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Etude des crédits du ministère des
Affaires sociales
(Dix heures onze minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des affaires sociales se réunit pour
l'étude des crédits se terminant au mois de mars 1978.
Les membres de cette commission sont: M. Boucher
(Rivière-du-Loup), M. Charron (Saint-Jacques), M. Clair (Drummond) est
remplacé par M. Lévesaue (Kamouraska-Témiscouata); M.
Forget (Saint-Laurent), M. Gosselin (Sherbrooke), M. Gravel (Limoilou), M.
Grenier (Mégantic-Compton), M. Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux
(L'Acadie), M. Lazure (Chambly), M. Marois (Laporte), M. Martel (Richelieu),
Mme Ouellette (Hull), M. Paquette (Rosemont), M. Saindon (Argenteuil), M.
Saint-Germain (Jacques-Cartier), M. Shaw (Pointe-Claire).
Nous n'avions pas encore abordé le programme 1. Nous
étions encore dans les énoncés généraux. Si
vous voulez commencer le programme 1, ce matin, nous sommes capables.
M. Forget: Sans vouloir vous corriger, M. le Président,
j'avais l'impression que nous avions sauté le programme 1, pour
considération ce soir, quand M. Fortier sera ici, mais que nous avions
effectivement commencé le programme no 2.
M. Lazure: Nous avions commencé par le programme 2.
Le Président (M. Laplante): Vous avez absolument raison,
je tourne la feuille et je m'aperçois que nous avions commencé le
programme 2, à l'élément 1.
M. Grenier: M. le Président, vous permettez une mise au
point. Dans le journal d'avant-hier, on rappelait des propos que j'ai tenus,
ici, à cette commission, où on disait: "M. Grenier s'est
livré à une sortie en règle contre les fonctionnaires. A
M. Lazure, il a conseillé de faire bien attention à ce monde. On
dirait qu'ils prennent plaisir à faire battre les
députés".
Je me rappelle que vous répondiez au député,
l'ex-ministre des Affaires sociales et que vous disiez: Vous vous êtes
rendu au Cap-de-la-Madeleine pour maintenir l'hôpital Cloutier, prendre
une décision qui avait été prise à rencontre...
Cela va pour ce point. Mais la même journée, quand je vous disais
de vous méfier des décisions qui peuvent être prises dans
votre ministère, on émettait un permis à l'hôpital
Saint-Joseph de Lac-Mégantic, sans que personne n'en ait entendu parler,
après une chaude réunion qu'il y avait eue dans la région,
où on recommandait de maintenir les mêmes services de santé
chez nous, quant à l'hôpital général pour les
malades chroniques. Or, on vient de couper d'un coup sec 34 lits à
l'hôpital de Lac-Mégantic.
Je ne blâme pas le ministre pour cela. Mais quand on dit ces
choses, c'est peut-être un peu coloré, mais c'est tellement
près de la réalité, il y a des fonctionnaires qui font des
choses dont le ministre n'a jamais connaissance, et cela nous cause des
problèmes dans nos comtés.
Je serai obligé d'inviter ces fonctionnaires à venir
expliquer devant la population pourquoi, dans l'espace d'un mois, il y a eu ce
revirement dont personne n'a entendu parler. Il semble que le CRSSS de la
région de Sherbrooke, qui nous dessert était de connivence avec
certains de ces fonctionnaires pour enlever les services qu'on est en train
d'enlever à l'hôpital général de
Lac-Mégantic. C'est une réunion qui aura lieu le 6 juin.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic a-t-il pris la parole pour faire une mise au point?
M. Grenier: Oui. C'est fait.
Le Président (M. Laplante): Nous continuons l'étude
du programme 2, élément 1. M. le député de
Saint-Laurent.
M. Lazure: Peut-être sur une question de
privilège.
Le Président (M. Laplante): Je regrette, mais il n'y a pas
de question de privilège, là-dessus, M. le ministre.
M. Lazure: Une mise au point du genre de celle que vient de faire
le député de Mégantic-Compton.
Le Président (M. Laplante): Je vous l'accorde, M. le
ministre.
M. Lazure: Je veux simplement réagir aux propos du
député de Mégantic-Compton, rapidement, pour dire que je
vais regarder ce dossier. C'est tout ce que je peux dire.
Deuxièmement, je viens de faire distribuer une photocopie d'une
mise au point concernant les discussions qui ont été tenues ici,
hier, au sujet du programme 2, de l'aide sociale. Il y avait un léger
manque de concordance dans les chiffres. Vous avez là l'explication pour
le programme 2, ses trois éléments. Je voulais qu'on tire cela au
clair dès le départ. J'ai pensé que cela serait plus
facile à comprendre si chaque membre de la commission en avait une copie
sous ses yeux.
Aide sociale
M. Forget: M. le Président, je remercie le ministre. C'est
effectivement très utile d'avoir sous les yeux, et de façon plus
lisible que dans mes no-
tes manuscrites, je dois l'avouer le résultat de notre
discussion de mardi.
J'ai regardé malgré tout les notes que j'ai prises
à cette occasion. J'aimerais poser deux questions au ministre,
relativement à deux postes, ou deux facteurs d'explication de
l'accroissement de $64 969 000. Encore une fois, j'ai pris des notes assez
rapidement, j'ai cru comprendre que l'on prévoyait, pour l'ensemble de
l'année 1977/78, un accroissement de clientèle. Si on se
souvient, effectivement, on a ici, comme troisième
élément, à la page 2: $17 880 000 comme impact de la
hausse de la clientèle. A une question que j'avais posée, on m'a
indiqué qu'on prévoyait une hausse de la clientèle de 12
400 ménages. Cela ne supposait aucune modification au programme
fédéral d'assurance-chômage, et c'était basé
sur la conjoncture.
J'ai fait un petit exercice arithmétique qui vaut ce qu'il vaut.
Il y a une incompatibilité apparente, au moins, entre la projection du
nombre de ménages, le coût moyen par ménage par mois et le
poste de $17 880 000. C'est à peu près 50% de ce que cela devrait
être.
M. Lazure: M. le Président, le sous-ministre peut faire
une mise au point là-dessus.
Je voudrais faire une mise au point, parce que c'est moi qui ai fait
l'erreur. Les 12 500 ménages ne s'appliquent pas là. C'est par
inadvertance que je les y ai mis. En fait, c'est l'augmentation du nombre de
ménages divorcés et cela n'a pas de relation avec l'augmentation
de la clientèle.
L'augmentation de la clientèle a été
calculée et se situe aux environs de 3,7% ou entre 3,7% et 4%, ce qui
correspond aux $17 880 000.
M. Forget: J'ai ici aussi d'autres notes. J'essaie de me
comprendre. J'ai des notes au sujet du nombre de ménages
divorcés. En 1976/77, on nous a donné un nombre d'environ 9000.
Pour 1977/78, un nombre de 12 000. C'est en chiffres ronds. Ceci montre un
accroissement de 3000, pourtant, on nous dit que c'est 12 400. Je ne suis pas
sûr de me comprendre.
M. Grenier: On avait donné 8450 en 1976 et les 12 830, ce
sont des familles monoparentales, on ne disait pas que c'étaient des
divorcés. Il pouvait y avoir là-dedans majoritairement des
divorcés.
M. Lazure: Au point de vue des chiffres, on constate une
augmentation sensible du nombre de chefs de famille divorcés qui vivent
de l'aide sociale. Ce nombre est passé, en moyenne, de 8450 à 12
830 ménages, soit une augmentation de plus de 50%.
M. Forget: Alors ces 12 400 ne se rapportent pas à cet
accroissement.
M. Lazure: L'accroissement?
M. Forget: Le chiffre de 12 400, on nous a dit que ce
n'était pas l'accroissement de la clientèle totale,
c'était l'accroissement du nombre de ménages divorcés.
Mais, cet accroissement, d'une année à l'autre, est de 4400, et
non pas de 12 400.
M. Lazure: C'est exact.
M. Forget: D'où viennent ces 12 400? Ce n'est
peut-être pas plus important qu'il faut.
Quel accroissement du nombre de ménages prévoit-on pour
l'année? On nous a donné le pourcentage d'accroissement, mais en
chiffres absolus, qu'est-ce que cela donne?
M. Lazure: Le pourcentage d'accroissement?
M. Forget: Pas le pourcentage, le nombre absolu de ménages
additionnels inscrits à l'aide sociale, que sous-tend ce chiffre de $17
880 000.
M. Lazure: Nos calculs sont basés sur des chiffres moyens
de 1976/77 de 225 000 ménages, et de 231 000 en chiffres moyens de
1977/78.
Le chiffre ponctuel pour mars 1977 est de 235 000, mais c'est un chiffre
pour un mois, et on sait que l'été, cela baisse, pour remonter,
éventuellement, l'hiver.
M. Marchand: ... les 137 000?
M. Lazure: Au mois de mars 1977, c'était 235 000, mais,
tous les ans, le mois de mars est le mauvais mois de l'année. C'est la
fin de l'hiver.
M. Forget: Le nombre que vous projetez comme accroissement...
M. Lazure: C'est autour de 230 000 ou 231 000, mais sans tenir
compte des modifications à l'assurance-chômage,
évidemment.
M. Forget: Ce chiffre de 231 000 se comparera à un nombre
moyen de ménages en 1976/77 de...
M. Lazure: De 225 000.
M. Forget: De 225 000, donc 6000 familles, c'est-à-dire un
accroissement de 6000 ménages. Je vois. Cela va.
M. Picotte: Est-ce qu'il y a une indication que la
différence sera réduite à l'été?
M. Lazure: Les chiffres entre 1975/76 et 1976/77?
Une Voix: Non 1976/77, 1977/78.
M. Lazure: On est passé de 206 000 à 225 000.
M. Shaw: C'était de 225 000 au mois de mars l'an
passé?
M. Lazure: La moyenne de 1976/77 était de 225 000 et la
moyenne de 1975/76 était de 206 000.
M. Shaw: Pour toute l'année?
M. Lazure: Oui, pour toute l'année. Si vous voulez le mois
de mars 1976, c'était 218 000.
M. Shaw: C'est une augmentation de 17 000 ménages entre
les deux années.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: N'est-ce pas paradoxal que l'on prévoie pour
cette année un accroissement en nombre absolu des ménages qui
soit le tiers de l'accroissement de l'année
précédente?
M. Lazure: II peut effectivement sembler paradoxal.
M. Forget: La projection est basse.
M. Lazure: Elle est basse et nous sommes optimistes.
M. Forget: Pour militer contre cette impression, avez-vous
malgré tout des raisons de croire que la cessation des paiements
d'assurance-chômage soit intervenue de façon massive l'an dernier
et qu'elle ne se répètera peut-être pas cette
année?
M. Lazure: Effectivement, il y a eu de très fortes
restrictions au niveau de l'application des modalités
d'assurance-chômage, même si les modalités elles-mêmes
n'ont pas changé, de telle sorte que, chez nous, cela se traduit par un
accroissement de la clientèle. Il n'y aura pas une deuxième fois
cette opération.
M. Forget: Est-ce que cette opération, comme vous le
dites, a été chiffrée ou une estimation a-t-elle
été faite?
M. Lazure: Non.
M. Forget: J'ai une autre question sur l'autre composante de cet
accroissement, soit l'indexation des prestations de 6% pour le 1er janvier
1978. C'est l'indice des rentes qui est utilisé pour effectuer la
majoration. Le taux de 6%, c'est, bien sûr, le chiffre que l'on retrouve
dans la loi antiinflation comme étant la norme. Si on avait à
calculer l'indice des rentes aujourd'hui ou vers la fin de mai, quel serait le
pourcentage d'accroissement que l'on aurait d'ores et déjà pour
l'année en cours?
M. Lazure: II serait plutôt de 7% que de 6%.
M. Forget: Plutôt 7% que 6%. Etant donné l'inflation
qu'on a enregistrée durant les derniers mois, ce pourcentage ne semble
pas afficher de tendance à la baisse.
M. Lazure: Là, c'est vous qui n'êtes pas optimiste
en disant que le pourcentage n'affiche pas de tendance à la baisse.
M. Forget: Ce qui veut dire que, de ce côté, la
prévision de crédits est également optimiste.
Pour résumer, M. le Président, si je tire certaines
conclusions, peut-être que le ministre voudra les qualifier, mais il me
semble qu'on est optimiste sur toute la ligne. Il n'y a pas des
prévisions qui se compensent les unes les autres, mais ce sont
délibérément les prévisions les plus optimistes
qu'on a utilisées partout.
Résumons-nous. Nous avons des prévisions qui ne tiennent
aucun compte des modifications encore imprécises, je l'avoue, au
programme fédéral d'assurance-chômage, nous avons des
prévisions qui présument que le nombre absolu de ménages
qui viendront s'ajouter à la clientèle de l'aide sociale sera
fortement plus faible que l'accroissement enregistré l'année
précédente. Nous avons l'utilisation d'un taux d'indexation pour
janvier 1978 qui est déjà inférieur au taux d'indexation
qu'on peut calculer à la date la plus rapprochée d'aujourd'hui.
Il me semble qu'il y avait autre chose que nous avions dit mardi qui indiquait
un peu d'optimisme, mais, enfin, ignorons le reste.
On découvre que le budget supplémentaire
déjà anticipé de $38 millions pourrait facilement afficher
un chiffre supérieur à celui-là. J'hésite à
préciser quel chiffre cela pourrait être, mais un rapide calcul
mental permet d'indiquer qu'il pourrait assez facilement comporter $10 ou $15
millions additionnels.
M. Lazure: Mon sous-ministre me souffle à l'oreille que
c'est toujours comme cela. De façon plus sérieuse, M. le
Président, c'est un secteur où il est extrêmement difficile
de faire des prévisions. Cela ne me cause pas de problème
d'accepter que, peut-être, cela est trop optimiste comme
prévision.
Cependant, comme vous le dites vous-même, M. le
député de Saint-Laurent, l'évolution de la future
réglementation de l'assurance-chômage du côté
d'Ottawa est tellement problématique qu'il est inévitable qu'on
soit un peu dans le gris, pour ne pas dire dans l'obscurité. Les
crédits supplémentaires qui sont indiqués ici, par rapport
à ceux qui avaient été nécessaires l'an
passé, me paraissent donner une marge assez confortable, $37
millions.
M. Forget: Je ne fais pas de reproche au ministre de
procéder par estimation. Il est évident qu'au moment où
les crédits sont préparés, il a tout à fait raison
de souligner qu'il est coutumier de se contenter d'un certain degré
d'approximation. Les estimations budgétaires pour l'aide sociale ont
toujours été faites comme cela. C'est vrai. Ce n'est pas
là-dessus que j'en ai. Ce qu'il est important de faire à ce
moment, c'est de porter un jugement, non pas sur le fait que ce sont des
estimations imprécises, mais sur la grosseur de l'approximation, ou la
grosseur du risque probable d'un dépassement significatif.
Dans les années antérieures, je les ai ici devant moi, il
y a eu, tous les ans, un budget supplémentaire pour l'aide sociale qui
reflétait ce risque. Les budgets supplémentaires en 1976/77
étaient de $34,8 millions; en 1975/76, moins de $20 millions,
soit $19,7 millions. Il est vrai qu'ils étaient plus
considérables en 1974/75 puisqu'ils ont atteint un peu moins de $47
millions pour cette année-là.
Il reste que, cette année, on prévoit $38 millions. Comme
on vient de dire qu'il s'agit d'ores et déjà de quelque chose
d'extrêmement optimiste, il faut donc envisager que cela dépassera
probablement les $50 millions pour l'aide sociale. Cela est en soi un chiffre
considérable.
N'oublions pas qu'il y a également eu, dans les années
antérieures, une équivalence arithmétique assez bonne, au
moins, même si cela n'était pas planifié comme cela, entre
les chiffres des crédits périmés et le budget
supplémentaire de l'aide sociale. Ce qui veut dire que, sur le plan de
l'état des finances publiques, l'erreur d'un côté
était compensée par une erreur de l'autre. Plus l'erreur est
importante d'un côté, plus la nécessité se fera
sentir, en fin de période, de corriger les autres articles du budget,
c'est-à-dire de faire une pression peut-être encore plus sensible
sur les autres éléments du budget des Affaires sociales. C'est
une indication qui est importante puisque les budgets de développement
et même les budgets de fonctionnement du ministère risquent
d'être mis à contribution de façon encore plus sensible
qu'on peut le prévoir à ce moment.
M. Lazure: M. le Président, il faut noter que, l'an
passé, si je comprends bien, il y a eu deux crédits
supplémentaires, un de $34 millions et un de $13 millions. Dans un sens,
le budget supplémentaire anticipé de $37 millions qu'on a ici
dans notre budget de 1977/78 correspond à celui de $34 millions. Il
n'est pas impossible, comme l'an dernier, qu'on ait besoin d'un deuxième
budget supplémentaire.
M. Forget: Faites-vous allusion au mandat spécial?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Non, pas pour le moment.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Sherbrooke.
M. Gosselin: Je m'excuse de mon retard à la
commission.
Le Président (M. Laplante): Vous voulez faire inscrire
votre nom, monsieur?
M. Shaw: Oui.
M. Gosselin: Vous m'indiquerez, M. le Président, si les
sujets que j'aborde ont déjà été abor- dés.
A ce moment, je me référerai au journal des Débats.
A tout hasard, je vais me risquer là-dessus. J'aimerais
connaître les évaluations qui sont faites, au ministère des
Affaires sociales, sur l'évolution des clientèles, principalement
en regard du chômage.
A-t-on des relevés c'est un renseignement que je demande
sur l'évolution des choses à partir des années
1970-1971? Quelle était la proportionnalité de chômeurs qui
étaient à cette époque, par exemple en 1971-1972,
considérés comme aptes au travail? Et cette proportion en 1977?
Et les prévisions? On a effleuré cela tout à l'heure, mais
j'aimerais me faire un portrait de l'évolution des choses au cours des
cinq ou six dernières années.
La même chose, quant à la population de jeunes
chômeurs de moins de trente ans. J'ai entendu des chiffres comme 18 000
personnes en 1976. J'aimerais avoir les données factuelles, à
jour, de cela et les tendances pour l'avenir au niveau de l'augmentation de la
population de jeunes.
Le Président (M. Laplante): II me fait plaisir, à
ce moment-ci, au nom des membres de cette commission, de souhaiter la bienvenue
à un groupe d'étudiants de Calgary en échange avec la
Commission scolaire de Repentigny. Bienvenue au Québec!
M. Lazure: Nous avons, bien entendu, à notre disposition
des chiffres de l'évolution du chômage. Nous avons
également les chiffres d'évolution des familles,
bénéficiant de l'aide sociale, qui sont aptes au travail; nous
pouvons les fournir pour n'importe quel mois et de façon cumulative, si
vous le désirez.
On ne peut pas établir une corrélation directe et
immédiate entre l'évolution du nombre de chômeurs et
l'évolution de la clientèle d'aide sociale, parce que le
programme d'assurance-chômage est géré sur une base
individuelle et le programme d'aide sociale est géré sur une base
familiale.
Par contre, de façon ponctuelle, on peut fournir les deux
colonnes de chiffres, mais on ne peut pas en déduire quelque chose
d'intéressant.
M. Gosselin: Est-ce que ce sont des données que vous avez
présentement? Par exemple, comme statistiques, j'aimerais avoir des
relevés de 1971-1972 en termes du pourcentage de chômeurs recevant
de l'aide sociale et ceux d'aujourd'hui.
M. Lazure: Je les ai, ici, depuis 1974; je ne les ai pas depuis
1970-1971, mais je puis vous les fournir.
M. Gosselin: 1974.
M. Lazure: J'ai même ceux de 1973, des chiffres relatifs
à l'aptitutde au travail du chef. Des familles aptes, avec emploi, en
juillet 1973, qui bénéficiaient donc d'un complément
d'aide sociale, nous en avions 3851. Si l'on compare cela à juin 1974,
nous en avions 4700. Les aptes, sans emploi,
en juillet 1973, 61 000; en juin 1974, 66 000. Nous avons aussi des
catégories d'inaptes temporaires et d'inaptes permanents.
M. Paquette: Avez-vous quelque chose de plus récent que
cela?
M. Lazure: Oui, oui. Si je continue dans la colonne, aptes, sans
emploi, qui, à toutes fins utiles, est celle qui vous intéresse,
nous sommes passés de 61 000 à 66 000, entre 1973 et 1974. Je
continue dans le mois de juin 1975, aptes, sans emploi, 74 900. Le dernier, que
j'ai, février 1977, 97 795.
M. Gosselin: Seulement une observation, là-dessus. Si l'on
regarde le total de chômeurs québécois, actuellement, on
est à 290 000, 300 000, environ; alors, une proportion de 97 700
chômeurs recevant de l'aide sociale...
M. Lazure: Oui.
M. Gosselin: ... nous amène à la conclusion,
finalement, que le tiers de tous les chômeurs québécois
sont couverts par notre actuel régime d'aide sociale.
M. Lazure: Non, ce n'est pas un vrai tiers, parce que dans les
300 000 que vous comptez, il y a mari et femme, dans un certain nombre de
cas.
M. Paquette: Cela va augmenter le nombre plutôt.
M. Gosselin: D'accord.
M. Paquette: Ça serait une proportion, peut-être,
plus petite.
M. Gosselin: Oui. Disons que je signale ces questions, parce
qu'il me semble qu'il y a une évolution des choses relativement
dramatique, à cet égard sur le fait de l'assistance
sociale pour les fins de subsistance à des gens aptes au travail
qui peut nous amener, avec l'incidence de la loi C-27, notamment, des
conséquences tout à fait déroutantes pour les prochaines
années.
J'aimerais avoir le relevé, maintenant, pour les jeunes plus
spécifiquement, l'évolution des choses.
M. Lazure: Oui. Les programmes informatiques sont
gérés différemment. Je peux vous fournir juin 1976 et
septembre 1976. Je ne peux pas vous fournir des chiffres pour 1977,
actuellement.
Les catégories sont: moins de 25 ans et 25-34. C'est une
répartition ménage, selon la disponibilité au travail,
l'âge et le sexe du chef. Les personnes chômeurs, moins de 25 ans,
on en a 20 361 en juin 1976, et 21 616 en septembre 1976. Dans 25-34 ans, on en
a 20 110 en juin et 21 201 en septembre.
M. Grenier: Voulez-vous répéter le dernier chiffre
de 25-34 ans s'il vous plaît?
M. Lazure: En septembre: 21 201.
Le Président (M. Laplante): Une autre question, M. le
député de Sherbrooke.
M. Gosselin: Seulement une précision là-dessus.
Cette population de jeunes de moins de 34 ans, sommairement, est-elle
considérée comme apte au travail?
M. Lazure: Oui, les chiffres que je vous ai donnés sont
les chiffres des personnes aptes au travail.
M. Gosselin: Et cela correspond à une augmentation
annuelle, par rapport aux données de 1975, de combien?
M. Lazure: Je ne pourrais pas vous dire.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: C'est seulement pour préciser le montant que vous
prévoyez comme augmentation maximale. Le nombre de
bénéficiaires de l'aide sociale cette année, vous avez
prévu que cela peut être...
M. Lazure: De l'ordre de 7000 familles.
M. Shaw: De 7000 familles. C'est la base, mais cela peut
être 17 000, avec les chiffres que nous avons maintenant, si on remarque
le nombre de bénéficiaires de l'aide sociale dans le mois de
mars.
M. Lazure: Dans le mois de mars, si on compare un chiffre
ponctuel du mois de mars à un chiffre moyen sur l'année 1976, ce
serait 10 000, mais j'ai dit, tout à l'heure, que le mois de mars
était un mauvais mois à cet égard.
M. Shaw: Si on fait une comparaison avec l'année
passée, et si cela continue avec la même différence que
l'année passée.
M. Lazure: De mars en mars.
M. Shaw: Oui. Vous avez dit avant que c'est 7000 familles de
plus.
M. Lazure: En moyenne sur l'année, mais la
différence entre les deux mois de mars est effectivement entre 218 et
235 de 17 000. Votre chiffre est exact.
M. Shaw: De 17 000. M. Lazure: Oui.
M. Shaw: Merci. Cela représente une augmentation de
combien en dollars? De $17 millions de plus.
M. Lazure: II faut repartir des prestations moyennes pour pouvoir
faire ce calcul. Celles que nous projetons?
M. Shaw: Oui.
M. Lazure: C'est cela: $17 880 000.
M. Shaw: Non, je dis si... c'est trois fois...
M. Forget: C'est $51 millions.
M. Lazure: Si vous comparez les deux mois de mars.
M. Shaw: Cela peut être cette année un budget
supplémentaire de $51 millions.
M. Lazure: Oui. L'an passé, on le disait tantôt, le
budget supplémentaire a été de $47 millions, entre deux
tranches. Une tranche de $34 millions et une tranche de $13 millions. La
première tranche qu'on prévoit est de $37 millions de budget
supplémentaire. Il est probable qu'il y aura une deuxième
tranche.
M. Grenier: Le chiffre que vous donnez de 25 ans et moins, de 20
000 et de 21 000 dans les mois de juin et septembre, y aurait-il lieu de savoir
combien il y a de vrais célibataires, à cause du problème
des chômeurs instruits, des diplômés
d'université?
M. Lazure: Oui. Les chiffres que je vous ai fournis sont des
chiffres relatifs aux chefs de famille, que je peux séparer en chefs de
famille féminins et masculins. Néanmoins, je ne les ai pas selon
qu'ils ont ou non des personnes à charge.
Dans les 20 361 relatifs à juin 1976, il y avait 8200
chômeurs masculins et 12 000 chômeurs féminins.
M. Grenier: A l'intérieur de cela c'est
peut-être trop demander y aurait-il lieu de savoir quels sont les
chômeurs instruits, ceux qui viennent de quitter l'université qui
ne sont pas mariés?
M. Lazure: Cela demanderait un traitement informatique
spécial.
M. Grenier: Oui, vous n'avez pas cette donnée.
M. Lazure: II faudrait trier selon le nombre d'années de
scolarité.
M. Gosselin: J'ai une remarque là-dessus. Il me semble que
pour suivre l'évolution des choses, et pour être vraiment en
mesure d'appliquer les politiques correctives nécessaires, c'est le
genre de données qu'on devrait pouvoir obtenir.
Tout au moins, il faudrait les avoir éventuellement pour vraiment
être en mesure d'évaluer le phénomène actuel du
chômage chez les jeunes et appliquer le correctif nécessaire. On
dit au minis- tère de l'Education, selon d'autres relevés, qu'il
y a 68 000 jeunes qui abandonnent leurs études annuellement. En
comparant cela avec l'évolution des choses au niveau de l'aide sociale,
cela pourrait nous amener à des prises de conscience relativement
accablantes dans ce sens là et je me dis qu'il y a des politiques
correctives qu'il faudra mettre en ordre de toute urgence dans les prochaines
années afin d'éviter l'évolution des choses.
M. Lazure: Oui, eh bien, juste une remarque, du fait que le
député de Sherbrooke n'était pas arrivé hier. On a
fait allusion à un comité qui travaille à la
préparation d'emplois qui seraient plus ou moins réservés
aux 18-30 ans bénéficiaires de l'aide sociale et qui sont aptes
au travail. C'est vraiment une priorité dans la préparation des
emplois pour le prochain budget.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: J'ai une observation d'abord ainsi que d'autres
questions mais, pour le bénéfice du député de
Sherbrooke, qui s'intéresse à la disponibilité des
données, il faudrait peut-être lui indiquer que le
ministère des Affaires sociales a toujours publié, depuis
plusieurs années, un bulletin trimestriel où il pourra suivre en
détail l'évolution des différentes clientèles et
sous-clientèles. En particulier, je crois que les données qui
viennent d'être citées proviennent de ce relevé, encore que
ce sont peut-être des chiffres qui ne sont pas encore publiés,
pour les dates les plus récentes.
M. Gosselin: Est-ce la même proportion, selon leur
degré d'instruction?
M. Lazure: Non, pas dans ces statistiques.
M. Gosselin: C'est ce que je disais; il y a peut-être lieu
de compléter.
M. Grenier: Je pense bien que la question du député
de Sherbrooke, à laquelle répond partiellement le sous-ministre,
est celle-ci: si on veut savoir de combien le taux de chômage augmente
chez les ressortissants de l'université, il faudrait les avoir.
Maintenant, c'est peut-être à la commission de l'éducation
qu'on aura plus de précision là-dessus.
M. Lazure: Vous trouverez seulement les chiffres de la
clientèle qui est de cette catégorie mais qui demande
effectivement de l'aide sociale. Vous n'aurez pas le total de la
clientèle et, dans cette catégorie, il y a un certain pourcentage
de personnes qui restent dans leur famille ou qui se débrouillent
autrement.
M. Forget: C'est évident. J'aimerais poser, pour terminer
la question budgétaire, une seule autre question au ministre. Il a
indiqué qu'il y avait eu deux budgets supplémentaires, le dernier
prenant la forme d'un mandat spécial. Pourrait-il me
fournir des indications sur la façon dont ce mandat a
été financé. Si c'est vrai que cela vient, en principe, du
fonds de suppléance mais que, dans la réalité des choses,
il arrive que lorsqu'un ministère demande l'utilisation du fonds de
suppléance, on lui demande de geler, de façon correspondante, un
certain nombre de crédits, pourrait-il nous indiquer si cette demande a
été faite? Ce serait la façon ordinaire parce que, rendu
au mois de février, il n'y a plus tellement moyen de faire des budgets
supplémentaires.
M. Lazure: Cela a été pris à même le
fonds de suppléance et on n'a pas eu de gel correspondant de
crédits, cela a été pris à même le fonds de
suppléance du gouvernement.
M. Forget: Et vous n'avez pas eu de gels supplémentaires
à ceux imposés à l'automne?
M. Lazure: Non.
M. Forget: J'aimerais faire porter mes questions relativement
à l'aide sociale sur la question de la suffisance. Il n'est plus
question de chiffres tellement. Le ministre a reçu, tôt
après sa nomination, un long mémoire de l'ADDS, l'Association
pour la défense des droits sociaux, où l'on fait état de
l'écart qui existe et qui a toujours été reconnu mais qui,
évidemment, en chiffre absolu, est croissant, étant donné
l'inflation, entre le seuil de revenu minimum tel qu'établi par le
Conseil économique du Canada évidemment, on peut
différer la vie sur le barème retenu et les taux de
prestations de l'aide sociale.
Dans ce contexte, étant donné la décision prise en
décembre, d'ailleurs entérinée par le projet de loi
modifiant les allocations familiales pour les enfants de troisième et
quatrième rang, j'aimerais savoir si le ministre a examiné la
possibilité, que je lui soulignais à l'époque, de majorer
les barèmes de l'aide sociale pour les enfants de deuxième et
troisième rang, dans certains cas de premier rang aussi, de
manière à permettre de restaurer une espèce de
cohérence, même plus qu'une espèce de cohérence, une
cohérence absolue qui a existé pendant quelques années
entre la prestation d'allocation familiale maximum qu'une famille reçoit
au titre d'un enfant de quatrième rang, ce qui faisait que les
bénéficiaires de l'aide sociale recevaient une prestation
équivalente en combinant leur aide sociale, soit la partie qu'ils
reçoivent au titre de la présence des enfants et les allocations
familiales. On disait essentiellement que les bénéficiaires de
l'aide sociale, quant aux enfants qu'ils ont, vont recevoir autant pour chacun
d'entre eux que reçoivent ceux qui ne sont pas
bénéficiaires de l'aide sociale, lorsqu'ils ont des familles
nombreuses, pour le quatrième enfant.
Il y a un coût qui est évidemment variable. Je sais,
lorsque nous avons eu l'occasion d'en discuter à l'Assemblée
nationale que les circonstances ne permettaient pas d'explorer longuement ce
sujet. Le ministre a dit que le coût était excessif ou qu'il
était très considérable. C'est peut-être vrai, selon
les décisions qui ont été prises quant à la
distribution entre les enfants de troisième et quatrième rang, de
la majoration effectuée en décembre.
Evidemment, c'était le facteur important à
considérer dans la décision de la configuration des hausses entre
le troisième et le quatrième enfant.
Comme d'un autre côté on vient de majorer à nouveau
les allocations familiales, le problème se pose à nouveau. Il
m'apparaît extrêmement dommage qu'on semble abandonner
définitivement cette cohérence qui avait été
établie entre le régime progressif des allocations familiales et
les barèmes que l'on retrouve implicitement dans l'aide sociale
attribuable aux enfants. Ce qui faisait coïncider exactement, encore une
fois, la prestation pour le quatrième enfant et la prestation d'aide
sociale au titre des enfants.
J'aimerais que le ministre nous commente cette question et qu'il nous
fournisse quelques indications sur les chiffres de majoration de budget qui
seraient nécessaires pour permettre de restaurer la cohérence en
question?
M. Lazure: Effectivement, la demande a été faite au
Conseil du trésor. Le chiffre approximatif est de $10 millions. Cela a
été refusé par le Conseil du trésor. Cela reste
souhaitable. Ce que vous dites est très juste. C'est une question de
disponibilité financière dans le moment.
M. Forget: Ces $10 millions étaient-il rendus
nécessaires, étant donné la configuration actuelle, celle
du mois de janvier et celle décrétée au mois de mai, pour
restaurer la parité.
M. Lazure: Non, je ne pense pas que cela incluait mai. Je ne
crois pas. C'est seulement pour faire la concordance avec le geste de
janvier.
M. Forget: Je vois.
M. Lazure: Evidemment, ce serait plus de $10 millions,
maintenant. Combien? Je ne sais pas.
M. Forget: Je sais qu'on peut le faire, avec un peu de patience,
en comparant les tables, mais comme ce travail est fait, pourrait-on nous
indiquer sommairement quelle différence cela aurait fait pour une
famille de un, ou deux adultes, avec un, deux, trois ou quatre enfants, de
manière à avoir un peu une idée de l'impact possible?
M. Lazure: En fait, on ne s'est pas posé le
problème tout à fait de cette façon, lorsque, en
décembre, on a essayé de maintenir la cohérence dont vous
parlez, il a semblé, effectivement, que cela induisait des montants
excessifs.
En conséquence depuis plutôt que de toujours essayer de
rétablir la cohérence et que ce soit de plus en plus difficile,
nous avons pris le problème en termes de contenu en essayant de
recalculer plus adéquatement ce que représentent les coûts
moyens d'entretien d'un enfant, de telle sorte à proposer utilement un
rajustement de ba-
rèmes rendant mieux compte des coûts que représente
l'éducation d'un enfant, ce qui nous permettrait, par la même
occasion, de favoriser un peu les familles monoparentales qui, de fait, sont
dans des conditions économiques plus difficiles que les autres.
Notre objectif ne vise pas présentement à rétablir
à tout prix la cohérence en question, mais plutôt à
revoir ce qu'il en coûte d'élever un enfant.
M. Forget: Je ne comprends pas très bien. On sait depuis
toujours que les barèmes de l'aide sociale, relativement à la
présence des enfants, ne permettaient pas une compensation totale.
M. Lazure: Effectivement.
M. Forget: Recalculer ce que voudrait dire une compensation
totale, en soi, ne change pas le problème. Je saisis mal le but de
l'exercice.
M. Lazure: II nous semble plus redistributif d'essayer de le
faire par le biais des barèmes de l'aide sociale que de le faire par le
biais des allocations familiales puisque les enfants dans les familles
d'assistés sociaux sont relativement plus mal pris que les autres.
M. Forget: L'objectif était non pas de restaurer la
cohérence, mais de faire mieux, soit d'aller au-delà d'une simple
équivalence.
M. Lazure: De toute façon si nous avions voulu, au mois de
décembre, il a été question d'affecter le montant qui
était à ce moment disponible non seulement aux enfants de
quatrième rang, mais aussi aux enfants de rang 3 et 2, tel que vous le
mentionniez, excepté que, généralement, selon
l'enquête des finances des consommateurs, les familles à un, deux
ou trois enfants sont nettement dans de meilleures conditions
financières que les familles qui ont quatre enfants et plus. Même
les familles qui ont trois enfants sont mieux que les familles qui en ont deux.
En conséquence, il nous a semblé préférable
d'affecter des montants aux enfants de rang quatre et plus.
M. Forget: L'estimation, l'hypothèse alternative de $10
millions qui a été refusée par le Conseil du trésor
supposait quel genre de distribution? Quel était le profil des
accroissements?
M. Lazure: A ce moment, c'était au mois de
décembre. Cela consistait à restaurer complètement dans
les barèmes d'aide sociale les enfants de tous les rangs.
M. Forget: A ce moment, c'était la base de calcul.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Vous avez abandonné la base de calcul pour en
adopter une autre, mais vous n'avez pas de proposition développée
là-dessus. Les $10 millions ne sont plus les chiffres pertinents non
plus?
M. Lazure: Non.
M. Forget: Ma question s'adresse au ministre puisque ces travaux
se font et se continuent. Escompte-t-il pouvoir apporter ces changements durant
le cours de l'année?
M. Lazure: Durant le cours de l'année, il faudrait
être bien optimiste. Etant donné les sommes supplémentaires
que cela représenterait, on espère pouvoir terminer les travaux
au cours de l'année. On essaiera lors des prévisions
budgétaires 1978/79 de corriger ce qui est une discordance.
M. Forget: N'est-il pas un peu surprenant pour le ministre qu'une
somme de $10 millions par rapport à un programme de $700 millions
ou presque $688 millions cette année, cela représente 1,5% ou
quelque chose du genre ait été refusée? Est-il bien
sûr d'avoir insisté suffisamment?
M. Lazure: Le député de Saint-Laurent, comme
ex-ministre des Affaires sociales, sait très bien qu'il ne faut pas trop
se surprendre des refus du Conseil du trésor, surtout à un moment
où on arrivait dans une situation financière qui n'était
pas des plus propices. Je m'en tiendrais à ce commentaire.
M. Martel: M. le Président, il faut tenir compte
également du 27% d'augmentation des allocations familiales qui
s'applique depuis le 1er mai et qui vont augmenter selon les prévisions
intéressantes que le ministre des Finances nous communique à la
suite de cette taxe supplémentaire qui a été
apportée sur les vêtements d'enfants.
Je crois que les parents vont bénéficier davantage de ces
montants, car, au fur et à mesure qu'il en entre, plus les augmentations
d'allocations familiales vont augmenter, dans le courant de l'année.
M. Forget: M. le Président, je félicite le
député de Richelieu pour son courage, mais, à sa place, je
ne me vanterais pas trop de cette mesure et de la façon dont elle a
été financée.
M. Grenier: Est-ce qu'il faudrait conclure que les
négociations au PQ sont aussi arides que les négociations du
fédéral et du Parti québécois?
M. Forget: Je ferai remarquer au ministre que je n'ai jamais
présenté au Conseil du trésor, à ma mémoire,
une demande d'accroissement d'allocations ou d'aide sociale qui ait
été refusée. Je comprends qu'il a eu des
difficultés, mais je pense qu'il est bien important aussi, que le
ministre fasse des demandes qui soient acceptées, relativement à
ce programme.
Je ne veux pas insister là-dessus. Je comprends les
problèmes budgétaires qu'il a. On va être ici, pendant
plusieurs heures, pour les explorer.
J'aimerais obtenir une confirmation sur un point, sur lequel on nous a
dit qu'il y aurait le dé-
pôt d'un rapport intérimaire; c'est celui du comité
qui étudie la question des pensions alimentaires. Avez-vous eu le temps
de vérifier si c'était possible?
M. Lazure: J'ai fait sortir les documents. On pourra vous
remettre cela au début de la semaine prochaine.
M. Forget: Dans le domaine de la sécurité du
revenu, encore, je comprends que ça peut poser un élément
un peu délicat, mais, malgré tout, il y a une expérience
que le Manitoba a amorcée, je crois que c'est en 1973, d'un
régime de revenu; il y avait un titre à cela. J'ai oublié
le nom; mais c'était quelque chose qui pouvait avoir un très
grand intérêt dans l'optique dans laquelle on se place toujours,
d'ailleurs. Je me demande s'il y a une étude finale qui a
été faite de cette expérience.
