(Quinze
heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bonjour à tous. Ayant le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire
ouverte.
Alors, la commission
est réunie afin de procéder à l'étude détaillée du volet Affaires municipales
des crédits budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation pour
l'exercice financier 2025-2026. Une enveloppe de 1 h 45 min est
prévue à l'étude des crédits.
Est-ce qu'il y a des
remplaçants, M. le secrétaire?
Le
Secrétaire : Aucun remplacement, M. le Président.
Affaires municipales
Le Président (M. Schneeberger) : Aucun?
Alors, comme d'habitude, nous procédons à des discussions d'ordre
général par blocs.
Discussion générale
Alors, nous allons
débuter avec la députée de Mont-Royal—Outremont. Vous avez la parole pour un temps de
20 min 50 s.
• (15 h 30) •
Mme Setlakwe :
Merci, M. le Président. Bien,
avant de commencer, je vous salue, vous tous. Bonjour, Mme la ministre, salutations à vos équipes, collègues du
gouvernement, du deuxième groupe d'opposition. Merci, M. le Président. Donc,
sans plus tarder, commençons nos échanges sur les Affaires municipales.
On
a eu, dans la dernière année, l'occasion, Mme la ministre, vous et moi, de...
on a siégé sur le n° 57, sur le n° 79, sur des projets d'intérêt public, privé. Il y a un enjeu qui... il y a
un enjeu qui est inquiétant, c'est la question de l'état des infrastructures, et des investissements qui sont
faits par les municipalités, et... ah! je dirais, le sous-financement de la part
du gouvernement, donc. Et cet enjeu des infrastructures touche aussi à la crise
du logement, parce qu'on voit dans plusieurs
villes qu'ils doivent freiner leur développement résidentiel. Donc, comment
est-ce que vous expliquez qu'il y a des
villes comme Trois-Rivières, Longueuil ou Chelsea, puis il y en a plusieurs
autres... doivent freiner leur développement résidentiel, faute
d'aqueduc ou d'égouts adéquats?
Mme Laforest :
Bon, alors, je remercie ma
collègue pour cette question, évidemment, pour les infrastructures. C'est une priorité, évidemment, pour notre
gouvernement. Vous comprendrez que, depuis qu'on est en poste, les chiffres démontrent
que le total des infrastructures en eau... on parle de 9... plus de
9,5 milliards, donc c'est vraiment énorme. On a les programmes comme le PRIMEAU, le TECQ. On a annoncé
dernièrement, peut-être que... la semaine passée, ça a passé quand même dans les médias, le
programme PUIT. Ensuite, le programme pour la gestion des eaux de pluie, on travaille énormément avec le fédéral. Il faut
comprendre aussi que le fédéral, on a négocié, avant les dernières élections, l'entente pour les infrastructures pour la
construction de logements. Ensuite, on a annoncé le FIER, c'est la première
fois, c'est des montants quand même considérables, 250 millions
pour aider les projets en habitation. Donc, quand vous dites : On est inquiets au niveau de la construction de logements,
bien, on met même des programmes d'infrastructures en eau qui concernent la construction de logements
pour accélérer la construction de logements. Donc, c'est quand même
250 millions.
C'est
certain que je ne peux pas cacher qu'avec le PRIMEAU et la TECQ... On est à
2,4 milliards, le PRIMEAU, la TECQ, 3,3 milliards. Je dois
quand même avouer qu'il y a eu peut-être moins de montants, la dernière TECQ,
du gouvernement fédéral, mais nous, on a augmenté de 900 millions. Donc,
c'est sûr que, pour nous, le gouvernement québécois, on a augmenté notre part à
la TECQ, et, avec tous les programmes, bien, je pense qu'on est très présent. Maintenant, maintenant, il faut voir que
toutes les municipalités peuvent déposer des projets. On y va selon les dépôts
de projets qui sont arrivés aux Affaires municipales, qu'on reçoit.
Mme
Setlakwe : Merci. Oui, je reconnais qu'il y a des programmes,
certainement, mais, quand vous voyez qu'il y a des villes qui doivent... Puis
il y en a quand même toute une liste, là, je viens de nommer Trois-Rivières, Longueuil, Chelsea, il y en a plusieurs
autres : Lévis, Sherbrooke, et j'en passe... (panne de son) ...là, dans
les médias, vous ne voyez pas là, donc, la démonstration d'un
sous-financement, un sous-investissement chronique dans les infrastructures
municipales essentielles?
Mme
Laforest : Bien, je vois vraiment... Puis ça fait bien, je
peux le dire, vous n'étiez pas là, là, mais c'est sûr qu'il y a eu un sous-financement avec l'ancien
gouvernement, parce que, veux veux pas, c'était vraiment plus intéressant
d'annoncer une
bibliothèque, une caserne de pompiers, l'aréna, un centre communautaire, un
centre culturel, ça, c'est sûr. Puis les projets, les annonces étaient
vraiment vers ces projets-là.
Maintenant,
considérant les changements climatiques, considérant les inondations, on a
augmenté nos programmes. Il y a même
des programmes pour les inondations au Québec, un demi-milliard, tu sais, ce
n'est pas rien. On est arrivés en poste, il y avait eu des inondations. Donc,
nos montants sont énormes. Puis, pour les grandes villes, juste pour Montréal,
si on regarde, pour Montréal, c'est quand même 429 millions, Québec,
132 millions, puis les montants sont disponibles.
Mais, comme je le dis
aux municipalités : Déposez. Et vous voyez la belle équipe qui est ici,
aux Affaires municipales. Donc, on accélère les projets, mais on change...
comment je pourrais dire, on essaie d'avoir des projets vraiment diversifiés. Parce qu'on a même le projet comme la
gestion des eaux de pluie, on a le projet... le Programme pour les unités individuelles, soit disant les
fosses septiques, avec les résidents. Donc, on essaie vraiment d'aider toute
la population.
En même temps, il
faut respecter la nappe phréatique. Ça, c'est important, parce qu'il y a eu des
projets qui ont été... des développements
domiciliaires qui ont été annoncés, construits quand on est arrivés en poste,
mais il n'y avait pas la capacité en
eau. Donc, c'est important que, quand il y a un projet, on le travaille avec le
ministère de l'Environnement pour avoir la capacité en eau, évidemment,
les permis. Mais on va quand même très, très rapidement.
Mme Setlakwe :
Merci. Il y a quand même... On
remarque tout de même que, dans le PQI... Je comprends, là, qu'il y a
des programmes, que vous dites aux villes : Déposez des projets, mais j'y
reviendrai parce que, clairement, il y a des
projets qui sont déposés, là, qui sont refusés. Puis, si les villes sont de
plus en plus nombreuses à imposer des moratoires,
à freiner le développement, bien, il doit y avoir une... il doit y avoir un
problème avec certains programmes.
Mais revenons à la
question. Parce qu'il y a le déficit de maintien des actifs actuels, il y a le
fait que ça prend... il faut élargir le
réseau, plus de canalisations pour servir... desservir les nouvelles
constructions. Puis après ça il y a
toute la question d'avoir des infrastructures résilientes pour les changements
climatiques. Mais, juste sur le déficit de maintien, là, selon le CERIU,
là, le Centre d'expertise et de recherche en infrastructures urbaines, la
valeur de remplacement des infrastructures d'eau, là, celles qui sont à risque
de défaillance élevée ou très élevée, est estimée à 18,2 milliards, au
Québec. Or, la part du PQI qui leur est destinée a diminué, elle est passée de
7,3 %, en 2018, à 4,7 % en 2024.
C'est 7 milliards, là, sur 164 milliards. Moi, j'y vois une baisse,
un désengagement, là, qui préoccupe les municipalités. L'UMQ, la FQM
sont sorties pour déplorer cette baisse d'investissements. Comment est-ce que
vous justifiez ce recul?
Mme
Laforest : Bien, en fait, c'est bien, parce qu'on peut discuter ici.
Si on parle de recul, l'UMQ, avec la FQM, on
a démontré, avec tous les programmes au niveau des infrastructures... Exemple,
il y a le programme, avec mon collègue à l'Environnement, pour l'adaptation à
la transition au climat... aux changements climatiques. On a énormément de
programmes, puis ça concerne les infrastructures. Donc, même au niveau des
infrastructures, l'UMQ, la FQM demandaient 2 milliards d'investissements
par année. On est vraiment au-delà de ça, nos programmes au niveau des
infrastructures municipales sont vraiment plus généreux. Donc, ça, je crois que
les deux unions ont bien compris.
Maintenant, ce qui
est différent, c'est que... puis ça a été ma première question, puis je pense
que mon équipe pourrait le mentionner, quand
je suis arrivée en poste, j'ai demandé s'il y avait l'inventaire, est-ce qu'il
y avait un inventaire des
infrastructures municipales, au Québec, en eau. Et il n'y en avait jamais eu.
Donc, moi, ce que j'ai dit, c'est que ça prend une planification. Il faut savoir où ça va bien, où ça va moins
bien puis l'état de nos infrastructures en eau. Donc, ça, ça n'avait
jamais été fait, c'est important de le mentionner.
Donc,
on a mis en place le programme de gestion des actifs en eau. Chaque
municipalité va devoir — et
il y en a plusieurs, quand même, qui ont déjà adhéré — va
devoir connaître son inventaire d'infrastructures en eau d'ici 2026. Donc, quand une municipalité veut investir, elle
va connaître où sont les endroits problématiques et combien ça coûte. Ça s'est... ça ne s'était jamais fait. Puis aussi,
avec la politique nationale d'aménagement du territoire, ça faisait quand même
22 ans qu'on voulait l'appliquer, qu'on ne l'avait jamais appliquée, on a
avancé, avec la politique nationale d'aménagement du territoire, les OGAT. Ça,
c'est vraiment la priorité, la planification. Donc, les municipalités et les MRC doivent bien planifier, mais les programmes
sont là, les programmes sont très généreux. Puis, à ce moment-là, ça s'est
très, très bien passé avec... avec les unions pour ce dossier là.
Mme
Setlakwe : O.K. Donc, meilleure planification, là, les villes vont
s'occuper de ça de leur côté, les programmes
sont là. Mais comment vous expliquez, quand même, qu'il y ait une part moins
importante dans le PQI qui est attribuée au déficit de maintien des
infrastructures? Là, vous ne voyez pas qu'on va potentiellement causer une
dégradation additionnelle des infrastructures?
Mme
Laforest : Bien, je le dis sans prétention, mais on attend vraiment de
savoir qui va travailler le dossier des infrastructures au niveau du fédéral.
Parce que, comme je le dis, nos montants, nos investissements sont vraiment plus généreux ici, avec le gouvernement. Donc, on
a eu des belles rencontres avec le ministre Nathaniel Smith, mais on
attend. Parce que tout était bien négocié, on s'est rencontrés à Montréal
également pour ce dossier-là. Donc, je crois que notre proposition
l'intéressait, intéressait le gouvernement fédéral, mais on attendait de voir
qui allait être au gouvernement pour les prochaines élections. Donc, même les
unions, la FQM, l'UMQ, demandent au gouvernement fédéral d'investir leur juste
part au niveau des infrastructures en eau. Mais j'ai confiance, j'ai vraiment
confiance.
Mme Setlakwe : On
comprend qu'il faut collaborer avec les autres... les autres paliers de
gouvernement. Donc, à Trois-Rivières, par exemple, pour leur usine d'épuration,
dont ils ont besoin, à un coût d'un demi-milliard, c'est ce que vous leur répondez? Parce que, là, ils ont stoppé le
développement, là. Une ville en croissance qui stoppe son développement, qui ont... ils ont mis sur
pause le développement résidentiel en pleine crise du logement, c'est ça,
c'est ça, la réponse? C'est : Attendez, il y a des fonds qui vont venir
des autres paliers?
• (15 h 40) •
Mme
Laforest : Non, bien non, bien non. C'est sûr qu'on est
tellement en collaboration. Puis, pour Trois-Rivières, je crois que c'est près de 40 millions qu'ils
ont dans les coffres pour pouvoir investir au niveau des infrastructures en
eau. Donc, on parle quand même d'un
montant considérable. Puis je ne veux pas me défendre, mais les montants n'ont
jamais été aussi généreux pour les infrastructures en eau. Donc, on
parle du PRIMEAU, on parle de la TECQ, on parle d'adaptation aux changements
climatiques, qui touche les infrastructures en eau également, le programme de
gestion des eaux de pluie... de pluie, le
programme PUIT. Il y a le PRAFI aussi au niveau de la protection des citoyens.
Et juste, je ne peux pas parler
longtemps, sauf qu'il y a même la stratégie d'économie d'eau potable dans
toutes les municipalités pour diminuer les fuites d'eau de 20 %
dans tout le réseau. Donc, on y va vraiment généreusement.
Mais, comme
je le dis, s'il y a un quartier qui ne peut pas fournir l'eau... Puis je vous
le dis puis je suis à l'aise de le
dire, vous n'étiez pas en poste... Il y a des municipalités qui n'ont pas assez
d'eau, par exemple, pour fournir l'eau aux
citoyens. Donc, c'est sûr qu'on dit : Nous, on est disponibles, nos
programmes sont disponibles. Mais, si la municipalité ne connaît pas son
réseau, ne connaît pas son inventaire, bien, il ne faudrait pas construire un
nouveau quartier, un nouveau développement. Il faut construire avant et réparer
ce qu'on a dans le sol, existant, de la municipalité avant. Mais, pour Trois-Rivières, les montants sont là.
Si c'est un nouveau développement, nous, on dit : Densifions, essayons
de réparer notre réseau prioritairement. Mais les montants sont là.
Mme Setlakwe : O.K. Mais là je vois
que vous parlez de la densification, puis vous parlez de la politique nationale
d'aménagement du territoire où il y a des objectifs de densification. C'est
comme ça que le gouvernement souhaite
aménager le territoire, densifier dans les périmètres urbains existants. Mais
il me semble qu'il y a une incohérence, là. On veut densifier, c'est
souhaité, c'est selon les orientations du gouvernement, les villes répondent à
l'appel, mais il y a des projets qui sont mis sur pause. Et je ne suis pas sûre
que la réponse satisfait.
J'entends ce que vous dites, mais toutes les
municipalités qui sont nommées, il y en a 10, 12, là, qui ont des moratoires en cours, qui ne réussissent pas à
faire avancer des projets de développement résidentiel parce que l'eau... parce
qu'il faut brancher ces projets-là.
L'eau ne se rendra pas. Je comprends, vous dites : Il faut réparer ce qui
est... l'existant avant de développer des nouveaux secteurs. Mais ça
fait quand même plusieurs années, là, que votre gouvernement est en poste, la
densification... On donne même des pouvoirs additionnels aux villes, des
superpouvoirs pour faire fi de certains
règlements d'urbanisme, pour que ça aille plus vite. Mais, si les
infrastructures... si les villes n'arrivent pas à rénover, agrandir leurs infrastructures en eau, on
ne va pas frapper un mur? On ne va pas comme continuer d'aggraver la
crise du logement?
Mme
Laforest : Bien, écoutez, comme je vous le dis, les montants
sont là. Parce que, si, là, vous discutez, vous parlez de la municipalité, de la ville de Trois-Rivières,
Trois-Rivières, c'est près de 40... c'est 46 millions pour la TECQ,
le PRIMEAU, pour Trois-Rivières, c'est
34 millions. Vous voyez, on arrive tout près de 80 millions. Alors,
quand on me dit : Les
municipalités n'ont pas les montants pour investir, bien, je ne peux pas dire
que c'est faux, mais je ne suis pas du tout en accord, évidemment, là,
ce n'est pas sérieux.
