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Étude des crédits du ministère
des Affaires sociales
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Marcoux): À l'ordre, s'il vous
plaît. La commission permanente des affaires sociales se réunit
pour poursuivre l'étude des crédits de ce ministère.
Les membres de cette commission sont: M. Forget (Saint-Laurent), M.
Goldbloom (D'Arcy McGee) remplacé par Mme Lavoie-Roux (L'Acadie); M.
Gosselin (Sherbrooke), M. Gravel (Limoilou), M. Grenier
(Mégantic-Compton), M. Lavigne (Beauharnois), M. Lazure (Chambly), M.
Martel (Richelieu), M. Paquette (Rosemont), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Shaw
(Pointe-Claire).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. Couture (Saint-Henri), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Larivière (Pontiac-Témiscamingue), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie)
remplacée par M. Goldbloom (D'Arcy McGee); M. Marois (Laporte).
Nous en étions au programme 8, je pense qu'on avait presque
terminé. Mais je vais vérifier s'il y avait d'autres questions
encore. Le programme 8 c'est sur la réadaptation. Mme le
député de L'Acadie.
Réadaptation (suite)
Mme Lavoie-Roux: II y a une question que j'aurais probablement
dû poser lorsque j'ai parlé de la santé en milieu scolaire.
Je croyais que cela venait ici, j'espère que j'aurai l'indulgence du
président pour la poser ici. C'est parce que j'ai vu réadaptation
des handicapés physiques dans le programme 8, c'est pour cela que je
l'ai gardée à ce programme-ci.
Compte tenu du projet de loi no 9 sur les handicapés et,
évidemment, des services qui doivent être donnés par les
services sociaux dans les écoles pour tenir compte des dispositions de
la loi 9, est-ce qu'on a prévu une extension de services ou encore
est-ce qu'on croit que présentement, les services qui sont disponibles
pour cette catégorie d'enfants sont suffisants?
M. Lazure: M. le Président, il y a deux choses à
dire là-dessus. Premièrement, le ministre de l'Éducation a
rendu publique, il y a quelque temps, environ cinq ou six mois, une politique
d'intégration des adolescents handicapés dans le milieu scolaire.
On se souvient que l'orientation principale qui se dégage de cette
politique, c'est précisément de faire marche arrière un
peu et de freiner la tendance vers les classes spéciales pour toutes
sortes de handicaps, d'où l'expression "intégration scolaire".
À la même occasion, si ma mémoire est bonne, le ministre de
l'Éducation a annoncé qu'il y aurait un ajout de personnel dans
le réseau scolaire. Un ajout de personnel qui rendrait plus facile cette
intégration des enfants handicapés dans les classes
régulières.
Mme Lavoie-Roux: Je viens de terminer les crédits du
ministère...
M. Lazure: Oui...
Mme Lavoie-Roux:... de l'Éducation...
M. Lazure: ... c'est pour cela que je l'ai dit sous toute
réserve. Mais il y a un ajout de personnel scolaire...
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui... M. Lazure: ... à
l'automne.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais l'ajout de personnel scolaire,
entendons-nous bien, il s'agit d'un coordonnateur au niveau régional
pour... Je vais vous dire à quoi sont affectés les $10 000 et je
peux vous dire presque en détail à quoi ils sont affectés.
Il s'agit d'un ajout d'un coordonnateur au niveau des bureaux régionaux
ou même à l'intérieur d'un regroupement de commissions
scolaires de 4000 enfants. Une personne qui va s'occuper de la
réintégration, c'est-à-dire de coordonner les efforts de
réintégration. Mon chiffre de 4000 n'est peut-être pas
très juste. Mais cela n'est pas au niveau de services directs aux
enfants. C'est un coordonnateur pour s'assurer que le programme entre en
fonction. Les autres sommes d'argent seront affectées d'abord à
développer les services préscolaires pour les enfants
handicapés et à l'autre extrémité de
l'éventail pour les jeunes adultes, c'est-à-dire les 16-21 ans ou
18-21. Ce qui ne laisse pas d'argent disponible pour, justement, les services
directs auprès des enfants, auprès des familles et aussi pour
aider les professeurs. Là encore, il faudrait aussi nuancer, parce qu'il
y a déjà un certain nombre de professeurs affectés aux
classes spéciales. Il me semble que du côté du
ministère de l'Éducation, on s'attende à un appui du
côté des Affaires sociales pour réaliser cette
opération. Il ne faudrait pas que l'on se renvoie la balle.
M. Lazure: Non, non, c'était la première chose que
je voulais dire. Je remercie le député de l'Acadie de
m'éclairer sur les crédits de l'Éducation.
La deuxième chose que je voulais dire, c'est que, dans notre
esprit, l'application de la loi 9 en ce qui concerne les enfants plutôt
jeunes, disons jusqu'à 16 ans, n'a pas besoin d'impliquer de nouveaux
coûts, il n'y a pas de coûts de développement. Pour
répondre directement à votre question, de notre côté
dans nos crédits, au point de vue social, il n'y a pas de crédits
de développement pour augmenter le personnel social auprès des
écoliers. C'est cela que vous vouliez savoir?
Il faut bien se rendre compte que la grande majorité des gestes
qui sont posés vis-à-vis des enfants handicapés le sont
par la structure normale telle qu'elle existe. Bien souvent, c'est un
appui, un support que les parents peuvent recevoir soit de l'enseignant
ou d'un praticien social ou d'un praticien de santé. Il n'y a pas
directement d'augmentation des crédits; il y a une augmentation des
crédits, comme vous le savez, du côté des CLSC. Il peut
arriver, si un enfant handicapé a des difficultés d'adaptation,
que ses parents veuillent solliciter une aide sociale; là, ils ont un
éventail de choix, ils peuvent s'adresser au centre de services sociaux
comme ils peuvent s'adresser au CLSC, dépendant des régions.
Dans le système du service social aux écoliers comme tels,
nous n'avons pas d'augmentation.
Mme La voie-Roux: Probablement que votre sous-ministre adjoint ne
compromettra pas son ministre, mais j'aimerais bien savoir s'il juge que,
présentement, les services sont satisfaisants. N'oubliez pas que quand
on va garder à l'école je pense que ce n'est même
pas pour la prochaine année les jeunes de 18 à 21 ans ou
de 16 à 21 ans je pense qu'on les gardait jusqu'à 18 ans
il va y avoir un besoin de services supplémentaires pour ensuite
faciliter la réorientation ou la réintégration de ces
jeunes de 18 à 21 ans.
Également, à l'autre bout de l'échelle, chez les
plus jeunes, il y a un gros travail à faire au niveau préscolaire
et, de plus en plus, on vise à un dépistage précoce,
à une attention précoce de ces enfants. Cela peut vouloir dire,
aussi, une augmentation de services. Si on tient compte du fait qu'il y a
encore des enfants qui ne sont pas à l'école, des enfants
handicapés, pour une foule de raisons, soit le manque de ressources
on n'entrera pas là-dedans on peut, jusqu'à ce
qu'on ait vraiment pris le rythme de croisière normal pour
répondre aux besoins de ces enfants, faire en sorte qu'il y ait un appui
supplémentaire.
On a avec nous et je la salue la présidente de
l'Office des handicapés, on a le sous-ministre qui s'intéresse
à cela. Si on est satisfait, on attendra de voir ce que ça donne.
Je suis loin de penser que du côté de l'éducation on est
satisfait des ressources disponibles. Peut-être qu'il y aurait lieu que
les sous-ministres entre eux, dans le comité interministériel,
discutent de ce problème. Je suis sûre qu'il y a des
revendications qui vous viennent du côté de l'éducation
à cet égard.
M. Lazure: À l'intérieur du comité conjoint
du ministère des Affaires sociales et du ministère de
l'Éducation, il y a un groupe particulier qui s'occupe justement de
réviser l'affectation des effectifs. Étant donné, par
exemple, que le nombre des écoliers baisse dans la plupart des
régions, de façon globale, on assiste à des
phénomènes assez curieux. Par exemple, il y a quelques
années, les deux ministères, ensemble, s'étaient
fixé comme objectif d'avoir une infirmière pour 2000 enfants;
c'était la norme. Actuellement, la norme est dépassée. On
en a, en moyenne, globalement dans le Québec, une pour 1800. Il y a des
ressources qui, par contre, n'ont pas encore été vraiment
implantées, qu'il s'agisse d'aide du type physiothérapie ou
ergothérapie pour des jeunes adultes ou même des adolescents qui
doivent au parallèle, à l'école, obtenir une formation
plus large que la formation proprement académique. Puisqu'on parle de
réadaptation, on peut mettre l'accent sur du nouveau personnel de
réadaptation tel que ergothérapeutes et physiothérapeutes
en particulier.
Une dernière remarque vis-à-vis de la loi no 9, nous
pensons qu'il est opportun de mettre l'accent dans un premier temps, par
rapport au monde scolaire, sur les jeunes adultes les 16 ans à 21
ans en ce qui a trait à l'article de la loi 9 qui veut que le
jeune adulte, jusqu'à 21 ans, puisse bénéficier d'un
programme scolaire dans le sens large du terme. La loi le lui permet
maintenant. Je ne sais pas si Mme la Présidente de l'office veut ajouter
quelque chose.
Mme La voie-Roux: Les services vous semblent adéquats dans
le moment pour servir la population scolaire au point de vue de l'apport du
ministère des Affaires sociales.
M. Lazure: Globalement, oui.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. L'école Joseph-Charbonneau doit
s'ouvrir en septembre. C'est une école de niveau secondaire qui va
servir aux enfants handicapés et qui est intégrée aux
services de la ville au point de vue équipement récréatif,
etc. Il y a un budget prévu pour le personnel de cette école,
appelons-le le personnel auxiliaire, un budget de $500 000. Qui va en assumer
les frais? Le MAS ou le MEQ?
M. Lazure: C'est le ministère de l'Éducation. Il va
y avoir dans cette école-là, comme dans toutes les autres
écoles, des ententes avec le département de santé
communautaire pour la santé scolaire, mais essentiellement c'est une
entreprise, si je peux dire, c'est un établissement du ministère
de l'Éducation. C'est lui qui va en assumer le budget.
Mme Lavoie-Roux: Et pour tout le personnel auxiliaire, qu'il
s'agisse de physiothérapeutes, d'ergothérapeutes, enfin toute la
série de professionnels de la santé.
M. Lazure: II faut faire attention. Il y a le personnel de la
santé d'une part, et nous prétendons qu'il doit être
accroché au département de santé communautaire ou à
des centres d'accueil et d'autre part il y a le personnel strictement
pédagogique. Quand vous parlez du budget de $500 000 ou $1
million...
Mme Lavoie-Roux: C'est $500 000.
M. Lazure: ... j'ai compris que vous faisiez...
Mme Lavoie-Roux: Auxiliaire dans le sens de non
pédagogique.
M. Lazure: Alors, j'ai compris que vous parliez du personnel
pédagogique. Si vous parlez stricte-
ment du personnel non pédagogique, nous l'assumons dans nos
crédits de santé, à travers les budgets des centres
hospitaliers.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous pouvez me dire quelle est la
somme pour Joseph-Char-bonneau.
M. Lazure: On me dit que c'est tout près de $400 000.
Mme Lavoie-Roux: C'est déjà prévu au
budget.
M. Lazure: Oui, le numéro onze. Mme Lavoie-Roux:
Parfait.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Mégantic-Compton, toujours au programme 8.
M. Grenier: Je m'excuse d'être arrivé en retard. On
a du présenter madame qui est là.
Mme Lavoie-Roux: Oui, Mme Robillard.
M. Grenier: Une première question et je pourrai y revenir
plus tard. Est-ce que l'intention précise du gouvernement pour venir en
aide aux familles qui gardent leurs propres handicapés se vérifie
assez clairement et est-ce que les gens savent à quoi s'attendre?
M. Lazure: Les gens vont le savoir bientôt. Dans nos
crédits, nous avons une somme de $3 millions qui représente la
moitié du coût annuel, c'est-à-dire que les subventions
sous forme d'allocations familiales supplémentaires que nous avons
l'intention d'octroyer aux parents des enfants handicapés qui demeurent
à la maison, que ces suppléments d'allocation commenceront
à l'automne et vont couvrir la moitié de l'année
financière actuelle, d'où les $3 millions. C'est un programme qui
va coûter annuellement $6 millions. Les détails seront
communiqués d'ici deux mois environ, le plus tôt possible. Nous
sommes en train de compléter un mémoire qui va être soumis
aux autorités du gouvernement quant au montant précis pour chaque
enfant handicapé qui serait ajouté à l'allocation
familiale.
M. Grenier: Est-ce qu'on s'attend que cette somme d'argent qui
sera versée aux vraies familles, aux familles pas aux vraies,
parce que toutes les familles sont de vraies familles...
M. Lazure: Aux parents biologiques.
M. Grenier: Mais, peut-être à la famille biologique,
qui garde des handicapés à la maison, sera au moins égale
à ce qui se donne à une famille d'étrangers?
M. Lazure: Vous faites allusion...
M. Grenier: Une famille d'accueil, par exemple.
M. Lazure: ... au supplément de $2.50 qui est donné
à une famille d'accueil qui reçoit un enfant handicapé.
C'est ça?
M. Grenier: C'est ça.
M. Lazure: Je ne veux pas donner d'assurance, ni dans un sens, ni
dans l'autre, parce que je pense qu'il n'est pas tout à fait correct de
comparer les deux situations. Dans la situation qu'on discute en ce moment,
celle où des parents biologiques, des parents naturels ont un enfant
handicapé physiquement ou mentalement, il me semble que la plupart des
parents seraient d'avis que ça fait partie de leurs
responsabilités biologiques naturelles d'assumer, de prendre en charge
leur enfant, qu'il soit handicapé ou pas. Cependant, si le handicap est
tel que ça peut occasionner des dépenses additionnelles,
l'État doit donner un coup de main à ce moment. Tandis que dans
le cas de parents nourriciers, de familles d'accueil, où il n'y a pas
cette obligation naturelle, biologique, de prendre en charge l'enfant, il
paraît assez évident que pour quand même trouver ce parent
substitut, on doive donner des sommes d'argent un peu plus
élevées.
M. Grenier: Pourriez-vous me dire ce qui est donné
à une famille d'accueil, ce que la famille d'accueil reçoit, per
diem, par enfant?
M. Lazure: Avant d'aller au per diem, en d'autres termes, pour
bien illustrer la différence entre les deux. Dans le cas d'une famille
d'accueil, c'est une rémunération qu'on donne aux parents
nourriciers, pour un service rendu, tandis que dans le cas de parents naturels
qui ont un enfant handicapé, ce n'est pas une rémunération
pour services rendus, c'est une aide financière pour des dépenses
additionnelles dues au handicap. C'est une allocation familiale
supplémentaire, parce que l'enfant a tel ou tel handicap.
Pour ce qui est des barèmes actuels des familles d'accueil,
ça joue, comme vous le savez, selon l'âge de l'enfant; le minimum
est de $4.50 jusqu'à $7.50 par jour, par enfant.
M. Grenier: Cela commence à quel âge et se termine
à quel âge?
M. Lazure: Cela commence théoriquement à quelques
mois et ça va jusqu'à 18 ans. De zéro à quatre ans,
c'est $4.50, de cinq ans à onze ans, c'est $5.50, de douze à
quinze, c'est $6.50 et de seize à dix-huit ans, c'est $7.50.
M. Grenier: Ce sont des normes, j'imagine, qui sont celles de
familles d'accueil de sept, huit ou dix enfants. Est-ce que le centre d'accueil
Dixville Home, que vous connaissez sûrement, a à peu près
les mêmes normes, selon l'âge des enfants?
M. Lazure: Là, vous demandez le coût des
activités d'un centre d'accueil, le budget annuel d'un centre d'accueil.
Il s'agit d'un centre d'accueil à Dixville.
M. Grenier: Oui.
M. Lazure: De mémoire, je n'ai pas le budget.
M. Grenier: Non, d'accord, je ne vous le demande pas.
M. Lazure: Mais, en moyenne, le per diem peut être... C'est
élevé.
M. Grenier: Non, je ne le demande pas, mais je pensais que
ça fonctionnait exactement comme une petite famille d'accueil de quatre,
cinq, huit ou dix enfants.
M. Lazure: Non, c'est un centre d'accueil. M. Grenier:
C'est un budget à part? M. Lazure: Oui.
M. Grenier: Si une somme de $3 millions est investie pour les
enfants handicapés au domicile de leurs parents, que vous appelez
biologiques, on voit déjà une difficulté dans
l'établissement des critères pour ces enfants. Vous
énumérez une catégorie d'enfants qui mériteront une
aide additionnelle à cause de leur handicap. Mais j'aimerais bien savoir
pour les parents naturels, ça va mais quand un enfant perd
un parent et qu'une deuxième mère arrive au foyer, quels seront
les critères? La deuxième mère est moins
intéressée à garder l'enfant; sur quoi va-t-on se baser?
Est-ce que ce seront des cas spécifiques ou s'il y aura des
critères établis?
M. Lazure: II y a des critères quant au couple parental.
Quant à nous, si c'est une union de fait légale, on n'a pas
à intervenir là-dessus. D'abord, qu'il y ait un ou deux parents,
l'allocation supplémentaire sera versée. Je veux dire
l'allocation familiale supplémentaire à être versée
ne sera pas en fonction de la nature du couple en question ou du parent en
question. (10 h 30)
M. Grenier: Non, mais...
M. Lazure: Elle va être en fonction du type de handicap et
du degré de handicap.
M. Grenier: D'accord. Je soulève ce problème parce
qu'il s'est posé à deux reprises. Le monsieur se remarie ou
décide de demeurer avec une autre femme. La mère est
décédée ou partie et la nouvelle femme qui n'est pas la
mère ne trouve pas cela intéressant et aimerait mieux garder un
pensionnaire dans cette chambre plutôt que de garder l'enfant de l'autre
femme qui a quitté. Le problème est réel et va se produire
à plusieurs reprises. À ce moment-là, si cet enfant part
et va demeurer dans un centre d'accueil, il va être payé de $4.50
à $7.50. Ne vaudrait-il pas mieux, à ce moment-là,
prévoir déjà des cas d'exception pour être capable
d'écarter, dans des familles, des problèmes de ce genre? Cela va
peut-être être plus fréquent qu'on le pense, surtout par les
temps qui courent.
M. Lazure: Parlez-vous de l'enfant avec handicap?
M. Grenier: Oui, toujours.
M. Lazure: Encore une fois, l'enfant avec handicap, si son
handicap est sévère ou moyennement sévère, son ou
ses parents auront droit à cette allocation familiale
supplémentaire, qu'il s'agisse d'un nouveau parent, d'un nouveau
conjoint ou pas. Que le nouveau conjoint hésite à garder l'enfant
handicapé de l'autre conjoint, c'est un problème marital dans le
sens large du terme, un problème social qu'ils ont à
régler ensemble ou avec l'aide de services sociaux...
M. Grenier: Je suis bien d'accord, mais... La question que je
vous pose a peut-être l'air un peu drôle, mais il faut bien
reconnaître que l'enfant handicapé dans une famille peut
être la cause, à plusieurs reprises, de séparation ou de
divorce.
M. Lazure: Oui, je comprends la situation que vous
décrivez et je conçois que cette situation survienne.
M. Grenier: Si vous recevez un supplément pour votre
enfant handicapé, c'est bien le degré de handicap qui exige un
supplément, ce n'est pas pour l'enfant handicapé qui est
obligé de rester à la maison. Je prends un mongol, par exemple,
qui reste à la maison, il n'y a rien de particulier, comme
spécialité. Je ne pense pas qu'on donne un surplus à des
parents qui gardent un mongol.
M. Lazure: Je ne veux pas définir les critères ce
matin, on est en train de mettre la dernière main aux critères
pour les sortes et les degrés de handicap pour lesquels les parents
recevront cette allocation familiale supplémentaire. À prime
abord, tantôt je vous parlais de handicap sévère ou
moyennement sévère, il y a certainement un bon nombre d'enfants
qui souffrent de mongolisme et qui se qualifieraient pour cette allocation,
sinon pour la totalité.
M. Grenier: D'accord. Remarquez bien que je n'ai pas l'intention
que le ministre nous décrive ici les règlements qui vont
s'appliquer, mais j'attire l'attention sur des facteurs qui peuvent être
importants, comme je l'ai fait l'autre jour pour des handicapés qui
préféraient ne pas avoir de centre, localement, et avoir une
rémunération à domicile pour leurs... Je l'ai
déjà fait devant madame qui est ici ce matin; peut-être
qu'elle n'a pas lu nos journaux des Débats et je ne lui conseille pas de
le faire non plus parce qu'il y a pas mal de choses qu'elle n'a pas besoin de
lire là-dedans. Ces handi-
capés aimeraient plutôt avoir une aide à domicile
que dans un centre parce que le problème de transport est
déjà un gros problème. Cela leur permettrait
peut-être de pratiquer leur hobby à leur domicile et cela pourrait
leur apporter une source de revenus assez importante.
C'étaient deux problèmes, en fait, qui m'avaient
été soumis et qui pourraient faire l'objet d'études
sérieuses de la part de vos employés.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aimerais poser une
question à la présidente de l'Office des handicapés. On a
discuté, lors de la première journée, de
l'échéancier qui était le vôtre ou que vous
prévoyiez pour la mise en oeuvre de différentes dispositions
prévues dans la loi 9. Peut-être que, d'une façon plus
précise, vous pourrez nous donner des indications à savoir
où vous en êtes quant à l'inventaire, par exemple, pour
l'emploi, quant aux relations qui sont établies avec les
différents CSS, les plans d'aide aux handicapés, la mise à
jour des édifices publics quant aux barrières architecturales...
Est-ce que vous pourriez nous dresser cet échéancier, nous dire
où vous en êtes dans tous ces domaines?
M. Lazure: Une des raisons des délais de mise en oeuvre de
tous les instruments que la loi nous donne est la lenteur que cela nous a pris
à recruter du personnel. Je conseillerais aux législateurs qui
créent des organismes, à l'avenir, de donner peut-être un
peu plus de marge de manoeuvre, de flexibilité dans une première
et une deuxième année d'opération. Pour ce qui est de
l'entrée en vigueur de certains des articles de la loi...
M. Grenier: Est-ce que vous pourriez demander à madame
d'approcher son micro?
M. Lazure: Pour ce qui est de certains articles de la loi, la
question du plan d'embauche, nous avons retardé l'entrée en
vigueur de cet article pour nous donner l'occasion de mieux préparer les
employeurs et pouvoir leur fournir à la fois de l'information et un
document relatif à leur obligation de soumettre à l'office un
plan d'embauche qui nous permette de mieux exploiter cet article qui, comme
vous le savez, oblige l'employeur de plus de 50 salariés, à
soumettre à l'office un plan d'embauche dans lequel il s'engage à
embaucher des personnes handicapées. C'est la seule obligation de
l'employeur et cela n'arrivera qu'une fois. C'est la raison pour laquelle nous
avons retardé cet échéancier en plus du fait que par
manque de personnel nous n'avions pas eu le temps de préparer un dossier
suffisamment étoffé. Cela reste le 2 octobre, où cet
article entrera en vigueur.
Pour ce qui est de l'accessibilité des édifices publics,
comme vous le savez, la responsabilité est au ministère du
Travail d'administrer le plan de développement que les
propriétaires d'édifices publics devront soumettre au ministre du
Travail, plan qui vise l'accessibilité, qui leur demande de soumettre un
plan dans lequel ils prévoient modi- fier leurs édifices et ils
ont cinq ans pour faire ces modifications. Le projet de règlement du
ministère du Travail, je pense, doit être présenté
et rendu public d'ici une quinzaine. Cet article entrera donc en vigueur en
septembre aussi. J'ai eu ce matin une rencontre avec le ministre du Travail
pour discuter de son règlement et l'office a eu passablement de "input"
vis-à-vis de cette réglementation.
Pour ce qui est des tâches qui reviennent à l'office plus
spécifiquement, qui est la mise en oeuvre, la possibilité pour
l'office d'élaborer des plans de services à la demande des
personnes handicapées, nous avions prévu pouvoir commencer
à rendre ces services en juillet. Ce sera probablement retardé au
mois d'août ou au mois de septembre. Notre réglementation qui
soutient l'accessibilité et l'admissibilité aux plans de services
devant avoir été acceptée au Conseil des ministres, hier
soir, M. Lazure?
La semaine prochaine.
Comme vous le savez, après la publication et 90 jours
après, nous ne pouvons pas, même si l'article entre en vigueur le
1er juillet... Pour les articles qui prévoient les plans de services,
nous pourrons nous acquitter de cette tâche 90 jours après la
prépublication des règlements. Il nous reste à
réunir notre personnel et cela a été assez laborieux, je
dois dire.
Mme Lavoie-Roux: Quels sont vos effectifs pour l'ensemble de
l'office, tant le personnel de cadre que le personnel de soutien, etc?
M. Lazure: C'est un total de 29 postes. Trois postes de cadres,
quinze professionnels et le personnel de soutien.
Mme Lavoie-Roux: Pour vous ce retard est normal. On l'aurait
souhaité moins long, évidemment, mais compte tenu de toutes les
contingences qu'on ne peut pas prévoir, il vous apparaît que le
tout se déroule d'une façon normale.
M. Lazure: J'aurais voulu que ce soit beaucoup plus rapide que
cela. Une des raisons, c'est que le recrutement de l'office...
M. Grenier: On a le gouvernement qu'on mérite, madame.
M. Lazure: C'est cela. Nous avons tenu beaucoup à faire un
recrutement à l'extérieur, à ne pas procéder par
mutation, même si nos postes ouverts s'adressent forcément autant
aux fonctionnaires actuels du gouvernement qu'à du personnel
extérieur, parce que nous voulons plus précisément nous
adresser dans notre recrutement aux personnes handicapées, aux personnes
qui travaillent dans ce milieu et qui ne sont pas, je pense, beaucoup
présentes à l'intérieur de la fonction publique.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: J'aimerais demander au ministre, dans le contexte de
la mise en application de la loi et des mises en fonctionnement de l'office,
qu'est-ce qui l'a amené à ne pas donner suite au projet de
modifier la loi de l'office pour lui permettre d'accélérer son
recrutement? Je ferai observer que le ministre avait pressenti l'Opposition,
lors de la reprise de la dernière session en février, qu'il avait
préparé un tel projet de loi d'une seul article, je crois, et
nous lui avions indiqué, à ce moment-là, que nous n'avions
pas d'objection ou de difficulté à une adoption rapide d'un tel
projet, mais c'était en février, ou peut-être au
début de mars, je ne me souviens pas exactement.
M. Lazure: En mars, oui.
M. Forget: Finalement, on n'a plus jamais entendu parler de cette
intention du ministre. Est-ce qu'il pourrait nous expliquer ce qui l'a
amené à abandonner cette tentative d'accélérer
l'engagement du personnel?
M. Lazure: Effectivement, j'avais pressenti les porte-parole des
partis d'opposition et j'avais apprécié leur collaboration
assurée. Mais après les discussions au Conseil des ministres, en
particulier avec le ministre de la Fonction publique, il a été
décidé qu'il ne serait pas sage, si peu de temps après
l'adoption de la loi 50, de déroger pour ainsi dire à cette loi.
D'autre part, le ministre de la Fonction publique et ses collaborateurs au
ministère nous assuraient qu'ils allaient tout mettre en oeuvre pour
accélérer les étapes. C'est la raison pour laquelle,
finalement, le gouvernement a décidé de ne pas aller de l'avant
avec ce projet de loi qui aurait fourni à l'office un pouvoir de
dérogation vis-à-vis de la loi de la Fonction publique.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions concernant les personnes handicapées ou le programme 8 en
général.
M. Lavoie-Roux: Je n'en ai pas d'autres. L'an prochain, je pense
que ce sera plus facile de voir où les choses en sont rendues.
Le Président (M. Marcoux): Vous êtes
déjà invitée pour l'an prochain.
M. Forget: Bon succès à la présidente.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Merci Mme Robillard.
Mme Lavoie-Roux: Combien avez-vous de handicapés dans
votre personnel de 29 personnes?
M. Lazure: On n'en a pas encore.
Mme Lavoie-Roux: Vous n'en avez pas du tout.
M. Lazure: Pas encore. Mais il va y en avoir.
Le Président (M. Marcoux): Le programme 8 est
adopté, j'appelle maintenant...
Mme Lavoie-Roux: Un instant, un instant. Une seule question sur
les centres d'accueil pour mères célibataires. Le budget diminue
de presque $500 000...
M. Lazure: À quelle page s'il vous plaît? Mme
Lavoie-Roux: À la page 88.
M. Lazure: L'explication est fonction du taux d'occupation. Le
taux d'occupation des centres d'accueil pour mères célibataires
est très bas. Nous avons fait un plan de redressement budgétaire
en conséquence.
Il faut aussi regarder cela en complémentarité avec la
liste des organismes bénévoles à qui on donne un soutien
financier cette année et la liste de ce que j'appelle les maisons de
femmes, en particulier la dizaine de maisons d'accueil qui hébergent, la
plupart du temps, mais qui offrent aussi des services de jour. Ce que je veux
dire par là, c'est que la formule de centres d'accueil pour mères
célibataires devient un peu désuète et moins populaire
qu'elle l'était pour toutes sortes de raisons. C'est la nouvelle formule
d'une espèce de maison de transition, je dirais, qui peut être
utilisée par la femme pendant quelques heures ou quelques jours,
quelques semaines, et pas nécessairement la mère
célibataire évidemment.
M. Lavoie-Roux: Est-ce que vous avez des statistiques de
l'année courante pour les mères célibataires? Enfin,
l'année courante, disons du passif 1977/78 ou 1978/79.
M. Lazure: Vous voulez dire le nombre de mères
célibataires qui ont fréquenté ces centres d'accueil?
Mme Lavoie-Roux: Le nombre oui, cela et dans l'ensemble.
M. Lazure: Dans l'ensemble, de façon
générale.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Combien de maternités de
célibataires?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: On ne les a pas de mémoire, mais on peut les
obtenir au registre de la population.
Mme Lavoie-Roux: Parce que c'est toujours intéressant de
voir s'il y a une hausse, s'il y a une baisse, la répartition des
âges, etc.
M. Lazure: On va vous les fournir le plus tôt possible.
Mme Lavoie-Roux: Merci. (10 h 45)
M. Forget: Relativement à la même question, le
ministre souligne qu'il y a une baisse de fréquentation des centres
d'accueil de la part des mères célibataires. On fait des
ajustements budgétaires de l'ordre d'environ $500 000 de ce
côté. D'un autre côté, on finance beaucoup moins
généreusement, dans le fond, les centres d'accueil pour femmes,
à titre d'organismes bénévoles. Est-ce qu'il n'y aurait
pas lieu que le ministère prenne une attitude un peu plus active dans ce
secteur plutôt que de se borner à faire un ajustement
budgétaire pour les organismes traditionnels dont le rôle est, en
quelque sorte, remis en question et considérer un peu à bout de
bras les organismes bénévoles qui doivent affronter seuls tous
les problèmes qu'implique par exemple l'acquisition de locaux, etc?
Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de modifier la vocation, l'orientation des
centres d'accueil existants pour mères célibataires de
manière à leur faire jouer un rôle plus en accord avec les
attitudes actuelles, les comportements actuels?
Il reste qu'au point de vue du nombre de femmes qui sont aidées
par les uns et par les autres, j'imagine que la comparaison serait assez
désavantageuse pour les centres d'accueil publics. Un très petit
nombre de jeunes femmes sont aidées de cette façon-là. On
consacre malgré tout $2 500 000 et probablement qu'un nombre beaucoup
plus considérable de femmes sont aidées par les organismes
bénévoles avec des bouts de ficelle, littéralement. Je
comprends que c'est dans un contexte différent, mais est-ce que le
ministère n'a pas un certain devoir de ne pas simplement être
passif vis-à-vis de cette évolution et d'agir en collaboration
avec les corporations qui administrent les centres d'accueil pour les faire
évoluer d'une façon un peu plus rapide?
M. Lazure: C'est précisément parce que le
ministère n'est pas passif qu'on voit la modification dans les budgets.
Encore une fois, c'est un phénomène social qu'on reconnaît.
On n'a pas à en discuter le bien-fondé, mais la
désaffectation, jusqu'à un certain point, comme on l'a vu avec
les services de maternité pour mères célibataires,
l'ancien hôpital de la Miséricorde, par exemple, on la voit dans
les centres d'accueil pour mères célibataires, on voit cette
désaffectation. On n'est pas passif, on réajuste le budget. Il y
a des surplus de budgets et on utilise des sommes d'argent. Les sommes qu'on
utilise pour la série de dix maisons de femmes un peu partout dans le
Québec, les maisons pour femmes en détresse, cela totalise autour
de $500 000. C'est à peu près l'équivalent de ce qui a
été récupéré de ces budgets.
Deuxièmement, il ne faut pas non plus sous-estimer l'ampleur des
services que rendent ces quelques centres d'accueil pour mères
célibataires. Je pense au centre d'accueil Rosalie-Jetté, en
particulier, qui fait un excellent travail à Montréal.
J'ai eu l'occasion, encore récemment, de les rencontrer et ce
n'est pas tout à fait équitable de dire que ces centres d'accueil
pour mères célibataires ont moins de volume, moins de
clientèle que les groupes bénévoles qui vivent avec pas
grand-chose et qui touchent beaucoup de monde. Ce n'est pas tout à fait
juste de dire cela. Rosalie-Jetté a un éventail de services assez
considérable. Cela va de l'hébergement jusqu'à des visites
de soutien social à domicile, d'intégration au travail, etc.
Leur oeuvre, leur vocation est à modifier. Je sais que pour
Rosalie-Jetté c'est celui que je connais le mieux on n'a
pas attendu l'intervention du ministère. Le centre a
développé de nouveaux services. C'est un centre qui est
très dynamique, mais pour l'ensemble de ces centres d'accueil, on est en
train de réviser leur vocation.
M. Grenier: M. le Président, sur cette même
question, nos enquêtes nous disent que le centre Rosalie-Jetté est
nettement débordé de travail et cela démontre qu'il se
fait là un travail assez...
M. Lazure: Oui. Il est débordé.
M. Grenier: ... fort intéressant. Je suis
étonné quand même, moi aussi, de voir cette diminution
entre les deux années pour les centres d'accueil pour mères
célibataires. Le ministre n'a pas déposé la liste des
organismes bénévoles et j'aurais trouvé intéressant
qu'on l'ait pour pouvoir discuter de ce point-là et savoir si
réellement il y a augmentation des organismes bénévoles
pour justifier cette diminution. Je me demande si cela ne rejoint pas la
remarque que je faisais au ministre au tout début de l'étude de
ses crédits, à savoir si les centres de planning familial ne sont
pas plus portés sur l'avortement qu'à démontrer de
l'intérêt pour que les mères célibataires conservent
leur enfant. Je me demande si ce n'est pas une résultante directe des
politiques actuelles du gouvernement, quand on voit ce montant. Si on avait en
main les données des organismes bénévoles, on constaterait
peut-être que l'augmentation n'est pas si considérable que
cela.
Soutien aux organismes bénévoles
M. Lazure: M. le Président, c'est ce qu'on vient de
distribuer, vous l'avez. Vous avez le texte, cela s'appelle "Programme de
subventions aux organismes bénévoles 1979/80". Pour le
député de Mégantic-Compton, je ferai remarquer qu'on l'a
vu quand on a étudié le programme, le montant total est de $4 900
000 pour le soutien financier aux organismes bénévoles alors que
l'an passé, il était d'un peu moins de $2 millions. Donc, il y a
une augmentation considérable du côté du soutien aux
organismes bénévoles. On a parlé, l'autre jour, de cette
série de dix maisons de femmes, c'est seulement un exemple d'un nouveau
groupe d'organismes bénévoles qui sont maintenant aidés
financièrement par le ministère.
Le député de Mégantic-Compton revient sur la
question de l'avortement thérapeutique, on va
retrouver dans la liste des organismes bénévoles
financés, des groupements qui ne sont certainement pas des protagonistes
de l'avortement ni libre, ni thérapeutique. À
l'avant-demière page, par exemple, vous avez Organismes familiaux
associés du Québec, $165 000. Ensuite, vous avez le groupe SERENA
de Québec, $35 000, Service d'orientation des foyers, $35 000. Il y a
des subventions importantes, un bon nombre de groupes qui sont des
défenseurs de la famille comme on la conçoit dans notre
milieu.
Le Président (M. Marcoux): ...
M. Grenier: Une remarque. Je prends seulement un exemple
on pourrait peut-être l'ajuster pour d'autres quand vous voyez
SERENA Québec, on sait qu'il est là comme le centre
Rosalie-Jetté qui est nettement débordé dans la
région, comparativement aux finances, l'ajout de $5000 qui est
donné est nettement insuffisant, ce n'est même pas le tiers du
salaire d'une personne. Je me demande où est le sérieux
là-dedans de vouloir vraiment aider un organisme comme
celui-là.
M. Lazure: On pourrait toujours argumenter que pour chacun de ces
nombreux organismes, la subvention n'est pas assez élevée.
Malheureusement, même si on a pu obtenir une augmentation importante du
budget, encore une fois, de $2 millions à $4 900 000, ce n'est pas
élastique et les besoins sont grands dans plusieurs groupements. Il nous
a paru qu'il fallait faire une répartition et le montant de $35 000
paraît satisfaisant et pour nous et pour SERENA. Ils souhaiteraient avoir
plus, c'est sûr.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie, sur le même sujet.
Mme Lavoie-Roux: On semble maintenant être retourné
à 6, on avait convenu qu'on y reviendrait une fois qu'on aurait la
liste.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ce serait possible qu'on nous
dépose les critères utilisés pour déterminer le
montant des subventions?
M. Lazure: Oui, la réponse est oui, on va le sortir.
Mme Lavoie-Roux: Dans le cas des organismes pour les femmes,
est-ce que ce serait possible de savoir, pour chacun de ces organismes, le
nombre de personnes qui ont été servies durant
l'année?
M. Lazure: On l'a pour certains organismes, ceux qui fonctionnent
depuis un bout de temps comme Carrefour pour elle à Longueuil et
l'Escale à Sherbrooke, qui fonctionnent depuis trois ou quatre ans. Pour
les autres... un instant. Je vais demander à M. Girouard...
Mme Lavoie-Roux: Du moment que vous ne nous oubliez pas.
M. Lazure: Oui, on pourra les fournir.
Mme Lavoie-Roux: Je n'en ai pas besoin aujourd'hui, du moment que
vous ne nous oubliez pas.
L'autre question que je voudrais poser concerne les Organismes familiaux
associés du Québec. Vous augmentez la subvention de $15 000, vous
savez qu'ils ont fait des représentations pour un montant beaucoup plus
élevé. Cela représente combien d'organismes?
M. Lazure: Un instant.
Mme Lavoie-Roux: Ils sont plusieurs.
M. Lazure: Oui, on peut vous donner des chiffres précis.
M. Girouard, s'il vous plaît.
L'OFAQ regroupe 14 organismes régionaux et il y a un
secrétariat de l'OFAQ qui, lui-même, a une personne permanente
qui, elle, voit, avec les 14 organismes régionaux, à la
planification et également à des promotions de programmes.
Mme Lavoie-Roux: Alors, il y a une augmentation de $15 000. Je
pense qu'on peut arrondir le chiffre et dire qu'il y a quinze organismes, en
tenant compte de l'organisme central. Cela veut dire une augmentation de $1000
pour chacun des organismes.
M. Lazure: C'est ça.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ça ne semble pas un peu
dérisoire?
M. Lazure: Comme M. le ministre le disait tout à
l'heure... Est-ce que vous voulez que je réponde à la question du
budget qu'on donne aux organismes familiaux?
Mme Lavoie-Roux: Ce que je disais, M. le ministre, c'est qu'il y
a quinze organismes compris dans les organismes familiaux associés et
qu'il y a une augmentation de $15 000. Cela veut dire une augmentation de $1000
par organisme; est-ce que ça ne vous semble pas un peu dérisoire
comme augmentation?
M. Lazure: Tout est relatif, encore une fois. Si on compare avec
le montant qu'ils avaient, il y a quelques années, c'est une
augmentation importante qui s'est peut-être chiffrée par $15 000
ou $20 000 par année, mais multipliée par trois ou quatre,
ça finit pas doubler pratiquement le budget qu'ils avaient il y a trois
ou quatre ans.
Encore une fois, la philosophie de ce programme de subvention en est une
de soutien, comme le terme le dit bien. Ces organismes bénévoles,
on s'attend qu'ils puissent aller chercher des fonds ailleurs et la plupart le
font, soit par des souscriptions dans une région donnée ou
à travers tout le Québec, soit par des dons de fondations ou
de groupements, parfois même par des subventions
fédérales du type "Canada au travail". La majorité de ces
organismes bénévoles ont plusieurs sources de financement, dont
notre ministère, mais notre ministère n'est pas la seule source
de financement pour la plupart. Pour l'OFAQ, on est la seule source, mais pour
la plupart d'entre eux, nous ne sommes pas la seule source.
Je pense que la plupart des organismes familiaux ont eu des
difficultés l'année dernière, dans le financement, avec le
ministère de l'Éducation, au chapitre des organisations
volontaires parce qu'il y a eu un abaissement des budgets et il y a un certain
nombre d'organismes familiaux qui ont eu des difficultés de financement.
Un grand nombre d'organismes familiaux ont eu un financement simultané
du ministère des Affaires sociales et du ministère de
l'Éducation; à l'Éducation, au chapitre des aveugles.
Mais je pense que, cette année, la situation, au niveau du
ministère de l'Éducation, est en partie corrigée, ce qui
fait qu'un certain nombre des groupes j'ai établi ici une liste
familiaux reçoivent un financement dans le cadre des
organisations volontaires des Affaires sociales. Je pense que le
ministère de l'Éducation, par son programme OVEP, devrait
redevenir plus accessible, cette année, à une source de
financement complémentaire.
Ceci dit, je suis d'accord en partie avec le député de
L'Acadie que nos budgets, pour les organisations bénévoles, sont
encore très modestes et mériteront d'être
développés davantage.
Là-dessus, je concours avec vous et avec tous les
députés de la commission que ce n'est pas suffisant.
Si on revient un peu en arrière, j'ai devant moi les
critères de subventions pour l'année 1979/80. Je vais les
énumérer; ce n'est pas long.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on pourrait en avoir la liste?
M. Lazure: Oui, on peut en faire des copies.
Pertinence par rapport aux objectifs du ministère et à ses
priorités; deuxièmement: initiative et créativité
des programmes; troisièmement: complémentarité avec les
programmes existants; quatrièmement: besoins d'un territoire
donné par rapport au programme proposé; cinquièmement:
dynamisme de l'organisme et l'impact de ses activités dans le milieu et,
enfin, autres sources de financement possible.
Mme Lavoie-Roux: Je vous assure, M. le Président,
je ne vous en ferai pas de reproche que c'est difficile de
définir des critères pour ce genre de subventions, mais
permettez-moi de vous dire qu'ils laissent la porte toute grande ouverte pour
des évaluations qui pourraient être subjectives.
M. Lazure: Ce sont des critères marqués au coin de
la souplesse.
Mme Lavoie-Roux: Oui, la souplesse; sauf que parfois la souplesse
c'est...
