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(Onze heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Thérien): À l'ordre, s'il
vous plaftl Je déclare cette commission ouverte. Je rappelle aux membres
notre mandat, qui est l'étude du projet de loi 6, Loi modifiant diverses
dispositions législatives concernant les valeurs mobilières. M.
le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, on ne m'a
informé d'aucun remplacement pour ce mandat.
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le
secrétaire. Est-ce que le ministre a une déclaration
d'ouverture?
Remarques préliminaires M. Pierre-C
Fortier
M. Fortier: M. le Président, très
brièvement. Nous avons discuté du principe du projet de loi. La
commission s'est également penchée sur l'organisation, les buts
et les objectifs de la commission. Donc, les membres sont très familiers
avec le sujet. J'aimerais simplement dire que le projet de loi 6, tel qu'il a
été déposé, j'étais pour dire, s'attaquait
aux problèmes des initiés d'une façon très
précise. Je crois que là-dessus on s'entend pour agir. Les autres
modifications du projet de loi 6, touchaient également les conseillers
en valeurs. Nous voulions resserrer la définition de conseiller en
valeurs pour permettre d'atteindre l'objectif, en ce qui concerne les
initiés. Il y avait d'autres modifications techniques touchant des
offres publiques d'achat.
J'indique d'ores et déjà que je déposerai certains
amendements touchant surtout les journalistes. À la suite du
dépôt du projet de loi, il y a eu des rencontres avec - est-ce que
c'était le conseil de presse? - des représentants des
médias, c'est-à-dire un éventail" de journalistes oeuvrant
dans le secteur des valeurs mobilières. Bien sûr, cela nous a
amenés à avoir certaines discussions et à proposer des
amendements qu'au moment opportun nous pourrons discuter. Je l'ai
indiqué dans la réquisition que j'ai faite à
l'Assemblée nationale. Il s'agit sommairement de continuer dans la
lancée que nous avons tracée, mais quand même de permettre
aux journalistes de posséder des titres, alors que dans le moment
présent la loi est très stricte: ils ne devraient pas
posséder des titres s'ils font des recommandations. Au moment voulu,
nous pourrons en parler puisque nous croyons qu'il est possible de respecter le
principe que nous poursuivons, c'est-à-dire que les recommandations
faîtes par les journalistes soient désintéressées.
Et, pour prouver leur bonne foi, la loi leur imposera des délais,
c'est-à-dire, sept jours avant la diffusion d'un conseil et trente jours
après la diffusion d'un conseil, ils seront empêchés par la
loi de jouer à la Bourse, de vendre leurs titres ou d'en acheter. Par
ailleurs, il y aura une autre condition, à savoir qu'ils ne devraient
pas recevoir de rémunération autre que celle à laquelle
ils ont droit à titre de journalistes. Nous y viendrons au moment
opportun.
J'explique, par ailleurs, qu'il y aura certaines modifications. Il
s'agit d'un projet de loi rendu techniquement un peu compliqué par le
fait, comme nous l'avions indiqué, que l'Assemblée nationale a
adopté une loi en 1984. Certains des articles ont été
promulgués et d'autres ne l'ont pas été. Certains autres
ont été promulgués le 1er juin dernier et on pourra en
faire état au moment opportun. Dans les amendements proposés,
nous aurons à faire la jonction, puisque, lorsque la loi a
été écrite, on se référait à la loi
telle qu'elle existait avant la promulgation. Maintenant que certains articles
du projet de loi ont été promulgués le 1er juin dernier,
quand on se réfère à la loi, il faut se
référer à la loi telle qu'elle existe depuis le 1er juin
dernier, et non pas à la loi qui existait au moment de la
rédaction du projet de loi, c'est-à-dire à la loi sans les
articles qui ont été promulgués le 1er juin dernier.
J'indique immédiatement aussi, pour ceux que cela peut
intéresser, que le 1er juin dernier il y a eu plusieurs modifications au
règlement sur les valeurs mobilières. Si les membres de la
commission désirent des copies, s'ils n'en ont pas eu, cela me fera
plaisir de leur en donner. Il s'agit d'un ensemble de règlements, de
modifications à la loi, surtout en ce qui concerne les offres publiques
d'achat, pour nous harmoniser avec ce qui se fait dans d'autres provinces
canadiennes. Comme je l'ai indiqué, lors du débat en
deuxième lecture, le Québec était devant les autres
provinces canadiennes, mais nous avons été, je dirais, contraints
de
modifier la loi de 1984, parce qu'à la suite des discussions que
nous avons eues avec d'autres provinces canadiennes comme l'Alberta, la
Colombie britannique et le Manitoba, il s'est fait un ajustement dans toutes
les provinces canadiennes. Toutes les provinces canadiennes, en ce qui concerne
les offres publiques d'achat, adopteront des lois semblables et même
identiques, je crois, pour s'assurer que les épargnants soient mieux
protégés. Lorsqu'il y a une offre publique d'achat sur un titre,
à tout coup, cela dépasse les frontières d'une province.
Ce sont les remarques que j'avais à faire à ce moment-ci. Est-ce
que le député de Lévis a une question?
M. Garon: Non. Je me demandais deux choses. D'abord, est-ce qu'il
serait possible d'avoir une copie des amendements?
M. Fortier: Je crois bien qu'on peut les faire circuler
maintenant.
M. Garon: Immédiatement. Cela nous permettra d'avoir une
vue d'ensemble. Deuxièmement, vous nous avez référé
à des règlements concernant les offres publiques d'achat. On ne
les a pas eus.
M. Fortier: Ce sont des règlements qui ne changent rien
à la loi comme telle, puisqu'on discute de la loi.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: On pourra vous en donner une copie, mais cela n'a
aucun impact sur la discussion que nous avons aujourd'hui. Ces
règlements sont déjà entrés en vigueur, mais ils
n'ont pas d'impact sur ce que nous allons discuter aujourd'hui. J'indiquais
cela simplement pour dire qu'on désire faire une certaine harmonisation,
non pas seulement en ce qui concerne la loi, mais également au point de
vue de la réglementation dans certains secteurs précis.
M. Garon: Voulez-vous harmoniser la loi avec les
règlements?
M. Fortier: Pardon? (11 h 30)
M. Garon: C'est parce que vous voulez harmoniser la loi avec les
règlements. C'est ce que j'ai cru comprendre de ce que vous avez dit.
Habituellement, on harmonise les règlements avec la loi.
M. Fortier: Dans ce cas-ci, on veut harmoniser les deux en ce qui
concerne les offres publiques d'achat, c'est-à-dire la loi et les
règlements.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Lévis, est-ce que vous avez une
déclaration d'ouverture?
M. Jean Garon
M. Garon: Oui, M. le Président.
Essentiellement, nous allons regarder avec beaucoup d'attention les
amendements que le ministre va proposer concernant les journalistes. Au
Québec, plusieurs commentaires m'ont été faits, en
particulier que les journalistes prennent beaucoup de libertés avec les
commentaires qu'ils font dans la recommandation d'achat de titres, comme s'ils
se considéraient comme des conseillers en placements. On dît que
ce problème existe beaucoup moins ailleurs, en Ontario ou dans le reste
de l'Amérique du Nord. J'imagine que les gens deviennent plus
intéressés aux valeurs mobilières à cause du
programme de Régime d'épargne-actions qui a été mis
sur pied, il y a quelques années, par le gouvernement du Québec.
Un nombre trop grand de journalistes se considèrent un peu comme des
experts et donnent des conseils dans des articles publics.
Je pense que le projet de loi initial du ministre était bon. Je
crains que ces amendements ne viennent trop atténuer la portée du
projet de loi qu'il a préparé. II n'y a pas seulement des
conditions de conflits d'intérêts. II peut y en avoir qui sont
beaucoup plus larges que ce que le ministre vient de dire. Un journaliste
lui-même peut faire des placements, des investissements à la
Bourse et il peut avoir tendance â écrire des articles sur des
titres qu'il possède lui-même. Ces articles allant dans le sens
des gestes qu'il pose, il se trouve non pas dans la position d'un
initié, mais dans la position d'un actionnaire peu ordinaire par rapport
aux autres actionnaires et dans ta position d'influencer le marché d'une
façon particulière et même exceptionnelle dans certains
cas.
C'est pourquoi les dispositions concernant les journalistes devraient
être sévères, aussi sévères et même
plus sévères qu'à l'égard des autres. Il faut
arrêter de considérer que le journaliste est un être
irresponsable qui peut écrire n'importe quoi. Le journaliste doit faire
face aux situations comme les autres et ne doit pas pouvoir écrire
n'importe quoi. À ce point de vue, on est trop laxiste dans les
dispositions concernant ces affaires. Les conseillers en valeurs doivent aqir
en fonction de principes d'équité importants et on ne peut
s'instituer conseillers publics en valeurs en écrivant des articles et
disant n'importe quoi. Il ne s'agit pas seulement de dispositions
particulières dans un petit laps de temps avant ou après
l'article, mais on ne peut pas écrire n'importe quoi.
Je prends ce point de vue parce qu'il y a des conséquences et
ensuite, si on veut faire une exception dans les dispositions
parce que des journalistes pensent que cela peut être
sévère... Vous savez, il y a quelques années, personne ne
poursuivait les médecins. On s'est rendu compte que le médecin
avait un rôle professionnel et, aujourd'hui, les gens attaquent en
responsabilité les médecins dans l'exercice de leur profession.
Je pense qu'un journaliste dans le domaine des valeurs mobilières doit
être considéré comme un professionnel. Il a aussi des
responsabilités. On ne devrait pas restreindre indûment la
responsabilité d'un journaliste qui écrit dans le domaine des
valeurs mobilières parce qu'il y a des conséquences.
Évidemment, prévoir des parties de hockey, c'est une affaire,
écrire sur les chiens écrasés, c'est une autre affaire,
écrire la chronique des décès, c'est une autre affaire.
Les dommages peuvent être beaucoup moins graves, mais si un journaliste
écrit des articles dans le domaine des valeurs mobilières, il
devient un conseiller en valeurs, il a souvent l'autorité du journal
dans lequel il écrit et il peut influencer indûment, parce que les
gens vont être portés à croire qu'il en sait plus
qu'eux-mêmes en savent, qu'il a accès à des sources
auxquelles ils n'ont pas accès. Je pense qu'il doit y avoir une grande
modération et une grande pondération dans les conseils en
placements et en valeurs mobilières que les journalistes peuvent
faire.
Je suis de ceux qui regardent le journaliste avec une grande
considération, mais je pense que la considération doit en porter
la responsabilité aussi. Exempter des gens des responsabilités
dans le cadre de leurs activités professionnelles, c'est irresponsable.
C'est un domaine où les conséquences sont importantes. Les gens
qui font des placements placent souvent une partie des épargnes de leur
vie et ils ne peuvent pas s'engager indûment. Ils croient, naïvement
parfois, que ceux qui font profession d'écrire des articles dans ce
domaine ont un certain niveau de qualité particulière. J'estime
qu'à ce point de vue, le journaliste est considéré un peu
par le public qui le lit comme un genre d'initié, comme une forme
d'initié, comme quelqu'un qui a accès à des renseignements
plus grands que ceux auxquels lui-même a accès.
Pour ma part, j'ai vu - j'en disais un mot en deuxième lecture -
dans le rapport Marceau, sur Madelipêche que 90 % des propositions
étaient justement dans le domaine des affaires, de la finance et du
commerce ou dans les fonds de retraite, par ceux qui pouvaient avoir une
influence parce qu'ils étaient des initiés par rapport à
d'autres qui ne l'étaient pas. On voit que 90 % des recommandations, des
conclusions d'une commission impartiale présidée par un juge et
un ex-sous-ministre du Revenu qui était là pendant plus d'une
dizaine d'années et un expert en coopération qui est docteur en
coopération, en socioloqie des coopératives et qui est professeur
à l'Université Laval depuis plusieurs années et qui est
également-Une voix:...
M. Garon: Non, pas cela. Il y a une partie seulement.
M. Fortier: Faites attention, M. le député. Il y a
un procès en cours dans le moment.
M. Garon: Non, non. Je suis très au courant. Ce n'est pas
un sujet explosif du tout...
M. Fortier: Comme avocat, il me semble que vous devriez faire
attention.
M. Garon: Non, non. Il y a un procès sur une question,
mais il y a quatre...
M. Bélisle: On souhaite un débat à
l'Assemblée nationale sur le rapport Marceau.
M. Garon: II y a un grand nombre de propositions qui ne touchent
pas la cause...
Le Président (M. Thérien): À l'ordre!
M. Garon:... devant tes tribunaux et concernant l'aspect
particulier de transactions entre Pêcheurs unis et Madelipêche.
Le Président (M. Thérien): On est toujours dans la
déclaration d'ouverture, M. le ministre?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Thérien): M. le
député.
M. Garon: J'aimerais aussi, si vous le voulez...
Le Président (M. Thérien): Oui, je vais appeler
l'ordre.
M. Garon:... M. le Président, que vous fassiez garder le
silence.
Le Président (M. Thérien): Parfois, il y a des
propos qui suscitent des débats. Je vous demanderais de l'ordre.
M. Garon: II n'y a pas de propos qui suscitent de
débat.
Le Président (M. Thérien): Je n'ai pas dit que
c'était nécessairement cela, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Si vous voulez en faire un débat, je suis
prêt à en faire un. Cela ne m'excite pas et cela ne
m'énerve pas.
Le Président (M. Thérien): Ce n'est pas à
moi de demander de faire un débat.
M. Garon: Je vais vous dire une chose, par exemple, c'est que le
rapport Madelipêche...
Une voix:...
Le Président (M. Thérien): S'il vous
plaît!
M. Garon:... je vais bien en parler longuement.
Une voix: Ha! Ha! Ha!
M. Fortier: M. le député, on va faire un autre
débat une autre fois, si vous le voulez, mais aujourd'hui, on voudrait
revenir aux valeurs mobilières.
M. Garon: J'ai choisi de faire le débat avec les
libéraux.
Une voix: On a un siège vacant dans Lévis.
M. Garon: Ah oui! Comment cela?
M. Chagnon:... dans Lévis, vous avez choisi de le faire
avec les libéraux...
M. Garon: Vous allez être longtemps sans en avoir un.
Le Président (M. Thérien): S'il vous plaît,
je vous rappellerais à l'ordre aussi, M. le...
M. Garon: Mais, que voulez-vous! Le Président (M.
Thérien): Non, non.
Une voix: II est antiréglementaire?
Le Président (M. Thérien): Vous
répondez...
M. Garon: II a des propos provocateurs.
M. Fortier:...
Le Président (M. Thérien): Bon! S'il vous
plaît, je demanderais qu'on revienne au projet de loi 6. On est à
la déclaration d'ouverture.
M. Fortier: On reviendra là-dessus.
Le Président (M. Thérien): M. le
député.
M. Garon: Rappelez à votre secrétaire que quelqu'un
me bourdonne dans les oreilles comme si j'étais dans un nid de
quêpes.
M. Poulin: N'attendez pas qu'on vous pique.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Chauveau, s'il vous plaît! On vous laisse la
parole, M. le député de Lévis. S'il vous plaît!
 l'ordre!
M. Garon: M. le Président, j'ai l'intention
d'arrêter de parler et mon temps ne comptera pas chaque fois que je vais
entendre des bourdonnements inusités ou des bruits trop
élevés. C'est un sujet important. Les députés
devraient être attentifs plutôt que de lire les nouvelles et les
journaux ou faire toute autre activité incompatible avec un travail
sérieux en commission parlementaire.
M. le Président, je disais qu'à ce point de vue, on n'est
jamais trop sévère, suffisamment sévère. Le rapport
Madeiipêche a fait la démonstration que 90 % des recommandations
ou des conclusions concernaient le domaine des affaires, de la finance, des
institutions financières, des fonds de retraite ou d'activités
dans le domaine financier où le laxisme était beaucoup trop grand
par rapport aux intérêts des gens a protéqer. J'incite le
ministre à le lire en connaissance de cause d'autant plus que lorsqu'on
déclenche une commission d'enquête publique comme pour
Madeiipêche, habituellement, on joue gros jeu aussi parce que le rapport
peut dire qu'il n'y a rien là et que l'enquête a été
faite pour rien. Au contraire, le rapport a indiqué qu'il y avait
beaucoup de correctifs à apporter dans le domaine des institutions
financières où des gens sont souvent bardés de leurs
habits sombres et de leur air digne, mais dans ces domaines d'activité,
ce n'est pas toujours une aussi grande dignité qui est présente.
Il y a de petits épargnants, qui ont placé leurs fonds là,
qui ont besoin d'être protégés par le gouvernement qui les
représente. C'est pour cela que l'Inspecteur qénéral des
institutions financières a un rôle particulier à jouer.
D'ailleurs, nous avons l'intention par la suite, après avoir
étudié le projet de loi 6, d'étudier le projet de loi 3.
J'ai l'intention, par exemple, de demander - j'aurai sans doute l'occasion de
vous en parler à l'intermission - la convocation de certains organismes
qui devraient venir dire de quelle façon ils se sont comportés
dans cette affaire. On peut voir à quel point il peut y avoir du
laxisme, si une institution peut avoir un comité de discipline pendant
22 ans, illégalement constitué...
M. Fortier: Non.
M, Garon: Je fais un parallèle. On est dans le domaine...
M. Fortier: Tout à l'heure, oui.
M. Garon:... des institutions financières. Si une
institution a un comité illégalement formé pendant 22 ans
sans que personne n'intervienne, il y a quelque chose de curieux. L'Inspecteur
général des institutions financières lui-même doit
s'ouvrir les yeux davantage et prendre des mesures si son rôle est de
protéger le public.
C'est pourquoi, M. le Président, dans l'étude de ce projet
de loi, j'aimerais que le député de Mille-Îles soit
toujours aussi sévère pour tous les organismes qu'il
étudie, non pas seulement pour ceux dans lesquels il se sent...
M. Bélisle: Attention! M. Garon:... touché
personnellement. M. Bélisle: Attention, attention! M. Garon:
Je pense à...
M. Bélisle: Je me sens toujours touché
personnellement quand je fais mon travail, pas comme vous pendant neuf ans qui
ne l'avez pas fait.
Le Président (M. Thérien): S'il vous plaît,
M. le député de Mille-Îles. M. le député de
Lévis, je vous demanderais...
M. Garon: M. le Président...
Le Préaident (M. Thérien):... de ne pas interpeller
les membres...
M. Garon: Justement, ce que le député de
Mille-Îles n'a pas compris, c'est que comme...
Le Président (M. Thérien): Oui, mais vous l'avez
interpellé.
M. Garon:... député d'Opposition, c'est le
rôle de démontrer au gouvernement ce qu'il fait et ce qu'il ne
fait pas de correct. Mais l'Opposition n'est pas là, comme les
députés ministériels, pour être un encensoir
permanent. Elle est là au contraire pour voir les lacunes dans les
projets de loi, ce qui n'est pas fait correctement. Parfois, si le gouvernement
fait mal son travail, c'est parce que l'Opposition n'a pas fait le sien. C'est
pourquoi dans mon cas, j'ai l'intention de prendre toutes tes dispositions,
tout le temps, toute l'attention nécessaires dans chacun des projets de
loi. J'aimerais qu'il y ait quelques exceptions parmi les députés
ministériels qui sachent s'élever au-dessus de la basse
partisanerie ou encore qui puissent atteindre un niveau d'évaluation des
choses leur permettant de se considérer comme les représentants
du peuple, parce que, essentiellement, un député, M. le
Président...
M. Gobé: M. le Président...
Le Président (M. Thérien): Une question de
rèqlement.
M. Gobé:... j'aimerais... Oui, M. le Président. Le
député de Lévis charrie un peu, je pense. II parle des
députés ministériels qui sont des ostentoirs, des gens qui
ne sont pas des vrais représentants du peuple. Ce n'est pas parce qu'on
ne pense pas comme lui et qu'on n'est pas d'accord avec ses remarques qui sont
quelquefois et même sauvent farfelues qu'on n'est pas des gens qui
vont...
Le Président (M. Thérien): Quel était le
numéro...
M. Gobé:... prendre en toute connaissance de cause les
intérêts de nos électeurs et de notre population.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Lafontaine, j'ai...
M. Gobé: J'aime autant que vous l'arrêtiez et que
nous passions au projet de loi.
Le Président (M. Thérien): Justement, M. le
député de Lévis, veuillez vous en tenir...
M. Gobé:...
Le Président (M. Thérien):... le plus possible au
projet de loi 6 pour éviter d'autres débats. Il vous reste six
minutes.
M. Garon: M. le Président, dans ces minutes... (11 h
45)
Une voix: Historiques.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Garon: M. le Président, pendant ces six minutes - comme
vous venez de l'indiquer - que je dois consacrer aux remarques
préliminaires sur ce projet de loi, je dirai simplement que nous avons
voté pour le principe de ce projet de loi, en disant au ministre que
nous ne souhaitons pas le voir atténué par des amendements qui
auraient pour effet de lui enlever sa portée. J'ai eu l'occasion de le
voir à la commission parlementaire sur le projet de loi 38 sur la
transformation des produits marins, par exemple. On met un principe et,
ensuite,
dans les exceptions, on enlève le principe qu'on a mis au point
de départ, parce qu'on se rend compte que la loi est inapplicable sur
toute une région du territoire québécois. Je pense qu'elle
est applicable dans l'est, mais de toute façon...
Je ne voudrais pas qu'on se retrouve devant des principes comme lorsque
le ministre de l'Environnement dit qu'il est interdit de fumer dans les
endroits publics, alors qu'il n'applique pas sa loi. Je trouve que c'est beau,
mais, en même temps, cela ne donne rien de faire des projets de loi si on
n'a pas l'intention de les faire appliquer ni de les faire respecter par la
suite. On fait des principes, de grands principes, de beaux principes et,
ensuite, ils restent inappliqués...
Dans les amendements que nous venons de recevoir et dont nous n'en
avions encore vu la copie, le ministre nous a indiqué, en
deuxième lecture, la semaine dernière, qu'il avait l'intention de
rendre son projet de loi moins sévère à l'égard des
journalistes. Je pense qu'il faudrait étudier cette disposition avec
beaucoup de soin. Les journalistes qui se disent - remarquez bien, ils ne sont
pas obligés de le faire - et qui se font conseillers en valeurs par
leurs articles doivent être jugés aussi sévèrement
que les autres conseillers en valeurs, quels qu'ils soient. Quand vous achetez
un journal financier, quand vous achetez une revue financière, vous vous
attendez à lire quelqu'un qui écrit d'une façon
professionnelle et non pas quelqu'un qui tire de la hanche et qui lance des
affirmations tous azimuts, mais plutôt des affirmations fondées.
Un journal financier, une revue financière, une chronique
financière doit être faite par un professionnel. Celui qui n'est
pas professionnel, dans ce secteur, ne devrait pas écrire.
Oans cet amendement, il faudrait exiger que les journalistes traitent
leurs sujets de façon professionnelle et, s'ils ne sont pas
professionnels, ils devront encourir des pénalités comme les
autres. Il n'y a pas deux types de citoyens dans notre société:
ceux qui sont responsables et ceux qui ne le sont pas. Il y a de bons articles.
Par exemple, j'ai lu des articles, il y a quelques mois, où on disait
qu'on devrait faire des placements à tel endroit, dans Miron par
exemple. On disait que, par rapport aux bénéfices, etc.,
c'était une action sous-évaluée. Cela peut être vrai
et cela peut être faux. J'ai lu des articles où on disait
également que, pour Bombardier, il y aurait une augmentation à
tel niveau. J'ai lu des choses qui sont arrivées et qui sont vraies.
Mais le journaliste doit être prudent dans ses avancés, il n'est
pas prophète. Il y a plusieurs facteurs qui influencent le cours des
actions et si des articles sont écrits de façon à aller
plus loin qu'analyser certains événements, certains faits...
Dans un article sur une action, il peut y avoir plusieurs
événements qui influencent le cours de l'action. Il peut y en
avoir bien d'autres aussi. Les variables qui influent sur le cours d'une action
sont considérables et très importantes. C'est pourquoi ceux qui
écrivent dans ce domaine doivent être très prudents.
Prudent, cela peut vouloir dire faire état de certains
événements ou de certaines situations, mais sans aller
jusqu'à faire des prophéties sur la valeur des cours qui peuvent
être influencés par d'autres facteurs que ceux
qu'énumère le journaliste et qui ne sont pas portés
à sa connaissance.
Il y a eu une refonte de la loi en 1982 et des amendements importants en
1984. Aujourd'hui, vous apportez un certain nombre d'amendements. Vous avez
laissé entendre, à notre grande satisfaction, à la
commission parlementaire sur l'étude de vos crédits, que vous
aviez l'intention de rajeunir différents projets de loi et de faire une
mise à jour de plusieurs autres qui vous semblaient désuets,
surtout dans le cadre du décloisonnement des institutions
financières. Par ailleurs, nous pensons également que tout cela
devrait se faire avec beaucoup d'attention. Vous avez un projet de loi de 17
articles. On a déjà je ne sais combien d'amendements qui sont
proposés. Il semble y en avoir jusqu'à six. Entre le
dépôt de votre projet de loi, au début de mai, et
aujourd'hui, il y a déjà six amendements sur 17 articles
présentés.
Le Président (M. Thérien): M, le député.
M. Garon: Je ne veux pas dire que...
Le Président (M. Thérien): Je vais vous demander de
conclure, s'il vous plaît!
M. Garon:... le projet de loi n'est pas bien fait. Je suis d'avis
qu'il faut continuer à corriger nos affaires jusqu'à la
dernière minute. Par ailleurs, comme vous l'avez dit, il s'agit d'un
secteur, qui, sur le plan technique, est plus complexe. On devrait, dans de
tels cas, avoir les choses un peu à l'avance afin de faire certaines
consultations pour pouvoir évaluer la portée des textes
présentés. Les gens qui sont ici ne sont pas tous des experts
dans le domaine des valeurs mobilières. Comme députés, ils
doivent avoir l'occasion et le temps de consulter des personnes afin
d'évaluer la portée de ce qui est présenté. Je vous
remercie.
Le Président (M. Thérien): Merci, M. le
député. M. le ministre.
M. Pierre-C. Fortier (réplique)
M. Fortier: Rapidement. Je voudrais dire au député
de Lévis qu'il n'a pas tout à
fait raison de nous faire certains reproches. Toute l'essence du projet
de loi est justement de donner une meilleure définition du terme
"conseiller en valeurs" et de s'assurer que les initiés soient
pénalisés. On le voit, par l'importance des
pénalités que ces gens auront à payer, que l'essence du
projet de loi est de resserrer la loi et les règlements afin de
s'assurer que le public ait confiance dans le marché. Je voudrais le
rassurer de nouveau. C'est le but que nous poursuivons. Si c'est le but qu'il
poursuit lui aussi, et comme il a voté pour ce principe, je crois que
nous allons très bien nous entendre. Nous donnerons des
explications.
Je n'ai pas l'intention de répondre en ce moment à
l'argumentation du député de Lévis en ce qui concerne les
journalistes. Je crois que, lorsqu'on arrivera à l'article et à
l'amendement concernés, on pourra faire un débat
là-dessus. D'ores et déjà, je peux lui dire que la loi
actuelle ne protège pas le public. En ce moment, la loi dit qu'un
journaliste qui fait une recommandation ne doit pas posséder le titre en
question. Mais rien n'empêche le journaliste d'acheter le titre le
lendemain matin. Â ce moment-là, on s'aperçoit que la loi
actuelle est quelque peu déficiente. On fera ce débat tout
à l'heure.
Par ailleurs, il me dit: II s'agit d'un projet de loi technique. Comme
cela n'arrive pas souvent - mon collègue, Max Polak, le
député de Sainte-Anne l'a dit lors de l'adoption du principe -
j'ai fait distribuer aux députés le document qui est normalement
préparé pour le ministre, justement parce qu'il s'agit d'un
projet de loi technique. J'ai cru qu'il serait préférable que
tous les députés aient accès à cette information
détaillée pour leur permettre de se préparer à
l'avance.
Bien sûr, je dépose certains amendements. C'est la raison
pour laquelle on prendra le temps qu'il faut pour en discuter. Je voudrais
assurer le député de Lévis et tous les membres de la
commission que nous avons l'intention de donner toute l'information technique
qui leur permettra d'en juger en toute connaissance de cause. C'est la raison
pour laquelle j'ai fait distribuer à l'avance l'information qui
m'était disponible afin de permettre au député de
Lévis et aux autres députés de la commission de comprendre
le sens des amendements apportés. Je suggère donc, M. le
Président, qu'on commence l'étude article par article.
Le Président (M, Thérien): Je vais vous accorder
une petite réplique avant de commencer l'étude article par
article, M. le député de Lévis. Brièvement.
M. Garon: Brièvement. Je ne sais pas si j'étais sur
la liste de distribution comme député de l'Opposition, mais j'ai
fait vérifier tous les documents que j'ai reçus après le
dépôt, on m'avait dit que c'était vers le 8 ou le 9 mai -
parce que la date de réception des documents qui entrent à mon
bureau est notée - et, apparemment, je n'avais pas reçu ce
document. Ensuite, on a recommuniqué et, la semaine dernière, on
m'en a envoyé une autre copie, sauf qu'apparemment...
M. Fortier: M. le Président, j'avais donné des
instructions afin que ce soit distribué à tous les membres de la
commission. Pour autant que je" sache, cela a été fait.
Le Président (M. Thérien): II y a peut-être
eu une erreur quelque part. Il ne faut peut-être pas chercher le
coupable, mais plutôt passer...
M. Garon: Je ne cherche pas de coupable non plus, mais on m'a dit
que je ne l'avais pas reçu.
Étude détaillée
Le Président (M. Thérien): L'ordre a bien
été donné. Il y a eu une erreur quelque part. Donc,
j'appelle l'article 1. M. le ministre.
Loi sur les valeurs mobilières
M. Fortier: Les députés ont devant eux le texte
actuel et le texte proposé qui vise à remplacer la
définition de conseiller en valeurs par la suivante: "toute personne:
"1° qui conseille autrui, soit directement, soit dans des publications ou
par tout autre moyen, concernant l'acquisition ou l'aliénation de
valeurs ou une participation à des opérations sur valeurs;
"2° qui gère, en vertu d'un mandat, un portefeuille de valeurs; "3
qui fait du démarchage relié à son activité de
conseil ou de gestion de portefeuille; ".
Il s'agit d'un resserrement de la définition du conseiller en
valeurs et cela a été perçu ainsi. D'ailleurs, les
journalistes ont écrit des articles à ce sujet. Je crois que cela
va dans le sens de ce que souhaitait le député de Lévis et
dans le sens de ce que nous poursuivons. II s'agit de s'assurer que la
définition d'un conseiller en valeurs soit la plus étanche
possible et que le conseiller en valeurs soit sujet à la loi et à
la réglementation de la Commission des valeurs mobilières du
Québec.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Comme, dans cet article 1, il y a trois paragraphes: un
sur les
conseillers en valeurs, un sur l'information privilégiée
et un autre sur la définition du terme "placement", si on pouvait
procéder...
M. Fortier: Je parlais du premier paragraphe.
M. Garon: Oui, j'ai constaté que vous parliez du premier
paragraphe, c'est pour cela que voulais aussi... Autrement, on va parler de
trois choses différentes en même temps. Il serait peut-être
mieux de procéder paragraphe par paragraphe, si vous n'avez pas
d'objection.
Le Président (M. Thérien): M. le ministre.
M. Fortier: C'est ce dont je viens de parler. À l'article
1, on dit: "L'article 5 de la Loi sur les valeurs mobilières (L. R. Q.,
chapitre V-l. l) est modifié: "1° par le remplacement de la
définition de "conseiller en valeurs" par la suivante: "conseiller en
valeurs": toute personne... " et 1°, 2° et 3°. Le
député a raison. Je propose que nous adoptions, à
l'article 1, le premier paragraphe qui traite de la définition de
"conseiller en valeurs". Ensuite, on va passer au deuxième paragraphe
qui traité de l'information privilégiée.
Le Président (M. Thérien): Donc, on
procédera paragraphe par paragraphe et on adoptera l'article à la
fin.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que cela va pour
le paragraphe 1 ? Est-ce qu'on est d'accord sur l'article 1. 1°?
M. Garon: Le ministre fait des changements par rapport à
la loi existante en ajoutant: "conseiller en valeurs: toute personne: 1 qui
conseille autrui, soit directement, soit dans des publications ou par tout
autre moyen". Puisque le ministre nous a dit qu'il voulait en restreindre la
portée concernant les journalistes, quelle portée veut-il donner
à cet article quand il dit "soit directement", lui-même comme
conseiller en valeurs, "soit dans des publications ou par tout autre moyen"? Il
y a toutes sortes de choses là-dedans. Il y a des articles dans les
journaux.
Il y a des émissions sur le secteur des valeurs
mobilières. Qu'est-ce qu'il entend couvrir par cet amendement et de
quelle façon estime-t-il qu'il sera appliqué?
M. Fortier: Le sens de la modification, c'est beaucoup plus de
toucher à peu près tous ceux qui peuvent être conseillers
en valeurs. Dans la loi actuelle, je réfère le
député à l'article 156. 3°, on parle d'une dispense
touchant les personnes qui donnent des conseils par l'intermédiaire des
médias. Donc, il était implicite, dans la loi, tel qu'elle
existait, que cela touchait également des journalistes ou des gens qui
donnaient des conseils par l'intermédiaire des médias. Mais la
nouvelle définition va exactement dans le sens que le
député a suggéré tout à l'heure. Comme
disait Talleyrand: Si cela va sans dire, cela va encore mieux en le disant.
C'est implicite dans la loi actuelle puisqu'à l'article 156. 3°, on
parle d'une dispense touchant les personnes qui, par l'intermédiaire des
médias conseillent le public, à la condition qu'elles ne soient
pas propriétaires de titres de la société
concernée. C'était déjà dans la loi. Maintenant, la
définition de conseiller en valeurs sera beaucoup plus claire pour tout
le monde, puisque, auparavant, certains journalistes pouvaient prétendre
qu'ils n'étaient pas couverts par la loi. Maintenant, elle sera
très claire et enlèvera toute ambiguïté à ce
sujet.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Lévis.
M. Fortier: C'est l'article 156. 3°, qui existe
présentement.
M. Garon: Non. Il y a une dispense à l'inscription, c'est
une affaire. (12 heures)
M. Fortier: Oui, mais cela veut dire qu'il était
assujetti. Ce que je veux dire par là, c'est que la définition
actuelle ne touchait pas directement... Le texte actuel dit: "Toute personne
qui en conseille une autre concernant l'acquisition ou l'alinéation de
valeurs ou une participation à des opérations".
C'était moins explicite. La commission nous a recommandé
de rendre cet article plus explicite justement pour s'assurer que toutes les
personnes qui pourraient conseiller, de quelque façon que ce soit,
soient sujettes à la loi. On discutera plus tard de quelle façon
elles sont sujettes. On peut donner des dispenses, mais je pense qu'on ne
devrait pas arriver à cette discussion maintenant. À cet article,
on veut tout simplement s'assurer que l'expression "conseiller en valeurs"
touche tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, directement ou
indirectement, par les médias ou autrement, conseillent le public. Je
crois que cela rejoint la préoccupation du député de
Lévis.
