Journal des débats de la Commission de l'aménagement du territoire
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(29 novembre 2022 au 10 septembre 2025)
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Le
jeudi 6 avril 2023
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Vol. 47 N° 3
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 16, Loi modifiant la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme et d’autres dispositions
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Intervenants par tranches d'heure
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Schneeberger, Sébastien
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Laforest, Andrée
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Dufour, Virginie
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Grandmont, Etienne
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Laforest, Andrée
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Schneeberger, Sébastien
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Girard, Éric
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Jeannotte, Chantale
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Dufour, Virginie
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Grandmont, Etienne
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Schneeberger, Sébastien
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Laforest, Andrée
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Dufour, Virginie
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Grandmont, Etienne
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Grandmont, Etienne
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Schneeberger, Sébastien
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Laforest, Andrée
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Schneeberger, Sébastien
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Laforest, Andrée
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Dufour, Virginie
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Grandmont, Etienne
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Grandmont, Etienne
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Schneeberger, Sébastien
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Laforest, Andrée
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Gagnon, Yannick
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Girard, Éric
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Girard, Éric
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Schneeberger, Sébastien
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Dufour, Virginie
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Grandmont, Etienne
12 h (version révisée)
(Douze heures trois minutes)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bonjour à tous. Je constate le quorum. Alors, je déclare la séance de la Commission
de l'aménagement du territoire ouverte.
Je vous souhaite à tous la bienvenue et je
vous demanderais juste de vérifier votre... vos téléphones et appareils
informatiques pour la... pour les sonneries.
La commission est réunie aujourd'hui afin
de procéder aux consultations particulières et auditions publiques sur le
projet de loi n° 16, la Loi modifiant la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
et d'autres dispositions.
Est-ce que... M. le secrétaire, est-ce qu'il
y a des remplacements aujourd'hui?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Ciccone (Marquette) est remplacé par Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey) et M. Fontecilla (Laurier-Dorion) est remplacé par M. Grandmont
(Taschereau).
Remarques préliminaires
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, nous débuterons ce matin... en tout cas, ce midi, on va dire
comme ça, étant donné l'heure, avec les remarques préliminaires puis nous
allons ensuite entendre l'Union des municipalités du Québec et l'Association
des aménagistes régionaux du Québec.
Alors, j'invite Mme la ministre des
Affaires municipales à pouvoir faire ses remarques préliminaires. Vous avez six
minutes de prévues.
Mme Andrée
Laforest
Mme Laforest : Oui.
Alors, merci, M. le Président. Salutations à mes chers collègues. Évidemment,
en premier, je vais saluer mes collègues de Laval, bonjour à vous deux. C'est
plaisant, une nouvelle commission. Avec vous, ça devrait bien se passer. Si c'est
comme dans les dernières années, ça devrait bien se passer. Et je salue
également le député de Taschereau, salutations. Évidemment, mes collègues... j'ai
un petit clin d'oeil pour mes collègues de Jonquière et de Lac-Saint-Jean, de
ma région, et mes autres collègues évidemment qui sont ici, merci à l'équipe
gouvernementale d'être avec nous.
Merci aux gens de l'Union des
municipalités. Je souhaite que ce projet de loi vous aide, évidemment, pour la
suite des choses et pour le développement dans vos municipalités, en tout
respect, pour l'environnement et l'aménagement du territoire.
Alors, évidemment, je suis très heureuse d'être
avec vous, parce que nous allons travailler un grand projet de loi, le projet
de loi aménagement et urbanisme. C'est un projet de loi qui est travaillé, j'ose
le dire, depuis quatre ans, depuis le début du mandat aux Affaires municipales.
Parce que la loi a quand même 43, 44 ans, donc revoir cette loi-là, c'est
quelque chose. Donc, c'est sûr que ça prenait beaucoup d'audace et, évidemment,
beaucoup de travail, beaucoup de réflexion. On a eu une consultation pendant
deux ans, deux ans et demi environ et on a pu entendre 4 000 citoyens
et organismes qui se sont prononcés sur le projet de loi. Donc, évidemment, le
projet de loi n° 16, qui a été déposé le 27 mars dernier, s'inscrit
dans la mise en œuvre... dans le plan de mise en œuvre également de la
Politique nationale d'architecture et d'aménagement du territoire.
Qu'est-ce qu'on veut? C'est mieux bâtir,
mieux habiter notre territoire. Donc, cette politique, c'est vraiment le fruit
de la conversation nationale qu'on a faite pendant deux ans et demi. C'est un
chantier historique, j'ose le dire, parce qu'on veut moderniser les pratiques,
les orientations et le cadre législatif en aménagement du territoire.
Le cadre actuel, dans la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme n'apporte pas toujours les solutions aux défis contemporains,
aux changements climatiques, à la disponibilité de l'eau pour des projets dans
certaines régions ou encore à la planification intégrée des <transports...
Mme Laforest :
...n'apporte
pas toujours les solutions aux défis contemporains, aux changements climatiques,
à la disponibilité de l'eau pour des projets dans certaines régions ou encore à
la planification intégrée des >transports. Alors, le régime
d'aménagement n'est pas conçu pour suivre l'évolution du territoire avec les
effets de la planification sur l'aménagement du territoire. Donc, nous nous
sommes dit qu'un virage majeur s'imposait. Donc, c'est le temps de faire preuve
d'audace, comme je le mentionnais, pour mieux aménager et travailler avec nos
milieux de vie.
Alors, salutations également à tous les
gens qui ont travaillé durant la consultation. Écoutez, je crois que tout le
monde a bien participé. Et je souhaite que les recommandations qu'on a
entendues soient prises en compte dans le projet de loi que nous allons
étudier.
Alors, le projet de loi démontre quand
même et va surtout permettre de moderniser le cadre législatif actuel que nous
avons pour la planification territoriale, mais, en même temps, ce qu'on veut,
et on le répète, c'est ne pas faire de mur-à-mur. On va respecter les régions
parce que les demandes en région sont différentes, complètement, l'une de
l'autre.
Alors, nous proposons d'instaurer un
système de suivi de l'aménagement du territoire à l'aide d'indicateurs de
cibles et de bilans périodiques.
Et, au niveau national, nous aurons la
responsabilité, en collaboration avec les ministères et organismes concernés,
d'évaluer l'état de l'aménagement de l'ensemble du territoire québécois.
Alors, au niveau régional et
métropolitain, chaque MRC et communauté métropolitaine devra définir dans son
document de planification des cibles d'aménagement propres à son territoire.
L'identification des cibles sera obligatoire en ce qui a trait aux indicateurs
définis dans les orientations gouvernementales, les fameuses OGAT.
Il y a d'autres dispositions qui ont pour
but d'accroître l'offre de logements, qui est... qui étaient très, très, très
demandées, avec l'Union des municipalités et la Fédération québécoise des
municipalités, les grandes villes comme Québec et Montréal. Alors, certaines
modifications avec le règlement de zonage ont pour effet d'augmenter la densité
résidentielle. Puis c'est souvent susceptible d'approbation référendaire.
Alors, pour favoriser la consolidation graduelle de nos milieux urbains et des
noyaux villageois, des mesures sont proposées pour exempter du processus
d'approbation référendaire certains changements qui seraient apportés aux
normes de zonage. Évidemment, il a fallu adopter d'autres projets de loi au
niveau de l'habitation, on a eu quand même six projets de loi dans le passé,
dans les quatre dernières années, mais là on est rendu avec les changements
pour accroître rapidement l'offre de logements et travailler en collaboration
avec nos municipalités. Alors, par exemple, il y a une modification qui
autoriserait l'ajout d'étages dans certains secteurs qui pourraient être
exemptés d'approbation référendaire.
Il y a également les dispositions qui sont
proposées pour habiliter des municipalités à adopter un programme d'aide
destiné aux propriétaires d'une résidence unifamiliale dont le logement
accessoire est occupé par un membre de la famille ou par un proche aidant.
Il y a un nouveau pouvoir également de
zonage incitatif qui permettra aux municipalités de négocier une marge
excédentaire de développement comme des étages supplémentaires en contrepartie
de certains engagements d'intérêt public tels que l'intégration de logements
sociaux et familiaux. Donc, le respect d'une norme de performance
environnementale ou énergétique des bâtiments ou l'ajout d'un aménagement sur
le site pourraient être considérés.
Au sujet de la protection des milieux
naturels et de l'eau, on sait que, dans le passé, il y a eu quand même certains
développements qui se sont faits sans savoir si l'eau était disponible pour ces
projets en habitation dans certaines régions. Donc là, qu'est-ce qu'on veut
faire, c'est... on... Il y a un objectif, dans le projet de loi, c'est de renforcer
la capacité des municipalités à assurer la disponibilité de la qualité de l'eau
sur leur territoire et d'investir pour la protection des milieux naturels.
Alors, en plus des nouveaux pouvoirs, des
responsabilités accrues seront discutées dans le projet de loi. Nous allons le
faire tous ensemble, comme d'habitude. Il y a beaucoup d'ouverture. Et on va
essayer... Le but, c'est vraiment de moderniser la loi, et je crois bien qu'on
va y arriver en collaboration avec mes collègues.
• (12 h 10) •
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
Mme la ministre. Alors, tout à l'heure, l'opposition officielle m'a signifié ne
pas vous prévaloir du temps, mais, par contre, par souci d'équité, je vous
redemande, si vous voulez prendre du temps prévu à... que vous avez... C'est 4
min 30 s.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci, M.
le Président. Non, j'avais suggéré d'écourter nos remarques préliminaires.
Écoutez, pour moi, c'est un grand moment.
Je me suis présentée en politique provinciale pour avoir un impact sur
l'aménagement du territoire, alors, de voir... de pouvoir travailler sur le
premier projet de loi étant la nouvelle mouture de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, là, c'est un très grand privilège. Donc, très, très heureuse d'être
ici. Bien hâte d'entendre les groupes qui vont venir présenter leurs
propositions, leurs suggestions d'amendements et leurs commentaires.
De prime abord, je dois dire qu'il y a des
choses très intéressantes dans ce projet de loi là. Il y a quand même des
éléments qui sont <perfectibles...
Mme Dufour :
...présenter
leurs propositions, leurs suggestions d'amendements et leurs commentaires.
De prime abord, je dois dire qu'il y a
des choses très intéressantes dans ce projet de loi là. Il y a quand même des...
des éléments qui sont >perfectibles, notamment en ce qui concerne
l'étalement urbain, là, c'est le grand écueil, à mon avis, là, qu'on ne
retrouve pas dans le projet de loi. Il y a d'autres éléments, on fera... On a
déjà des idées de propositions d'amendements qu'on fera plus tard.
Ceci dit, je ne m'étalerai pas plus
longuement, là. Je n'ai pas salué tous les collègues, là. Soyez salués. Donc, tout
simplement vous mentionner, là, qu'on va laisser la parole aux représentants de
l'Union des municipalités du Québec, et en espérant qu'on finisse un peu plus
tôt. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
députée de Mille-Îles. Je céderais maintenant la parole au deuxième groupe
d'opposition. M. le député de Taschereau.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Oui.
Merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Vous
avez 1 min 30 s.
M. Grandmont : Combien
de temps vous m'avez dit?
Le Président (M. Schneeberger) : 1
min 30 s.
M. Grandmont : Parfait.
Merci beaucoup, M. le Président. Mais, d'abord, je saluerais les collègues, Mme
la ministre, tous les conseillers, attachés, les employés qui travaillent à la
technique, les pages aussi qui sont présents aujourd'hui.
Pour cette commission qui est fort
importante, je suis très heureux. Moi aussi, c'était l'une des raisons, là,
pour lesquelles je voulais me lancer en politique, l'importance de travailler
sur des projets de loi qui sont aussi importants et fondamentaux. Un projet de
loi qui est fondamental et une refonte qui était attendue aussi. Le projet de
loi existe... n'a jamais eu de refonte depuis 1979, depuis sa naissance. 1979,
la première représentation de Broue, c'est en 1979, les Nordiques de Québec ont
joué leur premier match dans la Ligue nationale de hockey en 1979. Donc, il
était grand temps de faire une refonte majeure de ce projet de loi là.
Donc, évidemment, nous aussi, on aura
plusieurs propositions, là, à mettre de l'avant. Très hâte d'entendre les
groupes, évidemment, aussi, là, qui auront certainement l'intelligence de nous
proposer des propositions... des amendements et des suggestions, là, qui seront
à écouter au cours, là, du processus.
Donc, nous avons des grandes attentes par
rapport à ce projet de loi là, mais évidemment, là, on le fait dans un esprit
de collaboration. On va mettre toute notre énergie et notre intelligence à
faire avancer ce projet de loi là pour qu'il soit bon, pour qu'il serve le
Québec. Merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
député de Taschereau. Alors, nous en sommes... Mais, tout d'abord, je voudrais
peut-être juste avoir le consentement de la salle pour dépasser au-delà de
l'heure prévue de quelques instants, là. On n'a pas de temps fixe. Je sais qu'il
y a eu une attente tout à l'heure pour peut-être réduire les temps de questions
du côté du gouvernement. Est-ce qu'il y a consentement? Parfait.
Auditions
Alors, nous en sommes maintenant à la
présentation. Alors, je souhaite la bienvenue... excusez-moi, je souhaite la
bienvenue à l'Union des municipalités... à l'Union des municipalités du Québec.
Je vous rappelle que vous avez un temps de 10 minutes qui est à votre
disposition pour procéder à votre exposé. Et, par la suite, nous procéderons à
un échange avec les membres de la commission. Alors, bonjour à vous. Peut-être
juste vous présenter en commençant.
Union des municipalités
du Québec (UMQ)
M. Côté (Daniel) : Parfait.
Parfait. Mais merci, merci de nous recevoir. Mme la ministre, M. le Président,
Mmes et MM. les membres de la commission, je vous remercie de nous recevoir
aujourd'hui comme premier témoin de cet... ce vaste chantier que sont les
consultations sur le projet de loi n° 16, Loi modifiant la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme et d'autres dispositions.
Je m'appelle Daniel Côté, je suis maire de
Gaspé, préfet de la MRC Côte-de-Gaspé, mais je suis devant vous comme président
de l'Union des municipalités du Québec et j'ai... On va parler de
l'année 1979, l'année de naissance de la loi, c'est aussi mon année de
naissance, donc comme quoi l'âge est parfois relatif. Je suis en accompagné de
M. Normand Dyotte, qui est maire de Candiac, qui est président de la commission
d'aménagement et de transports de l'UMQ, ainsi que de M. Jean-François
Sabourin, qui est coordonnateur du service-conseil en aménagement du territoire
de l'UMQ.
Je dois, d'abord, rappeler que, depuis
maintenant plus de 100 ans, l'UMQ rassemble les gouvernements de proximité
dans toutes les régions du Québec afin de mobiliser l'expertise municipale,
d'une part, mais aussi d'accompagner ses membres dans l'exercice de leurs compétences
puis de valoriser la démocratie municipale. Nos membres représentent plus de
85 % de la population du... et du territoire du Québec, des plus petites
municipalités jusqu'à la capitale et la métropole, des Îles-de-la-Madeleine
jusqu'à Rouyn-Noranda, de l'Ungava jusqu'à l'Estrie. On est très représentatif
de l'ensemble du milieu municipal québécois.
Et, comme union, bien, on salue ce jalon
important que représente le projet de loi n° 16 dans la mise en œuvre de
la Politique nationale d'architecture et d'aménagement du territoire. Bien que
perfectible, l'union est là pour aider à le perfectionner. Le projet de réforme
était attendu depuis longtemps par le milieu municipal. C'était plus que
nécessaire de faire évoluer la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, comme on
le disait, qui a été adopté il y a plus de 40 ans, et de l'adapter en
fonction des réalités qui prévalent aujourd'hui. On convient tous et toutes que
la modernisation du cadre législatif d'aménagement du territoire permettra aux
municipalités de relever plusieurs défis, que ce soit en matière de logement,
en matière de lutte et d'adaptation aux changements climatiques, par exemple,
et l'élagage de procédurites est aussi une bonne avenue, tout comme le respect
des réalités de chaque région en dehors d'un cadre trop mur-à-mur. Pour nous,
ça signifie beaucoup.
Maintenant, je vais céder la parole à mon
collègue Normand Dyotte, président de la Commission de l'aménagement et des
transports de l'union. Normand.
M. Dyotte (Normand) : Merci,
M. le Président. Mme la ministre, M. le Président de la commission, Mmes et MM.
les membres de la commission, alors, d'entrée de jeu, pour l'UMQ, plusieurs
dispositions du projet de loi sont particulièrement positives. On note, par
exemple, les leviers pour la consolidation des milieux déjà urbanisés et la
réalisation d'équipements collectifs. Pour l'union, ces leviers sont
fondamentaux puisqu'ils permettront de consolider les milieux déjà urbanisés,
ce qui va en droite ligne avec la vision énoncée par la Politique nationale
d'architecture, d'aménagement du territoire, et ça, on y tient.
Aussi, pour l'UMQ, j'aimerais souligner
que l'on apprécie les mesures touchant notamment le zonage incitatif, la
suspension de l'émission de permis pour certains motifs, entre autres
concernant les infrastructures en eau potable, et la clarification des
modalités touchant le contrôle intérimaire pour les villes, pour les MRC ainsi
que pour les communautés métropolitaines.
Toutefois, pour l'union, certaines
dispositions concernant les nouveaux pouvoirs de la ministre des Affaires
municipales nécessitent des ajustements. Les délais prévus aux articles 36
et 49 pour donner suite aux demandes de modification ou de révision d'un schéma
ou d'un plan métropolitain auront pour effet d'enlever toute possibilité de
négociation entre le ministère et les communautés métropolitaines ou les MRC.
Ces délais, pour nous, ne reflètent pas la réalité sur le terrain. Nous sommes
d'avis que les délais prévus à ces articles doivent être plus importants pour
permettre un dialogue efficace et constructif entre le ministère et les
communautés métropolitaines ou les MRC. Aussi, l'UMQ recommande d'augmenter les
délais prévus aux articles 36 et 49 du projet de loi tout en permettant à
la ministre, par arrêté ministériel, de prolonger ces délais.
Par ailleurs, les obligations des conseils
de MRC ou de communautés métropolitaines de se prononcer sur la conformité dans
certains cas font en sorte de leur enlever un pouvoir discrétionnaire hautement
important. L'UMQ considère qu'un tel pouvoir permet d'éviter des situations où
le développement d'une municipalité ou d'une MRC se retrouverait compromis.
C'est pourquoi l'UMQ recommande de modifier les articles 31, 80 et 115 du
projet de loi afin de rendre facultatif pour le conseil d'une municipalité
régionale de comté ou d'une communauté métropolitaine le refus de se prononcer
sur la conformité et de permettre aux conseils des municipalités régionales de
comté et des communautés métropolitaines de se prononcer sur la conformité
lorsque le règlement d'urbanisme, le plan d'urbanisme ou le règlement modifiant
le schéma d'aménagement est conforme à la planification de référence telle que
modifiée.
• (12 h 20) •
L'UMQ entrevoit le présent projet de loi
comme une occasion importante à saisir pour améliorer la protection juridique
des municipalités. Si nous souhaitons relever collectivement les défis posés
par la crise climatique, la planification et l'aménagement du territoire
doivent avoir pour objectif de réduire la pression liée à l'urbanisation sur
les milieux naturels et les terres agricoles, c'est essentiel.
Cependant, la jurisprudence récente va à
contre-courant, elle limite la possibilité pour les municipalités de mettre en
œuvre cette vision d'aménagement. Les tribunaux font plutôt prévaloir les
intérêts d'un propriétaire individuel en décidant que le maintien d'un milieu
naturel dans un état naturel ne constitue pas un usage raisonnable pour ce
propriétaire. En fait, les tribunaux disent qu'un conseil municipal démocratiquement
élu et qui adopte un règlement conforme à l'habitation... l'habilitation
législative pour protéger un milieu naturel, et cela dans le meilleur intérêt
de la collectivité, procède à une expropriation déguisée. Cela est
inconcevable, surtout dans un contexte où l'aménagement du territoire est une
responsabilité fondamentale des municipalités.
Les poursuites pour expropriation déguisée
constituent un risque très important pour les finances municipales qui se
répercute directement sur les citoyens et les citoyennes. Sans législation
claire, les municipalités assument seules les risques qui découlent des règles
fixées par les tribunaux, alors qu'elles imposent des restrictions conséquentes
avec les objectifs du gouvernement du Québec en matière de protection du
territoire. Compte tenu que les cas de poursuite pour expropriation déguisée se
multiplient au Québec, les municipalités ont besoin de prévisibilité et d'un
cadre juridique clair dans l'exercice de leurs compétences et des pouvoirs qui y
sont associés, c'est urgent. Ainsi, l'UMQ recommande que le projet de loi
précise que l'exercice des pouvoirs d'urbanisme ne peut donner droit à une
indemnité, sauf dans les cas exceptionnels expressément prévus. Également,
l'UMQ recommande que le projet de loi encadre à verser... encadre l'indemnité,
pardon, à verser pour les cas prévus par la loi. Cela est d'autant plus <important...
M. Dyotte (Normand) :
...expressément
prévus. Également, l'UMQ recommande que le projet de loi encadre à verser... encadre
l'indemnité, pardon, à verser pour les cas prévus par la loi. Cela est d'autant
plus >important dans un contexte où la mise en œuvre prochaine des plans
régionaux des milieux humides et hydriques obligera les municipalités à
modifier leur réglementation pour y intégrer des mesures de protection et de
conservation. Les municipalités doivent être en mesure de les mettre en œuvre
sans courir un risque financier important.
Alors, maintenant je sais la parole à mon
président, M. Côté.
M. Côté (Daniel) : Bien,
merci. Merci, M. Dyotte. Autre sujet desquels... sur lequel on voulait
vous entretenir aussi, dans le cadre de cette consultation, c'est la question
de la planification des centres de services scolaires. Pour le milieu
municipal, là, c'est un enjeu qui est d'une importance cruciale. Je vous
rappelle qu'en 2020 le milieu municipal a été mis devant le fait accompli, lors
d'un amendement au projet de loi n° 40 déposé en pleine nuit, qui a obligé
les municipalités à céder gratuitement des terrains aux centres de services
scolaires pour la construction d'écoles. Pourtant, à ce que nous sachons,
l'éducation est de responsabilité provinciale et non pas municipale.
Donc, après trois ans d'application, on
peut dire que cette nouvelle façon de faire est un véritable fiasco. Les
centres de services scolaires sont juges et parties, en voici des
répercussions. Les centres de services scolaires n'ont plus d'incitatifs à
collaborer avec le milieu municipal puisqu'ils peuvent ultimement imposer leurs
demandes sans égard à la planification urbaine ni aux objectifs gouvernementaux
de densification, ça fait en sorte que l'arrimage des planifications urbaine et
scolaire ne fonctionne plus. Par exemple, il y a des choix qui sont imposés par
les centres de services scolaires qui peuvent obliger les municipalités à
revoir complètement la planification en matière d'aménagement du domaine
public, de gestion des actifs pour assurer la sécurisation aux abords des
écoles. Comme vous le savez, une école est un générateur important de
déplacements, un service qui est hautement essentiel, qui s'accompagne souvent
d'infrastructures qui ont le potentiel de bénéficier à l'ensemble des
citoyennes et des citoyens, comme des salles, gymnases, etc. Dans ce
contexte-là, les municipalités récoltent la facture sans pour autant avoir leur
mot à dire quant à la localisation ou à la typologie des établissements
scolaires et des équipements qui ont un impact majeur sur l'aménagement du
territoire.
Alors, le constat est clair, le cadre
actuel fait en sorte que les centres de services scolaires favorisent un modèle
d'école de destination sur une école ayant une très grande taille et dont les
élèves y viennent en grande partie par transport scolaire parce qu'ils habitent
loin. Les écoles ne sont pas nécessairement dans les... propices à la
densification, selon le modèle actuel. Ça s'oppose, justement, aux objectifs
de la Politique nationale en aménagement du territoire en architecture...
Le Président (M. Schneeberger) :
30 secondes.
M. Côté (Daniel) : ...et
ça nous fait dire que l'exemplarité de l'État en matière d'aménagement du
territoire en prend pour son rhume.
C'est pourquoi on recommande que le
gouvernement du Québec s'assure que les centres de services scolaires
privilégient l'optimisation des terrains qu'ils possèdent déjà, conformément à
la vision énoncée par la PNAAT. On recommande aussi que le gouvernement du
Québec assume l'ensemble des coûts liés à l'acquisition des terrains scolaires
et ces coûts se chiffrent en millions de dollars pour des municipalités qui
n'en ont pas les moyens.
Le Président (M. Schneeberger) : Excusez-moi.
Est-ce que vous avez encore pour longtemps? Parce que vous avez votre temps
dépassé.
M. Côté (Daniel) : 15 secondes.
Je conclus.
Le Président (M. Schneeberger) : 15 secondes?
OK. Alors...
M. Côté (Daniel) : Le
dernier point était la... On réitérait l'importance de réformer la Loi sur
l'expropriation, également. On sait que ça devrait s'en venir bientôt. Chaque
formation politique s'était engagée en ce sens-là en 2022. Pour nous autres,
c'est un projet de loi fondamental qui est complémentaire à la réforme de la...
du projet de... En fait, à la loi n° 16 qu'on étudie
actuellement. On y tient beaucoup. Et on vous remercie pour votre attention.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup pour votre exposé. Alors, on va commencer les échanges. J'invite
Mme la ministre à poser la première question.