M. Lazure: Vous avez la liste des organismes qui sont
subventionnés; est-ce qu'il y a des questions sur certains organismes,
à part du montant? Parce que, si on prend le montant, c'est sûr
qu'il est facile de se dire qu'il n'est pas suffisant, qu'on ne donne pas assez
d'argent, qu'on pourrait... (11 heures)
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais c'est difficile vous le
comprendrez, M. le ministre avec des critères aussi larges que
ceux-là, de dire: par exemple, prenons les organismes familiaux
associés du Québec on a augmenté de $15 000, c'est
tout ce qu'on peut faire cette année. Mais je ne sais même pas si
les $165 000 des organismes familiaux associés, compte tenu de la
population qu'ils servent, compte tenu des objectifs qu'ils ont, est-ce que
c'est raisonnable par rapport même à un autre je n'en
nommerai pas parce que je n'aurais pas plus de mesures d'évaluation que
j'en ai pour les organismes familiaux associés que tout autre qui
est là et qui reçoit un autre montant de subvention. Finalement,
il pourrait arriver que celui qui fait plus de pressions ait des chances.
D'abord, vous savez quand vous dites: Evaluer le dynamisme, comment
évaluez-vous cela le dynamisme?
M. Lazure: C'est toujours le dilemme. Si nos critères sont
trop rigides, on risque d'être obligé de dire non à des
groupements. On pense que dans ce domaine, il faut qu'il y ait de la souplesse.
Encore une fois, s'il y a des choses qui paraissent aberrantes quant aux
chiffres de la subvention ou quant au type d'organisme subventionné dans
la liste qui vous a été remise, j'aimerais bien qu'on en discute.
Mais je suis d'accord sur le fait que ce sont des critères souples et
c'est volontairement qu'on les rend souples.
Mme Lavoie-Roux: Tout le monde est toujours pour la souplesse.
Tout le monde est contre la rigidité...
M. Lazure: Mais si vous regardez les...
Mme Lavoie-Roux: ... alors personne ne va protester contre cela.
Mais il reste qu'objectivement, on n'est vraiment pas en mesure
d'évaluer la façon dont les subventions sont accordées ou
le bien fondé du montant des subventions pour tel ou tel organisme.
C'est tout ce que je veux signaler. Il y a peut-être des efforts à
faire de votre côté ou du côté du ministère,
pour rendre cela un petit peu plus...
M. Lazure: Je dois dire qu'on en fait beaucoup d'efforts depuis
deux ans, parce que je vous prie de me croire... Oui, M. Girouard peut
expliquer qu'actuellement, c'est fait de façon plus minutieuse que ce
l'était il y a quelques années.
Oui, nous avons des critères généraux. Mais
après cela, on rencontre chacun des organismes
et l'an passé, chacun des organismes nous soumettait bien en
détail... Sur le plan du personnel, par exemple, sur le plan des
dépenses pour l'union du conseil d'administration et ainsi de suite, en
détail. Ensuite, leurs trois principaux objectifs pour l'année et
quelle était la clientèle qu'ils atteignaient. Quels
étaient les efforts qu'ils avaient faits, parce que dans
l'appréciation d'évaluation, évidemment, il faut tenir
compte s'ils ont atteint les objectifs, mais aussi des efforts qu'ils ont
faits. Quelquefois, ils n'atteignent pas l'objectif, mais ils ont fait quand
même des efforts énormes. Dans nos critères
d'évaluation, pour voir, on faisait une espèce de
pondération de ces différents points, du personnel permanent, du
nombre de bénévoles qui étaient affectés, le nombre
de rencontres que ces bénévoles avaient, leurs principales
activités, leurs principaux objectifs, et de quelle façon ils
avaient atteint leurs objectifs. Chacun des groupements a été
rencontré. Je prends l'OFAQ, nous les avons rencontrés, nous
avons discuté de leurs besoins avec eux. La rencontre a
été très sereine. Évidemment, ils ont des besoins
plus grands, c'est évident. Les budgets qu'on leur a donnés leur
permettent de fonctionner et même d'accélérer et de
développer un certain nombre de programmes.
M. Forget: Je voudrais immédiatement enchaîner
là-dessus. On vient de nous expliquer qu'on tient compte, par exemple,
de données très détaillées sur le nombre
d'employés permanents. On en tient compte, dit-on, dans
l'évaluation de la demande. Est-ce qu'on pourrait nous dire comment on
en tient compte?
M. Lazure: Voici: Si on prend, par exemple, le personnel
permanent dans un organisme comme l'OFAQ, ils ont trois personnes: un
recherchiste, une secrétaire et un directeur général.
L'année passée, il y a eu des augmentations de salaire. On a
indexé leur subvention à 9,2% pour leur permettre au moins
l'indexation des salaires et on a ajouté un autre 6% pour faire face
à un certain développement. L'année passée, cela a
été nos deux bases sur le plan strictement financier.
M. Forget: Je pense qu'on voit par cette réponse combien
sont arbitraires et paradoxaux les critères qui sont utilisés. Si
je comprends bien, on est bien dans le programme numéro 6 qui est le
soutien aux organismes bénévoles. Il semble que plus un organisme
bénévole a de permanents, d'employés, plus il est
gratifié d'une augmentation de subvention. Moins il y a
d'employés, moins il peut se mériter une augmentation de
subvention. Ce genre de calcul démontre clairement qu'il s'agit d'une
fausse précision.
Ce sont des précisions qui, dans le fond, sont contraires
à l'objectif même poursuivi par le programme qui n'est pas
d'approuver des budgets des organismes en question et de leur donner d'autant
plus d'argent qui justifie des dépenses salariales, par exemple, mais de
leur donner en fonction des objectifs qu'ils poursuivent et aussi,
peut-être, de l'appui communautaire dont ils béné- ficient.
À mon avis, ce n'est pas du tout la façon d'encourager le
bénévolat que de dire: Plus vous avez de salaires, plus vous avez
de permanents, plus on va vous augmenter vos subventions de façon
quasiment mécanique; c'est le contraire qu'il faut faire. Autrement, on
n'a plus de différence. Au bout d'un certain nombre d'années, les
organismes bénévoles vont comprendre le jeu budgétaire du
ministère très clairement et vont dire: Oui, tout ce qu'on a
à faire, c'est d'engager du monde et à ce moment-là,
automatiquement, on n'a plus besoin de plaider notre cause, on va nous
augmenter nos subventions. C'est le contraire des règles
budgétaires qui devrait être adopté pour les organismes
bénévoles.
M. Lazure: M. le Président, cela semble impeccable comme
raisonnement, mais encore une fois, c'est un peu caricatural. Le choix des
organismes à subventionner et le montant versé à ces
organismes n'est pas rattaché principalement au nombre de permanents
qu'il y a dans cet organisme.
M. Forget: C'est ce qu'on vient de nous dire.
M. Lazure: Ce n'est pas cela qu'on vient de dire, M. le
Président, pas du tout. M. Girouard, le fonctionnaire, vient d'expliquer
qu'un des critères pour déterminer l'augmentation annuelle
il a énuméré d'autres critères et vous avez choisi
de ne pas les retenir c'est le nombre de permanents qu'il y a et le fait
qu'il faut donner des augmentations de salaire aux permanents.
M. Forget: C'est cela, c'est exactement ce que je dis.
M. Lazure: C'est un des critères, ce n'est pas le seul
critère.
M. Forget: C'est un mauvais critère. M. Lazure:
Écoutez...
M. Forget: Voulez-vous qu'on discute des autres?
M. Lazure: J'ai la parole, M. le Président?
M. Forget: Cela va être plus long. Si on discute de tous
les critères, cela va être plus long.
M. Lazure: J'ai la parole?
M. Forget: II reste que celui-là ne semble pas
intelligent.
M. Lazure: Dixit le député de Saint-Laurent. Je
voudrais bien que vous me parliez des critères que vous aviez alors que
vous étiez ministre des Affaires sociales dans ce programme.
M. Forget: Vous ne les connaissez pas? Vous avez pourtant fait
des commentaires dessus.
M. Lazure: On a fouillé pour en trouver. Le commentaire
que j'ai fait...
M. Forget: C'est absolument faux, vous ne savez pas de quoi vous
parlez.
M. Lazure: Vous vous énervez beaucoup. Je ne vous
interromps pas.
M. Forget: Pas du tout, mais j'aimerais que vous répondiez
aux questions telles qu'elles sont posées.
M. Lazure: M. le Président, j'aimerais que vous rappeliez
à l'ordre le député de Saint-Laurent. J'ai la parole, que
je sache.
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre.
M. Lazure: Le seul commentaire que j'ai fait tantôt par
rapport au passé, c'est que j'ai dit que nos critères avaient
été resserrés.
M. Forget: Ce n'est pas évident.
M. Lazure: Ensuite, j'ai donné la parole au fonctionnaire
qui était en train d'expliquer en quoi a consisté ce resserrement
de critères. Je peux vous assurer, M. le Président,
qu'effectivement, les critères sont beaucoup plus sérieux qu'ils
ne l'étaient. Ils sont mieux étoffés et les rencontres
avec les orgnismes sont mieux structurées. Il y a des rapports que les
organismes font systématiquement. Ceci étant dit, le
député de Saint-Laurent, à sa façon habituelle,
isole un facteur, un élément de la réponse et en fait un
plat. Ce n'est pas le seul élément de réponse que le
fonctionnaire a donné et je pense que c'est injuste vis-à-vis du
fonctionnaire.
M. Forget: Je ne veux pas être injuste vis-à-vis du
fonctionnaire, mais je ne voudrais pas, non plus, être injuste
vis-à-vis du ministre qui nous dit qu'il a des critères. Or, le
seul critère quantifiable le reste est purement subjectif
l'appréciation que le ministre fait du dynamisme et du caractère
innovatif de telle ou telle demande, on peut bien en discuter, si vous
désirez, mais on peut aussi s'imaginer qu'il s'agit, comme le
député de L'Acadie le prétendait et ce qui est fort
vraisemblable étant donné les montants qu'on voit
étalés sur les documents qu'on nous a donnés que
cela dépend aussi largement de la pression, du nombre d'appels
téléphoniques, de lettres ou de personnes que connaît tel
ou tel organisme et qui connaissent également le ministre; cela peut
aussi' être un facteur d'évaluation.
Je serais bien intéressé de savoir quelles sont les
demandes qui ont été refusées, quelle est la
différence entre ce que les différents organismes ont
demandé et ce qu'ils ont finalement obtenu. Tout cela, on pourrait se
livrer à cet exercice, mais le seul élément quantifiable
qui ne fait aucun doute, c'est quand on nous dit: Plus un organisme a de
permanents un organisme bénévole, s'il vous plaît
plus on lui donne d'argent parce qu'il faut qu'il augmente ses salaires.
Cela est contraire à l'objectif visé par les organismes
bénévoles puisque, évidemment, ils ne seront pas
bénévoles longtemps s'ils se rendent compte que plus ils ont de
permanents, plus ils ont d'argent. D'ailleurs, c'est un régime qui a
démoli certains organismes bénévoles qui ont
bénéficié, par exemple, par les programmes
fédéraux d'aide à la création d'emplois, de
subventions qui étaient justement destinées à augmenter le
nombre de salariés à l'emploi d'un certain nombre d'organismes.
Cela détruit complètement ces organismes au bout de trois ou
quatre ans. Le ministre devrait le savoir et devrait éviter de s'engager
dans les mêmes ornières sous prétexte d'avoir des
règles de décision objectives. C'est bien la seule qui est
objective, tout le reste de tout ce qu'il nous a dit est purement
subjectif.
Une indication de cela, c'est que par exemple les organismes qui sont
voués à la défense des droits sociaux ou des
assistés sociaux ne se retrouvent pas dans la liste du ministère
de façon générale. L'Association pour la défense
des droits sociaux, qu'on retrouve dans à peu près toutes les
sous-régions, particulièrement dans la région de
Montréal où il y en a une quinzaine... on retrouve au plus une de
ces organisations parmi la liste des organismes qui sont aidés par le
ministère des Affaires sociales. C'est quand même curieux. Est-ce
que c'est parce qu'ils ne sont pas assez innovateurs ou parce qu'ils n'ont pas
assez de permanents? Ou est-ce qu'ils ne sont pas assez bien vus par le
ministre? Je n'en sais rien, mais il est clair que ces organismes actuellement
ont des difficultés financières. On peut aussi conclure que le
ministre n'est pas intéressé plus qu'il ne faut à
subventionner de pareils organismes. Le fait est, c'est indéniable,
qu'ils ne sont pas financés par le ministère des Affaires
sociales.
M. Lazure: M. le Président, en réponse aux
remarques du député de Saint-Laurent, ce n'est pas exact du tout
de dire que le seul critère objectif, c'est le nombre de permanents, les
augmentations de salaire et autres considérations du genre. Un des
autres facteurs très concrets, j'en ai parlé, si le
député de Saint-Laurent avait écouté attentivement,
c'est la complémentarité des programmes de l'organisme
bénévole avec le réseau. Autrement dit, si un organisme
bénévole apporte quelque chose de nouveau dans une région,
dans un secteur géographique donné, qui n'est pas
déjà fourni par le réseau des affaires sociales, c'est un
critère qui fait que l'on va essayer de l'accepter dans la mesure de nos
ressources financières. Encore une fois, le député de
Saint-Laurent choisit de s'acharner sur un des critères en faisant
abstraction de tous les autres et de façon très injuste.
Deuxièmement, pour ce qui est des groupes de défense des
droits sociaux, effectivement, on me dit que l'Association de la défense
des droits sociaux, l'ADDS, n'a pas fait de demande au ministère. L'ADDS
n'en a pas fait. Alors, je ne sais pas à
quoi le député de Saint-Laurent veut en venir. Il y a une
subvention, dans la liste que vous avez en main, à la région 6-C
qui est la rive sud de Montréal; la Fédération
québécoise antipauvreté, $50 000. C'est une
fédération, comme le terme l'indique, c'est un groupement qui a
des antennes un peu partout dans le Québec, pas seulement sur la rive
sud. Son secrétariat se trouve là ainsi que son
coordonnateur.
Je pense que le député de Saint-Laurent donne un coup
d'épée dans l'eau quand il dit qu'avec nos critères on
néglige d'appuyer des gens qui sont à la défense des
droits sociaux des individus. C'est un bel exemple, la Fédération
québécoise antipauvreté, qui fait un excellent travail un
peu partout dans le Québec. Mais l'ADDS, encore faudrait-il qu'elle
fasse une demande.
M. Forget: II y a une excellente raison pour laquelle au moins
deux organismes qui se vouent à la défense des assistés
sociaux n'ont pas fait de demande, c'est qu'ils n'ont jamais réussi
à obtenir de rendez-vous auprès du ministre ou d'un de ses
adjoints.
M. Lazure: M. le Président, encore une fois, c'est tout
à fait du style du député de Saint-Laurent. Des coups en
bas de la ceinture. Le député de Saint-Laurent...
M. Forget: Je les ai rencontrés moi-même. Ils me
l'ont affirmé. Est-ce que vous croyez qu'ils sont menteurs?
M. Lazure:... sait fort bien que le ministre n'a pas besoin de
rencontrer ces 65 organismes pour que l'organisme en question ait une
subvention. C'est absolument ridicule de prétendre que le ministre doit
rencontrer ces organismes. Je n'ai pas à les rencontrer. Effectivement,
je rencontre très peu de ces organismes, peut-être 5% ou 10%. Ce
n'est pas par une rencontre avec le ministre qu'on obtient une subvention,
justement. C'est par une rencontre avec les fonctionnaires du ministère
et par une étude du dossier. C'est dans cet effort de
dépolitisation que je m'abstiens, autant que possible, de rencontrer ces
groupes-là.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: À la page 6, vous avez SERENA-Québec,
qui est un service de conseils à la famille et de planification
familiale et qui offre des services de planification sans l'avortement. Le
ministre est au courant. Je voudrais avoir un peu de détails sur
celui-là, si c'était possible. Cela m'intéresse et quand
le ministre...
M. Lazure: Sur quel organisme? SERENA?
M. Grenier: SERENA-Québec, à la page 6. Quand on me
parle de critères de dynamisme, je vois dans une des déclarations
du ministre qu'il nous parle de pluralisme au Québec. S'il est un
organisme parmi ceux qui sont subventionnés qui a pour but d'aider
vraiment la famille, c'est bien celui-là. J'aimerais savoir d'abord s'il
récolte de l'argent au niveau de la population ou s'il se contente des
$35 000 qu'on lui donne cette année et savoir sous quelle forme de
dynamisme on se base pour n'accorder que $5000 cette année. (11 h
15)
M. Lazure: Le groupe SERENA est un autre exemple d'organisme qui
dépense peu pour ses cadres, pour sa performance et qui touche plusieurs
centaines de couples. Un autre exemple d'organisme qui n'est pas financé
contrairement à ce que le député de Saint-Laurent
prétend simplement pour assurer des salaires à la
permanence, l'autre organisme en question, c'est la Fédération
des organismes bénévoles pour le traitement de l'alcoolisme et de
la toxicomanie, qui reçoit $200 000; c'est à la première
page, région 03. Cet organisme a très peu de permanents mais
exerce une action à travers tout le Québec.
Pour revenir à votre question, le groupe SERENA... M. Girouard,
voulez-vous donner plus de détails sur le groupe?
Le groupe SERENA a un permanent et une secrétaire et à
travers la province il a des groupes très dynamiques, très
actifs. Vous avez pris un bon exemple parce que c'en est un qui fait un
très bon travail. Vous avez des couples qui, dans les différentes
régions de la province, sont animateurs d'autres couples qui, à
un moment donné, peuvent avoir des difficultés sur le plan de la
planification des naissances, et, comme vous le dites, SERENA est un groupe qui
a une philosophie. Évidemment, ce domaine, c'est très
délicat, les différentes philosophies qu'on peut avoir sur la
planification des naissances... Mais c'est un organisme qui prône les
moyens naturels de planification des naissances. J'ai des contacts très
étroits avec SERENA et je peux vous assurer qu'on le considère
comme un des groupes qui est très dynamique, qui a une approche qui
correspond à la nôtre et où le secrétariat est
réduit; c'est le minimum d'encadrement pour le maximum de travail
bénévole.
M. Grenier: Je vous remercie, M. Girouard. Cela correspond
exactement aux faits que nous avions. Quand on voit les $35 000 qui sont
donnés, qu'on voit le gouvernement qui dit croire au pluralisme et qu'on
voit la planification qui se fait dans les cliniques que j'appelle encore de
"dénatalité", les cliniques qu'on installe dans les
hôpitaux, et ce que ça coûte à l'État, alors
qu'on n'accorde que $5000 additionnels cette année pour le travail que
vous venez de qualifier d'excellent au niveau de la province de Québec,
je suis passablement désappointé de constater que le gouvernement
ne redouble pas ses efforts pour venir en aide à un tel organisme. On
viendra nous parler un peu plus tard d'immigration et de tout ce que vous
voudrez, alors qu'ici vous avez réponse à notre question. Je
pense que $5000, ce n'est pas assez pour un gouvernement, pour planifier
davantage nos familles au Québec.
M. Lazure: M. le Président, il ne faut pas oublier que,
dans la liste, vous avez d'autres organismes du même genre. À la
page 5, no 47; la Fédération du Québec pour le planning
des naissances, $80 000. Il y a aussi, au no 56, le Service d'orientation des
foyers, $35 000. Ces subventions s'additionnent; si on essaie de faire
l'inventaire des sommes d'argent qui vont à des groupements qui, de
façon générale, préconisent ou se prononcent contre
les cliniques de planification familiale et qui ont leur propre philosophie de
planification familiale... Il y a aussi le groupe des organismes familiaux
associés, dont on parlait tantôt, l'OFAQ, $165 000. Si vous mettez
toutes ces sommes ensemble, cela équivaut à quatre ou cinq
budgets de $60 000 ou $75 000 qu'on donne aux cliniques de planification des
naissances.
Encore une fois, il ne s'agit pas de choisir entre l'un et l'autre. Je
pense que c'est du devoir du gouvernement d'aider financièrement,
indépendamment des philosophies, des idéologies, ces deux types
de services qui sont parfaitement légitimes.
M. Grenier: Je pense bien qu'on ne réglera pas le
problème ce matin, mais je voudrais bien attirer l'attention du ministre
et du gouvernement sur ce problème. Si on mettait ensemble les trois ou
quatre organismes qu'il nous a mentionnés, cela totaliserait
peut-être le quart ou même le dixième de ce qu'on met dans
les cliniques que j'appelle de "dénatalité".
Toutes ces sommes qui sont versées au Québec ne
correspondent réellement pas à la politique que veut lancer le
gouvernement quand il parle de politique de famille. C'est vraiment
désappointant de constater qu'on ne met pas plus de sérieux pour
des organismes comme ceux-là. On a dit tout à l'heure que la
façon de tuer le bénévolat, c'était de le
subventionner, j'en suis. Mais il reste une chose, c'est que seconder le
bénévolat, par exemple, avec $35 000, comme SERENA Québec,
je pense que c'est aller à la chasse aux éléphants avec un
"sling shot". Je pense qu'il y a certainement moyen que le gouvernement se
penche davantage sur cela, mais qu'on ne nous dise pas dans de grands discours
qu'on croit au pluralisme et qu'on croit à la famille quand on n'est pas
plus sérieux que cela dans les chiffres, les sommes consacrées
à aider les organismes qui ont été qualifiés de
très dynamiques par M. Girouard tout à l'heure.
M. Lazure: Encore une fois, M. le Président, d'abord, il
ne s'agit pas des seuls organismes financés par le gouvernement qui
dispensent ce genre de service de planning familial. Il y a aussi,
indépendamment des cliniques dans les hôpitaux dont on parlait, un
troisième type de service qu'on retrouve dans les centres de services
sociaux, par exemple. Il ne faut pas négliger le genre d'aide
psychosociale qu'on peut obtenir pour l'orientation des couples dans les
centres de services sociaux, aussi bien que dans les CLSC, les centres locaux
de services communautaires. Si on mettait tout cet argent ensemble je vous prie
de me croire que cela serait plus considérable que les quelques
centaines de milliers de dollars qu'on consacre actuellement pour les nouvelles
cliniques de planning familial. Si on fait le total, pour en finir avec cela,
quant à moi, de la liste des organismes subventionnés, il y en a
71 cette année. Là-dessus, pour le député de
Mégantic-Compton, il y a cinq organismes qui ont des programmes
d'orientation du couple, du genre de SERENA, et qui reçoivent au total
$350 000.
M. Grenier: Est-ce que vous pourriez les énumérer,
vu qu'il n'y en a que cinq, et nous dire lesquels?
M. Lazure: Par numéro, si vous voulez, 46, 47,
Fédération des unions de famille, Fédération du
Québec pour le planning des naissances. Ensuite 52, organismes familiaux
associés; 54, SERENA; 56, Services d'orientation des foyers, pour un
montant total de $350 000.
M. Grenier: Carrefour pour elle, qu'est-ce que c'est?
M. Lazure: Carrefour pour elle, c'est une maison...
M. Grenier: À la dernière page.
M. Lazure: ... d'accueil pour femmes en détresse
située à Longueuil. Cela a été la première
au Québec. Tout récemment, les représentants de cette
dizaine de maisons se sont rencontrés et ont formé un
regroupement. Mme Laplante, qui est la directrice de Carrefour pour elle, est
devenue présidente du regroupement des maisons d'accueil pour
femmes.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Deux courtes questions. D'abord, je suis
heureuse de voir qu'on accorde une subvention cette année au Centre de
référence du grand Montréal. J'ai écrit au
ministère des Affaires sociales l'an dernier pour plaider sa cause et je
n'ai jamais eu de réponse. On peut toujours espérer...
M. Lazure: Vous l'avez aujourd'hui.
Mme Lavoie-Roux: Peu importe, je pense bien que la lettre n'a pas
eu d'influence. Mais je n'ai jamais eu de réponse pour m'expliquer
pourquoi on n'en avait pas accordé en 1978/79. Je n'ai pas besoin
d'explication là-dessus. 55, le Service bénévole de
Montréal, transport des malades, $40 000 à $20 000. On sait que
depuis un bon bout de temps le Service bénévole de
Montréal demande d'être relevé de cette fonction qu'on lui
avait demandé d'assumer de façon intérimaire mais qu'il a
assumée de façon presque continue depuis quelques années.
Est-ce que je comprends que la
diminution est due au fait qu'éventuellement on va le relever de
cette fonction.
M. Lazure: Nous avons eu des rencontres avec les
représentants des hôpitaux, les travailleuses sociales des
hôpitaux et le Service bénévole de Montréal. Ce
problème est très particulier. On constate, à un moment
donné, qu'il y a beaucoup de transport mais très peu de malades
transportés. Actuellement, il y a des pourparlers avec les directeurs
généraux des hôpitaux pour que ceux-ci puissent assumer
eux-mêmes, à partir du mois d'octobre, le transport de ces
malades. Mais on va assurer l'intérim et on s'assure qu'il n'y aura
personne qui sera pénalisé lors du changement de
responsabilité. Normalement, c'est une responsabilité qui devrait
relever de l'hôpital parce que ce transport de malades... Vous avez des
secteurs, par exemple, le West Island qui le fait grâce aux
bénévoles, et cela continue. Mais dans le centre-ville, c'est
très difficile d'avoir des bénévoles pour transporter des
malades.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous m'assurez qu'au mois d'octobre
les hôpitaux auront pris la relève?
M. Lazure: Je pense qu'il est important ici de souligner que,
effectivement, il s'agissait de transport dans quelques hôpitaux.
L'ensemble des hôpitaux, ou les autres hôpitaux, supportaient ce
type de situations par leurs propres fonds. C'était une situation
d'exception, effectivement, non seulement... dans le temps, il y a un "fading
out" là-dessus, mais il ne s'agit que de transport par des organismes
bénévoles ou par le biais de taxis que vers quelques centres
hospitaliers. Ces centres hospitaliers doivent vivre les mêmes
problèmes et appliquer les mêmes règles et résoudre
de la même façon ce problème de transport que les
hôpitaux qui, déjà, l'assument actuellement à
même leurs crédits et leur fonctionnement habituel.
Mme Lavoie-Roux: Je comprends tout cela, M. le sous-ministre,
mais ce que je veux savoir, c'est si vous m'assurez qu'au mois d'octobre, il
n'y aura pas un vide comme il vous a semblé y en avoir un il y a une
couple de mois et que ce problème sera définitivement
réglé.
M. Lazure: Nous vous assurons que les hôpitaux assumeront
leur pleine responsabilité et que cela sera réglé.
Mme Lavoie-Roux: Une dernière question concernant
l'Institut national canadien pour les aveugles. Il y a environ deux ou trois
mois, il y avait un certain nombre d'aveugles qui se sont retrouvés sans
travail parce que et là, vous me corrigerez si je me trompe, M.
le ministre ils n'avaient pas reçu une subvention du
ministère des Affaires sociales. Il y avait à peu près 35
aveugles qui travaillaient dans un atelier pour eux...
M. Lazure: ... aveugles.
Mme Lavoie-Roux: Qu'arrive-t-il, on ne la retrouve pas ici?
M. Lazure: Oui, alors...
Mme Lavoie-Roux: D'abord, qu'est-il advenu de ces aveugles? Quels
sont les plans du ministère pour eux?
M. Lazure: L'Association canadienne-française pour les
aveugles et l'Institut national pour les aveugles ont chacun un type... cela
pourrait devenir des centres de travail adapté, mais ce n'est pas encore
complètement défini. Actuellement, c'est du type qu'on peut
mettre, entre parenthèses, atelier protégé. Chacun avait
un atelier protégé, l'Association canadienne-française
pour les aveugles et l'Institut national. Des rencontres ont eu lieu entre les
deux organismes et, actuellement, l'INCA a accepté d'avoir le
contrôle et la supervision des deux ateliers. Là, une nouvelle
corporation va être formée pour gérer les deux
ateliers.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que les 35 personnes qui se
trouvaient...
M. Lazure: C'est cela, elles vont être
réengagées et...
Mme Lavoie-Roux: Dans le moment, ils sont toujours sans
travail.
M. Lazure: II y en a une partie qui travaille et une partie qui
ne travaille pas. Actuellement, le dossier est suivi de très
près...
Mme Lavoie-Roux: Cela remonte au moins à trois ou quatre
mois.
M. Lazure:... par notre direction. On ne le voit pas ici parce
que ce n'est pas un organisme bénévole, cela relève de la
direction de la réadaptation.
Mme Lavoie-Roux: Comme on chevauche les programmes 6 et 8, ce
n'est pas trop grave. Est-ce que vous pouvez m'assurer que les aveugles qui se
sont trouvés sans travail, dans un délai raisonnable et
quel sera ce délai retrouveront du travail?
M. Lazure: On peut vous assurer qu'au début de septembre,
normalement, les deux ateliers devraient fonctionner à plein temps.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas d'autres questions là-dessus,
M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Sur le programme 8...
M. Forget: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Le programme 8 est-il
adopté?
M. Forget: Adopté.
Hébergement
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Le programme 9,
hébergement, familles d'accueil, garde d'enfants, hébergement des
adultes et personnes âgées. Ce programme est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Non. M. le Président... M. Lazure:
Bel effort, belle tentative.
Mme Lavoie-Roux: Je trouvais que notre président faisait
cela avec énergie. Est-ce qu'on peut m'expliquer, d'une part, chez les
familles d'accueil, la diminution budgétaire qui est de l'ordre, grosso
modo, de $500 000?
M. Lazure: Je m'excuse, pourriez-vous répéter la
question? Est-ce qu'il s'agit de familles d'accueil?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Il y a une diminution, dans le budget, de
près de $500 000.
M. Lazure: L'élément 1 du programme 9, familles
d'accueil.
Mme Lavoie-Roux: Oui, l'élément 1. M. Lazure:
Si on va à la page 95...
Mme Lavoie-Roux: 95, oui.
M. Lazure: C'est cela. Le montant total pour cet
élément est augmenté.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais il est augmenté en
fonction...
M. Lazure: II passe de $48 millions à $52 millions.
Mme Lavoie-Roux: ... de l'augmentation accordée aux
familles d'accueil pour les enfants. Mais chez les familles d'accueil...
M. Lazure: Vous parlez des adultes?
Mme Lavoie-Roux: Oui des adultes, qu'il y a une diminution.
M. Lazure: Bon d'accord. Effectivement, ça passe de $6,3
millions à $5,8 millions. M. Malo, voulez-vous expliquer?
La raison, c'est qu'on avait fait une projection du nombre de familles
d'accueil requises et du nombre de bénéficiaires qui iraient dans
des familles d'accueil. Or, pour le nombre d'adultes qu'on a placés en
familles d'accueil, c'est quand même un budget ouvert; le budget est
ajusté en fonction du besoin. Nous avons eu moins d'adultes que
prévu pour qui il était requis d'utiliser une famille d'accueil.
Compte tenu de cette année, notre projection pour l'an prochain est un
peu moindre.
Mme Lavoie-Roux: Et ces familles d'accueil...
M. Lazure: C'est basé sur le réel, autrement
dit.
Mme Lavoie-Roux: ... pour les adultes, vous les utilisez dans le
cas de personnes âgées, vous les utilisez dans le cas de
réinsertion de malades qui viennent d'hôpitaux psychiatriques?
M. Lazure: C'est exact.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'il y a d'autres catégories?
M. Lazure: Non, ce sont essentiellement des adultes suffisamment
diminués dans leur autonomie pour requérir une famille d'accueil
et qui ne peuvent se suffire à eux-mêmes par des services à
domicile, mais pas suffisamment pour devoir requérir un centre
d'accueil.
Mme Lavoie-Roux: L'an dernier j'avais soulevé avec le
ministre le problème de la réinsertion des malades psychiatriques
dans la communauté. On a assisté depuis quelques années
à une ouverture vers cette réintégration dans la
société, ce qui a créé aussi d'autres
problèmes, le suivi n'étant pas toujours ce qu'il devrait
être... Plusieurs de ces personnes se retrouvent souvent dans la
catégorie des personnes "vagabondes" etc. Le ministre était
conscient du problème l'an dernier quand je lui en ai parlé.
Quels efforts ont été faits pour tenter de corriger cette
situation-là? Vous connaissez tout le processus auquel on a
assisté dans le monde de la psychiatrie à cet
égard-là.
M. Lazure: II y avait deux problèmes principalement: l'un
a été réglé de façon assez complète.
Le premier c'était une espèce de rejet des anciens malades
psychiatriques par certaines municipalités qui menaçaient de
fermer justement des famille d'accueil pour ex-malades psychiatriques, en
particulier la municipalité de Pointe-aux-Trembles. Par des amendements
à la loi, il est maintenant interdit à une municipalité de
refuser la présence de ces gens sur son territoire pour ce simple fait,
que ce soient des ex-malades ou que ce soit une famille d'accueil.
L'autre problème, le suivi professionnel, si vous voulez, le
suivi médico-psychosocial, il est assuré par les centres de
services sociaux, soit par le personnel social des centres hospitaliers qui
sont rattachés aux CSS, et aussi par les centres hospitaliers, soit par
des infirmières ou des médecins, selon le cas. Du
côté de Montréal, par exemple, je sais qu'il y a eu
effectivement des problèmes dans le suivi il y a un an ou un an et demi,
mais ils semblent être résorbés dans une large mesure, aux
dernières nouvelles que j'en ai eues, en tout cas. Je ne sais pas si M.
Malo veut ajouter quelque chose là-dessus.
Ce que je pourrais ajouter, c'est qu'on contrôle de mieux en mieux
les pavillons, dans le sens de la clientèle des pavillons. Il y a
beaucoup d'ex-patients psychiatriques dans les pavillons, par un contrat de
service avec un centre d'accueil et par l'opération alourdissement de
clientèle. On insiste au niveau de la composante clinique de
façon à ce que les pavillons assurent un meilleur suivi de la
qualité des soins des services aux bénéficiaires dans les
pavillons.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, il y a un
problème, en relation toujours avec les problèmes de personnes
atteintes de troubles psychiatriques, que je voudrais soulever. Il aurait
peut-être pu être soulevé au moment de l'étude des
centres hospitaliers. Si je le pose ici, il ne sera pas là; c'est un peu
ia même chose. C'est la difficulté d'hébergement pour ce
type de personne-là. On est encore toujours, à mon point de vue,
à l'âge je ne sais pas si on pourrait appeler ça
ainsi de la noirceur à l'égard de ces personnes-là,
mais c'est toujours le même problème à savoir qu'une
personne doit être finalement arrêtée par la police pour
que, finalement, on l'héberge dans un centre psychiatrique.
M. le ministre, je pourrais même vous citer des cas que je
connais. Vous en avez peut-être aussi dans votre comté. C'est
rendu à un point où la famille d'un patient est obligée
finalement de presque renier ses liens avec un patient donné, même
refuser d'assumer ce qui est sa responsabilité pour pouvoir trouver une
solution à un problème aigu, parce qu'à ce moment, le
parent a des bonnes chances d'être recueilli par la police et à ce
moment, conduit dans un centre hospitalier approprié.
Cela m'apparaît une situation, au plan humain, extrêmement
difficile à accepter. Est-ce que c'est un manque de ressources? Est-ce
que c'est dû à la bureaucratie d'admission ou aux critères
d'admission? Je l'ignore. Je soupçonne qu'il y a un manque de
ressources. Mais ça reste une situation intolérable pour les
familles et pour les personnes qui elles-mêmes sont malades, parce qu'on
leur doit quand même le respect comme individus.
M. Lazure: Ce n'est pas principalement à cause du manque
de ressources. Je pense que c'est principalement à cause d'un manque
d'évolution dans les mentalités du personnel hospitalier, en
particulier, qui trop souvent, à l'accueil, à la salle d'urgence
ou à la clinique externe, manifeste un certain rejet qui peut
être subtil parfois vis-à-vis du malade psychiatrique,
surtout si la maladie psychiatrique est associée avec de l'alcoolisme ou
de la toxicomanie. Alors, il s'agit d'individus qui ne sont pas les bienvenus
dans les centres hospitaliers, malheureusement, encore dans bien des cas.
Il y a du progrès, cependant, en ce sens que depuis deux ans,
surtout depuis que les hôpitaux généraux d'au-delà
de 200 lits doivent réserver 10% au moins de leurs lits pour malades de
soins prolongés, les hôpitaux généraux de plus en
plus acceptent ces malades psychiatriques, acceptent de les hospitaliser, parce
que souvent, ce sont des malades psychiatriques chroniques pour ainsi dire qui
reviennent. Ce sont des clients réguliers qui reviennent, que la police
connaît bien, que les salles d'urgence connaissent bien.
Je dois dire que depuis quelque temps et je cite comme exemple
l'hôpital Notre-Dame qui, dans ce domaine ce n'est pas souvent que
je félicite l'hôpital Notre-Dame a fait preuve de beaucoup
de compréhension vis-à-vis les malades psychiatriques chroniques.
Il y en a un bon nombre d'hébergés à Notre-Dame. Je pense
qu'autrefois, il n'y a pas si longtemps, pour la plupart de ces malades
psychiatriques qui ont besoin de soins prolongés pendant plusieurs
années, qui font des rechutes, qui sont mis en congé, qui
rechutent, à peu près leur seule porte d'entrée dans le
système à Québec, c'était Saint-Michel-Archange et,
à Montréal, Saint-Jean-de-Dieu. Mais aujourd'hui, il y a beaucoup
plus de portes d'entrée par le biais des hôpitaux
généraux, mais il y a encore beaucoup de travail à faire
pour qu'ils soient accueillis plus adéquatement.
Mme Lavoie-Roux: II y a une catégorie de personnes, par
exemple, dont l'âge se situe entre 55-65. Quand une personne est devenue
âgée, ce n'est pas plus facile, mais disons qu'il y a
peut-être plus de possibilités. Mais je connais des femmes qui ont
62-64 ans qui, à cause d'un vieillissement prématuré,
à cause de sclérose et tout ça, sont devenues passablement
confuses. Je n'aimerais pas entrer dans les détails d'un cas
particulier, mais j'en ai vraiment un en tête, où finalement la
personne ne se nourrit plus, n'assume même plus ses
responsabilités. Évidemment, ce n'est pas une personne violente,
dans ce sens, sauf que, maintenant, comme elle va déranger tous les
voisins la nuit, le proprio dit: Vous n'aurez plus votre logis au mois de
juillet. Enfin, il ne renouvelle pas son bail. Ce sont des personnes qui
vraiment ont fait face à des difficultés considérables
pour trouver de l'hébergement pour cette personne. Évidemment,
elle n'a pas volé, mais elle est vraiment très confuse. Je me dis
que ce sont des situations... elle n'a pas 65 ans.
M. Lazure: Je suis content que le député de
L'Acadie soulève ce cas particulier, parce que les gens ne se rendent
pas compte souvent que dans les centres d'accueil pour personnes
âgées, il n'y a pas de limite inférieure de 65 ans. En
d'autres termes, on peut très bien, à 62 ans, ou 60 ans ou
même 58 ans, s'il y a une pathologie, s'il y a une maladie physique ou
mentale, qui fait que la personne d'un certain âge ne peut plus
être indépendante, vivre dans son logement ou sa maison ou vivre
même dans une habitation à loyer modique. C'est
précisément la clientèle qui doit aller dans un centre
d'accueil pour hébergement. On va en parler peut-être plus en
détail quand on va parler d'immobilisations, mais il y a quand
même des centres d'accueil nouveaux qui ouvrent,
presque un par mois actuellement. Nous aurons de plus en plus de places
dans les mois qui viennent pour ce genre de personnes.
Dans le moment, ces personnes peuvent trouver, encore une fois,
hébergement dans un centre hospitalier, section malades chroniques.
Mme Lavoie-Roux: Je regrette, mais ils se promènent d'un
hôpital à l'autre. Si je vous nommais les hôpitaux, vous les
connaissez très bien...
M. Lazure: Je vous crois.
Mme Lavoie-Roux: C'est vraiment une situation
intolérable.
M. Lazure: Cela rejoint la remarque que je faisais tantôt
sur cette espèce de préjugé défavorable
vis-à-vis ce genre de patient ou de bénéficiaire, parce
qu'administrativement et légalement, ils devraient accepter ces
personnes dans les centres hospitaliers, section malades chroniques.
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce que vous suggérez, M. le
ministre?
M. Lazure: S'il y a un cas bien précis, vous devez attirer
notre attention au ministère sur ce cas, et on intervient auprès
du centre hospitalier en question.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Limoilou.
M. Gravel: M. le Président, sur la même question,
disons que c'est réellement ce que le député de L'Acadie
vient de dire. C'est réellement un cas flagrant, parce que dans mon
comté, j'ai beaucoup de patients mentaux. En fin de compte, c'est un
fichu problème lorsque la parenté vient nous voir et qu'elle veut
faire interner ses enfants ou ses parents parce qu'ils ne sont plus endu-rables
à la maison. La seule solution possible on refuse partout
c'est d'envoyer les parents à la cour et de les faire interner par une
ordonnance de la cour. C'est la seule façon que j'ai pu trouver depuis
un bout de temps, de les faire interner par une ordonnance de la cour. C'est la
seule façon. En fin de compte, il y avait des abus dans le passé.
On sait qu'il y avait beaucoup d'abus et qu'à un moment donné, si
une famille voulait se débarrasser d'un parent, on s'en allait à
l'hôpital et on le faisait interner. J'en a vu des cas comme cela.
M. Grenier: M. le Président, sur le même programme,
j'aimerais avoir une explication du ministre à l'élément 3
sur les centres d'accueil privés et les centres d'accueil publics. Dans
les centres privés, vous avez une somme d'augmentation cette
année de $1 200 000, alors que dans les centres d'accueil publics, vous
avez une augmentation de $13 200 000, à la page 101. J'aimerais avoir
certaines explications là-dessus. La proportion me semble assez
disproportionnée.
M. Lazure: Évidemment, il y a un nombre beaucoup plus
restreint de centres d'accueil privés que de centres d'accueil publics.
C'est reflété par le budget annuel qu'on accorde à ces
deux types d'établissements. En ce qui a trait aux centres d'accueil
privés, pour le budget de l'année qui vient de finir,
c'étaient $36 800 000; pour les centres d'accueil publics,
catégorie sociale, plus la catégorie santé, les deux
ensemble, c'est tout près de $200 millions pour l'année courante.
Donc, il est normal que l'augmentation soit plus marquée.
Deuxièmement, le programme de construction des centres d'accueil depuis
quelques années, c'est essentiellement un programme de centres d'accueil
publics évidemment. J'ai quelques chiffres devant moi qui expliquent,
pour les frais d'opération, les frais de fonctionnement, qu'on doit
augmenter les budgets pour être capables d'embaucher le personnel qui va
aller oeuvrer dans les centres d'accueil publics qui ouvrent. Pour vous donner
une idée de cette addition de lits dans les centres d'accueil publics,
le rythme des augmentations, année par année, durant
l'année fiscale 1976/77, il y a eu 113 nouveaux lits dans le
Québec, dans les centres d'accueil publics pour personnes
âgées; 1977/78, 963 nouveaux lits; 1978/79, 758 nouveaux lits; en
1979/80, on prévoit 909 nouveaux lits et en 1980/81, la principale
augmentation, les projets dont la construction commence maintenant, 3577
nouveaux lits et finalement, pour 1981/82, 1200 nouveaux lits. (11 h 45)
Ce sont tous des projets qui sont ou bien en chantier, ou en
préparation quant aux plans et devis.
M. Grenier: Je prends les deux sommes, je laisse de
côté les centres d'accueil publics, mais je prends les domaines
publics et de santé, 4 et 5, ces sommes ne sont pas affectées par
la construction de nouveaux centres, c'est l'administration des centres
existants. C'est bien ça?
M. Lazure: C'est exact.
M. Grenier: Ce que je trouve un peu disproportionné, c'est
la moyenne. Je suis bien d'accord, le ministre l'a dit, qu'entre $1 200 000 et
$13 200 000, pour des sommes variant de $68 millions à $118 millions
l'an passé et de $69 millions à $131 millions cette
année...
