(Onze
heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
un bon matin à tous. Alors, ayant quorum, je déclare la Commission de
l'aménagement du territoire ouverte.
Alors,
la commission est réunie ce matin pour poursuivre le projet de loi n° 39,
loi modifiant la fiscalité municipale et d'autres dispositions
législatives.
Est-ce que, M. le
secrétaire, nous avons des remplaçants?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Ciccone (Marquette) est
remplacé par Mme Caron (La Pinière) et M. Fontecilla
(Laurier-Dorion) est remplacé par M. Grandmont (Taschereau).
Mémoire déposé
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, avant de débuter, je dépose le mémoire de l'Ordre des
urbanistes du Québec, qui a été reçu depuis la fin des consultations
particulières.
Étude détaillée (suite)
Alors,
hier soir, lors de l'ajournement de nos travaux, nous venions d'adopter
l'article 36, alors nous en sommes maintenant à l'article 37.
Mme la ministre.
Mme Laforest :
L'article 37 :
L'article 244.64.4 de cette loi est modifié par la suppression du premier
alinéa.
M.
le Président, il y a un amendement qui est joint avec cet article-là. Donc,
l'article 37 du projet de loi supprimerait le premier alinéa de l'article 244.64.4 de la Loi sur la fiscalité
municipale. Cette modification est apportée en concordance avec celle proposée par les articles 17 et
18, adoptés précédemment, du projet de loi afin de préciser les délais
applicables à la procédure d'établissement des sous-catégories.
Donc, l'amendement se
lirait ainsi :
L'article 37 : L'article 244.64.4
de la Loi sur la fiscalité municipale. Remplacer l'article 37 du projet de
loi par le suivant :
L'article 37 :
L'article 244.64.4 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «71.1» par «244.64. 1.1».
Cet
amendement apporterait une modification de concordance avec la modification
proposée par amendement à l'article 244.64.1.1 tel que proposé par
l'article 35. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci beaucoup. Alors, est-ce que nous avons des
questionnements sur l'article de loi? Alors, Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci,
M. le Président. Alors, ça parle de quoi? On parle de quoi avec cet
amendement-là? Parce que, là, on a les
numéros d'articles, et tout ça, mais ça parle de quoi? Ça porte sur quoi,
l'amendement? Qu'est-ce que ça vient changer?
Mme Laforest :
En fait, dans l'article 37,
nous avions changé les dates du 15 août au 15 septembre. Donc là, on
vient modifier, faire un amendement de concordance pour le changement de date
encore.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça? Alors, s'il n'y a pas d'autre... La députée... Oui, ça va?
Mme Dufour : Oui,
bien juste savoir...
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : La
question sur l'article 37, ça va être après l'adoption de l'amendement?
Là, on adopte juste l'amendement? Les questions sur l'article 37 vont
venir après, c'est ça?
Mme Laforest :
Exactement.
Mme Dufour : OK.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, est-ce que l'amendement de l'article 37 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Alors, maintenant... nous en sommes maintenant à l'article 37 tel que
modifié. Est-ce que vous avez des questions sur l'article 37? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Oui. On enlève quand même tout un paragraphe avec
cet article-là, là, si je ne me trompe pas, où on dit : «Les adaptations requises [...] comprennent...» Tu
sais, on parle des adaptations nécessaires à l'identification des unités
d'évaluation, etc. Juste comprendre pourquoi on doit enlever ce paragraphe-là,
tout simplement. On dit juste que c'est une concordance, mais on ne nous
explique pas pourquoi on doit l'enlever.
Mme
Laforest : Bien, en fait, juste pour préciser, on ne l'enlève
pas, là, dans la l'amendement parce que, si vous voyez l'amendement qui a été
présenté, 244.64.4, on fait juste déplacer le paragraphe. Il est encore là,
dans l'amendement, ici. Donc, l'amendement, je vais le lire au complet.
Mme Dufour : L'amendement qu'on
vient juste d'adopter?
Mme Laforest : Oui.
Mme Dufour : OK. Je vais aller le
chercher sur Greffier, là.
Mme Laforest : Avant, on les avait
papier, c'était comme plus facile, là, mais...
Mme Dufour : Oui. Bien, tu sais, il
est à quelque part, là, dans une pile, là, mais... C'est le 37? C'est bien ça,
l'amendement 37?
Le Président (M. Schneeberger) : ...l'amendement
au complet, oui?
Mme Dufour : Ah oui! OK. Là, je le
vois. OK. Ça fait que, dans le fond, on a supprimé...
Mme
Laforest : En fait, qu'est-ce qui a été ajouté, là, c'est la
dernière ligne par amendement. Le paragraphe a été ajouté, mais c'est la fin de la phrase et du
paragraphe, «est celle qui est visée au premier alinéa de
l'article 244.64.1.1», puis on a
retiré 71.1. Puis c'est de la concordance, en fait, avec l'article qu'on a
adopté, 244.64.1.1. Puis ensuite c'est la fin de l'article.
• (11 h 30) •
Mme Dufour : OK. Ça fait que, dans
le fond, ce qu'il disait, «l'article 244.64.4 de cette loi est modifié par
la suppression du premier alinéa», ça, c'est
remplacé par l'amendement. OK. Excusez, je ne l'avais pas vu, vite de même. OK.
Donc là, dans le fond, on garde le paragraphe, et ça répond à ma question.
Parfait.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
ça va comme ça?
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon,
alors, nous allons passer aux voix de l'article 37 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Alors, Mme la ministre, l'article 41.
Mme
Laforest : L'article 41 : L'article 253.54 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans le troisième alinéa, de
«244.64.9» par «244.64.8.1, 244.64.9, [et] 244.64.10».
Alors, ici, M. le Président, l'article 41
du projet de loi apporterait à l'article 253.54 de la Loi sur la fiscalité
municipale une modification afin de prévoir
qu'une municipalité locale ne peut se prévaloir des dispositions permettant la
diversification transitoire des taux de certaines taxes foncières lorsqu'elle
répartit la composition de la catégorie résiduelle
en sous-catégories ou lorsqu'elle divise son territoire en secteurs aux fins de
l'imposition de la taxe foncière générale.
La mesure de
diversification transitoire des taux de taxe foncière est une mesure
d'étalement qui permet d'atténuer les
déplacements fiscaux découlant de l'entrée en vigueur d'un nouveau rôle
d'évaluation foncière. À titre d'exemple, elle ne peut être utilisée lorsque la municipalité a fixé des taux de
taxes distincts pour les sous-catégories des immeubles non résidentiels ou
encore lorsqu'elle utilise une mesure d'étalement de la variation des valeurs
imposables pour cause de trop grande complexité. Les modifications
proposées par l'article 41 vont dans le même sens.
Ici, on vient éviter la combinaison possible des
mesures qui viennent établir des taux de taxes distincts par catégorie d'immeubles ou par secteur avec la
mesure actuelle permettant la diversification transitoire des taux de certaines
taxes. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci. Alors, est-ce que nous avons des questions?
Députée de La Pinière.
Mme
Caron : Merci, M. le Président. Ce serait bien qu'on voie
les amendements à l'écran. Ce qu'on m'a dit hier, c'est que les
amendements étaient dans Greffier. La lecture, est-ce que...
Le Président (M. Schneeberger) : Ce
n'est pas un amendement, ça, c'est le projet de loi régulier.
Mme
Caron : C'est le... OK, c'est sur... c'est le projet de
loi. OK. Merci. Parce que j'avais... là, j'avais confondu. Alors, la lecture est partie en vitesse, et puis
je cherchais l'endroit où trouver l'amendement puis je m'attendais à ce que
ce soit... ce soit...
Le Président (M. Schneeberger) : Vous
avez la documentation?
Mme
Caron : Oui, j'ai le cahier, sauf que je cherchais dans
les amendements, et puis, comme on a deux séries d'amendements par
écrit, plus ceux qui sont dans le projet de loi, plus ceux qui s'affichent à
l'écran, je vous avoue que c'est une
gymnastique intellectuelle assez rapide qu'il faut faire pour trouver le texte.
Alors, c'est pour ça que je pose... tantôt,
j'ai demandé à la ministre : C'est bien beau, mais ça dit quoi, cet
amendement-là? Parce que, quand on voit juste les... quand ça va très vite comme ça, on n'a pas le temps de s'y
retrouver, surtout qu'on ne les fait pas nécessairement dans la séquence numérique. Alors, voilà, donc,
c'est un petit peu difficile, là, de suivre puis de bien faire notre travail.
Je comprends que, pour la ministre, qui
travaille sur ce projet-là depuis longtemps, c'est sûrement... quand elle donne le numéro d'un article, elle doit
savoir exactement ce qu'il y a dedans, exactement ce qui est modifié, mais
ce n'est pas le cas pour les oppositions, donc j'apprécierais qu'on précise si
c'est un amendement et qu'on le voie à l'écran
ou bien, si c'est juste le projet de loi... qu'il n'y a pas d'autre amendement
pour qu'on puisse s'y retrouver plus facilement et suivre au même rythme
que la lecture.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Merci, M. le Président. Je voudrais juste
renchérir parce que, des fois, je vous vois... Vous me dites qu'on est... tu
sais, on a le document, mais on se promène... Ce n'est pas en ordre
chronologique. On se promène dans le cahier. Ensuite, il y a des
amendements, effectivement, puis, des fois, les articles modifient des articles
de loi qu'il faut aller retrouver dans...
parce que, tu sais, c'est assez complexe, et l'amendement qui modifie... Alors,
je vous demanderais de nous laisser le temps de prendre connaissance...
On a... Tu sais, moi, j'étais sur l'étude d'un autre projet de loi avant de rentrer sur celui-ci. Je n'ai pas eu la chance de
tout regarder d'avance parce que le gouvernement a voulu le faire vite. Je les comprends, mais il faut nous laisser la
chance de les regarder un à un. Je vous demanderais votre... bien, c'est ça,
votre compréhension là-dessus, là, lorsqu'on passe... de dire : Bon, vous
l'avez vu, là, mais... Non, je m'excuse, des fois, on a besoin de
quelques instants pour prendre connaissance... C'est quand même une loi fort
complexe. Je voudrais juste mentionner ça. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors
là, vous souhaitez... Bien, est-ce que vous aviez des questions en lien avec l'article?
Mme
Dufour : Je n'en ai pas, mais mon commentaire... De façon
générale, je me sens brusquée assez fréquemment entre les articles.
J'aimerais juste qu'on nous laisse le temps...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
mais c'est parce que, moi, quand même, il faut que je poursuive... Je veux dire, si on attend, je veux bien, là, mais...
Tu sais, je veux attendre, mais je ne sais pas si vous avez des questions
ou pas. Alors, si vous me le demandez, ça va.
Mme Laforest : ...mais, en même
temps, là, c'est sûr qu'on est plus dans la concordance, mais ce qu'on peut faire, c'est que je vais lire l'article et, tout
de suite, si vous avez besoin soit de M. Savoie ou, encore, des
questions... pour l'expliquer tout de suite après, parce qu'il faut
comprendre qu'il y a plusieurs articles, déjà, qui sont dans la Loi sur la
fiscalité municipale, qu'on ne change pas, mais qu'on vient ajouter, par
exemple, les sous-catégories, les taxes par secteur, et, évidemment, là, on
vient comme bien attacher la loi de... avec la concordance avec les autres
articles dans la Loi sur la fiscalité
municipale. Donc là, c'est de la concordance. Ça fait que ce qu'on peut faire,
c'est lire puis tout de suite donner une petite explication, si vous
êtes d'accord, comme ça, ça pourrait aider mes collègues.
Le Président (M. Schneeberger) : Comme
hier, M. Nadeau-Labrecque, nommez votre nom et votre titre, puis, après ça, bien, je pense qu'on a le consentement
de la table pour que monsieur... Me Nadeau-Labrecque puisse prendre la
parole. Parfait. Alors, consentement. Alors, allez-y.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Merci, M. le Président. François Nadeau-Labrecque,
avocat au ministère de la Justice.
Donc, bien,
effectivement, comme on le disait, c'est une modification de concordance qu'on
apporte à l'article 253.54 de la
Loi sur la fiscalité municipale. Cet article prévoit un outil, pour les
municipalités, qui permet d'étaler, en quelque sorte, une variation de valeur qui
découle de l'entrée en vigueur d'un rôle. C'est une mesure qui n'est plus souvent
utilisée parce qu'il existe une autre mesure, dans la Loi sur la fiscalité
municipale, qui permet d'étaler ces valeurs-là,
qui est plus simple d'utilisation. Et donc, ici, ce qu'on fait, c'est qu'on
ajoute à une série d'articles les articles correspondant aux
sous-catégories résidentielles et à la taxation par secteur pour dire
simplement que, lorsqu'on utilise une de ces
mesures-là, on ne peut pas cumuler ces mesures-là avec la mesure de
diversification transitoire des taux parce que ça serait trop complexe à
appliquer. Donc, il y a toute une série d'outils fiscaux qui sont énumérés dans
l'article 253.54 pour lesquels on ne peut pas cumuler avec l'outil qui est
prévu ici.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci.
Je suis vraiment contente d'avoir l'explication parce que je vous avoue que je
n'avais pas saisi de ce qu'on parlait, mais j'ai une question que ça vient de
m'ouvrir, là. C'est vrai que, quand on avait un nouveau rôle, on pouvait étaler la hausse sur, bien, les trois ans du
rôle. Je parlais... comme ville, là, on pouvait faire ça. Ça permettait
d'atténuer le choc fiscal. Mais là, avec des sous-catégories, j'imagine, on ne
peut pas étaler... comment on le fait si, à
chaque année, on peut changer le pourcentage... pas le pourcentage, pardon, le
taux de... Le taux de la taxe foncière sectorielle, on peut l'ajuster à
chaque année. Donc, il n'y a pas d'étalement, j'imagine, dans les catégories ou sous-catégories. Comment on va faire l'étalement
dans un cas comme ça? Ça, c'est une excellente question. Je m'excuse,
là, je n'y avais même pas pensé avant.
Le Président (M.
Schneeberger) : Bon, je pense que nous allons... la réponse de
M. Savoie. Alors, pour les besoins de
la cause, vu qu'on commence la journée, j'ai besoin du consentement. Alors,
M. Savoie, vous présenter par votre nom et titre.
M. Savoie
(Jocelyn) : Jocelyn Savoie, sous-ministre adjoint, Impacts
climatiques, Fiscalité, et Finances, et Infrastructures au ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation.
Dans le fond, ils vont travailler avec leurs taux.
C'est ça qu'ils vont faire. Plus tôt, avant, ils fixaient, puis, après ça, ils
divisaient par trois, puis là, graduellement, ils imposaient, mais là on a
déterminé qu'ils pourraient, à chaque année, fixer certains taux,
pouvoir y aller en travaillant avec les taux.
Mme Dufour : OK,
mais là, à ce moment-là, ce n'est plus de l'étalement parce que...
M. Savoie (Jocelyn) : Non, mais ça va faire le
même effet à la fin. Supposons que je... Supposons que je vous... prévois faire un... L'objectif, ce n'est pas faire
en sorte que votre taxation fasse un choc sur votre contribuable, puis là on étalait. Il faut justement faire en sorte que,
graduellement, on arrive au niveau recherché. Vous pouvez le faire autrement qu'en
étalant. Vous pouvez le faire en fixant vos taux différemment puis en simulant
pour vous assurer qu'à la fin vous allez arriver au niveau de taxation que vous
souhaitez. La dynamique va se faire via le taux que vous avez fixé.
• (11 h 40) •
Mme Dufour : Mais là, quand on le faisait, l'étalement pour les
propriétés, tu sais, les gens savaient d'avance qu'est-ce qui s'en venait l'année suivante puis la troisième année. Là,
les taux, c'est comme si, par catégorie, ça pourrait varier. Ça veut dire qu'il pourrait y avoir
comme... Tu sais, ça pourrait être, je ne sais pas, plat la première année, ou
presque, puis, la deuxième, tu sais,
augmenter substantiellement davantage puis... Tu sais, ça risque... Ça pourrait
être plus inégal parce que, dans le fond... Dans le fond, ce ne serait
plus de l'étalement, là.
M. Savoie
(Jocelyn) : Ça ne sera pas la même chose qu'avant, mais, comme
l'expliquait François, c'est que, si on permet de combiner les différentes
méthodes, là, ça va vouloir dire... ça va multiplier par trois les
différentes...
Mme Dufour : Non,
mais ça va devenir ingérable, là. Ça, c'est clair.
M. Savoie
(Jocelyn) : Ça va devenir un cauchemar, d'où l'idée de plutôt y aller
en travaillant autrement.
Mme Dufour : Bien là, ce qu'on peut dire, c'est que
l'étalement, dans le fond, ça va être un étalement global sur, mettons, l'ensemble d'une catégorie ou l'ensemble
même du rôle, mais ce ne sera plus propriété par propriété comme c'était
dans le cas...
M. Savoie (Jocelyn) :
Oui, ça va être dans votre sous-catégorie, par exemple, oui.
Mme Dufour : Dans la sous-catégorie, mais... Non, mais l'année
suivante pourrait changer le taux, et ça ne serait plus de l'étalement.
M. Savoie (Jocelyn) : Vous allez pouvoir le
retravailler, mais ça sera... Je suis d'accord avec vous, ce n'est pas
la même mesure. Il y a moyen de recréer autrement, mais la combinaison des deux
rend ça trop complexe.
Mme Dufour : Ce n'est pas la... c'est ça. Je pense qu'il va
falloir changer le terme. On ne parlera plus d'étalement à ce moment-là, et ça ne sera plus la même chose. Ça
fait que, si les villes veulent faire de l'étalement, elles ne pourront...
du vrai étalement, elles ne pourront pas faire des sous-catégories.
Mme
Laforest : Bien, ils peuvent le faire conjointement avec les
sous-catégories.
Mme Dufour : Bien
non, c'est ce que je comprends, ils ne pourront pas faire les deux, là.
Mme
Laforest : Bien, on a l'article 253.27 puis le... Je vais
vérifier parce que, dans l'article...
Une voix : ...
Mme
Laforest : Oui, hein? OK, excusez.
Mme Dufour : Bien
là, j'ai deux informations contradictoires.
Mme
Laforest : Non, mais...
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Pour préciser, pour préciser, la mesure
d'étalement simple, celle qui est connue, là, de tous, là...
Mme Dufour : Oui,
oui, divisée en trois, là.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Par exemple, là, vous avez un immeuble
de 200 000 $ qui augmente à 260 000 $, on prend le 60 000 $
puis on le divise par trois.
Mme Dufour : On
le divise par trois, c'est ça.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : 220 000 $, la première année,
240 000 $, 260 000 $. Ça, on va pouvoir l'utiliser avec les sous-catégories, avec la
taxation par secteur. L'autre mesure, celle qui concerne 253.54, la
diversification transitoire des taux,
ça, c'est trop complexe à appliquer. Donc, on l'exclut quand on utilise ces
autres outils là comme les sous-catégories, la taxation par secteur, bien,
l'étalement, justement, l'étalement simple. Ça serait trop compliqué à
expliquer. Pour comprendre, il faudrait regarder un article plus loin, dans la
section sur la diversification transitoire des taux, qui explique comment on
fait cette diversification-là.
Mme Dufour : Lequel?
Excusez.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : On s'embarque dans quelque chose d'assez
corsé.
Mme Dufour : Je
vais me préparer d'avance pour celui-là.
M. Nadeau-Labrecque (François) : Bon,
si vous regardez 253.59 de la loi, je ne sais pas si vous l'avez, bien, essentiellement, ce qu'on fait, c'est qu'on va
regarder quels sont les effets de l'entrée en vigueur du rôle et on va diviser
l'ensemble des propriétés, l'ensemble des unités d'évaluation, dans trois
classes, la première classe, les propriétés qui ont une très faible augmentation de valeur, la deuxième classe, la
classe médiane, se retrouve un peu dans la moyenne du groupe, et une dernière classe qui se retrouve
avec de très fortes hausses, et, à l'égard de ces trois classes-là, on va venir
ajuster les taux. Cet exercice-là est
particulièrement complexe, d'où la raison pour laquelle on retrouve, à 253.54,
une exclusion des autres mesures qui
permet, en quelque sorte, de venir lisser, étaler les chocs qui sont provoqués
par l'entrée en vigueur des rôles.
Mme Dufour : OK,
puis c'est ça qu'on vient modifier ici, là.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : C'est ça. Donc, on reproduit la même
logique qui existe actuellement dans la Loi sur la fiscalité municipale à
l'égard de la combinaison des outils fiscaux qui sont à la disposition des
municipalités.
Mme Dufour : OK.
Il y aura d'autres questions plus loin.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ouié Est-ce que vous êtes... Députée de Mille-Îles, ça
va?
Mme Dufour : Il
y aura sûrement d'autres questions qui vont venir, là. C'est complexe. Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autre question,
nous allons mettre aux voix l'article 41. Est-ce que l'article 41 est
adopté? Adopté. Article 42.
Mme Laforest :
L'article 253.54.1 de cette
loi est modifié par la suppression, dans le deuxième alinéa, de «d'un
taux particulier à la catégorie des immeubles de six logements ou plus prévue à
l'article 244.35,».
Ici, l'article 42 du projet de loi
supprimerait une référence à la catégorie des immeubles de six logements et
plus de la Loi sur la fiscalité municipale.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Est-ce que nous avons des questions? Ça va? Alors, aucune question.
Est-ce que le projet... l'article 42 est adopté? Adopté. Article 49.
Mme Laforest :
L'article 49 :
L'article 121.1 de la Loi sur l'organisation territoriale municipale
(chapitre O-9) est abrogé.
L'article 49 du
projet de loi abrogerait l'article 121.1 de la Loi sur l'organisation
territoriale municipale. Cet article est
désuet puisqu'il réfère au coefficient de déplacement fiscal, une ancienne
règle de calcul qui était applicable à
l'égard de la catégorie des immeubles industriels et de celle des immeubles de
six logements et plus. Donc, nous devons la retirer. On abroge
l'article, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci pour les explications. Questions?
Mme Dufour : ...ça
fait que donnez-nous quelques instants.
Le Président (M.
Schneeberger) : Voulez-vous quelques instants?
Mme Dufour : Bien
oui. On n'est plus dans la même loi. Ça fait que, là, on essaie juste de
suivre.
Mme
Laforest : Me Labrecque-Nadeau, voulez-vous quand même expliquer?
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, peut-être l'expliquer, oui.
M. Nadeau-Labrecque (François) : Oui,
merci, M. le Président. Alors là, on s'en va dans la Loi sur l'organisation
territoriale municipale, dans la section sur les regroupements municipaux.
L'article 121.1 est un article qui venait dire comment est-ce qu'on
venait calculer le coefficient applicable lorsqu'on avait un regroupement de
municipalités.
Mme Dufour : C'est
quoi, un regroupement, là? On parle-tu d'une MRC? On parle de...
M. Nadeau-Labrecque (François) : On
parle de deux municipalités qui se fusionnent, là, qui se regroupent, donc,
pour former un seul territoire.
Mme Dufour :
OK, lors de fusions.
M. Nadeau-Labrecque
(François) : C'est qu'auparavant le calcul du coefficient qui était
applicable, donc, avant 2017, prenait en compte un transfert de... excusez-moi,
j'ai oublié l'expression, là, mais un transfert de... un déplacement fiscal, en
fait. C'est ça, c'est le calcul du coefficient de déplacement fiscal. Ce
coefficient-là a été remplacé, en 2017, par un coefficient relatif au taux de
base, tout simplement, pour simplifier les mesures. Donc, l'article 49... L'article 121.1 de la
Loi sur l'organisation territoriale municipale aurait dû être abrogé en 2017.
C'est un oubli.
Mme Dufour : OK, mais là, s'il y a un
regroupement fiscal puis qu'il y a des catégories ou des sous-catégories
dans les villes, il arrive quoi avec le rôle, là?
M. Nadeau-Labrecque (François) : Ce
n'est pas... En fait, c'est parce que cet article-là réfère essentiellement
à la catégorie des six logements et plus, donc première raison pour laquelle on
l'abroge, et réfère aussi à la catégorie industrielle,
pour laquelle on a retiré justement ce coefficient-là de déplacement fiscal.
Donc, l'article est désuet. Il n'a plus aucune utilité.
Mme Dufour : OK,
je vous crois.
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, est-ce que l'article 49 est adopté?
Adopté. Article 55.
Mme
Laforest : Une municipalité locale dont le rôle d'évaluation foncière
en vigueur au plus tard le 1er janvier 2024 identifie les unités
d'évaluation appartenant à la catégorie d'immeubles de six logements et plus, prévue à l'article 244.35 de la Loi sur la
fiscalité municipale (chapitre F-2.1), tel qu'il se lit le (indiquer ici la
date qui précède celle de la sanction
de la présente loi), est réputée avoir établi, en vertu de
l'article 244.64.8.1 de la Loi sur la fiscalité municipale, édictée par l'article 38 de la présente loi,
une sous-catégorie d'immeubles résidentiels correspondant à cette
catégorie à l'égard des rôles subséquents.
Le premier alinéa
cesse d'avoir effet à l'égard d'une municipalité locale lorsqu'elle adopte une
première résolution conformément à l'article 244.64.8.1 de la Loi sur la
fiscalité municipale.
Donc,
l'article 55 du projet de loi prévoirait une disposition transitoire
visant à éviter aux municipalités locales dont le rôle d'évaluation foncière
identifie déjà la catégorie d'immeubles de six logements et plus d'avoir à
établir une nouvelle sous-catégorie d'immeubles qui serait identique à
cette catégorie en vue du dépôt de leur prochain rôle de l'évaluation foncière. Ici, on vient donner la
possibilité de maintenir la sous-catégorie des immeubles de six logements
ou plus pour les municipalités qui avaient, au 1er janvier 2024, une telle
catégorie et qui ne veulent pas la changer. Alors, voilà. Merci, M. le
Président. C'est-tu correct? Ce n'est pas... Voulez-vous...
Le Président (M.
Schneeberger) : Est-ce que vous vouliez de plus amples informations?
Oui.
• (11 h 50) •
Mme
Laforest : Bien, c'est en fonction du prochain
budget 2024 qui va arriver, c'est pour indiquer la date des...
Allez-y, maître.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Me Nadeau-Labrecque.
M. Nadeau-Labrecque (François) : Merci,
M. le Président. Je vous dirais que cet article, c'est une mesure d'allégement
administratif, c'est pour éviter que la municipalité ait à procéder... à faire
tout le processus simplement pour conserver
la catégorie des six logements et plus qui existe actuellement à l'égard du
prochain rôle. Donc, autrement dit,
si une municipalité voulait tout simplement garder cette catégorie-là et, après
ça, utiliser les taux qui vont maintenant être possible de prendre de par la loi, donc, autrement dit, d'aller à
66 % ou à 133 %, bien, elle va pouvoir le faire, mais sans
avoir à passer par tout le processus, tout simplement pour conserver la
catégorie des six logements et plus, parce qu'elle est déjà inscrite dans ses
rôles actuellement.
Mme
Dufour : Oui, merci. Ça fait du sens, mais j'essaie de
comprendre. Moi, j'étais sous l'impression qu'un rôle, on le produisait dans
son entièreté, qu'on le déposait dans son entièreté, et là, là, on veut
faciliter, pour une catégorie d'immeubles... mais il va falloir déposer
tout l'ensemble des autres immeubles. Donc, j'essaie juste de comprendre comment ça fonctionne exactement, là, parce que,
de la façon... Tu sais, on allège pour cette catégorie-là, mais ce n'est
pas... Un rôle, ce n'est pas comme : on dépose d'un coup.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Parce que le rôle, c'est un travail en continu,
là, pendant les trois années, pendant...
Une fois le rôle déposé, après ça, il se passe d'autres actes d'évaluation. Il
peut y avoir la tenue à jour du rôle, tout ça. Puis l'évaluateur, il ne
repart pas à zéro à chaque trois ans, là. Donc là, on parle d'un rôle qui
contient... qui identifie déjà la catégorie des six logements et plus et pour
laquelle une municipalité ne voudrait pas nécessairement établir d'autres sous-catégories, voudrait
conserver ça, le six logements et plus. Donc là, ce qu'on vient dire, c'est
qu'elle n'a pas besoin de faire tout le processus simplement aux fins de
conserver cette catégorie-là inscrite à son rôle.
Mme
Dufour : Oui, mais est-ce qu'elle va devoir quand même
déposer la résolution qui dit : J'ai l'intention de faire des
sous-catégories?
M. Nadeau-Labrecque (François) : Non,
non, c'est ça, c'est pour alléger le processus.
Mme Dufour : Mais il faut que ça ne
soit que ça qu'elle ait, elle n'ait pas autre chose, c'est ça?
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Exact. Si elle veut faire autre chose, elle va
devoir passer dans le processus.
Mme
Dufour : OK. Ça fait que c'est juste dans le cas d'une
ville qui dirait : Je me limite à ce que j'ai déjà, dans le fond,
là, comme catégorie.
M. Nadeau-Labrecque (François) : Exact.
Mme Dufour : Mais par contre, là,
elle pourrait abaisser le taux pour cette catégorie-là, ce qu'elle ne peut pas faire présentement, mais il ne faudrait pas
qu'elle décide de créer d'autres catégories ou sous-catégories parce que, là,
le processus s'appliquerait au complet. C'est ce que je comprends?
M. Nadeau-Labrecque (François) : Exactement,
oui.
Mme Dufour : OK, puis ça, c'est
pour... jusqu'en... on dit : «...en vigueur au plus tard le 1er janvier
2024...» C'est comme...
M. Nadeau-Labrecque (François) : C'est
ça, c'est pour...
Mme Dufour : C'est juste pour les
quelques villes qui revoient leurs rôles là, là.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Autrement dit, ça s'applique jusqu'au... à l'égard
des villes dont le rôle va entrer en vigueur, là, prochainement.
Mme Dufour : Donc, Gatineau, qu'on
parlait...
M. Nadeau-Labrecque (François) :
Puis celles dont le rôle va entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2025
vont...
Mme Dufour : Vont faire le processus
régulier?
M. Nadeau-Labrecque
(François) : C'est ça.
Mme
Dufour : Puis, de mémoire, la ministre avait parlé de
11 villes qui étaient dans la même situation, là, que Gatineau, là.
Ça fait que ce n'était pas beaucoup, là, de mémoire.
Mme
Laforest : Il y a huit villes : Brossard, Boucherville,
Saint-Bruno-de-Montarville, Charlemagne, Mascouche, Sainte-Thérèse et
Saint-Jérôme.
Mme Dufour : Quand même, ça fait que
c'est pour ces villes-là, ça, que ça s'applique?
Mme Laforest : Ça, c'était... Votre
question des villes, ce n'était pas... Ça, ce n'est pas en lien du tout... Il
n'y a aucun lien avec l'article. C'était en lien avec...
Mme Dufour : Non, c'étaient les
villes que le rôle va arriver avant le 1er janvier 2024, là.
Mme Laforest : On en a combien?
Une voix : ...
Mme Dufour : J'avais compris qu'il y
en avait 11, mais...
M. Nadeau-Labrecque (François) : Bien,
en fait, la mesure, là, pourrait viser l'ensemble des municipalités
actuellement, là, parce que ça va viser même celles dont le rôle entre en
vigueur, là, le 1er janvier prochain.
Mme Dufour : Oui, mais celles que ça
va rentrer en 2025, vous nous avez dit non.
M. Nadeau-Labrecque (François) : Bien,
en 2025, c'est qu'autrement dit, si la municipalité ne fait rien puis qu'elle
avait déjà cette catégorie de six logements et plus, ça pourrait s'appliquer à
elle pour son rôle de 2025.
Mme Dufour : Bien, excusez-moi,
c'est écrit : «Une municipalité locale dont le rôle d'évaluation foncière
en vigueur au plus tard le 1er janvier 2024...» Ça fait que, s'il tombe en
vigueur le 1er janvier 2025, il n'est pas...
M.
Nadeau-Labrecque (François) : C'est ça, c'est qui entre en vigueur... Donc, à
l'égard des rôles qui entrent en vigueur à partir du 1er janvier
2025, l'article transitoire ne s'applique pas.
Mme Dufour : C'est ça, c'est ce que
j'ai dit.
M. Nadeau-Labrecque (François) : C'est
ça, mais son rôle était déjà en vigueur avant ça.
Mme Dufour : Le rôle précédent?
M. Nadeau-Labrecque
(François) : Parce que, quand on regarde, on dit : Une...
à la fin du premier alinéa, on dit : «...une sous-catégorie
d'immeubles résidentiels correspondant à cette catégorie à l'égard des rôles
subséquents.»
Mme Dufour : Je comprends. C'est
bon, c'est clair. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va?
Mme Dufour : Oui.
Le
Président (M. Schneeberger) : Bon, alors, à ce moment-là, est-ce que
l'article 55 est adopté? Adopté. 57.
Mme
Laforest : L'article 57 : Les articles 71.1,
244.30, 244.35, 244.37, 244.46, 244.50, 244.53, 244.56, 244.64.1,
244.64.2, 244.64.4 et 253.54.1 de la Loi sur la fiscalité municipale, tels
qu'ils se lisent le (indiquer ici la date qui précède
celle de la sanction de la présente loi), continuent de s'appliquer aux fins de
tout rôle d'évaluation foncière en vigueur au plus tard le
1er janvier 2024.
Donc, ici, on vient rendre la sanction de la
date pour tous les articles que nous avons adoptés précédemment. C'est bien ça,
Me Nadeau-Labrecque?
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
allez-y.
Mme Laforest : On vient permettre
l'entrée en vigueur progressive de toutes les mesures qu'on a adoptées.
M. Nadeau-Labrecque (François) : Oui,
merci, M. le Président. Oui, c'est ça.
Mme
Laforest : C'est bon?
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Oui. Est-ce que c'est clair pour tout le monde? Ça va? Parfait. Alors,
est-ce que l'article 57 est adopté? Adopté. Article 30. Oui,
question, député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui, merci. Bien, hier, on s'était parlé, là, sur la
question des coefficients.
Le Président (M.
Schneeberger) : Comment?
M.
Grandmont : Hier, on avait parlé de la question des coefficients. Je
l'avais... J'avais eu... J'avais discuté...
J'avais amené un certain point, un certain nombre de questions, hier, par
rapport à cet enjeu-là. On m'avait dit, là... Mme la ministre m'avait dit, là, qu'on pourrait s'en reparler
après l'article 57. Donc, j'imagine que c'est le bon moment d'en
parler si Mme la ministre est bien d'accord.
Mme
Laforest : Oui, moi, je peux en parler très, très bien. Puis, écoutez,
cette disposition-là a été étudiée, puis il
faut comprendre aussi que, quand on change des coefficients dans les
municipalités, qu'est-ce qui arrive aussi, bien, au niveau des
entreprises, des commerces, évidemment, il y a quand même, normalement, un bon
impact, puis, dans les municipalités aussi, notre vision était de dire... parce
que, souvent, puis généralement, mais je ne nomme pas de municipalité, on n'ose pas, si je peux dire,
hausser les taxes résidentielles, mais on va, si je peux dire, plus impacter
nos entreprises ou les commerces. Donc, c'est sûr que, quand on a eu la
question par rapport aux coefficients, puis j'ai bien entendu certaines demandes, pas toutes les villes, parce qu'il y en
a déjà qui sont quand même très, très élevés, bien, c'est certain qu'après une pandémie de deux ans il
y a plusieurs entreprises qui sont en difficulté ou qui ont connu des
difficultés.
Donc, si on vient, en
plus, hausser le coefficient de chacune des municipalités, bien, les commerces,
encore une fois, les entreprises risquent
d'être impactés. Donc, le moment qu'on vient justement de sortir de la pandémie
n'est pas approprié pour augmenter les coefficients dans les
municipalités, qui sont présentés aujourd'hui. Par contre, avec toutes les
possibilités qu'on donne, les taxes par secteur, les taux par secteur, les
taxes par sous-catégorie, là, à ce moment-là, les municipalités, on leur donne
beaucoup plus de pouvoirs pour hausser les taxes du côté résidentiel.
Par
contre, ce qui est important, parce que votre question est excellente, c'est
sûr que, dans la signature de l'entente de partenariat, le pacte fiscal, on a quand même... on a fait une
promesse de revoir, au niveau de la fiscalité, comme vous en parliez, là... de faire un travail, puis
vraiment plus, si je peux dire... parce que, là, on vient juste de sortir de la
pandémie, ça fait que, pour les
impacts au niveau des commerces, des entreprises, il faut être très, très
prudent. Maintenant, la prochaine année,
oui, on va s'asseoir avec l'UMQ, la FQM pour voir est-ce qu'on doit
retravailler les coefficients, mais, pour l'instant, si on change les
coefficients, il y a un risque pour plusieurs entreprises.
Le Président (M.
Schneeberger) : ...député de Taschereau?
M.
Grandmont : Un moment, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Je voudrais
peut-être partager une certaine inquiétude par rapport aux coefficients. Et je
comprends l'enjeu que vivent les municipalités, la proportion entre résidentiel
et commercial, industriel. Et, on l'a vu, Gatineau l'a bien exprimé, là, qu'il y avait même une diminution pour
eux, par exemple, pour l'industriel... pas l'industriel, l'institutionnel
versus une forte augmentation pour le résidentiel.
Par contre, pour ce
qui est du commercial, il y a un enjeu que... qui a souvent été soulevé par les
plus petits commerçants, notamment dans... à
Montréal, il y a eu souvent des articles là-dessus. Moi, je l'avais vu à Laval
aussi. J'avais été interpelée par des petits commerçants que le fardeau fiscal
était gigantesque, et, pour une propriété similaire en valeur... en valeur, là, tu sais, un 400 000 $ à
l'époque en résidentiel, puis le même propriétaire était propriétaire d'un
commerce, dans le Vieux-Sainte-Rose,
d'aussi 400 000 $, une maison patrimoniale, c'était vraiment, là...
c'était peut-être... je n'ai pas le chiffre, là, exact, mais c'était
presque du sept fois, mettons, tu sais, la taxe résidentielle, c'était énorme.
Puis là on a des coefficients qui sont
établis, puis ça disait... J'ai été surprise, quand j'ai lu la loi ici, que...
je pense que, pour la ville de Laval,
c'est 4,8, c'est supposé d'être maximum 4,8. Montréal, je pense, c'est 2,5,
mais, dans les faits, c'est beaucoup plus
que ça, là. Ils ont une stratégie de rattrapage, de mémoire, là, pour ramener
un peu plus serré... parce qu'à Montréal c'était rendu vraiment très
élevé.
• (12 heures) •
Et
donc, malgré que, dans la loi, c'est écrit 4,8, sur le terrain, certains
individus vivent un coefficient beaucoup plus grand que ça. Et, à un moment
donné, bien, il y a des commerçants, puis on l'a vu avec la pandémie, qui étaient
jusque-là avec des diminutions de revenus. Là, ils ont des hausses de toutes
sortes de... La main-d'oeuvre qui coûte plus
cher, etc. Puis là les taxes, puis je l'ai mentionné, mais c'est une stratégie,
les villes ont eu tendance, dans le passé, puis je le dis de façon
générale, à tenir les taxes résidentielles plus basses en augmentant les taxes
industrielles et commerciales, mais il y a une limite à un moment donné,
particulièrement dans le commercial.
J'ai parlé, tu sais, du fait qu'aujourd'hui on a
de la concurrence de groupes comme Amazon, qui ne paie pas de taxe sur notre...
tu sais, sur le territoire des villes, puis là il y a des commerçants qui sont
étouffés, puis on veut faire en sorte que
nos coeurs villageois se revigorent. Donc, il y a un enjeu. C'est risqué
d'aller jouer là-dedans, puis, je pense, ça prend
beaucoup de réflexion parce que, dans certains cas, malgré ce qu'on a dans les
coefficients qui sont dans la loi, il y a une disparité énorme, puis, tu
sais, on parle de 4,8. 4,8 ça veut dire que c'est quatre fois... On peut aller
jusqu'à 4,8 fois plus de taxes pour du commercial que pour du résidentiel.
C'est quand même énorme, là.
Souvent,
même, ils ont moins de services, en plus, les commerçants, je le souligne,
parce que, souvent, ils paient pour la collecte des matières résiduelles
séparément. Ils ont une surtaxe pour l'eau. Ils ont des compteurs pour l'eau,
ce que les citoyens n'ont pas, etc. Donc, il
y a comme un fardeau qui est en plus, qui est supplémentaire, puis ils ont
moins de services. Tu sais, ce n'est pas les commerçants qui utilisent les
bibliothèques, ce n'est pas les commerçants qui utilisent les parcs,
etc.
Donc,
je voulais faire ce bémol-là parce que je comprends l'enjeu des villes qui
essaient de naviguer à travers ça, mais
il y a aussi un enjeu qu'après ça on peut casser un équilibre, faire en sorte
que nos commerçants, bien, ils se meurent, malheureusement.
Le Président
(M. Schneeberger) : Peut-être, j'apporterais une précision. Quand
on parle de commerçants, je pense que vous
parlez surtout des commerçants qui peuplent nos centres-villes, là, et non les
magasins à grande surface, qui sont une tout autre... une très grande
différence, là.
Mme Dufour :
Oui, tout à fait, qui ont pignon sur rue, là, c'est ça, ceux qui ont pignon
sur rue, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Comment?
M.
Grandmont : Non, rien, c'est beau.
Mme
Dufour : Je parlais vraiment
des commerçants qui ont pignon sur rue, là, ceux qui amènent un dynamisme
dans nos villes. Évidemment, je ne parlais
pas de ceux qui sont en Chine, là, puis qui produisent des choses en Chine,
puis qui les envoient par la poste chez nous, c'est évident.
Le Président
(M. Schneeberger) : Bon, alors, voilà, on passe au député de
Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci beaucoup, M.
le Président. Donc, j'ai déposé un amendement. Il a été envoyé au
Greffier. On pourra discuter directement de cet enjeu-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Vous
déposez un amendement? Parfait. Alors, est-ce
qu'il est au Greffier? Vous l'avez?
M.
Grandmont : Il doit être sur le point d'arriver, là. Il a été envoyé.
Le Président (M.
Schneeberger) : Bien, est-ce que l'amendement déposé... avec
l'article...
M.
Grandmont : Ça deviendrait 57.3.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parce que... discussion large, là.
M.
Grandmont : Non, non, je sais, je sais. M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Là,
j'aimerais ça, revenir à l'article 30, parce que l'article 30 n'a pas
été lu.
M. Grandmont :
Bien, c'est ça, ça deviendrait 57.1, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : ...l'article 30 parce que l'article 30 n'a
pas été lu.
M.
Grandmont : ...deviendrait 28.1, mais on en discute maintenant.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
OK. Parfait. Alors, juste... là, vous voulez déposer un amendement
présentement?
M.
Grandmont : Oui, oui.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait.
M.
Grandmont : Bien, un nouvel article, en fait. Une proposition de
nouvel article.
Le Président (M.
Schneeberger) : Un nouvel article. Parfait.
Alors, à ce
moment-là, on va suspendre, le temps qu'on l'ait, parce que, là, le secrétaire
ne l'a pas.
(Suspension de la séance à 12 h 05)
(Reprise à 12 h 11)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, le député de Taschereau a un amendement qui
introduit un article, le 57.1. Alors, député de Taschereau, je vous laisse la
parole.
M. Grandmont : Merci. Alors, je vais
d'abord lire mon article puis, après ça, je vais pouvoir l'expliquer également.
Donc, l'amendement qu'on propose, là, introduit un nouvel article à 57.1 :
Le projet de loi est modifié par l'ajout, après
l'article 57 du projet de loi, de l'article suivant :
57.1. Retirer, au troisième alinéa de
l'article 244.40 de la loi, après «Une municipalité», les mots «visée au
paragraphe 1°du deuxième alinéa». Donc, l'article se lirait comme suit...
article 244.40 tel qu'amendé se lirait :
«244.40. Le coefficient applicable est de 4,1
dans le cas d'une municipalité dont la population est inférieure à 5 000 habitants et dont le territoire
n'est pas compris dans une agglomération, prévue au titre II de la Loi sur
l'exercice de certaines compétences
municipales dans certaines agglomérations dont la population totale est
supérieure à 5 000 habitants et de 4,4 dans les autres cas.
«Toutefois, dans le cas d'une municipalité
mentionnée ou visée au présent alinéa, le coefficient applicable est celui que
mentionne l'un ou l'autre des paragraphes suivants :
«1° dans le cas de toute municipalité dans le
territoire est compris dans l'agglomération de Montréal prévue à
l'article 4 de la Loi sur l'exercice de certaines compétences municipales
dans certaines agglomérations : 2,75;
«2° dans le cas de la ville de Laval : 4,8;
«3° dans le cas de toute municipalité dont le
territoire est compris dans l'agglomération de Longueuil prévue à
l'article 6 de la Loi sur l'exercice de certaines compétences municipales
dans certaines agglomérations : 4,8;
«4° dans le cas de la Ville de
Gatineau : 4,8;
«5° dans le cas de toute municipalité dont le
territoire est compris dans l'agglomération de Québec prévue à l'article 5
de la Loi sur l'exercice de certaines compétences municipales dans certaines
agglomérations : 4,8;
«6° dans le cas de la Ville de Sherbrooke :
4,45;
«7° dans le cas de la Ville de
Trois-Rivières : 4,45;
«8° dans le cas de la Ville de Lévis :
4,45;
«9° dans le cas de la Ville de Saguenay :
4,45;
«10° dans le cas de la Ville de
Terrebonne : 4,45;
«11° dans le
cas de toute municipalité dont le territoire est compris dans la Communauté
maritime des Îles-de-la-Madeleine : 4,8.
«Une
municipalité — c'est
là qu'on barrerait les mots — peut,
par règlement, déterminer un coefficient supérieur à celui qui lui est
applicable en vertu de ce paragraphe.»
Donc,
essentiellement, c'est de donner la possibilité aux municipalités d'identifier
avec un règlement un coefficient qui
serait supérieur à ce qui est actuellement autorisé, comme c'est le cas
actuellement, là, pour la ville de Montréal. Je vous rappelle que, dans le
budget de... que l'UMQ nous avait dit que, pour leur budget 2024,
«plusieurs municipalités ont atteint
les plafonds prévus à l'article 244.40 de la Loi sur la fiscalité
municipale, si bien qu'elles se retrouvent devant un dilemme : soit elles haussent de manière
substantielle le fardeau fiscal du secteur résidentiel dans le but de maintenir
l'écart de taux sous le plafond prévu à la loi soit elles réduisent
substantiellement le fardeau fiscal du secteur non résidentiel, ce qui réduirait évidemment significativement leurs revenus
et mettrait leur budget dans une situation précaire où des coupures
importantes de services à la population devront être effectuées. Il s'agit de
situations qui ne sont pas souhaitables,
évidemment, dans les deux cas. Le milieu municipal ne souhaite pas être
contraint d'imposer d'importantes hausses fiscales des citoyens et des
citoyennes en raison d'ajustements aux valeurs des propriétés sur leur
territoire.»
Parce que
c'est ça, l'enjeu, en fait, c'est la valeur des résidences qui augmente plus
rapidement. Le résidentiel a augmenté
vraiment plus rapidement que la valeur au rôle du commercial, et c'est là
l'enjeu le plus important. Cependant, c'est
ce qui risque d'arriver, nous rappelle l'UMQ : «...si le statu quo est
maintenu, ce qui réduira les revenus disponibles des ménages alors que
le contexte économique est difficile et qui [...] la crise actuelle de l'accès
à la propriété.»
Donc, l'UMQ disait : «Les coefficients prévus
à l'article 244.40 de la Loi sur la fiscalité municipale ont été ajustés à plusieurs reprises dans le passé. En
effet, la dernière modification a eu lieu en 2017.» J'ai entendu tantôt, alors
qu'on était hors d'ondes, donc qu'on aurait
peut-être des réponses à savoir comment les modifications qu'on voyait, là,
de façon plus rapprochée, ça se faisait en moyenne aux deux, trois ans. Or,
depuis 2017, il ne s'est rien passé. Donc, qu'est-ce
qui s'est passé? C'est peut-être une question qu'on pourra discuter, là, mais
qu'est-ce qui s'est passé avant 2017? Est-ce qu'on modifiait à la
hausse? Est-ce qu'on modifiait à la baisse, puis à quels besoins ça répondait
aussi? Donc, selon l'UMQ, pour
terminer : «Il y aurait lieu de procéder à un nouvel ajustement de ces coefficients
qui reflètent l'évolution des valeurs imposables au cours des dernières
années.»
Comme je le disais tantôt, si cette demande-là
arrive, évidemment, c'est pour éviter un choc fiscal résidentiel important.
Puis on a eu différents groupes qui sont venus nous montrer, puis on pourra
confirmer du côté de la partie gouvernementale
ou des experts que vous avez, mais que les valeurs résidentielles ont augmenté
plus vite dans les dernières années que du côté du commercial.
Évidemment, on voit que Montréal... Dans le
fond, la proposition d'amendement qu'on amène, en fait, vient donner les mêmes droits à toutes les municipalités
que Montréal a actuellement. Évidemment, on espère aussi que, dans des guides que pourrait fournir le ministère,
bien, il y aurait ces indications-là à l'effet de démontrer les avantages et
les inconvénients pour les villes d'agir dans ce sens-là, mais aussi de
s'assurer, à travers différents mécanismes, que l'on privilégie la sauvegarde
ou la préservation des petits commerces.
Mon
objectif, évidemment, n'est pas de surtaxer les petits commerçants à travers
une proposition comme celle-là, mais de
m'assurer que, finalement, les commerces de plus grande amplitude, ceux qui ont
des grands stationnements, ceux qui
occupent beaucoup d'espace, qui sont peut-être aussi dans une logique de
proposition commerciale qui
s'apparente un peu moins à ce qu'on veut avoir aussi au Québec, là, bien,
s'assurer de privilégier les petits commerces qui sont au coeur de nos noyaux villageois, des commerces qui sont sur
nos rues commerciales, bien, ceux-là, on arrive à les préserver à
travers tout ça.
Donc, il faudra voir
évidemment à le préserver, mais, encore une fois, je pense que c'est faire
confiance aux municipalités. C'est de
l'autonomie municipale qu'on demande aussi à travers ça, le respect de leur
autonomie, leur donner la possibilité
d'éviter à la fois d'avoir un choc fiscal trop important sur les résidents et,
en même temps, aussi leur donner, là, des
possibilités qui leur permettront, là, de résoudre cet enjeu-là. Évidemment,
comme je le disais tantôt, les coefficients n'ont pas été modifiés
depuis 2017.
Donc,
c'est pour ça qu'on propose, M. le Président, cet amendement-là, c'est pour
être capable d'aider les municipalités,
d'aider les résidents qui habitent sur ces territoires-là puis y aller aussi
dans une logique qui s'applique déjà à Montréal, mais de faire confiance aux
municipalités dans l'application de ces coefficients-là sur leurs territoires.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour vos explications, député de Taschereau. Est-ce que nous avons des
commentaires suite au dépôt de l'amendement? Mme la ministre.
Mme Laforest :
Oui. Alors, ce sera quand même
assez court, parce que je vais y aller par un exemple. À Québec, exemple, un
immeuble qui vaut 1 million, si on allait, selon votre proposition...
aujourd'hui, qui paie 15 000 $ de taxes, pourrait monter jusqu'à 75 000 $,
85 000 $, 95 000 $ de taxes. Alors, c'est sûr qu'en
faisant... en acceptant votre demande, votre amendement, ça veut dire que tous
les petits commerces seraient en faillite et tout le monde se dirigerait vers
les Costco de ce monde, les Walmart de ce
monde, parce que... Ce serait impossible pour des petits commerçants ou même
des commerçants de vivre avec cette proposition-là d'enlever tous les plafonds.
Puis, honnêtement, je ne voudrais pas prendre les mots de ma collègue, mais ma
collègue des Mille-Îles a vraiment bien dit les beaux mots... les bons mots
tantôt, puis il ne faudrait quasiment pas aller vers ça. Il ne faut pas aller
vers ça du tout, parce qu'en plus, après la pandémie, il y a sept municipalités
qui haussent au maximum. J'ai des municipalités, comme je l'ai mentionné précédemment... Brossard, Boucherville,
Saint-Bruno, Charlemagne, Mascouche, Sainte-Thérèse et Saint-Jérôme sont au
maximum au niveau de leur coefficient. Puis il y a sept municipalités, mais il
y en a 1 139 au Québec. Donc, vous voyez qu'il y a seulement sept
municipalités qui sont au maximum, puis le reste ne le sont pas.
Puis là il faut voir
une chose aussi, c'est qu'avec les possibilités qu'on a données pour les taxes
résidentielles, les taxes par secteur, les taxes... avec les sous-catégories,
les municipalités vont pouvoir aller chercher d'autres
revenus. Parce que, dans le passé, la problématique, c'est que les
municipalités taxaient énormément le secteur commercial. Donc là, en
plus, on a la chance d'équilibrer avec ce qu'on a adopté par secteur, par
sous-catégorie. Maintenant, il ne faudrait pas dire : Maintenant on enlève
le plafond pour tout le secteur commercial. Puis, pour le reste, bien, je ne répéterai pas les propos de ma
collègue, mais elle avait entièrement... de bons exemples et tout à fait
raison.
• (12 h 20) •
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, député de Taschereau.
M.
Grandmont : Bien, je m'inscris en faux avec ce que Mme la ministre
disait tout à l'heure, là, à l'effet que ça tuerait le commerce local. On donne
déjà la possibilité aux municipalités de créer des sous-catégories dans le commercial. Donc, il est tout à fait possible de
s'assurer qu'on a un équilibre qui se crée à l'intérieur des municipalités.
Les petits commerces sur les rues commerciales, les petits commerces dans nos
coeurs villageois peuvent faire partie d'une sous-catégorie très précise dans
laquelle on va venir les protéger. Donc cet argument là, pour moi, il ne tient
absolument pas la route. C'est faire peur au monde que de dire qu'on tuerait
les petits commerces puis que tout le monde se dirigerait vers le Costco. On
est en train de dire aux municipalités : On serait capable, justement, de
donner un plus grand impact pour être
capable... Moi, ma mesure, là, ce n'est pas pour taxer des commerces, là. La
mesure que je propose, c'est pour réduire le choc fiscal des citoyens et
des citoyennes.
Oui, il y a des municipalités
qui, effectivement, ont atteint leur maximum. Il y en a d'autres qui
l'atteindront éventuellement. À travers un mécanisme comme celui-là, on fait
payer à tout le monde le juste prix, mais, sur la préservation des petits
commerces, il est absolument inexact de dire qu'on ne pourrait pas... on ne
pourrait pas protéger les petits commerces
avec justement cette disposition que nous avons déjà dans la loi actuellement,
dans la Loi sur la fiscalité municipale, de créer des sous-catégories
pour du commercial.
Mme
Laforest : Bien, c'est la première fois vraiment qu'on ne s'entend pas
du tout, M. le Président, parce que... Je ne
suis pas d'accord. Disons que, dans mon expérience passée, j'en ai eu, des
commerces, puis évidemment les municipalités... c'est déjà beaucoup, ce
que les municipalités demandent aux commerçants. Puis, en plus, après une
pandémie comme on a vécu, j'aurais vraiment un grand malaise de toucher aux
coefficients présentement. Bien, malheureusement,
on n'est pas sur la même longueur d'onde, cher député. Alors, il faut quand
même essayer d'être prudents pour nos commerçants.
M.
Grandmont : Peut-être une question.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui, merci beaucoup. Une question pour Mme la
ministre. On voit qu'actuellement la ville de Montréal a une exception, en
fait, dans la loi. Elle a un taux à 2,75 %, mais elle a la possibilité de
l'outrepasser par résolution. Donc,
j'aimerais qu'elle m'explique comment Montréal arrive à faire quelque chose
que, visiblement, les autres villes du Québec ne seraient pas capables
de faire.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Est-ce que vous me
demandez quand Montréal a eu cette possibilité?
M. Grandmont : Non, non, non. Je
demande en quoi... pourquoi Montréal a ce... quel mécanisme la ville de Montréal utilise pour être capable... en fait,
pourquoi... Elle a ce pouvoir-là, actuellement. Donc, comment, selon elle,
elle arrive... Puis le commerce à Montréal,
visiblement, fonctionne bien. Il y a plein de petits commerces un peu partout
sur le territoire. Il y a beaucoup...
Mme Laforest : Il y a énormément de
fermetures de commerces de Montréal, là.
