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(Onze heures seize minutes)
Le Président (M. Lachance): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration se réunit ce
matin avec le mandat de consulter et de faire l'étude
détaillée de projets de loi d'intérêt
privé.
D'abord, le projet de loi 231, Loi concernant l'Oeuvre des vocations
tardives; ensuite, le projet de loi 202, Loi concernant la Compagnie du Trust
Central et la Compagnie Crown Trust; le projet de loi 209, Loi concernant la
Compagnie minière Gaspésie limitée (libre de
responsabilité personnelle) et Sembec inc.; puis, le projet de loi 211,
Loi concernant l'Économie Compagnie d'assurance sur la vie; et,
finalement, le projet de loi 212, Loi modifiant la Loi reconnaissant Les
Assemblées de la Pentecôte du Canada comme corporation
ecclésiastique dans la province de Québec.
M. le Secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Il n'y a aucun remplacement, M. le
Président.
Projet de loi 231
Le Président (M. Lachance): Merci. J'inviterais les
porte-parole concernant le projet de loi privé 231, Loi concernant
l'Oeuvre des vocations tardives, à se présenter à la
table, s'il vous plaît! Je crois qu'il y a Me Charles Tremblay. Le
proposeur, le député de Beauce-Sud, M. Hermann Mathieu, est
présentement hospitalisé pour cause de maladie. Si vous voulez
vous asseoir et nous présenter la personne qui vous accompagne.
M. Tremblay (Charles): M. Benoît Quirion, qui est le
supérieur actuel de la corporation.
Le Président (M. Lachance): Merci. J'inviterais maintenant
M. le ministre s'il a des commentaires sur le projet de loi.
M. Parizeau: M. le Président, le service juridique a
été consulté et n'a pas d'objection au projet de loi dans
sa version finale, c'est-à-dire la version que nous avons devant nous.
Cette version est conforme aux précédents qui ont
déjà été adoptés par le gouvernement et ne
présente, à notre point de vue, aucune difficulté.
Le Président (M Lachance): M. le ministre, M. le
porte-parole de l'Opposition, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Scowen: Je veux simplement savoir si, à votre
connaissance, il existe des personnes qui pourraient être
affectées par ce projet de loi d'une façon négative ou
dont les droits seraient le moindrement brimés. Est-ce qu'il y a des
personnes qui pourraient être contre ce projet de loi pour une quelconque
raison?
M. Tremblay (Charles): Je ne le crois pas. Évidemment,
nous avons fait la vérification attentivement. C'est la raison pour
laquelle nous n'avons pas jugé à propos de mettre l'article usuel
qui concerne les droits des tiers. Il ne semble pas y avoir des droits de tiers
affectés. Il n'y en a pas au meilleur de notre connaissance.
M. Scowen: D'après la loi existante, si je comprends bien,
la société a le droit de faire elle-même la dissolution.
C'est leur intention, semble-t-il.
M. Tremblay (Charles): Oui.
M. Scowen: Et, avec cette dissolution, il n'y a pas de tiers qui
seront impliqués d'une façon négative, à votre
connaissance.
M. Tremblay (Charles): Non. La corporation doit un certain nombre
de rentes viagères. Il est bien entendu que, étant donné
que l'on doit payer nos dettes en vertu de la loi, s'il y avait dissolution,
ces rentes seraient actualisées et payées. C'est
prévu.
Le Président (M. Lachance): Merci. Est-ce que le
préambule et les attendus seront adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): J'appelle maintenant l'article
1. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 2. Est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 3.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 4 sera également adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 5. Est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Finalement, l'article 6?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 6 est aussi
adopté. Est-ce que le projet de loi 231 dans son ensemble est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Le titre du projet, Loi
concernant l'Oeuvre des vocations tardives, sera-t-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Le projet de loi 231 est
adopté sans amendement.
Je remercie M. le procureur ainsi que M. Quirion. Comme vous le voyez,
cela s'est fait rapidement et sans douleur.
M. Tremblay (Charles): Merci, M. le Président.
Projet de loi 202
Le Président (M. Lachance): Je demanderais maintenant aux
porte-parole pour l'étude du projet de loi 202, Loi concernant la
Compagnie du Trust Central et la Compagnie Crown Trust, à prendre place
à la table, s'il vous plaît!
J'inviterais le ministre des Finances à nous faire ses
commentaires au début.
Je m'excuse, M. le ministre, j'inviterais le procureur, Me John B.
Claxton, à nous présenter les personnes qui l'accompagnent.
M. Claxton (John B.): Merci, M. le Président, à ma
gauche, M. Harold Martin, administrateur, membre du comité
exécutif et vice-président du Trust Central de Toronto, et Me
Denise Houde, du bureau Lafleur, Brown, de Grandpré.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. Claxton.
M. Claxton: M. le Président, j'ai ici un rapport
concernant l'adoption des actes semblables dans les autres provinces du Canada
et peut-être que ce sera d'intérêt pour les membres de la
commission.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que les membres de la
commission sont d'accord?
Les documents pourront alors être déposés aux
membres de la commission.
J'inviterais maintenant, M. le ministre des Finances à faire ses
commentaires.
M. Parizeau: M. le Président, le projet de loi que nous
avons devant nous vise a transférer à la compagnie Trust Central
les droits et obligations de la compagnie Crown Trust relativement à ses
activités de fidéicommis au Québec. Ce transfert fait
suite à la faillite de cette dernière compagnie et à
l'adoption d'une loi au même effet dans un certain nombre de provinces
dont justement nous venons de recevoir la liste.
Il s'agit d'un projet de loi qu'il faut adopter. Je pense que, compte
tenu de la faillite qui s'est produite, nous n'en avons pas le choix.
Néanmoins, après avoir examiné ce projet de loi, les
services juridiques ont proposé quelques amendements qui ont
été distribués aux députés, il y a quelques
instants, et qui je crois sauf erreur, ont été communiqués
au procureur de la compagnie qui les avait trouvés conformes à
ses besoins. Dans ces conditions, il faudra tenir compte d'un certain nombre
d'amendements et les adopter lorsque nous examinerons ce projet de loi article
par article. Vous nous indiquerez la procédure à suivre compte
tenu des nouveaux règlements de cette Chambre.
Le Président (M. Lachance): Très bien, M. le
ministre. M. le porte-parole de l'Opposition et député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: M. le Président, avec votre permission,
j'aimerais demander au procureur de la compagnie de nous expliquer
brièvement ce qui est arrivé. Pas l'histoire de la faillite de la
compagnie, mais, en gros, les grandes lignes de ce transfert de
responsabilités qui se fait, semble-t-il, partout au Canada. J'aimerais
aussi qu'il confirme s'il a reçu préavis des amendements
proposés par le ministre et s'il est d'accord avec ces amendements. Par
la suite, j'aurai une troisième question.
Le Président (M. Lachance): M.
Claxton.
M. Claxton: Merci M. le Président.
Quand le gouvernement de l'Ontario a déterminé que les
biens des dépositaires ou des contractants, les clients de Crown Trust
étaient préjugés, il a saisi Crown Trust en vertu de la
loi en vigueur en Ontario. Plus tard, en raison d'une loi privée de
l'Ontario, l'affaire en fidéicommis de Crown Trust a été
transférée au Trust Central. Ce fut un transfert des affaires, et
Crown Trust a fait des affaires semblables dans la province de Québec.
Pour protéger les clients de Crown Trust dans cette province, il
était nécessaire d'adopter une loi semblable. Il n'est pas dans
l'intention de la loi de préjuger les droits des dépositaires ou
des clients de Crown Trust ici, il est simplement question de régler la
succession ou la substitution d'une compagnie de fiducie pour une autre.
Maintenant, Crown Trust ne fait plus affaires en fidéicommis ni dans la
province de l'Ontario ni au Québec. Donc, pour s'assurer que quelqu'un
peut quitter les mandats reçus de Crown Trust, il est nécessaire
d'adopter cette loi.
Je crois que c'est le principe de base qui a suggéré cela.
D'une certaine façon, il y a deux précédents. En 1949,
quand la société d'administration en fiducie a été
chargée de prendre possession des biens de Sun Trust et d'une autre -
North American Trust, je crois - le Parlement a adopté une loi plus ou
moins semblable. Il a fait la même chose plus tard quand la
Société d'administration et de fiducie a fusionné avec le
Trust Général de Montréal. La loi que nous avons
présentée ici suit, avec les changements nécessaires, les
mêmes principes.
M. Scowen: Avez-vous pris connaissance des amendements
proposés par le ministre?
M. Claxton: Oui, monsieur. Nous les avons tous acceptés.
Nous les avons réglés ensemble.
M. Scowen: À votre connaissance, les créanciers de
la compagnie Crown Trust sont-ils tous protégés par ce projet de
loi?
M. Claxton: C'est exact. Il y a deux exclusions dans ce projet de
loi. Crown Trust existe encore. Ceux qui ont fait des dépôts
d'argent chez Crown Trust peuvent les retirer. La plupart l'ont
déjà fait. Ces dépôts sont assurés par le
système d'assurance fédérale. Il y a une autre exclusion
qui porte sur les biens qu'on appelle les biens propres de Crown Trust
elle-même, non pas les biens des mandataires, mais les biens qui
appartiennent à Crown Trust.
M. Scowen: À votre connaissance, y a-t-il des tierces
parties qui pourraient être affectées d'une façon
négative par le projet de loi?
M. Claxton: Pas à ma connaissance.
M. Scowen: Y a-t-il des oppositions qui ont été
soulevées jusqu'à maintenant par les autres Législatures
du Canada?
M. Claxton: M. Martin m'a dit qu'il n'y a aucune opposition ni de
la part des actionnaires de Crown ni des dépositaires ni des
mandataires.
M. Scowen: De la part de personne, nulle part?
M. Claxton: Personne, dans aucune province.
M. Scowen: Dans aucune province? M. Claxton: C'est
exact.
Le Président (M. Lachance): M. le ministre.
M. Parizeau: II y a cependant une précision à
apporter, M. le Président. C'est qu'il y a un tiers qui va perdre
beaucoup dans cette transaction, c'est la Régie de
l'assurance-dépôts du Québec. Évidemment, cela ne
peut pas... J'allais dire: C'est son rôle, mais il n'y a rien dans ce
projet de loi, forcément, qui peut faire en sorte que nous
évitions, à la Régie de l'asurance-dépôts, de
perdre les garanties qui sont données au public. Ce n'est pas un tiers
privé, mais c'est un tiers tout de même, la Régie de
l'assurance-dépôts. (11 h 30)
Une voix: ...
M. Parizeau: Oui, bien sûr.
Le Président (M. Lachance): Très bien. Nous pouvons
procéder maintenant. J'appelle le préambule du projet de loi 202.
Je crois que M. le ministre a un amendement à proposer.
M. Parizeau: Oui, M. le Président, dès le premier
alinéa du préambule, il faut remplacer, à la
troisième ligne, le chiffre "222" par le chiffre "249",
c'est-à-dire que ce qui est entre parenthèses à la
troisième ligne devient: "(S.R.O., 1980, chapitre 249)". C'est une
correction technique.
Le Président (M. Lachance): Très bien. Est-ce que
cet amendement sera adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que le
préambule tel qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 1. Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Parizeau: Adopté. M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 2. Je crois qu'il y a un nouvel amendement prévu à
l'article 2.
M. Parizeau: À l'avant-dernière ligne, remplacer
tout ce qui suit les mots "Compagnie du Trust Central" par ce qui suit: "lui
est substitué avec les mêmes effets que s'il y apparaissait".
Le Président (M. Lachance): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Scowen: On enlève le mot "et".
M. Parizeau: Non. À l'article 2a, après "Trust
Central lui est substitué", on enlève le "et" et ça se
poursuit "avec les mêmes effets que" non pas "s'il y était
originalement apparu", mais "que s'il y apparaissait".
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 2 tel
qu'amendé est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 3. Il y a encore un amendement.
M. Parizeau: À la dernière ligne, remplacer les
mots "les procédures" par les mots "le dossier des
procédures".
Le Président (M. Lachance): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 3 tel qu'amendé est
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 3 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 4. Est-il
adopté?
M. Parizeau: Adopté. M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 5. Sera-t-il adopté?
M. Scowen: Une minute. Oui, adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6, où il y a également un amendement.
M. Parizeau: En fait, M. le Président, on remplace
l'article 6 par un autre article, essentiellement pour des raisons de
rédaction. Cet article se lirait maintenant ainsi: "La Compagnie du
Trust Central peut signer, aux lieu et place de la Compagnie Crown Trust, tout
reçu et toute quittance, mainlevée ou rétrocession qu'une
personne a droit de recevoir pour cette dernière en raison de ses
activités de fidéicommis."
Le Président (M. Lachance): Cet amendement sera-t-il
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 6 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 7. Est-ce que l'article 7 est adopté?
M. Parizeau: II y a une modification à l'article 7, M. le
Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le ministre.
M. Parizeau: Article 7.2, à la troisième ligne,
insérer le mot "de" entre le mot "ou" et le mot "l'autorité".
Le Président (M. Lachance): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Parizeau: C'est-à-dire que les 2 dernières
lignes se liraient: "d'y donner effet sans autre preuve de la signature ou de
l'autorité de cet officier."
M. Scowen: D'accord.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 7 tel qu'amendé est adopté?
M. Scowen: Oui, adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté.
J'appelle l'article 8? L'article 8 est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 9? L'article 9 est-il adopté?
M. Parizeau: Adopté. M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 9 est adopté.
Finalement, j'appelle l'article 10? Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Parizeau: Adopté. M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi 202 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Maintenant, ce serait
l'adoption du titre du projet de loi, Loi concernant la Compagnie du Trust
Central et la Compagnie Crown Trust. Est-ce que ce titre est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Je remercie Me
Claxton et les personnes qui l'accompagnent.
M. Claxton: Merci, M. le Président.
Projet de loi 209
Le Président (M. Lachance): Nous allons maintenant
étudier le projet de loi 209, Loi concernant la Compagnie minière
Gaspésie limitée (libre de responsabilité personnelle) et
Sembec inc.
J'inviterais Me Guy Boisvert à prendre place à la table et
nous présenter les personnes qui l'accompagnent.
M. Boisvert (Guy): M. le Président, à ma droite, M.
Pierre Arbour, président du conseil de Gaspésie, à ma
gauche, M. Émilien Séguin, président de Sembec inc.
Le Président (M. Lachance): Merci M. Boisvert.
J'inviterais maintenant le ministre des Finances à nous faire part de
ses commentaires.
M. Parizeau: M. le Président, ce projet de loi vise
à permettre aux corporations concernées de se fusionner en vertu
de la partie 1A de Loi sur les compagnies, ce qu'elles ne peuvent pas faire
actuellement. Nous avons eu déjà quelques cas de projets de loi
privés à cet effet. En raison de la rédaction de la partie
IA de la Loi sur les compagnies telle qu'elle existe à l'heure actuelle,
nous ne pouvons pas éviter que cela vienne en projet de loi
privé. J'ai eu l'occasion déjà, je crois, l'an dernier,
d'indiquer que c'était peut-être une exigence
exagérée et qu'on pourrait probablement, un jour, à
l'occasion d'un train d'amendements à la partie IA, éviter que
les compagnies minières qui veulent fusionner soient forcées de
faire ce genre de démarche. Enfin, tant que la partie IA n'est pas
modifiée, il est tout à fait dans l'ordre des choses que nous
ayons à approuver ce genre de projet de loi.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le ministre.
M. Parizeau: Excusez-moi, M. le Président, je voudrais
seulement indiquer que nous avons deux amendements à proposer à
ce projet de loi. Les procureurs en ont été avertis et se sont
dits d'accord.
Le Président (M. Lachance): Très bien. Merci, M. le
ministre. M. le député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Je veux simplement savoir si, à votre
connaissance, il y a des tierces parties qui peuvent voir leurs droits
réduits ou éliminés par l'adoption de ce projet de
loi?
M. Boisvert: Pas à mon avis, M. le
député.
M. Scowen: Est-ce que l'avis de cette fusion a été
fait?
M. Boisvert: Les actionnaires des deux compagnies ont
été convoqués à des assemblées
spéciales générales et ils ont unanimement approuvé
la fusion de part et d'autre.
M. Scowen: À votre connaissance, il n'y a aucune autre
personne qui est visée d'une façon négative par le projet
de loi.
M. Boisvert: Je ne crois pas.
M. Scowen: Je pense que mon collègue a une question
à poser.
Le Président (M. Lachance): Oui. Comme le
député de Chapleau n'est pas membre de la commission, j'imagine
que les membres de la commission seront d'accord pour lui permettre de poser
une question.
M. Parizeau: Bien sûr!
Des voix: D'accord.
Le Président (M. Lachance): Très bien. M. le
député de Chapleau.
M. Laplante: M. le Président, Mme Lachapelle vous prie de
l'excuser...
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Je pense que tout le monde sait qu'elle est malade,
c'est-à-dire hospitalisée.
Le Président (M. Lachance): La parole est au
député de Chapleau.
M. Kehoe: Je note que le nom de la nouvelle compagnie est
Petro-Gaspé Inc. Je me demande si cela ne peut pas porter confusion avec
la compagnie Petro-Canada. Est-ce qu'il y a eu des objections? Est-ce qu'il y a
eu des interventions? Est-ce que Petro-Canada sait que le changement de nom a
été demandé par votre compagnie?
M. Boisvert: Il y a eu une réservation de nom par le
ministère provincial des Institutions financières pour la
compagnie à être fusionnée. Maintenant, il n'y a pas eu
d'opposition de la part de Petro-Canada. Il a été, à un
moment donné dans les discussions qu'on a eues avec les
représentants du ministère, question qu'il y aurait
peut-être un deuxième amendement dans le projet de loi et que la
partie "sous la dénomination sociale de Petro-Gaspé Inc." serait
éliminée. C'est à la deuxième page de l'amendement
qu'on m'a montré ce matin. Dans le projet de loi, on devait enlever
"sous la dénomination sociale de "Petro-Gaspé Inc." M. le
ministre, c'est à la deuxième page des amendements qu'on m'a
déjà donnés.
M. Kehoe: Quel sera le nom de la nouvelle compagnie?
M. Boisvert: S'il n'y a pas d'objection, ce sera
Petro-Gaspé Inc.
M. Kehoe: Petro-Gaspé Inc. La question que je me pose est
à savoir si le genre d'activités qui seront entreprises par
Petro-Gaspé Inc., seront en compétition avec Petro-Canada? Ou si
c'est complètement une compagnie minière seulement?
M. Boisvert: Dire "compétition", ce serait
prétentieux. Petro-Gaspé est d'abord une compagnie d'exploration
junior qui fait actuellement du forage qui a donné certains
succès - d'ailleurs très encourageants - sur des nappes de
pétrole dans la région de Gaspé. On emploie une nouvelle
méthode de forage qui a été développée par
M. Séguin, qui est un ingénieur minier. Au lieu de forer à
la verticale, on fore sur des angles de quarante-cinq degrés pour
rechercher non pas des nappes, mais des cylindres d'huile, si vous voulez.
C'est une compagnie d'exploration.
M. Kehoe: Est-ce que la nouvelle compagnie va être la
propriété de Noranda Mines?
M. Boisvert: Non, ce sont deux compagnies juniors qui oeuvrent
toutes les deux depuis fort longtemps au Québec et qui divisent
également leurs intérêts dans la propriété de
Gaspé; c'est la raison de la fusion. Il n'y a aucun "majeur" qui est
intéressé dans les compagnies.
M. Kehoe: Finalement, les actifs et les passifs des deux
compagnies vont tomber dans une nouvelle compagnie et les anciennes compagnies
vont cesser d'exister?
M. Boisvert: C'est exact.
M. Kehoe: Dans l'ensemble, pour la nouvelle compagnie à
être formée, il y n'y aura pas de créanciers d'une des deux
anciennes compagnies qui vont subir un préjudice quelconque?
M. Boisvert: Non, les créanciers sont payés
à ce jour.
M. Kehoe: Au complet.
M. Boisvert: II n'y a aucun créancier dans les deux
compagnies, sauf pour les comptes routiniers, peut-être quelques
centaines de dollars.
Le Président (M, Lachance): Très bien, M. le
ministre.
M. Parizeau: À cet égard, M. le Président,
la réservation de nom a été faite au Service aux
compagnies. Il y a eu, comme d'habitude, des recherches pour voir dans quelle
mesure cela pourrait entrer en conflit avec un autre nom. La conclusion a
été négative; le Service des compagnies, dans ces
conditions, a accepté la réservation du nom. Cela ne pose aucune
espèce de difficulté. J'aurai cependant à revenir tout
à l'heure sur la mention du nom de la compagnie dans le projet de loi
parce que ce n'est pas dans nos habitudes et quand on adopte un projet de loi
de fusion comme celui-là, le nom n'est jamais mentionné. C'est
pour éviter qu'au cas où, à l'occasion d'un autre projet
de loi privé, il n'y ait pas eu réservation de nom, on se trouve
à confirmer, par une loi, un nom pour lequel l'avis du Service des
compagnies n'aurait pas été donné et pour lequel il n'y
aurait pas eu de réservation.
Cela forcerait, au cas où la réservation serait
refusée, de revenir devant le comité. C'est simplement pour
éviter de créer un précédent que je vais
suggérer, tout à l'heure, que le nom "Petro-Gaspé"
n'apparaisse pas dans le projet de loi.
Le Président (M. Lachance): M. le ministre.
M. Kehoe: Juste une question. Vous avez mentionné, au
début de vos interventions, la possibilité d'amender la loi pour
éviter que les compagnies soient obligées de se présenter
devant une commission parlementaire pour faire un acte assez simple de
changement de nom. Mais avec les dépenses inhérentes à
cette obligation de se présenter devant une commission parlementaire,
est-ce que vous prévoyez de faire, dans un avenir rapproché,
l'amendement de la partie IA de la Loi sur les compagnies?
M. Parizeau: M. le Président, le problème en est
essentiellement de savoir quand nous rouvrirons la partie IA de la loi.
