceau : On va
dire : Consentement d'office, mais non.
Le Président (M. Montigny) :
Voilà. Maître Marois.
M. Marois (Samuel) : Donc,
Samuel Marois, avocat au ministère de la Justice.
Mme Fréchette : Enchantée.
Le Président (M. Montigny) : Très
enchanté.
M. Marois (Samuel) : Bonjour
à tous.
Le Président (M. Montigny) :
Merci.
M. Marois (Samuel) : Donc, la
régie a compétence pour fixer les tarifs d'Hydro-Québec Transport, pour le
transport d'électricité, et d'Hydro-Québec Distribution, pour la distribution
d'électricité. Elle le fait dans deux dossiers différents. C'est des causes
tarifaires distinctes. Donc, la régie va fixer pour Hydro-Québec Transport ou
pour Hydro-Québec Distribution. Ce que l'article dit, c'est que, quand il
s'agit du transporteur, bien, c'est... on détermine... on établit les revenus
requis par le transporteur quand ça... quand c'est lui qui est concerné, puis,
quand c'est le distributeur qui est concerné, bien, on établit les revenus pour
le distributeur. C'est pour ça que c'est un... Dépendamment de pour qui on fixe
les tarifs, bien, on lit l'article pour le transporteur ou pour le
distributeur.
Mme Garceau : O.K.
• (17 h 10) •
Le Président (M. Montigny) : C'est
bien. Merci, Me Marois. Ah! M. le député.
M. Kelley : J'ai une autre
question...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
M. le député Jacques-Cartier, allez-y.
M. Kelley : On va... Je vais
rendre les maires de l'ouest de Montréal contents avec ma prochaine question.
C'est une suggestion qui a été faite par l'UMQ, mais l'enfouissement des lignes
de transmission sont très importants dans notre coin. On a plusieurs
municipalités... il y a beaucoup des pannes d'électricité, puis souvent les
maires revient avec l'idée d'enterrer beaucoup des fils d'Hydro-Québec. On sait
que de faire toutes les lignes est impossible, mais, quand même, de faire où
c'est possible est dans le plan d'action de M. Sabia. Puis l'UMQ a fait une
suggestion. Alors, peut-être la ministre peut répondre un peu à leurs
inquiétudes ou, quand même, leur suggestion.
Alors, eux autres ont fait la suggestion
de «modifier les articles 48 et 52.1 de la Loi sur la Régie de l'énergie
tel que proposé par les articles 27 et 30 de le projet de loi afin de
préciser que les coûts d'enfouissement des fils de réseau de distribution
doivent se refléter dans les tarifs et conditions des services d'Hydro-Québec».
Puis leur raisonnement, c'est qu'afin d'améliorer la qualité des services, le
plan d'action d'Hydro-Québec mentionne cette possibilité, excusez-moi, de...
vise à déployer un plan visant à... la fiabilité de robustesse de réseau en vue
de réduire le nombre des pannes. L'UMQ note aussi qu'en 1999 la commission
Nicolet, à la suite de la crise de verglas... que la commission a fait des
recommandations dans ce sens-là que le gouvernement doit prendre la
«responsabilité directe d'un ambitieux programme d'enfouissement des réseaux de
câbles aériens». Il revient aussi que des municipalités doivent certes être
partenaires dans ce type de travaux d'enfouissement des fils d'électricité.
Alors, c'est sûr que, maintenant, on est
en train de parler avec les tarifs et comment on va calculer ça puis intégrer
ça dans la décision chaque trois ans. Alors, je ne sais pas si la ministre...
M. Kelley : …une réponse à
l'UMQ, puis des autres… bien, les maires dans notre coin, l'Ouest de Montréal,
puis des autres partout, j'imagine, mes collègues ont des maires aussi qui,
souvent, demandent si c'est possible d'offrir des lignes de transmission dans
leur coin. Alors, je ne sais pas si la ministre a une réponse à l'UQM sur ce
point précis, sur l'enfouissement des lignes de transmission. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci beaucoup, M. le député de Jacques-Cartier. Mme la ministre, quand
vous serez prête.
Des voix : …
Le Président (M. Montigny) :
Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, en fait, de statuer entre nous sur cette proposition, ça
équivaudrait à de l'ingérence dans le rôle de la régie. Je pense qu'il revient
à la régie de définir si cet exercice-là mérite d'être fait, dans le sens de la
proposition qui est mise de l'avant. Donc, je pense que ce n'est pas au
législateur de définir à l'avance cette orientation-là qui est à prendre, mais
plutôt à la régie elle-même, là, de statuer.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Et est-ce que vous avez eu des discussions avec Hydro-Québec? Je sais qu'il y a
eu un programme qui a existé sur l'enfouissement de certaines lignes dans les
municipalités, qui a existé, qui a été mis… qui a été suspendu par Hydro-Québec
parce qu'ils ont dit : On va faire une étude pour voir si on peut relancer
ça dans un autre type de programme, je ne sais pas quoi, mais je me souviens,
j'ai posé la question à l'ancien… votre prédécesseur en Chambre, ou peut-être
c'était dans… pendant les crédits, mais bref, est-ce qu'Hydro-Québec est en
train de travailler sur un plan de peut-être lancer une autre programme pour
les municipalités?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Un moment,
s'il vous plaît.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
nous allons donc suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 14)
(Reprise à 17 h 15)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous sommes de retour. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Oui. Alors,
on va aller aux informations, on n'a pas l'information ici même, mais on est…
on va prendre contact avec Hydro et vous revenir avec la précision.
M. Kelley : Parfait. Puis,
quand M. Sabia et Hydro-Québec est ici en commission pour l'étude des crédits,
dans une couple de semaines, on va aussi avoir aussi l'occasion de poser des
questions, mais je pense que c'était juste important quand même de soulever
cette préoccupation aujourd'hui. Parce que c'était écrit dans la mémoire de
l'UMQ, d'aborder ça autour de la question des tarifs, et c'est ça. Alors, je ne
pense pas… si ma collègue a une intervention là-dessus, mais merci beaucoup,
Mme la ministre, pour les réponses.
Mme Fréchette : Avec plaisir.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Parfait. Il n'y a pas d'intervention
pour cette section. Alors, on pourra étudier la deuxième section, la
partie 48.1.
Alors, juste pour que tout le monde nous
suive bien, on procède présentement pour… juste pour nous aider dans notre
travail, on procède par blocs. Par contre, on ne votera pas l'article, là, tout
de suite, par sections, mais là on a travaillé 48, on s'en va à 48.1. On n'a
pas encore fait la lecture de 48.1, qui est quand même assez long. Donc, Mme la
ministre, je vous inviterais à faire la lecture de cette section, puis les
explications par la suite, puis après ça, on pourra en discuter entre nous,
mais c'est un tout, mais on le fait en… par section, juste pour améliorer notre
travail. Nous pourrons y revenir aussi. Alors, voilà.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, les articles 48 à 48.6 de cette loi sont remplacés par
les suivants :
«48.1. La régie fixe les tarifs et les
conditions de services de distribution de gaz naturel applicables pour une période
de 12 mois à compter du premier jour d'une année tarifaire d'un
distributeur de gaz naturel. À cet effet, la régie, à l'égard d'une période
couvrant trois années financières :
«1° établit les revenus requis pour
assurer l'exploitation...
