Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(29 novembre 2022 au 10 septembre 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
mercredi 21 mai 2025
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Vol. 47 N° 67
Étude détaillée du projet de loi n° 69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives
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12 h (version non révisée)
(Douze heures vingt minutes)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 69, c'est la Loi assurant
la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses
dispositions législatives.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements aujourd'hui?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Tremblay (Dubuc) est remplacé par M. Poulin
(Beauce-Sud) et M. Ciccone (Marquette), par Mme Garceau
(Robert-Baldwin).
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la secrétaire. Alors, lors de l'ajournement de nos travaux hier,
nous étions à l'étude de l'article 30. Je tiendrais simplement à rappeler
que nous avons des articles suspendus. Le 30, nous l'avons rappelé. Nous avons
le 31 de suspendu, le 32, le 33, le 35, le 36, le 39 qui ont été suspendus.
Alors, Mme la ministre, pour l'article 30, qui n'avait pas été lu encore,
je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Merci. Merci,
M. le Président. Alors, j'y vais avec l'article 30 :
L'article 52.1 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement des premier et
deuxième alinéas par le suivant :
«Lorsque la Régie établit les revenus
requis pour assurer l'exploitation du réseau de distribution d'électricité,
elle tient compte des coûts des approvisionnements en électricité du
distributeur d'électricité, des coûts de transport d'électricité que le
distributeur assume, des revenus requis par ce dernier pour assurer
l'exploitation du service public de recharge rapide pour véhicules électriques
visé à l'article 23 de la Loi sur Hydro-Québec (chapitre H-5) et des montants
d'aide financière accordés et versés en vertu de l'article 39.0.1 de cette
loi dans la mesure où le distributeur n'a pas été remboursé de ces montants.»;
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «La tarification doit être» par «Lorsqu'elle fixe un tarif de
distribution d'électricité, la Régie s'assure que la tarification est»;
3° par le remplacement, dans le quatrième
alinéa, de «modifier» par «fixer»;
4° par le remplacement, dans le cinquième
alinéa, de «quatrième alinéa ne s'applique pas lorsque la Régie fixe ou
modifie» par «troisième alinéa ne s'applique pas lorsque le gouvernement
indique préalablement à la Régie ses préoccupations conformément à l'article 109.1
ou lorsque la Régie fixe».
Donc, cet article, en fait, modifie l'article 52.1
de la Loi sur la Régie de l'énergie. Le paragraphe 1°...
Mme Fréchette : ...propose un
nouveau premier alinéa à l'article 52.1, qui prévoit que, lorsque la Régie
établit les revenus requis pour l'exploitation du réseau de distribution d'Hydro-Québec,
elle tient aussi compte de certains autres coûts, soit ce qui lui en coûte pour
s'approvisionner en électricité, les coûts de transport, les revenus requis par
Hydro-Québec pour assurer l'exploitation de son service public de recharge rapide
pour véhicules électriques et, finalement, des montants d'aide financière
versés par Hydro-Québec à un organisme pour payer les coûts du matériel fixe
nécessaire à l'électrification de services de transport collectif.
Le paragraphe second de cet article précise
au troisième alinéa de l'article 52.1, que la règle du caractère uniforme
de la tarification ne s'applique pas à l'étape où la Régie établit les revenus
requis pour assurer l'exploitation du réseau de distribution, mais seulement à
l'étape de la fixation des tarifs.
Le paragraphe trois de cet article
remplace dans le quatrième alinéa de l'article 52.1 et par concordance, une
référence à la modification de tarif par une référence à la fixation de tarif.
Et, enfin, le paragraphe 4° de l'article modifie
le cinquième alinéa de l'article 52.1 afin de prévoir que l'obligation de la
Régie de ne pas fixer les tarifs de manière à atténuer l'interfinancement entre
les catégories de consommateurs visés au quatrième alinéa de cet
article 52.1 ne s'applique pas lorsque le gouvernement indique
préalablement à la Régie ses préoccupations économiques, sociales et
environnementales.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
Mme Fréchette : Merci. Et on
a... pour cet article.
Le Président (M. Montigny) : Nous
avons reçu, effectivement, Mme la ministre, un amendement, je l'ai en main. Il
devrait être affiché à l'écran dans très peu de temps. Alors, la proposition
d'amendement à l'article 33 proposée par la partie gouvernementale. Mme la
ministre, quand vous serez prête à nous le présenter.
Mme Fréchette : Parfait.
Alors, j'y vais. Article 30 : Au premier alinéa de
l'article 52.1 de la Loi sur la Régie de l'énergie, proposé par
l'article 30 du projet de loi, premièrement retirer «par ce dernier»;
deuxièmement, remplacer «et des montants d'aide financière accordés et versés
en vertu de l'article 39.0.1 de cette loi, dans la mesure où le
distributeur n'a pas été remboursé de ces montants» par «des montants d'aide
financière accordés et versés en vertu de l'article 39.0.1 de cette loi,
dans la mesure où ces montants n'ont pas été remboursés et des montants alloués
par Hydro-Québec dans le cadre d'une entente en matière d'affaires autochtones
visées à l'article 3.48 de la Loi sur le ministère du Conseil exécutif
(chapitre-N30), permettant le règlement de différends liés à des activités
réalisées ou à des ouvrages construits par Hydro-Québec avant le (indiquer la
date). Merci.
Le Président (M. Montigny) :
Merci.
Mme Fréchette : En fait, il y
a un commentaire également que je peux vous offrir.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Allez-y, Mme la ministre, avec le commentaire.
Mme Fréchette : Donc, cet
amendement prévoit que la Régie de l'énergie établit les revenus requis par
Hydro-Québec pour distribuer l'électricité en tenant compte des montants versés
par cette dernière à des communautés autochtones afin de régler des différends
liés à des activités réalisées ou à des ouvrages construits par Hydro-Québec
par le passé. Cette mesure permet en fait de créer un nouvel actif
réglementaire afin qu'Hydro-Québec puisse récupérer ces coûts dans les tarifs.
Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Kelley : M. le Président,
possible, juste de prendre une courte suspension pour prendre en considération
de l'amendement avec le texte qui est pas mal lourd aussi dans
l'article 30?
Le Président (M. Montigny) : Je
suis tout à fait d'accord avec vous. Nous allons donc suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 27)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 33)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Au moment de la suspension, j'avais donné la parole
au député de Jacques-Cartier. Vous avez toujours la parole, M. le député.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Peut-être juste commencer à la base, la raison pourquoi le gouvernement a
déposé cet amendement. C'est quoi, l'intention de le gouvernement? Il y a juste
beaucoup de texte ici, puis on change différentes choses, mais peut-être juste
commencer avec les ABC pourquoi c'était important d'ajouter ces éléments dans la
loi. Le projet de loi, excusez-moi.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Toujours un petit rappel, là, en attendant la demande de parole. Si une
personne... une ressource, une personne-ressource veut prendre la parole, ça va
nous prendre le consentement, là, des membres de la commission. Merci. Mme la
ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Merci. Merci,
M. le Président. Donc, en fait, pour répondre au député de Jacques-Cartier — je
vous salue d'ailleurs tous — en fait, on est dans les composantes de
ce qui amène l'établissement du tarif, de ce qui est inclus dans la définition
des tarifs, et voilà. Donc, la proposition d'amendement vise à intégrer dans
cette composition des éléments d'importance sur le plan financier, à savoir des
ententes qu'il y a et qu'il y aura avec les Premières Nations et Inuits et qui
visent à, je dirais, offrir une forme de compensation par rapport au
développement énergétique qu'il y a dans le territoire des nations ou de la
nation concernée.
M. Kelley : Je pense qu'une
chose qui... Bien, je me pose la question, la référence à la loi sur le MCE, le
chapitre des M-30... Je sais, souvent, d'expérience, les M-30, des fois, sont
nécessaires quand il y a des ententes entre une société État, gouvernement,
Première Nation. Alors, c'est encore... Parce que, quand on regarde juste le
3.48, ça ne dit pas énormément des choses pour nous, Mme la ministre. Alors,
c'est encore juste de placer tout ça. Est-ce que c'est comme une forme d'exclusion
des M-30 qu'on est en train de créer ou c'est de s'assurer qu'il y a un lien
avec les M-30? C'est juste... C'est juste de comprendre cet élément, le lien avec
le MCE, parce que, quand on regarde l'article, je ne comprends pas nécessairement
comment ça fitte dans l'amendement encore. C'est juste une question générale.
Mme Fréchette : Alors, M. le Président,
donc, je voudrais rassurer le député en ce sens qu'il n'y a pas une exclusion
de M-30, c'est simplement une référence parce que ça s'inscrit dans ce
processus de M-30, mais ça ne porte que sur les coûts de ce qui compose, en
fait... non, sur la nature de ce qui compose les tarifs, en l'occurrence l'ajout
de certains coûts, mais ça ne vient pas changer la nature du processus qui est
à suivre dans le cadre du M-30.
M. Kelley : O.K. Pour l'instant,
je ne sais pas si mes autres collègues a des questions, je suis en mode
réflexion.
Le Président (M. Montigny) :
Sans problème.
M. Kelley
: Merci.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la députée de Robert-Baldwin, vous avez la parole.
Mme Garceau : Oui, merci, M.
le Président. Parce que ce n'est pas clair, là, cet amendement, parce qu'on est
dans le cadre de l'établissement de «revenus requis pour assurer l'exploitation
du réseau de distribution d'électricité». Et, dans ce cadre-là, on est en train
de dire : Mais on va tenir compte des montants alloués par Hydro-Québec
dans le cadre d'une entente en matière d'affaires autochtones visée à l'article
3.48 de la Loi sur le ministère du Conseil exécutif. Donc, est-ce qu'on peut
avoir un cas concret pour venir expliquer un petit peu l'étendue et vraiment
les conséquences, les conséquences de cet article, là, en ce qui a trait à l'établissement
des revenus?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Fréchette : M. le Président,
bien, un exemple tout simple. Advenant qu'il y ait entente entre Hydro-Québec
et une Première Nation dans le cadre de la construction passée ou à venir d'un
de nos ouvrages hydroélectriques par exemple, eh bien, ce million offert dans
le cadre de l'entente avec les Premières Nations serait reconnu comme étant une
des...
Mme Fréchette : ...composante
qui va permettre de définir les coûts, le tarif, qui va permettre de définir le
tarif pour l'électricité. Donc là, ce n'était pas le cas jusqu'à maintenant, et
là ça le... ça le deviendrait avec cet amendement.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. M. le député de Jacques-Cartier, vous avez la
parole.
M. Kelley : Encore dans la
compréhension. Alors, Hydro-Québec peut demander à la régie d'inclure comme des
ententes avec les autochtones dans les coûts des tarifs qui s'en viennent.
Alors, c'est toute la société qui va payer pour certaines ententes avec des
clientèles autochtones. C'est juste... ça, c'est pas mal l'intention du
gouvernement. Et ce n'était pas le cas avant, dans le passé, que ça, c'était
des éléments... une entente qui a été faite, dans le passé, entre Hydro-Québec,
les frais pour signer... ou de... débourser l'argent était complètement assumé
par Hydro-Québec, et pas nécessairement inclus dans les tarifs?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, alors,
c'était inclus dans le coût de production, pour ce qui est des ouvrages actuels
et futurs, mais pas pour les ententes qui couvrent des activités passées. Donc
là, il y a cet élément-là qui vient s'ajouter dans le cadre des ententes.
Parfois, ça couvre à la fois des éléments du passé et à la fois des éléments du
futur ou du présent. Donc là, on vient englober l'ensemble des activités,
qu'elles soient passées ou futures.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. Kelley : O.K. Il y a...
D'aucune façon, ça, ça va... ça ne va pas pénaliser qui que ce soit. C'est
vraiment une façon plus inclusive de s'assurer que tous les clients
d'Hydro-Québec assument un petit peu les coûts de... On va prendre un exemple,
construire un nouveau barrage dans une région du Québec. Ça va être partie
de... quand Hydro-Québec fait la demande à la Régie de l'énergie, de prendre ça
en considération pour la tarification? O.K.
• (12 h 40) •
Mme Fréchette : Effectivement.
Donc, c'est réparti dans l'ensemble des clients d'Hydro-Québec. Donc, ce n'est
pas une catégorie de clients qui se trouveraient à assumer ce... partie de coût
là, mais bien l'ensemble des clients.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec cette proposition
d'amendement? Oui, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Bien, j'imagine,
dans le temporaire, ça ne va pas inclure une augmentation pour les tarifs
résidentiels. Alors, ça va être un frais qui est assumé par les autres clients
d'Hydro-Québec pour l'instant, ou, quand même, c'est juste... Si Hydro-Québec
puis le gouvernement disent qu'on est capables d'avoir un tarif qui est
seulement à 3 % il faut juste prendre ça en considération des calculs pour
les tarifs pour le reste des clients? Juste de bien comprendre ça. C'est...
c'est l'intention du gouvernement?
Mme Fréchette : Oui. Après
ça, les mesures d'interfinancement continuent d'exister, et notre approche est
de plafonner à 3 % le taux maximal d'augmentation pour la clientèle... la
clientèle résidentielle.
M. Kelley : Est-ce que vous
savez c'est quoi, l'impact potentiel sur les PME, d'ajouter ces types de
demandes? Comme... Je reviens toujours à un gros projet de barrage, qui va
coûter des milliards de dollars. Si ça, c'est considéré dans les tarifs... les
demandes de tarifs, est-ce qu'il va y avoir une augmentation importante pour
des PME ou, quand même, pour les gros industriels? Est-ce que vous avez fait
des calculs? Ou, parce qu'on est dans des hypothèses, c'est impossible de dire
pour l'instant?
Mme Fréchette : Oui,
effectivement, c'est impossible de prédire. Si je savais prédire l'avenir, je
pourrais répondre. Malheureusement...
M. Kelley : Non, non, je
comprends.
Mme Fréchette : ...ce n'est
pas le cas. On ne connaît pas la nature des ententes, bien sûr, qui se
signeront dans le futur en lien avec des activités passées. Donc, ça... ce
n'est pas possible.
M. Kelley : Est-ce qu'on
enlève un peu aussi Mme la ministre, le fardeau de... les producteurs privés,
qui doivent signer des ententes, de temps en temps, avec des communautés
autochtones? Est-ce que ça, c'est aussi une partie de qu'est-ce qui va arriver
si les coûts sont assumés dans les tarifs?
Le Président (M. Montigny) : ...M.
le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, merci.
Alors, ça ne concerne qu'Hydro-Québec, donc ça ne concerne pas des producteurs
privés là. C'est la fixation des tarifs d'Hydro.
M. Kelley : Mais quand
Hydro-Québec est dans une... Mme la ministre, quand Hydro-Québec est dans une
entente avec Boralex, par exemple, comment ça, ça...
M. Kelley : ...ça marche?
Est-ce que ça va...
Mme Fréchette : Si
Hydro-Québec est là, ça va être Hydro-Québec qui sera chargée d'établir les
ententes avec les Premières Nations. Donc, ça va relever de sa responsabilité.
M. Kelley : Et de l'autre
côté de la médaille, si les autochtones sont inclus dans le projet puis il y a
aussi une entente qui est faite avec la communauté, est-ce que ça va être quand
même une... pas une double... Désolé, je suis un peu... j'ai plein des idées et
questions dans ma tête. Mais c'est comme si les autochtones sont partis d'une
entente, on va aussi demander aux clients d'Hydro-Québec de payer pour une
entente spécifique avec la communauté en même temps, c'est juste de... Désolé,
madame, mais je suis un peu...
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député.
M. Kelley : Oui. Excusez-moi!
Le Président (M. Montigny) : Non.
Il n'y a pas de problème. Très bien. Mme la ministre, voulez-vous intervenir?
Mme Fréchette : Bien...
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à ce stade-ci...
Mme Fréchette : On dirait
qu'il y a une deuxième question qui s'en vient.