M. Lazure: L'expérience n'est pas encore terminée.
Il n'y a pas de rapport final. Il y a eu des difficultés majeures. Vous
vous souvenez, sans doute, que l'étude était sélective,
dans le fond, elle n'était pas universelle. Cela a causé de
sérieux problèmes au niveau du gouvernement manito-bain.
C'était du genre projet pilote, qui ne s'adresse qu'à une partie
de la population. Enfin, je sais qu'il y a eu des difficultés majeures.
Tout ce que j'en sais, c'est que l'enthousiasme, aux dernières
nouvelles, était moins grand qu'au départ, sûrement de
beaucoup. L'évaluation finale n'est pas terminée.
M. Forget: Je vous remercie.
Il y a deux derniers points. Je n'aurai pas grand-chose d'autre à
ajouter, cependant, j'aimerais savoir comment on doit interpréter les
déclarations que le ministre a faites en commission parlementaire,
à savoir que l'implantation d'un programme de revenu familial garanti
était à l'étude et représentait une intention, pas
pour l'exercice financier en cours, mais que ce n'était pas un projet
qui était aux oubliettes ou sur la tablette; que ça demeurait une
préoccupation du ministre. Il y a des déclarations
antérieures que le ministre a faites, en janvier, je pense. Il a dit
je pourrais lui montrer ici des coupures de presse, je suis sûr
qu'il en a pris qu'il se disposait, dès cette année, à
amorcer l'implantation progressive d'un régime de revenu garanti. Il y a
cette première affirmation.
A peu près vers la même période, d'autres journaux,
prétendant du moins rapporter ses propos, ont dit qu'il n'en
était question ni maintenant, ni plus tard, à moins que le
Québec recouvre toutes les juridictions dans le domaine de la
sécurité du revenu, qu'il n'était pas question de
s'occuper de l'implantation d'un régime de revenu garanti. Cette
dernière affirmation est apparue dans la Gazette, je pourrais le citer:
"We cannot have a complete revenue guarantee program before recovering full
social powers from Ottawa, said Lazure", etc.
J'aimerais que le ministre nous éclaire un peu, parce qu'il dit
que c'est encore en vie. D'autre part, il dit qu'il va déjà
commencer à le faire cette année. A un autre moment, il dit qu'il
le fera seulement si la souveraineté complète du Québec
est assurée. Qu'est-ce qu'il faut lire dans tout cela?
M. Lazure: M. le Président, la deuxième citation du
journal me paraît conforme à ce que j'ai dit. La première
citation, je ne l'ai pas entendue et je ne pense pas qu'elle apparaisse au
journal des Débats; j'en suis même certain.
S'il y a une citation venant d'un journal disant que nous allions
commencer, cette année, l'implantation de la sécurité du
revenu, c'est une mauvaise citation, parce que, dans mon esprit, il n'a jamais
été question de commencer cette année. J'ai toujours dit
que nous continuerions les études qui ont été faites
depuis quelques années. Cela reste une volonté politique,
éventuellement, comme le gouvernement antérieur l'avait aussi,
d'instaurer un régime de revenu annuel familial garanti.
M. Forget: Pour éclairer le ministre... M. Lazure:
Oui.
M. Forget: Je ne veux lui imputer des déclarations que
j'aurais inventées, l'article que je cite, c'est un article qui a paru
dans la Presse du 20 janvier, signé par Nicole Beauchamp et je vais lire
le premier paragraphe: "Le ministère des Affaires sociales
déblaie le terrain afin d'implanter progressivement la formule du revenu
familial garanti au Québec "d'ici un mois au plus tard, le
ministère va soumettre au Conseil des ministres un projet de mise en
place progressive du revenu familial garanti". D'ici un mois, c'était le
20 janvier, donc, c'était avant la fin de février.
M. Lazure: Soumettre au Conseil des ministres, M. le
député de Saint-Laurent. Il y a une marge entre soumettre au
Conseil des ministres un programme qui s'implanterait graduellement, et dire
qu'on va commencer cette année à l'implanter. Je n'ai jamais dit
qu'on commençait cette année à l'implanter.
M. Forget: Ah! bon. Ordinairement, quand on soumet des projets au
Conseil des ministres, c'est qu'on veut plus que leur faire adopter des voeux
pieux. Est-ce que cela veut dire que le Conseil des ministres a refusé
cela aussi...
M. Lazure: Sauf si on peut planifier à l'avance.
M. Forget: ... en plus de la question des allocations pour les
enfants?
M. Lazure: Ce qui a été soumis au Conseil des
ministres et ce qui n'a pas été refusé, c'est la
préparation graduelle d'une structuré administrative, dans un
premier temps, qui pourra faire la gestion de ce revenu annuel garanti.
M. Forget: Le gouvernement a approuvé de mettre en place
une structure d'un revenu annuel
garanti, sans avoir pris la décision d'avoir un revenu annuel
garanti?
M. Lazure: Le gouvernement a étudié, au Conseil des
ministres, un projet de structure qui, éventuellement, à moyen
terme et à long terme, administrerait le revenu annuel garanti. C'est
tout.
M. Forget: C'est une simple approbation de principe.
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: II n'y a rien de fait?
M. Lazure: Exactement.
M. Forget: Pourquoi une approbation du Conseil des ministres pour
un projet qui ne s'applique pas et qui n'est pas destiné à
s'appliquer cette année?
M. Lazure: M. le député de Saint-Laurent sait fort
bien que c'est courant que le Conseil des ministres fasse des acceptations de
principe sur des projets majeurs comme celui-là.
M. Forget: Je ne sais pas cela. Je n'ai jamais vu cela.
M. Lazure: Je vous l'apprends.
M. Forget: Oui. Cela doit faire partie du nouveau gouvernement,
mais je n'ai jamais vu cela.
M. Martel: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Richelieu.
M. Lazure: Cela se fait couramment.
M. Martel: Permettez-moi de préciser au
député de Saint-Laurent que la primauté législative
dans ce domaine remonte à très loin. J'ai, devant moi, une
déclaration de 1970, de M. Castonguay, à l'occasion d'un fameux
voyage à Ottawa et je cite ce qu'il disait: "Le domaine de la politique
de la sécurité du revenu fait partie, selon nous, d'une
responsabilité que nous avons appelée politique sociale; cet
ensemble de programmes ou de politiques touche de tellement près au mode
de vie, à l'organisation de vie des Québécois, que le
Québec doit en avoir la responsabilité première".
Le député de Saint-Laurent sait fort bien qu'il a pris la
place de M. Castonguay depuis ce temps et que pendant les quatre ou cinq
années qu'il a été là, il n'y a pas eu tellement de
changement concernant le transfert des législations pour l'application
de ce fameux revenu minimum garanti. C'est toujours ce transfert d'Ottawa que
nous attendons pour appliquer, dans les plus brefs délais, cette
politique globale. Cela revient évidemment toujours à la
souveraineté politique du Québec, dans le domaine des affaires
sociales.
M. Shaw: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: Est-ce que cela concerne le programme 2? Nous pouvons
parler de la politique générale toute la journée.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Pointe-Claire, c'est regrettable, mais c'est l'habitude des commissions
parlementaires. Un député peut s'exprimer durant au moins 20
minutes sur un même sujet, pour autant qu'il en reste au sujet. Il peut
sortir du sujet, mais y revenir par des exemples. C'est la politique qui est
comme cela.
Si vous avez des suggestions à taire dans une réforme des
commissions parlementaires, on serait très heureux de les accepter et de
les présenter au président de la Chambre.
M. Martel: D'ailleurs, le député semble souvent en
dehors des sujets en ce qui concerne les grandes politiques de l'Union
Nationale. La onzième province, c'est pour bientôt?
Le Président (M. Laplante): J'aimerais que le
député de Richelieu revienne au sujet des Affaires sociales.
M. Shaw: Aussi vite que la séparation.
M. Grenier: Elle va être aussi brève et aussi
réaliste que votre "swing" sur l'indépendance chaque matin.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, j'aimerais préciser. On
nous a dit: II n'y a pas d'implantation progressive, cette année. Il y a
eu peut-être des approbations de principe que l'on ne décrit pas
d'ailleurs et dont on ne donne pas les implications, mais un souhait
général que le travail se poursuive sur la sécurité
du revenu et l'implantation éventuelle ou possible de certaines mesures
de sécurité du revenu minimum garanti.
D'un autre côté, le ministre, en disant qu'il est tout
à fait d'accord sur la deuxième citation en ce sens qu'il n'est
pas possible pour le Québec d'avoir un programme de revenu garanti avant
l'indépendance, fait-il des distinctions subtiles qui
m'échappent, parce que cela me semble être deux séries
d'affirmations qui sont en contradiction les unes avec les autres? Ou il est
possible de le faire avant l'indépendance et je ne pense pas que ce soit
pour demain matin, même avec tout l'optimisme dont le ministre fait
preuve même dans ses estimations budgétaires. Sur ce
point-là, peut-être qu'il va admettre que ce n'est pas exactement
pour demain matin.
Si ce n'est pas pour demain matin et qu'on a, malgré tout,
approuvé, en principe, l'implantation progressive du régime,
c'est donc qu'on ne s'at-
tend pas que l'indépendance soit absolument nécessaire
pour le faire. Ou alors je n'y comprends rien. J'aimerais que le ministre nous
explique si on doit s'y attendre ou pas avant l'indépendance.
M. Lazure: M. le Président, je pense que si on est pour
faire une étude de citations de discours qui remontent à six mois
au lieu de faire une étude des crédits, cela va devenir assez
embêtant, parce qu'on pourrait très bien sortir des citations des
discours du député de Saint-Laurent aussi où on trouverait
un manque de concordance, comme on en trouverait pour tout homme public. Je
pense que c'est un jeu relativement banal. Pour ce qui est de l'essentiel, je
répète...
M. Forget: C'est peut-être un jeu qui est plus facile
à jouer avec certaines déclarations qu'avec d'autres, mais il
reste qu'on est dans le sujet, M. le Président.
M. Lazure: J'ai la parole jusqu'ici, M. le Président...
que nous avons l'intention graduellement d'instaurer un régime de revenu
annuel garanti. Ce que j'ai dit et ce que je répète ici, c'est
qu'il sera difficile d'avoir le régime annuel garanti qu'on souhaiterait
avoir aussi longtemps qu'on n'aura pas rapatrié nos juridictions dans ce
domaine.
M. Forget: Vous ne faites pas référence, à
ce moment-là, aux cahiers ou aux projets publiés l'an dernier et
auxquels vous avez vous même fait référence comme
étant la base de départ de toute implantation.
M. Lazure: Non.
M. Forget: Parce que, pour mettre en vigueur ce programme, il
n'était pas nécessaire d'avoir des changements
constitutionnels.
M. Lazure: C'est exactement ce que je viens de dire. Je dis qu'il
est possible et que nous allons tenter le plus rapidement possible de commencer
une première étape sur le revenu annuel garanti,
indépendamment de la situation constitutionnelle que nous vivons
actuellement.
M. Forget: Qui n'empêche en rien la réalisation du
projet.
M. Lazure: Qui empêche de le réaliser comme on
voudrait le réaliser.
M. Forget: Donc différemment de la façon dont il
était envisagé. On n'a pas besoin de l'indépendance pour
faire ce qui a été publié l'an dernier. Si on dit qu'il
faut l'indépendance pour faire quelque chose d'autre, qu'on nous dise
quoi.
M. Lazure: M. le Président, je ferai remarquer au
député de Saint-Laurent que je ne suis pas lié au travail
qu'avait accompli mon prédécesseur dans ce domaine. J'ai dit,
hier, que ce document était valable, je le répète, comme
d'autres travaux qui ont été en préparation, mais nous
nous réservons le loisir, le privilège, comme c'est normal, d'y
apporter des modifications.
M. Forget: Les modifications pour lesquelles
l'indépendance est un prérequis.
M. Lazure: Parfois oui, parfois non. Je fais la distinction entre
ce qui peut être commencé avant l'indépendance, M. le
Président, et la partie du programme de revenu annuel garanti qui peut
être commencée avant la souveraineté du Québec,
cette partie, elle a été bien présentée par le
document. Je ne dis pas que nous allons appliquer intégralement ce
document. Comme tout document, il mérite d'être
révisé.
M. Forget: Le ministre fait des distinctions sans
différence. Cela n'aide pas du tout à comprendre ce à quoi
il veut en arriver. Il traite de façon assez légère, en
rétrospective, des déclarations qu'il a faites lui-même. Ce
n'est pas moi qui ai fait les déclarations. Ce n'est personne d'autre
que lui. Il a dit des choses, et on essaie tout simplement c'est le
rôle de la commission parlementaire de comprendre ce qu'il a voulu
dire, parce qu'on pense que, peut-être, la déclaration du ministre
est importante. Peut-être qu'elle n'est pas importante, mais il me
semblait qu'elle était importante. Il nous dit: Finalement, non, c'est
sans conséquence. On peut faire à peu près, avec quelques
variations, ce qui avait été envisagé. Cela ne nous
gêne pas du tout. Ce n'est pas le problème constitutionnel. Mais
c'est important de le savoir, parce que, dans l'immédiat, cela peut
être une condition sine qua non. Si cela l'était, cela veut dire
que des gens qui s'attendent à un revenu minimum garanti ne l'auront
pas.
M. Lazure: M. le Président, je répète, pour
la troisième fois, que, pour nous, la souveraineté n'est pas une
condition sine qua non à l'établissement d'un régime de
revenu annuel garanti; pour la troisième fois.
M. Forget: C'est une réponse tout à fait
satisfaisante et j'en remercie le ministre.
Le Président (M. Laplante): Sur le même sujet, le
député de Richelieu.
M. Martel: D'ailleurs, l'ancien ministre des Affaires sociales
doit bien voir que, pour "avoir complète autorité dans ce
domaine, il faut avoir ce transfert des pouvoirs. Si on se rapporte à la
conférence à Victoria, par exemple, où le premier ministre
du temps, M. Bourassa, était prêt à concéder en
quelque sorte son consentement pour le rapatriement de la constitution,
à la condition de récupérer les points d'impôts pour
établir ses politiques sociales, je pense que c'est une condition sine
qua non, ce transfert des montants, pour pouvoir appliquer cette politique
sociale qui colle vraiment à la réalité du
Québec.
M. Forget: M. le Président, sur ce point, je n'embarquerai
pas dans cette discussion, mais il y
a beaucoup de choses qui sont mélangées par le
député de Richelieu.
M. Martel: Elles ne sont pas mélangées...
M. Forget: La conférence... Oui, elles sont
mélangées.
M. Martel: ... mais cela reste toujours d'actualité. Le
député de Saint-Laurent ne veut pas prendre comme des
réalités...
M. Forget: Est-ce que vous toléreriez au moins qu'on vous
dise en quoi vous êtes mélangé?
M. Martel: ... les déclarations de son premier ministre
antérieur.
M. Forget: Est-ce que vous pourriez accepter de supporter, au
moins, qu'on vous dise en quoi vous êtes mélangé dans le
moment?
M. Martel: Je pense que le député de Saint-Laurent
est plus mélangé que moi, parce qu'il ne tient pas compte des
déclarations antérieures, alors qu'il était du
côté ministériel.
Le Président (M. Laplante): Je voudrais que le
député de Richelieu s'adresse au président. Je ne voudrais
pas que ce soit un forum.
M. Forget: Je remarque que le député de Richelieu
est impénitent. De toute façon, cela n'a aucune importance. Il
pourra poursuivre son éducation ailleurs qu'ici.
M. Martel: Si le député de Saint-Laurent
était plus cohérent, ce serait plus éducatif pour tout le
monde.
M. Forget: Pour ce qui est de la dernière question que
j'aimerais poser au ministre, et non pas au secrétaire parlementaire,
j'aimerais savoir quelle serait l'attitude du ministre si, comme il en est
rumeurje ne fais que répéter ce dont on parle en certains
milieux, c'est-à-dire que le gouvernement fédéral, sur la
base des travaux conjoints qui ont été faits depuis quelques
années et qui n'ont pas donné, comme tout le monde sait, lieu au
consensus de toutes les provinces, ce qui eût été
souhaitable... La rumeur veut que le gouvernement fédéral
s'engage seul dans un programme de "supplémentation" de revenus. Je ne
sais pas si cette rumeur est fondée ou non, mais, à
première vue, je serais porté à y accorder une certaine
crédibilité. Quelle serait l'attitude du ministre dans une telle
éventualité? Les discussions qui avaient eu lieu jusqu'à
maintenant envisageaient que le programme serait administré par les
provinces, par le Québec en particulier. Il n'est cependant pas
physiquement impossible pour le gouvernement fédéral de le faire
lui-même, comme il le fait déjà pour les personnes
âgées, par la "supplémentation" des revenus. Quelle serait
l'attitude du ministre? Ou le ministre préfère-t-il ne pas faire
de commentaires sur ce sujet?
M. Lazure: Non, je n'ai pas d'objection à faire de
commentaires, quoique ce soit un exercice un peu futile que de répondre
à une question hypothétique, une question basée sur une
rumeur. Mais, étant donné que cela touche un
élément fondamental du programme du parti qui est au pouvoir, il
est bien évident que nous nous opposerions à un plan
unilatéral, fédéral, de revenu annuel garanti.
M. Forget: Au point d'accepter de le mettre sur pied
vous-même?
M. Lazure: Je réserve mes commentaires
là-dessus.
M. Forget: Alors, je n'ai pas d'autres questions sur le programme
2, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Programme 2,
élément 1, adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Programme 2,
élément 2, adopté? Avez-vous couvert les trois
éléments?
M. Forget: Ah non, on n'a couvert que l'élément
2.
Le Président (M. Laplante): Comme ça,
l'élément 1 est adopté?
M. Forget: Excusez-moi, le programme 2, oui.
Le Président (M. Laplante): Programme 2,
élément 1, adopté.
M. Grenier: Une dernière question à
l'élément 3, côté administration. Est-ce qu'on peut
dire qu'il y a ajout de personnel de façon considérable ou de
services alors qu'on passe de $32 millions à $35 millions? Est-ce que
c'est une augmentation régulière du personnel en place?
M. Lazure: C'est attribuable à une hausse de 50 personnes
dans l'effectif et aussi aux conventions collectives.
Le Président (M. Laplante): Réponse
satisfaisante?
M. Grenier: Est-ce que les...
M. Forget: Donc, l'effectif demeure à peu près le
même...
M. Lazure: II a augmenté de 50. M. Forget: Ah! il a
augmenté de 50? M. Lazure: Oui.
M. Forget: Est-ce que cela permet de satisfaire à peu
près aux objectifs du ministère quant
au "case load", au fardeau, parce que la clientèle a
augmenté de façon sensible?
M. Lazure: C'est pour ça. Les 50 postes additionnels,
c'est en rapport avec l'augmentation de la clientèle, et il semble que
ce soit satisfaisant.
M. Forget: Est-ce que ça permet de maintenir le même
ratio que, disons, en 1975?
M. Lazure: La charge de travail est assurément plus
considérable qu'elle était en 1975.
M. Forget: De combien comme ratio, quand on divise le nombre
d'agents par le nombre de clients?
M. Lazure: Cela aurait augmenté d'à peu près
20%.
M. Forget: Cela augmente de 20%.
M. Lazure: M. le Président, en fait, ce problème de
personnel commence à se faire sentir de façon sensible. Pour
donner une indication, en 1974, il y avait un ratio d'environ 170 cas par
agent. En 1977, ce ratio dépasse les 240. Le ratio antérieur,
quand même, doit se comparer au fait qu'il existait, à
l'époque, un certain nombre de besoins spéciaux assez complexes
qui mobilisaient le travail des agents, ce qui veut dire évidemment que
l'augmentation n'est pas aussi sensible, mais elle commence à être
suffisamment forte depuis un an ou deux pour que, au cours d'une visite dans
les bureaux locaux, nous ayons commencé à sentir cet impact.
M. Forget: Le ratio de 1977 est basé sur les chiffres
observés jusqu'à ce jour.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Ce qui veut dire que s'il y avait un accroissement,
une continuation d'accroissement, ça continuerait à
augmenter.
M. Lazure: Cela continuerait à augmenter.
M. Forget: Est-ce que ça cause des problèmes avec
le syndicat? Est-ce qu'il y a des représentations qui ont
été faites à ce sujet-là?
M. Lazure: Oui, il y a eu certaines représentations de
faites sur ce qu'on appelle, dans le jargon, le "case load", la charge de
travail. Cela remonte au tout début de notre administration. Je pense
que cela a été une des premières représentations
dont j'ai eu connaissance. Les agents d'aide sociale se plaignant d'avoir un
surcroît de travail, j'ai autorisé, à ce moment-là,
l'accroissement du nombre de postes, contrairement à la plupart des
autres directions générales dans le ministère où il
y avait un gel des postes.
M. Grenier: Est-ce que la convention collective prévoit un
nombre de cas par agent?
M. Lazure: Non. M. le Président, je pense que cet
élément, que vient de suggérer le député,
sera l'un de ceux qui seront soulevés lors d'une prochaine
convention.
Ce n'est pas moi qui le ferai, mais l'administration,
évidemment...
M. Grenier: ...parce qu'on voit une augmentation
considérable, depuis un an, agent par agent.
M. Lazure: Oui, mais il faut retenir la remarque du sous-ministre
adjoint, à ce moment-là, quand les agents avaient 175 cas, ils
avaient les besoins spéciaux, et les besoins spéciaux, par
définition, prennent beaucoup du temps d'un agent, parce que chacun est
ad hoc, chacun doit être discuté avec le
bénéficiaire. Maintenant, il n'y a plus de besoins
spéciaux. Donc, les demandes sont plus régulières et un
peu plus simples à traiter.
Le Président (M. Laplante): Programme 2,
élément 2, adopté. Programme 2, élément 3,
adopté. Programme 2, adopté en son entier.
M. Forget: Adopté.
M. Lazure: Alors, si vous voulez, M. le Président, nous
pourrions passer au programme 6, soutien aux organismes
bénévoles...
M. Forget: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): De par la volonté des
membres de la commission...
M. Forget:... si le désir du ministre est de sauter d'un
article à l'autre, il serait souhaitable qu'il nous donne un peu de
préavis.
M. Grenier: Est-ce à cause du personnel... Est-ce à
cause des gens qui doivent intervenir? Y a-t-il une raison à cela?
M. Lazure: Hier, j'ai donné avis des programmes qu'on
allait traiter ce soir et demain matin. Excusez-moi, j'avais eu l'impression
que cela avait été fourni pour les autres programmes, mais je
vous les soumets dans l'ordre... à cause des disponibilités de
notre personnel. Notre personnel ne peut pas être disponible à
chaque jour, cela implique plusieurs personnes. Ce que nous vous proposons,
c'est de passer au programme 6, Soutien aux organismes bénévoles,
ensuite au programme 5, Services en milieu scolaire, et cet après-midi
au programme 4, Services communautaires; dans cet ordre-là. Et pour
continuer toute l'énumération si vous voulez, demain comme
prévu nous aurions programme 3, Assistance-maladie avec le docteur
Laberge, et programme 18. Alors je récapitule, si vous voulez. Pour
demain en commençant par la fin, vendredi, programme 3 et programme 18
qui relèvent de la Régie de l'assurance-maladie. Ce soir
programme 17, Contribution à l'impôt foncier, et Soutien du revenu
familial, c'est-à-dire programme 1 et programme 17 qui seront
traités en-
semble, avec le juge Fortier. Dans le moment et cet après-midi,
dans la mesure où le temps nous le permettrait, ce serait programme 6,
programme 5 et programme 4.
M. Forget: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à accommoder le ministre. J'aurais cependant souhaité qu'on nous
avertisse d'avance et je ne suis pas sûr de pouvoir, si on faisait la
même chose à un autre moment, changer rapidement de programme
parce qu'il y a un certain nombre de documents qu'on doit ne serait-ce
qu'apporter ici pour pouvoir les consulter au cours de la discussion.
Cependant, personnellement si les représentants de l'Union Nationale
n'ont pas d'objection, je suis bien disposé à procéder
selon l'idée du ministre.
Le Président (M. Laplante): Je voudrais ajouter, sur la
programmation que le ministre vient de donner, que cela présumerait que
les travaux iraient très vite pour l'étude de ces
programmes-là; je ne voudrais pas qu'il soit déçu, c'est
parce qu'il y a des temps qu'on ne peut limiter pour les programmes. Les
règlements ne nous donnent pas de limites de temps. C'est assez
difficile de prévoir même ce soir que le 1 et le 17 pourraient
être étudiés. Si vous embarquez dans le 6, 5, 4
aujourd'hui, les objectifs peuvent être là mais je ne voudrais pas
vous décevoir si cela n'arrive pas.
M. Lazure: C'est-à-dire que, M. le Président, c'est
justement pour que l'avis soit assez long pour les membres de la commission. On
s'était entendu hier, les partis de l'Opposition, pour réserver
ce soir étant donné qu'il s'agit d'une régie. Programmes 1
et 17 ce soir, je pense qu'on maintient l'entente là-dessus, le juge
Fortier sera ici, et demain matin, programmes 3 et 18 puisque c'est aussi une
régie, l'assurance-maladie. Pour le reste, je suis conscient que cela
n'ira pas aussi vite que cela, mais c'est un avis de plusieurs jours.
M. Forget: Etant donné la présence des
présidents des deux régies et de leur personnel ce soir et
demain, on pourra même suspendre l'étude des crédits des
programmes 4, 5 et 6 le cas échéant, et y revenir une semaine
subséquente.
M. Lazure: Exactement.
Le Président (M. Laplante): Programme 6, accepté
pour l'étude tout de suite?
M. Shaw: Allons-nous avoir une réunion cet
après-midi?
Le Président (M. Laplante): Oui. M. Shaw: Qu'est-ce
qu'on va étudier? M. Forget: Les programmes 4, 5 et 6. M.
Shaw: 4, 5, 6.
Soutien aux organismes volontaires
Le Président (M. Laplante): Programme 6, Soutien aux
organismes volontaires; M. le ministre, avez-vous des commentaires?
L'élément 1, Soutien aux organismes de santé.
M. Lazure: C'est relativement simple. Le budget 1977/78 pour les
organismes de santé: $993 400 par rapport à $950 200
l'année précédente. Les programmes sociaux: 556 000 par
rapport à $535 000. C'est une légère augmentation au total
de $59 000 qui est essentiellement due aux augmentations de salaire du
personnel qui se trouve impliqué là-dedans.
M. Forget: II était de tradition de fournir à tous
les membres de la commission la liste...
M. Lazure: Nous avons les copies. M. Forget: Vous avez les
copies, bon. M. Lazure: Voulez-vous les distribuer.
M. Grenier: Les organisations qui sont
subventionnées...
M. Lazure: On a la photocopie ici, il y a un appareil ici.
M. Forget: D'ici à ce qu'on nous donne la liste, les
questions sont simples. C'est un programme qui est, à mon avis,
très important, mais minime quant à son impact budgétaire.
Est-ce qu'il y a des modifications très sensibles des organismes et des
montants. Est-ce que c'est le même genre de stabilité au niveau du
détail qu'au niveau du total?
M. Lazure: Excusez-moi.
M. Forget: Est-ce qu'il y a la même stabilité dans
la distribution de la somme qu'on voit au niveau du total du crédit?
M. Lazure: II y a eu quelques substitutions d'organismes. C'est
peut-être mieux d'attendre que vous ayez la liste, qu'on voit...
M. Forget: Peut-être pouvez-vous nous les indiquer en
énumérant les organismes. Au moins on pourra commencer la
discussion, parce qu'il semble que le photocopieur est bloqué.
M. Lazure: Par exemple, dans le soutien aux organismes de
santé, l'Association canadienne d'hygiène publique qui recevait
l'an passé une somme de $5000, pour diverses raisons, a
été discontinuée. Ensuite, l'Association des
hôpitaux du Canada recevait $8100. Cela a été
discontinué. L'Association des services de soins à domicile de la
province de Québec, c'est une somme de $23 000. Ce montant a
été transféré à un département de
santé communautaire d'un hôpital. Donc,
l'activité elle-même a été continuée,
mais c'est un financement différent. L'Institut
Notre-Dame-de-la-Protection, $45 000. Cela a été
discontinué. Ensuite, Centraide-Québec, ville de Québec,
si je comprends bien, $3000; cela a été discontinué. Un
certain nombre de congrès, quelque $1000 chacun, ont été
discontinués pour diverses raisons aussi. C'était ad hoc,
c'était traité cas par cas. Si vous les voulez: Le congrès
annuel des psychiatres, $2000; 5e conférence internationale sur les
malformations congénitales, $3000; 9e conférence internationale
d'éducation pour la santé, $1000; 10e congrès CINP, $2000;
Colloque sur la normalisation pour les personnes handicapées, $3250.
Tout cela a été discontinué.
M. Forget: Est-ce que le ministre pourrait nous indiquer les
raisons qui l'ont amené à discontinuer les deux premières
subventions qu'il a mentionnées, à l'Association d'hygiène
publique et à l'Association des hôpitaux du Canada?
M. Lazure: L'Association canadienne d'hygiène publique est
essentiellement un regroupement d'hygiénistes. Ce regroupement publie
une revue et, à toutes fins pratiques, la subvention servait à
défrayer une partie des coûts de la revue. Remarque
générale pour ces quelques subventions qui ont été
faites. Nous avons utilisé l'argent restant pour l'affectuer à
des programmes qui correspondent aux priorités du gouvernement actuel,
en particulier les services ou soins à domicile, les personnes
âgées et les handicapés.
Deuxième remarque générale. Je dois dire aussi
qu'il y avait très peu de marge de manoeuvre puisqu'il y avait eu des
engagements moraux pris envers plusieurs de ces groupements au moment où
il y a eu l'élection. Alors, il y avait très peu de marge de
manoeuvre et on a décidé, dans certains cas où on a
discontinué, qu'il était plus avantageux pour les citoyens du
Québec, d'affecter ces sommes à d'autres oeuvres.
M. Grenier: La deuxième question portait sur les
hôpitaux du Canada.
M. Forget: Je n'ai pas terminé, si vous permettez. Parce
que ce sont des remarques générales, mais plus
spécifiquement, relativement à ces deux organismes, vous dites
que ce sont des choses qui ne correspondent plus aux priorités du
ministère, j'ai presque peur de la réponse que vous allez me
faire. Est-ce que cela veut dire que l'hygiène publique ne correspond
plus à une priorité du ministère des Affaires
sociales?
M. Lazure: M. le Président, la question n'est pas
tellement sérieuse.
M. Forget: Ecoutez, c'est parce que si un groupe...
M. Lazure: Et je viens d'expliquer qu'il s'agissait d'une
subvention destinée à défrayer une partie du coût de
la revue. Je n'ai rien contre les revues d'hygiène publique, mais je
pense que d'af- fecter ces $5000, par exemple, à des soins à
domicile me paraît être un investissement plus rentable pour la
santé des Québécois.
M. Forget: Bien oui, mais c'est dans le même ordre
d'idée. Evidemment, il faudrait que le ministère supprime son
budget d'information.
M. Lazure: M. le député de Saint-Laurent sait fort
bien, je le répète encore une fois, qu'il y avait une très
petite marge et qu'effectivement, le total de ces subventions reste minime par
rapport à l'ensemble du budget et qu'il est insuffisant pour pouvoir
l'accorder à des activités qui nous paraissent valables. Ce n'est
pas un jugement sur la va-' leur de la Régie de l'hygiène
publique. Absolument pas, c'est un choix fait entre deux priorités,
l'une étant prioritaire sur l'autre.
M. Shaw: Cela fait combien de temps que vous êtes à
cet organisme, le gouvernement, c'est-à-dire?
M. Lazure: Cela fait sept ans, depuis toujours.
M. Forget: Depuis toujours.
M. Shaw: Depuis toujours?
M. Lazure: Enfin, depuis sept ans.
M. Shaw: Mais l'autre indique peut-être que vous commencez
à faire de l'indépendance avant d'être mandatés par
la population.
M. Lazure: J'espère que la confédération
n'est pas mise en danger par le retrait de cet octroi de $5000 à la
Revue d'hygiène publique.
M. Shaw: C'est évident que c'est un organisme canadien,
qu'il faut partager depuis longtemps.
M. Lazure: Non, je m'excuse, ce n'est pas un organisme
politique.
M. Shaw: C'est un organisme canadien, dans le domaine de la
santé...
M. Lazure: Si vous voulez...
M. Shaw: ...vous avez jugé qu'on n'a plus besoin
d'information des autres provinces, on a tous besoin de partager comme un quart
de la population canadienne avec un organisme avec qui nous avons
déjà partagé depuis sept ans...
M. Lazure: Nous continuons de recevoir cette revue...
M. Shaw: ...
M. Lazure: ...nous avons toujours intérêt à
lire cette revue comme d'autres revues.
M. Shaw: Mais vous ne partagez plus le coût de...
M. Lazure: Pour le moment, nous avons jugé que cet argent
serait utilisé à meilleur escient, ailleurs; c'est tout.
M. Grenier: La même chose aux hôpitaux du Canada?
M. Lazure: Oui.
M. Grenier: Etrange.
M. Lazure: Bien.
M. Grenier: Coïncidence étrange.
M. Lazure: II y en a eu d'autres, j'en ai nommé d'autres,
il ne faut pas...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Laurent. M. le député de Pointe-Claire, si vous voulez
parler par la suite, sur le même sujet, vous me le direz.
M. Forget: Maintenant qu'il a indiqué celles qui
étaient discontinuées, j'aimerais avoir celles qui se sont
inscrites de façon nouvelle sur la liste des
bénéficiaires.
M. Lazure: On me l'apporte à l'instant, mais si vous
voulez avoir le tableau général de ce que je viens
d'énumérer, c'était pour les organismes de santé,
je l'ai bien dit au début de ma remarque.
M. Forget: On reviendra aux autres après.
M. Lazure: Si vous voulez, je n'ai pas d'objection.
On est en train d'apporter d'autres copies, mais si on fait le
même exercice pour les organismes qui concernent les services sociaux,
à savoir énumérer ceux qui ont été
discontinués, cela nous donne: le Centre de dépannage La Salle
recevait $5000 l'an passé, j'ai l'impression que cela avait
été une subvention ad hoc, ponctuelle comme on dit dans le
jargon; le Conseil canadien de développement social, $49 000,
discontinué; L'âge et la vie, $15 000.
M. Forget: Mais ça, c'est fini.
M. Lazure: C'était ponctuel ça aussi, oui. A part
ça, l'Union internationale des organismes familiaux, $10 000,
discontinué. Je ne sais pas dans quel but c'était.
M. Forget: Vous allez l'apprendre de l'organisme en question.
M. Lazure: Oui, sûrement. Il y a aussi un congrès,
International Society on Family, $3000, c'était ad hoc et c'est
tout.
M. Forget: Du côté des organismes nouveaux, du
côté de la santé, si je comprends bien, il n'y en a pas, ma
foi.
M. Lazure: II y a aussi le phénomène des
augmentations. Si on revient à la première liste, l'Association
canadienne-française des aveugles, par exemple. C'est parce que vous
avez cela devant vous.
M. Forget: Oui, celui-là, je l'ai.
M. Lazure: Cela a été une augmentation de $9000
à $20 000. Ensuite, l'Association de paralysie cérébrale
du Québec, une augmentation de $80 000 à $97 400; l'Association
du Québec pour déficients mentaux, une augmentation de $20 000
à $30 900; l'Institut national canadien pour les aveugles, une
légère augmentation aussi, de $63 000 à $65 000.
Comme vous le voyez, il n'y a pas eu...
M. Forget: L'Institut national canadien pour les aveugles?
M. Lazure: Oui, le chiffre de $40 000, c'est une erreur. C'est
$65 000.
M. Forget: Ah bon! Est-ce que le total va continuer à
s'additionner au même chiffre ou si c'est une erreur de frappe?
M. Lazure: Non, le total reste le même.
M. Forget: $65 000?
M. Lazure: Oui, $65 000.
M. Forget: De $63 000 à $65 000.
M. Lazure: De $63 000 dépensés à $65
000.
Il y a une autre erreur aussi, sur la deuxième page, montants non
appropriés. Le chiffre réel est de $58 248, le montant non
approprié. C'est une procédure normale, c'est un coussin qui est
mis de côté.
M. Forget: Oui.
M. Lazure: Cela résume.
M. Forget: Autrement dit, il y a eu des organismes qui ont
été enlevés de la liste, aucun nouvel organisme n'a
été inscrit et les fonds qu'on a libérés de cette
façon, on les a consacrés à l'augmentation des
crédits...
M. Lazure: C'est exact, avec une seule exception, on a
ajouté Sobriété Canada, pour un montant de $15 000.
M. Forget: Cet organisme y était l'an dernier.
M. Lazure: Je ne le vois pas sur ma feuille. Il recevait la
subvention, mais ce n'était pas sur cette liste. Vous ne l'avez pas sur
votre liste?
M. Forget: Non.
M. Lazure: C'est un oubli ou une erreur, mais il faut
l'ajouter... C'était la continuation d'une subvention.
M. Grenier: Je vois ici, le Conseil des citoyens
âgés de Notre-Dame-de-Grâce. Cela semble une des rares
associations qui a un caractère très local, qui n'est pas
provincial. Est-ce qu'il y a des explications? C'est sur la première
feuille.
M. Lazure: C'est une subvention qui existait l'an dernier, si
j'ai bonne mémoire.
M. Forget: Si je ne m'abuse, c'est un organisme qui administre
les fonds du Forum des citoyens âgés pour l'ensemble de
l'île de Montréal, de la région de Montréal. Ce
n'est pas un organisme paroissial ou local.
M. Lazure: Dans la mesure du possible, ces subventions sont
données à des organismes qui ont une connotation provinciale et
qui redistribuent l'argent, ou qui font de la coordination avec d'autres
organismes.
M. Shaw: Mais vous prévoyez que... Vous avez
dépensé, d'accord.
M. Grenier: Notre-Dame-de-la-Protection, le dernier article de la
première page, qui est rayé, c'était quoi exactement,
cette affaire-là? $45 000, c'est un montant assez important.
M. Lazure: Ce sont souvent des subventions qui nous servent de
dépannage en cours d'année pour des programmes qu'on ne peut
financer nulle part mais qu'on finance sur une base temporaire à ces
programmes et qu'on transfère, l'année suivante, dans les
crédits réguliers.
Sous toute réserve, c'est probablement le cas d'une subvention de
dépannage.
M. Grenier: Je reviens à la première question. Les
deux premières m'avaient frappé. On avait laissé en
suspens les hôpitaux du Canada. Cela m'intéresse d'une
façon particulière parce que j'en étais membre. Pourquoi
cela est-il discontinué? Il me semble que c'est une association qui a
vraiment quelques bonnes raisons d'exister. Le montant n'est peut-être
pas important, mais le symbole est important.
M. Lazure: D'accord; c'est une subvention qui allait à
l'Association des hôpitaux du Canada pour un programme d'informatique. Ce
n'est pas l'association comme telle. C'est un programme spécifique
d'informatique pour donner certains renseignements statistiques.
Après étude au niveau du ministère, mes gens ont
l'impression que ces statistiques sont disponibles à Statistique Canada,
par les publications déjà faites par le gouvernement
fédéral et les données que nous avons aussi au
ministère, sur informatique. Cela fait double emploi plutôt qu'un
ajout aux renseignements qu'on peut avoir.
M. Grenier: Bon.
M. Shaw: Ce n'est pas une démission unilatérale
dans toutes les choses canadiennes...
M. Lazure: Par exemple, pour l'Association des hôpitaux du
Canada...