Mme Fréchette : ...du réseau
de distribution de gaz naturel lors de la première année tarifaire est fixe en
fonction de ceux-ci. Les tarifs de distribution de gaz naturel applicable au
cours de cette première année;
«2° détermine au fond de... aux fins de l'établissement
des revenus requis pour les deux dernières années tarifaires, une formule de
variation des coûts qui tient compte notamment d'un surplus ou d'un manque à
gagner d'une année financière... d'une année tarifaire antérieure;
«3° fixe les tarifs de distribution de gaz
naturel applicables à compter du premier jour de chacune des deux dernières
années tarifaires d'un distributeur visées au paragraphe 2° en tenant compte de
la variation prévue à ce paragraphe.
«En outre, la Régie fixe, au cours d'une
année tarifaire, sur demande d'une personne intéressée ou de sa propre
initiative, un tarif ou des conditions de service applicables à la distribution
du gaz naturel. Elle tient alors compte, selon l'année visée, des revenus
requis établis conformément au paragraphe 1° et 2° du premier alinéa.
«À la demande d'un distributeur faite au
cours d'une période de trois années visée au premier alinéa, en raison de
circonstances particulières, la Régie fixe les tarifs et les conditions de
service visés à cet alinéa de la manière qui y est prévue.»
Donc : Cet article prévoit un nouveau
processus de fixation des tarifs et des conditions de service de distribution
de gaz naturel. Le premier alinéa prévoit que la régie, au cours d'un cycle de
trois années tarifaires, d'un distributeur de gaz naturel, fixe les tarifs et
les conditions de service.
Pour la première année d'un cycle, la
Régie établit les revenus requis par un distributeur pour exploiter son réseau
et fixe les tarifs pour récupérer ces revenus auprès des consommateurs. Elle
détermine aussi, à cette occasion, une formule de variation des revenus requis
sur la base des prévisions du distributeur pour les deux années suivantes.
Cette formule tiendra notamment compte des surplus et manques à gagner antérieurs
d'un distributeur. Pour les deuxième et troisième années d'un, la Régie établit
sommairement les revenus requis en appliquant la formule de variation des coûts
qu'elle a préalablement déterminée et fixe les tarifs pour chacune de ces deux
années.
Le deuxième alinéa permet la fixation de
tarif ou de conditions de service au cours d'une année tarifaire, donc à tout
moment au cours d'un cycle de trois ans. Dans ce cas, la Régie n'établit pas de
nouveau les revenus requis.
Enfin, le troisième alinéa prévoit qu'un
distributeur de gaz naturel peut demander à la Régie, en raison de
circonstances particulières, de fixer les tarifs de la manière prévue au
premier alinéa, c'est-à-dire en commençant un cycle de trois ans. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Alors, sur cette section de l'article 27, pour
le moment, est-ce qu'il y a des... Oui, M. le député.
• (17 h 20) •
M. Kelley : Oui, M. le
Président. C'est une question pour la ministre qui est juste plus sur... c'est
plus de niveau macro, toute cette insertion... excusez-moi, je commence à être
fatigué, toute cette partie-là qu'on parle de... on insère comme le gaz
naturel. C'est... C'est beaucoup des changements. Je sais qu'il y a beaucoup
des... une grande révolution dans le secteur du gaz naturel, mais peut-être
juste nous expliquer en général. Je vois les commentaires. C'est des fois un
peu difficile à suivre certains concepts qui sont dedans. Mais pourquoi on doit
faire une modification aussi large pour le secteur du gaz naturel puis
redéfinir certaines définitions, etc.? Alors, peut-être... Juste, donnez-nous
un contexte pourquoi ce type de changement est nécessaire.
Mme Fréchette : Je vais
prendre un petit moment, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Aucun
problème. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 21)
(Reprise à 17 h 23)
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Nous reprenons nos travaux. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, j'entendais de la question du député de Jacques-Cartier, qu'il
voulait un angle macro où on parlerait de l'évolution du gaz naturel et du gaz
de sources renouvelables. Est-ce que j'ai bien saisi la nature de sa question?
M. Kelley
: Oui, oui.
Mme Fréchette : Alors, si
c'est le cas, j'aimerais ça qu'on reporte à l'article 36 cette
discussion-là, parce qu'on parlera justement de ces nouvelles formes de gaz à
l'article 36. Là, ici, dans l'article 27, on est vraiment sur le
processus. Donc, peu importe la nature de la source de gaz, la ressource
énergétique, le processus demeure le même. Donc, je pense qu'à
l'article 36 on pourra aborder cette question-là de manière plus macro.
M. Kelley : Parfait. Et je
comprends, et c'est parfait, on peut aborder ça à 36. Une des raisons pourquoi
j'ai dit : Bien, peut-être, une bonne idée de mettre ça en contexte.
Encore, l'UMQ, oui, c'est... eux autres ont dans leur mémoire... ont une grosse
partie qui parle un petit peu comment la Régie puis aussi les municipalités
peuvent travailler ensemble. Comme, eux autres, ils parlent de modifier les
articles 48, alors je pense qu'ils parlent peu alors... toutes des choses
qu'on vient de discuter. Suivant la Loi sur la Régie de l'énergie, tel que
proposé dans les articles 27 et suivants... afin de s'assurer que la
production de gaz naturel renouvelable soit minimalement à coût nul pour les
municipalités, notamment en clarifiant que les revenus générés par les crédits
compensatoires issus de la production de GNR ne peuvent être transférés
au-dessus de gaz. Puis après ça ils ont une grande qui, comme, parle de
plusieurs différentes raisons pourquoi ils pensent que cette modification est
nécessaire, mais ça revient un petit peu à la base que c'est évident qu'on
vient ici d'apporter un peu de... ou ajouter le fait que, comme, ici, je sais
que dans un des autres mémoires on parle le fait que peut-être c'est une bonne
idée, c'est Énergir qui a écrit ça, de mettre comme le gaz naturel, Énergir sur
le même pied... de niveau avec Hydro-Québec dans le terme de révision. Alors,
c'est juste que je pense qu'on vient d'ajouter plein des éléments sur le gaz
naturel qui est correct, mais on va aborder la discussion plus macro sur 36.
Mais je sais que vous avez lu tous les mémoires, alors est-ce que vous avez un
peu une réponse à des craintes encore de l'UMQ? Ce n'est pour cité quels
articles ils veulent qui sont changés exactement, c'est plus un commentaire
global. Et est ce que vous avez certaines choses à dire à eux autres pour
rassurer l'Union des municipalités du Québec que ce projet de loi va respecter
qu'est-ce que... ou quand même va répondre à leurs craintes?
Mme Fréchette : Je vous reviens.
Ce ne sera pas long.
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons donc suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 26)
(Reprise à 17 h 27)
Le Président (M. Montigny) : Bon.
Nous sommes de retour, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Merci. Donc, à mon souvenir, à ma compréhension, je pense que l'UMQ
n'avait pas nécessairement d'enjeux par rapport à la mécanique comme telle,
dont il est question ici à l'article 27. Donc, je pense que, quand on sera
à l'article 36, peut-être qu'on pourra aborder de nouveau cet angle-là.
