(Quinze heures une minute)
La Présidente (Mme Prass) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude du volet Forêts des crédits budgétaires du portefeuille Ressources
naturelles et Forêts pour l'exercice financier 2025-2006. Une enveloppe de
deux heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Montigny (René-Lévesque) est remplacé par Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice);
M. Ciccone (Marquette), par Mme Prass (D'Arcy-McGee); M. Fortin
(Pontiac), par Mme Dufour (Mille-Îles).
Forêts
Discussion générale
La Présidente (Mme Prass) : Merci.
Nous allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs, incluant les
questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la
fin du temps qui leur est alloué, soit cet après-midi vers 17 heures.
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc
d'échange. Mme la députée de Mille-Îles, la parole est à vous.
Mme Dufour : Merci. Je dispose
de combien de temps, Mme la Présidente? 18 minutes?
La Présidente (Mme Prass) : 18 minutes,
exact.
Mme Dufour : Parfait. Merci
beaucoup. Bonjour à tous. Je vais faire bref dans mes salutations parce que je
veux aller directement aux questions. Alors, en 2023, il y a eu des feux de
forêt quand même assez spectaculaires, au Québec, qui ont malheureusement
détruit une grande partie de notre forêt au nord du Québec. Et il y avait un volume
prévu qui devait être récupéré, de 6,7 millions de mètres cubes. Est-ce
que ce volume a été récupéré?
Mme Blanchette Vézina : Merci.
Bien, j'imagine que je peux intervenir, là?
La Présidente (Mme Prass) : Je
vous en prie, Mme la ministre.
Mme Dufour : C'est pour vous!
Mme Blanchette Vézina : Bien,
merci, Mme la Présidente, là, je m'emballais. Je voulais remercier aussi les députés qui sont là aujourd'hui, un exercice
important, autant pour les gens du gouvernement, les députés du gouvernement,
que pour les autres.
Oui, vous
l'avez dit, feux de forêt importants. On a mobilisé... on a travaillé autant
avec les partenaires de l'industrie, que les opérations régionales, que
la SOPFEU, également, pour, lorsque les feux étaient éteints et sécurisés,
pouvoir s'assurer de mettre à la disposition des territoires pour la récolte,
pour éviter les pertes économiques. Alors, pour l'année 2024‑2025, il n'y a pas de plan spécial qui a été publié,
là, pour la récolte des bois de feu. En 2024... en 2023‑2024,
probablement, excusez-moi. 2024‑2025, on a mis quatre plans spéciaux pour la
récolte de biomasse, et il y a des volumes de bois, là, qui ont été récoltés.
Mme Dufour : Combien?
Mme Blanchette Vézina : Je vais
vous fournir l'information, là, c'est 7 millions de mètres cubes qui a été
récolté. On en a mis à la disposition de
l'industrie un plus grand volume, mais il y a une question de capacité de récolte
aussi par les entreprises forestières. Donc, c'est 7 millions qui ont été
récoltés.
Mme Dufour : Mme la Présidente,
je vais juste demander un principe de proportionnalité, là, si on pose une question, que ce ne soit pas des réponses trop
longues. Donc, il y a eu combien de délais avant que le bois brûlé ait pu
être récupéré, celui qui était récupérable, évidemment?
Mme Blanchette
Vézina : Je n'ai pas entendu. Pouvez-vous répéter votre question, s'il
vous plaît?
Mme Dufour : Combien de délai s'est écoulé avant que les
entreprises puissent récupérer le bois qui était récupérable?
Mme Blanchette Vézina : En
fait, ça dépendait des secteurs. Comme je vous disais, il y avait une question de sécurité importante, de sécurité. Donc, chacun
des secteurs était différencié, là. Disons qu'il y a un feu comme celui
de Lebel-sur-Quévillon qui a fusionné, je pense que c'étaient quatre grands
feux, celui-là a pris beaucoup plus de temps à s'éteindre, mais, dans les...
directement les semaines depuis... au début du feu, on a mis en place un comité
avec l'industrie pour accélérer la récolte lorsque la sécurité le permettait.
Mme Dufour : On m'a... on nous a indiqué que ça avait pris
plus d'un an avant que des autorisations soient données pour récolter le
bois.
Mme Blanchette Vézina : C'est
inexact.
Mme Dufour : O.K. Et que lorsqu'ils sont arrivés sur place, il y
a... l'effet du longicorne avait fait en sorte que, finalement, très peu
de bois était récupérable réellement.
Mme Blanchette Vézina : C'est
inexact.
Mme Dufour : Bon. Bien, écoutez, ça, c'est l'industrie qui
nous a parlé de ça, mais bon, il faut croire que non. 200 millions
annoncés en 2023, suite à ces feux de forêt, un 200 millions qui devait
s'étendre sur huit ans pour remplacer
notamment les arbres brûlés. Combien a été dépensé en 2024 et combien sera
dépensé dans la prochaine année sur ce 200 millions?
Mme Blanchette Vézina : En
fait, peut-être vous revenir, là, juste s'assurer que les chiffres, là, vous
ayez l'information à jour, l'ensemble de la
commission, c'est 12 millions de mètres cubes qui ont été rendus
disponibles pour l'industrie,
7 millions qui ont été récoltés. C'est un record. Et, d'ailleurs,
lorsqu'on avait des rencontres avec l'industrie, ils reconnaissaient,
là, la rapidité avec laquelle les équipes sont intervenues pour pouvoir mettre
à disposition les volumes de bois.
En ce qui concerne le 200 millions pour le
reboisement, je vais vous sortir les chiffres, là, mais on a travaillé ardemment pour s'assurer que l'ensemble des sommes
puissent être réparties dans les... dans les sections, notamment, des régions, notamment, là, et précisément là où
il y a eu les feux de forêt. Alors, votre question touchait à 2024‑2025?
Mme Dufour : Oui. Et, cette
année, combien?
Mme Blanchette Vézina : Pour la
production de plants, on est à 1 800 000 $.
Mme Dufour : Sur
200 millions.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Là, je veux juste m'assurer de vous donner... Donc, du 200 millions
annoncé lors de la mise à jour économique de
novembre, pour remettre en production au cours des années, donc, les
superficies qui ont été brûlées, 29,4 millions ont été investis en 2024‑2025.
Et ce montant a été réparti entre les régions touchées par les feux, comme je
vous le disais, Nord-du-Québec, Saguenay—Lac-Saint-Jean, Abitibi-Témiscamingue,
Mauricie, Côte-Nord, Outaouais.
Mme Dufour : Combien
spécifiquement pour les plants?
Mme Blanchette Vézina : Le
montant pour la production de plants, c'était 1 800 000 $ pour 2024‑2025.
Mme Dufour : 1 800 000 $ pour les plants, qui
ont été attribués de l'enveloppe de 200 millions annoncés en 2023,
l'enveloppe spécifique pour les feux de forêt, c'est bien ça?
Mme Blanchette Vézina : C'est
ça.
Mme Dufour : O.K. Alors, j'aimerais comprendre pourquoi, en
novembre 2024, les pépinières qui fournissent ces plants-là nous
disaient, et c'est dans les journaux, qu'ils n'avaient reçu aucune commande du
gouvernement. Il n'y avait aucun plant qui était en production en
novembre 2024.
Mme Blanchette
Vézina : Bien, il faut
comprendre qu'avant de passer à une commande de plants il y a aussi du
travail d'ensemencement.
Mme Dufour : Bien, c'est ça,
c'est de ça qu'on parle. On parle de l'ensemencement.
Mme Blanchette
Vézina : Non, mais l'ensemencement est fait par le ministère des
Ressources naturelles et des Forêts. C'est le ministère qui fournit l'ensemencement
aux partenaires de la forêt privée. Dans la répartition qui avait été approuvée, là, dans la demande budgétaire du
200 millions, on parlait de 12 % pour la production de plants,
44 % pour la préparation de
terrain, 23 % pour la mise en terre et 21 % pour l'entretien.
C'est ça, la répartition qui avait été approuvée lors du 200 millions, ça fait qu'on est dans ces répartitions-là,
on respecte ce qui a été dit pour le budget... pour la mise à jour
budgétaire.
Il faut s'assurer de
comprendre qu'avant de récolter... avant de pouvoir mettre en terre, pardon, un
plant, bien, il faut qu'il puisse grandir.
Il y a une partie qui vient aux... qui sont faits dans les pépinières privées,
il y en a aussi qui vont dans les pépinières publiques. Alors, il y a
des montants qui ont été investis aussi dans le cadre de la préparation de terrain des superficies aussi
aménagées par les feux. Alors, il y a des sommes qui vont là également, avant
de pouvoir faire le reboisement. Alors, on
suit une séquence qui est coordonnée et qui est connue de la part des
partenaires, là.
Mme Dufour :
Proportionnalité, s'il vous plaît. L'Office des producteurs de plants
forestiers du Québec, qui est la principale... les principaux producteurs, nous
ont fait... ont fait état d'une baisse de volume de production, en 2024, de 5 millions de plants à l'échelle de
la province, 4,5 % de moins. Alors, non seulement ça aurait dû augmenter,
mais ils en ont eu moins. Ça prend trois ans, produire les plants, c'est... ils
le font, là, de l'ensemencement jusqu'aux plants.
Si on prépare le terrain maintenant, quand les plants vont arriver, il va y
avoir des espèces exotiques envahissantes qui risquent d'être entrées
entre-temps. Le délai de deux ans ou moins, là, ça risque de causer des enjeux
au niveau de ces terrains-là, et ce qu'ils nous disent, c'est que ça
pourrait coûter finalement plus cher puis qu'il n'y aurait aucun de ces
plants-là qui serait planté avant 2028, s'il y en a cette année, là, bien sûr.
Mme Blanchette Vézina : En
fait, il est connu... quand je vous disais que c'est connu de la part des
partenaires, là, la séquence, elle est connue et habituelle. Donc,
l'ensemencement, c'est transmis en février. Ça fait que, quand vous
posez la question pour novembre, pourquoi ils n'ont pas eu les commandes, parce
que, comme toujours, à chaque année, l'ensemencement est transmis en février,
donc c'est normal qu'en novembre ils n'avaient pas l'information...
Pour
2025, c'est 142 millions de plants qui ont été faits. Alors, dans les cinq
dernières années, on parle de 130 à 140 millions de plants qui sont
livrés annuellement pour le reboisement dans les forêts privées et publiques
québécoises, puis il y a des ensemencements qui sont faits selon une séquence.
On suit un ordre qui est logique pour s'assurer
que chaque investissement que le gouvernement annonce pour du reboisement soit
fait de manière judicieuse, je vous en assure.
Mme Dufour : Oui. Bien, en fait, c'est
le même nombre de plants, à peu près, que l'année passée, si je ne m'abuse,
là. Les chiffres qu'on a, c'était... on
était à 137 millions l'an... en deux... il y a deux ans, 137 millions
l'an dernier. Donc, à 140 millions, c'est sensiblement les mêmes
nombres de plants, là.
Mme Blanchette Vézina : Avec
le consentement de la commission, j'aimerais céder la parole à Martin Breault.
La Présidente (Mme Prass) :
Est-ce qu'il y a...
Mme Dufour :
Bien, moi, j'aimerais avoir la réponse de la ministre.
• (15 h 10) •
Mme Blanchette
Vézina : Bien, écoutez, je vous ai donné la réponse, je peux la
répéter. On donne les séquences en fonction des investissements. Il y a une
séquence à suivre. Dans les dernières années, en 2022‑2023, c'était, forêts privées, forêts publiques, 118...
millions, 118 millions, excusez-moi. Ça, c'est pour la forêt publique, forêt
privée, là. On est à 136 millions pour
la forêt... les deux types de forêts; en 2022‑2023, 137 millions;
pour 2023‑2024, 136 millions. Mais, comme je vous
dis, c'est une séquence qui doit être respectée. On ne parle pas d'une année ou
de deux années, c'est sur sept ans, les investissements qui sont faits.
Mme Dufour :
L'Office des producteurs de plants forestiers du Québec, là, mentionnait,
il y a quelques mois à peine, que, bon an,
mal an, c'est environ 150 millions, là. Vous avez parlé de 140 millions.
Mais, si on veut compenser les feux de forêt, il faut en planter
davantage, il faut en ensemencer davantage. Les chiffres que vous nous donnez,
il n'y a pas d'augmentation, là, il n'y a
pas d'augmentation pour cette année, il n'y avait pas d'augmentation l'an
dernier, c'est les mêmes chiffres. Donc, il est où, le 200 millions
qui va permettre de compenser les feux de forêt?
Mme Blanchette Vézina : Bon.
Je vais vous expliquer, puis c'est la première fois, Mme Dufour... Mme la
députée de Mille-Îles,
qu'on fait les crédits ensemble sur la forêt, là, mais, sur la séquence de
reboisement, là, les commandes de plants se font environ trois ans avant
le reboisement.
Mme Dufour :
Exact.
Mme Blanchette Vézina : Donc,
il y a le temps de production d'un plant en pépinière, puis il y a un bout qui
se fait au ministère des Ressources naturelles et des Forêts, qui ne se
fait pas à la pépinière privée.
Mme Dufour : O.K.
Actuellement, il y a combien de plants dédiés à remplacer ces feux de forêt là
qui sont au ministère, juste au ministère?
Puis là on ne parle pas du remplacement habituel, là, d'une année à l'autre,
là, qui compense les coupes, juste pour les feux de forêt.
Mme Blanchette
Vézina : Bien, comme je vous ai mentionné, je vais vous
redonner les chiffres que je vous ai donnés, là.
Mme Dufour : Non, mais...
Mme Blanchette Vézina : On
parle de production de plants, en 2024‑2025, qui sont de... pour la préparation
de terrain... Tu sais, il y a toute une ventilation qu'on peut vous
transmettre, là.
Mme Dufour : Combien
de plants? Ma question est simple : Combien de plants? Vous devriez en
avoir prévu 40 millions selon l'annonce que vous aviez faite en
2023. Est-ce qu'ils sont là, les 40 millions?
Des voix : ...
Mme Dufour : Non,
40 millions de plants.
Mme Blanchette Vézina : On a le
montant, là, je vais vous donner...
Mme Dufour : Je ne suis pas en
dollars. Je suis en plants.
Mme Blanchette Vézina : 140 millions
de plants annuellement.
Mme Dufour : Oui, ça, c'est
annuel. Ça, c'est l'habituel.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
comme je vous disais, je peux céder la parole au directeur des opérations régionales, vous allez avoir la bonne réponse. Si
votre but, c'est juste que je répète le même bout de phrase que je vous donne, bien, vous resterez avec cette
information-là, Mme la députée. Mais, moi, ce que je vous dis, c'est qu'on
s'assure que les sommes soient investies autant dans les pépinières publiques
que pour la production de plants pour les pépinières privées. Je l'ai mentionné lors de l'annonce,
chaque dollar, on veut l'investir massivement pour faire du reboisement. On a
aussi un projet pilote avec FPInnovations pour se permettre de voir comment on
peut aussi faire du reboisement par drone.
Si vous voulez avoir plus de détails, bien, je demanderais le consentement de
la commission pour donner la parole à M. Martin Breault, qui est
sous-ministre associé aux opérations régionales.
Mme Dufour : Compte tenu qu'il
ne reste que six minutes, Mme la ministre, je voudrais faire ça plus concis. Les 40 millions d'arbres ne sont pas
actuellement, là... je ne les vois pas dans vos chiffres. Vous me parlez de
140 millions d'arbres, bon an,
mal an, c'est toujours ces chiffres-là, là. Ça fait que les 40 millions
supplémentaires qu'on devrait trouver pour compenser les feux de forêt
de 2023, qui vont avec les sommes de 200 millions que vous avez annoncées,
bien, on ne les voit pas dans les chiffres, on ne les voit pas dans les
crédits. Et donc... Et les pépinières qui fournissent le gouvernement n'ont pas eu cette commande-là non
plus pour les faire. On pourrait dire que c'est un... peut-être un show
de boucane, l'annonce de 200 millions?
Mme Blanchette Vézina : Non.
Mme Dufour : O.K.
O.K. L'entretien, l'entretien de ces arbres-là qui seront plantés... Parce que,
là, présentement, là, il n'y en a pas, en tout cas, semble-t-il, ça va
prendre trois ans avant qu'ils arrivent, et donc ils n'arriveraient pas normalement avant 2028. Il y a du travail de
terrain, vous dites, qui avait... qui a été fait. Il va falloir le recommencer,
ce travail de terrain là ou ce qu'on a déjà
dégagé va être encore dégagé dans trois ans, quand ça va être le temps de les
planter?
Mme Blanchette
Vézina : Bien, des fois, il faut revenir, des fois, il y a
de la régénération naturelle. Ça dépend. On ne reboise pas 100 % du
territoire. Parfois, le reboisement se fait naturellement. Dans le cas des feux
de forêt, on va y aller... on y va avec des investissements, comme je vous ai
nommés, qui sont massifs. On a fait les travaux de préparation de terrain en
fonction de la priorisation qui a été établie par le ministère. Puis j'invite
les... je demande le consentement de
l'Assemblée... de la commission pour pouvoir céder la parole à la personne qui
pourrait vous donner les meilleures réponses, Mme la députée.
