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(Vingt heures trois minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît!
La commission du budget et de l'administration commence ses travaux.
Nous sommes réunis, ce soir, afin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires du Conseil du
trésor et des organismes relevant du ministre
délégué à l'Administration pour l'année
financière 1987-1988.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: On ne m'a informé d'aucun
remplacement, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
Maintenant, j'aimerais vous rappeler la durée du mandat, en ce qui
concerne l'étude des crédits du Conseil du trésor. Une
période d'une heure et demie a été allouée à
l'étude des crédits de ce ministère, ce qui nous
amène à terminer nos travaux environ vers 21 h 30.
Dans un premier temps, nous commencerons par une déclaration
d'ouverture ou des remarques préliminaires du président du
Conseil du trésor et du porte-parole de l'Opposition. Si d'autres
membres de cette commission ont des remarques préliminaires à
faire, ils disposeront de vingt minutes.
M. le président du Conseil du trésor, est-ce que vous avez
une déclaration d'ouverture ou des remarques préliminaires?
M. Gobeil: Merci, M. le Président. Avant de commencer,
j'aimerais vous présenter quelques-uns des collaborateurs qui pourront
répondre aux questions avec moi: à ma gauche, Mme Johanne
Saint-Cyr, directrice du service d'accès à
l'égalité, M. Georges-Noël Fortin, directeur du service de
la coordination des négociations, M. Michel Crête,
secrétaire adjoint aux politiques de personnel, M. Denis Bédard,
secrétaire par intérim du Conseil du trésor et M. Bernard
Labrecque qui assume l'intérim comme directeur de cabinet.
La commission parlementaire du budget et de l'administration...
Le Président (M. Lemieux): Préalablement, M. le
ministre, j'aimerais vous faire remarquer que si ces personnes prennent la
parole elles devront s'identifier et qu'elles prennent la parole sur le temps
du ministre et sur son autorisation. Vous pouvez commencer, M. le
président du Conseil du trésor.
Déclarations d'ouverture M. Paul Gobeil
M. Gobeil: Merci, M. le Président. La commission
parlementaire du budget et de l'administration est réunie ce soir pour
étudier les crédits du Conseil du trésor. Permettez-moi,
par une brève présentation, de vous rappeler d'abord le mandat de
l'organisme que je préside et de vous faire part ensuite des
réalisations de l'année financière qui vient de se
terminer et finalement des orientations privilégiées pour
1987-1988. Par la suite, je ferai ressortir les éléments les plus
importants des crédits demandés.
Le Conseil du trésor a été créé en
avril 1971 par la Loi sur l'administration financière. Il exerce les
responsabilités et les pouvoirs qui lui sont conférés par
cette loi et par d'autres lois, notamment la Loi sur la fonction publique et la
Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans
les secteurs public et parapublic. En vertu des responsabilités qui lui
sont conférées par ces diverses lois, le Conseil du trésor
est un comité du Conseil exécutif dont l'objectif premier est de
planifier, contrôler et évaluer l'allocation et l'utilisation des
ressources humaines et financières du gouvernement du Québec.
Le Conseil du trésor voit à l'élaboration des
politiques et des directives dans le domaine de sa compétence. Pour
remplir ce mandat, le Conseil du trésor s'appuie sur un
secrétariat dont les objectifs de travail sont regroupés dans
trois grands secteurs d'activité, soit: les politiques
budgétaires, les politiques de personnel et de relations du travail
ainsi que les politiques de gestion.
J'aimerais maintenant passer brièvement en revue les principaux
éléments qui sont survenus au cours de l'année
financière qui vient de s'écouler et dégager quelques
perspectives pour l'année en cours.
L'année financière 1986-1987 a été
caractérisée par une gestion serrée des finances
publiques, la négociation et la signature des conventions collectives
des employés des secteurs public et parapublic et
l'accentuation des mesures visant à améliorer la gestion
gouvernementale.
Permettez-moi d'insister sur ces trois aspects. Comme vous avez pu le
constater en prenant connaissance des documents qui ont été
présentés lors du dépôt du livre des crédits,
l'objectif de dépenses qui avait été fixé à
28 480 000 000 $ en 1986-1987, a été respecté. Et, par
rapport à 1985-1986, le taux de croissance des dépenses n'aura
été que de 2, 8 %, alors que l'augmentation du produit
intérieur brut, qui permet de mesurer notre capacité de payer, a
été de 6, 8 % et que l'indice des prix à la consommation
progressait de 4, 2 %. Le redressement des finances publiques promis par le
présent gouvernement est donc en très bonne voie de
réalisation.
Au début de l'année financière 1986-1987, nous
avions également pris l'engagement de ne pas présenter de budget
supplémentaire à moins de situations urgentes et exceptionnelles.
Cet engagement a été tenu et ce, grâce à la
collaboration de tous les ministères et organismes. La preuve, il suffit
de rappeler les faits suivants. Les besoins totaux de financement additionnel
qui avaient été de 440 000 000 $, en 1985-1986, ont
été limités à 246 000 000 $, en 1986-1987. La
conclusion d'ententes négociées avec les employés des
secteurs public et parapublic a nécessité un rajustement des
dépenses de l'ordre 164 000 000 $.
Malgré ces ajouts, les crédits périmés nets
sont, comme prévu, de 270 000 000 $, permettant ainsi de respecter
l'objectif de dépenses fixé à 28 480 000 000 $. II s'agit
donc, véritablement, d'un standard de gestion élevé dont
tous les citoyens peuvent être fiers et dont ils seront, en
définitive, les premiers bénéficiaires.
Pour ce qui touche les négociations et la signature des
conventions collectives des secteurs public et parapublic, M. le
Président, permettez-moi de vous rappeler que depuis le 25
février 1987, qui est la date de signature de la convention collective
avec le Syndicat des fonctionnaires provinciaux du Québec, la
majorité des conventions collectives a été signée
dans les secteurs public et parapublic. Des 107 conventions collectives que
nous avions à négocier dans les secteurs de la santé, des
services sociaux, de l'enseignement supérieur, de l'éducation et
de la fonction publique, seulement 20 sont encore à compléter,
touchant un total de 13 118 salariés. C'est l'aboutissement normal d'un
long processus qui avait débuté en juillet 1985 et qui a vraiment
démarré le 19 février 1986 par le dépôt des
offres par le gouvernement actuel et ses partenaires patronaux.
À l'occasion de ce dépôt, j'avais signalé
notre désir ferme d'en arriver à la signature d'un
véritable contrat de travail. Malgré certaines demandes
syndicales, nous avions décidé d'agir à l'intérieur
des balises de ta loi 37 sanctionnée le 19 Juin 1985, Loi sur le
régime de négociation des conventions collectives dans les
secteurs public et parapublic. À notre avis, il était normal de
ne pas changer les règles du jeu en cours de route. Cette loi avait
été adoptée à la suite d'une période de
consultation et de réflexion qui a suivi les événements de
1982. Il faut se rappeler que le gouvernement précédent,
après avoir proposé de diminuer les salaires, avait
décrété les conditions de travail, jusqu'au 31
décembre 1985, par les lois 70 et 105.
Nos offres initiales comportaient une augmentation des salaires de 3, 5
% en 1986 et des modifications aux conditions de travail, pour une
économie annuelle estimée à 100 000 000 $. Dans un effort
de règlement, en décembre 1986, plus d'une année
après le début de la ronde de négociations, le
gouvernement et les centrales syndicales acceptaient de modifier leurs
propositions initiales, ce qui permettait d'en arriver à des ententes de
principe satisfaisantes pour les deux parties.
M. le Président, au total, les coûts de l'ensemble des
dispositions des conventions collectives sont, respectivement de 334 000 000 $,
461 000 000 $ et 518 000 000 $ pour les années civiles 1986, 1987 et
1988, et ceci, sur une masse salariale de plus de 10 000 000 000 $. Nous
considérons ces ententes comme raisonnables parce que les augmentations
salariales de 3, 5 %, 4 % et 4, 56 % pour les années 1986, 1987 et 1988
suivent à peu près le coût de la vie et ne compromettent
pas le pouvoir d'achat des salariés. De plus, elles sont intervenues
sans affrontement majeur dans un contexte où les centrales syndicales
s'étaient donné comme objectif de récupérer les
pertes subies en 1983. Les ententes actuelles vont nous permettre de
rétablir ce climat de confiance nécessaire au bon fonctionnement
de nos institutions.
Pour ce qui touche la gestion gouvernementale proprement dite,
j'aimerais rappeler qu'il y a environ un an, le gouvernement a rendu public le
rapport du groupe de travail sur la révision des fonctions et
organisations gouvernementales. Mon intention n'est pas de revenir sur les
orientations et les recommandations contenues dans ce rapport; elles ont
déjà fait l'objet de beaucoup de commentaires et d'analyses dans
les journaux ou à l'occasion de colloques. Par contre, j'aimerais
souligner que les interrogations qui en ont découlé ont
été très utiles, car elles ont amené les
ministères et les organismes du secteur public à revoir la
pertinence de certaines structures ou de certaines façons de faire.
Cette remise en question s'est faite en même temps dans le contexte des
objectifs énoncés par le gouvernement pour redresser la situation
des finances publiques.
Sans remettre en cause les qrandes orientations sectorielles, l'ensemble
de ces démarches a amené plusieurs ministères à
procéder à des ajustements significatifs dans Ieurs
activités et leurs programmes. Le résultat est
particulièrement visible dans les ministères à vocation
économique. C'est dans le même contexte qu'il faut envisager le
rapport qui fut remis, en février, par le comité directeur de la
démarche de rénovation de l'administration publique. Ce rapport,
qui a été préparé par des fonctionnaires, bien
qu'il ne constitue pas une politique gouvernementale, pourra servir de
référence aux ministères qui désirent moderniser
leur style de gestion afin d'accroître leur efficacité de gestion
et d'améliorer les services rendus à la population.
Je veux aussi souligner les efforts qui ont été faits au
cours de la dernière année pour améliorer l'information,
pour mieux outiller les gestionnaires et les stimuler à toujours mieux
gérer. À ce titre, il y a eu la publication d'un
périodique d'information, le bulletin Reflets, qui, cinq fois l'an, est
adressé à tous les gestionnaires, à tous les
professionnels et professionnelles de la fonction publique. Il faut aussi noter
la publication de brochures dans Collection "Innovation et administration
publique". Ces brochures présentent des monographies sur des innovations
dans l'administration publique. Il s'agit, en somme, de témoignages sur
la recherche de l'excellence qui anime les acteurs de la gestion
gouvernementale.
En plus d'exercer des fonctions plus connues et plus classiques, le
Conseil du trésor et son secrétariat essaient donc d'être
les promoteurs du renouveau administratif et d'encourager les initiatives
significatives qui se produisent en ce sens au sein de la fonction publique.
C'est dans le même esprit que nous entreprenons l'année
financière 1987-1988 et que nous désirons poursuivre l'effort de
redressement des finances publiques commencé l'année
dernière. L'objectif est de maintenir le taux de croissance des
dépenses à un niveau compatible avec notre capacité de
payer et de générer des économies par une gestion efficace
des ressources humaines et matérielles. Ainsi, les crédits
déposés pour l'exercice 1987-1988 totalisent 30 325 000 000 $,
tandis que la dépense probable a été fixée à
30 080 000 000 $, soit une augmentation de 5, 6 %. Il s'agit d'une augmentation
inférieure à celle prévue pour le produit intérieur
brut ou le PIB, qui est de 7, 7 %, et la part des dépenses
gouvernementales dans le PIB continuera donc de décroître, passant
de 25, 5 % à 24, 9 %.
Un mot sur les crédits budgétaires du Conseil du
trésor comme ministère pour 1987-1988 tels qu'ils vous sont
présentés. Les dépenses probables pour l'exercice
1986-1987 s'établissent à 17 750 000 $ alors que les
crédits 1987-1988 totalisent 18 808 000 $. Le taux de croissance des
dépenses prévu en 1987-1988 s'élève donc à 6
% par rapport à 1986-1987, soit une augmentation à peu
près comparable à celle des dépenses totales du
gouvernement. Cette hausse reflète l'indexation des dépenses
salariales et de fonctionnement, conformément aux paramètres
établis pour la préparation du budget. (20 h 15)
Les crédits à voter se répartissent ainsi: 3 402
900 $ sont alloués à l'élément 1, Politiques
budgétaires, soit 18, 9 %; 4 419 500 $ sont alloués à
l'élément 2, Politiques de gestion, soit 23, 5 %; 5 571 800 $
sont alloués à l'élément 3, Politiques de personnel
et des relations de travail, soit 29, 62 %; 5 414 800 $ sont alloués
à l'élément 4, Soutien administratif et technique, soit
28, 79 %.
M. le Président, le nombre d'employés permanents est
demeuré identique à celui de l'an passé, soit 284, et la
répartition par élément est sensiblement la même.
Elle se lit comme suit: 73 personnes à l'élément 1, soit
25, 7 %; 51 personnes à l'élément 2, soit 17, 96 %; 119
personnes à l'élément 3, soit 41, 9 %, et 41 personnes
à l'élément 4, soit 14, 44 %.