M. Shaw: Oui.
M. Lazure: ... je peux vous affirmer que chacun des
hôpitaux contribue fort généreusement à cette
association, que tout hôpital en est membre et que le budget total qui,
dans le fond, n'apparaît nulle part, est assez considérable. On
pourra vous l'identifier, mais chaque hôpital est membre de l'Association
des hôpitaux et verse sa contribution, ce qui, à toutes fins
pratiques, vient de la même source, sur des montants d'argent
autorisés par le ministère.
M. Grenier: Est-ce que le "membership" d'un hôpital ou d'un
centre d'accueil qui fait partie de l'Association canadienne des hôpitaux
est payé à même les fonds du budget de l'hôpital?
M. Lazure: De l'hôpital. Cela n'apparaît pas
ici...
M. Grenier: D'accord.
M. Lazure: ... mais c'est quand même une subvention
indirecte.
M. Grenier: Cela continue d'être au budget, n'est-ce
pas?
Le Président (M. Laplante): Autres questions sur le
programme 6?
M. Forget: Du côté des organismes sociaux, le
même genre de remarques s'applique. Est-ce qu'il y a de nouveaux
organismes inscrits? Il me semble que je n'ai pas cela sur la liste; ce sont
les organismes de santé qu'on nous a remis, je crois.
M. Lazure: C'est à la photocopie. Est-ce que vous
êtes en train de faire photocopier l'autre aussi? Est-ce qu'il y a
d'autres questions sur les organismes de santé?
M. Shaw: Vous avez ici une liste de congrès qui, je crois,
habituellement, est une augmentation à votre budget, chaque
année. Est-ce que c'est pour cela, vos $75 000?
M. Lazure: Ce n'est pas seulement pour les congrès. C'est
un des éléments d'imprévus qui entrent en ligne de compte,
mais il peut y avoir, à un moment donné, ce qui se
présente beaucoup de ce temps-ci, des projets qui ont été
financés par des fonds fédéraux, par exemple, qui viennent
à échéance. Le groupe fait sa demande. Parfois, on en a
été saisi avant, parfois on ne l'a pas été. Le
groupe prévoit l'expiration de sa subvention fédérale dans
six mois d'ici et il nous en avertit seulement un mois ou deux à
l'avance. On peut puiser dans cette réserve, mais c'est une très
petite réserve.
M. Forget: Dans le cas du Conseil Saint-Jean du Québec,
j'imagine que ce ne sont pas les seu-
les sommes qui lui sont versées. Est-ce qu'il n'y a pas des
sommes qui sont au programme 4, également, relativement au
fonctionnement des ambulances, de la société
ambulancière?
M. Lazure: C'est exact.
M. Forget: C'est cela. Dans le cas de l'Institut national
canadien pour les aveugles, il y a aussi des crédits ailleurs,
présumément.
M. Lazure: C'est-à-dire qu'il y a eu une entente de faite,
comme j'ai eu l'occasion de l'expliquer à l'Assemblée nationale,
entre le ministère, l'Institut national canadien pour les aveugles et
les centres de services sociaux, entente par laquelle plusieurs services,
jusqu'ici offerts par l'institut, seront dorénavant offerts par les
centres de services sociaux. Conséquemment...
M. Forget: Dans cette intégration, on prend les
crédits des services sociaux pour payer la subvention à
l'institut.
M. Lazure: C'est cela, exactement.
M. Forget: Je n'ai pas d'autres questions sur l'aspect de la
santé.
Le Président (M. Laplante): Le programme 6,
élément 1, adopté.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Elément 2, Soutien aux
organismes sociaux.
M. Forget: On a une colonne où la présentation est
un peu différente. On a seulement les chiffres de 1977/78. Est-ce qu'on
pourrait nous indiquer, parce que, de mémoire, je reconnais certains
groupes, quels sont les articles nouveaux là-dedans?
M. Lazure: Elle se complète de la même façon
que l'autre. Il n'y en a pas d'autres.
M. Shaw: On attend la deuxième copie. M. Lazure:
Oui.
M. Shaw: Est-ce que vous avez des changements dans celle-ci?
M. Forget: Dans la Fédération
québécoise anti-pauvreté, il y a une subvention
prévue de $45 000. Est-ce que c'est un article nouveau?
M. Lazure: Oui, c'est un article nouveau à la suite des
discussions qu'il y a eu. Vous vous souvenez des discussions commencées
l'an dernier, au cours de l'année dernière, avec des groupes
d'assistés sociaux. C'est à la suite d'ententes avec eux qu'il y
a eu une subvention versée à un groupe qui les regroupe à
toutes fins pratiques. Il y a eu $15 000 l'an dernier.
M. Forget: Est-ce qu'il s'agit des ADDS ou si c'est un autre
groupe? Je ne m'en souviens pas.
M. Lazure: C'est un groupe entre d'autres, présentement
existant, dans les diverses régions du Québec, c'est une
fédération qui va oeuvrer dans tout le Québec et qui
devrait rassembler dans chacune des régions, c'est l'objectif, ce
n'est pas encore tout à fait réalisé les divers
organismes qui oeuvrent pour la défense des personnes les plus
démunies. L'an dernier, la subvention a servi à aider ce groupe
à mettre sur pied l'organisme. L'organisme est présentement sur
pied. Cette année, la subvention servira à couvrir une partie des
dépenses de cette fédération.
M. Forget: Qui d'autre les finance, alors?
M. Lazure: II n'y a pas de conclusion sur les négociations
qui ont été entreprises avec les divers organismes. Je sais que
la fédération a entrepris des démarches auprès des
églises, des cen-traides pour tenter de combler la subvention que le
ministère lui accorde pour lui permettre de faire face à ses
frais. Maintenant, je pense que la fédération va également
ajuster ses opérations à la subvention totale qui pourra lui
être versée, à la fois par le ministère et les
autres organismes.
M. Forget: II n'est pas exclu, donc, que le ministère soit
la seule source de financement? Pour le moment, ce n'est pas exclu?
M. Lazure: Non, ce n'est pas exclu.
NI. Forget: Ce qui nécessiterait une hausse de cette
subvention, présumément?
M. Lazure: Nous avons eu des discussions avec l'organisme au
cours du mois de mars; il avait présenté une demande
d'au-delà de $200 000. Nous avons bien fait comprendre à
l'organisme qu'il n'était pas possible pour le ministère de
répondre à cette demande. Le maximum que nous pouvons lui
accorder cette année je pense que l'organisme l'a très
bien compris et accepté ne pourra pas dépasser $45 000.
M. Forget: Maintenant, il y a le retrait du Conseil canadien de
développement social. Cette participation du ministère des
Affaires sociales s'inscrivait dans le contexte d'une participation presque
officielle, dans le fond, aux travaux du conseil par la désignation ou
la participation d'un membre. Est-ce qu'on s'est retiré de cela non
seulement sur le plan financier, mais il y avait quelqu'un du ministère,
je pense, qui faisait partie du conseil?
M. Lazure: M. Ouellet faisait partie du conseil, il y est
encore.
M. Forget: C'est cela. Il y est encore. M. Lazure: On ne
l'a pas mis dehors. M. Forget: II est encore toléré.
M. Lazure: C'est une participation à titre individuel, si
on peut s'exprimer comme cela. Il n'y a pas de façon statutaire au
conseil d'administration du conseil canadien d'avoir des représentants
désignés à titre de représentants. Ils sont choisis
parmi les fonctionnaires provinciaux et fédéraux et d'autres
organismes aussi. Il faut mentionner dans ce cas, comme c'est le cas pour
l'Association canadienne des hôpitaux, qu'il y a des organismes
québécois financés par le ministère des Affaires
sociales qui sont membres du Conseil canadien du développement social.
Si la subvention directe du ministère au conseil a été
retirée cette année, il n'en demeure pas moins que les organismes
québécois contribuent au financement du consseil canadien par
leur adhésion individuelle.
M. Forget: Quels sont ces organismes?
M. Lazure: II y a des centres de services sociaux qui sont
membres. Il y a également des conseils régionaux qui sont
membres. En ce qui concerne le Conseil des affaires sociales, je n'en suis pas
certain, mais je le crois. Il y a aussi des organismes bénévoles,
si on veut, qui sont subventionnés dans le cadre des subventions qui
sont octroyées à même les crédits votés
à ce programme, qui sont membres du Conseil canadien du
développement social, et qui apportent une contribution
financière.
M. Forget: Est-ce que le ministre a communiqué
officiellement sa décision de ne plus financer le conseil à ce
conseil canadien et quelle réaction a-t-il obtenue?
M. Lazure: Oui, cela a été communiqué par
lettre officiellement avec les regrets. La réaction a évidemment
été, négative, une réaction de
désappointement.
M. Forget: Est-ce que le Québec, selon les renseignements
du ministre, sera la seule province à ne pas participer
financièrement au soutien des activités du conseil?
M. Lazure: Je l'ignore.
M. Forget: Vous l'ignorez. Donc, on peut présumer qu'elle
sera la seule, parce que, dans le passé, toutes les provinces y
participaient.
M. Lazure: C'est une hypothèse que vous faite, par contre,
je peux vous énumérer des associations où Québec
est la seule province à faire partie d'une autre association, qu'elle
soit canadienne, américaine, européenne ou peu importe.
Ce que je veux dire, c'est que, d'abord, il ne s'agit pas d'une
association véritablement gouvernementale. C'est une association
bénévole et, comme le sous-ministre adjoint le disait
tantôt, nous défrayons, par le biais des Centres de services
sociaux, l'appartenance de plusieurs personnes, si vous voulez, ou les
activités, quand elles prennent part à des réunions
convoquées par ce
Conseil canadien de développement social. Les budgets des Centres
de services sociaux sont utilisés pour défrayer une partie de
leurs dépenses.
Cela ne veut pas dire, parce que cette subvention spécifique a
été discontinuée, que l'ensemble du réseau
financé par nous a cessé de participer.
M. Forget: Non, c'est un élément nouveau. Parce que
les autres éléments étaient là dans le passé
aussi.
Bon! Alors, M. le Président, je n'ai pas d'autre question sur le
programme 6, élément 2.
M. Grenier: M. le Président, sur la première
feuille qu'on nous a distribuée, il y a l'Associationi des centres de
bénévolat du Québec Inc., et on regroupe en bas, dans les
popotes volantes, plusieurs centres de bénévolat. Est-ce qu'on
doit conclure que ce montant de $5200, c'est pour une espèce de
secrétariat pour diriger ces centres de bénévolat ou...
C'est à peu près ça, oui?
M. Forget: Je peux répondre, parce que c'est un programme
que je connais bien. C'est une offre ouverte faite depuis quelques
années à tous les centres de bénévolat pour
l'organisation de popotes roulantes dans n'importe quelle région, pourvu
qu'il y ait une clientèle justifiable, le coût, c'est le
coût d'organisation du secrétariat, qui est nécessaire,
étant donné que les repas eux-mêmes sont payés par
les usagers, le coût des aliments, et la préparation est faite
à titre bénévole. Donc, tout ce qu'il y a à faire,
c'est de défrayer les coûts d'administration. C'est un nombre de
subventions qui s'est développé très rapidement, au cours
des dernières années. Je vois qu'il y a des disponibilités
au budget, cela veut dire que le ministre voudra probablement profiter des
crédits pour renouveler l'invitation à d'autres groupes à
faire appel à lui.
M. Grenier: Est-ce qu'on doit comprendre que, dans ces centres de
bénévolat de Richelieu, Granby et tout ça, c'est de
l'argent mis là pour l'administration du centre local? A
l'élément des popotes roulantes?
M. Lazure: C'est pour le fonctionnement des popotes. Ce n'est, en
fait, ni bénévole, ni...
M. Grenier: En fait, cela n'absorbe pas de déficit, parce
que les usagers paient pour les...
M. Lazure: Oui, mais il y a toujours des frais. Il y a une charge
qui est minimale...
M. Grenier: Oui.
M. Lazure: ...et ce sont des subventions ad hoc, en fait, ce ne
sont pas des budgets. Ce sont des subventions qu'on donne pour permettre la
survie de... Ils sont habituellement mis sur pied par des programmes Canada
Travail et lorsque ces subventions viennent à échéance,
comme il s'agit d'une priorité pour le ministère, on essaie de
les
supporter avec le minimum nécessaire. Il y a une bonne partie du
bénévolat à l'intérieur.
M. Grenier: Bon! J'imagine que, l'apprenant, d'une ville à
l'autre, ces popotes roulantes se développent assez rapidement. A la
fin, de la feuille, les popotes à venir, $2360, alors que c'est popotes
au pluriel, j'imagine qu'il n'y aura pas beaucoup de popotes pour ce
montant-là. Est-ce qu'on sait à quel endroit ça va se
développer?
M. Lazure: Non.
M. Grenier: Autre chose aussi. Vous avez trois associations:
Fédération des familles unies du Québec, Organismes
familiaux associés du Québec et Service d'orientation des foyers
Inc. Quelle différence y a-t-il entre tout ce monde, qui semble
être la même chose?
M. Lazure: II existe au Québec plusieurs organismes
familiaux. Jusque vers les années 1971, 1972, le ministère
octroyait une subvention à chacun de ces organismes. Au début de
l'année 1970, un regroupement de l'ensemble des organismes familiaux au
Québec a recommencé à s'effectuer, l'organisme s'appelle
maintenant les Organismes familiaux associés du Québec.
Il est demeuré trois organismes à l'extérieur de
cette fédération, si on peut employer cette expression, et ce
sont justement la Fédération des unions de familles, SERENA et
l'autre que vous avez mentionné. Dans le cas de ces trois organismes qui
sont demeurés à l'extérieur de la
fédération, le ministère continue de leur octroyer une
subvention annuelle à peu près équivalente à ce qui
était accordé au cours des années antérieures.
L'ensemble des autres organismes familiaux qui sont regroupés
dans l'OFAQ, sont subventionnés par le biais de la subvention globale
que le ministère accorde à l'OFAQ.
M. Grenier: Cet argent qu'on voit, est-ce seulement de
l'administration, est-ce de l'aide donnée directement aux familles ou
est-ce de l'administration?
M. Lazure: Ces mouvements familiaux poursuivent divers objectifs
qui peuvent être résumés rapidement. C'est de l'aide
accordée à des familles pour les aider à comprendre divers
problèmes, à faire face à diverses situations. L'aide du
ministère sert à aider ces organismes à maintenir des
secrétariats. Cela ne sert pas directement à des services qui
sont dispensés aux familles, mais cela sert à maintenir
l'organisation qui permet au mouvement de se perpétuer.
M. Grenier: Peut-on comprendre que là-dedans, dans un de
ces... SERENA, c'est un peu la même chose, je ne l'avais pas
noté...
M. Lazure: Oui, c'est un peu la même chose. SERENA oeuvre
principalement dans le domaine de la planification des naissances.
M. Grenier: II y a les familles monoparentales. Peuvent-elles
être comprises dans un de ces chapitres, est-ce à part ou
n'ont-elles rien du ministère?
M. Lazure: Le ministère leur avait demandé de se
joindre à l'OFAC. Cela au cours de l'année dernière. Je
pense que cela a été...
M. Grenier: A la fédération.
M. Lazure: A la fédération. C'est inclu dans
l'OFAC.
M. Grenier: Est-ce qu'on pourrait savoir de quel ordre est l'aide
aux familles monoparentales?
M. Lazure: $15 000.
M. Grenier: $15 000, pour leur secrétariat,
évidemment, eux-aussi. Et les succursales qu'il peut y avoir dans la
province, vous les retournez toujours à ces $15 000, s'ils en ont
besoin.
M. Lazure: La subvention du ministère ne couvre qu'une
très faible partie des dépenses totales de ces organismes.
M. Grenier: On les subventionne localement, j'imagine.
M. Lazure: Les membres paient une contribution pour participer et
c'est à même la contribution des membres et certaines sommes sont
aussi reçues d'autres organismes comme certaines de Centraide, ou pour
des projets de recherche particuliers.
M. Grenier: Je prends l'exemple des familles monoparentales,
c'est peut-être la même chose pour les trois ou quatre autres qui
demeurent en dehors de la fédération. Quels avantages ont-ils, en
dehors des avantages sociaux, à se regrouper puisque le ministère
les finance? Ils doivent être un peu au courant de certains avantages
qu'ils peuvent avoir autres que les avantages sociaux?
M. Lazure: II y a bien sûr des avantages au niveau du
secrétariat. Il est dispendieux de maintenir un secrétariat
distinct pour chacun de ces organismes. L'avantage de l'OFAC, c'est qu'elle
offre à l'ensemble des organismes des services de secrétariat et
leur permet aussi de préparer le matériel qui peut être
utilisé par plusieurs organismes sur des sujets particuliers et cela
permet de réduire les coûts d'administration pour le maintien de
ces organismes.
M. Grenier: Je voyais tout à l'heure, c'était
uniquement pour une revue, pour l'Association canadienne des hôpitaux qui
avait été abandonnée. Est-ce qu'il y a déjà
eu des montants versés ou avez-vous l'intention d'en verser pour
l'Association des centres d'accueil? Je ne sais pas si le ministre a
été prévenu de cela ce n'est évidemment pas
un conflit mais l'Association des hôpi-
taux du Canada ne regroupe pas tous les directeurs ou tous les
organismes, il y a parallèlement à cela, l'Association des
centres d'accueil qui...
M. Lazure: Mais comme on disait tantôt, le budget de chaque
centre d'accueil ou de chaque hôpital prévoit une certaine somme
pour l'appartenance à son association d'établissements, l'un ou
l'autre.
M. Grenier: L'un ou l'autre.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Rosemont.
M. Paquette: II existe, je pense, un regroupement d'organismes
voués à la réadaptation des alcooliques. Je ne le retrouve
pas. Je pense qu'il a été subventionné par le
passé. On ne le retrouve pas dans la liste.
M. Lazure: Les AA? Oui, ils sont encore subventionnés.
C'est parce que parfois cela change de nom.
M. Paquette: Oui, c'est cela.
M. Lazure: Les associations changent de nom. C'est la
Fédération des organismes bénévoles.
M. Paquette: D'autre part, serait-il possible d'obtenir le
dépôt de la liste des principales fédérations? Je
pense en particulier aux organismes familiaux associés, les Organismes
familiaux associés du Québec, c'est bien cela, il y a une somme
de $140 000 qui leur a été donnée.
M. Lazure: Oui.
M. Paquette: C'est parce qu'on reçoit souvent des demandes
de subventions qu'on transmet à votre ministère et il est un peu
difficile de s'y retrouver dans l'état actuel des choses. J'aimerais
obtenir la liste des organismes et leur adresse.
M. Lazure: D'accord.
M. Paquette: De façon à pouvoir effectuer notre
travail proprement.
M. Lazure: Vous prenez note, MM. les fonctionnaires. Dans chaque
cas où il y a un regroupement d'organismes, on devrait avoir la liste
détaillée de chaque association qui en fait partie avec
l'adresse.
M. Paquette: Alors vous pourriez déposer cela pour les
membres de la commission?
M. Lazure: Oui, on va essayer de la déposer demain ou au
plus tard au début de la semaine.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Sherbrooke.
M. Gosselin: M. le Président, une remarque sur ce
programme. J'aimerais connaître l'évolution du budget. Est-ce que
les budgets n'ont pas été plus considérables à un
certain moment que ceux qu'on a ici? On a $556 400, actuellement. Est-ce une
augmentation d'une année à l'autre. Là, on a seulement la
comparaison 1976/77.
M. Lazure: C'est exactement le même montant indexé
de 4% d'augmentation, depuis 1974, sûrement.
M. Paquette: Est-ce que le budget n'était pas plus
considérable en 1972/73? Non?
M. Lazure: II faudrait que je vérifie. Je ne pourrais vous
l'affirmer.
M. Paquette: Entre autres, j'aimerais savoir si le mouvement de
l'ACEF, à l'époque, qui était subventionné par le
ministère des Affaires sociales n'était pas subventionné
par ce programme du soutien aux organismes volontaires?
M. Lazure: II avait été décidé, une
année antérieure, de supprimer ou de cesser la contribution
à l'ACEF et il n'y a pas eu de nouvelle demande cette année.
M. Paquette: D'accord. Mais, dans le passé, si je me
souviens bien, il y avait des montants relativement substantiels... C'est
à dire que cela remonte à 1972/73.
M. Lazure: Ce n'était pas substantiel. C'était...
M. Paquette: $40 000.
M. Lazure: ... une subvention qu'on donne de $40 000 ou $50 000
et cela a été comme c'était cette année pour un
certain nombre: lorsqu'on cesse pour un, on recommence dans un autre.
M. Paquette: Sur la problématique du soutien aux
organismes volontaires, j'ai une remarque générale.
L'évolution des choses au niveau des Affaires sociales et de la
santé au Québec a contribué, par le grossissement du
secteur public, des centres locaux de services communautaires, des services
gouvernementaux, à évacuer jusqu'à un certain point les
regroupements originaux de citoyens, les groupes d'entraide, les centres de
référence ou d'information, les centres de
bénévolat, les initiatives un peu spontanées dans divers
milieux de citoyens pour la solution de certains problèmes, les
organisations de dépannage aux chômeurs ou aux assistés,
qui ont foisonné, qui ont existé un peu partout au Québec
et qui ont rempli un rôle important au sein de la population. On retrouve
relativement peu de ces groupes aujourd'hui et c'est dû, en partie, au
fait que l'Etat a cessé d'en subventionner plusieurs. Pour ne citer
qu'un exemple régional, je pense que cet exemple pourrait se
répéter dans bien d'autres municipalités ou
régions. Il y avait dans l'Estrie un centre de bénévolat
qui avait un rôle relativement important.
II y avait un centre de référence également. Depuis
un an, ils ont dû cesser leurs opérations. Il y a également
les organisations comme Secours-Amitié, les services d'écoute
téléphonique pour prévenir les cas de suicide, par
exemple, les services de référence pour les alcooliques. Si on
prend d'autres organisations volontaires, comme les associations de familles
monoparentales, qui ont toujours fonctionné avec des ressources
très modestes venant de petites formules de subventions du gouvernement
fédéral, des programmes de création d'Emploi Canada, des
PIL ou des services communautaires étudiants, ces associations ne sont
pas très largement appuyées jusqu'à ce jour par le
gouvernement québécois. Ils n'ont jamais été
tellement soutenus. C'est la même chose pour les associations de
handicapés physiques d'ailleurs, les associations de personnes
âgées. Quand on parle d'une extension un peu plus
considérable de services à la population, de l'ordre des soins
à domicile pour personnes âgées, par exemple, de
l'universalisation au Québec des soins à domicile pour personnes
âgées, de services pour les familles monoparentales, de services
pour les handicapés physiques, je connais un grand nombre
d'organisations qui seraient toutes prêtes à assumer une large
part de responsabilités dans l'organisation de leurs propres services,
à condition d'avoir des formules de subventions intéressantes
pour ce faire.
Dans des municipalités comme la mienne, les regroupements de
personnes âgées seraient largement en mesure de se charger
eux-mêmes, en partie tout au moins, de l'extension des soins à
domicile pour toute la population. Si je prends l'exemple des handicapés
physiques, c'est un peu la même chose. On a des organisations dans nos
régions qui ont des traditions de plusieurs années de travail,
d'organisation, de regroupement, je prends l'exemple d'une association
d'handicapés physiques de chez nous qui serait prête à
organiser elle-même son service de transport pour ses membres et à
accélérer la mise en place de services de loisirs et de soins
à domicile. C'est simplement pour dire qu'il m'apparaît de toute
première importance que le budget de soutien aux organismes volontaires,
dans le secteur des services à la population, s'accélère
davantage dans les prochaines années, qu'on ait davantage le souci de
supporter et d'accompagner des initiatives déjà existantes, des
efforts déjà faits dans les communautés. Les exemples sont
très nombreux. On a davantage le devoir de supporter ces organisations
que de les remplacer, à toutes fins pratiques, souvent par une extension
de services qui est beaucoup plus coûteuse, beaucoup plus
institutionnelle.
Je trouve relativement dommage, dans l'évolution des choses au
Québec, qu'on ait évacué jusqu'à un certain point
dans l'organisation de services sociaux et de la santé notamment, cette
partie très importante des prises en charge locales, par les populations
locales, de certains grands défis que les communautés relevaient,
que ce soit dans le service des vieillards ou des alcooliques ou des jeunes
sans-travail. En tout cas, je termine simplement en espérant qu'on ait
une évolution beaucoup plus substantielle des ressources de soutien
à ces groupes.
Le Président (M. Laplante): Programme 6,
élément... excusez, le député de Rosemont.
M. Paquette: C'est additionnel, sur l'intervention. Par exemple,
est-ce qu'il est possible pour l'organisation des services à domicile,
je sais qu'on n'est pas à ce programme, que certaines sommes soient
mises à la disposition d'organismes bénévoles qui oeuvrent
dans le domaine actuellement? Est-ce une chose que vous envisagez?
M. Lazure: Certainement, M. le Président, cela a
été dit dans un texte qui a été envoyé aux
conseils régionaux de services de santé et de services sociaux
que des sommes pour chaque région pouvaient être accordées
à des CLSC, à des hôpitaux, à des centres sociaux et
à des organismes bénévoles.
M. Paquette: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: M. le Président, je vois ici, un titre, Golden
Age Association. Quelle est la différence entre ça et les clubs
de l'âge d'or qu'on connaît dans nos paroisses, dans
différents comtés du Québec, qui ne sont pas
subventionnés dans ce programme-ci et, par contre, on voit $12 000
injectés dans la Golden Age Association? Est-ce qu'on pourrait avoir une
distinction à faire entre les deux organismes?
M. Lazure: C'est un service de popote roulante à
Montréal qui porte ce nom.
M. Lavigne: Cela porte ce nom, ça n'a rien à voir
avec les clubs de l'âge d'or. Il n'y a aucune similitude.
M. Lazure: C'est dans le service des popotes roulantes.
M. Lavigne: Bon d'accord.
M. Grenier: La question qui a été soulevée
par le député de Sherbrooke et celui de Beauharnois, est-ce qu'il
est envisagé par le ministère que les clubs de l'âge d'or
soient transférés, tel que les superministres l'ont prévu,
et que les sommes données pour les loisirs viennent plutôt du
ministère des Affaires sociales?
M. Lazure: Cela m'a paru toujours un peu cocasse que le
ministère ou le Haut-Commissariat qui s'occupe surtout des jeunes ait
juridiction sur les subventions aux clubs de l'âge d'or. Ce sont les deux
extrémités qui se rejoignent. Je n'ai rien contre cela, mais
ça m'a surpris, il n'y a pas eu de discussion pour faire un
échange, mais j'en prends note.
M. Forget: Vous pensez à l'âge spirituel
plutôt que chronologique.
M. Paquette: M. le Président, je pense quand même
qu'avec le genre d'activités que les clubs de l'âge d'or ont en
majeure partie, actuellement, ce sont vraiment des activités de
loisirs.
Si les clubs de l'âge d'or étaient d'accord pour s'orienter
vers des services de préparation à la retraite, par exemple, cela
deviendrait intéressant que le ministère des Affaires sociales
les subventionne.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: La seule chose, pour essayer de terminer ce secteur,
concerne le Conseil canadien de développement social. Est-ce que vous
jugez que la décision de quitter ce groupe canadien a été
dans l'intérêt du Québec ou si c'est un acte politique?
M. Lazure: Non, ce n'est absolument pas un acte politique. Vous
pouvez être assuré de cela.
M. Paquette: Pas à ce point-là.
M. Lazure: Non, non. Encore une fois, c'est un organisme qui peut
assez facilement trouver d'autres sources de financement.
M. Shaw: Mais les autres provinces continuent à...
M. Lazure: Mais son financement n'est pas essentiellement des
sommes d'argent des gouvernements, ce n'est pas essentiellement cela. Il peut
aller puiser des montants d'argent de fondations privées ou de
souscriptions publiques ou de centres de services sociaux.
Par exemple, dans les nouveaux programmes, cette année il
n'y en a pas beaucoup dans les services sociaux, comme vous le voyez, parce que
la plupart étaient déjà engagés il y en a un
nouveau qui s'appelle "Head and Hands" au montant de $43 000, à la
deuxième page du répertoire social...
M. Shaw: Oui.
M. Lazure: ...et qui est presque l'équivalent de, la somme
qui a été discontinuée pour le Conseil, de
développement social. En d'autres termes, si on avait continué la
contribution annuelle au Conseil de développement social, on n'aurait
pas pu donner au "Head and Hands", qui est une association
québécoise, je pense que c'est situé à
Notre-Dame-de-Grâce, qui donne des services aux jeunes en particulier,
aux jeunes marginaux de cette région; on n'aurait pas pu lui donner une
subvention.
C'est toujours un choix à faire. Cela nous apparaissait plus
important de donner la subvention à "Head and Hands" que de le donner au
Conseil canadien de développement social.
Le Président (M. Laplante): Programme 6,
élément 2, adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Programme 6 dans son entier,
adopté.
M. Forget: Adopté.
Services en milieu scolaire
Le Président (M. Laplante): Programme 5, services en
milieu scolaire.
M. Lazure: M. le Président, c'est un programme
relativement simple, en tout cas. Il est divisé en deux.
L'élément 1, santé, et l'élément 2, services
sociaux. Il s'agit de services de santé qui sont dispensés, pour
le premier élément, par les hôpitaux
généraux, par le biais des départements de santé
communautaire en milieu scolaire.
A l'élément 2, ce sont les services sociaux
dispensés, toujours en milieu scolaire, mais par les centres de services
sociaux.
Dans l'élément 1, essentiellement, ce sont des
infirmières.
M. Shaw: Ce n'est pas dans les hôpitaux?
Le Président (M. Laplante): Le député
d'Outremont.
M. Lazure: Ecoles secondaires.
Une Voix: Ce n'est pas le député d'Outremont.
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse, j'ai fait une
erreur. Je m'excuse, M. le député de Saint-Laurent.
M. Forget: Vous ne m'aviez pas reconnu, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Avec raison, M. le
député de Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, il ne semble pas y avoir de
développement ou de modifications du programme. Sous cette
réserve, s'il n'y en a pas, c'est un programme connu, qui fonctionne
assez bien, je n'ai pas de questions particulières à poser
là-dessus, à moins que le ministre veuille nous indiquer dans
quelle mesure il anticipe des changements ou des modifications
d'orientation.
M. Shaw: Excusez-moi. On voit une réduction, et ce n'est
pas un geste normal dans les crédits, d'une somme d'à peu
près $100 000.
M. Lazure: $112 000 d'augmentation. M. Shaw: De
réduction. M. Lazure: Excusez.
M. Shaw: C'est dans "health services for students". Est-ce que
cela démontre une réduction du nombre d'écoles?
M. Lazure: Si vous voulez des explications un peu plus
détaillées, l'augmentation nette, cette année, par rapport
au montant de l'an passé, c'est $112 300. L'explication.
Premièrement, il y a un montant de $150 000 qui représente
"l'annualisation" des développements en 1976/77.
Deuxièmement, il y a une diminution de $97 200, qui avait
été une dépense l'an dernier, mais qui n'est pas
récurrente. Ce n'est pas une dépense qu'on a à
"annualiser", en particulier avec une rétroactivité de
salaire.
Troisièmement, $182 900, transfert à d'autres programmes.
C'est un jeu de...
Ensuite, il y a eu diminution de $600 000 à cause de la
continuation d'un programme de supplément alimentaire en milieu
défavorisé à la CECM et, enfin, une augmentation des
salaires c'est le gros morceau dans l'augmentation, $842 400 ce
qui donne une augmentation nette de $112 000.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton voudrait poser une question. Accepteriez-vous?
M. Lazure: Oui, d'accord.
Le Président (M. Laplante): Sur les travailleuses sociales
dans les écoles qui s'occupent de familles où il y a des cas
marginaux, soit l'absentéisme ou des choses comme cela. Il y a des
conséquences familiales et il voudrait savoir si les montants ont
été augmentés.
M. Grenier: Est-ce que le ministre a bien saisi ma question?
M. Lazure: II n'y a pas de développement, c'est vraiment
le statu quo au point de vue des dépenses.
M. Forget: Peut-être une question, M. le Président.
Pour me rafraîchir la mémoire, des ratios avaient
été déterminés comme objectifs de
développement; je crois que, dans un certain cas, ils ont
été atteints, ces ratios, pour l'un ou l'autre des deux
services.
M. Lazure: ... au niveau secondaire, les ratios sont à peu
près atteints.
M. Forget: Oui.
M. Lazure: II reste encore des problèmes pour la
santé au niveau primaire.
M. Forget: Je vois.
M. Lazure: II y a un certain départage qui se fait. Par
exemple, la responsabilité des DSC dans ces programmes est relativement
différente et est en train de se préciser. Une des raisons de la
non-augmentation, cette année, c'est de permettre à la fois aux
DSC et aux CSS, dans le fond aux travailleurs sociaux, de préciser leur
rôle et de bien définir leurs responsabilités à
l'intérieur de l'école, le but étant de les impliquer plus
dans des actions préventives et d'éviter, dans toute la mesure du
possible, des actions ad hoc ou simplement d'éviter qu'ils ne jouent le
rôle de l'infirmière dépanneuse. C'est-à-dire qu'il
y a un accent assez marqué pour essayer de jouer un rôle de
prévention à l'intérieur de l'école.
M. Forget: Ce rôle de dépannage, malgré tout,
enfin, il faudra peut-être voir le résultat de tout cela. A un
moment donné, il faut qu'il soit joué aussi. Est-ce que cela
serait pris en charge par l'école, à ce moment-là?
M. Lazure: Le rôle de dépannage demeure, mais
l'accent est mis sur la formation des infirmières. Il reste que, dans
une école de 2000 enfants, par exemple, le dépannage n'est pas
une activité à plein temps, c'est une activité à
temps partiel. Certaines écoles à cause des ratios... Certaines
infirmières doivent faire deux écoles et cela cause, à
l'occasion, des problèmes, avec une journée à une
école et l'autre à une autre école. Toutefois s'assurer
que la vaccination des enfants a été effectuée, qu'ils
n'ont pas de problèmes de vision, qu'ils n'ont pas de problèmes
auditifs sont des activités qui nous apparaissent prioritaires. Les
autres services, elles les continuent, mais dans la mesure du possible. Ils
sont légers et les cas moindrement sérieux sont
transférés à l'établissement le plus
rapproché.
M. Grenier: M. le Président, à la suite de la
réponse du sous-ministre. Est-ce que c'est surtout de la
prévention que font, à ce moment-là, les
infirmières, parce que si elles ne sont pas toujours à la
même école, l'élève ne peut quand même pas
choisir sa journée pour être malade? Est-ce au niveau de la
prévention que son travail se fait?
M. Lazure: Les deux. Si elle n'est pas à l'école,
l'école peut toujours communiquer avec le département de
santé communautaire. Il y a toujours des infirmières disponibles
et il y a un service...
M. Grenier: Dans le ratio auquel on a fait allusion tout à
l'heure, on avait une infirmière par 6000 enfants au primaire et une par
2000 enfants au secondaire. Est-ce que cela continue d'être cela?
M. Lazure: Oui, parce qu'il n'y a pas eu de développement,
il n'y a pas eu de nouveaux montants d'argent injectés dans ces
programmes, cette année.
M. Grenier: Est-ce qu'il y a des changements d'objectifs que vous
prévoyez là-dedans?
M. Lazure: Pas en cours d'année.
M. Grenier: Parfait.
M. Forget: Si vous permettez, pour compléter...
M. Lazure: Oui.
M. Forget: ... combien d'infirmières seraient requises au
niveau primaire pour satisfaire au ratio en tenant compte de celles qui sont
déjà là?
M. Lazure: Je suis incapable de vous répondre. Le
problème auquel on fait face au niveau primaire, c'est le
problème de la dimension de l'école. Par exemple, lorsqu'il y a
un CLSC à proximité d'une école, on essaie d'avoir une
entente. Il y a plusieurs endroits où il y a eu une entente entre le
CLSC, l'école et le département de santé communautaire
pour que le CLSC s'occupe de cette école.
M. Forget: Oui.
M. Lazure: Notre ratio n'est pas absolu, c'est-à-dire
qu'il est compensé, en partie, par la présence
d'infirmières dans les centres locaux de santé communautaire. On
pourrait vous fournir des chiffres de façon plus précise.
M. Forget: Est-ce que vous envisagez que durant l'année,
on pourra justement préciser, repréciser l'objectif en tenant
compte que toutes ces infirmières ne sont pas nécessairement
engagées par les départements de santé communautaire, mais
également par les CLSC, par exemple, ou certains hôpitaux
ordinaires?
M. Lazure: II y a eu une rencontre, il y a environ un mois, entre
le ministèrede l'Education et notre ministère pour examiner ce
problème, regarder les difficultés de parcours et les
problèmes qui sont posés en milieu scolaire. Parce que c'est
important que le milieu scolaire et les milieux indiqués, les DSC et les
gens du ministère soient en contact pour examiner les problèmes
qui sont posés dans "l'opérationnalisation" des choses.
M. Forget: Je comprends que les infirmières peuvent venir
de plusieurs sources je vais vous retourner la parole, excusez-moi
en tenant compte qu'elles peuvent venir de plusieurs sources, peu
importe par qui les besoins sont satisfaits, par le DSC ou le CLSC, quel est
l'ordre de grandeur du besoin en infirmières, en équivalent temps
plein d'infirmières?
M. Lazure: Théoriquement, je pourrais vous obtenir une
réponse plus précise. Je dirais que ce doit être dans
l'ordre d'environ 200 infirmières. Maintenant, ce n'est pas, encore
là, un domaine où la pénurie est la plus grande par
rapport à nos besoins ou à d'autres besoins. C'est toujours un
choix qu'on doit faire.
M. Forget: Apparemment, on vient de découvrir qu'il n'y a
plus de pénurie d'infirmières.
M. Lazure: Effectivement, il y a peu...
M. Forget: II n'y en a jamais eu, d'ailleurs, mais on vient de le
découvrir officiellement.
M. Grenier: Ce transfert ou cet arrangement qu'on fait avec les
CLSC dans certaines régions, est-ce qu'on peut savoir dans combien de
régions il y a des ententes de faites avec les CLSC pour du travail en
milieu scolaire, approximativement?
M. Lazure: Si on pouvait reporter la question à cet
après-midi, M. Chaput va être ici. Je pense qu'il pourrait vous
donner une réponse plus précise.
M. Grenier: D'accord. Elle est importante, parce qu'on peut se
rendre compte qu'il y a diminution des services à la clientèle
régulière... peut-être pour mieux avantager les
écoles, au détriment de la clientèle
régulière, en dehors du milieu scolaire. On le saura cet
après-midi. Est-ce qu'il y a lieu d'avoir la ventilation du transfert
que vous avez du programme?
M. Lazure: $982 000?
M. Grenier: C'est cela. C'est-à-dire au $14 millions,
c'est oela? $8,4 millions...
M. Lazure: D'après ce que j'en sais, c'était le
transfert mineur d'un certain nombre de personnel de DSC à CLSC.
M. Grenier: Dans les $14 millions, j'entends. M. Lazure:
Pardon.
M. Grenier: $14 millions. Le total, la supercatégorie, $14
millions.
M. Lazure: $14 millions... Vous voulez savoir le montant du
transfert.
M. Grenier: Oui.
M. Lazure: $182 000.
M. Grenier: D'accord.
M. Lazure: Le montant du transfert est de $182 000 seulement.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions sur le
programme 5?
M. Grenier: C'est assez général ici. C'est le
montant de $14 millions. Est-ce qu'il y aurait lieu d'avoir des détails
un peu sur cela?
M. Lazure: C'est, en fait, le paiement du personnel. C'est du
personnel, des infirmiers ou des travailleurs sociaux. Il y a $8 millions du
côté des services de santé. Il y a $6 513 400 du
côté des services sociaux. Ce qu'on pourrait vous donner, comme
détails, dans le fond, c'est l'allocation par
DSC de ces montants ou par centres de services sociaux, mais ce sont
vraiment des montants qui sont alloués pour du personnel qui oeuvre en
milieu scolaire et qui est identifié.
