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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux afin
d'entreprendre l'étude des crédits budgétaires du
ministère des Approvisionnements et Services pour l'année
financière 1988-1989.
M. le Secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Paré
(Shefford) remplace Mme Blackburn (Chicoutimi); M. Blais (Terrebonne) remplace
M. Dufour (Jonquière); Mme Juneau (Johnson) remplace M. Garon
(Lévis).
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
Secrétaire.
J'aimerais vous rappeler la durée du mandat de l'étude des
crédits. Une enveloppe globale de sept heures a été
allouée à l'étude des crédits du ministère
des Approvisionnements et Services en deux volets, soit quatre heures pour le
volet concernant le ministère comme tel et la Société
immobilière du Québec, en premier lieu, ce matin et cet
après-midi, et trois heures pour le volet Protection civile que nous
aborderons en fin d'après-midi et ce soir. M. le ministre des
Approvisionnements et Services a demandé, si je me souviens bien, une
quinzaine de minutes pour la RIO. M. le député de Shefford va
prévenir Mme Juneau à cet effet.
Nous allons débuter par une période de déclarations
d'ouverture et nous consacrerons le reste de l'enveloppe de quatre heures aux
programmes 1 et 2 principalement.
M. le ministre, auriez-vous une déclaration d'ouverture ou des
remarques préliminaires à faire?
Remarques préliminaires M. Gilles
Rocheleau
M. Rocheleau: Oui, M. le Président. Je tiens à vous
remercier et à remercier la commission. J'aimerais vous présenter
ceux qui m'accompagnent: le sous-ministre aux Approvisionnements et Services,
M. Jean-Marc Bard; le sous-ministre adjoint, M. Germain Halley, qui est aussi
directeur par intérim de la protection civile. De mon cabinet politique,
M. André Lacroix, mon directeur du cabinet, Mme Lyne Audet, responsable
des approvisionnements et services, Mme Hélène Roy, responsable
de la Société immobilière du Québec, Mme * Sylvie
Mathurin, responsable auprès de mon cabinet politique de la protection
civile, M. Gilles Pineau, qui est mon attaché de presse. Étant
donné que nous bénéficions de la présence de nos
principaux directeurs de services et des vice-présidents de certaines de
nos sociétés et sachant d'ores et déjà que
l'Opposition a plusieurs questions à poser, sûrement des questions
techniques, je me suis permis d'inviter ces gens-là pour éclairer
non seulement l'ensemble des collègues de cette commission, mais
expliquer d'une façon plus particulière la situation dans
laquelle nos organismes se retrouvent.
Pour la troisième année consécutive, il m'est
très agréable de participer aux travaux de votre commission pour
y discuter successivement des crédits budgétaires du
ministère des Approvisionnements et Services, de la
Société immobilière du Québec, du Bureau de la
protection civile du Québec et de la Régie des installations
olympiques pour l'exercice financier 1988-1989.
Avant de vous résumer nos orientations principales pour
l'année qui commence, je voudrais, d'abord, saluer les nouveaux membres
de cette commission parlementaire, que vous présidez toujours avec
autant d'habileté que de doigté, et vous assurer de toute ma
collaboration, ainsi que de celle des personnes qui m'accompagneront tout au
long de cette journée.
Dans un premier temps, je suis très heureux, comme je l'avais
promis depuis mon accession au Conseil des ministres, de vous confirmer
qu'avant la fin du mois d'avril je serai en mesure d'annoncer officiellement la
décision de notre gouvernement de promouvoir le concept de
régionalisation du processus d'adjudication des contrats en garantissant
une meilleure accessibilité aux fournisseurs régionaux. Ce
faisant, nous contribuerons au développement d'économies
régionales fortes en favorisant l'attribution des contrats
gouvernementaux à des fournisseurs de services, et éventuellement
de biens, véritablement établis dans les régions
d'exécution desdits contrats ou d'utilisation desdits produits.
Il va sans dire que, si nous devons garantir l'objectivité et
l'efficacité de cette nouvelle procédure
régionalisée, nous devrons aussi nous doter d'outils simples de
surveillance qui permettent d'exercer une meilleure gestion des règles
d'inscription des fournisseurs, d'assurer une véritable rotation de leur
nom dans les fichiers et même de prévoir des sanctions à
l'endroit des fournisseurs qui ne répondront pas à tous les
appels d'offres qui leur seront adressés.
Pour l'année financière 1988-1989, le ministère des
Approvisionnements et Services retiendra des crédits de 50 198 000 $
comparativement à 42 615 000 $ pour l'année qui vient de se
terminer. Comme vous pourrez le constater à l'analyse du document
déposé à la commission, des efforts sont actuellement
déployés pour finaliser l'organisation administrative
inférieure du ministère et pour s'assurer que les emplois vacants
soient comblés en cours d'année par la redéfinition d'un
plan global de développement
des ressources humaines.
Dans un autre ordre d'idées, le ministère
complétera la mise en oeuvre de son inventaire physique des biens et des
équipements informatiques.
Au cours de l'année qui commence, le ministère verra aussi
à se doter d'un plan de communication comprenant une programmation
détaillée des activités et l'implantation d'un
système de gestion documentaire.
Par ailleurs, en plus d'assurer l'efficience de la nouvelle politique
d'adjudication des contrats de services dont je parlais tantôt et
d'élaborer la nouvelle politique et les nouveaux règlements en
matière d'acquisition de biens, la Direction générale des
approvisionnements du ministère, tout en maintenant ou améliorant
la qualité des services qu'elle rend à sa clientèle des
ministères et organismes dans l'acquisition des biens, leur
aliénation, la gestion des fonds renouvelables, la publication des
répertoires et des spécifications, etc., verra à
développer les modalités d'application de la politique
gouvernementale d'acquisition de biens informatiques, à proposer une
nouvelle politique d'auto-assurance au gouvernement, à améliorer
le processus d'aliénation de l'ameublement et à poursuivre ses
travaux fédéraux-provinciaux visant à élargir nos
marchés en réduisant ou en éliminant les obstacles
à la libre circulation des biens et des services entre les provinces
canadiennes.
De plus, M. le Président, toujours comme suite à la mise
en application de notre nouvelle politique d'adjudication des contrats, le
ministère devra réviser et actualiser les dossiers des
fournisseurs de services inscrits au fichier et mettre à jour la
réglementation sur les contrats en matière de construction,
d'architecture, de génie, de laboratoires, d'arpentage,
d'administration, d'informatique et de communication.
Enfin, au chapitre des services immobiliers et des relations avec la
clientèle, le ministère développera également de
nouveaux mécanismes de contrôle en vue de s'assurer que les
mesures propres à satisfaire les besoins des ministères et
organismes soient prises et qu'elles tiennent compte des objectifs
gouvernementaux d'optimiser le rapport qualité-coût et
d'accroître l'efficacité et l'efficience de la gestion
immobilière.
Il s'assurera, notamment, que les demandes formulées par les
ministères et organismes correspondent à des besoins qui ont
été initialement planifiés. Il verra également
à évaluer, la conformité, l'opportunité et la
faisabilité des solutions proposées par la Société
immobilière du Québec pour satisfaire les besoins et il
procédera à la révision et à la rationalisation des
coûts estimés pour la réalisation des projets
immobiliers.
De plus, il exercera un suivi, en cours d'exécution des projets,
pour contrôler le respect des échanciers et des budgets
prévus.
Ces dernières priorités devraient s'arrimer parfaitement
avec celles de la Société immobi- lière du Québec
qui, forte d'une direction renouvelée et dynamisée et d'un climat
de relations du travail très grandement amélioré, vient de
franchir une nouvelle étape organisa-tionnelle la menant vers un
fonctionnement amélioré, privilégiant l'efficacité
et l'économie.
Pour l'année financière 1988-1989, la
Société immobilière du Québec devra pouvoir agir
à partir d'un budget de fonctionnement de 386 930 700 $, comportant un
financement gouvernemental de 366 199 000 $, et d'un budget d'immobilisations
de 99 775 600 $. Dans le prolongement de l'étude sur le fonctionnement
de la Société immobilière du Québec
réalisée par le Groupe-conseil Coopers & Lybrand, la
Société immobilière du Québec entend gérer
le parc immobilier gouvernemental selon un concept de marge
bénéficiaire basé sur une tarification qui corresponde
à la valeur marchande des propriétés.
Dans la même veine, les méthodes de gestion de la
société seront modifiées en s'ins-pirant largement des
pratiques privées de gestion immobilière en matière de
normalisation de baux et des contrats, de classification et de
rémunération des emplois, de classification des immeubles et,
finalement, de facturation des expertises, des travaux et des frais de
gestion.
De plus, la Société immobilière du Québec
tendra à fonctionner selon une politique de faire faire qui comprenne:
une augmentation des travaux donnés à contrat en matière
d'aménagement, d'exploitation et d'entretien des édifices, un
maintien d'un bon noyau d'ouvriers dans les endroits stratégiques et une
expérimentation plus large dans l'utilisation de contrats externes pour
les expertises, la préparation des plans et devis et la surveillance des
travaux.
Au chapitre des services et de ses relations avec sa clientèle,
M. le Président, comme je l'avais réclamé en 1986 et comme
cela avait été amorcé à la fin de 1986 et au
début de 1987, la Société immobilière continuera
à offrir une qualité de services à la clientèle au
moins égale à ce qui est disponible sur le marché,
à réduire ses délais d'exécution et à se
doter de mécanismes de réponse à toute demande dans un
délai maximum de 48 heures.
Finalement, comme la société vise à se doter d'un
style de gestion propice à une utilisation optimale de ses ressources,
elle profitera de l'année qui vient de commencer pour restructurer ses
plans d'informatisation de gestion.
Passant maintenant à un troisième volet de mes
responsabilités ministérielles, j'aimerais rappeler que, l'an
dernier, je vous indiquais que le Bureau de la protection civile du
Québec s'était fixé les priorités suivantes: revoir
la politique gouvernementale de prévention des sinistres et de mesures
d'urgence à prendre en cas de sinistre; accroître son rôle
de conseiller auprès du monde municipal en matière de
prévention des sinistres et de mesures d'urgence, et poursuivre
sa révision de la politique gouvernementale d'aide
financière, principalement pour les préjudices subis lors
d'inondations.
Aujourd'hui, je suis heureux de vous dire que le troisième de ces
objectifs a été atteint le 5 août dernier par l'adoption
d'un énoncé de politique gouvernementale relative à l'aide
financière en matière d'inondations, politique-cadre qui a
admirablement permis de répondre rapidement aux réclamations des
personnes qui ont été victimes des inondations de mars et avril
1987.
C'est, de plus, ce même énoncé de politique qui nous
a permis, dès le 5 août, de mettre en oeuvre le plus vaste
programme d'assistance financière de l'histoire du Bureau de la
protection civile du Québec afin de venir en aide aux victimes de la
pluie torrentielle du 14 juillet à Montréal et dans une trentaine
d'autres municipalités, alors qu'à notre arrivée en poste
à la fin de 1985 plusieurs événements survenus en 1982,
1983, 1984 et 1985 n'avaient toujours pas fait l'objet d'un programme d'aide.
Je sais que nous aurons l'occasion d'y revenir au cours de la journée
et, à ce moment-là, nous pourrons vous faire voir que cette
politique-cadre est l'une des plus intéressantes au pays.
Il me fait aussi plaisir de vous faire savoir que le Bureau de la
protection civile du Québec sera invité à réviser
et à simplifier ses formulaires de réclamation, à se doter
d'un nouveau guide de mise en application des divers programmes et mesures
d'intervention, à faciliter la mise en oeuvre de mesures d'urgence pour
le secteur pétrochimique de l'est de Montréal et à
élaborer de nouvelles politiques-cadres en rapport avec des sujets tels
l'érosion, les glissements, les affaissements, les pluies torrentielles,
etc.
