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(Dix heures dix-huit minutes)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À l'ordre, s'il
vous plaît!
Madame, messieurs, je pense que nous pouvons commencer nos travaux. La
commission des affaires sociales se réunit pour procéder à
la vérification des engagements financiers reportés des
ministères des Affaires sociales, de l'Habitation et de la Protection du
consommateur des mois d'avril, mai et juin 1984 ainsi que des engagements
financiers du ministère des Affaires sociales, du ministère de
l'Habitation et de la Protection du consommateur, du Conseil exécutif,
de l'Office des personnes handicapées du Québec, pour les mois de
juillet, août et septembre 1984.
Je vais faire l'appel des membres. M. Beaumier (Nicolet), Mme
Bélanger (Mégantic-Compton), M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M.
Blouin (Rousseau), M. Boucher (Rivière-du-Loup), M. Gravel (Limoilou),
M. Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Leduc (Fabre), M.
Martel (Richelieu), M. Middlemiss (Pontiac), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M.
Paré (Shefford), M. Pratt (Marie-Victorin), M. Rochefort (Gouin), M.
Sirros (Laurier).
Je veux simplement vous dire que MM. Paradis et Sirros ne seront pas ici
aujourd'hui, parce qu'ils sont en mission spéciale à
l'étranger. Maintenant, est-ce qu'il y a des remplacements en vertu de
l'article 127 des règles de procédure?
La Secrétaire: Oui, M. Lavigne (Beauharnois) est
remplacé par M. Bordeleau (Abitibi-Est), M. Martel (Richelieu) est
remplacé par M. Le May (Gaspé), M. Paradis (Brome-Missisquoi) est
remplacé par M. Polak (Sainte-Anne), M. Rochefort (Gouin), par M.
Brouillet (Chauveau).
Ordre du jour
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Maintenant, je vais
simplement donner l'avis de l'ordre du jour - j'imagine que les membres l'ont
reçu - très rapidement. À 10 heures, nous devrons
procéder à la vérification des engagements financiers du
ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur pour les
mois que j'ai soulignés tout à l'heure. À midi, nous
devons renconter les représentants de l'Office des personnes
handicapées, qui relève du Conseil exécutif, et,
après les affaires courantes, nous échangerons avec le ministre
des Affaires sociales pour l'étude des crédits des mêmes
mois.
J'aimerais également demander, pour que les choses soient en
ordre, une renonciation au délai de transmission de l'avis de
convocation de l'ordre du jour pour la séance parce que normalement il
aurait dû y avoir 15 jours pour aviser les ministres qui ont
été convoqués et il ne s'est écoulé que 13
jours. Est-ce que les gens sont prêts à renoncer à cet avis
de transmission de l'avis de convocation. D'accord?
M. Paré: D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. J'aimerais
simplement faire un rappel quant au temps de parole, pour qu'on n'ait pas de
problèmes. Le temps de parole est de 20 minutes par engagement
financier. 11 n'y a pas de règle stipulant qu'il faille utiliser
absolument les 20 minutes, mais au bout de 20 minutes on doit passer à
l'interlocuteur ou à l'intervenant suivant.
M. Polak: J'ai une question. Je suis présent à
presque toutes les commissions pour l'étude des engagements financiers.
C'est la première fois que j'entends imposer une limite de temps sur
l'étude de chaque engagement financier. 11 n'y a pas de limite de temps
dans les autres commissions sur l'étude des engagements financiers. Cela
peut prendre une minute, cela peut prendre une demi-heure. J'ai vu notre
porte-parole en matière d'éducation poser une question sur un
élément au ministre de l'Éducation et cela a duré
45 minutes ou une heure. Cela ne veut pas dire qu'il faille en abuser, je le
comprends très bien, mais c'est la première fois que j'entends
cela.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je faisais un rappel de
l'article 14 qui dit que, lors de la vérification trimestrielle des
engagements financiers, chaque membre de la commission dispose d'un temps de
parole de 20 minutes qu'il peut utiliser en une ou plusieurs interventions. Ce
temps de parole vaut pour chaque engagement financier appelé par le
président lors d'une séance trimestrielle de vérification
d'engagements financiers.
Par contre, on dit, à l'article 151 - je
pense qu'il n'y a pas de difficultés là-dessus, s'il y a
des consentements - que "toute commission peut, du consentement unanime de ses
membres, déroger aux règles relatives aux temps de parole. " 11
reste que, quand on établit des règles, on part de la
règle et si, après cela, il y a dérogation, on l'applique.
Mais je pense que la règle générale, c'est ce qui est
prévu dans le règlement.
Réponses déposées
La première des choses: Dépôt de la liste des
réponses obtenues et des questions en suspens. 11 y avait des
réponses obtenues du ministère des Affaires sociales et du
ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur, à
la suite de la vérification des engagements financiers pour les mois de
février et mars 1984. Alors, il faudrait les déposer. Je pense
que les membres en ont tous eu copie. Alors, je les dépose. J'en fait le
dépôt.
Maintenant, je pense qu'une question était demeurée en
suspens et n'avait pas reçu de réponse. On en a aujourd'hui la
réponse, c'est-à-dire qu'on n'en a pas la réponse, mais
une partie de réponse. Je voudrais également déposer ce
document. Au mois de février, on avait demandé de fournir le
résultat d'une étude concernant un contrat de services pour la
réalisation d'une étude sur le vécu en adoption
internationale au Québec. Est-ce que cette étude a
été complétée?
La Secrétaire: Selon les informations que je
possède, l'étude serait complétée, sauf qu'on
attendait qu'il y ait eu un dépôt public avant de la transmettre
à la commission.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On pourra poser la
question au ministre, parce que la réponse qu'on me fait, c'est que le
rapport serait prêt mais, vu qu'il doit d'abord être
déposé en public, on ne voudrait pas le déposer tout de
suite à la commission des affaires sociales alors que c'est la
commission des affaires sociales qui en a fait la demande. Enfin, c'est
peut-être un petit point à élucider. Cela pourrait
être une occasion, une excuse pour toujours retarder le
dépôt d'études qui, finalement, ont été
faites et ont été requises. On en reparlera au ministre des
Affaires sociales.
Maintenant, est-ce qu'il y a des demandes de renseignements
supplémentaires sur un engagement déjà
vérifié en février ou mars 1984? Est-ce qu'il y a des
demandes à la suite de ce qui a été
déposé?
Renseignements supplémentaires
M. Middlemiss: Oui, j'espère être capable de poser
la question au ministre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. Alors, on va
entendre cela, M. le député de Pontiac. Il n'y a pas d'autres
demandes de renseignements supplémentaires? En tout cas, vous les
poserez au fur et à mesure. Ce sont les mêmes ministres qui
reviennent, de toute façon.
Maintenant, je pense qu'on peut procéder. Avec le consentement
des membres, M. le ministre - et j'ai cru déceler l'unanimité
là-dessus - je pense que cela serait plus facile si vous étiez un
peu plus près de nous. Cela nous ferait plaisir de vous accueillir
à la table.
M. Tardif: C'est très gentil, Mme la Présidente,
d'autant plus que j'allais vous demander si vous fournissiez les
longues-vues.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je pense qu'on peut
commencer par les questions supplémentaires de M. Middlemiss pour
ensuite aborder les questions relatives aux états financiers dont nous
faisons l'étude ce matin.
M. Middlemiss: Merci, Mme la Présidente. C'est une
question qui a été posée à l'engagement 3 de mars
1984, concernant un paiement à l'Office de la construction du
Québec à titre d'indemnité couvrant les frais
inhérents aux divers mandats qui lui ont été
confiés dans le cadre du programme Corvée-habitation pour
1982-1983. La demande était: des copies des divers mandats additionnels
confiés à l'Office de la construction du Québec dans le
cadre du programme Corvée-habitation pour 1982-1983, ainsi qu'une copie
des rapports d'inspection produits à cet effet. Ce qu'on nous a
donné, la réponse qu'on a eue, ce sont les projets de loi qui ont
donné ces responsabilités à l'OCQ et non les mandats
spécifiques pour lesquels on avait dépensé une somme de
695 000 $ qui comprenait l'administration et la cotisation des fonds pour
Corvée-habitation. On avait dit qu'il y avait d'autres inspections
additionnelles parce qu'on avait le programme Corvée-habitation.
C'était plutôt quelles sont les inspections, quels ont
été les mandats additionnels qui leur ont été
donnés pour justifier cette somme d'argent additionnelle
dépensée?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre.
M. Tardif: Mme la Présidente, ce que nous avons
envoyé effectivement, c'est l'assise juridique, c'est-à-dire la
loi 82 qui a fait en sorte que Corvée-habitation, au lieu de mettre sur
pied son propre système d'inspection, parce que Corvée-habitation
était une opération limitée dans le temps, pouvait
recourir à des organismes existants dont, notamment, l'OCQ. Cette
loi
habilitante a fait en sorte qu'on s'est servi de ce couvert pour
convenir avec lui de l'inspection. Maintenant, il y a une entente
également. Je vais demander au vice-président de la
Société d'habitation du Québec et coordonnateur de
Corvée-habitation d'en faire état. Vous comprendrez, sur presque
deux ans et demi - cela va faire deux ans et demi le 31 décembre - que
la fréquence des inspections de l'OCQ a pu varier
énormément selon qu'on était en pleine période de
pointe de construction, si vous voulez, ou bien qu'on arrivait aux mois d'hiver
où il n'y en avait pas beaucoup. Et, parfois, c'était un petit
peu, j'allais dire, selon les représentations des centrales syndicales
qui nous disaient: 11 y a plein de travailleurs au noir sur les chantiers.
Elles se plaignaient que les vérifications étaient faites, par
exemple, par un "blitz", le samedi, dans la région de Montréal ou
dans telle région. Pour faire état de l'usage, à la fois
sur une base régulière, saisonnière et j'allais dire
ponctuelle, sur plainte, des inspections, je vais laisser parler le
vice-président, M. Jean-Paul Beaulieu, s'il vous plaît:
M. Beaulieu (Jean-Paul): Mme la Présidente, il y a une
entente générale entre Corvée-habitation et l'Office de la
construction du Québec qui a dû être signée compte
tenu des exigences de la loi. Cette entente est très
générale et dit que l'Office de la construction doit donner suite
à toutes les demandes de Corvée-habitation, dans le cadre de la
loi. Comme mandat bien spécifique, il n'y a pas d'écrits formels
disant: Faites-nous telle ou telle inspection. L'Office de la construction du
Québec prend les décrets qui sont parus dans la Gazette
officielle sur les exigences qui sont approuvées par le gouvernement
pour Corvée-habitation et doit donner suite à la
vérification de ces exigences. 11 y en deux ou trois que je peux
énurnérer, "off the hat". Les artisans: les entrepreneurs
artisans ne peuvent pas travailler sur un chantier de Corvée-habitation
de par la réglementation de Corvée-habitation. Par rapport au
mandat de l'OCQ, traditionnellement, un entrepreneur artisan peut travailler
sur un chantier en vertu de la loi de l'OCQ, un entrepreneur artisan peut
travailler sur les chantiers résidentiels sauf que, sur les chantiers de
Corvée-habitation, il ne peut pas y avoir d'entrepreneurs artisans, vu
que les partenaires ont demandé au gouvernement de modifier...
M. Tardif:... l'embauche des salariés de la construction
qui contribuaient au fonds de Corvée-habitation. Un artisan, par
définition, n'a pas d'employé.
M. Beaulieu: Bon, c'était l'exigence des partenaires et
cela en est une. La deuxième exigence s'est traduite surtout au
printemps 1983 et c'étaient les entrepreneurs spécialisés.
Tous les entrepreneurs spécialisés peuvent travailler sur des
chantiers résidentiels, sauf que les partenaires ont exigé un
quota d'heures minimal de 1000 heures, c'est-à-dire que chaque
entrepreneur spécialisé qui travaille sur un chantier de
Corvée-habitation devait avoir à son crédit un certain
nombre d'heures au cours des deux dernières années d'embauche.
Autrement dit, il fallait que ce type ait embauché au moins pour 1000
heures de salariés au cours des deux dernières années. Ce
n'est pas une exigence habituelle de la loi de l'OCQ. C'est
Corvée-habitation qui l'a demandé. Les partenaires se sont
ensemble mis d'accord, en consensus, et ont demandé au gouvernement
d'arrêter cette réglementation. L'Office de la construction du
Québec doit assurer la supervision de cela et c'est ce que l'on appelle
les mandats additionnels, dont tous les décrets de
Corvé-habitation. 11 y en a douze ou treize. 11 y en a trois ou quatre
qui concernent directement et spécifiquement l'Office de la construction
du Québec. Nous, on appelle cela les mandats de l'OCQ. On ne fait pas de
paperasse additionnelle. On dit que ce sont des mandats parce qu'ils sont
publiés dans la Gazette officielle en vertu de la loi 82 modifiée
par la loi 24 et l'Office de la construction du Québec doit suivre ces
mandats qui sont déterminés par règlement.
M. Middlemiss: De quelle façon payez-vous cette cotisation
additionnelle? Est-ce...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Excusez-moi, M. le
député de Pontiac. J'aimerais que monsieur s'identifie pour les
fins du débat.
M. Beaulieu: Jean-Paul Beaulieu, vice-président de la
Société d'habitation du Québec.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord, merci.
M. Tardif: Et coordonnateur de Corvée-habitation.
M. Middlemiss: Cela implique des sommes additionnelles parce que
déjà l'OCQ, par sa perception au niveau des employés, fait
une inspection. On nous a dit que c'était spécial parce qu'il y
avait Corvée-habitation. De quelle façon remettez-vous ces sommes
d'argent à l'OCQ? Est-ce qu'on vous soumet un état de compte? De
quelle façon payez-vous? C'est cela qui m'intéresse le plus.
M. Beaulieu: L'an dernier, l'Office de la construction du
Québec a demandé au
gouvernement... Parce que Corvée-habitation ne paie pas à
même son argent, les perceptions des sommes des travailleurs et des
employeurs vont dans un fonds commun. Aucun sou de cet argent ne va pour
l'administration. Donc, toute administration, qu'elle quelle soit, est
payée et défrayée par le gouvernement. Cela a
été mis en accord et d'ailleurs cela avait été
demandé lors de la commission parlementaire, et c'est dans la loi
82.
L'Office de la construction du Québec a envoyé une
réclamation au gouvernement afin d'obtenir une subvention pour les
mandats additionnels, les travaux extraordinaires qui découlaient de
Corvée-habitation. 11 avait demandé quelque chose comme 900 000 $
pour la période qui couvrait la demande et le gouvernement...
