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(Douze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des affaires sociales reprend l'étude
article par article du projet de loi no 27.
Pour la séance de ce matin, les membres de la commission sont: M.
Boucher (Rivière-du-Loup); M. Brouillet (Chauveau) remplacé par
M. Beauséjour (Iberville), Mme Dougherty (Jacques-Cartier), M. Houde
(Berthier), M. Johnson (Anjou), Mme Juneau (Johnson), Mme Lavoie-Roux
(L'Acadie), M. Leduc (Fabre), M. Rochefort (Gouin), M. Sirros (Laurier).
Les intervenants sont: M. Bélanger (Mégantic-Compton), Mme
Harel (Maisonneuve); M. Kehoe (Chapleau) remplacé par M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys); Mme Lachapelle (Dorion), M. Lafrenière (Ungava),
M. Laplante (Bourassa); M. Mathieu (Beauce-Sud) remplacé par M. Lincoln
(Nelligan); M. O'Gallagher (Robert Baldwin) remplacé par M. Rivest
(Jean-Talon).
Cela va? Pas d'autres remplacements? Lors de l'ajournement hier, nous en
étions à l'étude de l'article 38. Entre-temps, j'avise les
membres de la commission que le ministre vient de me remettre un nouvel
amendement à l'article 38.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, on s'excuse.
Le Président (M. Bordeleau): Bientôt, c'est le
président qui sera obligé de demander la parole dans cette
commission. C'est effrayant!
M. le ministre, voulez-vous faire part à la commission de votre
nouvel amendement?
Échange de biens et de services (suite)
M. Johnson (Anjou): M. le Président, à la suite des
discussions très intéressantes qu'on a eues hier soir avec la
députée de L'Acadie, le député de Berthier et mon
collègue, le député de Gouin, notamment, sur cette
question de l'approvisionnement, je pense qu'on a bien établi que le
rôle du CRSSS est, d'abord et avant tout, de promouvoir et,
deuxièmement, d'agir comme représentant exclusif; ce qui n'exclut
pas que d'autres puissent le faire par voie d'association par contrat entre
établissements pour se donner des mandats respectifs. Mais il doit agir
comme représentant exclusif dans le cas de certains types
d'approvisionnement. Finalement, dans le cas des services où il agit
comme représentant exclusif pour les fins de désigner, par
exemple, un établissement qui s'occupe de mêmes services, il faut
que ce ne soit fait que sous désignation, pour les objets
désignés par le ministre.
À la suite de la discussion que nous avons eue, nous
reformulerions l'article de la façon suivante et je pense qu'on
répondrait à une bonne partie des appréhensions de la
députée de L'Acadie et qu'on répondrait même
à certains types de problèmes qui ont été
posés, notamment, par le député de Berthier. "L'article 18
de la loi est modifié par le remplacement du paragraphe e) par les
suivants." Ce sont les fonctions du CRSSS. "e) de promouvoir l'échange,
l'élimination des dédoublements et une meilleure
répartition des services dans la région ainsi que la mise en
place des services communs à plusieurs établissements; "e.1)
d'agir, comme représentant exclusif des établissements ou d'une
catégorie d'entre eux, dans l'ensemble ou une partie de sa
région: "i) pour l'approvisionnement en commun de biens qu'il
détermine, à l'exclusion des catégories de biens que le
ministre indique; "ii) dans les cas et aux conditions déterminés
par le ministre, pour l'approvisionnement en commun de services."
Cela va?
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie. C'est M. le député de Berthier qui m'avait
demandé la parole.
M. Houde: Moi, c'est dans les...
Le Président (M. Bordeleau): Serait-il possible d'avoir
des copies?
Mme Lavoie-Roux: M. le député de Berthier, allez-y,
ça me permettra de réfléchir quelques secondes de
plus.
M. Houde: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Berthier.
M. Houde: Merci, M. le Président. En ce qui concerne le
centre d'accueil de Saint-Gabriel-de-Brandon, qui est dans mon comté
- peut-être y a-t-il d'autres centres d'accueil qui sont aux
prises avec ces problèmes - ça regroupe le comté de
Joliette, le comté de L'Assomption et le comté de Berthier. Il y
a plusieurs années qu'un centre d'accueil est construit à
Saint-Gabriel-de-Brandon - je dirais qu'il est construit depuis dix ou douze
ans - et, jusqu'à il y a environ un mois, le centre d'accueil demandait
aux boulangers et aux laitiers d'approvisionner ce centre d'accueil et ils
passaient régulièrement. Il y a deux boulangers à
Saint-Gabriel-de-Brandon et, pendant six mois, un boulanger passait et, pendant
les six autres mois, l'autre boulanger passait à son tour - toujours en
ce qui concerne les boulangers, car je pense qu'il n'y a qu'un laitier, alors
ce n'est pas compliqué - ils vendaient le pain comme partout ailleurs et
ils donnaient 20% du prix de détail. Les deux boulangers faisaient la
même chose.
Il y a environ trois semaines ou un mois, ils ont reçu un ordre
de ne plus livrer de pain, c'était fini. Un des boulangers en question
n'en a pas entendu parler; la seule chose qu'il a sue, c'est qu'il ne pouvait
plus laisser de pain au centre d'accueil.
 la suite des questions que j'ai posées, à savoir
pourquoi cette chose-là arrivait, la réponse que j'ai eue, c'est
qu'on demandait des soumissions pour le pain et pour le lait et ces soumissions
venaient du CRSSS de Saint-Jérôme.
Les boulangers de la place livraient le pain trois ou quatre fois par
semaine, alors qu'actuellement, la boulangerie qui livre le pain livre deux
fois par semaine. Cette même boulangerie, qui a eu la permission de
vendre du pain à ce centre d'accueil, est située à 35 ou
40 milles de là. Elle dessert 35 à 40 milles de l'autre
côté. Ce qui veut dire que les petits commerçants locaux ne
pourront plus rivaliser avec les gros commerçants, c'est impossible d'y
penser.
Le pain se détaille à 0,86 $ à
Saint-Gabriel-de-Brandon, en moyenne; ça peut être 0,85 $ ou 0,86
$, ça peut dépendre d'un magasin qui peut faire une vente, mais,
régulièrement, c'est 0,86 $. La boulangerie qui a obtenu le
contrat vend le pain 0,55 $. Je ne sais pas comment on peut arriver à
pouvoir faire vivre les petites industries dans nos localités.
Deuxièmement, le centre d'accueil s'est fait dire que, s'il ne
tenait pas compte de cette directive, lorsqu'il demanderait des choses pour le
centre d'accueil, soit de l'équipement, un lit supplémentaire ou
des couvertures, il y aurait possibilité de se faire refuser, s'il ne
voulait pas tenir compte des nouvelles politiques qui s'appliquent à des
centres d'accueil comme celui-là.
Si vous avez des questions à me poser, je vais essayer d'y
répondre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Sans me prononcer sur les circonstances
très particulières qu'évoque le député avec,
je pense, passablement de précision, il y a peut-être d'autres
éléments qu'on ne connaît pas, il y a peut-être une
dynamique entre deux boulangers dans Saint-Gabriel-de-Brandon dans laquelle je
ne veux pas entrer. Mais je dirai que, dans le cas qui le préoccupe
actuellement, il faut bien comprendre que ça ne pouvait pas être
d'autorité; c'est parce que les établissements, individuellement,
ont accepté de le faire. Cela peut être regrettable, cela peut
être dommage, cela peut produire les effets qu'il y a là, mais ce
n'est pas d'autorité que ça leur a été
imposé par qui que ce soit; c'est parce qu'ils ont choisi de le
faire.
Ce n'était peut-être pas une bonne décision -
ça, c'est une autre affaire - mais vraiment ils ont eu le choix de le
faire.
Or, qu'est-ce qu'on fait dans la loi et qu'est-ce qu'on ferait avec
l'amendement qu'on propose? Ce qu'on propose comme amendement, c'est de mettre
un frein - qui peut être imposé par le ministre - aux domaines
d'intervention du CRSSS, quand il désigne des domaines
d'approvisionnement en biens où il agira exclusivement comme mandataire
des établissements. Ce frein-là dit que le ministre, à
toutes fins utiles, pourrait désigner des catégories. Je pense
que ça, c'est un très bon exemple. C'est tout ce qui fait partie
de ce que j'appellerais des biens, mais qui sont plus sous la forme d'une
fourniture de services. Je pense que l'exemple du pain et du lait, c'est
caractéristique. Il est bien évident que, si on faisait affaires
avec la Coopérative agricole de Granby, théoriquement, on
pourrait acheter tout le lait pour tous les hôpitaux de Montréal
et de la grande région métropolitaine. Mais je pense qu'on ferait
crever bien du monde aussi et, dans le fond, ça devient une
espèce "d'oligopole". En ce sens, il s'agit d'empêcher cela.
Je ferai remarquer que des problèmes de la nature de ceux que
soulève le député peuvent se poser par la seule action des
établissements qui décideraient de se mettre en commun. On veut
aussi empêcher cela; on ne veut pas plus que les établissements
seuls, sans cadre, puissent le faire. Pas plus qu'on ne veut que les CRSSS se
mettent à fermer les boulangeries. Ce n'est pas ça l'objet de la
loi. Ce qu'on veut, c'est acheter de l'équipement complexe, les
seringues, les piqués. C'est de ça qu'on parle en pratique, les
volumes, les meubles dans certains cas. Il y a pour 51% d'ameublement dans le
réseau, dont 1% seulement est "poolé". Je ne dis pas qu'il faut
tout le "pooler", mais il y en a peut-être un peu plus de 1% qui
pourrait
l'être. Il faut peut-être se donner quelques moyens pour le
faire. Il faut essayer de trouver un équilibre entre les deux.
Je pense qu'une des façons de le faire, c'est d'introduire ce
frein qui dit, d'une part: Le CRSSS en fait la promotion et les
établissements peuvent se mettre en commun pour certaines choses. Quand
le CRSSS juge que cette mise en commun peut profiter aux autres, il peut
intervenir comme agent exclusif au niveau des soumissions, etc., par sa
commission des approvisionnements au niveau du CRSSS où il y a des gens
dans les établissements, de toute façon, pour pouvoir
étendre cela à d'autres catégories
d'établissements. Quand on arrivera dans certaines catégories, le
ministre, parce qu'on lui souligne des cas comme celui-là, pourra
exclure, du droit du CRSSS d'intervenir à titre d'agent exclusif,
certaines catégories de biens au niveau de l'approvisionnement.
Je pense que c'est une formule qui réussit à
réconcilier la plupart des objectifs qui ont été
évoqués de part et d'autre depuis hier, tout en étant
conscient qu'elle n'est pas parfaite.
M. Houde: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Berthier.
M. Houde: ... d'abord, le centre d'accueil n'aimait pas faire
ça, étant donné que ce n'était pas lui qui prenait
la décision. Deuxièmement, ce n'est pas un des deux boulangers
qui a pris la place, c'est un boulanger de l'extérieur, à
plusieurs milles de Saint-Gabriel-de-Brandon. Ce n'est pas l'autre, les deux
boulangers n'étaient pas en conflit, il n'y a pas de problème
là-dessus. Peut-être que je pourrais prendre la défense des
gens de mon comté en ce qui concerne les boulangers. Ce ne sont pas de
grosses boulangeries parce qu'elles ont un rayon d'à peu près 15
à 20 milles.
Il y a environ deux semaines, à l'Assemblée nationale, le
ministre d'État au Développement économique ou le ministre
de l'Industrie et du Commerce - je ne sais pas lequel, mais il me semble que
c'est le ministre d'État au Développement économique -
disait: Même si ça coûte un peu plus cher de produire au
Québec, ça ne fait rien, on est prêt à payer la
différence pour garder nos investissements et nos emplois chez nous. Ce
qui va arriver, c'est que de petits commerces, de petites industries, si on
suit une telle politique, seront obligés de fermer leurs portes. Je ne
sais pas ce que vous en pensez.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Encore une fois, je ne pense pas qu'on
règle toute la question de la subvention aux PME dans certains secteurs
au Québec par la loi; ce n'est pas son objet. Je reviendrai très
brièvement là-dessus. Il y a tout un domaine possible de mise en
commun, mais la mise en commun pose la difficulté qu'elle peut avoir,
à l'occasion, des conséquences sociales et économiques.
Cette mise en commun, de toute façon, est inévitable dans bien
des domaines. Il s'agit de s'arranger pour qu'il y ait des freins, des
mécanismes, comme on dit en anglais, de "check and balance" dans tout
ça, pour faire en sorte que l'ensemble des intérêts puisse
être concilié.
Une des façons de le faire, c'est ce qu'on propose là. On
introduit l'initiative des établissements, la possibilité pour le
CRSSS d'occuper un champ qui profite à tous les autres et nous permet de
remplir certains objectifs au niveau de la politique d'achat au Québec,
par exemple, des choses comme ça, et, finalement, il y a un frein que le
gouvernement peut mettre, cependant, au domaine d'intervention du CRSSS.
Notamment, je pense que l'exemple du pain et du lait est assez
caractéristique. Certaines catégories de nourriture, dans ce
sens, dans le fond, je ne vois pas pourquoi on se mettrait à "pooler"
ça à bien des endroits, compte tenu des économies qui
pourraient être réalisées. C'est assez marginal si on
compare ça aux effets que ça peut avoir.
Il reste que les établissements, eux, resteront toujours libres
de le faire. Si un centre d'accueil ou un autre décide de le faire, il
pourra toujours le faire. Cela, on ne peut pas l'en empêcher, c'est la
dynamique locale qui doit jouer entre établissements, mais on dit qu'il
y a des limites à ce que cette dynamique locale vienne influencer
d'autres éléments ou, dans certains cas, rendre inopérants
les objectifs de tout le réseau.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le ministre.
M. Houde: Ce n'est pas facile de plaire aux deux en même
temps.
M. Johnson (Anjou): Non. M. Houde: Merci.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: On a peut-être passé la nuit
à travailler - je ne veux pas que ce soit vu d'une façon
négative parce que, de part et d'autre, on cherche une solution -mais je
trouve, honnêtement, qu'il n'y a pas beaucoup de différence avec
ce qu'on avait hier soir.
M. Rochefort: Vous ne trouvez pas qu'on a fait une bonne
nuit?
Mme Lavoie-Roux: D'abord, deux choses. Le premier alinéa
reste le même, le deuxième reste le même et, à
l'alinéa e.i , vous introduisez la notion de catégories que vous
pourriez exclure...
M. Johnson (Anjou): De la représentation exclusive par le
CRSSS.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): Pour les biens.
Mme Lavoie-Roux: Oui, le quatrième reste le même. Je
voudrais que le ministre m'explique, quand il dit qu'il agit comme
représentant exclusif - on peut le discuter brièvement pour en
sortir - à partir de quel moment le CRSSS commence-t-il à agir
comme représentant exclusif des établissements? Est-ce par
décision du CRSSS, est-ce par décision du ministre, est-ce
à la demande des établissements?
M. Johnson (Anjou): D'accord. En réalité, cela se
passerait comme ceci. Le CRSSS a encouragé - et les
établissements sont très sensibles à cela depuis un
certain nombre d'années - la mise en commun d'un service
donné.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): Disons qu'une demi-douzaine d'hôpitaux
dans une grande région comme Montréal ou Québec, par
exemple, disons Montréal, ont décidé de faire un pool pour
l'achat d'une forme de matériel très spécialisé,
mais qui pourrait servir aussi à des centres d'accueil. La loi, à
ce moment-là, permettrait au CRSSS de dire: Dans le cas du pool ou de la
mise en commun, en d'autres termes - c'est de cela qu'on parle -des seringues,
puisque cela peut servir aussi dans les centres hospitaliers de soins
prolongés, où on en a besoin, l'agent exclusif qui
représente le réseau auprès des entreprises, c'est le
CRSSS. Donc, c'est une décision du CRSSS à partir d'un jugement
d'opportunité.
Cependant - et on est toujours dans le cas des biens, je n'ai pas
parlé des services le ministre pourrait exclure certaines
catégories. J'ai un exemple très précis, notamment, au
sujet de deux institutions à Montréal, qui, je pense, ont raison
de s'en plaindre: La mise en commun est effectuée par l'effet de la
réglementation qui existe dans le réseau pour un produit
utilisé seulement par deux établissements. C'est un produit
très spécifique, au niveau des instruments diagnostiques en
médecine nucléaire. Je ne vois pas pourquoi,
intrinsèquement, ce serait une commission administrative qui
s'occuperait de faire cela. Ce pourrait être un genre de
catégorie.
Une deuxième catégorie pourrait être exclue, soit
les fournitures de type quotidien qui font qu'il y a une participation à
la vie du village ou de la communauté ou du quartier: le pain, le lait,
etc. De toute façon, ce ne sont pas les objets. Théoriquement,
cent établissements de l'île de Montréal pourraient se
regrouper et décider d'acheter leur pain à la même
boulangerie, mais ils ne le font pas et on ne le fera pas plus avec le CRSSS,
mais on peut être sûr qu'il y a des catégories pour
empêcher cela et pour ne pas que le monde perde les pédales dans
ce domaine pour faire des économies à cause des compressions.
Par ailleurs, au niveau des services, le processus d'intervention du
CRSSS en tant qu'agent exclusif n'est initié qu'à la demande du
ministre.
Mme Lavoie-Roux: Qu'à la demande?
M. Johnson (Anjou): À la demande du ministre.
Mme Lavoie-Roux: Oui, dans le cas des services, mais pas dans le
cas des biens.
M. Johnson (Anjou): Non, pas dans le cas des biens. Dans le cas
des biens, c'est initié, en pratique, par les établissements dans
la plupart des endroits, le CRSSS pouvant décider d'étendre cette
mise en commun à d'autres établissements. Ce à quoi on
répond, je vais vous en donner un exemple. Cinq gros hôpitaux
peuvent, au niveau d'un produit qui peut servir notamment à des centres
d'accueil, être les seuls à faire affaires avec des entreprises
pour les fins de subventions, parce que, au niveau de la distribution,
l'entreprise qui va soumissionner tient compte de ses frais de transport.
Alors, si elle distribue dans cinq gros hôpitaux 80% du volume d'un
produit, les compagnies qui vont soumissionner vont le faire en tenant pour
acquis que leur transport s'adresse à cinq établissements et ils
n'ont pas intérêt à faire entrer une douzaine d'autres
établissements qui n'ont pas beaucoup de volume, mais qui pourraient
profiter d'économies considérables parce que les frais de
transport des compagnies soumissionnaires vont augmenter si la distribution
passe de 5, disons, à 18 ou à 20. (12 h 45)
L'intervention du CRSSS est à ce niveau, c'est qu'il y a une
économie réelle à faire pour le réseau sur un
produit de qualité qui peut profiter à plus de monde, mais
peut-être que ces quelques gros établissements n'ont pas
intérêt à inclure d'autres éléments du
réseau. Au niveau de l'économie, ils perdent un peu à
cause des
frais de transport, mais c'est peut-être une économie
substantielle pour l'ensemble du réseau et qui, en fin de compte, se
traduit par beaucoup d'économies pour l'ensemble du réseau.
Pourtant, c'est le même produit, la même qualité et en
pratique, on le sait, la même intervention au niveau des principaux
intervenants dans les commissions administratives.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: En fait, il y avait deux problèmes
principaux: le problème de la centralisation et l'exercice exclusivement
par le CRSSS de certaines actions; ce n'est plus de fonctions, si j'ai bien
compris, après la modification d'hier. Pas celle de cette nuit, mais
celle d'hier. Là vous avez réglé, je suis prête
à l'admettre, un peu ce qui semblait un problème au plan
économique. Je pense que vous vous laissez une porte de sortie où
vous pouvez porter un jugement d'opportunité qui protège la
dimension économique. Je suis prête à reconnaître
cela.
L'autre problème fondamental est celui d'où est partie la
discussion; c'est un peu à partir de cette discussion qu'on a
découvert davantage la dimension économique, le monopole et tout
ça, ce que cela pourrait représenter d'inconvénients ou
d'avantages. Le problème fondamental demeure celui du jugement
d'opportunité pouvant, toujours et uniquement, être porté
par le CRSSS. C'est toujours le CRSSS qui porte le jugement
d'opportunité.
M. Johnson (Anjou): Le ministre peut décider que non. En
pratique, c'est ça. Le CRSSS pourrait dire: II y a un pool de six
centres d'accueil qui s'approvisionnent au même endroit en termes de
boulangerie, et nous on étend ça à tous les
établissements du nord de notre territoire. Le ministre pourrait
intervenir et exclure cette catégorie de la coordination faite par le
CRSSS. Mais on n'est quand même pas pour donner l'initiative, comme dans
le cas des approvisionnements en services, au ministre. Sans ça, on va
passer notre temps à écrire des papiers et dire: les valiums,
dans la section sud de la région 08, les seringues et les tapis à
tel autre endroit. Cela n'a pas de sens. Ce qu'il faut, c'est établir le
principe général qu'il y a du "pooling" qui se fait, qu'il y a de
la mise en commun qui se fait; deuxièmement, que cette mise en commun
peut, par le CRSSS, être étendue à d'autres
établissements pour une partie ou l'ensemble de son territoire;
troisièmement, que le ministre puisse exclure ce monopole de
représentation du CRSSS. Qu'on se comprenne bien, ce n'est pas un
monopole de fournitures, c'est une souplesse qui permet de répondre
passablement aux objectifs que visait et aux considérations qu'a
soulevées la députée.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: Vous introduisez la notion qu'il pourrait y avoir des
exclusions. Compte tenu de la pratique des choses, avant qu'un groupe
d'organismes aille obtenir l'indication de votre ministère, ça
sera encore une autre procédure à prendre. Ce ne sera pas quelque
chose qui va se faire facilement. Nous pourrions débloquer cette chose.
Pour nous, ce qui accroche, c'est l'affaire d'exclusivité dans la
représentation, si c'est dans la loi, et qu'on donne des pouvoirs aux
CRSSS qui sont peut-être trop autocratiques. Est-ce qu'on pourrait
indiquer que le CRSSS serait le représentant prioritaire pour ces
questions, mais qu'il y aurait une espèce de soupape? Il y aurait une
soupape de sûreté, il y aurait une possibilité dans
certaines circonstances. Par exemple, des hôpitaux qui commandent des
seringues. Peut-être qu'ils n'ont pas besoin des CRSSS. Ils se
grouperaient entre eux, ils donneraient une commande. Pour ne pas avoir chaque
fois à demander des exceptions à votre ministère, est-ce
qu'on ne pourrait pas indiquer que c'est le représentant prioritaire,
mais pas exclusif? Peut-être que cela débloquerait toutes les
objections de notre côté. C'est ça qui accroche.
M. Johnson (Anjou): Tout d'abord, la notion de plan prioritaire,
sur le plan juridique, pose des problèmes. À un moment
donné, il faut que la loi dise: II y a quelque chose qui se fait, voici
les tempéraments, voici la mécanique, voici l'inclusion,
l'exclusion. Mais elle ne peut pas dire: II faut que ce soit plus important.
C'est bien plus dans la pratique et dans ce qui est vécu
quotidiennement. Ce qui est vécu quotidiennement va dans le sens de
permettre que ça puisse profiter à d'autres là où
ce jugement est fait. Encore une fois, j'ai deux ou trois exemples
précis où ce serait utile d'exclure certaines catégories.
Avec l'article qu'on met là, on pourrait répondre à ce
type de préoccupation.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous avez fini?
M. Lincoln: Je voulais demander au ministre s'il pourrait
suggérer autre chose qui n'est pas exclusif, mais qui respecterait
l'intention de la loi qui est de faire du CRSSS le représentant
principal. Je conviens avec le ministre qu'il y aura toujours une
possibilité d'exclure, mais ce ne sera pas pratique, on ne peut pas
chaque fois aller au ministère et demander des permissions.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): D'accord. Une première remarque, c'est
qu'on n'est pas plus ou moins enceinte.
M. Lincoln: Oui.
M. Johnson (Anjou): C'est ça, le problème. À
un moment donné, il faut être capable de définir.
Mme Lavoie-Roux: C'est une chose où on peut le faire.
Être plus ou moins enceinte, c'est plus difficile.
M. Johnson (Anjou): La seule chose que je verrais, c'est
d'introduire une sorte de critère en vertu duquel le CRSSS peut
justifier son intervention. La notion d'avantage pour l'ensemble ou une
catégorie.
M. Lincoln: S'il y avait un avantage. Une voix: Cela donne
une balise.
Mme Lavoie-Roux: C'est toujours lui qui a le meilleur jugement,
c'est toujours lui qui porte le seul jugement sur l'opportunité et
personne ne peut dire que, parfois, le CRSSS se trompe.
M. Johnson (Anjou): Premièrement, il va y avoir le
ministre et, deuxièmement, on peut le contraindre à invoquer une
notion comme: lorsque c'est avantageux, que ce soit étendu à
d'autres établissements. Peut-être. Je pense que c'est
déjà plus clair.
Mme Lavoie-Roux: II fera sa démonstration.
M. Johnson (Anjou): On pourrait peut-être suspendre
là-dessus pour essayer de griffonner quelque chose dans ce sens?
Mme Lavoie-Roux: On va continuer. Griffonnez-nous quelque chose
et on y reviendra.
M. Johnson (Anjou): D'accord. Je pense que ce sera pas mal
bon.
Le Président (M. Bordeleau): On pourrait continuer avec
l'article 39.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Article 39?
M. Johnson (Anjou): Est-ce qu'il y a un papillon? Oui. Il
s'agirait de remplacer l'article par le suivant: "39. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 18, des suivants: "18.1
Lorsqu'un conseil régional est désigné..."
Peut-être qu'avant de commencer je pourrais dire l'objet des
modifications dont je vais faire lecture.
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Si le ministre veut aller plus vite, à
moins qu'il n'y ait d'autres corrections, je pourrais lui dire jusqu'où
on est d'accord. L'article 39, 18.1, je pourrais faire de longues
interprétations, vous avez limité sa portée, etc.
M. Johnson (Anjou): C'est ça.
Mme Lavoie-Roux: On est d'accord, on va le laisser aller. On va
prendre l'article 18.2, si vous voulez, ça irait plus vite.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
Mme Lavoie-Roux: À moins que vous ne vouliez le
lire...
M. Johnson (Anjou): Non, je ne le lirai pas, M. le
Président, je vais vous remettre le papillon, qui est le même.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est ça. C'est peut-être
nécessaire, pour les fins du journal des Débats, de le lire, par
exemple.
M. Houde: Cela a l'air bien correct, de l'autre
côté.
Le Président (M. Bordeleau): Vous savez, Mme la
députée de L'Acadie a eu des compliments, hier, en Chambre.
Mme Lavoie-Roux: C'est comme ça que je vous ai fait
"bugger", comme on dit. Qu'est-ce que c'est en français?
M. Lincoln: C'est de l'écoute électronique.
Mme Juneau: C'est l'écoute électronique.
M. Johnson (Anjou): Écouter électroniquement.
Mme Lavoie-Roux: Je vous ai imposé l'écoute
électronique. Il ne faut pas que ce soit dans le journal des
Débats.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je vous ai donc
déposé les papillons.
Le Président (M. Bordeleau): II faudrait peut-être
les lire.
Mme Lavoie-Roux: Les lire, mais pas nous les expliquer, on est
d'accord.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, sans explication, je
vais en faire la lecture. "39. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 18, des suivants: "18.1. Lorsqu'un conseil
régional est désigné à cette fin par
règlement, les centres hospitaliers et les centres d'accueil de sa
région doivent lui soumettre, pour approbation, leurs critères
d'admission et leurs politiques de transfert des bénéficiaires
dans les cas et aux conditions déterminés par règlement.
"Malgré le premier alinéa, le ministre peut exiger d'un centre
hospitalier ou d'un centre d'accueil qu'il désigne à cette fin en
raison de sa vocation particulière, qu'il lui soumette ses
critères d'admission et ses politiques de transfert des
bénéficiaires. Le ministre prend alors l'avis de tout conseil
régional concerné. Une fois approuvés par le ministre, ces
critères et ces politiques lient les conseils régionaux et les
établissements en cause. "18.2. Un conseil régional
désigné par règlement peut, afin de connaître de
façon quotidienne la situation dans les établissements publics et
les établissements privés visés par les articles 176 et
177..."
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je recommence la
lecture de l'article 18.2. "18.2. Un conseil régional
désigné par règlement peut, afin de connaître de
façon quotidienne la situation dans les établissements publics et
les établissements privés visés dans les articles 176 et
177, exiger de ces établissements des informations sur le nombre et la
nature des inscriptions et des admissions de bénéficiaires, sur
le taux quotidien d'occupation de l'établissement et sur les transferts
et transports en ambulance de bénéficiaires. "18.3. Le Conseil de
la santé et des services sociaux de la région de
Montréal-Métropolitain peut, pour répartir les cas
d'urgence, mettre sur pied une centrale de coordination à laquelle tout
détenteur d'un permis d'exploitation d'un service d'ambulance au sens de
la Loi sur la protection de la santé publique (L.R.Q., chapitre P-35)
doit s'inscrire. "À cette fin, il exerce, de manière exclusive,
les fonctions suivantes: "1° établir les critères d'admission
et les politiques de transfert des bénéficiaires dans les
établissements publics et les établissements privés
visés dans les articles 176 et 177; "2 fixer les normes de
fonctionnement des services d'urgence dans ces établissements; "3 fixer
les normes d'utilisation et de distribution des lits dans ces
établissements; "4 concevoir et implanter un système
d'information régionale pour connaître, de façon
quotidienne, la situation dans ces établissements en regard des
inscriptions et des admissions de bénéficiaires et de leurs
transferts et transports en ambulance; "5° autoriser le déplacement
d'un bénéficiaire vers un autre établissement lorsque l'un
de ces établissements vit une situation d'engorgement, après
avoir appliqué toutes les procédures en vigueur; "6° recevoir
les appels de la population de sa région qui demandent des services
d'ambulance et les appels qui proviennent de ces établissements et
répartir les demandes entre les détenteurs d'un permis
d'exploitation d'un service d'ambulance." "18.4 Un établissement est
lié par une décision d'un conseil régional prise en vertu
des paragraphes d, e.i et g de l'article 18 ou des articles 18.2 ou 18.3."
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Cela va pour 18.2, si je comprends bien, M.
le Président.
Mme Lavoie-Roux: Non, 18.1.
M. Johnson (Anjou): Je m'excuse, oui, 18.1.
M. Lincoln: Le document que nous avons en main ne dit pas
exactement ce que le ministre a lu. Est-ce qu'il y a quelque chose qui a
été changé et dont on n'a pas eu copie?
M. Johnson (Anjou): La seule chose, c'est...
Mme Lavoie-Roux: Est-ce parce que le deuxième était
un peu redondant que vous l'avez fait sauter?
M. Johnson (Anjou): On l'a enlevé parce que c'était
une erreur de photocopie. C'était une ancienne formulation du
deuxième.
À 18.3, c'est la même chose; la seule différence
entre le texte que vous avez et ce que j'ai mis, c'est quelques virgules ou un
pluriel à la place d'un singulier, mais le contenu n'a pas
été changé.
M. Lincoln: D'accord.
M. Sirros: M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, allez-y avant moi.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laurier.
M. Sirros: Est-ce que je me trompe en disant - si je me trompe,
vous me le direz -que, finalement, les articles 18.1 et 18.2 visent
essentiellement à essayer de réglementer un peu les cas
d'admission, surtout en centre d'accueil et probablement surtout dans le cas de
la région du Montréal-métropolitain, quoiqu'il puisse y
avoir d'autres régions concernées?
La crainte que j'ai face à ça, c'est qu'on a eu une
expérience parallèle dans un certain sens au niveau des CSS, au
niveau des centres d'accueil, dans des cas de placement d'enfants. Ce que vous
exigez, c'est-à-dire savoir de façon quotidienne la situation des
établissements, existait aux CSS, par rapport aux centres d'accueil pour
enfants, c'est-à-dire que le CSS était au courant chaque jour des
places disponibles dans le réseau, il recevait les demandes, sauf que la
différence était que le CSS avait le monopole des demandes de
placement d'enfants et il s'entendait avec les centres d'accueil.
Dans le cas des personnes âgées, où vous avez une
multitude d'établissements et d'intervenants - surtout dans le cas des
services à domicile - d'où proviennent un grand nombre de
demandes de placement, il y a probablement lieu d'avoir une certaine
coordination de l'ensemble. Sauf que, si on vise à transférer le
pouvoir aux CRSSS de décider des admissions, on risque beaucoup, en
termes d'une certaine surstructuration et surcentralisation de toute cette
affaire au niveau des CRSSS, ce qui éloigne finalement le
bénéficiaire du processus. (13 heures)
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): D'abord, si la loi ou son
interprétation devait nous amener à affirmer ce qu'affirme le
député de Laurier, je serais entièrement d'accord avec ce
qu'il dit, sauf que je pense que la loi ne dit justement pas cela.
Peut-être que la confusion vient de la première formulation du
projet de loi no 27. Ce que l'article 18.1 dit, c'est qu'un règlement,
donc un arrêté du gouvernement, peut désigner une
catégorie d'établissements qui doivent soumettre leurs
critères d'admission au CRSSS pour approbation. Donc, il ne s'agit pas
de dire que le CRSSS va décider des admissions. C'est juste que les
politiques d'admission de certaines catégories d'établissements
désignées par règlement doivent être...
Mme Lavoie-Roux: Approuvées. M. Johnson (Anjou):
C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Mais ces critères doivent faire l'objet
d'une approbation au niveau du CRSSS, encore une fois, en tant que
critères.
Deuxièmement, on dit que dans le cas spécifique... Ce
qu'on a à l'esprit, évidemment, ce sont ces centres d'accueil, de
réadaptation, notamment, qui ont une vocation nationale sur tout le
territoire. Je pense à deux ou trois centres que le député
de Laurier connaît bien dans la région de Montréal, qui
reçoivent des bénéficiaires de tout le territoire du
Québec. On dit que dans certains de ces cas, le ministre peut
demander... D'ailleurs, c'est ce qui existe dans la loi actuelle.
Théoriquement, cette approbation peut être faite par le ministre
lui-même en ce moment dans chaque établissement, sur demande. On
dit que sur demande spécifique, ce type d'établissement devra
fournir au ministre ses critères d'admission, qu'il approuvera
après avoir consulté les différentes régions
impliquées.
Ce qu'on introduit à l'article 18.2, c'est strictement un
appareillage d'information, ce qui nous permet, au niveau régional, de
savoir quels sont les volumes. Encore une fois, il n'y a pas d'intervention en
termes de décision de l'activité. C'est juste de contraindre,
finalement, les établissements à fournir l'information que nous
recherchons, encore une fois, pour les fins de bien évaluer les volumes
dans un contexte où on a besoin de développer le réseau de
façon ordonnée. C'est essentiellement ce que disent les articles
18.1 et 18.2. En ce sens, je l'admets, c'est une dilution considérable
de ce qu'on retrouvait initialement dans le projet de loi, au sens où ce
sont les critères qui sont approuvés, ce n'est plus la politique
elle-même qui est élaborée par le CRSSS. L'initiative vient
de l'établissement, elle est approuvée par le CRSSS et il y a
toujours cette capacité d'intervention par règlement du
gouvernement pour des raisons qui sont jugées au-delà des
considérations régionales.
Le Président (M. Bordeleau): Je voudrais simplement
souligner aux membres de la commission qu'il est 13 heures.
Mme Lavoie-Roux: On va finir cet article, M. le Président,
et on ira manger après.
Le Président (M. Bordeleau): Sur consentement, on pourrait
continuer un peu.
M. Sirros: Je pourrais continuer un peu dans la même
veine...
Une voix: Un tantinet soit peu.
Le Président (M. Bordeleau): Un tantinet soit peu,
d'accord. M. le député de Laurier, oui.
M. Sirros: À l'article 18.1, pour que le CRSSS donne son
approbation, il doit avoir certains critères par lesquels il va juger
les critères des établissements qui lui sont soumis. Ces
critères, où seront-ils établis?
M. Johnson (Anjou): J'essayais de voir comment le formuler
concrètement, mais ce qui est recherché, c'est d'empêcher
que les gens tombent entre deux chaises, l'affaire classique d'un réseau
à multiples composantes. C'est un effort pour harmoniser les
critères selon les établissements et non pas, encore une fois,
pour intervenir dans chaque cas individuel. À partir de quelle loupe le
CRSSS va-t-il regarder cela? Finalement, c'est en termes de continuité
de services parce que, dans le fond, c'est son mandat implicite, son mandat de
base. Ce n'est pas de définir des contenus qui, eux, font l'objet de
politiques, de livres blancs, de colloques, de budgets ministériels,
etc.; le rôle du CRSSS est un rôle de promotion et
d'intégration de l'activité ou de promotion de
l'intégration des activités, mais toujours dans la perspective de
la continuité. En ce sens, on peut présumer que les
critères...
M. Sirros: Je vais être un peu plus concret. Le CRSSS
pourrait choisir différentes manières d'établir ses
critères par rapport aux critères des établissements. Par
exemple, ce pourrait être l'engorgement des hôpitaux à
séjour de courte durée par rapport aux personnes qu'on accueille
pour des soins prolongés. Par la suite, cela a des effets sur les
bénéficiaires du territoire qui ne sont pas dans les
hôpitaux. Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire. Comment
le conseil régional, à partir de quels critères
décidera-t-il si les critères des établissements sont
corrects ou non? Est-ce que ce seront des critères administratifs en
termes d'efficacité, ou est-ce que ce sera plus axé vers les
besoins des bénéficiaires en services à domicile,
etc.?
M. Johnson (Anjou): L'idée, d'abord, c'est qu'au maximum
le CRSSS a toujours été et restera toujours un endroit,
indépendamment de tous les défauts qu'on pourrait lui assigner,
où l'on tient compte des besoins de la population et, s'il y a un
endroit où il y a une disponibilité de ressources, c'est bien
là parce qu'il y a un système d'information, parce qu'il y a cet
échange constant entre les différents types
d'établissements et qu'on connaît les disponibilités.
Deuxièmement, on identifie passablement ce que sont les besoins.
J'ai l'impression, encore une fois, que ce sera son prisme d'analyse des
critères. Exemple: dans les centres de réadaptation, si la
majorité des centres de réadaptation de Montréal
décidait que ce qu'ils font, c'est l'accueil des femmes ou des jeunes
filles de douze à seize ans, si on a des problèmes avec les
dix-sept ans, il faut quelque part que ces critères puissent permettre
une continuité et la variété qui est nécessaire
dans la région. Le focus reste ça. L'autre possibilité,
évidemment, c'est de continuer le statu quo qui fait que, dans une
région donnée, vous pouvez avoir le développement de
ressources qui pour un tas de raisons ne se complémentent pas, ne
répondent pas aux besoins des citoyens ou, enfin, ne répondent
pas suffisamment aux besoins des citoyens alors qu'on sait qu'on pourrait le
faire.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Berthier.
M. Houde: M. le Président, à l'article 39, 18.2,
sixièmement, pour ce qui concerne le cas d'un patient qui demande les
services d'une ambulance pour s'en retourner chez lui, dans le moment, à
ce que je sache, il ne peut avoir le choix de l'ambulance. C'est
l'hôpital qui demande l'ambulance pour lui et le retourne chez lui.
Est-ce que je viole le règlement à ce moment-ci?
Le Président (M. Bordeleau): Non.
M. Houde: Le patient est prêt à s'en retourner chez
lui et il demanderait l'ambulance de sa région parce qu'il s'y
connaît et tout ça. 11 va aller le chercher et va le ramener chez
lui. Dans le moment, c'est l'hôpital qui dit: Je vais faire venir telle
ambulance et va-t-en chez vous.
M. Johnson (Anjou): D'abord, il faut distinguer entre
Montréal et les autres cas. Vous parlez de votre région.
M. Houde: Disons que quelqu'un de Berthier s'en va à
l'Hôtel-Dieu de Montréal et, lorsqu'il est prêt à
s'en retourner chez lui, il voudrait ravoir l'ambulance de chez lui.
M. Johnson (Anjou): Berthier n'est pas dans le territoire du
CRSSS de Montréal et ne sera pas couvert. Donc, la politique de
transport courante, c'est celle qui s'applique, s'il était à
l'hôpital - est-ce qu'il y a un centre hospitalier à Berthier?
M. Houde: Non.
M. Johnson (Anjou): II n'y en a pas, bon. À
Joliette...
M. Houde: Voulez-vous que je vous explique d'abord?
M. Johnson (Anjou): II est à Berthier ou il est à
l'Hôtel-Dieu?
M. Houde: II est à Montréal, il s'en va
à l'Hôtel Dieu.
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Houde: Lorsque vient le temps de retourner chez lui, il
demanderait le service d'ambulance de Saint-Gabriel-de-Brandon et c'est
l'hôpital qui décide, premièrement. Deuxièmement, si
le patient décide de faire venir M. Poitras de Saint-Gabriel...
M. Johnson (Anjou): Mais c'est du transport privé, ce que
vous me décrivez. La politique de coordination des urgences et la
répartition des ambulances, c'est du transport de nature purement
privée. Quelqu'un décide de retourner chez lui en ambulance, en
partant de l'hôpital, dans le fond, cela le regarde. Ou il y a un besoin
qui est évalué par notre système, y compris par des
professionnels de la santé, il y a un besoin qui est
évalué comme tel, ou il n'y en a pas. S'il y a un besoin
évalué comme tel... Oui, allez-y.
M. Houde: Je peux dire un mot. Ce qui arrive, c'est que le
patient peut demander son ambulance d'abord, mais il ne peut pas être
payé par la régie. C'est ça. Il va avoir le droit de
demander n'importe qui, mais il ne sera pas reconnu pour que son compte soit
payé.
M. Johnson (Anjou): C'est ça. Il y a certaines
catégories de personnes pour qui on paie ce type de transport et il faut
qu'elles acceptent certaines contraintes. On ne peut pas payer le transport
ambulancier pour des personnes sur ce qui n'est pas une base d'urgence ou de
catastrophe dans le cadre de la centrale de Montréal, payer tout
ça, plus l'ordonnance médicale et après ça dire:
Vous pouvez choisir qui vous voulez, appeler votre cousin à Berthier. Le
système n'est pas là pour ça, il est là pour
permettre un transport ambulancier. S'il veut appeler son cousin à
Berthier pour se faire transporter, il peut bien le faire et il paiera pour.
Comprenez-vous ce que je veux dire?
M. Houde: Oui.
M. Johnson (Anjou): Dans le fond, l'essentiel du programme, c'est
de permettre le transport ambulancier. Dans le cadre de la coordination de
Montréal, c'est une autre affaire. C'est vraiment une approche
très intégrée de l'ensemble des intervenants, ce sont les
urgences, les médecins, c'est une tout autre affaire. Le programme
auquel vous vous référez, c'est le programme courant du
ministère pour les bénéficiaires d'aide sociale et les
gens âgés. Il n'est pas question, quant à nous, en plus de
ça, de permettre aux gens de choisir leur propre transporteur. Il y a
quand même des limites.
Sans ça, tout ce qu'on ferait, ce sont des chèques
à la fin de l'année et on dirait aux gens de s'occuper du
réseau.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: À l'article 18.1, évidemment, les
modifications que le ministre a apportées par rapport au projet de loi,
c'est qu'autrefois les établissements étaient liés,
à l'article 18.3, par une décision d'un conseil régional
prise en vertu de tel paragraphe. À ce moment-ci, ils ne sont plus
liés. Vous avez fait sauter ça dans le cas de l'article 18.1,
mais ils doivent soumettre leurs critères d'admission et leurs
politiques à l'approbation du conseil régional.
Dans le fond, c'est une espèce de droit de veto que le conseil
régional se trouve à avoir ici. Je comprends qu'au premier abord
on semble avoir fait sauter l'article 18.3 à l'égard des
conseils, sauf celui du conseil régional de Montréal. Est-ce que
le ministre aurait objection à mettre: "Lorsqu'un conseil
régional est désigné à cette fin par
règlement, les centres hospitaliers et les centres d'accueil doivent lui
soumettre, pour des fins de coordination, leurs critères d'admission et
leurs politiques de transfert des bénéficiaires"? L'approbation,
dans ce cas-là, c'est un droit de veto, à mon point de vue.
M. Johnson (Anjou): En ce moment, cette approbation existe, c'est
un pouvoir ministériel. Le règlement dit: "Le conseil
d'administration d'un centre d'accueil doit adopter des règlements
déterminant les critères d'admission...". Je m'excuse, c'est dans
le règlement du ministère...
Mme Lavoie-Roux: Ah!
M. Johnson (Anjou): Cela est le 3.4.3 dans la section IV du
règlement en vigueur, à la page 4A26 du règlement du
ministère.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais vous l'avez fait à partir de
quel article?
M. Johnson (Anjou): C'est un pouvoir réglementaire,
mais...
Mme Lavoie-Roux: Lisez-le donc au complet.
M. Johnson (Anjou): Le règlement qui existe en ce moment
dit ceci: "Les critères d'admission. Le conseil d'administration d'un
centre d'accueil doit adopter des règlements déterminant les
critères d'admission dans le centre."
Mme Lavoie-Roux: Bon, d'accord.
M. Johnson (Anjou): "Ces règlements portent notamment sur
l'âge des personnes admises, leur sexe et leur état de
santé. Tels règlements entrent en vigueur sur approbation du
ministre." Ce qu'on dit, à toutes fins utiles, dans le cadre de la loi
27, c'est que ces critères seront approuvés au niveau
régional.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Johnson (Anjou): C'est aussi simple que ça.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 18.1...
Mme Lavoie-Roux: Ils ont déjà ces pouvoirs.
Là-dedans, vous parlez seulement des centres d'accueil; ici, vous parlez
des hôpitaux.
M. Johnson (Anjou): Cela, c'est la section des centres d'accueil,
mais il y a d'autres sections.
Mme Lavoie-Roux: Bon, d'accord.
M. Johnson (Anjou): J'ai pris les centres d'accueil parce que je
pense que c'est une bonne illustration en termes d'âge et de sexe, par
exemple, dans le cas de la réadaptation.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: Qu'est-ce que la loi vous donne que le
règlement ne vous donne pas?
M. Johnson (Anjou): Ce que la loi donne aux
établissements, c'est le fait que ces critères, ils vont les
élaborer et les envoyer au CRSSS au lieu d'attendre que le ministre les
approuve. Au niveau de la continuité régionale, ils vont pouvoir
déterminer des choses et entrer dans des discussions. L'autre
possibilité, c'est que ce soit seulement le ministre qui décide
cela sur un bout de papier.
Mme Lavoie-Roux: Dans le fond, ça allège un peu le
mécanisme.
M. Johnson (Anjou): Cela allège le mécanisme,
à toutes fins utiles. En pratique, je dois vous dire qu'en les
approuvant on procéderait par une consultation du CRSSS. C'est aussi
bien que ça se fasse là, véritablement entre les
établissements eux-mêmes.
Le Président (M. Bordeleau): Sur l'article 18.2?
M. Sirros: Sur l'article 18.1.
Le Président (M. Bordeleau): Sur l'article 18.1.
M. Sirros: Quand on dit: "Les établissements publics et
les établissements privés visés dans les articles", etc.,
est-ce que vous parlez de tous les établissements du réseau? J'ai
tenté tout à l'heure de trouver à quoi vous vous
référiez. Est-ce qu'on parle surtout des CH et des CA encore? La
raison pour laquelle je pose cette question, c'est qu'on parle du taux
quotidien d'occupation des établissements et il y a des
établissements du réseau où ça ne s'applique
pas.
M. Johnson (Anjou): "Lorsqu'un conseil régional est
désigné à cette fin par règlement, les centres
hospitaliers et les centres d'accueil de sa région doivent lui
soumettre... (13 h 15)
M. Sirros: Non, l'article 18.2.
M. Johnson (Anjou): Je m'excuse, l'article 18.2?
M. Sirros: Oui.
M. Johnson (Anjou): "Un conseil régional
désigné par règlement peut, afin de connaître la
situation dans les établissements publics et les
établissements..." Oui, c'est l'ensemble des établissements.
M. Sirros: Mais, à ce moment-là, comment peut-on
parler du taux quotidien d'occupation d'un CSS, d'un CLSC? C'est une
préoccupation que j'ai parce que, souvent, il y a des articles qui sont
faits surtout en fonction des hôpitaux et des centres d'accueil mais
qu'on applique aux CLSC et aux CSS et, dans la réalité, ça
ne tient pas.
M. Johnson (Anjou): Mais ça, c'est strictement pour les
fins d'information.
M. Sirros: Oui.
M. Johnson (Anjou): C'est simplement l'évaluation de
l'achalandage, par exemple. Dans le cas des CLSC...
M. Sirros: Ce pourrait être le nombre d'inscriptions par
jour, par exemple.
M. Johnson (Anjou): C'est ça. C'est simplement pour nous
permettre d'avoir une évaluation quantitative de l'activité et,
avec le raffinement, au fur et à mesure des mois et des années,
une évaluation qualitative du
type de soins ou du type d'occupation. Mais il n'y a pas de coordination
là-dedans, pas d'intervention, pas d'approbation. Il n'y a rien d'autre
que de l'information qui va permettre, notamment, au fur et à mesure
qu'on avancera, de mieux éclairer les jugements sur l'article 18.1.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: ... à l'article 18.2, j'aimerais proposer
un amendement ou un sous-amendement, vous le baptiserez comme vous voudrez.
Le Président (M. Bordeleau): On peut le baptiser
"sous-amendement".
Mme Lavoie-Roux: "Que le paragraphe 18.2 de l'article "20" soit
modifié en ajoutant a la cinquième ligne, après le mot
"informations", le mot "statistiques". Le texte se lirait comme suit: "exiger
de ces établissements des informations statistiques."
Le Président (M. Bordeleau): Je m'excuse, je vous ai
entendu dire l'article 20, mais ça doit être l'article 39,
simplement pour le journal des Débats.
Mme Lavoie-Roux: Oui, je m'excuse.
M. Johnson (Anjou): Ce seraient des informations statistiques sur
le nombre?
Mme Lavoie-Roux: Vous auriez le droit "de connaître de
façon quotidienne la situation dans les établissements publics et
les établissements privés..." Vous pourriez exiger des
informations.
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est entendu, ce n'est pas
l'identité des personnes, là.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais j'aime mieux qu'on ajoute le mot
"statistiques".
M. Johnson (Anjou): D'accord, je comprends, "des informations
statistiques sur le nombre et la nature...", oui, sûrement.
Mme Lavoie-Roux: Vous pouvez savoir si ce sont des cardiaques,
etc., mais...
M. Johnson (Anjou): Oui. Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Johnson (Anjou): D'accord? Donc, M. le Président,
à la cinquième ligne de l'article 18.2, on intégrerait,
après le mot "informations", le mot "statistiques".
Le Président (M. Bordeleau): Tout le monde est d'accord
pour adopter le sous-amendement?
M. Johnson (Anjou): Le sous-amendement est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que l'article 18.2 est
adopté?
Mme Lavoie-Roux: II n'est pas intégré, il est
adopté. On ne peut pas, de toute façon.
Le Président (M. Bordeleau): Non, disons qu'on adopte le
sous-amendement et qu'on revient sur l'article 39 en général.
M. Johnson (Anjou): L'article 18.2?
Mme Lavoie-Roux: Cela va. Dans l'article 18.3, la question que je
voudrais vous poser, c'est, à 2e, pourquoi fixer les normes de
fonctionnement des services d'urgence dans ces établissements?
Il y a eu beaucoup de représentations faites à cet
égard et on disait que, quand on est dans des situations d'urgence, on
ne laisse aucune latitude en ce qui a trait au choix d'un type d'hôpital
plutôt qu'un autre ou même à l'intérieur d'une
clinique d'urgence. Que le ministre nous précise ce qu'il veut dire par
ça.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): On dit fixer les normes de fonctionnement des
services d'urgence dans ces établissements; c'est pour faire en sorte
que, quand il y a de la congestion dans des services d'urgence... Encore une
fois, à Montréal, il n'y a pas raison d'en avoir compte tenu des
énormes ressources qu'on a.
Mme Lavoie-Roux: Non, il y manque 1500 lits de courte
durée...
M. Johnson (Anjou): Oui, mais c'est un problème...
Mme Lavoie-Roux: ... et il manque 3000 lits pour soins
prolongés, si vous voulez qu'on en parle.
M. Johnson (Anjou): D'hébergement.
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'hébergement, excusez-moi.
M. Johnson (Anjou): Je vous en prie. Si vous voulez
évoquer ça, je pourrais peut-être en donner quelques-uns.
Juste dans la région
de Montréal, le nombre de lits est passé de 941, en
1980-1981, à 1012 en 1982-1983, et, en 1981-1982, à 904 de plus,
pour un total de 2857 de plus.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ça comprend ceux qui sont
fermés, ça? Est-ce que ça tient compte de ceux qui sont
fermés à la suite des compressions budgétaires?
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas impossible.
Mme Lavoie-Roux: Ah, bon! Mais c'est très important.
M. Johnson (Anjou): Non, on me dit que ce sont ceux qui sont
ouverts ou qui ouvriront, parce qu'il y a des prévisions pour 1982-1983
là-dedans.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais est-ce que ça tient
compte...
M. Johnson (Anjou): Peut-être que cela nous donnera
l'occasion de relier ces deux sujets qui ne sont pas absolument indissociables,
au contraire. Souvent, au niveau de la fixation des normes de fonctionnement du
service d'urgence, il y a tout le problème de la capacité
d'hospitalisation des personnes et de l'utilisation des lits; l'attribution des
lits par département, par exemple, à certains endroits, fait
qu'il y a de la congestion.
Mme Lavoie-Roux: Vous le retrouvez plus loin, cela.
M. Johnson (Anjou): Où cela?
Mme Lavoie-Roux: II me semble qu'on parle un peu plus loin de
l'attribution des lits. Il y a un autre article où vous parlez de la
distribution des lits par établissement. Vous l'avez ailleurs, dans un
autre article, mais ne me demandez pas lequel. Je sais qu'il y a quelque chose.
Tiens, c'est à l'article 73.
M. Johnson (Anjou): Bon, c'est cela. Je m'excuse, je lisais cela
avec les lits. Je m'excuse, vous avez raison. Dans le cas des services
d'urgence, les normes de fonctionnement des services d'urgence dans un
établissement ne sont pas nécessairement les lits. C'est
relié dans la mesure... Si les lits sont bloqués par un
département, c'est évident que les gens restent plus à
l'urgence et il y a un problème à ce niveau dans beaucoup
d'hôpitaux à Montréal. Les hôpitaux qui ont bien
réussi à équilibrer leurs gens, souvent, l'ont fait parce
qu'ils sont capables de faire entrer des gens.
Mme Lavoie-Roux: C'est vaste.
M. Johnson (Anjou): Je vais vous donner un exemple: la
durée de séjour dans une salle d'urgence. Je considère que
ça n'a pas de sens, je vais vous le dire comme je le vois, et ça
va prendre des normes pour corriger cela au Québec, pour régler
cela. Il y a des endroits où les gens restent pendant deux semaines dans
les salles d'urgence à Montréal; cela n'a aucun sens. On ne peut
pas attendre que la vertu et le bon vouloir de certains s'appliquent; il va
falloir, à un moment donné, que quelqu'un décide que ce
n'est pas vrai qu'on reste à l'urgence plus qu'un certain nombre
d'heures.
On peut comprendre, compte tenu de certaines conditions, dans des
conditions particulières, que ce peut être un peu plus. Il y a une
procédure au niveau de l'évaluation, de la revue aux 48 heures ou
de la revue aux 12 heures, selon le cas. Il ne s'agit pas de dire que ce sera
normé bureaucratiquement, mais il faut peut-être, à un
moment donné, être capable d'établir quelques
règles, notamment que la situation qui prévaut en ce moment n'a
pas de sens et qu'il faut se donner des instruments pour la corriger.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je pourrais aussi faire
un long discours et me fâcher en disant que cela n'a pas de sens; nous
sommes tous d'accord, alors ça ne sert à rien de discuter
là-dessus. Si c'est vraiment fixer les normes de fonctionnement quant
à la longueur du temps pendant lequel un bénéficiaire
devra séjourner dans un centre d'accueil, si c'est cela, qu'on l'indique
donc!