Le Président (M. Montigny) : ...Mme
la députée de Robert Baldwin, je vous laisse la parole.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. C'est quoi, l'intention du législateur? Quelle est l'intention du
législateur? Parce qu'en relisant cet article, par le fait d'inclure les
montants alloués par Hydro-Québec dans le cadre... avec les communautés
autochtones... et là, ces montants-là... puis on sait, ça va être des milliards
de dollars, donc, ces montants-là vont être inclus dans l'établissement, là,
dans le calcul ou la détermination des revenus requis pour assurer
l'exploitation du réseau, donc ultimement dans la fixation des tarifs. Ça fait
que ça va augmenter les tarifs pour tout le monde. C'est parce que là, on parle
de l'échelle... à l'échelle du Québec. Ça fait qu'on est en train de considérer
ces montants-là qu'Hydro-Québec va allouer. C'est... C'est ça. Est-ce que j'ai
une bonne compréhension de l'intention du législateur?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Donc,
l'intention du législateur, c'est de faire en sorte que les règlements qui
surviendront, considérant des... en lien avec des activités passées, vont être
inclus comme une composante qui permettra de définir les tarifs. Donc, on vient
inclure cette dimension-là dans ce qui compose ce qui est requis, ce qui est
reconnu comme élément pouvant justifier l'établissement de tarifs.
Mme Garceau : Mais on se
comprend, Mme la ministre, qu'ultimement la conséquence, là, de cette
formule-là va faire en sorte que les tarifs vont augmenter.
Mme Fréchette : Mais
l'intérêt de cet amendement-là, puis on va le voir un peu plus loin, c'est
qu'on va étaler dans le temps ces composantes de prix, ces redevances. Donc, on
va les amortir sur plusieurs décennies, de telle sorte que l'impact ne sera pas
abrupt, je pourrais dire, l'impact va être disséminé sur une période de 50 ans.
Mais, ça, on va le voir plus tard.
Mme Garceau : O.K. On va le
voir plus tard à l'article?
Mme Fréchette : C'est
l'article 52... 52.4. On va déposer un amendement en ce sens-là.
Mme Garceau : 52. Ah! donc,
c'est dans le cadre de l'article 30. C'est ça?
Mme Fréchette : Il y a un
amendement qui va... qui viendra.
Mme Garceau : Ah! il y a un
autre.
Mme Fréchette : C'est ça.
Mme Garceau : O.K. Mais si...
Mme Fréchette : On pourrait
le déposer tout de suite, comme ça, vous allez voir.
Mme Garceau : Bien, ce serait
intéressant de le voir, M. le Président, je dois vous dire. Parce qu'afin de
pouvoir évaluer l'étendue puis les conséquences de cet article-là puis la façon
que c'est... c'est rédigé, et l'étendue également en termes du prix des tarifs,
je pense qu'il faudrait voir également l'autre amendement, là, pour voir si
c'est étalé, donc quelles va être les conséquences ultimes de cette nouvelle
proposition-là sur les consommateurs.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Ce que je comprends à ce stade-ci, c'est que Me Marois ou la partie
gouvernementale est en train de placer sur notre plateforme de partage, là,
l'amendement qui s'en viendra un peu plus tard, là. Ça permet à l'ensemble des
collègues d'en prendre connaissance puis de voir, là, l'amendement qui est
proposé dans le contexte du futur amendement, là, qui s'en viendra à
l'article 52.4, je crois. Ça va? Vous l'avez... Il est... Il est placé sur
Greffier? Parfait. C'est...
Le Président (M. Montigny) : ...s'en
vient. Il n'y a pas de problème. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : M. le
Président, comme tout le monde peut voir, c'est des amendements qui se
complètent. Alors, on pourrait peut-être envisager de les adopter en tandem,
puisqu'ils se complètent, ils viennent en duo.
Le Président (M. Montigny) : En
fait, pour l'adoption des amendements, il faut quand même procéder dans
l'ordre. Par contre, on peut bien mentionner aux collègues autour de la table
que les deux amendements sont liés, mais on va quand même procéder au vote, là,
amendement par amendement, quand même. Mais c'est important, là, de le
mentionner aux collègues, que les deux sont liés ensemble. Ça va? Il est sur
Greffier au moment où on se parle. Donc, l'ensemble des collègues, là, vous
pouvez le consulter au besoin. Mme la ministre, je vous relaisse la parole.
Mme Fréchette : ...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
on va le faire dans l'ordre. On va revenir à l'amendement dans lequel on est à
l'étude actuellement, là, à l'article 30, à 52.1. Il est sur Greffier,
tout le monde peut le consulter. Alors, maintenant, est-ce qu'il y a des
échanges sur le premier amendement, celui qui est à l'étude présentement, à
52.1? Oui, Mme la députée de Robert Baldwin.
M. Grandmont : Oui. Avec
respect, M. le Président, là, qu'est ce qui serait souhaitable pour qu'on aille
une compréhension de l'étendue de cet article, on doit comme suspendre un peu
pour qu'on puisse prendre connaissance, s'il vous plaît. Parce qu'on ne peut
pas...
Le Président (M. Montigny) : Tout
à fait. J'attendais cette demande avec... Je l'attendais. Alors, nous allons
donc suspendre pour permettre d'étudier l'amendement déposé sur Greffier.
Alors, nous allons suspendre nos travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 50)
(Reprise à 12 h 57)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux pour quelques minutes. M. le député Jacques
Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le Président, puis je pense que je dois dire, pour les transcrits, là, puis
ça va être dans les «history books», comme on dit en anglais, bonne fête, M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) : Ah!
merci. Merci, c'est gentil.
M. Kelley : C'est historique
maintenant, ça va durer dans toute l'histoire du Québec, la fête de notre
président aujourd'hui. Mme la ministre, est-ce que ça, c'est une des raisons
pour quoi on doit adopter cet amendement et ajouter ça à la loi... le projet de
loi, c'est pour les ententes qu'Hydro-Québec a récemment signées. Je pense
qu'il y en a trois qui ont été signées. Alors, ça vise un petit peu ces projets
de loi... ces projets déjà signés, mais aussi la suite des choses. Mais une
autre chose, c'est certain que le plan de M. Sabia, c'est
200 millions de dollars que je ne sais pas si les autochtones...
M. Kelley : ...doit être...
inclure dans chacun des projets à venir d'Hydro-Québec. Mais on parle beaucoup
de... beaucoup d'argent ici. J'imagine, c'est comme pas mal énorme.
Mme Fréchette : 200
milliards. C'est la valeur globale, là, des projets. Là on parle de...
M. Kelley : Bien, exactement,
mais en termes, quand même, qu'est-ce qui va être accordé...
Mme Fréchette : Ce qui
constitue une redevance.
M. Kelley : ...ou des
redevances qui vont aller dans les communautés autochtones va être probablement
majeur aussi. Alors, peut-être, juste pour la première question : Ça, ça
s'adresse un peu, le modèle qui a été mis en place par Hydro-Québec avec les
trois dernières ententes qui a été signées avec des différentes Premières
Nations?
Mme Fréchette : Effectivement,
dans la mesure où ça couvrirait des ouvrages et développés dans le passé, ce
serait soumis effectivement à cet article-là.
M. Kelley : Est-ce que vous
avez eu des discussions avec certains acteurs des milieux économiques,
industriels, par exemple, Fédération des entreprises indépendantes ou pas
encore sur cet amendement?
Mme Fréchette : Sur cet
amendement, non, non. C'est... C'est avec les oppositions qu'on en discute dans
un premier temps.
M. Kelley : Oui. O.K.
Parfait. Puis, j'imagine, une discussion a eu avec l'Assemblée des Premières
Nations du Québec et Labrador? Ça, c'était vérifié avec eux autres ou c'est une
suggestion peut-être? Je ne me rappelle pas qu'une proposition comme ça était
dans leur mémoire, mais...
Mme Fréchette : Pas à ma
connaissance avec les associations des Premières Nations, à ma connaissance, je
vous dis bien.
M. Kelley : O.K.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
M. Kelley : ...discussion.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Je vous remercie, chers collègues, merci de votre collaboration.
Bien, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 02)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 69, la Loi assurant la gouvernance responsable
des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous étions à l'étude de l'amendement à l'article 30 du projet de
loi n° 69. Mme la ministre... M. le député de Jacques-Cartier, là, avait la
parole. Ou c'était Mme la ministre? Je ne sais plus. Mais, peut-être, M. le
député de Jacques-Cartier, je vous donnerais la parole.
M. Kelley : Merci beaucoup, M.
le Président. Oui, juste revenir un petit peu sur notre discussion, Mme la
ministre. J'imagine, une des raisons...
15 h (version non révisée)
M. Kelley : ...encore pourquoi
vous avez déposé cet amendement, c'était de s'assurer que les coûts de
production pour Hydro-Québec demeurent compétitifs. Est-ce qu'il y a eu
peut-être aussi certaines... je ne sais pas, pas des bons calculs, mais une
réalisation que, pour certains projets qu'Hydro-Québec a signés, des ententes
qu'ils ont signées avec les Premières Nations et les Inuits récemment, que,
peut-être, les coûts de production vont être trop élevés, et c'est mieux d'ajouter
cette façon de redistribuer un petit peu les coûts, de s'assurer qu'il y a une
bonne harmonie et une bonne relation avec les Premières Nations? Alors, c'est
juste encore de... Je pose des questions.
Parce qu'une autre chose, un autre élément
que j'ai pensé, on est vraiment dans la distribution, pas nécessairement dans
la transportation. Alors, comme... on ne va pas essayer non plus de passer les
coûts à nos voisins américains pour assister à... à s'assurer que les
communautés autochtones sont bien récompensées pour certains projets? Alors, je
sais, j'ai posé un paquet de questions, là, mais ça relève vraiment de la
question, j'imagine, des coûts de production.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la ministre, vous pouvez y aller, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, effectivement, ça vise, entre autres, à lisser, je dirais, la
répartition dans le temps des coûts générés par les ententes avec les Premières
Nations, de telle sorte qu'on n'aurait pas, une année, une grande dépense et
ensuite, l'année d'après, aucune dépense, puis ensuite, deux ans plus tard, une
autre grande dépense, parce qu'une entente serait intervenue. Donc, en le
mettant sur 50 ans, on vient lisser l'effet de ces ententes sur les tarifs et
sur la gestion d'Hydro-Québec.
M. Kelley : Et sur le côté...
Ça ne va pas avoir un impact, j'imagine, sur quoi que ce soit sur les
exportations? Ça ne va... il n'y a aucune chance que ça peut changer leurs
tarifs? C'est vraiment quelque chose à part, parce que ça, c'est plus, j'imagine,
dans la transportation, plus que dans notre distribution, c'est bien ça?
Mme Fréchette : Je ne vois
pas d'impact sur les exportations.
M. Kelley : O.K., oui. Juste
un autre élément : ça n'ajoute aucun fardeau sur le côté des communautés
autochtones? Pour Hydro-Québec, eux autres vont continuer et le gouvernement, à
trouver des façons de signer des ententes? Ça, ça ne change pas du tout,
vraiment, on ajoute ça plus sur le côté... dans la tarification, d'ajouter ce
coût qui va être pris en considération par la régie, c'est ça?
Mme Fréchette : Voilà.
M. Kelley : Pour moi, pour l'instant...
je ne sais pas si j'ai des autres collègues des autres formations qui a des
questions, mais ça fait le tour pour moi, pour l'instant.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci beaucoup, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en
lien avec la proposition d'amendement? Oui, M. le député de Jean-Talon, vous
avez la parole.
M. Paradis : Je vais m'inscrire
dans la foulée des questions de mes collègues de Jacques-Cartier et de
Robert-Baldwin, mais j'aimerais ça, peut-être, commencer en vous demandant
peut-être de réitérer, Mme la ministre, l'explication derrière cet amendement,
là, qu'on reçoit, qu'on a reçu à l'instant. Qu'est-ce qu'on veut faire
exactement avec cet amendement-là?
Mme Fréchette : Bien, je l'ai
expliqué, là, déjà, lors de la présentation, donc, on vient intégrer des coûts
qui sont liés aux ententes qui sont conclues entre Hydro-Québec et des
Premières Nations et Inuits dans le cadre du développement énergétique. Donc,
on vient ajouter un élément qui sera pris en considération dans le... pour
déterminer le coût, les tarifs d'électricité, et ce nouvel ajout, cette nouvelle
dimension, ça a trait aux ententes qui sont signées avec des Premières Nations
et qui concernent des ouvrages qui ont été bâtis dans le passé et qui servent
au développement énergétique d'aujourd'hui.
M. Paradis : Bien, mais
pourquoi vous faites ça maintenant? Qu'est-ce qui explique que vous arrivez
avec cet amendement-là aujourd'hui? Est-ce qu'il y a eu une demande? Est-ce qu'il
y a un contexte? Est-ce qu'il y a des questions financières qui font en sorte
que vous arrivez avec cet amendement aujourd'hui? Pourquoi analysons-nous cet
amendement?
Mme Fréchette : Bien, le
contexte, on le connaît, c'est un contexte de transition énergétique, c'est un
contexte de rehaussement du développement d'Hydro-Québec, d'un accroissement de
la présence d'Hydro-Québec dans notre structure énergétique et économique. Et
ce développement-là, il survient dans un contexte où on veut augmenter le
nombre de partenariats que l'on a avec les Premières Nations. Et souvent ces
partenariats incluent une facette d'ententes autour de redevances, donc je
pense que c'est un élément qui est important à prendre en considération pour le
développement futur d'Hydro-Québec.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Merci...
Le Président (M. Montigny) :
...M. le député.
M. Paradis : Bien, donc,
la proposition d'amendement fait référence, en fait, à deux éléments distincts.
Donc, il y a des ententes avec les sociétés de transport. Donc ça, c'est celles
qui sont nommées à l'article 39.0.1 de la Loi sur Hydro-Québec. Donc, il
s'agit essentiellement des coûts du matériel fixe nécessaire à
l'électrification des services de transport collectif, des organismes publics
de transport en commun. Il s'agit de ceux de Montréal, Québec, de l'Outaouais,
Lévis, Trois-Rivières, Saguenay, Sherbrooke, la Caisse de dépôt et placement du
Québec. Puis ensuite vous référez à l'article 3.48 de la Loi sur le
ministère du Conseil exécutif, qui parle, lui, d'un certain nombre d'ententes
avec les communautés autochtones. Puis là vous avez eu des échanges avec mon
collègue de Jean-Cartier. Est-ce qu'on sait exactement de quelle entente il
s'agit? Parce que l'article 3.48 de la Loi sur le ministère du Conseil
exécutif, c'est un article large. On ne sait pas exactement de quoi on parle,
de quelle entente on parle, avec quelle nation, concernant quel projet est-ce
que vous avez cette liste-là? Est-ce qu'on sait de quoi on parle.
Le Président (M. Montigny) :
Allez-y, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M.
le Président? Donc, l'essentiel des ententes dont on parle sont à venir. Elles
vont être convenues, discutées dans les années à venir. Il y en a deux ou
trois, deux ou trois qui ont déjà été...
Une voix : Deux ou trois, oui.
Mme Fréchette : ...deux
ou trois qui ont déjà été convenues et qui pourraient s'inscrire dans cette
logique-là qui est proposée par l'amendement. Mais l'essentiel de ce
développement-là va survenir dans les années à venir, et on ne peut prédire à
l'avance quelles seront exactement ces ententes.
• (15 h 10) •
Le Président (M. Montigny) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Paradis : Est ce
qu'il n'y a que des ententes à venir pour la deuxième partie de l'amendement
sur la... relative à l'article 3.48 de la Loi sur le ministère du Conseil
exécutif? Est-ce qu'il n'y a que des ententes à venir ou il y a des ententes
passées?
Le Président (M. Montigny) :
Merci, M. le député.
Mme Fréchette : Il y a
deux... Il y a deux ententes passées, et les autres sont à venir. Il y en a une
qui date d'avril 2024 avec la communauté Unamen-Shipu et l'autre de mai 2024
avec Pakua Shipi.