M, Garon: Supposons un journaliste qui écrit un article dans une
revue ou dans un journal et qui donne des conseils. Prenons un cas bien simple
et bien précis en même
temps. Dans le journal Le Soleil, Marc Lestage écrit des
articles, explique des affaires, etc. Les gens qui lisent cela peuvent penser
que ce sont des renseignements qu'ils reçoivent et prendre ces
renseignements-là au sérieux. À ce moment-là, s'il
y a de faux renseignements qui sont donnés... Je prends ce type de
journaliste, comme par exemple au Soleil, qui a une chronique et qui
écrit sur ces questions. Il y en a d'autres dans d'autres journaux qui
le font. De quelle façon considérez-vous qu'ils soient couverts
par un article comme celui-là? Ils conseillent les gens, ils disent des
choses, ils expliquent le fonctionnement des choses, etc.
M. Fortier: Écoutez, ils étaient couverts et
maintenant ils sont encore couverts. La définition est simplement plus
précise. Maintenant, si vous me demandez de quelle façon
devraient-ils être couverts? Nous faisons une distinction - vous allez le
voir plus tard quand on arrivera à la modification de l'article 156. 3 -
entre les conseillers en valeurs qui sont des courtiers, qui impriment des
lettres financières ou même un journal qui imprimerait une lettre
financière. Prenons par exemple le journal Finance. Lejournal Finance publie maintenant un autre journal qui s'appelle
La Bourse. C'est réellement ce qu'on appelle une lettre
financière. Nous faisons cette distinction parce qu'il est clair que, si
quelqu'un lit une lettre financière originant de Geoffrion, Leclerc ou
de McLeod Young Weir...
Le Président (M. Thérien): Excusez-moi, M. le
ministre, s'il vous plaît! Ceux qui auraient à parler, ils
seraient, de toute évidence, mieux de le faire à
l'extérieur.
M. Fortier: Alors, la distinction que nous faisons, ce sont les
lettres financières, M. le député de Lévis, qui
sont très explicites parce qu'elles font des recommandations.
Malgré ce que vous dites, en ce moment, ce ne sont pas les 5 000 000 ou
6 000 000 de Québécois qui achètent des titres à la
Bourse. Il y en a un certain nombre. Ces gens-là font affaire avec un
courtier et très souvent ils se fient à leur courtier. Le
courtier peut leur envoyer une lettre financière, mais il se peut
également qu'ils lisent d'autres lettres financières comme La
Bourse qui est publiée par le journal Finance et je crois qu'il faut
faire une distinction avec ces recommandations qui sont réellement des
recommandations professionnelles. Le député a raison de dire que
les journaux, que ce soit le journal Les Affaires, que cela soit le
journal Finance, que cela soit Le Soleil, La Presse ou un autre,
font des commentaires.
On verra plus tard qu'on veut mettre certaines balises et qu'on peut
faire une distinction entre le journaliste qui rapporte des faits, qui fait un
commentaire sur la performance de Bombardier... Il faut quand même
reconnaître que Ies journalistes ont la liberté d'expression qu'il
faut baliser. Vous allez voir plus tard ce qu'on veut baliser. On veut
s'assurer que le journaliste qui fait une recommandation n'est pas en train de
faire un gain de capital parce qu'il aurait acheté des actions la veille
et qu'il recommande d'acheter tel titre, alors qu'il va le vendre le lendemain
matin. Il faut s'assurer que cela ne se produise pas. Mais nous voulons faire
une distinction entre les lettres financières qui sont des
recommandations très précises, venant supposément de
professionnels et le journaliste qui fait des commentaires. Je pense que ceux
qui achètent des titres, sans être des experts en la
matière, font une distinction entre les lettres financières et
les recommandations d'un journaliste qui le fait d'une façon
générale, mais nous voulons quand même baliser ceux qui,
parmi les journalistes, donnent des conseils directement ou indirectement. Mais
si vous me posez la question: Est-ce que l'article de la loi telle qu'elle
existait couvrait les journalistes? Je vous dirais oui. Est-ce que la
modification vient renforcer ce fait? Je vous dis oui, cela va dans le sens de
renforcer pour s'assurer -c'est justement cela - qu'il n'y ait pas de
contestation en cour à ce sujet-là. C'était couvert, mais
ce l'est d'une façon beaucoup plus spécifique et cela va dans le
sens de vos préoccupations.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Lévis.
M. Garon: C'est ce que je voulais savoir, c'est-à-dire si,
sur le plan des principes, on considérait qu'on couvrait ici toute la
question, quitte à ce que des exceptions à l'article 156 soient
établies de façon plus précise.
M. Fortier: Tous les médias sont couverts.
M. Garon: S'agit-il de toutes les publications? Quand vous dites
"par tout autre moyen", qu'est-ce que vous entendez?
M. Fortier: Par tout autre moyen, cela peut être la
télévision, etc. Notre réqlementation n'est pas
prête à ce sujet, mais, en tout cas, la loi va être
très claire, cela peut être la radio, cela peut être les
médias. Il faut bien savoir que cela va loin maintenant. Vous savez, je
lisais un article, justement dans le journal Les Affaires, sur le
président de Vidéotron, on va de plus en plus se servir d'un
canal à la télévision pour faire la publicité. On
peut même acheter des maisons à ta télévision
aujourd'hui, on peut
acheter des radios, on peut acheter des voitures. Je suis certain que
dans l'avenir cela va se développer et on va pouvoir acheter des valeurs
mobilières à la télévision, Alors, cet article de
loi va nous permettre dans l'avenir, si c'est nécessaire et dans la
mesure où cela sera pratique, de faire une réglementation.
Étant donné que l'on parle de l'article 1. 1°, cela va nous
permettre de couvrir toutes ces possibilités technologiques et
électroniques qui pourront se développer dans l'avenir.
M. Garon: Vous avez raison. D'ailleurs, les annonces de maisons
à la télévision sont beaucoup plus précises que les
annonces dans les journaux. Dans les annonces des journaux, il faut aller voir
parce qu'il n'y a pas assez de renseignements, c'est écrit 8
pièces.
M. Fortier: Le président de Vidéotron disait qu'on
est en train de développer une machine - à la
télévision, parfois vous n'avez pas le temps de prendre des notes
- une petite machine telle que vous pourrez peser sur un bouton et avoir le
texte imprimé de ce qui apparaît à la
télévision. Autrement dit, si vous voyez telle maison à
vendre dans le comté de Lévis, 50 000 $, vous pesez sur le bouton
et vous allez avoir l'imprimé de ce que vous voyez à la
télévision. Cela va venir d'ici deux ou trois ans d'après
le président de Vidéotron. C'est donc dire que cette technique va
pouvoir être utilisée dans d'autres secteurs, comme ce secteur-ci,
et cela va aller loin. Ce sont des moyens électroniques qu'il faut
essayer de prévoir. Ce ne sera pas facile en tout cas. Pour le moment,
on ne peut pas envisager toute la réglementation qu'on pourra faire dans
l'avenir, mais le premier paragraphe de l'article 1 va nous permettre de
couvrir ces choses.
M. Garon: Est-ce que la Commission des valeurs mobilières
a un inventaire ou un enregistrement quelconque de ceux qui... Je ne pense pas
qu'il existe d'enregistrements. Un conseiller en valeurs doit normalement
s'enregistrer, celui qui agit directement, qui conseille directement
autrui.
M. Fortier: À moins qu'ils n'aient une dispense - on verra
les dispenses tout à l'heure - tous ceux qui conseillent sont soumis
à la loi.
M. Garon: Est-ce qu'ils doivent s'enregistrer auprès de la
Commission des valeurs mobilières?
M. Fortier: C'est cela. Tous ceux qui sont conseillers en valeurs
doivent s'enregistrer, à moins qu'ils n'aient des dispenses, et on
discutera des dispenses tout à l'heure.
M. Garon: Concernant les journalistes ou ceux qui conseillent,
est-ce qu'ils doivent s'enregistrer? On dit: "directement", "dans des
publications ou par tout autre moyen". Est-ce que la commission a l'intention
de demander l'enregistrement non seulement des personnes qui conseillent
directement, qui font profession d'être conseillers en valeurs, mais
aussi des publications ou des autres moyens électroniques, vous parlez
des programmes de télévision, qui donnent ce genre de conseils et
qui conseillent autrui dans des publications ou par d'autres moyens? Est-ce
qu'on songe, maintenant que la commission va être davantage
informatisée au cours de l'année, à avoir une liste non
pas seulement de ceux qui sont conseillers en valeurs de façon
professionnelle, mais aussi de ceux qui conseillent autrui dans des
publications ou par tout autre moyen?
M. Fortier: On le verra tout à l'heure. Je
suggérerais au député de Lévis d'attendre que l'on
fasse la discussion lorsqu'on va y arriver justement. Il y a un article
très précis touchant les médias. Mais je peux lui
répondre maintenant qu'on veut toucher la presse écrite
immédiatement et je peux lui dire que notre intention est de couvrir les
médias par la suite. Mais au moment où on se parle, je pense que
les modifications ne sont pas prêtes. On discute bien sûr. Le
problème que l'on vit, la commission de l'Ontario le vit
également; on s'échanqe des procédés, les
commissions se parlent, et au moment où elle sera prête on pourra
promulguer ou faire adopter des règlements à ce moment-là.
Actuellement, nous sommes prêts en ce qui concerne la presse
écrite et on en parlera tout à l'heure lorsqu'on arrivera
à ta modification de l'article 156.
M, Garon: L'article 156 traite des dispenses, mais je
parle...
M. Fortier: Justement, mais là où il n'y a pas de
dispense, il doit y avoir inscription et une lettre financière, c'est
une des discussions. Je ne voudrais pas entrer dans des cas particuliers, mais
une des discussions qu'il y avait avec le journal Finance en ce qui concerne
ses différents journaux, le journal La Bourse, c'était: Est-ce
que oui ou non le journal La Bourse doit s'inscrire comme lettre
financière? La réponse est oui; si c'est une lettre
financière, il doit s'inscrire. On pourra faire le débat tout
â l'heure sur les dispenses. Mais s'il n'y a pas de dispense, il faut
qu'il y ait inscription, c'est clair. On a donc la liste de tous ceux qui
produisent des lettres financières, des courtiers et des gens qui sont
soumis à la loi et qui doivent s'inscrire.
M. Garon: Actuellement, est-ce qu'il y a d'autres personnes que
les conseillers en
valeurs qui conseillent autrui directement et qui doivent s'inscrire ou
s'enregistrer auprès de la Commission des valeurs mobilières?
M. Fortier: Dans le moment, ce sont les courtiers, il y a des
conseillers en placements qui doivent s'inscrire. Prenez la
société PEMP, elle est inscrite à la bourse. Ce ne sont
pas des courtiers, ce sont des conseillers en placements. Autrement dit, si
vous avez 1 000 000 $ ou même 100 000 $, vous allez les voir et vous leur
dites: Administrez cela pour moi. Ce ne sont pas des courtiers dans le sens
qu'eux-mêmes ne vendent pas des titres. Ils sont payés sur la base
d'honoraires et ils vont donc dire: Vous, vous devriez acheter tels et tels
titres. Mais ils ne sont pas payés sous forme de frais de courtiers, ils
vont vous imputer des honoraires comme un avocat ou comme un ingénieur.
Mais pour faire ce travail, ils doivent être inscrits à la Bourse.
Ils y sont donc inscrits. Je crois que cela répond à votre
question. À moins d'avoir une dispense, toute personne, qu'elle soit
courtier ou non, qui fait des recommandations comme conseiller en valeurs, doit
s'inscrire à la Commission des valeurs mobilières du
Québec.
M. Garon: Vous parlez de ceux qui conseillent directement des
clients. Mais ceux qui conseillent indirectement, c'est-à-dire dans des
publications ou par tout autre moyen, est-ce qu'il y en a qui sont inscrits
autrement que comme conseillers, comme des personnes qui conseillent autrui
directement? Est-ce qu'il y en a d'autres qui doivent actuellement
s'enregistrer ou s'inscrire auprès de la Commission des valeurs
mobilières et est-ce votre intention qu'il y en ait d'autres ou d'autres
catégories que les conseillers, que ceux qui font profession de
conseiller autrui directement? Est-ce que vous le faites actuellement pour
d'autres personnes ou est-ce l'intention de la Commission des valeurs
mobilières ou du ministre, ou les deux ensemble, de couvrir d'autres
catégories de personnes, par exemple ceux qui le font dans des
publications ou par tout autre moyen? Quelles sont vos intentions à ce
sujet?
M. Fortier: On m'indique qu'il y a une lettre financière
qui s'appelle MARPÉP. Il y en a d'autres. On n'a pas les noms de tous
ceux qui produisent une lettre financière. Tous ceux qui ne sont pas
dispensés selon la loi actuelle doivent s'inscrire effectivement parce
que c'est considéré comme une lettre financière avec des
recommandations précises et la dispense, à venir jusqu'à
maintenant, selon l'article 156. 3°, était pour la personne qui, par
l'intermédiaire des médias, conseille le public, à
condition qu'elle ne soit pas propriétaire de titres de la
société concernée et qu'elle n'en retire aucune
rémunération distincte. Il y a une dispense dans la loi, on en
discutera tout à l'heure, mais la commission contrôle
effectivement l'enregistrement des personnes qui n'ont pas de dispense
spéciale. - Cela vous va?
M. Garon: On ne leur demande pas de s'enregistrer. Je vais vous
donner un cas, un exemple, MARPEP, parce qu'il y en a d'autres...
M. Fortier: C'est une société qui conseille, par
une lettre financière, et qui doit s'inscrire parce qu'elle ne peut pas
obtenir la dispense.
M- Garon: Oui, mais vous les inscrivez comme quoi? Comme
conseillers ou comme...
M. Fortier: Comme conseillers en valeurs.
M. Garon: Cela ne couvre pas seulement ceux qui conseillent
directement. Ou s'ils conseillent directement, ils font les deux. Ils doivent
avoir des clients, à ce moment-là, comme tous...
M. Fortier: Tous ceux qui sont conseillers en valeurs doivent
s'inscrire, à moins d'avoir une dispense. Autrement dit, le principe
général est que tous ceux qui conseillent doivent s'inscrire,
à moins d'avoir une dispense. Alors, les courtiers, bien sûr,
s'inscrivent, les lettres financières s'inscrivent, et toute personne
qui fait du conseil.
M. Garon: Je crois comprendre que celui qui écrit une
lettre financière à ses clients est un conseiller en placements
qui conseille directement. Il choisit la formule d'une lettre financière
pour l'envoyer à une série de personnes qui doivent être
ses clients ou à des personnes qu'il voudrait voir devenir ses clients.
Alors, vous couvrez beaucoup plus le conseiller en valeurs qui conseille autrui
que celui qui fait profession, sans être conseiller en placements
directement, qui fait profession de conseiller dans des publications ou par
tout autre moyen. MARPEP doit être un qroupe qui fait du conseil direct
et qui envoie une lettre... (12 h 15)
M. Fortier: Vous dites qu'il fait du conseil. Il y a bien des
journalistes qui produisent des lettres financières et qui disent: On ne
conseille pas, tout ce que l'on fait, c'est fournir une information
financière.
Nous disons: Vous conseillez le public. Certains journalistes disent: On
ne conseille personne, on ne fait qu'informer les qens sur l'état de la
situation dans telle et telle compagnie. C'est là où
l'Assemblée nationale intervient, c'est là où l'on dit:
Indépendamment de ce que vous croyez, on
vous dit que vous êtes conseiller en valeurs et vous devez vous
inscrire, à moins d'avoir une dispense. Je pense que c'est clair.
Sur le plan du principe, on a l'air d'être sur la même
longueur d'onde. Vous devez avoir des exemples, on ne les a pas tous.
M. Garon: Non. J'essaie de faire une distinction entre deux
choses. Les gens qui conseillent vraiment autrui directement peuvent faire
autre chose en plus; ils peuvent écrire une lettre à leurs
clients. Cela arrive. Ils leur donnent des informations sur certaines valeurs
en circulation ou encore évaluent certains titres. Il s'agit de
conseillers en placements qui conseillent autrui et qui se servent de
publications pour rejoindre leurs clients. Il y en a d'autres qui ne font du
conseil qu'indirectement dans les publications ou par tout autre moyen, sans
conseiller directement, sans même avoir une clientèle
précise pour des fins de placement. Est-ce qu'il y en a d'autres, qui
sont uniquement à titre de conseillers indirects par des publications ou
par d'autres moyens? Par exemple, Vidéotron peut être un
conseiller qui va parler et qui fait lui-même profession de cela, mais y
en a-t-il d'autres? Tient-on compte des autres qui n'ont pas une
clientèle dans ce secteur-là comme tel, mais qui font du conseil,
qui sont un peu des écrivains ou des journalistes dans ce
secteur-là et qui écrivent leur appréciation des choses
sans avoir des clients?
M. Fortier: La réponse à la question est oui. Tout
simplement, la commission Ht les journaux comme tout le monde et lorsqu'elle
s'aperçoit que cela devient une lettre financière, elle dit: Vous
devez vous inscrire. Sur le plan des principes, je ne vois aucune
difficulté. Je suis à court d'arguments. Je ne sais pas ce que je
peux faire pour satisfaire le député de Lévis. Je ne sais
pas si ie président de la commission peut ajouter quelque chose.
M. Paul Guy, président de la Commission des
valeurs mobilières.
M. Guy (Paul): Le conseiller en valeurs normal, c'est le
conseiller qui gère les portefeuilles, qui conseille les gens
directement. Il y a une foule d'autres conseillers inclus là-dedans:
ceux qui publient des lettres financières. C'est dans la
réglementation que la différence se fait, c'est-à-dire que
les exigences d'un conseiller en valeurs qui gère des portefeuilles et
qui conseille directement ne sont pas les mêmes qu'un conseiller qui ne
fait que publier les lettres financières. Alors, il y a un certain
nombre de conseillers inscrits auprès de la commission. On a
donné un nom tout à l'heure. Je ne me souviens pas de tous les
autres noms, qui ne font que publier des lettres financières dans
lesquelles ils donnent des conseils. Ils font l'analyse d'une
société, puis ils donnent dea conseils. Ils ont des clients. Ces
clients sont abonnés à cette aide financière qu'ils
reçoivent d'une façon périodique. Ces personnes-là
doivent être inscrites auprès de la commission, mais les exigences
visant l'inscription ne sont pas les mêmes que pour les conseillers qui
font la gestion de portefeuilles. C'est à ce niveau-là que la
distinction est faite et non pas dans la loi, c'est-à-dire que les
conditions d'inscription et les exigences qui découlent de l'inscription
sont différentes, mais il y a les deux types de conseillers qui
existent.
M. Fortier: Est-ce que cela répond à votre
question?
M. Garon: Est-ce que les journalistes ou les gens qui font des
articles spécialisés, il y en a de plus ou moins
spécialisés, dans les journaux comme Les Affaires, Finance, The
Financial Times, doivent être inscrits auprès de la Commission des
valeurs mobilières ou non?
M. Guy: Comme M. le ministre le disait tout à l'heure, ils
doivent être inscrits dans la mesure où ils ne profitent pas de la
dispense. Alors, s'ils peuvent bénéficier de la dispense
prévue, ils n'ont pas besoin de s'inscrire, mais il y a des conditions
rattachées à la dispense. S'ils bénéficient de la
dispense, ils n'ont pas besoin de s'inscrire; sinon ils doivent s'inscrire
comme les autres conseillers.
M. Fortier: Cela va? Adopté?
Le Président (M. Thérien): Le paragraphe 1 est-il
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M, Thérien): Adopté. Passons
au paragraphe 2°.
M. Fortier: Oui. Le paragraphe 2° de l'article 1 touche
l'information privilégiée. Encore là, il s'agit d'un
resserrement. Certains se sont inquiétés, mais il est important
de resserrer la définition de l'information privilégiée.
Le texte actuel dit; "Toute information concernant un fait important, encore
inconnue du public. " Maintenant, on dit: "Toute information encore inconnue du
public. " On ne dit pas un fait important, alors ce peut être n'importe
quel fait. On dit: "Toute information encore inconnue du public et susceptible
d'affecter la valeur ou le cours des titres d'un émetteur. " Les
députés ici présents et le député de
Lévis vont comprendre qu'il s'agit d'un resserrement et que cela
poursuit le même objectif. C'est de s'assurer, d'une
part, qu'il sera plus facile d'appliquer la loi et les règlements
et, d'autre part, que s'il y a poursuite, la personne qui aura à se
défendre ne puisse invoquer une définition trop restrictive.
Encore là, l'ensemble des gens du milieu respectent l'information
privilégiée. Le sens de la définition et le sens des
pénalités qui viendront plus tard, c'est plutôt pour dire
aux gens du milieu: Vous devriez vous assurer que personne dans votre organisme
n'abuse d'information privilégiée, parce que, si on ne fait pas
respecter ce principe-là, le public pourrait perdre confiance dans le
marché. Le but de resserrer la définition et d'imposer des
amendes, ce n'est pas de prendre des gens, c'est de s'assurer que cela n'arrive
jamais. J'ose espérer que, par cette définition plus large, je
dirais, et moins restreinte, l'on puisse s'assurer qu'une information
privilégiée soit définie de telle façon que cela
touche tous ceux qui ont accès à une information interne.
Le Président (M. Thérien): M. ledéputé de Lévis.
M. Garon: Est-ce que le ministre peut nous donner de
l'information sur le titre Hollinger ou la transaction au 24 décembre
où il y avait déjà un chèque de
déposé? La transaction était déjà
privilégiée et n'a pas été rendue publique avant le
mois de juin. Est-ce que cela constitue une information
privilégiée qui aurait dû être connue du public,
alors que dès le 24 décembre 1986, il semble qu'avec le
dépôt du chèque qu'il y avait déjà un
engagement assez fort ou pas assez fort pour que soit dévoilé que
des engagements importants étaient en cours avec UniMédia de la
part de la compagnie Hollinger d'acheter Le Soleil, Le Droit de la
région de Hull, Le Quotidien et d'autres journaux qui
appartenaient au groupe UniMédia, parce qu'iI s'agit d'une transaction
de près d'une centaine de millions de dollars et dont aucune information
n'a été donnée au public et qui représentait une
transaction importante en valeurs absolues dans l'opinion publique?
M. Fortierr: II faut comprendre que la compagnie UniMédia
comme telle n'est pas une compagnie publique.
M. Garon: Non, je pense à Hollinger.
M. Fortier: Non, mais on parle d'UniMédia. Donc,
UniMédia comme telle n'étant pas une compagnie publique, mais une
compagnie privée, à ce moment-là vous parlez d'Hollinger.
La loi et la réglementation dit d'une compagnie publique: Aussitôt
qu'elle fait une transaction importante, elle doit en informer la commission
et, par un communiqué de presse, en informer le public au même
moment. Alors, j'imagine que la compagnie en question, qui ne l'a pas fait
connaître du public à ce moment-là, a jugé que selon
la loi et la réglementation, c'est une compagnie ontarienne.
M. Garon: Mais c'est coté à la Bourse de
Montréal.
M. Fortier; Oui.
M. Garon: À Toronto et à Montréal.
M. Fortier: Elle est éqalement assujettie ici. Elle
jugeait à ce moment-là que ce n'était pas une information,
que l'entente n'était pas assez avancée pour la rendre publique.
Est-ce que le président de la commission était au courant de la
transaction?
M. Guy: Non. Je n'étais certainement pas au courant. Mais
il faut que les négociations soient assez avancées en quelque
sorte pour que la société ait l'obligation de rendre
l'information publique. Maintenant si on est à un début de
négociations et qu'il n'y a aucune certitude, en fait, que ces
négociations vont donner Heu à une transaction quelconque, la
société n'a pas l'obligation de rendre ces faits-là
publics, parce que la loi lui permet de garder cette information confidentielle
dans la mesure où cela peut causer un préjudice sérieux
à l'entreprise. Alors, elle peut garder l'information confidentielle
pour un certain temps et lorsque les négociations sont assez
avancées, elle doit la rendre publique.
M. Fortier: C'est cela.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Ce que je veux dire, c'est que votre amendement
à "information privilégiée" dans un cas comme
celui-là... Je comprends qu'UniMédia est une compagnie
privée, mais Hollinger est une compagnie publique. On dit "information
privilégiée". C'est évident que les initiés qui
faisaient partie de la transaction, qui étaient au courant de la
transaction, qui participaient à la transaction, qui avaient
déjà déposé un chèque au 24 décembre
1986 concernant cette transaction... Je ne sais pas quelles sont toutes les
opérations qui se sont produites par rapport à ce titre
entre-temps, mais il y avait une information priviléqiée, qu'ils
n'ont pas laissé connaître à personne, alors que tout cela
s'est complété de façon officielle au mois de juin, sans
que le public soit informé d'aucune façon. Cela a pris un certain
temps, même à ce moment-là, parce que d'après les
informations qu'on a eues à
l'Assemblée nationale par la suite, il semble que même ceux
qui auraient été intéressés... Le président
d'UniMédia a dit: Cela ne donne rien. Je suis trop engagé avec le
groupe Hollinger.
Alors, le fait que vous enleviez les mots "concernant un fait
important", considérez-vous que, lorsque c'était écrit
"concernant un fait important", c'était une information qui
n'était pas assez importante pour constituer une information
privilégiée au sens de la définition actuelle ou si vous
considérez que toute information en enlevant les mots "concernant un
fait important" fait en sorte qu'une telle transaction sera maintenant
couverte?
M. Fortier: M. le Président, je n'ai pas l'intention de
discuter de cas précis comme celui-là. Je n'ai pas accès
au dossier; je ne connais pas le dossier précisément. Ce que j'en
sais, c'est par ce que j'ai lu dans les journaux et ce serait très
mauvais de demander au président de la commission qui préside un
organisme quasi judiciaire de donner une évaluation ou un avis
là-dessus, parce que, si jamais plus tard il y avait une cause, je ne
crois pas que l'on voudrait que le président soit déjà
engagé.
Nous sommes ici à l'étape des définitions et ce que
nous discutons présentement, c'est la définition d'information
privilégiée qui signifie: "toute information encore inconnue du
public et susceptible d'affecter la valeur". On parle de la définition
comme telle. Bien sûr, plus tard on verra dans quelle mesure celui qui
abuse d'une information privilégiée pourrait être
pénalisé. Le député ne peut pas me demander de
statuer sur un cas que je n'ai pas étudié et qui, à ma
connaissance, n'a pas été porté à la connaissance
de la Commission des valeurs mobilières du Québec. Ce serait
très mauvais, je crois, pour les parlementaires d'essayer de se
substituer à la commission qui pourrait être saisie d'un tel cas,
j'imagine, si jamais c'était porté à son attention. Mais
je peux assurer le député que cela va vers un resserrement de la
définition d'information privilégiée.
M. Garon: M. le Président, je comprends également
que la commission a appris par les journaux comme tout le monde cette
transaction, mais le ministre, qui a le droit de poser, en vertu de sa loi, des
questions à la commission comme ministre responsable devant le
Parlement, a-t-il jugé opportun de demander à la commission si le
fait que Hollinger était en négociations avec UniMédia
pour acheter UniMédia, qui possède encore les journaux Le Soleil
de la région de Québec, Le Droit de la région de
l'Outaouais et Le Quotidien de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean...
s'il considère qu'après que la nouvelle a été
rendue publique, il s'agissait d'une information
prîviléqiée détenue pendant des mois par le groupe
Hollinger, qui a des actionnaires normalement au Québec? Est-ce que cela
aurait été une bonne chose ou si cela aurait été
assez important pour que les gens le sachent ou si, à son avis, il
n'avait pas besoin de demander cette information à la Commission des
valeurs mobilières?
M. Fortier: D'une part, je suis très prudent, M. le... (12
h 30)
M. Garon:... s'il y avait eu une étude faite du cas par la
commission ou si on lui demandait d'en faire une pour voir si c'était un
cas qui entrait dans le cadre de l'information privilégiée?
M. Fortier: M. le Président, je crois que, d'une
façon générale, celui qui vous parle est assez prudent
pour ne pas s'ingérer dans le processus quasi judiciaire et donner
l'impression de s'ingérer dans l'administration de la loi. Si vous lisez
la toi, il est vrai que le ministre peut demander des informations. Mes
relations avec le président de la commission ont toujours
été de telle façon que je ne veuille pas m'impliquer dans
des décisions de la commission, surtout lorsqu'il se prend des
décisions quasi judiciaires. Mes relations touchent plutôt
lesdites modifications à la loi dans l'avenir, touchent plutôt
à l'organisation de la commission et à la réglementation
comme telle. Pour répondre très précisément au
député: Non, je n'ai pas cru bon de demander à la
commission son opinion sur le sujet et le président de la commission
vient de nous dire que lui-même n'en a pas été saisi par la
compagnie elle-même et c'est là qu'on en est.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que le paragraphe
2 est accepté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Adopté. Nous
passons maintenant au paraqraphe 3.
M. Fortier: II s'agissait ici de modifier une erreur qui avait
été faite lorsqu'on avait fait des modifications en
décembre 1984. Alors, le paraqraphe se lit comme ceci: "3° par le
remplacement, dans la définition du terme "placement" du paraqraphe
1° par le suivant: "Le fait, par un émetteur, de rechercher ou de
trouver des souscripteurs ou des acquéreurs de ses titres. "
On précise et on reprend, je crois, textuellement ce qui
était déjà dans la loi avant 1984. Cela ne devrait pas
faire de
problème.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Lévis, est-ce que l'article 3 est adapté?
Le paragraphe 3°, je m'excuse?
M. Garon: C'était uniquement une erreur en 1984 quand cela
a été...
M. Fortier: On a repris le texte de l'ancienne loi.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Donc, le paragraphe 3
est adopté. Est-ce que l'article 1 dans son ensemble est
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Adopté. Nous
passons maintenant à l'article 2. M. le ministre.
M. Fortier: Alors, l'article 2 donne le pouvoir de
résoudre une souscription unilatéralement et jusqu'à ce
qu'il n'ait pas reçu le prospectus définitif. On dit: "Toute
personne qui souscrit ou achète des titres d'un courtier à
l'occasion du placement d'une valeur peut résoudre la souscription ou le
contrat unilatéralement: il lui suffit de transmettre au courtier un
avis à cet effet, dans les deux jours suivant la réception du
prospectus ou de toute modification de celui-ci. "
Je crois d'ailleurs qu'on s'aligne un peu sur l'Ontario à ce
sujet. Pour ceux qui ont consulté des prospectus, l'ancienne loi ou la
loi actuelle prévoyait que ce pouvoir sur la réception du
prospectus provisoire.... Tous ceux qui lisent des prospectus provisoires
s'aperçoivent qu'à peu près toute l'information
financière n'y est pas, parce qu'il y a des blancs dans un prospectus
provisoire. Donc, il est important de donner ce pouvoir à celui qui
achète des titres jusqu'à ce qu'il ait reçu le prospectus
définitif ou même s'il y a des modifications par la suite. Donc,
le prospectus est définitif et les amendements qui peuvent suivre.
Alors, c'est donc un pouvoir de résolution important et je crois que
cela protège l'acheteur en conséquence. Alors, cela va dans le
sens de protéger les acheteurs de titres.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Alors, vous voulez dire que maintenant le prospectus
provisoire est considéré non pas comme le prospectus dont il
s'agit, mais ce serait le prospectus, point.
M. Fortier: La loi dit clairement qu'il y a un prospectus
provisoire, mais le pouvoir de résolution est donné en fonction
du prospectus définitif qui contient toute l'information
financière. Si vous avez lu un prospectus provisoire, le montant ou la
valeur des actions n'est même pas là. Il y a des blancs
continuellement dans le texte. Cela donne une information utile; des
professionnels se fient à l'information qu'ils obtiennent verbalement.
Comme il s'agit de protéger des acheteurs, peut-être des petits
acheteurs, qui, eux, sont peut-être moins bien informés sur une
compagnie ou sur une autre, sur le nouveau titre qui est mis de l'avant, cela
permet à un acheteur éventuel de donner instruction à son
courtier de défaire l'achat qu'il a fait.
M. Garon: Est-ce que cela voudrait dire que ce pourrait
être n'importe quand, avant de recevoir le prospectus, jusqu'à
deux jours après?
M. Fortier: Cela va jusqu'à deux jours dès la
réception du prospectus définitif.
M. Garon: Si quelqu'un le faisait entre le prospectus provisoire
et le prospectus définitif, est-ce que sa résolution serait
valable?
M. Fortier: On m'informe que le courtier n'a véritablement
pas le droit d'obtenir la souscription sur la base du prospectus
provisoire.
M. Garon: Alors, cela veut dire qu'avant, cela n'avait pas de bon
sens.
M. Fortier: Alors, c'étaient des intentions. Cela
précise justement ce qui aurait dû exister, que le prospectus
provisoire ne fait que décrire une intention...
M. Garon: Oui, oui.
M. Fortier: Un courtier peut appeler un individu et dire: Est-ce
que vous êtes intéressé à acheter 500 actions de
Bombardier, de Canam-Manac et de n'importe quoi? On peut dire: Oui, cela
m'intéresse. Même quand on connaît la société,
cet article tel que libellé permet de résoudre cette
décision jusqu'à deux jours après la réception du
prospectus définitif.
M. Garon: Est-ce qu'il faut faire la preuve de la
réception du prospectus? Deux jours après, c'est...
M. Fortier: On dit dans l'article: unilatéralement. Alors,
l'onus de la preuve est plutôt du côté du courtier, s'il y
en a. Je pense que l'article est très fort, la façon dont
l'article a été écrit. D'ailleurs, il est
bien évident que le prospectus définitif est
approuvé à un certain moment par la commission et par la suite il
faut qu'il soit imprimé et diffusé. Je pense que c'est assez
facile de voir le nombre de jours que cela a pu prendre au courtier pour
l'envoyer.
M. Garon: Non, c'est parce que la poste... On dit: Dès la
réception du prospectus.
M. Fortier: C'est que la loi impose l'obligation de le distribuer
à ceux qui achètent.
M, Garon: Non, mais aujourd'hui, vous pouvez recevoir une lettre 24
heures après l'avoir mise à la poste ou cela peut prendre quinze
jours, parfois trois semaines. J'ai vu un compte que j'ai payé, j'ai eu
le temps d'avoir eu deux avis, alors que le chèque était dans la
poste. Cela a pris à peu près un mois. Je ne sais pas pourquoi,
remarquez bien, je trouve cela incroyable, cela a pris presque un mois. J'ai
appelé la compagnie pour leur dire: Écoutez, mon chèque
est dans la malle; ne m'envoyez pas d'avis, je l'ai envoyé. Finalement,
j'ai vu, après, le moment où ils ont changé le
chèque... Cela a pris quasiment un mois entre le moment où je
l'ai envoyé et le moment où il a été reçu.
Entre trois semaines et un mois, je trouve cela...
M. Fortier: Quel que soit le temps que cela peut prendre...
M. Garon: Oui.
M, Fortier:... l'article est très clair: c'est à partir de
la réception du prospectus. Si je reçois le prospectus ce matin
dans mon courrier - même si cela fait un mois qu'il a été
envoyé - j'ai deux jours pour indiquer à mon courtier: Je viens
de recevoir votre prospectus et je ne donne pas suite à l'entente ou au
mot d'ordre que j'ai donné d'acheter X nombres d'actions de telle
société. On ne prévoit pas de difficulté, car les
gens vont se prévaloir de cet article exceptionnellement. La plupart des
personnes connaissent les titres ou en ont déjà achetés.
Ils se fient à leur courtier. Mais quand même, cela donne une
certaine protection à l'individu qui ne serait pas satisfait de
l'information qu'il aurait vue dans le prospectus définitif. C'est
à partir de la réception telle quelle. Bien sûr, j'imagine
qu'il est obligé de faire une certaine preuve qu'il l'a reçu dans
le courrier, mais, par témoin, il n'y a pas de difficulté.