M. Johnson (Anjou): Je vais donner d'autres exemples, je vais
donner le type de procédure que cela peut exiger.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): Cela peut toucher à la
désignation des médecins traitants, la notion étant
d'obliger les établissements à toujours faire en sorte qu'il y
ait un médecin qui réponde d'un bénéficiaire,
à partir du moment où il est inscrit au service d'urgence.
Deuxièmement, que le bénéficiaire qui
nécessite des soins urgents ait toujours une priorité
d'admission.
Troisièmement, que les services d'urgence ne soient pas une
unité d'hospitalisation. Que les services de garde et les services
d'urgence décident des admissions qui sont requises pour les
bénéficiaires qui y séjournent et que de telles
hospitalisations soient faites au nom propre de ceux qui en décident.
Cela peut
être la durée de séjour dans les urgences, la prise
en charge des cas d'alcoolisme et de toxicomanie, par exemple. D'accord? C'est
un exemple qu'on a eu l'occasion de donner, qu'on mettait dans le pouvoir
réglementaire du ministre et qui sera à ce niveau. La prise en
charge des cas de soins prolongés, d'hébergement et des cas qui
nécessitent des soins médicaux proprement dits.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Vous faites fixer cela par le conseil
régional.
M. Johnson (Anjou): Dans le cadre d'une centrale, cependant. Il
faut bien distinguer. Ce ne sont pas tous les conseils régionaux.
Mme Lavoie-Roux: Non, non.
M. Johnson (Anjou): C'est dans le cadre de la mise sur pied d'une
centrale de coordination et pour ces fins.
Mme Lavoie-Roux: Le ministre nous a énuméré
deux ou trois exemples: la durée du séjour, la reconnaissance du
principe de priorité d'un bénéficiaire en besoin
d'urgence. Pour le reste, vous avez confié à l'article 73 le soin
d'établir les modalités d'un système de garde permanent
dans le centre hospitalier. Il a cette responsabilité et il va falloir
qu'il s'assure qu'il y ait quelqu'un.
M. Johnson (Anjou): C'est local, c'est le CMD qui le fait.
Mme Lavoie-Roux: Bien oui.
M. Johnson (Anjou): Parce que, dans l'établissement, ce
doit être le CMD. On ne peut pas le remplacer.
Mme Lavoie-Roux: C'est justement, si c'est local, pourquoi
demandez-vous au CRSSS de le faire?
M. Johnson (Anjou): C'est pour être sûr qu'il en
existe, s'assurer qu'il en existe. Le CRSSS ne peut pas prendre la place du
CMD. Le CMD est créé en vertu de la loi. Il faut s'assurer que
ça se fait. Il y a une série de ces responsabilités qui
sont des responsabilités intrahospitalières, mais elles ne se
font pas partout. Si elles se faisaient partout, il n'y aurait probablement pas
le genre de problème qu'on a à Montréal, le
caractère aigu que cela a à Montréal.
Mme Dougherty: Sur le même point.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Je crois que les médecins ont
soulevé un danger réel. Je parle des articles 18.2, 18.3 et 18.4,
de tous les pouvoirs des CRSSS. Ne voyez-vous pas un vrai conflit, une
possibilité de conflit ici entre les pouvoirs des CRSSS et la
responsabilité des activités professionnelles?
M. Johnson (Anjou): Cette objection qui a été
soulevée par les médecins, c'était dans le contexte
où le projet de loi no 27 en version déposée attribuait
cette responsabilité ou la possibilité de cette
responsabilité à l'ensemble des CRSSS, alors que les dispositions
du projet tel que modifié prévoient que ce n'est applicable
qu'à la centrale de coordination des services d'urgence de
Montréal, à toutes fins utiles. Il faut donc lire cet article
avec les autres. Ensuite, il faut voir comment ça fonctionne. Il y a des
médecins dans cette centrale. Ce ne sont pas des fonctionnaires qui vont
rendre les soins...
Mme Dougherty: Chaque médecin a une grosse
responsabilité aussi.
M. Johnson (Anjou): Pardon?
Mme Dougherty: Chaque médecin a une responsabilité
primordiale pour...
M. Johnson (Anjou): Pour son patient? Mme Dougherty: ...
son patient.
M. Johnson (Anjou): Sûrement. Mais il y a aussi le fait
qu'il y a un réseau, des ressources qui doivent être disponibles
pour tout le monde, et il doit y avoir une répartition équitable
pour sortir du genre de foutoir absolument inadmissible et qui est quasiment
scandaleux dans lequel on est au niveau des services d'urgence à
Montréal. Pour ça, il faut un encadrement. Cet encadrement se
fait dans un contexte où des professionnels même
définissent des choses. Vous savez, le directeur de ce service de la
centrale de coordination à Montréal, c'est un médecin.
Ceux qui s'occupent de la répartition et qui sont responsables de
l'acheminement, ce sont des médecins. On ne s'attend pas à...
Mme Dougherty: Dans un cas spécifique, un cas d'urgence,
si une norme -on a des normes pour chaque établissement -est en conflit
avec une situation précise et urgente, qui va gagner?
M. Johnson (Anjou): Qui va gagner?
Mme Dougherty: Est-ce que c'est la décision du
médecin qui va prévaloir?
M. Johnson (Anjou): Le seul endroit où
le CRSSS intervient par sa centrale, c'est quand il va chercher le
patient. À partir de là, c'est la responsabilité des
établissements, mais dans le cadre des normes que ces
établissements ont établies et/ou que le CRSSS a
approuvées ou a fixées. Il n'y a pas d'intervenant du CRSSS dans
l'établissement. Le CRSSS ramasse des patients qui saignent dans la rue
et il les envoie, avec ou sans docteur, avec ou sans ambulance, à telle
ou telle salle d'urgence parce qu'il sait que c'est engorgé ou pas.
À partir de là, c'est l'établissement qui le
reçoit. Il n'y a plus de décision. Il n'y a pas de
problème de conflit entre deux professionnels là-dedans, mais on
dit: Pour nous permettre justement d'acheminer aux bons endroits, dans des
conditions qui soient les meilleures possible, les patients qui ont droit
à ces services, pour donner les meilleurs services aux citoyens de la
région de Montréal, il faut s'assurer qu'il y ait dans chacun des
32 établissements des normes, et que ces normes visent tant la
durée de séjour, que la distribution des lits, l'utilisation des
ressources, etc.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'ai un amendement
à proposer. Si vous voulez le lire.
Le Président (M. Bordeleau): Je vais le lire d'abord pour
qu'il soit proposé officiellement ou formellement. Le paragraphe
deuxième du sous-article 18.1 de l'article 39 serait modifié
comme suit, soit, 2° s'assurer que des normes de fonctionnement
adéquat ou adéquates... (13 h 30)
Mme Lavoie-Roux: Adéquat, c'est le fonctionnement qui est
adéquat.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, de fonctionnement
adéquat des services d'urgence sont édictées dans chaque
établissement.
Dans l'article 18.1, 2°...
Je m'excuse, j'ai peut-être fait une erreur...
Mme Lavoie-Roux: C'est 18.3.
Le Président (M. Bordeleau): 18.3, 2°, on reprend.
C'est le 2° du sous-article 18.3 qui fait partie de l'article 39: S'assurer
que des normes de fonctionnement adéquat des services d'urgence sont
édictées dans chaque établissement.
Mme Lavoie-Roux: On pourrait peut-être tenir un caucus!
M. Johnson (Anjou): Est-ce qu'on pourrait recommencer, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Bordeleau): S'assurer que des normes de
fonctionnement adéquat des services d'urgence sont
édictées j'imagine que cela pourrait être "soient
édictées", en tout cas - dans chaque établissement.
Mme Lavoie-Roux: "Soient adoptées", cela fait moins
sévère.
Le Président (M. Bordeleau): Soient édictées
ou soient adoptées?
M. Johnson (Anjou): On pourrait peut-être le suspendre
pendant qu'on va chercher "édictées" et "adoptées".
Mme Lavoie-Roux: Je pense que "adoptées" fait moins
autoritaire que "édictées".
Le Président (M. Bordeleau): On s'entend pour
"adoptées", ce serait plutôt...
Mme Lavoie-Roux: Que cela vienne de notre
côté...
M. Johnson (Anjou): Bien oui, j'ai vu cela.
Le Président (M. Bordeleau): Je le relis pour tout le
monde: "S'assurer que des normes de fonctionnement adéquat des services
d'urgence soient adoptées dans chaque établissement."
Le Président (M. Bordeleau): Adéquat.
Mme Lavoie-Roux: Adéquat. Des normes de fonctionnement
adéquat. Est-ce que cela pourrait s'accorder avec "normes"? Demandez-le
à vos professeurs de français, cela s'accorde avec
fonctionnement.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, est-ce qu'on pourrait
revenir à 18.4 qu'on avait suspendu tout à l'heure?
Mme Lavoie-Roux: Oui, 18.4.
Le Président (M. Bordeleau): 18.4, ce n'est pas
plutôt 38?
Mme Lavoie-Roux: 38.
M. Johnson (Anjou): Je m'excuse, 38.
Mme Lavoie-Roux: Vaut mieux battre le fer pendant qu'il est
chaud.
M. Johnson (Anjou): Ah, bon! Pour cette question de
l'approvisionnement...
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui.
M. Johnson (Anjou): ...on va le mettre à 18.4, mais cela
va régler le problème de
39. On va le faire dans le cadre de 18.4 et cela dirait ceci...
Mme Lavoie-Roux: On va vous écouter.
Le Président (M. Bordeleau): Vous voulez dire que cela va
régler le problème de 38.
M. Johnson (Anjou): Je suis sûr que vous allez être
tout ouïe mais, en plus de cela, vous allez être confiante, regardez
si ce n'est pas magnifique.
Le conseil régional ne peut exercer les fonctions prévues
au paragraphe e.1...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): ... de l'article 18 que dans les cas
où il l'estime avantageux pour l'ensemble des établissements qui
sont liés par sa décision. Cela répond à votre
préoccupation, cette espèce de critère, que cela doit
être avantageux. Là, je vais vous dire que cela est le fond du
baril.
Mme Lavoie-Roux: C'est un ultimatum...
M. Johnson (Anjou): Non...
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce qu'on peut
régler cela, Mme la députée de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Laissez-moi...
Le Président (M. Bordeleau): Vous voulez le regarder un
peu.
Mme Lavoie-Roux: Pour entendre, il faut que je lise.
M. Johnson (Anjou): Alors, est-ce qu'on pourrait approuver 18.1,
18.2, c'est fait, M. le Président. À 18.3 on est pris dans...
Mme Lavoie-Roux: Dans la structure...
M. Johnson (Anjou): ...la rédaction possible des normes.
Est-ce qu'on pourrait peut-être passer aux autres paragraphes de
18.3?
Mme Lavoie-Roux: Le conseil régional ne peut exercer la
fonction... Je trouve cela bien.
Une voix: Adopté.
M. Johnson (Anjou): Cela s'en va à 18.4. On n'est pas
rendu.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais je suis heureuse.
Le Président (M. Bordeleau): C'est un nouvel...
Mme Lavoie-Roux: Vous le mettez dans l'autre parce que
cela...
M. Johnson (Anjou): Ah non! Parce que cela est plus clair...
Mme Lavoie-Roux: D'accord, je vous fais confiance.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Mes collègues, avez-vous entendu cela,
vous êtes d'accord?
M. Lincoln: Non, mais cela va où?
Mme Lavoie-Roux: Expliquez lui donc, M. le conseiller juridique,
où cela va.
M. Johnson (Anjou): Dans le papillon. M. Lincoln: Est-ce
que cela va...
Le Président (M. Bordeleau): C'est un nouveau sous-article
qu'on ajoute...
M. Johnson (Anjou): Cela serait 18.4 que vous avez dans le
papillon. Alors, cela serait un alinéa qu'on ajoute à 18.4 parce
que 18.4, c'est déjà une disposition qui renvoie à 18...
Donc, en l'ajoutant...
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce qu'on pourrait
disposer de 38?
Mme Lavoie-Roux: 38, on est d'accord, adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 38, adopté
tel que déjà amendé.
Mme Lavoie-Roux: L'autre ayant encore pas mal de points,
voulez-vous, on va aller manger? Il est déjà 13 h 30,
franchement...
M. Johnson (Anjou): Revenir à 15 heures.
Mme Lavoie-Roux: Fixons-nous 15 heures, on traîne dix
minutes d'habitude et...
Le Président (M. Bordeleau): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 15 h 15.
(Suspension de la séance à 13 h 36)
(Reprise de la séance à 15 h 30)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, mesdames et
messieurs! La commission des affaires sociales reprend ses travaux. Je
réponds à la demande des membres, c'est mon devoir.
Lors de la suspension, nous en étions à l'article 39 avec
ses nombreux amendements.
Mme Lavoie-Roux: Puis-je vous dire, M. le Président, pour
vous encourager, que c'est le pire après l'article 4 ou a
égalité?
Le Président (M. Bordeleau): Cela veut dire qu'on peut
espérer pour les suivants. Relativement.
M. Sirros: II y en a certains autres après, mais...
Mme Lavoie-Roux: II y en a d'autres, mais ils sont moins
complexes. On se fait passer moins de choses.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce qu'il y a des
observations ou des remarques sur l'article 39 avant qu'on remette de l'ordre
dans tout cela?
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas si on avait adopté
l'article 18.1, mais, en tout cas, on était d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, d'accord. Sur l'article
18.2, on avait accepté un amendement à propos de
"statistiques".
Mme Lavoie-Roux: Oui et, au 18.3, on avait l'amendement que le
ministre était prêt à accepter, soit "assurer que les
normes de fonctionnement..."
Le Président (M. Bordeleau): C'est un nouveau texte.
Mme Lavoie-Roux: Ah! on ne peut pas entendre toutes les belles
choses que je dis! D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): On en était à
l'article 18.3, Mme la députée.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est ça. Il y avait un amendement
sur lequel on s'était presque entendu, je dirais même entendu
avant le repas.
Le Président (M. Bordeleau): À 18.3,
deuxièmement.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): On modifiait le texte. Donc,
un sous-amendement pour changer le deuxièmement par le texte suivant:
"s'assurer que des normes de fonctionnement adéquat des services
d'urgence soient adoptées dans chaque établissement."
M. Johnson (Anjou): Pourriez-vous le relire, s'il vous
plaît, M. le Président?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre.
"S'assurer que des normes de fonctionnement adéquat des services
d'urgence soient adoptées dans chaque établissement." Est-ce que
ça va pour tout le monde?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): On l'accepte?
Mme Lavoie-Roux: Le deuxièmement? Oui, d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Ce sous-amendement sera
adopté.
Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse, je ne veux pas enlever la parole au
ministre. Pour l'encourager pour tout le reste, je vais lui dire qu'à
quatrièmement on voudrait juste mettre "en regard du nombre des
inscriptions". Cela va en fonction de "statistiques" en haut. "En regard du
nombre" comme pour "statistiques".
Le Président (M. Bordeleau): À
quatrièmement.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Il y a le troisièmement sur lequel
je vais revenir après.
Le Président (M. Bordeleau): Ah, bon! M. Johnson
(Anjou): Vous ajouteriez...
Mme Lavoie-Roux: "La situation dans ces établissements en
regard du nombre des inscriptions et des admissions de
bénéficiaires." Cela garde le même esprit que
"statistiques" en haut.
M. Johnson (Anjou): Oui, d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Je m'excuse, je voudrais
l'avoir comme il faut.
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi, je suis passée par le
quatrièmement avant le troisièmement, mais on y reviendra.
M. Johnson (Anjou): De telle sorte, M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): ... que l'article se lirait comme suit.
Le Président (M. Bordeleau): Oui. M. Johnson (Anjou):
Je vous écoute.
Le Président (M. Bordeleau): Que le sous-paragraphe
4...
Mme Lavoie-Roux: Voulez-vous que je vous le lise?
Le Président (M. Bordeleau): Je vais d'abord le lire une
fois, Mme la députée de L'Acadie.
M. Johnson (Anjou): "Du nombre et de la nature".
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Je n'ai pas d'objection, c'est la
même chose qu'en haut. "Que le sous-paragraphe 4 du paragraphe 18.3 de
l'article 39 soit modifié en ajoutant à la troisième
ligne, après les mots "en regard", les mots "du nombre et de la
nature".
Le Président (M. Bordeleau): "Du nombre et de la
nature".
M. Johnson (Anjou): Est-ce que le sous-amendement est
adopté, M. le Président?
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que le sous-amendement
est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui. On n'a pas fait le troisièmement
encore.
Mme Dougherty: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau):
Simplement, le sous-amendement proposé par Mme la
députée de L'Acadie...
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): ... est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Sur le quatrièmement, ma collègue
avait quelque chose.
Le Président (M. Bordeleau): On peut quand même
revenir sur le quatrièmement.
Mme Dougherty: J'ai une question sur le no 4. J'aimerais demander
ce que le no 4 donne qui n'est pas déjà dans l'article 18.2.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): C'est la notion de système
d'information par opposition à être simplement informé.
Dans 18.3, comme on le sait, il s'agit du conseil dans le cadre de
l'établissement d'une centrale de coordination à Montréal.
Dans ce contexte-là, c'est un système d'information qu'il faut
monter et non pas simplement de l'information. Alors qu'ailleurs, dans les
autres CRSSS, il s'agit simplement d'une transmission d'information et non pas
de la mise sur pied d'un système d'information, ce qui est très
différent.
Mme Dougherty: Pour atteindre le but de 18.2, il faut avoir un
système?
M. Johnson (Anjou): Non. 18.2 prévoit simplement
l'obligation pour les établissements d'envoyer à leurs CRSSS,
quels qu'ils soient, n'importe où au Québec et tout CRSSS peut
demander aux établissements de transmettre des informations pour des
fins statistiques. Dans 18.3, c'est dans le cas du Conseil régional de
la santé et des services sociaux de
Montréal-Métropolitain. Or, spécifiquement, ce que cet
article prévoit, c'est que, dans le cadre de la mise sur pied du centre
de coordination des urgences santé qui doit avoir lieu bientôt, le
CRSSS non seulement peut obtenir des établissements de l'information,
mais il met sur pied un système d'information qui, en pratique, va aussi
être un système informatisé de ce qui se passe dans les
établissements sur le plan quotidien. Je dirais, en pratique, je pense
que c'est deux ou trois fois par jour dans les différents
établissements alors que l'autre, c'est de la transmission d'information
sur une base quotidienne.
Mme Dougherty: D'accord. J'ai un autre problème. Je
comprends les raisons. Encore sur le no 4. Pour concevoir un système qui
fonctionne bien, il faut consulter les établissements impliqués.
Pourquoi ne pas concevoir et implanter un système en consultation avec
les établissements concernés? Parce que toute la notion de
consultation n'existe pas dans cet article.
M. Johnson (Anjou): Je comprends la préoccupation de Mme
la députée de Jacques-Cartier, mais je lui dirai que c'est un peu
implicite à ce qui se fait en pratique. À ce moment, il faudrait
le mettre à tous les articles, y compris... Chaque fois que le ministre
décide quelque chose, c'est évident que le processus de mise sur
pied de ce système d'information ne se fait pas... Je pourrais dire
notamment, puisque cela ne vise que le centre de coordination des urgences de
Montréal.
Mme Dougherty: Ce n'est pas automatique, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): C'est tellement automatique...
Mme Dougherty: II faut le dire.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais c'est tellement automatique que
l'ordinateur... Il ne faut pas non plus regarder cela dans les nuages, il faut
regarder dans la vraie vie. Dans la vraie vie, c'est que l'ordinateur qui sert
et que la programmation, c'est celle de l'ordinateur de l'Université
McGill qui est branché, notamment, directement sur les hôpitaux
universitaires affiliés à McGill. En pratique, ça se fait
avec les établissements. Je pense, notamment, à l'utilisation du
système de McGill qui est relié à ces
établissements qui relèvent du réseau affilié.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: C'est juste une proposition non formelle. Pour
répondre à l'inquiétude de ma collègue de
Jacques-Cartier et même si ça peut, compte tenu... Il reste qu'il
faut aussi mettre dans des lois des choses qui correspondent à des
réalités. Si on mettait - je n'en ferai pas une proposition -
à cette fin, il exerce - le conseil régional - de manière
exclusive et en consultation avec les établissements... Cela ne ferait
mal à personne. Cela couvrirait 1, 2, 3, 4, 5, 6. Je ne sais pas si les
autres ont tous besoin d'être couverts. Là vous avez raison. En
consultation, eu égard à l'article 1, eu égard à
18.2, premièrement. C'est juste une suggestion pour essayer...
M. Johnson (Anjou): Je comprends la préoccupation de Mme
la députée de Jacques-Cartier et l'effort que fait Mme la
députée de L'Acadie pour essayer de trouver une solution à
tout ça. Je dirai, a contrario, partout où on ne le met pas,
ça voudrait dire qu'il ne consulte pas. C'est une affaire de technique
juridique.
Mme Lavoie-Roux: Cela ne s'applique pas à tous les
autres.
M. Johnson (Anjou): D'autre part, la notion de répondre
à l'appel, c'est évident qu'ils ne peuvent pas répondre
à l'appel en consultation. Le citoyen qui appelle au centre à
842-4242...
Mme Dougherty: Je cherche. Peut-être ici, à
18.3...
M. Johnson (Anjou): II ne faut pas oublier non plus qu'au niveau
du conseil régional, il y a quand même des gens des
établissements qui siègent là. En pratique, on sait que
ça vise Montréal, mais on sait comment cela a été
élaboré à Montréal. Cela a été
élaboré effectivement en collaboration avec les
établissements. Comme ça vise à donner l'encadrement
recherché par le conseil pour lui donner les instruments et les assises
légales...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, M. le ministre...
M. Johnson (Anjou): Pourquoi?
Mme Lavoie-Roux: C'est parce qu'on est en train de prendre des
photos pour mettre dans votre petite revue.
Une voix: Vous avez des idées derrière la
tête.
M. Johnson (Anjou): C'est ça.
Mme Lavoie-Roux: On entendait un petit déclic.
Le Président (M. Bordeleau): Cela commençait
à vous intriguer un peu.
Mme Lavoie-Roux: J'ai l'ouïe fine; pas une bonne vue, par
exemple. Je pense qu'on devrait être sur la photo nous aussi. Je fais une
motion pour que tous les membres de la commission soient sur la photo.
M. Johnson (Anjou): Vous en prendrez une comme ça. On
pourra même prendre les représentants de l'Association des
hôpitaux de la province de Québec au fond.
M. Sirros: Pour faciliter un peu...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Laurier.
M. Sirros: ... cette question de personne juridique, si on
disait, au quatrième point...
Mme Lavoie-Roux: II faudrait apporter un amendement.
M. Sirros: ... avant de commencer: "suite à une
consultation avec les établissements, concevoir et implanter un
système d'information régionale", est-ce que ça irait?
M. Johnson (Anjou): Encore une fois, je veux simplement, tout en
reconnaissant la préoccupation de la députée de
Jacques-Cartier et du député de Laurier, dire que l'article 18.3
vise à reconnaître l'activité du CRSSS du
Montréal-Métropolitain en matière de coordination des
urgences-santé, et rien d'autre. Or, le système d'information
dont on parle, l'implantation et la mise sur pied, il est déjà
là, en termes d'information, même si ce n'est pas
théoriquement contraignant; cela va l'être à partir du
moment où la loi sera adoptée. On ne peut pas dire "suite
à...", c'est fait.
Quotidiennement, deux fois par jour, les salles d'urgences des
hôpitaux de Montréal donnent des renseignements au Centre de
coordination des urgences-santé de Montréal. C'est
programmé au niveau informatique et ça permet de connaître
les équilibres - je pense que c'est aux huit heures ou aux douze heures,
je ne sais plus - dans les urgences de Montréal. En pratique, j'aurais
vu ça peut-être dans d'autres dispositions, mais celle-là a
tellement un caractère technique et c'est tellement implicite en
soi.
D'autre part, je pense que l'introduction de mots comme ceux-là
dans un texte législatif mérite qu'on l'analyse. Je pense qu'on a
un rôle de législateur; ça ne veut pas dire qu'on a un
rôle de légiste. J'aimerais qu'on fasse la distinction à
l'occasion. Je pense, comme législateur, que ça dit ce que
ça dit.
M. Sirros: M. le ministre, on voudrait faire un amendement.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Mme la
députée de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Mes deux collègues de Nelligan et
Jacques-Cartier... mes collègues du West Island, dit-elle...
M. Johnson (Anjou): Le caucus du West Island s'est réuni,
oui. C'est une formulation commune...
Mme Lavoie-Roux: Cela vaut bien le caucus de
Montréal-Centre.
M. Johnson (Anjou): Oui... Non! Non! Absolument pas.
Mme Lavoie-Roux: II a dit oui!
M. Johnson (Anjou): Je pense que le caucus de
Montréal-Centre vaut plus, à la condition qu'il soit ici, pas au
soleil.
Une voix: C'est la même réponse qu'au
référendum.
Mme Lavoie-Roux: Sérieusement, M. le ministre...
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Pendant que mes deux collègues se
coordonnent pour possiblement présenter un alinéa qui viendra
peut-être couvrir certaines choses - on pourra l'examiner à son
mérite - j'aimerais proposer, pour qu'on ne reste pas accroché
à cela, ce qui suit: Que le paragraphe 18.3 de l'article 39 soit
modifié en remplaçant le sous-paragraphe 3 par le suivant:
"S'assurer que des normes d'utilisation et de distribution adéquates -
la distribution, c'est féminin. "S'assurer que des normes
adéquates d'utilisation et de distribution des lits dans les services
d'urgence soient adoptées dans chaque établissement." Si vous ne
voulez pas le limiter à l'urgence, M. le ministre... (15 h 45)
M. Johnson (Anjou): Non, mais je pense qu'il y a les deux...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): ... parce que, en pratique, il faut que ce
soient les deux. Il faut bien comprendre qu'à des endroits où il
y a des gens qui traînent pendant des semaines à la salle
d'urgence, c'est parce qu'il y a des lits qui ne se libèrent pas
à l'étage...
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord, enlevez "urgence".
M. Johnson (Anjou): ... alors qu'ils pourraient se libérer
parce qu'ils font l'objet "d'électif" ou autre chose.
Mme Lavoie-Roux: Enlevez le mot "urgence". Ce serait: "de
s'assurer que des normes adéquates d'utilisation et de distribution des
lits soient adoptées dans chaque établissement."
Le conseil régional fixe déjà d'ailleurs, au
départ, les critères d'admission et les politiques de transfert
des bénéficiaires.
Voici, M. le Président, vous pouvez le présenter, je vous
avais passé le mauvais.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, avant de vous
donner la parole, je vais déclarer le sous-amendement recevable et vous
demander si vous avez un commentaire là-dessus.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, de la même
façon que nous avons accepté, à 2e, "s'assurer que des
normes de fonctionnement des services d'urgence dans ces établissements
soient établies ou adoptées..." Cependant, pour des raisons
d'efficacité, il m'apparaît qu'on ne peut l'accepter pour le 2e et
je m'explique.
Théoriquement, un hôpital - par exemple, un hôpital
universitaire - pourrait dire: Nous avons ici des lits qui sont pour
l'enseignement. Il adopte ses normes et elles prévoient que tant de lits
sont des lits d'enseignement en endocrinologie ou en chirurgie; ces normes
pourraient être totalement incompatibles avec ce qu'on appelle en anglais
le "back-up system" nécessaire pour permettre à l'urgence de
fonctionner adéquatement. En ce sens-là, il pourrait y
avoir une incompatibilité entre la "priorisation" de l'urgence et
d'autres priorités de l'établissement.
C'est pour ça que, si on veut que le système des urgences
à Montréal fonctionne de façon adéquate, il faut
qu'il y ait une sorte d'arbitrage de ces normes qui se fasse à un niveau
régional. Si on le laisse à chacun des établissements et
si le seul rôle du CRSSS est de voir à s'assurer qu'il y ait des
normes, il peut y en avoir, mais ça peut être des normes
parfaitement incompatibles d'un établissement à l'autre,
ça peut complètement bousiller le système.
Je comprends qu'au niveau des normes de fonctionnement du service
d'urgence on puisse dire simplement "s'assurer", parce qu'il y a des
espèces de critères relativement objectifs là-dedans et le
CRSSS voit à ce que chacun des établissements établisse
ses critères. C'est un univers relativement plus simple à cerner,
mais, dès qu'on entre dans la notion d'utilisation et de distribution
des lits dans l'établissement, on pourrait, théoriquement, faire
face à un établissement qui a décidé de garder 22
lits en recherche fondamentale, pour mesurer la variation de la
cholestérolémie chez les gens en contact de la grippe porcine. Le
CRSSS va s'être assuré qu'il y a des normes, sauf que c'est
incompatible avec le système de fonctionnement des urgences.
En ce sens, je pense qu'il faut garder ce pouvoir d'approuver ces normes
au niveau du CRSSS, ou même de fixer ces normes. À la rigueur, je
verrais peut-être, entre les deux, entre ce qui m'apparaît une
consécration, à toutes fins utiles, du statu quo, donc le danger
que ça représente au niveau des urgences, si on veut être
efficace, et ce qui est écrit là, une notion d'approbation par le
CRSSS de ces normes d'utilisation... C'est-à-dire qu'on pourrait...
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Johnson (Anjou): ... un peu dans le même sens qu'on l'a
donné dans 18.1, au niveau des critères généraux,
de telle sorte qu'on force, au minimum, cette espèce d'arbitrage pour
l'utilisation des lits et qu'il y en ait un qui se fasse réellement. Or,
les établissements vont initier les normes, vont tenter de faire
prévaloir un point de vue et, à un moment donné, il y a
quelqu'un qui va trancher.
J'avoue que la formulation qui est là permettrait
d'autorité, théoriquement, de façon tout à fait
contraire aux objectifs des établissements, d'adopter des normes, mais
je pense qu'on peut trouver un mi-chemin qui serait celui-là.
Mme Lavoie-Roux: Je n'insisterai pas davantage, mais je voudrais
souligner, au moins pour le journal des Débats, qu'on est à
établir une rigidité très grande, toujours avec les
approbations du CRSSS. Finalement, le CRSSS a des pouvoirs décisionnels
très importants, ce qui fait que dans la réalité de tous
les jours - c'est quand même une chose à laquelle on devrait
réfléchir, je ne voudrais pas prendre beaucoup de temps
là-dessus, mais on devrait y réfléchir quelques secondes -
on est à encadrer les choses avec une telle rigidité qu'il
pourrait en découler, en fin de compte, des problèmes qu'on ne
peut pas mesurer aujourd'hui.
Il faut quand même, dans un établissement, une certaine
flexibilité; il y a toujours, dans les établissements de
santé, des choses qui surviennent de façon imprévue. Je ne
veux pas qu'il y ait de mésentente, je suis d'accord pour la centrale
d'urgence, on verra ce qu'elle donnera dans un an. Dans l'établissement
de tout ce qui en découle, à l'intérieur des
établissements, j'ai vraiment l'impression qu'on entre dans un cadre
tellement rigide que ceux qui vont en souffrir, en fin de compte, c'est fort
possiblement une partie de la clientèle. Je trouve cela très
rigide comme cadre, M. le ministre. Je vous le dis. J'imagine que vous avez
dû en mesurer les conséquences.
On peut faire un beau tableau plein de petits casiers pour que chacun
ait son petit casier, mais la vie d'un établissement, ce n'est pas cela.
La mise sur pied de la centrale, sa coordination téléphonique, la
réception des appels de la population, pas de problème;
même quant au quatrièmement, si ma collègue pense que ce
serait mieux qu'il y ait de la consultation, je n'ai pas d'objection. Mais les
nos 2 et 3, je pense que ce sont les points où vous devriez laisser un
peu de souplesse. Je pourrais enlever les normes d'utilisation et de
distribution dans les urgences, je suis d'accord avec vous que ce doit
être coordonné avec l'ensemble de l'institution, mais je veux au
moins signaler le danger au ministre. Il aura au moins été
inscrit dans le journal des Débats. Cela ne soulagera pas les gens qui
auront les problèmes, mais je trouve que ce n'est vraiment pas
raisonnable. Je trouve que c'est un carcan considérable, à moins
que je ne comprenne mal ce que les mots veulent dire. Dans ce sens, je
voudrais, une fois de plus, demander au ministre de l'examiner dans cette
perspective.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): La députée de L'Acadie,
finalement, soulève...
Mme Lavoie-Roux: Au no 1, cela ne me dérange pas qu'on
établisse des critères d'admission, qu'il y ait des
hôpitaux de telle catégorie ou de telle autre et qu'il y ait
des
politiques de transfert aussi; il n'y a pas de problème
là-dessus. Mais, quant aux nos 2 et 3, c'est la seule place, je pense,
où il devrait rester de la flexibilité. Vous en avez
donnée au 2 et je pense que vous devriez en donné au 3.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. On pourrait peut-être
parler un peu de ce que va être cette centrale de coordination que tout
le monde attend. Je pense que les gens de l'Opposition, notamment, ceux qui
viennent de la région de Montréal, attendent aussi parce qu'ils
savent qu'il y a un problème à régler là. Ce n'est
pas tout d'avoir des téléphones, des ordinateurs, des
médecins et des ambulances, il faut avoir un endroit pour envoyer les
patients. Quand on envoie les patients à cet endroit, c'est un
hôpital et un hôpital, c'est deux choses, notamment, deux choses
essentielles dans le cadre de l'administration des urgences: la salle d'urgence
et tout le soutien à cette salle. Quand il y a 70 civières
à l'urgence, à Maisonneuve, c'est parce que c'est sur les
étages qu'il n'y a pas moyen d'entrer les patients. C'est aussi simple
que cela.
Ce n'est pas parce qu'on prend plaisir à laisser les gens sur les
civières, c'est parce qu'il y a un problème d'organisation
interne et un problème d'insuffisance de lits dans certains
établissements, on le sait, là où il y a beaucoup de
malades chroniques qui prennent des lits qui, autrement, pourraient être
utilisés pour l'urgence, et, dans d'autres cas, parce que
carrément l'utilisation des lits dans l'établissement est une
utilisation qui ne donne pas la priorité à ceux qui entrent au
niveau de l'urgence. Or, nous prétendons qu'après un certain
nombre de mois de fonctionnement de la centrale, y compris également -
et je suis sûr qu'on aura l'appui de l'Opposition là-dessus;
enfin, on va décider même si on n'a pas l'appui de l'Opposition et
je suis sûr qu'ils comprendront pourquoi on le fait - une campagne de
sensibilisation des citoyens aux ressources disponibles en termes d'urgence, on
va parvenir à décongestionner de façon importante en
équilibrant les 34 salles d'urgence. Mais il faut que, dans ces salles,
on s'assure que les 32 établissements élaborent ces normes au
niveau des urgences et qu'on s'assure que ces normes, à toutes fins
pratiques, soient compatibles avec le système. Deuxièmement,
c'est bien beau d'établir des normes pour la salle d'urgence, mais si tu
gardes les patients parce que tu n'as pas moyen de libérer les lits qui
sont en endocrino...
Probablement qu'il y a des modèles intéressants à
cet égard. On sait très bien que la fixation des normes va
s'inspirer peut- être de ce qui se fait, notamment, au Royal Victoria et
au Montreal General Hospital, je pense, où il y a un patron à
l'urgence. Le patron à l'urgence, compte tenu de l'état de ses
patients, peut décider de réquisitionner des lits qui sont
gardés pour une discipline où on fait des hospitalisations
électives, par exemple, en endocrinologie; je pense à certaines
spécialités où finalement le caractère d'urgence
est peut-être moins fréquent. Il faut qu'il y ait ce type de
normes. Il faut que ces normes soient compatibles avec tout le système
si on veut régler ces problèmes et rééquilibrer les
lits sur l'île. C'est dans ce contexte qu'on propose, c'est vrai, un
changement. C'est évident.
Maintenant, en pratique, il faut voir comment cela va se faire aussi. La
nation de fixer, c'est de fixer pour les fins du système. Ce n'est pas
de fixer pour les autres fins, celles d'enseignement, etc. Là, on dit:
Quand ça va être incompatible, c'est au niveau du CRSSS, parce
qu'il a une vocation de coordonner les urgences, qu'on va trancher ces
questions. Il faut qu'à un moment donné quelqu'un tranche. Cela
peut bien être le ministre des Affaires sociales, ça peut
être le CRSSS ou bien ça peut être l'archevêché
de Montréal ou le regroupement des organismes bénévoles.
Il faut que quelqu'un tranche à un moment donné parce que la
réalité, c'est une réalité collective et
régionale qui implique 32 établissements. En ce sens, on pense
que le CRSSS est mieux placé que n'importe quel autre organisme parce
qu'il est équipé pour le faire et, en plus de ça, que les
différents établissements, y compris les professionnels quand on
voit la nouvelle composition et les différentes composantes de la
diversité montréalaise, vont avoir un mot à dire
là-dedans, au niveau de la formation des commissions comme du conseil
d'administration.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je ne reprendrai pas ce que je disais tout
à l'heure, mais si j'ai bien écouté le ministre, M. le
Président - je ne le fais pas encore d'une façon formelle; c'est
une suggestion - je dirais: de s'assurer que des normes d'utilisation et de
distribution de lits soient établies de façon à
"prioriser" - si le mot est français l'admission des cas d'urgence.
C'est parce que vous avez cette préoccupation et que vous ne voulez pas
que ce soit bloqué en bas parce que le médecin va avoir
réservé cinq lits en haut. C'est une de vos
préoccupations.
M. Johnson (Anjou): Le type de problème qu'on a, c'est
tout ce qu'on appelle le cloisonnement départemental dans les
hôpitaux qui fait que vous pouvez avoir trois
polytraumatisés dans l'urgence. C'est peut-être moins vrai pour
les polytraumatisés; disons que vous pouvez avoir trois personnes avec
un problème en médecine interne important qui restent dans les
couloirs parce qu'il y a trois lits qui pourraient être
réquisitionnés dans le service de chirurgie, mais qui sont vides
parce qu'il n'y a pas d'électifs cette fin de semaine là ou
autrement. Il faut s'assurer de ça.
Mme Lavoîe-Roux: II faut en tout temps "prioriser"
l'urgence.
M. Johnson (Anjou): C'est ça.
Mme Lavoie-Roux: De façon qu'en tout temps soit
"priorisée" l'urgence. Non, ce n'est pas ça. Là, ça
corrige le problème qui n'existe pas partout, mais qui existe dans
certains endroits.
M. Johnson (Anjou): On se comprend, je pense, encore une fois,
quant aux objectifs; cela devient des questions surtout de formulation. Si on
disait quelque chose comme ceci: assurer la conformité des normes
d'utilisation et de distribution des lits avec les exigences d'une
répartition adéquate des cas d'urgence dans
l'établissement.
Mme Lavoie-Roux: À vous entendre, cela me semble
correct.
M. Johnson (Anjou): Je peux peut-être recommencer.
Mme Lavoie-Roux: Vous l'écrirez sur papier. Moi, vous
savez, il faut toujours que je lise pour bien comprendre.
M. Johnson (Anjou): On peut peut-être continuer de raffiner
cette formulation.
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord. Je pense que ça... (16
heures)
Le Président (M. Bordeleau): On y reviendra
éventuellement.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, je suis obligée d'avoir
un petit caucus.
M. Johnson (Anjou): Oui, je vous en prie.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce qu'on revient à
l'article 39? M. le député de Nelligan.
M. Lincoln: Je voudrais faire une suggestion au ministre. Je
crois que ça résoudrait toute l'affaire bien vite, s'il
acceptait. Les points qui accrochent, c'est 2 et 3° et pour certains mots
le 1°. Au commencement, vous dites: II exerce de manière exclusive
les fonctions suivantes... Si on pouvait séparer les trois premiers des
trois derniers... C'est ma suggestion pour le moment.
Si, par exemple, à l'introduction où vous dites: À
cette fin, il exerce exclusivement les fonctions suivantes, vous disiez quelque
chose comme cela, je ne sais pas si les mots sont exacts, votre juriste vous le
dira: "À cette fin, il participe avec les établissements publics
et les établissements privés visés dans les articles 176
et 177, pour: 1° établir; 2° assurer; 3° assurer; ce que
vous avez accepté. Ensuite, après cela, vous dites: II exerce
aussi de manière exclusive les fonctions suivantes. À ce
moment-là vous mettez sous l'exclusivité 4°, 5° et
6°. Je crois que cela réglerait toute l'affaire.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Tout en comprenant les préoccupations
du député, je dirai que je ne peux pas accepter ce type de
formulation parce que c'est soumettre tout l'appareillage essentiel au
fonctionnement adéquat des salles d'urgence et au niveau d'un meilleur
équilibrage de ces salles sur le territoire de Montréal à
la participation. À mes yeux, la participation est implicite, elle est,
à toutes fins utiles, obligatoire et, dans la réalité,
elle est exercée, mais je pense qu'ultimement il faut "responsabiliser"
une structure publique dans ce cas-là parce qu'il y aura des zones, des
occasions, des événements qui feront qu'il y a des
incompatibilités et qu'il faut que quelqu'un tranche à un moment
donné.
M. Lincoln: Est-ce que vous ne pouvez pas introduire une notion
de consultation sur 1°, 2° et 3°? Ici, de manière exclusive,
ils peuvent trancher, ils peuvent couper. Est-ce que vous ne pouvez pas
introduire une notion quelconque de concertation, de consultation après
consultation avec les établissements ou quelque chose comme ça
qui donne une chance aux établissements de se faire entendre pour
1°, 2° et 3°?
M. Johnson (Anjou): Cette notion d'assurer la participation, la
concertation, la consultation, pour moi implicite reste. Je dois vous dire
encore une fois qu'on n'est pas dans les nuages ou dans les limbes, on est au
CRSSS de Montréal, que j'ai eu l'occasion de rencontrer à
quelques reprises, où j'ai notamment vu la participation de
représentants des établissements qui viennent des centres
hospitaliers ou d'ailleurs. Dans le cas des urgences, spécifiquement,
j'ai vu au conseil d'administration des gens de certains grands hôpitaux,
dont, notamment, le Dr
Barkun, et je pense que cette participation-là est assurée
par les personnes, mais, entre les personnes et la loi, il y a des limites,
qu'on ne peut pas se donner, au fonctionnement adéquat d'un tel
système.
Dans ce sens-là, il m'apparaît important de conserver
l'énumération des six articles qui sont essentiels au
fonctionnement adéquat, quitte à... Pour moi, ce n'est pas un
article sur la participation, les articles sur la participation sont ailleurs.
C'est l'opérationnalisation d'une vaste opération complexe, qui
ne peut pas se faire sans la collaboration des établissements, par
définition, mais qui choisit qu'il y ait, quelque part, une structure
qui se "responsabilise", cette structure impliquant, notamment, la
participation de l'ensemble des éléments du réseau des
affaires sociales à Montréal. Sans vouloir la citer juste quand
cela fait mon affaire, je dirai que l'Association des hôpitaux du
Québec, à cet égard, est parfaitement consciente de la
nécessité de procéder d'une façon précise
dans ce domaine sur l'île de Montréal, c'est "unmanageable"
autrement. Il s'agit de consulter, de concerter, de tout ce qu'on voudra, mais,
à un moment donné, il faut que quelqu'un tranche et je pense que
les citoyens de Montréal veulent que quelqu'un tranche.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, c'est parce qu'on attend le
troisièmement et le reste est correct. En attendant qu'on ait le
troisièmement, est-ce que je pourrais juste demander au ministre qu'il
nous précise quelles sont les sommes qui ont été
engagées jusqu'à maintenant à l'égard de
l'établissement de la centrale d'urgence de Montréal?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Quant aux postes qui touchent le centre
lui-même, c'est-à-dire le personnel sur les écrans
cathodiques, à côté des téléphones, etc.,
c'est 1 800 000 $, sur une base annuelle. D'accord? Finalement, ce qu'on a dans
les crédits supplémentaires, c'est 900 000 $, à peu
près la moitié de cela, six mois. Par ailleurs, il y aura
d'autres sommes qui vont être impliquées là-dedans, comme
le paiement des honoraires des médecins, comme le paiement du transport
ambulancier lui-même, mais, pour l'essentiel, ces sommes vont être
une réaffectation de sommes qui sont déjà
administrées dans les différents programmes de la Régie de
l'assurance-maladie, notamment les visites à domicile, les groupes tels
Télé-Médic, etc. Ces sommes, à toutes fins
pratiques, sont récupérées dans le système parce
qu'il y a une convention, il y a une entente avec la Fédération
des médecins omnipraticiens sur cela; de la même façon, le
transport ambulancier des assistés sociaux ou des personnes de 65 ans et
plus, on paie déjà pour cela et on va être obligé de
le payer chaque fois qu'on l'utilise, sauf que les personnes ne prendront pas
deux fois les ambulances, elles vont se rendre une fois. En ce sens, la somme
totale impliquée, cela dépend des prismes qu'on prend, mais le
budget de nature opérationnelle est de l'ordre d'un peu moins de 2 000
000 $ sur une base annuelle et il peut impliquer n'importe quoi entre 4 000 000
$, 6 000 000 $ ou 7 000 000 $ d'argent qui est déjà dans ce
système par d'autres programmes, que ce soit le transport ou le paiement
des visites ou de la présence du médecin dans certaines
manoeuvres, etc. C'est au bout d'une année qu'on le verra, mais, encore
une fois, le gros de cet argent au-delà du budget d'opération du
système, c'est de l'argent qui est récupéré
à partir des programmes qui existent déjà, dans le cadre
de l'exercice de ces activités, dans le contexte de la centrale.
Mme Lavoie-Roux: Même en admettant que c'est de l'argent
qui sera récupéré soit par la conversion de
Télé-Médic ou enfin les honoraires médicaux qui, de
toute façon, auraient été versés, est-ce qu'on a
une idée de ce qu'un tel service d'urgence - toutes ces variables
incluses - peut coûter?
M. Johnson (Anjou): Si on prend un endroit comme
l'agglomération torontoise... D'ailleurs, il faudrait voir ce que cela
coûte en ce moment, c'est surtout cela, et ce qu'on y ajoute. C'est comme
cela qu'il faut l'analyser, indépendamment de l'influence très
positive que cela va avoir sur les coûts des établissements.
Montréal, les hôpitaux, c'est 1 000 000 000 $, dont environ 100
000 000 $ juste dans les urgences. Un meilleur équilibrage de ce qui se
passe dans les urgences va sûrement permettre une utilisation plus
rationnelle, mais c'est très difficile d'indentifier poste par poste, on
le verra au fur et à mesure des années. Mais on ne peut pas faire
autrement que de réaliser des économies sur le plan financier de
l'activité des urgences, dans la mesure où cela va être
mieux équilibré. Il va y avoir moins de situations où il y
a du personnel additionnel qui est appelé à la dernière
minute, payé à temps double, etc., s'il y a un meilleur
équilibrage. Maintenant, disons que c'est un effet secondaire
intéressant, ce n'est pas l'objet principal.
Deuxièmement, on va utiliser, on va récupérer
l'essentiel de la participation de ces organismes tels
Télé-Médic, SOS, etc., qui faisaient non seulement du
transport
ambulancier, mais également un transport ambulancier qui,
à l'occasion, était accompagné de visites
médicales. Bon. Tout cela est récupéré dans le
système, c'était déjà payé. Ensuite, il y a
tout le financement du transport lui-même pour les gens de 65 ans et
plus, les bénéficiaires d'aide sociale et les gens dans une
situation de catastrophe qui, encore une fois, font l'objet de paiements: 51 $
du coût unitaire de transport plus tant le kilomètre, etc. Tout
cela, encore une fois, sont des dépenses qu'on fait et qu'on va faire
dans le cadre de la centrale. On ne pense pas augmenter le volume, absolument
pas. On ne pense pas créer plus d'urgences; au contraire, on pense que
par une sensibilisation de la population, par une campagne de publicité
quant aux ressources disponibles, on va probablement amener une diminution
importante de la demande de ce type de services pour lesquels on
dépensait.
Il y a aussi tout le transport interétablissements. Le centre va
voir à coordonner et à mieux équilibrer le transport
interétablissements, c'est-à-dire pour les personnes qui partent
d'un hôpital où il n'y a pas un équipement
surspécialisé pour aller à l'Institut de neurologie de
Montréal, par exemple, ou au Children's Hospital, venant de
Sainte-Justine ou d'autres hôpitaux. Tout cela est actuellement
défrayé par le système et cela va continuer de
l'être, mais par une centrale qui va permettre que ce soit fait dans un
contexte plus ordonné, plus rationnel. Donc, ce sont des sommes
considérables. On parle de plusieurs dizaines de millions de dollars
quand on met tout cela ensemble; on parle, au départ, d'activités
de 100 000 000 $ dans les urgences.
Prenons un système comparatif. L'Ontario a un système
étatisé mais très différent du nôtre dans sa
conception, dans la mesure où il ne fait pas tellement appel à
une jonction et à une collaboration des différents
éléments comme nous y faisons appel dans le cadre de
différentes ententes. Le système de l'agglomération de
Toronto ou de l'Ontario a même sa propre compagnie qui fabrique des
ambulances. On y a des avions. C'est une espèce de système qui
est la Mercedes dernier cri dans le domaine, avec toutes sortes de couleurs sur
le toit. Nous prenons les éléments qu'il y a là et nous
pensons que la coordination de ces éléments va déjà
nous permettre de fonctionner à un niveau plus qu'adéquat.
Mme Lavoie-Roux: On est en Volkswagen!
M. Johnson (Anjou): D'autant plus, d'ailleurs... Non, je ne
dirais pas cela. Je dirais, au contraire, si on regarde ce qu'on a en ce
moment...
Mme Lavoie-Roux: C'est un langage qu'on emprunte au
président du Conseil du trésor.
M. Johnson (Anjou): Moi, je réglerais pour une Oldsmobile
98 au lieu d'une Cadillac.
Mme Lavoie-Roux: Elles coûtent aussi cher l'une que
l'autre.
M. Johnson (Anjou): Je ne suis pas sûr qu'il faille avoir
notre propre compagnie d'ambulances.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: ... je ne veux pas avoir plus de détails
là-dessus. J'aimerais quand même, au moment de l'étude des
crédits... Je prends de l'avance, n'est-ce pas? Mais ça va venir
vite, l'étude des crédits, au mois de mai.
M. Rochefort: Vous avez hâte?
Mme Lavoie-Roux: Non. Le lendemain du premier de l'an, j'aurai
peut-être hâte, mais pas la veille du premier de l'an. J'aimerais
qu'on soit capable de décortiquer beaucoup mais, de faire une
ventilation beaucoup plus serrée des coûts de tous les services
d'urgence, comparativement à ce qui existait avant, avec toutes les
choses qui étaient peut-être un peu
dépareillées.
M. Johnson (Anjou): Je pense qu'à l'occasion des
crédits, on va pouvoir...
Mme Lavoie-Roux: Mais il faut commencer à les accumuler
maintenant.
M. Johnson (Anjou): Absolument, mais on va commencer par adopter
la loi pour ouvrir le centre.
Mme Lavoie-Roux: Faites attentionl Une voix: C'est de la
provocation.
Mme Lavoie-Roux: II veut faire de la provocation, un peu. Si vous
ne voulez pas que je fasse d'indiscrétion... Une voix: On peut
ralentir.
Mme Lavoie-Roux: On est rendu où?
Vous aviez un petit bout à ajouter quelque part. Ah, oui! il faut
relire notre troisièmement!
Le Président (M. Bordeleau): Oui, le troisièmement
qui a été refait, M. le
ministre.
M. Johnson (Anjou): Le troisièmement permettrait de dire
ceci...
Le Président (M. Bordeleau): D'abord, le
troisièmement, il faudrait...
Mme Lavoie-Roux: On ne l'a même pas lu.
Le Président (M. Bordeleau): Vous l'avez lu, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Ah oui!
Le Président (M. Bordeleau): Je l'avais reçu et
là, on pourrait peut-être l'adopter ou le rejeter.
Mme Lavoie-Roux: S'il y a une contreproposition, on peut retirer
notre proposition, ce n'est pas plus compliqué que cela. (16 h 15)
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Ce serait ceci: "3 s'assurer que
ces établissements adoptent et appliquent, en ce qui concerne
l'utilisation et la distribution des lits, des normes conformes aux exigences
d'une répartition adéquate des cas d'urgence."
Mme Lavoie-Roux: C'est parfait.
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas si mal, n'est-ce pas?
Mme Lavoie-Roux: C'est très bien, ça, c'est un bel
effort de collaboration.
Le Président (M. Bordeleau): On va en faire faire des
copies, oui.
Mme Lavoie-Roux: On va les encadrer.
Le Président (M. Bordeleau): Je ne sais pas si on va les
encadrer, mais, en tout cas, ça m'en prend au moins une pour mettre dans
le texte de loi.
Mme Lavoie-Roux: Félicitations aux juristes.
Le Président (M. Bordeleau): Le nouveau
troisièmement sera-t-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
M. Johnson (Anjou): Le troisièmement adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, c'est ce qu'on vient de
dire, le troisièmement de l'article...
M. Johnson (Anjou): M. le Président, si vous m'autorisez,
j'aimerais revenir à deuxièmement pour une raison technique. On a
accepté un de vos amendements tout à l'heure, mais il pose un
problème sur le plan technique.
Le Président (M. Bordeleau): À 2°?
M. Johnson (Anjou): Oui, à 2°, que le mot "chaque"
soit remplacé par le mot "ces".
Mme Lavoie-Roux: Oui, parfait, on peut peut-être
l'intégrer si on remplace "chaque" par "ces".
Le Président (M. Bordeleau): Afin de le corriger,
voulez-vous me le répéter, M. le ministre, s'il vous
plaît?
M. Johnson (Anjou): Que le mot "chaque" soit remplacé par
le mot "ces"...
Le Président (M. Bordeleau): Alors, ça donne "...
dans ces établissements..." et, naturellement, pour la
conformité, on ajouterait un "s" à "établissement".
D'accord.
Mme Dougherty: M. le Président, j'ai une question sur
l'interprétation du mot "critères", dans "critères
d'admission".
Le Président (M. Bordeleau): Où est-ce exactement,
Mme la députée de Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: À 1°: "établir des
critères d'admission", voudriez-vous expliquer exactement ce que
ça veut dire, parce que ça pourrait être
interprété très largement et il y a des décisions
médicales d'impliquées?
M. Johnson (Anjou): Je prendrai la définition du Petit
Robert pour le mot "critère". D'abord, c'est un mot qui est
utilisé très largement dans les lois. Le dictionnaire nous dit:
"Caractère, signe qui permet de distinguer une chose, une notion; de
porter sur un objet un jugement d'appréciation. Preuve ou raison."
Mme Dougherty: M. le Président, je connais, tout le monde
connaît la définition du mot "critère". Je soulève
le problème parce que ça veut dire, dans un sens moins large, la
catégorie de soins de chaque établissement ou ça pourrait
avoir une interprétation très large qui touche les diagnostics
médicaux, et j'ai des réserves si le mot implique une
interprétation très large.
M. Johnson (Anjou): Je ne vois vraiment pas ce que ça
pourrait être d'autre que le mot "critères", d'autant plus que
les
professionnels qui ont témoigné, lors de la commission,
s'opposaient au mot "normes", pour toutes sortes de raisons et, on le verra
plus loin, on remplace par "notions de règles de soins". Mais, pour ce
qui concerne le mot "critères", je ne vois vraiment pas. À moins
qu'on ne me suggère autre chose, ça m'apparaît conforme aux
exigences des techniques législatives habituellement utilisées
dans ces matières. D'autant plus que le règlement actuel,
adapté à l'application dans le système, prévoit le
mot "critères".
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que ça va?
Mme Dougherty: Non...
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce que dit le Petit Robert?
M. Johnson (Anjou): Le Petit Robert, il fait des brunchs à
Laval et à Saint-Laurent de ce temps-ci.
Mme Lavoie-Roux: Cela m'a pris du temps, si vous n'aviez pas
parlé de Saint-Laurent, je ne l'aurais pas su.
Une voix: On pourrait l'envoyer dans Anjou...
Mme Lavoie-Roux: Oui, on pourrait l'envoyer dans Anjou.
M. Johnson (Anjou): Ce serait intéressant. On pourrait
ramasser de 400 à 500 personnes sur 25 000 électeurs.
M. Lincoln: M. le ministre, êtes-vous prêt à
considérer la même formulation sous 1 que sous 3 ? Pourquoi
pas?