Mme Laforest : Oui.
Merci beaucoup. Plusieurs sujets qu'on a travaillés, d'ailleurs, dans le passé...
j'entends les quelques mêmes demandes. Par contre, je voudrais voir, parce que,
dans le projet de loi, on parle beaucoup, beaucoup de la politique de
participation publique et, dans votre mémoire, on en parle plus ou moins, si je
peux dire. Donc, évidemment, on parle de processus référendaire, participation
publique. Puis ce qu'on nous dit, nous, depuis quelques années, c'est que c'est
quand même assez difficile parfois de faire lever des projets dans des
municipalités. Et c'est certain qu'on veut revoir cette méthode. Donc, étant
donné qu'on n'en parle pas beaucoup dans votre mémoire, est-ce que... Qu'est-ce
que vous pensez, nous, si on va de l'avant pour... Nous, le but, c'est
d'accélérer les projets dans les municipalités, évidemment, et, en même temps,
on veut consulter, c'est important. Alors, je voudrais voir votre position
parce que, dans le mémoire, on ne le voit pas trop. Merci.
M. Côté (Daniel) : Excellent.
Merci pour votre question. En fait, on est d'accord avec l'orientation que vous
avez prise au niveau de la simplicité des processus et aussi de la... je vous
dirais, d'offrir plus d'options de consultation aux citoyennes et aux citoyens.
Ça, c'est une approche qui est novatrice, c'est une approche qui est appréciée.
On va probablement avoir besoin d'un peu de cadre et on espère que le ministère
sera là pour nous accompagner dans la mise en œuvre de ces éléments-là, mais le
fait de pouvoir consulter par écrit, de pouvoir faire les... de la captation <vidéo...
M. Côté (Daniel) :
...de
la captation >vidéo, etc., bref, de moderniser un peu le cadre, c'est de
bon aloi. Bien, en fait, on en est rendu là. On l'a vu à travers la pandémie, qu'on
pouvait multiplier les façons de consulter les gens. Bien, que la loi vienne le
confirmer, ces méthodes de consultation là, c'est une excellente nouvelle en
soi.
Par expérience, au niveau de ma propre
ville, je peux juste vous dire que les consultations en salle, ça ne pogne
plus, en bon français. Il n'y a presque plus personne qui vient à des
consultations en salle. Par contre, quand je consulte mon monde avec des
sondages en ligne, bien là, j'ai soudainement 200, 300, 400, 600,
1 000 participants qui viennent me répondre, qui viennent m'orienter
avec des consultations en ligne par écrit dans le confort de leur salon, mais,
si je leur demande de venir me voir en salle, j'ai entre zéro et deux, trois
personnes, les deux, trois qui sont toujours à peu les mêmes, en tout respect,
mais ça ne me donne pas l'opinion de la population. Donc, d'ouvrir le cadre
législatif pour permettre ce type de consultation là, on est très d'accord avec
ça.
Mme Laforest : OK.
L'autre chose, c'est que, dans votre mémoire, vous demandez de rendre
facultatif, par exemple, pour une MRC, le refus de se prononcer sur la
conformité de règlement pour les MRC. J'aimerais avoir plus de détails.
M. Dyotte (Normand) : Oui.
Bien, en fait, tout simplement, c'est dans le but qu'effectivement on puisse
avoir le pouvoir de le faire comme nous l'avons aujourd'hui. C'est important
pour nous de pouvoir, effectivement... pouvoir confirmer, en fait, les demandes
faites par les municipalités à l'intérieur d'une MRC. Alors, ce changement-là,
dans le fond, nous enlève un certain pouvoir, alors c'est important de pouvoir
le laisser comme il est actuellement, là, aux MRC.
Mme Laforest : OK. OK.
Au niveau du zonage. Là, c'est sûr qu'au niveau du zonage, nous, on en parle
beaucoup, puis c'est important de le... on le voit, là, avec la population qui
s'est déplacée en région. Pour les projets, par exemple, pour accroître l'offre
de logements, on entend que cette possibilité-là ne serait que pour les grandes
municipalités. Est-ce que vous croyez, justement, que la possibilité de
densifier autant dans les plus petites municipalités que dans les grandes
villes peut se faire?
M. Côté (Daniel) : Effectivement,
on parle, à ce moment-là, de densification douce. On ne s'attend pas à ce que,
dans un village de 300 habitants, apparaisse une tour de 40 étages.
Par contre, si on est capable d'ouvrir la réglementation, la législation pour
permettre une deuxième unité d'habitation sur un même terrain, c'est ce qu'on
appelle la densification douce. Donc, on est bien ouverts à ça. Ça nous permet,
en même temps, de maximiser nos infrastructures, d'avoir plus de contribuables
qui contribuent aux mêmes kilomètres d'infrastructures, d'aqueducs, d'égouts,
ou routières, ou de déneigement, ou de collecte des matières résiduelles. Donc,
en soi, c'est une façon pour les municipalités d'économiser ou d'arriver à
un... au même... en fait, au même degré de service mais avec plus de
contribuables qui paient la facture. Donc, c'est une façon aussi d'y arriver.
En même temps, on diminue les déplacements
de la population. Si on se concentre dans un certain endroit, plus de
possibilité de services de proximité, moins de déplacements, moins d'émissions
de gaz à effet de serre. Donc, on fait d'une pierre plusieurs coups avec des
méthodes de densification douce comme celles-là.
• (12 h 30) •
Mme Laforest : OK. Puis moi,
j'ai juste une... peut-être, plus rapidement, une dernière question. Au niveau
du régime de monitorage, parce qu'on dit «ça va prendre des cibles, des
indicateurs», êtes-vous à l'aise avec cette... si je peux dire, pas
l'obligation de résultat, mais, en même temps... Si on regarde, dans le passé,
les... Quand on est arrivés en poste, il y avait comme 35 milliards de
déficits au niveau des infrastructures en eau au Québec. Donc, c'est sûr que
nous, on dit : La priorité, c'est l'eau, l'eau potable, les... je vois, M.
le maire, évidemment, les infrastructures en eau. Alors, au niveau du
monitorage, comment vous voyez... Qu'est-ce que vous pourriez nous proposer
comme solution?
M. Côté (Daniel) : Je
vais peut-être débuter la réponse et laisser Jean-François la compléter. En
fait, à la base, on est à l'aise avec tout ça, pour autant qu'on donne le
maximum de latitude que possible à chacun des milieux pour respecter les
particularités de chacune des régions ou de chacun des milieux. Est-ce que,
Jean-François, tu pourrais compléter?
M. Sabourin (Jean-François) :
Oui. Bien, en fait, tu sais, on a travaillé le dossier, à l'Union des
municipalités, depuis déjà plusieurs années, ça fait plusieurs années qu'on
sait que ça s'en vient en tant que partenaire. On avait identifié quatre
conditions gagnantes, la première étant que... justement, que les cibles
soient... les objectifs soient déterminés en collaboration avec les
municipalités. En tout cas, ça, on a d'autres démarches à l'extérieur de la
loi. La loi est une loi de procédure, mais son contenu, effectivement, vous le
savez aussi bien que moi, mais va être défini, là, dans le cadre des
orientations gouvernementales. Il y a une démarche actuellement dans le cadre
de la PNAAT là-dessus. Ensuite, toute la question de tenir compte des
particularités régionales, donc, ça, c'est une autre des conditions gagnantes, là,
comme le mentionnait M. le Président, d'avoir davantage de latitude. Donc, on
se donne un objectif, donc une cible, mais c'est aux municipalités, aux MRC,
communautés métropolitaines de décider comment, elles, souhaitent atteindre ces
cibles-là. Après ça, on pourra voir, si on ne les <atteint pas, qu'est-ce
qu'on fait...
>
12 h 30 (version révisée)
< M. Sabourin (Jean-François) :
...communauté métropolitaine de décider comment elles souhaitent
atteindre ces cibles-là. Après ça, on pourra voir, si on ne les >atteint
pas, qu'est-ce qu'on fait. On peut modifier, on peut adapter et réviser nos
documents de planification, nos réglementations, mais la latitude de le faire,
pour nous, c'est important, c'est le respect du rôle des municipalités. C'est
comme ça que la loi fonctionne depuis quand même 40 ans. Pour nous, c'est
important.
Et puis, bien, ensuite, bien, la dernière
chose, bien, c'est la question du monitoring, que ça n'implique pas des ressources
humaines et financières qui soient beaucoup trop importantes, là, pour les
municipalités, pour la mise à jour, là, de ces indicateurs de performance là,
pour le monitoring. Donc, ça, c'est les conditions qu'on a fixées depuis
longtemps. Et on travaille, là, avec les équipes gouvernementales là-dessus, par
ailleurs, à l'extérieur du chantier législatif en cours. Merci.
Mme Laforest : Merci. C'est
tout pour mes questions, moi, alors je vais laisser les collègues poser d'autres
questions.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui...
Vous avez du temps encore. Il reste neuf minutes si vous avez... Député de Lac-Saint-Jean.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
...un peu parce qu'on... Vous avez dit que vous étiez... Vous avez parlé du
sondage incitatif, tout ça, que... en tout cas, ça semblait être intéressant,
là, de votre côté. Moi, je voudrais savoir : Est-ce que vous pensez que ça
va être aussi applicable autant pour les petites municipalités que les grandes
municipalités, les grandes villes? J'aimerais vous entendre là-dessus.
M. Côté (Daniel) : La
réponse serait oui. En fait, c'est applicable à tout le monde, ça fait que
je... on ne voit pas nécessairement de problématique là-dessus. Tout ce qu'on
peut faire pour favoriser la création de logements, ou une densification douce,
ou d'avoir plus de contribuables pour payer le même kilomètre d'infrastructure,
tout ce qui va dans ce sens-là, pour nous, c'est positif.
Mme Jeannotte : ...c'est
bon?
Le Président (M. Schneeberger) :
...
Mme Jeannotte : Bien
écoutez, moi, je vais être dans le même sens que mon collègue : Pensez-vous
qu'on devrait être encore plus robuste et exiger que les municipalités fassent
plus de densification? Là, présentement, on est incitatif. Pensez-vous qu'on
devrait aller plus loin dans un contexte où, justement, il y a une pénurie de
logements, et tout? J'aimerais vous entendre, oui.
M. Côté (Daniel) : Bien,
en fait, on est les garants de l'autonomie municipale, hein? Nous, on plaide
pour l'autonomie municipale, se faire imposer des trucs dans nos champs de
compétence, ce n'est pas trop notre dada. Donc, qu'on... qu'on aille de manière
incitative, qu'on invite les municipalités, qu'on montre les avantages d'aller
de cette manière-là, qu'on... même, qu'on aide financièrement les municipalités
à aller de l'avant avec des mesures favorisant une densification douce, ça, c'est
de la musique à nos oreilles. Se le faire imposer, ça, on aime un peu moins ça
parce que ça dépend de la réalité de chacun des milieux : il y en a qui
sont... qui vont avoir plus de facilité à aller de l'avant avec de la
densification douce ou forte, et il y en a d'autres pour lesquels ça ne pourra
pas parler ou ce ne sera pas applicable sur le terrain. Donc, l'obligation, on
a toujours plus de réserve là-dessus.
Mme Jeannotte : Bien, je
pourrais peut-être la poser autrement : Quels vont être les incitatifs, de
votre côté? Est-ce que l'Union des municipalités du Québec envisage des mesures
pour aider à la densification dans tous les milieux ruraux, semi-urbains,
urbains?
M. Côté (Daniel) : En
fait, on peut en faire la promotion, on peut fournir des guides, etc. C'est
plus dans ce sens-là qu'on pourrait aller. Est-ce que Jean-François ou Normand
pourrait compléter la réponse?
M. Dyotte (Normand) : Bien,
je peux y aller, M. le Président, oui.
Bien, en fait, c'est sûr, comme l'a dit M. Côté,
bon, le contexte aussi, là, particulier de chacune des municipalités est à
prendre en considération, c'est clair. Oui, il y en a qui peuvent densifier d'une
façon plus importante, d'autres moins, ça dépend du contexte, ça dépend aussi
de l'environnement. Et je pense que le zonage qu'on a dit tantôt, qu'on a
annoncé aussi, je pense qu'il est quand même intéressant parce que ça donne des
outils de plus. Ce qu'on veut, ce sont des outils. Alors, après ça, des
décisions peuvent être prendre localement au niveau de la MRC, etc. Mais ça, c'est
important pour nous, je pense : c'est le coffre à outils, et, après ça,
chacun peut décider qu'est-ce qu'il en est.
Avec ce nouveau zonage-là, qui pourrait
être applicable... donne, en fait, des poignées supplémentaires à l'ensemble
des municipalités envers des promoteurs, où ils veulent négocier actuellement
de gré à gré pour améliorer les infrastructures alentour d'un développement.
Alors... Alors là, ça donne un outil de plus pour dire : Bien, écoute... au
promoteur, maintenant il y a une certaine base que tu dois respecter. Et, ça,
on y tient parce qu'on veut faire du développement durable, on veut faire des
logements sociaux, comme l'a dit Mme la ministre, etc. Donc, on veut vraiment
faire des milieux de vie et, avec ces outils-là, bien, ça nous aide
effectivement à aller de l'avant.
Mme Jeannotte : Parfait.
Je peux... S'il n'y a pas d'autre question, j'en aurais une dernière, mais
allez-y, oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui. C'est
une bonne question parce que, dans le projet de loi n° 67... Oui, Gaspé,
vous l'avez très, très bien fait, on donnait la possibilité aux municipalités
pendant trois ans, là, don de terrains, subventions, crédits de taxes, pour
accélérer l'offre de logements. Puis on voit parfois que les municipalités, c'est
long puis... même la lenteur des permis dans les municipalités, on le constate
très, très bien. Alors, qu'est-ce que le projet de loi pourrait ajouter de plus,
avec ce qu'on a mis dans le projet de loi n° 67, d'après vous? Qu'est-ce
qui pourrait changer de par ce qu'on a permis aux municipalités dans le projet
de loi n° 67?
M. Sabourin (Jean-François) :
Oui. Bien, en fait, bien, comme le disait M. Dyotte, le projet de loi
donne beaucoup d'outils aux municipalités pour faire plus, pour faire mieux,
notamment en allégeant l'approbation référendaire, qui est quand même quelque
chose qui est compliqué et qui apporte beaucoup de complexité. Souvent, en
fait, c'est des intérêts particuliers, que ce soit de promoteurs qui se nuisent
entre eux, c'est un peu< détourné...
M. Sabourin (Jean-François) :
...Souvent, en fait, c'est des intérêts particuliers, que ce soit de
promoteurs qui se nuisent entre eux, c'est un peu >détourné. Bien, en
précisant, en donnant l'outil de... justement, l'ajout d'unités d'habitation
accessoires, par exemple, ou en ajoutant, par exemple, de 33 %, là, du
tiers, là, la densité sur un lot, bien, on vient couvrir, simplifier les
procédures pour tout un paquet de situations où est-ce qu'on augmente de
manière balisée... raisonnable la densité permise sur un territoire, mais on simplifie
beaucoup les procédures administratives. Puis ça, ça va permettre d'accélérer
la construction de logements, c'est sûr et certain, puis d'atteindre les
objectifs, là, de consolidation des milieux urbains, là, qui sont... c'est ça,
qui sont énoncés dans la vision gouvernementale.
Mme Laforest : OK. Bien,
merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va...
Mme Jeannotte : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Il reste du temps.
Mme Jeannotte : ...naturels.
Est-ce que je peux vous entendre là-dessus? Ce n'est pas clair, ce que vous
avez dit, de ce côté-là.
M. Sabourin (Jean-François) :
Oui, c'est un peu technique, là, mais, en fait, c'est toute la question de
l'expropriation déguisée.
En ce moment, la ligne rouge, là, qu'est-ce
qui est de l'expropriation déguisée ou pas, ce n'est pas clair. C'est quoi, un
usage raisonnable d'un terrain, avec les décisions récentes des tribunaux... ce
n'est pas vraiment clair. Et, aussi surtout, c'est que ça mène à des
indemnisations qui seraient prévues automatiquement, en fait, parce que la loi
ne le prévoit pas, qu'il n'y a pas d'indemnité. Ça fait que, par exemple, on
restreint le développement sur un territoire, mais on restreint... le potentiel
de développement, donc la valeur potentielle du terrain.
Donc, cette valeur d'indemnisation... Ce
qui tend à être la norme dans les décisions... des jugements récents, c'est de
dire : Il faut que la municipalité indemnise la personne pour ça. Ça, ça
va à l'encontre, selon nous, là, de tout ce qui est l'historique de l'urbanisme
au Québec. Un changement de zonage, ça peut faire prendre de la valeur à un
terrain, ça peut en faire perdre, mais ces décisions-là sont prises dans
l'intérêt collectif, sont prises dans l'intérêt commun. Si on achète un
terrain, bien, c'est un risque à prendre, c'est une spéculation de dire :
Est-ce qu'on va... Est-ce que le terrain va prendre de la valeur ou est-ce
qu'il va en perdre? C'est un choix personnel. Mais, après ça, il y a des choix
collectifs qui découlent des orientations gouvernementales en aménagement du
territoire, qui passent par la planification. Si on dit : On restreint le
développement dans un secteur naturel parce qu'on veut le conserver, on a un
corridor de biodiversité à établir, bien, c'est typiquement ce genre de cas là
où est-ce que la municipalité va faire face à des poursuites. Puis, bien, ça,
pour nous, c'est important de définir clairement : Non, tu sais, ces
pouvoirs de zonage là sont légitimes, ne mènent pas à des indemnisations si on
ne dépasse pas, justement, une ligne rouge, qui n'est malheureusement pas
définie dans la loi, mais qu'on souhaiterait qui soit définie, là. Donc, c'est les
cas, là, qui mènent à des indemnisations, là, c'est ce qu'on voulait dire par
là.
Mme Jeannotte : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Alors, plus de question de votre côté? OK. Alors...
Une voix : Non, j'aurais...
Ah! Il nous reste-tu du temps, M. le Président?
Le Président (M. Schneeberger) : Bien,
il reste du temps, mais on avait convenu peut-être de couper. Alors, moi, ça ne
me dérange pas, si vous voulez avoir cinq minutes pour dîner tantôt, c'est...
vous allez l'assumer.
OK, alors nous en sommes maintenant du
côté de l'opposition officielle, et vous avez 12 min 23 s pour
votre questionnement.
Mme Dufour : Merci, M.
le Président. Vous avez fait... à la recommandation 2, là, vous parlez d'encadrer
l'indemnité, là. Ce serait peut-être intéressant d'élaborer ce que vous voulez
dire exactement par... Quand vous dites : Encadrer l'indemnité à verser
pour les cas prévus par la loi, comment vous le... vous voyez ça, cette
indemnité-là? Parce que ce n'est pas précisé ici.
M. Sabourin (Jean-François) :
Bien, en fait, c'est, justement, la ligne rouge que j'évoquais : qu'est-ce
que... c'est quoi qui mène à une indemnité ou pas. On peut, par exemple,
dire... un exemple concret, là, ça peut être une densité à l'hectare, par
exemple.
• (12 h 40) •
Mme Dufour : Vous parlez
de la ligne bleue, j'imagine? Mais je l'aime, qu'elle soit rouge, mais
j'imagine que vous parlez de la ligne bleue?
M. Sabourin (Jean-François) :
Un autre projet encore... En fait... Oui. En fait, ligne rouge, ce que je
veux dire, c'est est-ce que c'est noir ou c'est blanc. En ce moment, la
zone de gris est très grande, avec les jugements, est-ce qu'on a... est-ce que
c'est considéré ou pas comme une expropriation déguisée. Et, nous, ce qu'on
souhaiterait, c'est, justement, que ce soit noir ou blanc.
Ça fait que, par exemple, si on dit :
Une densité de deux logements à l'hectare, ce n'est pas considéré comme une expropriation
déguisée, qu'on le précise dans la loi comme on le fait déjà pour la question
des droits acquis. Dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, à
l'article 113, on définit que les droits acquis, une municipalité ne peut
pas laisser moins de six mois sans qu'il y ait une activité. Ça fait que
quelqu'un peut arrêter son activité pendant quatre mois, mais elle ne va pas
perdre son droit acquis. Une municipalité ne peut pas aller à zéro ou à deux
jours, là, tu sais. Ça, c'est dans la loi, la ligne est rouge, est claire, est
écrite. Est-ce qu'on peut avoir la même chose pour se prémunir des
expropriations déguisées? C'est ça qu'on demande. Donc, quand on... encadrer
l'indemnité, c'est à partir de quand on est obligé de verser une indemnité. Si
on veut dire : Nous, on... ici, on fait zéro logement à l'hectare parce
que c'est un milieu naturel de grande qualité, bien là, on va verser une
indemnité, on va passer par ce qu'on appelle le processus d'expropriation
complet, là, le vrai processus, là.
Mme Dufour : Mais,
lorsque le processus d'expropriation... Puis là il y aura effectivement un
projet de loi, là, je comprends, qui va être déposé éventuellement. Mais toute
la portion de la plus-value de s'il y avait eu un projet, profits potentiels,
vous n'en parlez pas ici, mais, j'imagine, votre position est assez claire, là.
M. Sabourin
(Jean-François) : Bien, <effectivement...
Mme Dufour :
...vous...
vous n'en parlez pas ici, mais, j'imagine, votre position est assez claire, là?
M. Sabourin
(Jean-François) :
Bien, >effectivement.
M. Côté (Daniel) : Bien,
en fait, oui. Tu pourrais poursuivre.
Mais, en fait, la problématique de fond,
je fais juste un pas en arrière... la problématique de fond, c'est que, dans
les dernières années, la jurisprudence a évolué en fonction des intérêts
individuels versus les intérêts collectifs.
On est évidemment... en fait, je suis
avocat de profession, je ne me positionnerai pas contre les tribunaux,
évidemment, mais vous comprendrez que, si... Le tribunal va interpréter la loi
et il va se rebaser sur la jurisprudence pour réétablir les prochaines
décisions, etc. Donc, si on ne recadre pas la loi dans le sens de favoriser
l'intérêt collectif, on est en train d'avancer tranquillement dans une...
jurisprudence qui favorise de plus en plus les intérêts individuels. Ça donne
lieu à des poursuites qui... à des montants astronomiques. Pensons au Quartier
Melrose, qui poursuit la ville de Rosemère pour 278 millions de
dollars en raison d'une soi-disant expropriation déguisée. À un moment donné, c'est...
ça donne place à des aberrations comme celle-là, d'où l'importance de recadrer
un peu le cadre juridique pour redonner une nouvelle orientation qui sera
appliquée par les tribunaux, pour la suite. Donc... voilà.
Mme Dufour : Parfait.
Merci beaucoup. Recommandation 6, vous parlez d'augmenter les délais pour
donner suite aux demandes de la ministre, et là vous ne précisez pas de combien
de temps vous voulez l'augmenter.
M. Sabourin (Jean-François) :
Bien, en fait, ces délais-là n'ont pas augmenté depuis les débuts de la loi,
donc c'est six mois pour se conformer et deux ans pour une révision. C'est
quand même... Comment est-ce qu'on fait de l'urbanisme au XXIe siècle, ça
prend quand même, des fois, peut-être un peu plus de temps, ça demande peut-être
un peu plus d'attention, donc on demande de les augmenter. Combien? Bien, ça,
c'est à avoir une discussion supplémentaire, parce que est-ce que c'est deux fois
plus longtemps? Par exemple, ça pourrait être un an pour une modification,
quatre ans, ça peut être une option à regarder. Mais il y a peut-être plus de...
peut-être des données empiriques qui pourraient être utilisées par rapport à
ça. Ça, on laisse ça à la discrétion du législateur. On n'a pas de position.
C'est sûr que, tu sais, comme union, on défend les positions de notre conseil
d'administration, qui n'a pas pris une position spécifiquement là-dessus, sur
les délais, mais de l'augmenter, oui.
Mme Dufour : Parfait. Bien,
je vous ferai remarquer que la ministre aussi demande de s'augmenter son délai
de... pour pouvoir répondre aux nouvelles versions, là, de schémas. Donc, je
comprends votre position à ce sujet-là.
Vous parlez de rendre facultatif de
refuser de se prononcer sur la conformité pour les MRC, là. Je sais ce que vous
avez déjà élaboré un petit peu avec la ministre. Peut-être que je n'irai pas là-dessus
finalement.
Par contre, limiter l'obligation de
communiquer des informations, là, vous disiez, là, tu sais, de limiter, que les
municipalités n'aient pas à transmettre nécessairement de l'information aux MRC
pour faire le monitorage. Mais comment vous voyez, à ce moment-là, qu'un
monitorage se ferait pour la politique nationale éventuellement? Le bilan
national en aménagement du territoire, comment on le ferait si les
municipalités ne transmettent pas d'information aux MRC?
M. Côté (Daniel) : Je
vais peut-être débuter la réponse et laisser Jean-François répondre de façon
plus spécifique à votre question.