M. Paradis : J'ai essayé
de les prendre en note, mais est-ce que vous pouvez nous transmettre cette
information-là via le secrétariat? Ou qu'on ait donc la description des
ententes pour nous permettre de les regarder?
Mme Fréchette : Oui, on
va vous donner le numéro de décret.
M. Paradis : Très bien.
En ce qui concerne les sociétés de transport et en ce qui concerne l'aide
financière que peut avoir accordée Hydro-Québec pour défrayer les coûts du
matériel fixe nécessaire à l'électrification des services de transport
collectif, est-ce que vous appliquez la même logique? C'est seulement pour ce
qui concerne l'avenir ou ça concerne des aides financières qui auraient été
octroyées par Hydro-Québec dans le passé?
Le Président (M. Montigny) :
Merci, M. le député. Alors, Mme la ministre, quand vous serez prête.
Mme Fréchette : La façon
de fonctionner actuellement inclut déjà des coûts qui concernent l'avenir, le
présent et l'avenir. C'est la dimension des ouvrages qui ont été développés
dans le passé qui est nouvelle. Parce que, pour ce qui est des coûts actuels et
futurs, c'est déjà la façon de faire. Il y a des ententes qui couvrent une
partie du passé. Alors, ça nous permet d'englober l'ensemble de ce qui est
couvert par des ententes, parce que ça inclut également des éléments du passé.
M. Paradis : Donc, vous
nous dites qu'actuellement, lorsque la régie établit les revenus requis pour
assurer l'exploitation du réseau de distribution d'électricité, il y a, quelque
part dans le régime normatif actuellement, il y a quelque chose qui est prévu,
qui fait déjà en sorte qu'elle peut tenir compte des ententes passées avec les
sociétés de transport.
Mme Fréchette : Pour des
projets d'avenir.
M. Paradis : Parce
qu'Hydro-Québec a mis ça dans ses calculs, elle, parce que c'est des ententes
qu'elle a passées.
Mme Fréchette : Exact,
pour des projets d'avenir, des projets futurs, effectivement.
M. Paradis : Mais
pourquoi vous faites un amendement?
Mme Fréchette : Pour
couvrir des éléments qui pourraient être liés au passé.
M. Paradis : Ah! Ha!
Donc, c'est bien ça, la différence. Ça fait que, là, actuellement, elle... de
ce qui va arriver dans le passé. Mais là, maintenant, vous faites un amendement
pour permettre à Hydro-Québec de dire : Bon, j'ai des montants que j'ai
passés, puis là, on ne sait pas si on va les recouvrer, ou on ne veut peut-être
pas les recouvrer. Puis maintenant, je vais pouvoir les inclure dans les
montants que je vais... que je vais mentionner dans mon calcul des revenus dont
j'ai besoin pour faire jouer sur les tarifs. Donc, on fait payer dans l'avenir
des consommateurs...
M. Paradis : ...pour des
ententes passées, c'est ça?
Mme Fréchette : Alors, déjà,
à l'heure actuelle, il est possible de faire reconnaître des coûts liés pour
des projets futurs. Mais dans les ententes qui sont convenues avec les
Premières Nations autochtones, parfois, il y a des éléments qui viennent régler
des éléments du passé. Alors, il va y avoir reconnaissance de ces éléments qui
ont trait au passé, en plus des éléments qui ont trait à l'avenir, ce qui était
déjà en vigueur. Peut-être que Me Marois pourrait nous éclairer avec davantage
de précision.
Le Président (M. Montigny) : Avec
grand plaisir. Par contre, à ce stade-ci, nous avons besoin du consentement de
la commission, comme d'habitude. Alors, est-ce qu'il y a consentement pour
donner la parole à Me Marois? Consentement. Parfait. Me Marois, je vous invite
à vous présenter maintenant votre fonction. Allons-y.
M. Marois (Samuel) : Bonjour.
Samuel Marois, avocat au ministère de la Justice. Je voulais juste porter à
votre attention que pour ce qui est du transport collectif, c'est déjà dans la
Loi sur la Régie de l'énergie. Il y a déjà possibilité d'inclure dans les
revenus requis d'Hydro-Québec les montants d'aide financière qui ont été
versés. Donc, vous avez juste à regarder le 52.1 de la loi actuelle. Donc, ça,
à ce niveau-là, il n'y a rien qui change.
L'amendement peut donner l'impression
qu'on a réécrit un peu l'article, parce que la phrase ne marchait pas, là, mais
pour ce qui est du 39.0.1 de la loi sur Hydro, il n'y a pas de changement
d'orientation, là, c'est exactement la même chose. Ce que fait l'amendement,
c'est d'ajouter le passage qui concerne les ententes avec les communautés
autochtones.
Donc, là, vous avez abordé la question de
la temporalité. C'est parce que les ententes qui peuvent être conclues dans le
futur ou qui ont été conclues dans le passé, puis Mme la ministre a référé à
deux ententes qui auraient déjà été conclues, portent sur... l'objet de ces
ententes-là, c'est de permettre le règlement de différends liés à des activités
réalisées ou à des ouvrages construits par Hydro-Québec avant... ce serait la
date de la sanction du projet de loi. Donc, c'est pour des actes passés,
finalement, c'est des montants qui sont versés à titre de règlement des
différends.
M. Paradis : Vous dites, en
ce qui concerne les sociétés de transport puis les frais reliés à
l'électrification, le matériel fixe pour l'électrification, il n'y a aucune différence
entre votre amendement puis la situation d'avant. C'est ce que vous me dites?
M. Marois (Samuel) : Exact.
M. Paradis : Ça peut être des
ententes passées ou les ententes futures.
M. Marois (Samuel) : Bien,
c'est que c'est quelque chose qui existe depuis 2016, ça a été introduit dans
la loi en 2016, à la fois dans le 52.1 de la loi sur la régie puis dans la Loi
sur Hydro-Québec, l'article 39.0.1. L'article que vous avez entre les mains, du
projet de loi no 69, réécrit l'article 52.1. C'est pour ça que ça peut donner
l'impression que c'est une nouvelle chose, mais c'est une ancienne chose.
M. Paradis : Bien, vous
savez, l'échange qu'on a là... C'est parce que là, on vient de le recevoir, cet
amendement-là, puis ce n'est pas écrit de la même façon. Ce que vous êtes en
train de nous dire, c'est que c'est juste des changements cosmétiques, qu'il
n'y a pas de changement de fond. Parce que d'aucuns pourraient prétendre, et
ça, je vais revenir avec la ministre là-dessus, là, mais vous, vous nous dites
que l'intention du législateur... il n'y a pas de changement, là. Parce que
moi, je vois beaucoup plus de mots puis je vois beaucoup plus de précisions.
C'est sûr que ma capacité d'analyse n'est peut-être pas aussi longue que la
vôtre, parce que je viens d'avoir les amendements aujourd'hui, vous, vous y
avez travaillé, mais vous nous dites vraiment, vous nous affirmez ici
aujourd'hui qu'il n'y a aucun changement entre l'article 52.1 que vous modifiez
avec votre amendement aujourd'hui puis l'article 52.1 comme il existait avant.
M. Marois (Samuel) : Bien, je
vous réfère à l'article dans le projet de loi tel que présenté, je vous sors de
l'amendement. Dans votre cahier, le 52.1, le premier alinéa, vous l'avez, la
portion, là, relative aux... qui fait référence aux équipements de transport
collectif, à 39.0.1. Donc, ça, c'est quelque chose qui est dans le projet de
loi tel qui est présenté. L'amendement...
M. Paradis : Et par rapport à
la loi actuelle?
Le Président (M. Montigny) : ...une
précision. Normalement, vous passez par la présidence, là, vous ne parlez pas
avec un collègue. Je veux juste m'assurer de bien fonctionner dans les débats.
N'ignorez pas la présidence. Merci. Vous parlez avec quelqu'un qui est là à
titre de témoin, là, un expert. Merci. Vous pouvez continuer, Me Marois.
M. Marois (Samuel) : Donc là,
je...
M. Paradis : Mais, si vous me
permettez de vous interrompre, ici parce que... Je ne veux pas vous ignorer, M.
le Président, mais c'est pour faciliter la fluidité de nos échanges aussi.
Le Président (M. Montigny) : Et
je suis tout à fait d'accord, je laisse ça aller, surtout quand vous êtes avec
des collègues, mais là c'est un expert, ça fait qu'on va le laisser répondre
aux questions.
M. Paradis : Vous avez
raison, mais je voulais juste préciser votre réponse, Me Marois.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci.
M. Paradis : Vous m'avez dit
qu'il n'y a pas de changement par rapport à l'article 52.1, tel que modifié par
le projet de loi no 69 original, mais, par rapport à la loi actuelle, par
rapport à l'article 52.1 actuel...
M. Paradis : ...y a-t-il
des changements pour les sociétés de transport?
M. Marois (Samuel) : La
réponse... Pas en ce qui concerne les sociétés de transport. Donc, là, c'est en
trois étapes. Il y a la loi actuelle, le 52.1. Les sociétés de transport sont
là. Dans le projet de loi no° 69 tel que présenté, on réécrit l'article,
mais la portion des sociétés de transport est encore là. C'est la même... Il
n'y a pas de changement de fond là-dessus. Puis, dans l'amendement, on propose
encore une fois de réécrire cette partie de l'article, là, mais c'était juste
une question de français, parce que la portion dans l'amendement qui est
nouvelle, c'est celle qui concerne les ententes en matière d'affaires autochtones.
Le Président (M. Montigny) :
Merci. M. le député, vous avez la parole.
M. Paradis : Donc, sur
cette nouvelle section là, pour les ententes avec les communautés autochtones,
elle est entièrement nouvelle.
M. Marois (Samuel) :
Oui, exact. Parce que ce qui est proposé dans l'amendement, par rapport à ce
qui existe déjà dans la loi puis ce qui est proposé en p.l. no° 69, la
seule nouveauté, c'est ce qui concerne les autochtones.
Le Président (M. Montigny) :
Merci.
M. Paradis : Et ça
couvre les ententes à venir comme les ententes passées.
M. Marois (Samuel) :
Effectivement, ça couvre des ententes à venir puis ça peut couvrir aussi les
ententes passées. Puis, à notre connaissance, il y en a deux.
• (15 h 20) •
M. Paradis : Très bien.
Mme la ministre, j'essaie de comprendre c'est quoi, l'intention derrière ça.
Puis c'est pour ça que je vous posais la question. Puis elle est ouverte, parce
que je veux bien comprendre, parce qu'ici on est en train de parler... Puis
pourquoi les questions sont importantes? Elles sont liées à des échanges qu'on
a eus hier, c'est qu'est-ce qu'Hydro-Québec peut inclure dans les calculs qu'elle
présente à la Régie de l'énergie et ce que la Régie de l'énergie peut
considérer pour fixer les tarifs d'électricité. Ça a l'air très... Ça peut
sembler technique, ce dont on parle, mais ce sont des questions véritablement
importantes. Plus Hydro-Québec va pouvoir inclure des éléments... Hier, on
parlait des achats d'actifs qui sont des milliards de dollars. Là, ces
ententes-là, c'est la même chose. Plus on peut inclure des éléments dans le
calcul, plus la régie, la loi dit qu'elle doit les considérer, et plus la
présomption à l'effet que, quand elle entend les parties, la régie doit
dire : Ah! Si vous avez mis ça dans vos calculs, ça veut dire que c'est
bon, plus la régie a de la... Plus Hydro-Québec a de la facilité à inclure des
montants importants et donc à faire varier à la hausse les tarifs. C'est une
hypothèse que j'émets. C'est pour ça que c'est important. Donc là, les ententes
dont on parle, c'est combien, ces ententes-là, là? Parce que ce sont des coûts,
en réalité, qui vont être... qui sont d'une entente avec une communauté ou avec
une société de transport collectif. Et là, ensuite, on les inclut dans les
calculs, et ce sont ensuite des coûts qui sont socialisés à l'ensemble de la
société pour fixer les tarifs. Est-ce que vous avez une idée des sommes qui
sont concernées? Parce que si vous me dites : Écoutez, c'est une entente
de 500 000 $, puis je ne veux pas dire... Tout compte, mais on est
dans une envergure x. Si vous me dites que c'est 500 millions, on est dans
une autre envergure. Donc, quelle est l'intention derrière ça, là? Il y a
quelqu'un qui est arrivé puis qui a dit : Ouais. Ça, on devrait inclure ça
désormais dans le calcul puis on va le socialiser. C'est... On parle de quoi,
là? Les deux ententes passées, par exemple, avec les communautés autochtones,
c'est combien? Les ententes avec les sociétés de transport, c'est combien? Vous
parlez, là... On parle d'électrification, là, le matériel fixe pour
l'électrification. Tout le monde le sait, là, que ça fait partie du débat
public actuellement. Ça coûte cher. Les fameux garages pour les autobus
électriques qui ont été imposés par le gouvernement de la CAQ, on se rend
compte que, là, ça coûte très cher parce que les bornes de recharge coûtent
très cher. C'est de ça dont on parle, là. Est-ce que vous avez une idée des
chiffres qui sont derrière la demande d'amendement que vous nous proposez
aujourd'hui ou la proposition d'amendement que vous nous faites aujourd'hui?
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Merci, M.
le Président. Alors, comme l'indiquait Me Marois, il y a deux ententes
passées, mais pour le reste, ce seront des ententes à venir, des ententes
futures. Et, on le sait, il y a un développement énergétique de grande ampleur
qui peut survenir au Québec, et un grand nombre de ces projets vont être basés
notamment sur des ententes de partenariat avec les Premières Nations.
Maintenant, quels seront les projets qui se rendront jusqu'à l'ultime
aboutissement de réalisation? Je serais bien curieuse de rencontrer la personne
qui saurait me le dire. On ne peut pas lire dans l'avenir, mais ce que l'on
sait, c'est qu'il y aura du développement énergétique d'importance qui va se
faire au Québec au cours des prochaines décennies. On est dans une période de
transition énergétique. On a tous les éléments, à la fois les talents puis les
ressources naturelles et l'expertise pour mettre de l'avant des projets de
développement énergétique. Et une grande part d'entre eux requerront un partenariat
avec les Premières Nations, donc un partenariat qui, bien souvent, sera
accompagné d'une entente. Alors, pour l'instant, on n'est pas en mesure de
stipuler les...
Mme Fréchette : ...montants
d'argent qui seront investis dans le cadre de ces ententes de partenariat. Mais
ce que je peux vous dire, c'est qu'on pourra les étaler sur une période de 50
ans de telle sorte qu'on va lisser l'impact de ces ententes. Parce que si ce
n'était pas étalé, ça voudrait dire qu'à chaque année où il y aurait une
entente qui serait signée il y aurait un impact très direct sur Hydro-Québec,
et, par conséquent, sur le gouvernement du Québec et, par conséquent, sur les
Québécois. Donc, on vient lisser dans le temps l'impact de ces ententes.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Paradis : Mais j'aimerais
bien, au moins pour les deux ententes existantes... j'aimerais avoir une idée
des coûts, là. Je comprends que votre équipe est en train de regarder puis que
la réponse pourrait nous aider, parce qu'ici on est à l'encontre d'un principe
important en tarification, c'est-à-dire qu'on fait payer des clients futurs
pour des coûts passés. Puis je serais curieux de voir ce qu'il y a dans ces
ententes-là aussi, parce que je serais curieux de savoir si ce n'est pas une
façon de faire passer des coûts de production pour établir les tarifs de
distribution. Puis ça aussi, ce n'est pas la logique habituelle. C'est pour ça
que ces amendements-là et ces thèmes-là, les ramifications sont nombreuses.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. Mme la ministre, quand vous serez prête.
Des voix : ...
Mme Fréchette : Donc, M. le
Président, alors j'ai l'information ici concernant les deux ententes. Alors,
celle d'avril 2024, avec la communauté... le montant est de 32 millions,
répartis sur 23 ans, et celle de mai 2024, le montant est de 28 millions,
répartis sur 23 ans.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. D'autres interventions en lien avec cette proposition
d'amendement?