Mais, par ailleurs, aussi, j'aimerais mentionner que l'UMQ pourra être entendue
aussi tout au long des travaux de la Régie. C'est sûr que l'UMQ...
Mme Fréchette : ...que l'UMQ
peut se faire entendre à titre d'intervenant, tout comme le ou la ministre.
Mais voilà. À mon souvenir, la partie mécanique de fixation des tarifs ne
posait pas nécessairement un enjeu, mais peut-être que vous pouvez me corriger
si vous avez une information contraire.
M. Kelley : Non, c'était
juste encore... Comme je dis, eux autres ont pris le temps d'écrire comme une
bonne brique sur les différents éléments du gaz renouvelable, et encore on a
juste pris l'extrait de ça, mais, comme je vous dis, leur suggestion était plus
sur cette question spécifique pour une modification qui est de s'assurer que la
production de GNR soit minimalement à coût nul pour les municipalités. Je
pense, ce serait au coeur de leurs préoccupations. Mais... Encore, je sais
qu'on va discuter de ça, mais, sur un autre... en lien avec tout ça aussi,
c'est ce concept : Est-ce que les clients d'électricité sont traités comme
les clients de gaz naturel? Est-ce qu'il y a une distinction un peu entre les
deux en termes de la tarification? Vous comprenez ça. Est-ce que c'est comme
traité différemment que... ou les deux sont exactement pareils avec... de la
Régie?
Mme Fréchette : J'aimerais
céder la parole à Me Marois.
Le Président (M. Montigny) : Me
Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : Oui. Les
articles 48 pour l'électricité, 48.1 pour le gaz naturel concernent la
façon dont on fixe les tarifs des distributeurs. Il n'y a pas de différence
pour les consommateurs parce qu'au final les consommateurs ont un tarif à
chaque année.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. le député.
M. Kelley : O.K. Alors... Et
la régie peut ajuster les tarifs gaz naturel, l'électricité annuellement si
c'est nécessaire, c'est... Ils sont sur le même pied d'égalité?
M. Marois (Samuel) : Bien, on
prévoit des... Il y a une mécanique, là. Pour l'électricité, c'est une révision
tarifaire aux trois ans, avec la possibilité de fixer des tarifs entre les
deux. Pour le gaz naturel, bien, c'est comme sur un cycle de trois ans, c'est
annuel, mais il y a...
M. Kelley : Oui. O.K. Je
pense que, pour moi, c'est correct. Je ne sais pas si...
Mme Garceau : Bien, juste...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
Mme la députée de Robert-Baldwin, vous avez la parole.
Mme Garceau : Merci. Juste
pour clarifier. Si je regarde plus loin, c'est un petit peu le même concept
qu'on avait vérifié tout à l'heure, en termes de distributeurs, transporteurs
d'électricité, on a le même, «En outre, la Régie fixe, au cours d'une année
tarifaire, sur demande d'une personne intéressée», donc, encore une fois, cette
possibilité de réviser à l'intérieur du bilan pour trois ans. Donc...
• (17 h 30) •
M. Kelley : ...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
M. le ministre de Jacques-Cartier, vous avez la parole.
M. Kelley : Ah! excusez-moi,
excusez-moi. Et peut-être, Me Marois, un peu comme en lien avec les
trop-perçus. Est-ce que... Pour le gaz naturel, s'ils sont chargés comme plus,
c'est quoi, le mécanisme pour le remboursement? Ce n'est pas pareil avec les
gens qui sont sur Hydro-Québec, n'est-ce pas? Juste de bien comprendre, ça,
c'est différent. C'est quoi, le raisonnement pour ça? Pourquoi ça, c'est le
cas? C'est quoi, ce... Question plus globale.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Mme Fréchette : ...une
suspension...
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 31)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 33)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous avons repris nos travaux. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : M. le
Président. Donc, pour répondre à la question, donc, quand il s'agit du gaz
naturel, s'il y a des surplus une année ou un manque à gagner, ça va affecter l'année
suivante. Donc, un manque à gagner générerait, bien sûr, un rehaussement des
coûts l'année suivante et l'inverse est également possible.
Pour ce qui a trait à l'électricité, On n'a
pas cette mécanique-là de transbordement sur l'année qui suit. C'est plutôt le
fonds consolidé qui vient absorber la différence. Maintenant, je vous dirais
que, lorsqu'on sera dans la partie Hydro-Québec, nous vous soumettrons une
proposition d'amendement visant à envisager justement qu'il y ait un mécanisme
similaire avec Hydro-Québec, au même titre qu'il y en a un pour le gaz naturel.
Donc, on pourra en discuter à cet… à ce moment-là. Mais voilà, pour le gaz
naturel, il y a un effet de vases communicants, je vous dirais.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. le député, Avez-vous d'autres choses à rajouter?
M. Kelley : Peut-être, dans
un instant, M. le Président, je veux juste vérifier quelque chose qui est écrit
dans un autre mémoire. Je pense que ma collègue a une question pour la
ministre.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
Mme la…
M. Kelley
: Non, tu
n'as pas de question? Excusez-moi, je pensais que tu est en train d'écrire une
question, Brigitte.
Le Président (M. Montigny) : Non,
pas de problème. Souhaitez-vous un petit moment...
M. Kelley
: Oui,
suspendre, suspendre juste…
Le Président (M. Montigny) :
Nous allons donc suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 34)
(Reprise à 17 h 39)
Le Président (M. Montigny) : Nous
sommes de retour. M. le député de Jacques-Cartier, vous avez la parole.
M. Kelley : Oui, merci
beaucoup, M. le Président, juste de fouiller dans le mémoire, des différents
mémoires. Puis une chose qui est revenue un peu avec cet article ici, 48 et
48.1, c'est juste la question un peu des trop-perçus c'est juste… on revient à
cette base-là. Pourquoi on n'a pas nécessairement les mêmes protections pour
les consommateurs d'électricité et de le gaz naturel? C'est comme… ils ne sont
pas sur le même pied d'égalité, qu'est-ce que j'ai quand même déjà dit, mais
c'est encore juste clarifier, peut-être, un certain moment, de créer ce type de
mécanisme, que des gens aient trop perçu le côté de… traités comme les gens le
gaz naturel. Alors, c'était encore de clarifier peu notre discussion, mais le
point qu'il veut vraiment mettre de l'avant, c'est cet élément-là qui est
important.
• (17 h 40) •
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, oui, effectivement, on va aller dans ce sens-là avec la
proposition, là, d'amendement qu'on vous soumettra, non pas, comme je l'ai dit
tout à l'heure, dans la loi sur Hydro-Québec, mais dans la loi sur la régie,
mais plus loin. Donc, on y revient.
M. Kelley : C'est bon, je
pense que c'est clair maintenant pour tout le monde. Puis on va voir cette
discussion tantôt, plus tard.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Sans problème. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cette section de
l'article 27? Non. On va passer maintenant à la prochaine
section, 48.2. Quand vous serez prête, Mme la ministre, pour en faire la
lecture, et ainsi que les explications de cette section.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc : Les articles 48 à 48.6 de cette loi sont remplacés
par les suivants :
«48.2. Pour l'application des
articles 48 et 48.1, le distributeur d'électricité et un distributeur de
gaz naturel doivent fournir à la régie un document présentant les impacts d'une
hausse tarifaire sur les personnes à faibles revenus.»