Par ailleurs, M. le Président, sur le plan de l'organisation
interne du bureau, l'année 1988-1989 devrait favoriser la
rationalisation des bureaux régionaux, l'élimination de la
majorité de la flotte automobile et la réorganisation
structurelle de sa direction générale. C'est aussi au cours de
cette période que le Bureau de la protection civile complétera
ses discussions fédérales-provinciales en matière de
mesures d'urgence et qu'il continuera à bonifier ses relations avec les
intervenants municipaux. À cet effet, pour 1988-1989, le Bureau de la
protection civile du Québec devra se voir octroyer des crédits de
5 890 400 $ dont un peu plus de 765 900 $ seront consacrés aux loyers et
3 667 300 $ aux salaires et rémunérations diverses.
En fin de compte, aujourd'hui, cette commission parlementaire sera
invitée à prendre connaissance des performances, de l'état
d'avancement des dossiers principaux et des projets de la Régie des
installations olympiques. Les grands travaux annoncés le 23 avril 1987
sont actuellement en cours et ils permettront vraisemblablement à la
régie de rentabiliser progressivement ses opérations, d'attirer
une clientèle plus nombreuse et variée et de faire de
Montréal et de tout le Québec une destination
tourisme-vacances-affaires de plus en plus importante. L'atteinte de ces trois
grands objectifs servira aussi de fil conducteur aux nouvelles initiatives que
la Régie des installations olympiques pourra développer cette
année en regard du Centre Paul-Sauvé, du projet d'aquaparc et de
l'utilisation maximale du vélodrome et de la plus haute tour
inclinée au monde.
En conclusion, M. le Président, si vous me permettez encore une
minute, je vous remercie de m'avoir permis de faire ces remarques
préliminaires et, après celles de l'Opposition officielle, il me
fera plaisir de procéder à l'étude détaillée
de chacune des demandes de crédits budgétaires qui seront
soumises à l'analyse de votre commission.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Shefford, la parole est à vous pour vos
remarques préliminaires.
M. Roger Paré
M. Paré: Merci, M. le Président. Moi aussi, je
voudrais souhaiter la bienvenue au ministre et à tous ceux qui
l'accompagnent. Les quelques heures qui viennent, vont nous permettre de passer
à travers les crédits et surtout les orientations du
ministère des Approvisionnements et Services et de la
Société immobilière du Québec.
Je dois vous dire que je n'ai pas préparé de texte parce
que je n'ai pas l'intention de parier longtemps. J'ai plus le goût qu'on
passe le plus vite possible à l'étude des crédits comme
tels et des dossiers. Je vais, quand même, faire quelques remarques.
J'écoutais le ministre; tout semble beau, tout semble rosé, sauf
que j'ai beaucoup plus d'inquiétudes que lui. Et, au-delà des
beaux discours, ce qui compte, ce sont les gestes. On s'aperçoit que
beaucoup de changements s'en viennent au ministère et à la SIQ.
Ces changements sont tous dans la même orientation, celle du gouvernement
actuel; c'est pourquoi on sera très attentifs et on surveillera cela de
très près. (10 h 30)
Quand je parle de changements qui vont dans le sens du gouvernement
actuel, il ne faudrait surtout pas oublier que ce qu'on dit et ce qu'on fait,
ce n'est pas toujours la même chose, qu'en politique, ce sont les gestes
qui comptent et que l'enfer est pavé de bonnes intentions. C'est beau de
vouloir tout améliorer, de vouloir donner des services à moindre
coût, de vouloir régionaliser. On pourrait faire un long
débat là-dessus parce que le discours et la
réalité, ce sont deux choses quand on regarde les gestes qui ont
été posés par le gouvernement pour le développement
régional. Aujourd'hui, qu'on tienne un discours en disant qu'on veut
utiliser un ministère en particulier ou une société
d'État, je suis tout à fait d'accord, mais cela veut dire
un changement de cap parce que, même si le discours a été
celui-là depuis deux ans, cela n'a pas été suivi. Parlant
des lignes d'orientation de ce gouvernement, j'ai lu ce qui a été
dit depuis quelque temps, et j'entendais le ministre ce matin - je lis quelques
passages - parler d'une "nouvelle politique qui devrait être
déposée d'ici la fin du mois d'avril", ce qui est très
court, cela s'en vient, c'est dans quelques jours, alors que le ministre a
déjà commencé sa tournée au Québec. Donc, on
ne la connaît pas encore, mais ce qu'on sait, c'est qu'il y a des choses
dans cette politique qui vont jusqu'à prévoir des sanctions
à l'endroit des fournisseurs qui ne répondront pas à tous
les appels d'offres qui leur seront adressés. On va certainement avoir
des questions là-dessus. Si ce n'est pas maintenant, cela va être
au cours de la discussion sur la future politique. On voit aussi dans cette
politique - j'ai pris quelques notes rapides en vous écoutant - "en
éliminant les obstacles à la libre circulation des biens et des
services entre les provinces canadiennes." On va se poser des questions,
à savoir quelle est véritablement cette préoccupation
d'une politique préférentielle pour le Québec. On est en
train d'inclure là-dedans, comme dans d'autres documents, la fameuse
"clause Canada." On voit ce que cela donne dans le domaine linguistique et dans
d'autres domaines. Le discours qu'on va aller vendre dans les régions,
c'est celui d'une politique préférentielle, mais, dans le geste
comme tel, tout va reposer sur une ligne de fond qui est complètement
à l'opposé d'une politique préférentielle.
Quand je parle de la ligne de conduite du gouvernement, je parle aussi
de l'inquiétude qu'on a face au patronage et au favoritisme.
Là-dessus, je le dis clairement, tel que je le pense: Les orientations
que vous êtes en train de donner sont très inquiétantes,
surtout si le passé est véritablement garant de l'avenir, depuis
le 2 décembre 1985. On l'a vécu dans le domaine de l'habitation
avec les notaires, on a vu ce que cela a donné: les "chums" ont la
chance d'avoir les contrats. Cela, c'est parce qu'on a décidé que
les députés devaient participer à la recommandation de
certaines personnes et que, finalement, on y va en fonction de cela. On voit la
même chose à la Baie James, c'est rendu même aux emplois sur
les chantiers. Vous allez dire que c'est une erreur. L'erreur, c'est d'avoir
écrit la lettre, mais si cela a été écrit par un
chef de cabinet, c'est qu'il y a une orientation de ce gouvernement en ce
sens.
Ce qu'on est en train de nous dire, c'est que le ministère des
Approvisionnements et Services annonce une nouvelle politique qui sera
déposée avant la fin d'avril, et qui favorisera le
développement régional. C'est vrai que le ministère est
important. Quand on donne des centaines de millions en contrats de services et
d'achat de biens par année, c'est un outil de développement
économique très important. On ne peut faire autrement que donner
au ministère toute l'importance qu'il a dans le développement de
nos régions. La Société immobilière du
Québec, par le fait même, est aussi très importante. Mais
lorsqu'on parle de régionalisation dans de beaux discours,
premièrement, cela devrait déjà se faire. Ce qui nous
inquiète, ce n'est pas qu'on veuille donner plus aux régions,
c'est la façon dont on va le donner. Si, comme je vous le disais
tantôt, le passé est garant de l'avenir, c'est inquiétant,
quand le système de passer par l'instance politique pour donner des
contrats est déjà rendu public. Ce n'est pas parce qu'on rend
publique une intention ou une façon de faire qu'elle est plus
acceptable. Si le patronage n'est pas acceptable, il ne l'est pas plus parce
qu'on le fait par écrit ou parce qu'on le fait ouvertement au vu et au
su de tout le monde. C'est pourquoi nous allons le dénoncer.
On va y revenir tantôt, mais je tiens à en parler un peu
maintenant. On dit aux députés: Envoyez-nous vos listes de
constructeurs dans vos comtés et par le cabinet en plus. Je dois dire
que, lorsqu'on veut favoriser les sociétés d'État, on le
fait d'une façon honnête et d'une façon responsable. Le
comportement du gouvernement actuel avec les sociétés
d'État a été de faire deux choses depuis le 2
décembre, ou mettre la hache dedans pour les faire fermer ou les vendre
sans trop de profits ou bien, comme vous êtes en train de le faire,
finalement, les rendre tout simplement exécutoires. Faites la "job"
qu'on vous demande de faire et nous prendrons les décisions, nous vous
dirons comment faire, au point que l'on demande maintenant de passer par le
cabinet pour recommander des entrepreneurs. J'ai hâte de voir si on va
faire la même chose avec la politique où vous voulez maintenant
que, par la SIQ, non seulement ce soient des contrats de 5000 $ sans appels
d'offres, mais des contrats de 25 000 $. Là, vous me tiendrez le beau
discours que c'est pour le développement régional. Le
développement régional peut, quand même, se faire dans le
respect de l'ensemble des fournisseurs et des constructeurs, en respectant une
politique de libre concurrence. Ce n'est pas vrai que c'est une carte de membre
qui va décider qu'on est un bon constructeur ou un bon fournisseur. Il y
a d'autres cartes qui sont plus importantes et ce sont les cartes de la
construction. Ce sont des garanties à d'autres niveaux.
Déjà c'est connu. Moi, je n'accepte surtout pas - je vais
vous le dire parce que j'en ai la chance, mais on y reviendra tantôt -
que vous nous disiez, à nous de l'Opposition, qu'on ne fait pas une
bonne "job" en ne recommandant pas des cas particuliers dans nos comtés
pour avoir des contrats. Premièrement, sur le principe, jamais on
n'embarquera là-dedans. C'est contre tout ce qu'on a établi
depuis 1976. Finis le patronage et les cas de favoritisme. On ne reviendra pas
là-dessus. Si on ne le fait pas, non seulement on n'a pas l'impression
de ne pas pénaliser les
constructeurs et les entrepreneurs de nos comtés, mais c'est un
service qu'on leur rend. Connaissant le fonctionnement du gouvernement actuel,
si on les recommandait, on risquerait de les pénaliser. On ne fera pas
cela. On a trop à coeur le développement de l'ensemble des
entreprises dans nos comtés pour risquer d'en pénaliser
quelques-unes parce qu'on serait embarqués dans un petit jeu dangereux.
Donc, on n'embarque pas là-dedans.
Je vous dis: La nouvelle politique à venir, on la
considère comme plutôt inquiétante malgré le beau
discours sur le développement régional, l'efficacité,
l'efficience et tous les autres beaux mots que vous utilisez. On va regarder ce
qui va se faire dans les faits. Quand je vous disais qu'il fallait regarder ce
qui s'était passé, on va aussi revenir sur des dossiers comme
ceux de Chinic, de l'Atrium, du Centre administratif de Sherbrooke, etc. Je
pense que c'est plus dans les gestes que dans les discours d'ouverture ou dans
les premiers textes qui sont préparés lorsqu'une commission
parlementaire se réunit que l'on peut voir comment cela s'oriente. C'est
en jugeant sur les gestes qui ont été posés.
Il y a aussi les modifications que l'on veut apporter à la SIQ,
au fameux rapport du Groupe-conseil Coopers & Lybrand. Vous pouvez
être sûrs qu'on reviendra là-dessus aussi, pour savoir
jusqu'où on veut aller et où on est rendu là-dedans. Mais
nous avons l'impression très rapidement, à la lecture de ce
rapport - et plus on le fouille, plus je pense qu'on a raison de
s'inquiéter - que c'est une mainmise du gouvernement, une mainmise du
ministère tout simplement. On dit qu'on va simplifier la
réglementation, qu'on va régionaliser en donnant des pouvoirs,
qu'on va permettre des plus gros contrats sans appels d'offres, mais on ne sait
pas si on va aussi y aller quand on va tomber dans les achats comme dans la
construction sur des recommandations des députés. C'est une
première question.
Par la suite, le ministre se réserve le droit d'émettre
son visa. Il faut que le président émette son visa pour les
contrats de 100 000 $ et moins; cela veut dire que, pour tous les contrats de
100 000 $ et plus, là, cela prend le visa du ministre.
Quand on veut tenir le discours que... Oui, vous l'avez tenu; j'ai
même apporté les galées de la commission parlementaire
où on a étudié les engagements financiers. Vous faisiez
l'éloge de la SIQ. La façon de faire l'éloge de la SIQ et
de prouver que c'est une réalité au-delà des beaux
discours, c'est de reconnaître qu'elle est efficace, c'est de la
responsabiliser et de lui laisser les pouvoirs qu'elle détient et non
pas de lui en enlever et de faire en sorte d'avoir un contrôle total
là-dessus.