M. Paradis : Elles datent de
quand, ces ententes-là? C'est de l'année passée.
Mme Fréchette : Avril et mai
2024.
M. Paradis : Et vous en...
Est-ce que... Bien, vous disiez que vous n'aviez pas nécessairement de
projections détaillées, mais est-ce que vous avez des projections, est-ce que
vous avez une idée de ce qui est... de ce qui est envisagé pour l'avenir et
donc qui va être inclus désormais dans cette façon de calculer ce qu'Hydro-Québec
et ce que la régie peuvent considérer comme faisant partie des coûts à
considérer pour fixer les tarifs de distribution?
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme Fréchette : Pour
l'instant, à ma connaissance, il n'y a pas d'entente, je dirais, qui est
conclue ou en train de se finaliser, en termes de conclusions, là.
M. Paradis : Et donc
pourquoi, pourquoi on cherche à inclure les ententes passées pour fixer les
tarifs du futur? C'est quoi, la logique derrière ça? Je comprends que c'est
Hydro-Québec qui vous propose ça. Je cherche à comprendre pourquoi on fait ça.
Pourquoi on sort des règles habituelles de ce qu'on considère dans le calcul
pour fixer les tarifs à venir, pourquoi on inclut... pourquoi on inclut des dépenses
passées, des ententes passées?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci pour la question. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Donc, en fait, ces ententes reposent parfois sur un règlement du
passé pour permettre du développement futur, donc les deux sont imbriquées, les
deux dimensions, au sens où on ne peut pas faire fi du passé et on veut
redémarrer la relation sur de nouvelles bases de partenariat et, par
conséquent, faire du développement futur. Donc, un dépend de l'autre. Alors,
aller départager quel bout de l'entendre relèverait du futur, versus du passé,
ça deviendrait franchement complexe. Donc, voilà, en faisant ça d'un tout, on
se permet à la fois de régler des enjeux qui constituent souvent des différends,
tout en bâtissant l'avenir.
M. Paradis : Mais... Puis je
suis d'accord, là, ici, l'objectif n'est pas de remettre en cause le bien-fondé
des ententes elles-mêmes, c'est de voir comment elles sont ensuite calculées.
Parce que, par exemple, si Hydro-Québec a une entente avec un producteur privé
puis que le producteur privé essaie de faire passer des coûts d'investissements
de production pour fixer les coûts de distribution, ça ne marchera jamais. Ce
n'est pas possible. Là, est-ce qu'Hydro-Québec elle-même n'est pas en train de
vous proposer de faire justement la même chose, c'est-à-dire, dans ces
ententes-là, est-ce que ce sont tous des éléments qui sont liés à la
distribution ou vous n'avez pas des coûts de production que, là, maintenant, on
va pouvoir considérer dans le calcul pour fixer les tarifs de distribution?
Puis est-ce que vous avez une idée... ça, c'est ma première question, est-ce
que vous êtes d'accord avec ça...
M. Paradis : …en fait, il y
aurait trois questions, allons-y en ordre. La première, c'est : Est-ce
qu'à votre avis ou est-ce qu'à votre connaissance il y a des coûts de
production qui sont inclus dans ces ententes-là, à la fois pour les sociétés de
transport puis à la fois pour les… ça m'apparaît plus difficile, mais, en tout
cas, pour les communautés autochtones, parce que je les connais moins, ces
ententes-là. Un. Deuxièmement, est-ce que vous êtes d'accord avec ce
principe-là qu'on utilise des coûts de… de production pour fixer des tarifs de
distribution? Et troisièmement, est-ce que vous avez une idée de l'impact que
ça pourrait avoir sur le pourcentage d'augmentation des tarifs à de la
distribution quand vient le temps de fixer ces fameux tarifs?
Mme Fréchette : M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) :
Allez-y, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Il faut les
voir, je pense, dans… comme des conditions de démarrage, conditions
d'initiation de nouveaux projets, conditions qui vont permettre l'acceptabilité
sociale. Donc, ça relève de cette dimension-là, parce que, si on n'arrive pas à
développer ce genre d'ententes, il n'y aura pas d'acceptabilité sociale, le
développement futur ne sera pas possible. Donc, pour moi, c'est comme un
incontournable pour pouvoir faire du développement ultérieur.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. M. le député, vous avez la parole.
M. Paradis : Est-ce... Est-ce
que vous convenez avec moi que les coûts de production doivent rester du côté
des producteurs et que ce n'est pas ce qu'on devrait considérer pour fixer les
coûts de… les tarifs de distribution?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député.
• (15 h 30) •
Mme Fréchette : Je pense
qu'on peut concevoir que ces ententes font partie des coûts de production,
parce que ça… c'est une des dimensions qui est requise, qui est une condition
sine qua none.
M. Paradis : Mais je n'ai pas
vu ces ententes-là, parce qu'aujourd'hui je prends connaissance de ces
amendements. Et puis je ne sais pas si elles sont toutes publiquement
accessibles. Puis je ne veux pas présumer que ce sont des ententes qui
concernent des coûts de production, mais il y a lieu de penser que ça pourrait
être le cas, parce que, généralement, les ententes qu'on signe, c'est justement
pour développer des nouvelles façons de produire, par exemple, des énergies
renouvelables. Vous avez beaucoup parlé de ces ententes-là, et là, je me
demande dans quelle mesure on vient jouer avec les règles habituelles de
fixation des tarifs de distribution d'électricité. Si tel est le cas, que ces
ententes contiennent des coûts de production. Et là je vous demande si c'est ça
que ça fait ou pas.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Bien, ce
n'est pas l'objectif, c'est… ce qui est visé, c'est de faire en sorte qu'on
puisse démarrer des projets futurs et l'acceptabilité sociale de ces projets-là
est requise, et elle repose bien souvent sur ce type d'entente.
M. Paradis : Je comprends que
vous nous dites que ce n'est pas l'objectif, mais est-ce que vous êtes assurés
que c'est le cas ou non? C'est-à-dire que, là, est-ce qu'on est en train… parce
qu'on est en train… Là, on est sur les coûts des… hein, c'est lorsque la
régie établit les revenus requis pour assurer l'exploitation du réseau de
distribution d'électricité. Elle tient … en approvisionnement. Donc, ça, c'est
la production, puis ensuite, des… du reste, mais là, vous venez d'inclure le
fait qu'elle peut mettre dans son calcul des ententes, non seulement des
ententes prospectives…
Ça fait que, là, moi, j'y vois deux
enjeux. Un, c'est pour fixer les coûts des consommateurs de l'avenir. On
utilise des coûts passés, on socialise des coûts passés. Je m'interroge
là-dessus. Deuxièmement, ces ententes-là peuvent contenir essentiellement des
coûts de production. Puis là vous nous dites : On va les… Hydro-Québec va
pouvoir les mettre dans les coûts qu'elle considère pour demander à la régie de
fixer les tarifs, généralement à la hausse, parce que, là, on met plus de coûts
admissibles dedans. Et la régie va pouvoir regarder ça, parce que, là, la loi
lui dit : Oui, tu les considères.
Et là, en plus, hier, on a rajouté une
présomption, ça fait que toute personne qui va vouloir poser des questions,
comme je le fais actuellement, qui va se présenter devant la régie, ce que vous
avez fait hier, c'est que vous lui avez… deux prises. Parce que la régie, elle
va être assise sur la loi, puis elle va regarder la loi, va dire : Bien,
la loi dit que je devrais les considérer. Puis en plus, quand vous vous
présentez devant moi pour dire que, non, je dois tenir pour acquis que ce
qu'Hydro-Québec et qu'Énergir m'ont dit est vrai, puis bonne chance pour
prouver le contraire.
C'est ça, la logique, là, puis des
articles les uns avec les autres. Donc, vous nous dites : Ce n'est pas ça,
l'objectif, mais est-ce que vous êtes capables de me garantir aujourd'hui que
l'amendement que vous proposez n'a pas cet effet-là…
15 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Montigny) : ...très
bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Ce que je peux dire, c'est que, si ce type d'entente là avait été
signé au cours des dernières décennies, on serait dans un contexte différent, mais
ces ententes-là n'ont pas été mises de l'avant, et ça a généré des conflits,
des tensions, des différends. Et on doit maintenant intégrer cette dimension-là
dans le cadre de nos projets de développement futurs, parce que ça n'a pas été
fait auparavant.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Paradis : Mais, comme par
exemple, là, si je regarde, là, l'entente de 32 millions, c'est pour la
centrale du lac Robertson, et c'est une entente de 32 millions de
dollars en dédommagement pour la construction de la centrale du lac Robertson,
pour la construction. Est-ce que c'est bien ça? C'est de cette entente-là dont
on parle?
Mme Fréchette : Oui, c'est
bien ça.
M. Paradis : Très bien. Donc,
on est... on n'est pas sur le bien-fondé de l'entente, on est sur comment
Hydro-Québec et la régie en tiennent compte dans leurs coûts pour après, hein?
Donc, je veux bien le spécifier. Donc là, ce que vous êtes en train de nous
dire par votre amendement, c'est qu'une entente de dédommagement à une nation
autochtone pour la construction d'une centrale, ça va désormais être considéré
comme un coût qu'Hydro-Québec va calculer pour dire à la régie : Voici mes
coups dont je voudrais que tu tiennes compte pour fixer les tarifs de
distribution, c'est bien ça?
Mme Fréchette : Effectivement.
On le faisait pour les coûts futurs, les redevances futures... en fait, les
ouvrages futurs et les redevances qui y étaient associées. Maintenant, il y a
des projets qui ont été développés antérieurement et qui n'ont pas fait l'objet
de telles ententes. Ce n'était pas dans la culture de l'époque, puis on en
subit un peu les contrecoups. Je pense que, s'il y avait eu de ces ententes,
les tensions auraient été moins grandes avec certaines communautés. Alors, on
arrive à une époque où ces ententes-là font partie de la dynamique de
développement des projets énergétiques. Alors, de... si on veut générer de l'acceptabilité
sociale, il faut rattraper, je dirais, une sorte de retard qui n'a pas été
réalisé par les gouvernements antérieurs.
M. Paradis : Je suis... oui,
je suis perplexe, là, je... parce que vous arrivez avec ça aujourd'hui. Je me
demande si c'est la bonne façon technique de le faire. Je me demande si... Vous
voyez, il a fallu qu'on travaille, là, pour arriver au bout de l'affaire, là,
de comprendre de quoi il s'agit. Je ne sais pas si c'est la façon la plus
transparente d'assumer nos obligations envers les communautés autochtones.
Parce que, je le redis, ce n'est pas le bien-fondé de l'entente elle-même que
je questionne, c'est comment vous l'avez intégrée à la mécanique de calcul qui
va mener à des hausses de tarifs. Je vais m'arrêter là pour l'instant, je ne
sais pas si j'ai des collègues qui veulent prendre le relais, mais je suis
vraiment intrigué par cette proposition d'amendement.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui. Mme la
ministre, si cet amendement n'était jamais déposé, qu'est-ce qui se passe pour Hydro-Québec?
Mme Fréchette : Eh bien, ce
qui se passerait, c'est qu'en fait les coûts couvrant des développements
antérieurs impacteraient le dividende versé au gouvernement à l'année où cette
entente-là serait survenue. Donc, on viendrait générer un impact quand même
significatif d'une année à l'autre, parce qu'il pourrait y avoir une entente
une année puis l'année suivante non. Donc, il y aurait un impact beaucoup plus
considérable que si on le lisse sur 50 ans.
M. Kelley : Merci. Puis j'imagine
aussi, si, en théorie, il y a un projet de barrage sur un territoire autochtone,
puis une entente est signée, ce n'est pas juste un montant qui est donné à un
moment, on parle de, comme, des redevances qui sont distribuées sur plusieurs
années. C'est une entente de 50 ans, on va se dire ça comme ça, puis la
communauté va recevoir des redevances chaque année. Ça, ça aide un petit peu
avec l'amortissement. J'imagine qu'Hydro-Québec peut absorber ce transfert
de... ou un paiement dans le projet à cette communauté autochtone. Ça, ça va
aider un peu Hydro-Québec aussi, parce que ça... on sait...
M. Kelley : ...c'est comme
dans la Baie-James, ce n'est pas quelque chose qui arrive juste dans une shot,
c'était une entente sur plusieurs années. Alors, c'est dans le même sens. On n'a
pas eu ça dans le passé. Hydro-Québec, le gouvernement du Québec a trouvé des
façons de le faire dans les années 70, puis après ils étaient toujours
capables, mais est-ce que maintenant Hydro-Québec disent : Il faut réviser
cette méthode-là parce que ça coûte trop pour nous? Est-ce que c'est
Hydro-Québec qui a cette crainte-là, ou c'est le parti gouvernemental, ou c'est
les deux qui disent : On ne... pas que les redevances de l'État continuent
de diminuer... les dividendes, excusez-moi, de... continuent de baisser un peu
dans les temps un peu difficiles? Puis, Hydro-Québec, on a tous vu des
nouvelles récemment ou avec des... etc. Alors, c'est... J'imagine dans tout cet
aspect-là que le gouvernement puis Hydro-Québec a dit : Ça, c'est les
meilleures façons d'avancer.
Mme Fréchette : Oui,
effectivement, puis c'est les deux partis qui ont des perspectives
convergentes.
M. Kelley : Oui. O.K. Je ne
sais pas si une de mes autres collègues a des questions.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député. Il y a d'autres interventions? M. le député de
Jean-Talon.
M. Paradis : J'écoute avec
attention vos réponses, Mme la ministre, puis je... vraiment, je ne présume de
rien, là, j'essaie de bien saisir la logique, parce que, quand même, vous allez
convenir avec moi que, généralement, la règle pour la fixation des tarifs de
distribution, c'est de calculer les coûts nécessaires pour rendre l'électricité
chez le consommateur dans l'année qui vient ou dans les trois ans qui viennent,
selon la période visée. Et là on inclut des coûts du passé qui ne sont pas
directement reliés à la fourniture de l'électricité aux clients qui les
reçoivent. Donc, est-ce que vous convenez que la règle que vous fixez, qui a
peut-être des bonnes raisons... Parce que, là, vous dites : Bien, c'est...
c'est soit qu'on la paie maintenant, ou on le retire du dividende, ou bien soit
qu'on l'étale pour plusieurs années, mais là vous contrevenez à une règle de
base la fixation des tarifs. Puis je vais aller plus loin dans ma réflexion.
Parce que ce qu'on pourrait dire, c'est qu'actuellement le gouvernement de la
CAQ, il est mal pris parce qu'il y a un déficit historique, puis, tout ce qui
va faire en sorte que le déficit va être encore plus grand à la fin de l'année,
on ne peut pas l'accepter, ça fait qu'on est aussi bien de refiler la facture
aux générations futures. C'est ça, là, qu'on pourrait penser.
• (15 h 40) •
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui, mais je
voudrais exprimer que je ne suis pas en accord avec la lecture du député de
Jean-Talon parce que les coûts du passé ont un impact sur le développement des
projets futurs au sens où on a... si on ne règle pas ces différents, il n'y aura
pas de développement futur énergétique dans certains territoires, dans
certaines portions du Québec. Donc, oui, ils ont un lien avec les générations
futures parce que les projets futurs en dépendent. En ce sens-là, c'est
intrinsèquement lié, ils sont imbriqués, même si, dans la réalité des faits,
certes, ces ouvrages-là ont été construits il y a plusieurs années. Mais, dans
les faits, la reconnaissance des impacts qu'ont eus ces ouvrages-là sur les
générations d'aujourd'hui et futures n'a pas été faite, n'a pas été reconnue,
donc là il y aurait une reconnaissance, et, par conséquent, on ouvre la voie à
du développement futur.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
Mme Fréchette : Si on veut,
en fait, donner la possibilité à Hydro-Québec de développer son plan 2035,
il faut qu'elle ait des assises qui vont générer de l'acceptabilité sociale, et
ça, c'en est un des socles.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre.