M. Lazure: Non.
M. Grenier: Je trouve exorbitante cette différence.
M. Lazure: M. le Président, encore une fois, si on prend
4, centres d'accueil privés, légère augmentation normale
qui n'implique pas de développement, de nouvelles places à
financer. 5, centres d'accueil publics de santé, la même chose,
légère augmentation de $68 millions à $69 millions. C'est
le maintien des services existants dans les deux cas. Dans le troisième
cas, 6, centres d'accueil publics sociaux...
M. Grenier: Non, santé. $118 millions à $131
millions.
M. Lazure: Non, $118 millions, $131 millions, je m'excuse...
M. Grenier: Ce sont toujours les centres d'accueil publics...
c'est santé. Ah, c'est santé ici.
M. Lazure: Ce qui accroît, c'est le social, $118 millions
à $131 millions, ce sont les centres d'accueil dont je vous parlais
tantôt qui ont été récemment construits et pour
lesquels on réserve des crédits additionnels...
M. Grenier: D'accord.
M. Lazure: ... pour embaucher le personnel.
M. Grenier: D'accord, ça va. Le ministre disait tout
à l'heure je reprends son expression que les centres qui
se construisent, ce sont des centres d'accueil publics, évidemment.
J'aimerais bien savoir, dans son "évidemment", s'il y a des centres
d'accueil privés qui se bâtissent encore sous le gouvernement du
Parti québécois ou s'il ne s'en bâtit plus du tout.
Donne-t-on des permis pour de nouveaux centres privés?
M. Lazure: On se souviendra qu'avec l'adoption du projet de loi
103, en décembre, il est prévu que des centres d'accueil
privés peuvent être construits, ou aménagés, ou
créés au Québec dans la mesure où les besoins d'une
région l'exigent. C'est la position de notre gouvernement. Nous
favorisons nettement la création de centres d'accueil publics, mais nous
n'éliminons pas la possibilité, occasionnellement, d'accorder une
augmentation de lits dans un centre d'accueil privé. C'est
déjà arrivé, mais c'est occasionnel, je le
répète.
M. Grenier: Très occasionnel.
M. Lazure: La philosophie qui préside à tout
ça, M. le Président, c'est important que ceux qui lisent le
journal des Débats le sachent, on pense, que ce soit dans le cas d'un
hôpital ou dans le cas d'un centre d'accueil pour personnes
âgées, nous pensons que c'est une responsabilité
générale de toute la population, de tout l'État de
contribuer à ça et que ça ne doit pas se faire dans un but
lucratif, ça ne doit pas se faire pour accumuler des profits.
On rejette, au départ, si vous voulez, l'entreprise profitable
dans ce domaine des services sociaux et des services de santé, de
façon générale, encore une fois, tout en laissant une
porte ouverte, comme on l'a fait avec la loi 103, à certains cas
exceptionnels.
M. Grenier: II est acquis que dans ces centres d'accueil
privés il y a deux catégories de monde, il y a ceux qui ne
peuvent pas se placer dans des centres d'accueil publics et il y a ceux qui ne
veulent pas se placer dans des centres d'accueil publics pour ne pas avoir
à dévoiler leur avoir. À partir de là, quand
j'entends parler le gouvernement de son pluralisme qu'on va vanter dans de
grands discours et dans de grandes tournées, est-ce qu'on protège
ces gens, est-ce qu'on leur laisse la possibilité de pouvoir entrer
là? J'ai la conviction qu'on donne du fil à retordre aux
institutions privées au point que vous ne précisez pas la
réponse à la question que je vous pose, mais j'ai l'impression
qu'il n'y a à peu près pas d'additions dans les centres d'accueil
privés.
Le gouvernement est bien arrêté. On va garder comme
théorie que, selon les besoins des régions, le gouvernement
verra, mais c'est bien décidé qu'il n'y en aura pas un, par
exemple. Cela a l'air d'être bien clair dans l'esprit du gouvernement. Ce
seront des centres d'accueil publics. À partir de là, le
pluralisme du gouvernement, qu'on cesse d'en parler et qu'on cesse d'en faire
de grandes théories, ce n'est pas vrai dans les faits. On ne permet pas
de centres d'accueil privés pas plus, d'ailleurs, qu'on ne permet des
familles d'accueil privées. Dans certaines régions, on ne veut
pas en permettre; on prend tous les moyens détournés pour ne pas
en donner. J'ai des exemples comme cela à signaler au ministre, alors
que des écoles désaffectées feraient d'excellents centres
d'accueil. Je l'ai signalé l'année passée à la
commission et on a retenu la suggestion, comme on retient les autres, mais il
n'y a pas un pas qui se fait et il semble qu'il n'y ait pas un fonctionnaire
autorisé à donner cela dans les régions où il y a
des centres d'accueil existants, des familles d'accueil dans des écoles
désaffectées qui demanderaient très peu d'investissements
de la part des municipalités.
M. Lazure: M. le Président, j'ai des chiffres devant moi.
Les centres d'accueil de moins de 30 bénéficiaires, ce qu'on
appelle maintenant des pavillons, il ne faut pas oublier que cela s'est
toujours appelé des centres d'accueil, c'est pour une cohérence
bureaucratique qu'on a changé le terme à un moment donné
et on appelle cela un pavillon. Les pavillons sont essentiellement de petits
centres d'accueil privés, vous en convenez.
M. Grenier: Oui.
M. Lazure: Quand je disais tantôt qu'il y avait eu
occasionnellement des augmentations de lits, je vous en donne comme preuve les
chiffres: le 1er avril 1978, il y avait 2800 bénéficiaires dans
des pavillons; un an plus tard, le 1er avril 1979, il y en a 3693. C'est quand
même une augmentation appréciable. Nous continuons d'augmenter;
nous voulons nous rendre, dans les mois qui viennent, jusqu'à 4000
places de bénéficiaires dans ce qu'on pourrait appeler des
centres d'accueil privés, des petits centres d'accueil privés qui
vont jusqu'à 29 lits.
M. Grenier: Entendons-nous bien, là! Il s'agit bien de
centres d'accueil privés qui sont maintenant "pavillonnés" par un
centre d'accueil public.
M. Lazure: Exactement.
M. Grenier: Ce sont des extensions de centres existants ou ce
sont de nouvelles constructions.
M. Lazure: Ce ne sont pas vraiment des extensions. S'il y a une
association, un lien entre ces pavillons et un centre d'accueil public, c'est
principalement pour que le pavillon reçoive une assistance technique de
la part du centre d'accueil. C'est une des obligations du centre d'accueil
public vis-à-vis de son pavillon que de fournir les soins d'une
infirmière, de...
M. Grenier: C'est un centre public qui devient le parrain d'un
centre privé. On le vit dans nos régions, cela va.
M. Lazure: Si vous voulez.
M. Grenier: Mais vous ne répondez pas quand même en
disant qu'il y a des lits d'ajoutés. Vous me dites qu'il y a des centres
d'accueil qui sont maintenant "pavillonnés". Vous ne dites pas qu'on a
élargi les centres privés ou qu'on en a bâti de nouveaux.
Vous me dites qu'il y en a plus qui sont maintenant "pavillonnés", qui
ont accepté d'être "pavillonnés". C'est ce que vous me
répondez, je pense.
M. Lazure: Non, je vous dis plus que cela. Je vous dis aussi
c'est vrai ce que vous venez de me faire dire qu'il y a un bon
nombre, dans cette augmentation de presque 900 places, qui existaient et qui
étaient connus du ministère. Ils existaient sous forme de petits
centres d'accueil privés, si vous voulez. D'autres étaient ou
bien inexistants, ou bien n'étaient pas connus du ministère.
Officiellement, ils n'étaient pas existants, puisqu'ils n'étaient
pas connus du ministère, ce qu'il était convenu d'appeler des
foyers clandestins. Mais en plus, il y a un quatrième
phénomène qu'on peut retracer, je pourrais vous en donner des
exemples. Il y a de ces pavillons qui, disons, avaient 20 lits, il y a deux
ans, et qui ont, avec notre approbation, augmenté leur capacité
à 25 lits, à 29 lits. Je peux vous en donner des exemples. Je
vous assure...
M. Grenier: C'est vraiment la réponse à ma
question.
M. Lazure: J'en ai un en tête qui était dans la
région de l'Abitibi, c'est celui que j'ai en tête. Dans la
région de Québec, dans la proche région de Québec,
j'en ai un autre en tête. Mais on pourrait vous fournir des
données. Il y a eu un certain nombre d'agrandissements de ces anciens
petits centres d'accueil privés qu'on appelle maintenant des pavillons.
Ils ne sont pas mis en tutelle par un centre d'accueil public, encore une fois.
Ils reçoivent $9 par jour, par bénéficiaire et ils
administrent ce revenu. Ils reçoivent un soutien professionnel de la
part du centre d'accueil. Mais ce sont eux qui administrent leurs revenus.
M. Grenier: Cette politique du gouvernement de pavillonnement, je
pense que c'est excellent. C'est très bien fait et cela a
contribué à augmenter le nombre des services et à
améliorer les services aussi dans ces centres privés, j'en suis.
Mais je crois que le ministre a de la difficulté à me
répondre quant à l'augmentation des lits privés parce que
j'ai lu, dans le programme de Parti québécois, que le
développement de centres privés, que ce soit dans des
écoles, que ce soit au niveau de l'hébergement des personnes
âgées, on n'y croit pas beaucoup dans le parti. C'est bien la
politique du gouvernement que de développer le système public et
d'y aller mollo dans le système privé. On constate ce matin que
c'est vrai aussi dans le domaine de l'hébergement, mais je dis que le
gouvernement fait fausse route. Je le mets en garde contre cela. Ce ne sont pas
seulement des gens qui exploitent des personnes âgées ou des
malades dans des centres privés, il y a des personnes qui donnent des
services. Je peux dire au ministre également, que dans ces petits
centres, j'exclus le fait de centres d'accueil qui ont des centres de jour,
où la vie est assez différente, mais exception faite de ces
centres, il y a bon nombre de centres privés où la vie est
beaucoup plus intense et beaucoup plus agréable que dans les centres
publics. Le ministre n'est pas sans être au courant de cela. De là
à exclure à peu près totalement la possibilité
d'agrandissement ou de garder théoriquement des centres privés et
ne pas le faire dans les faits, c'est une erreur du gouvernement et il s'en
repentira d'ici quelques années, parce que c'est une concurrence
correcte dans notre système.
M. Lazure: M. le Président, le député de
Mégantic dit des choses qui dépassent la vérité,
parce que, encore une fois, je le répète, depuis la loi 103,
depuis le mois de décembre, il est permis, soit d'augmenter le nombre de
places dans un centre d'accueil privé je ne parle plus de
pavillons, je parle d'un centre d'accueil véritablement privé de
plus de 30 lits c'est permis, maintenant, pour autant qu'on puisse
justifier le besoin dans la région donnée où c'est
même permis de bâtir, de créer un nouveau centre d'accueil
privé en autant qu'on peut le justifier. À l'époque, le
député de Mégantic s'en souviendra, j'ai même
rencontré en décembre les représentants de l'Association
des centres d'accueil privés qui se sont dits satisfaits du
libellé du texte qui a finalement été adopté par la
loi 103. Je dirais encore une dernière fois, qu'il y a nettement une
différence d'approche dans les deux parties. Il s'agit de programmes
politiques. Je pense que personne ne va se surprendre s'il y a des
différences importantes, surtout dans la politique sociale de notre
parti, le Parti québécois, par rapport au parti de l'Union
Nationale. C'est connu, mais la principale raison qui nous amène
à être très prudents et à ne pas ouvrir la porte
grande à la création de centres d'accueil privés, ce n'est
pas un préjugé contre l'entreprise privée, mais c'est
plutôt une conviction qu'il est facile d'exploiter les
gens, surtout les personnes âgées. Il est très
facile d'exploiter les personnes âgées, on en a vu de multiples
exemples. Chez les journalistes, Mme Dutrisac en particulier est bien connue
pour avoir identifié un grand nombre de ces exemples d'exploitation.
C'est pour cela qu'on veut procéder avec une très grande prudence
en ce qui concerne l'approbation de nouveaux centres d'accueil
privés.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur le programme?
Mme Lavoie-Roux: Touchant les centres d'accueil, est-ce que ce
n'est pas le centre d'accueil de Lanaudière qui a été mis
en tutelle?
M. Lazure: Oui, cela s'appelle les Centres d'accueil de
Lanaudière Inc., puisque cette corporation administre deux pavillons, un
à Lavaltrie et l'autre à Repentigny.
Mme Lavoie-Roux: Je lisais un article que je n'ai malheureusement
pas avec moi, qui, justement, était un article de Mme Dutrisac et qui
semblait mettre en doute le comportement de certains fonctionnaires; la
question précise que je veux poser au ministre c'est: Évidemment,
vous faites enquête présentement pour vérifier toutes ces
choses-là, s'il y a des fonctionnaires du ministère dont le
comportement a pu être mis en doute, quelle est la décision du
ministère à leur égard jusqu'à ce que des faits
aient été établis d'une façon précise?
M. Lazure: Les remarques de Mme Dutrisac dans son article
touchant les fonctionnaires sont fondées et on a pris des mesures de
toute urgence, je peux vous en assurer, et je pourrai vous donner des
détails aussi, si vous le désirez. On a pris des mesures dans les
jours qui ont suivi la réception du rapport, le sous-ministre et moi en
particulier, et on a donné un mandat écrit à un
fonctionnaire du ministère qui est particulièrement chargé
de la surveillance, pas tellement la surveillance d'autres fonctionnaires, mais
la surveillance des opérations de contrôle, de vérification
qui se font. (12 heures)
Deuxièmement, il y a dans le ministère actuellement un
service de vérification interne qui n'existait pas auparavant. C'est un
mécanisme qui s'implante de plus en plus dans le réseau public et
dans le réseau privé. Autrefois, on s'en remettait au
mécanisme de la vérification externe presque exclusivement. On
s'aperçoit qu'il faut avoir les deux.
Alors, on a un service de vérification interne au
ministère qui, de concert avec l'autre fonctionnaire dont je vous
parlais tantôt qui est exclusivement attaché à ce travail
de vérification, ensemble ils sont en train de remédier aux
lacunes, aux manquements qui ont été soulignés dans le
rapport de l'enquêteur. Il y a des pratiques qui ne sont pas
malhonnêtes mais qui sont des pratiques de gestion un peu trop
irrégulières ou pas assez rigoureuses qu'on retrouve chez nous
sûrement comme dans probablement la plupart des ministères. Il
faut être très vigilant, c'est ce que nous sommes en train de
faire. Nous y apportons des correctifs.
Mme Lavoie-Roux: Si je vous comprends bien, M. le ministre, vous
faites allusion surtout aux fonctionnaires qui étaient dans
l'institution, dans le centre d'accueil.
M. Lazure: Non, je parle des fonctionnaires du
ministère.
Mme Lavoie-Roux: Ah bon!
M. Lazure: Qui avaient des liens avec le centre d'accueil.
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui, c'est cela. Vous dites que les
prétentions de Mme Dutrisac étaient fondées.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Alors, qu'advient-il des fonctionnaires du
ministère qui entretenaient...
M. Lazure: Les fonctionnaires du ministère qui
étaient impliqués dans ce dossier ne sont plus dans ce dossier.
C'est la première chose qu'on a faite.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: On les a sortis de ce dossier, on leur a donné
d'autres fonctions pour le moment qui ne touchent pas au centre d'accueil
Lanaudière, ni à d'autres centres d'accueil, des fonctions
autres, complètement autres. C'est un traitement symptomatique
seulement, c'est l'aspirine. Quant à la vraie cure, c'est ce que je vous
disais tantôt, c'est le service de vérification interne qui, avec
l'aide du chargé de mission spéciale nommé par le
sous-ministre et moi, ces deux groupes vont apporter des correctifs à
des pratiques qui sans être malhonnêtes étaient de la
mauvaise gestion de la part de nos fonctionnaires vis-à-vis des
établissements.
Mme Lavoie-Roux: Cela se limite à un changement de poste,
à une mutation.
M. Lazure: Un changement de fonction, en tout cas.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Je peux ajouter là-dessus qu'effectivement les
problèmes qui ont été soulignés à cette
occasion faisaient partie d'un certain nombre de raisons qui nous avaient
amenés, dans la réorganisation du ministère, à
prévoir un service de vérification interne. Outre ce cas, il y a
des
problèmes normaux dans une grande organisation qui nous
entraînent à mettre sur pied un service de vérification
interne. Dans la réorganisation du ministère, cette entité
nouvelle était prévue pour éviter ce type de situation ou
d'autres types qui peuvent exister, s'il n'y a pas un service de
vérification interne. Au-delà de ce cas particulier qui vient de
ressortir, la réorganisation nous avait amenés à mettre
sur pied un service réel de vérification.
Seulement une dernière remarque, quand le député de
L'Acadie conclut en disant que c'est seulement un changement de fonction,
j'ajouterai que le rapport de l'enquêteur a été
envoyé au ministre de la Justice. C'est évident, qu'il s'agisse
de fonctionnaires à l'intérieur du ministère ou
d'employés du centre d'accueil...
Mme Lavoie-Roux: Je ne savais pas qu'il était allé
au ministère de la Justice.
M. Lazure: Oui, il est à la Justice. Mme Lavoie-Roux:
Ah bon! parfait.
M. Grenier: J'aurais une question à poser sur
l'hôtel Howard Johnson. Qu'est-il arrivé... L'an passé
autour de cette même table, cela a été un scandale...
Mme Lavoie-Roux: Je pensais que c'était l'Union Nationale
qui l'avait acheté.
M. Grenier: Les anciens ministres de l'Union Nationale...
M. Lazure: Cela risque d'être en conflit
d'intérêts, M. le député.
M. Grenier:... comme les anciens ministres du Parti
libéral et comme les futurs anciens ministres du Parti
québécois. Je vais dire comme Duplessis disait: Quand ils ont
quitté la politique, ils ne reconnaissent plus la main qui leur a
donné à manger. Je voudrais savoir que ce soit l'Union
Nationale, que l'intérêt soit là ou pas ce qui est
arrivé au Howard Johnson.
M. Lazure: On n'a jamais été actif dans ce dossier.
Il s'agit d'une entreprise de chambres et de logements. Ce que j'en sais, c'est
par les journaux. Cela ne relève pas de notre ministère.
M. Grenier: De quel ministère cela relèverait-il?
Des Affaires municipales?
M. Lazure: Pour les permis, il s'agit de permis municipaux, s'il
s'agit d'une maison de chambres, mais ce n'est pas un centre d'accueil et
ça ne relève pas de notre ministère.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'il avait été vaguement
question qu'on le transforme en centre d'accueil. Est-ce que...
M. Grenier: Oui, l'an passé, mais c'était juste un
"show", ici, à la commission parlementaire. Le grand scandale du
siècle.
M. Lazure: Non, je m'excuse... M. Grenier: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas, je n'y étais pas.
M. Lazure: Moi non plus je n'y étais pas, je ne sais pas
qui défendait les crédits du ministère, mais...
M. Grenier: Oui, on avait mentionné ici que cet
hôtel devait être transformé en centre d'accueil ou en
résidence pour personnes âgées.
M. Lazure: J'ai peut-être un trou de mémoire, mais
je ne crois pas...
M. Grenier: II y a même des personnes qui y ont
demeuré, je pense.
M. Lazure: Je ne crois pas, mais, en tout cas, je peux vous dire
qu'il ne relève pas du ministère.
Mme Lavoie-Roux: Vous ne l'avez pas acheté depuis ce
temps?
M. Lazure: Non, je ne l'ai pas acheté.
M. Grenier: Et il n'y a pas d'autres ministères qui l'ont
acheté?
M. Lazure: On n'est pas allé à la rescousse de
l'Union Nationale.
M. Grenier: Est-ce qu'il y a d'autres ministères
qui...
Mme Lavoie-Roux: C'est à la veille, mais ce n'est pas fait
encore, n'est-ce pas?
M. Grenier: ... sont intéressés à cet...
M. Lazure: Possiblement le ministère des Affaires
municipales, par le biais de leur juridiction sur la municipalité de
Montréal, qui émettrait...
M. Grenier: Le ministère ne financerait pas une telle
institution?
M. Lazure: Non, il n'y a pas de financement.
M. Grenier: En fait, c'est une bombe qui avait
éclaté l'an passé, à l'occasion des crédits
et, en fait, ce n'en était pas une.
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
Mme Lavoie-Roux: Non, un instant, M. le Président, je
voudrais revenir à l'élément 2, vous imaginez bien!
M. Lazure: Programme 9, élément 2?
Mme La voie-Roux: Oui, à l'élément 2,
D'abord, pourrait-on me dire si sur les crédits qui avaient
été prévus pour 1978/79 il s'agit des services de
garderies de $12 281 000, certains ont été
périmés ou si tous ces crédits ont été
utilisés?
M. Lazure: II y a eu des crédits qui ont été
périmés.
Mme Lavoie-Roux: Pour quel montant?
M. Lazure: Pour une somme d'environ $1 million de crédits
périmés. Il y avait eu une augmentation assez importante des
crédits l'an passé, au chapitre des garderies de
mémoire, elle était de $7 millions et, malheureusement, il
y a eu des retards dans l'application de politiques nouvelles. Par exemple, ce
n'est qu'au tout début d'octobre qu'on a pu annoncer les nouvelles
politiques concernant la garde dans le milieu scolaire où il y avait une
partie de ce budget qui était allouée.
Mme Lavoie-Roux: C'est arrivé au mois de janvier, dans les
commissions scolaires, M. le ministre.
M. Lazure: En tout cas, on a rendu les crédits disponibles
et la politique publique en octobre, le ministre d'État au
développement social et moi.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ces $400 000 ont été
utilisés en totalité pour les services de garderie ou, enfin,
pour des projets de services de garderie en milieu scolaire?
M. Lazure: Ce montant a été transféré
au ministère de l'Éducation. On n'a pas de rapport du
ministère de l'Éducation, mais cette somme, d'un peu plus de $400
000, a été véritablement transférée, de
façon formelle, au ministère de l'Éducation et c'est lui
qui en dispose selon ses critères; mais on n'a pas eu de rapport.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce pour un montant de $1 million exactement
ce qui a été périmé?
M. Lazure: C'était un peu plus que $1 million, je pense
que le montant exact était de $1 100 000. Cette somme... D'abord la
partie qui constituait une augmentation d'allocation aux parents... Vous vous
souviendrez que, au début d'octobre...
Mme Lavoie-Roux: Oui, l'augmentation de $1.
M. Lazure: ... on a augmenté de $1 la partie qui allait
aux parents. Évidemment, en ce qui avait trait à cette partie, il
n'y a pas eu de retard dans l'attribution des montants; ça a assez bien
marché.
Là où il y a eu forcément des retards, c'est dans
la mise sur pied de nouvelles garderies. En termes de places, si vous voulez
c'est la meilleure façon de l'exprimer nous avions
prévu 2500 places nouvelles au cours de l'année finan-
cière et malheureusement on n'a atteint que 2154 places nouvelles. Si on
veut avoir le nombre des places, le dernier recensement, qui remonte à
environ un mois, donne 15 379 places au total.
Mme Lavoie-Roux: Quel est votre objectif pour...
M. Lazure: Notre objectif, avec les crédits additionnels
cette année, c'est d'augmenter de 4000 places; donc, d'atteindre tout
près de 20 000 places à toutes fins utiles, parce qu'au moment
où on se parle, c'est vraiment 16 000 et non pas 15 379. Alors, ce
serait de nous rendre à 20 000 places avec les crédits de cette
année.
Un deuxième objectif important et cela, on va l'exprimer
par notre projet de loi qui devrait être déposé avant
l'ajournement d'été, un projet de loi concernant les services de
garde à la petite enfance c'est de diversifier les modes de
service de garde. Jusqu'ici, les services de garde ont été
concentrés surtout dans les garderies de quartier, les garderies
populaires et un peu dans les garderies en milieu de travail. C'est
précisément l'essentiel de la politique que nous avions
annoncée au nom du gouvernement au mois d'octobre dernier, de
diversifier par l'ajout de services de garde en milieu scolaire, que ce soit
tôt le matin, le midi ou le soir, en fin d'après-midi. C'est ce
programme qui est commencé, à titre d'expérience pilote,
avec les $400 000 qu'on a donnés l'an dernier à
l'éducation.
Un deuxième nouveau mode de garde, c'est la garde dans le milieu
familial où, essentiellement, une personne ou un couple, dans une maison
familiale, pourra, moyennant une reconnaissance par une agence quelconque qui
sera déterminée par le texte de loi, cela peut être une
municipalité ou une commission scolaire ou une agence sociale, la
personne pourra recevoir, pour des services de garde, un maximum de cinq
enfants. Pour cette garde en milieu familial, elle recevra un montant
quotidien. Cela n'empêchera pas, évidemment, la garde en milieu
familial qui se fait officiellement beaucoup dans notre milieu, cela va
continuer. On ne veut pas accréditer toutes les personnes qui font de la
garde en milieu familial. Pour celles qui voudront devenir
accréditées, il y aura un mécanisme pour qu'elles le
soient et qu'elles reçoivent une subvention; les parents recevront une
subvention.
Un troisième nouveau mode de garde, c'est la mini-garderie, celle
où on retrouverait un nombre d'enfants se situant entre cinq et quinze.
C'est vraiment l'essentiel du projet de loi qui sera déposé, de
favoriser, de stimuler l'apparition de ces nouvaux modes de garderie de
façon à ce que le parent ait le choix. Selon ses revenus, il
pourra toucher la même subvention, qu'il amène son enfant dans une
garderie de quartier, dans une garderie en milieu de travail ou dans une
garderie familiale.
Mme Lavoie-Roux: Des $7 millions qui ont été
ajoutés l'an dernier, combien sont allés... C'était
de l'ordre de $7 millions, je pense que c'est assez juste, d'environ $5
millions, c'est passé à $7 millions. Enfin, grosso modo,
c'était $7 millions.
M. Lazure: Autour de $7 millions, oui.
Mme Lavoie-Roux: Quel montant de cette somme est allé
à la création de nouvelles places, quel montant est allé
à l'indexation du $1, quel montant est allé au renouvellement
d'équipements et à d'autres fins que la création de
places?
M. Lazure: Un instant, je pense qu'on a un tableau
là-dessus. J'ajouterai aussi, pour le député de L'Acadie
qui est bien intéressé, à bon titre, à cette
question, qu'à part la diversification des modes de services de garde,
on veut aussi investir beaucoup plus d'argent pour les garderies qui vont
intégrer des enfants handicapés. L'an passé, on a
commencé, à titre expérimental, à donner un
supplément de subventions pour la garderie qui allait jusqu'à 15%
de ses places pour enfants handicapés. Le programme a
démontré qu'il fallait y mettre plus d'argent que cela.
Mme Lavoie-Roux: Justement, je suis contente que le
ministère le soulève, parce que j'allais l'oublier. Il ne me
semble pas que... D'ailleurs, c'est une mesure que vous aviez prévue il
y a deux ans, si je ne m'abuse... peut-être que c'était l'an
dernier.
M. Lazure: Non, cela a commencé l'an passé.
Mme Lavoie-Roux: Les gens trouvent que l'argent qui leur est
accordé n'est pas suffisant pour les inciter à prendre
plusieurs... si bien que les garderies, d'une façon
générale, ne s'en sont pas prévalues.
M. Lazure: Non, c'est ce que je dis. Un certain nombre s'en sont
prévalues, mais...
Mme Lavoie-Roux: Alors, ce serait une autre variable. Combien
sont allés pour les handicapés dans cette augmentation?
M. Lazure: On recherche... On a le tableau pour 1979/80. On n'a
pas dans nos documents le tableau pour 1978/79. On pourra vous le fournir la
semaine prochaine, à la prochaine séance.
Mme Lavoie-Roux: La semaine prochaine!
M. Lazure: S'il y a une prochaine séance ou en tout cas
demain, si vous voulez.
Mme Lavoie-Roux: Non, je suis occupée demain matin.
M. Lazure: Dans les jours qui viennent. Je regrette, on ne l'a
pas ici. On a la répartition pour 1979/80 dans les principaux titres. Il
est possible, par le tableau de 1979/80 de retrouver ce qui a été
dépensé en 1978/79. L'aide aux familles, $11 900 000; l'aide
directe aux garderies, $1 070 000; l'aide aux garderies dans le petit programme
pour handicapés qui n'a pas bien marché, $90 000 et l'aide pour
le démarrage des garderies en milieu défavorisé, une aide
spéciale de $60 000; ensuite il faut ajouter le renouvellement de
l'équipement $240 000.
Mme Lavoie-Roux: C'est pour l'année à venir, par
exemple.
M. Lazure: Non, l'année passée.
Mme Lavoie-Roux: Le renouvellement de l'équipement $240
000.
M. Lazure: C'est cela. Alors, dans l'année à venir,
ce n'est pas ferme, ce n'est pas final, mais c'est la proposition qui est
devant nous, que les fonctionnaires nous ont présentée, qu'on est
en train d'étudier. Je parle de crédits de développement
seulement. L'aide aux familles augmenterait de $6 100 000; de $11 900 000
qu'elle était, autrement dit, elle passerait à $18 000 000;
l'aide directe aux garderies augmenterait de $555 000; l'aide aux
handicapés augmenterait de $410 000. Cela rejoint ma remarque de
tantôt.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que vous allez augmenter le per diem
pour un enfant handicapé. Est-ce que c'est de cette
façon-là?
M. Lazure: Oui, essentiellement c'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Qui va passer de combien à combien.
M. Lazure: Qui permettra d'engager du personnel. Ce n'est pas
fixé encore. On achève de mettre la dernière main à
une nouvelle politique de financement des services de garde qui sera rendue
publique à peu près au même moment où on va rendre
public le projet de loi, c'est-à-dire dans environ un mois, avant
l'ajournement d'été.
Mme Lavoie-Roux: Dans quelle mesure ces augmentations que vous
accordez aux garderies permettent-elles une augmentation légitime et
normale au personnel qui y travaille? Je le signalais la semaine
dernière, je ne sais quand, le personnel des garderies est un des
personnels les moins payés. Ils ont à peine $0.30 en haut du
salaire minimum, sauf pour quelques garderies. J'imagine que dans une garderie
comme à l'Université de Montréal peut-être qu'ils
ont un salaire plus élevé, mais quand vous faites la moyenne des
garderies et quand vous arrivez aux garderies que vous appelez les garderies
populaires, les salaires sont vraiment très bas. Est-ce que ceci leur
permet une augmentation du salaire...
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: L'an dernier, le dollar ne leur permettait
pas.
M. Lazure: Non, le dollar n'était pas pour cela non plus,
mais les augmentations... Par exemple, quand on dit qu'on va ajouter $555 000
au $1 million d'aide directe aux garderies, cette aide était nouvelle
cette année-là, il ne faut pas l'oublier. C'était la
première année qu'on l'apportait cette aide directe aux
garderies. Donc cela va augmenter à au-delà de $1 500 000 l'an
prochain. Cela permet aux garderies d'augmenter les salaires de leurs
employés. Il y a une autre chose qui permet aux garderies d'augmenter
les salaires, ce sont les subventions pour le renouvellement
d'équipement qui n'existait pas auparavant.
Je m'explique. Dans la mesure où, dans le passé, le
gouvernement ne donnait pas de subvention de renouvellement
d'équipements, cela voulait dire que la garderie, avec ses revenus
généraux, devait consacrer une partie de cet argent à
acheter de l'équipement. Cela se faisait aux dépens des salaires
des employés. Étant donné que la garderie n'aura plus
cette dépense à faire, elle pourra consacrer une plus grande
proportion de son revenu général à la partie des
salaires.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous avez fait une estimation, compte
tenu des personnes oeuvrant à l'intérieur des garderies, du
pourcentage d'augmentation que ceci pourrait vouloir dire?
M. Lazure: Augmentation des salaires? Mme Lavoie-Roux: Des
salaires.
M. Lazure: Je ne pense pas. Non. Ce serait intéressant,
mais je vous avoue qu'on ne s'est pas arrêté à faire une
étude approfondie des salaires. Je retiens la suggestion et on va
essayer, avec le regroupement des garderies, de faire un inventaire des
salaires qui sont donnés et de voir avec ces nouvelles sommes d'argent
de quel pourcentage cela pourrait les augmenter.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'on veut aussi diversifier le
personnel à l'intérieur des garderies. J'imagine qu'on veut avoir
du personnel masculin et du personnel féminin. Il y a des garderies
où il y a du personnel masculin, mais en très petit nombre. C'est
une bien mauvaise raison que je vous donne, le même prétexte
pourrait valoir même si ce sont seulement des femmes qui sont dans les
garderies, mais, de toute façon, pour attirer du personnel qui puisse
être intéressé à y poursuivre une carrière,
il faut quand même qu'on leur paie des salaires raisonnables parce qu'ils
obtiennent un diplôme en techniques administratives, techniques...
M. Lazure: Techniques de garderie.
Mme Lavoie-Roux: ... de garderie comme d'autres terminent en
techniques administratives à l'intérieur des cégeps. Ce
sont des gens qui ont quand même dépassé le secondaire, qui
ont des études collégiales. Cela me semble important, si vous
voulez vous assurer d'abord de la stabilité et de la qualité du
personnel, que vous songiez à la marge de manoeuvre qu'il leur reste
pour offrir des salaires qui...
M. Lazure: Oui. C'est pour cela qu'on s'est battu depuis un
certain temps pour obtenir de modifier la politique. Encore une fois, j'y
reviens parce que c'était un tournant important dans l'histoire des
garderies au Québec, la politique du gouvernement qui a
été annoncée au mois d'octobre dernier par le ministre
d'État au développement social et moi-même incluait, entre
autres choses nouvelles, cette aide directe aux garderies qui était
réclamée depuis longtemps par les garderies et qui donne une
sécurité aux garderies. Je vous rappelle que les garderies sont
essentiellement des entreprises privées et que leurs employés
là, je ne discute pas du bien-fondé du
phénomène ne sont pas syndiqués, ils ne sont pas
rattachés à l'ensemble des employés du secteur des
affaires sociales, par exemple.
Nous sommes conscients depuis longtemps qu'il faut améliorer les
conditions de salaire, les conditions de travail du personnel dans les
garderies. Je pense qu'on a fait des gestes concrets pour les améliorer.
Il y a encore de la place pour l'amélioration. La présence du
sexe masculin, cela aussi le ministre y croit beaucoup. La première
garderie en milieu hospitalier, à l'hôpital
Rivière-des-Prairies, comportait un employé de sexe masculin et
le comporte toujours, d'ailleurs. Il est très stable, cela fait huit ans
qu'il travaille à la garderie de Rivières-des-Prairies. On le
voit...
Mme Lavoie-Roux: Lui fait partie du réseau des affaires
sociales, alors il est mieux payé, probablement.
M. Lazure: II est privilégié.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. Quand je parle du salaire des
garderies, évidemment, je soustrais ces garderies qui se trouvent en
milieu universitaire ou qui se trouvent dans un milieu de travail aussi. Je ne
sais pas s'il y en a beaucoup, mais il y a des chances qu'on y soit mieux
rémunéré.
M. Lazure: Oui, il y en a de plus en plus, il y en a une
quinzaine, à peu près.
Mme Lavoie-Roux: Quelles sont vos projections à plus long
terme des places de garderie pour satisfaire les besoins?
M. Lazure: Écoutez...
Mme Lavoie-Roux: Sans parler de... réseau universel,
est-ce que cela veut dire que tout le monde a une garderie? Tout le monde n'en
a peut-être pas besoin.
M. Lazure: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce que c'est...
M. Lazure: En gros, l'an prochain, en se rendant à 20 000,
on satisfera environ 20% des besoins.
M. Grenier: Si les centres de dénatalité ne
fonctionnent pas trop.
M. Lazure: Nous, on pense qu'il faut se rendre, d'ici quelques
années, à environ 35% ou 40% des besoins. Il n'y a aucune
société, à ma connaissance, j'en ai visité
des garderies dans beaucoup de pays qui satisfait 100% des besoins de
garderie. C'est presque impossible, parce quand on parle de services de garde
plus diversifiés, justement, on ne veut pas offrir des services de garde
seulement aux femmes qui travaillent. Je vais faire plaisir au membre de la
commission représentant l'Union Nationale. Il y a aussi des femmes qui
travaillent au foyer, qui ont besoin de services de garde, ne serait-ce que
quelques heures par semaine, une demi-journée par semaine, deux
demi-journées par semaine, pour s'occuper de sa propre santé
mentale, santé physique ou ses loisirs. On pense que dans ce contexte,
d'une conception large des services de garde, c'est impossible de satisfaire
à 100% des besoins. Mais on voudrait, d'ici quelques années, se
rendre à au moins 35%, sinon 40% des besoins.
Mme Lavoie-Roux: Ce à quoi vous faites allusion on
en a parlé l'autre jour ce sont les haltes-garderies. Est-ce que
vous en prévoyez dans votre développement pour l'année qui
vient?
M. Lazure: Oui, on prévoit des développements et
cela aussi, le projet de loi va traiter des haltes-garderies. Mais il n'est pas
exclu, je ne faisais pas seulement allusion aux haltes-garderies, je faisais
allusion aussi à la garde en milieu familial qui peut être
à temps partiel voyez-vous? Qui n'aurait pas besoin d'être
à temps plein comme pour l'enfant de la mère qui travaille
à temps plein. Cela pourrait être à temps partiel. La
halte-garderie, il y a des développements de ce côté. Par
exemple, dans le réseau des CLSC, la plupart de nos 81 CLSC ont une
halte-garderie. On en voit de plus en plus dans les hôpitaux, des
haltes-garderies. Mais il y aura un mécanisme de reconnaissance pour les
haltes-garderies qui sera assez simple, qui sera probablement
décentralisé, qui sera plutôt au niveau municipal qu'au
niveau gouvernemental.
Mme Lavoie-Roux: Bon...
Le Président (M. Marcoux): Excusez, la commission ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 30)
(Reprise de la séance à 15 h 43)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît!
C'est la reprise des travaux de la commission permanente des affaires
sociales qui est réunie pour étudier, programme par programme,
les crédits du ministère pour l'année 1979/80.
Les membres de cette commission sont: M. Forget (Saint-Laurent)
s'il y a des changements, vous me le direz M. Goldbloom (D'Arcy
McGee)...
Mme Lavoie-Roux: Non, c'est Mme Lavoie-Roux (L'Acadie).
Le Président (M. Laplante): ... remplacé par Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Gosselin (Sherbrooke), M. Gravel (Limoilou), M.
Grenier (Mégantic-Compton), M. Lavigne (Beauharnois), M. Lazure
(Chambly), M. Martel (Richelieu), M. Paquette (Rosemont), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Shaw (Pointe-Claire).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. Couture (Saint-Henri), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Larivière (Pontiac-Témiscamingue), M. Marcoux (Rimouski), M.
Marois (Laporte).
On me dit, lorsque les travaux ont été ajournés,
vous étiez rendus au programme 9, mais je ne pourrais pas vous dire s'il
a été adopté.
Mme Lavoie-Roux: Non, il n'a pas été adopté.
Si vous voulez me donner une seconde, ce ne sera pas long.
Le Président (M. Laplante): D'accord. J'appelle le
programme 9.
Mme Lavoie-Roux: Je veux seulement voir s'il reste quelque
chose.
M. Grenier: En attendant, Mme le député de
L'Acadie, j'aurais une question.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: J'aimerais revenir à l'élément
1, une courte question. J'aimerais savoir du ministre si le nombre des familles
d'accueil a augmenté considérablement depuis 1978/79, en nombre
et en places.
M. Lazure: Un petit moment d'indulgence, s'il vous plaît!
La question porte sur les familles d'accueil pour adultes ou pour enfants?
M. Grenier: Pour adultes. M. Lazure: Un petit moment.
Mme Lavoie-Roux: ... il a diminué.
M. Grenier: II doit y avoir une petite augmentation.
Mme Lavoie-Roux: Avec $500 000 de moins? M. Lazure: Un
petit moment, on l'a...
Les familles d'accueil pour adultes, en nombre de places, en septembre
1977, il y avait 5103 places; en mars 1978, je parle de places
occupées...
M. Grenier: Oui.
M. Lazure: 5100 en 1977, 5592 en mars 1978 et en septembre 1978,
le dernier chiffre qu'on a, 6100. Donc, il y a une légère
augmentation des familles d'accueil pour adultes d'environ 10%
annuellement.
Mme Lavoie-Roux: Je pensais que le budget diminuait.
M. Grenier: Non, il est augmenté. Presque $3 millions, un
petit peu plus de $3 millions. Vous aviez élaboré une politique
qui avait été annoncée l'an passé je me
demande si ce n'était pas le ministre de l'Éducation qui en avait
parlé selon laquelle des écoles
désaffectées, dans les parties rurales de la province, pourraient
être refaites pour servir à des familles d'accueil. J'aimerais
savoir si cette politique a été suivie et combien d'écoles
désaffectées peuvent maintenant servir en 1979 aux familles
d'accueil.
M. Lazure: Si je peux demander la collaboration du
député, on pourrait traiter cela quand on va parler des
immobilisations, des constructions, s'il vous plaît!
M. Grenier: D'accord. Le programme suivant.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
Mme Lavoie-Roux: Non, je n'en ai pas d'autres. On peut passer au
programme 10.
Le Président (M. Laplante): Dans ce cas le programme 9
est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: D'accord. M. Grenier: Oui.
Equipement des services sociaux
Le Président (M. Laplante): J'appelle le programme 10. M.
le ministre. Tous les éléments du programme 9 sont
adoptés.
Programme 10: Equipement des services sociaux. Ce programme vise
à assurer le maintien et le développement de l'équipement
nécessaire à la prestation des services sociaux.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne sais pas si le
ministre a quelque chose à dire...
Le Président (M. Laplante): Avez-vous des remarques
à faire?
M. Lazure: Non, allez-y.
Le Président (M. Laplante): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: J'ai quelques questions précises, parce
qu'il y a beaucoup de ces questions qu'on a abordées dans les remarques
générales du début. J'ai une question à poser qui
va peut-être même intéresser le président de notre
assemblée.
M. Grenier: Vous avez déjà été
à la même table, si je ne me trompe pas.
Mme Lavoie-Roux: Oui. On en a de bons souvenirs, oui. On ne
faisait pas de politique dans ce temps-là.
M. Grenier: Ah! Seigneur. Mme Lavoie-Roux: C'est vrai.
Le Président (M. Laplante): Très bons, très
bons.
Centres d'accueil
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre a annoncé la
création d'un certain nombre de projets de centres d'accueil.
D'ailleurs, la liste nous en a été remise. Je l'ai ici.
Développement des centres d'accueil pour personnes
âgées.
Le Président (M. Laplante): Si vous n'avez pas
d'objection, je vais me faire remplacer, parce que je sens que je serai
touché par cela, je vous vois venir. Je voudrais être là
pour répondre.
Mme Lavoie-Roux: Vous voyez... C'est au ministre que je pose la
question, ce n'est pas à vous, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Vous savez combien les
personnes âgées cela me préoccupe.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'ai en main un
communiqué pour le développement des centres d'accueil pour
personnes âgées en date du 9 avril 1976. On parle de programmation
prévue pour 1977, 1978, 1979, 1980, 1981. Pour que les choses soient
très claires, nous sommes rendus au 1er juin 1979. Dans tous ces centres
qui sont là, pourriez-vous nous dire lesquels seront ouverts et
fonctionneront d'ici à la fin de 1979, ceux qui seront ouverts et en
activité d'ici à la fin de 1980 et également d'ici
à la fin de 1981. Si c'est clair, cela va éviter bien des
questions.