M. Tardif: On a essayé de ne rien payer parce qu'on a dit
que cela pourrait être votre contribution dans
Corvée-habitation.
M. Beaulieu:... et, effectivement, il a défrayé,
à même ses crédits, à même son budget, 200 000
$ à 300 000 $, le reste étant quelque chose de totalement
incompressible. 11 ne faut pas oublier une chose, c'est que l'Office de la
construction du Québec défraie aussi ses dépenses
administratives à même les contributions d'employeurs et de
travailleurs. Je crois que le gouvernement, dans sa décision, est
allé le plus loin qu'il pouvait pour ne pas faire payer deux fois la
facture par les travailleurs et les employeurs. Donc, par une rationalisation
de ses travaux en cours d'année, à même les inspections
habituelles, on a fait absorber une partie de la facturation comme effort et en
termes de solidarité. L'Office de la construction a accepté.
Une voix: Nous avons payé combien?
M. Beaulieu: Nous avons payé autour de 600 000 $.
M. Middlemiss: On a payé 695 000 $.
M. Beaulieu: C'est cela.
M. Middlemiss: Oui, d'accord.
M. Beaulieu: Le reste a été absorbé par
l'Office de la construction à même, si on peut dire, sa
rationalisation, ses inspections habituelles, le reste étant totalement
de l'extra qui était totalement incompressible aux yeux du
gouvernement.
M. Midllemiss: Les 695 000 $ ont été versés
comme cela. On ne vous donne pas un état de compte pour dire: Regardez,
voici ce qu'on a fait avec le montant. En d'autres mots, c'est un chèque
en blanc. Vous autres, vous voulez faire...
M. Beaulieu: Non. La facture.
M. Middlemiss: Vous avez demandé 900 000 $; on vous donne
695 000 $. Organisez-vous avec cela.
M. Beaulieu: La facturation a été
communiquée au gouvernement. Il y a eu une demande pour environ 900 000
$, très détaillée, un document de plusieurs pages qui
faisaient état des frais encourus dans le passé, et non pas pour
l'avenir. Ce n'étaient pas des mandats, ce n'était pas un
chèque pour l'avenir, c'était pour le passé. Les factures
étaient toutes là et le gouvernement a dit: Écoutez, dans
l'ensemble de cette facturation, on comprend qu'il y en a pour environ 900 000
$, mais vous allez en prendre un petit peu à même vos
crédits, vous allez vous serrer les coudes. Évidemment, ils nous
font des rapports occasionnellement, non pas sur cet argent-là, parce
que ce sont des factures payées du passé, mais sur les travaux
qu'ils font, les inspections.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y aurait moyen de voir...
M. Tardif: La facture.
M. Middlemiss:... quels étaient les mandats
spéciaux, qu'est-ce qu'on a fait de plus qu'on aurait fait...
M. Tardif: Un instant! Les mandats spéciaux sont des
décrets. Cela est publié dans la Gazette officielle et c'est donc
disponible pour tout le monde. Je m'excuse. 11 n'y a pas de mandat hors
décret. 11 faut bien comprendre ce que le président a
essayé de dire tantôt. L'OCQ a sa loi qu'il applique normalement.
Corvée-habitation arrive et le résultat de la concertation des
travailleurs, des employeurs et tout cela, et ces gens-là disent: Un
instant! Les maisons du programme Corvée-habitation devront être
bâties par des travailleurs et des employeurs qui contribuent au fonds de
Corvée-habitation. Donc, cela exclut les artisans. Normalement, dans la
loi de l'OCQ, comme on l'a dit, les artisans ont le droit de travailler sur les
chantiers de construction. Dans le cas de Corvée-habitation, ils ne
pouvaient pas y être parce que n'engageant pas des salariés au
sens des lois de la construction.
Même chose pour les entrepreneurs spécialisés.
À un moment donné, des gens travaillant comme entrepreneurs
spécialisés, électriciens, plombiers, par exemple, et dans
d'autres spécialités pouvaient, en quelque
sorte, avoir un permis non pas d'artisan, mais d'entrepreneur
spécialisé et faire les travaux tout seuls, n'engageant personne.
C'est là que les centrales syndicales ont dit: Ce n'est pas juste; on
contribue à Corvée-habitation, vous allez donc devoir ajouter une
exigence, pour Corvée-habitation, stipulant que les entrepreneurs
spécialisés devront au moins faire la preuve qu'au cours des 24
derniers mois ils ont procuré au moins 1000 heures de travail à
quelqu'un. Mille heures, c'est six mois. En d'autres termes, pour être
considéré comme un employeur au sens de Corvée-habitation,
il faudrait qu'il ait au moins donné du travail pendant six mois
à un ouvrier de la construction.
Mes partenaires se sont entendus là-dessus autour de la table.
Évidemment, cela implique aussi - et cela, c'est dans le décret,
parce qu'à chaque fois que les partenaires s'entendaient il y avait un
décret qui venait avaliser cela... Il y a eu douze décrets depuis
le début de Corvée-habitation qui sont venus changer les taux
d'intérêt, changer la couverture, remplacer le
fédéral, avec ses 3000 $, quand il s'est retiré. Douze
décrets! Certains avaient trait aux conditions financières qui
sont les plus immédiatement perceptibles par le public, d'autres avaient
trait à ces conditions-là.
La loi, encore une fois, en ce qui a trait à
Corvée-habitation, dit: II n'est pas question que
Corvée-habitation se dote d'une infrastructure, d'une bureaucratie de
fonctionnaires pour aller faire ces inspections-là.
Corvée-habitation est une opération limitée dans le temps.
On aura recours à l'OCQ et aux inspecteurs réguliers du
gouvernement. La loi dit cela. Maintenant, quelles seront ces inspections?
C'est ce qui découlera des décrets. On peut vous envoyer la liste
des douze décrets qui ont régi Corvée-habitation et voir
quelles sont les opérations qui, en quelque sorte, ne découlent
pas normalement des activités. Il y en a qui découlaient des
activités de l'OCQ. Je suis tout à fait d'accord qu'au moment
où l'OCQ va sur un chantier vérifier certaines choses il peut le
faire pour les fins de sa loi et dans le cadre de Corvée-habitation
également. Par exemple, pour savoir si quelqu'un est entrepreneur ou ne
l'est pas. Ou cela peut être la Régie des entreprises de
construction qui en fasse également.
Ceci dit, au bout d'un certain temps, ils ont présenté une
facture. On a dit: Un instant! Il y a des activités là-dedans qui
sont presque dans le cadre de vos activités régulières,
que vous auriez faites de toute façon. D'autres pourraient être
considérées comme votre contribution à
Corvée-habitation. Alors, en gros, sur la facture de 900 000 $, on a
réglé pour 600 000 $. En gros, c'est cela.
M. Middlemiss: Je comprends tout cela et je comprends que le
montant était de 695 000 $, mais si je me souviens bien, la discussion
que nous avions eue à ce moment-là, c'était celle-ci: Des
695 000 $, il y en a une partie, peut-être la plus grosse partie, pour
administrer les cotisations. C'est l'OCQ qui s'occupait de percevoir les
cotisations des travailleurs.
M. Tardif: De percevoir les cotisations.
M. Middlemiss: 11 y en a une autre partie qui était de
l'ordre de 200 000 $ ou peut-être 100 000 $ qui était pour les
inspections parce qu'on leur avait donné des responsabilités plus
grandes, parce qu'on avait Corvée-habitation. Donc, le fait d'avoir
Corvée-habitation a coûté de l'argent, ce montant. Je me
dis: De quelle façon a-t-on justifié cela? On a dit: Oui,
d'accord, de 900 000 $ à 695 000 $...
M. Tardif: On peut apporter les factures aussi.
M. Beaulieu: On pourrait apporter la demande de l'Office de la
construction ou la déposer comme information.
M. Middlemiss: C'est bien beau de leur donner des
responsabilités, mais, lorsque vient le temps de payer, est-ce qu'on
paie comme cela? Je sais que vous avez négocié un montant de 900
000 $ à 695 000 $; combien a été réduit dans
l'administration des cotisations et combien dans les inspections?
M. Tardif: Mme la Présidente, Corvée-habitation
prévoyait une contribution. À l'origine, le président de
la FTQ avait dit: Ce n'est pas grave, on va aller chercher 0, 50 $ l'heure
à nos gars. 0, 50 $ l'heure, cela faisait pas mal cher, huit heures par
jour, cela faisait 4 $ par jour, 20 $ par semaine. On a mis cela à 0,
125 $ pendant quatre ans, ce qui est la même chose que 0, 50 $ pendant un
an. L'OCQ doit prélever dans la masse salariale 0, 125 $ l'heure chez
les travailleurs et 0, 125 $ chez les employeurs. C'est une tâche
additionnelle qui lui a été confiée. C'est dans le
décret, mais cela va plus loin que cela. À un moment
donné, les entrepreneurs nous ont dit: Un instant, M. le ministre. Nous,
au début de Corvée-habitation, avons déjà
soumissionné pour des contrats, des prix, en ne tenant pas compte du 0,
125 $ l'heure. Nous demandons à être exemptés pour ces
contrats déjà signés ou sur lesquels nous avons
déjà soumissionné de payer les 0, 125 $ l'heure.
Donc, très bien, moyennant que vous ferez la preuve qu'il
s'agisse d'un contrat signé ou pour lequel vous avez
soumissionné. Mais on va dire une chose, il faudra de toute façon
qu'à la fin vous ayez payé un
montant égal aux travailleurs.
Encore là, par rapport au décret original, il y a
obligation additionnelle de vérifier s'il s'agissait d'un employeur qui
travaillait sur un contrat déjà signé au moment de
l'entrée en vigueur de Corvée-habitation.
Ce sont des choses qui découlent... Encore une fois, on peut vous
produire la facture qu'on nous a soumise et qu'on a essayé de
réduire aux proportions indiquées de 695 000 $ par rapport
à 900 000 $.
M. Middlemiss: Juste une dernière question. Tous ces
montants de 695 000 $ -je prévois qu'il y en a d'autres qui vont venir
pour l'année 1984 - toutes ces sommes d'argent, dis-je, sont dues au
fait qu'on a eu le projet Corvée-habitation. Si on n'avait pas eu
Corvée-habitation et si on avait eu le même volume de
construction...
M. Tardif: On n'aurait pas eu le même volume de
construction. Votre prémisse est fausse, au départ.
M. Middlemiss: Non, d'accord, une seconde. Donc, si on
avait eu... D'autres provinces elles ont eu une vitesse de croisière qui
a continué après mai 1983, même après que le
fédéral a laissé aller les 3000 $ de subvention. Mais,
dans ce contexte, de quelle façon l'OCQ aurait-il pu faire
exécuter son mandat original sans l'aide du gouvernement? Enlevons la
partie des cotisations et il y aurait eu encore la partie des inspections
supplémentaires.
M. Tardif: Mme la Présidente, je le souligne
respectueusement, vous ferez venir le ministre du Travail, et vous demanderez
comment l'OCQ s'acquitte de son mandat à l'intérieur de ses
budgets. Moi, je n'ai pas à répondre du fonctionnement. En dehors
de Corvée-habitation et en dehors de vous autres, est-ce que l'OCQ a des
budgets suffisants pour répondre à ces activités? C'est
cela que vous me posez comme question.
M. Middlemiss: 11 semblerait que non, parce que, aussitôt
qu'on a une augmentation dans la mise en chantier, on est obligé de
payer plus.
M. Tardif: Ce que je veux vous dire, c'est que je ne suis pas le
ministre responsable de l'OCQ; le ministre du Travail pourrait être
convoqué, d'accord. Cela dit, Mme la Présidente, je ne peux pas
accepter les prémisses posées. Corvée-habitation a
amené non seulement un plus grand volume de construction, et cela se
maintient encore aujourd'hui... Alors que la moyenne canadienne et ontarienne
est en baisse de 17% de mise en chantier de moins en 1984, au moment où
nous nous parlons, 17% de moins dans l'ensemble du Canada, c'est drôle,
au Québec, on trouve le moyen d'être autour de 14% de plus en 1984
par rapport à 1983. Pourtant les taux d'intérêt et tout
cela, c'est à peu près pareil partout. Donc, il doit y avoir
d'autres facteurs qui jouent. Ce que je veux dire au député,
c'est que, finalement, Corvée-habitation a eu un effet. En
réalité, cela a produit un volume de construction qui,
n'eût été de la crise, aurait peut-être atteint... En
conséquence, l'OCQ aurait dû être capable de faire face
à ce volume de construction avec ses effectifs réguliers et ses
budgets réguliers, ce avec quoi je suis d'accord.
(10 h 45)
Ce avec quoi je ne suis pas d'accord, c'est que, contrairement à
ce que j'appellerais les activités régulières de l'OCQ
pour un volume donné de construction, Corvée-habitation est venue
lui demander des exigences supplémentaires. Premièrement, deux
perceptions supplémentaires à la source; deuxièmement,
d'appliquer les règles qui habituellement ne sont pas de son ressort,
notamment de s'assurer que les travailleurs et les employeurs qui sont
là satisfont aux exigences de Corvée-habitation, etc. De sorte
qu'à volume de construction égal, s'il n'y avait pas eu ces
exigences supplémentaires, probablement qu'il aurait raison. C'est dans
ce sens.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Middlemiss: Pouvez-vous me faire parvenir d'autres
renseignements à ce sujet? C'est seulement afin qu'on ne paie pas des
comptes sans être certain qu'un travail a été fait pour la
somme reçue.
M. Tardif: D'accord, on peut vous envoyer la facture
reçue.
Engagements financiers
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Nous allons maintenant
commencer, pour le mois d'avril 1984, les engagements financiers du
ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur. Y a-t-il
des questions sur les engagements financiers du mois d'avril 1984, l'engagement
no 9?
Habitation et Protection du consommateur
Avril
M. Middlemiss: Non, c'est le seul au mois d'avril 1984. C'est une
subvention de fonctionnement à l'Association provinciale des locataires
de logements municipaux du Québec, pour l'année financière
1984-1985.
Le montant est de 30 000 $. Est-ce que c'est une subvention annuelle et
est-ce que le montant était le même l'an dernier?
