Journal des débats de la Commission de l'aménagement du territoire
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
vendredi 4 juin 2021
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Vol. 45 N° 98
Étude détaillée du projet de loi n° 49, Loi modifiant la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale et diverses dispositions législatives
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Intervenants par tranches d'heure
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Boutin, Joëlle
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Nichols, Marie-Claude
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Thériault, Lise
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Jacques, François
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Thériault, Lise
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Boutin, Joëlle
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Laforest, Andrée
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Nichols, Marie-Claude
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Jacques, François
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Thériault, Lise
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Boutin, Joëlle
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures trente minutes)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
Je souligne que cette séance se déroulera
à la fois dans la salle Louis-Joseph-Papineau, où je me trouve, et dans la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine. Je vous demanderais aussi de fermer vos
appareils électroniques.
Alors, la commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 49, Loi
modifiant la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités,
la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale et diverses
dispositions législatives.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Bussière (Gatineau) est remplacé par Mme Picard (Soulanges)
et M. Fontecilla (Laurier-Dorion) est remplacé par Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue).
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci. Alors, lors de l'ajournement de nos travaux hier, Mme la députée de
Vaudreuil, il vous restait un petit 30 secondes, puis ensuite on va
poursuivre. À vous la parole, Mme la députée.
Mme Nichols : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Donc, en 30 secondes, bien, je pense que j'avais fait le
tour puis j'avais bien expliqué le pourquoi de cette motion préliminaire, puis
l'important d'entendre Mme Messier, qui a préparé un code de civilité, qui
l'a déposé, mais surtout la responsabilité que nous avons, nous, en tant
qu'élus ici, à l'Assemblée nationale, de répondre à nos citoyens. Je pense que
c'est la moindre des choses, particulièrement, là, dans des dossiers aussi
précis. Deux élus du monde municipal qui font une demande d'intervention, qui
préparent préalablement un code de civilité puis qui reçoivent un refus de la
part du gouvernement, je vais le dire, du gouvernement, j'aurais dit «de nous»,
mais c'est de la part du gouvernement, puisqu'on a beaucoup insisté pour les
entendre, puis on a plutôt choisi d'orienter vers quelqu'un d'autre.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la députée. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, à vous la parole.
Mme Thériault
: Oui.
Merci, Mme la Présidente. Je tiens à vous aviser que je vais prendre le droit
de parole qui est réservé à la cheffe du groupe parlementaire, et non pas comme
députée membre de la commission, donc c'est 30 minutes.
La Présidente (Mme Boutin) : ...
Mme Thériault
:
Parfait. Merci beaucoup. Donc, évidemment, Mme la Présidente, vous ne serez pas
surprise de m'entendre prendre la parole sur la motion préliminaire qui a été
déposée par ma collègue la députée de Vaudreuil. Je vais me permettre de la
relire, parce qu'il y a certainement des gens qui se joignent à nos travaux ce
matin qui n'étaient pas avec nous hier soir, Mme la Présidente. Donc, la motion
qui a été déposée se lit comme suit :
«Conformément à l'article 244 du Règlement
de l'Assemblée nationale, je fais motion afin que la Commission de l'aménagement
du territoire tienne, avant d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 49, Loi modifiant la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités, la Loi sur l'éthique et la déontologie en
matière municipale et diverses dispositions législatives, des consultations
particulières et qu'à cette fin elle entende Mme Pierrette Messier-Peet,
conseillère municipale du Canton de Bedford.»
Pourquoi on dépose une motion
préliminaire, Mme la Présidente? Nous, vous, moi, ma collègue, la
ministre, on est habitués à notre procédure parlementaire, mais il y a des gens
qui suivent qui ne doivent pas savoir pourquoi. Hier, j'ai clairement exposé
qu'avec toutes les modifications qui avaient été déposées dans le projet de
loi, bien, <les amendements qu'on aura...
Mme Thériault
:
...
de Bedford.»
Pourquoi on dépose une motion
préliminaire, Mme la Présidente? Nous, vous, moi, ma collègue, la ministre,
on est habitués à notre procédure parlementaire, mais il y a des gens qui
suivent qui ne doivent pas savoir pourquoi. Hier, j'ai clairement exposé
qu'avec toutes les modifications qui avaient été déposées dans le projet de
loi, bien, >les amendements qu'on aura le plaisir d'étudier, le projet
de loi a considérablement été changé.
Et comme ma collègue de Vaudreuil l'a si
bien dit, il y a Mme Messier-Peet, qui a demandé à être entendue par les
membres de la commission, accompagnée de Mme Nathalie Lasalle, qui, elle,
est conseillère municipale à Saint-Jérôme, Mme Messier-Peet étant
conseillère municipale du canton de Bedford. On ne les a pas entendues,
Mme la Présidente, et je trouve ça vraiment dommage, parce que depuis
quelques années, mais particulièrement depuis l'avènement des médias sociaux,
plus, depuis qu'il y a plus de femmes en politique aussi au niveau municipal,
Mme la Présidente, on entend parler beaucoup des histoires de non-civilité
entre les élus, entre les employés, les fonctionnaires, les employés
municipaux, les élus, les élus de différents partis, à même le même parti,
Mme la Présidente. Et je trouve qu'honnêtement, ça aurait été intéressant
d'entendre les deux conseillères municipales, elles ont des choses fort
pertinentes à dire, Mme la Présidente, et je vais essayer d'en faire la
démonstration.
Là, je vais vous dire tout de suite en
partant, Mme la Présidente, moi, je suis une fille qui est positive dans
la vie et qui est optimiste. Mais je sais que l'optimisme a quand même
certaines limites. Depuis que la Coalition avenir Québec forme le gouvernement,
dans toutes les motions préliminaires qui ont été déposées dans toutes les
commissions pour entendre des groupes supplémentaires, Mme la Présidente,
est-ce que vous savez combien de motions ont été entendues? Ne cherchez pas, je
vais vous le dire, une, une seulement. C'est déjà un bon début, il y en a une.
Savez-vous qui a autorisé cette motion-là?
Le leader ministre de la Justice, sur son projet de loi à lui concernant les
mesures des tribunaux pour la COVID, a autorisé qu'il y ait un groupe seulement
depuis presque trois ans qui revienne en commission parlementaire nous faire un
plaidoyer. Mais c'est vrai que c'est le leader, puis en même temps c'est le
ministre de la Justice, c'est son projet de loi. Ça fait que si j'avais à
parier, je parierais bien plus pour qu'il donne un O.K. sur ses motions
préliminaires à lui qu'il mette son imprimatur sur des motions préliminaires,
pour rajouter des groupes dans la commission parlementaire de la ministre des
Affaires municipales, malheureusement.
Ça fait que je ne prendrai pas de chance,
Mme la Présidente, je vais vous lire la correspondance qui a été envoyée.
Et là, «correspondance», là j'ai vraiment une question ici, Mme la
Présidence, que j'aimerais que vous preniez le temps que vous pencher. Puis je
ne vous demanderai pas de suspendre les travaux, je vais vous demander de nous
revenir avec un avis, je vais vous demander un avis de directive là-dessus.
Mmes Messier et Lasalle ont fait
parvenir le code de civilité des municipalités. Dans le site Greffier, on
retrouve leur mémoire, non pas dans la section Mémoires mais on retrouve
avec la correspondance. Et j'avoue que je suis <vraiment très…
Mme Thériault
:
...
Mmes Messier et Lasalle ont fait parvenir le code de civilité
des municipalités. Dans le site Greffier, on retrouve leur mémoire, non pas
dans la section Mémoires mais on retrouve avec la correspondance. Et
j'avoue que je suis >vraiment très surprise parce que c'est un mémoire
qui contient quatre recommandations, et je me disais... et j'ai un peu de
difficulté à comprendre pourquoi c'est avec la correspondance et non pas avec
les mémoires versés, alors qu'il y a 16 mémoires, je crois, qui ont été
versés pour les travaux de la commission.
Pourquoi je vous dis ça, Mme la Présidente?
Parce qu'un mémoire, c'est traité différemment d'une correspondance. Et je
m'attends à ce que le fruit du travail de Mmes Messier et Lasalle soit
traité comme un mémoire avec des recommandations pour qu'on puisse les prendre
en considération.
Ce n'est pas un secret pour personne, Mme
la Présidente, là, honnêtement, on va travailler aujourd'hui, jusqu'à
13 heures. La semaine prochaine, la commission est déjà demandée pour
mardi. On va travailler toute la semaine, on va travailler sérieusement, on va
le faire correctement. Mais, honnêtement, Mme la Présidente, c'est bien évident
qu'on va devoir revenir à l'automne, au mois d'août, au mois de septembre, pour
travailler sur le projet de loi n° 49. Et je pense que, là-dedans, on
pourrait vraiment, mais vraiment, Mme la Présidente, s'ajouter quelques heures
pour entendre les groupes. Définitivement, là, je pense que ça serait
important.
Ça fait que c'est pour ça je vous pose la
question. Donc, si vous avez une réponse pour moi, c'est beau. Si vous voulez
attendre plus tard, il n'y a pas de problème, ça me va.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, je vais en prendre connaissance, puis je vais vous revenir sans problème,
madame.
Mme Thériault
:
Parfait, il n'y a pas de problème. Je ne vous demande pas de réponse séance
tenante. Prenez le temps de regarder comme il faut, ça peut aller à la semaine
prochaine, pas de problème. Mais je pense qu'il serait de bon aloi de prendre
ce qui est dans le dossier Correspondance, et de l'envoyer dans Mémoires,
et de le coter comme un mémoire avec des recommandations. Mais vous êtes la
présidente, je vais vous laisser faire votre travail... évidemment.
Donc, Mme la Présidente, je vais reprendre
et je vais vous dire que... vous savez, je vais faire écho aux propos du député
de Mégantic hier qui disait qu'on pouvait bien étirer le temps. Bien, moi, je vais
juste dire qu'il y a une différence entre étirer le temps puis prendre le temps
de bien faire les choses. Et c'est exactement ce qu'on a comme prétention,
nous, ici, c'est de prendre le temps de faire bien les choses, Mme la
Présidente.
M. Jacques : Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, M. le député.
M. Jacques : Selon le règlement,
je n'ai jamais dit que l'opposition étirait le temps, ça déforme mes propos.
Dans le fond, ce que j'ai dit hier, c'est qu'il y a eu des facteurs qui ont
fait que le dépôt du document n'a pas pu être fait, le dépôt... l'étude du
projet de loi n'a pas pu être faite. Donc, je pense que la collègue, là,
d'Anjou—Louis-Riel me prête des intentions qui ne sont pas du tout requises.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, M. le député. Bon, on va faire preuve de prudence. Mme la députée,
continuez, là, votre intervention. Merci.
Mme Thériault
: Oui,
merci, Mme la Présidente. Moi, je l'ai noté, donc habituellement ça ne compte
pas, mais ce n'est pas grave, il n'y a pas de problème. Je sais que le collègue
de Mégantic est bien intentionné, hein, Mme la Présidente, il n'y a pas de
problème. Puis mon intention, ce n'était pas de lui prêter des mauvaises
intentions, c'est juste de dire que, comme opposition, <on a un rôle à
jouer...
La Présidente (Mme Boutin) :
...
Mme la députée, continuez, là, votre intervention. Merci.
Mme Thériault
:
Oui, merci, Mme la Présidente. Moi, je l'ai noté, donc habituellement ça ne
compte pas, mais ce n'est pas grave, il n'y a pas de problème. Je sais que le
collègue de Mégantic est bien intentionné, hein, Mme la Présidente, il n'y a
pas de problème. Puis mon intention, ce n'était pas de lui prêter des mauvaises
intentions, c'est juste de dire que, comme opposition, >on a un rôle à
jouer puis il faut le jouer sérieusement. Je l'ai dit : On fait de la législation.
Quand on touche à des projets de loi, qu'on met des nouvelles choses en valeur
dans notre législation, qu'on change les règles du jeu, on a l'occasion de
poser une pierre, Mme la Présidente, à bâtir... à mieux bâtir notre société. Ça
fait que c'est évident que le travail mérite d'être fait et d'être bien fait
puis de prendre le temps de le faire. Ça fait que, vous savez, on change de
place ici régulièrement, aux quatre ans, aux huit ans, ou peu importe
le temps. Les députés de l'opposition, un jour, se retrouveront au pouvoir puis
les députés au pouvoir, un jour, se retrouveront dans l'opposition. Ça fait
qu'honnêtement je pense qu'il faut avoir été assis dans les deux chaises aussi
pour être capable de comprendre. Puis, moi, j'ai eu le privilège, depuis le
temps je suis ici, d'avoir été assise à la place de la présidente, à la place
de la ministre, à la place de la députée ministérielle puis à la place de la
ministre... de la députée de l'opposition. Ça fait qu'honnêtement, Mme la
Présidente, tu sais, moi, je suis partante. On a des règles parlementaires. Si
on ne les aime pas, qu'on les change, mais en attendant, c'est avec ça que
nous, les députés, on fait notre travail.