M. Grenier: Ces montants sont administrés par le
ministère, le DSC ou par les commissions scolaires?
M. Lazure: Ils sont administrés du côté de la
santé par des hôpitaux qui ont un service de santé
communautaire. Ceux pour les services sociaux sont administrés par les
centres de services sociaux qui fournissent le personnel en milieu scolaire.
Alors, c'est administré directement par ces établissements. Dans
le fond, c'est une forme de budget protégé pour des
activités spécifiques, mais qui est, de fait, versé
à des établissements.
M. Grenier: Merci. Le ministre a annoncé qu'il y aurait la
distribution du lait dans les écoles, récemment. Est-ce que ce
sera administré par le milieu scolaire?
M. Lazure: Non. C'est le ministre de l'Agriculture qui a
annoncé ce programme de distribution de lait, et ça va se faire
entre le ministre de l'Agriculture et le ministre de l'Education, les
arrangements pour implanter ça. Cela ne venait pas de notre
ministère.
M. Grenier: C'est vrai, c'est M. Garon qui avait parlé de
cela. Est-ce que le ministre peut nous informer au sujet du menu dans les
écoles, à savoir s'il répond à des normes...
Le Président (M. Laplante): Le programme 4.
M. Grenier: Ce n'est pas ici que vous avez cela: Services de
santé en milieu scolaire? Je ne sais pas si ce n'est pas l'occasion ici,
au programme 5...
M. Lazure: II y a un cahier de normes du ministère des
Affaires sociales qui a été distribué dans les
écoles, mais qui n'a pas force de directive, qui a force
d'indication.
M. Grenier: D'accord. Est-ce que la qualité est suivie?
Est-ce que vous avez un système pour permettre de suivre la
qualité des aliments?
M. Lazure: La qualité des cafétérias... Il y
a une inspection des cafétérias sur le plan sanitaire qui est
faite, et nous sommes...
M. Grenier: Est-ce que c'est notre infirmière locale qui
fait ça? C'est elle qui a l'autorisation?
M. Lazure: C'est un processus d'inspection par le personnel en
dehors des infirmières.
Le Président (M. Laplante): Je crois qu'il y a une
réponse...
M. Lazure: ...pour ajouter. Il y a un travail qui était en
gestation, au ministère depuis quelques années, sur
l'alimentation, en particulier l'alimentation des enfants, l'alimentation en
milieu scolaire. Nous avons l'intention de le déposer d'ici quelque
temps à l'Assemblée nationale. Cela peut constituer, ni plus ni
moins, une politique du ministère des Affaires sociales en
matière de nutrition et d'alimentation. Suite à ça, on a
l'intention de suivre les recommandations qui sont proposées, de concert
avec le ministère de l'Education, évidemment, et on veut mettre
l'accent dans le domaine de la prévention. C'est un des rares secteurs,
l'alimentation du jeune, où on peut faire quelque chose de concret. Vous
avez fait allusion au menu tantôt. Il y a encore beaucoup trop
d'écoles où on a mis à la disposition des enfants les
croustilles et les boissons gazeuses, un tas de choses qui sont plutôt
dommageables à sa croissance saine. Je voulais simplement vous indiquer
que pour nous cela va devenir une priorité, ce genre de
prévention, en milieu scolaire.
M. Grenier: Est-ce que, du côté des menus, ça
relève de votre ministère ou de celui de l'Education?
M. Lazure: Non, la préparation des menus, dans la plupart
des écoles... Enfin, je ne peux pas parler au nom du ministère de
l'Education, mais la fonction de responsabilité de la
cafétéria et la présence de diététiciennes
dans les écoles sont de la responsabilité de l'administration de
l'école, dans le fond. Ce n'est pas subventionné, ni payé
par nous. Il n'y a pas de subventions aux cafétérias qui viennent
du ministère. Je pense que dans la politique du ministère de
l'Education, les cafétérias sont considérées comme
devant être autofinancées, par la plupart des commissions
scolaires, même si la plupart ont un déficit très
fréquemment. Les diététiciennes, il y en a un certain
nombre qui sont présentes dans les écoles, mais je ne peux pas
vous dire si c'est une norme du ministère ou une obligation du
ministère de l'Education.
M. Grenier: II n'y a pas de ratio de prévu
là-dessus pour les diététiciennes, comme pour les
infirmières, par exemple.
M. Lazure: C'est vraiment le ministère de l'Education qui
est responsable de cet aspect, et je pense que c'est la commission scolaire
comme telle qui en assume la responsabilité.
M. Martel: M. le Président, je m'excuse de vous
déranger, mais toujours dans ce domaine, il reste que, personnellement,
moi, je souhaite une plus grande collaboration entre le ministère des
Affaires sociales et celui de l'Education concernant l'aspect nutritif, comme
l'a souligné le député de Mégantic-Compton, tout
à l'heure. C'est un facteur extrêmement important, qu'on voit
à ce qu'il y ait dans ces machines distributrices des
éléments vraiment nutritifs. Egalement, dans le domaine de
la prévention, je souhaite cette collaboration intense entre les
deux ministères, de façon qu'on établisse cette
prévention dès l'âge scolaire, par exemple, sur la
façon de s'alimenter, sur la connaissance de son anatomie, sur la
connaissance de l'arsenal thérapeutique auquel ces jeunes auront
à faire face dans l'avenir. Je crois que ce sont des prémisses
extrêmement importantes. On a tout intérêt à y mettre
l'accent. Je crois que le ministre d'Etat au développement social
devrait se pencher sérieusement sur ce problème pour avoir un
ensemble de politiques vraiment bien ordonnées dans ce domaine.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre. M. Lazure:
Non, ça va.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Bourassa.
M. Laplante: Je m'excuse d'avoir changé de place, mais
c'est un programme qui me tient beaucoup à coeur parce que
j'étais un des membres de cette étude faite par le
ministère de l'Education, le ministère de l'Agriculture et le
ministère des Affaires sociales, dont M. Guy Dion, du ministère
de l'Education, était le président. Il s'agit de la nutrition en
milieu scolaire secondaire. A la fin du programme, on nous avait même
promis je représentais la Fédération des
commissions scolaires catholiques du Québec on avait même
eu la générosité de nous offrir $20 millions dans ce
programme. Nous avons dit: Non, cela ne tient pas debout cette chose-là.
Ce que nous voudrions avoir, c'est $4,5 millions pour payer les déficits
qu'il pourrait y avoir dans les cantines scolaires au niveau secondaire. C'est
ce qu'on demandait à ce moment-là. Ce qui est drôle, c'est
qu'après six mois de travaux faits sur cette étude, où
tout le monde disait que c'était une étude sérieuse, avec
des objectifs de saine nutrition en milieu scolaire, nous n'en avons plus
entendu parler. J'aimerais savoir si le ministère des Affaires sociales
a été de nouveau sensibilisé à cette étude.
Je me ferai moi-même un devoir d'essayer de la mousser davantage si on
peut en obtenir un succès.
M. Lazure: Oui. Le ministère a participé à
cette étude.
M. Laplante: ... Dr Blanchet.
M. Lazure: Oui. Nous avons revu, récemment les conclusions
de cette étude et, comme vous le savez, les conclusions de
l'étude impliquaient principalement le ministère de l'Education.
Comme vous l'avez mentionné vous-même, il y a peut-être une
question de subventions aux commissions scolaires pour les...
M. Laplante: Je crois qu'on impliquait plus que cela dans les
recommandations. Le rapport impliquait surtout le ministère des Affaires
sociales et les surplus agricoles du ministère de l'Agriculture. Je dois
le dire, c'est quelque chose de bien qui a été fait là.
Cela me surprend qu'on n'ait pas de nouvelle de cela. On a souvent posé
des questions à ce moment-là, du temps du gouvernement
antérieur. On n'a jamais dit non, officiellement, mais on n'a jamais dit
oui, non plus.
M. Lazure: C'est exact. Plusieurs ministères
étaient impliqués et, quant à nous, au ministère
des Affaires sociales, nous partageons les conclusions de ce rapport. Il y a
des décisions à prendre au point de vue budgétaire qui,
à ma connaissance, impliquent principalement le ministère de
l'Education. C'est à ce niveau, je pense, que les décisions
doivent se prendre au cours de l'année. Je sais comme vous qu'il n'y a
pas eu de décision de prise suite aux recommandations du rapport. Je
pense qu'au ministère de l'Education, je ne voudrais pas m'avancer trop
loin, on a repris l'estimation des coûts qu'impliquaient les
recommandations du rapport. Comme le Dr. Lazure l'a souligné tout
à l'heure, nous avons travaillé sur une politique
générale en matière de nutrition qui s'inspire dans
plusieurs de ses parties des conclusions de ce comité
d'étude.
M. le Président, on ne m'a pas mis au courant de ce rapport. J'en
suis informé. Cela irait, en toute logique, comme M. le sous-ministre
vient de le dire, comme un préambule ou un complément peu
importe, au livre blanc, l'espèce de politique qu'on a l'intention de
rendre publique bientôt. Je prends bonne note de l'existence d'un tel
rapport et on va essayer, avec le ministère de l'Agriculture et le
ministère de l'Education, d'améliorer la coordination entre ces
deux ministères, surtout entre l'Education et les Affaires sociales. Il
y a énormément de domaines où la coordination
mériterait d'être améliorée entre l'Education et les
Affaires sociales.
M. Laplante: M. le ministre, je trouve facile la réponse
du monsieur qui a parlé en votre nom. Se décharger tout de suite
sur le ministère de l'Education quand j'ai déjà
rencontré certaines personnes... tout le blocage venait
réellement du ministère des Affaires sociales et du Conseil du
trésor. S'il y avait possibilité, j'aimerais que ce groupe de
travail, en m'excluant, je crois que la Fédération des
commissions scolaires est assez bien outillée pour trouver une autre
personne ressource, reprenne ce dossier d'une façon très
sérieuse parce qu'il y va de la santé de nos enfants, par une
saine nutrition.
Je sais ce que le Dr Blanchet a fait à l'intérieur de
cela, qu'elle était intensément vendue à ce projet,
même d'autres spécialistes en nutrition y voyaient une protection
réelle de l'enfant. C'est toute l'histoire de la dentition qui suit
cela.
M. Lazure: M. le Président, je prends bonne note des
remarques du député de Bourassa. Seulement deux choses.
Premièrement, je pense qu'effectivement c'est surtout la
responsabilité du ministère de l'Education, en ce sens qu'il a la
première juridiction. Nous allons certainement contribuer, dans la
mesure où c'est nécessaire, où c'est possible, au plan
financement, mais, au plan
de la politique, vous parlez du Dr Madeleine Blanchet, c'est justement
elle qui a présidé le comité qui a rédigé ce
qu'on va appeler la politique du ministère en matière de
nutrition. C'est pour vous dire que j'ai l'impression que le contenu du rapport
dont vous avez parlé se rapproche beaucoup du contenu de notre
politique. Je prends note quand même de vos remarques.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bourassa, je vous cède de nouveau votre siège.
M. Forget: M. le Président, j'aurais la même
question à poser vis-à-vis des services sociaux en milieu
scolaire que celle que j'ai posée tout à l'heure relativement aux
objectifs, au ratio. Est-ce qu'on se trouve là devant une situation
où les objectifs sont atteints, quant au déploiement de la
main-d'oeuvre?
M. Lazure: Non. Le ratio de travailleurs sociaux qui avait
été envisagé n'est pas atteint. L'effort qui est consenti
depuis un an et demi, comme d'ailleurs vous êtes au courant, depuis deux
ou trois ans, porte beaucoup sur la définition des tâches, sur les
rôles, sur les fonctions des travailleurs sociaux à
l'intérieur de l'école et je pense qu'encore là, il y a un
besoin d'effectifs nouveaux pour atteindre la norme idéale qui avait
été fixée mais qui est encore la même au
ministère.
M. Forget: De mémoire...
M. Lazure: II est de 1 pour 9000.
M. Forget: Quel est le déficit brut qui se
révèle en se servant d'un ratio comme celui-là?
M. Lazure: Je vais vous le donner cet après-midi.
M. Forget: Est-ce que, effectivement, de mémoire, il n'y a
pas eu un développement continu au cours des dernières
années et parfois assez rapide de ces services? Je crois qu'on est parti
d'une base très modeste il y a quatre ou cinq ans, au moment où
le programme comme tel a été défini. Est-ce qu'il n'y a
pas eu un développement assez rapide à tous les ans?
M. Lazure: II y a eu un développement, si mes souvenirs
sont bons, d'environ $200 000 à $300 000 d'augmentation pour la
santé et pour le scolaire au cours des trois ou quatre dernières
années.
M. Forget: Au cours de chacune des trois ou quatre
dernières années.
M. Lazure: Au cours de chacune des trois ou quatre
dernières années.
M. Forget: C'est donc pratiquement la première
année depuis le début où il y a un arrêt de
développement de ce côté. D'accord.
Le Président (M. Laplante): Programme 5,
élément 1 adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Programme 5,
élément 2, adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le programme 5 en entier est
adopté. Programme 4: Services communautaires. M. le ministre.
M. Lazure: Oui, je m'excuse, M. le Président, comme
j'avais sollicité l'accord de la commission pour placer plutôt le
programme 4 cet après-midi, si la commission veut continuer encore
quelques minutes, on pourrait... Parce que les gens du programme 4 ne seront
pas ici avant cet après-midi. On pourrait aborder si la commission le
désire, le programme 7: Consultation psychosociale.
M. Forget: Non. J'aimerais mieux qu'on s'en tienne, pour ne pas
s'éparpiller indûment...
Le Président (M. Laplante): A l'ajournement?
M. Forget: Effectivement, je reconnais certains fonctionnaires
qui s'occupaient des CLSC dans le passé, est-ce qu'on ne pourrait pas
commencer de ce côté-là?
M. Lazure: On peut le commencer. C'est parce qu'ils ne sont pas
tous ici. On peut le commencer.
M. Forget: On en a pour quelque cinq minutes, je pense.
Le Président (M. Laplante): Quel programme? Le programme
4?
M. Forget: Programme 4.
Services communautaires M. Lazure: Programme 4, alors.
Le Président (M. Laplante): Programme 4: Services
communautaires. M. le ministre.
M. Lazure: Ce programme comprend notamment les services externes
et les cliniques externes dans les hôpitaux, les départements de
santé communautaire, un peu plus de 30 hôpitaux possèdent
un département de santé communautaire, les CLSC et,
quatrièmement, les soins à domicile.
M. Shaw: Est-ce que c'est possible d'avoir un "break-down" d'un
montant de $179 millions?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Pointe-Claire, est-ce que vous voulez faire un exposé global?
M. Lazure: On peut aborder des questions, si vous voulez.
Le Président (M. Laplante): Non, je vais donner la parole
au député de Saint-Laurent.
M. Lazure: On peut aborder les questions, si vous voulez.
M. Forget: Non, j'allais poser la même question que le
député de Pointe-Claire. Peut-être que ce sera justement la
seule question qu'on aura le temps de traiter, étant donné que
ces $179 millions ou même $208 millions au total, ça aiderait
peut-être si on avait une ventilation un peu plus précise, parce
que c'est un gros chiffre. '
M. Lazure: $179 millions oui.
Il se retrouve par éléments de programme. Si vous prenez
le premier, ce sont les soins généraux: Services communautaires,
$179 millions, qu'on retrouve dans les livres de crédit, à la
page 4-11, $179 739 500, ce sont les services externes dans les centres
hospitaliers.
M. Forget: Mais ça comprend les CLSC aussi, les
ambulances...
M. Lazure: C'est ça. Cela comprend l'ensemble des soins
généraux.
M. Forget: Et les départements de santé
communautaire.
M. Lazure: En d'autres termes, ça comprend tout, sauf les
soins à domicile.
M. Forget: C'est ça. Je pense que ce que le
député de Pointe-Claire aimerait avoir, c'est peut-être,
pour cet après-midi, sur une feuille ou deux, une comparaison de
l'évolution des crédits à chacune des composantes, si
c'est possible sans trop de difficulté. Cela nous permettrait
d'être un peu plus spécifique dans nos remarques et de savoir de
quoi on parle.
M. Lazure: D'accord.
M. Shaw: Est-ce que ce serait possible d'avoir même les
chiffres, avant le bill 65? Non?
M. Lazure: C'est très difficile, parce que ce
n'étaient pas du tout les mêmes structures. Ce sont des pommes et
des oranges, des choses qui se comparent difficilement.
M. Shaw: Parce que cela implique beaucoup les CLSC.
M. Forget: La structure budgétaire actuelle remonte
à 1972/73, je crois. Si vous regardez les crédits du
ministère des Affaires sociales, antérieurement à
ça, vous n'avez pas la même structure budgétaire et les
comparaisons sont pratiquement impossibles.
M. Lazure: M. le Président, je veux juste voir si c'est
suffisant comme détail dans le montant de $179 millions, services
externes dans les hôpitaux, $83 millions, départements de
santé communautaire, $35 millions, j'arrondis les chiffres, CLSC, $37
millions, services de santé, ville de Montréal, $8 millions, et
$15 millions pour différents autres programmes avec des sommes
évidemment beaucoup moins importantes.
M. Forget: Ce serait pour les deux années, ce serait tout
à fait excellent.
M. Lazure: La comparaison des deux.
Il y a quelques explications sur l'augmentation, si vous voulez. Il y a
une somme de $630 000 qui a été affectée au Centre
hospitalier La Grande et à la Cité de santé Laval, une
somme de $1 300 000 pour des équipements de fluoration, suite à
la loi, une somme de $3 500 000 pour les soins à domicile et $965 000
pour les tarifs ambulanciers pour un total de $6 395 000. C'est un premier
élément de développement, d'augmentation; un
deuxième élément de développement, c'est
précisément "l'annualisation" des développements
l'année précédente, 1976/77, $3 millions.
Par ailleurs, on a une diminution du budget, avec des dépenses
non récurrentes, premièrement pour un total de $10 818 000, ce
que je vais énumérer. Grippe porcine, $3 500 000; fluoration,
$900 000; médecins payés par la RAMQ: $3,9 millions; autres
dépenses non récurrentes, telles que la
rétroactivité des salaires: $2,5 millions, pour un total de $10,8
millions, dans le négatif.
Si on continue dans le positif, il y a les dépenses
transférées d'autres programmes, ce sont des imputations: $4,7
millions. Finalement, toujours dans le positif, augmentation des salaires pour
$12,5 millions. Ceci constitue l'augmentation de $15,8 millions.
M. Shaw: Ce sera préparé dans un autre rapport pour
cet après-midi?
M. Lazure: Oui, nous pourrons vous remettre ce que je viens de
dire.
M. Forget: C'est compliqué, cela nous aiderait à
suivre la discussion.
Le Président (M. Laplante): Avec le consentement unanime
des membres de cette commission, nous ajournons nos travaux sine die. Cela veut
dire que, sur l'ordre de la Chambre, cet après-midi, nous sommes
censés revenir à nos travaux.
M. Forget: II est prévu que ce sera après la
période des questions.
Le Président (M. Laplante): Après la période
des questions.
M. Forget: De même que ce soir.
Le Président (M. Laplante): C'est cela, oui, ce soir
aussi.
M. Grenier: Je devrai m'en aller à la commission du
tourisme, cet après-midi, y aurait-il possibilité de changer de
membre, à l'ouverture de la commission?
Le Président (M. Laplante): Oui. M. Grenier:
D'accord. (Suspension de la séance à 12 h 46)
Reprise de la séance à 16 h 25
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des affaires sociales se réunit pour
l'étude des crédits se terminant au mois de mars 1978.
Les membres de la commission sont: M. Boucher (Rivière-du-Loup),
M. Charron (Saint-Jacques), M. Clair (Drummond) qui est remplacé par M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata); M. Forget (Saint-Laurent), M.
Gosselin (Sherbrooke), M. Gravel (Limoilou), M. Grenier
(Mégantic-Compton) qui est remplacé par M. Cordeau
Saint-Hyacinthe); M. Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M.
Lazure (Chambly), M. Marois (Laporte), M. Martel (Richelieu), Mme Ouellette
(Hull), M. Paquette (Rosemont), M. Saindon (Argenteuil), M. Saint-Germain
(Jacques-Cartier), M. Shaw (Pointe-Claire).
Nous étions rendus au programme 4, élément 1, et la
parole était au député de Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Juste un moment. Qui
remplacez-vous, M. le député de Gaspé?
M. Le Moignan: Je remplace M. Shaw, qui ne vient pas. Je ne suis
pas certain.
M. Cordeau: Vous avez droit de parole quand même.
M. Forget: Dans les dernières minutes de la séance
de ce matin, nous avions fait allusion à la possibilité qu'on
nous donne une ventilation. Je vois que cela vient.
Il y a plusieurs sujets qui sont discutés. On peut
peut-être les discuter dans un certain ordre systématique. Je ne
sais pas lequel apparaît le premier dans la ventilation qu'on va nous
remettre.
Le Président (M. Laplante):
Préféreriez-vous, soins généraux, soins à
domicile, les prendre ensemble? Tout le programme?
M. Forget: Non. Nous allons aller plus en détail que cela,
si vous permettez, M. le Président, à l'intérieur
même des soins généraux, il y a quand même plusieurs
activités qui doivent être distinguées.
M. Lazure: Oui, une suggestion. On pourrait décomposer,
premièrement, les services externes des hôpitaux;
deuxièmement, les départements de santé communautaire;
troisièmement, les CLSC et, quatrièmement, les soins à
domicile.
M. Forget: Les services externes, CLSC et soins à
domicile. D'accord, je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Encore une fois, j'attends les documents, mais, sur
les services externes, mon intérêt consiste essentiellement
à comprendre l'évolution des crédits budgétaires
pour les services externes. J'ai peut-être la réponse devant moi,
si on on me donne une demi-minute de délai. Cela ne se retrouve pas
comme tel.
Les services externes sont habituellement l'objet d'une augmentation en
volume assez considérable. Est-elle présente? Comment
décompose-t-on cette somme de $179 millions? Ce n'est pas fait, dans les
données qu'on nous fournit, on a la somme globale et on a simplement une
explication de l'augmentation d'une année à l'autre. Je ne vois
pas dans cela les augmentations qui seraient attribuables à une
majoration du volume. Faut-il supposer que l'augmentation de volume est
à un taux de 0% dans ces crédits?
M. Lazure: Pour commencer, globalement, le montant pour les
services externes, dans les centres hospitaliers, est de $83 millions. Je peux
vous donner peut-être les éléments les plus importants,
quitte à donner, par la suite, les détails pour les DSC, c'est $5
millions.
M. Forget: C'est à l'intérieur des $83
millions.
M. Lazure: Non. C'est à l'intérieur des $176
millions.
M. Forget: D'accord, $83 millions pour les services externes; $35
millions pour les DSC.
M. Lazure: C'est cela, $37 millions pour les CLSC; $8 millions
pour la santé communautaire, la ville de Montréal. Ce sont les
DSC de la ville de Montréal, non intégrés, et autres
programmes sur lesquels on pourra vous donner des détails; c'est $15
millions.
M. Forget: $15 millions. Est-ce qu'on pourrait nous donner, en
regard de chacun de ces secteurs d'activité, les chiffres correspondants
pour l'année prédédente?
M. Lazure: On va vous les donner tout à l'heure.
Sous réserve de problèmes d'intégration
d'échelles de salaires à l'intérieur des conventions, les
chiffres qu'on vous donne pour 1976, 1977: services externes, $79 millions;
DSC, $31 millions; CLSC, $36 millions. Dans le fond, là où est
notre difficulté ou notre absence de difficulté; il n'y a aucune
augmentation à l'ensemble de ces programmes en dehors de l'augmentation
due aux conventions collectives, au taux d'accroissement normal...
M. Forget: Des ajustements mécaniques, selon l'expression
du Conseil du trésor.
M. Lazure: C'est cela, et il n'y a pas d'augmentation ou de
prévision de développement dans l'ensemble de ces programmes.
M. Forget: Je vois.
M. Lazure: A l'exception peut-être du développement,
$3,5 millions, pour les services et soins à domicile.
M. Forget: Oui, cela est à l'élément 2. Si
vous n'avez pas d'objection, on peut revenir à l'élément 2
tout à l'heure, pour ne pas se mêler. C'est déjà
assez compliqué. Pour l'élément 1, ce sont essentiellement
des ajustements mécaniques.
M. Lazure: En plus, dans les services ambulatoires des
hôpitaux, on peut ajouter les $630 000 qui sont prévus pour deux
centres hospitaliers, le centre La Grande, dans le nord, et la Cité de
santé, de Laval.
M. Forget: II y a ici une diminution du budget, dans les
dépenses non récurrentes: les médecins payés par la
RAMQ, c'est tout simplement un élément qu'on va revoir un peu
partout, à cause du paiement direct par la RAMQ aux centres
hospitaliers, à la suite des nouvelles ententes.
M. Lazure: C'est exact. A la suite des nouvelles ententes, les
médecins à vacation et à salaire sont
transférés complètement au niveau du budget de la
Régie de l'assurance-maladie; par ailleurs, les paiements aux
médecins à l'acte, c'est-à-dire à l'unité
dans les laboratoires ou en radiologie, demeurent dans les budgets des centres
hospitaliers.
M. Forget: Mais, il n'apparaissent pas au budget du
ministère.
M. Lazure: Ils apparaissent dans les budgets du ministère
pour les paiements à l'unité, à la radiologie et dans les
laboratoires.
M. Forget: D'accord. Alors, prenant comme base de notre
discussion le fait d'une stabilité en termes réels, donc, une
stabilité complète des crédits pour l'exercice en cours
par rapport à l'exercice précédent, j'aimerais demander au
ministre quelle est l'implication de certaines décisions
annoncées en février relativement aux CLSC. Le 21 février,
il a fait état de l'autorisation de 12 nouveaux CLSC en 1978, ce qui
suppose que, à l'intérieur d'une enveloppe stable, on doit
prélever ces fonds à même des budgets attribués l'an
dernier à d'autres CLSC. C'est un transfert de fonds d'un
établissement à un autre.
M. Lazure: On vous distribue dans le moment la liste des CLSC en
question avec le budget, et il s'agit de crédits qui n'avaient pas
été engagés.
M. Forget: II y a donc eu des crédits
périmés? M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: II y a eu des crédits périmés en
1976/77 et ces crédits périmés se chiffraient à
combien pour le poste des CLSC?
M. Lazure: En fait, dans le budget 1976/77, il y avait de
prévus $2,5 millions, annualisant $3,2 millions, qui devaient être
utilisés pour l'ouverture de nouveaux CLSC. Ce sont ces nouveaux CLSC
qui ont été annoncés au mois de février. Comme leur
démarrage n'a pas pu être effectué en 1976/77, les budgets
étaient conduits à la base de fonctionnement de 1977/78. C'est
avec ces crédits que les nouveaux CLSC ont été
implantés.
M. Forget: Ce qui veut dire que, pour ceux qui étaient
déjà implantés et en voie de développement dans
l'exercice financier précédent, il n'y a non plus aucun budget de
développement?
M. Lazure: II y en a eu au cours de 1976/77 parce qu'il y avait
$5 millions ou près pour le développement.
M. Forget: II y avait un montant de $5 millions pour le
développement. Ils les ont eus, ces $5 millions, mais il reste que
certains d'entre eux, à la fin de l'exercice financier 1976/77, n'ont
pas atteint, si l'on peut dire, à un régime de croisière,
en ce sens qu'ils ont encore un budget beaucoup plus modeste que certains
autres qui n'ont pas 70 employés ou un budget d'un montant de $1,2
million ou quelque chose de ce genre.
Combien de CLSC sont justement encore en instance de
développement au 31 mars 1977?
M. Lazure: Je dirais qu'il y en a environ la moitié, soit
un minimum de 50%. Vous pouvez avoir une idée par la liste des budgets
de chacun d'eux. Cela donne une idée approximative, compte tenu de la
population à desservir, les budgets peuvent varier de 30%. Vous pouvez
avoir une assez bonne idée du niveau de développement des uns par
rapport aux autres.
M. Forget: Cette liste représente-t-elle les engagements
pour l'année en cours?
M. Lazure: Ce sont les engagements pour l'année en cours,
auxquels il faut ajouter une augmentation pour les taux d'accroissement dont on
a parlé tout à l'heure.
M. Forget: D'accord. C'est la base de calcul pour l'année
en cours.
M. Lazure: Ce sont les engagements de mars 1977.
M. Forget: C'est essentiellement la reconduction du niveau qu'ils
avaient atteint durant les derniers mois de l'exercice précédent,
si on prolonge pour une année entière ce budget.
Est-ce qu'il a été nécessaire pour obtenir ce
budget d'un montant de $32 millions de faire certaines "annualisations"? Il y a
eu $5 millions de développement l'an dernier. Ces $5 millions ont
été dépensés graduellement au cours de
l'année et non au 1er avril. Ces $5 millions de l'an dernier auraient
donc entraîné au titre de "l'annualisation" une certaine somme
additionnelle. Est-ce qu'on retrouve "l'annualisation" au budget?
M. Lazure: Oui. Dans les $32 millions, il y en a une partie
où... La majorité... on essaie de prévoir au moment de la
location des ressources sur une base "annualisée", dans toute la mesure
du possible. Dans les $32 millions, il faut ajouter l'indexation de 6.8%, dont
on a parlé tout à l'heure. Il faut ajouter un certain nombre de
postes qui ont été donnés l'an dernier comme non
récurrents mais qui sont une forme "d'annualisation", ce qui donne une
somme de $1,2 millions auxquels on ajoute un montant de $1,5 million pour des
ajustements en cours d'année.
M. Forget: J'aimerais qu'on essaie de procéder un peu
systématiquement parce que c'est un peu difficile de voir le tableau. On
part de crédits pour 1976/77, de $36 millions pour les CLSC. On nous dit
qu'il y a là-dessus des crédits périmés de $2,5
millions, ce qui nous donne $33,5 millions, une partie de cela étant des
crédits de développement impliquant donc une annualisation et
donc une dépense additionnelle en 1977/78.
Par contre il y a des dépenses non récurrentes, est-ce
qu'il y aurait une façon, un tableau systématique pour nous
permettre de suivre le raisonnement?
M. Lazure: D'accord. Je vais vous donner les engagements au 19
mai 1977, $32 millions et 13 cents. Les engagements prévisibles, qui
sont pour des postes non récurrents qui sont devenus récurrents,
qui font partie d'une forme d'annualisation, pour $1,2 million, ce qui fait
un...
M. Forget: Ceci est pour l'année en cours?
M. Lazure: ...c'est pour l'année en cours, ce qui fait un
total de $33 268 000.
M. Forget: II reste donc presque $5 millions de disponibles.
M. Lazure: C'est $33,2 millions. Si j'ajoute à cela
l'indexation des budgets à un taux comprenant les augmentations de
salaires et de fourniture, le taux étant, pour ces
établissements, de 6.87%, ça donne $2 285 000; ce qui nous donne
un total de $35,5 millions.
M. Forget: Et le $1,5 million additionnel, c'est pour le
démarrage de douze CLSC?
M. Lazure: Cela me donne mon total, à jour.
M. Forget: Non, mais c'est que l'on a dit qu'il y avait des
crédits de $37 millions, pour l'année 1977/78.
On dit qu'à la mi-mai de cette année, on a des engagements
de $32 millions, on a des dépenses non récurrentes additionnelles
de $1,2 million et on a une indexation prévisible de $2,285 millions, ce
qui donne environ $35,5 millions, donc il reste $1,5 million.
M. Lazure: Le $1,7 million prévu est inclus sous
"détails prévisibles et ajustements postbudgétaires".
C'est un coussin.
M. Forget: C'est le coussin ça? $1,5 million de coussin!
Dans les $32 millions, cela comprend les engagements pour les douze nouveaux
CLSC.
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: J'aimerais reculer encore d'une année pour
comprendre ce qui arrive. Le sens de ma question est le suivant: je ne
veux pas être indûment technique, mais je crois qu'il faut
l'être, si l'on veut se comprendre on a un total qui, nous dit-on,
ne décèle aucun développement. Je pars de cette
affirmation: "II n'y a pas de développement d'une année à
l'autre". Cependant, on annonce douze CLSC nouveaux. J'essaie de concilier
ça. Quand il n'y a pas de développement, il y a du
développement; c'est donc qu'il y avait des crédits disponibles.
On nous dit qu'il y avait effectivement des crédits
périmés de $2,5 millions. Donc, on utilise ces $2,5 millions pour
faire du développement, même si, globalement, les crédits
restent les mêmes.
Ce qui m'ennuie, c'est qu'il y a eu du développement
effectué en cours d'année, l'an dernier qui devrait être
"annualisé". Cette "annualisation" est une réclamation, en
quelque sorte, contre les $2,5 millions de crédits
périmés. On semble utiliser pour deux fins différentes la
même somme d'argent. Je me demande comment on réussit ce miracle;
ce n'est peut-être pas un miracle, mais cela m'apparaît être
un miracle, au départ.
M. Lazure: En fait, les onze nouveaux CLSC ne grugent pas ou
n'utilisent pas les $2,5 millions. Ils utilisent environ $1,3 million ou $1,2
million. La différence est allée dans le fait qu'on a rendu
récurrents des postes qui avaient été autorisés en
1976/77; environ 90 postes, donc un développement qui a
été consenti dans les autres CLSC qui n'avaient pas atteint leur
vitesse de croisière.
M. Forget: C'étaient des postes de services à
domicile, je crois?
M. Lazure: C'étaient des postes de toute nature. Cela
pouvait être pour créer simplement des équipes de
secteur.
M. Forget: Cela n'est pas équivalent à
"l'annualisation" de l'ensemble du développement.
M. Lazure: Quand je le présente en disant: $1,2 million ou
$1,3 million, c'est sur une base annuelle. Le montant est "annualisé",
lorsqu'on le présente de cette façon.
M. Forget: Donc, les déboursés sont même
inférieurs à ceux-là.
M. Lazure: Les déboursés de 1976/77 sont
inférieurs à ceux-là.
M. Forget: Non, le $1,2 million, c'est pour 1977/78.
M. Lazure: Oui, mais ils ont commencé en février ou
mars et probablement que les déboursés...
M. Forget: Non, laissons faire ce qui est arrivé avant.
Vous avez une année financière qui commence le 1er avril. Il y a
de nouveaux CLSC qui sont annoncés fin de février. Quels sont les
déboursés prévus?
On parle de crédits, donc on parle de déboursés. On
n'a pas une comptabilité d'engagement. On parle de
déboursés prévus pour l'année 1977/78. Ce n'est
même pas $1,2 million. C'est moins que cela.
Sur la feuille qu'on nous a distribuée, si je comprends bien,
c'est sur la base d'un engagement annuel. Cela, c'est "annualisé". Ce ne
sont pas ces sommes qui seront dépensées cette année.
C'est moins que cela.
M. Lazure: Nous pensons que ce sera environ ces sommes puisque
les autorisations ont été données avant le début de
l'année financière.
M. Forget: II y a $1,2 million, soit la moitié du $2,5
millions, qui est utilisée pour les nouveaux CLSC. Est-ce qu'on a pris
des disponibilités pour "annualiser" des dépenses qui ont
été amorcées l'an dernier, à même un budget
de développement de $5 millions? Cela ne représente pas $5
millions, cela va représenter cette année peut-être $7
millions, $6,5 millions ou $8 millions. Je ne sais pas. Cela peut être
à peu près n'importe quel chiffre suivant l'époque
à laquelle on a commencé, l'an dernier, le développement
dans différents CLSC.
Si on n'a pas ces $6 ou $7 millions pour l'"an-nualisation", cela veut
dire qu'on doit revenir en arrière; c'est du développement
à rebours pour ceux qui ont été amorcés l'an
dernier.
M. Lazure: Une explication que j'essaierai de donner, M. Forget,
c'est que les budgets qui ont été accordés ou les budgets
qui étaient existants comme développement, l'an dernier, ont
été utilisés, en bonne partie, en fin de course,
c'est-à-dire, à la fin de l'année 1976/77. Les onze dont
on parle sont des budgets qui ont été accordés à la
fin de l'année financière 1976/77 à l'intérieur des
crédits qui étaient disponibles à ce moment. Ces
crédits ont été calculés sur une base
"annualisée". Ils n'ont pas été accordés sur la
base de 1976/77. Ils ont été accordés en fonction d'une
"annualisation" qui ne dépasserait pas notre masse globale.
M. Forget: Quand on parle des $5 millions, en 1976/77, il s'agit
des crédits disponibles en 1976; combien ont, effectivement,
été utilisés?
M. Lazure: II n'y a pas eu vraiment de crédits
périmés parce qu'on s'est servi de cet argent en bonne partie,
non pas pour du développement, mais pour payer la
rétroactivité des conventions collectives. Ils n'ont pas
été périmés, mais ils n'ont pas été
dépensés à des fins de développement pour
l'année 1976/77.
M. Forget: Je ne sais plus trop où cela nous mène.
Dans le fond, ce qu'on dit, c'est qu'il n'y a pas eu effectivement de
développements, sauf dans le cas des onze CLSC qu'on a annoncés
en
février, mais qui ont été payés à
même les crédits de l'an dernier et qui se continuent cette
année sur la même chose. Est-ce une conclusion abusive?
M. Lazure: C'est cela la conclusion. Les décisions n'ayant
pas été prises avant les dates que vous mentionnez, elles ont
été prises pour autoriser ces budgets. On s'est assuré de
respecter notre masse budgétaire qui était disponible. On en a
autorisé suffisamment pour que sur une base "annualisée" on ne
dépasse pas les budgets, comme on est obligé de le faire
régulièrement. C'est pour cela, d'ailleurs, qu'on a souvent des
budgets ou des crédits périmés, c'est-à-dire que,
si on annonce ou on décide d'autoriser un établissement à
engager du personnel, il faut le calculer sur une base annuelle. Si la
décision est prise au mois de juillet, au mois d'août ou au mois
de janvier, cela fait une différence considérable. La
différence dans les crédits a été utilisée
pour payer une rétroactivité.
M. Forget: II y a donc un certain nombre de CLSC qui se sont
développés à même ces crédits. Cette
année, il y a $1,2 million pour onze, ce qui veut dire à peu
près $100 000 par CLSC. C'est tout juste un budget de
démarrage.
M. Lazure: Sûrement et les gens ont été
informés que c'était le budget dont ils disposaient pour
l'année en cours.
M. Forget: Ce qui veut dire que tous les CLSC qui étaient
déjà à la phase de démarrage au milieu de
l'exercice précédent ne verront pas leur budget augmenter pour
passer véritablement à une période de fonctionnement plus
complet.
M. Lazure: C'est une façon de regarder la chose. En fait,
vous avez la liste des budgets. Il y en a très peu qui sont à un
niveau minimum de $100 000 ou moins. La plupart sont au-dessus de $200 000, ce
qui leur permet de donner un minimum de service.
De plus, nous prévoyons par l'ajout de certains budgets pour les
soins à domicile qu'un certain nombre d'entre eux pourront augmenter
leur activité.
M. Forget: On dit que c'est une façon de regarder les
choses. Ce que nous n'avons pas dans cette liste, ce sont les budgets de l'an
dernier, mais c'est essentiellement la même chose, sauf l'indexation et
l'ajustement des conventions collectives.
Pour un certain nombre, effectivement, près de la moitié
des CLSC, l'année en cours sera une année stationnaire même
s'ils n'ont pas atteint leur rythme de croisière, l'année en est
une où l'activité est stationnaire.
M. Lazure: C'est exact.
M. Forget: J'aimerais demander au ministre quelles raisons
l'amènent à autoriser une dépense de $1,2 million pour le
démarrage de nouveaux CLSC s'il n'est pas possible de faire passer une
trentaire de ceux qui existent déjà à une phase de
fonctionnement plus complet ou plus normal?
