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Étude du projet de loi no 77
(Quinze heures vingt minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires sociales est réunie pour
étudier, article par article, le projet de loi no 77, Loi sur les
services de garde à l'enfance. Les membres de la commission sont: Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie), qui remplace M. Forget (Saint-Laurent); M. O'Gallagher
(Robert Baldwin); M. Gosselin (Sherbrooke); M. Alfred (Papineau), qui remplace
M. Gravel (Limoilou); M. Grenier (Mégantic-Compton); M. Marquis
(Matapédia), qui remplace M. Lavigne (Beauharnois); M. Lazure (Chambly);
M. Martel (Richelieu); M. Marcoux (Rimouski), qui remplace M. Paquette
(Rosemont); M. Samson (Rouyn-Noranda); M. Shaw (Pointe-Claire). Les
intervenants sont: M. Cordeau (Saint-Hyacinthe); M. Couture (Saint-Henri); M.
Lacoste (Sainte-Anne); M. Larivière (Pontiac-Témiscamingue); M.
Marois (Laporte).
Est-ce qu'il y a un rapporteur? M. Gosselin (Sherbrooke)?
M. Gosselin: Oui.
Le Président (M. Boucher): Je tiens à faire
remarquer que j'ai reçu à l'adresse du président de la
commission des affaires sociales environ 17 télégrammes de
différents organismes concernant le projet de loi no 77. Si les membres
de la commission sont intéressés à en avoir des copies, on
pourra les faire distribuer.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous pouvez en faire la lecture, M.
le Président?
Le Président (M. Boucher): II y en a 17, madame.
Mme Lavoie-Roux: Je soupçonne qu'ils doivent se ressembler
s'il y en a 17.
M. O'Gallagher: Ils doivent être pareils.
Le Président (M. Boucher): Je suis prêt à les
distribuer aux membres de la commission.
M. Lavoie-Roux: M. le Président, je vous ferai remarquer
que, lors de l'étude de l'avant-projet de loi, vous les avez tous
lus.
Le Président (M. Boucher): Oui, on était à
ce moment-là en commission parlementaire, en première lecture, et
il y avait des représentations qui étaient faites. Nous sommes en
deuxième lecture avec le mandat d'étudier le projet de loi
article par article et non pas de recevoir des représentations. Pour
l'information des membres, je vais distribuer les
télégrammes.
Mme Lavoie-Roux: Je vous ferai remarquer qu'on n'était
même pas en première lecture à ce moment-là. On en
était à l'avant-projet de loi.
M. Lazure: On était en "prépremière"
lecture.
Le Président (M. Boucher): On était en
"prépremière" lecture.
M. le ministre, pour les remarques préliminaires, s'il y en
a.
Remarques préliminaires M. Denis Lazure
M. Lazure: M. le Président, seulement quelques remarques
préliminaires, cinq minutes. Avant d'aborder l'étude, article par
article, du projet, je pense qu'il est utile de rappeler les objectifs
fondamentaux de ce projet de loi. Il a deux objectifs. Le premier, c'est de
permettre à la femme de mieux exercer son droit au travail aussi bien
que son droit au loisir. Ces deux droits, le droit au travail et le droit au
loisir, si une société ne fournit pas les services de garde
appropriés, ils demeurent des droits théoriques, des droits
fictifs.
Le deuxième objectif, c'est de faciliter l'exercice du droit au
jeune enfant de recevoir des services de garde de qualité. Les
caractéristiques des services de garde, par conséquent, du projet
de loi que nous allons commencer à étudier aujourd'hui, sont de
trois ordres. La première caractéristique, c'est la participation
des parents non seulement une participation financière qui est
ajoutée à celle de l'État, mais aussi une participation
à la gestion des services de garde. On va le voir quand on va faire
l'étude article par article. Le mode de participation qui est le mieux
connu, c'est la participation des parents au sein d'un conseil d'administration
qui est composé majoritairement de parents, ce qui a été
la formule jusqu'ici la plus courante.
Il y a une deuxième formule qui s'ajoute dans le projet de loi,
qui est la formule du comité de parents, du comité consultatif de
parents, qui sera obligatoire partout où un service de garde et sous
l'administration d'une commission scolaire, d'une municipalité ou encore
là où une garderie est administrée par une corporation
à but lucratif. Les fonctions de ce comité consultatif sont bien
définies et, à notre avis, elles sont importantes au point
où autant une municipalité qu'un propriétaire de garderie
privée à but lucratif ne pourraient, de façon
décente, aller à l'encontre, dans leur façon d'administrer
une garderie, des voeux et des désirs des parents.
Donc, la première particularité, c'est cette participation
des parents.
La deuxième caractéristique, c'est le libre choix des
parents. En élargissant l'éventail des services de garde non
seulement pour y introduire la municipalité, la commission scolaire et
la cor-
poration à but lucratif, mais aussi les types de garde nouveaux
tels que la garde en milieu familial, la halte-garderie, le jardin d'enfants,
en ayant un éventail aussi complet de sortes de services de garde nous
pensons répondre à des besoins qui varient d'une région
à une autre.
Nous pensons répondre à des mentalités qui varient
d'une région à une autre et, par conséquent, l'expression
"libre choix" a toute sa valeur, toute sa justesse à cause de cette
multiplication des types de services de garde. Finalement, la troisième
caractéristique qui enchaîne avec la deuxième, si vous
voulez, c'est l'accès. Il y a encore beaucoup de régions, de
sous-régions au Québec où les deux parents qui travaillent
ou le parent seul qui est obligé de travailler n'ont pas accès
à des services de garde. Une des nouvelles modalités, la garde en
milieu familial, va venir répondre à un besoin particulier dans
beaucoup de régions, surtout dans les régions rurales du
Québec.
Mais il y a aussi le fait que nous diminuons à dix plutôt
que trente le nombre minimal d'enfants qu'une garderie doit recevoir. En
d'autres termes, autant par la mini-garderie de dix et plus que par la
halte-garderie et par la garderie en milieu familial, en ayant toutes ces
modalités possibles maintenant, on pense qu'on pourra arriver à
dépenser les crédits considérables que le gouvernement
affecte aux garderies et aux services de garde cette année, soit $22 500
000.
Finalement, deux mots sur l'office. Le parti de l'Opposition officielle
a jugé bon de voter contre le principe du projet de loi, contrairement
à l'Opposition de l'Union Nationale qui a voté pour le principe
du projet de loi. L'argumentation du parti de l'Opposition officielle
était basée strictement sur son opposition à la
présence d'un office dans le projet de loi. Je comprends mal qu'on base
un vote négatif sur la présence d'un office. La
députée de L'Acadie a d'ailleurs dit, l'autre soir, dans le
débat de deuxième lecture, que, dans le cas des personnes
handicapées, c'était différent et que son parti et
elle-même étaient d'accord sur le principe de la création
d'un office qui est, d'ailleurs, créé. Je ne comprends pas
pourquoi ce serait différent dans le cas des services de garde.
Ce qui nous amène à retenir l'office comme
mécanisme intéressant c'est ceci: quand un service comme les
services de garde touche plusieurs ministères, il est non seulement
commode, mais plus efficace d'avoir un organisme qui est plus neutre qu'un
ministère, un organisme qui, lui, n'a pas de loyauté
particulière à un ministère plutôt qu'à un
autre. Dans le cas présent, nous avons au moins cinq ministères,
soit les Affaires sociales, l'Éducation, le Travail, les Affaires
municipales et la Condition féminine, qui sont touchés par cette
urgence de développer des services de garde. Nous sommes convaincus que
la présence d'un office va faciliter ce travail interministériel.
Autrement, c'est la responsabilité d'un seul ministère, Dieu sait
qu'on a des difficultés dans ce ministère à avoir autant
de coordination et de collaboration des autres ministères. Donc, la
première raison est une raison d'efficacité.
Deuxième raison. L'animation qui devra être faite, pour
multiplier les services de garde avec les nouveaux types de services de garde
en particulier, cette animation, encore une fois, il faut que quelqu'un en
fasse strictement son affaire. La seule raison d'être de l'Office des
services de garde à l'enfance est de fournir le plus grand nombre de
services de garde et de la meilleure qualité possible au public. Ce
n'est pas la préoccupation unique d'un ministère; par
conséquent, si on laisse les services de garde dans un ministère
comme c'est le cas actuellement, sous forme d'un service, d'un
ministère, surtout d'un gros ministère comme le nôtre, nous
pensons que les enfants et les parents qui ont besoin de services de garde sont
plus mal servis et nous pensons qu'en donnant la responsabilité à
un office, celui-ci devient obsédé par cette urgence de
développer des services et nous pensons que l'animation dans toutes les
régions du Québec se fera plus facilement que si les services de
garde demeurent dans un ministère comme c'est le cas actuellement. (15 h
30)
Enfin, ce que l'Opposition officielle ne saisit pas suffisamment
peut-être, c'est que le texte de loi permet une délégation
partielle ou complète des pouvoirs de l'office vers des organismes
régionaux ou locaux. Le texte de loi le permet et nous avons l'intention
autant dans le recrutement des personnes qui vont constituer le conseil
d'administration de l'office que dans des politiques comme ministre titulaire
qui aura à répondre de l'office de favoriser cette
décentralisation, mais une décentralisation ne veut pas dire
qu'il ne doit pas y avoir quelqu'un, centralement, qui rende des comptes au
ministre. Le ministre, qui répond de cette loi et qui répond de
l'office, et donc des services de garde devant l'Assemblée nationale,
doit pouvoir, par une structure centrale, même si elle est
légère comme un office composé de 20 ou 25 personnes,
s'adresser à un organisme qui coordonne constamment les efforts qui se
feront à travers tout le Québec. Donc, une structure
légère, une structure de coordination, d'animation, qui va
déléguer au maximum ses responsabilités.
Une dernière remarque, la députée de L'Acadie a
dit, la semaine dernière: Le ministre veut se cacher derrière
l'office. Le gouvernement ne veut pas se cacher derrière l'office. Il y
a un ministre qui répond de l'office, qui va répondre de l'office
et, en Chambre, ce n'est pas le président ou la présidente de
l'office qui va répondre, c'est le ministre des Affaires sociales et
titulaire de ce futur office.
Voilà les remarques générales, M. le
Président, que j'avais à faire sur ce projet de loi.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le ministre.
Mme la députée de L'Acadie.
Mme Thérèse Lavoie-Roux
Mme Lavoie-Roux: Merci, M. le Président. Je voudrais
d'abord, si vous me le permettez, corriger
une impression qui a été créée probablement
par les propos du député de Rosemont, parce que c'est le seul que
j'ai entendu faire allusion à ceci durant le débat en
deuxième lecture, à l'effet que nous avions toujours
été d'accord durant les auditions en commission parlementaire sur
l'office. Nous avons exprimé deux oppositions fondamentales au moment de
l'étude en deuxième lecture, soit le rôle de l'office tel
qu'il était conçu et sa structuration comme une réponse
aux besoins des services à la petite enfance et, deuxièmement,
les difficultés qui semblaient être créées par le
projet de loi pour permettre aux garderies à but non lucratif de
continuer de fonctionner.
Je ne voudrais pas prendre trop de temps, M. le Président, mais
je voudrais quand même relire quelques observations que j'ai faites au
début de la commission parlementaire sur l'étude de
l'avant-projet de loi. Je ne lis que la partie qui touche l'office, et je
disais: "Si on se reporte à I'avant-projet de loi qui est devant nous,
je voudrais d'abord, d'une part, souligner je vais laisser cela de
côté, c'était à savoir que ça avait lieu
pendant l'été, alors je passe par-dessus, je disais que j'aurais
souhaité que cela se fasse peut-être plus ouvertement, plus
officiellement Je voudrais dire quelques mots quant à l'objectif
de cet avant-projet de loi, qui est quand même assez étonnant
à maints égards. Je ne mets pas ici en question la
nécessité d'examiner tout le problème des soins de garde
au Québec, mais l'objectif même de l'avant-projet de loi qui,
somme toute, a pour effet de créer un Office des services de garde.
Là, je lisais I'avant-propos de lavant-projet de loi, je ne le relis
pas, tout le monde peut le voir. Ceci me semble un aveu assez étonnant
de la part d'un gouvernement qui crée un office pour déterminer
une politique.
Il aurait peut-être mieux valu que je lise cet avant-projet de loi
et je le lis: "II institue un Office de services de garde à l'enfance et
établit le cadre d'organisation de ces services." C'est d'ailleurs ce
qu'on retrouve dans le projet de loi actuel. "Il soumet à la
compétence de l'office l'ensemble des services de garde et lui assigne
comme fonctions, notamment, de concevoir et d'élaborer une politique
générale de services de garde et de coordonner et promouvoir
l'organisation de ces services." J'ajoutais: Ceci me semble un voeu assez
étonnant de la part d'un gouvernement qui crée un office pour
déterminer une politique, comme si cela ne devait pas être le
rôle du gouvernement d'établir d'abord une politique et, ensuite,
de créer, s'il le désire, un office ou un autre organisme
gouvernemental consultatif ou ce qu'on voudra pour l'exécution et la
mise en place de cet objectif.
Ceci, je pense, confirme le fait que cet avant-projet de loi, même
s'il veut répondre à des besoins précis qui ont
été maintes fois exprimés par la population ou une partie
de la population, ne s'insère pas dans une politique
générale qui aurait tenté de déterminer une
politique familiale et une politique intégrée de services
à la petite enfance et même une politique à l'égard
de la condition féminine. Ensuite, je dis: Un livre blanc sur la
condition féminine, cela n'a pas d'importance... C'est peut-être
là aussi la raison des représentations ou des points de vue que
l'on retrouve dans les mémoires qui sont devant nous, à savoir
exactement quel sera le rôle de l'office. Est-ce une autre
superstructure? Viendra-t-elle, dans le fond, couper l'herbe sous le pied
à des gens ou à des organismes qui, déjà, prenaient
des initiatives dans ce domaine?
Une chose est certaine. L'Opposition officielle, pour sa part,
s'interroge très sérieusement quant à la mise en place
d'un office avant même qu'une politique officielle intégrée
soit adoptée par le gouvernement et sur le fait qu'on demande à
l'office de le faire.
Ensuite, si vous continuez de lire les notes explicatives,
évidemment, on établit une catégorie de services de garde.
J'ai fortement l'impression que le gouvernement, ne sachant pas au juste que
faire dans ce domaine de la petite enfance et, d'autre part, voulant
répondre à des pressions, n'est pas capable de définir une
politique familiale générale. On pourrait également poser
des questions quant au coût de cet office. Le ministre des Affaires
sociales me rétorquera: je l'ai repris en deuxième lecture
Vous ne vous êtes pas opposés à la création
de l'office pour les handicapés. C'est exact, mais il faut quand
même penser qu'il s'agissait là d'une catégorie de citoyens
dont l'âge s'étend de la naissance à la mort pour
ainsi dire qui touchait une foule de ministères et demandait une
coordination considérable là où la population est beaucoup
plus éparpillée et beaucoup plus dispersée dans l'ensemble
de la province que lorsqu'on parle de soins de garde pour les enfants, qui
touchent une population beaucoup plus facilement cernable que celle des
handicapés. Je ne veux pas continuer, M le Président, mais
j'avais déjà exprimé des réserves sérieuses
quant à l'office sans qu'il y ait eu une politique
générale d'élaborée. Après cela, nous avons
entendu les groupes qui se sont présentés devant nous. Je pense
que j'ai montré tout l'intérêt qui était
nécessaire.
Il est ressorti de ces auditions avec les groupes que les
problèmes les plus fréquents qui sont revenus devant nous ont
été d'abord cette absence de politique intégrée
quant aux services à l'enfance, quant aux services à la famille,
quant aux conditions de travail extrêmement difficiles pour les
travailleurs des garderies, quant aux conditions extrêmement difficiles
de fonctionnement de garderies qui sont sans cesse en butte à des
difficultés et qui ont des déficits annuels, également
quant à l'accessibilité restreinte des services de garderie,
compte tenu des barèmes qui sont présentement en vigueur,
à une partie relativement défavorisée de la population.
Or, en vue d'aider la femme et de rejoindre les objectifs dont le ministre
parlait au départ, je pense qu'il faudrait penser à
libérer ou à libéraliser, si on veut, les deniers publics
si on veut vraiment étendre ces services à une plus grande partie
de la population.
Je lisais justement en fin de semaine je ne l'avais pas lu avant
la deuxième lecture qu'une des causes du ralentissement du
développement
des garderies non seulement au Québec, mais à la grandeur
du Canada, c'est justement le fait que ces services sont extrêmement
coûteux pour la classe moyenne qui a vraiment des difficultés
à pouvoir les utiliser et qui doit avoir recours à d'autres
formules de garde parce qu'elle n'est pas capable de faire face aux exigences
financières que lui imposent les garderies. Je n'en fais pas reproche au
gouvernement. Ces barèmes ont été établis avant
qu'il arrive au pouvoir. Ils sont encore les mêmes et on sait que les
services ne sont vraiment à la disponibilité que d'un nombre
passablement restreint de familles.
Ces difficultés-là, la création de I'office ne les
résout pas. Ce que l'office fait, c'est oeuvre de planification. Ce que
j'ai soutenu en deuxième lecture, c'est que cette planification pourrait
tout aussi bien être assumée par des services
décentralisés au niveau régional ou par d'autres instances
locales. Le ministre nous dit qu'il y aura possibilité nous
aurons un amendement pour que la possibilité devienne une obligation
de décentraliser et nous essaierons également, en
dépit du fait que nous sommes dans cette structure de l'office, de
présenter des amendements, M. le Président, qui peut-être,
si le ministre montre une ouverture d'esprit, pourront corriger cette loi ou au
moins rejoindre certains des objectifs que nous aurions souhaité voir
définis au préalable dans le projet de loi, à savoir cette
philosophie de services de garde ou une philosophie de services
intégrés à la petite enfance et que, malheureusement, on
ne trouve pas.
Je regrette de le dire: Même si je voulais parler d'une approche
intégrée des services de la petite enfance ce que nous
faisait espérer le rapport du comité interministériel sur
la petite enfance nous ne la retrouvons pas. Nous retrouvons une
énumération de formes de garderies que, maintenant, le ministre
officialise, mais les problèmes fondamentaux que je résume,
encore une fois, se situant au niveau d'une politique
généralisée, au niveau des conditions de travail, au
niveau des difficultés survenues dans le fonctionnement des garderies et
également sous l'aspect de l'accessibilité plus
généralisée...
D'ailleurs, je ne l'ai pas dit dans la première commission
parlementaire. Je ne crois pas qu'on puisse arriver à un réseau
universel demain matin, mais, au moins, faire des efforts dans le sens d'une
plus grande accessibilité, pour une plus grande partie de la population,
aux services de garderie. Je pense qu'on ne répond pas à ces
besoins par le projet de loi qui est devant nous. Ce sont, de toute
évidence, les thèmes qui sont revenus le plus souvent et qui ont
été ici l'objet de discussions. J'en ajouterai un autre
également. Ce ne fut pas une controverse, mais un grand nombre
d'observations nous ont été faites quant à la garde en
milieu familial, sur laquelle je me suis dite d'accord au moment de
l'avant-projet de loi et, la semaine dernière, dans certaines
conditions, dans certains milieux, mais non pas comme une formule
généralisée qui deviendrait un frein, finalement, à
la mise en place de garderies.
Quand on le regarde, il est vrai que ce mode de garderies en milieu
familial est développé dans quelques provinces du Canada et aux
Etats-Unis dans une certaine mesure, je pense, mais, il faut bien l'admettre,
il s'est développé parce qu'il représentait des
coûts moins élevés. Il nous éloigne aussi, en
contre-partie, du développement d'un réseau de garderies plus
généralisé pour l'ensemble de la population.
M. le Président, ce sont là mes remarques
préliminaires. Je pense qu'il était important de faire cette mise
au point. Les questions ou les points d'interrogation extrêmement
sérieux que nous avions quant à l'office ont été
énoncés dans nos remarques préliminaires lors de
l'étude de I'avant-projet de loi, mais, aujourd'hui, nous abordons
l'étude, article par article, avec un grand esprit de collaboration, et
les amendements que nous avons et qui sont quand même assez nombreux
essaieront j'ose l'espérer de corriger, dans une certaine
mesure, ce qui nous apparaît comme des lacunes importantes quant aux
objectifs que le gouvernement essaie d'atteindre. Je vous remercie.
Le Président (M. Boucher): Merci, Mme la
députée de L'Acadie. M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Fernand Grenier
M. Grenier: M. le Président, nous allons passer à
l'étude de cette loi que nous avons appuyée en deuxième
lecture jeudi ou vendredi parce qu'elle semble, à notre formation
politique, répondre à des besoins des années 1979, 1980.
Je pense qu'il était temps qu'on en arrive à offrir un service de
garderies multiples à notre enfance québécoise. Je me
réjouis également qu'on ait multiplié ces services. On
s'assure que les services seront multipliés. (15 h 45)
J'invite fortement les commissions scolaires, les conseils municipaux,
les usines, comme on l'a vu, à se prévaloir de cette loi et
à assurer, au niveau de leurs municipalités, de leurs commissions
scolaires ou de leurs milieux de travail, l'hébergement temporaire des
enfants pendant un certain nombre d'heures au cours de la semaine. Je me
réjouis d'un service comme celui-là qu'on offre par cette loi 77,
et je pense bien qu'il était temps que cela arrive.
Il y aura, bien sûr, des difficultés que nous tenterons
d'aplanir au cours de l'étude de cette loi. Je voudrais aussi dire que
j'accepte d'emblée cette participation des utilisateurs de services de
garde à l'enfance. Je serais contre une loi qui ferait que ce serait
absolument gratuit pour les parents. Je pense que, là comme ailleurs, il
n'est pas mauvais que les principaux utilisateurs d'un service gouvernemental
paient une somme. Dans certains cas, cela devrait être une somme
très minimale; dans d'autres, la loi prévoit qu'il y aura un
pourcentage selon le salaire des parents. Il y a peu de gens qui veulent aller
contre un pareil principe établi dans la loi 77.
Également, voyons, dans certains pays, d'autres services publics
qui sont donnés à l'ensemble de la population; on recule ou bien
on avance, on le prendra comme on voudra; on recule dans ce sens que des
services qui étaient offerts totalement gratuitement, dans certains
secteurs, on en fait des services où participe la clientèle qui a
besoin des services de l'État. Soit dans des services hospitaliers ou
dans d'autres sortes de services médicaux qui sont donnés, on se
rend compte qu'il faut un minimum de participation de la part des gens qui
utilisent ces services.
Je voudrais aussi dire que je suis d'accord avec la participation des
parents dans les comités. Encore là, je voudrais bien, cependant,
que ce ne soit pas la raison de vivre d'une maison ou d'une institution ou d'un
service qu'on se donnera parce qu'il deviendra parfois difficile de trouver une
participation de parents. Je l'ai vécu personnellement; que ce soient
des institutions publiques ou des institutions privées, on a toujours le
même problème. La participation des parents est extrêmement
compliquée. On l'a trouvé dans le milieu scolaire et je l'ai
vécu pendant six années dans le milieu des affaires sociales.
Plusieurs postes qu'on offre par la voie des media d'information restent,
à la date limite, non remplis par des parents qui devraient pourtant s'y
intéresser. Quand je parle de parents, je ne parle pas
nécessairement en termes de pères ou mères d'enfants; ce
sont des gens qui ont des relations avec des enfants ou avec des personnes
âgées. Des postes demeurent non remplis au jour de la fermeture
d'appels de noms dont on a besoin. Dans ces comités, il me semble que
cela ne devrait pas être une façon sine qua non de fonctionner. Je
sais le ministre est au courant combien de comités
d'hôpitaux, de comités d'institutions pour personnes
âgées ou malades chroniques fonctionnent, plus de la moitié
du temps de l'année avec du monde qui manque dans les comités.
Les personnes qui manquent, ce ne sont pas, bien sûr, les nominations du
lieutenant-gouverneur en conseil. Généralement, c'est la partie
où il doit y avoir des parents qui doivent participer. On ne fait pas
cela de mauvaise foi. Les gens ne font pas cela pour se débarrasser.
Dans le secteur de l'enfance, il est clair, on l'a répété
devant cette commission à plusieurs reprises, qu'il y a les familles
monoparentales. La femme ou l'homme qui a un enfant qui le place dans une
garderie devrait le replacer différents soirs au cours du mois, ailleurs
dans plusieurs cas pour aller assister à sa réunion.
C'est un petit peu loufoque que d'exiger, d'exiger, je dis bien, que des
parents doivent faire partie d'un comité comme celui-là. On
devrait s'ajuster sur une formule qui serait différente. Qu'on ait une
participation sans obliger ces parents. Je l'ai vécu pour avoir
visité différentes institutions tant de personnes
âgées que de jeunes. Ces personnes qui sont absentes de leur
enfant, une absence de sept ou huit heures pendant la journée de travail
doivent encore s'absenter un soir sur semaine ou deux soirs sur le mois et se
trouver une gardienne, à la résidence cette fois, pour aller
discuter du problème. Cela vaut la peine, bien sûr, mais cela
reste à ajuster d'après moi.
Il me semble qu'on devrait trouver une mesure entre les deux qui
pourrait permettre que ce ne soit pas nécessairement cela qui va faire
qu'un groupe sera accrédité ou non à maintenir une
institution de garde pour enfants, publique ou privée. Je pense que
c'est difficile dans les deux cas. En ce qui me concerne, c'étaient des
institutions publiques où c'était compliqué d'avoir la
participation de personnes. Je pense que le ministre actuel est obligé
le ministre d'avant aussi de réviser les positions dans
certains cas de personnes âgées où c'est extrêmement
difficile de faire participer les principaux intéressés que sont
les pensionnaires.
Ce ne sera pas plus facile de la part des parents. Je pense que cela
donnera à réfléchir pour la formation de ce comité,
quoique, en principe, je trouve tout à fait correct qu'on mette dans la
loi une participation de la part des parents. Mais, encore là, il
faudrait essayer d'éviter les écueils.
Libre choix des parents. Libre choix face aux multiples services qu'on
se prépare à offrir aux parents. Je dis bravo au libre choix
qu'on donne ici, encore une fois.
Il est d'autres secteurs où on a limité le libre choix des
parents. Ici, je fais allusion à la loi 101, par exemple; si je me le
rappelle, les libéraux c'était la loi 22 et nous c'était
la loi 63 où on limitait le libre choix des parents.
Je dis oui dans certains secteurs...
Mme Lavoie-Roux: Pas la loi 63.
M. Grenier: Je m'excuse, notre loi 63 à nous, dans
certaines clauses...
Mme Lavoie-Roux: Bien non, cela donnait le libre choix.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Grenier: En tout cas, on touchait au libre choix...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton, si vous voulez vous en tenir...
M. Grenier: Je pense que, s'il est un secteur où on ne
doit pas limiter le libre choix des parents, c'est bien ici sur le nombre
d'offres qu'on fait aux parents susceptibles d'avoir besoin de ces services. Je
pense qu'on a un libre choix qui est joliment intéressant et il faudrait
le conserver.
Je me réjouis également point qui me touche, qui me
fait chaud au coeur du fait que le ministre ait accepté de
traiter d'une façon à peu près semblable on le
verra dans le dépôt de ses amendements tout à l'heure
la possibilité de conserver nos garderies dites privées,
à but lucratif ou pas, au même titre que ces garderies dites
populaires ou garderies publiques. On le verra aux articles 4, 5 et 6.
J'apporterai certainement des amendements pour être sûr, mais on
attendra les amendements du ministre qui devront préciser cela.
Comme je l'ai dit dans mon discours de deuxième lecture, je pense
que dans un Québec qui se veut différent d'autres pays, d'autres
provinces, mais qui se veut lui-même, il est normal qu'on reconnaisse ce
secteur qui a été le nôtre, ce secteur privé qui a
été le nôtre dans le domaine des garderies, comme cela a
été le cas dans le domaine des écoles aussi. On se rend
compte que le gouvernement actuel a mis la pédale douce dans le secteur
privé de l'école. On se rend compte que l'actuel ministre est
conscient également qu'il faut mettre la pédale douce dans le
secteur privé des garderies. On sait qu'ici en 1975, avec un total
d'environ 308 garderies, on avait 11 561 places en garderie privée et
que, quatre ans après, avec le blocage des permis, on n'y avait plus que
125 avec 4639 places. Ou bien on veut les conserver, ou bien on veut qu'elles
disparaissent. Alors, si on décide qu'elles doivent disparaître,
il s'agit juste de continuer la formule qu'on avait antérieurement. Si
on veut les conserver, il faut une politique différente. Le ministre a
décidé d'opter pour une politique différente en acceptant
que ces garderies puissent continuer d'oeuvrer ici au Québec.
Je suis d'avis qu'on doit avoir ici ces garderies publiques pour
permettre à toutes les clientèles d'une région
éloignée... Quand je parle des régions
éloignées de grands centres, comme c'est le cas dans ma
circonscription, je dis bravo à la loi qui ouvre la possibilité
de garderies dans nos écoles, dans nos municipalités, de
garderies publiques. Je dis bravo, il était temps que cela arrive. Mais
aussi, je me penche sur ce point et je dis bravo également au ministre
qui a décidé que là comme à l'école
privée, il y avait place pour conserver notre secteur de garderies
privées.
Maintenant, on reconnaîtra la volonté du ministre aux
amendements qu'il déposera et qui feront que cette loi sera faite pour
la continuation des garderies privées. C'est aux amendements qu'on saura
s'il leur fait vraiment une place ou si ce n'est qu'en attendant le
référendum pour se faire moins d'adversaires. Quand on
dépose une pétition qui a près de 7000 noms, quelques
semaines, quelques mois avant le référendum, on n'aime pas cela.
On verra si cela est sérieux, d'après les amendements que le
ministre déposera, et s'il fait vraiment place aux garderies
privées.
On aura des amendements. Je me souviens que pendant l'étude de la
loi 101 le ministre nous disait souvent: Achevez-vous votre livre bleu? Car on
avait un livre bleu. Maintenant ce sera un livre vert qu'on aura pour proposer
nos amendements au ministre. On en aura quelques-uns qui viennent justifier
notre position, qui ne seront pas tous acceptés, on s'attend à
cela à l'avance, mais on viendra les déposer ici en commission
pour tenter que ce service de garderies ait un éventail aussi large que
le veut la population du Québec. Cette liberté de choix que donne
le ministre dans ce projet de loi, qu'elle soit à tous les niveaux et
qu'on sente vraiment que ce projet de loi vient ouvrir largement les volets sur
les besoins des Québécois et des Québécoises.
Merci.
Le Président (M. Boucher): Merci. M. le
député de Mégantic-Compton. M. le ministre.
M. Denis Lazure
M. Lazure: Rapidement, deux ou trois réactions. La
première, la députée de L'Acadie a fait allusion aux
barèmes. Pour se rafraîchir la mémoire, en 1976/77, le
barème de la subvention maximale, de la plus haute subvention qu'on
pouvait donner à un parent qui avait un enfant en garderie, était
de $6; c'est maintenant $9; donc, une différence de 50%. Les
commentaires de la députée de L'Acadie pouvaient laisser entendre
aux gens que les barèmes n'avaient pas bougé beaucoup depuis
quelques années.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que je peux...
Le Président (M. Boucher): Oui, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: J'admets avec le ministre que cela pouvait
peut-être prêter à confusion. Ce que je voulais dire
touchait les taux d'accessibilité, les barèmes pour
l'accessibilité à une subvention gouvernementale qui, eux...
M. Lazure: Ah bon! vous faisiez allusion à autre chose
qu'au montant.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est vraiment ce que j'avais en
tête. Pour cela, je suis d'accord.
M. Lazure: Vous faisiez allusion à la longueur de
l'échelle, au nombre de barreaux dans l'échelle...
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Lazure: .. qui sont accessibles selon les revenus.
Mme Lavoie-Roux: Ce qui fait que l'accessibilité est assez
restreinte.
M. Lazure: Mais cela s'est quand même
amélioré parce qu'il y a trois ans, parmi tous les parents qui
avaient un enfant en garderie, de mémoire, c'était 37%, le nombre
de parents qui touchaient une subvention du gouvernement. Aujourd'hui, c'est
50% ou 51%. Si la proportion a augmenté, c'est justement parce que
l'échelle a été élargie. En d'autres termes, on en
rejoint beaucoup plus maintenant, même si c'est la subvention la plus
petite, $0.50 par jour. Un couple qui a deux enfants, qui gagne $16 700 ou
moins, est admissible à une subvention de $0.50. Cela augmente de $0.50
au fur et à mesure que le
revenu baisse de $500. Il y a quelques années, il fallait gagner
beaucoup moins que cela pour être admissible même à la
petite subvention.
Deuxième remarque. Le député de
Mégantic-Compton dit: Le comité de parents, ce n'est pas vraiment
nécessaire toujours; il ne faudrait pas être trop strict
là-dessus. Je veux tout de suite que le député de
Mégantic-Compton sache que le comité consultatif de parents
auprès de la garderie à but lucratif autant qu'auprès de
la commission scolaire de la municipalité, nous y tenons mordicus. Il
n'est pas question de reculer sur ce point, d'autant plus qu'en commission
parlementaire des représentants des garderies privées nous ont
dit qu'ils étaient d'accord pour la présence d'un comité
de parents. Le comité de parents, il ne faut pas que ce soit un
comité fantoche, il ne faut pas que ce soit une fiction; il faut qu'il
ait un mot important à dire dans la gestion du service de garde.
Finalement, pour revenir une dernière fois sur l'office, en
commission parlementaire, c'est sûr qu'il y a des groupements qui nous
ont fait des commentaires, des suggestions pour modifier les fonctions de
l'office. Quand on arrivera à l'article en question, on va se rendre
compte qu'il y a eu des modifications de faites aux fonctions de l'office; il y
a eu des modifications importantes. Il reste que 27 des 29 groupes qui nous ont
présenté un mémoire étaient en faveur du principe
de l'office et nous le maintenons. Nous maintenons l'office. Nous sommes
ouverts à rediscuter de ses fonctions.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le ministre.
M. Grenier: M. le Président, je voudrais rectifier quelque
chose en passant.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Je ne voudrais pas qu'il soit écrit au journal
des Débats que je ne veux pas d'un comité de parents. Il est bien
clair que je veux un comité de parents et que je suis nettement
favorable à un comité de parents, que cela soit bien
précis, sauf que, dans certaines circonstances, il y aurait
peut-être lieu d'ajuster cela d'une certaine façon. Il y a
peut-être une autre formule qui serait intéressante et qui
mériterait d'être exploitée. Je l'ai vécu, je sais
ce que ça donne. Je ne voudrais pas que ces comités soient
privés de personnes et je sais que, dans certains cas, il y a des
comités qui seront privés de parents. On pourrait trouver une
formule qui corresponde quand même aux besoins des parents, mais des
parents qui seront présents et pas seulement des parents fictifs sur des
feuilles!
Le Président (M. Boucher): Merci. Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: II va finir par y en avoir un. Je pense que
là-dessus il n'y a jamais eu de confusion dans les termes que j'ai
utilisés durant la commission parlementaire. Je pense que la place des
parents est extrêmement importante et, si cela peut réjouir le
ministre, il sait que là-dessus il aura mon appui le plus total;
d'ailleurs, je le lui ai donné durant la commission parlementaire.
Pour revenir à l'échelle des subventions, je voudrais
faire remarquer on aura d'autres occasions de revenir là-dessus
quand même qu'à $16 000 ce sont les deux conjoints qui
travaillent; c'est le revenu de deux conjoints. Quand ils sont obligés
de payer $10 par jour, cela fait $50 par semaine. (16 heures)
Si vous multipliez par le nombre de semaines, il reste que ça
devient très coûteux pour des parents de payer ce taux sans
être subventionnés. Si on prend l'exemple d'un cas où deux
conjoints travaillent et ils ont un revenu global de $16 000, ce n'est quand
même pas très élevé s'ils doivent faire face
à des dépenses de garderie d'au moins $50 par semaine.
M. le Président, je voudrais simplement faire une demande au
ministre, s'il est d'accord. Je n'en fais pas une motion parce que je pense que
ça retarderait les choses inutilement. Il y a deux choses que je lui
demanderais s'il est disposé à nous les donner. D'abord, il a
certainement des modifications ou des amendements qu'il veut déposer; il
en a fait état en deuxième lecture. Deuxièmement, je ne
lui demanderai pas de déposer les règlements de l'office puisque
l'office n'est pas encore formé, mais est-ce qu'on pourrait nous
remettre une copie des normes actuelles qui régissent les régies,
toute la réglementation à l'intérieur du ministère
des Affaires sociales? Il y a eu également à moins que ce
ne soit celui-là qui soit devenu en vigueur en décembre
1978, si je ne m'abuse, un projet de normes élaboré par le
ministère des Affaires sociales, auquel on fait allusion dans le
comité interministériel; en tout cas, certains mémoires y
ont fait allusion. Est-ce qu'il y aurait moyen que ces choses nous soient
remises? Cela nous donnerait peut-être une idée de ce vers quoi la
réglementation, au moins sur certains aspects, s'achemine et cela nous
permettrait de voir plus clair.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Lazure: Oui, on peut certainement, ce soir. Je comprends qu'on
siège ce soir de 20 heures à 22 heures?
Mme Lavoie-Roux: De 20 heures à minuit. M. Lazure:
De 20 heures à minuit, bon, bravo! Une voix: Peut-être
de 20 heures à 22 heures.
M. Lazure: On pourra sûrement vous apporter les documents
qui décrivent le règlement actuel du Service de garderie du
ministère. On les
apportera ce soir. Il y a des amendements qui sont déjà
terminés, on peut en distribuer quelques-uns, si vous voulez.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous allez nous apporter le projet,
aussi, qui avait été fait...
M. Lazure: Oui, oui, oui.
Mme Lavoie-Roux: Les deux. D'accord.
M. Lazure: On peut commencer la distribution de certains
amendements; il y en a d'autres à venir.
Le Président (M. Boucher): Ceci étant dit, est-ce
que la commission est prête à procéder à
l'étude de l'article 1?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Le Président (M. Boucher):
Article 1.
Interprétation et application
M. Lazure: La seule remarque qui pourrait déboucher sur un
amendement à l'amiable, c'est dans la définition de "service de
garde en milieu familial", au bas de la page 1.
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse, M. le Président, ou M. le
ministre, les deux. On n'a pas d'amendements avant l'article 80?
M. Lazure: II y en a d'autres qui s'en viennent.
Mme Lavoie-Roux: Ah!
M. Lazure: Laissez-les de côté, c'est parce que la
pile était là, mais il va y en avoir d'autres avant ça. Ce
n'est pas par ordre de numéros, je m'excuse. Ce n'est pas par ordre
chronologique.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Lazure: J'étais en train de dire que l'article 1 est
essentiellement composé de définitions. Il y a la
définition du "service de garde en milieu familial" qui porte un peu
à confusion et qui aurait avantage à être
précisée. Elle dit, au bas de la page 1: "Un service de garde
fourni par une personne physique contre rémunération dans une
résidence privée où elle reçoit au plus neuf
enfants incluant les siens, de façon régulière et pour des
périodes qui peuvent excéder 24 heures consécutives".
On a mis neuf enfants pour prévoir que si la personne ce
sera précisé dans le règlement a une aide, une
autre adulte dans la maison, à ce moment-là, ça pourrait
être jusqu'à neuf enfants. Mais à bien y repenser, je pense
qu'on aurait intérêt à l'amender tout de suite. Les deux
premières lignes pourraient se lire de la même façon: "...
dans une résidence privée où elle reçoit au plus
quatre enfants, incluant les siens, de façon régulière et
pour des périodes qui peuvent excé- der 24 heures
consécutives". On pourrait ajouter: "... où elle reçoit au
plus neuf enfants, incluant les siens, de façon régulière
toujours la même phrase et pour des périodes qui
peuvent excéder 24 heures consécutives, si une autre adulte est
en fonction dans la résidence privée".
Mme Lavoie-Roux: Vos légistes sont d'accord, cela me
semble un peu confus.
M. Lazure: Le fond de l'amendement...
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que la personne physique, cela ne veut
pas dire qu'il peut y en avoir deux?
M. Lazure: Ce sont justement les légistes qui nous ont
donné cette formule qui suscite des questions à tout bout de
champ. On est en train de le rédiger, mais, à l'adresse de la
députée de L'Acadie, c'est sur le fond de la question. Quant au
texte actuel, le comité de législation nous dit: Oui, cela
prévoit ce que vous voulez. Je comprends que cela prévoit ce
qu'on veut, quatre enfants quand il n'y a qu'un adulte et neuf enfants quand il
y a deux adultes. Cela prévoit cela, techniquement parlant, mais, au
plan du sens commun, les gens qui lisent cela ont peur tout de suite.
Mme Lavoie-Roux: Ils ont peur d'en avoir neuf.
M. Lazure: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Lazure: Ou bien ils ont peur que, tout de suite, on leur donne
neuf enfants, et l'adulte dit: Je pourrais avoir neuf enfants. C'est au nom du
sens commun que je voudrais qu'on l'amende pour qu'il soit plus clair, mais, si
je pouvais avoir l'accord des partis de l'Opposition sur le fond de la
question, on reviendrait avec un texte.
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui. D'accord. Je dois vous avouer que j'ai
accroché dessus au départ et, après, je me suis dis: Non,
une personne physique, c'est une personne...
M. Lazure: C'est cela. Nous, on le sait, mais ceux qui ne sont
pas tout à fait au fait... Si on a l'accord, on reviendra avec un
texte.
Le Président (M. Boucher): Lorsque l'amendement sera
rédigé, on pourra revenir à l'article 1.
Décidez-vous de le suspendre?