Donc, cet article prévoit qu'Hydro-Québec
et les distributeurs de gaz naturel doivent, lors de toute demande visant à
fixer les tarifs de distribution, présenter à la régie un document qui présente
les impacts d'une hausse tarifaire sur les personnes à faibles revenus. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. M. le député, je… on vous écoute.
M. Kelley : M. le Président,
nous avons un amendement à déposer. Alors, je demande la suspension, on est
toujours en train de juste rédiger ça, là.
Le Président (M. Montigny) : Aucun
problème, on va suspendre. Merci, M. le député.
(Suspension de la séance à 17 h 41)
(Reprise à 17 h 44)
Le Président (M. Montigny) : Nous
avons repris nos travaux. Nous avons bien reçu une proposition d'amendement de
la part du député de Jacques-Cartier. Elle est maintenant affichée à l'écran.
M. le député de Jacques-Cartier, vous avez la parole.
M. Kelley : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, on a une suggestion d'amendement, ça vient du
mémoire de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et Labrador. Et je veux
juste lire ça pour tout le monde. Alors :Modifier l'article 48.2 de
la Loi sur la Régie de l'énergie, tel que proposé par l'article 27 du
projet de loi, par l'ajout, dans le premier alinéa, après «personne à faible
revenu» de «et sur les Premières Nations».
L'article modifié se lit comme suit :
48.2 Pour application des articles 48 et 48.1, le distributeur de
l'électricité et un distributeur de gaz naturel doivent fournir à la Régie un
document présentant les impacts d'une hausse tarifaire sur les personnes à faible
revenu et sur les Premières Nations.
Et je veux juste, encore, suggestion qui a
été faite, et, je pense, c'est important, en respect pour l'Assemblée des
Premières Nations de Québec et Labrador de présenter leurs arguments pourquoi
une modification comme ça est nécessaire. Dans leur mémoire, ils ont
écrit : La tarification doit prendre en considération les réalités
socioéconomiques propres aux communautés des Premières Nations. Les tarifs
doivent rester abordables afin de préserver l'accès à l'énergie et d'éviter une
surcharge financière aux ménages à faible revenu surpeuplé ou résidant dans des
logements de mauvaise qualité.
Puis je sais que, Mme la ministre, on a un
dossier qui... c'est certain que c'est délicat, mais avec certaines Premières
Nations qui n'ont pas payé leur facture d'Hydro-Québec, mais ça ne représente
pas toutes les personnes issues des communautés des Premières Nations et Inuit
du Québec. C'est loin d'être le cas. Et c'est sûr qu'on sait que, des fois, on
parle des territoires qui sont... des territoires qui sont loin, des fois, du
réseau d'Hydro-Québec. Je sais que votre collègue vient juste de régler le
dossier de Lac-Barrière, de finalement connecter la communauté au réseau qui a
pris des années et des années à la faire, ce n'était pas simple, c'était
compliqué. Mais, bref, quand même, si on regarde juste... regarde la carte sur
le territoire, si c'est Cri ou quand même regardé certaines communautés
anichinabées dans l'Outaouais, on peut faire plusieurs différents exemples, certaines
communautés sont proches du réseau d'Hydro-Québec, les autres sont loin, ils
sont isolés et, des fois, c'est une question de fournir l'électricité à des
petites communautés qui, on le sait, ont des défis majeurs sociaux et
économiques. Alors, je comprends la suggestion. Je comprends la logique de la
suggestion de l'Assemblée des...
M. Kelley : ...Premières
Nations du Québec et Labrador, que cette réalité est prise en considération
comme on fait pour les personnes à faible revenu. Des fois, des circonstances
des Premières Nations, c'est un peu différent de quelqu'un qui a de faibles
revenus, qui habite en ville ou, quand même, dans certaines régions. Alors, une
bonne discussion à avoir, puis j'ai hâte d'entendre la ministre, qu'est-ce
qu'elle pense de cette suggestion qui a été mise de l'avant pour... par
l'Assemblée des Premières Nations du Québec et Labrador. Merci beaucoup.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci beaucoup, M. le député. Mme la ministre, vous avez la parole maintenant.
Mme Fréchette : Oui, merci,
M. le Président. Donc, j'ai pris connaissance de la proposition des collègues
de l'opposition. Alors, on est... bon, on est d'accord pour dire que les
Premières Nations et Inuits ont souvent des conditions économiques plus
difficiles, je pense que c'est évident, et ça fait... c'est un état de
situation qui perdure depuis longtemps. Donc, à partir du moment où on indique
que la fixation des tarifs doit prendre en considération la présence de
difficultés sur le plan économique d'un... des clients, je pense que, de facto,
les gens des Premières nations et Inuit vont être pris en compte, parce que
leur situation économique, justement, est de nature plus modeste.
Donc, je pense qu'avec à la fois cette
prise en considération, jumelée à notre plafond pour fixer à 3 % au
maximum, les hausses tarifaires résidentielles... je pense qu'on va poser un
cadre qui va être bénéfique à une grande partie des clients qui sont d'origine
autochtone. Alors, je crois qu'on va rejoindre ces personnes-là sans avoir à
les associer à leur statut autochtone pour dire : Bon, il y aura un prix
particulier sur la base du statut d'autochtone. Mais, de facto, la prise en
considération de leur réalité économique plus modeste va être prise en compte.
M. Kelley : Ah! non, je
comprends aussi de peut-être commencer de faire des distinctions, quand même,
le terme Premières Nations, ce n'est pas monolithique non plus, parce que
chaque communauté a des propres défis. Moi, je pense que c'est un ajout qui,
peut-être, peut dans la suite des choses... Mais je comprends les arguments de
la ministre. Je n'ai pas des autres interventions. Je ne sais pas si ma
collègue veut prendre la parole, mais merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec cette
proposition d'amendement? Alors, s'il n'y a pas d'intervention, nous pouvons
passer à la mise aux voix cette proposition d'amendement.
• (17 h 50) •
M. Kelley : ...
Le Président (M. Montigny) : Par
appel nominal? Merci. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire
: Mme Fréchette
(Sanguinet)?
Mme Fréchette : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
La Secrétaire
: M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire
: M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstention.
Alors, cette proposition d'amendement est rejetée. Nous revenons donc à l'étude
de l'article 17. Nous sommes toujours à la section que nous étudions, qui est
48.2. Mme la ministre, avez-vous d'autres choses à ajouter?
Mme Fréchette : Non, pas pour
ma part.
Le Président (M. Montigny) : Non,
rien à ajouter? Oui, Mme la députée, je vous laisse la parole.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. À la lecture de l'article, je me suis posé la question à quel moment
est-ce que soit le distributeur d'électricité ou de gaz naturel doit fournir à
la régie un document présentant les impacts d'une hausse tarifaire sur les
personnes à faible revenu. Lorsque je prends connaissance des commentaires liés
à cette modification, c'est indiqué que c'est lors de toute demande visant à
fixer les tarifs de distribution. Donc, je ne sais pas si... Parce que le
paragraphe... la modification à l'article 48.2 ne reflète pas tous les éléments
du commentaire, qui, il me semble, est assez important. Parce que là, on ne
précise pas à quel moment. Donc, c'est ça, ma question, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, merci. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Bien, en fait, le dépôt des documents doit se faire, bien entendu,
avant la prise de décision, puisque les documents doivent être pris en
considération avant de statuer sur la décision. Maintenant, je n'ai pas de
délai, là...