• (11 h 40) •
Donc, je reviens à la motion, Mme la
Présidente, de ma collègue et au mémoire. Je dois dire, avant de débuter sur le
mémoire, Mme la Présidente, qu'évidemment il y a une revue de presse qui est
assez exhaustive sur différentes problématiques qui se sont produites, Mme la
Présidente, et dans le mémoire, on en fait état. Mais je veux juste que les
gens comprennent aussi que j'avais eu l'occasion de lire l'article qui mettait...
qui faisait état de l'histoire qui s'est passée avec Mme Nathalie Lasalle,
qui est la conseillère à Saint-Jérôme, où il y avait un article, le 26 mai
2020, qui disait : Nathalie Lasalle se dit victime d'intimidation.
J'avais lu l'article, Mme la Présidente, bien avant de savoir qu'il y a un
mémoire qui était pour être déposé. Ça, Mme la Présidente... Je vais revenir,
je vais avoir le temps de vous en lire quelques-unes puis vous allez comprendre
pourquoi c'est bien important, Mme la Présidente.
Je vais aller vraiment au code de civilité
des municipalités, donc le mémoire ou la correspondance pour le moment. C'est
écrit : «Code de civilité des municipalités présenté à la Commission
parlementaire sur l'aménagement du territoire en ce qui a trait au resserrement
de la loi sur l'éthique et la déontologie des élus municipaux», qui a été fait
par Pierrette Messier, conseillère municipale du canton de Bedford et Nathalie
Lasalle, conseillère municipale de Saint-Jérôme. J'aurai l'occasion de vous
conter leur histoire un peu plus tard.
Donc, je vais me faire leur porte-voix
parce que j'aimerais bien qu'on les entende. Puis je suis convaincue que si la
ministre décide qu'on les entend, ou que son leader dit oui, qu'elles auront
des choses fort intéressantes à venir nous conter pour le 20 minutes que
pourrait durer leur présentation.
Je commence : «La déclaration de
l'engagement de l'Union des municipalités du Québec, "La démocratie dans
le respect, par respect pour la démocratie, de janvier 2021, est une première
étape dans les démarches pour mieux encadrer le monde municipal. La démocratie
prend vie dans le débat et dans le choc des idées. <Elle est possible
tant que les...
Mme Thériault
:
...
La démocratie dans le respect, par respect pour la démocratie, de
janvier 2021, est une première étape dans les démarches pour mieux encadrer le
monde municipal. La démocratie prend vie dans le débat et dans le choc des
idées. >Elle est possible tant que les gens se respectent.
«Or, par les temps qui courent, notre
démocratie est trop souvent malmenée par des incidents malheureux : incivilité,
manque de respect, menaces, intimidation et usurpation d'identité. Ces
incidents décrivent surtout des incidents d'élus malmenés et ciblés par des citoyens.
Mais quoi faire lorsque le choc des idées et les divergences d'opinions, au
sein de la même table du conseil, résultent en insultes, en dénigrement et en intimidation
de la part d'autres collègues élus?» La question est bonne, Mme la Présidente.
Je continue : «Bien qu'à l'Assemblée
nationale et à la Chambre des communes, des codes de conduite sont en place et
que des présidents d'assemblée sont responsables d'assurer que ces codes sont
suivis dans le monde municipal, très peu de conseils se sont dotés de codes de
civilité pour les élus. Pourtant, les preuves sont faites. L'incivilité peut avoir
un effet négatif sur le moral, l'efficacité, la productivité et le climat en
général d'un conseil, le rendant ainsi dysfonctionnel. La démocratie en sort
brimée et, ainsi, de nombreux élus quittent la politique municipale.
«De là la nécessité de mettre en place un
code de civilité qui pourrait accompagner les codes d'éthique et de déontologie
des municipalités du Québec. Celui-ci agirait de complément à la déclaration
portant sur le respect, présentée par l'UMQ dernièrement et viendrait
concrétiser ce concept de respect. Ce code s'appliquerait plus spécifiquement
aux élus municipaux dans l'exercice de leur mandat, autant aux réunions du
conseil qu'aux représentations multiples que doivent faire ceux-ci dans la
communauté, inclurait toutes les rencontres et relations avec les citoyens.»
Faire un code de civilité.
«Dans un premier temps, on doit bien
définir et comprendre les termes "civilité" et
"incivilité". Dans un deuxième temps, en s'inspirant d'un modèle du
code de conduite développé par l'Ordre des conseillers en ressources humaines
agréés — ce qu'on appelle les CRHA — un code de civilité
adapté au contexte municipal est présenté. Dans un troisième temps, des
recommandations qui pourraient éventuellement être envoyées au ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation. Et enfin, le tout est appuyé
d'articles de journaux qui démontrent le résultat d'incivilités dans les
conseils municipaux, incluant les démissions de nombreux(ses) élu(e)s», Mme la
Présidente, "qui dénoncent ou qui quittent carrément la politique
municipale".
Premièrement, les définitions. «La
civilité est un ensemble de règles de conduite visant le bien-être des membres
d'une organisation et des conduites empreintes de respect, collaboration,
politesse, courtoisie et savoir-faire. Les comportements de civilité semblent
être les comportements de base à adopter lorsque nous sommes en communauté. Il
s'agit donc d'un comportement qui contribue à maintenir les normes de respect
mutuel établies dans un milieu de travail. L'incivilité fait référence à un
manque de civilité et se définit comme un <comportement déviant...
Mme Thériault
:
...
courtoisie et savoir-faire. Les comportements de civilité semblent
être les comportements de base à adopter lorsque nous sommes en communauté. Il
s'agit donc d'un comportement qui contribue à maintenir les normes de respect
mutuel établies dans un milieu de travail. L'incivilité fait référence à un
manque de civilité et se définit comme un >comportement déviant qui va à
l'encontre des normes de respect mutuel, créant un inconfort important et ayant
un impact négatif sur les climats de travail. On a tous connu des gens de notre
entourage qui démontrent des comportements d'incivilité qui dérangent et
incitent leurs collègues à se retirer pour éviter des confrontations.
«Deuxièmement, un modèle de code de
civilité. Un code de civilité municipal pourrait compléter les codes d'éthique
qui sont en place dans toutes les villes et municipalités depuis 2010, lorsque
la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale a été adoptée.
Sous la rubrique Codes d'éthique et déontologie des élus municipaux, les élus
pourraient, dès leur entrée en politique, indiquer leur engagement, comme ils
le font pour le code d'éthique.
«Sur ce, depuis leur entrée en vigueur,
les codes d'éthique encadrent les municipalités et contribuent à mieux prévenir
ou enrayer en grande partie les cas de conflits d'intérêts et les cas de
fraudes dans les municipalités. Un processus de dénonciation, de manquement et
d'application de conséquences qui s'imposent est en place.
«Dans la même voie, un code de civilité
pourrait contribuer au climat de travail des conseils et favoriser l'esprit d'équipe
et de collaboration, les éléments essentiels à l'efficacité et la productivité
des conseils municipaux. Les valeurs de base d'un code de civilité pour les
élus seraient le respect, l'ouverture, la communication.
«Pour bien illustrer les attentes et la
compréhension de la civilité, il est important de définir et aussi de nommer
les exemples d'incivilité à éviter. Donc, Mme la Présidente, dans le mémoire qu'on
a ici, on dit : «Voici quelques grandes lignes d'un éventuel modèle d'un
code de civilité pour les municipalités.»
Donc, on a : «Agir avec respect au
sein d'un conseil municipal, c'est — je vais énumérer, Mme la
Présidente :
«1° être poli et courtois;
«2° considérer les opinions de l'autre;
«3° utiliser un ton de voix convenable;
«4° être positif et réceptif;
«5° respecter la vie privée de l'autre;
«6° respecter les droits de la personne
tels qu'invoqués dans la Charte canadienne des droits et libertés;
«7° respecter le rôle de chacun.
«Agir avec respect au sein d'un conseil
municipal, c'est : éviter… — donc, vous voyez qu'on oppose un à
l'autre, Mme la Présidente — éviter les sarcasmes, le dénigrement,
l'humiliation, tant au verbal qu'au non verbal.
«2° éviter les jugements de valeur et les
sous-entendus;
«3° éviter de crier ou d'élever le ton;
«4° éviter la condescendance ou
l'arrogance;
«5° éviter d'inclure la vie privée de l'autre
dans les débats politiques;
«6° éviter les références à la race, la
religion, l'âge, l'orientation sexuelle, etc., dans les
échanges — et;
«7° éviter que les élus empiètent sur les
fonctions administratives.
«Agir avec ouverture au sein d'un conseil
municipal, c'est :
«1° accepter les changements et s'y
adapter;
«2° respecter les goûts et les opinions
des autres;
«3° respecter le droit de parole;
«4° donner la chance aux autres de
s'exprimer;
<«5° respecter les divergences
d'opinions...
Mme Thériault
:
...
«Agir avec ouverture au sein d'un conseil municipal, c'est :
«1° accepter les changements et s'y adapter;
«2° respecter les goûts et les opinions
des autres;
«3° respecter le droit de parole;
«4° donner la chance aux autres de
s'exprimer;
>«5° respecter les divergences
d'opinions;
6° être capable d'en venir à un compromis
en cas de conflit.
«Agir avec ouverture au sein d'un conseil
municipal, c'est éviter, avec ouverture :
«1° d'être sur la défensive;
«2° éviter d'être... de se concentrer que
sur soi et son opinion;
«3° éviter d'interrompre ou de parler en
même temps que quelqu'un;
«4° éviter de parler avec agressivité et
de menacer;
«5° éviter de dénigrer et de ridiculiser
l'opinion des autres.
«Communiquer efficacement au sein d'un
conseil municipal, c'est :
«1° avoir une bonne écoute, être réceptif;
«2° s'assurer que le message est bien
compris;
«3° partager l'information à temps;
«4° adopter un ton de communication
agréable.
«Communiquer efficacement au sein d'un
conseil municipal, c'est éviter aussi :
«1° éviter de faire des commentaires
négatifs, non constructifs et des remarques désobligeantes;
«2° éviter de communiquer des mauvaises
informations;
«3° négliger de mentionner l'information
pertinente;
«4° adopter un comportement provocant.»
Donc, évidemment, Mme la Présidente, vous
avez eu ici des exemples de ce que civilité veut dire et incivilité veut dire,
donc qu'est-ce qu'on doit faire et ce qu'on doit éviter de faire, évidemment.
Je comprends très bien, Mme la politique, que la politique... Mme la
présidente, que la politique, des fois, peut ressembler à une arène de boxe,
mais je pense que, pour autant, on est tous des personnes matures, on a tous
une charge de fonction qu'on doit assumer avec dignité. Qu'on soit élu
municipal, provincial, ministre, fédéral, je pense qu'à partir du moment où on
est élu, on a un devoir de probité, on a un devoir de se doter d'un code
d'éthique, de déontologie.
• (11 h 50) •
Donc, il est évident que je pense que
d'avoir un code de conduite comme il est demandé ici, je vous fais la
démonstration, que quand on est obligés de le dire, Mme la Présidente... Parce
qu'on a des codes d'éthiques, des fois, puis ils ne sont pas respectés, ça fait
que c'est bien évident qu'à partir du moment où tu as plus de 1 000 municipalités... puis
qu'il faut vraiment que tout le monde ait le bon carré de sable pour être
capable de s'acquitter dignement de ses tâches, Mme la Présidente. Puis je
pense que les conseillères municipales, par ce que je viens de vous lire,
démontraient clairement qu'elles avaient quelque chose à dire par rapport à la
déontologie et l'éthique sur le projet de loi n° 49.
Les recommandations, Mme la Présidente,
parce que je vous ai dit qu'il y avait des recommandations aussi dans cette
correspondance que je souhaite voir devenir un mémoire, donc les
recommandations puis la commission parlementaire, en ce qui a trait au
resserrement de la Loi sur l'éthique et la déontologie et des élus, la n° 1, c'était que le projet de loi n° 49 devrait
imposer un code de civilité contenant un énoncé d'attitude et de comportements
associés au savoir-vivre, applicable à tous les élus et employés, afin
d'instaurer une culture de respect et de courtoisie, et que ceux-ci soient
sujets <à des sanctions...
