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(Douze heures quatre minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration commence ses
travaux. Le mandat de cette commission est d'entendre les
intéressés et de procéder à l'étude
détaillée des six projets de loi d'intérêt
privé suivants: Projet de loi privé 221, Loi modifiant la Loi
constituant la Corporation des électroniciens du Québec; projet
de loi privé 227, Loi sur Aylmer Park Development Corporation; projet de
loi privé 264, Loi modifiant la Loi concernant la
Confédération des caisses populaires et d'économie
Desjardins du Québec; projet de loi 265, Loi fusionnant Compagnie
Montréal Trust, Crédit foncier et la Société de
fiducie du Crédit foncier; projet de loi 269, Loi concernant la
Compagnie mutuelle d'assurance-vie du Québec et, pour terminer, le
projet de loi 270, Loi concernant City & District Land & Development
Co. Ltd.
J'aimerais aussi vous faire part du fait suivant. Les projets de loi
privés suivants: 247, 250, 254, 267, 268, 272, 200 et 271 ne seront pas
entendus en cette salle, mais à la salle attenante, soit la salle
Louis-Joseph-Papineau. S'il y avait des requérants ou des
intéressés à ces projets de loi, ce sera devant la
commission de l'aménagement et des équipements.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, il y a un
remplacement: M. Charbonneau va remplacer Mme Blackburn (Chicoutimi) pour les
six projets de loi.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse» M. le
député de Lévis.
M. Garon: Les deux commissions siègent-elles
simultanément ou l'une après l'autre?
Le Président (M. Lemieux): Les deux commissions
siègent simultanément, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce n'est pas cela que l'on avait dit en Chambre.
Le Président (M. Lemieux): Pour les projets de loi que
j'ai énumérés en tout dernier, c'est à la salle
Papineau, devant la commission de l'aménagement et des
équipements. M. le secrétaire, vous m'avez fait part des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci. L'organisation des
travaux, rapidement. Pour chaque projet de loi, le député
proposeur prendra d'abord la parole, puis nous entendrons les requérants
du projet de loi et les parties intéressées, s'il y a lieu et,
enfin, les membres de la commission qui désirent intervenir. Par la
suite, nous procéderons à l'étude article par article du
projet de loi. Sans plus tarder, nous allons entreprendre l'étude du
projet de loi suivant: projet de loi privé 221, Loi modifiant la Loi
constituant la Corporation des électroniciens du Québec. 3e
demanderais au député de Mille-Îles, parrain du projet de
loi, s'il peut présenter ce projet de loi et nous présenter les
gens qui l'accompagnent.
M. Bélisle: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais faire en sorte que
les requérants, les intéressés dans ce projet de loi,
puissent prendre place aussi à la table des témoins en face de
moi. M. le député de Mille-Îles.
Projet de loi 221
M. Bélisle: Merci, M. le Président. Voici le projet
de loi 221, Loi modifiant la Loi constituant la Corporation des
électroniciens du Québec. Nous avons avec nous, ce matin, M.
Fernand Boucher et Me Jacques Renaud, conseiller juridique de la corporation.
C'est un projet de loi très court, très simple, qui n'a pour but
que de modifier la procédure d'approbation d'un règlement. En
vertu de la charte, initialement, la Corporation des électroniciens du
Québec pouvait adopter un règlement à son conseil
d'administration pour la conduite de ses affaires et, par la suite, le
règlement a été approuvé par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
La Corporation des électroniciens du Québec demande qu'il
y ait modification de sa loi constitutive et qu'à l'article 1 - tel
qu'on le lit au projet de loi 221 - "Tout règlement n'entre en vigueur
qu'après avoir été ratifié par une assemblée
générale des membres de la corporation dûment
convoquée
à cette fin. Les tarifa d'honoraires doivent de plus être
publiés à la Gazette officielle du Québec. "
Sans plus tarder, M. le Président, étant donné que
nous avons un horaire chargé aujourd'hui, j'aimerais céder la
parole à M. Boucher ou à Me Renaud, pour nous expliquer les
raisons exactes de cette demande devant nous aujourd'hui.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Mille-Îles. Pour les fins de l'enregistrement du
Journal des débats, je prierais le requérant de bien
vouloir s'identifier dans le cas où il s'agit de M. Jacques Renaud ou de
M. Fernand Boucher. Je lui demanderais d'exposer les grandes lignes de son
projet de toi et d'en faire ressortir le bien-fondé et l'objet.
Remarques préliminaires
M, Boucher (Femand): Je vais demander à Me Renaud
de...
M. Renaud (Jacques): M. le Président, je m'appelle Jacques
Renaud.
Le Président (M. Lemieux): M. Renaud, on vous a fait
savoir tout à l'heure que vous disposiez d'environ cinq minutes.
M. Renaud: Me Jacques Renaud de l'étude Talbot et Drapeau
pour la requérante, la Corporation des électroniciens du
Québec. Essentiellement, le projet de loi a pour but de faciliter
l'adoption par la corporation des règlements qui gouvernent ses membres.
Comme l'Assemblée pourra le constater, l'article 7 du projet de loi
initial prévoit que les règlements de la corporation, avant de
devenir exécutoires, doivent être sanctionnés par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
Or, comme ces procédures sont administrativement lourdes, il a
été résolu par l'assemblée générale
annuelle de demander la modification de cet article de la loi constitutive,
pour faciliter l'administration et l'organisation juridiques de la corporation.
Il faut savoir que la corporation est une corporation privée qui
regroupe environ 300 membres et que de l'obliger à procéder de la
façon dont il est indiqué dans la loi initiale est un processus
administratif extrêmement lourd et coûteux et des délais
importants sont encourus entre le moment où l'exécutif
décide d'augmenter les cotisations ou, enfin, de modifier les
règlements et le moment où ces règlements deviennent
exécutoires.
C'est simplement pour faciliter l'organisation juridique de la
corporation, faciliter l'adoption des règlements et alléger le
processus administratif que la demande est faite ici aujourd'hui.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé, M.
Renaud Est-ce qu'il y a des interventions sur ce projet de loi? M. le
député de Lévis.
M. Garon: J'aimerais poser une question. Du fait que vos
règlements ne sont pas approuvés par le lieutenant-gouverneur en
conseil, considérez-vous que cela va diminuer la force de vos
règlements? Je constate, dans une autre loi du gouvernement, que le
Conseil des ministres veut approuver les normes et barèmes pour
qualifier les étalons au Québec. Alors, il me semble que...
Des voix: Ha: Ha! Ha!
M. Fortier: On n'est pa3 à la commission parlementaire sur
l'agriculture.
M. Garon: Non, non, mais...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît!
M. Garon: J'aimerais savoir combien il y a de membres dans votre
Corporation des électroniciens.
M. Renaud: M. le député, la corporation compte
environ 300 membres.
M. Garon: 300 membres. Est-ce que le gouvernement est d'accord
pour ne plus approuver leurs règlements?
M. Fortier: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Fortier:... j'aimerais dire que j'ai déposé en
Chambre récemment un projet de loi sur les sociétés
coopératives qui va exactement dans le même sens. Il demande
à l'Assemblée de permettre que les règlements, qu'on
appelle parfois statuts, ne soient plus approuvés. Il s'agit là
d'une certaine déréglementation, d'un allégement des
contraintes de toutes sortes. Je ferai remarquer qu'en ce qui concerne la
partie III de la Loi sur les compagnies, en particulier, pour les
sociétés sans but lucratif, justement, il y a quelques
années, l'Assemblée a statué dans le sens de ne plus
exiger que les règlements soient soumis à l'autorité de
l'Inspecteur général des institutions financières.
Je crois que la demande qui est devant nous va exactement dans le
même sens, il s'agit tout simplement d'un allégement de la loi. Le
gouvernement et l'Inspecteur général des institutions
financières n'y voient aucune objection.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Dans le règlement que vous voulez proposer, il y
a deux idées: "Tout règlement n'entre en vigueur qu'après
avoir été ratifié par une assemblée
générale des membres de la corporation dûment
convoquée à cette fin. " Il y a également: "Les tarifs
d'honoraires doivent de plus être publiés dans la Gazette
officielle du Québec. "
Avez-vous une liste d'honoraires que vos membres doivent suivre?
M. Renaud: II y a des honoraires qui sont fixés
annuellement, à chaque assemblée annuelle des membres. Les
honoraires et les cotisations, en fait, varient selon que la personne est
membre employé ou membre employeur. Cela fait l'objet d'une proposition
et d'une résolution des comités à chaque assemblée
annuelle. S'il y a acceptation, par exemple, de l'assemblée sur une
hausse des cotisations, l'assemblée générale la sanctionne
et c'est le processus administratif qui est enclenché.
M. Garon: Ce sont des cotisations à la corporation
ou...
M. Renaud: Ce sont des cotisations aux membres.
M. Garon: Pardon? Des membres vis-à-vis de la
corporation?
M. Renaud: C'est la corporation vis-à-vis des membres.
M. Garon: Pourquoi parlez-vous d'honoraires? Il me semble que ce
devrait être des tarifs de cotisation. Des honoraires, habituellement, ce
sont les frais qui sont demandés par les électroniciens à
leurs clients, par exemple. Je pense que cela peut prêter à
confusion, si on parle d'honoraires plutôt que de cotisations.
M. Renaud: On pourrait peut-être utiliser le terme
"cotisations" ou le terme "frais d'entrée". Je pense que le terme
"honoraires" englobe une cotisation, à mon avis.
M. Garon: Oh non!
M. Renaud: Cela pourrait être plus précis,
effectivement.
M. Garon: Je proposerais un amendement afin d'être bien
sûr, M. le Président. Je voudrais proposer...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, j'aimerais vous préciser que nous sommes aux remarques
préliminaires du projet de loi privé 221. Je n'ai pas encore
appelé l'étude article par article ni le préambule du
projet de loi. Lorsque nous procéderons à l'étude du
projet de loi article par article, vous pourrez proposer vos amendements.
M. Garon: Je comprends qu'il s'agit des cotisations des membres
envers leur corporation qui doivent être votées par
t'assemblée générale des membres convoquée à
cette fin et publiées par la suite dans la Gazette officielle du
Québec?
M. Renaud: C'est exact.
M. Garon: II ne s'agit pas de tarifs demandés par les
électroniciens à leurs clients''
M. Renaud: Absolument pas.
M. Fortier; J'aimerais tout simplement, si vous me le permettez...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation.
M. Fortier: On porte à mon attention que la raison pour
laquelle le libellé est celui qui apparaît devant nous, c'est que
dans la vieille loi de 1964, qui avait justement permis l'incorporation de
cette corporation, on référait au terme "honoraires". Je crois
que celui qui a préparé le projet de loi s'est simplement
référé au même terme. Quant à nous, quand
viendra le temps de faire des amendements, nous n'avons pas d'objection de
principe.
M. Renaud: Je pense qu'il y a eu erreur entre les
sous-alinéas b et c du paragraphe 7 de l'alinéa initial 107. Le
paragraphe b renvoie au droit d'admission et aux cotisations exigibles des
membres, alors que le paragraphe c parle plutôt des honoraires
professionnels. C'est évidemment les cotisations annuelles exigibles des
membres qui font l'objet de la demande ici, aujourd'hui.
M. Fortier: Je peux lire le texte exactement. Après les
alinéas à l'article 7, a, b, c jusqu'à g, on dit ceci: Le
règlement n'entre en vigueur qu'après avoir été
approuvé par le lieutenant-gouverneur en conseil. Les tarifs
d'honoraires doivent de plus être publiés dans la Gazette
officielle du Québec. C'est là qu'on fait référence
au mot "honoraires".
Une voix: Merci.
M. Fortier: Alors, on est mieux d'attendre.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le projet de loi
221? Comme il n'y a pas d'autres interventions sur le projet de loi 221,
j'appelle le préambule du projet de loi 221, Loi modifiant la Loi
constituant la Corporation des électroniciens du Québec. Est-ce
qu'il y a des interventions sur le préambule du projet de loi? Est-ce
que le préambule du projet de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adapté. J'appelle
l'article 1 du projet de loi 221. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 1 du projet de loi 221? M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'aimerais apporter un amendement pour que cela
reflète... Aujourd'hui, on n'emploie pas le terme "honoraires" de la
même façon qu'il était indiqué en 1964.
Écrire à la place du mot "honoraires", à la
troisième ligne du deuxième alinéa, "les tarifs de
cotisation envers la corporation".
Le Président (M. Lemieux): Pouvez-vous écrire
l'amendement, M. le député de Lévis? Vous savez qu'en
vertu de l'article 99...
M. Fortier: M. le Président, on m'indique, mais je ne suis
pas certain si les représentants de la corporation des
syndiqués... Dans la loi, on fait référence à des
cotisations et on fait référence à des honoraires. Il
s'agirait de savoir si vous voulez réellement parler d'honoraires et non
pas de cotisations. Il faudrait préciser ce que vous voulez
réellement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député,
dans la demande de modification du projet de loi privé qui a
été déposé auprès du comité qui
s'occupe de vérifier le bien-fondé de la demande, il a
été demandé que ce soient les droits d'admission et les
cotisations exigibles des membres. C'étaient les termes utilisés.
Or, on s'est aperçu que dans le projet de loi 221 on parlait de tarifs
d'honoraires, mais c'est bel et bien les cotisations exigibles des membres qui
doivent être publiées dans la Gazette officielle du
Québec. M. le député de Mille-Îles.
M. Bélisle: D'après ce que je peux comprendre et
d'après les discussions antérieures, il y a deux choses: Les
droits d'admission et les cotisations. Si le député de
Lévis me le permet, le terme restrictif "les cotisations" limite
à une certaine catégorie de frais qui pourraient être
imputés. Je ne sais pas si on ne pourrait pas modifier l'amendement
qu'il suggère...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Mille-Iles. Je n'ai pas en ma possession l'amendement
que le député de Lévis veut nous proposer. Je n'en ai pas
fait lecture et nous n'avons pas discuté de l'amendement comme tel du
député de Lévis. Je n'ai pas jugé de sa
recevabilité.
M. Garon: Les droits d'admission et les droits de cotisations
exigibles des membres? Droits d'admission et...
Le Président (M. Lemieux): De cotisation exigibles des
membres.
M. Bélisle: Parfait.
M. Renaud: II y a une erreur dans le numéro du chapitre
des lois de 1964. Ce n'est pas le chapitre 102, mais le chapitre 107.
Le Président (M. Lemieux): Alors, cela fera l'objet rl'un
amendement.
M. Fortier: On l'a ici. C'est 10?. Je pense qu'il y a un
imbroglio. On a la loi ici. Chapitre 102.
M. Renaud: Quant à moi, j'ai des copies qui proviennent de
l'éditeur officiel et on m'indique 107, 1964.
Le Président (M. Lemieux): Ce sont les Statuts refondus du
Québec?
M. Renaud: Je vous demande pardon?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il s'agit des statuts
refondus?
M. Renaud: Non, il s'agit d'une loi d'ordre privé.
évidemment, c'est un pamphlet.
M. Fortier: J'aimerais que l'on suspende, on n'est pas du
même avis.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, mais nous allons
suspendre pour quelques instants afin de vérifier l'exactitude, à
savoir s'il s'agit effectivement du chapitre 102 des lois de 1964 ou du
chapitre 107. Cela me paraît extrêmement important, vous en
conviendrez. Nous allons suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 20)
(Reprise à 12 h 24)
M. Garon: M. le Président, je voudrais présenter un
amendement à la troisième ligne de l'alinéa prévu a
l'article 1:
Remplacer les mots "d'honoraires" par les mots "des droits d'admission
et des cotisations exigibles des membres".
Le Président (M. Lemieux): Pouvez-vous me remettre
l'amendement écrit, M. le député de Lévis?
L'article 1 se lirait comme suit, au deuxième alinéa: "Tout
règlement n'entre en vigueur qu'après avoir été
ratifié par une assemblée générale des membres de
la corporation dûment convoquée à cette fin. Les tarifs des
droits d'admission et des cotisations... "
M. Fortier:...
Le Président (M. Lemieux): Pardon?
Une voix: C'est son amendement.
Le Président (M. Lemieux): C'est son amendement.
M. Fortier: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Les tarifs des droits
d'admission des cotisations... Je m'excuse, je reprends: "Les tarifs des droits
d'admission et des cotisations exigibles des membres. "
M. Garon: Il faut enlever le mot "tarifs". Attendez un peu,
regardez ce que je vais enlever...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, c'est la teneur de votre amendement.
M. Fortier: II n'a pas lu ce qu'il a écrit.
M. Garon: Le mot "tarifs...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le ministre
délégué aux Finances, mais c'est effectivement le sens de
son amendement.
M. Fortier: C'est correct, je le conçois. Il faut
écrire: Les droits d'admission et les cotisations exigibles des
membres.
M. Garon: Alors, remplacer les mots "tarifs d'honoraires" par les
mots "droits d'admission" - le "les" n'est pas enlevé, il est
resté là - par les mots "droits d'admission et les cotisations
exigibles des membres".
Le Président (M. Lemieux): L'amendement du
député de Lévis se lirait comme suit: 'Tout
règlement n'entre en vigueur qu'après avoir été
ratifié par une assemblée générale des membres de
la corporation dûment convoquée à cette fin. Les droits
d'admission et les cotisations exigibles des membres doivent de plus être
publiés dans la Gazette officielle du Québec. "
L'amendement est recevable. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'amendement? Aucune intervention sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M. le
député de Mille-Îles, est-ce que vous vouliez aussi
intervenir sur l'article 1?
M. Bélisle: Non, absolument pas, M. le Président.
C'est conforme au texte de la loi et c'est conforme à la demande des
parties qui sont devant nous. Pas de commentaires.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 2 du projet
de loi 221. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 2 du projet de loi
221?
M. Fortier: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi 221, Loi modifiant la Loi constituant la Corporation des
électroniciens du Québec, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le projet de loi
221, Loi modifiant la Loi constituant la Corporation des électroniciens
du Québec, est adopté dans son ensemble?
Des voix: Adopté.
Le Président (M, Lemieux): Adopté. Est-ce que le
projet de loi d'intérêt privé 221 est adopté tel
qu'amendé?
M. Fortier: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie de votre
participation, messieurs, ainsi que de celle des membres de cette
commission.
Nous allons suspendre quelques instants pour permettre à ceux qui
doivent présenter le projet de loi privé 227 de prendre
place.
(Suspension de la séance à 12 h 27)
(Reprise à 12 h 28)
Projet de loi 227
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pontiac, puisque vous êtes le parrain du projet de loi, pouvez-vous nous
faire part des raisons de l'adoption du projet de loi?
Remarques préliminaires
M. Middlemiss: D'accord. Merci, M. le Président.
J'aimerais, en premier lieu, présenter les gens présents: M.
Jacques Tessier, le syndic, et Me Jean Lozeau, conseiller juridique. Ce projet
de loi a pour but de faire une demande de reprise d'existence de la compagnie
Aylmer Park Development en vertu de l'article 11 de la Loi concernant les
renseignements sur les compagnies aux fins de pouvoir vendre les immeubles de
Aylmer Park Development Corporation et aux fins de rectifier les titres de
propriété de plusieurs immeubles vendus par Aylmer Park
Development Corporation, alors que cette dernière était
dissoute.
Je demanderais au conseiller juridique, Me Lozeau, de faire la
présentation.
M, Lozeau (Jean): Merci, M. le député de
Pontiac.
Le Président (M. Lemieux): Me Lozeau, s'il vous
plaît.
M. Lozeau: M. le Président, Jean Lozeau, procureur du
requérant et Jacques Tessier, en qualité de syndic à la
faillite de la succession de feu Donat Lavallée. Comme l'a
expliqué M. le député de Pontiac, il s'agit, par ce projet
de loi, de permettre au requérant de faire une demande pour que la
compagnie reprenne son existence. En effet, suivant l'opinion juridique que
nous avons obtenue du procureur du ministère des Institutions
financières, une compagnie dissoute avant 1975 ne peut faire cette
demande sans avoir une loi spéciale.
Le but de cette loi permettra à un syndic de faillite, votre
requérant ici, M. Tessier, de corriger des titres de
propriété qui ont été donnés par Aylmer Park
Corporation après sa dissolution, soit après 1972, et permettra
également au syndic de la faillite de la succession de feu Donat
Lavallée de réaliser certains immeubles au bénéfice
des créanciers de la succession de feu Donat Lavallée.
Le Président (M. Lemieux): Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres intervenants sur le projet de loi privé 227?
Une voix: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): S'il n'y a pas d'autres
intervenants, j'appelle le préambule du projet de loi privé 227.
Est-ce que le préambule...
M. Garon: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Attendez un peu, ce ne sera pas long, on va regarder
cela. Cela ne fait pas longtemps qu'on a eu cela.
M. Polak: Vous n'êtes pas obligé de faire des
commentaires.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne, s'il vous platt!
Une voix: Ce sont des commentaires de Noël!
Le Président (M. Lemieux): Cela, je n'en doute pas.
M. Fortier: Cela va bien, continuons comme cela.
Le Président (M. Lemieux): II s'agit de Me Jacques
Tessier, syndic, et de Me Jean Lozeau, procureur. Est-ce que cela va, M. le
député de Lévis? De consentement pour un remplacement,
cela va? Qui remplacez-vous, M. Filion?
M. Filion: Avez-vous la liste des membres de la commission? Qui
n'est pas ici?
Une voix: Le député de Bertrand.
M. Fortier: Le député de Bertrand n'est pas
là.
M. Filions Je remplace le député de Bertrand. Je remercie
les membres de la commission.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de Taillon
remplace le député de Bertrand. Est-ce pour l'étude de
l'ensemble des projets de loi?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Pour l'étude de
l'ensemble des projets de loi. Voulez-vous en prendre note, M. le
secrétaire?
M. Bélisle: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député.
M. Bélisle: Bonjour, messieurs. Peut-être quelques
questions qui m'apparaissent importantes et qui vont faciliter tout le reste.
La Aylmer Park Development "Corp. oeuvrait dans quel domaine? Dans le domaine
de la construction, dans le domaine de l'immobilier?
M. Tessier (Jacques): Elle oeuvrait dans les deux domaines. Elle
développait des terrains et elle construisait des immeubles.
M. Bélisle: Elle construisait des immeubles. Quelle est la
valeur anticipée, M. le syndic Tessier, de la récupération
résiduelle à la suite de la vente des actifs à laquelle
vous avez déjà procédé et que vous pourriez
éventuellement vendre sur le marché?
M. Tessier: Environ 80 000 $.
M. Bélisle: Pour la masse des créanciers?
M. Tessier: Oui.
M. Bélisle: Est-ce qu'il y a plusieurs créanciers
qui peuvent bénéficier d'une telle loi?
M. Tessier: La masse. Tous les créanciers, il y en a
peut-être une trentaine.
M. Bélisle: Combien?
M. Tessier: Une trentaine.
M. Bélisle: Je présume que ce sont des fournisseurs
de matériaux et des sous-traitants de l'entreprise qui était en
faillite?
M. Tessier: Oui. Exactement. M. Bélisle: Merci, M.
Tessier.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé, M. le
député de Mille-Îles? M. le ministre.
M. Fortier: Simplement pour dire que je crois que cette
société, Aylmer Park Development Corp., doit faire appel à
notre commission parlementaire, eu égard à la loi qui la
constitue, qui l'avait constituée. J'aimerais simplement dire que le
projet de loi qui est devant nous est conforme à des dispositions
actuelles de la Loi concernant les renseignements sur les compagnies, qui ne
prévoit plus de délai comme ça. Donc, c'est la raison pour
laquelle on n'y voit aucune objection, quant à nous.
Le Président (M. Lemieux): Cela va? Comme il n'y a pas
d'autres interventions, j'appelle le préambule du projet de loi
privé 227. Est-ce que le préambule du projet de loi privé
227 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je note que cette corporation a été
dissoute le 16 août 1972. Pourquoi? Parce qu'on n'a pas envoyé le
rapport annuel? Cela explique pourquoi, parce qu'on a oublié.
M. Lozeau: Faute d'avoir fourni les rapports. Suivant les
informations qui m'ont été fournies, c'est faute d'avoir fourni
les rapports annuels que cette compagnie a été dissoute.
M. Polak: C'est pour une raison légitime et on n'a pas
envoyé cela, parce que c'est par oubli ou quoi?
M. Lozeau: C'était certainement la loi qui
prévoyait, à l'époque, de permettre de dissoudre la
compagnie faute d'avoir produit le rapport annuel.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Ma question s'adresse au ministre. Quel est le
délai limite à l'intérieur duquel une compagnie dissoute
peut demander à renaître?
M. Fortier: II n'y en a plus maintenant. La Loi concernant les
renseignements sur les compagnies a été modifiée à
plusieurs reprises. Mais depuis le 9 mai 1978, on ne prévoit plus de
délai comme celui-là, mais la compagnie actuelle qui est devant
nous était constituée sous l'empire de la vieille loi et donc
soumise à certains délais dont a fait part le procureur du
demandeur.
M. Filion: Quel était le délai?
M. Fortier: C'est ça, c'était deux ans, je
crois.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Est-ce que le préambule du projet de loi 227 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 1 du projet de loi 227. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 1 du projet de loi? Est-ce que l'article 1 du projet de loi 227 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 2 du projet de loi 227. Est-ce qu'il y a des interventions? M. le
député de Lévis.
M. Garon: Vous avez bien mentionné que le contentieux de
votre ministère étudiait cela et qu'il est d'accord.
M. Fortier: Oui. C'est-à-dire que le contentieux, que
l'Inspecteur général des institutions financières a
examiné la demande et nous sommes d'accord. Le gouvernement est d'accord
avec la demande.
M. Garon: Le gouvernement. Ce n'est pas le gouvernement qui
importe là-dedans.
M. Fortier: Le ministre est d'accord et l'inspecteur m'a..
»
M. Garon: Je vous demande si le contentieux... Les mots veulent
dire quelque chose.
M. Fortier:... recommandé...
M. Garon: Je dis: Est-ce que le contentieux a donné un
avis: Suis-je pour? Parce qu'il y a toutes sortes de procédures qui ont
été adoptées depuis 1972. Il y a eu les faillites, les
reprises d'instances, les changements de syndics, toutes sortes de choses.
C'est évident que nous, on n'a pas les moyens de vérifier tout
cela, mais le contentieux, lui, les a. J'ai demandé simplement si le
contentieux avait fait une recommandation favorable concernant l'article 1 et
l'article 2.
M. Fortier: M. le Président, le ministre qui est ici
représente l'Inspecteur général des institutions
financières. Je vous dis, et je l'ai dit tout à l'heure, que le
service juridique de l'inspecteur des institutions financières a
été consulté et il a convenu, avec le procureur du syndic,
que nous sommes d'accord avec le projet de loi. Cela a été
examiné et le service juridique de l'Inspecteur général
des institutions financières est d'accord avec la demande qui a
été faite.
M. Garon: Cela marche.
Le Président (M. Lemieux): L'article 1 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Donc, l'article 2 du projet de
loi 227. Y a-t-il des interventions sur l'article 2? Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 2 du projet de loi
227 est adopté. J'appelle l'article 3 du projet de loi 227. Y a-t-il des
interventions à l'article 3? L'article 3 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Taillon, oui. L'article 3 est adopté. J'appelle le titre du projet de
loi 227, Loi sur Aylmer Park Development Corp. Est-ce que le titre est
adopté'?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le projet de loi est-il
adopté dans son ensemble? Est-ce que le projet de loi privé 227,
Loi sur Aylmer Park Development Corp., est adopté dans son ensemble?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Je remercie les
participants, les membres de cette commission ainsi que le député
de Pontiac de leur collaboration. Nous suspendons environ deux minutes pour que
les principaux intéressés relativement au projet de loi 264
puissent prendre place.
M. Garon: Je voudrais vous demander quelque chose.
(Suspension de la séance à 12 h 39)
(Reprise à 12 h 43)
Le Président (M. Lemieux): Me Claude Séguin et Me
Paul McClure voudront bien prendre place.