M. Johnson (Anjou): Non. Parce que les critères
d'admission et les politiques de transfert de bénéficiaires, on
est aussi bien de le laisser tomber, le système de coordination des
urgences. Encore une fois, en ce qui a trait au caractère accessoire et
au soutien de ce qui est nécessaire à un système
intégré, intelligent et adéquat des urgences, on laisse
l'initiative aux établissements de faire certaines choses et on les
oblige à se conformer à des exigences collectives et
régionales. Mais, dans le cas des critères d'admission et des
politiques de transfert de bénéficiaires par les
établissements, je regrette, c'est le coeur même de la
réforme. Si on laisse tomber cela, on va fermer la "shop" à
Montréal au CRSSS, on va renvoyer les écrans cathodiques à
la compagnie qui les a fabriqués et on va continuer de laisser les gens
attendre dans les salles d'urgence. À ce niveau, je ne veux pas
paraître intransigeant aux yeux du député de Nelligan qui,
je comprends, s'affaire à son travail de législateur comme il
doit le faire mais là-dessus, à ce niveau, cela m'apparaît
fondamental, c'est le coeur du système. On n'est toujours bien pas pour
couper la circulation dans les artères coronariennes, le coeur va tomber
en infarctus.
M. Lincoln: Personne ne vous a dit de laisser le critère
tomber, je ne pense pas que c'est ce que cela dit du tout. On a dit que la
formulation c'est: Au lieu de donner un caractère exclusif, qu'on
s'assure que cela soit formulé et implanté. Le mot-à-mot
que vous avez suggéré ne dit pas du tout de laisser tomber cela.
Je crois que cela est bien exagéré.
M. Johnson (Anjou): Les critères d'admission et les
politiques de transfert de bénéficiaires dans les
établissements publics, c'est la définition même de
l'activité de contact avec le citoyen. Une fois qu'il est dans la
boîte, cela est autre chose. Je veux bien croire qu'on essaie de voir
à ce que le mode de fonctionnement de l'établissement soit
compatible avec le système, et c'est en ce sens qu'on a accepté
certains amendements, mais les critères d'admission et les politiques de
tranfert, c'est cela l'accès, c'est cela l'interdépendance des 32
établissements, c'est cela le système qu'on veut mettre sur pied.
À ce niveau, il faut carrément que ce soit le CRSSS. On sait
qu'il y a des choses qui vont être difficiles à trancher, je peux
vous donner un exemple: je connais une couple d'hôpitaux à
Montréal qui ne reçoivent pas certains types d'urgence et on va
leur dire qu'ils vont en recevoir dorénavant, c'est aussi simple que
cela. Cela s'appelle les critères d'admission et les politiques de
tranfert. Ils ne sont pas si nombreux que cela mais il y en a quelques-uns.
Là-dessus, il va falloir être - je ne dirai pas autoritaire -
précis et...
M. Lincoln: Au début vous dites que vous avez des pouvoirs
exclusifs. Seulement, cette formulation implique un genre de concertation,
c'est cela que nous cherchons. Vous avez des pouvoirs exclusifs et des...
M. Johnson (Anjou): Mais le CRSSS, est un système de
concertation. Le CRSSS ce n'est pas un fonctionnaire, c'est un système
de concertation, c'est comme cela que cela a été voulu dans la
loi 65. Il y a des frottements entre les différents niveaux et les
différentes catégories d'établissements. Ils seront
toujours présents dans le système, c'est normal, c'est une grosse
affaire. Il y a toutes sortes de visions différentes et il faut essayer
d'harmoniser cela. Il y en a un système de concertation, cela s'appelle
le CRSSS, carrément. On dit que cette table de concertation qui est le
CRSSS doit avoir,
dans le cadre de la mise sur pied d'un centre de coordination des
urgences-santé à Montréal, tout ce qu'il faut pour amorcer
le système et voir à ce que le reste ne soit pas incompatible
avec le système. Dans ce sens, on a accepté beaucoup
d'amendements venant de nos collègues.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va en
général pour 18.3, en fait, avec ses paragraphes?
Mme Lavoie-Roux: Vous n'aviez pas autre chose à
ajouter?
M. Johnson (Anjou): Est-ce qu'on peut suspendre deux minutes?
Le Président (M. Bordeleau): Deux minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 25)
(Reprise de la séance à 16 h 27)
Le Président (M. Bordeleau): On revient à nos
travaux. Cela va? Est-ce qu'on a autre chose à ajouter ou si on peut
faire le tour de l'article 39 au complet avant de l'adopter?
M. Johnson (Anjou): Oui, ce serait peut-être une bonne
idée.
Le Président (M. Bordeleau): On va le reprendre. Est-ce
que vous aviez quelque chose à ajouter à l'article 18.5?
M. Johnson (Anjou): Oui.
Le Président (M. Bordeleau): On pourrait commencer
à l'article 18.1, je vais en faire le tour.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, on demanderait, avec
le consentement de nos collègues de l'Opposition - il y a eu des
pourparlers pendant la suspension - à la fin du deuxième
paragraphe, d'ajouter les mots suivants: "et, à défaut, fixer de
telles normes".
Le Président (M. Bordeleau): C'est-à-dire "dans ces
établissements et, à défaut"...
M. Johnson (Anjou): C'est ça. Ce serait: "s'assurer que
des normes de fonctionnement des services d'urgence dans ces
établissements sont adoptées"...
Le Président (M. Bordeleau): "... sont adoptées et
sont appliquées dans cet établissement...
M. Johnson (Anjou): "... ou, à défaut, fixer de
telles normes." C'est ça. Excellent.
Le Président (M. Bordeleau): On va l'intégrer.
M. Johnson (Anjou): Au paragraphe 3 également.
Le Président (M. Bordeleau): Au paragraphe 3
également?
M. Johnson (Anjou): Est-ce que vous pouvez faire la lecture du
paragraphe 3, M. le Président? (16 h 30)
Le Président (M. Bordeleau): Oui. 3 "s'assurer que ces
établissements adoptent et appliquent, en ce qui concerne l'utilisation
et la distribution des lits, des normes conformes aux exigences d'une
répartition adéquate des cas d'urgence ou, à
défaut", de "fixer de telles normes".
M. Johnson (Anjou): C'est: "ou, à défaut, fixer de
telles normes". Pas "de fixer".
Le Président (M. Bordeleau): Alors, on peut reprendre
l'article 39 au complet? D'accord?
S'il vous plaît! Est-ce que je peux avoir votre attention, M. le
ministre?
Je reprends l'article 39. Pour l'article 18.1, ça va; à
l'article 18.2 on a ajouté un mot: "statistiques"; à l'article
18.3, le, ça va, 2e a été amendé. On ne reviendra
pas nécessairement sur le texte.
M. Johnson (Anjou): Non, je pense que ce n'est pas
nécessaire.
Une voix: Le deuxièmement?
Le Président (M. Bordeleau): Oui? Alors, le nouveau texte
de 2e: "s'assurer que des normes de fonctionnement adéquat des services
d'urgence soient adoptées dans ces établissements ou, à
défaut, fixer de telles normes."
Mme Lavoie-Roux: Cela va. C'est le moins difficile.
Le Président (M. Bordeleau): Le 3e est également
changé pour un nouveau texte: "s'assurer que ces établissements
adoptent et appliquent, en ce qui concerne l'utilisation et la distribution des
lits, des normes conformes aux exigences d'une répartition
adéquate des cas d'urgence ou, à défaut, fixer de telles
normes." Cela va?
Le 4e a également été amendé, en ajoutant,
après "en regard du nombre et de la nature." C'est bien ça? Tout
le monde suit?
Les 5e et 6e?
M. Johnson (Anjou): Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): À 18.4, on
ajoute...
M. Johnson (Anjou): Nous ajouterions un paragraphe à 18.4,
que vous pourriez lire, M. le Président, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bordeleau): Oui. "18.4 Un
établissement est lié par une décision d'un conseil
régional prise en vertu des paragraphes d, e.1 et g de l'article 18 ou
des articles 18.2 ou 18.3".
M. Johnson (Anjou): Et on ajoute un autre alinéa, M. le
Président, qui est le suivant.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, on ajoute un autre
alinéa à 18.4, d'accord.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président... M. Johnson (Anjou):
Oui?
Le Président (M. Bordeleau): Je voudrais juste faire le
lien avec l'article 18.4. Voulez-vous me laisser terminer?
Mme Lavoie-Roux: Moi, j'étais toujours à l'article
18.3.
Le Président (M. Bordeleau): Bon, je pourrai revenir
à 18.3.
Mme Lavoie-Roux: Bon, continuez, et on y reviendra; c'est juste
une question.
Le Président (M. Bordeleau): À l'article 18.4, on
ajoute un deuxième alinéa qui se lit comme suit: "Le conseil
régional ne peut exercer la fonction prévue au paragraphe e.l de
l'article 18 que dans les cas où il l'estime avantageux pour l'ensemble
des établissements qui sont liés par sa décision." Je
pense que cela avait déjà été accepté.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va pour 18.4. Donc,
peut-on dire que l'article 39...
M. Johnson (Anjou): Oui, mais je pense qu'il y a une question
à l'article 18.3.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 18.5 va venir
après?
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est le CRSSS de Québec.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, mais on peut
peut-être répondre à la question de Mme la
députée de L'Acadie, à l'article 18.3.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas de solution, sauf qu'il faudrait
peut-être que ce soit établi dans les règlements, parce que
je ne pense pas qu'on puisse l'introduire ici, mais je veux au moins le
mentionner comme préoccupation. On parle de "recevoir les appels de la
population de sa région qui demandent des services d'ambulance et les
appels qui proviennent de ces établissements et répartir les
demandes entre les détenteurs d'un permis d'exploitation d'un service
d'ambulance".
C'est le problème que j'ai soulevé de protéger,
dans la mesure du possible, le choix par le bénéficiaire de son
établissement. Je sais bien qu'il y a des conditions qui font que, s'il
n'y a plus de lits à l'Hôtel-Dieu, on va l'envoyer au Montreal
General; je comprends ça. Mais est-ce qu'il n'y aurait pas une
espèce de façon de "prioriser", dans la mesure du possible, le
choix du bénéficiaire, pour respecter cette liberté?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, est-ce que je peux me
permettre, tout simplement...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): ... pour s'assurer de la compatibilité
de ces dispositions avec la notion de liberté, de peut-être faire
un petit exposé sur ces questions?
L'actuel article 6 de la Loi sur la santé et les services sociaux
prévoit que, "sous réserve de l'article 5 - qui concerne la
prohibition de la discrimination - et de toute autre disposition
législative applicable, rien dans la présente loi ne limite la
liberté qu'a une personne qui réside au Québec de choisir
le professionnel ou l'établissement duquel elle désire recevoir
des services de santé ou des services sociaux, ni la liberté qu'a
un professionnel d'accepter ou non de traiter cette personne."
En principe, le patient a donc le choix de son établissement. Le
principe est toutefois atténué par le règlement
adopté en vertu de la loi pour déterminer les formalités
d'admission dans un établissement. L'admission ne peut avoir lieu que
sur la demande d'un médecin et sur approbation par le comité
d'admission, qui est le règlement en vertu de la Loi sur la santé
et les services sociaux, articles 3.2.1.3 et 3.2.1.4.
Le droit du choix de l'établissement par
le bénéficiaire est un droit qui s'exerce dans un contexte
où doivent se concilier plusieurs éléments, dont
l'état de santé du bénéficiaire, l'opinion du
médecin, la décision du comité d'admission, les ressources
et les capacités du centre hospitalier.
Les nouveaux pouvoirs conférés au CRSSS de Montréal
d'établir des critères d'admission et des politiques de transfert
des bénéficiaires et d'autoriser le déplacement d'un
bénéficiaire vers un autre établissement dans une
situation d'engorgement, après avoir appliqué toutes les
procédures en vigueur, aux fins d'établir une centrale de
coordination des urgences, n'affecte pas directement le droit de libre choix
exprimé à l'article 6, tout en visant, dans les cas d'urgence,
à permettre l'exercice d'un autre droit qui est prévu à la
loi, soit celui de recevoir des services de santé en
décongestionnant les salles d'urgence.
De même, les établissements ou les CRSSS qui devront
élaborer des entières d'admission et des politiques de transfert
n'affecteront pas directement le droit au libre choix. Ces mesures visent
à rationaliser les pratiques actuelles qui constituent
déjà des éléments avec lesquels doit se concilier
le droit au libre choix du bénéficiaire.
Mme Lavoie-Roux: Ce sera contenu dans les règlements, si
je comprends bien, ou c'est déjà dans les règlements.
M. Johnson (Anjou): C'est ça, c'est déjà
dans les règlements, en pratique, ce que j'évoque ici. En
d'autres termes, il y a d'abord une limite intrinsèque dans la loi dans
la notion de liberté de choix, c'est compte tenu des ressources,
à toutes fins utiles. Deuxièmement, il y a la limite de ce que
j'appellerais l'évolution du bénéficiaire à partir
d'un moment donné jusqu'au moment où il est dans un
établissement. Or, ces limites-là, c'est l'état de
santé du bénéficiaire, l'opinion du médecin, la
décision du comité d'admission et les ressources et les
capacités des centres hospitaliers. C'est au chapitre de la notion de
ressources et de capacité du centre hospitalier, à toutes fins
utiles, que ces choses se font.
Ce qui n'empêche pas, soit dit en passant, que n'importe quel
patient ambulant puisse décider de se présenter là
où il veut.
Mme Lavoie-Roux: Pour le bon fonctionnement de votre centrale, si
les gens, à un moment donné, se sentaient trop limités
à l'égard de leur choix, je comprends très bien les
contraintes que cela impose. Vous créeriez une situation où les
gens essaieraient de contourner la centrale dans les cas d'urgence. Ils se
rendraient directement à l'urgence et, à l'urgence, ils ne
peuvent pas être refusés, si c'est un cas urgent. Ils peuvent se
faire transporter autrement que par les ambulances officielles de l'urgence.
C'est pour cela que je comprends que c'est dans les règlements, mais,
avant que le monde aille lire le règlement...
Quand on parle de distribution, dans les politiques de transfert des
bénéficiaires, je me demande s'il n'y aurait pas une notion qu'on
pourrait, compte tenu des circonstances... J'aimerais, que le principe soit
respecté, ou, dans le 1° ou dans... À long terme, c'est votre
service qui va y gagner.
M. Johnson (Anjou): Pardon?
Mme Lavoie-Roux: Peut-être qu'à long terme, c'est
votre service qui va y gagner, si les gens ne se sentent pas comme un peu
"dispatchés"...
M. Johnson (Anjou): Absolument.
Mme Lavoie-Roux: ... comme des numéros.
M. Johnson (Anjou): En pratique, voyons clairement ce qui se
passe. Il y a toutes sortes de balises, notamment, il y a toute cette notion
d'engorgement et si toutes les procédures en vigueur ont
été appliquées qui sont là. Par ailleurs, il n'y a
rien qui ne modifie les principes intrinsèques des articles 6 et 5 du
chapitre 48. Il reste toujours qu'un citoyen peut se rendre à
l'établissement de son choix, mais il ne sera pas nécessairement
admis et, encore une fois, cette contrainte quant à l'admission, existe
déjà en vertu de la réalité et n'est pas
considérée comme contraire aux articles 6 et à 5 du
chapitre 48.
Par ailleurs, ce qu'on vise en termes de transport ambulancier, on peut
facilement s'imaginer, compte tenu du fait que ce n'est pas une
réceptionniste chez la compagnie X, Y, Z qui va décider de cela,
mais un personnel spécialisé et, dans certains cas, un
médecin sur place, que ce choix-là va être exprimé
par la participation du professionnel de la santé et en fonction de
l'objectif et de sa responsabilité qui est de faire le nécessaire
pour que cette personne reçoive les soins auxquels elle a droit en vertu
du chapitre 48. Donc, il faut bien voir que cela limite quand même
considérablement la dimension, ou l'aire de la liberté de choix
n'est pas si diminuée par cela qu'il peut nous le sembler
théoriquement.
Si on regarde dans la pratique, d'abord, c'est déjà
diminué et, deuxièmement, là où ce choix ne
s'exercera pas, c'est quand il y aura un transport ambulancier. Le transport
ambulancier, habituellement, survient dans un cas de catastrophe ou autrement.
La personne qui veut se rendre à l'hôpital Notre-Dame ou à
l'hôpital Saint-Luc par
choix, rien ne l'en empêche, mais, si cette personne est
impliquée dans un accident de la circulation au coin d'Amherst et de
Dorchester, à ce moment-là, ce n'est pas le choix de
l'établissement, c'est celui de fournir les meilleurs services possible
à une personne, à un moment précis de la journée,
alors qu'il existe telle situation dans les hôpitaux. À partir de
là, la notion de transfert d'un établissement à un autre,
je pense, devra respecter le critère de base contenu aux nos 5 et 6.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais quelqu'un qui habite
Notre-Dame-de-Grâce - cela va peut-être être familier au
ministre - ou qui habitait Notre-Dame-de-Grâce - excusez-moi de
personnaliser, je ne voulais pas me donner en exemple, alors j'ai pensé
au ministre - et qui a toujours été traité à
l'Hôtel-Dieu de Montréal...
M. Johnson (Anjou): Ce peut être à Saint-Luc
aussi.
Mme Lavoie-Roux: ... ou à Saint-Luc, mais c'est encore
plus loin par rapport à Notre-Dame-de-Grâce. Quelqu'un qui a
toujours été soigné à Saint-Luc... Ah! c'est pour
cela qu'il y a des affinités! Je vais arrêter mes commentaires.
Quelqu'un qui habite Notre-Dame-de-Grâce et qui a toujours
été soigné à Saint-Luc - peut-être que vous
n'avez pas été hospitalisé très souvent -
même si vous n'êtes pas frappé dans la rue, il peut arriver,
dans votre cas ou celui de votre épouse, un cas d'urgence à la
maison comme une obstruction intestinale ou ce que vous voudrez. À ce
moment-là, il faut appeler l'ambulance. En tout cas, on sait de quelle
façon cela peut se compliquer rapidement.
Là, la notion de répartition des ambulances entraîne
aussi la notion de sectorisation. Même si vous avez un dossier
d'hospitalisation à quatre ou cinq reprises à l'Hôtel-Dieu
ou à Saint-Luc, pour la personne de Notre-Dame-de-Grâce, cela se
pourrait qu'elle doive aller au Queen Elizabeth qui est dans ce coin-là.
À ce moment-là, elle sera transportée au Queen Elizabeth
ou elle devra faire un plaidoyer pour aller à l'Hôtel-Dieu
plutôt qu'au Queen Elizabeth. Il y a ce danger.
M. Johnson (Anjou): C'est actuellement ce qui se passe dans le
cas du transport ambulancier assumé par la police de la
Communauté urbaine de Montréal. Si la personne dit qu'elle
préfère aller à l'Hôtel-Dieu, tant mieux. En
général, d'ailleurs, ce qui se passe...
M. Sirros: C'est pour les ambulances. Si j'appelle l'ambulance
pour aller à l'hôpital Royal Victoria, à l'Hôtel-Dieu
ou ailleurs et l'ambulance... D'où, peut-être, dans certaines
instances...
M. Johnson (Anjou): C'est une entrée fracassante! Je
pensais que c'était notre loi qui devait être matraque! C'est une
intervention poteau!
M. Sirros: Cela a diminué de beaucoup.
Mme Lavoie-Roux: Cela a diminué dans le sens que des gens
vont contourner l'urgence.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais je pense que la centrale est tenue
de respecter les principes généraux de la loi. Comme ce qu'elle
vise est d'équilibrer ce qui se passe dans les cas d'engorgement, je
pense que l'exemple de Toronto, à cet égard, est valable; c'est
une seule centrale qui fait le dispatching en fonction des ressources
disponibles. Dans le fonctionnement intrinsèque, ils doivent respecter
les dispositions de la loi. (16 h 45)
La loi dit qu'à moins qu'une disposition précise ne vienne
à l'encontre, le principe général qui s'applique dans
notre système, c'est la liberté de choix. C'est donc dans les cas
où il y a une évaluation entre l'exercice de cette liberté
de choix et les impératifs de la situation pour le patient, comme la
capacité pour l'établissement de recevoir la personne. Je pense
que ce jugement doit être exercé dans l'économie
générale du texte de loi, chapitre 48 articles 5 et 6.
M. Sirros: Le danger, c'est que si l'établissement n'est
pas en mesure de recevoir le patient, je pense que cela se comprend et il n'y a
pas de problème... Mais le danger, c'est qu'avant qu'on arrive à
cette situation, le dispatching est fait en fonction, premièrement, des
besoins de sectorisation des ambulances, etc., plutôt que du choix du
patient. S'il n'y a pas de choix, tant mieux. On l'envoie là où
c'est son secteur. Vous voyez la différence?
Mme Lavoie-Roux: II y a un problème réel.
M. Johnson (Anjou): Je ne pense pas que c'est dans la loi telle
qu'elle est là qu'on trouve la réponse. La réponse est
dans le fonctionnement du système. Le système jusqu'à
maintenant, par exemple, ce qu'il a permis de faire, c'est d'obtenir d'une
ambulance. Donc, au niveau primaire, le système ne reçoit pas, au
moment où on se parle, les appels du public, mais il reçoit les
appels des différents transporteurs ambulanciers. L'ambulance qui est au
coin d'Amherst et de Dorchester dit: J'ai ici un patient, un malade ou un
accidenté qui doit
se rendre à l'Hôtel-Dieu parce qu'il veut se rendre
à l'Hôtel-Dieu. Le système lui répond: Non, tu ne
peux pas aller à l'Hôtel-Dieu parce que la situation est telle que
l'Hôtel-Dieu est débordé et ils ne peuvent pas le recevoir.
Donc, ce n'est pas de...
M. Sirros: Si vous me permettez, ce n'est pas tellement ce genre
de situation. C'est plutôt le patient lui-même qui appelle la
centrale. Il est à la maison, comme je disais tout à l'heure, il
appelle la centrale. La centrale fait son "screening" et décide qu'il
faut que la personne se rende à l'hôpital. La centrale va envoyer
une ambulance au domicile du patient et, à ce moment, dès que
l'ambulance quitte, si je comprends bien le système, cela voudrait dire
que l'ambulance quitte avec une orientation, déjà, pour un
hôpital. Non?
M. Johnson (Anjou): Non, pas nécessairement. Oui, c'est
ça.
M. Sirros: On sait d'avance qu'il y a de la place à tel
endroit et c'est là qu'on va envoyer tel patient.
M. Johnson (Anjou): Voyons ce qu'est le genre de cas que vous
soulevez. Par exemple, si c'est une personne qui dit: Moi, je fais des
arythmies cardiaques régulièrement, je ne suis pas bien, il faut
que j'aille voir mon médecin, cela fait trois ans que je suis
traitée à Saint-Luc, l'ambulance va savoir que c'est à
Saint-Luc qu'elle doit se rendre. Cela fait partie de l'opération,
l'autre choix étant: Monsieur, appelez un taxi. Il est bien
évident que le jugement du personnel qualifié qu'on a, c'est
qu'il faut envoyer une ambulance. On va envoyer une ambulance et on va
l'envoyer à l'hôpital où il veut aller. La seule raison
pour laquelle il n'irait pas à l'hôpital où il demande
d'aller, c'est que l'hôpital où il demande d'aller n'est pas en
mesure de le recevoir. Donc, cela se fait par un personnel qui applique la
loi.
M. Sirros: Si c'est clair que la seule raison pour laquelle on ne
veut pas l'acheminer à l'hôpital où il veut aller, c'est
parce qu'il n'y a pas de place, il n'y aura pas de problème. Je
prévois des situations où les gens étant trop
préoccupés par la crise qu'ils vivent pour penser à ces
choses, l'ambulancier vient et a déjà un genre d'ordre, si vous
voulez. Il arrive là, il prend le patient sans trop demander à
qui que ce soit ce qui arrive, et les gens étant trop
préoccupés par leur crise pour rien demander, il l'embarque dans
l'ambulance et il se trouve tout d'un coup ailleurs.
M. Johnson (Anjou): Si on me donne deux minutes, je vais lire un
article et je vais dire ce que j'y vois, ce qui m'apparaît être
l'interprétation qu'il faut lui donner dans la situation concrète
dont on parle. C'est l'article 6 du chapitre 48 qui dit que "sous
réserve de l'article 5 et de toute autre disposition législative
applicable, rien dans la présente loi ne limite la liberté qu'a
une personne qui réside au Québec de choisir le professionnel ou
l'établissement duquel elle désire recevoir des services de
santé ou des services sociaux, ni la liberté qu'a un
professionnel d'accepter ou non de traiter cette personne". Cela sert à
interpréter le reste de la loi.
Compte tenu du fait que l'article 6 sert à interpréter le
reste de la loi - je peux le dire pour nos fins ici et cela nous fera plaisir
d'en faire faire une photocopie pour les gens du centre de coordination - il
est implicite, et je sais que c'est déjà fait en ce moment dans
le cas de la réception des appels venant des compagnies d'ambulances
plutôt que des citoyens, il est implicite, dis-je, que dans le
cheminement décisionnel cette notion de choix prévaut. La seule
chose qui peut empêcher cela, c'est un jugement, professionnel à
ce moment, de l'incapacité de l'endroit choisi par la personne de la
recevoir, ce que je pense qu'on reconnaît. Je pense que l'article 6
prévalant, le citoyen peut théoriquement s'en prévaloir.
Personne ne va demander un mandamus en plein milieu d'une hémorragie,
mais il y a aussi le fait qu'il faut que le système soit
sensibilisé, et je pense qu'il l'est. Si on n'en est pas certain, je
peux vous assurer que je vais communiquer avec le président du CRSSS, M.
de Grandpré, pour lui envoyer un extrait de nos conversations et une
photocopie de l'article 6 pour être bien sûr que c'est au centre de
coordination.
M. Sirros: ... téléphone.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Pourrait-on - c'est une information statistique
que je voudrais avoir - savoir le nombre de clichés qui ont
été pris du sourire du ministre? Il me semble qu'une ou deux,
ça devrait être assez bon pour vous.
Des voix: Ah! Ah!
M. Johnson (Anjou): Mais tant que vous me donnez des occasions de
sourire...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): Je n'ai pas dit de rire.
Mme Lavoie-Roux: Non, non.
M. Johnson (Anjou): J'ai dit de sourire.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie. Pour revenir à l'article 39, Mme...
M. Johnson (Anjou): Est-ce que l'article 39 a été
adopté, M. le Président? Non? Mme la députée de
L'Acadie. Non, je m'excuse, mais la voix...
Mme Lavoie-Roux: Je ne veux pas continuer la discussion. J'avais
une bonne question que j'ai perdue...
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: ...mais je voudrais quand même signaler,
encore une fois, pour le journal des Débats, que je pense que cet aspect
du respect, dans la mesure du possible, de la liberté de choix du
bénéficiaire devrait être une des variables que la centrale
devrait essayer d'identifier. On pourrait, à ce moment-là,
réviser parce que ça demeure un principe important, je pense,
dans la distribution des soins de santé.
M. Johnson (Anjou): À l'article 39, M. le
Président, j'ajouterais...
Le Président (M. Bordeleau): Vous aviez...
M. Johnson (Anjou): ... un paragraphe 18.5 à cet
endroit...
Le Président (M. Bordeleau): D'accord.
M. Johnson (Anjou): ... plutôt que de le mettre dans les
dispositions transitoires. C'est pour nous simplifier le travail; 18.5 touche
à Partagec, à Québec, puisqu'on a parlé
d'approvisionnements en commun tout à l'heure. L'article 18.5 se lirait
comme suit: "Malgré le paragraphe e.1 de l'article 18, le conseil de la
santé et des services sociaux de la région de Québec peut,
avec l'autorisation du ministre, dans la mesure et aux conditions que ce
dernier détermine, confier à Partagec Inc., corporation sans but
lucratif constituée par lettres patentes délivrées le 8
juillet 1966 en vertu de la troisième partie de la Loi sur les
compagnies, le mandat d'exercer en son nom la fonction d'agir dans la
région ou une partie de la région comme représentant
exclusif des établissements ou d'une catégorie
d'établissements pour les approvisionnements en commun de biens ou de
services."
Mme Lavoie-Roux: Cela en est un qui échappe...
Le Président (M. Bordeleau): Le nouvel article ou
sous-article 18.5 sera-t-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Une minute, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Non, mais celui-là,
18.5?
Mme Lavoie-Roux: 18.5? Oui, oui, d'accord. Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord.
M. Sirros: Mais juste peut-être, M. le Président,
pour...
Le Président (M. Bordeleau): On revient à 39
globalement?
M. Sirros: ... terminer le débat sur la liberté de
choix de l'établissement, j'imagine qu'une fois la loi adoptée il
y aura des directives d'émises de la part du ministère aux CRSSS
décrivant un peu les cadres et ce serait à souhaiter que, dans
ces directives, celle sur le choix de l'établissement soit clairement
indiquée aux CRSSS.
M. Johnson (Anjou): J'en donne l'assurance aux membres de la
commission.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va pour l'ensemble de
l'article 39?
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. Article 40. Il y a un
amendement qui enlève l'article.
M. Johnson (Anjou): Nous avons un papillon qui consiste à
le faire disparaître.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, on adopte...
Mme Lavoie-Roux: S'il est enlevé, on l'adopte.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va être assez
rapide.
M. Johnson (Anjou): Article 41, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: On a un
amendement, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): À 41?
Alors, j'appelle l'article 41 d'abord.
Mme Dougherty: M. le Président, est-ce qu'on peut avoir
une question sur l'article 40 qui est disparu?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, mais il n'y en a
plus.
M. Lincoln: Le seul article qui donne un peu d'information
disparaît. Je crois qu'on devrait le laisser dedans.
M. Johnson (Anjou): Non, non, c'est parce que le chapitre 48
prévoit déjà qu'il y a l'assemblée publique
annuelle et c'est l'article 40 de la loi qui se réfère à
23 de la Loi sur les services de santé et services sociaux. Or,
l'article 23 de la Loi sur les services de santé et services sociaux dit
que "tout conseil régional doit tenir au moins une fois par année
une séance publique... Les membres du conseil d'administration y compris
le directeur général doivent répondre aux questions qui
leur sont adressées... La séance annuelle d'information est tenue
en vertu du présent article et les élections ou nominations
visées à l'article 24 peuvent avoir lieu le même jour."
Mme Lavoie-Roux: ... un amendement. Le Président (M.
Bordeleau): Sur 41?
M. Johnson (Anjou): Article 41, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Article 41.
Conseil d'administration du CRSSS
M. Johnson (Anjou): Je dépose, je vous fais part du
papillon suivant. Il s'agit de la composition du conseil d'administration du
CRSSS. Les modifications sont les suivantes. D'abord, au premier alinéa,
remplacer à la deuxième ligne le mot "quatorze" par "quinze".
Deuxièmement, ajouter, après le troisième alinéa,
le suivant: "Un membre est élu pour trois ans par les directeurs
généraux des établissements de cette région et
choisi parmi ceux-ci."
Troisièmement, remplacer le dernier alinéa par le suivant:
"Les membres d'un conseil régional élus ou nommés en vertu
du deuxième ou troisième alinéa ou des paragraphes f, g ou
h du cinquième alinéa ne doivent pas occuper un emploi ou exercer
une profession dans un établissement."
Mme Lavoie-Roux: M. le Président... Le Président
(M. Bordeleau): Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: La première des choses, je voudrais
déposer un amendement, faire la motion suivante: Que le cinquième
alinéa de l'article 41 soit modifié en ajoutant à la fin
le paragraphe suivant: i un par les bénéficiaires sur
recommandation du comité provincial des malades. Je vais vous
déposer celui-là.
Le Président (M. Bordeleau): Recevable, madame.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que l'argumentation que je pourrais
faire, c'est à la suite des représentations que le comité
provincial des malades nous a faites, que, très volontairement,
j'appuie. Ils ont fait valoir qu'un grand nombre de décisions sont
prises par le conseil régional des services sociaux et des services de
santé. Àtort ou à raison, je pense que cela avait
été l'expression de M. Brunet, ils ont l'impression que c'est un
conseil qui est particulièrement loin des bénéficiaires et
qu'il y aurait avantage à ce qu'un bénéficiaire soit
présent au conseil régional des services sociaux et des services
de santé. Je n'ajouterai rien, pour le moment, là-dessus. Je
pense que le ministre a entendu les représentations, elles me semblaient
valables. Il pourrait peut-être les faire valoir.
M. Johnson (Anjou): Je pense que les représentations
étaient intéressantes.
Néanmoins, je ne peux pas retenir la suggestion de Mme la
députée de L'Acadie, pour les motifs suivants. D'abord, le
Comité provincial des malades est un organisme à but non lucratif
qui figure parmi d'autres organismes. Je pense au comité de liaison des
personnes handicapées. Je pense à certaines associations de
bénéficiaires également. Peut-être est-ce que cet
organisme a une plus grande visibilité au Québec, et je pense que
c'est une bonne chose que des organismes comme cela aient beaucoup de
visibilité, puisqu'ils démontrent la préoccupation des
citoyens qui sont des bénéficiaires, mais c'est un organisme
parmi d'autres. À cet égard, ce serait une reconnaissance,
à mes yeux, qui pourrait être discriminatoire à
l'égard d'autres groupes.
Deuxièmement, ça permettrait à un organisme qui
n'est pas nécessairement implanté dans toutes les régions
d'exercer finalement par ce pouvoir de nomination un rôle dans des
régions où il n'est peut-être même pas
présent. En ce sens, l'objectif d'avoir des gens qui proviennent des
organismes bénévoles à différents niveaux, une
nouvelle notion qu'on a introduite dans la loi, je dois vous dire
qu'implicitement et par définition cela va impliquer, on le sait,
qu'à certains endroits sur le territoire des
personnes appartenant au groupe de M. Brunet seront nommées. Je
n'ai pas de doute, là-dessus, étant donné que c'est un des
organismes les plus importants dans ce domaine. Mais sa reconnaissance
législative m'apparaît inappropriée étant
donné le caractère aléatoire de ces établissements
et le caractère un peu moins aléatoire de nos lois.
Mme Lavoie-Roux: Allez-y. (17 heures)
M. Sirros: II y aura par contre des membres au conseil
d'administration des établissements qui seraient en provenance des
comités de bénéficiaires. Serait-il possible, à ce
moment-là, d'ajouter qu'un de ces membres qui siègent au conseil
d'administration de l'établissement en provenance des comités de
bénéficiaires soit nommé au conseil d'administration du
CRSSS par élection, parmi... Je comprends ce que vous dites en
termes...
Mme Lavoie-Roux: Oui, ne pas identifier le comité
provincial, c'est ce qu'il veut dire.
M. Johnson (Anjou): Je dirai, dans le fond... Je ne sais pas si
on reconnaît la raison pour laquelle on ne veut pas identifier le
comité provincial.
Mme Lavoie-Roux: Oui, parce qu'il pourrait venir du comité
de liaison, il pourrait venir d'ailleurs.
M. Johnson (Anjou): Cependant, la notion de
bénévole qu'on introduit fait partie de cet univers auquel
appartient le comité provincial, le comité de liaison...
Mme Lavoie-Roux: Les bénéficiaires, ce sont ceux
qui vivent là aussi.
M. Johnson (Anjou): Oui. Il y a quatre postes où c'est
théoriquement possible, ce sont les quatre postes
socio-économiques qu'on va proposer dans le cas de Montréal et le
poste de bénévole choisi par le CRSSS. C'est théoriquement
possible. La notion d'introduire obligatoirement quelqu'un faisant partie des
comités de bénéficiaires ou des conseils d'administration
nommé, provenant du collège électoral des
bénéficiaires, limiterait la possibilité pour les
établissements... Dans les établissements, la participation qui a
été réduite de façon considérable aux CRSSS,
en termes du poids relatif qu'ils ont pour donner une présence plus
grande à ce qui est à l'extérieur, doit quand même
être assurée.
M. Sirros: C'est quand même un quinzième membre par
rapport au projet de loi initial. Le quinzième membre sera choisi parmi
les directeurs généraux des établissements.
M. Johnson (Anjou): La raison vient de l'équilibre qu'on
recherche, de la même façon qu'il y avait quelqu'un provenant des
organismes bénévoles, quelqu'un qui provenait des conseils de
médecins et dentistes. Je pense que ce que nous ont fait valoir les
directeurs généraux des hôpitaux est acceptable au sens
où il faut... C'est vrai, d'ailleurs, pour l'ensemble des
établissements du réseau. Il faut s'assurer qu'il y a, au conseil
d'administration, une présence, un gestionnaire, quelqu'un qui
représente toute la dimension purement "gestionnelle" du réseau,
si on veut. C'est en ce sens qu'on a ajouté la notion d'un directeur
général provenant des établissements de la
région.
M. Sirros: N'est-il pas vrai que ceux qui seront nommés,
par exemple, par les centres hospitaliers, les CLSC, les CSS, souvent, seront
des DG, des cadres dans les établissements?
M. Johnson (Anjou): Dans la réalité en ce moment?
Cela dépend des CRSSS, compte tenu du nombre.
M. Sirros: Vous en avez deux...
M. Johnson (Anjou): Je dois dire que dans la majorité des
cas, oui, dans la mesure où il y avait trois représentants par
catégorie d'établissement. Il y en avait toujours un parmi eux.
En modifiant la loi et en disant qu'il y en a un qui vient de chaque
catégorie d'établissement, cela est fort possible. Je pense
à des régions où je suis à peu près
convaincu que ce ne sera pas un directeur général qui viendra des
centres hospitaliers ou des centres d'accueil. Compte tenu de l'implication de
ceux qui sont des présidents et des volontaires, il fallait assurer une
présence d'un permanent du réseau.
Le Président (M. Laplante): L'amendement de Mme la
députée de L'Acadie sera-t-il adopté?
M. Johnson (Anjou): Rejeté, M. le Président.
M. Lincoln: Je propose...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous voulez parler
sur l'amendement ou sur l'article?
M. Lincoln: Je veux parler sur l'article.
Le Président (M. Laplante): Sur l'article? D'accord.
L'amendement est rejeté. M. le député de Nelligan, sur
l'article
41.
M. Lincoln: Auparavant, à l'article 24 de la loi, on avait
trois représentants pour les CS, les CLSC, les centres hospitaliers,
etc. Maintenant, nous en avons un. Auparavant, deux de ces trois
représentants n'étaient pas employés dans les
services.
Une voix: D'accord.
M. Lincoln: D'accord? Les seuls employés du réseau,
maintenant, viendront des universités, des cégeps...
M. Johnson (Anjou): C'est ça.
M. Lincoln: ... et d'organismes bénévoles.
M. Johnson (Anjou): Ils ne doivent pas être des
employés.
M. Lincoln: D'accord.
M. Johnson (Anjou): C'est ça.
M. Lincoln: Mais les autres peuvent être des
employés.
M. Johnson (Anjou): Les autres peuvent.
M. Lincoln: Les autres peuvent. D'accord.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Nelligan, pour ne pas s'emboîter dans les "procédurites", j'avais
mal compris, mais la députée de L'Acadie m'avait demandé
un vote nominal sur son sous-amendement.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oui, madame.
Mme Lavoie-Roux: J'ai demandé le vote nominal et je n'ai
plus rien à dire. Alors, allez-y.
Le Président (M. Laplante): M. Boucher
(Rivière-du-Loup), pour ou contre le sous-amendement de Mme la
députée de L'Acadie?
M. Boucher: Contre.
Le Président (M. Laplante): M.
Beauséjour (Iberville).
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Laplante): Mme
Dougherty (Jacques-Cartier)?
Mme Dougherty: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Houde (Berthier)?
M. Houde: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Johnson (Anjou)?
M. Johnson (Anjou): Contre.
Le Président (M. Laplante): Mme
Juneau (Johnson)?
Mme Juneau: Contre.
Le Président (M. Laplante): Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie)?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Leduc (Fabre)?
M. Leduc: Contre.
Le Président (M. Laplante): M.
Rochefort (Gouin)?
M. Rochefort: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Sirros (Laurier)?
M. Sirros: Pour.
Le Président (M. Laplante): Le résultat est: quatre
pour et six contre. La motion est donc rejetée.
Mme Lavoie-Roux: On a failli gagner!
Le Président (M. Laplante): On va continuer sur l'article
41, s'il vous plaît:
M. Lincoln: Là, il y a la possibilité que vous ayez
chaque fois, parmi les représentants de tous les établissements
au CRSSS, un représentant qui soit un employé. Il y a toute la
question de conflit d'intérêts, etc. Quelle était
l'intention, dans la première loi, d'avoir au moins deux des trois qui
soient des non-employés? J'aurais voulu suggérer - c'est, en
fait, la suggestion de certains intervenants qui sont venus nous
présenter des mémoires - que les établissements gardent au
moins deux représentants sur le conseil d'administration, dont un
devrait être un non-employé.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 41 sera
adopté? Mme la députée de L'Acadie, vous avez encore des
remarques sur l'article 41?
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que le ministre a répondu à
l'intervention de mon collègue de Nelligan?
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, avez-vous
répondu à l'intervention de M. le député de
Nelligan?
M. Johnson (Anjou): Si je comprends bien, le député
de Nelligan suggère que... M. le Président, comme on parle des
conseils d'administration et qu'on va en parler pour le CRSSS et les autres, il
est bien évident qu'on pourrait passer huit semaines ici, dix heures pas
jour, pour discuter de ça, étant donné que le produit
cartésien de 14 peut nous tenir occupés 20 minutes par
élément. En ce sens, j'aimerais expliquer, en termes
généraux, quelle est l'approche que nous avons retenue et dire
pourquoi nous trouverons sans doute la plupart des propositions, notamment
celle du député de Nelligan, incompatibles avec cette
approche.
L'approche que nous avons retenue, c'est de diminuer le poids relatif
des établissements au niveau du CRSSS. C'est ça le principe de
base. Pourquoi? Pour mieux ouvrir le CRSSS aux citoyens parce que, au moment
où on se parle, les établissements contrôlent, à
toutes fins pratiques, la majorité. Or, l'effet des dispositions que
nous introduisons, c'est de faire en sorte que, sur quinze sièges, il
n'y ait pas une majorité qui soit détenue par les
établissements. Oui?
M. Sirros: Si vous regardez le projet de loi initial, il y avait
quatorze membres, dont seulement un pouvait venir des établissements.
Vous aviez un paragraphe qui disait: À l'exception de celui nommé
en vertu du paragraphe b, les membres du conseil régional ne doivent pas
occuper un emploi ni exercer une profession dans un établissement. Les
amendements que vous proposez vont à l'encontre de ce que vous venez de
dire. C'est-à-dire que vous allez augmenter le nombre de personnes qui
peuvent provenir des établissements parce que vous permettez, selon
l'amendement que vous avez ici, cinq différentes catégories qui
sont susceptibles - on ne dit pas qu'il faut qu'ils viennent - de venir des
employés des établissements. La-dedans vous avez les cinq
établissements du réseau tandis que, dans le projet initial, ils
ne pouvaient pas venir.
M. Johnson (Anjou): Non, ce que le projet initial disait, c'est:
À l'exception de celui qui est nommé en vertu de b,
c'est-à-dire par le conseil des médecins et dentistes, les...
M. Sirros: Oui. Les membres ne doivent pas occuper un emploi.
M. Johnson (Anjou): ... membres du conseil régional ne
doivent pas occuper un emploi ni exercer leur profession dans les
établissements, sauf celui d'administrateur.
M. Sirros: Sauf b. Donc, ça veut dire que, sur quatorze,
il y en avait treize qui ne pouvaient pas être des employés.
M. Johnson (Anjou): Oui, d'accord.
M. Sirros: Dans votre amendement vous en avez quinze, mais il n'y
en a que dix qui ne peuvent pas être des employés. C'est dans le
sens de l'argumentation que vous avez donnée tout à l'heure, vous
avez fait l'inverse. Cest peut-être une erreur. C'est pourquoi je...
M. Johnson (Anjou): Je comprends ce que vous voulez dire. Ce
qu'on a dit, c'est que ce qu'il y avait derrière ça,
c'était la recherche d'un équilibre entre ce qui parvenait du
réseau et ce qui n'était pas du réseau. On introduit
l'équilibre par le fait que les maires, les bénévoles, en
pratique les gens au niveau des groupes socio-économiques, les
universités et les cégeps sont des gens qui ne sont pas du
système. Les autres pourraient être du système, mais pas
nécessairement. Ce qu'on veut, c'est ne pas, contrairement à ce
que disaient les premières dispositions, empêcher la
présence de personnes émanant du système parce qu'elles y
exercent leur profession ou ont un emploi. Dans ce sens-là, en partant
de la loi et du chapitre 48, on se rend compte qu'ils pourraient être, et
c'était ce qui arrivait dans beaucoup de cas de certaines
catégories d'établissements, ils étaient tous originaires
du système, de ces catégories.
M. Sirros: Le point qu'on soulève finalement, ce n'est pas
tellement l'équilibre en termes de gens à l'intérieur ou
à l'extérieur du réseau, mais, quand on regarde le
réseau, il faudrait avoir un penchant beaucoup plus fort du
côté des bénévoles plutôt que des
employés du réseau. Dans le projet de loi initial, vous aviez ce
penchant-là. Qu'est-ce qui vous a amené à le changer
finalement, de façon...
M. Johnson (Anjou): Mais ils ne viennent pas
nécessairement du réseau, c'est cela que j'essaie d'expliquer,
parce qu'on l'a rééquilibré en introduisant les
dispositions que vous voyez là et en ajoutant notamment un DG. Dans le
cas de Montréal, on a modifié la composition pour permettre de
reconnaître la diversité qui existe à Montréal en
augmentant le nombre.
M. Sirros: Le projet initial et les amendements que vous avez
restent tous les mêmes, c'est-à-dire qu'il y a deux membres
élus par les maires, trois membres par le
ministre et les groupes socio-économiques, les centres
hospitaliers, les conseils des médecins et dentistes, les CLSC, les CSS,
les CA. Tout est pareil, sauf que, dans le projet initial, parmi tous ces gens
qui venaient des établissements du réseau, vous ne permettiez pas
que ce soient des employés à l'exception du CMD. Dans les
amendements que vous présentez, vous ouvrez la porte à tous les
représentants qui proviennent des établissements du
réseau, que ce soient des employés du réseau, ce qui nous
semble aller à l'encontre de l'esprit que vous avez soulevé tout
à l'heure. (17 h 15)
M. Johnson (Anjou): M. le Président, est-ce que vous devez
reconnaître trois partis autour de cette table quant au droit de
parole?
Mme Lavoie-Roux: Non, on travaille en collaboration.
M. Johnson (Anjou): Ah! vous travaillez en collaboration!
M. Sirros: Oui, on a ramassé tout cela et on vous demande
de nous l'expliquer.
M. Johnson (Anjou): Prenons l'hypothèse où toutes
les personnes provenant des établissements seraient des permanents du
réseau, cela donnerait quel portrait? Cela donnerait un
représentant...
M. Sirros: 6 sur 15.
M. Johnson (Anjou): Voilà, 6 sur 15, alors qu'ils en ont
au moins 13 sur 22 au moment où on se parle.
M. Sirros: Ce n'est pas la question.
M. Johnson (Anjou): Alors qu'au maximum, ils en auraient 6 sur
15.
M. Lincoln: Non, mais 13 sur 22, ce n'est pas exactement cela.
Sur les trois de chaque groupe, il y en a deux qui ne sont pas des
employés. C'est cela, le point.
M. Johnson (Anjou): Je comprends que le député de
Nelligan a toutes sortes de préoccupations, mais j'aimerais savoir ce
qu'il veut.
M. Lincoln: Je vais vous dire ce que je veux, si vous me laissez
m'expliquer.
M. Johnson (Anjou): Bon.
M. Lincoln: Vous avez dit vous-même que vous voulez que,
dans le CRSSS, il y ait une représentation de la communauté "at
large". C'est ce que je comprends de votre affaire. Par exemple, je
siège à un conseil d'administration d'un centre d'accueil depuis
plusieurs années et il y a des membres de notre conseil d'administration
qui sont des bénévoles, des gens de la communauté qui ont
servi dans les CRSSS. C'est ce qu'on veut essayer d'établir, n'est-ce
pas, que ce sont des bénévoles?
Maintenant, vous avez un représentant. Le représentant
peut être un employé. Ce qui va arriver, c'est que la chance peut
faire qu'il y ait cinq employés. D'abord, d'après moi, il y a un
genre de conflit d'intérêts qui se fait, possiblement;
deuxièmement, vous cessez tout le principe même du
bénévolat. C'est ce que je vous dis. Si vous allez permettre
à des employés d'établissement de servir, peut-être
que vous pourriez demander deux représentants dont un sera un
employé et l'autre, un non-employé. C'était le principe de
la loi auparavant. C'est ce qu'on veut dire.
M. Johnson (Anjou): Je comprends cela. Si je comprends bien ce
que le député de Nelligan dit, c'est qu'il ne veut pas voir de
permanent du système au niveau des CRSSS.
M. Lincoln: Pas du tout. Je n'ai jamais dit cela.
M. Johnson (Anjou): Non, mais cela revient à cela,
à toutes fins utiles.
M. Lincoln: Pas du tout.
M. Johnson (Anjou): Dans quelle proportion?
M. Lincoln: II y a la possibilité d'avoir cinq
employés, il y a cinq personnes de la communauté. Avant, il y
avait une balance, il y avait la possibilité qu'un des trois soit un
employé. Il y en avait deux de la communauté. C'est cela,
préserver l'idée de la communauté. Je vous suggère
d'en avoir un de la communauté et un employé, cela va balancer
les choses.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais, en faisant cela, cela oblige
nécessairement d'augmenter le poids relatif des établissements
par rapport à ceux qui ne représentent pas des
établissements. C'est l'économie générale que
j'essaie de traduire. Si on dit: Provenant de chacun des établissements,
il y en a deux dont un bénévole et un employé,
possiblement. Le poids relatif des établissements, que ce soit par des
bénévoles ou des permanents, "is rather irrelevant", mais le
poids relatif des établissements va être plus considérable.
Or, ce qu'on veut changer comme dynamique, c'est...
M. Lalonde: II y a des enfants ultra vires.
M. Johnson (Anjou): ... ce que je disais tout à l'heure.
Notre projet initial, notre intention, malgré les amendements, introduit
une notion, soit le poids relatif des établissements dans le CRSSS qui
doit être balancé par la présence d'éléments
qui ne viennent pas des établissements. Ce que soulève le
député de Nelligan, c'est que, dans le cas des
établissements, il voudrait voir d'autres personnes que des permanents
du réseau.
M. Lincoln: Pas nécessairement.
Le Président (M. Laplante): Auriez-vous une motion
à présenter là-dessus pour qu'on sache exactement ce que
vous voulez?
M. Lincoln: Je vais laisser parler mon collègue.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laurier.
M. Sirros: On a posé une question et, si on pouvait avoir
une réponse, on pourrait peut-être comprendre le rationnel. La
question était que, dans vos intentions initiales, vous avez
laissé de la place seulement pour une personne qui pourrait travailler
dans le réseau et, en même temps, siéger au conseil
régional. Vous venez maintenant avec des amendements et vous ouvrez la
porte; pourquoi faites-vous cela?
M. Johnson (Anjou): D'accord. On ouvre la porte parce qu'en
reprenant l'ensemble des articles, en écoutant ce que nous ont dit les
représentants les plus intéressés du réseau, quels
qu'ils soient, nous acceptons... C'est difficile de créer un
équilibre à l'égard des établissements quand il y a
un seul poste. Il y aurait une solution qui irait dans le sens de leur en
donner deux pour introduire cette autre dimension, mais leur en donner deux,
cela augmente le poids relatif de la vision d'établissement; pour nous,
c'est ça. Le premier critère, c'est beaucoup plus de mieux
équilibrer la vision du réseau, quelle que soit la provenance des
personnes. On dit: Au maximum, de toute façon, puisque nous introduisons
la notion de bénévoles, puisque nous interdisons aussi que les
personnes provenant des autres catégories soient des employés du
réseau, le premier critère auquel on répond, c'est cet
équilibre relatif d'une vision d'établissement par opposition
à une vision qui n'est pas celle d'établissement et,
deuxièmement, nous assurons quand même une majorité,
même dans l'hypothèse où les gens envoyés par les
établissements seraient tous des permanents, à ceux qui ne sont
pas des permanents. Pour parvenir à l'équilibre des deux, je
pense qu'il n'y a pas d'autre solution que celle qu'on propose.
M. Sirros: D'accord, mais le point qu'on soulève,
finalement, c'est que si vous faites abstraction des personnes qui sont de
l'extérieur du réseau et ne considérez que les personnes
à l'intérieur, il y a là-dedans deux types de personnes
avec des raisons d'être très différentes et des
capacités et des connaissances très différentes. Vous avez
des bénévoles du réseau et des permanents du
réseau. Vous ajoutez, avec un autre amendement, un DG du réseau;
donc, cela veut dire un autre permanent du réseau. En laissant la porte
ouverte, je pense que la crainte qu'on exprime, c'est que les permanents du
réseau prennent toute la place en ce qui concerne le réseau. Je
comprends votre préoccupation par rapport à l'équilibre
réseau à réseau. N'y aurait-il pas lieu peut-être de
retourner au projet de loi initial et d'ajouter que deux membres sont
élus par les directeurs généraux des
établissements? Cela ferait en sorte qu'il y en aurait sept sur quinze,
je pense, si je ne me trompe pas, qui proviendraient des établissements;
donc, la majorité est encore à l'extérieur du
réseau. Cela ferait aussi en sorte que la majorité des gens
provenant des établissements, ce seraient des bénévoles.
Cela vous assurerait aussi d'une certaine professionnalité ou
compétence administrative, si vous voulez, par rapport aux besoins que
pourrait avoir le CRSSS. Il y a une éternelle chicane à
l'intérieur du réseau par rapport à ces questions de
bénévoles et de permanents. Cela amène continuellement un
genre de de mobilisation des bénévoles dans le réseau.
M. Johnson (Anjou): Le projet initial disait qu'à
l'exception de celui qui est nommé en vertu de b, c'est-à-dire le
CMD , les membres d'un conseil régional ne doivent pas occuper un emploi
ni exercer leur profession dans un établissement, sauf celui
d'administrateur, ce qui, en pratique, permettait quand même que des DG
d'établissement...
M. Sirros: Non, l'administrateur, c'est le membre du conseil.
M. Johnson (Anjou): ... qui étaient à la
fois...
M. Sirros: Ah bon! D'accord, le DG. D'accord.
M. Johnson (Anjou): II y en a beaucoup qui pouvaient l'être
à la fois. Il y en a énormément dans le réseau,
quelles que soient leurs fonctions. Cela peut être celui qui vient du
personnel clinique, cela peut être tous les autres. En ce sens, on
n'allait pas aussi loin que l'interprétation qu'on en fait à
cause de la dernière disposition. Vraiment, l'exclure, compte tenu du
fait qu'on réduit cela à une seule personne par
établissement pour les fins de l'équilibre que j'ai
établi tout à l'heure, cela m'apparaîtrait probablement
passer d'un extrême à un autre. C'est en ce sens que les
modifications qu'on a fait intervenir permettent, je pense, un
équilibrage adéquat de bénévoles permanents, comme
l'équilibrage qui est recherché et qui est fondamental
là-dedans de réseau et non-réseau, en termes de vision de
ce qui touche le CRSSS.
Je maintiendrai donc ma position pour ces raisons tout en étant
conscient, encore une fois, que c'est toujours un peu difficile de trouver un
équilibre parfait.
Le Président (M. Laplante): L'article 41 sera-t-il
adopté avec l'amendement?
M. Johnson (Anjou): Avec le papillon, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Mme Lavoie-Roux:
Sur division.
Le Président (M. Laplante): Sur division, d'accord.
J'appelle l'article 42.
Mme Lavoie-Roux: D'accord...
M. Johnson (Anjou): L'article 41.1 se lirait comme suit: "Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 41, du suivant:
"24.1 Les pouvoirs du Conseil de la santé et des services sociaux de la
région de Montréal-Métropolitain sont exercés par
un conseil d'administration formé de dix-huit membres. "En plus des
membres prévus à l'article 24, ce conseil est formé d'un
deuxième membre nommé par les centres hospitaliers, d'un
deuxième membre nommé par les centres de services sociaux et d'un
quatrième nommé par le ministre après consultation des
groupes socio-économiques les plus représentatifs."