Mme Lavoie-Roux: J'aurais quelques remarques au sujet de
l'article 1, si vous me le permettez.
Le Président (M. Boucher): Allez-y. Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je ne suis pas légiste, mais je me
demandais... Je comprends que cela
précède l'article 1, mais je fais cela de bonne foi, si le
ministre pense que cela a une certaine valeur. Le chapitre I est
intitulé "Interprétation et application". Vous avez dit
vous-même tout à l'heure que ce sont des définitions. Le
terme "interprétation" n'est-il pas plutôt celui qu'un avocat ou
un homme de droit va utiliser pour dire quel sens on donne à des
définitions? Je me demande si le titre du chapitre
"Interprétation"... est juste.
M. Lazure: Me Malenfant me dit que, depuis quelques
années, c'est ce titre qui est utilisé au lieu du titre
"Définitions". Cela recouvre les mêmes objectifs. Vos
recherchistes en arrière me font signe que oui, peut-être pas
nécessairement les vôtres, mais ceux de l'Union Nationale.
Mme Lavoie-Roux: Dans d'autres projets de loi, on utilise le mot
"définitions". Pour cela, pas d'inconvénient; d'accord. L'autre
question que je voulais poser est la suivante. Je pensais
particulièrement aux endroits à l'extérieur des grands
centres. C'est un peu l'exclusion d'une définition par rapport à
l'autre. À Montréal, je pense qu'on peut avoir des
haltes-garderies. Je m'excuse de toujours citer Montréal. On va prendre
Québec. On peut avoir des haltes-garderies et on peut avoir des services
de garde en garderie. On peut avoir toute la panoplie des services de garde,
mais, quand vous arrivez dans une plus petite localité, par exemple, ne
pourriez-vous pas retrouver dans un même endroit un service de garde en
garderie qui remplisse également des fonctions de halte-garderie parce
que la population est moindre, est... Alors, je me demandais s'il n'y avait pas
une exclusion je n'ai pas de suggestion à vous faire, M. le
ministre qui pourrait peut-être être corrigée.
M. Lazure: II n'y a pas vraiment d'exclusion. Pourrais-je avoir
un peu plus de silence, M. le Président? J'ai de la difficulté
à m'entendre. Il n'y a pas vraiment d'exclusion. Même dans
l'état actuel des choses, une garderie régulière peut
recevoir des enfants de façon occasionnelle, donc servir de
halte-garderie autant que de garderie, en particulier pour des enfants qui sont
à la maternelle dans le réseau public et qui, par
conséquent, vont souvent à une garderie régulière
pour quelques heures par jour seulement. La définition de "service de
garde en garderie": "Un service de garde fourni dans une installation où
on reçoit au moins dix enfants de façon régulière
et pour des périodes qui n'excèdent pas 24 heures
consécutives". Quand on dit "de façon régulière",
cela ne veut pas dire que chaque enfant doit y aller, que la totalité
des 30 enfants, mettons, doit y être chaque jour toute la journée;
cela veut dire que l'installation, le service est ouvert de façon
régulière pour un nombre minimum d'enfants, mais, dans cela, vous
pouvez avoir 80% des enfants qui y vont régulièrement à
chaque jour, toute la journée. Vous pouvez en avoir 10% qui y vont
seulement la demi-journée et 10% qui y vont occasionnellement, mais qui
sont régulièrement inscrits pour y aller occasionnellement.
Mme Lavoie-Roux: À ce moment-là, les subventions
qui sont accordées selon que vous y allez pour une halte-garderie ou
pour une garderie sont-elles les mêmes? Si elles ne sont pas les
mêmes, cela peut-il créer des difficultés? À ce
moment-là, si elles ne sont pas les mêmes, se peut-il que
quelqu'un requière deux permis de garderie, un pour la halte-garderie et
un pour le service de garderie, même si tout cela a lieu à
l'intérieur de la même garderie.
M. Lazure: Les subventions aux haltes-garderies auxquelles on
fait allusion dans le projet de loi sont des subventions d'équipement et
de démarrage.
Mme Lavoie-Roux: II n'y a aucun frais de dédommagement
pour les parents.
M. Lazure: Non, parce que, par définition, la
halte-garderie, c'est pour une heure ou deux heures et c'est très
occasionnel. Ce serait extrêmement compliqué de mettre sur pied un
système de subventions. Alors, on ouvre la porte à la
possibilité de subventionner le démarrage de ces
haltes-garderies, mais non pas de subventionner les parents.
Mme Lavoie-Roux: En tous les cas, M. le Président, si le
ministre n'y voit pas de difficulté, je ne veux pas lui en soulever pour
le plaisir de la chose. Quand vous regardez votre définition de service
de garde en garderie, je suis d'accord avec vous que, présentement, on
est assez souple et qu'on s'adapte aux circonstances. Mais vous avez quand
même une définition qui est plus rigoureuse ici et qui est
maintenant imbriquée dans un texte de loi: "un service de garde fourni
dans une installation où on reçoit au moins dix enfants de
façon régulière je comprends qu'il puisse se
présenter une journée où la mère vient chercher
l'enfant pour l'amener chez le dentiste l'après-midi et pour des
périodes qui n'excèdent pas 24 heures consécutives."
Après cette définition, vous avez une autre définition de
service de garde en halte-garderie. Je vous le souligne afin que si cela ne
présente pas de difficulté, à un moment donné, cela
ne fasse pas l'objet de contestation même par des parents qui
n'aimeraient pas que d'autres viennent, repartent et soient là d'une
façon irrégulière.
M. Lazure: Cela ne semble pas causer de problèmes...
Mme Lavoie-Roux: Non. M. Lazure: ... actuellement.
Mme Lavoie-Roux: Actuellement... Mais vous l'avez dans un texte
de loi.
M. Lazure: Oui, mais on a baissé le minimum aussi. La
pratique existante, c'est 30 enfants, même si cela pouvait s'assouplir de
temps à autre. En général, c'était un minimum de 30
enfants. À
partir du moment où vous avez dix enfants au minimum de
façon régulière, il n'y a rien qui vous empêche d'en
ajouter cinq de façon occasionnelle, comme on le disait tantôt. Le
jour où une garderie régulière serait composée de
trop d'enfants qui viennent de façon seulement occasionnelle, cette
garderie perdrait toute sa raison d'être. Il faudrait y voir au moment de
l'émission du permis à ce moment-là. Mais qu'une garderie
régulière soit composée aux trois quarts d'enfants qui y
vont très régulièrement et qu'il y en ait quelques-uns qui
viennent s'y ajouter de façon occasionnelle, cela ne pose pas de
problème.
M. Grenier: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Pour le service de garde en milieu familial, est-ce
qu'il y aurait lieu de le préciser ou si on doit attendre la
réglementation pour dire qu'il faut un minimum de deux personnes?
M. Lazure: Oui, c'est ce dont on a discuté. Le texte s'en
vient.
M. Grenier: II y aura amendement à ce
moment-là.
M. Lazure: On s'est entendu sur le fond. M. Grenier:
D'accord.
M. Lazure: Moi, je n'ai pas autre chose concernant l'article
1.
Mme Lavoie-Roux: J'aurais une autre question. Au deuxième
paragraphe de l'article on lit: "agence de services de garde en milieu
familial: un organisme habilité à coordonner l'ensemble des
services de garde fournis en milieu familial par les personnes qu'il a
reconnues..." Le terme "coordonner" comprend-il vraiment toute les
opérations que l'on souhaiterait vouloir prendre par l'agence? Si on
regarde, à l'article 11, ses responsabilités, vous avez, par
exemple, offrir un soutien technique et professionnel aux personnes
responsables d'un service de garde en milieu familial". Est-ce que le terme
"coordonner " veut, par exemple, dire "superviser"? Ne serait-il pas mieux
d'utiliser un terme comme habilité à superviser l'ensemble des
services " ou coordonner et superviser l'ensemble"? Le terme coordonner"
n'implique pas, je pense, toutes les fonctions, particulièrement la
troisième fonction de l'article 11.
M. Lazure: Du fait qu'à l'article 11, justement, on
précise les trois fonctions principales, je vois à la fois
l'article 11 et la définition contenue à l'article 1 comme des
choses qui se complémentent l'une et l'autre. Vous semblez vous
inquiéter que le mot "coordonner" ne soit pas assez fort pour couvrir
l'ensemble des fonctions qui sont affectées.
Mme Lavoie-Roux: À 1° et 2°. d'accord, mais le
3°, je...
M. Lazure: Je pense que c'est suffisant. M. le Président,
mon conseiller légiste me dit que c'est certainement assez fort pour
recouvrir les trois fonctions qui sont détaillées à
l'article 11. L'action de coordonner implique une supervision. (16 h 15)
Mme Lavoie-Roux: Alors, je reviendrai avec un autre amendement
à l'article 11, M. le Président.
M. Lazure: À l'article 1, c'est tout pour moi.
Le Président (M. Boucher): Nous avons suspendu l'article 1
en attendant l'amendement. Nous passons à l'article 2.
M. Grenier: Est-ce que l'amendement porte uniquement sur les
services de garde en milieu familial?
M. Lazure: Oui, uniquement là-dessus. Le
Président (M. Boucher): L'article 2?
M. Lazure: Je n'ai pas de commentaires particuliers sur l'article
2.
Mme Lavoie-Roux: J'en ai des commentaires sur l'article 2.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: J'aimerais d'abord que le ministre nous dise ce
qu'il entend par des services de garde de qualité avec continuité
et de façon personnalisée. " Je m'explique mal la justification
de l'utilisation du mot "continuité."
M. Lazure: On s'est inspiré de la formulation qui
apparaît dans le chapitre 48, l'ex-loi 65, Loi sur les services de
santé et les services sociaux. À l'article 4 de cette Loi sur les
services de santé, on dit: "Toute personne a droit de recevoir des
services de santé et des services sociaux adéquats sur les plans
à la foi scientifique, humain et social, avec continuité et de
façon personnalisée, compte tenu de l'organisation et des
ressources des établissements qui dispensent ces services. " On a
répété l'expression. C'est une expression qui semble
acceptable. C'est un objectif qui n'est pas toujours atteignable; c'est pour
cela qu'on dit "compte tenu de l'organisation et des ressources."
Mme Lavoie-Roux: D'abord, il se peut qu'il n'y ait pas toujours
continuité parce que, justement, vous avez la halte-garderie, vous avez
différents types de garderies. "Un enfant a droit de recevoir,
jusqu'à la fin du niveau primaire, des services de garde de
qualité et de façon personnalisée, compte tenu de
l'organisation et des ressources des organismes et des personnes qui
fournissent ces services. "
M. Lazure: La continuité visait à assurer des
services du très jeune âge, à partir de cinq ou six mois
admettons, jusqu'à l'entrée dans le système scolaire
public, jusqu'à l'âge de cinq ans; continuité dans ce sens,
mais pas nécessairement toujours continuité dans la même
installation physique, d'où l'importance de l'éventail. Je
n'irais pas au combat pour chaque mot qui est là. C'est une expression
qui est couramment connue dans le réseau des affaires sociales, de la
santé et des services sociaux. Continuité, de façon
personnalisée; cela touche, si vous voulez, l'humanisation des
soins.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Au deuxième paragraphe, il y a
un point que je voudrais soulever. "Une personne ou une famille a le droit de
choisir le service de garde qui lui convient." Alors, on reconnaît
à la personne ou à la famille le droit de choisir son service de
garde. Par contre, dans l'autre membre de phrase, on dispense le titulaire du
permis, la commission scolaire et la corporation de syndics de l'obligation de
le recevoir, en ce sens qu'il a le droit d'accepter ou de refuser de recevoir
un enfant. En ce qui a trait au titulaire de permis dans le cas de la garde en
milieu familial, je peux peut-être comprendre ceci, mais dans le cas de
la commission scolaire ou de la corporation de syndics, qui est la même
chose, je me demande si, en fait, il n'y a pas obligation pour une commission
scolaire d'accepter un enfant qui demande des services de garde, comme il y a
obligation pour la commission scolaire d'accepter un enfant comme
élève.
M. Grenier: Pour compléter la question de Mme Lavoie-Roux,
c'est une question que j'ai posée au ministre vendredi dernier. M. le
ministre se rappellera que j'avais fait allusion à cette question en
disant: Est-ce qu'on élargira cela lors de l'adoption de la loi sur
l'aide aux handicapés. Est-ce qu'il y a une possibilité qu'on
puisse trouver près de chez soi un endroit pour faire garder un
handicapé? Le ministre m'a répondu que les portes devaient
être largement ouvertes dans les garderies quand l'enfant avait
l'âge requis. Mais il semble, avec ce qu'on a ici, qu'il soit possible
qu'on ferme des portes à une certaine clientèle qui pourrait
être celle justement des handicapés.
M. Lazure: Là aussi, M. le Président, à tort
ou à raison on a continué, dans la même philosophie que
pour la loi de la santé et des services sociaux, d'utiliser des
expressions à peu près équivalentes, sinon les mêmes
expressions. Dans l'article 6 de la loi sur les services de santé,
liberté de choix, alors il est dit aussi que sous réserve de
l'article 5 qui parle de discrimination, qui interdit la discrimination on dit:
"Rien dans la présente loi ne limite la liberté qu'a une personne
qui réside au Québec de choisir un professionnel ou
l'établissement. " Cela s'appliquait aux deux, établissement et
professionnel.
Mme Lavoie-Roux: Cela, je le comprends.
M. Lazure: Ni la liberté qu'a un professionnel, d'accepter
ou non de traiter cette personne. La liberté allait dans les deux sens.
Je me rends compte que dans le sens contraire, cela ne touchait pas
l'établissement évidemment. Cela touche seulement le
professionnel.
Mme Lavoie-Roux: C'est pour cela que j'aurais un amendement, M.
le Président.
M. Lazure: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Puis-je le soumettre?
M. Lazure: Est-ce que vous pouvez répéter
l'amendement?
Mme Lavoie-Roux: L'amendement, ce serait... D'abord, il y a une
première remarque que je voudrais faire au sujet du mot "famille" parce
qu'une famille, est-ce que juridiquement c'est un terme très
précis? Est-ce qu'on ne pourrait pas remplacer le mot "famille " d'abord
par le titulaire de l'autorité parentale et ensuite biffer les termes
"un titulaire de permis"? Ce serait: Le titulaire de l'autorité
parentale a le droit de choisir le service de garde qui lui convient le mieux
compte tenu des ressources disponibles. Un titulaire de permis,
c'est-à-dire, une commission scolaire, une corporation de syndics n'a
pas le droit de refuser de recevoir un enfant.
M. Grenier: Ne peut refuser de recevoir un enfant.
Mme Lavoie-Roux: Ne peut refuser de recevoir un enfant.
M. Grenier: On signale ici, M. le Président, que si on
retirait seulement de cet article on pourrait répondre à
la question de Mme la députée "une commission scolaire ou
une corporation de syndics, " cela réglerait peut-être votre
cas?
Mme Lavoie-Roux: Si on retirait "commission scolaire" et
"syndics", oui. Le titulaire de permis "peut", c'est une commission scolaire
par contre. Un titulaire de permis sauf une commission scolaire ou une
corporation de syndics, une personne responsable... Voulez-vous...
Le Président (M. Boucher): Vous pourriez suspendre
quelques minutes...
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on peut suspendre quelques minutes
pour le rédiger?
Le Président (M. Boucher): ... pour préparer votre
amendement.
M. Gosselin: Je me pose une question... qui peut y
répondre? Est-ce qu'il n'est pas prévu qu'un usager puisse faire
appel à la Commission des affaires sociales pour tout litige qui
pourrait se produire à un autre article? Je ne sais pas si
quelqu'un peut me référer à l'article, mais j'ai
ouï-dire cela, ce qui fait que ce membre de phrase dans l'article 2 serait
plus ou moins utile à mon point de vue. Pourquoi affirmer
nécessairement ce principe ici alors que d'autres dispositions
prévoient l'appel devant la Commission des affaires sociales?
M. Lazure: Est-ce qu'on est en séance ou pas?
Le Président (M. Boucher): On va suspendre quelques
minutes, étant donné que Mme la députée de L'Acadie
veut rédiger son amendement.
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse. (Suspension à 16 h 24)
(Reprise à 16 h 29)
Le Président (M. Boucher): La motion d'amendement de Mme
la députée de L'Acadie à l'article 2, après le mot
"disponibles"...
Mme Lavoie-Roux: Deuxième alinéa.
Le Président (M. Boucher): Au deuxième
alinéa de l'article 2, après le mot "disponibles", ajouter "une
commission scolaire ou une corporation de syndics ne peut refuser de recevoir
un enfant; tout autre titulaire de permis, ainsi qu'une personne responsable
d'un service de garde en milieu familial, a le droit d'accepter ou de refuser
de recevoir un enfant."
M. Grenier: M. le Président, j'ai quelque chose de plus
résumé que cela ici qui est fait par un de nos conseillers
juridiques. "Un titulaire de permis, sauf une commission scolaire et une
corporation de syndics, a le droit d'accepter ou de refuser de recevoir un
enfant." (16 h 30)
M. Lazure: M. le Président, sur le fond de la question,
cela va peut-être éviter des choses. De deux choses l'une; les
efforts déployés, est-ce que c'est pour éviter qu'une
garderie pratique de la discrimination contre l'enfant candidat? Si c'est cela,
ce n'est pas nécessaire, parce que la Charte des droits et
libertés de la personne nous protège amplement à ce
chapitre. Il n'y a pas de problème; on est protégé.
Si, d'autre part, l'objectif visé par l'amendement c'est de
forcer une commission scolaire à répondre aux demandes de tout
parent qui voudrait placer un enfant en garderie, à ce moment, je vous
dis: Par la bande, vous venez de créer un système universel et
public de garderies. Je n'ai pas d'objection de principe sur cela, mais,
surtout venant de l'ex-présidente de la CECM, cela m'étonne
beaucoup.
Mme Lavoie-Roux: Vous savez, cela fait quatre ans que je suis
partie et je ne veux pas accuser...
M. Lazure: Mais, connaissant aussi certaines réticences
venant du monde scolaire, je serais bien malvenu d'essayer d'avancer une
hypothèse comme cela où on forcerait une commission scolaire
à admettre un enfant en garderie, à toutes fins utiles.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais, regardez, je me demande si
laissons l'amendement de côté, sur le fond même ce
n'est pas tout l'article 2 qui est un peu en souffrance, pas au niveau des
intentions, il y a d'excellentes intentions. Mais on fait une reconnaissance
c'est sans doute relié à l'esprit de l'année
internationale de l'enfant du droit d'un enfant de "recevoir,
jusqu'à la fin c'est beau de la façon dont c'est dit
du niveau primaire, des services de garde de qualité, avec
continuité et de façon personnalisée, compte tenu de
l'organisation et des ressources des organismes et des personnes qui
fournissent ces services. " Mais, dans le deuxième paragraphe, on vient
passablement restreindre ce beau droit qu'on a reconnu, sur lequel on est tous
d'accord autour de la table, cela ne pourrait guère être plus
beau, mais il me semble qu'il y a une contradiction entre le premier et le
deuxième paragraphe.
Ou on fait sauter tout l'article, et je suis sûre que vous ne
voulez pas tout le faire sauter, parce qu'il y a quand même un principe
de reconnaissance des droits de l'enfant... Quand on pense que même une
institution publique, comme les commissions scolaires, pourrait refuser un
enfant en garderie ou lui refuser des services de garde parascolaire, pour moi,
il y a une contradiction entre le 1er le 2e paragraphe.
M. Lazure: Encore une fois, on va refuser pour motif valable ou
non valable. Si la commission scolaire refuse par une espèce de
discrimination, là, le titulaire de l'autorité parentale a un
recours qui est prévu. Si, au contraire, c'est pour un motif valable;
par exemple, si une commission scolaire a mis sur pied une garderie et a
décidé, selon les besoins qu'elle apprécie dans la
région, que ce sera une garderie qui admettra des enfants à
partir de deux ans seulement c'est pensable et si un parent se
présente avec un enfant d'un an et dit: Moi, je veux qu'il entre en
garderie, la commission pourrait refuser à ce moment-là non pas
par discrimination. Elle pourrait dire: On regrette beaucoup, mais on n'est pas
organisé pour recevoir des enfants d'un an. L'an prochain, cela viendra
peut-être, on commence, on est allé au plus urgent et
c'était pour des enfants de deux ans.
Mme Lavoie-Roux: Je comprends le raisonnement du ministre, mais
qu'il me permette de lui dire que finalement, à l'article 2, ce sont de
bonnes intentions pour les temps à venir parce
que, présentement, c'est une reconnaissance de droits qui est
joliment limitée dans le temps et dans l'espace, comme on pourrait dire,
compte tenu des ressources, compte tenu de l'organisation. Même cette
reconnaissance du droit, c'est vraiment...
M. Lazure: C'est le même droit que le droit aux services de
santé. C'est le même droit. Vous savez, le droit aux services de
santé de qualité existe pour tous les
Québécois...
Mme Lavoie-Roux: Mais là, ce n'est même pas de
qualité.
M. Lazure: ... mais quand vous êtes sur la Côte-Nord
et que le premier médecin est à 60 milles de là, votre
service de qualité n'est pas aussi fort que celui du citoyen de
Montréal qui a, lui, un éventail de choix devant lui.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais il a quand même dès
services de santé tandis que dans l'autre cas je ne parle
même pas de la qualité des services on lui dit:
Jusqu'à la fin de ton cours primaire, tu as droit à des services
de garde de qualité et tout le reste. Et là, c'est joliment
restreint par... Je me demande si ce n'était pas un peu
prématuré d'inscrire cela dans l'article 2.
M. Lazure: Ce n'était pas prématuré, le
gouvernement antérieur l'a inscrit en 1970 dans la Loi sur les services
de santé et les services sociaux.
Mme Lavoie-Roux: Pour la garde des enfants?
M. Lazure: Non, pour les services de santé, mais c'est la
même expression, le droit aux services de santé dans la mesure de
l'organisation et des ressources des établissements qui les dispensent,
ces services.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais le malade...
M. Lazure: C'est toujours limité par un aspect
pratique.
Mme Lavoie-Roux: ... a un état cardiaque très
compliqué, évidemment, cela va prendre plus de temps pour lui
donner les soins, mais, normalement, on doit s'assurer que le malade soit
amené à Québec ou à...
M. Lazure: Oui, par avion. Mais si l'avion est déjà
en train d'amener un autre malade de l'Abitibi, cette fois-ci?
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais celui-ci ne l'aura pas. Vous ne
l'amènerez pas de Gaspé à Rimouski pour avoir son service
de garde?
M. Lazure: Je concède que c'est relatif comme droit. Ce
n'est certainement pas un droit absolu. Je pense que c'est important que les
gens sa- chent que c'est un objectif finalement, un droit qui est
tempéré par les ressources existantes. C'est une façon de
dire: On s'en va vers ça; éventuellement, on veut avoir un
réseau qui est le plus étendu possible.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton. Est-ce que vous êtes prêts à voter
sur l'amendement?
M. Grenier: C'est simplement pour demander si l'amendement est
retiré
Mme Lavoie-Roux: Je vais le retirer tout simplement.
Le Président (M. Boucher): Ah! vous retirez
l'amendement.
Mme Lavoie-Roux: Bien, écoutez. Ce que je pourrais faire,
c'est un autre amendement pour supprimer l'article 2.
M. Lazure: Mais le droit au travail des handicapés
Mme la députée de L'Acadie se souvient quand on a discuté
du projet de loi no 9 demeure conditionnel aussi; ça demeure
conditionnel à l'existence de travail sur le marché.
Mme Lavoie-Roux: C'est le cas de tout le monde, tandis...
M. Lazure: Bien oui.
Mme Lavoie-Roux: ... qu'un service en garderie on peut
éventuellement espérer que tout le monde puisse l'avoir.
M. Lazure: On espère
M. Marcoux: Le gouvernement n'est pas obligé de mettre
tous les centres de travail adaptés en place pour satisfaire tous les
besoins, c'est un peu la même chose.
Mme Lavoie-Roux: Bon. Maintenant, est-ce qu'il y aurait
lieu...
Le Président (M. Boucher): Alors, votre amendement est
retiré?
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord. Est-ce qu'il y aurait lieu, M. le
Président, de remplacer "une personne ou une famille" par "le titulaire
de l'autorité familiale"?
M. Lazure: Non, sur le fond, ça ne pose pas de
problème.
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
M. Lazure: Mais cela veut dire beaucoup de changements.
Mme Lavoie-Roux: Beaucoup de changements?
M. Lazure: Bon. Une personne ou une famille". On remplacerait les
deux...
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui.
M. Lazure: ... "une personne ou une famille" par, tout
simplement, "le titulaire de l'autorité parentale...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: ... a le droit de..."
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Lazure: Je n'ai pas d'objection.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Alors, I amendement
proposé visant à changer les mots une personne ou une famille"
par "le représentant...
M. Lazure: Le titulaire.
Le Président (M. Boucher): ... le titulaire de
l'autorité parentale"...
Mme Lavoie-Roux: De l'autorité...
Le Président (M. Boucher): ... est-il adopté?
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'avec le concept de la famille
d'aujourd'hui, c'est plus simple.
M. Lazure: Oui, c'est plus souple.
Le Président (M. Boucher): Article 2, adopté tel
qu'amendé? Adopté. Si nous voulons revenir à l'article 1,
je crois que l'amendement...
M. Lazure: Non, non, non.
Le Président (M. Boucher): Alors, passons à
l'article 3.
Mme Lavoie-Roux: L'article 1 n'est pas revenu?
M. Lazure: On n'a pas encore l'amendement.
Le Président (M. Boucher): Article 3?
Organisation des services de garde
Garderie, jardin d'enfants, halte-garderie et milieu
familial
M. Lazure: Je n'ai pas de remarque spéciale sur l'article
3, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie, avez-vous des questions?
Mme Lavoie-Roux: Non, je n'ai pas de question.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 4?
M. Lazure: Bon, à l'article 4, nous avons un amendement
qu'on a distribué.
Le Président (M. Boucher): L'amendement à l'article
4: "Que l'article 4 soit modifié en insérant après le
paragraphe 4 du premier alinéa, un cinquième paragraphe qui se
lirait ainsi: Une personne, lorsque le requérant ne détient aucun
autre permis délivré en vertu de la présente loi."
L'alinéa modifié se lirait comme suit: "Un permis de service de
garde en garderie ne peut être délivré qu'à: 1°
une association coopérative: 2° une corporation sans but lucratif
dont le conseil d'administration est composé majoritairement de parents
d'enfants qui sont ou seront inscrits dans cette garderie; 3° une
corporation municipale; 4° une commission scolaire ou une corporation de
syndics; ou 5° une personne, lorsque le requérant ne détient
aucun autre permis délivré en vertu de la présente
loi."
M. Grenier: J'aurai un amendement, M. le Président,
à apporter au 5°.
Le Président (M. Boucher): Un sous-amendement.
M. Grenier: Un sous-amendement, ou bien on attendra pour voir
s'il n'y a pas lieu de l'incorporer et d'en faire un amendement.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aimerais demander au
ministre quelle concordance parce qu'on n'est pas rendu à
l'article 98 on a établie entre cet article et... Ce n'est
peut-être pas celui-là, c'est l'article 95. Vous proposez-vous de
faire un amendement à l'article 95?
M. Lazure: Oui.
M. Grenier: On l'a déposé.
Mme Lavoie-Roux: Dans le premier paquet qui a été
déposé?
M. Grenier: Non. Excusez-moi. C'est nous qui l'avons mis
là, dans la deuxième pile. Il y a une modification
d'apportée qui corrige cela déjà, au numéro...
Mme Lavoie-Roux: C'est dans la deuxième pile?
M. Grenier: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Attendez une minute! Je vais regarder.
M. Lazure: Oui, il faudra qu'il y ait un changement de
concordance.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que j'aurais... Est-ce que cela
suppose, M. le ministre, que quelqu'un ait un permis en fonction de l'article
95...
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: En tout cas, même si on traite les deux
ensemble, vous n'avez pas d'objection?
M. Lazure: Non, non.
Mme Lavoie-Roux: Non?
M. Lazure: On se comprend. Allez-y.
Mme Lavoie-Roux: Bon! "... peut conserver son statut et, le cas
échéant, les règles de formation de son conseil
d'administration, malgré toutes dispositions..." Le permis de cette
personne vient à échéance. À ce moment-là,
est-ce qu'il se trouve à tomber sous le 5° de l'article 4?
M. Lazure: Je pense qu'il y aurait intérêt à
dissocier les deux si la députée de L'Acadie n'a pas d'objection,
s'en tenir à l'article 4 pour le moment...
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
M. Lazure: ... parce que cela va devenir trop compliqué.
Il ne faut pas traiter l'article 95 seul, il faut le traiter avec l'article
94.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Cela ajoute à la complication.
Mme Lavoie-Roux: C'est pour les personnes nouvelles ou cela
s'applique-t-il aux personnes nouvelles et anciennes, le 5° de l'article
4?
Strictement les personnes nouvelles?
M. Lazure: Les deux, les anciennes et nouvelles personnes.
Mme Lavoie-Roux: Les deux? C'est cela. En vertu de l'article 95,
cela permet de continuer de fonctionner et quand ils ont besoin de
renouvellement de permis, ils tombent sous le 5° de l'article 4.
M. Lazure: C'est cela, selon les modalités de cette
loi-ci.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. M. Grenier: M. le
Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: ... à 5°, j'aurais pu soumettre un
sous-amendement, mais j'aimerais mieux qu'on en discute. J'aimerais en faire
une proposition pour commencer.
M. Lazure: Oui. Je vais quand même expliquer l'amendement
qu'on vous propose, si vous me le permettez.
M. Grenier: Oui, d'accord. Je pense que c'est dans le même
esprit. C'est un détail que me dit l'avocat ici en arrière, et
qui pourrait préciser votre "personne".
M. Lazure: L'expression qu'on utilise "une personne, lorsque le
requérant ne détient aucun autre permis délivré en
vertu de la présente loi." La première remarque là-dedans
est que cela dit: "Une personne qui ne détient aucun autre permis." J'ai
eu l'occasion de dire la semaine passée, quand j'ai parlé au
cours du débat en deuxième lecture, qu'en ouvrant la porte
à des garderies privées à but lucratif, on voulait
cependant non seulement s'assurer qu'il y ait un comité de parents, mais
aussi s'assurer qu'il n'y ait pas de développement de ce qu'on pourrait
appeler des chaînes de garderies, qu'il n'y ait pas de
développement d'entreprises où le souci du commerce et du profit
soit la principale chose. Donc, on limite ici ce permis, ce cinquième
genre de permis est limité à une personne qui n'a pas
déjà un permis. Deuxièmement, quand on dit "une personne",
cela peut vouloir dire un individu, une personne physique. Cela peut vouloir
dire une personne morale aussi. Dans le cas d'une personne morale, on peut
imaginer qu'un groupe comme un cercle de fermières, un groupe d'AFEAS,
peu importe, un groupe de bénévoles décide, dans une
région donnée, de mettre sur pied une garderie et qui ne voudrait
pas nécessairement suivre le modèle de la corporation sans but
lucratif où il y a un conseil d'administration composé
majoritairement de parents. (16 h 45)
Dans un tel cas, si un tel groupe comme l'AFEAS décidait de
demander un permis de garderie, le permis pourrait être émis, les
conditions étant remplies, mais pourvu, évidemment, qu'il y ait
un comité de parents. On va faire la concordance avec l'article 7
concernant la présence du comité de parents. En d'autres termes,
ce nouvel article 5 est introduit non seulement pour permettre à une
personne physique d'avoir un permis pour exploiter une garderie à but
lucratif, selon des conditions établies, mais aussi pour un groupement
à but non lucratif, qui aurait une philosophie différente
peut-être de ce qu'on a connu jusqu'à présent, et qui
dirait: Nous sommes à but non lucratif, on veut avoir une garderie, mais
nous allons créer un conseil d'administration qui ne sera pas
nécessairement contrôlé majoritairement par les
parents.
M. Grenier: Si vous me le permettez, M. le ministre, c'est
justement l'objet de l'amendement que je voulais apporter pour préciser
cela. Je le fais comme amendement si vous me le permettez.
M. Lazure: Non, mais je vous dis que vous n'avez pas à
faire d'amendement, parce qu'il est inclus dans ce qu'on présente.
M. Grenier: Non, regardez bien. Oui, il est inclus, je le
comprends. Ici, on sent le besoin de définir une association
coopérative alors qu'une personne vous venez de nous le
répéter peut vouloir dire une association
coopérative, une corporation sans but lucratif, une corporation
municipale et une commission scolaire. Mais, si c'est vrai pour cela, pourquoi
dit-on, au paragraphe 5, "une personne"? Ma proposition serait je ne la
fais pas comme amendement, mais je la ferai après, on va en discuter
avant une corporation à but lucratif ou une société
enregistrée, pour venir détailler, comme on le fait aux
paragraphes 1, 2, 3 et 4. À ce moment-là, on pourrait l'appeler
une corporation à but lucratif ou une société
enregistrée. Là, on complète avec ce que vous nous avez
donné: Lorsque le requérant ne détient aucun autre permis
délivré en vertu de la présente loi, le tout sujet aux
prescriptions énoncées à l'article 6.
M. Lazure: La personne, c'est plus large, M. le Président.
C'est le seul intérêt. Je n'ai pas d'objection. Cela rejoint
à peu près les mêmes objectifs.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Mais l'expression "une personne" est certainement plus
large. C'est plus large.
M. Grenier: Pensez-vous?
M. Lazure: Oui, parce que, M. le député de
Mégantic-Compton, on me fait remarquer que, dans votre formulation, vous
excluriez la communauté religieuse, si, par hasard, une
communauté religieuse voulait créer une garderie ou une
halte-garderie, ce qui n'est pas impensable. L'expression "une personne", c'est
ce qu'il y a de plus large, au point de vue des garderies.
Mme Lavoie-Roux: Là-dessus, je vais avoir des
restrictions, M. le ministre. Vous aviez commencé, dans le premier
projet de loi, à permettre pas seulement dans le premier projet
de loi, mais dans l'actuel... C'est pour les agences de garde en milieu
familial que vous prévoyez que des corporations à but non
lucratif peuvent être des agences de garde. Même là-dessus,
j'ai certaines restrictions parce qu'une corporation à but non lucratif,
il y en a de toute espèce, de tout... Enfin, on pourrait en nommer
plusieurs. Je trouve cela très large. Je pense qu'il faut quand
même les restreindre, surtout si vous dites qu'il n'est pas
nécessaire que le conseil d'administration soit formé
majoritairement de parents. Il faudrait au moins spécifier un peu quels
sont leurs objectifs. Est-ce que ce sont des objectifs d'ordre familial et
éducatif? Je comprends que vous me direz: L'office ne leur accordera
pas. D'un autre côté, si les balises ne sont pas mises, c'est
à ce moment-là que les pressions se feront sentir. Vous pourrez
avoir, par exemple, une corporation à but non lucratif qui est tout
d'abord intéressée aux sports. Cela doit exister des corporations
à but non lucratif qui sont d'abord et avant tout des corporations
à objectif sportif ou de loisir. À ce moment-là, je me dis
que c'est vraiment un peu trop large, si c'est cela que vous donnez au sens du
paragraphe 5.
M. Marcoux: Cela ne touche pas cet article-ci. Mme
Lavoie-Roux: Oui, cela y toucherait.
M. Marcoux: Pour les agences de garde, tantôt, lorsqu'on
définira les critères sur lesquels on va pouvoir
reconnaître la garde en milieu familial, on pourra ajouter cela.
M. Lazure: Non, mais en réponse à votre
question.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Encore une fois, je veux que cela soit bien clair.
Dans ces cas hypothétiques où ce serait une corporation à
but non lucratif...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: ... qui n'aurait pas cependant un conseil
d'administration composé majoritairement de parents, elle serait
obligée on va apporter l'amendement nécessaire à
l'article 7 tantôt...
Mme Lavoie-Roux: Ah!
M. Lazure: ... d'avoir le comité consultatif de parents,
comme la commission scolaire, comme la municipalité et comme la
corporation à but lucratif. On les mettra sur le même pied; le
même comité de parents. On s'en vient avec l'article 7. On amende
l'article 7.
Les groupes qui se sont manifestés aussi sont des groupes qui ont
des intérêts familiaux, évidemment.
Mme Lavoie-Roux: II ne faut pas oublier, M. le ministre, par
exemple, pour les cas de garde en milieu familial, que ces agences vont toucher
$1 par jour par enfant. Ce ne sera pas impossible que, dans un milieu
donné, elles puissent contrôler 40 enfants de 4 à 9 ans, ou
peu importe. À $40 par jour pendant cinq jours, elles toucheraient $200
par semaine. Je pense qu'il faudrait quand même s'assurer que ces sommes
seront réutilisées auprès des enfants. Autant je suis pour
qu'on développe l'espace, autant je ne voudrais pas que l'argent soit
utilisé pour autre chose. C'est là que je suis un peu
inquiète. Je mentionne le sport mais
le sport est encore très honorable. On pourrait avoir d'autres
types de corporations à but non lucratif.
M. Lazure: Vous avez une garantie additionnelle parce que dans
l'office, le conseil d'administration est composé majoritairement de
parents. L'office sera prudent avant d'émettre des permis à de
nouveaux groupes comme cela. Etant donné que l'office va être
contrôlé par des parents, je pense qu'ils vont prendre la
décision qui va s'imposer dans les circonstances.
M. Marcoux: L'exemple que vous donnez n'exclut pas cela parce que
tous les comités de loisirs de paroisse sont actuellement, pour la
plupart, des corporations sans but lucratif.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Marcoux: Mais déjà, l'article 2 le permettrait.
Tous les comités de loisirs que je connais...
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais dont le conseil d'administration est
composé majoritairement de parents d'enfants qui sont ou seront inscrits
dans cette garderie. Là, votre corporation à but non lucratif est
limitée. Mais tel que cela apparaît dans l'article 5,
d'après la définition que le ministre en a donnée, c'est
beaucoup plus large.
M. Lazure: Dans le projet de loi, à l'article 32 qui
traite des subventions, là aussi, l'office a une sauvegarde. L'office a
un pouvoir discrétionnaire. Il "peut accorder des subventions dans les
cas et suivant les conditions, les circonstances et les modalités
déterminées par règlement."
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais c'est un pouvoir
discrétionnaire.
M. Lazure: Oui, mais là où on est prudent, c'est en
remettant majoritairement aux parents la gestion de l'office au conseil
d'administration.
M. Grenier: Si on avait une copie de ce qu'on a distribué
tout à l'heure.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que j'aime mieux celle de M. Grenier,
le député de Mégantic-Compton, pardon.
M. Grenier: Si on ajoutait ici... je dis: "une corporation
à but lucratif ou une société enregistrée", on
pourrait peut-être, après la virgule, mettre "ou toute autre
personne".
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais cela ne change rien. C'est la
même chose.
M. Lazure: M. le Président, je vous répète,
selon l'expertise des gens qui sont avec moi, que notre expression couvre les
groupes que vous avez en tête et qu'elle est plus
généreuse.
M. Grenier: Mme la députée de L'Acadie voudrait la
voir limitée un peu pour éviter que certains groupes...
Le Président (M. Boucher): Pour les fins du journal des
Débats, le sous-amendement à l'article 4 du député
de Mégantic-Compton se lirait ainsi, au paragraphe 5°: "une
corporation à but lucratif ou une société
enregistrée, lorsqu'un requérant ne détient aucun autre
permis délivré en vertu de la présente loi, le tout sujet
aux prescriptions énoncées à l'article 6". Sur le
sous-amendement, est-ce qu'il y a...
M. Lazure: M. le Président, je répète que
nous sommes contre le sous-amendement parce que l'amendement que nous proposons
répond non seulement à l'objectif que le député de
Mégantic-Compton a en tête, mais il le fait d'une façon
plus efficace parce que l'expression "une personne" couvre à la fois la
corporation à but lucratif ou la société
enregistrée. Cela couvre plus que cela. Nous pensons qu'il y a
intérêt à maintenir la formulation telle que nous la
proposons.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on est prêt
à voter sur le sous-amendement du député de
Mégantic-Compton ?
M. Lazure: Rejeté sur division.
Le Président (M. Boucher): Rejeté sur division.
M. Marcoux: L'article 4 est adopté tel
qu'amendé.
Le Président (M. Boucher): L'amendement à l'article
4 est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que je pourrais demander au ministre de
le suspendre? Je voudrais essayer de restreindre le mot "personne" parce que je
suis vraiment inquiète, mais je n'ai pas de formule à vous
proposer, parce que là je trouve que c'est ouvert "at large".
M. Lazure: M. le Président, cela touche le fond de
l'amendement et j'aime autant avertir tout de suite la députée de
L'Acadie que je m'opposerais à moins que l'expression ne soit encore
plus large.
Mme Lavoie-Roux: Non, ce ne serait pas plus large; je veux la
restreindre.
M. Lazure: Si c'est pour rétrécir, je m'oppose
parce que, justement, l'orientation qui a fait que, depuis quelque temps, nous
voulons rendre plus souple la gestion des garderies, des services de garde en
général est motivée en grande partie sur
l'évaluation qu'on fait, nous, des besoins de la population. On peut se
tromper, mais nous, on pense que, selon les régions du Québec, la
popu-
lation peut vouloir se donner un service de garde dans un des
modèles qu'on présente ici. Nous, on arrive à la
conclusion que, dans une société pluraliste comme la nôtre,
on doit laisser aux différentes communautés, que ce soit de la
même ethnie ou d'une autre ethnie, peu importe, le soin de choisir. Et
notre responsabilité, c'est d'offrir des possibilités
financières par les subventions, mais aussi des possibilités
administratives par les modes de services de garde qui sont avancés dans
le projet de loi.