En fait, depuis certaines années, on a une
tendance à tout lancer dans la cour des MRC qui n'ont pas nécessairement toutes
les ressources requises pour tout, tout faire la job qu'on leur envoie. Depuis
un certain temps, on voit cette tendance-là, alors qu'on voit, dans les
municipalités de centralité ou dans les cités régionales, beaucoup plus de
ressources qui sont affectées à ce type de dossiers là.
Je vous donne exemple, un exemple local,
encore. Mon équipe à l'urbanisme, à la ville, a sept employés. Mais, à la MRC,
j'ai un aménagiste. Ça fait que, si je prends la job de mes sept employés de ma
ville plus ceux-là des autres municipalités de la MRC, j'envoie tout dans la
cour de mon seul et unique aménagiste de la MRC, ça peut arriver qu'on se
trouve avec une forme d'aberration ou une forme de... dans le fond, que ça ne
devienne pas productif, que ça devienne contre-productif.
Ça fait que ça, c'est un peu... exemple
plus large. Mais Jean-François pourra aller plus dans le détail sur le pourquoi
on en arrive à cette conclusion-là.
M. Sabourin (Jean-François) :
Bien, en fait, c'est pour éviter aussi... Il y a ça dans plusieurs autres
lois qu'on va voir, dans les relations entre les différents paliers de
gouvernement notamment, par exemple, sur tout ce qui concerne la Loi sur
l'accès à l'information, là, pour prévoir... pour éviter qu'il y ait... il
suffit qu'il y ait une personne dans une municipalité qui dit : Ah! bien,
moi, je veux tout ce que vous avez, là : au moins, de dire... de prévoir
pour faire quoi, dans quelle mesure, à quel moment puis avec quels délais. C'est
le genre de choses qu'on voulait peut-être baliser pour éviter des cas
exceptionnels. On s'entend, on... de manière générale, il y a une très bonne
collaboration. Mais il peut arriver... il suffit d'une personne qui se dit :
OK, moi, je veux avoir toute l'information disponible : on passe tout notre
temps à donner cette information-là plutôt qu'à faire notre travail de planification
et de réglementation.
Mme Dufour : Dans le
fond, c'est ça, dans le fond, ce serait plutôt de limiter le nombre
d'informations transmises, non pas limiter le transfert d'informations. C'est
ce que je comprends?
M. Sabourin (Jean-François) :
De bien baliser, oui.
Mme Dufour : De bien
baliser. Excellent. Puis est-ce que vous allez nous faire des recommandations
sur le... le type d'information qui... c'est correct et d'autres qu'il ne
faudrait pas aller?
M. Côté (Daniel) : On
pourra, <effectivement...
Mme Dufour : ...le type
d'information qui... c'est correct et d'autres qu'il ne faudrait pas aller?
M. Côté (Daniel) :
On
pourra, >effectivement, oui.
Mme Dufour : Excellent.
Merci. Je vous demanderais peut-être de préciser, à la page 10, le système
de monitorage, là. Vous avez : «Que les objectifs sont... soient
déterminés par le gouvernement du Québec et les municipalités concernées, les
conditions qui doivent être respectées pour une implantation réussie d'acteurs.» Vous
vouliez dire quoi par ça exactement?
M. Sabourin (Jean-François) :
En fait, bien, tu sais, si on se dit : On veut agir, par exemple, sur
un pourcentage de canopée, donc l'espace, là, du périmètre urbain, par exemple,
qui est couvert par des arbres, bien, on se dit : OK, on a une cible, actuellement
on est à 15 %, on voudrait amener ça à 17 %. Bien, nous, ce qu'on
souhaite, c'est, par exemple, à l'échelle nationale, bien, c'est que, dans une
municipalité comme Gaspé, par exemple, ce n'est pas la même chose que dans une
municipalité comme Candiac, bien, que chaque municipalité puisse dire :
Bien, chez nous, nous, on peut aller en faire un peu plus. Candiac, bien, La
ville sous les arbres, c'est ça, exactement, où est-ce qu'il y a un grand
potentiel d'en faire un peu plus, bien, allons-y. Gaspé, bien, vous... en tout
cas, il y a un territoire qui est... urbain qui est... tu sais, qui est assez
concentré, mais, autour, il y en a, de la nature, là. Donc, que, justement, les
municipalités soient impliquées dans le choix. Oui, l'indicateur est là, mais
quel niveau est-ce qu'on va atteindre de notre côté pour contribuer à
l'atteinte des objectifs nationaux, bien, ça, les municipalités, pour nous,
municipalités autant au niveau régional que local, là, ont un rôle majeur à
jouer, là.
Mme Dufour : Parfait.
Merci. Je vais aller tout de suite à la page 11. Vous n'avez pas fait
cette recommandation-là et ça m'a surpris. Il y a... Dans le fond, on dit que «le
sommaire de consultations publiques — parce que, là, on serait avec
une consultation écrite — doit être déposé lors de la prochaine
séance du conseil». On s'entend que, des fois, c'est très court, les... Moi, en
tout cas, quand j'étais à la ville de Laval, là, c'était le troisième jeudi,
puis la séance du conseil, c'était une semaine et demie plus tard. Donc, vous
n'avez pas soulevé ça comme un enjeu, le délai?
M. Côté (Daniel) : Ce
qu'on soulève comme un danger, c'est le contenu du sommaire, c'est la longueur
du sommaire. Est-ce que... Si on exige un verbatim de tout ce qui s'est dit et
tout ce qui s'est fait, c'est impossible d'arriver... d'y arriver. Donc, si on
vient cadrer le sommaire de façon à ce que ce soit un véritable sommaire, un
genre de sommaire exécutif, un «one-pager» ou sur deux pages, quelque chose qui
rapporte globalement les propos, c'est digeste. Si on nous demande un verbatim,
c'est indigeste. Donc, de cadrer le contenu du sommaire, c'est ce qui va être
important pour la suite des choses.
Et M. Dyotte voulait compléter.
M. Dyotte (Normand) : Juste
pour compléter, effectivement, rapidement. Alors, ce qui est important, encore
une fois, c'est d'avoir la flexibilité. Donc, de soumettre le rapport, c'est
correct, mais il peut y avoir différentes... diverses formes de... de rapports.
À titre d'exemple, ça peut être un vidéo aussi de ce qui aura été, là, tourné
lors de la consultation publique. Alors, on sait que le délai, il très court,
justement, donc c'est la prochaine séance, alors ça prend une flexibilité du
type de rapport qu'on voudrait soumettre pour que tout soit conforme.
Mme Dufour : OK. Donc,
vous ne voyez pas d'enjeu avec les délais?
M. Côté (Daniel) : Ça va,
pour autant que le sommaire est un véritable sommaire.
Mme Dufour : OK. Parfait.
Puis je ne sais pas combien de temps il me reste, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) :
Deux minutes.
Mme Dufour : Deux
minutes. La suspension de l'émission de permis pour... lié à la capacité d'un
système d'alimentation en eau, il est prévu dans le projet de loi que ce soit
limité à deux ans. Est-ce que vous voyez que ça peut devenir un enjeu pour... dans
certains cas?
M. Côté (Daniel) : En
soi, c'est une avancée significative, de... d'avoir, d'obtenir ce pouvoir-là.
Ça, on le demandait et on salue le fait de pouvoir avoir ce nouveau pouvoir là.
Ça répond à des cas comme on a vus dans les derniers temps à
Saint-Lin-des-Laurentides ou à La Prairie, par exemple, où on a des
problématiques rattachées, en fait, à... il y a une pression de développement,
mais les réseaux d'aqueduc et d'égout sont... ne suffisent pas à la demande.
Donc, le fait de pouvoir contrôler tout ça et ne pas être obligés d'émettre de
permis, c'est, en soi, une bonne nouvelle. La limite de deux ans, on n'a pas de
mandat précis à cet effet-là, du conseil d'administration, cependant, on pourra
contribuer à la suite des travaux, regarder si ça tient la route ou pas, en
termes de délais.
• (12 h 50) •
Mme Dufour : Parfait.
J'aurais 1 000 autres questions, mais que pensez-vous du zonage
différé qui a été proposé par l'Ordre des urbanistes du Québec? Donc, que ce
n'est pas le «bonus zoning» qu'on trouve aujourd'hui, mais vraiment de
permettre, par exemple, plus d'étages pour des projets spécifiques. Par exemple,
des coops en habitation qui feraient du logement social, de leur permettre
d'emblée de faire plus de densité que si c'était un projet privé. Ça, vous n'en
avez pas...
M. Sabourin (Jean-François) :
Oui. En fait, on n'a pas pu lire le mémoire, là. On n'a pas accès aux
mémoires comme vous, comme parlementaires. Mais, en fait, le zonage différé, bien,
je sais qu'il y a déjà des mécanismes qui existent, là, avec les zones de
réserve, par exemple, avec le zonage incitatif, mais ça pourrait valoir la
peine de regarder davantage en détail, là. On n'a pas de position comme union
pour le moment là-dessus. On est...
Mme Dufour : Tu sais, dans
le fond, c'est d'avoir un zonage distinct selon le type de projet, mais pour le
même terrain.
M. Sabourin (Jean-François) :
OK. Oui, c'est ça. Puis... Oui... bien, en tout cas, ça pourrait être
quelque chose à regarder. Plus qu'il y a d'autonomie dans les choix municipaux,
habituellement, on est d'accord avec ça.
Mme Dufour : Excellent.
Excellent. J'imagine, mon temps est écoulé?
Le Président (M. Schneeberger) :
22 secondes.
Mme Dufour : 22 secondes.
Un bilan... le bilan, là, national, vous le verriez fait par la ministre ou par
un organisme indépendant?
M. Côté (Daniel) : Moi,
je ne me suis <jamais...
Mme Dufour :
...verriez
fait par la ministre ou par un organisme indépendant?
M. Côté (Daniel) :
Moi,
je ne me suis >jamais posé la question. Jean-François?
M. Sabourin (Jean-François) :
On n'a pas de position non plus là-dessus. Dans le projet de loi, c'était
quelque chose qui nous convenait, là, la situation actuelle de... donc, que ce
soit le ministère, là, donc la ministre qui en soit responsable en tant que
responsable de l'aménagement du territoire au niveau national.
Mme Dufour : Parfait. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Merci beaucoup. Alors, nous avons fini pour la... premier groupe d'opposition.
Nous en sommes maintenant au deuxième groupe. M. le député de Taschereau, la
parole est à vous pour quatre minutes.
M. Grandmont : Merci, M.
le Président. Merci, MM. Côté, Dyotte et Sabourin, pour votre présence
aujourd'hui, pour votre contribution fort appréciable.
J'aimerais vous amener rapidement sur la
recommandation 13 : «Abroger l'article 246 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme.» On comprend qu'on parle des claims miniers
principalement. Bon. On a déjà discuté de ça avec la ministre responsable de
cet enjeu-là au gouvernement, elle nous répondait : Il y a une mesure qui
existe, là, les territoires incompatibles avec l'activité minière. Est-ce que,
pour vous, dans le fond, c'est parce que ça ne marche pas, les TIAM, au Québec?
M. Côté (Daniel) : En
fait, le processus au niveau des TIAM est un peu lourd. Il y a toujours une
prérogative du ministère par-dessus la prérogative des municipalités et des
MRC, de sorte qu'on arrive quand même à une conclusion où les droits miniers
ont préséance bien souvent, bien trop souvent, sur les droits des
municipalités.
L'article 246 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme est celui qui consacre que les droits miniers ont
préséance sur toute réglementation d'urbanisme ou toute réglementation
municipale, ce qui est devenu, à terme, aujourd'hui, un non-sens. C'est pour ça
qu'on réclame continuellement l'abrogation de l'article 246 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme.
Je peux vous dire, en fait, là, là,
maintenant, l'exploration, l'exploitation pétrolière sont interdites au Québec.
Mais je l'ai vécu dans mon territoire municipal, où l'article 246 de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, s'il avait été abrogé, je n'aurais pas
été pogné avec une... excusez l'expression, avec une rupture sociale. Je
n'aurais pas été aux prises avec des débats acrimonieux entre propétrole et
anti-pétrole sur mon territoire, où des familles se sont divisées, où la guerre
a pogné au sein de la municipalité.
Cet article-là, il date d'une autre époque,
il date d'une époque où il y avait moins de gens sur le territoire, il date
d'une époque où les minières pouvaient aller où est-ce qu'elles voulaient,
quand elles le voulaient, donc l'abroger, ce serait, en soi, un élément de
modernité.
M. Grandmont : Parfait.
Merci. Rapidement, je vais vous amener aussi sur votre recommandation 14,
qui fait un peu écho, je trouvais, à votre recommandation qui touchait les
centres de services scolaires. On touche à l'exemplarité de... de l'État. On
comprend que le gouvernement lui-même puis ses sociétés d'État ont beaucoup
d'infrastructures, que ce soient les SAQ jusqu'aux centres de services, les
hôpitaux, etc.. Vous parlez d'effets déstructurants sur votre territoire.
Pouvez-vous nous donner deux, trois exemples de ce que ça peut occasionner
comme effets déstructurants?
M. Côté (Daniel) : Bien,
quelques exemples. En fait, on a vu dans certaines villes les... des centres de
services scolaires qui vont imposer leur choix au niveau du terrain qu'ils
veulent. En fait, la nouvelle... la loi n° 40 fait en sorte qu'on est
obligé de leur fournir les terrains. Mais c'est... on est obligé de leur donner
un cadeau, mais c'est eux autres qui choisissent l'emplacement du cadeau, la
grosseur du cadeau, l'étendue du cadeau, mais on... et on doit payer. Mais on
n'a pas un mot à dire, comme villes, sur le choix en question. Ça vient
déstructurer un peu nos milieux urbains.
Je peux citer l'exemple de Saint-Eustache,
par exemple. Dans le cas de Saint-Eustache, ils ont exigé... en fait, le centre
des services scolaire a exigé que la ville fournisse un terrain. Ça va, mais
ils l'ont choisi... un terrain qui est occupé par un parc municipal qui vient
d'être aménagé. La ville vient de mettre des sous dans un parc municipal, le
centre de services scolaire a dit : Aie! Ton parc, tu vas me défaire ça,
je mets une école là-bas. C'est en dehors du milieu urbanisé, en plus, et...
mais la municipalité n'a pas le choix de le fournir. Puis, quand même que le
terrain vaudrait des millions de dollars, elle n'a pas le choix de le fournir. La
ville de Laval estime que pour les 10 prochaines années, c'est
120 millions de dollars qu'elle devra décaisser pour fournir des
terrains aux centres de services scolaires. À Mercier, le centre de services
scolaire aussi veut un terrain qui est au bout d'un quartier résidentiel. On
n'est pas en mode de densification, là. On s'éloigne. On fait de l'étalement
urbain avec une école. On va faire une grosse école sur le bout d'un quartier
résidentiel, on va envoyer les jeunes en autobus là-bas puis on va recréer une
forme de nouveau quartier... en favorisant l'étalement urbain.
Ça fait qu'à quelque part ce serait le fun
que quelqu'un parle aux centres de services scolaires, leur dise de rentrer
dans le moule de la pénate et d'appliquer les méthodes de densification qu'on
souhaite, qu'ils construisent aussi plus en hauteur. Ça se fait, des écoles en
hauteur, pourquoi il faut toujours les étaler sur des immenses terrains à un
seul étage? On devrait revoir ces façons de faire là. L'État devrait être
davantage exemplaire à cet effet-là, en commençant par les centres de services
scolaires puis en commençant aussi par payer les terrains des centres de
services scolaires.
M. Grandmont : Parfait.
Merci. Est-ce que j'ai encore du temps? Non? C'est terminé?
Le Président (M. Schneeberger) : Non.
Bien, trois secondes.
M. Côté (Daniel) : J'ai
été trop long. Désolé.
Le Président (M. Schneeberger) :
C'est bon.
M. Grandmont : Rapidement,
sur le...
Le Président (M. Schneeberger) : Bien
non, c'est fini, c'est terminé.
M. Grandmont : Ah! c'est
beau. Parfait.
M. Côté (Daniel) :
Désolé.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci aux membres de l'Union des municipalités du Québec pour votre précieuse
contribution.
Je suspends la séance quelques instants pour
permettre au prochain groupe de venir prendre place.
(Suspension de la séance à 12 h 56)
(Reprise à 13 heures)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous allons reprendre. Alors, je salue les membres de l'Association des
aménagistes régionaux du Québec. Vous avez 10 minutes de temps de parole
pour présenter votre exposé et, par la suite, nous procéderons à l'échange avec
les membres de la commission. La parole est à vous. Juste peut-être vous
présenter initialement.
Association des aménagistes régionaux du Québec
(AARQ)
M. Lapointe (Martin) : Oui.
Bonjour. Martin Lapointe, donc, président de l'Association des aménagistes
régionaux du Québec et directeur à l'aménagement du territoire dans la MRC de L'Assomption,
donc, qui est sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal.
M. Lebel (Philippe) : Bonjour.
Philippe Lebel. Je suis deuxième vice-président de l'Association des
aménagistes régionaux du Québec et directeur de l'aménagement du territoire à
la MRC des Sources.
M. Lapointe (Martin) : Mme
la ministre, M. le Président, Mmes, MM. les députés, l'Association des
aménagistes régionaux du Québec vous remercie pour cette invitation à présenter
ses commentaires et à échanger dans le cadre de la présente commission parlementaire.
L'AARQ est le regroupement des
professionnels en aménagement régional au Québec. Depuis 1984, nous offrons aux
aménagistes régionaux un lieu d'échange, de perfectionnement et de
représentation.
Les aménagistes régionaux du Québec sont
les grands artisans techniques de la planification de l'aménagement du <territoire...
>
13 h (version révisée)
< M. Lapointe (Martin)T :
...régionaux
du Québec sont les grands artisans techniques de la planification de l'aménagement
du >territoire au sein de leur MRC. Leur rôle se situe au centre de la
démarche de concertation et de conciliation entre les divers intervenants
locaux, régionaux, métropolitains et gouvernementaux face aux enjeux d'aménagement
du territoire. À ce titre, les aménagistes ont assurément un rôle à jouer dans
l'appropriation et la mise en œuvre de la politique nationale sur l'architecture
et l'aménagement du territoire, dont la modernisation en cours de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme. À cet égard, l'association souhaite réitérer au gouvernement l'entière
collaboration de ses membres et leur volonté de favoriser un aménagement durable
de leurs territoires. C'est dans ce contexte que l'association soumet à l'attention
des membres de la commission quelques réflexions préliminaires. Considérant les
délais, un mémoire complet vous sera soumis au cours des prochains jours et
nous demeurerons disponibles pour répondre à vos questions.
À travers le projet de loi n° 16,
nous sentons cette volonté, Mme la ministre, de mettre en place divers
mécanismes pour mettre en œuvre la politique nationale, et nous le saluons.
Nous accueillons, donc, favorablement le projet de loi n° 16. Cependant,
nous sommes d'avis qu'il est perfectible. Nous relevons certains éléments
problématiques au niveau de la rédaction et de l'interprétation conséquente de
nouvelles dispositions introduites au sein de la loi. Cela pourrait même
compromettre l'atteinte des objectifs escomptés de la politique. Ces éléments
concernent le respect des échelles de planification, la valorisation du rôle
intégrateur du schéma d'aménagement, les pouvoirs ministériels en lien avec les
demandes de modification ou de révision du schéma.
Concernant le respect des échelles de
planification, tout d'abord, nous tenons à vous faire part de notre
appréciation de l'intégration d'un préambule à la loi ainsi que des finalités
associées au document de planification, dont le schéma. Comme vous le savez, l'aménagement
du territoire est une responsabilité politique partagée entre les municipalités
locales, les MRC, les communautés métropolitaines et le gouvernement. À notre
avis, le préambule de la loi ainsi que les finalités du régime d'aménagement
gagneraient à intégrer un principe cher à notre association, soit le respect
des échelles de planification. Ce principe réitère l'importance de l'un des
principes fondateurs de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, soit la
décentralisation des pouvoirs, et appelle à une reconnaissance accrue du rôle
et de l'expertise du milieu municipal en aménagement du territoire. Les
objectifs poursuivis par la politique prendront notamment forme au sein des
orientations gouvernementales, lesquelles s'exprimeront au sein de nos schémas
et des outils locaux d'urbanisme.
En ce sens, le respect des échelles de
planification signifie dialogue, engagement réciproque, flexibilité et prise en
compte des particularités territoriales, soit la couleur et la pluralité de nos
milieux, qu'ils soient ruraux ou urbains. Le principe du respect des échelles
de planification doit ainsi se retrouver au sein du préambule de la loi, de
même qu'au niveau des finalités du régime d'aménagement. Le mémoire que nous
vous déposerons contient des propositions à cet effet.
M. Lebel (Philippe) : Donc,
sur la valorisation du rôle intégrateur des schémas d'aménagement, vous n'êtes
pas sans savoir que les pouvoirs, responsabilités et compétences des MRC se
sont considérablement accrus dans les dernières années. Les MRC sont des
partenaires clés dans la réussite et l'atteinte des objectifs collectifs que s'est
donnée et se donnera le Québec dans les prochaines années, notamment la
protection du territoire agricole, lutte, adaptation aux changements
climatiques, gestion durable des milieux de vie et autres enjeux actuels et
aussi ceux à venir, nécessairement. Le schéma pour notre association doit être
reconnu comme le lieu privilégié du dialogue entre le gouvernement et les
instances municipales. Nous recommandons, d'ailleurs, que cela fasse partie
clairement du préambule de la loi de reconnaître le rôle prépondérant de l'aménagement
du territoire dans l'atteinte des grands objectifs collectifs en matière de
protection et de développement durable du territoire.
À cet effet, le projet de loi prévoit
aussi que le schéma doit décrire les interrelations avec les autres documents
de planification que les MRC sont tenues de produire, plans de développement de
la zone agricole, plans de gestion des matières résiduelles, schémas de
couverture de risques et sécurité incendie, et plusieurs autres. Nous
souhaiterions aussi que, dans les lois qui demandent aux MRC d'édicter ce type
de planification là, soit aussi inscrit le lien de cohérence et d'arrimage avec
le schéma d'aménagement, un peu par effet miroir, que le schéma ne soit pas
uniquement <descriptif des interrelations...
M. Lebel (Philippe) :
...et
d'arrimage avec le schéma d'aménagement, un peu par effet miroir, que le schéma
ne soit pas uniquement >descriptif des interrelations, mais qu'il y a
vraiment un lien de cohérence qui se fasse entre ces différents documents.
Ensuite, sur les pouvoirs des ministères,
sur les demandes de modification et de révision des schémas d'aménagement, le
projet de loi n° 16 donne des pouvoirs importants au
ministère afin d'exiger des modifications ou des révisions de schéma
d'aménagement. L'association comprend la volonté d'assurer une mise en œuvre
adéquate des orientations gouvernementales. Toutefois, nous considérons que la
manière dont ceux-ci sont inscrits dans le projet de loi n° 16
mérite d'être précisée et ne correspond probablement pas au souhait des ministères
et de la ministre lorsqu'elle a édicté le projet de loi. Tel qu'inscrit à la
loi, la loi accorde un droit de gérance qui serait important des ministères sur
les schémas d'aménagement. L'intégration d'un processus de monitorage est
certainement quelque chose auquel on souscrit totalement, par contre,
l'appréciation des bilans qui sont produits peuvent être sujets à
interprétation de la part des différents délégataires... différents ministères,
et c'est plutôt sous l'angle du dialogue qu'on veut élaborer. Donc, sur le
simple objet d'un bilan qui serait négatif, il y a une place à l'interprétation
ici. Pour nous, c'est une opportunité d'ouvrir un espace de dialogue positif
permettant l'adaptation des programmes, des normes et des pratiques
d'aménagement aux réalités régionales. À cet effet, entre autres, les demandes
de modification devraient être détaillées et motivées par les ministères. Donc,
que ce ne soit pas uniquement une demande, mais qu'il y ait un retour aussi
détaillé : Pourquoi vous nous demandez de faire des modifications de
schéma, que ce soit précisé pour, justement, ajouter à cet effet de dialogue.
Aussi, les demandes de modification
devraient se limiter aux impératifs de sécurité publique, ou de protection de
l'environnement, ou même de gestion de l'urbanisation et être inscrites au cœur
des orientations gouvernementales, donc vraiment bien encadrer les pouvoirs des
différents ministères à cet effet.
Aussi, dans les libellés, ça ne semble pas
être clairement défini dans le temps, il n'y a pas de période prédéterminée qui
mentionne... Suivant l'adoption de nouvelles orientations gouvernementales, il
n'y a pas de période prédéterminée à la suite de laquelle les ministères
peuvent demander des modifications de schémas. Ça mériterait d'être clarifié
parce que c'est un temps indéterminé, donc il s'étend sur combien de temps?
Donc, il y a des éléments ici, dans la rédaction, qu'on demanderait d'être
modifiés aussi.
Une exception aussi devrait être ajoutée
pour les MRC... viennent d'adopter des schémas d'aménagement et les
municipalités sont en période de concordance. S'il y a des nouvelles
orientations qui entrent en vigueur dans cette période de concordance là, il y
a un changement des règles du jeu. S'il y a des demandes de modification de
schémas, il y a une complexité administrative qui s'ajoute. On a un changement
des règles du jeu qui pourraient être mal perçues par les différents milieux.