M. Tardif: 11 était de 25 000 $ l'année d'avant, je
pense. Cette année, 30 000 $. Avez-vous la liste de la
Société d'habitation? C'était 25 000 $, l'année
précédente; cette année, c'e3t monté à 30
000 $ par rapport, je pense, à des dépenses ou des demandes de
l'ordre de 50 000 $ à 60 000 $. Le Québec est grand, les offices
municipaux d'habitation sont maintenant au nombre de 500, alors que, seulement
pour vous donner un exemple, en 1976, il y avait 100 offices municipaux
d'habitation, à peu près. 11 y en a 500 maintenant. Donc,
l'association se finance en partie par la fédération, par ses
instances locales, et on dit: Au fur et à mesure que le nombre d'offices
municipaux s'accroît, les dépenses également s'accroissent.
11 y avait plusieurs municipalités dans le comté de Pontiac qui
auparavant n'avaient pas d'offices municipaux d'habitation et on dit que
Pontiac est loin.
M. Middlemiss: Ce serait mieux d'avoir d'autres unités que
des offices d'habitation, surtout...
M. Tardif: 11 y en a eu récemment. Mme la mairesse Provost
d'Aylmer doit être très heureuse étant donné qu'elle
a eu 20 logements pour personnes âgées et 12 pour familles; ou
est-ce l'inverse? Je ne me souviens plus.
M. Middlemiss: C'est encore sur papier, mais la liste est longue.
Les travaux n'ont pas encore commencé. Je n'ai pas d'autres
questions.
M. Tardif: 11 faut dire que c'est la programmation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Merci, Mme la Présidente. 11 y a beaucoup de ces
goupements de locataires de logements municipaux...
M. Tardif: 11 y a une association provinciale.
M. Polak: Oui, est-ce que ces goupements sont une
fédération?
M. Tardif: Oui, si vous voulez. Cela s'appelle l'Association
provinciale des locataires de logements municipaux. Comme je vous l'ai dit, il
y a cinq...
M. Polak: Comment allez-vous déterminer qu'elle est
représentative de tous ces groupements de locataires de logements
municipaux? Parce qu'elle s'en donne le nom ou est-ce qu'elle représente
vraiment l'ensemble des locataires?
M. Tardif: C'est la seule. S'il y avait deux associations qui
contestaient le droit de les représenter... C'est la seule, cela fait
plusieurs années qu'elle existe. Est-ce qu'elle représente la
totalité ou l'ensemble? Je ne saurais vous le dire. Ce que nous savons,
c'est qu'à l'intérieur, généralement, de chaque
office municipal d'habitation, il se forme une association locale. 11 y a
l'Association des locataires de HLM de Montréal. Même à
Montréal, c'est tellement gros, ils ont 12 000 logements, qu'il peut y
en avoir pour chaque immeuble. En principe, ils s'élisent un
comité de locataires, soit de l'immeuble, soit de l'office. Dans un
petit village, pour un immeuble de dix logements, il y a l'association des
locataires de cet immeuble. Eux, évidemment, ils se regroupent en
instance régionale, puis il y a une association provinciale.
M. Polak: Est-ce que ce serait la seule subvention qui est
accordée par votre ministère ou est-ce que vous donnez aussi aux
associations locales comme, par exemple, le groupement à
Montréal? Vous dites qu'il y a un tel nombre. Est-ce qu'ils
reçoivent une subvention à part?
M. Tardif: L'association provinciale est la seule qui est
financée directement par nous. Sauf que l'accord de financement global
que nous avons avec la SCHL pour le financement des HLM reconnaît, comme
dépenses admissibles au partage du déficit d'exploitation des
HLM, jusqu'à concurrence maintenant d'une somme de 10 $ par année
par logement au titre de dépenses admissibles. Les offices municipaux
d'habitation gèrent les HLM pour nous. Ces HLM nous appartiennent, ils
sont la propriété de l'État québécois, mais
les offices municipaux qui les gèrent peuvent décider de verser
ces montants dès qu'il y a une association de locataires
constituée et qu'elle en fait la demande.
M. Polak: Qu'est-ce qui arrive si elle reçoit l'argent et
elle décide de ne pas le donner à son groupement de locataires?
Est-ce qu'on peut faire cela?
M. Tardif: Elle ne reçoit pas l'argent. La
municipalité ne reçoit pas l'argent. 11 faut bien comprendre que
les loyers moyens payés dans les HLM s'élèvent à
peu près à 160 $ par mois, et mettons que cela coOte en moyenne
360 $ par mois pour les exploiter; l'écart entre les deux est donc de
200 $ par mois, par logement. A la fin de l'année l'office municipal
d'habitation nous dit: J'ai ramassé, mettons, si j'ai 100
logements, enfin mettons un logement, j'ai ramassé 160 $, cela
m'en coûte 360 $. 11 y a un déficit de 200 $. Leur contribution
est de 10%, aux municipalités. Maintenant, elles demandent au
gouvernement d'assumer 90% et nous avons une entente avec le
fédéral pour nous partager cet écart-là. Si elle ne
l'a pas versé, elle ne peut pas le réclamer dans les frais
d'exploitation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre,
j'aimerais vous poser une question. C'est vous qui l'avez suscitée.
Quelles sont actuellement - je sais que vous y avez répondu plusieurs
fois déjà - les obligations, si on peut dire, qui sont
contractées au titre, si je peux parler, de la suppléance, pour
les loyers?
M. Tardif: Attendez un peu, écoutez, on a...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Pour l'ensemble des
habitations à prix modique, que ce soit pour les personnes
âgées ou pour d'autres types, pour les HLM.
M. Tardif: On a 45 600 logements. Le déficit moyen
d'exploitation est de 200 $ par mois.
Une voix: 290 $.
M. Tardif: Pardon? Disons 300 $ par mois, cela fait 3600 $ par
année, 45 000 logements. Est-ce que quelqu'un a une petite calculatrice
à la portée de la main?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je pensais que vous
saviez cela par coeur.
M. Tardif: Quel est le déficit total d'exploitation?
Une voix: 140 000 000 $.
M. Tardif: 140 000 000 $. Est-ce égal à 90% ou
à 50% ou à 40%? 140 000 000 $ comprenant 90%, c'est-à-dire
aussi bien la part du fédéral que la nôtre.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous autres, vous en
assumez 40%.
M. Tardif: De ces 140 000 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous en assumez 40%.
M. Tardif: On en assume 40%.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Alors, cela veut dire la
moitié grosso modo, pas tout à fait...
M. Tardif: 11 faut bien comprendre,
Mme la Présidente, que les municipalités au Québec
ont le droit de nous imposer sur nos immeubles. On paie nos taxes, y compris
sur nos HLM.
M. Middlemiss: Vous avez la ristourne, la ristourne sur la taxe
de vente. Vous payez des taxes maintenant.
M. Tardif: Oui, mais il n'y a aucune municipalité qui
changerait aujourd'hui. Ceci dit, on paie nos taxes sur nos immeubles, Mme la
Présidente. Par exemple, pour l'année en cours, les 10% des
municipalités qui contribuent au déficit d'exploitation...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ce sont des taxes
qu'elles perçoivent du Québec, non?
M. Tardif: Non, je m'excuse. Les 10% qu'elles paient, cette
année, c'est 15 000 000 $. Cela représente toutes les
municipalités du Québec - pas toutes, les 500 qui ont des
services municipaux - ça représente 15 000 000 $. Ce que nous
leur payons en taxes foncières sur nos HLM, 34 800 000 $. Donc, ce n'est
pas une perte pour une municipalité que de payer ses 10%. C'est normal
aussi, elle ne fait pas de profits avec ça, parce que c'est elle qui
fournit l'eau, l'aqueduc, les égouts, la protection contre le feu et
tout ça. Mais, en gros, c'est ça.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela veut dire qu'il
reste un déficit d'exploitation - j'oublie les taxes que vous payez dans
le moment - d'environ 60 000 000 $ pour le Québec avec les HLM qui
existent présentement.
M. Tardif: Oui, à peu près.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): 56 000 000 $, 58 000 000
$, en tout cas.
M. Tardif: C'est ça.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Alors, c'est probablement
une des raisons qui fait hésiter aussi à les multiplier beaucoup
parce que ça devient onéreux à la longue.
M. Tardif: C'est-à-dire, Mme la Présidente, on en
fait à peu près 3000 par année, des fois plus, des fois
moins, mais c'est évident que ce n'est pas la construction qui est
problématique.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Une fois que c'est
construit, c'est construit.
M. Tardif: On emprunte sur le marché parce que la SCHL
garantit le prêt, mais
une garantie, c'est une assurance, on emprunte sur le marché des
obligations, il n'y a pas de problème, mais, par la suite, c'est un
déficit d'exploitation. Quand je vous parlais du déficit moyen
qui est de 300 $ par mois, c'est une moyenne, ça s'applique aux HLM
bâtis en 1969 comme ceux bâtis aujourd'hui. Sauf que, pour ceux
bâtis aujourd'hui, le déficit moyen d'exploitation... Je suis
allé en inaugurer un à Montréal la semaine passée,
100 logements à Notre-Dame-de-Grâce, dans le comté de M.
Scowen...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): 11 est chanceux!
M. Tardif: Oui, un chanceux, un 100 logements, un beau à
part cela, franchement, très beau. Si les gens devaient payer le loyer
moyen pour joindre les deux bouts, du point de vue économique, ce serait
de l'ordre d'à peu près 750 $ par mois.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Alors, le déficit
d'exploitation monte beaucoup.
M. Tardif: Dans ce cas-là, il serait de 500 $ par mois,
à peu près, le déficit. Quelqu'un qui reste dans ce HLM,
qui paie 160 $ par mois reçoit une subvention de 500 $ par mois. C'est
très coûteux. C'est pour ça qu'une des questions qu'on se
pose dans notre livre vert: Ne serait-il pas possible de contribuer à
accroître le parc de logements à même le parc existant,
puisqu'on peut acheter des logements existants au coût moyen de 20 000 $
l'unité, à peu près, 20 000 $ ou 25 000 $ l'unité,
alors qu'il coûte aujourd'hui 45 000 $ à construire?
M. Middlemiss: Cela coûte 35 000 $ l'unité?
M. Tardif: 45 000 $ à construire.
M. Middlemiss: 45 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je ne veux pas prolonger,
mais ça m'intéressait de savoir ça parce que c'est souvent
l'objet de discussions.
Est-ce que l'engagement financier no 9 est adopté?
M. Tardif: Oui.
Mai
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. Nous
passons aux engagements financiers de mai 1984. Y a-t-il des questions, M. le
député de Pontiac?
M. Middlemiss: Oui, sur l'engagement no 2: "Contrats de services
pour agir à titre d'agents de recherche et de planification
socio-économique afin de réaliser des études en
matière d'habitation pour une période de neuf mois. Fournisseurs:
Daniel L'Écuyer, Montréal, Bernard McCann, Montréal",
chacun 30 648 $, pour une somme totale de 61 296 $. On parle de contrats
négociés; je me souviens de la dernière fois que j'ai
posé la question. Par contrat négocié, on n'a pas
passé par Rosalie, on est allé chercher ces deux messieurs, on
n'en a pas consulté d'autres?
M. Tardif: Ce sont des individus spécialistes en
matière d'habitation qui ont travaillé essentiellement aux
recherches qui sous-tendent le livre vert. Il faut bien se rendre compte que le
ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur a
l'insigne honneur, après trois années d'existence, de n'avoir
pour tout effectif, du sous-ministre à la téléphoniste,
à peu près 25 personnes. Malgré cela, on a mis au point
des choses comme le programme d'aide à l'accession à la
propriété, Corvée-habitation, et tout; mais comment a-t-on
fait ça? En faisant appel à des contractuels pour une
période précise puis, après ça, on dit: Merci. M.
L'Écuyer est déjà parti, on le trouvait tellement
intéressant que la ville de Montréal est venue nous le chercher,
d'ailleurs, avant la fin de son contrat. (11 heures)
Donc, on a engagé des gens pour des contrats précis et
cela a été leur cas, dans le cadre du livre vert. Ce sont des
urbanistes qui ont travaillé à des études précises
et M. McCann continue présentement, lui, dans le cadre d'une
prolongation de mandat.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y a d'autres personnes, ayant les
mêmes qualifications que MM. L'Écuyer et McCann, qui
étaient disponibles? Je pose la question. Est-ce que vous avez choisi
ces deux personnes pour négocier ou est-ce qu'il y en a d'autres qui ont
été considérées pour ce mandat?
M. Tardif: Non, ce sont des contractuels.
M. Middlemiss: Oui, d'accord, mais est-ce qu'il y avait d'autres
personnes qui avaient les mêmes qualifications que M. McCann et M.
L'Écuyer?
M. Tardif: Moi, je ne connais pas personnellement ces gens.
M. Middlemiss: Non, non.
M. Tardif: Mon sous-ministre qui était là à
l'époque, qui provient de l'INRS-Urbanisation, est celui qui
était au fait de la
spécialité de chacun. Est-ce que c'était un
économiste, un statisticien ou un informaticien? On me dit: Voilà
la personne qui était la plus indiquée pour faire le job. Ce
n'est pas une compagnie qui est engagée, c'est un individu.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le ministre, la
question du député de Pontiac m'apparaît quand même
pertinente. Je ne mets aucunement en doute - et je pense que ce n'est pas le
cas de mon collègue - les qualifications de M. L'Écuyer et de M.
McCann, mais il se peut fort bien que d'autres urbanistes, d'autres
économistes, quelle que soit la spécialité que vous
recherchiez, aient aussi été en quête de travail. Dans le
fond, ce qu'on veut savoir, c'est comment il se fait que le choix se soit
porté sur eux sans autre type d'invitation, apparemment.
M. Tardif: D'accord. Remarquez que le choix d'une firme, c'est
une chose, tandis que le choix d'un individu, sur une base personnelle, c'en
est une autre. M; Chapdelaine, mon sous-ministre, de qui relevait le
sous-ministre adjoint qui était responsable de coordonner la
préparation du livre vert, pourrait peut-être apporter des
éléments de réponse.
M. Chapdelaine (Claude): En fait, ce sont des prolongations de
contrat. Aussi bien M. L'Écuyer que M. McCann ont été un
peu les deux pivots des travaux. Évidemment, leur contrat s'est
terminé avant que les travaux soient terminés et on aurait voulu
les garder. On a demandé une prolongation...
M. Tardif: La question n'était pas celle-là.
Pourquoi, à l'origine, les avez-vous embauchés? C'est cela.
M. Middlemiss: Comme on embauche un contractuel, est-ce qu'il y
avait d'autres personnes avec les mêmes qualifications? Pourquoi
avez-vous arrêté votre choix sur ces gens? Est-ce qu'on a
donné la chance à d'autres d'avoir ce mandat?