M. Grenier: M. le Président, remarquez bien que cela me
satisfait, la proposition du ministre, elle est large. Ce que j'avais comme
intention, c'était de faire préciser aussi. Il nous a
parlé, bravo, en deuxième lecture, des compagnies et on en
a cité une couple qui avaient ouvert des garderies. Quand je
propose ici une corporation à but lucratif, c'est que vraiment les
compagnies se sentent impliquées là-dedans, faisant partie du
5°. Une société sans but lucratif ou une
société enregistrée et, quand j'ajoute "toute autre
personne", je n'ajoute rien de plus que ce que dit l'amendement du ministre,
sauf que je précise la société à but lucratif, la
corporation à but lucratif et une autre société. Il me
semble qu'on en fait ici une responsabilité plus particulière aux
sociétés à but lucratif, aux corporations à but
lucratif. Où est-ce qu'on les rejoint, les sociétés
à but lucratif dans l'article 4? Est-ce à 1, 2, 3 ou 4 que vous
les avez ou si c'est dans votre 5?
M. Lazure: Dans l'article 5. Au nouveau 4.
M. Marcoux: Vous ne pensez pas que "personne", cela comprend
"personne morale"?
M. Lazure: Parce que tous ceux qui sont concernés
comprennent très bien, quand on dit seulement une personne et qu'on
n'ajoute pas corporation sans but lucratif, que cela veut dire qu'une
corporation à but lucratif pourra dorénavant. Si on utilise
l'expression corporation à but lucratif, c'est trop étroit et
cela nous ferme la porte à différentes hypothèses qu'on a
décrites tantôt comme une AFEAS.
M. Grenier: Je ne m'oppose pas à l'adoption parce que
c'est plus que j'en demandais.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, est-ce que ceci
exclurait, par exemple, des sociétés à caractère
politique?
M. Grenier: Non, non, faire garder mes enfants par des
rouges!
M. Lazure: Écoutez, théoriquement, non, mais,
encore une fois, je pense qu'il faut faire confiance au bon jugement de
l'office qui n'émettrait pas un permis de garderie à un parti
politique à moins qu'il ne soit complètement capoté,
l'office, et, à ce moment, il y a un ministre titulaire qui y verrait.
Théoriquement, c'est possible ce que vous suggérez.
Mme Lavoie-Roux: La Société nationale des
Québécois?
Une voix: Ce n'est pas politique.
M. Lazure: M. le Président, juste par économie de
temps, je fais remarquer que, dans beaucoup de textes, on utilise cette
expression, une personne, dans le sens juridique, dans le sens de la
législation. Si on se mettait à sortir toutes les
hypothèses possibles qui correspondraient à une personne, c'est
évident que c'est très large, le concept de personne.
M. Grenier: La proposition que fait la députée de
L'Acadie, c'est plus sérieux qu'on ne le pense. Ce n'est pas rare qu'on
a des garderies qui sont surtout des haltes-garderies lors d'un congrès
politique. (17 heures)
M. Lazure: J'ai déjà dit qu'à ce moment ces
haltes-garderies n'ont pas besoin de permis...
M. Grenier: C'est parce qu'elles opèrent moins...
M. Lazure: ... parce qu'elles sont occasionnelles. Une
halte-garderie occasionnelle.
Mme Lavoie-Roux: Le salon des métiers d'art dans le
moment.
M. Grenier: D'accord.
M. Lazure: C'est cela.
Elles n'auront pas besoin de permis. Ce sont les haltes-garderies
régulières qui auront besoin de permis, celles qui ouvrent tous
les jours.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Pour revenir à la question de Mme la
députée de L'Acadie, je vais prendre les deux exemples que vous
avez pris. Pourquoi une société nationale qui a, je ne sais pas
moi dix, quinze ou vingt employés ne pourrait-elle pas obtenir le permis
d'une garderie sur les lieux de travail qui serait ouverte aux gens de
l'extérieur? Pourquoi un parti politique qui a, je ne sais pas, on me
dit que le Parti libéral...
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Marcoux: ... a 60 ou 40 permanents ou quelque chose du genre,
pourquoi ne pourrait-il pas avoir un permis? Il aurait peut-être besoin
d'un permis de garderie seulement pour dix ou quinze places. Pourquoi ne pas
permettre a priori c'est un lieu de travail comme un autre que ce
lieu de travail, que les personnes qui travaillent là aient... Je pense
que de toute façon, pour le reste, pour la différence, si un
parti ou un mouvement national prévoit de former un réseau, je
suis convaincu qu'il n'aurait pas un permis. Pourquoi éliminer que
l'Office des services de garde à l'en-
fance donne un permis de garderie à tel lieu de travail
donné?
M. Lazure: À la permanence d'un parti qui deviendrait
considérable, c'est passable.
M. Marcoux: Cela existe. Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Grenier: La cité de Moïse, est-ce qu'on va
l'incorporer à un ou à deux? Est-ce que c'est une
société coopérative ou est-ce à but non
lucratif?
Une voix: Elle n'est pas incorporée.
Le Président (M. Boucher): La motion d'amendement à
l'article 4 est adoptée?
M. Grenier: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Et l'article 4 est
adopté tel qu'amendé?
M. Grenier: Cela va.
Le Président (M. Boucher): L'article 5.
M. Lazure: L'article 5, c'est la même opération. On
utilise exactement la même expression. Cette fois-ci c'est pour les
jardins d'enfants où de façon claire on permettra...
Le Président (M. Boucher): Pour les fins du journal des
Débats...
M. Lazure: Oui, vous pouvez le lire.
Le Président (M. Boucher): À l'article 5.3 en
modifiant et en insérant après le paragraphe 3° du premier
alinéa le paragraphe suivant: Paragraphe 4°: "Une personne, lorsque
le requérant ne détient aucun autre permis délivré
en vertu de la présente loi." L'alinéa amendé se lirait
comme suit: "Un permis de service de garde ou un jardin d'enfants ne peut
être délivré qu'à, premièrement, une
association ou coopérative; deuxièmement, une corporation sans
but lucratif dont le conseil d'administration est composé
majoritairement de parents d'enfants qui sont ou seront inscrits dans ce jardin
d'enfants; troisièmement, une corporation municipale, ou,
quatrièmement, une personne, lorsque le requérant ne
détient aucun autre permis délivré en vertu de la
présente loi."
Mme Lavoie-Roux: Juste une question.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Comment se fait-il que... Pourquoi les
commissions scolaires, par exemple, sont-elles exclues de cela, si les
municipalités sont... C'est peut-être ma compréhension du
jardin d'enfants et c'est pour empêcher de faire chevauchement avec les
maternelles ou prématernelles. Est-ce cela l'idée qui est
derrière cela?
M. Lazure: C'est cela. Le jardin d'enfants, tel qu'on le
connaît, c'est essentiellement une prématernelle.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Lazure: C'est une prématernelle qui ne fait pas partie
du réseau public évidemment. Pour répondre à votre
question, si on introduit la commission scolaire ici, on arrive au débat
de fond. Est-ce que la commission scolaire doit ouvrir des
prématernelles?
Mme Lavoie-Roux: Elle en a d'ouvertes. C'est pour cela que...
M. Lazure: Les commissions scolaires, quand on les a
rencontrées, nous ont dit, et au ministère de l'Education aussi:
Écoutez, les jardins d'enfants, pour nous, cela ne fait pas partie de la
juridiction des commissions scolaires. Vous connaissez le débat depuis
trois ou quatre ans, le ministère de l'Education refuse d'émettre
des permis pour les jardins d'enfants qui existent, surtout dans l'ouest de la
ville, surtout en milieu anglophone...
Une voix: Oui, oui.
M. Lazure: Nous avons émis les permis pour rendre service,
même si ce n'était pas de notre juridiction, on n'avait pas de
cadre légal pour le faire. Là, on veut se donner le cadre
légal pour faire quelque chose qu'on fait depuis un bon bout de temps
vis-à-vis des jardins d'enfants.
Le ministère de l'Education ne veut pas que le monde scolaire
entre, à ce stade-ci, en tout cas, dans tout ce monde
pédagogique. Ce n'est pas véritablement de la garderie, un jardin
d'enfants, c'est plus pédagogique que la garderie.
Mme Lavoie-Roux: Justement, si vous regardez, cela ne
m'étonnerait pas si on tient compte des prématernelles, des
classes d'accueil, des prématernelles en milieu
défavorisé. D'ailleurs, je pense qu'il y a un rapport du Conseil
supérieur de l'éducation qui donne le pourcentage d'enfants qui
sont servis dans les prématernelles à un titre ou à un
autre. De fait, est-ce que cela ne créera pas de problèmes
puisque vous dites non? Eux sont à caractère plus
pédagogique, justement comme les jardins d'enfants dont vous parlez.
Dans la région de Montréal je vais être
conservatrice, je ne parlerai que des prématernelles en milieu
défavorisé pour la Commission des écoles
catholiques de Montréal, on est rendu à quelques milliers
d'enfants, certain, au moins.
M. Lazure: Oui, mais vous parlez des enfants de quatre ans.
Mme Lavoie-Roux: Oui, des enfants de quatre ans. Ils sont dans un
jardin d'enfants parce que c'est dans un but de socialisation mais aussi
d'apprentissage.
M. Lazure: La meilleure raison que je puisse vous...
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, ils ne peuvent pas en
développer plus, même si les parents le demandent, parce qu'ils
sont maintenant restreints par l'article 2, qui dit que si les ressources
manquent, ils ne peuvent pas l'exiger; mais, de ne pas les inclure, je me
demande si cela peut porter...
M. Lazure: D'une part, on n'a pas eu de représentations
venant de groupements pour nous formuler la demande que vous nous
formulez...
Mme Lavoie-Roux: Je vous le demande.
M. Lazure: ... et, d'autre part, on sait que les commissions
scolaires ne veulent pas. C'est ce qu'elles nous ont dit.
Mme Lavoie-Roux: Elles ne veulent pas et elles en ont.
M. Lazure: Non, non, vous parlez d'un programme bien
spécial du côté des quartiers
défavorisés.
Mme Lavoie-Roux: Mais c'est quand même une
prématernelle.
M. Lazure: Ce n'est pas du tout le même programme. Un
jardin d'enfants, on entend par là des enfants de quatre ans,
habituellement, et parfois de trois ans, des groupes de dix ou douze. La
formule qui est la mieux connue, dans l'ouest de la ville surtout, est une
formule coopérative. Très souvent, les parents, à tour de
rôle, s'occupent des enfants ou se cotisent ensemble pour payer une
jardinière d'enfants ou une pédagogue à quelques heures
par semaine seulement. Ce n'est pas tous les jours, ça. C'est un
modèle assez particulier qui, à notre avis, n'a pas lieu
d'être étendu pour le moment. On n'a eu de pressions ni du groupe
scolaire ni des groupes de parents.
Mme Lavoie-Roux: Cela, je le comprends, mais je me disais que
cela montre justement la carence qui existe et une certaine
"incohérence", si on veut, qui existe entre le côté des
affaires de l'éducation et le côté des affaires sociales
alors qu'on a presque, du moins pour les enfants à partir de quatre ans,
un système parallèle qui complète l'autre plus ou moins;
je dirais qu'ils ne se complètent pas. Je pense que c'est tout ce que
ça démontre. Si vous pensez que ça ne crée pas de
problèmes aux commissions scolaires et qu'un jour on ne contestera pas
le fait qu'elles n'ont pas de permis de services de garde en jardin
d'enfants... C'est vous qui m'avez donné cette défini- tion de
regroupement d'enfants à des fins éducatives ou
d'apprentissage.
M. Lazure: C'est une question de préparation du terrain.
Si un jour, dans un an, deux ans ou trois ans, les commissions scolaires s'y
intéressent et nous en font la demande, on pourra l'amender et l'ouvrir.
Dans le moment, cela ne semble pas du tout correspondre à un besoin.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement
à l'article 5 est adopté?
M. Grenier: Oui.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 5 est
adopté tel qu'amendé. Je pense que vous avez reçu
l'amendement à l'article 1. On revient à l'article 1.
Mme Lavoie-Roux: L'amendement à l'article 1, on l'a
reçu.
Le Président (M. Boucher): L'amendement à l'article
1 se lirait comme suit.
M. Grenier: M. le Président, est-ce qu'on ne serait pas
mieux de régler l'article 6 avant de retourner à l'article 1?
M. Lazure: L'article 6 est abrogé complètement, il
tombe complètement.
M. Grenier: Complètement? Il disparaît, il n'en est
pas question, parfait.
M. Lazure: C'est fait.
M. Grenier: Je pensais qu'il arrivait autre chose.
Le Président (M. Boucher): Voulez-vous l'abroger tout de
suite?
M. Grenier: D'accord, oui.
M. Marcoux: Vous allez dormir comme il le faut?
Le Président (M. Boucher): Article 1. L'amendement se
lirait ainsi: Que le paragraphe commençant par les mots "service de
garde en milieu familial" soit remplacé par le suivant: Service de garde
en milieu familial: un service de garde fourni par une personne physique contre
rémunération dans une résidence privée où
elle reçoit de façon régulière au plus quatre
enfants, incluant ses enfants, reçus dans cette résidence
privée ou, si elle est assistée d'une autre personne adulte, au
plus neuf enfants, incluant les enfants de ces deux personnes, reçus
dans cette résidence privée et pour des périodes qui
peuvent excéder 24 heures consécutives.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que l'expression "personne physique",
juridiquement... Parce qu'on avait la personne physique.
M. Lazure: Si vous dites juste personne ", ça peut
être autant "morale" que "physique".
Mme Lavoie-Roux: Oui. Mais est-ce que la personne physique,
justement, sur le plan juridique, cela ne peut pas vouloir dire plus qu'une
personne?
M. Lazure: Non, non, une personne physique, c'est rien qu'une.
C'est pour ça qu'on dit "physique".
M. Grenier: Est-ce que cette deuxième personne doit
être un parent, non? Le règlement ne viendra pas interdire que ce
soit un mari ou un conjoint, par exemple?
M. Lazure: Non, non.
M. Alfred: Pas de discrimination. Pas de sexisme.
M. Lazure: Cela va?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Grenier: Cela va.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'amendement à
l'article 1 est adopté. Article 1, adopté tel qu'amendé?
Adopté. Article 7.
M. Lazure: Je vous demanderais de suspendre l'article 7, M. le
Président. L'amendement... Ah! on l'a, il est arrivé.
Le Président (M. Boucher): Voici l'amendement à
l'article 7: Que l'article 7 soit déplacé entre les articles 11
et 12 et se lise comme suit: "Le titulaire désigné dans les
paragraphes 3°, 4° et 5° du présent alinéa de
l'article 4 et dans les paragraphes 3° et 4° du présent
alinéa de l'article 5 doit former un comité de cinq personnes
élues par et parmi les parents d'enfants qui sont ou seront inscrits
dans la garderie ou le jardin d'enfants. Ce comité doit être
consulté sur tous les aspects touchant à la vie des enfants
reçus dans la garderie ou le jardin d'enfants et, notamment, sur: 1°
l'élaboration, l'évaluation et la révision du programme
d'activités favorisant le développement physique, intellectuel,
affectif, social et moral des enfants; 2° l'acquisition et l'utilisation du
matériel éducatif et de l'équipement devant être
utilisé dans la garderie ou le jardin d'enfants; 3° la localisation
ou le changement de localisation de la garderie ou du jardin d'enfants; 4°
l'aménagement et l'ameublement de la garderie ou du jardin d'enfants;
5° les services devant être fournis dans la garderie ou le jardin
d'enfants.
Le titulaire visé dans l'article 9 doit former un comité
de cinq personnes élues par et parmi les parents d'enfants qui sont ou
seront reçus par les personnes qu'il a reconnues à titre de
personnes responsables d'un service de garde en milieu fami- lial. Ce
comité doit être consulté sur tous les aspects touchant
à la vie des enfants reçus par ces personnes." M. le
ministre.
M. Lazure: La première chose que fait cet amendement,
c'est la concordance avec les deux amendements qu'on vient de faire à
l'article 4 et à l'article 5. En d'autres termes, on prévoit
maintenant la présence du comité de parents lorsqu'une garderie
à but lucratif ou un autre groupement à but non lucratif aurait
un conseil d'administration qui ne serait pas formé majoritairement de
parents.
Le deuxième effet de l'amendement c'est nouveau
c'est de rendre obligatoire la présence du comité de parents
auprès d'une agence de services de garde familiale. C'est le titulaire
visé dans l'article 9. L'article 9, un peu plus loin, traite de l'agence
de services de garde en milieu familial. Par l'amendement à l'article 7,
on introduit maintenant le comité de parents auprès de l'agence
de services de garde en milieu familial. Cela n'avait pas été
prévu, plus par oubli qu'autre chose, mais on pense que cette formule
serait valable aussi auprès de l'agence de services de garde.
Mme Lavoie-Roux: Evidemment, cela laisse au titulaire le soin...
On répète le modèle qui existe pour les comités
d'école, somme toute, dans les écoles. C'est un pouvoir
consultatif; on consulte les parents. Dans les cas de mésentente
je ne voudrais quand même pas qu'on renouvelle les expériences qui
ont été; je ne parlerai pas d'un exemple flagrant qu'on a et que
je ne situerai pas à ce niveau qui tranche? Est-ce que c'est le
titulaire qui garde son pouvoir décisionnel?
M. Lazure: Oui, oui.
Mme Lavoie-Roux: Vous n'avez pas... (17 h 15)
M. Lazure: Sûrement, que ce soit la municipalité, la
commission scolaire ou le titulaire de l'agence de services de garde familiale
ou le propriétaire. Ce sont les quatre principales possibilités.
Evidemment, si jamais il y avait une espèce de négation
élémentaire des droits des parents, il y aurait un recours
à l'office. L'office pourrait sûrement intervenir s'il y avait une
injustice flagrante qui était commise à l'égard d'un
groupe de parents.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais ce droit d'appel à l'office,
où le retrouve-t-on?
M. Lazure: C'est un droit inhérent aux fonctions de
l'office. C'est sous forme d'une plainte, par exemple, dans l'exercice normal
de ses fonctions. L'office est chargé de voir à la
qualité, par exemple, des services de garde. Si le comité
consultatif de parents se fait complètement ignorer par une
municipalité, une commission scolaire ou le propriétaire et que
cela peut mettre en danger la qualité des services de garde, le
comité de parents, à ce moment-là, pourrait s'adresser
à l'office, faire une plainte et, sur la base de sa responsa-
bilité vis-à-vis de la qualité des services,
l'office pourrait intervenir.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais strictement dans la loi, il n'y a pas
de droit d'appel à l'office pour un comité de parents qui
seraient frustrés. Vous dites que c'est inhérent à partir
du bon sens, mais il n'y a rien dans le projet de loi. La loi serait mal
appliquée si on ne formait pas le comité de parents, mais, dans
le cas où le comité de parents a été formé
et qu'il y a une divergence d'opinions assez profonde, pas
nécessairement pour malfaçon, mais...
M. Lazure: C'est cela. Il faudrait distinguer. S'il s'agit d'une
divergence d'opinions sur une question qui est bien subjective entre le
comité de parents et la commission scolaire ou la municipalité et
qu'à tout autre égard la municipalité a
procédé selon les règles du jeu, l'office n'aurait pas
à intervenir. Je pense que c'est la décision de la
municipalité qui prévaudrait, évidemment. Mais, si la
municipalité remplit mal son obligation de consulter les parents...
Mme Lavoie-Roux: C'est plus clair. Là, elle n'obéit
pas à la loi.
M. Lazure: ... à ce moment-là, l'office pourrait
certainement, comme à la demande du ministre responsable de
l'application de la loi, intervenir et dire: Allez voir comment la
municipalité X, Y, Z...
Mme Lavoie-Roux: Mais c'est plus facile dans les cas de
municipalités et de commissions scolaires. Vous avez quand même...
C'est vrai qu'il y a du bruit cet après-midi.
M. Lazure: Je n'ai jamais vu une commission comme
celle-là.
M. Grenier: M. le Président, on se consulte.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: J'ai dit que je comprends fort bien le cas d'une
commission scolaire ou d'une municipalité où ce sont quand
même des gens élus, etc., mais, dans le cas d'un organisme
à but non lucratif, ils pourraient de bonne foi faire une plainte
à l'office s'ils ne sont pas satisfaits, même si ce n'est pas
inclus dans le projet de loi.
M. Lazure: Oui, sûrement.
Le Président (M. Boucher): L'amendement à l'article
7 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 7 est adopté
tel qu'amendé. Pour les fins de la renumérotation, je crois qu'il
serait bon qu'on fasse une motion à la fin pour renuméroter,
plutôt que de procéder à des renumérotages au fur et
à mesure. Article 8?
M. Lazure: Je n'ai pas de remarque spéciale, M. le
Président, au sujet de cet article.
Le Président (M. Boucher): Adopté? M. Lazure:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 8 est adopté.
Article 9?
M. Lazure: Là non plus, pas d'amendement, pas de remarque
spéciale.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Mme
Lavoie-Roux: Oui. Cela va. D'accord.
Le Président (M. Boucher): L'article 9 est adopté.
Article 10?
M. Lazure: À l'article 10, il y a un léger
amendement.
Le Président (M. Boucher): L'amendement proposé se
lit comme suit: "Que le premier alinéa de l'article 10 soit
modifié en remplaçant, dans la deuxième ligne, le mot
"doit", par le mot "peut". L'alinéa amendé se lirait comme suit:
"Le titulaire d'un permis d'agence de services de garde en milieu familial peut
reconnaître, de la manière déterminée par
règlement, à titre de personne responsable d'un service de garde
en milieu familial, une personne physique qui lui en fait la demande.
Toutefois, cette personne, pour être ainsi reconnue, doit remplir les
autres conditions prévues par la présente loi et ses
règlements."
M. Lazure: Encore une fois, il y a un peu de chinoiserie
juridique. Le mot "doit" qui est dans l'actuel article 10, on dit qu'il n'est
pas vraiment contraignant même s'il a l'air contraignant. C'est pour
cette raison qu'on aime mieux mettre "peut". Dans notre esprit, il ne faut pas
que l'agence de services de garde en milieu familial se sente obligée de
toujours dire oui pour reconnaître telle ou telle personne qui demande de
faire de la garde familiale. C'est le seul but du changement. On met "peut"
plutôt que "doit".
M. Alfred: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau, question de règlement.
M. Alfred: Dans certains projets de loi, ce même "peut" a
une valeur "obligative". Ici, on dit que ce "doit" a une valeur facultative.
J'aimerais bien que des légistes me renseignent là-dessus parce
que je ne suis pas avocat.
Le Président (M. Boucher): Question de règlement
sur l'amendement proposé.
M. Alfred: D'après l'explication du ministre, il arrive
parfois que le "peut" a une valeur "obligative", et maintenant voilà un
"doit" qui a une valeur diminutive. Alors, j'aimerais bien savoir de quoi je
parle quand on emploie le mot "peut" et quand on emploie le mot "doit". Qu'on
dise la même chose dans un projet de loi, qu'il y ait continuité
dans l'avancé.
M. Lazure: C'est pour cette raison que, dans mon
préambule, j'ai dit que c'était un peu de la chinoiserie. Ce
qu'il faut discuter entre nous, c'est sur le fond de la chose.
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas d'appel pour ceux à qui on
refuse un permis, à l'article...
M. Lazure: Oui, c'est à la Commission des affaires
sociales. C'est clair.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. Alors, si on lui refuse le permis
d'agence de...
M. Lazure: De garde familiale. Mme Lavoie-Roux: C'est
cela. M. Lazure: Si une agence...
Mme Lavoie-Roux: Elle refuse à une personne.
M. Lazure:... refuse à une personne physique, la personne
peut en appeler à la Commission des affaires sociales. Alors, en emploie
le mot "peut" au lieu de "doit". Cela représente mieux.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Une petite minute. Il reste que je ne suis pas
sûre que ce n'est pas un pouvoir discrétionnaire qu'on donne
à l'agence de services de garde. Quand on disait "doit", elle devait le
reconnaître à la condition que la personne remplisse les autres
conditions prévues par la présente loi et ses règlements.
Le mot "doit", il fallait que la personne, de toute façon, remplisse les
autres conditions prévues par la présente loi et ses
règlements. Qu'on dise maintenant "peut"... Si une personne remplit les
conditions prévues par la présente loi et ses règlements,
je ne sais pas sur quelle base le titulaire de l'agence pourrait, enfin, se
réfugier derrière le mot "peut" pour se faire refuser un permis.
Pourquoi ne laisse-t-on pas le mot "doit"?
M. Lazure: II y a toutes sortes de raisons, mais une raison
très pratique est la suivante. L'agence aurait une capacité de 60
places au total. Une agence va travailler avec un certain nombre de personnes
physiques dans son réseau qui seront accréditées pour
faire de la garde en milieu familial. Si elle a atteint son quota, pour ainsi
dire, si tous ses gens sont recrutés, compte tenu des dispositions
financières, compte tenu des budgets que l'agence a au cours de
l'année, elle sera obligée de refuser même si la personne
physique satisfait aux autres critères de sélection. C'est pour
cette raison qu'il faut laisser un certain pouvoir facultatif. Quand il sera
basé sur une chose aussi contraignante que le manque de budgets,
à ce moment-là...
Mme Lavoie-Roux: Pourquoi dans la loi, vous n'avez pas... Vous
prévoyez, par exemple, à moins que ce soit disparu dans tous les
amendements qu'on a eus, pour un jardin d'enfants un nombre de 90.
M. Lazure: Non, on a enlevé cela.
Mme Lavoie-Roux: Vous avez enlevé celui-là.
M. Lazure: On a enlevé cela.
Mme Lavoie-Roux: Pourquoi ne prévoyez-vous pas, dans la
loi, le nombre de personnes, par exemple?
M. Lazure: On veut le faire dans les règlements.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais les règlements... Je pense que
ce serait beaucoup...
M. Lazure: D'accord. Je vais vous donner un bon exemple.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: En principe, on pense qu'une garderie qui aurait
au-delà de 90 enfants c'est pour cela qu'on avait mis le chiffre
90 n'est pas à conseiller. Il n'y a pas longtemps, sans donner le
détail qui pourrait identifier le cas, j'ai eu une communauté
importante à Montréal qui a une garderie depuis plusieurs
années. Elle a une seule garderie.
C'est une petite communauté assez bien connue. Sa garderie a
grandi d'année en année, à tel point qu'elle est rendu
à 120. Si on met la limite maximale à 90 ou 100 dans la loi, on
empêche un groupe d'individus qui, par toutes sortes de coutumes, est
habitué de prendre soin de son monde avec une seule garderie, un seul
permis pour prendre soin de tous les jeunes enfants de la communauté. On
les obligerait à créer une autre garderie.
Mme Lavoie-Roux: Mais, à ce moment-là, est-ce que
l'article 95 ne s'appliquerait pas pour ces gens quoiqu'il va être
modifié? "... peut conserver son statut corporatif et les règles
de formation de son conseil d'administration, malgré toute disposition
inconciliable de la présente loi". Est-ce qu'il n'y a pas des droits
acquis? Cette garderie qui a une capacité de 120 enfants, de toute
façon, le
projet de loi lui permet de la conserver. Est-ce que votre nombre de 90
n'était pas beaucoup plus en fonction de celles qui devaient se
développer ou s'ouvrir?
M. Lazure: Oui, c'est juste, mais, indépendamment des
droits acquis... Il va y avoir un nombre dans les règlements. Il sera
autour de 90, j'imagine.
Mme Lavoie-Roux: Pourquoi ne le met-on pas dans la loi?
M. Lazure: II peut y avoir, même si c'est une fois sur
1000, un cas particulier où cela paraît aberrant de ne pas
dépasser 90 et d'aller à 100, admettons. Pour cela, il faudrait
amender la loi. C'est pour cela que cela ne nous paraît pas sage
d'inclure des nombres dans la loi mais plutôt les inclure dans les
règlements.
M. Grenier: Dans votre esprit, est-ce que le nombre de 90 qu'on
avait vu dans l'avant-projet de loi était, en fait, pour limiter cela
à un nombre raisonnable? Vous voyez qu'il est possible que dans certains
cas on doive comme vous le dites, peut-être un ou deux sur 1000
aller au-delà de 100. Votre principe est de ne pas en faire des
boîtes de 200 et 300, s'il y a lieu.
M. Lazure: C'est cela. Notre orientation est très claire
et on va tout faire pour...
M. Grenier: Vous auriez dû être le titulaire de
l'éducation des années soixante à soixante-dix pour
éviter les grosses boîtes des polyvalentes.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: Personnellement, je partage l'argumentation du
ministre étant donné que, par cette argumentation, nous
respectons l'individualité culturelle de certains groupes ethniques qui
pourraient parfois arriver à cela au niveau culturel, pour les petites
communautés, etc.
Mme Lavoie-Roux: Vous dites: On va le prévoir dans le
règlement. Vous allez quand même prévoir un nombre fixe
dans le règlement. Est-ce que, selon les pressions, vous allez dire: Le
nombre de 90, on le monte à 95 parce que les situations
particulières du cas X justifieraient qu'il soit à 95? À
ce moment-là, vous êtes sujets à le modifier
continuellement.
M. Lazure: Le règlement peut prévoir des
exceptions.
Mme Lavoie-Roux: Quand on tombe dans les exceptions, on tombe
dans des jugements de valeur et c'est là qu'on est...
M. Lazure: On a le dilemme d'avoir la régie technocratique
que vous êtes les premiers à dé- noncer, que tout le monde
dénonce mais, en même temps...
Mme Lavoie-Roux: Vous dites: Un maximum de, qui est une marge
raisonnable. C'est la porte toute grande ouverte pour n'importe quel nombre
d'enfants en garderie.
M. Lazure: II n'est pas coutumier de mettre des nombres plafonds
dans une loi. C'est plutôt dans les règlements.
Mme Lavoie-Roux: Cela devait être coutumier; vous en aviez
mis un.
M. Lazure: On n'a pas d'objection à sortir des sentiers
battus de temps en temps mais, après réflexion, cela ne nous
paraît pas sage de mettre un nombre dans la loi.
Une voix: De toute façon, c'est la garde en milieu
familial.
Mme Lavoie-Roux: Justement, dans la garde en milieu familial,
c'est peut-être aussi un endroit où une agence peut normalement
s'acquitter de ses fonctions de surveillance, de stimulation technique, etc.,
à l'égard d'un nombre raisonnable d'enfants placés en
milieu familial. Mais, si cela aussi est élastique, on peut toujours
trouver de bonnes raisons pour ajouter un autre groupe dans un milieu familial.
Vous en avez ailleurs des agences où vous parlez de dix enfants et plus.
Vous en avez mis des nombres dans vos définitions au début de la
loi.
M. Lazure: Des nombres minimums.
Mme Lavoie-Roux: Des chiffres, cela existe quand même, M.
le ministre.
M. Lazure: Pour que le permis soit émis à un
groupe, il faut que le groupe ait un minimum de viabilité, d'où
la nécessité de mettre un nombre. (17 h 30)
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vos services sont au courant des
plafonds, par exemple? C'est l'Ontario qui a passablement
développé ce modèle, et la Colombie-Britannique. Est-ce
qu'il y a des plafonds qui sont mis?
M. Lazure: On peut vérifier. On a des renseignements sur
les autres provinces.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. En tout cas, M. le Président,
je veux exprimer ici mes réticences et ma dissidence, même si on
ne vote sur rien, sur le fait que les maximums ne soient pas indiqués
dans le cas des garderies en milieu familial et vis-à-vis des garderies
en général. Les chiffres ne sont pas indiqués à
l'intérieur de la loi.
M. Lazure: Justement, votre exemple n'est pas bon; dans le cas de
garde en milieu familial on l'a mis.
Mme Lavoie-Roux: Des agences de garde. M. Lazure: Ah! vous
parlez des agences.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est adopté?
Article 10.
M. Grenier: Ce que le ministre nous a exprimé, je pense
que c'est un chiffre qui ferait que ces boîtes soient d'abord des
boîtes humaines autant que possible. J'aurais aimé voir
apparaître le chiffre maximum à l'article 10. Je pense qu'on peut
l'accepter quand même sur division.
Le Président (M. Boucher): Article 10, adopté sur
division tel qu'amendé. Article 11.
M. Lazure: Je n'ai rien de spécial à dire sur
l'article 11.
Le Président (M. Boucher): Est-il adopté?
M. Lazure: Je peux vous avertir tout de suite que le prochain
amendement est à l'article 32.
Le Président (M. Boucher): Article 11, adopté.
Article 12.
Mme Lavoie-Roux: Un instant, M. le Président. Dans quelle
mesure à l'heure actuelle croyez-vous...
M. Lazure: Vous parlez sur l'article 11?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Boucher): Article 11.
Mme Lavoie-Roux: ... que les municipalités, par exemple,
sont en mesure d'offrir le soutien technique et professionnel aux personnes
responsables d'un service de garde en milieu familial?
M. Lazure: L'office n'émettra pas de permis d'agence de
garde à la municipalité. C'est l'office qui va émettre les
permis d'agence de garde.
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce que cela va vouloir dire
fondamentalement? Qu'est-ce que cela va requérir comme soutien
technique?
M. Lazure: D'après la subvention...
Mme Lavoie-Roux: C'est pour cela que j'avais demandé les
chiffres pour voir si on avait pensé à ces choses.
M. Lazure: Compte tenu du $1 par jour par place qu'on va donner
à l'agence, si vous calculez pour un petit réseau d'une
quarantaine de places, cela va équivaloir à un revenu d'environ
$15 000 par année. De $12 000 à $15 000 par année, ce qui
veut dire le salaire d'une personne. Donc, cela représente la
présence d'une personne, soit à l'intérieur de la
municipalité, de la commission scolaire ou d'un établissement du
réseau des affaires sociales. Une personne dont cela va être la
charge principale sinon exclusive de recruter, de recevoir des candidates, de
recruter des personnes physiques qui veulent faire de la garde familiale, puis,
de se rendre sur place pour exercer la surveillance et en même temps
donner le soutien technique. Ensuite, cela va impliquer faire de l'information
dans la région. Cette personne, qu'elle soit dans une
municipalité, fonctionnaire municipal, ou dans une commission scolaire,
elle va devoir informer toute la population de la région sur ce nouveau
réseau. Le soutien technique on dit technique et professionnel
aux personnes responsables ce n'est pas dans le sens de soutien
très spécialisé parce que les personnes physiques qui vont
faire de la garde dans le milieu familial en général ne seront
pas des personnes professionnelles.
Ce sont des personnes qui seront sélectionnées,
accréditées par l'agence sur la base de leur
intégrité, sur la base de certaines aptitudes vis-à-vis
des jeunes enfants et aussi sur la base d'une certaine ouverture à
recevoir des conseils et mettre en pratique des conseils.
Mme Lavoie-Roux: Par exemple, est-ce que vous prévoyez que
pour des personnes qui sur une période x il y en a qui vont
s'essayer et ensuite vont discontinuer vont persister à offrir
des services de garde en milieu familial, par exemple, il y ait, même si
ce sont de bonnes personnes, comme vous dites, qui aiment les enfants et qui
sont remplies de bonnes intentions, est-ce que vous prévoyez, dis-je,
que pour ces personnes il puisse s'organiser, par exemple, des cours à
l'échelle régionale?
Vous savez, on a vu, par exemple, des cas où en garde familiale
les gens décidaient de prendre simplement des enfants en bas de deux
ans, parce qu'ils pouvaient les garder à l'intérieur d'un parc,
comme on appelait cela dans ma jeunesse je ne sais pas si on a
changé le nom depuis parce que cela n'est pas de trouble. On
laisse les enfants dans le parc, ils s'amusent bien et c'est moins de trouble
que d'en avoir de trois et quatre ans où vous ne pouvez plus les garder
à l'intérieur d'un parc.
Je suis sûre que physiquement ils seront en
sécurité, mais il y a aussi un aspect de stimulation, il y a un
aspect de développement dont il faut se préoccuper. Mais il y a
aussi le fait qu'on peut garder des enfants de trois et quatre ans et les
installer devant une télévision les trois quarts de la
journée. Alors, il faut peut-être avoir des préoccupations
du point de vue de la stimulation qu'on donnerait à ces personnes qui
peuvent être bonnes je ne mets pas ça en doute mais
qui auront aussi des préoccupations à l'égard des enfants
au point de vue de leur stimulation et de leur développement.
M. Lazure: Dans les fonctions de l'office, à l'article 69,
à la page 18 du projet de loi, au paragraphe 7, on dit: "promouvoir la
mise sur pied de
cours de formation et de perfectionnement des personnes oeuvrant dans
les services de garde à l'enfance". Cela peut certainement inclure des
cours de formation en cours d'emploi, c'est le cas de le dire, aux personnes
qui font de la garde familiale, aussi bien que pour le personnel des
garderies.
Mme Lavoie-Roux: II reste que j'espère que les futurs
travailleurs en garde familiale ou les municipalités n'ont pas entendu
le ministre quand il m'a dit: Cela se résume à peu de chose, le
soutien technique, parce que les conditions fondamentales, c'est d'abord que la
personne soit intègre et qu'elle soit bonne. Je suis contente de voir
que l'office se préoccupera peut-être d'assister les
municipalités, de stimuler ou d'encourager les municipalités
à agir.
M. Lazure: Je veux juste corriger; si j'ai laissé cette
impression, je me suis mal exprimé. La députée de L'Acadie
sait très bien que ce n'était pas mon intention. Je faisais la
distinction entre un service soi-disant spécialisé, professionnel
et un service non professionnel. Je ne portais pas un jugement de valeur sur
l'un et l'autre. Parce que je suis un de ceux, au contraire, qui pensent qu'il
y a beaucoup de services non professionnels qui sont de toute première
qualité et qui sont aussi valables que des services professionnels.
Dans le concret, dans beaucoup de cas, les rares cas qu'on a
émanent des CLSC.
Concrètement, un CLSC, comme cela a été le cas au
Lac-Etchemin, qui contribue à mettre sur pied une agence de garde en
milieu familial, ce CLSC, par son personnel, donne un soutien...
Mme Lavoie-Roux: Cela, je suis d'accord avec vous. Les CLSC, je
ne suis pas inquiète d'une façon générale, parce
qu'ils font oeuvre d'éducation.
M. Lazure: Si la municipalité n'est pas
équipée au plan des ressources humaines pour bien exercer cette
fonction d'agence de services de garde, l'office ne lui donnera pas de
permis.
M. Gosselin: Si vous me permettez un commentaire
là-dessus, je pense que l'insistance qu'a mise la députée
de L'Acadie mérite d'être notée, sauf que ce n'est
probablement pas à l'article 11 qu'on peut définir tout cela.
Cela nous permet quand même d'insister sur les rôles que l'office
devra jouer dans tout le réseau des services de garde et notamment quant
au support qu'il devra fournir par des ententes négociées avec
les commissions scolaires, notamment pour que certains cours de formation se
donnent aux familles de garde. Il y a des formules qui sont très
populaires actuellement comme les cours de parents efficaces que les
comités d'écoles dans les écoles ont le souci de suivre et
les commissions scolaires se prêtent de plus en plus à ce
regroupement des parents à titre d'éducateurs pour se
familiariser avec les nouvelles approches éducatives qui ont à
être mises en place. Alors d'autant plus pour les familles de garde dans
le service de garde familiale, il sera important que l'office s'assure d'offrir
aux détenteurs de permis les ressources nécessaires de
façon à faire l'animation des familles de garde.
Mme Lavoie-Roux: Je suis contente de l'intervention du
député de Sherbrooke parce que, vous savez, d'une certaine
façon on ne part peut-être pas vite, il n'y a peut-être pas
beaucoup de places en garderie, mais d'une autre façon on part en
grande. On en est à décider de donner à peu près
à tout le monde, à tout ce qui s'appelle une corporation sans but
lucratif, et si on veut regarder les exagérations, cela peut vouloir
dire beaucoup de monde à qui on va accorder des permis d'agence de garde
en milieu familial. Il y a des risques inhérents à cela; ils ont
été signalés ici par tous les groupes. On pourra
peut-être dire que certains de ces groupes faisaient du
professionnalisme, mais je pense que le simple gros bon sens du citoyen
ordinaire veut que ce soit une expérience nouvelle qui peut se
développer très rapidement, et il faut essayer d'y mettre un peu
de balises. La seule façon dont on puisse le faire, c'est de
continuellement apporter à l'attention du ministre... Personnellement,
le ministre il l'a dit tout à l'heure et je le sais en est
soucieux, mais ce n'est pas le ministre qui va administrer le service de garde
ou qui va donner les soins en milieu familial. À cet égard, je
pense qu'il faut au moins indiquer que ce sont des questions qui ont
été soulevées fréquemment parce que toute la
réglementation nous échappe. C'est une autre chose sur laquelle
on pourrait revenir et discuter longtemps.
M. Lazure: Vous avez un beau cahier de normes, là.
À toutes fins utiles, c'est cela, la réglementation. On ne part
pas de zéro.
Mme Lavoie-Roux: Oui? Alors, pourquoi avez-vous
créé un office si vous avez un beau cahier de
réglementation?
M. Marcoux: Mais c'est quand même le ministre qui va nommer
les gens de l'office, qui va accréditer les agences de garde.
Mme Lavoie-Roux: Hum-hum!
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
12.
Mme Lavoie-Roux: Si le ministre veut m'expliquer le
deuxième paragraphe, peut-être que je l'adopterai.
M. Lazure: II y a actuellement des garderies qui, de par leur
permis, n'ont pas à admettre des nourrissons, des bébés.
C'est ce qu'on veut dire
par classe. Le permis dit à partir de deux ans, supposons. Je
pense qu'il faut continuer d'avoir cette souplesse. On ne peut pas obliger une
garderie qui ouvre, du jour au lendemain, à s'organiser pour donner tous
les services dès l'âge de trois mois jusqu'à cinq ans.