Mme Thériault
:
...
en ce qui a trait au resserrement de la Loi sur l'éthique et la
déontologie et des élus, la
n°
1, c'était
que le projet de loi n° 49 devrait imposer un code de civilité contenant
un énoncé d'attitude et de comportements associés au savoir-vivre, applicable à
tous les élus et employés, afin d'instaurer une culture de respect et de
courtoisie, et que ceux-ci soient sujets >à des sanctions et bénéficiant
du même droit de recours à un conseiller en éthique.»
Recommandation n° 2 : «Pour une
plus grande transparence, le MAMH devrait maintenir le décret sur les
enregistrements audio/vidéo de toutes les réunions publiques des conseils municipaux
afin que ceux-ci continuent d'être rendus publics sur les sites Web des
municipalités.»
Recommandation N° 3 : «Qu'un
ombudsman ou un organisme indépendant soit mis en place pour, dans un premier
temps, accompagner les personnes ciblées par l'intimidation dans la
dénonciation et, dans un deuxième temps, offrir un œil critique sur la
situation afin d'établir les conséquences requises. Un tel organisme pourrait
aussi offrir le service de médiation.»
La recommandation n° 4 : «Qu'une
formation annuelle pour tous les élus sur les valeurs d'éthique et de civilité
et des mises à jour énoncées dans la Loi sur l'éthique et la déontologie en
matière municipale.»
Donc, en conclusion du mémoire, Mme la
Présidente, on dit : «Le comportement d'intimidateur n'est plus accepté
dans notre société québécoise d'aujourd'hui et il est donc important d'avoir en
place des moyens et des outils pour dénoncer ces comportements "bullies",
passez-moi l'expression anglaise. J'ajoute, ce n'est pas dans le texte. «Pour
ce, l'adoption de règlements et conséquences spécifiques pour prévenir et
éventuellement enrayer l'intimidation s'impose. La civilité étant un point de
départ qui pourrait améliorer les échanges sains et des débats nécessaires
entre élus, l'adoption d'un code de civilité serait un des moyens de mieux
encadrer la politique municipale afin de préserver la démocratie.»
Et là il y a une série d'inventaires
d'articles de journaux portant sur l'intimidation en politique municipale qui
ont été faits jusqu'à, à peu près, octobre 2020, Mme la Présidente, je
vais vous exempter de vous faire la lecture des titres, mais j'ai choisi
vraiment quelques articles, que je pense que ça serait intéressant de porter à
l'attention de la commission, qui vient appuyer. Puis je vais dire bien honnêtement
que, si Mme Messier et Mme Lasalle avaient été ici, je ne serais pas
obligé de lire les articles, Mme la Présidente. Puis j'aurais aimé ça pouvoir
les entendre puis leur poser des questions, parce qu'il n'y a rien de mieux que
le vécu de gens sur le terrain pour être capable de faire les changements.
Donc, je commence : Saint-Jérôme, Nathalie
Lasalle se dit victime d'intimidation, 26 mai 2020 : «La
conseillère municipale de Saint-Jérôme se dit victime d'intimidation alors
qu'elle soutient que le directeur général de la Ville, Yvan Pateneaude, aurait
tenté de l'intimider parce qu'il n'appréciait pas ses interventions à titre de
conseillère indépendante. Elle a décidé de mandater une firme d'avocats
spécialisés en droit municipal pour étudier ce dossier, jugeant l'intimidation
assez sérieuse. Ainsi, à la lecture de leur rapport, il s'agirait bel et bien
d'intimidation et, selon leurs propres termes, "d'une tentative
inadmissible et grossière de me museler". C'est pourquoi j'ai déposé au
Conseil de ville du 20 mai 2020, l'avis juridique qui en découle », a
souligné la conseillère dans un communiqué de presse. Elle souligne que le directeur
général aurait eu des propos malveillants à son endroit dans une lettre.
«Celui-ci prétend que mes paroles vont <trop loin...
Mme Thériault
:
...
leurs propres termes, «d'une tentative inadmissible et grossière
de me museler.» C'est pourquoi j'ai déposé au Conseil de ville du
20 mai 2020, l'avis juridique qui en découle », a souligné la
conseillère dans un communiqué de presse. Elle souligne que le
directeur
général
aurait eu des propos malveillants à son endroit dans une lettre.
«Celui-ci prétend que mes paroles vont >trop loin, en relatant certaines
situations qu'il associe à des manquements à mes obligations déontologiques et
civiles», ajoute Mme Lasalle. Pour Nathalie Lasalle, «il faut bien
marquer la ligne entre l'administratif et le politique, tout en considérant que
nous avons à travailler ensemble dans la bonne entente. Je m'attends à plus de
retenue dans les propos et plus d'objectivité dans l'analyse de situations de
la part d'un fonctionnaire. Je proclame haut et fort que j'évite d'entretenir
cette ”loi de l'Omerta“ qui s'est installée solidement au sein de deux
instances politiques et administratives au cours des années. Je prône plutôt la
libre expression dans le respect et la diligence à l'intérieur des limites de
mes fonctions. J'ose espérer qu'un meilleur climat de travail va refaire
surface et je suis prête à faire ma part avec M. Pateneaude. La balle est
dans son camp», souligne la conseillère.
Là, ici, on dit : «Concernant les
pouvoirs du BIPA, elle soutient que M. Pateneaude l'accuse de l'avoir
traité de menteur. Mon intention était de rectifier des paroles qu'il a
avancées en disant que deux personnes avaient éprouvé un malaise face à ma
motion portant sur l'élargissement du mandat du BIPA. Il m'accuse à tort, car
en somme, c'était tout simplement d'aller à la recherche de la vérité. En
effet, il souligne qu'aucune des personnes n'a corroboré ma version des faits
lors de ma rencontre, le 20 septembre 2019, avec M. Danny Paterson ,
chef de police de la ville de Saint-Jérôme et le directeur du BIPA et en
présence d'un témoin», explique Mme Lasalle.
Ses fonctions versus ma fonction. Pour
madame Lasalle, le directeur général ne peut lui rappeler sa conduite
déontologique, puisqu'en tant qu'élue municipale, cette tâche revient au maire.«Je tiens également à signifier qu'en aucun temps, je n'ai manqué de
respect envers qui que ce soit, que mes demandes et mes propositions sont
supportées par de nombreuses recherches et que, contrairement à ce que monsieur
Patenaude pense, mes affirmations ne sont pas faites à l'emporte-pièce. Je vous
rappelle qu'il est de mon ressort de questionner, me positionner, faire des
vérifications, afin de consolider la véracité des informations, de veiller au
développement de la ville, ainsi qu'aux besoins des citoyens qui m'ont attribué
leur confiance depuis 2013», ajoute la conseillère.
Elle ajoute que son grand intérêt pour
l'éthique l'a amené à faire des démarches pour que le code d'éthique à la haute
direction des fonctionnaires de la ville soit étudié et révisé». C'est le cas
de Mme Lasalle.
Il y a d'autres cas. L'autre conseillère,
Mme Messier. Intimidation envers les élus : quand le loup est dans
la bergerie. «La sortie de l'Union des municipalités du
Québec, qui lançait lundi une campagne de sensibilisation au respect envers les
élus municipaux est bien accueillie par ces derniers. Plusieurs déplorent
toutefois que cette prise de position ne nomme pas les principaux
intimidateurs, soient ceux qui siègent à leurs côtés.
«En vue des prochaines
élections municipales, qui auront lieu à l'automne, le regroupement des
municipalités souhaite lancer un appel au civisme, dénonçant le fait que de
plus en plus de maires et de conseillers sont la cible d'insultes et de menaces
de la part de citoyens, et particulièrement sur les réseaux sociaux.
«Il y a de plus en plus de
cas, a souligné la présidente de l'UMQ. Le ton dans les échanges et les
requêtes est devenu nettement plus agressif. On a des élus qui démissionnent
parce qu'ils en ont assez. C'est notre rôle de dire haut et fort que c'est inacceptable
et que ça doit cesser.
«On s'en va en <campagne
électorale...
Mme Thériault
:
...
plus en plus de maires et de conseillers sont la cible
d'insultes et de menaces de la part de citoyens, et particulièrement sur les
réseaux sociaux.
«Il y a de plus en plus
de cas, a souligné la présidente de l'UMQ. Le ton dans les échanges et les
requêtes est devenu nettement plus agressif. On a des élus qui démissionnent
parce qu'ils en ont assez. C'est notre rôle de dire haut et fort que c'est
inacceptable et que ça doit cesser.
«On s'en va en >campagne électorale, on sait qu'elle va se dérouler en partie
sur les réseaux sociaux, poursuit celle qui est également mairesse de
Sainte-Julie. On souhaite éviter une dérive, parce que ce qu'il se vit là est
néfaste pour la démocratie. Le manque de respect envers les élus a pour effet
de décourager les gens à s'impliquer en politique municipale ou bien d'y rester».
«Signe que l'incivilité en ligne est de
plus en plus répandue, quelque 150 municipalités québécoises membres de
l'UMQ ont souscrit à un programme d'assurance sur la protection de la
réputation de la vie privée des élus et des hauts fonctionnaires municipaux qui
défraient des coûts juridiques engendrés lorsqu'il y a une poursuite.
«La loi du plus fort. Charité bien
ordonnée commence par soi-même, ont fait valider plusieurs conseillers
municipaux, lundi, en réaction au projet de l'UMQ, qui consiste entre autres en
une campagne de sensibilisation suivie de l'adoption, par les conseils
municipaux, d'un engagement formel à faire respecter ses membres par la population.
«Même si j'ai beaucoup de respect pour Mme Roy
et l'UMQ, je sens qu'on ne s'attaque pas au vrai problème. C'est un bel
exercice de communication, mais cette campagne devrait plutôt être dirigée à
l'attention des élus, parce qu'au travers des victimes, il y a aussi les
agresseurs, fait valoir Pierre Anthian, ancien conseiller municipal à Laval,
ayant remporté, en 2018, une poursuite en diffamation contre le maire de
l'endroit, Marc Demers, dont il dit avoir été victime "d'énormément
d'intimidation et de représailles".
«Pierrette Messier-Peet, conseillère dans
le canton de Bedford, donc, qui est la personne qui a coécrit, abonde en ce
sens : "C'est un pas dans la bonne direction parce qu'il y a effectivement
de plus en plus d'intimidation sur les réseaux sociaux à l'endroit des élus de
la part des citoyens, a reconnu l'élue. Cette sortie de l'UMQ m'apparaît cependant
incomplète, parce qu'on n'y fait pas mention de l'intimidation perpétrée par
ceux qui siègent dans les hôtels de ville. Se disant elle-même la cible de
propos déplacés au sein de con conseil municipal, Mme Messier-Peet a
comparé le climat régnant dans certaines municipalités comme une cour d'école
où on laisse les centaines de jeunes faire ce qu'ils veulent, sans règles et
sans conséquence. C'est la loi du plus fort", a-t-elle illustré».
Un autre article : Des élues
dénoncent le sexisme dans les conseils municipaux.«Tout le monde est témoin
ou victime d'incivilité sur les médias sociaux, a remarqué Evelyne Beaudin,
conseillère municipale de Sherbrooke, ce qui rend le milieu de travail des élus
vraiment toxique, ce sont d'abord les gestes posés, les paroles prononcées par
d'autres élus ou même, dans d'autres cas, par les hauts fonctionnaires. C'est
ce qui aurait dû être mis de l'avant par la campagne de l'UMQ qui est dirigée
par les maires pour représenter les intérêts des maires avant ceux des autres
élus.»
• (12 heures) •
Mme la Présidente, honnêtement, là, juste
ce que je viens de vous dire... là, on a parlé de Laval, Saint-Jérôme, Bedford,
Sherbrooke. Démission du maire de Pierreville : les propos homophobes
dirigés contre lui dénoncés. Allégations de harcèlement à
Saguenay : Marc Pettersen sommé de fournir des preuves. Au Saguenay
aussi, c'est la région de la ministre, c'est intéressant. Tensions à
Saint-Élie-de-Caxton: des citoyens se rallient au conteur Fred Pellerin. Des
citoyens demandent une enquête indépendante sur le climat. Et il y a plein
d'autres endroits, Mme la Présidente. Honnêtement…
12 h (version révisée)
Mme Thériault
: …Allégations
de harcèlement à Saguenay : Marc Pettersen sommé de fournir des preuves.