Mme Fréchette : ...à vous... à
vous nommer, là, quant au moment auquel ça s'applique à l'avance de la
décision, en amont de la décision.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Garceau : Mme la
ministre, vous ne voulez pas préciser quelque chose? Parce que c'est un peu...
c'est un peu flou, ce n'est pas... ce n'est pas précisé. Et même, si on
regarde, à la lecture du commentaire, on nous réfère à lorsqu'il y a une
demande qui vise à fixer les tarifs. Donc, ce n'est pas lié... oui, avant la
décision, mais semble... quand on fait une demande, bien là, on doit fournir un
document. Donc, je ne sais pas si... Il y aurait, il me semble, un ajout à
faire afin de vraiment préciser à quel moment, pour clarifier, si je peux dire,
cette obligation.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : J'aimerais
inviter Me Marois à intervenir.
Le Président (M. Montigny) : Tout
à fait. Me Marois, nous vous écoutons.
M. Marois (Samuel) : Oui. Le
libellé est clair pour moi. On parle de... pour l'application des articles.
Donc, c'est des articles qui prévoient que la régie fait quelque chose, agit,
fixe des tarifs. Donc, pour que la régie fixe des tarifs, bien, le distributeur
qui, en vertu de ces articles-là, fait une demande accompagne sa demande du
document dont on parle ici.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons étudier l'autre section, 48.3. Mme la
ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président :
Les articles 48 à 48.6 de cette loi sont
remplacés par les suivants :
«La Régie doit rendre une décision sur une
demande faite en vertu du deuxième alinéa de l'un ou l'autre des articles 48 et
48.1 dans un délai d'au plus 60 jours de sa prise en délibéré.»
Donc, cet article prévoit que toute
décision de la régie fixant un tarif ou des conditions de service, de transport
ou de distribution d'électricité ou de gaz naturel au cours d'une année
tarifaire doit être rendue dans un délai de 60 jours à partir de la prise en
délibéré. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. Alors, est-ce que vous avez un amendement?
Mme Fréchette : On a un amendement.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
comme il y a une demande pour l'amendement, et qu'il est déjà déposé sur
Greffier, nous l'affichons immédiatement à l'écran pour le bénéfice de tous.
Mme la ministre, je vous laisse présenter votre proposition d'amendement.
Mme Fréchette : Merci.
Alors :
Retirer l'article 48.3 de la Loi sur la
Régie de l'énergie proposé par l'article 27 du projet de loi.
Donc, cet amendement retire, par
concordance, le nouvel article 48.3 de la Loi sur la Régie de l'énergie proposé
par l'article 27 du projet de loi. Cet article n'est plus nécessaire, puisqu'il
est plutôt proposé de prévoir, dans la loi, un délai dans lequel la régie doit
rendre toute décision. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur cette proposition
d'amendement? Alors, il n'y a pas d'intervention sur cette proposition.
Maintenant, nous avons donc étudié l'ensemble... Oui, c'est vrai, nous...Merci,
Mme la secrétaire. Il faut d'abord adopter l'amendement avant de passer à
adopter l'ensemble de l'article. On va faire ça comme ça. Alors, cette
proposition d'amendement, est-ce qu'elle est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté,
merci. L'amendement est adopté. Maintenant, nous revenons donc à l'article 27,
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions? Il n'y a pas d'intervention?
Parfait. Alors, sur l'article 27, tel qu'amendé, est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté,
tel qu'amendé, merci. Nous allons donc à l'article 28. Mme la ministre, je vous
laisse la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président :
L'article 49 de cette loi, modifié par
l'article 26 du chapitre V des lois de 2024, est de nouveau modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par le remplacement de ce qui
précède le paragraphe 1° par ce qui suit :
«49. Lorsque la Régie fixe un tarif de
transport ou de distribution d'électricité ou un tarif de distribution de gaz
naturel, elle doit maintenant»;
b) par l'insertion, dans le
paragraphe 1°, et après «transporteurs d'électricité et réseaux de transport...
Mme Fréchette : ...de,
respectivement, «, du d'électricité» et «ou de distribution»;
c) par le remplacement, dans le paragraphe
4°, de «d'électricité ou dans distributeur de gaz naturel et la satisfaction
des besoins des consommateurs» par «ou du distributeur d'électricité ou d'un
distributeur de gaz naturel et la satisfaction des besoins de leurs clients»;
d) par le remplacement, dans le sixième
paragraphe, de «consommateurs» par «clients»;
e) par la suppression des paragraphes 10°
et 12°; et
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «livraison» et «de gaz naturel alloue à la réalisation des programmes
et des mesures dont il est responsable en vertu du plan directeur en
transition, innovation et efficacité énergétique» par, respectivement,
«distribution d'électricité ou» et «alloue au financement de ses programmes et
mesures de gestion de la demande et d'efficacité énergétique»;
3° par le remplacement du quatrième alinéa
par les suivants :
«Elle peut également utiliser toute autre
méthode ou tenir compte de tout autre élément qu'elle estime approprié
notamment pour favoriser la réalisation de la transition énergétique.
«L'établissement des revenus requis pour
l'exploitation du réseau de transport ou de distribution d'électricité ou d'un
réseau de distribution de gaz naturel, conformément aux paragraphes 1° à 5° du
premier alinéa, au deuxième alinéa et aux autres dispositions du présent
chapitre, n'est effectué que dans les cas visés au premier ou au troisième
alinéa de l'article 48 ou au paragraphe 1° du premier alinéa ou au
troisième alinéa de l'article 48.1.»
Donc : Cet article modifie l'article 49
de la Loi sur la Régie de l'énergie afin qu'il réfère directement à la fixation
des tarifs de distribution d'Hydro-Québec, pour alléger d'autres dispositions
de la loi qui y renvoient. Il remplace aussi par concordance les concepts de
transport et de livraison de gaz naturel par celui de distribution et le mot
consommateur par client, qui est plus approprié dans le contexte.
Cet article abroge aussi les paragraphes
10° et 12° du premier alinéa de l'article 49. Le 10e paragraphe n'est
plus utile puisque le projet de loi prévoit une disposition générale prévoyant
que la Régie tient compte des préoccupations économiques, sociales et
environnementales que lui indique le gouvernement quand elle rend une décision.
De même, le paragraphe 12° n'est plus utile, puisque le projet de loi prévoit
une disposition distincte permettant à la Régie de fixer un tarif pour
récupérer les coûts de transport du gaz naturel assumés par un distributeur de
gaz naturel.
Cet article modifie le deuxième alinéa de
l'article 49 afin de prévoir que la Régie tient compte dans les tarifs des
sommes qu'un distributeur alloue au financement de ses programmes et de ses
mesures de gestion de la demande et d'efficacité énergétique.