M, Filion: Je remercie les membres de la commission
d'agréer à cette demande d'étudier ce projet de toi qui
est de la même nature que le précédent.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Taillon, pouvez-vous nous présenter les gens qui vous accompagnent et
présenter le projet de loi 270?
Projet de loi 270
M. Filion: À notre gauche, Me Paul McClure, avocat de
Longueuil; à notre droite, à la table des invités, Me
Claude
Séguin, directeur du contentieux de la ville de Longueuil.
Le Président (M. Lemieux): Pouvez-vous, M. le
député, nous faire part...
Remarques préliminaires
M. Filion: Comme le titre l'indique, cette loi concerne City
& District Land & Development Co. Ltd., une compagnie qui est morte
avec son nom anglais. Les actions de cette corporation appartenaient en
majorité à un individu qui est décédé et qui
a laissé à ses héritiers non seulement ses actions dans
cette corporation, mais également d'autres lots situés dans la
partie est de Longueuil. Il est intervenu au fil des années plusieurs
transactions entre la ville de Longueuil et les héritiers du
défunt. Cependant, en ce qui concerne City & District Land &
Development Co. Ltd., les héritiers ont laissé en quelque sorte
mourir la corporation de sorte que celle-ci n'a pas d'existence juridique. La
municipalité de Longueuil a entrepris un important développement
immobilier dans la partie est de Lonqueuil et il ne demeure maintenant en
litige que cette bande de terre qui continue d'appartenir à City &
District Land & Development Co. Ltd. Comme la compagnie n'existe plus, il
est impossible de ratifier par acte notarié les transactions qui sont
déjà intervenues entre la ville de Longueuil et les
héritiers du défunt, de sorte que l'objectif de la loi vise
à faire en sorte que tout intéressé pourrait demander au
ministre des Finances de faire reprendre l'existence de cette corporation.
C'est la même teneur, le même objectif que dans la loi
précédente.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'un ou l'autre des
requérants a quelque chose à ajouter aux propos du
député de Taillon? Oui, voulez-vous vous identifier, s'il vous
plaît?
M. McClure (Paul): Mon nom est Paul McClure. Je pense que le
député de Taillon a assez bien résumé l'objet du
projet de loi. Je voudrais simplement préciser l'intérêt de
la ville de Longueuil à demander ce projet de loi d'intérêt
privé. Il s'agit, en l'occurrence, de compléter certaines
transactions de nature immobilière avec cette compagnie. C'est la raison
pour laquelle la ville de Longueuil est impliquée dans ce projet avec
l'accord et l'assentiment des actionnaires de cette compagnie lors de sa
dissolution.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie.
M. le député de Mille-Iles.
M. Bélisle: J'aimerais savoir, M.
McClure si, entre 1972, date où il v a eu dissolution, et 1986,
parce que nous avons eu au cours de la dernière année des
demandes semblables qui nous ont été faites, c'est exactement la
même chose... On a déjà établi des
précédents, mais la distinction est très importante. Elle
est à l'effet que, lorsqu'une compagnie est dissoute - disons en 1972,
prenons cet exemple - et que des transactions ont eu lieu entre ]972 et 1986,
il y a eu des déboursés par des acheteurs à la corporation
ou aux actionnaires qui présumaient que la corporation était
encore existante, est-ce qu'il y a eu des déclarations d'impôt sur
le revenu entre 1972 et 1986 payant au trésor public du Québec ou
au trésor fédéral les impôts corporatifs, parce que
les actionnaires ou les membres du conseil d'administration de l'entreprise en
question, ou les héritiers dans ce cas, présumaient que la
corporation était toujours vivante?
M. McClure: À ma connaissance, il n'y aurait pas eu
d'activité dans cette compaqnie depuis ]972. En conséquence, il
n'y aurait pas eu non plus de déclaration fiscale.
M. Bélisle: Donc, vous nous dites qu'entre 1972 et 1986,
il n'y a eu aucune transaction, aucune vente de terrains de la part de la
corporation qui est là, à votre connaissance.
M. McClure: À ma connaissance, non, à l'exception
des transactions intervenues avec la ville de Lonqueuil.
M. Bélisle: Bon, c'est cela que... Il y a eu des
transactions avec la ville de Longueuil entre 1972 et 1986, Me McClure. Est-ce
exact?
M. McClure: Oui, il y a eu des offres d'achat...
M. Bélisle: Des offres d'achat.
M. McClure: De vente, pour être plus précis.
M. Bélisle: Des offres de vente. Est-ce que des offres de
vente ont été notariées par contrat?
M. McClure: Non. Au moment de la passation des actes
notariés, on s'est rendu compte de la dissolution du vendeur.
M. Bélisle: Donc, présentement, toutes les offres
de vente sont en suspens en attendant la rectification par le projet de loi.
C'est bien cela, Me McClure?
M. McClure: C'est bien cela, oui.
M. Bélisle: Donc, à votre connaissance personnelle,
il n'y a eu aucune autre transaction sous le nom de City & District Land
& Development Co. Ltd. ?
M. McClure: C'est exact, à ma connaissance.
M. Filion: C'est le but du projet de loi, pour pouvoir notarier,
officialiser...
M. Bélisle: Vous devez comprendre, M. le
député de Taillon, si vous me permettez, M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Iles, oui.
M. Bélisle:... il y a une... Mes questions étaient
très pertinentes. Dans tous les autres cas, lorsqu'il y a eu
activité et que les membres du conseil d'administration
présumaient que la corporation était existante, les gens sont
arrivés cinq ou six fois durant l'année en nous disant: Vous
voyez, nous avons payé nos impôts au cours des six ou sept
dernières années. On ne pouvait pas refuser la
rétroactivité de l'existence de la corporation qui avait
été dissoute il y a quelques années, c'est pour cela que
je vous posais ces questions. Je vous remercie.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Mille-Îles. Avant, M. le député de
Sainte-Anne, M. le ministre délégué aux Finances et
à la Privatisation, vous avez la parole.
M. Fortier: M. le député de Sainte-Anne.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Juste une question. Vous demandez de faire reprendre
existence à la City & District Land & Development Co. Ltd. Sans
doute que le député vous a déjà avisés que
vous devez tout de suite faire une demande, après la renaissance, pour
avoir un nom français, selon la loi 101 que l'on respecte tous.
M. McClure: On anticipait effectivement une demande en ce
sens.
M. Polak: Correct.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Taillon.
M. Filion: J'avais d'ailleurs demandé de faire en sorte
qu'au moment de la loi, on puisse faire revivre la corporation sous un nom
français. Vous devinez mon attachement pour la préoccupation que
vous avez soulevée. On m'a aimablement avisé qu'à ce
moment-ci, c'était très facile de le faire après ou en
même temps, en somme, que la reprise d'existence.
M. Polak: Parfait.
M. Filion: Je vous remercie.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques préliminaires sur le projet de loi 270? M. le ministre.
M. Fortier: Je voulais simplement, avant que le
député de Lévis ne me pose la question, lui dire que le
service juridique de l'inspecteur général a été
consulté.
M. Garon: Ha! Ha' Ha!
M. Fortier: Il a donné un avis favorable. J'aimerais
demander au procureur s'ils ont l'intention de changer le nom avant d'adresser
une demande au ministre des Finances pour que la dénomination soit
française à l'avenir.
M. McClure: Effectivement, je crois qu'il est possible, dans la
requête en évocation de la dissolution, d'inclure une disposition
afin de rendre une version française au nom anglais.
Étude détaillée
Le Président (M, Lemieux): Y a-t-il d'autres remarques
préliminaires? Comme il n'y a pas d'autre3 remarques
préliminaires, j'appelle le préambule du projet de loi 270. Y
a-t-il des interventions sur le préambule? Il n'y a aucune intervention
sur le préambule du projet de loi 270. Est-ce que le préambule
est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Filions Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 1 du projet de loi privé 270, est-ce qu'il y a des
interventions? Il n'y a aucune intervention. Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 2 du projet de loi 270; est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 2? Aucune intervention. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 3 du projet
de loi privé 270; est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 3 est adopté,
j'appelle le titre du projet de loi privé 270, Loi concernant City &
District Land & Development Co. Ltd. Est-ce que le titre est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le titre est adopté,
j'appelle...
M. Garon: Vous voyez, M. le Président, que la Régie
de la langue française était nécessaire, n'est-ce pas?
M. Fortier: Cela remonte à 1975.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît!
M. Fortier: II a le don de susciter des débats, lui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le projet de loi
privé 270 est adopté dans son ensemble?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le projet de loi privé
270 est adopté dans son ensemble. Je déclare que le projet de loi
privé 270 est adopté. Je vous remercie, messieurs, de votre
collaboration, ainsi que le parrain, M. le député de Taillon.
M. Filion: Je voudrais remercier nos invités et
également signaler aux membres de la commission que la
préoccupation pour le nom français de la compagnie devrait
également se manifester en ce qui concerne le projet de loi privé
précédent, que nous avons adopté, c'est-à-dire le
projet de loi 227, Loi sur Aylmer Park Development Corp.
Le Président (M. Lemieux): Nous prenons note de vos
remarques, M. le député de Taillon. M. le député de
Mille-Îles, s'il vous plaît. Nous vous remercions.
(Suspension de la séance à 12 h 49)
(Reprise à 12 h 51)
M. Fortier: On veut utiliser, je pense bien, tout le temps qui
est disponible avant 13 heures mais je crois que, peut-être, on peut
enclencher l'opération et que M. Riverin pourrait nous parler de la
caisse centrale et nous dire quelle est sa place à l'intérieur du
mouvement Desjardins pour qu'on puisse comprendre les tenants et aboutissants
de la demande qui nous est faite aujourd'hui.
Le Président (M. Lemieux): Vous me permettrez, M. le
ministre déléqué aux Finances, de dire que le parrain du
projet de loi est le député de Lévis. Alors, il
m'appartient de céder la parole en premier lieu au député
de Lévis...
M. Fortier: Cela va.
Le Président (M. Lemieux):... qui pourrait nous faire part
effectivement du contenu et de l'objet visé par le projet de loi
264.
M. le député de Lévis.
M. Garon: Disons que je voudrais tout d'abord présenter
les requérants: M. Bruno Riverin, assis au milieu qui...
Projet de loi 264
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Lévis, pour les fins du Journal des
débats, j'appelle le projet de loi privé 264, Loi modifiant
la Loi concernant la Confédération des caisses populaires et
d'économie Desjardins du Québec.
M. le député de Lévis.
M. Garon: Bon. Je vais d'abord présenter les
requérants: M. Bruno Riverin, assis au milieu, président de la
caisse centrale de la Confédération des caisses populaires et
d'économie Desjardins du Québec, Me Gérard Coulombe
à droite, procureur et, à gauche, M. Gilles Lapierre, directeur
des affaires juridiques de la caisse.
Plutôt que de présenter le projet de loi
immédiatement, je pense que ce serait une bonne idée, puisqu'il
nous reste seulement quelques minutes, de demander à M. Riverin de
présenter aux membres de la commission la caisse centrale de la
Confédération des caisses populaires et d'économie
Desjardins du Québec, parce que c'est de cela qu'on va parler
principalement. On pourra commencer à présenter le projet de loi
après l'ajournement plutôt que dire quelques bribes avant 13
heures et, au fond, commencer vraiment à 15 heures.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. Bruno Riverin.
Remarques préliminaires
M. Riverin (Bruno): Merci, M. le Président. La caisse
centrale a été créée en 1979 par un article de la
loi de la confédération. L'objectif de la caisse centrale est
d'offrir tous les services bancaires aux caisses populaires par
l'intermédiaire de leurs fédérations. Les
fédérations ont investi 410 000 000 $ dans le capital social de
la caisse centrale, au départ. La caisse centrale, à partir de
là, dans un premier temps, est devenue membre de l'Association
canadienne des paiements pour faire la compensation de tous les chèques
tirés sur les caisses populaires; dans un deuxième temps, elle a
commencé des activités de marchés financiers sur le
marché canadien pour approvisionner les caisses qui sont en
déficit de fonds de temps à autre.
Nous jouons depuis 1980. La caisse centrale, aujourd'hui, est
établie dans le marché financier canadien comme un emprunteur de
très grande qualité. Nous avons obtenu des cotes de crédit
des plus hautes qualités, des grandes agences canadiennes et
américaines. Nous fonctionnons à l'occasion sur le marché
international pour approvisionner nos caisses populaires avec de l'argent
à terme de trois et cinq ans dont elles ont besoin pour offrir des
hypothèques de trois et cinq ans à leurs membres. Au 31
décembre, on présume que la caisse centrale devrait avoir des
actifs de 2 400 000 000 $. Depuis le tout début, la caisse centrale est
une activité rentable et produit des retombées autant
financières qu'économiques à ses membres.
La caisse centrale transige principalement avec ses membres, mais
également avec des non-membres, comme les moyennes et grandes
corporations canadiennes. Nous n'avons pas de risques étrangers. Nous ne
prenons pas de risques souverains. Nous ne sommes pas dans des risques à
caractère élevé. On a une attitude relativement
très conservatrice. Donc, on n'a pas de risques
énergétiques ou des risques de grande envergure. On est
relativement conservateur. En six ans, on n'a aucune perte sur prêt, on
n'a nul prêt qui ne génère pas son intérêt. Le
portefeuille est de qualité excellente, d'excellente valeur. Du
côté des placements, c'est la même chose. On n'a fait aucune
perte jusqu'à maintenant encore en six ans. Notre portefeuille est
également jugé d'excellente valeur.
Les agences Moody's et Standard & Poor's nous ont donné leur
meilleure cote de crédit à court terme.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous terminé,
monsieur?
M. Riverin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: J'avais juste quelques commentaires. Je voudrais
simplement indiquer que M. Riverin avait, je crois, pris contact avec nous il y
a un ou deux mois déjà. Il faut bien comprendre qu'il y a une
nécessité de revoir toute la Loi concernant la
Confédération des caisses populaires et d'économie
Desjardins, puisqu'il n'y a pas une loi spéciale à la caisse
centrale, et les articles que nous modifions concernant la caisse centrale sont
à l'intérieur de la Loi sur la Confédération des
caisses populaires et d'économie Desjardins du Québec. Cela se
fera, nous avons enclenché l'opération, mais enfin, c'est une
opération très importante. Nous viendrons, en temps et lieu,
lorsque nous serons prêts. Mais, il y avait une certaine urgence
d'assouplir la loi qui est devant nous, d'assouplir la Loi concernant la
Confédération des caisses populaires et d'économie
Desjardins du Québec pour permettre à la caisse centrale de faire
certaines opérations, comme vient de le dire le président de la
caisse, M. Riverin.
Cependant, pour autant que nous étions d'accord pour pouvoir
donner à la caisse un pouvoir d'augmenter son capital en allant sur les
marchés étrangers, l'inspecteur générai
désirait, en contrepartie, obtenir certains pouvoirs de contrôle.
C'est la raison pour laquelle nous avons demandé d'insérer
certaines exigences comprenant, en particulier, on le verra plus loin, le
comité de vérification et des pouvoirs qui ont été
donnés à l'inspecteur général. Ceux qui ont suivi
les déboires de certaines banques dans l'Ouest savent qu'il y a une
certaine unanimité d'exiger de toutes les sociétés de
dépôt, les sociétés de fiducie et autres, surtout
les banques, parce que la caisse centrale, dans le fond, est une banque dans
une très large mesure, qu'en autant qu'on est prêt à donner
des pouvoirs accrus à la caisse centrale, dans la même mesure nous
avons demandé, et je pense que cela a été fait de bonne
grâce, qu'il y ait certaines contraintes, certains pouvoirs qui soient
donnés à l'inspecteur qénéral.
En fait, j'aimerais tout simplement dire qu'il s'agit de modifications
importantes à la loi sur le Mouvement Desjardins qui est devant nous, la
Loi concernant ta Confédération des caisses populaires et
d'économie Desjardins du Québec, D'ici quelques mois - j'ose
espérer à l'automne prochain - nous pourrons revenir ici avec la
loi générale toute modifiée puisque de toute
évidence, le Mouvement Desjardins a pris beaucoup d'ampleur et la loi
originale qui la contrôle n'est plus à la mesure du
développement dont elle a bénéficié à venir
jusqu'à ici et pour laquelle, d'ailleurs, on doit féliciter les
dirigeants, non seulement de
la caisse, mais du Mouvement Desjardins.
J'aimerais dire, puisque M. Blais a indiqué qu'il quittait la
direction du Mouvement Desjardins, que j'en suis fort peiné parce que je
crois que tous reconnaissent que c'est lui qui a donné une certaine
ampleur, une ampleur certaine au Mouvement Desjardins. Je suis assuré
que son successeur saura relever le défi et continuer le
développement du Mouvement Desjardins tel que cela a été
fait dans le passé.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre
délégué aux Finances. M. le député de
Lévis. Environ une minute. Est-ce que vous avez des remarques?
Voulez-vous ajouter des choses à ce que vient de dire le ministre
délégué aux Finances?
M. Garon: La question que je poserais, parce que les gens vont se
le demander, porterait sur les avis qui ont été publiés
tardivement. Comme le ministre l'a indiqué, si la caisse centrale
Desjardins est en contact avec le ministère depuis une couple de mois,
comment se fait-il qu'ils n'ont pas été avisés à ce
moment que des avis auraient dû être publiés plus tôt?
Je comprends que les points qui sont mentionnés là, dans le
projet de loi, sont plutôt des points qui vont servir à
protéger le public, parce qu'il y a des pouvoirs qui ont
été demandés par l'Inspecteur général des
institutions financières. Je pense que c'est toujours un peu
désagréable quand les avis sont peu de temps avant... Je
comprends que dans un cas comme celui-là, normalement, les gens
n'auraient pas à se plaindre. Au contraire, ils devraient être
heureux de plusieurs dispositions.
Il me semble que la première chose que devrait faire le
ministère des Finances, c'est d'aviser les personnes qu'il a des avis
à publier pour que le public soit averti. On a trois projets là,
à étudier. Les trois avis sont en retard. Les trois ne sont pas
conformes aux normes. Ce sont trois grandes institutions alors que les petits
qui viennent devant nous sont à temps. C'est pour cela qu'il me
semble...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: Je peux donner la réponse au
député de Lévis. D'une part, à un moment
donné, M. Gérard D. Levesque et moi-même avions
rencontré M. Blais, M. Bernier et d'autres personnes du Mouvement
Desjardins et on avait discuté surtout de la nécessité de
revoir toute la loi concernant la confédération. On avait
évoqué la possibilité de modifier certains articles
concernant la caisse. À ce moment, je n'étais pas certain
moi-même si le Mouvement Desjardins demandait que cette loi soit
adoptée le plus tôt possible. Il faut bien remarquer que
l'initiative de présenter un projet de loi privé revient au
demandeur, et non pas au gouvernement, et qu'il y a, je crois, trois semaines
ou un mois, M. Riverin m'a fait une demande très pressante de collaborer
avec lui. Cette collaboration lui fut donnée en dépit de certains
délais puisque, comme vous le savez, l'Assemblée nationale
établit des délais concernant la présentation de projets
de loi privés.
En ce qui me concerne, il me fait plaisir de collaborer avec le
Mouvement Desjardins. J'aurais pensé que le député de
Lévis, puisque le Mouvement Desjardins a son siège social dans le
comté de Lévis, aurait collaboré aussi avec le Mouvement
Desjardins de bonne grâce. Ce que nous avons fait, quant à nous.
Je crois qu'il y a eu une publication... Je crois que M. Riverin pourrait
préciser quelle est la publication qui a eu lieu dernièrement
dans les journaux. J'en ai reçu copie et je crois que vous avez
reçu copie, M. le député de Lévis, de la
publication des avis dans les journaux pour permettre à des tierces
personnes d'intervenir si elles croyaient que leurs droits étaient
lésés.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation, est-ce
qu'il y a consentement pour poursuivre...
M. Fortier: Consentement.
Le Président (M. Lemieux):... une fraction de seconde pour
permettre au député de Lévis d'utiliser environ 30
secondes.
M. Polak: Consentement.
Le Président (M. Lemieux): Il y a consentement. M. le
député de Lévis.
M. Garon: J'aurais aimé que le ministre évite de
faire de la politique. Essentiellement, je dirai que, quand j'ai parlé
avec les gens du Mouvement Desjardins lorsqu'ils ont communiqué avec
moi, je leur ai dit qu'il y avait des avis à faire immédiatement.
Je savais que la demande était un peu tardive. Je pense que, dans ces
questions là, les commissions parlementaires doivent chercher à
protéger aussi tout le monde. Je n'ai pas l'habitude de faire de
politique avec les intérêts des gens et avec la protection du
public.
Une voix: C'est nouveau.
M. Garon: Non, ce n'est pas nouveau.
Vous allez apprendre cela. Si vous ne me connaissez pas, vous allez
apprendre à me connaître...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député de Lévis.
M. Garon: II y a des règles à suivre
habituellement. Je comprends que dans certains cas, c'est difficile. Je pense
que le ministère des Finances devrait être le premier à
aviser les requérants qu'il y a des avis à donner au public,
parce que le public peut avoir des représentations à faire. Dans
certains cas, on va voir aujourd'hui qu'il y en a des gens qui ont des
représentations à faire. Je ne blâme pas le Mouvement
Desjardins, je pense que le ministère des Finances devrait être
plus vigilant.
Je comprends que dans cette demande, et dans les cas particuliers
également, la plupart des demandes viennent de l'Inspecteur
général des institutions financières. Je trouve
désagréable que nos grandes institutions se trouvent dans la
position d'avoir des avis tardifs, alors que le ministère des Finances
aurait dû les aviser que la première chose à faire, c'est
d'aviser le public des changements pour que tout le monde soit un peu sur le
même pied d'égalité. Je comprends qu'il arrive des cas
d'urgence. Je peux vous dire qu'à ce moment-là, M. le
Président, j'ai fait valoir ces points au président de la caisse
centrale qui n'était pas familier avec ces avis. J'ai insisté
auprès du ministre pour ne pas qu'on puisse dire après cela que,
quand il s'agit de gens qui sont petits, ils doivent être à temps
et faire les avis, mais que, quand il s'agit de grandes institutions, on peut
escamoter les procédures.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député.
M. Garon: C'est pour cela que je veux le dire au ministre, parce
que s'il veut faire de la politique, je vais en faire moi aussi. Je suis
très fier du Mouvement Desjardins qui est dans mon comté. La
caisse centrale n'est pas à Lévis, elle est à
Montréal, mais elle relève de la Confédération des
caisses populaires et d'économie Desjardins. Je pense que c'est une
grande institution québécoise, et c'est parce que c'est une
grande institution québécoise qu'il faut faire en sorte de la
traiter comme telle. Je pense que ce n'est pas de la traiter comme telle de ne
pas l'aviser qu'il y a des avis à faire pour le public. Je ne trouve pas
cela correct de ne pas l'avoir mentionné à la
Confédération des caisses populaires Desjardins.
Le Président (M. Lemieux): Très brièvement,
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Fortier: Sur la question de principe, je suis d'accord avec
les commentaires que vient de faire le député de Lévis.
J'aimerais rappeler, pour rassurer tout le monde, que l'Inspecteur
général des institutions financières fait son devoir
absolument. Il a rappelé à tous ceux qui voulaient
présenter des projets de loi privés quels étaient les
délais. J'avoue honnêtement que c'est moi qui suis intervenu,
croyant que c'était réellement dans le meilleur
intérêt d'un mouvement important, parce que je croyais que tous
les parlementaires, étant donné la nature du projet de loi,
pourraient collaborer. Même si j'accepte les remarques que le
député de Lévis vient de faire, je crois qu'on doit
rappeler à tous que, normalement, les délais devraient être
respectés. Mais dans ce cas-ci, j'ai cru... j'ai demandé à
l'inspecteur général de collaborer avec moi pour faire une
exception. Je le dis candidement, c'est à ma demande que l'inspecteur
général a collaboré avec moi pour qu'on puisse
présenter ce projet de loi pour que les demandeurs puissent
présenter le projet de loi. Je suis d'accord avec le principe que vient
d'énoncer le député de Lévis.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
ministre délégué aux Finances et à la
Privatisation.
Nous allons suspendre nos travaux jusqu'à 15 heures, cet
après-midi. À 15 heures, nous allons reprendre l'étude du
projet de loi privé 264, Loi modifiant la Loi concernant la
Confédération des caisses populaires et d'économie
Desjardins du Québec. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 5)
(Reprise à 15 h 11)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux relativement à l'étude du
projet de loi privé 264, Loi modifiant la Loi concernant la
Confédération des caisses populaires et d'économie
Desjardins du Québec.
Nous en étions aux remarques préliminaires. Y a-t-il
d'autres intervenants?
M. le député de Lévis. Il n'y a pas d'autres
intervenants aux remarques préliminaires.
M. Garon: M. le Président, je pense qu'au lieu d'expliquer
chacun des articles et ensuite les revoir, on a dit que l'idée
générale, au fond, la principale proposition qui venait du
Mouvement Desjardins lui-même, c'était...
M. Fortier:...
M. Garon:... l'article qui traite des garanties...
M. Fortier:... qui modifie l'article 41.
M. Garon: Oui. Les engagements de la caisse centrale payables en
monnaies étrangères non appariés ou non couverts par un
contrat de change où il y a une certaine limite d'imposée par
rapport à l'ensemble des engagements de la caisse centrale sans
l'autorisation du ministre... C'est pour préserver sa liquidité.
C'est la principale demande de la caisse centrale Desjardins. Pour le reste,
selon ce qu'ils vont dire, je pense qu'il y a accord là-dessus, ce sont
plutôt des représentations... Le ministre des Finances ou
l'Inspecteur général des institutions financières en ont
profité pour se servir de cette occasion pour contrôler un peu
plus la caisse centrale, si on veut. Comme l'a indiqué le ministre
délégué aux Finances, il souhaitait, dans le cadre d'une
révision globale de la loi, faire une revue de tout cela. Mais il
sentait, le gouvernement sentait que quant à ouvrir la loi concernant la
Confédération des caisses populaires et d'économie
Desjardins du Québec concernant la caisse centrale, il en profitait pour
faire certaines dispositions. Je pense plutôt que d'entrer dans de
grandes considérations générales où on va se
répéter quand on va faire l'étude article par article, je
proposerais d'y aller article par article.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Lévis. Vous avez constaté que dans le
projet de loi 264, il n'y a pas de préambule. J'appelle l'article...
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: Juste avant d'entrer ici en commission parlementaire,
on s'est parlé à l'extérieur et je pense que ce serait
peut-être bon d'avertir les gens, plutôt que les faire, je ne
dirais pas poireauter, parce que j'imagine que nos propos sont très
intéressants, mais on a parlé du fait qu'il y avait deux projets
où il n'y avait pas de contestataires ou...
Le Président (M. Lemieux): II s'agit du projet de loi 269,
M. le député de Lévis.
M. Garon: Je pense que ce serait bon d'avertir les gens tout de
suite.
Le Président (M. Lemieux): Relativement à l'ordre
du jour, nous allons étudier le projet de loi 264 et ensuite, nous
allons passer au projet de loi privé 269 pour terminer avec le projet de
loi privé 265 où il y a des opposants et intervenants.
M. Fortier: Je voudrais faire remarquer, M. le Président,
qu'il y a un ordre du leader qui n'est pas dans cet ordre. C'est une
proposition que vous faites?
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire qu'à
la suite d'une discussion... Est-ce qu'il y a consentement à cet
effet?
M. Polak: Cela dépend du ministre.
M. Fortier: Moi, je n'ai pas d'objection. Je voulais tout
simplement m'assurer, si on intervertit l'ordre, que le parrain du projet de
loi qui est retardé est d'accord.
M. Chagnon: Cela pose peut-être un problème, parce
que je dois intervenir en Chambre et être ensuite au Conseil du
trésor éventuellement. Le problème que j'ai est le
suivant. Les gens qui sont venus ici sont des intervenants et probablement que
certains d'entre eux auront l'intention de repartir puisqu'ils viennent de
Montréal.
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, s'il n'y a pas
consentement, c'est que...