Mme Dufour : Bien, écoutez,
peut-être qu'il pourra m'expliquer pourquoi on voit une augmentation. Dans la
question particulière n° 16, quand on regarde le
nombre de plants, comme je vous dis, d'une année à l'autre, c'est sensiblement la même chose, 137 000...
137 millions de plants, pardon. Par contre, c'est quand même particulier
de voir qu'on a augmenté de 260 % le coût de ces plants-là entre 2023‑2024
et 2024‑2025. Donc, si on pouvait m'expliquer pourquoi il y a une hausse de
260 % dans le coût des plants...
Mme Blanchette Vézina : Bien,
peut-être vous mentionner qu'on a investi massivement dans le reboisement.
On a la préparation de terrain qui est faite en fonction de la priorisation.
Puis il y a d'autres suivis de plantations qui sont réalisés à court terme.
Pour ce qui est du détail, bien, j'aimerais avoir le consentement de la
commission pour pouvoir donner la parole à Martin Breault, le
sous-ministre associé aux opérations régionales.
Mme Dufour :
Je vais le consentir...
Mme Blanchette
Vézina : Merci.
Mme Dufour : ...pour cette fois-ci, mais je veux juste rappeler ma
question, ce n'est pas pour l'entretien, ce n'est pas pour la
plantation, c'est juste pour les plants, pourquoi on est passé d'une augmentation
de 260 %.
Mme Blanchette
Vézina : Je vous remercie d'avoir cédé la parole, je... il s'en vient
pour pouvoir... consenti à ce qu'il puisse s'adresser aux gens.
Des voix :
...
La Présidente
(Mme Prass) : Si vous pouvez nommer votre titre et votre nom,
s'il vous plaît, quand vous prendrez la parole. Si vous pouvez nous donner
votre nom et votre titre, s'il vous plaît.
M. Breault (Martin) : Oui. Bonjour. Martin
Breault, sous-ministre associé aux opérations régionales au ministère
des Ressources naturelles et Forêts.
Mme Dufour :
Allez-y. Le temps roule.
M. Breault
(Martin) : O.K. Peut-être juste au niveau des budgets, au niveau des
travaux sylvicoles non commerciaux, donc, il y a trois grandes familles de
traitement.
Mme Dufour :
O.K., je vais juste reposer ma question. Il y avait... il y a
137 millions de plants, année... bonne
année... bon an, mal an. On passe de 88 millions à 300 millions.
C'est une augmentation... j'ai dit 260 %, là, mais c'est
360 %, question particulière n° 16. Je ne veux pas un cours sur la
forêt, là, je veux juste savoir pourquoi que ça augmente de 360 % pour le
même nombre de plants exactement.
M. Breault (Martin) : Donc, juste... question,
là, Mme la députée, pour me situer, là, dans la fiche, là, vous faites référence...
Mme Dufour :
La question particulière n° 16.
M. Breault (Martin) : 16, oui. Donc, vous avez
le nombre de plants qui sont livrés annuellement, vous avez le...
Mme Dufour : Eh oui. Et, si on compare
avec l'an dernier, c'est une augmentation de 360 %. Ah! bien, écoutez,
vous allez pouvoir profiter de la pause pour répondre à la question.
M. Breault
(Martin) : Oui. Il va falloir revenir, là, parce que je ne le vois
pas, ce pourcentage-là...
Des voix :
...
Mme Blanchette Vézina : Bien,
on va s'assurer de vous répondre correctement, là, on va revenir à la commission,
on s'engage à le faire, là, rapidement.
Mme Dufour :
Écoutez, il ne me reste pas beaucoup de temps, mais est-ce que je peux en
profiter pour demander où sont les 40 millions de plants qui devraient
normalement être ensemencés et plantés, éventuellement, pour remplacer ceux qui
ont... les feux de forêt, là?
M. Breault
(Martin) : Si vous faites référence à l'annonce du 200 millions
de novembre 2023...
Mme Dufour :
Exact.
M. Breault
(Martin) : ...donc, c'est un programme d'investissement qui
s'échelonne sur plusieurs années. Donc, au
niveau de la remise en production puis des plants, on a commencé en 2024‑2025,
et ça va s'échelonner encore sur les trois prochaines années. Donc, le
plein effet de la remise en production des plants, c'est sur quatre ans. Puis après on a les sommes, dans le 200 millions,
pour permettre aussi l'entretien de la plantation sur les années subséquentes.
Donc, c'est sur quatre ans.
La
Présidente (Mme Prass) : Mme la députée, votre temps est écoulé, vous
pouvez vous reprendre par la suite. M. le député de Maurice-Richard,
vous avez un temps de 12 minutes pour votre intervention.
M. Bouazzi : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Très heureux d'être ici. Peut-être ma première question pour
Mme la ministre : Est-ce qu'elle considère que, pour son projet de loi sur
le régime forestier, elle a consulté les Premières Nations?
Mme Blanchette Vézina : En
fait, on a eu de nombreuses rencontres, autant dans les Tables de réflexion sur
l'avenir de la forêt, pour lesquelles on a fait une participation distincte
pour les Premières Nations, des participations distinctes, je devrais dire, pour les Premières Nations, de nombreuses
rencontres également avec les membres de mon cabinet, les équipes administratives. Également, suite aux Tables de
réflexion sur l'avenir de la forêt, le dépôt du rapport, la rétroaction
suite au rapport. On a également eu des rencontres particulières cet automne et
cet hiver.
• (15 h 20) •
M. Bouazzi : Je comprends qu'il
y a eu beaucoup de rencontres. Est-ce que vous considérez — ma
question est claire — que
les Premières Nations ont été consultées?
Mme Blanchette Vézina : On a
fait des consultations avec les Premières Nations, oui.
M. Bouazzi : Hier, pendant les
crédits, le ministre en charge des Affaires autochtones a dit que les Premières
Nations n'ont pas été consultées pour le projet de loi n° 97. Est-ce qu'il
se trompe?
Mme Blanchette Vézina : On a
fait ce qu'on a pu faire dans le cadre légal que nous avons, c'est-à-dire tenir
des rencontres préliminaires pour discuter
de différentes orientations, savoir exactement quelles étaient leurs demandes.
M. Bouazzi : Ma question est
claire : Pourquoi est-ce qu'il dit... Vous parlez de cadre légal. Pourquoi
est-ce que le ministre des Affaires
autochtones, hier, a dit que les Premières Nations n'avaient pas été
consultées? Est-ce que vous êtes en désaccord avec cette affirmation ou
pas? C'est facile.
Mme Blanchette Vézina : Je ne
suis pas en désaccord, mais ce que je mentionne...
M. Bouazzi : O.K. Donc, ils
n'ont pas été consultés.
Mme Blanchette Vézina : Vous
pourriez lui poser... vous avez eu l'occasion de lui poser la question,
probablement.
M. Bouazzi : Moi,
c'est à vous que je pose les questions, Mme la ministre. Ils n'ont pas été
consultés. Vous êtes d'accord avec ce qu'il vient... ce qu'il a dit.
Mme Blanchette Vézina : Ce que
j'ai... Non, bien, par rapport au projet de loi. Là, maintenant que le projet
de loi a été déposé, on a créé une table, une table de haut niveau, dans
laquelle on discute du projet de loi.
M. Bouazzi : Ah! donc, après le
dépôt du projet de loi. Donc, c'est bien après le dépôt du projet de loi.
Mme Blanchette
Vézina : Avant le projet de loi, on a eu des rencontres
particulières pour lesquelles... Est-ce que c'est au sens où il y a des
consultations d'un point de vue... d'un point de vue légal, là?
M. Bouazzi : Exact. La réponse,
c'est non.
Mme Blanchette
Vézina : On a fait des rencontres importantes, et, oui,
elles ont eu l'occasion d'être entendues. Mais, vous savez, avec les règles parlementaires, on ne peut pas faire
circuler un projet de loi avant qu'il soit déposé à l'Assemblée nationale. Donc, on a été au bout de
ce qu'on pouvait faire sans déroger, sans aller à l'encontre des règles
parlementaires, puis on continue le travail maintenant que le projet de loi est
déposé.
M. Bouazzi : Mme
la ministre, vous savez comme moi que vous avez le droit de rencontrer toutes
sortes de gens avant d'écrire un projet de loi sans, effectivement,
porter un affront à cette noble institution.
Je vais vous lire quelques affirmations de
représentants des Premières Nations. Donc, j'ouvre les guillemets : «Cette réforme a été conçue sans les Premières
Nations, à huis clos, entre les fonctionnaires et représentants de
l'industrie.» Ça, c'est un communiqué
de presse des Premières Nations anichinabées de Lac-Simon. Les Premières
Nations, encore une fois, c'est les activités traditionnelles de
subsistance propres aux Premières Nations, essentielles à leur sécurité
alimentaire, ils disent donc craindre pour ces activités-là. «Nous faisons face
à une version contemporaine du colonialisme,
cette fois, nos... on efface nos voix avec des lois, pas avec des bulldozers,
mais le résultat est le même.» Ça, c'est le vice-chef du Conseil
Atikamekw de Wemotaci... Wemotachi...
Une voix : Wemotaci.
M. Bouazzi : ...Wemotaci.
Merci. Donc, dans un communiqué de presse de l'Assemblée des Premières Nations
Québec et Labrador, on déplore, j'ouvre les
guillemets, «l'apparence d'ouverture montrée par la ministre des Ressources
naturelles et des Forêts dans le cadre des rencontres préalables au dépôt du
projet de loi qualifié d'extrêmement surprenant
et décevant». Premières Nations d'Essipit et de Mashteuiatsh ont également
partagé leur mécontentement. Elles critiquent
une fois de plus l'absence de toute consultation autochtone adéquate et
préalable. Est-ce que vous considérez que votre projet de loi est
colonial, Mme la ministre?
Mme Blanchette Vézina : Non.
Mais on a eu des rencontres le 15 février 2024, le 10 avril 2024,
28 février, 28 mars, 5 avril, 5... 9 avril 2024, 8 et
15 juillet 2024, rencontres de rétroaction, 28 juin 2024,
29 novembre 2024. En 2025, on a eu des rencontres, et, d'ailleurs, avec la
table qui a été créée, une table de concertation permanente qui a été mise en
place à la demande des Premières Nations, c'était leur demande dans une des
nombreuses lettres qu'on a échangées. Alors,
on a répondu à certaines de leurs demandes. Puis on est en train de travailler
avec elles pour ajuster les manières, notamment avoir une politique de
consultation pour s'assurer que, comment on aborde les consultations,
elles considèrent que ce sont des consultations.
La Présidente (Mme Prass) : Oui,
Mme la ministre, le député... Continuez. Allez-y.
M. Bouazzi : Merci,
Mme la Présidente. Est-ce que, donc, tous ces groupes de Premières Nations se
trompent?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
M. le député, on tient de nombreuses rencontres. Encore une fois, le projet de
loi ouvre la porte à avancer... à des avancées importantes, notamment des
ententes particulières. Et, dans le projet de
loi, on a vraiment... on s'assure aussi de respecter les droits des Premières
Nations, d'ailleurs, on a ajouté une mention, et ça, c'est suite à ces nombreuses rencontres que nous avons eues
ensemble. On continue le travail avec elles, notamment le fait d'établir
une politique de consultation qui va nous aider à avoir des attentes claires de
part et d'autre.
M. Bouazzi : Donc,
est-ce que... On comprend que, dans votre projet de loi, il y a à peu près un
25 % que vous allez, en fait,
passer sous la responsabilité du privé. Est-ce que, dans ces territoires, il y
a, parmi ces territoires que vous passerez sous le privé, des
territoires ancestraux des Premières Nations?
Mme Blanchette
Vézina : Il n'y a pas de pourcentage, dans le projet de
loi, de un. Ce que j'ai dit, et mentionné, et répété, c'est que chaque
région aura ses distinctions. Ce qu'on vient faire, c'est un zonage. Et, dans
les zones d'aménagement forestier prioritaire, on est venu spécifier, à
l'article 17.5, et on pourra l'étudier ensemble lorsque ce sera le temps, mais que le... donc, le zonage
d'aménagement forestier prioritaire ne viendra pas nuire aux activités des
autochtones exercées à des fins domestiques, rituelles et sociales. Mais on
aura l'occasion de l'étudier lorsque ce sera le moment.
M. Bouazzi : Je ne vous demande
pas s'il nuit. Je vous demande : Est-ce qu'il y a des territoires
ancestraux qui vont passer dans ce
zonage-là? Je comprends que c'est peut-être un tiers, c'est peut-être plus,
c'est peut-être moins. La réponse...
Mme Blanchette Vézina : Il n'y
a pas de pourcentage, encore une fois. Puis le...
M. Bouazzi : Mais ce n'est pas
ça, ma question. Ma question, c'est : Est-ce que ces territoires...
Mme Blanchette
Vézina : Bien, je peux peut-être juste m'assurer que la
commission ait la bonne information.
M. Bouazzi : Alors, je veux
juste être clair : Est-ce que les territoires qui vont passer sous la
responsabilité du privé vont contenir des
terres ancestrales des Premières Nations? La réponse, c'est oui, Mme la
ministre, on le sait tous les deux, là, à moins que vous me disiez le
contraire.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
on va avoir des consultations en amont. L'objectif, c'est d'avoir une meilleure
prévisibilité des usages à la demande des Premières Nations. Ils souhaitent
parfois protéger du territoire. C'est ce
qu'on va venir pouvoir permettre, donc, d'avoir, sur certaines zones, des... un
aménagement forestier plus intensif va permettre de maximiser les
investissements, mais aussi de s'assurer qu'on ait une vision claire des
besoins des Premières Nations et pouvoir continuer de travailler avec elles au
bon moment.
M. Bouazzi : Le 1er mai
dernier, donc, il n'y a vraiment pas longtemps, il y a eu une rencontre où vous
étiez présente avec le ministre des Affaires
autochtones et des représentants des Premières Nations, où le ministre a dit
que votre gouvernement reconnaissait la Déclaration des Nations unies sur les
droits des personnes autochtones, mais que, pour l'instant, il y avait
encore des questions sur l'opérationnalisation de cet engagement. Est-ce que
c'est vrai?
Mme Blanchette Vézina : C'est
ce qu'il a dit lors de la rencontre, effectivement.
M. Bouazzi : Et j'imagine que, s'il
y a un représentant du gouvernement, ça vous engage aussi.
Mme Blanchette
Vézina : Je ne sais pas quoi vous dire de plus qu'on a...
M. Bouazzi : Bien, oui, vous
pouvez me dire oui.
Mme Blanchette
Vézina : ...on a tenu cette
rencontre-là ensemble. Effectivement, il a nommé que, le gouvernement,
on avait voté pour une motion à quatre reprises parce qu'on est d'accord avec
le concept. Il faut trouver une façon de
s'entendre. Et c'est pour ça qu'on a mis en place une table de nation à nation
pour s'assurer qu'on ait une politique de consultation en matière
forestière qui va permettre qu'on comprenne les mêmes choses puis qu'il y ait
un processus qui soit clair et clairement établi.
M. Bouazzi : C'est
clair. Donc, dans la Déclaration des Nations unies, l'article 19 dit qu'il
faut un consentement préalable, libre et éclairé au sujet des lois ou
politiques. On a vu toutes les réactions des Premières Nations. Est-ce que vous
pensez que vous devriez en faire plus pour pouvoir respecter l'article 19?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
c'est dans ce sens-là qu'on a mis une table de haut niveau pérenne avec les
Premières Nations, à leur demande. Et, d'ailleurs, la première rencontre s'est
bien passée. On a convenu de se revoir rapidement.
L'objectif, c'est de s'assurer de mieux se comprendre, et on a la volonté de
mieux consulter pour pouvoir s'assurer d'avoir un langage qui est commun.
Consulter au bon moment, c'est aussi ce qui nous est nommé. Alors, on
veut continuer de développer cette relation-là puis une compréhension mutuelle.
M. Bouazzi : Donc,
l'article 19, il dit consulter au préalable. Donc, le bon moment, on l'a
un peu raté, Mme la Présidente... Mme la ministre, on est en rattrapage. Est-ce
que... L'article 26 parle des droits de posséder, d'utiliser, de développer, de contrôler des terres, territoires
et ressources. Est-ce que vous vous engagez pour que les terres, territoires et
ressources des Premières Nations ne soient pas sous la gouvernance du privé,
Mme la ministre?
Mme Blanchette
Vézina : En fait, on a, dans le projet de loi, puis on aura
l'occasion de l'étudier ensemble, là, d'ailleurs, là, des mesures, des
indications spécifiques, là, en termes de démarches de consultation qui vont se
faire au bon moment.
• (15 h 30) •
M. Bouazzi : Ce n'est pas ma
question.
Mme Blanchette Vézina : Je
répète, on a eu des rencontres, de très nombreuses rencontres, puis je peux vous faire... refaire la nomenclature des dates
des rencontres qu'on a eues avec elles. Donc, on a tenu compte de ce que
les Premières Nations nous ont nommé, autant
dans les Tables de réflexion sur l'avenir de la forêt que lors des rencontres ultérieures.