M. Grandmont : Bien, c'est un peu
partout pareil aussi. Je veux dire...
Mme Laforest : Bien, c'est pour ça
que ce n'est pas le temps de toucher au coefficient du tout, du tout.
M.
Grandmont : Mais en quoi Montréal arrive à faire quelque chose
que les autres villes ne seraient pas capables de faire?
Mme
Laforest : Bien, nous, ce qu'on tient comme position, c'est
vraiment que le moment n'est pas opportun. On ne peut pas faire ça en
2023 suite à ce qu'on a vécu. Ça, c'est la première... la première analyse
qu'on a faite.
Maintenant, il faut voir qu'avec ce qu'on va
donner comme possibilités de sous-catégories, et y aller par secteurs, ce qui est tout à fait demandé par Montréal,
avec, en plus la possibilité, de taxer les terrains vacants... Montréal aura
quand même beaucoup plus de montants qu'elle avait dans le passé grâce aux
mesures qu'on adopte avec les articles dans le p. l. n° 39.
Le Président (M. Schneeberger) : Je
pense que la députée de Mille-Îles voulait aussi intervenir.
Mme Dufour : Merci. Merci, M. le
Président. J'ai entendu le député de Taschereau dire que ce n'était pas une mesure qui allait augmenter la... la proposition n'allait pas augmenter les commerçants, que c'était pour protéger et
atténuer les hausses dans le résidentiel, mais la taxation municipale, M. le
Président, ce sont des vases communicants. Le budget municipal est adopté, on
établit combien on a besoin de revenus pour arriver, et ces revenus-là sont
répartis à travers la taxation, notamment, il a quelques autres
éléments, mais majoritairement la taxation.
Quand on a un coefficient de 4,5, 4,8, peu
importe, puis qu'on va au maximum, comme municipalité, ça veut dire qu'on établit que le taux de taxation au
100 $ d'évaluation peut aller jusqu'à 4,2, 4,5 fois plus élevé que le
résidentiel. Donc, automatiquement, si on veut diminuer ou atténuer la
hausse du résidentiel parce qu'il y aurait eu des hausses davantage... et je le
comprends, là, c'est vrai qu'il y a eu des hausses plus fortes au résidentiel,
mais, nécessairement, si on baisse le taux pour atténuer et qu'on limite la
hausse de taxe plus que pour les commerçants... bien, c'est nécessairement les
commerçants puis l'industriel qui vont avoir la facture, ce n'est pas... On ne
peut pas avoir les deux, là, c'est des vases communicants.
Et je vous
donnerais un exemple, un autre exemple des Îles-de-la-Madeleine. Moi, ça
m'avait impactée l'an passé, j'avais suivi beaucoup les hausses de taxes
partout au Québec, et les Îles-de-Madeleine, ça m'avait vraiment jetée à terre.
Et je vais vous lire le titre, ça, c'est : Augmentation «brutale» des
taxes : «Ils vont nous jeter à terre», déplorent les commerçants des Îles-de-la-Madeleine. Ça, c'était en avril 2023, c'est récent :
«Les gens d'affaires des Îles-de-la-Madeleine se mobilisent contre la
hausse faramineuse de leurs comptes de taxes municipales, dont certains ont
plus que doublé par rapport à l'an dernier.» Ils avaient annoncé, là, je me
souviens, là, c'étaient des 30 % d'augmentation pour les commerces, 45 % pour les industries, mais
comme ça se répartit dans le groupe, de... tu sais, quand on dit 30 %,
c'est pour un groupe, ça veut dire
qu'il y en a que ça baisse, disons, ou que ça augmente moins, mais il y en a
d'autres que ça augmente beaucoup plus.
Et là il y
avait des cas ici, là, ils nous faisaient part, là : «La facture
municipale est de 50 000 $, voire 85 000 $ supérieure à
celle de l'an dernier.» Il y avait un hôtelier qui parlait... Et donc,
évidemment, ça se reflète, après ça, dans le coût de tous les services,
par exemple les chambres que les gens louaient, le restaurant, etc.
Donc, on ne peut pas prétendre que d'augmenter
le coefficient n'aura pas d'impact, c'est sûr que ça a un impact. Et les Îles-de-la-Madeleine, je voudrais
soulever, là, qu'ils sont à 4,8 dans la loi. Donc là, ce que le député propose,
c'est de faire sauter, dans le fond, ce 4,8 là et de laisser les villes
déterminer le coefficient qui leur conviendrait, mais ça reste qu'on se rappellera que ceux qui votent, ce sont souvent les
résidents, on a tendance... on peut avoir tendance, comme élu municipal, à, justement, atténuer, mais,
au bout du compte, ce sont les commerçants qui paient, qui votent
peut-être moins, mais qui paient, tu sais, et ça fait partie du dynamisme.
Moi,
j'aimerais savoir si le député de Taschereau a regardé la proposition de la
COMAQ, la Corporation des... je ne
veux pas les débaptiser, là, la Corporation des officiers municipaux agréés du
Québec, qui a déposé un rapport. Et eux, ils ne
nous recommandaient pas de faire... d'enlever tous ces plafonds-là de coefficients
mais plutôt de les indexer d'un facteur de 0,6. Je ne dis pas que je suis
d'accord avec la proposition, je ne l'ai pas analysée. En toute franchise, je
n'ai pas fait de simulation ou quoi que ce soit, mais je voudrais savoir si le
député a regardé cette option-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui, merci. Bien, effectivement, ça faisait partie
des avenues qu'on avait regardées aussi, là, sur la COMAQ. C'est ça, COMAQ, hein? Puis, c'est ça... agréés du Québec.
Oui, effectivement, c'est une autre option qui peut être intéressante, mais là on est en train d'en discuter et,
évidemment, s'il y a de l'ouverture, là, pour aller davantage vers cette
option-là, moi, ça peut bien m'aller, là.
Moi, mon
objectif étant ici de proposer un amendement dans le but d'avoir cette
discussion-là, parce qu'on est tous d'accord que les valeurs
résidentielles ont augmenté de façon plus importante que le commercial, la
députée de Mille-Îles l'a rappelé aussi,
elle est bien d'accord avec moi là-dessus, donc, comment on fait pour s'assurer
d'éviter ce choc fiscal là? Moi,
quand je repense à l'exemple très éloquent qui nous a été fait, qui nous a été
donné par la ministre... pas la
«ministre», la mairesse de Gatineau, ça m'inquiète de voir que le résidentiel
se retrouve avec, finalement, une facture beaucoup plus importante
aussi.
Aussi, bien, j'aimerais rappeler, moi, la... ça
ne faisait pas partie de leur mémoire, mais la FQM... dans son intervention, la
FQM avait dit... nous avait rappelé un cas, là, qui se passait à Varennes, si
ma mémoire est bonne, où ils disaient qu'une entreprise avait vu son compte de
taxes diminuer de 30 % en 10 ans, alors qu'elle avait investi 20 millions dans ses installations. Bien,
c'est le genre d'aberration qu'on veut éviter aussi. C'est le genre d'aberration
qu'on peut éviter.
Donc, moi, je pense qu'en ayant une confiance en
les élus, une confiance en les élus municipaux, un respect envers leur autonomie, en leur donnant la possibilité
de, par résolution, adopter des coefficients qui soient plus importants,
conjugué avec l'idée qu'on a des sous-catégories après qui peuvent venir cibler
ponctuellement des types de secteurs dans lesquels on a certains types de commerces et, dans d'autres, d'autres
types de commerces, on est capable d'arriver à une fiscalité qui soit justement plus juste, plus
équitable, qui soit aussi adaptée à la réalité de chacun de ces commerces-là...
Évidemment, on ne veut pas perdre nos commerces.
Montréal, ce n'est pas son... Elle a cette possibilité-là, évidemment, de, par règlement, avoir des
coefficients qui sont différents, supérieurs à ce qui est identifié au départ
dans la loi. Elle souhaite par tous
les moyens maintenir les commerces sur son territoire. Il me semble que
c'est... il me semble que c'est une
façon de s'assurer, finalement, d'une bonne gestion, en fait, là, de l'assiette
fiscale à l'échelle municipale.
• (12 h 30) •
Ce que je
peux faire, peut-être... Non, j'arrêterais là pour l'instant, mais il me semble
que c'est un... Bien, en fait, non,
je vais le dire, en fait, si... Tu sais, je sens quand même la fermeture assez
grande, là, de la ministre de ce côté-là. Moi, ce que je recherche, là, c'est une façon d'éviter un choc fiscal
pour les résidents. Je cherche une façon d'avoir aussi une possibilité de diversifier, dans le fond, les
mécanismes qui sont offerts aux municipalités en respect de leur autonomie
pour être capable, justement, de bien
identifier, là, où est-ce qu'on taxe davantage certains types de commerces
plutôt que d'autres, préserver les petits, les rues commerciales, les
coeurs villageois.
Moi, si je pouvais obtenir un engagement de la
ministre à ce qu'on puisse en reparler, de ça, prochainement, je serais bien intéressé à l'avoir, quitte à
éventuellement peut-être retirer mon amendement, mais j'aimerais ça qu'on
puisse reparler de cette question-là, notamment au coeur du chantier
qu'on aura sur... qu'on mettra sur pied éventuellement, j'aimerais vraiment ça. On en a parlé déjà, là, l'idée d'avoir un
chantier pour discuter de la fiscalité, revoir en profondeur le
fonctionnement de base de cette fiscalité municipale, d'avoir un observatoire
qui viendrait aussi alimenter, nous permettre
auss, collectivement, de nous alimenter avec l'aide des chercheurs et des
chercheuses des milieux universitaires. Et je serais intéressé à entendre la ministre là-dessus, sur cette idée,
là, de reprendre cette conversation-là peut-être dans un futur chantier
alimenté par un observatoire.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui.
Alors, bien, c'est sûr qu'il n'y a aucun problème, parce que, dans l'entente de
partenariat, dans le pacte fiscal, c'est... il y a une entente pour revoir...
pour avoir un chantier au niveau de la fiscalité municipale, pour revoir
des situations qu'on ne peut pas présentement ajouter dans le projet de loi.
Donc, oui, il y a beaucoup d'ouverture, puis
c'est suite à la signature de l'entente de partenariat qui se fera le
13 décembre. Alors, oui, il y a beaucoup d'ouverture.
Puis moi,
pendant ce temps-là, par exemple, je vous invite à regarder dans les
centres-villes, là, que ce soit même à
Saint-Tite, à Montréal, combien de locaux sont vides, combien de propositions
sont discutées pour faire du logement avec
les immeubles commerciaux, parce que nos commerces sont fermés. Les
restaurateurs, il y en a plusieurs qui ont fermé durant la pandémie. Donc, c'est pour ça qu'il faut vraiment être
prudent à ce moment-ci, mais, oui, il y a beaucoup d'ouverture après
l'entente de partenariat.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
madame le... Député de Taschereau.
M. Grandmont : Merci. Donc,
j'entends bien, là, que Mme la ministre, là, se montre ouverte à ce qu'on ait
des nouvelles discussions à travers un chantier qui suivra, là, la signature du
pacte ou de plan de partenariat, je ne me souviens
plus du nom... du nouveau pacte fiscal, on va l'appeler comme ça, à défaut de
se souvenir du nom exact, et de discuter de la possibilité d'avoir un observatoire
aussi. Donc, en ce sens-là, donc, je suis très content de cette ouverture-là.
Donc, en ce sens-là, moi, je vais retirer mon amendement, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Comment?
Excusez-moi, qu'est-ce que vous avez dit?
M. Grandmont : Je retirerais
mon amendement.
Le Président (M. Schneeberger) : Présentement?
M. Grandmont : Oui.
Le Président
(M. Schneeberger) : Vous voulez retirer l'amendement? Parfait. Alors,
s'il y a un consentement, on retire l'amendement. Alors, à ce
moment-là... Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui.
Je voudrais juste partager une information. Et je remercie le collègue, là, de
laisser la chance, dans le fond, aux négociations avec les villes à ce
sujet-là, mais je voudrais juste, pour l'information du collègue et de tout le monde... parce que j'avais posé, hors
d'onde, une question, j'avais demandé c'étaient quoi, les taux qu'il y avait
précédemment. On sait que ça a augmenté en 2017, la dernière fois, que
plusieurs villes sont à 4,45, actuellement, de coefficient, mais je me
demandais ça partait d'où en 2015, avant ça, et on était passé quand même à une
hausse de 3,7 à 4,45, alors que, dans les
années antérieures, c'étaient des petites hausses. Alors, en 2017, là, il
y a eu une hausse quand même assez substantielle, là. Ça, c'était Laval,
Québec, puis les autres villes, Trois-Rivières, Saguenay, Lévis, étaient passées de 3,4 % à 4,45 %, donc
un facteur de 1 % en 2017. Donc, ça avait quand même augmenté
substantiellement, et ça peut
expliquer pourquoi c'était... ça n'avait pas eu besoin d'être revu à ce jour.
Je voulais juste partager l'information, parce que, normalement, ça augmentait de 0,1 %, 0,2 % à... tu
sais, quand c'était revu, mais là ça a augmenté de 1 %, donc c'est
quand même énorme, là. Je voulais juste le souligner. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
à ce moment-là, vu que l'amendement 57.1 est retiré, nous allons continuer
nos échanges. Alors, Mme la ministre, nous en étions à l'article 30.
Mme
Laforest : L'article 30 : L'article 244.49 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «double»
par «quadruple».
L'article 30 du projet de loi modifierait
l'article 244.49 de la Loi sur la fiscalité municipale afin de permettre aux municipalités locales qui fixent une variété
de taux de taxe foncière générale d'augmenter le taux particulier de la
catégorie des terrains vagues desservis par les réseaux d'aqueduc et d'égout.
En vertu des dispositions actuelles, le taux de
cette catégorie doit être égal ou supérieur au taux de base. Il ne peut
cependant excéder le taux... le double de ce taux. La modification proposée
porterait ce maximum au quadruple du taux de base.
Alors, voilà, l'article 244.49 :
«Le taux particulier à la catégorie des terrains
vagues desservis doit être égal ou supérieur au taux de base.
«Il ne peut excéder le quadruple...»
Donc, on
vient ajouter «quadruple de ce dernier» au lieu du «double». Ici, on vient
augmenter le taux de taxes maximales
qui sont applicables aux terrains vagues desservis pour accélérer les projets
en habitation dans les municipalités.
Alors, ça, c'était demandé par plusieurs villes comme Montréal et Laval. Voilà.
Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : ...merci beaucoup pour les explications. Est-ce
qu'il y a des commentaires, questions sur l'article? Député de
Taschereau.
M. Grandmont : Merci beaucoup. Donc,
on traite actuellement, là, des terrains vagues qui sont desservis par les
services municipaux. On s'entend que c'était... c'est de faire passer de
2 % le niveau de taxation à 4 %. Donc, c'est bien ça, on est
là-dessus. Il y avait la FQM, à ma connaissance, qui était venue demander...
Non? Pardon.
Mme Laforest : Vous avez dit fois
deux.
M. Grandmont : C'est fois deux?
Mme Laforest : OK, mais ce n'est pas
2 %.
M. Grandmont : C'est fois deux.
Mme Laforest : Oui.
M. Grandmont : Oui, doubler, mais
donc de le faire passer de 2 % à 4 %.
Mme Laforest : De 2 % à
4 %.
M.
Grandmont : C'est ça?
Mme
Laforest : Le «quadruple».
M.
Grandmont : Ah! OK, j'ai dit «quadruple».
Mme
Laforest : Oui, c'est ça.
M.
Grandmont : D'accord. Ça va être beau à 10 h 30 ce soir.
Donc, c'est ça, en fait, la FQM qui était venue nous voir pour dire :
Bien, écoutez, est-ce qu'on peut élargir ça à s'il y a des terrains qui ne sont
pas desservis, qui seraient déjà identifiés dans un périmètre où on veut
développer? Mais on comprend que la réalité en milieu rural, dans les
municipalités notamment, bien, des terrains qui peuvent être identifiés au
schéma comme étant des terrains à développer,
on... donc, on vient déjà mettre un pion dessus puis on dit : OK, ce
terrain-là, il est intéressant mais ne serait pas desservi. Comment on
fait pour trouver un mécanisme pour être capable d'offrir le même genre
d'incitatifs au développement dans
les petites municipalités?
Puis
ce n'est pas mal, que la ministre ait rappelé que cette demande-là avait été
demandée par Montréal et la ville de
Laval, mais, dans les petites municipalités, il y a aussi cet intérêt-là à
développer certains terrains, et, malheureusement, bien, on offre un incitatif
aux grandes municipalités, peut-être plus évident que pour les petites
municipalités où la notion de terrains desservis est moins... moins
claire, moins évidente tout le temps à atteindre, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, Mme la ministre.
Mme Laforest :
Oui, on le fait... Vous devancez
le projet de loi parce que ça, on va l'ajouter à l'article 5, dans
l'octroi des pouvoirs d'imposer une taxe foncière sur les logements vacants. Il
y a un article 5 et le 9, on parle des terrains non desservis. Sauf
que, pour taxer les terrains non desservis, il faut avoir notre formule de
calcul pour les terrains desservis. Ça fait que, là, on fait la mesure pour
ceux qui sont desservis par la municipalité. On va y arriver à l'article 5
par la suite, pour votre demande.
M.
Grandmont : Donc, le mécanisme, en fait, va... va permettre quoi
exactement?
Mme
Laforest : Va s'appliquer aux non-desservis.
M. Grandmont :
Il va s'appliquer aux
non-desservis aussi. Donc, on va obtenir le même résultat, c'est-à-dire
être capable de faire passer d'un taux de taxation de 2 % à 4 % pour
des terrains non desservis.
Mme
Laforest : Tout à fait. Oui.
M.
Grandmont : Est-ce que ça va principalement cibler les... Est-ce que
ça va être applicable sur l'ensemble du Québec, cette mesure-là, qui va être...
Mme
Laforest : L'ensemble du Québec.
M. Grandmont :
OK. Parfait. Ça fait qu'on va
pouvoir s'en reparler un petit peu plus tard, article 5... Ah! bien,
ça s'en vient bientôt, en plus.
Mme
Laforest : On est... On arrive.
M.
Grandmont : On arrive là. Parfait. Je vais pratiquer ma patience.
Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Alors, est-ce... Oui, députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci,
M. le Président. Alors, est-ce que ce passage du double... du double au
quadruple... Comme vous avez dit, c'est pour accélérer le développement, donc
ça devient une taxe qui incite à développer, mais est-ce que c'est valide, peu
importe le type de zonage?
Mme Laforest :
Ah! non, non, là, il faut faire
attention, là. Les terrains agricoles, on ne peut pas, là... on respecte
la loi quand même, là.
Mme Caron : Pour
l'agricole, mais est-ce que c'est valide autant pour le résidentiel que pour le
commercial? Par exemple, j'ai...
Mme
Laforest : Oui.
Mme
Caron : OK. Parce que j'ai... j'ai... j'ai en tête un
secteur où il y a... il y a des immeubles commerciaux, en terrains commerciaux, où on ne développe pas
parce qu'on attend autre chose. Donc, ce serait... ce serait applicable à eux, quoique, dans le
commercial, ce n'est pas... ce n'est pas le logement nécessairement qui va...
parce qu'on veut inciter la croissance de...
Mme Laforest : Il faut le faire
aussi...
Mme Caron : ...la construction de
logements.
Mme
Laforest : Oui. Pour les terrains commerciaux aussi parce que
les projets en habitation, souvent, c'est sur des terrains commerciaux.
Ça fait qu'on touche aux deux.
Mme Caron : OK. Merci.
• (12 h 40) •
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Députée de Mille-Îles, oui, vous avez une question?
Mme Dufour : Oui, en fait, je... en
fait, je voulais soulever un élément que j'ai soulevé lors des consultations particulières, qui est quand même un enjeu, c'est
que, parfois, les... en fait, il arrive... il est quand même assez fréquent
que les terrains vagues desservis non
développés ne soient pas développés pas par la... le propriétaire, par la
volonté du propriétaire, mais pour
toutes sortes de raisons, qui fait en sorte que le projet ne puisse pas
avancer, il peut ne pas avoir le
permis, il peut y avoir des fois la capacité, même s'il est desservi, il peut
recevoir un avis comme quoi il y a... il n'y a pas de capacité de
rajouter dans le réseau devant... qui passe devant.
Donc, il y a
quand même un élément de risque ici, que je soulève, de poursuite parce que, tu
sais, on... actuellement, au
double... Moi, je me souviens que des groupes... des promoteurs étaient venus
nous voir, au conseil municipal lorsque j'étais à la ville de Laval, et
qu'ils nous avaient soulevés : Bien, c'est un peu injuste, parce qu'on
aimerait bien le développer, mais on ne peut pas le développer. Et c'est la
même chose pour la demande des terrains vagues non desservis. C'est encore plus le cas dans ce cas-là, que, s'il n'y a pas
de développement, c'est parce que la ville ne les dessert pas, généralement.
Et donc, là,
de le faire sur les terrains vagues non desservis, moi, je ne serais vraiment
pas favorable à ça, de un, parce qu'il y aurait une inéquité énorme avec
le fait, tu sais, que c'est une surtaxe qui est... qui est mise, en fait, de quelque
chose qui n'est pas de notre volonté, de un. Et, pour ce qui est des terrains
vagues desservis, bien, comme je disais, lorsqu'il y a des contraintes qui font
en sorte que... excusez-moi, j'ai perdu mon petit ruban. Lorsqu'il y a des
contraintes qui font en sorte qu'on est propriétaire mais on ne peut pas
développer le terrain, bien, à ce moment-là, je... tu sais, il y a un risque,
là. Tu sais, on... Au double, là, les gens venaient... venaient... je vais le
dire de même, venaient chialer au conseil municipal,
mais ils avalaient la pilule, là. Mais, quand on va tomber au quadruple, là, il
y en a peut-être qui vont dire : Bon, là, c'est assez, ça fait
20 ans que je paie la taxe, la surtaxe, je vais poursuivre la ville. Il y
a un risque. Je veux le soulever.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que, Mme la ministre, vous souhaitez intervenir?
Mme Laforest : Oui. Je comprends...
Je comprends l'inquiétude de ma collègue. Maintenant, toutes les municipalités
demandent cette mesure parce qu'on n'a pas le choix présentement de...
d'appliquer des mesures plus sérieuses pour inciter au développement.
Une voix : ...
Mme Laforest : Non, j'ai juste...
j'ai mentionné que je comprends votre inquiétude, mais, en même temps, c'est demandé par toutes les municipalités parce
que les municipalités voient les terrains qui sont disponibles, desservis
ou non, qui pourraient avoir des développements en habitation, des projets, et
qu'il ne se passe rien, évidemment. Donc, c'est une mesure pour inciter au
développement immobilier. Vous avez raison, mais, honnêtement, je pense que
c'est une mesure importante à appliquer, puis ça va inciter aux projets en
habitation. Je comprends.
Le
Président (M. Schneeberger) : Député... Bien, j'avais le député de Taschereau
qui souhaitait... qui avait levé la main avant. Ça fait qu'on...
Mme Dufour : Juste répondre à...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Juste pour ne pas perdre le fil. Juste... La
ministre vient de dire «desservis ou non». Mais là on ne fait... on
n'introduit pas ici de taxe sur les terrains non desservis, là, c'est seulement
sur les terrains desservis, là?
Mme Laforest : Là, présentement,
oui.
Mme
Dufour : Oui, oui, c'est ça. Mais... OK. Je ne sais pas
s'il y a un amendement qui va venir plus loin, mais, de mémoire, il n'y
avait pas ça dans le projet de loi, là, les... rien sur les terrains non
desservis.
Mme
Laforest : Mais c'est l'article 5, qu'on parlait.
Mme Dufour : L'article 5?
Ah! bon, OK. Bien, j'aurai mes commentaires rendue là, d'abord. Excusez-moi, je
l'avais manqué.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la députée de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui, merci. Bien, merci, on fait un peu le débat sur le 5
avant, là, d'y être rendu. Mais je veux quand même réagir à quelque chose que
ma collègue des Mille-Îles a dit, tu sais. Oui, c'est... effectivement, je
rejoins la ministre là-dessus, c'est demandé par toutes les municipalités.
Puis, pour les petites municipalités, je pense que c'est d'autant plus
important de leur donner ce pouvoir-là parce qu'elles n'ont pas les moyens
nécessairement, actuellement, de desservir
tous les terrains qu'elles veulent... qu'elles veulent... qu'elles veulent voir
se développer aussi. Je pense que c'est leur donner l'opportunité
d'envoyer un signal important pour le développement de ces terrains-là, puis
évidemment que ces terrains-là vont finir par être desservis, là. Mais,
considérant les finances, là, le budget total d'une
municipalité, là, commencer à tirer des lignes d'eau puis d'aqueduc partout sur
le territoire qui sont... qui est non occupé,
et non desservi, et non... non développé actuellement en prévision de ça, c'est
leur demander un effort budgétaire qui est extrêmement important et qui
peut être difficile à mettre en place, là.
Moi,
je m'inscris en faux par rapport à ce que ma collègue des Mille-Îles a dit. Je
pense qu'il faut justement donner ce pouvoir-là aux municipalités. Ces
terrains-là, nécessairement, si on construit un garage, si on construit un entrepôt, si on construit éventuellement... ou du
résidentiel, évidemment que la municipalité va les desservir par la suite,
là. Ça ne sera pas des fosses septiques, puis des puits artériens... artériels
sur ces terrains-là, là. Ça ne sera...
Mme
Laforest : Bien, M. le Président...
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Laforest : ...je veux quand même donner l'information à mon collègue,
parce que, dans l'entente de partenariat, il y a une mesure également, vous
allez voir, sur les infrastructures en eau pour les terrains non desservis.
M.
Grandmont : Bien oui, voilà.
Mme
Laforest : Et il y a des montants qui sont dans le pacte pour
justement aider les municipalités qui vont avoir des nouveaux projets en
habitation pour connecter, se connecter aux nouveaux projets.
M.
Grandmont : Parfait. Excellent. C'est encore mieux.
Mme
Laforest : Oui, on l'a prévu également.
Le Président (M.
Schneeberger) : J'avais la députée de La Pinière ou, en tout cas, je
ne sais pas, là, toutes les deux, là.
Mme Laforest :
Mais, je pense, c'est une information importante.
Mme Dufour : C'est
parce que j'ai été interpelée. J'aimerais juste répondre, monsieur...
Le Président (M.
Schneeberger) : Ah! bien, allez-y, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui,
j'attends juste le micro. Merci. Non, je voulais juste répondre parce que je
veux juste que ça soit clair, là. Je n'ai
pas dit que j'étais contre de l'augmenter au quadruple, là. Je n'ai pas dit ça.
Ce que j'ai dit, c'est : J'invite à la prudence, il y a un risque
de poursuites. C'est ça que j'ai dit. Je voulais juste le soulever parce qu'il y a une réalité, je l'ai vue. J'ai vu
énormément de gens qui étaient prêts à développer, mais qui ne pouvaient pas le
faire à cause de contraintes de toutes sortes. Et j'ai vu, là, des gens venir
au conseil municipal dire : Je veux prolonger la rue. Faites-le, s'il vous plaît, je suis prêt à
développer. Et il y en a. Mais c'est un fardeau de développer, c'est un fardeau
financier quand même important, et ça prend
de la main-d'oeuvre, et etc. Donc, prolonger des réseaux, ça ne se fait pas de
même. Ça prend des années de préparation.
Alors, ces gens-là,
si on les taxe sur des terrains vacants non desservis, bien, il y a un risque.
Mais là, quand on parle de desservis, c'est
aussi la même chose. Je voulais juste le soulever. Il y a plusieurs cas de gens
qui ne peuvent pas se développer malgré leur volonté et malgré qu'ils
sont desservis. Mais c'est... Je ne dis pas que je suis contre, je souligne
qu'il y a un risque.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait.
Mme Dufour : Merci.
Le
Président (M. Schneeberger) : Est-ce que la députée de La Pinière souhaite toujours... Oui? Alors, allez-y.
Mme
Caron : Merci, M. le Président. En fait, quand on va voir
l'article 5, il y aura peut-être quelque chose sur ça. Mais j'ai en tête,
dans une ville de la Rive-Sud, où il y a un moratoire sur le développement
parce que la ville ne peut pas payer les
infrastructures en eau nécessaires, et il y a un cas, donc, judiciarisé,
alors... parce que le promoteur poursuit
la ville, mais le... Alors, est-ce que... est-ce que, dans le cas d'un
moratoire, la taxe sur le terrain non desservi va pouvoir quadrupler?
Mme Laforest :
Non.
Mme Caron : Non?
OK.
Mme
Laforest : Non, non, ils ne sont pas obligés.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Alors, ça répond à votre question?
Mme Caron : Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : C'est bon. Alors, à ce moment-là, s'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons mettre aux voix l'article 30. Est-ce que
l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Article 40.
Mme
Laforest : L'article 40. Donc, ici, on a trois amendements
joints.
Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 253.0.2 de la section
suivante :
«Section IV.1.
«Crédit de taxes
relatif à certains terrains vagues acquis par succession.
«253.1. La municipalité
octroie un crédit de taxes à toute personne ayant acquis, par succession, la
propriété d'un immeuble ou une part indivise d'un immeuble qui est compris dans
une unité d'évaluation inscrite en son nom lorsqu'elle :
«1° fixe, en
vertu de l'article 244.29, un taux particulier à la catégorie des terrains
vagues desservis pour un exercice financier qui est supérieur ou double du taux
de base;
«2° impose une
taxe sur les terrains vagues non desservis en vertu des dispositions de la
section III.5 du présent chapitre dont le taux est supérieur au taux de
base;
«Le crédit est
octroyé pendant les cinq premières années suivant la date d'inscription au
registre foncier de la déclaration [des transmissions] relative au transfert de
l'immeuble ou de la part indivise et, le cas échéant, pendant la période
supplémentaire déterminée par un règlement de la municipalité n'excédant pas
cinq ans.
«253.2. Le crédit de
taxes octroyé en vertu du paragraphe 1° du premier alinéa de
l'article 253.1 est établi en multipliant la valeur de l'immeuble ou de la
part, déterminée selon la valeur imposable inscrite au rôle d'évaluation
foncière, par le taux obtenu en soustrayant, du taux particulier [de] la
catégorie des terrains vagues desservis fixé par l'exercice financier, un taux
équivalent au double du taux de base fixé pour ce même exercice.
«253.3. Le crédit de
taxes octroyé en vertu du paragraphe 2° du premier alinéa de
l'article 253.1 est établi en multipliant
la valeur de l'immeuble ou de la part, déterminée selon la valeur imposable
inscrite au rôle [de l'évaluation] foncière,
par le taux obtenu en soustrayant, du taux de la taxe sur les terrains vagues
non desservis fixé pour l'exercice financier, un taux équivalent au taux
de base fixé pour ce même exercice.
«253.4.
L'article 245 s'applique au paiement de tout supplément et au
remboursement de tout trop-perçu résultant de l'application d'un crédit de
taxes visé à la présente section, compte tenu des adaptations nécessaires.»
Alors, on va
commencer l'explication article par article, M. le Président. Si on regarde
l'explication...
• (12 h 50) •
Le Président (M.
Schneeberger) : ...avec le premier.
Mme
Laforest : Avec le premier.
Le Président (M. Schneeberger) : Et,
je pense, c'est le premier aussi, que vous amenez un ou deux amendements
sur le premier, c'est ça?
Mme
Laforest : Oui, tout à fait.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait.
Mme
Laforest : Merci, M. le Président. Donc, l'amendement de
l'article 40, l'article 253.1 de la Loi sur la fiscalité municipale. On vient insérer, dans ce
qui précède le paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 253.1 de
la Loi sur la fiscalité
municipale, proposé par l'article 40 du projet de loi, et après «octroie»,
«sur demande,».
Donc,
le premier amendement modifierait l'article 253.1 de la Loi sur la
fiscalité municipale, proposé par l'article 40
du projet de loi, afin d'y présider... d'y préciser qu'un crédit de taxes
octroyé en vertu de l'article 253.1 doit faire l'objet d'une
demande par celui qui peut en bénéficier.
Alors, voilà, nous
avions parlé des terrains qui sont donnés par succession, pour ne pas que les
premiers, si je peux dire, acquéreurs soient immédiatement taxés, à savoir
qu'est-ce qu'ils vont faire avec le nouveau terrain qu'ils ont maintenant
hérité. Donc, c'est sûr que c'est quand même très, très rare, mais on voulait
quand même protéger les successions familiales pour savoir... pour ne pas imposer
une obligation immédiatement à l'héritier. Si vous voulez... Ah!
Me Veilleux, je croyais que c'était Me Nadeau, mais il est parti,
alors... c'est bon. Est-ce qu'on a des questions?
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Oui, député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui. Bien, merci. Bien, moi, je veux simplement dire que
je suis satisfait, là, de cette disposition-là qui répond, tu sais, en quelque
part, aux demandes qui nous avaient été formulées, là, par... puis les craintes
que certaines... certaines municipalités sont venues exprimer ici, là, pendant
les audiences. On voyait un fardeau administratif très lourd à essayer de faire
le suivi des transactions, essayer d'identifier quelles acquisitions se faisaient par succession. Je pense qu'on avait
quelque chose, là, qui venait comme complètement alourdir le processus
administratif autour d'une demande.
Bon, on peut se
questionner, là, sur la valeur, la portée de cet... de cet article-là, là. Je
reste quand même encore à convaincre, là, de la valeur de cet... de cet
article-là, là. Pour moi, une succession qui reçoit par héritage un terrain
avec un taux de taxation plus élevé a les mêmes questions à se poser que
quelqu'un qui reçoit un terrain et hérite d'un terrain dans des conditions où
la taxation est plus basse. Pour moi, ça ne change pas grand-chose. Je me demande vraiment à quoi ça répond sur le fond,
mais, à tout le moins, si on a une solution qui permet effectivement, là, au
moins de protéger les municipalités pour éviter d'alourdir, là, les processus
administratifs, ça me convient.
Donc,
a priori, là, je veux simplement dire que je pense que ça répond bien aux
demandes des villes. Parce que c'était surtout là-dessus. Ce n'était pas sur le
fond, hein, qu'ils s'opposaient, c'était surtout sur la lourdeur administrative
qui était apportée par ça. Donc, encore une
fois, je reste à convaincre sur le fond, je ne vois pas l'utilité de donner une
espèce de... pas un privilège, là, mais un... comment on dirait ça, une
concession...
Mme
Laforest : ...
M. Grandmont : Une exception, c'est le bon terme. Merci, Mme la
ministre. Mais, cela dit, là, pour les municipalités, je pense que c'est
une bonne façon de répondre à leurs préoccupations.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, Mme la ministre.
Mme
Laforest : Peut-être juste rapidement, là, c'est vraiment pour des
exceptions. Parce que, là, la loi va entrer
en vigueur. Donc, la personne qui hérite d'un terrain, là, admettons, là, ce
mois-ci ou dans les six prochains mois, c'est juste pour dire : Il y
a une nouvelle mesure que le gouvernement a adoptée dans le projet de loi
n° 39. Maintenant, on vous
laisse le temps de réfléchir qu'est-ce que vous allez faire avec votre terrain.
Donc, c'est quand même très, très rare dans les villes, mais... pour ne
pas brusquer le nouvel héritier. Mais c'est rare, là, tu sais.
M. Grandmont :
Mais, juste pour comprendre, là, le... sur le fond, là, ce n'est pas... Là,
vous nous en parlez comme un peu comme une mesure transitoire, mais ça n'en est
pas une, en fait, là, mais c'est-à-dire que les gens qui, pour l'instant, ont
reçu... ont reçu en héritage un terrain... Puis, dans le fond, vous donnez
cette exception-là pour des gens qui
seraient sous l'ancien régime puis qui, là, vont passer au nouveau régime.
C'est un peu... C'est un peu ça, dans le fond?
Mme Laforest : Bien,
en fait, dans mes mots à moi, là, c'est comme imposer une mesure négative à
quelqu'un qui vient d'hériter d'un terrain. C'est comme tout de suite :
OK, tu viens d'hériter d'un terrain, on t'oblige maintenant à nous dire qu'est-ce que tu vas faire avec ton
terrain puis on taxe, par exemple, du quadruple, là, tu sais, il faut être
prudent avec ça. C'est juste dans des cas comme ça.
M. Grandmont : Mais, dans les faits, la
personne hérite de son terrain, elle a toujours le même temps devant elle,
elle a toujours le même... le même délai.
Mme Laforest :
Bien, c'est parce que la personne peut...
M. Grandmont : Bien, c'est-à-dire tout le temps, tout le temps qu'elle veut bien avoir elle-même pour
réfléchir à qu'est-ce qu'elle fait de son terrain. C'est que le niveau
de taxation...
Mme Laforest :
Oui, oui, mais elle va pouvoir le revendre tout de suite.
M. Grandmont :
C'est juste que le taux de taxation est juste plus élevé.
Mme Laforest : Oui.
M. Grandmont : Point
final, c'est tout, là. Donc, on comprend que, quand on a une taxation... puis
on a discuté de plusieurs aspects
dans le projet de loi où on augmente les taux de taxation pour s'assurer qu'il
y a un développement qui se fasse. Je veux dire, la personne réfléchit à
l'avenir de ce terrain-là, qu'est-ce qu'elle veut bien en faire dans les
paramètres où le niveau de taxation est plus élevé, puis c'est tout. À la fin,
ce qu'on veut, c'est que ces terrains-là se développent. Donc, je veux dire,
pour moi, ça... il n'y a pas... il n'y avait pas matière à créer des exceptions
pour ça, si ce n'est peut-être les personnes
qui ont hérité d'un terrain, mettons, aujourd'hui puis qui verraient la loi
changer. À mon avis, on aurait
peut-être pu prévoir des mesures transitoires pour que ces personnes-là n'aient
pas à subir l'apparition de nouvelles règles à l'intérieur d'un projet
de loi. Mais, outre ça, pour le commun des mortels qui va arriver... qui va hériter d'un terrain après l'adoption... pas
l'adoption, mais la mise en application, là, du projet de loi, je veux dire, ce
qu'on veut, c'est que ces terrains-là se développent, la personne a à
prendre sa décision. Peut-être que ça va raccourcir son temps de...
Mme Laforest : Ah! ça va même
raccourcir son temps.
M. Grandmont : Ça
va peut-être... son temps de réflexion, mais ce n'est pas un peu ça qu'on veut
de toute façon au Québec?
Mme Laforest : Oui,
mais c'est juste par respect quand même, là, c'est normal un peu d'avoir un
certain respect de la personne qui
vient d'hériter d'un terrain. Mais il y a certaines municipalités qui nous
l'ont demandé, peut-être plus dans
les plus petites municipalités; les familles, toutes les familles se
connaissent souvent dans les plus petites municipalités. Je regarde mon
collègue de Lac-Saint-Jean qui me fait signe que oui, puis ça arrive quand
même. Donc, voilà.
M. Grandmont : Mais, quand vous
disiez que ça arrivait comme sept fois par année... c'est ça? Vous avez
dit que vous avez donné un... Vous avez dit que ça n'arrivait pas si souvent
que ça, là, puis vous avez nommé... vous avez dit sept ou 10 fois, là, je
ne sais pas.
Mme Laforest : Non, ça peut
arriver... Non, j'ai dit : Ça arrive quelques fois par année même.
M. Grandmont : Quelques fois
par année. Est-ce qu'on a une idée de combien de fois par année ça arrive au
Québec?
Mme Laforest : Non, parce que
je ne peux pas dire combien de personnes vont mourir et vont donner leur terrain, là.
M. Grandmont : Oui, c'est ça,
effectivement.
Mme Laforest : C'est impossible
de prévoir. Non, vraiment pas.
M. Grandmont : Non,
c'est ça. Mais vous avez donc l'intuition que ça arrive... ou que les cas ne
sont pas plus fréquents, mais qu'ils sont peut-être plus...
Mme Laforest : Bien, en toute
honnêteté...
M. Grandmont : ...mais
qui sont peut-être plus... ou on devrait avoir une empathie plus grande quand
ça se passe dans les régions? C'est un... J'essaie de comprendre un peu
le...
Mme Laforest : Non, non, non.
C'est parce qu'il y a certains maires ou mairesses qui nous en ont fait part dans plus... des plus petits villages, qu'il y a
des terrains qui seraient... qui seraient cédés ou donnés par héritage puis...
En fait, le crédit vient juste... c'est
juste pour la partie qui dépasse deux fois le taux de taxe. Là aussi, là,
il faut juste... On reste toujours
dans la même mesure, avec une certaine exception pour ceux qui sont par
succession, mais c'est vraiment dans les plus petites municipalités
qu'on a eu cette demande-là.
M. Grandmont : OK.
Puis ça, c'est une demande qui vous a été apportée à travers la FQM ou à
travers des...
Mme Laforest : Avec certaines
municipalités qui sont dans la FQM.
M. Grandmont : Certaines
municipalités, qu'on n'a pas nécessairement entendues en
audience, là, qui sont... qui vous ont fait des représentations
directement.
Mme Laforest : Oui.
M. Grandmont : OK. Il y en a-tu
beaucoup?
Mme Laforest : Certains
courriels reçus, là.
M. Grandmont :
Il y en a eu beaucoup, des municipalités qui vous ont fait des
représentations comme ça?
Mme Laforest :
Ah! bien là, je ne peux pas vous dire le nombre, là. Mais il y a une
question de respect aussi, là. Nous, on est
très respectueux. Puis on dit : Ce n'est pas parce que vous venez
d'hériter d'un terrain qu'on va vous dire le lendemain, tout de
suite : Est-ce que vous faites un projet en habitation? Est-ce que...
Qu'est-ce que vous faites avec votre terrain? Tu sais, de toute manière, dans
tout héritage, les gens prennent le temps de savoir qu'est-ce qu'ils vont
faire... c'est ça. Voilà.
Le Président
(M. Schneeberger) : Ça va? La députée de Mille Îles.
Mme Dufour :
Il n'existait pas de telles exceptions dans le passé. Donc, quelqu'un
héritait d'un terrain, il pouvait avoir une double... une taxation double. Et
ça... en tout cas, c'étaient les conditions. Quand on hérite d'un... d'une
propriété, un immeuble, une maison, par exemple, bien, ça vient avec les comptes
de taxes qui viennent avec cette maison-là et avec la réglementation qui
s'applique à cette maison-là. Donc, je ne comprends pas pourquoi, pour les
terrains, on ferait une distinction que pour les propriétés.
J'ai
entendu... Là, la ministre a parlé que des petites municipalités auraient fait
cette demande-là, mais l'Union
des municipalités du Québec était ailleurs. Et la ville de Montréal nous a
carrément dit, bien, que c'est une... c'est une mesure incitative qui, dans le fond... d'augmenter à quatre fois, c'est
pour accélérer. Et là on dit : Bien, ça, ça va venir l'affaiblir.
«Alors que le legs d'un terrain vague puisse — et là je lis leur mémoire — se
révéler être un déclencheur essentiel
portant vers une utilisation plus efficace de la ressource, ce crédit, valide
pour une longue période, minerait cet effet au détriment du bien-être collectif. De plus, puisque le libellé ne
précise pas qu'il s'applique uniquement aux terrains légués à des personnes physiques, il est davantage
difficile pour la ville de Montréal de comprendre la raison pour laquelle
cette exception est proposée.
«Si
l'intention du gouvernement est d'alléger le fardeau fiscal dans les cas où les
personnes héritent d'un terrain, l'offre d'un crédit d'impôt remboursable
intégré à la déclaration fiscale du contribuable permettrait d'atteindre le
même objectif de façon plus efficace — donc — [et]
sans alourdir les opérations des municipalités.»
Est-ce que ça, ça a
été envisagé? Parce que c'est des cas, on a entendu, extrêmement rares. Et là
on vient comme... c'est comme... ça crée un
drôle de précédent de dire : Bien là, dans le cas des terrains, si vous
l'avez par succession, on va vous
appliquer certaines taxes, mais pas d'autres. C'est un peu... C'est un peu
étrange puis c'est quand même... on parlait de cinq ans, c'est
quand même fort long.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Merci.
Mme Laforest :
Bien, seriez-vous d'accord si on
le baissait à deux ans? C'est juste une question de respect. On
pourrait baisser à deux ans, on préparera un amendement.
Mme Dufour : Ça
serait... Ça serait un bel amendement. Ça serait un bel amendement déjà.
Mme
Laforest : Oui? On va préparer l'amendement sur deux ans. Comme
ça, vous allez être moins inquiète.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
vous allez préparer ça sur l'heure du midi parce que nous suspendons
pour... jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 05)
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
la Commission de l'aménagement du
territoire reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi
n° 39, bien entendu, Loi
modifiant la Loi sur la fiscalité municipale et d'autres dispositions
législatives.
Avant
de terminer... l'heure du dîner, on était rendus à l'amendement de
l'article 40. Mme la ministre, semblerait-il, vous voudriez retirer
l'amendement.
Mme Laforest :
Oui. Alors, juste pour expliquer
le contexte avant de prendre... de faire la pause, dans l'article 40 nous
avions un amendement et, après avoir discuté avec les collègues, nous avons
statué que «les cinq premières années» devrait
être plutôt «les deux premières années», à la demande de la députée des Mille-Îles
et, je crois, aussi, hein, député de Taschereau.
Une voix : ...
Mme Laforest :
OK. Alors, voilà. Donc, on va
retirer l'amendement que nous avions déposé puis on va redéposer l'amendement
qui spécifie que c'est sur deux ans.
Le Président (M.
Gagnon) : Parfait. Alors, si je comprends bien, Mme la ministre, je
vais demander : Est-ce qu'il y a
consentement pour retirer l'amendement de l'article 40? Consentement.
Est-ce qu'il y a consentement pour déposer un nouvel amendement?
Mme Laforest : Il y a consentement,
et le nouvel amendement est affiché, M. le Président, à l'écran.
Le Président (M. Gagnon) : Allez-y,
Mme la ministre, si vous voulez en faire lecture.
Mme Laforest : Oui. Alors,
l'article 40, article 253.1 de la Loi sur la fiscalité municipale :
À l'article 253.1 de la Loi sur la fiscalité municipale, proposé par
l'article 40 du projet de loi :
1° insérer, dans ce qui précède le
paragraphe 1° du premier alinéa et après «octroie», «, sur demande,»;
2° remplacer, partout où ceci se trouve dans le
deuxième alinéa, «cinq» par «deux».
Alors, voilà. Et le... Bien, en fait, je vais le
réexpliquer, là...
Le Président (M. Gagnon) : Parfait.
Mme
Laforest : ...mais c'est au choix de mes collègues de passer
de cinq à deux ans. Alors, voilà. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée.
Mme Caron : Merci. Alors, c'est
parfait pour... évidemment, pour l'amendement. La question que j'avais avant qu'on fasse l'amendement mais qui s'applique
encore, c'est qu'on parle des deux premières années, mais on dit aussi que la
municipalité peut adopter un règlement pour deux autres années. Donc, ça
pourrait aller jusqu'à quatre ans, le crédit?
Mme Laforest : ...
Mme
Caron : C'est ça. Et puis est-ce que ça, c'était une
demande des municipalités, je ne me souviens pas, de... d'avoir la possibilité
d'augmenter...
Mme Laforest : Bien, en fait, c'est
comme on l'a mentionné avant la pause, là, c'était que, oui, il y avait certaines des petites municipalités qui le
demandaient. Puis, étant donné que c'est un nouvel amendement, bien, on va
laisser la municipalité choisir si elle veut ajouter deux ans. Peut-être que ça
peut être une bonne mesure pour les villes aussi. Donc, on va leur
proposer, s'ils veulent, qu'elles puissent prolonger de deux ans.
Mme
Caron : C'est dans ce sens-là. OK, parfait. Puis je me
permets d'ajouter aussi à la discussion qu'on a eue avant, avant la pause, notamment avec le député de
Taschereau, sur le fond de tout ça, mais je pense que c'est... il faut penser qu'une succession, ça ne se règle pas en
deux temps, trois mouvements et que, lorsqu'une personne physique hérite d'un
terrain, ce n'est peut-être pas une personne qui a l'habitude de faire de la...
du développement, et tout ça, et donc elle ne peut peut-être pas nécessairement le vendre le lendemain matin. Donc,
il faut... il faut quand même donner du temps aux personnes, là, de se
retourner pour savoir quoi faire avec, alors...
Mme Laforest : Exactement.
Mme Caron : Merci.
Mme Laforest : Merci à vous.
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Merci, monsieur...
Le Président (M. Gagnon) : M. le
député de Taschereau, vous avez un regard qui...
M. Grandmont : ...
Le Président (M. Gagnon) : ...un
regard... Je ne savais pas si vous aviez une question.
M. Grandmont : ...
Le Président (M. Gagnon) : OK.
Parfait. Mme la députée de Mille-Îles, c'est à vous.
Mme
Dufour : Oui, M. le Président. J'ai entendu... Je n'avais
pas réalisé, là, qu'une municipalité aurait deux ans. Là, je comprends, on change, que, pendant deux
ans, ça s'appliquerait puis qu'elle pourrait, à son choix, une municipalité,
le reconduire pour un deux ans supplémentaire. C'est bien
ça? Mais pourquoi on n'a pas donné la possibilité, tout simplement, aux
municipalités de décider si elles veulent appliquer cette mesure-là?
J'ai compris qu'il y a quelques petites
municipalités qui en ont fait la demande, mais on veut appliquer ça à l'ensemble des 1 180 municipalités ou
1 181 municipalités du Québec, alors qu'il y en a plusieurs qui nous ont
dit : Bien, il y a... on ne voit pas la pertinence.
Alors, pour
là où on a besoin d'agir, bien, je remercie, là, la
ministre d'avoir, tu sais, réduit ça à deux, mais pourquoi ne pas leur laisser le choix? Parce que ce que je comprends, c'est qu'il
y a très... de très rares cas de municipalités qui veulent pouvoir l'offrir,
alors... mais on va l'étendre à l'ensemble des municipalités. Donc, j'aimerais
juste comprendre pourquoi.
Mme Laforest : Bien, il faut juste
voir qu'au prochain article... je ne sais pas quel article, le numéro exact...
c'est 253.2 ou entre les deux, c'est vraiment... on... c'est bien spécifié, ce
sera spécifié que c'est à la demande du bénéficiaire,
pour ne pas que la municipalité se fasse dire, admettons : Bien, vous me
devez un crédit de taxes, vous me devez des années... deux ans, deux années de
plus. Parce que, vraiment... on veut vraiment que ça soit à la demande du
bénéficiaire également. Puis ça, ça va être dans le prochain amendement qu'on
va avoir.
• (15 h 10) •
Mme Dufour : Mais mon questionnement
est : Pourquoi on n'a pas... on n'a pas offert à la demande des municipalités? Pourquoi ce n'est pas un «opt-in»,
entre guillemets, des municipalités plutôt qu'un «opt-in» des propriétaires
de terrains? Parce que la justification, ça
a été de nous dire qu'il y avait quelques petites municipalités qui en avaient
fait la demande, qui voulaient pouvoir offrir ça, mais les grandes
municipalités ne l'ont pas demandé.
L'Union des municipalités du Québec dit : Bien, on ne comprend pas trop la
pertinence. La ville de Montréal dit... voudrait le retirer. L'Ordre des urbanistes du Québec pose de grands
doutes là-dessus, on ne comprend pas. Ils demandent carrément de
supprimer le mécanisme en question. Ils disent que c'est... oui, certes, ça
représente un désavantage, mais ça ne prive
pas l'héritier de ses droits, qui est tout à fait vrai. Donc, ce n'est pas une
pénalité, mais c'est une... c'est ça,
c'est... Comme je le disais, comme quand on acquiert une maison, ça vient avec
tout ce qui vient avec la maison, incluant son compte de taxes et les
règlements municipaux qui s'appliquent, là.
Tu sais, quand on fait un prolongement de
service, par exemple, puis... ou un changement important, on fait une taxe... une taxe sectorielle sur un... pour un
secteur d'une municipalité, bien, on ne viendra pas dire : Bien, si vous
héritez de la maison, vous n'aurez pas à avoir cette surtaxe-là. Ça vient avec.
Ça fait que pourquoi, dans le cas d'un terrain,
il y aurait une spécificité distincte? Moi, je ne le comprends pas. Puis je
pose la question : Pourquoi on ne propose pas, dans le fond, tout simplement de permettre aux rares municipalités
qui souhaitent pouvoir l'offrir de le faire mais, aux autres, de ne pas
leur imposer, d'imposer que, s'il y a une demande, ils doivent offrir un
crédit?
Mme
Laforest : ...pour les gens qui... Écoutez, là, on parle...
même si on en discute pendant une heure, les gens qui décèdent... Vous
avez tellement, tantôt, dit le mot juste. Parfois, ça prend même un an, là, tu
sais, avant de régler les successions. Donc
là, c'est sûr que, déjà, on va le taxer. Puis là qu'est-ce qu'on vient... c'est
surtaxer le terrain vacant. Donc, on vient... Mais le taux de base, il est là,
là, fois deux, là, il va toujours être demandé, mais là ce qu'on vient... c'est
la... le surtaxer, le terrain.
Bon, bien, je pense que, par respect pour les
gens qui vivent des moments parfois difficiles, puis question de succession, question d'héritage non réglé, on
vient juste respecter... Donc, les villes peuvent le demander. De toute manière,
les villes, maintenant, ils vont avoir toute
la possibilité avec tous les terrains vacants. Donc, je crois que les villes
seront très... très satisfaites de cette mesure-là. Puis, si on vient
protéger quelques terrains au Québec par succession, c'est vraiment question de
respect.
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Taschereau.
M.
Grandmont : Merci beaucoup, M. le Président. Oui, c'est ça,
Mme la ministre, là je comprends bien... en fait, il y a deux éléments,
en fait, là, dans la modification, là, qui est apportée par l'amendement sur
l'article 40. Quand on parle de... Quand je le lis, là, tel qu'il se
lirait, là, à 253.1 : «La municipalité octroie, sur demande, un crédit de
taxes à toute personne ayant acquis, par succession, la propriété d'un immeuble
ou une part indivise d'un immeuble qui est compris dans une unité d'évaluation
inscrite à son nom lorsqu'elle», etc., donc je comprends que le mécanisme est automatique, c'est-à-dire qu'aussitôt que la
personne héritière en fait la demande la municipalité va devoir lui offrir un
crédit de taxes, et donc ramener ça de quatre à deux ans.
Mme Laforest : À deux.
M. Grandmont : C'est bien ça?
Mme Laforest : Oui.
M.
Grandmont : Est-ce qu'on n'aurait pas pu envisager plutôt que
la... on n'aurait pas pu dire, par exemple, que la municipalité peut
octroyer un crédit de taxes?
Une voix : ...
M. Grandmont :
Oui, c'est un peu dans le sens de ce que ma collègue, là, de Mille-Îles disait.
Mme
Laforest : Mais, quand même, il faut avoir du respect pour
les gens qui décèdent. Moi, je suis mal à l'aise de discuter de ça
aujourd'hui, parce que, s'il y a certaines municipalités qui l'ont demandé, par
respect pour ceux qui ont des terrains à
donner à leurs enfants, je ne sais pas pourquoi... J'ai comme un malaise,
vraiment, de discuter de ça. Il y a
tellement peu de cas, sûrement, au Québec, donc il y aura peu de municipalités.
Puis je pense que de laisser la chance à
la personne qui hérite d'un terrain à savoir : Est-ce que je vais le
vendre tout de suite, mon terrain?, Est-ce que je vais avoir un projet
en habitation?, Qu'est-ce que je vais faire si c'est...
C'est parce
que, là, il faut voir aussi que c'est une nouvelle mesure, la surtaxe des
terrains vacants, là. On vient imposer ça partout au Québec, on vient offrir ça
à toutes les municipalités du Québec, c'est une nouvelle mesure. Donc, dans plusieurs municipalités, les municipalités et les citoyens ne seront même pas au courant de cette nouvelle mesure
là qui va s'appliquer.
M. Grandmont : Oui. Bien, écoutez,
Mme la...
Mme Laforest : Puis la prolongation,
comme on le mentionne, est optionnelle, là.
M. Grandmont : Alors, si je peux me
permettre, M. le Président, là, on est tous très sensibles, évidemment, à tout ce qui peut se passer. Décès d'une
personne, avec ce que ça implique comme... je pense qu'on a à peu près... vu notre
âge, à peu près ici eu tous et toutes à passer à travers des moments comme
celui-là. Évidemment, ce n'est pas l'empathie qui va manquer envers ces cas-là.