En pratique, ce que l'on dit, je pense que ça correspond à
une préoccupation, notamment, de la communauté juive lors de son
témoignage, très tard une nuit la semaine dernière.
Montréal étant d'une telle dimension et d'une telle
diversité, la formule que nous avons ne permet peut-être pas de
refléter cette diversité. Sans pour autant inscrire dans la loi
qu'il faut que les gens aient une provenance d'origine ethnique précise,
il s'agit simplement de se donner les moyens de refléter cette
diversité. Qu'est-ce qu'on fait? En pratique, on ajoute un siège
au centre hospitalier. On peut présumer que l'un des deux sièges
sera occupé probablement par les institutions anglophones.
C'est la même chose pour les services sociaux, ce qui pourrait
valoir pour les services sociaux juifs ou anglophones de Montréal. Dans
le cas du socio-économique, il y a une désignation, ce qui porte
donc à quatre le nombre de personnes provenant des groupes
socio-économiques. On peut tenir pour acquis que les pressions du milieu
s'exerceront pour tenter d'y refléter ce type de diversité.
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord avec l'esprit de cet
amendement. En fait, c'est presque un nouvel article. Je souhaite toujours que
la démocratie s'exerce et qu'on ne soit pas obligé d'intervenir
en qualifiant les choses. Mais dans l'esprit - je ne sais pas si ça
s'appliquerait là - qui préside à un
rééquilibre des minorités, des femmes et des
handicapés dans la fonction publique, pour lequel on prévoit une
modification à la Charte des droits et libertés dans le sens
d'action positive ou de redressement, etc., est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
d'inclure cette notion? Je n'insiste pas, je pose seulement la question.
M. Johnson (Anjou): Je préfère ne pas le faire
à ce stade-ci parce qu'il s'agit, dans le cas de Montréal, de se
donner un instrument. Je pense que c'était une remarque tout à
fait pertinente d'élargir la composition pour permettre ce reflet
à la fois de la diversité des institutions comme des personnes et
du milieu socio-culturel de Montréal. Je ne voudrais pas que, par le
biais de la composition du CRSSS de Montréal, on amorce des choses qui
m'apparaissent beaucoup plus fondamentales et qui, si jamais on devait
légiférer en ce sens, devraient se faire dans un contexte
où il y a des débats beaucoup plus larges et qui touchent
beaucoup plus de choses.
Mme Lavoie-Roux: Je pense, de toute façon, qu'il y aurait
toujours possibilité d'intervenir après l'exercice. Si jamais
ça n'atteint pas le but que, dans le fond, le législateur se
proposait, on pourra, à ce moment-là, intervenir sous une autre
forme.
M. Johnson (Anjou): Intervenir ex officio. Maintenant, il faut
bien voir, à Montréal, en pratique - puisque celui qu'on modifie,
c'est 6-A - le poids relatif des institutions anglophones et juives de
Montréal dans le réseau, compte tenu de leur apport
extrêmement important à la communauté montréalaise
qui se manifeste par le biais de certaines de ces institutions.
Mme Lavoie-Roux: C'est bien délicat.
M. Johnson (Anjou): II n'y a aucun doute sur leur
représentation, ne serait-ce que par les hôpitaux affiliés
à McGill et le poids considérable que ces hôpitaux ont dans
le système.
Le Président (M. Laplante): Mme la
députée de Jacques-Cartier. (17 h 30)
Mme Dougherty: Est-ce que les conditions qu'on a amendées,
au dernier paragraphe de l'article 41, s'appliquent à Montréal
aussi? Parce que les trois qu'on a ajoutés, on n'a pas
vérifié s'ils pouvaient être des professionnels ou des...
Ce n'est pas clair.
M. Johnson (Anjou): C'est-à-dire que ce sont les
dispositions de chacun des articles qui s'appliquent; donc, dans le cas des
socio-économiques, dans le cas des...
Mme Dougherty: C'est la même chose?
M. Johnson (Anjou): C'est le même principe qui s'applique
à f), g) et h), sur le plan de la technique législative.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que le nouvel article
41.1 sera adopté?
M. Sirros: M. le Président, j'ai une question.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laurier.
M. Sirros: Je comprends le but et je le trouve même
louable, mais j'aimerais savoir ceci; quand on dit qu'un quatrième sera
nommé par le ministre après consultation des groupes
socio-économiques les plus représentatifs. C'est un article qui
vise finalement à assurer une représentation culturelle au
conseil.
Habituellement, dans ce genre de cas, la consultation est faite à
partir de quel...
M. Johnson (Anjou): C'est très...
M. Sirros: Je sais que "c'est très"! C'est pour ça
que je pose la question, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): C'est très relatif, en fait c'est ce
qu'on appelle la discrétion ministérielle qui encore,
heureusement, dans notre système peut s'exercer sur quelques objets. Le
ministre des Affaires sociales et les 24 autres ministres du Conseil des
ministres peuvent encore, à l'occasion, avoir un pouvoir
décisionnel sur certaines choses dans l'État
québécois et ça, c'en est un.
En pratique, je peux vous dire comment je procède, ça
pourrait peut-être intéresser le député de Laurier.
J'ai l'occasion de regarder les listes qui sont soumises par les nombreux
organismes et de me renseigner auprès de personnes qui oeuvrent dans le
milieu, à partir du jugement que je pense pouvoir leur attribuer, quand
je les connais, ou à partir de l'assurance qu'on peut me donner, venant
de personnes dont je fais confiance au jugement sur la qualité des
personnes qu'on suggère. En dehors d'un collège électoral,
je pense que c'est comme ça que ça se fait et que c'est comme
ça que ça doit se faire.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, c'est que tout le monde
est vertueuxl
M. Johnson (Anjou): C'est ça!
Le Président (M. Laplante): L'article 41.1 est-il
adopté? Adopté. J'appelle l'article 42, qui dit...
Mme Lavoie-Roux: C'est comme dans le cas des réparations
majeures!
Le Président (M. Laplante): Article 42, adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Concordance. Adopté.
Article 43.
Mme Lavoie-Roux: Avez-vous encore un petit papillon à
43?
Le Président (M. Laplante): À l'article 43,
avez-vous un papillon, M. le ministre?
Mme Lavoie-Roux: II n'y a plus de papillon!
M. Johnson (Anjou): Non, pas de papillon!
Le Président (M. Laplante): Adopté. Mme
Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 44.
Mme Lavoie-Roux: Nous avons un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Vous avez un amendement
à l'article 44, Mme la députée de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Que le premier alinéa du paragraphe 27 de
l'article 24 soit modifié en retranchant, dans les première et
deuxième lignes, les mots "verser une rémunération
à ses membres ou" et en ajoutant, dans la deuxième ligne,
après le mot "rembourser", les mots "à ses membres".
Le Président (M. Laplante): C'est recevable, Mme la
députée, vous pouvez parler sur votre motion.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'on introduit ici une notion de
rémunération,
probablement sous forme - d'ailleurs c'était explicité
dans le document que nous avons reçu du ministre, au sujet de la loi 27
- de jetons de présence. Mais je crois que c'est un mauvais
précédent, j'en ai même la ferme conviction. Je pense que
la meilleure démonstration que nous ayons eue de ceci, c'est quand la
Fédération des CLSC s'est présentée. Parmi les
recommandations qu'elle faisait, elle disait: Nous pensons que nous devrions
aussi avoir une rémunération pour les membres de notre conseil
d'administration. Les expériences que j'ai faites dans des domaines
comparables - du moins en éducation - me portent à croire que ce
sont des précédents dangereux. On peut facilement, pas tuer, mais
en tout cas diminuer le bénévolat dans un contexte où ces
personnes sont rémunérées dans les conseils
d'administration des différentes structures du réseau. C'est dans
ce sens que je fais mon amendement. Cette rémunération ne devrait
pas être retenue dans le projet de loi.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): D'abord, cet article n'est applicable qu'aux
conseils régionaux; il n'est pas applicable à l'ensemble des
établissements. La raison pour laquelle nous introduisons la
possibilité de rémunération dans les conseils
régionaux c'est que, dans la majorité des cas, il implique non
seulement des déplacements qui sont remboursés par la loi et
même par l'amendement que sauvegarderait la députée de
L'Acadie, on pourrait rembourser les frais y afférents, mais il exige
beaucoup de temps. Un CRSSS peut se réunir parfois une journée et
demie ou deux jours quand arrivent des questions d'orientation,
d'évaluation de l'ensemble, etc., si on veut que le travail ait son
importance. Ce qu'il s'agit de faire, c'est de permettre l'équivalent du
jeton de présence comme une sorte de forme de compensation dont
certaines personnes peuvent fort bien se passer mais dont d'autres peuvent
peut-être un peu plus difficilement se passer si on veut avoir une plus
grande facilité au niveau...
Je pense, notamment, à certaines des personnes qui oeuvrent dans
les organismes bénévoles qui déjà, parce qu'elles
oeuvrent dans un organisme bénévole, consacrent par
définition beaucoup de leur temps non rémunéré. Si,
en plus de cela, on leur demande de temps en temps de passer un jeudi au
complet et de ne pas faire leur boulot, peut-être faudrait-il le
prévoir. Maintenant, c'est balisé, c'est par règlement du
gouvernement. C'est quelque chose qui va ressembler finalement au jeton de
présence.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, pour ne pas...
M. Johnson (Anjou): Comme les commissions scolaires,
d'ailleurs.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais elles sont élues au suffrage
universel; elles encourent des dépenses pour se faire élire et
des dépenses assez considérables. Je pense que même le
président pourrait nous en dire un mot. Il y a les dépenses
d'argent, mais il y a aussi les énergies nécessaires pour se
faire élire. Je pense que les membres autour de la table doivent en
savoir quelque chose. Des fois on se fait élire, des fois on se fait
battre.
Je ne veux pas prolonger la discussion, mais je trouve que c'est un
précédent dangereux. La plupart des personnes qui siègent
à ces conseils régionaux ou à l'intérieur des
conseils d'administration des différentes structures du réseau
sont très heureuses, d'ailleurs, d'ajouter cela à leur curriculum
vitae. C'est une marque de prestige, cela donne une récompense
peut-être pas sur le plan financier, mais ça comporte un autre
type de reconnaissance.
Je ne veux pas prolonger le débat, à moins que mes
collègues ne veuillent ajouter des commentaires, je demanderais un vote
nominal sur cette question.
Le Président (M. Laplante): D'accord. M. le
député de Laurier.
M. Sirros: L'objectif que le ministre a annoncé, savoir:
faciliter la participation des bénévoles, est très
louable, mais c'est un mauvais choix en termes d'emplacement. Là
où cela aurait beaucoup plus de sens, ce serait à un niveau plus
local. Il ne s'agirait peut-être pas de passer à un genre de
rémunération, mais d'élargir la notion de frais de
représentation, d'inclure entre autres ce qui n'a pas été
permis jusqu'à maintenant, soit permettre de réclamer des frais
de garde pour les femmes seules qui peuvent siéger au conseil d'un CLSC,
d'un CSS ou d'un hôpital, au lieu de donner une
rémunération aux membres d'un conseil régional comme tel.
En ce sens, cela aurait un plus grand effet sur la participation des gens, si
on allait un peu plus au niveau local et si on regardait les choses d'un autre
oeil.
M. Johnson (Anjou): Quant à l'élargissement, il est
possible, en vertu du règlement, des critères qu'on a pour ces
remboursements d'un CRSSS à l'autre. C'est une affaire d'application, ce
n'est pas à cause de la loi. Cela pourrait être appliqué et
cela pourrait le permettre.
Le Président (M. Laplante): Un vote nominal est
demandé sur l'amendement de la députée de L'Acadie.
M. Beauséjour: Vous donnez la précision
à quel endroit?
Le Président (M. Laplante): Pardon?
M. Beauséjour: À quel endroit dans le texte?
Le Président (M. Laplante): Je vais vous lire...
Mme Lavoie-Roux: C'est l'article 44.
M. Johnson (Anjou): C'est l'article 44 du projet de loi.
Le Président (M. Laplante): L'article 44 du projet de
loi.
Mme Lavoie-Roux: Vous n'êtes pas d'accord vous non
plus?
Le Président (M. Laplante): C'est un amendement.
M. Sirros: Retrancher, dans les première et
deuxième lignes, les mots "verser une rémunération
à ses membres ou" et ajouter à la place, après le mot
"rembourser", les mots "à ses membres". C'est-à-dire de ne pas
avoir de rémunération comme telle pour les gens au conseil
régional, mais de permettre le remboursement des frais. Non pas de les
payer.
Le Président (M. Laplante): M. Boucher
(Rivière-du-Loup)?
M. Boucher: Contre.
M. Sirros: Durant une période de coupures
budgétaires, vous comprenez.
Le Président (M. Laplante): M.
Beauséjour (Iberville)?
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Laplante): Mme
Dougherty (Jacques-Cartier)?
Mme Dougherty: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Houde (Berthier)?
M. Houde: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Johnson (Anjou)?
M. Johnson (Anjou): Contre.
Le Président (M. Laplante): Mme
Juneau (Johnson)?
Mme Juneau: Contre.
Le Président (M. Laplante): Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie)?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Leduc (Fabre)?
M. Leduc: Contre.
Le Président (M. Laplante): M.
Rochefort (Gouin)?
M. Rochefort: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Sirros (Laurier)?
M. Sirros: Pour.
Le Président (M. Laplante): Quatre pour, six contre,
motion rejetée. J'appelle l'article 44. Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: J'aurais un autre amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Oui.
Mme Lavoie-Roux: "Le conseil régional peut verser une
rémunération à ses membres". Je suggérerais
d'ajouter, après le mot "membres", "autres que ceux provenant d'un
établissement et rémunérés par ledit
établissement - là, notre juriste va nous aider - ou provenant
d'une corporation subventionnée par l'État". Par exemple, s'ils
viennent des cégeps ou des universités. C'est ce que je voudrais
inclure avec les établissements. Ils ne peuvent pas être des
employés de cégeps ou d'universités? Il y aurait aussi les
membres d'une corporation rémunérés par l'État,
s'ils viennent des cégeps ou des universités. Tous ceux qui sont
rémunérés par l'État, dans le fond.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais c'est par règlement. C'est
parce que si quelqu'un travaille dans un cégep...
Le Président (M. Laplante): Avant de commencer la
discussion, je vais la déclarer recevable.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, merci.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, sur l'amendement
reçu...
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): ... par règlement, on peut
déterminer cela. Maintenant, je
pense qu'il ne faut pas empêcher que quelqu'un qui est
désigné par les maires ou par le cégep soit privé
d'une telle chose et qu'un directeur général d'un hôpital
ou un permanent d'un centre d'accueil soit nommé, lui, par
définition.
Mme Lavoie-Roux: Le maintenir aux membres des
établissements?
M. Johnson (Anjou): C'est cela, aux membres des
établissements du réseau.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Johnson (Anjou): Je comprendrais cela.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Johnson (Anjou): Qu'il y ait des frais de dépenses,
etc., qui leur soient octroyés les fins de semaine, cela me paraît
normal, comme pour n'importe quel citoyen.
Mme Lavoie-Roux: Oui, cela a été prévu.
M. Johnson (Anjou): Mais dans la mesure où ils sont
rémunérés et détachés par leur
établissement pour faire des réunions, je ne vois pas pourquoi on
les rémunérerait en plus. Ce n'est pas nécessairement le
cas des cégeps. Je pense qu'il y a des zones grises
là-dessus.
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord. C'est déjà une
amélioration.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous maintenez
votre amendement?
Mme Lavoie-Roux: On va le garder tel quel, il ne s'agit pas de
compliquer les choses.
Le Président (M. Laplante):
Amendement retiré.
Mme Lavoie-Roux: Non, non! Le Président (M. Laplante):
Non.
Mme Lavoie-Roux: Je le veux dans la loi.
M. Johnson (Anjou): Vous préférez le battre?
Mme Lavoie-Roux: Non, non. Vous ne voulez pas l'inscrire dans la
loi?
M. Johnson (Anjou): Non, je ne veux pas l'inscrire dans la loi
parce que cela pose...
Une voix: Dans les règlements.
Mme Lavoie-Roux: Ah! Je ne suis pas pour faire voter cela. S'il
l'accepte dans les règlements, on vérifiera les
règlements.
Le Président (M. Laplante): II l'accepte dans les
règlements. D'accord? Motion retirée. L'article 44,
adopté. J'appelle l'article 45. Il n'y a pas de papillon
là-dessus, M. le ministre?
M. Johnson (Anjou): Non. Il est aboli, c'est tout.
Mme Lavoie-Roux: Mais qu'est-ce qu'on abolit? Je ne m'en souviens
plus, je vais regarder cela. Cela ne doit pas être grave.
Le Président (M. Laplante): Article 45, adopté.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'était l'article 33.
Fonctions du directeur général
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 46 sera
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Une seconde, on a un amendement.
Le Président (M. Laplante): Un amendement, Mme la
députée.
Mme Lavoie-Roux: Je comprends qu'il l'ait abrogé.
Le Président (M. Laplante): C'est de la concordance.
Mme Lavoie-Roux: C'est de la concordance. Àl'article 46,
j'ai un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Que le paragraphe 37 de l'article 46 soit
modifié en retranchant le deuxième alinéa.
Le Président (M. Laplante): Motion recevable. M. le
ministre.
M. Johnson (Anjou): L'objet du deuxième paragraphe de
l'article 37 est de permettre au ministre, comme ce sera le cas des autres
établissements, d'exiger que le poste de directeur du CRSSS ou d'un
établissement soit un poste permanent, c'est-à-dire un poste
auquel la personne se consacre à temps plein; par ailleurs, que ces
personnes puissent être utiles dans d'autres circonstances, notamment,
pour les tutelles, les enquêtes et des choses comme celles-là.
Étant donné qu'elles sont déjà payées
-certains diront même fort bien payées - par l'État, qu'on
nous permette de réquisitionner leurs services dans certains cas. (17 h
45)
Mme Lavoie-Roux: Je vais quand même expliquer mon
amendement. La raison de mon amendement, c'est que d'abord,
antérieurement, le directeur général devait s'occuper en
exclusivité du travail du conseil régional et des devoirs de sa
fonction. J'aurais peut-être même fait un amendement dans le sens
de maintenir ceci, quoi qu'on veuille éviter le fait qu'un directeur
général ne puisse pas, par exemple, occuper une fonction
municipale, etc. Je pense que si cela corrige ça, ça va. Mais si
vous me dites, et que vous l'incluez, que ça ne comprendra pas de
rémunération supplémentaire, c'est parce qu'avec un
salaire de 70 000 $, je ne pense pas qu'on doive lui donner un autre job
où il va faire encore 15 000 $. M. Lussier peut faire ça, mais je
pense que ça ne doit pas s'appliquer.
M. Johnson (Anjou): Pourquoi allez-vous chercher quelqu'un qui
est payé pour faire un travail et va le faire? Occupez-vous donc
de...
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, c'est quand même vrai.
Cela vous choque?
M. Rochefort: À quoi sert de brailler?
M. Johnson (Anjou): Si c'est public, pourquoi y revenir encore?
Mais cela ne me choque pas. Vous faites des discours...
Mme Lavoie-Roux: II faut bien se faire comprendre, et pour cela,
il faut parfois procéder par des comparaisons.
M. Johnson (Anjou): Oui, oui, se faire comprendre!
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'amendement, Mme
la députée de L'Acadie, vous le retirez?
Mme Lavoie-Roux: Non, je le garde. Il peut toutefois, à la
demande du ministre... mais pour lesquelles il ne recevra pas de
rémunération additionnelle. Sans rémunération
additionnelle. "Assumer, sans rémunération additionnelle, des
fonctions additionnelles reliées à la fonction." On ajouterait
après "assumer", entre deux virgules, "sans rémunération
additionnelle, des fonctions additionnelles reliées à
l'administration de services de santé et de services sociaux."
M. Johnson (Anjou): Je comprends la préoccupation, encore
une fois, mais j'hésite à accepter l'amendement au sens
où, théoriquement, on pourrait réquisitionner ou demander
les services de quelqu'un pour une période ou dans des circonstances
particulièrement difficiles ou complexes. Je ne sais pas, il me passe
une idée par la tête, le directeur du CRSSS d'une région
centrale du Québec qu'on envoie s'occuper des problèmes pendant
un mois dans l'Ungava, dans la région 12-B il y a peut-être des
choses inhérentes, mais, indépendamment des simples frais de
séjour, des dépenses et tout ça, il y a peut-être
des notions de prime d'éloignement ou des choses comme celle-là,
dont on ne devrait pas se priver et qui peuvent exister pour différentes
catégories de professionnels.
Mme Lavoie-Roux: Vous pouvez, par exemple, dans le cas des
membres du conseil régional, couvrir des frais afférents à
leurs dépenses de transport ou à leurs fonctions. Je pense que si
vous déplacez quelqu'un dans l'Ungava pour un mois, vous devez avoir une
prime de compensation; si vous encourez des frais, je n'ai aucune espèce
d'objection. Mais, quand il est dans l'Ungava, il ne travaille pas à
Montréal.
M. Johnson (Anjou): Et comment le dire? C'est ça.
Mme Lavoie-Roux: La rémunération ne couvre pas les
frais.
M. Johnson (Anjou): La rémunération, au sens du
Petit Robert, pas celui des brunchs.
Mme Lavoie-Roux: Voulez-vous arrêter de faire des allusions
semblables? Cela nous choque. M. le ministre, on vous écoute.
M. Johnson (Anjou): Le mot "rémunération", le
Robert assimile ça à une récompense. Donc, toute forme
d'émolument qui ne serait pas - c'est un peu comme ça que je
l'interpréterais - du remboursement strict serait interdite. Or, il peut
y avoir des circonstances où une forme d'émolument se justifie,
compte tenu des circonstances particulières.
Mme Lavoie-Roux: II faudrait peut-être chercher le mot
"émolument" pour voir ce que le Petit Robert dit.
M. Johnson (Anjou): Est-ce qu'on aurait des suggestions? Je veux
bien faire le boulot de l'Opposition, mais...
Mme Lavoie-Roux: On vous en a fait une.
M. Johnson (Anjou): C'est ça, mais j'ai expliqué
pourquoi on en ajoutait. Si vous avez d'autres propositions à faire?
Mme Lavoie-Roux: Sans salaire additionnel. Salaire, ça dit
ce que ça veut dire. On voulait quelque chose de plus
élégant. C'est pour cela qu'on parlait de
rémunération.
M. Johnson (Anjou): Un émolument, ici, c'est: "Avantage,
profit revenant légalement à quelqu'un. Actif que recueille un
héritier, un légataire universel ou un époux commun en
biens. Rétributions tarifées allouées à un officier
ministériel pour un acte de son ministère." C'est
intéressant, mais, comme c'est du droit administratif français,
alors que, nous autres, on est dans un système britannique...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je comprends qu'on fait
beaucoup de difficultés sur la signification de
rémunération, j'aimerais vous référer à
l'article 44.
M. Johnson (Anjou): Je n'aimerais pas faire des procès
d'intention ou voir là des retards sur des virgules.
Mme Lavoie-Roux: Oh non! Non, non! M. Johnson (Anjou):
Non?
Mme Lavoie-Roux: C'est vraiment une question de principe pour
moi. Ceux qui me connaissent le savent. C'est vrai. Vous dites ici que "ce
règlement peut prévoir la fraction de rémunération
qui peut être versée aux membres du conseil à titre de..."
Je pense que le juriste va nous trouver quelque chose.
M. Johnson (Anjou): C'est ça. Comme me dit notre
légiste, qui a l'avantage de ne pas être obligé
d'être législateur, il me dit -parce que je fais une distinction
entre être légiste et être législateur, mais je
trouve parfois qu'on confond un peu autour de la table-Une voix: Ce
n'est pas cela du tout.
M. Johnson (Anjou): Oui. Si on supprime le mot
"rémunération" à l'article 37, on va voir à
l'article 27 et on s'aperçoit que, dans le cas de l'article 27, on a
adopté la notion de rémunération des membres et
remboursement de frais. Si on supprime la notion de rémunération
ou si on interdit spécifiquement la rémunération,
ça va s'interpréter par rapport à l'autre. Donc, ça
devient extrêmement restrictif. C'est-à-dire que ça
pourrait théoriquement, mais je dis que, par règlement, on fait
en sorte que non.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, si le ministre...
M. Johnson (Anjou): II y en a douze.
Mme Lavoie-Roux: Rémunération ne veut pas dire une
chose à un paragraphe et une autre chose à un autre
paragraphe.
M. Johnson (Anjou): C'est justement. Parce que, dans
l'interprétation juridique, on se réfère... Ce n'est pas
du droit administratif, donc ça s'interprète restrictivement.
Mme Lavoie-Roux: Mais pourquoi on ne garde pas la même
formulation, puisque, dans un cas, il se verse une rémunération
et, dans l'autre cas, on dit: N'en versez pas, mais il pourrait être
dédommagé pour ses dépenses ou...
M. Johnson (Anjou): C'est ça. Donc, ça ne pourrait
qu'être un dédommagement relié à des remboursements
stricts et on ne pourrait pas appliquer des notions de prime
d'éloignement ou de choses comme celle-là si on incluait le mot
"rémunération " pour l'utiliser comme un moyen d'exclusion.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, sérieusement, je
suis prête, s'il s'éloigne, s'il a des dépenses, s'il faut
qu'il loue une maison, s'il a des dépenses supplémentaires, je
pense qu'en toute équité, il doit être remboursé
pour les frais supplémentaires que sa nouvelle fonction lui impose, mais
je ne vois vraiment pas que quelqu'un, à cause de ses qualifications,
qui va remplir un poste analogue dans le temps qu'il devrait occuper à
remplir son poste officiel et qui va l'occuper ailleurs, reçoive un
salaire supplémentaire ou une rémunération
supplémentaire. Vous courez le risque que...
M. Johnson (Anjou): De me le faire reprocher?
Mme Lavoie-Roux: Non, non, du tout.
M. Johnson (Anjou): Parfait! On me le reprochera si je le fais.
C'est ce que je dis. Dans le fond, il n'y a rien qui dise qu'obligatoirement
ici il faille être rémunéré.
Mme Lavoie-Roux: Mais, écoutez, M. le ministre...
M. Johnson (Anjou): On dit juste qu'on ne veut pas s'interdire la
possibilité de le faire.
Mme Lavoie-Roux: Avez-vous peur de vous le faire reprocher? Ce
n'était même pas un terme que j'avais dans l'esprit.
M. Johnson (Anjou): Mon Dieu! Cela doit être que je
comprends mal la députée. Plus cela va, d'ailleurs, moins je la
comprends.
Mme Lavoie-Roux: Non, non. C'est effrayant comme il devient
inquiet. Ce n'était pas pour vous le faire reprocher, mais je pense
qu'il y a le danger qu'à un moment donné, si vous les
rémunérez, vous risquez aussi qu'un poste qui, normalement,
devrait être occupé en exclusivité.,. On sait pourquoi on
l'a fait sauter, je pense qu'on devrait le moins possible permettre qu'il
occupe une fonction additionnelle. On ne veut pas motiver les gens à
occuper une fonction additionnelle, mais on veut le leur demander, dans ce
sens, uniquement à titre supplétif et non pas...
M. Johnson (Anjou): C'est une époque où justement
je commence à recevoir des lettres extrêmement
intéressantes, notamment, celle du directeur général d'un
gros établissement du Québec qui écrivait à
quelqu'un qui est responsable de la rémunération dans son
établissement qu'il refusait son augmentation de salaire, compte tenu de
ce que nous vivons et compte tenu du niveau de revenu. Je trouve ça
admirable et j'espère qu'il va y en avoir d'autres.
Quand je regarde nos conventions collectives, quand je regarde les
conditions qui sont faites généralement aux professionnels dans
le réseau des affaires sociales, comme dans d'autres secteurs, je me dis
qu'il y a une quinzaine de personnes qui sont des DG de CRSSS qui, dans
certaines circonstances dont on ne peut pas présumer ce qu'elles sont,
peuvent nous être d'une très grande utilité pour une
période fixe. Je ne vois pas pourquoi on se barrerait les pieds dans
l'impossibilité de leur octroyer une somme additionnelle pour des
fonctions précises. Je ne présume pas que, par définition,
on va le faire, mais il y a peut-être des circonstances où, les
êtres humains étant ce qu'ils sont, ça pourrait être
utile.
Il y a des gens exceptionnels dans le réseau des affaires
sociales, comme n'importe où ailleurs, et je ne vois pas pourquoi ils
seraient pénalisés alors que d'autres, qui sont peut-être
un peu moins exceptionnels, bénéficient de certains automatismes
qui perpétuent les injustices. En ce sens, je pense que ce ne serait pas
sage pour nous de se barrer les pieds dans le ciment. Finalement, je veux aussi
rappeler que les conditions dans lesquelles ça s'applique, c'est
à la demande du ministre. C'est lui qui fixe les conditions et il doit
en répondre. Donc, il y a quand même une prudence
élémentaire impliquée là-dedans.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, de toute
évidence, je ne convaincrai pas le ministre.
Le Président (M. Laplante): Vous la retirez ou si on la
fait rejeter...
Mme Lavoie-Roux: Non, je ne la retire pas, j'aime mieux la faire
battre. Ils aiment ça, nous battre, d'ailleurs.
Une voix: On va la battre.
Le Président (M. Laplante): À la première
motion d'amendement, je ne tiens pas compte de ce que vous avez ajouté
par la suite parce que ce n'est pas inscrit comme un sous-amendement. C'est
seulement la modification du paragraphe 37 de l'article 46. Vote nominal?
Mme Lavoie-Roux: Vote nominal.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
Sur l'amendement de Mme la députée de L'Acadie, qui se lit
comme suit: Que le paragraphe 37 de l'article 46 soit modifié en
retranchant le deuxième alinéa.
M. Boucher (Rivière-du-Loup)?
M. Boucher: Contre.
Le Président (M. Laplante): M.
Beauséjour (Iberville)?
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Laplante): Mme
Dougherty (Jacques-Cartier)?
Mme Dougherty: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Houde (Berthier)?
M. Houde: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Johnson (Anjou)?
M. Johnson (Anjou): Contre.
Le Président (M. Laplante): Mme
Juneau (Johnson)?
Mme Juneau: Contre.
Le Président (M. Laplante): Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie)?
Mme Lavoie-Roux: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. Leduc (Fabre)?
M. Leduc: Contre.
Le Président (M. Laplante): M.
Rochefort (Gouin)?
M. Rochefort: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Sirros (Laurier)?
M. Sirros: Pour.
Le Président (M. Laplante): 4 pour, 6 contre. La motion
d'amendement est rejetée.
M. Johnson (Anjou): L'article 46 est-il adopté?
Le Président (M. Laplante): L'article 46 est adopté
sur division. Article 47, qui est de concordance?
Mme Lavoie-Roux: On est rendu à l'article 49?
Le Président (M. Laplante): À l'article 47, qui est
de concordance. Adopté?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 48, qui est de
concordance aussi.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Laplante): L'article 49 de la loi est
remplacé. C'est un nouvel article.
M. Johnson (Anjou): C'est ça. On l'a distribué, M.
le Président. Vous ne l'avez pas? Je vous le donne.
Le Président (M. Laplante): Merci. M. le ministre,
expliquez l'article 49, s'il vous plaît!
Plan d'organisation d'un centre hospitalier
M. Johnson (Anjou): II s'agit des plans d'organisation des
établissements. Nous introduisons trois modifications...
Le Président (M. Laplante): Pour ne pas reprendre la
discussion inutilement, il est 18 heures, je suis obligé de
suspendre.
M. Johnson (Anjou): Consentement?
Mme Lavoie-Roux: On peut faire l'étude de cet article.
Le Président (M. Laplante): On ne le peut pas parce qu'il
y a un caucus ici à 18 heures.
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas ici. Consentement pour faire
l'étude de cet article?
Le Président (M. Laplante): Excusez-moi ce n'est pas ici,
c'est à la salle 101.
M. Johnson (Anjou): Oui, ce n'est pas ici le caucus.
Le Président (M. Laplante): D'accord. (18 heures)
M. Johnson (Anjou): M. le Président, nous introduisons la
notion de consultation pour l'établissement des plans d'organisation au
niveau du conseil régional, après consultation de
l'université dans le cas des établissements affiliés.
Deuxièmement, il y a la notion de révision aux trois ans, le tout
faisant suite à des demandes qui nous ont été faites.
Finalement, il y a la possibilité pour le ministre d'intervenir dans le
processus d'approbation du plan d'organisation.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laurier.
M. Sirros: Vous répétez deux fois à peu
près la même chose: "Cette partie du plan d'organisation doit
être révisée au moins tous les trois ans" et, en bas, "un
centre hospitalier doit réviser cette partie du plan d'organisation au
moins tous les trois ans."
M. Johnson (Anjou): Je m'excuse, c'est parce que l'avant-dernier
paragraphe est une erreur de photocopie, il faut l'ignorer. D'accord, c'est la
même chose que tout à l'heure.
Le Président (M. Laplante): Laquelle faut-il barrer?
M. Johnson (Anjou): Cela va, sur le vôtre, M. le
Président, cela va.
Mme Juneau: M. le Président, est-ce que c'est le premier
qu'il faut biffer?
Le Président (M. Laplante): Oui, Mme la
députée de Johnson. D'accord, vous avez les réponses?
Mme la députée de L'Acadie.
M. Johnson (Anjou): Sur les plans d'organisation.
Mme Lavoie-Roux: On était d'accord avec les plans
d'organisation.
M. Johnson (Anjou): Ils sont approuvés par les...
Mme Lavoie-Roux: Oui, il y a juste une petite question à
la fin. Quel sera le statut du médecin à l'intérieur du
DSC, parce que dans les autres cas, ici, vous avez le médecin
rattaché au centre hospitalier où il y a des départements
et des services cliniques et, éventuellement, ils seront encadrés
dans l'article 70 - non, quel est l'article où on a le beau plan sur
lequel tout
le monde s'est entendu, c'est quel article cela?
M. Johnson (Anjou): L'article 168. Mme Lavoie-Roux: En
tout cas...
M. Johnson (Anjou): C'est simplement la mécanique
d'approbation du plan d'organisation...
Mme Lavoie-Roux: On est d'accord, on est d'accord.
M. Johnson (Anjou): ...sont envoyés au CRSSS, il y a
consultation, cela va?
Le Président (M. Laplante): L'article 49 est adopté
avec le papillon. Les travaux sont suspendus jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 03)
(Reprise de la séance à 20 h 22)
Le Président (M. Bordeleau): La commission parlementaire
des afffaires sociales reprend donc l'étude du projet de loi no 27. Nous
en étions à l'article 50. C'est bien ça?
M. Johnson (Anjou): À l'article 50, M. le
Président...
Le Président (M. Bordeleau): Article 50, M. le
ministre.
M. Johnson (Anjou): ... il y a un papillon: "À l'article
70.1, remplacer dans la deuxième ligne le mot "et" par "ou".
Adopté, M. le Président?
Le Président (M. Bordeleau): Y a-t-il des questions sur
l'article 50?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
51.
M. Johnson (Anjou): Oui, j'ai un papillon.
Mme Lavoie-Roux: Bientôt, on va pouvoir dire: Minute
papillon!
M. Johnson (Anjou): Alors, minute papillon!
Le Président (M. Bordeleau): Vous avez un papillon, M. le
ministre?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je vous remets un
papillon dont nos collègues ont copie.
Mme Lavoie-Roux: Oui, là on prend nos distances!
M. Sirros: J'espère que ce n'est pas indicatif des travaux
qui vont suivre.
M. Johnson (Anjou): II n'en tient qu'à vous, cher
collègue.
Le Président (M. Bordeleau): Je l'espère bien
aussi, M. le député de Laurier.
M. Sirros: Cela dépend entièrement de vous à
ce moment-là.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je m'excuse...
Le Président (M. Bordeleau): Sur le temps, pas sur le fond
du débat.
Mme Lavoie-Roux: ... question de règlement.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie, sur une question de règlement.
Mme Lavoie-Roux: J'aurais dû le faire au début de la
séance, mais j'étais dans mes papillons. Est-ce que ce serait
possible de remplacer le député de...
Le Président (M. Bordeleau): M. Kehoe (Chapleau)
était remplacé par M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys).
Mme Lavoie-Roux: Là, on va le remplacer par M. le
député de D'Arcy McGee.
Le Président (M. Bordeleau): M. Marx (D'Arcy McGee). Ai-je
le consentement des membres de la commission?
Une voix: S'ils ne veulent pas, on les envoie en prison!
Mme Lavoie-Roux: On a pensé qu'un fonctionnaliste aiderait
à la discussion.
M. Rochefort: Vous avez trop parlé; on s'est
consulté!
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Johnson (Anjou): Oui.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, il faut que ce soit
clair. M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): J'ai remis l'amendement à l'article 51
à nos collègues d'en face, je nous prive donc de la lecture. Y
a-t-il des questions?
Mme Lavoie-Roux: Moi, je l'ai examiné...
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: ... et je pense que le plus gros argument qu'on
puisse utiliser, c'est que les parties touchées semblent s'entendre. Je
pense que les responsabilités de chacun sont mieux définies. J'ai
regardé ça avant-hier. On remet des responsabilités au
directeur des services professionnels. Enfin, même si je parlais
là-dessus, je suis d'accord.
M. Johnson (Anjou): D'accord. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Je voudrais mentionner, pour
le journal des Débats, qu'à l'article 51 on refait, en fait, le
sous-article 71.1 et on ajoute les sous-articles 71.2 et 71.3.
Mme Lavoie-Roux: Juste un instant.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais quand même, à ce
moment-ci, je ne suis pas certaine si c'est possible... Ne voulait-on pas faire
ajouter les pharmaciens dans leur département?
M. Johnson (Anjou): Un peu plus loin. Mme Lavoie-Roux: Un
peu plus loin.
M. Johnson (Anjou): C'est ça. On va l'introduire, mais un
peu plus loin.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, parfait.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'article 51...
Mme Lavoie-Roux: Bonjour, M. le leader.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 51 tel
qu'amendé est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Les départements, pouvez-vous me dire
où on les inclut? Cela m'aiderait.
M. Johnson (Anjou): Les pharmaciens?
Mme Lavoie-Roux: Oui, dans l'autre article. Où est-ce?
M. Johnson (Anjou): Les pharmaciens, c'est l'article 72 du projet
de loi, qui modifie l'article 111 du chapitre 48. On dit: "Ce conseil est
composé également de tous les pharmaciens qui sont à
l'emploi de l'établissement."
Mme Lavoie-Roux: On les inclut dans le conseil des
médecins et dentistes...
M. Johnson (Anjou): C'est ça.
Mme Lavoie-Roux: Par contre, ils n'ont pas de reconnaissance
départementale pour le moment, si je comprends bien.
M. Johnson (Anjou): Cela dépend du plan d'organisation,
d'une part, pas plus que la chirurgie, théoriquement, n'en a en vertu de
la loi.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais eux, est-ce qu'ils pourraient en avoir
dans la pratique?
M. Johnson (Anjou): Ce sera par règlement et dans le cadre
des plans d'organisation. Ce qu'on fait, d'une part, c'est qu'on les inclut
dans le conseil des médecins et dentistes, ce qui, de l'avis de tout le
monde, des principaux intéressés, est souhaitable.
Deuxièmement, on les fait relever du directeur des services
professionnels alors qu'actuellement, par règlement, non pas dans la
loi, je peux annoncer notre intention au niveau du règlement de les
faire relever du DSP et non pas du DSH, puisque le directeur des services
professionnels est à la tête, finalement, des équipes
cliniques et le pharmacien, à cet égard, doit être
considéré comme faisant partie des équipes cliniques.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Mme Lavoie-Roux:
Un instant.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: La raison précise pour laquelle vous ne
prévoyez pas dans la loi, à ce moment-ci, de département
clinique, mais que vous le prévoyez par règlement, quelle
est-elle? Pourquoi ne les incluez-vous pas...
M. Johnson (Anjou): Les chefs de département clinique?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): II n'est pas impossible que ce soit
considéré comme un département clinique puisque le
département clinique est une notion - c'est très écho ici
- qui ne décrit pas nécessairement ce qu'il
va y avoir dans l'hôpital. Ce qu'il y aura dans l'hôpital,
ce seront deux choses qu'il détermine: le plan d'organisation et le
règlement.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça. Votre intention est que, par
règlement, ce soit possible.
M. Johnson (Anjou): Effectivement, comme au niveau des plans
d'organisation, mais à certains endroits, ça peut paraître
aberrant d'en faire, étant donné qu'il y en a qui sont seuls.
À d'autres endroits, ça peut être tout simplement un
service qui relève carrément du DSP, point. Cela ne change rien,
à toutes fins utiles, à la structure actuelle, sinon qu'il
relèvera du DSP plutôt que du DSH.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 51 tel
qu'amendé est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
52.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on avait des remarques
là-dessus?
M. Johnson (Anjou): L'article 51 est adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Bordeleau): Oui. Article 52.
M. Johnson (Anjou): À l'article 52, un papillon. Est-ce
que la députée de L'Acadie me permet de revenir à
l'article 71.1?
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui.
Le Président (M. Bordeleau): À l'article 51?
Oui.
Mme Lavoie-Roux: Si c'est pour améliorer.
M. Johnson (Anjou): En voulant répondre à sa
question, je l'ai référée à un autre.
Mme Lavoie-Roux: On ne comprend rien ici. Est-ce que nos micros
fonctionnent?
M. Johnson (Anjou): C'est écho ici. Je pense que nos
micros fonctionnent mal et de plus, c'est très écho. Je pense que
toutes les conversations qu'on entend un peu partout dans la salle se
répercutent. M. le Président, si vous aviez la gentillesse
d'inviter nos invités à nous permettre de travailler un peu plus
facilement.
Le Président (M. Bordeleau): II y a des bruits qui
viennent d'un peu partout, et je ne veux pas en attribuer la faute à nos
invités surtout.
(20 h 30)
M. Johnson (Anjou): Non, mais je parle de tous les invités
qui ne sont pas autour de cette table, M. le Président!
Article 52, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre, il y a
un papillon, vous voulez nous lire l'amendement, s'il n'est pas trop long?
M. Johnson (Anjou): Oui. Article 52, "A. Au paragraphe 1. du
premier alinéa ajouter, à la fin les mots "public ou d'un
établissement privé visé par les articles 176 et 177"; "B.
Au paragraphe 2. du premier alinéa, ajouter dans la première
ligne après les mots "propriété d'un" le mot "tel"; "C. Au
troisième alinéa, ajouter dans la première ligne
après le mot "établissement", les mots "public et un
établissement privé visé dans les article 176 ou 177"; "D.
Au troisième alinéa, ajouter dans la deuxième ligne
après le mot "autorisation" le mot "écrite".
Le Président (M. Bordeleau): Je peux en avoir une
copie.
M. Johnson (Anjou): Certainement.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. Y a-t-il des questions
sur l'article 52 ou s'il est adopté?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voulais
demander...
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: ... au ministre s'il se peut qu'il se produise
des situations où c'est le conseil régional qui soit le seul...
Excusez-moi, une minute.
Voici ce que je voulais demander. Selon l'interprétation qu'il
faut faire de l'article 52, est-ce le conseil régional qui décide
ou le gouvernement? C'est ce que je veux savoir. Je comprends qu'il faut qu'il
ait l'autorisation du gouvernement, mais qui a le pouvoir de
décision?
M. Johnson (Anjou): Dans le cas de l'aliénation, etc., en
pratique, en ce moment, le CRSSS peut accorder ses autorisations pour ce qui
est en deçà de 1 000 000 $. Voici ce qu'il s'agit de faire, alors
que le pouvoir est ministériel en ce moment. Je pourrais vous dire que,
dans bien des cas, il m'arrive de signer des piles de documents touchant
l'aliénation de huit pieds carrés par servitude d'une valeur de
763 $, des choses du genre qui exigent des décrets et des
arrêtés en conseil. Il s'agit de déterminer que
certaines de ces autorisations requises dans le cadre de la transformation, de
la démolition et de la construction, qui ne sont pas vraiment
nécessaires au niveau gouvernemental, soient transférées
dans le cadre des articles 176 et 177, pour des montants inférieurs au
montant fixé par règlement - notamment 1 000 000 $ en ce moment -
par le CRSSS. Il s'agit évidemment d'une autorisation écrite.
C'est une pratique existante d'ailleurs.
Mme Lavoie-Roux: Oui, je savais que c'était une pratique
existante, mais maintenant on l'introduit dans la loi en disant que c'est
jusqu'à une valeur de 1 000 000 $, quoiqu'il n'y a rien qui indique
qu'elle sera dans les règlements, votre limite de 1 000 000 $. Vous
mettez dans la loi...
M. Johnson (Anjou): Toutefois on dit: "Nul ne peut, sans avoir
consulté le conseil régional et obtenu l'autorisation du
gouvernement...
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi.
M. Johnson (Anjou): C'est ça, voilà. Donc, faire
certaines choses, aliéner des immeubles, acquérir, construire,
cesser d'exploiter. Toutefois, l'autorisation du gouvernement n'est pas
nécessaire quant aux projets de construction, de transformation ou de
démolition dont le coût estimatif payable par
l'établissement est inférieur à un montant fixé par
règlement. En d'autres termes, c'est la possibilité de pouvoir
déléguer des autorisations au CRSSS qui touchent à
l'occasion quelques dollars ou quelques milliers de dollars; quand on parle
d'immeubles, c'est assez marginal.
Mme Lavoie-Roux: Ce que j'ai en tête exactement... Le
ministre se souviendra peut-être - j'ai perdu la notion du temps,
ça fait quelques semaines ou plus longtemps - qu'il y a un
problème qui a été soulevé au sujet de
l'intégration du centre EPIC, à l'Institut de cardiologie. Il
semble que le gouvernement ait autorisé et que le conseil
régional n'ait pas autorisé. Je ne sais pas de quel ordre de
grandeur il s'agissait quant aux montants, mais on pourrait modifier dans le
dernier paragraphe les mots "sans l'autorisation du conseil régional
concerné." On dit: "Un établissement ne peut prendre... sans la
recommandation du conseil régional concerné."
Ce devait sûrement être en bas de 1 000 000 $ j'ai
l'impression. Oui?
M. Johnson (Anjou): Non, c'était de plus de 1 000 000 $,
justement.
Mme Lavoie-Roux: En tout cas il y a eu un...
M. Johnson (Anjou): II y avait des dettes pour moins de 1 000 000
$, alors c'est un problème de paiement de dettes. C'est un
problème assez complexe, mais il s'agit...
Mme Lavoie-Roux: Oui. Je pense que le problème n'est
peut-être même pas encore tout à fait réglé
à ce qu'on m'a dit.
M. Johnson (Anjou): Effectivement, ça prend un
décret pour le régler de toute façon. C'est un
décret qui est en préparation. Ce que la loi ici à 72
viendrait y changer, c'est que, dans la mesure où le montant est
supérieur à celui qui est fixé par règlement, de
toute façon, il revient au gouvernement de le décider
après consultation du conseil. Il se peut à l'occasion que le
gouvernement ne s'entende pas avec un conseil régional.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas seulement avec les
établissements qu'on a différents points de vue.
Mme Lavoie-Roux: Oui, apparemment c'est un cas. Je suis d'accord
avec vous qu'on n'est pas pour avoir des autorisations du gouvernement pour
acheter des bicyclettes, louer le hangar voisin, ou ce que vous voudrez. Mais
il se pourrait que des bâtiments de l'ordre de 500 000 $, par exemple
dans le cas d'une école - même si sa valeur réelle est
peut-être davantage -soient vendus à un prix inférieur et
ça ne donne pas du tout le pouvoir aux institutions pour ce qui est
inférieur à 1 000 000 $ de faire une intervention auprès
du gouvernement.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Les établissements ne
pouvaient pas de toute façon procéder dans ces choses-là
sans une autorisation, à cause des budgets et à cause de ce que
cela implique. Ce qu'on fait, c'est qu'on confirme ce qui est en train de
devenir une pratique amorcée à l'époque où M.
Forget était ministre; cette autorisation se divise, comme le dit
l'article. On ne peut pas acquérir, construire, aliéner, cesser
d'exploiter sans avoir la permission du gouvernement et sans avoir un avis du
conseil régional. On dit: Cependant, la permission du gouvernement n'est
pas nécessaire si le montant de la transaction est inférieur
à un certain montant. Donc, cette chose-là se décide au
niveau du conseil régional.
Mme Lavoie-Roux: II y a quand même une porte ouverte pour
recourir au gouvernement dans le cas d'une opération qui se situe
au-delà de 1 000 000 $. Est-ce
qu'on peut déduire que, dans un cas de différend,
ça permettrait à l'institution d'avoir un recours auprès
du gouvernement?
M. Johnson (Anjou): C'est le pouvoir réglementaire qui
peut prévoir cela parce que le dernier paragraphe renvoie au
règlement. Le règlement pourrait dire: Dans tel type de cas,
l'arbitrage se fait et c'est la permission du gouvernement qui s'applique.
Parce que le principe établi par 72, c'est que ça prend la
permission du gouvernement pour le faire de toute façon. Alors, ce qui
en découle est une espèce d'exception où on
transfère une partie de ce pouvoir par règlement dont le contenu
est à déterminer au niveau du CRSSS.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. M. Marx: Sur ce point...
M. Johnson (Anjou): On a la réponse à cela à
l'article 95.
M. Marx: Ce que la députée de L'Acadie demande
c'est qu'il y ait une délégation de pouvoir au conseil
régional mais qu'il y ait appel au ministre aussi. Je pense que ce n'est
pas extraordinaire de voir cela de cette façon. S'il y a un refus du
conseil régional, qu'il y ait toujours appel au ministre. Qu'il y ait
une délégation de pouvoir mais celui qui délègue
détient le pouvoir en matière d'appel.
M. Johnson (Anjou): C'est pour cela qu'il a un pouvoir de
règlement, sauf que, si le ministre siège en appel tout le temps
des décisions qui sont prises ailleurs, c'est bien évident qu'il
n'y a pas de décisions qui vont se prendre ailleurs. C'est dans le cadre
du pouvoir réglementaire que le gouvernement décide de cet
encadrement. La loi prévoit qu'il y a une structure qui s'appelle le
CRSSS; elle existe depuis 1971 et elle a certains pouvoirs. On les a un peu
amincis, il faut dire, depuis quelques jours, mais la structure est là
et l'encadrement de certaines choses spécifiques, par
délégation, se fait en vertu des articles 94 et 95 du projet de
loi, c'est-à-dire le pouvoir réglementaire du gouvernement. Et il
est bien évident que si on allait insérer dans la loi que chaque
fois qu'un conseil régional...
Mme Lavoie-Roux: Tout le monde les appellerait.
M. Marx: Vous pensez prévoir un moyen d'appel dans les
règlements, c'est cela?
M. Johnson (Anjou): Oui, dans la pratique, on le fait sur le plan
budgétaire, à l'occasion, mais ce n'est pas le genre de principe
qu'on peut aller inscrire dans une loi. Sans cela, il est inutile d'avoir une
structure intermédiaire.
M. Marx: Ce serait inutile de le prévoir dans les
règlements aussi?
M. Johnson (Anjou): Cela dépend des cas et des
circonstances: un montant, par exemple, le type d'activité
impliqué, le fait que ce sont deux institutions de nature
différente. Le règlement permet de délimiter ces
conditions.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que le ministre prévoit, par
exemple, dans la réglementation, de déterminer que, selon
certains cas et circonstances, pour les transactions qui impliquent moins de 1
000 000 $, il puisse y avoir possibilité d'appel auprès du
gouvernement? C'est quand même un cas pratique. Dans le cas d'EPIC, si la
décision avait été finale - évidemment,
c'était au-dessus de 1 000 000 $, comme vous le dites, probablement
à cause des hypothèques, des dettes, etc. - et si ça avait
été de moins de 1 000 000 $, la décision du conseil aurait
été finale. C'est pour cela que je demande si le ministre peut
nous assurer qu'au moins ils vont examiner la possibilité d'inclure dans
la réglementation certaines dispositions pour laisser une porte
ouverte.
M. Johnson (Anjou): Par règlement, cette porte dont vous
parlez est toujours possible selon les circonstances qu'on décrit. Je
dois vous dire que je n'ai pas, a priori, l'intention d'aller inscrire un
mécanisme systématique d'appel au ministre de ce qui doit se
décider au niveau régional.
Mme Lavoie-Roux: II faut qu'ils le fassent par pressions.
M. Johnson (Anjou): II y a toujours, évidemment, la
sanction budgétaire qui reste là. Le conseil régional, sur
le plan budgétaire, ce n'est pas lui qui prend les décisions;
c'est le gouvernement. En ce sens-là, il y a toujours cette
possibilité. Par ailleurs, il faut bien voir qu'il s'agit là
d'acquisition, de construction, de transformation et de démolition.
L'autorisation du gouvernement, dans certains cas, n'étant pas
nécessaire, si elle est refusée par un conseil régional,
cela ne change pas le statu quo, il faut bien le comprendre. Ce que je veux
dire par là, c'est qu'il n'y a pas de geste irrémédiable
dans ce mécanisme qui peut être posé par le CRSSS.
Mme Lavoie-Roux: Même pour les
montants en bas de 1 000 000 $?
M. Johnson (Anjou): "Au pire", entre guillemets, pour
l'établissement, c'est le statu quo sous forme de refus d'une chose.
C'est juste ennuyeux pour le ministre si le CRSSS autorise quelque chose que le
ministre ne veut pas. C'est le gouvernement qui a un ennui. Si le CRSSS refuse
quelque chose qu'un établissement veut, il y a toujours une forme de
sensibilité qui peut être rendue au niveau du gouvernement, le
contraire n'étant pas vrai.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 52, adopté tel
qu'amendé. Article 53?
M. Johnson (Anjou): L'article 53 est repris dans l'article 52, M.
le Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Johnson (Anjou): Adopté avec le papillon.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il y a un
papillon?
M. Johnson (Anjou): II n'y a pas de papillon là-dessus, je
m'excuse.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 54?
M. Johnson (Anjou): Adopté. Mme Lavoie-Roux:
Adopté.
Conseil d'administration des établissements
publics
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 55?
Mme Lavoie-Roux: D'accord pour l'article 55.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 56?
Mme Lavoie-Roux: On avait déjà des petits
papillons.
M. Johnson (Anjou): On a des papillons? Non, pas de papillon. (20
h 45)
Mme Lavoie-Roux: Oui, un gros papillon!
M. Johnson (Anjou): Je m'excuse, oui, on a le papillon. On est
à 56. Le papillon -je l'ai transmis d'ailleurs à nos
collègues d'en face - a pour but de permettre que les contrats
d'affiliation jouent dans le cas de la désignation des gens provenant
d'autres types d'établissements au conseil d'administration, dans le cas
des CLSC.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, c'est un amendement que
je vais proposer à l'article 56. S'il est accepté par le
ministre, j'aimerais qu'il s'applique évidemment à 57 et à
59.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie, est-ce que l'amendement proposé par le ministre est
adopté? Ils sont intégrés. Alors, il est
adopté.
Mme Lavoie-Roux: Ah oui, c'est vrai. Il n'est pas habitué
à nos habitudes de vie.
Le Président (M. Bordeleau): Je n'avais pas compris la
méthodologie. Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Dans chacune de ces catégories
d'établissements, que ce soit le centre hospitalier, le CLSC et le
dernier, les CSS, dans l'article 56, il se lirait comme suit: Que le paragraphe
j de l'article 78, ou de l'article 56 actuel soit modifié en ajoutant
après le mot "centre" les mots, "sans droit de vote" pour le directeur
général de l'institution. Quoique je le juge assez important, je
ne voudrais pas faire quand même, je pense que c'est assez facile
à comprendre, c'est... Voyez, je fais ça avec mon voisin,
à ma gauche.
M. Johnson (Anjou): Qui, pour les fins de la discussion, semble
être passé à votre droite.
Mme Lavoie-Roux: Un directeur général, à mon
point de vue, ne devrait pas exercer son droit de vote à un conseil
d'administration. Je pense que c'est une pratique de plus en plus
répandue. Le directeur général qui prépare ses
dossiers, qui vient les défendre devant un conseil d'administration et
qui après ça a le droit de vote sur le dossier qu'il a
préparé peut se mettre, et se met souvent, en conflit
d'intérêts. C'est la seule argumentation que je dois
présenter pour le moment pour ne pas prendre trop de temps,
espérant que le ministre sera sensible à cette disposition.