Ensuite, pour ce qui est de d'autres
éléments, on considère aussi qu'il faudrait bonifier certainement un peu le
contenu des schémas d'aménagement, entre autres ajouter la transition
énergétique, qui serait un élément important à ajouter, ou même d'étendre aussi
aux milieux naturels l'accès, assurer l'accès au milieu naturel et pas
uniquement aux plans d'eau, donc ne pas se limiter uniquement aux plans d'eau,
mais l'accès, au sens large, à la nature est un phénomène important pour nos
territoires.
Donc, comme mentionné par M. le Président
de l'association, on va vous fournir un mémoire plus détaillé de nos
différentes recommandations, mais ce qu'on souhaitait, c'est, au moins, pouvoir
avoir des éléments de réflexion avec vous pour échanger et aussi des
propositions de libellé. Nécessairement, ça va être une discussion, c'est à la
discrétion de la commission et avec les fonctionnaires aussi. Donc, voilà
l'essentiel de notre propos.
• (13 h 10) •
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci pour votre exposé. Alors, je poursuivrais en laissant la parole à Mme la
ministre des Affaires municipales.
Mme Laforest : Oui,
merci beaucoup. Merci pour les propositions ou encore pour votre... comment je
peux dire, pour votre vision avec le projet de loi.
Maintenant, vous avez dit tout de suite,
en commençant : Nous souhaitons mettre en place divers mécanismes. Là,
vous dites que, dans le projet de loi, vous dites qu'il y a un manque de
mécanismes avec la LAU. Quand vous parlez de mécanismes, pouvez-vous élaborer?
Parce que vous dites ça : On souhaite mettre en place divers mécanismes
dans le projet de loi, mais ça veut dire quoi au juste?
M. Lapointe (Martin) : Non,
non, en fait, la référence, c'est qu'on... Ce qu'on a précisé, c'est qu'à
travers le projet de loi n° 16 on sent qu'il y a divers mécanismes qui ont
été introduits dans le projet de loi, et ça, on l'a salué. Donc, c'est dans ce...
peut-être que je me suis mal exprimé, mais c'est dans cette formule-là qu'on
l'a...
Mme Laforest : OK. Parce
que j'ai entendu qu'il manquait...
M. Lapointe (Martin) : Non,
non, non, c'est l'inverse. On salue la mise en place de divers mécanismes.
Mme Laforest : ...OK.
Bon, bien, tant mieux. L'autre chose, quand vous parlez du respect de... Au
niveau de l'échelle de planification, vous avez certaines... une certaine
inquiétude. Le projet de loi... en fait, le but du projet de loi, c'est une <meilleure
planification...
Mme Laforest :
...une
certaine inquiétude. Le projet de loi... en fait, le but du projet de loi,
c'est une >meilleure planification. Parce qu'on le sait, je le
mentionnais tantôt, depuis des années et des années, on en a, si je peux dire,
un manque de planification dans les municipalités ou même les MRC au niveau
régional. Quand vous dites que, dans le projet de loi, il y a peut-être un
aspect au niveau du respect de l'échelle de planification, puis on ne veut pas
faire de mur-à-mur non plus, là, chaque région est différente, pouvez-vous
élaborer à ce moment-ci?
M. Lapointe (Martin) : Bien,
en fait, on fait référence à ce principe-là comme un principe transversal dans
l'interprétation et dans l'application de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme. Au même titre que, disons, une orientation gouvernementale ne peut
pas contenir de norme, parce que, là, on parlerait de mur-à-mur, c'est que les
instances municipales cherchent cette flexibilité-là dans l'atteinte des
objectifs. Donc, une OGAT ne peut pas être une norme, comme un schéma
d'aménagement ne peut pas être un règlement de zonage ou un plan d'urbanisme,
donc, à la place d'une municipalité. Donc, c'est l'essence, donc, du respect
des échelles de planification et c'est ce qu'on veut voir apparaître au niveau
du préambule, parce que c'est un des principes importants de la LAU.
Mme Laforest : D'accord.
Au niveau des schémas d'aménagement, ne soyez pas inquiet, là, on sait que
c'est très, très long adopter des schémas d'aménagement. Donc, ceux qui ont été
adoptés, là, il y aura une considération, sans problème, je vous rassure tout
de suite.
Quand vous parlez des schémas
d'aménagement, vous avez quand même plusieurs, si je peux dire, demandes ou...
puis il y en a qui sont très, très légitimes et réelles. D'après ce que vous
avez vécu avec le... votre expérience avec la conformité des schémas
d'aménagement, pouvez-vous nous dire comment on pourrait s'améliorer? Sûrement
au niveau des délais ou... j'aimerais avoir des expériences par rapport avec ce
que vous avez vécu et les schémas d'aménagement pour arriver avec une mesure
comme ça.
M. Lebel (Philippe) : D'expérience...
je peux parler d'expérience pour mon territoire, MRC des Sources. On vient
d'adopter un schéma révisé de troisième génération en 2021. On était dans la
même période que le projet pilote, là, d'accompagnement, d'ouverture au
dialogue avec les fonctionnaires du central et du régional, ce qui a été tout à
fait salué, là, puis qui a permis de faire des avancées, de bien comprendre les
enjeux de non-conformité qui avaient été relevés au premier projet de schéma.
Puis ça a vraiment ouvert, après ça, à des échanges fructueux avec les
fonctionnaires, nécessairement, sur les objets qui faisaient non-conformité.
Donc, cet espace de dialogue là, on le
trouve important. Est-ce que ça peut être formalisé dans une loi? Pas
nécessairement, je pense que c'est dans la pratique que le ministère doit
adopter et aussi avec l'ensemble des autres ministères qui émettent des avis, renforcer
aussi le rôle du ministère des Affaires municipales comme aussi intégrateur des
différentes orientations, parce qu'elle s'édicte sous l'égide de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. Pour nous aussi, c'est important que notre
vis-à-vis au ministère des Affaires municipales puisse aussi bien... avec les
autres ministères qui émettent des avis, bien coordonner le tout pour s'assurer
que c'est des... qu'il y a des avancées, qu'on est en approche solution. Donc
là, on est peut-être essentiellement dans des éléments qui sont plus de l'ordre
des relations entre les paliers, mais, du moins, cet espace-là aussi de
formation des autres ministères, pour ce qui est de l'aménagement du
territoire, nous apparaît important. Puis le projet pilote était là-dessus, on
peut dire que c'était des éléments positifs. Donc, on pourrait dire qu'il y a
ça.
L'autre aspect sur le respect des échelles
de planification, on le mentionnait, dans les pouvoirs des ministères sur un
peu des demandes de modification ou de révision de schémas, il y a lieu ici de
mieux l'encadrer, à notre avis, parce qu'essentiellement ces demandes-là, à
l'appréciation d'un bilan... puis on sait, là, un bilan régional versus un
bilan national, il y a une appréciation qui peut être différente, une
interprétation aussi qui peut être différente. À ce moment-là, est-ce que ça
donne même lieu au pouvoir d'un ministère d'exiger une modification du schéma,
alors que ça ressemble plutôt à ce milieu-là particulier? Donc, Montréal n'est
pas la Gaspésie, et ainsi de suite. On peut répéter des situations qui sont
différentes à travers le Québec. Donc, pour nous, c'est important qu'il y ait
cet élément-là de respect.
Il y a des choses qui sont impératives
puis on se doit de contrôler. La sécurité publique, on l'a mentionné, protection
de l'environnement aussi, on est tout à fait ouvert, mais de l'ouvrir tous
azimuts sur l'ensemble des orientations gouvernementales, ça m'apparaît un
peu... ça nous apparaît, pour l'association, assez grand puis qui pourrait
potentiellement avoir des dérapages. Donc, c'est essentiellement l'objectif,
là, du propos, là, sur le respect des échelles de planification.
Mme Laforest : C'est
bon. Dernière petite question. Vous dites... Là, je me pose la question :
Comment ajouter la transition énergétique dans les schémas d'aménagement?
M. Lebel (Philippe) : Bien,
en fait, les...
Mme Laforest : Est-ce
que vous pensez que ce serait le ministère qui devrait l'exiger dans la demande
des schémas d'aménagement? Comment vous voyez ça?
M. Lebel (Philippe) : Bien,
en fait, dans les contenus obligatoires des schémas, il y a différents
éléments, mais il y a déjà, exemple, une orientation qui est facultative. Mais
sur l'implantation des éoliennes, la transition énergétique, l'énergie durable,
que ce soient les éoliennes ou toute autre énergie à venir, solaire,
géothermie, il y a des <éléments de cohabitation...
M. Lebel (Philippe) :
...des
éoliennes, la transition énergétique, l'énergie durable, que ce soient les
éoliennes ou toute autre énergie à venir, solaire, géothermie, il y a des >éléments
de cohabitation puis des opportunités à saisir sur les territoires. Pourquoi ne
pas s'y pencher dans les documents de planification pour s'assurer que
d'éventuels projets? Il y aurait un encadrement, il y aurait une réflexion sur
l'ensemble du territoire pour bien les implanter, ce qui serait tout à fait
intéressant puis, je pense, à-propos, là, dans les enjeux actuels, là, pour le
Québec.
Mme Laforest : Tout à
fait. OK. Bien, merci beaucoup. Moi, j'ai terminé les questions. Je vais
laisser le temps pour mes collègues. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
qu'il y a d'autres questions du côté ministériel? Non, ça va. Alors, nous allons
passer maintenant du côté de la première opposition. Alors, j'écoute la députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M.
le Président. Là, je vous dis d'avance, on a reçu votre... bien, ce n'est pas
un mémoire complet, là, je comprends, là, mais on en a pris connaissance
pendant que vous parliez, donc ce n'est pas très, très élaboré. Mais j'aimerais
que vous m'expliquiez un petit peu plus les échelles que... ce que vous référez
par les échelles de planification, parce que vous y référez souvent au début,
là. C'est quoi, exactement, dans votre... pour vous, là, les échelles de
planification?
M. Lapointe (Martin) : Bien,
en fait, disons, le territoire où j'exerce, donc, il y a comme... oui, il y a
le gouvernement, il y a une communauté métropolitaine, il y a la MRC et les
municipalités locales, et chacune de ces instances-là ont leurs propres outils
de planification, donc plan d'urbanisme pour la municipalité, le schéma
d'aménagement pour la MRC et le plan métropolitain pour les communautés
métropolitaines, auxquels chapeautent tout ça les orientations
gouvernementales.
Donc, il y a eu des expériences récentes,
donc, avec des propositions d'orientations gouvernementales, en 2017-2018, dans
lesquelles certaines orientations nous apparaissaient comme plus une approche
mur-à-mur avec l'intégration de normes précises qui auraient été applicables,
donc, à l'échelle du Québec. Donc, une orientation gouvernementale, c'est une
préoccupation, c'est l'intention du gouvernement en matière d'aménagement du
territoire. Donc, la MRC, elle, c'est comme son livre de recettes, elle
s'approprie l'orientation et la transforme dans ses outils de planification, au
même titre qu'une communauté métropolitaine ne devrait pas se pencher sur des
objets d'intérêt régionaux ou locaux. Donc, elle demeure à l'échelle
métropolitaine sur des objets ou des enjeux d'intérêt métropolitain.
Mme Dufour : Merci. Mais
ça, c'est déjà défini. Alors, quand vous devez le préciser, «d'assurer la
cohérence des décisions prises par les différents acteurs en respect des
échelles de planification», c'est parce que vous pensez à des exemples précis
où ça n'a pas été respecté. Mais en quoi un... de faire ce changement-là changerait
la donne?
M. Lapointe (Martin) : C'est-à-dire
qu'on peut observer parfois, dans les avis sectoriels de différents ministères,
l'imposition pour l'entrée en vigueur de nos documents de planification,
d'intégration de normes particulières ou d'objets qui ne devraient pas se
retrouver, donc, au niveau d'un schéma d'aménagement, comme presque à l'échelle
d'un lot. D'autoriser un usage X à l'échelle d'un lot, ce n'est pas la place
appropriée, donc, au niveau du schéma, c'est quelque chose qu'on retrouve au
niveau de la municipalité, et que ça ne devrait pas être conditionnel pour
l'entrée en vigueur de nos outils de planification.
Mme Dufour : Est-ce
qu'il y aura des exemples dans votre mémoire pour...
M. Lapointe (Martin) : Oui,
tout à fait, on va...
Mme Dufour : Ce serait
éclairant. Merci.
M. Lapointe (Martin) : Sans
problème.
• (13 h 20) •
Mme Dufour : Il y a
le... Vous avez, en page 4, là, une recommandation, la transition
écologique, de changer, dans le fond, là, l'article 2.2.1 de la LAU, la
transition écologique et la lutte aux changements climatiques, incluant
l'adaptation à ceux-ci, en privilégiant les solutions basées sur la nature.
Donc, ce que je comprends, c'est que ce qu'il y avait... ce qui était proposé
dans le projet de loi, pour vous, ne vous convient pas, là. On ne parle plus
juste des changements climatiques, ce n'est pas assez précis. Est-ce que c'est
ce que je comprends, dans le fond, là?
M. Lapointe (Martin) : Effectivement,
parce que l'aménagement du territoire a des effets importants sur la prise en
compte des changements climatiques et l'adaptation à ceux-ci, mais il faut le
voir aussi de façon plus générale en matière de transition énergétique...
écologique, pardon.
Mme Dufour : Parfait. Je
vais revenir. La page 10, vous parlez du bilan national... bien, du...
oui, c'est ça, le bilan national de l'aménagement. Est-ce que, selon vous, les
MRC... parce que... c'est ça, est-ce qu'elles sont équipées pour pouvoir produire,
dans le fond, l'information qu'on... qu'elles auraient à fournir pour faire le
bilan national?
M. Lebel (Philippe) : On
a beaucoup de connaissances, on connaît bien nos territoires. Est-ce qu'on est
équipé, est-ce que toutes les MRC sont bien équipées? Certainement, non. Mais,
dépendamment aussi des volontés ou des exigences, là, qui vont être données
dans les bilans, on voit aussi que le... que, dans le projet de loi, le
ministère peut adopter, par règlement, tous les objets qui vont devoir faire l'objet
d'un bilan pour ce qui est de la MRC, mais on n'a pas <encore le regard...
M. Lebel (Philippe) :
...règlement,
tous les objets qui vont devoir faire l'objet d'un bilan pour ce qui est de la
MRC, mais on n'a pas >encore le regard sur qu'est-ce qui va être demandé
aux MRC. Nécessairement, par contre, c'est un changement d'approche, c'est une
approche qu'on salue, qu'on trouve intéressante, là, pour ce qui est du
monitorage, parce que ça permet de suivre... pas nécessairement avoir juste des
vœux pieux en termes d'aménagement, mais de suivre les objectifs puis de voir
les tendances et de les réviser ou de les modifier si on ne les atteint pas,
mais à notre échelle. Mais, effectivement, ça va demander des ressources, ça va
demander temps et ressources, là. C'est des choses qui peuvent être assez
importantes puis qui peuvent devenir imposantes.
Mme Dufour : Exact. Et,
bon, on avait, juste avant vous, l'Union des municipalités du Québec, qui, dans
leur mémoire, allait plutôt vers une flexibilité des données à transmettre.
Mais, d'un autre côté, il y a des MRC ou même des municipalités qui ne sont pas
nécessairement équipées puis qui ne sauront pas trop quelles informations ils
devraient fournir.
Alors, il est où, l'équilibre entre il
faudrait fournir un gabarit de qu'est-ce... c'est quoi, l'information à
transmettre, minimale, pour qu'on puisse avoir un bilan national versus garder
de la flexibilité? Je ne sais pas si c'est clair, ma question.
M. Lapointe (Martin) : Oui,
tout à fait, mais ce qui est important dans le processus de monitorage, c'est
que le choix des cibles et des moyens appartient au niveau de la MRC et de ses
municipalités, donc en fonction des orientations et des objectifs de son
schéma. Puis, à partir de ce moment-là, l'identification, donc, des données à
obtenir, c'est plus simple, parce que c'est un choix de la collectivité.
Mme Dufour : OK. Mais
est-ce qu'il n'y a pas... C'est ça, pour être capable de faire un bilan
national, ne faut-il pas qu'il y ait quand même un minimum d'informations
préétablies, imposées, entre guillemets?
M. Lapointe (Martin) : Oui.
Oui. Et ça, c'est en collaboration, donc, avec le ministère. Donc, on va
pouvoir déterminer quels sont les indicateurs qui devraient se retrouver, donc,
au national.
Mme Dufour : OK, mais
vous voyez ça individuellement, ou que chaque MRC le détermine, ou que ce soit
le ministère qu'il l'établisse, puis, par la suite...
M. Lapointe (Martin) : Bien,
l'AARQ a été conviée, donc, à plusieurs rencontres. On a participé à plusieurs
travaux avec le ministère, notamment en lien avec la politique et le suivi, la
mise en œuvre de la politique, mais c'est le genre de chose qu'on collabore
entièrement avec le ministère.
M. Lebel (Philippe) : Pour
ce qui est des cibles d'indicateurs, il serait intéressant que ça fasse partie
clairement aussi des orientations gouvernementales à venir, les prochaines à
venir, étant donné que les orientations gouvernementales... Lorsqu'on fait des
modifications et des révisions de schéma, il faut avoir une certaine
prédictivité. Tu sais, il faut être capable de prévoir qu'est-ce qu'on va
devoir mesurer puis mettre en place. Donc, on doit traduire les orientations à
une échelle plus micro, sans être micro à l'échelle de la municipalité. Mais,
nécessairement, les préoccupations, les orientations sont à une échelle d'ordre
national, donc qui doivent rejoindre les enjeux tant... je répète, là,
Gaspésie, des régions métropolitaines à Montréal. Donc, comment rejoindre ça?
Quelles sont les préoccupations qui sont d'ordre national? Ensuite, comment
est-ce que nous, on peut les traduire à une échelle plus régionale et ensuite
qu'elles se reportent dans des documents de planification locaux? Le respect
des échelles de planification est aussi un respect du regard qu'on a sur le
territoire au sens plus large, donc un peu par effet d'entonnoir.
Nécessairement, il y a des choses qui se précisent plus on descend dans les
paliers municipaux.
Donc, c'est un peu ça aussi, là, quand on
me dit : Respect des échelles de planification, qu'est-ce qui va être
exigé dans les bilans? Est-ce qu'on va tomber dans du micro, pas tomber dans de
la microgestion? Pour nous, c'est une préoccupation. Il faut juste s'assurer
que ce soit bien huilé, que tout ça fonctionne bien puis qu'on puisse alimenter
convenablement les enjeux qui sont d'ordre national versus ceux qu'on a dans
nos milieux à nous. Parce qu'on pourrait très bien s'édicter des objectifs...
bien, des cibles et des indicateurs qui nous ressemblent, à notre niveau.
Donc, ça aussi, c'est quelque chose qu'on
souhaite pouvoir voir, là, essentiellement, dans la mécanique de bilan, de
monitoring en aménagement, ce qui serait intéressant.
Mme Dufour : Parfait. La
page 12, vous parlez, dans le fond, d'obliger les demandeurs à s'adresser
à la CPTAQ pour... puis, dans le fond, de faire en sorte que ça soit à
l'échelle de la MRC, qu'on démontre qu'il y a assez d'espace... qu'il n'y a
plus d'espace à l'échelle de la MRC, mais vous, vous voudriez que ça soit à
l'échelle de la municipalité locale plutôt. Il y a quand même un risque
d'étalement urbain, là, avec votre proposition. Comment vous voyez ça? Quelles
mesures... Parce que je comprends l'importance du développement des
municipalités rurales, mais, en même temps, il y a vraiment des enjeux
actuellement d'étalement urbain. Donc, comment vous voyez ça, ce risque-là?
Puis y a-t-il une mesure qui pourrait venir compenser, entre guillemets?
M. Lebel (Philippe) : Je
comprends votre intervention puis je vous répondrais un peu par une autre
question : Est-ce que la consolidation de coeurs villageois est de
l'étalement urbain? À mon avis, non. L'avis de plusieurs, non, parce que les
villages sont tout aussi importants pour les agriculteurs eux-mêmes que pour la
dynamique du <territoire agricole...
M. Lebel (Philippe) :
...aussi
importants pour les agriculteurs eux-mêmes que pour la dynamique du >territoire
agricole. Dans le fond, la loi, la LPTAA, à l'article 62, prévoit déjà
qu'à des échelles métropolitaines ou l'échelle d'agglomération de recensement,
il y ait une démonstration à ces échelles-là, mais le territoire du Québec, il
est vaste, les MRC des fois sont aussi très grandes, puis on peut se retrouver
à faire 45 minutes de route entre un bout d'une MRC et une autre, des
réalités qui peuvent être totalement différentes. De faire l'analyse à une
échelle d'une MRC, pour une municipalité qui est à l'opposé d'une ville-centre,
alors qu'il y a encore des espaces disponibles, il y a une forme d'injustice,
alors que tous les villages, je crois, méritent de survivre, d'avoir des
services de proximité, de ne pas avoir des classes et d'écoles qui ferment, ça,
je pense que c'est un enjeu qui peut rejoindre tout le monde, donc de s'assurer
aussi de ce côté-là, puis je pense qu'on peut faire un effort de planifier, à
l'échelle de la MRC, la répartition de la population.
Si on passe la rampe des orientations
gouvernementales en termes de gestion de l'urbanisation, qu'on fait des efforts
de densification de nos milieux de vie, même de nos villages, même les plus
petits, qu'on consolide, mais que... s'il y a un village qui n'a plus d'espace,
est-ce qu'on va dorénavant dire : Bien, ça va être juste dans les
villes-centres? Consolider, développer autour, développer à l'arrière de
l'école, en arrière de l'église, assurer qu'il y ait quand même une dynamique
de communauté qui se fait, je pense que c'est quelque chose ici qu'on... à
titre, bien, d'association, à laquelle on a discuté puis qu'on trouvait que les
changements qui avaient eu lieu en 2021 avaient des impacts déjà actuellement
en cours puis aussi à venir dans le futur. Parce que c'est long, l'aménagement
du territoire, la réponse est longue, mais les dommages peuvent être aussi à
long terme.
Donc, ce n'est pas une dynamique
d'étalement, pas du tout. Je pense que, là-dessus, on n'est pas dans une
dynamique d'étalement, mais plutôt de consolidation des cœurs villageois, qui
font partie aussi des orientations gouvernementales.
Mme Dufour : Est-ce que,
dans votre mémoire, vous prévoyez inclure des exemples d'enjeux qui ont... tu
sais, qui ont émané depuis l'adoption de cette loi-là, là, en 2021?
M. Lebel (Philippe) : Oui,
tout à fait.
Mme Dufour : Merci. Je
ne sais pas combien de temps qu'il me reste.
Le Président (M. Schneeberger) : Une
minute.
Mme Dufour : Une minute.
Dernière question, bilan national, je reviens à ça. Je voudrais votre opinion
sur... Est-ce que ça devrait être géré au niveau du ministère ou une instance
indépendante?
M. Lapointe (Martin) : À
notre avis, c'est au niveau du ministère, parce que, là, le processus
partenarial avec les instances, là, municipales est déjà bien établi. Donc,
c'est au niveau du ministère que nous, on le verrait.
Mme Dufour : Parfait.
Merci beaucoup. Ça complète pour moi.
M. Lebel (Philippe) : Pour
compléter...
Mme Dufour : Oui.
M. Lebel (Philippe) : Pour
compléter cet élément... Je suis désolé. Ça vous va?
Mme Dufour : Oui, oui,
oui!
M. Lebel (Philippe) : Je
crois aussi que les institutions d'enseignement, puis on en avait déjà aussi
discuté, pourraient aussi être partenaires dans ça. Je pense qu'il y a beaucoup
d'innovation, de création de nouveaux contenus, là. C'est un changement,
l'aménagement du territoire, qui va s'opérer. Nécessairement, les institutions
d'enseignement ont peut-être des éléments intéressants en termes de cibles,
d'indicateurs qui pourraient être mesurés, voire être mesurés même par eux,
pour être des partenaires dans tout ça. Donc, ça pourrait aider aussi à
stimuler l'appropriation au sens plus large, là, de l'aménagement du
territoire, et de ne pas rester uniquement entre des instances d'ordre
administratif que sont les ministères, et les MRC, et les municipalités, qu'on
puisse ouvrir le dialogue avec eux, notamment.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous... Merci à la députée de Mille-Îles. Alors, nous allons maintenant passer
au deuxième groupe d'opposition, et je donne la parole au député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui.
Merci beaucoup, MM. Lapointe et Lebel, pour votre présentation, et heureux
de savoir que vous allez avoir aussi, là, un mémoire à nous présenter avec
davantage d'exemples aussi, c'est apprécié. Merci pour votre présentation.
D'abord, j'aimerais aller sur la notion de
décentralisation des pouvoirs dont vous avez parlé. On la retrouve dans
votre... dans votre... je ne sais pas comment l'appeler, là, document, document
écrit, puis vous en avez parlé aussi oralement, là, tout à l'heure. Est-ce que,
pour vous, dans le fond, ça va dans le même sens aussi que le respect des
compétences des municipalités? Donc, est-ce que vous pouvez élaborer un petit
peu là-dessus, sur le fait qu'on doit vraiment s'assurer de garder les
compétences là?
