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Etude des crédits du ministère des
Affaires sociales
(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, madame,
messieurs!
La commission des affaires sociales est réunie pour poursuivre
l'étude des crédits du ministère des Affaires
sociales.
Les membres de la commission sont: M. Forget (Saint-Laurent), M.
Goldbloom (D'Arcy McGee) remplacé par Mme Lavoie-Roux (L'Acadie); M.
Gosselin (Sherbrooke), M. Gravel (Limoilou), M. Grenier
(Mégantic-Compton), M. Lavigne (Beauharnois), M. Lazure (Chambly), M.
Martel (Richelieu), M. Paquette (Rosemont) remplacé par M. Laplante
(Bourassa); M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Shaw (Pointe-Claire).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. Couture (Saint-Henri), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Larivière (Pontiac-Témiscamingue), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie)
remplacée par M. Goldbloom (D'Arcy McGee); M. Marcoux (Rimouski), M.
Marois (Laporte),
Discussion générale (suite)
Nous en étions aux remarques générales et j'allais
céder la parole à Mme "la" député de L'Acadie. Je
vais apprendre, je vais apprendre.
Mme Lavoie-Roux: Oui, il a l'air d'avoir bonne volonté, il
est jeune, il a de bonnes chances, mais cela ne va pas nécessairement
avec l'âge non plus.
M. le Président, hier, j'avais demandé si on pouvait nous
remettre la date de la création officielle des différents refuges
pour les femmes. Est-ce qu'on a cette information ce matin?
M. Lazure: On me dit qu'on les aura à midi. Mme
Lavoie-Roux: On l'aura à midi; d'accord.
M. Lazure: Oui, au moment où on passera au programme
6.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais poser des
questions au ministre sur la loi 9. Le ministre se souviendra qu'on avait fini
l'année dernière avec l'adoption du projet de loi no 9. Je vois
devant moi un article du Soleil, du lundi 8 janvier 1979, alors que, suite
à une entrevue avec la présidente de l'office pour les
handicapés, on disait qu'on prévoyait respecter les délais
d'implantation de la loi. D'ici le 1er avril prochain, toute la
réglementation concernant les centres de travail adapté, les
plans de services, l'aide matérielle, l'emploi de la personne
handicapée devra être au point pour publication afin que ces
règlements puissent entrer en vigueur le 1er juillet prochain. Il faut
d'abord qu'ils aient fait l'objet d'une publication officielle, 90 jours plus
tôt. Enfin, l'office devra, à brève échéance,
coordonner ses contacts avec les divers ministères, avec les
communautés urbaines de même qu'avec les entreprises de transport
et les municipalités de manière à planifier l'application
de mesures visant à garantir aux personnes handicapées un
accès aux divers types de services publics: transport, habitation,
téléphone, etc.
Je voudrais que le ministre fasse le point, à savoir où en
est l'échéancier qui avait été prévu. Je
pense que les différents points que j'ai mentionnés concernant
toute cette réglementation touchant les plans de réhabilitation,
de réadaptation, etc., cela devait être prêt pour le 1er
avril. Cela touche aussi le transport, l'accessibilité aux
édifices publics, les liens avec le travail, etc. Est-ce que le ministre
peut faire le point d'une façon générale?
M. Lazure: D'une façon générale, quitte
à revenir à des points particuliers au moment où on
discutera des crédits de réadaptation, je dirais que les
dispositions de la loi ont été promulguées dans une
proportion d'à peu près 80% jusqu'ici. Les toutes
dernières promulgations se feront pour le mois de septembre et touchent
le réseau d'éducation, plus spécialement l'obligation pour
les commissions scolaires de recevoir des jeunes jusqu'à l'âge de
21 ans dans le cadre d'un plan de services.
Quant au règlement, il y a un léger retard. Le projet de
règlement a été complété il y a environ
trois semaines et envoyé au Conseil exécutif. Il est à
l'étude au Conseil exécutif actuellement. Il a été
préparé à la suite d'un bon nombre de consultations
auprès du conseil d'administration, de l'Office des personnes
handicapées, des groupes à l'extérieur et du
ministère des Affaires sociales évidemment. J'ai, avec la
présidente de l'office, complété ce projet de
règlement, je le répète, il y a environ trois semaines,
vers la fin d'avril. Nous comptons bien que, d'une semaine à l'autre, il
y aura approbation par le Conseil des ministres, ce qui veut dire qu'au plus
tard en juin ou au 1er juillet, le règlement sera publié. Ce sera
probablement au cours du mois de juin. Donc, il y a un léger retard, un
retard de quelques mois sur la réglementation. (10 h 15)
Dans un autre ordre d'idées, le siège social de l'office
je pense l'avoir mentionné hier sera établi de
façon permanente à Drummondville. L'endroit est trouvé.
L'office s'y installe le 1er juillet. Le bail commence le 1er juillet à
Drummondville. D'ici ce temps, le personnel de l'office principalement
la présidente, son personnel de soutien ainsi que le secrétaire
général de l'office sera en place. Le secrétaire
général de l'office a été embauché il y a
déjà quelques mois et le recrutement se fait actuellement pour
les 28 postes que comprend cet office.
Mme Lavoie-Roux: II y a évidemment un retard. Maintenant,
du point de vue de la collabora-
tion avec les organismes ou les centres de services sociaux qui,
j'imagine, vont avoir une responsabilité assez grande dans
l'élaboration des plans de réadaptation pour les personnes
handicapées, est-ce que, de ce côté, vous prévoyez
des ressources supplémentaires ou si les centres de services sociaux
devront répondre à la demande avec les mêmes
ressources?
M. Lazure: Non. Il n'y a pas de ressources supplémentaires
nécessaires. On ne pense pas que ça crée un impact trop
considérable auprès des centres de services sociaux ou des
centres d'accueil ou encore même des CLSC. Les plans de services ne
seront pas préparés seulement par les centres de services
sociaux. Tous les types d'établissements pourront participer, y compris
un hôpital, un CLSC, un centre d'accueil. Nous, on croit que,
étant donné qu'on a essayé de réduire le plus
possible la partie paperasse, la partie bureaucratique dans ce plan de services
personnels, à toutes fins utiles, le plan de services qui est
adressé à l'office, qui est construit en consultation avec des
spécialistes et l'Office des personnes handicapées, est
basé sur des évaluations cliniques ou, si vous voulez,
professionnelles, qui se font, de toute manière, par du personnel social
ou par du personnel médical. Le plan de services devient une
espèce de conclusion des évaluations et des prescriptions, dans
le sens très large du mot, une prescription sociale ou médicale,
peu importe. Nous, on veut que ce soit encore une fois un mécanisme
léger, ce plan de services, qu'il soit, en très grande partie,
préparé par les professionnels qui oeuvrent auprès de la
personne handicapée et, ensuite, que ce plan de services soit soumis par
les personnels à l'Office des personnes handicapées. En d'autres
termes, l'office veut utiliser au maximum, comme on l'a dit au cours du
débat sur la loi, les ressources qui existent actuellement. On ne
prévoit pas que cela nécessite des ressources additionnelles pour
le moment, pour l'année fiscale qui commence.
Mme Lavoie-Roux: Avec la Loi sur la protection de la jeunesse, on
ne croyait pas que cela exigerait beaucoup de ressources
supplémentaires. Finalement, je pense que cela s'avère
peut-être un peu différent; à l'usage, on le verra.
M. Lazure: On le savait. Dans le cas de la loi 24, la Loi sur la
protection de la jeunesse, on le savait. On l'a dit à plusieurs reprises
et on l'avait prévu aussi. Le fait que les signalements aient
été plus nombreux, cela n'était pas toujours
prévisible. Hier, on en a discuté en détail. On a quand
même $10 millions plus $1 million pour le transport à ce chapitre
pour du personnel additionnel. Je ne dirais pas qu'on a été
imprévoyant. On a prévu. C'est le nombre des signalements, des
cas qui est plus élevé que prévu. Mais peut-être
s'agit-il d'une période particulière de l'année où
les cas signalés sont toujours plus nombreux. Deuxièmement,
peut-être aussi assiste-t-on à un phénomène de cumul
dans les mois qui ont précédé l'applica- tion de la loi et
que cela n'est peut-être pas typique de ce que cela sera à
longueur d'année ensuite. Le recul n'est pas encore assez long pour
juger.
Mme Lavoie-Roux: Je suis bien prête à admettre cela.
Mais je pense que, dans le cas des personnes handicapées, il pourrait y
avoir un plus grand nombre de personnes que ce qui est prévu. Il ne faut
pas se leurrer, il y a encore beaucoup de handicapés qui n'ont pas de
services, à partir des enfants jusqu'aux personnes plus
âgées. Je pense qu'on pourrait se retrouver avec une augmentation
significative de personnes qui feraient appel à l'Office des
handicapés ou feraient appel aux différents services pour des
plans de services ou autres ressources. Le ministre peut-il nous dire quelles
sont les prévisions budgétaires que le gouvernement a faites dans
l'ensemble, pour ce qui touche à l'accessibilité des
édifices publics et parapublics? En ce qui touche les transports? Parce
que cela était quand même des points importants dans la loi 9. Si
je me fie à ce qui a été prévu au ministère
de l'Éducation pour l'élimination des barrières
architecturales, on a un ajout au budget de $100 000. Pour l'ensemble des
écoles de la province, je ne sais pas si on peut même appeler cela
une goutte d'eau. D'ailleurs, on a reconnu, au ministère de
l'Éducation, que c'était nettement insuffisant. Je voudrais
savoir si, dans d'autres ministères, on a été plus
généreux.
M. Lazure: Oui, en particulier dans notre propre
ministère. L'an dernier, par exemple, notre ministère a obtenu
une somme de $23 millions à l'intérieur du programme de relance
économique de création temporaire d'emplois, le programme OSE.
Ces $23 millions ont été distribués dans le réseau
des Affaires sociales par l'intermédiaire des conseils régionaux,
avec un minimum de critères de notre part. Les deux objectifs, pour
l'utilisation de cet argent, c'était justement d'éliminer les
barrières architecturales, de rendre accessibles nos édifices aux
personnes handicapées et, ensuite, de satisfaire aux exigences des
inspections du ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre ou des
inspections municipales quant à la sécurité, au point de
vue du danger d'incendie surtout.
Voilà les deux choses qu'on voulait corriger avec ces $23
millions. Sur ce montant de $23 millions, on me donne le chiffre exact, une
somme de $6 millions a été consacrée à la partie
accessibilité aux personnes handicapées; $6 millions sur $23
millions.
Mme Lavoie-Roux: Quel pourcentage des édifices publics et
parapublics répondrait aux normes reconnues d'accessibilité pour
les personnes handicapées?
M. Lazure: Je ne peux pas vous le dire. M. le Président,
le bilan n'a pas été fait, c'est ce genre de bilan que l'Office
des personnes handicapées va faire au cours des prochains mois. Je ne
peux vous répondre. Je soupçonne que c'est la majorité
malheureusement des édifices publics et parapublics qui ont
besoin ce n'est souvent pas grand-chose, ce n'est pas coûteux, les
$6 millions qu'on a consacrés à cette fin dans le réseau
des Affaires sociales, la plupart des projets étaient de moins de $150
000, ce n'est pas tellement coûteux habituellement, surtout dans le cas
d'édifices à bureaux gouvernementaux récents il
manque encore quelques aménagements pour les rendre vraiment accessibles
aux personnes handicapées, mais, encore une fois, on n'a pas en main ces
chiffres-là, ils n'existent nulle part à ma connaissance.
L'office va s'occuper d'obtenir, avec les ministères, un tel bilan.
Mme Lavoie-Roux: Quelle est la somme prévue dans le
prochain budget pour cette fin?
M. Lazure: Pour ce qui est de notre réseau...
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'il faudrait le voir, c'est une
politique...
M. Lazure: Je ne peux pas répondre pour les autres
ministères, M. le Président, je m'excuse.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais c'est votre préoccupation quand
même.
M. Lazure: Oui, mais c'est plus particulièrement encore la
préoccupation de la présidente de l'Office des personnes
handicapées, Mme Robillard. Elle sera ici quand on va étudier le
programme qui la touche de près; elle va venir, comme les
présidents de régie vont venir aussi. On pourra s'entendre sur un
moment précis pour que vous soyez ici quand elle y sera.
Il y a des questions précises auxquelles je ne suis pas en mesure
de répondre et même elle n'est pas en mesure d'y répondre;
celles qu'on a abordées tantôt.
Quant aux crédits que chaque ministère a pour cet
aménagement, l'office va surveiller ces choses de très
près. Comme vous le savez, au conseil d'administration de l'office, je
crois qu'il y a neuf ministères représentés par la voix
d'un sous-ministre de chacun de ces ministères. Ces sous-ministres
assistent régulièrement aux réunions mensuelles du conseil
d'administration de l'office et je dois dire que la collaboration a
été excellente. Il y a des ministères qui
déjà ont terminé, par exemple, leur plan d'embauche pour
personnes handicapées et d'autres ministères ont terminé
par exemple le ministère des Transports, avec les commissions de
transport leurs plans de réalisation avec un
échéancier, comme prévu dans la loi, de réalisation
d'un transport à la portée des personnes handicapées.
Si le député de L'Acadie est d'accord, on pourrait
remettre les questions très précises au moment où la
présidente de l'office sera ici.
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord avec le ministre, M. le
Président. Il n'y a qu'un question, parce que vous avez abordé la
question du trans- port. Vous dites: Le ministère des Transports
je ne sais pas si c'est l'office ou le ministère des Transports a
complété ses pourparlers avec plusieurs commissions de transport
pour assurer le transport des personnes handicapées.
Le ministre est-il au courant que, dans le monde de l'éducation,
il y a encore beaucoup d'enfants handicapés qui n'ont pas de transport
adéquat? Je pense que même dans votre comté, M. le
ministre, vous en avez.
M. Lazure: Vous êtes bien renseignée, Mme le
député de L'Acadie. Effectivement, dans le beau comté de
Chambly, comme dans la plupart des comtés, il y a un certain nombre de
personnes handicapées. Ce n'est pas tellement qu'elles soient
privées de transport, mais le transport est tellement lent et le jeune
ou la jeune doit passer tellement de temps dans l'autobus que ça devient
un handicap à l'acquisition de ses connaissances scolaires. Quand un
enfant passe presque trois heures dans un autobus, surtout quand il s'agit d'un
enfant handicapé, je pense que c'est inacceptable.
Encore là, M. le Président, il faut se rappeler que ni le
ministre de l'Education ni le ministre des Affaires sociales n'a le pouvoir de
dicter des lignes de conduite aux différentes commissions scolaires.
Mme Lavoie-Roux: Faites bien attention. Il s'agit du
ministère des Transports et pas nécessairement les commissions
scolaires.
M. Lazure: Ni le ministère des Transports...
Mme Lavoie-Roux: Le transport des enfants relève du
ministère des Transports.
M. Lazure: La partie technique du transport relève du
ministère des Transports. Mais la partie décisionnelle, quant
à savoir si un enfant qui habite la ville de Chambly va aller chercher
son éducation spéciale à Longueuil ou à
Saint-Jean-d'Iberville, cela ne relève pas du ministère des
Transports. Cela relève de la commission scolaire.
Autrement dit, l'orientation des enfants vers telle ou telle ressource
spécialisée, quand on parle d'enfants handicapés,
relève des commissions scolaires. Le ministère des Transports ne
fait qu'exécuter des décisions pédagogiques ou
administratives d'une commission scolaire. C'est au niveau de la
décision de l'orientation des enfants qu'on a des problèmes dans
la longueur du transport.
Mme Lavoie-Roux: Puisque vous parlez de la responsabilité
du ministère des Transports, pou-vez-vous nous assurer que dans les
autobus qui transportent des enfants handicapés, vous avez le personnel
de surveillance requis et que vous avez les mesures de sécurité
requises, touchant les ceintures, etc.? Cela relève du ministère
des Transports, cela ne relève pas des commissions scolaires.
M. Lazure: D'accord. C'est ce que j'appelais la composante
technique du transport des enfants.
Mme Lavoie-Roux: C'est quand même important.
M. Lazure: Oui, c'est important et on a toutes les raisons de
croire que le ministère des Transports fait bien son travail.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous pouvez m'assurer qu'il y a
des... (10 h 30)
M. Lazure: Dans la mesure où, à ma connaissance, ni
à l'office, ni au ministère, on n'a reçu de plainte dans
ce domaine, il faut tenir pour acquis que le ministère fait bien son
travail.
On doit ajouter qu'actuellement, le ministère des Transports est
à réviser sa réglementation en fonction des
handicapés et collabore, à cette fin, avec l'Office des personnes
handicapées pour réexaminer l'ensemble de la
réglementation. Que ce soit pour le transport scolaire ou le transport
public, l'ensemble de la réglementation régissant le transport
est à l'examen, dans l'optique de favoriser l'accès au transport
des personnes handicapées. Cela va être fait conjointement avec le
ministère et l'Office des personnes handicapées.
Mme Lavoie-Roux: Je repose ma question d'une façon
précise. Dans les autobus scolaires qui transportent les enfants
handicapés, y a-t-il des ceintures de sécurité? Le
ministre, qui a une longue expérience des enfants en milieu
pédia-trique, sait fort bien qu'un enfant handicapé, qui souffre
de paralysie... Un contre-choc ou un choc peut l'affecter rapidement; il est
plus vulnérable et peut se blesser si ces mesures
élémentaires ne sont pas prises. Est-ce qu'on peut m'assurer que,
dans ces autobus-là, il y a les mesures de sécurité
nécessaires?
M. Lazure: Je peux vous assurer, pour l'avoir vu, de mes yeux vu,
il n'y a pas plus tard que dix jours, à l'Institution
Cardinal-Villeneuve, ici à Québec...
Mme Lavoie-Roux: Ah oui! ah oui! ah oui! d'accord.
M. Lazure: ... que j'ai assisté en fin d'après-midi
au départ des enfants, des 150 enfants qui viennent à
l'établissement au cours de la journée pour des traitements, pour
des classes spéciales, et je peux vous assurer que non seulement il y a
des ceintures, mais il y a même des dispositifs spéciaux, des
sièges spéciaux pour les enfants physiquement
handicapés.
Là, il faut nuancer. Il y a des enfants mentalement
handicapés, des enfants qui souffrent de déficience mentale qui
n'ont pas besoin de règles autres que les règles qu'on applique
à l'ensemble des enfants soi-disant normaux pour le transport
scolaire.
En d'autres termes, on ne peut pas dire que tous les enfants
handicapés, quel que soit leur handicap, doivent avoir un régime
sécuritaire spécial, un dispositif sécuritaire
spécial.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ce n'est pas ce que j'ai
demandé au ministre, il le sait fort bien. J'ai même
spécifié certains types d'enfants qui souffrent de handicaps
physiques ou moteurs sérieux ou qui ont des troubles neurologiques
sérieux.
M. Lazure: Ma réponse, c'est oui. Mme Lavoie-Roux:
Partout?
M. Lazure: Partout? Je ne peux pas vous l'assurer, je n'ai pas
inspecté les véhicules, M. le Président, mais on va
s'assurer que ce soit appliqué partout où c'est
nécessaire.
Mme Lavoie-Roux: Mais vous ne m'assurez pas que cela l'est
présentement?
M. Lazure: Je ne peux pas vous assurer que, dans tous les
véhicules du Québec, cette règle-là est
respectée, parce qu'il y a aussi des cas frontières. Il y a
certainement des enfants handicapés physiques où autant le
personnel scolaire que les parents ou le personnel du ministère des
Transports se posent la question: Est-ce que, oui ou non, on doit avoir un
dispositif spécial pour celui-là? Mme le député de
L'Acadie sait très bien qu'il y a beaucoup de cas frontières. Je
ne peux pas donner une réponse catégorique, je dis que c'est une
chose qu'il faut surveiller et l'office travaille avec le ministère des
Transports à réviser justement le règlement, comme on le
disait tantôt.
Mme Lavoie-Roux: Je reviendrai quand...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Mégantic-Compton, est-ce que c'est sur le même sujet?
M. Grenier: Je vais d'abord prendre une information, je ne sais
pas si...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que c'est sur le
même sujet?
M. Grenier: Non, ce n'est pas sur le même sujet.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, M. le
député de Saint-Laurent et ensuite...
M. Grenier: Un instant avant! J'aimerais savoir d'abord s'il y a
eu entente ce matin pour qu'on procède à des questions aussi
larges que celles-là, alors qu'il y a des questions larges qui
s'appliquent à chacun de nos programmes. On le fait depuis le
début. Est-ce qu'on a l'intention de continuer comme cela encore une
partie de la journée
ou est-ce qu'on va revenir aux programmes particuliers dans quelque
temps? Est-ce que cela a été décidé?
Le Président (M. Marcoux): Voici l'esprit. J'avais retenu
qu'il restait deux remarques générales, hier, une de Mme le
député de L'Acadie sur les handicapés, une du
député de Mégantic-Compton; ensuite, on entreprenait
l'étude des programmes.
Une autre remarque générale?
M. Grenier: Sur les handicapés, je reviendrai, si le
député de Saint-Laurent...
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Saint-Laurent m'informe qu'il y a une troisième remarque
générale. Mme le député de L'Acadie. Sur les
handicapés?
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que je pourrais poser une question...
M. Grenier: Oui, on s'est informé du transport, du
transport régulier des handicapés, je veux dire par là des
handicapés qui suivent des cours, qui fréquentent des
institutions de façon régulière pendant l'année
scolaire, des choses comme cela. Est-ce que, concernant le transport
irrégulier, si vous voulez, le transport d'excursions, le ministre
exerce, conjointement avec le ministre des Transports, une vigilance assez
continue là-dessus et est-ce qu'on peut s'assurer que des
villégiateurs ou des excursionnistes handicapés soient
protégés davantage pour qu'on ne revive plus ce qu'on a
vécu assez récemment?
M. Lazure: C'est évidemment la responsabilité
première du ministère des Transports de s'assurer que les
véhicules sont dans un état sécuritaire. Tout le monde se
rappelle l'accident auquel vous faites allusion. Le ministre des Transports
avait commandé une étude. Le rapport de cette enquête a
été remis au ministre il n'y a pas si longtemps, il y a à
peine un mois ou cinq semaines. Je peux vous dire qu'en ce qui touche les
groupes de personnes handicapées, encore une fois, jusqu'ici la
collaboration est très bonne, et le ministère des Transports se
montre très ouvert à modifier le règlement actuel pour
tenir compte de certaines dispositions spéciales que les
véhicules devront avoir quand ils transportent des personnes
handicapées, adultes ou enfants. C'est en train de se faire, de concert
avec l'Office des personnes handicapées. Vous pouvez être certain,
comme la loi 9 le demande, que l'office va surveiller de très
près, l'office va jouer son rôie de protecteur, son rôle
d'ombudsman. L'office va surveiller de très près l'application
des nouveaux règlements en ce qui concerne le transport. Cela va se
faire, en particulier par le biais de ces réunions mensuelles où
le ministère des Transports tout comme plusieurs autres
ministères sont représentés au conseil d'administration de
l'Office des personnes handicapées.
M. Grenier: Les groupes de handicapés qui se trouvent au
niveau de ville, par exemple, ont à voyager et ils ont la bonne habitude
de le faire depuis déjà quelque temps. Il y a un programme de
transport qui complique considérablement leur vie. Encore là,
conjointement avec le ministère des Transports, je me demande s'il n'y
aurait pas lieu d'intervenir. Ces personnes, dans les plus petites villes, qui
doivent voyager de concert avec deux ou trois municipalités, ou des
groupes de deux ou trois municipalités, se heurtent à des
difficultés relativement au ministère des Transports. Ils nous
reviennent, comme groupes dans le besoin. Ils ont ces problèmes parce
que la route définie devrait être donnée à tel
entrepreneur, alors que c'est une chicane à chaque transport qui peut se
faire. Je ne parle pas de Montréal, ni de Québec, c'est bien
évident, ou de grandes villes comme Sherbrooke. Je parle de petites
villes où il y a des groupes de personnes handicapées qui doivent
faire affaire avec trois ou quatre villes pour se regrouper en vue d'un voyage,
ou pour fréquenter tel lieu. A un moment donné, ils ont affaire
à un circuit d'autobus qui ne se rend pas là, et cela suscite des
chicanes à n'en plus finir. Le problème est persistant au niveau
de chacune des municipalités. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu, de
concert avec votre collègue des Transports, de résoudre ce
problème.
M. Lazure: Voilà un problème d'organisation des
circuits d'autobus, des circuits de transport. Ce problème existe, non
seulement pour la clientèle de personnes handicapées, mais aussi
pour la population en général. Pas plus tard que lundi soir dans
mon propre comté, j'ai eu des plaintes de certains villages qui sont
très mal desservis par les transports publics actuels. Je n'ai pas de
formule magique pour remédier à cela. C'est compliqué,
vous savez, pour une commission de transport public de fonctionner, à la
fois en utilisant judicieusement les fonds publics, en ne faisant pas de
gaspillage, et en même temps, assurer un service presque
personnalisé à chaque citoyen de la région qui est
desservie par la commission en question. C'est un éternel dilemme. Il y
a des études de bassins de population pour déterminer si vraiment
c'est justifié qu'on fasse passer l'autobus dans telle ou telle partie
d'une région. C'est ce que le député de
Mégantic-Compton soulève comme problème.
M. Grenier: J'ajoute que j'avais justement les deux
problèmes...
M. Lazure: C'est vraiment un problème technique...
M. Grenier: Oui.
M. Lazure: ... qui est plutôt de la compétence du
ministère des Transports.