M. Paradis : C'est
intéressant, ce qu'on vient d'entendre, mais la ministre n'a pas décrit ce qui
est prévu dans la loi de ce qui doit être considéré par Hydro-Québec et de ce
qui peut être considéré par Hydro-Québec dans les coûts admissibles pour fixer
les tarifs de distribution. C'est justement ce que j'indique, l'amendement que
vous présentez vient contredire la logique normale de la fixation des coûts de
distribution. Sur le plan politique, c'est intéressant, ce que vous venez de
dire, mais ce n'est pas ce qui est prévu par la loi. C'est pour ça que
l'amendement, il est différent. La centrale dont on parle, elle a été
construite en 1995, et, selon ce que j'en comprends, c'est qu'elle n'est pas
reliée au réseau de l'ensemble du Québec, elle fournit de l'électricité pour
des zones bien précises. Donc, ça ne devrait pas être la règle habituelle qui
s'applique. Puis c'est payé à même leur fonds consolidé ou une diminution du
dividende versé par Hydro-Québec au gouvernement du Québec, c'est réglé.
Pourquoi ici, là, on vient avoir une règle par un amendement qui nous arrive
aujourd'hui puis qui ne cadre pas dans le processus habituel de fixation des
tarifs de distribution?
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la ministre, quand vous serez prête.
Mme Fréchette : Je n'ai pas
de commentaire additionnel.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. D'autres interventions...
Le Président (M. Montigny) : ...oui,
Mme la députée de Robert-Baldwin, vous avez la parole.
Mme Garceau : Oui. Merci, M.
le Président. J'ai de la difficulté à comprendre, Mme la ministre, que cet
amendement vient rejoindre un objectif d'acceptabilité sociale. Si vous
pourriez le clarifier pour moi. Je ne vois pas de quelle façon on est en train
de rejoindre cet objectif-là via cet amendement.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Eh bien, il y
a un lien avec l'acceptabilité sociale, au sens où on vient offrir une
redevance ou une compensation suivant le projet ou la région dans laquelle ça
se déroule et la perspective des personnes, pour des impacts qui ont été
générés par des ouvrages, soit futurs ou antérieurs. Et, par conséquent, dans
la mesure où il y a cette reconnaissance des impacts que ça peut avoir sur les Premières
Nations et autochtones, Inuits, cette reconnaissance constitue un des éléments
qui permet l'acceptabilité pour la suite des choses, qui permet un partenariat,
qui permet une collaboration. Et, s'il n'y a pas cette reconnaissance-là, il
risque d'y avoir, dans plusieurs des cas, des blocages.
Mme Garceau : Ça, c'est en
lien avec le motif qu'Hydro-Québec va allouer des montants dans le cadre des
ententes avec les communautés autochtones afin de pouvoir faire des projets.
Là, on se comprend, puis on en avait discuté. Au bout du compte, qu'est-ce
que... l'intention réelle de cet amendement-là, c'est de refiler la facture, en
termes de fixation de tarifs, au consommateur. Parce que, là, on est en train
de... Surtout, vous avez mentionné deux ententes, en avril et mai 2024, avec
des communautés autochtones. Il va y en avoir plusieurs, d'autres à venir, donc
on parle de milliards de dollars, fort probablement, d'ententes. Je sais qu'il
va y avoir un amortissement, mais, au bout du compte, les tarifs vont augmenter
et peut-être substantiellement, à un moment donné, en raison de l'augmentation
ou le nombre de projets avec les communautés autochtones, n'est-ce pas?
Comme... au bout du compte, c'est ça, l'intention réelle de cet amendement-là.
Ce n'est pas qu'Hydro-Québec ou le gouvernement va assumer ces montants-là,
c'est... on va refiler, on va investir, mais on va refiler l'investissement au
consommateur. Et là ce n'est pas le résidentiel, ça va être les PME, c'est les
entreprises, c'est l'industrie, qui vont assumer l'augmentation des tarifs en
vertu de cet amendement.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Ça dépend avec quelle lorgnette on regarde ça, mais, pour moi, les
retombées vont augmenter, les retombées pour les Québécois vont augmenter au
fil des prochaines décennies. Les investissements qui ont été faits, il y a des
décennies, dans les barrages au nord du Québec, s'ils n'y avaient vu que des
coûts, ils ne seraient peut-être pas allés de l'avant. Ils ont vu les retombées
pour le Québec, pour les Québécois. Ça a été un levier de développement
économique incomparable. Et ce qui est mis sur la table, comme plan de
développement énergétique, ça va générer des retombées importantes. Donc,
certes, il y aura des coûts pour les investissements initiaux, mais,
ultimement, c'est surtout des retombées de long terme, de très long terme, qui,
en plus, s'inscrivent dans le cadre de la transition énergétique. Alors, pour
moi, ça, c'est le levier d'importance qu'on est en train de travailler.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée, vous pouvez continuer.
Mme Garceau : Donc, M. le
Président, si c'est le cas, Mme la ministre, pourquoi l'amendement, donc?
L'amendement n'est pas nécessaire. S'il va y avoir des retombées en raison des
projets, on n'a pas besoin de refiler la facture aux consommateurs, on va se
fier sur les retombées.
Mme Fréchette : ...
Le Président (M. Montigny) : Votre
réponse n'a pas été captée par le micro.
Mme Fréchette : Oui. Alors,
M. le Président, c'est sûr que c'est des projets qui requièrent un certain
temps à bâtir, à construire. Alors, il faut les mettre sur pied, ces
projets-là, pour qu'ils génèrent des retombées.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme Garceau : O.K. Donc, on
parle de délais, est-ce qu'on a un délai en tête? Parce que je trouve qu'on est
comme un petit peu... on est en train de négocier quelque chose qui pourrait
avoir un impact très, très important au niveau des consommateurs, peut-être,
maintenant, pour une certaine... un certain délai, une certaine durée, compte
tenu des retombées, parce que là, on parle de... les deux ententes avec les
communautés autochtones dans le passé, puis là on ne sait pas le nombre
d'ententes à venir et les montants, finalement, de ces ententes-là qui vont
être dans la formule d'établissement des revenus. Donc, est ce qu'on ne pourra
pas envisager certain délai en ce qui a trait à cet amendement-là ou cette
formule de détermination de l'établissement des revenus, compte tenu que c'est
temporaire, si je peux dire, les conséquences financières en termes de... au
niveau du gouvernement ou Hydro-Québec est de nature temporaire et non
permanente, si, au bout du compte, on fait ça parce qu'il va y avoir des
retombées économiques?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la députée. Mme la ministre, pour votre réponse.
Mme Fréchette : M. le
Président, je saisis, là, votre idée, mais je ne pense pas que ce soit
praticable ou applicable d'une manière comptable. Donc, il y a des projets qui
vont mettre un peu de temps avant d'être déployés, d'autres qui vont aller très
lentement, d'autres plus rapidement, ça va varier selon la nature du projet, le
milieu dans lequel il se déploie, la source énergétique qui est utilisée. Donc,
c'est ça, l'applicabilité ne semble pas possible.
• (15 h 50) •
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. Continuez, Mme la députée. Je vais aller à vous un peu plus tard,
ce ne sera pas long, Mme la députée n'avait pas terminé.
Mme Garceau : Je voulais
juste voir en termes de... Parce qu'on a reçu la maman aujourd'hui. Avec qui
vous avez consulté, qui avez-vous consulté pour la rédaction de cet
amendement-là?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Les
discussions se sont faites à l'intérieur même du gouvernement et avec Hydro-Québec.
Donc, c'est demeuré un cercle.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la députée.
Mme Garceau : Donc, pas de
consultations à l'extérieur en termes de l'impact, les conséquences de cet
amendement là au niveau des PME, et... l'Association d'entreprises
indépendantes, ce genre d'organismes.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Non. Non.
Mme Garceau : Pourquoi?
Mme Fréchette : bien, parce
que c'est un amendement qu'on voulait débattre en commission parlementaire dans
un premier temps. C'est quand même une instance officielle qui est celle qu'on
a utilisée.
Mme Garceau : Mais vous ne
trouvez pas, Mme la ministre, que c'est quand même assez pertinent, parce que
c'est comme... on en a déjà discuté, d'une taxe verte, là, c'est une autre taxe
verte, finalement.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : C'est un
frais qu'auraient dû assumer les gouvernements et ils n'ont pas osé le faire.
Et là ça a développé des tensions, des différends. Et nous, on veut régler un
différent nombre de différends.
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. Merci, Mme la ministre. D'autres questions, Mme la députée?
Mme Garceau : Je vais laisser
mon collègue...
Le Président (M. Montigny) :
Parfait. M. le député de Jean-Talon, vous allez avoir la parole, je veux juste
vous dire qu'il vous reste moins de deux minutes.
M. Paradis : Je vais demander
la suspension pour vous déposer un sous-amendement.
Le Président (M. Montigny) : Sans
problème. Nous allons donc suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 53)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 16)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Nous étions toujours à l'étude de l'article 30.
Nous avions une proposition d'amendement...
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) : ...ce
ne sera pas long... une proposition d'amendement qui a été déposée. Il y a une
demande de proposition de sous-amendement. Mais j'ai une demande de suspendre
nos travaux quelques instants.
Alors, nous allons resuspendre nos
travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 16)
(Reprise à 16 h 22)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Nous avions un amendement à l'étude. Nous
avons reçu une demande de sous-amendement. Alors, M. le député de Jean-Talon,
vous faites une proposition de sous-amendement. Je vous laisse le présenter, le
lire... en faire la lecture et nous l'expliquer.
M. Paradis : Merci, M. le
Président. Article 30, relativement à l'article 52.1 de la Loi sur la
Régie de l'énergie :
Au premier alinéa de l'article 52.1
de la Loi sur la Régie de l'énergie proposé par l'article 30 tel qu'amendé
du projet de loi :
Enlever les mots : «et des montants
alloués par Hydro-Québec dans le cadre d'une entente en matière d'affaires
autochtones visée à l'article 3.48 de la Loi sur le ministère du Conseil
exécutif (chapitre M-30) permettant le règlement de différends liés à des
activités réalisées ou à des ouvrages construits par Hydro-Québec avant le
(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi)»
L'article 52.1 de la Loi sur la Régie
de l'énergie, tel que modifié, se lirait donc ainsi... Si on peut faire bouger
l'écran. Je vais le lire ici.
Le Président (M. Montigny) :
...peut me...
M. Paradis : Excusez-moi, je
l'ai... je ne l'ai plus à l'écran.
Le Président (M. Montigny) : ...pour
l'affichage. Ça ne sera pas long, il nous manquait un membre du personnel.
M. Paradis : Et moi, je...
Le Président (M. Montigny) :
Maintenant...
M. Paradis : Je vais le
ravoir à l'écran ici. Je m'excuse.
Le Président (M. Montigny) : Multitâches,
nous sommes multitâches.
M. Paradis : Ah! O.K. Bon.
Merci.
Le Président (M. Montigny) :
Nous avons réussi, il est affiché à l'écran, cher collègue.
M. Paradis : On avait un
double problème parce que moi, je l'avais perdu de mon écran aussi.
Le Président (M. Montigny) :
C'est réglé. Vous pouvez y aller avec la lecture de l'article.
M. Paradis : Donc, l'article 52.1
de la Loi sur la Régie de l'énergie, tel que modifié, se lirait donc ainsi...
M. Paradis : …lorsque la régie
établit les revenus requis pour assurer l'exploitation du réseau de
distribution d'électricité, elle tient compte des coûts d'approvisionnement…
des approvisionnements en électricité du distributeur d'électricité, des coûts
de transport d'électricité que le distributeur assume, des revenus requis pour
assurer l'exploitation du service public de recharge rapide pour véhicule
électrique visés à l'article 23 de la Loi sur Hydro-Québec
(chapitre H-5), des montants d'aides financières accordées et versées en
vertu de l'article 39.0. 1 de cette loi, dans la mesure où ces montants
n'ont pas été… n'ont pas été remboursés.» Très bien.
Donc, c'est dans la foulée des échanges
qu'on a eus sur la... sur l'amendement proposé aujourd'hui par la ministre, qui
ajoute aussi le coût des ententes avec les communautés autochtones. Et, je le
réitère, le débat ne porte pas sur le bien-fondé de ces ententes, c'est… le
débat porte sur qu'est-ce qui va dans les tarifs de distribution et quelles
sont les règles habituelles qui s'appliquent depuis très longtemps dans la Loi
sur la Régie de l'énergie, dans la Loi sur Hydro-Québec.
Ce qui est indiqué, la logique, c'est que
ce qu'on inclut dans les coûts de distribution, c'est des dépenses, c'est des
coûts qui sont utiles à la distribution. Donc, quand on fixe le tarif pour
l'ensemble du Québec, on fixe des coûts qui sont utiles pour les clients,
qu'ils soient à Gatineau ou à Gaspé, ou à Québec, ou ailleurs. Et ça, c'est les
principes réglementaires reconnus, là. C'est comme ça que ça fonctionne.
Et là, actuellement, on veut inclure plein
de choses dans les tarifs de distribution, y compris des éléments qui sont plutôt
des coûts de production pour certains clients dans des ententes passées, pour
des ouvrages construits il y a très longtemps. Si ce sont des coûts de
production, ça ne devrait pas être refilé directement au consommateur et
calculé comme coût de distribution. Ce ne sont pas des coûts de distribution.
Ce n'est pas relié. Le fait qu'on ait une entente, utile, justifiée pour les
installations du lac Robertson au Saguenay, au Lac-Saint-Jean, ne devrait pas
avoir une influence sur le tarif que va payer Mme Nadeau à Gatineau pour son
électricité. En gros, c'est ça, le concept. Ça, c'est plutôt pour l'entente
entre le transporteur et le producteur.
Donc, Mme la ministre, bonne intention,
mais ce que vous avez prévu n'est pas à la bonne place. Ce n'est pas comme ça
que ça fonctionne. On vient jouer dans des règles et dans des processus bien
établis. Et on ne devrait pas faire ça. Donc, je propose de retirer cette
mention-là ici, elle va ailleurs dans le projet de loi n° 69 ou ailleurs
dans les lois du Québec, mais pas là.
Le Président (M. Montigny) :
Alors…
M. Paradis : Est-ce que
c'était clair?
Le Président (M. Montigny) :
…sur ce, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Je vais
prendre un petit moment, s'il vous plaît.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Nous allons donc prendre un petit moment de suspension.
(Suspension de la séance à 16 h 27)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 36)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, nous reprenons donc nos travaux. Nous sommes toujours à l'étude du projet
de loi n° 69. Nous avons, à l'article 30, une proposition d'amendement.
Nous avons, à l'article 30 aussi, une proposition de sous-amendement. Lors
de la suspension, là, Mme la ministre nous disait qu'elle voulait faire une
proposition. Alors, Mme la ministre, je vous laisse la parole pour votre
première proposition.
Mme Fréchette : Oui.
Merci, M. le Président. Donc, j'aimerais proposer la suspension de l'étude du
sous-amendement et de l'amendement.
Le Président (M. Montigny) :
Si je comprends bien, il y a un sous-amendement. Vous proposez la suspension du
sous-amendement, de l'amendement et de l'article. C'est bien ça?
Mme Fréchette : Exact.
Le Président (M. Montigny) :
Parfait. Donc, pour être bien clair, ce qui est... Ce qui est proposé, c'est de
suspendre l'étude de l'amendement, du sous-amendement et de l'article pour être
capable de faire une proposition. C'est ce que j'ai compris.
Mme Fréchette : Exact.
Le Président (M. Montigny) :
Parfait. Merci. Ça nous prend le consentement pour ça. Est-ce que nous l'avons?
M. le député de Jacques-Cartier, je vous écoute.
M. Kelley
: Question,
M. le ministre. Avant, qu'on prend... on tranche sur le consentement, est ce qu'on
peut juste dire des mots pour considération pour la ministre?
Mme Fréchette : Absolument.
Là, je veux juste...