• (13 h 30) •
M. Lapointe (Martin) : Oui,
tout à fait. Donc, ça fait écho, le... La décentralisation des pouvoirs, pour
nous, fait aussi écho au principe, là, de subsidiarité. Donc, je l'ai bien dit
sans le...
M. Grandmont : Parfait.
Toujours difficile.
M. Lapointe (Martin) : Donc,
c'est toujours difficile de... Mais c'est ça, en référence au... l'échelle
d'intervention la plus appropriée pour l'enjeu concerné, donc, effectivement,
et le fait de l'intégrer et de l'affirmer, donc, au niveau du préambule de la
loi, comme je le disais, ça sert à l'interprétation de la loi. Donc, c'est un
des principes, là, pour lequel nous, on souhaite voir apparaître, là, au niveau
du préambule.
M. Grandmont : Parfait.
Donc, on en a parlé tantôt avec les précédents intervenants, actuellement il y
a un article, l'article 246, qui mentionne, en fait, la Loi sur les mines
et prépondérance sur les lois, en fait sur la... pas la jurisprudence, mais les
compétences municipales. Est-ce que, pour vous, l'article 246 est un
problème actuellement?
M. Lapointe (Martin) : Oui.
Oui, tout à fait, parce qu'il faut voir l'aménagement du territoire comme un
contenant et les activités minières comme un contenu du contenant. Donc,
l'aménagement du territoire ne doit pas s'accommoder de prérogatives de
certains <secteurs...
>
13 h 30 (version révisée)
< M. Lapointe (Martin)T :
...du
territoire ne doit pas s'accommoder de prérogatives de certains >secteurs
d'activité. C'est de voir le tout ensemble. C'est le propre de l'aménagement du
territoire, c'est de la conciliation d'usage, c'est de la conciliation d'enjeux,
et tout ça, dans une couche de différents paliers de planification, en plus.
M. Grandmont : Donc,
vous seriez d'accord avec l'abrogation de l'article 246?
M. Lapointe (Martin) : Du
moins, de revoir... oui, tout à fait.
M. Grandmont : Parfait.
OK. Il y a d'autres intervenants qu'on n'a pas encore auditionnés qui vont nous
revenir avec l'idée, là, de trouver des façons de pérenniser la Politique
nationale d'architecture et d'aménagement du territoire, qui est quand même un
document intéressant, il y avait des bonnes orientations. Comment... Et ils
vont proposer aussi, là, d'inscrire la politique dans la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme. Est-ce que vous pensez que c'est une idée qui devrait être
envisagée par le gouvernement? Est-ce que c'est quelque chose qu'on devrait
ajouter pour s'assurer de la pérennisation, là, de la PNAAT?
M. Lapointe (Martin) : Oui,
tout à fait. Et, d'ailleurs, l'association est membre de l'Alliance Ariane, là.
Je ne sais pas si c'est à ça dont vous faites référence, là.
M. Grandmont : Entre
autres, oui.
M. Lapointe (Martin) : Oui,
tout à fait. Oui.
M. Grandmont : Donc, ce
serait une bonne idée?
M. Lapointe (Martin) : Oui,
tout à fait. Oui.
M. Grandmont : Donc,
excellent. Ça va se retrouver dans votre mémoire?
M. Lapointe (Martin) : Oui.
M. Grandmont : Super. Excellent.
Vous avez parlé, là, de... Bien, il y a une question précédente qui a été posée
par ma collègue à l'effet, là, de maintenir, finalement, la responsabilité...
sur la création d'un mécanisme, en fait, là, extérieur, externe, une espèce de
chien de garde, en fait, de la protection de l'aménagement du territoire. Vous
avez dit : Ça doit rester dans les mains de la ministre. On sait, là, que
l'Ordre des urbanistes du Québec, là, va recommander la créance d'une instance
indépendante pour veiller au fonctionnement du système d'aménagement puis la
cohérence, surtout, de l'action gouvernementale. Sans prédire... Mais parce qu'en
fait il y a une pression qui peut être exercée sur le ministre ou la ministre
en poste.
Donc, j'aimerais vous réentendre
là-dessus. Est-ce que vous ne croyez pas que, malgré ce que vous avez dit tout
à l'heure, il n'y a pas des pressions qui peuvent s'effectuer puis qu'on perde,
en quelque part, à long terme, la cohérence entre des actions qui peuvent être
faites par le ministère des Transports, par exemple, ou d'autres instances, d'autres
ministères, et qui pourraient, dans le fond, nécessiter une certaine... une
certaine... un regard extérieur, je dirais, là? Ou vous mettez ça dans votre
mémoire? Je vous laisse réfléchir là-dessus.
M. Lebel (Philippe) : Bien,
on va en rediscuter avec nos membres, mais c'est une très bonne question,
monsieur.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
je vous remercie pour votre appréciable contribution.
Avant de suspendre, étant donné que nous
avons commencé en retard, il est déjà 13 h 33, nous reprenons à 14 heures,
est-ce que c'est suffisant pour le dîner ou vous voulez qu'on prenne une
entente pour commencer à 14 h 10?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : 14 h 15?
Mme Laforest : 14 h 15,
est-ce que ça vous...
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement?
Des voix : ...
Mme Laforest : OK.
Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous allons débuter la prochaine séance à 14 h 15. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 34)
14 h (version révisée)
(Reprise à 14 h 21)
Le Président (M. Schneeberger) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, nous allons reprendre nos travaux.
Alors, nous poursuivons les consultations particulières publiques sur le projet
de loi n° 16, Loi modifiant la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et d'autres
dispositions.
Alors, cet après-midi, nous allons
entendre l'Ordre des urbanistes du Québec et l'Alliance Ariane. Alors, je
souhaite maintenant la bienvenue aux gens de l'Alliance... excusez-moi, de
l'Ordre des urbanistes du <Québec. Alors, vous avez un temps...
Le Président (M. Schneeberger) :
...excusez-moi, de l'Ordre des urbanistes du >Québec. Alors,
vous avez un temps de 10 minutes pour présenter votre exposé. Par la suite,
nous aurons un échange avec les membres de la commission. Alors, juste vous
présenter et puis démarrer votre présentation.
Ordre des urbanistes du Québec (OUQ)
M. Gariépy (Sylvain) : Oui.
Merci beaucoup. Donc, mon nom est Sylvain Gariépy, je suis président de l'Ordre
des urbanistes du Québec, et je suis accompagné de Sophie Blanchet-Vaugeois,
qui est conseillère à la formation continue. Tout d'abord, permettez-moi de
remercier la commission de nous avoir invités ce matin. Ça a été très rapide,
mais, en même temps, on apprécie beaucoup le fait d'être assis à la table en
commission parlementaire.
Et je vais me permettre aussi de présenter
rapidement l'Ordre des urbanistes du Québec. Nous sommes un ordre à titre
réservé seulement. Donc, ça veut dire qu'on n'a pas d'acte ou d'activité
réservés à proprement dit. On encadre les compétences professionnelles et
l'intégrité des urbanistes, notamment via l'inspection professionnelle, un
programme de formation continue et notre code de déontologie. On représente
près de 1 800 membres, qui incluent également les candidats à la
profession. Et nos propos, aujourd'hui, s'inscrivent dans le cadre de cette
mission de protection du public, qui est propre à tout ordre professionnel.
Donc, depuis 2006, l'ordre réclamait une
politique nationale d'aménagement du territoire, la conversation nationale
tenue en 2021 à l'initiative du gouvernement et l'adoption de la Politique
nationale sur l'architecture et l'aménagement du territoire, la PNAAT, en juin
2022. D'ailleurs, nous tenons à vous remercier d'avoir eu le courage de faire
cette démarche et de procéder à cette adoption. Bien entendu, l'entrée en
vigueur de cette politique a augmenté les attentes, surtout suite à l'échec de
la tentative de réforme de la Loi sur l'aménagement et de l'urbanisme il y a
plus de 10 ans. Il y a bien entendu des éléments positifs et attendus dans
ce projet de loi, mais nous croyons qu'il pourrait être plus ambitieux.
Tout d'abord, l'ordre voit positivement et
tient à souligner la mise en place de mécanismes de monitorage sur les plans
national, métropolitain et régional. Cela assurera aussi une reddition de
comptes et une plus grande redevabilité des autorités publiques en matière
d'aménagement du territoire. Il y a aussi l'intégration d'un préambule
précisant les objectifs du régime d'aménagement et d'urbanisme ainsi que des
finalités de la planification territoriale. L'inclusion de modernisations
judicieuses, dont l'actualisation du contenu des différents plans et... des
différents plans, excusez-moi, les ajustements de certaines procédures telles
la révision des plans, l'adoption des règlements et la consultation publique.
Il y a aussi l'introduction de mécanismes pour accélérer la mise à jour et la
mise en œuvre de la planification et l'ajout d'un pouvoir de zonage incitatif,
qui donnent un nouvel outil aux municipalités pour favoriser les projets
présentant des avantages pour la collectivité. Donc, ce sont ici des points que
nous apprécions et que nous pensions qu'il était bien de souligner.
Toutefois, et je vais dire cela en tout
respect, ce projet de loi constitue également une source de déception. Compte
tenu de l'ampleur des défis en matière de climat, de logement et de
biodiversité, le milieu de l'aménagement s'attendait à un projet de loi d'une
plus grande portée. Nous regrettons le choix de ne pas procéder à une révision
globale de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Après plus de 40 ans
et plusieurs modifications à la pièce, le fruit était mûr pour un effort
transversal de modernisation, de simplification et d'harmonisation.
Au-delà des questions techniques, nous ne
pouvons pas passer sous silence les grandes absences de ce projet de loi. Un
des grands axes de la politique vise à cultiver un plus grand souci du
territoire dans l'action publique, dont celle du gouvernement du Québec.
Excepté le système de monitorage national, nous voyons peu de mécanismes
concrets dans le projet de loi qui encouragent l'exemplarité de l'État.
Nous croyons aussi que des discussions
importantes sur l'avenir de l'aménagement du territoire ont été esquivées :
tout d'abord, la participation publique en amont de l'élaboration des outils de
planification territoriale et de la réglementation de l'urbanisme; la prise en
compte des droits et pratiques des peuples autochtones du Québec; et le rôle
des urbanistes dans l'écosystème des acteurs qui agissent sur le territoire.
Alors, ici, on va présenter quelques
recommandations qui se veulent stratégiques et qui se trouvent dans le mémoire
également avant d'aller à d'autres, plus techniques.
Notre première recommandation est
d'inscrire, dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, l'existence d'une
politique-cadre gouvernementale en aménagement du territoire ainsi qu'à sa
révision périodique, arrimée au Plan national en aménagement du territoire. Parce
que la PNAAT est un document de vision qui doit être pérenne dans le temps, l'aménagement
du territoire n'est pas l'affaire que du ministère des Affaires municipales et
de l'Habitation, mais de tout le gouvernement, si ce n'est que la
transversalité et l'exemplarité gouvernementale en aménagement du territoire.
Il faut donner une assise également
législative à la PNAAT. Et, en vertu de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, les MRC et les autres organismes compétents sont tenus d'élaborer
et de maintenir un énoncé de vision stratégique. L'ordre ne voit pas pourquoi
il en serait autrement pour le gouvernement du Québec.
Notre seconde recommandation consiste à
donner la responsabilité de la coordination et de la cohérence de l'action
gouvernementale en l'aménagement du territoire à la <ministre des
Affaires municipales...
M. Gariépy (Sylvain) :
...et
de la cohérence de l'action gouvernementale en l'aménagement du territoire à la
>ministre des Affaires municipales. Cette désignation pourrait
constituer une assise légale pour la mise en œuvre de la politique nationale en
lien avec l'exemplarité de l'État. Elle pourrait notamment passer par une
politique de localisation des édifices publics ou un mécanisme d'analyse des
projets gouvernementaux eu égard aux orientations de la PNAAT.
Notre troisième recommandation consiste à
bonifier les obligations minimales en matière de consultation et d'information du
public dans un contexte où les outils d'urbanisme et les municipalités devront
mettre le cap sur la consolidation, le redéveloppement et la densification, et
pour mettre en place des... différentes conditions qui permettent, justement...
qui devraient permettre à la population de pouvoir s'inscrire en amont de
l'élaboration de ces projets-là. L'ordre préconise de consulter le public au
sujet des grandes orientations que l'on retrouve dans les outils de
planification et d'intégrer une analyse des effets prévisibles des
modifications des plans et des règlements d'urbanisme qui peuvent répondre aux
questions : Qu'est-ce que ça va changer et en quoi ces changements vont
améliorer mon milieu de vie? Il faut voir aussi des mesures de rétroaction.
Quatrième recommandation, c'est la réforme
du système de référendums en urbanisme qui se veut à la fois complexe, un peu
incomplet et qui favorise, des fois... D'un côté, c'est un garde-fou contre les
modifications de zonage à la pièce et un peu, des fois, à la va-vite. Mais,
d'un autre côté, le système est aussi ce qu'on pourrait dire, dysfonctionnel.
Le seuil au niveau des opposants est trop bas. Donc, c'est difficile des fois
de prendre les bonnes décisions et de mettre de l'avant des projets de
règlement qui modifient la réglementation d'urbanisme à l'avantage des quartiers
dans lesquels ils s'inscrivent. Dans le cadre du projet de loi de 2011, l'ordre
avait proposé aussi que ces référendums soient limités à des modifications
uniquement du plan d'urbanisme et non pas de l'ensemble de la réglementation
d'urbanisme. Autrement, des exclusions plus ciblées seraient possibles afin de
limiter les modifications assujetties à des changements de densité dépassant le
seuil de 33 % et aux changements de catégorie d'usage.
Notre cinquième recommandation consiste à
prévoir, dans la loi, que les processus au cœur du système d'aménagement soient
effectués sous la supervision technique d'un urbaniste. Quels sont les actes
qui pourraient être sous l'égide des urbanistes? En fait, on propose
l'élaboration et la modification des outils de planification, l'élaboration et
la modification des règlements d'urbanisme et la production d'avis
professionnels sur la conformité de ces outils. Les urbanistes sont parmi les
rares professionnels sans aucun acte ou activité réservés. Effectivement, à l'heure
actuelle, il est possible de travailler en aménagement du territoire sans être
membre de l'ordre. Nous privilégions la notion de supervision technique pour
deux raisons, supervision parce que plusieurs ordres professionnels ou corps de
métiers ont un rôle utile à jouer en aménagement du territoire, et technique
parce que nous reconnaissons que l'aménagement du territoire est un geste
politique et que le choix final du contenu revient aux élus.
Notre sixième recommandation consiste à
instaurer une obligation de consulter et de prendre en compte les enjeux des
communautés autochtones lors de l'élaboration de la politique-cadre en
aménagement du territoire, des orientations gouvernementales jusqu'aux plans
d'urbanisme. À l'heure actuelle, les 11 nations autochtones du Québec
n'existent tout simplement pas dans la LAU. Il n'y a aucune reconnaissance de
leur présence millénaire sur le territoire, aucun devoir de consultation,
aucune prise en compte de leurs droits, de leurs préoccupations, de leur vision
de l'avenir et de leurs territoires traditionnels. Une réelle réconciliation
implique de revoir notre corpus législatif bien au-delà de LAU afin d'y
intégrer notamment les principes de la Déclaration des Nations unies sur les
droits des peuples autochtones.
• (14 h 30) •
Enfin, notre septième recommandation est
d'organiser un chantier sur la modernisation, la simplification et
l'harmonisation des processus de... des processus et dispositions de la LAU. La
LAU a fait l'objet de plusieurs modifications au fil des ans, mais n'a jamais
été revue de manière globale. Un travail transversal d'hygiène législative
serait souhaitable et faciliterait le travail des urbanistes et des
municipalités. Vous trouverez des pistes de réflexion à cet égard aux
pages 19 à 20 du mémoire.
On a aussi des recommandations techniques
pour vous, mais le temps file et je vais aller directement à la conclusion. En
fait, vous l'aurez compris, l'Ordre des urbanistes du Québec ne s'oppose pas au
contenu de ce projet de loi, même s'il propose des ajustements. Ce n'est pas ce
qui est dans le projet de loi qui est problématique, c'est ce qui n'y est pas.
Les modernisations sont pertinentes et le monitorage représente réellement une
innovation. Ces mesures contribueront à l'amélioration des pratiques en
aménagement du territoire. Mais nous ne sommes pas convaincus que les
changements seront structurants au point de constituer le changement de
paradigme attendu. Il faut pourtant répondre aux appels pressants du Groupe
d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat et à ceux des diverses
organisations qui sonnent l'alarme depuis longtemps, y compris au Québec.
Le travail ne fait que commencer. D'autres
chantiers législatifs d'envergure doivent être enclenchés pour mettre en œuvre
la Politique nationale sur l'architecture et l'aménagement du territoire. La
révision de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles
s'impose, selon nous, ainsi qu'une révision de la fiscalité municipale afin que
les municipalités aient davantage de moyens pour assumer leurs responsabilités.
En somme, la <consolidation...
>
14 h 30 (version révisée)
< M. Gariépy (Sylvain)T :
...assumer
leurs responsabilités. En somme, la >consolidation doit être plus
intéressante que l'étalement. Ceci conclut mon exposé. Merci pour votre
attention.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup. Alors, nous allons commencer avec l'échange avec Mme la
ministre. La parole est à vous.
Mme Laforest : Oui,
merci. Merci à vous deux. Bien, c'est certain, là, j'ai même lu l'article ce
matin très, très tôt... Il faut comprendre aussi que... Vous êtes au courant
aussi que, depuis 15 ans, il ne s'est rien passé ou presque, là, on s'entend.
Donc, on peut l'avouer, là, puis vous avez raison en partie, c'est très
audacieux. Peut-être que, pour vous, on ne va pas assez loin, mais quand même,
c'est une loi qui a 40 et quelques plus d'années. Donc, pour nous, c'est quand
même audacieux.
Puis, moi, ma question est à savoir...
Parce que je lisais aussi l'article ce matin, et vous mentionniez que,
possiblement, vous auriez la structure et les possibilités pour travailler l'aménagement
dans toutes les régions du Québec ou pour le Québec. Puis j'aimerais ça que
peut-être... j'aimerais ça avoir un éclairage sur ça. Parce que c'est comme si
vous dites : Nous, on aurait pu prendre le lead de cette politique-là ou
de ce projet de loi là. Comment, au niveau de la structure, vous voyez ça?
M. Gariépy (Sylvain) : Je
ne suis pas sûr de... je ne comprends pas vraiment la question. Nous, l'Ordre
des urbanistes, on aurait pu prendre le lead, je ne pense pas qu'on a cette
prétention-là, là. J'ai peut-être... Non, on n'a pas la prétention de prendre
le «lead» puis la structure. J'ai de la misère à voir où on veut en venir avec
la question.
Mme Laforest : Bien, en
fait, c'est qu'évidemment ça prenait le ministère des Affaires municipales, au
niveau de l'aménagement du territoire, pour aller de l'avant avec la politique.
Mais, de la manière que... ou de la manière que vous vous exprimez, c'est comme
si on ne va peut-être pas assez loin. Peut-être qui... on manque d'outils pour
bien travailler ce projet de loi là. Puis, ensuite, il y a des éléments... je
voyais, là, il y a des éléments qui vous déçoivent énormément. Donc, comment on
aurait pu faire autrement? C'est plus ça, ma question.
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
effectivement, vous l'avez dit, ça faisait 15 ans, puis, ça, là-dessus, on
reconnaît qu'il y a un bond qui a été fait. Ça, là-dessus, on le reconnaît d'entrée
de jeu. Et on sait le travail que ça prend de votre côté pour en arriver à ce
résultat-là. En même temps, comme on... dans notre perspective, c'est quand
même une loi qui a plus de 40 ans, c'est une loi qui a été constamment
modifiée, et on croit que ce qui est inclus, oui, c'est un pas en avant, mais
on s'attendait honnêtement à une révision complète de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme, qui aurait entraîné simultanément des modifications au cadre
législatif de d'autres lois, telle la loi sur la protection du territoire
agricole, la Loi sur la fiscalité municipale.
Donc, c'est juste dans ce sens-là qu'on
amenait... qu'on amène le propos, en fait. Et il y a des choses très
intéressantes qui ressortent du projet de loi. Ça, on ne l'enlève pas, mais, si
ce n'est que d'inclure la PNAAT à même la loi, si ce n'est aussi que d'avoir un
organisme indépendant qui fait justement le... on pourrait dire l'évaluation,
le monitoring de cinq ans au niveau de l'évaluation de l'aménagement du
territoire au Québec.
Donc, c'est des éléments de ce type-là ou...
que de reconnaître la présence des peuples autochtones. Que la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme, en 1979, n'en tenait pas compte, c'est une chose. On est rendu
en 2023, et il est de notre avis que ce sont des éléments importants qui ont
été laissés de côté. C'est des choix politiques, ça, on le reconnaît également,
mais on aurait aimé ça qu'il y ait... que ce soit intégré à la loi.
Mme Laforest : OK. D'accord.
Au niveau du monitoring, vous en parlez, qu'est-ce que... comment vous voyez ça
avec les indicateurs, les cibles? Est-ce que, pour vous, c'est assez concret ou
encore... Comment vous pouvez donner un exemple... comment ça pourrait
fonctionner, là?
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
c'est sûr que, de... à partir des OGAT, que d'établir... justement, on a des
objectifs clairs, des cibles, qu'on puisse... ou une... des indicateurs qui
vont nous permettre d'établir des cibles et de bien les évaluer par la suite, ça,
c'est très intéressant. Puis on le reconnaît, c'est une avancée, ça, c'est
clair.
Comment on le voit? C'est juste au niveau
du monitoring, au niveau de... que le gouvernement s'évalue lui-même... il y a
quand même une... une... politisation, excusez-moi, du... de cette
évaluation-là. Donc, nous, ce qu'on promouvoit, c'est vraiment d'avoir un
organisme indépendant qui est capable d'avoir un regard neutre sur l'évaluation
d'ensemble. Donc, c'est plus dans ce sens-là qu'on... que nous allons. Mais,
comme on dit également, on veut que la ministre des Affaires municipales ait ce
rôle de leader également au sein du gouvernement pour s'assurer que l'ensemble
des ministères, puis vous avez plusieurs gros ministères qui sont des promoteurs
sur le territoire, à quelque part, et qui bouleversent l'aménagement du
territoire, ministère de la Santé, des Transports, qui font des choix, mais que
vous soyez la gardienne, justement, de l'action gouvernementale et de l'exemplarité
de l'État. Donc, c'est dans ce sens-là aussi qu'on amène les propositions.
Mme Laforest : OK. C'est
bon. Parce que ce n'est pas... c'est quand même important de <respecter...
M. Gariépy (Sylvain) :
...aussi
qu'on amène les
propositions.
Mme Laforest :
OK.
C'est bon.
Parce que ce n'est pas... c'est
quand même
important
de >respecter les citoyens, respecter les municipalités, donc avec...
c'est comme la priorité. Donc, évidemment, on ne veut pas non plus que ce soit
une... il faut que ce soit très, très bien établi pour ne pas que ce soit non
plus une charge administrative pour les municipalités. Donc, si c'est clair, ce
sera plus facile pour les municipalités pour y adhérer.
J'ai une question par rapport à
l'encadrement pour... Oui. OK. Vous proposez de mieux encadrer les recours
des... au niveau des dérogations mineures avec le... dans les projets, là, de
construction. Comment vous verriez ça? Comment vous voudriez que ce soit?
M. Gariépy (Sylvain) : Là,
vous parlez au niveau des modifications réglementaires, là?
Mme Laforest : Oui. Oui.
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
en fait, c'est qu'on est devant une mécanique, là, donc, que c'est facile de
noyauter une opposition à un changement réglementaire. On l'a tous vécu, là,
dans différents milieux, là, donc, une modification au règlement de zonage, où
il y a un projet particulier qui s'inscrit à gauche et à droite, et là on ouvre
le registre... on fait des demandes d'ouverture de registre, puis après ça on
ouvre les registres qui ont recueilli assez de signatures, puis après ça il y a
peut-être un référendum. Juste l'explication que je viens de donner, là, c'est
un chemin de croix, donc... mais c'est facile de le déclencher, c'est très
facile, puis souvent pas pour les bonnes raisons. Donc, il faut être capable de
revoir ce processus-là. Donc, oui, le recours aux personnes habiles à voter qui
mène à un référendum, mais encore faut-il... Est-ce qu'il y aurait lieu de
revoir et de simplifier ce processus-là?
Mme Laforest : C'est
prévu dans notre projet de loi. Je suis sûre que vous allez vraiment le suivre
à chaque journée.
M. Gariépy (Sylvain) : On
va le suivre avec grande attention, oui.
Mme Laforest : J'ai...
j'avais comme question, au niveau des schémas d'aménagement, comment vous
voyez... Parce qu'on a fait quand même la plupart des régions au niveau des
consultations. On nous dit que les schémas d'aménagement, c'est très, très
complexe, c'est assez lourd, et les gens nous demandent que ce soit décidé dans
chacune des régions avec les MRC. Est-ce que vous seriez d'accord pour que ça
se passe comme ça?
M. Gariépy (Sylvain) : Quand
vous dites «décidé», c'est... parce que l'élaboration des schémas d'aménagement...
se font MRC par MRC dans chacune des régions.
Mme Laforest : Oui. Oui.