Très souvent, une garderie qui ouvre commence par une clientèle
plus facile à bien des égards, c'est-à-dire plus que deux
ans, trois ans, quatre ans.
Dans une deuxième étape, elle aménage des places
pour les poupons, ce qui est plus compliqué. La garde des poupons est
certainement plus compliquée. C'est ce qu'on veut dire par classe.
Mme Lavoie-Roux: Bon, d'accord. Dans le troisième
alinéa, on revient à la même chose que tout à
l'heure. Avez-vous une idée de ce que sera le nombre maximum d'enfants
sous la responsabilité de l'Agence de services de garde?
M. Lazure: Oui, cela peut varier beaucoup, mais on peut dire une
centaine, comme maximum, dans un réseau où il y a une forte
population; mais dans d'autres régions où il y a une petite
population, ce peut être 50. Je dirais entre 50 et 100.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Encore une fois, je regrette que vous ayez
l'impression que 100... Là, vous n'êtes pas pris avec des
contraintes auxquelles vous faisiez allusion tout à l'heure de cas
particuliers où, déjà, il y a 120 enfants, etc. Dans un
cas comme celui-ci, il aurait peut-être été
intéressant qu'on mette tout de suite une balise, que ce soit un maximum
de 100, si c'est ce que vous jugez, à ce moment-ci, comme
approprié.
Même à l'intérieur d'une grande ville, c'est
évident que quelqu'un pourrait même en avoir 200. Mais c'est
encore mieux que ce soit réparti entre différentes agences de
garde parce que cela veut dire aussi dix foyers, dix garderies, en admettant
qu'il y en a dix par chacune.
M. Lazure: Oui, c'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Alors, il y aurait peut-être...
M. Lazure: C'est ce qu'on dit: Environ 100. Mais ce sera clair
dans les règlements. Le chiffre apparaîtra dans les
règlements.
Le Président (M. Boucher): Article 12, adopté?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, adopté sur
division; il n'y a pas de nombre là-dedans, je trouve cela
extrêmement dangereux. (17 h 45)
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: M. le ministre, est-ce que vous allez garder à
l'esprit la notion de classe, paragraphe 2, ou si vous allez bien
spécifier que c'est à partir de deux ans? Est-ce qu'il vous
était déjà venu à l'es- prit d'avoir des enfants de
0 à 2 ans dans les garderies?
M. Lazure: Ce n'est pas cela que j'ai dit. J'ai dit que "par
classe" c'est cela qu'on veut dire; parfois, une garderie ne serait
autorisée à ne prendre des enfants qu'à partir de deux
ans. Il y a beaucoup de garderies qui prennent des bébés, des
poupons; à ce moment-là, leur permis est plus
général, si vous voulez, de 0 à 5 ans.
M. Marcoux: Le permis contient les dispositions d'espace,
d'équipement, ainsi de suite.
M. Alfred: Merci beaucoup.
Le Président (M. Boucher): Article 12, adopté sur
division. Article 13, adopté?
Mme Lavoie-Roux: Je l'ai...
Le Président (M. Boucher): Article 14. M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: J'aimerais faire part, à l'article 14, d'un
amendement que je soumets immédiatement. L'amendement se lirait au tout
début: "Le titulaire d'un permis, sauf une corporation "... Alors,
après le mot "permis", j'ajouterais, "sauf un établissement qui
ne reçoit aucune subvention directe", si on veut être
conséquent. On continue ensuite "une corporation municipale, une
commission scolaire, une corporation de syndics" et, bien sûr, on revient
ensuite au troisième paragraphe puisqu'il faut reprendre la même
expression. "Le titulaire d'un permis, sauf un établissement qui ne
reçoit aucune subvention directe..." Ce sont les seuls changements que
j'apporte à cet article, soit les paragraphes 1 et 3. J'ajoute,
après les mots "le titulaire d'un permis", "sauf un établissement
qui ne reçoit aucune subvention directe".
M. Lazure: Voulez-vous suspendre deux minutes, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Boucher): Nous suspendons les travaux
pour deux minutes.
(Suspension à 17 h 47)
(Reprise à 17 h 51)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre! L'amendement du député de
Mégantic-Compton à l'article 14 est d'ajouter, au premier
alinéa, après le mot "permis", sauf un établissement qui
ne reçoit aucune subvention directe" et, au troisième
alinéa, après le mot permis", "sauf un établissement qui
ne reçoit aucune subvention directe"... M. le ministre, est-ce
que...
M. Lazure: Si vous n'avez pas d'objection, on reviendra dans la
soirée au numéro 14.
Le Président (M. Boucher): Est-on d'accord pour suspendre
l'amendement et l'article?
M. Grenier: D'accord. Le but, je le dis, pour donner
matière à réflexion au ministre. Le but est
d'éviter à ces établissements qui n'ont aucune subvention
d'être soumis à de la paperasse qui n'est pas exigée dans
d'autres secteurs du genre, pour des établissements du genre. C'est de
les soustraire à cette paperasse et à cette demande qui est faite
souvent dans des milieux comme ceux-là. Cependant, je veux faire
remarquer aussi que cela peut se produire pour certains établissements,
mais je ne veux pas dire que, par là, on "encarcane" tous les
établissements qui ne reçoivent aucune subvention pour qu'ils
demeurent comme tels. Ils peuvent bien être admissibles, dans un avenir
plus ou moins proche, à des subventions, mais on y reviendra à
l'article 32, je pense. On le verra un peu plus tard, mais dans le moment,
c'est uniquement...
M. Lazure: II faudra que vous fassiez un choix entre les deux. Il
ne faut pas jouer sur les deux tableaux.
M. Grenier: Oui, oui. Ce sera très clair, excepté
une chose... Non, je ne joue pas sur les deux tableaux. Je joue sur un tableau
à la fois et je dis bien clairement au ministre que s'il y a des
établissements qui demeurent non subventionnés, ils ne sont pas
tenus, à ce moment-là, à un rapport. C'est bien clair.
M. Lazure: Je veux simplement tirer au clair,
premièrement, que ce n'est pas aussi vrai que cela en a l'air quand vous
dites que les garderies à but lucratif privées ne sont pas
subventionnées. Ce n'est pas tout à fait exact. Elles sont
subventionnées par le biais des subventions que reçoivent les
parents. Mais oui! C'est de l'argent public qui va aux parents et que les
parents donnent ensuite à la garderie.
M. Grenier: Mais ici, vous avez remarqué que ce sont des
subventions directes, qu'on parle de subventions directes à des
institutions.
M. Lazure: Ce n'est pas si simple que cela. C'est pour cette
raison qu'on va y revenir.
Le Président (M. Boucher): Suspendez-vous l'amendement,
mesdames et messieurs?
M. Lazure: Oui. Je propose qu'on le suspende.
Mme Lavoie-Roux: Non, non. Je voudrais...
Le Président (M. Boucher): Ou si on continue à en
discuter? Je voudrais le savoir.
Mme Lavoie-Roux: Peut-on poser une question? Il était sur
la table.
Le Président (M. Boucher): Allez-y.
Mme Lavoie-Roux: Je comprends le point de vue du
député de Mégantic-Compton. Il y a cette crainte que,
finalement, il soit exclu de toute subvention possible et je pense
particulièrement aux enfants subventionnés et, dans le cas
de subventions directes, il y a les $2 de supplément. Il serait
évidemment éliminé de cela et, d'un autre
côté, je voudrais faire remarquer au député de
Mégantic-Compton qu'il serait quand même intéressant, du
point de vue de l'office, d'avoir au moins un rapport des activités,
sinon de l'examen des livres de compte, parce que si on veut tenir des
statistiques au plan provincial de l'ensemble des services en garderie, du
point de vue des activités sans examiner les...
M. Lazure: Cela va de soi que le rapport des activités est
obligatoire.
Mme Lavoie-Roux: Mais là on le soustrayait.
M. Lazure: Oui, une personne peut s'essayer. Une personne
physique ou morale peut s'essayer aussi.
Le Président (M. Boucher): Nous suspendons l'article 14.
L'article 15?
M. Lazure: Cela va.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
Mme Lavoie-Roux: L'article 15...
M. Lazure: C'est plutôt technique, changement d'adresse,
l'avis de quinze jours.
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
16?
Mme Lavoie-Roux: D'accord, cela va de soi. M. Lazure: Cela
va de soi.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
17?
M. Lazure: L'affichage du permis. Le Président (M.
Boucher): Adopté.
M. Lazure: On veut être sûr et, dans le
règlement, on oblige le détenteur du permis à l'afficher
bien à la vue du public.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: C'est cela, essentiellement.
Mme Lavoie-Roux: N'y a-t-il pas une formule juridique qui est
habituelle, à savoir que le titulaire d'un permis doit afficher...
M. Lazure: Bien à la vue du public.
Mme Lavoie-Roux: ... bien à la vue du public ou quelque
chose du genre?
M. Lazure: Mais se serait trop...
Mme Lavoie-Roux: Plutôt, encore une fois, que de dire: On
met cela dans les règlements. Celui-là, vous pouvez éviter
de le mettre dans les règlements.
M. Lazure: Moi, je serais bien d'accord.
Mme Lavoie-Roux: On en a assez dans les règlements. N'y
a-t-il pas une formule juridique pour cela?
M. Lazure: C'est trop simple pour que ce soit une formule
juridique.
Mme Lavoie-Roux: Dans un lieu accessible à tous et visible
durant toutes les périodes de la journée.
M. Lazure: De la journée et du soir. Journée
voulant dire 24 heures?
Mme Lavoie-Roux: Une journée, c'est 24 heures.
M. Lazure: Répétez-le donc!
Mme Lavoie-Roux: Ajouter, après les mots "l'afficher", les
mots suivants: "dans un lieu accessible à tous et visible durant toutes
les périodes de la journée" et biffer le reste de la phrase.
M. Marcoux: II peut être accessible à tous, mais au
fond de la garderie.
M. Lazure: Accepté, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: C'est une formule courante.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Boucher): L'amendement de la
députée de L'Acadie, demande que l'article 17 soit...
Mme Lavoie-Roux: Cela ne changera pas grand-chose.
Le Président (M. Boucher): ... amendé en ajoutant
après les mots "l'afficher" les mots suivants...
Mme Lavoie-Roux: Sur le permis, vous allez avoir le nombre de
gens, etc.
Le Président (M. Boucher): ... "dans un lieu accessible
à tous et visible durant toutes les périodes de la
journée"...
M. Lazure: C'est cela. Il faut que ce soit bien à la
vue.
Le Président (M. Boucher): ... et en biffant le reste de
la phrase.
M. Grenier: Je voudrais une information. Je ne veux pas revenir
à l'article 15, mais je pense qu'il va de soi, quand on fait
référence à...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton, si vous voulez, on va régler l'amendement qui
est proposé. Cet amendement est-il adopté?
M. Grenier: D'accord. Oui, pas de problème.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 17 est
adopté tel qu'amendé.
M. Grenier: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Vous voulez revenir sur
l'article 15.
M. Grenier: À l'article 15, pour une question seulement.
Il va de soi, j'imagine, que vous allez me répondre, M. le
Président...
Le Président (M. Boucher): Allez-y.
M. Grenier: ... que, quand on fait allusion à l'article 6,
c'est de la concordance. Cela disparaît, j'imagine, puisqu'on a
abrogé l'article 6.
M. Lazure: Oui, cela va de soi. M. Grenier: D'accord.
Le Président (M. Boucher): On fera une motion à la
fin.
M. Lazure: À la fin. On dit qu'il y aura une seule
motion.
Une voix: Dans l'article, il faut le faire.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il faut le faire dans
l'article actuellement? Non, je ne le pense pas.
M. Lazure: Non, cela découlera de la motion.
Le Président (M. Boucher): Les concordances se feront
à la fin par la motion qui verra au renumérotage. N'oubliez pas
de faire la motion!
Mme Lavoie-Roux: Vous allez faire un amendement
spécifique. Vous n'avez pas fait celui-là.
M. Lazure: Oui. On n'a pas le numérotage actuellement.
D'accord.
Le Président (M. Boucher): L'article 18.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, la question que je
voudrais soulever est la question de la centralisation qui est remise à
l'office dans le cas de réaménagement d'un local. On tombe encore
dans un... "... les plans de ce local ou de ces modifications et obtenir de
l'office une autorisation, etc." Vous avez un comité de parents. J'ai
une modification à proposer; si vous en avez une meilleure, je ne tiens
pas à mes idées. Est-ce que ce ne serait pas au comité
formé en vertu de l'article 7 ou à l'office, le cas
échéant? Que ce soit strictement à l'office, vous allez
vous empêtrer si je peux dire dans une centralisation qui
ne me semble pas utile. Quand on déménage, qu'on s'en va dans un
nouveau local... Surtout si, éventuellement, vous acceptez un autre
amendement de décentralisation vers des instances régionales,
est-ce qu'à ce moment-là...
M. Lazure: Une des façons les plus efficaces de
contrôler la capacité, de vérifier si la capacité
réelle est observée, c'est par les espaces. Tant de pieds
carrés équivalent à une place en garderie. Tant de pieds
carrés équivalent à l'espace pour une chambre dans un
hôpital, dans un centre d'accueil. Si vous réaménagez, si
un propriétaire privé ou non se met à
réaménager sa maison, son local de garderie pour utiliser des
espaces à autre chose et que l'office n'exerce pas de droit de regard
sur le plan de réaménagement...
Mme Lavoie-Roux: Vous allez avoir vos inspecteurs.
M. Lazure: C'est cela. De toute façon, il y a un
phénomène d'inspection non seulement par l'office mais par le
ministère du Travail quand il y a des travaux de rénovation, de
réaménagement. Alors, je ne vois pas comment on peut
échapper à cette autorisation de l'office. Tout ce qu'on demande,
c'est de soumettre les plans à l'office et d'obtenir l'autorisation.
Cela ne couvre pas, évidemment, la garde en milieu familial.
Mme Lavoie-Roux: C'est évident, quoiqu'il ne faudrait pas
qu'ils soient tous...
M. Lazure: Ce n'est pas tout à fait aussi pire que vous le
pensiez. (18 heures)
Mme Lavoie-Roux: Moi c'est l'expérience que j'ai
vécue. C'est peut-être une association que je fais. À un
moment donné, les demandes d'autorisation étaient
multipliées à plusieurs paliers, les gens sont loin... En tout
cas, on pourrait peut-être suspendre, M. le Président, et
peut-être que durant l'heure du dîner...
M. Lazure: II n'y a qu'un palier, c'est l'office. M. Marcoux:
L'heure de la suspension...
Mme Lavoie-Roux: L'office est loin, vous savez.
M. Lazure: Ou la personne, l'organisme qui sera
délégué par l'office; l'office pourra
déléguer son autorité d'approuver les plans de
réaménagement.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, M. le
député de Mégantic-Compton. M. le ministre.
M. Lazure: Les pouvoirs de l'office peuvent être
délégués en tout ou en partie à une personne ou un
organisme. Si, dans un cas donné, l'office a
délégué ses responsabilités dans le domaine de
l'aménagement des locaux c'est concevable à, je ne
sais pas, un conseil régional ou peu importe à qui, à ce
moment, cela n'irait plus à l'office. Ou à une
municipalité.
Le Président (M. Boucher): Nous en sommes à l'heure
de la suspension.
M. Grenier: Avant d'ajourner, est-ce que vous n'avez pas
déposé d'amendement?
Mme Lavoie-Roux: Je vais en préparer un autre.
Après avoir écouté le ministre, je vais le changer.
M. Grenier: Parfait.
Le Président (M. Boucher): Cette commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 heures.
Suspension de la séance à 18 h 1
Reprise de la séance à 20 h 20
Le Président (M. Boucher): À l'ordre! M. le
député de Papineau, à l'ordre s'il vous plaît!
À la suspension, nous en étions à l'article 18.
Nous avions suspendu l'article 14. Le député de
Mégantic-Compton avait proposé un amendement.
M. le député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: M. le Président, j'attirerai votre attention
sur deux autres articles. À l'article 1 d'abord, c'est une erreur
grammaticale. Au paragraphe 7, en fait le dernier paragraphe au bas de la page,
lavant-dernier paragraphe c'est-à-dire, il faut corriger, après
"à l'exception des services", le mot "préscolaires " qui
s'écrit en un seul mot.
Le Président (M. Boucher): Alors il n'y avait pas de trait
d'union.
M. Grenier: Un amendement accepté. Le gouvernement est
très large.
M. Lazure: Oui, adopté.
M. Grenier: Aussi, bien sûr, lorsqu'on renumérotera
les articles, à l'article 15, il faudra abso-
lument un amendement pour enlever, au deuxième paragraphe,
"l'article 6", puisqu'il y aura un nouvel article. Il ne faudra donc pas y
faire référence.
Le Président (M. Boucher): "Dans le cas d'une corporation
visée dans le paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 4
ou dans l'article 6." L'article 6 ayant été abrogé, il y
aura un autre article; il faudra donc l'enlever complètement.
M. Grenier: D'accord, merci.
Le Président (M. Boucher): Vous en faites motion, M. le
député de Mégantic-Compton? Motion adoptée?
Une voix: Adopté.
M. Grenier: Est-ce que je serai aussi chanceux maintenant avec
mon amendement à l'article 14?
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il y a consentement
pour revenir à l'article 14 ou si nous continuons avec l'article 18?
M. O'Gallagher: À l'article 18 on a un amendement à
faire, la députée de L'Acadie va être de retour dans un
instant.
Le Président (M. Boucher): On pourrait revenir à
l'article 14.
M. Grenier: À l'article 14, l'amendement que j'ai
proposé a semblé faire sursauter le ministre. Je laisserai
l'article, sauf qu'avec l'amendement j'arrêterais, dans le
troisième paragraphe, après "le 30 juin de chaque année,
remettre à l'office un rapport de ses activités". Là je
rayerais le restant pour garder, à la fin, les deux dernières
lignes: "Le rapport des activités dont on a convenu dans la loi
doit contenir les renseignements que l'office détermine par
règlement".
Le Président (M. Boucher): Si je comprends bien, vous
faites une modification à votre amendement?
M. Grenier: Oui. Pour donner un peu d'explication sur
l'amendement, c'est que l'amendement maintenant dit que le titulaire d'un
permis dans un établissement qui ne reçoit aucune subvention
directe, sauf une corporation municipale, une commission scolaire ou une
corporation de syndics, sera tenu je ne lirai pas, bien sûr, tout
l'article de votre loi au plus tard le 30 juin de chaque année,
de remettre à l'office un rapport de ses activités, mais non pas
un rapport financier.
Le Président (M. Boucher): Vous retrancheriez le dernier
paragraphe "et un rapport financier pour l'exercice financier
précédent".
M. Grenier: C'est cela, oui.
Le Président (M. Boucher): Et vous laisseriez: "Dans le
cas où une corporation...
M. Grenier: Non, non, j'enlève cela. Etant donné
qu'il n'y a plus de relation avec le rapport financier, peut-être qu'on
aura d'autres amendements du ministre tout à l'heure et on le justifiera
peut-être par la discussion, mais j'ai l'impression que les quatre
dernières lignes: "Dans le cas d'une corporation municipale, ces
rapports doivent être remis au plus tard le 31 mars", étaient
rattachés au fait qu'il y avait un rapport financier à soumettre.
Etant donné qu'il n'y a pas de rapport financier et qu'on le
règle avant, je pense que le reste de l'article n'a pas sa raison
d'être, sauf à la toute fin, les trois dernières lignes:
"Le rapport des activités doit contenir les renseignements que l'office
détermine par règlement."
Le Président (M. Boucher): D'accord, votre amendement a
été modifié.
M. Lazure: Je prends note du retrait d'une partie de
l'amendement. Cela me paraissait un peu indécent qu'une garderie,
même à but lucratif, ne consente pas à fournir des rapports
d'activités annuels. Cependant, même sur ce qui reste de
l'amendement proposé par le député de
Mégantic-Compton, on doit s'y opposer parce que l'amendement part d'une
mauvaise prémisse, d'une mauvaise hypothèse. L'amendement part de
l'hypothèse que les garderies privées à but lucratif ne
reçoivent pas de subvention; ce n'est pas le cas. On sait très
bien que, même dans le système actuel, les parents des enfants qui
fréquentent la garderie à but lucratif reçoivent des
subventions dans une proportion d'environ 50%. Environ 50% des enfants qui
fréquentent les garderies voient leurs parents recevoir une subvention
partielle ou totale. Ces subventions sont quand même assez*
considérables. Je pense qu'il est fallacieux, cela nous met sur une
fausse piste de dire qu'une garderie privée à but lucratif ne
doit pas rendre de comptes financiers au gouvernement, aux parents ou au public
parce qu'elle ne reçoit pas de subvention directe; elle reçoit
une subvention indirecte fort importante. À cause de ce financement
indirect par les fonds de l'État à l'égard des garderies
à but lucratif, il nous paraît absolument fondamental que ces
garderies fournissent des rapports financiers annuels.
Deuxième motif, ce qui nous préoccupe c'est que, dans une
garderie, qu'elle soit à but lucratif ou pas, les enfants aient un
service de qualité équivalente, de même qualité.
Dieu sait que certaines craintes ont souvent été exprimées
à l'égard de cette ouverture vis-à-vis des garderies
à but lucratif, voulant qu'une garderie à but lucratif va
sacrifier la qualité des services pour augmenter son
bénéfice. C'est sûr que, la nature humaine étant ce
qu'elle est, il faut être conscient d'une telle possibilité.
Une des façons de s'assurer que la garderie à but lucratif
ne va pas faire un bénéfice au détri-
ment de la qualité des services, c'est de pouvoir vérifier
l'utilisation des fonds que cette garderie va faire. On a beau avoir, par le
biais de l'office, un pouvoir de regard, par l'émission des permis, il
reste que la minute de vérité, bien souvent, on la retrouve dans
les états financiers. L'état financier pourra permettre à
l'office et au gouvernement, à ceux qui répondent de
l'utilisation des fonds publics, de déterminer si la garderie à
but lucratif a, oui ou non, utilisé ses fonds qui viennent de
l'État, encore une fois, de façon indirecte, par le biais des
subventions aux parents, vraiment à bon escient, c'est-à-dire
pour fournir un service d'une qualité comparable à la
qualité qu'on offre dans les garderies à but non lucratif.
Pour ces deux raisons, nous allons voter très
catégoriquement contre l'amendement qui est présenté par
le député de Mégantic-Compton.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, existe-t-il, à la
connaissance des fonctionnaires du ministère, des garderies qui ne
reçoivent aucune subvention pour les enfants, directement ou
indirectement?
M. Lazure: On me dit qu'il y a des garderies qui ne
reçoivent que des enfants dont les parents ne touchent pas de subvention
exceptionnellement, mais la plupart des garderies à but lucratif
celles qui existent actuellement, les 85 reçoivent une
clientèle mixte, une clientèle où les parents paient 100%
et une clientèle où les parents peuvent recevoir une subvention
de $2, $3 ou $4 selon les revenus.
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord avec le point de vue du
ministre là-dessus. Les écoles privées de niveaux primaire
et secondaire qui reçoivent des subventions de l'État per capita
qui ne sont pas à 100% sont obligées de présenter un
état de leur budget. Par contre, dans le cas où l'école ne
recevrait vraiment aucune subvention, à la condition qu'elle satisfasse
aux normes du comité de parents, les normes d'espace, etc., je pense
qu'à ce moment-là cela devient peut-être plus difficile
d'exiger que ces gens soient obligés de faire état de leurs
comptes si vraiment ils fonctionnent totalement sans le secours de
l'État. Les écoles privées. (20 h 30)
M. Lazure: Oui. L'embêtement dans cela, M. le
Président, c'est que...
Mme Lavoie-Roux: Cela peut se modifier.
M. Lazure: Oui, cela peut se modifier. C'est une situation qui
est fluctuante. Vous avez une clientèle qui, aujourd'hui, n'est pas
admissible à une subvention et qui, dans six mois, peut l'être
à cause des conditions des parents. Deuxièmement, cela aurait un
peu une allure discriminatoire. On aurait, si on suivait cela, un certain
nombre de garderies à but lucratif qui, elles, par leur permis
pratiquement, seraient obligées de recevoir seulement des enfants pour
lesquels les parents paient entièrement. Cela me paraît
embêtant parce que, tout à coup, on émet un permis comme
cela et, deux mois plus tard, une famille arrive dans le quartier dont les
parents sont admissibles à une subvention et il n'y a pas d'autre
garderie.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais ne pourrait-on pas quand même...
Les états de compte sont préparés, supposons, pour le 30
juin. C'est un an d'exercice.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que, si le ministère verse, pour
les mois de janvier, février et mars, une subvention pour un enfant,
l'office le saura.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: À ce moment-là, cette garderie
devra présenter en fin d'année ses états de compte, mais
je trouve quand même difficile que quelqu'un qui, durant l'année
1980, n'aura rien reçu de l'État soit obligé... Ce n'est
pas non plus comme si on les laissait aller n'importe comment. Ils sont quand
même obligés de répondre à d'autres normes. Enfin,
toutes les choses qui sont...
Une voix: L'espace.
Mme Lavoie-Roux: Enfin, l'espace...
M. Lazure: Là, pour être vraiment logique, il
faudrait avoir une nouvelle classe de garderies. Ce serait une classe de
garderies à but lucratif qui n'ont pas le droit de recevoir des enfants
dont les parents touchent une subvention. Ce serait la seule façon de
vous assurer... Encore une fois...
Mme Lavoie-Roux: Parce qu'il reste...
M. Lazure: ... au cours de l'année, cela varie
beaucoup.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Il existe à Montréal, dans le
secteur de l'enseignement privé peut-être, à ma
connaissance, trois écoles. Je pense qu'elles sont toutes du
côté anglophone, si je ne m'abuse. Elles ne touchent aucune
subvention. Ce sont des écoles primaires et secondaires. Je pense au
Lower Canada College. Ces écoles ne touchent absolument rien. Elles
pourraient faire, au départ, le choix d'être ce type de garderie.
Elles sont quand même obligées de se soumettre, avec beaucoup plus
de latitude, au programme d'études du ministère de l'Education.
Elles ne peuvent pas, par exemple, suivre le programme d'études de la
Colombie-Britannique. Mais à ce moment-là...
M. Lazure: Je trouve presque irréalisable un
système comme celui-là parce que, au départ,
vous risquez de pénaliser des gens dans un quartier donné
ou dans une petite ville donnée où, disons, il n'y aurait que la
garderie qui aurait accepté cette condition, à savoir de ne pas
recevoir d'enfants dont les parents touchent des subventions parce qu'elles ne
veulent pas fournir d'état financier. Supposons qu'on fasse une
catégorie spéciale. On risquerait qu'à un moment
donné, au cours de l'année, quelqu'un déménage,
s'en va habiter dans ce quartier, dans cette ville, et que la famille fasse une
demande d'entrée à la garderie. Si, selon les revenus de la
famille, elle était admissible à une subvention de $3 par jour,
là on serait devant le dilemme: ou bien la garderie maintient son statut
de ne pas prendre un enfant dont les parents touchent une subvention ou bien on
serait obligé de nier à cette famille le droit à un
service de garde. Cela ne me paraît pas réalisable au plan
pratique, votre suggestion.
Mme Lavoie-Roux: Des cas d'exception dont vous parlez, combien y
en a-t-il? Y en a-t-il un, deux ou quoi?
M. O'Gallagher: Des cas d'exception...
M. Lazure: On me dit qu'il y a un maximum d'une dizaine de cas et
que parfois ce sont des communautés religieuses qui oeuvrent dans ce
domaine. Ou elles ont des tarifs assez accessibles pour que les gens n'aient
pas besoin de subventions, ou, pour d'autres raisons, elles absorbent le
coût. Mais on me dit que c'est...
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ce sont toutes des communautés
religieuses ou à peu près?
M. Lazure: Non, un certain nombre. Mme Lavoie-Roux: Un
certain nombre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rimouski.
M. Marcoux: En plus des arguments invoqués par le
ministre, je me dis qu'en fait c'est presque un élément normal
d'information pour l'office des garderies...
Mme Lavoie-Roux: Pour les activités, je suis tout à
fait d'accord.
M. Marcoux: Mais même pour l'aspect financier, je ne vois
pas ce qu'une garderie, même à but lucratif, aurait à
cacher des revenus qu'elle a et de la façon dont elle les
dépenses en salaires, en aménagements, en achat
d'équipement, etc. D'autant plus sauf erreur que toute
corporation du genre doit, chaque année, envoyer un rapport financier au
ministère des Consommateurs, Coopératives et Institutions
financières. Cela pourrait probablement être le même rapport
et le règlement pourrait accepter que ce soit le même rapport. En
plus des arguments, je pourrais dire à la limite du genre: Ils
reçoivent des subventions indirectes, indépendamment de cela, je
pense qu'il ne faut pas charrier et exagérer. Ces gens vont avoir un
permis par un office public et je pense que c'est normal qu'ils aient des
comptes à rendre.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais tout est...
M. Marcoux: En ce sens, que les garderies à but lucratif
ou les garderies qui pourraient éventuellement être mises en place
par des groupes comme ceux qu'on mentionnait cet après-midi aient
à fournir un rapport financier de leurs activités une fois par
année, je me dis qu'il n'y a rien de plus normal, qu'il n'y a rien dans
cela qui est de l'inquisition. Cela doit faire partie de l'évaluation de
la qualité des permis parce qu'à un moment donné on va
poser des questions. Le gouvernement a décidé de
reconnaître les garderies à but lucratif. À un moment
donné, il y a des questions qui vont nous être posées: Dans
les garderies à but lucratif, qu'est-ce qui vous dit qu'il y a une
proportion suffisante consacrée aux salaires, qu'il y a assez de
personnes, etc? Comme gouvernement, il va falloir répondre à ces
questions pour justifier aussi la qualité des services qui sont
donnés là. Je pense qu'un des éléments
d'information pour répondre à des questions valables, opportunes,
ce sera que l'office ait des données sur la proportion des revenus,
à partir des bilans financiers, qui est consacrée dans les
garderies à but lucratif aux salaires, au personnel, à
l'équipement, à l'aménagement, etc. Je ne vois rien
là d'absolument épouvantable qu'on puisse demander. Il ne faut
pas exagérer et dire: D'une part, on veut que les garderies à but
lucratif soient reconnues, aient le plein statut, on veut des droits pour ces
garderies, mais on pourrait se passer des devoirs. Je pense qu'on ne peut
marcher comme cela.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: ... le député de Rimouski est fort
éloquent.
M. Marcoux: J'espère qu'il est convaincant un peu.
Mme Lavoie-Roux: II aborde le problème selon une certaine
ligne de raisonnement.
M. Marcoux: Les droits et les devoirs.
Mme Lavoie-Roux: D'un autre côté, ce que vous dites,
c'est que tout établissement sortons des garderies pour
fonctionner doit avoir un permis du gouvernement, enfin, que ce soit de
n'importe quel domaine. Est-ce que le gouvernement est prêt, par exemple,
dans tous les autres cas où il n'accorde pas de subventions cela
peut être le cas, par exemple, des foyers pour per-
sonnes âgées, de résidences qui coûtent
très cher, j'en ai une en tête, je ne pense pas qu'elle
reçoive de subventions ce sont plutôt des hôtelleries
dans le fond; à ce moment, elles ont un permis d'exploitation. Il doit y
avoir des normes pour le feu étant donné que ce sont des
personnes âgées, pour tout le monde. À ce moment, je ne
pense pas que le gouvernement exige de savoir si elles utilisent bien leurs
fonds...
M. Lazure: On revient à la discussion de fond. Je m'excuse
auprès de la députée de L'Acadie, mais la comparaison ne
vaut pas, je le répète encore une fois. Je suis sûr que
vous comprenez parce que dans le cas des garderies, même à but
lucratif, ces garderies reçoivent des fonds de l'État par le
biais des parents.
Mme Lavoie-Roux: Non, je parle de celles où elles n'en
reçoivent pas.
M. Lazure: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Celles qui en reçoivent, je suis tout
à fait d'accord avec vous, pas de problème.
M. Lazure: On a circonscrit la discussion... Mme Lavoie-Roux:
Je vous l'ai dit au départ.
M. Lazure: ... aux groupes d'environ dix au maximum et qui
varient de mois en mois selon les déplacements de population, selon les
revenus des parents. Vous pouvez ne pas être admissible comme parent
aujourd'hui, mais l'être dans deux mois. Si votre mari perd sa "job",
vous continuez à travailler comme enseignante et si votre mari a perdu
son emploi...
Mme Lavoie-Roux: Comme députée.
M. Lazure: C'est cela. Ces situations sont tellement
imprévisibles. Cela ne nous paraît pas du tout opportun et j'ai
signalé tantôt que cela pourrait même paraître
discriminatoire que, dans un quartier, il y ait une seule garderie et que ce
soit une garderie à but lucratif qui ait décidé, parce
qu'elle ne voulait pas donner de rapport financier au gouvernement, qu'elle
n'admettait pas d'enfants dont les parents touchaient une subvention. S'il
arrive un parent comme cela qui déménage du jour au lendemain, il
n'y a pas de garderie pour son enfant. Cela ne nous paraît pas une
pratique correcte.
Mme Lavoie-Roux: II semblerait quand même, M. le
Président, que d'après les informations qu'on a eues, j'imagine
que ce n'est pas temporairement que certaines garderies ne reçoivent pas
de subventions, ce ne sont pas des garderies qui en reçoivent pendant
deux mois qui n'en reçoivent pas pendant huit mois.
M. Lazure: II y a les deux sortes de cas.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Il y a ceux qui n'en reçoivent
jamais et ce n'est pas parce qu'ils refusent les enfants d'à
côté. Vous avez dit qu'il y a des communautés religieuses
parce que leurs honoraires ou je ne sais pas quoi sont plus
élevés, finalement, les gens peuvent se le permettre.
M. Lazure: Encore une fois, cela n'existe pas, dans le moment,
des garderies qui nous ont dit: Nous autres par écrit, de façon
bien officielle, on ne veut pas prendre d'enfants dont les parents touchent une
subvention. Cela n'existe pas actuellement.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Lazure: Vous proposez de créer cette catégorie.
Je trouve que c'est répugnant de créer une catégorie comme
celle-là au plan démocratique, parce que vous pouvez vraiment
avoir, dans une petite ville ou un quartier de grande ville, la situation
inacceptable où une telle garderie se verrait obligée de refuser
un nouvel enfant qui arrive dans le voisinage.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Alors, s il arrive des cas
d'exception, ils feront leur plaidoyer.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: Outre les argumentations et informations et
également les éléments de droit et de devoir dits par le
député de Rimouski, il y a l'élément apporté
par le ministre qui est fondamental, que Mme la députée de
L'Acadie va comprendre très, très bien, à cause de son
passé à l'éducation et à cause de sa formation des
affaires sociales.
C'est-à-dire qu'effectivement, quant à la discrimination,
c'est un élément très important de ce côté
pour ne pas créer une chasse gardée.
Mme Lavoie-Roux: On en a beaucoup dans la société.
Il ne faut pas faire d'angélisme.
M. Alfred: Nous qui sommes là, nous y sommes pour essayer
de les éviter, de donner le bon exemple. Vous êtes d'accord avec
moi, Mme la députée de L'Acadie, nous sommes là pour
donner le bon exemple, pour essayer d'éviter le plus possible ces
mauvais exemples.
Mme Lavoie-Roux: Vous n'avez pas besoin de me convaincre, c'est
fini.
M. Alfred: Vous êtes convaincue. D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton, votre droit de réplique.
M. Grenier: J'ai eu moins de succès avec cette motion
qu'avec l'article 1 et l'autre article.
Il reste qu'elle aura son rebondissement sur l'article 32 tout à
l'heure; on verra jusqu'à quel point le ministre est disposé ou
si ce n'est qu'en
parole qu'il a décidé de laisser vivre encore quelque
temps le secteur privé. On verra cela à l'article 32 tout
à l'heure. À cet article, il est sûr qu'il n'y a pas
beaucoup de garderies qui ne sont pas subventionnées indirectement. Tout
le temps, c'est le per capita des gens qui fréquentent la garderie. Dans
un certain nombre, il y a des garderies qui ont très peu de personnes
subventionnées qui sont traitées au même titre que les
autres garderies; elles devront faire un rapport, on exige qu'elles fassent un
rapport comme les garderies publiques. Il aurait dû y avoir, à mon
sens, un système qui aurait permis un contrôle des garderies qui
sont plus ou moins subventionnées, par exemple. On en a trouvé un
dans le secteur des personnes âgées; il y a une espèce de
pavillonnement, qu'on appelle, dans ces garderies, ces foyers privés,
par les foyers publics, à ce moment. Il y aurait pu y avoir une forme de
pavillonnement qui aurait pu être fait au niveau des garderies
privées. Je ne veux pas éterniser le débat sur cet
article, mais l'article 32 nous confirmera de façon définitive,
avec l'article 14, si le ministre a bien l'intention de continuer de laisser
vivre les garderies privées ou bien s'il les arrange comme une poule
avec six pieds de corde à la patte et qu'il met le grain à douze
pieds. Il dit: Maintenant, vis une secousse mais tu vas t'étirer le cou
à plein; cela ne durera pas longtemps, tu vas vivre maigre et tu ne
vivras pas longtemps. C'est la façon du gouvernement de mettre par terre
le système privé quand il en a envie. On verra cela tout à
l'heure à l'article 32. On verra peut-être l'amendement qui est
apporté à la motion, mais cela va être une grosse farce,
si, à l'article 32, se concrétise ce qu'on est en train de voter
à l'article 14. Je mets aux voix ma motion.
Le Président (M. Boucher): J'appelle donc le vote sur la
motion du député de Mégantic-Compton.
Mme la députée de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Contre. M. Grenier: Merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Robert Baldwin?
M. O'Gallagher: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau?
M. Alfred: Je suis contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sherbrooke?
M. Gosselin: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton?
M. Grenier: En faveur.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Matapédia. M. le ministre.
M. Lazure: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rimouski?
M. Marcoux: Contre.
Le Président (M. Boucher): La motion est donc
rejetée à 6 contre 1. (20 h 45)
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aurais une autre
motion à l'article 14: Que soient biffés, après "le
titulaire d'un permis", les mots "sauf une corporation municipale, une
commission scolaire ou une corporation de syndics". L'article amendé se
lirait: "Le titulaire d'un permis doit tenir les livres et comptes
déterminés par règlement, de la manière prescrite
par ce règlement". Je m'explique mal qu'on ait exempté les
commissions scolaires et les corporations parce que, somme toute, j'ai
donné des exemples dans mon discours de deuxième lecture. Je ne
veux pas dire que c'est la faute des commissions scolaires, mais on a vu des
abus dans des demandes de comités de parents, en l'occurrence. De toute
façon, elles reçoivent des fonds publics. Le raisonnement qui
s'applique pour les garderies à but lucratif doit s'appliquer
également aux commissions scolaires et aux corporations de syndics.
Le Président (M. Boucher): Alors, votre amendement se
lirait...
Mme Lavoie-Roux: Non, je...
M. Lazure: Sur le fond, en attendant, M. le Président,
l'explication est bien simple. D'ailleurs, on l'avait introduit au
début; on l'a enlevé parce que les corporations municipales et
les commissions scolaires sont déjà tenues de par leur propre loi
de fournir des états financiers qui devront inclure évidemment
des états financiers qui touchent une garderie si ces corporations ont
une garderie. Donc, il s'agissait de ne pas donner une double obligation
à ces corporations.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, ce n'est pas une grosse
affaire!
M. Lazure: Dans le cas de la corporation municipale, on dit quand
même dans l'article 14, en bas, pour la députée de
L'Acadie, que les rapports doivent être remis le 31 mars de chaque
année et, dans le cas d'une commission scolaire, le 30 septembre.
Mme Lavoie-Roux: C'est de la concordance, pour les dates.
M. Lazure: Oui, oui. En deux mots, dans notre esprit, c'est clair
qu'elles doivent rendre des comptes comme toutes les autres sortes de
servi-
ces de garde, mais on s'est fait convaincre par les légistes
qu'étant donné qu'elles avaient déjà à
rendre des comptes par le biais de leur loi, on ne pouvait pas leur imposer une
deuxième obligation. L'obligation que leur loi commande va nous
permettre d'obtenir les rapports financiers en question.
M. Grenier: M. le Président, est-ce qu'il y a un
amendement?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Boucher): J'attends le texte.
M. Lazure: Mais vous êtes d'accord pour dire qu'elles ont
déjà une obligation par leur loi.
Mme Lavoie-Roux: Oui, elles ont déjà l'obligation,
mais c'est un rapport financier qui s'en va globalement et c'est assez
compliqué quand même parce que ça couvre, pour une
commission scolaire, un tas d'activités. Pour l'usage de l'office, ce
serait important que cette partie soit détachée et envoyée
à l'office le plus rapidement possible si on veut permettre, par
exemple, de juger des prix, des coûts d'utilisation. Sans cela, ça
va prendre... Surtout que parfois les rapports financiers arrivent presque un
an en retard dans ces cas-là.
Le Président (M. Boucher): L'amendement de Mme la
députée de L'Acadie pourrait se lire ainsi: À l'article
14, premier alinéa, que soient biffés, après le mot
"permis", les mots "sauf une corporation municipale, une commission scolaire ou
une corporation de syndics".
Mme Lavoie-Roux: Et il faudrait faire la concordance dans le
troisième paragraphe: "Le titulaire d'un permis doit en outre, au plus
tard (...) remettre..." Il faudrait faire sauter les mêmes termes au
troisième paragraphe.