M. Bouazzi : Mme la ministre,
je veux juste être clair. Il y a eu un processus de colonisation. Il y a eu
toutes sortes de commissions qui ont parlé de génocide, qui ont parlé de
génocide culturel, qui ont parlé d'accaparement de terres, etc. Il y a des terres ancestrales aux Premières Nations. Ma
question, c'est : Ces terres-là, là où ces gens-là vivent, là où il
y a des chasses historiques, etc., des traditions, est-ce que vous allez les
passer dans le zonage qui sera sous la responsabilité du privé, oui ou non? On
peut décider tout de suite de les exclure, Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Mais, M. le
député, je vous ai... je peux vous faire la lecture de l'article 17.5,
mais je vais le redire, les activités des autochtones ne seront pas touchées,
activités exercées à des fins domestiques, rituelles
et sociales ne seront pas touchées par le fait que c'est des aménagements
forestiers prioritaires. Donc, l'exercice de ces droits va être
possible.
M. Bouazzi : Donc,
je comprends, dans ce que vous venez de lire, c'est du zonage qui passe sous la
responsabilité du privé, qui va devoir respecter ça. C'est de ça qu'on
parle.
Mme Blanchette
Vézina : On pourra étudier le projet de loi ensemble
lorsqu'on sera rendu là, mais l'objectif, c'est de faire des consultations en
amont de l'établissement de ces zonages, notamment grâce à un aménagiste
forestier régional. Puis, moi, je vais
demeurer à l'écoute des Premières Nations. On a une table de haut niveau pour,
justement, discuter des enjeux qui
sont perçus mais aussi de la réalité qui est dans le projet de loi, parce qu'on
véhicule différentes choses, là.
La
Présidente (Mme Prass) :
M. le député, votre bloc est terminé, vous pourrez reprendre par la suite. Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci,
Mme la Présidente. Je voudrais peut-être passer... vous demander le nombre
d'inspecteurs. Pourquoi on est passé de 20 à sept inspecteurs depuis
2020?
Mme Blanchette
Vézina : En fait, on a des aménagements qui sont faits dans
le projet de loi, là, notamment pour améliorer les inspections puis le
concept d'inspecteur. Il y a différentes choses qui ont été, là, ajustées et
qui sont en discussion,
là, pour augmenter le nombre d'enquêteurs, mais le projet de loi vient vraiment répondre, là, à ce besoin que nous avons,
là, d'avoir des inspections avec des inspecteurs.
Mme Dufour :
Bien, si ça prend plus d'inspecteurs, est-ce qu'il y a un plan pour en
embaucher davantage? Je peux vous dire, j'ai
eu ces mêmes questions là, l'an passé, pour le ministère de la Faune, et ils
avaient un plan. Donc, je serais curieuse de savoir c'est quoi, votre
plan pour augmenter...
Mme Blanchette
Vézina : Oui, bien, en fait, il y a des... comme je vous parlais, là,
il y a des choses, dans le projet de loi, qui sont ajustées pour s'assurer que
le titre du poste corresponde aux tâches qui sont nécessaires, donc, d'enquête. Ce pouvoir-là n'était pas défini, en ce
moment, suffisamment, alors on vient... on est venus clarifier certains éléments. Dans les étapes à venir, il y a le
déploiement d'un pôle provincial d'expertise en enquête, là, qui est mis en
place depuis le 1er avril 2025 puis il y a des affichages de postes
additionnels, aussi, qui ont été affectés aux enquêtes, là, depuis le
printemps 2025.
Mme Dufour :
Oui, mais il y a déjà eu beaucoup plus d'inspecteurs, là, donc ce n'est pas
le projet de loi, là, qui change ça, là.
C'était... Dans le passé, il y en avait davantage; aujourd'hui, il y en a
moins. Ce qu'on... tu sais, on a fait des efforts pour en embaucher récemment,
et c'est inquiétant de voir qu'il y a des régions qui sont complètement délaissées, là. Il y a quatre régions, Saguenay,
Capitale-Nationale, Abitibi, Côte-Nord, où il n'y en a aucun, inspecteur. Ça,
ça ne vous inquiète pas, Mme la ministre?
Mme Blanchette
Vézina : Ce n'est pas parce que ce titre-là n'est pas utilisé qu'il
n'y a pas des gens qui font de l'inspection
au sein du ministère, soyez-en assurée. On a des équipes du MRNF qui sont
responsables des suivis, des contrôles, des interventions forestières,
il y a des ingénieurs forestiers également. Alors, il ne faut pas s'arrêter au titre du poste. Mais on a quand même fait des
ajustements pour s'assurer qu'on... dans le projet de loi, qu'on a des fonctions
qui permettent d'embaucher réellement, donc, des enquêteurs.
Mme Dufour :
Oui, mais il y a une réalité, c'est que les nombres d'infractions et
amendes ont diminué de façon draconienne. En
2019, on en avait pour 250 000 $; 2022, 3 600 $. Le nombre
d'inspections est passé... d'infractions, pardon, de 147 à cinq. Donc, visiblement, là, il y a une corrélation
entre le nombre d'inspecteurs, et les amendes, et les infractions qui
sont émises sur le terrain.
Mme Blanchette Vézina : Avec
le consentement de la commission, j'aimerais céder la parole... Je ne sais pas si,
Mme Racine, vous voulez... ou Martin Breault, à qui on a déjà donné le
consentement, là, donc...
Mme Dufour :
Consentement, mais une réponse rapide, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Prass) : Oui, allez-y.
M. Breault
(Martin) : Donc, Martin Breault, sous-ministre associé aux opérations
régionales.
Peut-être
juste... Effectivement, là, actuellement, on a huit techniciens forestiers qui
sont affectés aux enquêtes. On est en processus pour pouvoir afficher des postes
additionnels au cours des prochaines semaines. Ce qu'il est important de garder en tête, c'est que le suivi et
contrôle relèvent, là, de différentes personnes dans l'ensemble des unités.
On a des gens qui font des visites de chantier, on a des gens qui font du
mesurage de bois, on a des gens qui font des vérifications,
aussi, des rapports annuels, on a toute une gradation de moyens pour
intervenir, qu'ils soient contractuels ou
administratifs aussi. On a mis sur pied, c'est dans mon secteur, opérationnel
depuis le 1er avril, un pôle d'expertise pour, justement, s'assurer
que l'entièreté du Québec...
La Présidente
(Mme Prass) : Mme la députée, allez-y.
M. Breault
(Martin) : ...est couverte par les enquêteurs.
Mme Dufour : Merci. Comme je
disais : une réponse rapide, s'il vous plaît. Comment vous expliquez, dans
ce cas, s'il y a tous ces employés-là
qui peuvent aller sur le terrain... comment vous expliquez qu'il y a si peu
d'infractions et d'amendes qui sont émises?
M. Breault (Martin) : Écoutez, une des
raisons... Il peut y avoir différents motifs aussi là-dedans, il y a... Le
dossier d'enquête, c'est la dernière étape. On privilégie d'autres
interventions, c'est ce que je mentionnais tantôt, donc des émissions de non-conformité. Il y a des demandes
d'actions correctives qui sont faites auprès des entreprises, le cas échéant.
Il peut y avoir aussi des pénalités contractuelles. Un dossier d'enquête se
prépare, doit être déposé auprès du DPCP aussi, donc il peut y avoir des
délais, aussi, dans le traitement des dossiers.
Mme Dufour :
Oui. Mais reste que c'est notoire qu'il y a beaucoup moins d'inspections que
l'an dernier. Et je vais peut-être poser la question à Mme la ministre,
là : N'êtes-vous pas inquiète de voir que, dans votre région, le Bas-Saint-Laurent, on est passé de
419 inspections à 82, quatre fois moins... cinq fois moins en un an? Vous
ne trouvez pas ça inquiétant pour votre région?
Mme Blanchette
Vézina : Bien, comme on vous l'a expliqué, il y a plusieurs
éléments, là, qui peuvent mener à des infractions, à des sanctions. Puis
il y a les mesures en place pour s'assurer qu'à la fois on ajuste les postes,
les tâches pour pouvoir être plus attractifs
mais aussi pour s'assurer qu'entre-temps il y a des suivis qui soient faits,
là, dans le cas où il y a des enjeux.
Mme Dufour : Oui,
bien, visiblement, ça ne fonctionne pas, les chiffres le démontrent, il y a
moins d'inspections, il y a moins d'amendes, et de façon très
importante. Ça ne sert à rien, une règle, si on n'est pas sur le terrain pour l'appliquer. Et je suis curieuse de savoir, si on
nous dit qu'il y aura des postes affichés prochainement, pourquoi on ne
les a pas affichés avant. Ça fait déjà plusieurs années, là, que le nombre
d'inspecteurs baisse et qu'il y a des régions sans inspecteurs.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
en fait, on a mis en place des mesures pour s'assurer que les postes puissent être comblés. Puis je pense qu'il faut être
conscient qu'il y a des actions qui sont entreprises pour s'assurer que les
entreprises respectent les lois et règlements du Québec.
Mme Dufour : Mais, si on n'a
pas d'inspecteur sur le terrain, Mme la ministre, c'est difficile de les... d'appliquer la loi, là. Puis les chiffres le
démontrent, là, ce n'est pas moi, c'est vos chiffres, c'est les chiffres qui
viennent de votre ministère.
Mme Blanchette Vézina : Mme la
députée, il y a des enjeux de recrutement importants, pas juste dans ce secteur-là. Mais on est venus ajuster des choses,
aussi, dans le projet de loi, encore une fois, pour avoir un secteur qui
est plus attractif. Puis on utilise les employés qui sont là, des techniciens
notamment, comme le sous-ministre associé vous l'a mentionné, pour faire les
enquêtes, le travail d'enquête.
Mme Dufour : Est-ce qu'il y a
un enjeu aussi avec les distances à couvrir quand il y a moins d'employés comme
ça sur le terrain?
Mme Blanchette Vézina : Non.
Ils vont couvrir... ils vont couvrir plusieurs régions.
Mme Dufour : Mais
comment peuvent-ils se déplacer entre plusieurs régions? Il y a des distances,
j'imagine, c'est quand même... Le
territoire est immense, au Québec, là. Là, on parle... juste vous rappeler, là,
l'Abitibi, la Côte-Nord n'a aucun inspecteur, donc, s'il y a quelque chose à
inspecter en Abitibi ou en Côte... à la Côte-Nord, ils doivent partir
d'une autre région. Avez-vous une idée de la distance?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
le Saguenay... En fait, la Côte-Nord est déjà couverte par le bureau régional
du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Mme Dufour : Il n'y en a pas au
Saguenay non plus.
Mme Blanchette Vézina : En fait,
dans les opérations régionales, ce que je vous mentionne, c'est que la Côte-Nord est déjà couverte, en général, par le
bureau du Saguenay—Lac-Saint-Jean. C'est comme ça. Puis on déploie les effectifs nécessaires pour
s'assurer que les enquêtes soient faites.
Mme Dufour : O.K.
Bien, en tout cas, on nous dit qu'il n'y en a pas, au Saguenay, d'inspecteur
non plus. Donc, je ne sais pas d'où partent les inspecteurs qui vont sur
la Côte-Nord, là. Ça fait de la distance.
Mme Blanchette
Vézina : Le rôle d'inspection, d'enquête est fait par des
techniciens, là, on vous l'a expliqué. Puis, oui, il y a une flotte qui
fait... qui permet aux employés de se déplacer lorsque c'est requis.
Mme Dufour : Bien,
en tout cas, juste... tu sais, s'il y a 400 kilomètres à faire pour se
rendre dans une autre région, c'est 800 kilomètres aller-retour dans une
journée, ça se peut que ce soit difficile, là, ça se peut que ce soit
difficile.
Mme Blanchette Vézina : Je vois
le député de Gaspé qui dit que, 400 kilomètres, ce n'est pas si pire en
une journée, hein? On connaît ça, les grandes distances, dans les régions, Mme
la députée.
• (15 h 40) •
Mme Dufour : Mais
on comprend pourquoi ce n'est pas efficace et qu'il y a si peu d'amendes et d'infractions,
actuellement, et si peu d'inspections aussi. Tu sais, les chiffres, ils parlent
par eux-mêmes. Puis juste vous souligner peut-être
que le ministère de la Faune a fait des cohortes pour tenter de recruter
davantage d'agents de la faune. C'est un exemple.
Je vais aller ailleurs. La tordeuse des
bourgeons de l'épinette, le plan pour la contrôler, quel est-il?
Mme Blanchette
Vézina : En fait, on a la SOPFIM, la société... je ne me
souviens plus de l'acronyme exact, là, mais qui est là pour nous aider en
soutien, là, donc, pour l'épandage de tordeuses de bourgeons d'épinettes. Elle
est là et vient vraiment contrôler.
Donc, il y a une priorisation qui est faite. Nous, on a les budgets qui sont
octroyés. En 2024, les arrosages ont eu lieu sur
plus de 685 000 hectares, dans les régions Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine,
Saguenay—Lac-Saint-Jean, Abitibi, Bas-Saint-Laurent, Outaouais, Laurentides, Côte-Nord,
Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Nord-du-Québec, puis on parle
de coûts d'arrosage d'un peu plus de 53 millions.
Mme Dufour : Oui.
Hier, il y avait un article, en Abitibi-Témiscamingue, on nous dit : La
tordeuse progresse en Abitibi-Témiscamingue, mais l'arrosage aérien
recule. Est-ce qu'on peut nous expliquer pourquoi?
Mme Blanchette
Vézina : Bien, comme je vous mentionnais, il y a une
priorisation, là, qui est faite en fonction des réalités, de l'avancement de
l'épidémie, pour chacune des régions, en fonction du budget disponible également.
Alors, on est... il y a une analyse qui est
faite, là, de l'avancée. Cette année, le budget pour 2024-2025, c'est
10 millions qui a été annoncé. Puis c'est également, là, combiné à
des plans d'aménagement spéciaux. Ça fait qu'on y va vraiment par priorisation,
selon l'évolution. Puis il y a des données vraiment techniques, scientifiques
qui sont prises sur le terrain par les experts du ministère et de la SOPFIM.
Mme Dufour : Oui. On nous dit
que l'enveloppe... et c'est ça, c'est 60 millions puis c'est sensiblement
la même que l'an dernier, mais la superficie
touchée, là, augmente quand même substantiellement. Il y a d'autres endroits
qui traitent de façon préventive; nous, on semble attendre qu'elle arrive pour
arroser. Donc, ici, en tout cas, il y a des acteurs qui sont plutôt inquiets
qu'on ne soit pas plus proactifs dans le contrôle de cette infection-là ou, en
tout cas, cette invasion-là.
Mme Blanchette
Vézina : Bien, c'est évalué en fonction de la quantité de
chenilles. Puis il est possible que des interventions soient faites en
partie en prévention mais surtout pour contrôler l'évolution. Puis, encore une
fois, on... c'est des cycles, là, c'est
cyclique, ces épidémies d'insectes là, avec la tordeuse de bourgeons, donc on
essaie de réduire, ralentir l'évolution pour se permettre de passer à
travers le cycle mais aussi pouvoir récolter rapidement les secteurs qui sont touchés par la tordeuse de bourgeons
d'épinette, pour permettre de continuer de valoriser, donc, la richesse qui
est là puis qui est affectée.
Mme Dufour : Est-ce qu'on
remplace les arbres qui sont touchés par cette épidémie-là?
Mme Blanchette Vézina : Quand
vous voulez dire «remplacer», c'est de faire les travaux de reboisement?
Mme Dufour : Oui.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
ça dépend. C'est comme pour tout secteur récolté, il y a des interventions qui
sont faites par le ministère, par la suite, pour voir est-ce qu'il y a une
régénération naturelle. Tout ça est fait en respectant le principe de
l'écosystémique, puisqu'on souhaite qu'il y ait un reboisement qui revienne à
l'état naturel. C'est les règles qui sont en
vigueur en termes d'aménagement forestier présentement. Ce qu'on sait et ce
qu'on va faire avec le projet de loi,
c'est venir faire migrer cet aménagement pour s'assurer de soutenir les forêts
pour qu'elles traversent les changements climatiques, alors diversifier
les essences, ajuster le reboisement qui va pouvoir être fait. Ça, ça va venir avec le projet de loi, mais, pour l'instant,
ça dépend des... ça dépend de la régénération naturelle. Bon an, mal an, c'est
25 % à 28 %, là, qui sont reboisés. Le reste, il y a une régénération
naturelle.
Mme Dufour : 25 % à
28 % de ce qui est coupé?
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Mme Dufour : Là,
moi je vous parle spécifiquement de ce qui est affecté par la tordeuse des
bourgeons d'épinette.
Mme Blanchette
Vézina : On peut... tu sais, je pourrai revenir avec le
pourcentage, là, de... spécifique pour la tordeuse de bourgeons d'épinettes, là, je n'ai pas le fin détail sur ce
type d'aléa ou de récolte là, là, quel est le pourcentage qui est
reboisé. Mais globalement, au Québec, on parle de 25 % à 28 % du
reboisement.
Mme Dufour : De
ce que je comprends, là, c'est qu'une fois... ce qui est le plus dispendieux,
c'est de monter dans les airs, c'est
l'avion que ça prend ou les avions, là, parce qu'on parlait même, quoi,
26 avions en Abitibi-Témiscamingue, mais qu'une fois dans les
airs... Tu sais, le produit lui-même ne coûte pas nécessairement une fortune, à
comparer du coût des avions. En tout cas, vous pourriez me le confirmer, mais
c'est ce que je comprends. Donc, pourquoi on n'en fait pas davantage, de
superficie, pour maximiser, finalement, le transport aérien et réduire les
risques pour la forêt?