M. Gariépy (Sylvain) : Est-ce
qu'on parle plus du contenu des schémas?
Mme Laforest : Au niveau
du contenu, oui.
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
je crois qu'il faut qu'il y ait une adaptabilité au niveau des contextes
propres à chacun, ça, bien entendu. Est-ce que ça va décomplexifier la chose?
Je n'en suis pas certain. Il faudra voir aussi... L'intention des schémas
d'aménagement, lors de leur création, c'était vraiment de dire : On met en
commun des orientations, une vision régionale, des orientations d'aménagement à
l'ensemble de notre région, et ça se décline en actions par la suite. C'était
l'objet aussi d'un consensus puis d'une vision vraiment claire de vers où notre
MRC s'en va, donc les territoires locaux également. Puis... Donc, moi, j'ai...
Au contraire, il faut que ce soit adapté, il n'y a pas une solution unique à
toutes les MRC, là. Mais il y a quand même, je crois, des éléments de base qui
doivent rester, là, au niveau du... des contenus obligatoires, et tout ça.
Parce qu'on appelle aussi les MRC, dans certaines régions, à jouer un grand
rôle et même avoir des services communs pour l'ensemble des municipalités
locales qui ne peuvent pas se les offrir, ces services-là, en aménagement du
territoire, entre autres choses. Donc, les MRC ont un rôle majeur à jouer
là-dessus, là.
Mme Laforest : OK, c'est
intéressant. J'ai quand même plusieurs petites questions rapides. Quand vous
proposez que les actes en aménagement soient réservés aux urbanistes... Si,
admettons, je vous demandais de faire une liste rapide, donnez-moi des exemples
que vous dites : Bien, nous, ça, on peut s'en occuper rapidement ou encore
on pourrait prendre la responsabilité de.
• (14 h 40) •
M. Gariépy (Sylvain) : Nous,
ce que l'on propose, c'est que, pour s'assurer que les documents de
planification soient faits dans les règles de l'art et dans le respect de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, que les outils de planification que sont
les schémas d'aménagement, les plans d'urbanisme, les plans... programmes
particuliers d'urbanisme qui vont devenir des plans particuliers d'urbanisme,
la réglementation d'urbanisme, donc zonage, lotissement et compagnie soient à
tout le moins supervisés et encadrés par les urbanistes. Donc, ça, c'est la
position qu'on a adoptée.
On est conscient qu'il y a d'autres corps
professionnels qui interviennent dans l'aménagement du territoire. À titre
d'exemple, la rédaction réglementaire pourrait même être un acte partagé avec
les avocats, parce que c'est une... c'est un travail d'équipe, en quelque part.
Donc, en ce moment, il y a des urbanistes qui rédigent des règlements, il y a
des avocats qui en rédigent également ou qui révisent ce que les urbanistes ont
rédigé, mais il y a aussi M. et Mme Tout-le-monde qui rédigent. Et
c'est là que des gros problèmes arrivent, c'est que, quand il y a des gens qui
n'ont pas les compétences pour rédiger des règlements qui ont un impact sur le
quotidien de M. et Mme Tout-le-monde, bien, c'est là qu'il y a un
problème puis c'est là que ça accroche.
Alors, nous, on ne voit pas... puis, ça, on
voit aussi là-dedans... ce n'est pas de dire : On va se suppléer à la
décision politique. Au contraire, c'est de dire : Quand les... quand on
fait un plan d'urbanisme, c'est un acte de vision politique d'aménagement du territoire,
mais, au moins, on veut s'assurer qu'il soit bien fait, dans le respect, et ça
va quand même traduire la <vision...
M. Gariépy (Sylvain) :
...
d'aménagement
du
territoire, mais au moins on veut s'assurer qu'il soit bien fait,
dans le respect, et ça va
quand même traduire la >vision du
conseil municipal qui va l'adopter. Donc, on ne veut pas... Ce n'est pas aller
dans le champ décisionnel politique, mais c'est de s'assurer d'un bon
encadrement, dans le respect de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, que de
produire ces documents de planification là.
Mme Laforest : OK. J'ai
une question vraiment, si je peux dire, personnelle, mais, en même temps, qui
est discutée dans toutes les régions,quand on fait les consultations. Les
maisons accessoires, les maisons intergénérationnelles, est-ce que vous voyez
que ça peut aller dans toutes les municipalités, dans toutes les régions, dans
les grandes ou petites municipalités? Puis les maisons accessoires, est-ce que
ça peut aller dans tous les quartiers? J'aimerais ça vous entendre sur ça.
M. Gariépy (Sylvain) : La
réponse est non, ça ne va pas partout. Pour être vraiment pratico-pratique, il
y a des quartiers résidentiels, les superficies de terrain ne sont pas assez
grandes pour accueillir de tels types d'équipement. Donc, en ce moment, bien,
je vais vous dire, dans mon rôle professionnel sur le terrain avec les... quand
je travaille avec les plans d'urbanisme, puis on parle de ça, on fait toujours
une analyse du territoire, puis on voit les quartiers qui sont le plus
susceptible de pouvoir en accueillir parce qu'il y a des superficies de terrain
suffisantes pour pouvoir le faire et le faire de façon harmonieuse également.
Puis ça prend plusieurs visages, ce n'est
pas juste l'ajout d'un bâtiment, ça peut prendre plusieurs formes aussi, les
unités accessoires. Donc, si c'est à même une construction existante, on peut
faire un agrandissement, et ça devient le bâtiment accessoire, mais il est
juste attaché au bâtiment principal. Donc, oui, ça peut aller partout, peut-être
pas... Non, ça ne peut pas aller nécessairement partout, mais, oui, il y a
plusieurs possibilités pour couvrir vraiment un vaste territoire et de vastes
contextes.
Mme Laforest : C'est
bien. Dernière question, si je peux me permettre, j'ai... la densification, comment
vous voyez ça au niveau d'un... Est-ce que c'est comme préférable d'avoir un pourcentage
maximum? Comment vous voyez ça?
M. Gariépy (Sylvain) : C'est
très contextuel. Et la densification, là, quand on va dans les consultations
publiques, là, c'est quasiment un mot honni, là, on veut... les gens, tout de
suite, ça sursaute. On l'a tous vécu. La densification doit être adaptée à chacun
des milieux. Donc, c'est difficile de mettre un pourcentage là-dessus. Dans le
projet de loi, on parle de 33 %. Si c'est 33 % de très peu, ça va
rester très peu de densification. Si c'est 33 % de quelque chose de plus
gros, bien là, on va parler d'un projet plus... d'un projet plus important,
majeur. Je pense, ce qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est comment on peut
bien intégrer la densification dans chacun des quartiers concernés en fonction
de leurs problématiques qui sont toutes particulières.
Et pourquoi les gens sursautent à la
densification? C'est parce qu'on voit beaucoup les mauvais exemples, mais on
promouvoit très peu les bons exemples, et il y en a, des bons. Mais on est
appelé, dans le cadre... en tout cas, dans le futur, à avoir appris de nos
erreurs puis à avoir une meilleure approche de la densification. Puis ça, c'est
à l'échelle de tous les territoires, là.
Mme Laforest : OK. Si je
vous demandais un bon exemple de densification, ce serait où?
M. Gariépy (Sylvain) : C'est
une très bonne question. J'hésite à pointer du doigt des endroits où ça a été
très bien réalisé, là, mais...
Mme Laforest : Non,
c'est important, des bons exemples, on en a tout le temps besoin.
M. Gariépy (Sylvain) : Oui,
je n'en doute pas.
Mme Laforest : Bien, peut-être
pas ceux que vous avez travaillés parce que...
M. Gariépy (Sylvain) : Non,
mais... Dans mes exemples, il n'y en a aucun de bon, mais... Non, sérieusement,
on n'en est pas encore là, c'est drôle, parce qu'on fait beaucoup de projets,
là, de planification de densification du territoire. Si on prend juste le
territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, sur
82 municipalités, donc, il y a toutes les aires TOD, on construit en
fonction des aires TOD. C'est beau, là, mais, en ce moment, on est plus à
l'étape de la planification que de la réalisation. Il y a quelques endroits où
ça a été réalisé. Vous pouvez en trouver à Brossard, à Candiac, là, je parle
des milieux que je connais le plus, là, Saint-Basile-le-Grand. Bref, je
pourrais continuer, il y a des exemples qui sont quand même... qui sont quand
même biens, qui respectent entre autres et surtout qui respectent... Parce que
des fois on regarde la forme d'un milieu densifié puis on va dire : Ouf! Pas
trop sûr. Mais il faut voir est-ce que ça respecte les orientations... est-ce
que ça... d'aménagement régional, donc, le PMAD, après ça, comment ça s'est
décliné au niveau du schéma d'agglomération et comment ça prend place au niveau
de la ville, même la ville locale qui est concernée. Donc...
Puis il faut aussi comprendre qu'il y a
une culture derrière ça. Il y a les gens qui sont capables de se voir dans ces
projets-là puis il y a ceux qui ne connaissent pas, qui ne veulent pas et qui
ne veulent rien savoir. Donc, si on demande à ces gens-là : Trouvez-nous
des bons exemples de densification, ils vont avoir de la misère à en trouver.
Mais, si vous parlez aux gens qui y habitent, qui y vivent puis qui sont comme
intégrés à une nouvelle communauté, une nouvelle collectivité, puis qu'il y a
un sentiment d'appropriation, on est rendu dans un autre discours. Donc, les
gens qui habitent au Solar, à titre d'exemple, à Brossard, bien, eux autres,
ils aiment leur milieu de vie, ils sont contents, ça crée une nouvelle
collectivité. Pour eux, c'est un bon exemple de densification. Les gens qui
habitent à Candiac, même chose, ou ailleurs.
Mme Laforest : C'est
vraiment intéressant, mais j'ai une dernière question, le... parce, que dans
les... dans certaines <municipalités...
Mme Laforest :
C'est
vraiment intéressant, mais j'ai une dernière question, le... parce que dans
les... dans certaines >municipalités, on dit que les projets... les
projets de construction ou les projets en habitation, c'est très, très long à
lever de terre. Donc, il y a des municipalités qui disent : C'est à cause
de l'urbanisme. Et les urbanistes, parfois... le département d'urbanisme va
dire : C'est trop compliqué avec la municipalité. Puis c'est sûr qu'on
pourrait en parler très, très longtemps, puis on va sûrement en parler parce
que ça, c'est un sujet vraiment qui est sensible, là, pour moi. Comment vous
voyez ça en général?
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
les municipalités ont le pouvoir et ont le droit d'être exigeantes. Trop
longtemps, on a vu des projets, on se disait : Mondou, comment ça qu'on a
autorisé ça? Et des fois c'est le retour de la pendule, là, tout simplement,
c'est... là, on met en place, justement, on a un règlement de zonage, on met un
PIIA, on accroît les exigences au niveau d'un plan d'implantation et
d'intégration architecturale, puis là c'est l'étude, là, c'est comme le
va-et-vient entre la municipalité et le promoteur. Et, souvent, ce
va-et-vient-là est justifié entre autres choses ou est la conséquence de
messages qui ne sont pas toujours clairs. Il faut motiver. Quand on refuse un
projet au PIIA, là, et ce n'est pas toutes les villes qui le font, là, il n'y a
aucune motivation à ce refus-là, donc, tout simplement, il ne respecte pas tel,
tel, tel critère. Mais, tu sais, ce n'est pas clair, donc il n'y a pas des
directives claires au promoteur pour dire : Voici, vous devriez développer
dans tel sens, c'est ça qu'on veut ici, à la ville X.
Donc, est-ce qu'il y a de l'abus? Il y a
des processus qui sont longs, il y a du manque de main-d'oeuvre, il y a les
coûts des matériaux, il y a plein de choses qui sont au travers. Puis, des fois,
les projets sont excessivement complexes aussi de la nature même du territoire
dans lequel ils s'inscrivent...
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
M. Gariépy (Sylvain) : ...mais
c'est ça.
Le Président (M. Schneeberger) : Il
ne reste plus de temps. Alors, peut-être qu'il pourra poursuivre avec les...
tout à l'heure. Alors, désolé. Alors, nous allons poursuivre maintenant du côté
de l'opposition officielle. Et puis je donne la parole à Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui.
Écoutez, je vais être à la même place que la ministre, je vais avoir beaucoup
trop de questions pour le temps qui m'est alloué, donc je vais essayer d'être
concis... d'être concise. D'abord, je veux vous remercier d'être venus puis
surtout d'avoir produit un mémoire fort étoffé pour le court délai que vous
avez eu, là, je... je vous en... en tous cas, je vous félicite vraiment.
Premier élément, première question que je
vous poserais, c'est concernant l'instance indépendante, c'est pages 8 et 9,
là, de votre mémoire, que vous... vous recommandez comme... il y a quatre
options, dans le fond, là, que vous proposez, possibles, mais ce que vous
mettez, c'est clairement... c'est que ça ne devrait pas être au niveau, là...
le bilan ne devrait pas se faire au niveau de la ministre, mais bien d'une
instance indépendante. Est-ce qu'il y a des exemples ailleurs que vous avez vus
qui pourraient être inspirants?
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
ce serait à créer, peut-être, dans le fond. Le Vérificateur général, puis on en
parle là-dedans, c'est... ou il y a les ombudsmans, il y a tous ces niveaux-là
de... où on pourrait créer un... on parle d'un observatoire, des fois, il y a
différentes solutions. Est-ce qu'il y a des... est-ce qu'on a des exemples en
ce moment? Non, mais, justement, peut-être ce serait le temps qu'on crée ce
type d'entité là pour superviser ou donner un regard lucide sur l'aménagement,
de nos pratiques d'aménagement du territoire.
• (14 h 50) •
Mme Dufour : Parfait.
Merci. Mais je trouvais ça très intéressant, les quatre options que vous
mentionniez. À la page 11, vous parlez des référendums, vous soulignez
avec... en tout cas, c'est effectivement le cas que le nombre de signatures,
souvent, est trop bas. Vous avez parlé d'un rayon de distance qui pourrait être
utilisé aussi pour établir le nombre de personnes habiles à voter plutôt que
d'utiliser les zones contiguës, zones visées. Mais, au-delà de ça, est-ce que
vous avez une proposition? Parce que c'est... ce n'est pas simple, là, gérer un
rayon de distance. Est-ce que, un, il y a des exemples ailleurs, encore une
fois? Est-ce qu'il y aurait possibilité peut-être de nous aiguiller un peu plus
avec, tu sais, comment calculer les nombres de personnes habiles à voter, si
c'était à réviser, à modifier?
M. Gariépy (Sylvain) : C'est...
vous savez, quand on rentre dans un processus de modifications réglementaires,
la première chose qu'on regarde, c'est les zones contiguës, puis, des fois, on
voit des choses très étonnantes, c'est-à-dire... L'idée du rayon de distance,
c'est que, des fois, les zones contiguës sont très vastes. Donc, la personne
qui habite à 10 coins de rue, là, le projet, ça ne la touche pas, ça ne
touche pas sa qualité de vie, mais on lui donne quand même l'opportunité de s'opposer
à ce projet-là, ou faire l'inverse de... tout simplement, de ne pas s'opposer,
ou des fois on va ouvrir, justement, ces zones-là, par le biais des
15 signatures de base pour accroître le seuil minimal d'opposants. Alors,
on se donne beaucoup de misère pour accroître le nombre minimal d'opposants
parce qu'on sait que la démarche va être noyautée, en quelque part, par un
groupe d'opposants au projet. Ça fait que, si on a juste la zone concernée puis
ceux qui sont vraiment concernés, bien, on développe comme une stratégie <aléatoire...
M. Gariépy (Sylvain) :
...puis
ceux qui sont vraiment concernés, bien, on développe comme une stratégie >aléatoire,
on dit : Bien, on va ouvrir le plus de zones possible contiguës, puis tant
mieux si elles sont vraiment vastes parce que le seuil minimal va être gonflé,
puis, pour l'atteindre, bien, il va falloir vraiment une mobilisation
incroyable de tous ceux et celles qui, de toute façon, ça ne les touche pas,
puis ils n'iront pas signer le registre. Donc, c'est comment on peut contrer ce
type d'éléments là, de vraiment cibler, dans un rayon qui est conséquent, puis
ce n'est pas simple comme mécanique, j'en conviens, mais les personnes qui
peuvent vraiment se prononcer là-dessus puis qui ont un intérêt à se prononcer là-dessus
également, et non pas commencer à jouer... bref, à chasser la souris, là. Mais
c'est un peu ça qu'il faut, c'est trouver le moyen de dire que, bon, concentrons-nous
sur ceux qui sont vraiment concernés, mais pas... mais, en même temps, il faut
qu'ils fassent un effort, c'est-à-dire on veut rehausser les seuils de... bien,
de signatures pour l'ouverture de registres, parce que c'est trop facile, en ce
moment, de s'opposer à tout et n'importe quoi.
Mme Dufour : Effectivement.
Par contre, je vais vous donner des... un cas hypothétique et non, là, il y a
eu une île à Laval, au nord de Laval, là, qui a fait l'objet de gros projets, à
un moment donné, et, bien, comme elle était... c'est une île, donc le rayon, si
on avait fait un cercle, là, ça aurait inclus, Rosemère, par exemple. Donc là,
il y a d'autres cas où on voit... il y a des grandes terres agricoles, par
exemple, en milieu rural, puis que les zones... finalement, la zone visée est
extrêmement grande. Donc, tu sais, le cercle, il n'y a peut-être pas grand
monde dans le cercle, donc il y a un défi, là.
M. Gariépy (Sylvain) : Bien
oui, il y a un défi, oui, ça, je l'admets. La réponse est oui, il y a un très
grand défi à ça. Mais c'est intéressant parce que vous venez de toucher un
autre point, c'est-à-dire les villes contiguës. Donc, souvent, on fait ce qu'on
veut puis on ignore notre voisin, mais il n'y a pas de rivière qui nous sépare
nécessairement, là, on est collé dessus, puis il y a des gens dans ces
villes-là voisines qui sont autant concernés par un projet qui va se dérouler
dans la ville X, mais ils n'ont ou elles n'ont pas voix au chapitre, là.
Donc, ça aussi, il y a ces éléments-là, je pense, qu'il faut regarder. L'idée
du rayon interpellerait effectivement des voisins. C'est peut-être une bonne
chose, peut-être une moins bonne chose, mais ça devient difficile à gérer.
Mme Dufour : Oui. Je ne
pense pas que l'Union des municipalités du Québec serait d'accord. Je vais vous
amener ailleurs. La page 12, dans le fond, vous parliez, là... vous avez
échangé avec la ministre, là, concernant la supervision technique que vous proposez.
Moi, mon... quand j'ai lu ça, j'ai dit : Ah! c'est intéressant. J'ai été
mariée à un ingénieur, je connais le principe du sceau, mais mon premier
réflexe, c'est de me demander : Est-ce que, un, il y a assez d'urbanistes
pour vraiment être capable de faire toutes les révisions qu'il y a de schémas à
travers le Québec? Et, de deux, ce n'est pas un coût et peut-être même des
délais supplémentaires que ça amènerait à... bien, c'est ça, aux MRC, là, qui
doivent faire ce processus?
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
moi, je pense que, quand on a des personnes compétentes qui font le travail, ça
ne retarde pas le processus, mais, au contraire, ça peut même l'accélérer parce
que... des éléments qu'on ne va pas oublier en cours de route, justement, parce
que, de par notre formation, notre sceau, le fait qu'on est des urbanistes puis
qu'on a de la formation continue également. Est-ce qu'on en aurait assez? Oui,
parce qu'il y a tellement d'aménagistes au Québec qui travaillent dans les MRC,
qui ont des formations en urbanisme, qui font de l'urbanisme, en fait, et, du
coup, que ça deviendrait un acte soit réservé, bien, ils deviendraient membres
de l'ordre. Alors, oui, il y aurait assez d'urbanistes au Québec pour faire
tout ce travail-là.
Mme Dufour : Je
comprends, merci. Vous avez parlé de consulter les communautés autochtones.
M. Gariépy (Sylvain) : Oui.
Mme Dufour : Je trouvais
que c'était très intéressant. J'ai mentionné qu'on avait proposé, d'ailleurs,
d'intégrer, là, d'avoir... de recevoir l'Assemblée des Premières Nations Québec
Labrador. Et je lis que, dans le fond, au niveau OGAT, vous aimeriez qu'ils
soient consultés, c'est tout à fait à-propos, des PMAD, les schémas
d'aménagement aussi. Là, au niveau des schémas d'aménagement, j'ai une question
parce qu'il y a des MRC qui n'ont pas du tout de communauté autochtone, là, sur
leur territoire. Donc, est-ce qu'il y aurait quand même une exception pour
celles-ci?
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
ça pourrait prendre une autre forme de consultation auprès des communautés
autochtones. Je veux dire, ce n'est pas parce qu'ils sont absents d'un
territoire qu'ils n'ont pas quand même un héritage historique sur ce
territoire-là qu'ils ont peut-être déjà occupé, à un moment donné, dans le temps,
donc c'est plus dans ce sens-là. Donc, ça ne prend pas grand-chose pour... Puis,
même sur une base historique, ça pourrait nous apprendre des choses qu'on
ignore aujourd'hui. Donc, pour moi, c'est, on n'a pas besoin... Je pense qu'il
faut faire l'effort, donc, de consulter, que ce soit l'Assemblée des Premières
Nations, si ce n'est que ça, pour être capable de détailler, nous donner du
contenu à cet égard-là, puis de le considérer dans le cadre d'un schéma. Peut-être
ça ne donnerait absolument rien, je... on ne garantit pas le résultat, mais, au
moins, faire l'effort.
Mme Dufour : OK.
Excellent. Bien, merci. Vous avez <parlé...
M. Gariépy (Sylvain) :
...on
ne garantit pas le résultat, mais, au moins, faire l'effort.
Mme Dufour :
OK.
Excellent. Bien, merci. Vous avez >parlé d'un chantier pour la
modernisation de la LAU. Je vous avoue que je pensais que c'est ça qu'on aurait
dans cette version de la LAU. Est-ce que c'est quelque chose que vous auriez...
tu sais, que vous pensiez qu'il y a des ajouts qui pourraient être faits dès
maintenant? On parlait de changement de zonage, par exemple. Là, actuellement,
c'est quand même très long, faire un changement de zonage. Est-ce que c'est
quelque chose que vous voyez qui est envisageable, en amendement, de simplifier
le processus ou c'est vraiment... il faut vraiment passer par un nouveau
chantier pour faire ça?
M. Gariépy (Sylvain) : Moi,
je... On pourrait peut-être parler d'un demi-chantier complémentaire, là, mais
pour en arriver à là où nous, on espérait arriver. Et nos recommandations en ce
sens-là, elles pourraient être incluses immédiatement dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme actuelle. Mais ce serait, de notre point de vue,
favorable de réviser complètement la loi et d'intégrer nos recommandations à
celle-ci.
Mme Dufour : Parfait.
Vous avez parlé de limiter la durée de la validité des RCI. On a un bon exemple
à Laval, là, ça a pris huit ans avant que la loi soit... le zonage soit révisé,
le plan d'urbanisme, pendant que le RCI était en vigueur. Mais il n'y a pas un
risque de, justement... de... soit de pénaliser les villes? Puis, si c'est
limité, à combien de temps vous pensez que ça devrait être limité, un RCI?
M. Gariépy (Sylvain) : Bien
là, je vais vous dire un chiffre, là, ça pourrait être deux ans. Est-ce que ça
pourrait être renouvelable? Je pense que l'idée derrière ça, c'est le principe
d'imputabilité des administrations municipales. Donc, à un moment donné, on...
tu sais, quand on... un règlement de contrôle intérimaire, c'est une pause
bénéfique dans le cadre d'une modification ou d'une révision de son plan
d'urbanisme. C'est une pause bénéfique pour se donner le temps de réfléchir.
Réfléchir huit ans, c'est long, c'est long pour ceux qui sont assujettis au RCI
en plus, là.
Mme Dufour : C'est sûr.
Mais, quand c'est une révision majeure du schéma d'aménagement qui implique une
révision majeure complète, tu sais, il peut y avoir des cas, là, où est-ce que
ça peut s'appliquer, j'imagine, là.
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
je pense que, dans ce cas-là, la ministre des Affaires municipales devrait... à
l'expiration d'un RCI, devrait se tourner vers cette ville ou MRC et dire :
Pourquoi vous voulez une extension de délai, et qu'il y ait une justification à
cet effet-là. Donc... Parce qu'en ce moment il s'adopte des RCI, et la durée...
le temps peut difficilement se justifier, là, quand on est... des fois oui, des
fois non.
Mme Dufour : Oui. Les
dérogations mineures. Ça, c'est un sujet qui me passionne. Et vous l'avez bien
dit, là, c'est... la notion de mineure est vraiment très, très floue, là. À
l'AQU, on a... à l'Association québécoise d'urbanisme, on avait fait un sondage
dans le temps et pour voir qu'est-ce qui était considéré comme mineur, puis il
y a vraiment une variété, puis il y a beaucoup de manque de formation aussi,
là, de la part des élus sur qu'est-ce qui est mineur ou qui n'est pas mineur,
puis les CCU aussi. Donc, pour vous, là, ce serait quoi, une définition de ce
qui est mineur?
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
écoutez...