M. Lazure: M. le Président, je vais faire un petit retour
en arrière. Quand j'ai pris connaissance des prévisions de
démarrage de nouveaux CLSC, le personnel du ministère proposait
un nombre plus élevé de CLSC, soit entre 20 et 25. Compte tenu du
peu d'argent disponible, on a réduit ce nombre à onze. C'est sur
la feuille que vous avez devant vous.
M. Forget: Je oomprends cela, mais, M. le Président...
M. Lazure: ... si vous permettez que je continue...
M. Forget: Ah oui! D'accord. Je croyais que vous aviez
terminé.
M. Lazure: Quand on parle de budget de fonctionnement, environ
les 50% de CLSC qui existaient déjà, c'est une notion assez
arbitraire. A ma connaissance, le ministère ne possède pas de
normes en dollars de ce que doit être la vitesse de croisière
réelle d'un CLSC. Ce n'est pas possible d'émettre un chiffre qui
s'appliquerait à tous les CLSC, soit aux 71 CLSC qui existaient
déjà avant cet exercice financier. Une somme de $240 000 peut
être la vitesse de croisière d'un CLSC situé dans telle ou
telle région, compte tenu des autres ressources qui existent. Pour un
autre CLSC, la vitesse de croisière peut être de $350 000. Encore
une fois, si vous regardez la liste, qui a deux feuilles, grand format, vous
voyez que les montants sont quand même assez appréciables. Il y en
a très peu en bas de $200 000 et cela va jusqu'à $1,3 million
pour le plus élevé. Je ne me suis pas arrêté
à faire la moyenne des 71 CLSC existants, mais, à l'oeil, cela me
semblerait autour de $300 000 à $350 000.
Le concept qu'il y a derrière la remarque du député
de Saint-Laurent, si je comprends bien, c'est pourquoi ouvrir de nouveaux CLSC
alors qu'un certain nombre de CLSC existants n'ont pas encore tous les
crédits voulus pour bien fonctionner.
M. Forget: C'est cela.
M. Lazure: C'est une question qui a aussi été
posée par la fédération des CLSC et, c'est une question
pertinente. C'est aussi un choix à faire entre augmenter la
quantité des services pour 70 CLSC existants ou la maintenir au niveau
de l'an passé, mais créer une nouvelle série de services
dans des régions où cela n'existait pas. C'est le deuxième
choix qu'on a fait.
M. Forget: Cette argumentation est à première vue
satisfaisante, mais lorsqu'on se rend compte que les premiers $40 000 ou $50
000 d'un organisme comme celui-là vont à des dépenses
d'ad-
ministration, d'organisation matérielle, de location de locaux,
il reste que, lorsque plusieurs CLSC fonctionnent avec peu de budget, une plus
forte proportion est consacrée à des dépenses de loyer,
d'entretien, de chauffage, de téléphone et d'administration que
ce serait le cas si vous aviez un moins grand nombre d'unités qui
fonctionnent plus complètement; donc, ce n'est pas strictement vrai. Je
crois que, lorsqu'on ajoute, qu'on fait passer le budget de $300 000 à
$400 000, on ajoute seulement des services mais, lorsqu'on fait passer le
budget de $0.00 à $100 000, on ajoute presque uniquement de
l'administration. Il me semble, étant donné la limite sur les
crédits, qu'on a choisi la voie la plus lourde pour accroître les
services, certainement la plus coûteuse en termes d'unité, si l'on
veut, ou de rendement dans un sens strictement de services par rapport aux
investissements. Ceci est plutôt un commentaire qu'une question dans le
fond.
D'autre part, le ministre a répondu qu'il pouvait y avoir des
rythmes de croisière différents selon les endroits. Je suis tout
à fait d'accord. Il y avait d'ailleurs un certain nombre
d'hypothèses qui avaient été mises de l'avant quant
à des modèles de distribution de services et de soins
généraux dans des documents dont il a sans doute pris
connaissance. Est-ce que cela veut dire que ces modèles ont
été chiffrés et qu'ils seraient en mesure de justement
nous faire voir quel est le rythme de croisière approprié
à chacun des CLSC selon qu'il est en milieu rural ou en milieu urbain,
dans des centres défavorisés ou dans des milieux urbains
relativement favorisés? Il y a sans aucun doute des rythmes de
croisière différents, mais il y avait déjà une
esquisse de programmation; est-ce qu'on pourrait avoir des détails
là-dessus, parce que je pense que c'était tout à fait au
point d'être mis en place.
M. Lazure: Oui, c'est exact qu'à partir d'un modèle
d'équipe de secteur, nous avons évalué les coûts.
Nous avons évalué les coûts dans un document de travail ici
de ce qu'on pourrait appeler le budget théorique des CLSC au
Québec. Pour chaque CLSC existant au Québec, nous avons pu
évaluer son budget théorique, son budget actuel et le pourcentage
du budget actuel où il est rendu. Pour une population d'environ 36 000,
qui est la population-cible qu'on avait adoptée, le budget
théorique est de l'ordre de $960 000, argent 1976/77. Ce qu'on remarque
dans cette étude, c'est que, dans le cas des CLSC qui couvrent des
populations beaucoup plus petites, je peux prendre, à titre d'exemple,
Grande-Vallée avec 4000 de population, les règles sont totalement
faussées, et vous l'avez noté, puisqu'il y a un coût de
base qui est impliqué dans chacun des CLSC. Pour les CLSC qui
couvriraient des populations ou des districts beaucoup plus
considérables, l'économie d'échelle que l'on peut
réaliser n'est pas tellement considérable, même si elle
existe, de telle sorte que, actuellement, nous n'avons pas été en
mesure de pondérer par CLSC ces diverses données pour introduire
des facteurs de pondération pour Grande-Vallée, à titre
d'exemple, l'hypothèse que nous avons faite, c'est que, dans un premier
temps, il nous était possible de fixer ce que nous pourrions appeler une
enveloppe régionale pour les CLSC existants et que la pondération
puisse se faire à l'intérieur entre les CLSC existants. Mais ces
travaux sont préliminaires et vont nous aider à apporter d'autres
indicateurs qui nous permettront d'éviter des situations comme à
Grande-Vallée où comme à Montréal Nord, qui est un
antipode à Montréal.
M. Forget: Dans leur état actuel et sous réserve de
tout ceci, le ministre accepterait-il de rendre accessibles aux membres de la
commission ces études sur le budget théorique et, dans le fond,
l'orientation que son ministère va donner avec les qualifications et
puis les améliorations qui vont nécessairement venir en cours de
route. Cela nous permettrait, je pense, une meilleure compréhension, une
plus grande facilité pour évaluer là où l'on en est
et le chemin qui reste à parcourir, et, encore une fois, tout en
comprenant fort bien qu'il y a de nombreuses réserves qu'il faut y
ajouter.
M. Lazure: Exactement, M. le Président, je n'ai aucune
espèce d'objection pour autant que c'est bien compris par tout le monde
que ce sont des études préliminaires et que cela ne nous lie pas
dans l'immédiat, alors on peut certainement en distribuer des copies.
C'est un peu volumineux. Alors, demain matin?
Le Président (M. Laplante): Le député de
Gaspé, sur le même sujet, les CLSC.
M. Le Moignan: Oui, sur le même sujet. Je constate qu'il y
a un nouveau développement, à Rivière-au-Renard,
j'étais déjà au courant. Sur la grande feuille, au bas de
la page, vous avez Grande-Rivière. S'agit-il de Grande-Rivière,
comté de Gaspé? C'est cela que je me demandais. Si je tourne la
page, je vois que vous avez un CLSC à Chandler. Il était question
cette année de l'installation d'une clinique médicale à
Percé, mais rattachée au CLSC de Chandler. Le cas de Percé
est-il réglé ou est-ce compris dans l'article de Chandler?
M. Lazure: Si vous parlez des trois médecins qui devaient
s'y installer...
M. Le Moignan: Oui. La Chambre de commerce travaillait à
un projet, je pense.
M. Lazure: D'accord. Je m'excuse, je reprends. C'est exact. Nous
avons demandé au CLSC si, dans son plan d'organisation de service, il
avait prévu un point de service à Gaspé...
M. Le Moignan: A Percé, à cause de l'affluence
durant la saison touristique.
M. Lazure: Je m'excuse, à Percé. Cela a
été accepté par le CLSC d'ouvrir un point de service.
M. Le Moignan: Oui.
M. Lazure: C'est dans le même budget que Chandler.
M. Le Moignan: C'est dans le budget qui est inclus ici. C'est une
chose qui va démarrer effectivement cet été?
M. Lazure: C'est exact.
Le Président (M. Laplante): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais demander au ministre, dans la liste
qu'il nous a remise, quelle est, selon son évaluation, selon les normes
du ministère, le nombre de CLSC qui ont atteint leur vitesse de
croisière.
M. Lazure: En m'en venant tantôt, j'ai calculé, si
nos études sont valables, qu'il y a quinze CLSC au Québec qui
atteignent 75% et plus de leur budget théorique. Nous les avons
validés à certains endroits avec diverses formules; par exemple,
vous avez le CLSC de Farnham, qui a un budget relativement considérable.
Les études théoriques et la vision du conseil d'administration du
CLSC de Farnham correspondent. Nous les avons évalués avec
certains CLSC de la région de Montréal où les
études théoriques et la vision du conseil d'administration et des
administrateurs correspondent à quelques dollars près.
Il y a environ 15 CLSC qui ont 75% et plus. Si vous voulez...
Mme Lavoie-Roux: Pouvez-vous ventiler approximativement le
reste?
M. Lazure: Oui. On va vous transmettre les documents demain. Il y
en a vraiment un à 100%. Il y en a quelques-uns dans les 90% et cela
baisse progressivement. Cela va de 10% à 100%.
Mme Lavoie-Roux: Mais la majorité sont dans...
M. Lazure: ... dans la moyenne.
Mme Lavoie-Roux: ... dans la moyenne, 50%.
M. Lazure: Environ. Entre 30% et 50%.
M. Forget: Et ils vont rester là.
M. Lazure: il faut s'entendre. Je reviens, M. le
Président, à ma remarque de tout à l'heure. Je ne voudrais
pas qu'on interprète la situation comme ce serait tentant de le faire,
c'est-à-dire, que plus de la moitié des CLSC existants n'ont pas
encore atteint la vitesse de croisière ou le budget théorique
qu'ils devraient atteindre un jour. C'est sous toute réserve qu'on va
vous distribuer ce document de travail. Encore une fois, il me semble qu'il
faut tenir compte des services sociaux, des services sanitaires qui existent
dans la région ou dans le quartier. Je ne suis pas sûr que, dans
cette étude théorique, on en tienne compte, j'ai même
l'impression qu'on n'en tient pas compte, c'est pour cela qu'on dit bien
théorique. C'est un peu comme si c'étaient des critères
basés sur un CLSC idéal dans un quartier ou dans une
région où il n'existerait pas d'autres services. Cela a besoin
d'être pondéré. Lorsque nous avons fait le choix des onze
nouveaux CLSC et que je posais des questions sur les services de santé
et les services sociaux qui existaient dans la région, j'ai
remarqué, dans le passé, qu'on n'avait pas tellement tenu compte
de l'existence des autres services quand on choisissait le site d'un nouveau
CLSC. A mon avis, il faut en tenir compte.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, question additionnelle.
Dois-je comprendre, quand vous évaluez le niveau de fonctionnement d'un
CLSC à 100% ou à 75%, selon le tableau que vous allez nous
remettre, que ceci ne tient pas compte ou tient compte des services adjacents
que l'on peut retrouver dans le quartier ou la région?
M. Lazure: M. le ministre avait raison de dire tantôt
qu'entre le budget théorique et le budget actuel, il n'y a pas une
équivalence directe. Il s'agit d'argent neuf. Et si nous fixons à
$960 000 le budget théorique, il ne faut pas comprendre qu'il faut
injecter $960 000 d'argent de développement. Il peut y avoir un certain
montant d'argent de développement et il peut y avoir, dans le calcul,
les montants d'argent déjà disponibles sur ce territoire pour
offrir de tels services.
Mme Lavoie-Roux: Quand vous dites qu'ils fonctionnent à
100%, c'est compte tenu des ressources environnantes.
M. Lazure: Non. Dans les calculs théoriques je
pense que si vous lisez le document, je ne l'ai pas lu récemment
on ne tient pas compte, par exemple, de l'existence de polyclinique de
médecins sur le territoire. On ne tient pas compte de points de
services, de centres de services sociaux qui peuvent être présents
sur le territoire et qu'il faudrait pondérer ces pourcentages par
l'existence de ces services.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: J'ai un petit détail que je voudrais clarifier au
début. Je vois qu'à la fin de la page ici, vous avez Head and
Hands à $43 000. C'était déjà prévu dans un
autre secteur, au programme 6. C'est un petit détail, mais...
M. Lazure: Je pense que cela va nous permettre d'avoir $43 000
disponibles à l'un ou l'autre endroit.
M. Shaw: C'est dans deux budgets, c'est-à-dire que c'est
$86 000 disponibles.
M. Lazure: La décision a été prise il y a
environ un mois de financer Head and Hands. Le budget a été pris
ici, à ma connaissance, au niveau des CLSC. C'est un document de
travail, en fait, qui a servi de façon interne, qui a été
préparé le 19 mai, mais sur des données qui datent
déjà. La décision avait été prise de le
financer ici et cela a été inscrit aux deux endroits, par les
gens responsables au financement. Il n'y a pas $86 000 pour Head and Hands. Je
pense qu'il est important de préciser que le montant accordé
à Head and Hands est de $43 000 et non pas de $86 000 comme on pourrait
le croire.
M. Shaw: Deuxièmement, je voudrais parler du concept des
CLSC, parce qu'il est évident que si tous les CLSC fonctionnent comme il
le faut, seulement pour les 71 qui sont en vigueur, maintenant, nous avons
besoin de dépenser au moins $71 millions. La plupart des CLSC ne sont
pas en fonction comme il le faut. On dépense beaucoup d'argent seulement
pour essayer d'établir une forme de services qui étaient
déjà faits par d'autres formes de système dans les
affaires sociales. Le ministère va-t-il pondérer encore vraiment
le concept des CLSC? Ce serait peut-être plus efficace de redonner cela
au niveau municipal, qui peut, avec les ressources disponibles, dans leurs
lieux, peut-être mieux dépenser l'argent dans les affaires
sociales.
M. Lazure: M. le Président, cela nous ramène
à quelques commentaires que je faisais tantôt. Même s'il y
avait eu suffisamment d'argent pour financer comme somme de démarrage 20
ou 25 CLSC, comment cela semblait être la prévision au
ministère, avant que j'arrive, personnellement, j'aurais
été porté à diminuer le nombre de nouveaux CLSC,
précisément parce qu'il me paraît qu'on doit
réexaminer non pas le principe ou l'institution même du CLSC, qui
me paraît tout à fait acceptable et souhaitable, C'est une
idée généreuse de créer une clinique communautaire
qui offre à la fois des services de santé de première
ligne, des services sociaux de première ligne et aussi une animation
sociale. On ne remet pas cela en question. Mais ce que j'ai remis en question
et que je remets encore, c'est la façon de développer le
réseau.
J'y ai fait allusion tantôt, et les fonctionnaires vous le
confirment, à mon avis, on ne tenait pas suffisamment compte des autres
ressources dans le milieu autant des ressources publiques que des ressources
privées. Cela risquait d'apporter un dédoublement de
services.
Deuxièmement, je pense qu'on ne faisait pas suffisamment
d'ententes claires entre le ministère et les CLSC, les conseils
d'administration provisoires, pour bien établir le genre de services que
le CLSC devait donner.
J'ai eu l'impression de l'extérieur et, maintenant, de
l'intérieur du ministère, qu'il y avait une tendance, de la part
du ministère, à trop laisser carte blanche aux groupements
préliminaires qui démarraient aux CLSC.
Parfois, les services que le regroupement choisissait d'offrir à
la population n'étaient pas les services les plus nécessaires
à la population, mais plus des services qui correspondaient à
certains goûts, certaines aptitudes du personnel en place.
Tout ceci pour vous dire, en réponse à votre question, que
la formule et les types de services que doivent donner des CLSC sont à
reviser constamment. C'est du nouveau, c'est une entreprise qui,
comparativement au réseau hospitalier, est très jeune; donc, cela
doit être revisé constamment.
Une dernière remarque que je ferais: dans le réseau des
CLSC, il y a aussi une tendance à vouloir dissocier ce qui est curatif,
ce qui est traitement, de ce qui est préventif. Personnellement, je
trouve regrettable une telle dissociation, car les meilleurs messages de
prévention, les meilleurs types d'éducation sociale ou sanitaire
que l'on puisse faire, à mon avis, c'est à l'occasion de services
rendus, de services concrets que l'on peut rendre à la population.
Le Président (M. Laplante): S'il vous plaît, M. le
député de Pointe-Claire, en toute justice, vous avez
changé le sujet du député de Saint-Laurent. On a fait un
tour d'horizon sur l'implantation des CLSC, je demanderais maintenant au
député de Rivière-du-Loup, si sa question est sur le
même sujet, l'implantation d'un nouveau CLSC, et sur ceux qui existent.
Le député de Rivière-du-Loup.
M. Boucher: M. le Président, simplement un
éclaircissement. Dans le montant prévu pour l'implantation des
nouveaux CLSC, est-ce qu'il est prévu des sommes qui pourraient
être versées au programme de développement des services de
soins à domicile?
M. Lazure: Cela n'est pas inclus.
M. Boucher: Alors, cela pourrait être en surplus.
M. Lazure: Oui. M. Boucher: Merci.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Jacques-Cartier, sur le même sujet.
M. Saint-Germain: On a donné un exemple, tout à
l'heure, au sujet du CLSC de Grande-Vallée. C'est un petit CLSC, si je
ne m'abuse. A-t-on le budget de ce CLSC actuellement? On ne pourrait pas le
disséquer un peu, pour savoir quels en sont les coûts
d'administration relativement au budget total.
M. Lazure: Vous voulez avoir le budget disséqué des
$200 000?
M. Saint-Germain: C'est cela, de façon à percevoir
où sont passés ces $200 000.
M. Lazure: Vous comprendrez, M. le député, que je
n'ai pas d'objection de principe à le faire; on peut apporter ces
détails demain, mais, je pense qu'il ne faudrait pas multiplier les
demandes de ventilation de chaque budget d'établissement. On peut le
faire, mais de là à le photocopier, cela deviendrait assez
onéreux, car il y a plusieurs établissements et...
M. Saint-Germain: Ce n'est pas le sens de ma question. Je
voudrais simplement prendre un exemple pour essayer de comparer, si vous
comptez les coûts d'administration tels que: loyer,
téléphone, ameublement, ainsi que les employés de soutien:
réceptionniste ou téléphoniste, à titre
d'exemple.
M. Lazure: A titre d'exemple.
M. Shaw: M. le Président, j'aimerais bien voir cela pour
tous les CLSC, car je voudrais savoir s'il y en a seulement quinze qui
fonctionnent à 75%. Pour le reste, combien d'argent
dépenserons-nous pour rien, pour seulement la location? C'est pourquoi
l'étude de ces dépenses est très importante.
Le Président (M. Laplante): A ce moment, j'aimerais
à dire au député de Pointe-Claire que c'est toujours
assujetti à la bonne volonté du ministre. Si vous remarquez, il y
a une demande au feuilleton au député de Rouyn-Noranda. Si la
Chambre répondait à cette demande, il en coûterait $90 000
de frais au total.
M. Shaw: ... d'argent, aussi...
Le Président (M. Laplante): C'est pour cela que c'est la
liberté du ministre d'accepter ou de refuser de déposer le
document quand cela devient trop onéreux.
M. Lazure: A titre d'exemple, on peut énumérer le
budget de Grande-Vallée.
Là-dessus on pourrait rassurer les gens. Je veux dire que si on
prend le personnel de Grande-Vallée, par exemple, on a un personnel
cadre, six employés au personnel de soutien et tous les autres
employés sont des gens qui donnent du service direct, soit les
professionnels ou les paraprofessionnels. Il y en a neuf à
Grande-Vallée, trois médecins, deux qui sont à part des
auxiliaires familiales et une auxiliaire familiale pour un total de 22.
Ce qui veut dire que la grande majorité du personnel qui est
là donne des services, et je pense qu'on peut le donner pour l'ensemble
des CLSC. Cela donne peut-être une meilleure idée, sur l'ensemble
du personnel. C'est une partie du budget seulement, correspondant à $29
millions, c'est une base annuelle pour 1976/77, c'est avant les ajustements de
l'an dernier; 2250 employés, pour un encadrement de 100 cadres, 512 au
personnel de soutien, dont certains peuvent participer aux services ou à
l'accueil, et les professionnels, 595 professionnels-santé; 164
médecins; 476 personnes pour les services sociaux, l'action
communautaire, et un total de 403 en plus, des auxiliaires familiales, ce qui
veut dire que le ministère s'efforce de s'assurer que les CLSC sont en
grande majorité axés vers la distribution de services à la
population.
M. Saint-Germain: Très bien. Je vous remercie. En
particulier, si on pouvait revenir sur Grande-Vallée, vous avez dit que
le budget était de... Je n'ai pas la liste.
Comme personnel, vous aviez exactement 22 personnes. Sur 22 personnes,
vous avez un cadre qui, je suppose, vient très rarement en contact avec
le public, hormis des raisons exceptionnelles.
M. Lazure: C'est le directeur général.
M. Saint-Germain: Et vous avez, comme personnel de soutien...
M. Lazure: Six personnes.
M. Saint-Germain: Six personnes. Ce personnel de soutien ne vient
qu'occasionnellement en relation avec le public aussi.
M. Lazure: C'est exact.
M. Saint-Germain: Cela fait sept personnes. Combien
d'employés avez-vous?
M. Lazure: 22.
M. Saint-Germain: 22, alors, vous avez 15 personnes qui
travaillent à temps plein à donner des services médicaux
ou sociaux; 15 personnes pour un budget de?...
M. Lazure: Vous l'avez sur la liste ici. C'est $395 000.
M. Saint-Germain: Si on compte ce que ces 15 personnes
coûtent, parce que ce sont des personnes qui sont réellement en
contact, on a un chiffre qui dit quelque chose. Cela coûte combien pour
faire travailler 15 personnes?
M. Lazure: C'est exact que le personnel de soutien n'est pas en
contact direct avec la population, mais, dans tout établissement...
M. Saint-Germain: Non, je le comprends très bien, mais,
seulement, comme vous dites, dans les petits centres, il arrive que
l'administration devienne extrêmement dispendieuse, relativement aux
services qu'on rend à la population. C'est ce que vous avez voulu faire
ressortir par votre exemple.
M. Lazure: Oui, et l'objectif qu'on a tenté d'atteindre,
cette année, en 1976/77...
M. Saint-Germain: Dans le cas particulier de
Grande-Rivière, pour chaque personne, si on divise le budget par 15,
quel montant cela donne-t- il?
M. Lazure: 380 divisés par 15, $20 000.
M. Lavoie-Roux: $25 000.
M. Saint-Germain: Cela coûte $25 000.
M. Forget: Si vous me permettez, M. le Président, dans la
ligne de l'intervention du député de Jacques-Cartier, je crois
que les chiffres qui nous ont été donnés permettent de
faire ressortir d'une façon plus tangible ce que je disais tout à
l'heure. C'est-à-dire que si on regarde l'ensemble du budget des CLSC,
vous avez environ 500 personnes de soutien pour un effectif total de 2200, ce
qui veut dire un peu moins de 25%. Mais, dans un petit CLSC, vous avez presque
33 et 1/3% de personnel, 7 par rapport à 22, c'est tout près de
33 et 1/3%, c'est peut-être 30% ou 31%, qui représentent des frais
d'administration. Plus le CLSC est petit d'ailleurs, c'est vrai pour
n'importe quel organisme plus les dépenses d'administration sont
importantes, toutes proportions gardées.
C'est la raison pour laquelle j'interrogeais tout à l'heure le
ministre et je lui demandais pourquoi il avait préféré
multiplier le nombre de petites unités, étant donné les
restrictions budgétaires il faut l'accepter comme une
donnée du problème plutôt que de mettre le
même montant de $1 million qui viendrait grossir un certain nombre
d'autres. On sait qu'en majorité ils sont en-dessous de 50% de leur
rythme de croisière, où l'addition ne serait pas pour des frais
d'administration, mais viendrait beaucoup plus corriger le ratio.
Je comprends qu'il va nous dire qu'on considérait, au
ministère, à son arrivée, 30, ou 40, ou 50, mais on fait
cela à tous les ans, avant de connaître la masse budgétaire
dont on aura à disposer. L'arbitrage final, qui est celui du ministre,
est de décider s'il va préférer augmenter le régime
de croisière de ceux qui existent déjà ou qu'il va
préférer augmenter le nombre d'unités et figer à un
rythme de croisière insatisfaisant ceux qui existent.
On a, je pense, une très bonne illustration, pour toutes ces
questions, que le choix qui a été fait semble aller un peu
à l'encontre d'un souci de diminuer les coûts d'administration,
mais aussi, étant donné ce que le ministre a dit sur les
questions qui se posaient quant à la méthode d'implantation et au
rodage qui est long, dans un premier moment, un peu à rencontre de ce
qu'il disait lui-même, puisque, si ces questions se posent et j'imagine
qu'elles n'ont pas encore reçu des réponses absolument
satisfaisantes, parce qu'on ne les a pas entendues de toute façon, on va
perpétuer le problème avec onze autres, alors que ceux qui
existent déjà ont déjà dépassé le
stade de tâtonnement initital.
Que l'on regarde la question soit d'un point de vue budgétaire,
soit d'un point de vue d'orientation, de questions et d'interrogations qu'on se
pose sur la façon de procéder, il me semble qu'on a pris la
mauvaise décision sur le plan budgétaire.
M. Lazure: C'est évidemment un jugement de valeur, M. le
Président. J'ai dit tantôt que c'était un choix et je suis
sérieux quand je le dis. C'est un choix entre aller vers la vitesse de
croisière idéale pour un certain nombre de CLSC, ce qui veut dire
augmenter les services pour une partie de la population, ou créer des
services inexistants pour une population qui n'en a pas. Je ferais aussi
remarquer au député de Saint-Laurent que c'est assez facile en
rétrospective d'essayer de mettre en relief une soi-disant mauvaise
planification administrative; j'ajouterais que, depuis quelques années,
il y a quand même un bon nombre de CLSC qui sont allés même
au-delà de leur vitesse de croisière théorique. On
investissait de l'argent alors qu'on laissait un grand nombre de CLSC en
dessous de cette vitesse de croisière, de ce budget théorique
normal. Je lui reposerais les mêmes questions qu'il vient de me poser.
Pourquoi?
M. Forget: Je crois qu'il n'y en a pas beaucoup, M. le
Président, qui sont au-delà de leur régime de
croisière. D'ailleurs, le tableau qu'on va nous distribuer va le
démontrer. Il y a aussi que l'étude qui a justement
été entreprise l'an dernier et dont on verra au moins les
premières manifestations, même s'il y a encore beaucoup de
réserves, origine de la question qu'on s'est justement posée
après quelques années d'expérience. Voyant que (es
demandes de certains CLSC qui étaient établis depuis longtemps
semblaient insatiables, c'est-à-dire qu'à tous les ans ils
arrivaient avec des demandes d'expansion, on en est venu à se poser des
questions sur le plafonnement de ce mécanisme de croisière et
à essayer de définir des normes, ce qui n'était pas
possible il y a cinq ans, mais possible maintenant. Mais une fois qu'on les a
faites ou qu'on est sur le point de déboucher sur des normes, sur une
certaine normalisation, il me semble que c'est moins le temps que jamais de
dire qu'on n'a pas de normes ou qu'on n'en avait pas dans le passé.
L'expérience acquise nous a permis d'en dégager
quelques-unes, peut-être qu'on va avoir besoin de les raffiner et qu'on
va peut-être pouvoir se rendre compte qu'effectivement le CLSC
Hochelaga-Maisonneuve, celui de Sainte-Rose, celui de Châteauguay
il faut mentionner les plus évidents, enfin cela m'apparaît
intuitivement évident quant à moi ont atteint la taille
maximale d'un CLSC et que s'il y a des besoins qui ne sont pas encore couverts,
il faut créer un organisme analogue dans un quartier voisin, mais pas
les laisser croître au point de changer leur nature. C'est clair qu'un
CLSC où il y a 200 employés n'est plus un CLSC, c'est quelque
chose d'autre. Je ne sais pas exactement comment on l'appellerait, mais cela ne
répond plus à la vocation.
M. Lazure: Je ferais remarquer, M. le Président, au
député de Saint-Laurent, encore une fois, que justement ces gros
CLSC, à venir jusqu'au dernier exercice financier,
bénéficiaient d'une augmentation et que nous avons mis un terme
à cette augmentation. Ceci a justement créé du
mécontentement. Une dernière remarque d'ordre
général sur l'implantation des nouveaux CLSC, je
répète que, quand vous dites que nous avons main-
tenant des normes, à mon avis, ce ne sont pas des normes
applicables telles quelles. Elles sont trop théoriques. Il va vraiment
falloir faire un inventaire des ressources qui existent dans l'entourage des
CLSC.
Deuxièmement nous voulons, de concert avec les conseils
régionaux, les CRSSS, raccourcir la période de mise en service
qu'ont observée les CLSC dans le passé. Certains CLSC ont mis
entre deux et trois ans avant d'offrir des services.
Comme vous le savez, nous avons demandé aux CRSSS de créer
des commissions administratives dans chaque région du Québec pour
coordonner l'action des CLSC et nous leur confions le mandat d'implanter les
onze nouveaux CLSC. Nous espérons, avec cette aide des CRSSS, que
l'implantation se fera de façon plus rapide et de façon plus
harmonieuse.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gaspé, même sujet.
M. Le Moignan: Justement, j'imagine que, parmi tous les CLSC, il
y en aura toujours qui ne pourront jamais atteindre leur vitesse de
croisière. On parlait du cas spécifique de Grande-Vallée;
peut-être que cela peut coûter plus cher, quand on sait que c'est
à 60 milles de l'hôpital de Gaspé, 75 milles de
l'hôpital Sainte-Anne-des-Monts; je ne sais pas si cela entre dans les
catégories d'exceptions, mais je pense que c'est cela qui va expliquer
peut-être votre budget d'opération par rapport à la
population et au nombre de patients traités dans l'année. Cela
peut vous coûter peut-être plus cher, c'est peut-être cela le
point, pour un cas spécifique comme celui de Grande-Vallée.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Limoilou.
M. Gravel: M. le Président, je voudrais avoir un
renseignement de la part du ministère; j'ai fait parvenir, il y a
environ quatre mois, un projet de CLSC à Saint-Pascal-de-Maizerets, dans
mon comté. Je n'ai pas eu de réponse encore depuis ce temps.
C'est un document qui a été assez bien préparé et
je voudrais savoir, du ministère, si, à court terme, il y aura
ouverture de nouveaux CLSC dans la région de Québec.
M. Lazure: Je dois malheureusement dire au député
de Limoilou, que si vous appelez court terme l'année financière
qui vient de commencer, la réponse est non. L'an prochain, je ne sais
pas. M. Chaput, est-ce que vous pouvez...
La Seule chose que j'ajouterais, c'est que je suis surpris de la
non-réponse. Si ma mémoire est fidèle, c'est un projet que
vous avez bâti autour des personnages âgées, dans
Saint-Pascal. Dans ce contexte, je crois que les montants que nous avons
versés et on reprendra tantôt le sujet au niveau du service
à domicile, les $3,5 millions sont réservés pour ce
projet dans Saint-Pascal et pour démarrer au moins avec les services au
personnes âgées.
M. Gravel: Merci.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Jacques-Cartier, sur le même sujet.
M. Saint-Germain: Excusez-moi, M. le Président. J'ai une
dernière question sur le CLSC de Grande-Rivière. Je dois dire au
député que je ne pose pas ces questions pour soutenir
nécessairement que le CLSC est inutile, quel qu'en soit le prix. Je ne
connais pas assez le milieu pour en arriver à une telle conclusion.
C'est simplement au point de vue administratif, si vous voulez. Vous avez dit
qu'il y avait quinze personnes, en enlevant le personnel-cadre et le personnel
de soutien. Il y a les médecins, aussi, si je ne m'abuse,
là-dedans. Ces médecins travaillent-ils à temps partiel au
CLSC ou à temps complet?
M. Lazure: A temps complet.
M. Saint-Germain: A temps complet. Sont-ils
rémunérés par l'assurance-santé ou payés
à l'acte?
M. Lazure: Ce sont des médecins si je ne fais
erreur, avec une marge qui sont à honoraires fixes. Le budget
pour payer ces médecins est à l'extérieur du montant que
vous avez là.
M. Saint-Germain: Ce qui augmente davantage le coût. Les
douze autres personnes sont des travailleurs.
M. Lazure: C'est exact. Lorsque nous donnons le budget, le
fonctionnement d'un CLSC, dans la liste que vous avez là, cela exclut le
paiement des médecins à honoraires fixes ou à salaire.
Cela ne comprend pas le programme qu'on va discuter plus tard, de services
à domicile.
M. Saint-Germain: Alors il arrive que le budget doit être
divisé par douze, au lieu d'être divisé par quinze.
M. Lazure: Si vous faites les mêmes calculs que
tantôt, vous avez raison.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Rivière-du-Loup, sur le même sujet.
M. Boucher: Dans l'implantation des CLSC, il est prévu des
points de services dans les régions assez grandes. Dans les montants
ainsi prévus, les dépenses des points de services sont-elles
incluses?
M. Lazure: Bien sûr. Au niveau des effectifs, il ne
faudrait pas inclure là-dedans les dépenses d'immobilisation, de
location de locaux. Ce n'est pas inscrit à l'intérieur de cela.
Au niveau des effectifs, la réponse est oui. Chaque conseil
d'administration d'un CLSC a la responsabilité de déterminer,
pour faciliter l'accessibilité de ces services, à quel endroit il
doit installer un point de services.
M. Boucher: C'est le conseil d'administration qui décide
cela, ou si c'est l'étude du CRSSS?
M. Lazure: En ce qui concerne les points de service, c'est le
conseil d'administration. Les rapports que les conseils régionaux de la
santé et des services sociaux nous ont fait parvenir, ce sont des
rapports qui ont déterminé les districts de CLSC, mais à
l'intérieur d'un district de CLSC, pour savoir si dans tel village ou
dans tel autre village, on installera un centre de service, la décision
appartient au conseil d'administration, même s'il peut y avoir des
consultations avec le CRSSS.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Dans la liste des onze CLSC, j'en reconnais
quelques-uns de mémoire qui faisaient partie de la liste des 72 qui
était celle qui servait de base à la programmation d'implantation
depuis trois ou quatre ans, je crois. Est-ce que c'est une addition à
celle aux 72 en entier? Non, il y en a là-dessus qui étaient
déjà envisagés dans la programmation antérieure
à 1977.
M. Lazure: J'ai de la difficulté à saisir.Si vous
parlez de la liste des onze CLSC dont nous vous avons fourni copie avec le
budget où vous avez Rivière-au-Renard, Ancienne-Lorette, La
Guadeloupe, etc., aucun de ces CLSC n'étaient dans la liste des 72.
M. Forget: Ah bon! Cela, c'est la liste des nouveaux. Je croyais
que cette liste-ci était sur la liste du 19 mai.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: A la fin, il y a toute une série de budgets qui
semblent des budgets de démarrage très souvent. Il y en a
quelques-uns là-dedans au moins qui... Je n'ai pas comparé les
deux listes, mais ce n'est pas tout à fait la même chose. Ce sont
des CLSC qui sont aussi en voie de démarrage, qui font partie de la
liste des 72.
M. Lazure: C'est exact. Encore une fois, le document qui vous a
été fourni avait l'avantage de présenter les budgets pour
la gamme complète des CLSC, ce qui porte effectivement à 83 pour
la situation actuelle.
M. Forget: Je vois.
M. Lazure: Si vous les considérez, 70 ont des budgets et,
à cela, vous devez ajouter Cap-de-la-Madeleine et
Sainte-Anne-de-Beaupré. A Sainte-Anne-de-Beaupré, la
décision a été annoncée de transformer le centre
hospitalier à cet effet. Nous n'avons injecté aucun budget
supplémentaire et c'est pour cela que vous avez zéro, mais en
réalité il y a un budget qui sera transmis au centre
hospitalier.
M. Forget: Oui.
M. Lazure: Je dois dire que le conseil d'administration du centre
hospitalier Sainte-Anne-de-Beaupré avait signifié son accord par
écrit.
M. Forget: Si je comprends bien, ce n'est pas le même
phénomène qui s'est produit à Charny?
M, Lazure: Exactement.
M. Forget: Est-ce que c'est en voie de solution, ce
problème?
M. Lazure: Les conversations continuent entre les trois parties,
l'hôpital de Charny, le CRSSS et le ministère.
M. Forget: Et aussi vos collègues du caucus.
M. Lazure: Je pense bien que, comme tous les partis politiques,
les députés s'intéressent à ce qui se passe dans
leur comté.
M. Forget: Vous avez bon espoir de les convaincre?
Le Président (M. Laplante): Le député de
Pointe-Claire, sur le même sujet.
M. Shaw: C'est sûrement sur le même sujet, parce que
les CLSC m'inquiètent. Je vois que dans le comté de Robert
Baldwin, nous avons le CLSC de Pierrefonds. A mon point de vue, les efforts qui
ont été faits dans le CLSC de Pierrefonds ont réduit
franchement l'efficacité des services qui étaient donnés
avant avec un coût formidable. Je me demande si nous avons besoin de
continuer, de faire encore des CLSC sans faire une autre étude, si c'est
là qu'on doit aller ou non, parce que. à mon avis, on en a
certainement besoin dans les endroits éloignés de Montréal
où il y a peu de centres de services médicaux, mais est-ce que
nous avons les ressources pour continuer à dépenser des millions
de dollars dans un programme qui doit peut-être être changé?
C'est la question que je me pose si les CLSC, c'est vraiment la direction
à prendre pour les services à donner.
M. Lazure: M. le Président, peut-être en
détaillant ce que je disais tantôt, je pense que l'institution
CLSC est valable à certaines conditions; à la condition que cela
ne soit pas un dogme et à la condition qu'on n'en implante pas à
tout prix 250 ou 325, comme il en était question, sans tenir compte des
ressources qui sont quand même assez nombreuses au Québec, des
ressources en services de santé et en services sociaux.
Donc, je dis que c'est une institution qui est valable. Il faut
l'instaurer là où c'est nécessaire, après une
étude minutieuse. Je crois qu'il y a une partie des actions, qui est
à souhaiter, qu'on souhaiterait voir dans les CLSC, qui peut être
accomplie par d'autres organismes. Cela peut être un centre de services
sociaux par un point de service. Cela peut être un hôpital par un
point de service. Je pars avec beaucoup moins de rigidité, si vous
voulez, sur le développement. Déjà, on a changé
certaines règles du jeu, certains services qui ne devaient
être dispensés que par un CLSC. Nous autorisons d'autres
organismes du réseau social à les dispenser. Alors, je suis un
peu, si vous voulez, la préoccupation du député de
Pointe-Claire. Tout ce que je peux dire, c'est qu'avec ces normes
théoriques qui constituent un document de travail, nous allons tenter
d'essayer d'en arriver à des normes pratiques qui seraient
régionales. Je pense aussi que les besoins d'un CLSC en milieu rural
sont très différents des besoins d'un CLSC urbain.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, pour la dernière fois,
je reviens au développement. Est-ce que le ministre a utilisé, en
dressant la liste de ces douze mais, si je comprends bien, il y en a
onze...
M. Lazure: J'ai toujours annoncé onze CLSC.
M. Forget: ... alors, en annonçant ces onze, est-ce qu'on
s'est aidé ou est-ce qu'on s'est guidé strictement sur les
recommandations faites par les CRSSS, quant aux priorités
régionales?
M. Lazure: En très grande partie et en consultation avec
notre propre service de CLSC, au ministère.