J'imagine qu'on hésiterait, simplement pour des raisons d'organisation
des travaux de la Chambre, à faire un seul amendement à cette
loi. Normalement, lorsqu'on se rend compte qu'il y a un certain nombre
d'amendements à proposer, on présente alors un projet de loi
public sur plusieurs choses à la fois.
M. Kehoe: Mais, entre...
M. Parizeau: Mais il n'y a pas de blocage de principe. Il est
évident que la partie IA, devra, un jour, être amendée et
il faudra régler cette disposition à ce moment. (11 h 45)
M. Kehoe: Mais, entre temps, des intervenants ou des compagnies
semblables, comme les deux ce matin, sont obligés de faire ces
dépenses-là...
M. Parizeau: C'est tout à fait...
M. Kehoe: ...ce que je trouve un peu exagéré, pour
un amendement qui viendra à court ou long terme, car il viendra d'une
manière ou d'une autre. Vous obligez présentement ces personnes
à faire ces dépenses jusqu'à ce que vous agissiez.
M. Parizeau: II reste, M. le Président, que les cas de
fusion ne sont pas très fréquents. Nous en avons eu depuis
quelques années, mais ils ne sont pas très fréquents.
Encore une fois, il s'agit essentiellement d'établir où sont les
priorités législatives. Nous avons, à l'heure actuelle,
dans l'ensemble des changements apportés à la législation
des compagnies, des coopératives et des institutions financières,
tout un train de lois relativement très importantes et dont on juge
qu'il faut les faire passer avant certains des amendements apportés
à la Loi sur les compagnies.
En pratique, on pourrait, à chaque année, changer
littéralement toutes ces lois, à l'occasion d'une chose ou d'une
autre. On attend normalement qu'il y ait suffisamment d'amendements à
apporter pour faire passer un train de lois.
Le Président (M. Lachance): J'appelle maintenant...
M. Parizeau: Excusez-moi, juste une chose que je voudrais
ajouter, M. le Président. C'est que cette loi n'est pas aux fins de
changer le nom, comme l'a dit le député. C'est pour fusionner.
Encore une fois, ce n'est pas le nom qui est en cause, c'est la fusion.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le ministre. Nous en
sommes maintenant au préambule. Je crois qu'il y a des amendements de
suggérés pour le préambule. Je vais appeler le
préambule paragraphe par paragraphe. Est-ce que le paragraphe 1 du
préambule est adopté?
M. Scowen: Adopté. M. Parizeau: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Le paragraphe 1 est
adopté. Le paragraphe 2, je crois que vous avez un amendement, M. le
ministre.
M. Parizeau: II s'agit de remplacer, à la troisième
ligne, le mot "amendées" par le mot "modifiées", de façon
à établir la concordance avec le premier paragraphe du
préambule, où on utise le mot "modifiées", à la
quatrième ligne.
M. Scowen: Adopté.
M. Parizeau: C'est seulement une question d'écriture.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que le
paragraphe, tel qu'amendé, est adopté?
M. Scowen: Oui, adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle le
paragraphe 3.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Le paragraphe 3 est
adopté. J'appelle le paragraphe 4.
M. Parizeau: Au paragraphe 4, il y a un amendement. Après
les mots "en une seule compagnie", retrancher les mots "sous la
dénomination sociale de "Petro-Gaspé Inc." C'est pour les raisons
que j'ai indiquées tout à l'heure. Cela n'est pas dans nos
habitudes, lorsqu'il y a fusion de compagnies minières, de mentionner le
nom. C'est pour éviter que, si jamais un nom n'avait pas
été réservé, il apparaisse dans le projet de loi et
qu'on ait ensuite un avis du Service des compagnies disant que ce nom ne peut
être accordé et qu'on soit obligé de recommencer tout le
processus.
M. Scowen: La dernière fois qu'on a adopté un tel
projet de loi, est-ce que le nom était là-dedans?
M. Parizeau: Mes souvenirs ne vont pas jusque-là, mais on
me dit que non.
M. Scowen: Les miens non plus. Effectivement, dans le
passé, on ne l'a pas fait: les noms n'apparaissaient pas.
M. Parizeau: N'apparaissaient pas, c'est ce qu'on me dit.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amendement au paragraphe 4
est adopté. Est-ce que le paragraphe 4, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle le
paragraphe 5, le dernier paragraphe. Est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que le
préambule est adopté dans son ensemble?
M. Scowen: Adopté. M. Parizeau: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 1. Sera-t-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 2 est adopté.
Le titre du projet de loi, Loi concernant la Compagnie minière
Gaspésie limitée (libre de responsabilité personnelle) et
Sembec inc., sera-t-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que le
projet de loi 209 dans son ensemble est adopté?
M. Scowen: Adopté. M. Parizeau: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté, tel
qu'amendé.
M. Scowen: Bonne chance, M. Arbour.
Le Président (M. Lachance): Merci, Me Boisvert et les
personnes qui l'accompagnent.
M. Scowen: J'espère que vous allez découvrir
beaucoup de pétrole.
M. Boisvert: M. le Président et MM. les membres de la
commission, merci.
Projet de loi 211
Le Président (M. Lachance): Je demanderais maintenant aux
représentants et porte-parole pour l'étude du projet de loi 211,
Loi concernant l'Économie Compagnie d'assurance sur la vie, de bien
vouloir se présenter à la table.
Me Michel Desmarais, est-ce que vous pourriez nous présenter les
personnes qui vous accompagnent, s'il vous plaît?
M. Desmarais (Michel): Oui, M. le Président. À ma
gauche, le notaire Groulx, qui est président de l'Économie;
à ma droite, M. Henri LeBlond, président de La Sauvegarde, M.
Serge Beaudoin, directeur général de l'Économie Compagnie
d'assurance sur la vie, et Me Philippe Gélinas, avocat pour la
Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Je m'excuse, je
n'ai pas vu M. Rhéaume, président du conseil de
l'Économie.
Le Président (M. Lachance): Merci, Me Desmarais.
Je cède brièvement la parole au proposeur, le
député de Gouin.
M. Rochefort: Merci, M. le Président. Effectivement, je
serai bref. Dans un premier temps, je veux souhaiter la bienvenue à M.
Desmarais, à M. LeBlond, à M. Groulx, à M. Rhéaume,
à M. Gélinas et au directeur général de La
Sauvegarde - vous m'excuserez j'ai oublié votre nom - ici à
l'Assemblée nationale.
Deuxièmement, je dirai que je suis extrêmement heureux
d'avoir prêté mon nom aux personnes qui sont présentes
devant nous de façon à leur permettre d'avoir un accès
direct à une instance de l'Assemblée nationale qui est la
commission parlementaire qui est réunie, ce matin, aux fins
d'étudier des projets de loi privés de nature financière
et économique.
M. le Président, je résumerai rapidement ce que contient
le projet de loi et, ensuite, on pourra engager le débat entre nous. Le
projet de loi vise à faire face à une situation à laquelle
a été confrontée l'Économie Mutuelle-Vie, à
la suite d'une croissance plus rapide que prévue de ses
activités, notamment dans le domaine de l'assurance-vie. La solution qui
a été retenue par les dirigeants de cette institution
financière a été celle de fusionner ses activités
à une autre compagnie qui oeuvrait dans le domaine de l'assurance-vie.
Le conseil d'administration de l'Économie Mutuelle-Vie ainsi que ses
membres ont décidé de se fusionner avec une compagnie qui existe
qui s'appelle La Sauvegarde et qui est représentée par des gens
qui sont ici ce matin.
Pour faire suite à cette situation et à la solution
retenue pour faire face à cette situation, il fallait permettre, au
fond, à l'Économie Mutuelle-Vie de se démutualiser pour
devenir une compagnie à capital-actions, ce qui constitue, sauf erreur,
une première au Québec. Nous avions déjà des
dispositions pour permettre à des compagnies de se constituer en
mutuelle, mais nous n'avions pas de dispositions, sauf erreur, pour permettre
de démutualiser une compagnie qui était organisée en
mutuelle. Donc, une fois que la démutualisation aura été
faite et que l'Économie Mutuelle-Vie sera transformée en
compagnie à capital-actions, La Sauvegarde, par le projet de loi qui est
présent devant nous, s'engage à devenir acquéreur de
toutes les actions ordinaires de l'Économie Mutuelle-Vie qui sont
actuellement en circulation. Les dispositions que contient le projet de loi
permettront d'assurer à tous les assurés une protection
complète et une entière sécurité dans l'institution
qui les assure et n'encourra pour eux aucun déboursé additionnel
et ne leur fera perdre, d'aucune façon directement ou indirectement,
quelque privilège ou quelque bénéfice auxquel ils avaient
droit avec l'engagement qu'ils avaient pris avec l'Économie
Mutuelle-Vie.
Globalement, c'est le contenu du projet de loi qui est devant nous. Je
sais qu'il y a un certain nombre d'amendements probablement qui interviendront
et je suivrai le débat. Merci.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le
député de Gouin.
M. le ministre des Finances.
M. Parizeau: M. le Président, je pense que le
député de Gouin a résumé l'essentiel des
dispositions. Cependant, nous avons préparé un certain nombre
d'amendements qui ont été communiqués aux deux procureurs,
je pense, et qui ont été acceptés. Comme certains de ces
amendements sont plus longs que ceux que nous avons vus à l'occasion
d'autres projets de loi, il faudra donc traverser chacune des étapes
avec un certain soin pour être certains que le projet de loi tel
qu'adopté reflétera l'ensemble de ces amendements.
Pour le moment, ce sont les commentaires que j'avais à
présenter.
Le Président (M. Lachance): Très bien, M. le
ministre des Finances, je vous remercie.
Est-ce que le député de Notre-Dame-de-Grâce a des
commentaires à faire avant de passer à l'étude?
M. Scowen: Non.
Le Président (M. Lachance): Très bien. M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: Simplement une question. En transférant cela,
actuellement, de la Société Saint-Jean-Baptiste à votre
mutuelle d'assurances, est-ce que cela tombe sous le coup d'une charte
provinciale?
M. Desmarais: La démutualisation de la compagnie...
C'est-à-dire que l'Économie est une mutuelle, à l'heure
actuelle, et deviendra une compagnie à charte provinciale, et, en
fonction de l'article de la loi, aura le droit de demander sa prorogation au
niveau fédéral.
M. Laplante: Mais avez-vous l'intention de la demander?
M. Desmarais: Oui.
M. Laplante: Pour devenir provincial?
M. Desmarais: Pour devenir fédéral.
M. Laplante: Ah! pour devenir fédéral?
M. Desmarais: Pour pouvoir fusionner avec La Sauvegarde, qui est
sous charte fédérale.
M. Laplante: Mais pourquoi est-ce que l'inverse ne pourrait pas
se faire?
M. Desmarais: Théoriquement, cela pourrait se faire. Les
circonstances ont fait qu'à l'heure actuelle, le temps nous a
pressés. La solution envisagée a été de fusionner
l'Économie. C'était la solution la plus facile, à l'heure
actuelle, de fusionner
l'Économie et La Sauvegarde et de garder La Sauvegarde sous
charte fédérale.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'adoption du
préambule du projet de loi 211. Je crois qu'il y a un amendement au
premier paragraphe.
M. le ministre.
M. Parizeau: M. le Président, au préambule, le
premier "attendu" se lirait ainsi: "Attendu que l'Économie Mutuelle-Vie
est une corporation d'assurance mutuelle sans capital-actions régie par
le chapitre 158 des lois de 1957-1958 de même que par le chapitre 91 des
lois de 1962."
Le Président (M. Lachance): Cet amendement est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté. Le préambule tel qu'amendé est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 1. L'article 1 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2.
M. Parizeau: À l'article 2, nous remplacerons le second
alinéa par le suivant: "La loi sur les assurances (L.R.Q., chap. A-32),
et la partie II de la Loi sur les compagnies (L.R.Q., chap. C-38), s'appliquent
à l'Économie. La présente loi est réputée
être la charte de l'Économie aux fins de la partie II de la Loi
sur les compagnies."
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 2 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 3. L'article 3 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 3 est adopté.
J'appelle l'article 4, où il y a un amendement.
M. Parizeau: À l'article 4, il faut ajouter, après
le premier alinéa, le suivant: "Le nombre des administrateurs de
l'Économie est le nombre des administrateurs de l'Économie
Mutuelle-Vie immédiatement avant sa transformation jusqu'à ce que
ce nombre soit modifié conformément à la loi."
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté. L'article 4 tel qu'amendé est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 5. L'article 5 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 6. L'article 6 est-il adopté?
M. Parizeau: Adopté. M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 7 où il y a un amendement.
M. Parizeau: Ajouter à la fin du premier alinéa les
mots suivants: "tels qu'ils apparaissent dans les états financiers au 30
juin 1984".
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Donc, le premier paragraphe se
lirait ainsi et se terminerait ainsi - on parle de transformations - "un nombre
d'actions entièrement libérées qui sont égales en
valeur à 10% des excédents du fonds participant au 30 juin 1984
tels qu'ils apparaissent dans les états financiers au 30 juin 1984".
Je me demandais simplement s'il y avait une espèce de redite.
M. Parizeau: II faut savoir à partir de quelle base c'est
établi. Et la base est constituée des états financiers au
30 juin.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté. L'article 7 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'avais une question.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député. (12 heures)
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Comme on en a
déjà discuté, d'ailleurs, il y a une espèce de
droit dont la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal se
prévaut qui apparaît exorbitant du droit commun. J'aimerais qu'on
nous éclaire un peu à ce sujet. D'abord, quels étaient les
droits que la Société Saint-Jean-Baptiste détenait dans
l'Économie avant sa transformation? À quoi correspondent les 10%
des excédents du fonds participant au 30 juin 1984 qui est la
contrepartie que la Société Saint-Jean-Baptiste recevra?
Le Président (M. Lachance): Me
Desmarais.
M. Desmarais: M. le Président, je serais mieux de passer
la parole à Me Gélinas, qui est l'avocat de la
Société Saint-Jean-Baptiste si vous permettez.
Le Président (M. Lachance): Très bien. Me
Gélinas.
M. Gélinas (Philippe): La Société
Saint-Jean-Baptiste avait droit de recevoir 10% des revenus de
l'Économie qui étaient versés. Elle avait le droit
d'élire 10 des 15 membres du conseil d'administration. Elle perd ces
droits. Elle n'a plus ce qu'on appellerait, en un français douteux, le
"contrôle" de la société.
Quant à la valeur des actions entièrement
libérées, d'après mes renseignements, elle serait de 70
000 $. 10% des excédents du fonds équivaudraient à 70 000
$.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges, cela répond-il à vos questions?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): En contrepartie, des droits de
nommer les deux tiers du conseil d'administration et de recevoir les dividendes
si on veut, la Société Saint-Jean-Baptiste reçoit des
actions qui valent 70 000 $.
M. Gélinas: Les actions qui, aux livres, valent 70 000
$.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Les actions aux livres?
M. Gélinas: Bien oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est cela. C'est ce dont on
parle.
M. Gélinas: Commercialement, je ne suis vraiment pas
qualifié pour me faire "broker" d'actions.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): D'accord.
Le Président (M. Lachance): L'article 7, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 8. Je crois qu'il y a un amendement.
M. Parizeau: Un instant, M. le Président. J'ai
proposé, M. le Président, que l'article 8 soit
renuméroté 9 et que l'article 9 qui suivra soit
renuméroté 8. On va donc intervertir l'ordre des deux
articles.
Le Président (M. Lachance): Intégralement, M. le
ministre?
M. Parizeau: Non. Lorsque nous aurons à renuméroter
l'article 9, j'aurai à proposer un amendement.
Le Président (M. Lachance): L'amendement à
l'article 8 est-il adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 8, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Tel que
renuméroté, oui.
M. Parizeau: Tel que renuméroté, oui.
Le Président (M. Lachance): À la fin, on va
demander au ministre de proposer une renumérotation là où
ce sera nécessaire. C'est adopté. J'appelle l'article 9. M. le
ministre.
M. Parizeau: L'article 9 qu'on proposera de renuméroter 8
est remplacé par le suivant: "Les actions attribuées à la
Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal font partie du
capital-actions émis et payé de l'Économie."
Le Président (M. Lachance): L'article 9, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Scowen: Un instant.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: C'est la première fois que je vois cet
amendement. Je veux juste essayer de le comprendre. Quelle est la
différence entre le sens de l'amendement et l'article tel que
rédigé dans le projet de loi? Est-ce qu'on change le sens?
M. Parizeau: Non, M. le Président. Ce libellé
n'existe que dans la section 1A de la Loi sur les compagnies. Pour être
conforme à la partie 1 qui s'applique ici, il faut utiliser la
formulation que je viens de suggérer.
M. Scowen: Mais le sens...
M. Parizeau: Le sens n'est pas changé.
M. Scowen: ...n'est pas changé. Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté. L'article 9, tel qu'amendé, sera-t-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 10 où il y a également des amendements.
M. Parizeau: M. le Président, à l'article 10, les
mots "issus de la transformation" aux deuxième et troisième
lignes sont remplacés par les suivants: "visés à l'article
9", sujet, bien sûr, à la renumérotation que l'on fera tout
à l'heure.
Deuxièmement, ajouter, à la fin de l'article 10, les
alinéas suivants: "Elle peut distraire, pour fins de distribution en
dividendes ou bénéfices additionnels au porteur, toute partie
qu'elle juge prudente et raisonnable de ses excédents. "En cas de
fusion, le solde des excédents doit être maintenu dans un fonds
distinct pour une période d'au moins cinq ans et être
utilisé selon les mêmes fins."
Le Président (M. Lachance): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Scowen: M. le Président...
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Je ne comprends pas la nécessité de ce
deuxième amendement: "Elle peut distraire, pour fins de distribution en
dividendes..." Quel est l'objectif d'un tel amendement? Est-ce qu'ils n'ont pas
ce droit en vertu de la Loi sur les assurances, par exemple?
M. Parizeau: II s'agit essentiellement de ceci, M. le
Président. Oui, bien sûr, en fonction d'une loi
générale, ils ont ce pouvoir, mais comme il s'agit d'une loi
privée, il n'est pas mauvais de le consacrer. On le retrouverait dans la
loi générale, bien sûr, mais il faut que ça
apparaisse dans le projet de loi privé.
M. Scowen: Je vous demande pourquoi parce que, si je comprends
bien, l'Économie, aujourd'hui et demain, est assujettie à la Loi
sur les assurances. Pourquoi enlever un article de la Loi sur les assurances
pour le préciser dans le projet de loi?
M. Parizeau: M. le Président, on me signale que cette
fusion, ou l'acquisition d'une société par une autre, change le
statut des porteurs de police de l'Économie. Dans ces conditions, les
précisions qu'on veut apporter sont des précisions qui jouent
essentiellement dans le sens de la protection de ces gens. Cela
apparaîtrait dans la loi générale, bien sûr, mais,
étant donné que c'est une loi privée, il faut le consacrer
ici.
M. Scowen: Ma question reste sans réponse.
M. Parizeau: Dans quel sens?
M. Scowen: Si je comprends bien, tous les aspects de la Loi sur
les assurances s'appliquent à l'Économie Mutuelle-Vie et à
l'Économie Compagnie d'assurance sur la vie. Pourquoi enlever seulement
un article? Quelle est la protection additionelle donnée par la
répétition d'un seul article d'une loi dans un projet de loi
privé? Est-ce que ça donne un aspect plus important à cet
article?
M. Parizeau: M. le Président, il s'agit d'une mutuelle qui
a actuellement un surplus. Ce surplus existe. La société mutuelle
cessant d'être une mutuelle et devenant une compagnie, les règles
qui s'appliquent à ce surplus passé de la mutuelle pourraient
tomber si on ne réaffirme pas le sens de l'amendement, enfin, les choses
prévues à l'amendement. Il s'agit essentiellement de
l'utilisation du surplus accumulé jusqu'ici par une mutuelle qui cesse
d'en être une.
Le Président (M. Lachance): Cela va, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président...
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le deuxième paragraphe
de l'ajout se retrouve-t-il dans la Loi sur les assurances? Non, là,
c'est un cas spécifique, vraiment, qui reflète, si on veut, la
caractéristique transitoire de la première disposition qu'on
trouve au premier paragraphe.
M. Parizeau: Voilà.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce que ça
répond à votre question, M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce?
M. Scowen: Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II a fallu que je pose une
question pour qu'il obtienne une réponse.
Le Président (M. Lachance): Très bien, M. le
député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Scowen: Je comprends. Le deuxième paragraphe existe
pour les fins décrites dans le premier paragraphe. Cela, le ministre ne
l'a pas dit.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Il ne le savait pas. On ne pose
pas les bonnes questions.
Le Président (M. Lachance): L'amendement proposé
à l'article 10 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 10 tel qu'amendé sera adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 11. Cet article est-il adopté? Adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 12,
où il y a un amendement.
M. Parizeau: L'article 12 est modifié en insérant,
au début, l'alinéa suivant: "L'Économie a le pouvoir de
faire affaire dans les mêmes catégories d'assurances que
l'Économie Mutuelle-Vie immédiatement avant sa
transformation."
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est une façon plus
générale de lui donner les pouvoirs que l'article 12
prétendait lui donner, si je comprends bien.
M. Parizeau: C'est cela.
M. Scowen: ...?
M. Parizeau: Je n'ai pas compris.
M. Scowen: Vous remplacez une disposition générale
avec une...
M. Parizeau: Non, on met...
M. Scowen: Vous ajoutez une disposition générale
à une disposition spécifique.
M. Parizeau: II ne faut pas oublier que l'amendement que je viens
d'indiquer passe d'abord, cela deviendra le premier paragraphe de l'article 12.
Le paragraphe qui apparaît dans le projet de loi original, devient le
second paragraphe et précise les choses.
M. Scowen: Je comprends. Je voulais juste savoir pourquoi il
s'agissait de préciser un seul aspect.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'amendement est
adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Un instant. Je pensais qu'on
avait posé une question.
M. Scowen: Pourquoi y a-t-il nécessité de
préciser un seul élément d'une disposition
générale?