• (18 heures) •
Enfin, l'article remplace le dernier
alinéa par deux nouveaux alinéas. Le premier prévoit que la Régie peut utiliser
toute méthode qu'elle estime appropriée pour fixer des tarifs et peut également
tenir compte de tout élément qu'elle estime approprié pour favoriser la
réalisation de la transition énergétique. Le second précise quelles sont les
deux étapes effectuées par la Régie lorsqu'elle exerce sa compétence tarifaire,
soit l'établissement des revenus requis et la fixation des tarifs, ainsi que le
moment où elle effectue chacune de ces étapes au cours du processus de fixation
des tarifs. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
Mme Fréchette : Et on a un
amendement, bien sûr.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Parfait. Nous allons donc accueillir l'amendement. Il est donc affiché à
l'écran au moment où on se parle. C'est parfait. Mme la ministre...
Mme Fréchette : C'est bon?
Alors : À l'article 28 du projet de loi :
1° remplacer, dans le deuxième paragraphe,
«du plan directeur en transition, innovation et efficacité énergétiques» par
«de l'article 10.2 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs (chapitre M-30.001)»;
2° insérer, dans le paragraphe 3° et après
«transition énergétique», «ou le développement économique».
Donc, cet amendement corrige le deuxième
paragraphe de l'article 28 du projet de loi parce que le texte du deuxième
alinéa de l'article 49 de la Loi sur la Régie de l'énergie a été modifié
par l'article 26 du chapitre cinq des lois de 2024. Aussi, cet amendement
ajoute le développement économique dans les éléments dont la Régie de l'énergie
peut tenir compte si elle l'estime approprié pour la fixation des tarifs.
Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jacques-Cartier, je vous laisse la parole.
M. Kelley : Oui. M. le
Président, je veux juste suspendre pour faire l'analyse de l'amendement mais
aussi le texte au complet.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 02)
18 h (version non révisée)
(Reprise à 18 h 09)
Le Président (M. Montigny) : Nous
reprenons donc nos travaux. M. le député de Jacques-Cartier, vous avez la
parole.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Alors, Mme la ministre, je crois que l'insertion de... le développement économique,
c'était une demande qui a été faite par l'Association de l'énergie du Québec.
Au minimum, dans leur mémoire, ils suggèrent une modification où ils parlent, à
la troisième... ça, c'est... alinéa ou est-ce que c'est le troisième
paragraphe, mais bref, eux autres font la suggestion d'ajouter le développement
économique. Alors, je pense qu'on répond à ça avec la proposition qui a été
faite ici. Je ne sais pas si c'était eux autres qui, à vous, inspirée, mais,
bref, c'était une suggestion qui a été faite.
Mais eux autres ont aussi suggéré qu'on
ajoute les termes «de maintenir les approvisionnements en énergie et la
sécurité énergétique». Alors, c'est deux autres concepts qu'ils veulent qu'on
ajoute à ce paragraphe ici, qu'on se parle. Alors, je ne sais pas si vous avez
des commentaires, si vous avez regardé ça. Moi, je suis 100 % d'accord
quand je regarde l'ajout de transition... après la transition énergétique, qu'on
parle de développement économique. Ça fait du sens pour moi.
Mais ces deux autres concepts là sont
quand même importants aussi, l'aspect des approvisionnements en énergie et la
sécurité énergétique pour la province. Alors, je ne sais pas si vous avez des
commentaires là-dessus, si vous avez compris la suggestion qui a été faite par
l'Association de l'énergie du Québec.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, merci. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, merci, M.
le Président. Bien, j'entends la proposition du député. Maintenant, ça, c'est
une suggestion qui concerne non pas les tarifs, mais les approvisionnements. La
question de la sécurité énergétique, c'est en lien direct avec les
approvisionnements. Donc, je l'inviterais peut-être à ramener cette suggestion-là
lorsque l'on traitera des plans d'approvisionnement. Pour l'instant, on est sur
les tarifs.
M. Kelley : O.K., ça fait du
sens. Je pense que ça répond à cette inquiétude-là. Et, c'est vrai, c'est deux
choses distinctes. Et plus une question technique : Pourquoi c'est «ou le
développement économique», et pas «et le développement économique»?
Mme Fréchette : Bien, M. le
Président, donc, c'est un «ou» inclusif. J'avais oublié cette expression, qui
vient de la petite école, mais, dans ce cas-ci, c'est un «ou» qui peut être
liant.
M. Kelley : O.K., je pense
que ça va. Ça, c'est correct... O.K.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, merci.
M. Kelley : Parfait. Puis j'ai
aussi une autre question, Mme la ministre, qui est un peu précise, sur l'alinéa
6°. Il y a une suggestion et... une question que j'ai vue dans le mémoire, c'est :
Pourquoi on assure... assure-t-on la compétitivité des tarifs du gaz naturel
par rapport à l'électricité, alors qu'on veut faire la transition énergétique?
Je pense que c'était quelque chose qui a été soulevé par le Front commun pour
la transition énergétique. Alors, c'est... c'est juste de comprendre la
situation qu'eux autres ont faite. Je ne sais pas si vous avez un commentaire
là-dessus.
Le Président (M. Montigny) : Juste
un petit point, là, vous pouvez continuer à vous préparer pour la réponse.
Globalement, on a des échanges sur l'ensemble de l'article. Moi, je n'ai pas de
problème avec ça, mais, tu sais, il y a comme un amendement d'affiché, on peut
aussi discuter de l'amendement.
M. Kelley : Ah! c'est vrai,
excusez-moi, oui.
Le Président (M. Montigny) : Moi,
je n'ai pas de problème avec ça, là, ça va superbien. Ça fait que moi, je ne
veux pas brimer personne quand ça va bien. Mais je vous rappelle tout
simplement ça.
M. Kelley : Je pense qu'on
peut adopter l'amendement puis aller sur une discussion sur l'article comme
tel... Mais merci beaucoup pour le...
M. Kelley : ...M. le
Président. C'est vrai.
Le Président (M. Montigny) : Aucun
problème. Bien, alors, s'il n'y a pas d'autre intervention sur la proposition
d'amendement affiché à l'écran, on pourrait procéder. Est-ce que l'amendement,
tel que proposé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
Merci. Alors, Mme la ministre, vous étiez en train, là, de préparer votre
réponse, je vous redonne la parole. Souhaitez-vous prendre un moment pour
suspendre ou si vous êtes... Ah! ça va, je vous laisse la parole. Je vous
laisse la parole.
Mme Fréchette : ...la
proposition.
M. Kelley : Oui. C'est que,
dans le... Qu'est-ce que je comprends ici, c'était une question... comme je
dis, c'était le mémoire de Sortons le... du gaz... excusez-moi, le Front commun
pour la transition énergétique. C'est pourquoi... Dans le sixième...
Mme Fréchette : Alinéa.
M. Kelley : ...paragraphe...
alinéa, pourquoi on... assure-t-on de la compétitivité des tarifs de gaz
naturel par rapport à l'électricité alors qu'on veut faire la transition
énergétique? Alors, quand je lis ça, c'est comme : Est-ce qu'il y a une
préférence pour protéger les clients de gaz naturel versus l'énergie
renouvelable qui ne vient pas de gaz naturel?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, quand vous serez prête.