Mme Blanchette
Vézina : Bien,les coûts associés à l'insecticide ont aussi augmenté, là, inflation,
comme pour beaucoup de secteurs. Mais on fait le maximum en fonction des
budgets disponibles pour, encore une fois, ralentir et, lorsque... et, dès
qu'on le peut, faire des plans spéciaux de récolte pour pouvoir aller valoriser
la ressource.
Peut-être
vous mentionner que nous avons été, puis je ne suis pas sûre que vous l'avez
vu, là... mais on a négocié, avec le fédéral, des sommes importantes,
440 millions, donc, qui vont servir au reboisement, notamment, de ces superficies, qui parfois vivent des aléas
climatiques, là, des épidémies d'insectes ou des chablis, qu'on appelle, là,
donc différents aléas qui peuvent survenir. Ça
fait que c'est des sommes importantes qu'on a négociées avec le fédéral pour
aider au reboisement de ces secteurs.
Mme Dufour :
Question particulière n° 72. J'aimerais qu'on
m'explique. En Mauricie—Nord
du Québec, on prévoit des superficies plus importantes d'arrosage. Non, ce
n'est pas... Pardon. Tu sais, on prévoit que le boisé... la forêt, pardon, touchée par la maladie va
tripler dans le cas de la Mauricie et doubler dans le cas du Nord-du-Québec,
mais on n'a prévu aucune somme pour le traitement dans ces deux régions.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je peux vérifier, là, pour la région en particulier. Je ne sais pas si Martin
Brault...Bien, c'est la SOPFIM, pour nous, qui a les données, là, en
lien avec l'arrosage puis la priorisation. Encore une fois, on y va en
fonction, oui, des budgets disponibles mais aussi de l'avancée. Ça fait que la
SOPFIM fait une analyse, là, une priorisation en début d'année.
Mme Dufour :
Mais est-ce que c'est parce que les chiffres qu'on a ici sont incomplets, à
ce moment-là?
Mme Blanchette
Vézina : Bien, on pourra revenir...
Mme Dufour :
Question particulière n° 72, pour... pour...
Mme Blanchette
Vézina : Je veux juste m'assurer de comprendre votre question :
Pourquoi la Mauricie, spécifiquement?
Mme Dufour : Bien, la Mauricie et le
Nord-du-Québec, on n'a prévu aucune somme, alors que la... c'est ça, la
superficie touchée, là, par la tordeuse prévoit... on prévoit qu'elle va
augmenter de façon substantielle.
Mme Blanchette
Vézina : Bien, en fait, il y a des cycles dans ce secteur-là. Ce qu'on
me dit, je n'ai pas le fin détail pour la
Mauricie, parce que, comme je vous dis, il y a la SOPFIM qui s'occupe de cette
priorisation, mais ça dépend de l'évolution du nombre de chenilles...
(panne de son) ...qu'on priorise les secteurs, là où les interventions sont plus pertinentes, pour soit ralentir, réduire
la propagation, là, de l'épidémie. Ça fait que ça dépend du cycle. Mais, sur
la situation de la Mauricie, on pourra vous revenir, là... revenir à la
commission.
Mme Dufour :
Et du Nord du Québec, comprendre pourquoi...
Mme Blanchette
Vézina : Et du Nord du Québec.
Mme Dufour : ...ces deux régions-là,
il n'y a pas de somme associée à un traitement, alors qu'elles sont... seront
davantage touchées.
De façon générale,
là, ce qu'on constate, c'est que les budgets, les budgets, en fait, pour ce qui
est peut-être de l'entretien... Tu sais,
j'ai parlé, tout à l'heure, des plantations, que présentement on ne l'a pas vu,
là, les millions de plans qui étaient
promis. Pour l'entretien, nous, ce qu'on constate, c'est qu'il semble manquer
les sommes nécessaires pour assurer une réelle régénération de la forêt
puis une... faire en sorte que la forêt soit viable à long terme. Comment...
Puis là, là, il y a une réforme qui s'en vient, le collègue en a parlé, de
Québec solidaire... en a parlé, mais à quoi
ça sert, une réforme, si on ne se donne pas les conditions favorables à la
base? Et, pour ça, ça prend des budgets pour l'entretien, parce qu'on a beau planter, même si on plante, si on
n'entretient pas, bien, au bout du compte, la forêt ne sera pas viable
et récoltable, à la fin.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je pense qu'il est inexact de dire qu'on ne fait pas d'entretien de plantation,
là. On en fait d'année en année, il y en a qui sont faits. Ça va aussi avec la
priorisation, ça va avec les sommes disponibles au budget. Et, depuis
que je suis en poste, c'est des sommes colossales qu'on a annoncées, là. On
parle de sommes... on parlait du
200 millions tout à l'heure; en 2023, on a augmenté aussi les budgets
grâce aux sommes du 2 milliards d'arbres qu'on est allé négocier avec le
fédéral. Alors, on fait une priorisation pour s'assurer à la fois d'avoir les plants nécessaires. C'est toute une séquence, là,
avoir un plant qui vient en terre, on parle d'une année... c'est 5 à
7 ans, là, donc ça sort du cadre budgétaire. Mais on s'assure, bien sûr,
que les sommes soient là autant pour la préparation de terrain que
l'entretien des plantations.
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme Prass) : Mme
la ministre, le temps est écoulé pour la députée. Ça va être maintenant au
tour du député de Matane. Vous avez 7 min 48 s pour votre
intervention.
M. Bérubé : Merci, Mme la Présidente.
Salutations à la ministre et son équipe. Crise forestière, je veux parler de l'entreprise Damabois, qui a son siège social à
Saint-Damase, dans ma circonscription, qui a fermé, pour une deuxième
fois en quelques mois, une usine. C'est dramatique. C'est une des entreprises
emblématiques de ma circonscription. Neuf usines au Québec. La ministre a reçu
la même lettre que moi, elle est en copie conforme, l'entreprise est très
inquiète, elle aimerait rencontrer la ministre. Elle n'est pas tellement loin
de son bureau de Rimouski.
Alors, ma
question, parce qu'il y a des pertes d'emploi dans deux endroits présentement,
il pourrait y en avoir ailleurs :
L'absence de vraie solution pour le caribou crée de l'incertitude pour cette
entreprise; qu'est-ce que la ministre peut offrir
à cette entreprise pour lui permettre de maintenir les emplois? Et est-ce
qu'elle accepte de les rencontrer, à court terme, tel que demandé par la
famille Lavoie?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je... Salutations au député aussi. Donc, effectivement, c'est une situation qui est difficile, puis, à chaque fois qu'il y a
une fermeture comme celle-là, tu sais, c'est certain que mes premières pensées
vont aux travailleurs qui sont touchés,
particulièrement, parce qu'ils sont en plus dans nos régions — bien
que, l'ensemble du Québec, j'aie la même empathie. Mais, pour moi, il
est important qu'on trouve des solutions pour le caribou mais aussi pour la
filière forestière. C'est dans ce sens-là que j'ai déposé le projet de loi.
En ce qui concerne la situation de Damabois,
bien, on a eu... il y a eu des discussions, là, je sais que l'entreprise est en contact avec le ministère de
l'Économie et de l'Innovation. On a... on va émettre, sous peu, des plans
d'aménagement spéciaux qui vont permettre à l'entreprise d'avoir accès à des
secteurs qui sont affectés, notamment par la
TVA, les chablis. Alors, il y a des solutions qu'on est en train de travailler
pour aider l'entreprise, autant du côté du MEIE que du mien. Donc, on
est en collaboration avec l'entreprise.
M. Bérubé : En date de ce
matin, la famille Lavoie m'indique qu'il n'y a pas de contact formel avec le ministère. Alors, j'aimerais avoir une
précision : Est-ce que la ministre s'engage à double titre, comme ministre
responsable de la Forêt et ministre régionale, à rencontrer, à court
terme, l'entreprise Damabois, qui est prête à se déplacer à ses bureaux de
Rimouski?
Mme Blanchette
Vézina : Bien, l'information qu'a donnée le député est
inexacte, là, j'ai la personne derrière moi qui gère l'équipe qui est en contact
avec l'entreprise. Je n'ai jamais de problème à rencontrer, là, les gens
de ma région puis de mon secteur, là, ce n'est pas un enjeu, là, puis on peut
trouver un moment pour les rencontrer. Ceci étant,
à court terme, je pense qu'ils ont besoin de solutions, et c'est ce qu'on est
en train de travailler, pour leur permettre à la fois d'avoir des
secteurs qui sont rapprochés. Donc, on est vraiment en mode solution.
M. Bérubé : O.K.
Très bien. Mais ils aimeraient quand même avoir un cadre temporel à court
terme. Je lui souligne également qu'elle sait certainement que les deux
usines qui ont fermé sont dans les circonscriptions de deux de ses collègues
qui sont ici présentement, c'est-à-dire la circonscription de Gaspé et
Côte-du-Sud... Donc, c'est également un
appel que les communautés nous font d'avoir cette rencontre-là à court terme.
On a confirmé aujourd'hui que Domtar, qui
appartient à des intérêts de l'Indonésie et de la Chine, vont rencontrer le
premier ministre. Je pense que Damabois peuvent rencontrer la ministre
si on suit la même logique.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
comme je vous dis, je n'ai aucun enjeu à rencontrer...
M. Bérubé : Très bien.
Mme Blanchette Vézina : Puis on
a eu des discussions, autant avec le député de Côte-du-Sud que le député de Gaspé, là, concernant leur situation. Soyez
rassuré qu'on veut... on est en mode solution, puis qu'on a des solutions
à leur proposer, et que mon équipe, autant le ministère de l'Économie, de
l'Innovation mais aussi du ministère des Ressources naturelles, là, on est en
contact. Mais ça va me faire plaisir de les rencontrer, il n'y a pas d'enjeu.
M. Bérubé : Pour ce qui est du
nouveau régime forestier, on aura l'occasion d'échanger lors du projet de loi, donc, je réserve mes commentaires et mes
propositions à ce moment-là. Mais, à court terme, dans le cadre du nouveau
régime forestier, il y a une demande, moi, qui est importante de déjà
préciser : Est-ce qu'on prévoit des mesures pour assurer la rétention des travailleurs actuels puis l'amélioration de
leurs conditions de travail? Parce que c'est vraiment la base de toute
la chaîne.
Mme Blanchette Vézina : Les
employés du ministère, vous voulez dire, ou celle de...
M. Bérubé : Les travailleurs en
forêt.
Mme Blanchette Vézina : La
filière forestière?
M. Bérubé : Oui.À la
base, oui.
Mme Blanchette
Vézina : Mais on n'a pas de lien d'emploi, là, avec les
employés de la filière forestière. Mais c'est certain qu'en améliorant
les conditions de marché ça va permettre d'avoir des entreprises qui sont
rentables et plus rentables, dans un
contexte qui est très difficile en ce moment. Alors, c'est ce qui va permettre
que les employés aient des emplois encore payants dans nos régions.
M. Bérubé : Mme la Présidente,
il y a quand même un lien. La ministre sait que, dans notre propre région, il y avait un projet pilote qu'elle finançait, qui
permettait d'améliorer les conditions de travail des travailleurs forestiers.
Le ministère a cessé de financer ce
projet-là, qui donnait de bons résultats. Alors, oui, il y a un levier pour
améliorer la condition des gens qu'elle représente et que je représente,
des gens qui s'arrachent le coeur dans le bois. Alors, moi, je
suis leur porte-parole, aujourd'hui, en disant : Ce n'était pas si cher
que ça, à l'échelle du Bas-Saint-Laurent, c'était
3,5 millions. Je l'invite à reconsidérer ce projet-là parce qu'il donne
des résultats pour vrai puis il valorise des métiers durs de la forêt.
Puis, si on n'a pas ces métiers-là à la base, bien, on est mal pris pour la
suite. Là, le projet de loi parle beaucoup
des entreprises, mais les entreprises ont besoin des travailleurs forestiers,
et, moi, c'est une inquiétude que
j'ai. Donc, s'il y a des mesures, peut-être, qui apparaissent, là, pour les
valoriser, ça relève de son ministère, moi, je serais heureux de les
connaître pour les faire... pour les partager avec les travailleurs forestiers.
Mme Blanchette Vézina : En
fait, on a amélioré le financement, notamment, là, des travaux qui sont faits par la forêt privée. Ça, c'est un élément. On a
travaillé avec... sur le projet pilote, qui, effectivement, donnait des résultats.
Comme on n'embauche pas nous-mêmes les employés qui font le travail sylvicole,
on a mentionné que, si c'étaient des bonnes conditions de travail — c'étaient
des échelles salariales, là, qui ont été testées — si c'étaient des
bonnes conditions de travail qui
permettaient de la rétention, bien, on s'attend que les entreprises les mettent
en place. C'était l'objet du projet pilote.
Donc, on a poursuivi malgré tout, là, bien que
le projet pilote, ça traitait... Après trois ans, on a continué le financement,
on a décidé de le cesser. Mais il y avait aussi des besoins, là, en termes de
s'assurer des autres missions du ministère des Ressources naturelles et des
Forêts, notamment le reboisement, l'investissement dans les travaux sylvicoles, qui sont nécessaires suite aux feux de
forêt. Encore une fois, l'amélioration... ce qui est nécessaire en ce moment,
c'est l'amélioration de l'environnement d'affaires, puis c'est ce qu'on vient
faire avec le projet de loi.
La Présidente (Mme Prass) : Il
vous reste 1 min 30 s, M. le député.
M. Bérubé : J'aurais
une appréciation différente des percées du projet de loi. Les emplois
régionalisés, il y a un objectif de 5 000 pour le gouvernement.
Quand on regarde au ministère des Ressources naturelles et des Forêts, on parle de 139 emplois en 2023, puis, en 2024,
c'est 71. Est-ce que que la ministre s'engage à me donner le détail de quels
sont ces emplois, ils partent d'où, ils vont où, c'est quoi, ces emplois, à
quel endroit, quel type? Je n'ai pas besoin de nominatif sur les personnes,
mais sur le type d'emplois. J'aimerais ça savoir de quoi il s'agit. Est-ce que
c'est des travailleurs de pépinières, par
exemple? Si c'est surtout ça, j'aimerais qu'on me le précise. Donc, je
répète : 139 en 2023, 71 en 2024, on ne sait rien de ces
emplois-là.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
peut-être rapidement, là, avec le consentement, j'aimerais donner la parole à
la sous-ministre en titre, Anne Racine.
La Présidente (Mme Prass) : Consentement?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Prass) : Pouvez-vous
nommer et votre titre, s'il vous plaît?
M. Bérubé : Puis l'engagement
de le remettre, aussi.
Mme Racine (Anne) : Oui. Anne
Racine, sous-ministre au ministère des Ressources naturelles et Forêts.
Effectivement, ce qui explique les variations
annuelles, essentiellement, c'est les travailleurs de pépinière, pour lesquels
on a des fluctuations plus importantes. C'est les travailleurs saisonniers.
M. Bérubé : Ça
donne l'impression qu'une fois qu'ils ont quitté la pépinière, on les enlève
puis on les ramène à chaque année. Je le sais, j'en ai une dans mon comté, à
Sainte-Luce. Donc, j'aimerais ça avoir quand même une précision pour chacun des
postes. C'est qui, ces travailleurs-là? Est-ce qu'ils déménagent dans notre
région? J'en doute.
La Présidente (Mme Prass) : ...pour
répondre.
Mme Blanchette
Vézina : Bien, peut-être, là, sans dire... On peut vous
transmettre l'information qu'on est en mesure
de vous transmettre, donc, je peux m'y engager. Ceci étant, il y a quand même
des choses qui sont confidentielles, là, dans le sens où...
M. Bérubé : Je ne veux pas de
nom, je veux les postes.
La Présidente (Mme Prass) : Votre
temps est écoulé, M. le député. On revient...
Mme Blanchette Vézina : On va
vous transmettre ce qu'il est possible de faire.
La Présidente (Mme Prass) : ...Mme
la députée de Mille-Îles. Allez-y.
Mme Dufour : Merci, Mme la
Présidente. On va parler d'acériculture pour ce petit bloc. On a rencontré...
j'ai rencontré les représentants, pas plus tard qu'hier, et on nous disait
qu'ils attendaient, la semaine prochaine, une réponse sur
le nombre d'hectares qui étaient prévus. Est-ce que vous êtes confiante
d'arriver à une entente? Est-ce que vous
allez garantir à ces régions qu'il y aura une émission d'entailles en forêt
publique, là, à la hauteur de ce qu'ils souhaitent?
Mme Blanchette
Vézina : En fait, on travaille avec les producteurs
acéricoles et PPAQ, là, notre bel acronyme, pour pouvoir déployer le plan
directeur. C'est un plan historique. Puis, oui, il y a des discussions actives,
puis la Table stratégique provinciale
sur l'acériculture, qu'on a créée en 2021, là, travaille ardemment. Les équipes
de mon ministère également sont en mode solution. Je leur ai demandé
qu'on trouve des solutions, alors on y travaille.