M. Fortier: M. le Président, à ce moment, je
proposerais qu'on suive l'ordre que l'on devait suivre.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. Alors, j'appelle
l'article 1 du projet de loi 264. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 1 du projet de loi? M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Ce n'est pas sur l'article 1, mais tout de même
je voudrais revenir sur l'affaire des avis à laquelle j'ai pensé
entre 13 heures et 15 heures. Le député de Lévis a fait
une remarque en ce sens, savoir que l'avis n'a pas été suivi pour
les publications. Je voudrais savoir simplement une chose. L'idée de
l'avis, c'est que les intéressés puissent montrer leur
intérêt à intervenir. Je demande cela aux témoins
qui sont devant nous. Avez-vous reçu des indications de tout autre
groupe qui serait intéressé à intervenir et qui aurait
quelque chose à dire concernant ce projet de loi? D'aucune
autre personne?
M. Coulombe (Gérard): Je me nomme Gérard
Coulombe.
Non, M. le Président, nous n'avons reçu aucune indication
de désir d'intervention.
M. Polak: Et l'inspecteur général non plus?
M. Fortier: Écoutez, je vais vous lire l'avis, M. le
député. J'ai devant moi des copies des avis. Cela a
été publié dans The Gazette le 16 décembre,
du moins les copies que j'ai; dans Le Soleil du 13 décembre. En
particulier, je vais lire le texte ici. On dit: "Toute personne qui a des
motifs d'intervenir
sur ce projet de loi d'intérêt privé doit en
informer sans délai le directeur de la législation à
l'Assemblée nationale". Il faudrait demander au directeur de la
législation s'il a reçu des demandes ou des demandes
d'intervention. Est-ce que, madame, vous n'en avez pas reçu?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu' effectivement...
M. Fortier: Aucune.
Le Président (M. Lemieux): Alors, la direction de la
législation n'a reçu... M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'ai reçu une lettre datée du 8
décembre 1986, chez moi, le 9 décembre, où le directeur de
la législation disait au président de l'Assemblée
nationale: J'ai examiné le projet de loi 264 intitulé Loi
modifiant la Loi concernant la Confédération des caisses
populaires et d'économie Desjardins du Québec, j'ai
constaté qu'il a été déposé en dehors des
délais prévus aux règles de fonctionnement.
De plus, aucun avis n'a été fait dans un journal, ni
à la Gazette officielle du Québec. Ce projet ne peut donc
être présenté pour adoption pendant la présente
partie de la session, sans le consentement de l'Assemblée.
C'est signé, le directeur de la législation, Rémi
Geoffrion. "
Depuis ce temps, j'ai communiqué avec le ministre.
M. Fortier: Moi, j'ai communiqué avec le Mouvement
Desjardins et il a fait publier des avis.
M. Garon: Oui. Les avis ont été publiés en
fin de semaine dernière. Ce qui veut dire que les gens n'ont peut
être pas eu beaucoup de temps pour réagir. Dans les circonstances,
il s'agit peut-être d'un projet de loi où il n'y a pas beaucoup de
chances que les gens soient lésés. D'ailleurs, on va le voir
à l'étude du projet de loi lui-même.
Par ailleurs, j'ai insisté pour que les avis soient
publiés quand même - cela fait partie d'une réglementation
- pour qu'on puisse dire qu'au moins, si on est en retard dans les
délais, les avis ont été publiés. S'il arrivait
quelque chose, on a des chances de le savoir. Mais à l'étude du
projet de loi, on pourra constater qu'il n'y a pas de section où cela
peut prêter à préjudice.
M. Fortier: Parfaitement d'accord.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Lévis ainsi que M. le ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation.
J'appelle donc l'article 1 du projet de loi privé 264. Est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 1 du projet de loi privé 264? M. le
député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, j'aimerais dire que, dans ce
cadre, les institutions prévoient qu'il y ait un Inspecteur
général des institutions financières... j'ai écrit
au ministre délégué aux Finances et à la
Privatisation une lettre - pour confirmer par écrit ce que nous avions
dit verbalement -datée du 17 décembre 1986, soit hier, dans
laquelle je lui ai dit: M. le ministre, j'ai déposé à
l'Assemblée nationale le projet de loi d'intérêt
privé 264, Loi modifiant la Loi concernant la
Confédération des caisses populaires et d'économie
Desjardins du Québec.
Comme je vous l'ai déjà indiqué, il y a environ
deux semaines, cet important projet de loi comporte des aspects techniques et
financiers hautement spécialisés sur lesquels il m'apparaît
opportun que l'Inspecteur général des institutions
financières se prononce. Plus précisément, l'inspecteur
général doit nous confirmer, d'une part que les
intérêts des sociétaires, des déposants et du public
en général sont sauvegardés, et d'autre part, que les
dispositions du projet sont conformes aux pratiques de gestion et de
surveillance des institutions financières en pratique au Québec.
Compte tenu de la fébrilité des fins de session, je crois
opportun que l'inspecteur général nous transmette par
écrit ses commentaires sur ces questions. Je vais signer la lettre et
j'aimerais personnellement que, sur le plan technique, celui qui a un
rôle à jouer puisse savoir qu'on l'a joué. Comme il n'y a
pas de dépôt en commission parlementaire, j'aimerais que
l'Inspecteur général des finances, que ce soit par la bouche du
ministre ou que le ministre lui demande de le faire lui-même, nous fasse
ses commentaires sur chacun des articles du projet de loi en tant que personne,
en tant qu'Inspecteur général des institutions
financières. Je pense que cela voudrait dire au fond que, sur le plan
technique, l'administration a regardé la question et s'est
prononcée sur le fond des articles qui sont là.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: M. le Président, on n'est pas pour refaire la
Loi sur l'administration financière. Le député nous a
demandé que l'inspecteur général se rapporte à lui.
Il faudrait qu'il réalise qu'un gouvernement a été
élu et l'inspecteur général fait rapport au ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation. Donc,
je n'ai pas eu le temps de répondre à sa lettre, mais je lui ai
donné certains documents que j'avais reçus. Je suis
très conscient que, dans bien des cas, il s'agit de textes
techniques qui demandent certaines explications; donc, je ne peux agréer
et je n'ai pu agréer à cette demande de lui faire parvenir des
attestations écrites. Cependant, dans un esprit de collaboration, il me
fera plaisir lorsqu'on abordera certains articles, de demander à
l'inspecteur général d'éclaircir ou de donner des
éclaircissements au député pour qu'on puisse prendre des
décisions en toute connaissance de cause. Je le fais donc en me
réservant le droit d'intervenir moi-même et dans la mesure
où je le vaudrai bien.
Le Président (M. Lemieux): Vous n'êtes pas sans
savoir, M. le député de Lévis, que je dois avoir le
consentement, avec la permission du ministre, pour faire intervenir une
personne intéressée.
M. Garon: Je veux tout simplement souligner, M. le
Président, qu'il n'y a pas de possibilité de dépôt.
Je comprends que le ministre ne veuille pas qu'il y ait de dépôt
de l'avis de l'Inspecteur général des institutions
financières. Mais comme il n'y a pas de dépôt en commission
parlementaire, j'ai dit: Je ne veux pas qu'il se rapporte à moi. Ne
mélangeons pas les affaires.
M. Fortier: Non, non, mais j'aimerais vous expliquer, M. le
député, que...
M. Garon: Voulez-vous me laisser parler s'il vous plaîti On
va parler chacun à notre tour.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député de Lévis! M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je veux dire simplement que, comme une personne a cette
fonction, qu'elle le fasse par votre bouche ou par sa bouche directement,
j'aimerais qu'elle nous donne son opinion ou que vous disiez, en son nom si
vous voulez, devant la commission parlementaire, non pas à moi... la
commission parlementaire, ce n'est pas moi, je ne suis qu'un des membres de la
commission parlementaire, mais qu'il nous donne son opinion devant la
commission parlementaire. Il n'y a rien d'irrégulier là-dedans.
Je ne pense pas que ce soit politique, ce n'est pas politique au fond, c'est
plutôt technique et c'est sur cet aspect que...
M. Fortier: M. le Président, je pense qu'on s'entend.
J'aimerais tout simplement préciser que la Loi sur l'Inspecteur
général des institutions financières dit clairement que
l'inspecteur peut posséder dans d'autres matières - je ne dis pas
que cela s'applique dans les projets de loi qui sont devant nous cet
après-midi - des renseignements confidentiels. Le ministre est
appelé à avoir accès à ce type d'information, donc
l'inspecteur peut me faire rapport dans certains cas. Dans les recommandations
qu'il me fait, il peut insérer quelquefois des informations qui
pourraient être confidentielles. Donc, je ne peux accepter comme question
de principe ou comme précédent que, automatiquement, chaque fois
que nous viendrons en commission parlementaire, je devrai déposer les
avis que je recevrai. Cependant, je l'ai fait ce matin; je l'indique
très clairement. Lorsque l'inspecteur a donné un avis favorable
et lorsqu'il s'agit de sujet technique et qu'il connaît très bien
les sujets qui sont devant nous, je n'ai pas d'opposition qu'il nous donne des
explications additionnelles. Je voudrais tout simplement préciser que je
le fais dans un esprit de collaboration et en voulant éviter de
créer des précédents pour l'avenir.
Cela dit, je suis prêt à collaborer avec le
député de Lévis pour lui fournir verbalement et par
l'intermédiaire de M. Bouchard les explications qu'il voudra bien nous
demander.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 1 du projet
de loi 264. Y a-t-il des interventions sur l'article 1 du projet de loi
privé 264?
M. Fortier: Si le député de Lévis le veut
bien, je vais demander à M. Bouchard de nous le préciser. Il
s'agit d'un article qui impose certaines contraintes au pouvoir qui
était déjà conféré à la
confédération aux articles 15 et 27 et qui évite, dans une
certaine mesure, ces pouvoirs. M. Bouchard, si vous voulez préciser.
M. Bouchard (Jean-Marie): Oui, voici, M. le ministre. Tel que
l'article 27. 6 en fait mention, dans les articles 15 et 27 actuels de la loi
de la caisse centrale, l'article qui remonte à la constitution de la
caisse centrale de 1978, qui était calqué sur la Loi sur les
caisses d'épargne et de crédit, vous avez remarqué qu'il y
a un pouvoir général d'hypothéquer, nantir et gager les
biens sans aucune restriction quelconque.
Or, c'est une règle dans le secteur des institutions
financières, surtout des institutions financières qui se
financent par la réception de dépôts, que tous les
créanciers soient sur le même pied et, suivant l'expression
juridique qui est bien connue, pari passu, c'est-à-dire sur le
même rang, et qu'il n'y ait pas d'affectation ou de charge sur les biens
qui viendrait privilégier certains créanciers par rapport aux
déposants.
Il n'y avait pas de telles restrictions dans les articles 15 et 27, et
le but de
l'article 27. 6, c'est de maintenir le principe à l'effet qu'ils
ne pourront pas gager, nantir et affecter leurs biens, sauf dans les cas que
les lois générales partout eu Canada reconnaissent,
c'est-à-dire dans des cas urgents de besoin de liquidité,
d'acquisition d'immeubles pour usage personnel ou d'autres opérations
qui peuvent être susceptibles de faire des emprunts avec affectation ou
garantie sur les biens.
II peut également arriver parfois que, pour des besoins de
liquidité ou pour des besoins urgents d'argent, une institution
financière ait emprunté soit de la Régie de
l'assurance-dépôts du Canada ou, encore, de la Banque du Canada,
parce que la caisse centrale fait partie de l'Association canadienne des
paiements. Lorsqu'elles le font, il pourrait arriver et il est très bien
arrivé qu'elles soient dans l'obligation de nantir des valeurs pour
pouvoir garantir ces engagements. Alors, c'est le but de l'article 27. 6 qui se
met en accord avec toutes les règles que l'on rencontre dans le secteur
des institutions financières, bancaires et paraban-caires.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur Particle 1 du projet de loi privé 264? M. le
député de Lévis, cela va? Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Garon: Au fond, il s'agit d'une restriction des pouvoirs
actuels. Alors, ce n'est pas un accroissement des pouvoirs actuels, c'est une
restriction.
M. Portiers C'est une restriction.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Garon: Alors, on ne peut pas dire que la caisse avantage.
C'est plutôt une exigence qui vient du...
M. Fortier: Quand on arrivera à l'article 41, je pourrai
développer l'argumentation. Mais, dans ce cas, il s'agit d'une
restriction.
Le Président (M. Lemieux): L'article 1 est-il
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 2 du projet
de loi privé 264. Ést-ce qu'il y a des interventions?
M. Garon: On a oublié de demander à la caisse si
elle était satisfaite des restrictions.
M. Fortier: C'est elle qui présente le projet de loi.
Une voix: M. le Président. M. Garon: Je veux dire...
Le Président (M. Lemieux): Comme vous pouvez le contaster,
M. le député de Lévis a souvent le mot juste. J'appelle
l'article 2 du projet de loi privé 264. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 2?
M. Fortier: Encore là, M. le Président, avec votre
permission, il s'agit d'une contrainte. Vous comprendrez que j'ai
évoqué avant le lunch que, même si on croit revenir devant
cette commission dans huit ou neuf mois, je l'espère, la loi actuelle
est assez déficiente et eu égard à certains
problèmes qui ont eu lieu dans d'autres institutions bancaires et eu
égard à certaines capacités d'emprunts à
l'étranger qu'on veut donner à la caisse, il est vrai qu'on en a
profité pour faire en sorte que la caisse soit mieux encadrée.
Cela a été accepté de bonne grâce par la direction
de la caisse et, dans ce cas en particulier, c'est que la modification à
l'article existant fait en sorte que la caisse dorénavant doit obtenir
l'approbation préalable, écrite, de l'inspecteur
général pour acheter les parts sociales détenues par un
membre. Donc, c'est certainement une contrainte importante.
Lorsque j'avais rencontré M. Bernier du mouvement Desjardins, il
avait acquiescé à cette demande que nous avions faite et qui
limite sûrement une capacité de la caisse présentement.
Alors, c'est le but de l'article 2.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Est-ce que c'est une autre exigence qui est
allouée de l'inspecteur général des finances?
M. Fortier: Oui.
M. Garon: Des Institutions financières.
M. Fortier: Pardon?
M. Garon: Alors, il n'y a pas de problème nulle part.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
(15 h 30)
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 3 du projet de loi privé 264. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 3 du projet de loi 264? M. le ministre.
M. Fortier: L'article 3, M. le Président, provient de la
demande originale de ta caisse. Autrefois ou à venir jusqu'à ce
jour, l'article 41 se lisait comme suit: "La caisse centrale doit maintenir en
tout temps des éléments d'actifs suffisants et appropriés
pour couvrir ses engagements payables en monnaies étrangères. Les
engagements de la caisse centrale payables en monnaies étrangères
ne peuvent excéder 20 % de l'ensemble de ses engagements".
L'amendement prévoit que pour autant que ces montants en monnaies
étrangères sont appariés ou couverts par des contrats de
change, il n'y avait pas réellement de risque; cela permet à la
caisse d'aller sur les marchés étrangers et d'augmenter ses
emprunts et ses actifs.
C'est donc la demande originale ici qui a été quelque peu
modifiée et qui dit très clairement: Les engagements de la caisse
centrale payables en monnaies étrangères non appariés ou
non couverts sont limités à 3 %. Par ailleurs, la caisse centrale
doit, sur demande de l'inspecteur général, lui transmettre un
relevé de ses engagements payables en monnaies étrangères
et un relevé des éléments d'actifs qu'elle
considère suffisants et appropriés.
J'aimerais à ce moment-ci, avec votre permission, M. le
Président, demander à M. Riverin qu'il nous explicite le
potentiel de développement qu'il entrevoit très prochainement
avec la modification de l'article 41.
Le Président (M. Lemieux): M. le requérant.
M. Riverin: Oui, M. le Président, avec plaisir. Nous
poursuivons vraiment deux objectifs. Quant à la diversification des
sources de fonds du Mouvement Desjardins, avec 29 000 000 000 $ d'actifs et 29
000 000 000 $ pratiquement de passifs dépôts, ou tout près,
nous croyons qu'il est important de diversifier notre base d'approvisionnement
de fonds, d'une part.
D'autre part, de plus en plus, les membres des caisses populaires
demandent à leur caisse de leur consentir des hypothèques de
trois et cinq ans. Malheureusement, il est difficile au Canada de trouver de
tels fonds. À l'étranger, on a des facilités surtout avec
les cotes de crédit dont je parlais ce matin, d'excellente
qualité, nous avons des possibilités d'aller chercher des fonds
de trois et cinq ans pour permettre à nos caisses de prêter des
hypothèques de trois et cinq ans.
Donc, nous avons déjà d'ailleurs un certain en-cours et
nous avons l'intention de continuer à prélever des fonds en
monnaies étrangères. Maintenant, nous n'avons aucunement
l'intention, et c'est d'ailleurs très bien ancré dans nos
politiques générales et dans nos politiques
opérationnelles, d'encourir des risques de change. Ce que nous faisons,
aussitôt que nous prélevons un dépôt ou un emprunt en
devise étrangère, on le convertit immédiatement en fonds
canadiens, de sorte que le risque de change est totalement
éliminé.
Ce que nous voulions, ce n'est pas d'avoir la possibilité de
fairer ou d'encourir des risques de change, mais plutôt de
prélever des fonds en d'autres devises, dans d'autres marchés,
pour pouvoir permettre à nos caisses toute la flexibilité dont
elles ont besoin dans leur marché traditionnel.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Fortier: Est-ce que vous pouvez évoquer, M. Riverin -
je crois que les maisons de crédit américaines ont
récemment donné une bonne note à votre maison - ce
potentiel qui est devant vous, eu égard à ces évaluations
des maisons de crédit des États-Unis en particulier?
M. Riverin: Effectivement, M. le Président, nous avons
obtenu des cotes de crédit des grandes maisons américaines
Moody's et Standard & Poor's, nous avons A-1 Plus et P-l, A-l Plus et P-l
de ces grandes agences qui sont les meilleures cotes qu'elles donnent dans le
court terme à des institutions ou des organisations, des
entreprises.
Dans le long terme, nous avons une cote 2-AA, double A, qui est le
deuxième meilleur créneau des cotes qu'on donne à des
entreprises dans le moyen et long termes. Ces cotes de crédit nous
situent parmi les meilleures institutions au monde en matière de
qualité de crédit. Cela nous donne des accès à des
investisseurs qui, surtout dans le domaine des marchés européens
et asiatiques, notamment au Japon, considèrent beaucoup la
qualité de la cote de crédit comme l'élément
déclencheur en matière d'investissement.
Avec ces cotes de crédit, et on l'a fait déjà en
1986, on a fait des émissions au Japon pour un montant de 70 000 000 $.
En Europe, on a émis dernièrement 100 000 000 de francs suisses
qu'on a convertis en dollars canadiens. Nous avons eu une excellente
réception. Ce qui montre que Desjardins peut continuer dans cette vague
à prélever et à diversifier ses sources de fonds sur ces
grands marchés. Toujours, bien sûr, pour permettre à nos
caisses plus de flexibilité dans leur marché.
M. Fortier: Alors est-ce qu'on peut dire, sans nous
révéler des secrets du développement de la caisse
centrale, qu'avec l'approbation de l'article 41, vous allez augmenter les
emprunts à l'étranger par une grande marge?
M. Riverin: Oui, selon les avis que nous aurons de nos
conseillers financiers aux États-Unis et en Europe, nous croyons qu'on
pourrait facilement aller chercher autour de 200 000 000 $ aux
États-Unis en 1987 et d'environ 200 000 000 $ en Europe en 1987, pour un
montant à peu près de 400 000 000 $. Maintenant, cela peut
paraître beaucoup, mais quand on regarde le portefeuille des caisses qui
est à peu près au-delà de 10 000 000 000 $, ce n'est pas
beaucoup. S'il y a un certain nombre de caisses qui demandent, un très
faible pourcentage qui demande de renouveler leurs hypothèques à
3 et 5 ans, ce n'est pas beaucoup sur un portefeuille de 10 000 000 000 $; 400
000 000 $, ce n'est pas énorme. On pense qu'on peut se donner
accès à ces montants assez facilement sans pousser les
marchés en 1987.
M. Fortier: Vous comprendrez, M. le Président, que c'est
en référence à cet article qui, cette année, pourra
augmenter les emprunts étrangers de 400 000 000 $, mais qui, dans
l'avenir, pourra les augmenter davantage que nous avons cru bon d'acquiescer
à la condition d'avoir par ailleurs certains éléments de
contrôle pour qu'on puisse suivre la bonne santé financière
de la caisse centrale.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Concernant la restriction de 3 %, est-ce qu'un article
similaire existe pour une banque à charte fédérale?
M. Riverin: À ma connaissance, non. Les banques n'ont pas
de telles restrictions. Mais cela ne nous gêne pas parce qu'on n'a
vraiment pas l'intention de prendre des risques de change. Cela nous convient.
On en a discuté assez largement et cela nous convient.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 3 est adopté.
J'appelle l'article 4, projet de loi 264. Est-ce qu'il y a des interventions
sur l'article 4? M. le ministre délégué aux Finances et
à la Privatisation.
M. Fortier: Je crois que l'article 4 qui ajoute l'article 42. 1
est très clair. Il donne le pouvoir à l'inspecteur
général de soustraire du montant du capital social non
entamé et des réserves accumulées, le montant des
prêts et des placements non conformes aux dispositions de la
présente loi. Peut-être que M. Bouchard pourrait nous le dire,
mais il s'agit là d'une clause qui se retrouve dans d'autres
institutions financières. M. Bouchard, avec votre permission.
M. Bouchard: C'est sur le même principe que celui de
l'autorisation préalable. L'institution financière, tout est
basé sur sa capitalisation. Les mesures de contrôle font que,
lorsqu'une institution financière ne respecte pas ces normes de
placements, on doit pouvoir déduire les placements qui ne sont pas
conformes à sa base d'emprunt. Comme la base d'emprunt de la caisse
centrale est vingt fois son capital, si jamais il y avait des actifs qui ne
correspondaient pas, on diminuerait d'autant le capital social pour
évaluer les normes financières.
M. Fortier: Est-ce qu'il y a un problème.
Le Président (M. Lemieux): Non, cela va, M. le ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation.
Est-ce que l'article 4 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, l'article 4 est
adopté.
M. Garon: Est-ce que cela cause des problèmes à la
caisse?
M. Riverin: Non, M. le Président, cela ne nous cause pas
de problème.
M. Garon: Est-ce que c'est à une de vos demandes ou c'est
une demande...
M. Riverin: Ce n'était pas une de nos demandes, mais je
pense qu'on en aurait probablement discuté.
M. Garon: Non, mais c'est pour le Journal des débats.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez raison, M. le
député de Lévis.
M. Garon: C'est qu'il faut que ce soit indiqué que ce
n'était pas une de vos
demandes, mais vous n'avez pas d'objection à ce que ce soit
là.
Le Président (M. Lemieux): L'article 4 étant
adopté, j'appelle l'article 5 du projet de loi 264. M. le ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation.
M. Fortier: Merci, M. le Président. L'article 5 dit
clairement qu'il faut qu'il y ait un comité de vérification de
prévu et qui spécifie les règles du jeu, en ce qui
concerne le comité de vérification.
Vous savez, encore là, en ce qui concerne certaines faillites de
banques dans l'Ouest canadien et le rapport Estey en particulier en a fait
mention, que tous sont d'accord pour s'assurer qu'il y ait un comité de
vérification et que les vérificateurs externes jouent un
rôle actif. Il s'agit d'encadrer cette intervention.
C'était là une des demandes de l'inspecteur
général - je ne sais pas s'il veut ajouter à ce que je
viens de dire - pour qu'on puisse s'assurer, par cette loi sur la caisse
centrale, de définir le rôle du comité de
vérification et qu'il joue un rôle utile dans l'avenir.
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières avec la permission du
ministre.
Oui, M. le député de Lévis.
M. Garon: Là, c'est l'article 5, pourquoi on ne verra
pas...
M. Fortier: L'article 43. 1.
Le Président (M. Lemieux): L'article 43. 1.
M. Garon: L'article 43. 2, cela va aller plus vite.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons adopter
immédiatement à la fin de chacun des articles 43. 1 et 43. 2 et
nous allons adopter aussi l'article. Alors, j'appelle l'article 5, 43. 1. M.
l'Inspecteur général des institutions financières, avec la
permission du ministre.
M. Bouchard: Oui, comme M. le ministre l'a dit, toutes les lois
nouvelles maintenant dans le secteur des institutions financières
prévoient la création de comités de vérification
composés de membres externes qui donnent justement la possibilité
à des vérificateurs de faire des représentations, en ce
qui concerne le comité de vérification, et qui donnent des
pouvoirs aux vérificateurs de discuter avec les membres de ce
comité spécial des éléments qui apparaissent dans
les états financiers et qui peuvent faire état, par exemple,
à la dérogation aux lois et aux dérogations. C'est une
mesure de protection qui est considérée maintenant comme
étant essentielle dans toutes les lois des institutions
financières et qui forme un tout d'ailleurs avec tout le reste de
l'article concernant les vérificateurs et le nouveau rôle des
vérificateurs.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Là, on regarde seulement 43. 1.
Le Président (M. Lemieux): 43. 1, M. le
député de Lévis, à votre demande.
M. Fortier: M. le député, je vous ai
donné...
M. Garon: Il n'y avait pas beaucoup de commentaires sur cela.
M. Fortier: Non, non. Je vous ai donné la comparaison.
M. Garon: II n'y a pas de problème ici. J'aimerais savoir
si les requérants en trouvent.
M. Coulombe: M. le Président, j'aimerais peut-être
mentionner, au nom de la caisse centrale, que tous les articles qui font partie
de ce projet de loi ne nous créent pas de problème, parce qu'ils
constituent déjà des choses qui sont dans la pratique courante
opérationnelle de la caisse centrale qui, même, avant ce projet de
loi et avant que la loi ne requière un comité de
vérification, a toujours eu depuis sa fondation un comité de
vérification puisqu'il s'agit là d'une saine pratique
financière. Alors, il est évident que nous avons acquiescé
facilement à la demande du ministre et de l'inspecteur d'accepter de
consigner dans notre loi ce qui constitue déjà la pratique de la
caisse centrale. Il en va de même pour les autres dispositions de cet
article.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, Me Coulombe.
M. le député de Lévis, est-ce que l'article 43. 1...
M. Garon: J'aimerais faire un commentaire.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Je suis content de voir que la caisse centrale a
toujours eu un comité de vérification interne. Quand on avait
mis, au ministère de l'Agriculture, un comité de
vérification interne, je pense que nous étions l'un des premiers
ministères à faire cela,
parce que même au sein du gouvernement il n'y en avait pas dans
les ministères. C'est seulement une pratique qui s'est établie
depuis très peu d'années. Alors...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Fortier: Bien qu'il faut noter qu'ici l'article 43. 1 confirme
non seulement l'existence, mais donne certains droits aux vérificateurs.
Alors, ce sont des pouvoirs juridiques. Dans la mesure où il existait un
comité de vérification, la chose ne fait que confirmer ce qui
existait dans la mesure où on ajoute certains pouvoirs aux
vérificateurs, je crois que c'est là qu'il y a
nouveauté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Juste une question. Je note que le comité de
vérification peut être convoqué par l'un de ses membres -
donc, il y en a trois - à part l'examen des états financiers
trimestriel, l'un des trois peut convoquer... Est-ce une pratique courante ou
quelque chose de nouveau?
M. Riverin: M. le Président, présentement c'est le
président ou le secrétaire du comité qui convoque, mais
nous n'avons pas de difficulté à s'accommoder avec cette
disposition.
M. Polak: D'accord.
M. Riverin: Dans notre pratique actuelle, c'est le
président ou le secrétaire du comité.
Une voix: Alors, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 5, 43. 1
est adopté? J'appelle donc l'article 43. 2 de l'article 5. Est-ce qu'il
y a des interventions sur l'article 43. 2?
M. Fortier:...
Le Président (M. Lemieux): Oui, puisque nous avons
convenu, M. le ministre délégué aux Finances et à
la Privatisation, de les appeler séparément à la
suggestion du député de Lévis.