Puis l'autre
chose, c'est que, oui, avec vous et avec des collègues, on a donné plusieurs
possibilités de zonage dans les
municipalités au niveau de l'urbanisme, on a dit : Oui, il faut construire
plus rapidement. Mais une municipalité, aussi, est responsable de ses émissions
de permis. Si une municipalité donne à tout le monde des permis, mais ne
vérifie pas si l'eau est disponible, bien, encore là, c'est une
problématique. D'où l'importance de l'aménagement et de la planification. Puis
moi, je le dis, je le dis ces années-ci, mais dans 10 ans, dans
15 ans, on va se dire merci d'avoir obligé de planifier l'aménagement au
niveau du territoire, dans les municipalités, pour notre eau potable.
Mme Setlakwe : Il y a le cas de
Chelsea qui a fait... qui a été l'objet d'un article de presse. Ils ont dû...
la municipalité a dû imposer un moratoire,
faute de subventions, alors même qu'elle planifiait l'accueil de jeunes
familles, d'une école. Pourquoi est-ce que l'aide a été refusée dans le
cas de Chelsea?
Mme Laforest : Parce que c'est du
nouveau développement. Mais on est toujours en collaboration avec la
municipalité. Puis ça, c'est un exemple que vous donnez, c'est tellement un bon
exemple, parce que c'est la même situation
que dans le passé. Dans les 30 dernières années, il y avait un terrain de
disponible dans un champ quelconque, on construisait une école et on
amenait le réseau jusqu'à l'école. Imaginez les coûts pour les citoyens. Donc
là, on se dit : Est-ce qu'on peut
rénover nos écoles? Sinon, oui, on va les construire. Mais est-ce qu'il y a des
terrains de disponibles tout près?
Donc, on essaie de collaborer aussi, mais en densifiant dans les municipalités
prioritairement. Puis c'est certain que,
comme Chelsea, on va continuer de les accompagner quand même. Mais il faut être
logique, c'est une question de logique.
Mme
Setlakwe : Il y a combien de municipalités qui ont vu leurs
demandes rejetées pour des raisons similaires?
Mme
Laforest : Je vais demander à mon équipe. Vous l'aurez, là.
Mais il n'y en a pas beaucoup, ça, je peux vous le confirmer.
Mme
Setlakwe : Vous parlez beaucoup de planification, puis
évidemment que les villes doivent être impliquées. Mais là, donc, c'est quoi, étant donné l'urgence,
étant donné la crise au niveau des infrastructures, la crise du logement, quel
est le plan sur lequel vous travaillez avec vos collègues? Puis quels sont les
objectifs puis les échéances, justement, au niveau de cette
planification-là?
Mme
Laforest : Bien, la première chose, c'est qu'on est allés
chercher... Puis je remercie encore une fois mes collègues aux Finances et au
Trésor, parce que les montants se sont négociés il y a un an et demi, tout
prêt. Donc, on a même devancé la signature de l'entente de réciprocité
avec les municipalités parce qu'on voyait possiblement que, si on attendait, bien, on attendrait aussi pour avoir
des investissements pour les infrastructures dans les villes au niveau de... eaux usées, eau potable, aqueducs, et compagnie. Donc, moi, je
remercie les unions. On a signé l'entente.
Donc, les étapes, comme vous le demandez,
c'est : on va chercher les montants. Oui, il y a des montants. Maintenant, il faut que ce soit bien planifié,
parce que, oui, il faut que ce soit bien investi. Mais toutes les équipes sont
là pour accompagner. Puis en plus on a revu les orientations gouvernementales
en aménagement du territoire, elles n'avaient pas été revues depuis 1994. Et
dans les OGAT, dans les orientations gouvernementales, on a même inséré
l'obligation de planification en habitation. Donc, ça aussi, ça a été inséré
dans les orientations gouvernementales.
Mme Setlakwe : Il y a certaines
villes, je pense à La Prairie ou Saint-Lin—Laurentides, qui envisagent
d'imposer des redevances salées aux nouveaux acheteurs. Qu'est-ce que vous en
pensez? Est-ce que, pour vous, là, c'est... est-ce que, pour votre
gouvernement, c'est une solution acceptable à la crise des infrastructures?
Mme Laforest : Vous comprendrez, je
suis avec vous dans les projets de loi. Les redevances salées, je suis contre, parce que, c'est évident, là, il faut
quand même encourager les promoteurs qui font des bons projets au niveau de l'habitation.
Donc, des redevances salées, je suis... je ne suis pas d'accord du tout. Par
contre, il faut aussi que les promoteurs participent, parce que, si on doit
construire ou revoir les infrastructures, je suis d'accord pour qu'il y ait des redevances. Puis, avec vous, bien, j'ai la
chance de l'avoir travaillé dans un projet de loi, et on va continuer de bien
l'encadrer, parce qu'il faut faire le règlement pour les redevances en
développement. Puis vous allez être là aussi avec
moi pour considérer si c'est positif ou négatif. Puis on les a limitées, les
redevances, donc ça, c'est quand même positif pour encourager la
construction de logements.
Mme
Setlakwe : Au niveau des changements climatiques, vous vous
souviendrez qu'il y a une motion qui a été adoptée à l'unanimité, en septembre
2024, de venir chiffrer... chiffrer les coûts. Qu'est-ce que... Quel est le
montant que le gouvernement a établi comme étant le montant nécessaire
pour que les villes puissent augmenter leur résilience? On sait qu'il va y en avoir d'autres,
malheureusement, des pluies importantes. On a eu des pluies diluviennes dans la
foulée de l'ouragan Debby l'été
passé. Mais là, en préparation de l'été prochain puis suite à la motion,
qu'est-ce qui a été fait de la part de votre gouvernement?
Mme Laforest : Bien, c'est certain
que ce qui a été fait, c'est, comme je vous le mentionne, obligation de
planification. Quand on est arrivé en poste, on a vécu les inondations en 2019,
donc on a vu qu'on devait absolument travailler
en considérant nos bassins versants, parce que, oui, tout part des bassins
versants, donc il faut travailler en amont. Donc, on a investi
478 millions dans le plan pour les inondations. On a travaillé également
les plans climat avec mon collègue à
l'Environnement. Puis, au niveau de l'adaptation pour les changements
climatiques, on a investi 500 millions, et c'est 101... 101 MRC qui vont pouvoir adhérer à ce programme-là.
Puis il y a deux volets : il y a un premier... le premier volet, c'est pour les études pour les MRC puis le
deuxième volet, c'est pour lever les projets. Puis il y a également le PRAFI,
le programme de résilience face aux inondations. Donc, ça aussi, c'est quand
même très généreux, 345 millions.
Moi, je peux vous dire que les inondations et
les changements climatiques, on a vraiment pris ça à coeur. On travaille aussi avec les observatoires dans les
universités, avec le réseau des observatoires. Puis il y a des bureaux de projets
dans 10 régions, donc il y a 10 bureaux de projets, maintenant, qui
travaillent pour se protéger, protéger les citoyens envers les inondations,
donc c'est quand même... On avait... On a décidé de se déplacer en région, où
les bassins versants étaient problématiques, alors là on travaille vraiment sur
le terrain avec plusieurs investissements, là.
Mme Setlakwe : Quand on entend que
les changements climatiques coûteront environ 2 milliards de dollars par an aux municipalités québécoises, et ce,
jusqu'en 2055, c'est vraiment... c'est vraiment énorme, là. Encore une fois,
je vous demande : Est-ce que vous avez
évalué et présenté le coût des investissements nécessaires pour adapter
l'ensemble des infrastructures de l'État québécois aux changements
climatiques? Ça, c'est la motion sur laquelle on a tous voté unanimement en
faveur.
Le Président (M. Schneeberger) : Une
minute.
• (15 h 50) •
Mme Laforest : Une minute? Bien,
tous les programmes que j'ai mentionnés, PRIMEAU, TECQ, ATCL, PRAFI, là, on
dépasse énormément, beaucoup plus que 2 milliards par année. Mais moi, je
le dis, la logique, c'est de planifier, la
logique, c'est de mieux se protéger, puis, avec les programmes qu'on a, les
bureaux de projets qu'on a, bien, je
pense qu'on y arrive très bien. Puis il faut voir aussi qu'on le fait en
collaboration avec la FQM, à Montréal, Québec, les unions, donc c'est certain qu'on le fait toujours en collaboration.
C'est la priorité aussi. Dans l'entente de réciprocité, on s'est dit
qu'il y avait des priorités comme l'habitation, les changements climatiques,
l'itinérance, donc ça fait partie des priorités. Puis on a aussi les Tables Québec-municipalités pour
continuer de travailler ensemble sur ces sujets-là, entre autres. Puis, quand on parle de 2 milliards,
bien, ça parle des mêmes infrastructures qui sont touchées dans nos programmes,
donc c'est beaucoup plus que 2 milliards qu'on a dans nos programmes.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci beaucoup. Alors le temps est terminé. Nous
allons maintenant du côté de la deuxième option, avec la députée de
Sherbrooke, pour un temps de 20 min 50 s aussi.
Mme
Labrie : Merci beaucoup, M. le Président. Je veux discuter
avec vous aussi de... des infrastructures d'eau, du programme PRIMEAU en
particulier. Je vous ai entendue en parler abondamment, c'est vrai que c'est un
programme qui est très aidant pour les municipalités. Par contre, moi,
j'ai des informations de terrain comme quoi il n'y a pas suffisamment de
crédits disponibles pour ce programme-là. Certaines municipalités...
Mme Laforest : ...
Mme Labrie : Bien, le programme
PRIMEAU. Moi, j'ai un courriel sous les yeux de quelqu'un de la Direction des programmes d'infrastructures d'eau
de votre ministère qui a indiqué à un fonctionnaire municipal, je ne
nommerai pas la municipalité pour le protéger, mais qu'en raison des crédits
budgétaires disponibles affectés aux programmes il n'était pas en mesure de
mettre une promesse d'aide financière. Ça, c'était pour le volet 1.1. Pour
le volet 1.2, il s'est fait dire qu'il
n'y aurait pas de crédits disponibles pour leurs projets. Donc, j'aimerais ça
vous entendre un petit peu là-dessus, là. Je comprends que vous mettez
des sommes, mais, s'il n'y a déjà plus de crédits disponibles pour les
municipalités, ça va mal.
Mme Laforest : Non. Bien, votre
question est vraiment importante, puis je vais clarifier qu'est-ce que ce qui
s'est passé. Puis c'est comme dans tout programme, c'est que, quand on a
terminé la TECQ, la TECQ qui était de 2019‑2024, on recommençait la TECQ 2024‑2028.
On était toujours en négociations aussi avec le gouvernement fédéral, parce qu'on trouvait que le fédéral n'avait pas
assez investi dans la TECQ. Et il y a eu des municipalités qu'on leur a dit, mais il n'y en a quand même pas beaucoup, on leur
a dit : Pendant que notre TECQ est terminée, 2024, vous allez être admissibles à la prochaine TECQ, mais utilisez
votre PRIMEAU, le Programme des infrastructures municipales en eau. Donc, c'est ce qu'on a dit aux
municipalités : Pendant que la TECQ est en négociation, utilisez tout de
suite le PRIMEAU, redéposez dans le PRIMEAU. Mais le PRIMEAU, là, il est
nouveau, là, il est de... il est jusqu'en 2028. Donc, c'est important, le message et la question que vous me
posez, parce qu'avec le nouveau... la nouvelle TECQ et le PRIMEAU, les
municipalités peuvent...
Mme Labrie : Dans le courriel que
j'ai sous les yeux, c'est le contraire, en fait, le fonctionnaire d'une municipalité se fait dire : Ne déposez pas
vos programmes avec PRIMEAU, vous devez passer par le TECQ en premier.
Donc, il leur recommande de passer par là puis il leur dit qu'ils ne pourront
pas avoir les fonds autrement, là, avant... à moins d'avoir complètement, là,
épuisé les fonds du programme TECQ. Donc, c'est le contraire, là.
Mme Laforest : Oui, bien, il faut
être prudent, parce que c'est certain que les municipalités, parfois, veulent utiliser un programme ou l'autre. C'est au choix
des municipalités. Puis parfois on va dire aux municipalités : Bien là, pour
le PRIMEAU, vous avez quand même utilisé beaucoup le PRIMEAU, utilisez votre
TECQ. Donc, des fois, ça ne fait pas plaisir
aux municipalités. Mais nous, le but, c'est, par municipalités, considérant
qu'ils ont des enveloppes de réservées, il faut quand même maximiser les
programmes. Vous comprenez que, si on travaille juste avec un programme, et
l'autre programme n'est pas utilisé, il faut qu'il y ait un équilibre dans nos
programmes.
Mme Labrie : Au moment où on se
parle, il reste des fonds pour le PRIMEAU?
Mme Laforest : Tout à fait. Puis
moi...
Mme Labrie : Combien?
Mme Laforest : ...je ne sais pas
quelle municipalité, mais, regardez, dites à la municipalité de nous envoyer ce
courrier-là, on va regarder.
Mme Labrie : Donc, il reste des
fonds pour le PRIMEAU?
Mme Laforest : Oui.
Mme Labrie : Vous ne refusez pas de
demandes pour le PRIMEAU par manque de crédits disponibles, là, en ce moment?
Mme Laforest : Bien, je ne peux pas
dire qu'on ne refuse pas de demandes. S'il n'y a pas d'eau...
Mme Labrie : Mais pas par manque de
crédits disponibles?
Mme Laforest :
Non, c'est ça, c'est qu'il n'y a pas de capacité en eau, comme je le
mentionnais, où il y a un nouveau développement. C'est ça.
Mme Labrie : Bien sûr.Ma
question, elle porte sur le motif de refus de manque de crédits. Ça, ce n'est
pas quelque chose qui est possible en ce moment.
Mme Laforest : Exact. Puis là on
attend la négociation avec le fédéral, je l'ai mentionné tantôt. On a hâte de voir, parce que tout était bien négocié, on a eu
nos rencontres avec le ministre, et tout paraissait... on s'entendait très,
très bien. Donc, moi, je ne vois pas pourquoi que, dès que le ou la
ministre sera nommé... Je ne sais pas si c'est le même ministre qui sera aux Infrastructures, mais, si c'est ça, tout était
bien négocié, donc il manque juste une signature. Donc, ça, ça va donner
près de 1 milliard, encore une fois, de plus.
Mme Labrie : O.K. J'aimerais ça
discuter avec vous de la question des terrains d'école. Ce n'est pas la première fois qu'on aborde ça. Dans le milieu
municipal, ils veulent participer aux efforts de densification, comme vous
les encouragez aussi à le faire, mais
souvent, pour les projets d'école, ils se font inciter à faire des projets qui
vont être des écoles d'un seul étage,
par exemple, sur des terrains qui auraient pu être développés autrement, là,
sur plusieurs étages. Donc,
j'aimerais ça vous entendre un petit peu là-dessus, parce que c'est quand même
contradictoire, quand le ministère de l'Éducation, après ça, vient
pousser dans la direction de terrains, je veux dire, mal utilisés ou pas
optimalement.
Mme
Laforest : Oui, bien, en fait, c'est bien de rappeler que
c'est depuis 1995 que le ministère de l'Éducation ne couvrait plus
l'acquisition des terrains. Donc, ça, c'est quand même ce qui se passait.