Ça fait qu'au Saguenay aussi. C'est la région de la ministre, c'est
intéressant. Tensions à Saint-Élie-de-Caxton : des citoyens se rallient
au conteur Fred Pellerin, Des citoyens demandent une enquête
indépendante sur le climat. Et il y a plein d'autres endroits, Mme la
Présidente.
Honnêtement, je pense que la demande, elle
était tout à fait justifiée, d'entendre ces deux dames-là, conseillères
municipales, fortes de leur expérience. Puis vous savez, Mme la Présidente,
moi, je pense que les gens qui décident de faire de la politique le font pour
les bonnes raisons, le font noblement, et ils le font pour le bien commun de
nos citoyens, comme vous, comme moi, comme des milliers de conseillers,
conseillères municipales.
La place des femmes en politique, là… Je
suis contente, moi, qu'il y en ait, des femmes, en politique. Regardez la
quantité de femmes alentour ici : la présidente, la ministre, la
porte-parole puis la doyenne. Bravo! M. le député de Mégantic-Compton, je vous
adore, vous le savez… de Mégantic, pardon, pas Compton, sauf qu'on est quand
même beaucoup de femmes, puis on a la chance de faire la différence.
Quand les femmes arrivent en politique
municipale... Souvent, c'est l'endroit où elles vont commencer, vont faire
leurs premières armes avec la politique. Ces femmes-là peuvent être tentées de
passer au fédéral puis au provincial. Mais ce n'est pas normal que les
conseillères municipales puis que les mairesses songent à démissionner et à ne
pas se représenter parce qu'elles ont été victimes d'incivilité de la part de
leurs collègues. On n'est plus dans les années Duplessis, Mme la Présidente. Je
pense qu'après le code d'éthique… On en reparlera, du code d'éthique et de
déontologie, quand les gens ne suivent pas les formations puis ils ne le
suivent pas, puis, les sanctions, on pourra en parler dans le projet de loi,
c'est sûr. Mais je pense que le mémoire qui a été déposé par rapport à la
civilité, Mme la Présidente... il est grand temps qu'on accepte, puis qu'on
dise oui, puis qu'on aille de l'avant.
Donc, la ministre ne sera certainement pas
surprise de m'entendre dire qu'on va probablement déposer des amendements, mais
je l'invite à prendre connaissance du mémoire, j'invite Me Paradis ainsi
que les autres juristes alentour de la table à travailler tout de suite sur des
amendements potentiels qu'on pourrait inclure. Mais je réitère qu'il aurait été
très intéressant d'entendre ce que Mme Messier et Mme Lasalle avaient
à nous dire en commission parlementaire. Puis il n'est pas trop tard, Mme la
Présidente. Je suis convaincue qu'elles pourraient venir nous conter leur
histoire. Puis malheureusement je me suis fait leur porte-voix, je n'ai pas
leur expérience, je n'ai pas leur expertise, mais je pense que c'est important,
et on devait le faire.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci beaucoup, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la
ministre, oui, à vous la parole.
Mme Laforest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Alors, c'est important, quand même, qu'est-ce que ma collègue a
mentionné, parce que je veux tout de suite bien expliquer que… Bien,
premièrement, là, ce qui est envoyé au secrétariat, que ce soit traité comme
une correspondance ou un mémoire, honnêtement, ça, ce n'est pas… ça ne relève
pas du tout de la partie gouvernementale. Donc, de la manière qu'il a été
traité, là, je ne peux pas commenter, là, on verra pour la suite.
Maintenant, quand vous parlez du mémoire
qui a été déposé, c'est important aussi de mentionner que le mémoire… les noms
sur le mémoire, il n'y avait pas juste Mme Messier, Mme Lasalle et
Mme Sauriol. Ça, c'est les trois personnes principales, oui, qui étaient
avec le mémoire. Par contre, on touchait d'autres élues qui étaient… Puis je
veux les nommer parce que je ne veux pas que ces… je ne voudrais pas que ces
personnes-là, ces élues-là se sentent <mises de côté…
Mme Laforest : ...
les
noms sur le mémoire, il n'y avait pas juste Mme Messier, Mme Lasalle
et Mme Sauriol. Ça, c'est les trois personnes principales, oui, qui
étaient avec le mémoire. Par contre, on touchait d'autres élues qui étaient…
Puis je veux les nommer parce que je ne veux pas que ces… je ne voudrais pas
que ces personnes-là, ces élues-là se sentent >mises de côté. Donc, pour
Mme Louisette Langlois, pour Mme Sauriol, évidemment,
Saint-Jacques-le-Mineur, Mme Sylvie Fortin Graham, Saint-Agapit, ensuite
Mme Rouleau, de Saint-Georges-de-Clarenceville, Mme Barbara Potvin,
Mme Bourdon, de canton de Bedford, Mme Messier, évidemment, et Mme Lasalle,
de Saint-Jérôme. Alors, il y avait quand même des élues qui étaient, je dirais,
tout à fait en faveur ou cosignataires du mémoire, si je peux aller là.
Par contre, ce que je peux mentionner,
c'est que le mémoire, il a été vraiment présenté et discuté. Nous, on a
rencontré Mme Sauriol. Et, quand on a rencontré Mme Sauriol, évidemment
Mme Sauriol nous a parlé et nous a expliqué le mémoire dans sa globalité.
Et, en plus, dans le mémoire, dans sa globalité, elle nous a indiqué les trois recommandations,
parce que, dans le mémoire, vous avez vu, vous l'avez lu, il y a quand même
trois recommandations. Dans les recommandations, il faut être quand même
conscient que, dans notre projet de loi n° 49, on parle de formation des
élus, ce qui est demandé dans le mémoire.
Également, je veux quand même mentionner...
Puis je veux rassurer les élus. Il y a des anciennes élues aussi dans les personnes
que j'ai mentionnées, bien, je veux quand même les rassurer, parce que la
notion de civilité, dans notre projet de loi... oui, on a lu votre mémoire et,
oui, on a considéré la valeur de la civilité. Donc, tout de suite, je veux vraiment
rassurer les gens que le mémoire a été très, très bien lu.
Maintenant, c'est certain que rencontrer
les neuf élues ou anciennes élues... On a rencontré Mme Sauriol, qui avait
un témoignage très, très sensible. Puis d'ailleurs, quand on l'a rencontrée,
c'est moi qui ai demandé que Mme Sauriol rencontre mes collègues en même
temps parce qu'elle était cosignataire avec Mme Messier, Mme Lasalle.
Donc, moi, c'est certain qu'en rencontrant Mme Sauriol et en présentant
Mme Sauriol à mes collègues, pour moi, elle était comme la personne qui
représentait le mémoire.
Maintenant, ce que je veux encore
mentionner, c'est qu'on va justement les traiter, là, parce que je sais très
bien qu'on parle de politesse, on parle de respect, on parle de dignité dans le
projet de loi. Le bloc 4, c'est vraiment spécifiquement sur l'éthique et la
déontologie. Donc, oui, il va y avoir un code d'éthique. Dans le code
d'éthique, il va y avoir un amendement, puis je veux tout de suite vous le
mentionner, mesdames, que... Et puis je crois que ça a été déposé ce matin,
Me Paradis, si je ne me trompe pas?
Une voix : ...
Mme Laforest : O.K. Donc, ça a
été déjà déposé. Ça fait que, si on veut vérifier, la notion de civilité est vraiment
ajoutée.
Donc, moi, je peux vous dire que ce n'est
pas parce qu'on n'a pas rencontré tout le groupe au complet ou toutes les élues
au complet... mais, ce matin, je veux vraiment vous faire plaisir pour vous
dire que votre mémoire a été considéré, votre mémoire a été très, très bien lu.
Et je vous invite à suivre les travaux parce que, dans vos trois recommandations,
vous allez voir vraiment que vous avez vraiment été entendues. Puis le <projet
de loi n° 49...
Mme Laforest : …rencontré
tout le groupe au complet ou toutes les élues au complet... mais, ce matin, je
veux
vraiment vous faire plaisir pour vous dire que votre mémoire a été
considéré, votre mémoire a été
très, très bien lu. Et je vous invite à
suivre les travaux
parce que, dans vos trois
recommandations,
vous allez voir
vraiment que vous avez
vraiment été entendues.
Puis le >projet de loi n° 49, évidemment, ce qu'on voulait, c'est
entendre les élus, donner le plus de dignité au rôle d'élu, et, évidemment,
dans le respect et l'éthique dans les conseils municipaux, et aussi avec le
travail de la partie administrative, par exemple avec le directeur général. Puis
ça aussi, c'était dans les recommandations des élues ici, dans le mémoire qui a
été présenté.
Donc, je sais très bien qu'on demandait
une modernisation pour… dans la gouvernance municipale. Donc, c'est important
aussi de voir qu'on l'a mise dans notre projet de loi. Alors, je pense que <toutes...
>toutes les recommandations ont été étudiées, analysées. Peut-être qu'il
va en manquer dans le projet de loi, peut-être qu'il y en a qui… Parce qu'on a
vraiment essayé d'insérer toutes les valeurs importantes quand on est élu.
Évidemment, on est très, très bien... bien placés en tant qu'élus au niveau
provincial pour comprendre l'importance d'être élu municipal. Alors, c'est
important de voir que vos recommandations ont toutes été lues... analysées, et
vous allez voir… Suivez les travaux parce que, vraiment, là, vous allez
constater que votre mémoire n'a pas été du tout, du tout, du tout mis de côté.
Par contre, nous, en demandant à Mme Sauriol
de représenter mes collègues et de parler de ce mémoire-là, qu'elle a très,
très bien fait, en passant… Alors, elle a passé les points… C'était vraiment
intéressant. D'ailleurs, ma collègue a dit que c'était touchant, cette
rencontre-là. Merci encore à Mme Sauriol. Mais je rassure toutes les élues,
qui voulaient possiblement venir présenter leur mémoire, qu'on a pris en
considération les demandes dans votre mémoire. Alors, c'est quand même une
bonne nouvelle ce matin. Puis vous allez voir, parce que les amendements qui
ont été déposés, d'ailleurs, ajoutent la notion de civilité, comme il a été
demandé. Alors, merci. C'était un simple ajout, merci, Mme la Présidente, mais
c'était important.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur cette motion? Il n'y a pas de droit
de réplique.
Mme Thériault
: …pour
l'éclaircissement. Non, c'est juste pour l'éclaircissement, Mme la Présidente.
On ne parle pas du même mémoire. Le mémoire dont parle la ministre, là, c'est
le mémoire ici, qui a été…
La Présidente (Mme Boutin) :
Il n'y a pas de droit…
Mme Thériault
: …Élues
pour une modernisation de la gouvernance, puis moi, je vous parle…
La Présidente (Mme Boutin) :
Mais, Mme la députée, il n'y a pas de droit de réplique pour une motion, je
suis vraiment désolée. Moi, je ne peux pas juger de la qualité d'une réponse.
Mme Thériault
: On
reviendra sur l'autre motion, Mme la Présidente. Ça me fera plaisir de vous
l'expliquer. Pas de problème.
La Présidente (Mme Boutin) :
Et, pour votre information, j'attends toujours la réponse du secrétariat, là,
pour voir si on ne peut pas transférer…
Mme Thériault
:
Parfait.
La Présidente (Mme Boutin) :
…le document dans la section Mémoires, là.
Mme Thériault
:
Parfait.
La Présidente (Mme Boutin) :
Dès qu'on va le savoir, là... Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cette
motion?
Mme Laforest : Oui. Il faut
voir qu'il y a une version plus courte qui a été déposée puis qui est signée
par les mêmes femmes aussi ici…
Une voix : ...
Mme Laforest : Bien, <c'est…
>oui, ça a été déposé par Mme Sauriol sur le site. Alors, c'est
important. De toute manière, ça a été lu, puis il y a des valeurs qui ont été
ajoutées et des <notions de civilité. Merci…
La Présidente (Mme Boutin) :
…
est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cette motion?
Mme Laforest : Oui. Il faut
voir
qu'il y a une version plus courte qui a été déposée puis qui est
signée par les mêmes femmes aussi ici…
Une voix : ...
Mme Laforest : Bien, c'est…
oui, ça a été déposé par Mme Sauriol sur le site. Alors, c'est important.
De
toute manière, ça a été lu, puis
il y a des valeurs qui ont été ajoutées
et des >notions de civilité. Merci, Mme la Présidente.