M. Lazure: M. le Président, je pense qu'on peut donner des
réponses claires aux membres de la commission. Il y a un total,
actuellement, de 63 projets de construction incluant quelques projets de
réaménagement d'édifices existants. Un total de 63 projets
qui représentent une somme d'environ $160 millions comme coût
total de construction. Évidemment, les coûts de construction
pour
ces 63 centres d'accueil sont répartis sur quelques
années.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Lazure: Sont répartis sur 1979/80, 1980/81 et quelque
peu sur 1981/82. Si vous avez des centres d'accueil précis en
tête, je peux vous répondre qu'on a un échéancier
pour chacun de ces centres d'accueil.
Mme Lavoie-Roux: Vu que la liste n'est pas tellement longue, si
on a la même copie devant nous, si vous nous donniez pour chacun à
quel moment ce sera complété, cela nous éviterait de
rappeler et de téléphoner. C'est clair pour tout le monde.
M. Lazure: Le plus simple, M. le Président, c'est qu'on
pourrait faire polycopier cette liste qui est complète des 63 projets
avec un échéancier qui est très clair, qui nous dit
exactement où on en est sur chacun et la date objectif d'ouverture.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que c'était en mars 1976 ou au
début de l'année 1976, de mémoire, que le ministre des
Affaires sociales du temps avait annoncé aussi un plan d'investissement
pour la construction ou le réaménagement, selon le cas, de
centres d'accueil. Il avait, à ce moment, donné une liste de
centres d'accueil. Est-ce qu'il y a, parmi ces centres d'accueil qui avaient
été annoncés en 1976, certains qui ont été
mis de côté? Lesquels? Cela me suffira pour savoir quels sont les
nouveaux.
M. Lazure: D'accord, j'ai devant moi c'est une partie des
63 projets, vous allez les retrouver une vingtaine de projets, donc
à peu près le tiers pour lesquels il y avait eu un
arrêté en conseil en 1976. C'est à cette liste que vous
faites allusion?
Mme Lavoie-Roux: II y avait aussi un plan d'investissement de
cinq ans, ou enfin de quelques années.
M. Lazure: Dans cette liste d'une vingtaine de centres d'accueil
annoncés par l'ancien gouvernement...
Mme Lavoie-Roux: Et pour lesquels il y avait eu un
arrêté en conseil.
M. Lazure: Et pour lesquels il y avait eu un arrêté
en conseil, je peux vous dire que je peux répondre à des
questions précises ils sont tous soit en construction ou
terminés. J'en passe quelques-uns à titre d'exemple: le centre
d'accueil New Carlisle, la construction est terminée; ils sont en
activité.
Mme Lavoie-Roux: Ils sont tous en chantier de construction, s'ils
ne sont pas terminés.
M. Lazure: Exactement, la réponse est oui. Mme
Lavoie-Roux: Combien sont en activité?
M. Lazure: Un instant, rapidement... Il y en a quatorze en
activité sur les 20 ou 22.
Mme Lavoie-Roux: Tous ceux là avaient fait l'objet d'un
arrêté en conseil en 1976?
M. Lazure: C'est exact.
Mme Lavoie-Roux: II y en a quatorze en activité; il en
reste six qui seront terminés. Sur le projet général de
l'investissement qui avait été annoncé à ce moment
par le ministre du temps, y a-t-il des projets qui n'avaient pas fait l'objet
d'un arrêté en conseil mais qui, par la suite, ont
été mis de côté par le ministère des Affaires
sociales ou le gouvernement? Qui n'ont pas été retenus, si vous
préférez.
M. Lazure: II n'y a vraiment aucun projet qui a été
mis de côté. Il y a eu une modification du projet dans le cas du
Centre d'accueil Colombo, modification dans le sens...
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que c'est dans le comté de
Verchères?
M. Lazure: Non, non. C'est le centre d'accueil qui était
prévu pour la communauté italienne. Mais, au lieu d'être
érigé là où il devait être
érigé, il est en train d'être érigé sur le
terrain de l'hôpital Santa Cabrini.
Mme Lavoie-Roux: C'est celle-là qui avait
déjà été annoncée.
M. Lazure: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Alors, d'accord.
M. Lazure: La réponse, effectivement, à moins que
j'aie un trou de mémoire, à ma connaissance, tous les projets ont
été maintenus.
Mme Lavoie-Roux: Tous les projets ont été
maintenus.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Maintenant, est-ce qu'ils ont été
maintenus avec la même capacité?
M. Lazure: Non. Il y a eu quelques variations de capacité,
je pense en particulier au centre d'accueil Lasalle qui est dans la liste que
je viens de donner au secrétariat pour en faire des copies. Il faudrait
revoir la liste qui est en train d'être polycopiée, mais il y a un
changement dans la capacité du centre d'accueil Lasalle.
Mme Lavoie-Roux: Mais dans les autres, ce sont les mêmes
capacités que celles qui avaient
été prévues dans le plan de développement
annoncé en 1976. Évidemment, il y a les autres qui ont pu
s'ajouter depuis.
M. Lazure: Essentiellement, oui. Il y a peut-être une autre
exception dans le cas d'un centre d'accueil qui devait être de 300 lits
et qu'on a réduit à 200 lits. Cela s'inscrit dans une
philosophie... vous allez voir, d'ailleurs, par l'ensemble des 63 projets, cela
totalise 6000 lits, ce qui fait une moyenne de 100 lits par centre d'accueil.
On veut éviter de faire de trop gros centres d'accueil de 300 lits, par
exemple. On en construit quelques-uns de 200 lits, quelques-uns de 50 ou 75
lits, mais la plupart sont autour de 100 lits.
Mme Lavoie-Roux: Bon. De toute façon, on pourra comparer
quand on aura la liste.
M. Lazure: J'ai la réponse au sujet de Lasalle, c'est
effectivement un de ces cas où il y a eu diminution de 100 lits sur le
projet initial; c'est 200 lits au lieu de 300.
Mme Lavoie-Roux: Alors, sur la liste que vous allez nous
remettre, il y en a peut-être seulement deux où il y a eu des
modifications quant à la capacité.
M. Lazure: C'est exact, seulement quelques-uns.
Mme Lavoie-Roux: Maintenant, le site qui avait été
prévu dans la planification de 1976, dans les cas où on se
retrouve avec les mêmes centres d'accueil, est-ce que ce sont les
mêmes sites qui ont été retenus?
M. Lazure: Non, pas toujours. De mémoire, il y a le cas de
Dorion-Vaudreuil, par exemple, où il était prévu un site
dans la ville de Vaudreuil et après avoir obtenu une expertise du
ministère des Richesses naturelles, où on nous a dit que ce site
était sujet à inondations, on a transféré le site
et on a divisé le projet en deux pour en faire deux centres d'accueil,
un sur un site que la Cité des jeunes de Vaudreuil nous a vendu à
un prix nominal, je crois, et l'autre qui est construit dans le même
comté sur l'Île-Perrot. Il y a aussi un autre endroit à
Lanoraie où la construction du centre d'accueil devait être sur le
site d'un couvent actuel qui devait être démoli.
Mme Lavoie-Roux: Ah oui, je me souviens.
M. Lazure: Après des pressions de la population, nous
avons décidé de ne pas démolir. Après qu'on nous
eut fait valoir que c'était une bâtisse à conserver, nous
avons décidé de ne pas démolir et nous avons acheté
un terrain à quelques rues de là, un terrain qui est
acheté au moment où on se parle.
Mme Lavoie-Roux: Quelles sont vos prévisions quant aux
besoins, en places,... les investis- sements prévus jusqu'en 1981 ?
Jusqu'à quel point y a-t-on répondu? C'est la question des 6%
ou...
M. Lazure: D'accord. On a fait, récemment, un
relevé des listes d'attente dans les 14 centres de services sociaux qui,
comme vous le savez, sont chargés d'accumuler les applications de
personnes âgées qui veulent aller en centre d'accueil. Le dernier
relevé nous montre qu'il y a entre 7000 et 8000 noms inscrits sur les
listes d'attente. Évidemment, ce chiffre n'est pas fidèle
à 100%, c'est comme une liste d'attente dans un hôpital. Quelques
semaines ou quelques mois après, il y en a un certain nombre qui ont
déjà reçu le service ailleurs, soit dans un
établissement existant, ou peu importe. Il y a peut-être 10% ou
15% qui varient en moins, habituellement. Donc, si on regarde nos 63 projets
qui totalisent un peu plus de 6000 lits, cela veut dire en gros qu'une fois
tous ces projets terminés dans environ un an et demi, on satisferait
à la demande actuelle. (16 heures)
Deuxièmement, cela nous donnerait en termes de pourcentage dans
les 32 départements de santé communautaire, dans les 32
territoires de départements de santé communautaire, pour
l'ensemble du Québec, cela nous assurerait que chacun des territoires du
Québec a au moins 4% de lits de centres d'accueil pour les personnes
âgées de 65 et plus. Cependant, notre objectif est d'en arriver
à 6%.
Mme Lavoie-Roux: Peut-on me dire, dans le cas du centre d'accueil
Lionel-Groulx d'Outremont, si le site est choisi?
M. Lazure: Quel numéro?
Mme Lavoie-Roux: C'est le numéro 24.
M. Lazure: II est à peu près
déterminé. Nous sommes en pourparlers avec les autorités
de l'hôpital Sainte-Justine. Comme vous le savez, Mme le
député de L'Acadie, il y a un magnifique terrain tout près
de l'hôpital Sainte-Justine qui va vers Decelle. J'ai eu moi-même
l'occasion d'en parler à la direction de l'hôpital, à la
présidente du conseil d'administration, et l'hôpital est
intéressé, non seulement à nous vendre à un prix
nominal le terrain, mais aussi à assumer la direction et
l'administration du centre d'accueil. Il est à peu près
décidé que ce sera là.
Mme Lavoie-Roux: Dans la programmation de 1976, il y avait un
projet de centre d'accueil dans le comté de Saint-Laurent. Je ne le
retrouve pas ici sur la liste. Je vais poser tout de suite ma deuxième
question. Je voudrais savoir...
M. Lazure: Un instant! Finissez votre question.
Mme Lavoie-Roux: J'ai une liste ici et c'est marqué
Saint-Laurent. Je pose la question au ministre, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
Mme Lavoie-Roux: J'ai ici un communiqué en date du 9 avril
1976, programmation. Voici la liste des projets de construction et de
réaménagement de centres d'accueil de la nouvelle programmation
prévue en 1976 et 1980. Devant la programmation prévue pour 1978,
1979, 1980, dans le comté de Saint-Laurent, on prévoit un centre
d'accueil de 210 lits. Je pose ma deuxième question. Le ministre est au
courant du débat ou de la discussion qui se fait présentement
en fait, ce n'est pas dans le comté de Saint-Laurent, c'est dans
le beau comté de L'Acadie...
M. Lazure: Le comté de Saint-Laurent, le comté de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Je ne sais pas si cela va vous le rendre
plus sympathique, M. le Président, mais...
M. Lazure: Mon sourire suffit comme réponse.
Mme Lavoie-Roux: ... il s'agit de l'hôpital
Notre-Dame-de-l'Espérance. Vous êtes au courant de la situation.
Ce qui est intéressant au sujet de ce complexe, il ne s'agit pas
uniquement d'un projet de centre d'accueil, il s'agit véritablement de
tout un projet intégré pour les personnes âgées et
qui m'apparaît, je pense... Il en existe un ou deux autres dans la
province; il y a de ces complexes intégrés, je pense. Est-ce
qu'il n'y en a pas d'autres dans la province? Il me semble qu'il y a quelques
autres endroits où il y en a dans la province, un ou deux. Mais
là le site s'y prête, le terrain s'y trouve, la ville est
prête à collaborer et les besoins dans Saint-Laurent, que ce soit
du côté de L'Acadie ou du côté du comté de
Saint-Laurent, semblent être là. Je ne le retrouve pas sur votre
liste.
M. Lazure: Effectivement, il n'y a pas de décision de
prise encore. Il ne figure pas dans la liste des 63. Je suis au courant du
projet. On a eu des rencontres avec les autorités de la ville de
Saint-Laurent, des rencontres avec les autorités de l'hôpital de
Saint-Laurent. Nous sommes très actifs dans ce dossier. Nous n'avons pas
terminé l'inventaire précis des besoins dans cette région.
Je répète que notre outil pour mesurer les besoins à
travers tout le Québec, c'est le territoire que dessert un
département de santé communautaire, un DSC. Dans ce
coin-là, c'est le département de santé communautaire de
l'hôpital Sacré-Coeur de Cartierville.
Quand on a arrêté la location de ces 63 projets, je vous
répète aussi qu'on voulait s'assurer qu'il y ait au minimum 4% de
place pour personnes âgées dans les centres d'accueil, pour chacun
des territoires de DSC. On peut vous dire que s'il n'apparaît pas dans la
liste des 63, cela veut dire, par déduction, qu'il y a
déjà un nombre de lits dans les centres d'accueil pour personnes
âgées dans la ville de Saint-Laurent qui corres- pond à au
moins 4%. C'est pour cela que cela n'apparaît pas dans les 63. Est-ce que
c'est 5%, 4,5% ou 5,5%? Je l'ignore. C'est le travail qui est en train
d'être terminé. Si on arrive à la conclusion que c'est
légèrement supérieur au minimum de 4%, cela nous
paraîtrait justifié à ce moment. Notre intention serait de
l'inclure l'an prochain, parce qu'il y aura une autre programmation, il y aura
une autre série de construction de centres d'accueil pour 1980/81.
Mme Lavoie-Roux: Cela n'était pas tout à fait exact
quand le ministre m'a dit qu'il n'y en avait pas eu de retranché de la
programmation qui avait été faite en 1976.
M. Lazure: Quant à nous, il n'était pas dans la
programmation de 1976.
Mme Lavoie-Roux: Je regrette, mais cela vient du gouvernement du
Québec, ministère des Affaires sociales, direction des
communications au sein du gouvernement, "Québec, le 9 avril 1976" et
c'est annoncé "Programmation 1976/81".
M. Lazure: C'est Saint-Jean-de-la-Lande. Il est construit, il y a
200 lits. Il tombe dans le comté de Saint-Laurent.
Mme Lavoie-Roux: Dans Saint-Laurent?
M. Lazure: Dans Cartierville.
C'est dans Saint-Laurent, Cartierville.
C'est cela, c'est fait.
C'est peut-être là l'équivoque, parce que c'est
ouvert. J'y suis allé avec l'ancien ministre des Affaires sociales pas
plus tard qu'il y a trois ou quatre semaines pour la cérémonie
officielle d'ouverture. Mais c'est en fonction depuis déjà
plusieurs mois, depuis six ou sept mois.
Mme Lavoie-Roux: Finalement...
M. Lazure: Je peux vous assurer qu'il n'y avait pas dans la
programmation 1976 de centres d'accueil avec l'appellation Saint-Laurent. Mais
il y en avait dans la ville de Saint-Laurent, dans le comté de
Saint-Laurent, dis-je, qui est le Manoir Cartierville.
Mme Lavoie-Roux: Oui, je parlais du comté.
M. Lazure: C'est sûrement le Manoir Cartierville.
Mme Lavoie-Roux: Si c'est le Manoir Cartierville, je ne vous
chicanerai pas sur son retranchement de la programmation, parce qu'une telle
chose ne serait pas survenue. Mais je voudrais quand même vous
sensibiliser au problème de l'Hôpital Notre-Dame de
l'Espérance. Je pense que si on veut vraiment évoluer dans les
services pour les personnes âgées et faire le processus normal des
gens qui arrivent en loyers à prix modique, passent par un centre
d'accueil, s'en vont ensuite
dans un hôpital à proximité, ont également
des écoles à proximité qui sont
désaffectées, il y aurait vraiment moyen de faire là un
complexe très intéressant. Je pense que si vous m'assurez que la
moyenne du comté de L'Acadie et du comté de Saint-Laurent, parce
que cela va desservir les deux comtés forcément, n'est pas
inférieure ou ne se situe pas en bas de la moyenne
générale, je me dis... Je comprends qu'il faut quand même
de l'équité, qu'il faut partager entre tout le monde, mais je
n'ai pas encore l'assurance que tel est le cas. Je voudrais que vous examiniez
ce qu'il y a comme centres d'accueil dans le comté de L'Acadie. Vous
allez voir qu'il y a beaucoup d'hôpitaux, de centres de soins
prolongés, mais qu'il n'y a pas beaucoup de centres d'accueil. En fait,
il n'y en a aucun. Je pense que c'est peut-être un cas à examiner
de plus près, d'autant plus que votre délégué, le
député de Bourassa, d'ailleurs, je ne sais pas si on l'a
cité, je ne voudrais pas qu'il soulève une question de
privilège à l'Assemblée...
M. Laplante: Je n'en soulèverai pas.
Mme Lavoie-Roux: Si on l'a cité avec justesse ou non, mais
il est paru un article dans le Saint-Laurent News, dans lequel le
député de Bourassa, je cite de mémoire, disait à
peu près ceci: Qu'il y avait à peu près 99,x% de
chance...
M. Laplante: ,9%
Mme Lavoie-Roux: ,9% merci de la précision, que ce centre
d'accueil soit approuvé. Je voudrais avoir là-dessus l'opinion du
ministre, parce que j'accorde toute la confiance possible au
député de Bourassa, mais je sais que la décision finale
est prise par le ministre.
M. Grenier: C'est de l'eau bouillante, le ministre...
M. Lazure: Le député de Bourassa assume un
rôle important auprès du ministre des Affaires sociales et du
ministère...
Mme Lavoie-Roux: Oui, je ne veux en aucune façon...
M. Lazure: Dans ce qu'il...
Mme Lavoie-Roux: ... minimiser son rôle, mais je veux votre
réponse.
M. Lazure: II est dans le caucus des députés du
Parti québécois; il n'est ni plus ni moins que notre expert en
services aux personnes âgées. Il a un peu la conscience des
personnes âgées et il représente souvent le ministre ou le
ministère auprès de ces groupements. Donc, son avis est toujours
étudié, pris en considération de façon très
sérieuse.
Je répète que l'étude en question qui nous
démontre exactement quels sont les besoins par rapport au nombre de
lits, à l'hébergement qui existe déjà dans ce
territoire du DSC de Cartier-ville incluant la ville de Saint-Laurent, que
cette étude achève. On devrait pouvoir, d'ici
l'été, arriver à une conclusion. Quant à la formule
qui est préconisée par le député de L'Acadie et par
le député de Saint-Laurent ainsi que par le député
de Bourassa, c'est une formule à laquelle on croit. À Granby, par
exemple, on construit, juste à côté de l'hôpital de
Granby, un centre d'accueil de 75 lits. On en construit un aussi au
Cap-de-la-Madeleine, juste à côté de l'hôpital
Cloutier. On essaie, autant que possible, de mettre en commun des services, non
seulement pour économiser. On économise un certain nombre de
postes de cadres, on économise aussi des services
généraux, que ce soit du chauffage ou autre chose, parce que
souvent on peut faire un lien, aussi, par un tunnel ou autrement.
On croit à cette formule aussi bien qu'à l'autre formule
de construire côte à côte des habitations à loyer
modique pour personnes âgées avec un centre d'accueil, à
côté, pour personnes âgées.
Mme Lavoie-Roux: On a cette possibilité à
Saint-Laurent.
M. Lazure: C'est cela. Pour plusieurs des 63 projets, on a eu de
ces combinaisons qui nous paraissent souhaitables pour les
bénéficiaires eux-mêmes et qui nous paraissent souhaitables
au plan de l'économie, aussi.
M. Laplante: Pour compléter, M...
Mme Lavoie-Roux: Votre réponse... Je voudrais quand
même une garantie. Est-ce que le ministre peut s'engager à dire
que le résultat de l'étude qui établit les besoins pourra
nous être remis avant la fin de juin, avant que nous quittions?
M. Lazure: Oui, la réponse est oui. On va l'avoir avant la
fin de juin, comme je le disais tantôt, et on vous la remettra.
Mme Lavoie-Roux: Bon. D'accord.
M. Laplante: Pour compléter la réponse, M. le
Président, peut-être que les décisions auraient
été prises avant aujourd'hui si le début du dossier avait
été piloté d'une façon plus humaine dans ce
coin.
Mme Lavoie-Roux: Votre assistant s'embarque dans l'eau
bouillante, M. le ministre.
M. Laplante: Non, je ne m'en vais pas du tout dans l'eau
bouillante; je sais ce que je dis et je pèse...
Mme Lavoie-Roux: On vient de me dire que ce sont des statistiques
et vous me dites que c'est parce que ce n'est pas humain.
M. Laplante: Je pèse très bien les mots que je dis.
J'ai été impliqué dans le dossier du début
jusqu'à ce jour et, au début de tout, on ne croyait pas
qu'il y avait des pauvres dans Saint-Laurent. Le premier plan qu'on nous avait
projeté était un plan, en somme, où les logements auraient
été loués à des personnes assez aisées.
Dès la première rencontre avec un fonctionnaire du
ministère des Affaires sociales, on avait dit non à un tel
projet, mais on le trouvait emballant dans le sens qu'il aurait pu être
fait pour les pauvres de la ville Saint-Laurent. À ce moment-là,
la ville de Saint-Laurent n'avait pas d'office d'habitation et les gens qu'on a
rencontrés s'opposaient justement à un office d'habitation.
Aujourd'hui, grâce au maire, M. Laurin, qui a constaté
qu'il y avait des gens moins fortunés dans Saint-Laurent et qui a
accepté de faire un office d'habitation, là où vous allez
avoir les HLM qui sont construits tout près de l'hôpital, on a
repris l'étude de Saint-Laurent qui nous avait proposé, à
ce moment-là, un programme concernant les personnes âgées
qu'il y avait dans Saint-Laurent, et le ministère des Affaires sociales
a dit: Essaie de compléter pour essayer de justifier les 4%.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ce que le
député de Bourassa vient de dire je ne mets pas en doute
ses bons offices... Il dit: Si on avait pensé aux pauvres plutôt
que de penser à la classe moyenne, ce avec quoi je suis d'accord parce
qu'il n'y a pas de comté de Montréal qui n'a pas de personnes
démunies, quel que soit le comté, nommez-m'en un, je vais vous en
trouver partout. Cela correspond moins à votre argumentation de
statistiques non complétées. Je pense que ce sont des arguments
d'ordre différent. À tout événement, cela ne sert
à rien de continuer la discussion. Ce que je voulais, c'est que vous
nous donniez les chiffres d'ici à la fin de juin pour que les gens
sachent à quoi s'en tenir. (16 h 15)
M. Grenier: M. le Président, sur cette question des
centres d'accueil, j'aimerais avoir certaines informations. D'abord, on a
répondu tout à l'heure dans Vaudreuil. Il y avait deux centres
dans Vaudreuil-Dorion, un qui s'appelle Laurent-Berge-vin et l'autre qui
s'appelle Dorion-Vaudreuil. J'ai cru entendre que c'était une concession
faite par la Cité des jeunes. Est-ce que c'est un local à
même la Cité des jeunes?
M. Lazure: Oui, c'est un terrain de la Cité des
jeunes.
M. Grenier: Ce n'est pas une bâtisse. M. Lazure:
Non, ce n'est pas une bâtisse.
M. Grenier: Parce que cela me rappelait d'autres
difficultés des années 1960, 1961, avec M. Gérin-Lajoie,
à ce moment-là, à l'occasion de la construction de la
Cité des jeunes. Il y a une information qui m'est demandée par le
député de Johnson: À Acton Vale, il y a un centre
d'accueil qui est construit et je pense qu'il est inauguré, si ma
mémoire est fidèle, et ce serait le numéro 41, qui
s'appellerait Daniel-Johnson. J'aimerais savoir si ce nom est officiel ou si le
conseil d'administration s'oppose toujours à l'appeler
Daniel-Johnson.
Mme Lavoie-Roux: II voudrait l'appeler Maurice Bellemare?
M. Grenier: Non, les pensionnaires se sont opposés
à ce qu'il s'appelle Bellemare, apparemment. Le député le
sait.
M. Lazure: Le centre d'accueil situé à Acton Vale,
dans le comté de Johnson, a commencé à accueillir des
bénéficiaires. On peut le voir par le tableau. C'est le
numéro 41. Quant au nom officiel du centre d'accueil, aux
dernières nouvelles, le conseil d'administration ne nous avait pas
encore fait part de sa réflexion. Je sais qu'il y a quelque temps, il y
a cinq ou six mois, le conseil d'administration n'avait pas donné suite
à une espèce de mouvement de masse, un mouvement populaire qui,
par hasard, était piloté par le député de
Johnson...
M. Grenier: Par hasard.
M. Lazure: ... n'avait pas donné suite à ce
mouvement populaire qui voulait que le centre d'accueil s'appelle
Daniel-Johnson. Nous avions eu une lettre de ce groupe populaire et, quant
à nous, au ministère, nous étions d'accord pour qu'il soit
baptisé Daniel-Johnson. Nous avons fait une représentation
auprès du conseil d'administration pour lui demander de
reconsidérer son refus, de revenir sur sa décision et, à
ma connaissance, nous n'avons pas encore eu la réponse finale.
M. Grenier: Est-ce qu'une motion de cette commission pourrait
faire pression endossée bien sûr par le
député de L'Acadie plus forte que sur le conseil
d'administration afin qu'il l'appelle Daniel-Johnson, parce qu'on a
l'impression qu'il y en a qui n'aiment peut-être pas cela que cela
s'appelle Daniel-Johnson, qui sont au conseil d'administration là-bas.
Il me semble qu'une motion, sans discussion bien sûr, sans allonger, j'en
émets le voeu, et si on peut en faire une motion, je le ferais, afin que
ce centre porte le nom de Daniel-Johnson. Je demanderais le vote.
M. Lazure: Moi, M. le Président, je serais prêt
à voter pour cette motion puisque j'ai informé les groupes
populaires de la région là-bas que cela me paraissait une
excellente idée et j'en ai informé aussi le député.
Je ne vois aucune espèce d'objection à ce que la
commission...
Le Président (M. Laplante): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, sur le nom de
Daniel-Jonhson, je n'ai absolument aucune
espèce d'objection, au contraire, mais je ne suis pas sûre
que cela nous revienne de décider du nom des institutions qui se
construisent dans tel ou tel comté ou tel ou tel coin de la province. Je
pense que cela revient quand même aux citoyens du coin. Je ne sais pas si
cela revient au conseil d'administration ou si cela revient à l'ensemble
des citoyens, mais je pense que cela leur revient davantage qu'à
nous.
M. Grenier: D'accord, alors...
Mme Lavoie-Roux: Le seul souhait que je pourrais émettre,
c'est qu'au moins, on ne leur donne pas des noms farfelus et qu'on donne le nom
des personnes qui ont marqué l'histoire.
M. Lazure: M. le Président, pour votre information, les
membres de la commission, nous avons fait un effort particulier pour donner des
noms, en particulier des noms de femmes aussi, et le député de
L'Acadie sera contente d'apprendre que le député de Chambly a
piloté, pour un nouveau centre d'accueil qui sera construit à
Boucherville, dans le beau comté de Chambly, il s'est fait l'avocat d'un
nom de femme, le nom de Jeanne Crevier, qui était la femme de Pierre
Boucher, le fondateur de Boucherville; mais la commission, évidemment,
ni le ministère d'ailleurs, n'ont pas à imposer à un
conseil d'administration qui est déjà en place, le nom du centre
d'accueil. Là où les conseils d'administration ne sont pas en
place, au moment où ils seront mis en place, nous nous permettrons de
faire des suggestions du genre de Jeanne Crevier pour Boucherville, et je dois
dire qu'en général, c'est bien accepté. Vous noterez aussi
que dans Rosemont, il y a un centre d'accueil qui va porter le nom de Robert
Cliche. Nous avons fait...
Mme Lavoie-Roux: C'est moins un nom de femme.
M. Lazure: Oui, mais il y a d'autres noms de femmes aussi, si
vous voulez.
Mme Lavoie-Roux: ... je dois avouer mon ignorance.
M. Lazure: II y a Eloria-Lepage dans le comté de Bourget,
dans l'est de la ville. Je ne les connais pas tous. Il y a Judith-Jasmin dans
le comté d'Anjou, Marie-Rollet dans le comté de Viau.
Le Président (M. Laplante): Plus tard, vous pourrez en
avoir un.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas envie de crever tout de suite.
M. Lazure: Marie-Berthe-Couture à Granby.
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce qu'elle a fait, Marie-Berthe?
M. Lazure: C'est une personne âgée de Granby qui
travaille comme bénévole depuis à peu près 20 ans
dans cette région auprès des personnes âgées et on a
fait exception à la règle. Habituellement, on attend que les
personnes décèdent, mais dans son cas, cela a été
unanime dans la région, on a fait exception.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Grenier: M. le Président, je reviens à ma
motion. Je voudrais que cette motion soit le voeu de la commission
parlementaire, sans l'obliger bien sûr, le désir de la commission
parlementaire que le conseil d'administration révise sa position et
accepte le nom de ce grand homme qu'a été Daniel Johnson, qui a
vécu dans cette région, qui a été
député de ce comté pendant de nombreuses années,
qui a été ministre des Richesses naturelles, qui a
été le premier ministre. Que le conseil d'administration accepte
le voeu de la commission le voeu unanime, j'en suis convaincu
afin qu'on baptise ce centre d'accueil le centre d'accueil Daniel-Johnson.
M. Lazure: M. le Président, encore une fois, je...
Le Président (M. Laplante): Seulement à titre
d'information, je ne voudrais piquer aucun membre autour de cette table. J'irai
m'informer, mais je crois que c'est la première fois depuis que je
préside l'étude des crédits qu'on présente une
telle motion. Je vous avoue très sincèrement que j'ai des doutes
quant à savoir si elle est recevable à l'intérieur de
l'étude des crédits, parce que cela ne porte pas sur les
crédits. Vous présentez cela comme un voeu et non pas comme une
motion avec un ordre. Je préférerais, s'il y avait
possibilité, M. le député de Mégantic-Compton, que
vous puissiez exprimer votre voeu sans une motion en demandant l'avis de chacun
des membres. Peut-être que cela aurait la même force et cela ne
nous mettrait peut-être pas dans la position où je serais
obligé de faire...
M. Grenier: Si vous permettez, M. le Président, j'aimerais
que vous vous informiez. On ne vous en voudra pas de vous informer. Je pourrai
retenir ma motion jusqu'à ce que vous ayez l'information sur cette
motion, parce que je désirerais en faire une motion. Je connais le
problème pour en avoir entendu parler.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Est-ce que vous
pourriez me l'écrire pour que je puisse en prendre connaissance?
M. Grenier: Oui, je vais la faire préparer et je vais vous
la soumettre. Je vais passer à un autre problème. Je vais vous la
soumettre avant la fin de l'étude des crédits, avant le
souper.
Si vous le permettez, je terminerai mes quelques questions, parce
qu'elles étaient toutes d'affilée, elles se ressemblaient.
Le député de Gaspé me soumet un problème et
j'ai toute raison de croire, d'après son statut, qu'il me dit la
vérité. Il dit qu'il y a trois centres d'accueil dans un rayon de
90 milles, soit à Maria, à New Carlisle et à Chandler,
mais de Chandler à Cap-Chat il y a 230 milles et il y a un seul foyer
privé qui existe déjà pour à peine 20 ou 25
personnes âgées. C'est le foyer Notre-Dame-de-Gaspé, qui
appartient au diocèse de Gaspé et qui se voit forcé de
fermer très prochainement. Les résidents qui sont entre 20 et 25,
selon le temps, ne savent vraiment pas où aller dans le coin puisqu'ils
sont dans un rayon de 230 milles où il n'y a aucune prévision
dans le moment. Si je m'en tiens au programme que vous nous avez soumis, au
projet, il n'y a rien qui est prévu dans ces régions-là.
Le gouvernement du temps, en 1973, avait retenu Gaspé, Rivière-
au-Renard et Grande-Vallée pour y ériger là des foyers.
J'imagine que cela s'est fait au temps de la campagne électorale et il
n'y a peut-être pas eu de suite à ces projets soumis à la
population pendant cette campagne, mais j'aimerais connaître l'intention
du gouvernement pour cette région de Gaspé.
M. Lazure: II n'y a pas de projet immédiat pour la'
construction de nouveaux centres d'accueil dans la région de
Gaspé. Je dois vous souligner cependant que parmi ceux qui viennent
d'ouvrir il y a celui de la Baie-des-Chaleurs. J'ai eu l'occasion de le
visiter, il y a quelques semaines.
M. Grenier: C'est quel numéro?
M. Lazure: II était déjà terminé au
moment où on a fait cette programmation. Il est terminé depuis
à peu près un an. Il y a eu ce centre qui vient d'ouvrir tout
récemment, il y a quatre ou cinq mois.
M. Grenier: Vous m'excuserez, j'ai visité la région
de la Gaspésie à plusieurs reprises, mais je l'ai toujours fait
en avion. Est-ce...
M. Lazure: II est situé à New Carlisle.
M. Grenier:... qu'il se situe entre Chandler et Cap-Chat celui
dont vous parlez? Je ne le pense pas.
M. Lazure: Non. Pour revenir à votre question, d'une part,
dans la région de la Gaspésie, il y a plus de 6% de la population
âgée qui ont des lits en centres d'accueil. C'est une des
régions du Québec la Gaspésie et la Beauce
qui ont per capita pour les personnes âgées le plus grand nombre
de lits en centre d'accueil; c'est ce qui explique pourquoi on n'a pas de
projets immédiats pour en construire d'autres. D'un autre
côté, je comprends bien le problème des distances
très grandes qui existent entre certaines de ces sous-régions,
certaines de ces municipalités, et je pense qu'il va falloir en tenir
compte dans notre programmation pour 1980/81. Sans prendre d'engagement, on
peut regarder de très près la région de la Gaspésie
pour 1980/81, parce que même si elle dépasse per capita les autres
régions du Québec, le facteur distance devrait justifier un
nombre plus grand dans cette région qu'ailleurs.
M. Grenier: Je pense qu'il y a lieu d'attirer votre attention et
si le député de Gaspé était ici, je pense bien
qu'il tenterait de vous convaincre qu'on ne peut quand même pas
véhiculer des personnes âgées sur un rayon de 230 milles,
surtout qu'on sait maintenant le problème que je vous soumettais
ce matin qu'un foyer privé est forcé de fermer ses portes.
J'aimerais bien que vous me donniez des détails sur cela. Il s'agit bien
d'un foyer privé qui appartient au diocèse de Gaspé et je
ne voudrais pas qu'on apprenne, après l'étude des crédits,
qu'il ferme. Qu'on nous dise quel est son état, qu'on ne nous dise pas
que tout va très bien et qu'après l'étude des
crédits, alors qu'on n'aura qu'une petite question à poser en
Chambre, on apprenne que le foyer est fermé. Il doit y avoir des raisons
à cela.
M. Lazure: M. le Président, je ne sais vraiment pas de
quel foyer le député de Mégantic-Compton veut parler.
À ma connaissance...
M. Grenier: II s'appelle Notre-Dame-de-Gaspé. J'imagine
qu'il est à Gaspé. C'est un foyer privé.
M. Lazure: On en prend note et à la séance de ce
soir on va vous apporter des éclaircissements.
M. Grenier: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous d'autres questions?
M. le député de Sherbrooke.
M. Gosselin: Je reviendrai tout à l'heure, M. le
Président, c'est en rapport avec la motion que s'apprêtait
à formuler le député de Mégantic-Compton.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Mme le
député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi, on a donné l'explication
tout à l'heure, mais elle m'a échappé. Dans le cas du
centre d'accueil Columbo du comté de Jeanne-Mance, je vois: Projet
abandonné. Je m'excuse, vous avez donné la raison, mais cela m'a
échappé. Pour quelle raison?
M. Lazure: On le retrouve sous le nom de foyer Dante, qui est
construit sur le terrain de Santa Cabrini.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Je n'ai pas d'autre question sur...
Une seule question au programme 10, ce sont les immobilisations, à la
page 107, organismes sans but lucratif, immobilisation, construction et
rénovation des CRSSS. On prévoit $6 166 000. Est-ce que ce sont
des CRSSS? Pou-vez-vous me donner un peu d'explications là-dessus? On
construit quoi?
M. Lazure: Ce n'est pas pour les CRSSS eux-mêmes. C'est
à l'intérieur du mandat qui a été confié, il
y a quelques années, aux CRSSS de distribuer des sommes d'argent de
moins de $250 000 dans le cas de centres d'accueil, de répartir
l'argent. C'est l'ensemble de l'argent qui est réparti par les dix CRSSS
à toute une série de centres d'accueil, soit pour des
rénovations ou pour de l'équipement.
Mme La vole-Roux: D'accord, mais pas pour de la construction.
M. Lazure: Cela peut être de la construction mineure, de
l'agrandissement très mineur du genre rénovation, mais pas de la
construction de novo.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas d'autre question sur le
programme.
Le Président (M. Laplante): Le programme 10 est
adopté avec les éléments 1 et 2 sous réserve de la
motion du député de Mégantic-Compton. D'accord?
M. Lazure: D'accord. (16 h 30)
Le Président (M. Laplante): Programme 10, adopté.
Programme 11.
M. Lazure: M. le Président, est-ce qu'on pourrait passer
au programme 13 pour rester dans l'ambiance de la construction? C'est
l'équivalent du programme 10 pour les programmes de santé et les
équipes de fonctionnaires sont ici.
Le Président (M. Laplante): Pas d'objection? Programme
13.
M. Lazure: Merci.
Mme Lavoie-Roux: Au programme 12, ce n'est pas de la
construction, non?
M. Lazure: Non, le programme 13 seulement.
Equipement des services de santé
Mme Lavoie-Roux: J'ai une question précise à poser.
Est-ce qu'on pourrait me donner des explications sur la décision ou
l'apparente décision du ministère des Affaires sociales de
refuser l'agrandissement de Saint-Joseph-de-la-Providence dans le comté
de L'Acadie? C'est un centre de soins prolongés qui reçoit dans
le moment à peu près cent patients. Il y a à
côté une résidence pour religieuses qui est à
vendre. Il y a déjà assez longtemps, même avant 1976, je
pense, on prévoyait l'agrandissement de ce centre hospitalier pour soins
prolongés, si bien qu'on l'avait équipé, au point de vue
de la buanderie, du chauffage et du service de cuisine pour une capacité
de 400 personnes.
L'édifice à côté est à vendre et on a
eu un refus du ministère des Affaires sociales disant qu'on n'ajouterait
pas de lits à Saint-Joseph-de-la-Providence. Il y avait deux raisons, la
première, qu'il y avait suffisamment de lits dans le district ou dans la
région, la deuxième, que c'était un édifice dont la
structure n'était pas satisfaisante. Ce qui m'étonne, c'est que
c'est déjà rempli de religieuses âgées qui habitent
là. Enfin, rempli, je ne voudrais pas exagérer, je ne sais pas le
nombre. Je voudrais savoir quelles sont les raisons. Il y a une liste d'attente
à Saint-Joseph-de-la-Providence, comme il y en a ailleurs. Il est
situé dans L'Acadie, mais il dessert toute la population des environs,
comme Notre-Dame-de-la-Merci qui est dans L'Acadie.
Je voudrais savoir exactement pourquoi on refuse, alors que c'est sur le
même terrain et qu'il y a déjà une partie des services qui
pourraient être disponibles au point de vue du chauffage, de la
buanderie, etc.
M. Lazure: Pour l'information du député de
L'Acadie, je dois dire que si refus il y a eu, ça ne venait pas du
ministre. Je sais que la demande a été discutée au niveau
du sous-ministre et des sous-ministres adjoints. Peut-être que M.
Deschênes ou M. Cantin pourrait donner les explications.
Effectivement, nous avons eu une demande, mais, pour autant que ma
mémoire peut être fidèle, il s'agit d'une demande qui
concerne l'utilisation de cette bâtisse au bénéfice de 45
lits de catégorie centre d'accueil et il y avait eu deux raisons,
à l'époque, de refuser. La première, la norme de 4%
étant respectée pour le moment et la deuxième raison, les
coûts astronomiques reliés à la conversion du
bâtiment.
Maintenant, je peux retourner en fin de journée au bureau pour
ressortir le dossier, mais, si ma mémoire est fidèle, ce sont les
raisons qui ont été évoquées pour ne pas retenir le
projet à l'époque.
Mme Lavoie-Roux: Des coûts astronomiques, je ne peux pas
vous présenter d'arguments contre ceci, parce que je ne suis pas experte
là-dedans, mais il me semble que l'hôpital principal étant
déjà équipé pour répondre aux besoins d'une
beaucoup plus grande capacité... étant donné les terrains
avoisinants, on prévoyait probablement agrandir. Ces équipements
vont être sous-utilisés. Je sais que présentement il y a
des offres de, je ne sais pas si on peut parler de personnes privées,
mais des offres de groupes privés pour faire l'acquisition du couvent
qui est situé absolument sur le même emplacement.
Comme je vous le dis, ça ne sert pas, c'est dans L'Acadie,
ça pourrait aussi bien être ailleurs, c'est accidentel qu'il soit
là...
M. Lazure: Où est-ce situé exactement?
Mme Lavoie-Roux: Au Bois-de-Boulogne, pas très loin du
boulevard Gouin, pratiquement tout près du boulevard Gouin. Il y a des
listes d'attente pour les centres hospitaliers en soins prolongés dans
la région de Montréal. Vous avez quand même le métro
qui se rend relativement près de ce
coin. Je me dis: Est-ce qu'on laisse passer cela et, à un moment
donné, on va être obligé de faire une autre acquisition
ailleurs? Je ne discute pas sur le plan technique, parce que je n'ai pas les
données. Je n'en suis pas capable. Mais je me demande si cela ne devrait
pas être examiné de plus près. Je ne suis pas certaine
qu'on ne vous ait pas fait une demande de nouveau pour que la décision
du ministre soit révisée, ou la décision du
ministère.
M. Lazure: Qu'il y ait eu ou pas demande, je m'engage à la
réviser. C'est dans le même territoire que le département
de santé communautaire de Sacré-Coeur de Cartierville. Quand on
aura fini l'étude des besoins par rapport aux lits existants, on sera en
mesure de réviser la décision quant au projet dont vous
parlez.
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas tellement d'emplacements à
Montréal. Est-ce que la demande est comblée, les besoins sont
comblés?
M. Lazure: Sur les 63 projets que vous avez...
Mme Lavoie-Roux: Mais là ce n'est pas un centre
d'accueil.
M. Lazure: Je comprends. Il faut se rendre compte que les
bénéficiaires qui entrent dans les centres d'accueil
d'hébergement pour personnes âgées et ceux qui sont dans
les hôpitaux de soins prolongés ou dans les départements de
soins prolongés des hôpitaux généraux, souvent ces
bénéficiaires ont à peu près les mêmes
problèmes de santé.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Lazure: Ce sont deux clientèles qui chevauchent, pour
ainsi dire. Nous, on pense qu'avec la construction d'une quarantaine de centres
d'accueil sur les 63 dans la région de Montréal, la pression va
diminuer considérablement d'ici à une couple d'années sur
les listes d'attente pour les centres hospitaliers de soins
prolongés.
On va réviser le projet en question. Je ne le connaissais pas
personnellement. On va le réviser.
Mme Lavoie-Roux: Évidemment, il y a les services
matériels dont je vous parlais et qui existent. Il y a aussi le
personnel d'ergothérapeu-tes et de physiothérapeutes qui peuvent
être mis à sa disposition, même si l'autre était un
centre d'accueil et non pas un prolongement de...
M. Lazure: Mme Lavoie-Roux, effectivement, il y a deux projets
là-dessus. C'est pour cela qu'il semble y avoir une confusion. D'une
part, lorsque cela a été construit, la chaufferie, la cuisine,
etc., cela a été construit de façon à pouvoir
accommoder environ 300 lits. La partie hôtellerie a, en
réalité, une centaine de lits, prévoyant
éventuellement un agrandissement de 200 lits.