M. Parizeau: Parce que la loi actuelle -enfin la loi que nous
sommes en train d'examiner - devient la charte. Il faut donc dans cette charte
être spécifique à l'égard de tous les pouvoirs de la
compagnie, d'où le premier paragraphe.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Alors, est-ce que le
ministre...
M. Parizeau: Deuxièmement, la précision quant
à ses contrats d'annuité et de rente non garantis visés
dans le chapitre 91 des lois de 1962.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): D'accord. Ces contrats
d'annuité et de rente non garantis n'étant pas - si je comprends
bien le ministre - au nombre des pouvoirs de faire affaires dans les
mêmes catégories d'assurance que l'Économie Mutuelle-Vie
immédiatement avant sa transformation.
Une voix: ...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela me surprendrait.
M. Parizeau: M. le Président, le premier paragraphe va
viser des catégories d'assurance.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui.
M. Parizeau: Le deuxième paragraphe, les contrats
d'annuité et de rente non garantis, c'est une autre chose.
M. Scowen: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Qui ne sont pas des
catégories d'assurance.
M. Parizeau: C'est un fonds distinct. Donc, tout le pouvoir
d'assurance dans le premier paragraphe est pour les contrats d'annuité
et de rente, il s'agit d'un fonds distinct qui existe à l'heure actuelle
et que nous spécifions puisque la loi devient la charte de la
compagnie.
M. Scowen: Ces contrats d'annuité et rente non garantis
sont des activités à l'extérieur des catégories
d'assurance dans lesquelles l'Économie Mutuelle-Vie avait le droit de
transiger avant.
M. Parizeau: Voilà! II faut indiquer...
M. Scowen: Comment cela se fait-il qu'ils transigeaient
là-dedans s'ils n'avaient pas le droit?
M. Parizeau: Attention! Ils ont toujours eu le droit. Donc,
puisque cela devient maintenant la nouvelle charte, il faut qu'on leur dise:
vous aviez des pouvoirs d'oeuvrer dans le domaine de l'assurance, ils seront
les mêmes. D'autre part, vous réalisiez des contrats
d'annuité et de rente et ils seront les mêmes. Il faut être
spécifique dans les deux cas puisque c'est la charte. Il faut que la
charte consacre leurs activités dans ces deux secteurs.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté, est-ce que
l'article 12 tel qu'amendé sera adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 13.
L'article 13 sera-t-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 14.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 14 est
adopté. J'appelle l'article 15.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 15 est
adopté. J'appelle l'article 16.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 16 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 17.
Oui, M. le député de Bourassa à l'article 16.
M. Laplante: Une question à M. le ministre. Dans d'autres
lois les pensions sont saisissables à 50% pour pension alimentaire.
Est-ce que cela entre là-dedans?
M. Parizeau: On me dit, M. le Président, que certaines de
ces rentes sont très anciennes et dans certains cas remontent à
50 ou 60 ans. Il s'agit donc de droits qui ne sont pas soumis à
certaines dispositions plus récentes. Ces rentes, dans leur état
de jadis, n'étaient pas cessibles ou saisissables et on se trouve
à le confirmer. Ce sont des contrats de rentes souscrits depuis
très longtemps. (12 h 15)
M. Laplante: Cela c'est sur les rentes acquises. Mais, sur les
rentes à venir, est-ce que cela brimerait les droits, en vertu de cette
loi, pour ceux qui réclameraient, des rentes.
M. Parizeau: Oui, c'est ce que cela pourrait vouloir dire sauf
que, si je comprends bien, de ces rentes il ne s'en vend à peu
près plus. On pourrait poser la question au...
M. Desmarais: De plus les montants maximum payables pour ces
rentes c'est 7 $ par année.
Une voix: Cela règle le problème.
M. Laplante: II fallait poser la question quand même.
M. Desmarais: Lorsque cela passe à la...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Il n'y a rien à saisir
ou à céder.
M. Desmarais: ...génération suivante, les 7 $ sont
divisés entre le nombre de survivants.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que cela répond
à vos questions, M. le député de Bourassa? Donc, l'article
16 avait été adopté. J'appelle l'article 17. Est-ce que
cet
article est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18. Est-ce que cet article est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 18 est
adopté. J'appelle l'article 19. Est-ce que cet article est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 19 est
adopté. J'appelle l'article 20.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 20 est
adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est beaucoup mieux que ce qui
s'est passé en Floride récemment où l'Aide sociale a
écrit à un défunt pour lui dire littéralement:
"Nous sommes avisés de votre décès, veuillez vous
présenter au bureau afin de le prouver." C'est mieux d'exiger une
certificat de vie qu'un certificat de décès lorsqu'on parle au
prestataire.
Le Président (M. Lachance): L'article 20 est
adopté. J'appelle l'article 21.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 21 est
adopté. J'appelle l'article 22.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 22 est
adopté. J'appelle l'article 23.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 23 est
adopté. J'appelle l'article 24.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 24 est
adopté.
M. Scowen: Est-ce que je peux demander au ministre... Parlez-vous
d'un renouvellement annuel ou d'un renouvellement qui va se faire après
l'adoption du projet de loi? Je parle de l'article 25.
Le Président (M. Lachance): Pourriez-vous
répéter, s'il vous plaît!
M. Scowen: Je parle de l'article 25.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On est à l'article
24.
M. Parizeau: Excusez-moi, c'est parce qu'on était à
l'article 24, je ne comprenais pas.
M. Scowen: On est à l'article 241 Excusez, je pensais
qu'on avait adopté l'article 24.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): L'article 24 est
adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 24 est
adopté. J'appelle l'article 25.
M. Scowen: Maintenant, est-ce que je peux poser ma question.
Le Président (M. Lachance): Très bien, M. le
député. Si vous voulez parler un peu plus fort pour le
bénéfice de tous les participants et surtout aussi de
l'enregistrement pour les fins du journal des Débats.
M. Scowen: Je vous demande pardon. Je suis même prêt
à reprendre depuis le début, si vous voulez.
Le Président (M. Lachance): Ce n'est pas
nécessaire, M. le député.
M. Scowen: On parle d'un renouvellement de permis par
l'inspecteur général. Est-ce qu'on fait référence
à un renouvellement périodique annuel ou d'un premier
renouvellement?
M. Parizeau: II va y avoir un renouvellement qui va suivre
l'adoption de la loi. Cette condition de 3 000 000 $ qu'on est en train
maintenant d'établir dans le cas de toutes les compagnies d'assurances
se retrouve ici. En somme, le renouvellement qui suivra ce projet de loi devra
révéler un capital-actions souscrit et payé de 3 000 000
$.
M. Scowen: Si je vous comprends, après l'adoption de la
loi, on va traiter la compagnie, comme si c'était une nouvelle
compagnie. On va exiger, comme pour les autres compagnies dans le domaine,
qu'elle ait un capital souscrit de 3 000 000 $. Mais quand vous lisez le texte,
vous avez l'impression que c'est une exigence que l'inspecteur
général soit obligé, par cette loi, de faire respecter,
chaque fois qu'il fait le renouvellement de ce permis, et ce n'est pas votre
intention, ce n'est pas cela qui est exigé dans le projet de loi 75 non
plus.
M. Parizeau: D'un autre côté, l'article 25 dit
spécifiquement "à la date fixée par l'inspecteur
général". Et cela, c'est d'ici le 30 juin, donc dans quelques
jours.
Le problème pourrait se poser dans l'avenir, évidemment,
à l'occasion d'un renouvellement, s'il y avait retrait de capital, s'il
y avait du capital en bas de 3 000 000 $.
Une voix: Voilà!
M. Parizeau: À ce moment, il serait nécessaire que
l'inspecteur général intervienne à nouveau à
l'occasion du renouvellement d'un permis. On pourrait difficilement imaginer
qu'une compagnie d'assurances se mette à fonctionner dans quelques
années d'ici avec 500 000 $...
M. Scowen: Mais, si je comprends bien, dans le cas du projet de
loi 75, vous laissez l'inspecteur général libre de
décider, cas par cas. Si on arrive devant une inspection
périodique et qu'on voit que le capital est réduit en bas du
minimum de 3 000 000 $ qui était exigé au départ,
l'inspecteur général est libre, dans ces cas, de décider
s'il doit permettre à la compagnie de continuer ou non mais, dans ce
cas-ci, effectivement, vous ne limitez pas la loi à l'inspecteur
général, vous lui enlevez toute sa discrétion, dans ce
cas-ci, pour l'éternité.
M. Parizeau: Sauf erreur, M. le Président, dans un cas
comme celui qui est soulevé par le député de
Notre-Dame-de-Grâce, la latitude de l'inspecteur général
s'appliquerait à une compagnie qui n'avait pas encore 3 000 000 $, non
pas qui aurait atteint 3 000 000 $ et dont le capital s'amenuiserait par la
suite. Or, ici, effectivement, on indique une disposition spécifique. Il
faut qu'à la date fixée par l'inspecteur général,
c'est-à-dire le 30 juin, le capital-actions soit de 3 000 000 $. Et
alors, par la suite, l'inspecteur général n'a pas de latitude, je
pense; les 3 00 000 $ doivent être maintenus à l'occasion de
chacun des renouvellements.
M. Scowen: Le seul point d'interrogation, M. le Président,
c'est de savoir si l'expression "la date fixée pour que son permis soit
renouvelé", est une date unique, celle qui va arriver d'ici le 30 juin
1984, ou si cela réfère à toutes les dates qui pourraient
être fixées par l'inspecteur général pour le
renouvellement du permis. Si c'est la première, bon, je suis
complètement d'accord avec vous. Si c'est la deuxième, vous
établissez dans la loi des exigences qui n'existent pas pour les autres
compagnies d'assurances. Et, si c'est la première qui est visée,
peut-être qu'il y aurait moyen de la rendre plus claire?
M. Parizeau: M. le Président, je pense que l'observation
est tout à fait valable et peut-être pourrions-nous proposer un
amendement à l'article 25 en ajoutant aux mots "soit renouvelé"
les mots "le 30 juin 1984"?
Si on peut me donner trente secondes, M. le Président, je
pourrais voir avec les conseillers juridiques si cela pose des problèmes
mais, à première vue, je ne le crois pas. Je crois qu'on pourrait
proposer cet amendement.
Le Président (M. Lachance): Volontiers, M. le ministre,
nous allons suspendre pendant quelques instants.
M. le ministre.
M. Parizeau: En raison du fait qu'il ne resterait que quelques
jours et que cela pourrait peut-être gêner la compagnie en question
qu'on fonctionne sur des délais aussi courts, je suggérerais
alors l'amendement suivant: "pour que son permis soit renouvelé" en
ajoutant les mots "en 1984". Cela maintiendrait un peu de souplesse. Nous
pourrions peut-être demander au procureur s'il est d'accord avec ce genre
de proposition parce que l'esprit de l'article consiste en un premier
renouvellement. C'est cela. Alors, je pense que le député de
Notre-Dame-de-Grâce avait raison de dire que si c'est cela l'esprit de
l'article, aussi bien transformer la lettre en conséquence. Cependant
nous pourrions peut-être demander l'avis du procureur à cet
égard.
M. Desmarais: M. le ministre, je serais entièrement
d'accord pour 1984, à condition que l'Économie puisse avoir son
permis renouvelé au 30 juin. S'il n'y a pas de problème pour que
l'Économie voie son permis d'assureur renouvelé au 1er juillet
1984, il est évident que d'ici le 31 décembre 1984, il y aura un
minimum de 3 000 000 $.
M. Scowen: Effectivement, l'inspecteur général peut
le renouveler n'importe quand d'ici la fin de 1984, au moment où le
capital-actions souscrit monte à 3 000 000 $.
M. Parizeau: II est possible aussi que la date fixée par
l'inspecteur général ne soit pas la date du renouvellement.
Alors, on peut dire oui, renouvelé le 30 juin 1984, le montant de 3 000
000 $ doit être atteint d'ici au 1er août ou je ne sais quelle
date.
M. Scowen: Quelle obligation donne-t-on à l'inspecteur
général par cet article? Celle de s'assurer que le montant de 3
000 000 $ soit atteint avant la fin de l'année? Est-ce qu'il prend la
parole de la société ou quoi? Quel est le sens que l'inspecteur
général sera obligé de donner à cet article?
M. Parizeau: Si l'inspecteur général ne renouvelle
pas le 30 juin, il y aura un vide.
M. Desmarais: Et l'Économie...
M. Parizeau: Cela veut dire que, en pratique, l'Économie
ne pourrait pas fonctionner.
M. Desmarais: ...ne pourrait pas fonctionner. Alors, il faut
s'assurer qu'au 30 juin 1984, l'inspecteur général et le Service
des assurances renouvellent le permis. Il faut s'assurer aussi que d'ici au 31
décembre 1984, les 3 000 000 $ soient là.
M. Scowen: Oui. Mais, M. le Président, l'article tel que
rédigé dans le projet de loi, si je comprends bien, sur lequel
tout le monde était d'accord, c'est pour obliger la compagnie à
avoir les 3 000 000 $ avant la fin de juin; cela était clair, n'est-ce
pas?
M. Parizeau: M. le Président...
M. Scowen: À la date fixée, mais tout le monde
s'entendait à savoir qu'elle était obligée de le
renouveler avant le 30 juin.
M. Parizeau: Voici, M. le Président. Il y a une confusion.
Il est évident que l'inspecteur général est, de temps
à autre, placé dans une situation où une
société d'assurance ne remplit pas telle ou telle exigence, par
exemple à l'égard du capital-actions. L'inspecteur
général peut fort bien dire: Dans ces conditions, à la
date d'expiration de votre mandat, je le renouvelle mais conditionnellement au
fait que, d'ici trois mois par exemple, vous ayez atteint les dispositions
prévues par la loi, c'est-à-dire 3 000 000 $. Il n'y a donc pas
concordance et il n'y a pas de précédent là-dedans. Cela
se fait je ne dirais pas couramment mais de temps à autre de dire: Nous
renouvelons votre permis mais vous devez atteindre tel objectif d'ici tant de
temps. Alors si...
Pour respecter cela, M. le Président, je vois qu'il me faudrait
deux amendements. Je vais relire le paragraphe pour que ce soit clair pour tout
le monde. Et si tant est que cela va au le procureur, il pourrait nous le
signaler.
L'article 25 se lirait ainsi: "Le capital-actions souscrit et
payé de l'Économie doit être d'au moins 3 000 000 $
à la date fixée en 1984 - on ajoute les deux mots "en 1984" - par
l'inspecteur général des institutions financières pour que
son permis soit renouvelé le 30 juin 1984." Je pense que là ce
serait clair pour tout le monde.
M. Desmarais: Parfait.
M. Parizeau: Donc je suggère que, à la
deuxième ligne de l'article 25, on ajoute entre "fixée" et "par"
les mots "en 1984" et que, à la fin du paragraphe, on remplace le point
par les mots "le 30 juin 1984".
M. Scowen: Oui!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce que cela laisse de la
place si l'on veut regarder cela à fixer un date qui n'est pas une date
de 1984 mais qui serait fixée en 1984? (12 h 30)
M. Parizeau: Fixée en 19... Non, c'est-à-dire qu'il
faut que la date fixée en 1984 soit dans le cours de l'année
1984...
Une voix: II faut dire...
M. Parizeau: Mais là, M. le Président, on entre
cependant dans l'exercice des attributions normales de l'inspecteur
général. On met cela pour que ce soit clair pour tout le monde,
mais il est évident que l'inspecteur général a,
d'après toutes nos lois, la latitude de dire: Je vous donne trois mois
ou je vous donne quatre mois.
M. Scowen: Oui, mais d'après l'interprétation de
mon collègue, il peut même donner dix ans.
M. Parizeau: Bien oui, mais il fait mal son travail.
M. Scowen: Je pense que l'intention était d'obliger la
compagnie d'avoir ses 3 000 000 $ avant le 31 décembre 1984, si je ne
m'abuse.
M. Parizeau: Non, non.
M. Scowen: Si c'est l'objectif, la rédaction n'est pas
claire. Il faut dire: "Au moins 3 000 000 $ avant le 31 décembre 1984,
à une fixée en 1984 par l'inspecteur général", ou
quelque chose de ce genre. Si on veut lier l'inspecteur général,
on doit lier l'inspecteur général.
M. Parizeau: Mais, M. le Président, il n'est pas
nécessaire de lier l'inspecteur général.
M. Scowen: D'accord. On a...
M. Parizeau: En fait, ce serait la seule loi que je connaisse
où on lierait l'inspecteur général à
apprécier le moment où tel ou tel ratio ou capital-actions doit
être atteint. Ce serait vraiment bizarre.
M. Scowen: Vous avez changé complètement la nature
de notre discussion. L'article 25 était devant nous et quant à la
question que je posais, elle touchait tout un
autre aspect du problème. Maintenant vous êtes en train de
me dire que l'article 25 n'est pas nécessaire.
M. Parizeau: Bien non.
M. Scowen: Si on veut obliger l'inspecteur général
à ne pas émettre le permis, à moins que ces 3 000 000 $ de
capital ne soient là, on doit poursuivre dans cette direction. On est
presque rendu là. C'est simplement de faire une petite précision
- votre amendement est très bien -pour combler le trou soulevé
par mon collègue. On peut discuter de l'article 26.
M. Parizeau: M. le Président, les mots "en 1984" qui se
fixaient entre les mots "fixés" et "par" seraient transportés
après 3 000 000 $. "3 000 000 $ en 1984...
M. Scowen: Excellent!
M. Parizeau: ...à la date fixée par l'inspecteur
général."
M. Scowen: Ah! Cela est bien fait.
M. Parizeau: Je relis donc l'article: "Le capital-actions
souscrit et payé de l'Économie doit être au moins de 3 000
000 $ en 1984 à la date fixée par l'inspecteur
général des institutions financières pour que son permis
soit renouvelé le 30 juin 1984."
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est parfait.
M. Scowen: C'est une belle rédaction.
Le Président (M. Lachance): Cet amendement est-il
adopté? Oui, M...
M. Parizeau: M. le Président, on pourrait demander au
procureur...
M. Desmarais: Parfait!
M. Parizeau: Cela vous va? Parfait!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): À force d'essayer...
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté. J'espère que personne n'a oublié de virgule.
L'article 25, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 26. L'article 26 est-il adopté?
M. Parizeau: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 26 est
adopté. J'appelle l'article 27.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 27 est
adopté. J'appelle l'article 28.
M. Parizeau: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 28 est
adopté. L'intitulé des sections sera-t-il adopté? Il y a
plusieurs sections.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Le titre du
projet de loi 211, Loi concernant l'Économie Compagnie d'assurance sur
la vie, est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Le projet de
loi 211, dans son ensemble, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Parizeau: M. le Président, il faut faire une
proposition de renumérotation.
Le Président (M. Lachance): J'y venais, M. le ministre,
après.
M. Parizeau: Après?
Le Président (M. Lachance): En terminant.
M. Parizeau: Bon, bon.
Le Président (M. Lachance): Allez-y.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Du moment que c'est fait.
M. Parizeau: Je fais simplement la proposition que la
numérotation des deux articles 8 et 9 soit intervertie.
Le Président (M. Lachance): Très bien, M. le
ministre. Votre proposition est-elle adoptée? Le projet de loi dans son
ensemble, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Parizeau: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Je remercie Me
Groulx, ainsi que les personnes qui l'accompagnent pour leur
présence.
Des voix: Merci, M. le Président. Le Président
(M. Lachance): Merci.
Projet de loi 212
Nous en sommes maintenant à l'étude du projet de loi 212,
loi modifiant la loi reconnaissant Les Assemblées de la Pentecôte
du Canada comme corporation ecclésiastique dans la province de
Québec.
J'inviterais Me Roch Maltais à prendre place à la table et
à nous présenter les personnes qui l'accompagnent.
M. Maltais (Roch): Merci M. le Président. Les personnes
qui m'accompagnent sont, immédiatement à ma droite: le
révérend Pierre Bergeron, responsable du district de l'Est de
l'Ontario et du Québec, le révérend Oscar Masseau,
surintendant de la Conférence française et le
révérend David Boyd, assistant au directeur exécutif.
À ma gauche, Me Georges Marier, avocat conseil dans ce dossier.
Le Président (M. Lachance): Merci, Me Maltais. Est-ce que
le ministre des Finances aurait des commentaires?
M. Parizeau: Le projet de loi que nous avons devant nous, M. le
Président, vise à augmenter de 50 000 $ à 120 000 000 $,
la valeur totale des biens immobiliers que peut détenir la corporation
et à valider les acquisitions passées qui ont
excédé la limite de 50 000 $. J'aurai d'ailleurs un amendement
à présenter pour réduire cependant le montant prévu
par le projet de loi qui nous avons devant nous, de façon à le
ramener à 60 000 000 $ plutôt que 120 000 000 $.
Deuxièmement, la loi vise à régulariser certains
actes de la corporation qui peuvent être affectés par le fait que
la valeur des immeubles qu'elle détient dépasse la limite
prévue dans sa loi constitutive, c'est-à-dire les 50 000 $ dont
je parlais plus tôt. Ce projet de loi permet aussi de justifier la
détention de biens et de titres pour des fins reliées à
des églises et finalement, elle remplace la référence
à la Loi sur l'hygiène publique, qui n'existe plus.
Nous avons fait examiner par le service juridique ces diverses
propositions. Il est effectivement, je pense, impératif que la loi qui
régit Les Assemblées de la Pentecôte du Canada soit
modifiée d'urgence, parce que, en fait, si je comprends bien, les
immeubles qu'elle détient actuellement ont déjà atteint 20
000 000 $ donc dépassent largement les 50 000 $ qui avaient
été prévus. Cela me paraît, dans ces conditions,
correspondre à une sorte d'urgence que nous régularisions la
situation de cette loi.
J'aurai trois amendements à présenter. Le plus important
des trois porte sur cette question du montant limite à concéder
dans la loi. Comme je l'ai dit plus tôt, je proposerai que cela soit 60
000 000 $ plutôt que 120 000 000 $.