Mme Dufour : Parce que
vous le dites, qu'il faudrait le préciser, mais ce serait comment qu'on devrait
préciser?
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
la question est excellente. Et, écoutez, il y a des principes dans la loi :
Est-ce que ça pose préjudice aux demandeurs ou aux voisins? Là, je paraphrase
la loi, là, là-dessus, mais c'est... mineur, ça devrait être une mesure
d'exception. Donc, quand un conseil municipal accorde à grand vent des
dérogations mineures, bien, c'est peut-être le symptôme... c'est peut-être
symptomatique d'un règlement qui ne tient pas la route, donc arrêtez... arrêtons
d'en donner puis modifions le règlement de zonage, donc prenons nos
responsabilités.
Puis, des fois, on gère par peur, donc on
a peur, alors on ne change pas le zonage, mais on en donne, des dérogations. Un
bâtiment d'une hauteur maximale de six mètres qu'on amène à 10 mètres, il
y a quatre mètres de différence, là. C'est un étage commercial, là, qu'on parle,
c'est beaucoup, ce n'est pas mineur, donc... Mais, là-dedans, ce qui devrait
dicter notre... En fait, c'est vraiment contraire au règlement lui-même, là,
rendu là.
• (15 heures) •
Mme Dufour : Oui, mais
le 79, rue Fraser, à Gatineau, va démontrer que ça pouvait ne pas être mineur
et être considéré comme une dérogation mineure. Écoutez, les sanctions
monétaires, mon dernier commentaire, merci d'en avoir parlé, c'est vraiment un
enjeu. Est-ce que vous avez des recommandations? Est-ce qu'on devrait appliquer
les taux de l'époque puis les augmenter à...
Le Président (M. Schneeberger) : 10 minutes...
10 secondes.
Mme Dufour : ...10 secondes,
les augmenter en dollars d'aujourd'hui?
M. Gariépy (Sylvain) : Oui.
Mme Dufour : Excellent.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup. Alors, nous allons passer maintenant au deuxième groupe
d'opposition. Alors, M. le député de Taschereau, pour une période d'un peu plus
de quatre minutes.
M. Grandmont : Oui, merci
beaucoup. Merci à vous deux pour votre présence et ce... ça a été déjà dit, là,
mais, je le répète, là, ce mémoire très étoffé et très intéressant, surtout
considérant les délais que vous aviez.
J'aimerais revenir, d'abord, sur les
droits autochtones. Vous en avez parlé, vous avez donné quelques justificatifs,
mais j'aimerais que vous nous rappeliez pourquoi c'est important, pour vous,
que la LAU tienne compte et reconnaisse la présence des droits autochtones sur
le territoire.
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
c'est parce qu'en ce moment on fait des outils d'aménagement du territoire en
vase clos. Je crois... et nous, notre position, à l'ordre, c'est... il faut
favoriser, d'une part, justement, le <dialogue...
>
15 h (version révisée)
<
M. Gariépy (Sylvain)T :
...on
fait des outils d'aménagement du territoire en vase clos. Je crois... et, nous,
notre position, à l'ordre, c'est : il faut favoriser, d'une part,
justement, le >dialogue entre les communautés, et, pour ce faire, il
doit y avoir des obligations qui soient mises dans la loi à cet effet-là. On a
tout à apprendre, également, des intérêts, des attentes, des aspirations des
communautés autochtones... et que ça puisse transpirer à l'intérieur de nos
outils de planification. Et c'est vraiment en ce sens-là qu'on l'amène.
Comment ça va se décliner dans le temps,
est-ce que ça va donner des résultats immédiats, je n'ai pas la réponse à ça,
mais une chose est sûre : c'est une manière d'ouvrir le dialogue et de les
inclure dans les priorités, eu égard à l'aménagement du territoire, de nos
équipements et nos infrastructures publiques, d'ouvrir le dialogue et éviter
les conflits.
M. Grandmont : Considérant
l'intérêt très grand du gouvernement pour les affaires autochtones, je suis
persuadé qu'on va trouver des voies de passage là-dessus. On en a jasé, entre
autres, dans le PL 13, là, sur la loi... sur la ligne Hertel-New York. Je
pense qu'il y a de l'intérêt du côté du gouvernement. Peut-être... En tout cas,
peut-être que je m'avance, mais je le souhaite très ardemment.
Votre recommandation 1 proposait d'inscrire
la LAU... dans la LAU, d'inscrire la Politique, en fait, là, nationale d'architecture
et d'aménagement du territoire. En quoi ça va permettre d'avoir une structure,
disons, d'aménagement du territoire, d'occupation du territoire qui soit plus
solide et plus pérenne dans le temps?
M. Gariépy (Sylvain) : Bien,
c'est parce que cette politique-là, elle a quand même... Il y a une vision, il
y a des orientations à l'intérieur même de cette politique-là qui résultent
dans des formes d'engagement, dans une manière de faire les choses. Donc, une
politique, si on ne lui donne pas une assise légale, elle reste une politique,
donc, avec ce que ça implique. Donc, nous, on veut donner force de loi à cette
politique, et que ça se décline dans le texte de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, et qu'il y ait, justement... le territoire évolue, donc que, cette
politique-là, il y ait une obligation de révision également pour la faire
évoluer en conséquence, et ce qui expliquerait également les modifications
législatives au cœur même de la loi et tout ce qui en découle en termes
réglementaires sur le territoire, là, et de nos approches d'aménagement du
territoire.
M. Grandmont : Parfait.
Merci. Je terminerai avec la question de l'exemplarité de l'État. On est à la
recommandation 3, là, page 9. On comprend que vous suggérez, en fait,
là, que l'ensemble du gouvernement, dans le fond, soit exemplaire dans ses
pratiques de localisation de ses infrastructures. J'entends, là, les lieux de
destination mais peut-être aussi les infrastructures de transport. Quels
mécanismes vous verriez à l'intérieur d'une LAU qui serait optimale, là, qui
permettrait, finalement, à la ministre, ou au ministère, ou à... en tout cas,
de s'assurer qu'il y a cette cohérence-là, qui est très transversale,
finalement?
M. Gariépy (Sylvain) : Je
ne sais pas quelle forme ça pourrait prendre dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
Une chose est sûre, c'est qu'il faudrait qu'on change nos critères de
localisation de nos équipements et infrastructures publiques. On veut localiser...
On cherche un terrain pour un hôpital, à titre d'exemple. On va prendre le
terrain le moins cher, pas pollué, rien de ça, mais le problème, c'est qu'il
est excentré, ce terrain-là. Donc, on va devoir y amener les services, hein,
les services municipaux, les services de transport collectif, pourquoi pas de
nouvelles routes. Donc, des fois... Et je crois qu'on ne voit pas le bénéfice
de dire : On va construire... On va changer nos critères, on va
décontaminer et revaloriser des sites qui, en ce moment, ne peuvent plus être
développés et utilisés, on va les localiser à des endroits où ils sont
desservis par les transports collectifs, actifs et autoroutiers et on va donner
du tonus à l'environnement immédiat de ce nouvel équipement collectif là. Donc,
il faut que la loi amène des décisions de ce type-là. Et même le rôle de la
ministre, et on le dit dans nos recommandations, devrait amener les autres
ministères à aller dans le même sens.
Le Président (M. Schneeberger) : Je
vous remercie. Merci. Désolé, il n'y a plus de temps. Alors, je vous remercie
pour votre précieuse contribution au projet de loi.
Et puis on suspend quelques instants
pour... le temps d'accueillir le prochain groupe.
(Suspension de la séance à 15 h 05)
(Reprise à 15 h 11)
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors, nous allons reprendre. Alors, pour les
besoins... étant donné que nous avons une personne en visioconférence, on va <demander...
Le Président (M. Schneeberger) :
...nous allons reprendre. Alors, pour les besoins... étant donné que
nous avons une personne en visioconférence, on va >demander à... bien
surtout les personnes en visioconférence, de vous nommer à chaque fois que vous
prenez la parole pour les... pour la transcription de la commission.
Alors, nous accueillons maintenant
l'Alliance Ariane. Alors, peut-être vous nommer, comme la personne qui est
présente ici, et puis, après ça, on passera aussi à la personne qui est en
visioconférence avec nous. Alors, bonjour à vous.
Alliance Ariane — Pour une politique
nationale de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme
Mme Robin (Jeanne) : Oui.
Bonjour. Donc, je m'appelle Jeanne Robin. Je suis secrétaire de l'Alliance
Ariane depuis sa création en 2015. Bonjour.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme Trépanier.
Mme Trépanier (Marie-Odile) :
Oui. Marie-Odile Trépanier. Je suis membre de l'Alliance Ariane depuis le
début et je suis professeure à la retraite en urbanisme à l'Université de
Montréal.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Merci beaucoup. Alors, vous avez un 10 minutes qui vous est alloué pour
votre mémoire, et, par la suite, nous allons passer aux questions avec les
membres de la commission.
Mme Robin (Jeanne) : Merci
beaucoup. Donc, merci de nous recevoir aujourd'hui. Je commencerais par vous
dire que, donc, l'Alliance Ariane, c'est un regroupement de partenaires, dont
plusieurs ont été invités à présenter à cette commission, et on vous en
remercie. Vous avez déjà entendu l'Association des aménagistes régionaux et
l'Ordre des urbanistes du Québec. Vous allez recevoir aussi, à la reprise, L'Union
des producteurs agricoles et Vivre en ville. On a aussi, parmi nos membres, L'Association
des architectes paysagistes du Québec, Action Patrimoine, la Fondation
David-Suzuki, Héritage Montréal, l'Ordre des architectes du Québec et le
Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement.
Donc, le comité, ce comité directeur de
l'Alliance Ariane a déterminé trois éléments majeurs de... qu'on voudrait voir
ajoutés au projet de loi et sur lesquels on va se concentrer aujourd'hui. Mais,
auparavant, je voulais commencer par féliciter Mme la ministre pour l'adoption
de la Politique nationale de l'architecture et de l'aménagement du territoire,
dont la vision stratégique a été adoptée au mois de juin 2022. Puis je tiens à
rappeler que c'est le fruit d'un travail de longue haleine, oui, beaucoup de
travail du côté du gouvernement, du côté des fonctionnaires du... mais
également du côté de la société civile.
Puis, vous savez, l'Alliance Ariane existe
depuis 2015. C'est une alliance qui a été créée par des organisations qui
travaillaient déjà, pour certaines depuis de nombreuses années, en faveur de
l'adoption d'une politique nationale. Au cours de nos années d'exercice, on a
eu l'occasion de sonder, de travailler, de consulter énormément d'acteurs dans
toutes les régions du Québec, dans toutes les sortes de municipalités, de tous
les domaines, en santé, en environnement, en culture, en économie, et donc on a
pu constater que l'aménagement du territoire a de l'importance pour tous ces
secteurs-là de la société et que, si cette politique-là était attendue, c'était,
justement, parce qu'elle doit avoir des résultats dans de nombreux domaines.
Au cours de la consultation
gouvernementale, d'ailleurs, qui s'est étendue de 2021 à 2022, de cette grande
conversation nationale à laquelle nous avait conviés la ministre, l'Alliance
Ariane a organisé, en appui à ce travail gouvernemental, une tournée Parlons
Territoire, au cours de laquelle on a rencontré plus de 1 000 personnes
dans une quinzaine d'événements, là encore, partout au Québec. Et je tiens à
souligner que, si la politique nationale a pu être adoptée, c'est aussi suite à
la prise de parole de plus de 4 500 participants et un dépôt d'une
centaine de mémoires, donc un travail remarquable. Et, aujourd'hui, l'examen du
projet de loi n° 16, qui vient modifier la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, c'est le premier geste concret de mise en œuvre de la politique
nationale d'aménagement du territoire, donc quelque chose de très important
pour l'Alliance Ariane, et je tenais à le souligner et à souligner notre
plaisir d'être avec vous aujourd'hui.
Donc, j'arrive aux éléments qu'on
souhaiterait voir s'inscrire dans la loi. Le premier, puis je ne suis pas la
première à en parler aujourd'hui, c'est l'inscription de la politique nationale
dans la loi et dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. L'élaboration de
cette politique-là, ça a été un travail considérable. Les attentes sont
nombreuses. Elle va avoir des effets à long terme. Elle concerne de nombreux
ministères et organismes. J'ai entendu la ministre parler d'un chantier
historique ce matin. C'est aussi ce qu'on pense. Ça ne peut pas être un
exercice isolé et ponctuel. Ce sera votre principal legs en tant que ministre,
et, ce legs-là, c'est crucial d'en garantir la permanence. Donc, c'est pour ça
qu'on propose d'inscrire la politique nationale dans la loi, et c'est notre
recommandation n° 1.
Pour parler d'une autre de nos
recommandations, je passerais la parole à Mme Marie-Odile Trépanier.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
allez-y, Mme Trépanier.
Mme Trépanier (Marie-Odile) :
Oui. Bonjour. Merci. Effectivement, la deuxième grande
recommandation concerne la création d'une instance <indépendante
...
Mme Trépanier (Marie-Odile) :
...Oui. Bonjour. Merci. Effectivement, la deuxième grande
recommandation concerne la création d'une instance >indépendante pour
soutenir le suivi des pratiques en aménagement et en urbanisme. L'alliance est
extrêmement heureuse de voir l'importance qu'on accorde aux mesures de suivi,
aux bilans, à la fois régionaux et nationaux, et nous apprécions énormément que
le gouvernement lui-même s'engage à faire ce bilan national, mais l'alliance
croit qu'il faut une instance indépendante qui fasse le suivi du suivi, qui
fasse l'observation de ce qui se passe. Donc, ça peut être un observatoire de
l'aménagement, ça peut être un conseil national de l'aménagement et de
l'urbanisme. Et l'importance, c'est de voir au suivi non seulement de la loi
elle-même, mais aussi de la politique et aussi des orientations
gouvernementales. Et, pour ce faire, pour faire... pour réaliser ce rôle de
veille, nous proposons aussi que l'instance indépendante puisse formuler des
recommandations qui seraient neutres et objectives et qui permettraient de
maximiser les retombées de ces réformes. Voilà.
Alors, je cède la parole à Jeanne Robin.
Mme Robin (Jeanne) : Donc,
je vais poursuivre avec la troisième recommandation qu'on souhaitait vous faire
aujourd'hui et qui va au-delà de l'arrimage entre les actions de l'État et des
municipalités : le fait de s'assurer qu'il y ait une exemplarité de l'État
en aménagement du territoire. Et, pour ça, l'Alliance Ariane recommande que
l'État s'engage à évaluer l'impact sur la cohérence en aménagement du
territoire de chacune de ses décisions, qu'elles soient législatives,
réglementaires, budgétaires, fiscales ou de gouvernance, donc qu'il y ait une
clause «cohérence en aménagement du territoire» qui soit systématiquement
intégrée aux demandes d'approbation qui vont être transmises au Conseil
exécutif.
La raison de cette clause, c'est que
l'aménagement du territoire, j'en ai parlé, c'est un domaine qui, un peu,
traverse tous les domaines, justement, et de nombreux ministères et organismes
font de l'aménagement du territoire sans le savoir. Quand on décide où on
installe un hôpital, quand on décide où on construit une route, quand on
détermine un programme gouvernemental de type garderie, de type culturel, on a
un impact sur l'organisation des activités sur le territoire. Ça va avoir des
effets sur l'utilisation du territoire, sur les déplacements que les personnes
vont parcourir.
Donc, tous ces éléments-là, on souhaite
qu'ils soient examinés grâce à une clause «cohérence en aménagement du
territoire» et qu'on s'assure que tous les gestes du gouvernement contribuent à
l'atteinte des objectifs de la Politique nationale de l'architecture et de
l'aménagement du territoire. On pense que, grâce à cette clause-là, on va
pouvoir identifier en amont les potentiels effets négatifs d'une politique sur
laquelle on travaille et donc les prévenir. Et on va pouvoir aussi évaluer en
amont si on peut maximiser les effets... les effets positifs d'un programme ou
d'une politique.
Donc, cette clause-là, à notre avis, est
essentielle. Donc, c'est notre recommandation n° 7.
On souhaite aussi, évidemment, que, dans le même esprit, il y ait une analyse
des effets anticipés de la planification locale et régionale, donc qu'on puisse
savoir à quoi on s'attend et qu'on s'assure d'atteindre les cibles qui vont
avoir été fixées en amont.
• (15 h 20) •
Donc, c'est les trois recommandations
principales que l'Alliance Ariane voulait vous apporter aujourd'hui. On a, bien
sûr, d'autres recommandations un petit peu plus précises dans le mémoire, dont
ça nous fera plaisir de discuter avec vous.
Pour clore, je voulais aussi vous dire que
la mise en œuvre de la Politique nationale de l'architecture et de
l'aménagement du territoire va certainement rendre nécessaires d'autres gestes
législatifs. Donc, si on est amené à vous retrouver en commission
parlementaire, ça nous fera plaisir, bien entendu, de contribuer.
Et puis, bien, je voulais vous remercier
au nom des milliers de personnes qui, au cours des huit dernières années, se
sont jointes à l'Alliance Ariane pour réclamer une politique nationale. Je
voulais vous remercier de vous pencher sur son... sa première action concrète
avec le projet de loi n° 16. Merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci à vous deux. Alors, nous allons passer maintenant du côté des questions.
Alors, je cède la parole à Mme la ministre des Affaires municipales.
Mme Laforest : Merci
beaucoup. Merci pour, évidemment, démontrer les avantages de la politique
d'aménagement. C'est très apprécié. Mais on a quand même beaucoup de travail à
faire, donc je crois qu'on aura une belle commission. Je vais poser deux
petites questions, mais mes collègues ont des questions.
Donc, quand vous parlez d'une instance <indépendante...
Mme Laforest :
...une
belle commission. Je vais poser deux petites questions, mais mes collègues ont
des questions.
Donc, quand vous parlez d'une instance
>indépendante sur l'aménagement, est-ce que vous croyez qu'avec nos
universités on pourrait atteindre ces objectifs-là, si nos universités
travaillaient... au lieu d'avoir... quand vous dites «une instance
indépendante», ou encore avec des chercheurs, avec les universités du Québec? Comment
vous voyez ça? Est-ce que vous pensez que ce serait peut-être une solution?
Mme Robin (Jeanne) : J'ai
entendu cette suggestion faite plus tôt ce matin. Je pense que c'est une
suggestion vraiment intéressante, de s'adjoindre des universitaires, des
chercheurs pour éclairer certains pans de la mise en œuvre en aménagement du
territoire.
Ce qui était important pour nous, c'est
que, quand on fait le bilan, quand on évalue les résultats de l'action sur le
territoire, on évalue à la fois les résultats de l'action de l'État et de
l'action des municipalités locales et régionales. Donc, ça va être important qu'il
y ait une instance qui puisse émettre des recommandations qui soient neutres,
qui soient objectives, qui ne... qui aillent au-delà de la recherche de
responsabilité puis qui soient vraiment concentrées sur le résultat. Parce
qu'au final ce qu'on veut en révisant l'aménagement du territoire, vous l'avez
bien expliqué ce matin, c'est plus de qualité de vie, c'est plus de protection
de l'environnement, c'est répondre mieux à des besoins. Donc, avoir une
instance qui soit un petit peu extérieure permettrait d'aller plus loin dans la
recherche de ces objectifs-là et de rappeler, justement, régulièrement pourquoi
on fait ça, au-delà de la responsabilité politique, qui est vraiment
essentielle.
Puis, d'ailleurs, l'Alliance Ariane a
recommandé que le ministère des Affaires municipales soit renommé ministère de
l'Aménagement du territoire et du soutien aux collectivités. On l'avait signalé
dans notre feuille de route, puis ça reste une intention de l'Alliance Ariane.
Donc, cette responsabilité politique là, elle est importante, mais on a besoin
également d'une instance indépendante.
Mme Laforest : OK. Puis,
juste au niveau du système de monitorage, les bilans qu'on prévoit aux deux
ans, vous dites aux deux ans plutôt qu'aux cinq ans, mais, déjà, aux cinq ans,
c'est quand même assez ardu, là, pour le milieu municipal. Aux deux ans, vous
pensez que ce serait possible?
Mme Robin (Jeanne) : On
a établi une nuance parce qu'on est conscient que toutes les données ne
pourront peut-être pas être réunies aux deux ans, mais, pour certaines données,
c'est possible et, pour certains objectifs, c'est nécessaire. Donc, les cibles
ne sont pas encore fixées, elles ne sont pas encore publiques, on ne les
connaît pas, mais, assurément, ne regarder l'effet de nos décisions sur le
territoire que tous les cinq ans, c'est insuffisant en regard de l'urgence,
notamment l'urgence climatique, l'urgence dans l'érosion de la biodiversité,
les autres besoins qu'on identifie dans les collectivités. Donc, on pense que
c'est vraiment important de se donner un objectif plus ambitieux que le cinq
ans.
Mme Laforest : C'est
bon. Merci. Mes collègues ont des questions.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Juste avant de poursuivre, j'aurais besoin du consentement pour poursuivre
au-delà de 15 h 35, c'est-à-dire on devrait finir vers
15 h 55, étant donné qu'on a commencé 20 minutes en retard.
Est-ce que j'ai le consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Parfait. Alors, côté... Oui, député de... député de Jonquière?
M. Gagnon : Bonjour.
Fort apprécié.
Je fais simplement du pouce sur ma ministre.
On entend beaucoup parler puis on entend régulièrement, là, la reddition de
comptes, parfois, qui peut être... qui peut être lourde pour les petites
municipalités ou pour les MRC. J'aime bien votre proposition, justement, dans
une optique de changement climatique, de revoir un cinq ans, deux ans. Je
trouve que c'est une discussion qui mérite d'avoir lieu ici.
Par contre, je me dois de l'apporter,
est-ce que... particulièrement au niveau de vos membres, est-ce que vous pensez
que c'est un ajustement ou une vision qu'on pourrait regarder qui pourrait
amener quand même une lourdeur, si on pense aux petites municipalités
particulièrement, aux MRC? Je voudrais vous entendre un petit peu plus
là-dessus.
Mme Robin (Jeanne) : Bien,
là-dessus, je pense que je referais du pouce sur la proposition qui vous a été
faite de s'appuyer un peu sur le milieu de la recherche parce qu'on constate
effectivement que, dans certains domaines, on manque d'information, et
certainement que des groupes de recherche seraient ravis de travailler sur des
dossiers puis d'apporter des informations, qui seront, d'ailleurs, extrêmement
utiles aux petites municipalités. Ça fait que je comprends bien qu'on ne peut
pas demander à chaque municipalité de 1 000 habitants de faire une enquête
origine-destination sur son territoire, par exemple, mais il y a sans doute des
éléments que l'État peut prendre en charge et d'autres qui peuvent être confiés
au milieu de la recherche, au milieu universitaire. On a un très bon réseau
d'universités au Québec, mettons-les à profit. Certainement que ça sera
profitable pour tout le monde.
M. Gagnon : Merci. C'est
une belle proposition, d'inclure le milieu universitaire.
Mme Robin (Jeanne) : Je
pense que Mme Trépanier avait un ajout à faire.
Mme Trépanier (Marie-Odile) :
Oui. M. le Président, si vous permettez, dans notre mémoire, on donne
l'exemple, là, de l'Agora métropolitaine, qui est un... presque un happening,
si on me permet l'expression anglaise. C'est une rencontre... c'est presque une
fête, une rencontre où les gens <échangent...
Mme Trépanier (Marie-Odile) :
...Agora métropolitaine, qui est un... presque un happening, si on
me permet l'expression anglaise. C'est une rencontre... c'est presque une fête,
une rencontre où les gens >échangent sur ce qui a été fait, sur comment
on a... En fait, la question des cibles, par exemple, est illustrée à travers
ces exercices-là. C'est des rencontres entre les élus, la société civile, la
CMM. Et ça se fait bien parce qu'on profite de ces occasions pour montrer des
exemples intéressants qui se sont déroulés pendant ces années-là. Alors, il y a
toutes sortes de formules, ça peut être des sommets ou... Ce n'est pas
nécessairement quelque chose de rigide, c'est quelque chose de très dynamique
qui peut être fait. Voilà. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. D'autres questions? Député du Lac-Saint-Jean.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Bonjour. Ça me fait plaisir de vous rencontrer. Je sais que vous proposez,
là, de prévoir dans la loi l'obligation pour le gouvernement d'adopter la
politique nationale. Pourquoi?
Mme Robin (Jeanne) : Pour
qu'elle dure plus que cinq ans, pour qu'elle dure au-delà de ce
gouvernement-ci, que tous les gouvernements qui vont suivre soient tenus,
justement, de mettre à jour ce document-là, de le faire exister. C'est... Ça
existe. Par exemple, quand on a révisé la gouvernance climatique avec le projet
de loi n° 44, on a inscrit dans la loi la responsabilité du ministre de
l'Environnement de faire adopter une politique-cadre sur les changements
climatiques, dans le même esprit, parce que ça paraît évident maintenant qu'on
ne peut pas se passer d'une politique-cadre sur les changements climatiques.