M. Grenier: Oui. Los deux sortes de problèmes se sont
présentés tout récemment à nos bu-
reaux. Il me semble qu'une personne qui n'est pas handicapée peut
plus facilement se débattre avec cette sorte de problème, mais
quand on fait face à un problème de groupes de handicapés,
il me semble qu'ils ont assez d'autres difficultés que la loi pourrait
faire des exemptions pour ces personnes. Il me semble que ça pourrait se
faire à vous deux, le ministre des Transports et le ministre des
Affaires sociales, de dire que ces circuits d'autobus ne valent pas quand il
s'agit de groupes de handicapés.
M. Lazure: C'est le genre de suggestion fort valable qui va
être soumise au conseil d'administration de l'office, où
siège le sous-ministre des Transports. Cela me paraît raisonnable
de dire que, dans le cas de handicapés physiques surtout, il faudrait
faire des détours, pour ainsi dire, il faudrait qu'il y ait un crochet
de fait au circuit habituel des transports, en tenant compte du fait que ces
gens-là ont beaucoup moins d'autonomie, peuvent moins se
débrouiller. On en prend note et je suis sûr que la
présidente de l'office a en tête de tels mécanismes qui
favoriseraient un meilleur transport des personnes handicapées.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Merci, M. le Président. Il y a quelques jours,
une espèce de colloque a eu lieu réunissant des
représentants du monde syndical et du monde patronal. On y a
affirmé ce que tout le monde sait, je pense bien, d'ailleurs, que les
conventions collectives, dans leur forme actuelle, constituent un obstacle pour
l'intégration des handicapés dans le milieu de travail et, bien
sûr, il y a une action qui sera nécessaire de la part de l'Office
des handicapés. Mais, pour ce qui est des conventions collectives qui
lient le gouvernement à ses employés ou qui lient les
établissements des Affaires sociales ou de l'Éducation à
leurs employés respectifs, quelles sont les mesures qu'a prises le
gouvernement actuel pour prévoir, dans les conventions collectives qui
ont été négociées jusqu'à maintenant,
puisqu'il y en a qui sont échues depuis presque un an ou qui seront
échues à la fin de juin, quelles nouvelles clauses a-t-on
prévues à éliminer cet obstacle et à permettre un
accès libre des personnes handicapées à un emploi, de
même que de permettre à des personnes qui sont handicapées,
alors qu'elles sont déjà à l'emploi soit du gouvernement
ou de ces établissements, de conserver un emploi dans
l'établissement même si elles ne peuvent plus occuper exactement
le même poste en raison de leur handicap?
M. Lazure: II est bien évident qu'il faut que le
ministère des Affaires sociales soit à l'avant-garde dans ce
domaine et nous examinons minutieusement les textes des conventions collectives
qui sont en discussion, qui sont en négociation actuellement, les
demandes et nos propres offres patronales pour s'assurer qu'il n'y a rien qui
va aller à l'encontre de l'intégration au travail de personnes
handicapées.
Pour ma part, je dois dire, pour avoir été directeur d'un
hôpital pendant un certain nombre d'années et le sous-ministre
aussi, qu'effectivement, dans les conventions actuelles, il n'y a vraiment rien
qui empêche un hôpital employeur d'embaucher une personne
handicapée physiquement ou mentalement, sauf les exigences de la
tâche en question. Tout dépend de la tâche et de
l'ancienneté, évidemment. Mais je pense que si on se rappelle les
débats qu'on a eus avec les personnes handicapées au moment de la
discussion sur le projet de loi no 9, la dernière chose que les
personnes handicapées veulent, selon les porte-parole, en tout cas, des
groupements, c'est justement d'être marginalisées, comme elles
l'ont dit maintes et maintes fois, et qu'on fasse une exception pour elles et
qu'on ne tienne pas compte d'une règle sacrée dans le
syndicalisme, la règle de l'ancienneté. Je pense que les
groupements de personnes handicapées eux-mêmes protesteraient si
on voulait essayer de faire fi des règles d'ancienneté. (10 h
45)
Donc, à partir du respect des règles fondamentales du
syndicalisme, l'ancienneté et la tâche, à ce moment, il n'y
a absolument rien à ma connaissance qui empêche actuellement un
hôpital d'embaucher des personnes handicapées. Je sais
pertinemment que des hôpitaux le font. Je sais pertinemment que des
hôpitaux embauchent depuis quelques années des aveugles, des
personnes handicapées physiquement ou mentalement, des déficients
mentaux. C'est une pratique qui se fait déjà. Je sais aussi que,
dans certains hôpitaux, le syndicat a localement accepté de
discuter avec la partie patronale pour, dans certains cas, éviter
l'affichage par consentement mutuel, dans le cas d'un handicapé qui
était de toute évidence capable de remplir la tâche, mais
qui, dans un affichage, aurait été pénalisé
probablement par rapport à d'autres candidats. Il y a, d'une part, les
mécanismes actuels qui à moins qu'on nous prouve le
contraire n'empêchent pas l'embauche des handicapés.
D'autre part, il y a aussi la possibilité de règlement à
l'amiable, si vous voulez, entre le syndicat et la partie patronale dans chaque
établissement.
Ceci étant dit, le colloque auquel fait allusion le
député de Saint-Laurent, j'y ai participé dans la
première phase. Comme certains journalistes l'ont déploré,
j'ai moi aussi été un peu déçu de la participation
un peu mince du monde syndical à ce colloque. J'ai été
content de voir la participation importante du monde patronal, des employeurs.
Peut-être que cela était dû à la période
actuelle des négociations, où beaucoup de dirigeants
syndicalistes sont occupés, mais on a l'intention de se reprendre et
d'impliquer au maximum les dirigeants des syndicats dans l'application de cette
loi 9.
M. Forget: Sur le même sujet, il reste qu'on est en face
d'uns situation où on note que les handicapés, jusqu'à
maintenant, c'est le moins que l'on puisse dire n'ont pas
été également considérés dans l'emploi. Les
règles qui valent
pour ce groupe qui a été l'objet de discrimination
je pense que le mot n'est pas trop fort sont un peu les mêmes que
celles qui existent envers tout groupe qui a été l'objet de
discrimination. Il faut, pendant un certain temps, renverser la vapeur en
quelque sorte, se livrer à une opération qu'il serait
peut-être exagéré d'appeler de la discrimination positive
mais qui reflète quand même un effort positif d'accorder, pendant
un certain temps au moins, plus que leur part à des personnes qui ont
traditionnellement été marginalisées dans le monde du
travail. A ce moment, on peut se poser des questions, lorsqu'on nous dit: II
n'y a vraiment rien qui empêche leur emploi, sauf des
préjugés. Bien sûr, cela joue au niveau des attitudes des
employeurs, mais il reste qu'il faudrait peut-être s'interroger un peu
plus longuement pour savoir si les règles actuelles, qui semblent devoir
être continuées par le gouvernement, de se fier à la bonne
volonté de tout le monde dans ce domaine, sont suffisantes. Par exemple,
dans le cas où on veut faire jouer la règle de
l'ancienneté, il se peut fort bien que les postes
particulièrement adaptés à des personnes
handicapées sont ceux où la règle d'ancienneté va
les exclure également de façon permanente. C'est que, dans
certains établissements, cela peut être des emplois qui sont
convoités par les membres du syndicat qui sont déjà dans
l'établissement et auxquels ceux-ci ont recours, soit en fin de
carrière, soit justement en se prévalant de leur
ancienneté. Cela peut très bien être le cas dans les cas
d'emplois qui favorisent les handicapés, parce que les exigences
physiques d'un emploi sont différentes et sont donc l'objet de
convoitise de la part de ceux qui ont l'ancienneté. Comme
définition, dans des situations comme celle-là, le
handicapé n'aura pas accès aux postes où il pourrait
acquérir de l'ancienneté, on se trouve effectivement à lui
barrer la porte. Je comprends que c'est bien normal que l'on dise du
côté des associations de personnes handicapées qu'on ne
peut pas faire une règle générale et écarter la
règle d'ancienneté de façon arbitraire et
générale. Mais il va falloir être sensible au fait que,
dans certaines situations particulières, pour des emplois ayant
certaines descriptions, ces règles peuvent agir comme un obstacle absolu
pour empêcher toute personne d'avoir accès à ces
emplois.
On pourra bien dire que tous les principes sont respectés et que
rien n'empêche d'y avoir accès, il va falloir vérifier
ça dans les faits. Ce n'est pas une grande consolation pour les
personnes handicapées que de se dire: L'Office des handicapés, un
jour, fera des recommandations au gouvernement et on pourra peut-être,
à ce moment-là, modifier les conventions collectives. Tout le
monde sait bien que les négociations qui ont cours dans le moment, qui
vont se terminer à l'automne ou l'hiver prochain et qui sont
engagées de toute façon, vont geler la situation pour une autre
période de trois ou quatre ans. C'est bien long et je ne suis pas
rassuré par l'affirmation du ministre que tout va bien dans ce
domaine-là.
M. Lazure: Mais, M. le Président, le ministre n'a pas
affirmé ça du tout; encore une fois, mes paroles sont
grossièrement déformées par le député de
Saint-Laurent. Je n'ai pas dit qu'on allait faire des recommandations
éventuellement à l'office pour avoir de meilleures conventions
à ce chapitre-là, j'ai dit qu'on scrutait à la loupe,
actuellement, dans le moment, chaque fois que des demandes syndicales sont
faites aux tables des négociations qui nous touchent, aux Affaires
sociales, dans l'objectif de ne rien accepter qui irait à l'encontre de
l'intégration des personnes handicapées.
M. Forget: Pouvez-vous nous donner un exemple de choses que vous
avez jugées être inacceptables?
M. Lazure: Ecoutez, je vous dis qu'actuellement, c'est la
consigne qui est donnée. On est en pleine négociation, mais je
veux simplement faire la mise au point que je n'ai pas fait de voeux pieux pour
qu'un jour l'office s'occupe des conventions. On le fait actuellement.
Dans ce domaine, actuellement, il y a un sous-comité au sein de
l'office qui est présidé conjointement par le représentant
des syndicats, le représentant des employeurs, aux fins d'examiner
justement les clauses majeures et comment améliorer ou réduire
certaines barrières qui existent dans le domaine des conventions
collectives, mais de façon très générale, pour
l'ensemble des employeurs. Il y a un comité de travail de l'office;
même si tout le personnel n'est pas là, déjà, les
membres du conseil sont à l'oeuvre, il y a un comité
spécifique, comme je viens de le mentionner, qui examine cette question
particulière.
M. Forget: Est-ce que ce comité a, jusqu'à
maintenant, fait des recommandations au CPNAS, le Comité patronal de
négociations des affaires sociales?
M. Lazure: Non, ce comité... Comme le ministre l'a dit
tantôt, l'office, n'ayant pas encore l'ensemble de ses ressources, les
membres du conseil se sont quand même engagés à fond dans
des comités semblables et, au sein du conseil d'administration, un
comité spécial travaille à ça.
M. Forget: Bon, j'espère...
M. Lazure: II n'y a pas de recommandation, l'office vient
d'être créé. Le CPNAS, en d'autres termes, et le
ministère des Affaires sociales n'ont pas attendu le travail de ce
comité qui relève du conseil d'administration de l'office. Je
pense qu'on a pris nos responsabilités dans ce sens-là. Il est
évident qu'une concertation se fait entre les deux. Encore une fois, on
ne s'en remet pas à la bonne volonté, des employeurs, comme le
député de Saint-Laurent le dit. C'est à partir du premier
juillet que les employeurs devront, de par la loi c'est vraiment oublier
le texte de la loi, comme
le député de Saint-Laurent le fait le plan
d'embauche, à partir du premier juillet, des personnes
handicapées devra être soumis par tout employeur qui a plus que 50
employés. A ce moment-là, si un employeur nous fait valoir que sa
convention particulière parce qu'il y a des milliers de
conventions de travail dans le Québec contient un obstacle
quelconque à l'embauche de personnes handicapées, l'Office des
personnes handicapées va y voir, avec l'aide du ministère du
Travail et de la Main-d'Oeuvre.
Finalement, dans la fonction publique, je dois dire que l'office et
notre ministère, nous avons fait des pressions déjà depuis
longtemps la première correspondance remonte à deux ans
pour que les ministères embauchent le plus grand nombre possible
de personnes handicapées. Dans notre propre ministère, au moment
où l'on se parle, le dernier relevé qui a été fait
nous montre qu'il y a 4,5% de nos effectifs, tout près de 4000
employés, qui sont des handicapés, avec une déficience
physique ou une déficience mentale.
Un autre exemple, la Commission des accidents du travail nous envoyait
récemment son propre relevé. On note un pourcentage de 5% de ses
employés qui sont des personnes handicapées.
M. Forget: Je ne demande qu'à croire le ministre, M. le
Président, mais, quand les entreprises, en particulier les
hôpitaux, les centres d'accueil, les commissions scolaires feront
parvenir au gouvernement, à une période quelconque, l'automne ou
l'hiver prochain, leur plan d'embauche de personnes handicapées, il
reste qu'ils devront respecter la loi en ce faisant, c'est bien sûr. Ils
devront aussi respecter les conventions collectives. Or dans le cas de ces
organismes, les conventions collectives sont négociées et
signées par le gouvernement. Alors, ils vont être très bien
placés pour retourner au gouvernement leur formulaire en disant: On a
des problèmes au niveau des conventions collectives, si les
négociations collectives sont signées ou très
avancées dans leur négociation à ce moment-là, il
n'y a rien que l'Office des handicapés ne pourra faire, sinon
recommander des révisions dans trois ou quatre ans.
Comme on ne peut me citer aucun exemple précis d'effort qu'on
fait dans ce secteur, je dois bien m'en remettre évidemment à la
bonne volonté de tous, syndicat et patron, pour mettre en application la
loi. Espérons que le ministre a raison en disant qu'il n'y a pas
d'obstacle majeur selon lui. Il semble cependant que d'autres individus ont
prétendu qu'il y en avait. On verra selon les faits.
J'aimerais, M. le Président, dans le domaine des
déplacements des handicapés que nous touchions tout à
l'heure, demander au ministre ce qu'il est advenu de cette décision de
déménager le centre de réadaptation pour les
handicapés visuels sur la rive sud de Montréal. Le Regroupement
des aveugles et amblyopes du Québec faisait connaître, il y a
environ un mois, au premier ministre, les réserves qu'une telle
démarche lui inspirait à un double titre. D'une part, le centre
de réadaptation semble quitter Montréal, un endroit accessible
près du métro Berri-Demontigny, pour la rive sud; c'était
là le plan original contre lequel le regroupement a protesté
dès le mois de février dernier. D'autre part, pour faire de la
place pour le centre de réadaptation des handicapés visuels sur
la rive sud, on semble devoir déménager le cours secondaire pour
les handicapés visuels, qui était situé dans le même
édifice, ce qui menace de faire perdre une partie de l'année
scolaire à ces handicapés.
Peut-être y a-t-il eu, à la suite des interventions de ce
groupe auprès du premier ministre, des modifications dans les projets;
mais ce groupe note que dans le passé déjà des
réaménagements administratifs ont coûté une partie
de l'année scolaire aux jeunes aveugles qui suivent les cours primaires
ou secondaires dans des écoles spécialisées. Ils ont peur
que ce genre de réaménagement ait les mêmes
conséquences pour eux l'automne prochain. Sans compter, bien sûr,
qu'un centre de réadaptation pour les handicapés visuels
situé sur la rive sud de Montréal est beaucoup moins accessible,
à supposer que ce soit toujours la décision qu'un tel centre, qui
serait situé à côté du métro à
Montréal où il est facile d'accès pour un grand nombre de
personnes...
M. Lazure: Dans l'état actuel des choses, il y a deux
endroits où on peut recevoir des services pédagogiques ou des
services techniques pour les jeunes aveugles. Il y en a un sur la rive sud qui
s'appelle le centre Nazareth-Louis-Braille, lequel a un point de service
à Montréal, qui est situé dans l'ancien hôpital de
la Miséricorde, me dit-on.
Je ne comprends pas trop les fonctionnaires non plus le
sens de la question. Ce sont des jeunes aveugles qui fréquentaient
quelle institution?
M. Forget: Louis-Braille et Nazareth. M. Lazure: Oui.
M. Forget: II semble qu'on doive déménager une
partie de ces jeunes, pour faire place, dans les mêmes locaux, sur la
rive sud, au centre de réadaptation qui est actuellement situé
à l'ancien hôpital de la Miséricorde et qu'on voudrait
déménager sur la rive sud... Cela a fait l'objet d'un
échange de lettres, qui a même atteint le premier ministre, de la
part du Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec.
M. Lazure: Je pense me souvenir de ce projet qui avait
été esquissé; on va vérifier, quitte à
donner une réponse, cet après-midi ou à la prochaine
séance, au député de Saint-Laurent; mais, de prime abord,
ce projet, à ma connaissance, on ne lui a pas donné suite, parce
que, justement, personnellement ça ne m'apparaissait pas tout à
fait correct de prendre des jeunes aveugles de Montréal et de les amener
sur la rive sud pour leur donner ces cours.
Si on parle tous les deux du même projet, je m'en souviens. Il y a
quelques mois, j'ai dit: II ne faut pas qu'on fasse cela, parce que cela ne me
parait pas correct. Mais on va vérifier et on vous donnera des
renseignements plus précis.
M. Forget: M. le Président, toujours sur le sujet des
handicapés, avec votre permission. On sait que l'Office des
handicapés...
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet? C'est
que le député de Mégantic-Compton...
M. Forget: Je peux lui céder la parole, s'il le souhaite.
(11 heures)
On sait que l'Office des handicapés, de par sa loi constitutive,
a le pouvoir d'accorder une aide financière, à des employeurs,
dans une période d'insertion en milieu de travail. Le problème
qui se pose est le suivant: II semble qu'il soit concevable qu'un certain
regroupement de personnes handicapées, sur une base coopérative
ou autrement, crée des entreprises qui emploient, sinon exclusivement,
du moins largement des personnes handicapées.
Ainsi, on voyait dans les journaux, tout récemment, le 25 avril
d'ailleurs, cela a été rapporté assez
généralement: "Une imprimerie communautaire et commerciale mise
sur pied par un groupe de jeunes handicapés habitués au travail
d'équipe et possédant une expérience de l'administration
ouvrira bientôt ses portes à Montréal".
Un tel organisme pourrait être le premier d'une série,
parce que c'est une façon concevable d'envisager leur insertion dans le
monde économique. Actuellement, ce groupe sera financé par une
subvention fédérale Canada au travail ou je ne sais trop. Mais
comme on sait que ces subventions ont une durée temporaire et sans, bien
sûr, demander au ministre s'il a l'intention aujourd'hui de
subventionner, avant même peut-être qu'on lui en ait fait la
demande, un groupe comme celui-là, j'aimerais qu'il me dise si, selon
les politiques du ministère, selon les orientations que semble vouloir
prendre l'Office des handicapés, il est concevable d'envisager un
soutien financier régulier pour des entreprises de cette nature.
Il est bien évident que le personnel de surveillance, si l'on
veut, les contremaîtres que doit posséder une entreprise qui
emploie des handicapés, se double d'une autre fonction: non seulement il
s'assure que le travail soit fait, qu'il y ait une certaine discipline de
travail, les heures d'arrivée, de départ, l'organisation
matérielle du travail, mais il y a aussi un aspect de
sécurité plus important. Il y a peut-être un ratio plus
important de contremaîtres à ouvriers dans les entreprises comme
celle-là. Est-ce qu'il ne serait pas souhaitable de favoriser, au moins
sur un pied d'égalité, ces entreprises avec les entreprises
commerciales, au sens fort du mot, en leur donnant accès au même
type de subvention disponible aux employeurs ordinaires?
M. Lazure: Deux réactions. La première, c'est de
dire que l'exemple soulevé par le député de
Saint-Laurent en est un tout à fait typique des initiatives du
gouvernement fédéral dans ce domaine, initiatives qui, de prime
abord, paraissent heureuses pour les gens que cela aide, mais qui sont
tellement mal planifiées et mal coordonnées avec les instances
provinciales, les gouvernements provinciaux, que, finalement, c'est une
avalanche de' sommes, cela dure six mois, un an, un an et demi et c'est
distribué région par région, sans tenir compte du tout des
priorités ou des programmes que chaque gouvernement de chaque province
peut avoir élaborés, surtout dans le cas des personnes
handicapées.
Évidemment, ni le ministère des Affaires sociales ni
l'office est consulté, lorsqu'un projet comme celui-là est mis
sur pied. C'est vrai qu'à un moment donné, on ne sera pas
consulté, mais on va être assailli d'une demande pour financer le
projet, quand le programme Canada au travail sera terminé.
Il y a deux choses qui peuvent être envisagées à ce
moment-là. Je pense qu'il y aurait lieu, si l'office ne l'a pas
déjà fait, de commencer à se pencher sur ce
problème, parce qu'il est clair qu'on va frapper à notre porte
à un moment donné, à la porte de l'office ou à la
porte du ministère.
Il y aurait deux formules possibles. Peut-être que si l'entreprise
s'avère rentable, elle pourra être traitée comme une PME,
comme une petite entreprise, pouvant bénéficier de subventions de
l'office pour l'aménagement de postes, si ce n'est pas
déjà fait ou s'il y en a d'autres à faire avec
l'arrivée de nouveaux employés.
En somme, les dispositions de la loi 9, touchant les entreprises,
pourraient possiblement s'appliquer, s'il s'avère que c'est une petite
entreprise qui est viable. Si ce n'est pas le cas, à ce
moment-là, il faudra étudier les demandes de subvention dans le
cadre des centres de travail adapté. Un certain nombre des ateliers
protégés actuels sont en train de devenir des centres de travail
adapté, comme prévu dans la loi pour les personnes
handicapées.
Dans ces centres de travail adapté, une des
caractéristiques est que chaque stagiaire est
rémunéré selon le salaire minimum. Il y a un personnel
d'encadrement, comme le député de Saint-Laurent le sait, qui est
un peu plus nombreux évidemment que dans une entreprise
régulière, une entreprise du marché régulier du
travail. Je pense qu'il y aura probablement possibilité de maintenir une
initiative louable en soi, mais c'est ce mécanisme de financement
improvisé qui, par le biais de cette ingérence
fédérale, nous pose souvent des problèmes.
M. Forget: M. le Président, sur ce sujet, j'espère
que le ministre, dans sa réponse, ne nous indique pas une espèce
de réaction générale à des projets qui
n'émanent pas nécessairement d'initiatives gouvernementales. Je
comprends, là, il y a les frustrations habituelles des programmes
fédéraux, mais, dans le fond, peu importe, on pourrait se trouver
en présence d'un organisme bénévole, dans une
région du Québec, qui décide de faire quelque chose pour
des handicapés, de leur ache-
ter une petite usine ou un atelier et de les lancer en affaires en
quelque sorte. Ce sont des choses qui peuvent arriver n'importe quand. Au fur
et à mesure qu'on va sensibiliser l'opinion publique au potentiel, dans
le fond, de participation au marché du travail des handicapés, il
y a sans aucun doute des citoyens qui s'impatienteront des difficultés,
des restrictions budgétaires qui feront que le ministère des
Affaires sociales ne pourra pas prendre toutes les initiatives au moment
où cela paraîtra opportun dans certaines régions, et il
pourrait se faire que des groupes de citoyens veuillent faire un effort.
D'ailleurs, la plupart des ateliers protégés au
Québec, il faut bien s'en rendre compte, n'ont pas été
commencés par des projets PIL fédéraux, cela a
été préparé, cela a été mis en branle
par les parents de jeunes handicapés. Cela a pris la formule
plutôt d'une occupation thérapeutique dans la plupart des cas
plutôt que d'un emploi rémunérateur, mais je crois qu'il va
y avoir une évolution. On peut déjà la sentir dans la
façon dont ces discussions se font.
Il va donc y avoir une foule de projets qui peuvent être
anticipés durant les dix prochaines années. Qu'ils obtiennent
leurs fonds du gouvernement fédéral, qu'ils obtiennent leurs
fonds de Centraide, qu'ils obtiennent leurs fonds d'une souscription
humanitaire dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean ou ailleurs, dans le fond, peu
importe, le ministère sera confronté avec des initiatives qui ne
seront pas les siennes. Il serait important qu'il ne porte pas rancune aux
handicapés qui bénéficieront de ces
questions-là.
M. Lazure: II n'en est pas question du tout, au contraire, je
pourrais vous citer littéralement des douzaines de projets que nous
finançons et qui ont justement été mis sur pied par des
groupes de handicapés eux-mêmes ou leurs parents et qui ont
été financés pendant un an par le gouvernement
fédéral. La plupart du temps, sinon presque toujours, on finit
par les financer. Je dis que cela pose des problèmes, parce qu'il n'y a
pas de concertation entre les deux paliers de gouvernement, mais je n'ai jamais
dit, M. le Président, comme le député de Saint-Laurent le
laisse entendre, que j'aurais une attitude négative, parce que ce n'est
pas une initiative gouvernementale. Je n'ai jamais dit cela, j'ai pris dans le
passé des initiatives qui n'étaient pas gouvernementales et je ne
les renie pas. Quand on a mis une garderie sur pied à L.-H. Lafontaine
ou à Rivière-des-Prairies, ce n'était pas une initiative
gouvernementale, mais c'était quand même une initiative louable.
C'est l'attitude qu'on a vis-à-vis de ces projets. On s'efforce, dans la
plupart des cas, à leur trouver un financement. Le problème c'est
que, souvent, ne le sachant pas, on n'a pas prévu dans nos
crédits un tel financement. Il faut bien souvent faire des tours de
force pour trouver l'argent nécessaire.