M. Kelley
: Juste
rapidement...
Le Président (M. Montigny) :
Regarde. Pour les raisons, là, du bon fonctionnement, c'est quand même assez
complexe, ce que j'ai compris, c'est que Mme la ministre veut faire une
suspension de ces articles pour être capable d'y réfléchir. Alors, je vous
laisse la parole. Allez-y, M. le député.
M. Kelley
: Pour
guider notre réflexion, on va...
Le Président (M. Montigny) :
Oui, je vous écoute.
M. Kelley
: Mais
je pense que c'est important de bien réfléchir ça pour une couple de raisons. Les
raisons, c'est ça, Mme la ministre, c'est un peu une préoccupation. Je pense
que, si on parle de signer des ententes avec des communautés autochtones ou
quand même de payer pour certaines ententes du passé, etc., on a toujours passé
par le mode... C'est par le dividende d'Hydro-Québec, puis on partage les
richesses collectives ensemble, les profits d'une société d'État qui est un fleuron
de notre société. J'ai certaines craintes que si on change ce mode...
M. Kelley : ...puis on ajoute
dans les tarifs cet élément-là, que le consommateur va assumer des coûts de
signer des ententes avec des communautés autochtones. Ça peut créer certaines
tensions, je vais dire ça comme ça, franchement. C'est un bon geste, c'est
apprécié, on comprend que c'est un geste noble, mais, en même temps, je pense
qu'il faut réfléchir. Le système qui a existé dans le passé, le partage des
dividendes, les redevances, les profits d'Hydro-Québec, je pense que ça,
c'est... de ma réflexion... discussions aujourd'hui, probablement la meilleure
façon d'avancer. Je pense que c'est aussi important de faire le tour avec tous
les acteurs. C'est difficile de trancher à 100 %... sans vraiment eu une
occasion de bien consulter tout le monde. Et je pense que ça, c'est
hyperimportant. Je sais que le gouvernement, de leur côté, a eu des discussions
à l'interne. C'est bien correct, mais, pour nous, sur le côté de l'opposition,
ça arrive, c'est un gros changement. On a eu une bonne discussion, une bonne
ouverture de la ministre et l'équipe gouvernementale d'expliquer les choses. Je
pense que ça... aujourd'hui, c'était un bon exemple de la démocratie en action.
Alors, on va appuyer le consentement de suspendre ça, d'avoir une meilleure
réflexion là-dessus. De notre côté aussi, on va continuer à réfléchir
là-dessus. Alors, c'est mes commentaires pour guider, essayer de guider le
gouvernement dans leur réflexion. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Je vais vous donner la parole, M. le député, je vous entends bien. Alors,
c'est bien correct, je vous laisse, M. le député de Jean-Talon, toujours sur
l'enjeu de placer cet article-là et ces amendements-là en suspension, on
s'entend.
• (16 h 40) •
M. Paradis : Oui, s'agissant
du sous-amendement que j'ai proposé, j'aimerais aussi faire un bref commentaire
pour rappeler que l'enjeu dont nous discutons, dont nous discutons
actuellement, peut sembler très technique, mais, en fait, il est très
important, parce qu'il parle justement de la façon... de comment on va
considérer les montants qui vont avoir été versés à des communautés autochtones
en compensation, en vertu d'ententes, comment on va les considérer
financièrement, et où on va les considérer financièrement, et quelles sont les
règles de calcul des coûts de distribution. C'est très important.
Et actuellement on a deux ententes sur la
table. Dans le futur, on pourrait en avoir pour des montants très différents,
pour des centaines de millions, sinon des milliards, je ne sais pas, mais ça
peut... ça peut avoir des conséquences importantes. S'agissant d'ententes avec
les communautés autochtones, j'aimerais qu'on se rappelle toutes et tous qu'on
a discuté, pas plus tard qu'hier, de l'importance de la consultation préalable
des parties concernées, et, ici, les parties concernées, au premier chef, ce
sont les communautés autochtones. J'ai cru comprendre des échanges précédents,
notamment avec mes collègues de Jacques-Cartier et Robert-Baldwin, lors des
échanges avec la ministre, qu'il n'y avait pas eu beaucoup de consultations sur
une disposition qui peut avoir l'air technique mais qui ne l'est pas. Alors, je
recommande, moi aussi, au gouvernement, à Mme la ministre de consulter
notamment les communautés autochtones sur cette question-là de comment on va
présenter les choses lorsque vient le temps de considérer les ententes qui
seront signées. Et je serai curieux de voir la solution qui sera proposée. Cela
étant dit, je termine avec une question, M. le Président, est-ce qu'on...
Le Président (M. Montigny) : Tout
simplement, je vous laisse aller avec votre question, mais moi, j'ai une
sous-question pour vous, pour être bien clair que je comprenne... Bien, je peux
y aller tout de suite pendant que j'ai la parole. J'entends, dans ce que vous
dites, par déduction, que vous êtes en faveur, donc, que vous seriez d'accord
pour le consentement, pour la suspension, pour que... ce que j'ai entendu de
vos paroles, c'est que... qu'il y ait de la consultation qui continue?
M. Paradis : Oui, mais ce que
je voudrais savoir, c'est ce qu'on suspend, exactement, parce qu'il y a le
sous-amendement, l'amendement et l'article au complet, qui contient beaucoup de
dispositions. Donc, je voulais savoir comment vous comptiez nous guider dans
nos travaux, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Bien,
c'est une très bonne question. Alors, ce que je comprends bien, c'est que, pour
assurer le suivi par rapport à cette suspension-là du sous-amendement et de
l'amendement, pour ne pas qu'on ait à voter l'article un peu plus tard
aujourd'hui, en ayant eu la suspension du sous-amendement et de l'amendement...
pour respecter, je dirais, la logique là-dedans, il faut suspendre aussi
l'article pour ne pas avoir à voter l'article sans ce qui a été suspendu comme
sous-amendement, sinon on se trouverait à faire quelque chose que vous ne
souhaitez, probablement pas, en suspendant ces propositions d'amendement et de
sous-amendement.
Alors, ce serait comme ça que je le vois.
Est-ce que vous êtes consentantes ou consentants? Alors, nous allons donc
suspendre le projet d'amendement du député de Jean-Talon. Nous allons donc
suspendre aussi le projet...
Le Président (M. Montigny) : ...d'amendement
présentée par la ministre. Nous allons donc suspendre aussi l'article 30.
Mais avant, je vous laisserais la parole, si d'autres membres ont besoin
d'intervenir. Mme la députée.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Merci, Mme la ministre, pour l'ouverture. La suspension, je crois,
est importante dans le contexte de nos échanges. Également, M. le Président,
compte tenu qu'on a aussi fait... fait référence à l'amendement, à l'article...
c'est l'article 52.4, également, devrait être suspendu, là, parce que
c'est en lien avec les ententes avec les communautés autochtones. Donc, je
l'ajouterais à la...
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Je vous entends bien. Il n'a pas encore été déposé officiellement, il n'a pas
encore été présenté, donc il n'est pas nécessaire de le suspendre. Par contre,
quand nous y arriverons, en toute logique, nous mentionnerons qu'il est
possible de l'étudier plus tard pour éviter ce que vous venez de mentionner.
Mme Garceau : Merci beaucoup.
Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la ministre, est0ce que vous souhaitez prendre la parole à ce stade-ci?
Mme Fréchette : D'accord.
Le Président (M. Montigny) : Nous
avons consentement pour déposer l'ensemble de l'article et des
sous-amendements.
Mme Fréchette : Parfait.
Bien, merci, merci, M. le Président. Merci aux collègues pour leur
consentement.
J'aimerais informer les collègues que des
amendements ont été déposés dans Greffier, donc je les invite à les consulter.
Il y a notamment un amendement concernant le prix plancher pour l'essence, un
thème d'actualité, donc je voulais le souligner.
Et, par ailleurs, je voulais vous faire
une proposition, M. le Président, et aux collègues, pour que l'on puisse, pour
la suite des choses, étudier les amendements... les articles, en fait, qui
concernent l'AREQ, l'Association des redistributeurs d'électricité du Québec.
Ils sont disséminés à différents endroits dans le projet de loi. Donc, si on
pouvait les rassembler et les étudier un à la suite des autres, même si
chronologiquement ils ne se suivent pas, ça pourrait être facilitant pour la
discussion.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
si je vous comprends bien, la demande que vous nous faites, c'est d'être
capable de prendre, sur un sujet donné, qui est les redistributeurs, les
réseaux municipaux et la coopérative, de les prendre ensemble pour les étudier
un à la suite de l'autre, même s'ils sont répartis dans le projet de loi à
plusieurs endroits, pour assurer une meilleure compréhension, qui est un peu
similaire à ce qu'on vient de vivre, là, en amenant des amendements. Si je
comprends bien, c'est un peu la logique que je comprends de votre demande.
Mme Fréchette : Tout à fait,
M. le Président, vous avez tout compris.
Le Président (M. Montigny) : Vous
trouvez que ce serait plus facile de l'aborder comme ça par sujet?
Mme Fréchette : Oui.
Le Président (M. Montigny) : Nous
avons donc besoin, si je comprends bien, d'avoir ces numéros d'articles avant
d'aller chercher le consentement, le consentement des membres de la commission.
Est-ce que vous pourriez me donner les numéros des articles concernés? Si vous
voulez, nous pouvons suspendre quelques instants, le temps de les sortir si
vous voulez.
Mme Fréchette : Je pense que
la liste est prête.
Le Président (M. Montigny) : Ah!
parfait.
Mme Fréchette : Puis on va la
faire connaître aux députés de l'opposition.
Le Président (M. Montigny) : Comme
la liste est prête...
Mme Fréchette : O.K.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Allez-y, Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : O.K. Alors,
il s'agit des amendements numéro 111, 89.1, 112, 113, 31, 146.1, 128.1 et
129.1.
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
on va s'assurer... je vais les répéter, comme Président, si ça vous convient.
Et, vous me direz s'il y a erreur, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Je peux les
répéter, comme ça, vous vérifiez et tout le monde est à jour?
Le Président (M. Montigny) : Bien
oui, on va vérifier. Allez-y, Mme la ministre. On va faire ça.
Mme Fréchette : Alors, 111,
89.1, 112, 113, 31, 146.1, 128.1 et 129.1.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Pour que ce... Pour que ce soit clair, je vais répéter un peu ce qui nous est
demandé pour être certain qu'on ait un consentement éclairé. Ce qui est proposé
ici, c'est que comme plusieurs amendements sont proposés et disposés à
plusieurs endroits dans le projet de loi qui ne sont pas consécutifs, ce qui
est proposé, c'est de demander un consentement pour étudier ces articles où il
y a des amendements qui sont proposés, d'y aller par sujets qui concernent les
réseaux de l'AREQ, donc l'Association des redistributeurs d'énergie au Québec,
qui est les réseaux municipaux et une coopérative. C'est ça, la
proposition : c'est les amendements 111, 89.1, 112, 113, 31, 146.1, 128.1
et 129.1...
Le Président (M. Montigny) : ...Oui,
question. M. le député.
M. Kelley : Question. C'est
de suspendre. Je pense, ça prend une «huddle» de notre côté, de regarder tout
ça, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : C'est
parfait. Nous allons donc suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 48)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 49)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous sommes de retour. Nous avons donc une proposition qui nous a été demandée,
en fait, qui a été négociée pour être capable d'étudier par sujet quelques
articles et amendements, proposition qui a été déposée sur Greffier dans une
section très précise, une proposition de séquence qui nous a été déposée. Donc,
est-ce qu'il y a consentement des membres de la commission pour étudier par
sujet des articles suivants et amendements déposés dans la section séquence?
Oui, M. le député.
• (17 h 50) •
M. Bouazzi : Ça fait qu'avant
de donner mon consentement, je voudrais juste pour que les gens nous entendent,
comprennent qu'on a quand même reçu 50 amendements d'un coup sur un projet
de loi...
Une voix : ...
M. Bouazzi : ...52, sur un
projet de loi qui compte 180 articles, si mes souvenirs sont bons, peut-être
un peu plus, et que donc toute la société civile n'a pas eu la chance,
malheureusement, de s'exprimer sur ces amendements et que, par ailleurs,
évidemment, on a demandé d'avoir un peu de temps jusqu'à demain pour les
analyser, mais ça nous a été refusé, on comprend que... On veut tous avancer
vite, honnêtement, là, mais c'est là où on est, ça fait que je pensais que c'était
important que ce soit dit en caméra.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Il est important, à ce stade-ci, de mentionner, pour le bénéfice de tous,
les articles et amendements qui sont présentés dans la séquence, là, pour tout
le monde, alors c'est l'article 111, l'amendement 89.1, l'article 112,
l'article 113, le nouvel article 31, qui est ajouté par amendement, donc
qui ajouterait un nouvel article, le 146.1, le 128.1 et le 129.1. Ils sont dans
une séquence dans l'ordre que je viens de nommer. Est-ce que c'est clair pour
tous? C'est bon. Maintenant, est ce que nous avons consentement?
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Parfait. Nous avons donc consentement pour procéder dans cette séquence. Alors,
avec le consentement, on va procéder maintenant à l'étude de l'article 111.
Mme la ministre.
M. Marois (Samuel) : Il faut
lire l'article 111 au complet?
Le Président (M. Montigny) :
Oui. Alors, à ce stade-ci, pour bien faire, dans la séquence, même si on
étudiait une section de l'article 111 pour l'introduire, je vous
demanderais, la partie gouvernementale, de faire la lecture de l'ensemble de l'article,
en précisant qu'on va travailler une partie, là, je vous laisse à votre bon
soin... l'expliquer par après. Merci, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président, et je salue vos compétences en matière de présidence. Alors, l'article 111 :
L'article 22 de cette loi est remplacé par les suivants : La société
a pour mission d'agir et d'innover dans le domaine de l'énergie ou dans tout
domaine connexe, notamment en matière de recherche. Elle doit assurer de
manière suffisante, sécuritaire, fiable et au meilleur coût, la satisfaction
des besoins en électricité des marchés québécois. Elle doit notamment disposer
des approvisionnements en électricité requis pour atteindre la cible des
approvisionnements établie par le Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques
visées à l'article 14.2 de la Loi sur le ministère de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie (chapitre M-14.1) à l'horizon qui l'indique. La société
doit en outre contribuer à la transition énergétique, favoriser une saine
gestion de la consommation d'énergie et agir de manière à maximiser les
bénéfices économiques, sociaux et environnementaux au Québec...
Mme Fréchette : ...l'article
remplace l'énoncé de mission d'Hydro-Québec par un nouvel énoncé de mission. Le
premier alinéa confie expressément à Hydro-Québec la mission d'assurer de
manière suffisante, sécuritaire, fiable et au meilleur coût la satisfaction des
besoins en électricité des Québécois. En outre, le premier alinéa précise
qu'Hydro-Québec devra disposer des approvisionnements requis pour atteindre la
cible qui sera établie dans le PGIRE de manière à assurer la mise en œuvre et
le respect des orientations, des objectifs et des cibles fixés par le
gouvernement.
Le deuxième alinéa évoque quant à lui la
contribution d'Hydro-Québec et le rôle qu'elle joue dans la réalisation de la
transition énergétique pour favoriser une saine gestion de la consommation
énergétique et pour maximiser les bénéfices économiques, sociaux et
environnementaux de l'énergie au Québec. Merci.
Ensuite, il y a...
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Simplement, là, vous pouvez continuer la deuxième partie de l'article, Mme la
ministre. Pas de problème, allez-y.
Mme Fréchette : Alors,
l'article 22 de cette loi est remplacé par les suivants :
«La société doit assurer par tout moyen
les approvisionnements requis pour la satisfaction des besoins des marchés
québécois en électricité patrimoniale. Pour un volume de
165 térawattheures, incluant tous les services nécessaires et généralement
reconnus pour assurer la sécurité et la fiabilité de ses approvisionnements. Ce
volume exclut ceux nécessaires pour satisfaire des besoins d'urgence ou de
court terme, ceux dont la distribution peut être interrompue à tout moment par
la société et ceux distribués dans un réseau autonome de distribution
d'électricité.