M. Chapdelaine: C'était au début de 1982. Quand le
sous-ministre adjoint est arrivé de l'INRS, évidemment, il s'est
construit une équipe avec les gens qui étaient les meilleurs
à son point de vue.
M. Tardif: Qui étaient des adjoints de recherche à
l'Université du Québec à Montréal. 11 faut bien se
rendre compte que, déjà, le sous-ministre lui-même est
allé chercher un sous-ministre adjoint contractuel à
l'Université du Québec qui est venu pour une période de
deux ans. Ce n'était même pas un permanent de la fonction
publique, si vous voulez.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je voudrais juste faire une remarque. Quand on
procède par contrat négocié, il faut bien réaliser
que c'est par exception, en dérogation à une règle
générale qu'on essaie toujours de respecter, en tout cas par nos
questions, pas seulement à votre ministère mais dans tous les
autres ministères. 11 faut vraiment avoir des raisons exceptionnelles.
Je comprends bien et je ne doute aucunement de la compétence technique
de ces deux messieurs. Quand on est sous-ministre et qu'on connaît ces
deux personnes, ce sont peut-être des amis, des copains d'études
à qui ont a donné un beau petit job de 30 000 $. Je n'accuse
personne, mais on pose la question. Pour faire certaines dérogations
à un principe, il faut avoir de très, très bons motifs.
Donc, j'aimerais avoir, par exemple, le curriculum vitae de ces deux messieurs,
comme on l'obtient toujours.
M. Tardif: Certainement.
M. Polak: Juste une page, pas plus que cela...
M. Tardif: Est-ce qu'on l'a ici?
M. Polak:... avec quelques antécédents.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Middlemiss: Est-ce que je peux demander si ces individus, des
urbanistes, des économistes, ne sont pas dans Rosalie comme individus,
que ce soit une compagnie ou un individu qui offre ses services?
M. Tardif: Ce sont des compagnies qui y sont inscrites.
Écoutez! Passez une commande à Rosalie pour avoir une firme
d'urbanistes pour produire un document sur la distribution du parc de logements
locatifs, etc., vous n'aurez pas cela au coût de 30 000 $. Vous devez
parler d'un contrat...
M. Middlemiss: 11 y a des mandats qui sont donnés par
Rosalie de l'ordre de 10 000 $ à 15 000 $ à des
ingénieurs, à des architectes. Je vous pose la question. Est-ce
qu'on pourrait vérifier si, dans Rosalie, ces professions sont
disponibles?
M. Tardif: On pourra sans doute le vérifier. Moi, comme je
vous le dis, je pense qu'à partir du moment où on avait la
possibilité d'engager des occasionnels pour six mois et de renouveler
leur contrat ou d'y aller sur une base contractuelle, c'est ce qu'on a fait. On
vous apportera le CV de ces gens.
M. Chapdelaine: Je l'ai ici. M. Tardif: Vous l'avez
ici.
M. Chapdelaine: Oui, mais il n'est pas clair. On pourra faire
une...
M. Tardif: Une photocopie. Alors, Daniel L'Écuyer,
maîtrise en urbanisme, Université McGill... C'est vrai que le
papier n'est pas clair. Je m'excuse.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Vous pourrez simplement
en faire parvenir une copie.
M. Tardif: D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Y a- t-il d'autres
questions sur l'engagement no 2?
M. Middlemiss: Si je peux comprendre la réponse du
ministre, le but de cette étude, c'était un peu pour la
préparation du livre vert.
M. Tardif: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'engagement no 2 est-il
adopté?
M. Tardif: Et de nombreuses études techniques. Dans le
livre vert, les études techniques, ce sont des liasses de documents. En
annexe, il y a déjà 75 tableaux de statistiques, ou à peu
près. Nous espérons pouvoir rendre publiques la plupart des
études techniques qui peuvent l'être, c'est-à-dire qui sont
comestibles; il y a des choses qui ne le sont pas. On pourrait publier des
annuaires statistiques. Nous nous sommes procuré les bandes
magnétiques du recensement de 1981 de Statistique Canada. On les a
achetées. De sorte qu'on peut faire tous les tris croisés que
l'on veut et on peut vous sortir le nombre d'habitations dans Aylmer par
hauteur de la cheminée, ou à peu près, enfin, une moyenne
par îlot de recensement. On peut faire tous les regroupements qu'on veut.
C'est bien évident qu'on a fait sortir un tas de regroupements et un tas
de tris croisés et de corrélations, mais il y a des choses qui
sont comestibles, qui sont intéressantes, et on a retenu les plus
pertinentes pour le livre vert; mais il y a un tas de choses que nous
espérons pouvoir sortir, d'ailleurs, comme annexe technique.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'engagement no 2 est-il
adopté?
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. Y a-t-il
des questions sur l'engagement no 3?
M. Polak: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Merci. "Contrat de services en vue d'effectuer des
recherches sur les banques privées de données à
caractère personnel dans le secteur du commerce, de la consommation, de
l'emploi du traitement de l'information. Fournisseur: Université du
Québec à Montréal, montant de l'engagement: 94 731 $.
"
Encore ici, je voudrais savoir pour quelle raison on a
procédé par le biais d'un contrat négocié. Est-ce
que c'est seulement l'Université du Québec à
Montréal qui a la spécialité de faire ce travail? Est-ce
qu'il n'y a pas d'autres universités qui auraient pu le faire, qui
auraient voulu le faire? Quelle était la raison?
M. Tardif: Là-dedans, Mme la Présidente, nous avons
été un organisme sollicité par le ministère de la
Science et de la Technologie qui dit: Voilà, nous pensons qu'il est
opportun de faire une étude sur l'utilisation des ordinateurs dans la
constitution de banques de données, qui en constitue, etc. Cela devrait
vous intéresser, vous, l'Office de la protection du consommateur;
payez-en donc une partie, s'il vous plaît. Et il a fait la même
chose avec le ministère de la Justice.
Le ministère intitiateur de ce programme est le ministère
de la Science et de la Technologie. Nous, on n'a rien eu à faire. On
nous a demandé: Voulez-vous payer? Voulez-vous contribuer? On a dit:
Nous, on est intéressé par les questions qui pourraient
être posées sur la constitution d'une banque de données
dans une perspective de protection du consommateur, mais ce n'est pas nous qui
avons négocié le contrat.
On me fait remarquer que c'était à l'époque des
listes noires de locataires, et je pense qu'on avait aussi intérêt
à avoir quelqu'un qui fasse une étude qui pourrait être
intéressante pour nous à ce point de vue.
M. Polak: Je n'ai rien contre l'étude et je n'ai rien
contre le fait que votre ministère y participe, mais je voudrais savoir
- peut-être n'avez-vous pas de décision à prendre
là-dedans... Quand je vois le libellé du contrat, je
présume qu'il y a beaucoup d'autres universités au Québec
qui aimeraient bien avoir un petit contrat de 100 000 $, surtout de nos jours.
Les universités ont besoin de travail additionnel. Pourquoi
l'Université du Québec à Montréal? Je ne sais pas
si le ministre de la Science et de la Technologie pourrait avoir plus de
renseignements à donner, on va le demander.
M. Tardif: À ma connaissance, les ministères
peuvent conclure en tout temps toute espèce d'entente avec les
universités qu'ils financent, de toute façon, à 99, 9%,
pour toutes les fins de leurs ministères, en dehors de Rosalie,
dès lors qu'il s'agit d'une institution d'enseignement.
M. Chapdelaine: En fait, c'est un groupe qui est assez connu. Je
pense que c'est un groupe qui a préparé un projet fort
intéressant et il aura une subvention pour son projet. Quand on
procède par contrat, cela nous permet de bien déterminer le
travail avec les personnes pour qu'il réponde aux besoins et cela nous
permet d'avoir des contrôles, ce qui n'est pas nécessairement le
cas avec des subventions.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'engagement no 3 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. À
l'engagement no 4, y a-t-il des questions?
M. Tardif: La même chose, le CHUL.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La même chose.
M. Polak: Oui, la même chose à l'engagement no 4. 11
s'agit d'un contrat de services pour effectuer des tests sur certains produits.
Le fournisseur: Centre hospitalier de l'Université Laval. Montant de
l'engagement! 33 726 $. Pourquoi ce centre?
M. Tardif: Parce que c'est le centre du Dr Nantel
spécialisé en toxicologie.
M. Polak: D'accord. Enfin, une réponse acceptable.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'engagement no 4 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté.
Nous passons aux engagements financiers de juin 1984.
Juin
Une voix:
11 n'y en a pas.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, il y en a. Y a-t-il
des questions à l'engagement financier no 6?
M. Middlemiss: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: C'est encore un autre contrat
négocié. Je me pose la question suivante: Est-ce que vous
procédez toujours, au ministère de l'Habitation et de la
Protection du consommateur...
M. Tardif: Systématiquement.
M. Middlemiss:... par contrat négocié? Jamais vous
ne tentez de voir s'il n'y a pas des experts et leur donner un contrat.
M. Tardif: On essaie...
M. Middlemiss: De les choisir après sur...
M. Tardif: Attention! Il faut quand même se rendre
compte... Dans le cas de Mme Durand, qui est une architecte, elle était
contractuelle au Bureau des économies d'énergie. Nous sommes
allés la chercher parce qu'elle avait précisément une
connaissance; elle était déjà à l'emploi du Bureau
des économies d'énergie. Encore une fois, diverses critiques nous
étaient formulées, à savoir que le programme Loginove de
restauration aurait besoin d'une évaluation. Nous nous sommes
renseignés tout autour et on a dit: 11 y a quelqu'un au Bureau des
économies d'énergie qui a déjà
procédé à des évaluations de programme. D'accord?
C'est une espèce de troc entre le Bureau des économies
d'énergie et...
M. Middlemiss: Est-ce qu'on a été obligé de
remplacer Mme Durand dans sa fonction première lorsqu'elle est
arrivée ici?
M. Tardif: Je ne sais pas si le Bureau des économies
d'énergie...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais elle était
contractuelle.
Une voix: Je ne le pense pas.
M. Middlemiss: Si elle remplissait une tâche là-bas,
est-ce qu'on a été obligé d'avoir quelqu'un d'autre pour
faire le travail qu'elle exécutait avant?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Peut-être que son
contrat était terminé?
M. Tardif: Je ne sais pas s'ils ont fait une économie
d'énergie de ce point de vue là également.
M. Middlemiss: J'ai l'impression que, dans d'autres professions
comme les ingénieurs, les architectes, etc., on procède toujours
par choix. On en retient peut-être
trois et, ensuite, on leur demande de soumettre leur curriculum vitae.
11 y a peut-être une sélection qui se fait.
M. Tardif: Je sais que cette personne avait déjà,
d'ailleurs, travaillé à la Société d'habitation du
Québec, au ministère, il y a quelques années. Elle est
partie en congé de maternité, ce qui est le cas très
souvent des femmes professionnelles, et elle est revenue travailler à
peu près un an, je crois. Elle est à nouveau partie en
congé de maternité. Je pense que la formule des contractuels
contre laquelle l'Opposition semble en avoir présente ceci
d'intéressant qu'elle ne vient pas alourdir la fonction publique,
qu'elle permet à des femmes de travailler pour la période de
temps qu'elles veulent et d'exercer leur profession. Je m'excuse, mais je
m'enorgueillis présentement que le ministère de l'Habitation,
après trois années d'existence, ne compte que 25 personnes, comme
tel, et ait eu recours finalement à des contractuels qui ont rempli un
service drôlement efficace. La raison du choix? Je ne connais pas
personnellement tous ces gens. Il faut bien se rendre compte de cela.
M. Middlemiss: II y a peut-être d'autres femmes aussi qui
ont pris des congés de maternité, qui exercent cette profession
et qui auraient aimé remplir la fonction.
M. Tardif: Une architecte...
M. Middlemiss: Est-ce qu'on ne leur donne pas la chance
aussi?
M. Tardif:... spécialiste en évaluation de
programmes liés au bâtiment, disponible, prête à
faire cela sur la base... Écoutez!
M. Middlemiss: Si vous me dites que c'est la seule personne qui
était disponible, ayant les qualifications...
M. Tardif: Non, je ne dis pas que c'est la seule personne qui
pouvait faire cela.
M. Middlemiss:... je vous dis que vous avez entièrement
raison.
Une voix: Elle avait participé à la conception de
Loginove.
M. Middlemiss: Mais, s'il y en a d'autres, comment se fait-il que
ces gens-là n'ont pas l'occasion d'offrir leurs services?
(11 h 15)
M. Tardif: Mon sous-ministre m'informe qu'en plus Mme Durand,
avant qu'elle soit Mme Durand, semble-t-il, avait travaillé à la
conception du programme Loginove avant même son lancement, si bien que
les gens du ministère ont pensé aller la relancer quand elle
était au Bureau des économies d'énergie pour lui dire: Ce
programme sur lequel vous aviez travaillé, dont vous avez conçu
les paramètres il y a quatre ans, voulez-vous venir l'évaluer
maintenant sur le terrain? C'est cela.
M. Middlemiss: Si vous aviez procédé d'une autre
façon, s'il y avait eu trois candidats ou candidates, vous seriez venu
nous dire: C'est Mme Durand qui l'a eu parce que des trois, Mme Durand avait
les qualifications. 11 n'y aurait aucune discussion à ce
moment-là.
M. Tardif: Oui.
M. Middlemiss: Je pense que les raisons que vous donnez sont
très bonnes. On ne critique pas Mme Durand, on critique la façon
dont elle a été choisie au lieu d'une autre persone qui aurait
peut-être pu offrir ses services aussi.
M. Tardif: 11 y a quand même le fait que la plupart de ces
gens-là sont déjà sur le marché du travail.
M. Middlemiss: II y en a d'autres.
M. Tardif: Un instant! Quand on fait des appels d'offres de cette
nature-là, les gens ne se présentent pas, on va aller les
chercher.
Mon sous-ministre me dit - cela me rappelle des choses - qu'ils sont
allés chercher Mme Durand parce qu'elle avait travaillé à
l'élaboration de ce programme-là et elle avait déjà
un emploi au Bureau des économies d'énergie. Cela dit, vous
pouvez demander à ceux qui...
M. Middlemiss: On ne met pas en question les qualifications, mais
la procédure. D'autres personnes pourraient vous offrir le même
service. À compétence égale, d'accord, on fait un
choix.