M. le Président, en tant que ministre
délégué à l'Administration, je voudrais aussi vous
faire part de certaines innovations qui ont eu lieu à la Commission
administrative des régimes de retraite et d'assurances. Tout d'abord, en
novembre 1986, la CARRA signait un protocole d'entente de productivité
avec le secrétariat du Conseil du trésor pour les exercices
budgétaires 1986-1987, 1987-1988 et 1988-1989. Ce protocole vise, dans
un premier temps, à participer à l'effort de redressement des
finances publiques en livrant des compressions de 2, 7 % par année et,
par la suite, dans la mesure où des gains de productivité
additionnels pourront être réalisés, la CARRA entend
consacrer les sommes dégagées à l'amélioration du
service à la clientèle.
Au cours de l'année 1986, la CARRA a complété sept
évaluations actuarielles entreprises l'année
précédente. Il s'aqit plus précisément des
évaluations actuarielles des régimes suivants: le RREGOP,
employés de niveau syndicable; le RREGOP, employés de niveau non
syndicable; le régime de retraite des enseignants; le régime de
retraite des fonctionnaires; les régimes applicables aux membres de la
Législature, l'ancien et le nouveau régime fondus en une seule
évaluation; les régimes applicables aux membres de la
magistrature, l'ancien et le nouveau régime fondus en une seule
évaluation, et, finalement, le réqime de retraite des membres de
la Sûreté du Québec. Enfin, il est important de noter
que
les légistes de la CARRA ont produit le projet de loi 31 qui fait
suite aux lettres d'entente signées en mars dernier avec les
syndicats.
En conclusion, M. le Président, j'aimerais témoigner de
l'excellent travail accompli au cours de 1986-1987 par les membres du Conseil
du trésor et de son secrétariat. L'objectif d'assainissement des
finances publiques que poursuit le gouvernement exige de la rigueur dans la
gestion budgétaire tout en répondant aux besoins prioritaires et
essentiels. C'est un arbitrage qui n'est pas toujours facile, mais nous allons
continuer notre tâche au cours de 1987-1988.
Les crédits présentés pour chacun des
ministères reflètent les orientations et les priorités
choisies par le gouvernement. Ils déterminent également le cadre
à l'intérieur duquel nous entendons gérer les programmes
et les services publics. L'objectif total des dépenses a
été fixé à 30 080 000 000 $ et, comme ce fut le cas
en 1986-1987, M. le Président, il sera respecté.
Voilà, M. le Président, quelques observations
préliminaires et il me fera plaisir plus tard de répondre aux
questions des membres de cette commission. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le président
du Conseil du trésor.
M. le porte-parole de l'Opposition, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. François Gendron
M. Gendron: M. le Président, membres de la commission, je
voudrais saluer d'une façon spéciale le président du
Conseil du trésor ainsi que toute son équipe, en particulier ceux
qui l'entourent plus immédiatement autour de la table, de même que
tous les autres que j'ai eu l'occasion de côtoyer. J'ai pu
apprécier combien ces gens-là étaient des professionnels
dans leurs responsabilités. Je veux les saluer bien amicalement et je
suis convaincu qu'ils continuent à donner le meilleur d'eux-mêmes
afin que les crédits de l'État soient entre bonnes mains pour ce
qui concerne les fonctionnaires à tout le moins.
Traditionnellement, tout le monde sait que l'étude des
crédits, c'est une occasion plus particulière d'en profiter pour
questionner la gestion, l'administration du gouvernement et de son
répondant, en l'occurrence le président du Conseil du
trésor. Normalement, on en profite également pour voir les
grandes orientations d'un ministère et également de l'État
québécois pour ce qui est des crédits budgétaires.
Il est bien évident que, si on regarde simplement la portée des
crédits budgétaires du Conseil du trésor, cela ne traduit
pas bien, je pense, la responsabilité de cette instance très
importante au sein de l'appareil du gouvernement du Québec. Ce n'est
quand même pas avec un budget de 18 800 000 $ et un effectif de 284
employés qu'on doit ranger le Conseil du trésor comme
étant l'instance la plus importante, mais Je pense qu'il l'est, pas
tellement par son effectif, pas tellement par son budget lui-même, mais
par ce qu'il entreprend comme orientations, comme politiques et comme dossiers
dont il a la responsabilité en termes de grandes orientations.
Dans ce sens-là, je pense que le Conseil du trésor, dans
un gouvernement, est une instance très importante. Avoir la
préoccupation d'une saine gestion, pour n'importe quel Conseil du
trésor, je pense que ça doit être la préoccupation
majeure, c'est-à-dire de viser à ce que les crédits
autorisés pour l'appareil de l'État, pas uniquement ses propres
crédits, mais l'ensemble des crédits, donc pour la dépense
publique, soient les plus surveillés possible en vue de
l'efficacité, d'une portée réelle auprès des
électeurs et des électrices, des citoyens et des citoyennes du
Québec qui s'attendent à recevoir des services et qui veulent que
ceux-ci coûtent, bien sûr, le moins cher passible.
On pourrait même mentionner que, si la préoccupation des
finances publiques est là, ce souci d'avoir une gestion plus
serrée, depuis particulièrement la crise de 1981, cette
préocupation s'est peut-être accentuée depuis
l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement qui donne souvent
l'impression qu'il y a une instance dans le gouvernement, soit le Conseil du
trésor. Toutes les autres sont négligeables, quand on a davantage
la préoccupation d'équilibrer les colonnes de chiffres
plutôt que de voir à l'entière responsabilité d'un
gouvernement qui doit avoir une vision économique, une vision sociale,
une vision éducative et éqalement celle que la situation
financière du gouvernement soit suivie d'une façon très
serrée.
Cependant, je dois féliciter le président du Conseil du
trésor car au moins, dans la présentation de ses crédits
cette année, d'abord, il n'y a pas eu de show comme l'an passé.
La "baloune" est moins qrosse. 11 n'y a pas de psychodrame pour essayer de
monter toute une histoire sur la situation à savoir qu'il aurait
été tellement terrible que dans une année - Imaginez!
c'est probablement le seul gouvernement au monde et ça passera à
l'histoire - on puisse parler de la nécessité de compresser les
dépenses pour environ 1 000 000 000 $ et qu'une année
après on puisse se contenter...
M. Chagnon: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest!
M. le député de Saint-Louis, quel article du
règlement, s'il vous plaît?
M. Chagnon: Celui qui pourrait faire en sorte que nous puissions
accepter la motion de félicitations du député
d'Abitibi-Ouest à l'égard du travail du Conseil du
trésor.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, ce n'est pas une question de règlement. S'il vous
plaît!
M. le député d'Abitibi-Ouest, vous pouvez continuer.
M. Gendron: Je l'espère. Concernant les finances
publiques, je pense que, l'an dernier, on a voulu imposer un volume de
compressions très important et, cette année, on est capable
d'augmenter la croissance des dépenses à un rythme 50 % plus
élevé que l'inflation. Il faut le faire! De deux choses l'une. Il
faut le faire et on avait la capacité de le faire et ce n'est pas
dû uniquement à un redressement sans précédent,
c'est parce que la situation était moins alarmante qu'on n'a
essayé de le démontrer et je ne pense pas que le président
du Conseil du trésor, accompagné de son ministre des Finances,
était justifié de lancer les hauts cris l'an dernier. Dans une
proportion équitable, il était juste de le faire, ça va,
mais sûrement pas dans la proportion comme on l'a fait l'an
passé.
La présentation des crédits elle-même est plus
agréable que l'an dernier. Il faut se rappeler que le président
du Conseil du trésor avait présenté l'an dernier ses
crédits avec énormément de zones grises, de zones noires,
de zones floues, ce qui nous avait obligés à nous retirer dans
pas grand temps. D'ailleurs, il faisait ses classes et il n'avait pas
l'intention de répondre de l'action du gouvernement comme
président du Conseil du trésor. Et, très très vite,
l'an passé, on a été obligé de se retirer, il ne
voulait donner aucune réponse, aucune information.
Cette année, le président du Conseil du trésor a
appris à faire ses devoirs et nous a présenté des
crédits qui nous permettent d'avoir moins de zones obscures même
s'il en reste. Donc, il y a peu à dire sur les crédits du Conseil
du trésor qui sont quand même caractérisés par la
ronde des négociations ou presque. Comme le président du Conseil
du trésor l'a mentionné, la plupart des grands enjeux de la
négociation sont terminés. II ne reste que quelques groupes, mais
j'y reviendrai tantôt.
Cependant, on aurait pu s'attendre à une baisse éventuelle
des crédits. On aurait pensé que les crédits du Conseil du
trésor auraient pu baisser un peu, compte tenu qu'on avait prévu
un montant d'environ 2 000 000 $ pour la ronde de négociations, alors
qu'elle n'existera plus la prochaine année. Tout compte fait, même
si on aurait pu s'attendre à une réduction de 2 000 000 $, les
crédits du Conseil du trésor ne baissent que de 270 000 $, soit
une réduction de 1, 42 %.
Si on compare les crédits de cette année avec les
dépenses escomptées de l'an dernier, l'on voit même une
hausse de 1 100 000 $ environ. Comme je le mentionnais, compte tenu de la fin
de la ronde de négociations, on peut donc conclure que, de fait, la
hausse réelle des crédits du Conseil du trésor serait
probablement beaucoup plus importante si le budget des négociations
était bien de 2 000 000 $. Espérons que mes chiffres sont exacts.
On peut peut-être conclure que le Conseil du trésor, sans
nécessairement appliquer des restrictions importantes, n'a pas
véritablement appliqué la politique de réduction des
crédits de son propre ministère. Si ce n'est pas le cas, on me
donnera les informations tantôt.
En ce qui touche les politiques du Conseil du trésor, le
président avait indiqué, l'an dernier, qu'un plan d'action
gouvernemental d'envergure était en préparation. Je me rappelle
ici... Je peux citer le texte dans le Journal des débats de l'an
dernier. C'est le président du Conseil du trésor qui parle. Il
dit: "Au cours des prochains mois - rappelez-vous que c'est l'an dernier - un
véritable plan d'action gouvernemental devra être
arrêté. Il servira de cadre général auquel pourront
se référer tous les gestionnaires du gouvernement. Un tel plan
proposera, bien sûr, des objectifs communs", et ainsi de suite. Donc, je
veux seulement indiquer au président du Conseil du trésor que
j'aimerais revenir, au moins pour une question, sur ce très grand plan
de gestion gouvernemental qui doit servir de cadre qénéral pour
asseoir l'ensemble des orientations de l'État.
En ce qui concerne la gestion interne, on a appris, il n'y a pas si
longtemps, le départ de M. Roland Arpin de son poste de
secrétaire du conseil et la nomination de M. Denis Bédard. Je
veux seulement en profiter pour remercier M. Arpin du magnifique travail qu'il
a fait et souhaiter la meilleure des chances à M. Bédard. Je
pense que M. Bédard, compte tenu de son expérience, sera en
mesure d'assumer ses responsabilités de secrétaire
général du Conseil du trésor, qui sont quand même
exigeantes. C'est un poste important dans la machine gouvernementale.
Justement, j'aurais une question ou deux à poser pour savoir
quand a-t-on l'intention de ratifier sa candidature ou s'il est question de lui
faire occuper cette responsabilité d'une façon
intérimaire. J'aimerais cela que le président du Conseil du
trésor nous donne des informations à ce sujet, tantôt.
J'ai indiqué à M. le président du Conseil du
trésor - j'invite le président à être attentif - que
je n'ai pas l'intention de
faire un très long débat sur les crédits comme
tels. Je souhaiterais, comme on l'a fait dans plusieurs autres commissions,
qu'on prenne le temps de regarder des choses importantes qui concernent le
président du Conseil du trésor et, dans les cinq ou six
dernières minutes de la période qui nous est allouée, on
fera rapidement l'adoption des crédits. Il n'y aura aucun
problème pour l'adoption des crédits comme telle.
À ce moment-ci, j'indique au président du Conseil du
trésor que, dans l'ordre, je voudrais l'interroger sur les dossiers
suivants: le premier dossier que j'aimerais aborder, c'est toute sa politique
des occasionnels, l'embauche des occasionnels. J'aimerais également
aborder la question de la politique salariale des cadres, plus
particulièrement pour une catégorie bien spécifique de
cadres scolaires. Je voudrais également indiquer au président du
Conseil du trésor qu'on va sûrement parler, quelques minutes, du
dossier des ex-religieux qui n'est toujours pas réglé, alors
qu'on a fait une tentative, il y a un an et demi, qu'on est revenu en
décembre, qu'on a laissé cela sur le chantier et que le
problème est toujours là. Je veux également parler un peu
des négociations, sur deux volets: le volet de la signature, toute
l'opération de la signature des conventions, et le volet des
coûts, l'aspect financier des conventions collectives. Je vais regarder
aussi les quelques groupes qui sont encore en suspens, pour lesquels il n'y a
pas eu de règlement, et finalement discuter pendant quelques minutes
d'informations que vous nous avez transmises, à l'intérieur du
document habituel, concernant les questions que l'Opposition se pose sur le
personnel, certaines informations concernant les publications du Conseil du
trésor ou les voyages, en tout cas, les informations qu'il y a dans ce
document.