Maintenant, on est arrivés dans une situation où, quand même, plusieurs
municipalités ne voulaient pas offrir le terrain pour une nouvelle école. Donc
là, on avait 50 projets... environ 50, une cinquantaine de projets qui
étaient bloqués, qui n'avançaient pas dans des municipalités, et les villes
disaient : On ne paiera pas ou on ne donnera pas un terrain pour les
écoles. C'est sûr qu'à ce moment-là nous, on
a regardé vraiment la situation environnementale. Qu'est-ce que peut apporter
une école? Une école, c'est plus de
revenus, les résidences, plus de taxes. Évidemment, pour la vitalité du
territoire, la plupart des municipalités veulent toutes des écoles.
Alors, on s'est dit maintenant que les municipalités pouvaient offrir des terrains. Ceci étant dit, il y a eu le projet de
loi n° 40 avec mon collègue à l'Éducation, il y a eu
l'entente de réciprocité, et, nous,
ce qu'on a dit, dans l'entente de réciprocité, c'est que, comme gouvernement,
on doit être responsable aussi. Avant d'aller plus loin, on va regarder
notre banque, on va demander à la SQI, est-ce que la SQI a des terrains
disponibles. Vous connaissez un peu la situation.
Mme
Labrie : Mais, moi, en fait, la question que je vous pose,
c'est sur la densification. Parce que je comprends l'origine de tout ça, là,
d'imposer aux municipalités, je me souviens très bien des racines de tout ça.
En fait, ce que je suis en train de vous poser comme question, c'est...
On demande aux villes de privilégier la densité, ça fait partie, là, de
l'approche en aménagement du territoire, là, qui est promue par votre
gouvernement, puis j'y adhère, là, on n'a pas de
problème avec ça. L'enjeu, c'est que, du côté du ministère de l'Éducation quand
vient le temps de faire des projets d'école, eux autres, on dirait
qu'ils n'aiment pas ça, des projets où on utilise des terrains plus petits puis
qu'on fait des écoles sur plusieurs étages.
Eux autres, ils préfèrent pousser les municipalités à accepter des projets,
parfois même sur des terrains
agricoles, pour faire des projets avec des écoles d'un seul étage, ce qui est
un peu contradictoire avec ce que votre ministère incite les villes à
faire puis ce qu'elles veulent faire aussi. Ça fait que j'aimerais ça vous
entendre là-dessus. Il y a-tu moyen de se
parler, avec le ministère de l'Éducation, pour que les terrains utilisés
puissent être utilisés en hauteur un peu plus?
Mme Laforest : Oui. Bien, moi, c'est
sûr que je discute quand même régulièrement avec mon collègue à l'Éducation,
puis, les projets en hauteur, il est tout à fait d'accord, s'il y a un manque
de terrain ou encore d'espace, il est tout à fait d'accord pour les projets en
hauteur. Puis c'est bien, parce que, quand on en a parlé, je crois qu'on... À la fin du projet de loi n° 79,
vous aviez mentionné votre inquiétude, mais il y a un comité qui est en place,
là, avec le ministère de l'Éducation, avec le ministère des Affaires
municipales, puis on est en train de... on va plancher, là, on va avoir des
lignes directrices pour les terrains des futures écoles.
Donc, on a avancé quand même considérablement
puis on a avancé aussi dans nos projets de loi, parce qu'on a donné la possibilité aux villes... Ça, c'était
aussi exigé ou demandé dans l'entente, dans la négociation, que les villes
aient le droit de préemption. La Loi sur
l'expropriation aussi a été revue. Donc, on a quand même avancé dans plusieurs
projets de loi, puis, avec le comité, moi,
j'attends les lignes directrices. Ça fait qu'on est rendus quand même assez
loin, ça avance bien.
Mme Labrie : Vous les attendez
quand, les lignes directrices pour ça?
Mme Laforest : Bien, moi, c'est
toujours le plus tôt possible, là.
Mme Labrie : Avant l'été, est-ce
qu'on peut penser que c'est raisonnable?
Mme Laforest : Dans les prochaines
semaines, dans le courant de l'année. Moi, c'est le plus tôt possible, mais c'est l'Éducation qui gère, quand même, qui
chapeaute ce dossier-là, ce comité-là. Mais j'ai tout à fait confiance.
Mme Labrie : C'est
lui qui retarde le groupe en ce moment, c'est ça? O.K.
Mme
Laforest : Ah! j'ai vraiment confiance en mon collègue, parce
que, vous savez, on est passé de 9 milliards à 23 milliards, là, de
bonification dans nos programmes, dans nos... avec le ministère de l'Éducation.
Donc, c'est très généreux. Il faut trouver des terrains, on va y
arriver, puis j'ai confiance aussi aux municipalités. Puis, les terrains qu'on
a trouvés, également, l'inventaire est terminé.
Mme Labrie : Est-ce que, quand les
lignes directrices vont appuyer, elles pourraient être transmises à la
commission?
Mme Laforest : Avec plaisir.
Mme Labrie : Parfait. Ça va être
public, c'est ça? Tout ça va être public quand ça sera adopté?
Mme Laforest : Sûrement. Mais c'est
l'Éducation, c'est ça. C'est pour ça que je dis : Est-ce que le ministère
de l'Éducation... Mais on prend bonne note, ici, puis on va vous les
transmettre dès que ce sera terminé.
Mme Labrie : Parfait. Je vous
remercie. La ministre a parlé d'expropriation. Je vais me permettre de revenir
quelques minutes sur le dossier de Stablex, parce qu'on n'a pas eu l'occasion
beaucoup d'entendre la ministre des Affaires
municipales là-dessus, alors que, quand même, c'était une atteinte assez forte,
frontale, à l'autonomie municipale. Puis,
dans le dossier, quand même, son ministère avait approuvé, là, un règlement de
contrôle intérimaire pour protéger un terrain puis empêcher qu'il soit
utilisé de manière industrielle. C'est une démarche qui s'était faite dans
l'ordre, qui avait été approuvée, là, puis
qui était en vigueur. Donc, j'aimerais ça savoir ce que la ministre pense de ça
quand le travail fait par les
municipalités puis par son propre ministère est un peu mis aux vidanges par un
autre ministère qui passe par en arrière.
• (16 heures) •
Mme
Laforest : Bien, jamais, jamais, jamais, je pense que c'est
sûr... Je n'accepte pas ce que vous dites. Parce qu'il faut comprendre qu'il y
a plusieurs municipalités qui étaient pour, il y a plusieurs municipalités qui
ne sont pas sorties non plus
publiquement, puis des grandes municipalités. Pourquoi? Parce que, si on
n'allait pas de l'avant avec la proposition, avec la cellule 6 de
Stablex... Il y avait une problématique environnementale dans de bonnes
municipalités, puis je ne les nommerai pas,
ça, c'est certain. Donc, oui, il y a eu des sorties de plusieurs municipalités,
mais il y en a plusieurs aussi qui n'ont pas osé s'avancer, parce que
c'était un besoin puis c'était un risque aussi, là.
Donc, il y avait... on avait jusqu'au
15 avril pour commencer le déboisement pour protéger la faune. Donc, ça, c'est sûr que la date du 15 avril était
vraiment... c'était un peu stressant parce qu'on se disait : Si on dépasse
le 15 avril, on ne protège pas
la faune. Puis je sais que c'est très essentiel aussi pour vous. Donc, on
serait même allés vers un bris de
service. Aller vers un bris de service... Vous comprendrez que c'est le seul
endroit au Québec pour les matériaux dangereux. Donc, oui, il y a eu
plusieurs discussions, mais...
Mme
Labrie : Moi, je demande surtout à la ministre, en
fait : Qu'est-ce que ça vaut, une fois que c'est autorisé, un
règlement de contrôle intérimaire par le ministère?
Mme Laforest : Bien, un règlement de
contrôle intérimaire, pourquoi c'est important, c'est que, parfois, il faut prendre le temps de réfléchir et de prendre
la bonne décision. Mais avec Stablex et la ville de Blainville, ça faisait
huit ans, qu'ils avaient une entente,
et là la ville a décidé de revoir complètement cette entente-là, alors on s'est
ramassé avec une situation problématique. Oui, il y a un règlement...
Mme Labrie : Mais, quand le
ministère a étudié...
Le Président
(M. Schneeberger) : Excusez-moi, juste ne pas vous interpeler, parce
que, là, vous allez m'adresser la parole, puis c'est dommage pour vous.
Mme Labrie : Bien, j'ai la question,
c'est : Quand le ministère a étudié...
Le
Président (M. Schneeberger) : Oui, mais c'est correct, j'ai... ce n'est pas une
question de la question, c'est une question de ne pas vous interpeler
par-dessus l'autre.
Mme Labrie : Ah! bien, en tout
respect, M. le Président, le temps n'est pas tout à fait équitable, de réponse,
par rapport au temps de mes questions en ce
moment-là, donc je vais me permettre, quand la réponse est un peu trop longue
et un peu à côté de ma question, de réorienter.
Mme Laforest : Pourtant, je suis tellement
bonne dans mes réponses.
Mme Labrie : Ce n'est pas que vos
réponses ne sont pas bonnes, c'est qu'elles ne sont pas en phase avec les
questions.
Mme Laforest : Non,
je vais vous laisser parler plus longtemps, si vous voulez. Moi, ça me fait
plaisir, je vais moins parler, avec plaisir.
Mme
Labrie : C'est surtout, en fait, que, quand les
municipalités travaillent pour bien planifier l'aménagement de leur territoire, puis qu'elles soumettent au
ministère leur plan, puis qu'elles veulent faire approuver des règlements
de contrôle intérimaire, il y a des gens qui étudient ça sérieusement au sein
du ministère, puis ces gens-là, comme vous dites, ça fait quand même assez
longtemps que le dossier de Stablex était connu, donc ils étaient probablement au courant. Comment se fait-il ça ait été accepté,
tout ça? Il a été mis en vigueur, là, le règlement de contrôle intérimaire,
alors qu'au ministère il y avait quand même, probablement, des gens qui avaient
entendu parler du dossier.
Moi, c'est ça que je ne m'explique pas. Comment
se fait-il qu'on l'ait autorisé pour venir le défaire après? Parce que, là,
toutes les autres municipalités qui travaillent fort pour l'aménagement de leur
territoire puis qui font autoriser des
règlements comme ça, qu'est-ce que ça vaut après si le ministère peut venir le
défaire, un autre ministère peut venir le défaire? Moi, c'est ça, le
sens de ma préoccupation en ce moment. Parce que ce n'est pas sorti de nulle part, là, du jour au lendemain, après que le
règlement avait été adopté, que, tout d'un coup, au gouvernement, ils entendent
parler du dossier Stablex. Comme la ministre l'a dit elle-même, ça fait
longtemps que c'était sur le radar, là.
Mme Laforest : Bien, c'est certain
que l'aménagement du territoire, pour moi et pour, je crois, toutes les
municipalités, on a quand même fait de longues consultations pour revoir...
D'ailleurs, la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme puis la politique de l'aménagement du territoire,
bien, c'est une responsabilité partagée. Donc, selon moi, puis
je suis convaincue... et selon le rapport de toutes les consultations qu'on a
pu faire au Québec, bien, il y a une question de responsabilité aussi.
Alors, pour
revenir au dossier Stablex, si on disait non, si on ne préparait pas la future
cellule et si aussi la ville avait
quand même une entente depuis huit ans... Donc, la ville s'est comme...
tout d'un coup, a changé son positionnement. Donc, ça, c'est une surprise aussi. Mais en même temps, la santé, la
sécurité, et vous parlez d'environnement, bien, les matières
dangereuses, où on les aurait envoyées?
Mme Labrie : Bien, c'est juste que
la ville avait déchiré l'entente, si on peut dire comme ça. Ils avaient utilisé leur droit de résilier l'entente avant de
soumettre au ministère des Affaires municipales leur règlement de contrôle
intérimaire. Donc, c'était déjà connu comme état de situation, le fait qu'il
n'y avait plus d'entente au moment où le ministère
a accepté de faire en sorte que ce terrain-là ne puisse plus être utilisé, là,
de manière industrielle. C'est ça que je
ne comprends pas. Ce n'est pas comme arrivé après que le règlement avait été
adopté, c'est arrivé avant que l'entente soit résiliée.
Ça fait que
c'est là où moi, je ne vois pas la cohérence de dire : Oui, on accepte
votre projet d'empêcher l'usage industriel de ce terrain pour le protéger puis,
après ça, de reculer. Parce que des municipalités qui protègent des terrains
comme ça pour changer l'usage, là, parce
qu'ils se rendent compte que, finalement, «industriel», ce n'est peut-être pas
la meilleure chose pour ce
terrain-là, il y en a partout au Québec. Ces gens-là sont-tu à risque de se
faire défaire leur plan d'aménagement du territoire comme ça?
Mme Laforest : Bien, ça peut être...
J'entends, là, j'entends votre positionnement, mais je trouve ça particulier
parce qu'on parle de l'intérêt collectif de tous les Québécois. Donc là, si
j'entends bien, c'est de dire : On n'aurait pas dû agir ainsi et
risquer... risquer l'environnement, la santé de tous les citoyens de plusieurs
municipalités du Québec. Il y a quand
même... il y avait un risque. Et on ne l'a pas fait de gaieté de coeur, vous
comprenez? Et aussi, bien, je suis
avec mes collègues, ma collègue aux Ressources naturelles qui a déposé son
projet de loi. Donc, il y a des modalités exceptionnelles à avoir dans
certaines situations.
Puis là on parle de matières dangereuses. Donc,
on a évalué toutes, toutes, toutes les positions. Dites-vous qu'on n'est pas arrivés comme ça pour dire :
O.K., on accepte tout. On a vraiment proposé des solutions, essayé quelques
changements, des modifications, changé de lieu, arrêté le dépôt des matières
dangereuses, mais c'était impossible pour la
sécurité des citoyens. Donc, oui, l'aménagement du territoire, c'est bien, mais
c'est aussi pour respecter les citoyens, la santé des citoyens puis...
Mme Labrie : C'est quand même
curieux, tu sais, on va se le dire, là, là, il est trop tard, là, le terrain,
il a été déboisé, mais c'est quand même
curieux que tout ça a été fait après que le gouvernement lui-même a autorisé le
règlement de contrôle intérimaire.
Parce que, s'il y avait un risque puis que c'était si important que ça, là,
pour la nation, de pouvoir utiliser ce terrain-là de manière
industrielle pour y enfouir des déchets dangereux, à ce moment-là, il y a
quelqu'un qui a raté sa job quelque part,
puis qui n'aurait peut-être pas dû autoriser le règlement de contrôle
intérimaire, là. Moi, c'est ça que je vous soumets, que la manière dont
ça s'est passé, il y a eu... il y a eu des erreurs, là, il y a eu des
manquements dans la gestion de ce dossier-là depuis le début.
Maintenant, on va parler... on va parler
d'autres risques environnementaux, peut-être, en parlant de la question des zones inondables, moi, j'aimerais ça
aborder ça avec vous, là. Les cartes sont attendues quand même avec impatience ou avec crainte de la part de beaucoup
de gens, là, à travers le Québec. On en est où par rapport à
l'échéancier pour ça?
Mme
Laforest : On continue le travail. C'est sûr que les zones
inondables au niveau de la cartographie, ça se fait au ministère de
l'Environnement. Donc, vous êtes au courant de tout le cheminement qu'on a
fait, c'est très complexe.