Peut-être à titre de spécification, là, on a
déjà des superficies qui sont sous permis, là, qui sont passées de
39 000 hectares à plus de 45 000 hectares. Alors, il y a un
travail qui a déjà été fait, mais on continue de travailler avec les
producteurs acéricoles pour avoir l'équilibre dans chacune des régions du
Québec.
Mme Dufour : Oui, mais ce
qu'ils visent, c'est 60 000, si je ne me trompe pas. Donc, est-ce que vous
allez répondre à leur demande?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
on a des discussions, comme je vous dis, on regarde vraiment, de manière régionale, l'impact autant pour les joueurs. Parce
qu'il y a des preneurs de produits, donc, l'érable, là, de feuillus, donc,
si on donne des territoires, c'est certain
que ça peut avoir un impact sur d'autres joueurs. Alors, on regarde de manière
très régionalisée ces impacts puis on
est en discussion avec les PPAQ pour s'assurer de trouver des solutions. Puis
le dialogue est très ouvert, en ce moment, ça va bien.
Mme Dufour : Mais
comment on établit la priorité, à savoir si on va prioriser la récolte du bois
ou l'exploitation acéricole pour le même arbre?
• (16 heures) •
Mme Blanchette
Vézina : Bien, ça, c'est une belle et grande question, Mme
la députée. Dans la forêt publique, tous
les usages, en ce moment, on essaie de faire tout partout. Et c'est aussi pour
ça qu'on a déposé le projet de loi, pour s'assurer d'avoir une meilleure
priorisation des usages. Vous avez été mairesse... pas mairesse, mais élue
municipale, pardon. J'ai été mairesse, mais
donc je sais que planifier le développement, c'est la meilleure façon d'éviter
des situations de conflit. C'est ce
qu'on est en train de faire, autant avec les PPAQ qu'avec les pourvoyeurs, avec
les autres joueurs, puis c'est pour
ça qu'on a fait le projet de loi, pour avoir une meilleure prévisibilité. Mais
on est venu faire une avancée importante,
dans le projet de loi, on est venu indiquer, dans l'objet de la loi, la
présence de l'acériculture en forêt publique, et ça, c'est un gain
notable pour les PPAQ.
Mme Dufour : Mais est-ce que ça
va leur assurer d'avoir davantage de superficie qu'actuellement?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
comme je vous dis, on en a déjà donné, de la superficie. On va continuer de travailler avec eux pour avoir des aménagements
dans les régions où c'est possible de le faire. Le dialogue, il est vraiment
ouvert, en ce moment, puis on regarde ça, chacune des régions, de manière
spécifique. On souhaite poursuivre le développement de l'acériculture en forêt
publique. Mais, comme l'a nommé le député de Matane-Matapédia, la
filière forestière, elle a des enjeux, elle vit des enjeux, ça fait qu'on doit
limiter, là... on doit limiter aussi les impacts sur les autres joueurs. Alors,
c'est ce qu'on regarde de manière très régionale avec les acériculteurs.
Mme Dufour : Oui. D'ailleurs,
de ce que j'ai compris, on leur offrait, effectivement, du territoire, mais en Abitibi, dans des régions très éloignées d'où
actuellement il y a vraiment des acériculteurs et où il y a de la relève. Cette
relève-là, elle se retrouve dans votre région, le Bas-Saint-Laurent, en
Chaudière-Appalaches, en Estrie. Semble-t-il qu'on n'est pas disposé, du côté
de votre ministère, à leur en donner, des superficies, dans ces régions-là.
Est-ce que cette information-là...
Mme Blanchette Vézina : Le
dialogue demeure ouvert. C'est certain que je ne ferai pas la discussion devant
vous sur chacune des situations, mais, ceci étant, il y a des avancées dans
chacune des régions, parce qu'on croit au développement de l'acériculture.
D'ailleurs, dans le projet de loi, je vous disais, dans l'objet de la loi, on a
ajouté cette activité puis on est venu aussi
sécuriser, on pourra le regarder ensemble, probablement, là... on est venu
sécuriser ces activités aussi en zone d'aménagement forestier prioritaire. Encore
une fois, on ne parle pas d'exclusivité d'activité forestière, mais de priorisation. L'acériculture
va être, donc, permise dans les zones d'aménagement forestier prioritaires.
Mme Dufour : Le député de Beauce-Sud
a fait adopter la Journée nationale de l'érable, et, ce matin, il y a eu aussi... je pense que c'est lui aussi qui a déposé
un projet de loi pour changer le nom d'une circonscription pour inclure... Non,
c'est vous?
Une voix : ...députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Mme Dufour : Bon. Voilà! Mais,
bref, on a rajouté «érable» dans le nom de...
Mme Blanchette Vézina : Ah!
c'est Arthabaska-L'Érable, oui.
Mme Dufour : Arthabaska-Érable,
mais c'est quand... c'est une fierté nationale, l'érable, le sirop d'érable,
ça, c'est certain. En passant, il y a une cabane à sucre à Laval, je
dois dire, dans ma circonscription. Mais ça reste que, dans ces régions-là,
c'est majeur, cette industrie. Et donc c'est normal. Et c'est à cet endroit-là,
ces endroits-là que j'ai mentionnés, Bas-Saint-Laurent, Chaudière-Appalaches, Estrie, où on retrouve le plus grand bassin et
où se retrouve la relève. D'aller
les... donner du territoire dans le Grand
Nord du Québec, même s'il y a des
érables, ça ne va pas amener des
érablières. Donc, il faut vraiment être aussi conséquent avec où se trouve la
relève, où se trouvent actuellement les producteurs d'érable. Je vais
vous poser la question : Combien ça vaut, un érable, au Québec?
Mme Blanchette
Vézina : Bien, ça dépend de... qu'est-ce qu'il est fait avec l'érable.
Est-ce que c'est pour la récolte, là? Il y a
différents types de... différents types d'activités économiques qui peuvent
être faites, mais, ceci étant, comme
vous l'avez dit et si bien nommé, on a un député de Beauce-Sud qui a nommé et désigné la Journée de l'érable. Notre
gouvernement, on est pour le développement de l'acériculture, on y croit, puis
c'est pour ça qu'on a mis en table... en
place la table stratégique, qu'on a fait le plan directeur, qu'on travaille
avec chacune des régions pour permettre un développement de
l'acériculture qui est cohérent en terres publiques. On y croit.
Mme Dufour : Oui, mais, tu sais, quand
vous regardez, là, une érablière ou, c'est-à-dire, un... tu sais, une forêt
d'érables, comment vous regardez la valeur des différences usages? Parce que,
là, il y a la sylviculture, l'acériculture, ça peut être aussi du tourisme. Puis comment, à ce moment-là, c'est
déterminé quel usage on va lui donner? Est-ce qu'on regarde la valeur
symbolique, sociale, économique aussi, le nombre d'emplois reliés à cette
production ou cet usage?
Mme Blanchette
Vézina : Il y a le diamètre. Oui, bien, on regarde l'activité autour,
mais il faut comprendre qu'il y a des tables
GIRT, en ce moment, les tables de gestion intégrée des ressources et du
territoire, donc avec les différents usagers de la forêt publique, qui vont venir tenter de concilier les
différents usages. On est venu apporter des changements importants dans
le projet de loi, parce que c'est difficile dans plusieurs régions, ces tables
GIRT. C'est pour ça qu'on nomme un
aménagiste forestier régional dans le projet de loi pour s'assurer d'avoir une
meilleure conciliation des différents usages,
en fonction, comme vous l'avez dit, d'activités économiques qui ne sont pas
nécessairement la récolte forestière, bien qu'on croie aussi à la
récolte forestière.
Mme Dufour : Oui, mais est-ce que vous avez vu une étude qui
démontrait que l'acériculture rapportait davantage que la sylviculture?
Juste savoir si vous avez pris connaissance de cette étude.
Mme Blanchette
Vézina : Bien, en fait, c'est qu'on regarde... Puis, encore une fois,
je reviens à ce qu'on a mis en place. Il y a des enjeux d'harmonisation. On
tente de trouver, en ce moment, des solutions et on discute de manière positive, là, avec les PPAQ pour avoir
des... prioriser des... à court terme et à moyen terme l'acériculture dans des
secteurs où, en ce moment, c'est plus difficile de le prioriser parce qu'il y a
plusieurs usagers. Puis l'aménagiste forestier
régional va nous aider à venir faire cette priorisation-là en fonction de
différentes régions du Québec puis des présences des différents usagers
dans les régions du Québec aussi.
Mme Dufour :
Mon collègue de Pontiac vous posera des questions dans le projet de loi,
mais il y a encore beaucoup de questions non... sans réponse, là, dans cette
réponse.
Mme Blanchette Vézina : Là,
on aura l'occasion... Ah! ce n'est pas vous qui allez... Excusez-moi, je
pensais que vous alliez être avec nous. J'étais rendue habituée de vous
avoir avec moi.
Mme Dufour :
Non, non, non. Je remplace à pied levé.
Mme Blanchette
Vézina : Ah, d'accord.
Mme Dufour : Les... Il y a un... le contingent de production
acéricole, ça a une valeur, ça a une valeur, comme le contingent de
production de lait, par exemple, ou d'oeufs, mais, cependant, celui de
l'acériculture a commencé à être taxé par
les villes depuis quelques mois. La FQM, même, en a fait un document, là, qui
recommande, dans le fond, aux villes,
là, comment établir la valeur de taxation d'un contingent acéricole, là. Ça,
c'est le droit de production. Donc, je voudrais avoir votre opinion sur
cette façon de faire.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
ça relève des municipalités, là. Je n'ai pas d'opinion particulière. Ils ont le
pouvoir de le faire. Je ne m'ingérerai pas dans leurs pouvoirs.
Mme Dufour :
O.K. Mais on est conscient que ça affecte grandement les producteurs et ça
pige dans l'enveloppe du MAPAQ.
Mme Blanchette
Vézina : Je vous invite à poser des questions au PPAQ et au MAPAQ.
Mme Dufour :
PPAQ.
Mme Blanchette Vézina : Les
producteurs... Producteurs et... productrices, pardon, acéricoles du Québec.
Mme Dufour :
Oui, bien, si je pose la question, c'est parce qu'ils ont soulevé ça comme
un enjeu, donc, définitivement.
Mme Blanchette
Vézina : Et à la FQM et l'UMQ, si vous considérez que c'est
questionné.
Mme Dufour :
O.K. Donc, vous qui êtes responsable de la forêt, vous n'avez pas d'opinion
sur la taxation de la forêt.
Mme Blanchette
Vézina : Bien, je laisse les municipalités exercer leurs pouvoirs.
Mme Dufour :
O.K. Donc, pas d'opinion. Parfait. Je vais peut-être poser une question, le
Bureau de mise en marché du... des bois, on
est vraiment dans une question particulière, numéro six, il y a actuellement
73 employés qui travaillent au Bureau de mise en marché des bois,
c'est quand même... je veux juste souligner qu'il y en a beaucoup plus que des
inspecteurs, mais, ceci dit, ça, c'est le marché, là, qui... d'enchère pour le
bois. Qu'est-ce qui va arriver à ces employés une fois la réforme... votre
réforme, si elle est adoptée?
Mme Blanchette Vézina : Dans
le projet de loi, il est prévu d'abroger le bureau. Ça ne veut pas dire qu'on
ne va pas garder d'effectifs en fonction... Parce qu'en fait, dans le projet de
loi, il est prévu que la ministre a des pouvoirs en termes de mise en marché des bois. Alors, il y a de l'expertise
pertinente, on va s'assurer d'optimiser nos ressources, mais de le faire
aussi en gardant la compétence qui est nécessaire pour exercer le pouvoir.
Mme Dufour :
Donc, sur les 73, combien environ vont perdurer, vont rester au ministère?
Mme Blanchette Vézina : Ah!
excusez-moi, je n'ai pas entendu, là, j'avais ma sous-ministre qui me répondait
à ma question, mais je... allez-y, à votre question, là. Je vais peut-être lui
céder la parole.
Mme Dufour : Sur les 73 employés,
combien vont rester à l'emploi du ministère une fois la réforme en place
si elle est adoptée?
Mme Blanchette
Vézina : Je vais céder la parole à la sous-ministre en titre, Anne
Racine.
• (16 h 10) •
Mme Racine
(Anne) : Bien, en fait, c'est... Il est très tôt dans le processus
pour qu'on puisse se prononcer en détail. Ce
que je peux vous dire, c'est que le mandat des gens qui travaillaient au bureau
est appelé à évoluer, bien sûr, à la lumière de ce qui est prévu dans le cadre
du projet de loi. Essentiellement, les employés du BMMB, c'est des... il y a beaucoup
d'économistes au sein de ces équipes-là, c'est des équipes avec des compétences
variées dont on a besoin, je vous dirais, au ministère, en particulier dans le
contexte des relations avec les États-Unis, qui sollicitent beaucoup nos
économistes par les temps qui courent.
Mme Dufour :
O.K. Donc, combien, je vais répéter, combien d'employés vont rester au
ministère une fois la réforme?
Mme Racine
(Anne) : Les employés sont protégés par des conventions collectives,
donc les dispositions des conventions collectives vont s'appliquer aux employés
du BMMB.
Mme Dufour :
O.K. Mais là on parle de 73 employés, ce n'est quand même pas rien. Si
le bureau est aboli, est-ce que c'est
73 employés qui vont aller ailleurs, qui vont être transférés dans
d'autres ministères, qui vont rester sans rien faire? J'imagine que non,
là.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je pense qu'on a répondu qu'il était trop tôt dans le processus, puis il y a
des conventions collectives qu'on va appliquer pour les employés.
Mme Dufour :
O.K. Bien, parlons, justement, des tarifs, là. Vous avez mentionné... Mme
la sous-ministre a mentionné, là, que
c'est... c'était... que ça amenait, en fait, beaucoup de travail au ministère.
Donc, on en est où présentement?
Qu'est-ce qu'on prévoit faire si... advenant, là, les... bien, en fait, il y a
déjà des... certains tarifs, là, mais advenant qu'il y en aurait
davantage?
Mme Blanchette
Vézina : Bien, en fait, la situation, elle est difficile, elle était
difficile parce que... pas juste à cause des
tarifs, en fait, parce qu'il y a le conflit du bois d'oeuvre, là, qui perdure
depuis quelques années déjà avec les États-Unis, qui est le principal partenaire d'affaires.
Alors, on est... on s'est assuré rapidement, suite aux feux de forêt, parce que moi, je voyais venir qu'il y allait
avoir une problématique encore plus grande, de mettre en place un comité
interministériel pour être rapidement... avoir... déployer rapidement des
programmes, les programmes existants, faire l'inventaire
autant avec le MAMH qu'avec Emploi, que le... mon ministère, Économie pour
s'assurer... donc, rapidement, on puisse aider les régions s'il y avait
des fermetures. Ça, c'était pour les feux de forêt.
Les droits compensateurs
ont été augmentés dans les derniers mois avec effet rétroactif. Puis, pour
aider les entreprises à avoir des liquidités nécessaires, ma collègue a mis en
place... ma collègue de l'Économie a mis en place un programme, 100
millions de dollars, donc, à la mise à jour économique pour aider la
filière forestière à avoir des liquidités rapidement dans la situation
difficile dans laquelle elle se trouve.
Et, de mon côté, bien, j'ai mis en... déposé le
projet de loi, qu'on souhaite qu'il soit adopté, pour aider à la prévisibilité,
avoir une tarification, également, qui va être revue, plus agile en fonction
des aléas du marché, un peu comme ça se fait en ce moment dans le secteur
minier. Plusieurs choses qu'on fait pour aider la filière forestière dans ses
difficultés, éviter des fermetures en donnant des liquidités lorsque c'est
nécessaire... Il est certain qu'il y aura des consolidations,
c'est la voie qui sera nécessaire pour s'assurer d'avoir une filière qui est
plus solide. Les régions concernées, on travaille avec elles pour
s'assurer que cette consolidation-là se fasse de manière à respecter aussi le
dynamisme économique.
Mme Dufour : Est-ce qu'il y a
des échanges avec le fédéral pour la stratégie?
Mme Blanchette Vézina : En ce
moment, pas encore avec le nouveau gouvernement, mais il y en a eu de
nombreuses, oui, dans les derniers mois. Mon collègue Christopher Skeete
également, qui était aux États-Unis, là, dans
les dernières semaines. Il est certain qu'on appuie fortement, là, pour
défendre les intérêts des travailleurs du Québec dans le cadre du... de
la guerre tarifaire mais aussi dans le cadre du conflit du bois d'oeuvre.
Moi-même, j'ai été aux États-Unis dans les derniers mois, je dirais, pour en
discuter. Puis, avec le fédéral, bien, c'est certain que, lorsque mon homologue sera connu, la première chose que je
souhaite faire, c'est lui nommer combien c'est important d'avoir une...
un règlement dans ce dossier.
Mme Dufour : On en a parlé
beaucoup, la diversification des marchés était importante. Puis là, bien, il y
a... j'ai entendu le premier ministre parler
de l'Europe, tout ça. Mais, dans le cas du bois, il y a un marché beaucoup plus
près que ça qui s'appelle le Québec
et le Canada. Mais le Québec. Et on... Quelle est la stratégie pour qu'on
utilise davantage le bois dans nos
constructions résidentielles, par exemple? Ça, il y avait des articles, là, qui
étaient assez éloquents sur le
pourcentage malheureusement beaucoup trop faible de bois québécois qu'on
retrouve dans nos constructions québécoises.