Discussion générale
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, est-ce qu'il s'agit de remarques dans un premier... Oui, M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Le député d'Abitibi-Ouest nous fait la
suggestion de modifier un peu la structure de l'étude du document
relatif aux crédits du Conseil du trésor. De ce
côté-ci, nous serions certes prêts à accepter
d'emblée l'orientation suggérée par le
député d'Abitibi-Ouest, évidemment, à la condition
que le député d'Abitibi-Ouest permette aux députés
de ce côté-ci de cette Chambre d'interroger aussi le
président du Conseil du trésor. On m'a fait part de certaines
questions qu'ils avaient formulées. Peut-être que cette
Assemblée serait aussi intéressée à entendre les
députés ministériels. (20 h 30)
Le Président (M. Lemieux): II était dans mes
intentions, M. le député de Saint-Louis, de vous demander s'il y
avait consentement sur cette suggestion du député
d'Abitibi-Ouest, ce qui se fait assez régulièrement en commission
parlementaire, et d'ajouter que, s'il y avait consentement, il y ait une
période de temps réservée au côté
ministériel pour pouvoir poser des questions au président du
Conseil du trésor.
M. Chagnon: Est-ce qu'on pourrait s'entendre pour une alternance
des questions? Le député d'Abitibi-Ouest pourrait poser les
premières questions...
Le Président (M. Lemieux): Il y a consentement sur la
façon de procéder. M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, je pense que ce n'est pas la
première commission que vous présidez. Les crédits,
traditionnellement, sont un moment privilégié pour que
l'Opposition interroge le gouvernement. Cela n'exclut pas le fait qu'un
ministériel, de temps en temps, puisse poser une question pour rompre la
monotonie. Mais la tradition a toujours voulu que ce soit un fractionnement
autour de 90-10 pour ce qui est de l'étude des crédits. Quant
à moi, je n'empêcherai aucun ministériel de poser des
questions, s'ils veulent poser des questions sur ce qu'ils veulent. Dès
que j'aurai fini un sujet, vous pourrez très bien inviter les
ministériels à poser des questions lorsqu'ils en ont, puis on
appelera un autre sujet. Mais je voudrais juste vous indiquer que, règle
qénérale, la période des crédits a toujours
été expressément réservée à
l'Opposition.
M. Chagnon: C'est bien notre intention de laisser au
député le temps, non pas prescrit parce qu'il n'y a pas eu
d'entente préalablement sur l'étude des crédits, comme le
député le sait mais le temps requis à peu près la
moitié ou même légèrement plus de la moitié
du temps alloué à l'étude des crédits du
ministère du Conseil du trésor.
M. Gendron: M. le Président, quand on a une heure et
demie, je n'ai pas l'intention, quant a moi, de prendre une demi-heure en
questions de procédure parce qu'on n'aura pas le temps. Il reste une
heure pour faire le tour des crédits.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lafontaine, brièvement, s'il vous plaît!
M. Gobé: Si je me fie à l'étude des
crédits que nous avons faite ces derniers jours, on a pu fonctionner
selon la règle de l'alternance. Je pense que même le
député de Lévis, hier, alors que nous passions les
crédits du ministre des Finances, a accepté cette
règle. Je me demande si ce ne serait peut-être pas la meilleure
façon de procéder. D'ailleurs, je pense que c'est dans le
règlement de cette Assemblée en ce qui concerne les commissions,
que nous ayons une période de vingt minutes à chaque
député en alternance.
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, M. le
député de Saint-Louis, M. le député de Lafontaine,
M. le député d'Abitibi-Ouest, il n'y a pas d'entente sur la
répartition du temps, mais il y a une certaine tradition, en vertu des
articles 179 et 180, que je me dois de faire respecter. Mais je me dois aussi
de faire respecter notre règlement. M. le député de
Saint-Louis, notre règlement, soit aux articles 209, 284 et 33,
reconnaît des droits individuels à chacun des parlementaires, soit
que chaque membre peut parler pendant vingt minutes sur chaque
élément d'un programme. Ce temps de parole peut se faire en une
ou plusieurs interventions. Mais je dois quand même tenir compte d'une
certaine tradition.
Je veux tout simplement vous souligner que, lors de l'étude des
crédits, rien dans les procédures ne favorise les membres d'une
formation politique par rapport à une autre. Ainsi, tous les membres
d'une commission jouissent de droits équivalents. Je vais faire en sorte
que chacun d'entre vous puisse s'exprimer, mais tout en considérant - et
vous devez me comprendre sur cet aspect -le rôle de l'Opposition. Alors,
sur ce, M. le député de Saint-Louis, je laisse la parole au
député d'Abitibi-Ouest.
M. Chagnon: Je comprends que le député
d'Abitibi-Ouest comprend aussi que les députés
ministériels pourraient avoir l'intention de poser des questions. M. le
Président, je laisse à votre jugement le soin de
déterminer la cadence des questions qui pourront être
posées selon la règle de l'alternance.
Le Président (M. Lemieux): En effet, c'est à la
discrétion du président. Je pense qu'une des règles pour
me guider, c'est la règle de l'alternance pour qu'il y ait un minimum
d'équité entre les parlementaires. Mme la députée
de Matane.
Mme Hovington: Étant donné que le
député d'Abitibi-Ouest soulignait tout à l'heure qu'on ne
devrait pas perdre son temps à poser des questions de procédure
parce qu'on a seulement une heure pour faire l'étude des crédits,
je pourrais peut-être poser ma question tout de suite. Comme ça,
on gagnerait du temps.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Matane, j'aimerais informer M. le ministre qu'il dispose d'un temps de parole
de vingt minutes...
M. Gendron: J'aurais déjà commencé, j'aurais
déjà dix minutes de faites.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Cela va être très bref.
J'aimerais simplement attirer l'attention du président du Conseil du
trésor sur le fait qu'il dispose d'un temps de parole de vingt minutes
après chacune des interventions. Il peut intervenir aussi souvent qu'il
le désire après chacun des intervenants pour une période
de vingt minutes. M. le député d'Abitibi-Ouest, vous avez la
parole.
Politique d'embauche des employés
occasionnels
M, Gendron: Le premier sujet, M. le président du Conseil
du trésor que j'ai indiqué que j'aimerais toucher, c'est la
politique d'embauche des employés occasionnels dans la fonction
publique. Rapidement, vous la connaissez probablement mieux que moi puisque
c'est vous qui l'avez travaillée, énoncée. Rappelez-vous
qu'en mai 1986 le président du Conseil du trésor s'était
levé en Chambre avec une déclaration ministérielle pour
dire: Dorénavant, l'embauche des occasionnels ne se fera plus comme cela
se faisait. Je ne veux pas citer toute la déclaration
ministérielle mais, esentiellement, vous parliez de favoriser
l'efficience de l'administration et l'égalité d'accès
à tous les citoyens à la fonction publique. Vous
prétendiez que cette nouvelle façon de procéder quant
à l'embauche des occasionnels dans la fonction publique serait un
processus plus décentralisé, donc plus près de la
population et plus près des ministères et des organismes
demandeurs de services.
Je ne veux pas faire un long discours mais je veux vous indiquer que,
comme député de comté, ce n'est pas cela que je vis, ce
n'est pas cela que je sens. J'ai jasé avec d'autres collègues qui
ont la même appréhension que moi, à savoir qu'il
était beaucoup plus simple et efficace pour les concernés d'aller
à un guichet unique, c'est-à-dire dans les centres
Travail-Québec, sachant qu'à partir de ceux-ci la redistribution
ou le redéploiement de leurs offres d'emploi était fait dans
l'ensemble de l'appareil gouvernemental qui pouvait éventuellement
être le client demandeur.
Je veux juste vous poser deux questions. Puisque vous avez posé
ces jugements, M. le président du Conseil du trésor, il y a un an
et qu'aujourd'hui cela fait à peu près un an et quelques jours de
vécu de cette nouvelle politique d'embauche des employés
occasionnels, ma question est très simple: Si vous aviez des soucis
d'efficacité et des soucis - comme cela était
mentionné
dans votre déclaration ministérielle - de rapprocher cela,
de décentraliser, ce qui n'est pas le cas parce que... Je donne juste un
petit exemple. Dans mon comté, à La Sarre, il y avait au moins un
centre Travail-Québec. Il y a bien des ministères qui ne sont pas
représentés. Si une personne veut postuler pour un
éventuel emploi occasionnel dans les ministères qui ne sont pas
représentés dans ma ville ou dans le bassin de ma région,
elle est obligée de faire des déplacements ou des
démarches d'inscription là où sont les ministères,
comme l'ensemble des ministères n'est pas représenté.
Alors que dans un centre Travail-Québec, ils l'étaient tous. Je
reçois beaucoup plus de personnes qui prétendent que, pour elles,
c'est bien moins accessible, que cela présente des inconvénients
et qui ont de sérieux doutes quant à l'efficacité de la
formule par rapport à certaines lenteurs ou à la capacité
de retourner vérifier rapidement au centre Travail-Québec s'il y
a eu des demandes qui ont été faites et à quelle
étape est rendue leur candidature.
Voici les deux questions que je vous pose, M. le président du
Conseil du trésor premièrement, est-ce que vous avez fait, comme
président du Conseil du trésor, vous qui avez lancé cette
nouvelle politique d'embauche, une sommaire évaluation après un
an de vécu? Si oui, est-ce que ce serait possible que nous puissions
obtenir certaines informations quantitatives, d'abord, sur les chiffres et
également qualitatives parce que, dans votre déclaration
ministérielle, vous, comme ministre, avez porté des jugements
qualitatifs et quantitatifs? Il me semble que ce serait important, pour
quelqu'un qui a la prétention d'une gestion serrée, de nous le
démontrer dans cette nouvelle politique d'embauche des occasionnels.
Donc, quels en sont les résultats concrets après un an de
vécu?
Le Président (M. Lemieux): M. le président du Conseil du
trésor.
M. Gobeil: M. le Président, avant de répondre aux
deux questions du député d'Abitibi-Ouest, j'aimerais
peut-être apporter quelques commentaires. D'abord, je veux le remercier
du témoignage de confiance qu'il a exprimé vis-à-vis des
fonctionnaires du Conseil du trésor. Et je partage ce témoignage.
Il n'a évidemment pas fait allusion au fait que les élus
pouvaient aussi être dignes de confiance.
Je voudrais le rassurer et lui dire qu'effectivement il a raison quand
il mentionne qu'on est probablement le seul gouvernement du Québec
à avoir vu la nécessité de compresser au-delà de 1
000 000 000 $ pour l'exercice 1986-1987, à la suite de l'élection
du 2 décembre 1985 et de la lecture des comptes publics que nous avons
faite dans les toutes premières semaines de notre entrée au
pouvoir. Â ce moment-là, nous étions justifiés de
prendre des moyens draconiens pour compresser et réduire la croissance
des dépenses, Nous l'avons fait avec le résultat que les
dépenses probables de l'exercice 1986-1987 seront de 2, 8 %
supérieures aux dépenses de l'exercice 1985-1986, ce qui nous a
permis, effectivement, pour 1987-1988, d'accepter des demandes, en pourcentages
et en chiffres absolus, un peu plus élevées que ce que nous
aurions fait autrement dans d'autres situations.
Mais il faut comprendre que, si on fait une simple addition
mathématique de 2, 8 % et de 5, 6 % sur 24 mois, nous arrivons à
un chiffre d'environ 4, 2 % qui correspond à l'inflation. L'an
passé, la situation était difficile. Nous voyions une situation
dramatique et nous avons pris les mesures nécessaires pour corriger
cette situation. Cette année, lors du dépôt des
crédits, nous avons vu la possibilité, principalement à
cause de la gestion qui a été faite l'an passé et, il faut
se l'avouer aussi, de l'augmentation des paramètres économiques,
nous avons pu, ainsi que je l'ai dit, augmenter les dépenses, mais
toujours dans le cadre d'une saine gestion gouvernementale.
M. le Président, pour revenir à la question
spécifique du député concernant les occasionnels, je
voudrais d'abord lui rappeler que la décision de mettre fin aux
activités de placement du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu a été prise par ledit
ministère. Comme conséquence, le Conseil du trésor a
dû, le 22 avril 1986, confier aux ministères et aux organismes
l'ensemble des opérations de recrutement et de sélection des
employés occasionnels. Les mêmes critères qui
étaient appliqués par les centres Travail-Québec ont
été maintenus, à savoir la date d'inscription dans le
fichier ministériel et les conditions d'admission prévues par les
directives de classification. La phase d'implantation est terminée.
Selon les informations obtenues et, principalement, du comité
consultatif des gestionnaires en personnel, tous les ministères et les
organismes ont mis en place les mécanismes nécessaires et aucun
problème majeur n'a été signalé.