Le ministre se réserve tous les contrats de 100 000 $ et plus.
Donc, cela prendra son visa. Est-ce que c'est pour avoir moins de contraintes?
Est-ce que c'est pour que cela aille plus vite, pour qu'on puisse justifier
plus facilement les contrats comme Chinic, être moins pris par une
société, être moins pris pour répondre à des
questions, pour faire en sorte que la réglementation, ce soit le
jugement politique très partisan du ministre?
Je vais vous dire que, par rapport à l'orientation que vous
êtes en train de lui donner, je suis d'accord avec le discours et les
buts. Mais, de la façon dont vous le faites, avec le discours que vous
avez tenu ce matin et seulement par rapport aux quelques points que je vous ai
énumérés, je ne suis pas sûr qu'on va vraiment
atteindre les objectifs et, si on les atteint, je ne suis pas sûr qu'on
va les atteindre en toute justice et en toute équité pour tous
nos fournisseurs et nos entrepreneurs québécois dans l'ensemble
des régions du Québec.
Je n'ai pas d'autres commentaires préliminaires, M. le
Président. Je vous avais dit que ce serait court. Je vais plutôt
réserver le temps qui nous reste pour poser des questions sur des sujets
précis.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Shefford. Y a-t-il d'autres membres de cette commission
qui désirent intervenir? Il n'y a pas d'autres remarques
préliminaires? M. le ministre.
M. Gilles Rocheleau
M. Rocheleau: M. le Président, j'aimerais, si vous me
permettez, que vous me donniez quelques instants pour répliquer à
mon collègue de Shefford qui a fait des avancés assez gratuits au
sujet de la perception de la politique ou des énoncés de
politique ou du rôle de la Société immobilière du
Québec ou même du rôle du ministère des
Approvisionnements et Services et des pouvoirs que je peux avoir.
Je n'ai pas l'intention, vous le savez, de donner un cours de politique
au député de Shefford. Je sais qu'il est encore très jeune
comme politicien, ici, à l'Assemblée nationale, même s'il a
déjà plusieurs années à son crédit. Mais on
peut être longtemps sur un banc d'école sans rien apprendre.
Une voix: M. le Président, merci.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: M. le Président, je trouve que le
député de Shefford fait des affirmations gratuites. Tantôt,
entre autres, il parlait de patronage à l'intérieur de nos
nouvelles politiques, à l'intérieur des demandes que j'ai faites
de mon ministère aux 120 députés de l'Assemblée
nationale afin de favoriser le développement de nos régions.
Même le député de Shefford a été
visité par mon attaché politique, comme d'autres
députés de l'Opposition officielle d'ailleurs, comme des
députés du côté ministériel, pour leur
dire ce qu'on souhaitait.
On pensait qu'on pouvait faire du développement régional
non partisan et je le crois encore, M. le Président. Je le crois, parce
que nos collègues de l'Assemblée nationale s'en
préoccupent à l'intérieur de leur "job". S'il y a une
chose qui doit être constatée, après une élection
provinciale, c'est que le député qui est là a une "job"
à faire: servir premièrement son comté, ses commettants et
commettantes, d'une part. C'est pour tout le monde, M. le Président.
Dans les responsabilités qui me touchent aux approvisionnements et
Services: achat pour plusieurs centaines de millions de dollars par
année de biens et de services, alors qu'on constatait dans les
années passées que c'était davantage centralisé
dans les grands centres et que nos régions périphériques
ramassaient les miettes, nous avons décidé d'aller vers une
politique de développement régional. Pour intensifier cette
politique auprès des régions, nous devons, d'abord, utiliser les
ressources potentielles de la région. Pour moi, un député
élu dans son comté, dans sa région, est un messager qui
doit apporter les demandes de son comté à Québec et qui
doit retourner chez lui avec les outils, les éléments qui
permettent à son comté, à sa région
d'évoluer.
Dans ce sens, j'ai même commencé une tournée
régionale très intéressante par laquelle j'apprends
énormément de choses. Bien entendu, nous parlons de la politique
à venir, des règlements, des nouvelles directives. Nous en avons
parlé depuis dix-huit mois avec les différents ordres, celui des
ingénieurs-conseils, celui des architectes, celui des arpenteurs, avec
toutes les associations impliquées dans la construction. Nous avons
formé un comité où ces gens-là nous ont
délégué des personnes-ressources. Nous avons fait tous les
ministères, les organismes, les comités ministériels, le
Conseil du trésor, le Conseil des ministres, pour améliorer...
Que j'en ai appris dans les régions du Québec, entre autres
à Rivière-du-Loup, à Cap-de-la-Madeleine, en Abitibi!
On était à Drummondville, la fin de semaine
dernière, ou j'ai rencontré l'APCHQ, qui est un organisme
provincial dans la construction, qui nous demandait de lui fournir les
formulaires afin de les transmettre à ses petits entrepreneurs qui
demandent des "jobs". C'est un organisme qui est heureux du geste que l'on
pose. Partout, les chambres de commerce nous demandent de leur faire parvenir
les formulaires, en nous disant qu'elles vont informer les petits entrepreneurs
dans leur milieu. J'ai demandé la même chose aux
députés. Est-ce que les députés dans leurs
comtés sont des prima donna à gants blancs ou est-ce que les
députés dans leurs comtés sont là pour aider leur
monde? Quand on parle de développement régional, M. le
Président, cela commence par des "jobs", cela commence par le
développement économique, cela commence par l'injection de sommes
d'argent importantes dans les régions. (10 h 45)
J'ai été terriblement déçu quand le
député de Shefford m'a dit, en Chambre, qu'il refusait de
participer à cela. J'ai été déçu, M. le
Président. C'est peut-être une des causes pour lesquelles, le 2
décembre 1985, c'est sorti de là à la pochetée.
C'est parce que ces gens n'avaient jamais appris à travailler avec leur
monde; ces gens-là n'avaient jamais favorisé son
développement. Ces gens-là avaient fermé
complètement leur porte à toute intervention possible de leurs
commettants ou commettantes. C'est regrettable. Travailler pour nos gens fait
partie de notre "job". Quand on est fatigué de faire de la politique, on
retourne chez soi. Si on ne retourne pas chez soi, on se fait mettre à
la porte. C'est un choix qu'il faut faire, M. le Président.
Mais je n'aime pas cela quand quelqu'un tente de discriminer ou de
toucher à l'intégrité d'un gouvernement par des moyens
subtils, biaises, ratoureux. Cela fait drôle, petit. Quel que soit le
gouvernement au Québec, il fait toujours de bonnes choses. J'ai pris
l'habitude - même du temps où les péquistes étaient
au pouvoir - de le dire quand c'est bon. C'est drôle, hein? Je n'avais
pas la chance de le dire souvent, mais je le disais quand c'était bon.
Le gouvernement actuel fait de très bonnes choses. Je sais que cela vous
amènerait à le dire trop souvent. Je vous comprends. Mais, par
contre, je vous invite encore aujourd'hui à y participer d'une
façon très particulière parce que c'est important.
Je suis un régional. J'aime cela le dire. J'aime à faire
en sorte que nos régions soient considérées. Pour moi,
Montréal et Québec, ce n'est pas la fin du monde. Le
Québec est plus grand que cela. Justement, l'autre jour je suis
allé, en Abitibi dans le comté du leader de l'Opposition, M.
François Gendron, excellent bonhomme. Je suis allé dire
là-bas que c'était un excellent bonhomme. Je ne suis pas
allé parier contre lui. Mais j'ai trouvé regrettable son attitude
vis-à-vis du développement régional, parce qu'il avait dit
que la discrimination positive allait coûter plus cher. Si cela
coûte plus cher, la discrimination positive, ce sera au
bénéfice des régions, pour les gens des régions,
pour les petits entrepreneurs des régions, pour des petites "jobs" dans
les régions.
Quand vous parlez, M. le député de Shefford, de patronage,
savez-vous que si on comparait le passé et le présent, je
pourrais vous en raconter des bonnes. Vous savez, depuis le 2 décembre,
j'en ai appris des bonnes sur votre compte et sur le compte de l'ancien
gouvernement. J'ai dit: II faut oublier le passé. Il faut penser
plutôt à l'avenir. En pensant à l'avenir, on a voulu
améliorer nos politiques, nos règlements, décortiquer
cela, dégraisser cela, diminuer cela. On avait, dans la politique
d'achat, près de 400 pages de réglementation. Un fouillis
indescriptible. Une chatte ne retrouvait pas ses chats
là-dedans. On a changé cela pour en arriver aujourd'hui
à une présentation d'à peu près une soixantaine de
pages de règlements qui vont toucher notre politique d'achat, dans un
premier temps.
M. le Président, je l'ai expérimenté chez nous et
on l'a expérimenté dans le comté de Shefford, à
part cela des petits entrepreneurs du comté de Shefford ont fait appel
pour se faire inscrire au fichier corporatif de la Société
immobilière du Québec, parce que leur député ne
s'occupait pas d'eux. J'ai trouvé cela malheureux. J'ai même dit:
On va leur écrire et on va leur dire qu'on va tenter de convaincre leur
député de faire son travail auprès des petites entreprises
de son comté. On va le faire, M. le Président.
M. Blais: Ce n'est pas notre travail, cela.
M. Rocheleau: J'entends le député du comté
de Terrebonne dire que ce n'est pas son travail.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Terrebonne. M. le ministre, vous avez la parole.
M. Rocheleau: Quand on me dit cela, c'est quasiment un
sacrilège à l'égard de son comté de dire que ce
n'est pas notre travail de travailler pour notre petit monde. Ce ne sont pas de
gros entrepreneurs, ce ne sont pas de grosses entreprises.
M. Blais: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Question de règlement,
s'il vous plaît! M. le ministre...
M. Rocheleau: Ce ne sont pas de grosses entreprises.
M. Blais: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Terrebonne, question de règlement. Quel article du règlement? M.
le député de Terrebonne, est-ce que c'est une question de
règlement?
M. Blais: Je vais attendre, M. le Président, qu'il ait
fini.
Le Président (M. Lemieux): Vous comprendrez, M. le
député de Terrebonne...
M. Blais: Je vais attendre qu'il ait fini.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. M. le ministre, s'il
vous plaît!
M. Blais: II n'a pas le droit de dire qu'on ne travaille pas pour
notre petit monde.
M. Rocheleau: Le député...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Terrebonne, s'il vous plaît!
M. Rocheleau: ...de Terrebonne...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, s'il vous
plaît, vous avez la parole.
M. Rocheleau: M. le Président, le député de
Terrebonne a des sautes d'humeur.
M. Blais: Je n'ai pas de sautes d'humeur, je "roche l'eau".
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, s'il vous
plaît!
M. Rocheleau: M. le Président, le député de
Terrebonne a...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Terrebonne, s'il vous plaît! Je sais que vous avez de l'expérience
parlementaire et que vous êtes un gentleman, voulez-vous laisser M. le
ministre terminer M. le ministre, s'il vous plaît!
M. Rocheleau: M. le Président, quand j'étais dans
l'Opposition, je ne me choquais jamais. Jamais.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse pour l'anglicisme,
je voulais dire un gentilhomme. M. le ministre.
M. Rocheleau: Je posais des questions, mais j'étais
toujours serein. Tantôt, le député de Shefford a dit que
c'est maintenant au ministre d'émettre des visas. Si le
député de Shefford a lu le rapport Coopers & Lybrand
concernant la restructuration de la SIQ et s'il sait quelles sont la
responsabilités il a dû constater qu'on a confié à
la Société immobilière du Québec, qui relève
du ministère des Approvisionnements et Services, selon l'article 7 de sa
loi, la responsabilité de la planification des besoins. Auparavant, le
gouvernement précédent avait caché la
société d'État en arrière; il n'y avait aucun
responsable pour répondre en Chambre et on faisait cela à la
bonne franquette. Aujourd'hui, on a placé un ministre responsable de la
Société immobilière du Québec.