M. Forget: Je suis content d'entendre cette affirmation du
ministre. La seule raison pour laquelle j'ai fait ce point, c'est que le
premier élé- ment de sa réponse était un
élément de controverse intergouvernementale. Je me dis: Quand
c'est le premier sentiment qui vient à l'esprit face à un
problème dans le fond très humain, on est en droit de se poser
des questions, mais je suis heureux d'entendre le ministre nous rassurer
à ce sujet.
Cependant, la solution qu'il avait à l'esprit, soit qu'elles se
qualifient il y a une espèce de dilemme comme PME et,
à ce moment-là, on les renvoie au ministère de l'Industrie
et du Commerce et aux aides qu'elles peuvent obtenir, là, il y a un
critère de rentabilité, sinon actuel, du moins une prospective
assez certaine.
C'est un critère que certaines de ces entreprises ont toujours
éprouvé de la difficulté à assumer pour des raisons
bien simples le ratio plus élevé de personnel et aussi le fait
que la plupart des machines qui doivent être utilisées, y compris,
dans certains cas, le téléphone ou la machine à
écrire, doivent être adaptées. Ces adaptations sont ad hoc,
parce qu'elles doivent être personnalisées. Ce sont des
aménagements coûteux. Il est bien difficile d'entrer cela dans les
profits et pertes d'une petite entreprise, parce que ces petites entreprises
sont ordinairement dans des domaines très concurrentiels. Elles n'ont
pas les marges bénéficiaires suffisantes pour payer des
adaptations à de la machinerie, à de l'équipement. Si,
effectivement, elles sont dans une position de non-rentabilité
pratiquement permanente, parce qu'il y a quand même du mouvement de
personnel, il y a ce problème d'adaptation qui est presque continu,
elles sont repoussées vers une solution qui est la solution du centre de
travail adapté. La solution du centre de travail adapté, avec la
rémunération au salaire minimum, c'est quand même quelque
chose dans un esprit assez différent.
On pourrait, dans le fond, vouloir faire un drame avec cela et dire
qu'on va faire payer aux handicapés, par un salaire plus bas que ce
qu'ils auraient normalement s'ils n'étaient pas handicapés, le
coût social de leur handicap. Je pense que, dans une certaine mesure, il
y a quelque chose d'un peu odieux. Par exemple, dans le cas d'une imprimerie,
on sait très bien que les salaires dans l'imprimerie, pour les
typographes et les opérateurs de presse, ce n'est pas du tout au niveau
du salaire minimum. Alors, on dit: Ou vous faites vos frais comme tout le monde
et, à ce moment, vous payez des salaires à peu près
identiques à ceux qui se paient dans l'industrie de l'imprimerie;
à ce moment, allez voir le ministère de l'Industrie et du
Commerce, si vous avez besoin de crédits additionnels; allez voir les
banques, etc. Donc, ce n'est plus un problème social. Ou alors, payez
tout le monde au salaire minimum et soyez en quelque sorte un
établissement social. Cela ne correspond pas complètement.
Si je ne m'abuse, dans l'industrie privée, on pourra donner des
sommes pour permettre l'adaptation de l'équipement d'un poste de
travail. S'il est besoin d'une machine avec une garde particulière, un
protecteur ou des contrôles qui sont placés différemment,
de manière à pouvoir être ac-
cessibles ou actionnés par le pied plutôt que par la main,
etc., on pourra donner une subvention à l'entreprise pour faire cette
adaptation, sans lui demander de devenir un établissement social pour
autant.
La question que je pose, c'est: Est-ce qu'il ne serait pas souhaitable
que l'accessibilité à cette forme d'aide soit très
générale et qu'elle inclue également des groupes qui ne
sont pas des entreprises au sens fort, mais qui voudraient bien l'être et
en avoir le statut, et qui pourraient en accepter la plupart des règles
du jeu, y compris le paiement de salaires concurrentiels, qui ont besoin
seulement de ces petits 2% ou 3% additionnels sur leurs chiffres d'affaires qui
font la différence entre la rentabilité et la faillite à
moyen terme? Je pense que ce genre de situation est important et, encore une
fois, je peux me tromper, mais j'ai l'impression que le problème va se
poser plus qu'à un ou deux exemplaires et qu'il y aurait un peu plus de
souplesse qui serait nécessaire dans ce secteur.
M. Lazure: On ne peut pas présumer qu'il n'y aura pas de
souplesse. C'est vraiment une projection que le député de
Saint-Laurent fait.
M. Forget: Vous avez donné un dilemme tantôt. Ou
c'est une entreprise rentable, ou c'est un centre de travail.
M. Lazure: Ce n'était pas vraiment un dilemme.
C'était de l'interprétation, ce n'était pas vraiment un
dilemme. J'ai dit: II y a au moins deux choses qui peuvent être
envisagées. À prime abord, ce n'est pas une question
écrite sur laquelle j'ai délibéré durant des jours.
J'ai réagi spontanément. Il y a au moins deux formules qui sont
envisageables: la formule d'une PME, non seulement subventionnée par le
ministère de l'Industrie et du Commerce, mais aussi subventionnée
de façon indirecte par l'Office des personnes handicapées, par le
biais du remboursement des frais de transformation de postes de travail;
l'autre étant le centre de travail adapté. On va entrer, dans les
mois qui viennent, sur ce terrain vierge, où on n'a pas
d'expérience encore. Je peux simplement assurer cette commission que la
consigne qui a déjà été donnée à
l'Office des personnes handicapées et, avec laquelle la
présidente est parfaitement d'accord, c'est de faire preuve de beaucoup
de souplesse. Cette souplesse est appliquée dans la démarche par
laquelle l'office étudie les demandes des ateliers
protégés qui veulent devenir des centres de travail
adapté. (11 h 15)
Le comité conjoint, formé de représentants du
ministère des Affaires sociales et de l'office qui, depuis plusieurs
mois, a étudié chacun des 45 ateliers protégés au
Québec, un par un, fait des recommandations au ministère et
à l'office pour déterminer lesquels vont devenir des centres de
travail adapté et lesquels vont devenir des centres de
réadaptation pour adultes. Mais l'ambiance qui a
caractérisé ces travaux en est une de souplesse et on va garder
cette attitude de souplesse vis-à-vis de l'apparition de nouveaux
centres de travail adapté ou de l'apparition de projets tels que l'a
décrit le député de Saint-Laurent et qui est une
initiative extrêmement valable, extrêmement louable et qu'on va
maintenir. Maintenant, la formule exacte dans laquelle on pourra la maintenir,
c'est ce qu'il restera à décider.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: On fait allusion aux programmes pour
handicapés encore une fois qui sont Canada au travail. Je n'ai rien
contre ce fait du fédéral. J'en ai, cependant, contre le fait
qu'il est provisoire, qu'il est temporaire ou qu'il est occasionnel, que ce
soit Canada au travail ou Québec au travail, il n'a pas sa raison
d'être; bien sûr, on pourrait longtemps dialoguer sur le fait que
ce soit Canada au travail et que ces sommes devraient être davantage
administrées par le Québec et j'en suis. Il reste une chose,
c'est qu'on crée, pendant ce temps-là, des appétits qui
deviennent très difficiles à combler dans ces milieux. J'aimerais
bien que ces sommes, qui sont distribuées par le gouvernement central,
servent plutôt à implanter des systèmes qui seront
permanents au lieu de venir combler certaines demandes dans certaines occasions
et de façon temporaire. C'est une plaie, et c'est une plaie, je pense,
qui devrait cesser le plus rapidement possible.
L'autre chose qui se produit, c'est que dans les ateliers
protégés, il y a de l'argent qui est donné dans les
régions pour l'organisation d'ateliers protégés et des
demandes nous sont faites de façon régulière. Encore une
fois, ça ne se présente pas dans les grandes villes et si on est
un député de grande ville ou de centre important, c'est une sorte
de demandes que nous n'avons pas. Ce sont des demandes qui nous arrivent quand
on est un député rural.
Dans les ateliers protégés, dans bon nombre de villages
moyens non pas de petits, mais de moyens où il y a un
certain nombre de handicapés, on demande que l'argent qui serait mis
à la disposition d'un atelier qui pourrait être organisé au
centre du village soit donné aux handicapés eux-mêmes, une
subvention qui pourrait leur être donnée pour aider, par exemple,
une personne qui fait de l'artisanat à s'acheter un métier, une
autre, à s'acheter une machine à imprimerie ou une scie
mécanique, alors que, pour le handicapé lui-même, d'abord,
la première difficulté souvent, c'est de commencer par s'habiller
pour sortir de chez lui; deuxièmement, c'est de se faire transporter
pour se rendre à l'atelier protégé, alors que chez lui, il
est souventefois un peu organisé pour se livrer à son
passe-temps, qui pourrait lui permettre d'obtenir un revenu assez important
pour combler la partie que lui donne le ministère des Affaires
sociales.
Je me demande s'il est possible qu'on repense cette formule dans les
parties plus rurales. Il serait peut-être intéressant de
connaître aussi... même dans des villes moyennes, les ateliers
protégés ai-
dent un pourcentage pas trop élevé de handicapés,
alors que si cette aide était pensée en fonction du domicile, il
y aurait peut-être davantage de handicapés qui pourraient
être aidés.
Une chose certaine, c'est qu'en milieu rural, le problème est
plus crucial et bon nombre de handicapés désireraient avoir de
l'aide à domicile. Il suffit de visiter quelques-uns de ces clubs
il en existe à peu près dans tous les villages moyens de
visiter ces personnes à leur domicile pour constater qu'un grand nombre
ne se rendent jamais en atelier protégé qui est situé au
village ou dans la petite ville et que c'est une moyenne importante de gens qui
ont un passe-temps chez eux qui est une source de revenu. J'en ai visité
qui font de l'artisanat ou de l'imprimerie, d'autres, avec des scies à
ruban, des scies mécaniques, donnent une seconde façon
d'intervenir. Je pense que c'est très valorisant pour ces personnes que
de pouvoir, à domicile, faire ce qu'elles feraient probablement en
atelier protégé, ce qui coûte plus cher à
l'État. Il y a même des villes moyennes qui se font offrir par le
comité régional des sommes d'argent importantes pour la
construction ou la location d'édifices où ces gens pourraient
faire en commun du travail qu'ils font déjà chez eux et qu'ils
pourraient continuer de faire chez eux à moindres frais si le centre
régional se penchait davantage sur leur situation et les aidait à
leur domicile. Je me demande si le ministère s'est penché sur ce
problème.
M. Lazure: II est certain que pour un bon nombre de personnes
handicapées il est plus avantageux, à tout point de vue,
psychologique, social, de leur procurer une occupation plus ou moins productive
à domicile, c'est sûr. Je pense que les ateliers
protégés jusqu'ici ont eu tellement à faire pour
simplement s'occuper des personnes handicapées qui pouvaient se rendre
à l'atelier, qu'ils n'ont pas eu, pour la grande majorité, le
loisir de s'occuper de personnes handicapées qui sont à domicile
et à qui on pourrait confier des tâches à domicile, qui
sont en mesure d'en faire. La remarque est très pertinente, je vais la
transmettre certainement à la présidente de l'Office des
personnes handicapées. C'est une activité qui pourrait relever
autant des futurs centres de travail adapté que des centres de
réadaptation pour adultes, plus spécifiquement des centres de
réadaptation pour adultes.
Dans ces centres de réadaptation, par définition, le
travail, qu'il s'agisse d'artisanat ou quelque chose de semblable, n'est pas
fait d'une façon rentable, selon les règles du marché
habituelles. C'est correct, c'est normal qu'il en soit ainsi, puisque le
travail est vu comme un des éléments qui concourent à la
réadaptation de l'individu. De la même façon que l'on a des
traitements à domicile, de plus en plus, dans les soins à
domicile, on pourrait avoir aussi de l'occupation à domicile qui serait
inscrite dans un programme de réadaptation, de réhabilitation. On
va faire en sorte que les centres de réadaptation pour adultes qui vont
être établis, région par région, accordent une
attention spéciale à ces personnes qui sont à domicile et
qui sont dépistées de plus en plus, au fur et à mesure que
nos services à domicile deviennent beaucoup plus nombreux.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président!
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je voulais demander au ministre quelles sont les
suites qu'il a données à la loi 10 qui prévoyait la
création de centres de réadaptation fonctionnelle. Dans les
faits, cette loi qui a été adoptée en décembre
1977, si je ne m'abuse, a-t-elle eu des suites quant à la
création de centres de réadaptation fonctionnelle?
M. Lazure: On a cru, pour certaines raisons, qu'il était
plus expéditif et plus facile aussi, dans bien des cas, de stimuler
l'amélioration des centres d'accueil du type réadaptation qui
existent déjà. C'est vrai qu'il y a un nouveau type
d'établissement qui a été prévu par cette loi 10,
le centre de réadaptation fonctionnelle. Mais quand on regarde de plus
près les activités qui prendraient place dans un tel centre de
réadaptation fonctionnelle, on s'aperçoit que ces
activités peuvent très bien être effectuées dans un
centre d'accueil du type réadaptation; exemple: la maison Lucie-Bruneau,
à Montréal.
Deuxièmement, en rétrospective, on s'est demandé si
ce nouveau type d'établissement, centre de réadaptation
fonctionnelle, était vraiment nécessaire dans la mesure où
on pense que le ministère n'avait pas exploité au maximum les
possibilités qu'on pouvait retrouver et qu'on pouvait implanter dans un
centre d'accueil du type réadaptation. En d'autres termes, plutôt
que de mettre sur pied un nouveau type d'établissement avec toutes les
complications administratives que cela peut comporter, on a mis de
côté, pour le moment, cette entreprise, ce projet, et on s'attarde
à développer au maximum les centres d'accueil qui sont du type
réadaptation. Les gens du milieu ont l'air de convenir que ces
programmes de réadaptation, encore une fois, que ce soit Lucie-Bruneau
ou que ce soit Louis-Hébert, n'ont pas à être
coiffés d'un nouveau type d'établissement, ils peuvent
très bien se faire dans un centre d'accueil réadaptation.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je n'ai pas
participé aux débats de ce projet de loi, mais j'avais quand
même l'impression qu'il y avait une philosophie derrière la
création de tels centres, qui était en quelque sorte, pour
utiliser l'expression qui est utilisée par les gens qui travaillent dans
ces milieux, de démédicaliser la réadaptation. Je
m'étonne de voir que le ministre nous dise que les gens ont l'air
contents non, n'ont pas l'air contents, mais ne protestent pas, plus
exactement semblent satisfaits, je pense que ça été
votre expression, je ne veux quand même pas faire dire au ministre ce
qu'il n'a pas dit...
M. Lazure: Merci.
Mme Lavoie-Roux: ... du fait qu'on laisse courir les choses et
que le centre Lucie-Bruneau ne s'en plaint pas...
M. Lazure: On ne laisse pas courir les choses. J'ai dit qu'on
exploitait au maximum les ressources c'est ça que j'ai dit
actuelles ou nouvelles qu'on peut implanter dans les centres d'accueil de
réadaptation. Un centre d'accueil de réadaptation, ça
existe, il y en a dans le réseau. Ce n'est pas médicalisé,
un centre d'accueil de réadaptation. Je pense que le
député de L'Acadie parle d'autre chose.
Mme Lavoie-Roux: Ecoutez!
M. Lazure: Un centre d'accueil de réadaptation du genre de
Lucie-Bruneau à Montréal, par exemple, qui est un des
modèles dans tout le Québec, qui s'occupe des handicapés
physiques...
Mme Lavoie-Roux: Si le ministre m'avait laissée finir,
j'essaie...
M. Lazure: Je voulais faire une correction des faits, tout
simplement.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais quand même lui rappeler que,
le 14 novembre 1978, le comité de liaison des handicapés
physiques du Québec présentait un mémoire au ministre des
Affaires sociales touchant justement, pour une partie de son mémoire,
à ce problème. Il s'inquiétait du fait que le gouvernement
ne semblait pas donner suite à la loi 10. Le problème a pris une
tournure un peu plus dramatique, si c'est ça que le ministre veut, avec
le cas du Centre de réadaptation de Québec où, à ce
moment-là, les gens ont fait des démarches suivies auprès
du ministère. Je pense même que le ministre les a
rencontrés à un moment donné, a pris leur problème
en délibéré, à savoir à ce moment-là
s'il l'associerait à un hôpital de Québec. C'était
peut-être Saint-François d'Assise, j'oublie lequel, mais ce qui
préoccupait les handicapés, c'était qu'ils voulaient
vraiment se retrouver dans un centre tout à fait autonome, pour suivre
cette philosophie qui était dans le projet de loi no 10 à savoir
que ce seraient des centres de réadaptation tout à fait
autonomes. Ils pensaient que cette philosophie, à leurs yeux, mettait
l'accent davantage sur la réadaptation, sur le fonctionnement social,
qu'elle serait mieux encadrée qu'elle ne l'était auparavant et
que, surtout, elle ne serait pas constamment remise en question parce
qu'à un certain moment, on veut fusionner des institutions ou on veut...
D'ailleurs on se souvient de la loi 103 là-dessus.
Les raisons invoquées par les handicapés me semblent tout
à fait légitimes. Pour eux, c'est une question de philosophie de
base. Ils veulent vraiment être détachés. Peut-être
que, dans le cas de Lucie-Bruneau, c'est vrai qu'ils ne sont pas
rattachés à un hôpital, je suis d'accord avec vous, c'est
un institut indépendant. Il y avait quand même une philosophie
derrière ce désir de créer des centres de
réadaptation fonctionnelle, de les rendre tout à fait autonomes.
Que quand on parlait de réadaptation, c'est dans ce sens que seraient
assumées les principales responsabilités touchant la
réadaptation des handicapés.
M. Lazure: Ce que j'ai dit tantôt, je le
répète. Il est possible, actuellement, dans un centre de
réadaptation, dans un centre d'accueil du type réadaptation, de
faire toutes les choses nécessaires pour la bonne réadaptation
des personnes handicapées. J'en veux comme exemple
l'établissement Cardinal-Villeneuve, de Québec, qui est un des
meilleurs, sinon le meilleur au Québec, qui fait un travail fantastique.
C'est un établissement qui s'appelle un centre d'accueil du type
réadaptation. Il y a aussi l'Institut Nazareth dont on a parlé
tantôt, qui est un centre d'accueil de la région de
Montréal. (11 h 30)
J'irais même plus loin, je dirais qu'il y a des centres
hospitaliers qui font un excellent travail de réadaptation; l'Institut
de Réhabilitation de Montréal en est un exemple connu par tout le
monde.
Je ne vous cache pas et je n'ai pas caché aux groupes de
handicapés que cette partie de la loi 10 qui créait un nouveau
type d'établissements, personnellement, j'y ai cru, mais de façon
assez tiède. C'est un projet qui avait été
préparé par l'ancien gouvernement; le sous-ministre, à
l'époque, m'a convaincu, avant que je pilote le projet, que
c'était une bonne chose. Mais, en rétrospective, avec un peu plus
d'expérience que celle que j'avais dans les premiers mois à ce
poste, je me suis rendu compte que c'était une façon bien
compliquée de se rendre à Rome, qu'il y avait des chemins
beaucoup plus courts, beaucoup plus rapides pour se rendre à Rome. C'est
là qu'on a décidé de mettre de côté cette
catégorie nouvelle d'établissements.
On pourra voir, dans un certain temps, si effectivement on se rend
compte qu'il y a encore des lacunes dans les centres d'accueil de type
réadaptation, qui pourraient être mieux corrigées par
l'application de ce nouveau type d'établissements, si on pourra y donner
suite à ce moment. Mais je répète que ce qui
m'intéresse, ce qui intéresse le ministère et le
gouvernement, beaucoup plus que la structure administrative ou légale ou
l'entité légale, c'est vraiment la présence de services
adéquats à l'intérieur d'un établissement. C'est
à ça qu'on s'attarde actuellement, par exemple dans la
réforme qu'on fait au Centre de réadaptation de Québec,
où un tuteur a été nommé
Il y a quelques mois et où on pourra mettre en oeuvre plusieurs
programmes de réadaptation, sans nécessairement donner le titre
de centre de réadaptation fonctionnelle à cet
établissement.
M. Forget: À ce sujet, puisque le ministre a dit qu'il
s'agissait là d'un projet effectivement préparé par son
prédécesseur, je ne peux pas faire autrement que d'intervenir
pour signaler qu'il me sem-
ble que, dans la description du problème à régler,
le ministre "est décidément assez simpliste. Il ne s'agit pas de
créer des établissements nouveaux ou des structures pour le
plaisir de créer des structures. Il y a quand même des
problèmes de coordination significative dont font les frais un certain
nombre de personnes handicapées.
Un exemple, qui n'a pas été mentionné jusqu'ici,
peut être cité. Il y a un établissement, le Centre
d'accueil de Charlesbourg, qui s'occupe de l'éducation des jeunes
sourds. Il y a, dans la même ville, à l'Hôtel-Dieu de
Québec, le centre de l'ouïe et de la parole. Ces deux
organisations, qui s'adressent dans le fond à la même
clientèle ou dont la clientèle se recoupe largement, fonctionnent
dans une ignorance assez large l'une de l'autre et certainement sans aucune
coordination. On est dans le centre d'accueil ou on n'y est pas. Ceux qui n'y
sont pas parce qu'ils sont seulement partiellement sourds; ceux qui y ont
été, mais qui doivent subir des examens continus pour voir
l'évolution de leur état sur le plan de l'audition doivent,
après ça, s'adresser aux centres hospitaliers.
Il y a des raisons multiples, c'est un exemple; on peut citer l'exemple
du Centre de réadaptation de Québec où le handicap est un
handicap moteur la plupart du temps. Il y a eu des discussions, tout
récemment, pour le fusionner ou l'associer de très près
à l'hôpital Saint-François-d'Assise, parce qu'on s'est
très bien rendu compte ce n'est pas étranger au fait qu'il
y a une tutelle dans cet établissement au cours des
années, que l'absence de structures d'accueil pour le corps
médical, dans ce qui est essentiellement un centre d'accueil de
réadaptation, rend difficile la collaboration avec l'aspect
médical, la composante médicale.
Que ce soit pour les sourds ou pour d'autres types de handicaps, le
réseau des affaires sociales est actuellement scindé en deux
composantes: la composante santé et la composante réadaptation.
Cette scission entre deux catégories de services qui s'adressent
à la même clientèle, a donné lieu à plusieurs
difficultés de fonctionnement, plusieurs difficultés au niveau de
l'accessibilité et de la continuité des services, qui sont quand
même des objectifs fondamentaux de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux. D'où ce raisonnement qui semble
tout naturel, de donner aux centres d'accueil, de réadaptation, qui,
effectivement, peuvent être développés, peuvent être
enrichis, la possibilité de disposer d'une structure d'accueil pour la
composante médicale, ce qu'ils n'ont pas vraiment dans le moment.
Il y a de nombreuses difficultés aux centres de
réadaptation, par exemple, les orthopédistes qui sont,
malgré tout, les spécialistes dont la présence est fort
nécessaire dans un centre de réadaptation, ne s'y sentent pas
à l'aise. A Montréal, la formule adoptée est
complètement différente. L'institut de réhabilitation est
essentiellement un hôpital, ce qui montre bien que ce n'est pas aussi
simple que cela, la distinction entre un centre d'accueil et un hôpital,
puisque dans une ville, on a une formule et dans une autre ville, on a une
autre formule. Cela montre, au contraire, que l'approche vis-à-vis du
handicapé doit être multidisciplinaire, et que nos structures
actuelles font une distinction trop grande entre ce qui est un hôpital et
ce qui est un centre d'accueil, de sorte que le personnel médical se
trouve mal à l'aise; peut-être a-t-il tort de se sentir ainsi,
peut-être s'agit-il de mauvaises habitudes? On peut faire la morale aux
gens sans régler le problème. Il reste que le problème est
réel, il est là.
Tant qu'on n'a pas une structure qui permet de partager certaines des
caractéristiques, à la fois de l'hôpital et du centre
d'accueil, il y a certains problèmes de continuité de services,
de coordination, la possibilité pour les centres d'accueil, par exemple,
de donner des services, pas seulement à ceux qui sont admis, mais
à ceux qui peuvent les consulter en externe, en quelque sorte,
dépend largement de la possibilité d'avoir des services de type
médical à l'intérieur de leurs murs de manière
à pouvoir fonctionner sous forme de clinique externe.
Je pense que cela contribuerait à sortir le handicapé de
l'hôpital pour le mettre dans le contexte de la réadaptation, dans
le sens fort du mot. C'est l'esprit qui avait présidé à
cet amendement qui, évidemment, a survécu au changement de
gouvernement. On note qu'on ne lui a pas donné suite.
J'ai cité le problème de l'Institut de
réhabilitation de Montréal. Le ministre sait probablement qu'il y
a un centre d'accueil à Montréal, qui a eu des problèmes
de fontionnement. Je pense que c'est probablement largement résolu
maintenant. C'est le centre Constance Lethbridge qui, lui, fonctionne comme un
centre d'accueil, alors que l'institut de réhabilitation fonctionne
essentiellement comme un hôpital, alors que l'ancien centre de
réhabilitation de la Commission des accidents du travail était
sous-utilisé.
Le ministre pourra consulter les dossiers du ministère, il verra
qu'il a été question, à un moment donné de
regrouper, sous une même gestion, l'ensemble des ressources
consacrées à la réadaptation physique dans la
région de Montréal. Justement, il fallait une structure qui n'ait
pas la rigidité et l'étroitesse relative du centre d'accueil, tel
que précisé dans la loi, d'où l'intérêt d'une
formule un peu ambivalante. Je pense que ce problème est demeuré
sans solution depuis, d'ailleurs, parce que justement, on voit mal comment
l'institut de réhabilitation, avec ses traditions, accepterait de
devenir un centre d'accueil, comme tous les autres, sans les dispositions
spéciales que prévoit la loi, au niveau, par exemple, de la
formation d'un conseil de médecins et dentistes.