Du côté de Communication-Québec, qui a la
responsabilité de transmettre l'information de première ligne aux
citoyens et aux citoyennes, rien de particulier n'est signalé. Les
procédures sont bien établies et connues et la collaboration des
ministères et des orqanismes est bonne. En fait, la procédure des
listes de rappel interministérielles des employés occasionnels
professionnels administrée par l'Office des ressources humaines est
aussi maintenant bien rodée. Je peux comprendre qu'il peut y avoir
évidemment certains problèmes. Le
député d'Abitibi-Ouest en a mentionné pour son
comté. Puis-je lui rappeler qu'il existe un organisme qui s'appelle
Postes Canada et qui fonctionne relativement bien depuis quelques
années? Puis-je lui rappeler aussi que, même s'il reçoit
beaucoup plus de personnes dans son comté pour lui faire part de leurs
doléances, cela lui permet probablement de prendre le pouls de ses
voteurs et de ses voteuses et de mieux réaliser le travail qu'il a
à faire et qu'il accomplit, j'en suis sûr, très bien dans
son bureau de comté? Il y a environ 25 000 personnes d'inscrites sur les
listes d'occasionnels selon les statistiques. Tout ce que je peux dire, M. le
Président, c'est que, selon les informations que j'ai, et je n'ai pas
raison d'en douter, le système fonctionne bien et dans l'ensemble les
inconvénients sont mineurs par rapport à la situation globale et
à l'effet pratique qu'a eu l'introduction de cette nouvelle
méthode de requérir du travail via les ministères et les
organismes, dans les régions comme dans les grands centres.
M. Gendron: Je suis certain que le président du Conseil du
trésor peut convenir avec moi que, lorsqu'on est convaincu qu'un
système va bien... Il vient de nous dire qu'à quelques variables
près, c'est presque le ciel sur terre, c'est un système parfait,
cela va bien, il n'y a pas de plaintes. Nous, on en a, mais on doit
rêver. Communication-Québec n'en aurait pas selon ce qu'il me dit.
Alors, moi, pour éviter que ce soit mon évaluation contre la
sienne, il me semble une chose, c'est qu'en administration publique, quand on
est responsable, on ne doit pas être gêné d'offrir des
données sur lesquelles il pourrait y avoir une appréciation un
peu plus neutre. C'est cela que je vous demandais, c'était ma question
précise sur votre nouvelle politique d'embauche. Si cela va bien, c'est
parfait! Vous m'avez donné un chiffre. Moi, je voudrais avoir, par
exemple, le délai qui s'écoule entre le moment où certains
ministères reçoivent des volumes importants de candidatures et le
moment où ces personnes se voient offrir un emploi. Normalement, le
président du Conseil du trésor qui a énoncé la
nouvelle politique devrait s'assurer d'avoir un peu plus de données
distribuâmes pour permettre que des personnes intéressées
à porter un jugement -je l'ai dit, mes phrases n'étaient pas
compliquées - qualitatif et quantitatif sur la nouvelle politique
puissent être capables de l'apprécier. Si effectivement, les
chiffres que je recevrais et que je pourrais donner à mes
électeurs qui ne viennent pas, comme vous l'avez affirmé,
à mon bureau pour savoir si je fais ma "job", mais pour me dire qu'eux
trouvent que la politique d'embauche est compliquée, parce qu'avant
cela, c'était simple... Il y avait le centre Travail-Québec
à deux pas du bureau l'aide sociale et ils allaient tous à la
même place, au guichet unique. Là, ils sont obligés de se
promener partout en ville, quand les bureaux sont en ville. Quand ils ne sont
pas en ville, ils sont obliqés d'aller à Rouyn-Noranda, donc une
heure de voiture deux fois, aller-retour, avec les coûts d'essence, etc.
Ce n'est pas grave cela, le monde aime cela, selon ce que le président
du Conseil du trésor dit. (20 h 45)
Ma question au président du Conseil du trésor est simples
Est-ce que vous avez des chiffres qualitatifs et quantitatifs? Si oui, est-ce
qu'on peut les avoir? C'est tout ce que je veux savoir sur les
occasionnels.
M. Gobeil: M. le Président, je répète que le
système fonctionne bien et que nos systèmes informatiques,
malheureusement, ne sont pas assez sophistiqués pour donner les minutes
et les secondes de délai dans un cas de postulation d'emploi.
M. Gendron: Ces semaines.
M. Gobeil: Je n'ai pas de statistique précise à ce
sujet. À partir du moment où les informations nous sont
transmises, il est tout à fait logique de croire que le système
va bien et que les délais sont normaux. Que le délai soit de cinq
heures ou de trois heures, cela n'a pas tellement d'importance si on
considère que ces délais, dans l'ensemble, sont normaux. Ce sont
les informations qu'on a.
Si vous permettez, M. le Président, M. Michel Crête, qui
est secrétaire adjoint aux politiques de personnel, peut
compléter ma réponse.
M. Crête (Michel): En fait, M. le Président,
j'ajouterais deux chiffres, peut-être. M. le président du Conseil
du trésor a mentionné qu'il y avait, grosso modo, 25 000
personnes inscrites sur les listes d'employés occasionnels. Je voulais
souligner qu'on engage environ 10 000 personnes-année.
Évidemment, c'est variable selon les ministères et selon les
régions. Dans certaines régions, on a introduit le principe de
l'accès. Comme vous l'avez mentionné, les personnes peuvent
s'inscrire sur les listes de certains ministères. Selon le
ministère, les classes d'emploi, la rareté ou l'abondance de la
main-d'oeuvre par corps d'emploi, c'est fort variable, si j'ai bien compris la
question, à savoir quel était le temps qui s'écoulait
entre l'inscription d'une personne et le fait qu'elle soit appelée pour
travailler, un jour ou l'autre.
M. Gendron: M. le Président, je veux le délai
moyen, une moyenne, je ne suis pas un enfant d'école, je ne veux pas
avoir cela pour tous les ministères, tous les offices, parce qu'il y en
a qui n'embauchent pas. Je
sais quels ministères embauchent, M. Crête. Il me semble
que, quand on porte des jugements aussi forts que celui qu'a porté M. le
président du Conseil du trésor, on doit être capable de les
soutenir. Normalement, aux crédits, on n'est pas ici uniquement pour
dire certaines choses, on doit être capable de les attester. Il s'agit de
vérifier la gestion d'un gouvernement à travers la
responsabilité des ministres.
Le ministre prétend que sa nouvelle politique d'embauche
était requise et nécessaire, et, après un an, tout ce
qu'il a à me dire, c'est qu'elle est belle et fine, mais cela me
prendrait d'autres éléments pour juger si elle est belle et
fine.
Le Président (M. Lemieux): M. Crête.
M. Crête: Je ne peux rien ajouter. On n'a pas ces
données, M. le Président...
M. Gendron: Voilà, au moins, c'est une réponse.
M. Crête: On n'a pas les données, à savoir le
délai de réponse par ministère. On pourrait les obtenir
mais, compte tenu qu'il s'agit là d'une procédure qui,
semble-t-Il, a été décentralisée à souhait,
chaque ministère sera dorénavant responsable de l'embauche de ses
occasionnels. Ce soir, je ne suis pas capable de vous répondre à
ce sujet, sinon de vous donner les chiffres que je vous ai donnés.
M. Gendron: Pour conclure là-dessus, M. le
président du Conseil du trésor, est-ce que vous pourriez retenir
l'information qu'on souhaite avoir? Vous, comme président du Conseil du
trésor, autant vous avez véhiculé la politique dans chacun
des ministères, autant le Conseil du trésor est capable de se
servir des moyens de communication qui existent - il a vanté la poste,
tantôt, il pourra peut-être l'essayer - pour demander ces
informations aux autres ministères, afin que nous puissions avoir une
évaluation quantitative pas très compliquée; les
ministères, les meilleurs clients, les délais et si, oui ou non,
vous avez un certain volume de plaintes de citoyens adressées
directement au président du Conseil du trésor.
M. Gobeil: M. le Président...
M. Gendron: Je termine là-dessus, pour ce premier
élément.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Gobeil: M. le Président, comme M. Crête vient de
le mentionner, il est maintenant de la responsabilité de chacun des
ministères et organismes de voir à l'embauche des occasionnels.
Je ne vois pas, comme président du Conseil du trésor,
l'utilité d'avoir des statistiques. Si les ministères veulent
envoyer ces statistiques au Conseil du trésor, il nous fera plaisir d'en
prendre note.
De toute façon, ce n'est pas significatif, qu'une personne
s'inscrive et soit appelée au travail un mois, deux mois ou six mois
après, tout dépend, d'abord, des besoins d'embauche et des
besoins d'embauche dans des spécificités ou des
spécialités spécifiques. Je ne vois pas comment ces
statistiques peuvent être utiles et significatives à qui que ce
soit. Ce qui est important, c'est que le système d'entrée des
candidatures d'embauche soit bien rodé, efficace et pratique et
qu'ensuite on sélectionne les employés en fonction des dates
d'entrée et en fonction de l'expérience requise. C'est cela qui
est important.
Il peut arriver qu'une personne ne soit jamais
sélectionnée parce qu'elle n'a pas ta bonne expérience ou
qu'elle ne s'est pas inscrite à un ministère qui embauche. C'est
tout à fait normal. À mon point de vue, ce n'est pas
significatif, ce genre de statistique n'est aucunement significatif.
Le Président (M. Lemieux): Merci. M. le
député d'Abitibi-Ouest, vous pouvez continuer.
M. Gendron: Je passe à un autre sujet, En conclusion, je
veux seulement indiquer que je ne partage pas l'évaluation du
président du Conseil du trésor. C'est mon droit. Avant de juger
ce qu'on pourrait faire avec les données, j'aurais aimé les
avoir. On est assez grand garçon pour les utiliser à bon escient.
C'est quand même étonnant qu'un président du Conseil du
trésor, après une année, congratule et qlorifie sa
politique, mais qu'il n'ait aucun chiffre, aucune donnée parce que ce
n'est pas important pour lui, les statistiques.
Politique salariale des cadres scolaires
Le second point que je veux toucher, c'est la question des cadres
scolaires. On se rappelle que, dans cette dernière négociation,
il y a eu une volonté du président du Conseil du trésor,
toujours sous prétexte qu'il y a des gens dans une négociation
qui sont au-dessus ou en dessous d'un marché, ce qui n'est pas faux...
Cependant, règle générale, même si on part avec ces
beaux principes d'essayer de ramener le plus possible à des niveaux de
marché comparables, je ne connais aucun groupe qui, pour
différents motifs, ne peut pas justifier qu'il y ait des choses
différentes, certains écarts, dont il faut tenir compte. Cela
fait que, de toute façon, dans toute négociation, il reste des
gens qui ont réglé et qui sont encore hors
marché dans un sens ou dans l'autre.
Pour ce qui est de la politique salariale des cadres, en particulier les
cadres scolaires, le gouvernement, sous prétexte que ces cadres avaient
des revenus supérieurs au marché privé, a voulu leur
appliquer une politique salariale qui aurait fait en sorte qu'une partie de
leur salaire aurait été sur échelle et qu'une autre leur
aurait été distribuée en forfaitaire. Finalement,
après des pressions normales de ces gens-là et après
certaines représentations - j'en ai ici que moi-même j'ai faites
au président du Conseil du trésor où j'indiquais que cela
créerait certaines iniquités; dans un cas, j'attends encore la
réponse, mais, entretemps, le problème a été
réglé; c'est peut-être pour cela qu'il ne me répond
pas - il y a eu une décision du Conseil des ministres qui
m'apparaît beaucoup plus équitable et tenir compte de leurs
revendications, sauf une exception qui, en ce qui me concerne, est
injustifiable. Je ne suis pas capable de trouver une justification et, comme on
est ici pour demander au président du Conseil du trésor qui a
pris la décision de le justifier, je voudrais lui en parler.
Peut-être que M. Crête va comprendre davantage ce que je veux dire.
Pourquoi une exception dans le cas des coordonnateurs, ceux qu'on appelle
communément la classe II dans les commissions scolaires?
Pour le bénéfice de tout le monde, la classe II, ce sont
des gens qui oeuvrent dans le domaine de l'informatique, de la gestion des
ressources humaines, des services financiers, de l'équipement, des
services à l'élève, au transport, un directeur de
transport scolaire, un directeur de ceci, un directeur de cela. Une chose est
sûre, ce sont tous pour la plupart d'anciens professionnels non
enseignants ou d'anciens enseignants. Ils possèdent une scolarité
universitaire de 1er ou de 2e cycle. Une chose est sûre, tout ce monde a
une très vaste expérience. Ils ne sont pas nombreux dans le
réseau, mais ils sont là. Il y en a 153 actuellement dans le
réseau scolaire, si on exclut les régimes particuliers. Ces
gens-là représentent une masse salariale de 7 000 000 $. Ce n'est
pas un drame étatique que je suis en train de raconter, mais je ne
comprends pas vraiment ce qui leur est arrivé parce que c'est une
mesquine économie injustifiée de 100 000 $ pour 1986-1987 et
1987-1988.