M. Garon: C'est "punché"; il y a l'estampille de la date
où c'est arrivé au bureau de poste, mais la date où vous
le recevez... Je ne pense pas que c'est envoyé par courrier
enregistré, alors il n'y a aucune preuve vraiment que cela ait
été reçu à telle date. C'est la date d'envoi qui
est indiquée sur la lettre. C'est pour cela qu'en termes de preuve... Le
courrier aujourd'hui, ce n'est pas comme autrefois. Il y a toutes sortes de
systèmes. On dirait que plus il est mécanisé, plus il
prend du temps à arriver. Avant, quand tout se faisait â bras, tu
avais la lettre quasiment la journée même où tu l'envoyais.
Aujourd'hui, on ne peut pas savoir le délai d'un courrier, c'est
à peu près impossible.
M. Fortien Moi, je n'entrevois pas rie difficultés. Quand il
s'agit de compagnies qui achètent un gros bloc d'actions...
M. Garon: Oui.
M. Fortier:... elles vont aller chercher l'information bien avant
et cela protège le petit épargnant qui va acheter un certain
nombre d'actions. Je pense bien que la façon...
M. Garon: Ah oui!
M. Fortien... dont l'article est écrit... Je pense bien que cela
n'ira même pas en cour. Le courtier va donner suite très
amicalement à cette décision, parce qu'il ne s'agira pas de 5 000
000 d'actions à 100 % l'unité. De toute façon, si jamais
cela allait en cour, de la façon dont l'article est écrit, le
juge certainement donnerait le bénéfice du doute à celui
qui désire résoudre l'achat d'un certain nombre d'actions. Cela
va?
M. Garon: Cela marche. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Thérien); Donc, l'article 2 est
adopté. L'article 3? M. le ministre.
M. Fortier: Alors, l'article 3 touche à l'article 47. De
quoi parle l'article 47 déjà? Cela touche les capitaux de
lancement. Il s'agit des dispenses. L'article 47 se lit comme suit:
"L'émetteur non assujetti est dispensé d'établir un
prospectus lorsqu'il effectue le placement de ses titres auprès d'au
plus 25 souscripteurs, dans la mesure où l'opération
réunit les conditions suivantes. " Ici, on modifie et on dit: "Cette
dispense s'applique seulement lorsque la commission donne son accord ou ne
formule pas d'opposition dans les quinze jours suivant la réception
d'une notice d'offre établie en la forme prévue par
règlement et qui devra être transmise aux personnes visées
par le placement avant que l'émetteur accepte un engagement de leur
part. "L'émetteur avise la commission selon
la forme prévue par règlement dans un délai de dix
jours après la fin du placement. "
Alors, c'est la dispense qui est donnée, comme vous pouvez le
voir dans les explications ici. Cela change, je pense bien, le nombre de jours
surtout. C'est très technique. M. le président de la Commission
des valeurs mobilières.
M. Guy: M. le Président, ici il s'agit d'une dispense qui
vise surtout des petits épargnants, c'est-à-dire ce qu'on appelle
des capitaux de lancement. C'est une entreprise qui veut se lancer et, avant de
faire appel au public par la voie d'un prospectus, veut aller chercher un
certain nombre de capitaux. Dans la plupart des cas que nous avons à la
commission, il s'agit plutôt de petits épargnants et
c'était la seule dispense s'adressant à des petits
épargnants où il n'y avait aucun document d'information. Alors,
ce dont il s'agit, c'est d'introduire un minimum d'information qui devra
être donnée à ces personnes avant qu'elles ne souscrivent
ces titres. Le document d'information, bien entendu, sera prévu par
règlement - il y a déjà un projet de règlement qui
circule - et la commission aura en fait quinze jours pour se prononcer. Si elle
veut s'opposer, parce qu'elle trouve que le document d'information n'est pas
conforme ou peut-être que le placement est abusif, elle aura quinze jours
pour le faire. Le reste de la dispense demeure. Il n'y a pas de changement dans
la dispense, dans les conditions de la dispense. C'est seulement l'introduction
du document d'information qui est une condition additionnelle.
M. Fortier: Alors, cela signifie information additionnelle
à ceux qui seraient appelés à souscrire lors du lancement
préliminaire.
M. Garon: Lorsqu'on dit que cela remplace... Il me semble que le
dernier alinéa...
M. Guy: Le dernier alinéa.
M. Garon:... ne parlait pas de cela du tout, il me semble?
M. Guy: Mais non. Vous l'avez, le dernier alinéa, il est
indiqué en haut dans le cahier que vous avez, c'était:
"L'émetteur avise la commission"... et il est repris en fait, on l'a
remis comme deuxième alinéa dans le projet de modification. Je
suis bien d'accord que le dernier alinéa ne parlait pas de cela, mais
c'était la technique, en fait, pour introduire...
M. Garon: Cela a été ajouté dans les
amendements de 1984, je pense?
M. Guy: L'article 47 a été modifié en 1984,
oui.
M. Garon: Le bout qui est modifié, qui est
remplacé, c'est un bout qui a été introduit en 1984? (12 h
45)
M. Fortier: En fait, l'article 47 a été
entièrement récrit.
M. Guy: Avant 1984, en fait, on avait un article qui traitait
aussi bien de valeurs refuges que de capitaux de lancement. En 1984, on a
séparé les deux. Comme cela existe ailleurs dans les autres lois
sur les valeurs mobilières depuis ce temps-là, il y a une
dispense pour les valeurs refuqes et une pour les capitaux de lancement. C'est
ce qu'on a fait en 1984. L'article combinait les deux avant cela. On a
introduit en 1984 un article 48, qui était l'autre article. On a tout
refait...
M. Fortier: L'article 47, tel qu'il existe dans la loi, c'est
l'article de 1984. Donc, on modifie l'article de 1984. C'est juste une
modification technique qui vise à donner plus d'information à
ceux qui souscrivent.
M. Garon: La notice d'offre d'avant était prévue
dans le règlement?
M. Fortier: On a le règlement, il est disponible si vous
en voulez des copies. Le secrétaire m'indique qu'il a été
distribué à tous les membres de la commission. Cela ne chanqe pas
l'essentiel de la compréhension parce que ces règlements ne font
que préciser des détails techniques reliés à
certains articles.
Le Président (M. Thérien): Article 3, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Essentiellement, qu'est-ce qui s'est produit entre
temps depuis 1984 pour vous amener à faire cette modification?
M. Fortier: M. le président.
M. Guy: II y eu plusieurs événements. D'abord, on
prévoyait, au moment où cette dispense a été
introduite, à la suite de l'introduction d'une dispense semblable dans
les autres provinces, que ce serait peu utilisé et qu'il n'y aurait pas
trop de problèmes. Par contre, depuis 1984 on s'aperçoit qu'il y
a un très qrand nombre d'émetteurs qui utilisent cette dispense.
Bien souvent, ce sont des émetteurs qui ne font qu'un placement, des
sociétés en commandite, alors que ce sont des placements assez
risqués et qu'on ne donne pas d'information du tout aux
épargnants. À la suite des problèmes qui sont survenus,
l'Alberta a décidé d'introduire éqalement une notice
d'offre et l'Ontario,
qui modifiera sa loi d'ici un an nu deux, compte faire la même
chose, c'est-à-dire qu'il y ait au moins un minimum d'information qui
soit donné à ces personnes. La commission a eu beaucoup de
problèmes avec cette dispense telle qu'elle est aujourd'hui.
M. Garon: Quel genre de problèmes?
M. Guy: Les gens se plaignent qu'ils n'ont pas d'information. Ce
sont de petits épargnants. On ne leur dit rien. On sollicite des fonds.
Ce qu'on a voulu faire, c'est introduire une notice d'offre qui est un document
d'information assez simple. En fait, le document qu'on a prévu au
règlement est assez simple, quand même. Il n'augmentera pas les
coûts pour l'entreprise qui veut aller chercher des capitaux de
lancement, par contre il donnera un minimum d'information à la personne.
Elle aura certains droits, s'il y a de l'information fausse ou trompeuse dans
le document. Cela aussi est important. Auparavant, si l'épargnant avait
fait l'objet d'information fausse ou trompeuse, il n'avait pas beaucoup de
recours. Tandis que maintenant, il aura quand même un recours si les
informations qui sont dans cette notice d'offre ne sont pas vraies.
M. Fortier: Cela va?
M. Garon: Ce ne sera pas long...
Cela équivaut à un genre de notice d'offre, à un
mini-prospectus, quelque chose comme cela.
M. Guy: C'est quand même différent d'un prospectus.
C'est un document beaucoup plus sommaire, mais qui donne quand même les
informations essentielles: ce que l'entreprise veut faire avec les fonds
qu'elle sollicite, quelques renseignements financiers, une information de base,
en fait, sur l'entreprise, pour qu'au moins on ait un minimum, pour savoir
pourquoi on met des fonds dans cette entreprise.
M. Fortier: Cela va? M. Garon: Cela marche.
Le Président (M. Thérien): L'article 3 est
adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Thérien): J'appelle l'article 4.
M. le ministre.
M, Fortier: L'article 4 est du même type de modification.
L'article 63 dit que le prospectus prévu au présent titre... On
dit qu'il n'est pas exigé dans le cas d'une offre publique
d'échange réalisée conformément aux dispositions du
titre IV. En fait, on prévoit deux possibilités. Dans un certain
cas, il peut y avoir une dispense et, dans d'autres cas, on peut quand
même insister pour avoir l'information prévue en accord avec les
dispositions du titre IV. Donc, la modification ne vient que préciser
cette possibilité, puisque l'article se lit maintenant: "Le prospectus
n'est pas exigé dans le cas d'une offre publique d'échange faite
avec une note d'information conforme aux dispositions du titre IV ou sous le
régime de la dispense prévue à l'article 121. "
Donc, il y a deux possibilités et on voulait les prévoir
toutes les deux d'une façon bien spéciale.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Encore, dans ce cas-là, qu'est-ce qui s'est
produit depuis 1982, Dans ce cas-là, c'est une disposition qu'on
trouvait en 1982. Avant, on ne prévoyait pas des dispenses de l'article
121, on prévoyait seulement le titre IV. Qu'est-ce qui vous a
amené à ne pas faire de changement(
M. Fortier: M. le président de la Commission des valeurs
mobilières.
M. Guy: M. le Président, Je pense que c'est assez simple.
C'est que la dispense qu'on a introduite en 1982 n'est pas du tout conforme aux
dispenses qui existent ailleurs. La dispense de prospectus s'appliquait
seulement si vous établissiez un document d'information. Ce qu'on veut
rendre clair et ce qui est, par ailleurs, uniforme avec les autres provinces,
c'est qu'il faut qu'il y ait un document d'information pour qu'on ait la
dispense de prospectus. Autrement, cela pouvait être conforme au titre IV
sur l'offre publique d'échange, dans la mesure où vous aviez une
dispense. C'est quand même conforme, mais il n'y avait pas de document
d'information. Il s'agit de clarifier cette situation et de s'assurer que, dans
les cas où on bénéficie d'une dispense, il y a un document
d'information, sauf la dispense qui est prévue à l'article 121.
La dispense de 121, c'est l'offre qui est faite selon une loi
étrangère, mais avec des dispositions équivalentes
à la loi du Québec et il y a une dispense à l'article 121
qui s'applique dans ces cas-là. Si une offre était faite
conformément à la loi des valeurs mobilières de l'Ontario,
qui aurait, notamment, des dispositions identiques aux nôtres, le
document d'information serait exigé par la loi sur les valeurs
mobilières de l'Ontario. C'est pour cela qu'on l'exclut à
l'article 121.
M. Garon: Vous l'avez exclu parce qu'il est exigé en
Ontario?
M. Fortier: Ce sont des échanges de bons offices. Quand
une compagnie s'adresse à la Commission des valeurs mobilières du
Québec, l'Ontario va dire: Si le Québec s'en charge, on accepte
cela. D'ailleurs, nous faisons la même chose vis-à-vis de
l'Ontario.
M. Garon: Est-ce que vous avez...
M. Fortier: Dans la mesure où la réglementation, la
législation est à peu près identique, ce sont des
échanges de bons procédés d'une commission à
l'autre.
M. Garon: Ce sont des ententes administratives qu'il y a
entre...
M. Guy: C'est que dans le régime uniforme sur les offres
publiques qui a été mis en vigueur partiellement en 1984, et qui
sera mis en vigueur dans toutes les provinces, il existe une dispense quand
c'est une offre qui ne s'adresse pas à un grand nombre de porteurs.
L'article 121 dispense quand ce n'est pas plus que 50 porteurs, pas plus de 2 %
des titres en circulation. Si ces conditions sont réunies et que les
dispositions d'une autre loi - prenons la loi des valeurs mobilières de
l'Ontario - sont identiques ou équivalentes, il y a une dispense des
dispositions sur les offres publiques du Québec. L'Ontario a la
même dispense dans sa loi.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Lévis. Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Adopté. On veut
faire la proposition d'un nouvel article qui serait 4. 1. Vous avez cela dans
vos modifications.
M. Fortier: M. le Président, encore une modification.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que vous pouvez
en faire la lecture?
M. Fortier: Oui. L'article 4. 1 se lirait comme suit: "L'article
61 de cette loi est modifié par le remplacement du second alinéa
par le suivant: "Elle doit, en outre, établir un document d'information
décrivant le fonctionnement du marché et, le cas
échéant, les divers types de contrats. Elle doit soumettre ce
document à l'approbation de la commission. "
Les observations que nous communique la commission - parce qu'il s'agit
d'une modification semblable aux deux dernières qu'on vient de discuter
- sont les suivantes: "Vu les innovations constantes du marché, ce
document doit constamment être mis à jour.
Avant même que ne paraisse la modification du règlement qui
doit entrer en vigueur le 4 juin, la commission a été saisie
d'une nouvelle modification. En procédant par règlement, on sera
toujours en retard d'une modification. Il est donc proposé que le
contenu du document soit simplement soumis à l'approbation de la
commission. "
Peut-être qu'on peut demander au président de la commission
de nous citer les cas très pragmatiques, pratiques, pratico-pratiques
qu'il a vécus. Puisqu'on s'en remet en définitive à la
commission comme telle, ceux qui croient que la commission a beaucoup
d'autorité vont peut-être appréhender la chose. D'autre
part, je crois qu'il s'agit, dans ce cas-ci, d'une modification qui va
permettre à ceux qui font affaire avec la commission d'avoir l'heure
juste, au fur et à mesure de l'évolution de ce type de dossier.
M. le président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: M. le Président, dans ce cas-là, je ne
crois pas qu'il y ait beaucoup d'appréhension, parce qu'en fait, on est
les seuls qui ayons ce document établi par règlement. Dans les
autres provinces, ils sont approuvés par les commissions. Cela nous a
posé beaucoup de problèmes. C'est le document sur le
marché des options et on sait que ce marché est en constante
évolution. Il y a des changements presque tous les mois, aussi bien dans
les produits que dans les modes de fonctionnement. On n'est pas capables du
tout de tenir le document à jour par règlement. Cela pose des
problèmes. Quant au document prévu dans le règlement du 4
juin, la commission a été obligée de dispenser les
courtiers d'établir ce document dans la mesure où ils
établissent l'ancien document qui a été approuvé
par la commission il y a deux ans. Justement, on n'est pas capables, par le
processus réglementaire, d'arriver à avoir un document qui soit
à jour. Il ne faut pas oublier que toutes ces modifications nous sont
demandées par les Bourses et l'Association des courtiers, au fur et
à mesure qu'il y a des modifications dans le fonctionnement et les
produits de ce marché. Cela vise à mettre un peu plus de
flexibilité dans le système.
M. Fortier: Cela touche spécifiquement deux produits qui
sont définis à l'article 1. 40 et 1. 50: "4° une option et un
contrat à terme négociable sur valeurs mobilières, de
même qu'un contrat à terme de bons du Trésor" et "5 une
option sur un contrat à terme de marchandises ou de titres financiers".
Donc, ce sont des produits très sophistiqués et qui
évoluent très rapidement présentement, puisque tous les
courtiers ou les maisons de courtage définissent des
nouveaux produits dans ce secteur et cela évolue à un
rythme très rapide.
Le Président (M. Thérien): Avant de suspendre,
est-ce que l'article 4. 1 pourrait être adopté?
M. Garon: On va suspendre et on va parler un petit peu.
Le Président (M. Thérien): Donc, nous allons
suspendre jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 17)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission du
budget et de l'administration est réunie cet après-midi afin
d'étudier le projet de loi 6, Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant les valeurs mobilières. Nous
étions à l'article 4. 1 et la parole était au
député de Lévis.
M. Garon: Arrêtez donc! Ah Oui! c'est vrai.
M. Fortier: On avait quasiment conclu, Mme la Présidente,
que le député de Lévis était pour dire: Oui, je
suis d'accord et on adopte l'article 4. 1.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
4. 1 est adopté?
M. Garon: Non, non, attendez un peu. Le ministre venait juste de
donner quelques brèves explications, puisqu'il a commencé
à parler à 12 h 57 et qu'il a arrêté à 13
heures faute de temps pour continuer les explications. Alors, si le ministre a
des explications additionnelles, on est prêts à les entendre, mais
s'il n'en a plus, on va lui poser des questions concernant l'article 4. 1 qu'il
nous a présenté. Vous remarquez, à la lecture de
l'article, qu'on dit: "Dans le cas des titres visés aux paragraphes
4° et 5 de l'article 1, négociables sur un marché
organisé, ou dans le cas des options visées au paragraphe 8 du
même article, la personne qui les met en circulation, au lieu
d'établir un prospectus, doit être agréée par la
commission, selon les conditions prévues par règlement. "Elle
doit, en outre, établir un document d'information dans la forme
déterminée par règlement, décrivant le
fonctionnement du marché et, le cas échéant, les divers
types de contrats; elle doit soumettre ce document à l'approbation de la
commission. "
Et, on propose de modifier l'article 67 de cette toi par le remplacement
du 2e alinéa par le suivant: "Elle doit, en outre, établir un
document d'information décrivant le fonctionnement du marché et,
le cas échéant, les divers types de contrats; elle doit soumettre
ce document à l'approbation de la commission. "
Et, dans les observations qui nous ont été faîtes,
on dit: "Vu les innovations constantes du marché, ce document doit
être constamment mis à jour: avant même que ne paraisse la
modification du règlement qui doit entrer en vigueur le 4 juin, la
commission a été saisie d'une nouvelle modification. En
procédant par règlement, on sera toujours en retard d'une
modification. Il est donc proposé que le contenu du document soit
simplement soumis à l'approbation de ta commission. "
Antérieurement, on disait: "elle doit fournir un document
d'information dans ta forme déterminée par règlement. "
Cela veut dire qu'en changeant le 2e alinéa, il n'y aura pas de forme
prescrite par règlement, ce pourra être présenté
dans n'importe quelle forme et la seule contrainte, au fond, ce serait que la
commission approuve le règlement quel qu'il soit, présenté
dans n'importe quelle forme que ce soit. C'est ce qu'on veut dire.
M. Fortier: Je vous souhaite la bienvenue à notre
commission parlementaire, Mme la Présidente. On va tout faire pour
rendre votre tâche agréable. Nous étions à
étudier cet article 4. 1, qui se réfère, comme le
député vient de le lire à l'article 67, et je ferai
remarquer au député de Lévis que le premier alinéa
de l'article 67 n'est pas modifié. Il touche - on se
réfère aux définitions de l'article 1, paragraphes 4°,
5° et 8° - 4° et 5°, le paragraphe 4 étant des options,
des contrats à terme négociables, le paragraphe 5 étant
une option sur le contrat à terme de marchandises ou de titres
financiers et le paragraphe 8 une option quelconque négociable sur un
marché organisé. Alors, nous avions expliqué avant le
lunch qu'il s'agit d'options, il s'agit de produits très
sophistiqués et, comme on le sait, la Bourse de Montréal est de
plus en plus active sur le marché des options.
Ce sont des produits qui évoluent très rapidement et,
à la demande de la Bourse, à la demande des différents
intervenants de la Bourse, comme il s'agit de produits qui évoluent
très rapidement, la difficulté qu'il y a pour la commission et
pour le gouvernement, c'est de s'ajuster â la vitesse des modifications
techniques ou de l'évolution de ce type de produits.
Donc, c'est la raison pour laquelle nous désirons modifier le 2e
alinéa pour faire en sorte qu'au lieu que le document d'information soit
défini par règlement, il soit tout simplement soumis à
l'approbation de la commission. Alors, il est bien clair que la commission va
exiger que le document
soit établi de telle et telle façon. La seule
différence, la différence essentielle, c'est que
dorénavant ce n'est plus défini par règlement, c'est au
bon vouloir de la commission.
Il s'agit d'un secteur sophistiqué. Ce n'est pas tout le monde
qui joue sur les options et, de toute façon lorsqu'on parle de
réglementation, cela ne touche pas l'homme de la rue directement, cela
touche les intervenants majeurs de la Bourse de Montréal, cela touche
les courtiers qui, eux, interviennent sur ce type de titres. Comme vous le
savez, Mme la Présidente, - il faut faire la distinction entre les
actions comme telles qui sont des titres qu'on connaît normalement et les
options sur les titres de Bourse comme les actions; on peut même avoir
des options sur des obligations également. Alors, il s'agit d'un produit
sophistiqué. Comme l'évolution est rapide, nous désirons
faire un changement à l'article 67 pour que dorénavant
l'information soit soumise à l'approbation de la commission tout
simplement sans égard à une recommandation qui, de toute
évidence, doit être changée trop fréquemment pour
tenir compte de la réalité qui est en mouvance continuelle.
Est-ce que mes explications satisfont le député de
Lévis?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, je comprends les explications
que donne le ministre, mais en ce qui concerne le document d'information, il
n'y aura plus de règles concernant la forme qu'il doit prendre et il va
y avoir une absence de sécurité de la part des gens qui vont
avoir le sentiment que ce qui est demandé n'est pas très
précis.
M. Fortier: Mme la Présidente, le président de la
Commission des valeurs immobilières m'indique que non seulement cela va
améliorer les choses de beaucoup, mais qu'on était les seuls au
Canada à avoir un règlement à ce sujet. Donc, c'est la
raison pour laquelle c'était un problème. Quand on est les seuls
dans un secteur donné à avoir un type de réglementation,
on doit se poser des questions. De fait, les autres provinces n'ont pas un tel
règlement, et je l'ai indiqué â plusieurs reprises, c'est
dû à l'évolution de ce type de produit et, d'ailleurs, je
sais que le député de Lévis avec les membres de la
commission sont allés visiter la Bourse; ils ont rencontré
l'ACCOVAM. À Pâques, je suis moi-même allé à
New York chez un grand courtier Goldman Sachs... Je suis allé dans la
salle où on s'occupe des options et il y a des centaines de gens qui
travaillent avec les options, les options d'obligations, les options de bons du
Trésor du gouvernement américain et on m'a expliqué avec
force détails que, justement, il s'agissait de produits en
évolution constante.
Je ne suis pas surpris, donc, de la demande que m'a formulée la
commission à ce sujet. Ce sont les problèmes rencontrés
à New York, les problèmes rencontrés en Ontario, en
Colombie britannique et ailleurs. C'est un secteur qui ne pose pas de
problème parce que cela ne touche pas l'homme de la rue non
sophistiqué; je ne crois pas que M. Tartempion qui a l'habitude
d'acheter pour 3000 $ de titres du Régime d'épargne-actions, ce
n'est pas un bonhomme qui va se lancer dans l'achat des options, je ne croirais
pas. L'expérience me dit que ce n'est pas l'homme de la rue qui
normalement joue sur les options; l'homme de la rue va acheter quelques titres
préférablement, dans le passé en tout cas, qui lui
permettaient de se prévaloir d'un rabais fiscal. D'ailleurs, c'est une
des innovations les meilleures que le gouvernement précédent nous
a laissées. On remercie M. Parizeau. Je crois que c'est un bonhomme que
M. Garon et moi-même respectons et qui réside à Outremont
d'ailleurs et pour lequel j'ai beaucoup de respect.
En conséquence, Mme la Présidente, je crois que
l'amendement devant nous est tout à fait anodin dans la mesure où
il ne met pas en danger le principe que le député de Lévis
et moi-même, nous défendions, ce matin, à savoir qu'il
fallait avoir une réglementation sévère pour assurer la
confiance dans le marché de la part de ceux qui achètent des
titres à la Bourse et, en conséquence, c'est la raison pour
laquelle les explications du président de la commission m'ont convaincu
et j'oserais espérer qu'elles convainquent également le
député de Lévis et les parlementaires qui sont ici
présents.
M. Garon: Mme la Présidente, je me méfie toujours
un peu quand quelqu'un d'Outremont me dit que ce n'est pas l'homme de la rue
qui s'intéresse à ces questions. Je vois le député
de Sainte-Anne qui doit commencer à se poser des questions quand les
gens d'Outremont disent: Ce ne sont pas les hommes de la rue qui sont en ces
matières. Cela fait un peu haute ville.
M. Fortier: Vaudeville.
M. Garon: Haute ville. On a le sentiment de se retrouver devant
une caste qui n'a pas... Pardon?
M. Polak: "Upper-class".
M. Garon: Autrefois, on disait "upper-class", "middle-class",
"lower-class", etc., mais là on a l'impression d'être dans la
"upper-upper-class".
M. Fortier: Je pense bien que le député de
Lévis a toujours un préjugé à l'égard de
la haute ville de Québec» étant député
de Lévis, mais quand même j'osais espérer qu'il avait
compris mes explications lorsque je disais que ce n'est pas celui qui
achète des titres ordinaires. Acheter des options, jouer sur les
options, c'est un marché très sophistiqué et il y a,
d'ailleurs, des gens qui ont beaucoup d'argent et qui ne sont pas
sophistiqués...
M. Garon: Oui.
M. Fortier: Il y en a qui en ont beaucoup. Le n'est pas la
question, il ne s'agit pas de classe sociale, Mme la Présidente, et vous
l'avez bien compris. Ce n'est pas une question de classe sociale, c'est une
question de jouer dans un marché plus complexe qu'un autre, qui touche
des gens plus sophistiqués dans la mesure où ils ont une
compétence ou une connaissance du marché des options et, donc,
tout ce que j'ai indiqué, le député de Lévis l'aura
compris, c'est qu'il s'agit, quand on touche aux options, d'un titre tout
à fait particulier et qui demande une certaine sophistication dans ta
compréhension de ce genre de titre.
C'est la raison pour laquelle je disais qu'à mon avis cela n'a
pas le même impact quand on parle de l'homme de la rue,
c'est-à-dire la personne qui achète des titres ordinaires.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, ayant été
ministre de l'Agriculture pendant neuf ans, je me suis rendu compte que le
marché des options, c'était l'homme de la rue qui l'utilisait
beaucoup. On sait que, dans le domaine des céréales, les
cultivateurs régulièrement jouent sur le marché des
options dans le domaine des biens...
M. Fortier: On parle de grosses entreprises là, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Les gens qui sont dans le domaine des
céréales, lors de transactions en cours de saison, se
protègent par le marché des options. Or, dans le domaine
agricole, le marché des options est un marché du producteur de
céréales; ce n'est pas un domaine réservé. C'est
vrai que c'est un secteur qui innove souvent, qui est souvent des
décennies en avant des autres, mais le domaine des options n'est pas
seulement... Je comprends ce que vous voulez dire. Avec les titres particuliers
de valeurs immobilières, c'est possible, c'est même vrai, mais
dans certains autres domaines, dans le domaine agricole, par exemple, le
marché des options est un marché fréquent. La plupart de
nos coopératives vont s'en prévaloir lorsqu'elles font des achats
ou des ventes de leurs membres au point de vue de leurs productions. Lorsque
ces derniers vendent leurs productions, souvent ils le font au mois de
février pour se protéger au cas où il arriverait gn
changement considérable dans le marché. S'ils veulent vendre au
mois de février, c'est parce qu'ils anticipent que le marché va
être meilleur en février, ils vont se protéger,
possiblement en faisant d'autres transactions dans le marché
immédiat. À ce moment-là, le marché des options est
très important pour les transactions qui se font dans ce secteur.
M. Fortier: Ce que dit le député de Lévis
confirme ce que je viens de dire. J'ai dit que c'étaient des acheteurs
ou des vendeurs sophistiqués. Donc, quand on parle des
coopératives, ce sont de très grosses coopératives. Ces
gens-là doivent avoir à leur emploi un "trader", un
démarcheur et ce démarcheur-là est très
sophistiqué et peut jouer avec ce type d'option. Alors, cela ne fait que
confirmé, Mme la Présidente, ce que je disais sur l'utilisation
d'un type plus sophistiqué qu'un autre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Lévis, est-ce que le nouvel article 4. 1 est adopté?
M. Garon: Est-ce que je pourrais demander, Mme la
Présidente, un ajournement de 3 ou 4 minutes? II faudrait que je fasse
un appel et...
M. Fortier: Est-ce qu'on peut adopter cela avant que vous
partiez?
M. Garon: Non, j'aimerais revenir là-dessus. II faut que
je fasse un appel téléphonique. On peut adopter cet amendement un
peu plus tard. J'aimerais le faire immédiatement, mais on vient de
m'appeler à mon bureau.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 32)
(Reprise à 15 h 41)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le député de Lévis, vous aviez la parole.
M. Garon: Je vous remercie, Mme la Présidente, d'autant de
sollicitude. Mme la Présidente, j'aimerais, si le ministre n'y voit pas
d'inconvénient, si c'était possible, comme il s'agit d'invoquer
la rapidité du fonctionnement dans le domaine des options, si
c'était
possible, que le ministre puisse demander au président de la
Commission des valeurs mobilières de nous indiquer de quelle
façon on procède dans ce secteur? Quelle est la coutume en
Ontario, à New York et ce que cela va changer ici au point de vue des
amendements qu'il demande à l'article 67 et combien de fois au cours des
dernières années il a dû changer le règlement qui
était en retard sur des modifications? Si c'est arrivé souvent ou
une fois?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Fortier: II me fait plaisir de demander au président de
la Commission des valeurs mobilières d'expliciter ce que nous avons dit,
d'être peut-être plus précis, si c'est possible?
M. Guy: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez vous identifier, M. le président?
M. Guy: Je m'excuse. Paul Guy, président de la Commission
des valeurs mobilières du Québec. C'est, je crois, la
modification qui est entrée en vigueur le 4 juin. En fait, je pense que
c'est la troisième modification dans les deux dernières
années. Ce qui est en quelque sorte beaucoup, parce que ce sont quand
même des modifications négociées sur plusieurs semaines. Il
doit premièrement y avoir une entente entre toutes les Bourses au Canada
sur, en quelque sorte, le contenu des modifications à apporter aux
documents. Après cela, les documents sont soumis aux commissions de
valeurs mobilières qui doivent les approuver. Au Québec, cela
devait faire partie du règlement, alors qu'ailleurs les autres
commissions approuvent les documents. Ce que cela change, c'est une question,
comme je l'ai dit ce matin, surtout de fonctionnement efficace. À
l'heure actuelle, il nous est très difficile d'arriver avec une mise
à jour aux mêmes dates que les autres commissions. La commission
de l'Ontario approuve le document et nous, vu les délais prévus
d'abord de 45 jours de prépublication pour faire une modification au
règlement, l'adoption du règlement nouveau par le Conseil des
ministres, la publication quinze jours avant l'entrée en vigueur, on est
toujours à la remorque et on ne peut pas arriver aux mêmes dates
que les autres. On traîne toujours en arrière. De cette
façon, on s'assure quand même de pouvoir approuver le document en
même temps que les autres commissions, de sorte que le document puisse
entrer en vigueur partout au Canada en même temps. (15 h 45)
Je dois aussi souliqner ici que ce n'est pas comme un prospectus
où le contenu détaillé est prévu au
règlement. La commission a toute la latitude pour prévoir la
forme du document et s'assurer que le document contient bien les informations
qu'elle juge appropriées. Il n'y a aucun problème là.
C'est ce qu'on a fait dans le passé. Le document en vigueur actuellement
n'est pas celui qui est prévu dans le règlement, c'est un autre
document que la commission a approuvé il y a deux ans. La commission a
approuvé ce document à la suite, bien entendu, de
négociations avec les Bourses et avec l'association des courtiers.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: J'ai bien compris. Vous avez discuté cela avec
la Bourse, l'association des courtiers. Vous êtes arrivés à
une entente là-dessus. J'espère que le député de
Mille-Îles écoutait bien.
M. Bélisle: De toute façon, on vous laisse faire.
Vous pouvez parler tant que vous voulez...
M. Fortier: Cela va?
M. Garon: Tout le monde est d'accord pour fonctionner, même
si le cadre est moins défini par règlement. Est-ce qu'une
tradition va s'établir ou est-ce qu'il y a des directives?
M. Guy: Mme la Présidente, le cadre de ce document est
quand même assez bien défini, et ce qu'il doit contenir. À
la suite de changements dans le fonctionnement de ces marchés-là,
au fur et à mesure, il y a des modifications à apporter, mais
cela demeure dans le cadre du document qui contient quand même Un
ensemble d'informations, sous des rubriques qui sont déjà
là. Si je l'avais ici avec moi... Je pourrais peut-être quand
même donner des explications rapides. Dans le document qui était
au règlement du 4 juin, à part une introduction, il y a un
lexique, la nature des options, certains facteurs de risques, les
mécanismes de la négociation d'options, les exigences de
couverture, la levée des options, la date d'échéance, la
compensation, commissions et autres frais, Bourse et chambre de compensation,
caractéristique des contrats, conséquences fiscales, informations
supplémentaires. Toutes ces rubriques reviennent toujours dans le
document. Même si le document est modifié, le contenu
général demeure essentiellement le même. Ce sont des
modifications à l'intérieur de chacune de ces rubriques, bien
souvent. Il y a quand même une forme de ce document qui existe, et ce
n'est pas modifié. Bien
souvent, à la suite de changements, dans certaines des rubriques,
on apporte des modifications.
M. Garon: L'alinéa 2 qui disait: Document d'information,
dans la forme déterminée par règlement, disparaît.
Vous enlevez "dans la forme déterminée par règlement".
Donc, le contenu ne sera plus précisé parrèglement?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président.
M. Guy: Non, mais cela ne change pas grand-chose, en fait. On n'a
pas besoin de dire "dans la forme". Vu que le document est soumis à
l'approbation de la commission, il est évident qu'il va y avoir une
forme. Il y a déjà dans ce document un certain nombre de
rubriques qui vont demeurer. Il s'agit que la commission approuve les
modifications qui y sont apportées le cas échéant, au
moment où elles sont apportées.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Ailleurs, à Toronto et à New York, le
contenu de ce document se trouve où, en l'absence de
règlement?
M. Guy: Ici au Québec, on a été les premiers
au Canada, d'abord par la loi de 1982, à éliminer le prospectus
pour les options. Avant il y avait un prospectus exigé pour les options.
Il y avait un prospectus exigé aux États-Unis. Les
États-Unis sont venus bien après nous. Maintenant, ils ont un
document d'information comme on a ici. Le prospectus n'était pas du tout
approprié à cette forme d'investissement. Ailleurs au Canada,
c'est la même procédure qu'au Québec, c'est-à-dire
qu'il y a un document d'information approuvé par les commissions de
valeurs mobilières, selon la même procédure qui serait
établie ici, si cette modification est adoptée.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va, M. le
député de Lévis? Est-ce que le nouvel article 4. 1 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le nouvel article 4.