M. Johnson (Anjou): Je serai très bref là-dessus.
Je voterai contre l'amendement proposé, parce que ça
m'apparaît inopportun,
compte tenu du fait que cela a été présenté
il y a cinq ans et que le réseau s'est habitué à vivre
avec ça et que je ne vois pas, en soi, tout en comprenant cette
recherche d'équilibre interne-externe, dont on parle...
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas ce principe que j'ai à ce
moment-ci.
M. Johnson (Anjou): C'est le fait qu'il soit là. Dans ces
circonstances, on serait obligé, à mes yeux, d'empêcher
également le personnel clinique, le personnel non clinique et le CMD de
voter aussi, étant donné qu'ils sont dans l'établissement.
Je ne vois pas vraiment comment le directeur général pourrait
être assis autour d'une table avec des représentants du personnel
clinique, du personnel non clinique et un médecin du CMD qui, eux,
auraient le droit de vote alors que, lui, ne l'a pas. C'est un premier
problème.
Deuxièmement, il y a toute la notion interne-externe, qui a
déjà été évoquée dans le cadre d'un
autre débat. Je peux peut-être le ramener ici un peu, ou on aura
peut-être l'occasion de le reprendre dans un autre contexte.
Fondamentalement, c'est la raison qui m'amène à ne pas accepter
l'amendement qui est proposé par l'Opposition.
Mme Lavoie-Roux: C'est vrai que l'inconvénient dont parle
le ministre est existant, mais il reste qu'à l'intérieur d'un
conseil d'administration le poids du directeur général est
beaucoup plus grand. Son poids, du point de vue de la défense d'un
dossier, de la préparation d'un dossier, de l'influence qu'il exerce
dans l'ensemble de l'institution, est plus grand que celui d'un chef de
département qui, finalement, agit uniquement à l'intérieur
de son département. Je comprends qu'il peut avoir des relations avec
d'autres, mais je trouve vraiment très difficile d'accepter... Je pense
que l'exercice de ce droit de vote par le directeur général a
souvent démontré dans la pratique qu'il se trouvait en conflit
d'intérêts. D'ailleurs, je dois vous dire que c'est un peu ce qui
décourage souvent les membres de conseils d'administration,
particulièrement ceux qui viennent de l'extérieur. Ils sont face
à un directeur général extrêmement bien
outillé qui vient leur vendre un dossier; il peut être
fondé, ce n'est pas la question. Il a tous les outils, il a
préparé tout le dossier, il peut même faire valoir dans la
présentation du dossier les aspects plus positifs sans
nécessairement qu'on le soupçonne de quoi que ce soit. C'est
humain, quand on veut défendre quelque chose, on en présente
davantage les aspects positifs. Du point de vue du conflit
d'intérêts possible du directeur général, compte
tenu aussi d'une espèce de rééquilibre au moment des
décisions, compte tenu du poids du directeur général dans
le sens de l'influence qu'il y joue, ça m'apparaîtrait donner une
reconnaissance plus grande aux autres personnes et enlever cet aspect possible
de conflit d'intérêts.
M. Johnson (Anjou): Pourriez-vous peut-être appeler le vote
sur l'amendement?
Le Président (M. Bordeleau): Je ne sais pas s'il avait
été reçu officiellement.
Mme Lavoie-Roux: Non, je pense qu'on peut le rejeter, à
moins qu'il vous manque des voix. J'ai été chanceuse juste une
fois, je n'y avais même pas pensé.
M. Johnson (Anjou): II ne nous en manque pas.
Mme Lavoie-Roux: Là, il ne vous en manque pas. J'ai vu que
ça vous a servi de leçon.
M. Rochefort: Oui, mais...
Le Président (M. Bordeleau): S'il vous plaît, M. le
député! S'il vous plaît!
M. Rochefort: Une chance, parce que vous l'avez retiré
après. C'est la fois où vous avez retiré votre motion,
d'ailleurs.
Mme Lavoie-Roux: Rejeté sur division.
Le Président (M. Bordeleau): Rejeté sur
division.
M. Johnson (Anjou): L'article tel que présenté
est-il adopté, M. le Président? Tel que présenté
avec le papillon, évidemment.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, est-ce que le
papillon... L'amendement est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, 56, tel
qu'amendé, adopté.
M. Johnson (Anjou): Article 57, M. le Président. À
l'article 57, le papillon que je vous transmets vise d'abord à
introduire un médecin résident ou interne dans le cas des centres
hospitaliers universitaires, tel qu'on le demandait. Deuxièmement,
à introduire la notion de deux personnes élues par le groupe des
bénéficiaires là où il y a ces comités, tel
qu'entendu. Troisièmement, à introduire également le
mécanisme des contrats d'affiliation.
M. Lincoln: J'ai une question, s'il vous plaît, au sujet du
paragraphe a).
Le Président (M. Bordeleau): D'accord,
M. le député de Nelligan.
M. Lincoln: Pouvez-vous m'expliquer comment se lit le a ? Cela a
l'air d'être une contradiction. Je ne suis pas trop sûr. On dit:
"Dans un centre hospitalier de soins prolongés, deux personnes
élues par le comité de bénéficiaires et choisies
parmi les membres de ce comité; dans un centre hospitalier offrant de
tels services - sans doute les soins prolongés - une personne
élue par ce comité et choisie parmi les membres de ce
comité."
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Parce que dans un hôpital de soins de
courte durée, il y a d'autres sortes de malades que des
bénéficiaires de soins prolongés, par définition.
Alors, je vous donne l'exemple suivant. Vous pouvez avoir un endroit où
il y a un comité de bénéficiaires, alors que c'est un
hôpital comme l'hôpital Notre-Dame, le General Hospital ou le
Jewish où il y a une partie de soins prolongés qui peut
représenter 10% ou 15% des lits. Je ne vois pas pourquoi on leur
donnerait deux sièges au conseil d'administration alors que ce n'est pas
l'essentiel de l'activité de l'hôpital. On leur permet d'y
être s'il y a un comité, mais pas deux.
M. Lincoln: Non, ce que je demandais, c'est quand vous dites:
"dans un centre hospitalier offrant de tels services"...
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est cela. M. Lincoln: ... quels
services?
M. Johnson (Anjou): C'est la catégorisation. Les
établissements sont dits de courte durée ou de soins
prolongés.
M. Lincoln: D'accord.
M. Johnson (Anjou): S'ils sont de courte durée, il y a,
à l'occasion, notamment dans la plupart des hôpitaux francophones,
une quantité de lits qui sont des lits de soins prolongés. Dans
certains de ces établissements, il y a un comité de
bénéficiaires.
M. Lincoln: Oui, d'accord.
M. Johnson (Anjou): Mais on ne veut pas accorder...
M. Lincoln: Mais où dites-vous "de courte durée"?
Cela dit "de tels services". C'est cela que je vous demande.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. On dit...
M. Lincoln: Quels sont ces services?
M. Johnson (Anjou): ... "dans un centre hospitalier offrant de
tels services", de "tels services" signifiant soins prolongés.
M. Lincoln: Oui, les soins prolongés, d'accord.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Lincoln: Je ne comprends toujours pas. Excusez-moi.
Peut-être que je suis "blind". Dans un tel centre hospitalier, l'un de
courte durée et un autre de soins prolongés, sûrement. Vous
savez, on répète la même chose.
M. Johnson (Anjou): D'accord. On va recommencer juste pour
être bien sûr. Est-ce qu'on pourrait suspendre cet article et
continuer, M. le Président, s'il vous plaît?
Le Président (M. Bordeleau): L'article 57?
M. Johnson (Anjou): On va le suspendre et on va y revenir, juste
pour être sûr qu'on réponde bien à votre
question.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie, sur l'article 57 ou...
Mme Lavoie-Roux: À l'article 57, j'ai un amendement.
M. Johnson (Anjou): L'article?
Le Président (M. Bordeleau): L'article 57.
M. Johnson (Anjou): C'est là qu'on était. Est-ce
que je vais suspendre? D'accord, allons-y.
Mme Lavoie-Roux: Ton information... Le Président (M.
Bordeleau): Oui.
M. Johnson (Anjou): On reviendra à la question du
député plus tard.
Mme Lavoie-Roux: ... tu l'as demandée au paragraphe a de
l'article 57. Alors, ils font une vérification. C'est ce que je
comprends.
Le Président (M. Bordeleau): En attendant, justement, les
explications...
M. Johnson (Anjou): Est-ce qu'on peut procéder à
l'amendement de Mme la
députée?
Le Président (M. Bordeleau): ... on va procéder
à l'amendement de Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: L'amendement que je propose, c'est que le
sous-paragraphe b du paragraphe 79 de l'article 57 soit modifié en
ajoutant, dans la deuxième ligne, après le mot "membres", les
mots "et sur la recommandation des organismes bénévoles de la
région". C'est le paragraphe b de l'article 57.
M. Lincoln: C'est l'intention du ministre.
Mme Lavoie-Roux: Dans le moment, c'est écrit: "une
personne nommée par écrit par le conseil régional
concerné et choisie parmi les membres des organismes
bénévoles de la région". Nous disons: "une personne
nommée par écrit par le conseil régional concerné
et choisie parmi les membres sur la recommandation des organismes
bénévoles de la région". Il nous semble, si on veut
vraiment parler d'une participation véritable des organismes
bénévoles, si on veut vraiment lui donner son vrai sens, qu'ils
doivent participer au choix de cette personne.
M. Johnson (Anjou): Je trouve cela intéressant comme
notion.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que cela respecte vraiment l'esprit de
ce que le ministre a voulu faire et cela ne limite pas. À un moment
donné, j'avais un peu joué avec l'idée peut-être
dans l'établissement, mais je pense que c'est mieux de l'élargir.
À ce moment-là, cela permet la possibilité que la personne
soit choisie parmi tout groupe de bénévoles qui oeuvre au niveau
d'une région. Je pense aussi que cela peut rejoindre la
préoccupation exprimée, mais peut-être pas à cet
article particulier, par des groupes culturels, à savoir, si on choisit
quelqu'un pour l'Hôpital général juif, qu'à ce
moment-là les groupes bénévoles normalement devraient
choisir quelqu'un qui y oeuvre davantage. Je pense que cela va créer cet
effet. (21 heures)
M. Johnson (Anjou): C'est une affaire de réconciliation du
texte. Dans la mesure visée par Mme la députée de
L'Acadie. Les organismes bénévoles, notamment dans certains
hôpitaux, c'est peut-être beaucoup plus vrai pour la
communauté juive ou la communauté anglophone, dans le cas de
Montréal, ont souvent une participation extrêmement importante
à l'intérieur même des établissements; c'est
peut-être moins vrai pour d'autres types d'institutions sur le
territoire.
Mme Lavoie-Roux: Mais ils pourront choisir ailleurs.
M. Johnson (Anjou): C'est ça. Ce qu'il faudrait, c'est
fournir cette souplesse. C'est une réalité, je pense,
vécue dans la plupart des hôpitaux anglophones et juifs. Je ne
doute pas, d'ailleurs, qu'ils fourniront sûrement des recommandations
abondantes. Il ne faudrait pas se lier à cette notion de recommandation
parce que, dans d'autres cas, notamment, je dirais probablement dans la
majorité des hôpitaux francophones, il n'y a pas ce haut
degré au niveau de l'établissement, mais il existe dans d'autres
types d'associations.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça, mais ça vous laisse la
possibilité puisque c'est au niveau de la région.
M. Johnson (Anjou): Je vais demander qu'on réconcilie cet
amendement avec nos textes pour s'assurer que ça nous permet, en gros,
de dire: Le CRSSS désigne un bénévole, mais le
bénévole qu'il désigne fait partie de ceux qui sont
recommandés par les organismes bénévoles du territoire. On
peut tenir pour acquis que, notamment dans le cas des hôpitaux que j'ai
nommés tout à l'heure, ce sera sans doute pris parmi ces
personnes. On ne peut pas le contraindre, parce que ce serait injuste
pour les autres.
Mme Lavoie-Roux: Non, non. M. Marx: M. le
Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Le ministre a dit que dans les hôpitaux
francophones, il y a moins d'organisations bénévoles.
Peut-être peut-on préciser dans l'article que ce sont des gens
choisis parmi des organisations bénévoles qui travaillent
auprès de centres hospitaliers. On ne veut pas choisir quelqu'un qui
travaille dans une organisation bénévole du secteur anglophone
pour siéger au conseil d'un hôpital francophone.
M. Johnson (Anjou): Je pense que ce serait trop restrictif.
L'esprit et probablement la portée de l'amendement proposé par la
députée de L'Acadie sont suffisants pour permettre que les
organismes qui oeuvrent dans l'établissement le donnent.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que ça va atteindre cet
objectif.
M. Johnson (Anjou): Cela va le permettre. Par ailleurs, dans la
loi 27, on dit
bien ces bénévoles, dans l'article général
où on décrit ce qu'ils sont, qui oeuvrent dans le domaine de la
santé et des services sociaux. Ce ne sont pas des
bénévoles du loisir, de la chasse et de la pêche, ce sont
des organismes bénévoles qui oeuvrent dans la santé et les
services sociaux. Cela permet l'expression, dans le cas des hôpitaux dont
on parle, et ça permet, dans les autres cas, d'avoir recours à
d'autres groupes.
M. Marx: Pour moi, il ne s'agit pas seulement de permettre
l'expression, il s'agit aussi de faire en sorte que ce soit garanti, pas
nécessairement...
M. Johnson (Anjou): On ne peut pas donner ce type de garantie
puisqu'on sait que ce n'est pas le cas pour la majorité des
institutions, même si c'est vrai dans le cas des hôpitaux de la
communauté juive ou de la communauté anglophone. Mais on peut
s'assurer qu'ils auront l'occasion de l'exprimer. On peut tenir aussi pour
acquis que, de façon générale, c'est ce que le CRSSS fera.
Si on devait dire que ce sont nécessairement les organismes
bénévoles qui oeuvrent dans les établissements, ça
nous limiterait considérablement sur le reste du territoire du
Québec, dans des centaines d'établissements où l'organisme
bénévole, à l'occasion, ce sont deux personnes qui
s'occupent du dépanneur, alors que je sais qu'il y a presque 10 000
personnes impliquées, dans la communauté juive de
Montréal, dans différents organismes à l'égard des
institutions.
Cela fait des univers mathématiques de recommandations un peu
différents merci. Ce qu'on veut, c'est qu'on puisse élargir les
organismes d'où peuvent émaner ces recommandations sur le reste
du territoire, en tenant pour acquis que ceux qui sont dans les
établissements, par définition, sont ceux qui...
M. Marx: Peut-être peut-on trouver une formulation quelque
part entre "permettre" et "garantir".
M. Johnson (Anjou): C'est un "no man's land" sur le plan
juridique qui s'appelle la confiance qu'on peut avoir dans les institutions et
leur fonctionnement démocratique dans une société normale.
C'est un peu ça aussi.
M. Marx: Je pense qu'il y a des centres hospitaliers qui ont peur
d'une érosion de leur contrôle communautaire sur ces centres
hospitaliers. C'est évident que c'est ça. C'est au ministre de
prévoir une certaine protection et certaines garanties pour ces
personnes et ces institutions. C'est assez simple. C'est ça, pour moi.
Je ne pense pas que ça va détériorer les services de
santé et les services sociaux au Québec. Je pense que ça
va les maintenir ou les...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Je ne sais pas si le ministre comprend la
formulation comme je la comprends, mais, si on ajoutait l'amendement de Mme la
députée de L'Acadie: "choisie parmi les membres, sur la
recommandation des organismes bénévoles de la région",
ça voudrait dire que tous les organismes se réunissent et nomment
quelqu'un. C'est ça?
M. Johnson (Anjou): Non, ce sont les organismes
bénévoles de la région qui font des recommandations et le
CRSSS choisit parmi les personnes recommandées.
M. Beauséjour: À ce moment-là, est-ce que
ça ne serait pas plus clair, si l'amendement était
accepté, de dire plutôt: "choisie parmi les membres
recommandés par les organismes bénévoles"?
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est ce qu'on est en train de
rédiger actuellement. Je pense que l'esprit de ce que recherche le
député d'Iberville va être respecté; c'est pour
ça que j'ai demandé qu'on soumette cette partie à nos
légistes qui vont la regarder.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laurier.
M. Sirros: Je veux simplement rappeler qu'il faudrait faire un
retour en arrière pour un instant et faire le même changement. On
l'a manqué tout à l'heure, mais, pour le CLSC, c'est exactement
la même...
Mme Lavoie-Roux: D'accord, M. le ministre?
M. Johnson (Anjou): C'était lequel? Ah! oui, quant
à ça?
M. Sirros: Oui, quant à ça.
M. Johnson (Anjou): Sûrement, c'est mutatis mutandis quant
à l'ensemble des articles.
Mme Lavoie-Roux: Pour les deux autres, c'est ça.
M. Johnson (Anjou): On se comprend là-dessus?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): On va l'intégrer au fur et à
mesure, avec les légistes, sur le
principe qu'on évite la deuxième discussion.
Le Président (M. Bordeleau): Y a-t-il un nouveau texte
à fournir ou si vous voulez qu'on suspende cet article et qu'on passe
à d'autres, M. le ministre?
Mme Lavoie-Roux: On avait un beau texte, nous autres, il me
semble. C'était simple, notre juriste fait bien ça.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie, allez-y.
Mme Lavoie-Roux: À l'alinéa j... Non, c'est le
paragraphe e. C'est pour concordance avec votre amendement. "Que le paragraphe
e de l'amendement à l'article 59 soit modifié en
remplaçant...
Une voix: Ce n'est pas l'article 59.
Mme Lavoie-Roux: J'ai le mauvais numéro. Attendez une
seconde, s'il vous plaît!
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie, est-ce que...
Mme Lavoie-Roux: C'est à l'article 57, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): Dans 57, d'accord.
Mme Lavoie-Roux: "Dans le paragraphe j , remplacer le chiffre
"deux" par le chiffre "quatre": "Dans le cas d'un centre hospitalier dont les
actifs immobiliers sont la propriété d'une corporation sans but
lucratif autre qu'une corporation constituée en vertu de la
présente loi, quatre personnes élues par les membres de cette
corporation." C'est là une demande très unanime - j'allais dire
très généralisée - de tous les centres hospitaliers
ou les centres d'accueil qui sont la propriété d'une
corporation.
Nous avons eu, à cet égard, des recommandations qui nous
ont été faites non seulement par les institutions
elles-mêmes, mais même par les évêques, l'AHQ,
l'Association des hôpitaux du Québec. M. le ministre, j'ai
rarement vu autant de lettres, de télégrammes... Vous ne voulez
quand même pas que je passe à travers. Vous avez dû les
avoir, vous aussi, j'imagine.
M. Johnson (Anjou): C'est ça, la plupart sont sans doute
les copies de ceux que j'ai reçus, ou le contraire.
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas. Centre hospitalier
Saint-Joseph... Écoutez, je ne vais pas...
Il y a plusieurs raisons pour cela. Je pense que l'Association des
hôpitaux du
Québec l'avait très bien exprimé quand elle a dit:
Ces membres-là ont toujours été un apport
extrêmement utile au fonctionnement de nos conseils d'administration. Ils
ont neutralisé ou équilibré d'une certaine façon
les conflits d'intérêts. Ce sont des gens qui ont une longue
tradition - j'imagine que c'est génération après
génération - d'implications dans les établissements. Ils y
ont apporté leur dynamisme, ils y ont apporté leur
désintérêt, ils ont été une source de
bénévolat. Enfin, je ne vais pas vous faire un grand discours, M.
le ministre. S'il y a lieu, je reviendrai peut-être pour en faire un plus
long dans une deuxième reprise.
Respecter cela, répondre au désir des
établissements eux-mêmes me semblent des raisons suffisantes;
j'ajouterai s'il y a lieu d'autres arguments.
Il y a un autre intérêt qui n'était pas le premier
recherché, mais que j'ai réalisé par la suite. Je pense
qu'en ajoutant - c'est encore une autre feuille qu'il faudrait que je retrouve.
Avec vos papillons, on s'éparpille vous savez - ...
M. Johnson (Anjou): C'est de ma faute.
Mme Lavoie-Roux: Si vous regardez, par exemple, le cas des CHSP,
l'ajout de deux membres des corporations rééquilibrerait le
conseil d'administration dans le sens d'une présence plus
accentuée des personnes de l'extérieur que de l'intérieur.
Pas d'une façon déséquilibrée. Dans les CHSP, je
pense qu'il y en a sept. Dans le moment c'est sept-sept, ça ferait
sept-neuf. Dans le cas des centres d'accueil, je pense... Dans les CHSP, les
soins prolongés... Comme je vous le dis, cela rétablirait cet
équilibre. C'est pour cela que je fais la proposition: j'en reparlerai
par la suite s'il y a lieu. J'aimerais avoir la réaction du
ministre.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, vous avez une
réaction?
Mme Lavoie-Roux: Une bonne réaction.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je ne rappellerai pas
ici l'historique de la réforme de 1971. Je définirai simplement
un peu ce que sont les corporations dans le réseau. À bien des
égards, les corporations sont issues tantôt des
communautés, dans certains cas, les corporations sont plus que
centenaires, même bicentenaires - quand je dis les communautés,
j'entends les communautés religieuses - dans d'autres cas elles sont
d'une autre nature et elles sont plus ou moins jeunes, mais elles datent toutes
d'avant 1971, à toutes fins utiles. (21 h 15)
Au moment de la réforme, dans son projet de loi initial, M.
Castonguay, on s'en rappellera, proposait que le conseil
d'administration de l'hôpital soit composé de sept
personnes nommées par le lieutenant-gouverneur, de deux personnes
désignées par l'Office régional de la santé,
composé entièrement, lui, de 20 personnes nommées par le
lieutenant-gouverneur, et d'un représentant de chacune des
catégories de personnel de l'intérieur. On sait qu'au mois de
décembre suivant la réforme avait pris un tournant quelque peu
différent d'une certaine logique intrinsèque aux longs travaux de
M. Castonguay et de M. Nepveu, avec la collaboration, on le sait, de centaines
de personnes sur le territoire du Québec. Ces dispositions n'ont pas
été incluses dans le projet de loi no 65 ou ont été
retirées.
Donc, le choix fut fait, à l'époque, de maintenir non
seulement l'existence des corporations, mais également le poids
considérable qu'elles ont. Elles ont également rendu des services
importants au Québec et elles continuent d'en rendre dans la mesure
où elles sont une source, dans bien des cas, de nomination de personnes
qui assurent une certaine stabilité, représentent d'autres
intérêts. Mais, dans d'autres cas, ces nominations
reflètent aussi une tradition ou reflètent à l'occasion
aussi des groupes d'intérêt à l'intérieur des
établissements.
La voie presque spontanée qui aurait pu être suivie dans le
cadre du projet de loi no 27 eut été, à toutes fins
utiles, de supprimer la notion de ces corporations étant donné
qu'au-delà de cette reconnaissance historique elles n'ont pas de
participation réelle en dehors du fait qu'elles désignent des
personnes qui, souvent, sont de grande qualité, c'est bien entendu, et
d'un dévouement exemplaire.
Cependant, j'ai fait le choix de recommander au Conseil des ministres
que nous n'abolissions pas la représentation de ces corporations,
même si intrinsèquement, encore une fois, à de nombreux
endroits, avec des exceptions notoires, elles n'ont plus d'autre objet que de
nommer des personnes à un conseil d'administration dans le cadre d'un
reflet de tradition ou d'un développement historique. J'ai donc choisi
de proposer le maintien d'une personne provenant des corporations et compte
tenu de la réalité et du concret de ce qui se vit dans le
réseau et du facteur stabilisant ou conservant de certaines de ces
nominations dans les conseils ou du facteur équilibrant à
l'égard du personnel de l'intérieur, comme on dit, j'ai
proposé un amendement qui vise à porter ce nombre à deux
plutôt qu'à un tel que prévu initialement dans le projet de
loi.
Je dirai deux choses, par ailleurs. La première a trait au fait
que les organismes dits bénévoles, qui seront
désignés par le CRSSS, seront à la base une source qui
permettra un choix dans un éventail intéressant de citoyens dont
le "portrait" ou le "profil", si je peux m'exprimer ainsi, risquera souvent de
ressembler aux personnes issues des corporations. En ce sens, on pourrait dire
que le discours au sujet d'une certaine stabilité n'a plus
nécessairement prise.
Finalement, j'ajouterai que l'équilibre entre l'interne et
l'externe est quelque chose, à l'occasion, d'un peu faux. Je n'accuse
pas la députée de L'Acadie, je ne prétends pas qu'elle ait
caricaturé quoi que ce soit, pas plus que le député de
Laurier, d'ailleurs, qui en a parlé passablement. Mais je connais
certaines personnes - et je suis sûr que mes collègues d'en face
en connaissent aussi dans le réseau - qui occupent des postes au conseil
d'administration, quel que soit leur titre, et qui ont une approche encore plus
bureaucratique devant certains problèmes que certaines personnes de
l'intérieur, comme je connais des représentants du personnel
clinique et non clinique ou des directeurs généraux qui ont une
approche humaniste; il n'y a rien de technocratique dans leur fonction.
En d'autres termes, ce que j'affirme, ce n'est pas absolu parce qu'on
vient de l'extérieur, il y a une garantie à cette approche. On
peut dire qu'en termes d'équilibre dans l'ensemble du réseau,
sûrement, mais c'est une réalité que j'appellerais
statistique et pas nécessairement une réalité du cas par
cas. En ce sens, il m'apparaît que le maintien des corporations est une
reconnaissance de ce fait d'une tradition, même encore une fois s'il n'y
a pas beaucoup d'objets, et l'introduction de notion de bénévole
est également un facteur équilibrant. En ce sens, je pense que le
projet tel que modifié dans notre proposition au niveau des amendements
que j'ai déposés satisfait l'orientation et le choix qui a
été fait.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Merci, M. le Président. Vous aurez
peut-être remarqué que quand j'ai parlé de maintenir les
membres des corporations à quatre, c'est vrai qu'en deuxième lieu
j'ai exprimé l'opinion que peut-être on favoriserait une
représentation de l'extérieur qui serait plus
élevée ou qui équilibrerait celle de l'intérieur.
Cela n'a pas été ma motivation première. Je pense que je
l'ai bien exprimé tout à l'heure. C'est par la suite, en faisant
les additions, que j'ai constaté que cela donnait ce résultat. Je
pense d'abord que même si le ministre a ajouté un
bénévole, c'est très bon. Là-dessus on s'entend. Ce
bénévole pourrait être choisi partout à
l'intérieur de la région parmi les organismes
bénévoles.
J'aimerais que le ministre nous donne des raisons pour lesquelles, en
soi, ce qui
était bon jusqu'à maintenant, ne l'est plus. Pourquoi
a-t-il fait ce choix? On a eu ici des groupes plus neutres à l'endroit
des corporations qui se sont exprimés en faveur des corporations. On a
eu un seul groupe... Dieu sait qu'ils sont venus aussi à cause des
représentations et des pressions que l'Opposition a faites pour que les
groupes de la communauté juive soient entendus. Nous n'avons pas eu
d'autres groupes représentant des corporations elles-mêmes qui se
sont présentées.
J'ai rarement vu une telle coordination des esprits ou un tel consensus
venant de groupes divers, que ce soient les communautés culturelles, les
corporations religieuses, des conseils d'administration ou des
représentants de conseils d'administration à cet égard qui
n'étaient pas en conflit d'intérêts quant à la
représentation des membres des corporations.
Je déteste introduire dans des lois des mesures d'exception. J'ai
toujours donné mon appui au ministre parce qu'il me semble que la
démocratie doit jouer. Je pense que le ministre n'est pas sans savoir
que chez les groupes minoritaires, et non seulement la communauté juive,
que leurs appréhensions soient fondées ou non, il y a quand
même une réalité. À ce moment-ci, peut-être
que ces derniers, plus que quiconque, c'est-à-dire, peut-être pas
plus que qui que ce soit, parce que du côté francophone, ce sont
les groupes religieux qui ont rempli cette mission, mais dans les
communautés culturelles protestantes ou de religion autre que
catholique, dans l'histoire du Québec, ils les ont
édifiées et aussi souvent avec le support de leurs
Églises. Si on pense aux groupes anglicans, presbytériens, ce
n'est pas uniquement typique... C'est un peu quand même, cette
division... c'est pour ça qu'on retrouve, et pour d'autres raisons
aussi, dans les communautés culturelles, une tradition beaucoup plus
longue et plus forte, que le ministre a soulignée d'ailleurs en passant,
et qui, heureusement, depuis déjà un certain nombre
d'années, va en se développant dans la communauté
catholique française ou la communauté française de vieille
souche comme en parlait toujours l'ancien ministre de l'Immigration. Dans ce
contexte, le ministre devrait réviser sa décision. Il ne sert
à rien de forcer une évolution des choses qui n'est pas
prête. Je vais laisser les communautés culturelles de
côté. Pour ces dernières, j'ai exprimé un peu
rapidement ce que ça représente au point de vue de leur
bénévolat, de leur implication qui n'a jamais diminué
même après que l'État, pour les raisons qu'on sait, a
assumé de plus en plus, du moins dans les taux de fonctionnement, la
totalité des coûts. Mais je vais laisser cela de
côté.
Du côté des communautés religieuses ou des
francophones québécois, je ne pense pas que les
communautés religieuses qui possèdent encore ou qui sont des
membres des corporations qui ont administré depuis des
générations... Parfois je me demande pourquoi je fais ce
discours, parce que ça me semble tellement évident mais, puisque
je me trouve dans la position d'être obligée de revenir à
la charge, il faut bien que je l'évoque. Les communautés
religieuses, à mon point de vue, n'ont pas créé de
problème, à moins que le ministre m'en mentionne. Au contraire.
Le Québec a pu compter sur elles pendant des générations
pour assumer des responsabilités que l'État n'était pas
prêt à assumer à cause de circonstances historiques. C'est
évident qu'éventuellement les corporations vont
disparaître. Je ne le souhaite pas, mais il y a une marche de l'histoire
qui fait qu'elles vont aller en diminuant et probablement que, si on regardait
des statistiques, elles ont déjà diminué.
Là-dessus, je n'ai aucune donnée, mais il serait
intéressant de le savoir. Comment peut-on refuser à des gens
particulièrement du côté des communautés religieuses
et je pense que le ministre peut être sensible à ça ou il
l'est probablement déjà et c'est pour ça que je ne voulais
pas passer à travers des X représentations qui m'ont
été faites - pourquoi à ce moment-ci leur dire... D'abord,
c'est très dur de penser qu'il n'en restait plus qu'un, parce
qu'à ce moment-là ils se sentaient isolés, probablement.
Là, le ministre dit: On va en mettre deux. Mais je ne vois pas encore la
motivation du ministre. Il ne faut pas, je pense... Et j'ai l'impression qu'il
y a peut-être une perspective que ces fonctionnaires ou d'autres ont pu
voir ou certains avantages que les fonctionnaires ou d'autres ont pu voir ou
que même le gouvernement peut voir. Je ne veux pas en faire porter la
responsabilité aux fonctionnaires plus qu'au gouvernement. Je ne sais
pas quel est l'objectif visé. C'est peut-être encore la question
à laquelle je reviens: Quel est l'objectif visé par le
gouvernement? Quels sont les problèmes qui ont été
causés? Finalement, je me dis: Si nous n'avons pas d'explications plus
précises, il va être extrêmement difficile, tant pour les
communautés culturelles que pour la communauté française
de vieille souche du Québec, de comprendre ce geste du gouvernement. En
tout cas, qu'on nous donne des exemples. Évidemment, il peut y avoir des
membres de corporation, si on les ventilait sur une grille de la performance de
chacun, qui ne soient pas tous de valeur égale, mais on pourrait
également faire la même chose avec les autres membres des conseils
d'administration. On trouverait aussi une grille ou une ventilation qui
oscille. Je pense que c'est dans l'ordre des choses.
Je vais arrêter ici mes propos, espérant que le ministre
reviendra sur sa décision, compte tenu de ce que cela représente
pour
les communautés culturelles, de ce que cela représente du
point de vue du bénévolat et du bénévolat des
religieuses dont on pourrait parler également, parce qu'elles continuent
de maintenir des institutions avec l'aide de l'État - il n'y a aucun
doute - mais aussi, je pense, à apporter même de la
créativité à bien des égards et à maintenir
une tradition que peut-être on a trop perdue. Honnêtement, je ne
vois vraiment pas les objectifs poursuivis et je solliciterais de la part du
ministre une reconsidération de sa décision à ce sujet.
(21 h 30)
Le Président (M. Bordeleau): Merci. M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Sur le point soulevé par la députée
de L'Acadie, le ministre a bien fait l'historique des corporations et j'imagine
qu'il vise le but louable de réduire les nominations des corporations de
quatre à une et, maintenant, à deux. Mais je pense qu'il y a un
autre historique, une autre histoire du Québec et certaines
réalités. Je ne sais pas si c'est correct de dire que les Juifs
font partie d'une communauté culturelle, c'est la nomenclature qu'on
utilise aujourd'hui, mais j'imagine qu'il y a aussi des Juifs pure laine. De
toute façon, nous sommes ici depuis le XVIIIe siècle.
M. Johnson (Anjou): On a même eu un député
juif à Trois-Rivières.
M. Marx: C'est cela. On y était au XVIIIe siècle et
on n'est pas venu avant parce que c'était interdit; donc, on allait
à New York avant.
Mme Lavoie-Roux: Vous parlez d'un député juif au
Québec?
M. Marx: Oui, au XVIIIe siècle. On n'est pas venu au
Québec parce que c'était interdit à l'époque. On
avait le droit d'habiter la France mais pas la Nouvelle-France. Tout cela pour
dire que la communauté juive a établi des centres hospitaliers
non pas parce qu'elle a voulu le faire, mais parce que les autres centres
étaient fermés aux Juifs. Le ministre doit être au courant
qu'il était impossible à un médecin juif de pratiquer
à l'hôpital Notre-Dame il n'y a pas tellement longtemps,
peut-être il y a 40 ans; c'était la même chose pour la
plupart des hôpitaux anglophones. Donc, il était nécessaire
d'établir des centres hospitaliers. Je pense que le problème ici
-le ministre en est bien conscient - est que la communauté juive a peur
de perdre le contrôle de ses institutions. C'est aussi simple que cela.
C'est pourquoi je pense nécessaire de permettre quatre nominations au
lieu de deux.
En ce qui concerne les hôpitaux francophones, je ne peux pas dire
que l'hôpital juif est un hôpital ou une corporation anglophone,
étant donné que 25% des Juifs de Montréal sont des
francophones. De toute façon, les hôpitaux contrôlés
par des francophones ou par des Canadiens français ne font pas face au
même problème parce que vous n'allez pas perdre le contrôle
de vos institutions. La question ici est vraiment: Qui va contrôler ces
institutions? Est-ce qu'on va donner la sécurité à ces
Québécois, oui ou non?
Si le ministre pense qu'il serait utile de donner à cette
communauté, à ces Québécois une certaine
sécurité et leur permettre d'être sûrs et certains de
contrôler leurs institutions pour le bénéfice de tous les
Québécois, je pense qu'il pourrait faire une exception, le cas
échéant, pour la région 6-A ou pour certains centres
hospitaliers.
Le Président (M. Bordeleau): Merci.
M. Johnson (Anjou): II y aurait peut-être Mme
Dougherty.
Le Président (M. Bordeleau): Je n'ai pas eu d'autres
demandes.
M. Lincoln: On reviendra après. On a envie d'entendre ce
que vous allez dire.
M. Johnson (Anjou): Est-ce qu'on vote, M. le
Président?
M. Lincoln: Non, non.
Le Président (M. Bordeleau): II n'y a pas d'autres
intervenants, personne ne me demande la parole.
M. Lincoln: Mais oui, je voudrais la parole.
Mme Lavoie-Roux: J'ai posé trois questions au
ministre.
M. Johnson (Anjou): Je préférerais prendre
l'ensemble des considérations. J'ai pris note de la plupart des propos
de la députée de L'Acadie et du député de D'Arcy
McGee.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: J'abonde dans le sens des propos de mes
collègues. Il me semble que les corporations, c'est l'essence même
de ces organisations dans les endroits où elles existent. Je dis cela
par expérience personnelle, ayant servi dans le conseil d'administration
d'un centre de réadaptation et, ensuite, d'un centre d'accueil pendant
dix ou douze ans. J'ai rempli des fonctions très actives dans ce cadre
et, en même temps,
j'ai servi au conseil des corporations.
Ces corporations sont, en fait, la pépinière des conseils
d'administration. Ce sont des corporations où on retrouve beaucoup de
parents qui ont réellement à coeur l'existence même des
corporations. Ils font beaucoup de travail pour obtenir des fonds quand il y a
des déficits, pour créer de nouvelles sources de services. Ces
corporations, en fait, relient en un sens divers éléments de la
communauté, des parents et aussi pas mal de gens qui sont des
administrateurs de premier talent, des gens qui sont impliqués dans le
milieu. J'aurais pu donner au ministre quantité d'exemples. Je ne pense
pas que ce soit l'exception dans les corporations. Les corporations
elles-mêmes sont vitales, très actives.
Ayant été président du conseil de trois ou quatre
de ces corporations depuis quelques années, mon expérience est
que les meilleurs éléments que nous avons eus aux conseils
d'administration sont venus des corporations. Ce sont des gens qui servent sans
aucune arrière-pensée, sans aucune raison, excepté
réellement le bien de la communauté. Ce sont des gens
impliqués à 100%. Il y a là-dedans des cadres, il y a
là-dedans des parents, toutes sortes de gens. Je trouve que la
clé de cette affaire, c'est, en fait, que ces corporations existent pour
le bien même de l'ensemble des établissements et c'est essentiel
qu'on donne cette participation à un niveau où ça va
assurer, en fait, le contrôle même des établissements
à travers le conseil d'administration. En effet si on n'avait pas ces
gens dans le conseil d'administration, au moins quatre comme c'était le
cas avant, il me semble que ce qui arriverait, c'est que les corporations,
n'ayant pas assez de poids dans le conseil d'administration, se
désintéresseraient de ce conseil d'administration. Comme je vous
le dis, je trouve que l'existence des corporations, c'est essentiel et que
l'existence de la représentation très adéquate des
corporations, quatre personnes, ce n'est pas beaucoup demander dans un conseil
d'administration de je ne sais pas, moi, quinze personnes ou quoi. Il me semble
que c'est une question tout à fait logique et j'espère que le
ministre va accepter notre recommandation sur ce point-là.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: J'aimerais appuyer les remarques de mon
collègue de Nelligan. Je crois que la saine et dynamique gérance
des hôpitaux demande une certaine synthèse des compétences,
des gens avec des compétences interdisciplinaires. Il ne suffit pas
d'avoir des représentants d'une diversité d'intérêts
spécifiques. La perte de cette expertise interdisciplinaire
impliquée par l'article g) même amendé risque d'affaiblir
le fonctionnement des hôpitaux et ouvre la porte à une
centralisation des pouvoirs qui n'est pas bonne pour la santé des
hôpitaux; je parle de la centralisation des pouvoirs par le ministre et
par les autres organismes contrôlés par les fonctionnaires. Je
crois que c'est essentiel que le contrôle des hôpitaux reste
principalement enraciné dans la communauté même. Je crois
essentiel d'augmenter le nombre de représentants des corporations.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je remercie beaucoup
mes collègues d'en face d'avoir évoqué avec beaucoup de
conviction, je pense, et, dans certains cas, évidemment beaucop de
connaissance ce que représente la vie des corporations dans
l'évolution des hôpitaux du Québec. À cet
égard, pour revenir rapidement sur la question historique, je ne mets
aucunement en doute, bien au contraire, l'apport extrêmement important de
ces corporations jusqu'à 1971 et même depuis 1971 non seulement au
niveau de l'attachement à des valeurs historiques et de tout ce qui a pu
être évoqué, notamment, dans le cas des communautés
ethniques ou culturelles, mais également au niveau d'une qualité
de participation qui peut être inégale dans le réseau,
comme c'est le cas pour n'importe quoi d'autre. Mais il y a là des
possibilités, c'est vrai.
Deuxièmement, je crois que le projet de loi no 27, en ce sens, en
réduisant à un, je ne dirais pas sous-estimait le rôle des
corporations, mais peut-être brisait trop cet équilibre dont on
parle. C'est pour cela qu'à la suite de ces représentations
nombreuses, persistantes, précises et insistantes j'ai choisi de
proposer cet amendement qui permet de reporter ce nombre à deux.
Pourquoi deux, maintenant? Toutes les questions qui ont été
posées, toutes les choses évoquées, je me permettrai de
les ramener, au-delà de la valeur historique, de la qualité de la
contribution de ces personnes, à trois arguments qui ont
été apportés: d'une part, la notion de la qualité
au niveau des personnes qu'on recrute dans les corporations;
deuxièmement, la dimension précise quant aux communautés
culturelles et ce que cela représente notamment pour la
communauté anglophone et la communauté juive à
l'égard de ce qu'on appellerait le contrôle des institutions et,
troisièmement, la question de fond que pose Mme la députée
de L'Acadie: Pourquoi? Car il faut avoir une raison pour faire cela.
Je commencerai par la notion de qualité. Il est vrai, sans doute,
que les corporations produisent des nominations de
qualité, mais qui éqalement ont, à l'occasion,
sûrement - je pense qu'il faut le reconnaître - le
désavantage - c'est l'autre côté de la médaille - de
la persistance d'une certaine vision des choses qui est peut-être un peu
plus réfractaire au changement, ne serait-ce que par atavisme, par
habitude, par circuit de personnes. C'est peut-être le côté
et sans doute un des seuls côtés négatifs, si je peux me
permettre de m'exprimer ainsi, de la présence des corporations, comme il
y a des côtés négatifs à la présence d'autres
éléments. Je pense que ce serait se fermer les yeux et être
aveugle que de prétendre que c'est là une source de perfection.
Si c'était une source de perfection, me permettrai-je de vous le dire,
on n'aurait pas 400 000 000 $ de déficit dans les hôpitaux au mois
de mars prochain. Je pense que c'est une responsabilité à
partager avec beaucoup de gens, mais cela n'exclut pas plus les
représentants des corporations que les autorités du
ministère, les conventions collectives, les médecins ou le
personnel clinique et non clinique. Donc, il n'y a pas de perfection, pas plus
à travers les corporations qu'ailleurs.
Cependant, nous sommes arrivés depuis un certain nombre
d'années à changer. Le rapport de la commission Castonguay-Nepveu
et le projet de loi initial, le bill 65, qui a dû être
réimprimé pour être représenté la suite au
mois de décembre, alors qu'il avait été
déposé au mois de juillet, à toutes fins utiles,
annulaient la présence des corporations. Il s'en est suivi une
période de consultations, de remous considérables. Un choix a
été fait, un choix adéquat, normal dans le temps, de
conserver pour une certaine période, disait-on, le rôle de ces
corporations. Pour ma part, il ne s'agit pas d'un choix idéologique. Il
n'y a rien d'idéologique dans ce choix.
J'aborderai donc le deuxième thème qui est pourquoi, avant
de parler des communautés culturelles. Pourquoi? C'est parce qu'il y a
des changements dans le réseau des affaires sociales en ce moment. Il
faut pouvoir répondre à ces changements. Ces changements sont
d'abord et avant tout le fait que le réseau est devenu un authentique
réseau public, ce qu'il n'était pas tout à fait en 1971,
tout en reconnaissant que les corporations, notamment, détiennent des
biens-fonds et, dans certains cas, des biens-fonds d'une telle importance qu'il
serait difficilement concevable de fonctionner... de les dédommager,
mais c'est devenu essentiellement un réseau public, la normalisation des
conditions de travail au niveau national, l'introduction d'une structure
régionale qui agit également dans des domaines qui sont
d'intérêt public et dans un encadrement public, donc, une
évolution du système vers un plus grand caractère public
au niveau de son financement comme des conditions de son évolution, de
son exercice et de son dynamisme. (21 h 45)
Deuxièmement, c'est d'abord et avant tout la notion de
complémentarité. Nous avons tenté, au niveau de ce projet
de loi, d'introduire certains principes, notamment au niveau de la formation
des conseils d'administration. Il faut interpréter ces tableaux de
nouveaux conseils d'administration à partir de la notion de
complémentarité qui est recherchée, non pas
imposée. On a vu ce qu'on a fait au niveau des CRSSS et ce qu'on verra
tout à l'heure aux pouvoirs réglementaires où finalement
l'établissement reste la pièce centrale du réseau. Je
pense que personne ne peut nier cela, cela reste la pièce centrale, mais
dans la complémentarité. C'est pour cela que l'on voit une
substitution de deux postes. Avec toute la reconnaissance historique que nous
leur devons ou que nous devons leur reconnaître au niveau de leurs
qualités, la présence de ces quatre personnes provenant des
corporations et formant souvent un bloc relativement monolitique
représente l'établissement en dehors de la
complémentarité. Presque par définition, c'est
l'établissement en tant qu'établissement. C'est l'incarnation de
la vision intrinsèque de l'hôpital, du centre d'accueil, selon le
cas, ou du centre de services sociaux. Je ne dirai pas du CLSC, parce qu'il n'y
a pas de corporation dans le cas des CLSC.
Or, nous introduisons la complémentarité par la
désignation de personnes provenant des autres structures du
réseau au conseil d'administration. Il faut qu'un équilibre se
créé entre une vision et une approche de
complémentarité chez les personnes siégeant au conseil
d'administration, une ventilation, une osmose qui se crée entre les
structures et ce que j'appellerais cette authenticité, cet aspect
intrinsèque de l'institution telle qu'incarnée à travers
la corporation là où elle existe. Concrètement cela se
traduit par deux postes à la corporation, un poste de
bénévole et un poste de bénéficiaire. Sans compter
que les personnes provenant des autres établissements ou d'autres
catégories d'établissement siégeront au conseil. Pour
faire cet équilibre, on ne pouvait pas le faire en gardant ce bloc de
base de quatre personnes provenant des corporations.
Quant aux communautés culturelles, je dirai que les amendements
que nous avons apportés fournissent toutes les garanties, mais
absolument toutes les garanties que recherche notamment la communauté
juive dans le cadre de son mémoire. La communauté juive nous a
présenté un tableau extrêmement intéressant quant
aux affiliations et aux contrats d'affiliation. On remarquera que dans le
projet de loi 27, tel
qu'amendé par nos papillons, les personnes provenant des autres
établissements seront désignées par les institutions qui
ont des contrats d'affiliation. Ce qui veut dire que le circuit interne de la
communauté anglophone comme de la communauté juive de
Montréal, notamment, sera garanti sans pour autant garantir que ce sera
seulement par le truchement des corporations, mais surtout par le truchement de
cette désignation des affiliés. Or, si je prends l'exemple de la
communauté juive il y a dans la communauté juive, une
désignation qui peut se faire par l'ensemble des autres types
d'établissement selon qu'on a affaire à une structure ou à
une autre, à cause de la jonction à peu près parfaite du
type de structure qu'on a par les contrats d'affiliation, ce qui vaut
également pour la communauté anglophone. Mais
l'équilibre...
M. Marx: ... c'est un membre, de cette façon.
M. Johnson (Anjou): Pardon?
M. Marx: L'amendement que vous avez souligné...
M. Johnson (Anjou): Non, ce n'est pas un membre. Par exemple, au
Jewish General Hospital Sir Mortimer, la personne provenant des centres
d'accueil qui devra siéger au conseil d'administration sera une personne
désignée par les centres d'accueil qui ont un contrat
d'affiliation avec le Jewish General. C'est vrai pour le CSS. Donc, on a
réussi à faire cette intégration sans se déchirer
les méninges de façon très compliquée, parce qu'il
y a un principe de complémentarité qui permet qu'en appliquant
cette logique on parvienne à cela sans pour autant être
obligé d'identifier une communauté ou une autre.
Dans ce sens, je pense qu'on l'assure à la communauté
juive, comme à la communauté anglophone de Montréal, d'une
façon peut-être très empirique, mais également
reconnue dans la loi telle qu'applicable aux autres aussi - c'est ce que je
trouve intéressant - sans être obligé d'identifier, encore
une fois, nommément, ni un territoire, ni une institution, ni une
communauté ethnique. En ce sens, je terminerai en reprenant les premiers
propos de la députée de l'Acadie, en lui disant que je ne pense
pas que les corporations disparaîtront. Je souhaite qu'elles restent et,
justement, je n'en fais pas une question d'idéologie. Les réduire
à un membre était peut-être ce type de pas qu'on trouvait
exagéré, de changement trop brusque.
Mais je ne vois pas la nécessité, à partir de
maintenant, alors que nous allons expérimenter dans le réseau,
par les personnes, la notion et le vécu de la
complémentarité, je ne vois pas, à ce moment, pourquoi,
intrinsèquement, les corporations disparaîtraient. Absolument pas.
Parce que là, leur valeur d'attachement à l'institution, leur
valeur d'historicité, leur valeur de groupe, ayant évolué
avec les institutions, prendront justement tout ce sens d'assurer une
permanence à l'établissement, une vision qui est celle de
l'attachement et de la solidarité à l'établissement, comme
valeur permanente à l'intérieur du réseau et non pas issue
du fait de la propriété foncière ou d'autres raisons.
En ce sens, je ne souhaite pas, bien au contraire, la disparition des
corporations. Je pense cependant qu'elles devront jouer ce rôle dans un
contexte équilibré qui permet, dans le respect de la
diversité, dans le respect des communautés ethniques, dans le
respect d'un avancement, qu'elles s'expriment adéquatement dans ce qui
me paraît un équilibre adéquat, correct, et un gage, pour
les années à venir, d'une dynamique nouvelle et respectueuse,
à la fois, de la notion des valeurs intrinsèques de
l'établissement comme de leur complémentarité.
M. Marx: M. le Président, j'étais heureux
d'apprendre...
Mme Lavoie-Roux: Aïe, aïe, aïe...
Le Président (M. Bordeleau): Je m'excuse, mais je voudrais
que vous vous entendiez.
M. Marx: Juste un mot, d'accord, juste un mot?
Mme Lavoie-Roux: D'accord, on va vous laisser aller.
Le Président (M. Bordeleau): J'avais d'abord reconnu le
député de Laurier et, ensuite, la députée de
l'Acadie.
M. Marx: Juste un mot, parce que le ministre a fait l'historique
et je veux poser une petite question. Je suis bien heureux d'apprendre que
devant la persistance et l'insistance, vous êtes prêt à
faire des améliorations au projet de loi. Ma question est la suivante:
Quel était votre but quand vous avez fait rédiger ce projet de
loi et quand vous avez proposé une seule personne? Je pense que
c'était indicatif de la philosophie qui sous-tend cet article et
peut-être ce projet de loi.
M. Johnson (Anjou): Je peux répondre, si c'est une
question plutôt qu'un éditorial ou un commentaire, que le but
était l'introduction de la complémentarité, ce qui nous
préoccupait dans la formation du conseil d'administration. Cela a fait
que, comme on se disait qu'on ne voulait pas arriver avec des conseils
d'administration de 25 personnes
qui ne décident rien, il fallait donc réduire un groupe;
le groupe le plus gros, c'était celui-là.
Cela dit, après réflexion...
M. Marx: ... vous pensiez au centre hospitalier juif et
anglophone à l'époque.
M. Johnson (Anjou): Si on me permet... si on me permet...
Le Président (M. Bordeleau): S'il vous plaît, il
faudrait quand même laisser répondre le ministre. M. le
ministre.
M. Johnson (Anjou): Cela dit, à l'analyse, à partir
des réactions, à partir de discussions et d'échanges,
alors que certaines personnes auraient pu proposer, et on le sait, dans
certaines bureaucraties qui existent, dans certains penchants, certaines
attitudes, que carrément on les supprime, comme si la notion de
corporation était une croisade, j'ai cru nécessaire de retenir la
notion de corporation. J'accepte, en disant deux sièges au conseil
d'administration, que cet équilibre puisse jouer d'une façon qui
soit plus satisfaisante. Effectivement, un seul siège les aurait
réduits à un rôle peut-être plus d'observateurs que
de participants, mais avec deux sièges, je pense, avec cet
équilibre à l'égard de l'objectif de
complémentarité, les corporations, loin de disparaître,
verront leur rôle confirmé et leur rôle de définition
des intérêts de l'institution avant le reste.
M. Marx: Mais le but original, c'est de les faire
disparaître avec une personne. Non? Mais pourquoi est-ce qu'on...
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je pense qu'on me
fait un procès d'intention là-dessus.
M. Marx: J'aimerais savoir vraiment quel était le but,
parce que cela va me permettre de comprendre mieux le projet de loi et les
améliorations que vous avez faites.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, j'inviterai le
député de D'Arcy McGee à relire la transcription. Je
comprends qu'il était peut-être un peu distrait pendant que je
répondais à ses questions, mais je pense y avoir
répondu.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laurier.
M. Sirros: C'est un débats, M. le Président, qui
peut facilement devenir très émotif. Le ministre a dit tout
à l'heure qu'il ne craignait pas que les corporations vont
disparaître à la suite de ce genre de réduction; moi, non
plus, d'ailleurs. Mais je crois que ce qui est en train d'arriver, surtout dans
le cas du comité actuel que je connais peut-être même mieux
que d'autres, c'est que le lien qui existe entre la communauté et ses
établissements dans ce sens est en train de s'affaiblir de façon
assez substantielle. Ce n'est pas seulement en termes de ce qu'il apporte au
conseil d'administration, mais c'est aussi ce qu'il représente en termes
du lien qui existe entre la communauté et ses institutions.
Vous avez mentionné tout à l'heure qu'il y avait à
peu près 10 000 bénévoles, en prenant l'exemple du
comité juif. Je pense qu'une des raisons pour lesquelles cela existe,
c'est parce qu'il y a ce genre de lien direct, non seulement de lien, mais
d'implication et de sens d'appartenance, si vous voulez. Les gens se donnent
donc à ce genre de travail.
Quand vous dites que, finalement, a cause des contrats d'affiliation,
etc., on pourrait quand même assurer ce genre de représentation,
je pense que, sans être péjoratif, c'est un sophisme. Finalement,
ce que les gens sont plutôt qu'autre chose quand ils siègent
à ces conseils à cause de cela, ce sont des représentants
d'un autre établissement. 5i vous voulez, ils ne sont pas là
comme représentants de la communauté, ils sont là comme
représentants du CSS, s'il s'agit de l'hôpital ou vice versa, etc.
Ils sont là parce que ces deux établissements ont des contrats de
services et, évidemment, ils sont là aussi pour regarder
lé fonctionnement de ces contrats de services.
Ce que les quatre membres d'une corporation apporteraient, ce serait
plutôt la perspective de l'implication de la communauté, en
général, des gens qui ont effectivement mis sur pied, bâti,
construit et financé l'institution, etc., et qui représentent
l'implication continue de cette communauté par rapport à ses
propres services et à ses propres ressources qui, d'ailleurs,
étant financés par l'État, sont également à
la disposition de tout le monde. Je pense que vous en avez peut-être
l'exemple parfait en ce qui concerne l'hôpital juif ou le CSS juif,
etc.
Moi, je vous parle comme représentant d'une communauté qui
n'a pas un hôpital ou qui n'a pas un CSS, etc. Ce serait d'autant plus
intéressant à l'avenir d'avoir ce genre de disposition qui
permettrait peut-être la mise sur pied ou la création de pareilles
institutions, si c'est encore possible, avec un lien communautaire assez
réel, sans être écrasant, sans être majoritaire, sans
avoir le contrôle, mais un lien communautaire qui permet une
réelle participation de la communauté. J'arrêterai
là pour l'instant.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie. (22 heures)
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne veux pas passer le
reste de la soirée là-
dessus; je reviens simplement à la charge, d'abord, pour
répondre à certains arguments que le ministre a fait valoir.