Le Président (M. Boucher): Au troisième
alinéa. "Le titulaire d'un permis... Après le mot "permis", on
enlèverait les mots "sauf une corporation municipale, une commission
scolaire ou une corporation de syndics".
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Grenier: M. le Président, pourriez-vous résumer
l'amendement? Je ne l'ai pas en main encore, j'ai été
obligé de m'en tenir... En fait, quel est l'objectif de l'amendement?
Qu'est-ce qui est visé?
Mme Lavoie-Roux: C'est que tout le monde soit soumis à la
même règle.
M. Lazure: C'est cela. Que les corporations municipales et les
commissions scolaires remettent aussi un rapport annuel financier. On est
d'accord sur cela, on a le même objectif. Comme je vous l'ai dit
tantôt, on l'avait même mis dans le premier texte, mais le
comité de la législation nous a fait remarquer que les
municipalités et les commissions scolaires ont leur propre loi qui
prescrit la façon par laquelle elles doivent rédiger leurs
états financiers annuels. Si on lit bien tranquillement l'article 14,
voici ce qu'il dit: "Le titulaire d'un permis, sauf une corporation municipale,
etc., doit tenir les livres et comptes déterminés par
règlement de la manière prescrite par ce règlement." On ne
veut pas obliger une corporation municipale, une commission scolaire à
tenir les livres et comptes déterminés par nos règlements
parce qu'elles ont déjà des règlements qui leur disent
comment tenir leurs livres et leurs comptes.
Cependant, à la fin, on dit: "Dans le cas d'une corporation
municipale le milieu du dernier paragraphe de la page 7 ces
rapports doivent être remis au plus tard le 31 mars de chaque
année et, dans le cas d'une commission scolaire ou d'une corporation de
syndics, le 30 septembre ' parce que les municipalités n'ont pas les
mêmes années financières.
Alors, avec ce paragraphe, on établit bien clairement que nous
allons les obliger à nous fournir des copies des rapports. Mais on ne
veut pas leur prescrire, par nos règlements, la façon de tenir
leurs livres et leurs comptes. Mais nos intentions sont les mêmes, Mme la
députée de L'Acadie.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sherbrooke, vous avez demandé la parole.
M. Gosselin: Je veux bien comprendre. C'est qu'on demande, des
corporations municipales, des corporations de syndics, des commissions
scolaires, des rapports d'activités. Est-ce qu'on leur demande aussi un
rapport financier?
M. Lazure: Oui, oui.
M. Gosselin: Bon. Je veux juste signaler que c'est quand
même important qu'ils aient à rendre des comptes
spécifiquement...
M. Lazure: Bien oui, bien oui.
M. Gosselin: ... quant à la manière dont ils
exécutent les responsabilités qu'ils ont prises par rapport
à cela. On peut imaginer qu'une municipalité, par exemple,
à l'intérieur de son budget de loisirs, décide
d'ouvrir...
M. Lazure: Non, c'est très clair. Lisez-le attentivement,
le dernier paragraphe; je ne veux pas le relire.
M. Gosselin: Alors, si c'est clair...
M. Lazure: Ce sont les deux, des rapports d'activités et
financiers.
M. Gosselin: ... si c'est inscrit, si c'est bien comme cela, je
pense que cela nous donne les garanties qu'il faut, mais il faut vraiment que
ce soit très clair.
M. Lazure: Cela va?
M. Marcoux: Est-ce que l'amendement a été
présenté formellement?
M. Lazure: Non, il est retiré. M. Marcoux: II est
retiré?
Le Président (M. Boucher): L'amendement, visant à
biffer dans les premier et troisième alinéas, après le mot
"permis", les mots "sauf une corporation municipale, une commission scolaire ou
une corporation de syndics", est-il adopté?
M. Alfred: Mme la députée de L'Acadie n'a pas
parlé encore.
Mme Lavoie-Roux: Non, j'admets que les mêmes fins vont
être atteintes et je ne veux pas attacher trop d'importance au
troisième paragraphe.
M. Lazure: C'est le dernier paragraphe qu'il faut lire
tranquillement.
Le Président (M. Boucher): Alors, vous retirez votre
amendement, Mme la députée de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui. Je ne suis pas chanceuse.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'article 14 est-il
adopté?
M. Marcoux: On voudrait vous faire plaisir mais...
Mme Lavoie-Roux: II y en a d'autres où vous pourrez me
faire plaisir et qui sont encore plus importants.
Le Président (M. Boucher): Alors, on revient à
l'article 18. Il y a un amendement, M. le ministre. L'article 18 sera
amendé de sorte que le premier alinéa soit modifié en
ajoutant à la fin ce qui suit: "L'office doit aviser le titulaire de sa
décision dans les 60 jours de la réception de ces plans et de ces
modifications."
Mme Lavoie-Roux: Cela, c'est par le ministre. Bon.
M. Lazure: C'est pour s'assurer que les procédures ne
seront pas inutilement tatillonnes et compliquées; on met le fardeau, si
vous voulez, de la rapidité de la décision sur le dos de l'office
en l'occurrence et on introduit cette idée de 60 jours. Cela n'implique
rien; ça dit ce que ça dit: "L'office doit aviser le titulaire de
sa décision dans les 60 jours de la réception de ces plans et de
ces modifications."
M. Grenier: Juste une question: Avez-vous prévu, par
exemple, ce qui arriverait pour quel- qu'un qui serait dans un loyer avec un
avis de 30 jours et qui pourrait être avisé d'en sortir? N'y
aurait-il pas lieu de réduire cela à 30 jours? Je comprends que,
pour la machine gouvernementale, 30 jours, c'est court, il faut l'admettre.
M. Lazure: Est-ce que ça existe, 30 jours? C'est
plutôt trois mois.
M. Grenier: C'est plus ou moins trois mois, des baux de cette
importance.
M. Lazure: Ah oui! Ce serait un grand logement pour une garderie.
C'est plutôt trois mois.
Mme Lavoie-Roux: Là-dessus, au moins, l'office va
être obligé de bouger; je ne peux pas être contre cela.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'amendement est
adopté?
Une voix: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Mais j'ai un autre amendement quand même;
cela n'enlève pas le mien.
Le Président (M. Boucher): Alors, allez-y, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je reviens avec l'amendement que j'avais
proposé cet après-midi. Est-ce qu'on a des copies pour le
député de Mégantic-Compton pour qu'il ne se fâche
pas contre moi?
M. Marcoux: Est-ce que vous en avez pour nous aussi?
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui. M. Lazure: Le fond, le jus.
Mme Lavoie-Roux: Le fond, c'est que je reviens à mon
argumentation de cet après-midi, à savoir que cela me semble
inutile que l'office soit l'unique responsable et qu'on ne puisse pas faire
appel... Par exemple, j'avais suggéré le comité de parents
et c'est d'autant plus vrai qu'à l'article 7 vous voyez que le
comité de parents doit être consulté sur la localisation ou
le changement de localisation d'un jardin de garde d'enfants,
l'aménagement et l'ameublement de la garderie ou du jardin d'enfants. Il
y a déjà, à l'article 7, des paragraphes qui indiquent que
les parents ont un rôle à jouer dans l'aménagement. Je me
dis que "avant de louer un local ou de modifier l'aménagement de ses
installations, soumettre à l'office les plans de ce local ou de ces
modifications et obtenir de lui une autorisation attestant que les plans de ce
local ou de ces modifications sont conformes aux normes établies par
règlement", ce serait un bon endroit où on pourrait, au lieu de
retourner à l'office qui est quand même une instance située
assez loin, permettre aux gens en place de prendre leurs
responsabilités.
Je sais que le ministre a fait valoir qu'on veut être bien
sûr que les normes sont respectées, etc. Je pense que si les gens
ne se conforment pas aux normes comme les normes d'espace ou tout autre
règlement qui sera édicté par l'office, ils courent le
risque de se faire enlever leur permis ou d'autres genres de
pénalités que vous prévoirez. C'est dans un esprit de
décentralisation. L'office, c'est quand même loin. Je ne vois
vraiment pas... Evidemment, il s'agit de construire. Il va falloir un permis de
construction de toute façon même pas de l'office de
la municipalité ou de je ne sais trop qui. Vraiment, j'ai vu trop
d'occasions où les gens sont paralysés. N'oubliez pas qu'il n'y
aura pas seulement une garderie à la fois qui va demander des
modifications de son local. Il peut y en avoir beaucoup qui auront recours
à l'office et c'est dans ce sens que je fais l'amendement. La copie va
venir.
M. Lazure: Bon!
Mme Lavoie-Roux: Si on veut quand même laisser...
Finalement, vous...
M. Grenier: Si vous voulez savoir par qui...
M. Lazure: Non. Si le comité de parents a
été consulté comme il doit l'être, il y a des
chances que le plan qui sera proposé à l'office aura de l'allure
et il sera approuvé rapidement par l'office, d'où la
nécessité de mettre 60 jours comme délai.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre, dans un hôpital
vous qui avez vécu là ce devait être la même
chose. Avant que cela fasse tout le tour de la république pour que vous
obteniez votre... À moins que vous agissiez quelquefois dans
l'illégalité, ce qui est fort possible...
M. Lazure: Je le faisais.
Mme Lavoie-Roux: Vous voyez?
M. Lazure: Oui, je le faisais surtout pour les garderies. Pour
créer une garderie, je l'ai fait.
Mme Lavoie-Roux: Bon! Je trouve que c'est vraiment...
M. Lazure: Je l'avoue. C'est prescrit. Cela fait dix ans. Non,
mais sérieusement, même dans le cas d'un aménagement...
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, s'il vous
plaît, pour officialiser l'amendement du député de
L'Acadie, l'amendement aurait pour but d'ajouter après le mot
"soumettre" de la quatrième ligne les mots "au comité
formé en vertu de l'article 7 ou à l'office, le cas
échéant" et en biffant les mots "à l'office".
M. Lazure: Oui, mais de toute façon, l'article 7 du projet
de loi prévoit déjà que le comité consultatif doit
être consulté quant à l'aménagement et à
l'ameublement de la garderie. Si l'amendement a pour objectif de faire cela, ce
n'est pas nécessaire, mais si on revient au fond de la question,
même dans des travaux de rénovation interne, de
réaménagement... Je parle par expérience. On l'avait fait
à l'hôpital Ignace Lafontaine dans une des anciennes maisons de
l'ancien surintendant médical où on avait aménagé
une garderie. Il fallait démolir une couple de murs. Cela nous prenait
un permis de la municipalité. Cela prend, de toute façon, un
permis de la municipalité.
Mme Lavoie-Roux: Pourquoi ne pas laisser cela là?
M. Lazure: La municipalité n'est pas là pour
s'occuper des normes de qualité dans un service de garde. Elle est
là pour contrôler les travaux de construction qui se font.
L'intérêt d'avoir l'autorisation de l'office dans un délai
raisonnable, c'est que l'office pourra décider et cela n'arrivera
peut-être qu'une fois sur dix pourra empêcher que des
aménagements se fassent au détriment de l'hygiène, de la
qualité des soins, tandis que...
Mme Lavoie-Roux: Non, mais n'oubliez pas, M. le ministre, qu'au
point de départ cette garderie va avoir eu son permis. On estime que
déjà...
M. Lazure: Oui. (21 heures)
Mme Lavoie-Roux: ... elle agit raisonnablement à
l'intérieur des normes édictées par l'office. Ce n'est pas
comme...
M. Lazure: Supposons, comme hypothèse, que vous avez une
garderie de deux planchers, ce qui n'est pas rare. Quand cette garderie a eu
son permis, il y avait une toilette à chaque plancher, un minimum d'une
toilette, supposons. La garderie en question, même après avoir
consulté son comité de parents, décide de
réaménager cela et de prendre les espaces sanitaires qu'il y
avait sur un des deux planchers pour les éliminer et ajouter de l'espace
pour accepter deux ou trois enfants de plus. Cela est concevable. À ce
moment-là, on peut se trouver, à l'office, devant un fait
accompli. On constaterait, deux mois ou six mois plus tard, qu'il y a
effectivement eu disparition des services sanitaires sur un plancher pour
permettre d'agrandir les espaces...
Mme Lavoie-Roux: Mais écoutez! Vous exagérez.
Quelle est la garderie qui va rester sans services sanitaires sur le
plancher?
M. Lazure: J'ai dit qu'il y avait deux planchers. Elle gardait
ceux d'en haut...
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais il faut qu'il y en ait sur les deux
planchers quand même. Voyons donc! Dans une école, il y en a sur
chaque plancher; à plus forte raison, dans une garderie. Parfois, mes
exemples ne sont pas bons, mais, cette fois-là, c'est vous.
M. Lazure: Je vous dis qu'exceptionnellement il serait prudent
que l'office puisse avoir l'occasion de regarder le plan d'aménagement.
Je ne vois pas pourquoi on en fait une si grosse affaire parce que c'est une
procédure qui est déjà tout à fait courante dans le
moment. On n'innove pas, on n'introduit pas quelque chose de nouveau. Cela se
fait actuellement et, dans le moment, cela se fait par le ministère. On
vous dit que l'office, qui sera une structure beaucoup plus
légère, sera en mesure de le faire dans un délai de 60
jours.
M. Grenier: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Remarquez bien que je ne trouve pas que l'amendement
est un amendement qui a de quoi renverser le monde. Il peut être
acceptable, sauf qu'il ne faut pas se trouver des bibittes de même pour
se permettre de voter contre la loi et tout ce qui accroche autour de l'office.
Je trouve que ce n'est pas là le point important de ce projet de loi. Je
pense que ce n'est pas un amendement sur lequel ont peut perdre beaucoup de
temps. Il y aurait peut-être lieu de qualifier ces travaux, par exemple,
de majeurs et de faire déterminer, dans les règlements, ce qu'est
un travail majeur dans une institution. Pour les autres travaux, les
déterminer en comité local. Si on déterminait ce que sont
les travaux majeurs, les grands travaux dont le ministre nous parlait tout
à l'heure, comme se mettre à jouer dans les deux étages,
il y aurait peut-être lieu que cela relève de l'office. Mais, pour
les autres travaux, ce pourrait être fait par un comité local.
Mme Lavoie-Roux: Mais, M. le Président, il y a d'abord des
normes générales qui vont être édictées par
l'office dans l'aménagement d'une garderie et qui ne seront pas
nécessairement faites pour la garderie À. Elles vont être
faites pour la garderie ABC. Il y en a probablement déjà qui
existent. Comme le dit le deuxième paragraphe, les travaux
effectués doivent l'être de toute façon conformément
aux normes générales d'aménagement d'une garderie. Le
principe que je défends, M. le Président, c'est que partout
où on peut donner aux gens une chance de décider eux-mêmes
et de décentraliser, sans qu'il y ait d'inconvénient majeur, il
faut essayer de la donner; sans cela, on arrive dans la structure avec tout ce
que cela comporte de lenteur et, somme toute, de non...
M. Lazure: On s'entend sur le principe. On s'entend sur
l'objectif.
Mme Lavoie-Roux: II y a déjà des plans
généraux d'édictés pour l'aménagement des
garderies, M. le ministre. Non?
M. Lazure: Écoutez!
Mme Lavoie-Roux: Elles doivent contenir des endroits sanitaires.
Elles doivent contenir...
M. Lazure: Si vous voulez, on va suspendre l'article. On va
essayer de trouver un qualificatif. Je suis bien d'accord, comme le
député de Mégantic-Compton le disait tantôt, de
parler d'aménagement majeur, mais il faudra définir "majeur". Si
vous voulez, on va suspendre cet article et on y reviendra.
Mme Lavoie-Roux: Mais il y a une suggestion qui m'est faite. Si
on ajoutait l'aménagement physique qui modifie la destination de
l'installation.
M. Lazure: C'est la fonction, la destination.
Mme Lavoie-Roux: Ce serait quelque chose de majeur.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: C'est à cela qu'on travaille. On s'entend sur
cette orientation.
Le Président (M. Boucher): Alors, on suspend l'article
18.
M. Grenier: L'Union Nationale va étudier si elle va
modifier les amendements libéraux.
Le Président (M. Boucher): Suspendons l'article 18 et
l'amendement. L'article 19?
M. Alfred: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Je me demandais, M. le Président, s'il
n'y aurait pas moyen vous pourrez peut-être me répondre
à ceci... "Le titulaire d'un permis qui prévoit cesser ses
activités doit en aviser l'office et les cesser conformément aux
conditions déterminées par règlement". Si ces conditions
ne devaient pas être incluses dans le projet de loi... Normalement,
j'imagine que les conditions seront quelque chose comme un avis aux parents, la
liquidation des biens mobiliers. Cela va se résumer à peu de
choses, j'en ai l'impression.
Qu'est-ce que vous avez quand il s'agit de la liquidation, par exemple,
d'un centre d'accueil ou d'un autre établissement? Je me dis que tout ce
qu'on peut sortir des règlements et mettre là... Ce n'est quand
même pas une série de dispositions. Ce doit être des avis
à donner. On pourrait peut-être l'introduire tout simplement ici
à l'article 19.
M. Grenier: M. le Président, si vous me le permettez.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Concernant l'article 19, je pense que quand on a
oeuvré dans le secteur des affaires sociales pour le placement de
personnes, que ce soit des enfants ou des personnes âgées, on a
les mêmes problèmes. Relocaliser ou des enfants ou des personnes
âgées, cela prend un
certain nombre de jours, de semaines ou de mois dans plusieurs cas. Je
pense que si on ne confie pas la responsabilité à un organisme
régional, cela ne peut pas être un organisme local qui va
déterminer cela. Remarquez bien que si on trouve une façon de le
faire par un organisme régional... Je pense qu'ici le règlement
va être important. Il va être important de savoir combien de temps
on donne à ces gens. Je pense qu'il faudrait que ce soit plus que moins
parce que, dans certains cas, il y a des meubles, mais il y a aussi du
reclassement de jeunes à faire. Cela peut être plus long qu'on
pense et affecter parfois plus d'une région.
M. Lazure: C'est surtout cela qu'il y a à faire et c'est
surtout cela qu'on fait actuellement. Quand il y a une garderie qui
décide de fermer, le personnel chez nous s'efforce de trouver d'autres
endroits. Je ne vois pas comment on peut mettre les procédures dans un
projet de loi. Je pense qu'il faut vraiment garder cela pour le
règlement.
M. Grenier: S'il y avait lieu, pour la rédaction du
règlement, d'être large dans le temps qu'on devra donner afin
qu'on ne soit pas pris... Vous le savez, on a vu cela dans d'autres milieux
lors de fermeture de foyers. Il faut être large s'il y a lieu.
M. Lazure: On prend note de cela.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 20?
Mme Lavoie-Roux: Une minute s'il vous plaît.
Le Président (M. Boucher): Êtes-vous encore à
l'article 19?
Mme Lavoie-Roux: Oui, si cela ne vous fait rien. J'avais une
question à poser. L'article 20 prévoit que "le titulaire d'un
permis ou une personne employée par un service de garde (...) a commis,
autorisé l'accomplissement, consenti ou participé à
l'accomplissement d'une infraction à la présente loi ou à
ses règlements". Dans le cas d'un titulaire, c'est sans
hésitation. Mais, il peut y avoir, à l'intérieur d'une
garderie, un employé parmi, disons, sept employés, qui commet un
acte...
M. Lazure: Bien sûr. Cela ne s'appliquerait pas à ce
moment-là.
Mme Lavoie-Roux: La façon dont cela est dit: "le titulaire
d'un permis ou une personne employée par un service de garde en
garderie..." À moins que je l'interprète mal, ce serait suffisant
qu'une personne commette un larcin pour qu'on annule le permis de la
garderie.
M. Lazure: On me dit que c'est l'expression qu'on retrouve dans
la Loi sur les services de santé et les services sociaux, mais pour
connaître un peu le réseau, j'ai l'impression que si cela existe
dans la loi sur les services de santé, c'est inopérant.
Mme Lavoie-Roux: II faudrait peut-être le corriger si c'est
inopérant.
M. Lazure: Vous avez raison. Ce n'était pas mon
intention...
Mme Lavoie-Roux: J'en suis convaincue.
M. Lazure: On a tout simplement transposé l'expression.
Cela ne me paraît pas réaliste parce qu'on ne peut certainement
pas tenir le titulaire d'un permis d'hôpital, la corporation de
l'hôpital, par exemple, responsable si un de ses employés commet
un larcin. De la même façon, on ne pourrait tenir le titulaire
d'un permis de garderie responsable.
Mme Lavoie-Roux: Alors, ce serait simplement "le titulaire d'un
permis" et on bifferait, dans "ou une personne employée par un service
de garde en garderie", les mots "ou une personne employée".
M. Lazure: C'est cela. On biffe tout, on garde "le titulaire d'un
permis" et on saute trois lignes plus loin à "a commis". Est-ce
cela?
Mme Lavoie-Roux: Non, moi, j'aurais mis: Le titulaire d'un permis
pour un service de garde en garderie, en jardin d'enfants... On enlève
seulement "ou une personne employée".
M. Lazure: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Biffer "ou une personne employée", est-ce
que cela irait?
Le Président (M. Boucher): Si j'ai bien compris, la
proposition d'amendement serait de biffer, après le mot permis, "ou une
personne employée"?
Mme Lavoie-Roux: Le titulaire d'un permis de service de garde en
garderie, en jardin d'enfants ou en halte-garderie...
Le Président (M. Boucher): Un instant. Mme Lavoie-Roux:
C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Biffer les mots "ou une
personne employée par "...
Mme Lavoie-Roux: Et remplacer par "le titulaire d' ".
Le Président (M. Boucher): "D'un service de garde en
garderie."
Mme Lavoie-Roux: On va en venir à bout. M. Lazure:
C'est un bon amendement.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Au paragraphe 3, j'en aurais un autre aussi, M.
le Président. Ce n'est pas de gros amendements, mais c'est pour bonifier
la loi.
M. Lazure: Voilà.
Le Président (M. Boucher): J'ai demandé si vous
aviez adopté l'article 19.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Boucher): L'article 19 est
adopté.
Mme Lavoie-Roux: On est dans 20.
Le Président (M. Boucher): On est dans le 20. Paragraphe
3?
Mme Lavoie-Roux: Oui. On énumère les raisons
d'annulation d'un permis et, en 3, on indique...
M. Lazure: Pour le bonifier encore plus, on me fait remarquer
qu'on n'a qu'à mettre le titulaire d'un permis a commis, comme je le
disais tantôt, autorisé l'accomplissement... C'est-à-dire
le titulaire de tout permis. On n'a pas besoin d'énumérer les
types de garde.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Lazure: C'est encore mieux. Plus court.
Le Président (M. Boucher): On reprend à l'article
20 en biffant, à partir du mot "permis", tous les mots jusqu'à "a
commis."
Mme Lavoie-Roux: Cela a bien du bons sens. M. Grenier:
Vous êtes toujours sur 20.
Mme Lavoie-Roux: On est à rebonifier l'amendement.
M. Grenier: 20, d'accord. Je reviendrai.
Mme Lavoie-Roux: Troisièmement, "la santé, la
sécurité ou le bien-être des enfants qui reçoivent
des services de garde en garderie, en jardin d'enfants, en halte-garderie et en
garde familiale est menacé." Je crois qu'il faudrait ajouter la
catégorie de la sécurité des enfants aussi en garde
familiale.
M. Lazure: Oui, vous avez raison.
Le Président (M. Boucher): Après "halte-garderie",
on ajoute "en garde familiale" et en retranchant le "ou".
Mme Lavoie-Roux: En garde familiale.
Le Président (M. Boucher): On dirait "en jardin d'enfants,
en halte-garderie", on retranche "ou".
M. Lazure: En garde en milieu familial.
Le Président (M. Boucher): Ou en garde en milieu familial.
Adopté?
M. Grenier: M. le Président, à premièrement,
on parle du titulaire d'un permis. "L'office peut suspendre, annuler ou refuser
de délivrer ou de renouveler un permis lorsque le titulaire d'un
permis..." Dans les garderies à but lucratif, par exemple, qui est
visé par le titulaire d'un permis? Est-ce que ce serait une personne
morale, une personne précise?
M. Lazure: C'est une personne morale.
Le Président (M. Boucher): L'article 20 adopté tel
qu'amendé. Article 21?
M. Grenier: 18 n'est pas fait.
M. Lazure: On y reviendra.
Le Président (M. Boucher): Article 21?
M. Lazure: 21.
Mme Lavoie-Roux: II y a un droit d'appel auprès de
l'office à 21 ; cela va.
M. Lazure: Cela va.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 22?
M. Lazure: C'est standard.
Mme Lavoie-Roux: C'est habituel.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Boucher): Adopté également.
Article 23?
Mme Lavoie-Roux: 23.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 24?
M. Lazure: C'est une disposition, 24, sur l'administration
provisoire. On y est à 24?
Mme Lavoie-Roux: Je suis encore à 23.
M. Lazure: À 23 essentiellement, c'est la fiche
d'assiduité et la fiche d'inscription, parce que nous, on paie les
subventions aux parents en partant des fiches d'assiduité de
fréquentation.
Mme Lavoie-Roux: Quels pourraient être les autres cas
prévus par la présente loi ou les règlements dans le
paragraphe 2?
M. Lazure: À part l'ordre du tribunal...
Mme Lavoie-Roux: Parce qu'on en ajoute encore dans les
règlements. (21 h 15)
M. Lazure: M. le Président, on n'en voit vraiment pas.
Mme Lavoie-Roux: J'aimerais que vous vérifiiez avec la Loi
sur les services de santé et les services sociaux et la Loi sur la
Régie de l'assurance-maladie. Je pense qu'ils sont tous
énumérés dans la loi et là c'est parce qu'on en
ajoute encore par les règlements. C'est une autre ouverture pour des
règlements possibles. S'il n'y a pas lieu d'en faire, pourquoi le
mettre?
M. Lazure: On peut le biffer. Mme Lavoie-Roux: C'est
cela.
M. Lazure: C'est un amendement et cela arrêterait
après le mot "tribunal".
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'amendement...
M. Lazure: À l'article 23, l'avant-dernier paragraphe
arrêterait après les mots "sur l'ordre d'un tribunal".
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Boucher): Alors on bifferait "ou dans les
autres cas prévus dans la présente loi ou ses
règlements."
Mme Lavoie-Roux: Oui. Parce qu'il reste encore le dernier
paragraphe pour fins d'enquête.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Une seule question. La fiche d'inscription et
d'assiduité dans le cas des haltes-garderies, est-ce que cela vous
semble nécessaire?
M. Lazure: La fiche d'inscription...
Mme Lavoie-Roux: Oui, l'assiduité l'est moins.
M. Lazure: Ce serait pour pouvoir rendre compte des
activités, ce n'est pas pour fait de paiement, à ce moment, c'est
pour rendre compte du volume d'activités. C'est intéressant
à avoir comme données.
Mme Lavoie-Roux: Cela vaudra ce que cela vaudra.
M. Lazure: Oui.
M. O'Gallagher: Nous sommes obligés de le garder de toute
façon.
Mme Lavoie-Roux: II faudra peut-être le sortir des calculs
généraux.
M. Lazure: D'accord.
M. Marcoux: II y a une chose c'est que quand les
règlements s'appliquent à tout c'est plus simple. Si on fait
toutes sortes de règlements différents...
Mme Lavoie-Roux: Mais il reste que, quand on veut avoir quelque
chose de rigoureux, c'est mieux d'avoir... S'il y a une halte-garderie chez
Steinberg, la fiche d'assiduité, pas chez Steinberg, mais au Salon des
métiers d'art, par exemple...
M. Lazure: Mais elles n'en auront pas. Ce sont seulement les
haltes-garderies permanentes.
Mme Lavoie-Roux: En fait ce serait surtout sur le nombre, la
fréquentation...
M. Lazure: C'est cela, le nombre d'enfants qui seront sous le
service dans la journée.
Mme Lavoie-Roux:... ou sur les noms mêmes. M. Lazure:
Pas sur des noms.
Le Président (M. Boucher): L'article 23 est-il
adopté tel qu'amendé?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
24?
M. Lazure: J'étais en train de dire qu'à l'article
24, il y a des stations provisoires. C'est un peu calqué, là
aussi, sur notre Loi des services de santé et de services sociaux, qui
permet dans certains cas d'assumer une tutelle, une administration
provisoire.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je ne veux rien changer, mais j'aimerais quand
même pour l'article 23 au moins, comme recommandation dans les
règlements que l'office va édicter, qu'au départ de
l'enfant de la garderie la fiche soit remise aux parents ou qu'elle soit
détruite.
M. Lazure: On va en tenir compte dans les règlements.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Lazure: C'est dans le même esprit que pour la loi 24,
rendu à 18 ans on détruit les dossiers.
Mme Lavoie-Roux: Quand même, il ne sert à rien de
garder des dossiers dont on n'a pas besoin.
M. Grenier: À l'article 24, M. le Président, si
vous me le permettez. J'ai fait préciser tout à l'heure à
l'article 20, "L'office peut suspendre, annuler ou refuser un titulaire de
permis ". On a parlé de but lucratif. Dans les garderies à but
non lucratif, est-ce que ce serait possible qu'une corporation puisse perdre
son permis à cause d'une seule personne, membre de la corporation, qui
pécherait à l'article 20?
M. Marcoux: Le paragraphe 1 a été amendé.
M. Grenier: Ou une personne employée. M. Lazure: On a
supprimé cela. Une voix: On a fait un amendement.
M. Grenier: Une personne employée, on l'a
supprimée.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton cela a été enlevé.
M. Marcoux: Le paragraphe 1 a été
amendé.
Une voix: On l'a amendé encore.
M. Grenier: D'accord. Ici, à l'article 24...
M. Marcoux: À l'article 20.1 on a gardé le
titulaire d'un permis a commis...
M. Lazure: On a enlevé "employée." M. Marcoux:
On a changé trois lignes.
M. Grenier: D'accord.
À l'article 24, quand vous dites que l'administration provisoire
peut être faite par l'office, est-ce que c'est à peu près
le genre qu'on verra dans les règlements qui ressemble à
l'administration des foyers qui est faite par un tuteur pour une période
de 60 jours? Est-ce à peu près cela qu'on aura?
M. Lazure: Exactement, oui. On calque le même
modèle.
Le Président (M. Boucher): Article 24, adopté?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 25.
Mme Lavoie-Roux: Cela va.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 26.
M. Lazure: Oui, c'est standard, cela découle des deux
autres, l'article 26.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 27.
M. Lazure: C'est l'office qui fait rapport au ministre.
M. Marcoux: C'est le "kit" habituel.
M. Lazure: C'est un rapport provisoire.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 28.
M. Lazure: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 29.
Mme Lavoie-Roux: Articles 27 et 28.
Le Président (M. Boucher): L'article 28 est
adopté.
Mme Lavoie-Roux: II a été adopté? Vous allez
vite, M. le Président, attendez qu'on vous dise qu'il est adopté!
Ce n'est pas parce que je veux retarder les travaux, mais je veux au moins
comprendre ce que j'adopte.
Le Président (M. Boucher): Les silences... M. Marcoux:
C'est un défaut des présidents...
Le Président (M. Boucher): J'interprète les
silences!
M. Marcoux: ... mais il y a des exceptions! Le
Président (M. Boucher): Article 28.
Mme Lavoie-Roux: À l'article 28 je ne l'avais pas
adopté, cela m'autorise à y revenir - je me demande si on ne
devrait pas ajouter que l'office doit, avant de soumettre un rapport provisoire
au ministre, donner au titulaire d'un permis l'occasion de se faire entendre et
de prendre connaissance du dossier.
M. Alfred: Où, madame?
M. Lazure: Vous voulez dire du rapport de l'administrateur
provisoire?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Et de prendre connaissance du rapport de
l'administrateur provisoire.
M. Lazure: Ce n'est pas un rapport d'enquête, là.
L'office assume la tutelle, l'administration provisoire et, avant de soumettre
son rapport provisoire au ministre titulaire de l'office, il donne la chance au
titulaire du permis de se faire entendre.
M. Grenier: Ce que la députée de L'Acadie demande,
c'est que la personne concernée puisse voir le rapport. Je pense que
c'est important.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Marcoux: Ce n'est pas à cette étape que son
intention devrait se concrétiser, c'est à l'étape du
rapport de l'enquête sur la garderie elle-même.
M. Lazure: Moi, cela me paraît présomptueux
d'obliger l'office à dévoiler le rapport provisoire qu'il
s'apprête à remettre au ministre; il peut y avoir des choses
confidentielles, qui sont contre l'intérêt public.
M. Alfred: II le donne avant d'en prendre connaissance?
M. Grenier: C'est après le rapport d'un tuteur, n'est-ce
pas?
M. Lazure: Oui.
M. Grenier: Bon. Après le rapport d'un tuteur, tout ce
qu'on demandera à une personne en titre d'une garderie, c'est d'avoir
l'occasion de se faire entendre, mais cette personne morale ou privée ne
sera pas mise au courant du contenu du rapport.
M. Lazure: Oui, une fois le rapport transmis au ministre.
Mme Lavoie-Roux: Mais où cela nous est-il assuré
qu'elle pourra le voir à ce moment-là? Je trouve que c'est
important que quelqu'un qui se fait enlever son permis, quelle que soit la
raison, sache noir sur blanc la raison pour laquelle c'est fait. Cela
évite souvent des appels, des remises en question. Il me semble que,
plus c'est clair, mieux c'est!
On s'en va vers une philosophie, par exemple, où les gens peuvent
même avoir accès à leurs dossiers médicaux, à
leurs dossiers d'école, d'adoption, ainsi de suite. Il me semble que
cela se situe dans...
M. Lazure: On peut remarquer que l'article 22, si on retourne un
peu en arrière, dit: "Une copie certifiée conforme de la
décision motivée de l'office est transmise, par courrier
recommandé..."
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas nécessairement la
décision. Elle est motivée, mais quand même...
M. Lazure: Elle est motivée. Encore une fois, là on
se lie vraiment pieds et mains à l'avance parce qu'on peut imaginer des
cas où ce n'est pas une personne morale, disons que c'est une personne
physique qui a commis des malversations, des malhonnêtetés assez
importantes. Si on suivait votre amendement, l'office serait obligé de
lui montrer le rapport...
M. O'Gallagher: À l'article 29.2°, on dit que l'agence
a une période pour améliorer ou faire améliorer la
situation. Il faut savoir quels sont les articles du règlement qui n'ont
pas été suivis.
M. Lazure: Oui, mais cela, le ministre va le transmettre.
M. O'Gallagher: C'est cela.
M. Lazure: Une fois qu'il aura pris connaissance du rapport
fourni par l'office. L'office, son obligation par rapport au rapport
provisoire, ce n'est pas vis-à-vis de la personne physique ou morale de
la garderie ou du service; c'est par rapport au ministre, par rapport au
gouvernement. Une fois que le gouvernement a le rapport en main, là il y
a, à l'alinéa 2°, "un délai durant lequel le titulaire
du permis..."
M. O'Gallagher: À une chance d'améliorer...
M. Lazure: C'est cela, de se conformer aux recommandations.
M. O'Gallagher:... de se conformer. Il est obligé d'avoir
une copie du rapport.
M. Lazure: À ce moment-là, il va l'avoir. Comme
c'est la pratique actuelle pour les enquêtes, les tutelles dans les
hôpitaux. On remet le rapport à la personne morale, à la
corporation de l'hôpital. Une fois que le ministre a en main le rapport
d'un tuteur, il en envoie immédiatement une copie à la
corporation de l'hôpital, avec les recommandations.
Mme Lavoie-Roux: Si, par la suite, il ne s'est pas amendé
ou que l'office juge qu'il ne s'est pas amendé suffisamment durant le
délai prescrit, à ce moment-là, il ne saura pas sur quoi
se base l'office pour dire qu'il ne s'est pas suffisamment
amélioré. Enfin, ma seule préoccupation, c'est que
même quand les gens ne sont pas jugés bons, il faut avoir les
normes les plus objectives possible. Les gens ont droit quand même de
connaître les...
M. Marcoux: Dans le fond, il peut probablement en appeler
à la Commission des affaires sociales également de l'abolition
d'un permis?
M. Lazure: De l'abolition d'un permis, oui.
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui, il le peut.
M. Lazure: Tout ce qui touche le permis, oui.
M. Marcoux: À ce moment-là, il y a quand même
une protection à ce niveau, au niveau de la Commission des affaires
sociales qui peut demander de prendre connaissance du rapport et
contre-interroger. Je pense qu'à un moment donné il peut y avoir
des éléments confidentiels. Je ne sais pas s'il ne peut pas y
avoir, à un moment donné, des aspects qui touchent la
moralité.
Mme Lavoie-Roux: ... quand même, l'homme ou la femme
concernée qui est l'objet de...
M. Marcoux: Le rapport va certainement faire état des
témoignages qu'il y a eu, des choses
comme cela. Il n'est peut-être pas sage, à ce
moment-là, que la personne concernée prenne connaissance
intégralement du rapport, ou des choses comme cela, avant qu'il y ait
des décisions de prises. (21 h 30)
M. Lazure: C'est la différence. La pratique courante,
c'est que le tuteur remet au ministre le rapport de sa tutelle ou de son
enquête. Une fois que le ministre en a pris connaissance et qu'il a pris
les mesures appropriées, il remet une copie à la corporation de
l'hôpital ou du centre d'accueil. Ce serait la même chose dans le
cas d'une garderie. Les responsables, comme on le disait tantôt, pour
pouvoir se conformer à l'article 29, deuxièmement, il faut qu'ils
aient le rapport au complet et qu'ils sachent pourquoi ils doivent
procéder à tel ou tel changement.
Mme Lavoie-Roux: Et il reste toujours le dernier appel à
la commission. Supposons qu'il n'est pas renouvelé, même en
dépit du paragraphe 2, il pourra toujours aller à la Commission
des affaires sociales.
M. Lazure: Un recours à la Commission des affaires
sociales, oui.
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Boucher): Retirez-vous votre amendement,
Mme la députée de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Oh! Je ne l'avais pas fait formellement.
C'était une suggestion.
Le Président (M. Boucher): Je l'avais pris en note.
J'attendais qu'il soit formulé. Vous le retirez?
Mme Lavoie-Roux: Si vous l'appelez un amendement, vous pouvez le
retirer.
Le Président (M. Boucher): D'accord. L'article 28 est
adopté. Article 29?
M. Lazure: Oui. Cela découle du reste. Mme Lavoie-Roux:
Oui.
Le Président (M. Boucher): L'article 29 est adopté.
Article 30?
Mme Lavoie-Roux: Oui, je pense que c'est... M. O'Gallagher:
Cela va.
Le Président (M. Boucher): L'article 30 est adopté.
Article 31 ?
M. Lazure: C'est la nomination de l'enquêteur. On a suivi
pas mal le modèle de la Loi sur les services de santé.
M. O'Gallagher: Ce doit être la même chose.
M. Grenier: Est-ce copié directement de la tutelle qu'on
fait à l'occasion dans les centres d'accueil et dans les hôpitaux?
Cela ressemble à cela.
M. Lazure: Oui, à peu près.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. O'Gallagher: Il n'y a pas de différence.
Mme Lavoie-Roux: Cela fait longtemps que je n'ai pas
étudié le vocabulaire du ministre d'Etat au Développement
culturel. C'est peut-être superfétatoire d'ajouter "sauf du
pouvoir d'imposer l'emprisonnement" puisque, de toute façon, il y a
seulement les tribunaux qui peuvent condamner des gens. Les commissaires
peuvent condamner à la prison?
M. Lazure: Ah!
Mme Lavoie-Roux: La commission Keable.
M. Marcoux: Non, la CECO.
M. Lazure: CECO.
M. Marcoux: La commission Keable n'a pas encore condamné
qui que ce soit.
M. Lazure: CECO. Vous savez, la commission libérale?
M. Marcoux: Sur les crimes.
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui. C'est bien. C'est très
bien.
M. Marcoux: Oui, on l'a prolongée.
Mme Lavoie-Roux: Cela dure depuis assez longtemps. Je ne sais pas
combien cela coûte à l'État, mais, en tout cas,
espérons que c'est utile.
M. Marcoux: Parce qu'il reste encore des crimes.
Le Président (M. Boucher): L'article 31 est-il
adopté?
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Boucher): À l'article 32, il y a
un amendement afin que le premier paragraphe soit modifié de la
façon suivante: "1. au titulaire d'un permis de service de garde en
garderie visé dans les paragraphes 1, 2, 3 et 4 de l'article 4."
M. Lazure: Notre amendement, M. le Président, je vais
l'expliquer rapidement. Comme on l'a dit à plusieurs reprises, les
garderies à but lucratif sont admissibles aux subventions indirectes de
l'État par le biais des subventions aux parents, mais ne sont pas
admissibles aux subventions
directes qui sont, par exemple, la subvention maximale de
démarrage de $30 000 et la subvention qu'on aura à partir du mois
d'avril de $2 par jour par place qui sert à renouveler
l'équipement et qui sert aussi au réaménagement de
garderies, le cas échéant. Essentiellement, les subventions dont
il est question dans l'article 32 ne sont pas les subventions indirectes aux
parents. Ce sont les subventions directes à la garderie pour acheter
l'équipement, pour démarrer, pour créer une nouvelle
garderie. La deuxième subvention directe, ce sont les $2 per capita qui
servent au renouvellement des équipements. Nous pensons que la garderie
à but lucratif, qui fait son choix d'offrir un service dans le cadre
légal d'une garderie à but lucratif, doit, à ce
moment-là, assumer certains risques.