1 est adopté. J'appelle l'article 5. M. le ministre.
M. Garon: Je voudrais poser une question au ministre. Dans les
grands papiers qu'il nous a passés...
M. Fortier: On va vous faire signe. Juste pour les mettre en
ordre. On passe à l'article 5, après cela...
M. Garon: II y avait l'article 16.
M. Fortier: Après l'article 5, il y a l'article...
M. Garon: Cela va aller.
La Présidente (Mme Bélanger): Après
l'article 5.
M. Garon: Je comprends.
La Présidente (Mme Bélanger): Après
l'article 5.
M. Fortier: Après on s'en va à...
M. Garon: Quand on va arriver à l'article 16, on va...
M. Fortier: On s'excuse, pour des raisons techniques que vous
allez comprendre, on vous indiquera l'ordre des papillons.
M. Garon: On passe à...
M. Fortier: On passe à l'article 5, tel qu'il était
dans le cahier original que vous avez entre les mains et qui modifie l'article
97. Le texte actuel disait que: "L'initié à l'égard d'un
émetteur assujetti est tenu de déclarer toute modification
à son emprise sur les titres de cet émetteur. " C'est
remplacé par le suivant: "L'initié à l'égard de
l'émetteur assujetti est tenu de déclarer, selon les
modalités, en la forme et dans les délais
déterminés par règlement, toute modification à son
emprise sur les titres de cet émetteur. "
Ici, c'est une modification, au lieu que cela soit défini dans la
loi, cela va être défini par rèqlement. Comme la Commission
des valeurs mobilières discute avec l'Ontario en vue d'établir un
régime uniforme, de manière à permettre aux
initiés, à l'égard d'émetteurs qui seront
émetteurs assujettis dans les deux provinces, de déposer une
seule déclaration, il y a lieu d'arriver à une entente, si
possible.
En regardant les statistiques, quand j'ai fait mon discours en
deuxième lecture, je me suis aperçu que ce genre de documents
augmente d'une façon faramineuse. Je l'ai ici: déclarations
d'initiés, en 1983-1984, 10 000: en 1986-1987, 15 000. Alors, cela
augmente à un rythme de 50 %. Donc, bien sûr, l'objectif
poursuivi, c'était de s'assurer que les initiés déposent
une déclaration auprès de la Commission des valeurs
mobilières de l'Ontario ou du Québec. Comme de raison, il y a un
danqer qu'on soit un peu inondé, mais aussi il y a un avantage à
alléger ce type de déclaration pour que la commission obtienne le
genre d'information qu'elle désire obtenir, sans être perdue dans
un dédale de détails qui
n'auraient pas lieu d'être demandés. L'article 97 ne fait,
en définitive, que reporter au règlement la façon dont les
initiés vont faire rapport à la commission.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: En quoi, actuellement, les modalités, la forme
et les délais sont-ils différents au Québec et en
Ontario?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Fortier: Je ne sais pas s'il y a des différences
majeures. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a des discussions pour
s'assurer qu'il y ait homogénéité. Est-ce qu'il y a des
différences majeures, M. le président de la commission?
M. Guy: II y a actuellement un certain nombre de
différences au Canada. Il y a des délais différents dans
certaines provinces. Il y a également d'autres petites
différences qu'on est en train d'harmoniser. Le problème est
d'essayer d'éliminer un certain nombre de déclarations,
c'est-à-dire les transactions de peu d'importance. Vu que le processus
de modification des lois est beaucoup plus lourd que le processus
réglementaire, sans rien changer au principe, il y a
intérêt à mettre dans le règlement toute la
mécanique des déclarations d'initiés, de façon
à pouvoir prévoir au règlement toute la procédure,
lorsqu'on aura une entente sur ces questions. En fait, on est en train
d'éliminer les différences. Le chiffre discuté à ce
moment-ci pour les transactions de moindre importance est de 15 000 $. Cela ne
veut pas dire que ce sera ce chiffre à la fin, mais c'est ce qui est
discuté avec les autres provinces. Ce sera un montant cumulatif.
L'initié ferait une déclaration dès qu'il attendrait les
15 000 $. Cela aura l'intérêt de diminuer le nombre de
déclarations durant l'année, c'est vrai, et aussi de ne pas
inonder les publications de transactions de très peu d'importance, comme
actuellement, quelquefois c'est deux, trois actions, cinq actions et ainsi de
suite.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Vous parlez d'informatiser la Commission des valeurs
mobilières davantage. Est-ce un secteur qui va être
informatisé puisque les 10 000 déclarations vont monter à
15 000? Est-ce que les transactions des initiés font partie d'un secteur
informatisé ou à informatiser?
M. Guy: II y a un programme informatique actuellement. Toutes les
déclarations sont traitées par informatique, mais c'est un
programme, comme vous le savez peut-être, qui ne fonctionne pas
très bien. Bien entendu, dans le nouveau système informatique,
cela va être un secteur qui va être traité pas mal mieux et
beaucoup plus rapidement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Est-ce que vous avez des données? Quand il y a
eu le rapport de la commission Porter, des choses comme celles-là, on a
dit que les administrateurs de banques étaient souvent - on parlait de
30 % - même si on a chanqé les lois vers 1960, si l'on veut, un
peu l'équivalent d'initiés par rapport aux banques. Ils
étaient administrateurs de compagnie, et les banques prêtaient
à ces compagnies. Les administrateurs de banques qui étaient
également administrateurs de compagnies, ou qui occupaient un poste
important étaient autour de 30 %. Est-ce que la Commission des valeurs
mobilières a des genres de grilles de transactions interreliées
entre les initiés des institutions financières et des autres
entreprises, pour voir à quel point les transactions de financement se
font à des firmes où les dirigeants sont déjà dans
les bureaux de direction des grandes institutions financières? Le
rapport Porter l'a fait pour les banques, est-ce qu'au niveau de la Commission
des valeurs mobilières, on a ce genre de renseignements sur les
dirigeants d'entreprises dans le domaine des institutions financières au
Québec, par rapport aux entreprises qui font affaire avec elles?
M. Fortier: Les seules déclarations d'initiés, Mme
la Présidente, auxquelles la commission peut assujettir ces
personnes-là, c'est celles du secteur des valeurs mobilières
comme telles. Donc, de toute évidence, cela ne couvre pas ce qu'on peut
appeler des initiés dans d'autres secteurs. Dans la loi des institutions
financières, vous avez raison on parle d'initiés. On peut parler
d'initiés ou de personnes privilégiées dans la Loi des
compagnies d'assurances, les gens qui font partie du conseil d'administration.
Dans la loi sur les fiducies que je vais déposer au mois d'octobre, il y
a des règles qui vont régir les personnes siégeant au
conseil d'administration. Mais, les ordinateurs de la commission n'ont pas pour
fonction de garder un portrait global de ce type d'information. On n'oblige que
les personnes actives dans le secteur des valeurs mobilières et
assujetties à la Loi sur les valeurs mobilières.
M. Garon: Est-ce qu'il y a une grande collaboration entre
l'Inspecteur général des institutions financières et la
Commission des valeurs mobilières pour compléter l'n-
formation par rapport au rôle plus large de l'Inspecteur
général des institutions financières, et au rôle
particulier de la Commission des valeurs mobilières pour avoir le
portrait dans le domaine des institutions financières d'une façon
plus globale? Je comprends qu'on n'ait pas les statistiques sur les banques,
mais surtout avec le décloisonnement, le poids des initiés dans
le secteur des institutions financières va devenir très
important, ainsi que le rôle que ces initiés pourraient avoir par
rapport à d'autres entreprises en instance de financement et qui peuvent
subir des pressions indues, de la part d'administrateurs d'institutions
financières, qui au fond, sont en conflit avec d'autres entreprises dont
les dirigeants ne sont pas dans les conseils d'administration?
M. Fortier: Le député de Lévis
soulève un problème intéressant qui a beaucoup
d'envergure. Je relisais, en fin de semaine, une étude de M. T.
Courchesne. Si cela intéresse le député de Lévis,
je pourrais lui en faire parvenir une copie. Il y a un dossier en
évolution à Ottawa, pour lequel d'ailleurs M. Castonguay s'est
présenté devant un comité de la Chambre des communes, en
ce qui concerne les liens commerciaux. Comme vous le savez, il y a un
débat qui s'est engagé, à savoir si les institutions dites
à "wide ownership", à propriété large, sont plus
"catholiques" que les propriétés à contrôle
restreint. L'étude de M. Courchesne traitant des liens commerciaux fait
une revue exhaustive de tout ce qui s'est dit sur le sujet. Finalement, il
conclut en disant que le type de propriété n'est pas un facteur
nécessairement déterminant, comme certains voudraient le
croire...
M. Garon: Le?
M. Fortier:... n'est pas un facteur nécessairement
déterminant d'après lui.
M. Garon: Le type de propriété? (16 heures)
M. Fortier: Oui, le type de propriété, que l'on
appelle à concentration restreinte ou large, concentration large
étant par exemple le Mouvement Desjardins ou les banques où,
selon la loi des banques, aucun actionnaire ne peut détenir plus de 10
%, et propriété restreinte étant, comme exemple au
Québec, Power Corporation qui possède 70 % de la filiale
financière. Alors, il y a des discussions là-dessus bien
sûr.
L'expérience a démontré que dans le domaine des
banques, les propriétaires n'ont pas beaucoup d'impact, mais que les
gestionnaires peuvent en avoir beaucoup. Autrement dit, si ce n'est pas les
actionnaires, ce peut être les gestionnaires. Tout cela pour dire qu'il
n'y a pas de limite à cela. Il faut bien se rendre compte que
l'Assemblée nationale a voulu que l'Inspecteur général des
institutions financières du Québec ait certaines juridictions sur
certains types d'institutions. On pense aux sociétés de
dépôts, aux sociétés d'assurances, aux
sociétés de fiducie, aux mouvements comme les caisses
d'épargne et d'économie.
L'Assemblée nationale a voulu qu'il y ait une Commission des
valeurs mobilières du Québec et que la Loi sur les valeurs
mobilières soit administrée séparément. Mon
expérience me dit qu'il y a une collaboration entre les deux. Dans la
mesure où on doit établir de nouvelles politiques, on s'en rend
compte et on en discute. Mais l'administration de l'Assemblée nationale
a voulu que l'administration des lois soit différente. Autrement dit,
les valeurs mobilières sont administrées par une commission dont
M. Paul Guy est le président. Les autres institutions sont sous
l'égide - je parle des institutions provinciales - de l'Inspecteur
général des institutions financières. Il faut bien
comprendre que l'Inspecteur général des institutions
financières n'a aucune autorité sur les banques. Alors, il y a
plusieurs institutions sur lesquelles nous n'avons pas de juridiction.
Bien sûr, si on voulait continuer le raisonnement du
député de Lévis, si on voulait avoir une seule
autorité qui aurait juridiction sur tout, on devrait abdiquer nos
responsabilités en faveur du fédéral. Je pense bien que ce
n'est pas là où le député de Lévis veut
m'engager.
Mais quand même, cela soulève une bonne question.
Étant donné le décloisonnement des institutions
financières, on peut se poser la question. Je ne sais pas si vous avez
étudié ce problème lors de l'analyse des valeurs
mobilières par la commission du budget et de l'administration.
Étant donné le décloisonnement des institutions, quelles
sont les relations qu'il devrait y avoir entre l'inspecteur et le
président de la commission? Là n'est pas notre propos
aujourd'hui. Ce serait mentir que de dire au député de
Lévis que nous avons sur ordinateur tous les liens commerciaux, toutes
les listes des initiés qui peuvent exister ou ceux qui, dans la Loi sur
l'Inspecteur général des institutions financières,
seraient considérés comme ayant accès à une
information privilégiée. Nous n'avons pas tout cela sur
ordinateur et nous ne pouvons pas programmer cela de façon à
pouvoir savoir qu'un membre du conseil d'administration de telle fiducie a une
relation ou a des transactions dans le domaine des valeurs mobilières.
Je crois qu'on n'est pas rendu à ce stade actuellement.
M. Garon: Dans le domaine de l'inspection des aliments, je me
rappelle lorsqu'on a étudié le projet d'informatiser le
domaine de l'inspection des aliments, une des raisons... Je ne me
rappelle pas le nombre de rapports annuels, mais c'était - si ma
mémoire est bonne - 160 000 rapports par année, quelque chose
comme cela. II n'y a pas beaucoup de gens qui peuvent compiler dans leur
tête 160 000 rapports qui viennent de différents endroits. Quand
c'est mis sur informatique en fonction des renseignements qu'on peut
demander... Dans le domaine alimentaire, il s'agit d'une chaîne... Par
exemple, si c'est un boeuf qui part de l'éleveur et qui s'en va à
l'encan, à l'abattoir, chez le transformateur, chez le grossiste, chez
le détaillant; par l'informatique, on peut mieux suivre la chaîne
des opérations...
M. Fortier: Suivre votre boeuf de la vie à la mort.
M. Garon: Oui, de la vie à la mort, jusqu'au moment
où il redonne vie en nourrissant les consommateurs.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Garon: Mais, essentiellement, ce qu'on me disait - je m'en
souviens - dans le temps où on a fouillé cette question,
c'était qu'avec l'informatique, on allait pouvoir faire des recoupements
qu'on ne pouvait pas faire aussi nombreaux à la mitaine et observer
certains phénomènes qu'on peut plus facilement observer par le
fait que les données sont sur ordinateur et qu'on peut poser des
questions et avoir des réponses.
Avec le décloisonnement des institutions financières, il
va y avoir certains types de personnes qui vont détenir des pouvoirs
très grands, des pouvoirs presque d'empire par rapport à un
ensemble d'institutions dans le domaine commercial, dans le domaine industriel,
avec les relations qu'il peut y avoir entre les dirigeants qui disent... C'est
facile pour un groupe de dire, par exemple: Un tel, on va le "squeezer" un peu,
parce que je suis en compétition avec lui à un autre niveau. Il y
a quelqu'un qui peut se faire "squeezer" sans qu'on...
M. Fortier: C'est la raison, M. le député de
Lévis, pour laquelle j'ai insisté à la conférence
fédérale-provinciale jeudi dernier pour maintenir le travail que
la commission fait vis-à-vis des banques en particulier.
M. Garon: Mais je pense qu'aujourd'hui ce doit aller plus loin
que cela. C'est pour cela, qu'à mon avis, l'Inspecteur
général des institutions financières... Je vais vous dire
bien franchement: Quand je vois le projet de loi 3 que vous avez
présenté, ma confiance en cette institution prend un moyen coup.
Si un organisme relevant d'une loi sous son administration a pu être
illégal pendant 22 ans, sans que personne ne s'en aperçoive ou
si, en tout cas, après s'en être aperçu, on n'a pas pris de
mesures appropriées, je me dis: Wo les moteurs! On est...
M. Fortier: M. le député de Lévis, on fera
ce soir la discussion là-dessus.
M. Garon: Oui, oui. Mais je veux dire qu'on n'est pas dans les
cure-dents, on est plutôt dans les madriers. Justement, à cause
des bons gestes, j'étais un de ceux qui ont approuvé le plus la
décision à cette commission. Je suis celui qui a approuvé
le plus votre décision de permettre d'informatiser davantage la
Commission des valeurs mobilières. Je pense que c'est nécessaire
et que ce sont des terrains qu'on doit occuper. Si on ne les occupe pas, on se
fait accuser de ne pas les avoir occupés, et le fédéral
sera justifié d'intervenir et de dire: Vous ne faites pas votre
travail.
Par ailleurs, devant le décloisonnement des institutions
financières, il me semble que la relation entre la Commission des
valeurs mobilières et l'Inspecteur général des
institutions financières devrait être beaucoup plus
étroite. Je me demande même si dans le domaine de
l'informatisation de ces données qui va être nécessaire
pour qu'on sache ce qui se passe, pour que le rôle de surveillance du
gouvernement, à plus forte raison devant les institutions plus fortes
qui vont pouvoir prendre des décisions et qui vont être dans des
secteurs qui seront quasiment des empires... Je ne veux pas dire que c'est
méchant. Ce n'est pas ce que je veux dire, parce qu'on ne peut pas
être dans la ligue des "peewee" si les autres s'en vont dans les ligues
professionnelles. Il faut être dans la ligue professionnelle aussi. Mais
par ailleurs, il faut que le gouvernement sache ce qui se passe pour jouer son
rôle de surveillance pour la protection du public et aussi sache ce qui
se passe s'il y a des interventions à faire pour qu'il ne l'apprenne pas
par les journaux.
C'est pourquoi je me demande si on envisage de faire, comme
l'informatisation qui va se faire à la Commission des valeurs
mobilières, le même genre de chose auprès de l'Inspecteur
général des institutions financières. Je n'ai pas
été très fier de voir que dans le domaine des caisses
d'entraide économique, un secteur qui était bon et qui
était intéressant... Il me semble que le gouvernement, au cours
des années, n'a pas fait son travail dans ce domaine comme il aurait
dû le faire, de sorte que des institutions ont dû être
remises sur pied, alors qu'elles n'auraient jamais dû être en
difficulté. Si l'inspection avait été assez
sévère et si on avait pris ses responsabilités au fur et
à mesure, avant que le bébé ne devienne trop gros, que le
problème ne
devienne trop grand... C'est pour cela que je me demande si dans
l'avenir... Je n'essaie pas de blâmer personne. L'informatisation n'a pas
commencé il y a 50 ans.
Au début, les gens faisaient des chèques de paie et Il
fallait arrêter les machines parce qu'il y avait des erreurs partout et
il fallait finir à la mitaine avant de réparer les ordinateurs et
de mettre cela à point. Aujourd'hui, c'est mieux contrôlé.
L'informatique est plus efficace qu'il y a quelques années. Je me
rappelle au ministère, lorsqu'on a commencé à informatiser
la paie, on avait des problèmes. La paie était plus en retard que
lorsque c'était à la main, parce que cela commençait et
que les gens n'avaient pas une grande expérience. Mais aujourd'hui,
alors que ces secteurs sont plus poussés, qu'il peut y avoir des banques
de données très importantes avec une mise à jour à
peu près quotidienne, est-ce qu'on songe à occuper vraiment la
place pour être capable de savoir de quoi on parle, en connaissance de
cause, même quand on va parler avec des gens d'ailleurs?
Qu'il s'agisse du gouvernement fédéral, d'ailleurs ou des
autres provinces, il faut avoir un ensemble de données pour
connaître l'état du marché et surtout l'état des
initiés, l'endroit où ils se retrouvent, pour pouvoir les suivre
à travers les réseaux de transactions financières ou
autres. Je ne dis pas qu'il s'agit de mettre toutes les transactions sur
ordinateur, c'est une autre affaire. Ce n'est pas ce que je veux dire, mais il
faut savoir de quelle façon les contrôles se font et comment
aussi, par la position de force de certains initiés par rapport au
secteur dans lequel ils sont et aux autres secteurs où ils sont et qui
ne sont pas du domaine des institutions financières, comment la
concurrence peut être influencée d'une façon qui ne serait
pas très correcte.
Quand il y a des gens qui se font prendre, on voit à quel point
ce peut être des décisions relevant d'empires. On l'a vu dans
certains domaines, comme dans le domaine pétrolier où on a
écrit des remarques qui montrent que c'est quelque chose. Dans le
domaine du sucre, on a vu également que ces empires agissent comme s'ils
étaient pendant les guerres du moyen âge, et dans d'autres
secteurs également. Aujourd'hui, avec la possibilité que donne le
décloisonnement des institutions financières, les institutions
financières sont contrôlées par des gens, au fond, qui ne
sont pas des financiers, mais des industriels, ou qui sont dans le commerce et
qui voient une occasion de contrôler l'institution financière pour
s'en servir pour d'autres fins, pas seulement au point de vue financier, mais
au point de vue de leur empire industriel, souvent très
diversifié. À ce moment-là, l'institution
financière ne se trouve plus dans une position de neutralité et
le gouvernement ne peut pas laisser faire tout cela impunément sans
regarder ce qui se passe.
II me semble qu'aujourd'hui, de la même façon qu'on va
faire le décloisonnement des institutions financières, on doit
faire également le décloisonnement des informations auxquelles le
gouvernement doit avoir accès. Si la Commission des valeurs
mobilières est tout seule avec ses informations, si l'Inspecteur
général des institutions financières est tout seul avec
ses informations, si d'autres groupes qui peuvent avoir accès à
des informations sont tout seuls, on se retrouve avec des domaines
compartimentés, alors qu'on permet aux gens qui sont dans ce secteur
d'être décloisonnés. Il me semble qu'il doit y avoir autant
de décloisonnement des informations concernant les institutions
financières, non seulement les valeurs mobilières, mais aussi les
informations financières et leurs transactions. Â ce
moment-là, on ne peut pas regarder la Commission des valeurs
mobilières tout seule, mais par rapport, entre autres, à
l'Inspecteur général des institutions financières. C'est
pour cela que je vous demande si cela se fait à l'heure actuelle ou s'il
y a des projets dans l'avenir, d'autant plus que le ministre a l'intention de
réviser les lois concernant ces institutions financières.
M. Fortier: Mme la Présidente, le député de
Lévis soulève un grand débat, pas un débat, mais
une grosse question.
Alors, il faut faire la différence...
M. Garon: Et sans vous accuser de quoi que ce soit.
M. Fortier; Je me sens...
M. Garon: Je ne vous accuserai pas de quoi que ce soit. Cela ne
fait pas assez longtemps que vous êtes là.
M. Fortier: Je ne me sens pas coupable de rien, Mme la
Présidente.
M. Garon: Je suis content de voir que vous allez laisser la
privatisation. Dans ce domaine, je trouvais que vous perdiez votre temps.
M. Fortier: Mme la Présidente... On n'a pas trop perdu
notre temps. On est pas mal avancés, mais ils ont trouvé que
j'étais tellement efficace qu'ils ont dit: On va le mettre dans un autre
secteur où il faut de l'action.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Garon: J'ai pensé plutôt qu'ils voulaient vous
arrêter de faire des dommages
dans le domaine de la privatisation.
M. Fortier: J'aimerais dire ceci. L'Inspecteur
général des institutions financières doit plutôt
s'assurer de la solvabilité des institutions. Vous parliez tout à
l'heure des caisses d'entraide économique. À ma connaissance, les
difficultés qu'il y a eu de ce côté n'étaient pas
dues à des abus d'initiés, mais à certaines pratiques,
surtout à des pratiques touchant la solvabilité des institutions
financières.
Quant au président de la Commission des valeurs
mobilières, s'occupe moins de la solvabilité comme telle des
institutions, que de l'information, la qualité des prospectus,
l'information qui est donnée, pour s'assurer que les actions qui sont
mises en vente dans le public réflètent bien la
réalité.
Par ailleurs, je soulignerai au député de Lévis que
dans la Loi sur les assurances que M. Parizeau a fait adopter - on va plus loin
même dans la loi sur les fiducies - en ce qui concerne les
problèmes de déontologie ou le problème des initiés
à l'intérieur d'une botte, on s'en remet beaucoup à
différents organismes, comme la Loi sur les assurances était la
première au Canada à donner des responsabilités au
vérificateur. On a le pouvoir de déterminer par règlement
quel genre de rapport on désire obtenir des vérificateurs.
Dans la loi sur les fiducies que je vais déposer cet automne,
vous allez voir que nous insistons pour que les deux tiers des membres d'un
conseil d'administration soient composés de gens qui ne sont pas
liés avec l'institution, si on prend une fiducie ou autre. De plus, on
demande qu'il y ait un comité d'administrateurs qui se
préoccupent justement des questions de déontologie. On a
parlé de "China walls", de murs de Chine. Autrement dit, on doit
établir certaines cloisons à l'intérieur du
décloisonnement et on doit s'assurer que certaines pratiques n'aient pas
lieu. C'est pour cela qu'il s'agit de distinguer les problèmes de
solvabilité. Il y a là des ratios, des analyses
financières et des rapports qui sont faits. (16 h 15)
De façon générale, l'Inspecteur
général des institutions financières a beaucoup plus
d'informations sur les questions dites de solvabilité. Il a
également des responsabilités face au problème que vous
soulevez. Il serait impossible de demander à l'inspecteur de s'assurer
que tout ce qui se passe à l'intérieur des compagnies, dans le
domaine des institutions financières, ne donne pas lieu à des
abus. C'est la raison pour laquelle nous allons donner des
responsabilités à chaque conseil d'administration, et un
comité spécial verra à cela.
En tout cas, je prends note de la remarque du député de
Lévis. S'il me pose des questions à ce moment-ci sur ce qui se
fait, je dois lui répondre que les deux lois sont administrées
séparément. Les gens se parlent, bien sûr, mais n'ont pas
tout à fait les mêmes préoccupations. On peut penser
qu'avec le décloisonnement il faudrait peut-être voir à
d'autres mécanismes. En ce sens, je trouve sa remarque pertinente, mais
on n'est pas en mesure aujourd'hui d'y répondre. Donc, au moment
où on se parle, les déclarations d'initiés...
Le président me dit, avec raison, que toute l'information
enregistrée à la commission est publique. Alors, rien
n'empêche l'inspecteur d'avoir accès à l'information de la
commission. Rien ne vous empêche d'aller à la commission pour
consulter les dossiers. L'information est disponible. Je croyais que le
député de Lévis suggérait que, par l'informatique,
on devrait s'assurer que l'information de l'inspecteur général et
de la Commission des valeurs mobilières soit programmée de telle
façon qu'on peut quasiment suivre d'avance... J'aimerais le mettre en
garde. Je ne crois pas que le gouvernement, par l'entremise de ses
fonctionnaires, puisse présumer quelle personne va faire une faute dans
l'avenir. Si c'est là l'intention du député de
Lévis, je dis qu'il va un peu trop loin.
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas dans ce sens.
M. Fortier: D'ailleurs, je lisais un article dernièrement.
Même à New York, on s'est aperçu que si on a pris des gens
comme Boesky et d'autres, c'est que quelqu'un s'est mis à table à
un moment donné et que les contrôles de routine n'ont pas permis
à la commission des valeurs mobilières de Washington de trouver
les coupables. C'est un peu, beaucoup, semble-t-il, parce qu'une personne en
particulier s'est mise à table et a dit: Si vous me protégez
d'une certaine façon, je vais vous dire tout ce qui se passe en ce
moment dans le secteur de l'arbitrage, dans le domaine des valeurs
mobilières.
Quand même, ce que le député de Lévis
évoque, avec le décloisonnement, ce qu'il suggère, sans le
dire, c'est que le décloisonnement des institutions financières
va peut-être nous amener au décloisonnement des contrôles
gouvernementaux. Je retiens votre remarque, mais actuellement ce n'est pas un
fait. Il y a une Loi sur les valeurs mobilières et il y a une Loi sur
l'Inspecteur général des institutions financières. Ce sont
deux lois tout à fait séparées.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: C'est surtout le type de renseignements que pourrait
demander l'Inspecteur général des institutions
financières. Je parle de ce qui, à mon avis, me
paraît le plus important, c'est le râle des initiés.
M. Fortier: Allez-y, M. le député!
M. Garon: Dans le domaine des valeurs mobilières, je pense
qu'un pas important a été fait lorsqu'on est entré
beaucoup plus dans le domaine des renseignements sur les initiés.
Même juste le fait qu'un certain nombre de renseignements doivent
être donnés à la Commission des valeurs mobilières,
cela oblige à faire attention. Je me dis qu'aujourd'hui, l'Inspecteur
général des institutions financières devrait
peut-être avoir, lui aussi, ce genre de renseignements sur le rôle
des initiés dans le domaine des institutions financières, parce
qu'il y a décloisonnement. Auparavant, il y avait évidemment
moins de possibilités. Mais, avec le décloisonnement devrait
suivre le décloisonnement des informations. Vous avez raison quand vous
dites qu'auparavant le rôle de l'Inspecteur général des
institutions financières était surtout de vérifier la
solvabilité des institutions qui relevaient de lui. Maintenant,
au-delà de la solvabilité -c'est aussi une raison de
solvabilité - il y a le rôle des initiés. Les
initiés, dans le domaine bancaire ou dans ces domaines, cherchent
souvent, comme administrateurs, à obtenir que les banques leur
prêtent davantage parce qu'ils sont, en même temps, des
administrateurs...
M. Fortier:... responsables des banques.
M. Garon: Non. Je comprends, mais je veux dire que c'est la
même chose. L'administrateur d'une banque qui est aussi administrateur de
grandes corporations, on se rend compte, d'après les rapports qui ont
été faits dans le domaine bancaire... Je pense au rapport Porter
de 1962. Un rapport plus récent dit que cela n'a pas vraiment
changé - je ne me rappelle pas le nom de ce rapport - depuis le rapport
Porter, même si on a changé les règles. On sait que, pour
les administrateurs de banques, les prêts d'un certain ordre sont, dans
une proportion d'au-dessus de 30 %, pour des entreprises dont ils sont aussi
administrateurs.
Avec le décloisonnement dans le domaine des institutions
financières, à quel point ne sera-t-il pas intéressant
d'être administrateur d'institutions financières pour pouvoir
avoir des prêts avantageux pour des entreprises dont quelqu'un sera
administrateur, comme c'est le cas par rapport aux banques? Aujourd'hui, avec
ce décloisonnement qui va même toucher le secteur des banques,
à Ottawa, et aussi le secteur des autres entreprises qui ne sont pas des
entreprises bancaires, il me semble qu'on devrait occuper une place plus
importante que celle qu'on occupait dans le passé. Je pense qu'on
devrait immédiatement se poser un certain nombre de questions concernant
le rôle de policier ou de surveillance que devront jouer des organismes
comme la Commission des valeurs mobilières et l'Inspecteur
général des institutions financières par rapport à
l'ensemble des institutions financières et au rôle des
initiés dans ces entreprises.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Lévis, est-ce que je pourrais vous rappeler que, tout en
n'étant pas très familière avec le sujet, je pense qu'on
est très loin de l'article 5?
M. Garon: Non, on en est très près parce qu'ici on
parle justement de...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, est-ce que
vous croyez que nous sommes près de l'article 5?
M. Garon:... ce qu'était antérieurement Particle
97. Je vais vous le lire, vous allez voir "L'initié â
l'égard d'un émetteur assujetti est tenu de déclarer toute
modification à son emprise sur les titres de cet émetteur. "Cette
déclaration est déposée: "1 dans un délai de dix
jours, lorsque la modification de l'emprise, résultant d'une ou de
plusieurs opérations, est supérieure à 1 %. "
Au fond, on parle d'un cadre d'emprise et de l'initié. Dans le
cadre des initiés, je veux savoir un peu comment le ministre
conçoit cela par rapport à l'ensemble. Je lui dis qu'aujourd'hui,
un initié peut être un initié dans le domaine des
entreprises couvertes par la Commission des valeurs mobilières et ce
peut être quelqu'un d'autre qui l'est par rapport à d'autres
institutions du domaine des institutions financières. Quand on regarde
le regroupement de ces initiés, on peut souvent avoir un meilleur
portrait du genre de transactions qui sont faites et des décisions qui
sont prises par rapport au décloisonnement des institutions
financières et à la liberté de commerce dans ce secteur
également.
M. Fortier: Non. Mme la Présidente, je vais essayer de
répondre à la question du député de Lévis et
à la vôtre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Fortier: En ce moment, nous ne sommes pas en train de refaire
une nouvelle loi sur les valeurs mobilières.
M. Garon: Non.
M. Fortier: La Loi sur Ies valeurs mobilières a
été adoptée en 1983. Alors, il ne faudrait pas que le
député de Lévis me demande des réponses comme si je
proposais une loi tout à fait nouvelle. Ce que nous faisons cet
après-midi, c'est apporter des amendements très mineurs à
la loi de 1983, présentée ici par M. Parizeau. Le
député de Lévis me pose des questions d'envergure que
j'apprécie, parce que c'est un dossier qui m'intéresse beaucoup.
Dans la mesure où le député de Lévis me pose des
questions de grande envergure, je suis obligé de vous dire que vous avez
peut-être raison, Mme la Présidente. Cet après-midi, il ne
s'agit pas, pour nous, de changer l'essence même de la Loi sur les
valeurs mobilières. On fait des ajustements mineurs. La commission du
budget et de l'administration a fait une étude sur les valeurs
mobilières et il me fera plaisir de revenir en parler à un moment
donné. À ce moment-là, on pourra se poser des questions
d'envergure, comme celles que vous posez: Est-ce qu'il y a moyen de faire ceci
ou de faire cela?
En ce qui concerne les initiés, il s'agit de toute personne
physique, morale ou individuelle qui possède plus de 10 %. Doivent
remplir un rapport à la Commission des valeurs mobilières tous
les dirigeants et tous les courtiers qui font des affaires. Alors, cela va
très loin. Maintenant, la façon de prévenir les
problèmes auxquels vous faisiez allusion, cela doit se faire dans les
lois. Il faut quand même définir les règles du jeu. Je vous
disais tout à l'heure que, dans la loi sur les fiducies et la loi sur
les banques qui va être modifiée... puisque dans le livre bleu de
M. Hockin on parle de la même chose. De plus en plus, les gens sont bien
conscients qu'il a pu y avoir des abus dans le passé, dans la mesure
où siégeait au conseil d'administration d'une banque une personne
qui était un des gros emprunteurs de la banque.
Quelqu'un même a donné l'exemple... Justement, hier, j'ai
lu ce document. M. Gallagher, président de Dome, comme par hasard,
siégeait au conseil d'administration d'une grande banque. Il est certain
qu'il se trouvait à la fois juge et partie. Dans la mesure où il
siégeait au conseil d'administration de la banque, il devait juger de la
bonne performance de la banque et, en tant que président de Dome, il
voulait s'assurer d'avoir le plus d'emprunts possible de cette banque et
d'autres également. C'est un exemple patent. Je crois que le
gouvernement fédéral a reconnu le problème et que, dans
les modifications qu'il va apporter à la loi sur les banques, il va
s'assurer qu'à l'avenir, la majorité des gens qui siègent
à un conseil d'administration - je pense qu'il parle des 2/3 - ne seront
pas des clients importants, donc, ne seront pas associés de façon
trop directe, ne seront pas demandeurs par rapport à la banque.
Pour nous, c'est déjà fait dans la Loi sur les assurances
et nous allons aller plus loin dans la loi sur les fiducies que je
déposerai. Nous sommes très fortement conscients de cela. Il faut
se rendre compte que, lorsqu'on compare les institutions financières du
Québec à celles qui sont sous la gouverne d'Ottawa, notre
performance est très bonne. Je pense qu'une des bonnes choses qui ont
été faites par le gouvernement précédent, c'est la
création de l'Inspecteur général des institutions
financières. On a créé ainsi un organisme qui permet de
voir de très près à la performance des institutions
financières. On a adopté des lois. Le Québec a
été quelque peu à l'avant-garde et je pense que cela a
reçu l'appui de deux côtés de la Chambre. C'est pour cela
que je crois que, dans le secteur des institutions financières, de
façon générale, on sait quelle importance les institutions
financières peuvent avoir pour le développement économique
du Québec...
M. Garon: Vous devriez avertir votre collègue...
M. Fortier!... et je sais...
M. Garon:... M. Scowen. Vous remarquez que c'est au cours d'une
période où on a le plus réglementé que les
institutions financières et les valeurs mobilières se sont le
plus développées au Québec.
M. Fortier: Mot, je suis de ceux qui disent que, dans la mesure
où on décloisonne, dans la même mesure, il faut
réglementer.