Le gouvernement a justifié sa décision en disant que ces
administrateurs sont considérés comme étant au-dessus du
marché privé d'après la dernière étude du
Conseil du trésor. On pourrait discourir longtemps, mais je connais des
études du Conseil du trésor qui ont attesté pour d'autres
groupes qui étaient également au-dessus du marché...
C'était le cas, justement, de ceux dont je discute le cas, les cadres
scolaires. La question que je pose, c'est la suivante. Si le gouvernement a
décidé de revenir et d'appliquer pour l'ensemble des cadres
scolaires, sauf pour les coordonnateurs dits de classe II, la politique
uniforme de l'augmentation de 3, 5 % sur échelle en 1986-1987 et
1987-1988, pourquoi a-t-il appliqué à ces gens-là son
intention qu'il avait au début, c'est-à-dire 1, 5 % de
dérapage en 1986-1987 et en 1987-1988 au niveau des échelles de
salaire, plutôt que leur donner 3, 5 % comme à tout le monde? Je
veux savoir sur quel motif s'est basé le président du Conseil du
trésor et pourquoi, pour ce groupe en particulier, il a imposé
une règle d'exception.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du Conseil du
trésor.
M. Gobeil: M. le Président, permettez-moi d'abord de vous
dire que, d'un côté, le député d'Abitibi-Ouest nous
dit que c'est une décision du Conseil des ministres et, de l'autre
côté, il nous dit pourquoi le président du Conseil du
trésor a décidé comme suit.
On a fait une analyse du dossier des cadres en relation avec les
conventions collectives négociées et signées avec les
employés syndiqués et la décision du Conseil des
ministres, à la suite de la recommandation du Conseil du trésor,
a été de donner des augmentations de 3, 5 % le 1er juillet 1986
et le 1er juillet 1987 à tous les cadres, sur échelle, sauf pour
deux groupes, comme l'a bien mentionné le député
d'Abitibi-Ouest, les cadres de classe II et les secrétaires
généraux de collège, soit un maximum de 300 personnes.
Effectivement, des études sérieuses - et les études
sont aussi sérieuses aujourd'hui qu'elles l'étaient il y a cinq
ans ou il y a trois ans, sinon plus - nous permettent d'évaluer les
salaires de ces personnes en fonction de l'entreprise privée et de voir
une différence plus grande que ce qui existe pour les autres
catégories de cadres et strictement pour de l'équité, et
je conçois avec le député d'Abitibi-Ouest que c'est un
montant minime qui est en cause. Il a lancé le chiffre de 100 000 $. Je
n'ai pas le chiffre devant moi, mais probablement que c'est tout près de
ce chiffre. Mais c'est strictement une question d'équité, M. le
Président. Les salaires de ces deux qroupes, les groupes de classe Il et
les secrétaires généraux de collège, selon les
informations et les statistiques qu'on avait, étaient au-delà de
10 % supérieurs à des moyennes avec lesquelles on pouvait
comparer dans l'industrie privée pour des emplois similaires ou des
emplois comparables, alors que pour les autres groupes les différences
étaient beaucoup moindres. M. le Président, nous avons cru de
notre devoir, si on voulait être équitable, de donner des
augmentations à ces
deux groupes-là, 3, 5 %, oui, dont une partie sur échelle
et une partie forfaitaire.
M. Gendron: M. le Président, je suis obligé de dire
au président du Conseil du trésor, parce qu'on n'a pas le droit
d'employer d'autres termes, qu'il erre. Je n'ai pas lancé de chiffre en
l'air. Il est dans les patates - on ne peut pas dire d'autres termes, je le
répète - parce que cela a été l'argument
utilisé par lui-même - je ne parle plus des gens au Conseil du
trésor mais de celui qui donne les réponses, le président
du Conseil du trésor - pour dire que les gérants des commissions
scolaires... J'ai une lettre qu'il a envoyée aux gérants des
commissions scolaires pour expliquer pourquoi, avant la décision du
Conseil des ministres... Et il mêle toutes les affaires. Quand on parle
du Conseil des ministres et du Conseil du trésor, on ne parle pas de ta
même affaire. Le Conseil des ministres a pris une décision
concernant la politique de rémunération des cadres scolaires et
le Conseil du trésor l'a appliquée avec la restriction que j'ai
mentionnée. Dans une lettre, M. le président du Conseil du
trésor, vous l'avez indiqué aux gérants. Dans le monde
scolaire, ceux qui connaissent cela savent de quoi je parle. Le titre indique
que les gérants des commissions scolaires sont très en dessous du
marché privé. Même si c'est en dessous, a-t-il dit,
écoutez, on ne peut pas donner les augmentations prévues parce
que nous avons des règles et, même s'il y a des gens qui sont en
dessous des fois et des fois au-dessus, vous avez plaidé dans une lettre
officielle à l'association des cadres de la capacité de payer de
l'État pour refuser, M. le président du Conseil du trésor,
de leur accorder la parité avec le secteur privé. Donc, vous
êtes d'accord qu'il leur manque de l'argent, mais l'argument
invoqué par le président du Conseil du trésor, ce n'est
plus l'équité, comme je viens de l'entendre, c'est la
capacité de payer. Je ne peux pas être d'accord avec votre
théorie pour exclure deux catégories. Ce n'est pas une question
d'équité. C'est une question de choix gouvernemental
complètement discriminatoire en ce qui me concerne et si c'est exact que
les études que vous avez là-dessus étaient si
vérifiables, si autorisées que ça, est-ce que le
président du Conseil du trésor est d'accord,
spécifiquement pour ce qu'on discute, de les rendre publiques?
M. Gobeil: M. le Président, je ne comprends pas
pourquoi...
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Gobeil:... le député d'Abitibi-Ouest emploie le
mot "errer". Je peux lui renvoyer la balle. Ce que j'ai dit exactement, c'est
qu'il y a un écart qui était trop qrand entre les autres cadres
et ces deux groupes-là, de sorte que dans la rémunération
qu'on a accordée en augmentation on a donné moins à ces
deux groupes-là pour diminuer cet écart. C'est tout à fait
loqique qu'on le fasse comme question d'équité. De toute
façon, M. le Président, le député d'Abitibi-Ouest
sait très bien que le marché privé est probablement plus
élevé, en termes de rémunération, que le
marché public. (21 heures)
M. le Président, cet écart - je voudrais le rappeler au
député d'Abitibi-Ouest - a été causé par
l'ancien gouvernement qui, depuis 1981 ou 1982, a appliqué pour les
cadres la politique de l'IPC moins 1, 5 %. Nous vivons donc avec cette
situation aujourd'hui. Dois-je rappeler aussi au député
d'Abitibi-Ouest que, cette année, la rémunération a
été, si on prend le chiffre de l'inflation, IPC moins 0, 7 %
seulement, au lieu de IPC moins 1, 5 % qui a été appliqué
pendant plusieurs années?
Nous avons tenté de corriger cet écart-là mais,
pour être équitables, nous avons aussi diminué
l'écart relatif entre les groupes pour la classe II et les
secrétaires généraux de collège.
M. Gendron: Une dernière question là-dessus.
Concernant la révision demandée tant par la
fédération des commissions scolaires qui s'est opposée
à cette discrimination que par les concernés, quelle est votre
intention?
M. Gobeil: Excusez-moi?
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous
répéter votre question, M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: La question est simple. Est-ce que vous avez
l'intention de réviser cette...
M. Gobeil: M. le Président, le député
d'Abitibi-Ouest sait très bien que c'est une décision du Conseil
des ministres à la suite d'une recommandation du Conseil du
trésor et cette décision est finale pour l'année
1986-1987.
M. Gendron: Merci.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé?
M. Gendron: Oui, je passerai â un autre sujet. Cependant,
si un ministériel veut poser une question...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lafontaine.
Négociations dans les secteurs public et parapublic
M, Gobé: Ce sera une brève question, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le président du Conseil du
trésor, la ronde de négociations de 1985-1987 s'est
déroulée, comme on a pu le voir, depuis le mois de
décembre jusqu'au printemps 1987. Cela a été quand
même une période assez longue dans laquelle un certain nombre de
personnes ont été impliquées et pendant laquelle cela a
dû occasionner des frais très importants. Est-ce qu'il serait
possible de connaître les chiffres globaux de la note de ces
négociations? Peut-être que M. Crête ou vous-même
pourrez répondre à cette question-là?
M. Gobeil: M. le Président, il y a deux réponses
que je peux donner. D'abord, pour ce qui touche les dépenses directement
reliées à la fonction publique et qui sont de la
responsabilité du Conseil du trésor, le coût total pour la
ronde de 1985-1987 a été de 978 000 $ comparativement, pour ce
qui touche la ronde 1981-1983, à 1 333 000 $ strictement pour le Conseil
du trésor plus un montant d'environ 150 000 $ pour l'ancien
ministère de la Fonction publique. On compare donc 1 500 000 $ grosso
modo pour 1981-1982 à 978 000 $.
Pour l'ensemble des négociations, ce qui comprend tous les
partenaires patronaux, principalement les réseaux de l'éducation
et de la santé, permettez-moi de vous rappeler que la ronde 1978-1980
qui avait duré 17 mois avait coûté 15 400 000 $. La ronde
1982-1983 qui n'a pas duré longtemps, évidemment, à la
suite des événements qu'on connaît, pendant laquelle il y a
eu peu de négociations et aucun règlement, a coûté
10 800 000 $ et la ronde 1985-1987 qui a duré, à toutes fins
utiles, 21 mois, est estimée entre 27 000 000 $ et 28 000 000 $.
Permettez-moi juste de vous dire que, finalement, 27 000 000 $ ou 28 000
000 $ en 1985-1987, ça se compare avantageusement à 1978-1980; si
on "inflationne" le montant de 15 400 000 $, on en arrivera à un
coût d'environ 26 000 000 $.
M. Gobé: Peut-être une autre précision.
Pourriez-vous nous décrire rapidement un peu les postes auxquels ces
sommes ont été affectées? Cela me paraît quand
même un montant... On parle de 28 000 000 $ et de 10 000 000 $
antérieurement. Peut-être serait-il bon pour la commission de
voir, sans entrer dans les détails comme tels, les principaux
postes?
M. Gobeil: Sur les 27 000 000 $ ou 28 000 000 $ - permettez-moi
de vous les donner en pourcentage - environ 12 % ont été pour les
honoraires des porte-parole, environ 12 % pour ce qu'on appelle les
libérations patronales qui touchaient 185 personnes, 24 % pour les
libérations syndicales, environ 300 personnes, 14 % pour les frais de
séjour et de déplacement et, finalement, 38 % pour les salaires
du personnel de secrétariat, les loyers, les locations de salles et
d'équipement, les communications, etc. À l'intérieur de
cela, permettez-moi de vous rappeler aussi que, contrairement à ce qu'on
a vu dans des négociations précédentes, cette
année, il y avait très peu de sommes consacrées à
des agences de publicité ou de communications -contrairement à ce
qu'on a vu, par exemple, en 1982-1983.
M. Gobé: Quels sont les rapports de différence?
Pourriez-vous nous donner une explication?
M. Gobeil: En 1981-1983, le coût de ce qu'on peut appeler
la publicité ou la communication a été d'environ 750 000
$. Cette année, ce coût a été de 26 000 $.
M. Gobé: On parle d'une différence de 724 000 $.
Est-ce à dire que lorsqu'on négocie sérieusement, et non
dans les médias de publicité, on a de meilleurs
résultats?
M. Gobeil: M. le député de Lafontaine, c'est une
conclusion qui me semble logique.
M. Gobé: Je n'ai pas tiré de conclusion, j'ai
émis une hypothèse, M. le président du Conseil du
trésor. Je vous remercie quand même de votre réponse.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Limoilou.
M. Després: On sait que te dossier de l'informatique
implique beaucoup de sous, dans l'appareil gouvernemental, et on sait aussi que
le Vérificateur général a souligné une mauvaise
gestion du dossier de l'informatique, notamment, un manque de contrôle et
de responsabilité concernant le développement. J'aimerais tout
simplement demander au président du Conseil du trésor si le
gouvernement a l'intention de faire quelque chose au sujet du dossier de
l'informatique, à la suite des commentaires du Vérificateur
général?
M. Gobeil: M. le Président, permettez-moi de rappeler que,
maintenant, chaque ministère ou organisme est responsable de planifier
et de qérer efficacement le développement, l'implantation et
l'opération de systèmes, de matériel et de loqiciels
servant à l'information. Récemment, le gouvernement s'est
préoccupé de l'évolution des coûts dans ce domaine,
qui est principalement due à la croissance enqendrée par
l'installation de postes de travail, de personnel, de traitement de texte,
de
terminaux qui fait croître les coûts de communications et
qui incite à la croissance de I'emmagasinage des données.