Puis je pense qu'il n'est pas question, là, de débattre de qui est le plus empathique ici, mais c'est juste qu'on fait un
travail d'écrire une loi. Je pense qu'il faut s'assurer que, comme législateurs,
bien, on a la meilleure loi possible. Donc, c'est normal qu'on fasse le travail
de questionner cet article-là, comme on questionne les autres aussi. Ce n'est
pas... cet article-là, parce qu'il est plus sensible, parce qu'il a une
dimension émotionnelle, qu'il ne faudrait
pas commencer... qu'il faudrait passer par-dessus. Si on pense qu'il y a des
bonnes raisons d'en discuter, on va le faire, puis je pense que c'est
notre travail comme législateurs, là, Mme la ministre.
Maintenant,
effectivement, là, il y a... on... Je reviens à quelques éléments qu'on avait
dits tout à l'heure, plus tôt ce
matin, là. Oui, effectivement, il y a des municipalités qui... c'est une
nouvelle règle qu'on met en place, il y a des... il y a des municipalités qui ne sauront pas que cette
mesure-là arrive. Je reviens encore avec l'idée de l'avoir... de ne pas...
ne pas avoir envisagé de mettre cette mesure-là comme transitoire. Moi, je
pense que ce qui aurait été intéressant, c'est
de dire : Bien, il y a des gens qui ont reçu... qui ont hérité d'un
terrain récemment, puis on va passer à un nouveau régime où, finalement, le niveau de taxation va
passer à 4 %... On aurait pu tout simplement mettre en place une mesure
transitoire pour que ces personnes-là gardent leur droit d'avoir une taxation à
2 %, ce qui aurait pu être facilement mis
en place puis qui aurait été tout à fait respectueuse de la situation dont on
discute, mais, en même temps, mettre tout le monde sur le même pied
d'égalité : transactions, successions, tout le monde à 4 %, puis les
décisions se prennent sur la base de ces... de ces nouveaux niveaux de
taxation là, mais on en a discuté tantôt, puis je comprends que la ministre
n'était pas prête, nécessairement, à bouger là-dessus.
J'aimerais revenir sur un autre élément, là,
parce que j'ai dit que j'avais deux éléments, là. Il y avait l'octroi
automatique, là je comprends qu'on veut vraiment que ce soit un octroi
automatique, mais il y avait l'autre aspect de la durée. Puis je m'intéresse notamment au fait qu'on offre à la
possibilité... la municipalité de renouveler la période de deux ans. Ce
renouvellement de la période de deux ans, de la façon dont c'est écrit dans
l'article... dans... oui, c'est ça, dans l'article tel qu'amendé,
comment ça se ferait? Est-ce que ça se fait à la demande de la personne
héritière, donc du nouveau propriétaire du terrain, ou si c'est un
renouvellement automatique pour une durée d'une seule fois? Dans ce cas-là, ça
serait l'équivalent de dire : Bien, finalement, c'est quatre ans. Donc,
comment ça se passerait, là, tu sais, concrètement pour une municipalité? Parce
qu'on a voulu réduire le fardeau administratif avec un formulaire, je l'ai salué plus tôt, j'ai trouvé que c'était une bonne
idée qu'effectivement la personne qui hérite d'un terrain doit remplir un
formulaire pour signaler à la municipalité qu'il y a un enjeu puis qu'elle veut
bénéficier d'un crédit de taxes, mais, pour le renouvellement, là,
comment ça se passe?
Mme Laforest : C'est la municipalité
qui va le déterminer par règlement...
M. Grandmont : C'est-à-dire que
la...
Mme
Laforest : ...mais, si elle veut prolonger de deux ans, c'est
elle qui... c'est la municipalité qui va le décider.
M.
Grandmont : Donc, la municipalité devra faire le suivi
elle-même d'un crédit de taxes qui vient à échéance au bout de deux ans
et, après ça, va devoir... Il me semble qu'on est en train de réalourdir ce
qu'on voulait alléger au départ, là.
Peut-être juste qu'on pourra m'expliquer mieux comment on pense que les
municipalités pourront gérer ça.
Mme Laforest : ...
M. Savoie (Jocelyn) : En fait, juste
pour bien saisir, là, les cas qui se présentent, là, le... à la base, là, tout
le monde va payer jusqu'à deux fois le taux
de base, donc ce n'est pas 2 %. Si le taux de base est de 2 %, ça
veut dire qu'ils vont payer 4 %.
M. Grandmont :
Oui, oui, évidemment.
M. Savoie
(Jocelyn) : Ensuite,
c'est : quand une municipalité passe à quatre fois, là, à ce moment-là,
elle doit offrir le crédit pour quelqu'un qui aurait une succession pour
la portion entre deux et quatre.
Maintenant,
la prolongation, elle doit le prévoir dans son règlement pour l'ensemble des
gens qui bénéficieraient d'un tel
taux... d'un tel... d'une telle exemption. Si elle n'adopte pas un tel
règlement, il n'y a pas de prolongation des exemptions, elles vont juste
être octroyées une fois deux ans, c'est tout.
M.
Grandmont : Donc, le renouvellement, il doit... ça doit être
la personne propriétaire du terrain qui doit faire la demande pour
renouveler pour un autre deux ans?
M. Savoie (Jocelyn) : Oui, elle va
devoir demander...
M. Grandmont : Puis à travers quel
mécanisme... à travers quel mécanisme elle va pouvoir ou devoir faire cette
demande-là?
M. Savoie (Jocelyn) : À la fin de
son crédit, elle va pouvoir le redemander à la municipalité. Puis, si la
municipalité l'a prévu dans sa réglementation, ça va être écrit... elle va
l'avoir dans le formulaire de départ, là.
M. Grandmont : Donc, on met la
charge, dans le fond, là, de...
M. Savoie (Jocelyn) : Sur
l'héritier.
M. Grandmont : ...du... la
personne... du propriétaire... du ou de la propriétaire. Et donc la
municipalité est déchargée, là, c'est-à-dire qu'elle n'a pas, elle... il n'est
pas... il n'y a pas de renouvellement automatique, là.
M. Savoie (Jocelyn) : Elle n'a pas
à... Non, elle n'a pas à courir après chacun des individus pour essayer de
déterminer...
M. Grandmont : Mais il n'y a pas de
renouvellement automatique non plus, là.
M. Savoie
(Jocelyn) : Si elle prévoit, dans son règlement, que c'est...
qu'il y a un renouvellement, bien, la personne va faire la demande.
M. Grandmont : OK. Mais donc c'est à
la municipalité à s'écrire un règlement qui va... qui
va s'assurer, dans le fond, qu'il n'est
pas... ce n'est pas un renouvellement automatique, parce que, si on faisait ça, dans le fond, c'est de
dire que ça va être quatre ans.
M. Savoie
(Jocelyn) : De toute façon, il faut se rappeler qu'il va
falloir qu'elle adopte aussi un règlement pour pouvoir fixer le taux à
4 %. Donc, dans ce règlement-là, elle pourra prévoir si elle prolonge ou
pas le... l'exemption.
M.
Grandmont : D'accord. Bien, en tout cas, de la façon dont
c'est écrit pour l'instant, il va falloir juste s'assurer que les municipalités aient la bonne... le bon
réflexe d'écrire des règlements qui met la charge sur la... la responsabilité,
en fait, la responsabilité sur le propriétaire. Ce que je voulais... Comme je
le disais tantôt, on veut éviter d'avoir une surcharge
administrative pour les... pour les municipalités. Là, avec le renouvellement,
on se trouve à être un peu à cheval entre les deux, vous comprenez, là. Donc,
il faut s'assurer qu'on ne vienne pas redéfaire ce qu'on a réussi à améliorer
un peu plus tôt. D'accord.
• (15 h 20) •
Donc, ce
renouvellement-là, maintenant, une fois que c'est dit qu'effectivement, là, ça
va être à la responsabilité du propriétaire de redemander, moi, je me pose
quand même une question, parce qu'on est passés de cinq ans à deux ans renouvelable
encore deux ans. Tantôt, j'ai entendu la ministre, qui citait notre collègue de
La Pinière puis qui disait : Une
succession, ça peut durer, ouf! un bon un an. Pourquoi... Je comprends, là,
qu'on s'était tous entendus que cinq ans, c'était peut-être un peu long, un an, c'est peut-être un peu court, mais
pourquoi proposer un renouvellement si, finalement, ça prend
généralement un an?
M. Savoie (Jocelyn) : Il peut y
avoir des successions qui sont plus longues. Une municipalité peut décider de permettre à ses citoyens de disposer d'un crédit
plus prolongé. C'est à l'option de la municipalité, qui pourra évaluer, sur
son territoire, le traitement qu'elle souhaite accorder à ses citoyens.
M. Grandmont : OK, OK.
Le Président (M. Gagnon) : ...
M. Grandmont : Ce sera tout pour
l'instant. Merci.
Le Président (M.
Gagnon) : Je crois que Mme la députée de La Pinière avait
également une intervention.
Mme Caron : Oui. Merci, M. le
Président. Mais, si on parle d'une succession, environ un an... mais il y en a qui peuvent prendre 18 mois, là, parce qu'il
faut toujours attendre la dernière déclaration de revenus, une fois que tous
les papiers sont terminés. Mais la question
que j'ai, c'est que ce crédit-là... puis c'est indiqué dans l'amendement que la
municipalité octroie sur demande, donc, pour
moi, ça, c'est clair que c'est le citoyen qui va demander à la municipalité
le crédit de taxes, et donc il peut... il va l'avoir pour deux ans, mais, si,
au bout de deux ans, il vend l'immeuble dont il
a hérité, c'est sûr qu'il n'y aura pas de... il n'y aura pas de prolongement
pour trois ans et quatre ans. Ça, j'imagine, ça va être... ça va être
facile à avoir au rôle, donc ce ne sera pas compliqué pour la ville?
M. Savoie (Jocelyn) : ...pour la
personne qui hérite.
Mme Caron : C'est ça, c'est ça,
exactement.
M. Savoie (Jocelyn) : Celui qui
rachète le terrain, il n'est pas un héritier, donc il n'a pas droit au crédit.
Mme Caron : Ça met fin à... Ça met
fin au crédit dès que le terrain est vendu.
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Oui. Merci, M. le Président. Là, quand je lis la
façon que c'est écrit, là, on dit que «le crédit est octroyé — bon — pendant — avec
l'amendement — les
deux premières années suivant la date d'inscription au registre foncier
de la déclaration de transmission relative au transfert de l'immeuble», donc au
moment où la succession s'est complétée et que, là, il y a un transfert au
registre. Ce n'est pas dans la période où les héritiers sont en train de gérer la succession, là, parce qu'il y a comme toute une
étape. Avant que ça soit transféré au registre foncier, il faut qu'elle soit
complétée, là, la succession.
M. Savoie
(Jocelyn) : ...ce qu'il faut comprendre, c'est que, dans la
période où ils ont géré la succession, la personne n'a probablement pas
passé de temps à essayer de voir ce qu'elle allait faire avec ce terrain-là
puis voir si elle pouvait faire un projet
avec. Donc, l'idée est là. Mais, oui, vous avez raison, c'est au moment où le
titre change de mains qu'il est inscrit et considéré comme ayant une
succession.
Mme Dufour : Oui, mais ma question
qui suivait, c'est que, pendant ce temps-là que la succession est en train de se préparer, que ma collègue
disait : Ça peut prendre 18 mois, ça peut prendre un an, deux ans,
des fois il y a des cas très longs,
bien, la surtaxe, là, qui a déjà été appliquée sur les terrains, elle va
continuer de s'appliquer, la rétroaction va seulement pouvoir être demandée pour... au moment que la déclaration
de transfert du registre de l'immeuble... Donc, pendant le temps, dans le fond, de la... que la succession se gère, il
n'y aura pas, là, de crédit de taxes, là, si ma compréhension est la
bonne, là. Je pose la question, en fait.
M. Savoie
(Jocelyn) : Effectivement, parce qu'il n'est pas encore
transféré. Il faut que la succession l'obtienne.
Mme Dufour : Donc, c'est ça. Ça fait
que le crédit...
M. Savoie (Jocelyn) : C'est le même
principe que quand quelqu'un décède puis il n'a pas encore fait sa dernière
déclaration de revenus puis de...
Mme Dufour : C'est ça. Ça fait qu'on
veut protéger les héritiers, mais, dans les faits, les héritiers vont tout de
même avoir la surfacture pour la période où ils gèrent la succession.
M. Savoie (Jocelyn) : Ils vont en
bénéficier après, mais ils vont... ça va...
Mme Dufour : Oui, mais...
M. Savoie (Jocelyn) : Oui, mais
là...
Mme Dufour : Mais c'est ça, mais je
fais juste le souligner, que, tu sais, l'objectif, là, je ne suis pas sûre...
pas sûre qu'on l'atteint tant que ça ici, là.
M. Savoie (Jocelyn) : C'est parce
qu'il est difficile de donner un... il est difficile de donner un crédit à une
personne qui n'a pas encore hérité d'un bien si on veut l'identifier à titre
d'héritier. Donc là, le...
Mme Dufour : ...mais la mécanique n'est peut-être pas l'idéal, en tout
cas. Tu sais, parce qu'on parlait tout à l'heure de respect de la personne qui
vit un deuil, mais la personne qui vit le deuil, tant que la succession n'est
pas terminée, il y a... elle ne bénéficiera
pas de ce crédit-là. C'est seulement ensuite, quand tout va être complété, que,
là, elle va
pouvoir demander un crédit. Et, normalement, rendue là, elle devrait pouvoir se
faire une tête de savoir qu'est-ce qu'elle va faire avec le terrain.
Donc, en tout cas, je le soulève, là, c'est... je ne suis pas sûre qu'on
atteint l'objectif.
Le Président (M. Gagnon) : D'autres
interventions? M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Merci, M. le
Président. Oui, c'est ça. Bien, en fait, là, on... tu sais, on crée un article
qui est quand même... Mme la ministre le disait, là, il n'y a pas beaucoup, là,
de cas, peut-être, qui sont... qui sont à évoquer, il n'y aura peut-être pas tant que ça de demandes. Il y a quelques
municipalités qui ont demandé cette dérogation, là, on peut dire, là, sur le taux de taxation pour un
terrain vague acquis par succession. Je me demande... Je reviens un peu sur le
fond, là, mais il y a combien de cas que ça peut représenter au Québec? Ça
représente quoi comme... comme ampleur de problématique, là, au Québec,
là?
Mme Laforest : Avez-vous la réponse?
Des voix : ...
M. Grandmont : Parce que, si on est
en train de discuter d'un article de loi qui va toucher... qui est quand même assez majeur, là, qui va créer une espèce
de... pas une échappatoire fiscale, là, mais quelque chose... je ne veux
pas utiliser des mots qui ne sont pas appropriés, là, mais une espèce de...
finalement, d'exemption à un taux de taxation, qui, par ailleurs, sur le reste
des terrains vagues qui sont desservis, bien, tout le monde est un peu touché,
mais que ça représente une infime minorité, je veux dire, est-ce que ça vaut
tant que ça la peine de le faire? Moi, je veux juste essayer de bien comprendre l'ampleur de ce que ça peut représenter
comme... comme enjeu, là, pour... dans la société québécoise, là.
Mme Laforest : ...d'ici deux ans,
qui va mourir puis qui va laisser un terrain à son enfant.
M. Grandmont : Non, je sais, mais,
je veux dire, il y a déjà des gens qui...
Mme Laforest : J'aimerais bien avoir
une boule de cristal, là, mais...
M.
Grandmont : ...il y a des statistiques qui existent
certainement à l'Institut de la
statistique du Québec, là, mais...
Mme Laforest : Bien, voyons! On ne
peut pas prévoir, d'ici deux ans, qui va mourir. Excusez...
M.
Grandmont : Non, mais, je veux dire... Non, mais je suis bien
d'accord, Mme la ministre, on se comprend bien...
Mme Laforest : Je suis désolée, là,
c'est des chiffres impossibles à avoir.
M. Grandmont : ...mais je ne demande
pas de regarder dans le futur ce qui va se passer, mais est-ce qu'on a des
chiffres qui viennent du passé, qui nous permettent de savoir est-ce que c'est
important? Je veux dire, pour qu'on décide d'en faire un article, il doit bien
y avoir une situation problématique. Là, on nous dit : Ce n'est presque
pas de cas puis c'est quelques municipalités
qui ont fait des demandes, mais que nous, on n'a pas eu la chance d'entendre
ici en audition. Puis la plupart des
gens qu'on a entendus en audition étaient plutôt contre. J'essaie de savoir si
c'est une réelle problématique, dans le fond.
Le Président (M. Gagnon) : Merci, M.
le député. Il y a une intervention du député du Lac-Saint-Jean.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Mais ce
qu'il faut comprendre aussi, c'est qu'il y a des... il y a aussi toute la question notariale autour de ça. On sait que c'est
très, très, très... tu sais, c'est très administratif. Mais je veux juste vous
mentionner, M. le député, que la FQM était très à l'aise avec cette
exemption-là dans leur mémoire, là. Tu sais, de dire que peu de municipalités... mais, quand même, il y a des
municipalités qui, avec leur fédération, le soulèvent. Et la Fédération québécoise des municipalités, bien, c'est... c'est eux aussi qui l'ont... ils
l'ont mentionnée, l'exemption, là, dans leur mémoire, mais ils n'ont
pas... ils n'ont pas... eux, ils étaient très à l'aise avec ça, là, OK? Puis,
oui, il y a quelques municipalités, mais ça arrive, ça arrive aussi à certains
endroits. Puis il faut penser aux gens aussi, aux gens qui sont aux prises avec ça, parce que ça cause des problématiques aussi
dans les familles, ça pose des problématiques. Donc, moi, je pense que
c'est une mesure qui est... qui est valable. Je pense que ça a vraiment son...
ça va jouer son rôle, et c'est important de l'inclure dans le projet de loi.
C'étaient mes commentaires, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon) : Merci, M.
le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec l'amendement?
Mme la députée de La Pinière.
M. Grandmont : ...
Le Président (M. Gagnon) : Ah!
excusez. Oui.
M. Grandmont :
...une réponse à me donner, là, parce qu'on a redit un peu la même chose, là,
mais j'avais posé une question sur l'ampleur
de la problématique, là, c'est ça que j'avais demandé comme information. Ça
fait que, si jamais... Peut-être qu'on a besoin d'avoir un peu de temps, là, du
côté de la partie gouvernementale pour me revenir là-dessus, là, mais...
Le Président (M. Gagnon) : Mme la
ministre.
M. Grandmont : Ça ne me dérange pas
qu'on passe à Mme la députée de La Pinière.
Mme Laforest : ...on va suspendre.
Le Président (M. Gagnon) : On
suspend?
Alors, nous allons suspendre quelques instants
sur Papineau.
(Suspension de la séance à 15 h 28)
(Reprise à 15 h 33)
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
nous en étions toujours à l'amendement. Mme la députée de La Pinière, vous
vouliez la parole. Il y a également le député de Taschereau qui...
Mme Caron : ...
Le Président (M. Gagnon) : La parole
est à vous.
Mme Caron : ...
Le Président (M. Gagnon) : Elle est
à vous, Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, M. le Président.
Alors, cet amendement-là n'est pas quelque chose qui a été demandé durant les consultations, si je comprends bien,
c'est quelque chose qui a été demandé pendant le... peut-être les négociations
du nouveau pacte fiscal avec les municipalités, parce que je ne me souviens pas
d'en avoir entendu parler durant les consultations. Donc, ma question,
c'est : L'objectif de cette demande-là, c'était quoi?
Mme Laforest : L'objectif, c'est
d'avoir plus de sensibilité quand certains héritent d'un terrain avec une
nouvelle surtaxe que le gouvernement permet maintenant aux villes. Nous, ce
qu'on dit, c'est que, pour l'héritier qui hérite
d'un terrain, par exemple, la municipalité qui arrive et qui quadruple le
montant des taxes, cette surtaxe-là, est-ce qu'on pourrait avoir plus de
sensibilité pour laisser au moins le temps à la personne qui a un terrain de
savoir qu'est-ce qu'elle va faire avec le terrain?
Mme Caron : ...alors, c'est
l'objectif. Je vous le demandais pour valider ma compréhension. C'est
l'objectif que j'en avais aussi. Puis, comme je l'ai dit tout à l'heure, je
suis tout à fait à l'aise avec le fait qu'une personne, admettons un particulier, hérite d'un terrain, il n'est pas habitué
d'avoir ce genre de... d'immeuble là puis il n'a peut-être pas non plus les moyens de payer les taxes sur cet
immeuble-là tant que la succession n'est pas réglée. Donc... alors, à sa face
première, je dirais, je suis d'accord avec cet amendement-là.
Mais là la question que ma collègue a posée tout
à l'heure, qui m'avait échappé, c'est dans le dernier alinéa, où on dit que «le
crédit est octroyé pendant les deux premières années suivant la date
d'inscription au registre foncier de la
déclaration de transmission relative au transfert de l'immeuble». Alors, si le
crédit est octroyé... commence à être octroyé
une fois que la succession est réglée, bien, à ce moment-là, l'objectif qu'on
avait, il n'est pas atteint, parce qu'on n'a pas soulagé l'héritier, si je peux
m'exprimer ainsi, on ne lui évite pas de payer une surtaxe avant le règlement
de la succession. Puis, une fois que la succession est réglée, bien, quant à
moi, il n'a pas vraiment besoin d'un crédit, parce
que, là, il y a tout le résiduel de la succession qui va lui permettre de payer
la taxe, comme tout le monde, et... C'est ça. À moins que... s'il y a
une rétroaction, bien là il faudrait la prévoir.
Mais, si
l'objectif, c'est d'atténuer le fardeau sur l'héritier, de dire : Bon, il
vit un deuil, il a besoin de se retourner, de décider qu'est-ce qu'il va
faire avec ce terrain-là et qu'on n'exige pas un paiement de taxes maintenant
parce qu'il n'a pas les moyens, donc on lui
octroie un crédit, c'est une chose, puis c'est une bonne chose. Sauf que, si ce
crédit-là s'applique juste au moment
où la succession est réglée, bien, une fois que la succession est réglée, il
sait déjà ce qu'il va faire avec le terrain puis il a l'argent en main pour
payer la taxe. Donc, pourquoi on l'exempterait, finalement, de cette taxe-là?
C'est la question que... Tu sais, si on disait que c'était applicable tout de
suite au moment où il fait sa demande, parce
qu'il hérite, parce qu'on le voit dans le testament, peut-être, mais, si ça se
fait juste à la fin, une fois que la succession est réglée, je
m'explique mal pourquoi on lui donnerait ce crédit-là.
Le Président (M. Gagnon) : ...d'autres
interventions?
Mme
Laforest : Me Veilleux.
Le Président (M.
Gagnon) : Me Veilleux, s'il vous plaît, vous présenter, votre titre,
et la parole est à vous.
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Merci, M. le Président...
Mme Dufour :
...
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
qu'il y a consentement, effectivement? Il y a... Est-ce qu'il y avait consentement,
Mme la députée de Mille-Îles?
Mme Dufour : Oui,
il y a consentement. C'est ça que je vous donnais.
Le Président (M.
Gagnon) : Il y a consentement?
Mme Dufour : Je
vous donnais mon consentement.
Le Président (M.
Gagnon) : Ah! ça va être à vous.
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Donc, merci, M. le Président. Jean-Pierre
Veilleux, notaire et légiste au ministère de la Justice. En fait, je
vais répondre à la question par rapport à la déclaration de transmission,
pourquoi c'est la... finalement, c'est la date de début. C'est que le cas typique
d'une... où est-ce qu'il y a seulement un héritier, c'est lui qui va avoir
toute la propriété de l'entièreté du patrimoine, ça peut se régler relativement
vite, selon les cas, et la déclaration de
transmission sera publiée très, très rapidement, donc le délai commencera très
rapidement. Par contre, il y a d'autres cas où il peut y avoir trois, quatre, 10 héritiers potentiels. Là,
ce n'est pas nécessairement clair, qui va avoir la propriété, et, en prenant la déclaration de transmission, qui
est d'ailleurs vérifiable, ça permet justement de faire commencer la date
du crédit à la date où, finalement, la personne qui sera désignée sera bel et
bien désignée.
Sinon,
peut-être également rementionner que la taxe sur les terrains vagues desservis,
en augmentant le taux de taxe, ça
peut... ça, également, l'idée, c'est de... ça peut aller chercher plus
d'incitatifs pour le développement de ce terrain-là. Donc, ça, le deux ans, permettra à cette
personne-là qui aura été désignée dans la déclaration de transmission de
prendre une décision, finalement, dans ces deux ans-là.
Mme Caron : Puis est-ce que vous confirmez que cette
déclaration de transmission, elle n'est faite qu'une fois la succession
réglée, que ce soit un héritier ou 10 héritiers?
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Elle va être faite une fois que la personne désignée
pour être propriétaire sera désignée. Puis
il resterait des éléments de vérification au niveau de la succession à régler,
mais au moins on sera certain que c'est cette personne-là qui sera
propriétaire.
Mme Caron : Une fois que la... OK, on... Donc, la succession
n'est pas réglée nécessairement, mais c'est officiel que c'est cette
personne-là ou ce groupe de personnes là qui va hériter?
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : C'est ça, et elle peut commencer à prendre sa
décision, effectivement.
Mme Caron : Prendre
la décision sur l'usage du terrain ou...
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Sur
ce qu'elle entend faire, le vendre, le développer, etc., bref... bref, ce
qu'elle entend en faire en bout de piste, là.
Mme Caron : Excusez, je ne suis pas certaine de comprendre. La
déclaration de transmission, c'est le document qui officialise qui va
hériter du terrain?
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Absolument.
Mme Caron : Que
ce soit une personne ou que ce soit un groupe?
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Absolument.
Mme Caron : Et
puis ça peut être transmis avant que la succession soit réglée?
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Bien, ça pourrait être désigné, ça pourrait ne pas
être...
Mme Caron : Qu'est-ce
que vous voulez dire par «ça pourrait être désigné»?
M.
Veilleux (Jean-Pierre) : Bien, il pourrait rester des éléments techniques,
dans la succession, à régler. Mais par
contre l'immeuble, lui, ça pourrait être réglé. Des fois, les successions
peuvent être relativement larges, un patrimoine large.Ça ne veut
pas dire que la succession en entier est réglée. C'est ce que je voulais dire,
en fait.
Mme Caron : OK Donc, ça peut être
avant, avant...
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Pour
l'immeuble, ça pourrait être réglé, effectivement.
Mme Caron : ...avant, comme ça
pourrait être une fois que c'est réglé?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Oui.
Mme
Caron : OK, merci. Puis j'amenais un autre... un autre
cas. Si l'héritier, par exemple, était une personne sous curatelle publique, qu'est-ce qui arriverait?
Admettons, là, qu'un grand... un grand-père, disons, lègue à un petit-fils, puis le petit-fils, c'est son seul héritier, et
puis c'est une personne sous curatelle publique, qu'est-ce qui arriverait dans
ce cas-là?
• (15 h 40) •
M.
Veilleux (Jean-Pierre) : Si l'héritier est sous un régime de protection
majeur, eh bien, ça va également lui appartenir.
La seule différence, c'est qu'un tiers s'occupe de ses affaires, donc il y
aura... il y aura des règles applicables pour l'administration. Mais
l'administration est toujours dans le meilleur intérêt de cette personne-là.
Mme Caron : Et, comme on sait que
c'est très long dans les cas de curatelle, est-ce qu'à ce moment-là il y a quelque chose qui est rétroactif ou bien... ou ça
peut... le deux ans, il peut... c'est-à-dire que le moment de la déclaration pourrait
peut-être commencer quelques années après, après le décès, étant donné que,
sous un régime de protection, c'est très long à...
M.
Veilleux (Jean-Pierre) : La mesure ne prévoit pas de distinction entre les
immeubles qui seraient des terrains vagues desservis et tout autre
immeuble qu'un majeur sous régime de protection pourrait acquérir par
succession.
Mme Caron : OK. Merci.
Le Président (M. Gagnon) : D'autres
interventions? M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : ...juste comprendre
si... Donc là, on a... pour l'instant, là, ce qui est sur la table, c'est un deux ans avec une période renouvelable de deux
ans. C'est le propriétaire, donc l'héritier, qui va devoir faire la demande
pour le renouvellement, c'est ce que j'ai compris des échanges tout à l'heure,
vous me corrigerez au besoin, là. Si la personne,
au bout de ces deux ans, bon, elle est désignée comme réellement l'héritière et
propriétaire du terrain, si elle décide de ne rien faire avec son terrain,
est-ce qu'elle est... est-ce qu'elle est... est-ce qu'elle est... dans le fond,
par quel mécanisme la ville va
pouvoir mesurer ou vérifier que, bien là, lui donner un crédit de taxe...
renouveler son crédit taxe, ce serait, comme, un peu un abus, finalement,
de la disposition?
Le Président (M. Gagnon) : Qui
veut... qui prend la parole du côté gouvernemental? M. le sous-ministre.
M. Grandmont : Avec plaisir. Merci.
M. Savoie
(Jocelyn) : Alors, la mesure
est simple, il ne faut pas la rendre plus compliquée qu'elle ne l'est. Il y a
un crédit de deux ans parce que le terrain
est vague. Il a son statut. La ville peut prévoir, dans son règlement, qu'il y
a extension jusqu'à deux ans. À ce moment-là, si elle l'a mis dans son
règlement puis que le terrain est toujours vague, il va remplir le critère qui
est d'être un terrain vague d'un héritier dans le règlement. Il n'y aura rien
de plus que ça, c'est simple comme ça.
M. Grandmont : ...recevabilité de la
demande?
M. Savoie (Jocelyn) : Si elle ne
veut pas avoir des congés plus longs, elle ne fait pas de prolongation.
M.
Grandmont : OK. Parfait, je comprends. Puis, sinon, je ne sais
pas si vous avez trouvé quelques éléments de réponse par rapport à la
question que j'avais posée.
Mme
Laforest : ...j'ai fait des appels, mais je n'ai pas de... je
ne sais pas, d'ici deux ans, combien de personnes vont mourir au Québec.
Je ne l'ai pas encore.
M.
Grandmont : Non, non mais... Non, non, non, mais là faites-moi
pas dire ce que je n'ai pas dit non plus, là!
Mme Laforest : On peut suspendre le
projet de loi, je vais aller faire le tour, là, des...
M. Grandmont : Non,
non, mais faites-moi pas dire ce que j'ai dit, là. J'ai demandé les données...
Mme Laforest : Non, mais vous me
demandez combien de personnes vont mourir d'ici deux ans. Voyons!
M. Grandmont : Non, non, non, je
vous demande... je vous demande... Non, je vous... Mme la ministre.
Mme
Laforest : Je peux prédire
beaucoup de choses, mais pas prédire la mortalité du monde au Québec, quand
même.
M.
Grandmont : Ma demande était sérieuse, ma demande était
sérieuse... (panne de son) ...de lire dans l'avenir. Déjà, d'écrire des projets
de loi, c'est une belle façon de façonner l'avenir. Mais, de revenir dans le
passé... Elle nous a dit : C'est
une demande qui nous a été faite par des... quelques municipalités que nous
n'avons pas entendues et qui aussi répondaient à certains cas, mais pas
tant que ça, au Québec. Je voulais savoir, dans les dernières années, cet
article-là répond à combien de demandes par
année? Dans les dernières années, pas dans les années à venir. Et je souhaite
être clair.
Mme Laforest : Là, là, il faut
revenir... Comme Jocelyn a dit... M. Savoie, écoutez, là, vous vous mettez
ça tellement compliqué. Puis c'est une
question de sensibilité. Parce qu'on a eu des courriels, des demandes, des gens
qui disaient : Oui, mais, si
vous surtaxez certains terrains dans certaines petites municipalités... La
mesure, là, des terrains des... pour
les terrains vacants, juste pour Montréal, c'est quand même... on parle de
20 millions que pourrait recevoir la
ville de Montréal avec la taxe sur les terrains vacants. Donc, imaginez, là,
20 millions pour des terrains vacants juste à Montréal. Nous, on
dit : Est-ce qu'on peut faire exception pour ceux qui vont hériter d'un
terrain suite à un décès?
Mais là c'est tellement compliqué, vous me
demandez de prédire, dans les deux prochaines années, combien nous aurons des décès au Québec. Écoutez, là, si
c'est trop compliqué, je pense qu'il y a un manque de sensibilité pour ceux qui
demandent, possiblement... Parce que, de toute manière, on hausse de deux fois
les taxes. C'est énorme. Puis en
plus, là, on va les doubler, donc il faut voir, quand même... Imaginez, à
Montréal, si on a des revenus de 20 millions pour les terrains vacants pour les successions, ça
doit être minime, les montants. Ça fait que je pense qu'à ce moment-ci, si
vous me reposez encore une fois la question, je ne pourrai pas prédire l'avenir
encore, là, je ne peux pas.
Le Président (M. Gagnon) : D'autres
interventions?
M. Grandmont : Bien, je voudrais
juste...
Le Président (M. Gagnon) : M. le
député.
M. Grandmont : ...souligner à Mme la
ministre que ce n'est pas un manque de sensibilité. Je le répète, on est en train de discuter de l'écriture d'un projet
de loi. Comme législateurs, on pense que c'est important de faire des projets
de loi qui vont être utiles, qui vont répondre aux personnes qui en ont besoin.
Si on avait pu avoir des données sur ce
que ça représente comme... comme cas, je... ça m'aurait... ça m'aurait conforté
dans l'idée que c'est une bonne mesure.
Parce que, je
l'ai dit, là, tout ce qui est de la procédure, déjà, on a allégé ça pour les
municipalités. C'était une préoccupation très, très grande, que nous
avions. Donc, je remercie la ministre pour ça. On se questionne, je pense, à juste titre puis avec raison, sur le mécanisme et
sur l'utilité du renouvellement de deux ans. C'est une question qui est
tout à fait pertinente puis qu'on a le droit de se poser comme législateurs.
Puis, par ailleurs, aussi, bien, sur le fond,
sur le fond, on n'a pas... moi, je demeure à convaincre, parce qu'on n'a pas fait la démonstration, du côté de la
partie gouvernementale, que c'étaient... c'étaient des cas qui arrivaient
souvent. J'entends bien ce qu'elle a dit, la ministre, que, pour
l'instant, on ne peut pas sortir des exemples, des cas. Tout ce qu'on sait, c'est que c'est des demandes qui sont
parvenues par courriels. Ça fait que je l'entends bien, je vais rester avec
cette information-là pour l'instant. Mais disons que la réponse ne me satisfait
pas pour l'instant, mais je...
Mme Laforest : Si je peux l'avoir
d'ici la fin du projet de loi, ça va me faire plaisir de vous...
M. Grandmont : Ça va me faire
plaisir de la recevoir aussi, Mme la ministre.
Mme Laforest : ...de vous donner un
chiffre.
M. Grandmont : Parfait, merci.
Le Président (M. Gagnon) : Merci.
D'autres interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Alors, on
constate que la ministre a beaucoup d'humour, et elle m'a fait bien rire, mais je... C'est effectivement un sujet sérieux,
mais je vais maintenant plutôt parler de la mécanique, là, je vais délaisser,
en fait, l'objectif, mais juste la
mécanique, juste bien comprendre le processus. Dans le fond, la demande... Un
héritier ferait une demande, la demande, est ce qu'on a une... tu sais,
prévoit comment ça va être fait?
Et mon autre
question va concerner le règlement qui doit être adopté. Bien, en fait, je vais
y aller par... je vais y aller en ordre, là. La demande, est-ce qu'il y
aura un... Est-ce que c'est un formulaire? Est-ce que c'est juste un simple courriel? Est-ce qu'il y aura un guide qui viendra pour
expliquer comment la demande doit être reçue et faite par... Parce que ce n'est pas quelque chose qui est
commun, là, on s'entend, là, ça va être des cas d'exception, là, dans... chaque
municipalité va être... Tu sais, ça peut être quelqu'un qui appelle, peut être
quelqu'un qui envoie un courriel, ça peut être
quelque... un nouveau conseil municipal. Donc, je ne sais pas comment on
établit... qu'est-ce que ça veut dire, «sur demande» dans ce cas-ci, là,
tu sais.
Le Président (M.
Gagnon) : M. le sous-ministre.
M. Savoie
(Jocelyn) : Essentiellement, ce qui va être prévu, c'est que la
municipalité, lorsqu'elle va envoyer le
compte de taxes, elle va joindre un formulaire qu'une personne, si elle remplit
les critères, va juste avoir à compléter puis à retourner à la
municipalité pour se prévaloir de son crédit.
Mme Dufour :
Merci, c'est plus clair pour moi. Maintenant, pour ce qui est du processus de
règlement, dans le fond, là, ça va rentrer en vigueur... Parce que, là, on le
dit, tu sais, que la période supplémentaire est déterminée par un règlement de la municipalité, mais, dans le
fond, ce n'est pas au moment qu'il y a quelqu'un qui va en bénéficier, là,
c'est comme... Par exemple, le projet de loi
est adopté, puis déjà, dans l'année qui suit, ils pourraient adopter un
règlement pour dire d'avance qu'ils souhaitent octroyer un deux ans
supplémentaire, là, c'est...
M. Savoie
(Jocelyn) : Ça va être la même logique que des règlements de taxation
ou autres, c'est tout traité en même temps,
là. Elle ne peut pas... elle ne va pas attendre d'avoir un cas. Enfin, ce n'est
pas ce qu'on lui recommanderait de faire, en tout cas.
Mme Dufour :
OK. Non, c'est ça. Ça fait qu'il y a de bonnes chances que les villes... il y a
de bonnes chances que les villes n'adoptent pas ce règlement-là. Mais est-ce
qu'on va leur fournir un guide pour leur expliquer comment l'adopter? Parce que ce n'est pas... Tu sais, dans le fond, la
loi va venir mettre ça en place, mais les villes qui vont vouloir l'octroyer, de ce que j'ai compris,
ça pourrait être des petites municipalités qui n'ont pas nécessairement la
facilité d'écrire des règlements, tu sais, qui n'ont pas des équipes juridiques
à l'interne, là. Donc, est-ce qu'on va leur fournir un guide là-dessus?
M. Savoie (Jocelyn) : Chaque fois qu'il y a un
projet de loi, le ministère va toujours faire des publications pour
détailler comment mettre en oeuvre les différents éléments puis fournir des
informations pertinentes. Le cas échéant, ça pourrait être fait comme ça.
Mme Dufour : Donc,
on va prévoir quelque chose pour accompagner les municipalités là-dedans, vu
que, comme je disais, ça risque d'être des
cas vraiment d'exception puis que ça risque d'être des équipes qui en ont...
qui ont peu... peu l'expérience de règlements peut-être complexes. Et
mon dernier point, bien, en fait, c'est ma...
Mme
Laforest : ...
Mme Dufour : Hein?
Non, non...
Mme
Laforest : Je pensais que c'était «combien».
Mme Dufour : Non, non, non, je n'ai pas cette question-là. Non,
c'est plutôt... je pense que c'est sur l'amendement suivant, mon
questionnement, qui va suivre, donc... Ça allait pour celle-ci, là, donc...
pour celui-ci.
Le Président (M. Gagnon) : Parfait. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions en lien avec l'échange... en lien avec l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement de
l'article 40 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Gagnon) : Adopté.
De retour à 253.1, introduisant par l'article 40. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
Mme
Laforest : Oui. Alors, il y a un amendement ici.
Le Président (M.
Gagnon) : Mme la ministre...
Une voix : ...
Le Président (M. Gagnon) : Ah! juste
avant l'amendement, Mme la ministre, est-ce qu'il y avait des interventions
en lien avec 253.1?
Une voix : ...
Le Président (M.
Gagnon) : On va déposer un amendement?
Une voix : ...
Le Président (M. Gagnon) : C'est
353.1.1?
• (15 h 50) •
Mme Dufour : ...c'est inséré après
l'article?
Le Président (M. Gagnon) : S'il n'y
a pas d'intervention...
Mme
Dufour : Non, attention, je veux juste comprendre, là. Là,
l'amendement, il vient après qu'on ait... Ah non! on l'adopte en entier
à la fin. Ah! OK, OK.
Le Président (M. Gagnon) : ...à
l'article 40.
Mme Dufour : C'est bon.
Le Président (M. Gagnon) : Ça vous
va, Mme la députée de Mille-Îles?
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M. Gagnon) : Parfait.
Alors, 253.1, Mme la ministre, vous aviez un amendement à 253.1.1.
Mme
Dufour : L'article 40, nouvel article 253.1.1 de
la Loi sur la fiscalité municipale : Insérer, après l'article 253.1.1
de la Loi sur la fiscalité municipale, proposé par l'article 40 du
projet de loi, le suivant :
«253.1.1. Une personne qui désire
bénéficier, pour un exercice financier donné, du crédit de taxe octroyé en
vertu de l'article 253.1 doit en faire la demande à la municipalité au
plus tard six mois après la fin de l'exercice.»
Le
Président (M. Gagnon) : Est-ce qu'il y a des interventions avec la lecture
de l'amendement? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Merci. C'était justement à propos de ça, ma
question. Dans le fond, je veux juste comprendre, on... dans le fond, un
exercice financier donné, disons, le budget s'en vient, là, 2024 va être... va
être taxé. Là, on dit que, dans le
fond, la demande doit être faite au plus tard six mois après la fin de
l'exercice, donc ça irait... six mois... genre, juillet 2025. Est-ce que
c'est bien ça? Donc, pour demander un crédit taxe pour 2024, l'héritier
pourrait demander l'exemption jusqu'en juillet 2025, est-ce que c'est bien ça?
M. Savoie (Jocelyn) : 30 juin.
Mme Dufour : 30 juin. Bon,
d'accord, on est à la même place. OK. Ça fait que... 2025, c'est bien ça?
M. Savoie (Jocelyn) : Oui.
Mme Dufour : Il y a un principe
en... dans... que les municipalités ne pouvaient pas retourner de taxes payées en trop. En tout cas, c'était un enjeu dans
le passé, là, quand il y avait eu une surtaxation, on n'avait pas le droit,
comme municipalité, de retourner. Est-ce que
ça, c'est... ça va... fait fi de ça? Est-ce que c'est par-dessus? Ça a changé
depuis?
Le Président (M. Gagnon) : Des
interventions?
M.
Veilleux (Jean-Pierre) : Oui. Merci,
M. le Président. En fait, la question du remboursement ou du paiement...
en fait, des paiements en trop, là, c'est traité par 253.4, qui assure de
permettre ces remboursements.
Mme Dufour : OK. Puis l'article...
On dit «l'article 245». C'est quoi, l'article 245?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : C'est un
article qui permet le remboursement des trop-perçus et également d'aller
chercher les sommes qui sont... qui auraient été dues mais qui n'auraient pas
été payées, tout simplement.
Mme
Dufour : OK, OK. Donc, on... on est venu prévoir ce cas-là
parce que c'était... OK. C'était mon questionnement.
Le Président (M. Gagnon) : D'autres
interventions? M. le député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui, bien, c'est ça, question sur le même
principe, là, en fait, là. Donc, au plus tard le 30 juin, une
personne qui a acquis le terrain, dans le fond... Parce qu'on comprend que la
personne acquiert un terrain par succession, il y a un taux qui est à 4, là, après ça, elle l'acquiert
par succession, elle fait la demande à travers... C'est quoi? C'est dans l'acte
d'achat? Non. Comment ça fonctionne, en fait? Parce qu'on disait à la ville...
Il y a un formulaire qui est envoyé à la ville. Comment... comment cette
mécanique-là s'installe, d'abord, pour faire la demande? La personne
acquiert le terrain, devient officiellement propriétaire. Qu'est-ce qu'elle
reçoit comme document, là? Peut-être, juste m'expliquer, m'éclairer là-dessus,
puis je vais y aller avec ma question après.
M. Savoie (Jocelyn) :
C'est le même principe que... Woups! C'est le même principe que quand vous
faites l'acquisition d'une maison. Votre
compte de taxes va vous être envoyé, il ne sera pas envoyé au prédécesseur.
Donc, la même mécanique va se mettre en place, vous allez recevoir vos
documents avec les formulaires, et tout, et tout.
M.
Grandmont : L'héritier acquiert officiellement le terrain, dans le
fond, reçoit son premier compte de taxes. Il
y a un formulaire, à l'intérieur de ça, qu'il peut remplir et envoyer à une
municipalité. Si la personne envoie son... ce formulaire-là, dans le fond, au plus tard le 30 juin, elle va
pouvoir se faire rembourser. Elle l'a acquis en février, par exemple, elle va
pouvoir se faire rembourser les quelques mois rétroactivement puis, après ça,
continuer sous un régime avec une
réduction fiscale. C'est ça qui devrait être, normalement, le cas, à peu près? OK. Et
puis, si jamais elle envoie, après, dans le fond, elle va devoir finir l'année
fiscale au complet au nouveau... à quatre fois, puis après ça embarquer,
à l'année suivante, sur un taux réduit. Je comprends que ce n'est pas parfait,
mais c'est le mieux qu'on peut faire.
M. Savoie
(Jocelyn) : Elle a six mois pour le demander. Si elle le demande en
retard, elle ne l'aura pas.
M. Grandmont : C'est ça. Donc, elle va
devoir le refaire pour l'année suivante, dans le fond. OK. Bien, c'est correct,
je voulais juste bien comprendre la mécanique. Sans demander que ce soit
parfait, évidemment, à un moment donné, il faut trouver des manières de
le faire puis que ce soit prévisible aussi pour les municipalités. Mais je
voulais juste bien, bien, bien comprendre. Parfait. Merci.
Le Président (M.
Gagnon) : Merci, M. le député. D'autres interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement de l'article 253.1.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Gagnon) : Adopté.
Mme la ministre, est-ce que vous avez des commentaires en lien avec 253.2?
Mme
Laforest : Oui. Le nouvel article 253.2 de la Loi sur la
fiscalité municipale prévoirait les modalités de calcul du crédit de taxe octroyé lorsque la municipalité locale fixe un
taux particulier à la catégorie des terrains vagues desservis qui est
supérieur au double du taux de base.
L'application du
crédit aurait pour effet net de limiter la taxation de l'immeuble ou de la part
à ce qui serait exigé si la municipalité
locale fixait son taux au double du taux de base. L'excédent découlant de la
fixation d'un taux plus élevé serait visé par le crédit.
Le Président (M. Gagnon) : Mme
la ministre, vous en aviez déjà fait lecture. Si vous voulez aller directement
aux commentaires, les prochains sous-articles, il n'y a pas de problème.
Mme
Laforest : Ce sont les commentaires.
Le Président (M.
Gagnon) : Parfait... Ah oui? D'accord. Excusez-moi, Mme la ministre.
Mme
Laforest : Pas de problème.
Le Président (M.
Gagnon) : Des interventions? Mme la députée de Mille-Îles, je vois une
main levée?
Mme Dufour : Oui.
Oui, merci, M. le Président. Juste pour m'assurer que je comprends bien, dans
le fond, ici, on dit, dans le fond, que le
crédit de taxe va être octroyé, on va faire tout simplement la... on va
soustraire le... Je pense, c'est ici qu'on vient dire, dans le fond, que
le fois deux, là, qui est permis actuellement, là, sur la... pour la taxe des
terrains vagues desservis, c'est ici qu'on vient le préciser, dans le fond,
qu'ils vont... ils ne pourront pas bénéficier d'un
crédit taxe pour cette portion-là. J'imagine, c'est ce qu'on veut dire, là,
quand on dit... c'est ça, en soustrayant, là, c'est ça, l'équivalent du
double du taux de base fixé pour ce même exercice. Puis... Oui. OK. C'est ça.
Puis
peut-être une question qui vient de me venir, en cours... Parce que, là, on dit
que c'est juste qu'en... six mois après la fin de l'exercice, mais, des fois,
si la succession se fait ou se règle ou, en tout cas, le transfert se fait en
milieu d'année, comment c'est
calculé? Est-ce que c'est expliqué ici? C'est en portion, nombre de jours?
Combien... J'entends «c'est de la proportion», mais...
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
qu'il y a quelqu'un qui veut répondre, du côté gouvernemental? Maître... Ah!
M. le sous-ministre.
M. Savoie (Jocelyn) : C'est
proportionnel, on l'a expliqué au collègue.
Mme
Dufour : Ah! je m'excuse, je ne vous avais pas entendu parler de ça.
M. Savoie
(Jocelyn) : Proportionnel.
Mme Dufour :
Donc, c'est proportionnel au nombre de jours de l'année? OK. C'est bon.
Le Président (M.
Gagnon) : D'autres interventions en lien avec 253.2? M. le député de
Taschereau.
M. Grandmont :
Bien, peut-être juste une nuance.
C'est ça, c'est proportionnel, si la demande a été faite dans les six
premiers mois, mais après ça c'est... après le 30 juin, c'est «too bad»,
on passe à l'année prochaine.
M. Savoie (Jocelyn) : On rappelle qu'il faut
que vous demandiez le crédit pour y avoir droit. Donc, si vous ne l'avez
pas demandé, vous n'aurez pas de crédit.
M.
Grandmont : C'est ça. OK.
M. Savoie (Jocelyn) : Il faut le demander. À partir du moment que vous avez demandé votre crédit,
vous allez avoir le calcul, puis évidemment, si c'est des portions
d'année, ce sera une portion de crédit.
Le Président (M.
Gagnon) : M. le député de Taschereau, est-ce que vous aviez terminé?
M.
Grandmont : Bien, je réfléchis par rapport à ça. Mais pourquoi avoir
fixé une limite à six mois? Est-ce qu'il y a
une raison légale de mettre, disons... Parce
qu'au terme de six mois... En fait,
s'il y a une demande qui... On ne choisit pas, là, quand est-ce qu'on
hérite d'un terrain ou quand on en devient officiellement propriétaire suite à,
bon, le règlement de la succession. Si je
suis à sept mois, si je suis à huit mois, qu'est-ce qui... Pourquoi, en fait,
on a voulu fixer une limite à six
mois, alors que ça peut arriver avant? Il y a une préoccupation très grande,
là, du côté de la partie gouvernementale,
à, évidemment, faire attention à ce que ces gens-là qui n'ont pas choisi
d'hériter d'un terrain puissent avoir,
là, une réduction fiscale, un crédit de taxe. Là, on a comme un six mois, dans
le fond, où, finalement, on échapperait du monde. Ça fait que juste
comprendre pourquoi on a mis cette limite-là de six mois. J'aurais dû poser la
question tantôt, là, je m'en rends compte, mais je la trouve quand même
intéressante, là, suite aux réflexions apportées par ma collègue de, là... de
Mille-Îles. Des Mille-Îles?
Le Président (M.
Gagnon) : Je pense que, monsieur... maître, vous voulez répondre?
M.
Grandmont : De Mille-Îles? De Mille-Îles.
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Oui...
Le Président (M.
Gagnon) : Oui, allez-y.
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Merci, M. le Président. En fait, peut-être préciser.
En fait, le cas de figure que la députée mentionne n'est pas vraiment
problématique, que, dans le fond, le six mois, c'est sur l'année suivante.
Donc, exemple, pour demander un crédit pour 2024, c'est jusqu'au 30 juin
2025. Donc, la personne qui aurait acquis dans la deuxième moitié 2024 ne
sera pas pénalisée.
• (16 heures) •
Le Président (M.
Gagnon) : M. le député de Taschereau, d'autres interventions?
M.
Grandmont : J'essaie de computer, là, mais c'est correct. Merci.
Le Président (M.
Gagnon) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec 253.2?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons nous rendre à 253.3. Mme la
ministre, vos commentaires.
Mme Laforest :
Le nouvel article 253.3 de
la Loi sur la fiscalité municipale prévoirait les modalités de calcul du crédit
de taxe octroyé lorsque la municipalité locale impose une taxe sur les terrains
vagues non desservis à un taux qui est supérieur au taux de base.
L'application du
crédit aurait pour effet net de limiter la taxation de l'immeuble ou de la part
à ce qui serait exigé si la municipalité
locale imposait une taxe au taux de base. L'excédent découlant de la fixation
d'un taux plus élevé serait visé par le crédit.
Le Président (M.
Gagnon) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions,
253.3? Il n'y a pas d'intervention? Je peux laisser quelques instants. Mme la
députée de Mille-Îles, vous avez une question?
Mme Dufour : Merci. Juste, juste bien... Je viens de réaliser
qu'on a comme deux... c'est comme deux crédits de taxe? Un en vertu du premier
alinéa... premier paragraphe, l'autre du deuxième? Je veux juste bien
comprendre, là, pourquoi les deux...
Une
voix : ...
Mme Dufour : C'est «desservis» et «non desservis». Ah! je
n'avais pas réalisé, le «non desservis». Excusez-moi, je n'avais pas
allumé qu'il y avait le «non desservis».
Le Président (M.
Gagnon) : Est-ce qu'il y a des...
Mme Dufour : OK. Là, dans le cas de «non desservis»... Je
m'excuse, je n'avais pas allumé, je n'avais pas vu ce petit «non desservis» là.
Ah! ça allume plein de questions, là. Excusez-moi. Juste bien comprendre, dans
ce cas-là, c'est la taxe tout court qu'on va... qu'on va remettre en crédit de
taxe? Est-ce que... est-ce que c'est ça? Parce qu'ici on dit : «Le
[taux] de taxes»... «crédit de taxes»...
Le Président (M.
Gagnon) : Me Veilleux est en mesure de répondre?
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Excusez-moi, pouvez-vous me répéter votre question,
s'il vous plaît?
Mme Dufour : Oui.
Dans le fond, pour le crédit de taxe qui pourrait être fait pour un... un
terrain vague non desservi, là, on n'est pas
du double ou du simple, c'est la taxe en entier, là, qu'on pourrait avoir... se
voir rembourser, là, c'est ce que je comprends.
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : L'application concrète du crédit de taxe pour les
terrains vagues non desservis est équivalente à celle des terrains vagues
desservis. La raison étant... La raison de la rédaction différente est la
suivante : le terrain vague non desservi, la taxe... le maximum de cette
taxe-là, qui est une taxe... finalement, qui est une taxe supplémentaire, est
limité par le maximum... par le taux qui a été fixé pour les desservis. Il y a
seulement... Si je veux simplifier les choses, le terrain vague non desservi
sera un immeuble auquel on appliquera un taux de base parce qu'il fait partie
de la catégorie des immeubles résiduels, et par la suite il y a une taxe
supplémentaire d'une fois le taux de base
qui s'applique, tout au... Et ultimement le maximum de la taxe supplémentaire
est trois fois le taux de base, donc ce qui nous ramène à un total de
quatre.
Mme Dufour : Pour
les terrains vagues non desservis?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Non
desservis. Ce qui nous ramène à un total de quatre, avec le cumul des deux
taxes. C'est pour ça que je dis essentiellement que c'est la même...
c'est le même résultat en bout de piste.
Mme Dufour : OK. Excusez, là, je suis perdue, là. Cumul des
deux taxes... Recommencez, parce que, là, là, je me suis perdue.
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Oui.
Mme Dufour : Excusez.
Vous parlez des... Dans le fond... Parce que le non desservi puis le desservi,
c'est deux taxes distinctes, là, on ne peut pas avoir les deux taxes appliquées
sur le même terrain, là.
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Le desservi, c'est un taux de la taxe foncière
générale qui s'applique à la catégorie des desservis uniquement. Le non
desservi, c'est un taux de la taxe foncière générale qui s'applique au
résiduel, auquel peut s'ajouter une taxe supplémentaire qui équivaut
jusqu'à trois fois le taux de base.
Mme Dufour :
Trois fois le taux de base du résiduel?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Exactement.
En fait, ce qu'il faut savoir, c'est que le maximum des taux des terrains vagues desservis, c'est le même, en bout de piste,
que le maximum des terrains vagues non desservis. Le reste, c'est des
ajustements juridiques.
Mme Dufour :
OK. Je suis un peu mêlée. Mais ça, ça va venir plus loin, qu'on va parler
de la taxe sur les terrains vagues non desservis, le calcul?
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : C'est déjà applicable comme ça.
Mme Dufour :
C'est déjà applicable. OK.
M. Veilleux (Jean-Pierre) : La
taxe supplémentaire sur les terrains vagues non desservis est déjà limitée
par... est déjà liée, finalement, aux desservis.
Mme Dufour :
OK.
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Mais c'est, je le rappelle, la même... C'est le
même calcul, ultimement, mais ajusté.
Mme Dufour : Oui.