Le Président (M. Lachance): Merci M. le ministre. M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: II est intéressant de noter qu'une petite
entreprise avec un capital de 60 000 $ peut passer à 120 000 000 $.
L'écart entre les deux est si énorme, que cela
m'intéresserait de savoir, au premier abord, pourquoi il y avait la
demande d'aller si loin. Je ne connais pas du tout l'immobilier, le capital,
les investissements de l'association.
J'aurais une deuxième question à savoir pourquoi le
ministre a décidé que cela ne serait pas 120 000 000 $ mais 60
000 000 $. L'écart entre les chiffres est tellement évident, cela
saute aux yeux. Il y a au moins une question à poser. Vous pourrez sans
doute répondre à la première. Comment se fait-il que vous
êtes passé de 60 000 000 $ à 120 000 000 $? Est-ce que vous
avez une formule magique qu'on pourrait appliquer à nos PME
québécoises?
M. Maltais (Roch): II n'y a pas de formule magique, M. le
député. Je peux sûrement répondre à la
première question. Quant à la deuxième, le ministre
pourrait sans doute y répondre.
La loi constitutive, en fait, L'Assemblée de la Pentecôte
du Canada est une corporation fédérale, constituée par
lettre patente de 1919. Naturellement, à cette époque, la
corporation, trois ans plus tard en 1922, avait fait passer une loi au
Québec, non pas pour la constituer parce qu'elle l'était
déjà, mais pour lui permettre d'opérer au Québec en
sa qualité de corporation ecclésiastique.
Naturellement, en 1922, 50 000 $ de biens immobiliers pouvaient
représenter possiblement une somme raisonnable compte tenu de
l'époque et compte tenu que la corporation en était à ses
débuts. Cependant, cette corporation a eu une évolution assez
importante au cours du dernier siècle et principalement peut-être
au cours des quinze dernières années, ce qui fait en sorte
qu'actuellement, au Québec, la valeur des biens immobiliers qu'elle
possède qui sont substantiellement et uniquement des églises et
ce qu'on peut appeler presbytères et tout ce qui touche directement la
corporation ecclésiastique, représente près de ou
dépasse 20 000 000 $. Il fallait, une fois pour toutes... Le processus
s'était quand même enclenché depuis quelques années
au sein de la corporation. On avait discuté de la façon de
procéder et il y avait également eu des études à
savoir: Est-ce qu'on devait absolument avoir un projet de loi privé ou
pas? Alors, tout cela a débouché sur la présentation du
présent projet de loi et la
nécessité de le porter à 60 000 000 $. Le projet
initial demandait 120 000 000 $. À la suite des discussions qui ont eu
lieu entre les parties et le ministère nous acceptons l'amendement de 60
000 000 $ en précisant qu'il s'agit sûrement d'un minimum
raisonnable pour les 10, 15 ou 20 années à venir pour ne pas
avoir à revenir peut-être à tous les cinq ans devant
l'Assemblée nationale.
M. Scowen: Vous posez une question au ministre quant à ses
prévisions sur le taux d'inflation.
M. Maltais (Roch): Disons que sur la deuxième
question...
M. Scowen: ...qu'il faut prévoir pendant les prochaines
années.
M. Maltais (Roch): ...peut-être que le ministre
pourrait...
M. Scowen: Est-ce que c'est nécessaire d'avoir de telles
limitations dans un projet de loi privé? Pourquoi établit-on une
limite ou un plafond?
Le Président (M. Lachance): M. le ministre.
M. Scowen: C'est pour quel...
M. Parizeau: C'est une pratique courante que nous retrouvons, par
exemple, dans la troisième partie de la Loi sur les compagnies. Il n'y a
pas d'aspect étonnant à ce qu'on fixe des limites.
M. Scowen: Je ne suis pas étonné dans le sens que
c'est une pratique courante. Mais pourquoi? Qu'est-ce que cela donne
d'établir une limite des immobiliers que l'assemblée
ecclésiastique peut détenir? Qu'est-ce que cela donne comme
mesure de sécurité? C'est quoi l'aspect de l'intérêt
public dans cela?
M. Parizeau: Étant donné que cela fait bien des
années que tout ce qui est sans but lucratif, au fond, est soumis
à des sortes de plafonds comme ceux-là, j'imagine que l'intention
du législateur dans cela est probablement de faire en sorte de s'assurer
qu'advenant que les sociétés sans but lucratif d'une façon
générale commencent à s'orienter vers des mises en oeuvre
de nature commerciale par exemple et soient forcées de revenir devant le
législateur pour s'expliquer, cela n'a pas le sens nécessairement
d'une interdiction mais on dit simplement: Dans la mesure où la nature
de ces organismes serait appelée à être profondément
modifiée revenez voir le législateur.
M. Scowen: Revenez voir au moins le ministre du Revenu.
M. Parizeau: Non pas nécessairement. Ce n'est pas
tellement l'aspect du revenu qui est important c'est la transformation de la
nature des opérations, du sens de ce pourquoi ces corporations ont
été créées. Je pense que c'est une question de
prudence élémentaire et 120 000 000 $ nous paraissaient un peu
beaucoup. Cela a pris tout de même pas mal d'années pour arriver
à 20 000 000 $, à un moment donné 60 000 000 $. Cela veut
dire qu'au fond, dans un avenir rapproché, il n'y aura pas de raison
qu'ils reviennent devant l'Assemblée nationale mais, que si à un
moment donné, cela commençait à atteindre des montants
assez considérables, il serait normal que le législateur s'assure
simplement que les buts sont restés les mêmes et qu'il n'y a pas
de changement d'orientation profond dans le mouvement ou dans l'organisme ou
dans le...
M. Scowen: Donc, vous êtes satisfait avec les 60 000 000
$.
M. Maltais (Roch): C'est-à-dire que nous
considérons qu'il s'agit d'un minimum raisonnable. Naturellement, cela
va nécessairement, selon les informations de la corporation, nous
obliger à revenir dans un délai difficile à évaluer
mais qui peut être de 15 ou de 20 ans ou peut-être moins mais c'est
difficile de le savoir. C'est quand même un délai qui nous semble
pour le moment acceptable. (12 h 45)
M. Parizeau: M. le Président, je voudrais ajouter un autre
aspect à cela. Je suis toujours un peu étonné de voir
qu'une charte ou qu'une loi qui implique certaines dispositions puisse ne pas
être renouvelée alors que ses dispositions manifestement ne sont
plus applicables. Il aurait fallu attendre à cette année pour
qu'on demande d'augmenter le plafond alors que la loi prévoyait 50 000
$. Cela veut donc dire que pendant très très longtemps, les
opérations ne correspondaient pas à la charte. C'est un autre
aspect qui me paraît important. À supposer qu'effectivement le
plafond de 60 000 000 $ soit sur le point d'être atteint, il n'est pas
mauvais qu'on revienne ici.
M. Maltais (Roch): M. le Président, je peux apporter une
précision à ce que M. le ministre vient de dire. Nous avons
transmis une information que pour satisfaire à cette condition juridique
des 50 000 $, la corporation canadienne avait accepté que des
églises indépendantes soient incorporées pour essayer de
satisfaire à cette limite de 50 000 $, ce qui a quand même
provoqué une situation qui devenait assez lourde pour
la corportion nationale parce qu'elle s'est retrouvée avec
plusieurs petites corporations indépendantes. La décision a
été prise très récemment de rapatrier toutes ces
corporations indépendantes pour structurer la corporation au niveau
national. À ce moment-là, l'augmentation du capital devenait
très importante. Alors, c'est une des raisons fondamentales aussi de
cette augmentation et du projet de loi privé.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Bourassa, vous aviez demandé d'intervenir?
M. Laplante: J'ai quelques questions. Les conséquences
juridiques seraient quoi? Qu'arriverait-il avec cette corporation vu qu'elle a
acheté pour 50 000 $ et qu'aujourd'hui elle a 20 000 000 $?
Juridiquement, s'il était arrivé quelque chose dans les
opérations financières, peut-être pas une faillite, mais
les conséquences vis-à-vis des membres aussi de
L'Assemblée de la Pentecôte, qu'aurait-il pu arriver?
M. Parizeau: C'est très difficile de faire des
hypothèses, mais il y a une chose tout à fait claire, c'est que
c'est malsain que parce que les lois ne sont pas correctement amendées
et suffisamment souvent, un organisme soit forcé d'utiliser des trucs.
Je ne vous dis pas que les trucs sont illégaux, tels qu'on nous les
expliquait, mais ce sont quand même des trucs. C'est très malsain.
Normalement, la loi doit refléter à la fois les exigences et la
nature des choses, pas amener ce à quoi la loi s'applique, être
obligé de faire toute une série de détours pour passer
à côté d'une disposition qui, manifestement, ne s'applique
plus. Dans ce sens, simplement sur le plan de la légalité, il est
important qu'on adopte ce projet de loi de façon à
régulariser des choses. Finalement, c'est tout ce qu'on fait avec cette
loi, régulariser des choses. Ce n'est pas seulement régulariser
les 60 000 000 $, c'est avoir des lois qui font encore allusion à la loi
sur l'hygiène publique alors que cette loi est complètement
disparue de nos statuts. Cela fait dur un peu.
M. Laplante: Maintenant, j'ai une question à poser
à M. Maltais. À partir de 50 000 $ à aller à 20 000
000 $. Vous êtes parti avec combien de membres à ce
moment-là et combien en avez-vous aujourd'hui dans votre
communauté au Québec?
M. Maltais (Roch): Au Québec. D'abord, en 1922, la
corporation au niveau historique n'avait que trois ans. Naturellement, les
membres qu'elle pouvait avoir au Québec à ce moment-là, je
serais fort embêté, mais le révérend Bergeron est
peut-être en mesure de nous expliquer l'évolution historique de la
société ou de la corporation au niveau des membres.
M. Laplante: Les membres et ses revenus. Ce que j'aimerais
savoir, c'est cette évolution. C'est peut-être ce qui nous
embête le plus lorsqu'on arrive avec des projets de loi comme
celui-là. On sait qu'il y a eu un règne
d'illégalité, en somme, pendant X années, c'est pour cela
que j'aimerais avoir une historique de ces revenus avec les membres et ce que
vous avez comme capitalisation qui vous amène à une demande de
120 000 000 $. Avez-vous des projets d'avenir? Avez-vous des
intérêts actuellement de placements à quelque part? Quoi?
C'est ce qui...
M. Maltais (Roch): Alors, au niveau des biens ou des projets
d'acquisitions immobiliers, le révérend Bergeron serait
peut-être en mesure de brosser un tableau rapide des projets à
court terme.
M. Bergeron (Pierre): M. le Président, très
rapidement, avant 1970, on fondait, d'après les statistiques, 0,08
église par année. Après 1970, on se retrouve avec 4,7
églises établies au Québec par année.
Présentement, nous sommes en pourparlers avec diverses
congrégations à travers la province pour construire ou
acquérir des propriétés, dans les douze mois, pour une
valeur pouvant aller possiblement jusqu'à 5 000 000 $. Pour bâtir
une église aujourd'hui, par exemple, dans la ville de Québec, le
Carrefour de la capitale a coûté 1 900 000 $. Ce n'est pas
tellement pour une structure où se fait de l'enseignement religieux, de
la formation et qui assure à sa congrégation les facilités
nécessaires pour exercer ses devoirs religieux.
Donc, on se retrouve avec une croissance depuis 1970. Ce qu'on acquiert,
ce sont des bâtiments qui nous servent pour des fins de culte et des
presbytères seulement.
M. Laplante: D'accord, cela répond à ma
question.
Le Président (M. Lachance): Très bien, M. le
député. Nous en sommes à l'adoption du préambule du
projet de loi 212. Je vois qu'un amendement minime est proposé. M. le
ministre.
M. Parizeau: Dans le préambule, au cinquième
alinéa, enlever au mot "consentie" un "e" malencontreux. C'est une faute
d'orthographe.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Scowen: M. le Président...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...
M. Scowen: Les Anglais comprennent bien, maintenant.
Le Président (M. Lachance): Le préambule est-il
adopté tel qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 1. Je crois qu'il y a un amendement majeur, cette fois-ci.
M. Parizeau: Au paragraphe 3 de l'article 1, remplacer les mots
"cent vingt millions" par les mots "soixante millions".
Le Président (M. Lachance): Cet amendement sera-t-il
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 1 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): À l'article 2, il y a
un amendement.
M. Parizeau: II y a un amendement, M. le Président.
L'article 2 est remplacé dans sa totalité par l'article suivant:
"L'article 6 du chapitre 121 des lois de 1922 est modifié par le
remplacement, à la cinquième ligne, des mots "de la Loi de
l'hygiène publique de Québec" par les mots "les lois applicables
dans le domaine de la santé et de l'hygiène publique"."
Le Président (M. Lachance): Cet amendement sera-t-il
adopté?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 2 tel qu'amendé est
adopté?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 3.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 3 est adopté.
J'appelle l'article 4.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 4 est adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi 212, Loi modifiant la Loi reconnaissant
Les Assemblées de la Pentecôte du Canada comme corporation
ecclésiastique dans la province de Québec, est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que le projet de loi
212 tel qu'amendé est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Je remercie les
membres de la délégation de la Pentecôte du Canada ainsi
que leur procureur, Me Roch Maltais, de leur participation. Je remercie
également les membres de la commission, qui a accompli son mandat
d'étudier les projets de loi privés.
La commission du budget et de l'administration ajourne ses travaux sine
die.
(Suspension de la séance à 12 h 54)
(Reprise de la séance à 15 h 13)
Projet de loi 75
Le Président (M. Beauséjour): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission du budget et de l'administration
entreprend l'étude détaillée du projet de loi 75, Loi
modifiant la Loi sur les assurances et d'autres dispositions
législatives.
Je demanderais au secrétaire de la commission de vérifier
les membres de la commission.
Le Secrétaire: M. Lachance (Bellechasse),
président, présent, M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges)
vice-président, présent, M. Parizeau (L'Assomption), M. Gauthier
(Roberval), Mme Juneau (Johnson), M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce). Il n'y
a aucun remplacement, M. le Président.
Le Président (M. Beauséjour): Merci, est-ce qu'il y
a des remarques préliminaires? M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Jacques
Parizeau
M. Parizeau: Je ne vais pas reprendre ici des explications qui
étaient davantage justifiées à l'occasion de la
deuxième lecture de ce projet de loi. Je voudrais simplement mettre
l'accent sur la consultation qui a eu
lieu avec tous les intéressés et chercher à faire
le point sur les résultats de cette consultation.
Je crois qu'on peut, en simplifiant un peu les choses, dire que, dans
l'ensemble, les compagnies à charte québécoise non
seulement sont satisfaites du projet de loi mais que, d'autre part, certaines
sociétés d'assurances à charte québécoise
suggéraient même que nous allions plus loin dans le sens de
l'élargissement des activités ou de l'élargissement de
pouvoirs de placement. Je crois aussi que, dans l'ensemble, on reconnaît
que l'accentuation des pouvoirs de l'Inspecteur général des
institutions financières est acceptable et même justifiée.
Il s'en faut, je pense, d'une bonne marge que nous trouvions, venant des
associations canadiennes d'assurances, le même genre d'appui; en tout
cas, il est plus nuancé ou plus divers.
J'aimerais, à cet égard, citer quelques exemples qui me
paraissent pertinents. Nous avons reçu de l'Association canadienne des
compagnies d'assurances de personnes, qui regroupe dans l'ensemble des
sociétés canadiennes, un remarquable appui dans une longue lettre
que M. Panabaker, le président du conseil d'administration de cette
association, me faisait parvenir le 18 mai.
D'autre part, à l'occasion de cette lettre, un certain nombre de
corrections étaient suggérées au projet de loi que, pour
plusieurs d'entre elles, nous avons acceptées et qui donnent lieu
à des papillons qui ont déjà été
envoyés à l'Opposition, donc à des amendements dont nous
reconnaissons le bien-fondé. Certaines n'ont pas été
accordées mais ont été retirées à la suite
des consultations qui ont lieu, car, dans certains cas, on avait mal saisi la
portée de certains articles de la loi.
Cependant, depuis quelques jours, à l'occasion d'un changement
dans la présidence de l'Association canadienne des compagnies
d'assurances de personnes, certaines demandes additionnelles nous sont
parvenues quant à des changements dans la loi et qui modifieraient ou
qui pourraient modifier l'équilibre des discussions entre cette
association et le gouvernement canadien. Cela me ramène à mon
propos initial. Il est clair que les membres à charte
québécoise de cette association sont tout à fait d'accord
avec le projet de loi mais que, graduellement, chez les membres qui ne sont pas
à charte québécoise, on aimerait que la loi du
Québec aille un peu moins loin. C'est un réflexe
compréhensible que je reconnais mais qui, dans ce cas-là, ne me
fait pas nécessairement dévier de mes intentions.
Voilà, M. le Président, ce que je voulais dire alors que
nous abordons article par article l'examen de ce projet de loi en ajoutant
d'ailleurs qu'il est tout à fait normal, étant donné
l'élargissement considérable de pouvoirs que nous donnons aux
sociétés à charte québécoise, qu'elles
soient tout à fait d'accord et qu'elles demandent même davantage
et que, d'autre part, nous éprouvions certaines réticences de la
part de sociétés qui n'ont pas de charte québécoise
et qui, comme on le sait, ont beaucoup de difficultés à
convaincre les autorités fédérales ou les autorités
ontariennes de bouger rapidement dans cette voie.
Je pense qu'il faut reconnaître qu'il y a là une divergence
d'intérêts assez fondamentaux pour les intéresser et qui
consacre cet objectif que j'ai ou bien de donner certains avantages permanents
à ce type d'industries au Québec par rapport à ce qui se
fait ailleurs ou bien encore de leur donner quelques années d'avance par
rapport aux modifications qui seraient apportées aux législations
d'autres juridictions dans les années qui viennent.
Mon impression personnelle, c'est qu'en raison même de ce que nous
faisons au Québec, ces autres juridictions vont être
amenées à bouger finalement tôt ou tard, mais elles
bougeront dans le même sens. C'est d'ailleurs une voie qui est en train
de devenir tellement ouverte, tellement généralisée en
Amérique du Nord que je vois mal que la juridiction ontarienne ou la
juridiction fédérale tarde beaucoup à adopter ce genre
d'orientation. Cela leur prendra peut-être deux ans, trois ans ou quatre
ans, les avantages qui auront été donnés, dans
l'intervalle, aux entreprises à charte québécoise pourront
avoir été utilisés à bon escient par ces
sociétés. Voilà les remarques préliminaires, M. le
Président, que j'avais à présenter.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Reed Scowen
M. Scowen: Merci, M. le Président. Je veux proposer au
ministre, avant d'entreprendre l'étude article par article, de faire une
petite discussion pour peut-être aller un peu plus en profondeur dans les
questions que nous avons soulevées en deuxième lecture, pas dans
le but de prolonger le débat, mais pour le raccourcir. Je pense que si
on s'entend à l'avance sur les points d'interrogation, cela peut nous
permettre d'aller plus vite au moment de l'étude de chaque article. M.
le Président, je ne sais pas si vous et M. le ministre êtes
d'accord avec ce principe. Je ne sais également pas si c'est conforme
aux règles du jeu ici. Je trouve que c'est quelque chose d'ordre
pratique.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce, pour ce
faire, cela prendrait l'accord de la commission. Est-ce qu'il y a un
accord de la commission?
Une voix: Pas de problème.
M. Parizeau: M. le Président, je n'ai aucune objection
à ce que nous procédions de cette façon. Cependant, je
demanderais au député de Notre-Dame-de-Grâce que nous nous
entendions aussi, sans que ce soit trop rigide comme entente, car si nous avons
passé un certain temps à discuter de principes
généraux qui reviennent ensuite sous forme d'article
spécifique, on éviterait, autant qu'il est possible, de
recommencer toute la discussion à l'occasion de l'article en question.
Je pense que ce sera dans les limites du raisonnable.
M. Scowen: J'accepte que le ministre retire son approbation
à cete idée à n'importe quel moment s'il pense que les
débats se poursuivent trop longuement. Il n'est pas lié plus que
cela, mais j'ai pensé que ce serait peut-être une façon.
Mais j'aimerais faire quelques petits commentaires préliminaires avant
d'entrer dans les questions précises.
Premièrement, je pense qu'on s'entend parfaitement avec le
gouvernement sur deux points fondamentaux. Le premier, c'est que nous voulons
que ce projet de loi ait pour effet d'avantager l'industrie de l'assurance au
Québec, les compagnies à charte québécoise surtout,
parce que ce sont ces compagnies qui sont visées, mais on ne veut pas le
faire d'une façon qui nuise à l'industrie de l'assurance-vie et
à l'assurance-vie comme produit au Québec, mais nos
intérêts sont clairement québécois et, en ce sens,
je pense qu'on s'entend.
Deuxièmement, on s'entend aussi sur la direction dans laquelle le
ministre nous amène. C'est clair que, dans notre esprit, même si
l'on peut se poser des questions sur les principes qui étaient
énoncés il y a environ vingt ou trente ans, au sujet du
rôle de ces compagnies, principes qui ne sont pas nécessairement
vrais aujourd'hui, il reste quand même que la direction
nord-américaine, la direction de la demande des consommateurs nous
amène dans la direction proposée par le ministre. Ceci
étant dit, on a le droit - je pense - de poser des questions, pour
plusieurs raisons.
Premièrement, le ministre, je vais prendre sa parole, va vite. Il
va plus vite que pour les autres juridictions. Alors, on se lance dans un
terrain inconnu, au moins au Canada. Et je compare cela avec la prudence
peut-être exagérée que le ministre a
démontrée dans ses réflexions sur la refonte de la Loi sur
le vérificateur général, sur laquelle il a passé
sept ans, ne voulant pas aller plus loin avant d'avoir étudié
tous les développements nouveaux qui arrivent dans toutes les autres
juridictions. Il se souvient certainement de sa réponse à ma
question de vendredi, il ne voulait pas, dans ce domaine, qui est aussi
important que celui-ci, devancer les initiatives récentes dans presque
toutes les autres juridictions sur la planète. Cette fois-ci, il est
très osé, dans un domaine qui est aussi important que les
finances et l'épargne de la population, on a le droit d'avoir certaines
réserves et de se poser certaines questions, c'est même notre
responsabilité.