Au niveau de la cartographie, il y a plusieurs consultations, les MRC
collaborent énormément. Donc, il va y avoir une publication prochaine,
on a dit 2025, avec mon collègue à l'Environnement.
Donc, ça, c'est sûr
que les zones inondables, ce qui est important... Ça, c'est un autre dossier
qui était assez complexe. En passant, le règlement de contrôle intérimaire, il
datait de 2022, là, pour Stablex, mais j'ai oublié de le mentionner tantôt,
mais c'est important, la date de 2022 pour le RCI. Mais, au niveau des zones
inondables, c'est la même, même chose quand on parle de planification. On
pouvait construire dans des zones de contraintes, on pouvait construire dans
des zones inondables. Donc, nous, ce qu'on a dit : Impossibilité de
construire, de reconstruire si la maison est inondée à plus de 50 %. Donc,
oui, on a mis des mesures en place, encore une fois, pour protéger les citoyens. Mais aussi les inondations coûtent une
fortune, ça fait qu'on a dit : Il faut revoir la cartographie. Je le fais
avec mon collègue à l'Environnement, maintenant, ça le fait aussi avec
le CERIU.
Alors, évidemment, je
pense que j'ai confiance. C'est un grand travail, c'est difficile. Puis, même
pour un gouvernement, c'est difficile de dire : O.K. On revoit les zones
inondables. Mais, en même temps, on ne peut pas continuer de faire des maisons,
des maisons puis...
Mme Labrie : Non,
bien sûr.
Mme
Laforest : ...mais ça devrait sortir d'ici 2025.
Mme Labrie : Et
ça va sortir pour l'ensemble du territoire québécois. Donc, toutes les
municipalités vont avoir accès à ces cartes-là avant la fin de l'année?
Mme
Laforest : Bien, je ne veux pas parler... je ne veux pas être... je ne
veux pas parler de la bouche de mon collègue à l'Environnement, mais,
normalement, on est vers la fin. Donc, ça se passe...
Mme Labrie : Mais
c'est ça, le plan, là, et ça ne sera pas seulement pour certaines régions, ça
va être pour l'ensemble du territoire québécois.
Mme
Laforest : Je vais laisser quand même mon collègue, parce que, si...
exemple, s'il y a une partie qui sort pour la CMM et d'autres régions, je ne
veux pas... je ne voudrais pas m'avancer, puis ce n'est pas la situation. Donc,
c'est vraiment mon collègue qui travaille la situation de la cartographie.
Mme Labrie : Puis
est-ce que ces cartes-là vont tenir compte aussi des enjeux de fortes
précipitations? Parce qu'on a vu qu'il y a des endroits qui ne sont même pas
près d'un cours d'eau, mais qui, en fonction de la géographie du territoire,
quand même, sont à risque, là, d'autres formes d'inondation, si on peut appeler
ça comme ça, là. Est-ce que ça va être pris en compte pour les cartes?
• (16 h 10) •
Mme Laforest :
Oui, tout à fait, parce qu'avant
on y allait avec des zones, des zones d'innovation et, exemple, les 0-20, 0-100 ans au niveau des
inondations. Puis là on y va vraiment pour la gestion de risques. Est-ce qu'il
y a un risque? Est-ce qu'il n'y a pas
de risque? Est-ce que c'est un risque moyen, un risque faible ou un risque
élevé? Donc, la notion du risque est vraiment, vraiment... c'est la
priorité dans la nouvelle cartographie.
Mme Labrie : Mais
ce ne sera pas seulement par rapport aux cours d'eau, parce qu'on a vu qu'il y
a des municipalités où certains quartiers qui ne sont pas proches d'un lac ou
d'une rivière du tout, là, qui ont été inondés quand même suite à des très
fortes précipitations, là, très intenses, justement, là, parce que la capacité
des réseaux d'aqueduc n'était pas assez bonne pour ça. Est-ce que ça, ça va
être pris en compte, ce risque-là?
Mme Laforest :
Bien, moi, ce qu'on m'a dit,
c'est que la cartographie va tenir compte du climat futur. Quand on disait l'ATCL... le Programme d'adaptation aux
changements climatiques fait partie aussi... est dans l'orientation des zones inondables. Donc, c'est certain qu'on va
voir si, par exemple, les îlots de chaleur, on les vit, la
gestion des eaux de pluie, comme le
programme de la gestion des eaux de pluie, maintenant, on fait... on construit
des bassins dans les grandes municipalités,
ce qui est positif, mais ça, oui, on va tenir compte du climat futur, si c'est
possible. Puis il y a le programme PUIT qu'on a annoncé aussi la semaine
passée, là, le programme pour les unités individuelles.
Mme Labrie : Merci.
Le Président (M.
Schneeberger) : 40 secondes.
Mme Labrie : Ah
oui! Bon, bien, parfait. Là, je pensais que mon temps était fini. Le... juste
parce que la ministre a dit qu'ils vont en tenir compte... C'est vrai qu'il y a
le danger des précipitations, mais c'est aussi surtout, des fois, le relief. Tu
sais, il y a des... il y a des territoires urbains qui sont des fois dans des
cuvettes, là, même si... Ça fait que, tu
sais, c'est... c'est ça, un peu, là, le sens de ma question. Ça fait que moi...
Jusqu'à ce jour, on n'était pas certains du tout que ça ferait partie de
l'analyse, là. Ça fait que la ministre me dit que ça va en faire partie?
Mme Laforest : Bien, je suis
contente de... que vous posiez cette question-là, parce que, nous, maintenant,
c'est interdit de construire dans...
Le Président (M. Schneeberger) : Il
n'y a plus de temps. Merci beaucoup. Nous retournons maintenant du côté
de l'opposition officielle, et j'entends la députée de Mont-Royal—Outremont pour un 20 min 50 s.
Mme
Setlakwe : Merci, M. le Président. Revenons sur la question des... de
la résilience des infrastructures souterraines
et de l'inquiétude que... En fait, ce n'est pas juste les maires, mairesses,
mais la population québécoise est inquiète,
là, de... des changements climatiques et des événements météo extrêmes qui
vont, malheureusement... la question, ce
n'est pas est-ce qu'ils vont se... est-ce qu'il va y en avoir encore, mais
c'est plus à quel moment est-ce que ça va frapper.
Vous
avez mentionné... quand je vous ai dit que la demande était d'investir
2 milliards par année jusqu'en 2055, vous avez énuméré plusieurs
programmes, vous dites : Dans le fond, la somme de tous ces programmes-là,
on est à 2 milliards. Je ne sais
pas, je me permets de douter, là. Est-ce que tous ces programmes-là traitent,
par exemple, de... Et là je vais arriver à une question précise, mais...
Et vous avez parlé aussi... Évidemment, il y a des zones hors les grands
centres, il faut... il faut surveiller les cours d'eau, et tout ça, les bassins
versants, comme vous avez parlé, mais vous répondez
quoi, disons, aux élus de Laval puis de Montréal où il y a eu énormément de
résidences qui ont été inondées, des
sous-sols inondés? Les infrastructures ne tiennent tout simplement pas le coup,
le coup, et, bien, les villes doivent donc
rendre des comptes à leurs citoyens, incluant, là, chez moi, à ville Mont-Royal, mais comme tellement à plusieurs endroits sur l'île de
Montréal, à Laval, etc. Les élus municipaux ont reçu énormément de chaleur puis
ils ont... ils ne peuvent pas, là, en un claquement de doigts, ouvrir toutes
les rues puis élargir les canalisations, tout ça.
Il y a toutes sortes
d'options qui sont étudiées. Évidemment, les citoyens doivent faire leur propre
bout de chemin, dans leur propre maison, mais il n'en demeure pas moins que,
les canalisations, il y a énormément de travail à faire à ce niveau-là. On parle de parcs éponges. Est-ce que...
Qu'est-ce que vous répondez aux maires, mairesses, là, qui ont dû gérer
cette crise-là, répondre aux citoyens anxieux? Est-ce que, vraiment, vous dites
que le 2 milliards par année, il est là, il est disponible, allez-y, les
fonds sont là? C'est... Quelle est la réponse? Comment est-ce qu'on peut
rassurer les maires, mairesses puis la population?
Mme
Laforest : Bien, comme je le mentionnais, au niveau des
infrastructures, les investissements, puis vous comparez avec le
2 milliards que les municipalités demandaient, les unions, bien, au...
avec les programmes TECQ, PRIMEAU, PUIT, bref, ATCL, on arrive quand même à
9,5 milliards. Puis c'est ça qu'on a mentionné aux unions municipales.
Maintenant,
votre question est vraiment intéressante parce qu'il y a trois semaines,
je crois, on a annoncé, à Laval, 68 millions,
si... peut-être que je me trompe un peu, là, mais dans ces montants-là, dans
ces investissements-là, pour un bassin souterrain. Donc, ça, c'est la
première fois que ça se faisait avec la ville de Laval. Puis on a annoncé aussi
le parc éponge à Montréal, avec la mairesse
de Montréal, sur... dans le quartier Pierre-Bédard. Donc, c'est quand même un
autre grand parc, ça, qu'on fait, un parc éponge. Et... bien, tous les
programmes qui sont là maintenant...
Mais
c'est bien d'avoir cette question-là, parce que moi, je félicite les
municipalités. C'était dans les premières fois qu'on annonçait des
bassins souterrains puis des parcs éponges. Donc, on voit que même les
municipalités sont totalement... adhèrent bien et s'adaptent bien. Mais ce
n'est pas facile non plus, parce que, comme je le mentionne, ce n'est pas
toujours... ce n'est pas toujours très, très... ce n'est pas des projets
chouchous à annoncer, des bassins de rétention, des bassins souterrains, mais
Laval et Montréal l'ont fait.
Mme
Setlakwe : Non, mais je pense que... bien, dans certains quartiers.
Mais la question demeure : Est-ce que
les besoins ont été chiffrés? La motion dont je vous parlais, là, c'était une
motion du mercredi qui avait été déposée par le deuxième groupe d'opposition, qui demandait à chiffrer les
besoins à la grandeur du Québec. Tu sais, il faut quand même commencer
par évaluer ce qu'il faut faire. Puis là je ne suis pas sûre... moi, je ne suis
pas sûre que PRIMEAU, ça vise la même chose. Est-ce que je me trompe? PRIMEAU,
ça ne vise pas ce genre d'infrastructures là dont vous parlez pour s'adapter
aux changements climatiques ou est-ce que, oui, ça peut couvrir ça aussi?
Mme
Laforest : Bien, le programme
de gestion des eaux de pluie le couvre. Puis il y a aussi... C'est sûr que,
là, j'ai... il y a tellement de
programmes, je ne peux pas tous... bien, je peux tous les énumérer, là. Mais,
quand on parle du programme FAAC, le fonds d'atténuation et d'adaptation
aux catastrophes, ça, c'est énormément de montants qu'on a travaillés. Donc, on
revoit, on répare les digues. D'ailleurs, on a réparé des digues,
Pointe-Calumet, Sainte-Marthe-sur-le-Lac, donc... Puis il y a encore
cinq projets qu'on va annoncer prochainement, là, qu'on vient de signer.
Ça, c'est avec le fonds d'atténuation et
d'adaptation aux changements climatiques, mais tout dépend aussi... Puis vous
voyez l'importance de la planification. Oui, on répare des digues, oui,
il y a des programmes pour les barrages, mais, en même temps, si on planifie et... nos ouvrages de rétention, bien, on va
protéger les citoyens en même temps. Donc, il y a énormément de
programmes.
Mme
Setlakwe : Je comprends. Puis j'entends ce que vous répondez, puis je
comprends que c'est très gros comme enjeu,
les changements climatiques, mais, quand on demande de présenter le coût des
investissements nécessaires pour
adapter l'ensemble des infrastructures de l'État québécois aux changements
climatiques dans les plus brefs délais, je vous entends aussi qu'il y a un
exercice local à faire, mais c'est quand même à votre niveau, là, que tout ça
est chapeauté. Est-ce que... Est-ce que vous êtes en collecte
d'informations? À quel moment est-ce qu'on va savoir, de la part de... des différents conseils municipaux,
qu'est-ce... qu'est-ce qui est attendu? Eux, tu sais, pour chaque municipalité,
ils s'attendent à investir combien ou ils souhaiteraient investir combien?
Mme Laforest : Bien,
ça revient un peu à ce que je disais. Quand je suis arrivée en poste, la
première semaine, j'ai demandé l'inventaire. Personne ne l'avait déjà
fait. On m'a dit : Il y a peut-être pour 15, 20 milliards, mais on ne
le sait pas vraiment, bref. Bien, moi, j'ai
dit : Il faut absolument faire un plan de gestion de nos... une gestion
avec nos inventaires en eau, on le
fait avec le plan de gestion des actifs. On va avoir tous les plans
début 2026. Et là je pourrai vous dire : On a pour tant... tant de
millions d'inventaire à réparer au Québec, mais maintenant on l'oblige aux
municipalités, on oblige la planification. Donc, je pense que, pour les
futures générations, c'est positif. On va y arriver.
Mme Setlakwe : Mais... O.K. Puis l'exercice dont vous venez de mentionner encore,
c'est différent de ce qui est... de
ce qui est fait au niveau de... du CERIU, là, qu'on a mentionné tout à l'heure,
ou CIRANO. Ça, c'est... c'est autre chose?
Mme
Laforest : C'est ensemble.
Mme
Setlakwe : C'est ensemble.
Mme
Laforest : Oui, puis ça se fait avec le CERIU, puis ça, d'ailleurs,
c'est travaillé aussi avec la CMM. Mais il y
a beaucoup de collaboration, donc, même l'organisme des bassins versants nous
aide énormément. Puis on est tous ensemble pour essayer de... essayer
d'accélérer la situation de nos infrastructures en eau.
Mme
Setlakwe : Je vous ramène encore à Montréal. Je regardais les données
de L'Institut de développement urbain. Je
sais bien qu'on... je traite d'habitation, puis c'est une autre... une autre de
vos collègues, mais, quand même, ça touche... ça touche aussi les
affaires municipales. Les mises en chantier d'habitation au Québec sont
vraiment à la baisse; à Montréal, il y a
une... c'est moins 34 %, là. La ville de Montréal continue de régresser
avec une baisse de 34 %. C'est des données 2023-2024. Il se
construit moins de logements à Montréal.
• (16 h 20) •
Moi,
je pense à un développement dont on parle depuis des années dans ma propre
circonscription, là, le projet de Blue Bonnets sur le site de l'ancien
hippodrome, dans lequel... là, je vais le rattacher à vous, là. Il y a quand
même deux... Il y a le Groupe d'accélération, le GALOPH, qui a été formé
pour trouver des solutions, parce que, dans un... dans des premiers appels de
projets, ces appels-là n'ont pas... n'ont pas reçu de projets satisfaisants, on
a dû créer ce comité pour trouver, donc,
comment accélérer tout ça. Puis je pense que l'enjeu des infrastructures est
majeur dans ce dossier-là, je pense qu'il y en a pour 1,6 milliard,
donc. Mais...
Donc,
j'ai deux questions, dans le fond. Généralement, à Montréal, est-ce que... le
problème des infrastructures, est-ce
que c'est ça qui ralentit les mises en chantier? Et près de chez moi, dans ma
circonscription, est-ce que vous avez une mise à jour pour nous, là, de l'état
des travaux du comité GALOPH? Et vous avez investi, je pense, chaque palier de gouvernement, puis ça, c'est bien, la ville, le
gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral, 2 millions chacun.