En 1970, lorsqu'il y a eu un moratoire général sur
l'ensemble des établissements hospitaliers quant aux constructions,
comme la ville de Saint-Laurent, comme ce centre, il y a eu de nombreux projets
qui ont été annulés et certains ont été
reportés. Celui-là a été annulé. Il y a donc
pour certains services une capacité triple de la capacité
d'hôtellerie.
Le projet dont vous parlez en est un autre, en réalité.
C'est-à-dire que c'est la partie résidence des religieuses. On
peut vouloir la recycler, en quelque sorte, sans l'agrandir, sans construire
d'hôpital, en se servant et en intégrant dans le complexe la
partie cuisine. Et c'est cette partie qui apparaît dans les
premières estimations très coûteuses pour ce que cela
donne, parce que ce n'est pas du tout dans le sens des 200 lits prévus,
qui pouvaient s'ajouter plus facilement dans le cas d'une construction, ce qui
n'élimine pas un réexamen de tout ce que vous dites. Mais il y a
effectivement deux aspects ou deux étapes à ce projet de
Bois-de-Boulogne.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que l'institution qui existe
présentement doit assumer de plus grands coûts de fonctionnement,
parce qu'elle est équipée d'une façon plus...
M. Lazure: Ce sont surtout des capacités et des espaces
inutilisés; en l'occurrence. La cuisine est trois fois plus grande qu'il
ne faut, etc.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Lazure: Cela peut avoir un certain effet, il y a un peu de
gaspillage mais pas de façon marquée.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: M. le Président, j'aurais pu venir au programe
11, mais, comme cela touche aussi le programme 13, j'aime mieux le prendre
immédiatement. Vous voyez venir la question?
M. Lazure: ... M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: M. Rivest disait, dans Jean-Talon, que la Vierge
était très libérale et Mme Beaudoin disait que le Christ
était péquiste. Et il paraît que Biron disait que
Saint-Joseph était le patron de l'Union Nationale. À
Lac-Mégantic, nous autres, on a des hôpitaux qui sont moins
politisés, puisqu'on appelle l'hôpital aigu Saint-Joseph,
l'hôpital chronique Frère-André et le centre d'accueil
Jeanne-Mance.
Suite à la visite que vous avez faite à
Lac-Mégantic...
Mme Lavoie-Roux: On ne peut pas politiser ce coin-là.
C'était bien de faire l'entrée en matière.
M. Lazure: Non, si peu, si peu.
M. Grenier: À Lac-Mégantic, on ne touche pas
à la politique.
J'aimerais bien que vous rendiez public un document, à savoir que
lors de votre visite et la population s'y attend assez rapidement
vous avez été sensibilisé aux problèmes locaux que
la population vit depuis trop de mois et trop d'années, que
l'hôpital général Saint-Joseph comporte 74 lits pour
malades aigus et 20 lits pour malades chroniques. Vous avez semblé
être passablement impressionné par les locaux vides qu'il y avait
à l'hôpital Saint-Joseph et vous auriez désiré au
sujet de l'hôpital Frère-André, pour malades chroniques,
qu'on aménage une dizaine de lits à l'hôpital Saint-Joseph,
hôpital pour malades aigus, permettant ainsi que le permis de 74 lits
pour malades aigus et 30 pour malades chroniques puisse passer à
l'hôpital Saint-Joseph et qu'on fasse une réinstallation à
l'hôpital Frère-André, pour malades chroniques, de 24 lits
pour malades chroniques, à savoir 14 malades chroniques, maintenant, et
20 cas lourds, à trois ou quatre près. Qu'on y installe, au
troisième étage, le service à domicile, en
transférant à l'hôpital général les postes
d'employés qui sont connexes aux dix malades chroniques, tout en
maintenant au foyer Jeanne-Mance les services qui y sont déjà
donnés aux 48 pensionnaires, de même que le centre de jour
situé là et qui va, je pense, assez bien.
J'aimerais, si ça vous était possible, que vous rendiez
public aujourd'hui je pense que ça a duré assez longtemps
vos intentions à l'égard de ce projet à
Lac-Mégantic.
M. Lazure: M. le Président, le député de
Mégantic-Compton a pris de bonnes notes durant la tournée qu'on a
effectuée ensemble à Lac-Mégantic tout récemment.
Je ne vais pas répéter tout ce qu'il vient de dire, sauf que je
veux affirmer que c'est conforme à ce que j'ai annoncé
là-bas.
Nous avons demandé à une équipe, au
ministère, qui s'occupe de la construction, de la rénovation des
bâtiments, d'aller effectuer une visite. On me dit que c'est lundi que
nos fonctionnaires seront à l'hôpital Frère-André.
Cet hôpital de trois étages, dans un bâtiment qui est assez
vieux, est rempli à pleine capacité mais, lors de ma visite, il
m'a paru au troisième étage qu'il y avait un certain danger au
plan de la sécurité quant à un incendie possible et
à l'évacuation des bénéficiaires qui serait
passablement difficile.
C'est comme ça que j'ai émis l'hypothèse que si le
rapport de nos experts en construction était le moindrement concluant,
dans le sens que ça constitue un danger pour la sécurité
des bénéficiaires, nous allions transférer cette dizaine
de bénéficiaires à l'hôpital Saint-Joseph où
il y a de la place et utiliser l'espace laissé libre au troisième
étage, non plus pour héberger des gens, mais s'en servir pour des
bureaux, des locaux qui deviendraient le pied-à-terre des services
à domicile pour la région de Lac-Mégantic. La
région de Lac-Mégantic n'a pas été
gâtée au point de vue de l'aide à domicile et, de concert
avec le Conseil régional de l'Estrie, il a été convenu
qu'il y aurait, à même les nouveaux crédits qu'on a pour
l'aide à domicile, une somme importante consacrée à
Lac-Mégantic, représentant environ cinq postes à temps
plein pour l'aide à domicile, cinq postes nouveaux.
Cela est pour la partie de l'hôpital Frère-André.
Pour la partie de l'hôpital Saint-Joseph, qui, au contraire, est un
bâtiment assez moderne et en très bon état, effectivement
j'ai été un peu surpris de voir tous les espaces qui
étaient libres. Depuis un certain nombre de mois, les religieuses ont
libéré des espaces; il y a un étage complet qui pourrait
être utilisé pour des malades qui demandent des soins
prolongés.
En conclusion, selon le rapport qui, il semble bien quant à moi,
devrait nous suggérer d'évacuer ce troisième étage,
si le rapport le confirme, il y aura transfert de patients avec transfert de
postes aussi à l'hôpital Saint-Joseph. (16 h 45)
M. Grenier: Le ministre peut-il aussi nous assurer, parce qu'il
restait cette partie, que cela a été mentionné par
certaines personnes, voyant qu'il pouvait y avoir un transfert d'une dizaine de
lits, que ce n'était pas le début d'un transfert d'un
hôpital vers l'autre, que ce serait et le commencement et la fin? Cette
dizaine de postes, je pense bien que le ministre a constaté
également qu'on ne pourrait pas aménager tous ces lits du
frère André à l'hôpital Saint-Joseph, mais que cette
dizaine de lits, c'est une proposition qui est une première, et qui est
une dernière aussi. On n'a pas l'intention de vider l'hôpital
Frère-André pour combler l'hôpital Saint-Joseph.
M. Lazure: C'est exact que dans un avenir prévisible, ce
n'est pas l'intention du ministère de fermer l'hôpital
Frère-André, de vider l'hôpital du
Frère-André. Je pense que les deux autres étages,
peut-être en diminuant légèrement le nombre de
bénéficiaires dans certaines chambres où c'était un
peu tassé, c'est exact que pour les deux autres étages, les
locaux s'y prêtent bien et la qualité des soins qui y sont
dispensés m'a paru très bonne.
Maintenant, il y a peut-être lieu de sélectionner les
bénéficiaires d'une façon telle que ceux qui demandent des
soins plus intensifs, tout en étant des malades chroniques, puissent
aller à l'hôpital Saint-Joseph et que les lits dans
l'hôpital Frère-André soient plutôt occupés
par des gens qui nécessitent un peu moins de soins médicaux.
M. Grenier: Vous me permettrez aussi de faire le point sur un
sujet beaucoup plus sensible à la population et qui a été
soulevé en cette Chambre par le député de L'Acadie, sur le
renvoi de la directrice de l'hôpital Frère-André. Je fais
seulement cette mise au point pour vous dire que cette question qui a
été soulevée ici, n'a pas été, même si
on peut se permettre de faire quelques farces à l'occasion, une question
d'ordre politique, mais absolument pas. Si c'est d'ordre politique, je veux
convenir que la politique qu'il pouvait y avoir, c'était une politique
du CRSSS transmise au ministère ici, politique qui a été
endossée par la directrice générale de l'hôpital
Frère-André. Tout le conflit est suscité de là,
à savoir que la
directrice de l'hôpital Frère-André a endossé
entièrement le projet qui était, éventuellement, de fermer
l'hôpital Frère-André. Si le conseil d'administration,
suscité par le comité des citoyens, a décidé de
renvoyer la directrice générale, que je connais d'ailleurs, que
je connais bien, ce n'est pas du tout pour cela. Qu'on le dise, cela peut
être bon politiquement, mais ce n'est pas du tout pour cela. C'est que la
directrice générale a endossé un projet, qui
n'était pas une décision, mais un projet comme a raison de le
faire le CRSSS, des projets sur chacune des institutions qui sont dans son
territoire. Elle a fait une étude, elle a fait un projet, et ce projet a
été endossé par la directrice générale du
temps, et envers et contre le conseil d'administration. À partir de
là, vous savez l'autorité que peut avoir un bon directeur
général. Je pense que la directrice générale de ce
temps était un bon directeur général dans le domaine de
l'administration, mais ce n'était pas la volonté du conseil
d'administration de fermer son hôpital. Il semble bien que le directeur
général ne rendait pas à destination les
résolutions que passait le conseil d'administration. C'est suite
à cela que le conseil d'administration, à la demande du
comité des citoyens, a décidé de renvoyer le directeur
général. Cela ne lui enlève pas les qualités de
directeur général. Je pense qu'elle ira au ciel en même
temps que nous autres, elle peut retarder un peu, parce qu'elle est pas mal
libérale, mais elle finira par s'y rendre quand même. Ce n'est pas
la raison principale qui a fait qu'ils ont renvoyé le directeur
général. C'était une question d'administration seulement,
mésentente avec le conseil d'administration et mésentente avec le
comité des citoyens. C'est la seule et l'unique raison qui a fait que le
conseil a dû renvoyer le directeur général et, maintenant,
il y a un concours pour l'engagement d'un nouveau directeur
général. Je ne voudrais pas porter l'odieux de cette question.
Pour moi, cela a été de la saine administration.
Le Président (M. Laplante): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je n'allais pas soulever ce problème,
mais puisque le député de Mégantic-Compton en prend
l'initiative... D'ailleurs, ma question ne s'adressera pas au
député de Mégantic-Compton. Je lui avais demandé en
Chambre... Il y avait d'abord une enquête faite par le ministère.
Le directeur général avait porté son cas devant le
comité de recours des affaires sociales. Dans un cas comme dans l'autre,
la décision n'avait pas été rendue, mais était sur
le point d'être rendue, si ma mémoire est bonne, quand j'ai
posé la question au ministre des Affaires sociales. Peut-il me donner,
dans un cas comme dans l'autre, la nature des décisions qui ont
été rendues?
M. Lazure: M. le Président, ce comité,
effectivement, ne rend pas de décision. Ce comité présente
des recommandations à l'établissement et au ministère.
Mme Lavoie-Roux: Des recommandations, si vous voulez.
M. Lazure: Essentiellement, il y avait deux recommandations dans
le rapport du comité, c'est-à-dire une recommandation et une
remarque, une observation. L'observation était que le conseil
d'administration avait procédé, selon le comité en
question...
Mme Lavoie-Roux: Le comité est du ministère des
Affaires sociales?
M. Lazure: Pas exclusivement du ministère des Affaires
sociales. C'est effectivement tripartite. Il y a le ministère, mais il y
a aussi l'établissement et il y a l'individu qui se sent
lésé dans une décision. Alors, c'est un comité de
trois parties.
Le comité est arrivé à la conclusion que le conseil
d'administration avait agi en toute légalité, mais que dans la
façon de congédier la directrice générale, le
comité avait certaines réserves. Sa recommandation,
c'était de placer cela s'adresse principalement au
ministère la directrice générale sur la liste du
personnel disponible que maintient le comité, ce qu'on appelle le
service de placement des Affaires sociales, ce qui permet à la personne
de toucher son salaire pendant une période de six mois, comme toutes les
autres personnes syndiquées ou non syndiquées qui apparaissent
sur cette liste du service de placement, et qui la rend disponible, admissible,
s'il y a ouverture d'un poste qui l'intéresse dans un autre
établissement du réseau.
Mme Lavoie-Roux: Oui, un autre établissement du
réseau, ça peut être en Abitibi. Je n'imagine pas qu'il
doit y avoir beaucoup d'établissements du réseau à
Lac-Mégantic, là où la personne habite.
M. Lazure: Non, peut-être pas à Lac-Mégantic,
mais...
M. Grenier: Ce serait peut-être intéressant de
savoir que son épouse, qui est chirurgien, a repris sa fonction à
l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul comme directeur DSP, comme vous
les appelez à Sherbrooke.
M. Lazure: À Sherbrooke, oui.
M. Grenier: II n'a pas l'air de s'en plaindre.
M. Lazure: Mais il y a des centres d'accueil qui ouvrent dans
cette région. Il y en a sur la liste des 63 qui ouvriront incessamment.
Il y en a un dans le comté de Brome, à Cowansville,
Brome-Missisquoi, et un autre à Sutton.
M. Grenier: II y a aussi un poste qui est dégagé
à East Angus, le poste de directeur général d'un centre
d'accueil.
M. Lazure: East Angus, il y a un poste... Il y a assez souvent
quand même des postes de direction générale qui
s'ouvrent...
Mme Lavoie-Roux: Mais ma question précise: Est-ce que le
congédiement était justifié ou non?
M. Lazure: ...que ce soit dans un hôpital ou dans un centre
d'accueil.
La réponse, c'est oui, il était justifié,
techniquement parlant, légalement parlant. C'est la conclusion à
laquelle est arrivé le comité. Autrement dit, le conseil
d'administration était dans son droit de congédier la directrice
générale.
Mme Lavoie-Roux: Et on la congédiait pourquoi?
M. Lazure: Là, écoutez, je n'ai pas devant moi le
rapport détaillé. On la congédiait, ni plus ni moins,
à cause d'un manque de confiance dans l'individu.
Mme Lavoie-Roux: Bien oui, un manque de confiance,
écoutez!
M. Lazure: Ce n'est pas le ministère qui l'a
congédiée, je vous le rappelle, M. le Président...
Mme Lavoie-Roux: Mais il reste quand même qu'on
congédie quelqu'un parce qu'il ne s'est pas acquitté de ses
fonctions, qu'il a agi d'une façon malhonnête, qu'il est
irresponsable, qu'il est... Enfin, on peut...
M. Lazure: M. le Président, on peut fournir une copie du
rapport. Je ne l'ai pas ici...
Mme Lavoie-Roux: J'aimerais bien en avoir une copie.
M. Lazure: Bien sûr, il n'y a pas de problème.
Mme Lavoie-Roux: II reste que, quand on congédie
quelqu'un, c'est sérieux.
M. Lazure: Encore une fois, pour le journal des Débats, ce
n'est pas un congédiement du ministère. C'est un
congédiement effectué par le conseil d'administration de cet
hôpital qui s'appelle Frère-André.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais quelles sont les
responsabilités du ministère à l'égard des...
M. Lazure: De voir à ce que la loi soit
respectée.
Mme Lavoie-Roux: Non pas que la loi soit respectée, mais
à l'égard...
M. Lazure: Bien oui, mais c'est ça, la
responsabilité...
Mme Lavoie-Roux: ...de l'Association des directeurs
généraux, par exemple, des institutions du réseau, qui
peuvent être l'objet d'un caprice de... enfin...
M. Lazure: Oui, écoutez...
Mme Lavoie-Roux: C'est d'ailleurs la raison pour laquelle
l'Association des directeurs généraux vous a souligné le
cas ou a souligné le cas au ministère.
M. Lazure: Ce comité d'appel a été
formé il y a quelques années. C'est vraiment une entreprise
conjointe du ministère et de l'Association des directeurs
généraux, justement, pour assurer une meilleure protection aux
non-syndiqués, au personnel de direction surtout.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça.
M. Lazure: Le comité rend des services, mais, encore une
fois, il n'a pas de pouvoir de décision. Il rend des services en ce sens
qu'il obtient parfois, par le sérieux de son travail, de son examen du
dossier, des révisions de décisions de la part de
l'établissement. Il en a déjà obtenu, ou il obtient, tout
au moins, un adoucissement de la peine du congédiement dans certains cas
et, vis-à-vis du ministère, il obtient notre collaboration dans
le sens que si on se rend compte qu'il y a eu, sans qu'il y ait d'injustice,
une façon un peu trop dure de procéder vis-à-vis de
l'individu, on peut ouvrir un poste sur cette liste de disponibilité du
service de placement qui, quand même, assure le salaire en entier pour
une période de six mois, ce qui n'est pas négligeable.
Mme Lavoie Roux: Ce qui est clair dans tout ça, c'est que
la personne a été congédiée par son conseil
d'administration, mais que ce n'est pas dû à une
incompétence de la personne au plan professionnel. Je pense que c'est
dans l'intérêt de l'individu...
M. Grenier: Je ne veux pas laisser au journal des Débats
une assertion comme celle-là. Madame le fait de bonne foi, j'en suis
convaincu, mais ce ne sont pas les faits. Les faits sont que la personne sait,
savait administrer sa boîte, mais dans les rôles parce que
j'en suis encore un, je suis sans solde d'un directeur
général, il y a aussi d'exécuter les volontés d'un
conseil d'administration. Le jour où le directeur général
n'exécute plus les volontés d'un conseil d'administration, je
pense que c'est sa fonction première, et je pense que la "job" d'un
directeur général, c'est un travail que j'ai bien aimé
pendant ma vie. J'ai fait de l'enseignement et j'ai été directeur
de collège, et d'être directeur général d'une
institution publique, c'est le plus beau travail qu'un homme puisse avoir,
parce qu'il n'a à peu près pas de décisions à
prendre. Elles sont toutes prises quand on veut bien travailler
par la direction de la maison. Mais le jour où on va contre les
volontés d'un conseil d'administration, on s'expose à ce que ce
conseil... Pourtant, on peut être bien fin avec ses employés et on
peut bien nourrir ses employés et
ses patients et bien injecter les malades, mais le jour où on va
contre les volontés d'un conseil d'administration qui voulait garder une
boîte comme ça, ouverte, avec les employés et les patients
et qu'on agit envers et contre les employés, les patients, et la
population, parce qu'il y a quand même une assemblée de 800
personnes qui ont demandé la tête de la directrice
générale.
À partir de là, je pense que c'est le rôle premier
d'un directeur général d'exécuter c'est d'abord un
bon exécutant; c'est un gérant, le directeur
général le jour où il n'a pas cette qualité,
on le change pour un autre. C'est ce que le conseil d'administration a
décidé.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne m'adressais pas au
député de Mégantic-Compton, parce qu'on sait que ça
pourrait tourner au vinaigre un peu. Alors ma seule préoccupation
ce serait la même préoccupation que j'aurais pour une personne de
quelque niveau que ce soit dans une institution quand une personne est
congédiée, il faut quand même la congédier pour des
motifs sérieux. Il peut y avoir eu, d'après ce que le
député de Mégantic-Compton je ne vous demande pas
de répondre conflit entre le conseil d'administration et la
directrice, mais ce que j'ai dit, c'est qu'elle n'est pas
congédiée pour incompétence professionnelle. Du point de
vue de l'avenir d'un citoyen, quel qu'il soit, dans n'importe quel domaine
je pense que c'est important que ce soit dit clairement il peut y
avoir eu une incompatibilité de caractère avec son conseil
d'administration je n'ai aucune idée; je me fie aux propos du
député de Mégantic-Compton mais il ne s'agit pas
d'un congédiement pour incompétence; c'est ça que je veux
savoir du ministre.
M. Lazure: Ce n'est pas pour incompétence.
M. Grenier: C'est pour insoumission; c'est pire.
Mme Lavoie-Roux: C'est le diagnostic que je remarque bien, M. le
ministre, du député de Mégantic-Compton et non pas votre
diagnostic.
M. Lazure: Je répète encore une fois que le
comité est arrivé à la conclusion qu'elle n'était
pas congédiée pour incompétence et, d'autre part, je
répète aussi que le comité a jugé que le conseil
d'administration aurait dû procéder autrement, mais qu'il a quand
même procédé dans le respect de la loi.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions sur le
programme 13? M. le député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Je veux ajouter à ça, à
l'avantage du conseil d'administration, et il faudra faire attention, parce que
la position prévue par le député de L'Acadie, on est mieux
d'y faire attention, parce qu'à partir de là, on veut
protéger un directeur qui va contre les volontés d'un conseil
d'administration et j'ai la conviction que les gens du conseil
d'administration, quand ils liront l'interrogation que se pose le
député de L'Acadie, ne seront peut-être pas tous heureux de
voir qu'on accepte ou qu'on veut défendre une personne parce qu'elle
n'accepte pas les volontés d'un conseil d'administration. J'ai
l'impression qu'ils ne seront pas tous heureux et je demanderais au
député de L'Acadie d'y aller mollo un peu, parce que...
Mme Lavoie-Roux: J'y vais mollo...
M. Grenier: Non, c'est respecter la loi. La loi c'est que le
conseil d'administration est le patron d'une institution et le jour où
il ne peut pas l'être à cause de l'insoumission d'une personne, il
n'y a pas quatre portes; il n'y en a qu'une.
Le Président (M. Laplante): Le dernier mot?
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est le dernier mot, M. le
Président. Je ne suis pas venue à la défense de qui que ce
soit, je pense que...
M. Grenier: Non, c'est mieux... vous ne seriez pas populaire chez
nous.
Mme Lavoie-Roux: Les gens de Mégantic-Compton penseront ce
qu'ils voudront sur ce...
M. Grenier: Hum! (17 heures)
Mme Lavoie-Roux: Je ne suis pas sûre que les gens de
Mégantic-Compton ce n'est pas le député de
Mégantic-Compton, il faudrait faire une bonne différence entre
les deux je ne suis pas sûre que c'est la population de
Mégantic-Compton que vous représentez, mais ce que je veux dire,
M. le Président...
M. Grenier: Ils sont bien représentés, ils sont
contents.
Mme Lavoie-Roux: On verra ça à la prochaine
élection. Ce que je veux dire, c'est que c'est important pour quelque
individu que ce soit, quand il est congédié, qu'il est normal
pour une population de penser qu'une personne est congédiée pour
incompétence. Si tel n'est pas le cas et même si le comité
dont vous nous avez parlé, M. le ministre, exprime des réserves
quant à la façon dont les choses se sont passées, je pense
que c'est important pour l'individu concerné il se trouverait
à Gaspé, ou dans le comté de Chambly, ou dans le
comté d'Abitibi, j'aurais eu la même réaction que
les choses soient dites clairement dans les respects des droits de l'individu.
C'est tout ce que j'ai voulu dire, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Sur ce, programme 13
adopté.
Pour revenir au programme 10 de tout à l'heure, sur la motion du
député de Mégantic-
Compton, je dois dire qu'on n'a pas trouvé actuellement de
précédent sur un voeu de changement de nom à
l'intérieur de l'étude des crédits. Je ne voudrais
cependant pas courir de risque. Je suis obligé de faire un compromis
pour ne pas établir de précédent. Je vais juger cette
motion recevable mais étudiée à la fin des crédits.
C'est le jugement de Salomon que je donne, M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier (Mercier): Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): J'appelle le programme 11.
Soins spécialisés et
ultra-spécialisés
M. Lazure: Dans le programme 11, on note une légère
augmentation qui reflète l'augmentation juste un instant, je dois
avoir le chiffre exact qui fait passer le budget total de $1 758 000 000
à $1 848 000 000. C'est dû principalement à l'augmentation
de 4% aux budgets des hôpitaux sur la partie non salariale des budgets
des hôpitaux.
Mme Lavoie-Roux: Pour l'ensemble des hôpitaux?
M. Lazure: Oui, c'est ça, hôpitaux pour maladies
physiques et pour maladies mentales, non pas pour les hôpitaux de soins
prolongés, seulement les hôpitaux pour soins aigus.
Mme Lavoie-Roux: Alors, il y a une augmentation... Je m'excuse,
M. le ministre.
M. Lazure: De 4% sur...
Mme Lavoie-Roux: Oui, sur tous les hôpitaux?
M. Lazure: Oui, pour tous les hôpitaux, mais dans la partie
non salariale de leur budget. Ce qui veut dire de 15% à 20% du budget de
chaque hôpital qui est augmenté de 4%.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez...
M. Lazure: Pour les fournitures, l'équipement...
Mme Lavoie-Roux: Je m'étonne de ceci, vous me permettrez
de m'étonner? Je discutais ce matin avec un directeur médical, le
directeur général d'un centre hospitalier et on m'a dit
j'ai peut-être mal compris que le 4% pour l'indexation des
fournitures ne s'appliquait que dans le cas des hôpitaux qui avaient
complété leur plan de redressement budgétaire. Est-ce
exact?
M. Lazure: Non, ce n'est pas exact. Je dois répéter
ce que j'ai dit dans les...
Mme Lavoie-Roux: Je n'y étais peut-être pas au
début...
M. Lazure: C'est ça... Dans les premiers jours... Les 4%,
c'est une moyenne pour l'ensemble des 200 hôpitaux, une moyenne
d'augmentation sur la partie non salariale. Dans la réalité, il y
a des hôpitaux qui peuvent avoir un peu plus de 4% et d'autres un peu
moins de 4%. Certains même 0%.
Mme Lavoie-Roux: Je le sais, c'était ma question.
M. Lazure: Effectivement, le jeu est de 0% à 6%.
Mme Lavoie-Roux: Bon, alors, ce que j'ai compris était
exact, soit que certains hôpitaux ne reçoivent aucune
indexation?
M. Lazure: Oui, mais cela n'est pas rattaché au plan de
redressement comme tel.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Lazure: II s'agit d'hôpitaux qui, selon notre point de
vue, ont un excédent de ressources. Quand on a fait les révisions
des bases budgétaires depuis deux ans on a expliqué le
mécanisme de cette révision des bases budgétaires
déjà on s'est rendu compte que pour un même service,
qu'il s'agisse d'un service matériel ou d'un service clinique, il y
avait beaucoup de variation d'un hôpital à un autre. Alors, les
hôpitaux qui ont, d'après nous, un excédent de ressources
dans leur base budgétaire n'ont pas les 4% de moyenne.
Mme Lavoie-Roux: II y a aussi, cette année, une obligation
qui est faite aux hôpitaux de payer la taxe de vente. Est-ce que ceci
sera automatiquement remboursé ou cela fera-t-il partie du budget global
de l'hôpital?
M. Lazure: Cela va être automatiquement remboursé.
Le ministre des Finances en a pris l'engagement.
Mme Lavoie-Roux: Bon, d'accord. Maintenant, d'après les
informations que j'ai eues également, hier et je ne pense pas que
ce soit de mauvaise foi de la part du ministre quand on discutait,
à savoir depuis quand il n'y avait pas eu indexation pour certains
hôpitaux, il semble y avoir des hôpitaux où la
dernière indexation ait été accordée en 1975/76, ou
dans le budget de 1976/ 77, et même à ce moment-là on
n'avait accordé simplement qu'une partie de l'indexation. On avait
commencé dès 1976/77 à n'accorder qu'une partie de
l'indexation. Déjà, à ce moment-là, les
hôpitaux ont connu une coupure et cette coupure se serait
répétée dans les années qui ont suivi le budget de
1976/77. Pour certains hôpitaux il n'y a jamais eu d'indexation, ce qui a
donné comme résultat que dans certains hôpitaux vous avez
eu des manques à gagner quand même considérables.
M. Lazure: M. le Président, je vais demander à M.
Dallaire de répondre. Il est bien au courant de tout ce dossier depuis
au moins 1975 ou 1976. Je pense qu'il pourra nous donner plus de
détails.
Effectivement, il y a eu des augmentations tous les ans pour la
quasi-totalité des centres hospitaliers.
Mme Lavoie-Roux: Je parle toujours des dépenses non
salariales.
M. Lazure: Pour les dépenses non salariales. Les
dépenses salariales, automatiquement, on doit y faire face.
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui...
M. Lazure: Pour les dépenses non salariales, en 1977/78,
par exemple, le montant a été accordé et il a
été calculé par la planification financière du
ministère des Affaires sociales; en 1978/79, le montant a aussi
été accordé; en 1979/80, toutefois, comme le disait le
ministre, les établissements qui étaient en excédent de
ressources et à déficit budgétaire ont eu un taux
d'accroissement de 0% et les établissements qui étaient en
économie de ressources et à déficit budgétaire ou
en économie et à surplus ont eu un accroissement qui
équivalait à 6% de la dépense non salariale.
Mme Lavoie-Roux: Alors, vous m'assurez bien que tous les
hôpitaux, depuis 1975-1976, successivement, sauf pour cette année,
ont reçu une indexation?
M. Lazure: Les hôpitaux ont effectivement reçu un
accroissement pour les fournitures depuis 1975, oui.
Mme Lavoie-Roux: Chaque année?
M. Lazure: II faudrait que l'on explique tout le cheminement de
la budgétisation pour l'année 1978/79. En 1978/79, on a
commencé par considérer que le taux d'accroissement des
fournitures était une contrainte. C'est-à-dire qu'au
départ on a dit: Tous les centres hospitaliers reçoivent 0%
d'accroissement et par le mécanisme de la révision de la base
budgétaire, on est venu corriger cette chose. Pourquoi a-t-on
été obligé de procéder ainsi? C'est qu'à
partir de 1977/78, on a implanté l'opération de la
révision de la base budgétaire. Comme les données qui
étaient utilisées étaient les données de 1974, il
nous a fallu calculer ce qui a été fait d'année en
année quant aux accroissements des masses non salariales de façon
à ne pas pénaliser à outrance un centre hospitalier,
c'est-à-dire qu'on prenait les données réelles de 1974
pour ajuster le budget de 1977/78 et si, entre-temps, on avait fait des
coupures pour quelque raison que ce soit, il fallait qu'on en tienne compte. On
a fait le calcul des coupures qui ont été faites pour chacun des
centres hospitaliers. Une fois qu'on eut déterminé ce montant, on
considéra que tous les établissements, au départ,
recevaient 0% d'accroissement pour les fournitu- res. Par la suite, on a fait
les calculs de l'opération de la révision de la base
budgétaire, on a comparé le montant de révision de base
budgétaire, soit l'injection et la récupération, avec le
montant de coupures ou d'injections qu'on avait faites préalablement,
c'est-à-dire entre 1976/77 et 1978/79 et la différence entre les
deux était accordée à l'établissement.
Il y a des établissements qui, par le mécanisme de
l'opération de la révision de la base budgétaire, ont
reçu une coupure, mais cette coupure n'était pas au niveau des
fournitures, elle était au niveau du mécanisme de
l'opération de la révision de la base budgétaire.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais est-ce que cela ne se traduit pas par
la même chose, finalement, quand vous regardez le résultat
final?
M. Lazure: Voici. On aurait pu, si cela avait été
plus facile de le faire, dire: On accroît les budgets des taux
d'accroissement pour tous les centres hospitaliers et on augmente les coupures
dans le cas des établissements en excédents de ressources et
à déficit budgétaire et on diminue les injections qui sont
à faire dans le cas des établissements d'économie de
ressources et à déficit. Il a fallu qu'on fasse deux
opérations. Pour une meilleure compréhension, on n'a fait qu'une
seule opération qui se traduisait de façon chronologique. Dans
les lettres qu'on a envoyées aux établissements, il était
stipulé que le montant apparaissant à la ligne 29 d'un tel
formulaire était le montant de la révision de la base
budgétaire, sauf que les premiers dollars en injection constituaient
l'accroissement de la masse des dépenses non salariales et que le solde
était la partie applicable à l'opération de la
révision de la base budgétaire.
Dans l'opération en entier, il est vrai que des centres
hospitaliers ont eu une coupure et cette coupure, bien entendu, faisait que, en
apparence, le centre hospitalier recevait 0 comme accroissement des
dépenses non salariales. Mais cela, c'était expliqué dans
la lettre transmise aux établissements.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie de cette
lettre envoyée à n'importe quel établissement?
M. Lazure: Oui. Il y en a...
Mme Lavoie-Roux: Vous devez en avoir au moins 200 qui
circulent.
M. Lazure: C'est une circulaire. C'est une lettre
circulaire...
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est cela. M. Lazure: C'est
public.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Je ne demeure pas convaincue que certains
centres hospitaliers, finalement... Tout cela s'est soldé par un
accroissement zéro, mis à part les salaires.
M. Lazure: Revenons sur une chose que j'ai dite tout à
l'heure. Le centre hospitalier qui est en excédent de ressources,
c'est-à-dire qui dépense plus que la moyenne de son groupe... .
Mme Lavoie-Roux: Devrait selon...
M. Lazure: Si vous accroissez sa masse de dépenses non
salariales, qu'est-ce que vous faites par la suite? Vous allez
récupérer le montant que vous venez de lui donner plus le montant
que vous auriez dû lui couper en vertu de la révision de la base
budgétaire. D'accord?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Au lieu de faire cela, qu'est-ce qu'on a fait? On l'a
considéré au départ. Donc, en le considérant comme
coupure, le montant des ajustements qui avaient été faits
antérieurement à 1978/79 étaient ajustés de ce
montant et le montant qu'on aurait dû lui couper en vertu de la
révision de la base budgétaire était par conséquent
réduit. Il y a eu deux opérations dans une, ce qui a
laissé perplexes bon nombre de centres hospitaliers quant à la
décision finale. Pourtant, on a même fait une tournée dans
les établissements pour leur expliquer le mécanisme. (17 h
15)
Mme Lavoie-Roux: Écoutez! Je ne suis vraiment pas
convaincue que pour un hôpital qui aurait un budget supposons
n'importe quel chiffre, de $100 millions, supposons moins que ce montant
un budget de...
M. Lazure: $50 millions.
Mme Lavoie-Roux: $50 millions. Je ferais peut-être mieux
d'aller à l'école avec vous, monsieur. Avec $50 millions, c'est
un hôpital qui fonctionne avec une base budgétaire trop
généreuse par rapport à la moyenne. Vous dites: Vous,
monsieur, il faut que vous fassiez des coupures. Enfin, vous dites cela au
conseil d'administration. Vous devriez avoir une coupure mes chiffres
n'ont pas d'importance vous devriez faire une coupure de $1 million.
Mais normalement, vous devriez être indexé, comme tous les autres,
de l'ordre de 4%. Vous établissez un équilibre entre son
augmentation de 4% qu'il devrait avoir, non pas sur son montant de $50
millions, mais seulement sur $49 millions... Comment procédez-vous une
fois que vous avez complété les deux opérations?
M. Lazure: D'accord. Prenons votre établissement qui a $50
millions.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: La première chose que l'on fait. Disons que ce
qu'on a fait pour 1979/80 ce sera peut-être un peu moins
mêlant que pour 1978/79.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Ce qu'on a fait, c'est qu'on a pris la composante
globale, on l'a accrue d'un pourcentage de X.
Mme Lavoie-Roux: Disons de 4%.
M. Lazure: D'accord. C'est la composante globale 1978/79; donc
votre montant de $50 millions multiplié...
Mme Lavoie-Roux: Et vous avez donné 4%.
M. Lazure: ... par 4%.
Mme Lavoie-Roux: Cela lui donne $2 millions.
M. Lazure: On arrive avec un budget disons que c'est en
totalité de $52 millions. Là, on lui fait
l'opération de la révision de la base budgétaire.
Mme Lavoie-Roux: Supposons que sa révision de la base est
de $3 millions.
M. Lazure: Dans ce cas-là...
Mme Lavoie-Roux: II manque $1 million.
M. Lazure: Non.
Mme Lavoie-Roux: Non?
M. Lazure: II ne manque pas $1 million. C'est cela. C'est qu'on
part avec le budget de 1978/79, on l'accroît...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: ... pour l'indexation des dépenses et, par la
suite, par la révision de la base budgétaire, on réduit.
Alors, on ne réduit pas sur $49 millions; on réduit sur $50
millions indexés. Vous comprenez? Ce qui fait $52 millions moins les $3
millions dans votre exemple. Le centre hospitalier reçoit $49 millions.
Donc, comparativement à son budget 1978/79, il a une diminution de $1
million et doit faire face à un accroissement des dépenses de $2
millions. D'accord?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Ce qu'on a fait l'an dernier, on l'a fait de
façon différente...
Mme Lavoie-Roux: Pourquoi vos directeurs généraux
protestent-ils?
M. Lazure:... mais cela donne la même chose.
Mme Lavoie-Roux: Dans mon budget familial, s'il fallait que cela
fonctionne de cette façon...
M. Lazure: Cela se fait de façon plus subtile, vous ne le
voyez pas. Le taux de la vie s'accroît et vous vous en rendez compte tout
simplement. On vous dit: Cela finit là.
M. Dallaire a mis une bonne réponse dans ma bouche pour le
journal des Débats. Merci.
Mme Lavoie-Roux: Ce qu'il a dit, je ne l'ai pas compris.
M. Lazure: Cela se fait sans que vous vous en rendiez compte dans
votre budget familial à cause de l'inflation.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais...
M. Lazure: Votre salaire n'augmente pas tellement.
Mme Lavoie-Roux: Blague à part, c'est que l'hôpital
n'a pas plus d'argent qu'il n'en avait l'an dernier. On prend l'hôpital
qui ne respecte pas la base.
M. Lazure: Oui, c'est cela. Mais le but de l'objectif,
c'est-à-dire le but de l'objectif...
Mme Lavoie-Roux: II n'a pas plus d'argent que l'an dernier.
M. Lazure: L'objectif de la révision de la base
budgétaire, c'est justement...
On ne s'est jamais caché de cela. Au contraire, on l'a
expliqué à plusieurs reprises publiquement et un peu partout.
J'ai expliqué qu'il y avait au point de vue historique des injustices
qui remontaient à 1961.
Mme Lavoie-Roux: Je veux bien qu'on les corrige.
M. Lazure: À 1961.
Mme Lavoie-Roux: Je veux bien qu'on les corrige, mais je ne sais
pas si on n'y va pas d'une façon un peu trop...
M. Lazure: Je suis assez satisfait, et les fonctionnaires aussi,
de la façon avec laquelle les hôpitaux en général et
plus spécialement l'Association des hôpitaux ont accepté
des plans de redressement. Vous, comme homme public qui suivez les media, vous
admettrez, Mme le député de L'Acadie, que, depuis huit mois ou
neuf mois que ces plans sont en vigueur, il y a très peu de remous dans
l'ensemble du Québec. Il y a bien quelques hôpitaux de
Montréal les doigts d'une main sont trop nombreux pour les
compter qui doivent se serrer la ceinture, mais pour l'ensemble des
hôpitaux, c'est une opération qui va bien, qui était
jugée nécessaire et qui se fait sans affecter la qualité
des services.
Mme Lavoie-Roux: J'ai vu on avait cela quelque part dans
nos papiers une liste d'hôpitaux c'est peut-être dans
une conférence de presse que vous avez donnée qui
étaient encore déficitaires, c'était surtout des noms de
grands hôpitaux, du moins, quant à la clientèle qu'ils
desservent, mais cela me ferait plaisir de vous communiquer le nom d'un
hôpital plus modeste qui éprouve des difficultés et qui
n'est pas dans votre liste, mais qui est encore dans la situation des
hôpitaux avec déficit et cela leur rend la vie extrêmement
difficile. Je vous transmettrai le nom après.
M. Lazure: Oui. Je pourrais effectivement vous donner un
historique sur ce centre hospitalier. On est toujours réceptif à
ce genre de représentation.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Grenier: Je manque d'information, bien sûr. On parle de
médecins résidents et internes; en 1978-1979, il n'y avait rien,
alors qu'on a $32 millions. Pouvez-vous me donner des explications
là-dessus? Toujours à la page 109.
M. Lazure: La réponse est la suivante: Les médecins
résidents et internes, durant l'année 1978-1979, étaient
dans le premier chiffre que vous retrouvez en haut, à savoir $1 241 000
antérieurement. C'est pour cela. C'est un chiffre qui a
été obtenu dans le cadre d'un budget supplémentaire
l'année dernière.
M. Grenier: Ce chiffre de $1 241 200 est quand même de $1
100 000 actuellement, presque $1 200 000 encore.
M. Lazure: Oui, il y a d'autres explications, à savoir le
retrait, si vous voulez, des médecins spécialistes qui sont
passés sous la responsabilité de la Régie de
l'assurance-maladie.
M. Grenier: Que vous continuez d'avoir là. M. Lazure:
Oui.
M. Grenier: D'accord. Les centres fédéraux, est-ce
que c'étaient les hôpitaux de vétérans qui
avaient...
M. Lazure: Eeffectivement, il reste seulement
Sainte-Anne-de-Bellevue, puisque l'ancien hôpital des
vétérans de Côte-des-Neiges a été acquis par
le gouvernement il y a un an et demi.
M. Grenier: Celui de Sainte-Anne-de-Bellevue est maintenant
fermé ou il n'y a plus de vétérans?
M. Lazure: Non, il n'est pas fermé. C'est un hôpital
fédéral mais il y a des ententes où il nous accorde des
espaces pour le soin de personnes qui relèvent de notre juridiction au
plan du financement. Nous avons déjà manifesté au
gouvernement fédéral, depuis un an, notre volonté
d'acquérir l'hôpital Sainte-Anne-de-Bellevue comme on l'a fait
pour l'hôpital des vétérans de Côte-des-Neiges.
Mme Lavoie-Roux: Avez-vous reçu des réponses?
M. Lazure: Ils se sont dits d'accord en principe et les
négociations devraient commencer bientôt.
M. Grenier: L'hospitalisation hors province qui était de
l'ordre de $38 millions est maintenant de $54 millions dans les
prévisions 1979/1980, ce n'est pas le double mais c'est une vingtaine de
millions de plus. Est-ce que les gens prennent l'habitude d'aller se faire
traiter aux États-Unis? Est-ce qu'il y a des raisons
particulières?
Mme Lavoie-Roux: Je ne le sais pas.
M. Lazure: C'est en bonne partie une augmentation des tarifs dans
les hospitalisations hors province, notamment aux États-Unis, où
les tarifs d'hospitalisation croissent très rapidement. À partir
des lois, si vous êtes hospitalisé d'urgence et que cela
coûte sensiblement plus, on écope de la facture.
M. Grenier: Est-ce qu'en nombre de cas, il y en a plus en
1979/1980 qu'il y en avait en 1978/79? Je veux bien prendre votre parole que le
taux augmente mais est-ce que le taux de personnes n'augmente pas aussi?
M. Lazure: Oui. Je peux sortir les chiffres là-dessus.
Mme Lavoie-Roux: Sur ce point, je vais poser une question qui va
intéresser le député de Mégantic-Compton; je ne la
pose peut-être pas tout à fait pour arriver aux mêmes
conclusions auxquelles il arriverait. Est-ce que vous ne payez pas les
avortements aux États-Unis?
M. Lazure: Je vais m'assurer, je pense que oui. La réponse
est oui. Il n'y a pas seulement aux États-Unis, évidemment.
Mme Lavoie-Roux: Non.