• (12 h 10) •
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non? S'il n'y a pas d'autre
intervention, on va passer à la mise aux voix, par appel nominal, là, la motion
qui a été présentée par la députée de Vaudreuil. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Contre.
Le Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, la motion est rejetée. Est-ce que vous en avez une autre ou…
Mme la députée de Vaudreuil, oui, à vous la parole.
Mme Nichols : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Alors, j'ai une... J'ai...
(Interruption)
Mme Nichols : Oups!
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci de fermer vos appareils électroniques. Merci. Allez-y, Mme la députée.
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. Alors, j'ai une motion préliminaire. Je peux la lire, puis après…
Elle est déjà envoyée, là.
La Présidente (Mme Boutin) :
…suspendre, le temps qu'on en prenne…
Mme Nichols : Parfait. Elle
est déjà envoyée, là, sur le site.
Alors : «Conformément à l'article 244
du règlement de l'Assemblée nationale, je fais motion afin que la Commission de
l'aménagement du territoire tienne, avant d'entreprendre l'étude détaillée du
projet de loi n° 49, Loi modifiant la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités, Loi sur l'éthique et la déontologie en
matière municipale et diverses dispositions législatives, des consultations
particulières et qu'à cette fin, elle entende la Régie du bâtiment du Québec (RBQ).»
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci. Alors, je vais suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 11)
(Reprise à 12 h 22)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre la séance. Alors, Mme la députée de Vaudreuil
venait de déposer une motion. Je pense que vous en avez tous pris connaissance.
Alors, Mme la députée de Vaudreuil, à vous la parole.
Mme Nichols : Oui. Merci, merci,
Mme la Présidente. En effet, une motion préliminaire, là, pour entendre... pardon,
je m'excuse, j'ai pris une gorgée, pour entendre la Régie du bâtiment.
D'emblée, Mme la Présidente, je tiens à
souligner, là, que ce n'est pas... tu sais, c'est des motions préliminaires pour
entendre des groupes. Évidemment, là, c'est un droit, là, qui existe en
commission parlementaire, c'est un processus, là, qu'on peut faire, là,
demander à entendre des groupes. Puis sincèrement, là, je trouve ça dommage
qu'on ne dise pas... bien, qu'on ne suspende pas, qu'on ne regarde pas ça puis
qu'on ne se dise pas : Bien, O.K., on va les entendre, ça va aller bien
plus vite que faire cette procédure-là puis plaider à tour de rôle pour
entendre ces groupes-là. C'est beaucoup plus long de le faire comme on le fait
comme ça, c'est beaucoup moins enrichissant. Parce qu'on le sait, que, quand
ils sont en personne, c'est pas mal plus enrichissant, on peut poser les
questions, c'est beaucoup plus pertinent. Puis, en plus, là, on le fait
virtuellement, on a rencontré les groupes virtuellement. Donc, c'est encore
moins complexe de prendre une demi-heure dans notre journée, 45 minutes,
pour les entendre virtuellement. Virtuellement, on s'entend, là, on peut être
dans notre auto, hein, parce qu'en commission parlementaire on a entendu des
groupes, puis Mme la ministre était dans sa voiture. Donc, ça se fait, c'est
facile. Donc, vous comprendrez que je comprends... vous comprendrez que je
comprends mal. Mais, en fait, je me questionne pourquoi on ne le fait pas comme
ça au lieu d'être assis ici, se préparer puis faire de la procédure.
<Les... >Bon,
précédemment, là, la motion préliminaire précédente, là, vous comprendrez que
c'étaient deux conseillères municipales qui avaient envoyé une lettre, là, pour
se faire entendre. Et ils étaient aussi sur la liste d'invités, on a préféré
entendre quelqu'un d'autre.
Relativement à la présente <motion
préliminaire en lien...
Mme Nichols : …
les...
Bon, précédemment, là, la motion préliminaire précédente, là, vous comprendrez
que c'étaient deux conseillères municipales qui avaient envoyé une lettre, là,
pour se faire entendre. Et ils étaient aussi sur la liste d'invités, on a
préféré entendre quelqu'un d'autre.
Relativement à la présente >motion
préliminaire en lien avec la Régie du bâtiment du Québec, qu'on aimerait bien
pouvoir entendre, je vais vous expliquer les motifs pourquoi il est nécessaire
d'entendre la Régie du bâtiment ici, en commission parlementaire. D'emblée,
parce que la Régie du bâtiment, là, elle n'était pas partie… elle ne faisait
pas partie du projet de loi n° 49.
Pour ceux qui nous écoutent, comment ça
fonctionne, c'est qu'il y a un projet de loi qui est déposé. Bon, je l'ai déjà
expliqué, le projet de loi n° 49 a été déposé en novembre 2019. Il y a eu
plusieurs changements parce qu'on a priorisé… à cause de la pandémie, entre
autres, là, mais on a priorisé d'autres projets de loi, on a priorisé le projet
de loi n° 67, on a priorisé le projet de loi n° 85, puis là on arrive
au 49. C'est normal qu'on retire des articles du 49 qui ont déjà été traités
soit dans le 67 ou soit dans le 85, ça, j'en conviens.
À mon grand étonnement, on ajoute,
cependant, des articles dans le projet de loi n° 49. Alors, vous
comprendrez que… Puis ça, je dis «à mon grand étonnement», c'est parce qu'on ne
le savait pas voilà une semaine, là. On l'a su lors du… On a eu un breffage
technique, puis c'est au moment du breffage technique, au bloc 5… bloc 7, qu'on
a lu que la RBQ… qu'il y avait deux articles qui s'ajoutaient, c'était
pour être deux amendements, deux nouveaux amendements dans le projet de loi n° 49, en lien avec la RBQ. Mais,
Mme la Présidente, si on avait su que la RBQ, là, était pour être concernée
dans le projet de loi, là, bien, on l'aurait mise, nous,
dans les groupes qu'on aurait voulu recevoir pour pouvoir les questionner sur
la pertinence de ces deux articles-là, sur des suggestions, sur… C'est notre
droit, ça, en tant que parlementaires, d'être bien informés par les différents
groupes qui sont parties intrinsèques de ce projet de loi là.
Donc, vous comprendrez toute
la pertinence d'entendre la Régie du bâtiment du Québec. Parce qu'ici ce qu'on
vient faire dans le projet de loi n° 49… Puis peut-être que… tu sais,
peut-être que je peux même… je peux peut-être même vous expliquer c'est quoi,
là, entre autres, là, la motion de la Régie du bâtiment du Québec.
Donc, la Régie du bâtiment
du Québec, là, on le sait, elle est censée jouer un rôle majeur dans la section
de la construction. Construction, on pense à maisons neuves, on pense à
inspection du bâtiment. Elle doit aussi s'assurer non seulement de la qualité
des travaux, point superimportant pour un acheteur, mais elle doit aussi s'assurer
de la sécurité physique, de la protection de l'investissement financier, hein?
Puis, on le sait,
investissement financier, là… Puis ça, je vais le
répéter, je vous le dis, l'achat d'une maison, là, c'est l'investissement d'une
vie. Même si ce n'est pas une maison neuve, une maison, c'est l'investissement
d'une vie. On choisit une maison souvent pour y élever... élever notre famille,
on s'installe là. Je ne le <dirai jamais assez…
Mme Nichols : ...
p
uis ça, je vais le répéter, je vous le dis, l'achat d'une maison, là,
c'est l'investissement d'une vie. Même si ce n'est pas une maison neuve, une
maison, c'est l'investissement d'une vie. On choisit une maison souvent pour y
élever... élever notre famille, on s'installe là. Je ne le >dirai jamais assez, on prend nos économies, on met tout dans la
maison, on prend des hypothèques sur de nombreuses années. C'est important.
Alors, vous comprendrez que, la RBQ, ça fait partie de son rôle de protéger l'investissement
financier puis, entre autres, dans ce cas précis là, de l'immeuble, du bâtiment
et de la maison du consommateur.
Le mandat de la RBQ, c'est aussi de faire
respecter la Loi sur le bâtiment, le Code de construction puis le code de
sécurité. Elle doit livrer les licences aux entrepreneurs et aux constructeurs,
propriétaires certifiés, que ce soit au niveau des travaux de construction, de
rénovation ou d'installation d'équipements spécialisés. La RBQ doit aussi
offrir des garanties financières aux consommateurs québécois et le fait en
offrant deux types de garanties, le cautionnement de licence et par le plan de
garantie des bâtiments neufs... résidentiels neufs.
Donc, la RBQ, là, joue un rôle important.
La RBQ, là, joue un rôle important. Puis la RBQ... Bien, on le sait, on l'a
rencontrée aux crédits. On a rencontré le Tribunal administratif du logement,
là, dans la section Habitation, puis on a aussi rencontré la Régie du bâtiment
du Québec, dont le président-directeur général est M. Michel Beaudoin, à
qui on a pu poser certaines questions en lien avec les crédits, c'est sûr, c'est
en lien avec la partie budgétaire.
Mais, pour revenir au projet de loi n° 49, ici, dans le bloc 7, on ajoute... et c'est ce
que... Je le répète, là, je remercie, d'ailleurs, là, pour le breffage
technique, mais je souligne qu'on a ajouté deux articles. Entre autres, on nous
dit que c'est : «Habiliter la RBQ à adopter un règlement déterminant dans
quels cas il serait obligatoire de faire inspecter un bâtiment préalable à son
achat». Alors, on comprend qu'il y aura deux nouveaux articles, 82.3, 82.4.
Donc, on a pris connaissance de ça après coup.
Moi, je ne suis pas une spécialiste en...
Moi, je ne suis pas une spécialiste de la Régie du bâtiment, je ne suis pas une
spécialiste non plus en habitation. J'apprends beaucoup étant donné mes
dossiers de porte-parole, mais je suis loin d'être la spécialiste. Cependant,
je représente des citoyens puis j'ai des questions de citoyens. Puis, en tant
qu'élue, bien, je peux poser les questions qui viennent des citoyens aux bonnes
personnes, mais il faut que j'aie les bonnes personnes devant moi. C'est
important que la RBQ soit là pour qu'on puisse poser les questions.
• (12 h 30) •
Dans le breffage technique, évidemment,
c'était dans la section Préachat, on nous disait que, bien, «l'importante
compétition entre les clients pour le bassin de propriétés disponibles pousse
plusieurs de ceux-ci à renoncer à l'inspection préachat. Or, une inspection
préachat permet aux parties d'une transaction immobilière de transiger en toute
connaissance de cause relativement à l'état visible de l'immeuble...
12 h 30 (version révisée)
15 439 Mme Nichols :
...préachat. On nous disait que, bien : «L'importante compétition entre
les clients pour le bassin de propriétés disponibles pousse plusieurs de
ceux-ci à renoncer à l'inspection préachat. Or, une inspection préachat permet
aux parties d'une transaction immobilière de transiger en toute connaissance de
cause relativement à l'état visible de l'immeuble.» Et on dit entre autres
qu'une modification à la Loi sur le bâtiment est proposée afin de doter la
Régie du bâtiment d'un pouvoir réglementaire.
Alors, on apprend ici que dans le projet
de loi n° 49, on voudrait doter la RBQ d'un pouvoir réglementaire lui
permettant de déterminer les cas... «de déterminer les cas dans lesquels une
personne qui acquiert un bâtiment doit le faire inspecter préalablement à
l'achat». Donc, on ne traitera même pas ici des paramètres entourant
l'inspection préachat d'un bâtiment, ça va être fait par la RBQ de façon
réglementaire.
Alors, moi, je suis encore plus inquiète
parce que j'aurais aimé ça demander à la RBQ où elle s'en va avez ça. Si on
nous dit : Oui, mais sûrement qu'on va obliger... sûrement qu'on va
obliger l'inspection pour les bâtiments de 25 ans et plus. Bien là, on le
sait, là, on le vit, là, dans la présente crise du logement, là, le coût des
matériaux, bien, il y a des constructions qui sont peut-être faites un petit
peu plus rapidement, là, je ne veux pas dire bâclées, là, mais on tourne peut-être
les coins ronds, hein? Il y a des certificats en... des certificats qui sont
émis, d'autorisation ou de conformité, qui sont émis, puis qui ne devraient peut-être
pas être émis. Alors, ici, on va venir donner ce pouvoir réglementaire là à la
RBQ sans avoir un mot à dire.