Il est vrai que la planification des besoins des organismes et des
ministères se fait par le ministère des Approvisionnements et
Services. Quand nous avons terminé l'examen, l'analyse et les
consultations au sujet des besoins, et qu'on est prêt à donner une
autorisation, on émet un visa à la Société
immobilière du Québec qui devient l'exécutant. Je pense
que c'est très important: la planification et l'exécution. Ce
n'est pas le ministre qui émet un visa. C'est le sous-ministre adjoint
responsable de la partie des Approvisionnements et Services qui s'occupe de
la planification des besoins des organismes et des ministères.
C'est lui qui fait cette "job" et il la fait bien, lui aussi. Je suis heureux
de dire et de constater que nous avons un excellent personnel.
M. le Président, cela fait seulement deux ans et quelques mois
qu'on est là. Vous le savez, on a eu beaucoup de travail d'orientation
et de réorganisation, apprendre, compléter, analyser, etc.
Là, on est dans le plein feu de l'action. Il ne faudrait pas reprocher
au gouvernement libéral actuel de gérer avec la rigueur qu'on lui
connaît, d'être rationnel, d'être de bons gestionnaires et de
tenir compte du fait qu'il y a quatre trente sous dans une piastre et que la
piastre est payée par le contribuable du Québec. On paie
déjà assez cher d'impôts au Québec qu'il faut
diminuer les coûts. On l'a démontré et, l'autre jour, le
député de Shefford a félicité la
Société immobilière du Québec parce qu'on a remis
une ristourne de 11 115 000 $ à nos organismes et à nos
ministères. C'est cela, de la bonne gestion. Si, un jour, je suis
critiqué par l'Opposition pour avoir bien géré mon
ministère, je ne me sentirai que grandi, M. le Président, et je
sentirai, à ce moment-là, que ceux qui m'auront contesté
se seront rapetisses.
Je termine là-dessus, parce que j'aimerais, même s'ils
n'étaient pas préparés entendre les gens de l'Opposition
poser des questions pertinentes. Je voudrais qu'on tienne, quand même, un
débat civilisé. Je voudrais m'éviter de retourner dans le
passé, mais, si on est attaqué, M. le Président, je vous
le dis, un de ces jours, la toile va se lever. Cette toile, je l'ai
gardée très basse jusqu'à ce jour, mais je ne voudrais pas
la lever pour rien. Le passé, il faut oublier cela, surtout le
vôtre. Le nôtre était de beaucoup meilleur. Mais votre
passé, cela a été un cauchemar pour le Québec; les
Québécois le disent tous les mois, ils ne veulent pas le revivre.
Et mon petit ministère, c'est celui qui est le plus important au
Québec pour moi. Tant à la Société
immobilière du Québec, tant qu'au Service des achats, à la
Protection civile, à la Régie des installations olympiques, cela
bouge à pleins feux de partout. Je suis prêt à
écouter mes honorables collègues qui ont des questions à
poser.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, dans un premier
temps, je voudrais simplement faire prendre conscience au député
de Shefford et au député de Terrebonne de la procédure en
vigueur. Je vais permettre tout à l'heure, en vertu de l'article 212, au
député de Terrebonne d'intervenir, parce qu'il croit que ses
propos ont été mal compris ou déformés. Alors, je
vais lui céder la parole, mais avant... Non, excusez-moi, c'est que,
tout à l'heure, vous avez demandé la parole et je vous ai
demandé en vertu de quel article du règlement. Je croyais que
vous alliez invoquer l'article 212 et j'allais vous dire que c'est strictement
après l'intervention du ministre au niveau des remarques
préliminaires.
Mais ce que je veux vous faire comprendre, c'est que, si on combine
l'article 287 et l'article 209, il s'en dégage deux principes: que le
président doit céder la parole au ministre lorsque ce dernier
désire intervenir à la suite d'un autre intervenant et que le
temps de parole du ministre est de 20 minutes après chacune des
interventions aussi souvent qu'il le désire. Comme le ministre a fait
une réplique au député de Shefford, si je veux être
équitable, je vais permettre au député de Shefford de
prendre la parole après la réplique du ministre. M. le
député de Terrebonne, on se situe toujours au niveau des
déclarations d'ouverture ou des remarques préliminaires. M. le
député de Shefford, vous avez la parole.
M. Roger Paré
M. Paré: Oui, je vais revenir sur des choses que le
ministre a dites. Cela ne touche peut-être pas aux chiffres, mais,
au-delà des chiffres, il y a, quand même, une orientation et une
philosophie qui se dessinent qui sont importantes. Des sociétés
comme celles-là, c'est important qu'elles donnent des contrats, c'est
même leur rôle, mais il y a la façon dont cela est fait et
c'est là-dessus que je veux intervenir. Quand bien même le
ministre voudrait qu'on croie en sa bonne volonté pour l'avenir, je dois
vous dire que je trouve cela un peu inquiétant quand je l'écoute
parler du passé de la façon dont il l'a fait. Je me demande
même comment il a fait pour le dire sur un ton aussi sérieux,
quand les propos qu'il a tenus, lorsqu'il était dans l'Opposition, sont
si comiques. Il y en a qui manquent de mémoire. Je dois dire que j'ai
déjà vu une Opposition beaucoup moins sérieuse que ce
qu'on connaît aujourd'hui.
Vous parlez du rôle des députés. Je vais être
obligé d'y revenir, mon collègue de Terrebonne a
été choqué et avec raison. Les députés sont
au service de tous les citoyens et non pas de leurs amis. Cela fait toute une
différence de philosophie entre nos deux partis politiques. Le
rôle que nous exerçons dans nos comtés auprès de
l'ensemble des citoyens, c'est de répondre à leurs besoins,
à leurs demandes, c'est évident. C'est aussi - et c'est comme
cela qu'on aurait dû procéder - de leur donner l'information
pertinente si c'est nécessaire ou s'il y a des changements. Les gens
connaissent le fonctionnement du ministère et de la SIQ, sauf les
orientations et les changements qu'on y apporte maintenant. Si on pense qu'on
devrait apporter des changements, on informe les gens et on informe, quand on
est honnête, tous les gens de l'ensemble des changements et des
améliorations qu'ils devraient connaître pour être capables
de s'Inscrire. Pour les constructeurs, si on veut qu'ils s'inscrivent à
la SIQ - normalement, ils le sont - s'ils ne le sont pas, il y a des organismes
qui sont mieux placés que nous pour s'assurer qu'ils vont être
là. Notre rôle pourrait et devrait
être de les informer. Vous, comme ministre, au lieu de nous
écrire et de nous demander de recommander des gens et, en plus, de
passer au cabinet, vous auriez pu nous envoyer des documents d'information, des
dépliants, des formules d'inscription, n'importe quoi, disant:
Assurez-vous que tout le monde dans votre comté est informé.
Là, on informe les gens et, s'ils sont intéressés, ils
s'inscrivent. Cela, c'est le rôle d'un député, d'informer
les gens pour qu'ils puissent s'inscrire là où ils peuvent en
tirer des profits.
Mais, la machine à l'envers, je dois vous dire que ce n'est plus
la même affaire. Recommandez-nous des gens! J'aimerais savoir si c'est la
SIQ qui vous a suggéré qu'on procède de cette
façon, si ce sont les gens de la SIQ qui ont dit: On va attendre vos
recommandations. Comment cela va-t-il être traité par rapport aux
autres inscriptions quand on dit que, maintenant, les recommandations doivent
venir des députés? C'est inquiétant. C'est ce qu'on
dénonce. Ce n'est pas la façon de faire. Je ne sais pas si cela
se produit ailleurs. Si oui, je vous invite à nous le dire pour qu'on
sache dans quel ministère, dans quel organisme on décide de
privilégier les gens qui sont recommandés par les
députés. Les députés n'ont pas comme fonction de
faire des recommandations pour des contrats à des ministres ou à
des organismes. Absolument pas! C'est contre ce qu'on avait établi. (11
heures)
Ce que vous êtes en train de faire présentement - et vous
avez beau dire que c'est votre sous-ministre - dès que cela vient du
cabinet, c'est le ministre qui décide - quand, pour des contrats de 100
000 $ et plus, cela prend le visa du ministre, quand, pour l'octroi ou pour
l'inscription, cela prend des recommandations venant des députés
en passant par le bureau du ministre, je dois vous dire que ce n'est pas la
responsabilisation, ni la reconnaissance d'une société
d'État. Vous avez dit que j'ai louange la SIQ, oui, je le pensais et je
le pense toujours, mais, ce que je veux faire, c'est défendre la
société lors de l'étude des crédits. Vous avez
tenu, vous aussi, un beau discours à ce moment-là, sauf que ce
sont dans les gestes que je suis en train de juger et je vous dis que ce que
vous êtes en train de faire c'est bien plus une mise en tutelle,
contrairement à ce qui se passait avant. Il y avait peut-être
beaucoup de réglementation, sauf qu'il n'y a pas eu plus de plaintes que
cela. Oui, il est vrai que ce n'était pas tout le monde qui avait les
contrats, mais les procédures étaient connues, légales et
équitables pour tout le monde. Je tenais à vous le dire.
Quand vous dites que, même dans mon comté, il y a des gens
qui se sont plaints et qui voulaient être inscrits, je dois vous dire que
cela m'inquiète encore plus. Moi aussi, j'en ai rencontré et il y
a des gens de mon comté qui m'ont appelé. Je me disais: Est-ce
que je devrais les recommander ou non? Mais je leur disais non, pour la raison
que je vous ai donnée tantôt: je ne nuirai pas à ces
gens-là en les recommandant, parce que cela passe, justement, par un
cabinet partisan. Moi, en tout cas, je ne le ferai pas. Par contre, je leur ai
donné l'information à savoir comment on s'inscrit et quelles
démarches on fait. Moi, je ne les recommande pas et cela ne viendra pas
du bureau du député. Cela viendra de gens qui s'inscrivent
eux-mêmes selon les procédures. Ce n'est pas la même
affaire.
Votre lettre du 9 février n'allait absolument pas dans ce
sens-là. Quand on y dit: Si vous avez besoin d'informations
supplémentaires, vous ne demandez pas de s'adresser à la SIQ,
mais de s'adresser au cabinet. Depuis quand recommande-t-on des noms et des
entreprises par l'intermédiaire d'un attaché politique d'un
cabinet ministériel, d'un cabinet partisan?
Donc, non, je n'en ai pas recommandé. Je n'en recommanderai pas,
mais je fournis à tous, par contre, l'information nécessaire pour
être certain qu'ils seront sur la liste et qu'ils ne seront pas
identifiés pour ne pas risquer d'être pénalisés.
Vous me direz: Ni pénalisés, ni favorisés. Je ne prends
pas de chance chez nous. Je sais trop comment ça marche. Je vous le dis
tel que je le pense. Donc, vous ne nous reprocherez certainement pas - et si
vous le faites, on va se défendre - de ne pas faire notre "job" de
député parce qu'on ne recommande pas des entreprises. On n'en
recommande pas, justement, parce qu'en principe on ne doit pas le faire et,
deuxièmement, parce qu'on ne veut pas pénaliser ces
gens-là, parce qu'ils auront été recommandés par
des députés de l'Opposition. Ce sont les commentaires que je
voulais faire là-dessus, M. le Président.
Quant à la question sur le fichier des entrepreneurs en
construction, à la suite de la lettre que vous avez apportée,
vous allez pouvoir y répondre à cela. Cela vient
là-dessus. Est-ce que c'est la SIQ qui vous a suggéré une
procédure pareille? Est-ce une approche unique au gouvernement ou si,
dans d'autres organismes ou d'autres ministères, on y va aussi par
recommandation d'organismes, de professionnels, de gens venant de listes
soumises par les députés?
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais vous faire
remarquer, M. le ministre, que pour terminer je vous accorde un droit de
réplique de 20 minutes. Nous en sommes toujours aux remarques
préliminaires. J'ai été assez large à cette
étape envers le député de Shefford. Je vous dirai
qu'après j'appellerai les programmes et que vous aurez à
répondre à cette question lorsque j'aurai appelé le
programme concernant la Société immobilière du
Québec. Donc, M. le ministre. Après, le député de
Mille-Îles a également demandé la parole au stade des
déclarations d'ouverture. M. le ministre.