M. Garon: Oui, je suis d'accord.
M. Fortier: En anglais, on mélange les deux termes. Quand
on parle de décloisonnement, on dit "deregulation". Cela veut dire la
même chose. C'est pour cela que, l'autre jour, quand je suis allé
à Ottawa, j'ai dit: Est-ce que vous avez un terme, en anglais, pour dire
"décloisonnement", sans cela, je ne peux pas vous parler? Dans la mesure
où on décloisonne, dans la mesure où on peut créer
des conflits d'intérêts, et donc, dans la mesure où on
crée potentiellement des conflits d'intérêts, il faut y
avoir une certaine réglementation pour prévenir ces conflits
d'intérêts. En ce sens, on se rejoint. C'est pour cela que je
crois qu'il n'y a pas beaucoup de différence des deux côté3
de la Chambre là-dessus.
Ici, ce sont tout simplement les initiés pour lesquels nous
disons qu'à l'avenir nous voulons déterminer cela par
règlement, afin de tenir compte justement de cette
nécessité de s'ajuster. On peut bien avoir une entente
avec l'Ontario, mais la première chose qu'on sait, c'est qu'on
discute avec l'Alberta, on discute avec la Colombie britannique. Comme ces
rapports d'initiés sont faits par des personnes qui, très
souvent, oeuvrent dans plusieurs provinces, la personne nous dit: Ecoutez, il
me fait plaisir de remplir une formule à la Commission des valeurs
mobilières du Québec, mais demain matin, je dois remplir une
formule semblable en Ontario, en Alberta et en Colombie britannique. Les gens
nous disent: Est-ce qu'il est possible de vous entendre entre vous pour dire
que, si on en remplit une, elle ira pour toutes les commissions? En ce sens, je
crois qu'on a avantage à leur faciliter les choses, si on arrive au
même objectif. C'est à cause de cela que l'amendement à
l'article 97 a été proposé, afin de nous permettre de
réagir assez rapidement aux ententes qu'on peut faire entre les
différentes commissions des valeurs mobilières pour s'ajuster. On
pourrait peut-être rêver qu'un jour tout cela soit mis sur
informatique. On n'en est pas rendu là pour le moment.
M. Garon: Vous parlez des discussions qui ont lieu actuellement
entre la Commission des valeurs mobilières du Québec et celle de
l'Ontario. En même temps, on sait qu'il y a des discussions entre
l'Ontario et le gouvernement fédéral concernant une harmonisation
entre les lois fédérales et celles de l'Ontario, que le
fédérai pourrait tenter d'appliquer au reste du Canada, et
particulièrement au Québec. Est-ce que ces discussions se
déroulent parallèlement à des consultations dans l'un et
l'autre cas ou si les discussions qui ont cours entre la Commission des valeurs
mobilières du Québec et la Commission des valeurs
mobilières de l'Ontario sont indépendantes des discussions qui
ont lieu entre... (16 h 30)
M. Fortier: Au niveau ministériel?
M. Garon: Le niveau, oui, ministériel...
M, Fortier: Alors, essentiellement, Mme la Présidente, c'est
que...
M. Garon: Entre l'Ontario et le fédéral.
M. Fortier: Quand on dit qu'il y a discussions sur les
modalités en ce qui concerne les initiés, cela se fait au niveau
des fonctionnaires. Il existe un organisme qui s'appelle le comité de
l'uniformité, l'Uniformity Committee qui essentiellement relie les
différentes commissions des valeurs mobilières au Canada, dans
lequel comité le fédéral n'a aucune place parce qu'il n'a
pas de juridiction dans ce secteur. Donc, c'est au niveau des présidents
des commissions des valeurs mobilières ou de leurs
délégués que se fait ce genre de discussions. Au niveau
ministériel, nous avons abordé cette discussion en ce qui
concerne l'entente avec l'Ontario et nous avons dit tout simplement au
gouvernement fédéral: pourquoi vouloir vous mêler de
quelque chose qui va bien? Justement, les provinces se parlent et quand c'est
nécessaire de s'ajuster, elles s'ajustent, on n'a pas besoin de vous, on
est des grands garçons. Dans la mesure où c'est essentiel, dans
la mesure où c'est une bonne chose, on le fait, mais sans aller jusqu'au
point de s'engaqer à dire que toutes nos lois vont être identiques
à celles de l'Ontario ou des autres provinces dans le secteur des
institutions financières.
Je peux vous dire ceci immédiatement, et je le dis parce que
c'est un fait: je crois que la loi que nous allons déposer sur les
fiducies est quelque peu différente de celle de l'Ontario et je crois
qu'elle est meilleure. Elle est semblable, mais elle est différente.
Donc, on s'ajuste, mais pas au point d'être tout à fait
identiques. Par exemple, si on prend la Loi sur les assurances, M. Parizeau
avait proposé d'avoir le holding en aval, c'est seulement au
Québec que cela existe. Cela n'existe pas dans les autres provinces. On
se permet d'être différents, mais on s'ajuste dans la mesure
où c'est bon pour nous et cela facilite l'administration. Les
initiés, c'est un cas patent. En ce qui concerne la déclaration
des initiés, je pense que c'est bon pour tout le monde d'uniformiser le
plus possible. Si éventuellement on parle d'informatique, on pourrait
informatiser toutes les déclarations des initiés de toutes les
provinces canadiennes. À ce moment-là, on pourrait plus
facilement avoir accès à ce type d'information. Il y a des
secteurs comme cela où c'est bon de s'harmoniser et quand c'est bon pour
nous et que c'est bon pour le Canada, on le fait, mais ce n'est pas une
question de principe par laquelle on va s'engager à faire tout à
fait la même chose que l'Ontario fait ou que d'autres provinces font.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Lévis, est-ce que l'article 5 est adopté?
M. Garon: Quand vous dites: "toute modification à son
emprise sur les titres de cet émetteur". Il s'agit quand vous dites:
"les titres de cet émetteur", "toute sur modification à son
emprise", "l'initié à l'éqard d'un émetteur
assujetti", quels sont les titres particuliers que vous visez?
M. Fortier: Les titres?
M. Garon: Est-ce qu'il s'aqit seulement des titres de...
M. Fortier: Des titres de valeurs mobilières. On parie de
ta Loi sur les
valeurs mobilières.
M. Garon: En général.
M. Fortier: Et si on parle des titres, je ne sais pas si "titre"
est défini dans la loi?
M. Garon: Non, non.
M. Fortier: Les titres qu'il détient. Alors si un
initié... Je ne sais pas, moi, si le titre, comme j'ai dit cela peut
être...
M. Garon: Non, mais c'est écrit "les titres de cet
émetteur".
M. Fortier: Ce peut être une personne morale. Un titre,
alors un assujetti, ce peut être une personne morale ou une personne
physique. Alors, aussitôt qu'une personne morale, une compagnie
détient 10 %, elle doit en aviser la commission. Alors, à ce
moment-là, elle fait une déclaration d'initié, elle
possède plus que 10 % de la Laurentienne ou de Canam-Manac. Cela va?
M. Garon: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
5 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Loi modifiant la Loi sur les valeurs
mobilières
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, tel qu'entendu
ce matin, nous suspendons les articles 6 jusqu'à 15 inclusivement et
j'appelle l'article 16.
M. Garon:... ce matin?
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
M. Garon: Je n'ai pas d'objection. Je ne me rappelle pas que l'on
se soit entendu là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): On m'a dit que cela
avait été entendu ce matin.
M. Fortier: On a dit qu'on en discuterait, Mme la
Présidente.
M. Garon: Je n'avais pas d'objection. Ce n'est pas pour cela.
M. Fortier: Que doit-on faire? Voici le problème, M. le
député, que j'aimerais expliquer. J'ai dit tout à l'heure
que le projet de loi était rédigé sur la base du projet de
loi qui existait avant le 1er juin, et le 1er juin, il y a certains articles de
la loi de 1984 qui ont été adoptés et donc, la commission
a dû informer...
M. Garon: Ils ont été mis en viqueur ou
adoptés?
M. Fortier: Oui, ils sont en vigueur. Ils ont été
promulgués.
M. Garon: Ahl promulgués. D'accord, j'avais compris
"adoptés".
M. Fortier: Parce qu'il y a des articles de la loi de 1984 qui
n'avaient jamais été promulgués. Certains articles ont
été promulgués. Autrement dit, quand on écrit une
nouvelle loi dans le moment, quand on dit: la Loi sur les valeurs
mobilières, cela inclut les articles qui ont été
promulgués le 1er juin dernier.
M. Garon: D'accord. Ils n'étaient pas en vigueur.
M. Fortier: Alors, Mme la Présidente, je crois qu'il
faudra appeler à ce moment-ci l'article 16. On a un papillon pour
l'article 16. "L'article 16 du projet de loi est amendé par la
suppression des paragraphes 4, 6°,
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné qu'il y a aussi un papillon à l'article 16 du projet de loi
qui est amendé par le remplacement du paragraphe 2°, est-ce qu'on ne
devrait pas commencer à discuter du paragraphe 2° avant de commencer
à discuter du paragraphe 4°?
M. Garon: Je voudrais seulement poser une question pour savoir
comment cela va fonctionner. J'ai vu qu'il y a une autre série de
papiers que l'on m'a donnés à l'ajournement, qu'il y avait 5. 1.
Cela vient après cela?
M. Fortier: Peut-être la présidente peut expliquer
l'entourloupette dans laquelle nous sommes pris. C'est que l'article 16
supprime des articles et, ensuite les articles 5. 1, 5. 2, vont faire en sorte
qu'on remplace justement les paragraphes qui ont été abolis.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 1,
après avoir été supprimé à l'article 16, va
réintroduire des paragraphes dans l'article...
M. Fortier: Autrement dit, après avoir aboli certains
articles, on va en créer de nouveaux. C'est seulement une
procédure. Alors on a l'article...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est l'article
16.
M. Fortier: Ce n'est pas un article? M. Garon: On supprime
des paragraphes.
La Présidente (Mme Bélanger): On supprime des
paragraphes dans l'article 16 qu'on réintroduit dans l'article 5. 1.
M. Fortier: Est-ce un article ou non?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est un article.
M. Garon: On aurait pu le mettre au début. C'est un
amendement à l'article 16.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce sont des
amendements à l'article 16. L'article 16 a des paragraphes. On supprime
des paragraphes. Mais ce sont des amendements à l'article 16.
M. Garon: On aurait dû adopter l'article 16 au
début.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on suspend nos
travaux quelques minutes pour faire le point.
(Suspension de la séance à 16 h 38)
(Reprise à 16 h 42)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Nous revenons à l'amendement de l'article 16...
M. Fortier: L'article 16.
La Présidente (Mme Bélanger):... qui est la
suppression des paragraphes 4°, 6, 7°, 10° à 15°,
18°, 19° et 21°.
M. Garon: II s'agit d'y aller tranquillement pour qu'on ne se
perde pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, d'accord. II s'agit de
savoir si...
M. Garon: C'est parce que là...
La Présidente (Mme Bélanger):... l'amendement pour
la suppression des paragraphes est adopté.
M. Garon: C'est parce qu'on a plusieurs documents qui marchent de
front. C'est pour cela que je veux être bien sûr...
La Présidente (Mme Bélanger): Pour cela, il n'y a
pas de documents différents.
Une voix: Cela a l'air compliqué, mais c'est juste une
question de...
Une voix: Cela a été discuté avec le... La
Présidente (Mme Bélanger): On va suspendre les travaux pour
quelques instants. (Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 17 h 7)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission reprend
ses travaux. J'aimerais faire remarquer au député de Lévis
qu'au moment où il a quitté cette commission, les travaux
étaient en cours.
M. Garon: Non, non, on s'était arrêtés.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Lévis. Cela faisait une minute que nous avions
repris nos travaux.
M. Garon: Mme la Présidente, cela aurait été
une bonne chose de nous le dire parce qu'on ne le savait pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, c'est parce que
vous...
M. Garon: On avait ajourné...
La Présidente (Mme Bélanger): On a ajourné nos
travaux pour cinq minutes et on a repris les travaux. Les travaux
étaient repris depuis une minute quand vou3 êtes sorti de la
salle, sans avertissement.
M. Garon: Je suis sorti pour aller répondre à un
appel téléphonique, dans le corridor. Mais on n'a pas dit que les
travaux avaient repris.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député, demandez-le à la secrétaire.
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait avoir les galées pour voir
si c'est vrai qu'ils étaient repris?
La Présidente (Mme Bélanger): Sûrement. Vous
pouvez les avoir.
M. Garon: Si on dit qu'il y a des enregistrements et que vous
avez dit cela, je vais vous le dire bien franchement...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous pouvez
sûrement les avoir, mais nous en sommes à l'amendement à
l'article 16.
M. Garon: Vous avez dit que les travaux avaient
recommencé. Moi, je n'ai entendu cela d'aucune manière. Si vous
dites que les travaux avaient repris, j'aimerais voir les galées, non
pas de vieilles galées, mais les galées sur ce qui vient de se
produire, pour voir s'ils avaient vraiment recommencé. J'ai compris
qu'on était en ajournement. Pendant que vous finissiez de discuter de
la
question sur la façon de procéder, j'allais
répondre à un appel téléphonique. On venait de
m'aviser qu'il y avait un appel important auquel je devais répondre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, vous pourrez vérifier les
galées. Nous sommes à l'amendement à l'article 16.
M. Garon: Un commentaire, Mme la Présidente. Sans
interrompre les travaux, qu'on nous fasse venir les galées de la
période qui vient juste de précéder ce moment-ci, afin de
vérifier si les travaux avaient repris. Je n'ai rien compris à
cet effet. On était en train de discuter entre nous - et entre vous
surtout - avec le secrétaire, le ministre, son conseiller qui est le
président de la Commission des valeurs mobilières et la
présidence sur la façon de procéder. Je n'ai compris
à aucun moment que les travaux avaient repris, alors que la
procédure n'était pas encore établie et qu'il n'y avait
aucune conclusion d'apportée pour déterminer la façon de
procéder.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député, on peut faire venir les galées, mais cela va
prendre environ 45 minutes avant de les recevoir. Alors, si vous le voulez
bien, on va oublier l'incident et on va...
M. Garon: Non, je ne veux pas oublier l'incident. Comme ce que
vous avez dit est enregistré, j'aimerais qu'on nous fasse parvenir les
galées. Si c'est exact, je vais vous dire: Parfait, vous aviez raison.
Mais, si ce n'est pas exact, j'aimerais que vous fassiez amende honorable
concernant cette affaire. Pour moi, les travaux étaient suspendus
véritablement pendant qu'il y avait une discussion sur la façon
de procéder, parce qu'on se trouve à avoir plusieurs
séries d'amendements et que tout le monde veut procéder de bonne
foi pour qu'il n'y ait pas d'erreur.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous allons faire
venir les gaiées, mais est-ce que vous êtes d'accord pour
continuer...
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger):... à
étudier l'article 16?
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous sommes à
l'amendement à l'article 16.
M. Fortier: Mme la Présidente...
M. Garon: Quel numéro va porter cet article? On vient
d'étudier l'article...
La Présidente (Mme Bélanger): Nous en sommes
à l'amendement, M. le député de Lévis.
M. Garon: Je comprends, mais on vient d'étudier l'article
5.
La Présidente (Mme Bélanger): On a adopté
l'article 5, on a suspendu nos travaux pour aller â l'article 16, et
maintenant, nous sommes à l'amendement à l'article 16.
M. Fortier: C'est ce que je veux expliquer à M. le
député de Lévis. Je m'excuse de la confusion qui a pu
être créée. Comme nous l'avons dit dans l'intermède
qui a précédé, du fait que certains articles de la loi de
84 ont été promulgués le 1er juin, il faut qu'ils soient
placés au bon endroit dans la loi que nous sommes en train d'adopter. Je
rappellerai que nous sommes en train d'étudier le projet de loi 6, dans
lequel se trouve l'article 16. L'amendement que j'aimerais apporter se lit
comme suit: "L'article 16 du projet de loi est amendé par la suppression
des paragraphes 4°, 6°, 7°, 10° à 15°, 18°,
19° et 21. "
La raison en est, bien sûr, qu'on va les retrouver dans un instant
sous un autre numéro, à différents endroits. Donc, il n'y
a suppression d'aucun article. Au fond, c'est une renumérotation. Sur
ces explications, je propose l'adoption de l'article 16.
M. Garon: Est-ce que l'article 16 était l'article 16 du
projet de loi?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, vous
proposez l'adoption de l'amendement à l'article 16.
M. Fortier: De l'amendement à l'article 16.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 16 est adopté?
M. Garon: Attendez un peu! Je veux me retrouver comme il
faut.
M. Fortier: M. le député de Lévis, tous ces
articles vont revenir, mais sous un numéro différent.
M. Garon: Vous ne supprimez pas tous les paragraphes. Est-ce
parce qu'il y en a qui vont rester à l'article 16?
M. Fortier: Oui, c'est cela. À ce moment-ci, nous
proposons la suppression de certains paragraphes qui se retrouvent
présentement dans le projet de loi, tel qu'il fut distribué
à l'Assemblée nationale. Je donne la garantie au
député qu'ils vont se retrouver par la suite sous un autre
numéro.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 16 est adopté?
M. Garon: Ce ne sera pas long! Six, sept, dix à quinze...
Cela s'en vient. Cela marche!
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 16...
M. Garon: Adopté.
Loi sur les valeurs mobilières (suite)
La Présidente (Mme Bélanger):... est adopté.
Je suspends l'article 16 tel qu'amendé et j'appelle l'article 5. 1. M.
le ministre.
M. Fortier: Mme la Présidente, nous sommes à
l'article 5. 1. Il y a un papillon intitulé "Projet de loi 6, article 5.
1". On y retrouve l'article 123 de cette loi. On dit: "L'article 123 de cette
loi est remplacé. par le suivant: "Est dispensé de
l'application... "
Vous l'avez devant vous, je n'ai pas à le lire, Mme la
Présidente. Il s'agit d'un détail technique pour s'harmoniser
avec les autres provinces. Les explications d'ordre général sont
données dans le cahier que j'ai fait distribuer à l'article 16 et
qui parlent tout simplement de ce dont nous avons discuté depuis le
début de nos travaux, que certains articles qui avaient
été adoptés en 1984 ont été
promulgués au début du mois, le 1er juin, et nous sommes en train
de compléter le travail pour le rendre homogène. On
spécifie qu'"est dispensé de l'application des chapitres III et
IV l'achat, sans offre à l'ensemble des porteurs, de titres d'au plus
cinq porteurs par la voie de cessions de bloc... " C'est simplement un
détail technique. Je pense qu'on ne peut pas y voir beaucoup de
difficultés.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Vous m'avez dit qu'il s'agit de l'article 16. 4 qui
devient 5. 1, est-ce que c'est cela? (17 h 15)
M. Fortier: Oui, c'est cela...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Attendez un peu.
M. Fortier: Je référerais, pour que l'on puisse
suivre les travaux, le député de Lévis à la page 41
du cahier que nous avons distribué.
M. Garon: Le projet de loi lui-même.
M. Fortier: C'est exactement le même texte et à la
page 41 de votre cahier d'explications... Est-ce que vous l'avez, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Cela s'en vient. Il y a tellement de textes avec
différentes versions que j'essaie de retrouver dans lequel... Alors,
vous enlevez "selon la méthode prévue au règlement".
M. Fortier: II y a deux changements essentiellement. Vous avez
l'explication à la page 41. La première, c'est que dans le texte
de 84, on définissait le cours de référence. On disait -
vous voyez dans le paragraphe du centre - "le cours de référence
s'obtient en faisant la moyenne des cours de clôture durant les 20 jours
de la bourse qui précèdent la date de l'opération ou si la
cote indique seulement... " Maintenant, on met cela dans le règlement
pour une raison bien simple, c'est que ces définitions peuvent varier
selon les discussions qui peuvent se faire entre les différentes
commissions. Le second changement, au second alinéa, vise à
rendre applicables les conditions strictes de la présente dispense,
même à des opérations qui se dérouleraient
entièrement à l'étranger, mais qui seraient faites au
détriment des porteurs québécois. Donc, c'est pour
s'assurer que les porteurs québécois soient
protégés.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
5. 1 est adopté?
M. Garon: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 1 est
adapté. J'appelle l'article 5. 2.
M. Fortier: Il y a un papillon. A l'origine, c'était
l'article 16. 6 et le texte proposé se lit comme suit: "L'article 130 de
cette loi est modifié par l'addition des alinéas suivants: "Cet
avis est donné même dans le cas où la modification des
conditions résulte de l'exercice d'un droit prévu dans l'offre.
"Toutefois, après la clôture de l'offre, aucune modification ne
peut être apportée aux conditions de l'offre, sinon la
renonciation à une condition pour laquelle l'initiateur a stipulé
qu'il pouvait y renoncer unilatéralement; cette renonciation n'est
possible que si l'initiateur offre une contrepartie en espèces
seulement. Dans ce cas, l'avis de modification est remplacé par un
communiqué de presse» qui doit être diffusé et
déposé auprès de la commission dans les cinq jours suivant
la clôture de l'offre. "
Alors, la modification par rapport à ce qu'il y a dans le projet
de loi est soulignée. Ce sont les mots "cette renonciation n'est
possible que si l'initiateur offre une contrepartie en espèces
seulement" et, encore là, cela protège les détenteurs de
titres à qui une offre a été faite.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: C'est un amendement...
M. Fortier: Préférez-vous que le président
de la commission vous donne l'explication?
M. Garon: Oui, j'aimerais cela qu'il me donne...
M. Fortier: M. le président de la Commission des valeurs
mobilières, s'il vous plaît!
M. Garon: D'abord, il y a deux changements là-dedans: le
premier et le deuxième, c'est-à-dire qu'il ajoute deux affaires.
C'est-à-dire par rapport à l'ancien article 130, on change le
libellé complètement. Par rapport à l'article 130, il y a
un premier amendement, puis là il y a un deuxième amendement qui
ajoute un bout. Alors...
M, Fortier: Je vous réfère à l'article 130
de la Loi modifiant la Loi sur les valeurs mobilières de 1984 et
l'article 130 précisait justement ce qui arrivait en cas de
modifications des conditions initiales d'une offre d'achat. Là on
apportait un amendement qui a été modifié par un papillon.
Peut-être que le président de la commission peut donner une
explication sur les conditions qui, de toute évidence, protègent
le détenteur individuel qui détient un titre et sur lequel une
offre publique d'achat est faite.
M. le président de la commission.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la commission des valeurs immobilières.
M. Guy: Mme la Présidente, d'abord la modification qui
modifie à nouveau, mais la modification qui est dans le projet de loi 6
visait deux buts...
M. Garon: II y a une erreur, pour la transcription des
débats.
La Présidente (Mme Bélanger): Des valeurs
mobilières, je m'excuse. C'est le président de la Commission des
valeurs mobilières.
M. Guy: Merci, Mme la Présidente. Elle visait deux buts:
premièrement, à préciser que même dans le cas d'une
renonciation à une condition qui est dans une offre, qui a
été mise là aux seules fins de l'initiateur, une condition
comme par exemples l'initiateur dit: "Je veux avoir au moins 50 % des titres
déposés, sinon je peux renoncer à mon offre. " Il peut
renoncer à cette condition, puis décider de prendre les titres
même s'il n'a pas atteint 50 %. Le premier alinéa vise à
préciser que,. même dans un cas comme cela, l'exercice d'un droit
prévu dans l'offre nécessite une modification de l'offre,
c'est-à-dire qu'une modification de l'offre entraîne des nouveaux
délais et un nouveau droit de révocation.
Le deuxième alinéa visait à préciser ce qui
arrive quand une offre est terminée. En principe, une offre
terminée, on ne peut pas la modifier parce qu'on ne peut la modifier
seulement pendant le cours de l'offre. Toutefois, les commissions se sont mises
d'accord pour permettre une modification après la clôture de
l'offre et cette modification c'est seulement dans le cas où on renonce
à une condition quand il est prévu que l'initiateur peut y
renoncer unilatéralement.
De plus, de façon à protéger le porteur parce que
si on lui offre autre chose qu'une contrepartie en espèces, notamment si
l'offre vise des titres et que l'on dit que pour ces titres on va vous donner
d'autres titres et une contrepartie en argent, c'est plus compliqué et
cela nécessite un temps de réflexion pour le porteur si
l'initiateur renonce à une condition semblable. Alors, l'exception
s'appliquerait seulement dans le cas où la contrepartie est uniquement
en espèces et que le porteur, bien entendu, n'a pas besoin d'un temps de
réflexion plus long, c'est-à-dire s'il a décidé de
déposer ses titres parce qu'on lui offrait tant, eh bien! demain matin
il est encore consentant à déposer ses titres pour cette somme.
Alors, c'est l'exception à la règle générale qui
dit: On ne peut pas modifier une offre après l'offre. On peut la
modifier seulement lorsque l'on renonce à une condition et lorsque
l'offre est seulement une contrepartie en espèces.
M. Garon: Est-ce un montant plus élevé?
M. Guy: Non, si on fait une offre sur des titres, on dit: On vous
offre 10 $ pour chaque action, mais on en veut 50 % et si on n'atteint pas 50
%, l'offre en quelque sorte n'a pas réussi.
Il est possible à l'initiateur de dire dans son offre: Par
contre, je pourrai renoncer à cette condition si je le juqe à
propos, c'est-à-dire que, même si j'ai 40 %, je peux prendre
possession des titres et les régler.
Alors, c'est ce genre de renonciation qui peut survenir après la
clôture de l'offre, même s'il s'agit d'une modification de
l'offre, mais seulement en espèces. Maintenant, si on offrait 10
$ les deux actions, on ne pourrait pas y renoncer après la clôture
de l'offre; il faudrait faire une nouvelle offre pour modifier l'offre dans ce
cas-là.
M. Garon: II faudrait que cela reste à 10 $ les deux
actions.
M. Guy: C'est-à-dire que l'on ne pourrait pas renoncer
à cette condition-là. Si on avait une offre qui dit: Je vous
offre pour chacune de vos actions 10 $ plus deux actions de ma
société, si je veux y renoncer après la clôture de
l'offre, je ne pourrais pas le faire; il faudrait faire une nouvelle offre-Mais
je pourrais toujours y renoncer pendant le cours de l'offre et cela devient une
modification qui entraîne un délai supplémentaire de dix
jours.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Fortier: Réellement, M. le député de
Lévis...
M. Garon: Quand on lit cela, ça n'a pas l'air de vouloir
dire clairement cela,
M. Fortier: Oui. Ce genre de détail technique normalement
devrait aller dans le règlement, mais quand on fait des offres publiques
d'achat, il faut bien savoir que ce sont des millions de dollars qui sont en
jeu, et les individus, les Canadiens, les Québécois qui font des
offres publiques d'achat nous demandent que ce soit le législateur qui
adopte cela. Il s'agit d'un détail technique, en ce sens que quand
quelqu'un fait une offre, il ne peut pas faire de modification, à moins
que cela n'ait été bien stipulé à l'origine et
qu'il puisse y renoncer s'il l'a indiqué d'avance, mais qu'il a fait une
offre uniquement en espèces et non pas un mélange d'actions et
d'espèces ou d'autres conditions.
Alors, on dit: II peut y avoir renonciation s'il le dit d'avance et
à condition qu'il s'agisse d'une offre en espèces seulement. Mais
je peux vous dire que les gens qui font des offres publiques vont comprendre ce
texte-là très facilement.
De toute façon, je crois que ce qu'il est bon de retenir pour le
député de Lévis et les autres parlementaires, c'est que
cela protège le détenteur de titres. Je pense bien que c'est
cela, l'intention ici. De toute évidence, cela protège le
détenteur de titres, parce que cela lui donne une chance
supplémentaire. Vous le voyez par les offres qui se font comme DomTex
aux États-Unis qui fait une offre présentement. Il y a une autre
firme qui a fait une contre-offre; DomTex en fait une deuxième et une
troisième. C'est de cela que l'on parle. On parle d'une offre publique
et on parle du petit détenteur d'actions. Peut-être que lui
possède seulement 500. actions ou 1000 actions, mais on veut que cette
personne qui n'a pas tous les conseillers autour de lui pour l'aviser ait
certains délais pour pouvoir prendre en considération l'offre
faite et que les offres faites soient soumises à des conditions bien
précises.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
5. 2 est adopté?
M. Garon: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 2 est
adopté. J'appelle l'article 5. 3.
M. Fortier: L'article 5. 3 a un papillon qui dit: "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 142, du suivant...
M. Garon: L'article 5. 3 est où?
M. Fortier: On reprend l'article 142. 1 qui était
autrefois l'article 16. 7°.
M. Garon: D'accord. (17 h 30)
M. Fortier: C'est exactement le même texte qui est
substitué à l'article 5. 3. Au fond, l'article 142 dont le
numéro de référence est 142. 1 se comprend par
lui-même. "L'initiateur qui a acquis, dans les 90 jours
précédant l'offre, à des conditions qui n'étaient
pas offertes à l'ensemble des porteurs, des titres qui ont
augmenté sa participation dans la catégorie sur laquelle porte
l'offre doit proposer des conditions au moins égales, en ce qui concerne
la contrepartie et ta proportion de titres acquis, aux conditions les plus
avantageuses qu'il a consenties au cours de cette période. "
Autrement dit, quelqu'un pourrait acheter à certaines conditions
des titres à la Bourse sans dire qu'il fait une offre d'achat publique
et, par la suite, faire une offre publique d'achat. Ce que nous disons, c'est
que toutes les actions qui ont été achetées dans les 90
jours précédents doivent être achetées en
définitive selon tes conditions les plus payantes et les plus
avantageuses, parce que, sans cela, on pourrait facilement voir la situation
où une personne achète des titres à un prix beaucoup
moindre et tout d'un coup fait une offre publique d'achat à des
conditions beaucoup plus avantageuses. Ceux de qui il a acheté dans les
90 jours précédents se trouveraient pénalisés et se
mordraient les pouces de ne pas avoir su. Alors, cela revient à
l'information d'initié. Dans ce cas-ci, je pense bien que c'est
réellement un initié qui profiterait de la situation pour acheter
des titres, alors que personne ne se doute qu'il va faire une offre
publique
d'achat, et qui chercherait à les acquérir à un
prix moindre. Donc, c'est pour protéger ceux qui auraient vendu leurs
titres dans les 90 jours précédant l'offre publique d'achat comme
telle.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Pourquoi, en 1984, lors des amendements, cette
proposition d'amendement a-t-elle été laissée de
côté et a été acceptée par l'Ontario?
Finalement, vous décidez de la ramener.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Fortier: Je n'étais pas là en 1984.
M. Guy: Mme la Présidente, lors des négociations
sur un régime uniforme des offres publiques qui ont
débuté, il y a environ trois ans, soit en 1981, il avait
été décidé de laisser cette disposition de
côté. Il est survenu un certain nombre de problèmes entre
1982 et 1986 qui ont fait que l'Ontario et les autres provinces qui
s'étaient mises d'accord sur un régime uniforme ont
recommencé les discussions au sujet de cet article de manière
à l'intégrer dans le régime des offres publiques. Il y a
eu un certain nombre d'offres publiques qui ont posé beaucoup de
problèmes. Les commissions de valeurs avaient décidé qu'il
y avait lieu de réintroduire cet article. Il était là au
début et il n'a pas paru dans le projet de loi, mais il faisait partie
du régime uniforme qui avait été négocié. Il
avait été laissé de côté parce que la plupart
des commissions n'y croyaient pas beaucoup à ce moment-là.
À la suite de négociations, il a été
décidé de le réintroduire. Il a été
adopté en Ontario tel qu'il est ici. C'est la même chose dans les
autres provinces. Il est déjà adopté ailleurs tel qu'ilest là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Cela marche.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 3 est
adopté? J'appelle l'article 5. 4.
M. Fortier: Mme la Présidente, l'article 5. 4 modifie
l'article 147. 5 qui a été adopté en 1984.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: À quel endroit est-on?
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article 5.
4.
M. Fortier: II y a un papillon qui se lit...
M. Garon: Attendez un peu.
M. Fortier:... projet de loi 6, article 5. 4.
M. Garon: C'est parce qu'on était à... On revient.
C'était l'article 16. 10°.
M. Guy: C'est cela.
M. Garon: Bon! L'article 5. 4 n'est écrit nulle part.
M. Fortier: L'article 16. 10°.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est un papillon, M.
le député de Lévis, l'article 5. 4.
M. Garon: Pardon? On n'a pas le papillon.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous ne l'avez
pas?
M. Garon: II est où? Dans quelle pile?
M. Fortier: II se peut que cela n'ait pas été
distribué.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis. L'article 5. 4.
M. Garon: Ce texte n'apparaît pas ailleurs?
M. Guy: II est dans le projet de loi 6.
M. Garon: II est dans le projet de loi 6?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 16.
10°.
M. Fortier: L'article 16. 10°.
M. Garon: D'accord. L'article 16.
M. Fortier: II n'y a aucun changement.
M. Guy: II n'y a pas de changement.
M. Fortier: C'est un changement de numéro.
M. Garon: Oui, mais là, on complique les affaires pour
rien. On aurait été aussi bien de lui laisser le même
numéro. C'est l'article 16. 10°? C'est devenu l'article 5. 4.
M- Fortier: La première modification, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Fortier:... tout simplement dit que, si les titres ont
été livrés, mais ne sont pas réglés dans un
délai prescrit, le propriétaire peut tout simplement
révoquer le marché. C'est tout à fait conforme. Il peut y
avoir une offre publique d'achat. On dépose ces titres. On croit qu'on
va être payé, mais si après ces dix jours ou dans les -
oui, c'était dix jours - dix jours à compter de l'avis, si cela
n'est pas réglé, pas payé, il y a révocation.
Après cela, on exclut le droit de révocation dans trois cas, dans
des cas précis qui sont définis dans la loi. Il y a un 1°, 2
et 3°: "1° pendant la prolongation de l'offre, lorsque la modification
des conditions se limite à une surenchère et à la
prolongation de la durée de validité de l'offre nécessaire
pour laisser un délai de 10 jours; "2° lorsque l'initiateur qui
offre une contrepartie en espèces seulement renonce, pendant la
durée de l'offre, à l'une des conditions de l'offre. " C'est ce
qu'on a discuté un peu tout à l'heure. "3° Lorsque
l'initiateur renonce, après la clôture de l'offre, à l'une
des conditions en vertu du troisième alinéa".
Alors, l'article ne fait que préciser quand c'est
révocable. C'est révocable lorsque, dans un délai de dix
jours, celui qui a demandé le dépôt ne paye pas. Ce n'est
pas révocable dans les conditions qui sont définies dans les
trois articles de la loi.
Si vous voulez des explications techniques, M. Guy va se faire un
plaisir de vous en donner davantage.
M. Garon: Si vous le voulez, on pourrait procéder
paragraphe par paragraphe. Cela irait plus vite.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez que M. le président de la Commission des valeurs
mobilières vous donne des explications?
M. Garon: Si on procédait paragraphe par paragraphe
plutôt que de procéder... D'abord a et b ensuite.
La Présidente (Mme Bélanger): Paragraphe a.
M. Fortier: Paragraphe a, c'est quand il peut y avoir une
révocation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
Paragraphe b.
M. Garon: C'est pour cela. Si on parle de tout en même
temps. Â un moment donné...
M. Fortier: C'est correct. Cela va.
M. Garon: On peut aller plus rapidement. Alors, paragraphe b.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
désirez que M. le président vous donne des explications?
M. Garon: Non, pas pour le premièrement.
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 4 est
adopté. J'appelle l'article 5. 5.