Mme Fréchette : Oui,
d'accord, merci.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Alors,
souhaitez-vous suspendre?
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 14)
(Reprise à 18 h 15)
Le Président (M. Montigny) : Nous
avons donc repris nos travaux. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Oui, merci.
Donc, pour apporter des précisions, donc, le libellé fait en sorte qu'on ne
veut pas désavantager des consommateurs qui, par exemple, n'ont pas
d'alternative au gaz, par exemple. Malgré la transition énergétique, on veut,
c'est ça, envoyer le message que ces personnes-là, des consommateurs d'autres
formes d'énergie avec un impact carbone ne serait pas désavantagés s'il n'y a
pas d'alternative qui s'offre à eux. N'en demeure pas moins que le mouvement de
la transition énergétique, il est là. Il est à la base aussi de notre mouvance,
là, vers le PGIRE et puis inclus dans les missions, donc... Mais, voilà, ça
nous... ça ne va pas discriminer ou désavantager des personnes qui, eux, n'ont
pas d'alternative.
M. Kelley : Parfait. Je pense
que je comprends. Et, quand même, quand je regarde... Je comprends la question
qui vient de la transition... le groupe pour la transition énergétique.
J'imagine qu'on parle ici des formes d'énergie, comme... Oui, on parle du gaz
naturel. C'est plus des clients, j'imagine, industriels, que les clients
résidentiels. J'imagine, il n'y a pas beaucoup des maisons au Québec qui
roulent juste sur le gaz naturel, sauf peut-être en région où c'est le seul
type d'énergie. Alors, dans un sens, c'est de protéger ces consommateurs-là
d'être trop chargés pour rendre service, parce que c'est un monopole de juste
une option qui est le gaz naturel, c'est bien ça, de bien comprendre?
Mme Fréchette : Exact.
M. Kelley : O.K. O.K. Je
pense, ça fait du sens pour moi dans ce sens-là. Je vais continuer. Il y a une
proposition, et je veux juste faire... Je pense, c'est notre devoir
démocratique, M. le Président, de présenter des arguments qui sont faits par
les différents groupes, quand même, si... Je ne suis pas nécessairement
100 % d'accord avec leur proposition, mais c'est le groupe de Sortons le
gaz!, et, je pense, c'est important, une question d'aborder, parce qu'ils ont
pris le temps d'écrire ça dans leur mémoire. Eux autres disent de modifier
l'article 49 de la Loi sur la Régie de l'énergie pour prioriser
l'électricité renouvelable et arrêter les subventions au gaz naturel. Je ne
sais pas si la ministre a certains commentaires là-dessus. Je veux juste répéter
tous les arguments qu'ils ont présentés dans leur mémoire. En effet, présenté
comme une énergie de transition par l'industrie gazière, le gaz naturel
reste...
M. Kelley : ...d'énergies
fossiles, qui contribuent significativement aux émissions de gaz à effet de
serre, de prioriser l'électricité, qui provient, au Québec, majoritairement, de
sources renouvelables, permettant de réduire les émissions, tout en ayant nos
politiques énergétiques et objectifs climatiques. Il est fondamental de cesser
de subventionner directement ou indirectement le gaz naturel si on veut
sérieusement s'engager dans une lutte contre les changements climatiques. Ce
changement est d'autant plus important en considérant que le gouvernement du
Québec est membre de la... est coprésident de l'Alliance au-delà du pétrole et
du gaz, le BOGA, et celle-ci est une alliance internationale de gouvernements
et des parties pertinentes qui travaillent ensemble pour faciliter de sortir
progressivement... encadrés par la production du pétrole et du gaz.»
Alors, ça, c'est des éléments qu'ils ont
soulevés. Je ne sais pas si la ministre a certains commentaires, peut répondre
à... le groupe Sortons du gaz, qui a quand même pris le temps d'écrire un
mémoire pour ce projet de loi. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, M. le député. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui, merci,
M. le Président. Donc, bien, j'aimerais souligner, en fait, que ça fait
plusieurs années qu'il n'y a plus de subventions au gaz naturel, donc on a
passé cette époque-là, une époque révolue, on pourrait dire. Et, par ailleurs,
on va s'assurer de mousser l'émergence du gaz de sources renouvelables. Dans
les prochains articles, lorsqu'il sera question, notamment, de l'approvisionnement,
dans le cadre du PGIRE également, c'est sûr que ça va être des éléments
centraux, parce qu'on vise à réduire l'empreinte carbone et réduire la
dépendance aux énergies fossiles.
Donc, je rejoins, en fait, la volonté de
dire qu'il faut qu'il y ait davantage de mise en valeur qui soit faite pour les
énergies de sources renouvelables, dont le gaz de sources renouvelables. Alors,
je pense qu'on va finir par se rejoindre mais je tenais à faire quand même ces
quelques précisions.
M. Kelley : Et est-ce que,
selon vous, Mme la ministre... quand même, donne certains avantages à
l'industrie de gaz naturel pour s'assurer que ça demeure compétitif ou c'est
plus une question qu'à l'heure actuelle ça demeure une source d'énergie qui est
utilisée par beaucoup de clients partout au Québec? Alors, c'est juste encore
une question un peu plus globale sur ça.
Mme Fréchette : Ici, je
rappelle, on est dans l'article sur la tarification. Donc, la régie en
elle-même se montre neutre par rapport aux différentes sources d'énergie, mais
c'est lorsqu'on parlera de l'approvisionnement, du PGIR, de la transition,
comment ça se traduit dans les sources énergétiques que, là, on pourra faire
état de nos préférences, mais, pour l'instant, dans le cadre de la
tarification, la mécanique, il y a une neutralité qui s'applique.
M. Kelley : Parfait. C'est
bon pour moi.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec l'article 28
tel qu'amendé? Alors, comme il n'y a pas d'intervention à l'article 28, tel
qu'amendé, nous pouvons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 28,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
L'article 28, tel qu'amendé, est adopté. Ça nous amène à l'étude de l'article
29. Mme la ministre, je vous laisse présenter l'article 29.
• (18 h 20) •
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Alors, les articles 50 à 52 de cette loi sont remplacés par les
suivants :
«50. Pour l'application du paragraphe 1°
du premier alinéa de l'article 49, sont présumés prudemment acquis et utile les
actifs nécessaires pour assurer l'exploitation du réseau de transport
d'électricité, du réseau de distribution d'électricité ou d'un réseau de
distribution de gaz naturel acquis ou construit par le transporteur
d'électricité, le distributeur d'électricité ou un distributeur de gaz naturel.
«De même, pour l'application de ce
paragraphe, la juste valeur des actifs est calculée sur la base du coût
d'origine, soustraction faite de l'amortissement.»
Alors, cet article remplace les articles
50 à 52 de la Loi sur la Régie de l'énergie par deux nouveaux articles. Le
premier alinéa de l'article 50 prévoit que, pour les fins de l'établissement de
la régie... par la régie, pardon, de la base de tarification de transport ou de
distribution d'électricité et de distribution de gaz naturel en vue de la
fixation des tarifs, les actifs nécessaires pour exploiter des réseaux de
transport et de distribution sont présumés avoir été prudemment acquis et être
utiles.