M. Gilles Rocheleau M. Rocheleau: M. le Président, je
m'aperçois
que le député de Shefford ne semble toujours pas
comprendre. Je trouve cela malheureux. Je comprends les petits entrepreneurs
qui ont de la difficulté à remplir des formulaires et qui se
privent de contrats de services possibles, parce que toute la bureaucratie,
toute la paperasse est lourde pour ces gens de la petite entreprise.
Quand le député de Shefford dit qu'il n'est pas pour nuire
a mes petits entrepreneurs en suggérant des noms ou en les aidant a
remplir un formulaire, je trouve cela malheureux, M. le Président. Je
comprends que, du temps où le gouvernement antérieur était
au pouvoir, c'était comme cela que cela fonctionnait. S'il fallait
qu'une demande vienne de l'Opposition, dans le temps, on était
peut-être mieux de ne suggérer personne.
Mais ce n'est pas nous qui donnons les contrats. C'est cela que le
député de Shefford ne comprend pas. Nous sommes là
uniquement pour intensifier la publicité, l'information auprès
des petites entreprises et pour leur dire: Enregistrez-vous auprès de la
Société immobilière du Québec. Si vous n'êtes
pas capables de le faire, je vais vous aider en tant que votre
représentant. C'est cela. La machine à contrats n'est pas dans la
poche des députés, voyons donc. Contrairement à ce qu'il y
avait avant, des entrepreneurs en petit nombre dans nos régions, s'il y
en a plus, tant mieux, vous avez plus de compétition, vous avez plus
d'équité, vous avez plus de chances d'avoir de la qualité
et de meilleurs prix. C'est cela, M. le Président. J'ai
été dans les affaires toute ma vie et c'est drôle, la
compétition, je ne l'ai jamais restreinte, parce que la
compétition dans les affaires, c'est un stimulant.
Dans les petites régions administratives, on avait quelques noms
à qui on distribuait toujours les contrats. C'étaient toujours
les mêmes qui les avaient. Trouvez-vous cela normal que ce soit toujours
le même plombier qui soit appelé, que ce soit toujours le
même électricien qui soit appelé? Moi, je ne trouve pas
cela normal.
Quand on a fait l'analyse de tout cela, on s'est dit qu'on voulait
grossir nos fichiers corporatifs pour avoir plus de monde. Mais, une fois que
le monde entre là, que les petits entrepreneurs s'inscrivent là,
on n'a pas affaire là-dedans. Quand ils signent un contrat, je ne le
sais pas, je ne l'ai jamais su et je ne veux pas le savoir, non plus. Ce n'est
pas ma "job".
Pourtant, j'ai été en politique municipale et on n'avait
pas les contraintes qu'on a avec un fichier, avec toutes les belles politiques
qu'on a inventées au Québec mais auxquelles les
municipalités ne sont pas assujetties et ne l'ont jamais
été. J'ai été, M. le député de
Shefford, pendant quatorze ans, conseiller et maire à Hull. Allez me
sortir une poussière chez nous contre moi. Allez me sortir rien qu'une
poussière. Vous avez dit tantôt que le passé était
garant de l'avenir. Regardez-le, mon passé. Allez le regarder chez nous.
Quatorze ans de vie municipale et des contrats à des notaires, à
des avocats, à des ingénieurs, à des architectes et tout
cela. On en avait une formule. Bien oui, on encourageait tout le monde. C'est
cela qu'on veut faire ici aussi.
J'ai demandé à M. Pelley de vous expliquer le
fonctionnement. Je pense que c'est cela qui est important, M. le
député de Shefford. Entre politiciens, parfois, on peut douter de
notre crédibilité personnelle. Mais mon fonctionnaire qui a
à s'occuper de cela à la Société immobilière
du Québec, celui qui est attitré à cela, peut vous
expliquer le fonctionnement de cela. Il va sûrement vous donner son
appréciation. C'est lui qui l'a, la "job"; il sait comment cela se fait.
J'ai eu le plaisir de le rencontrer l'autre jour pour la première fois.
Alors, ce n'est pas moi qui le pistonne.
M. le Président, est-ce que vous permettez que la personne
responsable de l'application du fichier corporatif à la
Société immobilière vous donne les indications? Encore
là, tantôt, le député de Shefford revenait toujours
avec le visa et tout cela. Mais cela passe par le fichier, cela. Ce sont tous
les contrats, là. On parle des contrats de 5000 $ et moins. On n'est pas
pour faire paraître des annonces dans les journaux, qui vont coûter
200 $ ou 300 $, pour changer une toilette dans un bureau. Il faut, quand
même, être logique. Quand la toilette brise, ce n'est pas trois
semaines après que tu as besoin de l'utiliser; c'est une demi-heure
après que tu en as besoin. Alors, il faut avoir une certaine logique de
ce côté-là.
Mais, pour ce qui est des contrats de moins de 5000 $, cela passe par un
fichier corporatif et M. Pelley va vous expliquer comment ça fonctionne.
Après, vous pourrez l'apprécier à sa juste valeur.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, je ne vais le
lui permettre que lorsqu'on en sera au programme comme tel ou lorsqu'on
discutera de questions d'ordre technique ou administratif, ce qui n'est pas le
cas. Vous êtes à votre réplique finale à
l'intervention qu'a faite le député de Shefford lors des
déclarations d'ouverture et le député de Mille-Îles
a demandé la parole pour une déclaration d'ouverture. Mais, lors
de l'étude des programmes, il n'y aura pas de problème.
M. Rocheleau: Mais, M. le Président, le
député de Terrebonne avait posé la question et il a
disparu.
Le Président (M. Lemieux): À moins qu'il n'y ait
consentement.
M. Rocheleau: Je n'ai pas d'objection à cela. Mais M.
Pelley répond sur mon temps à une question du
député de Shefford.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a consentement,
M. le député de Shefford? C'est la seule façon pour
permettre à...
M. Rocheleau: Parce qu'on va revenir.
Le Président (M. Lemieux): Oui, on peut revenir.
M. Rocheleau: Oui, on peut revenir, mais, quand le fer est chaud,
il faut que tu le battes. D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Je n'ai pas d'objection
à cela si j'ai le consentement du député de Shefford.
Est-ce que j'ai votre consentement, M. le député de Shefford?
M. Paré: Oui, si M. Pelley peut me dire si c'est lui qui a
demandé au ministre qu'il y ait des suggestions qui viennent des
députés et si vous trouvez normal que cela passe par un
attaché politique.
M. Pelley (Robert): Je n'ai pas parlé de ce
sujet-là avec le ministre, du tout, mais je sais que moi-même,
j'ai demandé de trouver des façons d'augmenter le nombre de noms
que j'ai au fichier, parce que même dans notre politique RM-002, il est
bien spécifié qu'il faut avoir le plus grand nombre de
fournisseurs possible. Je suis prêt à en avoir le plus grand
nombre possible. Je sais qu'on a déjà eu des discussions, les
mois et les semaines passés, sur la possibilité d'examiner
diverses possibilités pour augmenter le nombre de noms. Ce dont nous
avons discuté, c'est de participer avec le ministère de
l'Industrie et du Commerce chaque fois qu'il y a quelque chose de
l'extérieur. Pendant un certain temps, il était question de
travailler avec les bureaux du Québec qui sont en régions. Une
autre suggestion, c'était peut-être que le ministre fasse quelque
chose dans ce sens. Mais il n'y avait pas de communications en soi.
J'ai trouvé, par contre, que toutes ces suggestions permettaient
à la société d'avoir le plus grand contact avec le plus
grand nombre de fournisseurs. Que ce soit par un attaché politique ou
non, je ne me prononce pas sur le mécanisme. C'est seulement le fait
que, dans mon cas, en tant que quelqu'un qui a le problème de donner des
contrats rapidement et au plus bas prix, je suis prêt à accepter
n'importe quel moyen qui va me donner le plus grand nombre de noms possible. Je
n'ai pas de préférence sur la façon d'avoir les noms; du
moment que je les ai, c'est ce qui est important pour moi en fonction des
politiques de la société.
Le Président (M. Lemieux): Merci. Cela va, M. le
député de Shefford.
M. Paré: Est-ce que vous avez au fichier toute la liste
qui vous est fournie par la
Régie des entreprises de construction du Québec?
M. Pelley: Je ne sais pas si la régie des entreprises nous
a fourni une liste dernièrement. Je sais que nous ne sommes pas
allés la voir en particulier. Le problème qu'on pourrait
rencontrer dans ce cas-là, c'est le même problème qu'on a
lorsqu'on va au vrai fichier pour avoir des contrats de 5000 $.' Très
souvent, on sort le nom d'entreprises de très grande envergure qui
peuvent dans certains cas, ne pas être en régions, ou être
moins présentes dans les régions. L'autre problème, quand
je vois une entreprise qui a l'habitude de construire des édifices de 10
000 000 $, c'est qu'elle n'est pas nécessairement
intéressée à prendre des petits "jobs" de 200 $, de 500 $
et même de 50 $. Donc, nous n'avons pas fait d'efforts. Par contre, si
ces gens-là sont intéressés à parler avec leurs
membres et à nous envoyer des noms... Il y a des gens qui sont
intéressés à être dans les fichiers de 5000 $ et,
pour d'autres cela n'en vaut pas la peine. Donc, si on les invite en bloc, on
risque d'avoir dans nos fichiers de noms d'entreprises qui ne sont pas
terriblement intéressées à avoir des contrats de cet
ordre. Ce n'est peut-être pas efficace de les inviter en bloc. Il faudra
que ces gens nous indiquent individuellement s'ils sont
intéressés ou pas.
M. Paré: Est-ce que vous avez déjà fait ou
est-ce que vous trouveriez plus normal - le ministre en a parlé dans son
discours d'introduction - qu'une publicité soit faite? Si une
publicité était faite par la société pour informer
les entrepreneurs, les fournisseurs sur la façon de s'inscrire et les
avantages que cela donne, ne pensez-vous pas que cela vous donnerait un outil
beaucoup plus impartial et que cela vous permettrait de recevoir directement
à la SIQ, et non pas via le cabinet, des noms qui ne soient pas soumis
par des gens en politique?
M. Pelley: Quant à moi, je n'ai pas à juger de la
partialité ou de l'impartialité de cela, pour autant que j'aie
les noms. On prévoit déjà continuer les démarches
avec les bureaux du Québec, par exemple, de façon à avoir
un plus grand contact. Comme je le disais tantôt, on l'a
déjà fait une fois, mais on n'avait pas de fichier local à
cette époque; c'était pour augmenter l'inscription au fichier
central. Par exemple, on a participé à une exposition à
Montréal. Mon intention, dans l'année en cours, c'est d'accentuer
ces mouvements, mais sûrement pas de dire à d'autres de me
suggérer des noms, de quelque façon que ce soit. N'importe qui
qui va me suggérer des noms, de quelque façon que ce soit, je
suis prêt à les accepter, que ce soit un député, que
ce soit mon voisin, que ce soit n'importe qui, dans la mesure où j'ai le
nom, où je suis capable de le mettre dans une rotation. Je ne juge pas
la personne qui me le donne. Je vois seulement le nom. (11 h 15)
M. Paré: Vous avez aussi la responsabilité du
recrutement, étant donné que ce sont les
contrats, le fonctionnement, les formules. Selon la loi, vous avez la
responsabilité totale du recrutement; donc, vous pouvez prendre les
moyens que vous jugez justes. Vous dites et le ministre l'a dit tantôt
que cela ne fait pas longtemps que vous vous êtes parlé. Donc, ce
n'est pas vous qui avez demandé qu'il y ait des suggestions qui viennent
des députés. Ce n'est pas à votre demande, le ministre l'a
même dit tantôt.
M. Pelley: Ce n'est pas à ma demande spécifique. Je
ne dis pas qu'à un moment donné cette suggestion n'est pas venue
lors d'une discussion, parce qu'on a examiné, à
différentes occasions, la façon d'augmenter le nombre de noms
dans le fichier. Quelqu'un d'autre aurait pu faire la suggestion au ministre,
je ne sais pas.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, il vous reste
environ neuf minutes.