M. Garon: L'article 5. 5,
M. Fortier: L'article 5. 5 se lit comme suit: "L'article...
M. Garon: L'article 16. 11°.
M. Fortier: Le onzièmement. "L'article 147. 6 de cette loi
est modifié par le remplacement du second alinéa par le suivant:
"Néanmoins, une fois qu'il a pris livraison des titres, il doit les
régler te plus tôt possible, et au plus tard dans un délai
de trois jours. "
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Attendez un peu. Trois jours. Pourquoi avez-vou3
ramené cela de dix jours à trois jours?
M. Fortier: Parce que c'était trop long.
M. Garon: Ha! Hal Ha!
M. Fortier: L'article 147. 6...
M. Garon: Ha! Ha! Ha! On ne peut rien vous cacher.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Fortier:... dit que l'initiateur qui fait une offre... Dans le
moment, on dit: Si les conditions sont remplies et qu'il a obtenu
réellement ce qu'il voulait, il doit les régler dans les dix
jours. On ajoute ici: "Néanmoins, une fois qu'il a pris livraison des
titres, il doit les régler le plus tôt possible, et au plus tard
dans un délai de trois jours. " Autrement dit, il faut qu'il paie.
Aussitôt qu'il a pris livraison, s'ils sont livrés et que les
conditions sont remplies, il faut qu'il paie
au plus tard dans un délai de trois jours. Réellement,
avec les moyens maintenant... Ceux qui font des offres publiques d'achat comme
cela ne sont pas des tout-nus et ils sont capables de s'organiser en
conséquence. Ils doivent régler le plus tôt possible.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Vous n'êtes pas de la philosophie de
Gérard Filion qui parlait des quêteux montés à
cheval. Au fond...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon:... quel délai laisse-t-on habituellement aux
clients ordinaires?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: Mme la Présidente, le problème qui se pose,
bien entendu, c'est que maintenant, avec les nouvelles règles sur les
offres publiques, une offre dure normalement au minimum 21 jours et elle peut
durer jusqu'à 45 jours. 45 jours, cela n'entraîne pas un nouveau
délai de révocation. Quand on atteint 45 jours, il y a un nouveau
délai de révocation qui s'applique, ce qui veut dire que le
porteur qui a déposé ses titres peut avoir ses titres là
pour 45 jours. L'initiateur avait un autre délai de 10 jours pour
régler les titres s'il prenait livraison à partir du 45e jour, ce
qui faisait très, très long...
M. Garon: Oui.
M. Guy:... pour avoir ses fonds immobilisés là.
Alors, toutes [es commissions ont dit: Cela n'a pas de bon sens; dix jours de
plus, c'est beaucoup trop long. Les commissions se sont mises d'accord pour
réduire cela à trois jours. Il n'y a pas d'autres explications
que cela.
M. Fortier: II n'y a rien de philosophique là.
M. Guy: C'était déjà trop long. Cela ne
prend pas dix jours après que l'offre est terminée pour prendre
livraison et régler les titres. Cela peut se faire dans un ou deux jours
après.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Guy: C'est pour que les gens soient payés le plus
rapidement possible parce que l'initiateur pouvait traîner cela
jusqu'à la dixième journée, en fait, attendre
jusqu'à la limite. Déjà, c'était long si quelqu'un
avait déposé ses titres au début. C'a déjà
été 21 jours et il y avait un autre dix jours. Alors
là...
M. Fortier: II faut savoir aussi que, lorsqu'on parle de millions
de dollars, tous ceux qui étaient initiateurs étaient
motivés à attendre dix jours parce qu'ils épargnaient de
l'argent sur les millions de dollars qu'ils devaient payer. Alors, encore
là, cela fait bénéficier le porteur de titres individuels
le plus tôt possible.
M. Garon: Cela marche.
M. Fortier: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 5 est
adopté.
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Vous voyez comme c'est un bon projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): j'appelle l'article
5. 6.
M. Garon: Vous savez que passer de dix jours à trois
jours...
M. Fortier: L'article 5. 6: "L'article 147. 8 de cette loi est
remplacé par le suivant... "
M. Garon: Le ministre est généreux quand il s'agit
de millionnaires. Quand il parle de millions, c'est le mur du son.
M. Fortier: Non, on pénalise les millionnaires. On veut
qu'ils paient le plus tôt possible.
M. Garon: Quand c'est du monde ordinaire, on...
M. Fortier: On veut qu'ils paient le plus tôt passible.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: On veut qu'ils paient le plus tôt possible le
petit porteur de titres. C'est dans ce sens qu'il faut lire cela. (17 h 45)
M. Garon: Oui
M. Fortier: "L'article 147. 8 de cette loi est remplacé
par le suivant: L'article 147. 8 était l'alinéa 12° de
l'article 16. Il se lit comme suit: "En cas de modification des conditions de
l'offre, la clôture de celle-ci ne doit pas intervenir moins de dix jours
après la date de livraison de l'avis, à moins qu'il ne
s'agisse de la renonciation à une condition dans un cas où
la seule contrepartie offerte est en espèces. "
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: C'est l'article 147. 8.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est cela.
M, Fortier: L'article 147. 8.
M. Garon: Attendez un peu! Il faut lire les trois versions.
La Présidente (Mme Bélanger): Allez-y, M. le
député de Lévis!
M. Garon: Le ministre pourrait peut-être nous lire les
trois versions.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Garon: À moins qu'il ne veuille qu'on prenne le temps
de les lire. "Après la date de livraison de l'avis" plutôt
qu'après l'avis. Est-ce que c'est la date de livraison ou la date de
réception? Vous clarifiez, mais je ne suis pas certain que ce soit
clarifié complètement. Auparavant, on disait "dix jours
après l'avis" et maintenant, on dit "dix jours après la date de
livraison de l'avis". Est-ce que ce ne serait pas mieux de dire "dix jours
après la date de réception de l'avis"?
M. Guy: Mme la Présidente, dans le cas d'offres publiques,
c'est réellement la date de livraison de l'avis et non pas la date de
réception. La date de réception n'a pas d'importance pour cette
disposition.
M. Garon: Pourquoi? L'avis est donné de quelle
façon?
M. Guy: C'est l'initiateur de l'offre qui doit modifier son offre
en cas de modification. On dit: "En cas de modification des conditions de
l'offre", on se place du côté de l'initiateur et non pas du
côté du porteur qui est visé par l'offre. Ou
côté de l'initiateur, c'est la date de livraison de l'avis.
M. Garon: D'accord.
M. Guy: II y a un délai de dix jours après cela.
Maintenant, ce qu'il s'agit de faire ici, c'est assez simple. Auparavant, on
permettait, à l'article 147. 8, qu'il n'y ait pas les dix jours en cas
d'une surenchère. Maintenant, s'il y a une surenchère, il doit y
avoir les dix jours parce qu'il s'agit bien souvent d'une décision quand
même importante de la part du porteur, à savoir, s'il veut
déposer ses titres si on le lui offre. S'il n'avait pas pris la
décision de les déposer peut-être que maintenant il veut
les déposer. S'il les a déposés, est-ce qu'il veut
demeurer avec sa décision?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, est-ce que l'article 5. 6 est
adopté?
M. Garon: "À moins qu'il ne s'agisse de la renonciation...
"
Dans le dernier texte, il n'y a pas de modification par rapport au texte
antérieur, à l'amendement. Il s'agit juste de remplacer...
Une voix: C'est le même texte.
M. Garon: C'est le même texte.
M. Fortier: C'est le même texte. Premièrement, le
texte qui est devant nous est le même que celui du projet de loi 6. Et
pour ce qui est de la modification, comme je l'ai dit, au lieu de "l'avis",
c'est "livraison de l'avis". C'est une concordance avec l'Ontario. Quand il y a
une telle offre publique d'achat, il faut savoir à partir de quel moment
on calcule le nombre de jours. Pour qu'il y ait concordance avec l'Ontario, on
dit: Ce n'est pas à la date de l'avis, c'est au moment où l'avis
a été livré. Il semble que l'Ontario et le Québec
en sont bien heureux ainsi que les autres commissions.
M. Garon: C'est livré comment?
M. Guy: La plupart du temps, bien souvent c'est mis à la
poste. C'est une façon de faire la livraison. Cela dépend des
délais que l'on a. Parfois, il y a d'autres modes de livraison. Dans
certains cas, les commissions ont permis que ce soit publié dans les
journaux. Cela dépend de l'urgence de la situation. Habituellement,
c'est mis à la poste.
M. Garon: Pour ce qui est de la date de livraison.
M. Guy: Ce serait la date de mise à la poste. Il y avait
un problème avec la date de l'avis. L'avis peut être
déposé auprès des commissions aujourd'hui et daté
d'aujourd'hui, mais être mis à la poste seulement dans deux jours.
C'est arrivé assez souvent dans le passé. On déposait
l'avis le vendredi, on le mettait à la poste le lundi. Ainsi, on se
trouvait, en quelque sorte, à réduire les dix jours auxquels les
porteurs avaient droit. C'est pour cela, en fait, qu'on a modifié cette
partie. Au moins, vous avez droit à
vos dix jours complets à partir de la mise à la poste, si
c'est un cas de mise à la poste. Si c'est un cas de publication dans les
journaux, c'est à partir de cette date, selon le mode de livraison
choisi par l'initiateur.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
5. 6 est adopté?
M. Garon: Cela ne donne pas grand-temps quand même. La
poste n'est pas rapide aujourd'hui.
M. Guy: Non. Une période de dix jours est quand même
une période normale actuellement. Il faut bien dire que les offres
publiques reçoivent une grande publicité dans la plupart des cas.
Si l'initiateur modifie son offre aujourd'hui, c'est presque certain que, dans
les journaux, demain, on va rapporter qu'on a offert 5 $ ou 2 $ de plus. Dans
la plupart des cas, cela reçoit une grande publicité. Les gens
sont déjà informés. Ils reçoivent ensuite le
document. Maintenant, si on parle juste de l'augmentation d'une
surenchère, c'est une modification assez simple. Si la modification est
plus compliquée...
M. Garon: Ce n'est pas cela. Il faut que celui à qui cela
est adressé le sache.
M. Guy: Oui, mais dans la mesure où les gens ont assez de
jours pour révoquer leur dépôt, s'ils veulent le
révoquer, c'est tout ce qui est nécessaire. Maintenant, si un
porteur pouvait dire: Je n'ai pas reçu... On a eu de ces cas, l'an
passé, aux commissions. La personne disait: J'ai reçu la
modification aujourd'hui et le délai de révocation venait
à échéance hier. Alors, on va demander à un
initiateur de prolonger son offre pour quelques jours. C'est déjà
arrivé dans le passé, mais ce sont quand même des cas
d'exception. Dans la plupart des cas, ce sont des problèmes qui
n'arrivent pas.
M. Fortier: Cela va? Ce ne sont pas de gros changements.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Ce 3ont des changements importants sur le pian
technique, mais...
M, Garon: Oui, importants.
M. Fortier:... ce ne sont pas des changements qui modifient
substantiellement le sens de la loi.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 6 est-il
adopté?
M. Fortien Adopté.
M. Garon: J'aurais eu tendance à dire: Tant de jours
après la mise à la poste. Aujourd'hui, la poste, ce n'est pas
rapide.
M. Fortien Ce n'est pas juste la poste maintenant. Cela peut
être Purolator, cela peut être n'importe quoi.
M. Garon: Oui, mais, justement, ce n'est pas dit.
M. Guy: Mme la Présidente, je peux ajouter que tous les
initiateurs sont invités à être prudents et ils le sont
dans ces cas. Ils n'indiquent jamais une période de dix jours justes.
Ils vont indiquer douze jours, dans les cas où ils pensent qu'ils vont
le mettre à la poste dans deux jours, de façon à toujours
garder le délai de dix jours.
M. Fortier: Cela va?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
5. 6 est adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Fortien L'article 5. 7 est un nouvel article.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
5. 7. M. le ministre.
M. Fortier: C'est l'article 16. 3°. M. Garon:
Pardon?
M. Fortier: C'est essentiellement l'article 16. 3°.
M. Garon: 3° ou 13°?
M. Fortier: 13. C'est un nouvel article qui n'existait pas dans
le texte initial. Il existait dans le texte de 1984 et il est modifié
maintenant. Il se lit comme suit: "L'initiateur qui veut prolonger la
durée d'une offre dont toutes les conditions sont remplies doit au
préalable prendre livraison de tous les titres déposés et
les régler. "
M. Garon: Quels titres?
M. Fortier: Les titres sur lesquels une offre publique d'achat
est faite. Encore là, cette modification, on l'a faite pour s'harmoniser
avec l'Ontario.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Fortier: Autrement dit, c'est l'initiateur qui veut prolonger
la durée, mais il ne change aucune condition, seulement la durée.
Il doit régler les titres. Sans cela, cela pourrait être un jeu
pour allonger la
durée, mats qui lui permettrait de retarder le paiement des
titres dont il veut devenir propriétaire.
M. Garon: Ceux qui sont déjà
déposés.
M. Fortier: S'il fait juste en prolonger la durée, il doit
les régler. À ce moment-là, cela lui permet...
M. Garon:... une portion additionnelle pour
acquérir...
M. Fortier: C'est cela. Disons qu'il a obtenu 60 %, mais qu'il
aimerait en avoir 70 %, il dit: Je prolonge le délai de quinze jours.
À ce moment-là, on lui dit: Tu peux le prolonger, mais paie ceux
qui sont déjà déposés, tout simplement.
M. Garon: Cela a du bon sens. M. Fortier: Cela va?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Garon: Il est même bien, celui-là.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 7 est
adopté. J'appelle l'article 5. 8.
M. Garon: L'article 5. 6 est pas mal long.
M. Fortier: C'est l'article 16. 14°. Si vous regardez dans le
cahier, vous l'avez aux pages 60 et 61. C'est un article de 1984 qui est
modifié par celui qui est devant nous. Ce sont des modifications
mineures par rapport au texte de 1984. C'est essentiellement le même
article qu'en 1984, excepté qu'il y a des ajustements pour s'harmoniser
avec l'Ontario.
Si vous prenez la première observation, on dit: "Le texte
proposé comporte quelques modifications mineures. D'abord, la
déclaration est exigée dès lors que la participation
devient égale à 10 %, alors que le texte de 1984 exige que le
seuil de 10 % soit franchi. " Réellement, ce sont des...
M. Garon: Je ne vois pas beaucoup l'utilité de cela.
Là, on aide à la consommation de notre principal produit au
Québec, le papier.
M. Fortier: Oui.
M. Garon: Est-ce qu'on s'harmonise toujours avec l'Ontario ou si,
de temps en temps, il s'harmonise avec nous?
M. Fortier: C'est le résultat de discussions. Une
négociation se fait. Ce n'est pas unilatéral, ces
choses-là. Remarquez bien, M. le député de Lévis,
on peut bien en rire parce qu'on est obligé de chanqer une loi de 1984,
mais il faut comprendre que, dans un cas comme celui des offres publiques
d'achat, on n'a pas réellement de choix. Sans cela, le seul choix est de
dire au gouvernement fédéral: C'est tellement compliqué de
s'entendre entre les provinces, assumez donc notre responsabilité en ce
qui concerne les offres publiques d'achat. Si on veut garder notre juridiction
dans ce secteur, pour des cas importants comme ceux-là, il est bon de
s'harmoniser. Dans la mesure où c'est négatif, c'est
négatif pour toutes les provinces. En fin de compte, on est certain que
cela correspond à ce qu'on...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 8 est-il
adopté?
M. Garon: Attendez une peu! Cela irait plus facilement si on
n'avait pas cinq ou six discussions autour de la table.
La Présidente (Mme Bélanger): Je demande l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Garon: Je voudrais demander s'il y a des députés
ministériels qui ont des questions à poser.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lafontaine, vous dérangez M. le
député de Lévis.
M. Gobé: Mme la Présidente, je n'ai pas compris.
Vous m'avez interprété. Est-ce que vous voulez que j'intervienne
dans le débat?
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous voulez
intervenir, vous en avez tout le loisir. M. le député de
Lévis a demandé...
M. Garon: On aimerait vous entendre si vous avez des questions
concernant les amendements que propose le ministre délégué
aux Finances.
M. Gobé: M. le député de Lévis, vous
aviez mentionné ce matin, lors de la première séance de
cette commission, que les députés n'étaient pas ici pour
dire la même chose que le ministre ou pour faire l'ostensoir. Comme le
projet de loi me semble tout à fait parfait, je n'ai rien à
ajouter. Je laisse le ministre... Je vous laisse le temps de faire valoir tous
les points. Vous semblez en trouver de nombreux, même si on ne comprend
pas toujours pourquoi. On vous laisse...
Une voix: Nous sommes des interventionnistes pour le
ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Gobé: Merci, Mme la Présidente. Je m'excuse de
cette intervention, mais vous m'aviez mis envcause, je tenais à...
M. Garon: Vous n'avez pas retenu ce que j'ai dit ce matin parce
que jamais je n'ai parlé d'ostensoir.
M. Gobé: De quoi ave2-vous parlé, M. le
député de Lévis''
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Garon: D'encensoir. M. Gobé: Ha! Ha! Ha!
La Présidente
(Mme Bélanger): Cela suffit!
M. le député de Lévis, il est bientôt 18 heures.
Est-ce que l'article 5. 8 est adopté?
M. Garon: Non. J'aimerais avoir le temps de le lire comme il
faut. Ce n'est pas un article court et on est devant trois versions. Alors, je
vais voir si les versions...
M. Fortier: II y a seulement une version ici.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: II n'y a pas de changement dans cet article.
M. Garon: Oui, il y a des changements par rapport à
l'article de 1984.
M. Fortier: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission suspend
ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 35)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux pour
faire l'étude, article par article, du projet de loi 6.
Nous étions à l'article 5. 8, mais auparavant j'aimerais
faire une mise au point sur le petit incident qui s'est produit cet
après-midi. M. le député de Lévis, vous m'avez
demandé de faire venir les galées. J'ai fait venir les
galées et vous pouvez constater que les travaux étaient
réellement repris au moment où vous avez quitté la
commission.
Alors, la première suspension s'est faite à 16 h 38, la
reprise à 16 h 42 et une deuxième suspension due à votre
départ à 16 h 43.
M. Garon: J'étais parti à ce moment-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien non, vous
ête3 parti entre 16 h 42 et 16 h 43. Vous avez même parlé
entretemps, si vous voulez bien vérifier les galées. Alors, vous
m'avez dit que, si je me trompais, je devrais faire amende honorable. M. le
député de Lévis, je ne me trompais pas.
M. Garon: La discussion a duré plus que ce
temps-là. La discussion durait depuis plusieurs minutes.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député.
M. Garon: Arrêtez-moi cela.
La Présidente (Mme Bélanger): La suspension de la
séance s'est faite à 16 h 38.
M. Fortier: Durant la suspension, il n'y a pas eu
d'enregistrement.
La Présidente (Mme Bélanger): Il n'y a pas eu
d'enregistrement. La discussion s'est faîte entre 16 h 38 et 16 h 42.
Vous avez pris la parole entretemps. "Il s'agit d'y aller tranquillement pour
qu'on ne se perde pas. C'est parce qu'on a plusieurs documents qui marchent de
front. C'est pour cela que je veux être bien sûr. " Là,
à un moment donné, c'était la Présidente, M.
Fortier, la Présidente, une voix, la Présidente. Tout à
coup, vous êtes disparu, alors j'ai dit: On va suspendre pour une
deuxième fois.
M. Fortier: Mme la Présidente, je pense que votre point
est fait. Je suis sûr que M. le député de Lévis est
prêt à faire amende honorable et on va continuer nos travaux,
parce qu'il y a des gens...
M. Garon: J'ai compris que c'était la suspension qui
était interrompue.
M. Fortier: M. le député de Lévis, Mme la
Présidente, je crois qu'on a un projet de loi important à
compléter.
La Présidente (Mme Bélanger): C'était
simplement une mise au point, je pense qu'on peut...
M. Fortier: Non, non, je pense que votre mise au point est bien
faite, mais je demanderais la collaboration du député de
Lévis. Il y a des gens qui attendent ici
d'autres projets de loi. Probablement qu'on ne finira pas ce soir. Je
sais que le député de Lévis veut poser toutes les
questions auxquelles il a droit, nous sommes prêts à
Yépondre à toutes ses questions et donner toutes les informations
techniques. S'il y avait moyen d'accélérer un peu la
procédure... Nous sommes en fin de session et compte tenu des projets de
loi qui restent - et je pense que les projets de loi qui restent à
adopter sont importants - je crois qu'il serait utile si on pouvait faire
avancer les travaux un peu plus rondement, si c'était possible.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous étions
à l'article 5. 8. La parole était au député de
Lévis.
M. Garon: Au fond, les projets de loi importants ne devraient pas
être appelés dans la dernière semaine de la session.
Actuellement, on dit que c'est un projet de loi important qui vient
d'être appelé en deuxième lecture, alors qu'il est
déposé depuis le début de mai. Il y a des journées
depuis le mois de mai où l'Assemblée nationale n'a même pas
siégé. Il faudrait quand même que le leader du gouvernement
organise mieux ses travaux pour que, aussitôt que les projets de lois
sont déposés, on puisse fonctionner plus rapidement, ne pas tout
envoyer dans un goulot d'étranglement à la fin de la session, la
dernière semaine.
M. Fortier: Je vous ferais remarquer que le projet de loi a
été déposé au début de mai. Selon le
règlement, après le budget, nous avons étudié les
crédits pendant trois ou quatre semaines et, bien sûr, nous sommes
maintenant à l'étape de la législation. Il n'est pas
question de ne pas faire le travail que nous avons à faire. Étant
donné que nous avons déposé le projet de loi il y a six
semaines, tous ont eu le loisir de poser des questions. J'ai envoyé le
cahier d'explications il y a quinze jours déjà. J'ai
essayé de collaborer avec les députés et tout simplement,
j'aimerais suggérer qu'on puisse procéder tout en posant les
questions les plus pertinentes, pour qu'on puisse procéder le plus
rapidement possible.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, vous aviez la parole sur l'article 5.
8.
M. Garon: Article 5. 8. Vous êtes bien sûre qu'on
était à l'article 5. 8.
M. Fortier: Oui, nous sommes rendus à l'article 5. 8 et
c'est l'article 147. 11.
M. Garon: II va falloir suspendre nos travaux, parce qu'on
appelle le rapport de la commission. Il faut que j'aille à
l'administration.
M. Fortier: Cela commence.
M. Garon: Cela peut durer une partie de la soirée.
M. Fortier: Oui. On vous attendait à 20 h 10, mais...
M. Garon: Je suis arrivé à 20 h 22.
Des voix: Ha! Ha!
Une voix: On n'a pas la même horloge.
M. Garon: Je suis arrivé à 20 h 22.
M, Fortier: On suspend pendant combien de temps?
La Présidente (Mme Bélanger): Le temps que vous
fassiez chacun vos interventions.
M. Fortier: Je n'ai pas l'intention de parler très
longtemps. Mais je pense que Le rapport de la commission du budget est
important. Vous suspendez?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous allez parler
combien de temps, M. le ministre?
M. Fortier: Je ne vais parler que dix minutes.
La Présidente (Mme Bélanger): Dix minutes. Et vous,
M. le député de l'Opposition?
M. Garon: Je ne sais pas.
M. Fortier: Quand il commence, il ne le sait pas.
La Présidente (Mme Bélanger): II a droit à
combien de temps? Vingt minutes?
M. Garon: Une heure.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez droit
à une heure?
M. Garon: Oui.
M. Fortier: On veut reprendre...
La Présidente (Mme Bélanger): La commission va
suspendre ses travaux jusqu'à la fin de ta prise en considération
du rapport.
(Suspension de la séance à 20 h 40)
(Reprise à 22 h 48)
La Présidente (Mme Bélanger): Â l'ordre, s'il
vous plaît!
La Commission du budget et de l'administration reprend ses travaux pour
l'étude du projet de loi 6. À la suspension de nos travaux, nous
étions à l'article 5. 8. M. le député de
Lévis.
M. Garon: L'article 5. 8. Où en étais-je?
M. Fortier: L'article 5. 8 qui était l'article 16.
14°.
M. Garon: Ah boni comme cela j'étais bien placé.
Boni Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 8 est
adopté. J'appelle l'article 5. 9.
Une voix:...
M. Garon: De quoi?
Une voix: Je pensais que c'était tout le projet de
loi.
M. Garon: Hein?
Une voix: Je pensais que c'était tout le projet de
loi.
M. Garon: Ne nous provoquez pas là.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 9. M. le
ministre.
M. Fortier: L'article 5. 9 était l'article 16. 15. Je
crois qu'on a le texte devant nous, c'est un texte très simple, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Fortier: Alors, tout changement important fait l'objet d'un
communiqué et d'une déclaration.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
5. 9 est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 9 est
adopté, j'appelle l'article 5. 10. M. le ministre.
M. Fortier: C'était le paragraphe 16. 18° de l'article
16. Est-ce qu'on peut le lire? Je le lis avec tout le monde.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Fortier: Alors, il y avait un texte en 1984 qu'on amende.
L'observation a trait à ce qui suit: "La première modification
consiste en ce que l'article est restreint aux offres publiques sous les titres
d'un émetteur assujetti. En second lieu, l'heure à laquelle le
communiqué doit être émis et déposé est
fixé en fonction de l'ouverture de la Bourse. Â l'époque
où le texte actuel a été adopté, elle avait lieu
à 10 heures le matin, mais depuis cette date, elle est devancée
à 9 heures et demie. " Alors, ma foi du bon Dieul Si vous changez les
heures d'ouverture, on va être obligé de... C'est la Bourse.
Alors, l'heure d'ouverture n'est pas précisée dans le texte de
loi maintenant.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Non, j'ai vu cela. C'était écrit; Avant
l'ouverture de la Bourse. Vous avez lu les notes explicatives, mais si vous
lisez l'article...
M. Fortier: C'est la dernière ligne du premier
alinéa, on dit: "Le dépose auprès de la commission et le
transmet aux Bourses à la cote desquelles ta valeur est inscrite avant
l'ouverture de la Bourse le jour ouvrable suivant l'opération. "
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 10 est
adopté, j'appelle l'article 5. 11.
M. Fortier: C'était l'article, oui, c'est cela,
c'était le 19° de l'article 16. Encore là, c'est bien plus
par concordance, parce qu'on n'a fait que changer un chiffre "2, 5" par "2".
C'est tout simplement par concordance. Cela ne change pas le principe. Cela ne
change pas grand chose si ce n'est qu'on a voulu avoir exactement le même
chiffre que les autres provinces. Alors on dit: L'auteur du communiqué
de presse doit émettre et déposer auprès de la commission
dans le même délai un nouveau communiqué de presse chaque
fois que par la suite d'acquisitions nouvelles effectuées par
lui-même ou par ses alliés pendant le cours de l'offre, la
participation déjà déclarée augmente de 2, 5 %.
Alors, on met cela à 2 %. C'est tout simplement par concordance. Il n'y
a pas d'autre raison.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Attendez un peu làl Pourquoi avez-vous
changé 2, 5 % par 2 %? Est-ce que c'est parce que cela avait une
implication importante, à part d'être une concordance?
M. Fortier: M. le président de la Commission des valeurs
mobilières.
M. Guy: Mme la Présidente, lorsque ce régime a
été adopté par toutes les commissions, en fait, on avait
2, 5 %. Alors, dans la loi de 1984, on a fait adopter 2, 5 % après les
discussions visant à simplifier la réglementation et dans
l'article 147. 12, c'est 2 %. Alors, avoir 2, 5 % à un endroit, 2 %
à un autre endroit, cela rendait les choses compliquées. Alors,
on a voulu avoir les mêmes pourcentages de façon à
simplifier, en fait, la réglementation pour tous les intervenants. On a
le même pourcentage ici à l'article 147. 16 qu'on a à
l'article 147. 12, qui est 2 %.
M. Fortier: Alors, comme vous voyez, les raisons ne sont pas
métaphysiques, c'est assez élémentaire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis. L'article 5. 11 est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
5. 12. M, le ministre.
M. Fortier: C'est un article de concordance essentiellement. La
première modification consiste à corriger l'inadvertance rendant
applicables aux offres publiques de rachat les interdictions
énoncées aux articles 141 et suivants. Et la seconde consiste
à tenir compte de l'abrogation des articles 147. 17 et 147. 18. Donc,
une partie, c'est tout simplement de la concordance et l'autre, c'est pour
tenir compte de l'article 141, qui, par malheur, avait été
oublié.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Fortier: Alors, c'est un article de concordance à
toutes fins utiles.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5. 12 est
adopté. J'appelle l'article 5. 13. M. le ministre.
M. Garon: Je n'en ai pas de 5. 13.
M. Fortier: À l'article 5. 13, c'est une feuille comme
celle-ci. Il y a un papillon dont le titre était: Article 5. 1, mais
en-dessous, c'était écrit: Article 156. Ceci devient l'article 5.
13. En dessous, dactylographié, c'est écrit: Article 5. 1 et' en
dessous, entre parenthèses: Article 156. Alors, cela est l'article 5.
13. On supprime ici par cet article, le 3° de l'article 156. On dit: "Les
personnes suivantes sont dispensées de l'inscription à titre de
conseiller ou de représentant d'un conseiller, à condition
qu'elles ne donnent des conseils qu'à titre accessoire. " Alors, on
touche aux journalistes, M. le député de Lévis. Alors,
dans l'article 156, on disait que certaines personnes étaient
dispensées de l'inscription. Il y avait une couple de conditions. On
disait: "À condition qu'elles n'en retirent aucune
rémunération distincte de celle qu'elles reçoivent
normalement dans l'exercice de leur profession. " Et dans le 3°,
c'était: "La personne qui, par l'intermédiare des médias,
conseille le public, à condition qu'elle ne soit pas propriétaire
de titres de la société concernée. " Alors, ici on le
supprime. Je ne sais pas si on peut passer...
Immédiatement après, M. le député de
Lévis, on insère l'article 5. 14. Si vous le permettez, Mme la
Présidente, on peut discuter de l'article 5. 14. Est-ce que vous l'avez,
M. le député de Lévis? À l'article 5. 14, dans le
texte dactylographié, c'était écrit 5. 2 et au crayon ici,
c'est écrit 5. 14. De toute façon, la substance étant
celle-ci, qu'on crée un article 156. 1 et qui dit essentiellement que la
personne qui conseille par l'intermédiaire des médias peut
obtenir une dispense à deux conditions, c'est qu'elle n'en retire aucune
rémunération distincte de celle qu'elle reçoit normalement
dans l'exercice de sa profession. Autrement dit, si elle est engagée par
un journal, elle ne doit être payée que par le journal en
question. Et la deuxième, c'est qu'elle ne fait aucune opération
sur les titres de la société faisant l'objet de conseils ou sur
des options portant sur ces titres dans un délai de sept jours avant et
trente jours après. Je crois que ceci a été
discuté. La commission a discuté de cet amendement avec plusieurs
des intervenants du milieu et parmi les meilleurs, je dois dire, pas seulement
ceux qui sont les plus agressifs pour ne pas être assujettis à la
commission. Je ne sais pas si on peut donner des noms, M. le
président?
M. Garon: Conseillers du Conseil de presse?
M. Guy: Je peux bien donner des noms.
M. Fortier: Donne donc des noms.
M. Guy: II y avait Jean Pelletier...
M. Fortier: Jean Pelletier qui est président de...
M. Guy:... qui est président de la
Fédération...
M. Fortier: des journalistes...
M. Guy:... des journalistes professionnels du Québec. Il y
avait Jocelyn Dumas...
M. Fortier: Du Devoir.
M. Guy: II y avait Jacques Forget. Il y avait Claude Piché
de La Presse.
M. Fortier: Et Miville Tremblay?
M. Guy: Miville Tremblay...
M. Fortier: Miville Tremblay de Radio-Canada...
M. Guy: De Radio-Canada. M. Fortier:
Télévision.
M. Guy: Mathiew Horseman de Financial Post. Il y a Hugh
Anderson de la Gazette qui est venu nous voir plus tard, parce qu'il ne
pouvait pas venir cette journée-là, qui a été
consulté et Chiasson de Les Affaires qui a été
consulté également.
M. Fortier: Je crois que c'est un bon exemple
d'autoréglementation. Comme de raison, avant, si les gens n'avaient
aucun titre, alors c'était la perfection absolue.
Comme je l'indiquais tout à l'heure, peut-être qu'au moment
où ils faisaient la recommandation, ils ne possédaient pas des
actions de telle ou telle compagnie, mais il n'y a rien qui les empêchait
le lendemain d'aller en acheter. Tandis que maintenant on dit: Sept jours avant
la recommandation et trente jours après. Vous pouvez en avoir des
titres, mais vous n'avez pas le droit de transiger sur ces titres. Alors, je
crois que si un journaliste fait une recommandation et qu'il n'a pas le droit
de transiger sept jours avant et trente jours après, à toutes
fins utiles cela démontre qu'il est tout à fait objectif
lorsqu'il fait sa recommandation. (23 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Fortier: C'est un allègement mais un allègement
pratique et qui est accepté par le milieu.
M. Garon: Je comprends.
M. Fortier: Jean Pelletier, c'est un président de
l'association des journalistes. C'est un homme qui défend bien son
métier.
Alors, certains parmi ces journalistes ne possèdent pas de titres
à la Bourse, mais il y en a qui en ont. Que voulez-vous? De plus en
plus, il y a des gens qui s'achètent des actions. Il faut prévoir
des règles qui permettent aux gens de gagner leur vie et en même
temps, s'ils sont indirectement des conseillers en valeurs, qu'ils soient
soumis à certaines règles. Je crois que cette
règle-là est pleine de bon sens.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Je vais finir de voir le texte que vous proposez:
"Cette dispense s'applique également, dans les mêmes conditions,
à la personne responsable de l'information... " Moi, je vais vous dire
bien franchement, je comprends Ies gens qui transigent, mais en plus il y a des
chroniqueurs financiers qui à toute minute disent que telle valeur est
sous-évaluée, telle chose est surévaluée. Les gens
qui disent cela, qui ont une certaine réputation d'analyste dans le
domaine économique...
M. Fortier: Je crois bien que cela peut être fâchant
parfois quand ils disent: Le gouvernement fait une bonne "job"
économique et tout cela. Non? Cela ne vous fatigue pas.
M. Garon: Non, pas cela. Ce n'est pas dans ce sens-là.
C'est dans le sens qu'à toute minute on voit des commentaires de gens
qui se prononcent - moi, je trouve -trop largement. Les rapports que j'ai eus
me disent qu'on le fait beaucoup plus au Québec, qu'on le fait en
Ontario ou ailleurs dans des articles de journaux. Les gens se prononcent
beaucoup moins en disant: Je vous conseille d'acheter cela, ou: Telle affaire,
c'est un bon placement; telle affaire est sous-évaluée et devra
s'appréciée dans un avenir rapproché. Je ne dis pas que
c'est cela nécessairement, mais ils jouent aux bonzes et ils pontifient
dans des secteurs où ils font cela sans responsabilité. Moi, je
trouve cela anormal. J'ai eu l'occasion de le vérifier parfois avec ces
journalistes. J'ai vu déjà quelqu'un appeler et dire:
Écoutez, votre article est faux. Celui qui m'a avisé m'a dit
qu'il avait écrit cela sur une source d'informations sans aucune
vérification. Quand, dans le domaine financier, on écrit avec
autant de légèreté, à mon avis, il devrait y avoir
des responsabilités assumées par des journalistes dans ce
domaine. On ne peut pas s'intituler journalistes dans le domaine financier sans
en connaître un peu plus ou encore sans assumer des
responsabilités, si on dit quelque chose qui n'est pas tout à
fait exact. En tout cas, les informations que j'ai eues, c'est que cette
pratique est plus largement répandue au
Québec que partout ailleurs â ce point de vue. Ailleurs,
les journalistes qui font des commentaires économiques ou des
commentaires financiers ne poussent pas la prétention jusqu'à
donner une évaluation du titre qui incite à acheter ou à
vendre. C'est pourquoi je trouve que c'est beau de dire qu'on a quelque chose
qui ressemble à l'Ontario, mais la pratique ici est plus mauvaise qu'en
Ontario.