On ne voit pas comment vous pourriez, en même temps, dans une
garderie à but lucratif, vous attendre à faire payer
l'équipement, les jouets et tout l'aménagement par des fonds de
l'État et toucher un bénéfice. De plus, à la fin
d'une opération, si le propriétaire d'une garderie à but
lucratif décidait de fermer ses portes, qu'est-ce qui arriverait
à tous les meubles ou à tout l'aménagement qui auraient
été payés par les fonds de l'État? Cela nous
paraît évident, d'ailleurs la plupart des garderies privées
nous ont toujours dit: Nous, on ne vous demande pas des subventions; on vous
demande seulement d'avoir le droit de fonctionner officiellement et
ouvertement; on vous demande la reconnaissance et on vous demande de laisser
aux parents le choix de décider, à même la subvention
qu'ils reçoivent du gouvernement, d'envoyer leurs enfants chez nous ou
ailleurs. Pour nous, cela nous paraît fondamental que ces garderies
à but lucratif ne reçoivent que les subventions indirectes.
M. Grenier: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: J'avais dit que j'interviendrais à l'article
32. Bien sûr, j'ai un sous-amendement à apporter à
l'amendement du ministre. Ici, on pourrait bien, par un amendement, demander,
vu qu'on demande des états financiers des garderies dites
privées, le budget de $30 000 de démarrage. Je pense bien que
cela n'atteint pas ce coût. Le sous-amendement que je proposerai à
cet article est le suivant: Ajouter après "Au titulaire d'un permis de
service de garde en garderie visé dans les paragraphes 1, 2, 3 et 4 de
l'article 4", "ainsi qu'à tout autre titulaire d'un permis de service de
garde en garderie, pour toute dépense occasionnée par
l'établissement de nouvelles normes établies par l'Office".
Il est bien sûr qu'à ce jour le ministre a montré de
la bonne volonté à l'article 4 en acceptant que continuent
d'oeuvrer les garderies privées au Québec en les incorporant
à l'article 4 et à l'article 5. Quand on arrive à
l'article 32, il est clair qu'à partir de maintenant il y aura de la
concurrence. On est d'accord, à savoir que les garderies dites populai-
res soient établies à peu près où elles le
désireront. Il est clair qu'à partir de maintenant, demain matin,
des garderies populaires viendront s'installer près des garderies
privées et elles auront le droit. Il y aura le règlement de
zonage qui arrivera, mais il reste que, en dehors de cela, les garderies
populaires pourront s'installer voisines des garderies privées.
À partir de maintenant, je pense que si le ministre veut
être sérieux et s'il a l'intention de vraiment permettre que les
garderies privées puissent vivre, il va falloir que, s'il exige des
états financiers comme on l'a fait tout à l'heure, qu'il accepte
l'amendement qu'on lui propose maintenant. Il est évident qu'on exigera
des garderies privées un service comme il y en a un dans les garderies
dites populaires. À partir de là, leurs moyens de subventions
seront très limités puisqu'elles n'auront pas, bien sûr, le
budget de démarrage. Il faut se rappeler qu'elles coûtent de
l'argent en moins à l'État. Le budget de $30 000 que cela me
coûte de ma poche, pour les garderies populaires, j'en suis, mais il
reste une chose, c'est qu'elles partent, au départ, à
zéro. À partir de là, si les normes d'une garderie
privée sont les mêmes je veux qu'elles soient les
mêmes je pense que le ministre devra au moins accepter
l'amendement qu'on lui propose, au moins celui-là. On a le cahier de
normes qui nous est donné et ce sera, bien sûr, sujet à
modifications. J'espère qu'au moins ce sera sujet à modifications
dans plusieurs cas parce qu'on est en faveur de l'amélioration. Il
faudra qu'on permette aussi, si on est sérieux, que les garderies
privées puissent suivre aussi le cheminement que feront les garderies
populaires à partir de maintenant.
Je suis d'accord qu'on implante les garderies dites populaires, les
garderies publiques par rapport aux garderies privées, mais il faut
être conscient que, depuis quatre ans, depuis qu'on a "stoppé"
l'émission des permis je l'ai dit au début de la
commission et je veux le rappeler au ministre depuis 1975, 308 permis
hébergeaient...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît!
M. Grenier: M. le Président, voulez-vous qu'on
suspende?
Une voix: Vous avez terminé?
Le Président (M. Boucher): Allez-y, M. le
député de Mégantic-Compton. L'ordre est revenu.
M. Grenier: En 1975, lorsqu'on a cessé de donner des
permis dans le secteur privé. On avait 11 561 jeunes en garderies et en
1979, quatre ans plus tard, il ne restait plus que 125 garderies avec 4639
enfants. Est-ce que le ministre a l'intention de continuer de permettre aux
garderies de survivre un certain nombre de mois ou d'années ou s'il veut
que le système continue au Québec? Qu'il nous le dise à
cet article-ci. Si ce n'est pas son intention, il y a tout ce qu'il faut ici
pour les arrêter. S'il ne veut pas la continuité, on va voter
l'amendement et on se dira, à partir de là: II n'y a plus
de place pour les garderies privées.
J'ai établi dès le départ cet après-midi que
je suis entièrement d'accord, principalement dans une région
comme la mienne, qu'il y ait des garderies publiques, des garderies dites
populaires. Je suis complètement d'accord là-dessus, mais je
voudrais bien que le ministre nous dise... Il l'a dit à l'article 4 et
ça paraissait bien, ça paraissait ronflant et cela lui permettait
d'avoir l'appui de l'Union Nationale pour son règlement.
Mme Lavoie-Roux: À part cela, vous vous êtes fait
féliciter.
M. Grenier: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Nous nous sommes fait honnir.
M. Grenier: Sauf que moi, ce n'est pas pour les mêmes
raisons que le Parti libéral, par exemple. Je ne suis pas
accroché à un office pour dire non. Je me suis accroché
à une chose qui est sérieuse, qui va selon notre programme. On
croit à l'initiative privée et ici, à l'article 32, on va
y mettre fin à plus ou moins brève échéance. Ce
sera quelques semaines dans certains cas et quelques mois dans d'autres. Le
ministre ne nous parle nulle part, dans la loi qu'on a dans les mains, de la
somme qu'il va donner à des gens pour fermer les services. Cela se voit
pourtant dans d'autres ministères. Il y a des services privés qui
vont arrêter tout à l'heure. Il y a un patrimoine de familles
autour de cela. Est-ce que le ministre a l'intention de laisser fermer cela
maintenant et dire: Bravo, c'est fini et on n'a plus de secteur privé?
Il aura peut-être à nous dire les sommes qu'il investira pour
fermer le secteur privé et le remplacer par le secteur public parce
qu'à partir de là il dépensera des $30 000 pour mettre sur
pied des garderies publiques aussi, pour les subventionner. J'aimerais que le
ministre soit clair sur cet article de la loi et nous dise s'il a l'intention
de continuer d'aider, mais qu'il ne farde pas la situation, qu'il ne nous jette
pas de poudre aux yeux comme il l'a fait à l'article 4 et qu'il ne nous
dise pas, par exemple, qu'elles vont continuer, que c'est bien correct, que
c'est bon, qu'elles ont leur place. Non, non! Qu'il nous dise
précisément s'il a l'intention de les aider ou non, s'il les
laisse continuer d'oeuvrer comme elles le font dans le moment en exigeant
qu'elles présentent un rapport financier on s'est rallié
tout à l'heure à cet amendement en ne
généralisant pas les $2 per capita qui seront là. Il n'y a
pas de sommes de démarrage données et il n'y a pas de sommes de
fermeture prévues pour ces personnes. Je veux avoir une politique claire
du ministre sur l'article 32.
M. Alfred: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: J'ai entendu les jérémiades du
député de Mégantic-Compton. Il ne m'a pas fait pleurer du
tout.
M. Grenier: Cela ne vaut même pas une réponse,
pauvre enfant.
M. Alfred: C'est la raison pour laquelle je passe la parole au
ministre parce qu'il faut à tout prix battre l'amendement du
député de Mégantic-Compton parce qu'il veut nous faire
pleurer.
M. Grenier: Brillante intervention!
M. Lazure: M. le Président, rapidement. Je veux surtout
être très clair. Je pensais l'avoir été il y a cinq
minutes, mais je vais l'être à nouveau. On ne peut pas jouer sur
les deux tableaux à la fois. Si un individu ou un groupe d'individus
veut obtenir un permis de garderie à but lucratif, il doit assumer
certains risques et ces risques sont normaux. Cet amendement qui, en apparence,
est anodin, qui, en apparence, n'impliquerait pas beaucoup de dépenses
de l'État, pour nous il implique beaucoup de dépenses de
l'État et, pour nous, il est inacceptable sur le fond du principe.
Je vais vous lire seulement quelques lignes d'un communiqué de
presse de l'Association des propriétaires de garderies du Québec.
Québec, le 6 décembre - je pense que c'est jeudi dernier. En
terminant, Mme Huguette Boucher-Bacon lance un appel au sens
d'équité et de justice de M. René Lévesque pour
qu'il invite le ministre Lazure à corriger cette loi afin que le libre
choix des parents soit préservé, qu'il continue d'exister au
Québec un réseau de garderies privées qui ne coûte
rien à la population parallèlement à un réseau de
garderies publiques qui s'avère déjà très
coûteux pour les contribuables et qu'on respecte le droit fondamental de
tout citoyen. (21 h 45)
Nous avons ouvert ce texte de loi justement pour laisser aux parents le
libre choix, mais qu'on ne vienne pas, d'une part, dans un communiqué de
presse officiel signé par Mme Boucher-Bacon, prétendre que cela
ne coûtera rien à l'État et en même temps, par un
amendement, venir demander des subventions directes de l'État.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aurais une question
à poser au ministre. Moi, je suis tout à fait d'accord pour qu'en
ce qui a trait, disons, aux $37 000 prévus pour le démarrage et,
je pense, pour un renouvellement tous les trois ans, aussi...
M. Lazure: Ce sont les $2 par jour par place qui constituent un
fonds pour le renouvellement.
Mme Lavoie-Roux: Maintenant, tant que ceci constitue un fonds
pour le renouvellement, je suis d'accord pour qu'ils ne soient pas admissibles
aux subventions, mais si un jour... Parce que la pression se fait dans le sens
que cette allocation directe aux garderies aille en augmentant et que ce soient
des garderies... C'est une représentation
des divers regroupements de garderies à but non lucratif que de
plus en plus la subvention soit accordée directement à la
garderie et moins aux parents, enfin, que ce soit inversé à plus
ou moins longue échéance. Je pense que c'est dans ce sens que les
garderies à but non lucratif veulent qu'on s'achemine. Je pense
qu'à ce moment, si, par exemple, d'année en année, de deux
on devait monter à quatre et que l'autre diminue en conséquence
ou etc., là, moi je suis d'accord avec le député de
Mégantic-Compton qu'on ne... Ce serait simplement dans les mots qu'on
permettrait. Tantôt on a fait toute l'argumentation à savoir
qu'elles recevaient des subventions pour les gens qui ne pouvaient pas payer
d'une façon directe. Je pense qu'à ce moment, on les mettrait
dans la position, en admettant que la moitié de leur clientèle
est subventionnée, qu'elles ne pourraient plus même accommoder
cette clientèle. À ce moment, le choix des parents serait
diminué d'une façon indirecte. En autant que ce sont des fonds ou
des subventions qui valent pour l'équipement je pense que
c'était le sens du télégramme - je suis d'accord avec le
ministre. Mais dans la mesure où ce qui est versé directement ou
pourrait être versé directement aux garderies est vraiment
versé pour le soin de l'enfant, je pense qu'il faut quand même
être logique. Dans la mesure où le ministre admet et a dit en
deuxième lecture qu'il veut que les garderies à but lucratif
vivent, là je pense qu'il faut qu'il soit logique parce que tout
à l'heure il a dit: On ne peut pas faire deux sortes de garderies.
Celles qui prendraient simplement du monde qui ne paierait pas et du monde qui
serait capable de payer, et on a eu toute l'argumentation de la discrimination
à laquelle je me suis rangée d'ailleurs. Je pense qu'il faut
être logique dans l'autre sens aussi. Dans la mesure où il y a un
renversement, il faudrait, à ce moment, accorder aux garderies cette
subvention indirecte qui deviendrait directe en conséquence.
M. Lazure: Je pense que c'est une remarque qui est pertinente
à partir du moment où, c'est une hypothèse, le gros du
financement venant de l'État vers les garderies ne se ferait plus par le
biais des parents, mais directement aux garderies. C'est bien sûr qu'il
faudrait réviser nos positions à ce moment. Dans l'état
actuel des choses, le gros du financement se fait par les subventions et il n'y
a pas de perspective à court terme pour changer ce mode de
financement.
Mme Lavoie-Roux: Les $2 qui sont versés en surplus ne sont
pas versés comme un supplément de la subvention quotidienne pour
le soin de l'enfant.
M. Lazure: Non, c'est un fonds de roulement.
Mme Lavoie-Roux: C'est un fonds de roulement.
M. Lazure: Qui remplace le fonds de roulement, il n'est pas
commencé, d'ailleurs; cela commence le 1er avril.
Mme Lavoie-Roux: En 1981.
M. Lazure: Mais cela va remplacer ce qui existe actuellement.
Actuellement, on donne un fonds de roulement qui est assez modeste et qui
équivaut, pour une garderie de 30 à $5000, $6000 par
année. C'est 15% des sommes totales que les parents subventionnés
versent à la garderie. C'est une méthode de calcul très
compliquée; c'est pour cela qu'on a changé la méthode. On
l'augmente, d'ailleurs. On double. Les $2 par place par jour équivalent,
pour une garderie de 30, à environ $12 000 par année de fonds de
roulement, $10 000 à $12 000 de fonds de roulement. Si jamais le mode de
financement actuel des garderies qui est axé, qui est basé sur la
subvention aux parents, changeait de façon significative, à ce
moment, il faudrait réviser nos positions vis-à-vis des
allocations à fournir directement aux garderies à but
lucratif.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que là je n'ai pas le temps
de penser à un autre amendement qui prévoirait cette
éventualité. Est-ce qu'il y a un engagement de la part du
ministre que, la journée où les subventions iront directement aux
garderies pour l'entretien ou le soin des enfants, à ce moment, le
gouvernement ou le ministère des Affaires sociales est prêt
à réviser sa position en conséquence?
M. Lazure: Sûrement. Je n'ai pas d'objection. Je veux
revenir aux remarques du député de Mégantic-Compton. Quoi
qu'il en dise, en ouvrant plus large la porte et je vous fais remarquer
que, depuis 1974, elle était complètement fermée, la
porte; il n'y a pas de permis qui ont été émis à
des garderies à but lucratif depuis 1974 on est sérieux;
on veut vraiment que, dans certaines régions, si les communautés
décident que c'est cela qu'elles veulent avoir, une garderie à
but lucratif, elles pourront le faire. Si un jour le gouvernement change de
façon importante sa politique et que le gros du financement, au lieu
d'être assumé par les subventions aux parents, est versé
directement aux garderies, à ce moment, je m'engage à
réviser notre position vis-à-vis du financement aux garderies
à but lucratif.
M. Grenier: En attendant cela - cela peut être pas mal
long, même que ce n'est peut-être pas l'intention du ministre trop;
il ne nous l'avouera pas ce soir - est-ce que le ministre sait qu'à
partir du prochain budget, quand cela sera autorisé, à
côté de garderies privées, il va s'installer une garderie
populaire qui, elle, pourra être financée et avoir un budget de
démarrage de $30 000? Qu'est-ce qu'il a l'intention de faire avec les
deux garderies privées de Sherbrooke, par exemple, et les autres qu'on
connaît? Est-ce qu'il a l'intention de les acheter? Est-ce qu'il va leur
donner un budget de dédommagement? Qu'est-ce qu'il va faire à ces
gens qui vont crever en dedans de six mois? Est-ce qu'ils ont un patrimoine de
ramassé ces gens? Ils ont mis un investissement; ce n'est pas
sûr
qu'ils vont le revendre à leur concurrent qui va s'installer.
Qu'est-ce que le ministre a l'intention de faire avec ces garderies?
M. Lazure: Ce sont des cas hypothétiques; je ne pense pas
que ce soit la place pour répondre. Je veux bien regarder ces deux
cas...
M. Grenier: Je cite une exemple là. Ce sont toutes des
garderies privées.
M. Lazure: ... et donner des réponses au
député de Mégantic-Compton dans les jours qui viennent. Je
ne connais pas en détail ces deux cas.
M. Grenier: Je ne veux pas que le ministre se rabatte sur cela;
je retire les exemples que j'ai donnés. Qu'est-ce que le ministre va
faire avec les garderies privées à but lucratif qui ont fait un
investissement de l'ordre de $25 000 ou $30 000 et qui ne se sont pas mises
millionnaires? Le ministre le sait et cela a été dit à
plusieurs reprises. C'est un concurrent intéressant, qui a monté
un système au Québec. Qu'a-t-il l'intention de faire avec ces
garderies, à partir de demain matin, avec la loi qu'on est en train de
se donner là quand, juste à côté, il pourrait y
avoir une garderie populaire? Je ne leur en veux pas, encore une fois, mais je
veux quand même être honnête envers les gens qui oeuvrent
dans le milieu depuis bon nombre d'années. Qu'est-ce que le ministre a
l'intention de faire avec ces gens qui, demain matin, n'ont plus leur place
sous le soleil?
M. Lazure: M. le Président, si le député de
Mégantic-Compton veut absolument me faire dire que ce gouvernement-ci a
toujours affiché bien ouvertement, même si certains en ont
douté depuis quelques jours, qu'il avait un préjugé
favorable vis-à-vis de la création de garderies à but non
lucratif, ceci ne nous empêche pas de nous comporter de façon plus
libérale que l'ancien gouvernement, si j'ose dire, de nous comporter de
façon plus ouverte en prévoyant dans notre projet de loi que des
garderies à but lucratif non seulement pourront être maintenues,
mais que de nouvelles pourront être ouvertes.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sherbrooke.
M. Gosselin: M. le Président, j'aurais peut-être un
commentaire à ce moment-ci. Si on veut être conséquent avec
les principes, à savoir qu'une garderie à but lucratif est
censée être en mesure et je pense que les garderies
à but lucratif du Québec en ont fait la démonstration
de très bien vivre sans subvention de l'État, je pense que
c'est sain de concevoir que les subventions de l'État n'iront qu'aux
garderies à but non lucratif ou populaires ou d'un autre type.
Par ailleurs, il y a tout un examen de politique d'aide aux garderies de
quelque type qu'elles soient, comprenant bien les garderies à but lucra-
tif également quant au support que l'office devra apporter au programme
de formation et quant à certaines modalités qui sont
peut-être à envisager pour les modifications des taxes.
Je ne sais pas quelles taxes sont payées par les garderies, mais
je connais l'exemple de certains foyers pour personnes âgées non
accrédités dans le réseau des Affaires sociales et qui
rendent des services aux collectivités qui ont à payer des taux
de taxes municipales souvent très élevés. Je pense qu'il y
aurait de l'aide autre que des subventions directes qui pourrait être
convenue dans une véritable politique de promotion des services de garde
et qui pourrait rejoindre également les garderies privées.
Je ne fais que citer un autre exemple. Le gouvernement du Québec
vient de lancer le programme d'intégration des jeunes à l'emploi
qui prévoit des stages de travail pour des jeunes de moins de 30 ans
dont le salaire est financé, pendant trois mois entiers, en industrie ou
dans des corporations quelconques. Pourquoi, dans ces futurs programmes de
création d'emplois, ne concevrait-on pas la possibilité d'offrir
aux garderies nommément, et aux vôtres comme aux garderies sans
but lucratif, ces stagiaires que sont ceux qui font partie des formules
d'intégration des jeunes à l'emploi? Je pense donc, pour me
résumer, qu'il y a une variété d'interventions, d'aide et
de support qui doivent être convenus, qui peuvent toucher des aspects
fiscaux ou des aspects de la main-d'oeuvre ou de la formation auxquels l'office
pourra concourir et il est, à ce titre, superflu d'inclure
nommément à l'article 32 les subventions aux garderies à
but lucratif.
M. Marcoux: Rejeté sur division.
M. Grenier: Non, non, il va y avoir un vote.
Le Président (M. Boucher): Êtes-vous prêt
à voter sur le sous-amendement du député de
Mégantic-Compton à l'article 32? Je fais procéder par
énumération. Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sherbrooke.
M. Gosselin: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: Contre et je tiens compte des remarques du
député de Sherbrooke.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: En faveur.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Lazure: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Contre.
Le Président (M. Boucher): Le sous-amendement est
rejeté à six contre un.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Sur l'amendement?
Mme Lavoie-Roux: II est terminé l'amendement, j'en ai un
autre.
Le Président (M. Boucher): C'est-à-dire le
sous-amendement. On était sur le sous-amendement du député
de Mégantic-Compton. Il y a un amendement à l'article 32.
M. Grenier: Le Parti libéral veut démontrer
maintenant qu'il est en faveur des deux quand même, après avoir
voté contre cet amendement pour faire semblant qu'il joue les deux
jeux!
Mme Lavoie-Roux: Je vais faire... Vous m'embêtez, c'est de
la procédure.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que vous adoptez
l'amendement?
Mme Lavoie-Roux: Attendez une seconde.
Le Président (M. Boucher): Après, vous pourrez en
proposer d'autres.
M. Grenier: Le Parti libéral a voté contre mon
amendement pour aider les garderies privées. On ne jouera pas aux deux,
on ne sera pas pour les deux, n'est-ce pas? On est contre. C'est clair,
là!
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, M. le
député de Mégantic-Compton.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je respecte le point de
vue du député de Mégantic-Compton, je pense qu'il peut
faire la même chose envers les autres membres de la commission.
M. Grenier: Oui, mais nous, on le savait d'avance.
Mme Lavoie-Roux: J'ai un sous-amendement. Je voudrais en
tout cas, M. le Président, je compte sur votre indulgence pour le mettre
là où il va aller, je vais le présenter comme
sous-amendement présenter un sous-amendement qui est en
lui-même très clair. Ce serait pour ajouter un
quatrièmement.
M. Marcoux: On pourrait adopter l'amendement, à ce
moment-là.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on peut adopter
l'amendement du ministre?
M. Marcoux: On peut adopter 1, 2, 3 avant d'aller à 4.
M. Lazure: C'est-à-dire qu'on se prononce sur notre
amendement qui est très simple.
Le Président (M. Boucher): Vous pourrez en faire un
amendement au lieu d'un sous-amendement.
M. Marcoux: Vous pourrez présenter 4° une fois que 1,
2 et 3 seront adoptés.
Mme Lavoie-Roux: Celui-là est celui de M. Grenier, c'est
celui du ministre que je veux.
M. Marcoux: Les subventions sont accordées aux quatre
autres types de garderies. (22 heures)
Mme Lavoie-Roux: D'accord, on va adopter celui du ministre et je
vais revenir avec mon amendement après.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'amendement de M. le
ministre est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie, proposez votre amendement.
Mme Lavoie-Roux: Je l'ai fait de bonne foi, adopter l'autre
avant; j'espère que je ne me ferai pas jouer de tour. On arrive à
un quatrièmement...
Le Président (M. Boucher): À la suite du paragraphe
3.
Mme Lavoie-Roux: ... qui se lirait comme suit: Au titulaire d'un
permis de service de garderie à but lucratif, uniquement dans le cas
d'aide financière aux familles ou dans le cas où une aide
équivalente serait accordée au titulaire. C'est le cas dont on a
discuté; il y a quand même des subventions qui sont
accordées à ce moment-là, dans le cas de l'aide aux
familles...
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: ... au titulaire d'un permis de service de
garderie à but lucratif.
M. Lazure: Cela vient ailleurs. Les subventions, c'est l'article
39. Tout ce qui touche les subventions aux parents, c'est l'article 39, ce
qu'on appelle: "Contribution, exonération et aide financière ".
C'est traité dans l'article 39.
M. Marcoux: Voulez-vous répéter? C'est pour l'aide
aux parents que vous voulez assurer?
Mme Lavoie-Roux: C'est dans le cas où il y aurait un
renversement, ce dont on a discuté tout à l'heure, le ministre et
moi-même, à l'effet que pour les services, au lieu que ce soit
versé aux parents pour le maintien d'un enfant, cela évoluerait
vers le versement à la garderie. Alors, ce serait au titulaire d'un
permis de service de garderie à but lucratif uniquement dans le cas
d'aide financière aux familles ou dans le cas d'une aide
équivalente au titulaire. Si ce n'est pas l'aide versée aux
familles, elle sera versée au titulaire. Ou dans le cas d'une aide
équivalente accordée au titulaire.
Le Président (M. Boucher): L'amendement, pour les fins du
journal des Débats, de la députée de L'Acadie serait
à l'effet d'ajouter, à la fin de l'article 32, un
quatrième paragraphe qui dirait: Au titulaire d'un permis de service de
garderie à but lucratif, uniquement dans le cas d'aide financière
aux familles ou dans le cas d'une aide équivalente accordée au
titulaire.
Mme Lavoie-Roux: Si elle est accordée directement à
la garderie au lieu d'être accordée à la famille.
M. Lazure: Vous revenez à la question que vous me posiez
tantôt, à savoir si j'étais prêt à prendre
l'engagement si le système était modifié...
Mme Lavoie-Roux: J'aimerais mieux le voir dans la loi.
M. Lazure: ... de façon majeure. C'est parce que là
vous présentez quelque chose qui apparaît déjà dans
la section des articles 39 à 42. Si vous vouliez c'est la section
de tout le financement le garder en suspens, j'admettrais qu'on y
revienne, si vous jugez bon d'y revenir encore après. Dans l'article 32,
ce sont les subventions strictement versées à la garderie pour
l'équipement; plus tard, dans l'article 39, vous allez voir, ce sont les
contributions des parents, les exonérations des parents selon le revenu
du ménage et, quand il y a exonération partielle ou totale, il y
a l'aide financière qui est versée par l'office et, par
commodité, elle est versée directement à la garderie, mais
au nom des parents. Ce que vous soulevez là, c'est contenu dans les
articles 39 à 42. Je pense qu'on comprendrait mieux si on allait
à l'article 39.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on peut, pour le moment, le laisser en
suspens, l'article 32?
Le Président (M. Boucher): Vous allez suspendre votre
amendement à l'article 32?
Mme Lavoie-Roux: On verra comment on peut l'intégrer dans
les autres, d'accord?
Le Président (M. Boucher): D'accord, suspendu. Article
33.
M. Grenier: Avant de passer à l'article 33...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: ... est-ce que le ministre est conscient que, demain
matin, il peut y avoir 125 garderies qui seraient prêtes à passer
au secteur public?
M. Lazure: C'est une question tout à fait
hypothétique; je n'ai pas de réponse sur des questions
hypothétiques.
M. Grenier: Cela peut se produire demain matin, c'est possible
que cela se produise, puis-qu'avant de ne valoir rien sur le marché
peut-être que ces garderies seraient désireuses de devenir des
garderies publiques. Est-ce que le ministre peut nous assurer, ce soir
il y a environ 6000 enfants que le fonds de roulement investi dans ces
garderies, il est prêt à le rendre public pour permettre de donner
$30 000 à tout ce monde pour les rendre publiques9
M. Lazure: M. le Président, je ne peux tout simplement pas
concilier les remarques du député de Mégantic-Compton avec
les représentations qui ont été faites par les
porte-parole des garderies privées à but lucratif jusqu'à
maintenant. Je reviens encore au communiqué de presse de la
présidente qui faisait grand état que le réseau de
garderies privées ne coûtait rien à la population. Encore
une fois, on ne peut pas jouer sur les deux tableaux en même temps.
M. Grenier: M. le Président, je pense bien que le ministre
comprend facilement que ces personnes, maintenant qu'on vote cet article 32,
après avoir voté les articles 4 et 5 qui leur donnaient une lueur
d'espoir en deuxième lecture... On arrive à l'article 32; pas
besoin de dire au ministre il l'a compris depuis longtemps que
ces gens n'ont plus leur place sur le marché, absolument plus. Demain
matin, le ministre devrait être capable de sécuriser ces gens en
leur disant: Oui, on considère la question et on sera prêt
bien sûr, s'il en reste 125 à ce que cela devienne des
questions...
M. Lazure: Si la question est posée sérieusement,
je vais y répondre sérieusement. C'est évident que s'il y
a des garderies à but lucratif qui, du jour au lendemain ou de semaine
en semaine veulent se convertir, comme vous le dites, en garderies à but
non lucratif, cela ne nous pose aucun problème. Nous sommes prêts
à négocier ces conversions. Notre seul objectif est de
créer des places en garderies le plus rapidement possible en donnant un
service de la meilleure qualité possible. C'est tout. On reviendra
à l'article 32 plus tard.
Le Président (M. Boucher): D'accord. Article 33.
Milieu scolaire
Mme Lavoie-Roux: J'ai un amendement à l'article 33, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Pourrais-je avoir des copies de
cet amendement pour les autres?
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais je pense qu'il manque quelque chose
dessus. Il peut le passer et j'ajouterai le reste. Il s'agirait de remplacer,
à la deuxième ligne, les mots "période fixée par
règlement, les jours de classe" par "jours de calendrier scolaire et
durant les vacances scolaires". Je vais m'expliquer. Ce n'est pas sur celui
qu'on vient de vous passer. C'est "durant les vacances scolaires". Cela tient
compte...
Une voix: Des mois d'été?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Dans le moment, il arrive des
journées pédagogiques. C'est là où les besoins sont
les plus grands. Je dois dire que je prends ma chance. Je mets les deux. On va
commencer par les deux et je le rétrécirai si c'est trop
ambitieux.
M. Lazure: Trop fort casse.
Mme Lavoie-Roux: On peut toujours commencer avec cela. Les
services de garde parascolaire, comme ils sont, c'est de 16 h à 18
h.
Le Président (M. Boucher): L'amendement de Mme la
députée de L'Acadie à l'article 33, deuxième
alinéa, serait dans le but de remplacer, à la deuxième
ligne, les mots "périodes fixées par règlement, les jours
de classe" par "les jours de calendrier scolaire et durant les vacances
scolaires".
Mme Lavoie-Roux: Parce que le calendrier scolaire, cela dure 280
jours.
M. Gosselin: II faudrait peut-être consulter la
Fédération des commissions scolaires et le ministre
là-dessus.
M. Lazure: M. le Président, malheureusement, je suis
obligé de voter contre l'amendement du député de L'Acadie.
C'est un amendement qui part de bonnes intentions, mais on a,
évidemment, comme vous vous en doutiez, consulté...
Mme Lavoie-Roux: Le droit à la continuité et
à l'épanouissement, où est-il, M. le ministre?
M. Lazure: C'est loin d'être parfait, ce qu'on
présente là, mais c'est une amélioration. On est
obligé de procéder par étapes, malheureusement. Vous vous
doutez bien qu'on a consulté longuement, non seulement le monde
scolaire, mais aussi nos amis du ministère de l'Education. C'est la
formulation qui paraissait acceptable à l'ensemble du gouvernement. Je
suis conscient qu'on ne rend pas les services qui sont nécessaires les
jours de congé pédagogique, les jours de congé
d'été ou de Noël, mais, d'autre part, on ne peut pas, du
jour au lendemain, remplir tous ces besoins. On s'est fixé, comme
première priorité, au moins de remplir les besoins durant le
reste de l'année, qui constitue quand même la majeure partie de
l'année. Je n'ai pas de problème à admettre que ce n'est
pas complet, notre affaire, mais c'est le plus loin qu'on puisse aller dans les
circonstances.
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il d'autres interventions
sur l'amendement? Cet amendement sera-t-il adopté?
M. Lazure: Rejeté sur division.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je vais
rétrécir ma proposition. Je n'avais pas trop d'espoir pour la
première.
Le Président (M. Boucher): Vous voulez apporter un
sous-amendement à votre amendement?
Mme Lavoie-Roux: "Ces services sont dispensés, de
façon régulière, durant les période fixées
par règlement, les jours de classe en dehors des heures d'enseignement
et les congés pédagogiques".
M. Lazure: Si je comprends bien non seulement le sens, mais le
mot à mot aussi...
Le Président (M. Boucher): D'ajouter après les
mots...
M. Lazure: ... je suis malheureusement obligé de m'opposer
à cet amendement, même dans son allure plus modeste.
Le Président (M. Boucher): Pour les fins du journal des
Débats, il faudrait bien préciser. Vous rajoutez, à la fin
du deuxième alinéa...
Mme Lavoie-Roux: "Et les jours...
Le Président (M. Boucher): ... après les mots
"d'enseignement", "et les jours de congé pédagogique".
Mme Lavoie-Roux: ... de congé pédagogique".
Le Président (M. Boucher): D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Je demande un vote enregistré, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Vote enregistré. M.
Marcoux: L'occasion était trop belle.
Mme Lavoie-Roux: Sur l'autre, vous êtes tellement
ambitieux.
M. Marcoux: ... auprès des commissions scolaires.
Mme Lavoie-Roux: J'espère qu'il y a d'autres choses qu'on
leur donne. Ne me faites pas entrer dans un autre sujet.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Je suis pour, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Robert Baldwin?
M. O'Gallagher: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sherbrooke?
M. Gosselin: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau?
M. Alfred: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton?
M. Grenier: Je m'abstiens.
Le Président (M. Boucher): Abstention.
M. Grenier: Je n'appuierai pas les libéraux après
ce qu'ils viennent de faire, vous pouvez en être sûrs.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre? M. Lazure:
Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rimouski?
M. Marcoux: Contre, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est rejeté:
4 contre, 2 pour, 1 abstention. L'article 33 est-il adopté?
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Boucher): Adopté sur division.
L'article 34?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je n'ai pas d'amendement
à l'article 34, mais j'ai au moins des questions. Il semble que les
services de garde en milieu scolaire c'est peut-être voulu
échappent complètement à l'office. Par contre, l'office,
dans les règlements, prévoit des règlements pour les
commissions scolaires. Dans cet article, est-ce simplement une question
d'aviser et que dans les règlements il y a des dispositions pour le
fonctionnement des garderies ou si ces dernières relèvent
entièrement des commissions scolaires?
M. Lazure: Ah bon! Je vois votre question. Il faut distinguer la
garde en milieu scolaire de la garderie à proprement parler. Une
garderie qui serait mise sur pied par une commission scolaire serait astreinte
à toutes les mêmes conditions que n'importe quelle autre
garderie.
Mme Lavoie-Roux: Là, c'est uniquement pour les
services...
M. Lazure: C'est la garde en milieu scolaire uniquement, la garde
de quelques heures dans une journée pour un certain nombre
d'enfants.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, il reste que ce qui
m'inquiète un peu j'en ai, d'ailleurs, glissé un mot au
ministre à quelques occasions c'est que l'office établit
des normes quant aux ratios. Le ratio présentement en milieu scolaire
est extrêmement enfin, il ne faudrait quand même pas que
j'exagère est très élevé. Je vous ai
parlé de la garde du midi qui ne fonctionne pas à moins que cela
n'implique des coûts prohibitifs pour les parents parce qu'il ne faut pas
oublier que tout l'argent qui est présentement remis pour la garde en
milieu scolaire n'est pas utilisé pour ceux qui gardent les enfants,
mais uniquement pour des dépenses d'équipement, si bien que,
même à l'heure du lunch, là où déjà
cela existait, alors que des commissions scolaires en assument une partie, le
ministère des Affaires sociales n'accepte même pas d'en assumer
une partie tant à l'heure du lunch qu'après les heures de classe.
(22 h 15)
Donc, le ratio va dépendre du nombre d'élèves qui
se trouvent à être gardés. Pour que les coûts ne
deviennent pas trop élevés pour les parents qui doivent en
assumer la totalité, vous avez des ratios de 0/40 à l'heure des
repas. Je parle du midi; je ne connais pas la situation du soir, mais j'imagine
qu'elle doit être assez identique sauf s'il y a moins d'étudiants.
Dans quelle mesure l'office va-t-il se pencher sur cette question de ratio et
dans quelle mesure l'office va-t-il dire qu'il serait convenable qu'une partie
des sommes soit utilisée pour payer les gardiennes ou les gardiens?
M. Lazure: Distinguons ce qui se fait actuellement. Le
système, qui en est à sa deuxième année cette
année, a commencé dans le sens d'une intervention
financière de l'État parce qu'il y avait déjà eu
des amorces locales, fait que nous versons une subvention au ministère
de l'Education et le ministère de l'Education, jusqu'ici, a
arrêté, en consultation avec la Fédération des
commissions scolaires, certaines modalités pour dépenser
ces...
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas eu de consultation, M. le ministre,
pour votre information.
M. Lazure: C'est ce qu'on me dit.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais vous savez...
M. Lazure: Disons que le ministère de l'Education indique
quelles sont les modalités pour dépenser ces sommes.
Mme Lavoie-Roux: C'est plus juste.
M. Lazure: Nous avons eu des conversations avec les gens de
l'Education sur ces modalités. Je suis conscient que, à prime
abord, les directives données par le ministère de l'Education me
paraissent un peu trop restrictives. Nous en avons discuté et le
ministère de l'Education a accepté de remettre ses directives en
question. Je ne pense pas que les sommes que nous versons, nous, les Affaires
sociales, à l'Education pour aller à la garde en milieu scolaire
doivent être utilisées seulement pour de l'équipement.
C'est notre opinion aux Affaires sociales. Quand l'office sera mis sur pied
pour répondre d'une façon bien claire il aura
juridiction même sur la garde en milieu scolaire dans le pouvoir de
réglementation, à l'article 74, qu'on va voir tantôt y
compris sur les ratios d'employés/enfants. La garde en milieu scolaire
sera astreinte, comme toutes les autres formes de garde, aux règlements
de l'office. On sait que l'office a un pouvoir de délégation.
Dans le cas des commissions scolaires, comme, peut-être, dans le cas
d'autres organismes, il est possible qu'il y ait une délégation
d'autorité de la part de l'office à l'égard de commissions
scolaires, cela est possible. Mais, l'office a certainement tous les pouvoirs
vis-à-vis la garde en milieu scolaire.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous pourriez me dire à quel
article...
M. Lazure: La réglementation de l'office?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: L'article 74.
Mme Lavoie-Roux: Quel est le paragraphe?
M. Lazure: À la page 21, les numéros 17 et 18. Le
17 dit: "Etablir des normes de qualification des personnes travaillant dans un
service de garde; " et le 18: "Déterminer la proportion entre le nombre
de membres du personnel d'un service de garde et le nombre d'enfants qui y sont
reçus." Cela est le ratio. Le 16 aussi: "Fixer les périodes
durant lesquelles," etc. Partout où il est dit service de garde, notre
définition de service de garde englobe la garde en milieu scolaire.
Mme Lavoie-Roux: Alors là, c'est simplement de donner un
avis.
M. Lazure: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Boucher): L'article 34 est
adopté?
M. Lazure: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
35.
M. Grenier: Je m'excuse, mais vous n'auriez pas sauté
l'article 33? Comment a-t-il été adopté?
Le Président (M. Boucher): II a été
adopté sur division.
M. Grenier: D'accord. Le Président (M. Boucher):
L'article 35. Inspection
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, à moins qu'on
veuille tomber dans les exagérations de certains, est-ce qu'on ne
pourrait pas modifier, à l'article 35... J'aimerais faire un amendement.
Un inspecteur de l'office peut pénétrer, à tout moment
raisonnable durant les heures d'ouverture de service, dans tout lieu où
il y a des motifs de croire que sont exercées des activités pour
lesquelles un permis est exigé en vertu de la présente loi. Les
heures d'ouverture du service.
M. Lazure: Cela va, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: Oui. C'est parce que je pense que c'est plus
raisonnable; sans cela on va se retrouver avec ceux qui pénètrent
la nuit.
M. Lazure: C'est l'esprit du texte de toute façon.
Le Président (M. Boucher): L'amendement du
député de L'Acadie serait d'insérer, après les mots
"pénétrer, à tout moment raisonnable"...
Mme Lavoie-Roux: Peut pénétrer, à tout
moment raisonnable, durant les heures...
Le Président (M. Boucher): Les mots "durant les heures
d'ouverture du service"..
Mme Lavoie-Roux: Les heures d'ouverture du service dans tout
lieu...
Le Président (M. Boucher): Dans tout lieu.
Mme Lavoie-Roux: ... où il y a des motifs
raisonnables.
Le Président (M. Boucher): C'est une insertion. Les mots
"durant les heures d'ouverture du service, après le mot "raisonnable".
Amendement adopté. L'article 35 est adopté tel qu'amendé.
Article 36.
Mme Lavoie-Roux: Dans l'article 36, est-ce qu'on ne pourrait pas
mettre... Cela va de soi même pour l'accès aux livres, mais je
pense que la même règle qu'à 35 va s'appliquer normalement.
D'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 36, adopté?
Article 37.
M. Grenier: Qu'est-ce qu'on veut dire ici? "Ne cesse pas d'agir
à titre de préposé à l'office."
M. Lazure: M. le Président, on m'explique que c'est pour
qu'il ne soit pas responsable d'une responsabilité de fonctionnaire. Le
contraire exactement, oui. Cela est pour le dégager d'une
responsabilité personnelle puisqu'il agit en sa qualité
d'inspecteur, en sa qualité de fonctionnaire, c'est pour le
protéger contre une poursuite personnelle.
M. Grenier: Cela va.
Le Président (M. Boucher): Adopté? Article 38.
M. O'Gallagher: 37, est-ce qu'on... Mme Lavoie-Roux: On
n'a pas fini.
Le Président (M. Boucher): On en est à 37. M. le
député de Mégantic-Compton. Vous avez un amendement?
M. O'Gallagher: Deuxième paragraphe. Cet inspecteur doit
c'est marqué ici s'il en est requis... On devrait biffer
cela et dire: Cet inspecteur doit exhiber un certificat attestant sa
qualité signé par le président ou le secrétaire de
l'office.
Mme Lavoie-Roux: Doit en tout temps parce que "s'il en est
requis"... Normalement il doit l'avoir dans...