M. Rocheleau: II ne faudrait pas, M. le Président,
m'enlever la paternité de l'initiative que j'ai prise, tout de
même. Ce n'est pas parce qu'on fait de bonnes choses qu'il faut se les
faire enlever par d'autres. J'ai constaté, depuis un an et demi, M. le
Président, et M. Pelley l'a confirmé, qu'on n'avait pas
suffisamment de noms d'entreprises dans notre fichier corporatif. L'initiative
que j'ai prise, c'est de faire augmenter le nombre de noms de petits
entrepreneurs qui veulent faire des contrats pour le gouvernement. C'est
important, M. le Président, parce que - j'en reviens à cela -
plus de compétition, plus d'équité, si tout le monde est
dedans.
Il ne faut pas commencer... J'écoutais le député de
Shefford, l'autre jour, qui demandait s'il faut avoir sa carte de membre du
Parti libéral. Voyons donc! Est-ce que cela se peut qu'on retourne
à cela? Si un petit entrepreneur qui a un, deux ou trois employés
cherche des petits contrats de 300 $, 400 $ ou 500 $, c'est notre rôle de
le faire. Quand viendra le temps des campagnes de financement, c'est autre
chose. Ce ne sont sûrement pas ces petits entrepreneurs-là qu'on
va solliciter. Vous le savez, on a une expérience très importante
dans les campagnes de financement. Et grâce à votre Loi
régissant le financement des partis politiques, on a pu créer une
sensibilité extraordinaire dans tout le Québec, chose qu'on vous
souhaite de retrouver un peu plus. Mais dans cet ordre là, plus il y en
a, mieux c'est.
Je tiens à faire la précision: ce n'est pas nous qui
disons: Va changer une serrure à telle place ou va faire ceci ou va
faire cela! On a simplement à soumettre les noms. Les chambres de
commerce, maintenant, soumettent des noms par l'entremise des entrepreneurs qui
vont les voir. L'APCHQ, que j'ai rencontrée samedi à
Drummondville, veut faire la même chose. À Rivière-du-Loup,
quand j'y suis allé, M. le Président, la même chose. La
chambre de commerce veut intensifier cela parmi ses petits entrepreneurs. En
Abitibi, à Rouyn, La Sarre, Ville-Marie, que j'ai visitées, c'est
ce que les chambres^ de commerce veulent faire. Je vais visiter les
Îles-de-la-Madeleine...
Cela me tente quasiment, M. le Président, d'inviter le
député de Shefford à ma prochaine sortie et de le mettre
à côté de moi sur le podium pour lui enseigner comment cela
se fait, de la communication, de la publicité de bouche à
oreille. Cela vaut des centaines de milliers de dollars, M. le
député de Shefford. Savez-vous cela? Quand on prend une page du
Devoir, de La Presse, du Soleil, du Journal de
Montréal, cela coûte 3 000 $ ou 4 000 $. Vous faites cela une
fois. Si le petit entrepreneur ne s'est pas levé ce matin-là et
n'a pas lu le journal? On multiplie cela et c'est ce qu'il faut faire.
Je sais que je vais vous convaincre d'ici peu de faire la même
chose, parce que votre collègue, M. Gendron, m'a écrit, à
la SIQ, pour avoir toutes les informations, entre autres, les formulaires et
tout cela. C'est votre leader de l'Opposition. Vous allez devoir suivre le
leader, je l'espère. Lui, il a compris, parce que je suis allé
chez lui. Je suis allé expliquer à son monde ce que lui ne
faisait pas pour son monde. Je ne le lui ai pas reproché. Je ne le hais
pas, ce gars-là. C'est un bon gars. Quand viendra le temps de
l'élection, on s'en occupera. Mais c'est un bon gars. C'est un bon
parlementaire. C'est un gars qui travaille bien. Je n'ai pas peur de le dire.
Je l'ai dit partout. Je suis allé le dire dans son coin de pays. Il
travaille bien. Mais j'ai été obligé de dire qu'il avait
peut-être manqué un peu, qu'il n'avait pas compris, qu'il
était devenu de l'Opposition agaçante. L'Opposition, c'est
important. Elle a un rôle à jouer. J'ai expliqué cela
à son monde. Quand il est revenu la semaine d'après, il m'a dit:
Qu'est-ce que c'est ça, cette affaire-là? Je lui ai dit:
Écoute, ta formation politique ne veut pas travailler pour son monde,
pour ses petits entrepreneurs, pour le développement économique.
Que veux-tu que je fasse?
Je ne veux pas parler contre vous autres. Je veux parler pour tous nous
autres. Je veux parler pour tout le Québec, pour l'économie du
Québec. Je veux que le Québec "pète au frette" de
santé économique. Tous les ministères, les corporations
d'hébergement, éventuellement, au point de vue de la
santé, vont se greffer à nos politiques. Hydro-Québec se
greffe actuellement à nos politiques. Ils vont encourager les
régions et c'est cela qu'on veut. M. Bourassa, combien de fois l'a-t-il
dit, combien de fois l'a-t-il répété et combien de fois
notre formation politique l'a-t-elle inscrit dans des résolutions, M. le
Président? C'est ce qu'on fait aujourd'hui et moi, j'écoute mon
boss. Mon boss, M. Bourassa, me dit: On met l'accent sur le
développement régional, as-tu quelque chose à faire
là? Oui, monsieur. J'en mets, de l'accent, j'en fais, de l'action et je
pense que cela porte fruit. Si cela ne porte pas
fruit, vous me le reprocherez, M. le député de Shefford.
Mais, tant qu'on est bons, tant qu'on fait une bonne "job", vous allez quand
même devoir accepter d'en faire le constat. On va se tromper un jour et,
si vous ne vous en apercevez pas, le jour où on se trompera, je vous le
dirai.
Parfois, j'aurais des questions à me poser en Chambre si
l'occasion m'en était donnée. Mais, parce que je ne suis pas du
même bord de la Chambre que vous, je ne peux pas me les poser. Si vous le
voulez, je pourrai vous en donner, cela permettrait sûrement d'avoir un
éclairage intéressant. On ne peut pas toujours... Tu sais le
Christ, ils l'ont crucifié à 33 ans. Pauvre lui! Il n'avait
jamais rien fait de mal de sa vie. Alors, c'est normal que, parfois, l'un de
nous fasse de petites erreurs de parcours. Mais, quand même, il faut
faire le constat. Quand on fait une bonne "job", on le dit et, quand on en fait
une mauvaise, on le dit.
M. le Président, je suis prêt à passer à
l'étude des crédits.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. Mais,
malheureusement, pas malheureusement, M. le député de
Mille-Îles avait demandé la parole aussi.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop pour mon
lapsus. La parole est à vous.
M. Jean-Pierre Bélisle
M. Bélisle: Belle introduction, M. le Président! Je
vais essayer d'être bref, mais je pense qu'il est, quand même,
important de faire le partage des choses. J'écoutais le
député de Shefford faire beaucoup plus une sorte de procès
d'intention et je suis très mal à l'aise quand j'écoute
des procès d'intention. Le député de Shefford devrait
partager mon sentiment et être mal à l'aise également parce
que ce ne sont jamais des faits précis, mais ce sont des doutes. Je
pense que la règle de base qu'on doit avoir à l'Assemblée,
entre parlementaires et même vis-à-vis de quelqu'un qui fait
partie d'un cabinet, c'est d'accorder la chance au coureur et de toujours
penser que c'est fait de bonne foi et avec une totale
crédibilité, ce que je crois que le ministre fait certainement
dans l'administration de toutes les régies dont il s'occupe.
M. le député de Shefford, c'est très important, je
ne veux pas revenir aux nombreuses lacunes qui ont existé sous l'ancien
gouvernement en matière de politique d'achat, mais permettez-moi de vous
souligner - et M. le ministre sera certainement d'accord - qu'il n'y a pas
tellement longtemps, alors qu'un certain député d'Anjou
était chef de l'Opposition et Solliciteur général de la
province, du mois de janvier 1984 au 2 décembre 1985, il y a eu une
série d'engagements financiers accordés par son ministère
qui n'ont pas été vérifiés. M. le
député de Shefford, vous n'étiez pas présent en
commission parlementaire lorsque chacun des contrats a été
passé à la loupe. Mais, veuillez me croire, à cette
époque, avoir accordé des contrats pour 99 000 $ à une
pizzeria, la pizzeria Rouanda, en Abitibi, il fallait le faire parce que
c'était en dessous de la norme de 100 000 $. il n'y a pas suffisamment
de normes; alors, il faut revoir le processus.
Il y a une chose fondamentale qu'il faut que vous compreniez, c'est
qu'il y a une nouvelle loi qui régit les responsabilités du
ministre qui est là. La loi a été adoptée au mois
de juin 1986. Dans cette loi, si mes souvenirs sont exacts, il y a un article 8
extrêmement important. Cet article 8, c'est celui qui vous parle qui a
tout fait et qui s'est battu pour le faire insérer. On parle de rapport
qualité-prix et d'efficacité et je dois vous dire que je pense
que c'est la bonne vision des choses. M. le Président, quand je regarde
le document d'étude réalisé par le Groupe-conseil Coopers
& Lybrand sur la Société immobilière du Québec,
je dois vous dire que l'article 8, tel que compris et mis en application par M.
le ministre, c'est exactement ce qu'on a voulu insérer dans la loi,
alors que cela n'existait pas dans le passé. Vous avez administré
- l'ancien gouvernement l'a fait - la Société immobilière
du Québec sans mettre de normes d'efficience et de rapport
qualité-prix.
Quand je regarde le rapport qui est ici devant nous, à la page 9,
je vois comme premier commentaire: "Difficultés organisationnelles. La
SIQ s'est fractionnée en quatre vice-présidences fortement
indépendantes dans leur fonctionnement, sans vision commune, tout en
maintenant la culture bureaucratique dont elle avait hérité."
Problème majeur pour une organisation. "Cette réorganisation n'a
pas résolu les divergences et n'a pas fourni un consensus sur le
fonctionnement de la structure de gestion." Cela veut dire que notre
régie gouvernementale, qui s'occupe de la gestion de notre parc
d'immeubles, de l'octroi de contrats, n'a pas de ligne directrice, n'en a pas
eu depuis de nombreuses années. Votre mandat, alors que vous
étiez en poste sous l'ancien gouvernement, était de donner une
direction qui aurait pu rendre efficiente la Société
immobilière du Québec.
Alors, qu'a fait le ministre? Il a tout simplement assumé ses
responsabilités et commandé un rapport pour regarder ce qui se
passait là-dedans. J'étais estomaqué lorsque j'ai lu le
rapport. On parle de nombreux enchevêtrements, on dit: "L'ensemble de la
SIQ est insécure et incertain, compte tenu du manque d'orientations
stratégiques." On dit, à la page 10: "Dans plusieurs cas, la SIQ
dispose d'effectifs qui dépassent les besoins réels." Est-ce que
ce n'est pas là un des objectifs principaux, M. le Président,
d'éviter qu'une régie gouvernementale ne devienne une
société de tablettes? Est-ce que
ce n'est pas le rôle principal d'un ministre de se poser cette
question en fonction de l'article 8 de juin 1986 qui n'existait pas lorsque
vous avez administré la Société immobilière du
Québec, de 1976 à 1985? Vous auriez peut-être dû
l'incorporer à la loi, à l'époque, si vous aviez vraiment
voulu l'administrer correctement.
Quand on parle d'inefficience, on m'apporte une copie de la loi: "8. Les
fonctions et pouvoirs du ministre consistent plus particulièrement
à: "3° prendre les mesures nécessaires... pour l'obtention du
meilleur rapport qualité-coût" lors de l'acquisition et de la
fourniture de biens et de services. Il me semble que c'est très clair
dans le projet de loi 68 qui a été adopté et qui a modifie
sensiblement la loi qui gouverne les responsabilités du ministre.