Deuxièmement, le ministre nous dit qu'il a consulté tous
les intéressés, mais il nous semble que cette consultation a
été faite surtout auprès des plus importants
bénéficiaires de ce projet de loi, les compagnies d'assurances
à charte québécoise, dans un premier temps, et dans un
deuxième temps, les compagnies d'assurance-vie à charte
canadienne, qui sont aussi intéressées dans cette affaire
puisqu'elles espèrent que l'initiative du ministre des Finances va
exercer une certaine pression sur les élus de leur juridiction et les
obliger à agir plus vite qu'ils ne l'auraient normalement fait. À
ma connaissance, le ministre n'a pas parlé avec d'autres
intéressés, dont les plus importants, les actionnaires, les
détenteurs de polices, les mutualistes eux-mêmes. C'est
très difficile de le faire, parce qu'ils ne sont pas regroupés en
associations, les associations de consommateurs ne sont pas très fortes
dans ce domaine et elles ont été silencieuses jusqu'ici. À
ma connaissance, il n'y a aucune représentation qui ait
été faite par les sociétés mutuelles et les
sociétés de secours mutuel, qui ne seront pas touchées par
ce projet de loi, mais qui seront affectées par le projet de loi.
Il est aussi question des compagnies de fiducie au Québec. Nous
ne les avons pas entendues. Peut-être que le ministre leur a parlé
officieusement. Je sais très bien qu'il y a des fiducies qui sont
liées avec des compagnies d'assurances et peut-être qu'elles ont
décidé de rester silencieuses pour cette raison, mais elles sont
silencieuses. Il y a aussi les banquiers, même s'ils jouissent tous d'une
charte canadienne, ce sont des compagnies québécoises dans le
sens que leurs clients, jusqu'à 25% probablement, sont des
Québécois. Nous avons proposé au ministre, il y a quelques
mois, de tenir une commission parlementaire pour permettre à tous ces
groupes de se faire entendre. Le ministre a dit: Bon, on est allé
déjà trop loin, vous auriez dû poser ces gestes et faire
ces suggestions il y a deux ou trois ans quand, moi, j'ai décidé
d'aller de l'avant, mais nous avons trouvé que c'était une
réponse insuffisante et nous la trouvons encore insuffisante
aujourd'hui. Nous sommes devant quelque chose d'une grande importance, sur
lequel les personnes qui
profiteront du projet de loi sont d'accord avec le ministre. Mais, pour
le reste des personnes, directement ou indirectement intéressées,
nous sommes soit devant un grand silence, soit quelques plaintes officieuses
qui ont été posées dans mon bureau, soit le cas de
l'Association des banquiers et de M. Pierre Brunet, qui a déclaré
la journée de notre débat la semaine passée son opposition
au décloisonnement en général. Il n'a pas parlé
dans sa déclaration du projet de loi 75.
Donc, devant ce silence de la part des autres intéressés,
et il y en a plusieurs, il va de soi que non seulement nous, mais le ministre
lui-même doit réfléchir sérieusement aux questions
qu'on va lui poser. Elles sont peut-être incomplètes, parce qu'on
n'a pas droit aux opinions des opposants, comme c'est souvent le cas dans les
projets de loi, parce qu'il n'y a pas eu de commission parlementaire, il nous
faut nous fier à nos propres sources, mais nos interventions ne sont pas
moins sérieuses pour cela. J'espère que le ministre va essayer
avec nous d'aller le plus possible au fond de ces questions pour s'assurer
qu'à la fin l'objectif principal, qui est le même pour nous deux,
soit réalisé. J'arrive à la fin de l'intervention de
départ avec mes premières paroles: l'objectif, c'est de nous
assurer que, d'ici cinq à dix ans, nous aurons un secteur
d'assurance-vie et d'assurances générales québécois
plus fort qu'avant et qui agisse non seulement ici au Québec, mais qui
soit capable de réussir un peu partout dans le Canada et ailleurs.
Donc, je ne sais pas si le ministre veut réagir à ces
commentaires préliminaires, sinon, je vais passer à la
première question. (15 h 30)
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Jacques Parizeau (réplique)
M. Parizeau: M. le Président, je pense qu'il y a lieu de
faire quelques commentaires sur l'intervention du député de
Notre-Dame-de-Grâce. Je note avec plaisir que les deux orientations
essentielles de ce projet de loi lui paraissent acceptables et j'en viens
à la question des raisons pour lesquelles, dans le domaine de la
déréglementation, je suis à l'heure actuelle
disposé à procéder rapidement.
M. le Président, je voudrais rappeler au député de
Notre-Dame-de-Grâce que la question n'est pas pour moi quelque chose de
nouveau ou le résultat d'une sorte d'emballement passager. La
première fois que cette question a été examinée,
elle le fut dans le cadre d'une commission d'étude sur les institutions
financières au Québec, mise en train en 1966 ou 1967 - je ne me
souviens plus très bien - et dont le rapport a été
déposé en 1969. J'ai eu l'honneur de présider cette
commission. D'ores et déjà, lorsque nous avons
déposé le projet de loi 75, j'ai pris un certain nombre d'autres
mesures. Un certain nombre d'observateurs sont revenus à cette
commission d'étude sur les institutions financières de 1969 en se
disant: Tiens! On a l'impression que les orientations ne sont pas
profondément changées. Ce qui est exact. Évidemment,
lorsque le rapport de la commission est sorti en 1969, il était, je m'en
rends compte maintenant, les années passant, probablement
prématuré. La thèse des quatre piliers du secteur
financier était encore non seulement tout à fait acceptée,
mais elle n'était pas vraiment remise en cause, si bien que ce rapport
des institutions financières n'a donné lieu à presque pas
de résultat ou d'aboutissement dans les années qui ont suivi.
Mais il reste néanmoins que, dans la mesure où le reste du monde
s'est mis à changer, en particulier aux États-Unis, on a vu des
développements se faire tout à fait dans le sens de certaines des
propositions du rapport de 1969, il ne faut pas s'étonner si ce n'est
pas par une sorte d'emballement passager encore une fois que nous bougeons
maintenant, mais que c'est le résultat d'un effort assez
réfléchi en tout cas de la part du ministre depuis pas mal
d'années.
Les consultations, bien sûr, je ne sais pas ce que voudraient dire
exactement des consultations avec les actionnaires des compagnies d'assurances
ou avec les mutualistes, les propriétaires de polices. Ce n'est pas
vraiment dans une commission parlementaire qu'on pourra entendre les
représentants d'une association d'actionnaires de compagnies
d'assurances venir se prononcer. Cela n'existe pas comme institution. On
pourrait louer le Forum, mais je ne suis pas certain que cela donnerait lieu
à une discussion particulièrement intéressante.
Mais quant aux sociétés autres que l'assurance, non
seulement elles ont été averties non seulement à
l'occasion de conférences que le ministre a pu tenir, les propos en ont
été largement diffusés dans les journaux, mais, d'autre
part, il y a eu des consultations assez directes. Je pense, par exemple, aux
banquiers. La plupart des présidents de banque, et tous les
présidents des plus grandes banques ont été avertis de
cela. Le député de Notre-Dame-de-Grâce faisait état
des conversations qu'il a eues à son bureau, moi, ce sont des
conversations que j'ai eues à des dîners avec des
présidents de banque dont je pourrais faire état. Il faut bien
comprendre. Cela a été longuement discuté non seulement
avec les compagnies d'assurances, mais avec toutes espèces de gens dans
les milieux financiers.
Du côté des sociétés de fiducie, il n'y a pas
eu de réaction, pour une raison bien
simple. On a dit aux compagnies de fiducie que la Loi sur les compagnies
de fiducie devait être complètement refaite ou, en tout cas,
substantiellement refaite et, bien sûr, mutatis mutandis, tout ce qui est
offert aux compagnies d'assurances le sera aux compagnies de fiducie. Donc,
elles savent ce qui vient. Dans ces conditions, il ne faut pas s'étonner
que les compagnies de fiducie n'aient pas fait de représentations
véhémentes.
Quant aux banques, je ne peux pas vous dire que tous les banquiers au
Canada trouvent absolument adorables les orientations que nous prenons, mais,
en tout cas, ils les comprennent. Il faut comprendre que, dans la mesure
où le gouvernement fédéral a toujours, à chaque
étape, étendu leurs pouvoirs à l'achat d'activités
et de placements et où ça n'a pas été fait pour des
sociétés autres que bancaires, je suppose que la plupart des
banquiers auraient préféré que cela continuât de
cette façon, mais ils ne sont pas particulièrement
étonnés que nous rééquilibrions un peu les
fonds.
Loin de moi l'idée que la préparation de ce projet de loi
n'ait été faite qu'avec les sociétés d'assurances.
J'ai essayé de donner, privément et publiquement, toutes les
précisions et tous les éclaircissements nécessaires. La
raison pour laquelle je pense qu'il n'est pas nécessaire, à
l'heure actuelle, d'envisager une commission parlementaire, c'est que ce fut
extraordinairement discuté depuis déjà plusieurs mois et
dans tous les milieux qui sont vraiment intéressés.
Cela ne se voit pas tant que cela - je le déplore vivement - dans
la presse francophone. Ce qui continue de me désespérer à
cet égard, c'est qu'autant la presse anglophone du Canada comme celle du
Québec ont eu tendance à saisir l'importance de ces virages et
à en discuter longuement en pour ou en contre - le problème n'est
pas là. Elles ont accordé une grande importance à cela et
j'aurais souhaité que la presse francophone y accorde un peu plus
d'attention. J'admets cependant que, comme il n'y a rien de
particulièrement croustillant dans un projet de loi comme
celui-là, c'est peut-être inévitable qu'il y ait cette
espèce de différence, de différence d'accent, de
différence de décibels, de différences
d'intérêts. Je ne peux que le déplorer, mais cela m'est
difficile d'aller plus loin. On peut amener le cheval à l'abreuvoir, on
peut, à la rigueur, lui mettre la tête dans l'eau, mais on ne peut
pas le forcer à boire.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
Discussion générale
M. Scowen: Je remercie le ministre de ses commentaires. Ils sont
tous raisonnables, exception faite du premier, dans lequel il a parlé du
problème de toucher les détenteurs de polices et les mutualistes.
Il a un peu exagéré quand il a parlé du Forum. Il sait
autant que moi que, en fin de compte, on parle de l'investissement des
individus. C'est vrai, comme les actionnaires, ils sont très difficiles
à toucher, ils ne sont pas organisés. Jusqu'ici, l'attitude
générale des compagnies - mon Dieu! j'ai été
impliqué moi-même -c'était: Si les actionnaires ne sont pas
contents, ils peuvent vendre leurs actions. C'est à peu près le
seul droit de regard qu'ils ont sur les activités de l'administration
d'une compagnie.
Dans le cas d'une mutuelle d'assurance-vie, c'est encore plus difficile.
Les dirigeants ont encore plus de pouvoirs pour faire cavalier seul sans tenir
compte des désirs des mutualistes? Effectivement, on ne pense pas assez
à ces personnes. Elles deviennent normalement organisées au
moment où la compagnie dans laquelle elles ont un investissement est
près de la faillite. Je vous cite juste comme exemple les caisses
d'entraide. Les investisseurs ont été silencieux jusqu'à
un certain moment, où ils sont devenus très actifs, dans le sens,
si on veut, où on fait attention aux intérêts de ces
actionnaires pour éviter qu'il soit nécessaire qu'ils deviennent
organisés. Normalement, cette organisation se fait après que
l'administration, à l'intérieur d'un encadrement juridique
construit par nous, va trop loin et se trouve dans une position où elle
ne peut pas prendre de responsabilités. Donc, on va continuer. On ne
propose pas une assemblée au Forum. On propose simplement que, chaque
fois qu'on regarde un article ou un changement proposé dans ce projet de
loi, nous, au moins, nous posions des questions soit à nous-mêmes
soit au ministre en demandant ce que cela va donner aux personnes qui ont
investi leur argent là-dedans. On aime beaucoup les présidents
des grandes compagnies. Pour plusieurs, on les connaît personnellement.
Ils sont honnêtes et compétents et on veut les encourager, mais
l'argent avec lequel ils travaillent n'est pas le leur. C'est cela qu'on ne
veut pas oublier.
Revenant à la première question, le ministre a
touché quelques-unes de ces questions dans sa réplique vendredi.
Dans la mesure où nous n'avons pas été satisfaits, nous
voulons revenir brièvement à la charge. On a posé des
questions à savoir si on va trop loin dans le sens d'un changement
très important et immédiat, qui peut créer des
problèmes d'ajustement de la part des petites et moyennes compagnies
d'assurances qui sont visées par la loi, mais qui n'auront pas les
capacités voulues pour en profiter pleinement, et les
sociétés de secours mutuel qui ne sont pas touchées par la
loi. Est-ce que la vitesse avec laquelle les changements sont faits va
créer des problèmes injustifiés
pour ces compagnies?
La réponse du ministre a été, effectivement: Oui,
cela va les bousculer. Je m'attends qu'elles vont se donner une vocation
régionale. Cela a été l'essentiel de la réponse du
ministre. Pour nous, c'est une réponse partielle. J'imagine que le
Québec, ce n'est que des régions. C'est difficile d'imaginer - je
prends cela juste à titre d'exemple - que La Laurentienne va accepter de
ne pas travailler très fort dans les régions du Québec
parce que, si elle n'est pas dans les régions, elle n'est pas au
Québec. Elle va essayer de développer un marché pour son
produit qui est conforme aux désirs et aux besoins de chaque
région. Ce n'est pas évident, simplement du fait que le ministre
l'a dit, que ces compagnies seront capables de trouver une vocation, une
mission qui va leur permettre de se différencier et réussir
devant les changements et le pouvoir additionnel qu'on va accorder à ces
compagnies.
J'aimerais que le ministre nous rassure un peu, nous et les groupes
visés, concernant les implications de ce projet de loi au cours des
trois, quatre ou cinq prochaines années?
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Parizeau: Distinguons ici, M. le Président, deux types
de petites sociétés. Les sociétés de secours
mutuel, effectivement, ne voient pas leur statut changer. Il faut comprendre
que leur rôle a été de fournir des services dans des niches
très spécifiques qui, dans la mesure où ces
sociétés se sont poursuivies, indiquaient que la concurrence qui
était déjà très vive de la part de
sociétés bien plus grandes, ne les dérangeait pas trop
quant à la vocation essentielle qu'elles s'étaient donnée.
Le fait de modifier la loi n'aura pas sur elles plus d'effet que l'apparition
de très grandes sociétés d'assurances en a eu,
probablement pas plus, probablement pas moins.
La question est différente lorsqu'on parle de petites
sociétés d'assurances, de sociétés d'assurances qui
sont, à l'heure actuelle, petites. C'est là que la question du
rôle régional dont j'ai parlé en deuxième lecture me
paraissait importante. Un bon nombre de ces sociétés s'adressent
à des clientèles spécifiques ou à des
régions spécifiques et ont toujours fonctionné. dans ces
créneaux. Bien sûr, parce qu'elles sont plus petites, elles auront
deux possibilités: ou bien de continuer à fonctionner dans les
créneaux régionaux ou de clientèles qu'elles ont toujours
connues, ou bien d'être absorbées par des sociétés
plus grandes. Il n'y a vraiment qu'à l'usage qu'on s'en rendra compte
mais, dans la mesure où la protection de l'assuré est tout
à fait correcte, je ne vois pas qu'on ait à résister
à un mouvement ou à l'autre. Ce qui sera fait sera bien fait.
Celles qui se maintiendront se maintiendront; celles qui décideront de
fusionner fusionneront.
Je ne pense pas que nous ayons ici à entrevoir des protections
particulières quant à la taille. On n'a jamais vraiment fait cela
et je ne vois pas pourquoi on le ferait à l'heure actuelle. L'important
est que l'assuré, sur ce plan-là, soit aussi bien servi que
possible. Ce n'est pas que nous nous disions: Nous avons à l'heure
actuelle quatre ou cinq compagnies de très grande taille, dix ou douze
qui peuvent être considérées de taille moyenne et les
autres qui sont considérées comme de petite taille, et on tient
cette situation comme étant la meilleure possible ou la plus normale
possible. C'est une situation de fait qui s'est développée. (15 h
45)
Je ne serais pas surpris que, les années passant, il y ait pas
mal de fusions. Cela ne me paraîtrait pas en soi mauvais, ni quant
à la protection des assurés, ni quant aux services qu'on leur
donne, ni quant au fonctionnement des marchés financiers, je ne
trouverais pas cela en soi mauvais. Je ne dis pas que cela se produira dans
tous les cas; je ne dis pas qu'un certain nombre de petites
sociétés d'assurances n'arriveront pas à
l'intérieur des créneaux soit de clientèles, soit
régionaux, à se maintenir et à prospérer.
Voilà à peu près ce que je voulais dire, M. le
Président.
D'une façon plus générale, je rappellerais au
député de Notre-Dame-de-Grâce qu'il m'avait posé
treize questions et que j'avais vingt minutes pour répondre.
Forcément, sur certaines questions, j'ai été obligé
d'aller assez rapidement, ce qui ne nous empêche pas, à l'occasion
d'une commission comme celle-ci, d'aller plus loin.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Une question supplémentaire, si vous me
permettez. Ne serait-il pas possible d'envisager un élargissement des
pouvoirs et des activités des sociétés mutuelles et des
sociétés de secours mutuel? Je comprends très bien que ce
ne serait pas réaliste de leur permettre de créer des holdings en
aval probablement, mais il y a quand même certaines choses, par exemple,
le droit de placer les fonds d'une façon plus large, le droit de vendre
des produits même d'une autre institution financière. N'y
aurait-il pas des choses parmi celles qui seront accordées aux
compagnies qu'on aurait pu accorder également aux sociétés
pour que la lutte soit plus égale?
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Parizeau: M. le Président, pour les
sociétés mutuelles, de toute façon, nous
élargissons leurs pouvoirs de placement dans cette loi 75. Mais, pour
les sociétés de secours mutuel, il s'agit de
sociétés relativement très petites, dont les pouvoirs
à l'heure actuelle correspondent à peu près à ce
qu'elles semblent désirer avoir. Cela n'a pas vraiment de
conséquence majeure sur le plan du marché de l'assurance. Au
total, en 1983, les 28 compagnies de secours mutuel qu'il y a au Québec,
il y en a 28, ont au total 45 000 000 $ d'actifs. Et il est tout à fait
évident que je n'ai pas reçu de pression particulière pour
modifier leur mode de fonctionnement. Maintenant, advenant comprenons-nous bien
- qu'à l'occasion de la loi 75, cela donne des idées à ces
sociétés de secours mutuel de modifier certains de leurs
pouvoirs, on examinera cela avec la plus grande sympathie, pourquoi pas!
Dans le train de transformations que je suis en train d'apporter aux
lois des institutions financières, je ne vois pas pourquoi je me
barrerais dans ce cas. Je ne crois pas que ce soit nécessaire ni pour le
service qu'elles donnent à leur clientèle, ni pour d'autres
considérations. Mais, enfin, si elles désiraient avoir des
pouvoirs plus étendus, je ne vois pas pourquoi nous ne regarderions pas
cela. Mais il faut bien comprendre que 28 compagnies qui, au total, ont un
actif de 45 000 000 $, ce n'est pas tout à fait le propos de la loi 75.
C'est très spécifique. Mais, encore une fois, je ne dis pas non.
Ce serait une catégorie d'institutions financières dont il
faudrait réexaminer les pouvoirs et je le ferai avec d'autant plus de
sympathie qu'il y aurait des demandes à cet effet qui soient un peu
précises.
M. Scowen: II n'y a rien qui les empêche...
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: ...à l'heure actuelle de s'organiser en
fédération si elles veulent le faire?
M. Parizeau: D'organiser une fédération? Je ne
sache pas qu'elles l'aient jamais demandé. Il faut bien comprendre que
c'est toute espèce de choses. Je peux en donner la liste. L'amicale INF
de HGM qu'est-ce que c'est? L'amicale des infirmières de l'Hôpital
général de Montréal, l'actif est de 122 000 $.
L'Association d'hospitalisation du Québec, 22 000 000 $; elle a une
compagnie d'assurance-vie avec elle, à 22 000 000 $, elle a une
compagnie d'assurance-vie qui sera touchée par les pouvoirs dont nous
parlons. Canadien Pacifique, 97 000 $; Canado-Hébraïque 33 000 $;
Casacalanda, les citoyens de Casacalanda, 173 000 $; Dante-Alighieri, 67 000 $;
le Dominion Hebrew Sich; non, elle est en liquidation; L'Entraide, 9 000 000 $;
Entraide des Israélites, 213 000 $; Hébraïque HSB, de
Montréal, 214 000 000 $; Hebrew Protective Association, 108 000 $;
Société de secours mutuels hongrois, mais qui est en liquidation;
Les Industries Valcartier, 279 000 $; La Mutualité, 5 403 000 $;
Northern Telecom, 78 000 $; Les Policiers municipaux de Québec, 604 000
$; Prossédana 58 000 $; La Québécoise 5 994 000 $; La
Vigilance 280 000 $; Wilkomirer, l'Association Wilkomirer, 64 000 $;
l'Association Yishitzer 118 000 $. Une fédération, je veux bien,
mais cela semble être vraiment un éventail extraordinaire. Je ne
sais pas dans quelle mesure les fils d'Italie sont prêts à se
fédérer avec l'Association des infirmières de
l'Hôpital général, mais cela ne me paraît pas
évident en tout cas. À l'heure actuelle, elles ont un statut,
elles fonctionnent à l'intérieur de ces statuts, il n'y a pas
l'air d'y avoir de demandes particulières pour des changements, alors,
je vous dirai qu'on a assez de problèmes à régler avec les
choses qu'il faut régler sans qu'on commence à régler des
choses qui vont bien, qui fonctionnent normalement.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Avec la deuxième question, je peux passer du
très petit au très grand. Le ministre peut peut-être nous
parler un peu des conséquences que cette décision, ce projet de
loi peut entraîner en ce qui concerne la réponse, la
réplique qui aurait pu être faite par les autres institutions, le
gouvernement du Canada, dans la Loi sur les banques et la Loi sur les
assurances.