M. Lazure: C'est un acte qui est reconnu dans le cahier de la
convention collective avec les médecins.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas le but de ma question. Ce que je
voudrais savoir, c'est le nombre pour lesquels vous avez payé aux
États-Unis en 1978/79, en tout cas, la dernière statistique.
M. Lazure: Écoutez, si vous voulez retenir votre question
pour le moment où le président de la régie sera ici quand
on va passer ses crédits, ce soir, parce que j'ai posé
moi-même la question récemment.
Mme Lavoie-Roux: Ce serait une façon de voir enfin de
quelle façon les cliniques ici fonctionnent. Si vous continuez
d'augmenter aux États-Unis, il y a quelque chose qui ne marche pas
ici.
M. Lazure: J'ai posé la même question que celle que
soulève le député de L'Acadie et le président de la
régie sera ici ce soir.
M. Grenier: C'est une question... C'est à cela que je m'en
venais quand Mme le député de L'Acadie a posé la question.
Pourvu qu'on ait la réponse. Je pense que les avortements qui sont faits
aux États-Unis ne sont peut-être pas dans l'ordre qu'on recommande
ici. Il est possible que la province paie pour des avortements qu'elle
n'accepterait peut-être pas de pratiquer dans nos hôpitaux, dans
nos cliniques de la province de Québec. Si cela devait être le
cas, je pense que le ministère devrait cesser de subventionner de telles
choses. C'est ce qu'on appelle des avortements criminels.
M. Lazure: Si vous voulez, on pourra traiter de cela quand le
président de la régie sera ici ce soir.
Mme Lavoie-Roux: Je ne voulais pas vous lancer sur la question,
mais je pense que c'est une façon d'évaluer ce qu'on fait
ici.
M. Lazure: On en était aux hôpitaux de soins
aigus.
Mme Lavoie-Roux: J'aurais une question à poser.
M. Lazure: J'aurais juste un élément de
réponse, à M. Grenier, tantôt, sur les hors Canada. Les
hors Canada parmi les hors province sont passés en 1977 à 3500,
en 1978 à 4400, et la dernière année, enfin, 1978/79,
6300. Une augmentation à la dernière année de 4400
à 6300. 2000 sur 4000, environ 50%. Le nombre de
bénéficiaires hospitalisés s'est accru sensiblement en
plus des tarifs auxquels je faisais référence tantôt.
M. Grenier: Ce qui exlique que l'augmentation est peut-être
plus élevée à cause des soins hospitaliers aux
États-Unis, mais là-dessus, il y aurait de jolies questions
à poser. J'aimerais bien savoir combien on paie pour des gens qui sont
en Floride, par exemple, l'hiver, ce qui se produit; disons que c'est un budget
important. Pas pour cela, mais pour savoir, par exemple, sur les cas
d'avortement, ce que cela va nous donner tout à l'heure.
M. Lazure: Encore une fois, il faut bien savoir que ce que nous
payons pour l'hospitalisation, c'est pour les cas d'hospitalisation de maladies
subites ou d'urgence. À ce moment, on paie le plein prix. Autrement,
c'est $25 seulement qu'on paie alors que le tarif imposé par
l'hôpital est de $125, $150 par jour pour l'hospitalisation. Je ne parle
pas des soins du médecin.
M. Grenier: On paie, vous dites...
M. Lazure: Pour les frais d'hospitalisation d'urgence. Il y a
trois possibilités. Les cas d'urgen-
ce, une appendicite, un accident. La troisième
possibilité, c'est le traitement dans un centre hospitalier qui n'est
pas disponible ici au Québec et qui le serait aux États-Unis sur
attestation d'un médecin. Dans ces trois cas, on va payer le montant
total de l'hospitalisation pour le bénéficiaire. Dans les autres
cas, s'il s'agit d'un cas qui n'est pas urgent ou que la personne ne se sent
pas trop bien, mais veut quand même aller consulter à
l'hôpital des États-Unis, disons, à ce moment, on paie un
maximum de $25 pour la chambre, par jour, pour l'hospitalisation, même si
cela a coûté $150 au bénéficiaire.
M. Grenier: Cela veut dire qu'une personne qui est
hospitalisée, une crise cardiaque d'un monsieur qui séjourne en
Floride dans les jours froids, c'est payé à 100%, à ce
moment.
M. Lazure: Exactement.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aurais deux seules
questions relatives aux centres hospitaliers pour soins prolongés. Le
premier, c'est un problème qui m'a été
souligné.
M. Lazure: Si vous n'avez pas d'objection, c'est l'article 12, on
peut couvrir les deux en même temps.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que j'ai parlé tout à
l'heure des soins prolongés...
M. Lazure: On peut couvrir les deux, quant à moi. Le
député de Limoilou a aussi une question. On peut couvrir 11 et
12. D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Ce ne sera pas très long. Il y a une
directive ou une circulaire c'est cela quand vous m'avez parlé de
vos circulaires tout à l'heure du ministère des Affaires
sociales aux directeurs généraux des établissements de
santé et de services sociaux pour les besoins spéciaux des
adultes hébergés dans un établissement. On m'a fait des
représentations à savoir que normalement les chaises roulantes et
civières sont fournies gratuitement aux malades à domicile et ne
le sont pas aux malades hospitalisés. Ensuite, qu'en institution, il
faut obtenir une prescription du médecin pour avoir droit à une
chaise ou à une civière motorisée ce qui peut
être légitime mais une fois la prescription
accordée, il peut y avoir un délai allant jusqu'à deux
mois avant d'avoir l'appareil. (17 h 30)
II semble que certains hôpitaux prétendent ne pas avoir les
crédits nécessaires pour ce service et qu'il y aurait seulement
2% des hôpitaux qui se serviraient des crédits alloués pour
la réparation des appareils. Les hôpitaux ignoreraient qu'il y a
une disponibilité de fonds pour la réparation de ces appareils,
si bien que les patients qui sont dans ces centres hospitaliers de soins
prolongés et qui sont propriétaires de leur appareil, doivent
assumer eux-mêmes les frais de réparation. Je vous soumets cela,
c'est une représentation qui m'a été faite. Je ne peux pas
vous en assurer le bien-fondé, c'est-à-dire que je pense que cela
a été fait absolument de bonne foi, mais est-ce que ce
problème vous a été apporté?
M. Lazure: Oui, on a déjà eu une certaine
représentation sur la question des chaises roulantes, une comparaison
entre les services qui peuvent exister à domicile par rapport à
ce qui existe en établissement. Effectivement, on essaie de concilier
les deux programmes, bien qu'ils n'émergent pas aux mêmes
crédits, aux mêmes organismes. En fait, la régie peut
intervenir à domicile, alors que l'établissement doit fournir ce
qui est nécessaire au patient. Il y a des temps, lorsqu'on parle
d'appareils motorisés... effectivement, il faut des raisons
spéciales pour avoir de tels appareils.
Mme Lavoie-Roux: Oui, je trouve cela légitime.
M. Lazure: II y a un temps d'acquisition qui joue sans doute qui
est un problème concret à réduire et à comprimer.
J'aimerais même obtenir les renseignements précis que vous venez
de donner pour voir de quelle façon on peut améliorer ce qui a
déjà été amélioré dans ce domaine,
mais où il y a encore des problèmes de fonctionnement, un peu de
tuyauterie au point de vue de la procédure.
Mme Lavoie-Roux: Maintenant, est-ce exact que ceux qui sont
propriétaires de leur appareil dans le centre d'accueil sont
obligés... Apparemment, ils ne devraient pas normalement assumer les
frais de réparation, mais il semblerait qu'ils y soient
obligés.
M. Lazure: À notre connaissance, non, ce n'est pas exact.
Dans le centre d'accueil et le centre hospitalier de soins prolongés,
l'établissement, normalement, doit assumer le coût de
réparation.
Mme Lavoie-Roux: Cela me fera plaisir de vous transmettre ces
notes et je me demande s'il n'y a pas un autre avis qui devrait être
envoyé aux hôpitaux. On n'accuse pas les hôpitaux de
mauvaise foi.
M. Lazure: De quelle date était la circulaire dont vous
faisiez état tantôt?
Mme Lavoie-Roux: Attendez un instant. Du 9 mai 1977, cela fait
quand même deux ans.
M. Lazure: On va la revoir.
Mme Lavoie-Roux: Ces gens en centre d'accueil, on sait ce qu'ils
ont comme revenu. Même si, par hasard, leur famille a pu leur donner une
chaise roulante ou qu'ils possèdent leur propre appareil...
M. Grenier: II y a aussi le fait que...
Mme Lavoie-Roux: Alors...
M. Lazure: En résumé, là-dessus, quant
à nous, quant à notre politique, il est clair que les centres
d'accueil et les centres hospitaliers de soins prolongés doivent assumer
le coût de réparation, de maintien des chaises roulantes. C'est
clair. S'il y a lieu de...
M. Grenier: II y a le fait, M. le Président, si vous me
permettez...
Mme Lavoie-Roux: Sans trop de délai aussi. Peut-être
que si...
M. Lazure: S'il s'agit d'achat d'une chaise roulante assez
sophistiquée, les délais de livraison... mais on va
réviser la politique, la circulaire en question et s'assurer que c'est
bien compris par tout le monde.
Mme Lavoie-Roux: Cela vient quand même de gens qui sont en
centre hospitalier de soins prolongés et c'est important qu'on s'en
occupe.
Les bénéficiaires des centres d'accueil sont admissibles
aux programmes des prothèses, or-thèses ou autres appareils
orthopédiques administrés par la Régie de
l'assurance-maladie.
M. Grenier: Là-dessus, il est peut-être bon
d'informer vos fonctionnaires qui sont ici également. Le problème
sévit souvent dans les institutions, alors qu'on doit faire un peu de
thérapie et qu'on exige, qu'on demande, qu'on supplie parfois nos
pensionnaires de faire un peu plus d'exercice, mais tout le monde n'accepte pas
les voeux des infirmiers et infirmières et souvent les familles,
sensibles aux problèmes, pensent qu'elles vont tout régler en
achetant une chaise roulante, une marchette ou une chose comme cela à
leur père ou leur mère qui sont là. En
réalité, c'est parce qu'elles décident qu'il en faut une,
ce n'est pas parce que les règlements le permettent. Ce serait bon de
vérifier cela aussi. Ce n'est pas l'hôpital, ce n'est pas
l'institution qui oblige la famille à en acheter, c'est la famille qui
improvise et qui décide d'en acheter. Cela se produit
régulièrement dans plusieurs de nos institutions.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le programme 11 sera
adopté?
Mme Lavoie-Roux: II me reste une question à poser.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Limoilou.
M. Gravel: M. le ministre, j'ai une question à vous poser
concernant les bénéficiaires des hôpitaux de malades
mentaux. On va bien comprendre parce que j'ai travaillé 24 ans dans les
hôpitaux et je sais que le ministre a travaillé aussi à
Montréal dans le même genre d'hôpitaux. Vous savez, ce sont
$10 de compensation que les bénéficiaires reçoivent chaque
semaine pour un travail qu'ils accomplissent dans l'hôpital. Cela fait de
dix à douze ans, si cela ne fait pas une quinzaine d'années,
qu'on ne reçoit que $10. Je peux vous dire qu'on rend un fier service
à la société parce que ces gens travaillent
énormément. Pour l'information des membres de la commission, ces
bénéficiaires demeurent à l'extérieur et
reçoivent de l'aide sociale, c'est un montant de $10 de compensation
qu'on leur donne pour leur travail. Chaque matin, ces personnes se
lèvent, s'en viennent travailler à l'hôpital; elles font de
multiples travaux et on ne leur donne que $10 par semaine de compensation.
Je voudrais savoir, M. le ministre, si c'est laissé à la
discrétion de l'administration des hôpitaux ou si cela regarde le
ministère des Affaires sociales et s'il y a des mesures à prendre
pour augmenter ce montant. Je rencontre ces bénéficiaires chaque
semaine et je peux vous dire qu'il y a une certaine agressivité qui
monte depuis un bout de temps parce qu'on voudrait être
augmenté.
M. Lazure: L'augmentation a été portée de
$10 à $20 il y a déjà plusieurs mois. Si ma mémoire
est bonne, c'est depuis le 1er octobre. Je ne comprends pas que les
bénéficiaires qui participent régulièrement aux
ateliers à Robert-Giffard ne touchent que $10. Je vais faire
vérifier. Tous les bénéficiaires qui sont dans des
ateliers protégés, qu'il s'agisse d'ateliers
protégés à l'intérieur d'un hôpital ou
à l'extérieur d'un hôpital, tous les
bénéficiaires, depuis déjà plusieurs mois, ont vu
leur allocation hebdomadaire passer de $10 à $20.
Il faut dire aussi, pour le journal des Débats, encore une fois,
parce que cette somme peut paraître ridicule, que ceux qui ne sont pas
hospitalisés reçoivent, en plus des $20, l'aide sociale. Ce qui
est nouveau depuis octobre dernier, c'est qu'ils ne reçoivent plus
l'aide sociale sous forme d'aide sociale. Depuis octobre dernier, le même
montant est versé à chaque bénéficiaire et
là, on parle d'au-delà de 2000 personnes dans à peu
près 45 ateliers protégés mais sous forme de
salaire aux deux semaines. À ce salaire qui est composé de l'aide
sociale, on ajoute les $20 pour les menues dépenses du
bénéficiaire. Pour la personne qui est hospitalisée et qui
fréquente un atelier protégé pendant quelque temps, avant
de recevoir son congé de l'hôpital, cette personne,
évidemment, ne reçoit pas le plein montant d'aide sociale comme
si elle vivait à l'extérieur, elle ne reçoit que les $20
par semaine d'argent de poche.
M. Gravel: Vous voulez dire par là, M. le ministre,
qu'aucun patient actuellement ne reçoit moins de $20?.
M. Lazure: Un instant, je parle de patients qui
fréquentent de façon régulière...
M. Gravel: Les ateliers protégés.
M. Lazure: ...les ateliers protégés, à
raison de quatre ou cinq heures par jour, un minimum de quatre heures par
jour.
M. Gravel: D'accord.
M. Lazure: Je peux vous affirmer que tous ces gens doivent,
depuis octobre dernier, recevoir $20 par semaine.
M. Gravel: Je vais vous donner un exemple pour mieux comprendre.
Un patient qui demeure à l'extérieur, qui reçoit de l'aide
sociale, qui vient travailler le matin, soit pour assister le plombier ou
l'électricien toute la journée, est-ce que cette personne, ce
n'est pas dans un atelier protégé ne reçoit que $10?
M. Lazure: C'est vraiment de la gestion interne. J'ai eu
l'occasion, dans un hôpital psychiatrique, de mettre sur pied de nouveaux
ateliers protégés. Je pense qu'il faut qu'on fasse preuve de
souplesse dans ce secteur-là comme dans bien d'autres. Avoir une
occupation d'atelier protégé ne veut pas dire qu'on est dix ou
vingt personnes dans une même salle à faire le même travail.
Il est possible d'avoir des plateaux de travail qui se situent dans le cadre
d'un atelier protégé. Ce peut être des plateaux de travail
pour l'entretien ménager, ce peut être des plateaux de travail
pour assister un homme de métier. Quant à moi, cela devrait
être intégré au programme d'un atelier
protégé.
Dans le cas que vous avez à l'idée, il est possible que ce
ne soit pas la politique de l'établissement de les considérer
comme s'ils étaient en atelier protégé. C'est possible. Je
pense qu'il faudrait qu'on en discute avec l'établissement, à ce
moment-là. Si le malade, puisqu'il s'agit d'un hôpital, remplit
une activité tous les jours et que l'hôpital ne le
considère pas comme étant partie d'une atelier
protégé, il est possible, à ce moment-là, que
l'allocation soit de $10 par semaine seulement.
M. Gravel: Est-ce que vous me permettez de vérifier encore
d'ici à quelques jours et je le porterai à l'attention du
ministre, si c'est le cas?
M. Lazure: Oui, on pourra sûrement le regarder.
M. Grenier: J'ai une question qui intéressera
sûrement le député de Sherbrooke.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet?
Mme Lavoie-Roux: Allez-y, si vous me laissez de la place avant 18
heures.
M. Grenier: Oui, deux minutes. Mme Lavoie-Roux:
D'accord.
M. Grenier: La réponse est beaucoup plus longue que ma
question. J'aimerais savoir du ministre où le projet de services
psychiatriques à Sherbrooke en est rendu. Est-ce qu'on en est rendu
à une entente entre les centres hospitaliers qui sont sous la
responsabilité du comité ad hoc qui a travaillé avec le
comité du CRSSS? Est-ce qu'on est arrivé à une entente ou
est-ce encore en veilleuse pour des semaines ou des mois?
M. Lazure: Le député fait allusion à un
travail qui a été effectué par une commission du Conseil
régional des services de santé et des services sociaux de
l'Estrie. Cette commission avait rendu public un rapport qu'elle remettait au
conseil d'administration du conseil régional et, dans ce rapport, la
commission recommandait que tous les malades ayant besoin de soins
psychiatriques prolongés reçoivent des soins dans un seul
hôpital, le Sherbrooke Hospital. Au ministère, on n'a jamais eu de
rapport officiel du conseil régional. C'est demeuré un travail
interne du conseil régional, du CRSSS, et devant l'intérêt
que suscite toute cette question, on a demandé tout récemment au
CRSSS de l'Estrie de nous fournir le rapport d'ici au 15 juin. Selon les
contacts qu'on a avec le CRSSS, le rapport contiendra non pas une seule
hypothèse et c'est un peu à notre demande mais le
rapport devra contenir quelques hypothèses.
À l'époque, en réponse à des questions
à l'Assemblée nationale, j'avais assuré
l'établissement, le Sherbrooke Hospital, qui s'opposait à cette
orientation, qu'il revenait au ministère de décider du changement
de vocation d'un établissement. Ce n'est pas la prérogative d'un
conseil régional. Le conseil régional peut faire des
recommandations. Quant à nous, il n'était pas question de changer
la vocation du Sherbrooke Hospital. On va recevoir le rapport du CRSSS. Les
conseils régionaux connaissent bien la philosophie du ministère
dans ce domaine, à savoir que, si un conseil régional est d'avis
que tel établissement doit fermer ses portes ou changer radicalement sa
vocation, c'est une opération extrêmement délicate qui doit
être faite avec beaucoup de consultations et on doit y arriver, de
façon générale, par la persuasion auprès de
l'établissement qui est affecté. Malheureusement, cela n'a pas
toujours été le cas. Souvent, il y a eu des fuites de documents
de travail qui s'acheminaient vers telle ou telle option et l'option en
question était souvent rejetée par la population ou
l'établissement. Je pense qu'on est en train d'améliorer, avec
l'expérience, la façon de travailler et du ministère et
des conseils régionaux quand il s'agit de réévaluer le
rôle de chaque établissement dans une région
donnée.
En conclusion, on devrait recevoir le rapport du conseil régional
vers le 15 juin qui nous présentera une série de solutions
possibles.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet? Vous
aurez le temps. M. le député de Sherbrooke. (17 h 45)
M. Gosselin: Lors d'un débat en Chambre sur les soins
psychiatriques auquel avait participé le député de
Mégantic-Compton, j'avais fait une intervention pour défendre les
rôles que pouvaient jouer les conseils régionaux de services
sociaux et de services de santé comme conseillers auprès du
ministère dans la préparation des plans de service qui doivent
être élaborés. Pour les soins psychiatriques,
effectivement, c'est déjà un très vieux problème
à Sherbrooke, et une fuite prématurée avait lancé
la question de l'hôpital de Sherbrooke au moment où le conseil
d'administration du conseil régional de services de santé et de
services sociaux n'avait pas délibéré sur le rapport d'une
commission interne.
J'avais signalé aussi que, tout en reconnaissant le rôle du
conseil régional de services de santé et de services sociaux, on
devrait vraiment pouvoir trancher la question de l'organisation des soins
psychiatriques à Sherbrooke bientôt et qu'on ne pourrait pas
reporter les études indéfiniment. Je tiens à le rappeler
pour que ce soit inscrit au journal des Débats. Il m'apparaît que
l'échéance du 15 juin doit être respectée et que le
ministère sera placé, évidemment, dans l'obligation de
décider, éventuellement, si un consensus ne parvient pas à
se dégager d'ici ce temps.
Je ne pense pas qu'on progresserait vraiment sur cette question avec six
mois ou huit mois de plus. C'est une question urgente pour Sherbrooke, celle de
l'organisation des soins psychiatriques, et il va falloir que le milieu
organise ces services.
Le Président (M. Marcoux): Allez-y.
M. Lazure: En réponse, brièvement, c'est un fait,
le problème traîne depuis longtemps dans la région de
Sherbrooke. Il y a suffisamment de lits pour les soins aigus en psychiatrie.
Actuellement, personne, pour ainsi dire, dans les hôpitaux de la
région de Sherbrooke, n'a vraiment voulu prendre la
responsabilité du soin aux malades chroniques psychiatriques. On se
renvoie la balle. Il est possible qu'il n'y ait pas d'unanimité à
l'intérieur de tous les hôpitaux. S'il n'y en a pas,
effectivement, il faudra qu'on tranche bientôt, comme vous le dites.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ma question porte sur le
centre Georges-Frédéric de Drummondville. Il y a un
employé du centre qui a demandé la tenue d'une enquête
compte tenu des observations ou des faits qu'il a vus au centre. Est-ce que le
ministère compte faire cette enquête?
M. Lazure: Je suis au courant du problème qui a
été soulevé par un ou une bénéficiaire, je
ne sais trop. Les représentants du ministère y sont allés,
tout récemment, et je demanderai à M. Can-tin qui faisait partie
du groupe... Vous vous êtes rendu au...
Cela ne fait pas tellement longtemps que la plainte est rentrée
comme telle et que nous avons eu l'occasion d'échanger d'une
façon plus particu- lière... J'ai moi-même
communiqué avec le président du conseil d'administration de
l'établissement.
Mme Lavoie-Roux: M. Noël?
M. Lazure: Je ne me souviens pas. Non, je pense que c'est le
directeur général, M. Noël. Je lui ai écrit une
lettre pour lui demander jusqu'à quel point on ne pourrait pas avoir, de
la part du conseil d'administration, une première version de l'ensemble
des remarques qui nous avaient été formulées. Cette lettre
est partie du ministère, je crois, il y a environ une quinzaine de
jours, si ma mémoire est fidèle. M. le président m'a
promis de nous fournir une réponse à très brève
échéance.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, il ne s'agit pas,
évidemment, pour moi, de prendre parti pour un côté ou
l'autre, je voudrais seulement que le ministère fasse l'enquête.
Il s'agit d'un employé syndiqué qui a fait cette plainte,
n'est-ce pas?
M. Lazure: Oui, c'est exact. C'est le vice-président du
syndicat.
Mme Lavoie-Roux: Ces questions, c'est fort délicat. Je
sais qu'il y a déjà eu ce genre d'enquête en 1974, ou il y
a quelques années, où apparemment tout était normal, mais
c'est le fait de ne pas exercer de sanction, non plus, vis-à-vis de
cette personne parce qu'il semble que ce soit un syndiqué qui ait
monté tout le dossier avec certains bénéficiaires. Quelle
que soit la décision à laquelle vous arriverez, je pense que
c'est bien important que l'étude se fasse d'une façon bien
objective.
M. Lazure: Cela n'est certainement pas à rejeter. On va
l'étudier de façon attentive, comme vous le dites. Notre
expérience prouve que dans d'autres établissements, suite
à des plaintes de syndiqués, il s'est avéré qu'il y
avait des choses à corriger. Cependant, dans le cas de
Georges-Frédéric, je souligne à la commission que l'une
des bénéficiaires que plusieurs connaissent, Mlle Paré,
est vice-présidente du comité provincial des malades. Elle est
très active. C'est une personne qui est là depuis un bon bout de
temps. Elle fait aussi partie du conseil d'administration de l'Office des
personnes handicapées. J'ai l'occasion de rencontrer Mlle Paré
assez régulièrement et je lui ai parlé de cette plainte.
La plainte du vice-président du syndicat alléguait que les
bénéficiaires n'étaient pas traités comme ils
devaient l'être, essentiellement. C'était surtout là-dessus
que cela portait.
Mme Lavoie-Roux: II y a un tas de détails.
M. Lazure: Oui, elle m'assure qu'en gros, de façon
générale, c'est un établissement qui donne de bons soins
aux bénéficiaires. Je peux vous garantir qu'elle est très
sensible à la qualité des soins pour les
bénéficiaires, étant vice-présidente du
Comité provincial des malades qui a rôle de surveillance un peu.
Mais, quoi qu'il en soit, le
sous-ministre adjoint, M. Cantin, a donc écrit en demandant au
conseil d'administration c'est la première étape de
prendre au sérieux les plaintes formulées par le syndiqué
et de nous faire rapport. Si suite à cela on a le moindre doute, on
enverra quelqu'un pour procéder à une enquête.
M. Grenier: Est-ce que le directeur général est une
dame, à Georges-Frédéric?
M. Lazure: Non, c'est un homme, M. Noël. M. Grenier:
M. Noël, ah bon!
Mme Lavoie-Roux: Quoi qu'il en soit, je pense qu'il y a quand
même suffisamment de plaintes là-dedans pour qu'il y ait une
enquête en bonne et due forme, sans préjuger qui a raison ou
tort.
M. Lazure: Oui, c'est cela. Mais, dans un premier temps, on va
apprendre du conseil d'administration sa version de la chose. Selon ces deux
documents, celui de l'employé syndiqué et du conseil
d'administration, il y aura probablement lieu qu'on envoie quelqu'un du service
de M. Cantin au ministère.
Mme Lavoie-Roux: Quand le rapport sera prêt
là-dessus, y aurait-il moyen d'en avoir copie?
M. Lazure: Oui, en général c'est notre politique
vous le savez de rendre publics ces rapports, sauf si cela peut
léser certains bénéficiaires ou certains individus.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Lazure: Mais en principe, c'est oui, on peut le rendre
public.
Mme Lavoie-Roux: Une dernière question, je pense que
j'enfreindrai le règlement, mais je n'aurai pas le plaisir de revenir
avec vous ce soir. Si on me permet, c'est le cas d'une fillette...
Le Président (M. Marcoux): Si on ne vous le permet pas,
est-ce que vous allez revenir?
Mme Lavoie-Roux: Je serai très mal prise, si vous ne me le
permettez pas, je ne peux vraiment pas revenir, pas parce que je pars pour
Montréal...
M. Grenier: ...
Mme Lavoie-Roux: II s'agit du cas de cette fillette qui aurait
besoin de soins d'orthodontie qui ne sont pas couverts par
l'assurance-rnaladie. Je pense qu'elle a communiqué avec le
ministère des Affaires sociales qui lui a dit que l'entente qui avait
été... Il s'agit d'une jeune fille qui souffre d'une
déviation sérieuse de la mâchoire inférieure, qui
nécessiterait un traitement d'orthodontie qui coûterait plus de
$2000. Évidemment, cette forme de traitement n'est pas inclus dans
l'entente. Est-ce qu'il y a des exceptions de faites dans ces cas?
L'autre chose, c'est que plus la petite fille vieillit, plus j'ai
l'impression que c'est urgent que l'opération se fasse, il ne faudrait
pas attendre qu'on ait fait tous les couloirs, tous les corridors et le
lobbying qu'il faut pour s'en occuper.
M. Lazure: C'est un problème intéressant que
soulève le député de L'Acadie. Dans la dernière
convention collective que nous avons signée avec les dentistes, on a
élargi de façon très importante la couverture des soins
dentaires pour assurer à peu près tout, sauf l'orthodontie qui
consiste à redresser des dents, essentiellement, par des moyens
mécaniques, par des broches, en général. On n'a pas inclus
les soins d'orthodontie, parce que c'est très difficile à ce
stade-ci, mais on n'a pas abandonné l'idée de les inclure. La
convention actuelle va expirer à la fin de 1979. Cela ne sera pas long
qu'il faudra y revenir. On aimerait inclure ces soins, prochainement. Mais il
faut distinguer entre l'orthodontie, le redressement des dents qui serait
nécessité pour des raisons de santé, des redressements qui
seraient nécessités pour des raisons d'esthétique.
Mme Lavoie-Roux: Pour des soins esthétiques,
absolument.
M. Lazure: Un peu comme en chirurgie plastique. En chirurgie
plastique, cela se fait actuellement, la Régie de l'assurance-maladie
défraie le coût de la chirurgie plastique si c'est
nécessaire pour la santé physique ou mentale de l'individu. Nous
travaillons à établir des critères équivalents pour
l'orthodontie d'ici les prochaines négociations qui vont commencer d'ici
un an.
Ceci étant dit, il y a une possibilité auprès des
facultés de chirurgie dentaire de Laval et de Montréal. Les
facultés de chirurgie dentaire ont des cliniques où ils traitent
gratuitement ou quasi gratuitement surtout des cas compliqués. On
pourrait conseiller aux parents, à la famille de l'enfant en question,
de s'adresser à l'Université Laval ou à
l'Université de Montréal d'une part. D'autre part, si pour le
redressement en question qui paraît assez sévère il y a
lieu d'intervenir par la chirurgie, parce que parfois pour opérer le
redressement il faut non seulement les moyens mécaniques, mais aussi de
la chirurgie, si c'était le cas, la chirurgie serait
défrayée par la Régie de l'assurance-maladie.
Actuellement, toute chirurgie buccale est assurée au complet en milieu
hospitalier.
Mme Lavoie-Roux: Oui, M. le ministre, je ne vais pas vous faire
toute la lecture de la lettre, mais la petite fille va avoir onze ans, la
mère dit: II me semble que c'est grand-temps d'y voir. Elle ajoute: S'il
s'agissait de lui redresser deux dents, je dirais: C'est pour ma fierté,
je vais payer pour cela, mais il s'agit d'un problème sérieux de
mastication et c'est loin d'être uniquement esthétique. Je ne veux
pas qu'on se perde dans des dédales de considérations
bureaucratiques je ne le dis pas dans un sens péjoratif, mais je
le dis quand même parce que cela va aller de Caïphe à
Pilate.
M. Lazure: Non, c'est très simple ce que je vous dis.
Conseillez à la mère d'aller à l'Université de
Montréal.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais la petite fille n'habite pas
Québec ou Montréal; elle habite la campagne.
M. Lazure: Oui, mais écoutez, il y a des gens de la
campagne qui viennent à Montréal et à Québec
constamment, y compris les députés, mais il ne faut pas
dramatiser.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais il reste quand même...
Évidemment, il faudrait qu'elle vienne de toute façon à
Québec pour voir un spécialiste.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais cela peut être...
M. Lazure: On me dit qu'à Trois-Rivières il y a une
clinique affiliée à Laval, si cela peut vous aider.
Mme Lavoie-Roux: Elle vient de Saint-Romuald, comté de
Lévis, vous savez.
M. Lazure: C'est en face de Québec. Vous allez insulter
les citoyens de Lévis, parler de la campagne. C'est la banlieue de
Québec.
Mme Lavoie-Roux: Vous pourrez l'amener à
l'Université Laval. Est-ce qu'il n'y a pas des frais à payer,
quand même, à l'université. Il y a quand même des
frais de matière première qu'il faut payer dans les
universités.
M. Lazure: Oui, c'est ce que j'ai dit. J'ai dit: Gratuit ou quasi
gratuit. Ce sont des frais vraiment très raisonnables. Ce n'est pas dans
les $1000 ou $2000. C'est quelques centaines de dollars.
M. Grenier: Est-ce que c'est un cas d'assistance sociale, sans
bien sûr le nommer?
M. Lazure: Non. Si c'était un cas d'aide sociale, cela
pourrait être fait gratuitement, évidemment.
Mme Lavoie-Roux: Même en orthodontie?
M. Lazure: Non, je m'excuse. Si ce sont des raisons
d'invalidité, de santé mentale ou physique... Je vais laisser le
président faire son conciliabule.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, cela importe peu, le
processus...
M. Lazure: Mais il ne s'agit pas d'un cas d'aide sociale, de
toute façon.
Mme Lavoie-Roux: Non, il ne semble pas.
M. Lazure: Le meilleur conseil que je peux donner au
député de L'Acadie c'est d'encourager la faille à aller
dans une des cliniques universitaires où c'est quasiment gratuit.
Mme Lavoie-Roux: On arrive aux vacances, M. le ministre.
M. Lazure: Elle continue de fonctionner durant
l'été grâce au gouvernement du Parti
québécois qui a rétabli les subventions aux cliniques
dentaires d'été.
Mme Lavoie-Roux: S'il y a des problèmes de liste
d'attente, on communiquera avec vous, M. le ministre.
M. Lazure: Certainement. Je vous donnerai un coup de main avec
plaisir.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet.
M. Gosselin: Je suis bien prêt à adopter les
programmes 11 et 12, mais sous réserve de ceci, que le ministre puisse
nous faire un bref exposé à la reprise de la commission sur la
décentralisation.
M. Lazure: Oui, bien sûr, avec cette réserve,
volontiers.
Le Président (M. Marcoux): Alors, les programmes 11 et 12
sont adoptés.
M. Grenier: Adopté. Le Président (M. Marcoux):
Adopté. Suspension de la séance à 18 heures
Reprise de la séance à 20 h 12
Le Président (M. Marcoux): À l'ordre, s'il vous
plaît.
La commission permanente des affaires sociales poursuit l'étude
des crédits du ministère des Affaires sociales. J'inviterais le
représentant de la Régie des rentes.
M. Lazure: Vous donnez la parole au président directeur
général de la Régie des rentes, le juge Fortier. Je ne
sais pas si vous avez un commentaire général à faire avant
la discussion. On va commencer par les allocations familiales, programme 1.
Soutien du revenu familial Régie des
rentes
Le Président (M. Marcoux): Programme 1,
élément 1.
M. Lazure: Effectivement, il y a l'indexation des allocations
familiales du Québec, c'est à peu près la seule remarque
qu'il y a à faire sur les crédits de cette année.
M. Forget: M. le Président, je n'ai pas une question comme
telle sur le programme de soutien des allocations familiales, programme qui est
bien établi, maintenant, et qui ne pose pas tellement de
problèmes. Cependant, me fiant à la tradition, il était de
coutume de poser des questions sur d'autres programmes qui sont
administrés par la régie et qui n'apparaissent pas comme tels aux
crédits du ministère qui sont financés autrement.
J'aimerais demander au ministre c'est d'ailleurs une question que
je lui ai posée au moment des remarques d'introduction et pour laquelle,
probablement par inadvertance, il n'a pas formulé de réponse. Il
y a le fameux rapport Boutin qui date déjà d'un certain nombre
d'années, mais qui n'a pas eu de suite jusqu'à maintenant.
J'aimerais savoir si le ministre a l'intention d'agir dans ce domaine parce
qu'il s'agit de la loi qui est administrée en grande partie par la
Régie des rentes, la Loi des régimes supplémentaires de
rentes et qui doit être aménagée de manière à
être conciliable avec la Charte des droits et libertés de la
personne. Il y a un très grand nombre de recommandations qui ont
été formulées.
J'aimerais qu'on en profite pour faire le point dans ce débat
qui, encore une fois, était d'actualité il y a déjà
un certain nombre d'années, mais qui n'a certainement pas diminué
d'intérêt, par exemple, pour les groupes féminins qui
continuent de presser pour l'abolition de la discrimination dans les conditions
d'emploi et, en particulier, dans les régimes d'avantages sociaux. (20 h
15)
M. Lazure: Effectivement, j'avais eu des renseignements par la
suite et on a maintenant l'occasion d'y revenir. Il y a un comité
d'implantation du rapport Boutin qui a été mis sur pied et qui
travaille depuis quelques mois. Le comité est formé de
représentants de notre ministère. C'est quelqu'un de notre
ministère qui préside le comité, quelqu'un de la
Régie des rentes, quelqu'un de la Justice, quelqu'un du Conseil du
statut de la femme et quelqu'un des Finances. Ce comité d'implantation
doit nous faire rapport au mois de juin. Le sous-ministre m'informe que ce
rapport est arrivé aujourd'hui sur son bureau. C'est une bonne nouvelle,
un comité qui fait rapport avant la date d'échéance de son
mandat.
M. Forget: Quand on parle de comité d'implantation cela
n'est pas évidemment un comité qui est chargé d'appliquer
des modifications non encore intervenues à la loi. C'est un
comité qui vise à déterminer plus
précisément quelles sont les étapes requises pour une
application éventuelle.
M. Lazure: C'est cela, mais c'est un comité qui va dans
toute la mécanique de l'implantation, qui va nous indiquer, dans ce
rapport qui nous a été remis aujourd'hui, quels règlements
modifier, quelles lois modifier, quelles pratiques administratives modifier de
façon à éliminer toute la discrimination dont on a fait
état dans le rapport Boutin proprement dit. Le rapport Boutin a
donné des lignes directrices importantes avec lesquelles le gouvernement
est d'accord. Il restait à faire ce travail minutieux, ce travail de
bénédictin, de faire le relevé des lois et des
règlements qui doivent être changés pour y donner
suite.
M. Forget: Maintenant que ce travail a été fait, si
je comprends bien le ministre, s'il a donné naissance à ce
comité, c'est qu'il a l'intention d'appliquer les recommandations.
Est-ce qu'il peut donc nous donner l'assurance que la législation
nécessaire sera déposée dès la reprise des travaux
à l'automne?
M. Lazure: Compte tenu surtout du retard qu'on a accusé
pour diverses raisons dans la publication du rapport, je m'engage à
procéder dès cet automne à des changements de
réglementation ou à des changements de législation du
moins en ce qui concerne le ministère des Affaires sociales.
Évidemment, cela touche un bon nombre de ministères et c'est
reflété par la composition du comité d'implantation.
M. Forget: Parmi les lois qui devront être
modifiées, il y a, j'imagine, la loi des régimes
supplémentaires de rentes?
M. Lazure: Allez-y donc... Approchez le micro.
Maintenant il y a la charte des droits de la personne. Quant aux
modifications, je ne sais pas ce qui est suggéré dans le rapport.
Finalement, il y avait des recommandations dans le rapport Boutin. On peut soit
modifier la Charte des droits et libertés de la personne uniquement,
soit modifier des lois particulières. Je ne sais pas ce qui a
été retenu.
M. Forget: II y avait une possibilité, je pense, de
modifier la Charte des droits et libertés de la personne de
manière à prévoir un pouvoir réglementaire.
Évidemment, un pouvoir réglementaire dans une charte des droits
fondamentaux, cela sonne un peu étrange. L'autre possibilité
peut-être plus plausible, c'est de modifier la loi sur les régimes
supplémentaires de rentes et peut-être l'étendre ou avoir
une loi complémentaire, j'imagine, qui l'étendrait aux
régimes d'assurance collective. Il n'y a pas d'option qui a
été retenue jusqu'à maintenant là-dessus.
Je passe à un autre sujet, étant donné que pour
celui-là tout ce qu'on sait c'est qu'on devra attendre des
décisions et des mesures concrètes. Dans le domaine de
COFIRENTES, on est aussi en présence d'un rapport qui est connu depuis
un peu plus d'un an. Est-ce que des décisions s'en viennent de ce
côté? Il y a quand même une situation qui ne pourra pas
durer indéfiniment au niveau du financement du régime. Est-ce que
le gouvernement et le ministre des Affaires sociales a
une idée de la période où il pourra se
décider? Je ne lui demande même pas de nous dire s'il y a une
décision, je pense que c'est assez évident qu'il n'y en a pas de
prise. Mais est-ce qu'il y a un horizon quelconque? Ou est-ce que l'on reporte
cela indéfiniment sans en faire une priorité?
M. Lazure: M. le Président, on a procédé de
la même façon pour le rapport du comité COFIRENTÉS.
On a mis sur pied, avec les autres ministères concernés, un
comité d'implantation. Le mandat de ce comité d'implantation
stipule que le rapport doit être remis le 1er septembre. On n'a pas
encore le rapport. Évidemment, les décisions qui devront
être prises suite à la réception du rapport du
comité d'implantation, sur le plan monétaire, sont d'une grande
envergure, je ne veux certainement pas m'engager à ce qu'on apporte des
changements cet automne. Dans une large mesure, les décisions quant aux
changements cet automne. Dans une large mesure, les décisions quant aux
changements à être apportés devront être
proposées, le cas échéant, par le ministre des Finances.
Il y aura certainement des discussions, à l'automne, au Conseil des
ministres. Nous aurons le rapport du comité d'implantation au mois de
septembre.
M. Forget: Est-ce que c'est le ministre des Affaires sociales, le
ministre responsable du développement social ou celui des Finances qui
est responsable du suivi de ce dossier?
M. Lazure: Dans le moment, c'est le ministre des Affaires
sociales.
M. Forget: M. le Président, je m'étonne que le
ministre nous parle, dans tous les cas où il y a des décisions un
peu délicates à prendre, de comité d'implantation. C'est
un raffinement nouveau, je suis sûr que cela ne manquera pas d'attirer
l'attention des observateurs. On avait des comités d'étude, des
"task force", des commissions d'enquête. Maintenant, on a des
comités d'implantation. Je dois rendre hommage au ministre de la
fertilité de son imagination pour repousser les échéances.
Il reste que, quel que soit le titre ou l'étiquette qu'on veuille coller
à des comités dont l'usage est assez apparent dans ce cas-ci, je
m'étonne qu'on fasse des comités pour l'application de mesures,
alors que les choix fondamentaux n'ont pas été faits.
Savoir quel règlement ou quel article de la loi doivent
être modifiés, c'est ordinairement une préoccupation. Dans
le cas, par exemple, des lois administrées par le régime de
rentes qui étaient laissées à la Régie des rentes
qui a une expertise dans ce domaine, il y a quand même des choix. Le
rapport COFIRENTES pose un certain nombre de questions pour lesquelles il y a
des réponses possibles. Je trouve que c'est sûrement faire faire
du travail inutile à des gens que d'explorer toutes les implications
possibles de toutes les solutions avant même d'avoir voulu choisir parce
que les coûts, les conséquences, sur un plan de politique
gouvernementale, sont bien décrits dans le rapport COFIRENTES. Mais il y
a une décision préalable qui s'impose avant qu'on ne cherche
à appliquer une décision, il faut choisir entre les solutions qui
sont offertes. Comment expliquer une mission d'implantation au moment où
les choix n'ont pas été faits? Peut-être que les choix ont
été faits, peut-être que le ministre va me dire qu'au
Conseil des ministres, en créant ce comité d'implantation, on a
déjà opté pour l'une ou l'autre des options offertes par
le comité du rapport COFIRENTES.
M. Lazure: Dans le cas du rapport Boutin sur la discrimination
dans les avantages sociaux, la décision a été prise. Il
n'est pas juste de dire que la mise sur pied du comité d'implantation
est une stratégie pour retarder les décisions, ce n'est pas
juste. Le gouvernement a pris la décision de donner suite aux
recommandations du rapport Boutin. Étant donné que cela touche
plusieurs ministères et, par conséquent, plusieurs lois,
plusieurs séries de règlements, plusieurs pratiques
administratives, il nous a paru raisonnable de créer ce comité
qui va identifier toutes les modifications qu'il faudra apporter, comme je le
disais tantôt. Donc, ce n'est certainement pas une tactique pour retarder
l'application des recommandations du rapport Boutin.
Dans le cas de COFIRENTES, il n'y a pas de cachette, je l'ai dit et je
le répète, la décision du gouvernement n'est pas prise
quant au choix d'une des solutions proposées dans le rapport COFIRENTES.
Avant d'avoir une discussion de fond qui amènerait une décision,
le gouvernement a jugé utile, pour mieux éclairer sa
décision je pense que personne ne va reprocher une telle sagesse
au gouvernement, surtout quand il ne s'agit pas d'un problème qui est
une urgence nationale immédiate, c'est un problème qui va devenir
sérieux dans quelques années et c'est évident qu'il faut
s'en préoccuper maintenant.