Dans le fond, c'est cela la différence essentielle entre les deux
formules. Cela crée une structure d'accueil pour le personnel
médical et paramédical.
Je regrette que le ministre en soit venu à une conclusion aussi
rapide. Le domaine de la réadaptation, bien sûr, c'est une
question de qualité de services, de budgets et tout. C'est
évident. Mais
même une fois qu'on aura résolu tous ces problèmes,
que les budgets seront suffisants, que le nombre de places sera suffisant, il
restera un problème de coordination et de continuité. Et quand
les gens doivent s'adresser à plusieurs organismes pour avoir des soins
continus et complets, je pense qu'on ne leur donne pas la qualité de
services auxquels ils ont droit.
Voilà le but que voulait servir cette nouvelle structure. Je
remarque, avec mon collègue de L'Acadie, que le problème est sans
solution actuellement et ce n'est pas vrai d'affirmer que dans ce domaine tout
va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Bien sûr, c'est
tolérable. Cela peut durer encore dix ans comme cela et personne ne va
mourir. Mais il y a une amélioration qui est possible. Je pense qu'elle
est à peu près dans ce sens-là, d'une institution qui est
à mi-chemin entre le centre d'accueil et le centre hospitalier. Et c'est
beaucoup mieux que de favoriser des fusions entre un centre d'accueil, comme
l'Institut de réadaptation de Québec, et l'hôpital
Saint-Fran-çois-d'Assise, ou n'importe quel autre hôpital, parce
qu'on va...
Mme Lavoie-Roux: Ou l'Enfant-Jésus.
M. Forget: Oui, l'Enfant-Jésus, enfin, peu importe, mais
on fabriquerait de cette façon un monstre presque pas administrable
alors qu'autrement, en assouplissant un peu la formule, on obtient le
même résultat.
M. Lazure: M. le Président, d'abord, il n'est pas question
de fusionner le Centre de réadaptation de Québec et
l'Enfant-Jésus ou Saint-Fran-çois-d'Assise.
Mme Lavoie-Roux: II en avait été question.
M. Lazure: Ce sont des hypothèses que vous avancez. Que
les gens émettent des opinions, c'est leur droit, on ne peut pas les en
empêcher, mais, pour nous, cela n'a jamais été notre
orientation de fusionner le Centre de réadaptation de Québec
à un hôpital.
Je reviens au... Le gros du propos du député de
Saint-Laurent, c'est qu'en n'utilisant pets cette nouvelle structure, on
empêche la réadaptation des handicapés. Ce n'est pas vrai,
M. le Président, je regrette, ce n'est pas vrai. Au contraire
j'ai donné quelques exemples et j'en donne encore le Mackay
Center qui est un modèle pour la réadaptation des jeunes
handicapés physiques à Montréal, le Centre Mackay, c'est
un centre d'accueil. Je pourrais multiplier la liste de centres d'accueil qui
font beaucoup de réadaptation actuellement. Ce que vous déplorez,
quand vous parlez de la Clinique de l'ouïe de l'Hôtel-Dieu de
Québec avec l'Institut des sourds de Charlesbourg, c'est une tout autre
chose, vous déplorez l'insuffisance de coordination entre deux
établissements.
Qu'il manque de la concertation entre deux établissements, c'est
un problème en soi, mais la multiplication des services de
réadaptation dans tel ou tel établissement, c'est une autre sorte
de problème. On pourrait déplorer des manques de concertation
entre deux hôpitaux, entre deux CLSC, c'est un problème assez
généralisé qui n'a rien à voir avec la discussion.
D'ailleurs, on s'en occupe de ce problème-là et, tout
récemment, à l'occasion de la mise en place du nouveau programme
de prothèses auditives gratuites qui commence le 1er juillet pour les
moins de 35 ans, on a réuni les deux parties, l'Institut des sourds de
Charlesbourg et la Clinique de l'ouïe de l'Hôtel-Dieu; les deux ont
un rôle à jouer. Nous allons nous efforcer de faire en sorte que
leurs rôles soient complémentaires, qu'ils ne se fassent pas
concurrence, mais qu'ils se complètent l'un l'autre, ces deux
établissements-là.
Encore une fois, je pense que c'est s'attarder à des structures,
à des titres que de vouloir qu'on applique à tout prix cette
nouvelle formule d'un centre de réadaptation fonctionnelle. Les
médecins peuvent très bien aller dans un centre d'accueil du type
réadaptation. J'encourage le député de Saint-Laurent
à se rendre au Centre Cardinal-Villeneuve, s'il n'y est jamais
allé et il va se rendre compte qu'il y a des médecins qui
oeuvrent là régulièrement et c'est un centre d'accueil du
type réadaptation. L'approche multidisciplinaire est appliquée,
est utilisée par la plupart de ces centres d'accueil qui font de la
réadaptation. Je pense qu'on enfonce beaucoup de portes ouvertes et on
induit les gens en erreur en laissant entendre qu'en n'utilisant pas cette
nouvelle structure de centre de réadaptation fonctionnelle, on
empêche le développement de programmes. C'est absolument faux.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais quand même corriger une chose
que le ministre a dite. Il crée l'impression que c'est de la fabulation
qu'on fait, qu'on a fabriqué cela de toutes pièces. Dans un
article du Soleil, le 11 octobre 1978, où il était question
justement de l'avenir du Centre de réadaptation du Québec, on
peut lire des choses comme celles-ci: "A une réunion à laquelle
participaient notamment M. Douville et le sous-ministre à la
programmation et au financement, M. Réjean Cantin, sous le titre
Exigences du ministère des Affaires sociales, on peut dire que le
ministère croit que la seule façon de doter le Centre de
réadaptation du Québec d'une équipe consiste dans la
fusion de l'établissement avec un centre hospitalier de la
région." On ajoute plus loin que c'est rapporté ici, il ne
s'agit pas d'une citation le lendemain, à la fin d'une
réunion qui avait lieu, le président du conseil d'administration
du Centre de réhabilitation du Québec, M. Jacques Morin,
était informé par le sous-ministre Cantin de la volonté du
ministère de fusionner l'établissement avec un centre hospitalier
de la région. Selon M. Pagé, le sous-ministre allait plus loin
encore en demandant "que le conseil d'administration fasse une recommandation
dans ce sens, étalant les raisons motivant le centre hospitalier
désigné." Que ce soit l'Enfant-Jésus on
parle de l'Enfant-Jésus ici ce qui importe de tout ceci, c'est
que ce n'est pas une chose que nous avons imaginée. (11 h 45)
II y avait un problème réel à l'Institut de
réhabilitation du Québec. Au moins, je viens d'obtenir une
réponse du ministre comme quoi il n'est pas question de fusionner
l'Institut de réhabilitation de Québec avec quelque centre
hospitalier que ce soit. Est-ce que c'est cela que je dois conclure?
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Parfait. Les gens vont être heureux. Cela
fait longtemps qu'ils attendaient.
M. Lazure: Je l'ai dit au moment où on a annoncé la
tutelle. On sait très bien qu'il existe des problèmes
sérieux au Centre de réadaptation de Québec. Ces
problèmes remontent à environ cinq ans.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: C'est une institution qui a été
occupée, qui a eu un taux d'occupation d'à peu près 30%
pendant cinq ans. C'est absolument scandaleux.
Mme Lavoie-Roux: Quand le ministre nous dit...
M. Lazure: C'est un exemple d'institution justement, puisque
c'est un centre hospitalier encore, mais cela deviendra un centre d'accueil
bientôt, c'est un exemple de centre hospitalier où il y avait un
gaspillage de fonds. Hier, on avait une discussion sur les coûts dans le
domaine hospitalier. J'ai essayé de faire valoir que, pour nous, il ne
s'agissait pas tellement de réduire les dépenses. Ce
n'était pas tellement cela l'objectif. L'objectif, c'était
d'éviter du gaspillage et de redistribuer des sommes d'argent d'une
façon équitable. Ceci étant dit, le tuteur qui est au
Centre de réadaptation de Québec actuellement, et nous, au
ministère, sommes d'accord pour que cet établissement devienne un
centre d'accueil et de réadaptation. C'est on ne peut plus officiel. Il
n'est pas du tout question de fusion. Il y a eu, comme je le disais
tantôt, des hypothèses de lancées à gauche et
à droite, d'envisagées...
Mme Lavoie-Roux: Elles ont été lancées,
puisqu'elles venaient du ministère quand même.
M. Lazure: II y en a eu d'envisagées par les
fonctionnaires du ministère. Il n'y a pas de mal à cela.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais ne dites pas qu'on a fabulé
cela.
M. Lazure: Je ne dis pas que vous fabulez cela non plus. Je dis
qu'on peut augmenter et amélio- rer les programmes de
réadaptation sans créer une nouvelle structure. Je suis plus
intéressé comme ministre des Affaires sociales, notre
gouvernement est plus intéressé à améliorer les
services à la clientèle que de créer de nouvelles
structures.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques générales avant d'aborder un programme?
M. Forget: Sur les handicapés, il y a une dernière
question que je voudrais poser. On se souvient qu'au cours des débats
qui ont entouré l'adoption de la loi, les discussions, etc., on a fait
grand état de la nécessité d'avoir une grande
accessibilité à l'office pour la protection des personnes
handicapées. Plusieurs groupes ont demandé que ce soit
régionalisé, en ce sens qu'il y ait des bureaux ou des
représentants régionaux de l'office. Il semble que le budget qui
est alloué pour cette année est de l'ordre de $430 000 pour le
fonctionnement de l'office comme tel. Ce siège social sera situé
à Drummondville, fort bien, mais comment concilier cela avec une large
accessibilité dans toutes les régions du Québec aux
services et aux interventions de l'office? Ce n'est sûrement pas avec
$430 000 qu'on va pouvoir ouvrir des bureaux régionaux dans les dix
régions administratives du Québec. Est-ce qu'il y a un calendrier
de prévu là-dessus? Est-ce que, pour l'instant, on n'envisage pas
l'ouverture de bureaux régionaux?
M. Lazure: Si on se rappelle le texte de la loi 9, l'office a le
pouvoir de déléguer ses responsabilités, région par
région, soit à des organismes de promotion ou des droits des
personnes handicapées, soit à des établissements du
réseau des affaires sociales. Donc, cette ouverture graduelle de points
de services, si vous voulez, ou de filiales du siège social qui, lui, va
être à Drummondville, n'implique pas nécessairement des
sommes nouvelles. De toute façon, si, au fur et à mesure que
l'office se développe, il faut consacrer certaines sommes pour ces
points de services régionaux relevant de l'office, on y verra, soit dans
les crédits supplémentaires cette année ou dans le budget
de l'an prochain. On pensait qu'il était d'abord essentiel avant tout
d'avoir l'argent nécessaire pour embaucher les 28 employés de
l'office. Encore une fois, l'office n'établira pas nécessairement
ces points de services régionaux en embauchant lui-même de
nouveaux employés. Très probablement que ce sera le contraire,
très probablement que l'office aura des porte-parole régionaux
qui sont déjà, encore une fois, embauchés dans le
réseau des affaires sociales ou qui font partie de groupements de
promotion des handicapés.
M. Forget: Lorsque cette délégation va se faire,
est-ce que ce sera simplement une espèce de diplôme qu'on va
décerner à un organisme existant ou si on va s'assurer que des
ressources appropriées existent? Au besoin, on va se faire
demander évidemment de financer ces ressources. J'imagine qu'on
retrouvera l'an prochain, dans le budget de l'office, les sommes
nécessaires non seulement pour décerner les diplômes de
délégués, mais, effectivement, pour subventionner les
ressources nécessaires pour leur mise en disponibilité.
M. Lazure: II ne s'agit pas seulement de décerner des
diplômes à ces organismes de promotion, mais il s'agit, avec les
représentants régionaux, de s'assurer que les personnes
handicapées ont accès aux services qui existent
déjà. Il n'est pas toujours nécessaire de créer de
nouveaux services. Dieu sait qu'il en manque, c'est vrai. Il manque des
services aux personnes handicapées, mais il y a aussi, bien souvent, une
mauvaise utilisation des services existants. La principale tâche de
l'office, ce n'est pas de mettre sur pied lui-même ou de financer
lui-même des nouveaux services. Ce n'est pas la principale tâche de
l'office. Sa principale tâche, c'est de s'assurer que les personnes
handicapées ont accès aux services qui existent
déjà et, là où ça n'existe pas, de
s'adresser au ministère concerné ça peut être
le ministère des Affaires sociales ou ça peut être le
ministère des Transports, s'il s'agit d'un service de transport
donc, de faire les démarches nécessaires auprès du
ministère concerné pour que le service soit assuré par un
canal régulier, par un ministère, et non pas
nécessairement par l'office proprement dit.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions, commentaires ou remarques générales avant que nous
abordions les programmes?
M. Grenier: J'en ai une toute dernière ici, à moins
que d'autres sujets litigieux soient soulevés d'ici la fin...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Mégantic-Compton, pour le dessert.
M. Grenier: ... de la demi-heure qui nous reste. Le dessert,
oui.
Le Président (M. Marcoux): Oui, la dernière...
M. Grenier: Tarte aux bleuets. Le ministre a
déclaré...
Mme Lavoie-Roux: Avec l'ail des bois. M. Grenier: Pardon?
Mme Lavoie-Roux: L'ail des bois. M. Grenier: L'ail des bois.
Mme Lavoie-Roux: Plus que les bleuets. Il y a des bleuets dans
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Cela goûte trop fort.
Mme Lavoie-Roux: II y en a pas mal.
M. Grenier: Au colloque du Conseil des affaires sociales et de la
famille, le thème était: "Naître au Québec" et il
est une phrase que j'aimerais voir éclaircie par le ministre, alors
qu'il disait: Le premier aspect de cette politique prévoit... D'abord,
il avait dit: Aux prises avec cette question de vieillissement de notre
population, le gouvernement du Québec a adopté une politique
à deux volets. Il reprenait ici: "Le premier aspect de cette politique
prévoit la mise en place de mesures qui tendent à modifier le
processus même de l'évolution démographique, tandis que le
deuxième volet permet d'améliorer le sort des personnes
âgées dont le nombre augmente plus rapidement que l'ensemble de la
population."
J'aimerais bien qu'il nous dise, quand il parle de son évolution
démographique, ce qu'il entend faire hic et nunc pour vraiment
régler cette question de vieillissement de la population.
M. Lazure: M. le Président, on revient au problème
qui avait été soulevé hier, celui du taux de naissance au
Québec, qui n'est pas ce qu'il devrait être, qui est trop bas. Je
rappelle qu'il se maintient quand même assez stationnaire depuis trois
ans, entre 95 000 et 100 000 naissances par année. Je
répète aussi que cette baisse n'est pas du tout attri-buable
à la mise sur pied de cliniques de planification familiale. Elle
résulte de l'apparition d'une nouvelle mentalité au Québec
et ça prendrait des discussions très longues pour identifier tous
les facteurs qui ont amené les couples québécois à
vouloir moins d'enfants. C'est la situation de fait.
Qu'est-ce qu'on fait pour y remédier? Une des mesures, c'est
précisément cette création des cliniques de planification
familiale qui, dans certains milieux, ont été vues de
façon erronée comme étant des cliniques d'avortement, et
je répète encore une fois que ce sont des cliniques qui doivent
offrir des services autant de fertilité que d'infertilité aux
couples et aux individus qui se présentent là.
Une autre mesure qui a été prise par le gouvernement dans
le sens de favoriser plus de naissances, ce sont les amendements aux lois qui
rendent obligatoire maintenant le congé de maternité pour la
personne qui travaille. Deuxièmement, les dispositions
budgétaires pour verser à la femme qui accouche et qui
travaille hors du foyer le montant de $240 à l'occasion de la
naissance d'un enfant.
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Lazure: C'est peu, mais c'est quelque chose. C'est peu, mais
c'est plus que ce que le gouvernement antérieur a fait durant six
ans.
M. Forget: Y a-t-il une hausse de la natalité?
M. Lazure: On peut dire que cela va rendre service à du
monde. Je ne suis pas intéressé à des prédictions
de technocrates pour le moment, des
projections plus ou moins futuristes, mais je suis sûr que les
$240 aident à de jeunes personnes qui ont besoin de faire des
dépenses à l'occasion de la naissance d'un enfant. Cela aide ces
personnes. Je pense bien que le député de Saint-Laurent n'aura
pas le culot de s'opposer. Je le mettrais au défi de venir rire de cette
politique devant une assemblée de femmes dans son comté de
Saint-Laurent. J'aimerais qu'il tienne une assemblée politique dans son
comté de Saint-Laurent sur cette question, avec quelqu'un du Parti
québécois, on s'amuserait.
M. Forget: C'est vrai.
M. Lazure: De plus, ce congé de maternité,
même si le montant qui l'accompagne n'est pas élevé, les
$240 dont se moque le député de Saint-Laurent, je pense que le
fait de rendre obligatoire le congé indépendamment de la
somme accordée et de faire en sorte que l'employée qui
s'en va accoucher, va revenir et va conserver au bout de six mois ou un an les
mêmes avantages qu'elle avait au point de vue ancienneté, à
tout point de vue, c'est là une mesure qui ne s'évalue pas au
point de vue pécuniaire. Combien d'enfants de plus cela va donner par
année? Je ne le sais pas.
M. Forget: Ne prenez pas de chance.
M. Lazure: Peut-être que le député de
Saint-Laurent pourrait le savoir parce qu'il sait tout. Je ne le sais pas, je
confesse humblement que je ne le sais pas. Je sais que c'est un geste dans la
bonne direction. Mais si le député de Mégantic-Compton a
des suggestions à faire, on est sûrement ouvert.
M. Grenier: II y en a qui ne coûtent rien, il s'agirait de
diminuer les télévisions. Apparemment cela a contribué
énormément au taux de décroissance.
Plus sérieusement, il y a peut-être l'aspect qui serait pas
mal plus rentable du côté des natalités, si on s'y
intéressait davantage, aider la femme au foyer, celle qui travaille au
foyer et non pas celle qui demeure au foyer. Je pense que celle-là
mériterait plus de considération.
M. Lazure: Je suis content que le député de
Mégantic soulève ce point. J'aurais dû le mentionner. On
est encore au stade des discussions, sur cette possibilité d'octroyer
à toutes les femmes qui accouchent, y compris celles qui travaillent
à la maison et non pas hors de la maison. Actuellement, les femmes qui
accouchent et qui travaillent hors du foyer représentent environ 25%
durant une année. Il y en a 75% de celles qui travaillent au foyer. Nous
avons un préjugé favorable, si j'ose dire. Nous voulons aller
dans cette direction. Je vais faire abstraction des grenouillages qui nous
entourent. On sait qu'il y a des groupes féminins qui ne sont pas
d'accord à ce qu'on verse cette prestation de $240 pour com- penser
certaines dépenses qui accompagnent la naissance d'un enfant. Il y en a
d'autres qui sont fortement favorables à cela. On étudie encore
la question. Il est possible qu'on puisse éventuellement
débloquer cette nouvelle mesure, qui serait un certain encouragement
à la hausse des naissances.
M. Grenier: Vous avez élaboré sur la
nécessité de cela, mais est-ce que le gouvernement
évidemment, je ne retourne pas à cinq ou dix ans en
arrière pour savoir ce que les autres auraient pu faire a
l'intention, de façon bien arrêtée, d'établir une
politique? J'ai l'impression que les 75% des femmes qui travaillent au foyer,
c'est peut-être bien plus parmi celles-là que le taux de
natalité a augmenté que parmi les femmes sur le marché du
travail, à l'extérieur de leur foyer. J'aimerais que le ministre
puisse nous dire, ce matin je pense que s'il y a une question d'ordre
général à l'étude des budgets, c'est bien
celle-là si la volonté du gouvernement est bien
arrêtée là-dessus, d'aider la femme au foyer. Au moins
à la période de grossesse et de l'accouchement qui
généralement s'ensuit. (12 heures)
M. Lazure: On avait demandé, il y a quelque temps,
à notre Conseil consultatif des affaires sociales et de la famille de
nous présenter ce qu'on appelle dans le jargon un avis sur la politique
de la famille. On désire avoir une politique de la famille qui se
tienne. Cet avis nous a été fourni, il est fort
intéressant, il est bien documenté et j'ai demandé
immédiatement aux fonctionnaires du ministère de rencontrer les
représentants du Conseil consultatif des affaires sociales et de la
famille pour compléter un document qui ne serait pas seulement des
recommandations du conseil consultatif, mais une politique du ministère
des Affaires sociales. On me dit que les rencontres jusqu'ici démontrent
que le ministère serait en accord avec à peu près 80% des
propositions contenues dans le document provenant du Conseil consultatif des
affaires sociales et de la famille. On a l'intention d'en faire, encore une
fois, un document plus officiel qui sera le sujet d'une consultation
auprès des organismes familiaux.
M. Grenier: D'accord. Vous dites dans le premier volet, ou dans
le second, que le deuxième aspect permet d'améliorer le sort des
personnes âgées. Comment associez-vous cela à
l'évolution démographique? Ce sera quoi exactement?
M. Lazure: On en a parlé ce jour-là parce que,
justement, des études démographiques, des études des
courbes de population nous disent que le pourcentage des personnes
âgées dans notre société québécoise va
augmenter d'année en année, comme c'est le cas depuis quelque
temps, de façon importante. J'ai cru qu'il était opportun,
puisqu'à ce congrès-là, à cette table ronde, M.
Jacques Henripin, professeur de démographie à l'Université
de Montréal avait fait des interventions, d'esquisser les grandes lignes
de nos politi-
ques actuelles concernant les personnes âgées.
C'était une occasion pour à la fois traiter du problème
majeur du colloque, à savoir le taux de naissance trop peu
élevé au Québec et, en même temps, de rejoindre
l'autre bout de l'éventail, du continuum, à l'autre
extrémité, comment on tente de faire face à un des
problèmes sociaux les plus importants dans plusieurs
sociétés contemporaines et occidentales, à savoir les
services aux personnes âgées.
M. Grenier: J'aime bien vous entendre là-dessus, je pense
que c'était peut-être rentable élec-toralement que
d'ajouter à votre programme ce deuxième volet concernant les
personnes âgées, mais ce n'est pas le groupe de gens qui font des
enfants forts. Ce n'est pas là-dessus qu'il faut tabler pour augmenter
le taux de naissance, développer l'évolution
démographique. Ce pouvait être rentable dans la salle que d'en
parler, mais je crois plus à votre premier volet. De là à
se rabattre et de me dire, comme vous l'avez fait, que c'était plus que
l'ancien gouvernement, l'ancien gouvernement a été jugé
sévèrement le 15 novembre 1976. A partir de là, ce ne doit
pas être une base...
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Grenier: ... oui et ce ne doit pas être une base de
réponse pour le gouvernement, mais j'aurais aimé que le ministre
nous dise de façon précise, au lieu de nous annoncer qu'il y
avait une étude faite on a longtemps entendu parler des
études quelle est l'action immédiate qu'il entend prendre
pour aider d'une façon bien particulière la femme au foyer? Il a
choisi de ne pas répondre ou s'il a choisi de nous répondre,
c'est pour nous dire qu'il y avait une étude. On connaît ce
refrain, on connaît cette réponse qui était celle de
l'ancien gouvernement et qui semble être la réponse favorite de
l'actuel gouvernement. On répond qu'il y a des études, des livres
de toutes les couleurs de publiés plutôt que de passer à
l'action. C'est là qu'est la réponse, c'est la femme au foyer qui
représente 75% de notre population qui a 75% des chances d'augmenter le
taux de naissance. Encore une fois, je vous dis que je crois bien plus à
un Canadien ou, comme vous le dites de l'autre côté de la table,
à un Québécois pour replacer notre évolution
démographique, je crois davantage aux gens de chez nous. J'aime bien
qu'on ait des immigrés, comme je vous l'ai dit hier, mais il ne faudrait
quand même pas que le ministre de l'Immigration joue un rôle plus
important que le ministre des Affaires sociales d'ici quelque temps.
M. Lazure: M. le Président, il faut que je relève
ça évidemment, au nom de mon collègue de l'Immigration et
au nom du gouvernement aussi. Il est bien clair que c'est de
l'exagération flagrante de dire que nos problèmes de
natalité insuffisante seront résolus par l'immigration, qu'on
veut les résoudre par l'immigration.
Je ferai remarquer au député de Mégantic-Compton
il devrait le savoir, parce que cela a été dit
publiquement à quelques reprises que le nombre d'immigrants
entrés au Québec a été de 14 000 en 1978, alors
qu'il était, depuis quelques années, d'environ 20 000. Il a
joué entre 20 000 et 25 000, même jusqu'à 30 000 à
certains moments. Mais nous...
M. Grenier: C'est pour ça aussi qu'on a changé de
gouvernement, c'est une des raisons.
M. Forget: Parce qu'il y avait trop d'immigration?
Mme Lavoie-Roux: II y avait trop d'immigrants sous l'ancien
gouvernement?
M. Grenier: II y avait trop de gens immigrés dans votre
gouvernement peut-être.
Mme Lavoie-Roux: Ah, ah!
M. Lazure: De toute façon, je ne veux pas m'engager...
M. Grenier: Qui se comportaient comme des immigrants, qui ne
connaissaient pas les problèmes du Québec; c'est pour ça
que vous avez été battus.
M. Forget: Bon, vous n'aimez pas ça, vous!
Mme Lavoie-Roux: Ah! Ils n'aiment pas ça eux!
M. Grenier: Ce sont les gens du Québec qui n'ont pas
aimé ça, et de 102 députés, vous en êtes
rendus à 26 et c'est encore trop.