M. Fortier: Je pense que te député de Lévis
apporte un argument important. II est vrai qu'au Québec, on dit que
depuis quatre ans, il y a le double des Québécois qui sont
porteurs de titres. Il est certain que notre formation financière reste
encore à faire à bien des égards. Il reste quand
même que ces articles publiés à gauche et à droite
alertent le public. On peut se poser des questions quelquefois sur la
qualité de l'information. Il reste que de plus en plus, je crois, ceux
qui achètent des titres s'en remettent à des chroniqueurs plus
chevronnés. Cela ne prend pas de temps, je pense, quand on a des
actions, on s'aperçoit que Miville Tremblay à la
télévision est quelqu'un qui fait des recommandations quand
même respectables, que Alain Dubuc dans le journal La Presse...
M. Garon: Inégal.
M. Fortier: Ah oui! mais quelqu'un qui est respectable.
M. Garon: Mot, j'ai vu un article qu'il a déjà
écrit sur le commerce du sucre dans le monde où il y avait plus
d'erreurs que de vérités.
M. Fortier: Oui, mais c'est le propre des journalistes de pouvoir
se tromper comme les hommes politiques. Mais c'est là qu'il faut faire
la distinction, je pense. Comme tes hommes politiques, les journalistes - on
parle des journalistes comme d'un troisième pouvoir - font des erreurs
à l'occasion, mais ils doivent se prononcer chaque jour sur des
états de fait. Je pense bien que la commission va continuer à
faire l'éducation du public. En achetant davantage, les gens font leur
propre éducation. Mais ici, il s'agit de se donner une règle
quand même pratique qui nous permette de réglementer le secteur
journalistique. Sans cela, on va empêcher tous les journalistes
d'écrire tout ce qui touche les valeurs mobilières.
M. Garon: Non, ce n'est pas cela. Â mon avis, il devrait y
avoir de la prudence par rapport à des recommandations de s'abstenir ou
encore concernant l'évaluation d'un titre. Il y a beaucoup de facteurs.
Souvent, dans ce domaine, les journalistes ont des informateurs qui peuvent
être des initiés et qui peuvent avoir intérêt
à ce qu'on véhicule de telles nouvelles. Si ces nouvelles sont
véhiculées impunément, je pense que c'est dangereux pour
l'information correcte du public, parce qu'il y a une responsabilité
à cela. Il est évident que, si j'écris un article pour
critiquer le gouvernement, bonî bien ce n'est pas le même genre de
résultat qui s'ensuit si un journaliste qui habituellement a une assez
bonne réputation dans le domaine de l'analyse économique
générale, écrit occasionnellement au sujet de telle firme
ou telle firme en laissant entendre, par exemple, que les actions sont
sous-évaluées ou surévaluées. Alors, cela pourrait
amener les gens à prendre des positions.
Les gens qui achètent des REA, par exemple, ou des actions ne
sont pas tous des experts et ne lisent pas tous des documents très
complexes avant de faire leurs achats. S'ils ont l'impression d'avoir lu une
nouvelle avant les autres et qu'ils peuvent faire un bon coup, je peux vous
dire que, depuis un an et demi où je suis dans ces matières,
beaucoup de gens me disent comment ils font leur coup, ce qu'ils font, comment
ils achètent et pour quelles raisons, je dois vous dire que souvent ce
ne sont pas des analyses très rigoureuses, mais parce qu'ils ont lu un
article de quelqu'un qui a laissé entendre telle chose. Ils y sont
allés en se disant: Si j'y vais tout de suite aujourd'hui, alors que je
viens de lire l'article, ceux qui vont y aller seulement demain vont arriver
par après. Ils agissent rapidement après avoir lu un article qui
n'est pas nécessairement correct. Je ne veux pas dire qu'on ne peut
faire d'analyse économique, mais c'est une chose de faire l'analyse
économique, qui a un titre, mais terminer en disants L'article est
sous-évalué ou surévalué ou on devrait
l'acquérir immédiatement pour un bon placement à court
terme ou à moyen terme - si c'est à long terme, bien là,
tout le monde à long terme peut dire un peu toutes sortes de choses - et
que...
M. Fortier: Je pense qu'il y a beaucoup de parlementaires ici qui
ont une expérience dans ce secteur. Ce serait intéressant de
connaître leurs réactions. Ici ce qu'on désire, c'est que
ceux qui écrivent des lettres financières soient
réglementés et que les autres qui ne font des commentaires que de
temps en temps, à condition qu'ils ne jouent pas à la Bourse en
même temps et qu'ils ne pipent pas les dés, soient
exemptés. S'il y en a qui ont quelque chose là-dessus, je suis
très ouvert. S'il y en a qui ont des expériences
différentes... Votre préoccupation est noble, cependant il faut
quand même arriver avec une règle qui s'ajuste et qui
s'applique...
M. Garon: On devrait avoir une norme ou un critère selon
lequel le journaliste qui traite de placements, qui traite de l'analyse
d'entreprises, etc., devrait éviter de juger de l'appréciation du
titre, sans, à ce moment, encourir les responsabilités d'une
lettre financière. Si on fait l'analyse d'une entreprise et si l'on dit
qu'une entreprise a eu tel comportement, a fait telle chose, a telle intention,
c'est une affaire, mais terminer en appréciant le titre ou en laissant
entendre une recommandation d'une façon assez précise, comme: Ce
titre maintenant, évidemment à cause de perspectives très
intéressantes, pour des raisons que je viens de vous mentionner, est une
valeur nettement sous-évaluée. Cela veut dire quoi au fond?
Achetez-en. À mon avis, les analystes devraient être plus
prudents, à moins qu'ils encourent des responsabilités.
M. Fortier: Moi, il m'est arrivé de temps en temps de voir
un article farfelu. En définitive, on s'aperçoit que les
journalistes et les journaux québécois sont de mieux en mieux
dirigés de ce côté, la formation des individus va en
augmentant. Alors, il s'agit de se donner une règle, non en fonction de
ce qui s'est dit il y a cinq ans, mais en fonction de ce qui va se faire dans
les prochaines années. J'accepte avec beaucoup de considération
les commentaires du député de Lévis. Ayant dit tout cela,
est-ce qu'on va assujettir tous les journalistes qui écrivent un article
sur Bombardier ou sur Cascades? J'ai vu un article l'autre fois: Cascades en
Europe, le titre de Cascades en Europe a doublé ou a triplé
depuis un an. Le journaliste commentait cela et donnait des explications. Il
était évident que ce n'était pas une lettre
financière. C'était louangeur pour Cascades. Est-ce que cela
était vrai? Je n'ai pas été voir en France ce qui s'est
passé. Je pense que les gens de plus en plus font la part des choses,
quand ils voient un article, surtout quand il s'agit d'un article
général avec des photos, même si on parle des sujets dont
vous parlez.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Mille-Îles.
M. Bélisle: Moi, Mme la Présidente, je pense que ce
n'est pas la transmission d'informations qu'on veut réglementer. Les
conseillers financiers et n'importe quelle boîte de courtiers en valeurs
mobilières font de la tranmission d'informations par voie
téléphonique. Vous allez me dire que ce sont les
épargnants qui téléphonent souvent, mais il y a de la
sollicitation qui se fait aussi par des listes de clients
préétablies et on demande à des gens d'investir une partie
de leur portefeuille dans telle ou telle action. Si on veut aller jusque
là pour contrôler ou réglementer le marché des
valeurs mobilières, peut-être. Moi, ce n'est pas comme cela que je
vois cela. C'est surtout dans l'utilisation personnelle pour celui qui est
détenteur d'informations et c'est ce qui préoccupe le
député de Lévis avec l'information qu'un journaliste peut
détenir, lequel peut être considéré comme
initié, et à quelles fins il peut utiliser cette information.
Moi, la règle des sept jours avant et des trente jours après me
convient très bien. Je ne veux pas du tout limiter ou prohiber qu'un
journaliste soit empêché d'avoir un portefeuille en valeurs
mobilières, parce qu'il transmet un conseil comme n'imparte quel autre
conseiller financier pourrait le faire. Pour lui, la seule exception c'est
qu'il a une plume ou un écran cathodique qui écrit un article le
matin dans un journal et il gagne 95 % de ses revenus avec cela. S'il y a une
autre façon ou une meilleure façon de le faire... Moi, je pose la
question très innocemment au député de Lévis:
Faites donc une suggestion, faites donc un amendement. J'aimerais
connaître l'autre méthode par laquelle on pourrait s'assurer qu'il
y ait une protection complète à toute épreuve,
complètement étanche. Je me pose la question si on peut y arriver
et je me demande si cela n'est pas le moindre mal.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: C'est-à-dire que cela couvre le cas du
journaliste investisseur ou qui fait des placements. Cela couvre ce cas, je
pense, correctement. Je ne veux pas dire que cet amendement ne couvre rien. Je
veux dire qu'il couvre le cas du journaliste qui lui-même fait des
placements et qui pourrait être intéressé, par ses
écrits, à influer sur le titre. C'est une affaire. Mais il y a
l'autre cas où...
M. Fortier: Vous parlez du journaliste non formé ou non
rigoureux?
M. Garon: Même formé mais qui reçoit une
information d'un informateur, ce que le journaliste appelle ses sources -
comprenez-vous - et qui, à partir de ses sources, véhicule une
information qui n'a pas d'autre source que sa source. À ce
moment-là, le journaliste se fait le porte-parole de l'initié qui
se sert du journaliste pour faire passer son message. C'est ce que je veux
dire. Je sais que ce n'est pas facile à couvrir, mais ce que je veux
dire, c'est que le journaliste au fond prête sa plume à quelqu'un
qui serait dans la situation que vous venez de couvrir. Moi, j'ai parfois
appelé des journalistes pour leur dire: "Batèche", pourquoi tu as
dit cela? Ce n'est pas vrai du tout, ce n'est pas cela. J'ai remarqué
que dans ces cas le journaliste avait eu un informateur, qu'il n'avait pas
été plus loin,
qu'il n'avait pas vérifié son information et qu'il avait
publié tel quel sans vérification. Je pense qu'il y a des cas
où cela se fait sans conséquence. Il y a d'autres cas où
c'est avec conséquence. Celui qui a écrit dans le journal Le
Soleil de dimanche ou samedi sur la campagne de financement du Parti
québécois dans la région de Québec n'a pas
mentionné que le comté de Lévis a dépassé
son objectif.
M. Fortier: Cela m'a surpris. M. Garon: J'ai dit...
M. Fortier: Pourquoi ne l'avez-vous pas publié?
M. Garon: J'ai dit à l'un de ses collègues: Il y a
encore une information qui a été diffusée sans
vérification. Le comté de Lévis, qui n'a pas encore fini
sa campagne, a déjà dépassé son objectif et il va
le dépasser largement quand elle sera terminée.
Déjà, telle que véhiculée, l'information n'est pas
exacte. Là, c'est sans conséquence. Dans le domaine financier, si
une information est véhiculée sans vérification, le
journaliste se trouve à prêter sa plume directement au fond
à celui qui lui a soufflé une information qui est inexacte, et il
véhicule cette information inexacte comme si, lui, était
lui-même l'expert. Au fond, il n'y a pas d'expertise derrière
cela, sauf un tuyau. On dit: Tu n'as pas un bon tuyau, en parlant d'un
placement. Tout le monde a des tuyaux, mais les tuyaux sont souvent ouverts aux
deux boutsl (23 h 15)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: II y a des gens qui jouent à la Bourse ou
encore s'occupent de leur portefeuille de REA comme on joue aux courses.
M. Garon: Je pense qu'il y en a plusieurs, oui.
M. Fortier: Je ne crois pas. Je vais vous donner l'exemple de ma
belle-soeur qui n'avait jamais acheté pour 1000 $ d'actions et qui m'a
dit: Pierre, connais-tu quelqu'un à qui je pourrais me confier et que tu
pourrais me recommander? Alors, je lui ai recommandé un courtier.
J'imagine qu'elle va acheter ce que le courtier va lui dire. Mais celui qui ne
connaît pas cela demande toujours si on connaît quelqu'un en qui il
pourrait avoir confiance. Cela revient à cela.
M. Chagnon: Je ne pense pas qu'on se fie tellement aux journaux
pour savoir ce qu'on va acheter ou ce qu'on n'achètera pas. Ce n'est pas
la place pour transiger.
M. Garon: Les gens se servent beaucoup plus d'informations.
Quelqu'un me disait récemment qu'il avait appris qu'une personne avait
acheté tel titre. Il s'était dépêché d'en
acheter pour un bon montant. Je lui ai demandé pourquoi. Il m'a
dît: C'était parce que cette personne connaît cela; si c'est
vrai qu'il veut placer là-dedans, je m'embarque dans le canal. C'est une
Information à peu près, qu'il a entendue comme cela en passant.
Et cela arrive fréquemment.
M. Chagnon: Ce n'est pas nouveau. Il y aura toujours des lemmings
qui vont se jeter dans les canaux.
M. Garon: Ou bien, comme vous le dites, les informations des
chroniqueurs financiers n'ont aucune importance, et tout ce qu'ils disent n'a
aucune importance, les gens ne s'occupent pas de cela ou ils lisent cela comme
ils lisent les "comics"... Je ne pense pas que ce soit le cas. Je pense, au
contraire, que ces chroniqueurs financiers qui, habituellement écrivent
assez bien, je n'ai pas un mot à dire du point de vue de la plume, au
point de vue...
M. Chagnon:... syntaxique.
M. Garon: Au point de vue de la composition. Autrefois, on disait
de quelqu'un qu'il avait une belle main d'écriture. Ce n'est pas parce
que le contenant' est beau que le contenu est parfait.
M. Chagnon: C'est un fait, mais je ne pense pas que cela
influence...
M. Garon: Cela influence les gens.
M. Chagnon: Je ne pense pas que cela influence le cours des
stocks d'avoir un ou deux articles dans La Presse, dans Le Devoir ou dans
n'importe quoi. Les gens n'achètent pas d'après cela.
M. Garon: Ah oui!
M. Fortier: Mme la Présidente, je comprends les
appréhensions du député de Lévis. Nous avons
précisé la définition de conseiller en valeurs.
C'était rendu tellement...
M. Garon: Je vais vous dire une chose.
M. Fortier: II y a eu une rencontre avec les journalistes, le
président de la commission a proposé une règle...
M. Garon: Je vais vous suggérer une chose.
M. Fortier: II semble que pour le
moment ce soit une règle acceptable. M. Garon: Oui?
M. Fortier: À moins que le député n'ait
quelque chose à proposer.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Je comprends qu'immédiatement on n'a
peut-être pas de proposition. Le ministre nous a dit qu'il voulait
revenir avec d'autres dispositions à l'Assemblée nationale,
peut-être à l'automne. Il nous a dit cela tantôt.
M. Fortier: Si c'est nécessaire. Au rythme où cela
va, il va d'ailleurs y avoir des modifications à la loi tous les six
mois!
M. Garon: Je pense qu'il serait intéressant de demander
à la Commission des valeurs mobilières de faire faire une
étude de la même nature que celle qui a été faite
par MM. Lesage et Chaput.
Des voix: Ah! Ah! Elle est bien bonne! M. Garon: Je vais
vous dire sur quoi.
M. Fortier: Sous la supervision du député de
Mille-Îles.
M. Garon: Non, parce que cela coûterait trop cher à
ce moment-là.
M. Chagnon: Pas de problème, c'est lui qui va faire
l'étude. J'appuie votre proposition!
M. Garon: Mais une analyse sur une période de temps
déterminée pourrait être intéressante, un
relevé des articles qui sont écrits par des journalistes
financiers pour voir dans quelle proportion ils font des recommandations ou
écrivent des articles qui sont de la nature d'une recommandation et qui
devraient être faits ou non. Plutôt que d'en parler comme cela...
Moi, je vous dis ce que les gens m'ont dit. Je n'ai pas fait d'étude ou
d'analyse pour l'Ontario, mais on m'a dit qu'en Ontario c'était beaucoup
moins fréquent qu'au Québec qu'on fasse ce genre de commentaires
qui tendent à évaluer les actions ou encore qu'on fasse des
recommandations directes ou encore des types de conclusions qui
équivalent à des recommandations.
Je pense qu'il serait intéressant de faire une étude, sans
que personne ne le sache, une étude avec un consultant, une étude
relevant directement de la commission, de mettre quelqu'un là-dessus, de
suivre tant de journalistes, d'en prendre un certain nombre et de regarder dans
combien de cas leur article conclut par une analyse, même de faire
peut-être une étude comparative avec un certain nombre de
journalistes représentatifs de l'Ontario pour voir de quelle
façon leurs articles tendent à influencer le public par des
recommandations ou des commentaires qui sont de la nature de recommandations.
Je pense que ce serait très intéressant si une étude comme
cela était rendue publique et qu'elle était significative - elle
peut ne pas être significative aussi - pour qu'on ait une vue plus juste
sur les chroniques financières de nos journaux
spécialisés, de nos quotidiens ou de certaines revues, par
rapport à la disposition qu'on vient d'adopter aujourd'hui. Ce n'est pas
parce que je suis contre la disposition, mais je pense que cette étude
serait intéressante.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Cher collègue, est-ce que vous n'avez pas
l'impression de tomber dans le même travers que celui que vous reprochez
à certains journalistes, c'est-à-dire parler de façon
générale sur un sujet? Quand vous nous dites, par exemple:
Plusieurs sources m'indiquent que la façon dont on procède au
Québec est fort différente de celle dont on procède en
Ontario. Quelles sont vos sources? Qui vous a dit cela? Comment? Est-ce que ce
sont des initiés?
M- Fortier: II a eu cela d'un journaliste.
M. Chagnon: On travaille dans des
généralités un peu ronflantes. On peut reprocher à
des journalistes de faire cela, mais il ne faut pas tomber dans le même
travers.
M. Fortier: Voici ce dont je peux assurer le député
de Lévis, si on peut s'entendre sur le texte que nous avons devant nous.
C'est le président de la commission qui a rencontré les
journalistes, mais ce que j'avais dans l'idée de faire -cela devrait
probablement être fait par le président de la commission - c'est
d'indiquer très clairement aux journalistes les préoccupations
des membres de la commission ici. Ce que vous reprochez à certains
journalistes, c'est un manque de rigueur, ce n'est pas tellement de la
mauvaise...
M. Garon: Non. Peut-être d'être emportés par
l'enthousiasme ou encore...
M. Fortier: D'accord. À ce moment-là, je crois que
les journalistes financiers ou ceux qui font des recommandations
financières devraient s'autoréglementer s'ils
ne veulent pas... S'ils exagèrent, à un moment
donné, on va les réglementer. Là, on leur donne une
dispense. J'aimerais mieux leur dire: Écoutez, messieurs, les
députés ont soulevé beaucoup de questions. Ils
étaient préoccupés par la qualité de l'information
financière qui est véhiculée par certains journalistes.
Nous avons adopté ces textes, mais vous êtes mieux de vous
autorégle-menter. Si vous ne le faites pas, la prochaine fols la
dispense pourra sauter. L'autre recommandation, c'était de faire une
analyse.
M. Garon: Oui, un génie de code d'éthique
concernant ces articles. Ce serait intéressant. Ce pourrait être
étudié avec la Commission des valeurs mobilières pour voir
quel genre de code d'éthique... Ils ont de l'influence. Je n'ai pas la
même opinion sur les journalistes que le député de
Mille-Îles ou le député de Saint-Louis. Eux pensent qu'ils
n'ont aucune influence. Je pense qu'ils ont de l'influence.
M. Bélisle: Ce n'est pas cela que vous dites. Vous dites
qu'ils n'ont pas de rigueur.
M. Garon: Les gens qui lisent leurs articles sont
influencés par des conclusions qui sont de la nature de recommandations.
Ces journalistes doivent avoir une certaine éthique. Je ne dis pas que
ce sont des bandits. Je dis qu'ils doivent avoir un certain code
d'éthique et dire par exemple: Je n'avais pas réfléchi
à quel point mon article pouvait influencer le public, je devrais faire
attention pour ne pas faire une recommandation, une suggestion ou une
conclusion qui est de la nature d'une recommandation, alors que j'ai une
information qui n'est pas complète; j'ai une source, mais c'est
dangereux d'écrire un article sur une source sans faire de
vérification plus grande sur la valeur d'un titre.
M. Fortier: Le président de la commission m'indique que
losqu'il a parlé de cet amendement, il a passé le message aux
journalistes dans le sens que je viens d'indiquer et je donne l'assurance au
député de Lévis qu'on va - si c'est nécessaire de
le redire, on va le redire - leur donner une dispense, mais que, si on
s'apercevait à l'examen que l'on abuse de la dispense, on pourrait
procéder autrement. Mais je crois qu'en définitive, il faudrait
qu'ils se donnent un code de déontologie dans le secteur financier,
parce que c'est de cela que le député de Lévis parle. Il
voudrait que les journalistes se donnent un code de déontologie à
l'intérieur d'un journal et entre les journaux et qu'ils
s'autodisciplinent. Entre eux, ils lisent leurs articles et ils savent quand un
journaliste abuse. Ils n'ont pas besoin de nous. Ils s'aperçoivent qu'il
y en a un qui a charrié, qui a eu son information de telle ou telle
source. Je crois qu'on devrait mettre l'accent là-dessus.
Cela me fera plaisir d'intervenir à un moment donné, que
cela soit dans un discours ou autrement, pour préciser ce point et le
dire aux journalistes en sachant fort bien que les députés,
particulièrement le député de Lévis, et d'autres,
sont préoccupés de la qualité de l'information
journalistique.
M. Garon: Vous pourriez leur dire que c'est parce que le
député de Lévis leur accorde plus d'importance que vos
collègues! C'est pour cela qu'il est très
préoccupé.
M. Fortier: Cela dépend de nos sources d'information,
M. Chagnon: C'est parce qu'il leur fait moins confiance.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Mille-Îles.
M. Garon: II y a des députés qui ont dit...
M. Bélisle: Pour corriger une impression, Mme la
Présidente, étant donné que vous m'avez donné la
parole, tout simplement, ce n'est pas que le député de
Saint-Louis et le député de Mille-Îles ne croient pas que
les journalistes ont une influence. On dit que les journalistes n'ont pas une
influence prépondérante, en ce sens que quand un article est
publié dans un journal le gars ne s'en va pas automatiquement faire un
appel à son courtier et lui demander d'acheter telle chose. C'est une
nuance importante que le député de Lévis devrait avoir
compris dans notre intervention, si j'interprète correctement ce que le
député de Saint-Louis a dit. D'autre part, j'ai compris de
l'intervention du député de Lévis que les journalistes
dans le domaine financier manquent de rigueur. Ils ne font pas suffisamment de
vérifications. Quant à moi et quant au député de
Saint-Louis, possiblement, nous ne disons pas cela du tout, en aucune
façon. Nous ne mettons pas en doute, nous ne manquons pas de confiance
dans la presse dans le domaine financier. Au contraire. Commencer à
imposer des contrôles de l'information, faire de la vérification
de l'information, faire la vérification des vérifications qu'un
journaliste, quelque soit son domaine... parce qu'à un certain moment on
commence avec le secteur financier, on va passer à n'importe quel autre
secteur et on n'en finira plus. On va avoir un contrôle total de
l'information au Québec. Je suis sûr que ce n'est pas ce que le
côté ministériel veut. Si, bien entendu, Mme la
Présidente, c'est ce
que le député veut. C'est une autre paire de manches.
M. Fortier: Alors, maintenant qu'on a fait
l'unanimité...
M. Garon: Non, on n'a pas fait l'unanimité.
M. Fortier: Non? Je pensais qu'on avait fait
l'unanimité.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, le député de
Mille-Îles regrette un peu ses propos. Il essaie de reculer un peu. Au
fond, tantôt il a dit - les galées sont là - qu'est-ce
qu'il a dit? Je vais sortir les galées. Ce qu'il a dit essentiellement,
et le député de 5aint-Louis a dit la même chose, c'est
qu'il n'y a pas un investisseur sérieux qui achète des actions
sur de telles informations des chroniqueurs financiers. Ils vont faire des
lectures beaucoup plus spécialisées. Je dis qu'au contraire, la
majorité des investisseurs...
Une voix: Ne sont pas sérieux.
M. Garon: Non. Ils prennent ces chroniques au sérieux, et
je pense qu'elles sont sérieuses d'une façon
générale, mais je dis que trop souvent elles font des
recommandations qui ne devraient pas être là en conclusion. Que
l'analyse n'est pas complète et que le tour de la question n'a pas
été fait. Ce serait mieux s'il n'y avait pas de recommandation ou
de conclusion pour ne pas induire les gens en erreur. Je ne dis pas que tout le
monde fait cela, mais les informations que j'ai eues sont qu'au Québec
cela se faisait plus souvent qu'ailleurs.
M. Dubois: Vous avez eu une information.
M. Garon: Comment cela?
M. Dubois: Vous avez eu une seule information.
M. Chagnon: Ce n'est pas très rigoureux comme
conclusion.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que article 5.
13 est adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
5. 14 est adopté?
M. Garon: Adopté. Où sommes-nous rendus?
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
6.
M. Fortier: Page 15 du cahier.
M. Garon: Cela va. On revient dans le cahier. Article 15.
Êtes-vous sûr que vous n'en oubliez pas? Article 6!
La Présidente (Mme Bélanger): Article 6.
M. Garon: Page 15.
La Présidente (Mme Bélanger): Page 4 dans le projet
de loi.
M. Garon: Ne commencez pas à nous mêler, là,
vous!
M. Fortier: Tout le monde a ses documents?
M. Garon: C'est l'article 187 qui est modifié.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Garon: C'est cela?
M. Fortier: Justement, cela précise...
M. Garon: Combien en reste-t-il?
M. Fortier: II en reste plusieurs. Cet article précise le
fait que l'information à laquelle on se réfère lorsqu'on
parle d'initiés ne porte pas nécessairement sur un fait
concernant un émetteur. On dit: "L'initié à l'égard
d'un émetteur assujetti qui dispose d'une information
privilégiée reliée aux titres de cet émetteur ne
peut réaliser aucune opération sur ces titres, sauf dans les cas
suivants: "1. Il est fondé à croire l'information connue du
public ou de l'autre partie; "2. Il se prévaut d'un plan d'acquisition
de valeurs établi avant qu'il n'ait connaissance de cette information.
"
S'il est initié, il ne doit pas transiger, à moins qu'il
ne soit fondé de croire que cette information est connue ou si cela fait
partie d'un plan d'acquisition prévu à l'avance.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Attendez un peu. Une voix: Adopté.
M. Garon: À la vitesse à laquelle on va, on est en
train de perdre nos tuques!
Une voix; Portez-vous une tuque en été, M. le
député de Lévis? (23 h 30)
M. Garon: Non, c'est une figure de style.
Une voix: Excusez-moi!
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Garon: J'aimerais vous faire passer un examen sur les articles
qu'on vient d'adopter. Ne pensez-vous pas, en lisant ce que vous lisez...
M. Fortier: Vous posez assez de questions.
M. Garon: La tentation totalitaire, je sais que vous l'avez, au
Parti libéral. Je sens cela depuis un an et demi.
M. Chagnon: Justement, j'essaie d'analyser le
député de Lévis.
M. Garon: Je suis persuadé que...
M. Chagnon: Je vous suggère cette lecture.
M. Garon:... si vous faîtes dire cela au
député de Milles-Îles, il va vouloir être en
charge.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Chagnon: Je vous suggère cette lecture-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Â l'ordre, s'il
vous plaît! M. le député de Lévis.
M. Garon: Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
explications?
M. Fortier: Je crois que c'est assez simple, je viens de la
donner. Cela regarde l'initié. On dit que l'initié ne peut
transiger à moins que deux conditions ne soient remplies: soit qu'il est
fondé de croire que l'information est connue du public ou qu'il se
prévaut d'un plan d'acquisition de valeurs qui a été
planifié, donc qui était déjà prévu. Ce sont
des conditions qui doivent être remplies. On parle de l'article 187 de la
loi actuelle.
M. Garon: Vous remplacez "elle" par "il", parce que vous
remplacez "l'initié" par "la personne".
M. Fortier: C'est cela.
M. Guy: C'est "la personne" par "l'initié".
M. Fortier: Je précise que l'article 187 est le premier
article du titre VII qui touche les interdictions et les dispositions
pénales. Au chapitre I, on parle d'usage d'informations
privilégiées et d'interdictions diverses. On parlait de la
personne, mais ici, on parle de l'initié. Cela va?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Garon: Pourquoi voulez-vous que l'information
privilégiée ne porte pas nécessairement sur un fait
concernant l'émetteur?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: II n'est pas sûr que la loi, telle qu'elle est
rédigée actuellement couvre le cas, notamment d'un journaliste -
on a parlé des journalistes tout à l'heure - qui va publier une
recommandation demain, disons, et qui, aujourd'hui, décide de profiter
de cette information parce qu'elle est privilégiée, en ce sens
qu'il va publier une recommandation. Auparavant, on disait que c'était
une information concernant un émetteur assujetti. Est-ce que faire une
recommandation sur des titres, c'est un fait concernant un émetteur
assujetti? Afin de ne laisser aucune ambiguïté dans la loi, on
parle maintenant d'une information reliée aux titres de cet
émetteur. De cette façon, on est sûr de couvrir
différentes situations comme la situation de Wynans, aux
États-Unis, qui avait une chronique quotidienne dans le Wall Street
Journal, dans laquelle il analysait certains titres et publiait des
recommandations. Avec l'article 6, tel qu'il est formulé maintenant, on
couvre certainement toutes ces situations d'information
privilégiée.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, est-ce que l'article 6 est
adopté?
M, Garon: Cela va concerner seulement l'initié à
l'égard d'un émetteur assujetti, pas d'autres personnes ayant une
information privilégiée.
M. Guy: Oui, mais par les autres...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: Je m'excuse. Par les autres articles, les articles 188 et
189 de la loi
actuelle, on ajoute une foule d'autres personnes. L'article 189 dit:
"Les interdictions portées à l'article 187 sont étendues
aux personnes suivantes" et on ajoute les dirigeants, les
sociétés qui appartiennent au même groupe, la personne
chargée de gérer une société d'investissement,
toute personne qui dispose d'une information à l'occasion des rapports
qu'elle entretient avec l'émetteur assujetti ou du travail qu'elle
accomplit pour lui dans ses fonctions, toute personne qui dispose d'une
information privilégiée provenant à sa connaissance d'un
initié - cela se continue -toute personne qui dispose d'une information
privilégiée qu'elle connaît comme telle, toute personne
avec qui l'émetteur assujetti, un initié ou une autre personne a
des liens. En fait, les autres personnes sont toutes ajoutées par
l'article 189.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6 est
adopté. J'appelle l'article 7. M. le ministre.
M. Fortier: L'article 7 touche aux pénalités. On en
a déjà parlé. Au fond, on les augmente
considérablement, en particulier, dans le cas de celui qui effectue une
opération sur le fondement d'une information privilégiée.
Il y a une définition. On s'aperçoit que cela peut atteindre 1
000 000 $ ou le quadruple du bénéfice éventuellement
réalisé. Il y a une définition en ce qui concerne
l'opération elle-même. On dit que "le bénéfice
éventuellement réalisé s'entend de la différence
entre le prix auquel l'opération initiale a été faite et
le cours moyen du titre dans les dix jours de Bourse suivant la diffusion de
cette information". C'est seulement une définition. L'important, c'est
l'augmentation des pénalités en ce qui concerne en particulier
l'utilisation de l'information privilégiée.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
7 est adopté?
M. Garon: C'est dommage que le député de Lafontaine
ne soit pas ici parce qu'on voit que la formulation proposée s'inspire
de la loi française du 3 janvier 1983. Je lui aurais demandé s'il
avait contribué à vous inspirer cette réforme.
M. Fortier: Adopté?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
7 est adopté?
M. Garon: L'article 7 est adopté. M. Fortier:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 8.
M. Garon: J'aurais juste une question, rapidement, avant. J'ai
dit adopté, mais si vous me le permettez... Pourquoi avoir
plafonné à 1 000 000 $, puisque vous avez mis un
multiplicateur?
M. Fortier: Ce n'est pas plafonné à 1 000 000 $.
C'est jusqu'à 1 000 000 $ ou le quadruple. Le quadruple peut
dépasser. C'est le plus élevé des deux.
M. Garon: D'accord. Vous avez raison.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 8? M. le
ministre.
M. Fortier: L'article 8 traite de la complicité. J'imagine
qu'on a voulu clarifier davantage le texte actuel. On dit: "Celui qui, par son
acte ou son omission, aide quelqu'un à commettre une infraction est
coupable de cette infraction comme s'il l'avait commise lui-même. Il est
passible des peines prévues... " "La même règle s'applique
à celui qui, par des encouragements, des conseils ou des ordres,
amène quelqu'un à commettre une infraction. "
On veut par là s'assurer que la notion de complicité est
bien définie.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 8 est-il
adopté?
M. Garon: Dans le passé, avez-vous vu beaucoup de cas
où une telle disposition aurait été souhaitable?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: La commission a porté plusieurs accusations de
complicité et, bien entendu, avec l'article actuel, on a beaucoup de
difficultés. De toute façon, on a beaucoup de difficultés
avec les accusations sur la complicité. Lors de nos discussions à
l'examen de l'avant-projet de loi sur le Code de procédure
pénale, M. Marx a suggéré qu'on règle la question
par la Loi sur les valeurs mobilières. Par la modification de cet
article, on essaie en quelque sorte de clarifier la complicité et
peut-être de simplifier... On espère qu'avec cette modification on
pourra avoir plus de succès dans ce genre d'accusation.
M. Fortier: Est-ce que cela va? M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 8 est
adopté. J'appelle l'article 9. M. le ministre.
M. Fortier: Je crois que le texte va sans dire. En le lisant, on
s'aperçoit qu'il couvre... "Dans le cas d'une offre publique faite par
l'intermédiaire d'une Bourse, une information fausse ou trompeuse
contenue dans un document d'information équivalent à l'un de ceux
qui sont mentionnés aux articles 222 à 225... " Les articles 222
à 225 traitent de quoi en particulier?
Une voix: Ce sont les sanctions civiles.
M. Fortier: Ce sont les sanctions civiles. On dit aussi: "Et
déposé auprès de la Bourse ou envoyé aux
actionnaires selon les exigences de celle-ci donne ouverture aux actions
prévues à ces articles. " Ce sont les informations fausses ou
trompeuses qui sont utilisées dans le document.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
9 est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Fortier: J'aimerais préciser au député de
Lévis qu'on parle ici d'une offre publique qui serait faite par
l'intermédiaire de la Bourse. Les règles sont semblables.
M. Garon: Oui.
M. Fortier:... mais différentes des offres publiques dont
on parlait tout à l'heure.
M. Garon: Qui sont en dehors du cadre des articles 121 à
123? L'article 225 était général.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
9 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Vous considérez que l'article 225 ne couvrait
pas... Vous n'aviez pas d'article couvrant le cas d'une offre publique faite
par l'intermédiaire de la Bourse.