Ça a donné quoi, ce 2 millions d'investissements?
Mme Laforest :
Oui. Bien, vous avez plusieurs
questions. Évidemment, pour GALOPH, vous avez mis... vous savez, on a investi
2 millions pour mettre le comité en place, puis c'est chapeauté par ma
collègue à l'Habitation. Merci de le mentionner
aussi. Le projet Blue Bonnets, bien, c'était dans l'entente avec le fédéral.
Donc, c'est sûr que, si on peut signer le plus tôt possible... il y
avait quand même beaucoup de travail qui avait été fait pour le projet... avec
le projet de Blue Bonnets.
Et, bien, pour la
ville de Montréal, bien, c'est sûr que c'est plus complexe, hein, on s'entend,
c'est plus de... plus de citoyens. Il y a...
Là, on a donné le droit de préemption, on a tout donné, là, toutes les
possibilités. Vous étiez avec moi, on a changé le zonage, droit de
préemption, la loi sur l'expropriation. Mais les mises en chantier de Montréal,
si on regarde le nombre de jours moyen pour
obtenir un permis de construction à Montréal... était, en 2019, de
180 jours puis, en 2023, est de 291 jours. Donc, les délais
des permis augmentent. Je ne comprends pas. Sauf que j'ai vu des belles annonces, là, dernièrement, il y a
peut-être un mois, avec la mairesse de Montréal. Donc, il y a plusieurs... il y
a six projets, je crois, qui ont
été annoncés. Et, si on regarde également pour la ville de Montréal, au niveau
des mises en chantier, bien, en 2023, il y en avait 7 000,
mises en chantier, puis, en 2024, il y en a 4 619. Donc, il y a moins
34 % de mises en chantier à Montréal.
Mais dites-vous que
toutes les possibilités sont là. C'est long, c'est plus long dans les grandes
villes, toutes les métropoles au monde sont pareilles, sauf qu'on a donné tous
les pouvoirs, vous étiez avec moi, là, pour que Montréal accélère la construction. Mais je pense que je suis quand même
fière parce qu'il n'y a pas longtemps, il y a un mois, on annonçait six projets à la ville de Montréal, puis ils en
parlaient encore la semaine passée dans les médias. Donc, je crois que, pour Montréal, dans les trois prochains
mois, on va avoir une hausse de 58 % de projets à Montréal dans les trois prochains
mois. Donc, on va commencer à faire les annonces avec tous les pouvoirs qu'on a
donnés.
Mme Setlakwe :
Puis, dans le... sur le site de
l'ancien hippodrome, ce qu'on appelle Blue Bonnets, c'est votre collègue
à l'Habitation qui chapeaute ce dossier-là?
Mme
Laforest : Oui.
Mme
Setlakwe : Vous n'êtes pas impliquée?
Mme Laforest : Blue
Bonnets, bien, moi, je négocie aussi avec mon collègue au fédéral, comme je
vous dis. Mais les élections sont arrivées,
donc... Mais il y a quand même de très beaux projets qui sont déjà discutés et
négociés dans l'entente, si on peut signer.
Mme
Setlakwe : Quand vous dites : Vous négociez avec le
fédéral, ça, c'est pour l'investissement pour avoir les infrastructures
souterraines?
Mme Laforest : Oui.
Mme Setlakwe : O.K. Parfait. Est-ce
que vous avez avancé sur votre réflexion, puis je pense que c'est avec certains de vos collègues, sur le retour au bureau
et l'impact, là, l'impact sur les taxes foncières ou ce que les villes
récoltent en termes de taxes foncières depuis que les immeubles à
bureaux sont moins occupés depuis la pandémie? Est-ce qu'il y a une étude qui a été... qui a été faite? Est-ce qu'il y a une
analyse en cours? Qu'est-ce que ça représente comme manque à gagner
aussi, là, pour les municipalités?
Mme Laforest : Bien, en fait, pour
le retour... pour les édifices vacants, si on peut les appeler ainsi, bien, la question... Bien, premièrement, la question du
télétravail relève de ma collègue au Trésor, ça, c'est sûr, pour le
télétravail. Donc, il y a moins de travailleurs dans les édifices à
bureaux.
Maintenant, au niveau des projets pour les
édifices vacants, il y a un travail quand même qui se fait continuellement pour
savoir les coûts, parce que, oui, parfois, c'est plus dispendieux de changer la
vocation d'un bâtiment plutôt que de
construire à neuf, donc. Mais il y a un travail qui se fait présentement. On
est en train d'analyser la situation.
Mais le télétravail, présentement aussi dans certaines municipalités...
(Interruption) ...excusez, est tout à fait populaire, mais, dans d'autres municipalités, pas du tout. Mais il y a
un travail qui se fait. Puis je le sais que, pour la ville de Montréal, il y a... on est en train de regarder
la situation aussi et regarder aussi avec nos bâtiments patrimoniaux, nos
bâtiments religieux également, qui sont vacants.
Mme
Setlakwe : O.K. Mais donc vous n'avez pas de chiffres, là, ou
de tendances ou d'évolution à mentionner.
Mme Laforest : Pas à l'heure
actuelle.
Mme
Setlakwe : Merci. Il
faudrait qu'on parle de démocratie municipale. Là, on est en année électorale.
Et même, vous et moi, on a siégé sur le projet de loi n° 57 pour
venir encadrer, venir améliorer le... faire en sorte que les élus municipaux
soient mieux protégés, là, qu'ils soient moins sujets à des incivilités. Je ne
dis pas que c'est toujours la raison pour
laquelle ils démissionnent, mais il n'en demeure pas moins qu'il y a énormément
d'élus municipaux qui ont démissionné depuis la dernière élection,
en 2021. Est-ce que vous avez un portrait à jour, depuis que les données
étaient... des données étaient sorties, je pense, au début 2024? On
parlait de... c'était 10 %. Est-ce qu'on est... Donc, il y a combien d'élus municipaux qui auraient
quitté leurs fonctions avant la fin du mandat? Mon collègue, à droite, qui fait
un travail exceptionnel au niveau de la recherche, me sortait, juste pour la
semaine ou le mois dernier, le nombre d'élus.
Bon, on comprend, là, qu'ils annoncent beaucoup dans l'année avant... avant
l'élection, mais il y a tellement de cas
d'élus, de maires, mairesses, à la grandeur du Québec, de conseillers
municipaux qui démissionnent. Avez-vous un... Je vais m'arrêter là parce que
mes questions sont trop longues. Mais est-ce que vous avez un état de
situation, là? On est à combien de démissions depuis 2021?
Mme
Laforest : Oui. Alors, bien, j'ai le nombre d'élections.
Donc, ça, ça veut dire qu'il y a eu des démissions. On est à 830
depuis 2021.
Mme Setlakwe : Parce que c'est des
élections partielles, oui.
Mme Laforest : Et, au niveau des
maires... parce que, oui, c'est 830 conseillers, conseillères ou maires ou
mairesses. Puis, au niveau des... le nombre de maires ou mairesses, c'est 136
depuis 2021.
Mme
Setlakwe : Et puis... Parce que je pense que, depuis... depuis
57 maintenant, depuis l'adoption du projet de loi n° 57, vous
recevez un avis quand il y a une... il y a un poste vacant.
Mme Laforest : Ça va être à partir
des prochaines élections.
Mme Setlakwe : Ah oui? Est-ce que
vous avez des initiatives en cours pour s'assurer qu'il y ait une bonne
participation... une participation plus élevée aux prochaines élections?
Mme
Laforest : Oui, il y a eu... bien, on a mis en place la campagne de
communication Tu aimes ton coin, va plus
loin, avec... dans chacune des
municipalités. Donc, ça a été lancé en novembre dernier. Ensuite, on a les séances
d'information, dans toutes les régions, qu'on fait présentement. On parle du
rôle des élus, rôle des employés municipaux,
le processus de mise en candidature des candidats, les ressources qui sont
disponibles. Il y a un webinaire aussi
qui est là pour encourager les femmes, les jeunes. On a fait un webinaire, je
crois, ça fait trois semaines, un mois, on a eu
800 participantes, quelques participants, mais plus des participantes.
Donc, c'était quand même très, très, très... On avait plusieurs
intéressés. Puis il y a eu tous les documents aussi qu'on a produits pour avoir
le guide à l'intention des candidats pour
siéger au conseil municipal pour l'élection générale de 2025. Et aussi, dans
notre projet de loi n° 57, ce qui a été bien apprécié, c'est le
travail à distance, par exemple pour une nouvelle mère qui est en congé de
maternité. Donc, ça aussi, ça a été très,
très bien... bien accueilli. Donc, il y a plusieurs mesures présentement, puis
les publicités vont bon train.
Mme
Setlakwe : Merci. Non, c'est encourageant qu'il y ait plus de
800 femmes qui...
Mme
Laforest : 800.
Mme Setlakwe :
...qui participent. Oui, ça,
c'est bien. Ça, ça traite des femmes. Mais ma question, c'était aussi sur le taux de participation aux élections
municipales, qui sont... il est toujours décevant. Ça tourne... Ça dépasse
rarement 30 %, 35 %. Est-ce qu'il y a des initiatives en cours
pour stimuler l'engagement citoyen, la participation des jeunes?
Mme Laforest :
Bien, c'est certain qu'on
travaille avec les deux... Comment je pourrais dire? Moi, je travaille pour la campagne de... la campagne de communication,
sensibiliser les jeunes, ou les femmes, ou même tous les candidats à se
présenter aux élections municipales. Mais, pour votre autre question, ça relève
du DGEQ, puis je lui parle très rarement, jamais.
Mme
Setlakwe : Et... Merci. Est-ce qu'il y a des... Est-ce qu'il y a des
retombées concrètes, là, suite à l'adoption
du projet de loi n° 57? Est-ce qu'il y a eu des sanctions qui ont été
émises? Est-ce qu'il y a des injonctions? Est-ce que le recours en
injonction qui était spécifique aux abus qui étaient dirigés vers des élus
municipaux... est-ce qu'il y en a eu, de ces... est-ce qu'il y a eu des
demandes d'injonction qui ont été déposées en cour?
• (16 h 30) •
Mme
Laforest : Bien, peut-être il faudrait aussi demander au président de
la Commission municipale du Québec, qui est ici à ma gauche, parce qu'il aurait
sûrement plus d'information ou de réponse à votre question. Sauf que ce
que je vois depuis qu'on a adopté le projet de loi, c'est incroyable comment il
y a une... il y a une... il y a eu énormément de dépôts ou de nouvelles mesures
pour les régies internes. Ça, ça s'est... ça s'est amélioré. Oui, j'ai vu
quelques fois des plaintes qui ont été prononcées aux corps de police, mais, en
même temps, moi, je ne suis pas là. Je suis mal à l'aise, là, parce que c'est
plus la Commission municipale. Mais, au niveau de la procédure d'un conseil
municipal, la période de questions, comment on va... on va travailler notre
nouvelle période de questions, il y a eu énormément de changements, grâce à
notre projet de loi, dans les municipalités, ça, je peux vous le dire.
Mme
Setlakwe : Puis, à part... Merci. Est-ce que... Mais ça me surprend
que vous n'ayez pas une reddition de comptes suite à l'adoption du projet de
loi. Donc, vous n'avez pas de... vous n'avez pas un compte rendu. Je sais qu'on
avait même parlé d'intégrer dans la loi, là, un rapport de mise en oeuvre, mais
vous devez avoir quand même certaines données.
Mme
Laforest : Bien, c'est parce que les poursuites, c'est avec les cours
municipales. Moi, je suis...
Mme
Setlakwe : Non, je comprends. Et est-ce que... O.K. Alors, d'une
autre... oui, je vais poser la question d'une
autre façon. Est-ce qu'il y a eu... Est-ce que vous avez dû intervenir? Je me
rappelle, dans le projet de loi, il y a des pouvoirs particuliers qui avaient
été... qui vous avaient été accordés. Est-ce que vous avez mis en oeuvre ces
pouvoirs-là d'intervenir quand les conseils municipaux étaient...
étaient tellement... il y avait tellement une situation difficile qu'il pouvait
quasiment y avoir une impasse?
Mme
Laforest : Oui. Sainte-Pétronille, on a envoyé un observateur.
Mme Setlakwe :
Autrement, vous n'avez pas été
sollicitée dans d'autres... d'autres conseils? Est-ce que vous... Est-ce
que vous...
Une voix :
...
Mme
Setlakwe : Ah! est-ce que la
ligne... la ligne pour l'aide psychologique... est-ce que c'est... ça a été...
ça a été en demande? Est-ce qu'il y a eu beaucoup de demandes pour du
soutien psychologique?
Mme
Laforest : Bien, je n'ai pas, encore là, le nombre, c'est difficile à
avoir, sauf que l'UMQ et la FQM m'ont dit
que c'était très, très, très apprécié. Puis même il y a des gens qui ont dit
qu'ils allaient rester en poste, qu'ils allaient se représenter grâce à cette
ligne-là, qu'ils ont eu de l'aide. Ça fait que c'est quand même de bonnes nouvelles
aussi. Ah! il y a Saint-Barnabé aussi, excusez. Donc, Sainte-Pétronille puis
Saint-Barnabé.
Mme
Setlakwe : Vous ne savez pas. Très bien. Est-ce que vous
pensez que, depuis l'adoption du projet de loi, il y a une amélioration
au niveau du comportement dans les séances du conseil? Est-ce que juste d'avoir
adopté le projet de loi, il y a eu un signal, un signal fort qui a été envoyé?
Mme Laforest : Oui.
Oui, vraiment, il y a un changement. Puis il y a même un changement au niveau
du respect des élus. Je le vois. Parce que, même dans les commentaires,
on a...
Quand
on a étudié le projet de loi, on parlait beaucoup des commentaires haineux, des
commentaires violents. Puis je le vois, là, présentement, dès qu'il y a
un commentaire ou dès qu'il y a une situation, bien, on dit maintenant :
Le ministère des Affaires municipales, la ministre a mis en place le plan de
protection des élus, le projet de loi n° 57. Donc, c'est quand même très médiatisé. Je remercie
les journalistes, d'ailleurs, qui en parlent à tout moment, qu'un élu
peut se faire harceler, là. C'est... Surtout ces temps-ci, il faut voir
qu'est-ce qui se passe.
Le Président (M. Schneeberger) :
C'est tout le temps qui... Le temps est écoulé.
Alors,
avant de passer au député des Îles-de-la-Madeleine, je voulais juste rappeler que, Mme la ministre,
vous avez à deux reprises émis l'intention de déposer des documents ou
des réponses à la députée de Sherbrooke et la députée de Mont-Royal—Outremont. Alors, veuillez les déposer au niveau du Greffier.
Député des Îles-de-la-Madeleine,
c'est à vous pour 6 min 46 s.
M. Arseneau :
Merci beaucoup, M. le Président. Bonjour, Mme la ministre. Je veux saluer
vos équipes également et mes collègues. Je
vais aller, d'entrée de jeu... Dans le dossier Stablex, toutes les
municipalités se sont unies contre le
projet de loi n° 93. Je voulais savoir si, de façon préalable, Mme
la ministre, vous aviez rencontré les fédérations, les unions, les
municipalités avant d'aller de l'avant avec un projet de loi qui a été
fortement décrié, comme quoi on suspendait essentiellement toutes les règles,
et les lois, et les pouvoirs municipaux. C'était une attaque frontale, selon
leurs propres propos, aux compétences municipales. Vous les aviez rencontrées
ou pas?