Alors, depuis quelques mois, ie gouvernement a dicté certains
paramètres, par le Conseil du trésor, selon lesquels seuls les
projets essentiels à l'administration doivent être retenus. La
planification plus rigoureuse de la pénétration des technologies,
avec une vision stratégique et à long terme, doit maintenant se
faire dans le domaine de l'informatique. Les acquisitions doivent faire l'objet
d'un contrôle par la haute direction des ministères, en fait, par
les ministres eux-mêmes, qui doivent approuver l'achat
d'équipement informatique. On a exigé aussi l'approbation de
projets de développement de systèmes d'implantation de
technologie plus serré pour retenir surtout ceux qui augmentent la
productivité et on a exigé qu'il y ait une étude de
coûts-bénéfices qui soit introduite et
démontrée.
On a exigé aussi un contrôle sur le recours aux firmes
privées pour rendre ces dernières davantage responsables, en
somme, comme partenaires dans les projets où leur collaboration est
requise. On a exigé des mécanismes très particuliers de
contrôle pour les grands projets. Entre autres, au ministère du
Revenu, on a exigé la création d'un comité de suivi qui
fait rapport au Conseil du trésor, et l'obligation de s'assurer que tout
se déroule normalement. On a aussi mis en oeuvre un groupe de travail
dont le mandat est de revoir le rôle et les responsabilités des
ministères ainsi que ceux des organismes horizontaux et centraux, dans
ce domaine.
En fait, M. le Président, depuis quelques mois principalement, on
s'est penché sur l'évolution très grande des coûts
du système informatique. Nous avons maintenant, il me semble, un plus
grand contrôle des sommes qui sont dépensées dans ce
domaine. Il nous reste encore beaucoup à faire. Nous sommes à
revoir, actuellement, l'organisation globale du traitement des données,
du traitement de l'information au gouvernement. Nous sommes à revoir, au
Conseil du trésor, avec le ministère des Communications, le
rôle du BCI, de façon à s'assurer que nous ayons en main un
contrôle très efficace sur les coûts, qui sont
élevés.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le président
du Conseil du trésor.
M. Després: M. le Président, cela répond
bien à ma question, merci.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Au sujet des négociations, si je n'avais pas
été entrecoupé, j'aurais poursuivi plus longtemps. On se
rend compte que ce n'est sûrement pas en une heure et demie qu'on va
faire notre job, surtout pas s'il y a des questions plantées, inutiles,
comme celle du député de Lafontaine qui vient poser des questions
à savoir si...
M. Gobé: M. le Président, question de
règlement, s'il vous plaîtî
M. Gendron:... cela coûte moins cher de négocier
dans les journaux ou non, alors que...
M. Gobé: M. le Président...
M. Gendron:... ce n'était pas du tout dans le
contexte.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, il y a une question de règlement.
M. Gendron: On perdra encore trois minutes.
M. Gobé: J'aimerais rectifier les propos du
député d'Abitibi-Ouest. Je ne vois pas quel droit ou quelle
autorité il s'arroge pour commenter ou décider que les questions
posées par mes collègues et moi-même sont des questions
plantées. Je pense que nous sommes à cette commission, comme
parlementaires, au même titre que le député
d'Abitibi-Ouest, élus par nos électeurs qui nous ont mis ici pour
poser des questions au ministre. Nous sommes, en ce qui me concerne, libres de
poser les questions qui nous semblent utiles et qui semblent intéresser
nos électeurs et la population du Québec. C'est ce que je
fais...
Le Président (M. Lemieux): Cela va, M. le
député.
M. Gobé:... et il m'apparaît - j'ai
été mis en cause par le député, j'ai le droit de
lui répondre - utile que la population soit informée des
coûts des négociations, surtout que cela a été un
succès. C'est la première fois qu'on règle, M. le
Président, depuis longtemps. Je voulais savoir quelles étaient
les raisons. On découvre, selon la réponse du ministre, qu'au
lieu de mettre de la publicité dans les journaux on a
négocié sérieusement. Croyez-moi, ce sont des informations
qui doivent intéresser nos électeurs. Je ne vois pas en quoi le
député d'Abitibi-Ouest peut se permettre ce genre de commentaires
que je trouve disgracieux et antiparlementaires.
M. Chagnon: M. le Président, je dois ajouter...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît!
M. Chagnon: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Sur la question de
règlement?
M. Chagnon: Oui. Je me dois d'ajouter deux choses.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! S'il
vous plaît! M. le député de Saint-Louis...
M. Gendron: Cela va faire, ce n'est même pas une question
de règlement, c'est une question de point de vue.
M. Chagnon: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux):... l'article...
M. Gendron: Mettez fin à cela au plus vite, il reste vingt
minutes, si on veut faire notre travail pendant quelques secondes.
M. Chagnon: Donc, sur le temps prescrit à notre
commission.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, s'il vous plaît!
M. Gendron: On ne parle même pas de cela.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, s'il vous plaît!
M. Gendron: Ce n'est même pas la question du temps.
M. Chagnon: Vous semblez un peu amer du fait que nous n'ayons
qu'une heure et demie...
Le Président (M. Lemieux): Non, M. le député
d'Abitibi-Ouest, je veux simplement....
M. Chagnon:... mais je pense que c'est l'Opposition qui a choisi
qu'on ait une heure et demie.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député de Saint-Louis! M. le député
d'Abitibi-Ouest, si j'ai permis au député de Lafontaine
d'intervenir, c'est eu égard à V article 35 du règlement.
J'ai suffisamment d'information à cet effet; j'ai pris bonne note de ses
commentaires et j'ajouterais simplement quelque chose eu égard à
ce débat, c'est que l'alternance, pour moi, c'est un guide, et vous
comprendrez que je dois faire respecter le droit de parole de chacun des
députés. D'ailleurs, c'est une décision qui a
été rendue les 5 et 12 avril 1984 par l'ancien
député péquiste de Bellechasse relativement au fait qu'un
président en commission parle- mentaire, lors de l'étude des
crédits, n'est pas tenu de respecter la règle de l'alternance. Je
dois agir avec le plus d'équité possible, en conformité
avec la tradition, j'en conviens.
À cet effet, M. le député d'Abitibi-Ouest, je ferai
en sorte que vous ayez un peu plus de temps mais, la règle de
l'alternance, je dois aussi l'appliquer eu égard au droit de parole de
chacun des parlementaires. M. ie député d'Abitibi-Ouest, vous
avez la parole.
M. Gendron: Sur les négociations dans les secteurs public
et parapublic, je voulais juste indiquer - je finirai par une question -qu'il y
a toujours des premières, de toute façon, dans toute
négociation, sauf qu'elles n'ont pas tout à fait la même
justification ou la même allure. Mais, là, il y a eu au moins une
première dans celle-ci: au-delà du résultat qui est
heureux, c'est probablement la première fois qu'il s'écoule une
si longue période de temps, globalement, entre les supposées
ententes conclues et la signature réelle des conventions collectives. On
a fait un relevé très fouillé des dates de signature des
conventions collectives et je vous dis qu'entre le show auquel on a eu droit en
décembre dernier, à deux moments précis, en particulier
dans les corridors, et ia signature des conventions collectives, il y a
toujours trois mois et demi à quatre mois de décalage.
D'ailleurs, on vient de voir - et cela m'apparaît bien plus
sérieux, je pense que c'était sérieux - le coût des
conventions collectives, et on s'est rendu compte que, même si on est
obligé de le justifier en indexant, on arrive quand même, à
un coût supérieur et cela s'explique parce que les
négociations ont été lonques, ardues, qu'elles ont
traîné. Je suis heureux et je vous félicite du
résultat final parce qu'en négociation, c'est important de
conclure comme vous avez conclu, je connais cela. Dans ce sens-là, je
pense que le résultat, dans la plupart des conventions collectives, est
heureux.
La question que je veux poser, parce qu'on a fouillé cela, est
celle-ci. Comment se fait-il qu'il y a eu autant de difficultés à
conclure dans les textes les ententes exprimées à la fin de
décembre pour plusieurs groupes? Là, je n'ai pas le temps,
toujours à cause du temps restreint qu'on a, mais j'aurais pu citer
longtemps. Le gouvernement ne respecte pas sa parole, dit la CSN. Il y avait un
règlement avec la FAS fin de décembre, mais on a signé en
mars ou avril. J'ai toutes les dates, mais je n'ai pas le temps de faire le
tour.
Mais je veux poser une question qui m'apparaît être une
question de fond. Est-ce que le président du Conseil du trésor,
justement pour éviter que de tels événements ne se
produisent entre le moment où il y a
véritablement une entente parafée et la signature
proprement dite des conventions collectives, ne devrait pas revoir certains
mécanismes, d'un côté comme de l'autre, en particulier du
côté patronal, pour s'assurer qu'on trouve des formules afin qu'il
n'y ait pas trop de temps qui s'écoule entre les deux et que, là,
des parties, soit patronale ou syndicale, interprètent? Pourquoi y
a-t-il autant de temps qui s'écoule? C'est qu'il y a des
désaccords sur l'interprétation qu'on a voulu donner aux clauses
parafées parce que, des fois, il y a eu deux, trois ou quatre mois
d'écart avant la conclusion des ententes. (21 h 15)
Est-ce que le président du Conseil du trésor a l'intention
de trouver un mécanisme pour que cela ne se reproduise pas ou dans des
délais aussi longs afin de ne pas permettre qu'entre-temps une partie
des gens continuent d'être libérés syndicalement,
patronalement également, des deux côtés, avec des
coûts astronomiques, pendant quatre mois où il n'y a pas de
véritable négociation: Elle est finie la négociation, mais
on la recommence pour être certain que ce qui a été
parafé, il faut absolument traduire cela dans les textes, sans parler
des textes juridiques pour ne pas rappeler un événement qu'on vit
ailleurs. Il me semble que cela devrait être corrigé. Quelles sont
les intentions du président du Conseil du trésor à ce
sujet?
M. Gobeil: M. le Président, il y a une façon bien
simple de diminuer le temps entre deux événements et cela a
été appliqué en 1982-1983, c'est de faire des
décrets. Nous avions choisi...
M. Gendron: Bien non, on ne peut pas traduire des ententes en
décrets, cela paraît que vous connaissez la négociation...
Après une entente, vous faites un décret?
M. Gobeil:... de négocier de bonne foi, de prendre le
temps qu'il fallait afin de s'assurer que, dans l'ensemble, nos employés
que nous respectons soient généralement satisfaits de leurs
conditions de travail. L'année 1986 a été consacrée
en grande partie à ces négociations avec des ententes de principe
autour du 20 décembre 1986. À la suite de cela et après la
période des fêtes, les négociateurs des deux
côtés se sont assis à des tables pour rédiger les
textes. M. le Président, on aurait pu bâcler cela rapidement mais
je ne suis pas sûr que cela aurait été à la
satisfaction des deux parties. Nous avons préféré prendre
le temps qu'il fallait pour s'assurer qu'il n'y ait pas de retour sur ce qui a
été signé et que les deux parties comprennent exactement
les paragraphes des conventions collectives.
Permettez-moi juste de rappeler au député d'Abitibi-Ouest
que, par exemple, le
Syndicat des fonctionnaires provinciaux du Québec a signé
avec nous cette convention collective le 25 février 1987, soit environ
60 jours après la première entente de principe parce que
l'entente de principe avec ce syndicat est venue en 1987. Le 27 avril, nous
avons signé avec le Syndicat de professionnels du gouvernement du
Québec et Dieu sait que leurs revendications à la suite du
décret de 1982 étaient grandes et avec raison, probablement, pour
une grande partie de leurs demandes.
Il ne me semble pas que les délais aient été trop
longs. Au contraire, je suis convaincu qu'il était nécessaire et
qu'il fallait, pour la satisfaction de toutes les parties, prendre le temps de
bien comprendre de part et d'autre les engagements des conventions collectives.
Plus spécifiquement, je peux assurer le député
d'Abitibi-Ouest que, oui, nous ferons ce qu'on appelle un post mortem des
négociations et, s'il est possible dans une prochaine ronde de
négociations de raccourcir les délais sans brimer les droits des
parties, oui, M. le Président, nous essaierons de voir à
raccourcir ces délais s'il y a lieu.
M. Gendron: M. le Président, très rapidement, je ne
sais pas si...
Le Président (M. Lemieux): Le temps file, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... te président du Conseil du trésor
est conscient de l'heure, mais s'il voulait me répondre rapidement. Les
avocats et notaires.
Le Président (M. Lemieux): M. le...
M. Gobeil: M. le Président, je ne prends pas plus de temps
pour répondre que ce que M. le député d'Abitibi-Ouest
prend pour poser ses questions. Je n'ai pas l'intention de raccourcir mes
réponses.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Merci de votre étroite collaboration. Pour ce
qui est des avocats et des notaires, le mardi 2 juin, il devait se passer
quelque chose d'important au Conseil du trésor. Est-ce que le Conseil du
trésor a pris une décision concernant la décision qu'il
devait prendre mardi dernier?
Le Président (M. Lemieux): M. le président du Conseil du
trésor.
M. Gobeil: M. le Président, il y a des demandes du
ministère de la Justice en cours actuellement pour les avocats et
notaires du gouvernement et qui sont sous étude au secrétariat du
Conseil du trésor et au
Conseil du trésor.
M. Gendron: Donc, il n'y a pas eu de décision mardi
dernier?
M. Gobeil: M. le Président, ces demandes sont sous
étude.