M. Forget: On voit bien de quel bois vous vous chauffez.
M. Grenier: II en est resté quelques-uns de trop.
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre!
M. Forget: Tiens, il y en a un autre qui n'aime pas
l'immigration.
Mme Lavoie-Roux: Bien oui.
M. Forget: Du côté ministériel, en plus de
ça, c'est intéressant.
Mme Lavoie-Roux: Du côté ministériel, c'est
très intéressant!
M. Grenier: II est bien évident que je veux
répondre à ce que les libéraux parlent de faire. Il est
évident qu'ils tentent de combler les lacunes qu'ils ont causées
en jetant sur la table des problèmes qui n'existent pas.
Il est bien sûr qu'on veut de l'immigration, mais je veux que la
priorité première soit mise sur des Québécois, des
Canadiens et qu'après on
pense à l'immigration. Cela peut se faire simultanément,
mais l'accent principal... Je voudrais bien que les libéraux disent
qu'ils sont contre cette politique de l'actuel gouvernement d'avoir
diminué le taux d'immigration et faire place davantage à la
politique de dénatalité que nous sommes à introduire au
Québec. J'aimerais qu'on le dise du côté libéral;
ça m'intéresserait de lire ça au journal des
Débats.
M. Forget: On peut faire un débat là-dessus, si
vous le voulez...
M. Grenier: Oui, ça m'intéresserait...
M. Forget:... mais le président ne le permettra pas.
M. Grenier: ... d'examiner ce que les libéraux ont fait
quand ils étaient au pouvoir et ce qui se fait depuis l'arrivée
du nouveau gouvernement, c'est-à-dire d'aider les femmes au moment de la
naissance de l'enfant. J'aimerais en parler lors d'un débat.
Mme Lavoie-Roux: Cela est une autre chose. Est-ce qu'on parle
d'immigration ou d'aider les femmes?
M. Grenier: Des deux en même temps, parce que c'est connexe
et vous êtes la première à le savoir.
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre, est-ce que vous
aviez complété votre réponse?
M. Lazure: Oui, ce fut un échange fort
intéressant.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie avait demandé...
M. Lazure: Non, je n'avais pas complété; j'avais
compris "est-ce que j'allais compléter"? Je vais compléter ma
réponse effectivement.
Je voulais simplement, pour l'information de la commission,
répéter que, l'an passé, nous avons accueilli au
Québec environ 14 000 immigrants. La priorité de notre
gouvernement dans l'accueil des immigrants va vers des citoyens, de quelque
pays que ce soit, qui sont dans une détresse particulière au plan
humanitaire. Cela s'applique à tous les âges, y compris les
bébés; c'est un principe que j'ai évoqué l'autre
jour, quand on a eu le débat de deuxième lecture du projet de loi
13 sur l'adoption et cela s'applique aussi aux adultes. Notre grande
priorité va vers l'accueil de ces immigrants.
Mais si on revient au phénomène de la natalité, qui
n'est pas assez élevée, je compléterais en vous disant que
l'encouragement à la femme au foyer qui accouche, nous avons l'intention
de le reconnaître de façon concrète
éventuellement.
Deuxièmement, je pense qu'il y a des mesures qui ont
été prises, en particulier au chapitre de l'aide à
domicile, qui contribuent à aider la femme au foyer. Je pense que quand
le député de Mégantic-Compton parle de la famille en
général ou de la femme au foyer en général, il ne
parle pas seulement de la jeune femme susceptible d'avoir des enfants. Il y a
un tas de femmes au foyer qui sont actuellement aidées par le biais des
services à domicile, que ce soient les auxiliaires familiales ou
d'autres formes d'aide à domicile.
Je comprends que, dans son comté, où j'ai eu le plaisir de
séjourner récemment, et en particulier dans la ville de
Lac-Mégantic il n'y a pas eu suffisamment de pénétration
des services d'aide à domicile, mais là on a eu l'assurance du
conseil régional qu'il y aurait un certain nombre de postes de
créés dans cette ville, principalement des postes d'auxiliaires
familiales, pour rendre des services à domicile à des couples et,
très souvent, il s'agit de femmes seules à domicile qui, par
maladie ou par invalidité, ne sont pas en mesure de faire leur grand
ménage ou de faire leur cuisine.
C'est une forme d'aide concrète que notre gouvernement a mise en
branle de façon beaucoup plus importante que l'ancien gouvernement.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Oui, Mme le
député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Vu qu'on a ouvert les portes bien grandes, ce
serait dommage que je n'entre pas. C'est très court et c'est une
réflexion ou une suggestion que j'ai déjà faite et que je
voudrais refaire au gouvernement.
Le député de Mégantic-Compton a beaucoup
parlé des mères et de leurs besoins. Je suis d'accord que les
femmes à la maison ont des tâches très lourdes à
remplir. J'aimerais que le gouvernement ou le ministère des Affaires
sociales, dans le développement des garderies, mette l'accent sur des
formules de garderies diversifiées; c'est ce qui est très dur
pour une femme présentement. Il faut connaître des femmes qui ont
deux ou trois jeunes enfants à la maison et il y en a encore
entre zéro et cinq ans. C'est le fait que la femme qui ne sort
pas pour travailler est extrêmement captive et n'a pas les mêmes
ressources que celles des familles moins favorisées d'il y a 25 ou 30
ans, avec peut-être cinq ou dix enfants. Pour les femmes, c'est un
attachement vraiment continu, sept jours par semaine. Et je vais même
m'éloigner des milieux défavorisés, je parle de tous les
milieux. C'est dans ce sens-là qu'il devrait y avoir une priorité
accordée à la diversité dans les formes de garderies, pour
qu'une femme qui accomplit ce rôle à la maison, à un moment
donné, puisse s'échapper, puisse avoir une demi-journée,
une journée. Cela soulagerait énormément et c'est une
chose que les femmes demandent beaucoup, c'est une demande à laquelle le
gouvernement devrait accorder priorité.
Je sais qu'il y a eu des sommes disponibles, afin de libérer,
pour des expériences de garderies
diversifiées. Je pense qu'elles sont surtout allées du
côté de la garderie postscolaire ou après l'école.
Il faudrait en mettre de ce côté-là, pour que l'on puisse
avoir des garderies où les femmes iront mener leurs enfants pour une
demi-journée, ou quand les besoins s'en feront sentir. Mais là,
il faut avoir besoin d'une garderie pratiquement cinq jours par semaine, il
faut être une femme au travail régulier pour s'en
prévaloir, parce que les places ne sont pas nombreuses et elles sont
toutes récupérées pour cette fin.
Si on veut parler d'aider vraiment les femmes, je pense que cela me
semble une priorité.
M. Lazure: M. le Président, je suis très heureux
des remarques de Mme le député de L'Acadie, parce que, lorsqu'on
déposera le projet de loi-cadre sur les services de garde, si je me fie
à ses remarques, elle va sûrement applaudir à ce projet de
loi.
Mme Lavoie-Roux: S'il y a cela dedans, remarquez bien. Cela
dépendra du reste.
M. Lazure: Cela sera dedans.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. J'applaudirai à ce qu'il y a de
bon dans votre projet.
M. Lazure: Cela va être dedans. Et je compte sur sa
collaboration pour qu'on adopte rapidement ce projet de loi.
M. Lavoie-Roux: C'est tout ce qu'il y aura dedans?
M. Lazure: Cela et bien d'autres bonnes choses.
Mme Lavoie-Roux: S'il y a seulement ça, je pourrai
applaudir seulement un peu, mais, s'il y en a davantage, j'applaudirai...
M. Lazure: Je vous assure que vous ne pourrez pas faire autrement
que d'être d'accord avec ce projet de loi.
M. Grenier: ...vont vous dire de ne pas applaudir du tout.
Surveillez-vous. Ils vont tenter de vous convaincre, mais ils ne
réussiront pas, je vous connais.
M. Lazure: Pour réagir un peu plus aux propos du
député de L'Acadie, sérieusement, dans le projet de loi,
nous allons prévoir ce qu'on appelle la garde dans le milieu familial,
en plus de la garde dans le milieu scolaire.
Mme Lavoie-Roux: C'est un autre point, je ne vous donne pas mon
accord tout de suite là-dessus.
M. Lazure: On va prévoir aussi la mini-garderie. Je ne
veux pas aller dans les détails, mais, essentiellement, ce que je veux
illustrer en vous énumérant ces types de soins de garde, c'est la
diversité. On veut avoir là aussi une position souple. Il y a des
formules de service de garde qui vont très bien dans un milieu urbain et
qui ne vont pas bien dans un milieu rural ou semi-rural. On veut avoir un
éventail de formules, on veut avoir une approche très souple. (12
h 15)
Tout ce qu'on fait dans le domaine des services de garde, je reviens au
propos du député de Mégantic-Compton, ce sont des mesures
très concrètes pour aider la famille. Vous savez, il y a quand
même des familles où la femme est parfois obligée de
travailler pour maintenir la famille économiquement et
psychologiquement. Le fait qu'on augmente tellement les crédits, ce sont
des choses très concrètes qui rendent d'énormes services
aux jeunes couples, aux jeunes familles. J'ajouterais aussi que dans nos
crédits qu'on étudie cette année, il y a une autre mesure
qui devrait faire plaisir au député de Mégantic-Compton,
en particulier, c'est l'aide financière c'est concret aux
parents qui vont garder leurs enfants handicapés à domicile
à l'avenir, une dépense de $6 millions par année à
ce chapitre. On va commencer cela au mois de septembre.
M. Grenier: Est-ce que vous me permettez une question? Est-ce que
les sommes seront les mêmes que pour des parents adoptifs? A peu
près?
M. Lazure: Vous parlez des barèmes pour les familles
d'accueil, pour les anciens foyers nourriciers...
M. Grenier: Oui.
M. Lazure: ... les barèmes qui varient de $4.50 à
$7.50 plus $2.50 si l'enfant est handicapé? Vous parlez de cela?
M. Grenier: Oui.
M. Lazure: Je ne peux pas vous assurer qu'ils seront exactement
les mêmes, je ne peux pas vous en assurer, mais, d'ici peu de temps, on
sera en mesure de les rendre publics. Au cours de l'été, au
début de l'été, on va rendre publics ces
barèmes-là, mais il est certain qu'il pourrait y avoir aussi une
certaine souplesse par rapport à la gravité du handicap de
l'enfant. Il y a des enfants handicapés qui sont à la charge des
parents à domicile qui constituent des charges beaucoup plus lourdes'
que d'autres. Là aussi, il va falloir avoir un éventail de
barèmes pour ces enfants-là.
M. Grenier: Les barèmes vont-il tenir compte aussi du
revenu de la famille? Parce que si les barèmes devaient être
établis au niveau de la province, il serait quand même anormal que
des parents à faible revenu reçoivent la même somme que des
parents à revenu plus important?
M. Lazure: C'est un point important qui est soulevé qui
mériterait beaucoup de discussions
surtout que, de ce temps-ci, dans certains quartiers, on remet en cause
des programmes universels. Pour le moment, notre orientation, c'est d'en faire
un programme universel, en ce sens qu'il s'agit dans notre esprit, c'est
la philosophie de cette allocation d'une allocation familiale
supplémentaire pour certains parents qui ont à la maison des
enfants handicapés, lourdement handicapés. Il ne s'agit pas de
handicaps légers. Dans la philosophie d'une allocation familiale
spéciale, additionnelle, parce que l'enfant est handicapé, parce
que l'enfant comporte des charges financières supplémentaires
pour les parents, pour le moment, nous voulons l'appliquer à tout le
monde. Le jour où on remettra en cause, si jamais on le fait,
l'allocation familiale universelle, comme c'est le cas pour la nôtre au
Québec et celle du gouvernement fédéral,
évidemment, on touchera à cette allocation familiale
spéciale.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Sherbrooke m'avait demandé la parole. On pourra y revenir. Vous avez une
remarque?
M. Lazure: C'est dans un autre ordre d'idées, mais je peux
la faire tout de suite.
Le Président (M. Marcoux): Oui.
M. Lazure: Bon. C'est simplement en réponse à une
question qui a été soulevée hier par des membres de la
commission je ne me souviens pas exactement qui, mais peu importe
il s'agit du test du logement. Hier, j'ai fait allusion à une
correspondance avec le gouvernement fédéral, que je n'avais pas
sous la main. Je l'ai maintenant, je peux la déposer.
Essentiellement, depuis 1977, j'ai engagé une correspondance avec
le ministre de la Santé et du Bien-Etre social, à
l'époque, M. Lalonde. Elle se poursuit avec Mme Bégin. Le refus
du gouvernement fédéral est toujours aussi catégorique,
aussi ferme. La dernière lettre qu'on a ici en date du 28 février
1979, donc c'est assez récent, provient du ministre
fédéral qui dit je cite simplement quelques phrases: "Je
dois vous informer que notre position demeure essentiellement la même que
celle qui a été communiquée plus tôt à vos
collaborateurs lettre de janvier 1978. Bref, étant donné
les dispositions législatives actuelles, il ne nous est pas possible
d'assumer une partie des frais d'un plan où des sommes sont
intégralement préadditionnées dans le calcul de la plupart
des prestations si vous comprenez, félicitations! c'est du vrai
jargon et où on ne procède pas à
l'évaluation des besoins essentiels sur une base individuelle." Dans des
termes bien compliqués, le ministre fédéral nous
répète encore une fois qu'il n'est pas question que son
ministère abandonne cette exigence.
Je peux simplement répéter que c'est absolument
indéfendable. D'ailleurs, deux paragraphes plus loin, le ministre dit:
"J'admets que votre point de vue est défendable, que la formule en
vigueur force une famille à établir son ordre de priorités
d'après le montant maximal d'aide fixé par la province." Je ne
veux pas lire toute la lettre, mais je la dépose pour ceux qui sont
intéressés. Nous allons continuer cette bataille avec le
gouvernement fédéral pour que les bénéficiaires de
l'aide sociale puissent être libérés d'un critère,
d'une exigence qui non seulement est très difficile à comprendre,
mais qui vraiment n'est pas du tout du ressort du gouvernement
fédéral.
M. Grenier:... le même problème d'ici quelque temps,
vous ne discuterez peut-être plus avec la même personne.
Le Président (M. Marcoux): Comme il n'y a plus de
remarques d'ordre général...
M. Lazure: Je veux déposer aussi la liste des centres
d'hébergement pour femmes en difficulté. Je ferai remarquer
gentiment au député de L'Acadie que je n'aime pas beaucoup
l'expression qu'elle a utilisée: refuge pour femmes.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que j'ai utilisé l'expression
qui était dans un article.
M. Lazure: C'est gentiment que je lui dis, parce que ce sont
vraiment des centres d'hébergement pour femmes en difficulté. Les
difficultés peuvent être de toutes sortes. J'ai eu l'occasion d'en
visiter un encore récemment à Sherbrooke. Il faut ajouter aussi
qu'ils donnent des services le jour aux femmes. Il y a des centres de jour, si
on peut dire, qui sont accrochés à ces maisons. Ces maisons
rendent d'énormes services. Encore une fois, je suis très fier de
pouvoir déposer cette liste et de répéter que nous sommes
passés de zéro à quatorze maisons financées depuis
que nous sommes au pouvoir.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais ce n'est pas la question que j'avais
posée.
M. Lazure: Vous me parlez de la date d'ouverture de chaque
maison?
Mme Lavoie-Roux: Oui, de l'obtention de leur charte.
M. Lazure: C'est sur la liste que je dépose.
Le Président (M. Marcoux): Comme les remarques
générales sont terminées...
M. Lazure: La remarque générale que je ferais, en
regardant cette liste rapidement, M. le Président, je m'excuse, c'est la
dernière, c'est qu'en fait, la grande majorité de ces maisons,
cette douzaine ou ces quatorze, étaient ouvertes avant au plus tard
1977. Il n'y en a qu'une qui s'est ouverte à la fin de 1978. L'autre, en
1979, est à venir. Mais, en somme, il y en a une dizaine qui sont
ouvertes depuis quelques années, comme je le disais hier.
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse...
M. Forget: Je peux toutes les compter, moi.
Mme Lavoie-Roux: Franchement, M. le Président...
M. Lazure: Date d'ouverture? On peut les passer une par une, si
vous voulez.
Mme Lavoie-Roux: Bien oui, certainement.
M. Lazure: Centre amical de La Baie moi, je prends
connaissance de ces dates en même temps que vous 1977. Donc, c'est
conforme à ce que je viens de dire.
Mme Lavoie-Roux: Vous étiez au gouvernement.
M. Lazure: Centre féminin de Saguenay, 1976. M. Forget:
Septembre 1976.
M. Lazure: J'ai dit que c'était ouvert depuis quelques
années.
M. Forget: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Mais ce dont on discutait hier, c'est pourquoi
le gouvernement avait...
M. Lazure: 1961 ensuite, l'autre.
Mme Lavoie-Roux:... ce que certains députés
ministériels ont dit hier...
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: ... vous n'en aviez pas financé avant.
Pourquoi ne l'avez-vous pas fait, puisqu'on vous disait: Vous ne le faites que
depuis cette année.
M. Lazure: Bon! De ce point de vue-là...
Mme Lavoie-Roux: C'était assez difficile de financer des
centres qui n'étaient pas en existence.
M. Lazure: Oh, un instant! De ce point de vue-là, on va
identifier celles qui existaient avant novembre 1976. Il y en a six qui
existaient avant novembre 1976.
M. Forget: Le cas de la maison Kinsmen...
M. Lazure: Alors, pourquoi n'a-t-on pas financé ces cinq
ou six avant novembre 1976? J'adresse ma question au député de
Saint-Laurent. Je lui pose la question.
M. Forget: Dans le cas de la maison Kinsmen, est-ce que le
ministre...
M. Lazure: Je note son manque de réponse.
M. Forget: Je peux difficilement lui répondre en
même temps qu'il parle.
M. Lazure: ... parlé depuis deux minutes.
M. Forget: Dans le cas de la maison Kinsmen, je le
référerais à la fermeture d'un hôpital vers le
début des années 1970 à Québec, ce qui a permis de
loger, à des frais fort avantageux, ce centre d'hébergement et de
dépannage. Cela s'est fait grâce à l'intervention du
ministère des Affaires sociales.
Dans le cas de l'autre centre de femmes de La Tuque, qui a
été ouvert en octobre...
Mme Lavoie-Roux:... c'est 1979. C'est à venir. M.
Forget: A venir, ah oui! D'accord.
M. Lazure: On dit: A venir, à côté.
Continuons la liste. Trois-Rivières...
M. Forget: L'autre, Résidence de l'Avenir à
Trois-Rivières, avril 1976, oui. Je peux comprendre qu'en septembre, on
n'avait pas de fonds dans le budget, mais, de toute façon, c'est
très récent; l'Escale de l'Estrie, c'est juin 1977. Dans le cas
de l'auberge de transition YWCA, de 1975, je pense que le ministre observera
que jamais, de façon générale, le gouvernement n'a
financé les YWCA ou YMCA. Si c'est ça, c'est une politique
récente, parce que c'est un organisme qui ne s'était jamais
adressé au gouvernement.
M. Lazure: II ne s'agit pas de les financer de façon
générale.
M. Forget: Non, mais enfin...
M. Lazure: On finance la partie auberge de transition pour femmes
en détresse.
M. Forget: Même dans ces conditions, je n'ai aucun souvenir
d'une demande adressée par ces organismes chrétiens pour les
jeunes dans le passé. Mais il faudrait savoir à quel moment ils
ont fait la demande pour la première fois. D'ailleurs, la charte a
été accordée, si je comprends bien, seulement
récemment, ce qui veut dire...
Mme Lavoie-Roux: En 1979.
M. Forget: ... que cela ne fonctionne comme une entité
distincte que depuis le mois de février de cette année.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Forget: Le Centre de Refuge de Montréal date d'avril
1978; l'Accueil du Sans-Abri, de novembre 1977; le Carrefour pour elle date de
janvier 1975 et, de ce côté, je n'étais pas au courant de
l'existence de ce centre, mais j'admets qu'il existait avant 1976.
M. Lazure: Le député de Saint-Laurent
n'était pas au courant de l'existence du Carrefour pour elle?
M. Forget: De même que le Centre d'Animation et de
Dépannage de Gatineau. Pour ce qui est de la Côte-Nord, c'est
novembre 1978. Donc, on n'est pas à dix, on est à deux ou trois
qui existaient avant.
M. Lazure: On n'a pas dit dix qui existaient avant. Ce que j'ai
dit, c'est qu'avant notre arrivée au pouvoir, il n'y avait aucune maison
du genre qui était financée par le minstère des Affaires
sociales. Je dis qu'actuellement, il y en a plus qu'une douzaine.
Deuxièmement, en réponse à la question du
député de L'Acadie, c'est elle qui a soulevé cela: Combien
existaient avant 1976? Si on repasse rapidement, les services existaient
à Gatineau en 1972; Carrefour pour elle à Longueuil en 1975; YWCA
en 1975; Trois-Rivières en 1976; Saguenay aussi en 1976. Il y en avait
au moins quatre ou cinq qui existaient en 1976.
Mme Lavoie-Roux: Mais ma question demeure quand même. Je
note... À moins qu'ils aient modifié leur nom depuis la parution
des articles auxquels j'ai fait allusion hier soir. Il y en a trois que j'ai
nommés de mémoire, je n'ai pas les articles. Il y avait chez
Doris, la Maison Marguerite et il y avait la plus récente qui avait
été ouverte avec un ensemble de communautés religieuses,
si je ne m'abuse. Il y avait... Une Voix: Le Centre Labrie.
Mme Lavoie-Roux: Non, pas le Centre Labrie, c'était un
autre nom. Il célébrait son premier anniversaire. Je rapporterai
les articles cet après-midi, mais les trois ne s'y retrouvent pas.
M. Lazure: On m'informe, de façon très
catégorique, qu'on n'a pas eu de demande de ces trois organismes. J'ai
donné comme orientation aux fonctionnaires qui s'occupent de ce dossier
des subventions aux organismes bénévoles de donner
priorité, justement cette année, aux organismes féminins.
C'est ce qui explique en grande partie le déblocage de fonds de ce
côté. Mais on va faire une autre vérification...
Mme Lavoie-Roux: J'apporterai les articles cet après-midi
et je vous les remettrai.
M. Lazure:... aux derniers renseignements, on nous dit... Oui, je
sais qu'il y a eu des articles dans les journaux, mais on me dit qu'il n'y a
pas eu de demande à notre ministère.
Mme Lavoie-Roux: C'est qu'on notait dans l'article je ne
peux que citer l'article que c'était à cause d'un manque
qu'il semblait y avoir des pourparlers avec le ministère des Affaires
sociales, mais qu'il y aurait peut-être ces derniers
l'interprétaient ainsi un manque de souplesse quant aux
conditions pour être admissible à des subventions. Je rapporterai
l'article cet après-midi.
M. Lazure: On ne parle pas du même ministère des
Affaires sociales.
M. Forget: M. le Président, j'aimerais à cette
occasion-ci souligner une chose. Hier, lorsque mon collègue de L'Acadie
a soulevé cette question, le ministre, de façon très
péremptoire, a donné l'impression à tout le monde que ce
problème avait été réglé, que le
député de L'Acadie était en retard de deux ou trois mois
quant à son information et que les problèmes spécifiques
qu'il avait soulevés étaient déjà résolus,
que les chèques étaient déjà
expédiés.
Maintenant qu'on a la liste détaillée, l'histoire est un
peu différente. Je remarque que souvent lorsqu'on fait des affirmations
ou qu'on pose des questions au ministre, il nous accuse de faire des
procès d'intention. Je me demande si l'on n'a pas actuellement une bonne
illustration du fait qu'à moins d'avoir des faits très
spécifiques à l'esprit, on est très autorisé
à poser des questions et à être sceptiques. Quand on fait
la vérification finalement, on se rend compte que l'affirmation
péremptoire du ministre est sans fondement.
M. Lazure: M. le Président, la seule affirmation
péremptoire ou non que j'ai faite hier, c'est que nous financions
quatorze maisons de femmes. C'est la seule affirmation que j'ai faite.
M. Forget: Vous avez dit au député de L'Acadie
qu'il était en retard dans ses renseignements.
M. Lazure: Oui, dans la mesure où le député
de L'Acadie semblait croire qu'on ne finançait pas des maisons de femmes
de cette façon. C'est dans ce sens-là...
M. Grenier: Je vous affirme qu'il est midi et demi et qu'on doit
arrêter.
M. Lazure: ... je veux simplement finir ma phrase. Je pense que
le député de Saint-Laurent n'impressionne personne. J'ai
simplement dit hier que nous avions accordé priorité c'est
ce qu'elle ne savait pas et je ne la blâme pas de ne pas l'avoir su
c'est pour cette raison que je l'ai annoncé hier et je l'avais
annoncé le 4 mai par un communiqué, ce qu'elle ne savait pas...
c'est qu'on dépensait autant d'argent cette année pour les
maisons de femmes. Je répète encore une fois les trois
institutions, les trois services dont elle parle, on me dit qu'ils n'ont pas
fait de demande. Alors, on va vérifier auprès du
ministère.