M. Lazure: D'accord, on peut laisser tomber "s'il en est
requis".
M. O'Gallagher: C'est important que l'inspecteur présente
son...
Le Président (M. Boucher): L'amendement du
député de Robert Baldwin est de biffer "s'il en est requis" au
deuxième paragraphe de l'article 37. Adopté? Article 37,
adopté tel qu'amendé. Article 38, adopté?
M. O'Gallagher: Oui.
Contribution, exonération et aide
financière
M. Lazure: Article 39, c'est une formulation, cela va ensemble,
39 jusqu'à 42. On établit d'abord le principe que le titulaire du
permis de garde, il a le pouvoir de fixer le montant de la contribution. Il
peut décider combien il charge. Cela est exigé de
l'autorité parentale. Dans le cheminement, dans les articles plus loin,
on donne à l'office le pouvoir d'exempter en tout ou en partie un parent
d'avoir à payer la charge qui est demandée par la garderie.
L'office le fera par règlement, c'est-à-dire que c'est
dans le règlement qu'on aura les tables de subventions aux parents selon
les revenus du ménage. Et finalement, à l'article 42, une fois
que l'office, par ses règlements, établit qu'un ménage qui
gagne en tout $12 000 et qui a un enfant en garderie a droit à une
subvention de $4 par jour, l'article 42 ajoute que pour que le système
fonctionne mieux parce qu'on a essayé les deux systèmes
dans le ministère au lieu d'envoyer les $4 aux parents tous les
quinze jours, on les envoie directement à la garderie, mais la
subvention est la propriété du parent, si vous voulez. Le parent
verse ses $5 par jour à la garderie et le gouvernement envoie $4 par
jour au nom du parent, mais encaissable par la garderie selon les fiches de
fréquentation.
Mme Lavoie-Roux: J'aimerais poser une question d'ordre
général au ministre. J'ai été un peu confuse
lorsque pourquoi je l'apporte ici? C'est qu'on touche à la garde
en milieu familial; on y a touché avant mais en tout cas, je vais
prendre cette occasion-ci le ministre m'a interrompue dans mon discours
de deuxième lecture pour soulever une question de privilège, et
j'étais bien d'accord, cela rétablissait les faits, en me disant
que les personnes qui travaillaient, qui faisaient de la garde en milieu
familial, de fait, ne recevraient pas le salaire minimum puisqu'elles
pourraient exiger, en sus des $5 ou des $6 prévus pour calculer, le
montant de la famille et que même ceci pourrait aller jusqu'à $10.
Dans l'hypothèse où une famille ne pourrait pas payer, cette
famille deviendrait admissible aux $9 et elle paierait toujours $1. C'est bien
ce que j'ai compris.
M. Lazure: Ce n'est pas cela que j'ai dit, non. La
première partie c'était cela, c'est-à-dire et c'est
cela qu'est l'article 40 que la personne d'un service de garde en milieu
familial fixe le montant de la contribution qu'elle exige pour les enfants
qu'elle reçoit, donc elle peut décider que c'est $8 par jour
selon les revenus du ménage. Nous, on dit qu'on va donner jusqu'à
$5 maximum par jour de subvention au parent, ce qui veut dire que si la charge
est de $8, le parent, même dans la meilleure des hypothèses,
aurait à payer $3. Même si c'est un parent qui gagne très
peu, qui peut recevoir le maximum de subvention, c'est-à-dire $5, il
aurait à payer $3 pour se conformer à la charge de $8.
Mme Lavoie-Roux: Alors ce que je disais n'était
peut-être pas tellement faux, quoique je n'aurais pas voulu commettre
d'erreur sur ce que le ministre a laissé entendre, parce que dans
l'hypothèse où les quatre familles ne pourraient pas
supposons qu'elles ont quatre enfants payer plus d'un dollar, somme
toute, tout ce que la famille pourrait recevoir, à ce moment vous vous
trouveriez avec une personne en garde familiale qui recevrait $6 par jour, $24
par jour pendant cinq jours, donc $120 pour, sans exagération, dix
heures de travail par jour. Normalement, quand on fait garder ses
enfants - je ne parle pas de $12, je parle de $10 c'est au moins $10
pour les gens qui vont travailler. Non? Oui.
M. Lazure: Écoutez, c'est vrai...
Mme Lavoie-Roux: Alors, quand je dis dix heures, il se peut qu'il
y en ait qui restent huit heures, dix heures et de toute façon ils vont
payer $6. À ce moment, je pense que l'assertion que je faisais disant
que cette personne qui assumerait la garde familiale, ne gagnerait pas
très cher de l'heure et serait payée en bas du salaire
minimum...
M. Lazure: On a établi au tout début du texte de
loi justement qu'il y avait une liberté de choix. La personne qui serait
accréditée par l'agence de garde familiale pour faire de la
garde, elle n'est pas obligée de passer par le biais de l'agence. (22 h
30)
Mme Lavoie-Roux: Non, je suis d'accord.
M. Lazure: Elle peut continuer, comme libre entrepreneur,
à avoir ses clients et ses clientes à $8 ou $10 par jour, ceux
qui peuvent payer. Elle n'est pas obligée. Nous disons que, pour le
moment, c'est $5 plus $1 pour un maximum de $6. On a dit que ce serait
révisé éventuellement. On est bien conscient que ce n'est
pas suffisant.
Mme Lavoie-Roux: Vous m'avez interrompue, M. le ministre
je ne pourrai pas soulever une question de privilège en Chambre
pour me dire que j'étais dans l'erreur quand je disais que ces personnes
pourraient, dans certaines circonstances, travailler en bas du salaire
minimum.
M. Lazure: Pourraient, oui; l'hypothèse existe...
Mme Lavoie-Roux: Pourraient et fort probablement elles vont
travailler en bas du salaire minimum. Je ne suis pas sûre que votre
question de privilège était aussi solide que la fermeté
avec laquelle vous l'avez affirmé.
M. Lazure: Vous laissiez entendre que la personne qui fait de la
garde familiale ne pouvait pas exiger plus que $5 ou $6 par jour.
Mme Lavoie-Roux: J'ai dit qu'on les faisait travailler. Je n'ai
pas dit "ne pouvait pas".
M. Lazure: Non, mais elle peut exiger jusqu'à $10 par
jour...
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
M. Lazure: ... et ne pas accepter un enfant dont la mère
ne paie que $5.
Mme Lavoie-Roux: Alors, mon affirmation qu'elle peut travailler
en bas du salaire minimum est exacte, M. le ministre.
M. Lazure: Si elle accepte des gens qui ne peuvent pas payer plus
que $6 par jour.
M. Marcoux: II faut tenir compte, dans l'exemple que vous donniez
et qui arrivait à $120 de salaire par semaine, des dépenses que
cette personne, qui est à la maison, n'a pas. Elle n'a pas de
dépenses de transport, il n'y a pas de perception de Régime de
rentes.
Mme Lavoie-Roux: Mais il faut qu'elle fasse une
déclaration d'impôt.
M. Marcoux: II y a une autre chose qui est indiquée.
Maintenant, les lois fiscales seront modifiées pour permettre de
déduire comme dépenses...
Mme Lavoie-Roux: Un tiers, oui.
M. Marcoux: Cela aussi entre en jeu. Ce n'est pas un revenu
direct, mais si vous prenez l'ensemble...
Mme Lavoie-Roux: Elle va être encore en bas du salaire
minimum.
M. Lazure: Votre raisonnement n'était pas complet. J'ai
parlé du système de compensations fiscales qui va permettre de
déduire un tiers des dépenses de toute la maison.
M. Marcoux: II faut regarder l'ensemble. M. Lazure: Enfin,
on s'éloigne un peu.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que c'est important. Je ne comprenais
pas quand vous me disiez que, somme toute, pour les familles d'accueil, ce
serait presque l'équivalent. Quand on parle de ces familles qui
pourraient aller chercher jusqu'à $8 par jour puisque là
vous dites qu'elles peuvent aller chercher jusqu'à $8 par jour la
concurrence entre les familles d'accueil et les familles qui font de la garde
en milieu familial va être encore plus grande que ce qu'on prévoit
en calculant sur une base de $10.
M. Lazure: Je ne le pense pas. Si c'est votre inquiétude,
je la respecte, mais on ne pense pas que ce soit tellement alarmant. Au moment
où on se parle, il y a déjà peut-être 30 000 ou 40
000 enfants qui sont en garde familiale tous les jours et cela n'a pas
menacé le système de foyers nourriciers.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais on a quand même de plus en plus
de difficulté à trouver des familles d'accueil.
M. Lazure: Oui, pour toutes sortes de raisons.
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas si c'est à cause de la
garde en milieu familial; je ne veux pas faire de lien de cause à effet,
mais je pense qu'il ne faut pas aggraver de quelque façon que ce soit le
problème.
M. Marcoux: C'est plutôt la responsabilité qui est
là sept jours par semaine 365 jours par année. C'est une des
choses qui rendent plus difficile de trouver des familles d'accueil, tandis que
pour la garde...
Mme Lavoie-Roux: C'était pour éclaircir ce point.
D'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 39, adopté?
Mme Lavoie-Roux: Pour l'article 39, ça va.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 40?
Mme Lavoie-Roux: À l'article 40, ça va.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 41 ?
Mme Lavoie-Roux: À l'article 41, c'est ici que j'aimerais
tenter d'insérer mon amendement de tout à l'heure. Ajouter
après le premier alinéa l'alinéa suivant: "L'office peut
aussi exonérer le paiement d'une contribution à l'égard
d'une personne qui bénéficie d'un service de garde dans une
garderie à but lucratif uniquement dans le cas d'aide financière
aux familles ou verser l'aide équivalente au titulaire de ce service de
garde le cas échéant."
M. Lazure: Pour l'information de la députée de
L'Acadie, à l'article 41, quand on dit que l'office peut, à la
demande d'une personne, etc., le permis de service de garde en garderie inclut
la garde à but lucratif. À l'article 41.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Si vous lisez bien l'article 41, il répond
à votre souhait. "L'office peut, à la demande d'une personne de
qui le titulaire d'un permis de service de garde en garderie... exige le
paiement... exonérer cette personne", ainsi de suite. Il est bien clair,
autant dans la lettre que dans notre esprit, et c'est le système actuel,
que le parent qui envoie son enfant dans une garderie à but lucratif
pourra avoir le même traitement d'exonération, pourra avoir la
même compensation.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas là mon problème. Dans
le cas où vous modifieriez la formule de paiement actuelle.
M. Lazure: Vous revenez à votre idée de
tantôt?
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est cela.
M. Lazure: Bon, bien...
Mme Lavoie-Roux: Alors, cela ne va pas là.
M. Lazure: Bon, d'accord. Alors, sur le fond, vous disiez
tantôt, vous pouvez le formuler en amendement mais je vous
répète qu'on sera obligé de voter contre parce que, dans
un avenir prévisible, on n'a pas l'intention de...
Mme Lavoie-Roux: Je vais quand même le proposer. Alors, on
pourrait peut-être finir l'article 41 et l'article 42 et revenir à
l'article 32, d'accord?
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais une explication sur le
deuxième paragraphe de l'article 41. "Toutefois, une personne
responsable d'un service de garde en milieu familial ne peut
bénéficier d'une exonération pour son enfant qui
reçoit des services de garde en garderie ou en milieu familial". Est-ce
que ceci est assez clair pour couvrir la deuxième personne qui, elle,
n'est pas nécessairement responsable mais qui est, dans le cas où
on garde neuf enfants...
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que, à ce moment-là, ceci
ne serait pas... une serait exonérée et l'autre ne le serait
pas?
M. Lazure: C'est ce que cela veut dire; une le serait et l'autre
ne le serait pas.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ce n'est pas un peu une
injustice?
M. Lazure: Non.
Mme Lavoie-Roux: Là, il me semble que les deux devraient
être traitées sur le même pied. Ne pensez-vous pas?
M. Lazure: Ce seraient seulement les enfants de la responsable.
Pour être fidèle à l'esprit du projet de loi, il faudrait
mettre les deux personnes, là où il y en a deux.
Mme Lavoie-Roux: Bon. Alors... M. Lazure: Vous avez
raison.
Mme Lavoie-Roux: ... est-ce que vos brillants légistes
peuvent trouver un amendement?
M. Lazure: On fait la concordance, oui. Mme Lavoie-Roux:
D'accord? M. Lazure: Merci.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que vous suspendez
actuellement ou si...?
M. Lazure: Non, non, non.
Mme Lavoie-Roux: Non, non, tout le monde est d'accord pour que ce
soit juste pour tout le monde.
M. Gosselin: Moi, j'aurais une question à formuler sur le
même deuxième paragraphe.
Mme Lavoie-Roux: Oui, ce n'est pas moi le président.
M. Gosselin: Sur le même deuxième paragraphe. Vous
aviez la parole, Mme la députée de L'Acadie, alors je ne voulais
pas...
Mme Lavoie-Roux: Je vais revenir tantôt.
M. Marcoux: C'est que vous avez toujours la parole; nous, il faut
la demander.
M. Lazure: On veut finir pour minuit.
Le Président (M. Boucher): Sur l'article 41, M. le
député de Sherbrooke?
M. Gosselin: Je voudrais juste savoir, une justification, en tout
cas, c'est une interrogation ouverte. "Une personne responsable d'un service de
garde en milieu familial ne peut bénéficier d'une
exonération pour son enfant qui reçoit des services de garde en
garderie ou en milieu familial". Je m'interroge, là-dessus,
jusqu'à quel point une mère qui a deux enfants, disons un de sept
ans et l'autre de quatre ans, et qui reste au foyer, ne pourrait pas prendre
deux autres enfants c'est elle qui est en mesure d'évaluer si
elle peut le faire et compenser un de ses enfants?
Mme Lavoie-Roux: Dans le fond, c'est que vous lui permettez de
faire vivre son enfant dans la famille voisine.
M. Lazure: Non, non, on ne paiera pas pour le parent.
Mme Lavoie-Roux: Non mais elle pourrait décider de prendre
le sien et de l'envoyer garder par une autre famille.
M. Lazure: Écoutez, vous pouvez être sûr qu'on
s'est interrogé longuement sur cela aussi et on n'en sort pas. La seule
façon d'en sortir, c'est d'une façon négative, en la
privant. À partir du moment où on ouvrirait la porte, il y aurait
toutes sortes de jeux, comme vous dites. La personne qui serait
accréditée pour garder quatre enfants, qui en a deux en bas
âge, elle en prendrait quatre qui ne sont pas les siens et elle enverrait
les deux siens chez une voisine et elle recevrait la subvention.
Au fond, c'est tout le système qui est à repenser et
l'idéal ce vers quoi on se dirige comme objectif c'est une
allocation de disponibilité pour la femme qui est au foyer, peu importe
ce qu'elle fait au foyer, qu'elle garde trois enfants qui ne sont pas les siens
ou qui sont les siens. C'est la vraie solution. Mais, en l'absence d'une telle
formule, d'une allocation universelle à la femme au foyer qu'on ne peut
pas actuellement débloquer, il est clair qu'il faut fermer la porte
à toutes sortes de systèmes qui seraient abusifs.
M. Gosselin: Voici pourquoi je soulevais cette question, M. le
Président, dans la perspective d'une véritable politique
familiale et dans le but de permettre ce milieu de socialisation qu'on
espère pour les enfants. Souvent, les milieux les plus propices à
accueillir les enfants en garde familiale, ce sont ceux des mères au
foyer qui ont déjà quelques enfants. À ce
moment-là, si elles n'accueillent qu'un ou deux enfants, ce n'est pas
assez. Ce serait peut-être une mesure pour encourager à
élargir le cercle familial pour celles qui se sentent bien dedans.
M. Lazure: On va continuer à en discuter à
l'intérieur du caucus, M. le député de Sherbrooke.
M. Gosselin: On y reviendra à l'intérieur d'une
politique familiale.
M. Lazure: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais seulement
souligner au député de Sherbrooke que dans le cas qu'il
soulève je suis quand même un peu sympathique à ses
arguments. Il y a un député à l'Assemblée nationale
qui a quatre enfants en bas de quatre ans.
M. Grenier: Des jumeaux, des jumelles ou des triplets.
Mme Lavoie-Roux: Des triplets. Il pourrait ouvrir sa
garderie.
M. Gosselin: II s'agirait d'établir des
modalités.
Mme Lavoie-Roux: Mais c'est encore plus méritoire quatre
que deux.
M. Lazure: Oui, oui. C'est pour cette raison que je vous dis
qu'on s'est interrogés longuement, M. le député de
Sherbrooke. Bon! Allons-y.
Le Président (M. Boucher): L'article 41 est-il
adopté?
M. Lazure: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté, en faisant la
concordance avec la renumérotation des articles 39 et 40.
M. Lazure: Oui. Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 42. Adopté?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 43.
Mme Lavoie-Roux: Peut-on revenir à l'article 32
pour...
Le Président (M. Boucher): Si vous voulez. Est-on
prêt à revenir à l'article 32?
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que c'est encore dans...
Le Président (M. Boucher): II y avait un amendement, Mme
la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Ce serait d'ajouter un quatrième
paragraphe qui se lit ainsi: "4° au titulaire d'un permis de service de
garderie à but lucratif, uniquement dans le cas d'une aide
financière aux familles ou dans l'éventualité d'une aide
équivalente accordée au titulaire." C'est bien dit. Cela limite
pas mal.
M. Lazure: Je n'ai pas l'intention de faire une longue
intervention. Je suis contre l'amendement, principalement parce que c'est
tellement hypothétique. Nous n'envisageons pas, à court terme,
changer le mode de financement. Les arguments que j'ai évoqués
à la suite de l'amendement proposé par le député de
Mégantic-Compton s'appliquent dans ce cas-ci aussi.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais revenir
à cette question. Cela m'étonne que le ministre ne se rende pas
à cet argument. Il y a un manque de logique quelque part parce que vous
dites: On veut que la garderie à but lucratif continue. On veut y
contribuer uniquement selon un système de subventions aux parents ou,
selon que la formule serait renversée, à la garderie
elle-même, mais toujours dans le cas du soin direct apporté
à l'enfant. À ce moment-ci, le ministre ne veut plus se
compromettre. Cela m'étonne; dans la mesure où on a
accepté l'autre principe, je trouve étonnant que le ministre
refuse celui-ci. Cela termine mon argumentation, M. le Président. On a
tout dit.
M. Marcoux: Rejeté sur division?
Mme Lavoie-Roux: Non, non. Vote enregistré.
Le Président (M. Boucher): Vote enregistré. M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: M. le Président, la députée de
L'Acadie arrive avec cet argument qui est quasiment à peu près
semblable à celui que j'ai présenté tout à l'heure,
et elle a voté contre. Je pense que c'est là que le jupon
dépasse à un moment donné. On se rend compte qu'il y a une
limite quand même à vouloir jouer sur les deux tableaux en
même temps. Ou bien on est pour ou bien on est contre. On arrive avec un
argument pour se faire voir parce qu'on regrette de ne pas avoir assez
flatté le secteur privé, et on veut se reprendre avec un
argument. On l'avait tout à l'heure. Je l'ai proposé et on s'est
empressé de voter contre. On est contre ou on est pour, mais on n'est
pas les deux en même temps, je pense bien. (22 h 45)
Le Président (M. Boucher): Alors, on a demandé le
vote. Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'ai un droit de parole
de 20 minutes.
Le Président (M. Boucher): Brièvement. Je vous
ferai remarquer qu'on a demandé le vote.
Mme Lavoie-Roux: On a demandé le vote. J'avais
utilisé trois minutes de mon temps. Je ne suis pas d'accord avec
l'interprétation du député de Mégantic-Compton. Si
j'avais bien compris les explications du ministre, ces subventions avaient
trait uniquement aux subventions de roulement, d'équipement et de
renouvellement.
M. Marcoux: ... demandé cela.
Mme Lavoie-Roux: Compte tenu de la lettre dont vous avez fait
état, je pense que dans cet esprit j'étais justifiée de
voter contre l'amendement du député de Mégantic-Compton.
Par contre, compte tenu de la logique qui doit prévaloir, vu la
reconnaissance de l'existence des garderies à but lucratif et dans les
limites dans lesquelles j'ai présenté cet amendement, je ne
comprends ni le député de Mégantic-Compton, ni le ministre
des Affaires sociales. Vous pouvez demander le vote, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Merci. Mme la
députée de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Robert Baldwin?
M. O'Gallagher: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau?
Une voix: Contre.
M. Alfred: Je suis contre.
Mme Lavoie-Roux: Oh! Ils sont trop petits pour savoir comment
voter.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sherbrooke?
M. Gosselin: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton?
M. Grenier: Contre des amendements fantômes.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre? M. Lazure:
Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rimouski?
M. Marcoux: Contre.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est rejeté,
5 contre 2.
Mme Lavoie-Roux: Question de règlement.
Le Président (M. Boucher): Allez-y, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'il est permis de qualifier son
vote?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Boucher): Vous avez parlé de
qualifier son vote.
M. Grenier: M. le Président, Mme la députée
de L'Acadie fait allusion aux commentaires que j'ai émis. Je veux dire
une chose, je l'ai mentionné avant. Je soulève une question de
règlement ici. Je pense qu'il y a une limite. On a posé des
gestes très concrets ce soir et on en a fait les preuves. Je suis un bon
batailleur mais, à un moment donné, même si c'est de la
politique, il y a une limite à vouloir siéger des deux
côtés de la table en même temps. Cela n'est pas possible. Ce
n'est pas plus possible pour la députée de L'Acadie que cela
l'est pour moi ou pour les députés ministériels.
Le Président (M. Boucher): Bon! Le vote a
été...
M. Grenier: À partir de là, son amendement
fantôme est rejeté, et je ne peux pas m'associer à un
amendement comme celui-là. Tout à l'heure on en avait un vrai sur
la table et c'était de l'adopter. C'était évident.
Le Président (M. Boucher): Alors, le vote a
été pris, M. le député de Mégantic-Compton.
L'article 32...
M. Grenier: M. le Président, avant que l'article 32 soit
adopté, je voudrais vous faire savoir que si Mme Bacon, la
présidente des garderies privées du Québec, était
en faveur et enthousiasmée, comme on l'a été en fin de
semaine dernière avec l'adoption d'un changement à l'article 4 et
à l'article 5 du présent projet de loi, inutile de vous dire
qu'à l'article 32, on attrape un moyen coup de matraque en passant.
Madame annonce ce soir, si vous ne le saviez pas, que les garderies
privées à but lucratif et non lucratif fermeront leurs portes
demain matin. Le ministre aura à répondre du nombre d'enfants
dans la province et à les replacer. Il y a une limite à manger
des coups. On avait beau chanter la pomme la semaine dernière à
l'Opposition ou à un parti de l'Opposition qui est le nôtre, mais
on vient de faire la preuve, à l'article 32, ce soir que des garderies
privées on n'en veut pas au Québec. C'est évident qu'on
n'en veut pas. On a l'intention de fermer les portes et je pense que c'est la
décision de l'Association des garderies privées de fermer leurs
portes demain matin. C'est peut-être mieux risquer que le ministre fasse
quelque chose pour elles que d'attendre deux mois quand elles n'auront plus de
place sur ce marché, et le ministre n'est même pas
intéressé à négocier quoi que ce soit avec cette
association des garderies.
M. Lazure: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Lazure: J'espère que le député de
Mégantic-Compton est ou bien mal informé ou bien qu'il
interprète mal la pensée de la présidente. En d'autres
termes, j'espère que cette espèce de menace au tout dernier
moment n'est pas authentique et réelle. M. le Président, je
demanderais l'ordre en commission parlementaire.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre!
M. Lazure: Je voudrais simplement ajouter que si le groupe des
corporations à but lucratif s'imagine que le gouvernement va être
sujet à un tel chantage un lundi soir à 22 h 45, au moment
où on étudie le projet de loi article par article de façon
sérieuse, je trouve cela très déplorable. D'autant plus
que j'ai répondu au député de Mégantic-Compton
tantôt que si cette offre était sérieuse, à savoir
convertir des garderies à but lucratif en garderies à but non
lucratif, nous étions intéressés à le faire.
Là, je ne comprendrais plus cette menace de fermer subitement des
portes. De deux choses l'une: ou bien on veut faire du chantage, ou bien on
veut correctement négocier un changement d'un statut à un autre.
Si c'est la deuxième hypothèse de transformer d'un statut
à un autre, nous sommes prêts, dès ces jours-ci, à
rencontrer les représentants d'associations.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'article 32 est
adopté sur division?
M. Grenier: Je demande un vote sur l'article 32.
Le Président (M. Boucher): Un vote sur l'article 32.
L'amendement a été rejeté. Un vote sur l'article 32. Mme
la députée de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Robert-Baldwin?
M. O'Gallagher: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau?
M. Alfred: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton ?
M. Grenier: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre?
M. Lazure: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rimouski?
M. Marcoux: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sherbrooke?
M. Gosselin: Pour.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'article 32 est
adopté, tel qu'amendé, à six contre un.
M. Lazure: M. le Président, avant de passer à
l'autre section, si on peut reculer à l'article 41 pour un instant, on a
la formulation de la concordance, le point qui était soulevé par
la députée de L'Acadie qu'on a accepté. Alors, le
deuxième alinéa de l'article 41 se lirait comme suit: "Toutefois,
la personne responsable d'un service de garde en milieu familial et la personne
qui l'assiste ne peuvent bénéficier d'une exonération pour
leur enfant qui reçoit des services de garde en garderie ou en milieu
familial." De cette façon, on couvre les deux.
Le Président (M. Boucher): Cet amendement est-il
adopté?
Appel
M. Lazure: Oui. L'article 43, c'est l'appel à la
Commission des affaires sociales.
Mme Lavoie-Roux: J'ai seulement une question sur le 2° de
l'article 43: "Si la procédure suivie est entachée
d'irrégularité grave". Une irrégularité grave va
être déterminée de quelle façon? Pouvez-vous nous
donner une idée de ce que c'est?
M. Lazure: On me dit que c'est emprunté du chapitre 48 de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux encore une
fois. L'expression "irrégularité grave" est classique.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Est-ce qu'il ne serait pas mieux, dans
le premier alinéa de l'article 43, de prévoir un délai? Le
requérant dont la demande de permis est refusée ou le titulaire
dont le permis est annulé, suspendu, ou n'est pas renouvelé, ou
à qui est refusé la cession ou le transport d'un permis peut
interjeter appel de la décision de l'office devant la Commission des
affaires sociales." Est-ce que ce ne serait pas mieux de prévoir un
délai?
M. Lazure: Voulez-vous répéter votre question?
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que cela ne vaudrait pas mieux de
prévoir un délai quant au temps alloué pour interjeter
appel?
M. Lazure: Dans la loi de la Commission des affaires
sociales.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais la commission dispose de l'appel selon
ses règles de preuve, de pratique et de procédure. C'est
également indiqué combien de temps les gens ont entre la
décision de l'office et la possibilité pour le requérant
d'en appeler de cette décision à la Commission.
M. Lazure: 90 jours.
Mme Lavoie-Roux: 90 jours.
M. Lazure: C'est dans la Loi sur la Commission des affaires
sociales.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 43 adopté.
Article 44?
M. O'Gallagher: M. le Président, peut-être qu'on
pourrait ajouter au premier alinéa que le requérant reçoit
avis de la décision en même temps que la décision a
été envoyée à la commission.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que vous avez
formulé votre amendement, M. le député de Robert
Baldwin?
M. O'Gallagher: Et que le requérant ou le titulaire, tel
que prévu à l'article 43, que le dossier a été
transmis à la Commission des affaires sociales.
Mme Lavoie-Roux: "Que l'office avise le requérant ou le
titulaire, tel que prévu à l'article 43, que le dossier a
été transmis à la Commission des affaires sociales."
Le Président (M. Boucher): L'amendement du
député de Robert Baldwin vise à ajouter à la fin de
l'article 44 que "l'office avise le requérant ou le titulaire, tel que
prévu à l'article 43, que le dossier a été transmis
à la Commission des affaires sociales."
Une voix: C'est un ajout.
Mme Lavoie-Roux: C'est un ajout.
M. Lazure: Sur le fond, on n'a pas d'objection. On ne voit pas
d'inconvénient.
Mme Lavoie-Roux: Ce serait un deuxième paragraphe, je
pense. "L'office avise le requérant ou le titulaire, tel que
prévu à l'article 43, que le dossier a été transmis
à la Commission des affaires sociales." Je pense que c'est comme cela
que l'amendement pourrait être formulé, tout simplement.
M. O'Gallagher: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: L'office avise le requérant ou le
titulaire...
M. O'Gallagher: Que l'office avise...
Le Président (M. Boucher): L'amendement, c'est: "L'office
avise le requérant ou le titulaire, tel que prévu à
l'article 43, que le dossier a été transmis à la
Commission des affaires sociales." On ajouterait cela à l'article 44,
deuxième paragraphe.
M. Lazure: On va y revenir dans deux minutes. On est d'accord. Il
s'agit de trouver la formule.
Le Président (M. Boucher): Suspendons l'article 44.
Article 45?
M. Lazure: C'est dans le cas où un titulaire refuserait
aux parents l'accès à la fiche d'inscription et
d'assiduité ou refuse de donner la communication écrite ou
verbale de cette fiche. À ce moment, le parent pourrait s'adresser
à la Commission des affaires sociales pour obtenir l'accès.
Mme Lavoie-Roux: Cela me va.
Le Président (M. Boucher): Adopté? Article 46,
adopté?
M. Lazure: C'est pour la subvention aux parents. Le parent peut
contester, en somme, la décision de l'office concernant la subvention en
allant à la commission.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Adopté en tenant compte
de la nouvelle numérotation de l'article 41. Article 47? (23 heures)
L'Office des services de garde à
l'enfance
Constitution de l'office
Mme Lavoie-Roux: Article 47: "Est institué l'Office des
services de garde à l'enfance." Est-ce qu'on pourrait m'indiquer
où se trouve, enfin à qui est rattaché l'office, de qui il
relève et à quel paragraphe retrouve-t-on cela?
M. Lazure: C'est l'article 100...
Mme Lavoie-Roux: C'est l'article 100 qui... M. Lazure:
C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Cela me va l'article 47. Je devrais m'abstenir.
Adopté sur division.
M. Marcoux: C'est la logique.
Mme Lavoie-Roux: II faut être logique.
M. Marcoux: C'est là qu'on voit vraiment que vous avez une
hésitation profonde.
Le Président (M. Boucher): Article 48.
Mme Lavoie-Roux: Ne faites pas d'interprétation.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, article
48.
M. Lazure: Article 48 adopté. Mme Lavoie-Roux:
D'accord.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 49.
Adopté?
M. Grenier: Est-ce normal que, au deuxième paragraphe de
l'article 49, l'office puisse tenir des séances à tout endroit au
Québec? Est-ce que c'est conforme avec les autres offices aussi?
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Boucher): Adopté? Article 50.
Mme Lavoie-Roux: Une minute, une minute. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire où il a l'intention d'implanter son siège
social?
M. Lazure: Pardon, je m'excuse.
Mme Lavoie-Roux: Où avez-vous l'intention d'implanter le
siège social?
M. Lazure: Ce n'est pas décidé encore.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas décidé encore.
M. Lazure: Ce n'est pas décidé. Nous envisageons la
possibilité de le placer en région, c'est-à-dire ni
à Québec, ni à Montréal.
Mme Lavoie-Roux: À Drummondville.
M. Lazure: Pour tenir compagnie à l'office des
handicapés.
M. Marcoux: L'adjoint parlementaire va faire une lutte
féroce pour l'avoir à Rimouski.
M. Lazure: À Rimouski.
Mme Lavoie-Roux: Ils vont moins s'ennuyer. M. Alfred:
À Gatineau. M. Lazure: Sherbrooke.
Le Président (M. Boucher): Article 49, adopté.
Article 50.
M. Grenier: ...
Pour un office comme cela, à quelle personne on fait appel en
général, à quelle sorte de monde on fait appel? On
comprend d'abord que cela prend des cartes du Parti québécois,
mais en plus.
M. Lazure: C'est un sine qua non effectivement.
M. Marcoux: Est-ce que vous avez des objections à
cela?
M. Grenier: Sérieusement, quels sont les critères
pour nommer ces personnes?
M. Lazure: II y a déjà actuellement au
ministère des Affaires sociales, au service des garderies... Aux
dernières nouvelles, on me dit que c'est 17 personnes qui sont à
l'emploi du service des garderies. On l'a déjà dit à
plusieurs reprises, il s'agit d'un office qui va garder une structure assez
légère; il ne s'agit pas de bâtir une grosse machine. Il
est bien évident que ces 17 personnes, quant à nous, sont
admissibles pour un poste à l'Office des services de garde, et
l'embauche à l'Office des services de garde va se faire selon les
critères actuels de la fonction publique. Il n'y a pas
d'exonération des critères, on va se conformer aux
critères habituels. Donc, tous les gens qui seront là pourront
postuler comme d'autres pourront postuler. On s'attend à des effectifs
d'environ 25 à l'office. Il y a des gens qui ont déjà une
formation. Le genre de professionnels, votre question. Cela peut être des
gens qui ont oeuvré évidemment dans le réseau des
garderies, des jardinières d'enfants, des enseignantes, des enseignants.
Cela peut être aussi des gens qui ont toute autre formation en relations
humaines.
Si on est rendu à l'article 51, un aspect...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 50 est
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais demander comment il se fait qu'il y
ait tant de monde, alors que l'office pour les handicapés qui recouvrait
des services très diversifiés impliquait encore un plus grand
nombre...
M. Lazure: Dans le conseil d'administration ou les effectifs
qu'on veut recruter?
Mme Lavoie-Roux: Non, je parle du conseil d'administration.
M. Lazure: Le conseil d'administration on arrive à
l'article 51 donc c'est d'abord treize personnes qui sont là
à part entière avec droit de vote et quatre qui
représentent quatre ministères concernés - ces quatre
personnes n'ont pas droit de vote le ministère des Affaires
sociales, la Condition féminine, des Affaires municipales et de
l'Education. Nous nous ne trouvons pas que c'est tant de monde que cela. Les
cinq premiers qui représentent des parents qui ont un enfant en service
de garde, quel que soit le type de service de garde, trois autres qui
représentent le personnel qui oeuvre dans tous ces services et, quand on
dit tous les types de services de garde, je rejoins une question que le groupe
des garderies à but lucratif m'a posée l'autre soir: Est-ce qu'on
pourra avoir une représentante ou un représentant au conseil de
l'Office?
La réponse est oui. Ce peut être parmi les cinq membres
venant des parents et ce peut être aussi parmi les trois membres qui vont
représenter le personnel. Ensuite, par consultation avec les employeurs,
les organismes d'employeurs, le Conseil du patronat, etc., on va aussi nommer
un représentant des employeurs. La même chose avec les centrales
syndicales. Dans les deux cas, celui des employeurs et celui des travailleurs,
ces gens-là devront être des parents qui ont un enfant en service
de garde. C'est ce qui fait que vous avez en tout ces deux-là plus les
cinq premiers, ce qui fait sept. Vous avez sept membres sur treize qui
obligatoirement doivent être des parents qui ont un enfant
rattaché à un service de garde.
Ensuite, on a cru bon de désigner un représentant des
commissions scolaires et un autre des municipalités.
Mme Lavoie-Roux: Cela va pour l'article 50. On va plutôt
prendre du temps à l'article 51.
Le Président (M. Boucher): Article 50, adopté.
Article 51.
Mme Lavoie-Roux: À l'article 51, il y a deux propositions
que j'aimerais faire, la première étant qu'un des parents
c'est une demande qui nous avait été faite par le Conseil du
Québec de l'enfance exceptionnelle soit un parent d'un enfant
handicapé. Je pense que la demande était très
légitime. Des regroupements sont venus et ont fait valoir qu'autant ils
pouvaient souhaiter l'intégration d'un handicapé autant ce
n'était pas toujours facile; d'autre part, des parents sont
également venus nous en parler et le Conseil de l'enfance
exceptionnelle. Cinq membres, dont le vice-président, sont choisis par
les parents dont un est un parent d'un enfant handicapé qui, dans leur
nomination... La suite demeurerait la même. Le premièrement
resterait le même.
M. Lazure: Je veux dire tout de suite à la
députée de L'Acadie que je suis d'accord, cela bonifie le
projet.
M. Grenier: M. le Président, puisque cet amendement est
adopté...
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
M. Grenier: ... j'aimerais bien avoir l'occasion de prendre la
parole.
Le Président (M. Boucher): On n'a pas encore la
formulation définitive.
Mme Lavoie-Roux: On n'a pas encore la formule et je voulais faire
part des deux changements. Je vais laisser le plaisir au député
de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Non, non, si vous en avez un autre qui est dans le
même ordre d'idées. Est-ce dans le même ordre
d'idées?
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est dans le même ordre, c'est dans
la formation du conseil.
M. Grenier: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Le deuxièmement serait: Un membre est
choisi par les employeurs dont un est un employeur d'une garderie à but
lucratif.
M. Lazure: Je veux juste qu'on comprenne bien le sens
d'employeur; dans notre esprit, ce sont tous les patrons en
général, le Conseil du patronat.
Mme Lavoie-Roux: Ah! Excusez-moi. Alors, ce serait le
deuxièmement, probablement. Sont choisis parmi des personnes oeuvrant
dans des services de garde à l'enfance dont une provenant d'une garderie
à but lucratif.
M. Grenier: M. le Président, si vous me le permettez, sur
cet amendement... Elle peut continuer, si elle n'a pas terminé.
Mme Lavoie-Roux: Si vous pouvez dire mieux, je n'ai pas
d'objection.
Le Président (M. Boucher): J'aimerais bien qu'on me les
formule et qu'on me le dise...
M. Grenier: J'en ai un qui est précis, ici. Si, pour le
premier, on s'entend pour un parent, cela me va. Sur le premier amendement, le
no 1 dans les 5, je pense que c'était l'objet de l'amendement de Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Grenier: Au no 2, j'en ai un tout à fait précis
et qui dit: Trois membres sont choisis parmi les personnes oeuvrant dans les
services de garde à l'enfance après consultation des organismes
représentatifs de ces personnes, à savoir: a) un membre choisi
parmi les membres oeuvrant à la direction de services de garde en
garderie à but non lucratif; b) un membre choisi parmi les personnes
oeuvrant à la direction des services de garde en garderie à but
lucratif; c) un membre choisi parmi les personnes oeuvrant à la
direction des services de garde en jardin d'enfants. On a là les trois
catégories qui seraient représentées au no 2.
Le Président (M. Boucher): On apporte une série
d'amendements, M. le ministre. Le premier qui me l'apportera formulé
aura priorité.
Mme Lavoie-Roux: Excusez, je pense que le premier avait
été accepté. Cinq membres, dont le vice-président,
sont choisis parmi les parents dont un est un parent d'enfant handicapé
qui au moment... C'est tout. On ajoute cela après "parent".
M. Lazure: Bon, on s'entend tout de suite là-dessus, sur
celui-là.
Le Président (M. Boucher): Au premier paragraphe...
Mme Lavoie-Roux: Après les mots "les parents" dont un est
un parent d'enfant handicapé.
M. Lazure: Cela va. Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Et là on continue. On intercale entre
"parents" et "qui", "dont un est un parent d'enfant handicapé".
M. Lazure: II faudrait faire référence à la
loi 9. On pourrait dire "handicapé tel que défini à la loi
9".
Mme Lavoie-Roux: D'accord, "handicapé tel que
défini à la loi 9".
M. Lazure: C'est assez large comme définition, de toute
façon.
Le Président (M. Boucher): On ne peut pas l'écrire
sur...
Mme Lavoie-Roux: Voulez-vous l'écrire là et... bon,
d'accord.
Le Président (M. Boucher): C'est compliqué pas mal.
Alors, cet amendement sera-t-il adopté?
M. Lazure: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Deuxième amendement,
c'est celui du député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: C'est le no 2, on ne change pas le nombre de membres
mais on définit les trois membres.
Le Président (M. Boucher): Alors, à l'article 51,
au premier alinéa, deuxièmement, trois membres sont choisis parmi
les personnes oeuvrant dans les services de garde à l'enfance
après consultation des organismes représentatifs de ces
personnes, à savoir: a) un membre choisi parmi les personnes oeuvrant
à la direction de services de garde en garderie à but non
lucratif; b) un
membre choisi parmi les personnes oeuvrant à la direction de
services de garde en garderie à but lucratif; c) un membre choisi parmi
les personnes oeuvrant à la direction de services de garde en jardin
d'enfants.
M. Lazure: M. le Président, je suis obligé de
m'opposer à l'amendement.
M. Grenier: C'est parce qu'il y a une catégorie qui ne
sera plus représentée.
M. Lazure: Je l'ai dit tantôt, autant parmi les cinq
membres parents que parmi les trois membres représentant le personnel,
qu'il n'y a pas de régime spécial pour ou contre les garderies
à but lucratif. Ces garderies pourront faire des représentations,
pourront faire des suggestions. D'ailleurs il n'est pas exact de dire, comme le
député de Mégantic-Compton le prétend, qu'avec ses
trois suggestions on couvre l'éventail; on ne couvre pas. Si on se met
à réserver un siège pour telle sorte de services de garde,
il va falloir augmenter le nombre de sièges parce qu'il y a la garde en
milieu familial aussi.
Nous pensons que la formulation actuelle dans le projet de loi est plus
ouverte, est plus souple que la formulation que le député de
Mégantic-Compton propose. On ne s'oppose pas à ce qu'il y ait un
représentant ou une représentante des garderies à but
lucratif, mais ce sera aux garderies à but lucratif à faire leurs
représentations, soit par le biais des parents, soit par le biais du
personnel qui oeuvre dans ces garderies.