Par contre, là, tu sais, tout à l'heure, on parlait, bon, qu'il faut que la
personne détermine qu'est-ce qu'elle
va pouvoir faire et qu'elle va vouloir faire avec son terrain. Puis c'est
l'objectif, tu sais, de permettre aux héritiers de se donner un certain
temps pour y réfléchir. Mais, dans le cas d'un terrain vague non desservi, ils
ne peuvent pas rien faire avec, là, vraiment, là, à moins qu'il y ait de
l'espace pour mettre une fosse septique, là, tu sais. Tu sais, je veux dire, à la base, moi, je ne comprends pas cette
taxe-là, à la base, là, mais, ceci dit, ici, c'est encore plus pertinent
dans le cas, quant à moi, de non desservis que de desservis, là, le crédit de
taxe, là.
M. Savoie (Jocelyn) : ...là on
parle des terrains, on est dans le périmètre urbain, là, en considérant le...
Mme Dufour : Oui.
M. Savoie
(Jocelyn) : Donc, ça veut dire qu'il n'est pas loin d'un
réseau, s'il en existe un au sein de la municipalité, puis à ce
moment-là il y a des possibilités de raccordement, là. Puis donc le
propriétaire du terrain pourrait décider de
faire un projet, puis d'inclure dans son projet le coût du raccordement au
réseau, puis discuter avec la ville pour faire une entente avec la ville
sur la façon de défrayer ces coûts-là. Soit qu'il les assume entièrement, soit
qu'il y a un partage, on l'a vu dans différents scénarios. Puis, par ailleurs,
il existe des programmes d'aide aux municipalités pour pouvoir les aider à
venir soutenir certains développements de ce type-là. Donc, à partir de ce
moment-là, même non desservi, un terrain vague n'est pas sans aucun avenir, là,
au sein d'un territoire municipal. Donc, dans ce sens-là...
Mme Dufour : Oui, mais ça peut
être bien, bien long, là.
M. Savoie (Jocelyn) : C'est
plus compliqué, mais c'est possible.
Mme Dufour : M. Savoie,
je peux vous donner beaucoup de cas, beaucoup, beaucoup de cas qui sont
retardés, retardés et retardés, et ce n'est pas la volonté des
promoteurs. Moi, j'ai accompagné un promoteur là-dedans, là, qui est en terrain... en zone urbaine, et ça... Il y a
toutes sortes de saturations de réseau. Ça fait 20 ans qu'il travaille son
projet, puis il ne l'aura peut-être pas avant les 15 prochaines
années, tu sais. Ça fait que, là, on les impose. En tout cas, ça, c'est... Quant à moi, s'il y avait une place qu'on
devrait le faire, là, le crédit de taxe, c'est bien pour ceux-là, terrains
vagues non desservis, parce que c'est une taxe qu'ils sont pris,
souvent, qu'ils ne peuvent pas faire rien avec. Puis, tu sais, je comprends, on dit «périmètre urbain», mais le
périmètre urbain, des fois, c'est très rural aussi, là, très. C'est... Je vous
amènerai dans mon comté, vous allez voir que
ça peut être très rural, un périmètre urbain. En tout cas, c'est un commentaire
éditorial.
Le
Président (M. Gagnon) : D'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons passer à 253.4. Mme la ministre, vos
commentaires.
Mme Laforest : Le
nouvel article 253.4 de la Loi sur la fiscalité municipale prévoirait
l'application des règles usuelles
prévues à cette loi en ce qui a trait au paiement de tout supplément au
remboursement du... de trop... tout perçu lorsque l'une ou l'autre de
ces situations découle de l'application d'un crédit de taxe.
Alors, ici, on vient juste prévoir la procédure
si la ville a trop taxé.
Le Président (M. Gagnon) : Merci,
Mme la ministre. Des interventions en lien avec 253.4? M. le député de
Taschereau.
M. Grandmont : Encore une fois,
pour comprendre, juste comprendre comment ça s'applique, comment ça s'opérationnalise, là, en fait, là. Je comprends
que c'est bien de le mettre en place, là, mais pour... Concrètement, là, pour une
municipalité, là, qui doit rembourser, est-ce qu'il y a un travail de plaidoyer
qui doit être fait par le citoyen ou la citoyenne
qui s'estime lésée, ou si, automatiquement, les villes ont déjà les mécanismes
pour être capables de prévoir, de faire ou de juger d'un trop...
trop-perçu, là, de taxe pour éventuellement rembourser des personnes?
Mme Laforest : C'est la même
chose que si on fait une demande parce qu'on croit avoir trop payé de taxe.
C'est la même chose. Donc, on fait une demande à la municipalité. Puis la
ville, c'est bien indiqué ici, là, prévoirait l'application des règles
usuelles. Donc, la ville est habituée dans ces demandes-là, dans ces
procédures-là.
M. Grandmont : D'accord. Donc,
c'est la personne, c'est le citoyen, c'est le payeur de taxes, en fait, qui
doit faire...
Mme Laforest : Oui.
M. Grandmont : ...qui doit être
vigilant puis qui fait la demande à la municipalité. Donc, encore une fois, on
est encore dans un mécanisme où la ville... Mais c'est... Dans le fond, c'est
comme ça que ça se passe actuellement. C'est ce que je comprends aussi.
Mme Laforest : Oui, c'est la
même chose, les règles usuelles, usuelles.
M. Grandmont : Parfait.
Donc, on est simplement venu dire, bon, bien, avec que ce qui vient de se
déployer, en fait, bien, encore une
fois, ça va s'appliquer, ça va... ça va être... ça va être opérationnalisé de
la même façon que là actuellement dans les municipalités.
Mme Laforest : Tout à fait.
M. Grandmont : Parfait. Je vous
remercie.
Le
Président (M. Gagnon) : Merci, Mme la ministre. D'autres interventions en
lien avec 253.4? Il ne semble pas y
avoir d'autre intervention sur l'article qui introduit 253.4. Nous serions
prêts à mettre l'article 40 dans son ensemble aux voix. Est-ce que
l'article 40, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Gagnon) : Adopté tel qu'amendé. Mme la ministre, nous
prendrions la direction de l'article 5, si vous voulez bien en
faire lecture.
• (16 h 10) •
Mme Laforest : L'article 5.
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 500.5, des
suivants :
«500.5.1.
Dans le cadre d'un règlement pris en vertu du premier alinéa de
l'article 500.1, la municipalité peut, malgré le paragraphe 6° du
deuxième alinéa de cet article, imposer une taxe basée sur la valeur de tout
immeuble comportant un logement vacant ou sous-utilisé à des fins d'habitation
lorsque les conditions suivantes sont remplies :
«1° le règlement adopté en vertu de
l'article 500.1 :
«a) précise tout type de logement visé;
«b) définit les critères permettant de constater
la vacance ou la sous-utilisation;
«c) détermine la période annuelle de référence;
«2° le taux de la taxe applicable à l'égard de
la période de référence ne doit pas excéder 1 % de la valeur imposable de
l'unité d'évaluation dans laquelle l'immeuble est compris.
«Pour
l'application du paragraphe 2° du premier alinéa, lorsque l'unité d'évaluation
appartient à la catégorie des immeubles
non résidentiels et fait partie de l'une des classes 1A à 8 prévues à
l'article 244.32 de la Loi sur la fiscalité municipale (chapitre F-2.1), la valeur qui peut être prise en
considération consiste en un pourcentage de la valeur de l'unité qui
équivaut à celui applicable, en vertu du premier alinéa de
l'article 244.53 de cette loi, à l'égard du taux de base et selon la classe dont fait partie l'unité. Dans le
cas d'une unité qui fait partie de la classe 9 ou 10, la valeur qui peut
être prise en considération est de 0 $.
«Il peut être ajouté à la valeur prise en
considération en vertu du deuxième alinéa toute partie de la valeur imposable
de l'unité qui correspond à un établissement d'hébergement touristique qui doit
être enregistré en vertu de la Loi sur
l'hébergement touristique (chapitre H-1.01) en tant qu'établissement
d'hébergement touristique général du genre "résidence de
tourisme", au sens des règlements pris pour l'application de cette loi.
«De plus,
lorsque l'unité d'évaluation comporte plus d'un logement, la valeur qui peut
être prise en considération doit,
compte tenu, le cas échéant, de l'application des deuxième et troisième
alinéas, être multipliée par le quotient obtenu par la division du nombre de logements vacants ou
sous-utilisés compris dans l'unité pendant la période de référence par le
nombre total de logements qu'elle comporte.
«500.5.2. Pour l'application de
l'article 500.5.1, n'est pas vacant ni sous-utilisé le logement occupé
pendant un minimum de 180 jours par an par son propriétaire, par une
personne avec qui il a, ou a eu, un lien de parenté ou d'alliance, y compris par l'intermédiaire d'un conjoint de fait, ou un
lien de proche aidance ou par un autre occupant en raison, dans ce
dernier cas, d'un bail d'une durée d'au moins 180 jours, y compris une
sous-location.
«Pour l'application du premier alinéa, un
logement est réputé être occupé :
«1° pendant
toute période où y est applicable un ordre d'évacuation émis par une autorité
judiciaire ou administrative;
«2° pendant
toute période où son occupant, lorsqu'il s'agit de sa résidence principale, ne
peut l'occuper en raison de son état de santé;
«3° pendant
les 24 mois qui suivent le décès de son propriétaire, lorsqu'il s'agissait de
sa résidence principale, ou celui d'une personne avec qui le
propriétaire avait un lien de parenté, d'alliance, y compris par
l'intermédiaire d'un conjoint de fait, ou de proche aidance, lorsqu'il
s'agissait de la résidence principale de cette personne;
«4° pendant toute période où il est inhabitable
en raison de travaux majeurs et les six mois suivant la fin de ces travaux;
«5° pendant
toute période où il est destiné à être utilisé en tant que résidence secondaire
par son propriétaire et qu'il n'est pas offert en location à un touriste
au sens de la Loi sur l'hébergement touristique (chapitre H-1.01).
«La période visée au paragraphe 4° du deuxième
alinéa ne peut excéder 24 mois suivant le début des travaux majeurs
concernés.
«La présomption prévue au paragraphe 5° du
deuxième alinéa s'applique à l'égard d'un seul logement par propriétaire sur le territoire de la municipalité.
Dans le cas où plus d'un logement peut être visé, le propriétaire désigne le
logement qui bénéficie de l'application de ce paragraphe.
«500.5.3. En
plus de tout immeuble d'une personne visée à l'article 500.2, la
municipalité n'est pas autorisée à
imposer une taxe visée au premier alinéa de l'article 500.5.1 à l'égard de
tout logement visé à l'un des paragraphes suivants :
«1°
un logement qui ne remplit pas l'ensemble des conditions suivantes :
«a) il
comporte une sortie distincte donnant sur l'extérieur, sur un hall d'entrée ou
sur un couloir commun;
«b) il comporte des
installations sanitaires et des installations pour cuisiner;
«c)
les installations visées au sous-paragraphe bsont fonctionnelles,
pourvues d'eau courante et réservées à l'usage des occupants du
logement;
«d) il est habitable
à l'année;
«2°
un logement qui n'est pas accessible à l'année en raison de la fermeture ou de
l'absence d'entretien d'un chemin public;
«3° un logement à
loyer modique ou modeste;
«4°
un logement qui fait l'objet d'un accord d'exploitation, notamment en tant que
logement abordable, conclu avec la Société d'habitation du Québec, une
municipalité, le gouvernement, l'un de ses ministres ou organismes ou la Société
canadienne d'hypothèques et de logement;
«5°
un logement qui fait l'objet d'un accord d'exploitation conclu avec une
personne autre que celles mentionnées au
paragraphe 4° et dont le loyer est déterminé selon des critères prévus par un
programme mis en oeuvre en vertu de la Loi sur la Société d'habitation
du Québec (chapitre S-8);
«6°
un logement compris dans une unité d'évaluation inscrite au rôle d'évaluation
au nom d'un office d'habitation;
«7° un logement
compris dans une unité d'évaluation répertoriée sous la rubrique "1100
chalet ou maison de villégiature"
prévue par le manuel auquel renvoie le Règlement sur le rôle d'évaluation
foncière (chapitre F-2.1, r. 13) pris en vertu du paragraphe 1° du premier
alinéa de l'article 263 de la Loi sur la fiscalité municipale
(chapitre F-2.1);
«8°
un logement d'un établissement d'hébergement touristique enregistré en vertu de
la Loi sur l'hébergement touristique
(chapitre H-1.01), sauf s'il s'agit d'un établissement d'hébergement
touristique général du genre "résidence de tourisme", au sens
des règlements pris pour l'application de cette loi.»
Alors, voilà. Merci,
M. le Président. Et l'amendement...
Une voix :
...
Mme Laforest :
...est au .3.
Le Président
(M. Gagnon) : ...Mme la ministre.
Mme Laforest :
Donc, je peux le lire?
Le Président (M. Gagnon) : C'est
au .3? Non, je débuterais, si ça ne vous dérange pas, Mme la ministre, l'article
introduisant... On commencerait par 500.5.1, et on va y arriver tout à l'heure.
Je débuterais avec vos commentaires et interventions. Est-ce que ça vous va?
Mme Laforest :
Oui.
Le Président
(M. Gagnon) : Parfait.
Mme Laforest :
L'article 500.5.1 proposé préciserait les conditions applicables au
règlement de la taxation qui pourrait être adoptée par une municipalité locale,
notamment quant à son contenu minimal : logement visé par la taxe,
définition de la notion de vacances et de sous-utilisation et période annuelle
de référence. À noter toutefois que l'article 500.5.2
restreindrait la possibilité pour une municipalité d'établir une définition de
vacances ou de sous-utilisation qui
pourrait être trop large et que l'article 500.5.3 énumérerait divers types
de logements à l'égard desquels la taxe ne pourrait être appliquée.
Quant
au taux de la taxe... au taux de la taxe, celui-ci ne pourrait excéder 1 %
de la valeur de l'unité d'évaluation dans
lequel est compris l'immeuble comportant un logement vacant ou sous-utilisé.
Les deuxième et troisième alinéas de
l'article 500.5.1 prévoiraient toutefois des ajustements à la valeur qui
peut être prise en considération pour l'application du taux de taxe afin de ne pas taxer la partie
d'une unité qui appartient à la catégorie des immeubles non résidentiels, sauf
si cette partie correspond à une résidence de tourisme.
Le quatrième alinéa
de l'article 500.5.1 prévoirait par ailleurs un autre ajustement à la
valeur d'une unité, peu importe la catégorie
à laquelle elle appartient, afin que la taxe soit applicable au prorata du
nombre de logements vacants ou sous-utilisés par rapport au nombre total
de logements compris dans l'unité.
Alors, ici, on vient
prévoir les conditions applicables pour le règlement de taxation.
Le Président (M. Gagnon) : Merci,
Mme la ministre. Interventions en lien avec 500.5.1? Il ne semble pas y avoir d'intervention.
Ah! M. le député de Taschereau, pardon.
M. Grandmont : Oui. Merci beaucoup.
Bien, nous, en fait, on irait pour une proposition d'amendement qui a dû être
déjà envoyé au Greffier, qui est déjà envoyé au Greffier.
Le Président
(M. Gagnon) : ...ce ne sera pas bien long, M. le député.
M. Grandmont : Pas de problème.
On peut suspendre, si vous voulez, M. le Président, aussi.
Mme Laforest :
On peut suspendre, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
c'est comme vous voulez, sinon l'article est projeté, mais est-ce que vous
préférez qu'on suspende, Mme la ministre?
Mme Laforest : On va suspendre, parce
que je crois qu'on a répondu à la demande du député de Taschereau.
Le Président
(M. Gagnon) : Parfait. Nous allons suspendre quelques instants
sur Papineau, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
16 h 18)
(Reprise à 16 h 26)
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
on reprend vie au Papineau. Si je me permets, M. le député de Taschereau, vous
avez déposé un amendement?
M. Grandmont : Oui, effectivement.
Merci, M. le Président. Bon, pendant qu'on est en train de finir de le rédiger,
là, je vais quand même avancer avec, disons, l'argumentaire, là. Disons
que, dans l'article 500.5.1, on avait noté, là, effectivement... Bien, d'abord, dire qu'on était quand même très heureux
de voir une proposition de taxer des logements vacants. On n'apprend à personne qu'il y a une crise du logement en ce
moment, puis ce n'est pas juste dans les quartiers centraux des grandes
villes, là, il y en a un peu partout. Exactement, il y en a partout, il y en
a... C'est... Le taux d'inoccupation, même,
étrangement, est particulièrement bas en région. Donc, on est très content de
voir que le gouvernement et la
ministre étaient intéressés à intervenir directement là-dessus pour essayer de
le régler. Puis, effectivement, on
pensait que de taxer les logements vacants en ayant une proposition qui soit
simple à appliquer, là, pour les municipalités, évidemment, là, est une
bonne idée.
Maintenant,
pendant les audiences, on a eu une proposition intéressante, là, de Mme la
chercheuse de l'ENAP, là, la Pre
Tremblay-Racicot, à l'effet de revoir le taux qui était identifié dans le
projet de loi, à l'article 500.5.1, là où on disait : «2° le taux de
la taxe applicable à l'égard de la période de référence ne doit pas excéder
1 % de la valeur imposable de l'unité
d'évaluation dans laquelle l'immeuble est compris.» Donc, cette professeure
nous a proposé d'y aller pour un taux incrémentiel,
c'est-à-dire qu'on avait un taux qui commençait... Elle avait proposé, là, un
taux qui commençait à 0,5 %, puis
augmentait de 0,5 % à chaque année. Nous considérions que cette mesure-là
est intéressante parce qu'elle... Cette proposition-là est intéressante parce
qu'elle nous permettait d'augmenter la pression, dans le fond, là, sur les
propriétaires de logements qui sont vacants.
Cela
dit, considérant l'ampleur de la crise du logement, bien, on s'est dit qu'on
devrait proposer des taux qui soient peut-être plus importants, tout en
respectant l'idée, le principe qu'elle proposait, à l'effet d'avoir un côté,
là, un aspect incrémentiel, donc qu'on augmente, en fait, le pourcentage
d'année en année. C'est pour ça qu'on a proposé l'amendement qu'on peut
trouver... est-ce qu'on le trouve sur le Greffier maintenant, l'amendement? Pas
encore? D'accord, on va attendre qu'il
arrive, cet amendement-là, mais, grosso modo... Bien, en fait, si je peux me
permettre, est-ce qu'on peut suspendre deux petites secondes?
Le Président
(M. Gagnon) : Oui.
M. Grandmont :
Merci.
Le Président
(M. Gagnon) : On va suspendre quelques instants sur Papineau.
(Suspension de la séance à
16 h 29)
(Reprise à 16 h 34)
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
nous sommes de retour en ondes avec le député de Taschereau qui a déposé un
amendement. M. le député, si vous voulez en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui, merci, M. le
Président. Bon, alors, voici, là, j'ai mon article... ma proposition
d'amendement, en fait, là, qui
viendrait remplacer le paragraphe 2° du premier alinéa de
l'article 500.5.1 de la Loi sur les cités et villes, proposé à
l'article 5 du projet de loi, par le paragraphe suivant :
«2°
le taux de la taxe applicable à l'égard de la période de référence ne doit pas
excéder le pourcentage, de la valeur imposable
de l'unité d'évaluation dans laquelle l'immeuble est compris, applicable selon
les sous-paragraphes suivants :
«a) 1 %, lorsque
la municipalité commence à imposer la taxe;
«b) 2 %, lorsque
la municipalité impose la taxe depuis au moins une année; et
«c) 3 %, lorsque
la municipalité impose la taxe depuis au moins deux années consécutives;».
Donc, en
commentaire, là, l'amendement proposé à l'article 5 du projet de loi
permettrait de hausser graduellement le taux de taxe sur les logements
vacants ou ceux utilisés à des fins d'habitation.
Je peux lire l'article tel qu'il
serait... tel qu'il se lirait. Donc, l'article 500.5.1 de la Loi sur les
cités villes tel qu'il se lirait :
«500.5.1.
Dans le cadre d'un règlement pris en vertu du premier alinéa de
l'article 500.1, la municipalité peut, malgré le paragraphe 6°
du deuxième alinéa de cet article, imposer une taxe basée sur la valeur de tout
immeuble comportant un logement vacant ou sous-utilisé à des fins d'habitation
lorsque les conditions suivantes sont remplies :
«1° le règlement
adopté en vertu de l'article 500.1 :
«a) précise tout type
de logement visé;
«b) définit ses
critères permettant de constater la vacance ou la sous-utilisation;
«c) détermine la
période annuelle de référence;
«2°
le taux de la taxe applicable à l'égard de la période de référence ne doit pas
excéder le pourcentage, de la valeur imposable de l'unité d'évaluation dans
laquelle l'immeuble est compris, applicable selon les sous-paragraphes
suivants :
«1 %, lorsque la
municipalité commence à imposer la taxe;
«2 %, lorsque la
municipalité impose la taxe depuis au moins une année; et
«3 % lorsque la
municipalité impose la taxe depuis au moins deux années consécutives.»
Donc,
l'objectif, comme je le disais tantôt, c'est de trouver une réponse rapide à...
un élément de réponse, parce que ça
ne réglera pas toute la crise du logement que nous vivons, évidemment,
actuellement. Mais on sait qu'il y a des logements qui sont vacants ou
qui sont sous-utilisés et qui pourraient être remis en location sur le marché
pour aider la population québécoise à se
trouver un toit. Et, ça, je pense que c'est une façon adéquate d'à la fois
trouver un moyen de retrouver ces logements-là puis les mettre en
disponibilité sur le marché locatif afin de loger notre monde. On sait qu'il y a... il manque beaucoup de logements,
particulièrement dans les régions. Mais, en ayant aussi un taux incrémentiel,
c'est-à-dire qu'à partir du moment où une première année, c'est à 1 %, une
deuxième année, 3 %, troisième année, 3 %, bien, on augmente la
pression sur ces propriétaires qui, malheureusement, décident de garder hors
marché, hors disponible... non disponibles ces logements qui doivent servir à
loger du monde, tout simplement, M. le Président.
Donc,
je remercie, d'ailleurs, la partie gouvernementale pour sa collaboration dans la
préparation de cet amendement. Je suis content de son ouverture et j'ai
bien hâte d'entendre la ministre là-dessus. Merci.
Le Président (M.
Gagnon) : Merci, M. le député de Taschereau. Est-ce qu'il y a des
interventions?
Mme
Laforest : Tout à fait d'accord.
Le Président (M. Gagnon) : Vous
êtes d'accord, Mme la ministre. D'autres interventions du côté de l'opposition
officielle? Allez-y.
Mme Caron : Merci,
M. le Président. Alors, j'avoue que je trouve que 1 %, 2 %, 3 %,
c'est quand même... c'est quand même élevé.
La gradation aurait pu être peut-être plus... la gradation aurait pu être plus
lente, c'est-à-dire en utilisant des décimales comme peut-être 1 %,
1,5 %, 2 %. Bref.
Mais le point
principal que je veux amener là-dessus, c'est qu'il y a des cas, d'ailleurs qui
nous ont été signalés dans les commentaires
qu'on a... qu'on a reçus de citoyens, à propos de personnes aînées qui sont...
qui n'ont plus les... Par exemple, une personne aînée vit dans sa maison
avec un logement qui est au-dessus ou en dessous et ne loue plus ce logement-là
pour des raisons de santé — par
exemple elle n'a plus l'énergie de gérer une location ou pour des raisons financières parce qu'elle ne peut
pas payer des rénovations pour rendre le logement acceptable — donc
décide de se priver des revenus de location
parce qu'elle peut s'arranger avec ce qu'elle a. On sait que, les aînés, leur
revenu est fixe.
Alors, je ne voudrais
pas qu'une taxe sur les logements vacants... Même si l'objectif, là, de réduire
le nombre de logements vacants est tout à
fait louable, mais je ne voudrais pas qu'en faisant ça on... Pour le plus grand
bien, admettons, qu'on ait un effet
pervers sur les personnes aînées, qui ont déjà de la difficulté à joindre les
deux bouts, qu'elles soient obligées,
parce qu'elles sont... elles ne peuvent pas payer cette taxe-là, obligées de
vendre leur propriété, puis de se trouver un loyer qu'elles ne pourront
pas payer parce que c'est trop cher, ou une place en RPA, qu'elles ne
trouveront pas parce que ça déborde, ou en
région, les RPA ferment... Il y en a 500 qui ont fermé dans les dernières
années. Alors, c'est... c'est... Moi, je le vois comme... pour ce groupe
de personnes là, pour les aînés, comme assez... assez risqué comme... comme
mesure. Alors, est-ce que... si le gouvernement veut aller de l'avant avec
cette taxe-là, est-ce qu'on peut trouver une
façon d'exempter les aînés qui se retrouveraient dans une situation où ils
n'ont pas les moyens financiers, ou la santé, ou l'énergie pour gérer un
logement? Parce que, si on prend une personne qui est dans cette situation-là,
dans une municipalité rurale, disons, elle n'a pas bien d'autres endroits où
elle peut aller, là. Tu sais... il faut qu'elle soit... qu'on la... il faut qu'elle sorte de son... peut être, pour se
trouver une place en RPA ou... il faut qu'elle sorte de son milieu, de son village, de sa ville. Donc, il ne
faudrait vraiment pas que cette mesure-là vienne encore une fois rendre la vie
plus difficile aux personnes aînées qui sont... qui sont vulnérables, là, dans
des cas comme ça.
Mme
Laforest : ...les deux conditions que vous mentionnez sont indiquées à
500.5.2 et aussi dans le nouvel article 550.5.2.
Quand on parle des raisons, autres raisons, autres motifs, on a le motif de la
santé. Et il y a également au paragraphe 2° : «pendant toute période où
son occupant, lorsqu'il s'agit de sa résidence principale, ne peut l'occuper en
raison de son état de santé.»
Donc,
ici, est-ce que, Me Nadeau-Labrecque, le paragraphe 2°... est-ce que le
paragraphe 2° répond à la demande si la personne, pour un motif de
santé, ne veut plus louer son logement dans sa maison?
• (16 h 40) •
M.
Nadeau-Labrecque (François) : En fait, ça, c'est... ça vise le cas où
la personne ne peut occuper son logement
lorsqu'il s'agit de sa résidence principale. Donc, par exemple, elle va
recevoir des soins à l'extérieur, par exemple, de sa région ou dans un
établissement, qu'elle demeure là pendant une longue période de temps.
Mme Laforest :
Mais, si elle ne peut plus louer
son logement, soit parce qu'elle trouve que c'est trop... nuisance ou
bruit, est-ce qu'on l'a dans l'article?
M. Nadeau-Labrecque (François) : En
fait, il y a peut-être sous l'angle d'une résidence secondaire, mais pas sous
l'angle de l'état de santé, là.
Mme
Laforest : Il faudrait l'ajouter.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Bien, il faudrait voir qu'est-ce qu'on
pourrait ajouter exactement, là.
Mme Caron : ...
Le Président (M.
Gagnon) : Vous pouvez y aller...
Mme Caron : Parce que la... Parce que le paragraphe 2°, là,
dit quand c'est sa résidence principale. Ça fait que je comprends qu'elle, admettons, dans le logement, le
logis principal de la propriété qu'elle occupe, si elle est hospitalisée ou qu'elle est à l'extérieur pour des soins, son
logement n'est pas considéré vacant parce qu'elle va revenir à son logement.
Mais, si elle a un... s'il y a un deuxième
logis au-dessus, par exemple, et que ce deuxième logis là, au-dessus, est
vacant, là cet article-là ne la
protège pas contre la taxe. Puis c'est ça qu'il faudrait... qu'il faudrait
trouver un moyen d'éviter, là.
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions en lien avec le commentaire ou la question
de la députée de La Pinière? Vouliez-vous... Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme
Laforest : ...les municipalités pourraient prévoir cette exception-là?
M.
Nadeau-Labrecque (François) : C'est ça.
Mme
Laforest : OK.
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
que vous préférez qu'on suspende quelques instants? On suspend au Papineau
quelques instants?
Nous allons suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 43)
(Reprise à 16 h 50)
Le Président (M.
Gagnon) : Alors, nous sommes de retour à la salle
Louis-Joseph-Papineau, concernant l'amendement déposé par le député de
Taschereau. Des interventions? Vous pouvez y aller.
Mme Caron : Est-ce qu'on pourrait... Parce qu'avant de prendre
la pause on avait... j'avais posé une question à propos des aînés.
Le Président (M.
Gagnon) : Exact.
Mme Caron :
Est-ce qu'on peut dire comment on va... on va s'attaquer à cette
problématique-là?
Mme
Laforest : Bien, en fait, ce qu'on a discuté, M. le Président, durant
la pause, durant que nous étions suspendus,
c'est que la municipalité, dans son guide, va prévoir toutes les mesures ou
encore les exclusions pour la mesure de
taxation du logement vacant. Donc, l'exemple que vous avez mentionné, une
personne qui est plus âgée, qui n'a pas l'énergie ou la santé pour
s'occuper d'un logement, ne veut plus de locataire, à ce moment-ci, la
municipalité, dans son guide... on va... on
a bien pris en note ici, là, que ce sera obligatoire de bien l'indiquer. Nous,
on va envoyer un guide dans les
municipalités pour qu'elles soient obligées de spécifier quelles exclusions
elle peut avoir sur son territoire au niveau des logements vacants pour
la taxation.
Mme Caron : Donc, le guide préparé par le ministère va donner,
comme exemple, aux municipalités la possibilité...
Mme
Laforest : On va donner votre exemple que vous avez mentionné
précédemment.
Mme Caron : ...pour
une personne aînée qui n'aurait plus... qui n'aurait pas les moyens ou la santé
pour maintenir un logement loué...
Mme
Laforest : Tout à fait.
Mme Caron : ...et
le garder vacant sans être soumis à la taxe?
Mme
Laforest : Tout à fait.
Mme Caron : Merci.
Le Président (M.
Gagnon) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Je nous invite
simplement... un petit commentaire constructif. Nous avons un petit peu dévié,
là, vers 500.5.2. Alors, peut-être revenir à l'amendement de notre député de
Taschereau. La parole est à vous, d'ailleurs.
M.
Grandmont : Je ne vais pas vous écouter. Je voulais juste souligner
que la... puis, pour rassurer les gens aussi qui nous écoutent aussi, là, je
pense que l'exemple qui était donné par la collègue de La Pinière est
excellent. Évidemment, on ne veut pas s'assurer non plus que les gens soient
forcés, alors, de louer leur logement, même si c'est ce qu'on souhaite, là, qu'il y ait davantage de logements qui
soient remis sur le marché pour être capables d'être loués. Évidemment,
s'il y a des exceptions qui sont à créer ou à donner à des personnes qui ont
des problèmes de santé physique, mentale
liés à leur condition, à leur... peu importe, leur situation dans leur vie,
leur âge, peu importe, on veut s'assurer aussi que...
Puis
on pourra me corriger, là, du côté de la partie gouvernementale, mais le
processus qui va être mis en place, c'est qu'il va y avoir un processus
d'autodéclaration des logements appartenant au propriétaire. Dans ce cadre-là,
la personne va donc identifier s'il y a des logements qui lui appartient, qui
sont vacants. Et il pourra aussi demander une exclusion, auquel cas, bien, on
se retrouvera avec une obligation, finalement, de dialogue entre la personne
propriétaire et la municipalité pour établir si le logement peut
effectivement bénéficier d'une exemption.
Donc,
moi, ça m'apparaît comme un processus qui, effectivement, répond aux
préoccupations de... aux bonnes préoccupations de la collègue de La
Pinière puis, de l'autre côté, bien, qui, en même temps, en nous ramenant sur
l'amendement, comme vous l'avez demandé, M. le Président, nous permet aussi de
travailler à ramener un maximum de logements qui sont actuellement vacants sur
le marché locatif pour essayer de régler, ou du moins en partie, là, l'importante
crise du logement que nous vivons partout au Québec.
Le Président (M. Gagnon) : Merci,
M. le député. D'autres interventions en lien avec l'amendement? Députée
de Mille-Îles. La parole est à vous.
Mme Dufour : Oui, merci, M. le Président. Donc, je voudrais
simplement souligner, là... Bon, je pense que le collègue de Taschereau l'a
mentionné, mais l'exemple de Trois-Rivières... pas «Trois-Rivières», Vancouver,
pardon, a été soulevé autant par l'Union des municipalités du Québec que la chercheuse que le député mentionnait,
comme quoi, à 3 %, ça avait eu
un effet. Par contre, je voudrais souligner qu'à Vancouver on ne sait pas,
parce qu'il y a eu d'autres... un autre élément qui s'est mis en même temps ou
à peu près, c'est la taxe fédérale sur les propriétaires étrangers.
Donc, il est aussi possible que l'impact
qu'on a vu à Vancouver soit aussi lié à cette taxe-là, une taxe... parce qu'on
le sait, à Vancouver, il y avait
quand même beaucoup d'Asiatiques, des gens qui n'habitaient pas là, qui avaient
un logement. Et là, ça a eu une
incidence, ils parlaient de 37 % de résidents d'origine... qui habitaient
en Asie, pardon. Et donc on a... il a mentionné qu'il y avait eu une
baisse de 37 % de... en fait, du taux de logements vacants.
Mais j'aimerais
souligner, par contre, que les municipalités qui sont venues nous voir, autant
la Fédération québécoise des municipalités, l'Union des municipalités du
Québec, même la ville de Montréal, ont tous... et la ville de Laval, dans son mémoire aussi, a fait part
qu'ils sont un peu dubitatifs sur la façon qu'on va être capables d'obtenir
l'information, comme l'applicabilité de ça. Ils trouvent tous ça très, très,
très intéressant, puis je suis certaine qu'à 3 %
ils vont être encore davantage contents, mais le comment n'est pas si simple
que ça, là. Je tiens à le souligner. Et, compte tenu de la quantité
d'exceptions qu'on va discuter après, bien, j'ai mes... j'ai mes réserves sur
l'impact réel qu'on pourra voir sur... Mais on ne perd rien d'essayer, comme on
dit, là.
Évidemment,
je me dois de souligner aussi qu'il y a eu des bémols soulevés par des groupes
qui, eux, auraient préféré une
approche plutôt incitative plutôt que pénalisante. Mais, là-dessus, je crois
que, tu sais, Vancouver a démontré des
effets, mais il reste à voir si c'est réellement cette mesure-là ou la combinaison
avec la taxe fédérale sur les résidents étrangers.
Le Président (M.
Gagnon) : Merci, Mme la députée. D'autres interventions en lien avec
l'amendement du député de Taschereau? S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'amendement à l'article 500.5.1 est adopté? Adopté.
Mme la ministre,
commentaire à 500.5.2, s'il vous plaît.
Mme Dufour : ...
Le Président (M. Gagnon) : ...
Mme
Dufour : Je m'excuse, M. le Président, mais on n'a pas parlé du
500.5.1 encore. L'amendement est arrivé tout de suite.
Le Président (M. Gagnon) : ...vous
avez raison. On pourrait y revenir, s'il y a d'autres commentaires, à la suite
du 500.5.1.
Mme Dufour : Il
y en aura. Il va y en avoir quelques-uns.
Le Président (M.
Gagnon) : Pardon?
Mme Dufour : Il
va y en avoir quelques-uns.
Le Président (M.
Gagnon) : Allez-y, Mme la députée.
Mme Dufour : Donc, parfait. Alors, on a statué sur la valeur
imposable. Maintenant, on parle... il y a... je ne sais plus quel paragraphe où on dit : «Pour
l'application [...] du 2° du premier alinéa — on dit : lorsque l'unité d'évaluation
appartient à la catégorie des immeubles non résidentiels», puis là on parle de
la valeur qui doit être prise en compte. C'est...
C'est dans un... quel cas où on aurait des logements de... des logements
vacants dans des immeubles non résidentiels? J'avoue que j'ai été
surprise de voir cette distinction-là.
Le Président (M.
Gagnon) : Du côté gouvernemental, allez-y, monsieur.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Merci, M. le Président. En fait, c'est
le cas d'un immeuble mixte, donc l'immeuble
avec un commerce, par exemple, au rez-de-chaussée, des logements à l'étage.
Donc, on va se retrouver avec un immeuble qui va avoir une proportion
non résidentielle et une proportion résidentielle.
Mme Dufour : Mais, dans ce cas-là, il risque d'appartenir à la
catégorie résidentielle, parce qu'on parle d'un cas où il y a un
commerce, mais une majorité de logements. Non?
Le Président (M.
Gagnon) : Vous pouvez y aller.
M.
Nadeau-Labrecque (François) :
Donc, dans ce cas-là, cet
immeuble-là appartient à la catégorie non résidentielle. Mais on va
regarder c'est quoi le pourcentage de l'unité d'évaluation qui appartient au
non-résidentiel. Et, à partir de ce
pourcentage-là, on va regarder, au niveau de l'application des taux, quel
pourcentage du taux non résidentiel va
lui être applicable et quel pourcentage du taux résiduel va lui être
applicable. Donc, ce qu'on fait dans ce cas-ci, c'est que, s'il y a des logements vacants, on exclut
toute la portion non résidentielle parce que ça ne concerne pas les logements,
cette portion-là. Donc, on exclut cette
portion-là de la valeur de l'unité aux fins de déterminer quelle va être la
taxe applicable à ce logement-là.
Mme Dufour : OK. Et là d'ailleurs, plus loin, on parle qu'on
doit calculer la valeur, là, multipliée par le quotient obtenu par la
division du nombre de logements vacants ou sous-utilisés compris dans l'unité
par le nombre total de logements qui est...
qui est dans l'édifice. Donc là, on ne fait pas égard à la superficie. C'est...
C'est simplement le nombre de logements. Donc, admettons... Puis, dans
le cas où on aurait l'exemple... l'exemple qui était... qui était donné par la collègue de La Pinière, là, tu sais,
un duplex, là, il y a par exemple un très, très grand logement. Peut-être pas
un duplex, mais, disons, un grand
logement avec un logement plus petit au sous-sol, où... Moi, je... Moi, mon
grand-père avait ça, mais une très
grande maison. Il y avait une unité, tu sais, qui était... tu sais, c'était un
genre de trois et demie dans sa très grande maison. Là, à ce moment-là,
c'est divisé en deux mais basé sur la valeur de la totalité?
M.
Nadeau-Labrecque (François) :
Dans ce cas-ci, en fait, la règle, là... il y a quand même une règle qui vient
un peu simplifier le calcul. On ne prend pas
en compte les superficies ou les valeurs précises qui pourraient être associées
à ces logements-là. De toute façon, l'information n'existe pas au rôle à
l'égard de chacun des logements, combien il vaut
par rapport à l'unité d'évaluation. Donc là, ici, on a une règle qui vient un
peu simplifier. Donc, si, par exemple, on a quatre logements dans
l'unité, il y en a deux qui sont vacants, donc on fait une règle de trois puis
on se retrouve avec 50 % du taux.
Mme Dufour : Dans l'exemple que je donnais, dans le fond, une grande
maison dans laquelle on a un petit logement,
la valeur va être quand même substantiellement plus élevée. Et là, la taxe pour
un petit logement va être plus grande pour lui que dans un autre
bâtiment où il y aurait plusieurs logements, là.
M. Nadeau-Labrecque
(François) : Effectivement.
Mme Dufour : Je veux le souligner, parce que la façon que
c'est... c'est fait, là, c'est... c'est simple, je le comprends, mais ça
peut amener des iniquités, là. Il faut quand même le soulever.
Et là il y a aussi un élément. On
dit : «Dans le cas d'une unité qui fait partie de la classe 9 ou 10,
la valeur qui peut être prise en considération est de 0 $.» On fait
référence à quoi par «classe 9 ou 10»?
• (17 heures) •
M.
Nadeau-Labrecque (François) : En fait, classe 9 ou 10, ce sont
des classes où la proportion d'unités d'évaluation qui appartient à la
catégorie non résidentielle est très forte. Donc, on parle de... plus de
95 % de la valeur de l'unité appartient au non-résidentiel. Et, quand on
regarde les taux de taxe qui s'appliquent à l'égard de ces unités-là, on applique 100 % du taux non
résidentiel à ces unités-là. Donc, dans un cas comme ça, il n'y aurait pas...
Même si, par exemple... si on a, donc, un logement dans une unité, là,
je ne sais pas, moi, une usine où on a une espèce de logement, là, pour le veilleur de nuit ou quelque chose comme ça, il
serait... ce ne serait pas pris en considération, là, dans un cas comme
ça, là.
Mme Dufour : OK.
Dans le cas... Vous parlez des travailleurs de nuit... de nuit, par exemple,
mais il y a les travailleurs agricoles aussi. Il y a, des fois, des logements
qui sont faits pour les travailleurs agricoles, là. Il y en a chez nous à Laval. Est-ce que... Est-ce que ça, ça
rentrerait en ligne de compte? Ce serait considéré comment, dans quelle
catégorie?
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Si ce sont des logements, ils pourraient
être assujettis, là. Ce serait aux municipalités de voir est-ce que c'est un
cas de figure qu'elles voudraient exempter ou non. Mais ils pourraient être
assujettis, là, d'après ce que vous énumérez, là.
Mme Dufour : OK. Parce que, si c'est des travailleurs étrangers
qui viennent pour l'été, par exemple, là, ils seraient peut-être là moins que
180 jours, qu'on parle plus loin, là, le cas plus loin, donc ils
pourraient être catégorisés?
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Dans un cas comme ça, la municipalité
pourrait décider que la règle concernant la
vacance est plus souple. Donc, c'est pour ça que, quand on regarde le début de
l'article, quand on vient dire «définit les critères permettant de constater la
vacance ou la sous-utilisation», la municipalité doit établir ces balises-là.
Mais elle est restreinte par ce qu'on va
voir à 500.5.2. Donc, elle ne pourrait pas aller au-delà pour exiger, par
exemple, plus de 180 jours d'occupation dans le cadre de cette vacance-là.
Elle ne pourra pas demander, par exemple, qu'il y ait 200 jours
d'occupation pour que ce soit non vacant.
Mme Dufour : OK.
Donc, elle ne peut pas aller au-delà de ça. OK
Et
j'avais une dernière question. Ah oui! On parle d'hébergement touristique. On
dit : «...peut être ajouté à la valeur prise en considération en
vertu du deuxième alinéa toute partie de la valeur imposable de l'unité qui
correspond à un établissement d'hébergement touristique...» Là, est-ce qu'on
parle, par exemple, des Airbnb?
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Comment?
Mme
Dufour : Des Airbnb, ce
n'est pas... ce n'est pas là-dedans, là. Ça, ce serait plutôt bed and breakfast
ou...
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Bien, «résidence de tourisme» peut viser
plusieurs réalités, pourrait potentiellement viser des logements de type
Airbnb, là.
Mme Dufour : Mais
c'est parce qu'on... OK. Je... Oui. Mettons que ce serait Airbnb. Mais là on
dit : «Il peut être ajouté à la valeur prise en considération [...] toute
partie de la valeur imposable de l'unité qui correspond à un établissement
d'hébergement touristique», mais...
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Je pourrais vous lire la définition de
«résidence de tourisme» au sens de la
réglementation prise en vertu de la Loi sur l'hébergement touristique. Donc, on
entend par «résidence de tourisme» un
établissement autre qu'une résidence principale où est offert de l'hébergement
en appartement, maison ou chalet meublé.
Mme Dufour : OK. Mais ce que j'essaie de comprendre, c'est
pourquoi qu'on calcule, dans la valeur imposable pour la taxe, la portion qui
est résidence de tourisme. Tu sais, si elle est occupée pour des tourismes...
des touristes, pourquoi on la calcule dans la valeur?
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Si
vous regardez bien, au début de l'alinéa, on dit : «Il peut être
ajouté...» Donc là ça va être la municipalité qui va faire le choix.
Mme Dufour : Pourquoi qu'on donne le choix? Tu sais, c'est...
Mon questionnement est là. Pourquoi on donne le choix?
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Tout dépendant de la réalité de la
municipalité... La municipalité, encore là,
si on revient au début de l'article, c'est elle qui va déterminer c'est quoi,
les types de logements qu'elle souhaite viser par cette taxe-là et...
Le Président (M. Gagnon) : D'autres
interventions? Mme la députée.
Mme
Caron : Oui. Qu'est-ce qui arriverait, par exemple, avec
un complexe d'appartements, de condos locatifs dans un centre de ski qui n'est pas utilisé à l'année? Est-ce qu'il
serait taxé pour une partie de l'année, genre pendant l'été, toute la
saison hors ski?
M. Nadeau-Labrecque (François) : Ça
va être à la discrétion de la municipalité, là, de voir, là.
Mme Caron : Mais elle pourrait le
faire?
M. Nadeau-Labrecque (François) : Oui.
Le Président (M. Gagnon) : D'autres
interventions?
M. Savoie
(Jocelyn) : Juste pour vous préciser, si le complexe opère en
vertu d'un permis hôtelier, il ne sera pas concerné par la mesure. S'il
opère sans permis hôtelier, là, il va être...
Mme Caron : OK.
Mme Laforest : ...
M. Savoie (Jocelyn) : Puis vous avez
le droit à votre résidence secondaire.
Des voix : ...
M. Savoie (Jocelyn) : Oui. Vous ne
pouvez pas en avoir deux dans la même ville.
M. Grandmont : ...
Le Président (M. Gagnon) : Le député
de Taschereau voulait intervenir, mais la parole est à la députée de La
Pinière, toujours.
Mme
Caron : Donc, je pourrais...
je peux avoir une maison à Brossard, je pourrais avoir un condo... résidence secondaire,
admettons, dans un centre de ski, et puis j'y vais pendant la saison de ski, le
reste de l'année, ce n'est pas considéré
comme un logement vacant taxable au sens de la loi parce que c'est ma résidence
secondaire et j'y vais quand je veux, finalement.
M. Savoie (Jocelyn) : C'est ça.
Mme Caron : Merci.
Le Président (M. Gagnon) : D'autres
interventions? Député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui. Merci, M. le Président. J'aurais juste besoin
d'éclaircissements, là, pour un élément, là, que la FQM nous avait... la Fédération
québécoise des municipalités nous
avait apporté dans son mémoire, en page 6, dans le bas, elle disait, la fédération : «Le projet de loi prévoit
que la municipalité devra définir par règlement les critères permettant
de constater la vacance ou la sous-utilisation d'un logement.» On en a parlé
tantôt, là, c'est pas mal ce qu'on... la
base de notre discussion tout à l'heure. Elle dit : «Cette information
n'est pas connue au niveau de l'évaluation foncière dans une grande proportion des dossiers. En effet, il n'existe
aucune information à cet égard pour les immeubles de trois logements et moins.
Les municipalités devront développer un mécanisme pour trouver l'information.»
Donc,
juste... juste qu'on clarifie ça, là. Est-ce que les mécanismes qui sont prévus
actuellement à mettre en place vont
permettre de répondre à cet enjeu-là? Ce qu'il semblerait, selon la
fédération... qu'il y a un manque d'information, selon les outils qu'ils
ont actuellement.
Mme Laforest : Bien, c'est parce que
la Fédération québécoise des municipalités peuvent se donner des outils, là, avec l'autodéclaration. C'est parce
que, là, c'est nouveau, cette mesure-là. C'est sûr que leur affirmation, oui,
c'est vrai, mais on vient d'ajouter cette
taxation-là des logements vacants. Donc, moi, je ne suis pas inquiète, là,
qu'elle va trouver un mécanisme, et ça va se faire.
M. Grandmont : Parfait. Puis donc
j'imagine aussi que, dans les guides... Parce que les guides, c'est aussi des
outils...
Mme Laforest : Ce sera indiqué
aussi.
M.
Grandmont : Ce sera indiqué,
puis il y aura déjà des exemples de formulaires qui peuvent être développés.
Parce que je pense qu'il faut avoir la préoccupation qu'effectivement, là, les
petites municipalités ont besoin d'avoir un peu plus de
clé en main, des fois, là, que les grandes municipalités qui ont les moyens de
développer leurs propres outils, évidemment. Je pense, ce serait intéressant
d'avoir effectivement des outils de base pour être capable de...
Mme Laforest : Bien, je ne suis pas
inquiète du tout que la FQM va trouver un moyen, là, rapidement.
M. Grandmont : Bien,
surtout si vous leur donnez, là, des clés pour y arriver, là. Je pense que ça,
ça va être très apprécié de leur part puis ça serait très utile.
Mme Laforest : Ah oui! Tout à fait.
Le Président (M. Gagnon) : Mme la
députée de Mille-Îles, interventions?
Mme Dufour : OK. Oui, un règlement
pro forma venant de... tu sais, de la fédération québécoise pourrait certainement aider la rédaction, mais ça reste
qu'ils sont venus nous mentionner, la Fédération
québécoise des municipalités, dire :
Bien, on ne sait pas comment qu'on va l'appliquer, on n'a pas cette
information-là. Et je me demandais, quand on a mis en place... puis je ne sais pas c'est quoi, la distinction, comment
Vancouver a l'information, puis nous... les villes ne semblent pas certaines de l'avoir sur la
vacance ou pas. Comment c'est applicable? Tu sais, c'est vraiment... c'est une
question globale parce qu'on gère plein d'exceptions, mais, au bout du compte,
comment c'est vraiment applicable? Tout le monde peut bien prétendre qu'ils
sont une exception, à un moment donné, avec la série d'exceptions, puis comment
ils vont savoir si c'est vrai ou pas vrai, tu sais?
Mme Laforest : Je ne suis pas
inquiète du tout, là. Je ne suis pas inquiète du tout. C'est sûr que c'est
nouveau, mais... C'est sûr que c'est nouveau, mais il faut absolument que la
FQM aussi... Comme à Vancouver, il va y avoir une première fois, puis ça va se
faire.
Mme Dufour : Mais comment ils vont
l'avoir, l'information? Puis, tu sais, il y a...
Mme Laforest : Bien, ils ont tous
des adresses sur le territoire, là. Ça peut se faire très bien.
Mme
Dufour : Oui, mais savoir s'il y a quelqu'un dedans puis
une autre... puis pas quelqu'un, c'est autre chose, là.
Mme
Laforest : Bien, si la FQM... si une certaine petite ville ne
veut pas taxer le logement vacant, elle ne le fera pas, puis c'est elle la pire, parce qu'il va y
avoir des pertes de revenus. Mais ça va se faire, je ne suis pas inquiète du
tout, du tout.
Mme Dufour : OK. Mais la question,
c'est : Comment ils peuvent savoir que c'est vacant? Ça demande des inspecteurs qui doivent aller voir. Y a-tu
quelqu'un dedans ou il n'y a pas quelqu'un dedans? Tu sais, c'est ça, la
réalité, là.
• (17 h 10) •
Mme
Laforest : Mais c'est comme on disait tantôt au député de
Taschereau, ça va être un système d'autodéclaration,
là. Puis il y a des inspecteurs aussi, là. On parle des plus petites villes,
mais il y a des inspecteurs dans
les autres villes, là.
Mme Dufour : D'autodéclaration pour
s'exclure, pas d'autodéclaration pour dire : Je veux être taxé.
Mme
Laforest : Non, mais il y a des inspecteurs dans les
municipalités, là. Ça va se faire aussi avec les inspecteurs.
Mme Dufour : Oui, mais les
inspecteurs, ils se déplacent sur plainte. Les inspecteurs... Tu sais, à Laval
dans le temps, on avait 13 inspecteurs
pour l'ensemble du territoire. Ils ne vont pas regarder chacun des logements
puis dire : Y a-tu quelqu'un à soir? Y a-tu quelqu'un demain? Ce
n'est pas de même que ça marche, là. Ça fait que comment c'est applicable? Je ne sais pas comment Vancouver
le fait. J'imagine qu'on l'a regardé, le modèle, là, pour mettre ça en place.
Comment Vancouver sait s'il y a une vacance ou pas?
M. Savoie
(Jocelyn) : En fait, c'est comme dans les autres villes,
comment ça a été fait, c'est par un formulaire d'autodéclaration. Les personnes
qui ont des loyers vont devoir déterminer... vont vouloir déclarer s'il est
loué ou pas loué, puis c'est comme ça
que ça fonctionne dans les autres villes. Puis les résultats atteints à
Vancouver l'ont été notamment par cette méthode-là.
Mme
Dufour : Juste... Vous dites : Des personnes qui ont
des loyers, mais là on parle de gens qui ne le mettent pas à louer, donc
ils n'ont pas de loyer. Tu sais, ils ne déclarent pas le relevé 31 parce
qu'ils ne le louent pas.
M. Savoie (Jocelyn) : Oui, mais ils
ont... Vous avez toutes vos déclarations, là. Quand vous êtes propriétaire d'un immeuble multilogements, là, vous allez
déclarer tous ceux qui sont loués et pas loués puis, quand vous avez une
résidence, vous allez déclarer toutes vos résidences. Si vous avez une
résidence secondaire, vous allez dire : C'est ma résidence secondaire,
parce que ça ne vous tente pas d'avoir la taxe de 3 %, puis la ville va
traiter tout ça.
Mme Dufour : Mais
c'est ça. Mais ça, on le fait dans le relevé 31 quand on envoie ça à
Revenu Québec, mais... Puis d'ailleurs je
pense qu'il y a deux ou trois groupes qui disaient : Bien, est-ce qu'il va
y avoir une coordination avec Revenu Québec pour avoir l'information?
M. Savoie
(Jocelyn) : Là, on parle d'une déclaration à la municipalité.
Le relevé 31 à Revenu Québec est traité par Revenu Québec. C'est des
données fiscales qui ne peuvent pas être partagées parce que ce sont des
données fiscales.
Mme Dufour : OK. Donc, il pourrait,
d'un bord, remplir le relevé 31, dire : J'ai 10 logements à
louer puis, de l'autre bord, dire :
J'ai... tu sais, d'un... puis, de l'autre bord, dire : Bien, je n'en ai
pas, tu sais. Tu sais, je veux dire, on ne le saura pas, dans le fond,
là, ça va être... On espère qu'il dise... La bonne foi, là.
Mme
Laforest : Bien, en fait, si la personne ne remplit pas le
formulaire, c'est sûr que ça va être considéré comme vacant, là...
Mme Dufour : Oui, mais l'enjeu,
c'est qu'on ne saura pas si, quand il est rempli...
Mme Laforest : ...puis là il va y
avoir un inspecteur qui va faire son travail.
Mme
Dufour : ...l'information est bien remplie. Mais ce n'est
pas vrai, elle n'est pas... il n'y a pas une ville qui va envoyer des
inspecteurs voir dans tous les logements si la déclaration est bien remplie,
là.
Mme
Laforest : Non, mais, s'il n'y a pas le formulaire complété,
donc c'est calculé comme une vacance, donc il va y avoir des pénalités.
Mme Dufour : Oui. Mais, s'il est
rempli pour créer une exception, l'inspecteur ne va pas aller voir si c'est vrai ou pas, là, ça n'arrivera pas, là, ils n'ont
pas le volume pour ça, là. Ça coûte cher, des inspecteurs, là. Ils n'ont pas le
volume pour ça, là.
Le Président (M. Gagnon) : Député de
Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Je ne connais
pas beaucoup... Je ne connais pas très bien la loi sur l'impôt, je fais mon
rapport annuel comme tout le monde, mais, à part ça, là, les fondements, là,
pas tant que ça. Mais on me dit, là, qu'il y
a un formulaire, le formulaire 31, dans lequel, normalement, on déclare
les logements qu'on possède. S'il y a un zéro d'écrit à la ligne, alors qu'on possède un logement, est-ce qu'on n'est
peut-être pas en train de dire finalement qu'on a un logement, il est inoccupé,
auquel cas il faudrait juste s'assurer qu'au Revenu puis les municipalités il y
ait une connexion qui se fasse pour être capable de faire un arrimage,
une communication? C'est une question que je vous pose, là.
M. Savoie (Jocelyn) : Il n'est pas
possible de faire ce partage-là d'information en vertu des lois qui régissent
Revenu Québec. Les revenus... Les informations fiscales qui sont perçues,
colligées par Revenu Québec servent aux fins
de Revenu Québec, puis, pour les partager, même à l'intérieur du gouvernement,
il y a un ensemble de règles complexes pour encadrer tout ça. Ça fait
que de le partager avec un tiers n'est pas possible à ce stade-ci.
M. Grandmont : C'est absolument
impossible. OK.
M. Savoie (Jocelyn) : Ce n'est pas
possible.
Le Président (M. Gagnon) : D'autres
interventions? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci.