M. Fortier: C'est la nomination du vérificateur, à
43. 2.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 43. 2 est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 43. 3.
M. Garon: Adopté. Attendez un peu là. Je disais
cela pour l'article 43. 2.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis. L'article 43. 3.
M. Fortier: Est-ce qu'on a appelé l'article 43. 3? (15 h
45)
Le Président (M. Lemieux): Oui, j'ai appelé
l'article 43. 3, M. le ministre.
M. Fortier: L'article 43. 3 définit les conditions qui
doivent être remplies. On dit: "Un cabinet de comptables remplit les
conditions pour être vérificateurs si au moins deux de ses
membres: 1- sont membres en règle d'un institut ou association de
comptables constitué suivant une loi d'une province canadienne; 2- sont
indépendants de la caisse centrale et des personnes liées
à la caisse. "
Cela spécifie que le vérificateur doit être
indépendant de la caisse comme telle.
M. Garon: Quand on dit "indépendants" aux fins de
l'application du présent article, l'indépendance est une question
de fait. Comment interprétez-vous l'indépendance?
M. Fortier: M. Bouchard.
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières.
M. Garon: J'ai remarqué que dans le Code d'éthique
des comptables, le rapport Marceau sur Madelipêche a montré que
c'était plutôt relâché et le code d'éthique
était...
M. Fortier: On ne fera pas le procès des comptables
ici.
M. Garon: Non, non. Mais le cas de l'indépendance...
Une voix: Je viens de gagner ma gageure, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles et M. le député de Lafontaine, s'il vous
plaît! S'il vous plaît: M. le député de Lévis.
S'il vous plaît! S'il vous plaît! J'aimerais bien qu'on respecte le
droit de parole du député de Lévis, s'il vous
plaît!
Une voix: On avait gagé...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Garon: Qu'est-ce que cela veut dire, au fond...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon:... "Aux fins de l'application du présent
article, l'indépendance est une question de fait"?
M. Fortier: Je vais demander à M. Bouchard de
répondre.
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières.
M. Bouchard: C'est une question de fait dans le sens suivant. Il
va falloir apprécier, selon les cas particuliers, les
présomptions de lien et de dépendance qui peuvent exister entre
des associés d'un bureau de comptables qui pourraient avoir des parents,
des amis ou des employés de leur bureau de comptables qui seraient en
même temps vérificateurs de la caisse centrale. Dans certaines
lois, on énumère ce qui peut être réputé
comme étant une question de fait ou des présomptions de liens de
dépendance; mais ici, on s'en tient simplement à une question de
fait, c'est-à-dire qu'il va falloir, à chaque fois, bien
s'assurer, si jamais la question est soulevée, que le
vérificateur est membre d'un institut de comptables, que ses parents,
ses amis, son conjoint, ses enfants, n'ont pas d'intérêt ou ne
sont pas des employés de la caisse centrale.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela répond
à votre question, M. le député de Lévis?
M. Garon: Actuellement, y a-t-il une clause comme celle-là
ou s'il n'y en a pas?
M. Fortier: II n'y a rien parce que si vous lisez l'article 43. 1
présentement qui a deux lignes et demie, on dit: "La caisse centrale
doit fournir à l'Inspecteur général des institutions
financières les états financiers prescrits par règlement
du gouvernement". C'est tout ce qu'il y a. Là, on ajoute beaucoup.
M. Garon: Quand on dit: Un cabinet de comptables remplit les
conditions pour être vérificateurs si au moins deux de ses membres
sont membres en règle d'un institut un cabinet de comptables peut avoir
beaucoup de personnes - ou association de comptables constitué selon une
loi d'une province canadienne, si au moins deux de ses membres sont
indépendants de la caisse centrale et des personnes liées
à la caisse.
Cela veut-il dire, par exemple, qu'un bureau de comptables pourrait
être à la fois vérificateur de la caisse centrale,
vérificateur des différentes fédérations et
vérificateur de plusieurs caisses locales?
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières.
M. Bouchard: On prend les articles un à un, mais ces
articles forment un tout. D'ailleurs, vous allez voir un peu plus loin qu'on va
revenir dans l'une des dispositions, comme on dit, pour protéger le
vérificateur, que dans les divulgations qu'il fait, il est
prémuni contre les poursuites civiles pour lui permettre de bien jouer
son rôle vis-à-vis du comité de vérification. Si
vous allez, par exemple, un peu plus loin à l'article 43. 4, vous voyez
que celui qui doit procéder à la vérification doit remplir
les conditions requises. Donc, cela veut dire que celui qui va signer les
états financiers doit être la personne qui est un comptable
authentique, mais dans son bureau il y a des stagiaires, il peut y avoir des
personnes qui n'ont pas nécessairement les qualifications, mais ce ne
sont pas ces personnes qui vont signer les états financiers, mais elles
peuvent faire du travail de secrétariat, elles peuvent faire du travail
de préparation de dossiers. Ce qui est important, c'est que, au moins,
la majorité des personnes qui forme un bureau de comptables se qualifie
au sens des règles et des normes de l'institut des CA ou des CGA. C'est
un minimum;
M. Fortier: On pourrait être plus sévère.
M. Bouchard: Bien oui.
M. Fortier: J'ai vu une recommandation du rapport Estey dans
laquelle on disait que pour les banques... Là on parle de
vérification d'institutions financières, on ne parle pas de
vérification générale. Il a été dit, je
crois, dans le rapport Estey que le cabinet de comptables, pour faire la
vérification d'une banque, devrait avoir fait ce type de travail pendant
au moins cinq ans. Ici, on n'a pas mis cette condition, cela ouvre
peut-être la porte...
M. Garon: Ce n'est pas à cela que je pensais.
M. Fortier: Non.
M. Garon: Je pensais, par exemple, que c'est comme dans le
rapport Marceau où il y avait un comptable qui travaillait pour la
banque, mais la firme portait quatre ou cinq chapeaux différents dans le
dossier. Le rapport Marceau avait demandé à l'insu des comptables
de se prononcer là-dessus dans leur code d'éthique. Je pense bien
que vous avez dû lire le rapport Marceau. Ma crainte, c'est plutôt
dans ce sens que le vérificateur de la caisse centrale ait aussi comme
client, par son bureau, différentes fonctions où là il
y a à peu près tous les chapeaux.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Fortier: Je partage la préoccupation du
député de Lévis, parce que quand j'examine certaines
sociétés d'État, je m'aperçois que les honoraires
que des bureaux de comptables peuvent percevoir en tant que
vérificateurs, c'est relativement minime et, quelquefois, ils vont
chercher dix ou vingt fois les honoraires qu'ils font comme
vérificateurs, en remplissant d'autres fonctions. On peut se poser la
question si cela ne peut pas les mettre en conflit d'intérêts.
Enfin, je ne veux pas faire de débat.
Ici, en fait, c'est le minimum. Mais je prends bonne note de vos
commentaires, parce que nous allons revenir, entre autres, au projet de loi sur
les fiducies que j'aurai le plaisir de déposer au printemps. Nous allons
nous inspirer de ce qui se fait ailleurs au Canada. En particulier, nous avons
déjà, je crois, dans le projet de loi qui a été
préparé sur les fiducies, des contraintes un peu plus
précises.
Donc, je crois que, comme je l'ai indiqué tout à l'heure,
il s'agit ici de normes minimales. Peut-être, lorsqu'on reviendra avec le
projet de loi final, en ce qui concerne la confédération,
pourra-t-on penser à être un peu plus précis.
Mais, pour le moment, on croyait que les demandes que nous formulions
ici, qui ont été acceptées bien gentiment par la caisse,
étaient des contraintes qui nous permettraient de confirmer ce que nous
désirions pour le moment.
M. Garon: L'enquête n'était pas au niveau de la
caisse.
M. Fortier: Non, c'est au niveau du vérificateur.
M. Garon: Parce que ma crainte est plutôt... Je ne pense
pas à la caisse centrale, en particulier, quand je dis cela. Quand les
bureaux de comptables travaillent pour des banques - oublions la caisse
-habituellement, ils travaillent tellement fort pour ta banque que
l'entreprise, de l'autre côté, est quasiment en danger de mort. Ce
n'est pas parce qu'ils ne prennent pas l'intérêt de la banque.
C'est parce qu'ils prennent trop l'intérêt de la banque, parfois,
au détriment du créancier de la banque.
Je ne crains pas pour l'obligation de la caisse centrale, sauf que,
à mon avis, ce conflit d'intérêts ne devrait pas exister,
parce que c'est l'autre entreprise qui peut se faire siphonner en faveur de
l'institution financière. Je veux dire que c'est dans ce sens. Ce n'est
pas parce que je crains que le bureau de comptables ne prenne pas
l'intérêt de la caisse centrale. À mon avis... Je ne pense
pas nécessairement à la caisse centrale; je pense, par exemple,
à une institution financière où quand l'Institution
financière pense que sa créance est en danger, souvent, les
bureaux de comptables entrent dans l'entreprise.
Je vais vous dire une chose. Attachez-vous solidement sur vos chaises,
parce qu'on a vu - surtout dans la période qu'on a vécu, 1981,
1982, 1983 où le crédit était serré -que, dans bien
des cas, l'institution financière mettait presque en difficulté
les entreprises qui étaient serrées, mais qui n'étaient
pas en faillite.
Je ne pense pas à ce cas en particulier quand "je dis cela. Le
conflit d'intérêts, à mon avis, n'est pas par rapport
à l'institution financière, mais par rapport à son
client.
M. Fortier: Là-dessus, M. le député de
Lévis, ce que j'aimerais vous dire, c'est qu'un comité a
été mis sur pied à l'échelle canadienne qui discute
de ce problème que vous définissez. Je crois qu'à la
dernière réunion des ministres des Institutions
financières, on nous a dit que le comité devrait faire rapport
d'ici deux ou trois mois. C'est pour cela que je vous dis que vous faites
allusion à un problème qui existe présentement...
M. Garon: Gui est difficile.
M. Fortier: Oui est difficile. Mais au lieu d'essayer de le
régler entre nous, étant donné qu'il y a un comité
national auquel plusieurs bureaux de vérification du Québec -j'en
suis sûr - participent, je crois qu'on devrait laisser ce comité
national faire ses travaux. Lorsqu'il publiera son rapport, on pourra en
prendre connaissance et voir dans quelle mesure, nous, du Québec,
pourrons en espérer. Mais vous avez fait allusion à un
problème réel.
Pour le moment, j'aimerais tout simplement suggérer qu'on adopte
ce qui est ici, quitte à ce que plus tard, on revienne, s'il faut y
apporter des modifications.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Mille-Îles vous avez demandé la
parole.
M. Bélisle: Sur ce même point, M. le
Président, j'ai peut-être une question qui va clarifier un peu
tout, c'est que je ne vois pas du tout vos appréhensions, M. te
député de Lévis, parce que ce n'est pas du tout le
même cas que dans le rapport Marceau entre Pêcheurs unis du
Québec et Madelipêche et une firme de vérificateurs qui
étaient des vérificateurs envoyés par une des banques du
Québec.
Quand je lis le titre du projet de loi,
je vois: Loi modifiant la Loi concernant la Confédération
des caisses populaires et d'économie Desjardins, est-ce que je dois
présumer correctement - j'aimerais que quelqu'un me réponde - que
le fameux rapport annuel ou compte rendu annuel de la caisse centrale est
transmis non seulement aux fédérations, mais également aux
caisses populaires qui font partie des fédérations?
M. Riverin: Oui, M. le Président, il est transmis à
l'assemblée générale convoquée par la
confédération, aux onze fédérations, aux 1400
caisses populaires environ et aussi au public évidemment, bien
sûr, à l'inspecteur général, excuse-moi.
M. Bélisle: Donc, prenant cette réponse que je
tenais déjà pour acquise et dont je présumais, mon
intuition était correcte, c'est fortement improbable que toutes les
caisses populaires du Québec, à moins d'une manipulation
terrible, soient représentées par le même cabinet-conseil
de comptables agréés. Quand une caisse populaire reçoit un
compte rendu annuel ou un rapport, elle l'étudié avec ses propres
vérificateurs.
M. Fortier: II n'y en a pas. C'est la confédération
qui fait la vérification des caisses.
M. Bélisle: Je sais.
M. Fortier: Ce ne sont pas des bureaux de
vérification.
M. Bélisle: Je sais que c'est la
confédération, mais il y a quand même des experts-conseils
dans chacune des boîtes qui regardent... Est-ce que les
fédérations produisent des rapports annuels, des états
financiers et tout le reste?
M. Riverin: Oui, M. le Président. M. Garon: Chaque
caisse a...
M. Bélisle: C'est ce que je dis. Donc, la firme une telle
de comptables agréés ne sera pas nécessairement la
même firme qui sera nommée pour la caisse centrale qui est ici. La
probabilité est tellement faible qu'un tel état de fait se passe,
c'est-à-dire qu'il y a tellement de firmes différentes qui
peuvent regarder le compte rendu annuel que je ne vois pas du tout de
problème. Il ne pourra pas y avoir de conflit d'intérêts.
On peut le limiter dans le cas d'un, deux ou trois intervenants dans un secteur
donné, mais on ne peut pas le limiter à 1400 intervenants. C'est
impossible.
M. Garon: Je ne parlais pas de cela, parce que je sais comment
fonctionne le système de vérification interne des caisses.
M. Bélisle: Oui, on discute...
M. Garon: J'ai de mes amis qui ont étudié au
collège en même temps que moi...
M. Bélisle:... d'une probabilité
hypothétique extrême.
M. Garon:... qui font ce travail. Ce n'est pas de cela dont je
parlais.
Le Président (M. Lemieux): Je pense que...
M. Garon: D'ailleurs, je ne faisais pas allusion à la
caisse non plus. Habituellement, les institutions financières n'engagent
pas de débutants, ils prennent des gros bureaux qui sont assez
importants et qui ont beaucoup de clients qui sont des clients des caisses de
l'institution financière quelle qu'elle soit.
Le Président (M. Lemieux): Je pense que M. le
député...
M. Garon: C'est là que des problèmes peuvent se
présenter. Je ne parlais pas entre les institutions. Je sais que la
caisse a ses propres vérificateurs qui vérifient dans chacune des
caisses. Ce n'est pas à cela que je faisais allusion.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, le ministre délégué aux Finances a
très bien compris votre observation, je crois.
M. Fortier: Le député de Lévis fait allusion
à un problème réel, c'est que parfois il peut arriver que
le vérificateur soit le vérificateur de clients...
M. Garon: C'est cela.
M. Fortien... et à ce moment, il peut y avoir des conflits
d'intérêts.
Étant donné qu'on est tous d'accord pour dire qu'il y a un
problème et qu'on va le regarder attentivement, je crois qu'on est
d'accord pour adopter l'article tel qu'il est.
Le Président (M. Lemieux): D'autant plus, M. le
député de Lévis, que l'Inspecteur général
des institutions financières est ici présent. Est-ce que
l'article 43. 3 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 43, 4. Est-ce qu'il y a des interventions relativement à cet
article? Il n'y a aucune intervention. Est-ce que cet article est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 43. 5.
Est-il adopté?
M. Fortier: L'article dit simplement que la caisse doit aviser
l'inspecteur général... C'est pour s'assurer que l'inspecteur
général soit bien au courant de qui est le vérificateur,
s'il y a démission ou non-renouvellement de mandat, qu'il soit tenu au
courant continuellement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 43. 5, M.
le député de Lévis, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 43. 6. Est-ce qu'il y a des interventions, M. le ministre
délégué aux Finances?
M. Fortier: C'est une mesure d'un pouvoir extrême ici, je
pense bien que cela ne se présentera jamais. C'est un pouvoir qui est
donné à l'inspecteur général de procéder
à la nomination d'un vérificateur si jamais la caisse n'en
nommait pas. Encore là, l'article n'a pas été écrit
en pensant à la caisse, mais il a été écrit en
pensant à toute institution financière. J'imagine que dans
l'avenir, on va trouver à peu près les mêmes articles
concernant toutes les institutions financières du Québec.
Le Président (M, Lemieux): Je vous remercie, M. le ministre. M.
le député de Lévis, est-ce que l'article 43. 6 est
adopté? (16 heures)
M. Garon: Est-ce qu'il y a des problèmes pour vous?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a des
problèmes, M. le procureur ou M. Riverin, le requérant?
M. Garon: Comme requérant.
M. Riverin: Non, M. le Président.
M. Garon: Vous allez vous en nommer un pour être certain de
ne pas vous en faire nommer un.
Le Président (M. Lemieux): L'article 43. 6 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle 43. 7
du projet de loi 264. M. le ministre délégué aux Finances,
est-ce que vous désirez intervenir?
M. Fortier: C'est le pouvoir du vérificateur de la caisse
centrale ayant droit également d'exiger des administrateurs et des
dirigeants employés d'obtenir les renseignements et les explications
nécessaires. Alors, cela définit le pouvoir du
vérificateur comme tel.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 43. 7 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 43. 8 du projet de loi 264. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 43. 8? M. le ministre.
M. Fortier: M. le Président, cela définit la
qualité du rapport que doit faire le vérificateur en tant que
tel. On explicite des observations qu'il estime nécessaires devoir
faire. C'est un encadrement du rapport du vérificateur.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 43. 8 est
adopté?
M. Garon: Je pense bien qu'il n'y a pas de problème
là non plus.
M. Fortier: Non.
Le Président (M. Lemieux): L'article 43. 8 est
adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 43. 9. Est-ce qu'il y a des interventions relativement à
l'article 43. 9?
M. Fortier: M. le Président, l'article est explicite. Le
vérificateur doit sans délai rapporter par écrit au
comité de vérification. On a dit tout à l'heure que le
comité de vérification était de trois membres, de membres
externes. La loi impose une responsabilité au vérificateur de
faire rapport dans des cas bien explicites.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 43. 9 est
adopté?
M. Garon: Est-ce que les requérants y voient des
problèmes? Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 43. 10. Est-ce qu'il y a des interventions relativement à
l'article 43. 10? Adopté, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Oui. Les requérants sont
toujours d'accord?
Une voix: Toujours. '
Le Président (M. Lemieux): Merci.
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Je rappellerais au député de
Lévis que c'est eux qui présentent le projet de loi.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: C'est eux qui présentent le projet de loi.
M. Garon: Oui mais...
M. Fortier: C'est vous qui êtes le parrain. Êtes-vous
le parrain?
M. Garon:... je sais que ces articles aussi sont discutés
avec les représentants du ministère. C'est simplement comme
commission publiquement...
M. Fortier: Bien oui, c'est cela.
M. Garon:... et comme c'est enregistré également
que tout le monde soit d'accord.
M. Fortier: C'est parfait.
M. Garon: C'est simplement pour le Journal des débats.
M. Fortier: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): Je pense que l'attitude du
député de Lévis est exemplaire, M. le ministre.
M. Fortier: Ah mon Dieu, oui, il fait son travail. Il fait un
travail exemplaire.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article...
M. Garon: Je vous remercie, M. le Président, de le
constater encore une fois.
Le Président (M. Lemieux): Comme d'habitude, M. le
député de Lévis.
M. Fortier: C'est parce qu'on ne le dit qu'aujourd'hui.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, s'il vous
plaît. J'appelle l'article...
M. Garon: Vous, vous ne pouvez pas vous plaindre. Vous avez
adopté deux...
M. Fortier: Non, vous avez été bien gentil durant
l'étude de ce projet de loi.
Franchement, on a une collaboration exemplaire.
M. Garon: Plus avec vous qu'avec un ministre des Finances.
M. Fortier: On travaille bien ensemble, n'est-ce pas?
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle l'article 43.
11 du projet de loi 264. Est-ce qu'il y a des interventions relativement
à l'article 43. 11?
M. Fortier: Alors l'article 43. 11 est très important. Je
voudrais le souligner. On dit que le vérificateur en fonction ou qui l'a
été, qui fait de bonne foi un rapport écrit ou verbal
n'encoure aucune responsabilité civile de ce fait. Je crois que ceux qui
ont une formation juridique parmi nous vont tout de suite comprendre qu'il
s'agit d'une absolution qui est donnée au vérificateur, afin de
lui permettre de faire un travail sans crainte d'avoir des poursuites
éventuelles.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 43. 11 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 43. 12 du projet de loi 264. Est-ce qu'il y a des interventions
relativement à l'article 43. 12?
M. Fortier: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): II n'y a pas d'intervention.
Est-ce que l'article 43. 12 est adopté, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 43. 13 du projet de loi 264. Est-ce qu'il y a des interventions?
Aucune intervention. Est-ce que cet article est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 43. 14 du
projet de loi 264. Est-ce qu'il y a des interventions? Il n'y a pas
d'intervention. Est-ce que... M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: C'est une remarque générale sur cet
article. En lisant ce texte, c'est assez strict, je n'ai rien contre cela, mais
est-ce que ceci va être un exemple pour toutes les autres institutions
financières plus
tard, c'est-à-dire qu'elles vont être régies par des
gens aux mêmes idées? Je trouve que concernant les
caisses, on est pas mal strict. Je commence à m'inquiéter, non
pas pour la caisse, mais pour d'autres institutions financières sous
responsabilité provinciale. Est-ce qu'on a l'intention, à
l'avenir, de commencer à appliquer cela dans d'autres secteurs?
M. Fortier: M. le Président, j'ose espérer que,
à un moment donné, la commission parlementaire se donnera un
mandat d'initiative pour examiner toute cette question. Je peux vous dire que
la tendance actuelle est dans le sens d'être encore plus
sévère. Je crois que ce qu'on a ici, cela vaudrait la peine de
faire un débat, mais je peux vous dire que dans tout le Canada il y a
certainement une tendance à donner plus de pouvoir à l'inspecteur
général et que ceci est un exemple du type de
sévérité.
M. Polak: Je voudrais que ce soit bien clair. J'admire beaucoup
les caisses. D'ailleurs, je suis un de ceux qui déposent leur argent
avec plaisir dans les caisses populaires que j'admire beaucoup. Il faudrait que
l'impression ne soit pas créée qu'on est en train de
régler la situation des caisses populaires, pour moi c'est un exemple
positif.
M. Fortier: Non, je peux vous assurer, M. le
député, que c'est le type de clause qui va se retrouver à
l'avenir...
M. Polak: D'accord.
M. Fortier:... dans tous les projets de loi qui vont être
déposés.
M. Polak: Parfait!
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 43... M.
le député de Lévis.
M. Garon: Je voudrais savoir pouquoi on a mis un délai de
trois mois de l'approbation du compte rendu annuel?
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières, avec la permission
du ministre.
M. Bouchard: II faut bien laisser le temps au vérificateur
de le préparer. Cela, c'est la certification des états
financiers. Il y a plusieurs états financiers et les
vérificateurs en ont plusieurs. En règle générale,
pour les compagnies d'assurances, vous avez deux mois. Elles doivent produire
leur état financier dans les deux mois des états financiers; les
compagnies de fiducie la même chose, dans les deux mois. Dans les
banques, ce sont à peu près des dispositions semblables. Ici,
vous avez trois mois pour qu'on ait le plus tôt possible le portrait
financier de l'institution pour pouvoir intervenir à temps s'il y a des
problèmes.
M. Garon: C'est pour cela que je trouvais la période de
trois mois assez longue. C'est pour cela que je vous demandais si vous aviez
choisi une période de trois mois pour une raison
particulière.
M. Fortier: Cela nous semble suffisant. Cela pourrait être
une période de deux mois. Si on avait mis deux mois, je pense que ce
serait le minimum. Trois mois, cela nous semble acceptable.
M. Garon: Je pense comme vous, on doit être plus
sévère par rapport aux institutions financières, d'autant
plus qu'au cours des dernières années, je ne pense pas en
particulier à la caisse centrale Desjardins, elles ont des pouvoirs
beaucoup plus grands qu'auparavant. Quand on voit les deux faillites qu'il y a
eu dans l'Ouest et que la Banque centrale n'a même pas vu venir, je pense
que le rôle du gouvernement c'est de protéger les
déposants, les épargnants, pour qu'ils aient une grande
sécurité, une grande confiance. Plus on est sévère,
plus le public a confiance. C'est sans doute la raison pour laquelle le
système qui existe ici au Québec et au Canada est un des
systèmes les plus sécuritaires au monde.
M. Fortier: Je suis d'accord avec les commentaires du
député de Lévis, mais il faudrait quand même
comprendre que tous ces moyens de vérification ne valent pas
qrand-chose, à moins d'avoir des gestionnaires chevronnés et des
dirigeants compétents. Je suis heureux de dire qu'à la caisse, on
a des qens compétents et c'est tout en leur honneur. C'est important,
comme vient de le dire le député de Lévis, que le
gouvernement puisse avoir les moyens d'action. C'est ce qu'on a voulu faire par
ce projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Sur ce, est-ce que l'article
43. 14 est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 5 du projet de loi 264 est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6. Est-ce que cet article est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6 est adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi privé 264, Loi modifiant la Loi
concernant la Confédération des caisses populaires et
d'économie Desjardins du Québec, est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi privé 264 est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Je déclare le projet de
loi privé 264, Loi modifiant la Loi concernant la
Confédération des caisses populaires et d'économie
Desjardins du Québec, adopté.
Je remercie les requérants de leur participation et nous allons
suspendre environ deux minutes pour commencer l'étude du projet de loi
265.
(Suspension de la séance à 16 h 10)
(Reprise à 16 h 13)
Projet de loi 265
Le Président (M. Lemieux): Le projet de loi privé
265, Loi fusionnant Compagnie Montréal Trust, Crédit foncier et
la Société de fiducie du Crédit foncier. Est-ce que M. le
député de Saint-Louis, dans un premier temps, peut nous faire
part de l'objet de ce projet de loi et présenter les gens qu'ils
accompagnent?
M. Chagnon: Merci, M. le Président. À votre droite,
je tiens à vous présenter, M. Robert Gratton, président du
conseil et chef de la direction de Montréal Trust; à sa
droite...
M. Fortier: À gauche ou à droite? M.
Chagnon:... à côté de M. Gratton...
Le Président (M. Lemieux): M. Gratton, j'allais dire,
voulez-vous lever la main?
M. Chagnon:... le voisin de M. Gratton, M. Jean-Claude Bachand,
vice-président et secrétaire général de Compagnie
Montréal Trust.
Avant de commencer ou avant de faire une présentation courte de
l'objet du projet de loi, vous me permettrez de vous faire part des
légères modifications au projet de loi que je vous ai
déposées cet avant-midi, ainsi qu'au député de
Lévis, qui concernent quelques coquilles tant dans la version
française que dans la version anglaise. Est-ce que vous voulez que je
vous en fasse lecture, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il s'agit
d'amendements aux articles comme tels du projet de loi?
M. Chagnon: Non, il s'agit de coquilles tout simplement.
M. Fortier: C'est un amendement quand même.
Le Président (M. Lemieux): Que ce soit une coquille ou une
demi-coquille, M. le député de Saint-Louis, si cela constitue le
moindre changement à un article comme tel du projet de loi, il s'agit de
l'amendement à un projet de loi. On pourra en discuter lors de
l'étude article par article.
M. Chagnon: À ce moment, c'est ce que j'allais vous
suggérer.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, le député de
Saint-Louis réserve une copie pour le député de
Lévis, nous sommes membres aussi de la commission, on a autant le droit
sur ces copies, parce que le projet nous intéresse beaucoup.
M. Chagnon: C'est la raison pour laquelle je voudrais en faire au
moins lecture parce que j'en ai quelques copies que je vous ai fournies.
M. Bélisle: On va demander au page d'aller nous faire
faire des copies. Il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Lemieux): Je n'ai pas d'objection. M. le
député de Saint-Louis.
M. Garon: C'est une grande question, c'est la coquille ou
l'oeuf.
M. Bélisle: Lequel est venu en premier? M. Chagnon: M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
Remarques préliminaires
M. Chagnon: Puisque nous reviendrons à l'étude
article par article pour corriger les coquilles du projet de loi 265,
permettez-moi, M. le Président, d'en faire une courte
présentation. Le 16 mai dernier, une entente de principe liait la Banque
d'épargne de cité et district de Montréal avec le
Montréal Trust, concernant l'acquisition du Crédit foncier. Le
1er août, une transaction finale faisait en sorte d'orienter ces deux
compagnies Montréal Trust et Crédit foncier vers une fusion.