Je pense que je n'exagère pas quand je dis que le ministre a
démontré une attitude un peu triomphaliste dans sa
présentation du projet de loi. Les autres sont trop lents, ils attendent
trop. Il a même suggéré que des pressions
injustifiées de part et d'autre sont exercées, et a dit: "Nous
sommes très fiers de ne pas les attendre." Quand on décide de
faire de la concurrence sans consultation avec d'autres, même avec le
gouvernement fédéral, il faut s'attendre qu'eux, à leur
tour, vont avoir le droit et même la justification d'agir seuls
eux-mêmes, par exemple de rédiger un projet de loi sur les
assurances qui va peut-être aller même plus loin dans un certain
sens. Je sais très bien que les compagnies à charte
fédérale qui oeuvrent ici seront tenues de respecter les aspects
les plus restrictifs du projet de loi. Je ne sais pas si cela est une bonne
idée ou non, mais c'est dans le projet de loi.
Cela peut comporter des inconvénients,
si notre décision de ne pas consulter et d'aller de l'avant en
collaboration avec le gouvernement fédéral a pour effet de
créer une situation où le gouvernement du Canada crée des
privilèges ou des droits pour les compagnies d'assurances canadiennes
à charte fédérale ou les banques à charte
fédérale qui peuvent faire mal aux compagnies
québécoises dans le sens que d'autres auront le droit de faire de
la concurrence ici sur une base qui est inégale.
La clause que le ministre a mise dans le projet de loi aura pour effet
de nous protéger contre les compagnies d'assurance-vie à charte
fédérale, mais cela n'aura pas pour effet de nous protéger
contre les banques. Lorsque j'ai posé cette question au ministre, il a
dit: Oui, j'accepte mes responsabilités, je m'attends que les banques
à charte fédérale vont possiblement ou probablement un
jour arriver ici en vendant des polices d'assurance-vie dans toutes les
succursales de toutes les banques à charte fédérale dans
tout le Québec et cela peut créer une concurrence, mais on est
prêt à accepter ces règles du jeu. C'est quelque chose qui
peut avoir des conséquences très importantes pour nos
institutions, j'aimerais que le ministre consacre quelques minutes à
expliquer sa position avec un peu plus de détail et de
clarté.
M. Parizeau: M. le Président, comme j'ai eu l'occasion de
le dire, plusieurs fois, aussi bien ici dans cette Chambre qu'en public, le
gouvernement fédéral a étendu, agrandi, élargi les
pouvoirs des banques systématiquement depuis 1954, continuellement,
à chaque révision de la Loi des banques. J'ai eu l'occasion de
dire à l'Assemblée nationale, je crois - je ne me souviens plus
si c'était à l'occasion d'un discours sur cette question ou d'une
déclaration à l'Assemblée nationale - qu'en 1954, on s'en
souviendra, les banques n'avaient pas le droit de faire du crédit
hypothécaire conventionnel et que les banques n'avaient même pas
le droit de faire du crédit personnel si le taux d'intérêt
était supérieur à 6%. Le taux d'intérêt
était tellement contraignant qu'il n'y avait qu'une seule banque
à charte qui faisait du prêt personnel. On se rend compte du
chemin parcouru, c'est extraordinaire comme modification. D'autre part, les
banques ne pouvaient pas faire de prêts à moyen ou à long
terme aux petites entreprises, aux agriculteurs, aux entreprises de
pêcheries, à tout ce qu'on voudra; chaque fois que la Loi des
banques a été révisée, les pouvoirs ont
été élargis, cela sans aucune espèce de
consultation avec les provinces, comprenons-nous bien, le gouvernement
fédéral sait très bien que les banques sont de sa
juridiction et il l'exerce pleinement - et, compte tenu de la constitution
canadienne, je ne vois vraiment pas pourquoi on devrait le blâmer? Il
fait ce qu'il pense juste de faire et il le fait.
À l'opposé, pour des raisons que j'ai toujours eu beaucoup
de difficulté à comprendre et qui, à ma connaissance,
n'ont jamais vraiment été expliquées en public, le
gouvernement fédéral a été extrêmement
parcimonieux dans l'élargissement des pouvoirs des autres institutions
financières qui relevaient de sa juridiction. Cela a donné une
sorte de brutalité dans les réactions de beaucoup de
représentants d'institutions financières depuis quelque temps.
Alors que le projet de loi 75 n'était pas encore déposé,
et que j'ai eu l'occasion cependant d'indiquer l'orientation que nous prenions,
à un congrès de l'Institut des actuaires, à
Montréal, un certain nombre de réactions sont venues des gens de
l'industrie de l'assurance. Je vais en citer seulement quelques exemples. Vous
allez voir à quel point, n'est-ce pas, on sent très bien que ces
gens disent: Le gouvernement fédéral, à notre égard
et à l'égard des banques, pipe les dés
systématiquement depuis 20 ans.
Je tire cela d'un article du Financial Post du 17 mars dernier, avant
que la loi 75 soit déposée. "Jean-Pierre Bernier, legal counsel
at the Canadian Life & Health Insurance Association Inc., says federallly
registered mutual companies can only hope that Ottawa amends its legislation as
soon as possible." "Gary Corbett, vice-president and corporate actuary at
Manufacturers Life Insurance Co., says of changing federal regulation: "The
faster Quebec moves, the more rapid Ottawa changes are likely to occur."
Passons à M. Panabaker, c'était le président,
jusqu'à il y a quelques semaines, de l'Association canadienne des
assurances de personnes. "Panabaker, also chairman of the CLHIA, says Quebec's
legislative changes destabilize the legal situation affecting financial
institutions. And he says it is highly unlikely that Ottawa will make any
changes before the election. "One thing for sure in all this is that the
politiking is in earnest. At Mutual's annual meeting in February, Panabaker
referred to the "legislative paralysis besetting Ottawa." (16 heures)
Pourquoi y a-t-il de telles réactions à l'égard de
l'immobilisme à Ottawa? Parce que cette façon de piper les
dés a réduit considérablement les chances de concurrence
véritable entre un certain nombre d'institutions financières et
les banques à charte. Je parle d'institutions financières qui
relèvent d'Ottawa dans ce cas-là.
Il est remarquable de penser qu'en 1967 l'actif total des compagnies
d'assurance-vie au Canada représentait à peu près 37%
de
l'actif total des institutions financières, y compris les banques
- les banques avaient à peu près la même proportion - et
qu'aujourd'hui, l'actif total des sociétés d'assurances
représente la moitié de l'actif total de la Banque Royale. C'est
prodigieux comme changement en l'espace de 17 ans.
Donc, Ottawa a pipé les dés et nous, à
Québec, on se dit: Enfin, il y a quelque chose de bizarre au fait que
les États-Unis sont en train de bouger. On voit très bien
qu'on s'en va vers la déréglementation. Au moins, faisons
en sorte que les institutions qui relèvent de nous aient autant de
chances sur le plan concurrentiel que celles qu'on est en train de donner, par
exemple, aux États-Unis et faisons en sorte que, grâce à
cette pression additionnelle, Ottawa finisse par comprendre le bon sens. Nous
sommes d'ailleurs suivis par bien du monde dans cette voie-là.
Y a-t-il une possibilité de représailles? C'était
vraiment ce que voulait dire le député de
Notre-Dame-de-Grâce. Dans ces conditions, voyant que les
sociétés d'assurances au Québec sont capables de prendre
des pouvoirs qu'elles n'avaient pas jusqu'à maintenant, serait-il
possible que le gouvernement fédéral donne aux banques de
nouveaux élargissements de pouvoirs pour leur permettre de mieux
soutenir la concurrence?
M. le Président, il y a une chose certaine, c'est que si le
gouvernement fédéral décide d'élargir les pouvoirs
des banques, il ne nous consultera absolument pas et que, si on tient
simplement compte de ce qui s'est passé depuis 30 ans, je tiens pour
acquis que la prochaine loi des banques va encore élargir les pouvoirs
et la révision suivante les élargira encore davantage.
Bien sûr, j'aurais souhaité qu'on puisse avoir un
degré de coordination un peu plus grand dans la façon de
procéder au Canada. D'ailleurs, à l'occasion d'une
conférence fédérale-provinciale des ministres des Finances
où le ministre fédéral des Finances avait soulevé
cette question, j'avais dit: Mais, bien sûr, qu'il faut qu'on se
coordonne. Mais, tout à coup, après une déclaration comme
celle-là de ma part, un comité pour réexaminer toute la
question des pouvoirs des sociétés financières est
organisé à Ottawa et qui a ceci de particulier qu'aucun
gouvernement de province n'est invité à faire partie de ce
comité, aucune consultation n'implique un gouvernement de province.
Alors, je me dis: Quels sont les risques de représailles? Ce
n'est vraiment pas dans ces termes que cela se fait. De toute façon, les
banques à charte vont avoir des pouvoirs de plus en plus
accentués, comme c'est le cas depuis 30 ans. Dans ces conditions,
qu'est-ce qu'il faut que je fasse? Il faut que je donne aux
sociétés sous juridiction québécoise des pouvoirs
qui leur permettent d'abord d'être de plus en plus concurrentielles,
deuxièmement, qui leur permettent d'augmenter leur chiffre d'affaires et
leur clientèle autant que c'est possible et, troisièmement, de
fournir aux clients les meilleurs services possible. Et comme on le dit en
anglais "Let the chips fall where they may" puisque, de toute façon, je
n'ai aucun moyen d'influencer de quelque façon que ce soit la
façon dont Ottawa réagit.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
Modifications à la loi régissant les
compagnies de fiducie
M. Scowen: Avant de terminer cette partie, j'aimerais poser une
question précise au ministre. Il a promis aux compagnies de fiducie que
leur loi serait amendée bientôt. Mais, dans sa réplique en
deuxième lecture ou encore dans son discours, il a dit un an ou un an et
demi. Il a été assez discret quant à préciser une
date. Y a-t-il une raison qui nous empêche d'adopter une loi sur les
compagnies de fiducie à l'automne? J'aurais pensé que de donner
une longueur d'avance d'un an ou d'un an et demi, on ne sait jamais ce qui peut
arriver dans ce laps de temps, on peut même avoir une élection
générale au Québec, est-ce que c'est inimaginable que l'on
puisse déposer et adopter un projet de loi afin de mettre les deux sur
le même pied d'ici la fin de l'année? Si c'est impossible,
pourquoi?
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Parizeau: M. le Président, je pense que
là-dessus le député de Notre-Dame-de-Grâce a tout
à fait raison, il serait préférable que nous puissions,
disons avant le 21 décembre prochain, produire des amendements
très substantiels à la Loi sur les compagnies de fiducie.
J'hésite à m'engager pour le 21 décembre
plutôt que le 21 juin suivant. Il faut que cela soit adopté avec
le 21 juin, c'est clair, mais j'hésite entre l'automne et le printemps
essentiellement pour des raisons de capacité à fournir ou
à produire dans les délais prévus.
Nous sommes actuellement dans une série de modifications
très profondes à beaucoup d'institutions financières au
Québec et cela demande un travail législatif considérable.
On se souviendra, par exemple, que j'ai annoncé que nous allions
modifier, refaire en un certain sens la Loi sur les coopératives
d'épargne et de crédit. Ce travail est très avancé,
mais c'est un travail énorme.
D'autre part, nous n'avons pas de loi
sur les compagnies de prêts au Québec. On n'en a jamais eu.
Il faut donc que j'ajoute à la refonte de la Loi sur les compagnies de
fiducie toutes les dispositions nécessaires pour les compagnies de
prêts. Cela fait beaucoup de travail législatif. Ce dont je viens
de parler, ce sont des centaines d'articles. Le travail évolue
normalement. Je vais faire tous les efforts possibles pour présenter une
loi sur les compagnies de fiducie et de prêt avant le 21 décembre
prochain, mais je ne peux pas garantir, simplement en termes de capacité
de la machine à produire, que cela sera vraiment avant le 21
décembre et pas plutôt le printemps prochain. C'est la seule
raison pour laquelle j'hésite à m'engager. Il n'y a pas de doute
qu'il faut que ce soit fait.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Vous êtes, semble-t-il, le ministre qui a le
droit de prendre plusieurs engagements quant à
l'échéancier de ces projets de loi. N'est-il pas possible
d'imaginer que vous pouvez faire le premier au moins pour l'automne avec un
effort pour le réaliser? Laissez-moi vous poser la question autrement.
L'écart entre l'adoption des deux lois va-t-il nuire d'une façon
importante aux activités des fiducies au Québec?
M. Parizeau: Non, je ne crois pas. Évidemment, si
l'écart se prolongeait, si l'écart atteignait deux ans, ce serait
autre chose, ce serait tout à fait autre chose, mais, encore une fois,
mon problème à l'heure actuelle, ce n'est pas d'être
pressé, je suis pressé, c'est simplement de m'assurer que la
machine peut sortir tout ce qu'on lui demande. Il faut bien comprendre
l'énormité de la tâche qui a été accomplie
depuis deux ans et de ce qui reste à faire.
À tous égards, M. le Président, cette
réforme de la législation des institutions financières au
Québec, qui a été amorcée il y a deux ans, doit
être terminée. Nous avons tous intérêt à ce
qu'elle soit terminée le plus rapidement possible. La seule chose, c'est
que je ne vois pas pourquoi je prendrais des engagements sans avoir l'assurance
stricte que je peux livrer la marchandise dans des délais impartis. Je
dis donc: Oui, autant qu'il est possible, la Loi sur les compagnies de fiducie
et de prêts avant Noël prochain, mais si ce n'est pas possible
à cause de la capacité de la machine à fournir, le
printemps suivant, pas plus tard.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: La quatrième question était sur
l'article 33.1, mais on va attendre l'étude article par article. Si je
comprends bien, des amendements s'en viennent, on va laisser les questions de
côté.
Y a-t-il entente pour terminer à 16 h 15?
M. Parizeau: Oui, c'est l'entente intervenue, je crois.
M. Lachance: C'est bien cela, M. le Président. L'entente
discutée avec le bureau du leader ainsi que les deux formations
politiques, c'est que les travaux se termineraient ce après-midi
à 16 h 15 pour se poursuivre ultérieurement.
M. Scowen: Pour se poursuivre...
M. Lachance: ...pour pouvoir se poursuivre
ultérieurement.
M. Scowen: Ultérieurement.
Actions privilégiées des compagnies
mutuelles
La prochaine question nous semble très importante. C'est la
question des actions privilégiées pour les compagnies mutuelles.
La réponse du ministre nous semblait un peu bizarre. Le ministre l'a
même dit lui-même dans sa justification des holdings en aval quand
il a dit que, parce qu'une compagnie mutuelle ne peut pas, par
définition, émettre des actions, il est donc nécessaire de
créer le droit de former les holdings en aval. Par la suite, il propose
un article qui va leur donner le droit d'émettre des actions. Il s'est
justifié - cela a été vite fait - en disant que
c'était pour les petites entreprises qui n'ont pas les moyens
d'écrire des holdings en aval.
Je ne sais pas si le ministre veut aller plus loin que cela dans son
explication. Il me semble que nous avons là une grande
contradiction.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Parizeau: Je ne sais dans quelle mesure, M. le
Président, une addition est une contradiction. Il n'y a pas de doute que
le holding en aval présente de très grands avantages pour des
entreprises qui ont déjà atteint une taille certaine. Cela ne me
paraît pas évident que, pour une entreprise qui n'a pas encore
atteint une très grande taille, le holding en aval s'impose. Mais il y a
une chose qui s'impose aux deux niveaux: c'est que les sociétés
mutuelles d'assurances puissent aller chercher du capital additionnel dans le
public. Cela me paraît tout à fait clair.
Il me paraît clair que le développement des
activités d'une société mutuelle puisse s'appuyer sur des
capitaux autres que ses
fonds propres. Tout ce que cela fera finalement, c'est de lui donner une
capacité d'accélération plus grande. On peut fort bien
imaginer, dans la dynamique des choses, qu'une société mutuelle
d'une taille qui n'est pas considérable émette des actions
privilégiées, puisse grâce à ces fonds additionnels
prendre de l'expansion, arrive à une taille suffisante où la
direction décide d'avoir un holding en aval et que ce holding en aval,
à son tour, émette des actions privilégiées dans le
public. Dans la dynamique d'une entreprise en pleine croissance, cela me
semblerait être des étapes raisonnables à franchir. Il n'y
a donc pas de contradiction.
On dit simplement: Vous pouvez fonctionner à un certain niveau
et, quand vous servez à un autre niveau, vous pourrez profiter d'autres
dispositions de la loi. Je ne vois pas de contradiction.
M. Scowen: Si je comprends bien, le ministre ne s'attend pas que
les grandes compagnies vont émettre des actions
privilégiées. La question que je lui pose, est de savoir ce que
cela donnera aux membres de cette compagnie mutuelle. Expliquez-nous comment
cela est à l'avantage des détenteurs de polices dans une
compagnie mutuelle que les dirigeants de la compagnie aient le droit
d'émettre ' des actions privilégiées. Je comprends
très bien ce que cela peut donner pour augmenter la force de cette
compagnie comme force économique au Québec. Je comprends que cela
pourrait être intéressant pour l'acquisition d'autres
intérêts, mais expliquez-moi comment cela peut donner quelque
chose de positif et ne pas poser des problèmes potentiels pour les
personnes qui sont finalement les propriétaires de cette compagnie, les
assurés, les mutualistes.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Parizeau: M. le Président, ça fait très
longtemps que, dans les coopératives en général - pas
seulement dans l'assurance, dans tous les domaines - nous reconnaissons que le
problème principal des coopératives, c'est la possibilité
d'un accès à du capital permanent extérieur. On le
reconnaît dans le cas de coopératives agricoles; on le
reconnaît dans le cas de coopératives d'épargne et de
crédit; on le reconnaît dans le cas des mutuelles d'assurances. La
question est toujours la même; il ne faut pas que le statut
coopératif gêne l'accès au marché financier pour y
retrouver des fonds additionnels. (16 h 15)
Pourquoi reconnaissons-nous ce problème? On reconnaît ce
problème depuis longtemps parce que, dans un monde où la
concurrence peut atteindre un certain degré de férocité,
il faut que la direction d'une société, dans
l'intérêt de la société, mais aussi dans
l'intérêt des actionnaires ou des mutualistes, puisse aller
chercher la source d'une expansion suffisante. C'est un problème
d'application générale. N'importe quelle compagnie qui n'est pas
une coopérative voit de par la Loi sur les compagnies, toute
possibilité d'aller chercher de l'argent ou des fonds à
l'extérieur. On ne se pose pas la question quand on dit: "En vertu de la
Loi sur les compagnies". Une compagnie de petits pois, est-ce dans les
intérêts de l'actionnaire ou des actionnaires de cette compagnie
qu'elle puisse chercher des fonds à l'extérieur? On
répond: Mais, évidemment, c'est dans l'intérêt de la
compagnie, enfin si le conseil d'administration n'est pas complètement
capoté.
Ce qu'on reconnaît volontiers à l'égard des
compagnies par actions semble présenter, pour le député de
Notre-Dame-de-Grâce, des problèmes à l'égard des
mutuelles ou des coopératives, mais je ne vois pas de quelle
façon. La mutuelle a tout intérêt à ce qu'un
potentiel de croissance intéressant puisse apparaître dans le
cadre de la compagnie où il est assuré. Intéressant!
Évidemment, des garanties comme celles-là n'assurent pas que le
conseil d'administration sera génial. C'est le cas de toutes les
sociétés et de toutes les compagnies. Rien dans de pouvoirs tels
que ceux-là n'assure l'intelligence de la direction, mais, si tant est
que la direction est intelligente, il vaut mieux qu'elle ait la
possibilité d'avoir davantage de capital que d'être brimée
quant au rassemblement du capital. C'est un problème très
sérieux quant au développement des mouvements coopératifs
que de se dire: Nous les empêchons. Traditionnellement, c'est ce qu'on
faisait. Nous les empêchions d'aller chercher autre chose que des fonds
propres à des fins d'expansion. C'est ce qu'on a longtemps
reflété dans nos lois. Déjà, nous avons, à
l'occasion de la refonte de la Loi sur les coopératives, ouvert
nettement là-dessus.
Dans le cas des mutuelles, nous bougeons dans le sens du projet de loi
75. Mais il y a plus que cela. On sait les difficultés qu'il y a eu de
fournir aux coopératives ou aux mutuelles les avantages de
l'épargne-actions. Là encore, on se retrouve dans une sorte de
paradoxe où, pour n'importe quelle compagnie par actions, l'accès
par épargne-actions est relativement simple. Au contraire, dans le
domaine des coopératives, c'est beaucoup plus compliqué, parce
que, dans un bon nombre de cas, les parts sociales dans les coopératives
sont remboursables à demande. On ne peut tout de même pas donner,
pour quelqu'un qui, toutes les semaines, irait remettre une part sociale et en
demander une autre, 52 fois l'avantage fiscal dans le courant d'une
année.
On sait qu'on a des problèmes à régler sur ce plan,
mais on ne peut y aller...
Le Président (M. Beauséjour): J'aimerais vous faire
remarquer que...
M. Scowen: Excusez-moi de vous interrompre, M. le ministre, mais
nous avions convenu de nous arrêter à 16 h 15. C'est moi qui ai
proposé l'ajournement à 16 h 15, car je dois prendre un avion
à 17 heures. J'ai dit, dès le début de la session, que je
voulais poursuivre le débat sur cette question, mais, étant
donné que nous avons convenu de terminer à 16 h 15 et qu'il passe
16 h 15, est-ce que je peux demander la suspension?