«La part du volume d'électricité
patrimoniale d'une catégorie de consommateurs d'électricité patrimoniale
s'obtient par la division du volume de consommation totale d'une catégorie de
consommateurs concernés par le volume de consommation totale de l'ensemble des
catégories de consommateurs d'électricité patrimoniale. Le gouvernement peut
fixer les autres caractéristiques des approvisionnements en électricité
patrimoniale.»
Donc, cet article reprend en
partie l'actuel article 22 de la Loi sur Hydro-Québec. Il prévoit les
responsabilités d'Hydro-Québec relativement à l'électricité patrimoniale. Le
premier alinéa de cet article reprend l'obligation d'Hydro-Québec d'assurer les
approvisionnements requis pour satisfaire les besoins en électricité des
Québécois jusqu'à concurrence d'un volume de 165 térawattheures, ce qui
est communément appelé le bloc patrimonial.
Hydro-Québec peut remplir cette obligation
par tout moyen, par exemple en produisant ou en achetant d'électricité, ce qui
lui donne une marge de manœuvre importante. Les approvisionnements requis pour
assurer les besoins en électricité jusqu'à concurrence de ce volume de
165 térawattheures ne sont pas assujettis à l'encadrement prévu aux
articles 74.1 et 74.2 de la Loi sur la Régie de l'énergie.
Le deuxième alinéa reprend en partie
l'actuel paragraphe 1° du deuxième alinéa de l'article 52.2 de la Loi sur
la Régie de l'énergie. Le deuxième alinéa du nouvel article 22.0.0.1
prévoit donc que la part du volume d'électricité patrimoniale d'une catégorie
de consommateurs d'électricité patrimoniale s'obtient par la division du volume
de consommation totale d'une catégorie de consommateurs concernés par le volume
de consommation totale de l'ensemble des catégories de consommateurs
d'électricité patrimoniale.
Enfin, le dernier alinéa prévoit que le
gouvernement peut, comme c'est le cas actuellement, fixer des caractéristiques
des approvisionnements en électricité patrimoniale.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, il reste maintenant la continuité de l'article.
Mme Fréchette : Alors,
ensuite, l'article 22 de cette loi est remplacé par les suivants :
«22.0.0.2 Le gouvernement alloue, aux fins
d'une révision tarifaire visée au premier ou au troisième alinéa de
l'article 48 de la Loi sur la Régie de l'énergie (Chapitre R-6.01),
le coût de l'électricité patrimoniale devant être récupéré auprès des
catégories de consommateurs d'électricité patrimoniale par les tarifs de
distribution d'électricité fixée par la régie.
À cette fin, le gouvernement :
1° détermine les catégories de
consommateurs, incluant ceux visés par un contrat spécial, auxquelles il entend
allouer le coût visé au premier alinéa;
2° augmente, pour chacune des années
visées par la révision tarifaire précédente, selon le taux, qui ne peut être
inférieur à zéro, correspondant à la variation de l'indice moyen d'ensemble,
pour le Québec, des prix à la consommation pour la période de 12 mois qui
se termine le 31 mars de chacune de ces années, le coût des
approvisionnements en électricité patrimoniale visée au paragraphe 1° du
premier alinéa de l'article 52.2, à l'exclusion de celui applicable à la
catégorie des contrats spéciaux;
3° il tient compte de l'évolution du
volume de consommation d'électricité patrimoniale de chaque catégorie de
consommateurs et des caractéristiques de ces dernières, incluant à l'égard de
chacune d'elles, la part d'électricité consommée par les consommateurs de la
catégorie sur le total d'électricité qu'il pourrait consommer et les pertes
associées au transport et à la distribution de l'électricité...
Mme Fréchette : …le nouvel
article 22.0.0.2 de la Loi sur l'Hydro-Québec prévoit de quelle manière le
gouvernement alloue le coût de l'électricité patrimoniale aux fins de
l'établissement par la régie des coûts des approvisionnements et de la fixation
des tarifs.
L'article est une réécriture du deuxième
alinéa de l'article 52.2 de la Loi sur la Régie de l'énergie, qui permet
de le clarifier et d'apporter les adaptations nécessaires en raison du nouveau
processus de fixation des tarifs. Le premier alinéa de cet article prévoit donc
que le gouvernement, aux fins d'une révision tarifaire, alloue le coût
d'électricité patrimoniale aux différentes catégories de consommateurs.
Le deuxième alinéa prévoit la façon dont
le gouvernement procède. D'abord, le gouvernement détermine les catégories de
consommateurs auxquelles il entend allouer d'une part. Ensuite, il alloue les
coûts pour chacune de ces catégories et pour chacune des trois années visées
par la révision tarifaire, en les augmentant annuellement selon un taux
correspondant à l'indice des prix à la consommation. Finalement, le
gouvernement peut aussi tenir compte de l'évolution du volume de consommation
d'électricité patrimoniale de chaque catégorie de consommateurs et des
caractéristiques de ces dernières, incluant à l'égard de chacune d'elles la
part d'électricité consommée par les consommateurs de la catégorie sur le total
d'électricité qu'ils pourraient consommer et les pertes associées au transport
et à la distribution de l'électricité.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Je crois qu'il reste 22.0.0.3.
Mme Fréchette : L'article 22
de cette loi est remplacé par les suivants :
«22.0.0.3. La société est tenue
d'approvisionner en électricité les titulaires d'un droit exclusif de
distribution d'électricité visés au deuxième alinéa de l'article 62 de la
Loi sur la Régie de l'énergie, chapitre R-6.0.»
• (18 heures) •
Cet article reprend l'actuel
article 23 de la Loi sur Hydro-Québec. Il prévoit qu'Hydro-Québec doit
approvisionner en électricité les réseaux municipaux et la Coopérative
régionale d'électricité de Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville, qui sont les autres
titulaires d'un droit exclusif de distribution d'électricité devant desservir
les consommateurs situés sur leur territoire.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la ministre, pour la lecture et l'explication. Nous avons donc
une proposition d'amendement. Je vous laisse la présenter.
Mme Fréchette : Voilà, on a
une proposition d'amendement, article 111, donc : Insérer, à la fin
de l'article 22.0.0.3 de la Loi sur l'Hydro-Québec, proposé par
l'article 111 du projet de loi, l'alinéa suivant : «Toute entente entre
la société et un titulaire sur le prix et les conditions de cet
approvisionnement en électricité doit être autorisée par le gouvernement sur la
recommandation du ministre et du ministre des Finances.»
Donc, c'est un amendement qui prévoit que
les ententes entre Hydro-Québec et un autre titulaire d'un droit exclusif de
distribution d'électricité sur le prix et les conditions auxquelles
Hydro-Québec les approvisionne en électricité doivent être autorisées par le
gouvernement. Voilà qui complète.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Alors, pour que ce soit clair, ce que je comprends, c'est que vous… il y
a une proposition d'ajouter, là, à la fin de l'article 111 ce que… ce qui
a été amené comme amendement. Alors, sur cette proposition d'amendement, M. le
député de Jacques-Cartier, vous avez la parole?
M. Kelley : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président…
Des voix : …
Le Président (M. Montigny) : M.
le député de Jacques-Cartier, vous avez la parole.
M. Kelley : Oui, merci. Mme
la ministre, j'imagine, on fait référence au ministre des Finances parce qu'il
y a l'argent qui va être transféré ou… Je ne sais pas si «transféré», c'est le
bon mot ou quand même… Oui, exactement, c'est juste de comprendre, c'est la
première fois qu'on fait référence au ministère des Finances. Alors, c'est…
dans ce sens-là, c'est pour récompenser, j'imagine, le… mais pas le… bien oui,
la société, qu'on vient de parler. J'essaie juste de bien comprendre exactement
qu'est-ce qui se passe ici, pourquoi nous avons ajouté le ministère de
l'Économie et de l'Énergie, mais aussi le ministre des Finances… le ministère
des Finances.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, merci,
M. le Président. Donc, effectivement, le ministre des Finances est cité parce
que ces ententes peuvent affecter le cadre financier et les finances publiques
du Québec et, par conséquent, il est important que le ministre des Finances
recommande.
M. Kelley : D'une façon…
excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) :
Allez-y.
M. Kelley
: D'une façon
positive ou négative, Mme la Présidente… Mme la ministre, que ça va impacter le
ministère des Finances?
Mme Fréchette : Ce sera au
ministre des Finances à évaluer si ce sera positif…
M. Kelley : Alors, on n'a pas
fait d'évaluation encore pour s'assurer que si ces changements vont avoir un
impact… Ça peut avoir un impact négatif sur les revenus de l'État?
Mme Fréchette : En fait, les
ententes ne sont pas encore signées. Elles vont… elles vont l'être au cours des
prochaines années. Donc, à la lumière de ce qui sera négocié, voilà, le
ministre des Finances va juger s'il s'agit d'une entente positive...
18 h (version non révisée)
M. Kelley
: ...pourquoi
c'était important d'ajouter cet amendement pour le gouvernement?
Mme Fréchette : Pardon...
M. Kelley : Pour quelle
raison c'était nécessaire d'ajouter cet amendement ici? C'est quoi, l'intention
de le gouvernement?
Mme Fréchette : Oui. Parce
que ça peut affecter le cadre financier, les finances publiques du Québec.
Donc, c'est important d'avoir ces autorisations.
M. Kelley : O.K.Pour
l'instant, c'est tout pour moi. Je ne sais pas si mes collègues a d'autres
questions.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député. D'autres interventions? M. le député de Jean-Talon, vous
avez la parole.
M. Paradis : Bien, comme on
le rappelait tout à l'heure, cet amendement fait partie d'une série d'amendements
que nous allons étudier les uns en fonction des autres, et nous avons reçu ces
amendements en plein travaux parlementaires tout à l'heure, donc on n'a pas eu
le temps de les étudier encore, et ils font partie, on le mentionnait tout à l'heure,
d'une série de 52 amendements que nous venons de recevoir. Je remercie le
collègue de Jacques-Cartier de poser des questions sur cet amendement en particulier.
Moi, j'aimerais que la ministre nous explique la logique de ce qu'on va faire,
parce que, je le redis, là, c'est vrai qu'on s'attarde à cet amendement-là,
mais j'aimerais peut-être que, dans ses mots, elle nous explique un peu ce que
nous allons faire dans cet article et dans les prochains articles. Donc, quel
est l'objectif poursuivi par cette série... par cet amendement, donc qui
mentionne une entente entre la société et un titulaire, mais les autres aussi, amendements,
là, qui parlent de cette entente-là? Donc, qu'est-ce...
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
M. Paradis : ...quel est l'objectif,
là, de ce qu'on va faire en général?
Le Président (M. Montigny) : Très,
très bien. Merci, M. le député.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Ça s'en vient.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Donc,
je ne suspendrai pas les travaux, mais je vais quand même laisser le temps, là,
aux différents intervenants.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Alors,
simplement pour expliquer que, bien que nous sommes à l'étude d'un seul
amendement, évidemment, je juge que la question de M. le député de Jean-Talon
est quand même légitime, là, pour une séquence. Alors, je vais vous permettre,
là, de procéder, Mme la ministre, si vous voulez répondre à la question sans
problème.
Mme Fréchette : Oui.Merci,
M. le Président. Alors, bien, il faut voir que les réseaux municipaux actuels
et la coopérative paient l'équivalent du tarif LG. Or, c'est un tarif qui croît
plus vite que le tarif domestique, et ils ne sont pas autorisés à charger
davantage que le tarif domestique. Donc, ça pose un enjeu pour eux. Donc, le
modèle d'affaires sur lequel ils ont eu l'habitude de travailler ne cadre plus du
fait notamment que la transition énergétique génère des coûts additionnels, des
dépenses additionnelles. Ils veulent s'adapter, mais ne sont pas en capacité de
le faire adéquatement du fait des contraintes qu'ils rencontrent sur le plan
financier. Donc, plutôt que de payer le tarif LG, il est souhaité qu'il y ait
une entente entre Hydro-Québec et chacun des membres de l'AREQ pour définir un
nouveau tarif, un tarif qui correspondra davantage à leur modèle d'affaires.
Est-ce que ce sera plusieurs ententes avec chacun des membres de l'AREQ ou une
entente-cadre qui couvrira l'ensemble des membres de l'AREQ, ça reste à être
défini, mais donc c'est pour donner la possibilité à ce qu'il y ait une entente
entre Hydro-Québec et les membres de l'AREQ qui va leur permettre de davantage
avoir un modèle d'affaires qui tienne la route.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci beaucoup, Mme la ministre. M. le député de Jean-Talon, vous avez la
parole.
M. Paradis : C'est... C'est
donc dire que cette entente ici, là, à l'article 22.0.0.3 tel que modifié
par votre amendement que vous venez de déposer, va remplacer le tarif LG. Il n'y
aura plus de tarif LG qui va être appliqué aux titulaires nommés, ça va être
remplacé par les ententes, c'est ça?
Mme Fréchette : Effectivement.
Une précision, c'est que ça va s'appliquer à partir de 2029. Donc, d'ici 2029...
Mme Fréchette : ...le tarif
LG va continuer et c'est lors de la prochaine cause tarifaire en 2029 que
seront mises en place, donc, ces nouvelles... cette nouvelle ou ces nouvelles
ententes.
M. Paradis : Qu'est-ce qui se
passe d'ici 2029?
Mme Fréchette : Bien, c'est
le maintien... c'est ça, c'est le maintien du mode de fonctionnement actuel.
M. Paradis : Donc...
Mme Fréchette : ...des
dispositions transitoires que l'on verra.
M. Paradis : Et qu'est-ce qui
nous... qu'est-ce qui vous... qu'est-ce qui fait qu'on a fixé ça à la prochaine
révision tarifaire? Parce que je comprends que vous identifiez une situation
qui cause un problème, mais là on attend quand même, donc, quatre ans pour
l'appliquer.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député, pour votre question. Mme la ministre, vous avez la
parole?
Mme Fréchette : Oui. Donc, il
y avait une volonté de se donner du temps pour développer ces nouvelles
ententes. Donc, ce n'est qu'à la cause... la prochaine course tarifaire de 2029
que sera mise en place ces nouvelles ententes. D'ici là, comme j'indiquais, il
y a des mesures transitoires. Mais, comme il s'agit d'un changement
d'importance pour les membres de l'AREQ, il y avait une volonté d'avoir du
temps pour justement aménager ou développer les ententes adéquates.
• (18 h 10) •
M. Paradis : Donc,
actuellement, ces redistributeurs réunis au sein de l'AREQ, l'Association des
distributeurs d'électricité du Québec, sont eux-mêmes liés à un contrat avec
Hydro-Québec par lequel on leur facture le tarif LG, mais ensuite leur client,
le consommateur, lui, ne peut pas être facturé à un tarif plus élevé que celui
d'Hydro-Québec, donc celui...
Mme Fréchette : Plus élevé
que le tarif, effectivement, d'Hydro-Québec.
M. Paradis : Donc, celui qui
est actuellement fixé par décret gouvernemental, le décret que vous venez
d'adopter il n'y a pas si longtemps, là, et dont on a déjà discuté ici. Donc,
on comprend qu'il y a en quelque sorte un manque à gagner pour les
redistributeurs d'électricité du Québec. C'est bien ça?
Mme Fréchette : Pardonnez-moi,
j'ai manqué votre dernière phrase.
M. Paradis : C'est donc à
dire ou on doit comprendre que le problème que vous voulez régler par cette
série d'amendements, c'est qu'il y a un manque à gagner pour les
redistributeurs d'électricité du Québec qui sont facturés à un tarif X LG, mais
qui ne peuvent ensuite vendre au consommateur pas plus haut qu'un tarif y que
le gouvernement du Québec, votre gouvernement a fixé par décret. C'est bien ça,
qu'il y a un manque à gagner entre les deux?