M. Gendron: Merci. Concernant un autre groupe, je veux savoir ce
qui est arrivé effectivement - et cela va être la fin en ce qui
concerne les négociations -concernant les employés du secteur de
la télévision. J'ai été obligé de prendre
connaissance d'un document... Moi, personnellement, je ne serais pas
très heureux si j'étais responsable de la négociation. M.
Harguindeguy a signé un document que j'ai en main pour ce qui est de la
section mixte, employés de l'Assemblée nationale. Je reviendrai
sur le groupe concerné: Pourquoi notre syndicat a-t-il signé une
lettre d'entente? Selon M. Harguindeguy, il y a été
obligé. Il a été obligé de signer par le
négociateur patronal, sinon il -l'employeur - ne signait pas la
convention collective 1986-1988 des fonctionnaires. En termes clairs, j'ai un
document ici où l'on prétend avoir eu des menaces
exagérées de la part de l'employeur en ce sens qu'il n'y aurait
pas de signature de la convention des fonctionnaires s'il n'y avait pas retrait
d'un certain nombre d'employés syndiqués rattachés au
Syndicat des fonctionnaires provinciaux du Québec, SFPQ, qui ne le sont
plus, maintenant. Ils ne le sont plus, parce qu'ils ont été
obligés de signer un document d'exclusion. Cela s'applique aux
négociations pour les gens de la radiotélévision des
débats et de la transcription du Journal des débats. On ne peut
pas discuter aux crédits de la raison de fond, mais ce n'est pas la
raison de fond que je veux savoir, c'est pourquoi vous l'avez signé.
Est-ce que le président du Conseil du trésor
prétend qu'en aucune façon il n'y a eu des pressions indues
auprès du président du syndicat des fonctionnaires, à
savoir que la convention ne serait pas signée tant que ce groupe ne
serait pas exclu ou à moins qu'il n'y ait une entente avec eux?
Le Président (M. Lemieux): M. le président du Conseil du
trésor.
M. Gobeil: M. le Président, je veux rassurer le
député d'Abitibi-Ouest. Tout d'abord, je ne connais pas le
document auquel il fait référence; s'il veut bien le
déposer, il me fera plaisir d'en prendre connaissance. Je peux assurer
cette commission qu'à ma connaissance, il n'y a eu aucun moyen de
pression, aucune menace, que ce soit auprès du président du
Syndicat des fonctionnaires provinciaux du Québec ou auprès de
certains membres du syndicat pour des signatures de convention collective.
C'est tout ce que je peux dire, M. le Président. Ce n'est pas l'habitude
de ce gouvernement et ce n'est pas dans les moeurs de ce gouvernement de faire
des pressions et des menaces.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, continuez.
M. Gendron: Non, ce n'est pas un document, ce sont des
commentaires internes. Sur les négociations, j'aimerais bien parler,
mais ce n'est pas avec le temps qu'il reste que je peux continuer. J'aurais eu
d'autres questions sur les coûts, sur le partage des coûts, mais il
y a d'autres moyens de les trouver en regardant très bien le livre des
crédits. J'aurais eu d'autres remarques pertinentes sur la signature de
certaines conventions collectives, mais je veux absolument toucher le dossier
des exreligieux et poser quelques questions sur les crédits, et il nous
reste à peine une quinzaine de minutes. Il faudra...
M. Gobé: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): La parole est au
député d'Abitibi-Ouest, M. le député de
Lafontaine.
M. Gobé: Mais il change de sujet. Dossier des
ex-religieux
M. Gendron: Donc, j'en arrive au dossier des ex-religieux. Je
veux seulement indiquer, M. le président du Conseil du trésor,
que c'est étonnant qu'après une loi adoptée en juin 1986,
te projet de loi 55, qui visait à réajuster la pension des
ex-religieux enseignants, et non la diminuer, en allant chercher les montants
donnés sous une autre forme, on se retrouve encore aujourd'hui, en juin
1987, avec un dossier qui est demeuré une patte en l'air. Dans le fond,
même s'il y a eu la loi 55, même s'il y a eu la loi 163, qui a
uniquement été déposée et qui est morte au
feuilleton, le problème des exreligieux demeure entier à deux
égards. Je pense qu'on a eu assez de discussions ensemble pour en
convenir.
Ces derniers voient, à 65 ans, leur pension réduite de
deux fois le montant de celle des enseignants laïcs du même
âge, de sorte que l'enseignant ex-religieux se voit privé non
seulement de la totalité de ses rentes du Québec, ce qui n'a pas
de bon sens, mais d'une somme importante de ses prestations de retraite. C'est
une espèce de cadeau de Grec: on en donne un peu et, à 65 ans, on
les matraque comme il faut. C'est un traitement injuste, punitif,
discriminatoire, qui n'a pas de bon sens. Vous en avez convenu. La preuve en
est que, lors
de l'étude du projet de loi 163, vous avez dit à celui qui
vous parle: On va corriger deux choses. On ne peut pas avoir une espèce
de coordination qui, au moment de la retraite, a comme conséquences
qu'on va chercher à peu près tout ce que ces gens ont obtenu et
qu'on les pénalise pour les années subséquentes. Il y
avait également la question des cas pénibles mais, encore
là, c'est tellement difficile que je n'en parlerai pas.
Mais il reste deux choses. Ils sont tellement convaincus qu'il leur
reste deux choses que, récemment, ils ont envoyé une lettre qui
disait - il faut vraiment que ce soient des ex-religieux, et je ne veux pas
faire un jugement, mais il me semble que c'est encore avec leur grand souci de
sacrifice et d'éducation - "Nous vous promettons de fermer
définitivement le dossier". C'était une lettre officielle des
exreligieux et, en ce qui me concerne, ce dossier a assez duré. Ils
disent: C'est fini, on promet de fermer le dossier définitivement, si on
règle une fois pour toutes la question de la coordination et si on
règle les quelques cas pénibles. Bien entendu, nous supposons que
les deux points qui semblent réglés par la loi 163 sont
estimés acquis par notre groupe. Ils parlent de la loi 163, qui est
morte au feuilleton, comme si elle était réglée.
La seule question que je voudrais poser au président du Conseil
du trésor, comme vous m'aviez promis que vous reviendriez avec une loi
en bonne et due forme et qu'au mois de juin, à la fin de la
présente session, il y aurait un règlement définitif de
ces deux éléments, c'est: Est-ce que le président du
Conseil du trésor entend corriger rapidement les inconvénients
que créent encore les dispositions de la loi 163, en particulier au
chapitre de la coordination et des cas pénibles?
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Gobeil: M. le Président, je voudrais seulement rappeler
au député d'Abitibi-Ouest, qui le sait très bien, qu'en
vertu du projet de loi 55, qui a été adopté en 19B6, nous
avons consenti aux ex-religieux un montant d'environ 153 000 000 $
d'engagements...
M. Gendron: Ils le savent.
M. Gobeil:... faisant suite à un protocole d'entente
signé par l'ancien gouvernement en novembre 1985 et dans lequel - je
reprends tout simplement les mots du député d'Abitibi-Ouest - il
y avait vraisemblablement - ce sont ses mots - un traitement injuste et
discriminatoire. Je lui rappelle qu'il s'agit du protocole d'entente de son
gouvernement et que nous avons suivi, dans le projet de loi 55, ce protocole
d'entente.
Nous avons déposé le projet de loi 165 et notre objectif
est de régler ce dossier dans son intégralité. Pour ce
faire, il nous faut l'accord des intéressés. Il semble que, dans
ce dossier, il y ait un problème d'interlocuteur. Il y a, d'un
côté, la CEQ, qui se prétend interlocuteur et un M. Dolbec
qui, lui aussi, se prétend le porte-parole des ex-religieux. Nous avons
réglé avec la CEQ ce qui nous semblait être le dernier
point en litige, soit la coordination de la rente avec la Régie des
rentes du Québec. Mais M. Dolbec s'est dissocié de cette
position. Nous sommes prêts à régler ce dossier, mais
à la condition que les vrais interlocuteurs nous donnent l'assurance que
ce dossier sera fermé. Nous n'avons pu obtenir cette assurance et mon
adjoint parlementaire, le député de Saint-Louis, ici
présent, a passé de très nombreuses heures sur ce dossier
et il en passe encore. Si les interlocuteurs, les vrais, qui ont des mandats,
nous permettent de régler ce dossier et dans le plus court délai
possible, nous serons des plus heureux.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, oui, j'ai une phrase. Jamais
ces gens-là n'ont mis en doute le protocole. Je sais qu'il a
été signé sous l'ancien gouvernement. Ils s'en tiennent
justement au protocole, à son esprit et à sa lettre... Tous les
intervenants concernés, parce que c'est rare que le concerné
n'accusera pas celui qui a signé le protocole si celui-ci fait une
interprétation différente de ce qui a été
écrit dans le protocole... Les gens concernés disent: Non, le
protocole n'a jamais dit qu'on reviendrait chercher les avantages que vous
êtes censés nous avoir donnés dans la loi 55. Et la loi 55,
c'est vous autres qui l'avez passée. L'esprit du protocole d'entente
était de réajuster la pension des ex-religieux enseignants et non
de la diminuer. Ce que vous faites, c'est la diminuer. Donc, nous, on n'est pas
en cause; le protocole est correct selon les gens concernés. Allez leur
demander. Ils sont bien heureux, ce qu'ils vous demandent, c'est: Donnez-nous
le sens et la lettre du protocole. Alors, ne venez pas nous reprocher que le
protocole, c'est notre problème.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du Conseil du
trésor.
M. Gobeil: M. le Président, est-ce que je peux rappeler au
député d'Abitibi-Ouest que les fonctionnaires qui me conseillent
dans ce dossier et qui conseillent mes collaborateurs sont les mêmes qui
conseillaient l'ancien gouvernement, en novembre 1985? L'interprétation
que ces
fonctionnaires, entres autres, font aujourd'hui est la même qu'ils
faisaient en 1985 et si, aujourd'hui, le député d'Abitibi-Ouest
prétend que certaines clauses du projet de loi 55 sont discriminatoires
et injustes, il doit s'en prendre à lui-même et à son
gouvernement qui a permis, dans le protocole d'entente de novembre 1985, ce
traitement injuste et discriminatoire. Nous sommes toujours prêts
à le corriger, comme je l'ai mentionné, parce qu'il nous semble
que nous devrions faire la coordination... Mais il faut, une fois pour toutes,
essayer de régler ce dossier et nous ferons cette coordination quand
nous aurons, avec nos interlocuteurs, une entente selon laquelle le dossier
sera réglé une fois pour toutes.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le président
du Conseil du trésor. Il est 21 h 29. Nous avons commencé avec
quelques minutes de retard et j'aimerais savoir s'il y a consentement pour que
nous poursuivions environ quatre minutes de plus, pour respecter l'entente qui
avait été convenue entre les parlementaires. Il y a
consentement...
M. Gendron: On n'a pas besoin de consentement pour poursuivre
quatre minutes de plus; les crédits durent une heure trente, peu importe
l'heure à laquelle on commence, c'est une heure trente.
Le Président (M. Lemieux): C'est une heure trente, mais
s'il y a consentement pour poursuivre quatre minutes de plus.
M. Gendron: Si vous demandez plus qu'une heure trente, d'accord,
mais vous parliez de poursuivre quatre minutes compte tenu qu'on a
commencé en retard. Donc, vous demandez le consentement pour faire le
temps qui était prescrit. (21 h 30)
M. Chagnon: II y a déjà une minute de
passée.
M. Gendron: Bien, je sais qui l'a fait perdre.
M. Chagnon: Je consentais.
Compressions budgétaires
M. Gendron: Sur les crédits budgétaires, M. le
Président, pas sur les crédits du Conseil du trésor, mais
sur les crédits du gouvernement, M. le président du Conseil du
trésor, j'aimerais que vous preniez note de deux questions auxquelles
j'aimerais que vous donniez des réponses. Ce n'est pas toujours
nécessaire de prendre cinq minutes pour les donner ici. Vous pouvez,
comme d'autres ministres, nous faire parvenir l'information qu'on n'a pas
obtenue dans le cahier. Voici ma question. Cette année, les
crédits déposés prévoient des compressions de 215
000 000 $. Il y en a 12 000 000 $ pour des dépenses de surtemps qui
n'existent plus, donc, cela baisse de 12 000 000 $, pour aller rapidement, et
19 500 000 $ qui représentent une diminution de 1 % de la masse
salariale des ministères. Donc, on vient d'en régler 31 000 000
$. Il en reste 183 500 00 $. Ces compressions sont réparties dans les
ministères, mais, encore là, elles ne sont pas très
clairement identifiées. Est-ce que le président du Conseil du
trésor pourrait dresser une liste détaillée de ces
compressions par ministère et nous expliquer pas juste la liste qui ne
dit pas qrand-chose... Quand un président du Conseil du trésor
décide, en consultation, comme il le fait toujours - parce qu'il va me
le dire et il a raison, il doit sûrement le faire en consultation avec
les autres ministres sectoriels - est-ce qu'il pourrait nous indiquer quelle
est sa qrille d'analyse, quels sont les principaux critères ou les
mécanismes qui l'ont guidé comme président du Conseil du
trésor, pour faire la répartition de ces montants de compressions
dans chacun des ministères, organismes et autres?