M. Parizeau: Je n'ai pas d'objection à m'arrêter
là, M. le Président.
Le Président (M. Beauséjour): Comme il y a un
accord pour terminer à 16 h 15 et que le temps est
légèrement dépassé, la commission ajourne ses
travaux sine die.
(Suspension de la séance à 16 h 19)
(Reprise de la séance à 20 h 5)
Vérification d'engagements financiers
Le Président (M. Lachance): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget de l'administration se réunit ce soir
avec le mandat suivant: vérifier les engagements financiers de sa
compétence pour les mois de février et mars 1984 en
présence du président du Conseil du trésor, M. Michel
Clair.
M. le Secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Il n'y a aucun remplacement, M. le
Président.
Organisation des travaux
Le Président (M. Lachance): Merci. Je fais lecture de
l'ordre du jour. 1-Renonciation au délai de transmission de l'avis de
convocation de l'ordre du jour. 2-Dépôt des réponses
obtenues. 3- Étude des engagements financiers. 3.1- février 1984,
Conseil du Trésor, ministère des Finances, ministère du
Revenu. 3.2- Mars 1984, ministère des Finances, organisme relevant du
ministre délégué à l'Administration et
ministère du Revenu.
Brièvement, je rappelle la procédure, le temps de parole
pour chacun des membres de la commission est de 20 minutes pour chaque
engagement financier qui est appelé par le président. Ce temps de
parole peut être utilisé en une ou plusieurs fois. En ce qui
concerne le temps de parole du ministre, il n'est pas limité, en
espérant que les réponses soient brèves et qu'elles
touchent évidemment les questions qui sont posées.
Le premier point à l'ordre c'est la renonciation du délai
de transmission parce que, selon nos règlements, il aurait dû
s'écouler deux semaines, quinze jours, je crois, entre le moment
où le ministre a été convoqué et le moment
où la séance se tient. Je demanderais aux membres s'ils sont
d'accord pour qu'on renonce à ce délai de transmission. Comme M.
le ministre est présent ici, j'imagine que quant à lui, il n'a
pas d'objection.
M. Clair: Je renonce, M. le Président.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Nous aussi, M. le
Président, au nom de tous les collègues de ma formation
politique.
Le Président (M. Lachance): Très bien, M. le
député de Chambly.
M. Tremblay (Chambly): N'ayant pas de mandat, je vais renoncer en
mon nom personnel seulement. J'imagine bien que mes collègues y
renoncent aussi.
Le Président (M. Lachance): Merci, cela facilite
grandement mon travail.
Deuxième point, le dépôt des réponses
obtenues. Exceptionnellement, cette fois-ci, vous constaterez que nous
étudions les engagements financiers pour deux mois, soit février
1984 et mars 1984. Lors des prochaines séances où on
étudiera les engagements financiers de la compétence de notre
commission, on le fera pour au moins trois mois, habituellement ceci parce que
les engagements financiers de janvier 1984 ont déjà
été étudiés par la défunte commission des
engagements financiers.
Chacun des membres a reçu, en réponse à une
question posée au ministre des Finances, l'engagement financier 400 de
janvier 1984. J'imagine que cela ne pose pas de problème. Cela a
été expédié par le secrétaire de la
commission en date du 8 juin 1984.
Nous en venons à l'étude des engagements financiers comme
tels, les engagements financiers pour février. Le premier engagement
relève du Conseil du trésor, pour une somme de 50 000 $. Est-ce
qu'il y a des remarques ou des interventions?
Engagements de février 1984 Conseil du
trésor
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, M. le Président.
D'abord, en guise de
commentaires préliminaires, le président du Conseil du
trésor se souvient que, lors des activités mensuelles de la
défunte - comme vous le dites - commission des engagements financiers,
il s'agissait d'un travail considérable à abattre. Ce qui
était également remarquable, c'est que les postes qu'on retient
et qui sont de la juridiction de notre commission, soit ceux du Conseil du
trésor, du ministère des Finances et du ministère du
Revenu, étaient de loin les moins populaires dans les discussions qui
s'engageaient de part et d'autre. Cela laisse soupçonner que le temps
imparti de deux heures sera amplement suffisant à chaque trimestre afin
de permettre au ministre de se libérer afin qu'il puisse assister
à nos travaux et répondre à certaines questions, qu'il
s'agisse de lui-même ou de ses collègues, cela ne devrait pas
être un fardeau trop considérable à porter, chose certaine,
en fonction du nombre de postes qu'on a à étudier, du
caractère technique -je dirais même, presque statutaire dans
certains cas - des engagements financiers qui apparaissent dans ces trois
ministères.
Cela ne devrait donc pas s'éterniser. Pour commencer dans
l'ordre, pour février 1984, rengagement 28-1, supplément pour
porter à 229 000 $ le coût des honoraires pour fins de traitement
et de développement en langage APL, pour répondre aux besoins de
certaines directions du secrétariat du Conseil du trésor. Le
fournisseur est ACSI, analyste-conseil en système informatique
Québec, 50 000 $.
C'est un poste, sans vouloir me promener de part et d'autre un peu
partout dans les documents, qu'on retrouve de façon sensiblement
identique en supplément pour augmenter le coût des honoraires pour
la même firme. Cela émarge au 39-1 des Finances. La seule question
essentielle est de savoir si ces gens - la ACSI - avaient été
choisis par concours par sélection ou par soumissions. Je serais curieux
de le savoir. Je n'ai pas non plus l'engagement initial qui, évidemment,
était moindre. Cela augmente de 50 000 $ dans ce cas-ci, jusqu'à
335 000 $ ou presque, dans le cas du ministère des Finances. De quel
genre de sélection s'est-il agi, à l'époque? Quel a
été le processus de sélection?
Le Président (M. Lachance): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Clair: Je n'ai pas le renseignement avec moi dans les
renseignements dont je dispose. Déjà, en mars 1983, il s'agissait
d'un renouvellement du contrat de cette firme-là et il y a eu deux
dépassements par la suite, parce qu'il y a eu des études
complémentaires, notamment au niveau des études horizontales, qui
n'étaient pas prévues originalement, pour une montant de 62 000
$. C'est le deuxième dépassement sur un contrat qui fut
renouvelé en mars 1983. Maintenant, quant à savoir si le contrat
original avait été obtenu par appel d'offres, soumissions ou le
fichier, je n'ai pas le renseignement avec moi. Je l'obtiendrai et nous le
ferons parvenir au secrétariat de la commission.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le montant de l'engagement de
229 000 $, c'est évidemment le montant de l'engagement pour
l'année en cours. Est-ce qu'il s'agit...
M. Clair: L'année financière 1983-1984.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): L'année en cours que
l'on étudie, donc non pas l'année en cours au moment où on
se parle.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Chambly, est-ce que c'est sur cet engagement financier? Allez-y!
M. Tremblay (Chambly): Premièrement, je ne sais pas quand
je pourrai poser une question sur les documents qui ont été
déposés.
Le Président (M. Lachance): On aurait pu le faire au
début, à moins du consentement des membres de la commission.
M. Tremblay (Chambly): Je pense que je suis au début, mais
M. le député de
Johnson a pris le crachoir et il ne l'a pas lâché depuis ce
temps.
Le Président (M. Lachance): Vous voulez sans doute dire le
député de Vaudreuil-Soulanges?
M. Tremblay (Chambly): Oui, de Vaudreuil-Soulanges,
précisément.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est une erreur commune
à cette commission.
M. Tremblay (Chambly): J'ai lu un peu le curriculum vitae de
Jacques Saint-Pierre. Je voudrais demander au ministre en quoi, lorsqu'on a
embauché cette personne, on a vu, d'après son expérience
professionnelle, que ce citoyen avait un intérêt pour le
Québec ainsi que pour la philosophie que nous défendons.
Une voix: À quelle page êtes-vous? (20 h 15)
M. Tremblay (Chambly): C'est dans le curriculum vitae de Jacques
Saint-Pierre.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Chambly, je comprends mal votre question. Est-ce que vous pourriez être
un peu plus explicite?
M. Tremblay (Chambly): Bien...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M.
Saint-Pierre a été nommé par le gouvernement, avec
un M. Suret, je crois, entre autres, pour faire des études dans le cadre
de la Commission québécoise pour la capitalisation des
entreprises. N'est-ce pas celle-là?
M. Tremblay (Chambly): C'est seulement que, voyez-vous en
Chambre, la semaine passée, M. le Président, on a fait des
allusions au fait qu'il y avait un citoyen du comté de Lotbinière
qui avait été engagé à la SAQ et, dans la
même période de questions, que cette personne était un
ancien organisateur du Parti québécois. Dans cette même
période de questions, on a blâmé un autre ministre d'avoir
signé - et ce n'est pas le même, non, je pense que c'est le
même -d'avoir demandé à quelqu'un de le représenter
et qu'il n'était pas de notre option politique. Alors, moi, je pense
qu'il serait souhaitable que l'on s'assure dorénavant que les gens que
nous embauchons, sans être nécessairement des membres de notre
formation politique, partagent tout au moins notre philosophie politique.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Qu'est-ce qu'il avait fait de
répréhensible, M. le député, je n'ai pas saisi?
M. Tremblay (Chambly): II avait signé une formule
demandant à quelqu'un qui ne partageait pas complètement son
option politique, à la demande des hommes d'affaires ou des
commerçants, de représenter le ministre en Hollande ou en Europe
en tout cas. Cette personne n'avait pas la dignité nécessaire
pour représenter le ministre et le ministre a dû lui retirer son
appui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous parlez de l'ex-notaire
Roberge?
M. Tremblay (Chambly): Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): D'accord.
Je me demande qui pose des questions à qui. J'essaie de voir
l'objet de la question moi aussi, pour participer au débat. Je n'ai pas
saisi la question.
M. Tremblay (Chambly): Alors, voici ma question. Je demande au
ministre comment on a vu, en embauchant M. Jacques Saint-Pierre, qu'il
partageait le goût du Québec que nous avons?
M. Clair: M. le Président, il n'y a pas de questionnaire
à cet effet à ma connaissance, ni au Conseil du trésor ni
au ministère des Finances, non plus que nulle part ailleurs dans le
gouvernement.
M. Tremblay (Chambly): Ah bon! Voici donc ma question sur
l'ACSI.
Le Président (M. Lachance): Celle-là est plus
pertinente, M. le député.
M. Tremblay (Chambly): Elle est très pertinente. Il
s'agissait d'un document déposé, je vous ai demandé la
permission avant de la poser, M. le Président, et vous m'avez
demandé de l'expliciter.
Le Président (M. Lachance): Allez-y, mais je n'ai toujours
pas compris le but de votre question. C'est peut-être parce que cela me
prend du temps à comprendre! Allez-y, M. le député de
Chambly.
M. Tremblay (Chambly): Bon. Cela-Une voix: Ce n'est pas
clair, M. le Président, mais la réponse du ministre l'est.
Le Président (M. Lachance): En effet.
M. Tremblay (Chambly): II y a au moins quelqu'un qui a compris la
question...
M. Johnson: La réponse...
M. Tremblay (Chambly): ...puisque le ministre a
répondu...
M. Clair: Dans le sens souhaité par le
député.
M. Tremblay (Chambly): ...très clairement. C'est un
contrat de 50 000 $ donné sans soumission, finalement, dans le cas de
l'ACSI.
M. Clair: J'ai déjà indiqué tantôt
qu'il s'agit du prolongement d'un contrat existant, qui avait lui-même
été renouvelé en mars 1983. Je sais que le contrat avait
été signé originalement en vertu d'un CT du 13 juillet
1982, mais j'ignore s'il s'agit d'un appel d'offres, d'une proposition qui nous
a été transmise par le fichier central, le comité de
sélection ou autrement. Je l'ignore. On fournira le renseignement.
M. Tremblay (Chambly): Quelle est la procédure normale
dans un cas comme celui-là? Il doit y avoir des montants maximaux
où l'on revient en appel d'offres.
M. Clair: Non. Je pense que la procédure normale, ce sont
le fichier et le comité de sélection.
M. Tremblay (Chambly): D'accord.
M. Clair: Pour le choix initial.
M. Tremblay (Chambly): Pour le choix initial. Par la suite?
M. Clair: S'il y a des suppléments, à ce
moment-là, si le ministère concerné... Il s'agit ici de
deux cas où le Conseil du trésor, dans des analyses assez
sophistiquées, a décidé d'aller plus loin dans l'analyse
que ce qu'il avait originalement envisagé. À ce moment-là,
il est intervenu une décision du Conseil du trésor pour autoriser
le secrétariat du Conseil du trésor à prolonger le
contrat.
M. Tremblay (Chambly): Je vous informe que je ne suis pas au
courant, M. le Président. C'est la première fois que j'assiste
à une séance d'étude des engagements financiers. Est-ce
qu'on a le droit de faire des commentaires? On a le droit, oui?
M. Caron: On est en démocratie.
Le Président (M. Lachance): Habituellement, la commission
des engagements financiers évolue dans un cadre très souple.
M. Tremblay (Chambly): Bon! Je ne veux pas prendre tout le temps
de la commission.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On a deux heures, M. le
député.
M. Tremblay (Chambly): Je trouve que c'est une procédure
extrêmement dangereuse de faire en sorte qu'un entrepreneur obtienne un
contrat et que, par la suite, on lui donne des suppléments parce qu'il
avait déjà ce contrat. C'est la technique normale pour faire en
sorte de favoriser des gens qui sont de notre côté. Cela ne
s'applique pas seulement aux élus. À l'occasion, des
fonctionnaires pourraient être tentés de jouer un jeu comme cela,
de favoriser leurs amis et, par la suite, on les assure qu'il y a aura une
commande supplémentaire et qu'elle sera payante. Tous ceux qui ont
soumissionné au départ ne sachant pas cela n'ont pas pu
soumissionner avantageusement, ils ont soumissionné avec un profit
normal. Celui-là avait soumissionné sans profit, même
peut-être avec une perte, mais c'est l'addition qui démontre le
profit.
M. Clair: Ce que je peux dire là-dessus au
député, c'est que tous les dépassements ou
excédents des contrats doivent justement être soumis au Conseil du
trésor. Le député a raison d'attirer notre attention sur
ce cas, puisqu'il s'agit d'un supplément qui a dû passer au
Conseil du trésor, mais qui était à la demande du
secrétariat du Conseil du trésor. Comme le député
de Vaudreuil-
Soulanges l'a souligné lui-même au tout début, les
crédits, à proprement parler, du secrétariat du Conseil du
trésor sont, à toutes fins utiles, uniquement du salaire. Il y a
très peu de dépenses d'achat de biens et services. C'est
très occasionnellement que nous le faisions, mais nous sommes quand
même soumis aux mêmes procédures. Il y a toute une
série de règles et de directives qui visent à faire en
sorte que les ministères doivent respecter le processus des soumissions
et doivent s'en tenir aux prix soumis, sauf qu'il est possible qu'il y ait des
dépassements.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que cela va sur cet
engagement financier? M. le député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, oui. J'ajouterais, comme
on l'a vu tout à l'heure, que le ministre comprend les questions. Il y
répond de façon claire, mais je ne suis pas sûr que le
député de Chambly comprenne les réponses. Il a
reposé une question à laquelle le ministre avait
déjà répondu. Quant au fonctionnement, pour le
bénéfice du député de Chambly, c'est effectivement
assez informel. On fait des commentaires, on pose des questions comme vous le
voyez. Je vous souhaiterais d'assister à une séance où
serait présent le député de Sainte-Anne, vous verriez
assez rapidement qu'il y a de place pour toutes sortes de commentaires, de
questions, enfin de répliques, et qu'on n'est jamais à
côté du règlement essentiellement, ce qui nous permet
d'aller au fond des choses comme le député de Sainte-Anne le fait
souvent et comme il le fera la prochaine fois; il est retenu
présentement. Enfin, quant au Conseil du trésor, ce ne serait pas
une mauvaise idée si on faisait parvenir aux députés les
documents que les membres de la commission précédente avaient
reçus sur le fonctionnement du fichier central: la procédure des
comités de sélection, enfin tous les critères auxquels
doivent se soumettre tous les ministères, y compris le Conseil du
trésor, comme le disait le ministre. Cela permettrait à tous les
membres, y compris aux nouveaux - il y a deux nouveaux membres de cette
commission de notre côté aussi - de comprendre le fonctionnement.
Vous n'êtes pas obligés de nous expliquer...
Le Conseil du trésor a également du personnel qui
rédige des documents de stratégie politique à l'occasion,
comme on a pu le voir assez récemment, mais je ne suis pas certain que
cela fasse partie de ses attributions comme telles.
M. Clair: C'est le cabinet.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est
dans le cabinet, c'est vrai.
M. Clair: Je pense que le député de
Vaudreuil-Soulanges vient d'émettre une excellente idée.
J'apprécierais que, au niveau du secrétariat de votre commission,
vous nous soumettiez une liste de ce que vous aimeriez recevoir comme documents
d'information. Il nous fera plaisir de vous l'acheminer.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Peut-être le paquet de
documents qu'on avait reçus il y a un peu plus d'un an...
M. Clair: Oui, on peut en faire un et, s'il manque des
renseignements, vous nous les demanderez.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): D'accord.
Le Président (M. Lachance): Très bien, M. le
ministre. Merci. Est-ce que l'engagement...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Peut-être que le
député de Verdun avait quelque chose...
Le Président (M. Lachance): Est-ce qu'on est toujours
à l'engagement 1 sur la liste?
M. Caron: Ah! Vous êtes toujours sur... Excusez-moi.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que considérez
l'engagement 1 comme étant vérifié?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II a été
discuté.
Le Président (M. Lachance): Il a été
discuté. Bon, très bien. Nous allons passer à l'engagement
2, qui relève du ministère des Finances.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Quant à nous, on n'a pas
de question concernant l'élément 39.1, M. le Président,
mais j'en aurais à 39... Attendez un peu, les numéros se
succèdent.
M. Clair: Ce sont les numéros qui apparaissent à la
droite.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, c'est 1, 2 et 3 en marge,
tout simplement. Alors, il n'y a rien sur le 2 tel que numéroté
ici pour février 1984, mais peut-être sur le 3.
Le Président (M. Lachance): Vous, M. le
député de Verdun, c'est sur le 2?
M. Caron: Sur le 4.
Le Président (M. Lachance): Sur le 4? Ah bon!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On y arrive. Alors, sur le
3...
Le Président (M. Lachance): Alors, le 2, cela va. Le
3?
Finances
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le 3, supplément pour
porter à 719 100 $ le coût des honoraires pour agir à titre
d'analyste-conseil en système informatique. Le fournisseur est toujours,
ACSI, de Sainte-Foy, autrefois de Québec, si je comprends bien, selon
l'engagement 1. Montant de l'engagement 334 100 $.
Déjà, on voit que l'engagement original était de
385 000 $. On l'augmente de 334 000 $ pour passer à 719 000 $. Je me
demandais ce qu'il y avait eu d'absolument majeur et substantiel pour
essentiellement doubler le montant du contrat. La même question que tout
à l'heure s'applique, à savoir s'il s'agissait d'un appel
d'offres, dans la mesure où cela pouvait être quelque chose, ou si
le devis était très précis, et qu'un tas de gens pouvaient
s'adresser à cela ou, alors, est-ce que cela venait du fichier
directement, du comité de sélection. C'est la question habituelle
à l'endroit du ministre.
M. Clair: M. le Président, en fait, il s'agissait d'un
contrat d'une durée de trois ans, intervenu en septembre 1981, qui est
prolongé d'une année. Donc, l'engagement aurait dû
être libellé différemment. Il ne s'agit pas d'un
supplément pour aller à tel montant, mais plutôt, dans le
fond, de prolonger d'une année un contrat qui avait une durée de
trois ans et qui se prolongera jusqu'au 31 mars 1985. Je n'ai pas le
renseignement, malheureusement - on le fournira - quant à savoir si cela
avait été choisi par appel d'offres... Déjà, en
1981, il s'agissait d'un contrat qui avait été obtenu en
1978.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela fait six ans que ces gens
sont là, comme tels?
M. Clair: Mais il avait été obtenu en 1978 à
la suite d'un appel public d'offres.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah bon!
M. Clair: À la suite de l'appel d'offres et des
soumissions reçues, un comité d'étude a recommandé
cette firme comme celle répondant le mieux et au plus bas coût
au
mandat décrit dans le cahier des charges. Par la suite, ce que je
comprends des documents que j'ai, c'est qu'il est toujours apparu avantageux de
continuer de retenir les services de cette même firme plutôt que...
On me signale une donnée importante. Effectivement, compte tenu des
travaux qui ont été menés par le ministère des
Finances en ce qui concerne la réforme de la fiscalité
québécoise, il est apparu qu'en termes de système, il
était avantageux de conserver les mêmes personnes qui
étaient habituées de travailler selon ce
système-là. Je crois que c'est un des éléments
expliquant la dernière prolongation. Maintenant, à l'origine, en
résumé, 1978, appel d'offres, deux prolongations.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): En 1978, contrat de trois
ans?
M. Clair: De trois ans, 1981.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce 100 000 $ par
année ou 300 000 $ par année? C'est cela que j'essaie de voir.
D'après le libellé, ce n'est pas clair.
M. Clair: C'était 100 000 $ par année, maintenant,
la dernière année, c'est 334 000 $.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui. M. Clair:
Effectivement, 334 000 $.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le montant de l'engagement de
février 1984 est pour l'année 1984-1985, je présume?
M. Clair: C'est exact.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Engagé d'avance.
M. Clair: Engagé d'avance, engagé pour deux
années.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...Cela va pour l'engagement 3
quant à moi.
Revenu
Le Président (M. Lachance): Merci, l'engagement 4, sur
lequel le député de Verdun avait manifesté le désir
d'intervenir. M. le député de Verdun.
M. Caron: J'aurais deux informations, M. le Président,
à demander au ministre. Le supplément pour apporter à 1
500 390,89 $, le coût d'impression des formulaires d'impôt TPI
abrégée et TPI détaillée 1982. J'aimerais avoir un
petit peu de détail là-dessus. J'aimerais aussi - si vous ne
l'avez pas, vous pourrez le déposer à la prochaine réunion
- connaître les actionnaires de la compagnie.