M. Tardif: Probablement que personne n'est irremplaçable,
y compris le ministre. Donc, à partir de cet argument, je pense qu'on
pourrait dire, en effet, qu'il aurait pu se trouver sur la planète,
quelque part, d'autres personnes pouvant remplir la fonction. C'est
évident.
M. Middlemiss: Si vous aviez préféré cette
façon de demander à plusieurs personnes et qu'un comité de
sélection ait choisi cette personne-là, on n'aurait pas de
question à vous poser sur cela. On choisit toujours quelqu'un de la
boîte ou quelqu'un... Et c'est normal.
M. Tardif: C'est vrai ce que dit le député, Mme la
Présidente, pour les firmes, on utilise Rosalie. Pour un individu
engagé à
titre d'occasionnel ou de contractuel, ce n'est pas ce qu'on fait
habituellement.
La Présidente (Mme La voie-Roux): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Juste une question additionnelle. Je voudrais souligner
quelques points soulevés par mon collègue. On n'attaque pas la
compétence de Mme Durand, mais il ne faut pas prendre cela à la
légère. Le ministre semble avoir...
M. Tardif: Oui, d'accord, c'est le processus.
M. Polak:... dès le début, l'attitude suivante:
C'est bien clair, on a choisi cette personne-là. Mon sous-ministre l'a
approuvée. Je vais vous référer à la même
discussion qu'on a eue, le député de Pontiac et moi-même,
il y a deux ans, avec l'ancien président du Conseil du trésor. Il
était d'accord avec nous que par cette méthode-là, vous
bloquez très souvent le chemin à un nouveau visage. On amenait le
point qu'il y a aussi d'autres personnes, peut-être aussi
compétentes que Mme Christiane Durand. Si on continue tout le temps
d'engager Mme Durand qui devient une grande experte, qu'arrive-t-il des autres?
11 y a des jeunes qui sont très compétents qui sortent de
l'université.
M. Tardif: Mme Durand est très jeune.
M. Polak: Donc un autre jeune. Pour donner la possibilité
d'ouvrir justement une carrière à une autre personne, si on sait
au moins que d'autres personnes existent, il pourrait peut-être y avoir
une association de personnes - une dizaine de membres comme Mme Durand,
peut-être une association d'architectes qui sont
spécialisés dans telle et telle matière. Il pourrait y
avoir une simple lettre du ministère pour dire: tel et tel emploi sera
disponible; les personnes intéressées devront communiquer avec
mon sous-ministre. J'aimerais beaucoup mieux cette approche que de dire: On a
repris Mme Durand. 11 y a aussi un deuxième point. Vous dites: On a pris
justement Mme Durand pour faire l'évaluation parce qu'elle était
à l'origine de l'idée. Ce n'est pas toujours la meilleure
idée de prendre la mère pour évaluer son propre enfant. 11
peut y avoir d'autres personnes de l'extérieur un peu plus neutres.
Je voudrais souligner ceci: je comprends qu'à un moment
donné ça devient ridicule d'ouvrir des concours, de passer des
annonces dans les journaux pour un emploi comme ça, mais si on sait, par
exemple, qu'il existe une association de ces personnes-là,
peut-être avec une compétence un peu égale, pour leur
donner une chance au moins de savoir que tel emploi existe...
M. Tardif: Je prends bonne note. Je peux demander, encore une
fois, aux gens du ministère quelles sont les raisons qui les ont
amenés à choisir ces personnes-là en particulier - on a vu
un cas pour Mme Durand - et je donnerai les réponses à la
commission.
Comme je vous l'ai dit, Mme la Présidente, après trois ans
à ce ministère qui a conçu des programmes tels que
Corvée-habitation, Équerre... Cet été, nous nous
étions engagés à restaurer 100 000 logements en cinq ans,
c'est-à-dire 20 000 par année. En sept mois, de mars à
octobre, nous en aurons restauré 35 000, c'est-à-dire 15 000 de
plus que le nombre fixé. Comment pensez-vous qu'on a fait cela? En ayant
recours à du personnel contractuel occasionnel, à tel point que
le député de Pontiac, le premier, venait me dire: M. le ministre,
les inspections ne vont pas assez vite. Que faites-vous avec les inspections?
Pourquoi ne donnez-vous pas des contrats?
M. Middlemiss: C'est cela.
M. Tardif: Effectivement, on a suivi son conseil: on a
donné des contrats aux municipalités. On a commencé par
notre personnel, d'abord. Ensuite, on a dit aux municipalités: Toutes
celles d'entre vous qui veulent faire l'inspection, nous sommes prêts
à vous donner le montant forfaitaire prévu dans le décret,
c'est-à-dire 50 $ par logement pour le premier logement, etc. Le
député de Pontiac est encore venu me voir en disant: Cela ne va
pas assez vite, M. le ministre. Il y a des gens qui veulent faire faire des
travaux et l'été passe, les beaux jours passent, mais rien n'est
fait. On a décidé d'aller encore un peu plus vite. Il faut dire
qu'il n'était pas le seul; il y en avait d'autres de ce
côté-ci de la Chambre qui nous pressaient: le député
de Shefford, le député de Limoilou, le député de
Rivière-du-Loup également.
Tout cela pour dire qu'à un moment donné nous avons acquis
une expertise telle que nous avons même éliminé des
inspections. Après quelques milliers de cas -5000 ou 8000
bâtiments - nous savions pertinemment qu'une fenêtre de telle
dimension à double vitrage valait environ 450 $. À quelqu'un qui,
dans le programme Équerre, nous réclamait 600 $, on disait: Non,
on reconnaît 450 $. Si vous voulez payer pour du chrome... Ou on leur
disait: Allez voir un autre entrepreneur, vous allez peut-être avoir un
meilleur prix. On pouvait donc fixer un prix plafond et éviter... Il y
avait deux inspections prévues, l'une avant les travaux et l'autre
après. On pouvait, dans beaucoup de cas, à tout le moins
éliminer
celle précédant les travaux. C'est comme cela qu'on a
bâti 35 000 logements. On a même eu recours à des
évaluateurs municipaux à qui on a dit: Si vous êtes
prêts, en travaillant le soir, à évaluer les immeubles, on
vous donne un montant forfaitaire.
Vous savez, à un moment donné, on a le choix entre la
règle de l'efficacité et celle de ce que j'appellerais le "go by
the book". 11 faut essayer de suivre la règle du "go by the book" le
plus possible. Mais, à partir du moment où la règle de
l'efficacité nous contraint à être soucieux de la gestion
des deniers publics, il faut d'établir des critères qui nous
permettront d'atteindre les objectifs.
Tout cela pour dire qu'en très peu de temps
Corvée-habitation, Équerre, etc., plus le livre vert sur
l'habitation, pour un ministère qui n'a pas trois ans d'existence,
comportant au total 25 personnes - je ne parle pas de ceux des organismes -
vous comprendrez... C'est vrai qu'on a fait cela avec des contractuels et je
suis particulièrement fier d'avoir, en si peu de temps, livré ces
programmes qui ont été un succès et d'avoir pondu un
document, un livre vert de réflexion sur la politique. Si vous avez
commencé à le lire, vous avez dû vous rendre compte qu'il y
a pas mal de stock là-dedans et que cela n'a pas été fait
en laboratoire in vitro, mais avec beaucoup de contacts sur le terrain.
J'arrête ici.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, je pense qu'on n'a
jamais critiqué le fait de donner cela à des contractuels. Ce
qu'on vous reproche, c'est la façon de les choisir; c'est tout. 11 ne
faut pas aller trop loin. On n'a pas critiqué le fait de ne pas engager
des gens de façon permanente, mais la façon dont vous choisissez
les gens à qui vous donnez des contrats. C'est plutôt sur cet
aspect qu'on se posait des questions.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'engagement financier no
6 est-il adopté?
M. Middlemiss: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. Y a-t-il
des questions sur l'engagement no 7?
M. Middlemiss: Oui, j'aurais quelques questions. Vous parlez
d'une subvention à la Société d'habitation du
Québec.
M. Tardif: Ah! oui, mais...
M. Middlemiss: Est-ce quelque chose que vous donnez
régulièrement...
M. Tardif: Oui.
M. Middlemiss:... pour le fonctionnement de...
M. Tardif: 11 s'agit des dix douzièmes de son budget de
fonctionnement de 213 000 000 $, les deux douzièmes restants
étant versés plus tard. Il s'agit tout simplement de l'avance du
ministère des Finances.
M. Middlemiss: D'accord. C'est pour le fonctionnement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'engagement no 7 est-il
adopté? Adopté.
Nous abordons les engagements du mois de juillet 1984. Il s'agit encore
de contrats négociés. Y a-t-il des questions au no 5?
Juillet
M. Polak: Pour juillet. J'aurais seulement une question à
l'engagement no 8, à moins que mon collègue ne veuille...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): On va adopter
celui-là et on en arrivera à l'engagement no 8.
M. Polak: D'accord.
M. Tardif: C'est M. Morin...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): S'il n'y a pas de
question, l'engagement no 5 est adopté. L'engagement no 6 est-il
adopté?
M. Middlemiss: Une question, s'il vous plaît. Je pense que
M. Beaulieu a mentionné ou vous-même, M. le ministre, avez
mentionné que, pour Corvée-habitation, vous n'avez pas
demandé à l'OCQ de payer les coûts administratifs de
Corvée-habitation.
M. Tardif: C'est cela.
M. Middlemiss: C'est une tranche de 50 000 $.
M. Tardif: C'est cela. Parce que la loi, qui a créé
Corvée-habitation et qui a prévu la constitution d'un fonds dans
lequel contribuent les travailleurs, les employeurs et le gouvernement, dit que
ces fonds provenant des travailleurs et des employeurs ne devront en aucun cas
servir à autre chose qu'à donner des subventions pour promouvoir
la construction. D'accord? Donc, de ne pas servir au fonctionnement de
Corvée-habitation, à l'administration comme telle. Cela veut dire
qu'il faut verser des montants. Le conseil d'administration de
Corvée-habitation n'a pas d'autres revenus et ne peut pas se financer
à même les cotisations des travailleurs. 11 faut le payer.
M. Middlemiss: C'est un montant de 50 000 $. Est-ce la
première tranche?
M. Tardif: C'est la deuxième, je pense. 11 y en a eu une
première de 50 000 $. C'est la deuxième. Pardon?
Une voix: 11 y a eu deux tranches de 25 000 $ et une de 50 000
$.
M. Tardif: On me dit: Deux tranches de 25 000 $ et une tranche de
50 000 $. Évidemment, tous ces membres siègent
bénévolement. Il n'y a pas de salaire payé, pas de
rémunération. 11 n'y a que les dépenses administratives
reliées à la papeterie, aux convocations de réunions,
etc.
M. Middlemiss: Cela couvre la période jusqu'au mois de
juillet 1984?
M. Tardif: Cela devrait couvrir la période jusqu'au 31
mars...
M. Middlemiss:... 1985? M. Tardif:... qui vient. M.
Middlemiss: D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'engagement no 6 est-il
adopté? Adopté. Y a-t-il des questions sur l'engagement no 7?
Des voix: Non.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): J'aurais une question
à poser. Pouvez-vous nous dire combien il y a de municipalités de
villages nordiques?
M. Tardif: 11 y en avait 13, Mme la Présidente. 11 y en a
maintenant une quatorzième, à la suite du
déménagement des Cris de Kuujjuarapik à lnukjuak.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui. Combien y a-t-il de
logements sociaux là-dedans?
M. Tardif: Le nombre de logements sociaux, c'est une façon
de parler. Nous avons hérité de toutes les maisons qui avaient
été construites par le gouvernement fédéral, d'une
part, et par le ministère des Travaux publics, d'autre part,
c'est-à-dire 800 logements résultant des accords de la Baie
James. De ces 800 logements, 200 sont des "match box", de la série
"match box" d'après-guerre, c'est-à-dire des cabanes en
contre-plaqué de 16 pieds de largeur par 24 pieds de longeur. Donc, deux
feuilles de contre-plaqué dans un sens et trois dans...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui. M. le
ministre...
M. Tardif: Je m'excuse. Ils ne sont pas isolés, rien du
tout. Ce sont des immeubles dans lesquels il faut mettre le feu. C'est ce que
je veux dire. Ce sont des maisons dans lesquelles il faut mettre le
feu.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, le fond de ma
question ne porte pas sur la nature des maisons.
M. Tardif: Sur celles qu'on construit maintenant?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, non, ce n'est pas
cela.
M. Tardif: Qu'est-ce que c'est?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'objet de ma question
est celui-ci. Pourquoi je voulais connaître le nombre de
municipalités et le nombre de logements sociaux? C'est parce qu'en fait,
il s'agit d'une subvention à l'administration régionale Kativik
pour la fourniture d'un rapport administratif et technique au montant de 121
000 $.
M. Tardif: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): 11 est difficile
d'évaluer si c'est peu ou beaucoup, mais cela me paraissait assez fort
pour un rapport administratif et technique sur les municipalités de
village...
M. Tardif: Ce n'est pas un rapport, c'est un support
administratif.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ah bon! Alors, ma
question était bien fondée.
M. Tardif: Oui, je m'excuse. C'est cela, mais, entre-temps, on
bâtit beaucoup. Cette année, il y a 140 maisons qui sont
érigées là-bas.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, d'accord.
M. Tardif: D'accord. Alors, on leur fournit le soutien
administratif. En d'autres mots, on leur fournit l'équivalent de deux ou
trois fonctionnaires.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela me satisfait. C'est
parce que je trouvais qu'un rapport de 121 000 $ était un peu excessif.
C'est pourquoi je voulais savoir s'il y avait plusieurs municipalités ou
plusieurs logements.
M. Tardif: Mme la Présidente, si jamais cela vous
intéressait, de même que les membres de cette commission, la
prochaine fois où j'irai visiter nos amis les Inuit...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Ah! J'aimerais bien cela.
(11 h 30)
M. Tardif:... on pourrait aller visiter les maisons nordiques ou
les habitations nordiques. Mais c'est du sport.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): J'aimerais bien cela.
C'est un engagement, M. le ministre? Bon. Est-ce que l'engagement no 7 est
adopté après avoir fait la correction de l'erreur de frappe?