Moi, j'aurais aimé ça savoir où s'en va la
RBQ, j'aurais aimé ça poser les questions à la RBQ. Puis entre autres parce qu'il
y a... parce que cette semaine, je n'ai retrouvé rien de rassurant, Mme la
Présidente. J'ai participé à la CAP. Vous êtes... Vous faites aussi partie... Vous
êtes membre de la CAP, la Commission d'administration publique. Puis on a
l'opportunité d'assister, là, très tôt le matin, au dépôt de... au dépôt de la Vérificatrice
générale, là, qui vient nous faire... vient nous faire son rapport.
Puis dans son rapport, la Vérificatrice
générale a une section sur la RBQ. Donc, c'était... c'était cette semaine,
juste un petit peu plus tôt cette semaine, je pense que c'était mercredi matin,
qu'elle nous a déposé son rapport. Puis le chapitre III concernait son
audit de performance de la Régie du Bâtiment du Québec... Elle a regardé la
gestion des licences d'entrepreneurs en construction et entre autres la
tarification. Mais quand je lis ça, là, je ne trouve rien de rassurant. Puis
là, ici, dans le projet de loi n° 49, on apprend par surprise qu'on veut
leur donner un pouvoir réglementaire pour venir faire de l'inspection de
bâtiments, préachat.
Dans le rapport de la Vérificatrice
générale du Québec qui a été déposé à l'Assemblée nationale cette semaine <pour
l'année 2021...
15 439
Mme Nichols :
...
on apprend par surprise qu'on veut leur donner un pouvoir
réglementaire pour venir faire de l'inspection de bâtiments, préachat.
Dans le rapport de la Vérificatrice
générale du Québec qui a été déposé à l'Assemblée nationale cette semaine >pour
l'année 2021‑2022, le chapitre III, il est mentionné, entre autres, que le
mandat de la RBQ... La RBQ est responsable de l'application de la Loi sur le bâtiment
dont l'objectif est la protection du public. L'objectif de la RBQ, c'est la
protection du public.
Bien, moi, j'aurais aimé ça demander à la
RBQ comment elle va mettre ça de l'avant dans son prochain règlement, entre
autres, là, via l'inspection préachat qu'on vient d'inclure comme ça sans nous
informer dans le projet de loi n° 49. Projet de loi n° 49 qui se
trouve à être finalement un omnibus, là, parce qu'il y a plein... il y a plein
de dispositions législatives, là, qui viennent de sujets différents.
Puis, d'ailleurs, pourquoi on ne l'a pas
fait avant? Pourquoi on ne l'a pas introduit avant, cette inspection préachat?
Pourquoi on ne l'a pas mis dans le projet de loi n° 16 qui traitait
directement de ce sujet-là, c'était précisément ça? On a déposé, nous, le Parti
libéral, ma collègue d'Anjou—Louis-Riel a déposé des amendements, a posé des
questions. Elle a passé beaucoup de temps pour essayer de rendre obligatoire
cette inspection-là. Puis on s'est vus refusés. Puis ce que j'ai compris, parce
que je suis allée réécouter les séances, puis ce que j'ai compris, c'est que la
Régie du bâtiment du Québec n'était pas prête. Mais ça, c'était au mois de
mars.
Au mois de décembre, on avait fait le
projet de loi n° 67, un autre omnibus qui touchait... on en a fait une
section habitation. Pourquoi on ne l'a pas mis dans le projet de loi
n° 67? La RBQ n'était pas prête? C'était au mois de décembre, on est trois
mois plus tard. Puis la RBQ est prête?
Écoutez, moi, je pense qu'on est vraiment
en réaction à la présente crise du logement. C'est réclamé, là, on le veut. Ça
fait que, là, on va s'ajuster puis on va le mettre dedans, c'est «winner».
Bien, si c'est «winner», là, moi, j'aurais aimé ça poser aussi, là, des
questions pour m'assurer que ce n'est pas juste «winner», mais que, tu sais,
tout est bien encadré. Puis si elle n'était pas prête au mois de mars, puis si
la RBQ n'était pas prête au mois de décembre, puis si elle est prête
maintenant, bien, qu'est-ce qu'ils ont fait pour être prêts maintenant pour
qu'on leur délègue ce pouvoir réglementaire là? C'est ça, ma préoccupation, Mme
la Présidente.
Puis ma préoccupation, bien, comme je vous
dis, je n'ai pas été rassurée par le rapport de la Vérificatrice générale. La
Vérificatrice générale qui disait, bien, que le mandat de la RBQ, là, on divise
ça en quatre, hein, c'est assurer la qualité et la sécurité des bâtiments puis
des installations, c'est de contrôler la qualification des entrepreneurs en
construction de façon à s'assurer en tout temps de leur compétence, de leur
probité et leur solvabilité, de collaborer aux efforts de prévention de lutte
contre les pratiques frauduleuses et la corruption dans l'industrie de la
construction, c'est d'instaurer des mesures de compensation financière afin de
protéger les consommateurs. Moi, j'aurais aimé ça savoir on va le faire
comment. On va faire ça comment?
Et les quatre constats que la
Vérificatrice <générale a émis...
15 439
Mme Nichols :
...
contre les pratiques frauduleuses et la corruption dans l'industrie
de la construction, c'est d'instaurer des mesures de compensation financière
afin de protéger les consommateurs. Moi, j'aurais aimé ça savoir on va le faire
comment. On va faire ça comment?
Et les quatre constats que la
Vérificatrice >générale a émis, c'est que... Le premier constat, c'est
que la stratégie puis les moyens qui sont mis en oeuvre par la RBQ pour
s'assurer des compétences des entrepreneurs sont insuffisants. Le deuxième
constat, c'est que la RBQ n'intervient pas toujours au moment opportun auprès
des entrepreneurs qui ne respectent pas les conditions pour obtenir et
conserver leur licence. Le troisième constat, c'est que les mesures de
compensation financière mises en place par la RBQ et l'information qu'elle
publie dans le registre des détenteurs de licence ne protègent pas adéquatement
les consommateurs. Et le quatrième constat, c'est que le mode de tarification
de la RBQ ne permet pas d'arrimer ses revenus à ses dépenses pour chacune de
ses clientèles.
Je tiens à le dire, Mme la Présidente, là,
c'est important, l'inspection préachat, là. Depuis plus d'un mois, je me lève
presque à toutes les périodes de questions pour poser des questions en
habitation. On est dans la crise du logement, puis c'est partout à travers le Québec,
la crise du logement, là, ce n'est pas juste dans les grands centres urbains, c'est
partout à travers le Québec. Puis la crise du logement, ce n'est pas juste le
logement social, le logement abordable, ça concerne aussi l'accès à la
propriété. Puis l'accès à la propriété, bien, évidemment, vous comprendrez que
l'inspection préachat, en fait, est un élément important pour l'accès à la
propriété.
Écoutez, là, on lit des histoires
d'horreur, ces temps-ci, quand on fait la revue de presse, là, puis moi, j'ai
lancé... Je ne veux pas... Je n'en ferai pas la promotion, mais j'ai lancé un
petit hashtag, sur Twitter, sur Facebook #macrisedulogement. Les gens
m'écrivent en privé pour me raconter des histoires, là. Quand on dit que c'est
l'investissement d'une vie, là, les gens... C'est terrible, là, c'est terrible,
là, les histoires... les histoires que je peux lire, les gens... J'ai donné mes
coordonnées, les gens m'ont appelée. Écoutez, là, c'est rendu qu'on recommande...
Vous le savez, là, comment ça fonctionne, hein? Avant, on mettait une maison à
vendre, on mettait le prix de départ, puis... On mettait le prix qu'on voulait
pour la maison, mettons, 250 000 $ pour ma maison, puis là, bien, on
disait : Bon, on va peut-être avoir 230 000 $,
240 000 $. Mais maintenant, ce n'est pas ça, là. L'offre et la
demande, là, c'est fou, là. On fixe le prix à 400 000 $ puis on dit :
Ça, c'est le prix minimum que je veux. Aïe! Puis là il y a de la surenchère.
Moi, j'ai un voisin, là, il a demandé 480 000 $, il a vendu
605 000 $. En quatre jours, 18 offres.
Puis là, pour être sûr, là, de l'avoir,
parce qu'il n'y en a pas, là, pour être sûr de l'avoir, là, je vais... je vais laisser
faire l'inspection. Pas besoin d'inspection. Mais savez-vous qu'est-ce que ça
va faire, dans le monde juridique, ça, dans deux ans? Savez-vous qu'est-ce qui
va se retrouver devant les tribunaux? Bien, ça va être terrible, là, les cas
qu'on va voir, parce que, là, on va avoir renoncé à l'inspection, on va avoir
renoncé à la garantie, puis là, bien, les personnes <vont se retourner...
15 439
Mme Nichols :
...je vais laisser faire l'inspection. Pas besoin d'inspection. Mais savez-vous
qu'est-ce que ça va faire, dans le monde juridique, ça, dans deux ans?
Savez-vous
qu'est-ce qui va se retrouver devant les tribunaux? Bien, ça
va être terrible, là, les cas qu'on va voir, parce que, là, on va avoir renoncé
à l'inspection, on va avoir renoncé à la garantie, puis là, bien, les personnes
>vont se retourner vers qui? Bien, pas contre le dernier... pas contre
le dernier vendeur, parce que lui, il a dit : Bien moi, je vends sans
garantie, sans inspection puis... Puis même l'acheteur a dit : On n'a pas
besoin de faire inspecter. L'autre a dit : Parfait. Moi, c'est sans
garantie. On fait la transaction. Bien, qu'est-ce qui va se passer? On va se
retourner vers l'autre propriétaire, le propriétaire d'avant?
• (12 h 40) •
Bien, écoutez, là. Moi, je vois, là, les
sagas juridiques qui s'en viennent, là. Ça va être terrible, là, Mme la
Présidente, là, mais terrible. C'est ce pour quoi il faut intervenir. Il faut
intervenir rapidement. Puis l'inspection... Là, je comprends qu'on veut donner
un pouvoir réglementaire à la RBQ pour l'inspection préachat, là, mais il y a
d'autres choses qu'on peut faire. C'est nous, là, c'est nous les élus, là, c'est
nous ici, au Parlement, là, qui faisons les règles. Bien, pourquoi on ne prend
pas... Pourquoi le gouvernement ne prend pas ses responsabilités? Pourquoi le
gouvernement ne donne pas un crédit d'impôt? Tu fais inspecter? Bien, parfait,
tu vas avoir un crédit d'impôt. Solution super facile, c'est un incitatif. Les
gens vont dire : Bien, on va faire inspecter. De toute façon... Là, les
gens, ils disent : Je paie ma maison tellement cher, là, je ne vais pas
rajouter un 5 000 $, 6 000 $ pour faire inspecter. Ce n'est
pas vrai.
Puis je ne le dirai jamais assez, là, c'est
superimportant, l'inspection préachat. Ça, c'est clair, on en a... C'est clair,
c'est nécessaire, mais je pense que c'est à nous, ici, de venir... de venir
déterminer ou de venir délimiter tout ça, mais surtout, tu sais, de s'assurer
que ceux qui vont avoir ce pouvoir-là entre les mains puissent le faire de
façon à... de façon à en faire bénéficier les citoyens, là, de façon à... Puis
il y a plein... il y a plein... il y a plein de choses qu'on peut faire. Tu
sais, si on dit : Bien, toutes les maisons après 25 ans... Quand on
achète une maison de 25 ans et plus, on fait inspecter. Bien, pourquoi on ne
dit pas à la place : Regarde, l'inspection, là, c'est obligatoire? On
achète une maison, inspection obligatoire, mais qu'on ne prévoit pas à la place
des clauses... puis là je vais utiliser un anglicisme, là, mais qu'on ne
prévoit pas des clauses d'«opting out». Pourquoi on ne prévoit pas à la place
des exceptions où cette inspection-là ne sera pas nécessaire?
Moi, j'aurais aimé ça jaser de ça avec la
RBQ pour voir si ce n'était pas... si ça ne pourrait pas être une piste de
solution puis entendre aussi... savoir leur opinion. Parce que, quand je parle
de clause d'«opting out», je donne un exemple, là, un couple... un couple qui
est marié, qui a une maison. Bien, le couple se sépare, puis soit la femme
achète la part du mari ou un ou l'autre, là, un conjoint achète la partie de
l'autre. Bien là, c'est sûr qu'il y a une transaction chez le notaire, mais
vous savez comme moi que l'inspection préachat n'est probablement pas
nécessaire, là, ça se passe entre les deux conjoints. Même chose pour un enfant
qui achète la maison de ses parents. Les parents... Les parents décident, là,
qu'ils s'en vont habiter en résidence ou en condo, trop compliqué entretenir la
maison. Puis là ils disent : Bien, je vais vendre la maison aux enfants. C'est
la résidence familiale. Ça fait 25 ans, 30 ans qu'on reste là. Bien,
pourquoi on ne prévoit pas, justement, que, bien, dans des cas comme ça, pas <besoin
d'inspection?