Mme Blanchette
Vézina : Oui. Bien, on a,
d'ailleurs, en place un programme, là. Déjà, en amont, on soutient les entreprises qui souhaiteraient construire en
bois, là. Donc, le programme s'appelle le programme innovation construction en bois. Alors, on a investi des sommes pour
augmenter le marché intérieur. On a renouvelé le financement de Cecobois
dans le budget. Cecobois, c'est un OBNL ou une filiale, là, du Conseil de
l'industrie forestière qui permet de calculer l'impact
GES réduit par l'utilisation du bois. J'ai mis en place aussi une cellule de
diversification pour augmenter à la fois le produit, la consommation intérieure. Je travaille également avec les collègues
Jean Boulet et France-Élaine Duranceau pour
voir comment on peut intégrer encore plus de bois dans la construction
résidentielle. On en a besoin en termes de logements. Alors, on est en action tout le monde ensemble pour augmenter
le marché intérieur. Mais, en même temps, en parallèle, on regarde aussi
une diversification des marchés extérieurs, notamment avec l'Europe. Alors, on
est sur plusieurs fronts puisqu'on croit à
cette... à l'augmentation du marché intérieur mais aussi à la diversification
des marchés extérieurs.
Mme Dufour : Est-ce que
l'Europe, c'est réaliste? Parce qu'on... je disais qu'en Europe il y avait
beaucoup de bois disponible, qu'il était
d'une... tu sais, il était plus blanc, qu'on me disait, plus pur, d'une
certaine façon, par rapport à celui
qui est fait ici, et que, finalement, en Europe, on ne souhaitait pas vraiment
du bois qu'on produit ici, ça fait que, tu sais, qu'on pourrait mettre
beaucoup d'énergie, mais qu'il y a peu de chances que ça se développe comme
marché.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
il y a des pays pour lesquels c'est important, qui ont des besoins. Il y a une capacité de production aussi en Europe qui est
limitée, dans le sens où ils veulent aussi faire du développement durable
de leur territoire forestier. Alors, ils ont une capacité d'absorption du
marché qui est... bien, d'utilisation plutôt du bois de l'Europe dans le marché qui est limitée. Alors, oui, on peut
s'inscrire dans certains marchés, c'est ce qu'on veut travailler et c'est ce qu'on travaille avec le
QWEB notamment. Puis, dans le marché intérieur, effectivement, la solution,
elle est importante. On a une politique
d'intégration du bois dans la construction, là, le PMO 2021‑2026,
qui vient aussi augmenter, là, la
part d'ici au Québec parce qu'on veut travailler sur tous les fronts, comme je
vous le mentionnais, là.
La
Présidente (Mme Prass) :
Mme la députée, votre temps est écoulé. M. le député de Maurice-Richard, vous avez 12 minutes.
M. Bouazzi : Merci, Mme la Présidente. Ça fait que,
rapidement, rapidement, pour continuer sur les questions autochtones
avant de passer à d'autres sujets. Les communautés... Des représentants des
communautés autochtones étaient, il y a
quelques jours, à l'ONU pour se plaindre du non-respect de leurs droits
ancestraux par votre gouvernement, et
en vous nommant, vous, d'ailleurs, et votre projet de loi. Est-ce que vous pensez qu'ils
avaient tort de faire valoir leurs droits à l'ONU?
Mme Blanchette
Vézina : Je n'ai pas
d'opinion, là, sur la... sur leurs moyens. Ceci étant, on s'est engagé, comme
gouvernement, à négocier la mise en oeuvre de la déclaration puis on y
travaille. Et moi, du côté forêt, bien, comme je vous le mentionnais, dans le projet de loi, il
y a plusieurs éléments qui viennent de toucher les Premières Nations pour s'assurer d'améliorer cette relation.
M. Bouazzi : Une de leurs doléances, c'est qu'étant donné que
leurs droits ancestraux étaient touchés, ils considéraient que l'article 35 de la Constitution canadienne n'était pas respecté par votre projet de loi.
Est-ce que vous considérez que vous respectez cet article?
Mme Blanchette Vézina : Oui.
M. Bouazzi : Une autre de leurs
plaintes, c'était qu'ils étaient exténués par les différentes...
judiciarisations, pardon, des enjeux qui
touchent leurs droits, qu'ils préféraient plus de collaboration. Il y a toutes
sortes de décisions de justice que votre gouvernement a consulté, que ce soit
sur le fait qu'ils n'avaient pas été consultés sur les exploitations de
mines, que ce soit sur les questions de protection du caribou. Est-ce que vous
avez comme stratégie d'exténuer les Premières Nations en portant en appel
toutes les décisions de justice qu'ils gagnent, Mme la ministre?
Mme Blanchette
Vézina : Bien non, ma réponse, c'est non. Puis, en fait, je
ne peux pas commenter davantage, là, les décisions qui sont en cour en
ce moment, là.
M. Bouazzi : Est-ce qu'il y a
des décisions où vous avez été épinglés pour manque de collaboration et de respect des droits des Premières Nations que vous n'avez pas contestées en cour, Mme la ministre? Je comprends
qu'il n'y en a pas.
On parlait de caribous, est-ce que vous pensez
qu'on peut avoir un caribou en bonne santé et en vie tout simplement sur le
territoire... caribou forestier, sur le territoire du Québec, Mme la ministre?
Mme Blanchette Vézina : Votre
question est : Est-ce qu'on pense que le caribou peut être en santé? Oui.
M. Bouazzi : Est-ce qu'on va le
laisser mourir ou on va...
Mme Blanchette Vézina : Non.
Non, non, on ne le laissera pas mourir. D'ailleurs, il y a des données qui ont été fournies par mon collègue de l'Environnement
qui demande, notamment pour la harde de la Gaspésie, qu'il y a une
croissance de la population. On a mis en place des projets pilotes, en fait,
qu'on souhaite déployer rapidement, notamment
en Gaspésie et Charlevoix, on a des mesures importantes qui sont mises en place
dans plusieurs régions du Québec pour
s'assurer de protéger l'espèce. Et les projets pilotes, donc, on y travaille,
et mon collègue de l'Environnement y travaille.
• (16 h 20) •
M. Bouazzi : Dans Charlevoix,
on s'entend, on parle d'un enclos, c'est bien ça?
Mme Blanchette Vézina : Non. Il
y a un projet pilote qui a été déposé...
M. Bouazzi : Mais...
Mme Blanchette Vézina : ...pour
réhabiliter également, là, une partie du territoire.
M. Bouazzi : Est-ce qu'il y a,
donc, un territoire qui est protégé et dédié, qui permet la survie et juste
laisser cet animal vivre dans la nature, Mme la ministre, ou il est à venir?
Mme Blanchette Vézina : Mais il
y a certainement un enclos. Je veux juste aller m'assurer de vous donner la
bonne information pour Charlevoix, là. Donc, je vais demander à mon équipe de
sortir...
Des voix : ...
M. Bouazzi : Donc, ma...
Mme Blanchette Vézina : En
fait, il y a une zone projetée protégée. Donc, en ce moment, les... pour
Charlevoix, les bêtes sont en enclos, mais on a un projet pilote qui a été mis
en consultation, qui prévoit de protéger une partie du territoire forestier.
M. Bouazzi : Parce que ça reste
un animal sauvage, là, ce n'est pas des poules, là. On espère quand même les
lâcher dans la nature à un moment, Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : C'est
certain qu'on souhaite... puis c'est la mesure ultime, mais, j'imagine, vous
avez pu poser les questions à mon collègue de l'Environnement, là. De mon côté,
les impacts... et c'est certain qu'on y travaille en collaboration, les impacts sont dans le
secteur forêt et territoire, donc on travaille en collaboration. Mais il y a des mesures d'évitement, là, qui sont mises en
place en ce moment, autant pour Charlevoix que pour d'autres régions, là.
M.
Bouazzi : Est-ce qu'on est d'accord qu'il faut définir un
territoire protégé et viable pour ces animaux, que ce soit en Gaspésie,
à Charlevoix ou au Saguenay—Lac-Saint-Jean?
Mme Blanchette Vézina : Mais
l'objectif, c'est de s'assurer d'avoir des mesures qui sont en place, qui vont,
oui, permettre la réhabilitation de l'espèce, mais aussi trouver l'équilibre
avec la... les activités économiques qui sont importantes. C'est pour ça qu'on
parle de zonage aussi en trois zones dans le projet de loi, c'est-à-dire des
zones de conservation qui vont permettre de
conserver du territoire, d'atteindre nos cibles de protection, mais aussi de
protéger du territoire pour le
caribou, et des zones d'aménagement forestier prioritaires qui vont permettre
de sécuriser également les emplois qui sont importants dans nos régions.
M. Bouazzi : Est-ce que le mot
«caribou» est cité une seule fois dans votre projet de loi, Mme la ministre?
Mme Blanchette Vézina : Non.
M. Bouazzi : Est-ce que...
Mme Blanchette Vézina : Parce
que c'est un projet de loi pour l'aménagement du territoire forestier.
M. Bouazzi : Je comprends.
Mme Blanchette
Vézina : C'est la faune et... dont la... de la
responsabilité du ministère de l'Environnement, de la Lutte aux
changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
M. Bouazzi : Donc, vous, vous
allez distribuer les forêts, mais ce n'est pas votre responsabilité d'avoir une
partie des forêts...
Mme Blanchette Vézina : C'est
inexact.
M. Bouazzi : Oui.
Mme Blanchette
Vézina : Il y a... Dans les zones, il y aura des zones de
conservation, et ces zones de conservation là seront faites de concert
avec le ministère de l'Environnement, de la Faune et des Parcs.
M. Bouazzi : Et quand est-ce
que vous allez collaborer pour qu'on sache quelles sont les zones qui vont
permettre aux caribous de ne pas mourir, Mme la ministre? Ça fait quand même
longtemps qu'on...
Mme Blanchette Vézina : Bien,
il y aura un arrimage qui sera fait entre les projets. Vous avez... vous
connaissez l'appel de projets qui a été lancé par mon collègue dans le Plan
nature. On croit et on souhaite atteindre ce 30 % de protection de
biodiversité du territoire dans... d'ici 2030. Alors, c'est clair, dans le
projet de loi, qu'on va travailler en
collaboration avec mon collègue de l'Environnement, donc les équipes du
ministère de l'Environnement, de la
Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs, pour établir les
zones de conservation et également dans le cadre de l'établissement des
zones d'aménagement forestier prioritaires.
M. Bouazzi : Aujourd'hui,
on a vu dans La Presse, donc, le... tout ce qui touchait à
M. Wijaya, propriétaire de Domtar, les rencontres avec
M. Legault. Est-ce que vous avez rencontré M. Jackson Wijaya avant
l'annonce, donc la préparation de la réforme du régime forestier?
Mme Blanchette Vézina : Dans le
cadre... Moi, je l'ai rencontré il y a quelques semaines, là, je n'ai pas la date exacte, là, mais le projet de loi était déjà
avancé, là, donc ce n'était pas une... ce n'était pas pour discuter du projet
de loi, là.
M. Bouazzi : Et c'était pour
discuter de quoi?
Mme Blanchette
Vézina : Ah! bien, c'est transparent, là. Je pense qu'on a
parlé de consolidation de leurs usines, de leurs projets éventuels
qu'ils ont dans leurs différents... dans les différentes régions du Québec.
M. Bouazzi : Vous avez parlé de
question d'utiliser le bois dans les bâtiments. C'est quelque chose qui nous est très, très cher, à Québec solidaire. Vous savez probablement comme moi que et le béton et les différents
métaux qui sont utilisés à la place du bois produisent énormément de CO2.
Mme la ministre, pourquoi votre gouvernement ne rend pas tout simplement interdit, dans le code du bâtiment, de
construire des petits immeubles de six étages et moins autrement qu'en
bois?
Mme Blanchette
Vézina : Bien, ce n'est pas l'approche qu'on préconise. On
préconise de travailler en collaboration avec les partenaires pour
augmenter les cibles, augmenter l'intégration du bois dans la construction. C'est aussi... Puis on
est d'accord avec vous sur cet élément-là. Nous, on travaille pour que le bois
soit intégré. La politique d'intégration
du bois, dont je faisais mention tout à l'heure, là, vise spécifiquement à
augmenter ces cibles, à augmenter, donc,
l'utilisation du bois. Il y a des mesures importantes. On est plus dans... du
côté de la Coalition avenir Québec, dans l'accompagnement des partenaires
pour s'assurer de l'utilisation que dans l'interdiction.
M. Bouazzi : Et donc le fait que le
ciment, ce soit un des plus gros, sinon probablement le plus gros producteur
de CO2 au Québec dans l'industrie, évidemment le métal en fait
partie aussi, ce n'est pas quelque chose qui, à terme, devrait disparaître pour les petits immeubles, Mme la ministre? Parce
que nous, on ne le fait pas juste pour augmenter. Je comprends qu'une de vos obsessions, et puis on
peut comprendre d'où vous venez, c'est les industries d'exploitation du
bois. Bon. Nous, on pense qu'il faut faire un équilibre, mais on pense aussi
que la transition écologique passe par une meilleure exploitation du bois et
l'utilisation dans des circuits courts. Les Américains nous embêtent avec leurs
affaires de frontières, etc. C'est un bon moment aujourd'hui pour dire :
Bien, on ne va pas juste accompagner, on va comme
vraiment valoriser localement notre bois et puis on va aussi investir dans du
bois d'ingénierie parce que ça serait bien qu'on le valorise un peu
plus. Mme la ministre, est-ce qu'on est d'accord?
Mme Blanchette
Vézina : Bien, en fait, on y travaille. Puis, d'ailleurs, le
pourcentage, là, de bâtiments non résidentiels
de quatre étages ou moins qui ont... utilisent du bois principalement est passé
de 15 % en 2006 à 38 % en 2023, comme quoi ça fonctionne, les
mesures qu'on met en place. Puis on continue le travail avec Cecobois. Je vous parlais de Cecobois. On a augmenté... Donc, on a
pérennisé leur financement pour les prochaines années pour s'assurer,
justement, de continuer de travailler de manière collaborative avec l'ensemble
des partenaires pour augmenter la part du bois dans la construction. On y croit
aussi.
M. Bouazzi :
Mme la ministre, c'est... Moi, je vous avouerais que... et ce n'est pas
juste avec vous que j'ai ce genre de conversations, mais je suis vraiment
consterné devant l'idée de dire : Ça fonctionne, quand plus de 50 % des bâtiments utilisent du béton, qui produit une
quantité de CO2 terrible. La fenêtre... Peut-être, vous ne le
savez pas, on l'a eu pourtant en cours, d'ailleurs, quand on était ensemble,
tous les députés, c'est que la fenêtre de quantité de CO2
qu'on peut... Ce n'est pas linéaire, là, il faut juste arrêter de produire du CO2,
il faut juste arrêter. Il y a un sentiment d'urgence.
Est-ce que vous avez ce sentiment d'urgence que tous les scientifiques de la
planète ont, Mme la ministre?
Mme Blanchette Vézina : Mais
je me suis présentée en politique, c'est aussi parce que je veux une meilleure
planète pour mes enfants. Ça fait que soyez-en assuré, qu'on y travaille. Puis
c'est pour ça que je mets en place des mesures importantes pour inciter
à la construction en bois.
La Présidente
(Mme Prass) : 55 secondes, M. le député.
M. Bouazzi : Quand on pourrait avoir
100 % des bâtiments faits en bois et que 60 % qui utilisent du béton,
pour vous, c'est une réussite, en quoi c'est un sentiment d'urgence, Mme
la ministre?
Mme Blanchette Vézina : Mais,
pour nous, il est important d'augmenter cet apport-là du bois dans la
construction. C'est pour ça qu'on a en place un programme pour l'innovation de
la construction en bois, qu'on finance à travers le Plan pour une
économie verte. Alors, il y a vraiment... et avec le PMO PEV, là, il y a
vraiment une coordination interministérielle pour s'assurer d'augmenter la part
du bois dans la construction.
M. Bouazzi :
Vous pouvez faire mieux, Mme la ministre. Merci.
La Présidente
(Mme Prass) : Merci, M. le député. Mme la députée de Mille-Îles,
vous avez 17 min 31 s.
Mme Dufour : Merci, Mme la Présidente.
On l'a vu, le député de Matane-Matapédia
en a parlé, il y a eu beaucoup de
pertes dans les derniers... des dernières... ou des derniers mois, là, dans
l'industrie : scierie de Rivière-aux-Rats, 100 employés; Rayonier, 275 travailleurs, Arbec, L'Ascension,
170 travailleurs certain. Puis là je peux continuer, Maniwaki,
Mauricie, Damabois. Certaines ont rouvert, d'autres non, mais ça fait beaucoup,
beaucoup d'employés. Et il y a tout un
écosystème. Il y a eu du soutien pour les travailleurs, mais il n'y a pas de
soutien pour les travailleurs autonomes ou les entreprises qui tournent
autour de l'industrie. Est-ce que vous pouvez répondre à quel est le plan pour
ces autres travailleurs-là qui tournent autour de l'industrie et qui font
partie de l'écosystème forestier?