Le projet de loi 265 que nous avons à étudier ici viendra
créer la troisième plus importante institution financière
au Québec, après le Mouvement Desjardins et la Banque Nationale.
Les activités de Montréal Trust, tant au niveau du Québec
qu'au niveau canadien et international, se déroutent et font en sorte
d'être concentrées dans un siège social qui est
situé à Montréal.
M, le Président, depuis que j'ai l'honneur de parrainer le projet
de loi 265, il m'a été permis de rencontrer tous les intervenants
à ce sujet. Permettez-moi de vous dire que j'en ai été
fort heureux. Je tiens à souligner, en terminant, la
compréhension, les renseignements, l'ensemble du déroulement et
des discussions que j'ai pu avoir avec les dirigeants du Montréal Trust
qui m'amènent à penser que c'est une compagnie qui, dans le cadre
de notre éthique commerciale au Québec, au Canada, en est une
dont on peut être fier comme citoyen corporatif.
Là-dessus, vous me permettrez de passer la parole au
président du Montréal Trust, M. Robert Gratton.
M. Polak: M. te Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je note qu'ici il y a aussi les intervenants...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak:... et, à la table, je vois le requérant,
ne croyez-vous pas qu'on devrait avoir les intervenants à
côté pour qu'ils puissent nous faire part de leurs commentaires ou
s'ils doivent être en arrière, comment cela
fonctionne?
Le Président (M- Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances.
M, Fortier: Je crois qu'on doit entendre en premier ceux qui sont
les proposeurs du projet de loi. Si besoin est, par la suite, nous entendrons
d'autres personnes.
M. Polak: On a pris note que les intervenants sont ici,
peut-être qu'on pourrait les identifier, M. le Président.
M. Fortier: Procédons par étapes.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne, vous avez ici, à l'Assemblée nationale, un petit
quide très intéressant sur les projets de loi privés.
L'usage et la coutume veut que, dans un premier temps, ce soient les
requérants, comme l'a dit tout à l'heure le ministre
délégué aux Finances et, dans un deuxième temps,
tes intervenants qui puissent se faire entendre. Ils ont le droit de se faire
entendre puisqu'ils se sont dûment inscrits. Vous pouvez maintenant
commencer, M. Gratton, je crois.
M. Gratton (Robert): Merci, M. le Président. Merci, M,
Chagnon pour l'introduction. Le mariage entre le Crédit foncier et le
Montréal Trust est particulièrement heureux. Je pense que, quand
on regarde la situation au Québec, voici deux institutions centenaires -
dans le cas du Crédit foncier, 106 ans d'existence; dans le cas du
Montréal Trust, 98 ans - dont les activités sont très
complémentaires et qui ont pu se fusionner de façon à
réaliser des économies d'échelle substantielles, mais de
façon également à créer à Montréal
une institution financière, comme M. Chagnon vient de le dire, de
premier plan dont l'actif s'élève maintenant à 7 000 000
000 %, l'actif sous administration à 10 000 000 000 $, qui fait affaires
dans tout le pays et même à l'étranger et qui offre une
gamme de services financiers très diversifiés parmi les plus
diversifiés que l'on puisse trouver.
Comme on l'a dit aussi, le Montréal Trust se retrouve maintenant
la troisième plus importante institution financière au
Québec. C'est également la troisième plus importante
société de fiducie au Canada, quand on les mesure par l'actif
sous administration.
La fusion entre le Crédit foncier et Montréal
Trustt toutes deux étant de vieilles institutions
québécoises, produit un résultat qui est très
heureux, non seulement pour les personnes directement impliquées mais
également pour toute l'activité financière et commerciale
au Québec. Comme on vous l'a dit, les principales étapes de cette
transaction ont été un accord de principe avec la Banque
d'éparqne, le 16 mai; le parachèvement de la transaction, le 1er
août; une intégration des opérations entre le Crédit
foncier et le Montréal Trust et une intégration des succursales,
des systèmes et des sièges sociaux, en ce qui concerne te
personnel, le 12 septembre.
La dernière étape, c'est celle qui est proposée
aujourd'hui, savoir une fusion des
entités légales qui permettra de venir consolider
l'acquisition qui a été faite et l'intégration qui a
suivi, en ce qui concerne les opérations. La raison principale et unique
pour cette fusion des entités, c'est de simplifier le processus
administratif, le processus réglementaire et le processus fiscal des
trois entreprises qui sont en cause.
Le projet de loi que vous avez devant vous a été
développé avec le bureau de l'Inspecteur général
des institutions financières, M. Bouchard. Il reprend essentiellement
les dispositions et les pouvoirs que possédaient les entités qui
sont fusionnées avant aujourd'hui, compte tenu cependant des
modifications qui ont été apportées à la demande de
l'Inspecteur général des institutions financières pour
tenir compte de l'environnement réglementaire qui existe maintenant pour
les sociétés de fiducie. Les trois sociétés,
c'est-à-dire le Montréal Trust, la Société de
Fiducie du Crédit foncier et le Crédit foncier lui-même
seront regroupées dans une seule société qui portera le
nom de la Compagnie Montréal Trust. Cette compagnie aura tous les droits
et tous les biens que les trois sociétés
précédentes avaient et également les mêmes
obligations que les trois sociétés précédentes. Je
ne suis pas certain qu'il y ait besoin d'ajouter autre chose sur la substance
du projet de loi.
Je voudrais simplement faire référence à un
problème qui est survenu par la suite et qui a pris une importance
démesurée par rapport à la substance même ou au but
du projet de loi. Il s'agit de deux articles. Je ne vais pas commenter les
articles directement. Il s'agit d'articles qui font référence
à la situation des fonds de retraite. Je n'ai pas l'intention de les
commenter ici, mais simplement de faire une présentation
préliminaire de la situation. Quand nous avons acquis le Crédit
foncier et décidé d'intégrer les opérations au mois
de septembre, le conseil d'administration a pris la décision de
continuer les fonds de retraite qui existaient - il y en avait deux au
Crédit foncier - et, si possible, de les fusionner de façon
à simplifier le processus administratif et éviter d'avoir
à préparer deux états financiers, deux rapports
actuariels, etc. Le moyen auquel nous avons pensé, c'est celui d'un
projet de loi privé étant donné que nous étions en
train d'en préparer un de toute façon pour fusionner les
entreprises; mais, il est bien important pour les membres du comité de
réaliser qu'il n'y a aucun rapport entre la fusion des entreprises et la
fusion des fonds de retraite. Les fonds de retraite ou les régimes de
rentes sont une entité distincte. Ils ont leur vie propre et ils ne sont
pas affectés par des fusions d'entreprises ou quoi que ce soit qui
arrive à l'entreprise. Étant donné que nous
préparions un projet de loi à intérêt privé,
il a été jugé qu'il serait préférable
d'inclure des dispositions dans ce projet de loi qui faciliteraient la fusion
des fonds de retraite. Nous avons donc travaillé avec la Régie
des rentes du Québec. La Régie des rentes du Québec a
développé et a arrêté un langage qu'elle a
suggéré pour être inclus dans le projet de loi. C'est celui
que vous retrouvez aux articles que tout le monde connaît. Ce langage
avait l'accord de la Régie des rentes du Québec - c'est à
la Régie des rentes du Québec de l'exprimer - et sûrement
notre accord, parce qu'il protégeait la juridiction de la Régie
des rentes du Québec sur quoi qu'il arrive aux fonds de retraite. De
plus, il protégeait les droits de tous les participants au régime
de retraite du Crédit foncier. C'est pour cela qu'il avait notre accord.
Malgré cette situation, un certain nombre de réactions et
d'inquiétudes ont surgi. On a été informé de ces
réactions nous-mêmes. Nous estimons que ces réactions sont
non fondées, que le langage qui est proposé dans le projet de loi
protège les droits de tout le monde, ne change rien à la
juridiction de la régie, ne fait que la confirmer et assure que le
processus normal va prendre place.
Si vous me permettez, M. le Président, j'ai besoin seulement
d'une autre minute. La politique pratique d'une société comme le
Montréal Trust envers ses employés, soit ses ex-employés
ou ses employés actuels, est sûrement d'avoir les meilleures
communications, les meilleures relations avec eux et, constamment, de faire
tous les efforts requis pour que le climat qui existe entre eux et la
société soit le meilleur possible. Nous sommes une très
grande société, on a toujours le fardeau d'essayer de
développer le meilleur système de relations possible, parce que
cela peut être fait du côté de l'employeur et non pas du
côté de l'employé.
Dans cette situation où nous nous trouvons, où un certain
nombre d'employés à tort, à notre avis, considèrent
quand même que les articles qui sont ici inclus causeraient un
préjudice à leurs droits ou pourraient causer un préjudice
à leurs droits, ou dans la mesure où ils ont l'impression de ne
pas avoir été entendus suffisamment, nous souhaiterions offrir de
retirer ces articles de façon qu'il n'y ait aucun doute et aucune
perception, ni dans cette commission, ni à l'extérieur de cette
commission, que le "due process" - si je peux employer cette expression
anglaise - n'a pas eu lieu.
Nous n'avons rien à pousser, rien à forcer; nous avions
choisi un langage qui protégeait tout le monde. Pour cette raison, nous
serions très heureux d'éliminer ces articles à condition
que la régie elle-même soit d'accord pour les enlever, puisque
c'est finalement le texte qui est suggéré par la régie que
nous retrouvons maintenant dans le projet de loi.
Nous nous sentons très à l'aise, parce que la substance
reste la même, la Régie des rentes conserve sa juridiction. Nous
avons toujours travaillé avec la Régie des rentes au cours des
trois derniers mois, afin de déterminer quelles étaient les
solutions pour notre fonds de pension, nous allons continuer à
travailler avec elle, nous n'avons aucune inquiétude de ce
côté. La seule politique qu'une société de la taille
du Montréal Trust peut avoir, c'est de collaborer complètement
avec ceux qui nous réglementent, que ce soit l'Inspecteur
général des institutions financières, ou dans le cas plus
précis, la Régie des rentes et le président de la
Régie des rentes du Québec.
Je dois ajouter, M. le Président, en terminant que les fonds de
retraite, Montréal Trust connatt cela. On n'a pas seulement le
nôtre. Une de nos principales activités, c'est d'être
fiduciaire de fonds de retraite. Je voudrais informer le comité que nous
sommes fiduciaires de 1200 fonds de retraite au Canada avec un actif total de
16 000 000 000 $.
Je pense qu'on a développé depuis des décennies
l'habitude, la pratique et la connaissance de ce que c'est d'avoir une conduite
normale et correcte envers des fonds de retraite. C'est notre métier de
jouer le rôle de fiduciaire pour des clients. On n'a sûrement pas
l'intention et on n'a jamais eu l'intention de prendre une position
différente dans notre cas. Le fait est que notre conseil
d'administration avait décidé de continuer les fonds de retraite
comme ils étaient et de laisser les actifs qui s'y trouvaient pour le
bénéfice des employés et des pensionnés.
Nous ne considérons pas que c'est le rôle du comité
ici d'être soumis à un arbitrage juridique entre des positions qui
sont différentes. Ce qui est important pour nous, c'est qu'il y a une
perception d'un certain nombre d'employés qui est telle que l'impression
a été créée, pas suffisamment de temps a
été accordé à eux ou à d'autres pour faire
valoir leur point de vue.
Montréal Trust est tout à fait confortable pour leur
donner tout le temps voulu pour faire valoir leur point de vue. Ce sera
à la régie de déterminer quel temps doit être
disponible, parce que la régie, comme nous, a à se
préoccuper de l'ensemble des participants de la caisse et non pas ceux
qui ne sont plus membres, mais également ceux qui sont des
employés et qui sont des pensionnés. De ce côté, la
régie a probablement le même point de vue que celui de notre
conseil d'administration. Nous sommes très heureux de nous en remettre
à ce que la régie pourra déterminer dans l'avenir. (16 h
30)
 la condition que, en terminant ma présentation et en
m'excusant d'avoir passé autant de temps sur la question du fonds de
retraite qui est incidente à ce projet de loi, la Régie des
rentes du Québec soit d'accord et propose qu'on exclue ces articles, le
Montréal Trust est très heureux de proposer de son
côté de les retirer.
Le Président (M. Lemieux); M. le ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation.
M. Fortier: M. le Président, en premier lieu je voudrais
dire, en tant que ministre responsable des institutions financières, que
nous sommes très fiers de Montréal Trust, une institution
financière qui nous fait honneur, qui oeuvre sous l'empire d'une loi
québécoise et qui va se répandre au Canada. Alors, c'est
certain que cette fusion va permettre de renforcer les institutions
financières du Québec. Certes, nous ferons tout pour favoriser la
fusion des compagnies et permettre à votre société de se
développer du mieux possible dans l'avenir. Avec raison, vous avez
noté que la presque totalité du projet de loi vise la fusion de
Montréal Trust et du Crédit foncier. Par ailleurs, il y a deux
articles, à la page 10, qui parlent de la fusion des régimes de
rentes. Il ne faudrait pas mêler les deux problèmes. En fait, ce
sont deux problèmes tout à fait distincts.
Avant de procéder plus avant, puisque vous avez
évoqué vous-même la possibilté de retirer ces deux
articles, les articles e et f de l'article 6 à la page 10 et connaissant
le fond du problème, j'ai moi-même pris contact avec le
président de la Régie des rentes du Québec, à qui
j'ai demandé d'être ici aujourd'hui. Ce dernier m'avait
laissé entendre que non seulement il avait été en contact
avec vous et qu'il avait dialogué avec vous pour la présentation,
et que la rédaction même de ces deux articles provenait, dans une
très grande mesure de la Régie des rentes du Québec, mais
il m'avait dit que que les droits des individus seraient mieux
protégés si ces articles étaient inclus dans le projet de
loi. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé à M. Claude
Legault, président de la Régie des rentes du Québec,
d'être présent avec nous aujourd'hui pour nous éclairer,
pour nous dire quel est le pouvoir de la Régie des rentes du
Québec, pour éclairer les législateurs qui sont autour de
la table et pour nous dire, à son avis, quelle est la meilleure
façon de" procéder pour que les droits des individus soient
protégés.
Le Président (M. Lemieux): M. Legault, avec la permission
du ministre.
M. Legault (Claude): M. le Président, je voudrais d'abord
dire que, effectivement, tel que vous l'avez entendu, les contacts avec
Montréal Trust ont été nombreux et très
ouverts. La transparence du projet de loi qui est aujourd'hui devant vous nous
a été communiqué et principalement pour ce qui est des
articles regardant et touchant plus particulièrement les régimes
de retraite. Montréal Trust voulait que soit perçue par
l'ensemble de ses ex-employés et de ses employés actuels comme
étant une chose tout à fait transparente, la question des
régimes de retraite. Lorsqu'on parle de fusion d'entreprises, souvent
les gens s'imaginent que, automatiquement, les régimes de retraite sont
de facto fusionnés en même temps. Or, il était de leur
intention de bien spécifier la différence entre les deux. C'est
la raison pour laquelle ils sont venus nous voir.
Effectivement les textes ont été vus ensemble et vous
pouvez très bien voir à l'article e que lorsqu'on voit sous
réserve de l'approbation de la Régie des rentes, c'était
évidemment - je ne pourrais pas dire - à notre demande ou si
c'était leur demande au départ, mais c'était
sûrement une exigence de la Régie des rentes que la Régie
des rentes ne voyait pas ses pouvoirs limités par l'application de ce
projet de loi privé. Quand on dit que les droits des participants
devaient être mieux défendus par ce texte on voulait plutôt
qu'ils soient mieux compris. On pensait que c'était plus clair et que
les gens pourraient vivre une inquiétude en disant: Qu'advient-il de nos
régimes de retraite dans toute cette fusion? On croyait que, en le
disant clairement dans des articles spécifiques qui sont purement
déclaratoires parce qu'ils ne viennent rien changer aux pouvoirs actuels
de la Régie des rentes du Québec dans l'application de la loi des
régimes supplémentaires, cela allait simplifier les choses. Bien
entendu que, comme il a été mentionné tout à
l'heure par le président de Montréal Trust, M. Gratton, des
employés de Montréal Trust nous ont aussi appelés. Voyant
le désarroi de ces gens, nous avons répondu à leurs appels
téléphoniques et à leur correspondance. Puis, nous sommes
entrés en communication avec 'des avocats représentant les
employés. Nous avons donc communiqué à ces gens la
procédure de la régie, c'est-à-dire que nous étions
prêts à entendre les parties. Les portes de la régie sont
ouvertes. La régie se doit de voir à la sécurité
des participants dans le régime et, pour ce faire, elle est prête
à entendre les parties aussi souventefois que nécessaire.
On ne dit pas: À telle date soyez présents et les portes
seront closes après. On ne voulait pas que tout cela se passe avant la
commission en pressant les gens et faire en sorte que cela devienne le
débat des régimes de retraite, on voulait tout simplement que la
loi que nous avons administrée puisse être appliquée comme
dans tous les autres cas, nonobstant le fait que la fin des travaux
parlementaires pour le 31 décembre mettait une certaine pression sur les
parties. Nous avons donc convenu, avec les avocats et avec les employés
qui nous ont demandé d'être entendus, de faire ces rencontres au
cours du mois de janvier. Selon le processus normal, comme dans tout autre cas
de régime de retraite, il y a souvent des fusions de régimes sans
qu'il y ait de fusion d'entreprises. C'est parfois à l'intérieur
d'une même entreprise qu'on fusionne des régimes. Toutes ces
circonstances sont vécues souvent et, quant à nous, elles ne
dérogent en rien à la pratique courante et à
l'administration courante.
On veut garantir à la commission que tous les droits des
participants seront respectés, comme dans tous les autres cas. Quant
à nous, pour autant que les délais seront raisonnables pour que
les parties puissent nous contacter, avec nous, nous sommes tout ouverts
à les rencontrer. Bien entendu, si ces articles n'apparaissaient pas au
projet de loi privé, pour ce qui est de la Régie des rentes, cela
ne change absolument rien, puisque plutôt que de leur dire clairement, ce
sera donc implicitement qu'on devra comprendre que la Loi sur la Régie
des rentes, la Loi sur les régimes supplémentaires de rentes,
s'appliquera.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le président.
M. le ministre, désirez-vous intervenir?
M. Fortier: Tout simplement pour dire que, l'on vient d'entendre
M. Gratton et M. Legault. Si j'ai bien compris, ces articles pourraient
créer une certaine inquiétude, selon M. Gratton, le
président de Montréal Trust, - II préférerait
qu'ils soient retirés, je crois. Quant à nous, nous nous
rallierons à cette demande et peut-être les députés
de l'Opposition également. En conséquence, nous pourrions nous
entendre pour passer un amendement tout à l'heure pour retirer les
articles e et f et, ensuite, procéder à la discussion sur la
fusion des entreprises sans aucun égard à la fusion des fonds de
pension qui relèvent de la juridiction de la Régie des
rentes.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances, est-ce que vous avez terminé?
MM. les députés de Saint-Louis, de Verchères et de
Sainte-Anne ont demandé la parole. M. le député de
Verchères m'a fait état de la règle de l'alternance. Je
veux simplement lui souligner bien rapidement que je ne veux pa3 faire de
procédure parlementaire. Effectivement, la tradition parlementaire
reconnaît ce principe entre ceux qui sont en faveur et ceux qui sont
contre. Cela ne s'applique pas nécessairement dans toutes les
circonstances, à condition que moi, en tant que président,
je puisse faire respecter ce droit de parole. C'est une décision
qui a été rendue par un de vos anciens collègues, en date
du 12 avril 1984, le député de Bellechasse, M. Claude
Lachance.
Or, je vais faire en sorte... J'avais déjà reconnu le
député de Saint-Louis. Je vais lui céder la parole pour
revenir à vous en respectant bien votre droit de parole.
M. le député de Saint-Louis.
M. Polak: Et vous allez terminer avec le député de
Sainte-Anne, j'espère.
Le Président (M. Lemieux): Et je vais terminer avec le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Si besoin il y a.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, un commentaire succinct. Je
suis heureux d'entendre M. Legault, président de la Régie des
rentes du Québec, venir nous affirmer ce qu'il nous a
affirmé.
J'ai ici une lettre du vice-président de la gestion des
programmes de la Régie des rentes, datée du 15 novembre, qui
souhaitait voir inclure dans le projet de loi privé du Montréal
Trust et du Crédit foncier les articles 6e et 6f. Si je comprends bien,
on peut les exclure sans que les droits des exemployés ou des
employés présents du Montréal Trust, comme l'a
souhaité l'entreprise Montréal Trust, ne soient liés ni
dans le passé, ni dans le présent, ni dans l'avenir.
M. Legault: C'est exact, M. le Président.
M. Chagnon: Merci.
M. Fortier: M. Legault.
Le Président (M. Lemieux): M. Legault.
M. Legault: Oui!
Le Président (M. Lemieux): Pourriez-vous, s'il vous
plaît... Cela va, M. Legault.
M. Legault: M. le Président, c'est exact, lorsque cette
note avait été communiquée à l'Inspecteur
général des institutions financières, c'était tout
simplement pour démontrer que les textes étaient à la
satisfaction de la Régie des rentes, mais non pas devenir une exigence
de la Régie des rentes du Québec. Plus tard nous avons
également communiqué à M. Bouchard que l'absence de ces
textes ne causerait non plus aucun souci à la Régie des rentes du
Québec. Or, dans ce sens, on voulait tout simplement confirmer, par
écrit, que la teneur des textes était juqée satisfaisante
mais l'absence des textes nous est aussi autant satisfaisante.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
président de la Régie des rentes du Québec. M. le
député de Verchères.
M. Charbonneau: Merci, M. le Président. Je pense que
jusqu'à maintenant, les réponses conviennent à tous.
Cependant, à la fois par précaution et peut-être aussi par
politesse, je me demande si ce ne serait pas opportun de permettre aux gens qui
s'opposaient de nous dire si effectivement la proposition de Montréal
Trust et la réponse du président de la Régie des rentes du
Québec leur conviennent. Je sais que l'objet principal du projet de loi
n'est certainement pas la fusion des régimes de rentes, mais la fusion
d'entreprises. Donc, si on pouvait régler cela et permettre aux gens de
nous dire rapidement si cela va, par la suite, on ferait ce que le ministre a
dit, on s'entendrait pour aborder le coeur du projet de loi qui est la fusion
d'entreprises.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances et â la Privatisation.
M. Fortier: Je crois que la suggestion du député de
Verchères me va. Cependant, il serait bon d'entendre Ies intervenants.
Peut-être que le président pourrait leur faire remarquer
qu'étant donné que le débat sur les régimes de
rentes se fera à la Régie des rentes du Québec et que la
commission parlementaire n'est pas le forum pour faire ce débat, et
qu'à ce moment, on ne voudrait pas prendre un temps précieux de
la commission pour débattre d'un sujet qui sera débattu à
la Régie des rentes.
Le Président (M. Lemieux): II est de mon intention, M. le
député de Verchères, effectivement, de faire entendre les
opposants, si je peux m'exprimer ainsi, mais après qu'on ait fini de
poser toutes les questions voulues au requérant.
M. Charbonneau: C'est là, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): À moins que le
député de Sainte-Anne, le député de Lévis et
le député de Jeanne-Mance, puisqu'il n'est pas membre de la
commission, consentent à ce qu'on entende immédiatement les
opposants et qu'on n'ait plus de questions à poser aux intervenants.
M. Charbonneau: C'était un peu le sens de mon
intervention, si nos collègues de part et d'autre sont d'accord. Il me
semble qu'on devrait finir de régler ce problème...
M. Garon: Et là on embarquera...
M. Charbonneau:... puis on embarquera dans le reste. Donc, on
suspend un peu d'une certaine façon la discussion avec...
M. Polak: J'ai un point à soulever à ce sujet.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je voudrais juste soulever un point, M. le
Président. Quand il s'agit de projets de loi privés, je pense que
chaque député a son obligation personnelle. Un des
employés qui demeurent dans mon comté est venu me voir. Il n'est
pas ici. J'ai écrit immédiatement, le 4 décembre, une
lettre à M. Legault. J'ai indiqué exactement ce que sans doute
les intervenants voudraient indiquer. Je suis très heureux que la
compagnie ait décidé de retirer ces articles, si cela convient
aux intervenants. Je dois vous dire que, de prime abord, sans être
expert, j'ai été très impressionné par la position
prise par les intervenants, dont celle de celui qui est venu me voir. Ce matin,
j'ai reçu une lettre datée du 12 décembre de la Direction
générale de la Régie des rentes du Québec. On
communiquera avec moi. Je suis content que M. Legault soit ici pour me donner
de bonnes nouvelles. Je désirerais certainement que les intervenants
nous confirment qu'ils sont contents de...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a consentement
immédiatement pour faire entendre les intervenants?
M. Fortier: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): MM. les requérants,
pourriez-vous s'il vous plaît céder votre place aux intervenants
dans le cadre du projet de loi 265, un projet de loi privé? MM. les
intervenants, pouvez-vous s'il vous plaît vous identifier?
M. Lebel (Jacques): Mon nom est Jacques Lebel, avocat du bureau
Pouliot et Mercure. Je représente M. Claude Bolduc et diverses autres
personnes qui sont sociétaires participant au Régime de rentes
des employés de Crédit foncier. Je me réfère au
Régime de rentes 7144. Il y a deux régimes de rentes.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants? Est-ce que les autres intervenants pourraient s'identifier?
M. Boiduc (Yvan)s M. le Président, je suis Yvan Bolduc, du bureau
Heenan Blaikie. Je représente l'autre régime du Crédit
foncier, celui des employés désignés. Je
représente, je dois dire, la grande...
Le Président (M. Lemieux): Vous êtes Me Yvan Bolduc, est-ce
cela? (16 h 45)
M. Bolduc: Me Yvan Bolduc, c'est cela. En ce qui concerne la
représentation, il s'agit de celle de la très grande
majorité des participants à ce régime. À me3
côtés, M. Jacques David, qui est l'ex-vice-président et
secrétaire trésorier du Crédit foncier, je crois, qui est
l'un de ses participants.
Le Président (M. Lemieux): Je cède la parole
à M. Jacques Lebel, procureur.
M. Lebel: M. le Président, je dois dire que, étant
donné les déclarations qui ont été faites par M. le
président du Montréal Trust ainsi que par le président de
la Régie des rentes, mes remarques vont nécessairement être
écourtées. Vous avez tous un temps précieux et il est
inutile de vous faire les représentations que j'avais l'intention de
vous faire.
Je veux simplement vous souliqner que M. Claude Bolduc qui est à
mes côtés, ainsi que diverses autres personnes que je
représente, sont tous des anciens employés du Crédit
foncier, sont tous des sociétaires participant au régime
supplémentaire de rentes des employés du Crédit
foncier.
Mes clients sont membres d'un régime constitué de 371
participants. Or, mon mandat était précisément de
protéger leurs droits et intérêts dans ce régime de
rentes dont je viens de faire allusion. Je dois vous dire que nous nous
opposions, M. le Président, aux articles 6e et 6f du projet de loi
privé 265, où il est question de la fusion du régime de
rentes du Crédit foncier à celui du Montréal Trust.
Je dois vous dire que le reste du projet de loi privé 265 ne nous
concerne pas. Nous n'avons aucune objection à formuler relativement
à la demande principale du projet de loi qui est la fusion des trois
compagnies. Somme toute, la fusion de compagnies nous va, nous n'y avons aucune
objection; nos objections étaient limitées strictement à
la fusion des régimes de rentes du Crédit foncier à celui
du Montréal Trust.
Tenant compte des déclarations qui ont été faites,
et par souci de réduire ce temps précieux qui est le vôtre,
je termine mes remarques dans ce sens. Nous aurons l'occasion, comme M. le
ministre l'a mentionné tantôt, tout comme M. le président,
devant d'autres forums, de pouvoir faire les représentations
adéquates qui ne concordent pas nécessairement avec les
représentations du président du Montréal Trust. En temps
et lieu, nous aurons l'occasion de faire valoir notre point de vue qui est fort
différent.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, Me Lebel. M.
le ministre délégué
aux Finances.