15 439
Mme Nichols :
...Bien là, c'est sûr qu'il y a une transaction chez le notaire, mais vous
savez comme moi que l'inspection préachat n'est probablement pas nécessaire,
là, ça se passe entre les deux conjoints. Même chose pour un enfant qui achète
la maison de ses parents. Les parents... Les parents décident, là, qu'ils s'en
vont habiter en résidence ou en condo, trop compliqué entretenir la maison.
Puis là ils disent : Bien, je vais vendre la maison aux enfants. C'est la
résidence familiale. Ça fait 25 ans, 30 ans qu'on reste là. Bien,
pourquoi on ne prévoit pas, justement, que, bien, dans des cas comme ça, pas
>besoin d'inspection?
Ça fait que je pense qu'il y a des
solutions, puis je pense qu'on est capables de faire ça ici. Je pense qu'on est
capables de légiférer ça. On est capables de... Je pense que c'est à nous
autres de mettre les règles, les paramètres, puis je vais vous dire pourquoi,
parce que c'est nous autres que les citoyens viennent voir, c'est nous autres
que les gens... On est des élus, c'est nous autres que les gens viennent voir.
Puis je le dis, là, je ne suis pas une experte là-dedans, là, mais reste que
les gens viennent nous voir, nous, pour nous dire... nous raconter leur
histoire. Je serais bien surprise que mon citoyen ou que mon voisin aille voir
la RBQ pour aller pleurnicher sur comment ça s'est passé la transaction ou sur
la catastrophe qu'il est en train de vivre. Ça me surprendrait beaucoup. C'est
souvent au bureau de la députée de que ça ramasse. Mais nous, là, ici, là,
quand on... quand on rédige les articles, quand on les travaille, bien, on
tient compte, justement, de ces cas-là. Alors, je pense qu'on est certainement
les... les mieux placés... les mieux placés pour le faire.
Puis je suis d'avis, là, qu'on est en
retard en plus, Mme la Présidente, on est en retard, là. Je pense que ça aurait
dû être fait dès le projet de loi n° 16. On est en... Tu sais, si je
regarde, là, le reste des provinces, hein, à travers le Canada, là, on est en
retard, on aurait dû le faire avant. Puis si on est en retard, là, on est en
retard parce que là on est en pleine crise, là. Là, on réagit. Là, on... Là, on
réagit, là. Là, on sent la chaleur, là, puis là on est... là, on est en
réaction. Puis là, bien, la façon la plus facile, là, c'est de donner un
pouvoir réglementaire à la Régie du bâtiment.
J'ai été très surprise de voir ça dans le projet
de loi n° 49. Puis je ne dis pas que ce n'est pas important, là, je pense
que c'est important, là, l'inspection préachat, mais je ne pense pas qu'on est
en train, ici, de le traiter de la bonne façon. Pour les motifs que j'ai
soulevés un peu plus tôt, entre autres... entre autres les rapports de la VG
qu'on a lus relativement à la RBQ, je trouve ça quand même assez... assez...
assez inquiétant.
Puis, même, je vous dirais, là, qu'à la
période de crédits, là, je n'ai pas été rassurée. Moi, j'ai posé des questions
à la période de crédits sur les licences. Je voulais savoir, entre autres,
comment on pouvait expliquer qu'il y a des ministères, des municipalités qui se
voient accorder des licences, puis je voulais savoir si ça respectait la loi.
Il y a des commissions scolaires qui ont des licences de contracteur général
que la RBQ leur a données. Comment ça se fait qu'une municipalité qui détient
une licence puis que le répondant est une agente immobilière? C'est toutes des
choses, des petites questions comme ça, là, qu'on <aurait pu, là, démêler
avec...
15 439
Mme Nichols :
...Il y a des commissions scolaires qui ont des licences de contracteur général
que la RBQV leur a données. Comment ça se fait qu'une municipalité qui détient
une licence puis que le répondant est une agente immobilière? C'est toutes des
choses, des petites questions comme ça, là, qu'on >aurait pu, là,
démêler avec la Régie du bâtiment. Comment ça se fait qu'il y a une
municipalité qui détient une licence, puis que le répondant, c'est l'ex-D.G.?
Le D.G. n'est plus là, c'est l'ex-D.G. Un centre de services scolaire qui a
enregistré 10 répondants, est-ce que c'est une situation qui est normale?
10 répondants, un centre de services scolaire pour avoir une licence de la
RBQ. La même chose relativement à l'annexe III de la Loi sur le bâtiment. L'annexe III
fait l'objet d'une révision. J'aurais aimé ça savoir qu'est-ce qu'ils ont à
dire sur l'annexe III.
La commissaire a... Entre autres, la
Commissaire à la qualité des services aux citoyens, là, elle disait entre
autres qu'il y a des travaux qui visent à améliorer les règlements puis les
procédures de la RBQ sont en cours, qui sont prévus. Bien, moi, j'aurais aimé
ça savoir qu'est-ce qui est prévu pour améliorer tout ça. Parce que n'oublions
pas, là, que la première mission, c'est la protection du... la protection du
citoyen. Une quincaillerie Home Depot, un Home Depot qui détient une licence,
puis c'est le directeur de la succursale qui est le répondant. C'est toutes des
petites choses comme ça, là, qui fait que... que le fait d'introduire, comme ça...
Du jour au lendemain, on nous dit : Inspection préachat, on va déléguer un
pouvoir. C'est toutes des petites choses comme ça puis, un, l'effet surprise,
là, tu sais, on n'a pas été consulté.
Bon, je comprends, on est l'opposition,
là, puis on risque d'être un peu critique. Mais, de voir apparaître ça, comme
ça, de demander... de nous demander de se prononcer. Puis on le sait, là, le
résultat, là. Le gouvernement est majoritaire, là. Ça fait qu'on le sait le
résultat, là. Ça va passer, là. On va voter contre notre motion, on ne veut pas
entendre la RBQ, on est en train de perdre notre temps, alors que ça serait
beaucoup plus rapide de les asseoir ici puis de les interroger pendant
30-45 minutes, puis après ça, passer à d'autres choses. Puis on pourrait
même donner notre consentement sur ces deux articles là. Parce que je le
réitère que c'est important, l'inspection préachat, puis on le fait dans le but
de protéger le citoyen.
Je regardais entre autres l'Association
des consommateurs pour la qualité dans la construction. Eux autres, là, ils
reçoivent... J'ai parlé entre autres, au président, M. Harnois, je crois...
Marc-André... Marc-André Harnois? Oui, Marc-André Harnois, directeur général de
l'Association des consommateurs pour la qualité dans la construction. C'est sûr
que... C'est sûr qu'il me disait : Écoutez, là, on reçoit de nombreux
appels de consommateurs comme cela n'a jamais été vu, puis c'est écrit, là,
dans une correspondance. Puis cette correspondance-là, là, moi, je suis juste en
copie, c'est une correspondance qui a été envoyée à Mme la ministre le
12 avril dernier. Et je vais vous lire le premier paragraphe qui dit que
l'ACQC reçoit de très nombreux appels de consommateurs comme cela n'a jamais
été vu depuis des années. Une action gouvernementale immédiate <est
nécessaire...
15 439
Mme Nichols :
...
qui a été envoyée à Mme la ministre le 12 avril dernier. Et je
vais vous lire le premier paragraphe qui dit que l'ACQC reçoit de très nombreux
appels de consommateurs comme cela n'a jamais été vu depuis des années. Une
action gouvernementale immédiate >est nécessaire. Puis ça, c'est au mois
d'avril, là, on le savait que le, on le savait, là... Tout le monde dans le
milieu, tout le monde sur le terrain, là, sentait bien, là, qu'il y avait... La
crise du logement, là, approchait. On le voyait déjà dans la surchauffe... la
surchauffe du marché. C'est noté, là. C'est tout noté dans cette
correspondance-là de plusieurs pages, là, c'est déjà les points, là, nécessité
d'agir, plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs, Loi sur le bâtiment.
On demande déjà, dès le moment. Dès ce moment-là, on demande déjà... déjà une
intervention... une intervention gouvernementale.
Bien sûr, c'est un groupe qui avait été quand
même assez déçu que, lors du projet de loi n° 16, il n'y avait pas eu
d'ouverture à rendre l'inspection... l'inspection préachat obligatoire. Puis
pourtant, il faut le dire, là, ça, c'est des gens qui travaillent directement...
directement avec le public, directement avec les consommateurs, puis qui ne
savent même plus quoi leur répondre. Ils reçoivent... Ils reçoivent des appels
puis ils ne savent pas comment gérer. Là, c'est sûr qu'ils vont pouvoir dire :
Ah! bien là, c'est dans le projet de loi n° 49, puis ça va être un pouvoir
réglementaire qui va être octroyé à la RBQ.
Mais encore là, on donne un pouvoir
réglementaire — puis je fais une grosse parenthèse,
là — mais on l'a fait, hein, dans le projet de loi n° 67, là. On
donne souvent des pouvoirs réglementaires. On l'a fait, entre autres, là, dans
le cadre des... le cadre des... de la cartographie, hein? On refait la
cartographie, on donne un cadre réglementaire. Bien, le cadre réglementaire,
là, c'est long, hein? On pense que ça va plus vite, là, parce qu'on le donne
comme ça, là. Mais, bien sûr, on a traité des grandes lignes lors du projet de
loi, là, mais le cadre réglementaire de la cartographie, là, c'est loin d'être
réglé. J'ai encore des citoyens qui appellent pour lever les ZIS, là, puis on
se dit : Ouf! Ça tourne en rond avec la... Ça tourne en rond avec le...
le... avec les... le cadre réglementaire. Puis je... Mme la ministre, elle dit
tout le temps ça, hein? Ça s'en vient, ça s'en vient. C'est une bonne nouvelle,
là. C'est une bonne nouvelle si ça s'en vient, mais c'est particulièrement à des
citoyens de Dorval, là, où la... tu sais, la CMM a fait son travail, puis, en
tout cas, le cadre réglementaire est attendu.
• (12 h 50) •
Mais je reviens sur la particularité des
cadres réglementaires où, parfois, j'ai l'impression que... c'est comme si on
le remettait dans leur milieu, puis là, on venait un peu moins les encadrer.
Puis là, bien, c'est ça. Ça étirait le temps, ça étirait un peu... un peu la
sauce. Puis, en fait, c'est parce qu'on ne consulte pas nécessairement le
citoyen. Pour la cartographie, je peux comprendre que c'est assez technique,
là, ou même que c'est beaucoup technique. Puis les personnes qui sont autour,
c'est peut-être un peu plus complexe, là, de s'entendre sur... sur les
principes ou... à choisir ou à déterminer pour inclure. Ça, ça me va. Mais je
pense qu'ici, là, l'inspection préachat, là, c'est... ce n'est pas
supercompliqué. C'est juste de s'entendre. On le rend obligatoire. On le rend <obligatoire...
15 439
Mme Nichols :
...
ou même que c'est beaucoup technique. Puis les personnes qui sont
autour, c'est peut-être un peu plus complexe, là, de s'entendre sur... sur les
principes ou... à choisir ou à déterminer pour inclure. Ça, ça me va. Mais je
pense qu'ici, là, l'inspection préachat, là, c'est... ce n'est pas
supercompliqué. C'est juste de s'entendre. On le rend obligatoire. On le rend
>obligatoire comment, à qui? Puis à qui on donne les compétences de le
faire?
18 561 La
Présidente (Mme Boutin) : Merci.
15 439 Mme Nichols :
Puis je pense que ça relevait de nous, ça, Mme la Présidente.
18 561 La
Présidente (Mme Boutin) : Je suis désolée de devoir vous
interrompre, c'est le temps qu'on avait pour vous. Avant de vous donner la
parole, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, je veux simplement mentionner que le
document, là, qu'on discutait tout à l'heure, qui s'intitule Code de
civilité des municipalités de Mmes Messier et Lasalle, avait été... Je
l'ai déposé hier, mais il n'est tout simplement pas encore en ligne dans la
bonne section. Donc, c'est en cours. Donc, à vous la parole, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
1 355 Mme Thériault:
Merci, Mme la Présidente. Heureuse d'avoir eu votre réponse aussi rapidement,
parce que moi, je faisais référence au document qui était encore dans la
correspondance, mais qui, ce que je comprends, sera versé à Mémoires.