Le deuxième alinéa de cet article prévoit
quant à lui que la juste valeur des actifs est calculée sur la base du coût
d'origine moins l'amortissement. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Nous avons fait un peu comme nous avons fait les autres articles, on a fait le
2950, on fera le 51 un peu plus tard. Vous ne l'avez pas lu...
Le Président (M. Montigny) : ...c'est
correct, là, on le fera tout à l'heure. Donc, on peut faire le débat sur la
première partie, 2950. À moins que vous souhaitiez, Mme la ministre, relire le
51 et le faire tout de suite.
Mme Fréchette : ...
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Pas de problème, allons-y avec le 50. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui,
Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Je trouve
curieuse l'utilisation du terme «prudemment acquis». Est-ce qu'on pourrait
expliquer l'utilisation de ce mot, s'il vous plaît?
Mme Fréchette : Je peux vous
comprendre, Mme la députée. J'ai eu la même réaction. Alors, j'inviterais Me
Marois à nous éclairer.
Mme Garceau : Ça veut dire
quoi, exactement?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Alors, Me Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : Je vous
amène à l'article 49. Bien, en fait, allez juste à l'article précédent, qui
modifie... qu'on vient d'adopter, qui modifie l'article 49 de la loi sur la
régie, au paragraphe 1.
Mme Garceau : Au paragraphe
8.
M. Marois (Samuel) : On dit
que la régie, lorsqu'elle établit les tarifs, doit établir la base de
tarification du transporteur ou du distributeur d'électricité ou le
distributeur de gaz naturel, en tenant compte notamment la juste valeur des
actifs qu'il estime prudemment acquis et utiles pour l'exploitation des
réseaux. Donc, c'est la formulation qui est déjà utilisée dans la loi qui est
là depuis la première Loi sur Régie de l'énergie, en 1996.
Essentiellement, là, ce que ça veut dire,
c'est que la régie... Hydro-Québec, par exemple, fait des investissements,
construit des lignes de transport. C'est le coût de ces actifs-là, ce que ça
coûte de construire une ligne de transport, bien, ça, on le prend, puis ça
passe dans les tarifs. La régie fait un examen à savoir si les coûts sont
exagérés ou si c'est... si les coûts sont raisonnables puis si l'actif en soi
est utile. C'est-à-dire qu'on ne fait pas payer au consommateur ou au client le
transport, par exemple, pour des actifs qui sont inutiles ou... Donc, c'est
tout... C'est là qu'on est, dans le coeur... on est dans le coeur sur la Régie
de l'énergie, parce que c'est l'encadrement du monopole d'Hydro-Québec,
finalement, ou des distributeurs de gaz naturel. Donc, la régie fait cet
examen-là.
Puis je vous ramène dans notre article à
nous. La Régie, en vertu de l'article 73 de la Loi sur la Régie de l'énergie,
délivre aux assujettis à la loi des autorisations, par exemple, pour construire
une ligne de transport. Donc, la construction de la ligne de transport, si on
prend cet exemple-là, va être autorisée par la régie en vertu de l'article 113,
puis, après ça, dans une deuxième étape, quand on va fixer les tarifs, bien là,
on va prendre les coûts puis on va basculer ça dans les tarifs.
Actuellement, étant donné que la régie
autorise le projet, les coûts. Bien, c'est comme si elle évaluait si c'est
prudemment acquis et utile. Donc, elle n'a pas... elle n'a pas nécessairement à
refaire cette évaluation-là, quand on est rendu à l'étape deux, c'est-à-dire
basculer ça dans les tarifs. Donc, la régie présume que quand elle a autorisé
un projet, la construction d'une ligne, bien, ce qu'elle a autorisé, bien,
c'est prudemment acquis et utile,qu'on vient codifier dans la loi la
présomption que la régie applique dans la vie de tous les jours.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. Des interventions? Mme la députée.
Mme Garceau : Oui. Merci, M.
le Président. Je veux juste revenir, vous avez fait référence... ça veut dire
que je l'ai manqué, au 49, parce que... Je tente de le retrouver, là. C'est à
quel paragraphe?
M. Marois (Samuel) : Paragraphe
1 du premier alinéa.
Mme Garceau : O.K., de la...
On parle... «en tenant compte notamment de la juste valeur des actifs qu'elle
estime prudemment acquis». O.K. Est-ce qu'il y a eu... est-ce qu'il y a eu des
décisions qui interprètent le mot «prudemment»? Est-ce qu'on a une connaissance
liée à cette formulation? Parce que c'est assez particulier...
M. Marois (Samuel) : Bien,
dans la loi, on peut faire ce qu'on... on peut faire dans la loi des choses
qu'on ne peut pas faire dans un règlement, c'est-à-dire avoir du... avoir des
notions un peu...
M. Marois (Samuel) : ...subjectives,
là. Ici, ce qu'on invite... ici, on invite la régie à faire une appréciation de
qu'est-ce qui est prudemment acquis et utile? Pourquoi prudemment? Bien, c'est
que, comme c'est les consommateurs qui vont, en bout de piste, assumer les
coûts, on s'attend à ce que les assujettis à la loi qui bénéficient de
monopoles soient prudents dans les investissements qu'ils font puis s'assurent
que les investissements qu'ils font, les coûts sont raisonnables puis que les
investissements soient utiles pour les fins des consommateurs, c'est-à-dire
soit transporter l'électricité, distribuer l'électricité. Donc, c'est correct
d'avoir une notion est plus subjective. C'est la régie qui doit faire cette
appréciation-là. C'est son rôle.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jacques-Cartier, vous avez la parole.
M. Kelley : Oui, juste parce
qu'on n'a pas beaucoup de temps puis j'ai reçu un message de mon collègue le
ministre des Affaires autochtones, alors je dois faire une petite correction
que ce n'était pas lac Barrière qui était branché, le réseau d'Hydro-Québec,
mais bien la communauté de... alors, excusez-moi pour le lapsus, je veux juste
clarifier ça pour tout le monde. Je sais qu'Hydro-Québec et le ministre
travaillent très fort sur la question de lac Barrière, mais c'est juste une
correction, qui, je pense, est importante pour nos... pour le transcrit que
c'est corrigé. Alors, je pense que le ministre, dans tout son temps libre,
écoute nous, présentement.
Le Président (M. Montigny) : Nous
sommes vraiment écoutés. C'est vraiment la preuve que nous sommes écoutés.
M. Kelley : Merci. Merci. Je
vais laisser... je sais qu'il n'y a pas beaucoup de temps... reste, mais je
laisse ma collègue continuer la discussion.
Le Président (M. Montigny) : Je
comprends très bien. Alors, si on n'écoutait pas le protocole, on ferait un
pouce de même, mais bon. Alors, ceci dit, Mme la ministre, avez-vous d'autres
choses à rajouter?
Mme Fréchette : Non, rien à
rajouter.
Le Président (M. Montigny) : Rien
à rajouter là-dessus. Parfait. Alors ça nous amène, sérieusement, à 45
secondes. On ne fera pas la lecture de l'autre partie de l'article. Alors, à ce
stade-ci, il ne me reste qu'à vous dire... à vous remercier de votre
collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 29)