Donc, je voudrais juste souligner que la ville de Montréal demandait de prévoir — donc,
un amendement — que
les municipalités disposent du pouvoir de conclure avec une autre personne, y
compris les ministères et organismes concernés, une entente prévoyant le
partage et le traitement d'informations ou de données nécessaires à
l'imposition de la taxe. Visiblement, là, ils ne pensent pas qu'avec
l'information qu'ils ont actuellement ils sont capables d'aller la chercher
puis, tu sais, vraiment, ils le mentionnent, là, que... Puis, quand on leur a
posé la question, ils n'étaient pas
convaincus. Puis la Fédération
québécoise des municipalités, bien,
elle, carrément, dit : On ne le sait
pas, on ne sait pas comment on va aller chercher ça. Donc, il y a un enjeu, là,
sur comment aller capter les données. Ça, c'est certain.
Le
Président (M. Gagnon) : M. le sous-ministre? Non? Pas d'autre question? Je
vois le député de Taschereau, toujours
une question?
M.
Grandmont : Non, mais, je veux dire, si ma collègue de Mille-Îles,
là, elle pense qu'on ne sera pas capable d'avoir l'information, là, du
côté des municipalités, moi, je l'enjoindrais à supporter l'idée, là, avec moi,
là. C'est peut-être déjà le cas, cela dit,
je ne connais pas les positions historiques, là, du Parti libéral, mais d'avoir
un registre des loyers qui nous
permettrait d'avoir l'information, si on avait un registre comme, actuellement,
est proposé par l'organisme
Vivre en ville, bien, on aurait effectivement accès à l'information pour être
capable de savoir non seulement comment les anciens locataires payaient,
mais aussi si les logements étaient occupés ou non, là.
Le Président (M.
Gagnon) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Mille-Îles,
la parole est à vous.
Mme Dufour : Oui,
juste dire, le registre des loyers ne va pas répondre à l'enjeu des logements
vacants, c'est ceux qui sont loués, mais
l'enjeu, c'est qu'on essaie de déterminer lesquels ne sont pas loués. Donc, on
ne remplit pas de relevé 31 si
on... il n'est pas loué, le logement, donc ça ne répondra pas à la
problématique principale de remettre des logements sur le marché. S'ils
ne pas loués, ils ne seront pas dans le registre des loyers. Puis, en plus...
Le Président (M.
Gagnon) : De manière constructive, on s'éloigne un petit peu...
Mme Dufour : Oui,
tout à fait.
Le Président (M.
Gagnon) : ...de 500.5.1.
Mme Dufour : Tout
à fait, mais il reste qu'il y a un enjeu d'établir comment on va pouvoir
déterminer qu'il est vacant, le logement. Ça, je ne pense pas qu'on a
100 % de la réponse en ce moment.
Le Président (M. Gagnon) : D'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder...
Non, c'est vrai, il n'y a pas de... pas de
mise aux voix. Alors, nous allons passer à 500.5.2. Mme la ministre, les
commentaires, s'il vous plaît.
Mme
Laforest : Oui. L'article 500.5.2 prévoirait certaines
présomptions à l'égard des notions de vacance et de sous-utilisation d'un logement, lesquelles empêcheraient une
municipalité de considérer un logement comme vacant ou sous-utilisé, notamment
dès qu'il est occupé au moins 180 jours par an par son propriétaire, par
l'un de ses proches ou dans le cadre d'un bail de cette durée par un
autre occupant.
Le
deuxième alinéa de l'article 505.5.2 prévoirait diverses présomptions
relatives à des situations qui permettraient d'atteindre cette période
d'occupation de 180 jours par an, et ce, malgré la vacance réelle du
logement, comme dans le cas où il est
applicable un avis d'évacuation du logement ou un motif de santé empêchant
quelqu'un d'occuper sa résidence principale.
Alors,
ici, on vient expliquer les notions de vacance, et c'est important aussi, dans
la loi, d'ajouter 180 jours pour les gens qui sont six mois par
année à l'extérieur du Québec. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Gagnon) : Merci, Mme la ministre. Des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci,
M. le Président. J'aurais une question, d'abord, pour le bail d'une durée d'au
moins 180 jours. Est-ce qu'on a envisagé l'option de... comment je
pourrais dire ça, s'il y a deux baux qui cumulent plus de 180 jours, mais qui ne sont pas d'une durée
de 180 jours. On prenait l'exemple, là, de quelqu'un qui aurait une
résidence et qui irait, par exemple, l'hiver, skier, l'été, au lac, mais qu'au
printemps il la loue, à l'hiver... à l'automne, il la loue, cumulativement, il a deux baux qui font
180 jours ou plus, mais que, dans la totalité, ce n'est pas un bail de
180 jours.
M. Savoie
(Jocelyn) : ...d'endroit où elle habite, puis le reste du temps, elle
le loue?
Mme Dufour : Non.
Bien, une personne qui aurait plusieurs propriétés, qui dirait : Bien,
moi, là, dans cette propriété-là, je la
loue. Tu sais, il peut louer sur 180 jours, un bail de 180 jours,
mais est-ce que ça pourrait être deux baux qui font ensemble une durée
de 180 jours?
Mme
Laforest : Mais je vous ramène à l'article 500.5.2. Vous avez...
Mme Dufour : C'est
là, exactement là.
Mme Laforest :
Oui. Vous avez un exemple. Puis
l'article 500.5.2 dit justement à la municipalité d'expliquer, de
prévoir les notions de vacance et prévoir les sous-utilisations d'un logement.
Donc, les municipalités vont le prévoir, vont
le déterminer. Mais là vous avez un exemple. Un, nous... un est là,
175 jours, l'autre, 169 jours. Il y a tellement de cas d'exception
puis des cas différents, mais la municipalité doit prévoir toutes ces
notions-là. C'est pour ça que l'article 500 le dit.
Mme Dufour : Mais l'article 500.5.2, si je ne me trompe
pas, là, c'est ce que la municipalité ne pourra pas taxer.
Mme
Laforest : C'est certain.
Mme Dufour : Ce n'est pas ce qu'elle
va pouvoir exempter. Ça, c'est ce qu'elle est obligée d'exempter, n'est-ce pas?
Mais on parle d'un bail d'une durée de 180 jours. On ne dit pas :
Qu'il soit avec des baux loués d'au moins 180 jours. Comprenez-vous ce que
j'essaie de dire? Je veux juste savoir si on avait pensé à cette option-là...
M.
Savoie (Jocelyn) : Si vous relisez la...
Mme
Laforest : ...
M. Savoie
(Jocelyn) : Ah! excusez-moi.
Mme Laforest :
Non, allez-y. C'est parce qu'on ne parle pas du bail, ici.
M. Savoie
(Jocelyn) : Si vous relisez l'article, on ne fait pas référence à un
bail.
Mme Dufour : Bien, c'est écrit : «...d'un bail d'une durée
d'au moins 180 jours, y compris une sous-location.»
M. Savoie
(Jocelyn) : Si vous lisez 500.5.2 : «Pour l'application de
l'article 500.5.1, n'est pas vacant ni sous-utilisé le logement occupé
pendant un minimum de 180 jours par an...
Mme Dufour : Oui,
la dernière ligne.
M. Savoie
(Jocelyn) : ...par son propriétaire...»
• (17 h 20) •
Mme Dufour : Oui,
descendez.
M. Savoie
(Jocelyn) : ...
Mme Dufour : «...ou
par un autre occupant en raison...»
M. Savoie
(Jocelyn) : C'est un bail d'au moins 180 jours. Bien, c'est ça,
ils veulent en bas de 180 jours.
Mme Dufour : Ou
par un autre...
M. Savoie
(Jocelyn) : À ce moment-là, la municipalité, si elle ne veut pas le
taxer, elle le prévoira dans son règlement. Non, mais on prévoit les cas
généraux, le reste va lui revenir, là.
Mme Dufour : OK.
Donc, vous ne l'avez pas considéré. C'est ça, la réponse à ma question.
Mme Laforest :
Bien oui, on a considéré que la
personne... que le logement n'est pas là pendant... la personne n'est pas là pendant six mois. C'est la
municipalité qui ne taxera pas parce que la personne n'est pas là six mois.
C'est ça qu'on vient prévoir dans les notions de vacance.
Mme Dufour : Oui,
mais l'option du deux fois trois mois, ce n'est pas équivalent à un six mois en
ligne. C'est juste ça que je souligne. Ici, on parle, dans ce dernier cas, d'un
bail d'une durée d'au moins 180 jours. Tu sais, un bail de quatre mois... un bail de quatre mois, ça fait huit mois,
c'est beaucoup plus que 180 jours, mais ce n'est pas un bail d'une
durée d'au moins 180 jours.
Mme
Laforest : Ça pourrait arriver, mais la municipalité va le prévoir
dans ses... dans son règlement.
Mme Dufour : C'est
ça. Ça fait qu'on ne va pas l'inclure dans...
Mme Laforest :
Oui, exactement.
Mme Dufour : C'est
ce que je comprends.
Le Président (M. Gagnon) : D'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, Mme la ministre, je vous
amènerais à 500.5.3 pour les commentaires.
Mme Dufour :
...
Le Président (M.
Gagnon) : Oui?
Mme Dufour : Je
vais faire mon commentaire de ce matin, là. On va y aller... c'est quand même
un très long article, là, on va y aller un à la fois, s'il vous plaît, là.
Le Président (M. Gagnon) :
C'est ce que je fais, on s'en va à 500.5.3.
Mme
Dufour : Oui, oui, bien, c'est ça. Non, mais là
l'article 500.5.2, là, il y a à peu près une page, OK? Donc, j'ai
d'autres questions.
Le Président (M.
Gagnon) : Ah! il n'y a pas de problème. Je l'ai demandé, Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Parfait.
Le
Président (M. Gagnon) : Simplement me faire signe, puis il n'y a aucun
problème. Vous voulez qu'on revienne à 500.5.2?
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M. Gagnon) : Levez la
main, vous aurez la parole avec le temps qui vous est alloué.
Mme Dufour : Excellent.
Le Président (M. Gagnon) : Aucun
problème.
Mme Dufour : Bon, parfait. Alors,
maintenant, on a aussi... on parle... on a parlé, tout à l'heure, des raisons
de santé : «3° pendant les 24 mois qui suivent le décès de son
propriétaire [...] ou celui d'une personne avec qui le propriétaire avait un
lien de parenté, d'alliance — ici, j'essayais de comprendre, tu sais,
dans le fond — lorsqu'il
s'agissait de la résidence principale de cette personne.» Là, je ne comprends
pas pourquoi on est en train de parler de quelqu'un
d'autre avec qui on a un lien de parenté. Est-ce qu'on peut m'expliquer le
troisième cas, là, «pendant les 24 mois qui suivent le décès de son
propriétaire [...] ou celui [de la] personne»? C'est celui-là que j'essaie de
comprendre.
Le Président (M. Gagnon) : Des
interventions?
Mme Dufour : Est-ce qu'on peut
m'expliquer?
Des voix : ...
Mme Dufour : Je voudrais juste
comprendre à quoi qu'on fait...
Une voix : ...
Mme Dufour : Oui, un cas pour
l'illustrer, parce que j'avoue que je ne le comprenais pas.
Des voix : ...
Mme
Laforest : En fait, c'est, si la personne décède, on ne
commencera pas à taxer ou... son conjoint ou un proche, on ne le taxera
pas...
Mme
Dufour : Mais ça, c'est le premier cas. Mais là on est dans
«ou celui d'une personne avec qui le propriétaire avait un lien de
parenté».
Une voix : Par alliance?
Mme Dufour : Par alliance ou d'un
conjoint?
Des voix : ...
Mme
Dufour : Est-ce qu'il fallait qu'ils résident ensemble?
Est-ce que c'est ça qu'on parle, c'est des gens qui résident ensemble?
Des voix : ...
Le
Président (M. Gagnon) : Du côté gouvernemental, est-ce que quelqu'un veut
répondre? Vous pouvez y aller.
M. Nadeau-Labrecque (François) : Oui.
Merci, M. le Président. En fait, il s'agit ici, là, de gens qui ont un lien
avec le propriétaire et qui occupent, par exemple, un des logements dans le
bloc-appartements du propriétaire, mais pour lequel il n'y a pas nécessairement
de bail. Donc, c'est le propriétaire qui laisse l'accès à ce logement-là à une personne avec qui il a un lien, que ce soit qu'il
y ait un lien matrimonial, que ce soit un conjoint de fait, que ce soit un proche aidant. Donc, ce sont des notions, en
fait, où on veut éviter, en fait, qu'il puisse y avoir une forme de
discrimination sur le lien qui unit la personne avec le propriétaire.
Mme Dufour : OK, Ça fait que ce
n'est pas... Parce que, quand je l'ai lu, j'essayais de comprendre. Je me disais : Bien, un couple, par exemple, qui
aurait deux propriétés, un décède, l'autre habite dans l'autre propriété, ça
n'a pas... c'est
ça, ça n'a pas d'impact, là, pour... C'est vraiment... on parle de quelqu'un
qui habite dans la propriété où le propriétaire est décédé puis qui avait un
lien avec cette personne-là, mais qui n'avait pas de bail. C'est bien compris,
là?
M. Nadeau-Labrecque (François) : Exact.
Mme Dufour : OK, parfait. Je vais
laisser ma collègue, puis, après ça, j'aurai d'autres questions.
Le Président (M. Gagnon) : Je passe
la parole à votre collègue de La Pinière. La parole est à vous, Mme la députée.
Mme Caron : Merci. Donc, juste pour
ma propre compréhension. Donc, une personne aînée, par exemple, a un proche
aidant. L'aîné est... ou l'aidé, la personne aidée est propriétaire de
l'immeuble, il y a un proche aidant qui habite chez elle. Quand la personne
aidée décède, si le proche aidant retourne chez lui, bien, pendant 24 mois
après le décès de la personne aidée, il n'y
aura pas... il ne peut pas y avoir de taxes de logement vacant. C'est ça que je
comprends. C'est bien ça? OK.
Puis ça m'amène... Je ne sais pas si on l'a
ailleurs. Admettons que je décide de mettre ma maison en vente puis je vais...
j'habite ailleurs puis que, pour une raison ou une autre, là, c'est rare ces
jours-ci, mais que ça prend cinq mois avant de vendre la maison, est-ce que je
vais avoir une surtaxe parce qu'elle est vacante, oui, pendant les cinq mois où
elle est en vente?
M. Savoie (Jocelyn) : ...une
résidence secondaire.
Mme Caron : C'est considéré comme
une résidence... Mais, si c'est...
M. Savoie (Jocelyn) : Bien, vous
n'habitez plus dedans, vous êtes rendue dans l'autre.
Mme Caron : Non, mais admettons
que... Bien, exemple, j'habite... j'ai une maison à Brossard. Je décide que je vais venir... je suis députée, que je vais
avoir un condo à Québec puis je vais rester à Québec tout le temps, alors
je décide que ma maison, qui est ma
résidence principale, je la vends. Est-ce que, pendant le temps de la... que ça
prend pour vendre à cause que...
Mme Laforest : Bien non.
Mme Caron : Bon, bien, c'est ça.
Mme Laforest : ...
Mme Caron : Bien, c'est ça, mais
est-ce que ça dit quelque part que, si la maison est en vente pendant un
certain temps, elle est exemptée de la taxe?
M. Savoie (Jocelyn) : C'est votre
résidence principale.
Mme Caron : Oui.
M. Savoie (Jocelyn) : C'est votre
résidence principale.
Mme Caron : OK. Mais là on considère
que ça ne l'est plus.
M. Savoie (Jocelyn) : Si vous
changez votre résidence principale, l'autre résidence devient votre résidence secondaire. Vous la déclarez comme résidence
secondaire. Vous avez droit à une résidence secondaire. Donc là... C'est simple
de même.
Mme Caron : OK.
M. Savoie (Jocelyn) : Bien, simple,
je comprends.
Mme
Caron : Oui, je comprends ce que vous dites. Ce qui veut
dire que... puis là, bien, il va y avoir tout un... tout plein de répercussions
à ce moment-là sur le gain en capital, et tout ça, de ce qui était ma résidence
principale.
Une voix : ...
Mme Caron : Non, je sais qu'on ne
parle pas de ça, mais...
Mme Laforest : C'est vraiment hors
sujet.
Le
Président (M. Gagnon) : Je vous invite à respecter les droits de
parole. Mme la députée de La Pinière, est-ce
que vous aviez terminé? Oui. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la
députée de Mille-Îles, vous avez une question?
Mme Dufour : Oui. Je comprends qu'on ne parle pas de fiscalité,
mais il faut être bien... Tu sais, on est conscient que, dans le fond, il y a
une définition de résidence secondaire qui va s'appliquer au niveau de la
municipalité puis de son règlement, mais, au niveau fiscal, ça va être autre
chose. C'est ce que je comprends. M. Savoie n'a pas l'air d'être
sûr.
Le Président (M.
Gagnon) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Il n'y a pas
d'autre intervention.
Mme Dufour : OK.
Je comprends que je n'ai pas de réponse, là.
Le Président (M.
Gagnon) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec
l'article 500.5.2?
Mme Dufour : Oui.
Je m'excuse.
Le Président (M.
Gagnon) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : J'avais
oublié une petite chose. Ici, on dit : Pendant... Dans le fond, toute la
période où il est destiné à être utilisé en
tant que résidence secondaire par son propriétaire et qu'il n'est pas offert en
location à un touriste au sens de la
Loi sur l'hébergement touristique... J'essayais juste de saisir. Dans le cas où
il est offert en location à un touriste,
là il pourrait devenir admissible, si c'est... Parce que... En fait, c'est ça,
j'essayais de comprendre, puis ça revenait, je pense, à la question précédente, là, que j'avais posée. S'il est offert
en location à un touriste, il est utilisé, en quelque sorte? C'est le
paragraphe 5°, oui, je m'excuse.
Le Président (M.
Gagnon) : Des interventions du côté gouvernemental?
Mme Dufour : Bien,
je veux une réponse, là.
M. Savoie (Jocelyn) : Bien, c'est ça, ça
revient à votre question précédente. C'est que, s'il est offert... si vous
l'offrez en résidence de tourisme, ce n'est pas votre résidence, vous ne
l'utilisez plus comme votre résidence. Il devient donc admissible s'il n'est
pas habité. L'idée, c'est de capter des logements vacants. Si vous prenez votre
résidence, puis vous la mettez en résidence de tourisme, puis vous...
elle est vacante, bien, elle va passer sous la taxe.
Mme Dufour : OK.
Donc, on va aller chercher peut-être du Airbnb là-dedans.
M. Savoie (Jocelyn) : Non, mais c'est sûr, on
va chercher le Airbnb là-dedans. C'est l'objectif, là. Vous n'allez pas
attraper les hôteliers...
Mme Dufour : Non,
non, non...
M. Savoie (Jocelyn) : ...mais vous allez
attrapez tous ceux qui font du Airbnb. La mesure sert à faire en sorte que, si
quelqu'un a une résidence dans laquelle il fait du Airbnb, il va être ramassé.
Mais ce n'est pas le seul objectif...
Mme
Laforest : C'est un des objectifs...
M. Savoie
(Jocelyn) : ...mais ça en est un.
Mme
Laforest : ...mais la base, là... Bien là, c'est important, d'abord, de
l'expliquer.
Mme Dufour : Bien
oui. Moi, je ne l'avais pas saisi du tout, là.
Mme
Laforest : Les premiers exemples qu'on a eus quand on a fait ça,
c'est... Je vous donne l'exemple. Aux Îles-de-la-Madeleine, on loue des maisons
trois mois, quatre mois, et, le restant de l'année, elles sont vacantes. Donc, on loue les maisons très, très cher pour la
saison touristique, et le reste les logements ne sont pas utilisés ou les
maisons ne sont pas utilisées. Donc, c'est sûr qu'il faut aller chercher
aussi ces gens-là, donc c'est pour ça que le 180 jours est quand même
important à ce moment-ci.
Mme Dufour : OK,
je le comprends, je le saisis. Puis, effectivement, c'est majeur, ça. Ça, ça va
permettre, effectivement, d'aller chercher...
Mme
Laforest : Bien, câline, on vient de toucher un bon point. C'est un
bon article.
Mme Dufour : C'est le point le plus
important de ça, quant à moi. Ça fait que, dans le fond, c'est ça, si... Parce qu'il dit: «[Qui] n'est pas offert en
location à un touriste au sens de la Loi sur l'hébergement touristique.» Donc s'il est offert en location et... Puis là, tu sais, tout à
l'heure, il avait donné la définition, dans le fond. Là, vous dites : Pas
les hôteliers, mais tout ce qui est... Tu sais, on parlait... l'exemple, un
condo dans le Nord, qui est en Airbnb constant, lui, il serait... il
pourrait être capté là-dedans, là.
• (17 h 30) •
M. Savoie
(Jocelyn) : ...et, rappelez vous, les mesures, dans le dernier projet
de loi, visaient à encadrer l'hébergement de courte durée, puis il faut qu'ils
mentionnent l'info à Tourisme Québec.
Mme Dufour : Oui,
oui. OK, parfait. Ah! bien, ça, c'est majeur. À ce moment-là... Vous parliez
des maisons, là, aux Îles-de-la-Madeleine, ça fait qu'il faut que ce soit
connu, là, qu'ils soient en location, mais, tu sais, ceux-là, ils vont être capables, là, de l'identifier plus facilement,
là, c'est souvent annoncé sur les sites, et tout ça. OK. Bien, c'est majeur. OK. Puis là ils vont payer,
dans le fond, de l'impôt et, en plus, cette taxe-là. C'est ce que je comprends,
là. OK. Oui, ça, c'est vraiment bon.
Le Président (M.
Gagnon) : D'autres interventions? M. le député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui. Sur le cinquième paragraphe, là, aussi, là, sur «la
location à un touriste au sens de la Loi sur
l'hébergement touristique», je veux juste bien comprendre comment ça va se
déployer. Dans le fond, pendant la période où l'immeuble... pas l'immeuble, le
logement serait loué, dans le fond, il y a un taux de taxation qui s'applique puis,
à partir du moment où il n'est pas loué, il y a un autre taux de taxation qui
s'applique? Non? Peut-être juste m'expliquer
ça.
Mme Laforest :
Non, c'est la taxe sur le
logement vacant. L'exemple des Îles, il n'est pas loué plus de 80 jours...
M.
Grandmont : 180.
Mme
Laforest : ...180 jours, automatiquement, il est surtaxé.
M.
Grandmont : Pour toute la durée?
Mme
Laforest : Pour toute l'année.
M.
Grandmont : Pour toute l'année. Parfait, excellent. Donc, oui, bien,
moi aussi, je n'avais pas perçu, effectivement, aussi, là, qu'on avait une
poigne, là, pour, justement, travailler sur l'hébergement touristique, disons,
collaboratif, je le mets entre gros guillemets. Bien, parfait, excellent. Bien,
je trouve intéressant cet ajout-là... en fait, cet article-là, là, au projet de
loi. On a fait beaucoup de discussions, là, avec votre collègue au Tourisme,
là, sur le projet de loi n° 25, puis je suis content de voir qu'on vient, à travers un autre projet
de loi, renforcer les mesures, serrer la vis, on peut le dire comme ça.
Mme
Laforest : On vient serrer la vis, oui.
M.
Grandmont : Effectivement. Puis l'exemple que vous prenez, des Îles-de-la-Madeleine,
est un excellent exemple. Donc, évidemment, on ne peut que s'en réjouir.
Mme
Laforest : En fait, c'est ça, c'est des logements qui sont
sous-utilisés.
M.
Grandmont : Oui, absolument, tout à fait. Puis on sait, par ailleurs,
que... Puis je reprends mon exemple de Baie-Saint-Paul, mais il y a de la... il
y a des... il y a, probablement dans d'autres régions du Québec où ça va être très utile. Il y avait des articles qui sont
sortis, il y a quelques mois déjà, mais... où la ville de Baie-Saint-Paul a de
la misère à attirer les industries, a de la misère à juste loger la
main-d'oeuvre, qui, par ailleurs, souvent, travaille dans l'industrie touristique, ce qui est un peu paradoxal, là,
mais... justement, parce qu'on a beaucoup de logements qui ne sont pas rendus
disponibles. Donc là, je comprends qu'on
vient donner une réponse à Baie-Saint-Paul, Tremblant, les Îles-de-la-Madeleine...
Mme
Laforest : Tout à fait.
M. Grandmont :
...nommez-les, là, les villes qui
vivent beaucoup de tourisme. On vient redonner des logements ou, en tout
cas, inciter à louer des logements...
Mme
Laforest : Exactement.
M.
Grandmont : ...à des résidents ou à des travailleurs, des étudiants,
etc. Intéressant. Merci.
Le Président (M.
Gagnon) : Députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Peut-être juste valider. Là, on a... si on a une
résidence secondaire, dans le fond, mais qu'on la loue, mettons, une fin de
semaine par-ci par-là, ça va automatiquement s'appliquer pour l'ensemble de
l'année? Tu sais, si on la loue Airbnb de temps en temps, est-ce que ce serait... est-ce que
la taxe serait appliquée sur l'ensemble de l'année à ce moment-là?
Mme Laforest : Si vous la louez de
temps en temps, oui, ça va s'appliquer aussi.
Mme Dufour : Puis «temps en temps»,
ça peut être comme un week-end, genre...
Mme Laforest : Bien là, vous
dites... un week-end, oui.
Mme Dufour : ...un week-end dans
l'année, mais la taxe va être sur l'année.
Mme Laforest : Oui.
Mme Dufour : Ça fait que ça va...
Oui, OK, correct. Il y en a qui vont dire : C'est de ne pas les mettre en location. Ils vont peut-être le faire autrement,
mais ceux qui vont le faire vont être captés, puis ça va peut-être leur donner
le goût de le louer à plus long terme. OK.
Le Président (M. Gagnon) : M. le
député de Taschereau.
M. Grandmont : Moi, je veux bien
comprendre la dernière intervention, là. En fait, là, c'est que ce n'est pas
une période de 180 jours continue, là, c'est un total de 180 jours
sur l'année.
Mme
Laforest : C'est sur l'année. C'est parce qu'elle, elle
donnait l'exemple d'une fin de semaine là. C'était une autre affaire
complètement.
M. Grandmont : OK, OK. Bien, en tout
cas, ma question serait la suivante : Par exemple, le 180 jours, ce n'est pas un 180 jours continu? Si, par
exemple, un propriétaire loue quatre fois dans l'année, dans chacun des
trimestres, il a loué moins de... c'est-à-dire qu'il a... le logement a
été occupé moins de 180 jours...
Mme Laforest : Il va être taxé à
l'année.
M. Grandmont : ...mais il va être
taxé à l'année?
Mme Laforest : Oui.
M. Grandmont : OK.
Mme
Laforest : Oui, sauf lui que c'est son appartement et il vit
dans son appartement six mois par année, mais, l'autre six mois, il est
parti en Floride, par exemple.
M.
Grandmont : Puis il le loue. Oui, puis là il le louerait, mais
là on est dans un autre cas de figure, puis c'est correct aussi.
M. Savoie
(Jocelyn) : À partir du moment où vous louez, c'est considéré
comme un truc que vous faites... votre résidence secondaire. Vous le
louez, il change de statut. Une nuit...
Le Président (M. Gagnon) : Oui,
allez-y, Mme la députée.
Mme Dufour : Je veux juste
renchérir... bien, en fait, ou plutôt ajouter. Moi, ma compréhension, c'est que
ça n'a pas rapport, le 180 jours, dans le cas de résidences style les
Airbnb, là. C'est... Même s'il le loue 200 jours ou 300 jours en
Airbnb, la taxe va être applicable parce qu'il est sous... considéré comme
sous-utilisé. C'est un bail de 180 jours,
lui, et un bail, évidemment, avec un... quelqu'un qui habite là à long terme,
qui viendrait l'exempter, là. C'est ma compréhension. C'est bon.
Le
Président (M. Gagnon) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention avec 500.5.2, nous pourrions passer à
l'article 500.5.3. Mme la ministre, prise de commentaires, s'il vous
plaît.
Mme Laforest : Oui. 500.5.3. C'est
l'amendement. L'article...
Des voix : ...
Le Président (M. Gagnon) : Un dépôt
d'amendement, Mme la ministre?
Des voix : ...
Le
Président (M. Gagnon) : Un petit instant, je vais valider. Ce ne sera
pas bien long.
Des voix : ...
Le Président (M.
Gagnon) : Comme l'article a déjà été lu, on peut se diriger
directement à l'amendement.
Des voix : ...
Le Président (M.
Gagnon) : Lecture des commentaires, effectivement.
M.
Grandmont : Oui, c'est ça.
Le Président (M.
Gagnon) : Commentaires, par la suite, la lecture de l'amendement.
M.
Grandmont : Puis après ça le dépôt de l'amendement.
Mme Laforest :
...l'article 500.5.3
prévoirait les immeubles à l'égard desquels la taxe ne pourrait être imposée.
Les
paragraphes 1° et 2° prévoiraient d'abord des conditions minimales
pour qu'un logement puisse être assujetti à la taxe.
Les
paragraphes 3° à 6° prévoiraient des exemptions liées aux logements
sociaux.
Le paragraphe 7°
prévoirait une exemption pour les logements situés dans un secteur de
villégiature.
Le paragraphe 8°
prévoirait une exemption pour les logements situés dans les établissements
d'hébergement touristiques enregistrés, sauf dans le cas des résidences de
tourisme.
Donc, ici, on vient
prévoir, comme c'est bien indiqué, où la taxe ne pourrait être imposée.
Donc, l'amendement se
lit comme ci : Ceci... L'article 5. Article 500.5.3 de la Loi
sur les cités et villes.
À
l'article 500.5.3 de la Loi sur les cités et villes, proposé par
l'article 5 du projet de loi :
1° insérer, après le
paragraphe 8°, le suivant :
«9°
un logement d'une résidence privée pour aînés identifiée au registre constitué
en vertu de l'article 346.0,1 de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux (chapitre S-4.2)»;
2° ajouter, à la fin,
l'alinéa suivant :
«Le paragraphe 1°
ne s'applique pas à un logement qui, en raison d'une contravention à une
disposition d'un règlement en matière de
salubrité, de construction ou d'entretien des bâtiments, ne remplit pas
l'ensemble des conditions prévues à ce paragraphe.»
Donc, cet amendement
apporterait des modifications à l'article 500.5.3 de la Loi sur les cités
et villes, proposé par l'article 5 du
projet de loi, afin que soit exempté un logement, par exemple, d'une résidence
privée pour aînés. Voilà. Parce qu'évidemment on sait très bien que
certaines RPA qu'il y a des logements vacants, donc c'est dans une période de
logements vacants. Présentement, nous avons des RPA qui ont des logements de
disponibles, donc il ne faudrait pas les
surtaxer parce que c'est une période parfois où, dans certaines régions, les
résidences pour aînés ne sont pas habitées à 100 %. Donc, on vient
protéger les résidences pour aînés.
Le Président (M.
Gagnon) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : ...
Le Président (M. Gagnon) : Pas
sur l'amendement? On va y venir après. C'est ce que je propose, Mme la députée,
on pourrait rester.
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M.
Gagnon) : M. le député de Taschereau, en lien avec l'amendement?
M. Grandmont :
Oui. Donc, d'accord sur le... sur
l'amendement. Les amendements, je les trouve intéressants. Protéger les résidences privées pour aînés
identifiées au registre constitué en vertu de l'article, bon, c'est quand même intéressant. Évidemment, on sait aussi qu'une
surtaxe pourrait entraîner une augmentation des coûts, par ailleurs, qui serait
refilée aux aînés, qui ne sont pas nécessairement les ménages les plus riches
tout le temps, disons, disons-le comme ça.
Le deuxième... le
deuxième alinéa, bon, il est dit, en fait, là, que c'est pour éviter qu'un
logement ne soit exempté en raison d'une
négligence ou d'un acte délibéré. Je pense que c'est quelque chose qui avait
été demandé, là, par notamment la
ville de Montréal, c'est ça, hein, la ville de Montréal, éviter que, par
exemple, quelqu'un décide de couper l'eau, arrête de mettre le
chauffage, enlève la toilette, et donc le rendre insalubre.
Mme Laforest :
C'est ça.
M.
Grandmont : Juste concrètement, là, de la façon dont c'est
écrit, pouvez-vous nous expliquer, là, comment cette écriture-là rend
compte de cet objectif-là?
Mme
Laforest : C'est la ville, à ce moment-ci, qui va appliquer la
négligence ou le règlement. La ville va appliquer son règlement puis la ville
va faire l'inspection, par exemple, sur l'immeuble qui est insalubre ou encore
négligé délibérément. Puis, à ce moment-là, la ville va imposer sa taxe.
C'était la demande de Montréal, exactement.
• (17 h 40) •
M. Grandmont :
OK. Parfait. Mais donc on
dit : «Le paragraphe 1° ne s'applique pas à un logement qui, en raison d'une contravention à une disposition d'un
règlement en matière de salubrité — donc
d'une ville — de
construction ou d'entretien des bâtiments...» Ça, on touche plus à la
structure d'un bâtiment dans ce cadre-là?
Mme
Laforest : Oui.
M. Grandmont :
«...ne remplit pas l'ensemble des
conditions prévues à ce paragraphe.» Donc, ne respecte pas la
réglementation municipale en ce qui a trait à sa salubrité ou encore son... sa
structure et...
Mme
Laforest : Tout à fait.
M. Grandmont :
OK. Bon, je pense que je
comprends. Parfait. C'est bon pour l'instant. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Gagnon) : C'est bon, M. le député? D'autres interventions? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Donc, ce que je comprends, c'est que ça
pourrait peut-être même accélérer des rénovations de logements qui,
actuellement, sont comme... comment dire...
Mme
Laforest : C'est le but.
Une voix :
...
Mme Dufour : ...négligés
en attendant qu'il y ait peut-être quelque chose d'autre qui se passe.
Mme
Laforest : Oui. C'est excellent.
Mme Dufour : Donc, ça va les forcer à les mettre sur le marché.
Mais est-ce qu'il n'y a pas un risque, puis je pose vraiment la question, qu'on se retrouve avec des
logements qui retournent sur le marché, mais qui sont, disons, limite salubres?
Mme Laforest :
Non. Vous avez tellement des
exceptions, là. Ça se peut aussi, mais là ce qu'on fait, c'est les logements, les immeubles laissés, si je peux dire,
insalubres, ou non conformes, ou dangereux. Puis on le voit beaucoup
aussi à Montréal, on a assez vu d'émissions qui le présentaient. Là, ici, on
vient donner la possibilité à la ville de surtaxer... pas de surtaxer, de
taxer. C'est une bonne affaire.
Mme Dufour : De
taxer davantage.
Mme
Laforest : Oui.
Mme Dufour : De
1 % à 3 %, selon l'année, la valeur.
Mme
Laforest : Oui, comme le député de Taschereau a demandé.
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M.
Gagnon) : On passe du côté du député de Taschereau.
M. Grandmont :
Oui. Donc, j'essaie de voir un
peu comment ça va pouvoir s'opérer, là, parce que la question de la salubrité, c'est vrai que c'est important, puis
on le sait, là, avec la crise, on a aussi des ménages qui vivent dans des
logements qui sont de plus en plus... bien, qui sont parfois insalubres.
Mme
Laforest : ...service d'inspection, là.
M.
Grandmont : Oui, c'est ça, mais j'essaie juste de voir comment ça va,
de façon positive... C'est-à-dire que, si,
par exemple, on a des logements... Un propriétaire qui aurait un logement
insalubre, donc, pourrait être... Parce qu'on parle toujours de logements
vacants, là? On parle toujours de logements vacants. Donc, il serait taxé
davantage.
Mme
Laforest : Mais, vous le savez, des immeubles, à Montréal, qui sont
laissés...
M. Grandmont : Oui, c'est ça, mais
donc seraient laissés vacants, et là, donc, il n'y a peut-être personne qui va
vouloir les loger, le niveau de taxe va augmenter, mais ça va peut-être aussi,
à un moment donné, forcer le propriétaire à essayer de le rendre un petit peu
plus salubre.
Mme
Laforest : Bien, c'est pour ça qu'on le fait.
M. Grandmont :
En tout cas, ça risque d'être
un... Il pourrait y avoir un effet de levier, quand même, ça peut être
intéressant.
Mme
Laforest : Oui. C'est pour ça.
M. Grandmont :
OK. Parfait. Bien, de toute
façon, moi, ça répondait à la demande de la ville de Montréal aussi, puis je pense que c'est important aussi de
s'attaquer un peu, par la bande, à la qualité des logements. Évidemment, on
ne touche pas aux logements insalubres qui ne sont pas vacants, mais, à tout le
moins, on touche au stock qui est vacant et
insalubre. Donc, on se donne des chances de les remettre déjà sur le marché
puis aussi, par la bande, peut-être, en espérant que la crise ne dure pas trop longtemps, bien aussi de... peut-être, des
propriétaires qui vont les améliorer aussi, tranquillement, pas vite.
Donc, c'est ce que je comprends.
Donc, ce n'est
peut-être pas parfait sur tout, sur toute la ligne, mais, en tout cas, au
moins, on touche un peu un volet de ça. On pourra éventuellement en reparler,
peut-être, à travers un projet de loi sur l'habitation, là, de la salubrité des
logements en général.
Le Président (M.
Gagnon) : Merci, M. le député. D'autres interventions en lien avec
500.5.3?
Une voix :
...
M.
Grandmont : Avec l'amendement, pardon. Il n'y a pas d'autre
intervention, alors nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 500.5.3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Gagnon) : Adopté.
Ce qui nous ramène à l'article 500.5.3. Est-ce qu'il y a des commentaires
ou des interventions?
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M.
Gagnon) : Allez-y, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, je... On a, dans le projet de loi n° 31,
on a fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de changements pour couvrir les
logements étudiants. Est-ce qu'ils sont couverts ici? Parce que je ne le lis
pas comme on l'a changé dans la loi,
dans le projet de loi n° 31, là, je ne lis pas cette définition-là. Donc,
c'est pour ça que je voulais juste voir il se trouvait dans quelle
catégorie.
Mme
Laforest : C'est dans le 31, ça, hein, ce n'est pas nous.
Mme Dufour : Non,
non. OK. On vient dire ici qu'un logement qui ne remplit pas l'ensemble des
conditions suivantes va être exempté, et là
on parle... par exemple, on a une exemption pour un logement à loyer modique ou
modeste. Partout où on a fait ça dans le projet de loi n° 31, on a
aussi ajouté, à la demande d'UTILE, une exemption pour les logements étudiants.
Donc, je voulais juste savoir si on l'avait prévu puis ils se trouvaient où
dans cette définition-là, parce que je ne
les vois pas. Ce n'est pas des projets conclus avec la SHQ, mais ils ont une
réalité qui est semblable à des HLM, il pourrait y avoir une certaine...
tu sais, une vacance pendant un certain temps, le temps que...
Mme Laforest :
Mais là c'est impossible de taxer
du logement étudiant, parce que c'est vrai que les étudiants, souvent,
ils sont absents, là. On ne pourrait pas ajouter ça, là.
Mme Dufour : Bien
là, je ne la vois pas comme une exception, là, moi.
Mme
Laforest : Puis ils ne sont même pas couverts par les taxes.
Mme Dufour : Bien
oui, ils sont couverts, ils nous demandent de les exempter.
Mme
Laforest : Mais oui, mais on va les aider, là, on va s'arranger
pour...
Mme Dufour :
Oui, mais...
Des voix : ...
Le Président (M.
Gagnon) : M. le sous-ministre.
M.
Savoie (Jocelyn) : Si vous vous souvenez, dans le projet de loi n° 31,
il y a un ensemble de dispositions qui sont
déposées, mais pas encore étudiées, qui concerne les baux étudiants et le
traitement fiscal sous-jacent, là, pour notamment les OBNL qui donneraient des baux étudiants. Donc, ça, ça va
être traité là, leurs exemptions au niveau de la taxe foncière. Au
niveau du logement vacant...
Mme Dufour : La
taxe sur les logements vacants.
M. Savoie (Jocelyn) : ...il n'y a pas
d'exemption prévue dans ce projet de loi là. Par ailleurs, ici, il n'y a pas
rien qui est prévu non plus pour le logement étudiant.
Mme Dufour : Mais, c'est ça, ce que je dis, c'est... je
pense que c'est un... quelque chose qui manque. À mon avis, il devrait
être là, là.
Des voix : ...
Mme Dufour : Mais, en tout cas, ça aurait pu faire partie d'une
exception, là, logement à loyer modique, modeste ou logement étudiant.
Le Président (M.
Gagnon) : Est-ce que vous voulez qu'on suspende quelques instants?
Mme Laforest :
Parce que, tant qu'à traiter le logement étudiant dans le 31, on
pourrait...
Des voix :
...
Mme Dufour : OK.
Mais il va falloir prévoir un nouvel amendement pour le projet n° 31.
Le Président (M.
Gagnon) : Est-ce que vous voulez qu'on suspende quelques instants?
Non?
Une voix : Non.
Des voix : ...
Mme
Laforest : OK. C'est bon. Dans le 31. C'est bon. Merci.
Le Président (M.
Gagnon) : Dans le 31. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le
député de Taschereau.
M. Grandmont :
Oui. La première des choses,
d'abord, le cinquième paragraphe : «5° un logement qui fait l'objet
d'un accord d'exploitation conclu avec une personne autre que celles
mentionnées au paragraphe 4° et dont le loyer est déterminé selon les
critères prévus par un programme mis en oeuvre en vertu de la Loi sur la
Société d'habitation du Québec.» Donc, on comprend que ce type de logement là
est exclu, mais j'aimerais avoir des exemples de ce type de logement là. Je
voulais voir... bien comprendre, en fait, quel type de logement on fait
référence.
Le Président (M. Gagnon) : Du côté gouvernemental, est-ce qu'on est...
Allez-y, maître. Oui, vous pouvez y aller.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Merci, M. le Président. Alors, c'est
les... des programmes qui ont été mis en
oeuvre par... dans le cadre des fonds fiscalisés avec Desjardins, FTQ,
notamment, où les loyers sont... les critères de ces loyers-là sont déterminés selon les critères des programmes de la
SHQ, mais ils sont financés par les fonds fiscalisés.
M.
Grandmont : OK. Intéressant. Je trouve ça doublement intéressant parce
qu'à la fois sur les logements à loyer modique ou modeste, des logements qui
relèveraient d'un programme, on peut donner le PHAQ, Programme d'habitation abordable Québec, comme
exemple, les offices d'habitation, on met en place des exemptions. On reparlera
plus tard, là, de la question de la taxation, là, des différents... sur une
base régulière, là, de la taxation des... puis j'en avais parlé dans le
vote sur le principe aussi, là, sur ce type de logement là.
Donc,
dans ce cas-ci, on crée une exception, on pourra revenir éventuellement, là,
mais je comprends qu'il y a une préoccupation à éviter que ces logements-là
se retrouvent dans des situations où on peut les taxer pour logements vacants.
Par ailleurs, on pourra parler de ce type de logement là aussi, là, pour la
question de la taxation générale,
Au septième... c'est
un alinéa ou un paragraphe? Je ne le sais jamais, septième paragraphe?
Une voix :
Paragraphe.
M.
Grandmont : Merci. Septième paragraphe et huitième paragraphe, on fait
référence à des hébergements de type
touristique. J'aimerais juste m'assurer que... parce qu'on a eu une conversation
super intéressante tantôt sur le fait
qu'on était capables... on a évoqué, là, Baie-Saint-Paul, Tremblant, les Îles-de-la-Madeleine, qu'on s'assurait, finalement, d'aller
chercher ces logements-là puis de les taxer parce qu'on considère qu'ils sont,
en effet, sous-loués, sous-utilisés. En quoi les paragraphes 7° et
8° ne viennent pas contredire ce qui a déjà été dit auparavant?
Mme
Laforest : Mais c'est parce qu'il y a des villages alpins qu'il n'y a
pas de neige 12 mois par année, ça fait
que c'est sûr qu'il y a des chalets qui ne sont pas habités. Ça fait qu'il va
falloir déterminer que les... par exemple, les villages alpins, ça ne
rentre pas là-dedans, là. C'est ça qu'on vient prévoir.
Une voix : ...
Mme
Laforest : Allez-y, c'est la certification. Allez-y. Ah! j'ai
peut-être mal compris la question. Allez-y.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Bien, au niveau du paragraphe 8°,
là, donc, on exclut, en fait, tout ce qui concerne, là, l'hôtelier, là,
standard, je veux dire, là, mais on conserve, là, les résidences de tourisme.
Au niveau du
paragraphe 7°, c'est un code qui est prévu en vertu du manuel d'évaluation
foncière, le code 1100, là, chalets ou maisons de villégiature. Ça se
trouve à être des unités d'habitation, finalement, qui sont occupées essentiellement comme résidences
secondaires, mais on a une majorité, en fait, de résidences secondaires, là, qui
sont dans le secteur, là.
• (17 h 50) •
M. Grandmont :
OK. Puis on... ça donne...
Avez-vous des exemples de ça? Juste pour que je comprenne bien, là, à
quoi ça fait référence exactement.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Bien, en fait, ça peut être, là, des
chalets, là, sur le bord d'un lac, là, qui sont éloignés, là, du noyau
villageois, par exemple, là, ou...
M.
Grandmont : Mais est-ce que ce sont des chalets qui sont loués ou
c'est des chalets qui appartiennent... qui sont plus du type résidence
secondaire?
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Plus résidence secondaire, là.
M. Grandmont :
Plus résidence secondaire. OK. Donc, ça, ça ne vient pas en contradiction
avec ce qu'on a discuté tout à l'heure sur l'hébergement touristique de type
collaboratif, là.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Non.
M.
Grandmont : OK. Parfait. Vous n'avez pas l'air sûr.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Excusez.
M.
Grandmont : Ah! c'est la petite mouche qui se promène.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Non, il y avait une petite mouche, là.
M.
Grandmont : La petite mouche qu'on voit se promener depuis tantôt. Je
suis content, ce n'est pas juste autour de moi.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Excusez.
M.
Grandmont : C'est parfait.
Une voix : ...
M.
Grandmont : D'accord. Bien, merci, ça répond à ma question.
Le Président (M. Gagnon) : Merci,
M. le député. Est ce qu'il y a... C'est vrai, Mme la députée de La Pinière, s'il vous plaît.
Mme Caron : Merci,
M. le Président. Alors, la question que j'avais... J'ai compris, là, que le
logement étudiant, vous comptez faire une...
un amendement dans un autre projet de loi. Dans le cas où quelqu'un louerait
son sous-sol ou des chambres à des étudiants dans sa maison privée,
j'imagine qu'il n'est pas touché par cette taxe-là puisqu'il y a peut-être...
Mme
Laforest : ...ils ne sont pas touchés par ça.
Mme Caron : Ce
sont des chambres. Parfait. Merci.
Le Président (M.
Gagnon) : Merci beaucoup. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui,
merci. J'ai une question. Je viens de lire qu'on... dans l'alinéa 4°, je
viens d'allumer sur un élément, on
dit : «Un logement qui a fait l'objet d'un accord d'exploitation», puis là
on nomme plusieurs groupes, «ou la Société canadienne d'hypothèques et
de logement». Et là il y a la Société d'habitation du Québec et du logement, la
SCHL, des fois, a fait des accords avec des groupes, puis on n'est pas du tout
dans du logement qu'on pourrait dire modique
ou peu importe, là, et je... Il y a un projet à Laval qui s'appelait Central
Parc, c'est le nom qu'ils lui ont donné, c'est en anglais, et une des
tours qui a été construite... c'est quand même des logements assez luxueux,
mais une des tours, je ne sais pas comment
ils y sont arrivés, mais ils ont signé une entente avec la SCHL. Donc, ils ont
un genre de subvention par unité. Et là est-ce qu'eux seraient exemptés
de ça parce qu'ils ont signé un accord avec la SCHL?
Mme
Laforest : La SCHL, ce n'est pas ça. Là, ici, c'est la Société d'habitation du Québec. Là, on parle de logement social, logement
abordable.
Mme
Dufour : Bien, on dit : «...conclu avec la Société d'habitation du Québec, une municipalité, le gouvernement, l'un de ses ministres ou organismes ou la SCHL.»
Il y a des «ou», là, ça fait que ça ne semble pas être uniquement avec la
SCHL... la SHQ, là. C'est un accord
d'exploitation avec la SCHL. Je veux juste m'assurer qu'un cas comme ça, que je
viens de mentionner, ne fera pas... n'aura pas une exemption, là.
Mme Laforest : OK, OK. C'est si la
SCHL considère que c'est du logement abordable. Donc, c'est selon la
convention.
Une voix : ...
Mme Laforest : Il va y avoir un
accord d'exploitation. OK. C'est bon.
Mme Dufour : C'est ça, même si ce
n'est pas du tout des logements abordables. Ça a été beaucoup décrié,
d'ailleurs, quand c'était sorti. Mais ce n'était pas... La SHQ n'était pas
mêlée là-dedans du tout, là, c'était vraiment juste la SCHL. Mais là ça veut
dire qu'eux, s'ils ont des logements vacants, bien, ils ne seraient pas... ils
ne seraient comme pas couverts. En fait,
tous les logements de ce bâtiment-là seraient exemptés de cette taxe-là. Non,
mais c'est... je veux juste m'assurer, si je comprends bien, ça, c'est
un cas qui ne pourrait pas être taxé du tout. OK.
Le Président (M. Gagnon) : ...
Mme
Dufour : Dernière question. Un logement qui est en... Je
veux juste savoir si on a prévu le cas où, un jour, on fera un retour à
l'équilibre, peut-être, croisons les doigts, et que, là, les logements seraient
vacants, mais par... parce que le marché ne le permet pas, qui est sur le
marché, mais qui n'arrive pas à se louer, est-ce que ça, ça fait partie
des exemptions potentielles?
Mme Laforest : ...trois ans dans
l'amendement?
Une voix : ...
Mme Laforest : Mais on l'a-tu...
Est-ce qu'on l'a indiqué?
Une voix : ...
Mme Dufour : Non, ça, c'est la
hausse. Ça, c'est juste la hausse du pourcentage de la taxe.
Mme Laforest : Excusez,
là, je n'ai pas compris votre question. Moi, je pensais que c'était sur un,
deux, trois, 1 %, 2 %, 3 %.
Mme Dufour : Je vais reposer ma
question.
Mme Laforest : Là, vous
demandez : Est-ce qu'il y a des mesures dans le projet de loi...
Mme Dufour : Pas du tout. Je vais
reposer ma question. Dans... il y aura un jour où on retournera peut-être à l'équilibre. Il y a aussi les moments où il y a
des quartiers qui se développent, puis là il peut y avoir beaucoup d'unités
qui tombent sur le marché en même temps, et pas nécessairement... on croise les
doigts que ça arrive, mais le logement qui va être vacant à ce moment-là ne
sera peut-être pas vacant parce qu'on ne veut pas qu'il soit loué mais plutôt juste parce qu'il n'y a pas de locataire
disponible pour le louer. Est-ce qu'on a prévu un cas, ce cas-là, où on va
juste... Hein?
Des voix : ...
Mme Laforest : ...17 h 55,
aussi, puis revenir plus tard?
Mme
Dufour : OK. C'est bon.
Le Président (M.
Gagnon) : Alors, on suspend quelques instants?
Mme
Laforest : Mais ils ne l'adopteront pas là, là. Oublie ça, là. C'est
impossible qu'on l'adopte...
Le Président (M.
Gagnon) : On va suspendre quelques instants?
Mme
Laforest : ...ce soir. On est mieux d'aller souper, M. le Président.
(Suspension de la séance à
17 h 55)
(Reprise à 17 h 56)
Le Président (M.
Gagnon) : Alors, compte tenu de l'heure, je suspends les travaux. De
retour à 19 h 30.
(Suspension de la séance à
17 h 57)
(Reprise à 19 h 37)
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, bonsoir à tous. Bienvenue à la Commission de
l'aménagement du territoire. Je rappelle qu'on est sur le projet de loi n° 39,
Loi modifiant la Loi sur la fiscalité municipale et d'autres dispositions
législatives.
Alors, avant la
suspension, nous en étions à l'article 5, au niveau de
l'article 500.5.3, nous en étions dans les discussions. Alors, les discussions se poursuivent, je voulais vérifier
s'il y avait d'autres questions. Voilà. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui.
Merci, M. le Président. Effectivement, on a posé plusieurs questions sur
l'article 5 parce que... oups! Excusez,
je n'arrête pas de le perdre, lui, parce qu'il est quand même assez volumineux,
cet article-là, on ne peut pas... Quand même, tu sais, il y avait
énormément d'exceptions qui ont été mentionnées là-dedans.
J'aurais...
Je pense bien que c'est ma dernière question dans ce dossier-là, bon... Il y a
l'exception d'«un logement qui ne remplit pas l'ensemble des conditions
suivantes», puis là on avait... il y avait, notamment, là, les installations
sanitaires manquantes, par exemple, s'il n'y en avait pas, puis là il y a eu un
amendement qui est venu corriger ça. Pas
d'enjeu. Il y a un élément qui s'appelle «un logement qui n'est pas accessible
à l'année en raison de la fermeture ou de l'absence d'entretien d'un
chemin public», et là, dans le fond, je ne sais pas comment... Je veux juste
être sûre qu'on se comprend tous sur la façon.
Moi, je comprends que
l'objectif, c'est, si c'est un chemin, par exemple, qui n'est pas déneigé
l'hiver, donc inaccessible en hiver... je
comprends que c'est l'objectif, mais est-ce qu'il y a des cas... Tu sais, on a
vu, par exemple, l'été passé, il y a
eu des chemins qui ont été fermés par les feux de forêt, il y a eu... des fois,
peut-être, pour raison de bris, ils ne seraient pas déneigés, tu sais. Est-ce
que... c'est ça, pour une raison, il n'est pas... le chemin n'est pas disponible,
est-ce que quelqu'un pourrait dire :
Bien, je n'ai pas... je ne me qualifie pas pour cette raison-là, tu sais?
Est-ce qu'on... C'est ça, c'était juste une précision par rapport à ça,
là, si c'est temporaire, entre guillemets.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
Bien, en fait, il y a plusieurs
régions, dont... il y a des chemins forestiers. Mon collègue est-il ici? Oui. Même chez nous, il y a plusieurs régions
où il y a des chemins forestiers, les résidences ne sont pas accessibles
l'hiver, donc c'est sûr qu'il faut prévoir qu'on ne pourrait pas surtaxer ces
endroits-là.
Mme Dufour : Non, ça, je le comprends, mais, dans le cas où ce
serait temporaire, l'inaccessibilité qui serait due... autre chose
que... Tu sais, dans le fond, on comprend, dans ces cas-là, c'est toujours
comme ça. Ils ne sont jamais déneigés, ils ne sont jamais accessibles l'hiver,
mais, dans le cas que c'est... Parce qu'ici on dit : En raison de la fermeture... centre d'entretien, tu sais, ça
pourrait être temporaire cette fermeture de route là, là. C'était ça, mon
questionnement. Il y a eu... Ce n'est
pas très loin, d'après moi, de chez vous, là, il y a eu une... lorsqu'il y a eu
des grosses inondations, à un moment
donné, une route qui a été comme arnachée, entre guillemets, emportée, voilà,
la route n'est plus accessible, mais on s'entend que ce n'est pas la
nature de ce qui est visé ici, là.
• (19 h 40) •
Mme Laforest :
Bien, dans l'article... si on
revient à l'article, on prévoit vraiment... on dit que les municipalités
prévoiraient les notions de vacance. Donc là, c'est vraiment accidentel, c'est
soit des glissements de terrain, des inondations,
des feux de forêt, donc c'est vraiment accidentel. Puis ensuite on a l'article
qui prévoit les 180 jours. Donc, avec le 180 jours, on peut le
prévoir également dans les articles qu'on a discutés précédemment.
Mme Dufour : Puis il y a aussi le
fait de la résidence secondaire.
Mme
Laforest : Aussi. On en a parlé aussi, oui. C'est vrai.
Mme Dufour : Ça
fait que ça vient corriger.
Mme
Laforest : Oui. Oui. Tout à fait.
Mme Dufour : Bien, pour que ce soit clair, en tout cas, si, un
jour, quelqu'un va relire nos entretiens là-dessus, ce n'est pas... on ne réfère pas à quelque chose qui,
temporairement, n'est pas accessible, comme chemin, c'est quelque chose
qui n'est pas accessible de façon répétitive, généralement en hiver.