Quand il dit que ça ne répond pas à une vision
idéologique, je prends sa parole pour ce qu'elle est. Il reste qu'au
tout début, il a interprété les corporations, il a
parlé de cette persistance dans les conseils d'administration des
membres des corporations qui - il n'a pas généralisé
-souvent ou parfois, ont une vision des choses réfractaire au
changement. Il reste que c'est quand même ça, les mots sont au
texte. Cela à mon point de vue, révèle une attitude - je
n'aime jamais utiliser des mots très forts - un jugement négatif
à l'endroit des corporations. Je l'ai dit tout à l'heure, si on
examinait l'ensemble des membres des corporations et qu'on les ventilait sur
une échelle, on trouverait certainement des membres qui ne se situent
pas tous en haut de l'échelle. Vous pouvez dire exactement la même
chose des autres membres qui sont, même ceux qui viennent
d'établissements, vous le savez autant que moi, réfractaires au
changement, comme il y en a qui sont progressifs. Enfin, si on se met à
discuter de ce genre de chose-là... Attacher cette notion de vision
réfractaire au changement de la part des membres des corporations
m'apparaît injuste aussi longtemps qu'on ne l'applique pas à tous
les autres qui peuvent être membres d'un conseil d'administration.
Maintenant, le ministre nous a dit: Nous avons voulu... d'abord, je
voudrais simplement, entre parenthèses, faire remarquer au ministre
qu'il y avait déjà eu des modifications assez importantes aux
conseils d'administration au moment de l'adoption de la loi 103, il y a
à peine deux ans. Je vais parler plus fort pour réveiller les
gens un peu. Moi, je ne me sens pas endormie du tout. Il y a à peine
deux ans, il y a donc déjà eu des modifications aux conseils
d'administration; on y retouche encore. Votre objectif en soi,
théoriquement, n'est pas mauvais. Vous avez dit: On veut assurer une
complémentarité à l'intérieur des conseils
d'administration, de telle sorte que les institutions ou les différentes
structures du réseau vont se parler. C'est de cette
façon-là que vous prévoyez un membre des centres
d'accueil, un des CSS et un des CLSC. Je n'ai pas d'objection à
ça. De cette façon, vous pouvez conserver cet objectif, que tous
ces membres soient introduits dans le conseil d'administration, mais qu'en
même temps vous mainteniez le nombre des membres qui viennent des
corporations. L'un n'exclut pas l'autre. Le ministre a dit... Je vais attendre;
ces arguments-là, je vais les garder pour un peu plus tard, j'en ai
d'autres en réserve. Plus sérieusement, sur les deux points
d'abord, vous ne m'avez pas donné de faits précis à savoir
qu'il y aurait eu des abus commis par des membres des corporations. Il a pu y
avoir un accident, il a pu y en avoir deux, ou cinq au cours des années,
il a pu y en avoir dix, mais il ne semble pas que ce soit là le noeud du
problème. Vous avez évoqué la question d'un certain nombre
qui pourraient avoir une vision des choses réfractaire au changement.
J'étais convaincue qu'il y avait cet élément. Quand vous
l'avez sorti tel quel, j'ai dit: C'est le sentiment que j'avais. Le dernier
argument que vous avez fait valoir, votre complémentarité entre
les institutions, il peut être conservé même si vous
augmentez le nombre des membres des corporations aux conseils d'administration
des établissements. Alors, je ne sais pas si le ministre a d'autre chose
à ajouter, on pourra toujours demander le vote là-dessus, parce
que sans ça, on va prolonger indûment.
M. Johnson (Anjou): Alors, je voulais simplement ajouter...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): ... encore une fois que j'ai consulté
le Petit Robert pour être bien sûr que le mot "réfractaire"
n'a pas de sens péjoratif. Il n'a pas de sens péjoratif ni dans
mon esprit, ni dans le Petit Robert.
Mme Lavoie-Roux: Cela veut dire quoi?
M. Johnson (Anjou): Réfractaire veut dire "qui
résiste à". "Résister à", ce n'est pas
nécessairement négatif. Au contraire, cela a permis, notamment
dans le cas des institutions, des communautés, de résister
à ce qui aurait pu être une forme d'assimilation rapide
plutôt que d'intégration harmonieuse, et cela ne m'apparaît
pas inadéquat. Je ne donnerai pas non plus d'exemples précis, je
ne veux pas qu'on pende qui que ce soit haut et court, je prétends que,
généralement, elles ont sûrement fait leur boulot. Ce que
nous recherchons c'est de créer, au niveau du conseil, une dynamique qui
oblige chacun à confronter des points de vue et il faut, pour que cette
dynamique s'exerce, le poids relatif de chacun de ces points de vue. Je parle
de façon générale, on pourrait prendre un conseil
d'administration où cela n'a aucune signification précise; je
pourrais vous nommer un ou deux conseils d'administration où je sais que
la ou les corporations qui sont impliquées nomment essentiellement des
professionnels de l'établissement; j'en connais un, entre autres,
où deux des quatre membres des corporations sont des professionnels de
l'établissement depuis un certain nombre d'années ou même
trois, dans certains cas. Ce que nous recherchons...
Mme Lavoie-Roux: Vous allez en
avoir...
M. Johnson (Anjou): Non, ce n'est pas un
péché...
Mme Lavoie-Roux: ... des gens de l'intérieur de
l'établissement qui, eux, ont des intérêts très
précis.
M. Johnson (Anjou): C'est ça. Ce qu'on dit c'est que c'est
une structure...
Mme Lavoie-Roux: Je vais me fâcher là.
M. Johnson (Anjou): ... où il s'agit de maintenir deux
principes. Le premier est celui de la dynamique non pas de confrontation, mais
d'échange de points de vue et d'approches différentes par les
établissements, par les bénévoles, par les
bénéficiaires et les corporations et le personnel interne et
externe; donc, il s'agit de le maintenir. Mais, pour que ce soit
véritablement efficace comme dynamique à nos yeux, il faut que le
poids relatif des groupes permette ce type d'échange plutôt qu'une
certaine monopolisation ou un certain poids beaucoup plus grand.
Deuxièmement, je pense que le député de Laurier l'a
reconnu, il s'agit de maintenir l'existence même de ces corporations et
nous les maintenons; non pas de façon symbolique, mais bel et bien d'une
façon qui vise à leur permettre d'exprimer, je pense, avec deux
membres l'essentiel de ce qu'elles peuvent incarner.
M. le Président, je suis prêt à passer au vote. Vote
nominal, je crois.
Le Président (M. Bordeleau): Êtes-vous prêts
à voter?
Mme Lavoie-Roux: Vote nominal, certain.
M. Marx: Je n'ai pas terminé. A-t-on le droit de continuer
30 secondes?
Le Président (M. Bordeleau): Non, le vote nominal
étant demandé, on va...
M. Marx: Une minute, j'ai demandé le droit de parole
avant, je vous ai fait un signal.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je veux bien
consentir à ce que...
Le Président (M. Bordeleau): C'est une de vos
collègues, M. le député de D'Arcy McGee, qui demande le
vote nominal. Je veux bien revenir et...
Mme Lavoie-Roux: Je n'avais pas vu que le député de
D'Arcy McGee avait demandé la parole.
M. Johnson (Anjou): Je veux bien consentir à ce que le
député de D'Arcy McGee, malgré le fait que vous ayez
appelé le vote, M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Vous êtes bien gentil et je vous remercie
beaucoup.
Mme Lavoie-Roux: M. le député de Bonaventure, on
aurait besoin de votre aide. Il ne m'entend même pas.
Une voix: J'ai compris.
Mme Lavoie-Roux: II a fait semblant de ne pas comprendre.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: J'ai compris tous les principes que le ministre a
évoqués et tous les principes qu'il a décrits et tous les
principes qu'il veut faire valoir et je pense qu'il y a des principes qui
méritent d'être réalisés et d'être
actualisés.
Mais est-ce que le ministre reconnaît qu'il y a une
différence entre le réseau des hôpitaux juifs, le
réseau des hôpitaux anglophones et le réseau des
hôpitaux canadiens-français? Est-ce qu'il reconnaît une
différence?
M. Johnson (Anjou): Oui, il y a une culture qui est
différente et qui s'exprime par des personnes.
M. Marx: II y a une question de contrôle sur ces
institutions et je pense qu'on parle de ça. Si on parle de ça et
si le ministre est prêt à reconnaître cela et à faire
valoir son principe de complémentarité au Québec,
peut-être pas assez rigide dans un réseau ou dans certains centres
hospitaliers... Je pense que c'est ça la cause du problème, qu'on
a évité de vraiment discuter. Le ministre lui-même, quand
il a fait son historique, a fait valoir ces principes. Je comprends tout
ça et il a raison en grande partie, mais ce qu'il a oublié de
discuter, c'est la particularité de ces institutions et de faire une
exception, soit pour une région, soit pour ces centres hospitaliers. Je
ne crois pas que cela ferait tort au système de santé au
Québec.
M. Johnson (Anjou): J'ai déjà répondu, d'une
part, dans le contexte de la loi, je pense, très largement pour ne pas
dire presque à 100%, à la notion de contrôle a
l'intérieur de la communauté des personnes
qui seront nommées par la voie des contrats d'affiliation. Quant
au débat général sur la question d'une reconnaissance
spécifique dans nos lois des institutions, à mon avis, ce n'est
pas dans le cadre d'une loi comme celle-là que cela doit se
régler. C'est un débat de fond extrêmement
intéressant que nous avons commencé à amorcer dans notre
parti politique depuis un certain temps, et je pense qu'il pose des questions
de fond probablement même à l'intérieur du Parti
libéral. Je trouve cela extrêmement intéressant, mais je ne
crois pas qu'il soit adéquat de l'encadrer ici dans ces textes
juridiques, tout en permettant la subsistance et même le progrès
de la situation actuelle à l'égard du contrôle par les
personnes de la communauté. Je crois que le projet de loi ne modifiera
rien quant aux personnes et au contrôle, bien que ça pourra se
faire par d'autres nominations et d'autres interventions. M. le
Président...
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le ministre. Est-ce
que vous voulez nous relire l'article? Vous vous apprêtiez à le
faire tantôt.
M. Johnson (Anjou): Oui. M. le Président, je pourrais
peut-être le refaire, mais je pense que nous votons d'abord sur
l'amendement...
Mme Lavoie-Roux: On a un amendement.
M. Johnson (Anjou): Sur l'amendement d'abord.
Mme Lavoie-Roux: II a été déposé.
L'avez-vous, M. le Président?
Le Président (M. Bordeleau): Non, je pense que je ne l'ai
pas.
Mme Lavoie-Roux: On a un seul amendement; le premier a
été adopté, et là on est rendu au
deuxième.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'amendement, le
sous-amendement de Mme la députée de L'Acadie, c'est au
paragraphe j de l'article 79 repris à l'article 57.
Mme Lavoie-Roux: Dans la troisième ligne.
Le Président (M. Bordeleau): Dans la troisième
ligne, remplacer le mot "deux" par le mot "quatre". C'est là-dessus que
l'on fait l'appel nominal.
Alors, M. Boucher, (Rivière-du-Loup); il n'est pas là. M.
Beauséjour, (Iberville)?
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Bordeleau): Mme
Dougherty, (Jacques-Cartier)?
Mme Dougherty: Pour.
Le Président (M. Bordeleau): On va compléter quand
même pour le journal des Débats et pour tout le monde, afin que ce
soit dans les règles.
M. Houde, (Berthier)?
M. Johnson, (Anjou)?
M. Johnson (Anjou): Contre.
Le Président (M. Bordeleau): Mme
Juneau, (Johnson)?
Mme Juneau: Contre.
Le Président (M. Bordeleau): Mme
Lavoie-Roux, (L'Acadie)?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Bordeleau): M. Leduc, (Fabre)?
M. Leduc: Contre.
Le Président (M. Bordeleau): M.
Rochefort, (Gouin)?
M. Rochefort: Contre.
Le Président (M. Bordeleau): M. Sirros, (Laurier)?
M. Sirros: Pour.
Le Président (M. Bordeleau): Si j'ai bien compté
ça fait trois. En fait cela fait cinq contre, trois pour. Donc,
l'amendement est rejeté.
M. Marx: M. le Président, peut-être qu'on va
gagner.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aimerais
proposer...
Le Président (M. Bordeleau): S'il vous
plaît1.
J'ai donné la parole à Mme la députée de
L'Acadie, je ne voudrais pas...
M. Marx: Seulement une question de règlement parce que le
ministre a dit avant que c'était une question de fond, le
contrôle. Il a dit que peut-être le Parti libéral aimerait
faire le débat de fond. Je vais lui envoyer une copie de notre livre
beige et de notre livre rouge et il verra qu'on a déjà fait le
débat de fond et qu'on est prêt à
donner le contrôle des institutions anglophones aux
anglophones.
Le Président (M. Bordeleau): Ce n'est pas une question de
règlement, M. le député de D'Arcy McGee, mais vous avez
réussi à passer votre message.
Alors, Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aimerais faire motion
que le sous-paragraphe j du paragraphe 79 de l'article 57 soit modifié
en remplaçant, dans la troisième ligne, le mot "deux" par le mot
"trois".
Le Président (M. Bordeleau): Oui, c'est un sous-amendement
qui est recevable, qui est reçu, qui est là.
Mme Lavoie-Roux: On peut en prendre dix et on revient avec dix
autres, ça va bien.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, est-ce que vous voulez
qu'on passe au vote immédiatement?
Mme Lavoie-Roux: Non, pas du tout. Je vais expliquer ma motion
parce qu'il semble que l'autre, on ne l'ait pas comprise.
Le Président (M. Bordeleau): Allez-y, Mme la
députée de L'Acadie. (22 h 15)
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais revenir sur
certaines affirmations ou sur certains commentaires que le ministre a faits.
Quand j'ai essayé de lui demander pourquoi il refusait d'ajouter des
membres, il a dit que c'était à cause du cheminement qui avait
été fait. On s'est référé au rapport
Castonguay qui avait été présenté en juillet, me
dit-on, mais il y avait eu de larges consultations avant qu'il soit
présenté en juillet et, finalement, il fut présenté
en décembre. Je ne sais pas s'il a été adopté en
décembre, par exemple. Quand a-t-il été adopté?
Est-ce que le ministre le sait? En décembre? Bon.
Il a dit: À ce moment-là, on avait prévu, dans le
projet Castonguay, que les membres des corporations soient
éliminés ou qu'il n'en demeure point dans les conseils
d'administration. Sans aucun doute, il a dû y avoir des
représentations puisqu'on a décidé qu'on en conserverait
quatre au conseil d'administration. Le ministre aime bien se
référer à M. Castonguay qui fut, d'ailleurs, un grand
ministre des Affaires sociales. Comme tous les autres, il a pu faire des
erreurs, mais il a été un grand ministre, c'est un bon point de
référence. Je pense que M. Castonguay ou le gouvernement de
l'époque - je pense que c'est M. Castonquay qui a dû être
l'objet de toutes ces représentations - a été sensible
à cette dimension du respect de la continuité.
Le ministre nous dit: II avait même été question -
le ministre me corrigera si je me trompe - que nous n'en retenions pas, mais je
trouvais que ce n'était pas correct; il fallait au moins en garder un.
Je vais peut-être me mettre à imputer des motifs, mais ça
arrive à d'autres, parfois.
M. Johnson (Anjou): On vous surveille.
Mme Lavoie-Roux: Surveillez-moi. Le pire qui peut arriver, si je
ne fais pas attention? Pour des motifs vraiment mauvais, je pense qu'on peut
être expulsé.
M. Johnson (Anjou): Vous pouvez frapper sur les bureaux et ne pas
être expulsée.
Le Président (M. Bordeleau): Cela peut amener une
représentation à la commission de l'Assemblée nationale.
En tout cas, il v a toute une technique de preuve.
Mme Lavoie-Roux: Je pense, M. le Président, que
ç'aurait été strictement indécent que, du jour au
lendemain, on supprime la représentation des corporations au sein des
conseils d'administration. Je pense que cela a pu être une partie de la
motivation à en retenir un. Là, il y a eu des
représentations et le ministre en retient deux. Je pense que ce qui
manque, au fond, c'est probablement une conviction profonde quant au rôle
que ces personnes ont joué.
Je ferai remarquer aussi - et là-dessus, le ministre devrait
réfléchir - que si on examine la composition des conseils
d'administration avant même que la loi 27 soit présentée -
j'avais les chiffres tantôt, je vais les retrouver - vous aviez, dans les
centres hospitaliers, cinq personnes de l'intérieur et neuf personnes de
l'extérieur. Vous ajoutez les trois membres des établissements:
un par le CSS, un par le conseil d'administration du centre d'accueil, un par
le CLSC, et vous avez ajouté un membre bénévole. Par cette
modification à la composition des conseils d'administration, vous avez
maintenant sept personnes de l'intérieur et six personnes de
l'extérieur. Mais je ne veux pas débattre la chose sur ce point
du renversement de l'intérieur à l'extérieur. Je suis
prête à dire au ministre que votre rôle de
complémentarité, s'il peut avoir un certain succès, tant
mieux, on ne veut pas y faire obstacle. Je pourrais bien commenter et m'amuser
à dire: Est-ce que vraiment le fait d'avoir un représentant des
CSS sur tel nombre d'établissements, est-ce que cela va... Je ne veux
pas entrer...
C'est ce défi que vous voulez relever en vous disant: Cette
complémentarité sera excellente. Même si, à ce
moment-ci, vous ajoutiez un membre du côté des corporations,
vous ne briseriez pas l'équilibre. Il faut bien vous rappeler, M.
le ministre, que les membres des établissements ont des
intérêts en commun et ils sont maintenant supérieurs en
nombre, même s'ils ne sont pas du même établissement. Il
faut bien se dire que, quand arrive des questions de
rémunérations, d'avantages, etc., je l'ai vu dans d'autres
milieux, non pas dans le milieu des affaires sociales, la pression est
très forte.
Voulez-vous un autre exemple, M. le Président? Ici, cela fait six
mois qu'on parle de compressions budgétaires, de coupures
budgétaires. Tous les députés en Chambre ont dit: C'est
malheureux, etc. Quand est venue la discussion de l'augmentation du salaire des
députés, qui n'a jamais été publique, mais qui a
été au moins semi-publique, dans les couloirs du parlement, c'est
assez extraordinaire comme tout à coup il pouvait se faire une
cohésion pour dire que ce n'était pas assez, il en fallait plus,
etc. En tout cas, par toutes les rumeurs qui ont couru dans l'Assemblée
nationale et particulièrement dans les reportages qui ont
été faits par des journalistes, même à ce moment...
quand ce sont nos intérêts propres, la cohésion se fait
assez fortement. Alors, même si vous augmentiez d'un, vous allez vous
retrouver avec les chiffres suivants; de l'extérieur, vous auriez dans
un cas, sept, et dans les autres cas vous auriez huit, huit. Je pense que vous
ne renverseriez pas votre équilibre.
Je n'ai pas voulu le faire tout à l'heure pour épargner du
temps mais je voudrais ici relire ce que la communauté juive est venue
nous dire. C'est la seule communauté culturelle qui est venue,
probablement que d'autres seraient venues nous rendre des témoignages
semblables: "Au sein de la communauté juive, les corporations qui
sntretiennent les établissements publics, ou qui sont
propriétaires des biens immobiliers, ne sont pas seulement des
propriétaires ou des vestiges d'une époque révolue. Ces
corporations sont elles-mêmes des associations de bénévoles
ayant un excès de 40 000 contribuants annuels en fonds et temps, donnant
et suppléant des services, appuyant la recherche médicale,
l'ensemble des projets pilotes et rendant de multiples services à la
communauté juive et à l'ensemble de la société.
"C'est précisément par le biais de ces corporations dynamiques
qu'il existe un appui communautaire ainsi qu'un apport continuel envers les
établissements publics. Cet appui fait en sorte que les
établissements fournissent des services de haute qualité dans le
cadre des limites telles qu'établies par le ministère des
Affaires sociales et que requièrent les bénéficiaires.
Toutefois, les modifications proposées au projet de loi no 27, pour une
loi respectant les services sociaux et de santé, particulièrement
les articles du projet de loi qui se rattachent à la
représentation des corporations au sein des conseils de directeurs,
auraient pour effet de rompre les liens de la communauté juive envers
ces établissements de services sociaux et de santé publique. En
ramenant la représentation des corporations de quatre à un - on
serait maintenant de quatre à deux -l'effet que ces corporations et la
communauté, par la baisse de leur représentation, auront sur les
établissements sera sérieusement diminué."
Je reviens donc une fois de plus à la charge, surtout en faisant
valoir que je pense que par la diminution d'un, en passant de deux à
trois au lieu de deux à quatre, l'équilibre que veut maintenir le
ministre, à mon point de vue, ne subira pas une attaque très
sérieuse et je pense, surtout pour les communautés culturelles,
que cela représentera une manifestation de compréhension et de
reconnaissance de leur apport à l'ensemble de nos institutions sociales,
de la part du gouvernement. Institutions sociales qui ne servent
particulièrement dans le milieu hospitalier de courte durée - pas
uniquement leur propre communauté, mais servent des communautés
et des territoires géographiques. Je ne vois pas pourquoi on priverait
notre société d'avantages que ces corporations lui apportent par
le truchement du bénévolat, que ce soient des communautés
culturelles ou que ce soient d'autres corporations religieuses et laïques
qui sont impliquées dans le travail de nos centres de santé.
M. le Président, j'arrête ici et je vais laisser la parole
à mes collègues qui veulent intervenir.
Le Président (M. Bordeleau): Y a-t-il d'autres
interventions sur le sous-amendement?
M. Marx: M. le Président, je pense que les autres ne sont
pas prêts à...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Je pense que j'ai déjà souligné le
problème et je suis sûr que le ministre comprend celui-ci. Il a
bien décrit le principe de complémentarité et je pense que
c'est un principe qui mérite d'être appliqué dans un
certains sens. Mais, en ce qui concerne les communautés culturelles, je
pense qu'il va trop vite et trop loin et qu'il pourrait atteindre son but - si
son but est de réaliser l'application de principes de
complémentarité - dans une période de quelques
années, dans cinq ans ou dans dix ans. Je ne vois pas pourquoi c'est
nécessaire de tomber de quatre personnes nommées par les
corporations à deux, ce soir. On peut tomber à trois et, dans une
autre révision de
la loi, peut-être serait-ce bien vu d'enlever une autre personne
nommée par les corporations. Mais je pense que ce serait injuste
d'essayer, ce soir, d'appliquer tout le principe à ces hôpitaux
des communautés culturelles. Je pense franchement que ce serait injuste
et je ne pense pas qu'un compromis de trois empêcherait le ministre de
réaliser l'application de ses principes et, en même temps, ce
serait plus juste vis-à-vis des communautés culturelles.
Enfin, si le ministre le trouve bien -c'était proposé dans
le mémoire du Congrès juif - qu'une telle proposition s'applique
seulement à la région 6-A.
Voilà. Ce n'est pas une question administrative, c'est une
question de volonté politique et c'est au ministre de décider. On
va voir comment il va décider.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Oui, M. le Président, j'aimerais
enchaîner, à la suite des derniers mots qui ont été
prononcés par mon collègue de D'Arcy McGee, quand il a dit que,
finalement, il s'agit d'une volonté politique. (22 h 30)
Je pense que toute la question se trouve autour de cela. Quant à
la problématique que soulève l'appartenance ou la participation,
de quatre on est passé à trois. On espère que les membres
des corporations, surtout en ce qui concerne la région de
Montréal, surtout concernant toute la question de la participation des
communautés culturelles dans leur vie communautaire et le contrôle
même, si vous voulez... Il ne s'agit pas tellement de contrôle,
étant donné que les membres sont en position minoritaire, et
c'est normal aussi, mais il faut qu'on fasse un effort et qu'on démontre
une volonté politique assez claire pour que ces communautés
puissent maintenir le haut niveau de participation qu'elles ont
démontré jusqu'à maintenant en ce qui concerne la gestion
de leurs établissements de services sociaux et de santé. Le
"timing", d'ailleurs, je trouve, est très mauvais quant à la
diminution de ce nombre-ci, surtout à la suite des
événements récents où il y a des doutes qui planent
sur les intentions du parti au pouvoir.
Je reviens à la charge en disant aussi que quand le ministre
évoquait tout à l'heure cette nécessité de
normaliser, cela se traduit finalement par une volonté ou une vision
uniformisante des choses, ce qui n'est pas du tout réel dans les
circonstances, surtout dans la région de Montréal. C'est
peut-être quelque chose, comme j'ai déjà eu l'occasion de
le dire, qui paraît très bien sur papier en termes des
organigrammes très bien faits et très symétriques, mais
dans la réalité des choses, c'est une tout autre affaire. On
trouve, comme cela a déjà été rapporté ici
que l'apport, la présence de ces personnes dans ces conseils
d'administration, pour les communautés culturelles en tout cas - pour
d'autres, probablement que ce sont exactement les mêmes arguments qui
s'appliquent - c'est le lien qui existe entre la communauté et la
possibilité pour la communauté d'être une communauté
vivante et non pas quelque chose qui est relégué au folklore, non
pas quelque chose qui est là pour dire que Montréal est une belle
ville cosmopolite, mais aussi que Montréal est une ville où
vivent et s'épanouissent des gens de différentes
communautés. Un des éléments nécessaires pour ce
genre d'épanouissement, c'est effectivement l'existence, l'appartenance,
le lien entre la communauté et des institutions, entre autres, des
institutions de services sociaux et de santé. On voit très
clairement qu'à part la communauté anglophone, la seule autre
communauté non francophone qui a des institutions de santé, des
institutions de services sociaux, c'est la communauté juive, depuis
toujours. Il y a un autre niveau de participation, un autre niveau
d'implications communautaires. On voit de plus en plus que c'est
peut-être quelque chose qui, au point de vue de la participation des
bénévoles, se répand au Québec. Ce n'est pas
quelque chose qui émane uniquement de Montréal, mais c'est
peut-être un genre de phénomène qui surgit encore un peu
plus, étant donné les difficultés économiques qu'on
connaît. Les gens doivent de plus en plus faire appel à des
bénévoles, à des solutions un peu plus imaginatives que
celles qu'on a eues auparavant, à des solutions qui sont plus
basées sur l'initiative individuelle et la participation au niveau
local.
On trouve que ce genre d'amendement que nous proposons ici, c'est
finalement, pour utiliser des termes qu'on a souvent entendus, un effort pour
sauver les meubles, étant donné la volonté initiale qui a
été démontrée dans le projet de réduire cela
presque à zéro. D'une personne, le ministre est monté
à deux. On a suggéré de nouveau quatre et on
suggère maintenant trois, étant donné que les gens d'en
face votent en bloc.
Nous considérons que c'est tout à fait raisonnable
à ce moment-ci, étant donné l'heure tardive aussi, pour
qu'on puisse avancer un peu plus dans ce débat, que le ministre accepte
de considérer qu'effectivement trois personnes, ce serait tout à
fait raisonnable et normal. Étant donné l'homme raisonnable qu'il
est, on est convaincu qu'il acceptera de considérer cet amendement de
façon positive. Je pense...
M. Johnson (Anjou): Vous pensez beaucoup!
M. Sirros: II faut toujours penser, M. le
ministre. D'ailleurs, comme vous l'avez dit, il faut penser avant de se
prononcer sur quoi que ce soit. Remarquez que je ne vous ai pas
prêté d'intentions, pas du tout. J'essaie de faire valoir ici
certaines croyances fondamentales que j'ai dans ce domaine et je le dis en
toute sincérité. J'ai déjà dit que je crois que des
problèmes de ce genre surgissent souvent surtout à cause de cette
vision globale qu'on a des choses du côté ministériel; on
n'est pas tellement prêt à voir les différences qui sont
là ou à reconnaître les réalités. Je peux
continuer à parler ou vous écouter. Les pourparlers à
côté, c'est parfait; on reviendra peut-être avec une
solution équitable pour tout le monde et je pourrai peut-être
reposer un peu mes cordes vocales en attendant.
M. Johnson (Anjou): Ou passer à un autre.
M. Sirros: Ou passer à un autre, effectivement. Pour
l'instant, je vais passer la parole à un collègue, à moins
que quelqu'un d'autre, de l'autre côté, ne veuille se prononcer.
M. le Président, on n'a pas entendu...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laurier, s'il vous plaît, jusqu'à nouvel ordre, c'est moi qui
donne le droit de parole, sur demande.
M. Sirros: Je ne donne pas le droit de parole; je m'exprime sur
une question que j'avais à l'esprit.
Une voix: II rêve un peu!
Le Président (M. Bordeleau): II ne faudrait pas que les
membres, de l'un à l'autre, commencent à se transférer la
parole.
M. Sirros: C'est une question que j'avais à l'esprit:
Est-ce que tous les députés du parti ministériel n'ont
rien à dire sur ce sujet? Je trouve que c'est quand même un sujet
important. Cela veut-il dire que vous êtes d'accord?
Mme Juneau: Pas nécessairement. M. Sirros: Vous
n'avez pas d'opinion? M. Marx: Ils sont ici pour voter.
M. Rochefort: On s'exprime par vote, exactement.
M. Sirros: Ah! Comme au référendum qui s'en vient,
semble-t-il.
M. Rochefort: Oui.
M. Sirros: En tout cas.
M. Rochefort: Êtes-vous contre la consultation?
Le Président (M. Bordeleau): Vous avez terminé, M.
le député de Laurier?
M. Sirros: Pour l'instant, mais j'ai encore une quinzaine de
minutes.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Nelligan.
M. Marx: Nous sommes des esprits libres de notre parti.
Le Président (M. Bordeleau): J'ai dit M. le
député de Nelligan!
M. Lincoln: Oui, M. le Président. Le ministre a
parlé de la question historique et je pense que c'est très
important. On peut voir la question historique comme quelque chose
peut-être de passé, d'échu, de négatif, mais on peut
aussi penser que la question historique est très importante au point de
vue positif si on voit ce que les corporations ont apporté à tous
ces établissements. Il y a des exemples multiples, en fait. Même
depuis la grande réforme des services sociaux et des services de
santé, les corporations ont continué d'être actives, elles
ont continué à s'impliquer dans le milieu, à s'impliquer
au niveau de la communauté, à s'impliquer au niveau même de
l'amélioration des services.
En fait, le côté historique est un côté tout
à fait positif, en ce sens que ces traditions, ces attaches ont permis
à ces corporations de participer d'une façon intense à
l'amélioration des services publics. Je conçois avec le ministre,
c'est sûr qu'il y a un grand changement dans l'attitude, dans les
mentalités. Il fallait que ce changement se fasse, c'est certain.
Auparavant, il y avait peut-être des centres greffés sur
l'idée de servir une communauté restreinte, la communauté
qui les avait fondés, mais graduellement - et je pense que ce n'est pas
arrivé trop tôt, c'est sûr - il y a eu un changement
d'attitude forcé par la loi, par la grande réforme de la loi 65
sur la santé et les services sociaux. Cela a été un apport
très positif.
La grande réforme a apporté un changement tout à
fait radical et ces institutions sont devenues beaucoup plus d'ordre public et
général, desserva une plus grande partie de la population. Cela
ne veut pas dire que, du fait même que ces corporations sont maintenant
d'ordre public, on devrait, pour cela, pénaliser en un sens la
représentation des corporations qui sont l'essence même, le centre
nerveux, le moteur de ces centres. Ce sont les corporations qui ont
fondé ces centres, qui les ont fait vivre
quand les temps étaient difficiles et qui comblent leurs
déficits aujourd'hui. Elles apportent quelque chose de très
précieux parce qu'elles sont près de la communauté, parce
qu'elles représentent l'apport des parents, des gens
intéressés au bien public. Il peut s'agir de gens qui
heureusement peuvent être à l'aise du côté
matériel ou à l'aise du point de vue du temps, des gens qui ont
fini leur carrière et qui sont actifs dans ces corporations.
J'ai cité avant au ministre qu'on pourrait passer bien du temps
à donner des exemples positifs de l'apport de ces gens au sein des
conseils d'administration. Je pense qu'il n'y a pas besoin de faire un
relevé de l'apport positif que ces corporations ont apporté aux
centres auxquels elles sont attachées. Qu'on dise que cela
représente un élément réfractaire qui ne veut pas
suivre le pas assez vite, peut-être. Alors, il faut prouver cela dans un
changement de la loi. Mais réfractaire, on dit: Bon, ce n'est pas
négatif. Cela résiste au changement, mais est-ce que cela a
résisté au changement? Le changement se fait tous les jours. Le
changement s'établit déjà. Ces établissements
auxquels les corporations sont reliées aujourd'hui font un travail
excellent, un travail que tous reconnaissent dans des conditions tout à
fait difficiles.
En fait, si on peut ajouter un argument en faveur de garder l'apport des
corporations, c'est qu'aujourd'hui, avec les compressions budgétaires,
tout le monde reconnaît qu'elles sont nécessaires à cause
de la situation financière dans laquelle on vit, sans prendre de
position partisane, ces choses sont là aujourd'hui. Les corporations, en
fait, aujourd'hui, servent une raison encore plus essentielle parce que c'est
par elles que bien des fois ces centres vont chercher un apport de fonds
additionnels, un apport de choses matérielles. Je sais, par exemple, que
dans le cas des sourds, la corporation est allée trouver des autobus que
les fonds ne lui permettaient pas de trouver. Il y a des exemples, encore une
fois, multiples et divers. Le bien qu'elles ont fait pour
l'intérêt public dépasse de beaucoup, au centuple, les
désavantages qu'ont pu apporter ces corporations dans le sens
d'être une partie, on pourrait dire peut-être, avantagée, de
la société. On pourrait prendre toutes sortes d'arguments.
Mais le fait est que les avantages qu'elles ont rapportés ont de
beaucoup dépassé les désavantages qu'elles auraient pu
apporter en étant dans un conseil d'administration. Même si on
avait dit qu'elles avaient le contrôle du conseil d'administration, ces
personnes ne seront en fait que quatre sur quinze, si on donnait quatre, mais
enfin ce n'est plus quatre. Ce sera trois. Le ministre a aussi dit que ce n'est
pas la perfection et cela, nous le reconnaissons très facilement, la
perfection existe nulle part. Mais, certainement, on remarque ici un apport
très positif et sûrement quelque chose qu'il faut
préserver. J'appuie à 100% l'amendement pour qu'il y ait au moins
trois membres de ces corporations dans les conseils d'administration des
centres hospitaliers.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: J'ai été vraiment
étonnée d'entendre le raisonnement du ministre relativement aux
raisons pour lesquelles il était contre les quatre que nous avons
suggérés tout à l'heure. La plupart des
considérations qu'il a citées, qu'il a discutées, la
plupart de ces considérations justifient en effet notre amendement. Il
s'agit ici d'un principe démocratique. C'est exactement le même
argument gu'on aura -j'espère que non - pour les commissions scolaires.
C'est exactement le même principe. C'est essentiel que nos institutions
soient enracinées, que cet enracinement de nos institutions dans la
communauté soit assuré par une pleine participation des membres
de la communauté et pas uniquement par les professionnels qui ont des
intérêts justifiés et spécifiques. (22 h 45)
Plus nos institutions sont près de la communauté, plus
elles peuvent être responsables pour le bien public, parce que les
représentants des corporations ont une priorité claire. Leur
priorité n'est pas compromise par leurs propres intérêts
personnels, l'intérêt de leur travail spécifique, de leur
orientation professionnelle. Leur intérêt est clairement le bien
du public, l'intérêt du public et je crois que cet input, leur
participation polyvalente, diversifiée à cause de leur
expérience de vie et les différents champs de travail, c'est
exactement cette dimension qui rendrait ces institutions dynamiques et
progressives. Ce n'est pas une force conservatrice du tout. C'est exactement le
contraire. Je crois que la preuve de cela existe dans les institutions que nous
avons, surtout les institutions contrôlées par les anglophones et
les Juifs qui ont eu pendant des générations ces traditions de
participation et de contrôle de leurs institutions. Je crois que c'est
à cause de cette participation dynamique qu'on a des institutions de
qualité dans ces communautés. Je crois, pour revenir à ce
concept démocratique, que c'est essentiel dans notre
société qui devient de plus en plus bureaucratique d'avoir ce
contrepoids, cette force qui retourne les décisions vers les vraies
priorités de la communauté et pas les priorités du
gouvernement ou d'autres intérêts qui risquent d'affaiblir et de
détourner des vrais besoins de la
communauté. Donc, je crois que c'est essentiel qu'on ait au moins
trois représentants de la corporation.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Oui, j'avais une petite question à l'esprit,
c'était de savoir si le ministre a eu assez d'arguments pour être
convaincu ou s'il lui en faut encore davantage.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je continue de croire
que, pour établir cette dynamique que nous recherchons, il faut
permettre, par un équilibre qui est celui du nombre de membres, que cela
joue. Toute cette notion d'une vision qui est préoccupée par
l'interdépendance me semble passer par ce rapport des nombres que l'on
établit. Encore une fois, loin d'abolir les corporations, nous
consacrons leur présence dynamique et, à mon avis, à long
terme, sans que personne ne vienne dire un jour que... M. Castonguay disait
qu'il fallait les abolir. Si on dit: On a maintenu deux sièges et on a
fait de longs exposés pendant des heures pour expliquer comment elles
étaient utiles, je ne vois pas pourquoi on les abolirait dans trois ou
cinq ans.
Deuxièmement, à l'égard des groupes culturels ou
des communautés ethniques, je rappellerai encore une fois que les
amendements que nous avons proposés quant à la
prédominance des contrats d'affiliation dans les nominations des
personnes provenant d'autres éléments du réseau ont
été à peu près calqués sur le schéma
présenté par la communauté juive dans son mémoire.
Donc, la communauté juive, comme la communauté anglophone peuvent
s'assurer de ce contrôle qu'elles continueront a avoir, sauf que
l'expression de la communauté - je me permets de diverger d'opinion
là-dessus - à mon avis ne passe pas que par les corporations;
elle passe aussi par les bénéficiaires et par les groupes
bénévoles. Ici, je me réfère très
concrètement à ce que cela pourrait signifier. Cela pourrait
signifier, dans le cas, par exemple, des hôpitaux juifs, que des gens du
YWHA, du YMHA, du B'nai B'rith ou du Hillel Foundation pourraient fort bien
faire les recommandations des personnes provenant des groupes
bénévoles. À toutes fins utiles, cette assurance de garder
à la communauté ses institutions est consacrée en pratique
dans la loi, bien qu'elle n'y fasse pas référence
nommément et spécifiquement. Je m'opposerai toujours, tant et
aussi longtemps qu'il ne s'agira pas d'une loi ou d'intervention de
caractère général dans notre société,
à ce que nous fassions des distinctions sur la base ethnique. Ce sont
des pentes savonneuses, ce sont des pentes dangereuses à l'occasion. Je
crois que nous pourrions avoir ce type de débat dans un autre contexte
que celui-là qui ne change rien d'autre, au niveau du statu quo,
à l'égard des communautés, que le fait que cette
représentation de la communauté devra être assurée
par d'autres institutions de la communauté.
Donc, ce n'est pas deux sièges des corporations qui s'envolent
pour les remplacer par deux personnes qui n'ont rien à voir ou qui sont
déconnectées de la communauté. Absolument pas. C'est la
conservation de deux sièges aux corporations pour les raisons que j'ai
évoquées et la possibilité qu'au niveau des
bénéficiaires comme des bénévoles il y ait des
personnes qui, justement, émanent de la communauté. Je pense que
cela rapprochera d'autant les citoyens de ces services et qu'ils pourront mieux
y participer ainsi.
Alors, M. le Président, je vous demanderais le vote et l'appel
peut-être.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député
d'Iberville.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, on a encore un droit de
parole.
Le Président (M. Bordeleau): Je n'ai pas envie de vous
l'enlever, non plus, Mme la députée de L'Acadie.
M. le député d'Iberville.
M. Beauséjour: Je m'adresse entre autres au
député de Laurier. Dans les arguments qui sont
évoqués, c'est comme s'il y avait seulement deux personnes qui
viennent de la communauté elle-même. J'ai de la difficulté
à suivre toute l'argumentation jusqu'au bout, parce que dans le conseil
d'administration il y a plus de deux personnes. Si je regarde dans les autres
choix qui sont faits pour les personnes, cela vient quand même, pour une
bonne part, de la communauté. J'ai des difficultés à faire
le lien. Qu'est-ce que c'est que...
Mme Lavoie-Roux: C'est un détail, une nomination par le
ministre ou par le CRSSS, on peut y aller.
M. Sirros: Il s'agit surtout...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député
d'Iberville d'abord. Mme la députée de L'Acadie, vous m'avez
demandé la parole?
Mme Lavoie-Roux: Je vais laisser...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laurier.
M. Sirros: Je veux juste répondre à la question.
C'est-à-dire que le groupe de quatre personnes qu'il y avait là
en termes d'une corporation, c'étaient des gens qui émanaient de
la corporation, qui avaient en quelque sorte mis sur pied, acheté,
construit ou ce que vous voulez, l'hôpital. On parle des hôpitaux
ici. Par la suite, étant donné qu'il y a maintenant plus de dix
ans que l'État assume les frais de fonctionnement, finance l'ensemble du
fonctionnement, le même groupe, la même corporation est
demeurée active dans la communauté, en liaison avec
l'établissement en question. Ce qui lui permettait, entre autres,
d'avoir un niveau de participation - le ministre évoquait le chiffre de
10 000 personnes qui étaient bénévoles - de faire des
campagnes de souscription pour aider aussi le financement
supplémentaire, dans certains cas, de l'hôpital, d'assurer un
genre de "backup", si vous voulez, un genre de présence communautaire
pour l'établissement. Ce qui, aussi, avait pour effet de donner à
la communauté une dimension un peu plus générale, que si
c'était seulement les gens qui provenaient des milieux
spécifiques tels que, par exemple, un établissement qui avait un
contrat d'affiliation avec l'hôpital. Cela est surtout en fonction de
l'établissement et des besoins de l'établissement en termes de
ses activités professionnelles, etc.
Tandis que le groupe de personnes dont on parle, cela a
représenté, en quelque sorte - non pas pour dire qu'ils sont les
seuls représentants nécessairement - un élément
positif dans la représentation de la population, de la communauté
"at large", en général. Alors, en le diminuant, on arrive
à faire, finalement un choix philosophique, un choix qui dit: On se
penche beaucoup plus du côté de l'efficacité, de la
normalisation, de l'uniformisation, etc., et on met de côté, en
quelque sorte, tout l'apport de la vitalité communautaire et la
diversité culturelle, dans la région de Montréal. Ce n'est
pas suffisant de dire que parce qu'il y aura des contrats d'affiliation avec
d'autres établissements et par ces faits mêmes, les gens qui vont
provenir d'un établissement à un autre seront issus de la
même communauté, parce que leur première fonction n'est pas
de représenter la communauté, ils sont là surtout pour
représenter l'établissement d'où ils viennent. Pendant que
Mme la députée de L'Acadie parlera, je vais essayer de trouver un
exemple pour être un peu plus concret, ce qui permettrait à
certains de comprendre, parce que je suis convaincu que le problème de
fond vient du fait que le Parti québécois n'a pas encore fait
tout son chemin sur cette question de la diversité culturelle.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de gens de bonne volonté, mais la
preuve, on l'a eue le week-end passé. Un peu de bonne volonté de
leur part, un peu plus d'ouverture et on arrivera peut-être à les
convaincre du bien-fondé de l'argumentation qu'on met de l'avant.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aimerais poser une
question et que le ministre soit plus clair. Il n'a pas encore réussi
à me convaincre, apparemment je n'ai pas réussi à le
convaincre non plus, c'est là le problème, c'est un gros
problème. Très honnêtement, il m'a dit qu'il faut conserver
au réseau son dynamisme. Pour fonder cela, il dit: Nous nous sommes
efforcés, à ce moment-ci, de prévoir un conseil
d'administration dans lequel s'exercerait une complémentarité
entre les différents groupes, les CSS, les CLSC, enfin, ceux qui
n'étaient pas représentés, parce qu'avant, on avait cinq
membres de l'intérieur et ils n'y étaient pas. Je lui ai dit:
Vous pouvez conserver ce dynamisme. Je ne vois pas comment une personne de
plus, provenant des corporations... ce n'est pas dans tous les hôpitaux,
il faut bien se le dire; on pourrait toujours explorer comment le dynamisme se
compare, dans un cas comme dans l'autre. Ce n'est pas dans tous les
hôpitaux qu'il y a des membres d'établissement, combien y en
a-t-il, en fait, avec des corporations?
M. Johnson (Anjou): Près de 80% des hôpitaux.
Mme Lavoie-Roux: 80% des hôpitaux.
M. Johnson (Anjou): Pour les autres institutions, c'est beaucoup
moins, les CLSC n'en ont pas, la plupart des centres d'accueil n'en ont
pas...
Mme Lavoie-Roux: Non, non, je voulais dire dans le réseau
hospitalier...
M. Johnson (Anjou): On parle des hôpitaux.
Mme Lavoie-Roux: ... courte et longue durée, 80%. Combien
y en a-t-il?
M. Johnson (Anjou): II y en a 275...
Mme Lavoie-Roux: C'est ça, grosso modo.
M. Johnson (Anjou): ... ou à peu près. Le nombre
dépend des semaines.
Mme Lavoie-Roux: Quand vous aurez tout ça sous
contrôle, tous les matins, vous allez voir ça sur votre table de
réveil, le nombre exact d'hôpitaux qui restent dans la province,
parce que ça va être tellement
bien informatisé, et le soir vous allez vous coucher en comptant
le nombre de patients qui sont dans chacun des hôpitaux. Vous ne ferez
plus de cauchemar, vous aurez tout ça, comme il faut, sur un beau
tableau lumineux, à part ça.
Plus sérieusement, j'ai quand même posé une question
précise. Le ministre peut-il m'expliquer de nouveau pourquoi il soutient
que pour maintenir le dynamisme du réseau, il faut deux membres au lieu
de trois? Honnêtement, en toute sincérité, je n'ai pas
encore compris les motifs du ministre.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je remercie la
députée de L'Acadie de me donner l'occasion de reprendre les
explications que je donnais tout à l'heure, car je disais que la
question de base qu'elle avait posée dans son intervention, au moment de
la présentation de son amendement, était la question la plus
importante, pourquoi changer, et par ailleurs, de répondre à
cette question qui touche les communautés culturelles, ce qui
m'apparaît extrêmement important aussi. On s'excuse, c'est parce
qu'il y a beaucoup d'écho. (23 heures)
Mme Lavoie-Roux: Peut-être que nos invités ont
compris. On pourrait peut-être leur demander, n'est-ce pas?
M. Johnson (Anjou): D'accord. D'abord, sur le plan historique, je
ne reviendrai pas sur le rôle encore une fois remarquable bien
qu'inégal sur le territoire - on en conviendra - que les corporations
ont joué dans la plupart des institutions hospitalières, puisque
c'est là qu'est le gros morceau. La notion, contrairement à ce
qu'évoquait la députée de L'Acadie, qui parlait de la
progression dans le temps, nous amène à considérer que
c'est trop tôt pour finalement faire en sorte que les corporations n'y
soient plus. J'ai répondu à cela que la perspective de la
disparition des corporations n'est pas pour moi une perspective. Je pense que
les corporations incarnent ce qu'est intrinsèquement
l'établissement par l'attachement des personnes qui y sont ou,
disons-le, des personnes désignées par ceux qui sont membres de
la corporation, dans certains cas des corporations bicentenaires. Justement ce
qu'il faut faire et ce que nous faisons par le projet de loi, notamment par
l'amendement que nous avons apporté pour bien le confirmer, en ayant
écouté ceux qui ont eu à se prononcer sur cette question,
c'est de conférer ce caractère de défense de
l'authenticité de l'établissement dans ce qu'il représente
historiquement dans la communauté, dans le milieu, dans le type de
service qu'il a donné, ce qui souvent est l'objet de fierté et
même d'honneur dans certains cas, quand des hôpitaux, de grands
hôpitaux célèbrent un 100e ou un 125e anniversaire. Ce sont
des choses importantes dans une communauté humaine. En ce sens, à
mes yeux, on peut considérer que les corporations sont là et
qu'elles devraient rester.
Le statu quo, cependant, fait qu'elles occupent en ce moment quatre
postes. Les changements que nous avons introduits ne prétendent pas
vouloir maintenir le dynamisme ou faire en sorte que le réseau devienne
enfin dynamique; ce que je dis, c'est que nous voulons changer la dynamique au
niveau des établissements, à partir de cette vision d'une
confrontation ou d'un échange plus ou moins constant entre les personnes
provenant de différents éléments du réseau des
affaires sociales, des gens des centres d'accueil, des gens des CLSC, des gens
des CSS au conseil d'administration pour que toute cette approche de
complémentarité entre les institutions fasse partie même de
l'appareil décisionnel dans chaque établissement et, pour en
faire partie, il faut qu'il y ait un équilibre entre ces points de
vue.
La deuxième notion, c'est la notion de présence de
bénéficiaires et de bénévoles qui sont des gens
enracinés par définition ou dans le milieu, ou dans
l'institution, parce qu'ils bénéficient de ses services, ou,
à l'occasion, qu'ils ont à se plaindre de l'absence de services,
ce qui peut exister également. Pour créer toute cette dynamique
au niveau du conseil d'administration, il nous apparaît important que
l'équilibre relatif qu'on veut introduire joue réellement. La
reconnaissance du fait que les corporations en général ont
toujours nommé des citoyens ou des citoyennes qui avaient tantôt
une vaste expérience, tantôt un passé professionnel
remarquable dans certains domaines, des gens du milieu des affaires, des
milieux bancaires, des avocats, tout cela évidemment a réussi
à amener dans beaucoup d'institutions des gens d'une très grande
qualité, ce qui n'a pas empêché que le réseau
lui-même, notamment le réseau dans beaucoup
d'établissements qui ont des corporations, connaisse les
difficultés que l'on connaît en ce moment, puisque la perfection
n'est pas de ce monde et que ces responsabilités sont
partagées.
Deuxièmement, nous vivons une période de changement et
cette période de changement doit nous faire reconnaître que ce
réseau est plus public qu'il ne l'a jamais été. Nous
constatons, par exemple, que les dépenses en santé au
Québec ont doublé depuis cinq ans et que ces fonds proviennent
des citoyens; ils proviennent des citoyens à travers la taxation dont
nous assumons la
responsabilité comme parlementaires ou même au point
où, comme parlementaires, on peut refuser des lois fiscales à
l'occasion d'une fin de session. Donc, reconnaissance du caractère
d'authenticité, de solidarité ou d'incarnation de ce qu'est
l'établissement, dans ce qu'il a été comme dans ce qu'il
peut continuer d'être, par des personnes essentielles à consacrer
au niveau du projet de loi. D'où deux sièges pour les
corporations.
De plus, affirmation du principe de l'interdépendance, de la
complémentarité dans le réseau comme étant un
élément important autour de la table du conseil d'administration,
une dynamique qui doit se jouer. Le chiffre, c'est celui qui permet
d'établir cet équilibre de la dynamique.
Finalement, à l'égard des communautés culturelles,
je répète, puisque le député de D'Arcy McGee se
faisait insistant. II sait que j'écoute, que j'ai été
à l'écoute avec plaisir - je l'ai reconnu tout à l'heure -
de l'insistance. Il y a également des limites, il le sait, à ce
qu'on peut supporter dans l'insistance ou ce qu'on peut trouver acceptable dans
l'insistance. À l'égard des communautés culturelles, ce
qu'il recherche, ce n'est pas, bien qu'il en défende la notion, que les
corporations en tant qu'instrument, c'est le meilleur, mais ce qu'il
défend d'abord et avant tout, c'est le contrôle par la
communauté de ses institutions. Je lui réponds que oui, dans le
projet de loi tel qu'amendé, nous garantissons cela, parce que ce sont
les contrats d'affiliation qui primeront, donc il sera
considéré... Je donnerai l'exemple de quoi sera formé le
conseil d'administration disons, d'un hôpital comme le Jewish General. Il
sera composé de bénéficiaires, s'il y a une partie CHSP,
donc de bénéficiaires qui sont nommés à
l'intérieur, des gens qui y séjournent, des gens de la
communauté; de quelqu'un choisi parmi les organismes
bénévoles et recommandé au CRSSS, je ne doute pas que
B'nai B'rith, la Hillel Foundation et d'autres, le YMHA ou le YWHA
désigneront des personnes dans les groupes bénévoles. Le
personnel clinique, le personnel non clinique, le CMD, le résident ou
interne, puisque c'est un hôpital affilié, on est toujours dans la
communauté, on ne change rien à cet égard. Au niveau du
réseau, les contrats d'affiliation pourront jouer à
l'égard de tous les organismes du réseau avec lesquels le Jewish
General a des affiliations. Ces contrats d'affiliation sont avec le centre des
services sociaux juifs ou les centres d'accueil de la communauté juive.
Donc, à l'égard des communautés sur le plan culturel, le
même raisonnement vaut absolument pour les hôpitaux et le
réseau anglophone. En ce sens-là je pense que, sans être
obligé de le nommer dans la loi, de faire une exception pour la
région 6A ou de se référer aux communautés
ethniques, nous réglons cette préoccupation de la
communauté juive qui est venue faire ses représentations.
À l'égard du réseau, du reste du réseau,
indépendamment de cette dimension de protection de l'appartenance des
institutions à une communauté donnée, nous favoriserons en
même temps cette approche de contrat d'affiliation qui est tellement
importante pour que, dans cette dynamique non seulement autour du conseil
d'administration mais dans le développement des institutions dans un
territoire ou dans une région donnée, on ait de plus en plus
recours à la notion de contrat d'affiliation. Donc, toute cette vision
et cette lignée d'une continuité dans les soins et les services
pour les citoyens, je ne prétends pas que c'est une panacée, mais
je prétends que ça va devenir, dans le quotidien des
opérations, là où le conseil d'administration agit, une
préoccupation à cause de cette diversité et à cause
de cet équilibre, y compris ce qui est incarné par la
corporation, ce qui est incarné par les personnes de l'intérieur,
clinique, non-clinique, médecins, et ce qui est incarné par les
autres groupements ainsi que par les bénévoles et les
bénéficiaires de l'établissement. Si ces dispositions
n'ont pas été élaborées avec une idéologie
ou une espèce d'idée préconçue à
l'égard des corporations ou des établissements, je pense que
cette approche a été élaborée avec une certaine
cohérence qui est celle que j'essaie d'exprimer ici. En ce sens, le
nombre est important, puisqu'il permet que joue le plus adéquatement
possible cet équilibre, cette confrontation au niveau d'une table, de
visions qui peuvent varier.
Encore une fois, ce n'est pas parfait puisque cela varie d'endroit en
endroit, même dans l'état actuel, les corporations ne jouant pas
le même rôle de la même façon partout sur le
territoire. C'est pour cela qu'il nous apparaît important de conserver
les dispositions telles qu'elles figurent parce que je pense qu'il y a une
orientation, il y a une approche, qui est une approche d'ailleurs qu'on
retrouve - et je me permettrai de terminer là-dessus - à travers
d'autres dispositions du projet de loi et qui, très empiriquement,
très concrètement, à travers des personnes et des citoyens
qui s'impliquent, que ce soit à travers les organismes
bénévoles comme dans les corporations qui sont encore là
et qui seront là pour longtemps dans la mesure où on confirme
cette appartenance, qui permet, à travers ce projet de loi comme
à travers la composition des conseils d'administration, d'assurer, par
le vécu des gens comme par le vécu des décisions et des
forums où se prennent les décisions, une vision de
continuité de services, une vision d'interdépendance, une vision
de présence de la communauté en même temps que de
s'instrumenter pour qu'il y ait là aussi une certaine
stabilité et une solidarité à l'égard de ce qu'est
l'institution propre telle quelle, indépendamment des autres.
Je dirais un peu comme ce qu'a reconnu sans doute M. Castonguay quand il
a choisi de changer cette version du mois de juillet du projet de loi 65 en
celle qui devenait celle du 10 décembre et qui fut adoptée, soit
dit en passant, avant Noël. Je vous ferai remarquer que le rapport
Castonguay...
Mme Lavoie-Roux: C'est un terrain glissant pour vous, M. le
Président.