La réponse est oui.
M. Forget: J'aimerais maintenant faire porter mes questions,
maintenant qu'on a un peu clarifié la situation quant au
développement, sur un autre aspect qui est celui de la méthode
d'implantation des CLSC, et le ministre a presque déjà
anticipé mes questions là-dessus en décrivant ses
inquiétudes quant à la lenteur du processus, etc. Je comprends et
je sympathise avec sa perception du problème. C'est un problème
réel, mais, quand on pense aux solutions possibles, je remarque que le
ministre, lorsqu'il a annoncé justement douze nouveaux CLSC, a
déclaré qu'il ne se fierait plus dans la même mesure
à l'intervention des groupes populaires. Il a dit que cette formule sera
maintenue, mais d'autres modèles d'implantation seront mis à
l'essai. En même temps qu'il disait cela, il indiquait qu'un des modes
d'implantation qui avait été retenu afin, à la fois, de
faciliter l'implantation et aussi de produire d'autres effets, tels que des
possibilités de formation professionnelle, il a dit qu'il ne souhaitait
plus voir les universités patronner en quelque sorte
l'établissement ou l'organisation de CLSC, qu'il envisageait des
contrats de services, etc., mais qu'il n'envisageait pas que ces organismes que
sont les universités, les facultés de médecine, les
départements de services sociaux dans les universités soient ceux
qui assument une responsabilité d'implantation concrète. Je
comprends que les conseils régionaux ont un travail d'animation et
d'organisation plus général,, mais il a indiqué qu'il ne
souhaitait plus avoir recours aux universités. Est-ce que ce n'est pas,
dans le fond, rejeter les deux seules options qu'il a, soit de se baser sur les
établissements existants ou alors se baser sur des initiatives
suscitées, je veux bien, dans bien des cas, de groupes populaires.
Qu'est-ce qui reste?
M. Lazure: Le député de Saint-Laurent fait allusion
à un projet qui existait de confier à quelques universités
le soin de créer des CLSC qu'on allait appeler des CLSC
universitaires.
M. Forget: C'est-à-dire que je laisse la paternité
du nom au ministre ou aux journalistes. Il reste que c'étaient des CLSC
dont le...
M. Lazure: Non, je regrette. Je n'ai pas créé cette
liste. Elle existait au ministère quand j'y suis arrivé.
M. Forget: Bien, je n'en réclame pas la paternité
non plus, d'ailleurs. Mais, il reste que, peu importe les étiquettes, je
crois que c'est bien secondaire... Est-ce qu'il y a...
M. Lazure: Si vous permettez, je vais expliquer. La
réponse, c'est non. Les universités ne sont pas rendues
responsables d'implantation de CLSC. J'ai expliqué tout à l'heure
que c'étaient les conseils régionaux, services de santé,
services sociaux, qui sont rendus responsables...
M. Forget: Ils les administreront donc directement pendant une
période initiale.
M. Lazure: Pendant une période maximale d'une
année, et durant cette année-là, le CRSSS devra confier
l'administration locale du CLSC à un conseil d'administration qui
corresponde à la loi. Maintenant, le CRSSS peut se faire assister par un
hôpital durant cette période d'une année, ou par un
groupement populaire, et c'est exactement ce que j'ai dit. Je rends plus souple
la formule. Jusqu'ici, la très grande majorité des 70 CLSC
existants avaient été fondés à la suite de
mouvements populaires. Je pense qu'il est sain de conserver cette
méthode, mais il faut aussi recourir à d'autres modalités.
Que le CRSSS soit responsable de l'implantation, ça ne l'empêche
pas de se faire assister, comme je le disais, par un hôpital, un centre
de services sociaux ou un groupement populaire.
M. Forget: Ce qu'on ne voit pas dans la réponse du
ministre, c'est la raison pour laquelle il préfère une
intervention du CRSSS jusque dans l'administration quotidienne, pendant une
période initiale du CLSC, à un organisme qui est peut-être
plus familier avec la prestation de services et les tâches
d'enseignement, parce qu'il faut prévoir les deux volets
éventuellement, pour que ce soit complet.
M. Lazure: Ecoutez! On ne peut vraiment pas avoir raison parce
que, d'une part, on est d'accord pour déplorer que beaucoup de CLSC ont
pris trop de temps à démarrer. L'idée de confier aux
CRSSS une responsabilité administrative, si vous voulez, c'est de
faire en sorte que le démarrage se fasse beaucoup plus rapidement. Le
CRSSS connaît très bien les orientations fondamentales qu'il faut
conserver, à savoir que ça corresponde et que ça
s'accroche à un mouvement populaire. Les CRSSS partagent nos vues
là-dessus et, précisément, personnellement, ce qui ne me
plaisait pas tellement, dans le concept d'un CLSC universitaire, c'est que j'y
voyais quasiment une contradiction dans les termes, et pour moi aussi,
l'enseignement, qu'il soit universitaire ou collégial, ne doit pas se
faire dans quelques CLSC particuliers, ni même, quant à ça,
dans quelques hôpitaux particuliers, mais je pense que l'ensemble du
réseau des affaires sociales, dans la mesure où les soins ont de
l'allure et le personnel est compétent, doit être mis à la
disposition des enseignants de toutes sortes.
M. Forget: Bon! Si je comprends bien l'explication du ministre,
ça n'a vraiment rien à voir avec les CLSC. Cela fait partie de sa
conception de l'enseignement en milieu clinique qui doit se faire
partout...
M. Lazure: D'une part...
M. Forget: ... dans tous les établissements.
M. Lazure: ... c'est une partie de la réponse, oui.
M. Forget: J'aimerais aborder maintenant...
Mme Lavoie-Roux: J'aurais une question additionnelle
là-dessus si...
Le Président (M. Laplante): Le député de
l'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Tout à l'heure, quand vous avez fait
votre premier exposé en réponse à une question du
député de Pointe-Claire, vous avez dit à peu près
ceci j'espère que je ne déforme pas que vous
envisagiez un autre modèle de développement des CLSC, dans le
sens que vous croyez que, souvent, ou, en tout cas, occasionnellement, les
groupes du milieu étaient tentés de développer le CLSC
selon leurs propres intérêts je ne lui donne pas un sens
péjoratif professionnels ou, enfin, disons, leurs
intérêts professionnels.
Alors, je n'ai pas cru saisir, dans la réponse que vous avez
donnée au député de Saint-Laurent, qui, alors, va
déterminer les priorités à accorder dans le type de
services à donner si ça ne vient pas du milieu
lui-même?
M. Lazure: Moi, je fais une distinction quand on parle du milieu
entre les professionnels d'un CLSC naissant et les 30 000 ou 40 000 de
population.
Je pense, moi, que les professionnels ont essayé dans l'ensemble
de bien jauger la nature des besoins, mais... dans l'ensemble... mais dans plu-
sieurs cas cela n'a pas été exact comme diagnostic. Il me
paraît normal qu'un nouveau CLSC tienne compte des priorités du
ministère. Par exemple, nous avons transmis au CRSSS les
priorités du ministère, par exemple soins à domicile,
services à domicile aux personnes âgées et
handicapées qui correspondent, à toutes fins pratiques, dans bien
des cas, aux priorités que l'ancien gouvernement avait depuis quelques
années. Et plutôt que de laisser complètement carte blanche
aux CLSC, nous disons, surtout quand les sommes sont limitées
$200 000, $300 000 comme somme de démarrage nous leur conseillons
fortement de commencer leurs activités dans ces domaines-là.
Mme Lavoie-Roux: Mais ils pourraient conserver une autre
priorité, ou au moins venir la défendre au ministère s'ils
la jugeaient plus appropriée que celle que vous conseillez?
M. Lazure: Certainement. C'est une incitation à aller vers
ces domaines, parce que nous pensons que ce sont des priorités à
peu près partout au Québec. Mais ils peuvent nous
démontrer, ou au CRSSS, que tel autre service est prioritaire et ils
peuvent certainement y aller vers ce domaine-là.
Mme Lavoie-Roux: Mais à ce moment-là, s'il
survenait un conflit, où même devant les représentations du
CRSSS et les priorités du ministère, vous jugiez que ce sont les
priorités du ministère qui devraient être retenues, et que
le CLSC veut passer outre, qu'envisagez-vous comme mesure de plus forte
incitation?
M. Lazure: Vous connaissez fort bien notre étroite marge
de manoeuvre avec les CLSC, en particulier, et avec tous les conseils
d'administration des établissements du réseau. Je pense qu'on ne
peut pas faire plus qu'inciter les gens à tenir compte de ce que nous
considérons comme des priorités.
Mme Lavoie-Roux: Et à ce moment-là il ne serait pas
question de coupures au budget prévu ou de...
M. Lazure: Pas dans ma tête en tout cas. Je ne sais pas
dans la tête des CRSSS, j'en douterais beaucoup.
Mme Lavoie-Roux: Merci.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: J'aimerais revenir sur un thème qu'a
abordé le ministre de façon incidente et qui m'a
intéressé un peu dans le problème de la coordination des
CLSC à l'intérieur du réseau. Le député de
Pointe-Claire y a fait allusion aussi. Quand on a donné des
réponses à la question de normalisation, on a dit qu'il fallait
tenir compte des autres ressources. J'ai cru deviner dans la réponse
du ministre une intention d'abandonner de façon définitive
et officielle une des caractéristiques qui distinguait les CLSC des
autres établissements, des autres types d'établissements. Elle
n'était pas réalisée mais était en voie de
l'être progressivement, parce qu'il faut, bien sûr, qu'ils existent
avant qu'on essaie de les coordonner avec autre chose; je pense à leur
rôle comme élément d'un système
général de distribution des services de santé et des
services sociaux.
Comme on sait, cette notion de CLSC a été inspirée
par les critiques qui ont été formulées à l'endroit
des établissements d'autres catégories démontrant que
l'individu qui a des problèmes d'ordre courant se perd un peu dans des
structures et dans tous ces types de service qui lui sont offerts; il ne trouve
personne pour considérer l'ensemble de ses problèmes personnels
ou familiaux, enfin, l'éventail le plus large possible de ses
problèmes personnels ou familiaux, de façon un peu plus globale,
un peu plus bienveillante.
Pour cela, il a été envisagé que pour les soins
généraux, les services généraux, les CLSC soient la
porte d'entrée de l'ensemble du système de santé et du
système de services sociaux. Comme implication pratique, il avait
été envisagé que, par exemple, les services de
santé préventive et une certaine partie des services de
première ligne qui sont donnés dans les hôpitaux soient
placés progressivement, au fur et à mesure, là où
le développement se fait, sous la juridiction des CLSC; la même
chose devrait être faite aux points de service et aux succursales des
Centres de services sociaux, de manière que, sur un territoire, on ait
une meilleure coordination, une approche plus compréhensive, qu'on ait
une porte d'entrée identifiable connue de tous.
Evidemment, c'est une transformation très pénible parce
que cela oblige certains établissements comme les centres hospitaliers
et les centres de services sociaux à se défaire de certaines
juridictions traditionnelles. Le problème avait été
très carrément posé à la fois dans le rapport qui a
donné naissance à toutes ces réformes, il y a cinq ans et,
forcément, de façon théorique, à ce
moment-là et de façon plus pratique, l'an dernier. Le ministre a
donné l'indication qu'il voyait qu'il n'était plus souhaitable,
et il a qualifié de souplesse une attitude différente en vertu de
laquelle, dans le fond, ce serait un régime de concurrence qui se voyait
être préférable où les centres hospitaliers, les
centres de services sociaux, les CLSC sont présents et dirigent leurs
services vers la même clientèle, sans ligne de démarcation
claire, certainement aucune ligne de démarcation qui soit
compréhensible pour le profane et qu'on verrait bien, à la fin,
qui donnerait les meilleurs services. Le ministre ne l'a pas dit, mais on peut
supposer que dans ce régime de concurrence, on laisserait les CLSC se
débrouiller et tirer leur épingle du jeu s'ils en étaient
capables. C'est peut-être une conclusion à laquelle il faut
arriver. Je ne sais pas, mais j'aurais, pour ma part, un certain nombre de
réserves d'abandonner si tôt la notion d'une porte
d'entrée, autant que possible unique, de manière à
faciliter justement l'accès à des services complets, ce qui
souvent n'est pas possible dans le système actuel, là où
il n'y a pas une coordination suffisante. D'ailleurs les gens s'ignorent
presque délibérément les uns les autres pour des raisons
de professionnalisme ou pour des raisons de jalousie institutionnelle.
M. Lazure: M. le Président, le député de
Saint-Laurent me fait dire des choses qui m'étonnent toujours. Je n'ai
jamais parlé de laisser le marché libre à une
compétition, une concurrence entre CLSC et hôpitaux, ou centres de
services sociaux. Au contraire, ce que j'ai évoqué, c'est une
tendance à la complémentarité. Je dirais justement que
quand on pense que 28 des 70 CLSC existants, quand je suis arrivé
à ce poste, étaient dotés de laboratoires et de rayon X,
même quand ils étaient à quelques rues d'un hôpital
où il y a laboratoires et rayon X, je lui rappelle que c'était ou
bien une mauvaise planification ou bien un libre cours à la
compétition, si bien que dans la région de...
M. Forget: ...un exemple de centres, je serais
intéressé d'avoir un exemple de cela.
M. Lazure: Je vous ai laissé finir. Oui, je vous en
donnerai si vous voulez par écrit demain. Dans la région
de...
M. Forget: Comme il les cite, il les a présents à
la mémoire sûrement.
M. Lazure: ...Montréal, si bien qu'aujourd'hui, autant
avec les cliniques de radiologie de CLSC que les cliniques de radiologie
privées dans la région de Montréal, 45% des examens de
radiologie se font à l'extérieur des hôpitaux et tout le
monde sait qu'on a des investissements considérables dans le
réseau hospitalier en ce qui concerne les appareils de rayon X. Cela me
paraît une mauvaise planification et comme c'était le cas,
à mon arrivée au ministère, il était entendu que
les CLSC avaient des laboratoires et des appareils de rayon X.
Alors, je reviens à d'autres parties de votre intervention. Quand
vous parlez de désigner le CLSC comme la seule porte d'entrée
pour les services, c'est là justement que je suis en désaccord.
C'est ce que j'appelle une attitude plus souple. Cela me paraît
complètement irréaliste d'en arriver à fermer
graduellement les cliniques externes d'hôpitaux généraux,
par exemple, comme c'était prévu dans l'orientation du
ministère, pour dire: On n'offre plus les services externes à
l'hôpital, les services externes seront accessibles au CLSC Y. Cela me
paraît justement un plan qui comportait des coûts
considérables, et des perturbations considérables, parce que
psychologiquement les hôpitaux sont une porte d'entrée
traditionnelle et facilement accessible pour la population tandis qu'il y a une
grande partie de la population qui ne connaît même pas l'existence
des CLSC. Je pense que tout en conservant l'institution CLSC, personnellement,
je suis loin de vouloir en faire la seule porte d'entrée. Je dis que
c'est une des portes d'entrée. La concurrence dont
vous parlez, encore une fois, dans ma tête, ce n'est pas cela du
tout. C'est plutôt une complémentarité entre les services
qu'un CSS peut donner, un hôpital ou une clinique privée peut
donner.
M. Forget: La réponse du ministre est assez
décevante, parce que je pense qu'il ne se rend pas compte
qu'effectivement, la complémentarité entre des organismes qui
font essentiellement la même chose est une notion assez difficile
à définir et à comprendre. Je crois que s'il se renseigne
sur l'activité des centres de services sociaux dans leur succursale et
qu'il essaie après de définir un rôle pour les CLSC dans le
domaine des services sociaux, il sera acculé à la conclusion
suivante qu'il n'y a aucun rôle qui reste pour les CLSC dans le domaine
des services sociaux, sauf peut-être d'être un point de dispatching
pour des auxiliaires familiales ou des choses de ce genre.
Il est évident qu'il y a là une difficulté qu'il
faut crever, ce qui est très difficile, parce qu'il y a des habitudes
très enracinées, mais il ne fait pas de doute que si on ne veut
pas la crever, on va produire des situations où, au lieu d'éviter
le double emploi on aura systématiquement érigé en
système le double emploi. C'est finalement le contribuable, l'usager qui
devra payer pour ça.
Dans des études qui ont été faites de
l'activité des centres de services sociaux, c'est très
perceptible que leur activité est essentiellement une activité de
première ligne, de première intervention, qu'il n'y a presque pas
d'activité dite spécialisée qui justifie de maintenir deux
organismes parallèles.
Pour ce qui est des activités de santé, je fais
grâce de répondre aux caricatures qui font que le ministère
avait l'intention de fermer toutes les cliniques externes. Mais je crois que le
ministre va voir qu'à moins de prendre une option quant au
développement futur, il sera amené à prendre la
décision soit de privilégier le développement de ces
services, parce qu'il ne faut pas s'imaginer qu'ils vont arrêter de se
développer en milieu hospitalier où cela risque d'être
très coûteux d'ailleurs on en a eu l'exemple et
l'expérience ou de développer ces services dans des
milieux non hospitaliers qui seront sans aucun doute plus acceptables pour la
population, parce que la population n'a pas tellement l'impression d'être
bien servie dans les cliniques externes de la plupart des hôpitaux
à cause de l'achalandage et à cause du fait que les
hôpitaux n'ont pas été conçus pour ça, qu'ils
font ce rôle un peu par suppléance.
Finalement, pour ce qui est des cliniques de radiologie et de
laboratoire, ça mériterait passablement de remarques. Je doute
qu'il puisse me citer des exemples de CLSC disposant de ces équipements
à côté des centres hospitaliers, mais, dans les
régions éloignées, c'est l'endroit logique pour les
installer. Par ailleurs, je ne suis pas du tout sûr qu'en refusant aux
CLSC ces éléments, qui sont devenus coutumiers, routiniers et
essentiels des soins de première ligne, des services de diagnostic, il
ne va pas au contraire encourager les cabinets privés de radiologie et
même les laboratoires privés plutôt que d'effectuer le
redressement qu'il souhaite opérer au bénéfice des
hôpitaux.
Je crois qu'il y a là des questions extrêmement
importantes. Bien sûr, on peut raisonner à partir d'une
réalité telle qu'on la constate, qui est celle d'un programme de
CLSC qui a eu des difficultés d'implantation, mais il faut en venir
à une solution suivante: ou on porte un jugement immédiatement
sur le succès ou l'échec de la formule et on l'abandonne, ou
alors on la maintient, mais on maintient également ce qui en fait ses
caractéristiques essentielles.
Autrement, il n'y a vraiment plus d'intérêt, je crois, pour
l'Etat et le contribuable à favoriser le développement d'une
formule qui est une formule parmi d'autres, qui est une espèce de
cabinet multidisciplinaire, mais qui fonctionne essentiellement comme un
concurrent de tout le reste et qui, si on laisse les gens en faire tous seuls,
va finalement s'organiser probablement sans l'intervention du gouvernement sur
cette base.
La seule raison de faire intervenir le gouvernement, c'est
d'établir une meilleure accessibilité, une meilleure
cohérence du réseau, et je crois que ce que le ministre nous a
donné comme indication nous montre qu'il ne se soucie pas beaucoup de
cet élément comme élément de cohérence du
réseau des services de santé et des services sociaux.
Le Président (M. Laplante): J'accorderai la réponse
au ministre, si vous voulez, il faut suspendre nos travaux. Retour à 8
heures.
La commission suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 18 heures)
Reprise de la séance à 20 h 10
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, mesdames et
messieurs!
Reprise des travaux de la commission des affaires sociales. Comme
convenu, nous allons reprendre le programme 1: Soutien du revenu familial. M.
le ministre.
Soutien du revenu familial
M. Lazure: II s'agit d'allocations familiales. Vous avez le texte
qu'on vous a distribué cet après-midi, un petit
résumé des divers programmes, des 18 programmes. A ce programme
1, il y a deux éléments, l'élément des prestations
d'allocations familiales et l'élément de l'administration. Il y a
une légère augmentation sur l'exercice
précédent.
Il me fait plaisir de présenter aux membres de la commission, M.
le juge Gil Fortier, qui est le président de la Régie des rentes.
Avec votre permission, M. le Président, je lui passe la parole, s'il
peut expliciter un peu plus ce sujet.
Au niveau des prestations, le montant des prestations qui est
prévu pour l'année financière est de $113 millions,
comparativement à $108 millions au budget de l'année
dernière. Pour les dépenses d'administration, $4 918 000, soit
une diminution, de ce côté, d'environ $40 000 par rapport à
l'an dernier.
M. Forget: Bravo!
M. Lazure: II y a une diminution de l'effectif, en
réalité, c'est ce qui amène la baisse des frais
d'administration.
Le Président (M. Laplante): C'est tout sur
l'élément 1. M. le député de Saint-Laurent.
M. Forget: Je vous remercie. D'abord, je vais commencer par des
questions politiques. Après, j'aurai des questions plus administratives
et je vais me tourner vers le ministre pour poser ces premières
questions.
Je ne veux pas être ennuyeux avec mes références au
programme de son parti, mais ce sont des éléments qui ont
suscité beaucoup d'espoir. Je pense que je suis tenu de les mentionner
pour obtenir du ministre une indication quant à la probabilité de
leur réalisation et la confirmation que, pour cette année, au
moins, il n'est pas question de leur donner suite.
Je pense en particulier à l'indexation aux six mois plutôt
qu'à l'année des prestations sociales, donc des allocations
familiales. C'est dans le programme du Parti québécois et cela
s'applique aux allocations familiales comme cela pourrait s'appliquer aux
autres stations sociales.
Je pense bien qu'il n'y a pas, dans les crédits, de
l'année, pour les allocations familiales, la possibilité de les
indexer en juillet, mais je serais heureux de constater le contraire, bien
sûr.
Deuxièmement, le programme du Parti québécois fait
allusion aussi à la rémunération du conjoint au foyer.
Est-ce qu'il faut voir là seulement une répétition, sous
une autre forme, de l'engagement général de mise en place d'un
régime de revenu familial garanti, dont nous avons parlé ce
matin, ou hier, je ne me souviens plus très bien? Ou est-ce qu'il s'agit
effectivement d'un autre principe de rémunération directe pour le
conjoint au foyer, au taux du salaire minimum? Du moins, c'est l'idée
que certains groupes ont défendue. Est-ce que cela est toujours
d'actualité? Je pense bien que là aussi, le ministre va nous
indiquer qu'il n'y a pas de crédits cette année pour cela.
Mais est-ce que c'est à l'étude ou est-ce une idée
qu'ils ont à l'étude pour l'an prochain? Ou dans un avenir
indéfini?
Finalement, il y a la question des prestations forfaitaires à la
naissance. Certaines législations sociales dans d'autres pays
prévoient qu'à la naissance, soit du premier enfant ou même
à la naissance de chaque enfant, il y a les frais de trousseau, pour
employer une expression un peu désuète, un peu vieillotte, mais
il y a des frais qui sont non récurrents, qui ne reviennent pas tous les
mois, l'achat d'un berceau ou l'achat... Ce genre de dépenses...
Mme Lavoie-Roux: Les couches.
M. Forget: Oui, les couches. J'imagine que c'est dans cet esprit
qu'on le voit figurer aussi au programme du Parti québécois.
Est-ce que là aussi, on peut nous confirmer qu'il n'y a pas de
prévisions budgétaires faites cette année? Pour ce qui est
de l'avenir, est-ce que sera l'an prochain ou est-ce qu'on n'a aucune
idée de la date d'application?
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Lazure: M. le Président, en ce qui concerne la
prestation forfaitaire à la naissance, je suis un peu au courant que
certains pays, dans le cadre d'une politique de natalité, ont
instauré une telle politique. Je dois dire bien humblement que nous ne
sommes pas en train d'étudier cette question, mais qu'il faudrait
l'étudier éventuellement, justement dans le contexte d'une
politique de natalité, puisqu'il y a un problème de
dénatalité quand même assez important au Québec. Le
revenu du conjoint au foyer peut s'inscrire ou ne pas s'inscrire à
l'intérieur du revenu familial annuel garanti. Cela reste un objectif,
et à ce stade-ci je ne peux pas vous dire, quelle forme cela
prendrait.
Quant à l'autre remarque sur l'indexation aux six mois,
évidemment, c'est un objectif, cela aussi. C'est dans le programme du
Parti québécois.
Il est bien sûr qu'avec des disponibilités
financières assez limitées, il n'est pas possible, dans un
premier mandat, de réaliser tout un programme politique. Je pense que ce
serait assez inédit qu'un parti politique nouvellement au pouvoir puisse
réaliser rapidement tout son programme.
M. Forget: Je remercie le ministre de nous indiquer
qu'effectivement, cette année, aucune de
ces mesures ne se réalisera et qu'il n'y a pas renoncé.
Evidemment, dans un mois à peu près exactement, le cycle
budgétaire de l'année prochaine va commencer. J'imagine qu'il va
inscrire au moins une de ces mesures dans son budget de l'an prochain. S'il
avait à le faire, est-ce qu'il peut nous indiquer laquelle de ces
mesures il privilégierait?
M. Lazure: Je pense que c'est trop tôt.
M. Forget: C'est trop tôt. J'aimerais, sur la question des
crédits proprement dits, demander au ministre, s'il est exact de croire
que les crédits pour l'année 1977/78 comprennent les montants
nécessaires pour indexer les allocations familiales pour les trois
premiers mois de 1978 et que l'indexation qui est anticipée ici est de
6%...
M. Lazure: C'est exact.
M. Forget: ... selon une directive du Conseil du
trésor.
M. Lazure: C'est exact.
M. Forget: II faudrait donc ici aussi anticiper un budget
supplémentaire, puisqu'il est à supposer, d'après les
données les plus récentes, que l'indice des rentes sera à
un niveau plus élevé que 6%?
M. Lazure: Evidemment, si l'indice des rentes est plus
élevé, il est sûr que la prévision qui est faite
à 6% va être insuffisante.
M. Forget: Je pense qu'on peut aller plus loin que de le dire
tout à fait au conditionnel puisque si on avait à calculer
maintenant l'indice des rentes, plutôt qu'à la fin de novembre,
comme c'est normalement le cas c'est du moins l'indication qu'on nous a
fournie ce matin l'indice des rentes applicables à partir, comme
par exemple, de juillet prochain serait de 7%. Il faudrait que le taux
d'inflation subisse une chute assez spectaculaire pour ramener la moyenne sur
l'ensemble de l'année, à la fin de novembre, à 6%.
Donc, on peut présumer que cela va se maintenir à 7% et
peut-être même un peu plus éventuellement, selon
l'évolution des prix, évidemment. Est-ce qu'on peut
évaluer le manque que cela représentait, à supposer que ce
soit 7%? C'est 1% essentiellement de la masse, c'est donc à peu
près $1,1 million ou $1,2 million.
M. Lazure: C'est seulement pour les trois premiers mois de
l'annés 1978 à 6%.
M. Forget: Divisé par quatre.
M. Lazure: Pour l'autre partie de l'année, c'est à
8,2% que les projections ont été faites.
M. Forget: D'accord. Alors, effectivement il s'agirait d'un
déficit de $400 000 possible, si l'indice des rentes se maintenait au
même niveau.
M. Lazure:Oui.
M. Forget: Ecoutez, pour ce qui est des allocations familiales,
je n'ai pas d'autres questions. J'aurai des questions plus
générales sur les autres programmes. Je vais donner à mes
collègues la chance de poser des questions sur les allocations
familiales avant de revenir à des points plus
généraux.
M. Le Moignan: M. le Président, ce serait plutôt une
directive. Je suis un peu dans le brouillard pour la bonne raison que je
remplace un collègue et que je n'ai pas assisté aux débats
toute la journée. Nous étions dans le programme 4,
élément 1. Est-ce à dire que nous allons y revenir plus
tard?
Le Président (M. Laplante): Exactement, M. le
député de Gaspé. On va y revenir après
l'étude des programmes 1 et 17. Il avait été entendu avec
les membres de procéder ce soir au programme 1.
M. Le Moignan: Je vous remercie; c'est parce que j'en avais perdu
un bout.
Le Président (M. Laplante): Aviez-vous des questions sur
le programme 1?
M. Le Moignan: Pour le moment, non.
Le Président (M. Laplante): Le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Suite à la mise en place de la taxe sur
les vêtements d'enfants, le ministre des Finances avait prévu
qu'on aurait une somme de $30 millions à redistribuer sous forme
d'allocations familiales. Il a laissé entendre en Chambre, la semaine
dernière, que ces $30 millions seraient largement dépassés
et seraient redistribués en allocations familiales. Le ministre peut-il
nous dire, à ce moment-ci, quel est l'ordre de l'augmentation qui est
prévue par le ministre des Finances?
M. Lazure: J'ai entendu le ministre des Finances dire qu'il y
avait d'excellentes chances que cela soit dépassé. Largement, je
ne l'ai pas entendu. Je pense bien que, là aussi, il est trop tôt
pour dire ce que sera le dépassement. Le ministre des Finances a
misé sur une somme de $32 millions et l'augmentation des allocations a
pris effet le 1er mai, comme vous le savez. Je pense que cela va prendre un
certain temps avant qu'on puisse réaliser quel serait le surplus
au-delà de cette prévision de $32 millions.
Mme Lavoie-Roux: Est-il assuré que tout ce qui sera
perçu en sus des $30 millions prévus sera redistribué sous
forme d'allocations familiales?
M. Lazure: Oui, cela a été dit de façon
solennelle et catégorique. C'est maintenu.
Mme Lavoie-Roux: Une autre question que j'aimerais poser au
ministre. Il a évidemment été consulté quand on a
décidé d'établir cette politi-
que d'imposer une taxe sur les vêtements d'enfants et de la
redistribuer sous forme d'allocations familiales. Est-ce que le ministre des
Affaires sociales voyait là une approche qui avantagerait des familles
non pas tant du point de vue de l'argent qui serait redistribué que de
l'effet psychologique que ceci pouvait avoir sur les familles, compte tenu de
l'organisation des familles, particulièrement les plus démunies?
S'il veut un exemple plus concret, il sait que, dans les familles à
revenu modeste et même à revenu minime, je dirais, très
souvent les allocations familiales ont servi à d'autres fins qu'à
l'achat de vêtements. Elles peuvent servir à payer une partie du
logement. Elles sont ordinairement utilisées comme un montant global
à une fin particulière. L'achat des vêtements qui, lui,
revient périodiquement, selon les besoins quotidiens ou mensuels, etc.,
c'est dans le fond pour ces parents une sorte de surcharge, je ne dis pas en
chiffres absolus, parce que cela, il faudrait le prouver, mais au plan de
l'organisation budgétaire de ces familles. Finalement, est-ce que cela
lui apparaît comme une bonne mesure?
M. Lazure: C'est toujours difficile phychologiquement de retirer
une espèce de privilège acquis qui était l'exemption de
taxe sur les vêtements et chaussures pour enfants, même quand ce
geste, ce retrait est accompagné de l'octroi, sous une autre forme, du
même montant, c'est-à-dire sous forme d'une augmentation des
allocations familiales. Je reconnais, surtout quand c'est fait rapidement, sans
préparation, qu'un certain nombre de familles ont été
déçues du retrait de cette exemption de la taxe.
D'autre part, depuis ce mois-ci, les allocations familiales ont
été augmentées: pour le premier enfant, de $3.98 à
$5.05; pour le deuxième, de $5.32 à $6.76; pour le
troisième, de $6.64 à $8.43 et, pour le quatrième, de
$7.96 à $10.11.
Après un certain temps, les mères de famille et les
pères de famille et la population se rendront compte que c'est une
ristourne qui est non seulement équivalente pour l'ensemble de la
population mais, probablement, qui ira au-delà de ce que pouvait
procurer l'exemption de la taxe.
La deuxième remarque est que l'exemption de la taxe, comme vous
le savez, sur les vêtements d'enfants était une règle assez
difficile à faire observer. Il y a, comme le ministre des Finances l'a
dit dans son discours, quand même un bon nombre d'hommes, de femmes,
d'adultes qui, de par leur taille, pouvaient acheter des vêtements
d'enfants ou des chaussures d'enfants et, par conséquent,
bénéficier d'une façon plus ou moins orthodoxe, de
l'exemption de taxe.
En résumé, le public, au fur et à mesure que les
chèques d'allocations familiales augmentées entreront
régulièrement, va se rendre compte que c'est une mesure au moins
aussi équitable que l'autre, sinon plus.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre, vous faites valoir les arguments
que le ministre des Finances a mis de l'avant lorsqu'il a fait la
présentation de son budget. La question précise que je vous pose
est celle-ci: Croyez-vous que cette mesure puisse avoir une influence
budgétaire, une influence difficile sur l'organisation budgétaire
des familles les plus démunies?
M. Lazure: Moi, je ne crois pas. J'entends mon adjoint
parlementaire, M. le député de Richelieu qui veut prendre la
parole.
M. Martel: Même, au contraire. Si vous me permettez de
donner l'exemple suivant, seulement avec l'augmentation du mois de mai des
allocations familiales, une famille de quatre enfants va avoir une augmentation
totale, à la fin de l'année, d'environ $77. J'ai fait le calcul,
étant moi-même père de quatre enfants. Cela
équivaut, au point de vue de la taxation, à environ $1000
d'achats de vêtements. Je trouve que ce sera une augmentation
appréciable, à la longue, d'autant plus que le surplus de cette
taxe de 8%, comme cela a été dit clairement par le ministre des
Finances, va aller en augmentant, c'est-à-dire que les allocations
familiales vont augmenter de mois en mois, au fur et à mesure que les
sommes d'argent vont augmenter.
Dès maintenant, en calculant simplement sur le mois de mai, un
père de famille de quatre enfants aura $77 de plus à la fin de
l'année équivalant à peu près à $1000
d'achats. Je pense que c'est appréciable.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'était pas là ma question. Ces
calculs...
M. Martel: De toute façon, les parents vont disposer de ce
budget supplémentaire.
Mme Lavoie-Roux: Dans les familles les plus
défavorisées, l'allocation familiale, traditionnellement
je pense que ce sera l'avis de ceux qui ont travaillé avec des familles
défavorisées sert à d'autres fins
budgétaires que celles d'acheter des vêtements aux enfants. C'est
un élément qui vient peut-être placer une charge de plus
dans ces familles.
M. Martel: Moi, je crois au bon sens du père et de la
mère de famille québécois qui vont savoir, sans doute,
utiliser à bon escient ce surplus d'argent.
M. Lazure: Je ferais peut-être une remarque. C'est une
évaluation qui est très difficile à faire, à quel
pourcentage de la population s'applique votre raisonnement, mais on pourrait
étendre ce raisonnement à l'argent dont dispose une famille. Les
bénéfices d'une exemption de taxe sur les vêtements
d'enfants pourraient être réduits au minimum si les mêmes
parents, que vous avez en tête, utilisent l'argent de l'allocation
familiale pour d'autres choses que pour les enfants. Ils auraient pu utiliser
aussi leur budget pour autre chose que d'acheter des vêtements
d'enfant.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Richelieu.
M. Lavigne: Je voudrais ajouter ici que M. Pa-rizeau nous a
ouvert un autre volet de la question quand il a fait état du manque de
contrôle qu'on avait, dans les merceries, à faire payer la taxe
sur du linge même d'adulte. A ce moment-là, en faisant payer une
taxe, indépendamment que ce soit du linge d'enfant ou du linge d'adulte,
indépendamment que la personne soit de grande taille ou de petite
taille, à ce moment-là, il y a une bonne
récupération d'argent.
Cela a été clair quand M. Parizeau nous a dit que cet
argent n'était pas là pour gonfler les goussets du gouvernement,
mais pour être littéralement remis, sous forme d'allocations
familiales, dans chacune des familles. Il y a déjà une
première tranche qui paraît sur les chèques d'allocations
familiales de ce mois-ci. Cette tranche risquera d'être augmentée
au fur et à mesure qu'on verra combien il y avait d'argent en taxe qui
était perdu par la vente de linge d'adulte passé comme du linge
d'enfant. Donc il y a encore une récupération à faire dans
le courant de l'année.
Maintenant, je pense qu'il faut compter un peu, comme le ministre le
disait, sur le bon vouloir et la compréhension des adultes qui ont en
main de l'argent, que ce soit sous forme de salaire, que ce soit sous forme
d'exemption de taxe. C'est sûr que, dans une société, il y
aura toujours des gens moins sérieux, moins administrateurs que
d'autres, mais je ne crois pas que la somme annuelle représente un tel
montant c'est un montant assez minime pour mettre en danger la
survie des enfants ou la qualité des vêtements qu'ils auront
à porter.
Si cela représentait un montant de $1000 ou $2000, cela pourrait
peut-être, dans certains budgets, être des sommes très
appréciables qui pourraient désorganiser un budget familial. Mais
comme mon collègue le disait, à partir de ces calculs, cela
représenterait peut-être, pour une famille de quatre enfants, un
montant de l'ordre de quelque $60 par année. Je ne crois pas que quelque
$60 par année placés plus ou moins bien mettent vraiment en
danger la survie ou la qualité supérieure ou inférieure de
vie de la famille.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre, je pense que je n'ai pas
parlé du danger pour la survie des familles et je n'ai pas fait allusion
non plus aux bons ou mauvais administrateurs des familles. Ce qu'on ne semble
pas réaliser, c'est qu'il y a des familles qui sont obligées,
avec les revenus qu'elles ont, de budgétiser au jour le jour. C'est
facile pour nous de dire: On va recueillir $20 de plus, $40 de plus, quand on
n'a pas ce souci ou cette inquiétude de devoir budgétiser jour
après jour; $0.50, $1 ou $2 de plus c'est énorme pour ces
familles quand elles doivent les budgétiser quotidiennement. Ce n'est
pas le cas des gens qui sont autour de cette table.
Le Président (M. Laplante): La difficulté de la
réponse du ministre c'est qu'elle porte surtout sur une question
hypothétique.
Mme Lavoie-Roux: Je ne pense pas que le président ait
à porter des jugements sur tes questions qu'on pose.
Le Président (M. Laplante): Vous n'avez pas l'air
satisfaite encore des réponses qu'on voudrait donner. C'est la solution
que j'essaie de trouver à l'intérieur de cela.
Le député de Richelieu.
M. Forget: Puisqu'il y a une question de philosophie, il semble
bien que la philosophie n'est pas partagée. Il reste qu'on nous dit que
toutes les sommes recueillies au-delà d'un certain montant, le montant
qui était dans le discours du budget, comme recettes additionnelles
provenant de la taxe de vente, à la suite de la suppression de
l'exemption des vêtements d'enfants, seront versées sous forme
d'allocations supplémentaires additionnelles. J'aimerais donc que le
président de la Régie des rentes, qui est ici, nous dise quel est
le chiffre précis auquel on peut estimer le coût mensuel
additionnel qui découle des majorations récemment introduites au
Régime des allocations familiales. Autrement dit, combien de plus par
mois versez-vous aux familles à la suite de ces modifications?
M. Lazure: Je pourrais dire 27% par mois de plus, parce que les
allocations ont été augmentées de 27% à compter du
mois de mai. Je ne sais pas par coeur le versement du mois d'avril, si vous
voulez me donner quelques instants, je peux vérifier.
M. Forget: Cette majoration était uniforme, en termes de
pourcentage, pour toutes les catégories d'enfants?
M. Lazure: Oui, c'est 27% pour toutes les catégories. Si
vous voulez avoir le montant mensuel c'est à peu près 27% de $10
millions.
M. Forget: A peu près $2 700 000.
M. Lazure: Peut-être un peu moins que $10 millions.
M. Forget: II serait peut-être important,
éventuellement, d'avoir un chiffre précis, parce que si je
comprends bien, on peut aussi estimer les rentrées mensuelles provenant
de l'augmentation de la taxe et établir s'il y a une correspondance
entre les deux. S'il n'y a pas de correspondance, si je comprends bien, si on
ne verse pas suffisamment en allocations familiales, on va et c'est un
engagement du gouvernement, si je comprends bien introduire une
modification à la loi permettant de majorer encore une fois les
allocations familiales?