M. Fortier: Les pénalités n'étaient pas
prévues comme telles. Il s'agit de prévoir les
pénalités s'il y a une information trompeuse lorsqu'une offre
publique est faîte par l'intermédiaire de la Bourse.
M. Garon: Ce n'était pas couvert auparavant.
M. Fortier: Non.
M. Garon: D'aucune façon.
M. Fortier: Il ne semble pas. M. Garon: Non?
M. Fortier: C'est cela qu'on veut couvrir.
M. Garon: D'accord. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 9 est
adopté. J'appelle l'article 10. M. le ministre.
M. Fortier: II s'agit du changement d'un titre. Alors, c'est
assez facile.
M. Garon: Oui, mais il y a le mot "prescription"
là-dedans.
M. Fortier: "Prescription et dispositions diverses". C'est parce
qu'il y a un article qui est...
M. Garon: Je pensais que le député de
Milles-Îles avait un commentaire à faire sur le mot
"prescription".
M. Bélisle: La commission des institutions va
réviser, cet été, le chapitre des prescriptions.
M. Garon: Elle va peut-être prescrire le
député.
M. Fortier: D'accord?
M. Bélisle: Comme remède à plusieurs maux,
je ne dis pas non.
M. Fortier: Adopté?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
10 est adopté?
M. Garon: L'article 10 est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 10 est
adopté. J'appelle l'article 11. M. le ministre*
Prescription et dispositions diverses
M. Fortier: Là, on tombe dans le droit.
Il y IlIl IIl en a qui sont plus compétents que moi. Il s'agit de
s'assurer que lorsqu'une action est fondée on peut intenter une
poursuite. En fait, on voulait aller plus loin que cela, si je me souviens
bien. Il y avait une autre clause qui n'a pas été retenue par le
comité de législation, nous permettant de...
Il s'agit, bien sûr, d'un produit - cela peut être un fonds
commun ou un autre -dont l'initiateur travaille en Ontario et qui est vendu
à des résidents du Québec. On veut s'assurer que, s'il y a
matière à poursuite, cela puisse se faire, même si la
vente du produit a été commencée dans une autre
province. C'est pour protéger les souscripteurs de titres ou de produits
vendus à partir d'un prospectus ou de la définition d'un produit
faite dans une autre province canadienne.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Ce ne sera pas long. Adopté. M. Fortier:
Adopté?
M. Garon: Cela va dans le sens de la protection des...
M. Fortier: C'est cela, des gens du Québec.
M. Garon:... gens du Québec, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 11 est
adopté. J'appelle l'article 12. M. le ministre.
(23 h 45)
M. Fortier: À l'article 12, on enlève quelques mots
pour s'assurer qu'éventuellement la commission pourrait intervenir. Dans
l'article qui existait, on enlève les mots "pour participer à
l'enquête et à l'audition", parce qu'il se pourrait fort bien que
la commission doive intervenir ou désire intervenir comme partie civile
dans toute contestation ou action que la commission désirerait prendre.
Le cas patent, c'est lorsque la commission désire intervenir et que
là, on conteste la capacité juridique de la commission
d'intervenir puisqu'ils disent que vous devez intervenir. À ce
moment-là, ils ne pourraient même pas se défendre. Si
l'article se lit: "Pour participer à l'enquête et à
l'audition", alors, cela semble être très spécifique. C'est
une recommandation de la commission, eu égard à certaines
expériences qu'elle a vécues.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
12 est adopté?
M. Garon: Je fais partie de ceux qui pensent qu'il faut
étendre les pouvoirs de la commission. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 12 est
adopté.
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
13. M. le ministre.
Une voix: Adopté.
M. Fortier: La commission intervenait au nom et pour le compte
des personnes qui y sont visées. Alors, on enlève ces mots parce
que dans certaines circonstances, cela peut être difficile de
définir justement quels sont les noms. De plus en plus, c'est assez
difficile d'obtenir les noms de ceux qui possèdent des titres. J'en ai
fait l'expérience dernièrement.
M. Garon: Pourquoi la commission a-t-elle besoin de cela? Avant,
on dit qu'elle intervenait surtout au nom et pour le compte de quelqu'un.
Maintenant, pourquoi voudrait-elle intervenir sans agir au nom et pour le
compte de quelqu'un?
M. Fortier: M. le président.
M. Guy: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: C'est un article qui a été introduit en
1984 et qui va avec les dispositions sur les offres publiques. Contrairement
à l'article qu'on avait ici, c'est surtout dans le cas d'offres
publiques irrégulières qu'on a introduit cet article,
c'est-à-dire qu'il y a une série d'offres publiques
irrégulières à l'article 233. 1 où l'initiateur ou
la société visée ne se conforme pas à la loi. Si la
commission ne pouvait pas intervenir par ses propres pouvoirs, elle pouvait
aller devant le tribunal et intervenir pour faire cesser l'offre ou demander
l'annulation ou de retirer le droit de vote. Maintenant, le problème qui
se pose, c'est au nom et pour le compte des personnes qui y sont visées,
cela peut-être très difficile d'essayer de démontrer qu'on
intervient au nom de certaines personnes. Ce n'est pas une condition qui existe
dans les lois sur les valeurs mobilières dans le régime uniforme
qui a été adopté dans les autres provinces. La commission
peut intervenir elle-même d'office.
M. Fortier: D'office.
M. Guy: Elle possède l'intérêt pour
intervenir sans avoir à démontrer que c'est au nom et pour le
compte d'une personne visée.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
13 est adopté?
M. Garon: Ce qui m'étonne, et j'aimerais avoir une
réponse. "La commission possède l'intérêt lui
permettant d'exercer, de la même façon que le porteur"... Il me
semble qu'il devrait y avoir au moins une référence à
l'intérêt public. Il n'y a pas de référence à
rien.
M. Guy: Déjà, l'article...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy:... 233. 1... Il ne faut pas oublier que cet article nous
renvoit à l'article 233. 1 et qui sont les offres publiques...
M. Garon: Qui lui-même...
M. Guy:... irrégulières. II ne s'agit pas pour la
commission d'intervenir dans une instance qui est déjà
entreprise, mais de réellement partir elle-même, d'être en
première instance, c'est-à-dire que c'est ia commission qui va
réellement devant le tribunal pour demander que des droits de vote qu'on
a obtenus ne puissent pas être exercés, enfin, d'annuler un
contrat dans le cas pour rétablir les parties dans les situations
où elles auraient dû être si elles avaient suivi les
dispositions de la loi. Il est assez important qu'on puisse intervenir assez
rapidement parce que vous savez que les délais dans les offres publiques
sont relativement courts et sont à peu près de 21 jours dans la
plupart des cas.
M. Fortier: 25 jours.
M. Guy: II est important de pouvoir intervenir assez rapidement.
Autrement, l'offre se déroule et il est trop tard ensuite pour
corriger.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
13 est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
14. M. le ministre.
M. Fortier: Cela ajoute des pouvoirs réglementaires par
rapport aux pouvoirs qu'on vient de donner à la commission à l'un
et l'autre endroit.
M. Garon: On est à l'article 14? M. Fortier: II y a
un peu...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 14.
M. Fortier: À l'article 14, on parle en particulier de
réglementations touchant les déclarations des initiés
puisqu'on a dit qu'on enlevait cela dans la loi et qu'on le mettait dans le
règlement. Après cela, dans le paragraphe 21, en ce qui concerne
les offres publiques, "toute autre règle nécessaire pour la mise
à exécution de l'intention du titre IV". Ce sont les offres
publiques comme telles. "Fixer la méthode selon laquelle doit être
établi le cours de référence". C'était dans la loi
et on l'a enlevé pour le mettre dans le règlement. Autrement dit,
c'est un article de concordance en ce qui concerne les pouvoirs
réglementaires, eu égard aux articles que nous avons
adoptés précédemment.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
14 est adopté?
M. Garon: Cela ne sera pas long.
M. Fortier: Si M. le député voulait aller plus
vite, on pourrait finir.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Fortier; C'est un article de concordance, M. le
député de Lévis, pour le pouvoir réglementaire. Ce
sont les déclarations de l'initié, les offres publiques d'achat
et cours de référence.
M. Garon: Mais le paragraphe 21. 2, qu'est-ce que c'est?
M. Fortier: Le paragraphe 21. 2. M. Garon: Prévu
à l'article 123...
M. Fortier: Pour le paragraphe 21. 2, tout à l'heure quand
on en a parlé, il y avait une définition dans la loi du cours de
référence qui était durant les 20 derniers jours. On va le
mettre dans le règlement.
M. Garon: À quel article était-ce?
M. Fortier: Encore là, c'est tout simplement qu'on
voudrait s'assurer qu'il y ait une certaine homogénéité
avec les différentes commissions des valeurs mobilières.
M. Garon: À quel article?
M. Fortier: Tout à l'heure, on a adopté l'article
5. 1 où on disait: "123. Est dispensé de l'application des
chapitres III et IV l'achat, sans offre à l'ensemble des porteurs, de
titres d'au plus cinq porteurs par la voie de cessions de bloc, à un
prix qui respecte une marge de variation de 15 %". Donc, ce n'est pas plus de
15 %. L'exemple a été Donohue. "Par dérogation à
l'article 113, les conditions de la présente dispense régissent
tout achat auprès d'un nombre restreint de porteurs non rattachés
au Québec". Alors, c'est quand...
M. Garon: Votre cours de référence. M.
Fortier:... on dit: "Au cours de
référence établi selon la méthode
prévue par règlement. " Avant, la définition du cours de
référence était dans la loi. Maintenant, on la met dans le
règlement.
M. Garon: Quel article?
M. Fortier: C'est l'article 5. 1 que nous avons adopté
précédemment et qui est l'article 123 dans la loi 6.
M. Garon: C'est à 16...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
14 est adopté?
M. Garon: Un instant!
M. Fortier: C'est l'article 123 de...
M. Garon: C'était à 16?
M. Fortier: Dans quelle loi était l'article 123?
M. Garon: J'espère que vous allez vous retrouver.
M. Fortier: C'est l'article 16. 4°. M. Garon: Pardon?
M. Fortier: C'est à l'article 16. 4°. M. Garon: C'est
cela.
M. Fortier: C'est tout simplement que la définition du
cours de référence pourrait être modifiée.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Loi modifiant la Loi sur les valeurs mobilières
(suite)
La Présidente (Mme Bélanger); L'article 14 est
adopté. J'appelle l'article 15. M. le ministre.
M. Fortier: C'est un article de concordance essentiellement.
M. Garon: Qu'est-ce que vous dites?
M. Fortier: Essentiellement, c'est un article de concordance pour
tenir compte de l'abrogation des articles 147. 17 et 147. 18. Cela n'est pas
encore fait. Le seul changement, c'est que dans la loi de 1984, on faisait
référence aux articles 96 et 97...
M. Garon: Où?
M. Fortier:... et ensuite, selon les articles 147. 17 et 147. 18.
Une voix: Où?
M. Fortier: Là, on réfère aux articles 147.
11 et 147. 16. On laisse tomber les articles 147. 17 et 147. 18. Mais les
autres articles 147. 11 à 16 étaient...
M. Garon: Je ne comprends plus trop. Ce que je ne comprends
pas...
M. Fortier: C'est une déclaration d'initié pour
laquelle il y a une dispense.
M. Garon: Oui, mais...
M. Fortier: Si vous en avez fait une en prenant en
considération les articles 96 et 97 et 147. 11 à 147. 16, vous
n'avez pas besoin d'en faire une deuxième.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M, Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 15 est
adopté. J'appelle l'article 16.
M. Fortier: Lesquels a-t-on déjà
adoptés?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5 a
été suspendu. Il y a eu les 4°, 6°, 7°, 10°
à 15°, 18°, 19° et 21°. Cela a été
supprimé et cet amendement a été adopté.
M. Fortier: L'article 119...
M. Garon: On est à 16. 1°? On ne l'avait pas fait?
M. Fortier: On dit ici que lorsqu'une offre publique d'achat est
faite à tous les porteurs par l'intermédiaire d'une Bourse
reconnue, elle est dispensée de l'application des chapitres III et IV.
Il faut savoir qu'à ce moment-là, la Bourse pourra
procéder sur cette base. Il va falloir qu'elle soumette la
réglementation à la Commission des valeurs mobilières.
Donc, ils ont leurs propres règlements. Dans la mesure où c'est
fait par l'intermédiaire d'une Bourse, il y a déjà une
réglementation qui a été approuvée par la
commission eu égard à la Bourse. Donc, certains chapitres, comme
les chapitres III et IV ne s'appliquent pas comme tels.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe 1° est adopté?
M. Fortier: Je peux assurer le député que j'ai
vérifié tous les numéros il y a un
mois, mais...
M. Garon: Ha! Ha! Ha!
M. Fortier::... en fait, il s'agit de vérifier pour
s'assurer qu'il n'y a pas d'erreur.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 1°
est adopté. J'appelle le paragraphe 2°. M. le ministre, vous avez un
amendement.
M. Fortier: II y a un papillon à l'article 16. 2°.
M. Garon: Un papillon? M. Fortier: C'est cela.
M. Garon: Un papillon n'attend pas l'autre.
M. Fortier: On va s'envoler si cela continue.
M. Garon: C'est vrai. Je l'ai ici. Au moins, je l'ai
trouvé plus rapidement, (minuit)
M. Fortier: On change ici... On va le lire ensemble: "L'article
121 est modifié: "a) par le remplacement du paragraphe 1 par le suivant:
"1° les porteurs de titres de la catégorie visée par l'offre
qui résident au Québec d'après l'adresse inscrite dans les
registres de la société visée ou dans ceux de courtiers
agissant comme prête-noms sont moins de 50: " et b) par le remplacement
du dernier alinéa par le suivant: "L'initiateur a l'obligation de
s'informer auprès de la chambre de compensation des prête-noms qui
apparaissent comme titulaires de titres de la société
visée et de s'informer auprès des prête-noms qui ont un
établissement au Québec du nombre de titulaires véritables
qui résident au Québec. La chambre de compensation et les
prête-noms ont l'obligation de fournir les renseignements
demandés. "
Mme la Présidente, le problème vient du fait que de plus
en plus les gens ne détiennent pas leur titre en leur nom propre. Ils
sont laissés dans une chambre de compensation et de plus en plus on
s'éloiqne d'un bout de papier où c'était écrit: M.
Pierre Fortier ou au porteur, tant d'actions. On s'en va vers
l'électronique, à un tel point que c'est difficile.
Dernièrement, j'ai voulu savoir quels étaient les
résidents de ceux qui avaient acheté des titres de Cambior et
à un moment donné on est arrivé avec un bloc d'actions qui
étaient justement dans la chambre de compensations. II faut faire
vraiment un effort pour vérifier qui sont porteurs et où ils
résident, parce qu'il y a un flux constant d'achats et de ventes. C'est
la raison, j'imagine, le président de le commission peut le
préciser, de cet article-ci où lorsqu'il y a des offres publiques
d'achat et que l'on parle de 50 porteurs résidant au Québec ou au
Canada, cela peut être des gens qui sont dans la chambre de compensation
et réellement il faut faire un effort pour aller vérifier qui
sont ces gens-là. Je crois que le sens de l'article c'est pour
préciser cet ajustement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: Oui, Mme la Présidente. Là il s'agit d'une
dispense et, bien entendu, si on continue, il n'y en aura pas, en fait, de cas
ou des sociétés qui ont 50 actionnaires au Québec. Alors,
ils seront tous dispensés. Ce qui se passe de plus en plus, on l'a vu
lors d'une audience publique, Cascades pour Papier Rolland, il n'y avait pas 50
actionnaires au Québec, il y avait à peu près dix
actionnaires. Un des actionnaires, c'était la chambre de compensation,
la caisse canadienne de dépôt qui détenait à peu
près la totalité des titres de Rolland, au nom, bien souvent, de
résidents du Québec. Alors si on ne met pas cette disposition,
toutes les offres publiques qui seront faites au Québec dans l'avenir
pourraient être dispensées par le fait qu'éventuellement ce
sera seulement la chambre de compensation qui sera inscrite dans le registre,
alors que la chambre de compensation a son adresse à Toronto. Alors, on
aura peu de résidents au Québec. Alors, on oblige l'initiateur
à vérifier et il faut que les 50, il les vérifie, en fait
les prête-noms pour savoir s'ils représentent des résidents
du Québec,
M. Fortier: Cela va? M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté au paragraphe 2. II est 24 heures. Cela prend le consentement
pour poursuivre nos travaux.
M. Fortier: On aurait quasiment terminé s'il y avait
consentement pour... On est bien partis.
M. Garon: Le ministre a été gentil toute la
journée.
M. Fortier: Oui, j'ai été patient.
M. Garon: Son compagnon aussi, alors les
députés...
M. Fortier: Vous êtes bien aimable.
M. Garon:... ministériels ne nous ont pas trop
achalés, alors on n'a pas d'objection.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement au
paragraphe 2° est adopté. J'appelle le paragraphe 3°.
M. Fortier: Le 3°? Le 2° a déjà
été interprété.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Fortier: D'accord. Le 3°, c'est une dispense de
l'application des titres des chapitres III et IV. Cela touche les offres
publiques: "l'acquisition de titres émis par une société
qui n'est pas un émetteur assujetti et qui ne sont pas
négociés sur un marché organisé, pour autant que le
nombre de porteurs n'excède pas 50, ". Alors, c'est pour couvrir les
sociétés fermées ou les fausses sociétés
fermées qui fait qu'il y a des dispenses dans certains cas. C'est pour
s'assurer qu'il n'y a pas de fausses sociétés fermées,
puis lorsque l'on parle de 50, on parle...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: II s'agit de 50... Il faut vraiment savoir ce que vous
voulez dire. Quand on lit cela, ce n'est pas évident. Êtes-vous de
mon avis?
M. Fortier: Peut-être que le président de la
commission peut éclairer notre lanterne. Cela n'est pas trop
évident à minuit et une minute.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: Mme la Présidente, il est vrai qu'il se fait un
peu tard, mais vu qu'il s'agissait de ce que l'on appelait la fausse
société fermée, il n'était pas correct de dire que
le nombre d'actionnaires ne devait pas dépasser 50 au Québec,
parce qu'à ce moment-là on pourrait en avoir 50 au Québec,
50 en Ontario, 50 en Alberta, et à la fin ce serait une
société qui aurait 200, 300 actionnaires. Le 50, tel qu'il est
rétabli à l'article 122, et qui est proposé ici, c'est 50
au total. Partout dans le monde, les actionnaires ne doivent pas
dépasser 50.
M. Fortier: Ce n'est pas 50 au Québec.
M. Guy: En fait, cela restreint aux 50 qui auraient dû
être là originalement et, en fait, c'est également en
conformité avec Ies dispositions ailleurs.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Fortier: Cela va? Tout le monde est heureux avec cela.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 3°
es-t-il adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle le paragraphe 4°.
M. Fortier: Le paragraphe 4°, on l'a déjà
adopté. On est au...
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Fortier: On est au paragraphe 5°.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Fortier: II y a eu un texte initial, il y a eu un texte de
1984 qui est modifié ici. L'explication toute simple, c'est que la
modification vise simplement à englober dans le calcul du plafond de 5 %
les titres éventuellement acquis sous le régime de la dispense de
l'article 119. Je ne sais pas si cela vous en dit beaucoup. L'article 19,
qu'est-ce que c'était?
M. Garon: Pouvez-vous m'expliquer cela dans vos mots?
M. Fortier: Un instant, on va vérifier.
M. Garon: Vous êtes un ingénieur. Vous êtes
supposé être habitué dans des plomberies
compliquées.
M. Fortier: On part de l'offre faite par l'intermédiaire
d'une Bourse et on dit: "Est dispensé de l'application des chapitres III
et IV celui qui acquiert 5 % au plus des titres de la catégorie, sous
réserve que lui et ses alliés, sur une période de douze
mois, n'acquièrent pas, sous le régime de la présente
dispense et de celles prévues aux articles 119, 120 et 123, plus de 5 %
des titres de la catégorie qui sont en circulation au début de la
période. " Donc, c'est une dispense mais limitée qui s'applique
aux offres faites par la Bourse, mais qui sont limitées à 5 % des
titres en circulation au début de la période.
Alors, peut-être que le président de la commission peut
nous dire quel est le
changement et pourquoi.
M. Garon: Vous avez ajouté l'article 119, au fond.
M. Guy: On a ajouté l'article 119. M. Garon:
L'article 119, c'était quoi?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Fortier: Le point que l'on a fait, ce sont des offres faites
par l'entremise d'une Bourse.
M. Guy: Par l'intermédiaire de la Bourse.
M. Garon: Alors, vous avez enlevé la dispense.
M. Guy: On n'a pas enlevé... M. Fortier: Non, on la
donne.
M. Guy:... la dispense. On dit que cette dispense, c'est une
dispense en quelque sorte en plus des autres et les gens pourraient profiter de
deux ou trois dispenses. Alors, ils ne doivent pas dépasser les 5 % en
tenant compte de l'ensemble des dispenses.
M. Fortier: Autrement dit, cela va dans le sens d'une des
recommandations de la commission du budget qui disait: II peut y avoir
délégation; il devrait y avoir certaines
délégations. Alors, dans ce cas-ci, il y a eu
délégation, mais on dit: Non seulement il y a eu
délégation, mais il y a des offres publiques qui peuvent se faire
par la Bourse, mais la dispense s'applique également dans ce
cas-là, selon les mêmes critères qui prévalaient si
elles étaient faites par la remise de la commission. Cela va?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe 5° est adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle le paragraphe 8°.
M. Fortier: II n'y a pas un 16. 6°?
M. Garon: Le paragraphe 6, on l'a fait, je pense.
La Présidente (Mme Bélanger): Les paragraphes
6° et 7° sont supprimés.
M. Garon: On les a mis dans l'article 5.
La Présidente (Mme Bélanger): On les a mis
dans le 5.
M. Garon: On est rendus à quoi?
M. Fortier: 8°, page 49, dans le texte.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Garon: On dirait que c'est comme la multiplication des pains:
plus on en fait, plus il en vient. J'avais l'impression que ce projet de loi
était très court, mais je me suis rendu compte qu'il est bien
plus long que je le pensais.
M. Fortier: On a presque terminé, M. le
député de Lévis. On va le lire ensemble pour que je me
comprenne moi-même. "À compter de l'annonce de l'offre
jusqu'à sa clôture, l'initiateur et ses alliés ne peuvent
vendre des titres de manière à réduire leur participation,
ni accepter d'engagements qui leur permettraient de les vendre avec ce
résultat, sauf la possibilité pour tes alliés de
déposer des titres en réponse à l'offre. "Toutefois,
l'initiateur qui a déclaré son intention de le faire dans la note
d'information peut s'engager, avant la clôture de l'offre, à
vendre des titres dont il sera pris livraison à l'échéance
de l'offre. " Qu'est-ce que cela change, M. le président de la
commission?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: Mme la Présidente, auparavant, on disait: "Pendant
la durée de l'offre. " C'est maintenant "à compter de l'annonce
de l'offre". Bien souvent, il est possible qu'une société annonce
qu'elle va faire une offre parfois deux ou trois semaines avant que l'offre
formelle soit faite. Alors, l'interdiction maintenant commence dès
l'annonce de l'offre jusqu'à la clôture de l'offre.
Alors, la période de l'interdiction est étendue et
l'initiateur lorsqu'il fait son offre, peut vendre des titres, dans la mesure
où il l'a déclaré dans la note d'information. II peut
s'engager à vendre des titres dont il sera pris livraison à
l'échéance de l'offre. Alors, il peut le faire dans la mesure
où il l'a déclaré, mais pourquoi est-ce ajouté? La
raison principale, c'est que c'étaient des négociations qui ont
eu lieu après 1984 avec les autres commissions, de manière
à étendre ces dispositions pour couvrir la plus longue
période.
M. Fortier: Comme vous voyez, c'est plutôt technique, dans
le détail.
M. Guy: Pas mal.
M. Garon: Quand le ministre n'est pas sûr de son affaire,
il dit que c'est technique.
M. Fortier: Parfois c'est technique, mais c'est un principe
général; ici, c'est du détail technique. Cela va?
M. Garon: Attendez un peu. Je voulais savoir quel est
l'intérêt d'en acheter et de les vendre pendant qu'il les
achète.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: II faut faire attention. Il s'agit de titres dont il a
pris livraison. C'est possible qu'il en ait acquis trop et qu'il veuille se
départir de l'excédent qu'il a acquis. Il arrive des
circonstances où il peut avoir visé 50 % et il en acquiert 60 %,
mais il dit: Si j'en acquiers plus que ce que je veux, je pourrai m'en
départir. Ce sont des cas comme cela qui peuvent arriver. Alors, on lui
permet de faire cela, mais il faut qu'il le dise dans la note d'information
pour qu'il n'ait pas l'air d'acquérir des titres et d'en vendre en
même temps. Mais il aura le droit, en fait, de s'en départir dans
la mesure où il l'indique clairement dans la note d'information qu'il
veut le faire.
M. Garon: Mais ils seront livrés' à
l'échéance de l'offre.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 8°
est-il adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier; Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle le paragraphe 9. M. le ministre.
M. Fortier: l'article 144...
M. Garon: Mme la Présidente, j'ai trouvé
déplorable que le député de Mille-Îles ne soit pas
ici quand vous avez cité un cas où la commission, se
déléguait un pouvoir au niveau d'une dispense.
M. Fortier: C'est-à-dire que le pouvoir était
déjà délégué, mais il s'agissait d'avoir un
règlement identique.
M. Garon: Oui. Je pensais...
La Présidente (Mme Bélanger): Nous sommes rendus au
paragraphe 9.
M. Fortier: Alors l'article 144: "Dans les 20 jours ouvrables
suivant la clôture de l'offre"...
M. Garon: On a voté...
M. Bélisle: Mme la Présidente, je remercie...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Bélisle:... le député de Lévis de
me pleurer comme cela chaque fois que je ne suis pas là. Cela prouve que
je prends une grande place dans sa vie.
Une voix: Pas une grande place, mais cela prend de la place.
Une voix: C'est l'heure des révélations?
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! À l'ordre!
M. Fortier: Je vais demander au président de la commission
de vous expliquer. Je ne suis plus capable de suivre. Allez-y.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: Mme la Présidente, d'abord il y a eu une
inadvertance dans le texte de 1984. Il y a eu de nombreuses discussions sur ces
textes avec les autres commissions après l'adoption du projet de loi de
1984. D'abord, c'était de s'assurer qu'il couvrait non pas les titres
qui faisaient l'objet de l'offre. Tous les titres comportaient le droit de
vote, parce qu'il est assez important d'interdire à l'initiateur... Ce
serait trop facile, en fait, de dire: J'ai fait une offre publique sur des
actions de catégorie A qui comportent le droit de vote, mais
après l'offre, j'acquiers des actions de catégorie B qui
comportent le droit de vote, peut-être à un prix supérieur
à ce que j'ai offert aux autres. Alors, il s'agissait en fait
d'étendre l'interdiction à l'ensemble des titres comportant le
droit de vote de la société visée plutôt qu'aux
titres qui étaient visés dans l'offre. C'est dans ce texte la
modification principale. Pour le reste, on a adopté la formulation de
l'Ontario plutôt que la formulation qu'on avait
précédemment de façon que ce soit plus facile à
interpréter pour les divers intervenants. (0 h 15)
M. Fortier: Autrement dit celui qui possède plus que 20 %
n'a pas le droit d'acheter d'autres titres.
M. Guy: Non, ce sont les personnes qui sont visées,
c'est-à-dire que l'initiateur est visé par l'interdiction, ses
alliés, qui sont définis dans les dispositions sur les offres
publiques,
également un porteur, une personne qui possède plus de 20
% dans les titres comportant le droit de vote de l'initiateur, ainsi que les
personnes avec lesquelles il est allié. Il y a un ensemble de personnes
qui sont visées par cette interdiction. Si l'initiateur était le
seul visé, bien entendu, il serait bien facile de le faire faire par
d'autres.
M. Fortier: On pourrait le faire faire par d'autres.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe 9 est adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle le
paragraphe 16°.
M. Fortier: 16°? On saute.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Fortier: Ce n'est pas trop difficile à expliquer.
L'article 147. 13 est abrogé.
M. Garon: Arrêtez donc! Cela fait partie de la
déréglementation.
M. Fortier: On explique qu'étant donné l'adoption
d'autres articles...
M. Garon: Ou bien c'est parce que vous l'avez mis.
M. Fortier:... qui se sont faits jusqu'à maintenant, on
n'a plus besoin de cet article. La suppression des déclarations
prévues aux articles 147. 17 et 147. 18 et le remplacement par le
régime de déclarations de l'article 147. 12 sont apparus comme un
moyen de simplifier les formalités. Qu'est-ce qu'on peut dire de plus
là-dessus?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député.
M. Garon: Non, cela doit être parfait. M. Fortier: II n'y a
rien de spécial. M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe 16 est adopté?
M. Garon: Y a-t-il quelque chose que vous vouliez dire?
M. Fortier: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: La seule chose, c'est qu'avant on arrêtait à
20 %, parce qu'à 20 %, dans les déclarations d'initiés, Il
y avait d'autres formalités de prévues. Maintenant, la
déclaration se fait à 10 % et â chaque 2 % qui s'ajoute
à cela. Il n'y a plus de nécessité d'arrêter
à 20 %.
M. Fortier: En termes simples, c'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 16°
est adopté.
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle le
paragraphe 17.
M. Garon: Adopté. Paragraphe 16°, adopté.
Paragraphe 17°, non. On est au paragraphe 17. Même genre
d'affaires.
M. Fortier: On est au paragraphe 17°? M. Guy: C'est cela,
17°.
M. Fortier: On modifie l'article 147. 14 en ajoutant: "Cette
règle ne s'applique que dans le cas où la participation
déjà déclarée est inférieure à 20 %.
" C'est une interdiction. Un intéressé ou un de ses alliés
ne peut acquérir ou offrir d'acquérir des titres qui augmentent
sa participation dans la catéqorie, avant le lendemain du premier jour
ouvrable suivant l'accomplissement des formalités prévues aux
articles 147. 11 et 147. 12. Qu'est-ce que ces articles disent, M. le
président de la commission? Ce sont ceux qu'on vient d'adopter.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
président de la Commission des valeurs mobilières.
M. Guy: Mme la Présidente. Article 147. 11, c'est ce qu'on
appelle dans le jargon du métier le "early warning", c'est-à-dire
que les offres publiques s'appliquent à partir de 20 %, mais maintenant
à partir de 10 % une déclaration doit être faite,
c'est-à-dire, de donner un avertissement au marché qu'une
personne a 10 % et à chaque 2 % supplémentaire, elle doit faire
une autre déclaration. Ces formalités sont prévues aux
articles 147. 11 et 147. 12, c'est-à-dire, un communiqué de
presse immédiatement le lendemain et une déclaration par la
suite.
M. Fortier: Autrement dit, c'est l'interdiction jusqu'au
lendemain des conditions remplies par ce3 deux articles.
M. Guy: Elle n'est plus nécessaire, dans
ce cas, parce que à 20 %, ce sont les dispositions sur les offres
publiques qui s'appliquent. Â 20 % la personne doit faire une offre, il
n'y a plus de nécessité de continuer...
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 17°
est adopté. J'appelle le paragraphe 20°.
M. Fortier: 20°? M. Guy: Oui. M. Fortier:
19°.
M. Garon: 20°. On les a adoptés. La tentation
totalitaire augmente.
La Présidente (Mme Bélanger): Les paragraphes
18° et 19° ont été supprimés.
M. Fortier: Paragraphe 20°. C'est très facile:
abrogé pour à peu près les mêmes raisons que le
président de la commission vient d'expliquer. C'est que la cote de 20 %
ne veut plu3 dire grand chose, puisqu'on commence à 10 % avec des ajouts
de 2 % par la suite, donc ces deux articles tombent.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Les deux articles 147. 17 et 148. 18 sont
abrogés.
M. Garon: Les deux?
M. Fortier: Oui, parce que cela réfère à la
cote de 20 %, et comme le président vient de l'expliquer, on se
réfère maintenant à la cote de 10 %.
M. Garon: Aux articles 147. 11 et 147. 12.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 20°
est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
16, tel qu'amendé est adopté?
M. Garon: Est-ce qu'on avait adopté le paragraphe
21°?
M. Fortier: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): On l'avait
supprimé.
M. Guy: II est à l'article 5. 12.
M. Garon: Pardon? On l'avait amené à...
La Présidente (Mme Bélanger): II est à
l'article 5. 12.
M. Garon: Cela finirait à 16.
Une voix: II manque l'article 17. C'est le dernier.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est cela. Est-ce
que l'article 16, tel qu'amendé est adopté?
M. Garon: Vous avez quelque chose à ajouter, M. le
ministre? L'article 16 est pas mal long. Pouvez-vous nous résumer cela?
Dans vos propres mots?
M. Fortier: Je vais m'en souvenir toute ma vie.
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Quand je vois des projets de loi comme cela, je me
dis qu'il faut que j'engage mon avocat...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 16, tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 17.
M. Garon: Vous n'en avez pas besoin, vous avez le
député de Mille-Îles.
M, Fortier: II est avocat.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, j'appelle l'article 17.
M. Fortier: L'article 17 nous dit que la présente loi va
entrer en vigueur à telle date, sauf certains articles qui pourraient
entrer en vigueur à une date fixée par le gouvernement.
M. Garon: En fait, c'est la plus grande partie de l'article, 3
à 5 et 14 à 16, cela couvre presque toute la loi.
M. Fortier: C'est bien souvent parce que, dans certains cas cela
prend une réglementation et on va attendre d'avoir la
réglementation avant de promulguer les articles. C'est cela, M. le
président?
M. Guy: Oui, c'est cela, mais l'article 5 et 5. 1 et ainsi de
suite, et d'autres en font une bonne partie.
M. Fortier: II y en a une bonne partie, parce que si vous vous
souvenez, dans l'article 16, il y en a plusieurs qu'on a adopté comme
étant 5. 1, 5. 2, 5. 3.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
17 est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le projet
de loi dans son ensemble est adopté?
M. Guy: Est-ce qu'il n'y a pas une renumérotation.
La Présidente (Mme Bélanger): Tel qu'amendé,
M. le ministre, cela me prendrait une motion de renumérotation.
M. Fortier: Oui, Mme la Présidente, s'il vous plaît,
cela me fait plaisir de la proposer.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que la motion
de renuméro ta tion est adoptée?
M. Garon: II ne l'a pas vraiment proposée. Il faut qu'il
en fasse une motion.
La Présidente (Mme Bélanger): II faut qu'il en
fasse une motion? Je propose que le projet de loi soit
renuméroté...
M. Fortier: Mme la Présidente, je propose qu'il y ait une
motion de renumérotation qui soit faite dans le projet de loi que nous
venons d'adopter, article par article.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que la motion
est adoptée?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission ajourne
ses travaux.
M. Garon: Avez-vous adopté le projet de loi?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, on l'a
adopté dans son ensemble, tel qu'amendé.
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission ajourne
ses travaux, sine die.
M. Fortier: Je remercie tout le monde de sa patience et de sa
collaboration.
M. Garon: Vous voyez, Mme la Présidente, que j'ai rendu au
ministre les minutes que je lui avais prises après 20 heures. Je vous
remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): Et aussi les minutes
que vous nous avez prises cet après-midi, sans notre permission.
(Fin de la séance à 0 h 23)