M. Johnson (Anjou): Je sais bien, mais je vous ferai remarquer
qu'à cet égard, la commission Castonguay-Nepveu avait
procédé, il faut quand même le dire, à une
très vaste opération qui avait duré trois ans. On mettait
sur pied le système qu'on est en train ici, non pas de remodeler, mais
auquel nous pensons pouvoir, à travers ce qui existe dans le
système, insuffler une nouvelle sorte de dynamique. Je ne
prétends pas qu'il n'est pas dynamique en ce moment, mais c'est une
autre approche dans cette dynamique qui va tout à fait dans le sens de
la complémentarité. Cette complémentarité est
tellement importante, elle est intrinsèquement importante parce que je
pense que c'était ça la vision initiale du projet de 1971 sur
laquelle les auteurs du rapport Castonguay-Nepveu avaient tellement
insisté, mais l'évolution a fait que cela s'est peut-être
un peu compartimenté et même beaucoup compartimenté. Ce
qu'on recherche, c'est d'insuffler cette dynamique qui, à
l'époque, était une volonté en l'inscrivant à
travers la présence des personnes.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le ministre.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): J'avais reconnu M. le
député de Nelligan, mais là ça ne me fait rien.
Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: J'ai écouté de nouveau bien
attentivement le ministre. Premièrement, vous ne m'avez indiqué
aucune situation où la présence de quatre membres des
corporations aux conseils d'administration ait créé des
problèmes, aucune, et là on les diminue à trois.
Vous faites valoir la question de l'interdépendance, de
l'équilibre relatif entre différentes visions. D'abord, faut-il
déduire, dans le cas des corporations, que c'est nécessairement
trois personnes qui auront nécessairement la même vision des
choses? Quand il y a trois personnes au conseil d'administration de
l'hôpital juif ou d'un autre hôpital, est-ce que les trois
personnes ont nécessairement la même vision? Elles peuvent aussi
avoir une certaine complémentarité entre elles,
complémentarité qui, évidemment, vient s'ajouter à
tous les autres éléments.
Quand vous parlez de cette vision diversifiée dans la composition
du conseil que vous venez d'apporter et que vous ajoutez trois membres du
réseau, on pourrait aussi se poser des questions sur... Mais moi, je
vous donne le bénéfice du doute. Peut-être y aura-t-il une
plus grande diversité, mais je suis loin d'être certaine que la
diversité apportée par trois autres membres du réseau va
être beaucoup plus grande. J'ai bien peur qu'elle soit moindre que,
possiblement, celle apportée par trois membres d'une corporation. Je
pense qu'il n'y a pas de vérité absolue là-dedans. Je
pense qu'il faut bien... (23 h 15)
M. Johnson (Anjou): Voudriez-vous que je réagisse? Tout
à l'heure, j'ai dit - peut-être qu'il serait bon de le rappeler -
que je ne prétends pas que cette structure permettra cette vision
parfaite. Si on parle seulement des hôpitaux, puisque c'est ce qui semble
nous préoccuper à l'égard des corporations, il y en a 275.
Je n'ai pas donné d'exemple, je pourrais en donner, cependant, lorsqu'on
pense qu'il y a dans le réseau les difficultés que l'on
connaît. Je ne pirétends pas que c'est à cause des
corporations, absolument pas, mais je dis que les corporations sont
présentes et on nous a expliqué d'ailleurs combien, dans certains
cas, elles jouent un rôle prépondérant dans le
réseau des hôpitaux. Pourtant, ce même réseau a les
difficultés que l'on connaît en ce moment et je ne prétends
pas, encore une fois que c'est à cause d'elles, je prétends que
c'est une responsabilité partagée y compris par l'entremise de
personnes, des corporations, des syndicats, du gouvernement et notre
façon de faire les choses depuis dix ans, depuis 1971, puisque les
corporations n'ont pas été étrangères aux
difficultés que le réseau connaît.
En ce sens, je préfère ne pas identifier ou pointer du
doigt. Je ne pourrais pas prétendre que c'est à cause des
corporations, mais je suis certain que dans le réseau on pourrait
trouver quelques exemples où c'est à cause d'un directeur
général, ou à cause du silence d'une corporation sur
certaines choses, ou à cause de la prédominance de certains
intérêts de l'intérieur. Je pense notamment, dans le cas
des CLSC, pour ne parler que d'eux, certains CLSC qui ont connu des
difficultés où le président du syndicat a
été également président du conseil
d'administration, ce qui était un peu aberrant dans le fond et ça
donnait de drôles de résultats; on a vu ce que cela a donné
à
deux ou trois endroits.
Donc, les corporations ne sont pas plus à l'abri de ces
situations que d'autres. Je pense que leurs qualités
intrinsèques, au-delà de la part historique fondamentale qu'elles
ont apportée au développement du réseau, leur contribution
intrinsèquement valable, c'est cette solidarité et cette
incarnation de l'authenticité ou de la particularité de
l'établissement. Mais nous vivons dans des changements qui font que le
réseau, à nos yeux, doit entreprendre les années qui
viennent dans une perspective très précise de
complémentarité et, encore une fois, au service des citoyens, ne
serait-ce que parce que les départements de santé communautaire
dans les hôpitaux fournissent des soins à domicile ainsi que les
CLSC et les CSS. Souvent, dans une même agglomération urbaine de
la dimension de Drummondville, est-ce qu'il ne faut pas faire jouer cette
complémentarité plutôt que d'agir simplement par des
programmes, des directives bureaucratiques ou des nouvelles injections
budgétaires ou des réglementations autoritaires? Est-ce qu'il ne
faut pas permettre qu'il y ait un échange authentique, en plus de ces
efforts au niveau structurel, pour parvenir à une meilleure coordination
des services aux citoyens?
Donc, nous misons sur cette présence. Encore une fois, c'est une
réalité qui est statistique. On pourra sans doute me citer le cas
d'un ou deux conseils d'administration où les personnes provenant de
différents groupes n'ont pas permis cet apport qu'on recherche. Mais
globalement, dans le réseau, cette approche voulant permettre
l'expression de la complémentarité et de la diversité des
points de vue en même temps que la défense de
l'authenticité de l'établissement et, dans le cas des
communautés culturelles, qui gardent, par des personnes qui viennent des
corporations, des organismes bénévoles ou des
bénéficiaires, leur caractère particulier, permet qu'une
nouvelle dynamique joue sur les conseils d'administration et que les citoyens
soient d'autant mieux, d'autant plus servis.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Quand le ministre parle des difficultés
que les établissements éprouvent, je suis d'accord avec vous
qu'il y a des problèmes de coordination. Je pense que vous avez dit:
Dans certains cas, ça peut être les corporations, et on sait que,
dans d'autres cas, ça peut être d'autres problèmes. C'est
probablement la cause de plusieurs autres problèmes que l'apport des
corporations, si on faisait un bilan de tout ça.
De toute façon, vous vous donnez, à l'intérieur de
la loi, des outils importants, M. le ministre - vous devez ne pas l'oublier
-extrêmement importants, bien plus importants encore, vous le savez
vous-même, que la composition des conseils d'administration, pour
régler les problèmes à l'intérieur des
administrations hospitalières, à l'intérieur du
fonctionnement des hôpitaux ou des institutions du réseau. Vous
savez que de nombreuses représentations vous ont été
faites, vous avez modifié des choses. Aujourd'hui, on a encore
travaillé très fort à atténuer certaines choses qui
nous paraissaient excessives. On a réussi dans une petite mesure,
peut-être en se contentant de résultats modestes.
Je ne crois pas que la différence entre des membres d'une
corporation qui, en plus ou en moins, ne sont pas nécessairement des
personnes identiques, peut présenter des points de vue aussi
différents de cette diversité dont vous parlez. C'est ça
qui va modifier le succès de l'opération que vous tentez
d'aborder dans une meilleure coordination et un meilleur fonctionnement du
réseau. Je regrette que vous reveniez encore avec votre question de
complémentarité. On n'y touche pas à votre question de
complémentarité entre les institutions. Vous gardez vos
représentants du CSC, du CLSC, etc., ils y sont. Vous en avez
ajouté trois et ils y restent, on ne les a jamais remis en question, que
je sache, M. le Président. La seule explication que vous nous donnez,
c'est qu'il faut de la diversité. Vous l'avez, votre diversité,
votre complémentarité, vous la conservez. J'ai de la
difficulté à penser - évidemment, il faut que je prenne la
parole du ministre - en dépit de son énergie à affirmer
que ce n'est pas une question d'idéologie, que c'est une question de
meilleur équilibre, de diversité et de complément, je ne
vois vraiment pas comment un membre de plus peut faire une différence.
Je pense que vous pouvez trouver bien plus de diversité à
l'intérieur de vos membres de corporation dans bien des cas que vous
allez en trouver parmi les membres provenant des établissements du
réseau, si on veut l'aborder sous cet angle.
C'est un jeu que vous voulez jouer, dans le sens de cette
complémentarité, et je l'accepte, mais je n'ai pas encore
entendu, je le regrette, un seul argument. S'il y a un membre d'une corporation
qui est indigne, ou s'il y a une corporation qui, vraiment, vous empêche
d'atteindre les objectifs que vous vous fixez par la loi 27, vous pourrez
encore intervenir, M. le ministre, vous le savez fort bien. C'est difficile
pour moi de comprendre votre attitude, je ne sais pas si je dois parler
d'entêtement ou de conviction.
M. Johnson (Anjou): Choisissez vos mots!
Mme Lavoie-Roux: C'est ça, j'essaie toujours de les
choisir les plus doux possible, mais ça n'a pas l'air...
Le Président (M. Bordeleau): S'il vous plaît, par
rapport au droit de parole de vingt minutes, dans votre cas, il est
épuisé. Je ne veux pas être déplaisant, mais je
pense que je suis ici pour faire respecter le règlement; alors, je vous
le signale.
Mme Lavoie-Roux: Je suis la première à respecter le
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, c'est pour ça que
je vous le rappelle le plus gentiment possible.
Mme Lavoie-Roux: Je termine ici, je trouverai encore le moyen de
parler d'ici minuit.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je n'ai pas
d'objection, si la députée de L'Acadie veut continuer son
exposé, et je pense que mes collègues n'auront pas non plus
d'objection à lui permettre de conclure. On a entamé ce
débat depuis maintenant une heure et quart, je pense qu'on a fait le
tour de beaucoup de choses. La députée m'a posé encore
deux ou trois questions auxquelles j'aimerais peut-être apporter quelques
réponses rapidement, quand elle le voudra, mais je pense qu'on devrait
peut-être lui permettre de conclure, plutôt que...
Mme Lavoie-Roux: J'ai soulevé les points principaux que je
voulais soulever. Le ministre n'arrive pas à me convaincre. Je pense
davantage que c'est, de sa part, une vision qu'il a arrêtée seul
ou avec d'autres, avec le cabinet des ministres ou avec le caucus du parti qui,
pour moi, reflète bien plus une vision de ce qu'il pense que devrait
être le secteur public quand il nous dit: Le secteur est devenu de plus
en plus public. Écoutez, il était aussi public; même avant
la réforme Castonguay, il était déjà très
public, on le sait fort bien. Je ne suis pas pour faire l'historique du
développement de nos institutions de santé. Sauf qu'il faut
prouver qu'il est absolument... Je vais répéter ce que j'ai dit
dans mon discours de deuxième lecture. Je pense que
l'interprétation que j'avais faite que tout ce qui respire, en dehors de
la structure étatique du gouvernement ou de ce qui s'y rattache, il faut
s'en méfier et le réduire au maximum.
Le ministre va immédiatement me dire: J'ai un
bénévole, j'ai des usagers, etc. Mais vous avez quand même
renversé l'équilibre, à l'intérieur de votre
conseil d'administration, en faveur de personnes qui sont à
l'intérieur des institutions.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que je peux me permettre de
revenir?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, j'ai d'autres demandes
de droit de parole, mais, allez-y, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Je veux répondre rapidement à
deux ou trois choses.
D'abord, sur la notion du caractère public, il faut bien
comprendre que la notion de "public", à mes yeux, n'est pas synonyme de
bureaucratie, d'interventionnisme ou d'écrasement.
Mme Lavoie-Roux: Cela justifie l'interventionnisme.
M. Johnson (Anjou): Non, mais je vais donner deux exemples de
choses qui sont publiques. D'abord, il y a une chose publique certaine, on aura
400 000 000 $ de déficit dans les hôpitaux au 31 mars prochain.
C'est public merci, parce que c'est tout le monde qui paie et c'est nous qui
sommes pris pour le payer. On ne peut pas se fermer les yeux sur cette
réalité. C'est pourquoi, dans la loi, il y a différentes
dispositions à l'égard des politiques d'emprunts, etc. C'est une
responsabilité de tout le système depuis onze ans et qui
évoluait plus ou moins inéluctablement vers le type de
difficulté que nous connaissons maintenant. L'ampleur de certains
problèmes nous amène à considérer ça. Mais,
quant à moi, c'est accessoire à l'égard de notre
discussion.
Le caractère public est aussi conféré, non pas par
une vision normative ou bureaucratique, mais les 32 salles d'urgence à
Montréal - dont l'immense majorité se trouve dans de grands
centres hospitaliers, qui, soit dit en passant, dans le cas des centres
hospitaliers universitaires, consomment 60% du budget des hôpitaux du
Québec - une des villes les mieux dotées en termes de ressources
en urgence, si on les prend séparément et pourtant un des
endroits les plus à l'envers qui soit. Ce n'est pas nouveau. Qu'on ne
vienne pas me servir la notion du manque de lits, etc. Ce sont d'excellentes
discussions qu'on aura l'occasion d'entamer lors de l'étude des
crédits, l'an prochain. Il y a des choses à faire à cet
égard. C'est un problème chronique, celui d'absence de
coordination des salles d'urgence de Montréal. Pourquoi? Posons-nous la
question un peu. C'est cette incapacité qu'a eue le réseau,
depuis onze ans, de réaliser très concrètement cette
coordination.
Oui, cela fait qu'on se donne des pouvoirs, mais je suis de ceux qui
sont convaincus... Je ne prétends pas faire l'unanimité à
l'Assemblée nationale, ni d'un côté ni de l'autre. Et je
pense qu'il y a des gens, en face de nous - je ne parle pas de ceux qui sont
à cette table, mais peut-être parmi ceux qui les conseillent dans
certains
cas - qui ont peut-être une vision encore plus bureaucratique que
celui qui vous parle de ce qu'est le progrès au niveau des institutions
des secteurs public et parapublic au Québec.
Je suis profondément convaincu qu'il faut que, au niveau du
réseau, avec 125 000 personnes, 1000 établissements, 15 000
professionnels de la santé, il y ait, là aussi, une
activité qui corresponde à cette vision de réseau. C'est
bien beau écrire des règlements qui parlent
d'interdépendance et qui forcent les établissements à
faire des choses. Mais je préférerais de beaucoup que les
règlements, les normes et les interventions ministérielles ou des
CRSSS viennent se coller à une réalité vécue de
plus en plus par les institutions. Ce n'est pas de la théorie, c'est
très concret.
Maintenant on demande: Pourquoi deux sièges plutôt que
trois? Je reprendrai un argument. Je ne pense pas que cela ait
été un lapsus puisqu'elle l'a dit trois fois. La
députée de L'Acadie dit: Ce n'est pas un siège de plus ou
de moins qui va changer quelque chose. Je répondrai: Pourquoi? C'est un
argument pâte à crêpe.
Mme Lavoie-Roux: À l'intérieur des
corporations.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais c'est un argument un peu pâte
à crêpe, on va l'admettre. Pourquoi plus un? Pourquoi moins un? Je
ne pense pas que, intrinsèquement, ce soit un argument.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais ça répond à une
demande de la population, M. le Président.
M. Johnson (Anjou): Or, on voit ici les corporations comme
étant un facteur d'équilibre pour ce qui est intra et
extra-réseau. Je ferai remarquer que, dans bien des cas, les
corporations désignent un professionnel de l'établissement au
conseil d'administration et la notion interne-externe ne joue pas. Je pourrais
donner des dizaines d'exemples sur le territoire du Québec. (23 h
30)
De plus, dans le cas des personnes désignées - prenons un
conseil d'administration d'un centre hospitalier - par les centres d'accueil,
par les CSS ou par les CLSC. Ce seront des personnes désignées
par les centres d'accueil, les CSS ou les CLSC qui ont des contrats
d'affiliation ou, en l'absence de contrats d'affiliation, par l'ensemble de ces
institutions sur le territoire impliqué. Or, ces personnes ne seront pas
nécessairement ou par définition des permanents parce qu'un
établissement qui choisit de nommer quelqu'un au conseil
d'administration d'un hôpital - par exemple, un CLSC - au sens de nos
lois, c'est le conseil d'administration qui va nommer quelqu'un.
Peut-être qu'il va nommer un permanent, mais il va peut-être - j'ai
l'impression - beaucoup plus souvent nommer quelqu'un qui n'est pas un
permanent du réseau. Paradoxalement, je pense que cette approche vise
à accroître, malgré le discours que nous tient Mme la
députée de L'Acadie, cette plus grande diversité et cette
reconnaissance des réalités de l'extérieur de
l'établissement. Justifier un siège de plus que ce qui est
prévu, maintenant qu'on a dit deux dans la loi, cet argument, à
mes yeux, ne tient pas dans la mesure où, dans la majorité des
cas ou dans une très bonne partie des cas, comme je regarde le
réseau aller depuis un certain nombre de mois, j'ai plutôt
l'impression qu'on va faire appel à des forces et des énergies de
l'extérieur. Ce qui veut dire que cet équilibrage
intérieur-extérieur de l'établissement ou
intérieur-extérieur du réseau va se faire par la force des
choses.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que vous avez
terminé, M. le ministre?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui. M. le ministre.
Mme Lavoie-Roux: Si vous me le permettez, même si mon droit
de parole est écoulé, c'est une suggestion que je fais au
ministre. Il semble que c'est fort apparent qu'on est en négociation. Je
veux toujours trouver un terrain d'entente, vous le savez, M. le
Président. Le ministre a fait valoir un argument auquel je suis
sensible. Il a dit qu'on retrouve a l'intérieur, siégeant au
conseil d'administration, des membres de corporations qui sont des gens qui
travaillent à l'intérieur de l'établissement. Y aurait-il
moyen, tout en en conservant trois, de trouver - cela ne devrait pas être
très compliqué - un mécanisme qui exclurait ces personnes
qui travaillent à l'intérieur de l'établissement? Est-ce
que c'est une possibilité? Dans le fond, on retrouverait quand
même des gens qui représentent les communautés dont on
parle et ils ne seraient pas en conflit d'intérêts comme d'autres
le sont. Enfin, c'est une suggestion que je fais au ministre. Il peut
l'examiner si elle a quelque mérite.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Je répondrais à cela - une
autre réalité du projet de loi quand on le regarde sous forme de
tableau -qu'aucun autre groupe que les corporations, aucun collège
électoral, si on veut, ou aucun groupe de provenance aura deux
sièges, à
l'exception des bénéficiaires là où ils en
avaient déjà deux. Tous les autres groupes, tous les autres
collèges, c'est une personne. La corporation, elle, en conservera
deux.
Une voix: Adopté?
Le Président (M. Bordeleau): Non, j'ai d'autres
demandes.
Mme Lavoie-Roux: ...suggestion.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, peut-être les
laisser réfléchir.
Mme Lavoie-Roux: On peut suspendre deux minutes et
après...
M. Johnson (Anjou): Deux minutes.
Le Président (M. Bordeleau): Deux minutes, d'accord. On
suspend deux minutes.
(Suspension de la séance à 23 h 35)
(Reprise de la séance à 23 h 57)
Le Président (M. Bordeleau): Oui, je veux simplement
reprendre les travaux de la commission et, avant qu'il soit minuit, j'aimerais
demander le consentement en attendant une certaine personne.
Des voix: Consentement.
Le Président (M. Bordeleau): J'ai donc le
consentement.
Mme Lavoie-Roux: On va revenir, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui? D'accord. On vous
attend.
Une voix: On vous fait confiance.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous rappelle que les
micros sont ouverts.
Une voix: On peut suspendre.
Le Président (M. Bordeleau): On peut suspendre pour cinq
minutes. On va attendre qu'il soit minuit puisque j'ai le consentement pour
aller un peu plus tard.
Nous allons suspendre pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 23 h 59)
(Reprise de la séance à 0 h 12)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, s'il vous
plaît. Mesdames et messieurs, nous revenons donc à nos travaux.
J'imagine que quelqu'un... M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): À la suite des dernières
interventions de nos collègues avant que nous suspendions la
séance, je pense que nous pouvons convenir d'une suspension d'environ 20
minutes qui va permettre, de part et d'autre, que nous nous consultions. Nous
pourrions reprendre, compte tenu des consultations que nous tenons de part et
d'autre, à minuit et demi et possiblement entreprendre le reste de
l'étude du projet de loi.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. On suspend les
travaux jusqu'à minuit trente.
(Suspension à 0 h 13)
(Reprise de la séance à 0 h 44)
Le Président (M. Bordeleau): La commission parlementaire
des affaires sociales reprend son étude du projet de loi no 27. À
la suspension des travaux, nous en étions à l'article 57. M. le
ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, est-ce qu'on peut
suspendre l'article 57 pour les fins de compléter certaines
rédactions?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, dans la mesure
où...
Le Président (M. Bordeleau): L'article 57 est suspendu.
D'accord.
Mme Lavoie-Roux: ...les deux amendements touchent la
recommandation -on avait dit que cela s'appliquerait - et que cette même
recommandation puisse s'appliquer aux autres, on va la suspendre aussi.
M. Johnson (Anjou): Quand on sera à 57, on ajoutera un
amendement technique qui permet de faire ça.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'on est rendu à 60, ma
foi.
M. Johnson (Anjou): 58, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): 58, ça va, oui?
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): 58 adopté.
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi.
Le Président (M. Bordeleau): Oh, excusez! Y a-t-il un
papillon?
M. Johnson (Anjou): 58, non. Adopté? Le
Président (M. Bordeleau): Oui.
Mme Lavoie-Roux: 58, adopté sur division, parce qu'on
l'avait fait sur division avant.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté sur division.
Article 59.
M. Johnson (Anjou): 59, papillon, M. le Président.
Il s'agit ici de la redésignation des conseils d'administration
cette fois des centres de services sociaux.
Le Président (M. Bordeleau): C'est un nouveau texte.
M. Johnson (Anjou): En fonction des mêmes paramètres
que les autres, mutatis mutandis.
Mme Lavoie-Roux: J'imagine que c'est mutatis mutandis pour...
M. Sirros: Cela va être finalement comme 57.
M. Johnson (Anjou): Comme 57. Il n'y a pas de corporation dans
les CSS, à l'exception...
Mme Lavoie-Roux: Oui, il y en a une.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais il y en a un seul. Alors, on dit:
Là où il y a une corporation.
Mme Lavoie-Roux: Ah oui! D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): 59 sera adopté tel
qu'amendé par le ministre?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Adopté.
Mme Lavoie-Roux: C'est-à-dire le papillon avec...
M. Johnson (Anjou): Donc, il faut techniquement le suspendre
également jusqu'à ce qu'on ait fait...
Mme Lavoie-Roux: D'accord et il faut suspendre l'article 82
jusqu'à ce qu'on ait le retour aussi.
M. Johnson (Anjou): C'est ça.
Le Président (M. Bordeleau): Ah bon! Je vais prendre des
notes.
Mme Lavoie-Roux: 59 et 82.
Le Président (M. Bordeleau): 57, 59? 59 suspendu
également. On y reviendra. On va passer à 60?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): 60 adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): À moins qu'il n'y ait
un papillon, M. le ministre, non?
M. Johnson (Anjou): Non. Le prochain, c'est où? 61?
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. 61.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Johnson (Anjou): 61?
Le Président (M. Bordeleau): 61, adopté.
Mme Lavoie-Roux: Oui, vous avez des papillons.
Surveillez-les.
M. Johnson (Anjou): 62, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): 62, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): J'ai un papillon...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, un papillon.
M. Johnson (Anjou): ... qui consiste à remplacer l'article
62 du projet par le suivant: "L'article 85 de cette loi est modifié par
le remplacement du deuxième alinéa par le suivant: "2° Les
premières élections ou nominations des membres des conseils
d'administration des établissements institués après le (y
inscrire ici la date d'entrée en vigueur de la loi) ont lieu à
l'époque prévue pour l'élection ou la nomination des
membres des établissements de la même catégorie".
Mme Lavoie-Roux: On ne l'a pas, nous autres.
M. Johnson (Anjou): C'est un amendement - je veux rassurer mes
collègues d'en face - de nature purement technique pour assurer la
mécanique de rotation pour les établissements
éventuels.
Une voix: Pas les existants.
M. Johnson (Anjou): Pas les existants, mais les éventuels
qui pourraient être créés.
Alors, c'est la mécanique de rotation...
Mme Lavoie-Roux: Je suis en dehors...
Le Président (M. Bordeleau): L'article 62 est
adopté tel qu'amendé?
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
63.
M. Johnson (Anjou): L'article 62 est-il adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Bordeleau): Oui. L'article 63.
M. Johnson (Anjou): Dans l'article 63, il y a un papillon.
Le Président (M. Bordeleau): Non.
M. Johnson (Anjou): Non, je m'excuse. À l'explication,
c'est l'alinéa...
M. Johnson (Anjou): Cela va?
Mme Lavoie-Roux: Oui, si on me permet une question, M. le
Président, j'aimerais faire une suggestion au ministre. Je lui pose
juste la question, eu égard aux personnes qui travaillaient à
l'intérieur des établissements, dans le cas de CLSC, en tout cas,
il y en avait trois, vous m'avez fait valoir le point de vue que, parfois, il y
avait un manque de personnes. Si vous aviez conservé le troisième
alinéa ici, est-ce que cela ne vous aurait pas permis de pallier le
manque de personnes qui aurait pu se trouver à l'intérieur d'une
région géographique, parce qu'il y a déjà une
disposition dans ce sens-là?
M. Johnson (Anjou): Non, c'est simplement à cause des
années paires et impaires. Comme c'est un mandat de trois ans
maintenant, la notion d'année paire et impaire, pour faire jouer la
rotation, ne peut plus jouer.
Une voix: Quel article? M. Johnson (Anjou): 86?
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est le troisième paragraphe.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Moi, c'était au quatrième. Le
quatrième demeure.
M. Johnson (Anjou): Oui.
Mme Lavoie-Roux: II aurait pu s'appliquer dans le cas dont on
parlait.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va pour l'article 63? M.
le ministre.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais...
Mme Lavoie-Roux: Si vous ne voulez pas, d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Article 63,
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
64.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Article 64, adopté.
Article 65.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
66.
M. Johnson (Anjou): Papillon.
Le Président (M. Bordeleau): Papillon. M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Je m'excuse, ça va être
l'article 66.1.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, le nouvel article.
Article 66, adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Nouvel article
66.1. M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Article 66.1, M. le Président.
L'article...
Mme Lavoie-Roux: D'accord. M. Johnson (Anjou): Cela
va.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
67.
M. Johnson (Anjou): Adopté? Mme Lavoie-Roux: Est-ce
que... M. Johnson (Anjou): Oui.
Mme Lavoie-Roux: ...je veux seulement vous poser une question au
deuxième paragraphe, le conseil des médecins et dentistes... ce
n'est pas ça? Je suis rendu à l'article 76, excusez-moi.
M. Johnson (Anjou): L'article 67 est un article de concordance,
en fait.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que je lisais... d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Article 67. Adopté.
Article 68.
M. Johnson (Anjou): Concordance. Mme Lavoie-Roux:
D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Article 68, adopté.
Article 69.
M. Johnson (Anjou): Article 69.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Concordance.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
M. Johnson (Anjou): Article 70.
Le Président (M. Bordeleau): Article 70.
Mme Lavoie-Roux: Adopté sur division.
Le Président (M. Bordeleau): Article 70, adopté sur
division. Article 71.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ce n'est pas lié
à...
Le Président (M. Bordeleau): II y a un papillon à
l'article 71? Non.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Article 71, adopté.
Article 72, un papillon.
Conseil des médecins et dentistes
M. Johnson (Anjou): À l'article 72, il y a un papillon, M.
le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, allez-y.
Mme Lavoie-Roux: II y a les pharmaciens qu'on ajoute.
M. Johnson (Anjou): C'est celui des pharmaciens.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça.
Le Président (M. Bordeleau): Si vous voulez nous le lire,
en deux mots, deux lignes.
M. Johnson (Anjou): Article 72. À l'article 111, ajouter
à la fin l'alinéa suivant: "Ce conseil est composé
également de tous les pharmaciens qui sont à l'emploi de
l'établissement."
Le Président (M. Bordeleau): Article 72, adopté tel
qu'amendé?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté tel
qu'amendé. Article 73, il y a aussi un papillon.
M. Johnson (Anjou): Article 73, papillon.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Un instant, s'il vous plaît.
Mme Lavoie-Roux: Ah oui! c'est ça! C'est là que
j'ai une question, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui.
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas si le ministre...
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que le ministre peut
nous faire part de son amendement?
Mme Lavoie-Roux: II est très long.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, il est assez long. Mais
on peut peut-être éviter la lecture.
Mme Lavoie-Roux: J'avais seulement une question.
Le Président (M. Bordeleau): Allez-y donc, Mme la
députée de l'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Au deuxième alinéa,
deuxièmement, le conseil des médecins et dentistes est
responsable "du maintien, à un niveau suffisant, de la compétence
des médecins et dentistes qui exercent dans l'établissement pour
assurer des services de qualité à la population, en ce qui a
trait aux soins médicaux et dentaires." Voici la question que je veux
poser au ministre: Est-ce que cette évaluation du niveau suffisant de la
compétence n'est pas plutôt du ressort du comité de
discipline de la corporation des médecins?
M. Johnson (Anjou): Dans l'établissement, c'est
intrinsèque au rôle des CMD et c'est bien le niveau suffisant de
compétence et non pas le niveau suffisant d'effectifs ou de soins, etc.
C'est du
maintien à un niveau suffisant de la compétence des
médecins.
Mme Lavoie-Roux: Mais c'est à eux d'évaluer la
compétence et non pas à la corporation.
M. Johnson (Anjou): Non, la notion de maintien à un niveau
suffisant de la compétence, c'est ce qui permet au CMD de faire des
réunions scientifiques, etc. D'accord?
Mme Lavoie-Roux: Sur division, M. le Président.
M. Johnson (Anjou): Article 73, adopté sur division, M. le
Président?
Le Président (M. Bordeleau): Article 73, adopté sur
division.
M. Johnson (Anjou): Je pense qu'on va vous demander un retour
à... Un instant, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laurier.
M. Sirros: On vient seulement d'adopter cela.
Le Président (M. Bordeleau): On a adopté l'article
73 et on revient à l'article 72. M. le député de Laurier,
sur l'article 72.
M. Sirros: J'aimerais proposer que, dans un centre local de
services communautaires, le conseil des médecins et dentistes soit
constitué simplement à partir du moment où il y aurait
cinq médecins qui oeuvrent dans l'établissement.
Le Président (M. Bordeleau): Un amendement qui viserait
à modifier le nombre 3 pour le nombre 5. Est-ce bien cela?
M. Sirros: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que je peux poser une question?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je me demande s'il n'y aurait pas une
différence à faire dans le cas d'un centre hospitalier et celui
d'un CLSC, compte tenu que, dans un centre hospitalier, le chiffre 3 pourrait
être satisfaisant et que, dans un CLSC, il y des...
M. Johnson (Anjou): Dans un centre hospitalier, il y en a
toujours un, quel que soit le nombre, par le fait que c'est un centre
hospitalier. D'accord?
Mme Lavoie-Roux: Ah! il y en a toujours un!
M. Johnson (Anjou): Quand même, il y en aurait un
théoriquement...
Mme Lavoie-Roux: II y en a toujours?
M. Johnson (Anjou): ... je ne connais pas beaucoup
d'hôpitaux avec seulement un médecin, mais il y en a toujours,
parce que ce sont des centres hospitaliers. Dans le cas des CLSC, un nombre est
prévu.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): Ce nombre...
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Dans ce cas-là, si...
M. Johnson (Anjou): ... serait 5.
Mme Lavoie-Roux: Je pensais qu'il aurait fallu qu'il y en ait 5
dans un...
M. Johnson (Anjou): C'est cela, non. Mme Lavoie-Roux:
D'accord, parfait.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, peut-être que
la formulation de l'amendement pourrait être la suivante: De remplacer le
premier alinéa de l'article 111 par le suivant: "111. Un conseil des
médecins et dentistes est institué dans chaque centre hospitalier
où exercent au moins trois médecins ou dentistes et dans chaque
centre local de services communautaires où exercent au moins cinq
médecins ou dentistes." La notion de trois médecins, cela peut
couvrir notamment ce qu'on appelle des centres de santé. Je m'excuse, je
vous ai induit en erreur tout à l'heure en disant que c'était
automatique par l'effet de la loi qu'il y en avait toujours. Il n'y en a pas
toujours dans les centres hospitaliers, sauf qu'en pratique il n'y a pas de
centre hospitalier, à ma connaissance, où il y a moins de trois
médecins. Mais la loi le dit et je pense qu'il faut le laisser dans la
loi. D'accord?
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. M. le ministre,
donnez-moi votre amendement.
M. Johnson (Anjou): La deuxième partie, B. D'accord,
allez-y.
Le Président (M. Bordeleau): L'amendement à
l'article 72, oui, qui modifie l'article 111 sera-t-il adopté?
Une voix: L'article 72?
M. Johnson (Anjou): L'article 73 a été
adopté, mais on y est revenu, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, c'est cela, on y est
revenu pour les besoins de la cause. Cela va, l'article 72 tel qu'amendé
à nouveau est adopté. L'article 73 était
déjà adopté. L'article 74.
M. Johnson (Anjou): À l'article 74, M. le
Président, il y a un papillon. Il s'agit de retrancher l'article, ce qui
est une concordance.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 74, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, adopté. Article
75.
M. Johnson (Anjou): À l'article 75, il y a un
papillon.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
Mme Lavoie-Roux: On ne l'a pas, celui-là.
M. Johnson (Anjou): C'est dans le sens de remplacer le liminaire
de l'article 75 du projet par le suivant: "75. L'article 114 de cette loi est
modifié: "1° , par le remplacement des premier et deuxième
alinéas par les suivants:"
B. Ajouter à la fin ce qui suit: "2°, par l'addition à
la fin du troisième alinéa de la phrase suivante: "Le
comité exécutif du conseil des médecins et dentistes a
accès aux dossiers et procès-verbaux de ses comités."
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté, tel
qu'amendé. Article 76. Il n'y a pas de papillon?
M. Johnson (Anjou): Non.
Le Président (M. Bordeleau): Article 76.
Mme Lavoie-Roux: Attendez une seconde.
M. Johnson (Anjou): C'est l'obligation de nommer un DSP.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie. (1 heure)
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas si je suis au bon endroit, parce
qu'on va un peu rapidement.
Le Président (M. Bordeleau): On est à l'article
76.
Mme Lavoie-Roux: Les CLSC n'étaient pas prévus
là-dedans. Je me demandais si, là où il y a au moins 20
professionnels qui oeuvrent, il ne devrait pas y avoir un DSP. Vous
n'êtes pas d'accord?...
Non, excusez-moi.
M. Johnson (Anjou): D'accord...
Mme Lavoie-Roux: Un directeur de services professionnels, ce
n'est pas nécessairement un médecin. Dans les centres de services
sociaux, ce ne sont pas des médecins, ce sont des professionnels.
Le Président (M. Bordeleau): Article 76,
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
77.
M. Johnson (Anjou): Papillon qui est en fait une
réécriture. C'est la nomenclature des attributions du DSP.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Article 77, adopté tel
qu'amendé?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
78.
Comité de bénéficiaires
M. Johnson (Anjou): Papillon.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: On va prendre les ...
M. Johnson (Anjou): Je peux faire lecture des papillons. À
l'article 118.3, remplacer, dans la troisième ligne, les mots "personnes
bénévoles choisies" par "de parents ou représentants de
ces bénéficiaires choisis".
Deuxièmement, à l'article 118.4, remplacer le premier
alinéa par le suivant: "118.4 Le directeur général de
l'établissement doit favoriser le bon fonctionnement du comité de
bénéficiaires et
informer par écrit de l'existence d'un tel comité chaque
bénéficiaire, un parent ou le tuteur d'un
bénéficiaire âgé de moins de 18 ans ou un parent ou
le représentant d'un bénéficiaire dont l'état de
santé ne lui permet pas de faire partie d'un comité."
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
M. Johnson (Anjou): Troisièmement - je m'excuse, je
termine - à l'article 118.5, ajouter, à la fin du paragraphe
troisième, les mots suivants: "et aux conditions de séjour des
bénéficiaires".
Mme Lavoie-Roux: C'est parfait, cela, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Si on me le permet, j'aimerais soumettre,
à l'article 118.1, un amendement qui se lirait ainsi: "Que le premier
alinéa de l'article 118.1 soit modifié en ajoutant, à la
fin de la troisième ligne, après le mot
"bénéficiaires" les mots "et prévoir des normes de
financement pour les activités de ce comité".
J'avais fait l'analogie avec les écoles où, dans la loi,
il est prévu qu'il ait une norme de financement de tant par tête,
quelque chose qui est prévu pour les activités du comité.
Pour chaque centre hospitalier, vous pourriez le faire par règlement
ou...
Le Président (M. Bordeleau): À l'article 118.1.
Mme Lavoie-Roux: Ce serait tout de suite au premier paragraphe:
"...doivent mettre sur pied un comité de bénéficiaires et
prévoir des normes de financement pour les activités de ce
comité."
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que ça va, M.
le député d"Iberville?
M. Beauséjour: Ce serait "et prévoir"... comment
...
Mme Lavoie-Roux: "... et prévoir des normes de financement
pour les activités de ce comité". Le centre hospitalier de soins
prolongés, etc., "doivent mettre sur pied un comité de
bénéficiaires et prévoir des normes de financement pour
les activités de ce comité."
Ce serait par règlement ça.
M. Johnson (Anjou): En fait, c'est ça. On me dit qu'il n'y
a pas d'objection juridique à ce qu'on l'inclue, tout en étant
conscient, en pratique, que c'est au niveau des budgets attribués par le
ministère que ça se fait.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre, si cela peut vous rassurer, je
pense que vous pourriez vous référer à ce qui avait
été prévu pour les comités d'école. Dans le
fond, ces comités, ce sont des gens qui vivent à
l'intérieur de l'établissement. On en a prévu pour les
comités d'école dans le temps - ça remonte à je ne
sais trop quand - et c'était 0,25 $ par élève. Je ne veux
pas dire que vous leur donnez seulement 0,25 $, il y a eu un peu d'inflation,
mais je pense que c'est au moins un minimum, ne serait-ce que pour se
rassembler ou ... Je pense qu'il n'y a pas de ... Ou encore, vous pouvez
prévoir que le centre hospitalier, dans son budget, doit prévoir
un montant.
M. Johnson (Anjou): Ce qu'on dit, c'est qu'il prévoit des
normes de financement pour, si vous le permettez, le fonctionnement
plutôt que l'activité.
Mme Lavoie-Roux: Cela va, d'accord; oui, c'est beaucoup mieux
parce que, sans cela, il faudrait avoir les normes pour aller faire du ski,
etc., vous avez raison.
Le Président (M. Bordeleau): Je reprends l'amendement ou
le sous-amendement.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): À 118.1, dans
l'article 78, au sous-article 118.1, ajouter, après le mot
"bénéficiaires", les mots "et prévoir des normes de
financement pour le fonctionnement de ce comité"; ça va à
tout le monde?
M. Johnson (Anjou): Cela va, adopté. M. le
Président, un autre papillon à 118.1, si vous le permettez.
Le Président (M. Bordeleau): 118.1, oui.
M. Johnson (Anjou): À l'article 118.1, remplacer, dans les
première et deuxième lignes, les mots "un établissement
qui offre de tels services ou un centre d'accueil" par un "centre d'accueil ou
un établissement qui offre de tels services". C'est parce qu'il y a
trois types d'établissement.
Mme Lavoie-Roux: 118.1, d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): 118.1, adopté?
Adopté.
Est-ce que cela complète 78?
Mme Lavoie-Roux: À 118.2, c'est une suggestion, je la
soumets, si vous pensez que cela a un intérêt; remplacer "tuteurs
de
bénéficiaires" par "les représentants
légaux", ce qui inclurait les curateurs privés; enfin, je vous le
soumets.
M. Johnson (Anjou): Je pense qu'un mineur doit, par
définition, avoir un tuteur, si je ne me trompe pas, sauf que, s'il a un
ayant droit, il faut qu'il soit tuteur et, s'il n'est pas parent, il faut que
ce soit a titre de tuteur; c'est cela. Alors, l'un ou l'autre...
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas l'un ou l'autre.
M. Johnson (Anjou): II s'agit des moins de 18 ans ici, donc des
mineurs; en pratique, si ce n'est pas un parent, c'est un tuteur, et je pense
qu'un curateur dans les circonstances, de toute façon, serait tuteur.
C'est l'équivalent. C'est cela, il y a le tuteur à la personne et
il y a le curateur aux biens; alors, ce qu'on vise, c'est le tuteur à la
personne; comme ce sont des mineurs, en fait, c'est couvert.
Mme Lavoie-Roux; C'est encore 118.1 ou 118.3? On est rendu
à 118.2; cela n'a pas d'importance, d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Non, c'est tout dans
l'article 78; on va l'adopter ensemble.
Mme Lavoie-Roux: Un autre amendement. Que le deuxième
alinéa du paragraphe 118.1 de l'article 78 soit modifié en
ajoutant, à la fin, après le mot "établissement", les mots
"la majorité des membres de ce comité doivent être des
bénéficiaires hébergés". Pourquoi je dis cela?
C'est qu'il y a aussi des centres de jour. Je vais vous le passer, si vous
voulez le lire attentivement. C'est qu'à un moment donné, tout le
monde soit des gens du centre de jour et non pas des gens...
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie, si vous voulez rester proche de votre micro.
Mme Lavoie-Roux: La postérité ne manquera rien.
M. Johnson (Anjou): La formulation qui est proposée aurait
l'inconvénient, dans certains cas, elle pourrait amener que les
bénéficaires externes, qui sont beaucoup plus nombreux dans ces
centres de jour, occupent une plus grande place que les
bénéficiaires internes. Alors, ce qui est visé dans ces
établissements...
Mme Lavoie-Roux: Non, mais ils doivent être des
bénéficiaires hébergés.
M. Johnson (Anjou): Des bénéficiaires
hébergés.
Mme Lavoie-Roux: Hébergés. C'est pour cela, c'est
pour empêcher ce déséquilibre en faveur des
bénéficiaires des centres de jour. Voulez-vous l'examiner et on
va continuer?
M. Johnson (Anjou): On va suspendre l'article
là-dessus?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, on va suspendre
l'article 78. L'article 79.
Mme Lavoie-Roux: L'article 79, il devait y avoir des
modifications.
M. Johnson (Anjou): L'article 79.
Le Président (M. Bordeleau): Article 79, oui.
M. Johnson (Anjou): II y a d'abord un premier changement que nous
apportons et l'amendement dirait ceci: À la huitième ligne,
remplacer le mot "trente" par "quarante-cinq". Deuxièmement, il s'agit
d'ajouter, à l'alinéa suivant: "Après la publication de
cet avis, le ministre doit donner aux établissements concernés
l'occasion de lui faire des représentations." En pratique, je pense que
cela rejoindrait, au-delà de la lettre, l'esprit qui est
recherché.
Mme Lavoie-Roux: Là, ils auront été avertis
de la recommandation, dans le fond, du CRSSS...
M. Johnson (Anjou): Voilà.
Mme Lavoie-Roux: ... par la Gazette officielle et, par la suite,
ils auront un droit d'appel.
M. Johnson (Anjou): Voilà, exactement, ils pourront se
faire entendre.
Mme Lavoie-Roux: On ne veut pas laisser "droit d'appel", mais "se
faire entendre".
M. Johnson (Anjou): De faire des représentations.
D'accord?
Mme Lavoie-Roux: Auprès du ministre. M. Johnson
(Anjou): Auprès du ministre.
Mme Lavoie-Roux: C'est d'accord. Voulez-vous le voir? On va vous
le donner tout de suite.
Mme Lavoie-Roux: Voulez-vous nous l'apporter?
Le Président (M. Bordeleau): Personne ne l'a,
aussitôt qu'il sera écrit.
Mme Lavoie-Roux: Je vous remercie de l'extension de quinze
jours.
M. Johnson (Anjou): C'est un peu plus raisonnable,
effectivement.
Le Président (M. Bordeleau): II faudrait en donner une
copie, aussi, à madame... (1 h 15)
L'article 79, tel qu'amendé, sera-t-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Article 80.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, à l'article
80, ça va. Après 80, on aura 80.1.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va pour l'article
80?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Johnson (Anjou): À 80.1, M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): L'article 80 est
adopté. Article 80.1, M. le ministre, nouvel article?
M. Johnson (Anjou): Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 122, du suivant: "122.1 Malgré
l'article 65, les membres provisoires du conseil d'administration de la
nouvelle corporation résultant d'une fusion visée au
deuxième alinéa de l'article 121 restent en fonction au moins
douze mois à partir de la date de la délivrance des lettres
patentes."
Est-ce que ça va?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce qu'on a une copie de
80.1?
M. Johnson (Anjou): Oui, je ne vous l'ai pas donnée?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, excusez. Cela va pour le
nouvel article 80.1? Adopté?
Mme Lavoie-Roux: D'accord pour 80.1.
Le Président (M. Bordeleau): Article 81?
Mme Lavoie-Roux: Enlevez l'article.
Le Président (M. Bordeleau): On enlève l'article.
Adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
82.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 82 est
adopté. Article 83.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, à l'article
83, il y a un papillon. On change le mot "normes" par le mot "règles".
Donc l'amendement se lit de la façon suivante: "Au deuxième
alinéa, remplacer, dans la deuxième ligne, le mot "normes" par le
mot "règles".
Le Président (M. Bordeleau): L'article 83 tel
qu'amendé est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que je peux juste poser une question sur
83?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce qu'on entend par "le statut et les
privilèges"?
M. Johnson (Anjou): ..."le statut et les privilèges",
c'est l'expression consacrée dans la plupart de nos lois, y compris le
chapitre 48...
Mme Lavoie-Roux: Touchant une profession donnée ou
quoi?
M. Johnson (Anjou): Du médecin. D'ailleurs, c'est
peut-être historiquement intéressant de constater que les
médecins ont un statut et des privilèges; on ne parle pas de
droits et d'obligations.
Mme Lavoie-Roux: C'est comme cela que vous vous sentez ce
soir?
M. Johnson (Anjou): Presque! Je parlais des
établissements.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 83 est-il
adopté, tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
M. Johnson (Anjou): L'article 84, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 84, M. le
ministre.
M. Johnson (Anjou): Tel quel.
Mme Lavoie-Roux: D'accord pour l'article 84.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'article 83 est
adopté.
Une voix: L'article 84.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 84 est
adopté, qu'on m'avait dit.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article 85?
Il y a un papillon.
M. Johnson (Anjou): À l'article 85, il y a un
papillon.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): D'abord, au premier alinéa, remplacer,
aux quatrième et cinquième lignes, les mots "et du coût
engendré par l'engagement de ce médecin ou dentiste" par "des
ressources disponibles et des exigences propres du centre".
Deuxièmement, au deuxième alinéa, ajouter dans la
première ligne, après le mot "peut", le mot "aussi".
Troisièmement, au deuxième alinéa, ajouter à
la fin les mots "eu égard aux exigences propres au centre
hospitalier".
Le Président (M. Bordeleau): L'article 85?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté, tel
qu'amendé.
Mme Lavoie-Roux: J'ai protesté contre le coût
engendré.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 86?
Mme Lavoie-Roux: C'est selon les dispositions ordinaires. Ah non!
c'est ajouté! Avant, qu'est-ce qu'il y avait? Pourquoi le
modifiez-vous?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
Mme Lavoie-Roux: Vous enlevez le deuxième...
Le Président (M. Bordeleau): L'article 86.
M. Johnson (Anjou): C'est l'appel à la
Commission des affaires sociales.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais...
M. Johnson (Anjou): C'est cela. C'est une concordance, d'une
part, et, deuxièmement, l'appel vaut... Avant, il y avait un appel, mais
comme les seuls motifs étaient ceux de la compétence, on
maintient cet appel au niveau de la notion de compétence. Cependant,
quant aux exigences propres à l'établissement, c'est un jugement
qui est administratif. C'est sur le plan de l'organisation. Ce n'est plus un
jugement. C'est une sorte de jugement d'opportunité fait par
l'établissement qui n'a pas à être déterminé
par un tribunal administratif, alors que le tribunal administratif est
là pour s'assurer qu'on respecte les dispositions de l'encadrement
fourni par la loi de l'Ordre des médecins, de la Corporation des
médecins, dis-je, et la notion de compétence.
Mme Lavoie-Roux: Le deuxième paragraphe se trouve à
rester. Le deuxième paragraphe disparaît-il...
M. Johnson (Anjou): Le deuxième paragraphe...
Mme Lavoie-Roux: ...de la loi actuelle ou s'il reste?
M. Johnson (Anjou): ...du chapitre 48, vous entendez?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Est-ce qu'il reste ou s'il disparaît?
Il reste, je pense.
M. Johnson (Anjou): Oui. Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 86 est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
87?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 87 est
adopté. L'article 88?
Mme Lavoie-Roux: Là-dessus, on a la même
procédure que pour l'autre, je pense.
M. Johnson (Anjou): La même mécanique, un
instant.
Mme Lavoie-Roux: II faudrait modifier "la décision du
ministre est finale et sans appel". C'était après que les
parties... Qu'est-ce que c'était?
M. Johnson (Anjou): À l'égard des permis, je pense
qu'on en avait discuté la semaine dernière, on avait
échangé là-dessus à l'occasion de la commission
parlementaire. Le problème qui se pose, d'une mécanique formelle,
c'est quand on change trois lits et cela se fait régulièrement,
changer un lit, deux lits, trois lits, six lits dans le réseau. Je pense
que l'esprit même des dispositions et la mécanique qui implique
une décision ministérielle découlent de la consultation
qui est recherchée, mais la difficulté est d'exprimer cela
juridiquement, pour ne pas bureaucratiser ou hyperbureaucratiser le
système quand il s'agit de changer deux ou trois lits au permis,
à cause d'une addition nouvelle ou d'un mur additionnel, du fait qu'on
ne peut modifier les dispositions dans ce sens.
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord avec le ministre, quand on les
prend les uns après les autres. Par exemple, quant à la
capacité indiquée au permis, je suis bien d'accord avec vous que,
si on passe de 22 lits à 26 lits, c'est une décision franchement
administrative ou presque. Mais quand vous modifiez la catégorie, par
exemple, si un hôpital pour soins de courte durée est
transformé en un hôpital de soins prolongés, là,
c'est une décision importante.
M. Johnson (Anjou): Est-ce qu'on pourrait suspendre cet article?
Je vais dire à la députée de L'Acadie ce que nous
entendions faire. En ce qui a trait à la notion de catégorie, on
y attribuerait la mécanique analogue...
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
M. Johnson (Anjou): ... mais pas dans les autres cas.
Mme Lavoie-Roux: Pouvez-vous me donner la classe, le type,
à quoi cela se réfère? La catégorie, c'est
clair.
M. Johnson (Anjou): Convalescents par opposition à soins
prolongés. La catégorie, c'est, par exemple, le changement d'un
centre d'accueil en CHSP; cela serait un changement de catégorie.
Mme Lavoie-Roux: Cela, c'est clair. La classe et le type?
M. Johnson (Anjou): Un centre de réadaptation ou
d'hébergement, c'est la classe.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est un peu de même nature,
finalement. Je ne saisis pas assez ce qu'est la classe et le type non plus.
M. Johnson (Anjou): Le centre d'accueil est une catégorie
par opposition, disons, à un centre hospitalier ou à un CLSC.
Mme Lavoie-Roux: Oui, il n'y a pas de problème. (1 h
30)
M. Johnson (Anjou): La classe? Il y a trois classes dans les
centres d'accueil: réadaptation, hébergement et transition.
Transition, c'est pour la toxicomanie, il y en a sept. Réadaptation,
c'est ceux qu'on connaît, et hébergement... Le gros morceau, ce
sont les catégories, évidemment.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, si vous suspendez, vous allez
probablement le rapporter. Je voudrais qu'on vérifie - la
catégorie, on semble s'entendre, ce n'est pas compliqué - que la
classe et le type ne soient pas une modification de vocation, que, finalement,
cela ne résulte pas en une modification de vocation assez profonde,
même si ce n'est pas aussi clair entre un centre de courte durée
et un centre de soins prolongés. Si cela indique une
différenciation assez profonde, qu'à ce moment le critère
s'applique aussi à la classe et au type. Dans le cas de la
capacité, je suis d'accord avec vous. Qu'est-ce que le type?
M. Johnson (Anjou): Ultraspécialisé...
Mme Lavoie-Roux: Je pense que là, ça aussi...
Prenez l'Institut neurologique de Montréal ou l'Institut de cardiologie,
qui sont superspécialisés et supposons que vous décidiez,
c'est peu probable, mais ce sont les seuls qui me viennent à l'esprit...
Si ça se réfère à des choses aussi importantes que
ça, je pense qu'eux aussi devront avoir le même
mécanisme.
M. Johnson (Anjou): De toute façon, on me dit que la marge
entre spécialisé, et ultra-spécialisé c'est une
espèce de zone grise permanente. On suspend, on va regarder cela.
Mme Lavoie-Roux: On en identifie quand même quelques-uns
qui sont superspécialisés. Je ne sais pas s'il y en a d'autres.
S'il y en a un à Québec...
M. Johnson (Anjou): L'Institut de cardio, l'Institut de
réadaptation, mais tous les hôpitaux d'enseignement sont
considérés comme ultraspécialisés.
Mme Lavoie-Roux: Mais les autres, quand ils ont comme seule
vocation une spécialité, si vous leur enlevez cette
spécialité...
M. Johnson (Anjou): Neurologie, cardiologie, cela est
ultraspécialisé également.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que ceux-là si on leur dit:
Vous n'êtes plus un institut de soins spécialisés, dans le
sens de référence à une catégorie
particulière de médecine, je pense que c'est un changement de
vocation important. Je peux admettre qu'un hôpital universitaire, si on
lui faisait perdre son statut d'hôpital universitaire - je ne sais pas
qui est responsable - de toute façon, c'est l'université... Je
pense qu'il faudrait peut-être protéger le type dans ce sens.
Examinez cela, la capacité, je n'ai aucun problème avec
ça. C'est le reste qui...
M. Johnson (Anjou): Je pense qu'on suspend l'article 83, pardon,
l'article 88.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, article 88,
suspendu.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que le député d'Anjou
aimerait suspendre. Ne me posez pas la question, s'il vous plaît!
Le Président (M. Bordeleau): II me semble que vous auriez
une réponse rapide. Article 89.
M. Johnson (Anjou): Article 89, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: Article 89, oui. Le Président (M.
Bordeleau): Cela va? Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
90.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 91,
papillon.
M. Johnson (Anjou): Le papillon, M. le Président, c'est
d'introduire... C'est la désignation de la liste des médicaments
qui peuvent être utilisés dans un établissement. Cette
liste est mise à jour périodiquement après consultation du
Conseil consultatif de la pharmacologie. Elle entre en vigueur lors de sa
publication dans la Gazette officielle du Québec ou à toute date
ultérieure qui y est fixée. "Un établissement ne peut
fournir que des médicaments qui apparaissent sur la liste visée
au premier alinéa ou des prothèses ou appareils visés
à l'article 3 de la Loi sur l'assurance-maladie ou inclus dans les
services assurés visés à la Loi sur
l'assurance-hospitalisation."
Deuxièmement, on supprime, dans les première et
deuxième lignes du deuxième alinéa, les mots "ou un centre
de réadaptation fonctionnelle", par concordance.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? 91?
M. Johnson (Anjou): 91, M. lePrésident?
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Johnson (Anjou): 91, adopté? Oui, il est adopté.
91 est adopté avec le papillon?
Le Président (M. Bordeleau): 91, adopté?
Mme Lavoie-Roux: Une minute! Oui, ça va.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Adopté.
Article 92.
Mme Lavoie-Roux: 92, d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
93.
Mme Lavoie-Roux: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
94.
Mme Lavoie-Roux: Attendez une minute!
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Non, ça va.
Le Président (M. Bordeleau): 93, adopté.
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 94.