• (16 h 30) •
Mme Blanchette Vézina : En
fait, je l'ai nommé et j'ai eu l'occasion de le nommer tout à l'heure, là, il y
a eu... il y a des difficultés qui sont vécues dans la filière
forestière. On prend ça très au sérieux. Puis, en fait, les députés qui sont
avec nous aujourd'hui connaissent très bien, notamment le député de...
M. Bussière, pardon...
Une voix :
...
Mme Blanchette
Vézina : Gatineau, pardon,
le député de Gatineau, qui, à de nombreuses reprises, là... on a eu des
discussions à ce sujet-là.
Il est certain que, lorsqu'on aide
l'usine qui approvisionne... c'est ce qu'on fait en ce moment, qui
approvisionne les... dont l'approvisionnement provient des entreprises
forestières sur le territoire, bien, ça fait réactiver, ça fait réactiver, donc, l'ensemble de l'écosystème. C'est comme ça
qu'on fonctionne au sein des équipes du MEIE et de mon ministère. Chacune des situations a ses particularités, on
les regarde une à la fois. On accompagne les employés avec de l'aide au
reclassement.
Il y a des bonnes
nouvelles, dans la situation de Maniwaki, notamment, la fermeture, là... il y a
une reprise des activités. Donc, ça fluctue,
mais on vient vraiment, avec le projet de loi, avoir un meilleur environnement
d'affaires, c'est ça qui est important en ce moment. Puis c'est pour ça
qu'on a déposé le projet de loi, pour avoir une meilleure prévisibilité, pour aider l'ensemble des acteurs
de la filière à s'assurer d'avoir des emplois payants encore dans nos régions.
Donc, autant avec la tarification que le
zonage, que l'aménagement forestier qui sera fait, donc, par zone, il y a
plusieurs éléments qui vont venir aider à soutenir la filière.
Mme Dufour : Combien de ces emplois
perdus là ont utilisé les programmes de requalification... plutôt de ces
travailleurs, là?
Mme Blanchette Vézina : Mais
je vous invite à poser la question à la ministre de l'Emploi, là, c'est elle
qui pourrait y répondre.
Mme Dufour :
O.K. Donc, vous ne savez pas si les programmes de requalification sont efficaces
concernant l'industrie forestière, celle qui est sous votre gouverne.
Mme Blanchette
Vézina : Bien, des discussions, comme je vous mentionnais, on avait
mis en place un comité interministériel.
Donc, s'il y a des ajustements qui doivent être apportés, on le nomme. Pour
l'instant, je vous invite à poser la question, là, concernant les
programmes d'emploi à la ministre de l'Emploi.
Mme Dufour :
Et je vais répéter la question, là, tout à l'heure : Qu'est-ce qu'on
fait pour tous les autres travailleurs qui sont dans l'écosystème mais qui ne
sont pas les travailleurs des usines directement? Il y a des plans d'aide pour ceux-là, les travailleurs d'usine,
mais il n'y a rien pour les autres autour. Et je pourrais citer... c'est la
préfète de Maniwaki qui mentionnait que, bien, un jour, l'industrie va
reprendre, mais il n'y aura plus personne en forêt pour travailler parce que
les gens vont avoir... vont être partis ou vont s'être requalifiés ailleurs,
dans une autre industrie, peut-être souvent même loin de la région.
Mme Blanchette
Vézina : Bien, c'est pour ça qu'il est important de moderniser le
régime forestier, régime forestier qui a été
adopté par les libéraux, je le rappelle, qui a été décrié depuis son adoption.
On corrige les erreurs du Parti libéral.
Mme Dufour : Ça fait bientôt sept ans,
Mme la ministre, que la CAQ est au pouvoir, là, ça fait que, si ça allait si mal...
Ça aurait pris sept ans pour revoir ça?
Mme Blanchette Vézina : Mme
la députée, si vous avez l'occasion d'aller dans les régions forestières, je
pense que, depuis le jour un, c'est décrié, ce régime. Et une forêt, avant de
pouvoir faire des ajustements, il faut laisser le temps au temps. C'est ce qu'on a fait, mais là on est
arrivé à un point où, vous l'avez dit, il y a des changements importants qui
doivent être apportés. Le statu quo n'est plus possible, et ça, c'est un
consensus à l'échelle des régions du Québec. Alors, on vient corriger
les erreurs du Parti libéral.
Mme Dufour :
Oui, mais il y a des éléments qui étaient bien dans l'ancien système, qui...
que même les acteurs nous ont dit... et qu'ils ne sont pas tout à fait
contents, qui vont tomber, là, donc, avec votre réforme. Donc, votre réforme n'est pas parfaite, là, à ce jour,
mais on aura l'occasion... En tout cas, mon collègue aura l'occasion d'en
débattre lors de l'étude du projet de loi. Il y a eu des demandes qui ont été
faites par des gens, notamment, de Maniwaki... ont fait des demandes à votre
gouvernement, mais elles ont été refusées. Qu'est-ce que vous avez à dire à ces
travailleurs?
Mme Blanchette
Vézina : Bien, en fait, on
collabore avec la cellule de crise, là, qui a été créée dans la vallée
de la Gatineau. D'ailleurs,
mon collègue le député de Gatineau, du comté de Gatineau, où il siège, là,
alors, comme observateur, bien, il y
est présent. On tente de trouver des solutions. C'est plus large qu'uniquement
le régime forestier, là, les solutions qu'on
souhaite apporter. Il y a des sommes importantes au budget, notamment, pour
aider à traverser... aider les régions du
Québec qui manquent... pour lesquelles il manque un joueur, cette région-là en
est une, donc, à diversifier, disons, les preneurs de produits pour aider au
dynamisme économique. C'est une situation qui n'est pas facile, mais il est
important de moderniser le régime forestier et d'agir aussi sur
l'ensemble de la rentabilité de la filière par des actions qui sont budgétées
en ce moment, qui ne sont pas... dont on pourra faire les annonces en temps voulu.
Mme Dufour :
Oui. On verra comment ça se...
Mme Blanchette Vézina : Bien,
peut-être vous préciser qu'on n'a pas refusé les demandes de la cellule de
crise. On collabore avec elle. On continue la collaboration.
Mme Dufour :
Est-ce que ça veut dire que la cellule de crise filtre les demandes qui se
rendent à vous?
Mme Blanchette
Vézina : Non, je ne penserais pas, là.
Mme Dufour :
C'est parfait.
Mme Blanchette
Vézina : Comme je vous dis,
on a des discussions, le député et moi-même, avec l'ensemble des équipes, là, qui sont touchées par les
demandes. On est en mode solution, puis c'est pour ça qu'on vient moderniser le
régime forestier, mais aussi agir sur des mesures qui vont aider la filière
industrielle.
Mme Dufour : Il y a eu, comme je l'ai dit, beaucoup de
fermetures, beaucoup d'emplois perdus, mais, étonnamment, quand on
regarde la réponse qu'on a reçue pour la question particulière n° 28,
qui détaille le nombre d'emplois dans le secteur forestier, bien, étonnamment,
c'est les mêmes chiffres que l'an dernier. Ce sont les mêmes chiffres que l'an dernier. L'industrie... En toute franchise,
l'industrie se demande c'est quoi, le portrait. Donc, peut-être que vous
pourriez nous le faire, le portrait,
parce que les chiffres ne semblent pas concorder avec ce qu'on constate sur le
terrain avec les fermetures.
Mme Blanchette
Vézina : Je vais céder la parole à ma sous-ministre, Anne Racine.
Mme Racine
(Anne) : Ça, c'est dans le
tableau que vous avez. Vous avez des entrées et des sorties. Donc, c'est normal
que... Tu sais, c'est des chiffres globaux à l'échelle du Québec, là, c'est
qu'il y a des nouveaux emplois créés et il y en a qui sont perdus. Donc, ce que
vous avez, c'est vraiment un chiffre macro, là, dans cette fiche-là.
Mme Dufour : Mais là ce qu'on voit, c'est sensiblement...
comme s'il n'y avait plus... il n'y avait eu aucune perte, là.
Mme Racine
(Anne) : Au net, c'est le cas.
Mme Dufour :
O.K. Donc, dans certaines régions... Puis là, là, on ne le voit pas, parce
qu'on l'avait demandé par région administrative, mais on ne l'a pas reçu. On
l'a reçu en global. Vous, est-ce que vous l'avez par région administrative?
Mme Racine
(Anne) : On pourrait le fournir à la commission.
Mme Blanchette
Vézina : Oui, on pourrait le fournir à la commission.
Mme Dufour :
Bien, c'était la question qui était demandée, la question n° 28.
Mme Blanchette
Vézina : On pourra vous fournir toutes les données qu'on a, là. Je
pense qu'il y a une partie qu'on est capable de vous fournir.
Mme Dufour :
Parce ce qu'on veut savoir, c'est : Est-ce qu'il y a des régions,
finalement, qu'il y a une perte d'expertise,
qui se déplace vers d'autres régions, puis que, finalement, lorsqu'il y aura
des reprises dans ces premières régions,
bien, les employés ne seront peut-être plus là? C'est ce que, d'ailleurs, je
disais tout à l'heure, mais, sans avoir les chiffres par région, c'est
difficile de faire le portrait.
Mme Blanchette
Vézina : On a mis en place des mesures importantes pour l'Outaouais,
les Laurentides, là, notamment le Programme exceptionnel d'écoulement des bois,
qu'on a renouvelé encore cette année, pour aider à la filière dans le secteur
spécifiquement de l'Outaouais, des Laurentides. Alors, on est en mode solution.
La situation, elle n'est pas facile, mais le...
il y a le volume de bois que j'ai accordé, 70 000 mètres cubes, qui
avait été demandé par la cellule, qui est disponible, mais faire... réaliser un
projet comme... d'ampleur comme celui-là, ce n'est pas simple et c'est pour ça que, pour l'instant, bien, il n'y a
pas de... le projet... Le volume n'est pas récolté, mais on continue de
collaborer avec la région et les autres régions du Québec. Il pourrait y
avoir des impacts, là, sur les pertes d'emploi... pour que la filière demeure dynamique, et le projet de loi
est là. Donc, j'utilise l'ensemble des leviers qui sont à ma disposition pour
pouvoir soutenir la filière, soyez-en
assurée. C'est presque 1,5 milliard, depuis mon entrée en poste, que j'ai
annoncé pour la filière, des sommes colossales dans le contexte actuel,
là, Mme la députée.
Mme Dufour : Oui, mais, tu sais, c'est un peu comme le 200 millions
tout à l'heure, là. Il faut voir si, vraiment, il se répertorie, si on peut le voir sur le terrain,
là. Je vais vous poser une question. Combien ont été investis dans le programme
Innovation Bois cette année?
Mme Blanchette Vézina : Je vous
sors ça, fiche PIB. Donc, oui, j'y arrive. Cette année, donc, entre août...
Bien là, j'ai les données pour août... entre août 2021 et 2025, mais on pourra
vous revenir, là, pour cette année, spécifiquement, Mme la députée.
Mme Dufour : Mais
ce que je voudrais savoir... Si on compare avec l'argent qui a été investi dans
la stratégie pour convertir les
communautés mono-industrielles, qui vont voir leurs usines fermer
éventuellement... Comment on peut comparer ça?
Mme Blanchette
Vézina : Bien, vous parlez du programme Innovation Bois?
Mme Dufour :
Non, je... Innovation Bois, c'est un programme.
Mme Blanchette
Vézina : Oui, exactement.
Mme Dufour :
Je voudrais savoir s'il y a eu plus d'argent dans ce programme-là que dans une
stratégie pour convertir, finalement, les
communautés qui ne dépendent que de la forêt, puis qu'on sait que ça risque,
malheureusement... risque de fermer.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
j'essaie de comprendre votre question, réellement, je ne comprends pas votre
question.
Mme Dufour : O.K., bien, Innovation Bois, pour vous situer, c'est
un programme qui ne crée pas d'emploi, qui...
Mme Blanchette
Vézina : En fait, ça vient aider les entreprises à faire exactement ce
que tout le monde dit depuis la guerre tarifaire, c'est-à-dire moderniser,
diversifier les produits, robotiser.
Mme Dufour :
Robotiser, automatiser, exactement.
Mme Blanchette
Vézina : Donc, le but, ce n'est pas nécessairement la création
d'emplois, mais la consolidation du secteur, la modernisation, l'augmentation
de la productivité.
Mme Dufour :
Mais donc on est conscient que ce n'est pas... On ne crée pas d'emploi. Et
je n'ai pas rien contre la robotisation ou l'automatisation, là, il y a un
besoin, mais ça ne crée pas d'emploi.
Mme Blanchette
Vézina : Ça consolide les emplois.
Mme Dufour :
Alors, si on compare avec des sommes qui sont mises pour les communautés qui,
elles, vont perdre leurs usines, peu importe
ce qui arrive, puis qui dépendent, pratiquement, uniquement de la forêt, ça se
compare comment?
• (16 h 40) •
Mme Blanchette Vézina : En
fait, le programme Innovation Bois, spécifiquement, vient... est venu
consolider 12 000 emplois et en créer 1 400. Comme
plusieurs secteurs, la filière forestière vit avec des enjeux de pénurie de main-d'oeuvre. Donc, la consolidation des emplois,
ça permet de continuer d'opérer des usines avec moins d'employés, d'être
aussi productif et plus productif avec un nombre d'employés qui est restreint,
et souvent il y a des formations à l'interne qui sont données pour utiliser la
nouvelle machinerie. C'est très positif pour l'économie du Québec, là. Ce
programme, il est apprécié. On a annoncé, encore une fois, au budget, là, des
sommes pour venir le bonifier parce que
c'est un programme qui est très utilisé, qui était... qui est attendu par les
partenaires, et, en parallèle, il y a des sommes aussi dans le budget pour voir à aider certaines régions et aider la
filière forestière à... les régions du Québec qui sont plus vulnérables
à avoir une filière qui est plus solide.
Mme Dufour :
Oui, mais on reste dans le forestier, là, mais si... Est-ce qu'il y a des
sommes pour diversifier l'économie de ces
régions qui dépendent beaucoup, beaucoup, beaucoup de la foresterie et où il
est fort probable que ça ne pourra pas se maintenir? Puis il y en a, de
ces régions-là.
Mme Blanchette
Vézina : Bien, il y a des programmes qui sont en place avec ma
collègue de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie. Nous, on vient en
soutien, notamment, avec le programme Innovation Bois. Il y a Innovation en construction en bois, également, qui
est un programme très apprécié. Puis, comme je vous le mentionnais, il y
aura des annonces qui vont être faites en temps et lieu puis il y a des sommes
qui sont au budget.
Mme Dufour :
On n'est pas... En tout cas, je vais passer à un autre sujet parce que je
n'ai pas de réponse. Les programmes... En
fait, il y a des... Il y a eu des feux de forêt qui ont amené des...
malheureusement, là, des fermetures temporaires, et des entrepreneurs ont
mentionné que les aides qui étaient proposées, en fait, c'étaient des programmes
de prêts. On a constaté, en fait, qu'il y
avait très peu d'intérêt pour ces programmes de prêts là. Est-ce que vous avez
regardé pour d'autres solutions,
d'autres programmes d'aide qui pourraient soutenir, dans des cas vraiment
temporaires, particuliers, où il y a une catastrophe, là, naturelle ou comme un
feu de forêt... qui pourraient soutenir les entrepreneurs qui sont
touchés, là?
Mme Blanchette Vézina : En
fait, le meilleur programme d'aide, c'est un environnement d'affaires qui est plus agile et prévisible. C'est ce qui est demandé
par les partenaires. Ceci étant, en 2023, quand il y a eu les feux de forêt, on a réagi vraiment rapidement. On a mis en place
un... Je dis «on», mais c'est ma collègue de l'Économie et de l'Innovation
et mon collègue à l'époque qui avaient mis en place un programme d'aide pour
les entreprises. Il y a les programmes
existants au sein des équipes du MEIE, puis je vous invite à poser les
questions, là, aux équipes... à ma collègue.
Mme Dufour : Oui,
bien, en fait, c'étaient des programmes de prêts, pas des programmes d'aide,
des programmes de prêts. Donc, ça
reste... Ça ne répondait pas... Puis il y en a très peu... Il y a eu un sondage
qui a été effectué. Seulement 27 % des entreprises qui auraient pu
se qualifier ont fait des demandes aux programmes de prêts, donc, très, très
peu. Pourquoi? Parce que, dans le fond,
ça implique de faire des investissements supplémentaires à un moment où, bien,
ils sont... ils ne se sentent pas en
mesure, là, de le faire. Des entreprises ont reporté des projets d'expansion,
ce qui... d'être supportés, mais ils n'ont pas l'impression que le
programme qui a été proposé faisait l'affaire. Ça fait que vous, comme responsable de la Forêt... Tu sais, en
agriculture, c'est le ministre de l'Agriculture qui propose des programmes pour
soutenir les agriculteurs. Bien, la ministre de la Forêt devrait
peut-être soutenir les producteurs de la forêt.
Mme Blanchette Vézina : Mme la
députée, c'est 1,5 milliard que j'ai annoncé pour la filière forestière.