Mme
Laforest : Bien, la mairesse de Blainville, je l'ai rencontrée durant
mon mandat, ça, c'est certain, mais pas pour
le dossier Stablex. Puis le dossier Stablex, comme vous savez, il a été piloté
par ma collègue. Mais, comme je le mentionne, Stablex, on a regardé
aussi toutes les possibilités.
Mais vous mentionnez
que toutes les villes, l'autonomie municipale a été touchée, mais je l'ai...
c'est ça que je mentionnais précédemment à
notre collègue de Sherbrooke, bien, il y a plusieurs municipalités qui ne
peuvent... qui ne peuvent pas se passer de Stablex. Donc, il y a
plusieurs municipalités qui ne sont pas sorties, mais qui disaient : Qu'est-ce qu'on fait si on arrête avec Stablex?
Puis aussi il y avait une entente avec la ville de Blainville depuis huit ans.
La ville a changé ou a pris une autre position soudainement. Donc, ça aussi, ça
n'a pas été...
M. Arseneau :
Depuis l'adoption du projet de
loi, est-ce que vous avez eu l'occasion de rencontrer les unions
municipales pour savoir si le bris de confiance qu'ils nous ont manifesté
allait demeurer... envers les municipalités?
Mme
Laforest : Il n'y a aucun... Je ne sais pas si c'est ça que vous
voulez parler, mais il n'y a aucun bris de confiance,
là, avec le gouvernement parce que Stablex, c'est une situation particulière.
C'est le seul endroit au Québec. C'est une question de sécurité aussi pour
les autres citoyens des autres villes. Donc...
M. Arseneau :
Mais, lorsqu'ils ont dénoncé le
fait que le gouvernement bafouait les compétences municipales, ce n'est
pas rien. Ça pourrait se reproduire à tout moment. Ce message-là, vous l'avez
entendu?
Mme Laforest :
Non, non. Moi, je vous laisse vos
propos, honnêtement, parce qu'il n'y a pas de bris de confiance, parce
que, considérant qu'il y a tellement de municipalités qui en avait besoin, puis
il y a tellement de municipalités qui ne
sont pas sorties et qui disaient : Nous, on ne sortira pas, on n'est pas
d'accord ou : Qu'est-ce qu'on fait si... Puis, comme je le mentionnais, ce n'est pas des petites
municipalités non plus. Donc, il faut voir qu'on a... toutes les options
ont été étudiées pour Stablex.
M. Arseneau :
Je voudrais parler rapidement de l'itinérance, qui est une crise majeure
dans l'ensemble des territoires du Québec et
qui touche de plein fouet les municipalités, qui ont peine à répondre à cet
enjeu-là. Est-ce que le ministère des Affaires municipales entend leur prêter
main-forte, à ces municipalités qui se retrouvent bien souvent aux
prises avec un problème auquel ils ne peuvent répondre avec les moyens qu'ils
ont actuellement?
Mme Laforest :
On est toujours en collaboration.
On est toujours... Il y a tellement de rencontres. Il y a toujours... On
fait tellement de... On est toujours en accompagnement. Ça, ce n'est vraiment
pas un problème.
Puis, écoutez,
Stablex, là...
M. Arseneau :
Mais, dans le... Je parle
d'itinérance. Dans l'enjeu d'itinérance dans les villes et les municipalités,
est-ce qu'il y a des... une approche du ministère des Affaires municipales en
soutien aux villes?
Mme
Laforest : Oui, tout à fait, parce que dans la déclaration, dans la
déclaration de réciprocité, il y avait trois...
quatre... trois obligations : de travailler les changements climatiques,
l'itinérance et l'habitation. L'itinérance, comme vous le voyez, là, mon
collègue délégué à la Santé a mis plusieurs mesures, plusieurs moyens. On a
même donné des autorisations pour la ville de Montréal. Et les projets en
itinérance, il y en a énormément maintenant au Québec.
M. Arseneau : Mais, compte tenu que
l'itinérance est un problème qui s'exacerbe plutôt que s'amenuiser, est-ce
qu'on en fait suffisamment, du point de vue du ministère?
Mme Laforest : Moi,
ce serait facile de dire qu'on n'en a pas fait assez dans le passé. Parce que,
quand on est arrivés... puis on a
vécu une situation, pendant deux ans et demi, particulière, donc on a vécu plus
d'itinérance, plus de problèmes de santé mentale, mais on n'a jamais été autant
présents, autant dans les programmes, autant dans le soutien, dans le
travail de rue. Ça se fait. Et puis il y a la table. On a une table à toutes
les deux semaines avec mon collègue à l'itinérance et ma collègue aussi pour
travailler cet enjeu-là.
M. Arseneau :
O.K. Merci. Je voudrais parler rapidement des infrastructures municipales.
Dans la dernière campagne électorale 2022,
vous aviez promis, le premier ministre lui-même l'avait fait, 470 millions
d'investissements pour les coeurs de villages et villes, pour la vitalité. À ce
jour, on a entendu dire qu'il y avait 50 millions. Est-ce que c'est la fin de votre engagement? Est-ce que vous
reniez cette promesse-là de mettre 470 millions sur la table d'ici la fin
du mandat?
Mme
Laforest : Bien là, d'ici la fin de mon mandat, c'est certain que
votre question est hypothétique, parce que
50 millions, si on peut, on va réinvestir plus dans coeurs de villages.
Mais c'est quand même un des seuls nouveaux programmes qu'on a gardés dans le budget. Donc, moi, je suis très fière.
Puis on a accepté 89 projets pour les commerces de proximité. Et
c'est un des programmes qui est vraiment apprécié. Et c'est 150 000 $
maximum par commerce, dépanneur, épicerie ou station d'essence. Mais,
honnêtement, il y a l'investissement privé aussi. Très bien accueilli.
M. Arseneau :
Mais l'engagement gouvernemental était de 470 millions. Il nous manque
420 millions pour respecter l'engagement. Est-ce qu'il sera livré d'ici la
fin de votre mandat?
Mme Laforest :
Bien, écoutez, comme je vous le
mentionne, on a eu 89 projets acceptés, donc, qui totalisaient 9
point quelques millions, si je ne me trompe pas, environ. Donc, c'est les
projets qui ont été acceptés.
Les projets... On
n'en avait pas plus, de projets. Si on acceptait d'autres projets, ce n'étaient
pas des projets d'épicerie, de dépanneur ou
de station d'essence. Le deuxième appel de projets est lancé. Donc, on en avait
pour 9,5 millions. On suit la cadence.
M. Arseneau :
D'accord. Fin des crédits d'impôt
pour le financement volontaire des partis politiques municipaux en
pleine année électorale. Est-ce que cette mesure-là, vous avez été consultée
par le ministre des Finances avant qu'elle ne soit annoncée? Est-ce qu'il n'y a
pas là un problème pour faire valoir la plateforme des candidats? On veut
susciter l'intérêt pour les affaires municipales. Est-ce que vous avez été
consultée? Puis pourquoi le faire en pleine année électorale?
Mme
Laforest : Oui, on a été consultés. Oui, on a été consultés. Puis ça
ne finit pas cette année, hein? Ça finit l'année prochaine. C'est important de
le mentionner.
M. Arseneau :
Donc, cette année, ce sera possible de faire des dons aux partis politiques
municipaux?
• (16 h 40) •
Mme
Laforest : Oui, oui.
M. Arseneau :
O.K. Et puis, pour la suite des
choses, parce qu'il va y avoir des élections à tous les quatre ans, est-ce
que c'est une bonne idée pour la démocratie municipale?
Mme
Laforest : ...ont dit que c'est le PQ qui l'a enlevé au... le crédit
d'impôt au provincial. C'est-tu ça?
M. Arseneau :
Moi, je parle du dernier budget,
la mesure qui a été annoncée, le crédit d'impôt pour le financement
volontaire des partis municipaux. C'était ce qui était indiqué au dernier
budget.
Le Président (M.
Schneeberger) : ...de temps.
M. Arseneau :
Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous allons maintenant retourner du côté de l'opposition officielle,
avec la députée de Mont-Royal—Outremont, pour 20 min 27 s.
Mme Setlakwe :
Merci. Revenir sur la saine démocratie
municipale puis la relève. Vous avez parlé des femmes. Mais, pour
assurer une relève municipale diversifiée, notamment attirer des jeunes en
politique municipale, est-ce qu'il y a des initiatives particulières qui sont
mises de l'avant?
Mme Laforest :
Oui, oui. Comme je le
mentionnais, on a fait un webinaire pour attirer plus de jeunes, plus de
femmes. Puis c'est le webinaire qu'on a accueilli 800 participantes
dernièrement. Donc, ça, ça a été quand même très, très bien apprécié. Il
y a les feuillets d'information qu'on a faits également, les guides qu'on a
élaborés. Il y a la campagne de communication qui vise également les jeunes.
Donc, on explique les bonnes pratiques, le rôle de l'élu, l'accompagnement que les candidats peuvent avoir une
fois élus. Alors, il y a énormément de travail qui est fait, là, pour
favoriser le respect et la civilité dans le... dans le milieu municipal pour
la... une saine démocratie.
Mme Setlakwe : Avez-vous
des statistiques sur les... sur la présence de jeunes de moins de 30 ans,
disons, sur des conseils municipaux?
Mme
Laforest : Je n'ai pas le nombre de jeunes de moins de 30 ans sur
les conseils municipaux, à moins que mon équipe l'ait. Ce doit être assez
difficile à avoir. Sauf on avait fait la campagne durant les dernières
élections municipales, puis on était passé de 34 % à 35 %, environ,
plus de jeunes, plus de femmes à la dernière campagne municipale. Donc là, c'est sûr qu'avec cette nouvelle campagne-là on
pense qu'on va augmenter aussi le pourcentage.
Mme
Setlakwe : Je cite un cas spécifique, là, la démission de la mairesse
de Chapais en novembre 2023, Isabelle
Lessard, la plus jeune mairesse du Québec. Elle a offert un exemple frappant de
l'impact de la vie politique sur la
vie personnelle des personnes élues au municipal : «À un certain moment,
je me suis sentie abandonnée et délaissée par le système politique
québécois. Je sentais réellement, je ne sais pas comment le dire poliment,
qu'on s'en fout, de Chapais et du Nord-du-Québec qui était en train de passer
au feu.»
Je sais que je suis
en train de citer un cas particulier puis qu'elle a vécu des circonstances
exceptionnelles, mais est-ce que... est-ce
que vous sentez que les jeunes qui se présentent en politique municipale...
Comment vous réagissez à sa situation à elle? Puis est-ce que vous
pensez qu'il faut en faire encore plus pour les accompagner? C'est quand même
assez assez troublant de lire ça.
Mme Laforest : Oui. Oui, puis je peux vous le dire, je lui ai parlé souvent, là. Quand
c'était difficile, quand c'étaient les feux de forêt, je communiquais
avec elle, c'était important.
Mais
la campagne qu'on fait, la campagne de sensibilisation, c'est important aussi,
la campagne de communication, pour
expliquer c'est quoi, vraiment, le rôle. Mais on fait tout, là, pour les
jeunes, vous le voyez, pour avoir plus de jeunes, plus de femmes, pour
être... pour avoir... pour faire une belle campagne de sensibilisation.
Mais,
pour tous les élus municipaux, c'est important aussi de suivre... j'en profite,
là, pour le dire, de suivre ces webinaires-là aussi, parce qu'être élu
autant au municipal qu'au provincial, c'est bien aussi de savoir c'est quoi,
nos responsabilités, c'est quoi, le rôle,
donc, pour tous les élus aussi municipaux. Mais, pour les jeunes, toutes les
nouvelles mesures, je pense que c'est
quand même... ce sont de bons outils. Puis il y a aussi, il ne faut pas
oublier, les directions régionales maintenant qui s'impliquent
énormément dans les municipalités.
Mme
Setlakwe : Merci. À mon tour de... Je ne peux pas passer sous silence
le dossier Stablex, dans lequel j'ai été,
moi aussi, impliquée aux côtés de ma collègue qui est porte-parole en
environnement. Je vous ai... J'ai entendu vos réponses. On ne vous a pas
beaucoup entendu durant... On ne vous a pas entendu durant l'étude du projet de
loi, c'était votre collègue aux Ressources naturelles qui était responsable du
dossier. Puis je comprends très bien, là, qu'il fallait trouver une solution,
mais moi, je continue de penser qu'il y a eu une mauvaise planification dans ce
dossier-là puis que la population n'a pas
vraiment saisi... étant donné la forte opposition, n'a pas vraiment saisi qu'on
était devant des circonstances exceptionnelles ou qu'on avait été...
n'ont pas compris comment se faisait-il qu'on ait été aussi dernière minute dans ce dossier-là, à faire ça en
toute hâte, de façon précipitée, en pleine nuit, pour autoriser une entreprise
à détruire un milieu naturel avant le
15 avril, parce que ça devait se faire avant le 15 avril, étant donné
la réglementation fédérale.
Votre
rôle dans ce dossier-là, je veux juste... je veux vous demander : Quel
rôle avez-vous joué? Est-ce que vous êtes pleinement solidaire de la décision
de vos collègues? Puis est-ce que vous y voyez une atteinte à l'autonomie
municipale?
Mme Laforest :
Bien, comme je le mentionnais,
parfois, il faut agir pour protéger les autres citoyens du Québec, parce que,
on parlait d'aménagement du territoire, il y a des responsabilités partagées
aussi. Le dossier Stablex, oui, c'est ma collègue qui chapeautait le dossier
Stablex, mais, honnêtement, avec les équipes, on a regardé le dossier,
mais ça ne s'est pas fait à la dernière minute, là, ça faisait longtemps qu'on
essayait de trouver des solutions. Mais, moi, c'était ma collègue qui
chapeautait le dossier.
Ceci étant, la ville
a pris une décision, si je peux le dire, inattendue. Donc, c'est là que, là,
tout le monde a été surpris, et là le
dossier a été repris. Mais il fallait protéger les autres municipalités du
Québec aussi. Donc, est-ce qu'on continuait comme ça? Puis moi, je félicite le
travail aussi de mon collègue député de Blainville, parce qu'honnêtement
il a fait un travail colossal, puis ce n'était pas facile. Mais on a... Toutes
les analyses ont été faites. Puis l'autonomie municipale,
je le mentionne, oui, il y a des municipalités qui étaient vraiment en
désaccord puis qui n'étaient pas contentes, mais il y en a plusieurs,
plusieurs, au Québec, qui se sont montrées plus discrètes parce qu'ils
n'avaient pas le choix, pour leur municipalité, d'être solidaires. C'est un
dossier très, très particulier, là, Stablex.
Donc, évidemment,
moi, je pense que l'autonomie municipale, on n'a jamais donné autant de pouvoir
aux municipalités, autant de montants. D'ailleurs, c'est les assises la semaine
prochaine, puis je pense que... j'espère, en tout
cas, je vais me croiser les doigts, mais je pense que je vais être bien
accueillie, là. Stablex, c'est vraiment particulier comme dossier.
Mme
Setlakwe : C'est un dossier particulier. Il y a quand même
130 villes, 20 MRC qui se sont montrées solidaires, là, de la ville
de Blainville.