Mme
Laforest : Oui, tout à fait.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? OK. Alors, s'il n'y a pas d'autre question, alors, à ce moment-ci, nous allons
passer à l'adoption de l'article 5 tel qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) :
Adopté. Alors, article 9.
Mme Laforest :
Article 9. Ce code est
modifié par l'insertion, après l'article 1000.5, des suivants — il
y a un amendement qui est joint :
«1000.5.1. Dans le
cadre d'un règlement pris en vertu du premier alinéa de l'article 1000.1,
la municipalité peut, malgré le paragraphe 6° du
deuxième alinéa de cet article, imposer une taxe basée sur la valeur de tout
immeuble comportant un logement vacant ou sous-utilisé à des fins
d'habitation lorsque les conditions suivantes sont remplies :
«1° le règlement
adopté en vertu de l'article 1000.1 :
«a) précise tout type
de logement visé;
«b) définit les
critères permettant de constater la vacance ou la sous-utilisation;
«c) détermine la
période annuelle de référence;
«2° le
taux de taxe applicable à l'égard de la période de référence ne doit pas
excéder 1 % de la valeur imposable de l'unité d'évaluation dans
laquelle l'immeuble est compris.
«Pour l'application
du paragraphe 2° du premier alinéa, lorsque l'unité d'évaluation appartient à
la catégorie des immeubles non résidentiels et fait partie de l'une des classes
1A à 8 prévues à l'article 244.32 de la Loi sur la fiscalité municipale
(chapitre F-2.1), la valeur qui peut être prise en considération consiste en un
pourcentage de la valeur de l'unité qui équivaut à celui applicable, en vertu
du premier alinéa de l'article 244.53 de cette loi, à l'égard du taux de base et selon la classe dont fait partie
l'unité. Dans le cas d'une unité qui fait partie de la classe 9 ou 10, la
valeur qui peut être prise en considération est de 0 $.
«Il peut être ajouté
à la valeur prise en considération en vertu du deuxième alinéa toute partie de
la valeur imposable de l'unité qui correspond en un établissement d'hébergement
touristique qui doit être enregistré en vertu de
la Loi sur l'hébergement touristique (chapitre H-1.01) en tant qu'établissement
d'hébergement touristique général du genre "résidence [du]
tourisme", au sens des règlements pris pour l'application de cette loi.
«De
plus, lorsque l'unité d'évaluation comporte plus d'un logement, la valeur qui
peut être prise en considération doit,
compte tenu, le cas échéant, de l'application des deuxième et troisième
alinéas, être multipliée par le quotient obtenu par la division du nombre de
logements vacants ou sous-utilisés compris dans l'unité pendant la période de
référence par le nombre total de logements qu'elle comporte.
«1000.5.2.
Pour l'application de l'article 1000.5.1, n'est pas vacant ni sous-utilisé le
logement occupé pendant un minimum de 180 jours par an par son propriétaire,
par une personne avec qui il a, ou a eu, un lien de parenté ou d'alliance, y
compris par l'intermédiaire d'un conjoint de fait, ou un lien de proche aidance
ou par un autre occupant en raison, dans ce dernier cas, d'un bail d'une
durée d'au moins 180 jours, y compris une sous-location.
«Pour l'application
du premier alinéa, un logement est réputé être occupé :
«1°
pendant toute période où y est applicable un ordre d'évacuation émis par une
autorité judiciaire ou administrative;
«2° pendant
toute période où son occupant, lorsqu'il s'agit de sa résidence principale, ne
peut l'occuper en raison de son état de santé;
«3°
pendant les 24 mois qui suivent le décès de son propriétaire, lorsqu'il
s'agissait de sa résidence principale, ou celui d'une personne avec qui le
propriétaire avait un lien de parenté, d'alliance, y compris par
l'intermédiaire d'un conjoint de fait ou de proche aidance, lorsqu'il
s'agissait de la résidence principale de cette personne;
«4° pendant toute
période où il est inhabitable en raison de travaux majeurs et les six mois
suivant la fin de ces travaux;
«5° pendant toute
période où il est destiné à être utilisé en tant que résidence secondaire par
son propriétaire et qu'il n'est pas offert en location à un touriste au sens de
la Loi sur l'hébergement touristique (chapitre H-1.01).
«La période visée au
paragraphe 4° du deuxième alinéa ne peut excéder 24 mois suivant le début des
travaux majeurs concernés.
«La présomption prévue au paragraphe 5° du
deuxième alinéa s'applique à l'égard d'un seul logement par propriétaire sur le territoire de la municipalité.
Dans le cas où plus d'un logement peut être visé, le propriétaire désigne le
logement qui bénéficie de l'application de ce paragraphe.
«1000.5.3.
En plus de tout immeuble d'une personne visée à l'article 1000.2, la
municipalité n'est pas autorisée à
imposer une taxe visée au premier alinéa de l'article 1000.5.1 à l'égard de
tout logement visé à l'un des paragraphes suivants :
«1° un logement qui ne remplit pas l'ensemble
des conditions suivantes :
«a) il comporte une sortie distincte donnant sur
l'extérieur, sur un hall d'entrée ou sur un couloir commun;
«b) il comporte des installations sanitaires et
des installations pour cuisiner — il me semble que je me répète dans le
même article qu'on vient de faire tantôt, mais bref;.
«c) les
installations visées au sous-paragraphe b sont fonctionnelles, pourvues d'eau
courante et réservées à l'usage des occupants du logement;
«d) il est habitable à l'année — ça,
c'est d;
«2°un logement qui n'est pas accessible à
l'année en raison de la fermeture ou de l'absence d'entretien d'un chemin
public;
«3° un logement à loyer modique ou modeste;
«4° un
logement qui fait l'objet d'un accord d'exploitation, notamment en tant que
logement abordable, conclu avec la
Société d'habitation du Québec, une municipalité, le gouvernement, l'un de ses
ministres ou organismes ou la Société canadienne d'hypothèques et de
logement;
«5° un
logement qui fait l'objet d'un accord d'exploitation conclu avec une personne
autre que celles mentionnées au
paragraphe 4° et dont le loyer est déterminé selon [les] critères prévus par un
programme mis en oeuvre en vertu de la Loi sur l'habitation du Québec
(chapitre S-8);
«6° un
logement compris dans une unité d'évaluation inscrite au rôle d'évaluation au
nom d'un office d'habitation;
«7° un logement compris dans une unité
d'évaluation répertoriée sous la rubrique "1100 chalet ou maison de villégiature" prévue par le manuel auquel
renvoie le Règlement sur le rôle d'évaluation foncière (chapitre F-2.1, r. 13) pris
en vertu du paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 263 de la Loi sur
la fiscalité municipale (chapitre F.2-1);
«8° un
logement d'un établissement d'hébergement touristique enregistré en vertu de la
Loi sur l'hébergement touristique
(chapitre H-1.01), sauf s'il s'agit d'un établissement d'hébergement
touristique général du genre "résidence de tourisme", au sens
des règlements pris pour l'application de cette loi.»
Alors, l'article 9 du projet de loi
insérerait au Code municipal les articles 1005.1 à 1005.3 afin de
permettre aux municipalités locales régies par ce code d'imposer une taxe basée
sur la valeur foncière à l'égard des immeubles comportant un logement vacant ou sous-utilisé à des fins d'habitation.
Ces articles prévoiraient les mêmes dispositions que celles proposées pour la
Loi sur les cités et villes par l'article 5 du projet de loi. Alors, ici,
on vient répéter ou replacer la loi avec le Code municipal, la même
chose.
L'article 9,
article 1 005.3 du Code municipal du Québec... C'est l'amendement. Je
peux le lire, M. le Président?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
bien là, vous avez lu tout l'article au complet, alors là vous y allez parce que vous avez un amendement à déposer.
Alors, vous lisez l'amendement puis vous allez donner les explications. Bien, juste peut-être vérifier est-ce que... Moi,
je n'ai pas vu l'amendement. Est-ce que l'amendement retire l'article 1000.5.1? OK. Il est là. Ça fait que
peut-être juste, en partant, expliquer, dans le fond, nous expliquer l'amendement.
Mme Laforest : Bien, en fait, c'est
la même chose, M. le Président, c'est la Loi sur les cités et villes. Là, on va commencer à ajouter les changements, les
amendements qu'on a faits dans la Loi sur les cités et villes, et, la même
chose, on doit le faire avec la loi sur... le Code municipal du Québec. Donc,
normalement, on a un amendement, mais ce
qu'il faudrait ajouter, c'est juste la demande du député de Taschereau dans...
c'est 1 %, 2 % et 3 % qu'on a ajouté dans la Loi sur les
cités et villes, dans l'article qu'on a lu précédemment et qu'on a adopté.
Donc, dans le
Code municipal présentement, on fait l'amendement, et il faudrait ajouter
seulement l'amendement du député de Taschereau concernant le pourcentage
1 %, 2 % et 3 %.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.,
Parfait. Alors, je l'ai entre mes mains, l'amendement du député de Taschereau.
Alors, je vais l'inviter à le déposer officiellement.
M. Grandmont : Parfait. Je
pense qu'il est déjà rendu. Vous l'avez, c'est ça? Donc, oui, OK, c'est celui
qu'on a à l'écran, parfait. Merci, M. le Président. Donc, dans
l'article 9 :
Remplacer le paragraphe 2° du premier alinéa de
l'article 1000.5.1 du Code municipal du Québec proposé par l'article 9 du
projet de loi par le paragraphe suivant :
«2° Le taux
de taxe applicable à l'égard de la période de référence ne doit pas excéder le
pourcentage de la valeur imposable de l'unité d'évaluation dans laquelle
l'immeuble est compris, applicable selon les sous-paragraphes suivants :
«a) 1 %
lorsque la municipalité commence à imposer la taxe;
«b) 2 % lorsque la municipalité impose
la taxe depuis au moins une année; et
«c) 3 % lorsque la municipalité impose
la taxe depuis au moins deux années consécutives;».
Le
commentaire est fort simple, M. le Président. Cet amendement apporterait à
l'article 1000.5.1 du Code municipal du Québec, proposé par l'article 9 du
projet de loi, une modification équivalente à celle proposée à l'article 500.5.1
de la Loi sur les cités et villes, proposé par l'article 5 du projet de
loi. C'est de la concordance, M. le Président.
• (19 h 50) •
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, on fait de la concordance. Est-ce que vous avez d'autres choses à
rajouter ou... Non? Ça va? Députée de La Pinière, excusez.
Mme
Caron : Oui, bien, je n'ai pas de commentaire sur son
amendement, mais j'aurais un autre amendement pour qu'on fasse la même
chose que tout à l'heure. Je ne sais pas si vous l'aviez déjà prévu, mais on
avait ajouté un paragraphe 9°, un logement
d'une RPA identifiée au registre constitué en vertu de l'article 346.0.1
de la Loi sur la santé et les services sociaux, chapitre S-4.2, je
crois.
Mme
Laforest : C'est justement l'amendement que je voulais lire tantôt, mais...
vous me devancez, mais on a déjà l'amendement ici.
Mme Caron : OK. Parfait.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Parfait. Par contre, un amendement à la fois. Alors, on va continuer avec
l'amendement du député de Taschereau. Alors, je voulais savoir
maintenant : Est-ce qu'il y a des questions ou commentaires sur le dépôt
de l'amendement du député de Taschereau? Ça va?
Mme Laforest : C'est la même
chose... dans la loi du... Code municipal.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
OK. Oui, députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Oui, juste une question de... J'essaie juste de
comprendre pourquoi on doit tout répéter ce qui a été adopté dans 5.
Pourquoi on aurait...
Mme Laforest : ...votre question...
Mme
Dufour : Non, mais ce que... mon questionnement,
c'est : Pourquoi que ça n'a pas été... ça aurait... est-ce que ça aurait pu être rédigé du genre : Le
règlement doit respecter l'autre article qu'on vient... qu'on a adopté juste
avant? Parce que...
Mme Laforest : Moi, je suis d'accord
avec vous, parce qu'il y a énormément de concordance, qu'on pourrait dire qu'on
adopte les articles de concordance et... Parce que, là, on va passer...
Mme Dufour : Non, ce n'est pas ça,
mon questionnement.
Mme Laforest : Bien, moi, j'adore
votre proposition, là.
Mme Dufour : Non, mais ce n'était
pas ça, ma proposition. Ma proposition, pour que ce soit clair, c'était de
dire : Pourquoi on a créé l'article 9 avec... en répétant tout?
Pourquoi on ne pouvait pas tout simplement dire que le règlement de la municipalité doit respecter les éléments qui ont été
créés avec l'article 5? C'était ça, mon questionnement, là. Tu
sais, ça vous aurait évité, effectivement, de tout relire, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Bien, alors, moi,
j'adore la proposition de ma collègue, puis M. le légiste qui est ici aurait sûrement, la prochaine fois... hein, M. le
légiste, on aurait pu dire : Dans le Code municipal, c'est la même loi qui
s'applique, on insère les dispositions de la Loi sur les cités et villes
au Code municipal. Vous êtes d'accord, hein?
M. Nadeau-Labrecque (François) : Ça
pourrait se faire, mais ce serait un précédent.
Des voix : ...
Mme
Laforest : Bon, mais j'adore votre question, parce que c'est
vrai que c'est redondant, on répète la même chose, Code municipal, Loi
sur les cités et villes.
Mme Dufour : OK. C'est ça, la
distinction? Parce que je vous avoue que je ne l'avais pas saisie.
Mme Laforest : Oui, c'est juste ça.
Mme
Dufour : Ici, dans le fond, c'est que, dans un cas, on a
créé dans le Code municipal puis, dans l'autre, dans la Loi sur les
cités et villes, donc? Mais c'est juste que...
Mme Laforest : On n'a pas le choix.
Dans tous les projets de loi, on le fait, mais, honnêtement, votre question est très bonne, parce que ça fait quand
même le neuvième projet de loi qu'on répète le Code municipal, la Loi sur les cités et villes. Alors, moi, j'invite
vraiment, ici, M. le légiste, à penser que... si on peut tout de suite
dire : «Cette loi s'applique également dans le Code municipal»,
honnêtement, ce serait vraiment une très belle proposition de ma collègue des
Mille-Îles.
Mme Dufour : Une
fusion des deux, hein, tant qu'à faire.
Mme Laforest : Oui, je suis pour les
fusions.
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
bon. Oui, député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui, bien, juste... tant qu'à être sur un sujet
comme ça, que je trouve fort intéressant, qu'est-ce qu'il faudrait...
puis je m'adresse peut-être à notre expert légiste : Est ce qu'il y a une
loi à modifier sur la procédure d'adoption des lois?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Me Nadeau-Labrecque.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Bien, en fait, ça découle de... c'est historique,
en fait, là, il y a toujours eu, là, ces deux lois-là, pratiquement, là,
qui ont existé. En fait, elles existent depuis, là, des décennies, là, et il
faudrait procéder, quand même, à une réforme importante, là, pour pouvoir,
disons, fusionner les deux lois.
M. Grandmont : Ah! vous parlez,
vous, de fusionner les deux lois. Nous, on parle de ne pas fusionner les lois,
mais changer la procédure pour alléger, en fait, simplement indiquer qu'il y a
concordance entre les différentes lois, le lire une seule fois, par exemple, parce
que la procédure, elle est inscrite dans un code.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Ah! bien, pour la procédure, pour la procédure, en
fait, si vous... si vous convenez de...
M.
Grandmont : Mais c'est juste
de la jurisprudence, en fait, c'est-à-dire, c'est juste l'habitude qui fait
qu'on le fait de cette façon-là.
Mme Laforest : Non, mais c'est parce
que...
M. Nadeau-Labrecque (François) : Oui,
oui, mais c'est ça, vous pourriez consentir pour...
Le
Président (M. Schneeberger) : Pas tous en même temps, s'il vous plaît, parce que
plusieurs parlent, et puis...
M. Grandmont : Bien, peut-être pas
cette fois-ci, là.
Mme Laforest : ...loi du code
municipal, on ne serait pas obligé de tout relire si on...
M. Grandmont : Mais là on parle
d'une prochaine fois, là.
Mme Laforest : Qui dit mot consent,
donc tout le monde consent.
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Regardez,
ça... Je vais vous arrêter. C'est de très bonnes discussions. Par contre, ce serait... je ne pense pas qu'on va
régler ça ce soir. Alors, moi, je vous inviterais à revenir aux articles
discutés, ça va... alors l'amendement
du député de Taschereau. Alors, s'il n'y avait pas d'autre question, nous
allons mettre aux voix l'amendement du député de Taschereau sur
l'article 9. Alors, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Schneeberger) : Adopté. Alors, l'amendement est adopté. Alors,
nous retournons à l'article introduit, numéroté 1000.5.1. Discussions,
questions sur l'article?
Mme Dufour : Là, on est sur un autre
amendement ou l'article?
Le
Président (M. Schneeberger) : Non, on est sur le même, c'est juste parce que,
là, on a adopté un amendement qui est en lien avec ça.
Mme Dufour : Non, c'est parce que je
sais qu'il y a un autre amendement, c'est pour ça que je demandais.
Mme Laforest : Non, c'est
l'amendement du Code municipal. On est là.
Des voix : ...
Mme Laforest : Oui, mais c'est la
même chose que la Loi sur les cités et villes. Ah! je le relis, là?
Le
Président (M. Schneeberger) : Bien, si vous avez un amendement à
déposer, oui.
Mme Laforest :
Je croyais que ma collègue avait
consenti. Alors, l'article 1000.5.3 du Code municipal du Québec tel
qu'il se lirait :
«1000.5.3.
En plus de tout immeuble d'une personne visée à l'article 1000.2, la
municipalité n'est pas autorisée à imposer une taxe visée au premier
alinéa de l'article 1000.5.1 à l'égard de tout logement visé à l'un des
paragraphes suivants :
«9° un logement d'une
résidence privée pour aînés identifiée au registre constitué en vertu de [...]
la Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2).
«Le paragraphe 1° ne
s'applique pas à un logement qui, en raison d'une contravention à une
disposition d'un règlement en matière de
salubrité, de construction ou d'entretien des bâtiments, ne remplit pas
l'ensemble des conditions prévues à ce paragraphe.» Voilà. Merci, M. le
Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci. Est-ce que nous avons des questions sur
l'amendement déposé? Non. Alors, si vous
n'avez pas de questions, nous allons passer à la mise... oui, à la mise aux
voix de l'amendement. Alors, est-ce que l'amendement de
l'article 9, l'article 1000.5.3, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Alors là, nous revenons à l'article original. Alors, est-ce qu'il y a des
questions sur l'article 10.5.1... Pas 10, 1000, excusez. Oui, députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Tout
à l'heure, je n'avais pas... Parce que c'est vraiment la même chose, ça fait
que je ne reposerai pas toutes les mêmes questions, je vous rassure, mais je
n'avais pas... il y a une affaire que je n'avais pas réalisée. On dit «le
règlement adopté». Ça, c'est la municipalité qui doit adopter ce règlement-là.
On avait parlé tout à l'heure qu'une
municipalité va pouvoir, dans le fond, exclure des bâtiments, ce que je
comprends, déterminer : bien, ça, c'est
une exception que nous, on ne veut pas taxer, puis ça, ça pourrait faire partie
du règlement, mais on dit qu'il doit aussi définir les critères
permettant de constater la vacance ou la sous-utilisation.
Et là ça, c'est...
est-ce que ça a été balisé ailleurs, les critères pour constater la
sous-utilisation? Tu sais, on sait déjà
qu'il faut que... On connaît les critères d'exclusion, mais c'est les critères
pour le constater, est-ce qu'ils sont... il va-tu y avoir des guides? Ça
a-tu été défini? Tu sais, une question... Bien, c'est ça, en fait, c'est
juste... je suis juste curieuse de savoir comment ça va se concrétiser.
Mme
Laforest : Bien, en fait, on a établi, à l'article précédent, toutes
les notions de vacance que la municipalité
doit énoncer, doit décider. Donc, ici, c'est la même chose. Puis, dans le
guide... comme on l'a mentionné, tout sera indiqué dans le guide que nous
allons publier pour les municipalités.
Mme Dufour : Excusez-moi,
dans l'article 5, vous faites référence à l'article précédent?
Mme Laforest :
Bien, dans
l'article 500.5.2, on prévoit certaines présomptions à l'égard des notions
de vacance pour toutes les municipalités. Donc, ici, on va le faire
aussi, la même chose, donc les municipalités vont prévoir des dispositions pour
cette...
Mme Dufour : Non,
c'est ça, mais c'est... 500.5.2, c'est des critères d'exclusion.
Mme Laforest :
Oui, mais ils vont le faire pour tout, là, ils n'ont pas le choix, là.
Mme Dufour : Oui,
oui, mais ma question, c'est... OK.
Mme
Laforest : Oui, mais, dans le guide, ça va être indiqué...
Mme Dufour : C'est
clairement indiqué dans le projet de loi, tout ce qui ne constitue pas un
logement vacant. Ça, c'est clair, mais on demande aux municipalités d'établir
les critères permettant de constater la vacance ou la sous-utilisation. Ça va
être quoi, ces critères-là? Ça pourrait...
Mme
Laforest : Bien, c'est la ville qui va décider.
Mme Dufour : Bien,
c'est ça, mais ça pourrait ressembler à quoi? C'est ça que je demande.
Mme
Laforest : Bien, la ville va décider les critères de vacance.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ne parlez pas tous en même temps, s'il vous plaît!
Entendez-vous, sinon je vais intervenir à chaque fois. Ça fait que je vous
laisse aller, mais pas en même temps, s'il vous plaît. Merci.
Mme
Dufour : Je voudrais juste savoir ce serait quel genre de
critère pour constater la vacance ou la sous-utilisation, un exemple
juste pour voir ça va ressembler à quoi.
• (20 heures) •
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Le critère
principal, c'est 180 jours.
Mme Dufour : 182?
M. Savoie (Jocelyn) : 180 jours.
Mme Dufour : OK Donc, ça, c'est...
M. Savoie (Jocelyn) : Ça, c'est le
critère principal.
Mme Dufour : Ça fait que s'il est
sous... il est en dessous de ça, ça, ce serait le critère principal?
M. Savoie (Jocelyn) : Oui, c'est le
critère.
Mme Dufour : Est-ce qu'il pourrait y
en avoir d'autres? Parce qu'on parle... les critères.
M. Savoie (Jocelyn) : Bien, c'est
essentiellement celui-là, là. Si les municipalités en trouvent d'autres, elles seront invitées... mais c'est un critère, c'est
l'objectif en soi, là, dans les circonstances, compte tenu de ce qui est édicté
dans la loi.
Mme Dufour : OK.
Le
Président (M. Schneeberger) : Ça va? Alors, nous allons passer à l'article
1000.5.2. Est-ce que, Mme la ministre, vous avez des commentaires sur
l'article?
Mme
Laforest : Oui. En fait, 1000.5.2, non, j'avais juste le
commentaire que l'article était le même que la Loi sur les cités et
villes. C'est la même chose. Tout...
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Mme Laforest : Là, c'est sûr, M. le
Président, ce que je peux suggérer, c'est que 1000.5.2, 1000.5.3, c'est la même chose que la Loi sur les cités... les mêmes
dispositions qu'on a adoptées sur la Loi sur les cités et villes. Donc, si mes collègues
sont d'accord, on pourrait y aller, parce que c'est les mêmes dispositions,
mais pour le Code municipal. Donc, voilà.
Le
Président (M. Schneeberger) : Parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autre question,
nous allons mettre l'article 9... Est-ce que l'article 9...
Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : J'ai
quand même une question sur 1000.5.3. Là, je ne sais pas si les collègues en
avaient sur 1000.5.2, mais, sur
1000.5.3, on parle... le cinquième... le paragraphe à la dernière... en bas de
la page, là, on dit : «Un logement
qui fait l'objet d'un accord d'exploitation conclu avec une personne autre que
celles mentionnées au paragraphe 4°»,
et, paragraphe 4°, j'avais posé une question, là, vous étiez... Plus tôt,
j'avais posé une question là-dessus concernant les accords conclus avec
la SCHL, mais là, ici, on parle de «conclu avec une autre personne que celles mentionnées au paragraphe 4° et dont le loyer est
déterminé selon les critères prévus par un programme mis en oeuvre [par]
la [...] SHQ».
On nomme
déjà, dans ce paragraphe 4° là... on nomme la SHQ, les municipalités, le
gouvernement, l'un de ses ministres, organismes ou la SCHL. Est-ce que,
vraiment, il y en a d'autres possibles, d'autres organismes possibles qui auraient conclu un accord d'exploitation avec
la... en vertu d'une loi avec la SHQ? Est-ce qu'on pensait peut-être à... les
fonds fiscalisés, est-ce que c'est ça qu'on avait en tête?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
M. Savoie.
Mme Laforest : C'est la même réponse
que tantôt...
Mme Dufour : Je n'ai pas posé cette
question-là. Je suis désolée, là, ça se peut que j'aie manqué sa...
Mme Laforest : Bien, les fonds
fiscalisés font partie de la SHQ aussi.
Mme Dufour : ...qu'on lise en même
temps, là. C'est ça?
Mme
Laforest : Bien, les fonds fiscalisés font partie de la SHQ aussi.
Mme Dufour : Ils
font partie de la SHQ?
Mme
Laforest : Oui.
Mme Dufour : Donc,
ce n'est pas... ce n'est pas à eux qu'on fait référence dans le cinquième... je
ne sais pas comment on l'appelle, là, le cinquième...
Mme
Laforest : On revient aux critères qui seront déterminés avec les
critères de la SHQ, puis les fonds fiscalisés font partie de certains projets
qui ont été acceptés avec la Société d'habitation du Québec.
Mme Dufour : OK.
Je vais juste...
Mme
Laforest : Donc, les fonds fiscalisés peuvent en faire partie. Votre
question...
Mme Dufour : Peuvent
faire partie du paragraphe 5°, là?
Mme
Laforest : Oui.
Mme Dufour : OK.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Oui, députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, M. le Président, j'aimerais juste vérifier
quelque chose. Je sais qu'on avait le même libellé pour... tout à
l'heure, je n'y ai pas pensé. Quand on parle du lien de proche aidance, est-ce
qu'il y a un endroit où on définit ce
lien-là? Parce que, tu sais, on a une politique de proche aidance au Québec, et
puis il y a... et il y a Revenu Québec qui n'utilise pas la même
définition de «proche aidant». Alors, comme Revenu Québec n'utilise pas la même
définition de proche aidant que dans les autres... les autres documents
gouvernementaux, les politiques, est-ce qu'ici il y a une définition ou c'est simplement : on laisse à la
municipalité le loisir de déterminer que c'est un lien de proche
aidance?
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Laforest : ...de toute
manière, le lien de proche aidance, vous le savez, comment qu'on l'a élargi,
là, proche aidance, c'est toutes les
personnes, en fait, significatives pour les gens dans le besoin. Donc, la
municipalité va déterminer... Il y aura énormément d'ouverture.
Mme Caron :
OK. Donc, contrairement à Revenu Québec. OK. OK.
Mme
Laforest : Oui. Ah oui, oui, oui!
Mme Caron : Parce
que...
Le Président (M.
Schneeberger) : C'est bon? Alors, nous allons mettre aux voix...
Des voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : OK. Alors, nous allons mettre aux voix
l'article 9. Est-ce que l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté.
Une voix : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Comment?
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
c'est vrai, adopté tel qu'amendé, parce qu'il y avait des amendements. Voilà.
Article 10.
Mme Laforest : Article 10,
M. le Président, il n'y a pas d'amendement : La loi sur les compétences
municipales (chapitre C-44.1) est modifiée par l'insertion, après
l'article 95.1, du suivant :
«95.2.
Toute municipalité locale peut conclure avec toute autre municipalité locale
une entente relative au partage de certains revenus provenant de la taxe
foncière générale, d'une taxe imposée en vertu de l'article 500.1 de la
Loi sur les cités et villes (chapitre C-19) ou de l'article 1000.1 du
Code municipal du Québec (chapitre C-27.1 ) ou d'une redevance exigée en vertu
de l'article 500.6 de cette loi ou de l'article 1000.6 de ce code.
«L'entente doit
contenir :
«1° une description
détaillée de son objet;
«2° les modalités de
partage des revenus entre les municipalités parties à l'entente;
«3° une mention de sa
durée et, le cas échéant, les modalités de son renouvellement.
«L'entente peut
également prévoir, aux fins de la réalisation de son objet, l'établissement
d'un fonds. Elle doit alors prévoir les modalités de constitution,
d'administration et d'utilisation du fonds.
«Dans le cas où les
revenus proviennent d'une redevance, l'entente doit prévoir l'établissement
d'un fonds visé au troisième alinéa, lequel
doit être destiné exclusivement à les recevoir et à contribuer au financement
du régime de réglementation pour lequel la redevance est prélevée.»
Alors,
l'article 10. L'article 10 du projet de loi introduirait un nouvel
article, 95.2 de la Loi sur les compétences municipales.
Cet article permettra
aux municipalités locales de partager, par entente, certains revenus entre
elles. Seuls les revenus provenant de la taxe foncière générale, d'une taxe
imposée en vertu du pouvoir général de taxation ou d'une redevance réglementaire pourraient être partagés.
Le partage des revenus impliquerait la signature d'une entente entre les
municipalités.
Une
entente prévoyant le partage des revenus provenant d'une redevance devrait
prévoir l'établissement d'un fonds afin de s'assurer que les sommes qui y sont
recueillies ne servent qu'au financement du régime pour lequel la redevance est
prélevée.
Alors, ici, M. le
Président, on vient favoriser une meilleure planification territoriale, qui
était demandée par les municipalités, et une plus grande cohésion régionale,
tout en limitant la concurrence intermunicipale à l'égard du lieu d'établissement de certains projets de
développement. C'était demandé par les MRC, par les municipalités. On veut
également participer à la densification des
milieux qui sont déjà desservis en infrastructures et favoriser l'aménagement
durable du territoire.
Donc,
on vient ici penser au projet de parc industriel ou encore certains projets de
développement économique. Maintenant, les municipalités pourraient se
partager les revenus de ce nouveau projet sur le territoire. D'ailleurs, ça a
été discuté ce matin avec la Fédération québécoise des municipalités au congrès
de la FQM, et toutes les MRC et les municipalités
sont très favorables, évidemment, pour partager des revenus de certains projets
de développement économique. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour vos explications. Est-ce qu'il y a des questions sur l'article 10?
Députée de Mille Îles.
Mme Dufour : Oui. C'est plutôt... peut-être juste... Ce n'est
pas tant sur l'article, mais est-ce que... Parce que j'avoue que j'étais surprise de voir ça, il me
semble qu'elles pouvaient déjà, les municipalités, partager des dépenses, là,
qu'elles... Est-ce que qu'elles peuvent, puis peut-être que je me trompe, là,
est-ce qu'elles peuvent, parce que, là, elles vont pouvoir partager des
revenus, mais est-ce qu'elles peuvent partager des dépenses aussi sans créer
une régie ou... Parce que j'ai déjà
entendu parler de ça, qu'on me disait dans, tu sais... Puis là, vraiment, ce
n'est pas ma spécialité, des petites
municipalités, encore là j'essaie de découvrir ça, mais il me semble qu'on m'a
déjà parlé que, dans certains cas, il y avait comme l'obligation quasiment de
créer une régie, puis est-ce que ça... tu sais, est-ce qu'on va faciliter aussi
le partage des dépenses?
Mme
Laforest : Oui. Bien, en fait, pourquoi on doit ajouter cet
article-là? C'est vraiment une nouveauté, parce que, présentement, il n'y a
aucun pouvoir qui permet aux municipalités de partager les revenus avec
certains projets. Donc, c'est très, très
bien. Par exemple, une municipalité pourrait conclure une entente avec une
autre ville, une autre municipalité locale pour partager des revenus de la taxe
foncière générale par rapport au nouveau projet qui est sur le
territoire ou encore décider ensemble d'une redevance réglementaire.
Donc, évidemment, il
va falloir bien expliquer et bien détailler le projet qui est sur le
territoire, moduler les partages de revenus.
Alors, c'est une demande qui était, évidemment, là, pour... de toutes les MRC
puis les municipalités du Québec qui
le demandaient. Puis également si c'était possible de prévoir ou d'avoir la
possibilité de se faire un fonds, en fait, d'avoir un fonds avec ces revenus
pour la structure de leur gouvernance, avec les revenus qu'elles auraient avec
un nouveau projet sur leur territoire.
• (20 h 10) •
Le Président (M. Schneeberger) :
Est-ce que ça répond à vos questions, députée de Mille-Îles?
Mme Dufour : Non, parce que, là, on a parlé des revenus, mais je
voulais juste savoir si elles pouvaient actuellement, ces mêmes municipalités là, partager les dépenses sans
passer par la MRC ou sans... C'était, ça, c'étaient les dépenses, mon
questionnement.
Mme
Laforest : Mais les dépenses, c'est déjà prévu dans la loi
avec les régies intermunicipales, par exemple.
Mme Dufour : Mais
c'est ça, mais c'est ce qu'on m'a expliqué, qu'ils étaient obligés de créer une
régie pour être capables de partager
des dépenses. Est-ce qu'il y aurait possibilité, compte tenu qu'on leur donne
le pouvoir de partager des revenus, de leur permettre de partager des
dépenses sans devoir créer toute une structure?
Mme
Laforest : Ce n'est pas nécessaire, ce n'est pas obligatoire de créer
une régie. Elles peuvent le faire seulement par entente présentement.
Mme Dufour : OK.
Donc, c'est possible. C'était ça, le questionnement à la base.
Mme
Laforest : Excusez, j'ai...
Mme Dufour : Mais,
par contre, l'emphase sur les redevances, et je ne l'avais pas remarqué, alors
je vous en remercie de m'en avoir parlé, les
redevances, c'est ce qu'on parle, par exemple d'écofiscalité, là, les pouvoirs
qu'elles ont gagnés il y a quelques
années, les municipalités, donc elles pourraient comme... bon, une taxe sur les
surfaces pavées, elles pourraient,
par exemple, l'imposer ensemble et, s'il y avait un développement qui touchait
les deux municipalités, par exemple, partager les revenus.
Mme Laforest :
Oui. La première raison pourquoi
les villes ont demandé ça, honnêtement, la première raison, c'était... mais la
première et la seule, les municipalités parlaient toujours de nouveau parc
industriel. Parce qu'évidemment quand il y a un parc industriel sur un
territoire, bien, c'est quand même assez payant pour une municipalité, mais là
les municipalités disaient : Pourquoi on ne pourrait pas, évidemment, s'il
y a un nouveau parc industriel, partager les revenus? Ça fait que c'est comme
ça que ça a été demandé, cet article-là.
Mme Dufour :
Mais...
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : ...oui,
merci, M. le Président, là on permet, pour la taxe foncière générale, une taxe
imposée ou une redevance exigée. Est-ce que
ça aurait pu être un tarif aussi? Est-ce qu'on aurait pu inclure un tarif?
Parce que c'est distinct, là, je pense. Il me semble que le stationnement, par
exemple, c'est un tarif, si on... je ne sais pas, moi, l'entrée à... En tout cas, il y a toutes sortes de cas de tarif,
là, qu'on... qu'une municipalité peut charger. Est-ce qu'on pourrait
l'envisager?
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Laforest : Bien, l'obligation est... pourquoi... L'obligation d'avoir
une entente, c'est vraiment d'avoir un enjeu
commun. Donc, au niveau des tarifs, là, vous dites : Le stationnement, est-ce
que c'est un enjeu commun, les stationnements?
Mme Dufour : ...dans
le même parc industriel.
Mme
Laforest : Oui, c'est dans le même parc industriel, oui. Il faut
vraiment que ce soit un enjeu commun.
Mme Dufour : C'est ça. Ça fait que, mettons qu'il y a cette
création de parc industriel là, et là il y aurait... Puis là j'ai donné
l'exemple du stationnement parce que, de plus en plus, c'est tarifé, le
stationnement sur rue à certaines heures,
ça ne sera pas dans un quartier industriel. Mais, quand je pensais à tarif, je
pensais à des tarifs qui pourraient être liés à une infrastructure en commun,
une grosse infrastructure qui serait en commun, par exemple, je ne sais pas,
moi, un centre aquatique, puis que,
là, il y aurait des tarifs liés à ce centre aquatique là. Est-ce que ça, ce
serait envisageable de partager ça?
Mme
Laforest : Bien, ça crée une entente, puis c'est un enjeu commun,
c'est le stationnement, ça peut être... Oui, oui, à ce moment-là, il peut avoir
une entente aussi.
Mme Dufour : Mais
ici on n'a pas prévu les tarifs, c'est juste ça que je soulevais.
Mme Laforest :
Bien, c'est le partage des
revenus. Donc, s'il y a des tarifs, c'est un revenu, on partage des revenus, des
tarifs qui sont demandés. On a changé de maître. Bonjour.
Une voix : Bonjour.
Mme
Laforest : Vous êtes?
Une voix :
...
Mme Laforest : OK. Bon, alors,
voilà.
Mme Dufour : Mais
c'est qu'on précise le partage de certains revenus provenant de la taxe
foncière générale, une taxe imposée, une redevance, il n'y a pas les
tarifs. C'est juste qu'il semble manquer...
Mme Laforest :
C'est parce que ça peut être...
Il peut avoir d'autres conditions, ça fait que, là, c'est sûr qu'on est mieux de ne pas ajouter des conditions
spécifiques, à moins qu'on peut les ajouter aussi, mais là ça ne finirait plus non
plus.
Mme Dufour : Est-ce qu'on peut juste me confirmer que des
tarifs sont inclus dans un de ces cas-là? C'est juste ça parce que moi, je
ne le vois pas, là.
(Consultation)
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
On ne peut pas... On ne peut pas
aller de l'avant vers votre demande, parce qu'en fait ça dépend des ententes spécifiques. Donc, chaque entente est
différente. Il faut que ce soit une entente entre les municipalités, par exemple.
Mme Dufour : Oui,
oui. Bien, c'est justement, on dit ici qu'elles peuvent conclure une entente
pour partager des revenus, mais ça ne semble
pas être prévu de pouvoir partager des tarifs. C'est peut-être inclus dedans,
mais, quand je le lis, ça semble être exclu. Donc, ce n'est pas une demande que
je veux faire, je me demande juste si c'est prévu et, si oui, c'est dans quel élément, parce que moi, je
ne le vois pas. Puis ça ne me dérange pas que ce soit quelqu'un qui réponde,
là, du ministère, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Laforest : Oui, M. Savoie va compléter.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : L'idée, c'est, dans un cas où il va avoir des tarifs, Mme la ministre
expliquait précédemment qu'ils peuvent faire une entente intermunicipale
pour offrir un service ensemble puis se partager des dépenses. Ils ne vont pas
se partager directement les revenus de tarifs, mais ils vont se partager les
dépenses, puis les revenus de tarifs qui correspondent au coût des services
offerts, donc, ils vont être intégrés dans leur entente intermunicipale de
service. Ça fait qu'on n'a pas besoin de venir prévoir ici qu'ils vont se
partager des tarifs directement, parce que, quand
il y a des tarifs d'imposés, ça correspond aux services offerts, il n'y a pas
de profit possible dans ces cas-là. Donc, ils vont être intégrés dans l'entente
intermunicipale, comme Mme la ministre expliquait, donc pas besoin de le mettre
là, c'est prévu autrement.
Mais,
dans ces cas-là, par contre, les taxes qui sont là ne correspondent pas
exactement au coût d'un service rendu, puis
donc il y a une plus-value qui est créée, là il y a quelque chose à se partager
concrètement. Dans l'autre cas, c'est intégré dans leur entente
intermunicipale, puis donc il y a, techniquement, un partage, là, parce que les
tarifs vont être répartis dans les
dépenses qu'ils vont se partager, mais ça fait juste annuler les dépenses
qu'ils n'ont pas à se partager.
Mme Dufour : Je
comprends. L'exemple...
Le Président (M.
Schneeberger) : Députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : ...merci, l'exemple
que je donnais de stationnement tarifé sur rue, tu sais, par exemple,
parcomètres, là, ça, ce n'est pas lié
à un service nécessairement, tu sais, si, mettons, c'était dans un quartier
industriel commun, là ce n'est pas relié à une entente nécessairement, ça fait
qu'il faudrait qu'ils fassent une entente distincte, en fait, je ne sais
pas, là, juste pour couvrir un cas comme ça.
Mme Laforest :
Bien, l'entente, c'est ça,
l'entente va varier selon chaque projet, selon chaque... dans chacun des
projets sur le territoire, là, ça dépend de chaque entente.
Mme Dufour : C'est
ça, mais ce que je comprends, c'est...
Mme Laforest :
Bien, donc, si les tarifs, c'est
un enjeu, ce sera inclus dans l'entente, comme M. Savoie disait, là.
Mme Dufour : Mais
pas dans cette entente-là, en vertu de l'article qu'on introduit là, ça va être
dans vertu d'une autre entente. Mais est-ce
que c'est obligatoire qu'il y ait des dépenses associées à cette autre entente
intermunicipale?
Le Président (M.
Schneeberger) : M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Dans
les ententes intermunicipales, c'est des ententes visant le fait de fournir des
services. Puis, quand vous exigez un tarif, il doit correspondre au coût
de votre service, c'est le principe établissant un tarif. Donc, vous ne pouvez pas fixer de tarif qui ne
correspond pas à un coût de service, donc il n'y a pas de... C'est la règle
pour établir un tarif, ça correspond à un coût. Donc, vous allez faire votre
entente intermunicipale, comme l'expliquait Mme la ministre, puis vous
allez pouvoir comptabiliser, mais vous allez faire une entente intermunicipale
qui porte, je dirais, sur la gestion, là, des espaces de stationnement publics.
Mme Dufour : OK,
mais on ne sait pas combien ça va coûter versus combien ça va rapporter, tu
sais, dans le fond, c'est comme, ça se peut que ça rapporte plus, là, que ce
que ça coûte, c'est possible, là.
Mme
Laforest : Ça se peut que ça rapporte plus puis ça se peut que ça
rapporte moins.
Mme Dufour : C'est
ça. Mais là est-ce qu'on comprend qu'ils ne peuvent pas...
Mme
Laforest : Ça dépend de l'entente.
Mme Dufour : ...ça
ne peut pas raporter plus que ce que ça coûte? C'est ce que j'ai compris.
M. Savoie
(Jocelyn) : C'est une règle en taxation. Si vous faites des tarifs qui
rapportent plus que ça a coûté, vous ne respectez pas le principe d'un tarif.
Mme Dufour : OK.
On y reviendra. C'est bon.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Oui, député de Taschereau.
M. Grandmont :
Oui, merci. Bien, peut-être
quelques questions complémentaires là-dessus, là. Mme la ministre, vous avez parlé d'enjeux communs. Là, je comprends
que ce n'est pas obligé d'être des projets... Bien, d'abord, est-ce que ça peut
être tout type de projet, c'est-à-dire est-ce que ça peut être autant des
infrastructures que des services ou on parle vraiment plus
d'infrastructures? On a tendance à penser comme ça, puis les exemples qu'on a
donnés, c'étaient beaucoup des
infrastructures. Mais c'est est-ce que des services qu'on se donne en commun
peuvent être... peuvent rentrer là-dedans aussi?
Mme Laforest :
Ça peut être les deux. En fait,
c'est quelque chose que les municipalités ont en commun, un projet en commun.
M. Grandmont :
...ont en commun, ils ont décidé
de se bâtir une entente soit pour donner des services communs aux deux
municipalités.
Mme
Laforest : Oui. C'est ça.
M. Grandmont :
Dans ce cas là, en quoi...
puis... Bien, on voit, là, à l'échelle de Québec, là, puis je m'excuse de
prendre l'exemple ici, parce que c'est beaucoup la région de Québec que j'ai
connue dans les dernières années, mais on a des régimes qui permettent d'avoir des dépenses d'agglomération, donc,
des infrastructures qui sont d'intérêt régional ou d'agglomération, en
fait, puis il y a un partage des recettes puis des dépenses, en fait, qui
sont... des dépenses qui sont assumées par
toutes ces villes dans l'agglomération. Qu'est-ce que ça vient changer, en fait?
Est-ce qu'on vient étendre ce genre de pratique là qui était permise à
l'intérieur d'agglomération à toutes les municipalités?
• (20 h 20) •
Mme
Laforest : Non, ça ne change rien. Ici, l'article, c'est complètement
différent, là, c'est séparé comme... Parce que l'exemple que vous donnez, c'est
des règles d'agglomération, puis on ne vient pas toucher à ça ici.
M.
Grandmont : OK. Donc, ça, c'est des règles spécifiques, mais c'est...
Mme
Laforest : Oui.
M.
Grandmont : ...un peu la même chose qu'on donne, c'est un pouvoir
nouveau, en fait, qu'on donne à des municipalités qui ne sont pas dans des
agglomérations, on leur donne des pouvoirs de se donner des services ou des
infrastructures communes puis de se développer des ententes.
Mme
Laforest : Oui, exactement.
M.
Grandmont : Donc, c'est un peu sur le même principe.
Mme
Laforest : Oui.
M. Grandmont : OK,
OK, je comprends. Je voulais savoir... Bien, donc, c'est ça, est-ce que... Dans
le fond, on parle d'enjeux communs,
mais les services ou les infrastructures n'ont pas besoin d'être sur les deux,
aux municipalités de voir comment ça leur rend service de développer
cette entente commune là.
Mme
Laforest : Tout à fait.
M. Grandmont :
Donc, une infrastructure peut être uniquement sur une des deux
municipalités, un parc industriel, une
patinoire, un centre aquatique ou des services même à la limite, mais, si
l'autre y trouve son compte, bien, tant mieux, puis c'est à eux de voir
ça.
Mme
Laforest : Tout à fait, oui.
M.
Grandmont : Ma dernière question, c'est : Est-ce qu'il y a un
processus — puis
c'est peut-être plus loin, peut-être que je
prends de l'avance, je ne sais pas, ou peut-être qu'il n'y en a juste pas — mais
est-ce qu'il y a un processus de
validation ministérielle à travers tout ça, est-ce que... ou on laisse le
loisir aux municipalités, le loisir de se développer toute entente,
puis, advienne que pourra, c'est à elle d'assumer les bénéfices et les
conséquences, si jamais il y en a?
Mme Laforest :
Oui. Bien non, ça va vraiment
avec l'autonomie municipale, puis il y a déjà plusieurs ententes partout
au Québec, là, ça fait que ça se fait très, très bien.
M.
Grandmont : OK. Donc, dans ce cas-là, on laisse ça là?
Mme
Laforest : Oui.
M. Grandmont :
Est-ce qu'il y a un pouvoir
d'intervention ministériel si on se rend compte que ça ne marche pas, que ça crée de la chicane ou je ne sais pas
quoi? Est-ce qu'il y a des mécanismes dans lesquels la ministre peut intervenir
pour séparer les gens en chicane?
Mme
Laforest : Toujours. Bien, en fait, il y a toujours les directions
régionales des Affaires municipales...
M.
Grandmont : Pouvez-vous recommencer? Excusez-moi, je parle en même
temps que vous.
Mme Laforest :
Il y a toujours les directions
régionales des Affaires municipales. Évidemment, ils sont toujours sollicités ou impliqués dans des projets d'entente
comme ça, intermunicipale. Ça fait que, s'il y a quelque chose qui ne
fonctionne pas, on va le savoir tout de suite.
M. Grandmont :
Puis donc leur rôle, c'est...
directions régionales, c'est... Est-ce que c'est aussi d'accompagner les
municipalités dans la rédaction de ces ententes-là?
Mme
Laforest : Oui. Tout le temps, oui.
M. Grandmont : OK. Donc, ils sont là en continu. C'est un service
clientèle qu'on offre, dans le fond, aux municipalités.
Mme Laforest :
Toujours, oui.
M.
Grandmont : Parfait. Merci beaucoup.
Mme
Laforest : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Alors, nous allons procéder à l'adoption de l'article 10. Est-ce que l'article 10
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Article 1. Mme la ministre.
Mme Laforest :
L'article 1 :
L'article 145.21 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
(chapitre A-19.1) est modifié par la suppression du deuxième
alinéa.
L'article 1 du
projet de loi modifierait l'article 145.21 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme afin d'en supprimer le deuxième
alinéa, lequel prévoit deux catégories d'équipements qui ne peuvent être
financées par une redevance de développement.
Les catégories d'infrastructures et
d'équipements municipaux peuvent être financées par une telle redevance
seraient désormais prévues par un règlement ministériel adopté en vertu du
nouvel article 226.2 de cette loi, proposé par l'article 2 du projet
de loi.
L'article 1 du projet
de loi entrerait en vigueur à la date de l'entrée en vigueur d'un tel
règlement.
Alors, on a un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que tout le monde l'a? Oui? Il a été déposé? Parfait. Parfait. Alors, Mme la
ministre, je vous inviterais à le lire et puis de faire... expliquer les
changements.
Mme Laforest : Oui. Alors, dans la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme... Bien, je vais donner tout de suite l'explication, vous allez très, très bien
comprendre parce que vous étiez là au projet de loi LAU, nous n'avions pas
la possibilité des redevances du transport dans la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme. Là, c'est sûr, je regarde le député
de Taschereau. Maintenant, les municipalités ont demandé si c'était possible
d'avoir des redevances sur des projets de
transport. Vous êtes tout à fait au courant de la demande de la ville de Québec
si parfois il y a des projets de transport pour la ville de Québec. Donc là, on vient insérer, dans la loi sur...
la LAU, la possibilité des redevances... de prélèvement de redevances
sur le transport.
Alors, je vais lire l'amendement :
L'article 1, l'article 145.21 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme.
Remplacer l'article 1 du projet de loi par
le suivant :
1. L'article 145.21 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme (chapitre A-19.1) est modifié par :
1° par l'ajout, à la fin du premier alinéa, du
paragraphe suivant :
«3° au paiement par le requérant d'une
contribution destinée à financer tout ou [en] partie d'une dépense liée à un service de transport collectif qui bénéficie
à l'immeuble visé par la demande de [...] certificat, à ses occupants ou à
ses usagers.»;
2° par la suppression du deuxième alinéa; et
3° par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «au paragraphe 2°» par
«à l'un ou l'autre des paragraphes 2° et 3°».
Alors, comme je le mentionnais, cet amendement
prévoit ou ajoute un troisième mode de contribution pour permettre aux
municipalités le prélèvement de redevance sur le transport si un nouveau projet
de transport existe sur les lieux, même au niveau du transport collectif. On le
voit dans les plus grandes municipalités.
Donc voilà, vous êtes au courant sûrement de
cette demande-ci, la municipalité... la ville de Québec en est la première à le
demander.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Est-ce qu'il y a des questions sur l'amendement?
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Merci, M. le Président. Donc, le fonctionnement de
cette redevance-là, est-ce que c'est... ça va être semblable à la
redevance pour le REM, par exemple...
Mme Laforest : Oui.
Mme Dufour : ...qu'on voit dans la
Communauté métropolitaine de Montréal? Quand ça a été adopté pour le REM, il y a eu des densités minimales aussi qui
ont suivi, qui ont été obligatoires pour les villes qui ont mis ça en place.
En fait, c'est un commentaire éditorial parce que ça n'a pas rapport à ma
question. Donc, je comprends que ce serait semblable
à... Et là... Parce que, quand ça a été mis en place pour le REM, c'était... et
ça fait un bout de ça dans ma mémoire,
mais c'était imposé par le
gouvernement, à l'époque, qui l'avait... tu sais, puis ça s'était comme
répertorié après jusque dans les... dans les... voyons! excusez-moi, là,
dans les plans d'urbanisme, mais dans, tu sais, les villes, puis tout ça.
Là, ici,
quand elles vont mettre ça en place, ça va être avec un... Il va falloir qu'ils
déterminent une zone, tu sais, parce que ça a été quand même laborieux à
mettre ça en place, là, pour le REM. Ici, on dit juste «on peut le faire», mais
est-ce qu'on va le préciser plus loin, le fonctionnement? Oui, OK, je comprends
que oui, ça va venir plus loin. Parfait. Je viens d'avoir des... Quelqu'un m'a
montré que c'est plus loin. Parfait. Ça fait qu'on pourra élaborer, à ce
moment-là, là-dessus.
Mme Laforest : C'est exactement...
Ah! je croyais que vous aviez terminé. Allez-y.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Dufour : Non, j'avais terminé.
Mme Laforest : OK. Mais c'est
exactement ce qu'on vient faire, on l'a fait par le REM. Le REM, ça a été une disposition spéciale. Maintenant, les
municipalités le demandaient, la plupart qui ont du transport collectif sur
leur territoire, pour pouvoir, si je
peux dire, demander des redevances pour les projets de transport collectif ou
de transport structurant — je dis toujours la ville de Québec. Mais
la disposition qui est ici est vraiment importante, parce que, dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, l'article qui correspondait à cette
possibilité-là, dans l'article 145.21, c'était écrit : «Les
équipements municipaux visés au paragraphe 2° du premier alinéa ne
comprennent pas le matériel roulant dont la durée de vie utile prévue est
inférieure à sept ans ni les équipements informatiques.»
Donc là, évidemment, on vient enlever
juste ce paragraphe-là, parce que, dans le paragraphe de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, 145.21, on disait
que ce n'était pas possible d'aller capter des redevances avec, exemple,
le matériel roulant, avec des projets à côté du transport collectif. Donc, s'il
y a des projets de transport collectif structurant à Québec et il y a
construction soit de résidences ou de logements à côté des transports
collectifs, à ce moment-là, on donne des
possibilités à la ville de faire... de prendre les mêmes dispositions que le
REM a prises dans le passé.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Là, je vous avoue que je ne suis pas certaine
d'avoir compris les explications qui viennent d'être données concernant
l'élément qu'on enlève. On dit : «...le matériel roulant dont la durée de
vie utile prévue est inférieure à
sept ans — j'imagine
qu'on ne préfère pas ni au REM ni au tramway ici, là, puis
on dit : ni les équipements informatiques.» Est-ce qu'on peut
m'expliquer pourquoi on retire cet élément-là de... En fait...
Mme
Laforest : Le matériel roulant, c'est les autobus, en fait, ou...
Mme Dufour : Les
autobus.
Mme
Laforest : Oui, ça peut être les autobus. Ça peut être...
Mme Dufour : Sept
ans?
Mme Laforest :
Bien, c'est parce que c'est comme
ça avec le REM, on l'a mis aux sept ans. Donc, on a appliqué la même
chose, puis ça se passe très bien.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui.
Mme Dufour : Excusez-moi, mais une durée de vie de tous ces
autobus, de tramways, de REM, c'est beaucoup plus que sept ans, là, je parle de l'autobus lui-même, là. En tout cas,
je ne suis pas sûre, je comprends. Tu sais, à l'époque, je me demande pourquoi ça avait été mis en place,
parce que c'était déjà là, puis pourquoi on faisait cette distinction-là. On
disait des équipements de moins de... tu sais, de durée de vie moins de sept
ans, ça ne faisait pas partie du calcul; là, on veut les rajouter. Donc, j'imagine... En fait, je ne sais pas à quoi
on fait référence, mais ça ne me semble pas être des autobus.
• (20 h 30) •
Mme
Laforest : Le matériel roulant, oui, ça peut être des autobus, mais,
M. Savoie, vous pouvez y aller.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Juste pour préciser. Dans
l'amendement, il y a deux choses qui sont faites. Le premier, c'est qu'on vient introduire la possibilité de
faire une redevance de transport collectif. Ça va couvrir tout ce qui a rapport
à du transport collectif, incluant les autobus. Puis, dans l'ancien article, il
y avait une limitation qui excluait ce qui était moins de sept ans. Bien, on élimine la limitation pour permettre à la
municipalité de couvrir ce qui pourrait y avoir une durée de vie moindre de sept ans. Ça peut être un
autobus usagé, par exemple. Il pourrait y avoir toutes sortes de choses
qui roulent puis qui sont moins d'une durée de vie de sept ans.
Donc, il n'y a pas de
raison de mettre de telles limitations si on décide de leur donner un pouvoir
de faire des redevances de transport collectif. Alors, on leur donne l'espace
pour pouvoir établir leurs redevances, inclure dedans l'ensemble des infrastructures et du matériel roulant afférent puis de,
donc, de structurer leurs redevances en conséquence.
Mme Dufour : Et
là le matériel...
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour :
Et le matériel, les équipements informatiques, là, à ce moment-là, ça peut être
les centrales, les centres de données qui
sont utilisés pour faire fonctionner, tu sais, toute... bien, c'est ça, la
centrale de données là. Ça pourrait
être inclus, à ce moment-là, dans les redevances. Je vais laisser... J'imagine
que les députés ont d'autres questions, puis je reviendrai.