Mme Lavoie-Roux: Si vous me donnez juste une seconde pour clore
ce débat, pour qu'on n'en reparle plus, je vous réfère de
nouveau à mon article qui est peut-être moins désuet qu'il
n'apparaissait hier, du Devoir, 14 mai 1979: "Centre Refuge Montréal
célèbre son premier anniversaire" je lis, c'est au texte: "Les
problèmes que vivent les maisons d'accueil montréalaises
proviennent en grande partie des relations avec le réseau des
affaires sociales peut-on lire dans le rapport de Refuge. Le MAS
comprend assez mal la souplesse que les femmes veulent maintenir,
particulièrement en ce qui concerne l'accueil." Je qualifierais cela,
parce qu'il semble que ce serait le cas simplement d'un certain nombre de
centres d'accueil... (12 h 30)
M. Lazure: Quel centre, pour que je comprenne bien?
Mme Lavoie-Roux: Centre Refuge Montréal. M. Lazure:
Centre Refuge Montréal? Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Si je vous renvoie à notre liste, Mme le
député de L'Acadie, Centre Refuge Montréal, c'est la
neuvième ligne, octroi de $30 000.
Mme Lavoie-Roux: Dans le cas de ceux-ci, Chez Doris, 1226 Ouest,
rue Saint-Antoine, "vivote". Je vous lis ce qu'il y a dans le journal. L'autre,
la Maison Marguerite: "comme Chez Doris, la Maison Marguerite, située
sur la rue Saint-Mathieu, dirigée par les soeurs Grises de
Montréal".
Il se peut que, dans le cas de la Maison Marguerite, on n'ait pas
demandé l'aide du gouvernement, parce que je vous...
M. Lazure: Les soeurs Grises, effectivement, n'ont jamais
demandé d'aide.
Mme Lavoie-Roux: Oui, elles disent: "Depuis le début, nous
nous débrouillons avec des dons, avec la participation des soeurs
Grises, mais il nous faudra songer à une forme d'aide...
M. Forget: Faites attention parce que, dans quelques
années, vous serez blâmés de ne pas l'avoir aidée
cette année, en dépit de ça.
M. Lazure: Mais au moins je...
Mme Lavoie-Roux: ... y compris celle de l'Etat." Dans ce cas, il
semble effectivement qu'on n'ait pas fait de demande.
M. Lazure: Le député de Saint-Laurent ne s'en
tirera pas avec sa petite remarque de la fin.
Carrefour pour elle avait fait des demandes au ministère des
Affaires sociales, à l'époque. Le député de
Saint-Laurent ne s'en souvient pas, il n'était même pas au courant
que ça existait, mais il y avait eu des demandes de faites à
l'époque.
Mme Lavoie-Roux: Alors, il reste encore du chemin à
parcourir, M. le ministre.
M. Lazure: Bien sûr, Mme le député de
L'Acadie.
Le Président (M. Marcoux): On continuera sur les remarques
générales cet après-midi...
Mme Lavoie-Roux:... pour venir en aide à ces centres
d'accueil.
Le Président (M. Marcoux): La commission ajourne ses
travaux sine die.
Fin de la séance à 12 h 32
Reprise de la séance à 16 h 37
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, madame et
messieurs!
La commission des affaires sociales poursuit l'étude des
crédits du ministère. Les membres de la commission sont: M.
Forget (Saint-Laurent), M. Goldbloom (D'Arcy McGee) remplacé par Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie); M. Gosselin (Sherbrooke), M. Gravel (Limoilou), M.
Grenier (Mégantic-Compton), M. Lavigne (Beauharnois), M. Lazure
(Chambly), M. Martel (Richelieu)), M. Paquette (Rosemont) remplacé par
M. Laplante (Bourassa); M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Shaw (Pointe-Claire).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. Couture (Saint-Henri), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Larivière (Pontiac-Témiscamingue), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie)
remplacée par M. Goldbloom (D'Arcy McGee); M. Marcoux (Rimouski), M.
Marois (Laporte).
Je crois qu'il restait peut-être une seule remarque
générale.
Mme Lavoie-Roux: II n'y en avait plus.
Le Président (M. Marcoux): II n'y en avait plus?
M. Grenier: Question de règlement. Je viens d'entendre que
vous faites partie de la commission intégralement. C'est bien cela, M.
le Président?
Le Président (M. Marcoux): Comme intervenant.
M. Grenier: Ah bon!
Le Président (M. Marcoux): J'avais mis mon nom sur la
liste, mais...
Mme Lavoie-Roux: S'il y avait d'autres questions
générales, elles viendront au fur et à mesure des
programmes.
Le Président (M. Marcoux): A ce moment-là, je vais
appeler le programme 4, comme convenu.
M. Grenier: Le 5.
Le Président (M. Marcoux): Les programmes 5 et 6.
Mme Lavoie-Roux: Cela commence à la page 45, c'est bien
cela?
Services communautaires
Le Président (M. Marcoux): On commence le programme 5.
M. Lazure: C'est à la page 45, c'est exact. Le sommaire,
si vous voulez, est à la page 6. Au tout début, à la page
6, vous avez le sommaire du programme 5, qui est constitué de cinq
éléments. C'est à la page 6 horizontale, au milieu de la
page.
Mme Lavoie-Roux: Service de première ligne, services
à domicile, santé des travailleurs...
M. Lazure: Le programme 5 est constitué de cinq
éléments.
Mme Lavoie-Roux: Parfait.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a des questions
générales concernant le programme 5, services communautaires? On
va donc prendre l'étude élément par
élément.
M. Grenier: Sur l'élément 2...
Mme Lavoie-Roux: C'est plutôt une question d'information.
C'est un élément? Services de transport. C'est une question
générale. Service de transport et de communications. C'est
uniquement touchant les frais...
Le Président (M. Marcoux): C'est dans santé
communautaire, services de première ligne, ou quoi?
M. Lazure: C'est dans l'élément 1.
Le Président (M. Marcoux): L'élément 1,
santé communautaire. D'accord. Disons qu'on commence à discuter
de santé communautaire.
Mme Lavoie-Roux: Service de transport, ce sont les
dépenses qui touchent le ministère lui-même, n'est-ce
pas?
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Parce que la question des services ambulanciers,
on va trouver cela à quel programme?
M. Lazure: Les services ambulanciers, c'est au programme de
coordination régionale, qui relève des CRSSS, les conseils
régionaux. On appelle cela coordination régionale.
Le Président (M. Marcoux): Alors, vous allez retenir votre
question?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Mégantic-Compton. Sur le programme 1, peut-être, santé
communautaire. Est-ce que...
M. Grenier: Oui. Dans l'ensemble. Je pense que c'est le programme
5, c'est cela?
M. Lazure: Le programme 5.
Le Président (M. Marcoux): Oui, nous allons aborder le
programme 5.
M. Grenier: Sur l'ensemble. J'aimerais pour ce qui touche
l'élément 2, que le ministre puisse nous détailler un peu
en quoi consistent les services de première ligne.
M. Lazure: L'élément 2, essentiellement, ce sont
les CLSC, les centres locaux de services communautaires. C'est ce qu'on appelle
les services de première ligne, essentiellement. Si on descend un peu
plus bas dans la page, on voit, à centres locaux de services
communautaires, une somme de $50 451 000 aux crédits à laquelle
s'ajoutent les sommes pour les conventions collectives et le régime de
pension, le RREGOP, pour un total de $56 600 000. Essentiellement, c'est le
financement des 81 CLSC dont on a parlé hier et aujourd'hui.
M. Grenier: Oui.
Mme Lavoie-Roux: J'aurais une question précise à
poser. Dans le domaine de la santé communautaire, je voudrais vous
demander quelles sont les actions prises ou les programmes existants ou vos
projets de programmes en fonction du problème de l'alcoolisme et de la
toxicomanie.
M. Lazure: Cela, c'est plutôt dans le chapitre
général de la réadaptation, le programme 8, si vous n'avez
pas d'objection.
Mme Lavoie-Roux: Mais est-ce que ce n'est pas une
responsabilité des départements de santé
communautaire?
M. Lazure: Non, pas de façon spéciale. Mme
Lavoie-Roux: Non?
M. Lazure: Non, pas de façon spéciale, c'est
plutôt la responsabilité immédiate, directe de certains
centres d'accueil du type réadaptation.
Mme Lavoie-Roux: Mais vous voulez dire que,
spécifiquement, un département de santé communautaire
n'aurait pas, dans l'éventail de ses préoccupations...
M. Lazure: C'est pour cela que j'ai dit pas
spécifiquement. Le département de santé communautaire a le
mandat général sur tout son territoire il y a trente-trois
départements de santé corn-
munautaire de s'assurer que les services de santé mentale
et physique sont bien dispensés, sont bien coordonnés. Il y a ce
mandat général. Il y a en plus quelques mandats bien
particuliers, par exemple la santé des travailleurs, la santé en
milieu de travail, la santé scolaire aussi. Ce sont deux exemples de
mandats particuliers, mais il n'a pas le mandat particulier vis-à-vis de
l'alcoolisme et de la toxicomanie.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Est-ce que, quand même, vous auriez,
ou est-ce que les départements de santé communautaire auraient
des statistiques, par exemple, sur l'alcoolisme, sa recrudescence ou sa
diminution, les actions... Les centres d'accueil ont quand même une
vocation pour l'alcoolisme, la toxicomanie! C'est quand même une vocation
très particulière vis-à-vis du traitement, peut-être
la prévention jusqu'à un certain point, mais la prévention
de l'alcoolisme, de la toxicomanie, cela doit quand même venir dans les
départements de santé communautaire. Est-ce qu'il y a des
statistiques qui existent sur l'état de la question, à ce moment,
en 1979?
M. Lazure: On a depuis quelque temps, au ministère, dans
la direction générale de la planification, on a
préparé un document qui s'intitule "Politique sur l'alcoolisme",
qui fait l'objet de consultations depuis quelques mois avec les groupes un peu
partout dans le Québec. A l'intérieur de cette étude, on a
des données pour l'ensemble du Québec sur les taux d'alcoolisme,
mais à ma connaissance, nous n'avons pas de données territoire
par territoire pour chacun des départements de santé
communautaire. Je ne pense pas qu'on les aie.
Mme Lavoie-Roux: Non, je ne demandais pas non plus
nécessairement territoire par territoire, mais si vous l'aviez, ce
serait peut-être intéressant, mais c'est plutôt le
problème dans son ensemble. Je pense qu'on entend de plus en plus dire
qu'il y a un déplacement est-ce exact ou non?
d'utilisation des drogues vers un plus grand alcoolisme, en particulier, chez
les jeunes. Je pense que tout cela n'est pas compartimenté. Cela rejoint
vous parliez tout à l'heure de la santé en milieu scolaire
cette préoccupation. C'est pourquoi je pose la question.
M. Lazure: Dans le document de politique auquel
réfère le ministre, il y a des statistiques d'utilisation. Comme
toute statistique d'utilisation, particulièrement dans le domaine de
l'alcoolisme, il y a beaucoup de plus et de moins, parce que les cas
rapportés sont souvent une partie du problème vécu dans la
société. Le document auquel on fait référence et
qui est à un stade de parachèvement d'ici à
quelques semaines, il pourrait être terminé fait
état du transfert pour une population scolaire de l'usage de drogue vers
une consommation d'alcool plutôt et l'évolution de la consommation
d'alcool dans la société au cours des dix dernières
années. (16 h 45)
Nous n'avons pas ces statistiques parce qu'elles ne sont pas fonction
d'une ventilation des crédits, mais plutôt des statistiques
basées sur des diagnostics, sur le nombre de cas observés, mais
toute statistique n'étant elle-même qu'une partie du
problème vécu dans la société. Ce n'est pas dans
les crédits de tel ou tel programme qu'on peut trouver des statistiques
comme celles que vous sembliez solliciter.
Mme Lavoie-Roux: J'ai demandé des statistiques, mais j'ai
aussi demandé quels étaient les programmes d'action que vous
envisagiez à l'égard de l'alcoolisme, ou de l'usage de drogue en
général.
M. Lazure: Dans les départements de santé
communautaire et, particulièrement, dans l'aspect programmes de
santé scolaire, il y a une dimension, une activité
d'éducation sanitaire qui comporte, de façon très nette,
de l'information et une sensibilisation de la population scolaire aux
problèmes de tabagisme et d'alcoolisme. On peut mentionner que, dans le
secteur des CLSC, il y a .27 CLSC qui ont des programmes de prévention
et d'aide dans le domaine de l'alcoolisme. Bien sûr, certains
hôpitaux ont des centres de toxicologie ou de désintoxication,
devrais-je dire, plus poussés, les centres d'accueil et de
réadaptation en font aussi. Je pense en particulier à ce
qu'étaient les Domrémy. Dans plusieurs programmes, donc, il y a
des actions concrètes qui sont posées.
Mme Lavoie-Roux: Vous dites: Ce qu'étaient les
Domrémy. Ils y sont encore?
M. Lazure: Oui, mais certains Domrémy ont
été intégrés au réseau hospitalier, comme le
Domrémy à Saint-Fançois d'Assise, à Québec,
par exemple. Il existe avec sa vocation, mais il n'est pas une corporation
distincte, alors que d'autres le sont. C'est le cas de
Domrémy-Montréal.
M. Grenier: Vous me permettez?
Mme Lavoie-Roux: Oui, si c'est là-dessus, je
reviendrai.
M. Grenier: Non, c'est pour revenir sur l'élément 2
de tout à l'heure, mais continuez.
Mme Lavoie-Roux: Pour ce qui est des programmes scolaires
touchant l'alcoolisme et l'usage du tabac, je pense qu'il est exact je
ne sais pas si c'est universel dans les écoles mais il y a
certainement une action qui est prise dans le sens de l'éducation, de la
prévention, enfin, projection de films, etc. Mais ça, ça
va pour les écoles. Il reste qu'il y a beaucoup de jeunes qui sont en
dehors des écoles et je pense que notre préoccupation ne doit pas
être uniquement pour les jeunes. On pense peut-être plus aux
jeunes, compte tenu de leur avenir et tout ça. Mais, comme programme
d'éducation générale de la population, est-ce que vous
avez quelque chose?
M. Lazure: Dans la campagne qu'on avait menée l'an
passé et qu'on répète avec des messages renouvelés
cette année, campagne de contre-publicité, c'est-à-dire
une campagne qui vise à changer certaines habitudes de vie qui vont
aller dans le sens de la prévention de maladies, les thèmes
principaux l'an passé et cette année sont encore les changements
des habitudes alimentaires...
Mme Lavoie-Roux: Mangez bien!
M. Lazure: ... mais il y a aussi l'éducation
vis-à-vis de l'usage excessif de médicaments
Mme Lavoie-Roux: Oui, j'ai vu ça. Vous l'avez remis.
M. Lazure: Le troisième volet, c'est le tabagisme, le
fumage. On a justement envisagé je pense bien qu'étant
donné que ce programme a des chances d'être maintenu
indéfiniment que l'an prochain, on va aller vers une campagne qui
va inclure l'usage des boissons alcooliques...
Mme Lavoie-Roux: Elle ne l'est pas encore. M. Lazure:
Non.
Mme Lavoie-Roux: C'est pour ça que je
m'inquiétais.
M. Lazure: Nous avions des choix à faire et on a
décidé de se concentrer sur ces trois thèmes pour deux
ans. Quant à moi, l'an prochain, on devrait aborder le problème
de l'alcoolisme, de l'usage surtout chez les jeunes.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ce problème de la
prévention de l'alcoolisme met un peu le gouvernement quel qu'il
soit, je ne le dis pas en termes de partisanerie un peu en conflit
d'intérêts, si je peux dire. Par exemple, on a
décrété la vente des vins et de la bière chez les
dépanneurs et il y a une grande publicité qui est faite de ce
côté par les dépanneurs eux-mêmes et elle est tout
à fait légitime. Est-ce que vous avez déjà mis en
place des moyens d'évaluer quelle sera l'influence de cette plus grande
vente nécessairement remarquez bien qu'elle nous dépanne
aussi parfois en fin de semaine beaucoup plus libre des boissons
alcooliques? Un plus grand usage pourrait en être fait et peut-être
davantage par des jeunes qui, souvent, se tiennent dans les environs des
dépanneurs. Ce n'est pas une question de se prononcer contre cette loi
qui a été adoptée, notre formation politique a voté
pour. Il reste que cela vous demande une plus grande vigilance et il ne
faudrait pas, au bout de dix ans, dire: Est-ce que cela a eu une influence?
On part du départ. Il y a un moyen de mettre en place ce qu'il
faut pour mesurer l'influence que ceci aura dans la consommation de l'alcool,
quand je parle de conflit d'intérêts, c'est que cela rapporte
aussi des taxes au gouvernement, encore une fois quelque gouvernement que ce
soit. C'est une part importante du fonds consolidé de la province et
c'est peut-être la seule société d'Etat dont on est
sûr que le bilan sera positif à la fin de l'année.
M. Lazure: C'est très rentable.
Mme Lavoie-Roux: Mais, il y a l'envers de la médaille.
M. Lazure: Pour ne rien cacher au député de
L'Acadie, il y a environ un an et demi, j'ai écrit à mon
collègue, le ministre de l'Industrie et du Commerce, le ministre
titulaire de la Société des alcools pour justement le mettre en
garde contre un certain danger qu'il peut y avoir à multiplier de
façon trop excessive les points de vente, les points de distribution
d'alcool. Je suis convaincu qu'on n'a pas atteint ce point critique et je suis
content de voir que vous êtes d'accord là-dessus, mais, comme vous
dites, il faut être vigilant. C'était le but de cette lettre que
j'envoyais.
J'ai évidemment été solidaire de cette
décision de rendre plus disponible le vin, en particulier, dans les
épiceries, mais c'est une chose qu'il faut surveiller, parce que, rendu
à un certain point de multiplication de ces endroits de vente, plus on
rend l'alcool accessible sept jours par semaine, sur une longue période
de temps chaque jour, c'est sûr que ça tend à avoir une
relation directe avec le taux d'alcoolisme. Il y a une tendance vers ça,
rendu à un certain niveau de débit qu'on verrait partout. Mais on
n'est pas rendu là. D'autre part, j'ai parlé tantôt...
M. Grenier: C'est comme les cliniques d'avortement.
M. Lazure: ... j'ai fait allusion au projet d'une politique sur
l'alcoolisme. On a deux projets de politique qui sont en consultation
actuellement. C'est l'équivalent d'un livre vert, mais on se contente de
l'appeler un document de politique qui sera rendu public dans quelques mois,
une fois les consultations et les modifications apportées, un sur le
tabagisme et un sur l'alcool. Une des raisons pour lesquelles on a
reporté à l'an prochain notre campagne d'éducation massive
sur l'usage de l'alcool, c'est qu'à ce moment-là, on va
s'inspirer évidemment de ce qui sera devenu la politique officielle du
ministère et du gouvernement en matière d'alcoolisme.
Je partage jusqu'à un certain point l'inquiétude
légitime du député de L'Acadie. Elle va sûrement
convenir aussi que ce problème d'excès d'utilisation de l'alcool
qu'on peut déplorer dans certains pays, on ne peut pas le régler
par une prohibition, par une interdiction pure et simple.
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Lazure: C'est ça. Alors, on tombe d'accord pour dire
qu'il faut accentuer l'éducation des jeunes dans ce
domaine-là.
Mme Lavoie-Roux: ... un souci, peut-être que le ministre
l'a déjà, mais un souci qu'il devrait avoir, parce qu'il est
quand même responsable de la santé publique. C'est de s'assurer
qu'un pourcentage raisonnable ou suffisant soit dépensé par la
Société des alcools en matière d'éducation. On en a
convenu tout à l'heure, c'est une société fort rentable.
Quelle est la proportion de ce pourcentage de profits qui est réinvestie
dans l'éducation de la population? Je sais que, l'an dernier, j'avais
soulevé la question, j'avais regardé dans le rapport annuel de la
Société des alcools et on projetait d'en dépenser, mais on
n'en n'avait pas encore dépensé. Je voudrais savoir, dans les
faits, qu'est-ce que c'est.
M. Lazure: S'il y en a dans les crédits de l'Industrie et
du Commerce, je dois dire que j'ignore le montant. J'ai eu des conversations
avec le ministre de l'Industrie et du Commerce en rapport avec la
préparation de ce livre de la politique du gouvernement sur l'alcool et
son ministère est consulté. C'est une des propositions que
contient le projet, jusqu'à maintenant, de faire en sorte qu'il y ait un
pourcentage statutaire fixe à chaque année des revenus de la
Société des alcools qui irait, non seulement à
l'éducation populaire, mais aussi à la recherche.
C'est, quant à nous, justement le genre de piste qu'on veut
poursuivre. J'ai toutes les raisons de croire que mon collègue de
l'Industrie et du Commerce va accepter une telle politique.
J'ajouterais une dernière chose; dans le peu de publicité
qui est faite par la Société des alcools, vous aurez
peut-être remarqué qu'on fait appel à la modération.
Presque tous les messages publicitaires que j'ai vus écrits
surtout dans les magasins de la Société des alcools ou
ailleurs, sont axés sur le thème de la modération. Je
pense que c'est une approche qui est raisonnable.
Encore une fois, quand on aura adopté notre politique, dans
quelques mois, on pourra compter sur des crédits intéressants
pour l'éducation et la recherche.
Mme Lavoie-Roux: Du côté de l'audio-visuel, dans le
domaine de la campagne contre la cigarette, il y a quand même des
documentaires intéressants qui sont montrés aux jeunes. J'en ai
vu un j'en oublie le titre et je ne sais même pas s'il est produit
par le Québec ou par le fédéral, mais peu importe,
ça n'a rien à faire dans le débat et j'ai vu un
groupe d'étudiants en discuter avec beaucoup de pertinence. Avez-vous
des outils similaires ou si ceci viendra avec votre politique qui sera
déposée? Allez-vous rendre cette politique publique ou cette
étude?
M. Lazure: Oui, elle va être rendue publique, probablement
cet automne. Il y aura lieu naturellement, étant donné qu'on veut
s'assurer de crédits stables annuellement pour l'éducation et la
recherche, de développer des instruments. Je ne pense pas qu'il y ait de
documents audio-visuels produits par notre ministère, du genre de ceux
qui ont été produits pour le tabac, mais on a l'intention d'en
fabriquer.
Mme Lavoie-Roux: Selon l'échéancier que vous
prévoyez dans ce domaine, quand on reviendra aux crédits l'an
prochain, y aura-t-il des gestes concrets qui auront été
posés?
M. Lazure: Oui. Il est très probable que la politique,
comme je l'ai dit tantôt, sera adoptée officiellement à
l'automne. Elle sera rendue publique et on espère bien que dans cette
politique, comme je l'ai dit tantôt, le gouvernement aura retenu
certaines clauses qu'on propose, telles que des pourcentages fixes, venant de
la vente des alcools, pour l'éducation.
A ce moment-là, cela apparaîtra dans les crédits.
Est-ce que cela sera dans nos crédits ou dans les crédits de la
Société des alcools, au ministère de l'Industrie et du
Commerce? Je ne suis pas sûr. Mais cela devrait apparaître dans
l'ensemble des crédits pour l'an prochain.
Mme Lavoie-Roux: Alors, pour cette année, il n'y a pas de
crédits disponibles, sauf pour la publication de la politique, mais pas
pour la mise en place...
M. Lazure: C'est exact, sauf qu'il n'est pas exclu qu'à
l'intérieur des crédits de notre Direction des communications
on va le regarder qu'on puisse utiliser une partie des
crédits, pour monter un document audiovisuel sur l'alcool.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'il y a d'autres projets de votre
ministère qui sont en voie d'être réalisés? On a
parlé de la nutrition, on a parlé du tabac, on a parlé de
l'alcoolisme. Quels sont les autres points où vous allez mettre l'accent
durant l'année, dans le domaine de la prévention ou même
de...? (17 heures)
M. Lazure: On en a parlé un peu ce matin. Dans le cadre
des nombreuses réformes administratives ou législatives qu'il
faut faire pour donner suite au rapport du Conseil du statut de la femme,
logiquement, il s'ensuit une préoccupation plus réelle, dans
notre ministère, que ce soit au chapitre des subventions aux organismes
bénévoles. Comme je l'ai dit ce matin, on a mis ce groupe de
population, de citoyennes, comme étant prioritaire dans l'allocation de
nouvelles ressources aux subventions. Et aussi, les services de garde
constituent peut-être une des principales priorités, en termes de
crédits. C'est le chapitre où on a le montant d'argent le plus
élevé. C'est le programme où on a le montant le plus
élevé, $10 millions "annualisés".
Il y a d'autres programmes, tels l'aide aux parents qui gardent des
enfants handicapés, par le biais d'une allocation familiale
spéciale. Il y a aussi santé au travail, et cela nous
ramène...
Mme Lavoie-Roux: Oui, j'étais pour y revenir un peu plus
tard.
M. Lazure: ... aux départements de santé
communautaire. On a une somme de crédits de développement de tout
près de $1 million, $900 000 exactement, pour permettre d'avoir, dans
chaque département de santé communautaire, un professionnel qui
va être chargé de coordonner à temps plein, l'action du
département de santé communautaire en matière de
santé en milieu de travail.
Finalement, il y a tout le domaine des handicaps auditifs et visuels.
Nous commençons au mois de juillet un nouveau programme de
prothèses auditives gratuites pour les moins de 35 ans. Logiquement,
là aussi, on va accompagner cela, toujours par les départements
de santé communautaire, d'un meilleur dépistage des handicaps
auditifs. Cela peut vouloir dire d'avoir un plus grand nombre d'audiologistes
et d'avoir des services d'audiologie un peu partout au Québec.
Finalement l'ensemble du bénévolat aussi, je l'ai dit
tantôt, non seulement on favorise les groupes féminins dans le
soutien financier aux organismes bénévoles, mais on a, comme vous
l'avez remarqué dans les crédits vous allez le voir dans
les crédits quand on va passer au programme 6 augmenté de
$2 millions la somme d'argent allouée pour les organismes
bénévoles.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais revenir là-dessus, mais, M.
le député de Mégantic-Compton, je vous laisserais la
parole, parce que...
M. Grenier: Un petit conciliabule avec des personnages
importants; on vous comprend.