M. Tardif: Un contrat avec Air Inuit ou s'il faudra aller en
appel d'offres?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Au no 8, y a-t-il des
questions? M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: 11 s'agit de "subventions à divers organismes ou
chercheurs pour la création et le développement de services ou
d'organismes destinés à protéger le consommateur, pour
l'année financière 1984-1985. Montant total de l'engagement: 617
400 $. " Là il y a attachée une liste de 33 organismes qui ont
divisé cette somme de 617 400 $ ainsi qu'un extrait du
procès-verbal du conseil d'administration de l'Office de la protection
du consommateur où il a été mentionné que l'office
accepte la recommandation du comité de subvention.
M. Tardif:... accepté. M. Polak: Pardon?
M. Tardif: Et le ministre a accepté la recommandation de
l'office.
M. Polak: Oui. Laissez-moi donc poser la question. Donc, je vois
qu'il y a 33 organismes et, quand je regarde à gauche sur l'extrait, on
commence avec le no 6, le numéro de la demande, et on finit avec le no
86. Je présume qu'il y avait peut être au moins 86 demandes et
qu'on a pris 33 organismes.
M. Tardif: Oui.
M. Polak: Je voudrais savoir quels sont les critères de
sélection. De quelle manière pourrait-on éviter de
l'arbitraire dans ces subventions parce qu'il s'agit tout de même d'un
montant assez substantiel pour des organismes de cette nature?
Deuxièmement, est-ce que le ministre est obligé de suivre ces
recommandations intégralement ou est-ce qu'il peut regarder la liste
pour dire: Comment se fait-il que vous avez donné une subvention
à tel organisme?
M. Tardif: Non, je ne suis pas tenu de suivre cela. Je pourrais
décider de ne pas le suivre, mais je l'ai suivi jusqu'à
maintenant. Deuxièmement, le programme d'aide aux organismes de
protection aux consommateurs, c'est un document public envoyé à
chacun des organismes. 11 me fera plaisir d'en remettre aux membres de cette
commission si cela vous intéresse. 11 est approuvé par le
Trésor et décrit les règles du jeu. Ce que je me suis
contenté de faire comme ministre, jusqu'à maintenant, cela a
été de dire: II me répugne de donner des subventions d'une
façon générale. Je préfère y aller par
contrats de services. Vous en avez la preuve. Ce qui est vrai des individus est
vrai des organismes. C'est-à-dire que, par exemple, si un organisme...
Je trouve que cela fait moins paternaliste, quant à moi, de dire
à un organisme, au lieu de donner une subvention, une pitance:
Voilà, vous êtes des spécialistes des études sur les
jouets pour enfants, très bien. Je suis prêt à signer un
contrat de services avec vous autres pour nous fournir un rapport des examens,
des expertises sur cela.
Les organismes de protection du consommateur... Par exemple, on a
signé un contrat avec eux pour le panier de provisions, n'est-ce pas?
Parce qu'on a dans notre revue "Protégez-vous", à tous les mois,
un panier de provisions. On indique comment les prix fluctuent d'un mois
à l'autre. On fait cela avec un contrat avec des organismes locaux. Je
pense que c'est près de dix-sept magasins. J'ai écrit cela aux
organismes, il y a quelque temps de cela, en disant: Écoutez, j'aimerais
que la part purement liée au fonctionnement chez vous soit
diminuée et celle reliée à des contrats de services soit
augmentée. Des contrats soit qu'on vous confie, soit que vous nous
suggérez. Mais en dehors de ces directives générales du
ministre qui dit: Voilà, je préférerais que vous nous
soumettiez des contrats de recherche, pour le reste, je m'en suis remis
à l'OPC entièrement. Son président est ici, M. Moreau. Les
directives, comme je dis, sont connues, sont publiques et, si vous avez des
questions précises sur la raison du choix de tel organisme ou tel autre,
on pourra demander au président.
M. Polak: Parfait. La question que j'ai, dans le système
actuel, chacun de ces organismes soumet-il un rapport soit à l'Office de
la protection du consommateur ou au ministère? Disons qu'ils
reçoivent cette subvention. Est-ce qu'il y a un rapport qui
décrit un peu leurs activités? Pas ce qu'ils ont fait avec
l'argent, mais un peu plus loin que cela?
M. Moreau (Gilles): D'accord. Chaque organisme soumet deux
rapports à six mois d'intervalle, un rapport intérimaire au bout
de six mois et un rapport final à la fin des activités de
l'année. Ces deux rapports font
partie des documents qui sont à l'étude par le
comité de subvention afin d'analyser la demande de subvention pour
l'année subséquente.
M. Polak: Pourriez-vous nous donner seulement un exemple? Parmi
cette liste de cent organismes qui ont fait la demande, quelques-uns ont
été refusés. Pourquoi? J'aimerais que vous me disiez, par
exemple, le no 5 ou le no 13, pour quelle raison on ne les a pas
acceptés.
M. Tardif:... étaient dans Sainte-Anne. C'est cela?
M. Polak: Non, je n'ai pas demandé cela. J'ai posé
une question sérieuse et objective.
M. Moreau: Avant d'y aller sur un cas particulier, si vous me le
permettez, je peux vous donner un exemple général...
M. Polak: Oui.
M. Moreau:... d'un organisme qui n'est pas subventionné
parce qu'il nous soumet des activités qui ne sont pas strictement de
protection du consommateur. Comme le budget est quand même relativement
limité, nous essayons de l'attribuer à des activités qui
servent à la protection des consommateurs. C'est un premier tri qui est
fait. Un deuxième tri concerne les organismes qui ont toutes sortes
d'activités sur le plan social dans le milieu et qui, ponctuellement,
ont une petite activité strictement de protection du consommateur.
Celle-là est examinée beaucoup plus sérieusement
étant donné qu'on essaie dans le programme - c'est inscrit,
d'ailleurs - de privilégier les associations de consommateurs. Ce sont,
de façon générale, des critères qui peuvent
éliminer certaines associations. J'ai avec moi ici la liste des
associations qui ont été subventionnées. Pour des cas
particuliers, malheureusement...
M. Tardif: Celles qui n'ont pas été
subventionnées.
M. Moreau: Voilà! Je ne les ai pas ici.
M. Tardif: 800 demandes pour 3 500 000 $. 11 y en a eu
combien?
M. Moreau: 33 de subventionnées.
M. Tardif: 33 pour 617 000 $. Je pense qu'on vous a donné
la liste ou la progression annuelle des montants.
M. Polak: Parmi celles qui reçoivent une subvention,
est-ce que très souvent il y a une répétition de celles
qui en ont déjà eu dans le passé, comme une sorte de
coutume...
M. Moreau: Oui, absolument.
M. Polak:... pour financer cela? C'est très dur de couper
soudainement. Cela existe...
M. Moreau: Oui, il y a effectivement au moins la moitié de
ces associations qui reçoivent chaque année une subvention...
M. Polak: Oui.
M. Moreau:... mais dont le montant peut varier d'une année
à l'autre selon la qualité des activités l'année
précédente et les activités qu'elles veulent faire
l'année suivante.
M. Polak: Y a-t-il une limite quant au montant qui peut
être accordé à un organisme? Je vois ici que le plus grand
montant, c'est 77 000 $ à l'association des...
M. Tardif: 89 000 $ à la Fédération des
ACEF, mais là...
M. Polak: Oui, d'accord.
M. Tardif:... lorsqu'un montant est versé à une
fédération comme la Fédération des ACEF ou à
l'Association des consommateurs du Québec, l'ACQ, celle-ci redistribue
les montants à ses organismes membres. D'accord? Ce n'est pas
nécessairement tout à la maison-mère.
M. Polak: D'accord.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord?
Adopté.
M. Tardif: Si cela intéresse le député, on
peut avoir la liste complète des organismes demandeurs.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Nous passons...
M. Tardif: Avec les raisons aussi pour...
Août
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): ... aux engagements du
mois d'août. Engagement no 1. Y a-t-il des questions? Le no 1 est-il
adopté?
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. Nous
passons aux engagements du mois de septembre 1984, le no 15. Y a-t-il des
questions?
Septembre M. Middlemiss: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): D'accord. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Soumissions publiques: Contrat de services pour
assurer la gérance des magazines "Protégez-vous" et "Protect
Yourself", pour une période d'un an. Fournisseur choisi: Les
Éditions Transmo Inc. Ville Saint-Laurent. Montant: 75 000 $. " Quatre
soumissions ont été reçues et on voit que, de toutes les
soumissions, c'est la plus haute qui a été acceptée. Cette
fois, elle a été choisie par un comité de
sélection. Pourrait-on nous donner les raisons pour lesquelles on aurait
choisi les Éditions Transmo Inc. ?
M. Tardif: Je vais laisser M. Moreau vous l'expliquer,
étant donné qu'il s'agit encore là d'une recommandation de
l'office que j'ai entérinée à la lumière des
commentaires qui ont été formulés. Je vais le laisser
expliquer exactement pourquoi il a formulé ces recommandations.
M. Middlemiss: D'accord.
M. Moreau: Dans le devis qui a été envoyé
aux firmes, il y avait des critères de sélection, entre autres
l'expérience, l'organisation, la compréhension du projet et le
coût. Une pondération était mise pour chacun des
critères. Ces critères ont été expliqués
dans le devis envoyé aux soumissionnaires et, lorsque le jury de
sélection, formé de trois personnes de l'office, de deux
personnes du gouvernement, mais non de l'office et d'une personne de
l'extérieur du gouvernement, a entendu les candidats, il les a
reçus en entrevue et a établi, pour chacun d'eux, un pointage.
Deux des candidats dont le prix soumis était relativement moins
élevé ont eu très peu de points sur les critères
expérience, organisation et compréhension du projet, tellement
peu de points que le jury en est venu à la conclusion qu'il ne pouvait
pas leur octroyer le contrat. J'ai ici la grille des critères, le taux
de pondération et les notes attribuées à chacun des
candidats.
M. Tardif: Qui faisait partie du jury?
M. Moreau: Ceux qui faisaient partie du jury étaient: le
directeur du magazine, la directrice des communications de l'office, l'adjoint
exécutif de l'office, M. Vignola, le directeur des publications
gouvernementales du ministère des Communications, M. Lamy, de la revue
Sentier chasse et pêche, M. Marcel Gilbert, directeur
général des publications gouvernementales, et M. Benoît
Roy, directeur des communications au ministère des Affaires
sociales.
M. Middlemiss: Ceci est la gérance pour une période
d'un an. Je présume qu'il y avait aussi une gérance
l'année précédente. Pourriez-vous me dire quel
était le coût du contrat?
M. Moreau: 60 000 $. Le coût, le profit du gérant
était de 60 000 $ pour l'année précédente.
M. Middlemiss: Vous avez jugé que l'augmentation de 25%
était justifiable.
M. Moreau: Oui, elle nous a semblé absolument justifiable.
Je dois vous dire que, la première année du contrat de
gérance, les honoraires du gérant étaient de 180 000 $, je
pense. C'est la toute première année. L'année suivante,
cela est descendu à 60 000 $, l'année suivante à 60 000 $
et, lors du renouvellement, la demande était de 75 000 $ et je crois que
c'est justifié. C'est difficile de le calculer au dollar près.
C'étaient les soumissions qu'on avait, avec les montants qu'on nous
demandait.
M. Tardif: Dans quelle mesure l'effort qu'on a mis pour
rentabiliser PY...
M. Polak: Vous n'êtes pas encore dans l'Opposition.
M. Tardif: Je tiens à préciser au
député de Pontiac et celui de Sainte-Anne que la revue
Protégez-vous va très bien: 180 000 exemplaires vendus, par mois,
sans publicité aucune, sans réclame publicitaire et cela va bien
- 1 200 000 $ - on fait nos frais. PY, la revue en langue anglaise, c'est un
boulet que l'on traîne. Elle était à 12 000. J'ai
décidé de brasser nos lecteurs anglophones en disant: Si vous
voulez "sauver" votre revue, faites-le. J'ai écrit à tous les
députés; d'ailleurs, je vous ai écrit, pour dire:
Donnez-moi un coup de main. Je suis allé à CFCF, dans les postes
de radio. Cela remonte. On est rendu à 21 000. On n'a pas atteint le
seuil de rentabilité encore, mais cela remonte un peu. Tout ce que je
veux dire, c'est que tout effort d'augmentation du tirage et de diffusion aussi
- parce qu'on a envoyé des cartons-réponses un peu partout - se
traduit pour notre gérant de projet par un effort additionnel.
M. Middlemiss: Est-ce que Les éditions Transmo avaient la
gérance l'an passé ou cela est-il nouveau?
M. Moreau: C'étaient eux qui l'avaient depuis trois
ans.
M. Middlemiss: Québecor - je vois que le prix est proche -
dans la grille, y avait-il une grosse différence entre les
compétences de chacun d'eux?
M. Moreau: Le pointage de Transmo était de 125 points et
celui de Québecor de 99 points.
M. Tardif: Et les autres chiffres?
M. Moreau: 22 et 14.
(11 h 45)
M. Polak: J'ai une question. Si le comité de
sélection regarde la soumission, est-ce qu'à ce moment il est au
courant des noms de ceux qui ont soumissionné?
M. Moreau: Pas avant que les soumissions ne soient ouvertes.
M. Polak: Oui, mais, disons que les soumissions sont ouvertes. A
ce moment, le comité sait, donc, qu'il y a une soumission de la
compagnie X et une autre soumission de la compagnie Y, ou est-ce que la
soumission ne mentionne pas le nom de celui qui a soumissionné?
M. Moreau: Bien, les soumissions sont reçues.
Évidemment, j'imagine que, sans doute - je n'étais pas au jury -
les gens sont au courant des noms des soumissionnaires, en entrant dans la
salle. Lors du dévoilement des soumissions, les soumissionnaires sont,
bien sûr, convoqués à une entrevue, par le jury de
sélection.
M. Polak: Donc, il y a des questions posées
oralement...
M. Moreau: Ce sont des questions qui sont...
M. Polak:... en sus de la soumission publique.
M. Moreau: Ce sont des questions qui sont posées oralement
et l'entrevue dure environ une heure par soumissionnaire.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): L'engagement 15 est-il
adopté?
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. Nous vous
remerçions, M. le ministre, et à la prochaine.
M. Tardif: Au plaisir, madame.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Nous pouvons suspendre,
environ une dizaine de minutes, parce que les prochains seront le Dr Lazure et
l'Office des personnes handicapées qui ont été
convoqués pour midi. (Suspension de la séance à 11 h
47)
(Reprise à 12 h 1)
Conseil exécutif (Office des personnes
handicapées)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Il me fait plaisir
d'accueillir le ministre délégué aux Relations avec les
citoyens, responsable de l'Office des personnes handicapées, et la
présidente de l'Office des personnes handicapées, Mme
Champigny-Robillard. Les membres de la commission des affaires sociales avaient
suggéré que nous vous entendions, en ce qui a trait à
l'engagement no 4, qui apparaît au Conseil exécutif, pour juillet
1984. Je sais que c'était le député de
Rivière-du-Loup qui avait particulièrement manifesté le
désir de vous entendre. Alors, je vais lui laisser la parole.