À la page du 10 du rapport de Coopers & Lybrand, on parle des
difficultés opérationnelles. Écoutez bien cela: "1. Les
délais sont élevés dans le traitement des demandes des
clients." Il me semble que c'est important de répondre rapidement aux
clients. 2. "Le processus d'appel d'offres, de négociation et de
location d'immeubles ou de parties d'immeubles comporte de nombreuses
embûches et difficultés. 3. Les frais d'exploitation
facturés sont supérieurs à ceux du marché." Une
totale inefficience par rapport au marché privé. Est-ce que ce
n'est pas la, effectivement, une des responsabilités fondamentales du
ministre dont il s'est acquitté parfaitement bien?
À la page 11, on parle des délégations de
signatures: "Les délégations de signatures - conformément
au rapport - comportent des anomalies et sont parfois insuffisantes pour
assurer une réponse rapide au client." Qu'est-ce que cela veut dire?
Cela veut dire qu'il n'y a personne qui décide, qu'il n'y a personne qui
a le pouvoir de signer un contrat ou de prendre une décision. Qui paie
en fin de compte? Ce sont l'État et les citoyens du Québec.
À la page 11, les difficultés administratives: "Le pourcentage
des effectifs alloués à l'administration est trop
élevé. La gestion des contrats est lourde et
génératrice de délais et de discussions importantes. La
valeur annuelle des inventaires n'est que légèrement
supérieure à la masse salariale."
On pourrait continuer ainsi tout au long du rapport. C'est très
sérieux. À la page 14 - j'intitule cela "La grande
déprime" - au point 12, écoutez cela: "Les ressources humaines
démontrent actuellement une attitude passive et attentiste notamment en
ce qui concerne les résultats du présent projet." C'est assez
sérieux. Cela veut dire qu'il y a des gens qui sont en poste pour
administrer et répondre au ministre et qui sont dans une attitude
passive. Ils attendent que le train passe. Une chance que le ministre est en
train de faire passer le train. "On ne constate pas de véritable
sentiment - je cite toujours le même document - de fierté et
d'appartenance à une organisation qui cherche à mobiliser
positivement ses ressources humaines."
Je veux faire, tout simplement, un parallèle avec le
développement régional. Comme parlementaire, je n'ai aucune
honte, quand un ministre est chargé, en vertu d'une loi publique,
d'améliorer le rapport qualité-coût dans l'acquisition et
la fourniture de biens et services, à fournir une liste de gens qui
demeurent et qui ont un siège social dans mon comté, tout en
sachant que le processus général du choix de celui qui fera les
réparations, le plombier, l'électricien, la personne
préposée à l'entretien, sera soumis aux règles qui
existent dans le système. Je ne pense pas que ce soit du favoritisme
d'aucune façon. Je pense que c'est faire du développement
régional. (11 h 30)
Suivez-moi bien, M. le député de Shefford. La semaine
dernière, à cette même commission où était M.
le député de Bertrand, Caisse de dépôt et placement
est venue devant nous. Alors que vous administriez supposément le
Québec en fonction d'une politique de développement
économique régional, savez-vous qu'en 1988 la Caisse de
dépôt, qui a au-delà de 32 000 000 000 $ d'actifs, n'a
investi que 80 000 000 $ sur 8 000 000 000 $ de titres en possession d'actions
(6 700 000 000 $ dans des entreprises québécoises ou nationales
et 1 200 000 000 $ dans des firmes étrangères, en dehors du sol
canadien) et que, dans les 80 000 000 $, il n'y a effectivement que 15
entreprises sur 40, M. le Président, qui sont des entreprises des
régions? J'étais scandalisé d'entendre cela la semaine
dernière. Et c'est le parti de l'Opposition qui va venir nous dire
aujourd'hui: C'est du soit-disant développement régional.
Ce sont des situations qu'il faut corriger. Il faut pousser les
sociétés d'État et les régies gouvernementales par
tous les moyens à notre disposition, incluant celui de vous recommander
de faire une liste de personnes pour dire: Grouillez-vous, donnez-le dans nos
régions respectives. Il me semble que, si on veut arrêter de
pérorer et de faire de la rhétorique sur le développement
économique régional, il faut aller aussi loin, peut-être
aller plus loin que ce que le ministre a fait, même obliger la Caisse de
dépôt et placement, dans deux articles de la loi, 31 et 32,
à prendre un pourcentage au moins raisonnable et équitable de la
masse qu'elle a et à l'investir dans des entreprises en
régions.
Je ne vois aucune contradiction entre les actions du ministre qui est
ici devant nous, sa philosophie, sa façon d'aborder les choses et de
demander aux parlementaires de contribuer au développement
économique régional, et ce que nous tentions de faire la semaine
passée. Je dois vous souligner, M. le député de Shefford,
que votre collègue, le député de Bertrand, était
d'accord avec moi, la semaine dernière. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Mille-Îles. Nous appelons donc le
programme 1, Approvisionnements et Services. M. le député de
Shefford.
Approvisionnements et Services
M. Paré: Oui. Sur ce point, on s'aperçoit que, dans
les dépenses de fonctionnement, il y a une augmentation de 7 400 000 $,
cela veut dire 17,3 %. Il semblerait, à la lecture des documents, que
l'augmentation serait due à des dépenses inhérentes
à la consolidation de nouvelles activités du ministère.
Pourrait-on savoir en quoi consistent les nouvelles activités du
ministère?
M. Rocheleau: D'une part, M. le Président, dans le
programme 1987-1988, on a 9 000 000 $, c'est-à-dire 18,06 %. Les
principales augmentations se retrouvent, entre autres, aux communications
où vous avez un élément très important de 8,6 %. En
ce qui concerne les traitements, l'augmentation est due principalement à
l'indexation des dépenses reliées aux traitements des
employés permanents et à l'ajout de nouveaux employés,
parce qu'on est en train de terminer l'embauche de nos employés. Pour ce
qui est de la planification, nous sommes en train de compléter notre
POAS que nous avions amorcé l'an passé et, au fur et à
mesure des besoins, de la progression du ministère, les nouveaux
employés viennent s'y ajouter.
Aux communications, M. le Président, il y a une augmentation de
quelque 450 000 $, augmentation due principalement aux coûts de
télécommunications qui sont maintenant défrayés par
les ministères. On sait qu'antérieurement c'était
assumé par le ministère des Communications et qu'il a
transféré à chacun des ministères ces coûts.
Ce sont, donc, des coûts additionnels, mais en provenance du
ministère des Communications.
Pour les services, nous avons une augmentation de 848 000 $ qui est due
principalement aux facteurs suivants reliés au développement d'un
système informatique. Il y a de nouveaux crédits de 350 000 $
pour le fichier des fournisseurs de services, et Compte fonds des services
informatiques: 375 000 $. Ce sont des services payés au Bureau central
d'informatique, d'une part.
Finalement, M. le Président, vous avez 1 067 000 $ en ce qui
concerne les loyers. C'est une augmentation qui est due principalement aux
ajustements effectués par la Société immobilière du
Québec relativement au loyer des espaces. Il faut dire qu'au cours de la
dernière année nous avons hérité de la
reprographie, de la messagerie, de l'entretien de machineries et nous avons
dû augmenter nos besoins en espaces et transférer ce personnel
dans certains nouveaux endroits.
M. Paré: Quel est le nombre d'employés? Vous avez
parlé d'augmentation du nombre d'employés. Quelle
quantité? Qu'est-ce qui justifie qu'on augmente le nombre
d'employés?
M. Rocheleau: C'est-à-dire que nous avons eu un
accroissement important à cause du fait que la messagerie a
été transférée chez nous, d'une part. D'autre part,
vous avez eu l'entretien de machineries et la reprographie. Pour ce qui est des
employés ou des nouveaux employés, cette année, ils sont
affectés au service immobilier sous la direction générale.
Il y a une quarantaine de postes qui ont été ajoutés
là. Cela comprend, M. le Président, entre autres, tout l'aspect
de la loi 68 qui confère au ministère des Approvisionnements et
Services la planification des besoins des ministères et organismes,
contrairement à ce qu'on faisait avant alors qu'on allait directement
à la Société immobilière pour faire ses demandes et
qu'elle remplissait les bons de commande. Aujourd'hui, le ministère des
Approvisionnements et Services veut s'assurer des besoins des ministères
et des organismes, analyser le dossier et travailler d'égal à
égal en tant que ministère ou organisme pour confirmer les
besoins. Une fois que c'est confirmé par notre service de planification,
c'est là, M. le Président, qu'on doit émettre un visa
d'exécution à la Société immobilière du
Québec qui, elle, reprend l'analyse des coûts, fait ses
estimations, ses demandes de soumissions, s'il y a lieu et, par la suite, la
surveillance et l'exécution.
M. Paré: Donc, le ministre reconnaît ce que je
disais tantôt, que c'est arracher ou enfever à la
Société immobilière du Québec quelque chose qu'elle
avait déjà, soit toute la planification. Donc, la
société va devenir bien plus, à partir de maintenant, un
simple exécutant puisque toute la planification se traduit même
par un transfert d'employés. C'est ce que cela devient, finalement.
M. Rocheleau: M. le Président, j'aimerais apporter
certains correctifs. Je vous comprends parce que c'est déjà assez
complexe, cette patente-là. C'est qu'antérieurement, vous savez,
chacun de nos beaux et grands ministères faisait la planification de ses
besoins. Ils nous arrivaient avec quelque chose de bien beau. Des besoins, il y
en a toujours partout. On faisait une forme de planification dans les
ministères ou dans les organismes. On allait à la
Société immobilière du Québec et elle devenait
l'exécutant. Elle avait aussi à faire une forme de planification
des aménagements et ainsi de suite.
Quand la loi 68 a créé le ministère, on a maintenu
la Société immobilière du Québec comme
société d'État, avec ses pouvoirs, mais on lui a soustrait
l'aspect de la planification qu'on a confié au ministère des
Approvisionnements et Services qui, lui, a ouvert une section qui s'appelle la
planification générale des besoins et services des
ministères et des organismes. De ce côté, M. le
Président, je vous avoue aujourd'hui que les ministères qui ont
des besoins, il faut
qu'ils passent par le ministère des Approvisionnements et
Services. Il faut qu'ils justifient leurs besoins.
On a déjà fait des changements de colon-nettes parce qu'un
fonctionnaire n'aimait plus son bureau au sud ou au nord et cela coûtait
200 $, 300 $, 400 $. La Société immobilière du
Québec allait faire cela. C'est changé aujourd'hui et cela doit
être, payé directement par le ministère concerné.
Alors, les demandes se font beaucoup moins grandes quand le ministère,
au cours de l'année, avec son enveloppe budgétaire, est
obligé de payer lui-même, plutôt que la
Société immobilière du Québec absorbe l'ensemble
des coûts et, à la fin de l'année, en fasse une
redistribution parmi ses principaux clients. Alors, c'est un peu cela.
Nos employés, à toutes fins que de droit, proviennent
d'une diminution importante de la Société immobilière du
Québec qui, au cours de la dernière année... M. le
Président, quand on attaquera les crédits de la
Société immobilière du Québec, on pourra
sûrement s'en rendre compte, les employés que nous avons à
notre ministère sont en beaucoup moins grand nombre que ceux qui sont
partis de la Société immobilière du Québec au cours
de la dernière année et demie, à la suite du redressement
qu'on est à faire. Personnellement, je vous avoue que cela nous permet
d'être beaucoup plus responsables vis-à-vis des besoins.
Quand on est arrivés - le député de Shefford a
raison et je ne blâme pas, non plus, l'ancien gouvernement
là-dessus - on avait créé une Société
immobilière du Québec qui remplaçait ce qu'on appelait
antérieurement les Travaux publics. On sait combien étaient
"loadés" les Travaux publics en personnel, dans le temps. Cela a
probablement permis de diminuer cette boîte. On m'a confié la
responsabilité comme telle de la Société
immobilière du Québec, mais nous en avons soutiré la
planification. Je vous avoue que je suis relativement heureux de cela parce que
j'ai à répondre auprès de mes collègues, à
l'Assemblée nationale, à toutes les questions qui touchent mon
ministère et la Société immobilière du
Québec. Je vous avoue qu'avec les correctifs apportés,
aujourd'hui, je me trouve beaucoup plus à l'aise pour répondre
à des questions que je ne le serais si je n'avais rien fait à ce
jour. On a encore beaucoup à faire. On a fait beaucoup
d'améliorations et on en a encore beaucoup à faire. Cela nous
permet de réduire nos coûts, d'être plus efficaces et
d'avoir une aussi bonne qualité et un meilleur service.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Cela répond aux question pour ce qui est
de l'augmentation du budget et, finalement, du transfert des
responsabilités. On reviendra sur la SIQ cet après-midi ou un peu
plus tard, tantôt, si on a le temps.