De là à dire que c'est une stratégie pour retarder
la décision, là aussi c'est inexact. C'est une mesure
additionnelle de renseignement, d'éclairage pour que le Conseil des
ministres prenne la meilleure décision. C'est tout ce que j'ai à
dire. On ne va pas s'aventurer à changer de façon significative
les contributions de tout le monde dans des régimes de rentes quand il
s'agit de sommes évaluées à plusieurs millions, on ne va
pas prendre une telle décision à la légère et je
pense qu'on aura à en discuter. Une fois que le Conseil des ministres se
sera penché là-dessus, on devra discuter publiquement de
l'orientation du gouvernement à l'automne.
M. Forget: M. le Président, si je comprends bien, le
ministre nous annonce, ce soir c'est la première fois que j'en
entends la confirmation que le gouvernement a décidé
d'appliquer le rapport Boutin. C'est une affirmation qu'on aurait
été heureux d'entendre... si c'est une décision qui date
depuis plus longtemps qu'hier, je ne sais pas si c'est le Conseil des ministres
d'hier. À quel mo-
ment le gouvernement a-t-il effectivement pris cette décision?
Cela fait des années qu'on lui pose la question et là, il nous
informe que la décision est prise d'appliquer le rapport Boutin dans son
intégralité. Est-ce qu'il peut nous préciser depuis quand
cette décision est prise?
M. Lazure: Dans l'ensemble de ses lignes directrices, oui. Cela
donne, en pourcentage, environ 90% des recommandations.
M. Forget: Lesquelles sont mises de côté?
M. Lazure: Je ne veux pas faire la dissection du rapport Boutin,
surtout qu'il s'agit d'une discussion générale en abordant les
crédits de façon large puisque ce n'est même pas dans les
crédits. Je pense qu'il n'est pas raisonnable de vouloir en faire une
discussion détaillée. Il est probable que le rapport du
comité d'implantation pourra être rendu public et on pourra en
discuter, les députés pourront poser des questions à
l'Assemblée nationale. Je ne suis pas en mesure ce soir, et je pense que
ce n'est pas opportun, ce n'est pas le moment de discuter en détail de
ces recommandations.
M. Forget: M. le Président, vraiment je ne comprends pas.
On nous dit que le gouvernement...
M. Lazure: J'ajouterai, M. le Président, pour
compléter ma réponse, que j'ai bien dit tantôt, à
deux reprises, que le rapport du comité d'implantation a
été déposé cet après-midi sur le bureau du
sous-ministre. Évidemment, je n'ai pas lu ce rapport et je pense que
là aussi ce serait vraiment de l'exagération un peu flagrante de
la part du député de Saint-Laurent de reprocher au ministre de ne
pas vouloir discuter d'un rapport qu'il n'a pas encore lu.
M. Forget: M. le Président, j'espère que je peux
faire confiance à la bonne foi du ministre. Il reste qu'il nous annonce
que le gouvernement a pris une décision sur une matière qui a
fait l'objet d'une enquête avec des consultations publiques pendant une
année et demie, il y a de cela déjà deux ans. Le ministre
nous dit que le gouvernement a pris des décisions de mettre en
application, sur un plan de principe, 80% ou 90% des recommandations...
M. Lazure: 90%, oui.
M. Forget: ... et il dit: Ce n'est pas d'ordre public qu'on dise
quelles sont les recommandations qu'on n'a pas retenues. Je ne me soucie
absolument pas de savoir quel est l'article et le paragraphe de tel ou tel
règlement qu'il va falloir modifier. Si c'est cela qu'il y a dans le
rapport d'application, cela ne m'intéresse pas du tout, on y verra en
temps et lieu. Quelle décision le gouvernement a-t-il prise? Il me
semble que c'est d'intérêt public de savoir quelle suite le
gouvernement a déjà donnée, par une décision
officielle, d'appli- quer ou de ne pas appliquer certaines recommandations d'un
rapport qui est public, qui a été préparé à
même les deniers publics et qui a été l'objet d'une
consultation à deux reprises.
M. Lazure: M. le Président, à ma connaissance, nous
ne siégeons pas ce soir en commission parlementaire sur le rapport
Boutin. J'ai bien accepté, à la demande du député
de Saint-Laurent, d'élargir...
M. Forget: Avez-vous accepté ou si vous n'avez pas
accepté?
M. Lazure: J'ai accepté...
M. Forget: Si vous acceptez seulement pour la forme
jusqu'à ce qu'on ne pose pas de questions, ce n'est pas la peine
d'accepter.
On va passer à un autre sujet, comme le ministre n'est pas en
mesure de répondre ou refuse de répondre. Je pense bien qu'il est
sans intérêt de poursuivre la décision sur ce sujet.
M. Lazure: M. le Président, avant de parler, je laissais
le député de Saint-Laurent faire sa petite colère et je
répète que nous ne sommes pas en commission parlementaire pour
étudier le rapport Boutin.
M. Forget: Quand on vous pose des questions sur les
crédits, vous vous réfugiez devant les mêmes
réponses vagues, depuis le début.
M. Lazure: II n'y a pas de crédits impliqués. J'ai
expliqué et je répète pour la troisième fois que le
gouvernement a décidé, dans l'ensemble, d'appliquer les
recommandations à 90% du rapport Boutin.
M. Forget: Sauf celles que vous ne voulez pas dire.
M. Lazure: M. le Président, le député de
Saint-Laurent peut passer son temps à imputer des motifs à
n'importe qui. (20 h 30)
M. Forget: Ce ne sont pas des motifs, c'est une observation
très claire. Vous dites: On a pris des décisions, on ne peux pas
vous dire lesquelles. C'est une décision du Conseil des ministres, c'est
donc une décision secrète.
M. Lazure: Cela n'est absolument pas dans le but de cacher quoi
que ce soit au député de Saint-Laurent ni à cette
commission. Mais je répète que cela n'est pas le temps ni
l'occasion, quand on étudie les crédits de la Régie des
rentes, d'aller dans une discussion de fond sur un rapport qui est très
spécifique, à savoir le rapport Boutin.
M. Forget: Les crédits sont faits pour cela. Il est
coutumier d'interroger le ministre non seulement sur les crédits, mais
même sur ses intentions législatives. Il y a de multiples
précédents d'une
telle pratique en commission parlementaire pour l'étude des
crédits. C'est même la seule occasion au cours de l'année
où on peut poser ces questions au ministre et avoir autre chose qu'une
monosyllabe comme réponse.
M. Lazure: J'ai dit tantôt...
M. Forget: Je trouve absolument aberrant que le ministre se
réfugie derrière de soi-disant règles d'étude des
crédits en commission parlementaire pour étudier un sujet qui est
d'intérêt public. Cela fait deux ans qu'il est saisi de cette
question. Elle a été abondamment documentée et
discutée. Il a même pris des décisions et le Conseil des
ministres a pris des décisions. Il refuse maintenant en disant: Cela
n'est pas d'ordre public, ou cela n'est pas opportun, ou cela ne lui fait pas
plaisir d'en parler ce soir. C'est très évident que cela ne lui
fait pas plaisir d'en parler ce soir.
M. Lazure: J'en ai parlé...
M. Forget: II demeure que c'est une question d'ordre public.
M. Lazure: ... on en parle depuis quinze à vingt minutes.
J'ai dit...
M. Forget: Ah! oui, avec un grand effet.
M. Lazure: ... quelque chose de bien précis. J'ai fait la
description du travail qui a été accompli par une série de
représentants de divers ministères. J'ai ajouté que le
rapport vient de nous être remis cet après-midi. J'ai
ajouté aussi qu'en ce qui concerne les recommandations à des
changements de lois ou de règlements qui touchent le ministère
des Affaires sociales, nous avons l'intention de procéder à
l'automne. Ce ne sont pas des paroles abstraites. Ce sont des engagements bien
précis.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions concernant la Régie des rentes du Québec?
M. Forget: Oui, M. le Président. Je voudrais demander au
président de la Régie des rentes si les résultats de
l'expérience des dernières années, y compris de
l'année courante, l'amènent à modifier en quoi que ce soit
les projections établies lors de la dernière étude
actuarielle relativement au moment où la réserve du régime
de rentes va commencer à décroître, selon les dispositions
actuelles de la loi et du programme.
M. Lazure: Dans le rapport annuel de la régie pour
l'année 1978, j'ai fait mention dans ce rapport que la régie
était à préparer une analyse actuarielle du régime
de rentes, une analyse quinquennale pour le 31 décembre 1978 et que
l'analyse serait probablement publiée au milieu de l'année.
L'analyse est actuellement sous presse et je compte la remettre au ministre des
Affaires socia- les au milieu de juin. Selon la loi, elle doit être
déposée à l'Assemblée nationale dans les cinq
jours. Je pense qu'à ce moment on verra quelles sont les
prévisions pour l'avenir en ce qui concerne le régime de rentes
du Québec.
M. Forget: C'est l'analyse quinquennale prévue par la
loi.
M. Lazure: Oui. C'est-à-dire que c'est au moins tous les
cinq ans. Je pense que la dernière a été faite à la
fin de 1974. Celle-ci va être faite en date du 31 décembre
1978.
M. Forget: Qu'est-ce qui amène à la faire
après quatre ans plutôt qu'après cinq ans?
M. Lazure: Je pense que les actuaires ont trouvé que dans
les périodes que nous avons traversées, il y a eu tellement de
changements dans les taux d'intérêts, dans l'inflation, dans les
changements dans la population... Toutes les hypothèses... Les actuaires
de la régie ont pensé qu'il y avait probablement lieu d'avoir une
analyse plus à jour de façon à permettre aussi des prises
de décision qui soient basées sur des documents plus
récents.
M. Forget: Comme les résultats de cette analyse sont
passablement acquis, est-ce qu'il se dégage de l'analyse, au 31
décembre 1978, des constatations franchement nouvelles par rapport au
passé?
M. Lazure: Sincèrement, je ne peux pas vous le dire. Je
l'ai dans mon tiroir, elle mesure un pouce et demi et je ne l'ai pas lue. J'ai
compté aussi qu'elle serait rendue publique lors de son
dépôt à l'Assemblée nationale.
M. Forget: Ma question s'adresse maintenant au ministre. Comme
cette analyse quinquennale est sur le point de lui être remise pour
dépôt à l'Assemblée nationale, est-ce qu'il serait
prêt à s'engager à ce que justement cette analyse
quinquennale et le rapport COFIRENTES qui a été rendu public,
mais qui n'a pas été débattu jusqu'à maintenant
d'aucune manière, fassent l'objet d'une séance de la commission
parlementaire de manière que les membres de l'Assemblée nationale
et peut-être aussi des membres d'organismes du public qui seraient
intéressés à s'exprimer sur le rapport COFIRENTES, sur les
constatations qui se dégageront de l'analyse actuarielle, puissent le
faire de manière à faire progresser, dans le public en
général et parmi les membres de l'Assemblée nationale, la
compréhension des problèmes du régime de rentes et nous
acheminer vers des solutions.
M. Lazure: M. le Président, je suis content de voir que le
député de Saint-Laurent se rallie à ma position et a
compris enfin que nous ne sommes pas en commission parlementaire sur le rapport
Boutin ou le rapport COFIRENTES. Je n'exclus
pas du tout au contraire, je trouve l'idée
intéressante, la proposition intéressante qu'on puisse
avoir une séance de la commission des affaires sociales pour
étudier à la fois le rapport COFIRENTES et ce rapport
périodique après quatre ans.
M. Forget: Je pense bien que vous ne l'excluez pas. Je n'avais
pas l'impression que c'était exclu, mais ce n'est pas là...
M. Lazure: Je ne suis pas prêt à prendre
l'engagement ce soir.
M. Forget: Vous n'êtes pas prêt à prendre
l'engagement.
M. Lazure: Je comprends bien que vous aimeriez que je prenne
l'engagement, mais je ne suis pas prêt à le prendre. Je ne suis
pas prêt à me laisser bousculer par le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Ce n'est pas la propriété personnelle du
ministre, M. le Président, ce genre de rapport et ce genre de question.
Qu'est-ce qui retient le ministre de s'engager à un débat public
sur des rapports qui ont cet intérêt pour des milliers et des
centaines de milliers de prestataires et de bénéficiaires
éventuels d'un régime et même pour tous les
Québécois même ceux qui ne contribuent pas et qui ne
recevront rien du régime parce que c'est quand même un
véhicule d'épargne collective très important, cela pose
toutes sortes de problèmes d'impact économique que l'accumulation
ou la désaccumulation possible de la réserve du régime...
Qu'est-ce qui retient le ministre de s'engager vis-à-vis des choses qui
semblent si évidentes et d'intérêt public si
évident.
M. Lazure: M. le Président, le ministre n'empêche
pas le débat public sur le rapport COFIRENTES. Le rapport COFIRENTES a
été rendu public il y a déjà un bon nombre de mois.
Il n'y a rien qui empêche le député de Saint-Laurent ou
d'autres députés de poser des questions à
l'Assemblée nationale. À la question précise à
savoir si j'étais consentant à demander qu'on convoque une
commission parlementaire des affaires sociales sur ce rapport, je dis que c'est
une proposition intéressante que je retiens, sans être en mesure
de donner une réponse finale.
M. Forget: Alors, M. le Président, quant à moi, je
n'ai plus d'autre question parce qu'on aboutit à rien avec un ministre
qui ne montre aucun esprit de collaboration.
M. Lazure: M. le Président, évidemment, je ne peux
pas laisser passer ces invectives gratuites, ces insultes gratuites de la part
du député de Saint-Laurent, alors qu'on a eu cet
après-midi une session fructueuse d'étude de crédits en
commission parlementaire. Et si elle a été fructueuse, justement,
il faut remarquer que le député de Saint-Laurent n'était
pas à la commission à ce moment-là. Je trouve
déplorable le ton agressif que prend le député de
Saint-Laurent à chaque fois que nous avons à étudier des
crédits ensemble.
M. Forget: C'est le ton, M. le Président, qui est le seul
approprié quand quelqu'un qui est prétendument responsable de
l'administration de programmes qui impliquent des milliards de dollars, qui,
à chaque fois qu'une question précise lui est posée ou un
engagement précis lui est posé, cherche, par toutes sortes de
faux-fuyants, à éviter de répondre, à confondre la
question, ou à répondre de la façon dont il vient de le
faire, en faisant des attaques personnelles ou en disant: C'est donc dommage
qu'on n'ait pas plus de coopération.
Vous aurez de la coopération, M. le ministre, quand vous
accepterez d'être à la hauteur de vos responsabilités qui,
dans ce cas-là, dans le cas des deux rapports en question, sont de vous
brancher finalement, après des années d'hésitation, sur
les conclusions qui sont faites et d'accepter des débats publics qui
s'imposent dans le cas certainement de COFIRENTES. Dans l'autre cas, les
débats ont eu lieu, les consultations ont eu lieu; c'est de l'action qui
s'impose dans le cas du rapport Boutin. Dans le cas de COFIRENTES, il y a
énormément de débats qui devraient précéder
les actions gouvernementales et je remarque que le ministre n'est pas du tout
prêt à jouer un rôle positif et actif pour stimuler ce genre
de débat. Il préfère probablement que ce soit quelqu'un
d'autre qui s'occupe d'une question embarrassante pour lui, peut-être, je
ne sais pas comment il le considère. Il semble qu'il y ait des
décisions difficiles à prendre qu'il préfère ne pas
prendre en les reportant vers l'avenir. Mais en faisant cela, il faut bien se
souvenir que la viabilité du régime c'est peut-être
un mot trop fort, parce que la viabilité du Régime de rentes
n'est pas en jeu ou, plus précisément, la viabilité
de son mode de financement actuel et de tout ce que cela suppose au niveau de
l'accumulation de l'épargne collective, etc., ce sont des
décisions extrêmement importantes. Il est absolument
déplorable de voir une attitude d'attentisme, de report à plus
tard, de création interminable de comités par-dessus
comités pour essayer de gagner peut-être un mois ou deux, six mois
de plus avant qu'une orientation claire soit prise. Je pense que c'est une
responsabilité très lourde que prend le gouvernement, mais il le
fait d'une façon très lucide, j'en suis sûr. Il sait
très bien ce qu'il fait dans le moment, comme ce qu'il fait depuis deux
ans dans ce domaine. L'essentiel, c'est surout de ne pas avoir un débat
là-dessus, c'est surtout de ne pas prendre de décision.
M. Lazure: Encore une fois, je ne peux pas laisser passer sous
silence des accusations aussi gratuites, des déformations de la
vérité. Il y a non seulement la période des questions
où le député de Saint-Laurent peut intervenir, mais il y a
aussi, le vendredi, une période de question où un ministre peut
être interpellé. Surtout une fois que le
rapport en question, le rapport COFIRENTES, a été rendu
public depuis plusieurs mois, il y a un tas de mécanismes où un
débat peut s'engager. Je pense que c'est tout à fait injuste de
la part du député de Saint-Laurent d'essayer de faire croire
à la population ou aux gens qui vont lire le journal des Débats
que le gouvernement essaie de s'esquiver devant ses responsabilités. Au
contraire, c'est justement parce que ce sont des décisions lourdes de
conséquences qu'on veut être éclairé au maximum. Le
comité d'implantation dont je parlais tantôt, je le
répète une dernière fois, va nous remettre son rapport au
mois de septembre. En temps et lieu, on prendra des décisions. J'invite
le député de Saint-Laurent à profiter de toutes les
tribunes publiques. Il sait fort bien les utiliser quand cela fait son affaire.
Il peut très bien utiliser toutes les tribunes publiques pour susciter
un débat.
M. Forget: Je viens d'avoir le même genre de
réponse. On y reviendra l'an prochain. Je n'ai plus d'autres questions.
Je remercie le président de la Régie des rentes de son aimable
présence.
M. Lazure: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le
député de Mégantic-Compton a des questions?
M. Grenier: Sur le programme 11, j'étais resté avec
une question.
Le Président (M. Marcoux): 10 et 11 ont été
adoptés.
M. Grenier: Je comprends que le président quitte. Est-ce
que le président doit quitter?
M. Lazure: Non, il reste pour le programme 4, M. le
Président, si la commission était d'accord, on pourrait aborder
4, qui concerne la Régie des rentes aussi, l'impôt foncier
scolaire.
Le Président (M. Marcoux): Contribution à
l'impôt foncier scolaire.
Est-ce qu'il y a des questions ou des remarques? M. le
député de Saint-Laurent? Non. Alors, le programme 4 est-il
adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Le programme 1
est-il adopté? Adopté. Le représentant de la Régie
de l'assurance-maladie.
M. Lazure: Le Dr Laberge est malheureusement absent, le
président-directeur général, mais il est
représenté par son adjoint...
Assistance-maladie Régie de
l'assurance-maladie
Le Président (M. Marcoux): Le programme 3.
M. Lazure: ... le Dr Mockle. Je vais demander au Dr Mockle de
faire quelques remarques générales.
M. le Président, MM. les membres de la commission, il me fait
plaisir, en l'absence du président de la régie qui est en Europe
actuellement, de le remplacer. J'espère être digne de lui dans la
présentation de nos besoins financiers.
Pour le prochain exercice 1979/80, les besoins de la Régie de
l'assurance-maladie sont de l'ordre de $1 033 000 000, dont $991 millions pour
le coût des programmes, ce qui représente une augmentation de 9,3%
par rapport à l'an dernier, et $42 200 000 pour l'administration des
programmes ce sont les frais d'administration ce qui
représente 1,1% d'augmentation par rapport aux frais d'administration de
l'an dernier. (20 h 45)
Les $991 millions des programmes se répartissent comme suit: pour
ce qui est de l'assurance-maladie, nous allons dépenser $897 200 000 et
cela comprend tous les programmes qu'on a l'habitude d'administrer, de
même que ceux que nous administrions pour le ministère des
Affaires sociales dans le passé, mais qui sont devenus maintenant des
programmes dans le cadre de la Loi de l'assurance-maladie, dont les services
domestiques rendus en milieu hospitalier, les soins dentaires pour les soins
dentaires pour les bénéficiaires de l'aide sociale avant
cela, on l'administrait, maintenant, c'est devenu un service assuré avec
la loi 84 les prothèses mammaires ainsi que les aides
visuelles.
Très bientôt, au cours de l'été, nous
commencerons à administrer les aides auditives. Ceci est compris dans
les $897 200 000.
Pour le reste, l'écart entre les $991 millions, $93 400 000, ce
sont des programmes que nous administrons pour le compte du ministère
des Affaires sociales, dont l'assurance hospitalisation hors Québec, qui
représente $59 millions, et l'administration des services pour des
médecins résidents et internes, qui représente $34
millions.
Maintenant, M. le Président, le budget de la régie se
base, évidemment, pour les coûts des programmes, sur les tarifs
actuellement en vigueur, même si les ententes se terminent au mois
d'octobre. Nous avons extrapolé comme s'il n'y avait pas
d'augmentation.
Voilà, en gros, les faits saillants du budget de la régie
pour le prochain exercice.
M. le Président, évidemment, le Dr Mockle donne la vue
d'ensemble du budget global de la Régie de l'assurance-maladie, ce qui
inclut beaucoup plus que ce qui émarge à nos propres
crédits. La partie qui émarge à nos propres crédits
au ministère, on la retrouve au programme 3. Il s'agit d'un montant
total de $48 269 000 par rapport à un montant total, de $41 193 000 l'an
passé. Essentiellement, il s'agit de prestations en rapport avec les
médicaments aux personnes qui bénéficient d'aide sociale
et aussi aux programmes de prothèses et orthèses.
M. Grenier: ... de gratuité des appareils auditifs pour
les moins de 35 ans. Est-ce que c'est inclus, c'était prévu ou si
c'est arrivé trop tard pour que la mesure soit prévue à
l'actuel budget? Les appareils auditifs gratuits pour les 35 ans et moins.
M. Lazure: Les aides auditives? La loi 84 permet
d'intégrer ce programme dans le cadre de l'assurance-maladie. Le
ministre a fait état, récemment, que vers le mois de juillet, le
1er juillet, cela devrait être implanté.
Avant l'âge de 35 ans.
C'est compris dans le budget de la régie.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: J'ai deux questions, une générale. C'est
plutôt à moins que les renseignements ne soient
immédiatement disponibles une demande de réponse
subséquente.
On approche, comme le Dr Mockle vient de l'indiquer, la fin de la
période d'application des ententes conclues en 1976. Ces ententes
comportaient un objectif tarifaire. Enfin, je parle des deux ententes avec les
deux fédérations de médecins. L'an dernier, la question se
posait de la même façon parce qu'il y avait deux périodes,
dans chacune des ententes, pour l'application des objectifs tarifaires, mais on
était trop près de la fin de la première période
pour pouvoir avoir un certain recul sur le fonctionnement de l'entente pendant
la première période.
J'imagine qu'un an s'étant écoulé, on a tout le
recul voulu pour pouvoir se prononcer sur l'atteinte ou le dépassement
ou, au contraire, un résultat qui serait inférieur aux objectifs
tarifaires et les mesures correctrices qui ont dû être prises dans
un cas ou dans l'autre. On a probablement une certaine évaluation
estimative du degré de réalisation de l'objectif tarifaire pour
la deuxième période, par exemple, dans le cas des médecins
spécialistes. Je sais qu'il s'agit là d'une question technique
peut-être un peu compliquée. Je ne sais pas si le Dr Mockle peut
répondre de façon générale, quitte peut-être
à faire parvenir aux membres de la commission, ultérieurement,
une analyse plus détaillée qui nous permettrait d'évaluer
le succès ou l'échec de cette formule de contrôle de la
masse budgétaire attribuée aux médecins dans des
régimes d'assurance-maladie.
M. Lazure: Vous permettez? Concernant les omnipraticiens, vous
vous souvenez qu'il y a un plafond mensuel, sur trois ans, 36 mois, $23 000,
$24 000 et $25 000 par trimestre, après quoi les actes rendus dans le
même trimestre étaient payés à 25% des tarifs.
Également les tarifs ajustés en conséquence. Or, il
s'est avéré que, pour les omnipraticiens, tout se comporte selon
les prévisions établies. Par conséquent, les ententes ont
été ajustées en fonction des dispositions tarifaires, tel
que négocié entre la fédération et le ministre. Il
n'y a pas de dépassement par rapport au plafond et, dans l'ensemble, on
a respecté la masse salariale jusqu'à maintenant.
Ce qu'il y a d'intéressant pour les omnipraticiens, pour les
membres de la commission, le fait d'avoir mis un plafond par le trimestre fait
que, si on extrapolle la tendance jusqu'à octobre 1979, les actes
payés à 25%, dépassé le plafond, vont totaliser
pour les 36 mois quelque chose comme $2 millions je vous le donne sous
réserve ce qui veut dire que, si on les avait payés
à 100%, on aurait payé $8 millions. Donc, il y a une
économie probable, en chiffres arrondis, de $6 millions, par le fait
d'avoir mis un plafond pour les omnipraticiens.
En ce qui concerne les spécialistes...
M. Forget: Avant de passer aux spécialistes, j'essaie de
concilier les deux affirmations que vous avez faites, que j'ai peut-être
mal comprises, d'une part, qu'il y a eu $2 millions payés pour des actes
rendus...
M. Lazure: Facturés à 25%.
M. Forget: ... donc au-delà des plafonds trimestriels.
M. Lazure: Extrapolés à 36 mois.
M. Forget: II me semblait que vous m'aviez dit qu'il n'y avait
pas eu de dépassement de la masse au total, mais il y a eu des
dépassements du plafond dans un certain nombre de cas.
M. Lazure: Du plafond, ce qui fait que, dans l'ensemble, la masse
salariale s'est maintenue pour les omnipraticiens. Il faut dire que ce n'est
que $2 millions pour 36 mois, le dépassement, payé à
25%.
M. Forget: Qu'est-ce qui arrive aux cas les plus extrêmes
de rémunération qui dépassaient $100 000 ou qui
dépassaient, dans certains cas, $200 000? Est-ce que le nombre d'actes
accomplis par ces quelques individus a diminué ou s'il s'est maintenu
mais qu'il est maintenant rémunéré à un taux
moindre?
M. Lazure: Le nombre d'actes a diminué dans l'ensemble,
dû au fait que la nouvelle entente prévoyait des inclusions
d'actes. On n'a qu'à penser aux treize actes inclus dans la visite qui,
antérieurement, étaient payés séparément. Le
fait d'avoir ajouté ça fait que le nombre d'actes a
diminué forcément, mais ils sont intégrés de
façon inconnue, si on veut, dans la facturation.
D'autre part, on a remarqué que, du côté des
omnipraticiens, les injections sclérosantes ont fortement
diminué, mais, nonobstant ce fait, on a quand même des cas qui
dépassent $23 000 la première année
multiplié par quatre mois, c'est $92 000 et $25 000 la
dernière année; c'est $100 000. Évidemment, ils
dépassent $100 000, payé à 25%. On a quand même des
cas, parmi les omnipraticiens, qui dépassent $100 000. Le
dépassement n'est payé qu'à 25% du tarif.
M. Forget: Je vois.
M. Lazure: On n'a pas ce qu'on avait autrefois, des $150 000 et
des $180 000. D'accord?
M. Forget: Ah bon, cela a été...
M. Lazure: C'est le fameux plafond qui a...
M. Forget: Mais le nombre d'actes accomplis, sous réserve
de ceux qui ont été éliminés de la liste, inclus
dans la visite, le nombre d'actes pour ceux qui sont retrouvables, avant et
après, c'est maintenu dans ces cas-là.
M. Lazure: Oui. M. Forget: Je vois.
M. Lazure: Compte tenu évidemment de l'augmentation des
nouveaux arrivants sur le marché du travail, parce qu'il arrive un
certain nombre de médecins chaque année, on a quand même
une augmentation qui est due aux nouveaux arrivants. Il faut donc tenir compte
de ça. Mais compte tenu de ça, il n'y a pas d'écart
vraiment significatif.
M. Grenier: Est-ce que vous constatez que les actes
médicaux qui sont plafonnés à $25 000 par trimestre sont
dépassés plus largement en ville j'entends par là
Québec et Montréal qu'en milieu rural? Avez-vous des
vérifications là-dessus?
M. Lazure: Je ne peux pas vous répondre, je peux le
prendre en note, si vous voulez, et regarder, mais je ne l'ai pas en
détail. D'ailleurs, ce sont très peu de médecins
qui...
M. Grenier: ... dépassent.
M. Lazure: ... dépassent le plafond. Actuellement, il est
de $25 000, il se termine évidemment avec le mois d'octobre, parce que
c'étaient trois tranches de douze mois. $23 000, $24 000 et $25 000.
M. Forget: Vous alliez parler des spécialistes. M.
Lazure: Oui. Du côté des spécialistes...
M. Grenier: Si vous permettez, est-ce que ça pourrait
justifier l'arrivée de nouveaux médecins, par exemple, de
multiplier le nombre de médecins, si on réalisait que bon nombre
dépassent le plafonnement qui est donné?
M. Lazure: II y en a très peu. Si ma mémoire est
bonne, ce serait quelque chose comme 350 médecins omnipraticiens qui
dépassent le plafond.
M. Grenier: Pas plus que cela? M. Lazure: Pas plus que
cela. M. Forget: Sur 5000 ou 6000?
M. Lazure: Entre 5000 et 6000, si vous voulez, disons 5500. C'est
très peu. Je ne sais pas si cela répond à votre
question.
M. Grenier: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Et les spécialistes?
M. Lazure: Pour les spécialistes, l'entente prévoit
deux périodes de 18 mois, contrairement aux omnipraticiens pour qui
c'est trois périodes de 12 mois. Pour les spécialistes, la
première période de douze mois nous a permis de faire un
rajustement. Selon l'entente, il fallait rajuster les tarifs selon le
comportement de la masse salariale de la première période de 18
mois, et il s'est avéré que le montant facturé
était légèrement inférieur par rapport à ce
qui avait été prévu. Avec les spécialistes, si ma
mémoire est bonne, il y avait un écart au-delà duquel cela
devenait significatif et il fallait faire quelque chose.
Par conséquent, du côté des spécialistes, les
prévisions se sont avérées assez justes, si bien que pour
la deuxième période de 18 mois, il y a eu un rajustement des
tarifs, tel que prévu selon les conditions de l'entente.
M. Forget: Est-ce que vous avez pu déterminer à
quelle cause, à quelle modification de l'incidence de quels actes, par
exemple, à quelle catégorie d'actes était dû le fait
qu'on était arrivé légèrement en dessous de
l'objectif tarifaire?
M. Lazure: J'ai l'impression qu'il y a plusieurs facteurs. Avec
les spécialistes, on a un phénomène un peu particulier qui
est différent des omnipraticiens. Ce sont ce qu'on appelle des lettres
d'entente qui sont des règles d'application convenues par entente.
Ainsi, par exemple, on dit qu'un médecin spécialiste, par exemple
un pédiatre, qui fait de la pneumologie, n'est payé qu'à
25% du tarif. Vous avez également ce qu'on appelle les tarifs hors
spécialité, ce qui fait qu'un médecin qui rend des
services hors de sa spécialité n'est payé qu'en fonction
de l'échelle hors spécialité.
Par conséquent, avec les nombreuses lettres d'entente qui sont
des règles d'application qui se signent périodiquement entre le
président de la FMSQ et le ministre des Affaires sociales, on vient
contraindre en quelque sorte, si on veut, tout écart ou toute mauvaise
tangente.
J'ai l'impression que cela a aidé beaucoup à maintenir
dans la masse salariale la facturation des spécialistes.
M. Forget: Est-ce qu'on pourrait dire que l'existence de
l'objectif tarifaire, avec ses répercussions possibles, si jamais il
était dépassé sur l'ensemble des tarifs, a joué un
rôle pour stimuler la FMSQ à la préparation et
l'acceptation de règles d'application par voie d'ententes?
M. Lazure: Je pourrais peut-être vous dire, pour
répondre à votre question vous me le direz si je n'y
réponds pas que l'observation qui se dégage au niveau de
mes responsabilités d'administration des ententes, c'est qu'il
m'apparaît que la FMSQ est très vigilante sur le contrôle de
la
masse salariale qui lui est dévolue. Elle est très
vigilante parce que, comme je vous le dis, régulièrement, la FMSQ
n'hésite pas à signer des lettres d'entente qui sont des
règles d'application qui viennent contraindre, en quelque sorte, la
facturation pour différentes spécialités et
différents types d'actes. Est-ce que cela répond à votre
question?
M. Forget: Oui. Je vous remercie. Je vais poser une question qui
est peut-être un peu plus délicate. Il est possible que le
ministre dise que ça déborde un peu le champ de la discussion,
mais, malgré tout, sans vouloir jeter une ombre sur les
négociations à venir dans le domaine des ententes avec les deux
fédérations, sur un plan technique de l'administration des
ententes actuelles, peut-on dire que l'expérience est suffisamment
satisfaisante, sur le plan du respect des objectifs budgétaires ou de la
masse budgétaire, pour que cette règle de détermination
des tarifs soit reconduite dans de nouvelles ententes?
M. Lazure: La question est assez générale. Il y a
un commentaire qui me vient à l'esprit, c'est que les
fédérations nous ont déjà informé qu'elles
allaient proposer des modifications sur ce que j'appellerais la structure des
actes et plus spécialement des modifications qui viseraient à
diminuer la quantité des actes contenus dans les cahiers, dans les
conventions. C'est un nombre assez effarant dans les deux
fédérations. (21 heures)
Ce désir, je dois dire qu'il est réciproque. Nous aussi
avons commencé à travailler sur des hypothèses de
réduction d'actes. Disons, encore une fois, que dans le cadre normatif,
c'est la seule réflexion qui me viendrait à l'esprit; je pense
que dans l'ensemble l'application des deux conventions se déroule assez
bien, compte tenu aussi, comme le Dr Mockle le disait, de certaines lettres
d'entente, de certains règlements qui peuvent, en cours de route,
équivaloir à une négociation permanente pour ainsi dire.
Il y a eu une demi-douzaine de ces ententes depuis un an et demi pour chacune
des fédérations.
M. Forget: Je visais particulièrement le mécanisme
des objectifs budgétaires avec la responsabilité que ce
mécanisme fait porter à la fédération ou au
syndicat parce que ça pourrait se généraliser
à d'autres groupes pour le respect justement d'objectifs
budgétaires. Je pensais à ce mécanisme qui semble avoir
donné satisfaction, puisque les objectifs ont été
respectés et qu'il ne semble pas que cela ait donné lieu à
des frictions ou à des difficultés d'application.
M. Lazure: Non.
M. Forget: II semblerait donc que ce soit un mécanisme qui
permette de faire fonctionner un régime de rémunération
à l'acte essentiellement, avec toutes les variations de temps, de lieu,
de disponibilité personnelle entre praticiens et, en même temps,
sur le plan du ministère, d'avoir pratique- ment tous les avantages
d'une rémunération salariale au point de vue, au moins,
d'être capable de prédire avec certitude la somme des
déboursés qui sont à envisager pour une période
future.
M. Lazure: C'était certainement une amélioration
sur l'état antérieur des ententes. On l'a d'ailleurs introduite
dans la négociation avec les chirurgiens-dentistes et ça fait
partie de l'entente avec les dentistes; on a le même système de
plafonnement.
M. Forget: II y a le plafonnement et il y a aussi l'objectif
budgétaire, qui dépasse la notion de plafonnement, parce qu'elle
implique une responsabilité collective de l'association professionnelle
de "s'autopolicer" en quelque sorte et, si jamais des dépassements
interviennent, de corriger le tarif de manière à supprimer les
causes de ces dépassements, alors que le plafonnement est une
opération strictement individuelle et n'implique aucune
responsabilité collective du groupe, d'où l'intérêt
de ce mécanisme d'objectif budgétaire, parce qu'il
intéresse, dans le fond, le syndicat au bon fonctionnement de l'entente
pendant toute sa durée. Je pense que c'est un facteur qui permet des
ententes et une négociation permanente. Autrement, on attend que
l'entente soit expirée et ensuite, on renégocie comme si de rien
n'était.
Si le ministre l'a étendu comme c'est un fait
à une autre entente, je dois donc, par implication, conclure qu'il n'est
pas opposé à l'idée de reconduire ce genre de
caractéristiques dans les ententes à venir.
M. Lazure: Non, je répète encore une fois que
c'était une addition; il y a eu certaines choses fort louables qui ont
été réalisées par l'ancien gouvernement en
matière de négociation avec les professionnels de la
santé; c'en est une. On a l'intention de le maintenir. Mais je ne
voudrais quand même pas que ce soit interprété de la part
de ceux ou celles qui lisent le journal des Débats, comme étant
notre seule préoccupation vis-à-vis des prochaines
négociations ou comme étant un acte de foi excessif
vis-à-vis du mode de rémunération à l'acte.
Je me permets un deuxième commentaire, ce n'est pas une cachette,
j'ai eu l'occasion d'en discuter avec les deux fédérations, nous
avons l'intention de favoriser, de valoriser, devrais-je dire, les autres modes
de rémunération qui sont déjà compris dans les
ententes, à savoir le salariat et la vacation.
M. Forget: Le ministre vient de souligner une
préoccupation des associations professionnelles pour un acte
compréhensif, en quelque sorte. Évidemment, c'était
déjà en germe dans la notion de supprimer un certain nombre de
procédures thérapeutiques et diagnostiques dans le tarif
actuellement en vigueur, les fameuses analyses d'urine et autres, qui ont
été supprimées et fondues dans le tarif de la visite.
Je pense que cela permet d'envisager un point où il sera
difficile de distinguer entre la rémunéra-
tion à l'acte et d'autres modes de rémunération,
puisqu'on en vient à un concept global de rémunération
globale pour un certain nombre de choses, que ce soit sur une base de temps ou
que ce soit sur une base d'unité de service. C'est tout probablement un
des éléments qui seront à l'ordre du jour des prochaines
négociations, d'après ce que j'entends dire, de toute
façon, du côté des groupes professionnels. Je suis
intéressé de voir que le ministre semble ouvert à cette
idée. Je pense que c'est une idée extrêmement
intéressante qui peut nous amener d'ailleurs, dans le domaine du
financement même institutionnel, au financement par épisode, en
quelque sorte, de traitement.
Quoi qu'il en soit, j'aimerais revenir à des questions plus
détaillées sur le fonctionnement de l'entente...
M. Lazure: Une dernière remarque sur les prochaines
négociations. Je veux simplement rappeler à la commission que le
comité que nous avons mis sur pied, il y a déjà plusieurs
mois, le comité d'étude sur les modes de
rémunération, doit nous remettre son rapport au début
d'octobre. C'est un comité qui est composé de
représentants des diverses professions qui sont actuellement
touchées par des ententes avec le ministère. On escompte beaucoup
de ce travail. Le rapport devrait nous indiquer de façon bien claire les
avantages et les inconvénients d'à peu près tous les modes
possibles de rémunération.
M. Forget: Avant de laisser cette question, est-ce que je
pourrais dire au ministre et au Dr Mockle, s'il serait possible de nous
communiquer une analyse, dans la mesure où les analyses ont
été faites j'imagine que des analyses ont
été faites, c'est l'habitude de la régie sur le
fonctionnement des ententes actuelles, particulièrement au point de vue
des questions que nous avons discutées jusq'à maintenant, qui
permettent d'évaluer le succès ou les difficultés
d'opération des ententes actuelles.
M. Lazure: Oui, monsieur. J'en parlerai au président et je
la transmettrai au ministre.
M. Forget: Je vous remercie beaucoup. Dans un domaine un peu plus
détaillé, il y a deux questions, deux décisions qui ont
été prises, soit dans les ententes, soit subséquemment
à l'entente, par un amendement à l'entente. J'aimerais savoir
quel est l'impact de chacune de ces deux décisions. Il y a eu d'abord le
tarif qui a été prévu pour la psychothérapie dans
l'entente avec les médecins omnipraticiens. Il y avait tout le
problème évidemment de la psychothérapie, de la croissance
extrêmement rapide des actes de psychothérapie en cabinet
privé par des omnipraticiens. Ce problème n'est peut-être
pas encore entièrement disparu, mais j'aimerais qu'on fasse le point
là-dessus. Je vais attendre qu'on me réponde avant de formuler
l'autre question, pour qu'on ne perde pas le fil.
M. Lazure: Sur la question précise, nous sommes encore en
discussion avec la Fédération des omnipraticiens, concernant
l'acte qui s'appelle psychothérapie de soutien, ainsi que sur un autre
acte, qui s'appelle injection de matières sclérosantes. Pas plus
tard que demain matin, à 9 heures, j'ai une rencontre avec le conseil de
la Fédération des omnipraticiens. Ces deux questions sont
à l'ordre du jour. Il y a une volonté de part et d'autre de
réaménager à la baisse, autant que possible, les tarifs ou
les règles d'application du tarif, parce qu'il y a nettement une
utilisation qui paraît...
M. Forget: Exagérée.
M. Lazure: ... exagérée, peut-être pas au
sens du bien-être du patient, mais en tout cas, pécuniairement,
elle paraît exagérée à prime abord.
M. Forget: Je vois. Il y a eu un taux de quelque 1000%
d'accroissement sur une courte période de temps, il n'y a pas tellement
longtemps, de la psychothérapie chez les omnipraticiens. Maintenant, le
nouvel acte de psychothérapie de soutien, si je comprends bien, avec sa
définition, n'a pas apporté de solution à cela.
M. Lazure: C'est-à-dire qu'il faut bien se souvenir que
l'acte de thérapie psychiatrique de soutien existe dans l'actuelle
convention de la FMOQ. Sa définition est extrêmement ouverte. Nous
avons proposé des modifications un peu plus serrées qui,
actuellement, font l'objet de discussions, sur lesquelles il n'y a pas encore
d'entente, alors que, du côté de la FMSQ, nous avons une nouvelle
définition qui, elle, a été un peu plus resserrée.
Avec la FMOQ, cela reste à faire, et les discussions ont
été entamées. On espère y arriver bientôt.
Effectivement, il y a eu une augmentation très substantielle de cet
acte.
M. Forget: À combien, dans l'année courante, se
chiffrent les actes facturés sous cette rubrique par les
omnipraticiens?
M. Lazure: Je ne pourrais pas dire le nombre d'actes. C'est $16
par 30 minutes, et je crois que c'est $7 millions pour la dernière
année courante.
M. Forget: 7 millions de dollars ou d'actes?
M. Lazure: 7 millions de dollars. Il y avait une tendance de
croissance additionnelle d'environ $700 000 cette année, donc 10%. C'est
face à ce phénomène qu'on veut définir plus
clairement et circonscrire le problème.
M. Forget: II y a eu une décision qu'a prise le ministre,
entérinée, d'ailleurs, par un amendement à l'entente,
relativement au nombre de visites, la suppression du plafonnement du nombre de
visites dans les établissements de soins prolongés, cela
nécessitait une considération spéciale et
maintenant, c'est factorable sans limite. Est-ce qu'on pourrait nous
donner un peu un tableau de la performance de cette partie de l'entente?
M. Lazure: Écoutez, je n'ai pas de chiffres devant moi,
mais on pourrait les fournir. Tout ce que je sais, c'est que cela ne semble pas
avoir donné lieu à un accroissement démesuré. Je
m'informe périodiquement auprès du président de la
régie. C'est ce qu'on me répond. Je n'ai pas vu de chiffres. On
peut essayer d'obtenir des données là-dessus.
M. Forget: Oui, j'apprécierais.
M. Lazure: Bien sûr qu'il y a un plus grand nombre de
visites, mais je pense qu'on voulait justement qu'il y ait un plus grand nombre
de visites; je ne pense pas qu'il y ait d'abus. De toute façon, on
pourra sortir les chiffres et vous les fournir.