M. Lazure: Exact.
M. Forget: Comment le public va-t-il se rendre compte de cela,
à moins qu'on ne lui donne un
relevé mensuel des déboursés et des recettes
additionnelles? Je pense qu'il serait bon de l'avoir pour le premier mois, au
mois de mai, de manière qu'on puisse voir si oui ou non on donne suite
à cet engagement.
M. Lazure: Non, cela n'aura pas besoin d'être fait à
chaque mois.
M. Forget: C'est ce que je pensais, parce qu'on nous a dit tout
à l'heure: A chaque mois, et je sais très bien qu'on ne modifiera
pas la loi à tous les mois. L'engagement est beaucoup moins
généreux qu'il n'en a l'air. On va effectivement, un jour,
majorer les allocations familiales, si on se rend compte qu'on n'a pas assez
versé cette année. C'est de cela qu'on parle.
M. Lazure: II n'est pas moins généreux qu'il n'en a
l'air. Il sera généreux à la mesure des surplus qui
viendront.
M. Forget: II est généreux plus tard, ce qui est
une façon de dire moins généreux, parce qu'une
générosité dans cinq ans et une
générosité maintenant, ce n'est pas la même
générosité.
M. Lazure: L'esprit d'intervention, ce n'est pas dans cinq ans,
mais dans un délai raisonnable.
M. Forget: Dans un délai indéfini comme
l'indexation aux six mois et le reste. On l'étudiera un jour. C'est de
cela qu'il est question. Il est important de l'établir clairement.
Autrement, il faudrait établir un état mensuel et mettre dans la
loi une disposition permettant au ministre ou au Conseil des ministres de
décréter une majoration des allocations familiales en fonction de
ce principe. M. le ministre serait-il prêt à introduire une
modification législative de ce genre?
M. Lazure: J'ai l'impression, M. le Président, que le
ministre des Finances, le ministre du Revenu n'aura pas d'objection à
déposer un rapport des entrées, peut-être pas mensuel, mais
sûrement trimestriel, et à côté de cela un rapport
des déboursés trimestriels. Personnellement, je n'ai aucune
espèce d'objection.
M. Forget: Vous pouvez être sûr qu'on va le lui
demander. Maintenant, j'aimerais savoir, de la part du ministre des Affaires
sociales, s'il envisagerait d'introduire une modification à la Loi des
allocations familiales permettant, par arrêté en conseil, au
Conseil des ministres de majorer d'office le montant des allocations
familiales, si jamais il y avait une absence de correspondance entre les deux
montants?
M. Lazure: C'est une possibilité, M. le
Président.
M. Forget: Vous n'êtes pas prêt à prendre
l'engagement?
M. Lazure: C'est une des possibilités.
M. Forget: Je sais que c'est une des possibilités
M. Lazure: Je n'ai pas à prendre des engagements parce que
vous me demandez d'en prendre, M. le député de Saint-Laurent.
M. Forget: Non , c'est votre droit de refuser. Enfin , je prends
note que vous refusez. Il est intéressant de constater qu'on est un peu
moins avancé qu'on pensait l'être tout à l'heure.
M. Lazure: Absolument pas, M. le Président. Je proteste
contre cette façon d'insinuer constamment. M. le ministre des Finances
et le gouvernement ont pris l'engagement de redistribuer ce qui serait en
surplus des $32 millions. Vous n'avez absolument rien de fondé pour
dire: Oh, ce ne sera peut-être pas fait. Je pense que c'est presque de la
mauvaise foi d'insinuer qu'on ne le fera pas. L'engagement a été
pris et on verra à ce que cela se fasse trimestriellement ou
annuellement...
M. Forget: Ou dans deux ans. On ne veut pas s'engager sur la
manière, donc, on a le droit de douter que cela se fera.
M. Lazure: Si c'est le style que vous engagez ce soir, je n'ai
aucune espèce d'objection, vous pouvez continuer.
M. Forget: Ce n'est pas un style, ce sont des conclusions.
M. Lazure: Ce sont des conclusions qui ne sont fondées sur
rien.
M. Forget: Je pense que mes conclusions sont fondées sur
ce qu'on retrouve au journal des Débats à la suite de notre
discussion de ce soir. Cela me suffit, quant à moi, pleinement.
M. Lazure: Ce qui me suffit, ce sont les chiffres et
l'augmentation.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Richelieu. Vous avez fini?
M. Forget: Sur ce point, oui.
Le Président (M. Laplante): Votre tour était
arrivé, M. le député de Richelieu.
M. Martel: Merci, M. le Président. Ce qui me suffit, moi,
M. le Président, c'est de constater que tous les Québécois
ont eu au mois de mai, mois dans lequel nous sommes toujours, 27%
d'augmentation. Cela est du concret, et je pense qu'on peut espérer la
même chose d'ici six mois, une augmentation semblable.
M. Forget: Cela viendra en même temps que l'indexation
semestrielle.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Martel: En même temps que la souveraineté
politique du Québec.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: En taxant les vêtements pour enfants et
en augmentant les allocations familiales d'un pourcentage tout à fait
uniforme, je pense qu'il y aune certaine distorsion qui peut exister au point
de vue du revenu pour certaines familles. Pour bien m'expliquer, prenons
l'exemple bien concret d'un jeune ménage qui a un enfant naissant.
Cet enfant, on va être obligé de l'habiller
complètement plusieurs fois dans l'année parce qu'il grandit
très vite et, l'année suivante, on recommence. Le vêtement
pour un bébé, sans être un spécialiste, le gros bon
sens exige qu'on puisse calculer qu'il est beaucoup plus élevé
que pour un enfant de sept ou huit ans qui grandit moins vite.
Vous taxez ce jeune ménage de 8% sur tout vêtement qui sera
acheté pour le bébé. Bien souvent, c'est lorsqu'on est
jeune qu'on a des problèmes financiers les plus sérieux. On veut
s'établir, etc. Pour un bébé, si je ne m'abuse, vous
relevez l'allocation de $12 par année. C'est bien cela?
M. Lazure: C'est la marge entre $3.98 et $5. C'est un peu plus de
$12.
M. Saint-Germain: Cela veut dire que ce ménage ne devra
acheter pour plus de $150 par année pour dépenser ces $12. Et
$150 pour habiller un enfant naissant pendant un an, c'est bien en-dessous de
la réalité des choses.
M. Martel: C'est discutable. Pour un enfant de 0 à 1 an,
on n'achète pas souvent de paires de souliers pendant l'année.
Avez-vous déjà vu en enfant marcher avant un an, après un
mois ou deux? Je ne pense pas qu'on achète plusieurs paires de souliers
à un enfant de deux mois.
M. Saint-Germain: On a seulement une femme. Bien souvent, on
change les souliers des bébés non pas parce qu'ils marchent;
c'est parce qu'ils ne peuvent aller à la toilette tout seul.
M. Martel: Disons que les enfants de cet âge ne profitent
pas autant que le député à son âge. Cela va de
soi.
M. Saint-Germain: Sans être un spécialiste, on sait
pertinemment que, pour habiller complètement un enfant pendant un an,
cela coûte plus cher que $150. Il y a quatre saisons. Il faut l'habiller
pour le printemps, pour l'été, pour l'automne et pour l'hiver.
Où allez-vous, au prix où sont les vêtements, avec $150 par
année? Et tous ces vêtements que vous avez achetés dans la
première année, la deuxième année ils sont tous
à renouveler, complètement. Un jeune ménage, dans ces
conditions, accuse certainement une perte marquée.
Si vous avez une famille d'une jeune fille de huit ans et d'un petit
gars de six ans, c'est certai- nement des dépenses plus
considérables pour le vêtement que si vous aviez deux
garçons ou deux filles de huit et six ans. Je veux dire que...
Mme Lavoie-Roux: C'est unisexe aujourd'hui.
M. Saint-Germain: C'est unisexe. De toute façon, lorsqu'on
a établi par escalade, si vous voulez, les allocations familiales, on a
fait des études pour essayer d'arriver à traiter avec justice les
familles, selon l'âge des enfants. Mais, quand vous arrivez avec un
élément comme la taxe uniforme pour tout le monde et que vous
augmentez uniformément les allocations familiales, bien vous brisez
cette relativité qui est sous-tendue par une justice distributive
à mon avis. Cela me semble évident.
M. Shaw: Vous ne dépensez pas plus que $1000 pour votre
famille dans un an?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Limoilou.
M. Gravel: J'ai passé mon tour tout à l'heure. M.
le Président, peut-être pour le bénéfice du
député de L'Acadie, je ne sais pas si elle a pris connaissance du
tableau que j'ai simplifié pour que ce soit accessible, parce que les
gens nécessairement ne comprenaient pas la différence qu'il y
avait dans l'augmentation. J'ai fait un tableau pour une famille de cinq
enfants. Si elle veut avoir ce tableau, je peux le lui envoyer.
Pour une famille de cinq enfants, vous pouvez acheter pour $1290 de
vêtements d'enfants avant d'être péanlisés par la
nouvelle loi. Cela veut dire que, si vous avez $103 d'augmentation
d'allocations familiales, que vous divisez par 8% de la taxe et multipliez par
100, vous arrivez à $1290 d'achat de vêtement d'enfants. J'ai
rencontré plusieurs familles et je peux vous dire que, sur cinq enfants,
vous avez déjà deux ou trois enfants qui la paient actuellement,
la taxe sur les vêtements d'enfants, et qui vont bénéficier
d'une augmentation d'allocation familiale pour les cinq enfants.
Ce tableau, je crois que vous pourriez peut-être en prendre
connaissance. Si cela vous fait plaisir de l'accepter, cela me fera plaisir de
vous l'envoyer.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, pour répondre au
député de Limoilou qui m'interpelle...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je vous remercie, M. le député, je
lirai avec attention le tableau que vous avez préparé, mais je
pense que ce n'est pas là le problème particulier que j'ai
soulevé. Je n'ai pas voulu me chicaner sur des chiffres parce que,
justement, on est dans l'hypothèse: Est-ce qu'une famille en
dépense $1000 ou $1200? J'ai simplement parlé du problème
que cela posait pour l'organisation budgétaire des familles qui
dépendent de l'assistance-sociale ou des familles à revenus
très modestes dont l'organisation du budget ne se fait pas, pas
parce qu'ils ne le voudraient pas, pas parce qu'ils ne sont pas des bons
administrateurs, parce qu'ils calculent au jour le jour les dépenses
qu'ils doivent encourir pour leur famille dans tous les domaines. C'est mon
point.
Le Président (M. Laplante): Je ne veux pas que ce soit une
conversation entre deux personnes. Si vous avez des questions à poser au
ministre, je suis prêt à les accepter, parce que si on commence ce
jeu, on ne finira plus.
M. le député de Gaspé.
M. Le Moignan: Vous voulez dire, M. le ministre... Avez-vous
l'intention de parler?
M. Grenier: Non.
M. Le Moignan: M. le Président, ma question n'est pas
tellement philosophique, j'aimerais savoir où se trouve la ligne de
démarcation parce qu'on a mentionné que des parents achetaient du
linge d'enfants et que les parents trichaient sur la taxe. Je ne sais pas si,
dans votre optique, un enfant c'est douze, quatorze, ou seize ans,
c'est-à-dire un étudiant, par exemple, c'est peut-être
l'idée quand on paie la taxe sur le linge d'enfants. Je comprends que si
on comprend un enfant jusqu'à l'âge de 18 ans, il a
déjà une stature d'adulte plus grande que son père. Est-ce
ce que vous voulez dire quand on dit: Les parents trichaient en s'habillant
à même le linge d'enfants pour éviter la taxe?
M. Lazure: Ce qui arrivait, ce n'était pas sur la limite
d'âge, il n'y avait pas de surveillance appropriée pour dire: Un
tel a dépassé l'âge d'enfant, que ce soit 18 ans ou 16 ans,
mais c'était sur la taille de l'individu, quant aux vêtements et
aux chaussures. Alors, un adulte de petite taille pouvait acheter des
vêtements d'adolescent et s'en tirer sans payer de taxe.
M. Le Moignan: L'enfant n'avait pas une limite d'âge.
Mme Lavoie-Roux: Quatorze ans.
M. Lazure: Oui, mais la surveillance était
extrêmement difficile. C'est pour cela qu'on ne connaît pas
exactement les revenus qu'on peut retirer de cela.
M. Martel: Connaissant la situation d'ailleurs matrimoniale du
député de Gaspé, on comprend cette question.
Le Président (M. Laplante): Vous avez demandé la
parole, M. le député de Richelieu. Programme 1,
élément 1, adopté?
M. Forget: Non, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent. Excusez, M. le député de Pointe-Claire.
M. Shaw: Nous avons eu, l'année passée, une
diminution d'enfants dans les écoles de 58 000 pendant l'année
1976. Avec le même chiffre cette année, cela peut être 65
000 enfants de moins. Est-ce que vos chiffres montrent une diminution des
enfants qui vont avoir des allocations familiales?
M. Lazure: Oui. En mars 1976, alors que la clientèle
était de 1 964 994, elle était, en mars 1977, de 1 918 255, donc
une diminution de 46 739 enfants, de mars 1976 à mars 1977.
M. Shaw: C'est calculé dans les chiffres? M. Lazure:
Oui.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
Régie des rentes
M. Forget: M. le Président, sur une question plus
générale des problèmes qui touchent la Régie des
rentes, il est de coutume de pouvoir poser certaines questions...
M. Lazure: Je n'ai aucune espèce d'objection, au
contraire.
M. Forget: ... que j'aimerais bien pouvoir passer à un
plan plus général. J'aimerais demander si on pourrait nous
dresser très sommairement, de façon très concise, un
tableau de l'évolution du nombre des causes en appel devant la
commission des affaires sociales pour des réclamations
d'invalidité ou autres au titre du Régime de rentes. Il y a eu,
depuis la création de la commission et le rapatriement de cette
juridiction devant un tribunal québécois, un bon effort de fait.
J'aimerais qu'on puisse faire le point là-dessus parce que cela peut
intéresser passablement de gens.
M. Lazure: En ce qui concerne les appels des décisions de
la Régie des rentes, au 31 décembre 1975,il y avait 214 appels
qui étaient pendants devant la commission, mais, au cours de
l'année 1976, il y a eu 521 nouveaux appels qui ont été
inscrits. Mais, dans ces 521 nouveaux appels, il faut comprendre tous les
appels qui étaient en suspens devant la commission d'appel des pensions,
l'ancien tribunal d'appel, et qui ont été
transférés au nouveau tribunal.
En 1976, il y a 269 appels qui ont été entendus, il y en a
156 qui ont été retirés, de telle sorte qu'à la fin
de 1976, il y avait 310 appels en suspens; ce qui veut dire qu'on a quand
même disposé d'un très grand nombre d'appels si on compare
à la situation qui existait sous l'ancien tribunal. Il est arrivé
des années où on n'avait entendu qu'une dizaine d'appels dans
l'année.
M. Forget: Je n'ai pas bien entendu, je m'excuse.
M. Lazure: 269.
M. Forget: 269. Ce qui veut dire qu'on en a entendu à peu
près une cinquantaine, 55 de plus... Non, excusez-moi, la comparaison ne
tient pas. Qu'est-ce que représentent les nouveaux appels durant
l'année, exclusion faite de ceux qui étaient en attente?
M. Lazure: Je pense qu'on peut parler d'une trentaine d'appels
par mois, environ.
M. Forget: Environ 300, 360 par année. M. Lazure:
Oui, c'est cela.
M. Forget: Ce qui veut dire que, malgré tout, comme on en
a entendu 269, il y a une certaine tendance à prendre du retard,
à moins que le nombre de commissaires soit accru.
M. Lazure: La commission a considérablement
accéléré son rythme, je dirais, depuis le début de
l'année. Je pense que la Commission des affaires sociales siège
deux semaines par mois pour entendre les appels du Régime de rentes.
Probablement que le président de la Commission des affaires sociales
je ne sais pas s'il va venir pour le budget serait en meilleure
position pour vous indiquer...
M. Forget: II y a un projet de loi devant l'Assemblée
nationale pour accroître le nombre de membres.
M. Lazure: ... s'il entend... C'est cela, oui.
M. Forget: C'est relié à cela, je le sais. Je
voulais voir la situation, mais la situation exige encore une augmentation du
nombre de membres, c'est assez évident.
M. Lazure: Exactement, M. le Président.
M. Forget: Une autre question, M. le Président. J'aimerais
savoir si la régie a révisé ou fait à nouveau une
estimation de l'économie qui pourrait résulter d'un paiement
bimestriel ou trimestriel des allocations familiales; si elle pouvait nous
donner une indication de l'ordre de grandeur de l'économie de frais
administratifs qui pourraient en résulter.
M. Lazure: Vous voulez dire si les allocations familiales
étaient payées moins souvent que mensuellement.
M. Forget: C'est cela, à tous les deux mois ou à
tous les trois mois.
M. Lazure: Oui. Je vais être obligé de vous donner
les chiffres de mémoire. Nous avons fait une étude à ce
sujet. Pour effectuer le versement des allocations familiales à tous les
deux mois... Sauf, évidemment, aux personnes qui reçoivent de
l'aide sociale. Parce que, pour les personnes qui reçoivent de l'aide
sociale, l'allocation familiale est prise en considération dans la
détermination du montant d'aide sociale et, par conséquent, ces
familles attendent ce montant chaque mois, quelque petit qu'il puisse
être dans certains cas. Pour les autres bénéficiaires, nous
verserions les allocations à tous les deux mois. Je pense, et je vous
donne ce chiffre sous toute réserve, qu'il y avait une économie
de $400 000, il me semble.
M. Forget: Pour l'année. M. Lazure: Pour
l'année.
M. Forget: Cela tient compte des tarifs postaux actuels.
M. Lazure: Oui. Ecoutez, je ne le sais pas. M. Forget:
C'est un ordre de grandeur. M. Lazure: Oui.
M. Forget: M. le Président, une autre question. Vers la
fin de 1976, un comité interministériel a été mis
sur pied, étant donné la conclusion imminente de la
négociation avec les policiers de la Communauté urbaine de
Montréal.
Ce comité interministériel a été mis sur
pied pour étudier toutes les implications législatives et autres
relatives au régime de pension des policiers de la ville de
Montréal. Evidemment, ici, peut-être qu'il serait bon d'indiquer
pour les nouveaux membres de la commission que la Régie des rentes
s'occupe de cela en vertu de son statut d'administrateur de la Loi sur les
régimes supplémentaires de rentes. Est-ce que ce comité a
fait son rapport et est-ce que nous en sommes rendus à des
recommandations?
M. Lazure: Je n'ai pas eu de rapport encore.
M. Forget: Vous n'avez pas eu de rapport. Le comité existe
toujours, cependant?
M. Lazure: Oui, il existe.
M. Forget: Vers quelle date attend-on le rapport de ce
comité? Est-ce qu'il y a une échéance précise?
M. Lazure: Non, je n'ai pas de date précise, à ma
connaissance, mais j'imagine que c'est une question de mois. C'est plus une
question de mois que de semaine. C'est un travail assez complexe.
Si vous me permettez une correction. Cela couvre non seulement les
régimes des policiers, mais cela couvre tous les régimes de
retraite.
M. Forget: Ah non! Je fais une distinction, à moins qu'il
y ait eu des changements. J'arrive tantôt au comité
d'étude. Il y a plusieurs comités. Soyons clairs. Il y a
le...
M. Lazure: Celui dont vous pariez, je ne le connais pas.
M. Forget: II y a le comité sur la discrimination dans les
avantages sociaux, on en parlera tout à
l'heure. Il devrait être sur le point de terminer ses travaux,
après des audiences publiques, etc. Il y a le comité
d'étude de M. Hébert sur l'ensemble des régimes de rentes.
Il va produire son rapport à la fin d'août, d'après son
mandat. Il y a un troisième comité interministériel qui
implique la Justice, les Affaires municipales, les Finances, les Affaires
sociales et la Régie des rentes, qui a pour but cela a
été adopté par arrêté en conseil, vers le
mois d'août ou septembre dernier d'examiner tout ce fameux
problème du fond de pension de la ville de Montréal.
M. Lazure: Je disais qu'il n'est pas limité au
régime de retraite des policiers, mais à tous les régimes
de retraite de la ville de Montréal.
M. Forget: Ah d'accord! A ce moment, oui!
M. Lazure: La régie n'a pas de représentant
à ce comité.
M. Forget: La régie n'a pas de représentant
à ce comité.
M. Lazure: Bien que, nous ayons participé aux travaux du
comité en lui fournissant les renseignements que les membres nous ont
demandés.
M. Forget: Peut-être que le ministre pourrait me
rafraîchir la mémoire là-dessus. Je crois qu'effectivement,
c'est une partie impliquée par les conclusions de ce rapport.
M. Lazure: J'avoue que... Si c'est celui des employés de
la ville de Montréal, c'est à la fin de l'été que
le rapport doit être soumis.
M. Forget: A la fin de l'été. Excellent. Il n'y a
pas eu de développement depuis de ce côté, du
côté de la régie? La régie tient toujours la
même attitude vis-à-vis de cela.
M. Lazure: La régie, depuis dix ans, attend.
M. Forget: Oui.
M. Lazure: J'espère que cette attente va arriver un bon
jour, et qu'une action sera prise par les personnes appropriées.
M. Forget: Je vous le souhaite, pourvu qu'on règle le
problème avant le début de la prochaine négociation.
J'aimerais savoir si la Régie des rentes a fait, à la
demande du ministre ou de sa propre initiative, une étude sur la
"faisabilité" de l'administration par la Régie des rentes de
l'aide sociale. Est-ce qu'il a été question que l'on
déplace l'administration de ce régime? Je pense que le ministre
s'est fait l'écho de réflexion qu'il faisait sur le sujet. Est-ce
qu'il y a eu une étude formelle d'entreprise pour garder les
implications d'un transfert de responsabilités?
M. Lazure: Je dois dire qu'il y avait déjà eu une
étude autrefois. Alors, nous connaissions très bien ce
problème. Il n'y a pas eu d'étude particulière de faite
là-dessus. Il y en a déjà eu une.
M. Forget: A l'époque du transfert des allocations
familiales, entre autres?
M. Lazure: Oui, après cela.
M. Forget: Est-ce que le ministre a pris des décisions, a
pris connaissance de ces études? Est-ce qu'il en est rendu un petit peu
plus loin dans sa réflexion ou s'il aime mieux ne pas faire de
déclaration là-dessus? Enfin, je ne le sais pas.
M. Lazure: Non, ce n'est pas une déclaration. C'est une
chose qui est envisagée, comme elle l'a déjà
été par le passé, mais il n'y a pas eu plus de
progrès que ça. C'est une réflexion et c'est
évidemment rattaché au projet d'une régie
éventuelle, hypothétique, de revenu annuel familial garanti.
M. Forget: Ce transfert, autrement dit, ne se ferait pas à
moins d'introduire un programme de revenu familial garanti. On n'envisage pas
de le faire, si les programmes conservent leur configuration actuelle.
M. Lazure: Je n'éliminerais pas complètement
l'hypothèse d'un transfert avant l'instauration d'une régie du
revenu annuel garanti, si l'instauration d'un régime de revenu annuel
garanti devait beaucoup tarder. Mais s'il ne devait pas tarder beaucoup, je
pense que ce serait plus logique d'attendre l'instauration du régime de
revenu annuel garanti.
M. Shaw: Une question additionnelle à la question qui a
été posée par le député de...
M. Forget: Saint-Laurent.
M. Shaw: ... Saint-Laurent. C'est au sujet des fonds pour le
régime de retraite pour les policiers de Montréal. Je viens de
parler avec un actuaire qui a fait des études pour ce régime de
retraite et il m'a dit qu'il n'y a pas de moyen de financer ces pensions
à même les fonds existants. On aura besoin de fonds
supplémentaires dans l'avenir pour payer les pensions qui sont
demandées. Est-ce que la Régie des rentes est responsable de ces
fonds?
M. Lazure: La Régie des rentes surveille et contrôle
tous les régimes privés de retraite qui existent dans la
province, que ce soit chez un employeur privé, pour une ville ou pour
n'importe quelle entreprise. Alors, ces régimes sont sous notre
surveillance. Ils doivent satisfaire à certaines normes et
particulièrement à celle-ci: les régimes doivent
être capitalisés, c'est-à-dire que ces régimes
doivent avoir en caisse les sommes suffisantes pour payer les prestations que
l'on a promises aux employés, aux participants.
Evidemment, on ne demande pas aux régimes de toujours payer ces
sommes en un seul coup. On peut leur permettre de capitaliser sur une cer-
taine période. Le problème... Vous demandez, bien
sûr, que les régimes de retraite de la ville de Montréal
soient sous notre juridiction. Ils doivent se conformer à la loi, comme
tous les autres régimes. Mais il y a des problèmes particuliers
pour la ville de Montréal. Je ne voudrais pas détailler tout
cela. C'est d'ailleurs pour ça qu'un comité a été
créé l'automne dernier. Mais il y a déjà eu des
comités avant aussi. C'est un problème qui est complexe. Ce
n'est, bien sûr, pas un secret. Dans le cas des régimes de
retraite de la ville de Montréal, il y a des sommes importantes à
capitaliser, et c'est évidemment le but de ce comité que de
trouver une solution à ce problème.
M. Shaw: L'an passé, j'ai assisté à une
"Canadian Pension Conference". C'est évident que presque tous les fonds
de pension sont en crise à cause de leur "stagflation". Mais celui qui
est le plus menacé, disons, c'est celui des policiers de la ville de
Montréal. On a dit que d'ici douze ans, ça va coûter plus
que le revenu normal annuel pour payer les pensions de retraite que pour payer
les salaires à ceux qui travaillent. Est-ce que...
M. Lazure: Je n'oserais pas vous demander quel actuaire vous avez
vu, celui de la ville de Montréal ou celui des policiers, parce que
j'aimerais que ce soit celui de la ville de Montréal.
M. Shaw: C'est Mr Cyril Woods.
M. Lazure: Ah! oui, je le connais très bien. Oui, mais
là, voyez-vous, je préférerais...
M. Shaw: Je demande seulement...
M. Lazure: ... étant donné qu'il y a un
comité qui étudie ce problème, je
préférerais...
M. Shaw: Oui, mais si ce n'est pas !e gouvernement du
Québec qui est responsable pour remettre la...
M. Lazure: Actuellement, c'est la responsabilité de la
ville de Montréal comme pour la ville de Québec. C'est la
responsabilité de la ville de Québec de mettre de l'argent dans
son fonds de pension comme, pour Trois-Rivières, c'est la
responsabilité de la ville de Trois-Rivières.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: J'aimerais faire un commentaire ici, j'ai
abordé avec prudence ce sujet et comme on a mentionné que les
fonds étaient insuffisants, c'est, bien sûr, en vertu des
règles actuelles, c'est une réalité. Mais il faut croire
que nos propos ici peuvent être mal interprétés et
créer un peu d'inquiétude. Je pense que ce qu'il est important de
souligner, c'est qu'il y a dans le fond deux théories en présence
l'une de l'autre et qui, à certains égards, sont également
valables. Certains croient que les fonds de pension des employés
publics, qu'il s'agisse de commissions scolaires, de muni- cipalités ou
d'un gouvernement provincial, n'ont pas besoin d'être capitalisés,
parce qu'ils sont financés par le pouvoir de taxation qui, par
définition, est inépuisable. Jusqu'à la faillite de New
York, on n'avait jamais vu un gouvernement faire faillite sauf que, même
dans ce contexte-là, il a fait faillite parce que les gouvernements
supérieurs dans son cas ont bien voulu l'acculer à cette
extrémité. C'est une des théories qui est en partie, au
moins, celle de la ville de Montréal. Cependant, la loi ne fait
actuellement aucune distinction entre les fonds des entreprises publiques et
les fonds des entreprises privées et c'est autour de ce sujet-là
que tourne tout le débat. Il ne s'agit pas de créer la panique
auprès de personne, mais il est important soit d'ajuster la loi, pour
permettre aux organismes publics de ne pas capitaliser entièrement
certaines pensions publiques, ou alors d'obliger la ville de Montréal ou
la Communauté urbaine à se conformer à la lettre à
la loi et se comporter comme une entreprise privée. Ce sont vraiment les
deux options ou une combinaison des deux, mais c'est vraiment cela qu'il va
falloir trancher. Ce problème n'a jamais été comme tel
débattu de la façon qu'il aurait dû l'être, parce
qu'il y a eu pendants des procès entre la ville et ses employés.
Il y a eu des négociations et cela explique l'état de suspension
du dossier. Mais il ne faudrait pas que quiconque prenne panique à ce
sujet. Je crois que si on a un rapport à la fin de l'été,
les négociations et les procès en étant enfin venus
à des impasses ou à des conclusions, il sera possible pour tout
le monde de considérer cela froidement et d'apporter des solutions. Mais
il est évident qu'il va falloir apporter des solutions tôt ou
tard. Quant à moi, je serais très intéressé de
savoir quelles conclusions on en tire.
Je me permets de l'ajouter, le ministre des Finances actuel, dans son
discours du budget, a donné l'impression qu'il se rangeait dans un des
camps, le camp qui croit que les pensions publiques doivent être
administrées comme les pensions des entreprises privées.
Evidemment, si c'était la position absolue du gouvernement, le
problème financier pour la ville de Montréal pourrait être
substantiel, mais, encore une fois, peut-être s'agit-il d'une affirmation
qui ne tenait pas compte de ce problème. On verra l'automne prochain
où le gouvernement se situe là-dessus, à moins que le
ministre veuille tout de suite indiquer qu'il fait une distinction dans son
esprit entre les règles que le gouvernement adopte pour lui-même
et celles qu'il entend imposer aux organismes pa-rapublics.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: Je voudrais savoir, dans le cas d'une entreprise
privée qui ferait faillite, ce qui arrive avec le fonds de pension qui
devrait normalement être garanti à ses employés?
M. Lazure: Dans le cas d'une entreprise qui ferait faillite, il
peut se produire plusieurs choses. Ou le régime est parfaitement
solvable et, à ce
moment-là, ceux qui sont à leur retraite continuent
à retirer leur rente de retraite et ceux qui cessent de travailler pour
l'entreprise parce que l'entreprise est en faillite et ne fonctionne plus, ont
droit, soit à des rentes soit à des remboursements d'argent.
J'imagine le cas où on a accumulé dans la caisse tout l'argent
nécessaire pour s'acquitter des obligations.
Il pourrait arriver qu'on n'ait pas en caisse tout l'argent
nécessaire parce que, comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, on tend vers la pleine capitalisation, mais on donne à un
régime de retraite une certaine période pour capitaliser. Par
exemple, si vous établissez un régime aujourd'hui, disons que
c'est un nouveau régime de retraite, et que vous voulez donner des
prestations de pension, non seulement pour les prochaines années, mais
également pour les années passées, parce que vous avez,
à votre service des employés qui ont cinq, dix, quinze, vingt ans
de service, vous voulez les récompenser pour ces années, cela va
vous coûter quelque chose. Si cela vous coûte $500 000, $1 million,
$2 millions, la plupart des entreprises vont être absolument dans
l'impossibilité de verser cette somme immédiatement. C'est
pourquoi la loi permet que ce montant soit payé sur quinze ans. C'est
pourquoi également il peut arriver qu'en cas de faillite l'employeur
n'ait pas fini de s'acquitter de cette obligation. A ce moment-là, dans
la caisse, vous n'aurez probablement pas toutes les sommes suffisantes pour
répondre aux obligations du régime. Mais il ne faut pas oublier
une chose, l'employeur n'est pas obligé d'établir un
régime de retraite. Il peut y mettre fin quand il le veut. Ce que nous
exigeons de lui, par exemple, c'est qu'il se conforme I la loi et verse chaque
année les montants qu'il est tenu de verser par la loi, mais pour
répondre à votre question, il peut arriver des cas où tout
le monde va avoir ce qui lui a été promis par le régime,
mais il peut arriver des cas où ce ne sera pas la situation.
Mais je dois dire que la loi existe depuis plus de dix ans et que les
régimes de retraite, d'une façon générale, en ce
qui a trait à la capitalisation, sont généralement en
bonne posture.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, il y a un autre comité
auquel on a fait allusion en passant tout à l'heure qui est
extrêmement important parce qu'il touche une facette de l'application de
la charte des droits et des libertés de la personne, c'est le
comité sur la discrimination et les avantages sociaux. J'aimerais qu'on
nous rappelle la date à laquelle le comité en question est
censé faire rapport et si on est toujours fixé sur cette date
comme étant la date de remise.
M. Lazure: Le rapport a été reçu
récemment. L'étude du rapport n'est pas complétée
encore.
M. Forget: Comme le rapport préliminaire avait
été publié pour fins de consultation, il y a eu des
audiences publiques, cela intéresse un très grand nombre de
groupes, j'imagine que le ministre a l'intention de le rendre public
incessamment.
M. Lazure: Oui, il y a encore des consultations à faire
avec d'autres ministères et en particulier avec le Conseil du statut de
la femme.
M. Forget: Le Conseil du statut de la femme était
représenté à ce comité-là.
M. Lazure: Oui, mais il y a, dans l'implantation de certaines
recommandations, des consultations à faire, mais il sera rendu
public.
M. Forget: II sera rendu public dans un avenir très
rapproché?
M. Lazure: Assez rapproché.
M. Forget: Avant la fin des travaux parlementaires de
l'été?
M. Lazure: Je croirais que oui, avant l'ajournement
d'été.
M. Forget: Est-ce que le ministre pourrait nous indiquer ses
conclusions préliminaires parce que cela va entraîner, je crois,
des modifications aux lois existantes et des modifications qui vont affecter
énormément de gens, énormément de régimes
d'assurance, de régimes de retraite, etc. Comment envisage-t-il le
processus législatif pour mettre en vigueur des changements comme
ceux-là?
M. Lazure: M. le Président, je pense qu'il vaut mieux
réserver, pour le moment du dépôt du document, les projets
ou les orientations qu'on donnera à ce moment-là.
M. Forget: A ce moment-là le ministre donnerait une
indication, en publiant le rapport, de ses intentions.
M. Lazure: Très probablement qu'il y aurait une
déclaration ministérielle à ce moment-là.
M. Forget: Excellent. Bon.
Le Président (M. Laplante): Programme 1,
élément 1, adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Programme 1,
élément 2, Administration. Adopté?
M. Forget: Juste une demande d'information au président de
la Régie des rentes; on nous indique une diminution des coûts
d'administration. Je crois que le président a indiqué tout
à l'heure que c'était attribuable à la diminution du
nombre des effectifs. Qu'est-ce qui a rendu ça possible, un meilleur
rodage, une analyse des tâches?
M. Lazure: D'abord, il faut se souvenir que, lorsque le
régime des allocations familiales actuel a été
établi au début de 1974, il a fallu mettre sur pied toutes sortes
de mécanismes pour l'administration de ce nouveau régime, parce
qu'autrefois, sous l'ancien régime d'allocations familiales, on ne
versait les allocations familiales que deux fois par année et il y avait
les allocations scolaires.
Il a fallu, en 1974, mettre sur pied l'administration du nouveau
régime, continuer évidemment l'administration des
séquelles des deux anciennes lois, l'ancienne loi des allocations
familiales, l'ancienne loi des allocations scolaires. Tout ça a pris
assez de temps quand même et il y avait, au début, près de
130 personnes qui travaillaient dans ce service. Je pense qu'actuellement, je
crois que le personnel a été réduit à 92 et je
crois qu'il est susceptible de diminuer encore de quelques unités. Comme
vous le mentionnez également, c'est aussi à cause du rodage du
système qui fonctionne beaucoup mieux, ce qui nous a permis de
réduire le nombre de personnes affectées à
l'administration du programme.
Cela va compenser pour l'augmentation du coût des terres.
Le Président (M. Laplante): Programme 1,
élément 2. Adopté?
M. Forget: Substitution.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Forget: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Programme 2, dans son entier,
adopté. Programme 17, Contribution à l'impôt foncier
scolaire. M. le ministre.
Contribution à l'impôt foncier
scolaire
M. Lazure: C'est un programme que le député de
Saint-Laurent connaît très bien. Il est entré en vigueur en
octobre 1976 et il vise essentiellement à alléger le fardeau de
l'impôt foncier scolaire pour les personnes âgées de 65 ans
et plus. Je vais laisser le président de la régie répondre
à des questions sur l'administration de ce programme.
Je peux peut-être rappeler brièvement que le programme,
dont les modalités ont été décrites dans
l'arrêté en conseil 3476-76 du 6 octobre 1976, prévoit que
le propriétaire peut obtenir un remboursement égal à 50%
de la taxe scolaire qu'il doit payer pour sa résidence, avec un maximum
de $125, tandis que, pour le locataire, c'est 5% du prix du loyer avec un
maximum de $75. Comme on l'a mentionné, ce programme s'applique aux
personnes âgées de 65 ans et plus qui résident au
Québec et qui bénéficient de la sécurité de
la vieillesse. Les renseignements que je peux donner au sujet de
l'administration de ce programme, c'est qu'au mois de décembre, nous
avons adressé, à toutes les personnes qui étaient
susceptibles de bénéficier de ce programme, un formulaire de
demande ainsi qu'un dépliant explicatif.
Je pense que nous avons eu à envoyer près de 400 000
formulaires, parce que nous avions une liste de ces personnes et nous ne
pouvions pas savoir... Il est bien sûr qu'il n'y a pas 400 000
bénéficiaires parce que, dans cette liste, il y a des conjoints,
le mari et la femme, et nous avons dû adresser le formulaire à
toutes les personnes qui étaient sur notre liste.
Aujourd'hui, nous avons payé, selon ce programme, peut-être
à la fin de la semaine dernière, nous avions versé
près de $12 millions à 189 000 bénéficiaires, pour
une moyenne de $63.16 par bénéficiaire.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Lorsque l'on parle de $12 millions versés il y
a une semaine environ, c'est le montant cumulatif depuis le début du
programme?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: II me semble avoir vu quelque part que, pour
l'exercice 1976/77, quoiqu'il y avait $10 millions aux crédits, on a
effectivement déboursé $13 millions. Il y a eu un mandat
supplémentaire...
M. Lazure: Oui, un mandat supplémentaire.
M. Forget: II y avait un mandat supplémentaire.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Qu'on n'a pas utilisé, finalement, en entier,
puisqu'on n'a payé que $12 millions à la mi-mai.
M. Lazure: II y a les frais d'administration qui sont
ajoutés.
M. Forget: Je comprends. Les frais d'administration ne sont pas
montrés ici.
M. Lazure: Ils ne sont pas séparés.
M. Forget: Ils sont inclus dans ces montants, je vois.
C'était pour l'année d'imposition scolaire...
M. Lazure: Pour l'année d'imposition scolaire 1975/76.
M. Forget: Est-ce que vous calculez que l'opération, pour
cette année d'imposition, est terminée maintenant?
M. Lazure: Non.
M. Forget: II y a encore passablement à payer?
M. Lazure: II y en a encore beaucoup. C'est un programme qui a
présenté certains problèmes
à l'administration, évidemment, comme tout programme
nouveau. Ensuite, il faut songer à la clientèle à laquelle
on s'adresse. Les personnes âgées, il y en a qui sont très
âgées, il y en a qui sont malades. Lorsqu'on s'adresse à
elles avec un programme comme celui-là, qui est nouveau, je dois
même dire qu'il y a certaines personnes qui ont compris qu'on leur
réclamait de l'argent.
Ce n'est pas facile. Il y en a qui nous ont envoyé de l'argent.
Il y en a d'autres peut-être, juste en voyant l'enveloppe du
gouvernement, qui ont peut-être eu peur et n'ont pas pris le risque de
l'ouvrir.
M. Forget: Elles l'ont mise au panier sans l'ouvrir!
M. Lazure: On a connu certaines difficultés que nous
avions d'aillleurs prévues. Il reste encore un grand nombre de cas
à traiter, pour lesquels nous avons besoin d'informations
supplémentaires.