Le Président (M.
Schneeberger) : D'autres questions? Députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui,
merci, M. le Président. À la toute fin de l'amendement, on dit que «l'exigence
d'une contribution visée à l'un ou l'autre des paragraphes 2° et 3° du
premier alinéa n'est pas applicable à un organisme public au sens du premier
alinéa de l'article 3 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels ou [...] un centre
de la petite enfance au sens de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance». Est-ce que ça
comprend les RPA, les établissements privés conventionnés, le logement social?
Est-ce que ces types, disons, de construction sont exemptés d'une telle
redevance?
Mme Laforest : On
va... Cet article va se...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Mme la ministre.
Mme
Laforest : Merci. Ce sera déterminé par règlement. Vous avez
raison, oui, par règlement, on va exclure, par exemple, les RPA, surtout, aussi, le logement abordable, les projets
de logement abordable. Parce que, qu'est ce qu'on veut, logement social, logement abordable tout
près du transport collectif, qu'ils puissent profiter de cette modification-là.
Oui, ça sera décidé par règlement. Vous avez raison. Et ne soyez pas inquiète,
ce sera dans le règlement.
Mme Caron : Dans le règlement qui va
découler de la loi.
Mme Laforest : Oui, tout à fait.
Mme Caron : OK.Parfait.
Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Merci beaucoup.
Oui, la députée de La Pinière m'a aiguillé sur quelque chose que j'ai trouvé intéressant, donc, l'exigence de
contribution. Je ne sais pas, je n'ai pas... je ne sais pas si j'ai bien
compris, là, ça va être géré autrement, là, mais, pour l'instant, c'est
écrit : «L'exigence d'une contribution [...] n'est pas applicable à
un organisme public au sens du premier alinéa de l'article 3 de la Loi sur
l'accès aux documents [et aux] organismes publics...»
Est-ce que ça
veut dire que, par exemple... Est-ce que ça veut dire, par exemple, que, je ne
sais pas, moi, un hôpital ou un
bâtiment d'un ministère, peu importe, là, qui s'installe à proximité d'une
station où dont une station est installée ne serait pas assujetti à payer cette dite redevance là, alors que, je
veux dire, ça va générer beaucoup d'allées et venues, ça va être beaucoup de gens qui vont l'utiliser?
C'est un service qu'on donne aux ministères. Il va y avoir des gens qui vont se
déplacer, beaucoup moins de stationnements à prévoir.
Bref, je veux
juste m'assurer : Est-ce qu'on est en train de dire que, finalement, avec
cette partie de l'article là, les bâtiments appartenant au gouvernement ne
paieront pas de redevances, alors qu'elles sont quand même pas mal bénéficiaires
si elles s'installent à côté d'une station?
Mme Laforest : Oui, vous avez
raison, tout ce qui appartient au gouvernement, exemple, les hôpitaux, oui.
M. Grandmont : Donc, ils n'ont pas à
payer la redevance.
Mme Laforest : Oui.
M.
Grandmont : OK. Puis
pourquoi c'est pensé comme ça si elles sont bénéficiaires, puis elles vont
largement utiliser le transport
collectif, et vont aussi être, je veux dire, bénéficiaires, en quelque
sorte, de l'ensemble des services qui vont être créés autour de
ces services de transport en commun structurants là.
Mme Laforest : Parce qu'on paie
déjà... Exemple, les hôpitaux, on paie déjà, comme gouvernement, les compensations
tenant lieu de taxes.
M.
Grandmont : ...de taxes, on comprend, mais les logements
privés, par exemple, qui sont autour vont aussi payer des taxes, vont aussi payer des redevances. Pourquoi le
gouvernement, dans le fond, serait exclu de cette partie-là?
Mme Laforest : ...par exemple, le
logement social, ça, c'en est, des... ce sont des projets, c'est aussi financé
par le gouvernement du Québec.
M. Grandmont : Oui, oui, oui, mais
donc il y a une exclusion pour les gouvernements.
Mme Laforest : Le projet de tramway,
il y a une contribution pour le gouvernement du Québec aussi.
M. Grandmont : Vous savez, quand on
développe un... Ah! excusez-moi, je pensais que...
Mme Laforest : Non, allez-y.
M. Grandmont : ...parce qu'en fait,
bon, les... Quand on fait des services de transport collectif structurant, on essaie d'avoir de la grande capacité pour des
parcours sur lesquels on va avoir beaucoup d'origines et beaucoup de destinations.
L'objectif, c'est de transporter beaucoup de monde dans ces tuyaux-là de
transport. Donc, il est normal qu'on se retrouve sur le chemin, finalement,
de... sur le chemin du service de transport collectif structurant qui est
développé et qu'on se retrouve à croiser plusieurs lieux de destination
importants, qui pourraient être des écoles, des hôpitaux. Les grands
employeurs, c'est des grands générateurs de déplacement.
Donc, je me demande
pourquoi on exclut, finalement, le gouvernement, ou ses ministères, davantage,
ou ses mandataires de payer pour cette
redevance-là, alors que l'ensemble, même si on peut avoir des exceptions... Je
suis bien d'accord pour les CPE, pour
des coopératives d'habitation, par exemple, du logement social, mais le
gouvernement étant lui-même un générateur de déplacement important le
plus souvent, bien, il me semble qu'il pourrait y avoir, il me semble, en toute
logique, là, une contribution à la redevance. Puis là je comprends qu'on...
Mme
Laforest : On paie déjà. On paie déjà, puis, déjà, le
projet... si je peux dire, le projet de transport structurant, exemple,
qu'on fait dans les municipalités, bien, le gouvernement est toujours présent
aussi.
M. Grandmont : On est d'accord
là-dessus.
Mme
Laforest : Ça fait que le gouvernement paie pour son projet
puis le gouvernement paie pour... à côté, là, les écoles, les hôpitaux,
puis c'est des en-lieu de taxes. Donc, déjà, on paie. On paie en masse.
M.
Grandmont : OK. Ce
n'est pas les mêmes ministères, mais je comprends, là. Je comprends que,
finalement, ça... Il n'y a pas trop de logique, là, dans le sens où...
OK, bien, en tout cas, la réponse que vous me donnez, ça ne me convainc pas
vraiment.
Mme Laforest : ...c'est une réponse,
mais, en même temps, c'est une réalité. On paie nos routes. On paie les
hôpitaux. On paie... Ça fait que c'est sûr qu'à ce moment-ci ce n'est pas... Il
faut y aller en toute logique.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Alors, est-ce que l'article... Bien, premièrement, on est à l'amendement.
Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : En fait, j'ai une
question. On dit : «...qui bénéficie à l'immeuble visé...» Là, on parle de
la contribution, là : «Au
paiement par le requérant...» Excusez. Donc : «...qui bénéficie à
l'immeuble visé par la demande de
permis ou de certificat», et c'est «de certificat» qui m'a, en fait, surprise
parce que je pensais que c'était seulement exigible dans le cas de permis de construction, mais là, là, je lis
«certificat». Ça fait que c'est «certificat»... J'ai en tête «certificat
d'occupation», mais...
Le
Président (M. Schneeberger) : Est-ce que Me Nadeau-Labrecque, c'est ça, peut
répondre? OK. Oui, M. Labrecque.
M. Nadeau-Labrecque (François) : Merci,
M. le Président. C'est exact, ça pourrait viser effectivement ces
situations-là.
Mme
Dufour : C'est la première fois que j'entends... en fait,
que je réalise que ce serait exigible, que ce l'est... peut-être ce l'est pour le REM, mais, dans le cas
d'un certificat d'occupation, comment ça se calcule dans un cas comme ça?
M. Nadeau-Labrecque (François) : Il
faudrait voir la situation précise. C'est une possibilité qui est donnée à la municipalité. Donc, il faudrait voir dans
quel cas de figure est-ce qu'elle pourrait trouver une application à exiger une
redevance au moment de la délivrance du certificat d'occupation, mais la possibilité
est là, mais elle est théorique.
Mme Dufour : Outre les certificats
d'occupation, y a-t-il d'autres types de certificats où on peut référer ici?
M. Nadeau-Labrecque (François) : Certificat
d'autorisation, changement d'usage, par exemple.
Mme Dufour : OK, changement d'usage.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va?
Mme Dufour : Je réfléchis.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon,
est-ce que... d'autres questions? Oui.
Mme
Dufour : Oui. OK, dans
le fond, c'est ça, quand... La demande de permis, c'est généralement un montant,
ou un pourcentage, ou un montant par porte,
puis ça, j'imagine qu'on va venir le définir plus loin. Là, dans le cas d'un certificat,
est-ce qu'on va venir l'établir plus loin? On en parle-tu plus loin, comment...
les balises de ça?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Bien, c'est les
villes.
Mme Dufour : Les villes vont
établir... On ne le balisera pas plus loin, là?
Mme Laforest : Bien,
il faut que ça vienne des villes. Il faut que ce soient les villes qui le...
Mme Dufour : Oui, mais la ministre
veut contrôler ou, en tout cas, encadrer, disons, plutôt, les redevances de développement. Bien, j'imagine qu'elle va vouloir
voir les... encadrer aussi les redevances pour le transport en commun.
Est-ce que c'est le cas?
• (20 h 40) •
Mme Laforest : On arrive au prochain
article, on va tout vous expliquer ça, l'article 2.
Mme Dufour : Oui, pour le développement,
mais là c'est le... Là, on parle du transport en commun dans cet article-là... dans cet amendement-là, et on parle
de certificat d'autorisation ou d'occupation. Je pose la question. Est-ce que,
plus loin, parce que je n'ai pas vu tous les amendements qui vont être
introduits, est-ce que, plus loin, on va venir baliser les frais qui
peuvent être chargés au moment d'une émission d'un certificat d'autorisation ou
d'occupation? C'est ça, ma question.
Mme Laforest : Non.
Mme Dufour : Donc, on ne le balise
pas?
Mme Laforest : Non.
Mme
Dufour : OK. Donc, on est conscients que ça pourrait être
plus élevé que la valeur du certificat lui-même?
Mme Laforest : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va?
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que l'amendement de l'article 1 est adopté? Adopté. Alors,
l'article 1, tel qu'amendé, est-il adopté? Adopté? C'est bon. Alors, bien,
j'attends vos réponses. Alors, article 1.1.
Mme Laforest : Insérer, après
l'article 1 du projet de loi, le suivant :
1.1. L'article 145.22 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme est modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) dans le paragraphe 6° :
i) par l'insertion, après «tels équipements», de
«ou, selon le cas, le service de transport collectif»;
ii) par l'insertion, à la fin, de «ou à
l'extérieur de celui-ci»;
b) par le remplacement du paragraphe 7° par le
suivant :
«7° le montant de la contribution ou les règles
permettant de l'établir, y compris, s'il y a lieu, tout critère en fonction
duquel le montant peut varier;»;
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de la première phrase par les suivantes : «Dans le cas où le
paiement d'une contribution est exigé en vertu du paragraphe 2° ou 3° du
premier alinéa de l'article 145.21, le règlement doit prévoir la
constitution d'un fonds destiné exclusivement à la recueillir et à être utilisé
aux fins pour laquelle elle est exigée ou aux fins de remboursement d'un
montant provenant d'un autre fonds ayant été versé pour financer la même infrastructure ou le même équipement visé par cette
contribution. Le règlement peut également prévoir qu'en cas de surplus, ceux-ci pourront être
utilisés pour la réfection ou l'amélioration de l'infrastructure ou de
l'équipement.»;
3° dans le quatrième alinéa :
a) par le remplacement de «être en fonction» par
«tenir compte»;
b) par l'ajout, à la fin, de la phrase
suivante : «Le présent alinéa s'applique également, avec les adaptations
nécessaires, à l'estimation des dépenses liées à un service de transport
collectif.»
Donc, ici, cet amendement propose de modifier
l'article 145.22 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, laquelle prévoit actuellement le contenu de
règlements adoptés en vertu de l'article 145.21 de cette loi. L'amendement
apporterait diverses modifications à des
fins de concordance avec l'ajout des redevances de transport et l'utilisation
des redevances de développement. Alors, voilà, merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Alors, est-ce qu'il y a... Oui, députée de La Pinière.
Mme
Caron : Merci, M. le Président. Donc, au paragraphe 2°, à
la fin, on dit que «le règlement peut également prévoir qu'en cas de surplus, ceux-ci pourront être utilisés pour la
réfection ou l'amélioration de l'infrastructure ou de l'équipement».
Est-ce qu'il y a une limite de temps sur les surplus ou est-ce que c'est pour
les... ça peut être pour les 25 prochaines années comme pour les deux
prochaines années ou... pour les surplus?
Une voix : ...
Mme
Laforest : Oui, mais il n'y a pas de limite.
Mme Caron : Il
n'y a pas de limite?
Mme
Laforest : Oui.
Mme Caron : Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Oui?
Mme Dufour : ...de
lire, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, député de Taschereau.
M. Grandmont :
Des commentaires, là, il y en
avait quand même très longtemps, là. Mme la ministre ne les a pas tous
lus, peut-être qu'elle est arrêtée... Elle n'a pas «scrollé down», comme on dit
en bon latin.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, il est resté une partie du commentaire qui
n'avait pas été lue.
M.
Grandmont : Je suis en train de les lire, là, pour ma part.
Le Président (M.
Schneeberger) : Est-ce que vous allez lire les commentaires ou...
Mme
Laforest : On les a tous lus, là. Bien, c'est ça que vous avez fait,
là, oui? OK.
M.
Grandmont : C'est quand même assez long si...
Le Président (M.
Schneeberger) : C'est parce que, dans les commentaires, il y avait ça
puis il y a ça.
Mme
Laforest : Mais je pense qu'ils sont en train de le lire en même
temps. ...c'est de la concordance. La deuxième...
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Alors, nous allons suspendre quelques instants
parce qu'il y a de...
(Suspension de la séance à
20 h 45)
(Reprise à 20 h 49)
Le Président (M.
Schneeberger) : Alors, nous reprenons les travaux. Alors, l'amendement
a été déposé. C'étaient des amendements qui avaient été déposés en début de
semaine. Alors, tout le monde les avait déjà. Alors, je voulais vérifier...
Maintenant, est-ce qu'il y a des questions sur l'amendement déposé à 1.1? Députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le Président. Bien, je vais refaire le
commentaire que j'ai dû faire, je pense, hier. Ce n'est pas parce qu'on les a
reçus, les 56 amendements, il y a quelques jours qu'on a tous pu les lire
en détail. Je rappellerai qu'on travaille sur d'autres projets de loi.
Et donc ce n'est pas... Malheureusement, on n'a pas pu... Ce n'est pas parce qu'ils ont été déposés d'avance qu'on les a
tous lus. Alors, moi, j'en prends connaissance au moment qu'on se parle,
et ça explique pourquoi on a... on doit prendre une petite pause pour pouvoir
les lire. Merci.
• (20 h 50) •
Le Président (M.
Schneeberger) : Par contre, je vais juste faire une mention. J'ai déjà
été dans l'opposition depuis plusieurs
années et j'ai déjà travaillé avec le gouvernement qui était au pouvoir, et,
normalement, quand c'est des amendements qui sont déposés à l'avance, on
se doit quand même d'être préparé. Alors, moi, je ne peux pas suspendre à
chaque fois qu'on a un article. Quand c'est un nouvel amendement qui vient
d'être déposé, comme vous le faites, c'est
normal qu'on suspende, qu'on en prenne connaissance, mais là c'est quand même
des amendements qui sont déposés. Ils
n'ont pas été déposés hier. Alors, je sais très bien que vous n'êtes pas toute
seule à travailler là-dessus. On a tous des recherchistes. Maintenant, si, à
chaque fois, on va devoir suspendre pour en prendre connaissance, ça va s'étirer beaucoup, et moi, je n'ai pas le choix, à
un moment donné, d'avancer. Que vous posiez des questions sur l'article amendé
ou l'amendement, il n'y a pas de problème, mais de suspendre à chaque fois, en
tout cas, je trouve, ce n'est pas... ça peut arriver, mais pas à tous
les articles. Alors, je voulais juste en faire aussi mention.
Mme Dufour : Vous
avez fait mention, mais... je suis désolée, mais l'ampleur, la quantité, les
75 pages d'amendements, quand on
est en étude d'un autre projet de loi jusqu'à 10 heures le soir, c'est...
À un moment donné, il y a un moment
où on doit dormir. Alors, peut-être que vous ne dormez pas, M. le Président,
là, mais moi, j'essaie de dormir.
17913
Mme
Laforest : M. le Président, c'est important de faire
confiance aussi aux légistes parce que... Puis il y a eu les briefings techniques aussi, là. Puis, honnêtement,
moi, la fiscalité municipale... J'ai beau être ministre des Affaires
municipales, mais il y a quand même des fiscalistes et des légistes pour nous
expliquer les articles en détail parce qu'il
y a même des choses aussi, moi, que j'ai besoin d'explications. Donc, il faut
poser les questions aussi à nos équipes. Il faut avoir confiance.
Mme Dufour : Et, pour pouvoir poser
les questions, il faut savoir de quoi qu'on parle, et donc il faut le lire,
mais, en tout respect, je vous remercie beaucoup pour le briefing technique
pour les amendements, mais ce n'est pas en 45 minutes qu'on passe à
travers 75 pages. Alors là...
Mme
Laforest : On continue avec les redevances au niveau du
transport collectif, c'est la même chose, là, puis on vient juste modifier la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, le projet de loi n° 16 qu'on a
travaillé ensemble.
Mme
Dufour : Oui, bien... mais là on introduit des nouveaux
concepts. Notre travail, là, de membres de l'opposition, c'est de poser des questions sur les changements
puis s'assurer qu'on...
Le Président (M. Schneeberger) : Bien,
pas toutes en même temps, s'il vous plaît!
Mme Laforest : ...
Mme Dufour : Je m'excuse, mais je
trouve ça... En tout cas, bon, donc...
Le
Président (M. Schneeberger) : Voilà, bon, alors nous allons continuer nos
travaux, idéalement dans l'harmonie. Alors, nous allons à
l'article 1.1. Est-ce qu'il y a des questions sur l'article amendé...
bien, sur l'amendement? Dans le fond, il
n'est pas amendé. C'est un nouvel amendement qui introduit un nouvel article.
Voilà. Députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : OK. Donc, on fait référence au permis de
construction ou de lotissement. Dans les cas comme ça, je veux juste...
Tout à l'heure, j'avais posé une question par rapport au permis d'occupation.
Là, est-ce qu'il peut y avoir, tu sais, des redevances sur le lotissement,
ensuite sur la construction puis ensuite sur l'occupation pour le même... dans
le fond, le même individu, entre guillemets, là?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,M. Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : Dans le fond, la municipalité va établir sa
redevance. Elle peut le rattacher aux différents permis ou aux éléments qu'elle va émettre. Ce qui est important, c'est
que, quand sa redevance va être émise, elle doit être en lien avec le
coût de l'infrastructure puis son horizon. Donc, elle peut le rattacher aux
différents objets, là.
Mme
Dufour : ...en pratique, ça serait possible, mais il
faudrait que ça soit relié à qu'est-ce qui amène, tu sais, le... Bien,
au moment du lotissement, oui, on devrait savoir une idée des coûts, OK, oui,
j'imagine, parce qu'on est dans... là, on parle de transport collectif, là.
M. Savoie (Jocelyn) : Il faut
qu'elle puisse faire la démonstration de sa redevance avec les coûts qu'elle prétend qu'elle va encourir, là. Tout ça est dans
son exercice, là, mais on pourrait imaginer, là, que... Pour vous donner
un exemple simple, sur un secteur donné,
un... identifié qui va avoir une nouvelle infrastructure va remonter sa
redevance, puis là, après ça, elle va
la décomposer entre les différents permis et autres bébelles qu'elle peut
donner sur ce territoire-là, puis là, à ce moment-là, elle pourrait
faire une division puis faire ce qu'elle a à faire.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Faire une division?
M. Savoie (Jocelyn) : ...types,
là, d'éléments qu'elle va émettre, là.
Mme Dufour : OK, bien, c'est ça,
mais c'est qu'au moment dudit lotissement elle ne sait pas nécessairement qu'est-ce qu'il va y avoir comme construction. Tu
sais, ça peut... Ça peut évoluer dans le temps, là, la construction, là.
Le lotissement peut se faire, puis construction, c'est peut-être cinq ans plus
tard.
Des voix : ...
Le
Président (M. Schneeberger) :
Juste un instant, députée de
Mille-Îles. J'aimerais ça qu'on fasse silence dans la salle au fond,
s'il vous plaît. Si vous avez des discussions, allez dehors. Merci. Députée de
Mille-Îles, continuez.
Mme Dufour : OK, merci. Donc,
ce que je disais, c'est que, des fois, le lotissement se fait à une année x, mais la construction n'est pas nécessairement
connue. Ça fait que ça va être ajustable dans le temps, je comprends, là.
M. Savoie
(Jocelyn) : Je vais vous donner un exemple. Vous avez un espace que
vous prévoyez développer, puis vous anticipez que, sur cet espace-là, il va se
développer 10 000 unités sur un horizon de 10 ans, puis donc
vous allez avoir besoin d'une nouvelle usine
de traitement des eaux usées pour desservir ce secteur-là. Donc, c'est évident
que, sur cet horizon de 10 ans
là, les 10 000 unités vont apparaître à des rythmes... sur
10 ans, puis donc il va y en avoir certains qui vont avoir des lotissements au début, des permis, des constructions,
après ça, d'autres lotissements, d'autres permis et autres. L'important,
c'est que, quand elle va établir sa redevance, elle se projette correctement
dans le temps sur le coût de cette infra-là
et la répartisse entre ces différents médiums pour la percevoir de manière à ce
qu'elle respecte, là, les principes derrière la redevance.
Mme Dufour : Donc, je comprends. Ma
question, elle est plus pour le transport collectif, mais je vais y revenir, parce que vous avez ouvert un élément intéressant.
Vous parlez d'une usine d'eau, là. Là, on dit... bien, on prévoit, par exemple, que c'est sur 10 000... pour
10 000 unités. On commence à taxer, puis là arrive un 37.2, comme
dans le projet de loi n° 31, qui vient
permettre d'augmenter la densité de façon substantielle, puis finalement ce
n'est pas 10 000, c'est 20 000 qui
se construit, au bout du compte, dans le même secteur. Il y a un élément un
petit peu plus loin qui parle de... Dans
le cas où il y aurait des surplus, dans le fond, qu'on aurait surtaxé, là, ça
serait retourné au propriétaire, mais là ce serait retourné au premier
qui aurait payé? C'est complexe.
M. Savoie
(Jocelyn) : Dans les dispositions, ce qui est expliqué pour les
surplus, c'est qu'ils vont pouvoir être utilisés pour l'entretien de
l'infrastructure, justement. L'idée de les retourner, on abroge... C'est trop
complexe. Dans un horizon long, c'est une
des problématiques rencontrées par les redevances. Bien, on va le... Ça va être
réencadré plus tard, mais l'idée,
c'est qu'on permet qu'il soit mis dans... réutilisé pour l'entretien parce que,
comme vous le décrivez, sur un
horizon long, de retrouver les propriétaires qui, au départ, ont payé la
redevance, mais en trop, c'est impossible. C'est une des difficultés
rencontrées, pour l'établissement des redevances, qui est corrigée par le
projet de loi.
Mme Dufour : Effectivement, on l'avait
vécu à Laval, et, finalement, c'est ça, c'est allé ailleurs, effectivement.
Il y avait une autre question,
excusez... Ah oui! C'est ça, je vous parlais tantôt du transport collectif.
C'est ça, j'avais commencé, c'était sur le transport collectif, mon
questionnement, excusez-moi. Et là je parlais de lotissement, construction. Là, on est sur un axe de transport
en commun, là, mettons, exemple, la ligne bleue. Là, on lotit au moment qu'on prévoit faire le projet, mais là, comme je
disais, arrive... quatre ans plus tard, là, se construit, finalement, plus
grand. Ça fait que ça pourrait être double... triplement, même, taxé, cette
redevance-là, pour le même... la même unité, là. C'est ce que j'ai posé
comme question. On m'a dit : Oui, mais, tu sais, le prorata va peut-être
varier dans le temps parce qu'on ne sait pas exactement combien d'unités, au
final, vont aboutir sur ce terrain-là, entre guillemets.
M. Savoie
(Jocelyn) : C'est pour ça qu'on demande que les trucs... l'argent soit
accumulé dans un fonds pour pouvoir assumer l'ensemble des coûts qui vont être
reliés à l'infrastructure au niveau de son développement. Puis, à la fin, s'il y a un surplus, il va être
affecté à l'entretien. Supposons qu'il apparaissait plein d'unités inattendues
puis qu'elles peuvent être absorbées par l'infrastructure donnée, ça va
juste aller dans le fonds.
Mme Dufour : Ça va s'en aller dans un
fonds, OK, puis ce fonds-là, est-ce qu'on le définit, ou il est défini, ou
il y a une façon de le créer, ou... tu sais, parce que les gros projets
d'infrastructures...
M. Savoie
(Jocelyn) : ...sont prévus ailleurs dans la loi, là.
Mme Dufour :
Ils sont prévus ailleurs, OK.
Mme Laforest :
Mais les redevances existent déjà, vous le savez, là.
Mme Dufour :
Non, mais je parlais du fonds, là, pour le transport collectif.
Mme Laforest : Oui, mais là, au niveau
du fonds pour le transport collectif, c'est sûr, c'est une nouvelle chose, sauf
que, depuis 2016... La loi sur les redevances a été déjà adoptée, là. Donc là,
on ajoute pour le transport collectif seulement...
Mme Dufour : C'est ça, mais c'est pour
ça que je posais la question sur le fonds dans le cas du transport. On va
le voir plus loin, la création du fonds? On en parle-tu dans des amendements
plus loin?
Mme
Laforest : Ici, dans... on l'a ici : «Dans le cas où le paiement
d'une contribution est exigé en vertu du paragraphe 2° ou 3° du premier alinéa
de l'article 145.21, le règlement doit prévoir la constitution d'un
fonds...»
Mme Dufour : Oui,
OK, bien, c'est ça, je le lisais, je le voyais, le mot «fonds», mais je me
demandais si on le définissait davantage ailleurs. Je posais la question juste
dans le cas où on est dans des projets d'infrastructure complexes comme...
Bien, en fait, comme tous les projets de transport collectif sont de plus en
plus complexes, on le voit, où... Là, est-ce
que c'est la municipalité, la CMM, dans le cas, tu sais... ou, à Québec, ça
peut-tu être une... Tu sais, dans le fond, le REM, ça avait... C'est une... Ce
n'est même pas municipal, le REM, là, c'est une... Dans le fond, est-ce qu'on
définit ailleurs le fonds comment qu'il est géré?
• (21 heures) •
M. Savoie
(Jocelyn) : Les règles d'établissement de fonds sont établies dans...
Mme Dufour : Elles sont ailleurs,
dans une autre loi.
M. Savoie (Jocelyn) : ...d'autres
dispositions ailleurs, dans les autres lois. C'est déjà prévu.
Mme Dufour : Parfait, OK, c'est bon.
Le
Président (M. Schneeberger) : Ça va? D'autres questions? Avez-vous été synchro,
là, député de Taschereau et députée
de La Pinière? Ça fait que je vais... En tout cas, je vais continuer avec la
députée de La Pinière, puis on ira sur le député de Taschereau.
Mme Caron : Merci, M. le Président.
Alors, j'aimerais faire une proposition constructive, une suggestion constructive, étant donné que j'ai senti
l'irritation par les multiples suspensions. Dans un autre projet de loi, étude
détaillée d'un autre projet de loi, la ministre lisait l'article. Elle
lisait le commentaire au complet et l'article tel qu'il se lisait une fois que l'article... les amendements étaient
intégrés, et il n'y avait presque jamais de suspension parce qu'on pouvait
suivre. Vraiment, là, dans ce cas-ci, on
avait une page complète de commentaires qui n'avaient pas été lus puis on
n'avait pas lu non plus le très, très
long article avec les commentaires... les amendements intégrés. Donc, ça
pourrait peut-être faciliter le
travail des oppositions et ne pas irriter autant parce qu'il y aurait moins de
suspensions. C'est une suggestion constructive que je fais.
Ceci dit, j'ai une question. Justement, dans les
commentaires, on dit que, bon, «la deuxième modification apporte une précision quant au lieu des immeubles
pouvant être desservis par une infrastructure ou un équipement financé
par une redevance de développement. Cette précision permettrait de confirmer
qu'une redevance de développement peut être
utilisée même si l'infrastructure ou l'équipement qui dessert l'immeuble visé
par le permis ou le certificat dessert également d'autres immeubles
situés à l'extérieur du territoire de la municipalité locale. Cela pourrait
notamment viser le cas d'une infrastructure
ou d'un équipement d'agglomération ou qui fait l'objet d'une entente
intermunicipale.»
Ma question, c'est de vérifier... Est-ce
qu'une... Puis là je prends, par exemple, un cas que je connais bien, là, mon comté de La Pinière. C'est la ville de...
c'est presque 95 % du territoire de la ville de Brossard, qui est une
ville liée à l'agglomération de Longueuil. Ce que j'aimerais savoir,
c'est, dans le cas d'une infrastructure ou d'un équipement d'agglomération, là, est-ce que c'est
l'agglomération qui va établir des redevances, si elle le souhaite... mais
m'assurer que ce n'est pas par-dessus
la municipalité locale aussi, la municipalité locale peut établir des
redevances de développement pour un équipement ou une infrastructure...
qu'en plus l'agglomération peut venir par-dessus les appliquer, parce que, là, ça commence à faire beaucoup de
redevances. Est-ce que c'est... Est-ce que c'est souhaitable si on veut quand
même que les projets sortent de terre et on ne veut pas freiner... on ne veut
pas freiner le développement?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Votre question est
très bonne. On va l'étudier à l'article 16.1, mais on revient quand même à
l'obligation d'avoir une entente ville et agglo, mais on va le voir au 16.1.
Mme Caron : Oui, OK. Alors, on va
voir ça au 16.1, mais on va voir que ça s'additionne.
Mme Laforest : Oui.
Mme Caron : OK. Puis, mon autre
question, est-ce que, dans les infrastructures, on inclut des infrastructures vertes, par exemple, comme il avait été proposé
par la chercheure de l'ENAP? Elle proposait que, dans... que «la définition
d'infrastructure, dans les règles du
ministère des Affaires municipales, devrait être élargie pour inclure les
infrastructures vertes puisque
celles-ci doivent être priorisées dans un contexte de mitigation et
d'adaptation aux changements climatiques. De plus, les infrastructures et les
équipements de transport collectif devraient aussi pouvoir être financés par
les redevances de développement». Ce
dernier point, c'est ce qu'on vient faire ici. Donc, est-ce qu'on a considéré ça, d'inclure dans la définition
d'infrastructures, les infrastructures vertes également ou si on a...
Mme Laforest : ...dans
le règlement, je vous rassure, oui, ce sera dans... infrastructures vertes, ce
sera dans le règlement.
Mme Caron : D'accord. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui, merci. Bien, d'abord, un petit... oui, c'est
ça, sur l'application, là, je me demandais juste, en fait, là... puis, en fait, je suis désolé, je
fais un petit retour sur l'article 1, dans le fond, sur l'application des
redevances de transport collectif. Vous le savez bien qu'on essaie souvent
de... on crée des milieux de vie le plus souvent sans voiture ou avec moins de voitures, c'est l'objectif du
transport collectif, en fait, particulièrement structurant. Donc, c'est une
belle occasion, en fait, de faire du développement de logement social,
de logement abordable. Est-ce qu'il est prévu des mécanismes par lesquels la redevance ne
s'appliquerait pas, en tout ou en partie, pour des projets d'habitation
construits à l'intérieur du PHAQ, par exemple, des offices municipaux
d'habitation, etc.?
Mme
Laforest : On a le règlement puis on a le règlement
transitoire qui va le prévoir dans l'article 54, donc, aussi. Vous
devancez les articles.
M. Grandmont : OK. Donc, il y a déjà
une disposition, on va la traiter plus tard.
Mme Laforest : Oui.
M.
Grandmont : Parfait. Mon
autre petit commentaire, c'est une coquille, vous l'avez peut-être déjà vue,
là, mais premier alinéa... premier
alinéa... excusez, premier paragraphe, a, ii, «celui ci», là, il manque... Vous
l'avez sans doute vu.
Le Président (M. Schneeberger) : Pouvez-vous
juste répéter la question? Je n'ai pas compris.
M. Grandmont : Oui, oui, il y a une
coquille, peut-être l'avez-vous vue, premier paragraphe...
Le Président (M. Schneeberger) :
Paragraphe...
M. Grandmont : ...a, ii, «celui ci».
Ça m'a fait plaisir.
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
...de «à l'extérieur de celui-ci».
Mme Laforest : ...
M. Grandmont : Ah! pas chez nous.
Ah! bien, coudon. Moi, j'ai une version avec pas de trait d'union.
Mme Laforest : Ah! bon, bien, tant
mieux. Il est correct.
Président (M. Schneeberger) : Ça va?
Oui? OK. C'est bon.
M. Grandmont : La magie de
l'informatique.
Le
Président (M. Schneeberger) : C'est bon. C'est bon. Non, ça aurait pu, hein,
hier, on avait... hier soir, on en a eu un, on l'a corrigé.
M. Grandmont : Je regardais mon
ordi, pas l'écran là-bas.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Il y a d'autres questions?
M. Grandmont : Non, non, c'est bon, M.
le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Ça va? OK. Alors, est-ce qu'il y avait d'autres
questions? Députée de Mille-Îles.
Mme
Dufour : Merci. Juste une question. L'Union des municipalités du Québec, dans son mémoire, nous faisait part, puis on en reparlera tout à l'heure, de tous
leurs commentaires par rapport à l'article 2, mais ils avaient un élément où ils parlaient... où ils demandaient, dans le
fond, une de leurs recommandations, là, je la cherche, c'était de «permettre
la perception de redevances tant et aussi
longtemps que les sommes perçues n'ont pas atteint le coût total d'une
infrastructure». Là, ce que je comprends, c'est que c'est déjà prévu
comme ça, là, donc il n'y a pas de...
Mme Laforest : ...
Mme Dufour : C'est ça, il n'y a pas
d'enjeu de ce niveau-là. Et de «permettre davantage de flexibilité en ce qui concerne l'utilisation d'éventuels surplus
dans les fonds consacrés aux redevances de développement», ça, c'est ce qu'on
parlait, j'imagine, tout à l'heure, où, là, on va pouvoir permettre aussi
l'entretien, c'est bien...
Mme Laforest : Oui, tout à fait.
Mme
Dufour : C'est ça. Quand on enlève le paragraphe, «les
règles, le cas échéant, permettant», le 7°, là, «les règles, le cas échéant, permettant d'établir le
montant de la contribution que le requérant doit payer selon les catégories de
constructions, de terrains, de travaux,
d'infrastructures ou d'équipements que le règlement indique», ce qu'on a
modifié, on dit : «le montant de la contribution ou les règles permettant
de l'établir, y compris, s'il y a lieu, tout critère en fonction duquel le montant peut
varier», je comprends qu'on inclut tout ce qu'on a enlevé, mais on se donne
plus de latitude, c'est bien ça?
Mme
Laforest : Exactement, oui.
Mme Dufour : OK,
c'est parfait. Puis, à la toute fin...
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Oui.
Mme Dufour : ...excusez-moi, à la toute fin, on dit : «Le
montant de la contribution, établi selon les règles visées au paragraphe 7° du
premier alinéa, doit notamment», avant, on disait «être fonction de cette
estimation», maintenant on dit «tenir compte de cette estimation». Ça,
dans le fond, c'est un autre élément de flexibilité qu'on ajoute, là.
Mme Laforest :
Oui.
Mme Dufour : Excellent.
Ça fait que ça répond quand même... une partie, du moins, les demandes, ce que
je comprends, de l'Union des municipalités du Québec.
Mme
Laforest : Oui.
Mme Dufour : C'est
bon.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, s'il n'y a pas d'autre question, est-ce que l'amendement qui introduit l'article 1.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Schneeberger) : Adopté. Article 1.2.
Mme Laforest :
Article 1.2,
article 145.29 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme :
Insérer, après l'article 1.1 du projet de loi tel qu'amendé, le
suivant :
1.2. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 145.29, du suivant :
«145.29.1.
Une municipalité peut, par règlement, accorder un crédit de taxe à l'égard
d'une taxe spéciale imposée sur un immeuble visé par un permis ou un
certificat dont la délivrance a été assujettie au paiement d'une contribution
[lors de] cette taxe vise le financement du même objet que celui pour lequel la
contribution est exigée.»
• (21 h 10) •
Cet amendement
propose d'introduire dans la loi, dans la LAU, un nouvel article 145.29.1
qui accorderait aux municipalités un outil
supplémentaire dans la gestion d'une redevance de développement ou de transport
afin de mieux arrimer son utilisation
avec celle d'autres outils de financement utilisés pour les mêmes fins,
notamment afin d'éviter l'effet d'un double prélèvement.
On
vient introduire la possibilité d'accorder un crédit de taxe à l'égard des
propriétaires des immeubles qui ont été visés par une redevance de
développement lorsqu'une taxe spéciale est également levée à l'égard d'une
infrastructure ou de cet équipement.
Le Président (M.
Schneeberger) : Voilà.
Mme
Laforest : Donc, des propriétaires qui ont payé des redevances de
développement pourraient aussi pouvoir assumer une taxe spéciale qui vise la
même infrastructure ou un équipement lorsque la municipalité applique une
nouvelle taxe. Voilà. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Schneeberger) : Voilà. Est-ce que... Oui, députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui, merci. Donc, je comprends qu'on veut éviter
qu'il y ait une double... une double taxation pour ceux qui auraient payé une
taxe spéciale sur un immeuble. Est-ce que c'est ça? Est-ce que ma compréhension
est bonne?
Mme
Laforest : Tout à fait, c'est ça.
Mme Caron : Donc,
on leur a... s'il y a aussi une... voyons, on va leur donner un crédit, c'est
ça? Est-ce que c'est ça? C'est un crédit de taxe, c'est ça, donc...
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, bien, répondez par la voix, parce que... s'il
vous plaît.
Mme Caron : Bien,
c'est ça, parce que ça ne s'enregistre pas fort, quand on...
Mme Laforest : En
fait, c'est pour ne pas qu'ils paient deux fois pour le même équipement ou la
même situation.
Mme Caron : OK.
Parce que, s'ils ont déjà eu un paiement d'une contribution...
Mme Laforest : Oui.
Mme Caron : ...ils ne vont pas...
puis qu'il y a eu une taxe spéciale, ils ne vont pas payer les deux, ils vont
avoir un crédit pour la taxe spéciale.
Mme Laforest : C'est ça, exactement.
Mme Caron : OK. Merci.
Mme
Laforest : Puis ça, c'est souvent, là, honnêtement, c'est
pour, souvent, les projets d'infrastructure en eau.
Mme Caron : En eau?
Mme Laforest : Oui, eau, aqueduc,
là, c'est pour ça qu'on met ça.
Mme Caron : OK. Ça va.
Le
Président (M. Schneeberger) :
Députée de... bien, j'avais... bon, le député de Taschereau, on reviendra à la députée
de Mille-Îles. Oui, député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui, merci. Bien, vous avez donné l'exemple d'une
taxe en eau. Donc, pouvez-vous donner des
exemples peut-être plus concrets, là, de comment ça pourrait s'appliquer?
C'est-à-dire que, là, on a une taxe qui peut être prélevée sur un
secteur qui avoisine un nouveau service de transport collectif qui est en train
de se développer. Il y a une taxe qui est
développée pour améliorer les infrastructures en eau, indépendamment du projet
de transport collectif, puis là on vient avec une redevance en plus,
donc on va venir donner à la municipalité la possibilité de soustraire une des
deux taxes. Et comment ça s'opérationnalise si, dans le fond... En tout cas,
peut-être juste expliquer un peu, là, la mécanique puis donner des exemples
peut-être concrets, là, de ce que ça peut être, parce que ce n'est pas clair
encore pour moi, là.
Mme
Laforest : Oui, mais... Oui, oui, sauf qu'il faut être
prudent, il faut que ce soit la même redevance pour le même... le même objet, en fait, là. La redevance,
il faut qu'elle soit la même pour la même situation, là. Il y a un projet,
c'est-tu à... Lequel? Terrebonne ou... On pourrait donner un exemple, là,
concret.
Une voix : ...
Mme Laforest : OK, on va donner...
M. Grandmont : Merci. Merci, oui.
M. Savoie (Jocelyn) : ...vous donner
un exemple. L'idée, là, il faut que la redevance porte sur la même infrastructure que la taxe spéciale, tu sais, ça
ne peut pas être sur deux infrastructures différentes, là. Ça fait que, disons,
on va prendre votre exemple de transport
collectif, quoique c'est un peu plus difficile, là, mais... parce que moi, j'ai
surtout travaillé en infrastructures d'eau, mais les infrastructures
d'eau sont faciles à comprendre pour ce qu'on discute en ce moment, là. Disons que vous avez prévu une
redevance pour faire l'usine dont on parlait précédemment, puis c'est sur
10 ans, puis donc il y a eu des éléments qui ont été prélevés, disons, au
moment du lotissement, vous avez payé la redevance
à ce moment-là. En raison, par exemple, d'un ajout d'unités dans le secteur,
qui n'était pas prévu, la municipalité décide
de lever une taxe de secteur en plus pour venir couvrir un élément sur cette
même infrastructure là. À ce moment-là, elle va pouvoir offrir un crédit, là, pour la redevance, pour éviter
qu'un même... un citoyen paie deux fois, ultimement, pour la même
infrastructure qui va être à la fin.
M.
Grandmont : OK. Donc, dans le fond... OK. Dans le fond, un secteur qui serait en développement paierait déjà pour une taxe en eau, par exemple,
puis, dans le fond, on viendrait ajouter du transport collectif avec une
redevance transport collectif, mais qui
viendrait aussi pour développer l'infrastructure en eau aussi, donc on
s'assurerait que la...
M. Savoie
(Jocelyn) : Bien, ils vont être... ils vont être séparés, là,
vous n'aurez pas un collectif puis un eau en même temps, mais vous
auriez celle en eau qui dédouble la taxe de secteur. Il faut que les deux taxes
se dédoublent.
M. Grandmont : OK, OK, je comprends.
OK, c'est un peu plus clair. Merci.
M. Savoie (Jocelyn) : C'est pour ça
que je dis que c'est un peu plus difficile à vous donner un exemple en
transport collectif. Il faudrait que je trouve quelque chose qui se dédouble,
là.
M.
Grandmont : Parce que ça n'existe pas encore, en fait, pour l'instant,
là.
M. Savoie
(Jocelyn) : C'est un peu ça.
M.
Grandmont : OK. Mais donc on le prévoit quand même pour le transport
collectif?
M. Savoie
(Jocelyn) : Oui.
M.
Grandmont : Parce que, là, ça touche transport collectif. Mais donc on
devrait voir apparaître des cas où ça pourrait être effectivement le cas. OK.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Alors, je... Oui, bien, j'avais la députée de Mille-Îles,
je pense. On reviendra à la députée de La Pinière par la suite.
Mme Dufour : Merci.
Tout à l'heure, on disait que c'était pour éviter la double taxation, mais ce
qu'on lit, c'est que c'est «une municipalité peut, par règlement». Donc, il
sera possible d'avoir une double taxation, mais c'est seulement si la municipalité souhaite compenser ou éviter ça qu'elle
pourra accorder un crédit de taxe, mais elle n'est pas obligée de le faire, là, je le précise, là, parce
que ça peut avoir laissé sous-entendre, tout à l'heure, qu'il n'y en aurait
pas, de double taxation, mais là on comprend qu'il peut y en avoir.
Juste une question
pour M. Savoie. Dans le cas... Parce que vous mentionnez qu'ils doivent
bénéficier, par exemple, de... de... l'usine en eau, là, on parlait, là, ou
l'amélioration. Est-ce qu'il y a des cas où ce serait possible qu'ils soient taxés mais pour quelque chose dont
ils ne bénéficieraient pas? Et moi, j'ai un cas en tête, là, mais... mais je vais vous... Tu sais, il y a eu... il y a eu un
cas où il y avait un agrandissement de réseau pour un nouveau développement
qui se faisait où ils avaient besoin de... tu sais, de surlargeur de réseau
d'égout, là, souterrain, mais, dans la taxe de secteur qui était visée, il y avait des gens sur fosse septique, OK, et
donc ils étaient surtaxés pour quelque chose qu'ils ne bénéficient pas
du tout, là, ils sont sur fosse septique. Donc, je voudrais juste vous entendre
là-dessus.
M. Savoie (Jocelyn) : La règle dans une taxe de
secteur, c'est que la taxe peut être prélevée auprès de quelqu'un, par
exemple, qui serait sur fosse septique. À partir du moment où il pourrait se
connecter au réseau municipal, donc, c'est là que la taxe est imposée. Donc, ça
se produit, ces cas-là, on le voit. Supposons qu'une personne a sa fosse
septique, le... puis elle pourrait se brancher sur le réseau de traitement des
eaux usées.
Mme Dufour : Ils
n'étaient pas branchés. Ils n'étaient pas branchés.
M. Savoie
(Jocelyn) : Non, il n'a pas besoin d'être branché, il pourrait se
brancher. À partir du moment qu'il peut se connecter, faire sa liaison, il est
considéré comme pouvant être desservi, il n'a pas besoin d'être desservi.
Mme Dufour : Mais,
si... tu sais, mettons qu'on s'entend qu'il est à peu près à 250 mètres de
la connexion, est-ce que c'est considéré «il peut se connecter»...
M. Savoie
(Jocelyn) : Il peut, oui.
Mme Dufour : ...même
si c'est 250 mètres de distance?
Mme
Laforest : Il peut.
M. Savoie
(Jocelyn) : ...la règle, mais c'est celle-là.
Mme Dufour : Ouf!
OK.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va?
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que vous avez d'autres questions? Je pense, la députée de La Pinière voulais tantôt...
Mme Caron : Bien oui, mais c'était la même question que ma
collègue sur le «peut», alors je n'ai plus de question.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Ah! alors, bon, alors on est... vous avez été répondue. Alors, à ce moment-là, est-ce
que l'amendement qui introduit l'article 1.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Schneeberger) : Adopté. Article 2. Mme la ministre, je vous
invite à le lire, commentaires, et,
une fois qu'il sera lu, commentaires, nous allons faire une petite pause santé.
J'ai des demandes de certains députés. Voilà.
Mme Laforest : D'accord. Alors, ici,
il y a un amendement, M. le Président.
Article 2 : Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 226.1, du suivant :
«226.2. Pour
l'application du paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 145.21,
le ministre peut, par règlement :
«1° exempter toute personne du paiement d'une
contribution;
«2° déterminer
toute catégorie de constructions, de terrains ou de travaux à l'égard de
laquelle la délivrance d'un permis ou d'un certificat ne peut être
assujettie au paiement d'une contribution;
«3° déterminer
les catégories d'infrastructures ou d'équipements municipaux qui peuvent être
financées par le paiement d'une contribution.
«Dans
l'exercice des pouvoirs prévus au premier alinéa, le ministre peut prescrire
des règles différentes pour toute municipalité.»
L'article 2
du projet de loi accorderait à la ministre des Affaires municipales un nouveau
pouvoir réglementaire lui permettant
d'encadrer le recours aux redevances de développement prévues à
l'article 145.21 de la loi sur l'aménagement du territoire et
l'urbanisme.
Actuellement,
les seules restrictions applicables aux infrastructures et aux équipements qui
peuvent faire l'objet d'une telle
redevance concernent le matériel roulant dont la durée de vie utile est
inférieure à sept ans et les équipements informatiques.
Dans
l'exercice de ce pouvoir réglementaire, la ministre pourrait prévoir la liste
des catégories d'infrastructures ou d'équipements qui peuvent être financées
par une redevance de développement. Elle pourrait également prévoir des
exemptions, notamment quant aux types d'interventions pouvant faire l'objet
d'une redevance de développement.
La ministre
aurait aussi le pouvoir de prévoir des règles différentes pour toute
municipalité locale, par exemple pour prendre en compte une redevance de
développement déjà en vigueur sur le territoire d'une municipalité au
moment de l'entrée en vigueur du règlement ministériel.
Alors, l'amendement se lirait ainsi :
L'article 2, l'article 226.2 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme.
Dans le
premier alinéa de l'article 226.2 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
proposé par l'article 2 du projet de loi :
1° remplacer, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, «du paragraphe 2°» par «des paragraphes 2° et 3°»;
2° insérer, dans le paragraphe 3° et
après «contribution», «visée au paragraphe 2° du premier alinéa de
l'article 145.21».
• (21 h 20) •
Alors, ici, l'amendement proposé à
l'article 2 du projet de loi apporterait des modifications de concordance
avec l'ajout des redevances sur le transport à l'article 145.21 de la LAU.
Dans le cas de la deuxième modification apportée
à l'article 2, elle vise à préciser que le pouvoir proposé au paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 226.2 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme ne viserait que
la détermination des catégories de
dépenses pour les redevances de développement. Les dépenses pour un service de
transport collectif constituent déjà une catégorie de dépenses.
Alors, ici, on vient introduire un pouvoir
réglementaire à la ministre qui permet d'exempter toute personne du paiement
d'une redevance de développement, déterminer les catégories de constructions,
de terrains ou de travaux à l'égard
desquelles la délivrance d'un permis ou d'un certificat ne peut être assujettie
au paiement de la redevance. On détermine les catégories d'infrastructures ou
d'équipements municipaux qui peuvent être financées par le paiement
d'une redevance.
Donc, ici, on veut mieux encadrer les redevances
de développement afin de clarifier le champ d'application de celles-ci et pour mieux sécuriser les municipalités
sur le plan juridique. Dans le contexte de coûts très élevés associés à la
construction, une liste d'exemptions visant notamment des logements sociaux
aurait pour effet de faciliter l'accès à un logement pour les citoyens
moins nantis.
On établit ici un lien clair entre le
développement immobilier, les infrastructures avec les équipements qui peuvent être financés par redevance. Et évidemment
on vient ici interdire ou limiter les abus possibles. Alors, voilà. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, oui... Oui, allez-y.
Mme
Dufour : Juste avant la pause, je voudrais juste dire que
j'ai déposé un amendement par rapport à cet article-là. Donc là, c'est sûr que, bon, nous, on n'a pas pris nécessairement
en compte l'amendement de la ministre,
là, mais...
Des voix : ...
Le
Président (M. Schneeberger) : Oui. Non, par contre, est-ce que... c'est juste
pour savoir, là, je ne sais pas, est-ce que...
Mme Dufour : Oui, il est déjà
envoyé.
Le Président (M. Schneeberger) : Il
est déjà envoyé. OK. Vous venez de le faire tantôt ou c'était déjà...
Mme Dufour : Il
a été fait, oui, il a été fait il y a quelques instants, mais je voulais juste
le mentionner pour que... si les équipes veulent regarder l'amendement, là,
pendant qu'on prend la pause, tout simplement.
Le
Président (M. Schneeberger) : Bien, à ce moment-là, moi, je vous dirais, si vous
l'avez déposé, vu qu'on fait une pause, peut-être juste le lire, si vous
voulez lire, et puis...
Mme Dufour : Bien là, c'est parce
qu'il y a deux amendements. Puis en fait est-ce que je peux? Parce que, là, on
passe à l'autre amendement, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
normalement, il faut... il faut adopter l'amendement qui est fait... qui vient
d'être fait par la ministre.
Mme Laforest : ...que j'ai lu et
l'amendement ne donnaient rien?
Mme
Dufour : Non, non, c'est...
Bien, en fait, je vous avoue que nous, on l'a envoyé avant de voir qu'il y
avait cette modification-là, mais... mais on pourra ajuster ça peut-être
pendant la pause, là, mais, tu sais, il est déjà dans le Greffier, là, si... si
la partie ministérielle veut...
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Mais là vous déposez un amendement, alors on est au courant...
Mme Dufour : C'est ça.
Le Président (M. Schneeberger) :
...ça fait que la partie ministérielle va en prendre note, et puis on revient
après la pause.
Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 21 h 23)
(Reprise à 21 h 34)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, nous étions à l'article 2 et, suite à l'amendement déposé par la ministre, alors on
va... Je sais que la députée de Mille-Îles avait déposé un article, mais elle
l'a déposé... mais on va passer,
premièrement, à l'amendement de la ministre. Alors est ce qu'il y avait des
questions sur l'amendement déposé? Députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci. Est-ce que c'est
un pouvoir du ministre qui est exercé, par exemple, à la suite d'une plainte d'un promoteur ou d'un citoyen qui
dit : Les redevances sont beaucoup trop élevées dans ma ville. Et est-ce
que c'est comme ça ou c'est... Qu'est-ce qui initie le...
Mme Laforest : Qu'est-ce qui initie?
Bien, en fait, votre question est essentielle parce que c'est les articles justement sur les redevances, le pouvoir... mieux
encadrer le recours aux redevances de développement. Parce qu'en 2016 le
pouvoir a été donné aux municipalités pour les redevances de développement, et
on a... on voit présentement des projets en habitation où le coût par unité de
logement, par exemple, est vraiment trop élevé. Alors là, les municipalités, il
y en a qui disent, comme je le
mentionnais tantôt : Ah! vous êtes tout près d'une bibliothèque
municipale, vous êtes tout près d'un
centre aquatique, vous êtes... Mais, en fait, la personne qui utilise l'unité
de logement ou le condo n'utilise pas la bibliothèque municipale ou, bref, d'autres services. Donc, on a eu quand
même plusieurs craintes, oui, des promoteurs, mais aussi des citoyens, parce
que, quand quelqu'un réserve ou achète un condo, par exemple, puis là tu te ramasses
avec des 30 000 $, 33 000 $ par unité de surplus,
c'est sûr qu'il y a quelque... il faut se questionner.
C'est pour ça
qu'on a mis un pouvoir ici pour mieux encadrer. Et mieux encadrer les
redevances en développement, c'est le
but de tous les articles que vous avez là, parce que les redevances en
développement ne sont... plus ou moins... ou ne sont pas du tout
encadrées, ou presque pas. Ça fait que c'est là qu'on a dit : On va quand
même donner un pouvoir au ministre qui est en place ou qui sera en place dans
le futur, peu importe, mais aussi d'y aller vraiment en lien direct avec les
besoins du citoyen en tant que tel. Puis les besoins du citoyen, quand les
citoyens paient des redevances, c'est... à
95 %, c'est pour des infrastructures en eau et aqueducs. Donc, les
municipalités qui chargent des montants énormes... Puis là on n'est plus
dans les infrastructures d'eau et en aqueducs. On est parce qu'il y a une bibliothèque, parce qu'il y a une piscine, parce
qu'il y a un restaurant, parce qu'il y a ça à côté, un parc ou... On est rendus
vraiment que ça va trop loin, là. C'est pour ça qu'on dit : Il faut mieux
encadrer, puis voilà.
Mme Caron : Donc, il y aurait un
mécanisme au ministère qui... qui serait connu des citoyens.
Mme Laforest : Oui. C'est ce qu'on a
lu ici, là, à l'article... l'article 2, oui.
Mme Caron : D'accord. Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va?
Mme Caron : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Des questions? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : En fait, je m'interroge
juste à quel moment faire mon intervention. Parce que, là, on est sur l'amendement, qui est, dans le fond, d'introduire,
je crois, le concept du transport collectif, là... excusez-moi, la redevance pour... Attendez, là. Il me semble que
c'est bien ça. J'espère que je ne me trompe pas, là. C'était juste avant qu'on
aille à la pause. Tu sais, ça apporterait... avec l'ajout des redevances de
transport. C'est ça. Ça fait qu'on est là. Je pense que mon commentaire est
vraiment sur l'article principal, donc je vais... je vais attendre qu'on y
arrive.
Le Président (M. Schneeberger) : En
même temps, je ne peux pas... en tout cas, je suis supposé de présumer que l'article va être adopté. Alors, une
fois qu'il sera... admettons qu'il va être adopté, à ce moment-là, vous
poseriez la question. Voilà.
Alors, d'autres questions sur l'amendement?
Mme Laforest : Non.