M. Fortier: Merci, Me Lebel. Vous avez dit que vous aviez
examiné le projet de loi 265 dans son ensemble, mais plus
spécifiquement les articles 6e et 6f. Je voulais juste m'assurer que,
après examen du projet de loi dans son ensemble, qui touche la fusion de
deux compagnies, vous avez constaté que la fusion des entreprises
n'entachait pas vos droits pour défendre l'intérêt de ceux
que vous représentez. Vous nous dites très clairement que,
après examen du projet de loi, étant donné que les fonds
de pension sont des patrimoines distincts des avoirs des deux compagnies, vous
êtes satisfaits et que, après retrait des articles 6e et 6f, vous
conservez tous vos droits et pouvoirs pour procéder par la suite.
M. Lebel: M. le ministre, j'ai lu et relu ce projet de loi
privé 265. Je dois vous dire que les seuls articles auxquels nous avions
objection sont les articles 6e et 6f. Le reste du projet de loi ne me concerne
pas.
M. Fortier: Merci.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Bolduc: Nous avons la même position, M. le
Président. Notre intervention se voulait limitée aux articles 6e
et 6f. Nous sommes ravis de la nouvelle position prise par le Montréal
Trust, même si c'est à cette heure, mais nous sommes tout à
fait satisfaits de sa position, c'est-à-dire qu'au moins on s'entend sur
la question de savoir si le patrimoine ou les patrimoines des régimes
sont des choses bien distinctes des actifs des compagnies comme telles. Je
crois que j'ai entendu M. Legault abonder dans le même sens et nous
sommes tout à fait ravis. Merci bien.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que je comprends bien en
disant que le retrait des articles 6 e et 6 f ne poserait plus de
problème relativement à l'adoption du projet de loi
privé?
M. Bolduc: Absolument, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci. M. le
député de Verchères, ça va?
M. Charbonneau: Je pense que mon collègue de Sainte-Anne
et moi sommes satisfaits.
Le Président (M. Lemieux): Nous vous remercions.
M. Fortier: Mon Dieux, Joyeux Noël!
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les procureurs des
requérants pourraient revenir à la table s'il vous
plaît?
M. Chagnon: M. le Président, vous me permettrez de
signaler...
Le Président (M. Lemieux): Oui, monsieur.
M. Chagnon:... qu'après avoir parlé aux deux
intervenants Me Yvan Bolduc et Me Jacques Lebel, ainsi qu'à leurs
clients et à d'autres, effectivement, l'ensemble du dossier est
maintenant peut-être un peu aminci du dossier litigieux de la fusion des
fonds de retraite. Comme l'ont dit les procureurs, c'étaient
essentiellement ces deux points qui faisaient obstacle, non pas à
l'ensemble de l'adoption du projet de loi 265, mais spécifiquement aux
questions relatives aux fonds de retraite.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Saint-Louis. Comme il n'y a plus d'intervention en ce
qui concerne les remarques préliminaires, j'appelle maintenant le
préambule du projet de loi privé 265.
Est-ce que le préambule du projet de loi privé 265, Loi
fusionnant Compagnie Montréal Trust, Crédit foncier et la
Société de fiducie du Crédit foncier est adopté? M.
le ministre délégué aux Finances et à la
Privatisation.
M. Fortier: M. le Président, si cela peut être
utile, j'aimerais que M. Bouchard nous dise quelques mots. Il s'agit d'un
considérant technique. Il pourrait nous certifier qu'il a examiné
le projet de loi et que les considérations qui sont incluses dans le
préambule sont fondées et qu'il les a attestées.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. l'Inspecteur
général des institutions financières, avec la permission
du ministre.
J'ai appelé le préambule dans son ensemble, M.
l'Inspecteur général des institutions financières.
M. Bouchard: Nous avons vérifié et nous avons
travaillé avec les procureurs. Tout va à notre satisfaction.
Le Président (M. Lemieux): Et le tout est conforme.
M. Bouchard: Pour le préambule.
Etude détaillée Le Président (M. Lemieux): Pour
le
préambule. Est-ce que le préambule du projet de loi
privé 265 est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté J'appelle
l'article 1 du projet de loi privé 265. Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Fortier: Je crois que c'est très clair.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2 du projet de loi privé 265. Est-ce que l'article 2
e3t adopté?
M. Garon: Est-ce que je pourrais poser une question au lieu de le
demander à chacun des articles?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Est-ce que les requérants sont d'accord avec le
projet de loi tel que présenté?
Une voix: Oui, M. le député.
M. Garon: En entier, il n'y aucune réserve.
M. Fortier: II y a juste des petites coquilles.
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous allez voir qu'il y a
des amendements de forme. Cela ne constitue même pas des amendements au
sens du terme. Il y a des erreurs de forme, sauf peut-être un seul.
Une voix: Je m'intéresse à l'oeuf.
Le Président (M. Lemieux): J'ai l'obligation de...
M. Fortier: Cela me surprend que vous parliez des oeufs.
D'habitude, vous parlez toujours des étalons.
M. Garon: Faites attention, quand je vous parle des
étalons, je peux parler longtemps.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît! M. le ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation.
M. Garon: C'est pour éviter de demander cela à
chaque fois. Alors...
M. Fortier: Je crois que Montréal Trust a examiné
le projet de loi tel qu'il est imprimé et il s'en dit satisfait.
Le Président (M. Lemieux): Vous comprendrez que je n'ai
pas le choix comme président d'appeler article par article.
M. Fortier: Non, allez-y article par article, cela va.
M. Garon: On ne voulait pas vous faire faire le contraire.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je croyais que vous vouliez me faire adopter le projet de loi
dans son ensemble immédiatement.
M. Garon: Non, je suis bien plus méticuleux que cela, vous
le savez.
Le Président (M. Lemieux): C'est pourquoi cela me
surprenait d'ailleurs. Alors, j'ai appelé l'article 1 qui a
été adopté. J'appelle maintenant l'article 2 du projet de
loi privé 265. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 3 du projet
de loi privé 265. Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Fortier: D'autant plus que cela est dans le comté de
Saint-Louis.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation.
J'appelle l'article 4 du projet de loi privé. M. le député
de Saint-Louis, en ce qui concerne l'article 4.
M. Chagnon: Je ne sais pas si c'est une coquille à un
cheval ou bien à un étalon, mais j'ai une coquille à
l'article 4 à la 7 ligne...
Le Président (M. Lemieux): À la version
française.
M. Chagnon:... à la version française. Si vous
voulez je passerai les coquilles de la version anglaise tout d'un bloc à
la fin.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Chagnon: On passera la version française et les
coquilles...
Le Président (M. Lemieux): Article par article, M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: "de la tenue des registres, agent chargé de la
tenue de registre... " c'est-à-dire qu'il faudrait enlever le "s"
à "des" pour lire dorénavant "de".
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous suivez, M. le
député de Lévis? À l'article 4a, septième
ligne?
M. Fortier: M. le député de Lévis, vous avez
le texte, il nous a été soumis, c'est plus facile à
suivre.
M. Bélisle: Je m'excuse, M. le Président, mais on
fait peut-être une petite erreur de coquille. C'est la lettre "d"
à la fin de la ligne.
Le Président (M. Lemieux): La lettre "d" à la fin
de la ligne.
M. Bélisle: Avant le mot "corporations". C'est "de
corporations". Est-ce que c'est exact? Voilà!
Le Président (M. Lemieux): C'est "de corporations".
M. Bélisle; C'est cela, "de corporations".
M. Fortier: Une chance que le député de Saint-Louis
a le député de Mille-Îles a côté de lui.
Parfois je ne me mêle pas de mes affaires.
M. Garon: Vous savez...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, pour être bien clair...
M. Garon: C'est le borgne qui accompagne l'aveugle.
Le Président (M. Lemieux):... il s'agit bien de l'article
4a à la huitième ligne, on va y lire "de personnes et de
corporations".
M. Chagnon:... de personnes et de corporations agissant en ces
qualités.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce bien cela, M. le
requérant? Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article... on va y
revenir tout à l'heure à l'article 4.
La version anglaise, M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: La version anglaise ce serait à la page 7,
paraqraphe h, quatrième ligne, il faudra enlever les dix premiers mots
apparaissant a cette liqne, soit "with power to take such securities, or by
lending money". On le retrouve deux fois dans le texte.
M. Fortier: Une autre coquille avant, M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: Je parle de la coquille et de la paqe 7 dans la
version anglaise. Je suis dans la version anglaise.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Chagnon: J'ai une autre coquille, mais elle est à la
page 9 de l'article 5. Je suis à l'article 4 en français et en
anglais.
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes toujours à
l'article 4 en français et en anglais. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Il se lirait comme suit:
Enlevez les dix premiers mots apparaissant à cette ligne, soit "with
power to take such securities, or by lending money". Est-ce bien cela? Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 4 tel qu'amendé est adopté?
M. Fortier: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Garon: On serait mieux de procéder paragraphe par
paragraphe.
M. Fortier: Je pense que cela pourrait nous aider si M. Bouchard
nous indiquait quels sont les pouvoirs en résumé; parce que, dans
le fond, il s'agit de la fusion de trois sociétés, tel que
défini aux paragraphes a à s. Dans quelle mesure cela
représente les pouvoirs que détenaient les sociétés
antérieures, ainsi que dans quelle mesure, lorsque nous
déposerons - et je crois que cela viendra plus tard - un nouveau projet
de loi sur les fiducies, ceux-ci seront affectés?
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières, est-ce que vous avez
des remarques relativement à l'article 4a, dans un premier temps?
M. Fortier: Et peut-être pour l'ensemble des... Vous pouvez
commencer par l'ensemble.
Le Président (M. Lemieux): Faites-le pour l'ensemble,
parce que je devrai revenir à l'article 4a puisqu'il a été
amendé, pour le faire adoper tel qu'amendé. M. l'Inspecteur
général des institutions financières.
M. Bouchard: Oui, M. le Président, les paragraphes que
vous retrouvez à l'article 4, qui sont des paragraphes qui donnaient les
pouvoirs, sont tous retirés des paragraphes qui existaient
déjà, soit dans la charte de Montréal Trust de 1979 ou du
Crédit foncier qui remonte à 1980, mais épurés,
c'est-à-dire que nous avons retiré, de ces pouvoirs qui
existaient déjà dans les projets de loi actuellement existants
qui régissaient ces corporations, certains pouvoirs qui ne concordaient
plus avec les règles actuelles des institutions financières, avec
le principe que la corporation publique qui régit les
sociétés de fiducie et de prêt doit prévaloir sur
les corporations privées. De telle sorte que les dispositions que vous
avez parfois dans un langage qui ne sera peut-être plus le langage
moderne de rédaction ont été empruntées aux
dispositions, dans la mesure du possible, des chartes qui régissent
actuellement les trois corporations concernées.
M. Fortier: Lorsque nous déposerons un projet de fiducie,
elles seront modifiées dans la mesure où la nouvelle loi aura
préséance sur cette loi-ci.
M. Bouchard: Exactement.
(17 heures)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, est-ce que vous voulez qu'on étudie l'article 4 paragraphe
par paragraphe alinéa par...
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: Cela va aller plus rapidement que...
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Dans un premier
temps, l'article 4a, tel qu'amendé, est-il adopté, à la
fois dans la version française et dans la version anglaise? L'article a
est-il adopté'
M. Garon:... française, pour nous autres.
Le Président (M. Lemieux):... française,
c'est-à-dire? On l'a corrigée tout à l'heure, M. le
député de Lévis, relativement à la version
anglaise.
M. Garon: Ne nous ramenez pas il y a 25 ans.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Bélisle: On va vous ramener à la loi 105.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles, est-ce que l'article...
M. Fortier: C'est la loi sur les étalons, cela?
M. Bélisle: Cela prend une version anglaise.
M. Garon: Faites attention parce que si on vous fait passer le
test des étalons, ]'ai peur qu'il n'y ait pas beaucoup de membres de
cette commission qui le passent.
M. Bélisle: Attention! Attention! M. Garon: II y a
89 critères.
M. Bélisle: Nous autres, on a passé au moins le
test des négociations dans le secteur...
M. Fortier; Adopté, quant à moi. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 4a,
tel qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 4b du projet de
loi 265. Y a-t-il des interventions relativement au paragraphe b de l'article 4
du projet de loi privé 265?
M. Fortier: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 4b est-il
adopté?
M. Garon: Adpoté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 4b est
adopté. J'appelle le paragraphe c de l'article 4. Y a-t-il des
interventions sur le pragraphe c de l'article 4? Le paragraphe c est-il
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle le
paragraphe d de l'article 4. Y a-t-il des interventions sur le paraqraphe d de
l'article 4 du projet de loi privé 265?
M. Garon: Pourrais-je demander au ministre de le
résumer?
M. Polak:...
M. Garon: Pardon?
M. Polak: Loi de prêter de l'argent.
M. Fortier: Ah non, j'ai tout lu le projet de loi et, d'ailleurs,
je pourrais donner la référence de cet article, M. le
Président. Nous avons les références concordantes...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier:... par rapport aux lois existantes. Comme M. Bouchard
l'a dit: C'est une transposition des pouvoirs actuels.
Le Président (M. Lemieux): L'article 4d est-il
adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 4d est adopté.
J'appelle le paragraphe e de l'article 4 du projet de loi privé 265. Le
paragraphe e est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Polak: Oui, quant à nous, oui.
M. Garon: Une question d'information. Quand on dit: emprunter de
l'argent au taux d'intérêt convenu, qu'est-ce qu'on veut dire par
"convenu"?
M. Fortier: M. Bouchard.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous permettez, M.
le ministre?
M. Fortier: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières.
M. Bouchard: C'est la vieille rédaction qui existait
autrefois, qu'on a prise telle quelle dans la charte de Montréal Trust
qui était l'article 5. 7. Comme cela ne créait pas de
problème sur le plan technique actuel, j'ai toujours pensé, moi
aussi, que, quand on emprunte, c'étaient des termes convenus, mais ce
n'était pas absolument fondamental pour modifier. Alors, on a pris la
charte telle qu'elle et on va la laisser continuer, mais comme M. le ministre a
dit tantôt, avec les nouvelles lois sur les compagnies de fiducie, ce
sont ces nouvelles lois qui vont prévaloir sur les dispositions des
chartes existantes, même antérieures. Vous allez avoir une
épuration de ces vieilles rédactions de 1880.
M. Garon: Cela va.
M. Fortier: Cela va, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 4e est
adopté. J'appelle le paragraphe 4f du projet de loi privé 265.
Est-il adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 4f est
adopté. J'appelle le paragraphe 4g du projet de loi privé 265.
Est-il adapté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Le paragraphe 4g
est adopté. J'appelle le paragraphe 4h de l'article 4 du projet de loi
privé 265. M. le député de Saint-Louis, au paragraphe 4h,
je crois que vous avez un amendement concernant la version anglaise. C'est ce
dont vous avez fait état tout à l'heure.
M. Chagnon: Oui. Dans la version anglaise, il faudrait enlever
les dix premiers mots apparaissant à cette ligne, soit: "With power to
take such securities, or by lending money. "
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 4h, tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle le paragraphe 4i du
projet de loi privé 265. Est-ce qu'il y a des interventions. Est-ce que
le paragraphe 4i est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle le
paragraphe 4j du projet de loi privé 265. Est-ce qu'il y a des
interventions? Est-il adopté?
M. Fortier: Est-ce que je peux poser une question à M.
Gratton?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Fortier: Juste une explication, quand vous garantissez un
titre, quel genre de garantie apportez-vous dans des cas comme cela? Ce sont
des titres de propriétés...
Une voix: Oui.
M. Gratton (Robert): Cela aussi cela doit venir...
M. Fortier: C'est une garantie au titre du Code civil.
M. Garon: Une garantie d'émission.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe 4] est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je n'ai pas entendu, est-ce adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle le
paragraphe 4k. Est-ce qu'il est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 4k est
adopté. J'appelle le paragraphe 41. Est-ce qu'il est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 41 est
adopté. J'appelle le paragraphe 4m du projet de loi privé 265.
Est-ce qu'il est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 4m est
adopté. J'appelle le paragraphe 4n du projet de loi privé 265.
Est-ce qu'il est adopté?
M. Garon: J'aimerais poser une question...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon:... remarquez que vous n'êtes pas obligé
d'y répondre. Qu'est-ce que vous pensez, puisqu'on est dans les pouvoirs
plus grands qui ont été donnés à nos institutions
financières québécoises, du projet fédéral
de donner plus de pouvoirs aux banques dans le domaine financier?
M. Gratton (Robert): M. le député, je suis en
désavantage épouvantable parce que je sais que M. Hockin,
à Ottawa, est censé avoir fait une déclaration aujourd'hui
après 16 heures sur le contenu de la politique fédérale.
Si je faisais un commentaire maintenant, sans savoir ce qu'il a
déclaré aujourd'hui, je pourrais me retrouver dans la soupe, si
vous me permettez.
N'ayant pas le bénéfice d'une déclaration qui,
à ma connaissance, devait être faite aujourd'hui après la
clôture des marchés, je préfère, m'abstenir.
J'aurais aimé répondre à votre question si j'avais pu en
avoir connaissance.
M. Garon: Je vous remercie.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe 4n est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle le
paragraphe 4°. Est-ce qu'il est adopté?
M. Fortier; Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 4o est
adopté. J'appelle le paragraphe 4p. Est-ce qu'il est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 4p est
adopté. J'appelle le paragraphe 4q. Est-ce qu'il est adopté?
M. Garon: Dans le paragraphe 4p, ce qui est intéressant,
c'est que les services peuvent être contre rémunération ou
gratuits.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: Cela n'engage pas beaucoup.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe 4q est
adapté, M. le député de Lévis?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle le
paragraphe 4r. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle le
paragraphe 4s. Est-ce qu'il est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 4 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 4 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 5 du projet de loi
privé 265. M. le député, est-ce qu'il y a des
interventions relativement à l'article 5? M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Oui, j'aurais un amendement à proposer. C'est
un amendement extrêmement important. À la page 9, 4, 5 article
avant le dernier mot. Vous voyez qu'il est écrit: Sauf l'article 181 et
le paragraphe 5 de l'article 182. Il faudra enlever le bidule rond qui est
là. Je ne sais pas comment cela s'appelle, cette histoire.
Une voix: Cela s'appelle un oeuf, ou nième.
M. Chagnon: C'est peut-être un oeuf ou bien non...
Le Président (M. Lemieux): Entre guillemets.
M. Chagnon: À la page 180, en fait, ce qu'on veut dire:
181 et le paragraphe 3 de l'article 182. II y a un petit rond qu'il faut
enlever. Ce n'est pas un oeuf, c'est rond.
Une voix: C'est un alinéa.
M. Chagnon: Ce n'est pas un alinéa non plus. En tout cas,
ce n'est pas un oeuf, parce que c'est rond.
M. Garon: C'est un petit zéro. On est habitués de
mettre des petits zéros un peu partout.
M. Chagnon: Un petit zéro.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, c'est un amendement de forme. Est-ce que l'amendement est
adopté.
M. Fortier; Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 5 tel qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, est-ce que l'article 5 tel qu'amendé est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6 du projet de loi 265. Est-ce que le premier paragraphe de
l'article 6, paragraphe 6a est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 6a est
adopté. J'appelle le paragraphe 6b. Est-ce que le paragraphe 6b est
adopté? Le paragraphe 6b est adopté. J'appelle le paragraphe 6c.
Est-ce que le paragraphe 6c est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 6c est
adopté. J'appelle le paragraphe 6d. Est-ce que le paragraphe 6d est
adopté?
M. Fortier: C'est une disposition transitoire, je crois.
M. Garon: C'est aussi un peu en partie. M. Fortier: Quinze
ans.
M. Garon: C'est long quinze ans, n'est-ce pas?
M. Fortier: Oui.
M. Garon: J'ai remarqué à l'autre paragraphe qu'il
y avait sept ans. Comment s'est fait la discussion avec... Comment a-ton
évalué cela? Par exemple dans le cas de c, c'était sept
ans, dans le cas de d, c'est quinze ans.
M. Bouchard: M. le Président, c'est parce que la
règle de la loi sur les compagnies de fiducie, c'est sept ans. Vous avez
actuellement dans la charte de la Compagnie Montréal Trust un pouvoir
qui lui était conféré de quinze ans. Dans le cas de la
charte du Crédit foncier 11 n'y avait rien de prévu. Comme iI n'y
avait rien de prévu et qu'il n'y a pas de loi qui régit les
sociétés de prêts, c'est indéfini. Dans le cas
de la Société de fiducie du Crédit foncier, comme
elle est régie par la loi sur les compagnies de fiducie qui
prévoit sept ans, on a mis sept ans. Quand la nouvelle loi sur les
compagnies de fiducie sera déposée, tout cela va tomber et ce
sera la règle générale qui va prévaloir. Les gens
du Montréal Trust devront à ce moment se départir de leurs
biens dans la période que la nouvelle loi impartira.
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6d est adopté.
Nous en sommes rendus maintenant à l'étude de l'article 6,
paragraphe 1. M. le député de Saint-Louis, si je me souviens bien
des remarques du procureur, Me Gratton, tout à l'heure, il était
de son intention de retirer cet article. M. le député de
Saint-Louis, comme il s'agit d'un projet de loi privé et qui appartient
à son parrain, il n'appartient pas à un membre de cette
commission de décider du retrait d'un article d'un projet de loi
privé. Il faut que ce soit fait à la demande du requérant
qui m'indique qu'effectivement il veut bien retirer l'article 6. À cet
effet, j'ai consulté la jurisprudence, parce que je vois M. le
député de... Cela va M. le... Non, non, mais c'est parce que je
vois le député de Taillon qui est critique de l'Opposition quant
à...
M. Filion: Ne prenez pas les rides de fin de session pour du
scepticisme, M. le Président. (17 h 15)
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Taillon. Est-ce que Me Gratton, vous retirez le
paragraphe e de l'article 6?
M. Gratton (Robert): Cela fait 20 ans qu'on ne m'a pas
appelé Me Gratton, M. le Président, je vous remercie.
M. ' Fortier: Cela lui a fait plaisir.
Le Président (M. Lemieux): À la demande du
requérant, le paragraphe e de l'article 6 du projet de loi privé
265, Loi fusionnant la compagnie Montréal Trust, Crédit foncier
et la Société de fiducie du Crédit foncier est
retiré.
J'appelle maintenant le paragraphe f de l'article 6. Est-ce que vous
avez des remarques, M. le requérant, relativement au paragraphe f de
l'artile 6?
M. Gratton (Robert): La même chose. Je voudrais ajouter
qu'on est absolument ravi que les opposants se sentent confortables avec cela.
Je n'ai pas eu l'occasion de le dire à la commission, mais c'est
exactement ce qu'on espérait accomplir. Je pense que c'est important de
le dire.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie. À la
demande du requérant, le paragraphe f de l'article 6 du projet de loi
privé 265, Loi fusionnant la Compagnie Montréal Trust,
Crédit Foncier et la Société de fiducie du Crédit
foncier est retiré.
J'appelle le paragraphe g de l'article 6 du projet de loi privé
265. Est-ce que le paragraphe g est adopté?
M. Garon: Il s'agissait de debentures et obligations
prohibées qu'on veut légaliser par cet article ou qu'on veut
régulariser au paragraphe g.
M. Fortier: Au paragraphe g.
M. Garon: On dit: "Les debentures et ogligations émises
par le Crédit foncier avant l'entrée en vigueur de la
présente loi ne constituent pas des emprunts ou des émissions de
bons ou d'obligations dans le sens prohibé par le paragraphe 1 de
l'article 7 de la Loi sur les compagnies de fidéicommis". Est-ce que
sans cet article ils seraient prohibés?
M. Bouchard: Le Crédit foncier n'était pas une
compagnie de fiducie.
M. Garon: Pardon!
M. Bouchard: Elle n'était pas une compagnie de fiducie,
elle était une compagnie de prêts. N'étant régie par
aucune loi, comme elle devient maintenant une compagnie de fiducie et que le
paragraphe 1 de l'article 7 interdit aux compagnies de fiducie d'en
émettre, on ne peut tout de même pas déclarer
illégales 1 100 000 000 $ et 1 600 000 000 $ de debentures qu'elle a
émises jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe g de
l'article 6 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe g de l'article 6
est adopté. J'appelle le paragraphe h de l'article 6. Est-ce que ce
paragraphe est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Garon: J'espère que cela ne se produira pas.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, est-ce que le paragraphe h de l'article 6 est adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe h de l'article 6
est adopté. J'appelle le paragraphe i de l'article 6. Est-ce que le
paragraphe i est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 6 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 7 du projet de loi
privé 265. Est-ce que cet article est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7 est adopté.
J'appelle l'article 8 du projet de loi. Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 8 est adopté.
J'appelle l'article 9 du projet de loi. Est-il adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10 du projet de loi. Est-il adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 10 est adopté.
J'appelle l'article 11 du projet de loi privé 265. Est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 11 est adopté.
J'appelle l'article 12 du projet de loi privé 265. M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, j'aurais un amendement
très simple à la version anglaise. À la page 11, article
12, paragraphe 2, première ligne, quatrième mot, qui se lit comme
suit: "The shareholders of the Company".
M. Fortier: Il manque la lettre "t".
M. Chagnon: La lettre "t" manque a "he company" plutôt que
"the company".
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Pouvez-vous prononcer encore le "th" anglais?
M. Chagnon: Oxford's accent.
M. Garon: Cela ressemble plutôt à l'accent de
Montréal.
M. Fortier: M. Garon, il a appris en Colombie britannique.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, est-ce que l'amendement est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que l'article 12
tel qu'amendé est adopté?
M. Garon: On n'a pas étudié paragraphe par
paragraphe?
M. Fortier: Ce qu'on vient de faire, c'est la version
anglaise.
Le Président (M. Lemieux): C'est en anglais.
M. Garon: Ah!
Le Président (M. Lemieux): C'est l'amendement en
anglais.
M. Fortier: Là, on va revenir à la version
française.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): L'article 12 tel
qu'amendé est adopté. Est-ce que l'article 12, paragraphe 1 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 12,
paragraphe 2 est adopté. M. le ministre?
M. Fortier: Excusez-moi. Est-ce que le conseil d'administration
demeure ce qu'il était avant à toutes fins utiles?
M. Gratton (Robert): Oui, M. le ministre. Exactement.
M. Fortier: Merci.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe 2 de
l'article 12 est adopté? M. le député de Lévis?
M. Garon: J'aurais une question à poser. On dit: "Les
actionnaires de la compagnie peuvent participer et voter à
l'assemblée des actionnaires par tout moyen permettant à tous les
participants de communiquer entre eux sauf si la compagnie réalise une
distribution publique de ses valeurs mobilières. " Est-ce un article
qu'on voit fréquemment ou si...
M. Fortier: C'est la Loi sur les compagnies.
M. Bouchard: C'est justement dans le sens de l'amendement qu'on a
apporté cette semaine au projet de loi 143, à l'article 123. 95.
La règle est que si les actions ne sont pas émises par le public,
les actionnaires peuvent communiquer entre eux de quelque façon que ce
soit, sauf si les statuts l'interdisent. C'est cela qu'on a modifié
cette semaine dans le projet de loi 143.
M. Fortier: En passant, M. le député de
Lévis, j'aimerais bien avoir votre collaboration pour qu'on puisse
adopter ces deux projets de loi avant de quitter, demain soir. On m'indique,
semble-t-il, que votre consentement ne sera pas donné pour qu'on
procède. Non? Cela me surprend, parce que tout à l'heure, vous
m'avez offert votre collaboration bien gentiment et je l'apprécie
beaucoup.
M. Garon: Vous savez que dans un parti politique, c'est un
travail d'équipe. Alors, moi, je ne sais pas ce qui se négocie
entre les leaders. C'est bien difficile pour moi de...
M. Fortier: Très bien, on s'entend. Si on s'entend tous
les deux, on n'a pas de problème.