Bien, de la même manière, nous, à l'Alliance Ariane, ça nous paraît évident
qu'on ne peut pas se passer d'une politique nationale de l'architecture et de
l'aménagement du territoire. Donc, c'est pour ça qu'on veut qu'elle soit
inscrite dans la loi, pour qu'elle existe et qu'elle dure, que ce soit un legs
permanent.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Mais, dans la Loi d'aménagement et d'urbanisme, il y a déjà un mécanisme,
puis on a les OGAT. Donc, est-ce que... Les OGAT, normalement, expriment un peu
ce genre de choses que vous dites. J'aimerais ça vous entendre un peu plus au
niveau des OGAT, parce que c'est quand même un outil de planification
intéressant pour les municipalités. Je sais que c'est très technique, mais vous
ne pensez pas qu'on retrouve ça dans la loi, ce que vous dites, avec les...
toutes les OGAT, les orientations gouvernementales en aménagement du
territoire?
Mme Robin (Jeanne) : Bien,
là-dessus, je peux vous dire qu'au début de l'Alliance Ariane, si des
organisations, comme par exemple l'Association des aménagistes régionaux, se
sont retrouvées autour de la table, c'est, justement, parce que le milieu et
plusieurs acteurs estimaient que les orientations gouvernementales en
aménagement du territoire et la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme n'étaient
pas suffisantes pour aborder tous les sujets liés à l'aménagement du
territoire. Donc, c'était important d'avoir un document unique, plus global,
qui soit, justement, une politique nationale, pour coordonner l'ensemble des
actions de l'État et des municipalités et les mettre au service d'une vision
commune, d'une vision partagée. C'est ce qu'on a adopté au mois de juin, cette
vision partagée en aménagement du territoire. Parce qu'ensuite les OGAT sont un
moyen, la loi est un moyen pour mettre en œuvre cette vision-là, et il y a
d'autres moyens, des programmes gouvernementaux, des actions, la révision
d'autres lois, par exemple. Donc, au début, l'Alliance Ariane avait cette idée
que les orientations gouvernementales ne suffisent pas, justement, qu'il y
avait besoin d'un élément un peu structurant qui soit une loi.
• (15 h 30) •
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Parce qu'on sait que... c'est sûr... Parce que, lors des consultations, on
rencontre des maires, des préfets, on a des régions qui sont assez distinctes,
puis ce qui ressort aussi, c'est de tenir compte des particularités des régions.
Puis on sait que les MRC... une MRC peut se donner, entre autres, une vision
stratégique qui va être en amont de la planification territoriale, qui va,
après ça, s'en aller vers son schéma d'aménagement. Donc, elles peuvent déjà se
donner des visions. Ils peuvent, après ça, avoir des grandes affectations, y
aller avec des règlements de zonage au niveau de l'éolien, au niveau des
productions agricoles, au niveau du zonage. Puis, par la suite, bien, les
municipalités, avec les OGAT, qui sont les outils de planification... Parce que,
moi, les gens me parlent beaucoup... les maires, les préfets me parlent
beaucoup de l'outil de planification parce que c'est là que ça se... c'est là
que ça... c'est là que c'est le plus important. Pour un maire ou une mairesse,
un conseil de ville, l'OGAT est l'outil de planification, parce que, dans la
loi, c'est quand même un mécanisme qui est très, très, très important dans la
loi.
Mme Robin (Jeanne) : Tout
à fait, et c'est exactement ça. À l'échelle de la municipalité régionale de
comté, la vision stratégique lui permet ensuite d'orienter ses actions et
notamment sa planification. Et, de la même manière, à l'échelle nationale,
avoir une politique, c'est ça qui permet de coordonner ensuite la <vision...
>
15 h 30 (version révisée)
< Mme Robin (Jeanne)T :
...et
de la même manière à l'échelle nationale, avoir une politique, c'est ça qui
permet de coordonner ensuite la >vision à travers un plan de mise en
œuvre qui comprend la révision de la loi, qui comprend la révision des orientations
gouvernementales et qui va comprendre aussi d'autres moyens budgétaires, d'autres
moyens qu'on va mettre au service de cette loi-là puis qui sont en train d'être...
pas de cette loi, pardon, de la politique nationale, qui sont en train d'être travaillés.
Mais la nécessité d'avoir un document fondateur sur la base duquel on peut
travailler ensemble paraissait nécessaire, puis je pense que c'est pour cette
raison-là que la politique nationale a été adoptée, et qu'elle a une vision
stratégique, et qu'elle prévoyait, justement, un plan de mise en œuvre
commençant par la révision de la loi et des orientations gouvernementales.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Il me reste encore du temps?
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui, cinq minutes.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
OK. Mais c'est ça, mais, parce que je sais que, dans votre mémoire, vous
dites, puis vous l'avez dit, vous auriez aimé aller... que la loi soit allée
plus loin, mais la loi, quand même, la loi, avant qu'on la révise, va... permet
quand même beaucoup de choses. Entre autres, justement, la... Parce que, des
fois, c'est ça, on pense, mais une MRC peut avoir une vision puis, comme je
disais tout à l'heure, avec un processus de planification territoriale qui va l'amener...
Puis elle a quand même énormément d'outils à sa disposition et énormément de...
Ils ont des enjeux, mais on parle de développement du transport, au niveau du
transport, au niveau des grandes orientations, tout ça. Donc, les
planifications de zonage... a quand même beaucoup d'éléments, dans la loi
actuelle, qui lui permettent de faire ça. Puis là, avec le projet de loi n° 16, on vient bonifier encore plus ces outils-là. Donc, c'est
sûr qu'on a... notre opinion diffère un peu, mais c'est intéressant de vous entendre,
là.
Mme Robin (Jeanne) : Bien,
là-dessus, je signalerai qu'actuellement je parle au nom de l'Alliance Ariane,
qui avait quelques positions à présenter aujourd'hui. L'ambition liée à la loi
est portée par un de nos membres, actuellement, qui est l'Ordre des urbanistes,
effectivement, je les ai bien entendus là-dessus. Mais là, aujourd'hui, nos
revendications, pour l'Alliance Ariane, étaient... se limitaient à ce qu'on
vous a présenté. Ça fait que je ne m'exprimerai pas sur le reste, si ça vous
convient.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Oui, c'est vrai. Je suis content. Moi, ça va... ça fait le tour, M. le...
Le Président (M. Schneeberger) :
Pas d'autres questions du côté ministériel? Alors, nous allons passer du
côté de l'opposition officielle. Et la parole est à Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, merci à Mme Robin d'être ici, mais Mme Trépanier
aussi d'être présente. Très intéressantes, vos recommandations. La responsabilité,
là, d'établir la politique nationale, de l'adopter, de la définir, etc., vous
voyez ça que ça devrait être mis dans les mains de qui? Qui devrait en être
responsable? Parce que vous ne l'avez pas précisé. Tu sais, je veux dire, il
faudrait le définir, mais...
Mme Robin (Jeanne) : Effectivement,
on a proposé, donc, de commencer le travail d'élaboration d'une politique
nationale par... en nommant un aménagiste ou une aménagiste en chef qui serait,
donc, responsable de l'élaboration de la politique. On constate que ce qui s'est
produit, c'est que c'est la ministre des Affaires municipales qui a été
considérée comme cette aménagiste en chef. C'est sûr que la proposition de l'Alliance
Ariane, ce serait de renommer le ministère pour que le rôle de leader de l'État,
dans l'aménagement du territoire, soit clairement établi par ce changement de
nom là.
Mme Dufour : Excellent.
Donc, ça va avec ma prochaine question, l'instance indépendante que vous
soulignez. Vous avez parlé d'un observatoire, conseil national potentiel. Est-ce
que ça pourrait être cet aménagiste en chef, à ce moment-là, qui... ou ce
serait vraiment distinct pour faire le bilan national?
Mme Robin (Jeanne) : Bien,
il va falloir préciser les termes, parce que c'est sûr que, si l'aménagiste en
chef a une responsabilité politique d'élaborer la politique, et la loi, et
toutes les modifications, et la mise en œuvre du plan de mise en œuvre qui s'ensuivent,
l'aménagiste en chef ne peut pas être une instance indépendante, donc, à ce moment-là,
on distinguerait les deux fonctions. On pense qu'il faut une responsabilité
politique et il faut une instance indépendante à côté de cette responsabilité-là.
Mme Dufour : Parfait. Et
est-ce que vous avez vu des exemples ailleurs dans le monde d'instances
indépendantes qui se font pour les... suivre l'aménagement du territoire,
ailleurs?
Mme Robin (Jeanne) : On
a quelques exemples de politiques nationales qui avaient été adoptées avec,
justement, des éléments intéressants, qu'on pourrait peut-être vous faire
suivre. Mais, dans l'immédiat, je peux peut-être faire un parallèle avec le
Comité consultatif sur les changements climatiques, qui a, justement, un rôle d'avis
auprès du ministre de l'Environnement, qui peut émettre des avis à la demande
du ministre, mais qui peut aussi, de son propre chef, décider qu'il veut
fouiller un dossier, qui rend publics ses avis, donc, d'une <certaine
manière...
Mme Robin (Jeanne) :
...
décider qu'il veut fouiller un dossier, qui rend publics ses avis, donc, d'une
>certaine manière, qui contribue à la création d'une culture sur les
changements climatiques de la même manière que l'Alliance Ariane voudrait
qu'une culture en aménagement se développe. Et on pense que cette instance-là
pourrait y contribuer. Donc, ça peut être un exemple. Je sais que le comité-conseil
sur les changements climatiques ne s'occupe pas de tout, il se limite... il n'a
pas de rôle, par exemple, pas de rôle dans le suivi des données, mais ça peut
être un bon parallèle, un bon exemple à considérer pour s'en inspirer.
Mme Dufour : Donc...
Puis, d'ailleurs, à la page 15, vous parlez du comité consultatif
permanent, donc ça, c'est une option très, très intéressante. Mais est-ce que
vous voyez que ce... Tu sais, dans le fond, il y aurait comme trois instances,
l'aménagiste en chef, qui aurait un rôle responsable politique... Puis là vous
ne le mentionnez pas, mais j'imagine que vous le voyez transversal, là, qu'il
aurait un impact sur l'ensemble des ministères, parce que ça va avec d'autres
éléments que vous mentionnez, là. Mais, après ça, il y aurait aussi, tu sais,
une instance indépendante pour le suivi du bilan et un comité consultatif qui
orienterait, dans le fond, l'aménagiste en chef. Est-ce que c'est bien ça?
Mme Robin (Jeanne) : Bien,
ce comité... Oui, c'est... Oui, c'est à peu près... exactement ça. Ce comité
consultatif existe déjà, il a déjà été créé dans le cadre de l'élaboration de
la politique nationale. Il existe encore, je sais qu'il est consulté, notamment,
pour l'élaboration des orientations gouvernementales. Et on s'est inspiré un
peu de l'exemple de la Politique de mobilité durable, où, justement, le
comité-conseil qui avait été créé pour l'élaboration de la Politique de
mobilité durable a été rendu permanent et continue d'accompagner le ministère
et la ministre sur les enjeux de mobilité durable. Mais ce comité-là a plus un
rôle de réunion des parties prenantes, de concertation, de travail avec la
société civile, ce n'est pas la même chose tout à fait que l'instance
indépendante à laquelle on voit vraiment un rôle qui serait davantage public.
Mme Dufour : Parfait. À
la page 5... ou 6, plutôt... recommandation 5, plutôt, vous parlez qu'il
faudrait, dans le fond, dresser un portrait complet des enjeux liés au
territoire. Puis là, j'imagine, c'est le fameux bilan national, là, comme vous
le voyez. Mais il y a... puis il y a des questions qui sont soulevées, à savoir
à quelle fréquence, là... Vous mentionnez de le faire aux deux ans, certaines
données, là, ce que vous avez précisé tout à l'heure. Mais il y a comme...
c'est quand même un défi, là, pour plusieurs... Parce que, présentement, ce
serait prévu que ce serait les MRC, là, qui fourniraient ces données-là. Mais
je vois, dans vos données... dans les données que vous suggérez des éléments
qui ne relèvent pas du tout des MRC, notamment les indicateurs de santé
publique, les états des infrastructures. Infrastructures, c'est très large, il
y a des ponts, il y a des autoroutes, etc. Donc, comment vous voyez ça, le
mécanisme, à ce moment-là, de reddition de compte, entre guillemets, pour que
ça parte du terrain jusque faire un bilan?
Mme Robin (Jeanne) : Merci
pour cette question. Le constat de l'Alliance Arianne, c'est que l'aménagement
du territoire... les pratiques d'aménagement du territoire déterminent
l'atteinte de nombreuses cibles que s'est donné et que se donnera le Québec.
C'est vrai pour les émissions de gaz à effet de serre, c'est vrai pour la
protection du territoire agricole, pour la protection des milieux naturels, c'est
vrai aussi pour la santé. Et il y a déjà des cibles qu'on... qui existent dans
plusieurs politiques gouvernementales. Donc, la première recommandation qu'on
faisait, c'est d'utiliser ces cibles-là, justement, puis dire que la vision, la
politique nationale, ce à quoi elle doit servir, c'est à atteindre ces
cibles-là. On a des cibles pour que les enfants marchent davantage, l'aménagement
du territoire doit y contribuer. On a des cibles pour que les gens aient accès
à une alimentation saine, l'aménagement du territoire doit y contribuer. Il
peut et il doit. Donc, ces cibles-là, on propose que, justement, on les
considère.
Et effectivement il y a... le suivi des
cibles peu reposer en partie sur les MRC, mais il doit aussi, en partie,
reposer sur l'État, parce que l'état des infrastructures... Il y a des
infrastructures municipales, mais il y a aussi des infrastructures de
responsabilité gouvernementale, et l'aménagement du territoire a un effet sur
toutes ces infrastructures-là, sur leur état, sur notre capacité à entretenir
notre réseau d'infrastructures et de services. Il dépend aussi de la
répartition de la population sur le territoire et de leur utilisation. Donc,
oui, il faut avoir ces cibles-là, même si ce n'est pas les MRC qui sont
responsables et en mesure d'en assurer le suivi.
• (15 h 40) •
Mme Dufour : Et quelles sont
les données que vous voyez qui pourraient être... qui seraient, disons,
évaluées aux deux ans versus celles qui sont aux cinq ans?
Mme Robin (Jeanne) : Alors,
là, je dois dire que nous n'avons pas fait de liste. On n'avait pas de liste
des cibles et des mesures qui étaient proposées non plus. Donc, on n'est pas en
mesure... je ne suis pas en mesure de répondre à cette question-là, mais ce
serait effectivement un chantier à ouvrir. Et puis il faut travailler à <partir
de...
Mme Robin (Jeanne) :
...
mais ce serait effectivement un chantier à ouvrir. Et puis il faut travailler à
>partir de ce qu'on sait faisable mais aussi de ce qu'on sait
souhaitable et nécessaire. Parce que, si on s'arrête aux données disponibles,
on ne sera peut-être pas en mesure de faire un suivi efficace pour atteindre la
cible globale qu'on s'est donné, qui est, finalement, de mieux vivre sur le
territoire et de permettre que les générations suivantes en fassent autant.
Mme Dufour : Il reste
que, pour certaines MRC, la réalité est fort différente de, par exemple, dans
les zones métropolitaines, où il y a peut-être un peu plus de moyens et de
ressources humaines. Est-ce qu'il y a, comme, un minimum de données que, vous
pensez, celles-là, là, il faut absolument qu'on les ait aux deux ans puis que
c'est faisable, selon vous, évidemment?
Mme Robin (Jeanne) : Bien,
c'est sûr que le bilan carbone, par exemple, les émissions de gaz à effet de
serre sont un élément qu'on suit déjà, qu'on pourrait davantage quantifier à
une échelle plus fine sur le territoire pour mieux suivre cet élément-là. Mais
je ne veux pas trop rentrer dans le détail, je pense que ça peut faire l'objet
d'une réflexion un peu plus approfondie.
Mme Dufour : Parfait.
Merci beaucoup. Dernier élément, je vais parler juste de la clause cohérence en
aménagement. Dans le fond, quand on lit ça, ce qu'on comprend, c'est qu'il
faudrait, dans le fond, peut-être que la ministre ait des... un pouvoir
transversal. Mais vous ne l'avez pas écrit comme tel dans le mémoire, mais
est-ce que c'est comme ça que vous voyez que la ministre devrait avoir un rôle
au sein de l'État?
Mme Robin (Jeanne) : Oui.
La proposition de l'Alliance Ariane, c'est que la ministre soit garante de la
cohérence des actions de l'État en matière d'aménagement du territoire et que,
donc, elle ait vraiment un rôle non seulement conseil, mais puisse avoir des
exigences vis-à-vis d'autres ministères. Ça existe déjà dans la Loi sur la
santé publique, par exemple, le ministre de la Santé publique peut demander
aux... le ministre de la Santé peut demander aux autres ministres de modifier
certains éléments de politiques ou de programmes parce qu'il juge que ça ne
répond pas aux objectifs de santé. On souhaite que ce soit la même chose pour
l'aménagement du territoire.
Mme Dufour : OK.
Mme Robin (Jeanne) : On
vous donne beaucoup de responsabilités, Mme la ministre, je suis désolée.
Mme Dufour : C'est ça,
j'allais dire : Ils veulent augmenter votre pouvoir. Par contre, quand je
lisais l'exemple qui était donné, les CPE, de les placer au cœur des
quartiers... Puis vous parliez de déplacements inutiles. On est actuellement
dans une pénurie de main-d'oeuvre, pénurie de places, aussi, en garderie, le
gouvernement s'apprête à, probablement, transformer des garderies existantes en
CPE, par exemple, donc ce ne sera peut-être pas... Ça va être un cadre bâti
existant, choisi. Et les parents, je vais vous dire, pour avoir deux enfants,
on est... des fois, on préfère se déplacer mais avoir une place, que d'être
près de la maison, mais ne pas avoir de place, donc, en garderie. Donc, je ne
sais pas comment vous voyez ça.
Mme Robin (Jeanne) : Bien
entendu, les contingences existent et l'aménagement du territoire se réalise
dans un univers réel. Mais c'est un réflexe à prendre de toujours penser aux
conséquences sur l'organisation des activités et sur la vie, justement,
quotidienne de la population. Mais c'est un réflexe à prendre de toujours
penser à l'aménagement, ce que, de l'avis de l'Alliance Ariane, on ne faisait
pas encore suffisamment, avant d'avoir une politique nationale. Puis, à notre
avis, c'est à ça que le fait d'avoir adopté une politique nationale doit servir,
et ça passe notamment par la loi, mais pas seulement, bien entendu.
Mme Dufour : Parfait.
Bien, écoutez, je vous remercie beaucoup pour votre temps. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, nous allons passer maintenant du côté de la deuxième
opposition. Alors, député de Taschereau, votre temps de parole est de quatre
minutes... quatre minutes... Ah! il n'est pas indiqué... Environ cinq minutes.
M. Grandmont : Cinq
minutes. Je pars mon «timer». Merci, M. le Président. Merci, Mme Trépanier,
merci, Mme Robin, pour cette contribution importante. Vous avez un mémoire
qui est très intéressant. Vous utilisez des mots qui sont... qui m'ont parlé
beaucoup. Vous commencez votre première page du mémoire en parlant de... Vous
dites «désormais» : «Le Québec a besoin d'un "désormais" en
matière d'aménagement du territoire et d'urbanisme.» Vous mentionnez aussi en
page... dans votre recommandation n° 2, vous
mentionnez que le territoire québécois est une ressource limitée, donc non
renouvelable, donc il faut y faire attention. Je comprends que... on sent ce
sentiment d'urgence, là, qui vous habite, à protéger le territoire.
Donc, j'aimerais vous amener sur la
question... la recommandation qui touche la clause cohérence. Est-ce que, dans
cette clause... Dans le fond, cette clause-là, est-ce qu'on... quels objectifs
elle devrait poursuivre? Est-ce que de dire, par exemple, que de poursuivre un
objectif zéro étalement urbain, c'est un objectif qui est adapté à l'urgence de
protéger le territoire?
Mme Robin (Jeanne) : Alors,
il n'y a pas d'orientation en matière de zéro étalement urbain, pour le comité
directeur de l'Alliance Ariane, ça fait que je ne peux pas répondre à cette <question-là...
Mme Robin (Jeanne) :
...
comité directeur de l'Alliance Ariane, ça fait que je ne peux pas répondre à
cette >question-là. Par contre, c'est certain que les propositions
d'Alliance Ariane visent à mieux utiliser le territoire, à l'utiliser d'une
façon économe. Et une proposition, déjà, de longue date, mais qui est réitérée
régulièrement par l'alliance Ariane, c'est de favoriser la consolidation sur le
territoire déjà bâti, déjà urbanisé, déjà doté de services, en créant un fonds
pour l'urbanisme et l'aménagement durable, donc, qui serait au bénéfice des
collectivités puis qui ferait en sorte, justement, de rendre... d'inciter à
faire davantage de consolidation et, effectivement, moins d'étalement urbain au
détriment des espaces naturels et des milieux agricoles. Donc, de favoriser
cette consolidation-là, ça, c'est tout à fait au cœur du travail de l'alliance
Ariane.
M. Grandmont : Ce fonds,
est-ce que vous l'avez déjà quantifié? Avez-vous déjà une proposition?
Mme Robin (Jeanne) : On
avait fait une proposition qu'il soit doté à la hauteur de
100 millions de dollars par année. Je pense que ce n'est pas une
surprise pour la ministre, c'est une revendication qu'on a portée déjà
plusieurs fois. C'était avant l'inflation, donc je propose qu'on l'indexe.
M. Grandmont : Je vais
soutenir cette proposition-là. Maintenant, cette clause cohérence là, comment
elle pourrait s'articuler, en fait, là, dans l'appareil gouvernemental, là,
pour être très explicite?
Mme Robin (Jeanne) : Je
pense que de plus en plus de ministères ont, à l'intérieur du ministère, des
spécialistes en aménagement du territoire qu'on devrait mettre à profit
systématiquement dans cette clause cohérence là. En fait, à chaque fois qu'on
crée un programme ou une politique, ça paraîtrait aberrant qu'il n'y ait pas de
budget associé; bien, de la même manière, il faut que ça devienne aberrant qui
n'y ait pas d'analyse des effets sur le territoire, associés.
M. Grandmont : Parfait.
Excellent. Vous avez eu une discussion intéressante, tantôt, avec mon collègue
du Lac-Saint-Jean, et je voulais... sur la politique versus les OGAT. J'aimerais
vous entendre là-dessus. En quoi les deux sont importants et sont compatibles,
selon vous? Pourquoi, dans le fond, il faut s'assurer, dans le fond, de bien intégrer
la politique à l'intérieur de la loi, mais qu'en même temps les OGAT sont
toujours pertinentes?
Mme Robin (Jeanne) : Les
OGAT sont évidemment pertinentes. Les OGAT, si je simplifie, c'est plus les
ministères, le gouvernement qui demande aux MRC de travailler d'une certaine
manière pour atteindre certains objectifs qui fixent, donc, justement, c'est
bien... le nom le dit, là, les orientations gouvernementales. Par contre, la
politique va bien au-delà, elle concerne l'action du gouvernement, elle concerne
l'action du gouvernement avec ses collaborateurs, l'action de tous les
ministères et organismes, donc on ne peut pas se limiter aux OGAT parce que,
sinon, on laisse complètement de côté tout un pan de l'action en aménagement du
territoire qui relève du gouvernement et, possiblement, ce qui relève aussi de
d'autres acteurs comme des acteurs économiques qui agissent aussi sur le
territoire et qui... Donc, tout ne peut pas passer nécessairement par la
planification régionale.
M. Grandmont : Donc, on
s'assurerait, finalement, d'avoir un suivi ou une pérennisation, en fait, là,
de... des bonnes idées qu'on a eues pendant l'élaboration de cette
politique-là, dans le temps, peu importe qui serait au gouvernement, puis on
viendrait travailler à maintenir, dans le fond, ce...
Puis vous avez des propositions
intéressantes, là, sur des sommets, pour continuer à maintenir le dialogue
aussi avec la... bien — avec la population! — avec la
société civile, en fait, au fil du temps, pour que ce sujet-là reste toujours
important dans l'actualité puis dans le cœur des gens, je dirais, là.
• (15 h 50) •
Mme Robin (Jeanne) : Oui.
Et puis, bien, Marie-Odile a bien parlé de l'Agora métropolitaine qui joue un
peu ce rôle-là à Montréal. Nous, on l'a senti dans les événements qu'on a
faits, quand on a créé des sommets, des forums, à plusieurs reprises, l'élan
qui sort de cette rencontre-là. Tout le monde se sent mieux outillé et comprend
mieux à quoi ça sert, ce que ça mange, un peu, l'aménagement du territoire. Parce
que, sinon, comme je disais, parfois, on en fait sans le savoir, et ça a des
conséquences qui vont s'ancrer durablement sur le territoire. Donc, augmenter
la compréhension, augmenter la culture en aménagement, on pense que ça doit
être une priorité et qu'on va y gagner sous plusieurs aspects pour la santé et
pour l'environnement, pour la vitalité de nos collectivités.
M. Grandmont : Voilà.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, je vous remercie pour votre précieuse contribution.
Alors, pour aujourd'hui, la commission
ajourne ses travaux au mardi 18 avril, 10 heures. Je vous
souhaite à tous un très bon congé Pascal. Et, étant donné mes origines, je vous
souhaite de manger du bon chocolat, acheté chez vos confiseurs locaux, par
contre. Et puis on se revoit. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 15 h 51)