M. Forget: Est-ce que la projection que vous faites des
déboursés est inférieure, égale ou
supérieure à ce qui avait été anticipé au
moment de la conception du programme?
M. Lazure: Je pense que cela va être inférieur
à ce qui avait été prévu. Je crois qu'on avait
prévu une somme d'environ $20 millions. Cela devrait être
inférieur à cela, pour une année d'imposition.
M. Forget: Je vois. Maintenant, une question dont je devrais
peut-être connaître la réponse, mais est-ce qu'il a
été éclairci avec le ministère du Revenu que ces
sommes ne sont pas imposables, mais sont considérées comme des
ristournes d'impôt?
M. Lazure: J'ai toujours pensé que le ministère du
Revenu les considérait comme non imposables.
M. Forget: Mais il n'y a pas de règle
d'interprétation explicite qui a été formulée
à cet effet?
M. Lazure: Pas à ma connaissance.
M. Forget: De toute façon, comme vous ne les
déclarez pas comme telles, cela ne fait pas l'objet d'un T-5 ou quoi que
ce soit; il n'y aura probablement pas de problème qui se posera de ce
côté.
Dans la procédure de réclamation, la fourniture de
pièces justificatives a été exigée, mais je crois
qu'on fait une interprétation assez large de cette exigence?
M. Lazure: Oui, on fait une interprétation large, mais je
pense quand même qu'à l'expérience, cela
révèle qu'il est probablement préférable d'avoir
une pièce justificative, parce qu'autrement, on risque d'avoir toutes
sortes de choses, des reçus sur un paquet de cigarettes, il y a des gens
qui envoient leur carte de chez Morgan...
Ce n'est pas facile d'introduire un nouveau programme dans la
population. Les pièces justificatives, nous les avons demandées,
mais, comme vous le mentionnez, on ne s'est pas montré d'une
sévérité absolue là-dessus, parce qu'il ne faudrait
pas que l'administration du programme coûte plus cher que le programme
lui-même. Nous avons été très conscients que, pour
les sommes à débourser, on avait prévu un maximum de $20
millions, cela va être moins que cela. Il faut réduire
l'administration au minimum. Mais lorsqu'on fait affaires avec des centaines de
milliers de personnes, c'est difficile de ne pas encourir des
dépenses.
M. le Président, seulement une remarque. L'idée
était sûrement généreuse de la part de l'ancien
gouvernement, cela me paraît une technique peut-être opportune
aussi, mais une technique extrêmement compliquée. Comme le
président de la régie le faisait remarquer, il s'agit d'une
clientèle qui est un peu méfiante au départ et souvent qui
n'a pas tout ce qu'il faut pour évaluer la complexité d'un
système comme celui-là.
Je pense qu'il faudra réviser un jour l'opportunité de
maintenir un programme comme celui-là. Encore une fois, l'idée
d'injecter une somme d'environ $20 millions pour les personnes
âgées, en soi, c'est parfait, on est tous d'accord
là-dessus, mais la modalité selon laquelle cela a
été fait avec ce système, cela me paraît très
compliqué.
M. Forget: Je serais heureux d'apprendre du ministre qu'on va
supprimer l'impôt scolaire. Ce serait la façon la plus simple,
évidemment, puisqu'il n'y aurait plus de ristourne à payer
à personne, pour l'impôt scolaire, mais, a défaut de cela,
si on veut privilégier une catégorie, que ce soit les personnes
âgées, ou les familles nombreuses, ou que ce soit ce que l'on
voudra, on doit... Enfin, peut-être y a-t-il dans le programme des
caractéristiques qui pourraient être améliorées.
Justement l'expérience d'une année, fournit-elle un certain
nombre de suggestions pour la simplification du programme?
M. Lazure: Si vous voulez une suggestion, j'adresserais purement
et simplement un chèque à toutes les personnes âgées
de 65 ans et plus.
M. Forget: Un chèque.
M. Lazure: Finalement, pour le surplus qu'on paierait, on
épargnerait peut-être une administration qui est lourde et
longue.
M. Forget: Quelle est justement la variation des montants? On
nous donne un montant de $63.16 sur un maximum de $125.
M. Lazure: Oui, il me semble qu'on avait prévu un
remboursement moyen de $68.
M. Forget: Presque tous les paiements sont-ils alentour de la
moyenne ou est-ce qu'on a une très grande dispersion?
M. Lazure: Non, je vais vous donner un exemple des paiements qui
ont été effectués la semaine
dernière. Il y a eu 1616 propriétaires de maison
unifamiliale. Le paiement moyen a été de $69. Le
propriétaire de maison à logements multiples, parce que cela
représente un problème particulier, sur 781 propriétaires,
le paiement moyen était de $59; sur 1672 locataires, $57; 157 locataires
d'une chambre avec pension, pour un paiement moyen de $44.41.
M. Forget: Ce qui veut dire que les limites de $125 ne
s'appliquent presque à personne? A un très petit nombre.
M. Lazure: Evidemment, le paiement moyen du côté des
propriétaires d'une maison unifamiliale est de $71.86, tandis que le
paiement moyen pour quelqu'un qui est propriétaire d'une maison à
logements multiples, c'est $62. C'est pourquoi je dis, plus ou moins en
boutade, ce serait peut-être plus facile d'établir un montant et
de le donner à tout le monde.
M. Forget: Je n'ai pas d'autres questions, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Gaspé.
M, Le Moignan: M. le Président, c'est un peu dans le
même ordre d'idée. Si j'ai bien compris, toutes les personnes
âgées, quelle que soit leur fortune, quelque soient leurs moyens
de vivre reçoivent automatiquement cet allégement ou bien...
M. Lazure: Pas toutes, actuellement, il faut être
propriétaire ou locataire. Ce qui veut dire, par exemple, dans le cas
d'un couple marié, si le mari est propriétaire de la maison
unifamiliale et qu'il paie les taxes scolaires, il va y avoir un seul
remboursement dans la famille.
M. Le Moignan: Oui, même si le type est à l'aise,
s'il a de l'argent, s'il est retraité, cela ne compte pas.
M. Lazure: Oui, il n'a pas de remboursement pour sa femme,
même si sa femme a 65 ans, dans ce cas-là.
M. Le Moignan: C'est seulement dans un...
M. Lazure: C'est seulement pour celui qui est
propriétaire, celui qui est locataire, celui qui paie le loyer.
M. Le Moignan: Cela concerne seulement une personne.
M. Lazure: C'est cela, oui, en d'autres termes.
M. Paquette: Cela voudrait dire une clientèle possible de
combien? On voit qu'il y a 189 000 personnes qui s'en sont
prévalues.
M. Lazure: On avait prévu qu'il y aurait probablement 300
000 bénéficiaires, mais j'ai l'impression que cela va être
inférieur à cela.
Le Président (M. Laplante): Le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: C'est simplement un renseignement. Sur quelle
base calculez-vous l'allégement pour les personnes âgées
qui sont locataires? Je comprends le mécanisme pour les gens qui sont
propriétaires, mais comment appliquez-vous cela dans le cas des
locataires?
M. Lazure: Pour les locataires, c'est douze fois le prix du loyer
pour le mois de juin 1976 ou 52 fois le prix du loyer pour la semaine,
comprenant le 30 juin 1976. Ceux qui payaient à la semaine prenaient la
dernière semaine du mois de juin 1976, multiplié par 52, et, pour
le locataire, c'était douze fois son loyer mensuel du mois de juin
1976.
Mme Lavoie-Roux: Ces gens prennent quel pourcentage?
M. Lazure: 5%, avec un maximum... Mme Lavoie-Roux: 5% du
loyer...
M. Lazure: ... de $75. Le remboursement était égal
à 5% du loyer avec un maximum de $75.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: Dans le même ordre d'idées, si la
personne avait changé de loyer dans l'année, avec un loyer
différent, cela ne jouait pas à ce moment. C'était le
dernier loyer payé.
M. Lazure: Non. Il fallait prendre...
M. Lavigne: C'était déjà assez
compliqué comme cela.
M. Lazure: Oui...
Le Président (M. Laplante): Programme 17,
adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le programme 17, au complet.
Il y avait eu une entente avant, me dit-on. Après ces deux
éléments, vous vouliez prendre congé. Est-ce que cela
tient toujours, malgré l'heure, ou si vous voulez aller jusqu'à
22 heures?
M. Lazure: D'autre part, étant donné qu'il est
relativement tôt, 21 h 30, et que tous les fonctionnaires qui sont
concernés par le programme qu'on étudiait cet après-midi
sont rendus ici ce soir, je proposerais qu'on continue.
M. Forget: Excellent.
M. Lazure: Le programme 4, oui, c'est cela.
Le Président (M. Laplante): On était rendu à
l'élément 1, les soins généraux. La parole
était au député de Saint-Laurent. Pardon. Le
député de Saint-Laurent venait de finir et le ministre avait une
réponse à donner.
M. Le Moignan: Est-ce qu'on ajourne nos travaux
immédiatement après l'étude du programme 4?
Le Président (M. Laplante): Si vous êtes d'accord,
on ajournera les travaux.
M. Lazure: Oui, sûrement. Si on se rend à la fin du
programme 4, on va ajourner les travaux.
M. Forget: Si on se rend à la fin du programme 4, on aura
bien mérité cela...
Services communautaires (suite)
M. Lazure: M. le Président, seulement une réaction
rapide à la dernière intervention du député de
Saint-Laurent. En ce qui concerne les cliniques externes, pour illustrer de
façon plus claire le changement de philosophie, le changement
d'orientation dans la vocation des CLSC en ce qui a trait aux services de
santé, je vais vous citer deux courts extraits. Le premier extrait
était la version de ce qu'on appelle Perspectives des CLSC, document qui
avait été élaboré il y a plusieurs mois et qui
représentait l'orientation des CLSC, la philosophie du ministère
quant aux CLSC. L'extrait concernant les cliniques externes disait ceci:
"Graduellement, les cliniques externes des centres hospitaliers seront
déplacées vers les CLSC." Je vous cite un extrait du texte
révisé de Perspectives, qui sera diffusé très
bientôt. La version finale est terminée. La version finale a
été, en somme, le résultat d'un travail en collaboration
avec la Fédération des CLSC. Le nouveau texte dit ceci, et je
cite: "Les services de cliniques externes, là où elles existent,
les cliniques, continueront d'être sous la responsabilité des
centres hospitaliers. Toutefois, le ministère ne consacrera plus de
crédits à la création, à l'agrandissement et
même à la rénovation des cliniques externes de soins
généraux ou de soins spécialisés qui n'ont pas
besoin d'équipements spéciaux en d'autres termes, des
cliniques externes ordinaires, de première ligne tout en
évitant cela est assez capital de diminuer
l'accessibilité et la continuité des soins."
En d'autres termes et c'est là que je viens avec
l'expression de souplesse par rapport à la vocation des CLSC dans le
domaine des soins de santé, il peut arriver que, dans une région
donnée, il n'y ait pas, pour une raison ou pour une autre, de plan pour
la création, dans un avenir prochain, d'un CLSC et il peut arriver aussi
qu'il y ait lieu, à l'occasion d'un réaménagement d'un
hôpital de cette région, d'ajouter ou d'agrandir des cliniques
externes. En d'autres termes, on veut continuer à favoriser la
philosophie qui veut que les CLSC, dans le domaine des services de
santé, soient vraiment un organisme de première ligne, mais on ne
veut pas aller jusqu'à dire que tout ce qui est santé prioritaire
doit aller aux CLSC.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Richelieu.
M. Martel: M. le Président, cet après-midi, lorsque
j'écoutais l'ancien ministre des Affaires sociales et
député de Saint-Laurent parler des CLSC, j'étais fort
heureux, parce qu'il a exposé un peu la plupart des arguments que je
voulais apporter, étant donné la mauvaise administration qu'on
connaît.
Cependant, je pense que cet exposé, si brillant fût-il,
à mon sens, était un jugement porté sur l'ancien
gouvernement, parce qu'il y a eu des tas de tohu-bohu, si on peut dire, au tout
début des CLSC en 1972, lors de l'implantation de ces services. Vous
savez qu'en 1972, on a créé 30 services de CLSC. Je pense que
cela a été causé par un manque de planification
très certain. Il y a eu une période pendant laquelle on a
négligé d'agir dans ce domaine et où on a laissé
toutes sortes d'éléments s'infiltrer dans les CLSC.
Aujourd'hui, le véritable problème, je pense, est celui de
la communication entre les différentes composantes de ces CLSC,
c'est-à-dire, cet esprit de travailler individuellement qui persiste,
alors que le but de ces CLSC était justement de décentraliser et
d'amener, à mon sens, un travail multidisciplinaire, c'est-à-dire
un travail d'équipe. A ce moment-là, je pense qu'aujourd'hui, le
ministre des Affaires sociales, M. le Président, est très
réaliste de mettre un frein, c'est-à-dire de diminuer le nombre
de CLSC au programme de cette année, étant donné que comme
tout bon administrateur, nous devons planifier et, à ce stade-ci,
après cinq années d'activités, on doit prendre un certain
recul pour constater, justement, si ces CLSC ont vraiment atteint les objectifs
que le gouvernement de l'époque avait fixés.
Ce sont les commentaires que j'avais à faire concernant les CLSC
et les critiques formulées, cet après-midi, par le
député de Saint-Laurent que j'ai trouvées fort à
point.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Je suis content qu'il y ait une coïncidence ou
une concordance de vues sur l'orientation générale. Je reviendrai
à ce que vient de dire le député de Richelieu dans un
moment. Mais les indications que vient de donner le ministre des Affaires
sociales me rassurent au moins dans la mesure où les deux extraits qu'il
a cités sont effectivement légèrement différents
quant à la formulation, mais la formulation définitive à
laquelle il s'est arrêté représente, je pense, exactement,
sur le plan du transfert des cliniques externes, total ou partiel,
immédiat ou différé... toutes les nuances qu'il y a dans
les deux formulations représentent, dans le fond, essentiellement les
buts visés anciennement également, mais peut-être pas
exprimées avec autant de précision que dans le texte
révisé.
Si la révision de la version officielle du texte qu'a cité
le ministre n'a que ce but de préciser cette orientation, on peut y
souscrire sans réserve, parce qu'il est évident que... Je pense
bien que même si le texte a paru suggérer le contraire, il n'y a
jamais personne qui a suggéré sérieusement qu'on doive
fermer, à un moment donné, un 1er janvier ou un 1er avril, les
cliniques externes, de façon massive. Enfin, moi, je ne l'ai jamais
imaginé sérieusement et je n'ai jamais entendu personne le
suggérer sérieusement, quoique j'avoue que le texte pouvait
peut-être prêter à cette interprétation.
Donc c'est une modification de forme qui est heureuse si elle permet de
dissiper une équivoque.
Le député de Richelieu, qui est l'adjoint parlementaire du
ministre, a indiqué qu'il y a eu des difficultés dans
l'implantation des CLSC. Il a dit qu'il applaudissait le ministre de vouloir y
mettre bon ordre et il a fait allusion à des éléments que
le précédent gouvernement aurait laissé s'infiltrer dans
les CLSC. J'aimerais qu'il élabore un peu plus sur cette idée
parce qu'il semble soulever là une question qui lui paraît
déterminante et j'aimerais savoir un peu plus comment il envisage que le
gouvernement dont il fait partie résolve ce problème qu'il a
identifié.
M. Martel: Lorsque je faisais allusion à cela, je voulais
parler de la phase d'inaction du gouvernement précédent lors de
la mise en place de ces structures de CLSC. On a trop tardé, à
mon sens, à intervenir. Et cela a été causé par un
manque de planification. On a tardé à établir de
véritables structures et aussi à établir les règles
du jeu à l'intérieur de ces CLSC. A ce moment cela a
été, et ça l'est encore, la pagaille, parce que le
médecin entre autres qui est habitué à une pratique
individualiste et le travailleur social, ne s'entendent pas toujours, ils ne
sont pas toujours au même diapason. Je pense d'abord au point de vue de
la rémunération. Les deux ne sont pas
rémunérés de la même façon. Le travail
d'équipe est un travail assez difficile et je pense que la
négligence du gouvernement à ne pas donner suite, après
avoir créé de façon prématurée ces CLSC, est
la cause de cette mauvaise entente, de ce chaos si on peut dire, dans les CLSC
d'aujourd'hui.
M. Forget: Je crois que le député de Richelieu se
contredit un peu.
Mme Lavoie-Roux: II parle par paraboles.
M. Forget: II dit que c'est simplement la mauvaise entente et
puis la négligence. Il a bien dit tout à l'heure qu'on a
laissé les éléments s'infiltrer et qu'à la suite de
cela il n'y a plus eu moyen de faire quoique ce soit dans les CLSC. Est-ce
qu'il retire cela, ou il croit que ce n'est pas là le trouble? J'ai bien
entendu pourtant tout à l'heure.
M. Martel: Lorsque j'ai dit qu'il y avait des
éléments, ce sont de mauvais éléments dans le sens
de direction, d'administration qui ne sont pas venus de Québec à
temps.
M. Forget: II pense aux fonctionnaires du ministère qui
étaient les mauvais éléments?
M. Martel: Je pense au ministre et au gouvernement du temps qui
n'ont pas su agir avec promptitude, qui ont négligé de planifier.
On ne crée pas 30 CLSC d'un coup sans planifier et par la suite laisser
les gens sans directive, sans gouverne en quelque sorte. Le gouvernement doit
être la gouverne des systèmes qu'il crée. Le gouvernement,
en bon administrateur, doit planifier. C'est ce qui a manqué. Si nous
connaissons des problèmes aujourd'hui dans ces systèmes, c'est
à la suite de ces lacunes qui remontent à 1972 où il a
été créé 30 CLSC, et une quinzaine de CLSC,
l'année suivante.
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez, on va revenir
en 1976, 1977, 1978 pour le budget qu'on a là.
M. Forget: Je voudrais bien y revenir, sauf qu'à mesure
que le député de Richelieu monte le ton, on perd le sens de ce
qu'il dit. Je crois qu'il a peut-être laissé échapper une
parole qu'il regrette et il essaie, en changeant un peu son discours, de nous
faire perdre le fil de ses propos. Est-ce qu'il soulevait un problème
réel ou simplement une argumentation partisane lorsqu'il a dit que le
ministère ne s'est pas suffisamment affirmé et que, sous couleur
de participation, des groupes se sont infiltrés et ont fait perdre au
gouvernement le contrôle de ces organismes. Il a, à ce
moment-là, à tirer les conséquences de son affirmation.
Est-ce que selon ce que le ministre a indiqué...
Le Président (M. Laplante): Je vous demanderais, M. le
député de Saint-Laurent, de diriger vos questions vers le
ministre et de passer au budget.
M. Forget: Mais c'est l'adjoint parlementaire.
Le Président (M. Laplante): Ce n'est pas lui qui a
à répondre des crédits et je maintiens la décision
que je viens de rendre d'adresser les questions au ministre pour que cela ne
devienne pas un dialogue à deux.
M. Forget: Volontiers, M. le Président.
M. Martel: M. le Président, j'ai très bien
répondu à la question du député de Saint-Laurent.
Je crois qu'il a sans doute un problème d'audition, je lui enverrai ma
femme qui est audiologiste.
Le Président (M. Laplante): Ce n'est pas l'analyse de
l'audition, c'est l'analyse du budget que nous devons faire. Vous avez d'autres
questions, M. le député de Saint-Laurent?
Mme Lavoix-Roux: Une question accessoire.
M. Saint-Germain: Une question de règlement, M. le
Président. Je crois que si vous permettez à un
député de mettre quelqu'un de la
commission en cause au point de vue de la qualité de
l'administration, on doit nécessairement laisser à celui qui se
sent visé, le soin de se défendre. Il me semble que c'est
l'élémentaire des discussions que nous avons au niveau d'une
commission.
Le Président (M. Laplante): C'est ce que j'ai fait, M. le
député de Jacques-Cartier. J'ai laissé répondre,
à volonté, le député de Saint-Laurent, qui se
sentait visé dans cette administration.
M. Saint-Germain: II n'avait pas nécessairement encore
répondu, il a essayé de savoir et de comprendre ce que le
député de Richelieu disait, à mots très
couverts.
Le Président (M. Laplante}: II a répondu. Je
maintiens qu'il avait répondu. Le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: M. le Président...
Mme Lavoie-Roux: J'ai une question accessoire, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Une question accessoire. Elle
est accessoire. M. le député de Gaspé.
M. Le Moignan: C'est sur le sujet en relation avec les paroles du
ministre tout à l'heure. Quand les CLSC auront atteint leur rythme de
croisière, est-ce que ceci va entraîner la diminution ou la
disparition du service externe, par exemple, dans certains hôpitaux,
certains centres hospitaliers?
M. Lazure: Je pense qu'avec les nuances que le nouveau texte
contient, il serait vraiment téméraire de dire que cela va
entraîner la disparition de tous les services externes dans les
hôpitaux. Personnellement, je ne crois pas. En tout cas, dans un avenir
prévisible. Il y a un réseau considérable d'hôpitaux
généraux au Québec, comme vous le savez et ne serait-ce
que le coût impliqué d'établir un réseau de 250, 300
CLSC au Québec, cela me paraît presque irréalisable dans un
avenir prévisible. Je pense que dans un avenir prévisible, pour
répondre plus clairement à votre question, il y aura une
augmentation planifiée du nombre de CLSC avec des services de
première ligne et il y aura le maintien de la majorité des
services externes dans les hôpitaux.
M. Le Moignan: Je pensais à certains hôpitaux, pas
de façon générale.
M. Lazure: Certains hôpitaux, oui. La réponse est
oui.
M. Le Moignan: Cela peut se produire. Maintenant, il y a onze
CLSC nouveaux cette année. Est-ce que vous allez continuer, au cours des
prochaines années à les augmenter de façon graduelle, ou
s'il y aura un arrêt à un moment donné?
M. Lazure: Non. Je pense que ce sera à peu près le
rythme. Je n'ose pas donner de chiffres. Il y a encore plusieurs mois. Mais je
pense que ce sera au moins une dizaine. Cela peut se situer entre 10 et 20, si
vous voulez.
M. Le Moignan: Quels sont vos critères de choix, par
exemple, les priorités. Parce qu'un confrère me demandait si Lac
Mégantic était sur la liste des priorités pour
l'avenir?
M. Lazure: C'est ce qu'on expliquait cet après-midi. A mon
avis, une des lacunes a été justement le manque de
critères assez bien définis. J'ai l'impression que très
souvent on décidait de l'implantation d'un CLSC si on constatait que
dans un quartier de ville, dans une région donnée il y avait eu
un comité promoteur et que cela semblait répondre à un
besoin. Mais comme j'ai dit cet après-midi, on ne tenait pas assez
compte, je crois, de l'existence de services sociaux ou de services de
santé de la région.
Alors les critères, en deux mots, c'est tenir compte des services
existants, aussi tenir compte des populations, des groupes de clientèle
que nous privilégions selon les priorités du gouvernement,
c'est-à-dire les personnes âgées, les handicapés,
les malades chroniques et, dans la modalité des services, des services
à domicile. En d'autres termes, s'il y a des régions où le
service à domicile n'existe pas, où il n'y a pas d'autres
organismes aptes à les donner, nous favoriserons l'implantation d'un
CLSC dont ce sera une des vocations à ce moment-là.
M. Le Moignan: Je pensais aux régions
éloignées, par exemple, en dehors des centres où il
n'existe pratiquement rien.
M. Lazure: Oui, si vous voulez que j'aille plus loin au fond de
ma pensée, cela reste encore quand même préliminaire, j'ai
tendance à favoriser le développement d'un plus grand nombre de
CLSC dans les régions éloignées que dans les
régions urbaines. C'est un peu mon orientation actuelle.
Le Président (M. Laplante): Le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais demander au ministre s'il endosse la
situation que le député de Richelieu a décrite tout
à l'heure indiquant que des éléments, selon ce que je
pouvais comprendre, nocifs s'étaient infiltrés dans les CLSC et,
si oui, que compte-t-il faire pour améliorer la situation?
M. Lazure: M. le Président, je ne pense pas que ce soit
à moi de porter un jugement sur l'opinion ou la prise de position d'un
membre de la commission.
Mme Lavoie-Roux: A votre avis, y a-t-il de tels
éléments à l'intérieur des CLSC?
M. Lazure: Je m'en tiens à ma réponse.
Mme Lavoie-Roux: Parce que vous les administrez.
M. Lazure: Je m'en tiens à ma réponse. Je pense
qu'à ce moment-là, il faudrait tellement nuancer la
réponse que je ne peux pas définir cet élément pour
le député de Richelieu. Cela n'est pas tout à fait dans
l'ordre, autant à l'Assemblée nationale qu'en commission, qu'un
ministre ou qu'un autre membre de la commission se fasse l'interprète
des interventions d'un membre de la commission.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je vais alors poser une
question additionnelle au ministre. J'ai vu dans les journaux, hier ou
avant-hier, peu importe, je pense que c'était lundi, en fait, qu'il
avait demandé qu'on expulse de son bureau des travailleurs des CLSC qui
l'occupaient. Je ne porte pas de jugement sur la décision qu'il a prise,
c'est à lui qu'elle appartenait et lui seul connaissait les
circonstances qui l'influençaient dans la décision qu'il prenait.
Mais il y a un autre élément qui m'a beaucoup surpris, et quand
j'entends l'allusion à des éléments douteux et qu'on
rapporte, vous savez, des expulsions, on sait que cela a été
peut-être assez courant à travers la province, mais qu'on
rapporte, et ceci m'a beaucoup surpris, qu'on a demandé à chacune
des personnes qui étaient à l'intérieur de s'identifier
avant de sortir, est-ce que ceci est relié au fait que ces
éléments peuvent être mauvais ou est-ce que c'est parce que
le ministre a l'intention d'intenter des poursuites contre ces personnes, parce
que ça semble ordinairement la raison pour demander aux gens qui font de
l'occupation de s'identifier personnellement avant de quitter les lieux?
M. Lazure: M. le Président, je vais commencer par la fin
de votre question. Je n'ai pas l'intention d'intenter des poursuites contre les
personnes qui ont occupé une partie de l'édifice Joffre du
ministère des Affaires sociales.
Pour le reste de votre question, il faudrait l'adresser à la
Sûreté du Québec, j'ai tout simplement demandé,
après avoir épuisé tous les autres recours, à la
Sûreté de Québec de bien vouloir le plus gentiment
possiblement libérer les locaux, puisqu'une telle occupation paralysait
une partie des opérations du ministère. Parce que ça
n'était pas seulement une occupation des locaux, c'était aussi la
paralysie, littéralement parlant, physiquement parlant, de tous les
ascenseurs. Quant au reste, à ce que les policiers ont fait, il faudrait
leur poser des questions à eux.
Mme Lavoie-Roux: Mais, M. le Président, je voudrais le
demander au ministre des Affaires sociales, parce que cet incident m'a beaucoup
étonnée, comme je le disais tout à l'heure, qu'il ait pris
cette décision, je le laisse le seul juge, c'est lui qui connaissait ces
circonstances, mais il semble s'introduire un élément nouveau, le
fait qu'on demande aux gens de s'identifier.
Est-ce que, là-dessus, le ministre peut me dire s'il est d'accord
avec cette formule?
M. Lazure: Encore une fois, M. le Président, je n'ai
donné aucune directive, ça va de soi, aux responsables de la
Sûreté du Québec, sauf celle de leur demander de
libérer les locaux. Leur façon de travailler, ça les
regarde. Maintenant, je dois ajouter aussi que non seulement les
activités étaient paralysées, mais l'argument, la raison
déterminante de ce geste, de faire libérer les locaux,
c'était l'insistance et la persistance des occupants à vouloir
négocier durant une occupation.
Je pense que, comme gouvernement, il est impossible d'accepter une telle
règle du jeu. On ne peut pas, aucun gouvernement ne peut accepter de
négocier dans une situation où on occupe une partie des bureaux
de l'appareil gouvernemental.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je n'ai jamais mis en
question, je l'ai dit et redit, la décision du ministre. Je pense qu'il
a dû prendre la meilleure dans les circonstances. Mais ce que je veux
savoir, c'est s'il juge que l'identification des personnes que l'on fait
expulser est une chose, une mesure sage et est-ce qu'il a l'intention, si
jamais il doit avoir recours à la Sûreté du Québec
une autre fois, de demander qu'on évite de telles mesures, de tels
procédés?
M. Lazure: M. le Président, je n'ai pas à me
prononcer encore une fois, sur les façons de travailler de la
Sûreté du Québec. C'est un organisme qui ne relève
pas de moi Donc, je n'ai ni à demander de le faire, ni à demander
de ne pas le faire. Je pense que tout ce que j'avais à demander,
c'était de libérer les locaux.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que le ministre veut dire que si,
à un moment donné, la police faisait ce qui m'apparaît
être des abus, le gouvernement n'a pas l'intention d'intervenir, parce
que la police est toujours le meilleur juge, porte toujours des...
M. Lazure: M. le Président, c'est votre jugement que cela
est un abus. Je ne sais pas si c'est un abus. Je ne suis pas un légiste.
J'ai l'impression que les gens de la Sûreté, si la
Sûreté a fait ce que vous décrivez, devaient avoir des
raisons bien fondées sur la loi. C'est une affirmation gratuite que vous
faites en disant qu'ils ont, en somme, fait un abus de pouvoir. Je ne sais pas.
Il faudrait vérifier, selon les lois actuelles.
M. Forget: M. le Président, sur le même sujet.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: J'écoute la réponse du ministre à
mon collègue, le député de l'Acadie, et ce qui me frappe,
c'est l'extrême réticence avec laquelle le ministre s'engage sur
le sujet. Je sais que c'est un sujet délicat, qu'il ne veut pas porter
d'accusation et je ne lui demande pas d'en porter.
Il y a même des articles de journaux qui font état de
noyautage dans certains organismes so-
ciaux. C'est un fait qui, en soi, n'est peut-être pas nouveau,
mais la conscience qu'on en a est peut-être plus aiguë et plus
définie, plus précise, maintenant qu'on en parle
essentiellement, c'est cela et qu'on en parle publiquement.
Je comprends que le ministre va me dire: Tout le monde a droit à
ses opinions politiques, religieuses et autres et tout cela, c'est vrai, c'est
un terrain sur lequel il peut y avoir consensus.
Il demeure que si l'on devient conscient qu'il existe un problème
de cette nature et que l'on identifie des groupes, soit marxistes,
léninistes ou maoïstes, etc., qui, effectivement,
empêcheraient que des investissements sociaux considérables
on parle de quelques dizaines de millions portent les fruits qu'on
attend d'eux et qu'on a peut-être finalement, après beaucoup de
naïveté de la part de tout le monde, parce que c'est un
phénomène social et politique nouveau au Québec
qu'après peut-être plusieurs années où la cause de
ces difficultés était mal perçue, mal comprise,
attribuée à des rivalités interprofessionnelles ou
à n'importe quoi et qu'on a finalement, peut-être pour la
première fois, une conscience assez précise d'une
difficulté, est-ce qu'il n'est pas de la responsabilité du
ministre de ne pas trop marcher, de cesser de faire comme s'il marchait sur des
oeufs et carrément, de se poser le problème et de le poser face
à l'opinion publique? Ce que je crains, c'est que, faute de poser le
problème carrément, on se serve de tout un appareil intellectuel
qui est orienté vers un autre objectif, en apparence, pour atteindre
celui-là, un peu selon les paroles qu'on vient d'entendre, qu'on n'y
aille pas franchement et qu'on profite d'opérations un peu comme celle
à laquelle vient de faire allusion le député de l'Acadie,
pour essayer de régler un problème, alors que le problème
ne pourra pas être résolu par ces méthodes
policières ou par les discours qui portent sur un autre sujet.
Est-ce que le ministre n'est pas conscient que peut-être,
maintenant, on a cerné un peu ce problème? Il va probablement
falloir sans doute y réfléchir et s'interroger, mais on ne peut
pas tout simplement laisser faire.
M. Lazure: M. le Président, cela m'étonne que le
député de Saint-Laurent insinue que je me fie sur les
interventions policières pour régler un problème, alors
qu'on sait qu'en matière de relations de travail, alors qu'il
était ministre aux Affaires sociales, il y a eu recours
allègrement, par le biais, en incitant l'Association des hôpitaux
et les établissements hospitaliers à recourir aux interventions
policières. Si on connaît le moindrement... Peut-être pour
vous, vous avez parlé de naïveté tantôt, mais moi, je
peux vous dire que je ne crois pas que les interventions policières
soient la solution à ce problème. Si c'est cela que vous voulez
savoir, je n'y crois pas.
Il faut dissocier un geste ad hoc, un geste ponctuel qu'il faut poser de
temps à autre, tel que la libération des locaux, il faut
dissocier cela d'un problème très compliqué, dont on
hérite actuellement, par une évolution sociale autant que par une
planification un peu trop floue de ce réseau des CLSC.
Je ne suis pas en mesure de dire que s'il y a des problèmes dans
les CLSC aujourd'hui, c'est à cause des éléments de
gauche. Je n'affirme pas une telle chose, loin de là. Il faut, je pense,
devant un abus d'un groupement, et je n'ai aucune idée si les occupants
de l'édifice Joffre étaient des gens de gauche, de droite ou de
centre. Je n'oserais même pas essayer de me prononcer...
M. Forget: Bon, mais...
M. Le Moignan: M. le Président, j'aurais une question de
privilège.
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas de question de
privilège. Si vous avez une question de règlement, je suis
prêt à l'accepter.
M. Le Moignan: Question de règlement?
Le Président (M. Laplante): Sur quel règlement?
M. Le Moignan: Bien, je me demande... 54, M. le Président,
2e paragraphe!
Le Président (M. Laplante): Allez-y, qu'est-ce qui arrive,
M. le député de Gaspé?
M. Le Moignan: Je me demande à quel élément
du programme nous en sommes rendus dans le moment.
Le Président (M. Laplante): Cela fait partie du programme
4, élément 1, sur le service des CLSC. On est toujours
resté dans le sujet. C'est sur l'administration des CLSC.
M. Le Moignan: Sur l'intervention des députés. Je
me demandais si cela portait directement sur l'étude que nous avons.
Le Président (M. Laplante): Oui. Cela porte sur ceci, M.
le député de Gaspé.
M. Le Moignan: Très bien.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent, avez-vous fini ou si je redonne la parole au
député de Gaspé?
M. Forget: Donnez-la au député de Gaspé. Je
reviendrai plus tard.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Aviez-vous des
questions?
M. Le Moignan: J'ai des questions, mais je les prendrai
après, quand nous aurons vidé ce sujet.
Le Président (M. Laplante): Décidez-vous! M. Le
Moignan: Après ce sujet, je les prendrai.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent, est-ce sur le même sujet que vous vouliez continuer?
M. Forget: Sur le même sujet des CLSC, mais pas tout
à fait sur le même sujet que tout à l'heure.
Le ministre a indiqué ses intentions relativement aux relations
entre les CLSC et les centres hospitaliers. Je lui avais antérieurement,
peut-être pas explicitement sous forme de question, mais au moins
implicitement, suggéré que le même problème de
coordination existe vis-à-vis des centres de services sociaux.
J'aimerais savoir si, de ce côté, il envisage de poursuivre
l'action qui était esquissée. C'est justement dans le document de
Perspectives qu'il a cité tout à l'heure, si oui, quelles sont
les mesures administratives qui sont prises dès cette année pour
faire avancer cette question?
M. Lazure: Une mesure qui est prise, j'ai le texte devant moi,
c'est de rapprocher physiquement les deux organismes sous forme de locaux
conjoints ou, du moins, le plus près possible.
Actuellement, c'est clair, c'est une des mesures pratiques, parce que
vous demandez des mesures pratiques, actuellement, chacun de ces organismes,
CRSSS, CSS, CLSC, et cela dure depuis quelque temps, va se localiser un peu
à son gré, au gré du conseil d'administration. C'est son
droit, légalement parlant. Je pense qu'il y a lieu que le
ministère agisse comme un incitateur d'un regroupement de ces organismes
qui ont à travailler ensemble.
Psychologiquement, c'est une autre question. On les incite, à
l'occasion de rencontres. Je peux simplement vous dire que ce qui a nui
à un rapprochement entre les CSS et les CLSC, c'est la tâche
considérable que les centres de services sociaux ont eue à
absorber un très grand nombre d'agences sociales, et je pense que les
centres de services sociaux ne font que commencer maintenant à
digérer cette absorption assez considérable.
M. Forget: II y en a qui ont des ulcères. M. Lazure:
Oui.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: M. le Président, dans le programme 1, il
est question...
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous dire
l'élément 1?
M. Le Moignan: Excusez, le programme 4, élément 1,
il est question de fluoration. Peut-être que le ministre s'est
déjà prononcé sur ce sujet, mais relativement à ce
problème des eaux du Québec, la loi stipule-t-elle toujours que
1,2 partie par million, cela existe, en vertu de la loi de 1975?
M. Lazure: Je m'excuse, j'ai perdu une partie de votre
question.
M. Le Moignan: Au sujet de la fluoration des eaux, je vois que
vous avez une augmentation de $1,3 million. Je veux savoir si la loi stipule
toujours la norme de 1,2 partie par million, car il y a une certaine
controverse et certains articles des journaux semblent contradictoires à
ce point de vue.
M. Lazure: Oui, M. le sous-ministre adjoint va vous
répondre.
M. Lazure: Oui, c'est toujours la même loi. La controverse
qu'il y a eu récemment provenait, je pense, d'un rapport de recherche
laissant enten'-dre que le fluor pouvait causer le cancer. '
Le ministère a demandé au président du Conseil de
recherche en santé du Québec d'émettre un avis sur cette
question, de faire le tour de la documentation et des recherches existantes sur
la question. Nous avons reçu récemment un avis du
président du Conseil de recherche en santé du Québec, qui
affirme de façon très catégorique qu'à partir des
divers travaux qui ont été effectués en cette
matière l'évidence scientifique est telle qu'il n'y a pas lieu de
craindre que le fluor puisse provoquer le cancer.
M. Lazure: M. le Président, j'aimerais ajouter que,
dès le mois de décembre, ayant pris connaissance de la loi qui
avait été votée par le gouvernement antérieur,
j'avais sollicité une opinion écrite de l'organisation mondiale
de la santé; nous l'avons reçue avant les fêtes, et elle
est très catégorique aussi.
La fluoration demeure l'instrument le plus approprié pour la
prévention de la carie dentaire. Sur ce point, nous sommes parfaitement
d'accord avec le gouvernement antérieur.
M. Forget: On vous en félicite, M. le ministre.
M. Le Moignan: J'aurais une autre question, M. le
Président. La fin du régime des médecins de compagnie,
dont le ministre a déjà parlé, va-t-elle entraîner
des déboursés importants de la part de votre
ministère?
M. Forget: M. le Président, avec tout le respect que j'ai
pour le député de Gaspé, il ouvre là tout un
chapitre. Si on en parle ce soir, on sera ici jusqu'à une heure du
matin...
M. Lazure: Je proposerais, M. le Président, qu'on s'en
tienne aux CLSC, pour peut-être terminer les CLSC ce soir...
Le Président (M. Laplante): Les membres auraient-ils
d'autres questions sur les CLSC? Il vient de se faire une entente entre les
membres pour que, s'il n'y a pas d'autre question sur les CLSC, nous ajournions
sine die les travaux, pour les reprendre demain, après la période
de questions.
M. Lazure: Non, pardon, il y a eu entente pour que, vendredi
matin, le président de la Régie
d'assurance-maladie, le Dr Martin Laberge, soit ici pour les programmes
3 et 18. La semaine prochaine, je le répète, il n'y aura aucune
séance; nous reprendrons donc l'autre semaine le programme 4.
Le Président (M. Laplante): Si cela répond à
l'assentiment de tous les membres, nous ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 9)