Mme Laforest : Mais il y en a... (panne
de son) ...municipalités au Québec, hein? Il faut comprendre qu'il y en a
d'autres aussi. Mais ce n'est vraiment pas un dossier facile. On a pris la
meilleure décision, je pense, avec tout le contexte qu'on vivait, là.
Mme
Setlakwe : Souhaitons-nous une meilleure planification dans
le futur, là, pour ne pas être obligé d'adopter ce projet de loi là
en... un tel projet de loi par le biais d'une procédure de bâillon.
Étudiants
internationaux. Vous allez dire que je ne suis pas dans les bons crédits, là,
mais j'en ai beaucoup parlé en
Enseignement supérieur. Mais dans... à Chicoutimi, à l'UQAC, l'Université du Québec à Chicoutimi, il y a beaucoup d'étudiants internationaux. Ils représentent 38,7 % de la
population étudiante de l'Université
du Québec à Chicoutimi. Je
pense que c'est votre circonscription.
Mme Laforest : Oui.
Mme Setlakwe : Évidemment, oui.
Puis... Donc, l'UQAC, comme d'autres universités, je pense qu'ils sont venus
vers vous, et c'est pour vous démontrer leur mécontentement. Ils revendiquent
notamment le dégel du PEQ, le Programme de l'expérience québécoise, un
assouplissement de la loi n° 74.
Là, vous
savez que, suite à l'adoption de la loi n° 74,
il y a un décret qui a été émis au mois de février qui donne... qui impose des quotas à chaque établissement. Je
lisais un article qui... où le recteur parlait de ses inquiétudes, puis c'est
pas mal... c'est pas mal partagé dans plusieurs universités. Ces étudiants-là
sont... non seulement amènent un revenu, mais
c'est aussi... on en a besoin, des étudiants internationaux, pour pouvoir
offrir des programmes, une vaste gamme de programmes pour compléter des
cohortes à la grandeur du Québec en région, comme à Chicoutimi. Puis, à la fin
de l'article que je lisais, vous avez été interpelée. Vous avez dit :
Bien, je vais poursuivre mes discussions avec mon homologue la ministre de
l'Enseignement supérieur. Est-ce que... Quelles revendications avez-vous faites
dans ce dossier-là, là, pour votre région, pour le... au nom du recteur de l'Université
du Québec à Chicoutimi?
Mme Laforest : Bien, au départ, ce
n'est pas des revendications, parce qu'il fallait faire des vérifications quand
on disait... quand on nommait la situation avec les étudiants étrangers à l'Université
du Québec à Chicoutimi. D'ailleurs, moi,
j'ai demandé à ma collègue, puis je la remercie, de l'Enseignement supérieur de
se déplacer et de venir rencontrer le
recteur, ce qu'elle a fait, on a rencontré le recteur et toute l'équipe de
l'université pour comprendre la situation.
Mais il y avait une situation particulière aussi
parce qu'il y avait quand même plusieurs étudiants étrangers qui ne payaient
pas les frais de scolarité. Donc, c'est sûr que la... Je crois que
l'université, selon moi, a bien agi, parce qu'elle a exigé des paiements pour
les étudiants étrangers. Il y a des étudiants étrangers qui ont conclu, qui ont
payé leurs frais de scolarité puis il y en a d'autres qui ne payaient pas du
tout les frais de scolarité. Donc, pour l'université, ça a été quand même une
période très difficile, mais ça s'est bien fait, on a travaillé en
collaboration. Donc, vous avez vu, il y a
des étudiants qui ont dû changer d'orientation ou aller vers d'autres écoles. À
ce moment-ci, ils ont été déplacés.
Puis aussi l'université
avait déposé... avait déclaré un déficit, si je... à quelques chiffres près,
là, de quelques... de 10 ou
11 millions. Il y a eu vérification des chiffres avec le recteur,
M. Chiasson, et... M. Samson, excusez, et les chiffres,
finalement, ce n'est pas de 12 millions, c'est de 3 millions. Donc,
l'université est en train d'encadrer, si je peux dire, et de revoir son montage
financier. Les enseignants aussi, tout le monde travaille en collaboration.
• (16 h 50) •
Il faut voir
que, nous, c'est une université particulière parce que, vous savez, on reçoit
énormément d'étudiants étrangers,
mais on reçoit beaucoup d'étrangers aussi qui arrivent de la Côte-Nord.
Donc, c'est vraiment une université de région, comme on le mentionne.
Elle est essentielle. Mais j'ai confiance, là, avec ma collègue à
l'Enseignement supérieur, parce qu'il y a
des communications sans arrêt, il y a quelque chose, on se parle, on fait des
Teams et, sinon... Mais c'est
important que les étudiants étrangers... Comme on le mentionne, ils ne peuvent
pas rester des années et des années à
l'université sans payer les frais de scolarité, ce qui a amené un déficit à
l'université. Mais l'Université du
Québec à Chicoutimi a redressé rapidement la situation, puis on va
rester... Il y a un projet, d'ailleurs, pour accueillir des étudiants en médecine. Ça se travaille avec Alexandre
Cloutier et le recteur. On travaille pour des nouveaux programmes aussi.
On va... On va continuer d'être en collaboration.
Mme
Setlakwe : Oui. PAFIRSPA, sur un autre sujet, vous avez vu à
quel point il y a plusieurs projets qui ont été déposés, près de 1 000 projets déposés, totalisant
2,7 milliards, avec une enveloppe de 300 millions. Évidemment,
il y a plusieurs municipalités qui sont restées déçues. Un peu plus de
300 projets ont été financés, laissant pour compte les deux autres tiers.
En tout cas, chez nous aussi, on n'a pas eu... Il y a, je pense, un projet...
c'est un projet sur neuf, dans le fond, qui a été retenu, il me semble. Vous
dites quoi aux municipalités, là, qui ont mis beaucoup, beaucoup de temps et d'énergie à préparer des dossiers,
monter des dossiers, qui souhaitent mettre de l'avant leurs projets d'aréna, de
piscine, centre sportif, récréatif, etc.?
Mme Laforest : Bien, c'est certain
que j'en ai eu aussi, on a eu plusieurs projets dans notre municipalité. La première chose que je dis, puis c'est toujours ma
première réponse, il ne faut pas toujours se fier au gouvernement, il faut
travailler avec le privé. Il y a
plusieurs... Il y a plusieurs entreprises aussi qui veulent travailler dans des
projets sportifs. C'est important de le mentionner.
Il y a aussi une chose qui s'est passée. Moi,
j'ai discuté avec plusieurs maires et mairesses, et ce qu'on a fait pour être complémentaire au programme de
300 millions de ma collègue aux infrastructures sportives, le programme,
si je peux dire, le programme chouchou du gouvernement, bien, il y a aussi que,
oui, les municipalités doivent investir, doivent collaborer, mais on a mis en
place un nouveau programme. Puis, tantôt, désolée, j'ai oublié de le
mentionner, c'est le PRABAM. Donc, le PRABAM, le programme, c'est sur des
infrastructures municipales aussi. Donc là, le programme, c'est un programme de 90 millions
qui peut aider pour construire un centre culturel — là, c'est sûr qu'on touche la culture en plus, c'est quand même positif, ou
encore l'aréna, ou encore un terrain de tennis, terrain de pickleball. Donc, avec le nouveau programme aux Affaires
municipales, c'est quand même... ça a été très, très... très bien accueilli,
salué. Puis c'était demandé pour... de tous les députés. Ça fait que d'ajouter
un nouveau programme comme ça... Mais on vient juste de l'annoncer, là.
Je comprends que c'est nouveau.
Mme
Setlakwe : ...combien, déjà?
Mme
Laforest : 90 millions.
Mme
Setlakwe : Et est-ce que votre gouvernement a l'intention, là, de
lancer rapidement un autre appel à projets du PAFIRSPA? Bien, en fait, ce qui
est demandé, c'est dès cette année, dès 2025...
Mme
Laforest : C'est ma...
Mme
Setlakwe : ...puis même livrer une enveloppe budgétaire d'un montant
substantiel et supérieur à celui de l'appel précédent.
Des voix : ...
Mme
Laforest : Excusez, on chuchote. Il y a, ici, l'adjoint aux Loisirs et
aux Sports, mais je vais laisser la réponse
à ma collègue, évidemment, ministre des Loisirs et des Sports, répondre à cette
question-là pour le PAFIRSPA.
Mme
Setlakwe : Merci. Donc, on attend des nouvelles dans ce sens-là. Mais
je pense que les municipalités, clairement,
souhaitent retenir les jeunes, les familles. C'est tellement favorable pour le
tissu social, pour le... au bénéfice d'une
communauté, d'avoir des infrastructures sur place. C'est tellement en demande.
On espère effectivement qu'il y ait d'autres... qu'il y ait une autre
enveloppe qui soit rendue disponible.
J'ai... On a eu des
cahiers, suite à nos demandes. Il y en... Il y en a une ici qui traite de...
encore une fois, sur la question de la TECQ.
On... Je suis à la demande 33, si ça peut... si ça peut aider. On a les
remboursements qui ont été faits...
Les renseignements particuliers... généraux, celui-ci, désolée, cahier des...
suite aux demandes de renseignements généraux
des oppositions, demande 33. Les remboursements 2024-2025 obtenus au
31 janvier 2025, je regarde le total des subventions qui ont été versées au niveau de la TECQ,
445 millions cette année, mais c'était beaucoup plus l'année
précédente, c'était 703 millions. Comment qu'on explique cette baisse?
Mme
Laforest : ...la TECQ? Ah! c'est parce que, là, peut-être, il faut...
c'est sûr que ça fait quand même cinq ans
ou, je crois, quatre ou cinq ans. Il y a eu un montant qui avait été ajouté
durant la pandémie, je ne sais pas si c'est ce montant-là que vous
discutez, mais c'est plutôt la TECQ, comme je le mentionnais, que le fédéral a
diminué ses investissements, disant que la taxe sur l'essence, évidemment,
n'est plus la même. Donc, le fédéral a diminué ses montants au niveau de la
TECQ. Mais nous, le gouvernement provincial, on a ajouté pour compenser la
perte du gouvernement fédéral. Nous, on a ajouté quand même 800 ou
900 millions pour la TECQ. Donc, on a essayé d'équilibrer les montants des
pertes du gouvernement fédéral.
Mme
Setlakwe : Merci. Encore sur la TECQ, mais dans l'autre cahier,
Demandes de renseignements particuliers,
demande 16, au niveau de la TECQ, aide financière fédérale dédiée en 2024-2025,
122 millions, bon, 122... presque 123, mais ça se compare à
1 milliard l'année précédente. Comment est-ce qu'on explique cette
différence?
Mme
Laforest : C'est ça que je dis, c'est la différence...
Mme
Setlakwe : C'est encore la même raison?
Mme
Laforest : Pardon?
Mme
Setlakwe : C'est la même raison, oui?
Mme Laforest :
Oui, c'est ça, c'est la même
raison. C'est pour ça que c'est important de signer rapidement — si
vous pouvez nous aider, c'est le fun quand on travaille en collaboration — avec
le fédéral dès qu'on va... on va connaître le nom du ou de la ministre. Tout était bien négocié. On avait bien
réussi, je crois. En tout cas, mon équipe, on est... on croit qu'on va avoir la
signature bientôt. On le demande également. C'est des infrastructures en
habitation, donc il faut signer rapidement.
Mme Setlakwe :
Merci. Oui, il y a une demande
que j'ai vue dans le mémoire, je change complètement de sujet, dans le mémoire
de la FQM. Ils demandent de soutenir davantage les camps de jour — je
me rappelle quand j'avais parlé à certains maires — pour
offrir une expérience... Vous savez à quel point ils sont populaires, les camps
de jour dans les municipalités. Les municipalités offrent des camps, mais ils
doivent évidemment s'occuper d'enfants, de tous les enfants, incluant ceux qui
sont en situation de handicap.
Il y a une demande spécifique ici, là,
de bonifier substantiellement l'enveloppe liée au Programme d'assistance
financière au loisir des personnes handicapées. La demande, c'est de
bonifier... c'est ça, en fait, parce qu'ils peuvent simplement... C'est le... C'est le Programme d'assistance financière au
loisir des personnes handicapées, volet accompagnement, qui, selon le
financement actuel, répond à uniquement 30 % de la demande réelle. J'ai
trouvé ça... J'étais déçue de voir ça. Je me
disais que, dans... il faut prendre tous les enfants puis il faut que chaque
enfant ait une expérience de camp optimale. Est-ce que vous allez
pouvoir répondre à cette demande-là? Ou est-ce qu'elle a été répondue?
Mme
Laforest : Bien, l'ensemble des municipalités a été rencontré, là. On
a toutes les demandes des municipalités.
Mais il y a un comité, avec le Secrétariat
à la jeunesse et le ministère de
l'Éducation, qui est présentement en place, puis on collabore vraiment
toujours avec ce comité-là. Puis on connaît les demandes, on connaît les demandes financières également. Il faut comprendre
qu'il y a des camps de jour avec les municipalités, il y a des camps aussi de jour privés. Donc, il faut faire... il
faut comprendre qu'il y a des demandes différentes. Mais l'adjoint
parlementaire à la collègue ministre
des Sports et des Loisirs est tout à fait au courant de ces demandes-là parce
qu'il siège sur le comité. Donc, lui aussi, ce dossier-là, il l'a en
priorité. Donc, on va voir comment ça peut fonctionner.
Mais les villes sont
quand même sensibles à cette demande-là, le ministère de l'Éducation également.
Donc, on comprend qu'on... on est, tout le
monde, en collaboration. On va voir vraiment les demandes réelles. Parce que,
oui, on peut demander des montants, mais il y a aussi des situations...
Est-ce qu'on emprunte une école? Est-ce qu'on est dans les installations de la
municipalité? Donc, tout ça a aussi été discuté. Mais il y a un comité vraiment
en place à temps plein qui travaille, puis
avec l'Office des personnes
handicapées du Québec également, qui
est sur le comité. Donc, toutes ces personnes-là sont présentes. On
essaie de répondre à toutes les réalités.
Mme
Setlakwe : Merci. Je pense qu'on a le temps pour une dernière?
Le Président (M.
Schneeberger) : 1 min 30 s.
Mme
Setlakwe : Ce seront bientôt les assises de l'UMQ. Vous l'avez
mentionné tout à l'heure. Moi, j'ai lu, évidemment,
les réactions de la FQM, de l'UMQ, j'ai lu certains des mémoires. Vous vous
attendez à ce que ce soit quoi, le sujet chaud? Les municipalités, vous
pensez qu'ils... Quelle est la principale revendication, le chantier sur lequel
ils ont besoin vraiment d'un soutien de la part du gouvernement?
• (17 heures) •
Mme
Laforest : Oui. Bien, il y a peut-être... on n'a pas eu le temps d'en
parler, mais peut-être qu'on va en parler
aux assises, pour la consultation citoyenne sur les référendums. Parce qu'ici
je suis avec l'adjoint... notre adjoint parlementaire aux Affaires
municipales, qui siège sur ce comité-là. En fait, c'est lui qui s'occupe et qui
chapeaute toute la consultation pour les référendums, pour les consultations
citoyennes, donc il est aussi au fait de ce dossier-là. Peut-être qu'on va en
parler aux assises.