M. Forget: C'était un secteur où il y a eu dans le
passé des abus notoires; les cartes de tous les patients d'un
hôpital pour malades chroniques ou d'un foyer étaient en
dépôt permanent dans le cabinet du médecin et il y avait
des visites nombreuses, au moins, pour fins de facturation. Personne n'a jamais
vraiment fait d'enquête pour savoir si toutes les visites étaient
toujours faites. C'est une inquiétude qui a été
soulevée dans certains milieux quand l'amendement à l'entente,
sûrement bien intentionnée, a été proposé
pour permettre le plus grand nombre possible de visites là où
c'est nécessaire, mais cela ouvre la porte, évidemment, à
des abus possibles. Maintenant, il est clair que tant que les objectifs
tarifaires demeureront, c'est-à-dire jusqu'en octobre de cette
année, un abus de ce côté pénaliserait, en somme,
l'ensemble de la profession médicale. Il est possible qu'il y ait une
certaine vigilance qui soit exercée par les deux
fédérations dans un contexte comme celui-là, mais il ne
faut pas oublier que si, lorsque les ententes viendront à
échéance en octobre, il n'y en a pas une qui est signée
dans les heures qui suivent on peut toujours se poser la question,
à savoir si c'est vraisemblable de croire que ce sera signé dans
les heures qui suivront l'échéance. Il va y avoir une
période où, du point de vue des fédérations, il n'y
a plus de plafond, il n'y a plus d'objectif tarifaire et où, dans le
fond, tout ce qui se fait sert à établir un seuil nouveau par
rapport auquel les performances futures seront évaluées. Ce sera
une période assez délicate que celle qui va commencer en octobre.
On peut voir là se développer rapidement des comportements en
l'absence de toute espèce de mécanisme d'autocontrôle du
côté des professionnels.
M. Lazure: En ce qui touche les visites aux personnes
âgées dans les centres d'accueil plus particulièrement,
j'ai l'impression, effectivement, que la Fédération des
omnipraticiens a exercé une incitation auprès de ses membres pour
que cela se fasse de façon modérée, si vous voulez. Ils
étaient tellement bien au fait que si cela avait été
plafonné dans le nombre des visites auparavant, c'était justement
parce que les autorités à l'époque craignaient qu'il n'y
ait des abus de ce côté. Comme j'aperçois la situation,
elle me semble normale, elle me semble sous contrôle. Encore une fois, on
pourra sortir des chiffres plus précis.
M. Forget: Excellent. Le programme des services
d'ambulance...
M. Lazure: J'ai compris qu'on va fournir cette étude avant
et après. D'accord.
M. Forget: D'accord. Merci. La question des services
ambulanciers, je ne sais pas si... Il y a toujours des variations dans la
façon dont on administre les programmes. J'avais une question que j'ai
réservée pour ce moment-ci, mais au moment de la poser, je suis
porté à croire que ce n'est peut-être pas le bon programme.
Avec la permission du ministre, je la poserai peut-être malgré
tout. Je pense qu'elle peut s'adresser à la régie, mais, encore
une fois, je ne suis pas sûr du statut administratif précis du
programme de remboursement des services ambulanciers pour les personnes
âgées.
M. Lazure: C'est par le biais des établissements. (21 h
15)
M. Forget: C'est par le biais des établissements. Cela
éclaire probablement... Je ne sais pas si le ministre permet une
question à ce sujet. Ce sera assez bref, de toute façon, car on
n'a plus que 45 minutes. Certains députés dans leur bureau de
comté ont reçu en quelque sorte des plaintes, des lettres de
personnes âgées qui ont reçu des factures pour des services
ambulanciers et qui s'en étonnent. On leur envoie une facture et ils
l'envoient au ministère des affaires sociales ou à la
régie, Dieu sait quoi, et on la leur retourne en disant! Non, c'est
votre responsabilité de payer les transports ambulanciers. Leur surprise
vient du fait que, lorsque le ministre a annoncé la gratuité des
services ambulanciers pour les personnes âgées, il y avait
peut-être je ne sais pas, je n'ai pas vérifié
dans les communiqués de presse une restriction administrative dont le
sens, en pratique, est connu seulement des fonctionnaires du ministère
des Affaires sociales, c'est-à-dire que les transports ambulanciers ne
sont pas gratuits, de façon générale, pour toutes les
personnes âgées, pas plus qu'ils ne l'étaient avant. La
seule chose qui est gratuite, c'est le transport d'une personne
âgée entre un établissement des affaires sociales et un
autre établissement des affaires sociales. Ce n'est pas tout du
transport ambulancier, si je comprends bien.
M. Lazure: Non, ce n'est pas exact. Ce qui est gratuit depuis le
mois d'octobre, c'est effectivement le transport par ambulance d'une personne
de 65 ans et plus, que ce soit entre son domicile et l'hôpital ou que ce
soit entre un hôpital et son domicile, peu importe l'origine ou la
destination, à
la condition qu'un médecin ait attesté que le transport
par ambulance était nécessaire, après le fait ou qu'il
atteste avant le fait que le transport par ambulance était
nécessaire après le fait ou qu'il atteste avant le fait que le
transport par ambulance est nécessaire. C'était la teneur de la
directive de l'automne dernier qui a été largement
diffusée non seulement à tous les établissements du
réseau des affaires sociales, mais aussi à tous les clubs de
l'âge d'or par le biais de la FADOQ, la Fédération des
clubs de l'âge d'or du Québec. Je ne comprends pas...
M. Forget: J'ai ici une lettre qui a été
envoyée par un centre hospitalier justement pour une facture de $46.52
à une dame de la ville de Québec; "Pour le transport en ambulance
de votre mari." C'est en quelque sorte la lettre qui accompagne la facture de
la compagnie d'ambulance; ils accompagnent cela de la lettre du centre
hospitalier Notre-Dame-du-Chemin qui s'explique par elle-même. Dans cette
lettre, le deuxième paragraphe dit, je ne le lirai pas tout au long,
parce que c'est un peu long: "... soit le transport d'un patient de son
domicile à un centre hospitalier de soins prolongés, les frais
sont à la charge du bénéficiaire." On lui renvoie sa
facture.
M. Lazure: C'est nettement une erreur d'interprétation de
la part de l'établissement ou du médecin. J'aimerais qu'on nous
soumette le cas.
M. Forget: Je le transmettrai au ministre.
M. Lazure: Est-ce qu'on peut savoir la date de ceci?
M. Forget: Le 2 mai 1979. C'est tout frais. C'est arrivé
par hasard ces jours derniers.
M. Lazure: Le programme était en vigueur et,
effectivement, c'est une erreur, parce que ce n'est pas limité au
transfert interétablissements.
M. Forget: II semblait y avoir un flottement. Les explications
reçues dans certains milieux...
M. Lazure: Non, je dois dire que...
M. Forget: ... semblaient suggérer qu'il s'agissait
seulement de transferts interétablissements. Il s'agit, autrement dit,
de tout transport ambulancier sur prescription médicale.
M. Lazure: C'est cela, avant ou après le fait.
M. Forget: Même entre un domicile et un autre domicile
privé? Non, il faut que la destination soit vers un centre
hospitalier.
M. Lazure: Non, un centre hospitalier, puisque le versement va se
faire à un centre hospitalier.
Un établissement du réseau des affaires sociales.
C'est cela, un établissement.
Cela peut être un CLSC, par exemple, ou peut-être un
hôpital pour soins aigus ou pour soins prolongés.
M. Forget: Ou un centre d'accueil.
M. Lazure: Ou un centre d'accueil.
Il y a un problème qui explique peut-être un peu
l'ambiguïté, M. Forget, notamment dans la région de
Montréal. Comme il y a nécessité d'une prescription, d'une
attestation médicale, certains médecins ont refusé au
début de signer de tels documents en disant que cela ne faisait pas
partie des actes et le reste. Ils ne voulaient pas assumer cette
responsabilité, de sorte que, n'ayant pas d'attestation, le transporteur
ambulancier facturait aux patients et là cela créait un
problème.
Une nouvelle circulaire va incessamment être transmise à
tous les établissements pour clarifier qu'il y a une prescription
médicale ou une attestation par une personne désignée par
le conseil d'administration de l'établissement, de sorte que ça
puisse être l'infirmière en charge de l'urgence qui puisse
attester qu'effectivement, c'était requis, pour éviter le
problème d'une attestation médicale manquante qui pénalise
le bénéficiaire.
M. Forget: Cela répond à ma question, M. le
Président. Je ne crois pas, pour ma part, avoir d'autres questions
à adresser à la régie, non.
Le Président (M. Marcoux): Je vous remercie.
M. Lazure: M. le Président, juste une chose; pour ceux que
cela intéresse, nous avons ici le coût des programmes pour 1979/80
et je vais en laisser des exemplaires pour MM. Forget et Grenier. J'en ai un
troisième également, mais je pense que vous en avez un, M. le
ministre.
Oui, j'en ai un.
Je pense que ça pourrait vous intéresser.
Merci, Dr Mockle.
Vous avez là tous les détails qui...
Le Président (M. Marcoux): Le programme 3...
M. Grenier: M. le Président, je pensais que c'était
pour la fin du programme 3. À programme 11 qu'on avait
adopté...
M. Lazure: Le programme 3 est adopté?
Le Président (M. Marcoux): Le programme 3 est
adopté?
M. Lazure: Pour libérer... M. Grenier: Oui. M.
Lazure: Merci.
M. Grenier: Mais, au programme 11, on a dit que ce serait le
président de la régie qui pourrait répondre à
ça.
M. Lazure: Cela dépend de la question. Voulez-vous poser
la question?
M. Grenier: Oui. Avant le souper, c'était
l'hospitalisation hors province. Aux États-Unis, on avait
constaté un taux d'augmentation de $38 millions à $54 millions.
On aurait voulu faire préciser, si c'était possible, ce à
quoi ces sommes servaient principalement. On a expliqué qu'il y avait
des taux d'augmentation, le sous-ministre nous a dit que c'était, non
pas à cause de l'augmentation des cas je le fais pour le journal
des Débats, parce que la question s'est réglée; il m'a
donné les détails après; je le fais pour que ce soit bien
vérifié au journal des Débats que ce n'était
pas l'augmentation du nombre de cas, mais bien l'augmentation des taux aux
États-Unis qui ont presque doublé dans ces cas.
Ce que j'aimerais savoir, cependant, c'est ce qu'il y a de prévu
dans les $54 millions de cette année; si ça va régler,
comme cela a dû le faire dans le passé, plusieurs cas d'avortement
ou bien si c'est pour traiter des cas d'urgence, comme des crises
cardiaques.
M. Lazure: M. le Président, on peut tout de suite apaiser
les inquiétudes du député de Mégantic-Compton.
Contrairement à ce qu'on vous a dit avant le repas, les frais
d'avortement thérapeutique aux États-Unis ne sont pas
payés par la Régie d'assurance-maladie. Parce que cela ne
répond pas aux trois critères que j'avais
énumérés avant la suspension, à savoir l'urgence,
le caractère accidentel ou l'absence d'un traitement similaire au
Québec.
M. Grenier: Surtout que cela allait contre la loi canadienne et
cela aurait été un peu étrange...
M. Forget: Le dernier critère, ce serait probablement une
chose débattable dans certains cas.
M. Lazure: Selon la région du Québec. M.
Grenier: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Le programme 3 est
adopté.
Aide sociale
Nous nous étions entendus pour discuter de l'aide sociale
programme 2 quoique nous en ayons discuté beaucoup dans les
généralités qui ont duré deux jours ou presque. Je
ne sais pas s'il y a d'autres questions.
M. Forget: Oui, peut-être des questions de nature
budgétaire.
M. Lazure: M. André Roy, directeur...
M. Forget: Je présume que j'ai la parole, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Oui, M. le député
de Saint-Laurent.
M. Forget: Je présume que les crédits de l'aide
sociale qui sont, malgré tout, impressionnants, $895 millions, ne
reflètent pas nécessairement les meilleures estimations en cours
du coût probable de l'aide sociale au cours de l'actuelle année
financière. Évidemment, on est maintenant rendu presque en juin
1979, le budget est terminé en décembre ou janvier, mais il est
fait sur la base d'un certain nombre de règles de calcul dictées
par le Conseil du trésor, c'est bien connu, tout ça, qui datent
du mois de juin de l'an dernier. C'est d'ailleurs un exercice auquel on s'est
livré tous les ans en commission parlementaire.
Est-ce qu'il est possible, à ce moment-ci je suis
sûr que cela l'est, d'ailleurs de préciser de combien on
estime que les crédits actuellement prévus pourraient être
déficients, selon les meilleures prévisions, les
prévisions les plus récentes?
M. Lazure: D'après l'information qu'on a des gens de la
direction du budget, après analyse des deux premiers mois, les
crédits actuels seraient suffisants pour l'exercice 1979/80.
M. Forget: $895 millions seraient suffisants pour terminer
l'année.
M. Lazure: C'est ça.
M. Forget: Est-ce que, l'an dernier, les crédits de $809
millions... cela a été fait en plus d'une fois, enfin, il y a eu
des crédits supplémentaires, je crois?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: La somme de $809 millions représente le total
des crédits originaux, plus les crédits
supplémentaires?
M. Lazure: Les crédits modifiés ont
été de $853 millions.
M. Forget: Ah, les crédits modifiés sont de $853
millions. Pour le total, y compris l'administration.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: D'accord. L'administration demeurant à peu
près inchangée, on prévoit donc une augmentation
d'à peu près $84 millions pour l'année...
M. Lazure: $85 millions.
M. Forget: ... en cours. Ceci reflète à la fois
l'indexation partielle des prestations de l'ordre de...
M. Lazure: $67 millions.
M. Forget: ... $67 millions, une provision pour l'augmentation de
clientèle aussi?
M. Lazure: Oui, qui est de 4% environ.
M. Forget: 4%, ce qui fait environ... M. Lazure: 15 000
bénéficiaires de plus. M. Forget: 15 000 ménages de
plus. M. Lazure: Ménages.
M. Forget: Ce qui ferait probablement, en termes de
dollars...
M. Lazure: $10 millions.
M. Forget: $10 millions. Le reste est attribuable à quoi?
Parce que cela fait $77 millions et vous projetez une augmentation de $85
millions.
M. Lazure: $10 millions, c'est un coût mensuel moyen, une
augmentation de $10 millions.
M. Forget: Cela fait $120 millions, sur douze mois. $120
millions, plus $67 millions, ça comprend déjà
l'indexation.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: C'est $120 millions d'augmentation...
M. Lazure: Incluant la prévision d'indexation de janvier,
février et mars 1980.
M. Forget: Plus l'augmentation de clientèle.
M. Lazure: C'est ça. Et l'indexation du dernier
trimestre...
M. Forget: De 1980.
M. Lazure: ... de janvier à mars 1980.
M. Forget: Mais $120 millions, à ce moment-là,
c'est l'exercice inverse qu'il va falloir faire. Qu'est-ce que vous soustrayez
des $120 millions pour arriver? Si je comprends bien, $809 millions plus $120
millions, ça devrait faire presque $930 millions. Vous accordez $895
millions, il y a donc $35 millions retranchés.
M. Lazure: En fait, l'augmentation générale et la
hausse de clientèle, pour $47 600 000, pour 15 000 ménages,
à une moyenne de $264 par mois, cela fait $47 millions.
M. Forget: Et...
M. Lazure: L'indexation de l'année en cours, plus les
trois mois de l'année 1980...
M. Forget: Neuf mois de cette année.
M. Lazure: ... $74 600 000.
M. Forget: $74 600 000.
M. Lazure: C'est ça.
M. Forget: C'est additif, tout ça.
M. Lazure: C'est ça. Moins $37 millions qui étaient
un réajustement de l'augmentation de la clientèle qu'on avait
estimée à 6% au départ et qu'on a ramenée à
4% par la suite.
M. Forget: Ah bon! Vous avez accordé $47 millions au
départ pour l'accroissement de clientèle, mais vous avez
corrigé ça à $37 millions.
M. Lazure: C'est ça.
M. Forget: II ne vous reste que $10 millions d'accroissement pour
la clientèle, ce qui permet de prévoir une augmentation de
4%.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Comment cela se compare-t-il avec l'augmentation
observée les deux dernières années? Je pense que
c'était plus fort que ça.
M. Lazure: L'an dernier, c'était 4%.
M. Forget: 4% d'augmentation de la clientèle.
L'année précédente, un peu plus, je pense. (21 h 30)
M. Lazure: Le taux d'accroissement de la clientèle a
descendu au cours des deux dernières années. Il est passé
au cours de la dernière année à 4%, il était
antérieurement d'un peu moins de 6%.
M. Forget: Je vois. Est-ce que les effets des modifications de
l'assurance-chômage, qui sont entrés en vigueur au début de
l'année, si je comprends bien...
M. Lazure: Qui entreront en vigueur à
l'été.
M. Forget: À l'été. Est-ce que c'est
reflété dans les projections qui sont faites ici?
M. Lazure: II est difficile actuellement d'évaluer
l'impact qu'on ressentira à l'aide sociale probablement à la fin
de l'automne prochain seulement. Le calcul du montant annuel de cet impact est
évalué à $23,7 millions.
M. Forget: Mais les $23,7 millions... M. Lazure:
Annuellement.
M. Forget:... sont déjà pris en compte ou sont
à venir?
M. Lazure: Ils sont à venir.
M. Forget: Ils sont à venir. Si, donc, les modifications
à l'assurance-chômage ont l'effet prévu par le
gouvernement, il faudra des crédits additionnels de $23 millions...
M. Lazure: Sur une base annuelle.
M. Forget: Sur une base annuelle, bien sûr. Si cela se
manifeste pendant six mois, ce sera $11,5 millions.
M. Lazure: C'est exact.
M. Grenier: Est-ce que l'application de la loi 1 le revenu
minimum garanti est prévue...
M. Lazure: Non, c'est à un autre ministère, le
Revenu.
M. Grenier: Cela n'apparaîtra pas non plus sur les
allocations de l'aide sociale?
M. Lazure: Non.
M. Grenier: Non plus, uniquement au ministère du
Revenu.
M. Lazure: Ce sera un poste spécial dans les
crédits du ministère du Revenu.
M. Forget: Pour être bien sûr qu'on se comprend, vous
avez projeté une augmentation de 4% si tout reste identique, sans aucun
changement. Si I'assurance-chômage a les effets prévus, les
crédits seront déficients de $23 millions...
M. Lazure: Sur la base annuelle.
M. Forget: ... moins la période de l'année qui sera
écoulée jusqu'à ce qu'ils prennent effet. Si c'est trois
mois, si ça prend effet en juillet, il y aura trois ou quatre mois
d'écoulés, ce sont les trois quarts de cette somme qui
seront...
M. Lazure: C'est exact.
M. Forget: ...déficients. 4% représentent le
meilleur jugement que le ministère peut faire à ce moment-ci
quant au taux d'accroissement de la clientèle.
M. Lazure: C'est ça. Basé sur l'expérience
de l'an passé et des dernières années, il y a tendance
à la diminution de l'accroissement.
M. Forget: II n'y a donc aucune disposition dans ces
crédits pour des modifications, par exemple, à la
réglementation relative aux besoins spéciaux?
M. Lazure: Non. Les modifications importantes qui pourraient
impliquer des sommes de l'ordre de $1 million devraient être
accompagnées de crédits supplémentaires.
M. Forget: Je vois. Par exemple, pour le montant forfaitaire de
$25 qui est versé en septembre pour les fins des enfants qui commencent
l'école, il n'y a pas d'augmentation prévue dans les
crédits actuels.
M. Lazure: Ce serait peut-être possible à
l'intérieur des crédits actuels, par rapport à d'autres
modifications qui viendraient permettre de récupérer des
sommes.
M. Forget: Oui.
M. Lazure: À titre d'exemple, le protocole de cession avec
l'assurance-chômage, qui pourrait nous permettre des économies et
nous permettre de financer des amendements à la réglementation
qui seraient favorables à la clientèle.
M. Forget: Ce protocole a été conclu avec
l'assurance-chômage...
M. Lazure: Oui.
M. Forget: II faut adresser des félicitations à
l'administrateur de l'aide sociale, c'est un accomplissement remarquable,
d'autant plus que ce problème est universel à travers le Canada.
Toutes les provinces ont eu les mêmes difficultés. Est-il en
application depuis longtemps?
M. Lazure: II entre en application le 1er juin, à
l'exception de la région de Montréal, où on a
reporté la date d'entrée en vigueur au 1er septembre.
M. Forget: Y a-t-il donc...
M. Lazure: il y a eu des expériences pilotes dans quatre
bureaux locaux.
M. Forget: Si je comprends bien, vous n'avez pas anticipé
dans les crédits les effets que ceci pourrait avoir pour réduire
les trop-payés ou enfin...
M. Lazure: C'est-à-dire qu'on a anticipé une partie
seulement. Au moment où on a préparé les crédits,
il était prévu que le protocole ne pourrait entrer en vigueur
avant octobre prochain. Alors, l'entrée en vigueur, dès le
début de juin pour la province, à l'exception de Montréal,
nous permettra probablement une économie de crédits.
M. Forget: Sur une base annuelle, à combien
évaluez-vous cette économie?
M. Lazure: Elle a été évaluée entre
$10 millions et $12 millions.
M. Forget: Donc, dans les crédits actuels, il y a une
somme d'environ $6 millions, plus ou moins, déjà soustraite pour
tenir compte de cet avantage-là. Bon, j'imagine que tout ça
s'équilibre. Je pourrais peut-être faire un calcul rapide, mais
disons que je vous fais confiance, que tous ces chiffres s'équilibrent
et que ça explique en totalité... Je devrais peut-être
poser directement la question. Ces différents facteurs-là
expliquent en totalité la détermination des crédits? On
n'a rien omis?
M. Lazure: Non, on a tout couvert. M. Forget: Bon.
M. Gosselin: J'aurais une question sur l'aspect financement. Il
semble que le fédéral ait modifié ses ententes j'ai
eu vent de ça quant au mode de paiement aux provinces des
remboursements pour l'aide sociale, les points d'impôt, et qu'au lieu de
rembourser j'aimerais être éclairé si cette
hypothèse est exacte annuellement, il échelonnerait ses
paiements sur deux ou trois ans. Est-ce exact? Est-ce l'intention que le
fédéral aurait manifestée ou si c'est dans les faits une
décision qui serait prise?
M. Lazure: Non.
M. Gosselin: Cela pourrait avoir un impact très important.
J'en ai entendu parler au niveau des intentions...
M. Lazure: Après une consultation bien rapide, personne
dans le ministère n'a entendu parler de ça. Il faudrait nous
donner la source de vos renseignements, M. le député de
Sherbrooke.
M. Gosselin: Alors, si jamais cela arrive à des tables de
négociations fédérales-provinciales, il faudrait s'opposer
à ça parce que...
M. Lazure: Bien oui.
M. Gosselin: ... ça nous imposerait des taux
d'intérêt.
M. Lazure: À ça et à bien d'autres
choses.
M. Gosselin: On m'a dit qu'on avait là-bas des plans de
cet ordre face au problème déficitaire.
M. Lazure: Cela m'étonnerait beaucoup, mais, en tout cas,
soyez sans crainte, on s'y opposera.
M. Gosselin: Parce que je pense qu'on a assez de problèmes
comme ça.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il d'autres questions
concernant l'aide sociale? Le programme 2 est-il adopté?
M. Forget: II n'y a pas d'autre question. Il est
adopté.
M. Lazure: Merci aux gens de l'aide sociale. Recherche
Le Président (M. Marcoux): Le programme 14, Recherche.
Une voix: Le programme 13 a été adopté?
Le Président (M. Marcoux): Oui, les programmes 10 et 13
ont été adoptés, 11 et 12 aussi.
M. Lazure: II n'y a rien de particulier dans ces crédits.
Il s'agit de très légères augmentations.
M. Grenier: II y aurait une question ici. Je m'excuse.
Le Président (M. Marcoux): Oui, M. le député
de Mégantic-Compton.
M. Lazure: Oui, ça va.
M. Grenier: J'aimerais savoir, au sujet des recherches qui se
font à l'Université McGill, le budget de l'an dernier et le
budget de cette année; avoir un point de comparaison entre les deux
années pour les sommes dépensées en recherche à
l'Université McGill.
M. Lazure: II faut bien comprendre que la principale façon
de dispenser nos crédits de recherche en matière de santé,
ce n'est pas par le biais des universités. C'est ou bien par le biais
des hôpitaux, des établissements de santé, ou par le biais
de chercheurs individuels. On pourrait toujours en arriver à faire un
total des hôpitaux qui sont affiliés à l'Université
McGill. Je ne l'ai pas de mémoire, peut-être que quelqu'un
ici...
Pour la recherche socioéconomique où nous avons un
programme de $685 800, l'an dernier, nous avons versé, par le biais de
l'Université Laval, $273 344: Université Laval, $123 066;
Université Concordia, $56 125; Université du Québec
à Montréal, $123 945; CSS Estrie, $7016; CSS juif, Service de la
famille, $11 630; Université McGill, $10 930; Bureau de consultation
jeunesse, $13 838; Hôpital Jewish General, $36 495; CSS
Laurentides-Lanau-dière, $22 349... Il ne s'agit pas, encore une fois,
de subventions en bloc à chacune des universités. Il s'agit de
projets qui sont présentés par des chercheurs surtout dans le
domaine socio-économique, qui peuvent être affiliés
à n'importe quelle université du Québec.
M. Grenier: II n'y a pas de budget spécifique pour l'une
ou l'autre des universités, directement du ministère.
M. Lazure: Non, ce serait dans les crédits du
ministère de l'Éducation.
M. Grenier: Cela me va.
M. Forget: M. le Président, au poste intitulé
Recherche il y a un peu plus de $6 millions, en 1979/80, consacrés au
financement de la recherche dans les centres hospitaliers de soins de courte
durée. Les centres de recherche. Si je comprends bien, il s'agit de
centres autres que l'institut de recherche clinique qui apparaît à
la fin pour $3 600 000.
M. Lazure: Oui, c'est ça.
M. Forget: Dans le cas de ces centres de recherche en milieu
hospitalier, s'agit-il de sommes qui sont désormais octroyées
sous la surveillance et les recommandations du comité sur la recherche
en santé, pour lesquelles ils prennent la responsabilité?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Ils prennent la responsabilité de ces
sommes-là?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Le réseau je l'ai vu quelque part,
j'essaie de le retrouver de médecine génétique qui
est une innovation au Québec, qui remonte à plusieurs
années déjà, et qui, comme par hasard, est dans un domaine
de très haute priorité en recherche médicale maintenant,
ne semble pas avoir bénéficié au cours des quatre ou cinq
dernières années de crédits notablement plus importants.
Est-ce qu'il y a une raison à cela, ou si c'est uniquement parce qu'on
reconduit d'année en année les subventions, sans vraiment que le
problème n'ait été posé par les chercheurs
eux-mêmes d'attribuer une plus haute priorité? Parce qu'il y a
déjà une certaine avance prise par les chercheurs du
Québec dans le domaine génétique. C'est un domaine de
très haute priorité. Il semblerait que c'est un secteur où
on pourrait prendre une avance encore plus considérable si,
peut-être, des moyens financiers accrus étaient
accordés.
M. Lazure: Le gros du financement se fait par le biais du budget
du Centre hospitalier de l'Université Laval, par le CHUL. L'initiative
est venue principalement des chercheurs du CHUL. C'est un réseau qui
comprend les quatre universités, les quatre facultés de
médecine, et qui reçoit des spécimens de l'ensemble des
centres hospitaliers. La majeure partie de la somme totale qui est autour de
$500 000 $671 000 me dit-on est affectée au fonctionnement
du réseau génétique, c'est-à-dire à payer le
salaire du personnel, des techniciens de laboratoire ou des infirmières
et du personnel de soutien et aussi, en partie, les fournitures. Une
légère partie est affectée à la recherche
génétique à proprement parler.
Cette année, par rapport à l'an passé, il y a eu
simplement une légère indexation de 5% ou 6%. Cependant, les
responsables du réseau nous ont dit tout récemment qu'ils
allaient nous présenter un projet pour l'an prochain, pour une addition
des services de diagnostic dans le secteur de la génétique. Donc,
on peut s'attendre qu'il y ait une augmentation des crédits l'an
prochain. On l'espère, c'est probable. Cela pour élargir, en
somme, les services que rend ce réseau de génétique qui,
entre parenthèses, est un secteur de pointe. C'est un des meilleurs au
monde actuellement.
M. Forget: Bon, je suis bien content que le ministre anticipe
avec bienveillance les demandes de fonds accrus. Ce n'est pas tout le monde qui
peut s'attendre à une pareille réception de nos jours au
ministère, mais c'est sans aucun doute mérité. C'est
là une des choses qui va le mieux dans notre réseau et qui
mérite très certainement un encouragement actif du
ministère.
Je n'ai pas d'autres questions sur le programme 14.
Le Président (M. Marcoux): Le programme 14 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Coordination régionale
Le Président (M. Marcoux): Programme 15, Coordination
régionale.
M. Lazure: Merci. La coordination régionale. Il s'agit
essentiellement des CRSSS des conseils régionaux de la santé et
des services sociaux, en particulier le... Oui, au deuxième
élément, c'est tout le Nouveau-Québec. (21 h 45)
M. Jean-Claude Gagné est à la table? Oui.
M. Forget: De ce côté, je demanderais simplement
je vois qu'il y a une augmentation assez substantielle des
crédits, d'environ 17% ou 18% probablement s'il y a une part
identifiable de ces crédits nouveaux qui est attribuable aux nouvelles
tâches confiées aux CRSSS et, en particulier, aux tâches des
commissions administratives sur l'enseignement clinique, qui existe dans les
trois régions où on a une faculté de médecine? Y
a-t-il des crédits spéciaux ou si c'est une activité qui
n'entraîne pas comme telle de dépenses administratives
directes?
M. Lazure: Non, il n'y a pas de crédits spéciaux
dans ce secteur, les crédits additionnels, à
l'élément 2, sont surtout pour le Nouveau-Québec où
ça passe de $6 900 000 à $9 300 000, puisque, pour l'ensemble des
CRSSS, l'augmentation est de 8,9% à 9,9% seulement.
Alors, l'augmentation touche surtout au Nouveau-Québec.
Oui, essentiellement, ainsi que le transport ambulancier qui, dans
l'élément 1, est un des éléments regroupés
avec celui des conseils régionaux.
M. Forget: Ah! Les transports ambulanciers se trouvent
là?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Je me demandais où ils étaient.
M. Lazure: II y a quelques nouvelles zones qui étaient
sous la responsabilité de la Justice, dans
les parcs, par exemple, qui sont transférées chez
nous.
M. Forget: Est-ce que le ministère a défini une
position relativement à l'abandon appréhendé des services
ambulanciers par la Communauté urbaine de Montréal? C'est une
rumeur qui semble alimentée par le service de sécurité de
la Communauté urbaine de Montréal. Est-ce qu'il y a des
démarches qui ont été faites auprès du
ministère relativement à cette question? Y a-t-il des
prévisions de coûts, s'il fallait assumer la relève de ce
service d'urgence?
M. Lazure: Non, on n'a eu absolument aucune représentation
officielle de la Communauté urbaine de Montréal dans ce sens. Moi
aussi, je suis au courant par les journaux de ces rumeurs, mais,
quant à nous, elles ne paraissent pas fondées parce que nos
relations sont bonnes avec la communauté et il me semble qu'on nous en
aurait parlé, qu'on nous en aurait prévenus.
M. Forget: Mais rien ne l'empêche je pense que ce
serait assez barbare de le faire du jour au lendemain, de
décider, unilatéralement de se retirer du service.
M. Lazure: Oui, elle pourrait le faire, mais ça
m'étonnerait beaucoup.
Il y aura une rencontre, bientôt, avec le service de la police de
la Communauté urbaine de Montréal, mais afin d'étudier le
problème qui subsiste au niveau de la réglementation. C'est le
seul but de la rencontre. S'il y a une rencontre dans ce but, c'est à
l'encontre d'une intention qui serait beaucoup plus large et qui revient
périodiquement à Montréal où, à peu
près tous les cinq ans, le service de la police je me souviens du
chef Robert il y a longtemps ou bien la Communauté urbaine de
Montréal manifeste une pression dans ce sens. Je pense que c'est
cyclique.
M. Forget: Ils veulent qu'on leur dise,
périodiquement...
M. Lazure: Continuez, on a besoin de vous. M. Forget: ...
qu'ils sont bien indispensables. M. Lazure: Oui.
M. Grenier: Pourrait-on me dire si les problèmes
d'organisation du nouveau système ambulancier se sont bien
résorbés maintenant? Est-ce que chaque région du
Québec est pourvue d'un système adéquat qui a
été accepté, par des compagnies privées, par des
individus, par des villes ou par des villes regroupées? Le
problème est-il bien résorbé maintenant? Reste-t-il des
difficultés importantes?
M. Lazure: Je peux vous dire que ça va beaucoup mieux que
ça allait. Dans les premiers mois où j'ai commencé
à occuper ma fonction, c'était un des points chauds, surtout dans
la région du Bas-du-Fleuve, dans l'Estrie. Mais, vraiment, on a
très peu de plaintes, autant au niveau des hommes politiques que des
fonctionnaires. La dernière fois où il y a eu un peu de
remue-ménage, c'était à l'occasion de la visite en groupe
des ambulanciers, il y a plusieurs mois, vous vous le rappellerez. Il y a
maintenant des contrats suivis avec cette association; quant à la
présence et la l'efficacité des services, ça semble bien
aller.
M. Grenier: II n'y a pas de municipalités qui se plaignent
à un autre niveau, celui du ministère des Affaires municipales,
au sujet du déficit qu'elles vont devoir absorber à cause du
service qu'on donne?
M. Lazure: Pas à ma connaissance, non.
M. Grenier: Cela va.
M. Gosselin: M. le ministre.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Sherbrooke.
M. Gosselin: J'avais demandé, avant 18 heures, qu'on fasse
le point sur le dossier de la décentralisation du ministère.
Effectivement, je pense que ça se rapporte plus spécifiquement
à ce programme; alors, c'est d'autant plus pertinent.
En 1977, le ministre avait pris l'engagement de tenter une
expérience pilote, notamment pour la région 05. Je sais qu'il y a
beaucoup de travail qui s'est fait au ministère depuis cette
période, tant avec la région, en termes de consultations et de
protocoles qui sont en train d'être complétés, que pour
l'ensemble des budgets du ministère des Affaires sociales, les
découpures et les études qu'on a faites quant aux montants
engagés régio-nalement, région par région.
Je sais qu'il y a un examen complet, une problématique qui se
développe actuellement au ministère. Où en est-on pour ce
qui est de l'activité dans la région 05 et qu'en est-il du
travail plus vaste que le ministère a entrepris pour toutes les autres
régions quant aux prévisions qu'il peut y avoir d'une
déconcentration plus nette du ministère des Affaires sociales
vers les régions?
M. Lazure: Juste deux mots, avant d'aborder le projet de
l'Estrie. De façon générale, le point sur la
décentralisation, on peut l'expliquer de la façon suivante: c'est
fait sur deux plans; d'abord sur le plan des mandats ad hoc, des mandats
particuliers. Quelques exemples: les sommes additionnelles, qui sont
allées à l'aide à domicile depuis la troisième
année maintenant sont distribuées selon quelques critères
de base assez simples établis par le ministère par
les conseils régionaux. Un autre exemple de mandat ad hoc
décisionnel, c'est la distribution, il y a deux ans, de $23 millions,
somme qui faisait partie du fonds général de relance
économique et de création d'emplois temporaires. Ce sera la
même chose cette année. En plus, comme vous le savez, on a, dans
la
révision de la Loi sur les services de santé et de
services sociaux, mieux défini, on a élargi le rôle, les
fonctions des CRSSS, des conseils régionaux.
En bref, ça, c'est pour l'ensemble; donc on avance lentement mais
sûrement vers une plus grande décentralisation, non seulement sur
le plan de la concertation, mais aussi, dans certains mandats ad hoc
comme ça existait déjà pour d'autres commissions
administratives sur le plan décisionnel.
Quant à la région de l'Estrie, nous avions proposé,
il y a environ un an et demi, aux établissements de la région
ainsi qu'au conseil régional de mettre de l'avant un projet pilote dans
cette région où le conseil régional... Une fois l'entente
conclue entre le ministère, le conseil régional et les
établissements, les trois parties, sur le montant total de l'enveloppe
budgétaire régionale, nous avions offert aux CRSSS et aux
établissements, sur la base d'un document qu'ils allaient nous
présenter, de leur confier la distribution et la surveillance de ces
dépenses, tout en gardant au ministère un droit de regard et un
droit de contrôle.
Les étapes se sont multipliées; Jean-Claude Gagné,
qui est ici à la droite du sous-ministre en titre, est attaché au
bureau du sous-ministre et spécialement occupé, à temps
plein, au projet de décentralisation de la région de l'Estrie,
tout en étant aussi notre porte-parole auprès des CRSSS.
Le CRSSS nous a remis, il y a quelques semaines à peine, un
document qui résulte de multiples consultations avec tous les
établissements il y en a une quarantaine dans la région
et aussi avec le public. Il y a une rencontre de prévue au
début du mois de juin entre le conseil régional et le
ministère pour procéder à une autre étape. La
prochaine étape, c'est la détermination de l'enveloppe
budgétaire régionale.
M. Gosselin: Comme question complémentaire
là-dessus: Est-ce que le même exercice, quant à l'examen
des enveloppes budgétaires régionales, a été fait
pour les autres régions et est-ce que le ministère a tiré
des conclusions ou, en tout cas, est en mesure de faire...
M. Lazure: Pour les autres régions, on a évidemment
tous les chiffres par l'addition des budgets de la trentaine ou de la
quarantaine d'établissements qu'il peut y avoir dans une région
donnée, mais on n'a pas fait l'analyse, budget par budget, dans la
perspective de confier cette enveloppe budgétaire régionale aux
CRSSS, on ne l'a pas fait pour l'ensemble des régions. On se confine
pour le moment, dans cette opération, à la région de
l'Estrie.
M. Gosselin: Est-ce que les mandats de décentralisation ou
de pouvoirs exécutifs possiblement accrus, au niveau de la région
de l'Estrie notamment dans le protocole qui pourrait être
établi pourraient impliquer des conditions telles qu'il y ait
transfert de fonds vers des missions ressenties par le ministère comme
plus urgentes dans la région? Je m'explique: J'ai fait sommairement
l'examen, par exemple, des budgets régionaux affectés dans tous
les programmes du ministère en région et je constate que le
secteur hospitalier est bien pourvu; en tout cas, financièrement, il
prend pratiquement 90% des montants qui sont affectés en région.
Y a-t-il, dans l'opération décentralisation, le moyen de
déterminer des affectations budgétaires, à même une
enveloppe régionale X, vers le renforcement de certaines missions, comme
les soins, les services à domicile, etc.?
M. Lazure: L'hypothèse qu'on poursuit, c'est que, si
jamais il y a une entente entre le CRSSS, les établissements et le
ministère parce que je vous rappelle que l'entente qui pourrait
intervenir est toujours à trois composantes; ce n'est pas seulement
entre le CRSSS et le ministère, il y a également les
établissements c'est qu'il y aurait une délégation
de nos pouvoirs, qui pourrait même être sanctionnée par des
arrêtés en conseil, programme par programme. Par exemple, dans le
programme d'aide à domicile, dans le programme des soins aigus, dans le
programme des soins prolongés, il y aurait une enveloppe globale pour la
région, qui servirait à défrayer les dépenses de ce
programme. C'est l'hypothèse qu'on poursuit, parce qu'il faudrait que
ça suive, dans les grandes lignes en tout cas, le schéma des
crédits du ministère et qu'on puisse répondre de
l'utilisation de ces crédits programme par programme.
M. Grenier: II nous reste à peine deux minutes et nous
terminons cette étude. J'avais, cet après-midi,
déposé une motion... Je m'excuse auprès du
député de Sherbrooke, il n'avait certainement pas terminé
ses questions lui non plus...
M. Gosselin: J'en aurais pour une journée
entière.
M. Grenier: J'aurais voulu que le président dispose de
cette motion, que j'ai faite cet après-midi au nom du
député de Johnson, qui avait été reçue par
le président cet après-midi. Elle se lisait comme suit...
Le Président (M. Marcoux): Je l'ai. Vous aviez
présenté la motion suivante: "Que cette commission formule le
voeu que le Centre d'accueil d'Acton Vale soit officiellement reconnu par tous
sous le nom de Centre d'accueil Daniel-Johnson". Je n'ai pas relu les textes du
journal des Débats, mais le président qui m'a remplacé
pendant quelques minutes m'a fait part de la décision qu'il avait
rendue, qui était conforme à des précédents qu'il y
a eu, c'est-à-dire qu'à la fin de la commission, nous puissions
discuter de ce voeu ou l'adopter. Comme le président de la commission
vous l'avait dit, je peux appeler immédiatement cette proposition pour
discussion. J'accepte la recevabilité de la motion. Est-ce que les
membres de la commission sont prêts à adopter la motion?
M. Grenier: Cela avait déjà été fait
par le président antérieur.
M. Lazure: Peut-être pourrait-on adopter les derniers
programmes avant?
Le Président (M. Marcoux): Les programmes 15 et 16?
M. Lazure: Oui, les derniers programmes, pro forma.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que les membres de la
commission sont prêts à adopter les programmes 15 et 16? (22
heures)
M. Forget: M. le Président, on peut bien faire n'importe
quoi, puisque c'est notre dernière séance, selon l'horaire
prévu par les leaders. Il reste que, quant à moi, je n'ai pas
épuisé mes questions sur ce programme. Je pense que ça
peut rester en suspens et que ça ne fera de tort à personne,
parce qu'effectivement la discussion n'est pas terminée là-dessus
et que j'avais d'autres questions à poser.
Pour ce qui est de la motion, M. le Président, je peux vous dire
que je ne suis pas prêt à l'adopter immédiatement. Il
faudrait que j'exerce un droit de parole, mais il n'est déjà plus
temps de le faire. Alors, tout ce que je peux recommander, c'est de faire une
motion pour ajourner nos travaux sine die.
M. Grenier: M. le Président, avant d'adopter cette motion,
pourrions-nous faire l'unanimité? Comme cette motion a été
discutée cet après-midi et que l'argumentation de l'Opposition
officielle a été exposée par Mme le député
de L'Acadie pourrait-on tout simplement la mettre aux voix?
M. Forget: J'ai également le droit de parole, M. le
Président, et, quant à moi, je ne suis pas prêt à
voter sur la motion.
M. Gosselin: Pourrait-on obtenir un consentement unanime de la
commission pour qu'on puisse prolonger d'une quinzaine de minutes?
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il consentement pour
qu'on puisse prolonger nos travaux d'une quinzaine de minutes?
M. Forget: Non, il n'y a pas de consentement, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Comme il n'y a pas
consentement...
M. Grenier: M. le Président, je dois, d'abord, regretter
que l'Opposition officielle refuse de donner son consentement sur une motion
qui est pourtant acceptée de tous et qui était, je pense, tout
à fait à point.
M. Forget: M. le Président, à l'ordre, il est 22 h
3. M. Grenier: J'accepte!
Le Président (M. Marcoux): Comme il est 22 heures, je me
dois d'ajourner...
M. Grenier: C'est étroit d'esprit et je le comprends!
M. Forget: Vous nous avez tracé la voie souvent!
M. Grenier: Je pense que vous l'avez fait plus souvent que bien
d'autres!
Le Président (M. Marcoux): ... les travaux de la
commission des affaires sociales sine die.
M. Lazure: Je dois remercier les membres de la commission, les
fonctionnaires et les membres du cabinet pour leur excellent travail.
Fin de la séance à 22 h 2