Mme Fréchette : Oui, en
fait... Ils ne peuvent pas charger davantage que ce qui est prescrit. Il faut
voir qu'il y a différents types de clients de l'AREQ. Certes, une grande part
sont des clients résidentiels, donc, qui paient le tarif domestique, mais il y
en a d'autres également qui sont soit des commerciaux ou des industriels, si...
Il peut y avoir une variété.
M. Paradis : Si ça s'applique
seulement en 2029, à la charge de qui?? Et ce manque à gagner jusqu'à 2029,
c'est les redistributeurs?
Mme Fréchette : Oui. On va
voir tout à l'heure. Il y a un mécanisme de compensation qui est... qui est mis
en place, financé par Hydro-Québec.
M. Paradis : Donc, en quelque
sorte, vous cherchez à régler un problème que vous avez créé avec votre décret?
Parce que c'est ça, le problème, vous facturer un tarif LG, mais les
redistributeurs, elles, eux, sont forcés de vendre pas plus que le plafond que
vous avez fixé pour les consommateurs. S'il n'y avait pas eu le décret
gouvernemental, est-ce qu'on aurait le même problème?
Mme Fréchette : Il y a... Il
y a déjà un mécanisme, il y avait déjà un mécanisme mis en place, un mécanisme
de compensation depuis 2023. Donc, le mécanisme de compensation suite... qui
était lié... qui a fait suite...
Une voix : ...
Mme Fréchette : ...qui était
dans le projet de loi, p.l. n° 2.
M. Paradis : Est-ce que ce
problème existerait si votre gouvernement n'avait pas adopté un décret
plafonnant à 3 % l'augmentation pour les consommateurs à l'encontre d'une
décision, d'ailleurs, de la Régie de l'énergie?
Mme Fréchette : L'enjeu
existait...
Mme Fréchette : ...avant le
tarif du 3 %.
M. Paradis : Donc, il y avait
déjà une différence entre le tarif LG et le tarif de vente des redistributeurs
à leurs consommateurs. Pourquoi? Est-ce qu'il y avait une limite? C'était celui
fixé par la Régie de l'énergie.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : M. le
Président, il faut voir que, dans les enjeux rencontrés... les enjeux
financiers rencontrés par les membres de l'AREQ, il y a notamment ce qui relève
de la transition énergétique. La transition énergétique génère des coûts, des
coûts d'adaptation, hein? Je pense que, la société, on est engagés dans cette
transition-là, et ils le sont également. Et donc ça leur requiert... ça leur
demande un certain nombre d'investissements. Et donc il y a des dépenses
additionnelles qui sont générées par ce phénomène.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
M. Paradis : Mais, en
l'absence de décret gouvernemental plafonnant à l'encontre de la décision de la
Régie de l'énergie, on comprend... La Régie de l'énergie, c'était 3,6 %
d'augmentation, sa décision. On comprend que l'écart serait du moins pas le
même ou alors inexistant, celui que vous voulez combler, là, avec ce que vous
nous proposez. Vrai?
Mme Fréchette : Je n'ai pas
saisi, là, pardon. Est-ce que vous pouvez répéter? Pardon.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
M. Paradis : J'indique...
Parce que là, on essaie de comprendre la raison qui explique cette série
d'amendements, dont l'amendement à l'article 22.0.0.3. C'est
qu'actuellement donc il y a un manque à gagner qui a été créé pour les
redistributeurs, parce qu'il y a un écart entre le tarif LG qui leur est
facturé et le tarif auquel eux-mêmes peuvent vendre aux consommateurs
l'électricité. Or là, vous avez plafonné ce deuxième montant, donc l'écart a
grandi ou alors il était inexistant. Vous l'avez créé, l'écart, ou vous l'avez
fait grandir. Vrai? Le manque à gagner, là, ce que vous cherchez à combler.
Mme Fréchette : L'enjeu, il
réfère au modèle comme tel des réseaux municipaux et de la coopérative.
L'enjeu, il réfère au fait que ce réseau-là paie un tarif qui est différent de
celui qu'ils peuvent charger. À la base, il y a un enjeu qui se pose, d'autant
qu'il y a des rehaussements de dépenses qui doivent être effectués en plus du
fait de la transition énergétique. Donc, l'enjeu, il est... il est plus vaste
que ça.
M. Paradis : J'ai
l'impression en tout cas que là, on s'embarque dans une opération qui vise à
régler un problème que soit vous avez créé ou en tout cas que vous avez aggravé
avec votre décret. En tout cas, j'analyse sous cet angle cet amendement et les
suivants. Et, là-dessus, je pense que mon collègue de Jacques-Cartier... bien,
à moins que vous ayez une réponse là-dessus, mais je passerais la parole à mon
collègue de Jacques-Cartier, là, qui me fait signal qu'il serait prêt à
reprendre les prochaines questions.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, souhaitez-vous prendre la parole, à ce... Non. M. le député de
Jacques-Cartier, vous avez la parole.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, de reprendre la question de mon collègue de
Jean-Talon : Mme la ministre, est-ce que la décision de plafonner des
tarifs résidentiels a aggravé la situation pour l'AREQ? Je comprends, il y a
plusieurs facteurs, mais est-ce que ça, c'était un des éléments qui a motivé le
gouvernement de déposer cet amendement?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député.
Mme Fréchette : Dans son
mémoire déposé en commission, l'AREQ indique que c'est l'application du tarif
LG qui est à la base des enjeux qu'ils rencontrent. Donc, c'est plus vaste que
ce que vous semblez vouloir évoquer puisque, voilà, c'est l'application d'un
tarif qui est... par exemple celui d'un centre commercial, là, qui est appliqué
au réseau de redistributeurs d'électricité qui fait partie de l'enjeu de fond.
M. Kelley : O.K. Merci, Mme
la ministre. Alors, cet amendement a été préparé directement après les
consultations. J'imagine, ça, c'est un enjeu qui date depuis plusieurs années.
Si, ça, c'est le cas, que, l'enjeu, c'est vraiment avec le tarif LG, alors
pourquoi ce n'était pas partie du projet de loi au début?...
Mme Fréchette : ...c'est
qu'on tient... On a tenu des commissions en début d'automne et c'est à
l'intérieur du mémoire qu'ils nous ont soumis que l'idée a été avancée. Et puis
elle a été retenue ultérieurement. Donc, c'est pour ça qu'on tient des
commissions, c'est pour entendre des idées de la part des différents acteurs.
Et ils en font partie. Et on a récupéré cette idée qu'on trouvait pertinente.
M. Kelley
:
D'accord. Encore, Mme la ministre, je reviens sur le fait que, si je comprends
bien, on va créer un système de compensation pour la REQ à cause de... On peut
parler de tarifs F, G, les coûts de... les changements climatiques, les
dommages qui peuvent être faits sur le réseau, etc. O.K., les coûts de la
transition énergétique, mais on n'a aucune idée combien ça va coûter, chaque
entente avec chacun... avec chaque groupe. Alors, je pense qu'il y a environ 11
ou 10 kilowatts sur sept avec... selon ma compréhension. On n'a aucune
idée combien que chaque entente va coûter l'État.
Mme Fréchette : L'idée,
c'est... c'est qu'il y ait une entente entre eux, entre Hydro-Québec et les
membres de la REQ, avec l'assentiment du ministre des Finances et le ministre
de l'Énergie, et qu'on ait un modèle qui tienne la route pour éviter justement
qu'il y ait des manques à gagner récurrents et que le réseau ne puisse avancer
sur une voie normale de son développement.
• (18 h 20) •
M. Kelley
: Mais
on n'a aucune idée combien ça va coûter l'État ou Hydro-Québec encore. On est
en train de créer un processus de s'assurer que la REQ, ces différentes idées
sont rentables. Et je sais que ça va arriver en 2029, où il y a une période de
négocier tout ça, et on n'a aucune idée combien ça va coûter, nous.
Mme Fréchette : Ce qu'on
sait, c'est que c'est une entente qui va mieux convenir que le statu quo.
Le Président (M. Montigny) :
Merci, Mme la ministre. M. le député, vous avez d'autres interventions.
M. Kelley
: Je ne
sais pas si... Je vais passer la parole à un de mes collègues...
Le Président (M. Montigny) :
Sans problème. Mme la députée de Robert-Baldwin, vous avez la parole.
Mme Garceau : Merci, M.
le Président. Je regarde le texte initial, Mme la ministre, puis même, je
dirais, l'ancien article, là, qui a été comme complètement abrogé.
L'autorisation du gouvernement n'était pas nécessaire. Donc, pourquoi le changement?
Mme Fréchette : Vous
voulez dire auparavant?
Mme Garceau : Auparavant,
oui. Oui, parce que là, non seulement est-ce qu'on ajoute l'autorisation du
gouvernement, mais également sur la recommandation du ministre, la ministre et
le ministre des Finances. Donc, pourquoi on ajoute cette autorisation?
Mme Fréchette : Je vous
dirais que c'est pour mieux voir venir, pour avoir une meilleure planification
du cadre financier.
Le Président (M. Montigny) :
Bien. Merci, Mme la ministre. Mme la députée, vous avez toujours la parole.
Mme Garceau : Bien, oui,
merci. C'est parce que, là, je comprends que cet article-là, c'est vraiment...
On mise sur... Ou va être en vigueur à compter de 2029. C'est ça, l'idée. Donc,
vous avez parlé de dispositions transitoires. Est-ce que les dispositions
transitoires sont déjà prévues au projet de loi?
Mme Fréchette : C'est sûr
qu'elles sont... Ces dispositions sont dans le bloc d'articles, d'amendements,
d'amendements qu'on va...
Mme Garceau : Qu'on va
étudier un petit peu plus tard. C'est ça?
Mme Fréchette : C'est ça.
Voilà.
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. Merci, Mme la ministre. Mme la députée, vous avez toujours la
parole.
Mme Garceau : Non. Moi,
je n'ai rien d'autre...
Le Président (M. Montigny) :
Ah! Parfait. M. le député de Jacques-Cartier a demandé la parole. Je vous
laisse la parole, M. le député.
M. Kelley
: Oui.
Je veux juste reviens sur la suggestion qui était faite par la REQ dans le
mémoire. Et je vais lire. Je vais citer qu'est ce qu'ils ont dit? Ils demandent
au gouvernement de mettre un décret de préoccupation afin que la régie se
prononce sur une solution pérenne et raisonnable liée à la tarification des réseaux
municipaux au Québec...
M. Kelley : ...et prenne en
considération les préoccupations du gouvernement, et ce, dans le cadre d'un
dossier réglementaire dont l'entrée en vigueur serait en 2026.»
Alors, je veux juste bien comprendre,
parce que qu'est-ce qu'eux autres ont demandé, de revient... de retourner vers
la régie pour voir c'est quoi la meilleure méthode d'aller de l'avant quand le
gouvernement a décidé de faire quelque chose un peu différent.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député. La parole sera à Mme la ministre. Quand vous serez
prête.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Alors, M. le
Président, donc, il y a eu des discussions qui ont été engagées, et il se
trouve que la formule qui vous est présentée aujourd'hui, via l'amendement,
c'est une formule qui est plus pérenne pour eux, c'est plus porteur qu'un
décret de préoccupation, et, par conséquent, c'est la voie qui a été adoptée.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. Kelley : Désolé, Mme la
ministre, peut-être... j'ai manqué le début de votre intervention. Vous avez...
vous avez parlé avec...
Mme Fréchette : Oui, c'est
ça. Il y a des discussions qui ont été engagées suite au dépôt du mémoire, et
voilà, c'est au fil des échanges qu'est apparue cette voie de solution.
M. Kelley : O.K. Et, pour
vous de «bypasser» la régie, vous êtes à l'aise avec ça? Il n'y a pas de
crainte que ce n'est pas nécessairement mieux d'avoir... la régie tranche sur
cet enjeu?
Mme Fréchette : Bien, je
pense que l'intermédiaire que peut représenter la régie n'est pas apparu
incontournable. Donc, une discussion directe entre l'Hdro et les membres de la
REQ apparaissait porteuse.
M. Kelley : Est-ce que nous
sommes en train d'abolir le tarif LG ou c'est vraiment juste...
Mme Fréchette : Le tarif LG
s'applique à d'autres consommateurs. Donc, on retire tout simplement les
membres de la REQ de ce tarif-là, de cette catégorie.
M. Kelley : Est-ce que par
exemple, on va avoir des centres de données qui vont arriver avec la même
demande... disent : Bien, nous, on cherche une situation similaire? Parce
que je comprends, dans le... ce tarif-là, on va dans des différents sens, ce
n'est pas juste pour les municipalités, mais est-ce qu'on est en train de créer
un précédent?
Mme Fréchette : Bien, les
réseaux municipaux ont un rôle assez particulier et singulier, donc je dirais
qu'ils se distinguent de tout autre type de consommateurs, de clients ou de
partenaires, à voir le... de distributeurs, en fait, voilà, ils ne
s'apparentent pas à d'autres types de partenaires.
M. Kelley : Oui, oui, mais
vous comprenez l'objectif de mon intervention : quelqu'un va regarder ça
puis dire : Ah! pour les municipalités, il y a une exemption. Et je
comprends, c'est spécifique, mais quand même, les autres acteurs peut peut-être
regarder... situation puis dire : Pourquoi eux autres... reçoit une
préférence... une décision préférentielle, de leur côté du gouvernement. Mais
je comprends que c'est un peu différent.
Mme Fréchette : Parce qu'ils
sont très singuliers. Ils sont très singuliers, oui.
M. Kelley : Oui. O.K.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député. Vous avez d'autres interventions? Mme la députée de
Robert-Baldwin, vous avez la parole.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Compte tenu du mémoire, est-ce que vous avez consulté les membres de
la REQ concernant cet amendement, en particulier? Est-ce qu'ils sont au
courant?
Mme Fréchette : Le libellé
exact n'a pas été transmis, mais le concept qui est derrière le libellé a été
partagé avec les membres.
Mme Garceau : Donc, il y a eu
une discussion en ce qui a trait à l'autorisation par le gouvernement
concernant l'entente qu'ils vont avoir, et là l'entente entre un titulaire...
Donc, ça veut dire qu'il pourrait y avoir 11 ententes différentes?
Mme Fréchette : Il pourrait y
avoir une seule entente-cadre ou plusieurs ententes bilatérales. Ça va être à
eux à définir la meilleure façon de procéder.
Mme Garceau : O.K. Puis ce ne
sera pas... Parce que, là, compte tenu que l'autorisation du gouvernement va
être nécessaire pour clore ces ententes-là...
Mme Garceau : …est-ce que le
gouvernement ne va pas avoir un mot à dire là-dessus, en ce qui a trait à
l'entente par distributeur et par titulaire?
Mme Fréchette : Bien, il y a
une autorisation qui est donnée, mais, à partir du moment où il y aurait deux…
deux partenaires qui conviennent de fonctionner suivant une façon qui aura été
réfléchie et convenue, c'est sûr qu'on va regarder ça sous cet angle-là. S'il y
a un enjeu, le gouvernement pourra intervenir, si jamais il appert qu'une
entente apparaît irrecevable, mais normalement je pense que les discussions
devaient… devraient mener vers quelque chose de porteur.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Il ne reste que quelques secondes, 40 secondes. Je vous
laisse la parole, M. le député, pour les secondes qui restent.
M. Kelley : Rapidement. C'est
d'essayer de suivre un peu la logique de... le gouvernement, aujourd'hui, on a
commencé, ce matin, avec un amendement où on va inclure des éléments très
importants dans les tarifs de distribution, c'est comme… on ajoute des
éléments, mais ici, en place d'aller vers la régie, puis peut-être avec quelque
chose qui inclut… dans la discussion globale, inclut peut-être dans les tarifs
de tout le monde, on va avoir des ententes. Je trouve ça un peu comme difficile
de suivre un peu, je vais dire ça comme ça. Je vais terminer notre journée sur
ça, M. le Président, merci beaucoup.
Le Président (M. Montigny) : Merci
pour votre collaboration. Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 30)