M. Grenier: M. le Président, à cinquièmement
avant qu'on y arrive, comme argumentation on dit: Un membre est
choisi parmi les commissaires ou syndics d'école après
consultation des associations représentatives des commissions scolaires.
Là, on spécifie pour une catégorie bien
particulière qui n'est pas dans le milieu, qui n'oeuvre pas encore. On
spécifie pour s'assurer que quelqu'un va venir de là.
Pourquoi le ministre ne permettrait-il pas qu'à
deuxièmement on ne fait de mal à personne on
détermine les trois sections que je viens de vous donner, soit les
jardins d'enfants, les garderies à but lucratif et les garderies
à but non lucratif. Il semble que la demande qu'on fait là est
raisonnable. Ces gens oeuvrent dans le secteur. Si c'est votre intention d'en
garder des garderies à but lucratif, si c'est votre intention, les gens
qui oeuvrent dans le milieu depuis au-delà de 100 ans, cela ne vous
tenterait pas de montrer un bon signe et de leur permettre, dans un article
bien précis, de siéger au conseil? Montrez donc
véritablement votre jeu, dites-le donc si vous êtes prêt?
Vous le donnez à cinquièmement, à du monde qui n'oeuvre
pas dans le secteur, vous leur permettez d'avoir un représentant.
Là, il y a du monde qui oeuvre dans le secteur depuis 100 ans, vous
dites: Non, non, ils ont des chances, on verra plus tard.
En fait, si vous ne voulez pas qu'ils soient dans le secteur, dites-le
donc encore une fois.
Vous avez une occasion, vous l'avez dit à l'article 32; dites-le
à l'article 51, vous avez une autre occasion.
M. Lazure: Je pense que vous confondez.
M. Grenier: Non, je ne confonds pas, c'est très clair.
M. Lazure: M. le Président, M. le député de
Mégantic-Compton confond parce que, quand on parle de
représentants de parents qui ont des enfants en services de garde, les
cinq qui sont à l'alinéa 1, on fait l'énumération
de tous les types de services de garde et non pas l'énumération
des organismes, genre municipalité ou commission scolaire, qui peuvent
mettre sur pied des types de services de garde. Il s'agit de sortes de services
de garde et ils sont énumérés dans le paragraphe no 1.
Nous vous répétons que le texte de loi, avec les
amendements qu'on a apportés, à chaque fois qu'il parle de
services de garde en garderie, couvre autant la garderie à but lucratif
que la garderie à but non lucratif. C'est...
M. O'Gallagher: Ils sont spécifiés, par
exemple.
M. Lazure: À ce moment-là, on va spécifier
aussi: garderie en milieu de travail, garderie dans un quartier... (23 h
15)
M. Grenier: Non, non. Vous l'avez ici, M. le Président. On
le précise pour les conseils municipaux, les syndics. Si vous avez foi
en cela et si vous y croyez si vous ne voulez pas préciser les
deux autres, on les laissera précisez donc à
l'alinéa 2 que, sur les membres, il y en ait un qui vienne des garderies
à but lucratif. Permettez donc cela. On l'a fait tout à l'heure.
On l'a précisé pour les enfants handicapés.
M. Marcoux: Evidemment, le député de
Mégantic-Compton tient absolument à ce qu'il y ait seulement lui
autour de la table qui soit rempli de bonnes intentions. Tout le monde semble,
d'après lui, rempli de mauvaise foi ici autour de la table. Je pense
qu'après avoir reconnu dans la loi l'existence possible des garderies et
à l'octroi de permis aux garderies à but lucratif, ils vont
être de ceux qui seront consultés dans la création du
conseil d'administration de l'office. Il y a d'autres groupes qui ont
manifesté leur désir d'être représentés et
ils ne sont pas nommés là. On pourrait ajouter les organismes
familiaux. Il y a un paquet de groupes qui veulent être
représentés là mais qu'on ne nommera pas dans la loi. On
va faire des consultations auprès de tous ces groupes pour faire en
sorte que le conseil d'administration soit le plus représentatif
possible, mais il ne faudrait quand même pas que tout le débat
autour de cette loi soit l'obsession des garderies à but lucratif. C'est
la fin du monde du commencement à la fin. Il y a bien des aspects dans
toute la question des services à l'en-
fance et de la garde en milieu familial et tout cela. C'est diversifier
les problèmes qui sont abordés là. Je pense qu'on est en
train de décentrer complètement les aspects importants qu'aborde
ce projet de loi. Je pense que le député de
Mégantic-Compton aurait de la difficulté à prouver que
tout le monde est de mauvaise foi ici autour de la table sauf lui.
M. Grenier: Voyons donc! Pas du tout. M. le Président,
question de privilège. J'ai dit au tout départ qu'il y a des
aspects auxquels je suis nettement favorable. Je l'ai dit. Je l'ai
établi au départ. Il n'est pas question de dire que les gens sont
de mauvaise foi, mais il y a un secteur qui m'est cher en particulier, le
secteur des garderies privées. J'aurais voulu qu'on montre dans l'un ou
l'autre des articles que le ministre est prêt à faire un pas pour
aider ces gens. On ne l'a pas à l'article 32 et on ne l'a pas à
l'article 51 non plus.
M. Lazure: M. le Président, c'est le gouvernement qui va
nommer les treize membres votants du conseil d'administration de l'office; je
trouverais normal, correct, tout à fait dans l'ordre qu'il y ait dans
ces treize membres, que ce soit par le biais des représentants des cinq
parents ou par le biais des représentants des trois employés du
réseau, l'un ou l'autre des deux biais cela m'est égal
mais je trouverais normal qu'il y ait quelqu'un qui vienne du
réseau privé à but lucratif. Mais, de là à
le mettre dans le projet de loi, c'est une autre affaire parce que si on se
met, encore une fois, à identifier des sièges ce
siège est pour la garderie à but lucratif, ce siège sera
pour le jardin d'enfants à but lucratif on n'en finit plus parce
qu'il y a aussi les jardins d'enfants à but lucratif. Il n'y a pas
seulement les garderies à but lucratif et il faudrait avoir un
siège pour les garderies en milieu de travail. Je répète
que la formulation qui est dans le texte de loi permet certainement la
présence d'un représentant des garderies à but
lucratif.
Le Président (M. Boucher): L'amendement à l'article
51 du député du Mégantic-Compton est-il adopté?
Des voix: Vote.
Le Président (M. Boucher): Vote? Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sherbrooke.
M. Gosselin: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Lazure: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Contre. Je m'excuse. Pour. J'étais parti sur
l'erre d'aller des PQ.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'on peut lui donner le
bénéfice du doute.
M. Grenier: Avec cette erre d'aller qui vient de l'autre bord, M.
le Président!
Le Président (M. Boucher): L'amendement du
député de Mégantic-Compton est rejeté quatre contre
trois.
M. Lazure: M. le Président, j'ai un texte ici pour le
parent d'enfant handicapé. Voulez-vous le lire?
Le Président (M. Boucher): L'amendement à l'article
51, premier paragraphe est le suivant. Ajouter à la fin du premier
paragraphe de l'article 51 ce qui suit: "Un de ces parents doit être un
parent d'enfant qui est une personne handicapée au sens de la Loi
assurant l'exercice des droits des personnes handicapées (1978, chapitre
7)". Adopté?
M. Alfred: Adopté. M. Lazure: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 51 est adopté
tel qu'amendé. L'article 52?
M. Lazure: Ce sont des représentants des ministères
concernés qui sont membres.
M. Grenier: À l'article 51, M. le Président, vous
avez dit: Adopté sur division?
Le Président (M. Boucher): Adopté, tel
qu'amendé, sur division. D'accord. L'article 52?
M. Grenier: Adopté. M. Lazure: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
53?
Mme Lavoie-Roux: Cela va. Une voix: Cela va.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
54?
Mme Lavoie-Roux: Attendez une minute. Cela va.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
55?
Mme Lavoie-Roux: Cela va.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
56?
M. Grenier: C'est une formule régulière à
l'article 56?
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Une minute. Je peux aller vite pour trois ou
quatre articles. Après cela...
Le Président (M. Boucher): Trois ou quatre articles;
après cela, cela "slack". On met les "brakes".
M. Lazure: Ce sont des formules qu'on a utilisées pour
l'Office des personnes handicapées.
Mme Lavoie-Roux: Parfait.
Le Président (M. Boucher): En tenant compte du
renumérotage de l'article 51. Adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Boucher): L'article 57?
M. Alfred: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 58?
M. Grenier: Cela va.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
59?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
60?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 61
?
Mme Lavoie-Roux: Oui, cela a du bon sens. D'accord.
Le Président (M. Boucher): En tenant compte du
renumérotage...
Mme Lavoie-Roux: Sans cela, ils ne pourront plus aller dans les
garderies.
Le Président (M. Boucher): ... de 59 et 60, adopté.
L'article 62?
M. Lazure: Le quorum.
Mme Lavoie-Roux: Attendez une minute, vous allez vite.
M. Grenier: C'est huit sur treize ou 8 sur 17?
M. Lazure: Huit sur treize. Il y a seulement treize membres
votants.
M. Grenier: Les autres membres ne sont pas là-dessus.
M. Lazure: Les quatre autres sont des observateurs.
M. Grenier: Cela va. M. Lazure: Adopté.
Une voix: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse. En tout cas, si vous ne voulez pas
que j'en parle, vous m'arrêterez. À 61, "que sa famille
bénéficie d'avantages accordés en vertu de la
présente loi". Quand j'ai dit: Cela a du bon sens, je le voyais dans le
sens qu'un enfant de sa famille pourrait être placé dans une
garderie ou, enfin, qu'il pourrait recevoir une subvention pour soins de
garderie. Qu'arrive-t-il dans le cas de subventions de roulement, de
subventions plus importantes, disons, de $30 000 ou de $12 000 qui seraient
accordées? Disons que sa femme veut ouvrir une garderie, à ce
moment-là, il s'abstient de voter?
M. Lazure: C'est accordé à une corporation.
Souvent, c'est une corporation à but non lucratif. Ce n'est pas à
une personne physique. C'est à la personne morale qu'on l'accorde.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais même cela. Une corporation peut
être constituée de trois membres, quatre membres, cinq
membres.
M. Lazure: On vient de le dire ce soir. Dans le cas des
subventions directes, c'est seulement pour des corporations à but non
lucratif ou pour une corporation municipale ou scolaire. Cela ne pourrait pas
se présenter qu'un individu soit en conflit d'intérêts
à ce moment-là.
Mme La voie-Roux: Oui. Ce serait dans le cas, par exemple,
où les fonds disponibles permettraient ou obligeraient à faire le
choix entre deux garderies. Enfin, c'est hypothétique. À ce
moment-là, il aurait juste à s'abstenir de voter.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: C'est la façon habituelle.
M. Marcoux: Dans le code d'éthique de la fonction
publique.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Boucher): L'article 61 est adopté.
L'article 62 est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Boucher): L'article 63?
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Boucher): L'article 64?
Mme Lavoie-Roux: À l'article 64, c'était la
première fois que je voyais cela. Est-ce que c'est nouveau? "La
signature du président ou du secrétaire peut être
apposée au moyen d'un appareil automatique sur les documents
déterminés par règlement." Cela doit être habituel,
je suppose? Je n'avais jamais vu cela.
M. Marcoux: C'est habituellement nouveau.
M. Lazure: Cela existe depuis un certain temps.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que c'est la première fois
que je le vois. "Se termine le 31 mars" à l'article 65, d'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 64, adopté.
Article 65, adopté. Article 66?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 67
est-il adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 68?
Mme Lavoie-Roux: Une minute.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sherbrooke.
M. Gosselin: Non, je pensais qu'on était rendu à
l'article 69.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'il y a une procédure
habituellement suivie? Je comprends que le ministre se garde un pouvoir sur
l'office; c'est lui qui est responsable de l'office à l'article 100,
mais dans le cas où le ministre veut, par exemple, modifier
l'orientation ou veut donner des directives précises, est-ce qu'il y a
une procédure prévue où ce changement d'orientation est
soumis au conseil d'administration qui peut réagir, et que cela ne
vienne pas, par exemple, par une directive? Quelle est la façon dont on
procède habituellement?
M. Lazure: II y aurait je dis bien il y aurait; c'est
exceptionnel au départ certainement une consultation entre le
ministre responsable et le conseil d'administration de l'office. Dans
l'hypothèse où les choses vont bien, les deux s'entendraient sur
un mémoire qui serait ensuite transmis au Conseil des ministres. Le
Conseil des ministres l'approuverait avec ou sans modification.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, je vois que c'est
transmis à l'assemblée et rendu public.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, je n'avais pas lu l'autre
paragraphe.
M. Marcoux: Dans l'exemple de Sidbec aussi.
Mme Lavoie-Roux: De la Société d'amiante, par
exemple.
Le Président (M. Boucher): L'article 68 est adopté.
Article 69.
M. Lazure: Avant de passer à l'article 69, est-ce qu'on
peut reculer à l'article 44? L'article 44 se lirait comme suit:
"L'Office, après en avoir avisé le requérant ou le
titulaire visé dans l'article 43, transmet à la Commission des
Affaires sociales le dossier relatif à la décision portée
en appel dans les 15 jours de la signification qui lui est faite de cet appel."
Cela rejoint votre préoccupation.
Mme Lavoie-Roux: C'est quel article? M. Lazure: L'article
44.
Le Président (M. Boucher): C'est l'article 44 auquel vous
aviez proposé un amendement.
M. Lazure: Pour un délai pour signifier l'appel.
Le Président (M. Boucher): L'amendement proposé par
M. le ministre est de refaire l'article comme suit: "L'Office, après en
avoir avisé le requérant ou le titulaire visé dans
l'article 43, transmet à la Commission des affaires sociales le dossier
relatif à la décision portée en appel dans les 15 jours de
la signification qui lui est faite de cet appel." Adopté?
Des voix: Adopté.
M. Lazure: Cela va?
M. O'Gallagher: D'accord.
M. Lazure: On retourne à l'article 69.
Le Président (M. Boucher): L'article 44 est adopté
tel qu'amendé. Votre amendement, M. le député de Robert
Baldwin.
M. Lazure: II n'y en a qu'un, à l'article 18. On y
reviendra à la fin.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Robert Baldwin, vous retirez votre amendement à l'article 44?
M. O'Gallagher: Oui.
Le Président (M. Boucher): D'accord.
(23 h 30)
M. Grenier: J'aimerais, M. le Président, avoir une
définition d'un office autre qu'on a créé qui aurait des
fonctions qui pourraient lui ressembler.
M. Lazure: L'office pour les handicapés, l'an
passé.
M. Grenier: Ce serait sensiblement la même chose?
M. Lazure: Oui.
Fonctions de l'office
Le Président (M. Boucher): Nous en sommes à
l'article 69. M. le député de Sherbrooke.
M. Gosselin: J'aurais une remarque, sans que j'aie d'amendement
à formuler au préalable, mais qui pourrait donner lieu à
un amendement.
Mme Lavoie-Roux: À quel article en sommes-nous?
M. Gosselin: À l'article 69. Pendant que vous vous
préparez, si vous le permettez, je peux introduire...
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, c'est nous qui avons le droit,
comme...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sherbrooke a demandé la parole.
Mme Lavoie-Roux: On discutait de 44 et puis...
M. le Président, j'ai deux amendements.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
M. Lazure: À quel article?
Mme Lavoie-Roux: À l'article 69. Ce n'est pas là
que vous êtes rendus?
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Boucher): L'article 44 a
été adopté tel qu'amendé, nous revenons à
l'article 69, là où nous avions arrêté, après
68.
Mme Lavoie-Roux: J'aurais deux amendements pour modifier
l'article 69, c'est d'ajouter, à 6°, après le mot "enfance",
"et une plus grande accessibilité aux services de garde à
l'enfance pour l'ensemble de la population". Et ajouter, à
neuvièmement...
M. Lazure: Vous laissez le texte actuel de 6 et vous
ajoutez...
Mme Lavoie-Roux: Oui, j'ajoute ça. M. Lazure:
Bon.
Mme Lavoie-Roux: Et ajouter à 9°, "coordonner les
programmes et les ressources des ministères de l'Education et des
Affaires sociales en matière de services de garde."
M. Grenier: Les amendements seraient à 6 et 9, Mme la
députée?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Grenier: Avant, à 4, est-ce que le ministre pourrait
nous informer: "Effectuer ou faire effectuer des études et des
recherches en matière de services de garde à l'enfance."
Qu'est-ce qu'il entend par faire effectuer des études? En quoi cela
peut-il consister? Je m'excuse, je pense qu'on est rendu à 6. Je n'ai
pas de question sur 4.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton, pour ne pas nous mêler davantage, il y a deux
amendements proposés actuellement, un au paragraphe 6 et l'autre au
paragraphe 9 de l'article 69.
Mme Lavoie-Roux: Voulez-vous que je vous donne l'esprit de ces
amendements quand même?
Le Président (M. Boucher): Oui.
Mme Lavoie-Roux: Le membre de phrase à ajouter à
6° provient d'un souci que l'accessibilité aux services de garde
soit étendue le plus possible à une plus grande partie de la
population. Je pense que j'ai dit, cet après-midi je l'avais dit
d'ailleurs à d'autres occasions que les services de garde sont
accessibles à une partie relativement faible de la population, compte
tenu des coûts des services de garde pour des familles qui sont à
revenus faibles et très moyens. Je pense qu'il devrait y avoir un souci
du côté de l'office de faire des représentations dans le
sens des besoins auprès du ministère des Affaires sociales. Quels
sont les moyens à prendre pour que cette accessibilité aille en
s'agrandissant et atteigne une plus grande partie de la population, plus grande
que celle qu'elle atteint présentement? Parce
qu'on le sait, on retrouve aux deux extrêmes des gens pour qui
c'est facile de se prévaloir des services de garde, mais vous avez une
grande partie de la population pour qui c'est beaucoup plus onéreux.
Alors, c'est dans le sens de coordonner et de promouvoir. L'organisme
peut promouvoir de toutes sortes de façons l'organisation et le
développement et, somme toute, réfléchir et faire des
recommandations dans le sens d'assurer une plus grande accessibilité aux
services de garde à l'enfance pour l'ensemble de la population.
Dans le cas de l'autre, à 9°, "coordonner les programmes et
les ressources des ministères de l'Education et des Affaires sociales en
matière de services de garde", je ne voudrais pas non plus faire une
longue intervention.
Je pense que ceci a été signalé par plusieurs
organismes, par exemple, les organismes d'éducation préscolaire,
le Conseil de l'enfance exceptionnelle du Québec et plusieurs autres
organismes à l'heure qu'il est, vous me pardonnerez de ne pas me
souvenir de tous; vous, M. le Président, vous n'étiez pas ici au
moment de l'avant-projet on a signalé le fait qu'il y avait une
difficile coordination entre les ressources des deux ministères, qu'il y
avait dédoublement de programmes. On avait un type de programmes du
côté scolaire, un autre type de programmes du côté
des affaires sociales pour des enfants de même âge. Justement, je
pense que je devrais trouver quelqu'un pour m'appuyer en la personne du
ministre qui m'a dit au début, lui aussi, que l'office, ce serait bien
pour assurer la coordination, parce que c'est plus neutre que des
ministères entre eux. C'est pour cela que j'aimerais voir ajouter d'une
façon plus précise aux fonctions de l'office cette fonction de
coordonner les programmes et les ressources des ministères de
l'Education et des Affaires sociales en matière de services de garde, ce
qui aurait pour effet, je pense, à long terme, de peut-être
arriver à une meilleure intégration de tous les services
disponibles à la petite enfance.
M. Alfred: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau, sur une question de règlement.
M. Alfred: Je me demande si le ministre des Affaires sociales
peut prendre un tel engagement sans avoir consulté au préalable
le ministre de l'Education.
Mme Lavoie-Roux: On est en train de déterminer le
rôle de l'office.
M. Alfred: Engageant deux ministères. Mme Lavoie-Roux:
Voyons donc!
M. Lazure: Pour ce qui est du premier amendement, on n'y voit pas
d'objection.
Mme Lavoie-Roux: Que ce soit une préoccupation de
l'office.
M. Lazure: Le premier amendement on va les prendre un par
un qui ajouterait au paragraphe 6...
Mme Lavoie-Roux: Oui, j'essaie de le placer quelque part.
M. Lazure: Après le mot "enfance". Mme Lavoie-Roux:
II y a l'organisation...
M. Lazure: Voulez-vous, on va essayer de trouver une
formulation.
Mme Lavoie-Roux: Je suis tout à fait...
M. Grenier: Comme français, on se répète, on
répète deux choses d'assez près.
M. Lazure: C'est cela, je pense que c'est un peu redondant.
Mme Lavoie-Roux: Mais l'organisation, le développement et
l'accessibilité c'est autre chose.
M. Lazure: On comprend votre idée, on essaie de la mettre
en noir sur blanc.
Mme Lavoie-Roux: Bon!
M. Lazure: On comprend aussi votre deuxième
idée.
Mme Lavoie-Roux: Êtes-vous d'accord là-dessus?
M. Lazure: Pas tout à fait, non.
Mme Lavoie-Roux: Vous voulez l'améliorer?
M. Lazure: Dans la composition actuelle de l'office, on l'a vu
tantôt, il y a un représentant du ministère de l'Education
et un représentant du ministère des Affaires sociales. Dans votre
proposition, en somme, vous suggérez que l'office coordonne les
programmes de services de garde à l'enfance des deux
ministères.
Mme Lavoie-Roux: Vous m'avez dit qu'il était tout à
fait bien placé pour cela.
M. Lazure: Oui, oui. C'est une de ses tâches, mais on pense
que cela va être fait par le biais des deux représentants de
chacun des deux ministères, justement, qui vont être au conseil
d'administration. On a ici, au paragraphe 6, le paragraphe qu'on vient de
laisser, justement, "coordonner et promouvoir l'organisation et le
développement des services de garde à l'enfance." Cette
expression englobe la coordination des services de garde à l'enfance
autant du ministère de l'Éduca-
tion que de n'importe quel autre ministère, dans
l'hypothèse où il y en aurait dans d'autres ministères.
Autrement dit, votre deuxième amendement est... superfétatoire.
C'est tout à fait le mot que je cherchais.
Lisez bien le paragraphe 6. Il dit: "Coordonner et promouvoir
l'organisation et le développement de services de garde à
l'enfance." Que les services de garde appartiennent à l'Education ou aux
Affaires sociales...
Mme Lavoie-Roux: Écoutez... M. le Président, je ne
suis pas d'accord avec le ministre. On pourrait promouvoir l'organisation de
services de garde tout à fait en dehors du ministère de
l'Education. On le pourrait fort bien; d'ailleurs la majorité des
services de garde prévus ici, sauf pour une tentative du
côté des commissions scolaires, demeurent quand même des
services de garde qui vont être sous l'égide du ministère
des Affaires sociales. Je pense que ce n'est pas superfétatoire et que
c'est une façon bien claire d'assurer que c'est une préoccupation
très importante de l'office. Quand je dis "coordonner", on pourrait
peut-être trouver une autre formulation. J'en avais une autre, si vous la
trouvez plus heureuse: Ce serait d'assurer la coordination
interministérielle en matière de ressources et de programmes.
Est-ce que cela vous plaît plus? C'est peut-être plus
élégant. Ce que j'allais ajouter, c'est parce que vous avez dit:
II va y avoir des représentants d'un ministère et de l'autre.
D'abord, est-ce que, sur le comité exécutif, les quatre
représentants des différents ministères vont être
là? S'ils sont là, ils vont fort probablement enterrer le
comité exécutif quant au nombre. Il y a un comité
exécutif de prévu à l'article 73. À ce
moment-là, ils ne seront pas nécessairement tous là. S'il
y a un comité exécutif, cela veut dire que le grand comité
ou le grand conseil d'administration va se rencontrer combien de fois durant
l'année?
M. Marcoux: Au moins une fois par mois. Je suppose que c'est
prévu.
Mme Lavoie-Roux: Non, ce n'est même pas prévu.
Même pas, non! Ils peuvent se rencontrer trois, quatre ou cinq fois dans
l'année. Si on veut vraiment s'acheminer vers une définition de
services de garde ou de services à l'enfance intégrés,
cela me semble péremptoire.
Une voix: Comme le dirait le ministre d'Etat au
Développement culturel.
Mme Lavoie-Roux: Non, ce n'est plus superfétatoire; c'est
péremptoire qu'on donne cette fonction très précise
à l'office. Je trouve que c'est un bon amendement.
M. Lazure: L'objectif poursuivi est tout à fait
valable.
Mme Lavoie-Roux: Cela me réconcilierait un peu avec
l'office.
M. Lazure: On vous dit simplement que la formulation qu'on a
déjà au paragraphe 6...
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas la même chose.
M. Lazure: ... prévoit cela. Elle prévoit toute
coordination autant à l'intérieur de l'appareil gouvernemental
qu'en dehors de cet appareil. Si on revient à votre premier
amendement...
Mme Lavoie-Roux: C'était un bon amendement.
M. Lazure: ... qui ajouterait au paragraphe 6: "coordonner et
promouvoir l'organisation et le développement des services de garde
à l'enfance afin d'en faciliter l'accès à l'ensemble de la
population", est-ce le sens de votre proposition de tantôt?
M. Grenier: Pour ne pas répéter les services de
garde à l'enfance.
M. Lazure: Oui, cela évite de répéter.
Mme Lavoie-Roux: Si vous me le permettez, j'aimerais mieux: "afin
d'en promouvoir l'accès à l'ensemble de la population." Avez-vous
une objection, M. le ministre?
M. Lazure: C'est parce qu'on répète
"promouvoir".
Mme Lavoie-Roux: II y a déjà "promouvoir"; oui,
d'accord.
M. Marcoux: On ne veut en rien diluer votre pensée.
M. Grenier: Relisez donc l'amendement. M. Marcoux:
Relisez-le donc.
Mme Lavoie-Roux: "Afin d'en faciliter l'accès à
l'ensemble de la population."
M. Marcoux: Cela donne l'objectif.
Mme Lavoie-Roux: C'est un peu amoindri, mais...
M. Marcoux: Promouvoir pourquoi?
Le Président (M. Boucher): Est-ce que vous retirez votre
premier amendement?
Mme Lavoie-Roux: Je ne le retire pas du tout.
Le Président (M. Boucher): Pour pouvoir adopter le
deuxième à la place. Votre formulation, on la retire?
Mme Lavoie-Roux: Écoutez...
M. Grenier: La nouvelle formulation est adoptée.
Mme Lavoie-Roux: ... je pensais que...
Le Président (M. Boucher): Vous faites vôtre cette
formulation? D'accord.
Mme Lavoie-Roux: ... c'était mon amendement. Ils m'ont
offert leurs services techniques.
Le Président (M. Boucher): La première formulation
est amendée afin de rajouter à la fin du paragraphe 6 de
l'article 69...
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): ... ce qui suit: "afin d'en
faciliter l'accès à l'ensemble de la population." Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Oui? D'accord. Quant à
l'amendement au paragraphe 9...
Mme Lavoie-Roux: II va falloir que je parle vingt minutes.
M. Lazure: Rejeté sur division.
Mme Lavoie-Roux: Non, je vais parler vingt minutes.
Le Président (M. Boucher): II vous reste seulement 18
minutes. Il va vous manquer des minutes!
Mme Lavoie-Roux: Honnêtement, je ne veux pas parler vingt
minutes. Je n'aurais pas d'inspiration pour vingt minutes. Je trouve qu'un des
problèmes majeurs du développement cohérent, du
développement qui assure l'utilisation la plus rationnelle des
ressources, c'est vraiment cette coordination qui se fait d'une façon
intensive entre les deux ministères, qui ont tous les deux en main les
ressources et qui développent, chacun de son côté, des
programmes qui sont souvent différents.
Quand le ministre dit, au 6°: "coordonner et promouvoir
l'organisation et le développement des services de garde", je trouve
cela vraiment... On pourrait faire cette opération sans jamais
même se préoccuper de coordination. Si on regarde les termes,
promouvoir l'organisation et le développement des services de garde
à l'enfance, cela peut se faire vraiment en dehors même
j'imagine qu'il essaierait de coordonner d'un effort réel de
coordination des ressources et des programmes interministériels qui
existent dans le domaine de la petite enfance. (21 h 45)
M. Alfred: J'ai une question pour vous.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Alfred: Tout à l'heure, vous avez employé, Mme
la députée de L'Acadie, le mot "péremptoire".
Mme Lavoie-Roux: Péremptoire.
M. Alfred: Que vouliez-vous dire au juste? Le dictionnaire dit:
péremptoire égale décisif, égale dogmatique. Est-ce
que c'est ce que vous vouliez dire?
Mme Lavoie-Roux: Ce que je voulais dire, c'est que je trouvais
que mon amendement était un amendement si important qu'il s'imposait de
lui-même. C'est ce que cela voulait dire. Je n'ai pas consulté le
Petit Robert avant pour savoir si... Mais, très curieusement, j'aimerais
vraiment insister beaucoup et essayer de convaincre le ministre de ceci. C'est
vraiment dans...
M. Lazure: Je comprends votre objectif, ce que vous voulez
atteindre. Mais il y a une chose qu'il faut dire au départ: Une fois que
l'office aura été mis sur pied, qu'il aura atteint sa vitesse de
croisière, il ne restera plus d'activités de services de garde au
ministère des Affaires sociales, il n'en restera pas. La raison pour
laquelle on place un représentant du ministère des Affaires
sociales au conseil d'administration, c'est qu'il restera toujours quand
même un grand réseau d'établissements des affaires
sociales. Dans le cadre d'une décentralisation et d'une
délégation de pouvoirs, le réseau peut aider l'office
à promouvoir des services de garde et peut même, dans certains
cas, surtout en ce qui touche la garde familiale, agir comme une agence de
services en garde familiale.
En d'autres termes, au plan central, les activités de l'office ne
seront pas principalement d'agir comme coordonnateur entre deux
ministères...
Mme Lavoie-Roux: Non, non, mais...
M. Lazure: ... touchant leurs activités centrales.
Mme Lavoie-Roux: ... une de ses fonctions.
M. Lazure: Mais ce ne sera pas majeur parce que, centralement,
ces deux ministères n'auront pas beaucoup d'activités ou
pratiquement pas d'activités. C'est par le biais de leur réseau
respectif. Bon.
La coordination, l'action, l'articulation entre les réseaux et
l'office va se faire par la délégation d'autorité de
l'office. L'office pourra déléguer son autorité partielle
ou totale soit à un conseil régional qui appartient au
réseau des affaires sociales, soit à une commission scolaire
régionale qui appartient au réseau de l'éducation.
Il nous paraît utile d'avoir comme interlocuteur au conseil
d'administration un représentant de chacun des deux ministères
qui supervisent ces deux grands réseaux. Mais l'action immédiate
de coordination au niveau central, il n'y en aura pas beaucoup à
faire... On n'aura plus de programmes de garde aux Affaires sociales.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais, M. le Président c'est
la dernière chose que je vais ajouter je pense que le ministre a
déjà oublié
qu'au début de la soirée, il m'a dit: L'office va
être excellent pour coordonner le travail des deux ministères.
L'office, c'est beaucoup plus neutre parce que, parfois, entre les
ministères, on a de la difficulté à s'entendre. C'est
historique. C'est pour cette raison que, tout à coup, je trouve
surprenante l'attitude du ministre qui me dit: Non. Finalement, cela va
être marginal, ce qu'il va y avoir à faire comme coordination.
M. Lazure: Non, non. Je ne dis pas cela. Je dis que la
coordination, l'action coordonnatrice de l'office vis-à-vis de ces deux
ministères comme les Affaires municipales aussi consiste
à inciter les ministères à agir auprès de leurs
réseaux, auprès des municipalités, auprès des
commissions scolaires, auprès du réseau des Affaires sociales
pour que chaque élément du réseau joue son rôle dans
la mise sur pied des services de garde. Ce n'est pas tellement une coordination
qui va se passer au niveau central. À supposer que le siège
social de l'office soit à Québec, pour un moment, ce ne sera pas
tellement une action centrale entre l'office et deux ou trois
ministères. C'est beaucoup plus la présence d'un
représentant du ministère de l'Education qui peut influencer le
conseil d'administration de l'office dans ses décisions. Ce
représentant de l'Education, par hypothèse, fait le lien entre
son ministère et l'office, toujours dans l'optique de mobiliser au
maximum les éléments de son réseau. Il n'y aura plus
tellement lieu d'avoir de longues discussions entre le ministère des
Affaires sociales et le ministère de l'Education sur qui doit s'occuper
des services de garde. Le ministère des Affaires sociales, une fois
l'office formé, se retire lui-même de cette activité. C'est
seulement le ministre qui va rester comme répondant de l'office.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais un des problèmes majeurs
c'est la dernière chose que j'ajoute avant de prendre le vote, M. le
Président c'est, par exemple, la question des différents
programmes pour des enfants du même âge, selon qu'on
relève... C'est pour cette raison que j'ai parlé de la
coordination des programmes pour qu'on en arrive, finalement, à une
approche intégrée au niveau de la petite enfance. S'il s'agit
d'un enfant de quatre ans qui est en garderie, il a tel type de programme s'il
est en garderie relevant du ministère des Affaires sociales; s'il s'agit
d'un enfant de quatre ans qui relève du ministère de l'Education,
vous pouvez avoir cinq types de programmes différents, depuis les
maternelles maison de trois ou quatre ans jusqu'aux prématernelles de
quatre ans et les maternelles plein temps, demi-temps, de cinq ans...
M. Marcoux: Mme la députée de L'Acadie, ce que vous
dites, en fait, c'est qu'à la place de "en matière de services de
garde", on devrait dire "en matière des autres services à
l'enfance", parce qu'ils vont déjà coordonner...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Marcoux: ... ce qui est matière à services de
garde. L'idée que vous exprimez, c'est la relation entre les services de
garde, les programmes de services de garde et les autres programmes de ces
ministères reliés à l'enfance. C'est l'idée que
vous exprimez. Ce n'est pas ce qui est dans l'amendement.
Mme Lavoie-Roux: L'amendement est de coordonner les programmes et
les ressources.
M. Marcoux: "... dispensés en matière de services
de garde." Ce que vous voulez qu'ils fassent, c'est qu'ils coordonnent les
programmes en matière de services de garde...
Mme Lavoie-Roux: ... "en matière de services de garde et
d'éducation."
M. Marcoux: ... en relation avec les autres programmes
reliés à l'enfance.
Mme Lavoie-Roux: De garde et d'éducation. M. Alfred:
M. le Président, pour clore le débat.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: Je pense que les préoccupations entre
légitimes... Cependant, ce qui était très important, c'est
qu'il y ait une personne nommée par chaque ministère au conseil
d'administration.
Mme Lavoie-Roux: Je vous souhaite bonne chance. Restez avec votre
idée. Si vous n'êtes pas capables, deux ministères qui sont
das la même maison, de coordonner vos efforts, vous imaginez-vous que,
parce qu'il y a quelqu'un qui va siéger au conseil, qui va venir du
ministère de l'Education, peut-être au mieux cinq fois par
année, et un autre également du ministère des Affaires
sociales, vous allez réussir cette coordination des programmes et des
ressources de cette façon? Je vous souhaite bonne chance.
M. Grenier: II y a des super-ministres.
Mme Lavoie-Roux: Vous pouvez appeler le vote, M. le
Président.
M. Grenier: II y a des super-ministres maintenant.
Mme Lavoie-Roux: Des super-ministres.
Le Président (M. Boucher): On y va. On est prêts
à voter. Mme la députée de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Robert Baldwin?
M. O'Gallagher: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sherbrooke?
M. Gosselin: Contre.
Mme Lavoie-Roux: Au moins, il a hésité.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau?
M. Alfred: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton?
M. Grenier: En faveur.
Le Président (M. Boucher): Pour. M. le ministre?
M. Lazure: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rimouski?
M. Marcoux: Contre.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'amendement est
rejeté quatre contre trois.
Mme Lavoie-Roux: Bon! Maintenant, M. le Président, je vais
faire vite, il nous reste cinq minutes pour finir l'article 69. Je voudrais
ajouter au paragraphe 10... Ce sera le paragraphe 9 parce que mon
neuvième paragraphe n'a pas été accepté.
Le Président (M. Boucher): Vous apportez un autre
amendement?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Boucher): Un autre paragraphe 9?
Mme Lavoie-Roux: Oui: "Etablir annuellement un plan de
développement des ressources à être créé,
telles qu'identifiées après les consultations prévues au
deuxième alinéa."
Le Président (M. Boucher): Merci.
M. Lazure: Voulez-vous répéter, s'il vous
plaît!
Le Président (M. Boucher): L'amendement de Mme la
députée de L'Acadie serait d'ajouter, après le premier
paragraphe, un dixième...
Mme Lavoie-Roux: Non.
M. Grenier: Après le huitième alinéa.
Le Président (M. Boucher): ... un neuvième
alinéa qui se lirait comme suit: "Etablir annuellement un plan de
développement des ressources à être créé,
telles qu'identifiées après les consultations prévues au
deuxième alinéa."
Mme Lavoie-Roux: Au premier paragraphe.
Le Président (M. Boucher): Au premier paragraphe.
M. Lazure: On accepte d'emblée cet amendement. Cela fait
un peu partie des procédures et des pratiques habituelles d'un organisme
comme celui-là.
Mme Lavoie-Roux: On peut savoir vers quoi on s'en va.
M. Lazure: Oui.
Une voix: Adopté.
M. Lazure: Parfait. Adopté.
Mme Lavoie-Roux: C'est un neuvième paragraphe.
M. Grenier: On vient de le voter.
Le Président (M. Boucher): Après le huitième
alinéa: "établir annuellement un plan de développement des
ressources à être créé telles qu'identifiées
après les consultations prévues au premier paragraphe."
Adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté. M. O'Gallagher:
Adopté.
M. Grenier: Adopté. Au paragraphe 4, j'aimerais que le
ministre précise "effectuer ou faire effectuer des études et des
recherches en matière de services de garde à l'enfance". Est-ce
qu'il s'agirait, à ce moment-là, de retourner dans les
institutions faire peut-être pas une enquête au sens légal
du mot, mais des recherches au niveau des institutions existantes? Est-ce que
c'est cela?
M. Lazure: Non, pas nécessairement. Cela pourrait
être cela, mais c'est plutôt dans le sens suivant. Par exemple, en
commission parlementaire, le groupe de l'Université Laval, du
département de psychologie, est venu nous faire part d'une recherche,
qui est entreprise depuis un an environ et qui continue, sur les goûts ou
les préférences des familles vis-à-vis des types de
services de garde en milieu familial par opposition aux services de garde en
garderie, par exemple. Ce genre de recherches peuvent être faites
à la fois pour mieux connaître les besoins, donc mieux planifier
les ressources d'année en année, les plans de
développement. Mais cela peut aussi être sur un plan encore plus
pédagogique, plus sciences pures, si j'ose dire, pour étudier
quels sont les bienfaits d'un séjour en garderie par rapport aux
bienfaits d'un séjour en garde familiale.
M. Grenier: Le danger que j'y vois, c'est encore de torturer les
garderies avec des dossiers à remplir ou des fiches. Il ne faudrait
quand même pas qu'on crée des espèces de mini-commissions
qui vont encore pourchasser les garderies avec des rapports à remplir et
tout cela. Je pense qu'il y en avait déjà suffisamment.
M. Lazure: On peut vous rassurer parce que les seuls dossiers
qu'il va y avoir dans les garderies, c'est la fiche d'assiduité, la
fiche de présence. Il n'y aura pas de dossiers.
M. Grenier: D'accord.
M. Alfred: Quand on parle de recherche ici, je pense que tout le
monde comprend, c'est au sens scientifique du terme.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 69 est
adopté tel qu'amendé?
M. Gosselin: Non, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sherbrooke.
M. Gosselin: Je désire vous faire connaître
immédiatement un amendement qui devrait, à mon point de vue,
commencer l'article. Il y a une question de principe qui est engagée
dans la création d'un office comme celui-ci pour les services de garde
à l'enfance. Les services de garde à l'enfance sont
rattachés à une problématique plus vaste, à savoir
les politiques à la famille. Je pense qu'il est opportun, au moment
d'engager la définition des fonctions de l'office, de signifier
clairement que les rôles de l'Office de services de garde seront partie
prenante d'une politique de la famille et devront viser à
l'intégration maximale de ces rôles aux autres politiques
familiales.
Je ne sais pas au juste comment introduire cet élément
ici, j'avoue que c'est une question de principe qui aurait peut-être
mérité d'être notée ailleurs, mais, à tout
hasard, j'aurais la formulation suivante, au début de l'article 69: Les
politiques de garde à l'enfance étant reconnues comme parties
prenantes d'une politique de la famille, l'Office des services de garde
à l'enfance devra d'abord oeuvrer à promouvoir
l'intégration maximale des services de garde à l'enfance aux
autres politiques familiales.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aurais une suggestion
à faire. Il est tard, peut-être que, comme on dit en anglais, M.
le député de Sherbrooke, "can sleep on it" et on pourrait partir
de là demain matin, parce que, franchement, je suis sensible à
ça, mais avant qu'on puisse en trouver une qui soit claire...
Le Président (M. Boucher): Vous ne voulez pas tenter de
finir ce soir?
M. Lazure: Non.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre...
Mme Lavoie-Roux: Le reste est rapide, c'était là
qu'il y avait beaucoup de choses.
Le Président (M. Boucher): ... le paragraphe 3 de
l'article 150 nous dit qu'on ne peut pas siéger après minuit.
M. Lazure: D'accord, alors, on va...
Le Président (M. Boucher): La commission ajourne ses
travaux à dix heures demain, à la salle 91-A, étant
donné que la salle 81-A doit être utilisée pour entendre
les autorités de SIDBEC.
Fin de la séance à minuit