Les infrastructures
en eau avec le fédéral, moi, je dis qu'on doit travailler ensemble. L'UMQ, la
FQM, aller... Montréal-Québec, on y va. On a maintenant le nouveau premier
ministre qui est nommé, puis je crois qu'il n'y a rien de plus important au Québec, je le dis toujours, que notre eau et il n'y
a rien de plus populaire maintenant que d'investir dans notre sous-sol
au Québec. Puis notre sous-sol, c'est les infrastructures en eau. Donc, oui, on
peut construire très rapidement, mais il faut connaître l'inventaire.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci beaucoup.
Mme
Laforest : Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : C'est tout le temps alloué. Alors, nous allons
maintenant du côté ministériel, et je donne la parole au député de Lac-Saint-Jean.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : C'est combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Schneeberger) : 11 min 25 s.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : 11 minutes. Merci, M. le Président. Tout
d'abord, salutations à mes collègues, salutations aussi à mes collègues
ici, en face, puis souligner, là, le ton et nos échanges. Encore une fois, une
bonne collaboration, c'est apprécié. Merci beaucoup.
Mme la ministre, on
va terminer ça ensemble. J'aimerais aussi...
Une voix :
...
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : ...oui, saluer l'équipe qui est en arrière ici,
avec qui j'ai eu la chance... que j'ai la
chance de travailler régulièrement, entre autres. Puis je vais aborder un sujet
qu'on n'a pas eu le temps de discuter, entre autres le Fonds régions et
ruralité, que je trouve que c'est un... c'est un dossier qui est extrêmement
important. Puis vous m'avez confié la tâche, justement, là, l'an passé, là,
d'organiser, de consulter, justement, dans le cadre du renouvellement de l'entente
du Fonds régions et ruralité. Juste, Mme la ministre, me dire c'est combien, le
montant total, là, pour la prochaine entente.
Mme Laforest : C'est
1,3 milliard pour le Fonds régions et ruralité.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Bon,
bien, merci. Puis on a organisé, en fait, trois grandes consultations. On a fait ça à Alma, entre autres, dans notre région,
on en a fait une aussi, là, dans les Laurentides, à Saint-Jérôme, et on avait
terminé aussi à Sherbrooke, en Estrie. Tu sais, c'est important pour nous de
faire le tour parce qu'on était dans le renouvellement
puis on voulait aussi, là, prendre le pouls, entendre, écouter justement nos
élus municipaux, nos associations, l'UMQ, la FQM puis nos gestionnaires
aussi qui travaillent dans ces programmes-là, justement.
Puis, suite à
ça, on sait, Mme la ministre, qui a sorti quatre grands constats qui se sont
dégagés de tout ça lors de ces rencontres-là. En fait, ce qui est ressorti
aussi beaucoup, c'est la grande pertinence du volet 2, hein, le développement
territorial, tu sais, qui est très apprécié
de la part de nos MRC, de la part aussi du personnel, puis ça vient toucher,
plus d'un point de vue local, à des enjeux.
On a aussi un
deuxième constat qui a sorti, c'est le caractère essentiel, là, du soutien à la
coopération intermunicipale. On parle
du volet 4, entre autres le partage de services, les compétences. On vient
aussi répondre à des enjeux de main-d'oeuvre dans ce volet-là qui est
important.
Il y a aussi
un troisième constat qui était ressorti, c'était l'allègement administratif. Je
me rappelle que les élus nous demandaient, dans la révision, parce que
je dis une révision, de revoir un peu... au niveau de la simplification administrative puis au niveau de la reddition de
comptes aussi. C'était quelque chose qui était important, puis c'est correct
aussi, tu sais, on veut s'améliorer puis...
Et, comme
dernier constat aussi, bien entendu, vous en avez parlé, puis, tout à l'heure,
ma collègue ici, en face, l'a soulevé... qui concerne l'habitation, qui est
ressorti aussi comme un enjeu prioritaire, puis, entre autres, justement, ça
a été mis aussi dans leurs priorités, dans
notre... dans nos grandes orientations gouvernementales au niveau de
l'occupation et de la vitalisation des territoires, tu sais, c'est
quelque chose qui a été soulevé au niveau de nos élus.
Puis je voudrais peut-être faire un retour aussi
sur le FRR, l'ancienne mouture. Rappelez-vous, puis je vais vous donner quelques chiffres, je pense, ça peut
être intéressant, donc, on a le volet 1, qui est Soutien au rayonnement des régions. On avait octroyé... 860 projets
qui avaient été soutenus. On parle de 201 millions de dollars qui a
été octroyé. Puis ce qui est le fun
dans ce volet-là, c'est que les projets... C'est un comité de sélection qui est
composé de nos préfets. Donc, il y a toujours un consensus, puis, c'est
ça, selon des priorisations.
Dans le volet 2 quand on parle de
développement territorial, mais qui est le soutien à la compétence de développement local et régional, c'est
14 428 projets soutenus et c'est 778 ententes sectorielles de
développement. Je le mentionnais tout à l'heure, c'est un volet qui est
extrêmement apprécié de nos élus puis ça touche vraiment, là... c'est
directement... c'est plus local. Donc, c'est intéressant.
Il y avait le
volet 3, hein, qui était «signature innovation». Donc, 99 ententes
qui ont été conclues avec 93 MRC. On parle plus d'image de
marque, entre autres affirmer leur personnalité, affirmer... l'affirmation
territoriale. C'est important, ça, le sentiment d'appartenance.
Et le volet 4, bien entendu, qui comprend
deux sous-volets, qui est la coopération municipale et le soutien à la vitalisation. Donc, ça, la coopération
intermunicipale, on parle de 376 projets de coopération intermunicipale
qui ont été soutenus, en fait, je le
disais tantôt, pour relever des nouveaux défis, le partage de services. Puis,
avec la rareté de la main-d'oeuvre, bien, c'est quelque chose qui est
extrêmement important.
Puis juste vous mentionner, là, que ça a été
tellement populaire, ce projet-là, que les sommes se sont écoulées en l'espace
d'un an et demi, là. Donc, on voit le besoin. Puis aussi le soutien à la
vitalisation, c'est 43 ententes de vitalisation qui ont été signées, c'est
310 projets locaux de vitalisation qui ont été soutenus, puis c'est les
MRC dont l'indice de vitalisation est en bas de la moyenne provinciale.
Et on a rajouté un cinquième volet, qui est le
commerce de proximité. C'est un engagement de la part du gouvernement. C'est
un... C'est quelque chose afin de répondre à des besoins qui sont locaux, tu
sais, entre autres des services de
proximité, là, tu sais, on parle de l'épicerie du coin, le dépanneur. Donc, on
a fait un appel à projets qui a été... cet automne. On a eu
219 demandes de projets, et, après analyse, 89 projets qui ont été...
qui ont été soutenus. C'est 9,2 millions de dollars de la part du
ministère des Affaires municipales. Puis on estime à environ, là... pour
33 millions de dollars d'investissements globaux. Donc, ça amène de
la richesse.
Donc, je veux
juste vous mentionner que, tu sais, on a remanié ce FRR là. On l'a réorganisé
au cours de la dernière année suite, bien entendu, à des consultations.
Puis c'est important de tenir compte des souhaits qui étaient exprimés par nos
élus municipaux, nos associations municipales, l'UMQ, la FQM. Puis ça fait
partie aussi de notre grand chantier, justement, avec l'entente de réciprocité
qu'on avait signée. Donc, rappelez-vous, Mme la ministre, ça, c'est important.
Et puis je
sais que vous avez fait l'annonce... Justement, vous avez dévoilé, là, le
7 avril dernier, les nouvelles moutures, justement, de ce nouveau
fonds là. En fait, il est reconduit, mais avec des améliorations. Donc, moi,
j'aimerais ça que vous me dites un peu c'est quoi, les nouvelles améliorations
qu'on a faites dans ce fonds-là. Puis, si vous êtes en mesure de me donner les
montants aussi, Mme la ministre, selon les volets, j'aimerais ça, pour le bien
de la... des gens qui sont ici, là.
Mme Laforest : C'est bon.
Est-ce qu'il reste du temps, monsieur...
Le Président (M. Schneeberger) :
Cinq minutes.
Mme Laforest :
Cinq minutes! O.K., je vais y aller en rafale.
Donc, pour le volet 1,
Rayonnement régional, il est beaucoup plus flexible, puis, en plus, c'est qu'il
y a 30 % qu'on peut prendre pour des projets
actuels. Exemple, l'aluminium dans votre région, c'est le meilleur exemple pour
dire : Bon, bien, on vit une situation
particulière avec les États-Unis, est-ce qu'on pourrait développer ou accepter
des projets qui touchent notre secteur, nos ressources naturelles? C'est
un exemple. Donc, c'est quand même 44 millions.
Il
y a également dans... Avec le deuxième volet, Développement territorial, on a
enlevé énormément de paperasse, des
procédures. On est passés de 17 à cinq. On sait très bien que moins il y a de
ressources, moins ça coûte cher pour les citoyens. Donc, au niveau des ressources, si, parfois, on peut diminuer
la paperasse, ça va aider. En plus, quand on parle des ressources, il
faut être quand même... Il ne faut pas faire peur, là, les ressources humaines
que les MRC peuvent engager, c'est plus des
gestionnaires de projets, des chargés de projets, parce qu'on veut que les
projets lèvent. Donc, on garde quand même un 5 % pour les
ressources pour faire lever des projets.
Ensuite,
il y a le troisième volet, Vitalisation. Bien, ça, vous allez aimer ça aussi
parce qu'on va toucher des projets pour les quatrième et cinquième
quintiles. Si je regarde chez vous, c'est ça que je suis allée chercher tantôt,
parce qu'on parle peut-être de
Saint-Ludger-de-Milot, Saint-Henri-de-Taillon, Lamarche, Sainte-Monique,
Desbiens, vous en avez quand même cinq qui pourraient avoir plus
d'investissements, plus de montants, et on parle de 28,5 millions à la grandeur
du Québec. Donc, ce n'est pas rien.
Ensuite, le volet que
vous avez mentionné, Coopération intermunicipale, bien, on a doublé les
montants. On est passés de 12 millions,
12,5 millions, à 25 millions. Pourquoi? Parce qu'on veut qu'il y ait
le plus de regroupements possible,
des regroupements municipaux. On veut que les gens pensent même à aller vers
des fusions, parce qu'on le sait, parfois,
il y a moins de ressources disponibles dans les municipalités. Donc, si on peut
se fusionner, on donne des montants, même
une bonification de 50 % pour les municipalités qui auront un plan de
fusion. Donc, ça, c'est très, très nouveau.
Commerces
de proximité, bien, c'est vous qui s'en occupez. Donc, je crois que vous
connaissez très, très bien le dossier, positif, maximum de 150 000 $
par projet, mais, en même temps, il y a eu 89 projets qui ont été
acceptés. Parfois, ce n'est pas les montants
qu'on donne, mais l'endroit où on investit, puis d'investir avec les épiceries
du village, les dépanneurs, les stations d'essence. On s'entend, on aime
ça, les régions. Bien, ce programme-là, Commerces de proximité, est vraiment populaire. On a lancé l'appel de projets 2,
puis il y a l'appel de projets 3 aussi. On va essayer de peut-être
faire des petites modifications. On a des demandes pour faire des petites conversions
avec des églises, des bâtiments religieux. Donc, ça, ça se peut qu'on ait des
changements aussi dans le volet 3.
Mais le FRR, merci de
poser la question, c'est 1,3 milliard. Il n'y a jamais eu autant de
projets qui ont levé au Québec parce que,
oui, on touche les MRC, les petites municipalités, et c'est quand même...
C'était une promesse, ça, de notre gouvernement, de continuer avec le FRR,
comme le point de croissance de TVQ qu'on... En 2030, on va donner près de 1 milliard aux municipalités avec la
promesse de notre gouvernement. Donc, vous me permettez de mentionner
ces montants-là aussi.
• (17 h 10) •
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Bien,
justement, au niveau du point de croissance de TVQ, puis vous avez fait...
justement, j'aimerais ça que vous me parliez un peu... parce que vous avez fait
une autre annonce là-dessus. Il y a quand même des choses intéressantes
pour les municipalités avec le montant d'argent par rapport...
Mme Laforest : Oui, bien, il y a eu le point de croissance de
TVQ qui ... qu'on peut insérer aussi avec d'autres programmes. Donc, ça, c'est vraiment... c'est
vraiment... c'est très positif. Donc, vous voyez comment qu'on parle d'autonomie municipale. Les villes... Les villes,
je crois qu'elles sont très satisfaites. J'espère que ça va bien aller aux
assises en fin de semaine. Puis je ne suis pas inquiète, d'ailleurs, mais on
entend les demandes de tous les députés parce
qu'on dit toujours : On travaille pour tous les députés. Les députés sont
dans toutes les municipalités. Donc, il faut travailler tous ensemble,
puis je crois que c'est comme ça qu'on peut essayer d'offrir les meilleurs
programmes aux Affaires municipales.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : J'ai encore du temps?
Le Président
(M. Schneeberger) : 40 secondes.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : 40 secondes? Bien, peut-être revenir un peu
sur la coopération municipale, là, on sait
que c'est important. On sait que les municipalités ont des enjeux. Puis,
justement, chez nous, entre autres, on a déjà des municipalités qui travaillent
justement pour des potentiels... même aller plus loin que des services, mais
même des potentiels de fusions. On ne force personne, mais je pense que
ça commence à être bien ancré au niveau de la population
déjà. Puis le ministère, avec le volet 4, c'est un volet qui est
extrêmement important justement pour travailler ces enjeux-là, puis je
voulais... je voulais terminer avec ce volet-là parce que c'est très apprécié.
Oui, allez-y.
Mme
Laforest : Mais vous me permettez, là, parce que, là, ça me fait
penser... Il ne faut pas oublier que les municipalités,
maintenant, peuvent passer de six conseillers à quatre conseillers, puis on
était, d'ailleurs, dans une municipalité dernièrement, puis elles vont
le faire. Donc, avis aux municipalités.
Le Président (M.
Schneeberger) : Merci beaucoup. Alors, c'est ce qui met fin aux
échanges avec... pour les crédits
budgétaires... Affaires municipales... les crédits budgétaires du portefeuille
Affaires municipales et Habitation. Nous en sommes à l'adoption... mise
aux voix des crédits. Alors, il y en a cinq. Alors, je commence.
Adoption des crédits
Le premier, programme 1, intitulé Soutien
aux activités ministérielles, est-il adopté?
Des voix : ...
Le
Président (M. Schneeberger) :
Adopté sur division. Le programme 2, intitulé Modernisation des
infrastructures municipales, est-il adopté?
Des voix : ...
Le
Président (M. Schneeberger) :
Adopté sur division. Le programme 3, intitulé Compensations tenant lieu de
taxe et soutien aux municipalités, est-il adopté?
Des voix : ...
Le
Président (M. Schneeberger) :
Adopté sur division. Le programme 4, intitulé Développement des régions
et des territoires, est-il adopté?
Des voix : ...
Le
Président (M. Schneeberger) :
Adopté sur division. Et le programme 6, intitulé Commission municipale du Québec, est-il
adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Adopté sur division.
Documents déposés
En terminant, je dépose aussi les réponses aux
demandes des renseignements des oppositions.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux à demain, mercredi 7 mai, à 15 heures, où elle entreprendra l'étude du volet Capitale-Nationale
des crédits budgétaires du portefeuille Conseil du trésor et Administration
gouvernementale.
Alors, à tous, je vous souhaite une excellente
soirée.
(Fin de la séance à 17
h
14)