M. Clair: On peut obtenir cela, mais j'imagine...
M. Caron: Je pense que vous ne les avez pas. Je suis prêt
à...
M. Clair: Non, non, on peut l'obtenir. Je voudrais juste signaler
que cette...
M. Caron: Mais... (20 h 30)
M. Clair: Cette entreprise fait partie d'un groupe d'entreprises
assez limité. Il y a Drummond Business Forms, Métropole Litho
Inc., Moore, Paragon qui offrent ce genre de services. Ma mémoire de
ministre du Revenu et d'ancien président de la commission des
engagements financiers me dit que cela a déjà été
déposé, mais on peut l'obtenir de nouveau.
M. Caron: Comment peut-on avoir un nombre additionnel de
formulaires? Est-ce que, dans vos prévisions... Je comprends que le
ministre du Revenu va un peu partout, il va quasiment dans les chambres
à coucher pour soutirer tout ce qu'il peut...
M. Clair: Vous faites bien de vous tenir comme cela.
M. Caron: Je vous le dis, je ne voudrais pas donner tous les
détails ici, mais il va chercher tout ce qu'il peut. Je pense que le
ministre doit le savoir, parce que cela doit se dire au Conseil des
ministres.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Verdun, vous avez l'immunité parlementaire.
M. Caron: Je ne le dis pas dans ce sens-là. Je veux dire
qu'il fouille jusqu'à huit ou dix ans en arrière. J'ai un cas en
particulier - j'en ai parlé au ministre - qui date de huit ans en
arrière. Je pense qu'il est exagéré d'aller aussi loin que
cela. Je ne sais pas si le ministre trouve cela normal. Est-ce que c'est pour
cela qu'on dépense autant de formulaires? On va même... Un cas m'a
été présenté la semaine dernière; un type a
acheté une petite chaloupe genre "verchère" de quatorze pieds,
avec un petit moteur. On lui a écrit à deux ou trois reprises par
courrier recommandé. Cela va coûter plus cher en efforts et en
temps pour soutirer 50 $ ou 100 $, d'un ouvrier. Je pense qu'il est normal que
les gens paient leur impôt et leur taxe de vente. Retourner six mois en
arrière, je trouve que c'est un manque d'aide aux contribuables. Si le
gouvernement ne peut pas se tenir à jour et suivre les dossiers comme un
commerce ou
une entreprise privée, il me semble qu'après cinq ans cela
devrait être prescrit. La loi dit trois ans, mais la Loi sur
l'impôt va plus loin que cela.
J'espère que le ministre, qui est censé être un
ministre "jumbo", peut parler à ses confrères au Conseil des
ministres. Après cinq ans, un type qui veut s'acheter une
"verchère" avec un petit moteur de dix forces pour aller faire une
excursion de pêche, qu'on le laisse tranquille.
M. Clair: Cela va surprendre le député de
Vaudreuil-Soulanges mais je comprends très bien la question du
député de Verdun. En fait, le dépassement de 55 000 $ n'a
rien à faire avec l'impression d'un plus grand nombre de formules. Il
s'agit simplement d'engagements que le ministère du Revenu et le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement avaient pris
à l'égard de la livraison de l'ensemble de la documentation dont
une firme a besoin pour imprimer les formules; il y a eu un délai. Il y
avait eu une réclamation de l'imprimeur demandant 80 000 $ ou 90 000 $;
après négocations entre l'entreprise et le Service
général des achats, un règlement est intervenu pour 55 000
$.
On sait tous qu'un des problèmes éprouvés, tant par
Revenu Canada que par le ministère du Revenu du Québec, compte
tenu qu'il s'agit de très grosses commandes d'impression de formules, le
calendrier de production est très serré dans les usines; les
usines ne vont pas s'équiper uniquement pour répondre aux besoins
urgents que constituent les commandes des ministères du Revenu d'Ottawa
et du Québec. En conséquence, elles font de bons prix mais elles
doivent respecter leurs échéances. Le moindre retard de la part
du ministère est pénalisé. Il y a pénalité
si l'imprimeur ne livre pas à temps la marchandise et il y a
pénalité si le ministère ne livre les formulaires pour les
imprimer à temps. Il semble que quelque chose ait manqué au
moment de la production des documents pour les imprimer et qu'une telle
pénalité a dû être payée.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay (Chambly): C'est ce qui explique tout, parce que
c'est un litige qui a été réglé et que l'on paie la
dépense en février 1984. J'imagine que cela a été
imprimé en novembre 1981, quelque chose comme cela. Cela, c'est
négocié ainsi, je suppose.
M. Clair: C'est exact.
Le Président (M. Lachance): Alors, les engagements
financiers pour le mois de février 1984 qui sont de la juridiction de la
commission du budget et de l'administration ont été
examinés. Nous pouvons maintenant passer aux engagements financiers pour
le mois de mars 1984. Nous avons l'arrivée du député de
Terrebonne, qui est un expert dans l'étude des engagements financiers.
Bienvenue, M. le député de Terrebonne.
M. Caron: J'espère que vous avez noté la
présence de tous ces visiteurs qui sont ici ce soir?
M. Blais: Oui, je suis un homme très aimé dans son
comté et je vous remercie de l'avoir remarqué, M. le
député de Verdun.
M. Tremblay (Chambly): Vous êtes omniprésent
aussi.
Le Président (M. Lachance): En passant, M. le
député de Terrebonne - c'est un sujet d'actualité - a
dépassé son objectif dans la campagne de financement avec quelque
chose comme 150%, alors que le Parti libéral a quelque chose comme
à peu près 60% de l'objectif. C'est très éloquent
dans ce comté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, certes, dans ce
comté, 4 000 000 $ ou 2 000 000 $, cela ne veut rien dire.
M. Tremblay (Chambly): D'ailleurs, le président du Parti
libéral du comté a déclaré qu'il était
omniprésent et que le parti devrait faire comme le
député.
Engagements de mars 1984
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
Vice-Président de la commission. Nous en venons à l'engagement
financier no 1, qui relève du ministère des Finances.
Finances
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): L'engagement no 1, le
député de Bellechasse, président de la commission,
l'accueille sans doute avec plaisir, à la suite des questions qu'il
adressait au ministre des Finances il y quelques jours, dans le cadre d'un
autre débat en commission. C'est la Caisse centrale Desjardins du
Québec, un contrat d'un peu plus de 1 000 000 $ pour la fourniture de
services bancaires, c'est-à-dire la gestion de comptes, la manutention
des effets de paiement, la perception, etc., pour une période de trois
ans et trois mois. Pour le bénéfice des membres qui ne sont pas
des membres réguliers ou qui n'étaient pas de l'ancienne
commission, c'est le genre d'engagement financier qui revient très
régulièrement avec la plupart des institutions bancaires. Il est
évident que le gouvernement fait affaires avec un tas
d'institutions.
Ma question est essentiellement pour
rafraîchir ma mémoire. Le montant de l'engagement est
substantiellement identique à celui qu'on voit passer, ou qu'on voyait
passer pour la Banque Royale, la Banque Nationale du Canada, et tout ce
monde-là. C'est à peu près cela 1 000 000 $ pour trois
ans, il me semble.
M. Clair: C'est le même type de contrats que ceux qui
interviennent avec les banques ou autres institutions financières. Je
suis d'autant plus heureux que nous ayons maintenant ce type de contrat avec la
Caisse centrale Desjardins du Québec; cela surprendra le
député de Vaudreuil-Soulanges, mais j'en ai été le
parrain. J'ai été le député parrain de la
création de la Caisse centrale Desjardins.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Un projet de loi privé
à l'époque. Je vous félicite. C'est un de vos meilleurs
projets de loi quand on se souvient de tous les autres que vous avez
présentés.
M. Clair: Cela a été mon premier.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela doit être la raison.
Après, cela a descendu.
Le Président (M. Lachance): M. le
député...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pour ce qui est de l'engagement
no 1, quant à nous, pour l'avoir déjà vu passer de
façon essentiellement identique, il n'y a pas de question.
Le Président (M. Lachance): Est-ce qu'il n'est pas un peu
surprenant de voir un engagement financier qui est indiqué à plus
de 1 000 000 $. Cela m'apparaît un peu vague lorsqu'on considère
que certains engagements vont jusqu'à préciser les cents.
M. Clair: Ce n'est pas chiffré, M. le Président,
pour la simple raison que cela dépend du volume de transactions qui
seront faites à la Caisse centrale Desjardins, mais comme il faut avoir
un décret pour engager des sommes de plus de 1 000 000 $, cela prend un
décret du gouvernement, cela vient aux engagements financiers et on
verra si la somme de 1 000 000 $ sera atteinte ou dépassée. Les
comptes publics rapportent effectivement chaque année le montant final
payé annuellement à chaque institution financière.
Le Président (M. Lachance): Très bien. Merci pour
vos éclaircissements. L'engagement financier no 2 du mois de mars.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est le renouvellement du
contrat de services pour la fourniture de prévisions sur
l'évolution des économies américaine et canadienne pour
une période de trois ans. Le fournisseur est Data Resources of Canada,
Toronto, 135 000 $ pour trois ans.
Je remarque par ailleurs qu'il y a d'autres abonnements de cette nature
au ministère des Finances. Je me demande si le ministre peut nous
éclairer sur le volume total d'abonnements à des fournisseurs de
prévisions économiques américaines, canadiennes,
peut-être européennes. Je crois qu'il y a un engagement, que nous
aurons à voir tout à l'heure, sur le Conference Board du Canada
pour une année, que l'on verra plus tard auprès du
ministère des Finances, toujours, pour un service de banque de
données, de prévisions, etc. On sait ce que le Conference Board
publie. Le gouvernement est membre de cet organisme en un sens, je me demandais
s'il y avait d'autres sources de prévisions?
M. Clair: À ma connaissance, des abonnements de ce type,
il n'y a effectivement que le Conference Board du Canada et Data Resources of
Canada; nous allons prendre le renseignement et le fournir au
député de Vaudreuil-Soulanges. Je sais qu'il existe plusieurs
abonnements à des revues de prévisions, mais ce n'est pas le
renseignement que le député désire.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si oui, évidemment, les
noms de chaque...
M. Clair: ...les noms, les montants...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): les noms de chaque fournisseur
et les montants de l'imputation annuelle.
M. Clair: Entendu.
Organismes relevant du ministre
délégué à l'Administration
Le Président (M. Lachance): Très bien pour
l'engagement 2? L'engagement 3 relève du ministre
délégué à l'Administration. Le fournisseur est le
Dr Irenée Lapierre.
M. le Président, en voyant ce nom, je me remémore ma
tendre enfance, où j'étais jeune unioniste, et ce nom me dit
quelque chose. Est-ce qu'il s'agit du même individu qui était
président de la Fédération libérale du
Québec à l'époque où le député de
Bagot était chef de l'Opposition ici à l'Assemblée
nationale. Il était, je pense, anesthésiste à
l'Hôtel-Dieu de Lévis.
M. Clair: Je n'ai pas son curriculum vitae, M. le
Président, tout ce que je peux vous indiquer, c'est que le Dr Lapierre
oeuvre pour la CARRA depuis plusieurs années et agit sur demande pour
aider le
personnel de la CARRA dans l'administration du programme
d'assurance-salaire. Si vous désirez obtenir un curriculum vitae, il
nous fera plaisir de vous le faire parvenir, vous verrez sûrement si vous
avez raison de vous remémorer ces bons souvenirs.
M. Tremblay (Chambly): Ce serait très intéressant,
M. le Président.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'ai une question, à
propos du Dr Lapierre, qui semble un permanent du directeur médical. Je
présume qu'il est là à plein temps, à moins que
l'on puisse être directeur médical à temps partiel, ce
n'est pas impossible non plus...
M. Clair: C'est sur demande.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est peut-être
d'ailleurs ce que cela me laisse soupçonner, le fait que ce soit par
contrat de services, on voit à son engagement pour une année.
Est-ce que le ministre peut nous éclairer sur son statut
d'employé, si l'on veut, enfin ce n'est pas un employé, il est
à contrat...
M. Clair: C'est un contractuel.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...sur la présence, les
activités, etc., d'un directeur médical de la Commission
administrative des régimes de retraite et d'assurance? J'aurais
pensé que c'était un travail temps plein.
M. Clair: Je ne pourrais pas répondre à la question
du député. C'est une décision qui avait été
prise par mon prédécesseur, que j'ai eu à entériner
en quelque sorte; il semble que M. Lapierre rend de bons services à la
CARRA et que la CARRA ne désire pas, j'imagine, combler ce poste par un
permanent. Je m'engage à obtenir les réponses aux questions.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est pour savoir depuis
combien de temps c'est par contrat de services, à titre d'exemple, que
le Dr Lapierre est retenu auprès de la Commission administrative des
régimes de retraite et d'assurance. Dans le fonds, c'est cela l'objet de
la question. Quel est son statut?
M. Clair: On obtiendra le renseignement.
Revenu
Le Président (M. Lachance): Très bien. L'engagement
4 relève du ministère du Revenu.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Évi- demment, si l'on
demandait dans ce cas-ci à l'engagement 4, comment il se fait que
l'achat ait été fait en Ontario, je présume que le
ministre nous répondrait que le marqueur FOM 50 destiné à
être incorporé au mazout destiné au chauffage,
conformément à la Loi concernant la taxe sur les carburants,
n'est essentiellement fabriqué que par Morton Chemical Ltd. à
Ajax, en Ontario.
Est-ce que j'aurais raison de présumer que cela est la nature de
sa réponse?
M. Clair: Exactement. Ce produit n'étant disponible que
d'un seul fournisseur, nous avons négocié avec celui-ci et obtenu
le contrat qui existe présentement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est toujours le même
depuis plusieurs années. (20 h 45)
M. Clair: Exactement et je pensais que le député
allait dire également que je ne répondrais pas et le ministre non
plus à la question de savoir quelle est la composition exacte de ce
marqueur-traceur.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah oui! Cela a probablement
empêché le député de Chambly de poser une question.
Donc, je vous pose celle-là.
M. Tremblay (Chambly): Je note que le député de
Vaudreuil-Soulanges a rapidement pris conscience que j'étais là
pour poser des questions, puisqu'il prévoit mes questions!
Le Président (M. Lachance): Nous avons noté aussi,
M. le député de Chambly, que vous avez choisi de vous asseoir
à la gauche du président, ce soir.
M. Tremblay (Chambly): Je m'assois en face du ministre, puisque
nous sommes tous égaux comme membres de cette commission, pour poser des
questions au ministre. Alors, je suis en face.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Donc, à l'engagement
4...
M. Caron: II faut le laisser aller, parce qu'il n'est
peut-être pas tout à fait satisfait et il était un peu
gêné de le dire. C'est peut-être pour cela. Nous n'avons
aucune objection à le laisser parler.
M. Tremblay (Chambly): M. le Président, je fais seulement
la preuve que, très souvent en politique, on n'est pas assis où
l'on voudrait.
Le Président (M. Lachance): Alors je pense, MM. les
députés...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est
vrai pour vos voisins également, M. le député.
M. Clair: Tout le monde est malheureux tout le temps, a dit
quelqu'un déjà!
Le Président (M. Lachance): Alors, l'engagement 4, cela
va. L'engagement 5, toujours du ministère du Revenu, pour mars 1984?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Contrat de services pour la
location et l'entretien de quinze postes de traitement de textes avec
équipements connexes pour une période de douze mois. Il me semble
avoir vu les Systèmes d'informatique Philips Ltée, Québec,
113 463,69 $. Il me semble que c'est un poste qui revient souvent. Est-ce que
cela fait partie d'un contrat plus large dont les Systèmes
d'informatique Philips Ltée bénéficient? De quelle
façon ce contrat a-t-il été attribué: comité
de sélection, appel d'offres, devis, fichier central? Enfin, si le
ministre peut répondre.
M. Clair: C'est pour des raisons de compatibilité avec
l'équipement déjà en place; il s'agit d'un contrat
négocié.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La sorte d'équipement,
c'est...
M. Clair: Cela va être plus simple de vous faire parvenir
une photocopie. Je peux toujours vous le dire.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): En gros.
M. Clair: II y a 15 postes de 3004, 19 logiciels, 12 triples
tableaux de communications, 13 imprimantes TEC, 9 entraînements à
Ergo, 4 alimenteurs automatiques à doubles plateaux, 42 boîtes de
raccordement, tout cela est garanti pour 90 jours, pièces et service. Si
le député veut avoir une copie de la description du
matériel, je peux la lui donner immédiatement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce un nouveau
contrat...
M. Clair: Non.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...auprès de cette
société?
M. Clair: Cette société avait déjà
obtenu des contrats antérieurement. C'est justement pour des raisons de
compatibilité avec l'équipement en place que le Service
général des achats a procédé à un contrat
négocié avec la même firme.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si je comprends bien, cette
même firme, après s'être mis le pied dans la porte, va
bénéficier pour l'éternité de contrats;
étant donné les besoins de compatibilité de
l'équipement, on fera toujours affaire avec elle. Je ne vois pas que,
nécessairement...
M. Clair: C'est le problème que nous avons, M. le
Président, dans tout ce qui concerne l'informatique, la bureautique, la
télématique. C'est qu'il faut être extrêmement
prudent au moment où une firme obtient un premier contrat parce que, par
la suite, il devient difficile et parfois coûteux de se libérer de
celle-ci. C'est la raison pour laquelle, au moment de l'établissement
d'un plan directeur et d'une politique dans le domaine de l'informatique, de la
bureautique, etc., qu'il est important de prendre la bonne décision. Par
la suite, il est souvent difficile d'interconnecter des systèmes qui
sont incompatibles, auquel cas il faut tout changer et c'est plus
coûteux.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le nom du fournisseur laisse
soupçonner que c'est la marque de commerce Philips, un nom connu dans le
secteur de l'électronique.
M. Clair: Oui. C'est un produit québécois.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est la première fois
que je le vois, quant à moi, dans les machines à traitement de
textes où on a l'habitude d'entendre parler d'un tas d'autres machines.
J'ignorais que Philips était dans le traitement de textes comme tel.
M. Clair: On m'indique même...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La réponse du ministre
laisse soupçonner que ce n'est pas compatible avec quoi que ce soit,
contrairement à IBM, d'une part, et tout ce qui se dit compatible avec
IBM, même si on ne pouvait pas avoir la même chose
nécessairement, donc faire affaires avec d'autres fournisseurs
aussi.
M. Clair: Je ne peux pas dire dans quelle mesure c'est compatible
ou incompatible avec d'autres systèmes. Le renseignement que je donne,
c'est que, dans ce cas, c'est pour des raisons de compatibilité avec les
systèmes déjà en place et...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...déjà fournis
par le même fournisseur...
M. Clair: ...et déjà fournis par le même.
Maintenant, on m'informe qu'il s'agit là d'un fournisseur
québécois, puisqu'il s'agirait de produits manufacturés au
Québec.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je veux bien, mais il y en a
peut-être d'autres.
M. Clair: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est cela l'objet de ma
question, notamment IBM, Amdahl etc., qui est compatible avec IBM, qui est un
gros fournisseur également. Il y a trois ou quatre gros fournisseurs du
gouvernement en matière d'informatique comme tels; en traitement de
textes, c'est peut-être quelque chose d'un peu différent, il n'y a
pas de doute. Je trouvais inquiétant de donner une sorte de monopole
à cette société parce que, nécessairement, à
mesure que le système grossit, à mesure qu'on renouvelle, on ne
semble pas, d'après les réponses du ministre, être
porté à regarder un peu ailleurs également.
M. Clair: Dans ces équipements de bureautique et non
pas...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...et non pas
d'informatique...
M. Clair: ...d'informatique, il semble que nous aurions quatre
fournisseurs québécois: Philips, AES Data, Micom et un
quatrième dont je ne me souviens pas le nom. Le Service
général des achats a développé une expertise
remarquable, semble-t-il, pour s'assurer, d'une part, qu'il y a une juste
répartition des contrats entre les entreprises en cause et, d'autre part
aussi, de s'assurer que la compatibilité avec des systèmes en
place dans chacun des ministères ou organismes est respectée dans
le meilleur intérêt du gouvernement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On pourrait voir Micom plus
spécifiquement dans un autre ministère.
M. Clair: C'est exact.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): AES
Data dans un autre ministère...
M. Clair: Exactement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...etc.
M. Clair: Je me souviens, par exemple, qu'en ce qui concerne les
systèmes d'ordinateurs à l'époque, au ministère du
Revenu, c'était presque uniquement du Amdahl alors qu'à la
Régie de l'assurance automobile, c'était IBM, si ma
mémoire est fidèle.
Le Président (M. Lachance): M. le ministre, j'aurais une
question à vous poser. Concernant les dépenses engagées
par l'Assemblée nationale, le Bureau de l'Assemblée nationale en
particulier, est-ce qu'elles sont acceptées au Conseil du trésor
ou si c'est complètement en dehors?
M. Clair: Non, ce n'est plus assujetti au Conseil du
trésor. C'est assujetti au contrôle du Bureau de
l'Assemblée nationale maintenant.
Le Président (M. Lachance): Ma question faisait
référence à l'informatique et à l'informatisation
des bureaux des députés de l'Assemblée nationale. C'est
par association avec le dernier engagement financier.
M. Caron: Est-ce que cela va avec l'informatisation qu'on veut
nous suggérer ou si c'est complètement à part?
Le Président (M. Lachance): C'est complètement
séparé.
Nous avons maintenant examiné les engagements financiers des mois
de février et de mars. Si j'ai bien compris, M. le ministre, vous allez
faire parvenir les compléments d'information...
M. Clair: Absolument.
Le Président (M. Lachance): ...au secrétaire de la
commission, M. Chouinard.
Comme la commission a rempli le mandat qui lui était
assigné, je vous remercie, M. le ministre, ainsi que messieurs les
députés. La commission permanente du budget et de
l'administration ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 20 h 54)