Le Président (M. Lemieux): Alors, vous vous entendez, M.
le député de Lévis et M. le ministre
délégué aux Finances et à la Privatisation.
M. Garon: Que le ministre fasse sa représentation à
son leader, lequel parlera au leader de l'Opposition et, à ce moment, on
va se parler.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe...
M. Garon: Dans les fins de session, on ne peut pas
négocier comme cela.
M. Fortier: On a vérifié auprès de l'Office
de la langue française sur l'un des articles.
M. Garon: Ahl l'article 12.
M. Fortier: On vous a donné raison.
M. Garon: Oui, je me le rappelle. Vous ne m'aviez pas dit que
vou3 référiez à l'article 12. Qu'est-ce qu'ils ont
dit?
M. Fortier: On reviendra à un autre tantôt.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe 2 de
l'article 12 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe...
M. Garon: J'ai remarqué que la formulation n'est pas la
même que dans l'article du projet de loi 143.
Une voix: On s'améliore toujours.
M. Garon: II me semble que c'était plus clair dans le
projet de loi 143 que dans ce projet de loi. Ce projet de loi...
M. Fortier: Encore une fois, M. le député de
Lévis, j'ai l'intention de déposer le projet de loi sur les
fiducies au printemps et, encore là, à l'automne, on pourra
procéder à un nouveau projet de loi sur les fiducies.
M. Garon: Je le souhaite parce que si je retourne à
l'université enseigner le droit des institutions
financières...
M. Fortier: Quand partez-vous là?
M. Garon:... je serai complètement recyclé.
M. Fortier: Quand partez-vous? Est-ce une annonce?
Une voix: Est-ce une nouvelle? M. Garon: Non, non...
M. Fortier: II y a des journalistes qui sont partis
là.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe 2 de
l'article 12 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 12 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 12 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle donc l'article 13 du projet de
loi privé 265. Est-ce que l'article 13 est adopté?
M. Fortier: Adopté, M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 13 est adopté.
J'appelle l'article 14 du projet de loi...
M. Garon: Je demanderais au ministre de nous résumer
l'article 14.
M. Fortier: Je viens de dire à M. Bouchard que
j'espère que cela a été vérifié par tous les
avocats concernés. Je n'ai pas l'intention de faire la
vérification moi-même.
M. Garon: J'ai quasiment envie de dire que je m'abstiens.
Une voix: Adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): C'est vraiment un acte de
foi.
M. le député de Lévis, est-ce que l'article 14 est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Adopté, parce qu'on fait confiance aux
fonctionnaires à la suite de leur vérification.
Le Président (M. Lemieux): L'article 14 est
adopté.
M. Fortier: Et aux requérants aussi.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 15 est
adopté.
M. Garon: Je n'ai pas osé dire que le ministre avait tout
vérifié cela.
M. Fortier: Je fais toujours bien mon travail, vous le
savez» M. le député de Lévis.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le titre du projet
de loi 265 d'intérêt privé, Loi fusionnant Compagnie
Montréal Trust, Crédit foncier et la Société de
fiducie du
Crédit foncier, est adopté? M. Fortier: Adopté. M.
Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, avant de
partir, auriez~vous la gentillesse de faire une motion de renumérotation
puisqu'on a fait le retrait de certains articles?
M. Fortier: Le député de Saint-Louis peut faire la
motion. Il me fait plaisir de faire une motion de renumérotation.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le projet de loi
privé 265, Loi fusionnant Compagnie Montréal Trust, Crédit
foncier et la Société de fiducie du Crédit foncier est
adopté dans son ensemble?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le projet de loi privé
265 est adopté dans son ensemble.
M. le député de Lévis.
M. Garon: En terminant, Je voudrais remercier le président
et son conseil, M. Gratton et M. Bachand de nous avoir enlevé l'os qu'on
avait un peu avec les paragraphes e et f, parce qu'on était un peu
embêté. Je pense bien que vous avez pris une bonne décision
de régler cela à l'extérieur de ce projet de loi. Je vous
remercie de l'avoir fait.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Gratton (Robert): L'os, on l'avait nous aussi à travers
la gorge à ce moment, parce qu'on n'a aucun intérêt
à susciter ce genre de controverse. Je vous remercie de vos
commentaires.
M. Garon: C'est ce que j'ai compris.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Encore une fois, M. le Président, je tiens
à remercier le président et le secrétaire
général de Montréal Trust, les gens qui ont
travaillé, et aussi les gens de la législation privée, Mme
Reny, sur le projet de loi 265 pour faire en sorte, comme je le mentionnais au
début, de créer juridiquement cette troisième plus
importante institution financière québécoise qui est,
comme vous avez pu le constater, sans l'ombre d'un doute, un citoyen corporatif
modèle pour nous au Québec.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre, est-ce
que vous voulez conclure?
M. Fortier: Non, je crois que tout le monde est heureux. Joyeux
Noël!
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
président, de votre collaboration. Je m'excuse de vous avoir
interpellé sous le nom de maître.
M. Gratton (Robert): Vous aviez raison, sauf que je n'ai pas
payé ma cotisation depuis 20 ans.
Le Président (M. Lemieux): Ah bon! Merci de votre
collaboration.
M. Gratton (Robert): Merci.
Le Président (M. Lemieux): Je suspends les travaux pour
quelques instants pour reprendre l'étude d'un autre projet de loi
privé, ii s'agit du projet de loi privé 269.
(Suspension de la séance à 17 h 27)
(Reprise à 17 h 29)
Projet de loi 269
Le Président (M. Lemieux): Si vous voulez prendre
place.
M. Fortier: M. le député de Lévis.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît!
Il s'agit de l'étude du projet de loi privé 269, Loi
concernant la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du Québec. J'aimerais
demander au proposeur, qui est le député de Mille-Iles, de bien
vouloir nous expliquer Ies fondements et l'objet d'un tel projet de loi et de
nous présenter les gens qui l'accompagnent.
Remarques préliminaires
M. Bélisle: Merci, M. le Président. Pour mettre fin
à cette longue journée à la commission du ' budget et de
l'administration, il me fait plaisir d'abord de vous présenter, en face
de vous, M. le Président, si vous regardez à partir de votre
gauche, à l'extrême gauche, M. Jean-Louis Gauvin,
actuaire-conseil; immédiatement suivant M. Gauvin, M. Claude Ferron, qui
est à la fois président de la Compagnie mutuelle d'assurance-vie
du Québec et président de l'Association d'hospitalisation du
Québec, entre parenthèses, communément appelée
Croix Bleue dans le langage commun, telle qu'elle est connue au Québec;
à côté de M. Ferron, Me Michael Hickson, procureur, et
également
M. François Gagnon, comptable agréé,
vérificateur des corporations que je viens de mentionner.
Tout simplement, ces gens ont aimablement préparé,
à ma suggestion, un petit document que je vous ai distribué ce
matin et qui résume assez bien l'ensemble de la situation. Vous me
permettez de vous l'exposer, M. le Président. Est-ce que cela va?
Le Président (M. Lemieux): Cela va!
M. Bélisle: La Compaqnie Mutuelle d'assurance-vie du
Québec a été créée en... Pardon?
M. Polak: On l'a déjà vu.
M. Bélisle: Cela va? M. Polak: Oui.
M. Bélisle: En avez-vous reçu une copie, M. le
député de Taillon?
M. Polak: II est le seul à ne pas en avoir eu.
M. Bélisle: Très rapidement, sans
répéter le contenu de tout le document qui est, à mon
avis, très bien fait, elle a été créée en
1959 par l'entremise d'une autre corporation qui s'appelait l'Association
d'hospitalisation du Québec, Croix Bleue dans notre langage courant,
avec une mise de fonds et des apports annuels sous forme d'avances; autrement
dit, l'Association d'hospitalisation du Québec avançait des
sommes pour constituer le capital de la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du
Québec. C'était par des montants annuels de 500 000 $. De 1960
à 1973, en raison des déficits annuels encourus par la Compagnie
mutuelle d'assurance-vie du Québec, les avances de l'Association
d'hospitalisation du Québec ont atteint un montant de 11 249 000 $.
Chose assez spéciale, M. le Président, tel que
stipulé dans sa loi constitutive, l'Association d'hospitalisation du
Québec était assujettie aux dispositions relatives aux
sociétés charitables, aux sociétés de secours
mutuel et cela n'avait pas été prévu que des avances aussi
considérables, s'élevant à 11 249 000 $, devaient
être faites pour assurer la sécurité, la continuité
des opérations de la Compagnie mutuelle d'assurance-vie, autrement dit,
la capitalisation totale de la compagnie.
Alors, M. Jean-Louis Gauvin, actuaire-conseil, a été
demandé par le président de la corporation, M. Ferron, pour
procéder à une analyse actuarielle et pour voir s'il y avait lieu
de récupérer, par un jeu de transfert de fonds, les avances qui
avaient été émises par
l'Association d'hospitalisation du Québec et de les faire revenir
dans la compagnie de ladite association tout en protégeant les gens qui
avaient des contrats d'assurances avec la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du
Québec, autrement dit, sans mettre en péril les droits des
assurés de la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du Québec. Le
rapport de M. Gauvin a été produit en annexe.
La situation finale, d'après le projet de loi, et ce qu'on
cherche à faire, ce n'est pas du tout de brimer ou de priver les
bénéficiaires de contrats d'assurances de la Compagnie mutuelle
d'assurance-vie du Québec mais au contraire, de maintenir à
l'intérieur des coffres de l'entreprise un montant de 10 000 000 $ en
réserve pour couvrir les éventualités tout en permettant
que la somme totale des avances de 11 249 000 $ revienne dans les coffres de
l'Association d'hospitalisation du Québec qui, elle, à son tour,
après avoir reçu ces 11 249 000 $, remettra une somme de 5 700
000 $ dans les coffres de la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du
Québec pour maintenir ce montant de 10 000 000 $ qui est, en fin de
compte, la protection requise et nécessitée par la loi.
Nous avons également le surintendant des assurances - je ne le
vois plus... ahl il est ici - qui pourra certainement, au cours des
discussions, vous renseigner à savoir si toute la situation lui semble
conforme. Sans plus tarder, je cède la parole à M. Ferron, le
président de ces deux corporations. Il est à la fois
président de la Mutuelle d'assurance-vie du Québec et de
l'Association d'hospitalisation du Québec.
Le Président (M. Lemieux): M. le requérant, si vous avez
des choses à ajouter aux propos du député de
Mille-Îles.
M. Ferron (Claude): M. le Président, je voudrais
peut-être remercier le député de Mille-Iles qui a
donné un bon résumé de la situation. Nous avons
préparé aussi un schéma - c'est vers la page 4 - qui donne
un aperçu assez précis de ce que nous vous proposons aujourd'hui.
Alors, dans la structure actuelle, l'Association d'hospitalisation du
Québec contrôle, si vous voulez, la Compagnie mutuelle
d'assurance-vie du Québec par des avances de 11 249 000 $. La Compagnie
mutuelle d'assurance-vie du Québec possède aussi une compagnie
d'assurances générales depuis l'an passé.
Dans la structure proposée, à toutes fins utiles, on vient
rembourser les avances qui avaient été consenties durant toutes
ces années, soit 11 249 000 $. À la suite de la recommandation et
à la suggestion de l'inspecteur général, le revenu
capitalisé pour un montant de 5 700 000 $ ajouté aux 4 300 000 %
qui sont déjà affectés aux assurés et qui, sur la
recommandation de l'inspecteur général, doivent rester dans la
compagnie, vont former une capitalisation de 10 000 000 $.
L'actif de la compagnie est d'environ 55 000 000 $ actuellement.
Lorsqu'on regarde le groupe Croix Bleue, comprenant Croix Bleue, Croix Bleue
Vie et l'union québécoise, l'ensemble des revenus l'an prochain
va être de l'ordre d'environ 125 000 000 $; durant l'année
courante, c'était 100 000 000 et, l'an passé, -75 000 000 $.
Ce que nous demandons aujourd'hui, c'est de régulariser une
situation car il y avait un paradoxe dans le fait d'avoir ici une mutuelle dont
les fonds étaient avancés par la Croix Bleue.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants qui aimeraient se prononcer sur le projet de loi 269?
M. Fortier: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier:.. il s'agit d'une opération techniquement
complexe, c'est une démutualisation. On a attaché beaucoup
d'importance à ce projet puisque, semble-t-il,
Il il pourrait y avoir dans l'avenir, pour d'autres institutions,
d'autres projets de démutualisation. Donc, c'est avec une certaine
délicatesse ou un certain respect qu'on a abordé ce sujet.
J'aimerais demander à M. Bouchard qu'il nous éclaire sur le
processus et sur ses conséquences, afin de protéger les
intérêts de la mutuelle qui existait avant et de la nouvelle
structure financière qui est créée.
Le Président (M. Lemieux): M. le surintendant. Pardon, je
m'excuse, M. l'Inspecteur général des institutions
financières, avec la permission du ministre.
M. Bouchard: M. le Président, effectivement, nous sommes
en présence de ce que j'appellerais une situation probablement assez
unique et paradoxale. C'est qu'en 1959 le législateur a permis à
une société de secours mutuel de détenir, sans en faire
une filiale - mais, en réalité, c'est une filiale - une compagnie
mutuelle d'assurance-vie. Or, une compagnie mutuelle d'assuranee-vie ne se
crée pas par des lettres patentes et ne se crée pas par une loi.
Dans ce cas spécial, on a créé une compagnie mutuelle
d'assurance-vie. Une compagnie mutuelle d'assurance-vie, d'habitude, se
crée par la démutualisation d'une compagnie à
capital-actions. C'est le premier paradoxe, au point de départ,
qu'il
faut retenir.
Donc, on a permis à une société de secours mutuel
de former. une compagnie mutuelle d'assurance-vie sans pour autant en faire une
filiale parce que les lois du temps interdisaient de permettre à une
compagnie d'assurance-vie de détenir une filiale d'assurance-vie ou
générale. Donc, pour permettre à cette nouvelle compagnie
de venir au monde, la loi du temps a autorisé la Croix Bleue à ce
qu'on a appelé, investir, une réserve minimale de 200 000 $,
prévoyant également dans la loi que les investissements qui
seraient faits dans cette compagnie porteraient un taux de rendement maximal de
5 %. Deuxième paradoxe.
C'était une forme de contribution de surplus à une
compagnie mutuelle d'assurances par le truchement d'un apport de l'externe, ce
qui est possible dans le cas de capital-actions. Vous souscrivez du capital et
vous augmentez l'avoir des compagnies. Dans le cas d'une compagnie mutuelle,
l'avoir ne se crée que par la génération de profits
internes qui sont virés au surplus et c'est comme cela qu'une compagnie
mutuelle a un surplus. Dans ce cas-ci, comme on a permis cette espèce de
création de compagnie mutuelle par une société mutuelle,
il fallait l'alimenter de quelque façon et, comme les lois interdisaient
à une compagnie mutuelle d'avoir une filiale, l'on permettait à
la Croix Bleue d'injecter des fonds. C'est la base juridique qui, au point de
départ, créait certaines difficultés.
Évidemment, la mise de fonds initiale était insuffisante,
ce qui fait que la Croix Bleue, au fil des ans, a investi pour au-delà,
de 11 000 000 $ - effectivement, 11 248 000 $ - à différentes
périodes pour permettre à cette nouvelle compagnie de satisfaire
aux exigences de la loi, c'est-à-dire de solvabilité, et pour lui
permettre également d'assurer son développement. La Croix Bleue
et la compagnie mutuelle d'assurance, tout en étant deux entités
distinctes, étaient en réalité deux bras d'une même
entreprise: d'une part, la Croix Bleue...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. l'Inspecteur
général des institutions financières...
M. Fortier: On peut peut-être lui permettre de finir, deux
minutes.
Le Président (M. Lemieux): Rapidement, parce que je devrai
suspendre pour le vote.
M. Bouchard: Pardon?
M. Fortier: C'est parce qu'on doit aller voter.
M. Filion: Vous savez ce qu'on a vécu...
À moins qu'il n'en ait vraiment que pour deux minutes parce que
l'idée, c'est que les votes se prennent rapidement.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, dès le son
des cloches, en vertu du règlement, je me dois de suspendre.
M. Filion: Ce n'est pas...
Le Président (M. Lemieux): Je suspends et nous allons
reprendre après le vote.
M. Fortier: Nous allons reprendre à 20 heures.
Le Président (M. Lemieux): Malheureusement, je suspends
les travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 42)
(Reprise à 20 h 9)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux
pour l'étude du projet de loi privé 269, Loi concernant la
Compagnie mutuelle d'assurance-vie du Québec.
Si je me souviens bien, j'avais appelé le préambule du
projet de loi privé 269 et nous en étions aux explications... Je
m'excuse, nous étions rendus aux remarques préliminaires et c'est
M. Bouchard, l'Inspecteur général des institutions
financières, qui avait la parole avec la permission du ministre.
M. Bouchard: Merci, M. le Président. Nous avions
quitté en exposant assez rapidement, d'une façon succincte, ce
que j'appellerais l'historique juridique de la formation des deux compagnies
démontrant qu'en dépit des apparences...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lafontaine, s'il vous plaît!
M. Bouchard: Pardon?
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. l'Inspecteur
général des institutions financières et M. le
député de Mille-Îles, c'est parce que c'était un peu
trop fort, de façon qu'on ne pouvait pas entendre.
M. l'Inspecteur des institutions financières, vous pouvez
continuer.
M. Bouchard:... juridiques, en réalité, les
corporations étaient non seulement liées, mais l'une était
la filiale de l'autre et que la disposition juridique dans le temps, la
réglementation permettait d'avoir cette
relation que j'appellerais mère-fille.
Au cours des années, la Croix Bleue a continué à
subventionner - le terme n'est pas fort - "sa fille", entre guillemets, qui
juridiquement n'était pas sa fille, mais qui était en
réalité une corporation distincte, offrant des services et des
produits complémentaires que la Croix Bleue ne pouvait pas offrir en
vertu de sa charte: assurance-vie par rapport à hospitalisation et
services de santé.
Nous remarquons qu'au cours des années de I960 à 1985 la
Croix Bleue a tenu, je dirais, à bout de bras la compagnie mutuelle en
fournissant constamment les apports de capitaux requis pour lui permettre de
continuer à fonctionner, ce qui fait qu'en 1985 nous nous retrouvons
avec une somme investie d'au-delà de 11 000 000 $ dans cette autre
compagnie - j'utilise à dessein cette expression - qui était la
Compagnie Mutuelle d'assurance-vie du Québec.
Le paradoxe des paradoxes, c'est que nous avons affaire, d'une part,
à une société de secours mutuel et, d'autre part, à
une compagnie mutuelle d'assurances, ce qui veut dire que nous avons à
considérer - c'est la raison pour laquelle le dossier était si
complexe - les intérêts véritables de deux compagnies
mutuelles qui, en vertu de la nature même des choses, appartiennent
à leurs détenteurs de polices.
D'une part, la maison mère investit à fonds perdus depuis
1960 au-delà de 11 000 000 $ sans tenir compte des intérêts
qu'elle n'a pas reçus sur son investissement, ce qui pourrait
représenter au-delà de 10 000 000 $ additionnels à la
somme qu'elle a investie, mais durant la même période la Compagnie
mutuelle d'assurance-vie, grâce à cet effort, c'est-à-dire
cette absence de rémunération du capital de la compagnie
mère, la Croix Bleue, n'a réussi à accumuler que 4 300 000
$ d'excédent qui sont malheureusement considérés, en vertu
de nos règles, comme étant des surplus affectés qui ne
peuvent être retournés à la maison mère. Quand vous
regardez les chiffres, vous vous rendez compte - c'est un peu, je dirais, de
l'inédit - que l'avoir de la compagnie Croix Bleue représente 34
% de son actif. Or, quand vous considérez le placement que
représentent les sommes investies dans sa supposée filiale,
ça représente 40 % de son actif. Donc, la Croix Bleue n'existe en
réalité, en termes d'avoir, de solvabilité, qu'en fonction
de son investissement dans sa filiale parce que sa participation dans sa
filiale est supérieure au pourcentage d'avoir dans son propre actif.
Vous voyez donc cette espèce d'interrelation absolument invraisemblable
et, durant la même période, si vous regardez la situation de la
Croix Bleue et si vous considérez les fonds des assurés et les
investissements plus les intérêts qui n'ont pas été
versés par la
Compagnie mutuelle d'assurance-vie à la Croix Bleue, vous arrivez
à une somme de 21 000 000 $.
Alors, la question se pose, à savoir: Comment concilier cette
espèce d'imbroglio de conflit d'intérêts entre des
mutuelles, d'une part, et des mutuelles, d'autre part? Je m'excuse, je ne
voudrais pas être trop long, mais le problème est tellement
complexe que je voudrais vous l'expliquer. Si je suis trop long, vous
m'arrêterez. Donc, comment concilier justement ce que j'appellerais des
conflits d'intérêts entre deux groupes de mutualistes dans un
même giron? Pour ma part, il ne s'aqit pas d'une
démutualisatîon. Juridiquement, c'est une démutualisation.
En réalité, ce n'est pas une démutualisation. C'est une
régularisation d'une situation de fait depuis 1960.
C'est la raison pour laquelle dans les discussions intensives - M. le
président, l'actuaire et l'avocat pourront vous le dire -dans un des
premiers rapports qu'ils ont formulé, je n'étais pas d'accord
avec la façon de présenter et de procéder dans le dossier
- mon ministre était au courant -parce qu'on laissait croire que, compte
tenu de la présentation des chiffres par la Croix Bleue depuis 1979
supposément et c'est exact, à cause des exigences de temps du
service des assurances, on considérait les mises de fonds, qui
étaient en réalité des prêts pratiquement à
fonds perdus de la Croix Bleue à la compagnie mutuelle, comme
étant un fonds de réserve tel qu'il en existe dans les compagnies
mutuelles. À mon point de vue, c'était faux. C'était en
réalité une véritable capitalisation, si on avait pu
appeler les choses par leur nom, avec la conséquence que quand vous
regardiez les chiffres vous aviez, dans la présentation des états
financiers, un fonds démontrant un surplus qui, en
réalité, devait appartenir à la Croix Bleue.
Par ailleurs, vous aviez dans le fonds des assurés avec
participation et celui des assurés sans participation un manque à
gagner. Évidemment, puisque la compagnie mutuelle, dans la
répartition des bénéfices résultant de ses
placements, répartissait ses bénéfices en fonction des
fonds, c'est-à-dire fonds participant, fonds non participant et "une
réserve" - entre guillements - qui était censée être
celle de la Croix Bleue qui attribuait à ce fonds une participation des
placements qu'elle réalisait dans ses activités. Je
n'étais pas d'accord avec cette présentation et il m'apparaissait
absolument essentiel d'assumer, d'abord et avant tout, aux assurés tant
dans le fonds participant que dans le fonds non participant toutes les
garanties nécessaires pour leur protection.
C'est la raison pour laquelle M. Jean-Louis Gauvin, qui est un actuaire
expert reconnu dans la province de Québec, a préparé un
rapport supplémentaire en date du
24 novembre qui ne contredisait pas du tout le rapport
préliminaire qu'il avait déposé en octobre 1986, mais qui
était, je dirais, sur une base différente, ce qui' fait que les
chiffres se concilient très bien. Je vais très rapidement, si
vous me le permettez, vous démontrer pourquoi. On peut considérer
que la situation qui se présente est limpide, mais j'insiste dans la
conclusion de mon rapport que j'ai remis à mon ministre tout à
l'heure - avec sa permission, je vous la lirai, elle est extrêmement
importante - que ce n'est pas un précédent, c'est vraiment un cas
d'espèce.
Il importait d'abord de s'assurer quels étaient les actifs qu'il
fallait attribuer aux détenteurs de police à fonds participant.
L'actuaire a démontré que la somme de 17 200 000 $ était
requise. Nous avons vérifié ces chiffres et nous étions
absolument satisfaits quant à ces chiffres. Restait à
décider de la question du fonds des détenteurs de police non
participant. Le passif démontré était de l'ordre de 21 500
000 $. Par ailleurs...
M. Garon: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon:... j'estime très important ce que dit
l'inspecteur général des finances. Cependant, je suis
obligé de m'absenter quelques minutes pour aller à la commission
parlementaire à côté. Je pense que c'est bon que
l'inspecteur général des finances continue, je ne veux pas
interrompre le temps de la commission. J'aime autant qu'il prenne son temps
pour expliquer cela comme il faut, pour que ce soit enregistré au
Journal des débats. Dès que j'aurai fini là-bas, je
reviendrai. C'est un projet de loi que j'ai étudié...
M. Polak: Vous avez confiance qu'on protège vos
intérêts.
M. Fortier: Combien de temps cela va-t-il prendre?
Le Président (M. Lemieux): Dans combien de temps, si vous
voulez, M. le député de Lévis, parce que nous avons des
requérants...
M. Fortier: Son collègue va le remplacer.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous êtes le bienvenu. M. l'Inspecteur
général des institutions financières, vous pouvez
continuer.
M. Bouchard: J'en étais donc à la
détermination du montant requis pour les détenteurs de police du
fonds non participant. L'actuaire-conseil a établi ce montant à
21 500 000 $. Ce chiffre était exact, mais nous avons cru bon de
rajouter ce qui apparaissait aux états financiers du 31 décembre
1985, une partie de l'excédent affecté qui était de 4 300
000 $ et, parmi ces 4 300 000 $, 3 000 000 $ devaient revenir aux
détenteurs de police du fonds non participant. Ce qui veut dire que la
somme de 21 500 000 $, pour autant que je sois concerné, devait
être de 24 500 000 $ et non pas de 23 600 000 $, tel que cela
apparaissait dans le rapport de l'actuaire. Le rapport de l'actuaire
démontrait que l'avance de la Croix Bleue, compte tenu des
intérêts sur ces avances qui ne lui ont pas été
versées en 1984-1985, représentait grosso modo 1 000 000 $ et
établissait l'avance de la Croix Bleue à 12 369 000 $. Je n'ai
pas tenu compte de cette somme parce que la somme n'a pas été
versée. Ce qui fait que, sans contradiction aucune avec le rapport de
l'actuaire, mais en nous plaçant sur une base purement, je dirais,
prudentielle, nous arrivions à une somme totale de 41 700 000 $,
d'actifs requis pour protéqer les assurés, ce qui laissait un
surplus libre, qui était le véritable avoir de la compagnie
mutuelle, de 12 500 000 $. Ce serait normalement la somme qui pourrait
être considérée comme étant le surplus, donc, dans
le cas d'une démutualisation, si c'était une
démutualisation normale, la somme qui pourrait revenir aux
assurés.
Ce n'est pas le montant que j'ai suggéré à mon
ministre puisque, suivant le projet de loi, il y a encore une marge de
manoeuvre excédentaire de 1 000 000 $ qui a été prise, de
telle sorte que vous avez la compagnie Croix Bleue qui va investir, donc
convertir son avance de 11 200 000 $ en 5 700 000 $ d'actions ordinaires et
seulement une somme de 5 500 000 $ va lui être retournée. Si vous
faites l'addition, vous voyez que cela ne fait pas 12 000 000 $. Donc, il y a
une somme véritable qui demeure dans la compagnie. Qu'est-ce qu'on fait?
On ne fait, encore une fois, que régulariser la situation tant de la
Croix Bleue... Parce qu'il s'agit de deux compagnies mutuelles. C'était
une espèce de quadrature du cercle parce qu'il fallait à la fois
protéger les intérêts des mutualistes de la Croix Bleue et
les intérêts des mutualistes de la Compagnie Mutuelle
d'assurance-vie. En procédant de la façon que nous avons
suggérée, nous permettons à la Croix Bleue de se
rembourser les 11 200 000 $, presque en totalité, mais sans
intérêt à fonds perdus durant une très longue
période de temps mais en exigeant que de cette somme 5 700 000 $ soient
convertis en actions ordinaires permanentes dans sa filiale qui va devenir
cette fois véritablement une filiale à part entière et une
compagnie à capital-
actions. Ce n'est qu'une somme de 5 500 000 $ sur son investissement qui
va lui être retournée. C'était la première grosse
difficulté qu'il fallait résoudre.