Juillet
M. Boucher: Merci, Mme la Présidente. Justement, à
l'engagement no 4, on parle des subventions à divers centres de travail
adapté, à titre de subventions de fonctionnement pour des fins
d'immobilisation, pour l'année financière 1984-1985.
Évidemment, on retrouve la liste de tous les CTA qui ont
été subventionnés, à cette date, pour un montant
total de 15 468 306 $.
Ma question est d'ordre général. Au cours des
dernières semaines, au cours du mois de septembre, je crois, une
série d'articles a paru, dans le journal Le Soleil, où certains
directeurs de CTA ont fait la critique du financement des CTA. J'aimerais que
le ministre, ou Mme la présidente de l'Office des personnes
handicapées, fasse, peut-être, le point sur ce débat qui a
eu lieu dans les journaux, de façon à éclaircir la
situation. On s'est plaint, particulièrement, que les CTA allaient
devenir un peu comme des PME, du côté du financement et que la
rentabilité était exigée, mais que, à cause des
problèmes d'alourdissement des travailleurs handicapés, on
prévoyait que cela ne serait pas le cas. J'aimerais, tout simplement,
qu'on fasse le point sur ce débat ou ces critiques qui ont lieu, pour
éclaircir la situation. Dans un deuxième temps, je demanderais au
ministre s'il entrevoit, pour l'an prochain, un développement au niveau
des CTA, surtout dans les régions. Celle qui m'intéresse, en
particulier, c'est la région du Bas-Saint-Laurent.
M. Lazure: Mme la Présidente, je vais commencer. La
présidente de l'office pourra enchaîner. D'abord, les remarques
générales sur l'état des finances, pour l'ensemble des 38
centres de travail adapté. Peut-être un petit retour en
arrière, pour celles ou ceux qui sont moins au courant du fonctionnement
des CTA. La loi prévoit que, dans ces centres de travail adapté,
la personne handicapée reçoit ou bien le salaire minimum, ou bien
le montant prévu dans le décret. Il s'agit du décret de
l'entretien ménager ou, peu importe, le corps de métier qui est
assujetti à un décret.
Dans la plupart des 38 CTA, il s'agit de salaire minimum. L'office paie
112% du salaire minimum, les 12% étant affectés aux avantages
sociaux, aux bénéfices marginaux. Quand l'office a reconnu ou
reconnaît un nouveau CTA, il y a un programme de discuté et de
négocié entre l'office et le conseil d'administration du CTA qui
est une entreprise à but non lucratif, évidemment, par lequel
l'office dit au CTA: D'ici à trois ans, il faudra qu'avec les revenus de
votre CTA par la vente de vos produits ou de vos services - il y a des CTA qui
vendent des produits et des biens et d'autres qui vendent des services - par
vos revenus, vous soyez capables de financer les dépenses autres que les
salaires. L'office s'engage à verser toujours les 112% des salaires. Cet
engagement de l'office... Cela apparaît dans le tableau que nous avons
ici, à toutes fins utiles, sous la rubrique "Fonctionnement", dans la
première colonne. Vous l'avez devant vous.
Le premier centre de travail adapté s'appelle Centrap (Mitis),
à Mont-Joli; le montant: fonctionnement, 599 088 $. Cela est le
coût annuel des salaires pour les travailleurs handicapés qui sont
dans ce CTA. Ce versement prévu dans la loi, salaire minimum ou
décret, c'est la contribution de l'État pour compenser le
handicap. Autrement dit, le centre de travail adapté a une double
vocation. Il a une vocation sociale, parce qu'il permet à une personne
handicapée d'exercer son droit au travail d'une façon
appropriée à son handicap, une façon qui tient compte de
son handicap. Cela est la partie sociale du CTA. La partie économique du
CTA, là où il s'apparente à une PME, une petite ou moyenne
entreprise, c'est lorsqu'on lui dit: D'ici à trois ans, vous allez
atteindre une rentabilité. Cela veut dire que, d'ici à trois ans,
on continuera toujours de vous payer le salaire, mais vous devrez payer vos
autres dépenses avec le fruit de vos produits ou de vos services. Ce
second volet économique fait qu'il faut, avant d'approuver un CTA, que
les responsables de l'Office des personnes handicapées fassent une
étude du marché pour voir si le produit que le centre de travail
adapté veut mettre sur le marché est vendable, qu'il s'agisse de
chaussures ou qu'il s'agisse de cannes à pêche, peu importe, et
ensuite évaluent périodiquement la rentabilité de tel ou
tel produit. En cela, on a la collaboration du ministère de l'Industrie
et du Commerce qui travaille étroitement avec le CTA.
Je voulais situer le CTA en partant comme étant une bête un
peu spéciale. C'est un animal qui n'existait pas au Québec et qui
est spécial en ce sens qu'il a deux vocations: sociale et
économique. Une bonne partie du débat qui a été
suscité autour d'une série d'articles par Mme Giguère dans
le Soleil, il y a quelque temps, découle d'un faux dilemme ou d'une
fausse alternative. Mme Giguère, à mon avis, ne comprend pas tout
à fait la vraie vocation du CTA. Elle, comme un certain nombre d'autres
personnes, dit: II faut que ce soit ou social ou économique. Nous, on
dit: II faut que ce soit les deux.
Cela dit, il y a 38 CTA, comme je l'ai dit tantôt. En 1980, nous
avons commencé avec une quinzaine. Cette quinzaine de centres de travail
adapté étaient des anciens ateliers protégés qui
existaient dans différentes communautés, soit pour des
handicapés mentaux ou des handicapés physiques. À
l'époque, dans ces ateliers protégés, les personnes ne
touchaient que l'aide sociale et qu'une petite allocation de poche ou d'argent
de poche à chaque semaine. À la fois, on a évalué
d'abord la clientèle dans ces ateliers protégés et on a
dit à ces ateliers protégés qui existaient: Là,
dorénavant, avec la nouvelle loi 9, vous aurez le choix de devenir un
CTA - centre de travail adapté - sinon, si vos
bénéficiaires ne sont pas tout à fait aptes à avoir
un travail semi-productif, à ce moment, vous allez devenir un centre de
réadaptation pour adultes, un CRA. 11 en existe au-delà de 45, si
ma mémoire est bonne. Ils sont sous la juridiction du ministère
des Affaires sociales. Nous retrouvons, dans ces CRA, des personnes moins
handicapées que dans les CTA. Alors, nous sommes partis avec ces 15 et
aujourd'hui... Je disais 38, mais effectivement, depuis quelques jours, c'est
40, parce que nous en avons reconnu deux tout récemment.
Durant la période de la crise économique, le volet
économique que je décrivais tantôt de ces PME à
vocation socio-économique, ces entreprises ont eu un certain nombre de
problèmes économiques d'où un certain fondement dans le
ton des articles de Mme Giguère. Effectivement, il y a trois CTA qui ont
fermé depuis la création. Depuis 1980, en tout, il y a eu trois
fermetures parmi les centres de travail adapté. Donc, on n'est pas
devant une situation alarmante, mais c'est une situation qu'il a fallu
surveiller de très près. Je pourrai déposer dans quelques
minutes le
bilan - on l'attend d'une seconde à l'autre
-détaillé pour les 38 CTA: les profits, l'an passé, de
chaque CTA; les pertes de chaque CTA. En gros, on peut dire que la situation
reflète à peu près celle de l'ensemble des PME depuis deux
ou trois ans.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce qu'on peut poser
des questions?
M. Lazure: Bien sûr.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je comprends bien la
vocation des CTA, mais à quel moment... Enfin, le gros titre de ces
articles, c'est que le déficient mental est devenu indésirable.
Vous avez dit, en termes plus élégants: Si on est trop
handicapé pour pouvoir participer à un atelier qui a cette double
vocation, économique et sociale, à ce moment-là, on
deviendra un candidat pour les CRA. 11 reste que ce que j'ai lu des articles,
c'est que... Evidemment, ce n'est pas l'Office des personnes handicapées
qui fait le tri de ces personnes. Je ne veux pas du tout blâmer l'Office
des personnes handicapées pour cela, mais il reste que c'est facile,
à l'intérieur de chacun de ces CTA, d'établir des
critères qui vont toujours défavoriser celui qui est un peu lent
mentalement. Est-ce qu'on s'achemine vers quelque chose où le
critère d'insertion dans ces centres sera que vous n'ayez pas de
handicap mental? Cela m'apparaît extrêmement important parce que
quelqu'un, même avec un quotient... Vous savez, quand on devient adulte,
c'est difficile même de savoir quels sont les quotients des adultes, mais
on en a vu qui, théoriquement, avaient des quotients de 38 et qui
pouvaient fonctionner dans un emploi routinier. Alors, même cela ne veut
plus rien dire rendu à l'âge adulte.
M. Lazure: Ma réponse à votre question est non. On
ne s'achemine pas vers une élimination de déficients mentaux. Pas
du tout.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Mais comment faites-vous
pour prévenir cela?
M. Lazure: Comment on fait? On le fait par le comité
d'admission. Les bénéficiaires, les travailleuses et travailleurs
dans un CTA - il y en a au-delà de 1400 actuellement - n'entrent pas
là comme on entre n'importe où. Leur candidature peut être
soumise par un bureau de la main-d'oeuvre ou par le candidat ou la
candidate ou encore par une institution du réseau des affaires sociales.
Peu importe comment la candidature arrive, elle s'en va à un
comité d'admission. Le comité est prévu dans la loi et
dans la convention qui est signée. Pour créer un CTA, il y a une
convention de signée. J'y ai fait allusion tantôt. Au moment de la
convention... Je vais laisser Mme Robillard expliquer le fonctionnement du
comité. Allez-y donc.
Mme Champigny-Robillard (Laurette):
C'est un comité d'admission qui est un moyen de contrôle.
Quand le CTA reçoit à la fois son accréditation et sa
subvention annuelle, il doit s'engager à tenir un certain nombre de
réunions de ce comité d'admission. L'office a beaucoup
travaillé, surtout depuis deux ans, à renforcer le fonctionnement
de ce comité d'admission qui est composé d'un représentant
du CTA, d'un représentant d'associations de personnes handicapées
et d'un représentant du centre de la main-d'oeuvre, mais il n'y a que
deux votes à ce comité. C'est donc une procédure de
contrôle où on veut aussi les axer beaucoup - cela se fait chez
certains, mais moins bien dans d'autres - sur le développement de
réflexes à établir des relations et des conditions de
travail convenables dans chacun des CTA, donc à participer avec la
direction du CTA à la gestion du personnel parce que les travailleurs
handicapés sont des travailleurs à part entière, ils font
partie de l'ensemble du personnel, ce qui n'était pas le cas dans les
ateliers protégés, autrefois. (12 h 15)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Comment expliquez-vous
que, d'après l'article - je me réfère à cet article
dont j'ai pris connaissance grâce au député de
Rivière-du-Loup qui a attiré notre attention; vu que
c'était dans le Soleil, je le lis moins souvent - en l'espace de trois
ans, 382 personnes handicapées ont perdu leur emploi soit qu'elles
l'aient quitté de leur plein gré, soit qu'elles aient
été congédiées ou licenciées? Ces 382
personnes représentent 56% des travailleurs de la première
heure.
Sur quelle base les a-t-on éliminées -excusez,
"éliminées" est un mauvais terme -les a-t-on dirigées vers
une autre ressource, s'il y en avait une?
Mme Champigny-Robillard: On peut analyser ces chiffres de
beaucoup de façons. 11 y a un certain roulement dans les centres de
travail adapté, l'office tient des chiffres là-dessus qui sont
très accessibles. Il y a certains centres de travail adapté... Et
si vous avez lu tous les articles...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Non, je ne les ai pas
tous lus.
Mme Champigny-Robillard:... il faut se rendre à la
fin...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui.
Mme Champigny-Robillard:... où M. Lazure et moi
répondons, où on remet en
cause la gestion de certains de nos centres de travail adapté,
c'est un...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Dans le fond, ce que vous
me dites, c'est que peut-être - évidemment, on ne pourra pas
passer les 382 un à un, pour faire leur évaluation - les articles
pouvaient avoir un fondement dans le sens d'attirer l'attention sur le
fonctionnement de certains centres de travail adapté.
Mme Champigny-Robillard: C'est exact.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que c'est cela que
je dois comprendre?
Mme Champigny-Robillard: Dans un des CTA, qui s'est beaucoup mis
en avance, il y a eu des mouvements de personnel que l'office n'a pas
autorisés et, dans un autre cas, c'est un centre de travail
adapté qui n'a pas tenu, malgré la convention qui était
signée avec nous, de réunions de comité d'admission.
M. Lazure: Mme la Présidente, je voulais aussi ajouter -
on a fait la vérification des chiffres, ce sont des données qui
sont accessibles - que plus de 60% des 1400 personnes en CTA sont des
déficients mentaux, actuellement. Dans la mesure où il y a eu un
certain nombre de CTA qui ont voulu - Mme Robillard vient d'y faire allusion -
dans le but d'améliorer leur rentabilité, avoir du personnel
moins handicapé, on convient que cela a existé dans un certain
nombre de CTA; dans la même mesure, le Soleil a raison d'attacher le
grelot. Mme Robillard et moi-même, depuis le début, surveillons
cela de très près. C'est pour cela que j'insiste beaucoup sur la
double vocation sociale et économique. Parce que certains CTA n'ont pas
encore compris que c'était possible de concilier ces deux vocations. Ils
nous posent toujours la question: Est-ce qu'un CTA est un organisme social ou
économique? On voit bien, d'après leur réaction, qu'ils
ont du mal à concilier ces deux vocations. Alors, on est conscients que
cela peut devenir une recette, pour certains CTA, de mettre à pied des
personnes qui ont une déficience mentale trop accentuée et de les
remplacer par des personnes qui ont un handicap léger, physique ou
autres. C'est pour cela qu'on surveille de très près, que les
comités d'admission surveillent cela de très près. Mais,
au dernier décompte, 60% des 1400 sont des déficients
mentaux.