Mme Lavoie-Roux: Je reviendrai sur...
M. Grenier: Une nouvelle équipe amène du nouveau
monde. J'ai un article ici qui a été publié dans le
Devoir, qui date un peu, mais j'aimerais que le ministre nous fasse de la
lumière. Il s'intitulait: Avortement thérapeutique. Les CLSC
attendent le feu vert. C'est en date du mois d'avril, de la mi-avril 1979. On
disait au tout début de l'article: "La Fédération des CLSC
appuie l'implantation d'un réseau de cliniques de planification
familiale dans les centres hospitaliers à travers le Québec, mais
à la condition que ce soit fait en continuité avec les CLSC du
territoire et qu'il y ait un partage des responsabilités". J'aimerais
que le ministre nous dise où la ligne est peut-être tirée
actuellement, où il s'attend de tirer la ligne prochainement, mais
à quel niveau se situe la répartition des responsabilités
entre les deux.
M. Lazure: II y a un bon nombre de CLSC, plus
précisément 42, qui ont des programmes très précis
d'éducation en matière de planification familiale, ce dont on
parlait ce matin, parce que cette planification familiale, que ce soit
l'éducation sexuelle à un individu, à un couple ou que ce
soient des conseils psychologiques ou sociaux sur la fécondité,
la fertilité ou l'infertilité, c'est fait non seulement dans un
certain nombre d'hôpitaux, mais surtout dans des centres locaux de
services communautaires, des CLSC, et un certain nombre de CSS.
Ce à quoi le député de Mégantic-Compton fait
allusion, c'est que la Fédération des CLSC est d'avis que,
là où il est indiqué par la loi de procéder
à un avortement thérapeutique pour la santé mentale ou
physique de la femme enceinte, dans ces cas-là, la
Fédération des CLSC croit qu'un médecin pourrait le faire
dans un CLSC et non seulement dans les hôpitaux.
Je pense qu'au plan théorique, on ne peut pas mettre en doute
cette affirmation. Techniquement, c'est possible de faire un avortement
thérapeutique dans un cabinet privé de médecin, comme
c'est possible de le faire dans un cabinet de CLSC. Nous avons choisi, il y a
un an et demi, quand on a décidé de créer une vingtaine de
cliniques de planification familiale avec une série de services qui
incluent l'avortement thérapeutique, de les localiser dans les
hôpitaux et pour plusieurs raisons: non seulement parce qu'il y a une
main-d'oeuvre médicale plus abondante, mais aussi parce qu'il y a tous
les services d'appui comme les laboratoires de toute sortes, que ce soient la
radiologie ou les laboratoires biochimiques, et il y a aussi la présence
d'autres spécialistes. Nous continuons à croire que l'endroit
idéal, si j'ose dire, pour une clinique de planification familiale,
c'est vraiment dans un hôpital.
Les CLSC nous disent: Nous, on pourrait en faire aussi dans les CLSC.
Notre réponse a été très claire, on leur a dit: On
vous encourage à intensifier les programmes de planification que vous
avez, tous les éléments d'un programme de planification, sauf
l'élément avortement thérapeutique qui, à notre
avis, doit se faire dans un hôpital.
M. Grenier: Est-ce qu'il y a une partie de leur budget qui peut
quand même être allouée à cela? Est-ce qu'il y a des
CLSC qui, malgré cette entente qui est peut-être plus verbale
qu'écrite, continuent quand même de faire fonctionner leur
clinique de planning familial, si vous voulez, à l'encontre de cette
entente verbale? Est-ce que cela rend encore service, ces cliniques dans les
CLSC? Est-ce que c'est possible qu'il y ait encore des services
thérapeutiques qui puissent être donnés?
M. Lazure: Oui. Je donne comme exemple... J'ai un tableau de
statistiques devant moi. Dans le cadre des services de santé
préventifs: surveillance de la femme enceinte c'est quand
même très important, surtout dans l'optique d'une politique
familiale qui fait la promotion des naissances, par exemple 64 CLSC sur
81 ont de tels services de surveillance de la femme enceinte; ensuite, il y a
les cours prénataux, 69 CLSC les donnent; l'hygiène postnatale,
jusqu'à 40 jours après la naissance de l'enfant, 62 CLSC. La
très grande majorité des CLSC passe pas mal de temps il y
a du personnel, il s'agit d'infirmières, il s'agit de psychologues
parfois ou de travailleurs sociaux avec des groupes de femmes enceintes,
soit avant la grossesse, soit après la grossesse, surtout dans des
régions où j'ai eu l'occasion de visiter plusieurs CLSC,
dans des régions rurales ou semi-rurales. Je m'informe souvent des
pourcentages de femmes qui accouchent et qui ont passé par ces cours
prénataux. On atteint des pourcentages assez intéressants,
impressionnants, de 75% ou de 80%. Si on continue à inciter les CLSC
à aller dans ce sens, non seulement on sécurise, on apporte un
appui psychologique émotif à la femme enceinte souvent,
c'est la première grossesse qui aide à mener à bien
sa grossesse, mais tout cela devient aussi une espèce d'ambiance
positive vis-à-vis de la naissance, vis-à-vis de la promotion des
naissances. En d'autres termes, je pense que, dans la mesure où on
améliore tous les services à la femme enceinte au cours de sa
grossesse, dans la même mesure, cela fait une espèce de promotion
de la grossesse dans un milieu.
M. Grenier: Vous nous disiez, hier ou aujourd'hui, que, pour
obtenir l'autorisation d'offrir les services de planning, le service
d'avortement thérapeutique était inclus également. Si,
dans ces CLSC, il est acquis qu'on n'offre à peu près pas les
services d'avortement thérapeutique, est-ce que...
M. Lazure: On n'offre pas du tout les services d'avortement
thérapeutique.
M. Grenier: On ne les offre pas. Pourtant, M. Michel Perreault,
en date du 11 avril vous direz si c'est encore vrai, parce qu'il y a des
choses qui changent assez rapidement, et c'est normal d'ailleurs disait:
"Le rôle du CLSC rappelle Michel Perreault est d'abord un
rôle de prévention. Cela n'empêche pas qu'il y a des femmes
qui viennent nous voir quand il y a un accident ou qu'une erreur se produit. En
conséquence, nous devons offrir des services de première ligne
qui ne sont pas des services spécialisés, qui ne
requièrent pas d'équipement lourd et qui ne présentent que
très peu de risques.
M. Lazure: II faut voir le contexte dans lequel c'est dit. Quant
à moi, je pense qu'il faut l'interpréter comme quelque chose qui
est réclamé par les associations de planning peut-être et
la Fédération des CLSC. Mais je peux, encore une fois, vous
assurer qu'il ne se fait pas du tout d'avortement thérapeutique dans les
CLSC.
M. Grenier: C'est donc dire qu'ils n'ont pas cette somme de $50
000 qui est offerte pour...
M. Lazure: Cela veut dire ça, c'est exact. M. Grenier:
Ils ne l'ont pas. M. Lazure: Non, ils ne l'ont pas. M. Grenier:
Maintenant...
M. Lazure: Mais, par ailleurs, encore une fois, ils ont des
budgets, à l'intérieur de leur budget normal de $400 000 ou $600
000, peu importe, pour engager du personnel qui va faire ce que je
décrivais tantôt, le suivi des femmes enceintes, avant et
après l'accouchement.
M. Grenier: Vous avez ici une différence de près de
$11 000 d'augmentation avec l'an dernier à cet élément
"services de première ligne". Est-ce qu'il y a des services nouveaux qui
sont développés ou si c'est une augmentation assez statutaire? De
45, on est allé à 56.
M. Lazure: On l'a dit ce matin je l'ai dit hier aussi
il y a en tout une somme, sur une base annuelle, qui est de $4 200 000
de crédits nouveaux pour augmenter les budgets de la plupart des CLSC.
Je répète qu'on donne priorité dans l'attribution de cet
argent, qui va se faire par le biais des conseils régionaux, des CRSSS,
à une dizaine de CLSC qui avaient des budgets de moins de $275 000.
Ensuite, on exclut une quinzaine de CLSC qui sont assez bien établis et
qui ont des budgets satisfaisants. Tous les autres, je répète le
critère, dans les régions rurales et semi-rurales, un
accroissement de 10% par rapport à leur budget de l'an dernier et 5%
dans les zones urbaines par rapport au budget de l'an passé.
M. Grenier: J'imagine qu'on a la réponse. Est-ce qu'on
pourrait me répondre, si on ne le fait pas oralement, par écrit
demain, quelle est l'augmentation du CLSC de Weedon, par exemple, à
cause du conflit qu'il y avait eu dans ce secteur, cela m'intéresserait
d'une façon particulière?
M. Lazure: Que voudriez-vous avoir, le montant du nouvel argent
qui ira...
M. Grenier: Le montant d'argent qui est alloué pour cette
année, 1979/80.
M. Lazure: II n'est pas décidé. On peut
déposer la circulaire qui vient d'être envoyée au conseil
régional, région par région, avec le montant global pour
la région. Weedon, c'est Cantons de l'Est ou c'est Québec?
M. Grenier: Cantons de l'Est.
M. Lazure: C'est la région des Cantons de l'Est, 05. C'est
disponible, on va le distribuer, si vous voulez. Vous allez voir le montant
global pour la région 05. Le conseil régional, en recevant
ça ces jours-ci, va réunir les CLSC et va faire une distribution
de cet argent à tous les CLSC. Dans les Cantons de l'Est, il y a huit,
neuf CLSC.
Le montant ne sera pas déterminé par nous. Il faudra que
le conseil régional, avec les CLSC, respecte les critères qu'on a
établis, mais, eux, vont déterminer le montant et, ensuite, nous
allons tout simplement l'approuver, le sanctionner, à moins qu'on trouve
qu'il n'a pas satisfait nos critères.
M. Grenier: Cette somme de $56 000, par rapport à $45 000,
n'inclut pas cette année, si je
comprends bien, de création de nouveaux CLSC, pour le budget de
1979/80. Cela n'impliquera pas de nouvelles ouvertures cette année.
M. Lazure: Non, il n'y a pas de nouveaux CLSC cette année.
Encore une fois, on estime que pour la plupart des CLSC, ça peut vouloir
dire une augmentation de l'ordre d'un minimum à un maximum
peut-être de $30 000 à $50 000, $60 000 pour chacun des CLSC.
M. Grenier: Comme moyenne. M. Lazure: Oui.
M. Grenier: Cela veut dire qu'il y a quand même des...
M. Lazure: Autour de $40 000, $45 000 de moyenne.
M. Grenier: C'est libre quand même aux régions de
faire que dans un CLSC, l'augmentation va peut-être être celle du
coût de la vie, alors qu'ailleurs, on pourrait avoir une somme plus
importante qui leur serait versée, selon les services additionnels qu'on
offrira.
M. Lazure: C'est exact, oui. M. Grenier: C'est bien.
Mme Lavoie-Roux: Vous, vous êtes partis de cette... Quant
à moi, je n'ai pas fini ma santé communautaire.
M. Grenier: D'accord. Je pense qu'on prend tout le programme 5
ensemble...
M. Lazure: Oh, quant à moi, on peut prendre le programme 5
globalement...
M. Grenier: Oui.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça.
M. Grenier: Correct?
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas fini.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Du côté de la santé
communautaire, le ministre des Affaires sociales faisait allusion au rapport du
Conseil du statut de la femme. Il y a trois problèmes particuliers, je
pense non seulement je pense, j'en suis certaine sur lesquels le
rapport du Conseil du statut de la femme s'est penché touchant la
condition féminine. (17 h 15)
D'abord, la hausse ou le taux d'augmentation de l'utilisation de
l'alcool chez les femmes, de l'utilisation du tabac qui diminue chez les hommes
et qui ne cesse d'augmenter chez les femmes et, un dernier point qui a
particulièrement été souligné, tout le
problème de la santé mentale ou de la psychiatrie chez les
femmes.
Je pense que vous avez répondu aux deux premières
questions, je ne pense pas que vous ayez encore eu le temps de prendre une
action particulière ou d'examiner d'une façon particuli-re les
observations qui avaient été faites au sujet de la hausse de
l'utilisation de l'alcool et du tabac chez les femmes. En fonction de la
santé mentale et des traitements psychiatriques à l'endroit des
femmes, je comprends que cela peut rejoindre les hôpitaux, à un
moment donné, mais on pourrait peut-être...
M. Lazure: II y a effectivement depuis quelque temps au
ministère, à la Direction de la planification, une étude
qui se fait sur l'usage de l'électrochoc comme une des techniques
utilisées en psychiatrie. On sait, par des statistiques venant des
hôpitaux et le Conseil du statut de la femme en a fait
état, aussi que la ville de Québec, en particulier, fait
un usage beaucoup plus prononcé de l'électrochoc...
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'était par région,
aussi.
M. Lazure: On a ces chiffres par région. J'ai des petites
idées personnelles là-dessus, connaissant toute l'histoire de la
psychiatrie depuis vingt ans au Québec et à Québec, mais
il y a une étude objective qui se fait par notre Direction de la
planification sur l'incidence, sur l'utilisation de l'électrochoc comme
méthode de thérapie dans l'ensemble du Québec,
région par région et sexe par sexe.
Cependant, pour revenir aux commentaires que vous faisiez et qui
découlent du rapport du Conseil du statut de la femme, quand on dit: II
y a quelque chose qui ne va pas parce qu'il y a beaucoup plus de femmes que
d'hommes qui reçoivent des soins psychiatriques, il faut faire attention
parce que, cela c'est vrai...
Mme Lavoie-Roux: Sur la nature des soins psychiatriques qu'elles
recevaient plus que... Il y a peut-être, aussi...
M. Lazure: Oui, mais j'ai vu des commentaires de groupes
féministes qui voyaient pratiquement un signe de cette espèce de
mauvais traitement que la société inflige à la femme et
qui fait qu'elle a besoin de soins psychiatriques plus souvent que l'homme.
Mme Lavoie-Roux: Cela aurait pu être ma
préoccupation, mais cela ne l'était pas quand j'ai posé ma
question.
M. Lazure: Ce que je veux dire, c'est que les statistiques, dans
la plupart des pays, démontrent que, pour des raisons qui ne sont pas
vraiment claires, on constate que le nombre de malades
psychiatriques révèle toujours une prédominance de
femmes par rapport aux hommes. Habituellement, cela se situe à 55% ou
60% de femmes par rapport à 40% ou 45% d'hommes dans les
clientèles psychiatriques, soit hospitalisées ou en externe.
Ceci étant dit, on va porter beaucoup d'attention à cela
aussitôt qu'on aura le rapport de la Direction de la planification et
nous, comme ministère ce n'est pas une opinion personnelle
je pense qu'on rejoint l'opinion des associations de psychiatres ou de
santé mentale, à savoir qu'il est extrêmement rare,
maintenant, de retrouver des conditions psychiatriques où
l'électrochoc doit être le traitement de choix; c'est de plus en
plus rare. En d'autres termes, il y a d'autres façons, que ce soit
psychologiques ou médicamenteuses, de traiter la plupart des tableaux
cliniques qu'on traitait autrefois par l'électrochoc. Il y a encore des
conditions qui peuvent...
Mme Lavoie-Roux: Les traitements à l'électrochoc,
de toute façon, auraient lieu dans un milieu hospitalier.
M. Lazure: Oui, neuf fois et demie sur dix. Mme Lavoie-Roux:
Est-ce que...
M. Lazure: Cela peut se faire dans un cabinet privé...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: ... mais je ne pense plus que cela se fasse. Cela se
faisait autrefois dans certains cabinets privés, mais c'est en milieu
hospitalier.
Mme Lavoie-Roux: Le point que je voulais souligner,
c'était à savoir si votre ministère a sensibilisé
les départements de santé communautaire, les CLSC, à ces
observations du rapport du Conseil du statut de la femme qui peut-être
pourrait, avant même que le ministère se soit prononcé sur
le bon et le mauvais de tout ce qu'il y a sur l'approche thérapeutique
qu'il faudrait avoir ou non, il reste que, au moins, il faut qu'on soit
sensibilisé à ce fait qu'il y a de ces problèmes
particuliers dans la population féminine et que déjà, eux,
ils commencent à réfléchir là-dessus. Comme vous le
disiez vous-même, il y a des différences régionales, il y a
des différences dues certainement à des facteurs
géographiques, socioculturels ou autres. C'est dans ce sens là...
Est-ce que vous avez saisi les institutions du réseau, en particulier
celles qui s'occupent le plus de santé communautaire, les CLSC... Est-ce
qu'elles ont été appelées à se pencher sur ces
observations ou ces données du Conseil du statut de la femme?
M. Lazure: Dans un premier temps, on a embauché une
personne, une femme évidemment, à temps plein, qui est
attachée au bureau du sous-ministre en titre, pour réaliser
toutes les recommandations du rapport du Conseil du statut de la femme qui
touchent aux affaires sociales. On a une personne à temps plein
là-dessus, qui va se charger de surveiller l'implantation des
recommandations et d'animer d'abord nos gens à l'intérieur du
ministère, mais, aussi le réseau.
Il y a du travail à faire du côté du réseau,
du côté des hôpitaux en particulier, parce que, du
côté des CLSC, c'est assez étonnant, il y a une
prédominance très large de la clientèle féminine
par rapport à la clientèle masculine. Cela se comprend un peu
aussi. Souvent, c'est la vie de quartier, la vie de district rural, et les
femmes sont peut-être plus disponibles le jour pour se rendre dans les
CLSC pour aller y chercher des services. Il y a beaucoup de programmes des CLSC
qui sont axés vers la femme. J'en ai donné quelques exemples
tantôt.
Donc, il y a une sensibilisation pas mal intéressante de la part
des CLSC actuellement vis-à-vis des problèmes des femmes, je
dirais. Elle est même assez poussée, mais avec la présence
de cette personne à notre ministère à temps plein, nous
allons faire en sorte que l'ensemble du réseau soit plus sensible
à ces problèmes et on va aussi mettre le réseau dans le
coup. Chaque fois qu'on prend une mesure dans le ministère et qu'elle
est susceptible d'améliorer la condition féminine, on a vraiment
voulu faire participer l'ensemble du réseau.
Mme Lavoie-Roux: Je vais vous poser une question concrète.
Je ne mets pas en doute la bonne volonté et les qualités
exceptionnelles de la personne que vous avez engagée pour vous
préoccuper de la question, ou de mettre en pratique certaines
recommandations du Conseil du statut de la femme, mais vous savez bien qu'une
personne et, de l'autre côté, le réseau des affaires
sociales... Avez-vous posé un geste concret, comme, par exemple, vous
assurer que toutes les institutions du réseau, qu'elles soient CLSC ou
autres, aient eu au moins ne serait-ce que la partie touchant la santé
chez les femmes et que vous les ayez invitées à examiner de
quelle façon elles peuvent, dans leur fonctionnement quotidien, apporter
une attention spéciale à ces problèmes qui sont
soulignés. Ne serait-ce même que d'essayer de valider le fondement
des avancés du rapport du Conseil du statut de la femme. Votre pauvre
femme qui est ici au réseau, je ne sais pas où elle va commencer
et où elle va finir...
M. Lazure: La remarque que vous faites est très
pertinente. On me dit qu'on l'a fait à ce jour seulement pour les CLSC.
On a envoyé copies des recommandations il y avait bon nombre de
recommandations qui faisaient allusion aux CLSC de façon bien directe
.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Dans le paquet qui nous touche, aux Affaires sociales
parce que, sur les 300 recommandations du rapport, une centaine environ
nous touchent soit le tiers on a envoyé copies des
recommandations aux CLSC pour leur demander d'en prendre connaissance et d'y
don-
ner suite. Ce serait justement une des tâches qu'on va confier
à cette dame qui est coordonnatrice à temps plein, on en prend
note. On va je vous remercie de la suggestion envoyer le chapitre
qui concerne les Affaires sociales dans les recommandations, à tous les
établissements des Affaires sociales.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je vais terminer mes
questions sur la santé communautaire ici. J'aurais une autre question
précise sur la médecine génétique. Je vois...
Le Président (M. Marcoux): Puisqu'on parlait des CLSC,
est-ce que le député de Sherbrooke peut intervenir?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Sherbrooke.
M. Gosselin: On a parlé des rôles; je voudrais
revenir sur certains rôles des CLSC relativement à la
prévention en matière de surconsommation de
médicaments.
Le ministère a fait, l'année dernière, une campagne
de publicité assez intéressante sur la question de la
surconsommation de médicaments. C'est le ministère ou la
régie, mais je pense que c'était vraiment le ministère.
C'est vraiment une matière de sensibilisation populaire et on est loin
d'avoir inversé la machine du côté de la surconsommation
des médicaments. Il y a des abus vraiment flagrants qui se produisent et
on ne sent pas un quelconque pouvoir de la part des citoyens pour assurer au
public ou aux gens qui sont vraiment des victimes d'abus de médication
de la part des professionnels qui prescrivent et qui pourraient localement s'en
défendre et bénéficier d'un rôle de support de la
part d'une organisation du milieu.
Il ne suffit pas que la Régie de l'assurance-maladie
reçoive des plaintes ou que les corporations reçoivent des
plaintes pour penser que l'intérêt du public est dûment
protégé en matière de surconsommation de
médicaments.
A cet égard, je me demande si les CLSC ne pourraient pas jouer un
rôle préventif plus avancé d'animation, auprès des
clientèles, sur cette question; que ce soit des directives
données aux CLSC de faire un travail préventif plus avancé
là-dessus et, plus que ça, peut-être même s'offrir
comme "ombudsman", comme mécanisme de représentation pour
identifier mieux, dans les territoires qu'ils desservent, les situations
problématiques qui mériteraient d'être promptement
corrigées, par des représentations adéquates auprès
des pharmaciens qui pourraient abuser, mais surtout auprès des
professionnels qui prescrivent des médications.
Je me fais répéter couramment j'en suis
scandalisé des situations d'abus où les gens ne semblent
avoir de pouvoir de représentation nulle part. Personne ne semble
pouvoir mettre au pas certains médecins dans les hôpitaux qui, de
réputation, sont reconnus pour être des "prescri-veux", surtout
à l'égard des maladies nerveuses. C'est incroyable à quel
point il se consomme de valiums et toutes ces formes de tranquillisants, de
calmants qui ont des conséquences assez malheureuses sur la santé
de tout le monde.
Il y a des médecins qui vraiment constituent un danger public. Je
me demande parfois si les CLSC ne pourraient pas avoir le mandat du
ministère de recueillir les plaintes qui pourraient s'exprimer et de
formuler des recommandations à la régie ou au ministre quant
à des sanctions à prendre, face à certains professionnels
de la santé, ou quant à certains types de situation qui
pourraient être dénoncés dans certains milieux.
M. Martel: M. le Président, si vous me le permettez, pour
éclairer mon collègue, en tant que pharmacien, je
répondrai, et aussi en tant qu'adjoint parlementaire
également...
Le Président (M. Marcoux): En tant qu'adjoint
parlementaire, en tant que député de Richelieu, en tant
que...
Mme Lavoie-Roux: En tant qu'adjoint parlementaire,
sûrement!
M. Martel: Non, mais mon expérience de pharmacien peut
apporter justement un élément nouveau dans ce dossier.
Une Voix: De la clairvoyance.
Mme Lavoie-Roux: De la clairvoyance, il est rendu
péquiste!
M. Martel: Je tiens à dire, tout d'abord, qu'au
Québec, c'est l'endroit, parmi les pays les plus industrialisés
au monde, où la consommation des médicaments est la moindre,
même si on en consomme pour $411 millions par année.
C'est au Québec qu'il y a le plus grand contrôle sur la
consommation de médicaments par ordonnances. J'ai visité,
à l'occasion d'enquêtes dans une douzaine de pays d'Europe, des
pays comme la Suède, par exemple, où il n'y a pratiquement pas de
contrôle sur la consommation des médicaments. A ce moment, le
pharmacien donne les médicaments sans tenir de dossier-patient. (17 h
30)
Au Québec, toutes nos pharmacies sont tenues par la Loi de
pharmacie, par des règlements de l'Ordre des pharmaciens, de
contrôler la consommation des médicaments par les patients. Et
c'est un contrôle qui est même rendu, dans la plupart des
pharmacies, à se faire par ordinateur, c'est-à-dire d'une
façon très précise. Et les pharmaciens jouent un
rôle très important, que je n'ai pas vu jouer par aucun
pharmacien, dans les douze pays européens que j'ai visités en
faisant une enquête là-dessus.
Je pense que le pharmacien comme tel joue un très grand
rôle concernant la consommation des médicaments ici, au
Québec. Et cela, on ne le voit pas dans des pays tels que la
Suède, la France, l'Italie, l'Angleterre.
Entre autres, qu'avons-nous fait, au ministère des Affaires
sociales, concernant cette consommation des médicaments? Nous avons mis
sur pied, grâce au ministre, un comité sous la direction du Dr
Mockle de la Régie de l'assurance-maladie, qui a pour but de consulter
les organismes de pharmaciens, que ce soient des pharmaciens, que ce soient des
pharmaciens de l'Ordre des pharmaciens, du Syndicat des pharmaciens
salariés, des pharmaciens d'industrie, et nous lui avons demandé
de nous présenter une étude sur la consommation de
médicaments au Québec. Cette étude est sur le point
d'être transmise au ministre des Affaires sociales. Je pense que c'est un
travail très utile, que cette commission de pharmacologie, à
l'intérieur du ministère des Affaires sociales, a fait.
Je pense que l'on voit que, tant de la part des pharmaciens que de la
part du ministère des Affaires sociales, nous avons vraiment mis en
place des mécanismes pour contrôler cette surconsommation des
médicaments ici, au Québec.