Ça ne s'est jamais vu dans l'histoire. C'est salué par les partenaires.
D'ailleurs, les programmes qui ont été mis en place ont été discutés avec le Conseil de l'industrie forestière... a été...
d'ailleurs, qui a salué les mesures qu'on a mises en place autant lors
des feux de forêt que, récemment, pour la crise qui est vécue dans le cadre de
la guerre tarifaire avec les États-Unis. Je ne sais pas quoi vous dire, Mme la
députée, outre qu'on y croit, à la filière forestière, puis on investit
massivement. C'est important pour notre gouvernement.
Mme Dufour : Bien, c'est juste
que ce que vous me demandiez d'aller demander... Vous me demandiez d'aller demander la question à la ministre de
l'Économie. Je me dis : C'est la ministre de la Forêt qui devrait
répondre. Les redevances de bois
récolté, facturées entre le 1er avril 2024 et le 31 janvier 2025, ont
diminué de façon substantielle par rapport à l'an dernier. On est passé
de 158... bien, en fait, de 214 millions l'an dernier à 158 millions
cette année. Qu'est-ce qui explique cette baisse?
Mme Blanchette Vézina : Vous
êtes à quelle fiche, Mme la député, juste être certaine qu'on...
Mme Dufour : Question
particulière 10.
La Présidente (Mme Prass) : Il
reste 1 min 43 s, Mme la députée.
Mme Dufour : Oui, bien, si je
n'ai pas de...
Mme Blanchette
Vézina : Est-ce que vous voulez qu'on y réponde, peut-être,
tu sais, ultérieurement, là, mais... Il y a une conjoncture, probablement, là, mais je... On pourra revenir...
C'est la conjoncture? Donc, c'est lié à la conjoncture économique.
Mme Dufour : Donc,
il y a... O.K., donc, ces millions-là sont réduits... O.K., oui. Est-ce que
c'est... Est-ce que ça vous inquiète qu'il y a une telle baisse de... dans le
futur? En fait, tu sais, on le voit. On le voit, que les... La conjoncture
a fait en sorte qu'il y a moins... Il y a eu
moins de redevances. On voit aussi que, puis, ça, on en a parlé au début, il y
a... Malheureusement, on n'a pas augmenté vraiment le nombre
d'ensemencements. Donc, la capacité forestière, elle n'est pas encore augmentée malgré des feux de forêt importants qu'il y a
eu en 2023. Certes qu'il y a eu des sommes de mises, mais elles ne se
sont pas encore transposées en plantations. On constate aussi qu'il manque
d'entretien. Ça, plusieurs groupes le dénoncent, et une forêt qui est
ensemencée, mais qui n'est pas entretenue ne deviendra pas une forêt viable pour la récolte. Donc, est-ce que
vous êtes inquiète qu'il y ait une baisse de possibilité forestière dans le
futur, avec les changements
climatiques qui s'en viennent et les investissements, là, qui ne suivent pas ce
qui devrait être fait pour maintenir la forêt à son niveau optimal?
La Présidente (Mme Prass) : Vous
avez 17 secondes pour répondre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
écoutez, on a travaillé pour les feux de forêt. Le Forestier en chef a fait une
baisse de possibilité forestière de
75 %. On l'a convaincu de ne pas baisser grâce aux investissements qu'on a
déployés, et, pour lui, c'était satisfaisant. Donc, je pense que l'expert, le
vérificateur des forêts, est bien placé pour déterminer si le plan de match du ministère est bon pour permettre
de garder la possibilité des forêts, mais je m'en remets au Forestier en
chef pour la suite.
La
Présidente (Mme Prass) : Mme la ministre, le temps est écoulé. Je passe le
temps de parole à la banquette gouvernementale, c'est à la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Vous avez 13 min 12 s.
Mme Tardif : Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais compléter ou ajouter à ce que la ministre a dit
par rapport à des questions qui ont été posées pour la banquette. Innover,
c'est essentiel pour demeurer compétitif, je vais juste dire ça court et comme ça. Puis je voudrais aussi, pour
les gens qui nous écoutent, là... que ce n'est pas parce que les forêts
ont brûlé ou ce n'est pas parce qu'il y a des épidémies d'insectes que toutes
ces forêts-là doivent être reboisées. Contrairement...
Souvent, quand une forêt a un grand stress comme ça, elle va régénérer
elle-même... Donc, un peu comme une fleur,
une plante qui est stressée, elle se reproduit pour ne pas mourir ou, en tout
cas, pour mourir puis laisser de la
régénération naturelle. Donc, on ne peut pas faire le parallèle un pour un, là,
aïe! il y a des inventaires forestiers qui doivent être faits.
Mme la
ministre, là, vous ne m'aimerez pas, mais je suis un peu mal à l'aise de poser
ces questions-là parce que, vous le savez, les gens du ministère des
Forêts... On peut les... Le nom a changé plusieurs fois, là, mais j'ai des amis
qui ont travaillé au ministère et qui
travaillent au ministère des Forêts et des Ressources naturelles, mais, le
24 avril dernier, le Commissaire au développement durable a déposé
un rapport dans lequel il en vient à quelques constats... plusieurs constats qui sont, disons-le, plutôt dévastateurs
pour notre ministère des Forêts. Je vais vous nommer quelques constats qui
sont inscrits au rapport.
Le MRNF
n'oriente pas suffisamment ni efficacement l'aménagement forestier pour lutter
contre les changements climatiques. La planification forestière qui est faite
par le ministère depuis 2013, depuis ce qu'on appelle le nouveau régime forestier, pour les opérations de récolte, telle
qu'elle est faite par le ministère, met une pression supplémentaire sur la
forêt, et cette façon de planifier affecte la durabilité des forêts.
En plus, on sait que les perturbations
naturelles, les feux de forêt, les épidémies d'insectes, les variations de température en hiver... en été, mais en hiver
aussi, ces perturbations naturelles vont s'accentuer. Elles se sont accentuées
au cours des dernières années, mais, selon
ce qui est prévu, ça devrait s'accentuer dans les années prochaines aussi. On
apprend aussi, dans le rapport du
Commissaire au développement durable, que le MRNF adapte peu ses interventions
sylvicoles afin d'augmenter la résilience de
la forêt aux changements climatiques et s'assure peu de l'efficacité et de la
rentabilité de ses interventions.
La veille, le
23 avril, vous avez déposé un projet de loi très important, la veille du
dépôt du commissaire, donc, afin de
moderniser le régime forestier du Québec. Puis là je me demande : Est-ce
que ce projet de loi là va venir régler ces problématiques-là? Parce
que, dans le fond, on veut que ça change.
• (16 h 50) •
Mme Blanchette Vézina : Vous
avez très bien... très bien nommé...
Mme Tardif : Merci.
Mme Blanchette Vézina : Effectivement,
la réponse à ça, c'est oui. C'est certain que, lorsque le rapport a été déposé, on a... On prend acte, là, les
ministres, de ce qui est nommé dans le rapport par la commissaire, la Commissaire
au développement durable, mais c'est des constats et des réflexions qu'on
faisait depuis plusieurs mois déjà. Donc, on
vient répondre directement, avec le projet de loi n° 97, que je viens de
déposer... L'objectif... Un des objectifs importants du projet de loi,
c'est d'aider nos forêts à s'adapter face aux changements climatiques.
Donc, à terme, on veut augmenter le rendement de
bois par hectare dans des zones d'aménagement forestier prioritaires et permettre, donc, de s'assurer que les investissements
qui sont annoncés soient faits aux bons endroits, que le rendement soit
augmenté. On veut faire aussi... s'inspirer de d'autres pays qui ont fait ça
avant nous, notamment la Suède, la Norvège, la Finlande. Alors, on veut
vraiment s'inspirer des bonnes pratiques.
Sur la question de l'adaptation aux changements
climatiques, là, on vient vraiment revoir nos stratégies d'aménagement, de
reboisement pour introduire, je le disais un peu tout à l'heure, des essences
d'arbres qui sont plus résilientes face aux
changements climatiques, aux perturbations naturelles, aussi, comme les feux de
forêt ou les épidémies d'insectes,
beaucoup de recherche qui est faite, au sein de mon ministère, avec les équipes
aussi des universités partout au
Québec, dans les différentes régions du Québec où on a des forêts de recherche
et d'expérimentation, pour tester certaines essences, tester certaines
pratiques, et ça donne des résultats.
Donc, on souhaite aussi déployer, là, à travers
le nouveau régime... Alors, vraiment, on a et on déploie des mesures importantes pour augmenter, donc, la
résilience de nos forêts, s'adapter... aider les forêts à s'adapter, et on veut
aussi atteindre, donc, les cibles, je le
disais tout à l'heure, de 30 % de protection de biodiversité d'ici 2030.
Alors, en faisant un aménagement
forestier qui... en fonction des zones, on va venir vraiment s'assurer
d'outiller nos forêts de... Je pense, c'est le Forestier en chef qui me
nommait, lors d'un de mes premiers breffages, qu'on vient vacciner les forêts
face aux changements climatiques quand on ferait de la sylviculture
d'adaptation. C'est ce qu'on va venir introduire grâce au nouveau régime.
Alors, oui, on prend acte de ce que la
commissaire nous dit pour l'adaptation aux changements climatiques, notamment,
et pour les autres éléments qu'elle a nommés, et le projet de loi vient
vraiment s'assurer de répondre à ses
demandes, à ses recommandations. Notamment, aussi, vous l'avez dit, là, en
termes d'investissements, on va avoir des forêts, oui, qui sont plus
résilientes, mais insérer, là, donc... s'assurer que les argents publics qui
sont investis dans le reboisement vont servir à pérenniser la ressource.
Alors, on veut être plus efficace grâce à ce projet de loi n° 97,
plus efficace, plus prévisible pour tous les usagers et aider nos forêts à
s'adapter aux changements climatiques.
Je rappelle,
là, sur les questions d'aménagement forestier, là, que le Forestier en chef,
auquel j'ai fait référence, est notre vérificateur général indépendant, là, des
forêts. Il va évaluer vraiment les possibilités forestières en fonction
de l'état de la forêt. Alors, on ne vient, au Québec, couper que les intérêts
de notre capital forestier. On ne vient pas entamer le capital, comme si on
pensait en termes de REER. Ça fait que c'est important, puis je comprends, là,
qu'il y a des inquiétudes, mais on souhaite y répondre puis s'assurer de faire
les recommandations, là... d'appliquer les recommandations qui sont en place.
Le projet de loi vient répondre à de nombreuses, là... des recommandations.
Et le Forestier en chef nous avait, donc, aussi
émis un avis, là, de revoir nos façons de faire. C'est pour ça qu'on est en
action depuis de nombreux mois maintenant, suite aux feux de forêt, pour
moderniser le régime, avoir des stratégies d'adaptation, là, de nos forêts, des stratégies
sylvicoles, là, donc, qui vont permettre d'avoir une meilleure résilience. On est... On pourra étudier
le projet de loi dans les prochains mois pour pouvoir s'assurer de mettre
en place les mesures qui vont suivre les
recommandations du commissaire... de la Commissaire au développement durable.
Mme Tardif : Merci, Mme la
ministre. J'ai des collègues qui veulent poser des questions.
La
Présidente (Mme Prass) : M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, vous prenez la parole? Vous avez... Il
vous reste cinq minutes.
M. Bernard : Cinq?
Merci, Mme la Présidente. Premièrement, saluer la ministre, tous les collègues
députés, puis également beaucoup de
personnes qui entourent la ministre, ou en arrière, que j'ai eu le plaisir de
côtoyer l'année dernière. Alors, mes sincères salutations à tous ces
gens-là.
La première chose, Mme la Présidente, je
voudrais revenir sur des propos de la députée des Mille-Îles. L'utilisation du mot «de plantes exotiques
envahissantes», O.K., dans le contexte qu'elle parlait, ce n'était pas une
bonne définition parce qu'une plante
exotique envahissante, c'est une plante qui vient d'ailleurs, tandis que, si tu
retardes du reboisement puis qu'il
pousse des bouleaux, ou des ormes, ou des trembles, ce n'est pas des espèces
exotiques envahissantes, puis il se fait des travaux, à ce moment-là...
à faire. Donc, il faut replacer ces propos-là ailleurs.
L'acériculture,
O.K., je ne sais pas si elle considère que le Témiscamingue, c'est dans le Nord
partout, mais, au Témiscamingue, il y
a de l'acériculture en émergence. Il y a de la forêt publique et il y a des
demandes à cet égard-là. Et j'ai même
un projet d'acériculture avec la communauté autochtone de Kebaowek, qui va
avoir son érablière. Par ailleurs, je
n'ai jamais entendu parler de demandes, ni à Chibougamau, ni à Matagami, ni à
Radisson... pour avoir des demandes d'érablières dans ces secteurs-là.
L'autre
point. Concernant l'aide aux entreprises forestières, quand elle a fait un
parallèle avec l'agriculture, ce n'est
pas un bon exemple, parce que, si on prend... Du côté de l'agriculture, il y a
La Financière agricole. Les agriculteurs contribuent à un programme d'assurance et autres. Donc, on n'est pas
dans ce même contexte-là. Si jamais les entrepreneurs indépendants voudraient quelque chose de
similaire, il y a peut-être moyen, mais on n'est pas là. Donc, le parallèle
n'était pas exact.
Un petit point pour le député de
Maurice-Richard, je le regarde, je pense qu'il ne m'écoute pas, mais ça, ce n'est pas grave, mais je voudrais revenir au point
qu'il y a des mesures d'harmonisation, Mme la Présidente, pour... avec les
Premières Nations. Donc, dire que l'industrie va arriver n'importe comment,
puis on va faire n'importe quoi, ce n'est pas vrai. Puis mon collègue,
ici, à côté de moi, peut en parler parce qu'il y a des territoires qu'il n'y a
pas eu d'harmonisation, et ça fait plus qu'une quinzaine d'années qu'il n'y a
pas eu aucune récolte. Donc, il faut placer les choses en perspective. Le gouvernement va toujours demeurer le
gestionnaire et le responsable de la forêt, peu importe qu'est-ce qu'on
va faire, et ça ne changera pas avec le projet de loi.
Donc, puis là je termine là-dessus, parce qu'il
y a un point important qui a été soulevé partout quand j'ai fait les tournées
de toutes les régions du Québec, dans l'étape de réflexion, c'est le concept
des triades. Il a été mentionné dans toutes les régions... pour dire qu'il y
avait moyen d'améliorer la productivité des forêts puis de... puis, en même temps, protéger des territoires. Alors, je
voudrais... Je laisse la parole à la ministre pour nous parler du concept de la
triade, qui va être un enjeu vraiment important au niveau du régime
forestier.
La Présidente (Mme Prass) : Il
vous reste un petit peu plus qu'une minute.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Bien, en fait, merci au député de Rouyn-Noranda, qui était mon adjoint
gouvernemental pour les dossiers forêt, puis je tiens à le remercier ici
publiquement parce que les tables de réflexion sur l'avenir de la forêt, c'est lui qui les a... qui a fait la tournée
régionale. Alors, je tiens à le remercier publiquement ici devant la commission. Merci pour votre travail, M. le député. Ce fut un plaisir de collaborer ensemble pour l'élaboration du
projet de loi.
Et, vous
l'avez très bien dit, la triade, un concept important qui permet à la fois
d'atteindre des cibles de conservation,
et ce n'est pas moi qui le dis, c'est les experts, les scientifiques, donc,
atteindre les cibles de conservation, mais
aussi permettre de faire des activités économiques en forêt et d'avoir d'autres
usages avec une zone multiusage... Alors,
on a des zones. C'est ce qui est prévu dans le projet de loi. On vient
s'inspirer de ce qui s'est fait dans plusieurs grandes... grands... chez
plusieurs grands propriétaires terriens de forêts privées, c'est-à-dire,
introduire à la fois des zones de conservation, des zones d'aménagement
forestier prioritaires et des zones multiusages, ce qui va permettre d'avoir
une meilleure prévisibilité, mais aussi d'atteindre à la fois nos cibles de
conservation et de développement économique pour nos régions. Alors, j'aurai
l'occasion d'en débattre dans les prochains mois avec les collègues.
Adoption des crédits
La Présidente (Mme Prass) : Merci,
Mme la ministre.
Le temps alloué à l'étude du volet Forêts des
crédits budgétaires du portefeuille Ressources naturelles et Forêts étant
presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Le programme 1, intitulé Gestion des
ressources naturelles et forestières, est-il adopté?
Des voix : ...
Adoption de l'ensemble des
crédits
La
Présidente (Mme Prass) : Adopté sur division. Finalement, l'ensemble des
crédits budgétaires du portefeuille Ressources naturelles et Forêts pour
l'exercice financier 2025‑2026 est-il adopté?
Des voix : ...
Documents déposés
La Présidente (Mme Prass) : Adopté
sur division.
Compte tenu
de l'heure, la commission ajoute ses travaux au jeudi... Ah! excusez-moi. En
terminant, je dépose les réponses aux demandes de renseignements de
l'opposition.
Compte tenu
de l'heure, la commission ajourne ses travaux au
jeudi 8 mai 2025, à 11 h 15, où elle entreprendra
l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Agriculture, Pêcheries et
Alimentation. Merci à tous et à toutes.
(Fin de la séance à 17 heures)