Réglementation
M. Johnson (Anjou): Oui, 94, papillon. Vous l'avez, je pense.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, article
94.
M. Johnson (Anjou): 94, M. le Président, j'ai
déposé le papillon...
Le Président (M. Bordeleau): Papillon.
M. Johnson (Anjou): ... qui - je pense qu'on me dispensera d'en
faire la lecture, les membres de l'Opposition l'ont - resserre...
Le Président (M. Bordeleau): Oui.
M. Johnson (Anjou): ... de façon considérable le
pouvoir réglementaire en éliminant une série d'articles et
de
paragraphes et en en modifiant d'autres.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): II s'agit de remplacer, notamment, le
liminaire du paragraphe premier de l'article 94 du projet par le suivant:
"1° par le remplacement du paragraphe e du premier alinéa par le
suivant". Ensuite, on enlève le paragraphe f et on introduit avant f la
même notion de remplacement pour des fins de concordance. Ensuite, on
remplace h et i par les suivants: "h exiger, dans le cas d'un
établissement privé qui n'est pas visé aux articles 176 et
177, que le détenteur d'un permis fournisse un cautionnement lors de sa
délivrance et déterminer le montant, la forme, la durée et
les modalités de perception, de versement, d'administration et
d'utilisation de ce cautionnement; "i déterminer, selon la
catégorie de l'établissement qu'il indique, les directions,
services et départements que le plan d'organisation d'un
établissement doit prévoir, les fonctions que le chef de ces
directions, services et départements doit remplir et, le cas
échéant, les qualifications de ceux-ci."
Au paragraphe j, on enlève dans la troisième ligne les
mots "et leur portée". On remplace le paragraphe k par celui que vous
avez entre les mains. On remplace le paragraphe 1 par celui que vous avez entre
les mains. Au paragraphe n, on ajoute "des conseils régionaux" en plus
des établissements. Au sous-paragraphe i du paragraphe n, on
enlève dans la première ligne "les emprunts". On remplace les
sous-paragraphes ii et iii du paragraphe n par celui que vous avez devant
vous.
À J, on remplace les paragraphes p et q par le texte que vous
avez devant vous. À K, au paragraphe r, on ajoute après le mot
"y", les mots "occupent un emploi ou y". Ensuite, on remplace le paragraphe s
par le texte que vous avez. On enlève les paragraphes t à w; on
remplace la désignation du paragraphe x par t et on remplace la
numérotation du paragraphe 2e de l'article 94 du projet par 4e.
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas si le ministre a d'autres
commentaires à faire. J'aurais juste quelques questions ou suggestions.
D'abord - si je peux me retrouver dans tous les règlements - dans votre
papillon, vous dites: Remplacer les paragraphe p et q par les suivants - p, je
le passe - "q, déterminer les centres hospitaliers qui doivent offrir et
maintenir de façon ininterrompue un service d'urgence, prescrire les cas
où un bénéficiaire a le droit de recevoir des services
d'urgence - je me souviens que c'était dans les cas particuliers que
vous avez mentionnés, que vous ne voulez pas identifier - et, s'il y a
lieu, déterminer les soins qu'ils comprennent, fixer la durée
maximale d'occupation d'un lit..." Je me demande si ces deux choses ne sont pas
prévues dans les articles qu'on s si longuement discutés cet
après-midi. Quand le conseil régional fixe, c'est vous, a ce
moment-ci...
M. Johnson (Anjou): C'est au CRSSS de Montréal
seulement.
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Johnson (Anjou): II y a tout le reste du Québec.
Mme Lavoie-Roux: Mais dans le reste du Québec, est-ce que
c'est le ministère qui ferait cela? C'est le ministre qui fixerait des
normes de...
M. Johnson (Anjou): C'est un règlement
général qui existe, d'ailleurs, pour une bonne partie, pas en
entier, mais pour une bonne partie. Mais il est précisé, encore
une fois, qu'on a balisé considérablement à la suite de
représentations de l'Opposition.
Mme Lavoie-Roux: Si on se réfère à ce qu'on
a adopté aujourd'hui, ce sont les conseils régionaux qui doivent
s'assurer que les normes de soins dans les services d'urgence et que
l'utilisation des lits - c'est à d ou f, je ne m'en rappelle plus, le
deuxièmement et le troisièmement, en fait...
M. Johnson (Anjou): C'est pour Montréal seulement.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais est-ce que cela ne devrait pas
être la même chose, le même esprit pour le reste du
Québec?
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Mais, en fait, cela est un
pouvoir ministériel qui est d'abord sur des objets spécifiques
qui portent sur la désignation de ce qui doit être traité
comme des urgences et, éventuellement, une détermination de la
procédure que cela comporte. La fixation de la durée maximale
d'occupation d'un lit par un bénéficiaire dans un service
d'urgence, je pense qu'on a fait ce débat-là l'autre jour. Dans
le fond, ce n'est pas compliqué, c'est trois lignes, un règlement
comme cela. Les mesures qu'un établissement doit prévoir en cas
de désastre, je vous ferai remarquer que sans...
Mme Lavoie-Roux: Cela, je voulais qu'on le laisse. Je n'avais pas
d'objection à prévoir en cas de désastre, il n'y a rien de
prévu nulle part.
M. Johnson (Anjou): D'accord. Alors, la
seule chose différente, à la suite de nos discussions,
c'est la notion de fixation de la durée maximale d'occupation d'un lit
par un bénéficiaire dans un service d'urgence,
Mme Lavoie-Roux: Et les soins qu'ils comprennent?
M. Johnson (Anjou): Les soins qu'ils comprennent, ce n'est
applicable qu'aux procédures spécifiques. On a trouvé
toutes sortes de formules, mais ce serait peut-être un peu étrange
d'identifier la notion de viol ou de toxicomanie dans la loi. (1 h 45)
Mme Lavoie-Roux: Ce serait en relation avec ça, pour
les...
M. Johnson (Anjou): C'est exactement...
Mme Lavoie-Roux: ... endroits où on les refuse et
où on les laisse sur le pavé.
M. Johnson (Anjou): ... le droit de recevoir des services, c'est
ça, prescrire les cas où un bénéficiaire a le droit
de recevoir des services.
Mme Lavoie-Roux: Ce ne serait pas pour l'ensemble...
M. Johnson (Anjou): Non, non.
Mme Lavoie-Roux: ... de la détermination des soins
d'urgence.
M. Johnson (Anjou): Non, non, c'est relié à la
ligne précédente et c'est "s'il y a lieu". C'est donc, dans ces
cas-là, prescrire, déterminer les soins qu'ils comprennent. En
d'autres termes, déterminer les soins qu'ils comprennent, ça ne
veut pas dire qu'on va dire au médecin quoi faire, mais on va dire qu'il
faut que l'établissement s'engage à faire une investigation,
avoir un protocole, avoir un dossier, etc.
Mme Lavoie-Roux: Ce que le ministre me dit, c'est que ce
paragraphe, du moins dans cette partie, "prescrire les cas où un
bénéficiaire a le droit de recevoir des services d'urgence et,
s'il y a lieu, déterminer les soins qu'ils comprennent"...
M. Johnson (Anjou): II faut lire ça d'un bloc.
Mme Lavoie-Roux: ... cela se réfère à des
cas très précis...
M. Johnson (Anjou): Viol et intoxication.
Mme Lavoie-Roux: C'est au moins au journal des Débats.
M. Johnson (Anjou): Oui, ça va être aussi dans le
règlement.
Mme Lavoie-Roux: Ah! vous allez l'identifier dans le
règlement?
M. Johnson (Anjou): C'est ça, exactement. C'est ça
qu'on veut, c'est se donner la possibilité de faire le
règlement.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aimerais proposer un
amendement, "que le sous-paragraphe x du paragraphe premier de l'article 94
soit retranché, c'est-à-dire "généralement
prescrire toute autre mesure utile à l'application de la présente
loi".
M. Johnson (Anjou): Mes ambivalences entre les différentes
écoles juridiques devront céder devant l'insistance constante de
l'Opposition sur ce sujet depuis trois semaines, pour ne pas dire depuis le 19
novembre. C'est bien le 19 novembre qu'on a déposé ça?
Mme Lavoie-Roux: Je vous ferai simplement remarquer...
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: ... qu'on a essayé d'être les
meilleurs porte-parole possible des nombreuses représentations qui vous
ont été faites.
M. Johnson (Anjou): Pour les fins d'abréger cette
discussion...
Mme Lavoie-Roux: Si vous acceptez de le retirer, c'est la
deuxième fois qu'on réussit à le faire faire au
gouvernement actuel.
M. Johnson (Anjou): C'était quoi, l'autre loi? Dans quelle
autre loi?
Mme Lavoie-Roux: 103... une des deux.
Le Président (M. Bordeleau): Ce n'est pas un
précédent, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, compte tenu du fait
qu'il semble y avoir deux écoles de pensée, les légistes
et juristes dans ces matières, je pense que, dans un geste magnanime,
nous voudrons bien accepter l'école de pensée qui conseille les
gens de l'Opposition.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'amendement
proposé par Mme la députée de l'Acadie sera
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): C'est ce
que j'ai compris, adopté.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, si vous me permettez,
j'aimerais simplement revenir sur ce qui était, au chapitre 48, à
l'article 94, le paraqraphe i...
M. Johnson (Anjou): À 173?
Mme Lavoie-Roux: Je suis obliqée de retourner à
votre loi originale, ce n'est même pas dans la loi 27.
M. Johnson (Anjou): Article 173.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): Paragraphe i?
Mme Lavoie-Roux: Oui. "Ou établir des normes relatives au
contenu obligatoire des plans d'organisation et des budgets des
établissements, notamment quant aux plans, etc. Pour ce qui est de
l'administration et des plans d'établissement, ainsi que sous
réserve, quant aux médecins et dentistes, des ententes conclues
en vertu de la Loi sur l'assurance-maladie, chapitre A-29, de l'activité
professionnelle et quant au budget, pour ce qui est de..." Le point que je
voudrais soulever, c'est que ceci se trouve à disparaître, parce
que le paragraphe i, de toute façon, est remplacé,
modifié, pour la deuxième fois, à la suite de vos derniers
papillons.
Est-ce qu'il n'y avait pas, dans cet article i, une disposition pour que
des ententes conclues relativement à l'activité
professionnelle... Je sais qu'on l'a encadrée dans la loi, si je
comprends bien, par l'article... dans quoi l'a-t-on encadré, le beau
plan? L'article...
M. Johnson (Anjou): L'article 78?
Mme Lavoie-Roux: En tout cas, disons que c'est l'article 78.
Une voix: C'est pour les fins de la discussion.
M. Johnson (Anjou): Durant le premier mandat.
Mme Lavoie-Roux: Oui. C'est un cadre très précis
auquel tout le monde a souscrit. Je me demandais si cela couvrait
l'activité professionnelle, par exemple, dans un certain type
d'établissement, soit un petit hôpital, même un CLSC
où le nombre de médecins est beaucoup plus restreint. À
cet égard, ce ne serait peut-être pas mauvais que cette
disposition soit retenue pour couvrir les cas des médecins qui ne
pourraient pas rentrer dans le beau cadre qui a été fait, qui, on
l'espère, va bien marcher. Il y a des conditions différentes de
l'activité professionnelle à l'intérieur de
l'établissement selon le type, l'importance, etc.
M. Johnson (Anjou): C'est vrai, premièrement, compte tenu
de la nécessité maintenant étendue à l'ensemble des
établissements d'établir ses plans d'organisation;
deuxièmement, de l'assignation dans la loi de responsabilités
spécifiques à des personnes occupant des fonctions à
l'intérieur de ces plans d'organisation qui devront faire l'objet d'une
approbation au niveau régional ou par le ministre, selon le cas,
après les consultations, notamment dans le cas des universités,
avec les universités. Compte tenu de cette introduction, il nous
apparaît nécessaire, pour faire en sorte que cela fonctionne, que
le "sous réserve" disparaisse, ce qui n'empêche pas qu'au niveau
de l'élaboration d'une réglementation à venir, le
gouvernement, en pratique, s'astreigne à des consultations et à
tenir compte de la réalité. Le gros de cela va se faire dans le
cadre du dressage de ces plans d'organisation localement. Par ailleurs, le
gouvernement peut toujours convenir, c'est évident, c'est comme cela que
fonctionne notre système, de conditions qu'il entend dans certains cas
confirmer dans le cadre d'une réglementation sur une base
consensuelle.
En ce sens, si le "sous réserve" devait rester dans les
dispositions législatives...
Mme Lavoie-Roux: Pardon?
M. Johnson (Anjou): La notion de sous réserve des
ententes. Si la notion de "sous réserve" devait rester dans les
dispositions législatives à ce stade-ci, cela impliquerait que
tant et aussi longemps que durent ou perdurent des ententes existantes, il
serait à toutes fins utiles impossible d'amorcer cette opération
de plan d'organisation de l'ensemble des établissements. Rien
n'empêche qu'en cours de route, en faisant l'opération des plans
d'organisation, pour tenir compte - soyons pratiques - surtout de la
participation des omnipraticiens dans certaines catégories
d'établissements, notamment ceux qui ne sont pas les grands centres,
afin que les interventions puissent s'effectuer, d'une part, au niveau local,
au niveau du plan d'organisation lui-même et au niveau du CRSSS;
deuxièmement, au niveau de l'approbation de ces plans, le cas
échéant, si c'est le ministre qui en a suspendu l'approbation au
niveau du CRSSS et, troisièmement, dans le cadre qui est le cadre normal
des échanges entre le gouvernement et la fédération
impliquée qui est celui de la négociation où le
gouvernement a le droit de prendre des engagements quant à des
modifications au règlement et où les contenus font l'objet de
discussions et d'un
engagement qui peut être celui du gouvernement.
Mme Lavoie-Roux: Je veux bien comprendre. Le ministre convient
qu'il y a des établissements particuliers, compte tenu de leur
importance, de leur vocation, etc., qui ne se prêtent pas au même
type d'encadrement que celui qui a été prévu pour
l'ensemble, somme toute, des centres hospitaliers de courte durée.
Dois-je comprendre des explications du ministre que vous pourriez intervenir
par réglementation pour encadrer ces activités professionnelles?
Cela exclurait la possibilité, compte tenu de cette disposition de la
Loi sur l'assurance-maladie, de conclure des ententes. Cela saute. Vous
n'utiliseriez pas le cadre d'une entente; je comprends qu'il y a la question,
quand l'entente finit... Éventuellement, dans la négociation
d'une entente, est-ce qu'il pourrait y avoir possibilité, pour des
conditions particulières, que des choses soient discutées
relativement à l'activité professionnelle dans les centres
particuliers?
M. Johnson (Anjou): Rien n'exclut que ces choses-là
puissent faire l'objet d'engagements du gouvernement dans le cadre des
ententes. Cependant, voici ce qui change ici en éliminant la notion de
sous réserve. À ce stade-ci, compte tenu du fait que les ententes
ont expiré mais que leurs contenus sont reconduits automatiquement
à cause d'une stipulation à l'intérieur même de
l'entente, la conséquence du fait de l'élimination de la notion
de sous réserve, c'est de ne pas lier le gouvernement dans le cadre de
ce qui est une nouvelle loi. Celle-ci implique des responsabilités
spécifiques et des plans d'organisation, ce qui est une chose qui
n'existait pour beaucoup de ces établissements. Mais, encore une fois,
c'est le temps qui pourra permettre éventuellement au gouvernement de
prendre des engagements à cet égard-là.
Indépendamment des engagements qu'il pourrait prendre dans le cadre des
ententes, il est bien évident que ces problèmes, qui sont souvent
d'une extrême complexité, compte tenu de la réalité
qui est vécue, impliquent par définition une consultation
très vaste à la fois des principaux intéressés qui
sont les professionnels à travers leur structure syndicale d'une
façon formelle ou informelle indépendamment des ententes, encore
une fois, dans le cadre de la réglementation, et également de
l'ordre ou des ordres professionnels qui peuvent être impliqués
parce qu'il y a parfois des sujets qui exigent qu'on tranche à partir de
la lumière de l'ordre. Notamment, cette question constante, qui existe
depuis qu'il y a des spécialités en médecine, ces zones
grises dans certaines disciplines dans les attributions de ceux qui sont des
omnipraticiens oeuvrant dans un champ qui, normalement devient du domaine d'un
spécialiste mais seulement le jour où le spécialiste
arrive dans l'hôpital. Je pense qu'il est évoqué d'ailleurs
assez éloquemment par certains des représentants. En ce
sens-là, les dispositions qui sont contenues dans le projet de loi, tel
qu'il est amendé et tel que présenté, font en sorte que
les plans d'organisation puissent continuer. Ils seront approuvés au
niveau des CRSSS, dans certains cas par le ministre, et la négociation,
à côté de tout ça, se passe. Il n'y a rien qui
interdit quoi que ce soit.
Mme Lavoie-Roux: La dernière remarque que, je voudrais
faire là-dessus, parce qu'il ne faudrait pas recommencer notre
débat, c'est strictement...
M. Johnson (Anjou): II est bien évident que dans des cas
particuliers, ce n'est pas pour rien qu'on a mis un pouvoir ministériel
de suspendre l'approbation des plans au niveau régional. Notamment, dans
le cas de hôpitaux universitaires, il peut y avoir des choses très
précises, aussi dans le cas des certains établissements
universitaires, pas seulement le problème qu'évoquait la
député de L'Acadie, mais aussi d'autres problèmes qui
peuvent toucher des surspécialités, par exemple, et leurs
développements en milieu universitaire où il y a beaucoup de
changements technologiques, etc. Il peut y avoir des impératifs qui font
que le gouvernement veut pouvoir intervenir dans le cadre du dressement de ces
plans d'organisation, dans le sens du progrès...
Mme Lavoie-Roux: Moi j'avais plutôt en tête, comme
vous l'avez dit vous-même, le cas des omnipraticiens, parce que
normalement, dans un hôpital où vous avez des spécialistes
ou des surspécialisations, il y a plus de chance que vous puissiez
appliquer le cadre général qui a été décrit.
La seule réserve dont je voulais vous faire part à la fin, c'est
que vous dites: On peut intervenir par réglementation, finalement, pour
l'activité professionnelle. Si vous dites que c'est après
consultation, cela n'écarte pas la possibilité que ça se
fasse par... (2 heures)
M. Johnson (Anjou): C'est au niveau de l'organisation de la
pratique professionnelle, qu'on se comprenne bien. Ce n'est pas de la pratique
intrinsèquement parce que ça, ce n'est pas du domaine du
gouvernement mais des ordres ou des organismes comme le CMD, etc. C'est de
l'organisation de la pratique professionnelle, ce qui reste
différent.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, merci. M. le ministre.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va aller pour l'article
94?
M. Johnson (Anjou): Tel qu'amendé.
Le Président (M. Bordeleau): Tel qu'amendé oui, M.
le ministre.
M. Johnson (Anjou): Article 95, papillon, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'article 94 tel
qu'amendé, ça va?
Une voix: Oui.
M. Johnson (Anjou): Cela va?
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 95,
papillon. M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est un papillon pour permettre au
gouvernement enfin, au "ministre, avec l'approbation du Conseil du
trésor, de faire des règlements applicables aux
établissements, aux conseils régionaux et à la Corporation
d'hébergement du Québec visée à l'article 178.1 sur
la procédure et les conditions des approvisionnements, des achats en
commun et des mandats donnés à cette fin, des constructions
d'immeubles, des aliénations de biens, des locations d'immeubles, des
contrats relatifs à ces matières et de conservation des documents
qui s'y rapportent."
Mme Lavoie-Roux: D'accord, M. le ministre.
Le Président (M. Bordeleau): Article 95, adopté tel
qu'amendé. Article 96.
M. Johnson (Anjou): Papillon à 96 qui consiste à
supprimer l'article pour concordance.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'article 96 sera
adopté tel qu'amendé?
M. Rochefort: Adopté.
M. Johnson (Anjou): Article 96.1, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Article 96, adopté,
Mme la députée?
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord, adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 96, adopté.
Nouvel article 96.1. M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): L'article 179 de la loi est modifié
par le remplacement du premier alinéa par le suivant: 179...
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord, adopté.
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Nouvel article 96.1,
adopté.
Mme Lavoie-Roux: II ne vous reste plus de papillons.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
M. Johnson (Anjou): Presque pas.
Mme Lavoie-Roux: II en reste encore?
Le Président (M. Bordeleau): Article 97.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 97.
Mme Lavoie-Roux: C'est la même chose que si vous faisiez le
réveillon de la messe de minuit. Cela va être exactement une
semaine.
Mme Juneau: La fin de semaine prochaine.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça. Vous allez être en pleine
forme pour le réveillon.
M. Rochefort: ... en pleine forme.
M. Johnson (Anjou): On a le droit d'avoir des sapins à la
maison.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Une voix: Vous n'avez pas de règlement chez-vous?
M. Johnson (Anjou): II n'y a pas de sapin dans l'Outaouais, mais
vous vous en êtes fait passer un.
Mme Lavoie-Roux: Je pensais que l'industrie forestière
était importante dans l'Outaouais. Probablement qu'ils transforment tout
en pulpe.
M. Johnson (Anjou): Bon, article 97.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, ce petit moment de
détente passé, oui, article 97.
M. Johnson (Anjou): Article 98, M. le Président, l'article
97 est adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 97, d'abord,
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
98.
Mme Lavoie-Roux: C'est de concordance, d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Article 98,
adopté.
Modifications à la Loi sur la protection de la
santé
Article 99.
M. Rochefort: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Je vais demander au ministre de me lire
l'article 99.
M. Johnson (Anjou): Oui?
Mme Lavoie-Roux: Juste une question. Pourquoi n'avez-vous pas
mis... Je suppose qu'elles ne sont peut-être pas toutes de maladies
sexuellement transmises. Est-ce que c'était mieux...
M. Johnson (Anjou): Je m'excuse, j'ai été distrait
une seconde.
Mme Lavoie-Roux: Pourquoi...
M. Johnson (Anjou): Une seconde importante, ça m'a l'air,
d'après la réaction des gens d'en face.
Mme Lavoie-Roux: Maladies vénériennes,
pourquoi...
M. Johnson (Anjou): Cela semble...
Mme Lavoie-Roux: Maintenant c'est l'expression.
M. Johnson (Anjou): Cela semble, enfin on me dit, cela a
été vu par les gens de la santé publique chez-nous.
Mme Lavoie-Roux: Laissez faire vos...
M. Johnson (Anjou): C'est l'expertise qui arrête ça
là.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. On vous laisse le soin de vous en
occuper.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, article 99,
adopté?
M. Johnson (Anjou): On a besoin d'une liste de médicaments
pour ça.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
M. Johnson (Anjou): Article 100, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Article 100, oui.
M. Johnson (Anjou): Oui, j'ai un papillon à l'article 100,
M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui.
M. Johnson (Anjou): ... je pense que vous l'avez entre vos
mains.
Mme Lavoie-Roux: Pardon.
M. Johnson (Anjou): Vous avez entre vos mains le papillon
à 100.
Mme Lavoie-Roux: On est rendu à 100?
Le Président (M. Bordeleau): À l'article 100,
oui.
Mme Lavoie-Roux: Si vous avez des problèmes, vous vous
arrangerez avec.
Le Président (M. Bordeleau): 100, adopté tel
qu'amendé.
Mme Lavoie-Roux: Vous ne pourrez pas dire qu'on n'a pas
essayé de vous éviter des problèmes.
Le Président (M. Bordeleau): 101.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, 101.
Le Président (M. Bordeleau): 101, un papillon.
M. Johnson (Anjou): 101, petit papillon. Le Président
(M. Bordeleau): 101.
Mme Lavoie-Roux: À moins que vous n'ayez un papillon qu'on
n'a pas vu...
Le Président (M. Bordeleau): 101, cela va?
M. Johnson (Anjou): Au troisième alinéa, remplacer,
dans la première ligne, les mots "le directeur d'un laboratoire ou d'un"
par "la personne qui dirige un laboratoire dans un établissement ou hors
d'un établissement ou un"; c'est parce que ce n'est pas toujours un
directeur.
Mme Lavoie-Roux: On va vous faire confiance. On ne l'a pas, mais
on vous fait confiance.
Le Président (M. Bordeleau): 101, adopté tel
qu'amendé.
Mme Lavoie-Roux: Ajoutez-en un à la liste.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, 102.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, 102...
Mme Lavoie-Roux: Attendez une minute.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, Mme la
députée de L'Acadie, à 102.
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce que ça veut dire cela? C'est la
première fois que je le lis. À qui vous faites la
déclaration?
M. Johnson (Anjou): C'est simplement pour le suivi qui se fait au
niveau des maladies transmises sexuellement, c'est une obligation qui existe
depuis de nombreuses années pour les fins de dépistage...
Mme Lavoie-Roux: C'est dans la Loi sur l'assurance-maladie?
M. Johnson (Anjou): ... compte tenu de l'état
endémique des maladies transmissibles sexuellement chez nous. Alors,
c'est simplement pour faciliter la tâche. Il y a une personne qui est
désignée dans les établissements, ce n'est pas toujours le
DSC qui le fait.
Mme Lavoie-Roux: C'est à l'intérieur des
établissements.
Le Président (M. Bordeleau): 102, adopté.
L'article 103, adopté? Adopté. L'article 104.
Mme Lavoie-Roux: 103, 104, on les adopte, mais il ne faudrait que
cela vienne -c'est peut-être ailleurs que ça apparaît
-restreindre les possibilités de...
M. Johnson (Anjou): ... qui ne peut pas ramasser les gens?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Johnson (Anjou): Cela est plus loin; on va y revenir.
Mme Lavoie-Roux: C'est à 106, d'accord. Alors, 104, 105,
adopté.
Le Président (M. Bordeleau): 104, adopté. 105,
adopté. 106.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, 106, papillon. 105,
papillon, je m'excuse.
Le Président (M. Bordeleau): C'est 105.
M. Johnson (Anjou): Ajouter dans la troisième ligne,
après les mots "du paragraphe c", les mots "du deuxième
alinéa"; c'est purement technique.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, 105, adopté tel
qu'amendé. 106, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je pense qu'on a
réglé le problème que posait la députée de
L'Acadie avec la formulation suivante: L'article 106, protection de la
santé publique, article 40.3; remplacer l'article 40.3 par le suivant:
"40.3 II est interdit à un détenteur de permis de service
d'ambulance de donner suite à un appel pour prendre en charge une
personne dans une zone ou une autre où un autre service d'ambulance est
subventionné, sauf sur demande de ce service d'ambulance."
Alors, on disait tout à l'heure qu'il était interdit de
prendre en charge; là, on dit qu'il est interdit de donner suite
à un appel, ce qui, en pratique, permet que la personne qui est
là puisse être prise en charge; ce qu'on veut interdire, c'est la
personne qui appelle dans un service; alors qu'on subventionne des services, on
veut qu'ils servent à quelque chose.
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce qu'un appel? Cela peut
être...
M. Johnson (Anjou): On présume que l'exclusion d'appel, ce
n'est pas...
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous faites des dessins dans votre
code?
M. Johnson (Anjou): C'est le contexte qui sert à
interpréter, je pense que c'est très clair. En d'autres termes,
l'effet des dispositions n'empêcherait pas un ambulancier qui passe
à côté d'un accident, même s'il n'est pas de la zone,
de le prendre en charge. En d'autres termes, si la personne n'a pas
appelé, il peut le prendre en charge. Ce qu'on lui interdit, c'est de
répondre à des appels. Je pense que ça règle le
problème.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, est-ce que...
Mme Lavoie-Roux: Non, une minute. Dans les régions
éloignées, par exemple, dans un village qui est dans une limite
de zone, est-ce que ça lui laisse aussi la même latitude?
M. Johnson (Anjou): La dernière phrase, "intervenir
à titre supplétif"...
Mme Lavoie-Roux: II y a ça, "à titre
supplétif"?
M. Johnson (Anjou): C'est ça, mais à titre
supplétif, en pratique... On dit: "sauf sur demande de ce service
d'ambulance". Tout le Québec est zoné. Disons qu'on a une
municipalité qui est à la limite d'une zone, on dit: Les citoyens
qui sont dans la zone A doivent être desservis par A et ne peuvent
appeler des ambulances de la zone B, située à côté.
Cependant, le service ambulancier de A, s'il ne peut pas fournir le service,
peut faire appel au service ambulancier de B. L'idée, c'est de permettre
au système de fonctionner. Comme c'est zoné et comme les
compagnies ont des responsabilités de territoire, elles font, comme
ça arrive d'ailleurs relativement fréquemment, appel au service
ambulancier d'une autre zone, mais c'est le service de la zone qui fait appel,
ce n'est pas le citoyen. Autrement, le système serait absolument
inadministrable.
Mme Lavoie-Roux: Dans un cas de sinistre ou de désastre,
ça ne tient plus.
M. Johnson (Anjou): Cela défait tout ça, par
définition.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, l'article 106 tel
qu'amendé?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 107,
M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): À l'article 107, nous avons un
papillon qui est de concordance. C'est le directeur du laboratoire qui devient
la personne qui dirige. C'est la même chose que l'autre. Je vais le lire.
Au paragraphe e de l'article 69, remplacer, dans la septième ligne, les
mots "du directeur d'un laboratoire ou d'un" par "de la personne qui dirige un
laboratoire dans un établissement ou hors d'un établissement ou
un".
Le Président (M. Bordeleau): L'article 107 tel
qu'amendé est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
108.
M. Johnson (Anjou): À l'article 108, M. le
Président, il y a un papillon pour enlever, dans la deuxième
ligne, les mots "l'article 22 de". C'est parce qu'il y en a ailleurs
qu'à l'article 22. C'est aussi simple que ça.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. M. Johnson (Anjou):
D'accord?
Le Président (M. Bordeleau): Cela va. L'article 108 tel
qu'amendé est adopté.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 109.
Mme Lavoie-Roux: II y a un papillon.
Le Président (M. Bordeleau): II y a un papillon à
l'article 109?
M. Johnson (Anjou): D'accord. L'article 109, avec le papillon
dont vous avez le texte.
Mme Lavoie-Roux: II est long, celui-là.
M. Johnson (Anjou): II est suffisamment long pour que je vous le
laisse, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: Une minute, s'il vous plaît! (2 h 15)
Le Président (M. Bordeleau): ... Est-ce que cela va pour
l'article 109 tel qu'amendé?
M. Rochefort: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Lequel avons-nous adopté?
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 110?
M. Johnson (Anjou): À l'article 110, il y a un papillon,
c'est purement technique, qui est nécessité par l'article 19.1
qu'on a ajouté, pour les internes et les résidents. C'est de
concordance avec l'introduction de la reconnaissance des ententes avec les
internes et les résidents.
Mme Lavoie-Roux: À la dernière minute, il y avait
des...
M. Johnson (Anjou): Pardon, je m'excuse, j'avais le mauvais
papillon en main. Il y a 110 et 110.1.
Mme Lavoie-Roux: Le député de Laurier s'est fait
une amie parmi les internes et les résidents, comme on l'a vu ce
soir.
M. Sirros: Quoique les résidents et les internes sont
ici...
M. Johnson (Anjou): À 110, M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, 110.
M. Johnson (Anjou): ... si on pouvait commencer, remplacer
l'article 110 du projet par le texte que vous avez. Je peux peut-être le
lire?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, il n'est pas long.
Mme Lavoie-Roux: II ne faudrait pas lire le mauvais.
M. Johnson (Anjou): Cela va. Alors, l'article 110: "Les
dispositions des troisième et cinquième alinéas de
l'article 19 de la Loi sur l'assurance-maladie édictées par
l'article 4 de la présente loi ne s'appliquent pas à un
médecin qui, à la date de l'entrée en vigueur de la
présente loi, est soumis à l'application d'une entente conclue en
vertu de l'article 19 de la Loi sur l'assurance-maladie. "Toutefois, ces
dispositions s'appliquent à un médecin qui obtient son certificat
de spécialiste après l'entrée en vigueur de la
présente loi."
Ce qu'il y a là-dedans, c'est s'assurer qu'il n'y a pas d'effet
rétroactif à un décret potentiel pouvant découler
de l'article 19 dont on a discuté pendant deux jours. C'est juste pour
s'assurer qu'il n'y a pas d'effet rétroactif. Donc, c'est pour les cas
à venir.
M. Sirros: La question que j'avais n'a aucun lien finalement,
avec la reconnaissance qui a été faite plus tôt dans la loi
de l'association des internes et des résidents...
M. Johnson (Anjou): Cela, c'est l'article 110.1. On est à
l'article 110 en ce moment.
Le Président (M. Bordeleau): C'est de la
législation concertée.
M. Johnson (Anjou): Cela va pour l'article 110?
M. Sirros: 110, cela va. À 110.1, j'aurais une
question.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 110 tel
qu'amendé est adopté?
M. Sirros: Adopté.
M. Johnson (Anjou): L'article 110.1, M. le Président, dit
ceci: "L'entente intervenue entre l'Association des hôpitaux de la
province de Québec - parce que c'est le nom qu'elle portait au moment de
l'entente - et la Fédération des médecins résidents
et internes du Québec le 22 août 1980 est réputée
une entente conclue par le ministre des Affaires sociales en vertu de l'article
19.1 de la Loi sur l'assurance-maladie édicté par l'article 4.1
de la présente loi."
D'accord.
M. Sirros: ... dans la Loi sur l'assurance-maladie. L'essence de
ça, c'est quoi?
M. Johnson (Anjou): L'article 19.1, c'est la reconnaissance de la
Fédération des médecins résidents et internes du
Québec.
Mme Lavoie-Roux: Ils ont été ajoutés
à la fin de l'article 19.
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est ça. M. Sirros: Oui,
d'accord.
M. Johnson (Anjou): C'est qu'en ce moment il y a une entente qui
est en vigueur, mais elle est signée par l'Association des
hôpitaux de la province de Québec. Cet article fait qu'elle est
présumée signée par le ministre et qu'elle va continuer de
s'appliquer tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas un renouvellement.
M. Sirros: Est-ce que ça veut dire que ça
enlève le droit à l'association, à l'heure actuelle, de
négocier avec l'Association des hôpitaux de la province de
Québec? Est-ce que...
M. Johnson (Anjou): C'est le ministre qui négocie
dorénavant avec...
M. Sirros: D'accord. Est-ce qu'en ajoutant ça, cela a
comme effet de faire en sorte que l'entente qui existe continue?
M. Johnson (Anjou): Elle continue, oui, c'est ça.
M. Sirros: Quand cette entente devient-elle échue?
M. Johnson (Anjou): Elle a été conclue le 22
août 1980 et je pense que c'était pour deux ans. Elle sera donc
échue en août 1982. D'ici ce temps-là, ça continue,
ça ne change rien, mais elle est présumée signée
par le ministre des Affaires sociales et c'est ce dernier qui va
renégocier avec la fédération qu'on reconnaît.
D'accord?
M. Sirros: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Le nouvel article 110.1
est-il adopté?
M. Sirros: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
111.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, à l'article
111, ce sont les clauses transitoires.
Mme Lavoie-Roux: II y a un autre papillon.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, il y a un papillon.
M. Johnson (Anjou): II est assez long, je n'entrerai pas
là-dessus.
Le Président (M. Bordeleau): Non, je pense qu'on peut vous
en dispenser.
Mme Lavoie-Roux: Ils continuent de siéger jusqu'à
l'expiration et, l'autre, c'est la disposition pour la rotation, c'est
ça? C'est la dernière.
Rendu au mois de mai 1982, tout le monde va être
renouvelé.
M. Johnson (Anjou): C'est ça. Mme Lavoie-Roux:
Alors...
M. Johnson (Anjou): Pas dans les établissements, seulement
dans les conseils régionaux.
Mme Lavoie-Roux: Ah'. C'est seulement pour les conseils
régionaux.
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est seulement pour les conseils
régionaux le renouvellement du mois de mai.
Mme Lavoie-Roux: Les autres continuent.
M. Johnson (Anjou): Dans les autres, ça va se faire au fur
et à mesure que des postes se libèrent par la méthode du
hasard, si je ne me trompe pas. À toutes fins utiles, ils seront choisis
par une méthode de hasard et ça va se faire progressivement au
niveau des établissements. Faire tabula rasa dans tous les
établissements, au mois de mai, ce serait complètement
absurde.
Mme Lavoie-Roux: Non, je ne suis pas pour que... Mais, dans le
cas des conseils régionaux, pourquoi avez-vous fixé la date
à mai 1982? Est-ce que ça fait trois ans ou quoi?
M. Johnson (Anjou): C'est ça, parce qu'en pratique
l'équilibre qu'on essaie d'introduire et au sujet duquel on a
discuté très longuement - au sujet des conseils régionaux
- ne pourrait être mis en place que dans trois ans dans l'ensemble. C'est
à se demander pourquoi on aurait adopté la loi, si c'est pour
être dans trois ans. Il y a des choses extrêmement importantes
à faire dans les trois années qui viennent et il s'agit de faire
en sorte que le conseil reflète, à plus ou moins brève
échéance, ces nouvelles réalités. Donc, ce serait
au mois de mai, sur le territoire.
Mme Lavoie-Roux: Et les gens auront fait quelle partie de leur
mandat à ce moment-là?
M. Johnson (Anjou): Cela dépend. La plupart des
catégories, à l'exception... N'importe où entre six mois
et un an et demi selon le cas; c'est six mois ou un an et demi.
Mme Lavoie-Roux: Normalement, ils auraient été
nommés...
M. Johnson (Anjou): Parmi les six mois, il y a notamment les gens
que j'ai désignés depuis un certain temps.
Mme Lavoie-Roux: Alors, ils ont une chance d'être
renouvelés?
M. Johnson (Anjou): Oui. Les autres aussi ont une chance,
évidemment dans le cadre de la nouvelle loi.
Mme Lavoie-Roux: Une chance ou une malchance avec la nouvelle
loi, on ne le sait pas.
D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 111 est
adopté tel qu'amendé. Article 112.
M. Johnson (Anjou): À l'article 112, un instant, M. le
Président.
Mme Lavoie-Roux: Un autre papillon; C'est la loi chauve-souris,
vous ne trouvez pas?
M. Johnson (Anjou): M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Je vais vous faire lecture du papillon,
compte tenu de son aspect technique extrêmement important. C'est
l'article de mise en vigueur, il ne faut pas en échapper de
morceaux.
Maintenant, je donne tout de suite une sorte de préavis à
nos collègues de l'Opposition qu'il serait possible que, compte tenu de
la mécanique à laquelle nous nous sommes soumis depuis un certain
nombre d'heures, il y ait quelques ajouts d'articles au niveau de la
promulgation qui doivent être faits et cela sera fait au moment du
rapport ou au moment de la troisième lecture.
L'article 112 se lirait comme suit: Remplacer l'article 112 par le
suivant: "112. La présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction,
à l'exception des articles 1 et 4, du paragraphe 3° de l'article 5,
des articles
6 à 9 et 13 à 22, des paragraphes 1°, 3°, 4°
et 6° de l'article 23, des articles 24 à 28, 31, 33, 34, 36 à
38, des articles 18.1 et 18.2 de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux édictés par l'article 39, des articles 40
à 90, 92 à 96.1 et 98, troisième alinéa, à
107, du troisième alinéa de l'article 109 et des articles 110 et
111 qui entreront en vigueur à la date fixée par proclamation du
gouvernement, à l'exception des dispositions exclues par cette
proclamation lesquelles entreront en vigueur à toutes dates
ultérieures fixées par proclamation du gouvernement."
Mme Lavoie-Roux: J'espère que vous ne vous êtes pas
trompé.
M. Johnson (Anjou): On va faire un tableau.
Une voix: Lesquels entrent en vigueur? Des voix: Ah!
Mme Lavoie-Roux: C'est comme le sapin de Noël.
J'espère que vous savez ce que vous avez promulgué.
M. Johnson (Anjou): Voulez-vous qu'on vous l'explique?
Mme Lavoie-Roux: Oui, peut-être. On pourra recommencer
à l'article 1.
M. Rochefort: II y a une motion. Je vais parler
là-dessus.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: C'est une farce que je faisais. C'était la
proposition de motion de revenir à l'article 1. Je voulais parler sur
celle-là. Je pense que Mme la députée de L'Acadie va
retirer sa motion.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'article 112 est
adopté, tel qu'amendé?
M. Sirros: Une chose que je veux comprendre.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Le but, l'effet de tout cela, c'est d'appliquer la loi
par étapes.
M. Johnson (Anjou): Exactement.
M. Sirros: Pourquoi?
M. Johnson (Anjou): Pour quelle raison?
Mme Lavoie-Roux: C'est ce qu'on aura toujours dit depuis le
début.
M. Sirros: C'est exactement ce qu'on a dit depuis le
début, que cela n'avait aucun bon sens de présenter une loi
omnibus comme celle-là et que cela pouvait se faire par
étapes.
M. Johnson (Anjou): Vous voyez que, dans le fond, on s'entendait
depuis le début et on aurait pu adopter tout cela avant.
M. Sirros: Qu'est-ce qui nous en a empêchés, M. le
ministre?
M. Rochefort: On n'arrivait pas à l'article 112 assez
vite.
M. Johnson (Anjou): Si on était arrivé à
l'article 112 avant, on se serait rendu compte que... Vous voyez qu'on ne veut
pas imposer cela du jour au lendemain.
Mme Lavoie-Roux: Je me demande pourquoi on n'a pas
commencé par l'article 112.
M. Rochefort: La prochaine.
M. Sirros: Maintenant qu'on a appris les tactiques.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 112 est-il
adopté, tel qu'amendé?
M. Johnson (Anjou): D'accord. Articles suspendus
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. On revient à
certains articles qui ont été suspendus.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, est-ce que nous
pourrions faire un retour sur certains articles suspendus? Je commencerais par
l'article 88.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, d'accord.
M. Johnson (Anjou): Si vous me le permettez.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 88, en reculant
tranquillement.
M. Johnson (Anjou): Le projet de loi no 27, à l'article
88. À l'article 139.1, ajouter, après le deuxième
alinéa, le suivant: "Avant de modifier la catégorie
indiquée au permis, le ministre doit donner à
l'établissement concerné l'occasion de lui faire des
représentations."
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas encore
mes explications sur la classe. Sur le type, on m'a donné des
explications et je pense que si on allait transformer un hôpital à
vocation particulière... Hein? Pourquoi ne les mettez-vous pas tous les
trois?
M. Johnson (Anjou): Entre catégorie, classe et type, la
nuance entre convalescents et soins prolongés...
Mme Lavoie-Roux: Tout à l'heure, les exemples que vous
m'avez donnés comme types, ce sont des institutions...
M. Johnson (Anjou): Je m'excuse. Type, c'est
spécialisé, surspécialisé.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez! Il n'y en a pas tellement et
vous ne les fermerez peut-être pas. Il n'y en aura peut-être
jamais. Vous ne prenez pas un gros risque. (2 h 30)
M. Johnson (Anjou): Le député de Gouin nous
suggère d'agrandir la salle d'attente. Cela voudrait dire qu'on va
agrandir la salle d'attente dans la mesure où on va étendre le
nombre de la catégorie.
Mme Lavoie-Roux: Non, là, on peut bien...
M. Johnson (Anjou): On pourrait dire ceci: "Avant de modifier la
catégorie, la classe ou le type indiqué au permis, le ministre
doit donner à l'établissement concerné l'occasion de lui
faire des représentations." D'accord?
Mme Lavoie-Roux: Parfait.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, on va vous
transmettre le papillon. Cela va?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que l'article 88 serait adopté
ainsi?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté tel
qu'amendé.
M. Johnson (Anjou): Article 83, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre, article
83.
M. Johnson (Anjou): II s'agit d'un papillon de nature technique
de concordance avec l'article 72.1. Je lis l'amendement. Article 83. Au dernier
alinéa de l'article 129, remplacer "normes adoptées par le
conseil des médecins et dentistes" par "règles approuvées
par le conseil d'administration". Il s'agit d'un amendement de concordance avec
l'article 71.2. Est-ce que l'article est adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Bordeleau): Je m'excuse, je suis encore
à l'article 88. Je ne suis pas perdu, mais... Article 83. Est-ce que
l'article 83 sera adopté tel qu'amendé? Cela va, adopté
tel qu'amendé. Article 59. Non, article 78.
M. Johnson (Anjou): Article 78, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'était le comité des
bénéficiaires.
Le Président (M. Bordeleau): Article 78.
M. Johnson (Anjou): Deux amendements à l'article 78, M. le
Président. Ajouter, au deuxième alinéa de l'article 118.1,
après les mots "des bénévoles", les mots "ou, s'il y a
lieu, des bénéficiaires qui reçoivent des services
externes".
Le deuxième amendement est de concordance. À la
deuxième ligne des articles 78, paragraphe b, 81, paragraphe b et 82,
paragraphe b, ajouter, après le mot "membres", les mots "sur
recommandation".
Mme Lavoie-Roux: C'est une concordance avec notre proposition.
Mais l'autre?
M. Johnson (Anjou): Est-ce qu'on pourrait disposer du
deuxième, celui qui est de concordance, pour la recommandation des
organismes bénévoles?
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
M. Johnson (Anjou): D'accord? C'est de nature technique. L'autre,
je le répète: Ajouter, au deuxième alinéa de
l'article 118.1, après les mots "des bénévoles", les mots
"ou, s'il y a lieu, des bénéficiaires qui reçoivent des
services externes".
M. Sirros: Est-ce que le ministre comprend par là les
membres élus par les bénéficiaires dont deux peuvent
être des bénévoles ou...
M. Rochefort: Des bénéficiaires qui
reçoivent des services externes.
M. Sirros: Est-ce qu'il y avait un papillon sur cela? Est-ce
qu'on travaille sur un papillon?
M. Johnson (Anjou): On n'a pas le papillon?
Le Président (M. Bordeleau): Les papillons se sont
envolés!
M. Rochefort: Ils sont en vacances!
Mme Lavoie-Roux: Ils ne volent pas à cette
rapidité.
M. Johnson (Anjou): En d'autres termes, l'effet de l'amendement
est de spécifier que quand on parle du comité de
bénéficiaires -on pense, notamment, aux endroits où il y a
des centres de jour - le comité se compose de cinq membres élus
par les bénéficiaires dont deux peuvent être des
bénévoles ou, s'il y a lieu, des bénéficiaires qui
reçoivent des services externes. D'accord? C'est pour permettre cette
entrée des gens qui reçoivent des services externes d'un centre
de jour dans un centre d'accueil, mais en assurant cependant qu'ils ne puissent
pas être majoritaires parce qu'ils sont beaucoup plus nombreux, c'est
vrai; cependant, ils ne vivent pas dans l'établissement.
Je pense qu'on rejoint cette notion de joindre les deux
catégories, mais en s'assurant que l'équilibre soit gardé.
Que les deux y soient, mais que l'équilibre soit gardé. La
majorité des bénéficiaires hébergés...
Mme Lavoie-Roux: Ils ne peuvent pas être plus de deux, de
toute façon.
M. Johnson (Anjou): Voilà. Mme Lavoie-Roux:
D'accord.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que l'article 118.1 serait
adopté, M. le Président, tel qu'amendé? Adopté?
Le Président (M. Bordeleau): 78.1, celui-là, je ne
l'ai pas encore.
Mme Lavoie-Roux: Savez-vous qu'on pourrait tapisser la salle avec
vos papillons.
M. Johnson (Anjou): Ce serait plus joli.
Le Président (M. Bordeleau): Article 78, ça va avec
les deux amendements qu'on vient d'introduire. En plus, bien sûr, il y
avait déjà des amendements. Adopté, article 78 tel
qu'amendé. Article 59.
M. Johnson (Anjou): Articles 57 et 59. Article 57, les centres
hospitaliers. Article 59, les centres de services sociaux; en pratique, le seul
CSS qui ait une corporation, c'est le CSS de la communauté juive de
Montréal.
Mme Lavoie-Roux: Et les centres d'accueil.
M. Johnson (Anjou): Et les centres d'accueil qui ont des
corporations.
Mme Lavoie-Roux: On peut voir le papillon.
M. Johnson (Anjou): D'accord? L'article 57, au paragraphe j de
l'article 79, remplacer, dans les troisième et quatrième lignes,
les mots "une personne élue par les membres de cette corporation" par
"trois personnes qui sont élues par les membres de cette corporation et
qui n'occupent pas un emploi ou n'exercent pas leur profession dans ce centre".
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté,
l'amendement.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, on manifeste.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, je vais être
obligé de rappeler nos invités à l'ordre. Je vais le
répéter. Article 57, au paragraphe j de l'article 79, remplacer,
dans les troisième et quatrième lignes, les mots "une personne
élue par les membres de cette corporation" par "trois personnes qui sont
élues par les membres de cette corporation et qui n'occupent pas un
emploi ou n'exercent pas leur profession dans ce centre". Est-ce que ça
va? Est-ce qu'on a fait faire des photocopies? Une autre pour eux autres? Cela
s'en vient. Est-ce que cela règle le problème de l'article 57, M.
le ministre?
M. Johnson (Anjou): Oui.
Le Président (M. Bordeleau): II faudrait peut-être
mentionner qu'on conserve quand même... Je ne suis pas sûr qu'on
avait adopté tous les autres amendements à 57.
M. Johnson (Anjou): C'est ça. On va refaire l'ensemble de
57. Effectivement, on l'avait suspendu.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, on l'avait suspendu au
complet.
M. Johnson (Anjou): Je pense, M. le Président, qu'il
faudrait que je fasse la lecture de l'article 57 au complet, si vous le
permettez. Je peux vous transmettre le texte.
Le Président (M. Bordeleau): J'ai déjà le
texte, je pense.
M. Johnson (Anjou): On l'a amendé à plusieurs
reprises.
Le Président (M. Bordeleau): Oui. On va prendre deux
minutes pour le lire. Cela va être inscrit au journal des Débats.
J'aimerais mieux ça.
M. Johnson (Anjou): L'article 57, M. le Président, se
lirait comme suit: "L'article 79 de cette loi est remplacé par le
suivant: 1. "Un centre hospitalier est administré par un conseil
d'administration formé des membres suivants, qui en font partie au fur
et à mesure de leur élection ou nomination: "a) dans un centre
hospitalier de soins prolongés, deux personnes élues par le
comité de bénéficiaires et choisies parmi les membres de
ce comité; dans un autre centre hospitalier où il existe un
comité de bénéficiaires, une personne élue par ce
comité et choisie parmi les membres de ce comité; "b) une
personne nommée par écrit par le conseil régional
concerné et choisie parmi les membres et sur recommandation des
organismes bénévoles de la région qui oeuvrent dans le
domaine de la santé et des services sociaux et qui sont reconnus
à cette fin par ce conseil régional; "c) deux personnes
nommées par écrit par le ministre après consultation des
groupes socio-économiques les plus représentatifs du territoire
desservi par le centre; "d) une personne élue par le conseil consultatif
du personnel clinique constitué dans le centre et choisie parmi les
membres de ce conseil; "e) une personne élue par l'assemblée des
membres du personnel non clinique à l'emploi du centre et choisie parmi
ces membres; "f) une personne élue par le conseil des médecins et
dentistes et choisie parmi les membres de ce conseil; "g) une personne
élue par le conseil d'administration du centre local de services
communautaires auquel le centre hospitalier est relié par un contrat de
services professionnels visé dans l'article 124 ou, s'il y en a
plusieurs, élue conjointement par les conseils d'administration de ces
centres ou, s'il n'y en a aucun, élue conjointement par les conseils
d'administration des centres locaux de services communautaires situés
dans le territoire du département de santé communautaire qui
dessert le centre hospitalier; "h) une personne élue par le conseil
d'administration du centre d'accueil auquel le centre hospitalier est
relié par un contrat de services professionnels visé dans
l'article 124 ou, s'il y en a plusieurs, élue conjointement par les
conseils d'administration de ces centres ou, s'il n'y en a aucun, élue
conjointement par les conseils d'administration des centres d'accueil
situés dans le territoire du département de santé
communautaire qui dessert le centre hospitalier; "i) une personne élue
par le conseil d'administration du centre des services sociaux auquel le centre
hospitalier est relié par un contrat de services professionnels
visé dans l'article 124 ou, s'il y en a plusieurs, élue
conjointement par les conseils d'administration de ces centres; "j) dans les
cas d'un centre hospitalier dont les actifs immobiliers sont la
propriété d'une corporation sans but lucratif autre qu'une
corporation constituée en vertu de la présente loi - le papillon
- trois personnes qui sont élues par les membres de cette corporation et
qui n'occupent pas un emploi ou n'exercent pas leur profession dans ce centre;
"k) dans le cas d'un établissement affilié à une
université, une personne nommée par cette université et
une autre élue par les internes et les médecins résidents
du centre; "l) le directeur général du centre."
Voilà! Si on le donne aux corporations, on peut le donner au
DG.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais les membres des corporations ne
travaillent pas à l'intérieur.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, l'article 57 est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: En admettant que tout ce que vous avez dit est
exact...
Le Président (M. Bordeleau): L'article 57 sera-t-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: ...il est adopté.
Le Président (M. Bordeleau): 57, adopté tel
qu'amendé.
M. Johnson (Anjou): Article 59, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Article 59.
M. Johnson (Anjou): C'est un amendement de concordance à
cet effet quant aux autres types d'institutions. Au paragraphe j de l'article
82, remplacer dans la troisième et la quatrième ligne les mots
"une personne élue par les membres de cette corporation" par "trois
personnes qui sont élues par les membres de cette corporation et qui
n'occupent pas un emploi ou n'exercent pas leur profession dans ce centre."
Mme Lavoie-Roux: En tout cas, on vous fait confiance parce que,
moi, je ne vous suis plus du tout.
M. Sirros: Ne lui faisons pas confiance avant qu'il nous dise
qu'il est correct. (2 h 45)
Mme Lavoie-Roux: On peut veiller jusqu'à 3 heures du
matin, même sans faire
des "filibusters". C'est extraordinaire.
Mme Juneau: Je ne sais pas comment vous faites cela. Question de
directive?
Mme Lavoie-Roux: Qui est-ce qui paie le scotch?
Le Président (M. Bordeleau): Vous êtes
entraînée, Mme la députée de L'Acadie!
L'article 59 tel qu'amendé est adopté? S'il vous
plaît!
Mme Lavoie-Roux: Surtout que je n'en prends pas!
Le Président (M. Bordeleau): Oui, ce n'est pas fini.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais c'est pour régler le
problème du CSS juif de Montréal. C'est un autre article. Ce
qu'on a fait, ce sont les centres d'accueil. Là, on fait le CSS juif de
Montréal.
À l'article 59, M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Oui.
M. Johnson (Anjou): ... remplacer le paragraphe j, pardon,
remplacer le paragraphe i de l'article 81 par le suivant: "Dans le cas d'un
centre de services sociaux maintenu par une corporation visée au
paragraphe b de l'article 10, trois personnes qui sont élues par les
membres de cette corporation et qui n'occupent pas un emploi ou n'exercent pas
leur profession dans ce centre."
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? M. Johnson
(Anjou): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): II y a juste une concordance
sur laquelle je voudrais revenir. On m'a indiqué l'article
précédent, soit l'article 56, et aussi l'article 78, à b,
où il faudrait aussi ajouter après les membres, "sur
recommandation".
Alors, les articles sont adoptés. Le titre du projet du projet de
loi, ainsi que les têtes de chapitre et tout ce qui va avec sont-ils
adoptés?
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, après une
renumérotation bien sûr qu'on n'a pas refait ici, mais qu'on devra
refaire.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je fais motion pour
qu'on procède ou qu'on donne mandat au secrétariat de
procéder à la renumérotation des articles.
Le Président (M. Bordeleau): On demande un vote nominal,
non?
Je pense que la commission a rempli son mandat de l'Assemblée
nationale et je demanderai au...
M. Johnson (Anjou): M. le Président, si vous permettez,
avant peut-être de mettre fin à nos travaux, puis-je me permettre
de remercier tous nos collaborateurs, j'inclus ceux qui sont autour de la
table, ainsi que tout le personnel technique, qui ont eu la gentillesse de
patienter jusqu'à cette heure inattendue. Merci.
Le Président (M. Bordeleau): Je demande donc au rapporteur
de la commission de faire rapport à l'Assemblée nationale. La
commission parlementaire des affaires sociales ajourne ses travaux sine
die.
Mme Lavoie-Roux: Merci, M. le ministre.
(Fin de la séance à 2 h 49)