M. Boucher: Je ne sais pas si vous avez des chiffres
là-dessus, mais est-ce que la majorité des handicapés qui
fréquentent les CTA ou qui travaillent dans les CTA proviennent des CRA
ou si ce sont des handicapés qui sont référés par
les centres de main-d'oeuvre ou encore les SEMO qui...
M. Lazure: Mme Robillard.
Mme Champigny-Robillard: Traditionnellement, la clientèle
venait des services d'apprentissage aux habitudes de travail ou du CRA. On a
beaucoup essayé de développer un lien entre nos centres de
travail adapté et ces services afin qu'il y ait une continuité
dans les services qui visent l'intégration au travail des personnes
handicapées, intégration qui peut se faire à plusieurs
niveaux ou à plusieurs degrés.
Pour ce qui est du mouvement du personnel, on tient des données
statistiques là-dessus, que je ne possède pas de façon
absolue de mémoire, et ces données sont disponibles. On en fait
état dans le rapport qui a été présenté
à M. Lazure pour établir de meilleurs liens. Donc, on
connaît le mouvement et l'origine de la clientèle.
Généralement, c'est plus issu du milieu des affaires sociales que
du milieu des SEMO, des centres de Travail-Québec qui, eux, sont plus
axés vers l'intégration au marché régulier du
travail, mais ce n'est pas étanche.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Avez-vous d'autres
questions, M. le député de Rivière-du-Loup?
M. Boucher: Ma dernière question, c'était sur le
développement prévu pour l'an prochain.
M. Lazure: Avant d'en arriver au développement - le
document sera accessible pour ceux et celles qui voudront le consulter ou en
avoir une copie - au dernier rapport trimestriel, les 38 CTA, l'état
financier: en surplus, il y en a 21 sur 38. En déficit, et ce sont des
déficits de moins de 10 000 $, 8 sont en déficit. En
déficit de 10 000 $ à 20 000 $, 4. Et, en déficit de plus
de 20 000 $, 4.
En résumé, est-ce qu'on arrive à 38? 8, 4, 4, cela
fait 16, cela fait 37; sur ce nombre, 21 sont en surplus, donc 57%; 8 ont un
déficit négligeable, moins de 10 000 $; 4 ont un déficit
qui se situe entre 10 000 $ et 20 000 $; et 4 ont un déficit de plus de
20 000 $.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que vous avez fait
une corrélation entre la sévérité des handicaps et
la grandeur du déficit?
M. Lazure: Mme Robillard.
Mme Champigny-Robillard: Je pense qu'elle pourrait être
surprenante.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est ce qui serait
intéressant de savoir.
Mme Champigny-Robillard: C'est là que je reviens à
la responsabilité de la gestion.
M. Lazure: Je suis convaincu connaissant le réseau assez
bien, sans qu'il y ait d'étude de faite et ce serait intéressant
d'essayer d'en faire une - qu'il n'y a pas de corrélation directe.
Autrement dit, je suis convaincu que, là où il y a des
déficits les plus marqués, ce n'est pas parce qu'ils ont des
personnes plus handicapées.
Sur les projets, je viens de dire tantôt que, depuis quelques
jours, nous sommes montés à 40, nous avons eu des crédits
supplémentaires qui nous permettent de mettre sur pied deux autres
centres de travail adapté; un dans la région de Joliette et un
dans la région qui touche deux comtés: le comté de
Joliette et le comté de Rousseau et l'autre touche le comté de
Verchères. Nous, nous anticipons des crédits additionnels pour
l'exercice 1985-1986 et, effectivement, j'ai devant moi la liste des projets de
centres de travail adapté qui sont retenus par nous, par l'office et par
moi, comme prioritaires. Mme la députée de
Mégantic-Compton sera sûrement heureuse de savoir que les serres
communautaires sont prioritaires. Le député de
Rivière-du-Loup sera encore plus heureux - si c'est possible -de savoir
que Action Grand-Portage est aussi prioritaire. 11 est probable que ces deux
CTA seront reconnus en 1985-1986.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela va. J'aurais juste
une question supplémentaire, c'est une préoccupation que j'avais
soulevée au moment de l'étude des crédits, je ne sais
jamais en quelle année, cela ne peut pas faire très longtemps, je
pense que c'est la dernière fois. C'est au sujet des CRA et des adultes
déficients mentaux qui n'ont pas - à moins que vous n'en ayez
créé plusieurs - des ressources suffisantes une fois qu'ils ont
quitté l'école. Présentement, on parle beaucoup du
développement des CTA, mais, si on veut parler aussi de
non-institutionnalisation, de support à la famille, etc., il faut
qu'avec ces grands handicapés on ait aussi des services. Vous savez fort
bien qu'on les garde maintenant à l'école jusqu'à 21 ans,
je crois, et qu'après ils se retrouvent devant la
télévision, etc. Je ne veux pas faire le portrait que j'avais
décrit à ce moment. Mais le problème est aigu et il
m'arrive assez souvent d'avoir des représentations qui me sont faites et
non seulement... J'en avais eu à Québec, je pense que
c'était peut-être celles-là que j'avais faites il y a deux
ans. J'en ai eu à Montréal l'an dernier et j'en ai eu
récemment d'un groupe anglophone, si ma mémoire est bonne.
Mme Champigny-Robillard: 11 y avait des groupes de l'ouest de
l'île dont vous avez également reçu la correspondance.
M. Lazure: Oui, il n'y a pas suffisamment de services pour les
personnes handicapées mentalement - c'est clair - qui ne sont pas encore
capables d'aller dans un CTA. S'il y a quelque chose, toute proportion
gardée, le problème est peut-être encore plus aigu du
côté des CRA que du côté des CTA.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est ce que je
pense.
M. Lazure: Vous avez raison. J'ai eu l'occasion d'en discuter
à quelques reprises avec le ministre des Affaires sociales. Par exemple,
en partant du cas de l'hôpital Louis-Il. Lafontaine, qui est actuellement
en tutelle et où le ministre des Affaires sociales a annoncé
qu'il y aurait une structure un peu spéciale de mise sur pied pour les
700 déficients mentaux qui sont dans cette institution, j'en ai
profité pour mettre sur la table tout le problème des
déficients mentaux adultes qui ne sont pas absorbés par des
centres de réadaptation pour adultes, des centres d'apprentissage au
travail.
Le ministre des Affaires sociales a l'intention d'affecter des
crédits en 1985-1986...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Cela fait plusieurs
années, entre nous, qu'on peut dire ça et qu'on en parle.
M. Lazure: II n'y en a pas assez, que voulez-vous que je vous
dise? Vous avez raison.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): C'est pour ça que
c'est important de bien établir ses priorités.
M. Lazure: Oui, c'est important. Mme Robillard.
Mme Champigny-Robillard: Cela vaut ce que ça vaut comme
réponse. L'office a créé un comité de son conseil
d'administration, récemment, auquel participait le ministère des
Affaires sociales, pour essayer de développer d'autres moyens que les
ressources institutionnelles existant dans le cadre de la politique d'ensemble.
Évidemment, un comité, ça paraît toujours une
solution de...
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Le problème est
évalué depuis longtemps.
Mme Champigny-Robillard: On connaît la liste d'attente, on
connaît les besoins.
M. Lazure: Mme la Présidente, juste une dernière
remarque qui ajoute peut-être quelque chose au dossier. Jusqu'ici, le
lien n'a pas été assez étroit entre les 40 CTA et les 45
CRA, en dépit des efforts qu'on a faits. Là, on a un rapport
très intéressant -vous devriez en avoir une copie; si vous n'en
avez pas pris connaissance, c'est sorti au mois d'août, on devrait en
passer des copies aux membres de la commission - avec des recommandations bien
précises.
Entre autres choses, on va utiliser les CTA comme endroits de stage pour
la clientèle des CRA, déficients mentaux ou déficients
physiques graves. Autrement dit, il faut que les CTA contribuent. Un peu comme
un hôpital contribue è la formation du futur médecin par un
internat, un CTA peut contribuer à la meilleure formation de la personne
handicapée qui est dans un CRA en faisant des stages pratiques dans le
CTA, où c'est plus orienté vers la production que dans un CRA,
où c'est plus orienté vers la réhabilitation. Le lien va
se faire de façon plus étroite.
Je voudrais quand même, pour les membres de la commission,
rappeler que ce sont deux débouchés pour l'intégration au
travail de la personne handicapée, mais il y en a d'autres,
évidemment. Le principal, c'est l'article 63 de la loi 9, qui fait
obligation à toute entreprise qui a 50 employés et plus de
produire à l'office un plan d'embauche pour personnes
handicapées. 75% à 80% des entreprises ont produit leur plan
d'embauche à l'office; l'office est en train de retourner ces plans
d'embauche avec des recommandations ou approbations, selon le cas.
Évidemment, cela doit devenir graduellement le principal
débouché pour la personne handicapée. Finalement, il y a
un autre mécanisme prévu dans la loi et dont on n'a pas
parlé, qui s'appelle le contrat d'intégration professionnelle.
Par le contrat d'intégration professionnelle, nous avons réussi
à placer plusieurs centaines de personnes handicapées dont plus
de la moitié sont des déficients mentaux, surtout dans des PME.
Une PME se présente à un bureau de main-d'oeuvre et dit: Moi,
j'ai besoin d'un employé qui peut faire telle tâche assez simple.
Le bureau de main-d'oeuvre réfère une personne handicapée,
l'office négocie un contrat d'intégration professionnelle par
lequel la PME ou toute entreprise - pas nécessairement la PME -
reçoit jusqu'à 85% du salaire pendant six mois jusqu'à un
an, renouvelable.
Après trois ans d'usage et plusieurs centaines de personnes qui
ont bénéficié de ce contrat d'intégration
professionnelle, qu'on appelle maintenant contrat d'intégration au
travail, on se rend compte que plus de la moitié sont ensuite
conservés par l'employeur, même quand la subvention est finie.
C'est un moyen qui est mal connu, y compris par les députés. On
veut essayer de le faire mieux connaître et j'en profite pour le
mentionner à la commission. Il s'agit du contrat d'intégration au
travail.
Une voix: C'est intéressant.
M. Boucher: En terminant, M. le ministre, j'aimerais
peut-être que vous appuyiez, en tant que responsable de l'Office des
handicapés... Dans ma région - je ne sais pas si c'est dans tout
le Québec - les caisses populaires sont en train de se désister
face au service d'enregistrement des véhicules automobiles.
Actuellement, dans le comté de Matapédia, une association de
handicapés a demandé d'être responsable de ce service et
l'a obtenu. Cela donne de très bons résultats. Dans ma
région, évidemment, il y a des organismes de handicapés
qui ont réclamé le pouvoir de distribuer ce service. Je crois
qu'il y a là une possibilité d'emploi pour les handicapés
qui est assez extraordinaire, dans le moment. Si le ministre voulait appuyer,
auprès du ministre des Transports, les recommandations que j'ai faites
pour ma région, j'en serais très heureux.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Est-ce que la commission
appuie le député de Rivière-du-Loup dans sa
requête?
M. Lazure: Oui, et on est très favorable à ce genre
de choses. Mme Robillard peut ajouter un détail peut-être.
Mme Champigny-Robillard: J'avais fait la promotion, auprès
de la présidente de la Régie de l'assurance automobile, du projet
de la Matapédia, mais je n'ai pas entendu parler de celui dont vous
parlez. Alors, qu'ils nous écrivent et on se fera un plaisir....
M. Boucher: Les caisses populaires sont en train de...
M. Lazure: Oui, je suis bien conscient de cela et je pense que
les associations de personnes handicapées, c'est une excellente solution
de rechange.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je voudrais dire au
député de Rivière-du-Loup qu'il y a d'autres
problèmes aussi qui ont été soulevés, quand
j'étais de passage là-bas, par les personnes handicapées.
On va attendre les crédits du mois de mars pour les soulever.
M. Boucher: Dans ma région?
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Oui, dans votre
région. On vous remercie beaucoup. 11 faudrait d'abord adopter
l'engagement no 4. Adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Adopté. La
commission suspend ses travaux jusqu'après la période des
affaires courantes.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
(Reprise à 15 h 3a)
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): La commission des
affaires sociales reprend ses travaux pour étudier les crédits du
ministère des Affaires sociales pour les mois que nous avons
indiqués ce matin. J'ai eu une communication du ministre des Affaires
sociales voulant qu'il ne soit pas disponible cet après-midi, vu
certains problèmes urgents. Par contre, son chef de cabinet a
communiqué avec la secrétaire de la commission et il a
indiqué qu'il pourrait revenir plutôt mardi prochain. Si vous
êtes d'accord, étant donné qu'on avait toujours convenu de
garder le mardi - il a dit mardi ou mercredi - puisqu'on est habitué
à prendre le mardi, je proposerais que, le prochain mardi
après-midi, on se rencontre pour faire l'étude des crédits
du ministère des Affaires sociales.
M. Gravel: Adopté.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À ce moment aussi,
probablement que je voudrai revenir sur deux problèmes - je vous le dis
pour que vous y pensiez - qui n'ont pas eu de suite; celui des services sociaux
et des communautés ethniques ou des groupes minoritaires et
peut-être aussi reprendre un peu, pas trop longuement quand même -
on aura peut-être l'occasion de le faire avec le ministre des Affaires
sociales - la question de l'application du cadre de référence qui
avait finalement été retenu par le ministre des Affaires sociales
et qui touche la distribution des ressources entre les CLSC et les CSS qui,
à ce moment, semble encore créer passablement de
problèmes. En tout cas, à moins qu'on n'en dise un mot au
ministre, vous pouvez peut-être, d'ici ce temps, avoir de l'information
et on verra ce qui peut être fait.
La Secrétaire: C'est reporté au mardi 20 novembre,
après les affaires courantes.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): À moins qu'on ne
le fasse le matin. Est-ce que c'est proposé pour le matin?
La Secrétaire: Non, après les affaires
courantes.
M. Paré: On serait mieux de le garder après les
affaires courantes, c'est plus facile pour tout le monde.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Je n'ai pas d'objection,
après les affaires courantes.
M. Boucher: 11 ne reste que l'Éducation.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): 11 reste seulement le
ministère des Affaires sociales.
M. Paré: Les Affaires sociales.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Et puis retoucher
à ces deux autres choses. Je pense que le député de
Shefford a proposé l'ajournement.
M. Gravel: Je propose l'ajournement.
La Présidente (Mme Lavoie-Roux): Merci bien de vous
être déplacés, mais cela va nous permettre de passer
à autre chose.
(Fin de la séance à 15 h 37)