La seconde question qui se posait, c'est que même si ce n'est pas
une véritable démutualisation, faisons l'exercice pour bien
s'assurer qu'on ne se trompe pas vis-à-vis des détenteurs de
polices. Encore une fois, il s'agit de deux mutuelles. Faisons quand
même, je dirais, l'exercice d'une opération normale de
démutualisation même si cela n'en est pas une. Alors, il faut se
poser la question suivante: Dans le cas d'une véritable
démutualisation, les propriétaires actuels sont les mutualistes,
et, si on démutualise, le droit de propriété va appartenir
à quelqu'un d'autre; comment répondre à cela?
Ah! voilà! Dans la Loi concernant la Compagnie Mutuelle
d'assurance-vie du Québec, en 1959, il était prévu que
tant et aussi longtemps que la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du
Québec ne rembourserait pas les fonds à sa "compagnie
mère", entre guillemets, la majorité des directeurs de la
compagnie serait constituée en tout temps des personnes
désignées par la Croix Bleue. A qui appartient la
propriété de la compagnie mutuelle? Elle appartient à la
Croix Bleue.
Deuxième question: Est-ce que la Compagnie mutuelle
d'assurance-vie du Québec peut rembourser 11 200 000 $? Je vous dis
demain matin; Faites rembourser 11 200 000 $ à une compagnie qui a 4 200
000 $, je lui retire son permis et elle est en faillite. Donc, il est
évident qu'elle n'est pas capable de le faire. Alors, poser la question
c'est y répondre. Est-ce qu'on fait perdre des droits aux mutualistes?
Réponse: Non, parce que déjà ils n'en ont pas de droits
véritables et la propriété véritable appartient
à la Croix Bleue qui, par l'entremise de cet article, contrôle la
majorité. Si, depuis 20 ans, la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du
Québec n'a réussi à avoir comme surplus que 4 000 000 $ je
ne vois pas le jour où elle pourrait rembourser les 11 000 000 $ plus
les intérêts qu'elle n'a pas remboursés
ultérieurement depuis cette période. Donc, à la
première question, le droit de propriété ne se pose pas
pour moi. Les mutualistes ne perdent rien, ils n'ont pas actuellement de droits
de propriété.
Poussons plus loin la question pour bien nous assurer que nous ne nous
trompons pas, encore une fois. Si c'était une démutualisation,
qu'est-ce qui arriverait? La question, on la poserait dans le cas des profits
futurs. Ah! cela veut dire que dans le cas d'une démutualisation, il
faudrait procéder à ce qu'on appelle l'évaluation de la
valeur marchande! Or, nous prenons nos chiffres, nous regardons et nous voyons
que dans le cas des détenteurs de police à fonds participant,
l'expert-comptable, tel que vérifié par nos services d'actuariat,
démontre que le fonds participant aura possiblement tout au plus
quelques bénéfices éventuels par l'investissement des
fonds qui, de toute façon, que l'on démutualise ou pas, par
définition, continueront d'appartenir au fonds participant. Donc, que ce
soit une compagnie à capital-actions ou une compagnie mutuelle, ces
revenus bénéficieront aux détenteurs de police au fonds
participant.
Reste à savoir ce qui arrive pour les détenteurs de police
au fonds non participant. Il faut se poser la question: Est-ce que, dans une
compagnie mutuelle, les détenteurs de police ont un droit
éventuel à des profits futurs que pourrait avoir une compagnie?
Je vous dis: Ils en auront si le conseil d'administration décide d'en
déclarer. Ils n'ont pas de droit acquis, pas plus que dans n'importe
quelle compagnie un actionnaire ne peut dire: J'ai un droit acquis aux profits
éventuels d'une compagnie. Donc, les profits futurs pour les
détenteurs de police au fonds non participant ne sont pas pires qu'ils
ne le sont à l'heure actuelle. Par exemple, je vois très souvent
des compagnies d'assurances qui décident volontairement -elles n'y sont
pas obligées - de bonifier les polices d'assurance qu'elles offrent
à leurs assurés pour faire concurrence, mais elles ne sont pas
obligées de le faire. Donc, à ce point de vue, elles n'ont pas de
droit acquis. (20 h 30)
 la deuxième question, je dis oui, mais encore, demain
matin, il n'y a rien qui empêche la Croix Bleue de demander le paiement
des dividendes des deux dernières années. Cela, c'est 1 000 000
$. Ce qui veut dire que le prochain montant de 1 000 000 $ de profits possibles
qui pourraient être distribuabes aux détenteurs de police au fonds
non participant pourrait être exigé actuellement par la Croix
Bleue. C'est pourquoi, à l'heure actuelle, je n'ai pas consenti
personnellement à ce que cela se fasse car il aurait fallu que cela se
fasse à même les fonds affectés de 4 300 000 $. Je trouvais
que, pour la protection totale des détenteurs de police, le fonds
affecté ne devait pas être touché. Mais,
éventuellement, il n'y a rien qui empêcherait la compagnie de
distribuer les profits se basant sur cette possibilité.
Il reste enfin la dernière question: Oui, mais les
détenteurs de police au fonds non participant vont perdre quelque chose,
on les brime. Je vous ai dit que la Croix Bleue et la Compagnie mutuelle
d'assurance-vie du Québec, ce sont deux bras d'un même corps. Dans
le rapport que l'actuaire vous a déposé et que nous avons
vérifié, les deux tiers des primes de la Compagnie mutuelle
d'assurance-vie du Québec sont incluses dans les contrats collectifs de
la Croix Bleue. Ce qui veut dire que, dans une proportion d'au-
delà des deux tiers, les mutualistes de la Compagnie mutuelle
d'assurance-vie du Québec sont les mutualistes. de la Croix Bleue. Ce
qu'ils perdent d'une main, ils vont l'obtenir à nouveau demain matin,
étant propriétaires de leur propre entreprise. Il n'y a pas de
problème. Ce sont à peu près les mêmes
assurés qui transigent dans des vases communicants.
Si je suis trop long vous m'arrêterez. Il me reste enfin, comme
dernier point, pour la démonstration totale parce que j'ai fait un
rapport extrêmement volumineux au ministre... Tous les mots
étaient soignés. C'est un rapport qui est extrêmement
difficile à faire parce que, vraiment, c'est un cas d'espèce. Le
ministre sait que ce n'est pas un précédent. Il restait, comme
dans tous les cas de démutualisation à s'assurer que la valeur
marchande, les profits escomptés, cette espèce d'achalandage
-l'expression utilisée couramment est le "goodwill" - qui, normalement,
appartiendraient théoriquement aux détenteurs de police de la
Compagnie mutuelle d'assurance-vie du Québec... Est-ce qu'on les spolie
de cela? Alors, je me suis enquis de cela. Là, j'ai dit: Comment peut-on
s'assurer que ces gens ne puissent pas dire même théoriquement...
On a tous les chiffres pour démontrer que ça ne peut pas se faire
mais, quand même, il fallait faire l'expérience.
Encore là, la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du Québec
n'existe pas par elle-même. Son substratum, son organisation son
personnel, son organisation, sa technologie, tout cela est
intégré à la Croix Bleue. Alors, la valeur marchande de
cette compagnie sans la Croix Bleue, demain matin, cela vaut quoi? Enlevez-lui
le potentiel que représente la Croix Bleue quand elle souscrit une
police d'assurance collective pour assurer à la fois
l'assurance-hospitalisation et l'assurance-vie et, demain matin, la Compagnie
mutuelle d'assurance-vie du Québec qui désire se vendre,
amputée de cette organisation qui est le substratum qui la supporte,
cela vaut quoi? Moi, je dis: Je ne sais pas. Personne sur la terre ne peut le
dire; il n'y a pratiquement rien en regardant les chiffres. Je me transpose en
investisseur et je diss Monsieur, dans l'espace de vingt ans, vous avez
seulement 4 300 000 $ et vous devez 11 500 000 $ d'une part que vous n'avez
même pas réussi à rémunérer à votre
compagnie mère. Votre "goodwill" n'est pas trop fort. On voit donc
très bien qu'au point de vue même de la valeur marchande quant
à l'organisation technique elle n'existe, elle ne vaut, elle n'a une
valeur que dans la mesure où elle est arrimée avec l'organisation
principale qui, en somme, la sustente.
Donc, même ce dernier argument ne tenait pas, ce qui a fait que
j'ai pu conclure dans le rapport que j'ai fait - vous me permettrez de vous le
lire, il n'est pas très long, très rapidement - en conclusion
finale à la démonstration que je vous fais...
Le Président (M. Lemieux): Avec la permission du
ministre.
M. Fortier: Allez-y.
M. Polak: Et celle des membres de la commission, M. le
Président. Assez souvent, vous semblez oublier que nous sommes ici.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne, je m'en excuse, mais l'Inspecteur général des
institutions financières relève du ministre
délégué aux Finances.
M. l'Inspecteur général des institutions
financières, allez-y.
M. Bouchard: Ce ne sera pas très long. J'ai tenté
dans deux paragraphes de résumer la quintessence qui sera, je crois,
la...
Le Président (M. Lemieux): Je pense que vos explications
très substantielles vont permettre d'en arriver à une adoption
assez rapide du projet de loi, si M. le député d'Abitibi-Quest
est d'accord. Vous pouvez lire les conclusions.
M. Bouchard: C'est pour cela que je termine en disant: Je crois
important de souligner que ce projet est très particulier aux
circonstances spéciales entourant les deux compagnies en cause et qu'il
ne pourra servir de précédent.
En effet, la démutualisation de la compagnie mutuelle se fait
dans l'intérêt de tous les mutualistes, tant ceux de la Croix
Bleue que de la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du Québec et n'a pas
pour effet de donner le contrôle ou la propriété des fonds
de cette compagnie à des individus qui ne l'avaient pas auparavant.
Comme la plupart des mutualistes de la Compagnie mutuelle
d'assurance-vie du Québec sont aussi mutualistes de la Croix Bleue, le
droit de propriété qu'ils perdent comme mutualistes de la
Compagnie mutuelle d'assurance-vie du Québec, ils le retrouvent comme
propriétaires d'une filiale en tant que mutualistes de la Croix
Bleue.
Quant aux autres assurés, non seulement leurs droits sont-ils
garantis pour l'avenir, mais ils jouissent maintenant d'une structure de
capital qui leur permet de conserver la protection de l'assurance et des autres
avantages que leur a procurés la contribution presque sans
rémunération de la Croix Bleue depuis 26 ans.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): Je remercie M. l'Inspecteur
général des institutions financières. J'appelle le
préambule du projet de loi 269. Est-ce que le préambule du projet
de loi 269 est adopté?
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai juste une ou deux questions pour l'Inspecteur
général des institutions financières. Est-ce qu'il y a des
précédents où on a déjà fait une telle
opération auparavant ou si c'est la première fois?
Deuxièmement, ce que je retiens dé tout cela, si j'ai bien
compris, c'est que la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du Québec
devient Croix Bleue vie du Québec Inc., avec ce projet de loi. J'ai
noté, parce qu'on parle en général... Excusez-moi, M. le
député d'Abitibi-Ouest, on fait un peu votre travail parce que le
député de Lévis est absent. C'est d'accord, vous ne vous
opposez pas!
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je ne m'oppose pas, sauf que pour ce qui est de notre
fonction on va s'en acquitter même si le député de
Lévis est parti. Premièrement, il va revenir et,
deuxièmement, il a un remplaçant de très haute
qualité surtout dans des projets techniques comme celui-là, vous
allez voir cela tantôt.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Merci. J'ai noté que le conseil d'administration
de la Croix Bleue vie du Québec Inc. est formé de gens qui sont
maintenant les gouverneurs de l'Association d'hospitalisation du Québec.
Qu'est-ce qui est arrivé? Est-ce qu'il y avait un conseil
d'administration à la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du
Québec? Si cela existait, qu'est-ce qui est arrivé de
celui-ci?
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières avec la permission du
ministre.
M. Bouchard: M. le Président...
M. Fortier: Allez-y parce qu'au point où on en est
rendu...
M. Bouchard: II y a eu un précédent de même
nature et cela a été le cas du groupe Desjardins d'assurance
générale qui, il y a quelques années, était
exactement dans la même situation, c'est-à-dire que le Mouvement
Desjardins avait investi des fonds dans une compagnie mutuelle lorsqu'on l'a,
entre guillemets, démutualisé. Nous, nous n'avons que converti
cette avance en capital-actions de telle sorte que ce n'était pas une
démutualisation au sens technique du terme.
Deuxièmement, en ce qui concerne l'article 6 que vous avez, il y
avait un conseil d'administration de la Croix Bleue et c'est la raison pour
laquelle l'article 6 prévoit cette espèce de continuité,
soit que les mêmes personnes, pour les raisons que je vous ai
données tout à l'heure, restent tant et aussi longtemps que le
fonds de réserve n'était pas remboursé et que la
majorité des directeurs de la compagnie soient ceux
désignés par la Croix Bleue, Pour permettre cette espèce
de phase de transition, c'est la raison pour laquelle on prévoit que ce
sont les gouverneurs de l'association qui, jusqu'en 1988, seront les directeurs
de la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du Québec.
M. Polak: Et le conseil d'administration de la Compagnie mutuelle
d'assurance-vie du Québec, avait-elle son conseil à part?Qu'est-ce qui arrive avec eux?
M. Bouchard: Oui, oui. Il y avait un conseil comme pour n'importe
quelle compagnie.
M. Polak: Cela continue.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Sainte-Anne? M. le
député d'Abitibi-Ouest, vous avez quelque chose à ajouter?
Je m'excuse.
M. Gendron: M. le Président, je voudrais transférer
mon droit de parole.
Le Président (M. Lemieux): Nous vous remercions, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'aimerais seulement poser une question aux gens de la
mutuelle qui sont ici. Je ne sais pas si cela a été dit pendant
que j'étais absent, mais est-ce que tous ceux qui avaient des
représentations à faire ont été bien avisés
que ce projet de loi était présenté? Est-ce que
peut-être le président ou l'avocat pourrait nous dire ce qu'ils
ont fait comme démarche pour que tout le monde sache que ce projet de
loi était présenté?
Le Président (M. Lemieux): M. le requérant.
M. Ferron: M. le Président, effectivement, on a
envoyé un message aux membres en vue de tenir une assemblée
générale spéciale. Nos règlements
prévoyaient un avis de 30 jours avant l'assemblée
générale spéciale qui a été tenue, si je me
souviens bien, le 27 novembre au siège social de la compagnie.
Ce message a été distribué. Je crois que c'est
quelque chose comme 23 000 de nos assurés qui étaient sur nos
listes qui ont reçu ce message leur donnant les grandes lignes du
projet, ce qui leur permettait aussi de communiquer avec nous s'ils avaient des
renseignements sur le projet en question.
Il y a eu aussi un avis de convocation comme de raison dans les
journaux, selon la loi. Alors, je pense bien qu'on a franchi toutes les
étapes nécessaires pour renseigner nos assurés et voir
à ce que tous les délais soient respectés.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
délégué aux Finances.
M. Fortier: Encore une fois, j'ai suivi le brillant exposé
de M. Bouchard. C'est toujours un plaisir de voir une personne décrire
en termes élégants une réalité complexe. Un des
points que vous avez exposés dans votre raisonnement, vous parliez de la
"propriété" de la filiale, entre guillemets, vous y avez
trouvé un lien de droit à cause du fait que la
société mère nommait les membres du conseil
d'administration. Par extension, on pourrait dire qu'il s'agissait là
non pas d'un droit de propriété, mais plutôt d'un droit de
gestion ou de gérance et le droit de gérance n'est pas
nécessairement un droit de propriété. Est-ce que votre
argument sur ce point n'est pas un peu fragile?
Le Président (M. Lemieux): M. le requérant.
M. Ferron: Vous me posez la question?
M. Fortier: Je me posais la question. On va commencer par vous et
on verra ce que l'inspecteur dira après.
M. Ferron: Écoutez, le paradoxe, c'était de voir
une entreprise comme celle-là qui, en ce qui concerne le bilan, avait
une avance de 11 249 000 $ et qui s'appelait une mutuelle, mais qui
fonctionnait parce qu'elle avait eu des avances. C'est sûr que le lien
entre les deux organisations en était un par le fait qu'il y avait des
avances et la loi constitutive le prévoyait.
Le deuxième lien, qui est très fort et que l'inspecteur
général a souligné tout à l'heure, c'est que dans
le fond, c'est un corps avec deux bras. Si la mutuelle assurance-vie a pu
continuer, surtout dans les dernières années, c'est en grande
partie parce que la Croix Bleue comme telle, à cause des contrats
d'assurance collective, était le premier lien ou le premier preneur sur
cela. C'était cela, un peu, le paradoxe. On vivait un peu
continuellement entre deux chaises.
C'est cela qu'on est venu régulariser aujourd'hui en disant qu'au
lieu d'avoir des avances... Il faut penser aussi qu'en 1959, au moment
où cela a été fait, ce n'était pas permis de voir
une entreprise d'assurance de personnes en posséder une autre.
C'était le lien que le législateur avait trouvé à
l'époque. Il faut penser aussi que la Croix Bleue, c'est une compagnie
québécoise; l'Association d'hospitalisation du Québec est
reliée aux autres organismes de la Croix Bleue au Canada et aux
États-Unis.
L'autre point qu'il faut regarder comme il le faut, c'est que la Croix
Bleue comme telle est utilisée avant tout pour
l'assurance-hospitalisation, l'assurance-maladie ou les soins dentaires.
Lorsqu'on veut compléter par de l'assurance-vie ou de
l'assurance-invalidité, il faut créer à ce moment une
corporation, ce qui existe actuellement au Canada depuis le 1er juillet. Je
pense que c'est le député, tout à l'heure, qui posait la
question. Au Canada, il. y a une entreprise dans les Maritimes qui est devenue
comme cela une compagnie à capital-actions possédée par
d'autres sections de la Croix Bleue au Canada. À cette
époque-là, ce qu'on a négocié avec eux - c'est pour
indiquer pourquoi on appelle cela Croix Bleue vie -c'est qu'ailleurs au Canada,
ils vont appeler cela Croix Bleue du Canada et nous, au Québec, on a
insisté à ce moment pour que ce soit Croix Bleue vie du
Québec Inc.
C'est un peu l'historique de tout cela -je ne sais pas si cela
répond à votre question - et pourquoi, aujourd'hui, on veut
régulariser la situation.
(20 h 45)
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela répond
à votre question, M. le ministre?
M. Fortier: Bien sûr, c'est très technique, ces
changements qu'on fait, et je pense bien que cela rejoint la
préoccupation du député de Lévis. Comme
législateurs, on voudrait s'assurer que ceux qui ont des droits
éventuels n'en soient pas brimés. Je pense que l'inspecteur a
fait la démonstration qu'il en était ainsi et que vous avez
avisé vos détenteurs d'assurances qu'il y avait une
opération en cours. Donc, vous êtes allés en
assemblée plénière, j'imagine, et vous avez obtenu les
résolutions nécessaires. On peut donc escompter, dans la mesure
où les détenteurs de police répondent habituellement
à des invitations comme celle-là - ce qui n'est pas souvent le
cas, je pense bien -qu'en définitive on cherche à trouver une
solution élégante en la rationalisant quelque peu. L'inspecteur,
en collaboration avec vous, a tenté de chercher une solution qui
respectait les droits de chacun, les droits des mutualistes, tout en trouvant
la solution légale qui nous est proposée par le projet de
loi.
M. Ferron: Effectivement, comme je le disais tout à
l'heure, on a envoyé un
message - je crois que c'est 22 000 copies -pour expliquer le projet
dans ses grandes lignes et pour inviter aussi les assurés à
communiquer avec nous. Vous avez cela d'ailleurs dans le compte rendu qu'on
vous a remis. On peut vous dire qu'un certain nombre d'assurés ont
communiqué avec nous pour demander des renseignements et voir un peu
quel était le but du projet.
Lors de l'assemblée spéciale aussi, on avait quelque chose
comme 500 procurations et une cinquantaine de membres ont assisté
à l'assemblée du 27 novembre.
M. Fortier: Je vous remercie.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. Ferron. J'appelle
maintenant le préambule du projet de loi privé 269, Loi
concernant la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du Québec. Est-ce que
le préambule est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le préambule est
adopté. J'appelle l'article 1 du projet de loi privé 269. Est-ce
que l'article 1 est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 2 du projet
de loi 269. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 3 du projet
de loi privé 269, Est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Fortier: Pas trop vite, M. le Président.
M. Polak: Article 3a, 3b...
Le Président (M. Lemieux): L'article 3 est adopté.
J'appelle l'article...
M. Fortier: Pas trop vite, M. le Président, vous allez
trop vite. Appelez-les donc plus lentement.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le ministre
délégué aux Finances*
M. Fortier: Merci, cela va.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. J'appelle l'article 4
du projet de lot privé...
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président, tout de
même!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Vous dites: J'appelle l'article 3.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Polak: II y a les sous-sections a, b, c, d, e, f, etc.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Polak: La coutume, jusqu'à ce jour, veut qu'on prenne
paragraphe par paragraphe. Vous, vous laissez toujours ces petits paragraphes
et, soudainement, c'est l'article 3. Pourquoi?
M. Garon: C'est parce qu'il faut le demander.
Le Président (M. Lemieux): M. te député de
Sainte-Anne...
M. Polak: Comment?
M. Garon: II faut le demander.
Le Président (M. Lemieux): II faut le demander.
M. Garon: Autrement, c'est article par article. Il faut le
demander.
Le Président (M. Lemieux): L'usage et la coutume est de
procéder, lorsqu'on étudie un projet de loi qui soit privé
ou public, par l'article sauf si...
M. Garon: S'il y a une demande*
Le Président (M. Lemieux):... un des membres de cette
commission exîge que l'étude de cet article soit faite
alinéa par alinéa ou paragraphe par paragraphe. Or, comme je n'ai
pas eu...
M. Polak: On l'a toujours fait comme cela, paragraphe par
paragraphe; soudainement, ce soir, on change.
Une voix: Non.
M. Garon: M. le Président, c'est parce que...
M. Fortier: Demandez-le.
M. Garon:... le député de Sainte-Anne...
M. Polak: Oui, je le demande, certainement, te même
système, comme toujours. Article 3a, afin que je puisse le lire.
M. Garon:... oublie qu'à chaque projet de loi je le
demandais.
M. Polak: Moi, je le demande.
M. Garon: Je ne l'ai pas demandé cette fois-ci.
M. Polak: Donc, je fais votre travaill
M. Garon: Non, c'est parce que j'ai bien étudié le
projet de loi.
M. Polak:... je fais votre travail.
M. Garon: C'est parce que j'ai bien étudié le
projet de loi. Comme j'ai bien étudié le projet de loi et que je
le cannais, je n'en ressens pas le besoin.
M. Polak: Moi, je fais comme vous parfois, je lis au fur et
à mesure.
Le Président (M. Lemieux): Pour les membres de cette
commission, est-ce que l'article 3, paragraphe a, est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
M. Polak: Adopté, mais pas trop vite, je lis l'article
3b.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 3,
paragraphe b, est adopté?
M. Polak: Adopté, quant à nous.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 3,
paragraphe c, est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté. M.
Polak: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 3,
paragraphe d, est adopté?
M. Fortier: Ce sont les actions privilégiées.
M. Polak: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 3,
paragraphe e, est adopté? Je vais vous laisser le temps de le lire, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Fortier: C'est après autorisation de l'inspecteur
général, comme on l'avait tout à l'heure, mutatis
mutandis, dans l'autre projet de loi.
M. Garon: Tantôt, c'étaient des parts sociales.
M. Fortier: C'est cela.
M. Garon: Ici, ce sont des actions
privilégiées.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 3f est
adopté?
M. Polak: Oui, quant à moi.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'ensemble de
l'article 3 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 4 du projet de loi 269. Est-ce que l'article 4 est adopté? M.
le député de Mille-Iles.
M. Bélisle: M. le Président, permettez-moi de vous
souligner qu'il y a peut-être une petite erreur dans la version anglaise
qui m'a été rapportée par Me Hickson. C'est au terme
"thousand" à la dernière ligne. Je n'ai pas la version anglaise.
Cela doit être la dernière ligne du paragraphe 4. Il manque
quelque chose. Je n'ai pas la version entre les mains. C'est "thousand" qui
manque pour faire référence exacte à une traduction
conforme de la version française.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre, M. le
député de Mille-Iles, environ 30 secondes. Nous allons proposer
un amendement.
(Suspension de la séance à 20 h 51)
(Reprise a 20 h 53)
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
4 de la version anglaise se lirait comme suit: Â la quatrième
ligne de l'article 4, ajouter après le mot "hundred" le mot "thousand".
C'est exact. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Polak: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 5 du projet
de loi 269. Pour le bénéfice de la commission, M. le
député de Sainte-Anne, est-ce que vous suggérez d'adopter
paragraphe par paragraphe?
M. Polak: Non, pendant votre discussion, j'ai lu cela.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Polak: C'est vrai.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis. L'article 5 est-il adopté? Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 6 du projet
de loi 269. Est-ce que l'article 6 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: La seule question que je veux poser: Concernant
l'assemblée générale annuelle, vous attendez 1988
plutôt que 1987. Pourquoi?
Le Président (M. Lemieux): M. le
député...
M. Ferron: Effectivement, il y aura un rapport annuel au 31
décembre de cette année, parce que notre année
financière va se terminer avec celle de la Compagnie mutuelle
d'assurance-vie du Québec. Ensuite, Croix Bleue vie du Québec
Inc. va avoir son assemblée annuelle chaque année. Mais on va
être en 1988.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 7 du projet de loi 269.
M. le député de Chauveau.
M. Poulin: Juste à titre d'information sur l'article 6:
Est-ce qu'on est obligé dans un projet de loi de nommer les
administrateurs?
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières.
M. Bouchard: Oui, parce qu'on crée une corporation. Alors,
il faut au moins des administrateurs provisoires.
M. Fortier: C'est une corporation créée par une
loi.
Le Président (M. Lemieux): Merci.
M. Fortier: Sans cela, Il faudrait...
M. Garon: Ce n'est pas comme les lettres patentes; il y a des
administrateurs provisoires. C'est la loi... Quand il y a une demande de
lettres patentes qui indique qu'il doit y avoir des administrateurs
provisoires.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article...
M. Fortier: Ce n'est pas normal mais, dans ce cas-ci, c'est
nécessaire.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 7 du projet
de loi 269. Est-ce que l'article 7 est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 8 du
projet de loi 269 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Un instant! M. le
député de Sainte-Anne?
M. Polak: Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 8 du projet de lot
269 est adopté.
J'appelle l'article 9 du projet de loi 269. Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 10. Est-ce que l'article 10 est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle le titre du projet de
loi privé 269, Loi concernant la Compagnie mutuelle d'assurance-vie du
Québec. Est-ce que le titre du projet de loi privé 269 est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortïer: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi 269 est adopté
tel qu'amendé?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le projet de loi 269 tel
qu'amendé est adopté.
M. Fortier: M. le Président, avant qu'on termine, je
voudrais remercier nos requérants. Je voudrais remercier les
parlementaires des deux côtés, parce qu'on a travaillé
rapidement, efficacement, aujourd'hui et je sais que tous ont hâte de
terminer la soirée. En fait, on termine à 21 heures. J'aimerais
remercier mes collègues et le député de Lévis qui a
très bien collaboré.
M. Garon: Comme d'habitude, M. le Président.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie.
M. le député de Mille-Îles.
M. Bélisle: J'aimerais, bien entendu, remercier les gens
de la Croix Bleue, maintenant Croix Bleue vie. Je leur souhaite...
Une voix: Langue vie.
M. Bélisle:... longue vie, prospérité et un
long chemin.
M. Ferrons Nous aimerions vous remercier nous aussi et vous
encourager à vous assurer avec notre compagnie.
M. Polak: Tarif spécial pour les
députés.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
président. Je remercie les deux groupes parlementaires de leur
participation ainsi que celle des requérants et celle de l'Inspecteur
général des institutions financières. Merci.
Nous ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 58)