Le
Président (M. Schneeberger) : Non. Alors... Alors, nous allons passer aux voix
l'article amendé. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Schneeberger) : Adopté. Alors, maintenant, l'article tel qu'amendé,
est-ce qu'il y a des questions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Merci, M. le
Président. Là... Là, il y a des commentaires, c'est là que je vais introduire
mon amendement. J'entends la ministre et j'ai entendu aussi les... l'Institut
de développement urbain en a parlé, les promoteurs
que j'ai rencontrés aussi, ils ont des inquiétudes par rapport aux redevances
de développement, nous... nous ont
fait part de... que ça devenait un frein, un frein dans certains cas. Par
contre, je dois mentionner quand même qu'en Ontario il y a... ils ont des redevances bien supérieures à ce qu'il se
fait au Québec, et actuellement ça se construit beaucoup plus que chez
nous.
Moi,
j'étais... j'étais à l'Union des
municipalités du Québec lorsque le
concept de redevances de développement a été amené par... C'était Maxime Pedneaud-Jobin, à l'époque, qui était
maire de Gatineau, et lui était, dans le fond, maire d'une ville à la frontière
de l'Ontario, où les redevances de développement sont très courantes. En fait,
c'est... c'est... et c'est beaucoup moins encadré, là, peut-être même
qu'ici, où des montants sont très, très... peuvent être très élevés. Et donc il y avait un enjeu, à Gatineau, de...
financier, comme plusieurs villes au Québec, et donc ils ont amené ce
concept-là, qui a été introduit, à
l'époque, par, je dois le souligner, un gouvernement libéral, qui a amené, dans
le fond, ce pouvoir-là aux municipalités. Et d'ailleurs, là, dans le
mémoire de l'Union des municipalités du Québec, on le... on mentionne qu'aujourd'hui c'est utilisé par plusieurs dizaines
de municipalités, que c'est un outil de financement des infrastructures
municipales qui est répandu maintenant, mais dans presque... dans multiples
provinces et plusieurs États américains. Donc, c'est un concept.
Dans le mémoire de la ville de Gatineau, ils
nous disaient — je
vais juste aller l'ouvrir ici — ils disaient... bien, eux, ils sont arrivés à la... à la conclusion que la croissance
doit payer pour la croissance, et c'est un peu... c'est le concept. Donc,
qu'est-ce qu'on dit, c'est que tout ce qui se... que la ville... «La ville doit
éviter, désormais, de supporter les investissements liés aux nouveaux
projets de développement.» Et la ministre a parlé des infrastructures en eau,
infrastructures souterraines; certes, c'est assez facile de déterminer. Mais,
quand... quand Maxime Pedneaud-Jobin nous
parlait de ça, il y a une réalité, c'est que ce n'est pas juste la croissance,
ce n'est pas juste une croissance des usines d'eau potable et des
routes, etc., c'est aussi tout ce qui est les services de police, incendie,
évidemment déneigement, mais ça, c'est plus facile de le mettre directement,
bibliothèque, éventuellement, qu'il faudra agrandir, plus de... plus d'employés
municipaux pour... pour desservir, une augmentation des services de 311. Et là
on peut y aller quand même... Tout ce qui fait qu'une ville croît a des
surcoûts.
• (21 h 40) •
Et moi,
j'étais dans une... la grande ville, la ville de Laval. À un moment donné,
quand on passe à un certain niveau, là,
oups! soudainement, on devient premier répondant. Donc là, le service... le
service des incendies a soudainement un surcoût beaucoup plus important. Et donc il y a tous ces éléments-là qui
font en sorte que, quand il y a de la croissance, bien, il y a des
surcoûts qui ne sont pas seulement reliés aux infrastructures.
Et là l'Union des municipalités du Québec nous
dit que... nous rappelle que «la contribution a pour but de financer en totalité ou en partie une dépense liée
à l'ajout, l'agrandissement, la modification d'infrastructures ou d'équipements
municipaux nécessaires pour assurer la
prestation accrue de services municipaux découlant d'une demande de permis ou certificat». Donc... Et eux font la... ils
précisent bien, là, bibliothèque, caserne de pompiers. Donc, on n'est pas
seulement dans les infrastructures en eau, et ça peut expliquer pourquoi, dans
certains cas, ça monte à des frais quand même élevés.
«Ils ont pour objectif de
contribuer au financement d'infrastructures qui bénéficieront aux demandeurs de
permis ou de certificats.» Ils rappellent
que «c'est un outil additionnel dans le coffre à outils des municipalités pour
financer les infrastructures dans une perspective utilisateur-payeur».
Je comprends que, là, il peut avoir un risque où on peut peut-être dévier d'un certain... où là, un moment
donné, on paie peut-être pour d'autres services qui ne sont plus, mais ça
reste que le nombre de services qui sont couverts par cette redevance est
beaucoup plus large que seulement les infrastructures souterraines.
Et là ils nous disent que le projet de loi, dans
leur code, pour l'Union des municipalités du Québec, «va dans la direction
contraire à bien des égards. Les pouvoirs qui seraient octroyés au ministre à
l'article 2 — ici — sont
très larges et représentent un important
risque d'effritement du pouvoir des municipalités.» Et ce qui est... C'est un
peu ironique, là, parce que le projet
de loi a pour but de donner plus de sources de financement et plus de latitude
aux municipalités.
Ils nous...
Ils nous alertent aussi que, «concrètement, l'ajout de restrictions et de
critères additionnels par voie de
règlement représente un risque juridique», ça, c'est important, et je pense
que, peut-être, la collègue pourra en parler davantage, là, mais «pour les dizaines de règlements adoptés par les
municipalités au cours des dernières années». Et ils parlent de Brossard,
notamment, qui est... Ah! bien, ils le disent ici, c'est ça : «À l'heure
actuelle, certaines municipalités font face à des contestations devant
les tribunaux, et c'est le cas notamment de la ville de Brossard, pour laquelle
plusieurs dizaines de millions de dollars sont potentiellement à risque en
raison de cette contestation.»
L'Union des
municipalités... quand j'ai posé la question au président de l'Union des municipalités du Québec, le montant qui était estimé, le chiffre m'a jetée
à terre, entre guillemets : 600 millions de dollars, qu'il a
mentionné, qui étaient estimés avec
les redevances de développement. Ça, c'est pour les municipalités, les 40
quelques municipalités qui l'utilisent. Il y a quand même beaucoup de
municipalités qui ne l'utilisent pas, mais c'est quand même une... Ça... Il y a
un potentiel de diminution de revenus quand même important ici.
Et donc
ce que j'aimerais introduire comme amendement, c'est... c'est de ne pas... de
ne pas faire ces modifications-là sans consulter la municipalité qui va
être visée par l'encadrement parce que peut être que ça pourrait être vraiment problématique. Tu sais, d'un côté, on veut... on
veut aider les municipalités, leur donner plus de... On est dans un projet
de loi sur la fiscalité municipale. On serait supposé de regarder à diversifier
les revenus. Et là on leur... on pourrait potentiellement
leur enlever un qui est en développement actuellement. Les municipalités
commencent à l'utiliser et... et là il y a comme des risques, un,
juridiques, mais aussi financiers.
Donc, c'est pour ça que j'ai déposé
l'amendement, qui est probablement à l'écran, donc, voilà, que...
L'article 2, 226 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme.
L'article
226.2 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme proposé par l'article 2
du projet de loi est modifié par l'insertion
dans le premier alinéa, après les mots «l'article 145.21», des mots «après
consultation de la municipalité,».
L'article
modifié... là, évidemment, là, il y a «se lirait comme suit», mais évidemment
il y a eu des amendements qu'on a adoptés juste avant, là, qui... qui
changent certains éléments, mais je vais juste lire la première ligne,
là :
«226.2. Pour l'application du paragraphe 2° du
premier alinéa de l'article [145.26], après consultation de la municipalité, le ministre peut, par règlement»,
puis là on parle d'exemption des contributions, etc., là, toute la liste, là,
de ce qui avait été lu par la ministre. Là, je ne veux pas tout relire
tout ça. Donc...
Le Président (M. Schneeberger) :
Parfait. C'est parce que c'est le même... c'est le même texte.
Mme Dufour : Oui, exact.
Le Président (M. Schneeberger) :
Exactement.
Mme Dufour : C'est ça. Je ne relirai
pas, mais c'est vraiment le «après [la] consultation de la municipalité». Puis
pourquoi «la municipalité»? Ça aurait pu être «les municipalités», mais
c'est... l'élément, c'est qu'à la toute fin, dans...
c'était... Dans l'article, on dit : «Dans l'exercice des pouvoirs prévus
au premier alinéa, le ministre peut prescrire des règles différentes
pour toute municipalité.» Donc, il semble vouloir le faire par municipalité.
Et, si c'est le cas, il faut consulter la municipalité.
Donc, c'est pour ça que ça a été choisi au singulier dans ce cas-ci.
L'objectif, comme je le dis, est vraiment de ne pas prendre une décision
unilatérale sans... qui pourrait être vraiment coûteuse pour certaines
municipalités. Donc, voilà pour mon amendement, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci beaucoup. Alors, est-ce qu'il y a des
commentaires, questions au niveau de l'amendement déposé par la députée?
Députée de Labelle.
Mme Jeannotte : Merci, M. le Président.
J'aimerais poser une question à la députée de Mille-Îles. Ne trouvez-vous pas
votre amendement contradictoire avec le PL n° 31 où
vous défendez tellement le fait, justement, qu'on
doit aider les... pour la construction dans le contexte d'une crise du logement?
Ici, vous venez ajouter, dans le fond, une étape de plus, la
consultation de la municipalité. Il semble que c'est totalement contradictoire
avec ce que vous défendez sur le PL n° 31. C'est...
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme
Dufour : M. le Président, là, je pense qu'on est dans du
jugement de valeur, ici, là. Mais, ceci dit, je n'ai pas souvenir que
j'aie parlé de redevances de développement dans le projet de loi n° 31.
Moi, personnellement, si ce n'était que de moi,
j'enlèverais tout simplement cet article-là, je garderais la latitude aux
municipalités à cet effet-là, mais je ne peux pas proposer un tel amendement.
Donc, c'est une... c'est la mouture, le meilleur amendement, entre guillemets,
qui semble être possible.
Mais,
je répète, l'Union des municipalités
du Québec, leur recommandation, c'est
de le retirer complètement, ce pouvoir
réglementaire là du ministre de restreindre l'utilisation. Quand on veut
parler... Si on veut parler de contradiction, quand on veut parler de contradiction, bien, d'un côté, on dit qu'on
veut donner plus de latitude aux municipalités, plus de diversification des revenus, et, d'un autre côté,
on vient dire : On ne vous fait pas confiance pour celui-là, par contre.
On veut l'encadrer et on voudrait le limiter, donc.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, Mme la ministre.
Mme
Laforest : Oui, bien, on va y aller rapidement, parce que je comprends
la demande de ma collègue, je comprends également la députée de Labelle,
qu'est-ce qu'elle dit. Quand la députée de Labelle dit : Est-ce que vous
croyez qu'on ajoute de la lourdeur? Écoutez, pourquoi on ajoute cet article-là
ici, comme je le mentionne, c'est parce qu'au
niveau des redevances de développement... Et d'ailleurs l'IDU, ce qu'elle a
dit, c'est qu'il faut être prudent parce que ça peut freiner certains
projets puis ça peut coûter aussi très, très cher.
Donc,
exemple, nous, ce qu'on veut, c'est accélérer le logement social. Le pouvoir de
la ministre serait de dire, par
exemple : Pour le projet, ici, de l'immeuble, pour du logement social, on
pourrait appliquer une certaine... un critère différent. Donc, c'est pour ça que moi, je disais : La base, c'est
les infrastructures en eau, mais on peut ajouter d'autres choses aussi, comme
les pompiers, comme vous le mentionniez précédemment. Il va toujours y avoir
l'obligation de consultation de... du 45 jours dans la Gazette.
Par contre, ce que vous dites... Parce que, là, on ne peut pas faire un
règlement puis, à chaque fois, consulter toutes les municipalités, parce que
des projets en habitation, il va y en avoir dans toutes les villes, puis, oui,
c'est vrai qu'il y aurait sûrement un délai ou un certain retard.
Au niveau de la
redevance de développement, moi, je comprends votre demande, sauf qu'où on
pourrait l'ajouter... C'est que, dans
l'article 2, M. Président, l'article 2, le dernier paragraphe,
on dit : «Dans l'exercice des pouvoirs prévus au premier alinéa, le
ministre peut prescrire des règles différentes pour toute municipalité.» Donc,
si on peut prévoir des règles différentes
pour toute municipalité, c'est là qu'on pourrait ajouter... S'il y a des règles
différentes pour la municipalité de, exemple, Brossard, là on pourrait ajouter
et dire «et devra consulter Brossard», par exemple. Mais on ne pourrait pas l'ajouter pour le règlement
général? Parce que, si on vient mieux encadrer les redevances de développement,
c'est justement pour éviter les abus puis pour que ce soit logique partout, au
Québec, où il va y avoir des nouveaux projets
en habitation, par exemple. Donc, on ferait notre projet global. Le règlement
global, on le publie à la Gazette, 45 jours.
• (21 h 50) •
Mais, quand vous
dites : On doit consulter les municipalités, c'est sûr que c'est
impossible, on ne finirait plus, et ce
serait beaucoup... Ça n'a a aucun sens parce qu'on aurait plusieurs
municipalités, peut-être, qui diraient : Bien, moi, j'inclurais ma caserne, j'inclurais ma piscine. D'ailleurs,
il y a une municipalité qui a demandé des redevances de développement pour un
projet de piscine sur le territoire, et toute la municipalité a payé pour la
piscine. Vous comprenez que c'est...
On ne peut pas y aller comme ça. Donc, nous, on vient faire un règlement pour
bien baliser les redevances de développement.
Sauf que, quand vous
dites : On devrait consulter les municipalités, vous êtes... vous êtes
plus en lien avec le dernier paragraphe de l'article 2. On pourrait
l'ajouter par amendement par la suite, et là ça répond... ça répondrait à votre
demande.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Ça va? Des...
Mme Laforest :
Parce que, s'il y a des... Parce
que le règlement sera général, mais, s'il y a des règles différentes
pour une municipalité, c'est à la suite... «prescrire des règles différentes
pour toute municipalité», et là c'est là qu'on pourrait dire que «et la
ministre devra consulter la municipalité» ou...
Une voix : ...
Mme Laforest :
...dans le cas d'un règlement différent.
Le Président (M.
Schneeberger) : Députée de La Pinière, vous aviez...
Mme Laforest :
...projet en habitation, le
projet, peut-être... Oui, les infrastructures en eau. Est-ce qu'on est près
d'un parc? Est-ce qu'on est près des centres d'achat? Est-ce qu'on est près
des... d'un centre-ville? Donc, c'est des critères quand même établis et généraux, la plupart du
temps, partout au Québec. Mais là, s'il y a des règles différentes dans une municipalité,
je comprends votre demande, on y va par consultation à la municipalité.
Êtes-vous d'accord?
Des voix : ...
Mme
Laforest : Ça répondrait à votre demande, je crois.
Mme
Dufour : Pas entièrement, mais ça serait un gain. Mais
c'est évident que, pour... En fait, l'objectif au départ, c'est de
dire : Bien, les unions municipales devraient être consultées, tu sais.
Mme
Laforest : Ils vont être consultés pour le règlement. C'est sûr qu'on
va le faire ensemble. Dites-vous qu'il n'y a
pas un règlement qui va se faire pour l'encadrement des redevances sans la FQM,
l'UMQ. On va consulter, c'est sûr, sûr, sûr, pour faire le règlement, mais on
ne peut pas y aller... consulter toutes les municipalités à chaque fois
qu'on va faire des...
Mme Dufour : ...
Mme
Laforest : OK.
Le Président (M.
Schneeberger) : Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : ...à
la même place que vous, là. Je pense que ce n'est pas envisageable de consulter
toutes les municipalités pour un règlement
général. Mais, oui, ça pourrait être un ajout, à la toute fin, qu'on pourrait
ajouter au moins dans les cas où il y aurait des règles spécifiques à
une municipalité, qu'elle soit consultée, pour cette municipalité.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Députée de La Pinière avait une question.
Mme Caron :
Oui. J'attends que...
Des voix :
...
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui, allez-y.
Mme Caron : Merci,
M. le Président. Bien, la question que j'ai, en fait, peu importe qu'on mette
«consulter la municipalité» au début ou à la fin, c'est que j'ai demandé à quel
moment... comment ça fonctionnait, cet article-là. Est-ce que... Et puis on m'a
dit que c'était oui, sur plainte. Donc, si un citoyen ou un promoteur...
Une voix :
...
Mme Caron :
Non? Bien, c'est ce que... c'est ce que j'ai compris.
Mme
Laforest : Il y a eu certaines plaintes, mais il y a...
Le Président (M. Schneeberger) : Juste
éviter de vous interpeler. Juste finir la question, puis vous... Parce que, sinon,
c'est cacophonique.
Mme Caron : Alors,
vous me corrigerez...
Le Président (M.
Schneeberger) : Députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci,
M. le Président. Vous me corrigerez si j'ai mal compris. Ce que j'ai compris
tantôt, parce que j'ai demandé qu'est-ce qui
initie ça, et ce que j'ai compris, c'est que c'était... ça pouvait être sur
plainte. Alors, dans ce contexte-là,
s'il y a une plainte d'un promoteur ou d'un citoyen, je pense que c'est normal
qu'on écoute l'autre partie, qu'on consulte l'autre partie avant de...
avant de décider d'une règle particulière pour cette municipalité-là.
Mais
là je vais vous laisser, bien entendu, me répondre. Si ce n'est pas... Si ce
n'est pas sur plainte, alors, à ce moment-là, c'est... c'est quand qu'on
utilise... que le ministre utilise... ou des... fait un règlement?
Mme
Laforest : Bien, en fait...
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Laforest : En fait, qu'est-ce qu'on fait, c'est qu'on vient
déterminer, par règlement, le recours aux redevances
de développement. Puis je vais juste vous donner un autre exemple : 30 000 $
par logement pour un trois et demi, imaginez,
là, comment ça peut être cher pour quelqu'un qui achète un condo puis qui
arrive avec une facture de 30 000 $ pour le développement, les
redevances de développement. Donc, c'est sûr que la loi a été instaurée en
2016. Maintenant, on vient l'encadrer
pour ne pas qu'il y ait d'abus. Donc, l'IDU, l'UMQ, la FQM, les villes seront
consultés, mais on va avoir un bon règlement pour ne pas avoir d'abus.
Puis il n'y a pas
eu... juste eu des plaintes. Il y a eu des articles dans les journaux pour
montrer des projets en habitation. C'était
incroyable comment ça coûtait cher, les redevances en développement. Donc là,
on vient faire... on vient appliquer notre règlement général, qui sera
déposé à la Gazette pour consultation, mais on pourrait ajouter que,
s'il y a des règlements différents pour une municipalité, on consulte la
municipalité. Je suis d'accord avec vous.
Mme Caron : Alors...
Mme
Laforest : Puis vous pourrez... vous pourriez retirer votre
amendement et redéposer. À ce moment-là, ce serait moins compliqué, je
pense.
Mme Caron : Pas de problème.
Mme Laforest : OK. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Député de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Bien,
d'abord, quelques... quelques questions, peut-être, pour commencer. Ma collègue de La Pinière avait amorcé un bout de discussion que je trouvais intéressant. C'est
quoi, le processus qui pourrait mener, finalement, à ce que la ministre
décide d'exempter une personne, une personne qui peut être une personne
physique...
Mme Laforest : ...
M. Grandmont : Est-ce que je peux
terminer ma question? Merci beaucoup.
Mme Laforest : ...
M. Grandmont : Oui, merci beaucoup.
Donc, quel serait le processus qui permettrait... qui pourrait mener,
finalement, à la ministre d'exempter toute personne — puis
là est-ce qu'on comprend bien «personnes morales» ou «personnes physiques»? — du
paiement d'une contribution? Est-ce que c'est une plainte qui est formulée?
Parce que, dans le fond, si la
ministre peut intervenir puis exempter une personne physique et morale, et/ou
morale, je ne sais pas, vous saurez
me le dire, là, ça veut dire que toute personne qui s'estime lésée par une
redevance qu'elle juge trop importante pourrait
aller voir la ministre suivant je ne sais pas trop quel mécanisme et pourrait
demander à la ministre d'intervenir pour éliminer cette redevance-là.
Je voudrais juste comprendre. Est-ce que...
Est-ce que c'est déjà prévu? Est-ce qu'il y a déjà un mécanisme, ou il sera à
développer, ou est-ce que vous allez recevoir une tonne de courriels? Je ne le
sais pas, mais...
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Il
sera dans le règlement qu'on va appliquer, donc, par exemple, retirer les
redevances pour le logement social.
M. Grandmont : OK. On peut
s'entendre que, pour... effectivement. Bien, le logement social...
Mme Laforest : Ou le logement
abordable.
M. Grandmont : Le logement social,
abordable, est-ce que ça ne peut pas être simplement des catégories qui sont
créées, dans lesquelles on viendrait dire : Bien, il y a une redevance
moindre ou nulle qui s'applique sur...
Mme Laforest : ...
M.
Grandmont : Mais est-ce que
ce n'est pas justement à travers le règlement, plutôt qu'une intervention de la
ministre, que ça devrait se régler?
Mme Laforest : C'est ça que je dis.
M. Grandmont : Non, c'est deux...
Mme Laforest : Ça va se faire par
règlement, mais, dans le règlement, on va justement dire que certaines
catégories, comme le logement social... qu'il faudrait éviter d'avoir des
redevances sur le développement. Ce sera fait par règlement après consultation
de toutes les unions.
M. Grandmont : On est très d'accord.
Mais c'est justement là où moi, je vois un enjeu d'autonomie municipale. Il me
semble qu'on pourrait avoir des règlements écrits par la ministre, puis ça,
avec lesquels je suis tout à fait d'accord,
évidemment, je pense qu'il faut être bien, bien compartimenté et bien définir
les choses, mais que, par ailleurs, si, malgré ces règlements-là, la ministre
ou le ministre peut intervenir et changer les règles du jeu parce qu'elle a
reçu des plaintes, il y a quelque chose qui fondamentalement ne fonctionne pas.
On donne les règles du jeu à des municipalités, puis, par ailleurs, là,
c'est... les personnes physiques et/ou morales peuvent quand même, malgré tout,
demander une révision de cette... de cette application-là.
Mme Laforest : Bien là, il faut le
voir...
Le
Président (M. Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Laforest : Oui, merci, M. le
Président. Là... Là, ce n'est pas un système de plaintes qu'on est en train de créer,
là.
M.
Grandmont : ...
Mme Laforest :
Non, non, mais on a eu... C'est
normal, là. À 30 000 $ du condo d'un trois et demi, évidemment,
les gens, tu sais, se questionnent, là. Non,
mais là ce qu'on vient... c'est vraiment mieux encadrer les redevances par
règlement.
M. Grandmont : Mais ça, c'est une chose qui m'étonne, d'ailleurs, là. Puis, à moins
que j'aie mal compris, là, mais il y
a Pr Tremblay-Racicot qui disait que la moyenne des redevances — j'espère
que je parle des bonnes redevances, là — mais
disait que c'est des redevances qui étaient de 4 000 $, en moyenne,
par porte au Québec et que des redevances allaient de... il y avait une
amplitude de 750 $ à 15 000 $ par porte. Donc, je m'étonne qu'il
y ait eu des cas. Je ne dis pas qu'il n'y en
a pas eu, là, mais les chiffres que donnait le Pr Tremblay-Racicot étaient
plus bas que ce que vous utilisez comme argument ou comme exemple pour
justifier le fait qu'on garde le droit au ministre, à la ministre d'intervenir
dans des cas comme celui-là. Donc, peut-être qu'on peut voir comment ça peut se
faire, mais à quoi ça sert?
Ma
question, dans le fond, basiquement, là, c'est... basiquement, c'est : À
quoi ça sert d'avoir des règlements si la
ministre peut intervenir? Puis c'est ça, un peu, là, «peut [...] exempter toute
personne [du] paiement d'une contribution», là, ça dépasse largement la simple
création de règlements puis la surveillance de la bonne application de ces
règlements-là, quitte, même, à avoir
une bonification de la réglementation dans le temps pour s'ajuster aux
contextes qui peuvent évoluer dans le temps.
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
• (22 heures) •
Mme
Laforest : Bien, c'est parce qu'elle n'est pas encadrée, la loi sur
les redevances de développement. On doit
l'encadrer. Parce qu'en 2016, quand ça s'est fait, c'était une excellente idée,
mais là on est en situation de pénurie de
logements. Les projets vont lever partout au Québec, il faut quand même bien
encadrer et bien faire le règlement pour les redevances.
M. Grandmont :
Je suis très d'accord avec ce
principe-là, Mme la ministre, et c'est pour ça que je pense que ça prend
des bons règlements.
Là-dessus, moi, les
paragraphes 2° et 3°, pour moi, là, «déterminer toute catégorie de
constructions, de terrains ou de travaux à
l'égard de laquelle la délivrance d'un permis ou d'un certificat ne peut être
assujettie au paiement d'une contribution», 100 % derrière ça, «3°
déterminer les catégories d'infrastructures ou d'équipements municipaux qui
peuvent être financées par le paiement d'une contribution», 100 % pour ça.
Je
me questionne vraiment sur le 1°, «exempter toute personne du paiement d'une
contribution», qui semble être en abus par rapport à la création de
règlements, et le dernier, le dernier alinéa, qui dit : «Dans l'exercice
des pouvoirs prévus au premier alinéa, le
ministre peut prescrire des règles différentes pour toute municipalité.» Donc,
on y va au cas par cas. Il y a
quelque chose qui... Il y a comme deux principes qui semblent s'affronter à
l'intérieur même de cet article-là : l'idée de créer des règlements pour bien encadrer et donner le champ
libre, après ça, à l'autonomie municipale d'utiliser ces outils-là, qu'on leur donne, et, de l'autre
côté, d'avoir toujours au-dessus la ministre qui peut intervenir et outrepasser
les règlements qu'elle s'est donnés, puis même intervenir différemment selon
les municipalités. J'ai de la misère à comprendre le principe, l'esprit de cet
article-là, en fait.
Puis d'ailleurs la
Corporation des officiers municipaux en avait parlé, je pense que ma collègue
députée de Mille-Îles aussi en avait parlé, mais, tu sais : «L'ajout d'un
pouvoir réglementaire attribué [à la] ministre — au ministre,
pardon — à l'article 2 du projet de loi vient contrecarrer
la latitude pourtant souhaitée par les villes. Cet article réduit ainsi
l'autonomie des municipalités, pourtant reconnue législativement par le projet
de loi n° 122 en 2017, et [...] également en
porte-à-faux avec l'intention du législateur maintes fois manifestée d'accorder
les mêmes pouvoirs à toute municipalité
québécoise.» Les mêmes pouvoirs à toute municipalité québécoise. Donc, lui, il
proposait, en fait, là, d'enlever... Il allait plus loin que ce que je propose,
en fait, là. Je pense qu'il enlevait le premier puis le deuxième alinéas, «et
conserver seulement le paragraphe 3° proposé, ainsi qu'en supprimant le
deuxième alinéa», donc il gardait seulement le troisième.
Moi,
ce que je dis, c'est : Toute la partie réglementaire, conservons-la, mais
l'idée d'avoir, en plus, par-dessus, le ministre qui peut intervenir de
façon pointue et spécifique, disons, selon les plaintes qui pourront être
reçues ou encore selon la municipalité dans
laquelle on va décider d'intervenir, il y a deux choses qui s'opposent, en
quelque part, dans mon esprit. En fait, on avait préparé un amendement, mais...
je ne sais pas. En tout cas. On discute sur la version amendée pour
l'instant, là.
Des voix : ...
Mme Laforest :
C'est parce que, dans la loi, ce
qu'on me dit, c'est qu'on est obligés de garder le paragraphe 1°, «exempter toute personne du paiement d'une
contribution», parce qu'il y a un lien direct avec le logement social. Donc,
c'est pour ça que, dans la loi, si on parle
de «toute personne», toute personne ne peut pas être personne non plus, là.
Donc, ça peut être comme un projet de logement social.
M.
Grandmont : Donc, on parle, excusez-moi, de personne morale?
Mme
Laforest : Oui.
M.
Grandmont : OK.
Mme Laforest :
Ça fait que c'est pour ça qu'on
est obligés de l'inscrire comme ça dans la loi. On vient... J'ai essayé de le changer, là, parce que... mais, dans la
loi, il faut vraiment le garder parce que ça concerne spécifiquement le
logement social.
M. Grandmont :
Bien là, «personne» ne réfère pas
à «logement social». Si on veut parler de logement social, ou abordable,
ou avec des liens avec la SHQ, on a déjà eu d'autres articles, notamment le 5,
où on venait vraiment définir ce qu'étaient des catégories de types de logement
qu'on voulait voir échapper à la taxation, là.
Le Président (M.
Schneeberger) : Souhaitez-vous une suspension?
Mme
Laforest : Non.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va?
Mme
Laforest : Bien, je pense qu'on pourrait l'enlever, si vous voulez, le
paragraphe 1°. Comme ça, on va exclure le logement social, les possibilités.
M. Grandmont :
Non, bien, expliquez-moi qu'est-ce
que ça signifie, parce que, pour moi, «personne», ce n'est pas «logement
social».
Mme Laforest :
Bien, en... c'est parce
qu'«exempter toute personne du paiement d'une contribution», ça peut
être aussi une personne qui construit du logement social, le requérant du
permis qui fait du logement social. C'est pour ça qu'il faut le laisser comme
ça dans la loi. Ça fait que, si on ne le laisse pas comme ça dans la loi, on
met de côté les projets de logement social.
Parce qu'il y en a quand même qui construisent des projets de logement social.
On n'a pas le choix de laisser... Le requérant du permis peut être un
promoteur pour du logement social. Il y en a énormément, d'ailleurs. La députée
de Labelle le sait. Donc, c'est pour ça qu'il faut l'insérer comme ça dans la
loi. Maintenant, comment on peut l'écrire autrement? On me dit que, si on ne le
laisse pas comme ça, on risque de perdre les projets de logement social.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. La députée souhaitait intervenir. Par contre, je
veux juste... Depuis tantôt, je suis bien la discussion. Tout à l'heure, la
députée de Mille-Îles avait dit : Si je suivais la ministre, que votre amendement pourrait peut-être se... en tout cas,
une partie pourrait peut-être se retrouver ailleurs. Alors, peut-être, là... c'est
parce que, là, on diverge beaucoup, là, on est en discussion, mais je veux
revenir vraiment au point au niveau de l'amendement de la députée de Mille-Îles.
Alors, je vous laisse la parole.
Mme Dufour : Bien, en fait, je voulais juste parler du
point 1°, là, d'«exempter toute personne du paiement d'une contribution». Dans le projet de loi
n° 31, sur lequel on travaille présentement en parallèle, on est venu
toujours définir. J'aurais aimé avoir l'attention, par contre, de la ministre
au moment que je parle, parce que c'était en réponse à elle, OK?
Donc, j'étais en
train de dire que, dans le projet de loi n° 31, où on traite beaucoup de
logement social, abordable, etc., bien, on est toujours venu définir «OBNL»,
«logement étudiant», parce qu'il y avait des cas où, tu sais, c'était... ou en vertu d'une entente avec la SHQ. Il y a moyen de
l'écrire en une phrase de probablement deux lignes maximum, similaire à
ce qu'on a fait dans le 31, puis qui viendrait couvrir ces cas-là, mais sans
laisser l'impression qu'on parle d'une personne ou qu'on ouvre ça, tu sais, en
vertu d'une entente avec la SHQ ou, comme je disais, du logement étudiant. On
l'a bien défini dans le 31. Je pense qu'il y aurait moyen de répéter la même
chose, là. C'est une suggestion, mais ce serait peut-être...
Mme Laforest : Oui, mais c'est moins une
bonne suggestion. Je vais laisser Me Nadeau-Labrecque répondre.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui. Merci, Mme la ministre. Me Nadeau-Labrecque.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Merci, M. le Président. Peut-être pour
vous expliquer, quand on vient conférer une compétence aux municipalités, on a
peut-être davantage de souplesse, de latitude pour énoncer la règle. Lorsqu'on
vient créer des exemptions, dans le cas du paiement d'une redevance de
développement, si on a une règle qui est
trop large, il risquerait d'avoir des gens qui pourraient vouloir en profiter
en prétendant être visés par cette règle-là. Donc, c'est pour ça qu'on a
une règle qui est plus spécifique. Et, quand on va voir l'article 54, on a
une règle transitoire qui permettrait de venir cibler spécifiquement les cas de
figure pour le logement social, et ce sont des cas où on se trouve à avoir un
requérant de permis qui va réaliser un projet de logement social.
Mme Dufour : Mais,
si on l'a déjà prévu à l'article 54, pourquoi il faut venir le mettre là à
ce moment-là? Je ne l'ai pas lu, je suis en
train de chercher, là. «...aucune contribution — à l'article 54, là — ne
peut être exigée à l'égard d'un
office d'habitation [ou] d'un logement visé», loyer modique, modeste, SHQ, ce
qu'on parlait tout à l'heure. Là, on est vraiment dans... il manque juste le
logement étudiant, là, comme on l'avait dit plus tôt. Là, je pense qu'il va
falloir l'intégrer. Mais, ceci dit,
pourquoi, à ce moment-là, on doit venir le préciser dans le règlement s'il est
déjà prévu à l'article 54?
Le Président (M. Schneeberger) : Me Nadeau-Labrecque.
M. Nadeau-Labrecque (François) : Bien,
en fait, c'est parce que ce qui est proposé ici dans le projet de loi, c'est qu'on crée un pouvoir réglementaire de venir
définir les situations qui pourraient être exemptées. 54, il n'agit qu'à titre
transitoire, là, d'ici à l'adoption de ce règlement-là.
Mme Dufour : OK. Donc, c'est d'ici à
l'adoption, mais ça fait que, dans ce cas-là, il faut venir le préciser, parce
qu'ici, tu sais, ça peut laisser place à toutes sortes de choses, là.
M.
Nadeau-Labrecque (François) : Bien, l'article 54 fait une certaine
précision, mais le règlement va reprendre des éléments qu'on retrouve
ici et pourrait faire d'autres précisions.
Mme
Dufour : OK, mais... ça fait
qu'on aurait pu mettre la même chose que dans le 54, mais ici, sauf que ce ne
serait pas transitoire, mais ce serait avec une définition plus encadrée,
disons. Parce que, là, c'est très, très large, là. Je comprends le
commentaire du député de Taschereau, là, c'est très, très large.
Le Président (M. Schneeberger) : Là,
par contre...
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
C'est bien. Là, j'aimerais revenir parce que... et je m'en excuse, tantôt, le
député de Taschereau était dans un échange, et je l'ai coupé. Alors, député de
Taschereau, je vais vous redonner la parole.
Je sais que vous avez une question. Moi, je vous écoute depuis tantôt, là, il y
a plusieurs suggestions. Moi, ce que je vais faire, si on... parce que, là, je
trouve qu'on tourne un petit peu en rond, je vais suspendre, vous allez vous
parler, ce que vous voulez faire,
puis, après ça, vous allez revenir avec de quoi de plus concret, parce que, là,
je n'ai pas l'impression qu'on avance, là. Alors, député de Taschereau.
M. Grandmont : ...non, mais je
poserais des questions à M. Nadeau-Labrecque...
Une voix : ...
M.
Grandmont : ...maître, c'est
ça, juste pour comprendre ce que vous étiez en train d'expliquer à ma collègue.
Donc, si on a la... le paragraphe, «exempter
toute personne du paiement d'une contribution», dans le fond, ça réfère au 54, c'est ça? Ça réfère au 54, dans lequel on vient
identifier, dans une disposition transitoire et finale, un paquet de types de
logements, social, abordable, etc., dans lequel on pourrait, dans le fond,
exempter d'une contribution. Donc, c'est un peu ça?
• (22 h 10) •
M. Nadeau-Labrecque (François) :
Oui.
M.
Grandmont : Bon, parfait. Donc, je comprends que...
Maintenant, avec cette explication-là, je comprends pourquoi c'est important de garder «personne»
parce que ça réfère à 54. Maintenant, ma question ce serait : Pourquoi ça
se retrouve dans des dispositions transitoires et finales? Je veux bien, mais,
après l'adoption du projet de loi, qu'est-ce qui se passe? Est-ce qu'on
maintient cette possibilité-là d'exclure les redevances, le logement social?
Est-ce que c'est dans un autre article qu'on a cette information-là?
Le Président (M. Schneeberger) : Me Savoie.
M. Savoie
(Jocelyn) : Dans le fond, on prévoit un pouvoir réglementaire
à l'article 2, puis, à l'article 54, ce qu'on voulait faire, c'était,
d'ici à ce qu'il y ait l'adoption d'un règlement, que minimalement certains
projets en soient exemptés, puis on avait fait, dans l'article, une
certaine liste. Puis ce que soulève la députée de Mille-Îles est un bel exemple. Si... supposons, qu'on venait définir
tout de suite, dans le pouvoir réglementaire, la ministre, ce qui doit être
fait, si on oublie quelque chose, exemple logement étudiant, bien, il va
falloir revenir faire un projet de loi pour pouvoir rajouter le logement
étudiant, alors que dans le pouvoir réglementaire, dans le contexte que la
ministre va avoir le temps de faire des
consultations du milieu municipal au retour des fêtes, voir... s'assurer de
couvrir les bons angles puis, à ce moment-là, être capable de rédiger le
règlement d'une manière intéressante au point de vue, là, de l'application
sur le territoire du Québec... C'est ça, l'idée.
Donc, le pouvoir général... le pouvoir
réglementaire est large. La clause transitoire était limitée pour capter les
éléments auxquels on avait pensé d'office, mais en se laissant la capacité de
consulter le municipal pour l'élaboration du règlement,
puis donc d'avoir une habilitation assez large pour capter ce à quoi on
n'aurait pas pensé. Puis un premier exemple est sorti aujourd'hui sur le
logement étudiant, puis il va y en avoir d'autres.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Taschereau.
M.
Grandmont : Oui, merci. Le transitoire, dans le fond, c'est
pour ne pas... ne rien oublier, puis, dans le fond, après ça, dans la partie
réglementaire, on va s'assurer de venir identifier chacun des types de
logements, par exemple, qu'on voudrait voir, pas assujettis à une
redevance. D'accord.
M. Savoie (Jocelyn) : Exact.
M. Grandmont : Je comprends mieux,
merci. Ça vaut la peine de creuser. C'est très bien.
Maintenant, sur le dernier alinéa : «Dans
l'exercice des pouvoirs prévus au premier alinéa, le ministre peut prescrire des règles différentes pour toute
municipalité», quel est l'objectif de pouvoir se prescrire des règles
différentes dans différentes municipalités?
M. Savoie (Jocelyn) : Je vais vous
donner un exemple.
M. Grandmont : Oui, un exemple, s'il
vous plaît.
M. Savoie (Jocelyn) : Supposons
qu'une municipalité avait déjà un règlement en vigueur, puis que son... sa
redevance est en vigueur, puis, avec le règlement général, on viendrait la... y
contrevenir ou, disons, lui nuire à son application,
on pourrait prévoir que, dans son cas, la disposition qui l'empêche ne serait
pas applicable. Parce qu'il faut comprendre,
là, il y a des redevances en cours pour certains projets d'infrastructures puis
il y a tout un montage financier qui
a été créé. Si on n'a pas d'habilitation, on vient faire une adaptation
réglementaire. Dans ce cas-là, ça reviendrait à dire qu'avec le
règlement on va mettre à mal les redevances qui sont déjà en vigueur, puis là
on va briser quelque chose qui est en place.
Donc, l'idée,
c'est de se donner la capacité de tenir compte des réalités du territoire, de
pourquoi que la ministre à ouvert la
porte à avoir cet élément de consultation là dans le dernier paragraphe, mais
il était déjà implicite dans ce que le ministère prévoyait faire, compte
tenu que, pour faire une adaptation pour une municipalité donnée, il va falloir
lui parler pour vérifier le type de réglementation qu'elle a sur son territoire
en matière de redevances.
M. Grandmont : Puis peut-être une
dernière question, parce que, là, maintenant que vous avez expliqué tout cela, ça se tient, mais, en même temps, vous
comprenez pourquoi on l'interprétait d'une autre façon, je veux dire, on sera peut-être
plus là dans cinq, 10 ans à discuter encore de ce projet de loi là. Est-ce que
vous ne voyez pas un risque que cette écriture, cet article-là, de la façon
dont il est libellé, pourrait être sujet à interprétation et à être utilisé
d'autres façons? Parce que moi, je veux
dire, je regarde la discussion puis je vois les explications que vous avez dû
nous donner pour nous expliquer comment ça fonctionnait, la logique
qu'il y avait derrière. Je me dis : Câline! OK, ça peut se tenir, mais il
y a quand même un risque qu'à l'avenir tout ça soit pris puis utilisé autrement
que l'esprit initial.
Mme Laforest : Mais il faut faire
confiance...
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme
Laforest : Oui, il faut faire confiance. Le règlement, là,
je... on ne l'écrit pas seuls, là, on l'écrit avec tous les acteurs du
milieu municipal. Ça fait que... Puis, dans cinq ans, oui, ça peut changer
aussi. On ne sait pas.
M. Grandmont : Mais je suis très
d'accord qu'effectivement il va y avoir les règlements, on va les écrire, je
suis persuadé qu'on va arriver à quelque chose de superintéressant et
d'intelligent avec les municipalités, vous allez le faire en coconstruction, ça
va être formidable, tout le monde va être content, mais, cela dit, il y a quand
même des dispositions là-dedans qui donnent
beaucoup de latitude, puis c'était un petit peu ce qui était ramené par les
différents acteurs qui s'inquiétaient du manque ou du risque sur l'autonomie
municipale. De la façon que c'est écrit, malgré la... tout le vouloir qu'on mettra, là, toute la bonne
volonté qu'on mettra dans l'écriture des règlements, reste quand même que, de
la façon que c'est écrit, votre successeur ou son successeur qui suivra par la
suite pourrait prendre ça puis dire : Bien, moi, je passe par-dessus, puis
je fais les choses différemment, puis dans les municipalités où je veux bien le
faire, tu sais.
Mme Laforest : Tout à fait, comme...
M. Grandmont : Vous
comprenez? C'est un peu ça aussi, le risque. C'est ce que je sentais des
groupes qui ont manifesté de l'intérêt pour revoir cet article-là, c'est
ce que j'entendais.
Mme Laforest : Bien, ils avaient
raison, les groupes. C'est pour ça qu'on vient l'encadrer, qu'on vient le baliser, puis c'est pour ça... D'ailleurs, vous
avez raison, en 2016, ils ont fait le règlement. On est en 2023, on vient le
modifier. Donc, ça se peut très, très bien aussi qu'il y ait d'autres
modifications dans les prochaines années, là.
M.
Grandmont : Bien, je terminerai juste avec cette mise en garde, je
vous la redis. Je comprends la logique qu'il
y a derrière la façon dont le libellé... l'article est libellé, mais je veux
juste signifier, mentionner qu'il y a un risque pour... qu'il y a un
risque qui m'apparaît assez évident, là, suite aux discussions qu'on a eues, il
y a un risque qu'éventuellement cet
article-là, certaines parties de cet article-là soient utilisées à des fins
autres que ce que vous avez imaginé quand il a été écrit. Ce sera tout.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci. Députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, M. le Président. Alors, un peu dans la même
veine, là, ce que je comprends, c'est que le règlement, il va être fait.
Ce n'est pas juste que le ministre peut, par règlement, exempter une personne,
il va y avoir un règlement qui va être fait pour baliser l'utilisation des
redevances. Mais, quand on lit «exempter toute personne du paiement d'une
contribution», on a compris que c'est une personne morale, pas une personne
physique. Mais qu'est-ce qui... On dit que c'est pour le logement social, mais,
à moins d'avoir manqué un intitulé de section qui parle de logement social...
C'est parce que les personnes qui ont rédigé l'article ou l'amendement
considèrent... dans leur esprit, c'est pour le logement social. Mais, puisque
c'est une personne morale, qui me dit qu'un jour un ministre ne dira pas :
Ah! bien, tiens, moi, j'exempte Northvolt du paiement de la contribution, ou
toute autre entreprise, ou tout promoteur, parce qu'on juge que la municipalité
a fait un usage abusif de la redevance?
Alors,
c'est... tu sais, c'est vraiment... c'est dans la même lignée que la mise en
garde du collègue de Taschereau, parce qu'on... Tu sais, je comprends que
l'idée, là, c'est d'encadrer les redevances. Mais le premier alinéa, qui
nous dit «exempter toute personne du paiement d'une contribution», ça peut être
n'importe quelle personne morale, parce que ce n'est pas écrit nulle part que
c'est pour du logement social. Mais je comprends qu'on ne veut pas aller trop
dans le détail ou... pour ne pas en oublier, mais c'est vastement large, là. Ce
n'est pas rassurant, cet alinéa-là, du tout.
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait. Oui.
Mme
Laforest : Ça peut être aussi du logement pour une personne en
situation de handicap aussi, là. Donc... Mais
ce qu'il est important de voir, c'est que ça va se déterminer par règlement.
Là, on a dit «logement social», ça peut être un projet pour des gens... des personnes handicapées, ça peut être
des aînés, mais ça va se déterminer par règlement, puis c'est pour...
c'est la manière la plus large d'écrire pour essayer d'incorporer le plus de
catégories possible.
Le Président (M.
Schneeberger) : Ça va? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui.
Mais il y a quand même un risque de vouloir inclure trop de catégories, là. Là,
j'entends les aînés, bon, en situation de handicap. Je le répète, dans le
projet de loi n° 31, il y a eu un libellé qui a quand
même été écrit et convenu, qui est quand
même... qui vient répondre à ça, «logement social abordable» et «logement
étudiant». On vient un peu encadrer, quand même, dans le projet de loi n° 31. Ce serait une possibilité de le mettre ici. Puis ça inclut, ça inclut des logements pour personnes en
situation de handicap dans des cas comme ça, ça inclut des logements pour
les personnes aînées.
Le Président (M.
Schneeberger) : Oui.
Mme Dufour : Bien,
je n'ai pas eu... Il va falloir que je répète, parce que...
Mme Laforest :
Mais c'est la même question. En
fait, oui, il y a un risque. Vous demandez : Il y a un risque? Oui,
il y a un risque. Mais, dans le règlement, on va le faire tous ensemble, on va
essayer d'éviter tous les risques possibles.
Mme Dufour : J'ai parlé d'une proposition, donc je vais
répéter. Je disais que, dans le projet de loi n° 31, on ait convenu d'une définition assez simple de «logement
social abordable» et «logement étudiant». Ça permet de couvrir... Bien, c'est inclus, les personnes en... c'est ce
que j'ai dit, là, les personnes en situation de handicap sont incluses là-dedans, les personnes aînées sont incluses là-dedans. On
ne va pas aller exempter des redevances de développement, une résidence,
je ne sais pas, moi, Germain, pour personnes aînées, qui paie 5 000 $
par mois, là. Ce n'est pas l'objectif, là.
L'objectif, c'est pour les personnes à faible revenu ou à loyer... tu sais.
Donc, c'était de venir le définir et, c'est ce que je dis, dans le
projet de loi n° 31, ça a été fait. Ça pourrait au moins enligner un petit
peu sur qu'est-ce qu'on veut dire. Parce que, là, c'est très, très, très large,
comme les deux collègues l'ont mentionné, là.
• (22 h 20) •
Le Président (M.
Schneeberger) : Parfait.
Mme Dufour : Et
ça couvrirait les cas de figure que la ministre a mentionnés.
Le Président (M. Schneeberger) : OK.
Alors, moi, je veux juste vous avertir qu'on est toujours sur l'amendement déposé par la députée de Mille-Îles.
Là, il y a beaucoup de discussions, on a été très large. J'aimerais ça qu'on
y revienne au niveau des articles.
Mme Laforest : Mais
on ne peut pas ajouter «social abordable». Encore là, on va se limiter à des
catégories. C'est mieux d'être large. Exemple, un projet pour, exemple, des
personnes immigrantes ou... des immigrants, ou des étudiants immigrants, ou...
Mme Dufour : ...
Mme Laforest : Bien non, «logement
abordable»...
Mme Dufour : ...«social
abordable»...
Mme Laforest : Oui, mais, dans la
loi, il faut avoir les bons termes, là. C'est pour ça qu'il faut être prudents.
Mme Dufour : C'est pour ça que je
dis : On les a mis dans le n° 31. Il y a eu des juristes là-dedans.
Mme
Laforest : Bien, bravo! Je suis contente. Mais ici il faut
faire attention, parce qu'on veut en inclure le plus possible.
Mme Dufour : Puis elle les a inclus
dans les mêmes lois que vous, en plus. Tu sais, à un moment donné, je veux
dire...
Mme Laforest : Est-ce que c'est
inclus dans les mêmes lois, maître...
Mme Dufour : Bien, en tout cas, dans
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme...
Mme
Laforest : Parce que, là, on est dans la fiscalité municipale.
Ce n'est pas la même chose, là. En habitation puis fiscalité municipale,
ce n'est pas la même chose.
Mme Dufour : Peut-être... Je vais
peut-être revenir avec l'amendement, là. J'essayais, mais...
Le
Président (M. Schneeberger) : Je veux juste... J'aimerais ça qu'on arrête de
s'interpeller, parce que, là, ce n'est pas suivable. Ça fait que je vais
intervenir à chaque fois. Si je ne vous donne pas le nom, je ne vous nomme pas par votre nom de comté ou nomme la ministre, vous
n'intervenez pas. Ça fait que ça va être comme ça, parce que, là, c'est dur à
suivre. Alors, Mme députée de Mille-Îles, allez-y avec des questions claires ou des
commentaires clairs. Voilà.
Mme
Dufour : Bien, je voulais retirer l'amendement pour déposer
l'amendement modifié. Donc, j'étais rendue là, là. Donc, c'est ce que je voudrais, là, le consentement pour retirer cet
amendement-là et déposer le nouvel amendement.
Le
Président (M. Schneeberger) : Parfait. Ça, c'est super. Alors, il y a
consentement pour retirer votre amendement déposé? Alors, consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors là...
Des voix : ...
Le
Président (M. Schneeberger) :
Alors, Mme députée de Mille-Îles, veuillez... on vous écoute pour l'amendement...
l'autre amendement que vous vouliez déposer.
Mme Dufour : J'espérais qu'il soit à
l'écran, ce ne sera pas long, parce que je ne l'avais pas de moi-même. Dans le
fond, c'est le même... juste pour préciser, là, c'est le même concept qu'on
parlait tout à l'heure, c'est juste... à la fin, tu sais, c'est inséré. Donc,
article 2, article 226.2 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme :
Insérer... tu
sais, quand je disais : On est dans la même loi. On est dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme dans le 31 aussi. Insérer, à la fin du deuxième
alinéa de l'article 226.2 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
proposé par l'article 2 du projet de loi tel qu'amendé, la phrase suivante — c'est
à la toute fin :
«Le ministre consulte spécifiquement toute
municipalité qui serait visée par une telle règle préalablement à la
publication du projet de règlement.»
Donc, c'est... Ça fait que c'est ce que j'avais
mis au début et maintenant à la fin de l'amendement. Donc, comme je mentionnais, on était... on est dans la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, et ce sont les mêmes... la même
loi qu'on modifie dans... C'est ça.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait,
super. Alors, nous avons des commentaires sur... Ça va? Parfait. Alors, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'amendement. Est-ce que l'amendement déposé
par la députée de Mille-Îles sur l'article 2 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté? Adopté. Alors, nous revenons à l'article
tel qu'amendé. Est-ce que nous avons d'autres questions, réponses...
mise aux voix? Oui, députée de Mille-Îles,
Mme Dufour : Je
voulais simplement réitérer que je pense qu'on aurait intérêt à le préciser. Je
suis à la même place que le collègue de
Taschereau là-dessus. On a beau dire : L'intention est claire aujourd'hui,
elle ne le sera peut-être pas toujours d'une... de la même façon. Quand
on... L'intention, c'est pour le logement social, abordable et personnes vulnérables, mais ça peut se préciser.
Mais ce n'est pas vrai qu'on peut l'ouvrir à tous les types de construction ou
de personnes morales, là, c'est... Et je comprends que... l'intention directe
de le contrôler, mais ça reste que c'est quand même des sommes appréciables, là, ici, ce qu'on parle. Et
d'ailleurs, à l'article 54, là, que maître... je ne sais plus, là,
son nom, malheureusement, je suis désolée, là, je ne veux pas vous...
mentionnait... bien, c'est très, très, très large. Et ça, on y viendra à ce
moment-là, mais je pense qu'on a intérêt à le préciser.
Mme
Laforest : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme
Laforest : On peut passer au vote.
Mme Dufour : Bien,
je ne peux pas proposer... Non, mais, je vous le dis, moi, je vais demander le
vote par appel nominal, puis je pense qu'il va falloir...
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous allons appeler, par appel nominal, l'article 2. Est-ce que l'article 2
est adopté? M. le secrétaire.
Des voix : ...
Le Président (M.
Schneeberger) : Tel qu'amendé
Le
Secrétaire : Oui, c'est ça, exactement. Pour, contre, abstention. Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme
Laforest : Pour.
Le Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme
Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire :
M. Gagnon (Jonquière)?
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire :
M. Rivest (Côte-du-Sud)?
M. Rivest :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour :
Abstention.
Le Secrétaire :
Mme Caron (La Pinière)?
Mme Caron :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Grandmont (Taschereau)?
M.
Grandmont : Abstention.
Le Secrétaire :
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le Président (M.
Schneeberger) : Abstention. Alors, l'amendement... l'article 2,
tel qu'amendé, est adopté. Article 16.1.
Mme Laforest : L'article 16.1 :
Insérer, après l'article 16 du projet de loi, le suivant :
16.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 99.1, des articles suivants :
«99.1.1. Le conseil d'agglomération peut, par
règlement assujetti au droit d'opposition prévu à l'article 115, exiger une contribution visée à l'un ou l'autre
des paragraphes 2° et 3° du premier alinéa de l'article 145.21 de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme (chapitre A-19.1).
«Une contribution exigée en vertu du premier
alinéa ne peut s'appliquer que si une entente aux fins de sa perception a été
conclue avec la municipalité liée sur le territoire de laquelle la contribution
est exigée.
«Les
dispositions de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme applicables à un
règlement en vertu du paragraphe 2° ou 3° du premier alinéa de
l'article 145.21 de cette loi s'appliquent au règlement adopté en vertu du
premier alinéa du présent article, avec les adaptations nécessaires.
«99.1.2. Lorsque la réalisation d'une
intervention assujettie au paiement de la contribution peut, sur le territoire d'une municipalité liée avec laquelle
une entente de perception a été conclue, être réalisée sans que l'obtention
d'un permis ou d'un certificat soit exigée, le conseil d'agglomération peut,
par règlement, exiger l'obtention d'un tel permis ou d'un tel certificat pour
la réalisation de cette intervention.
«Les dispositions de ce règlement dont l'objet
est de prévoir l'exigence d'un permis ou d'un certificat et le régime de délivrance, qui entrent en conflit avec
celles d'un règlement d'une municipalité liée qui traite du même objet,
n'ont pas d'effet à l'égard du territoire où un tel règlement d'une
municipalité liée est en vigueur.
«99.1.3. Une municipalité qui est perceptrice
d'une contribution exigée en vertu de l'article 99.1.1, en vertu d'une entente visée au deuxième alinéa de cet
article, peut établir un tarif d'honoraires pour la délivrance des permis et
des certificats relatifs aux interventions assujetties à cette contribution,
que le permis ou le certificat soit exigé en vertu de son règlement ou
d'un règlement du conseil de l'agglomération.
«Elle peut, en outre, prescrire les plans et les
documents qui doivent être soumis à l'appui d'une demande de permis ou de certificat afin d'évaluer l'éventuel
assujettissement à la contribution des interventions concernées par cette
demande, et ce, que le permis ou le certificat soit exigé en vertu d'un
règlement de la municipalité ou d'un règlement d'un conseil d'agglomération.»
Je crois qu'on va dire les commentaires demain,
si vous êtes d'accord, tout le monde, on est fatigués. Merci pour cette belle journée, ça s'est bien passé. On
pourrait continuer demain, si tout le monde est d'accord. Ça s'est bien
passé quand même, je pense.
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors, là-dessus, sur ces belles paroles, nous
allons ajourner pour la journée... pour la...
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui, c'est ça, alors... pour la soirée, oui.
Alors, la commission reprend ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 22 h 29)