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Gobeil: M. le Président, j'aurai la même
réponse que j'ai eue à l'étude des crédits l'an
passé.
M. Gendron; II n'y en avait pas.
M. Gobeil: Le député d'Abitibi-Ouest et ses
collègues pourront toujours poser ces questions-là aux divers
ministères sectoriels, étant donné que nous avons
procédé par enveloppes et que ce sont les choix des divers
ministres et ministères relatifs à ces économies
budgétaires. Je n'ai pas de liste à fournir. Je n'aurai pas de
liste à fournir, pas plus qu'il n'y en a eu l'année
passée. Je veux tout simplement rappeler au député
d'Abitibi-Ouest que, l'an passé, nous avions
énuméré un montant, un chiffre de compressions, et que les
dépenses totales étaient limitées à 28 480 000 000
$. Je peux l'assurer que nous entrerons dans le cadre de ces dépenses en
1986-1987 et je peux l'assurer aussi que, selon toute probabilité, nous
entrerons dans le cadre du total des dépenses de 30 080 000 000 $
établies pour 1987-1988, incluant les économies
budgétaires pour un total de 215 000 000 $ comprenant, entre autres,
comme il l'a mentionné, une élimination de surtemps et une
réduction de la masse salariale.
M. Gendron: Je termine ma question sur les crédits.
Le Président (M. Lemieux): D'accord, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je vaudrais simplement faire remarquer au
président du Conseil du trésor que ce n'est pas tout à
fait la même réponse que l'année passée. En me
répondant ce qu'il vient de me répondre, cela veut dire,
premièrement, qu'il n'y a pas de politique. Deuxièmement, encore
là, il n'est pas correct dans l'information qu'il devrait normalement
donner correctement. J'ai été au Conseil du trésor et j'ai
été ministre. Prenez l'exemple de n'importe lequel de vos
collègues. Il reçoit une masse de crédits, M. le
président du Conseil du trésor. Il reçoit, par exemple,
115 000 000 $ de. crédits. Allez faire accroire cela à un autre
que vous ne savez pas comment la ventilation des compressions exigées
par ministère et par organisme est identifiée. Comment
feriez-vous pour y fixer le montant à 115 000 000 $, faire la somme, par
différents ministères, des compressions exigées si vous
n'êtes pas capable de dire sur quoi vous vous êtes basé, qui
écope le plus là-dedans? Là, vous me dites: Vous irez
demander aux ministères, moi, je ne le sais pas, je n'ai rien à
voir là-dedans. Voyons donc! C'est vous qui autorisez les crédits
pour chacun des ministères. Alors, si vous autorisez les crédits
pour chacun des ministères, en même temps, vous autorisez le
montant de compressions et de crédits périmés. Si vous ne
voulez pas le dire, c'est de votre affaire. Mais c'est différent comme
réponse de dire: Non, je ne veux pas vous dire cela. C'est
différent de la salade que le ministre nous a donnée en disant:
Écoutez, demandez cela aux ministères; je ne sais pas, moi.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor, brièvement, pour permettre à la
députée de Matane - il doit rester environ 40 secondes - de poser
une question.
M. Gobeil: M. le Président, lors du dépôt des
crédits, un sommaire des principales économies budgétaires
a été déposé, et je pense que cela devrait
satisfaire le député d'Abitibi-Ouest. S'il me demande cela
à la "cenne", il va avoir de la difficulté à l'obtenir
parce que je ne pense pas qu'on puisse y consacrer beaucoup de temps. Mais
qu'il regarde le sommaire des principales activités budgétaires
et je pense que, dans l'ensemble, cela peut être satisfaisant pour le
travail de parlementaire qu'il a à faire.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le président
du Conseil du trésor. Mme la députée de Matane,
très rapidement.
Mme Hovington: Merci, M. le Président. Vous voyez, vous
auriez dû me donner le temps dès le début, j'aurais
peut-être eu une réponse plus détaillée.
Le Président (M. Lemieux): C'est une question relativement
aux programmes d'accès à l'égalité en l'emploi. Mme
la députée de Matane.
Programmes d'accès à
l'égalité en emploi
Mme Hovington: C'est cela, parce que vous savez, étant
femme et étant sur le marché du travail depuis plusieurs
années, je suis d'autant plus sensibilisée à la
représentativité des femmes sur le marché du travail. Je
voudrais savoir, dans le cadre des programmes d'accès à
l'égalité dans la fonction publique, quelles mesures ont
été prises pour faciliter l'accès à
l'égalité des femmes dans la fonction publique ou quelles mesures
pourront être prises dans l'avenir pour aider la
représentativité des femmes?
M. Gobeil: M. le Président, en réponse à la
question de la députée de Matane, je peux vous dire que ce
gouvernement est très sensible à la
représentativité féminine dans les divers
ministères et organismes et que le gouvernement a un programme
d'accès à l'égalité de façon à
augmenter cette représentativité substantiellement au cours des
prochaines années.
Nous avons, en fait, un plan pour qu'au 31 mars 1990 le nombre de femmes
dans les organismes et ministères auqmente de 3 %. Nous croyons que nous
pourrons y arriver en y mettant tous les efforts et nous avons au
secrétariat du Conseil du trésor une directrice, Mme Johanne
Saint-Cyr, qui s'assure que les résultats seront là constamment
et plus spécifiquement dans l'année visée. Je lui passe la
parole, si vous me le permettez, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Brièvement parce que je
dois faire respecter le temps de parole.
Mme Saint-Cyr, brièvement, s'il vous plaît!
Mme Saint-Cyr (Johanne): Juste pour mentionner que ce programme
d'accès à l'égalité est une...
Le Président (M. Lemieux): Un peu plus fort, s'il vous
plaît!
Mme Saint-Cyr:... première au Québec, en quelque
sorte, puisque les programmes d'accès à l'égalité
conformes à la charte en sont, pour la plupart, à l'étape
des analyses préalables. Quant au programme d'accès à
l'égalité que mentionnait le ministre, il
devrait effectivement être l'objet d'une implantation à la
fin de l'été dans l'ensemble de la fonction publique,
après son adoption par le conseil.
Mme Hovington: Puis-je féliciter le président du
Conseil du trésor d'avoir mis sur pied un programme d'accès
à l'égalité pour favoriser la
représentativité des femmes dans la fonction publique?
Le Président (M. Lemieux): Merci, Mme la
députée de Matane.
Simplement une petite question très rapidement, M. le
président du Conseil du trésor. Il y a des programmes
d'accès à l'égalité qui couvrent les personnes
handicapées et les autochtones. On me dit qu'il existe une directive au
Conseil du trésor à savoir qu'il devrait y avoir 2 % de
l'effectif des ministères afin de favoriser l'embauche des personnes
handicapées. Je m'adresse peut-être à celle qui est
responsable de ce programme-là. Est-ce exact qu'il y aurait une
directive à savoir que les ministères doivent employer des
personnes handicapées pour environ 2 %?
Mme Saint-Cy: La directive à laquelle vous vous
référez, M. le Président, est celle qui vise l'application
de l'article 53 de la Loi sur la fonction publique. Cet article prévoit,
dans un premier temps, le regroupement par niveaux des personnes
déclarées aptes à la suite de concours et prévoit
surtout l'obligation d'expliquer les raisons pour lesquelles on ne choisirait
pas une personne visée par un programme d'accès à
l'égalité.
Le pourcentage auquel vous vous référez, ce sont les
objectifs qui existaient du temps des politiques d'égalité en
emploi. Ils avaient été reconduits dans la directive
d'application pour permettre justement l'application et l'actualisation de
l'article 53. Ils seront graduellement remplacés par les objectifs
spécifiques. Nous parlions il y a quelques instants du programme
d'accès à l'égalité des femmes. Des objectifs plus
spécifiques, plus propres à la situation qui doit être
corrigée seront énoncés et suivis par l'ensemble des
ministères.
Adoption des crédits
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie. Nous allons
maintenant procéder immédiatement à l'approbation des
crédits du Conseil du trésor. Est-ce que le programme 1, Gestion
budgétaire et politiques administratives, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
d'Abitibi-Ouest, le programme 1 des crédits du Conseil du trésor
est-il adopté?
Le programme 1 du Conseil du trésor, Gestion budgétaire et
politiques administratives, est adopté.
Nous allons maintenant adopter les crédits du ministre
délégué à l'Administration. Est-ce que le programme
1, Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que le
proqramme 2, Régime de retraite des enseignants, est adopté?
Des voîx: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'ensemble des crédits budgétaires du Conseil du trésor et
du ministre délégué à l'Administration pour
l'année financière 1987-1988 est adopté? , '
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'ensemble des
crédits budgétaires du Conseil du trésor et du ministre
délégué à l'Administration pour l'année
financière 1987-1988 sont adoptés.
M. le député de Saint-Louis, vous aviez demandé la
parole.
M. Chagnon: Simplement à titre de conclusion je voudrais
tout d'abord remercier tous les membres du personnel du Conseil du
trésor qui se sont déplacés pour rencontrer la commission
ce soir et particulièrement, concurremment à ce que disait le
député d'Abitibi-Ouest, remercier aussi l'ancien sous-ministre et
l'ancien secrétaire du Conseil du trésor, M. Arpin et lui
souhaiter toutes les meilleures chances et toutes nos félicitations pour
ses nouvelles fonctions qu'il occupe maintenant, souhaiter la bienvenue dans ce
monde à ces nouveaux candidats par intérim qu'on nous
présentait tout à l'heure, remercier les membres de la
commission, remercier aussi le député d'Abitibi-Ouest pour les
félicitations qu'il a faites au Conseil du trésor, d'une part,
pour ses compressions budgétaires...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis s'il vous plaît, dans vos commentaires.
M. Chagnon:... et, d'autre part, pour la qualité de la
ronde de négociations qui s'est effectuée sous les auspices du
Conseil du trésor. Merci.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Saint-Louis. M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous avez le même temps de
parole, trois minutes.
M. Gendron: Oui, mais j'aurais aimé mieux avoir du temps
sur notre travail, c'est-à-dire évaluer les crédits,
plutôt que de prendre cinq minutes pour des remerciements, bien que ces
gens en méritent. Je l'ai fait au début. Alors, merci
beaucoup.
Je n'ai jamais remercié pour la qualité de la ronde. J'ai
remercié pour le résultat. "It is not the same thing. " Je suis
très heureux du résultat des négociations. Effectivement,
le contexte était complètement différent et c'était
tellement facile de faire de la démagogie sur de la publicité
qu'on n'a jamais faite de toute façon durant les négociations. La
ronde était malheureusement terminée, quand la publicité
s'est appliquée, lors de la dernière ronde de
négociations. II n'y en avait pas eu pour des contextes sur lesquels on
pourrait revenir.
Je remercie ces gens. Je suis très déçu cependant
globalement qu'on n'ait pas eu l'occasion de travailler d'une façon un
peu plus efficace et plus professionnelle, surtout que j'avais pris la peine
d'indiquer que le Conseil du trésor est une instance majeure dans un
gouvernement, c'est une instance qui décide d'énormément
d'orientations, qui conditionne le vécu de milliers de personnes. En
conséquence, une chose est certaine. Si jamais, l'an prochain, j'ai
l'occasion d'être encore critique pour ce qui est du Conseil du
trésor, je ferai sûrement un peu plus de revendications pour
être assuré qu'on ait le temps de nous acquitter de nos
responsabilités.
Cela m'inquiète un peu de demander plus de temps, compte tenu du
genre de réponses qu'on a, mais cela ne fait rien. On a l'obligation
quand même de faire notre travail un peu plus intelligemment et
d'interroger davantage sur d'autres secteurs qu'on n'a pas eu le temp3 de
fouiller. On prendra des moyens. Parfois, à force de
répéter, on va finir par avoir un peu de réponse.
Merci.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor, en conclusion.
M. Gobeil: M. le Président, je voudrais seulement dire au
député d'Abitibi-Ouest que mes réponses sont en fonction
de ses questions et lui rappeler ceci, parce que je pense qu'il n'a
probablement pas eu, au cours de ses années comme ministériel au
pouvoir, la chance de faire valoir plus personnellement certaines idées
que je pense qu'il a. Je veux lui rappeler, dis-je, qu'il n'y a pas
d'État qui ne soit contraint de vivre selon ses moyens. Tout le monde
sait que la demande de services est en hausse constante et que l'État
doit choisir de gérer les affaires publiques en fonction de ses
ressources et en se donnant comme objectif de fournir le maximum d'effets
multiplicateurs et d'assurer une croissance économique solide dans un
contexte social serein. C'est le choix qu'a fait notre gouvernement. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
président du Conseil du trésor. La commission du budget et de
l'administration ayant accompli son mandat, soit l'étude des
crédits du Conseil du trésor et des organismes relevant du
Conseil du trésor, nous ajournons sine die.
(Fin de la séance à 21 h A3)