18 561 La
Présidente (Mme Boutin) : Oui.
1 355 Mme Thériault:
Puis je parlais de quatre recommandations. La ministre parlait d'un autre
document avec trois recommandations. Donc, c'est sûr qu'il y a une différence entre
les... entre les deux documents. Et donc je suis heureuse de voir qu'il va
avoir un mémoire supplémentaire, donc, qui pourra procéder vers l'équipe
ministérielle.
Donc, sur la motion, Mme la Présidente, évidemment,
motion préliminaire, comme ma collègue de Vaudreuil l'a bien dit, pour entendre
la Régie du bâtiment, parce qu'effectivement... Et là je tiens vraiment à
rassurer la ministre, Mme la Présidente, l'inspection des bâtiments, là, on est
en faveur de ça, on la veut. On la veut. Ce n'est pas nouveau. Quand on a fait
le premier projet de loi, le projet de loi n° 16, je vous avais déposé un
amendement pour vous donner la possibilité de vous donner le pouvoir, O.K.,
puis je me souviens très bien du contexte, parce que je vous ai dit :
Mettez dans la loi que c'est une responsabilité, c'est un pouvoir que vous
allez faire puis vous allez pouvoir le faire par règlement. Puis j'avais bien
dit, Mme la Présidente : Pas «peut»... Pas «doit», «peut», vous avez la
possibilité, ça va rentrer en vigueur quand vous allez préparer le règlement.
On va pouvoir en parler, on va pouvoir en discuter.
Ça, c'est au départ du projet de loi, là,
le premier projet de loi, le projet de loi n° 16. La ministre n'avait pas
voulu le pouvoir réglementaire. O.K.? Je vais mettre ça, Mme la Présidente... C'est
une nouvelle ministre qui arrivait. Je suis sûre que si la ministre aurait su
tout ce qui s'est passé, particulièrement avec la pandémie, puis les
inspections des bâtiments, puis les histoires d'horreur, là, elle aurait été
bien heureuse de l'avoir, le pouvoir réglementaire, parce qu'elle aurait pu
enclencher avant. Mais ce n'est pas grave, c'est correct, ce n'est même pas un
blâme, O.K.? On ne peut pas savoir tant qu'on ne vit pas la situation. Ça fait
qu'honnêtement, moi, je suis en faveur de l'inspection. Pas de n'importe quelle
manière, pas confiée à n'importe quel organisme.
Et c'est... Là où on a un problème, c'est
qu'honnêtement, moi, je fais confiance à la Régie du bâtiment, Mme la
Présidente. J'ai travaillé avec le président de la Régie du bâtiment. Je l'ai
renommé, parce qu'il avait été nommé une première fois, il a été travailler à
la CNESST, il est revenu à la Régie du bâtiment. J'ai travaillé avec les
vice-présidents, majoritairement, qui sont là. C'est des gens de <bonne
foi...
1 355
Mme Thériault
:
...je fais confiance à la
Régie du bâtiment, Mme la Présidente. J'ai
travaillé avec le président de la
Régie du bâtiment. Je l'ai renommé,
parce qu'il avait été nommé une première fois, il a été travailler à la CNESST,
il est revenu à la
Régie du bâtiment. J'ai travaillé avec les
vice-présidents, majoritairement, qui sont là. C'est des gens de >bonne
foi qui travaillent bien. Mais comme toute organisation, Mme la Présidente, une
fois de temps en temps, il faut poser les questions, s'ils sont à la bonne
place, s'ils font les bonnes choses.
Puis c'est sûr que cette semaine, quand
j'ai vu le rapport du Vérificateur général, je me suis comme posé la question,
j'ai dit : Woups! Attends une minute. Il y a quelque chose là-dedans qui
allume des lumières, je vais le dire comme ça, qui allume des lumières par... Tu
sais, pas par rapport à la probité des gens qui travaillent, là, O.K., je
rassure les gens de la régie qui nous écoutent, là, O.K., puis je pense que c'est
correct aussi que la Vérificatrice générale vienne nous dire : Aïe! Telle
affaire, tel processus, telle affaire, telle affaire. Ça fait que c'est sûr que
moi, de mon côté, quand on ajoute une responsabilité supplémentaire, parce que
c'est ce qu'on va faire, là, avec le règlement, là, O.K., puis on va lui dire :
Écris un règlement pour faire l'inspection. C'est comme si on lui donne un
petit peu une carte blanche. Honnêtement, Mme la Présidente, moi, j'aurais
voulu entendre plein de groupes, puis entendre comment la Régie du bâtiment va
faire ça aussi. Là, on ne le sait pas.
Ça fait qu'on va être obligés d'aller sur
deux articles. Écoutez, Mme la Présidente, là, l'ironie de l'affaire. On a deux
articles qui nous est déposé. Ma collègue a droit à 20 minutes, j'ai droit
à 20 minutes. Un article fini. Pouf! 40 minutes, on n'en parle plus.
Deuxième article, 20 minutes, 20 minutes. 40 minutes. Pouf! on
n'en parle plus. Ça peut se régler en dedans de quatre blocs de 20 minutes,
80 minutes, pour une affaire qui est aussi importante que l'inspection des
bâtiments. Je ne peux pas croire. Bien, écoutez, on va déposer des amendements,
là, on va essayer de trouver des amendements, ce qui est bien logique, pour
être capables d'en parler un peu plus. Parce que là, si je comprends bien, on
ne l'entendra pas, la Régie du bâtiment. C'est le sentiment que j'ai,
malheureusement.
Puis, vous savez, là où j'ai d'autres
lumières qui sont allumées... Puis j'aurai l'occasion de poursuivre mardi, là,
mais je vais juste mettre la table, Mme la Présidente. Puis je suis sûre que la
ministre m'entend, puis elle m'entend bien, puis si elle était assise ici, là,
elle dirait : Ah! Lise, c'est vrai, ce que tu dis. Nous, ce qu'on nous a
dit, c'est 25 ans. Les bâtisses en haut de 25 ans, c'est eux autres
qu'on va faire inspecter. Il y a une certaine logique, mais tu ne peux pas
juste penser aux bâtisses de plus que 25 ans.
Je veux juste vous rappeler, Mme la
Présidente, là, qu'on a eu... La mérule pleureuse, ça vous dit quelque chose,
madame? Bon. Puis moi, j'ai été la ministre qui a annoncé le premier programme
de dédommagement. Mais le monsieur, dans le coin de Rimouski, à Saint-Anaclet,
qui a eu de la mérule pleureuse, ce n'était pas une maison de 25 ans. Il y
avait une nouvelle hypothèque dessus. Puis honnêtement, là, la mérule
pleureuse, ça se développe dans des vides sanitaires, la plupart du temps, peu
importe l'âge de la maison. Peu importe l'âge de la maison, s'il y a un vide
sanitaire, tu as un risque d'avoir de la mérule pleureuse. Si tu as une
inspection, tu es capable de la voir.
Les maisons de pot, Mme la Présidente. Je
vais vous parler des maisons dans lesquelles on fait pousser du pot, hein? C'est
des maisons, là, qui sont à risque d'avoir <plein de champignons...
1 355
Mme Thériault
:
...
la plupart du temps, peu importe l'âge de la maison. Peu importe l'âge
de la maison, s'il y a un vide sanitaire, tu as un risque d'avoir de la mérule
pleureuse. Si tu as une inspection, tu es capable de la voir.
Les maisons de pot, Mme la Présidente.
Je vais vous parler des maisons dans lesquelles on fait pousser du pot, hein? C'est
des maisons, là, qui sont à risque d'avoir >plein de champignons. Un
coup qu'on a fini de les utiliser, là, on sort le pot, on fait les
débranchements, on fait un maquillage esthétique, on fait du «staging out», je
ne sais pas trop comment on appelle ça, là, en tout cas, mais du «home staging»
en anglais, excusez-moi le terme, mais disons qu'on va embellir la maison pour
la rendre plus attrayante aux yeux d'un éventuel acheteur. On rentre dans une
maison : Wow! As-tu vu la serre? Regarde si c'est beau. Ah! les vitraux,
regarde-moi ça! Wow! J'adore la hauteur des plafonds, les planchers. Les
planchers sont nouveaux, ils ont été refaits. C'est cosmétique, Mme la
Présidente, c'est cosmétique. Personne ne va savoir que c'est une maison qui a
été faite pour le pot. Un an après, là, ça va sortir, tous les problèmes
d'humidité dans le bois, les champignons, etc., etc. Puis ça, là, ça se fait
dans des nouvelles maisons, pas juste des maisons de 25 ans, là.
Mme la Présidente, il n'y a qu'un
inspecteur qui est capable d'aller voir ça. Il n'y a qu'un inspecteur. Puis ça,
ce n'est pas juste dans une maison de 25 ans. Des nouveaux développements
entiers avec des mouvements de sols, Mme la Présidente, puis des infiltrations
d'eau. Puis de la pyrrhotite dedans des fondations, ça devrait vous dire
quelque chose aussi. Ça sort bien avant 25 ans. Pourquoi les garanties des
maisons neuves sont bonnes juste pour cinq ans, puis qu'après ça on s'en va
pour l'inspection au bout de 25 ans? Il se passe quoi, entre? Savez-vous
la quantité de personnes qui vont contester les garanties des maisons neuves,
puis qui vont faire des réclamations, puis qui ne sont pas contents parce qu'il
y a des vices de construction? Mais là, après ça, tu as tous les autres bobos
qui peuvent défaire au bout de cinq... après le cinq ans, dans le 10 ans,
le 15 ans, le 20 ans, dans les nouvelles constructions, dans les
nouveaux développements, Mme la Présidente.
Ça fait qu'honnêtement je comprends qu'on
met une barre 25 ans, mais c'est comme ça, on a décidé 25 ans. Bien
non, non, attendez une minute, là. Moi, je vous parle de mon expérience, O.K.?
Puis à vue d'oeil, de même, les vides sanitaires, les mouvements de sols, les
maisons qui ont été inondées, qu'on ne savait pas nécessairement, les maisons
dans lesquelles on a fait pousser du pot, tu sais... Ma collègue vous a parlé,
Mme la Présidente, d'un transfert de maison entre conjoints, c'est bien évident
que tu ne fais pas faire faire l'inspection, avec tes enfants, la même chose. J'ai
déjà transféré... Mon conjoint m'a déjà transféré sa portion, Mme la Présidente.
Je n'ai pas inspecté. Je savais comment était ma maison, c'est la mienne. Ça
fait que je... Honnêtement, tu sais, moi, je pense qu'il faut en mettre un peu
plus, puis il faut permettre de s'enlever de... de s'enlever, mais tant qu'on a
toutes les conséquences. Puis ce n'est pas juste avec un petit formulaire, là,
Mme la Présidente. Il faut que ce soit au-delà de ça.
• (13 heures) •
L'inspection? Personne ne pouvait prévoir
la pandémie, personne ne pouvait prévoir la quantité de personnes qui
sortiraient des appartements pour aller s'acheter une maison à l'extérieur de
Montréal, la plupart du temps, parce que Montréal, ce n'est pas achetable, ça
fait que les gens sortent à l'extérieur. Tu as toutes sortes de maisons, tu as
des chalets...
13 h (version révisée)
Mme Thériault
:
...l'inspection, personne ne pouvait prévoir la pandémie. Personne ne pouvait
prévoir la quantité de personnes qui sortiraient des appartements pour aller
s'acheter une maison à l'extérieur de Montréal, la plupart du temps, parce que Montréal,
ce n'est pas achetable, ça fait que les gens sortent à l'extérieur. Tu as
toutes sortes de maisons, tu as des chalets qui ont été transférés en maisons,
tu en as de plus de 25 ans, tu en as de moins 25 ans, tu as des
nouveaux développements. On ne peut pas juste dire : On va regarder les
maisons de plus de 25 ans puis, les autres, on ne les regarde pas, Mme la
Présidente. Là, je pense que vous allez m'arrêter.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui.
Mme Thériault
: Bien,
je vais revenir mardi.
La Présidente (Mme Boutin) :
Je m'excuse, Mme la députée.
Mme Thériault
: Ah! ce
n'est pas grave, c'est correct.
La Présidente (Mme Boutin) :
Je sentais mon secrétaire me surveiller, là, vraiment, je dois vous
interrompre.
Mme Thériault
: Ce n'est
pas grave, je vous comprends.
La Présidente (Mme Boutin) :
Je vous remercie vraiment de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 01)