M. Lazure: J'ajouterais une chose, M. le Président. Je
veux endosser les commentaires du député de Richelieu, dans la
partie en tout cas, où il parle des médicaments. C'est
certainement un des endroits où l'on a le meilleur contrôle.
M. Martel: C'est le seul au monde.
M. Lazure: C'est vrai aussi que par rapport aux provinces du
Canada, on se situe à peu près en bas de la liste, quant au
pourcentage de la consommation médicamenteuse, quoiqu'il n'y a pas des
variations tellement grandes dans les quatre ou cinq qui sont au bas de la
liste.
M. Martel: Et même, je dirais que nous sommes les plus bas
au Canada, pour le prix des ordonnances.
Mme Lavoie-Roux: II va falloir augmenter le revenu des
pharmaciens.
M. Martel: II va falloir y songer sérieusement, si on veut
les traiter sur le même pied d'égalité que les
médecins.
M. Lazure: Juste une remarque, M. le Président, qui va
intéresser le député de l'Acadie et tous les membres de la
commission. Depuis la dernière convention qu'on a signée avec
l'Association des pharmaciens propriétaires du Québec, c'est une
des nombreuses conventions qu'on a signées sans arrêt de
travail...
Mme Lavoie-Roux: Vous ne pouvez pas en dire autant des
dentistes.
M. Lazure: Dans cette convention, il y a une clause pas mal
originale et je ne pense pas qu'elle existe ailleurs au Canada. C'est une
clause qui permet à la régie et c'est à notre
demande qu'on l'a introduite de rembourser le pharma- cien, de lui payer
un tarif qui est dans l'annuaire des tarifs, pour une opinion
pharmaceutique.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. $2 ou $5?
M. Lazure: Je ne me souviens plus du montant. M. le
député de Richelieu le sait peut-être.
M. Martel: Environ $1.95 sur un refus d'ordonnance que le
pharmacien juge.
M. Lazure: C'est environ $2. Cela veut dire que lorsqu'un
pharmacien, sur le plan professionnel, s'aperçoit qu'un
médecin... et là, je rejoins les commentaires du
député de Sherbrooke, parce qu'au fond, ce n'est pas à
cause des pharmaciens, s'il y a un abus dans la consommation des
médicaments, les principaux responsables sont les citoyens
eux-mêmes, qui, souvent, exigent une prescription du médecin, pour
ainsi dire, et les médecins. Mais pas les pharmaciens.
Cette opinion, cela veut dire que le pharmacien est en mesure de refuser
de remplir la prescription du médecin, s'il a une raison professionnelle
valable qu'il peut défendre ensuite.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais faire un commentaire. Je pense qu'on
sort un peu des crédits, mais le député de Sherbrooke a
ouvert la porte. C'est très complexe, cette question d'utilisation des
médicaments. Même en admettant que tous les professionnels,
médecins, ou pharmaciens, font leur boulot, je ne sais pas, mais il doit
exister des études quant à l'utilisation des médicaments
ou la surconsommation des médicaments, et des conditions
socio-économiques, affectives des individus. Il y a des gens qui n'en
prennent pas de médicaments. Et vous avez de leurs voisins qui sont dans
des situations à peu près analogues, du moins superficiellement,
peut-être pas si superficiellement que cela...
M. Martel: Nous avons toutes les statistiques nécessaires
à la régie. On sait, par exemple, que ce sont les personnes du
troisième âge qui consomment le plus de médicaments. On
sait qu'au Québec les médicaments les plus prescrits sont les
tranquillisants. On connaît cela.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais il faudrait aussi parler
là, je ne fais pas d'accusation contre qui que ce soit de
l'isolement des personnes du troisième âge. Ce sont des
béquilles.
M. Lazure: On est plus malade à 82 ans qu'à 28 ans,
c'est normal aussi cela.
M. Martel: Qu'à 20 ans, oui.
Mme Lavoie-Roux: Mais, il y a un tas de facteurs qui
interviennent. Il y a non seulement l'isolement de personnes
âgées, vous voyez cela chez des femmes célibataires entre
45 et 60 ans qui sont sans emploi, qui ont des circonstances difficiles. Il y a
des risques que les médicaments
deviennent une béquille. Je trouve que c'est ni blanc, ni noir.
Il faut travailler, je pense, à la diminution de la consommation des
médicaments, mais c'est un problème joliment complexe quand on
examine toutes les facettes qui entrent en ligne de compte.
M. Martel: Faire cesser toute publicité sur les
médicaments, mais l'organisme fédéral qui s'appelle les
Aliments et drogues et le ministère de la Santé
fédéral ont le contrôle sur la mise en marché des
médicaments au Québec, comme partout à travers le Canada.
Souvent, on laisse mettre sur le marché au-delà de 20 000
produits qui ne sont même pas jugés comme étant des
médicaments de qualité. On se fie surtout sur la toxité du
produit. Si le produit n'est pas toxique, on le laisse sur le marché.
Nous sommes envahis au Québec, au Canada, par au-delà de 20 000
produits de toutes sortes qu'on nous vend.
Mme Lavoie-Roux: On les réduirait à 10 000
je ne sais pas si on peut faire des opérations mathématiques
comme cela que cela ne réduirait peut-être pas
nécessairement la consommation.
M. Martel: A la régie, nous sommes rendus à 4000.
C'est suffisant.
Mme Lavoie-Roux: Non, il y en aurait moins sur le marché,
mais j'ai l'impression que, à moins que d'autres facteurs ne soient
modifiés, on aurait peut-être une aussi grande consommation de
médicaments.
M. Martel: II faut enlever la publicité sur
l'automédication que les gens font également.
Mme Lavoie-Roux: La publicité, oui, d'accord.
M. Lazure: Je pense qu'il faut jouer sur plusieurs tableaux.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Lazure: II faut travailler sur plusieurs plans à la
fois.
M. Gosselin: Je m'excuse d'avoir introduit cet
élément-là qui débordait un peu la
discussion portait sur les CLSC en parlant d'un rôle de
prévention plus avancé que les CLSC pourraient jouer
là-dedans et peut-être un rôle d'ombudsman, parce que je
constate... Ma critique s'adressait davantage aux professionnels de la
santé qui prescrivent des médicaments surtout par rapport
à des clientèles comme des personnes âgées, par
exemple, où on peut constater des abus, mais où, dans la
filière actuellement, on ne sent pas un pouvoir de représentation
pour faire changer ces situations-là.
Par exemple, les pharmacies ont le dossier du patient. C'est un
progrès très considérable.
M. Martel: Ce sont les seules qui sont tenues par la loi de les
déclarer.
M. Gosselin: Pour avoir discuté avec des pharmaciens
à plusieurs occasions, on me disait qu'on était en mesure de
constater, vraiment à partir du dossier du patient, que des
médecins, nommables dans un milieu donné allaient vraiment
au-delà des bornes. Les pharmaciens se sentaient pris en otage dans la
situation où, même s'ils avaient le pouvoir de refuser des
ordonnances, ils avaient aussi un commerce, ils étaient pris dans une
drôle de situation, même s'ils avaient l'information relative aux
abus qui peuvent se commettre. Mais je pense qu'on pourra en discuter davantage
à l'intérieur du volet sur les déductions de la
Régie de l'assurance-maladie. On reviendra là-dessus.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Médecine génétique
Mme Lavoie-Roux: J'ai terminé pour ce qui concerne la
santé communautaire. Je veux aborder la médecine
génétique. J'observe que l'augmentation des crédits
je pense que ce n'est pas exagéré de dire qu'elle est
insignifiante est de $10 000. Il reste que, dans le domaine de la
médecine génétique, le Québec a toujours
occupé presque un rôle de leadership. Il y a des études
intéressantes, entre autres, qui se font à l'Université
Laval, avec le Dr Labrie et, il y a plus longtemps cela doit
probablement exister encore au département de
génétique de l'Université McGill. Il y en a
peut-être dans d'autres universités. Est-ce qu'on veut mettre un
frein... Je m'explique difficilement la hausse minime qui est consacrée
à cette rubrique.
M. Lazure: Ce réseau de génétique,
essentiellement, est pour le dépistage de certaines maladies rares, des
maladies héréditaires...
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais il doit y avoir recherche aussi.
M. Lazure: Pas seulement celles-là. Non, il est
essentiellement basé là-dessus. Il est coordonné par le
Centre hospitalier de l'Université Laval et il implique
l'Université de Sherbrooke, l'Université de Montréal et
McGill. Il implique les quatre facultés de médecine, les
principaux hôpitaux universitaires des quatre universités. C'est
un réseau qui, pour le moment, n'a pas eu besoin de plus d'argent que
cela, mais il y a un projet d'expansion. Ce que je veux dire, c'est que, pour
les activités qu'ils effectuaient pour le genre d'analyses, parce
qu'essentiellement, ce sont des envois de spécimens tous les
nouveaux-nés se font piquer des spécimens de sang et des
spécimens d'urine aussi, des spécimens sont analysés
localement, la plupart du temps dans
l'hôpital où a lieu la naissance, mais, dans les cas
compliqués, il peut être analysé soit au CHUL, soit
à Sherbrooke, en particulier. A part de la cueillette des
spécimens pour les analyses de laboratoire, il y a aussi l'inscription
de tout cela sur ordinateur. Le personnel qui était nécessaire,
requis pour ces tâches n'a pas été augmenté, il
était suffisant, mais encore une fois, on m'informe que le réseau
qui est dirigé par le Dr Laberge ici, au CHUL, à Québec,
le réseau des quatre universités, prépare un projet
d'expansion, un projet pour introduire des nouveaux services diagnostiques au
plan génétique. On verra apparaître très
probablement dans les crédits de l'an prochain, une augmentation
appréciable.
Mme Lavoie-Roux: Ce projet d'expansion ne serait pas
approuvé avant le budget de 1980/81, l'an prochain?
M. Lazure: Oui, l'an prochain, c'est cela, mais il y a aussi le
budget supplémentaire. On me dit qu'on doit le recevoir
littéralement d'une semaine à l'autre. S'il y a urgence de mettre
sur pied ces nouveaux services de médecine génétique, au
plan du diagnostic surtout, on pourra solliciter des fonds au budget
supplémentaire.
Les établissements qui font partie du réseau dont on parle
bénéficient aussi, au niveau du programme de recherche, d'une
subvention de recherche de l'ordre de $150 000 pour fins de recherche. En plus,
comme le Dr Lazure vient de le mentionner, nous avons une étape
d'organisation en quelque sorte et de services qui est franchie. Il y a une
discussion actuellement et des propositions sont faites, mais il y a des
options A, B et C, pour inscrire de nouveaux types d'examens par des
prélèvements de liquide amniotique qui pourraient être
faits dans certains centres spécialisés. Ce serait comme une
phase II pour certains diagnostics plus rares qui pourraient être
dépistés par ce réseau. C'est selon un peu les conclusions
et selon les options à choisir que l'on pourra préciser quand, si
ce sera à l'automne ou vraiment l'an prochain, une phase de
développement pour des examens plus spécifiques et plus rares par
ce réseau. Donc, deux volets, un en recherche et un qui est une
discussion en cours pour les développements possibles.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Le volet recherche ou les budgets
prévus pour le volet recherche ne sont pas inclus dans les $671 000?
M. Lazure: Non, pas du tout. C'est à cause de la structure
des programmes, madame.
Mme Lavoie-Roux: Parfait. C'est cela. A l'unité de soins
familiaux, il y a également une augmentation, mais qui est aussi
insignifiante, toute proportion gardée, même si on peut parler de
$83 000 par rapport aux $10 000 sous la rubrique précédente.
Est-ce que c'est quand même, à moins qu'il y ait de nouvelles
orientations en médecine, mais il me semblait que c'était une des
nouvelles orientations auxquelles on consacrait beaucoup d'efforts, la
médecine familiale? Peut-on m'expliquer pourquoi il semble y avoir
encore un certain immobilisme?
M. Lazure: Oui, on peut l'expliquer. Cela a été
volontaire, M. le Président. Les unités de médecine
familiale ont été créées il y a quelques
années dans le but principal d'enseigner aux étudiants en
médecine ou aux jeunes médecins, justement, toute cette approche
de médecine familiale, dans l'espoir que les médecins, ensuite,
iraient s'implanter un peu partout au Québec, que ce soit dans les CLSC,
en pratique privée ou dans les hôpitaux, et utiliseraient ces
techniques de médecine familiale. Par conséquent, l'objectif a
été atteint, si on peut dire. Il s'agissait de créer des
unités d'enseignement, à toutes fins utiles. Cela ne veut pas
dire que la pratique de la médecine familiale a été
stabilisée ou immobilisée. Cela ne veut pas dire ça du
tout, parce qu'au contraire, je disais ce matin que, dans les CLSC, on est
passé de 200 médecins à 300 médecins dans l'espace
d'un an et la plupart de ces jeunes médecins, évidemment, ont
été initiés à la médecine familiale dans les
unités universitaires de médecine familiale, si bien que la
grande majorité des médecins qu'on retrouve dans nos 80 CLSC
pratiquent cette médecine familiale sans qu'il y ait un crédit
spécial d'accordé aux CLSC pour une section de médecine
familiale. (17 h 45)
Mme Lavoie-Roux: C'est l'argent prévu et mis à la
disposition des facultés de médecine?
M. Lazure: Des unités d'enseignement de médecine
familiale dans les hôpitaux universitaires.
Mme Lavoie-Roux: Universitaires. Vous avez atteint, à ce
moment-ci, un plafond qui vous apparaît raisonnable?
M. Lazure: Oui, nous considérons que ça fournit
à la demande des facultés de médecine pour leurs
étudiants.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Je vais vous laisser la parole, M. le
député de Mégantic-Compton...
M. Grenier: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Juste une seconde, une dernière question,
parce qu'après ça, si le ministre veut adopter cette page...
M. Lazure: Bien oui, il faudrait bien en adopter 1 ou 2 avant 18
heures.
Fluoration de l'eau
Mme Lavoie-Roux: ... 1... Ce sont les subventions
spéciales aux gouvernements municipaux
touchant les systèmes de fluoration. Là, on observe...
Quant à moi, en tout cas, je suis la page. Je ne sais pas si je vais
à l'encontre du règlement.
M. Lazure: Non, ce sont des documents de soutien. Je sais de quoi
vous parlez. Allez-y!
Mme Lavoie-Roux: J'observe une diminution et ceci est
peut-être un indicateur de la politique actuelle du gouvernement à
l'égard de la fluoration des eaux. On sait qu'il y a la Loi de la
protection de la santé publique qui a quand même rendu
obligatoire, même en tenant compte de certains délais, une
politique de fluoration des eaux. D'abord, je voudrais savoir où vous en
êtes quant à ce développement d'un système de
fluoration des eaux. Comment expliquez-vous la diminution dans le budget? On va
commencer par ces questions et ensuite on verra. Quelle est la politique du
gouvernement là-dessus?
M. Lazure: Pendant qu'on retrouve les chiffres exacts, en ce qui
concerne la politique du gouvernement, on a eu l'occasion de le dire
publiquement à quelques reprises depuis deux ans, notre approche
vis-à-vis des municipalités en est une d'incitation. C'est
sûr que la loi actuelle nous permettrait d'obliger les
municipalités à se doter d'équipement, mais on a cru qu'il
était plus sage, surtout après avoir fait une enquête dont
j'ai eu les données, étape par étape cela a
été assez long d'obtenir toutes ces données une
enquête à travers pratiquement tous les pays du monde occidental,
et il en ressort qu'il y a très peu de pays il y a quatre pays
exactement dans le monde occidental qui ont une législation
contraignante vis-à-vis des municipalités pour la
fluoru-ration.
La plupart des pays suivant en cela les directives de l'Organisation
mondiale de la santé qui ont comme politique d'inciter la fluoruration,
finalement, sont arrivés à des résultats plus
impressionnants que ceux qui l'ont rendue obligatoire, mais dans la
réalité c'est une obligation qui reste sur papier trop
souvent.
Si on regarde, ici au Québec, au cours de l'année qui
vient de s'écouler, on est passé de 18 systèmes de
fluoruration à 31; on est passé, en nombre d'individus qui
boivent de l'eau contenant la proportion de fluor qu'on considère comme
idéale sur le plan de la santé, de 780 000 à 1 060 000.
Les crédits de l'an passé ont été
dépensés, on a dépensé environ $500 000 et on a,
pour 1979/80, 16 nouveaux systèmes qui sont en cours de
réalisation. Je reviens en arrière un instant, M. le
Président, c'est $504 000, exactement, qui ont été
dépensés en 1978/79. On dit ici que si tout fonctionne comme
prévu, on devrait avoir 16 nouveaux systèmes au cours de 1979/80
ajoutant 239 000 personnes.
En résumé, on est parti de 780 000 personnes, il y a
à peine un an, en mars 1978, et on prévoit qu'en mars 1980, en
l'espace de deux ans, on atteindra, si je fais le total rapidement, environ 1
300 000, ce qui veut dire qu'on doublerait pres- que le nombre de personnes qui
auraient accès à de l'eau contenant le fluor en dose
idéale. Il faut bien se rappeler que ce ne sont pas les 6 200 000
Québécois et Québécoises qui sont susceptibles...
même si on installait des systèmes partout, parce qu'il y a
évidemment une bonne tranche de la population, presque 2 millions
où il n'y a pas d'usine de filtration qui prépare l'eau que les
gens boivent. A ce moment-là, le potentiel de toute la population qu'on
pourrait toucher, c'est un peu plus de 4 millions.
Si on se rend, à la fin de l'année prochaine, à 1
500 000, on obtient pas loin de 50% de la population atteignable par la
fluoruration; c'est un progrès intéressant. On a l'intention de
garder cette politique d'incitation qui, jusqu'ici, en conclusion, a
donné de bons résultats.
Mme Lavoie-Roux: Avez-vous l'intention de modifier la loi? La loi
créait une obligation.
M. Lazure: La réponse est non, pour le moment.
Mme Lavoie-Roux: Les municipalités ne sont pas
obligées d'obéir à la loi.
M. Lazure: On peut l'interpréter ainsi, évidemment,
mais de façon plus sérieuse...
Mme Lavoie-Roux: Ma remarque était sérieuse.
M. Lazure: ... M. le Président, il y a, dans beaucoup de
lois, des délais d'implantation...
Mme Lavoie-Roux: II y avait des délais et quels
étaient-ils dans la loi?
M. Lazure: ... mais le député de L'Acadie le sait,
dans tous les gouvernements, comme elle le dit souvent et j'aime bien cette
expresssion, on peut retrouver ce phénomène-là. Si on veut
me faire le reproche de ne pas appliquer la loi sur la fluoruration, la partie
de la Loi de la santé publique qui s'applique au fluor, je veux bien
accepter la critique, mais je vais expliquer pourquoi on ne le fait pas.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce pour des raisons ou des contingences
financières? Il reste que je pensais que vous me répondriez:
Ecoutez, on y croit de moins en moins à la fluoration des eaux. Alors,
on y va mollo. Mais, d'un autre côté, vous avez fait un plaidoyer
dans le sens que, sur un échéancier de quatre ans vous ne
l'avez pas dit mais enfin de quelques années on va avoir rejoint
toute la population qui peut être normalement rejointe, compte tenu des
différences d'existence ou pas d'un système de fluoration...
M. Lazure: Fluoruration.
Mme Lavoie-Roux: ... dans les municipalités. Ce n'est pas
que vous êtes contre, mais, d'un
autre côté, vous y allez petit pas par petit pas, c'est
vrai que vous êtes fort là-dessus. Est-ce une question de
contrainte budgétaire?
M. Lazure: Non, pas du tout, sérieusement pas du tout,
parce que ce n'est pas coûteux. Pour terminer là-dessus, ce n'est
vraiment pas une question budgétaire, c'est une question de
mentalité. Je répète que je continue à croire,
comme l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé qu'il est
préférable de boire de l'eau qui contient le fluor en
quantité proposée par l'OMS, mais je pense qu'on va y arriver par
étapes plutôt que par obligation.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Une courte question, si je n'ai pas le temps de
terminer, il faudra attendre une autre journée pour adopter le
programme. Le député de L'Acadie, je l'apprécie beaucoup,
mais je voudrais bien qu'elle respecte un peu mon droit de parole aussi, il ne
me reste pas beaucoup de temps, vous avez remarqué ça...
M. Lazure: Si on a consentement, on peut aller jusqu'à 18
h 05, si vous voulez.
Auxiliaires familiales
M. Grenier: Je terminerai rapidement. Il y a un
élément important ici, les auxiliaires familiales dans les CLSC,
une diminution assez importante. J'aimerais que vous nous expliquiez pourquoi
de $15 millions on descend soudainement à $5 millions.
M. Lazure: Quelle page, s'il vous plaît! M. Grenier:
Toujours à la page 55.
M. Lazure: Pour les auxiliaires familiales, il n'y a pas de
diminution, M. le député de Mégantic-Compton. C'est le
contraire, on passe de $5 400 000 à $15 900 000.
M. Grenier: Je m'excuse, c'est ça. D'accord. Ce sont de
nouveaux emplois?
M. Lazure: C'est ça. Le nombre exact de nouveaux emplois.
Si vous avez d'autres questions en attendant qu'on...
M. Grenier: Oui, l'autre portait sur le thème suivant, les
services de soins à domicile, qui partent de $919 000 pour descendre
à $713 000, dans les organismes sans but lucratif. C'est le dernier
sujet en bas.
L'an dernier, pour le fonctionnement des organismes sans but lucratif,
au niveau des services de soins à domicile, on avait alloué une
somme de $919 000 et...
M. Lazure: M. le Président, l'explication est la suivante.
Il y avait encore un certain nombre d'organismes à but non lucratif qui
donnaient des soins à domicile, mais qui n'étaient pas
intégrés à des départements de santé
communautaire ou à des CLSC. L'intégration s'est faite; en somme,
c'est un transfert d'argent. Il y a une diminution, mais cet argent
apparaît au chapitre de l'aide à domicile.
M. Grenier: D'accord.
M. Lazure: Juste un peu plus haut, dans les $15 millions dont on
parlait tantôt.
M. Grenier: D'accord, l'augmentation des $15 millions est
justifiée, en partie, par ça.
Pour l'augmentation des $15 millions, a-t-on trouvé que
c'était un nombre d'emplois important qui avait fait la
différence?
M. Lazure: Je m'excuse, M. le député, voulez-vous
répéter la question?
M. Grenier: Je voudrais savoir si ce montant, qui a subi une
hausse considérable, qui est passé de $5 millions à $15
millions, pouvait s'expliquer par le fait qu'on ait intégré
à ce service d'aides auxiliaires familiales des CLSC une partie des
services de soins à domicile. Cela n'explique pas le total, puisqu'il y
a à peine $200 000 en bas, alors qu'on est passé à $15
millions. Dois-je comprendre que c'est du développement au niveau des
auxiliaires familiales des CLSC en nombre de personnes?
M. Lazure: Oui, c'est en nombre de personnes et on m'indique que
ça représente un total de 570 employés de plus.
M. Grenier: 570 personnes de plus? M. Lazure: C'est
ça. M. Grenier: Cela va.
M. Lazure: En 1978/79, et ce total passerait... M. le
Président, je m'excuse, il y a un peu de confusion. L'imputation est
différente cette année. Si on regarde dans la première
colonne, 1978/79, auxiliaires familiales, CLSC, $5 400 000; la ligne en bas,
développement de ressources, $7 millions. C'était l'an
passé. Le montant de $7 millions, c'étaient de nouveaux montants
d'argent. Avec ce montant de $7 millions, en 1978/79, on a pu embaucher
le chiffre que je vous donnais tantôt 590 personnes.
Cette année, en combinant ces deux lignes, il faut aller à
la ligne de $15 millions. Autrement dit, c'est le total de $5 millions et de $7
millions, environ $12 400 000, qui devient, pour cette année, $15
millions, donc qui comporte une augmentation d'environ $3 millions à ce
chapitre.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je m'excuse, mais il est
6 h 3. Je ne voudrais pas empêcher le ministre de dormir. Je sais qu'il
va peut-être souffrir d'insomnie et faire une surconsommation
de médicaments, si on n'adopte pas son programme 5. Je n'ai pas
d'objection à ce qu'on l'adopte, sauf si on peut se réserver la
possibilité...
Le Président (M. Marcoux): Vous voulez poser d'autres
questions là-dessus.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais on pourrait quand même les
limiter sur le milieu scolaire et la santé des travailleurs.
M. Lazure: Oui, bien sûr.
Mme Lavoie-Roux: Alors, si cela vous rend plus heureux qu'on
l'adopte ce soir...
M. Lazure: Oui, j'aimerais bien partir avec un programme
adopté, à la fin de la journée.
Le Président (M. Marcoux): C'est un prix de
consolation.
Mme Lavoie-Roux: On va l'adopter et vous nous permettrez de
revenir là-dessus.
M. Lazure: Merci. Sûrement, cela va. Le programme no 5.
Le Président (M. Marcoux): L'entente est prise, le
programme no 5 est adopté, mais les participants pourront poser d'autres
questions sur le programme no 5. (18 heures)
M. Grenier: 4 et 5.
Le Président (M. Marcoux): On n'a pas discuté du
programme 4.
Mme Lavoie-Roux: Le programme 4, on ne l'a pas adopté.
M. Grenier: Les éléments 4 et 5.
Le Président (M. Marcoux): On adopte l'ensemble du
programme, mais on va pouvoir poser des questions sur tout le programme.
Mme Lavoie-Roux: C'est pour être sûr qu'il y a des
budgets...
Le Président (M. Marcoux): La commission ajourne ses
travaux à demain, 10 heures, concernant l'étude du projet de loi
no 13.
Fin de la séance à 18 h 1