Toujours sur le point 1, la nouvelle politique devrait aussi amener des
changements dans le ministère, si on se fie à l'importance que
vous lui donnez dans votre tournée. J'ai hâte que ce soit
déposé. Je dois dire qu'habituellement, je pense, une politique,
on la dépose et, ensuite, on va consulter. Là, c'est un peu
à l'envers. En tout cas, la politique semble être connue. Vous
allez plutôt la vendre qu'autre chose.
Nouvelle politique d'adjudication des contrats
Lors d'une rencontre que vous avez eue dernièrement - je pense
que c'est en Abitibi, justement - vous faisiez état d'une nouvelle
politique d'adjudication de contrats gouvernementaux en matière de
contrats de services et, éventuellement, en matière de contrats
relatifs à l'achat de biens. On retrouvait cela dans votre
communiqué du 23 mars 1988. Quelle est votre politique, votre
orientation, justement, concernant les contrats relatifs à l'achat de
biens?
M. Rocheleau: M. le Président, c'est une discussion qui
est drôlement plaisante et intéressante. On dit: On adopte une
politique et on va consulter. Depuis 18 mois, on fait de la consultation
auprès d'une clientèle cible, celle qui utilise les services du
fichier central du gouvernement. On a consulté l'Association des
ingénieurs-conseils, je l'ai dit tantôt. Il y a même eu un
représentant officiel de l'Association des ingénieurs-conseils
qui a fait partie de notre comité présidé par M. Germain
Halley, sous-ministre adjoint responsable des approvisionnements et des
services. On a eu un responsable de l'Ordre des architectes, de l'association
des ingénieurs en sol. Différents ministères, les
ministères qu'on dessert le plus, le ministère de la
Santé, le ministère des Transports, ont été
présents au comité. La Société immobilière
du Québec a été présente au comité. Ce
comité-là a fait de la consultation dans l'ensemble des autres
ministères et des autres organismes pour en arriver à me
présenter quelque chose qui était souhaité, souhaitable et
très recommandable. Finalement, nous avons fait, de là, la
tournée des comités ministériels: le COMPADR, le COMPACS,
le CMPDE et les autres, pour aboutir, finalement, au Conseil du trésor
et au Conseil des ministres. Ma tournée, actuellement, au niveau du
Québec, c'est pour beaucoup plus intensifier la présence du
ministre des Approvisionnements et Services, pour dire aux gens: II y a une
nouvelle politique qui devrait normalement être adoptée et, quand
elle sera adoptée, je souhaite que vous puissiez vous inscrire au
fichier.
Il y a des modifications importantes qui vont tenir compte du
développement régional. Je vous donne un exemple, entre autres -
et vous l'avez peut-être vécu, M. le député de
Shefford, parce que vous êtes d'une région - voir arriver, pour un
contrat quelconque dans sa région ou
son comté, des architectes ou des ingénieurs de
l'extérieur alors qu'on en a dans le coin, dans le comté ou en
périphérie, qui ont sûrement la compétence pour
faire les travaux. C'est ce que je suis allé annoncer un peu. On
retrouvait un peu partout une frustration, M. le Président.
Le fichier central du gouvernement existe depuis 1977. On est rendus en
1988. Cela commandait des changements fort importants. Le député
d'Abitibi-Est, pardon d'Abitibi-Ouest - je suis toujours entre l'est et
l'ouest; il fait toujours plus beau à l'ouest, de toute façon -
le 28 août 1986, disait qu'il était important de réviser le
fichier central. Mais, pour eux, au gouvernement, cela n'avait pas
été une priorité. Pour moi, qui arrivais là comme
ministre, c'était une priorité et on s'est attaqué
à cela immédiatement. On se souviendra du rapport Pomminville,
cette personne d'une compétence et d'une finesse tout à propos
qui m'avait soumis un rapport très judicieux, avec un goût
absolument plaisant, M. le Président, qui avait été
contesté par l'Opposition. À cause de mon petit manque
d'expérience dans le temps, on se souviendra que cela avait fait
quelques manchettes alors que j'avais toute la volonté de prendre et de
puiser à même la masse salariale de mon cabinet politique, on a
fricoté autour de cela. J'ai trouvé cela un peu mesquin dans le
temps, mais de bon aloi. En politique, il faut, quand même, en prendre et
en laisser. Mais, j'avais eu un sacré bon rapport, un maudit bon
rapport, n'est-ce pas? Je regarde cela aujourd'hui et je me dis: Le
ménage était à faire là-dedans. Cela nous a pris du
temps à le faire, M. le Président. Je vous conterai cela,
à vous tout seul, un jour. Mais, on l'a fait. On l'a fait et on le fait.
C'est l'embryon de la nouvelle politique qu'on adopte, qui va être suivi
de tous les autres volumes. Je vous avoue, M. le Président, que c'est
une amélioration sans précédent.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, nous allons
suspendre environ deux minutes, s'il vous plaît. Nous reprendrons dans
deux minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 49)
(Reprise à 11 h 58)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux. M.
le député de Shefford, vous avez la parole relativement au
programme 1, gestion interne et soutien, du ministère des
Approvisionnements et Services.
M. Paré: Oui, encore une petite question sur la nouvelle
politique qui sera déposée avant la fin du mois d'avril, tel
qu'annoncé dans le discours d'ouverture. Le ministre dit espérer
que l'Opposition va s'associer. Je dois vous le dire tout de suite,
là-dessus, il y a des points auxquels on va s'opposer plutôt que
s'associer, probalement. Je ne dis pas que ce sera pour toute la politique, il
faudra la voir auparavant. Mais pour des points comme la politique
préférentielle, telle que vous en avez parlé ce matin, je
dois dire que je n'ai pas l'impression qu'on pourra adhérer facilement
à ce principe. En ce qui concerne les sanctions pour les fournisseurs,
vous n'en avez pas parlé beaucoup, mais vous avez dit des choses qui, en
tout cas, pour le moment, nous amènent a de grandes interrogations.
Là où je veux en venir, c'est qu'on pourra s'associer à
une démarche ou défendre des principes pour autant qu'on aura
l'occasion de le faire. Est-ce que vous avez l'intention, lors du
dépôt de cette politique, qui est quand même importante,
à mon avis... Le ministère, comme tel, on l'a vu, ce sont des
centaines de millions de dollars de budget et des centaines de millions de
dollars de contrats et d'achats donnés à des entreprises
québécoises; donc, c'est important. Est-ce que cette politique,
quand elle sera déposée, fera l'objet d'une commission
parlementaire?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: M. le Président, comme je l'ai
déjà énoncé, nous avons présentement
complété la phase qui tient compte des politiques ainsi que des
règlements et, comme je l'ai dit, ils ont été
déposés. Dans un proche avenir, il y aura sûrement la
prépublication, tel que cela se fait normalement. Tantôt, le
député de Shefford mentionnait qu'il semblait avoir une
inquiétude en ce qui concerne les sanctions attribuées à
des fournisseurs de biens ou de services. À toutes fins utiles, ce sont
les mêmes sanctions qui apparaissaient dans l'ancienne politique. Un
fournisseur qui ne se conforme pas à fa réglementation est
assujetti à des sanctions. Je pense que nous avons essentiellement
repris ce qui était dans l'autre règlement et que nous l'avons
transposé dans le nouveau d'une façon quasi intégrale.
Nous pourrons sûrement, à l'occasion, l'examiner. Mais toute
politique, comme tout règlement, doit avoir des sanctions d'application
pour ceux qui ne s'y conforment pas. Je tiens simplement à souligner au
député de Shefford que ce n'est pas malin d'avoir des sanctions.
On les avait auparavant, cela s'appliquait auparavant.
Je vous donne un exemple, M. le Président: un professionnel de la
construction qui serait choisi par le fichier central pour exécuter un
contrat et qui ne signerait pas son contrat à une date convenue -
habituellement, un délai de dix jours est donné et, dans les dix
jours, il doit signer son contrat pour ensuite amorcer les travaux - s'il ne le
fait pas, à ce moment-là, il peut y avoir des sanctions qui
tiennent compte du fait qu'il est au fichier central des fournisseurs de
services et on pourrait, à ce moment-là, lui attribuer, en
fonction de la réglementation...
Je peux vous lire tout simplement un article, juste pour vous
éclairer: Tout fournisseur qui ne répond pas à trois
appels d'offres consécutifs, à l'intérieur d'une
période de trois ans, est radié du fichier et ne peut s'y
réinscrire avant l'expiration d'une période de six mois à
compter de la date de la dernière omission. Alors, c'est une sanction et
c'est la même sanction que nous avions avant, dans le règlement
qui est encore en vigueur aujourd'hui.
Je pense qu'on aura l'occasion, peut-être, d'en tenir compte, mais
il n'est pas question et il n'a jamais été question, et il n'est
pas coutume non plus, d'avoir une commission parlementaire pour étudier
une politique propre à un ministère ni des règlements qui
doivent s'y inscrire. Mais nous laisserons sûrement les choses suivre
leur cours et l'Opposition traiter avec nous, quand l'opportunité se
présentera de faire les comparaisons, M. le Président, entre ce
qu'on avait avant et ce qu'on a maintenant, et ce que cela comporte comme
amélioration comparativement à ce qui existait avant.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Shefford.
M. Paré: Si je vous ai cité ce bout-là de
votre texte de ce matin, c'est que, normalement, quand on cite une politique
à venir - cela semble être une politique quand même
importante, vous en faites même une tournée dans tout le
Québec - quand on amène une politique, qu'on cite quelques
exemples, habituellement, c'est qu'ils sont importants, c'est qu'ils
entraînent normalement un changement important. Sinon, pourquoi, dans une
nouvelle politique, lors d'une présentation comme ce matin, une annonce
que cela va se faire la semaine prochaine ou cette semaine, d'ici la fin de la
semaine prochaine? On annonce une nouvelle politique lors du commencement de la
commission ce matin en disant que, d'ici quinze jours, on déposera une
nouvelle politique à l'intérieur de laquelle il y aura telle ou
telle affaire. On en cite quelques-unes à peine et je comprends qu'on ne
la dépose pas ce matin, on n'a pas à citer tous les changements.
Mais, normalement, lorsqu'on la présente comme cela, ce qu'on cite, les
quelques points qu'on veut faire ressortir, c'est qu'ils amènent un
changement qui est suffisamment majeur pour être cité à
l'avance.
Et là, vous nous dites: Vous vous inquiétez pour rien,
c'est quasiment la même chose que ce qu'il y avait avant. Et c'est pour
cela que je m'interroge là-dessus. Pourquoi cite-t-on quelque chose qui
est le report de ce qu'on avait déjà?
M. Rocheleau: Je pense, M. le Président, que, quand on
parle de politique, quand on parle de réglementation, c'est qu'on doit
aussi parler de sanctions si les politiques et les règlements ne sont
pas suivis à la lettre.
Je vous donne un exemple, peut-être comparable, de la
réglementation qui existait avant, le règlement de la politique
d'achat que nous avons actuellement dans un des volumes pour l'acquisition de
services. Ce sera remplacé par moins que cela. Alors, ce sera beaucoup
plus clair, plus précis, moins confus, moins ambigu, cela permettra
à nos fournisseurs de services de se comprendre là-dedans et cela
va permettre encore plus aux gens qui l'appliquent de le comprendre comme il
faut. C'est rendu très ambigu, actuellement, et cela l'est devenu avec
le temps. Alors, c'est un nettoyage complet de cet ensemble de politiques et de
réglementations que nous faisons dans le but d'apporter une
amélioration pour avoir plus de gens. Parce que, vous savez, au cours
des dernières années, j'ai critiqué cela un peu, j'aurais
souhaité qu'on ait plus de fournisseurs de services d'inscrits au
fichier central du gouvernement. Je l'avais critiqué en 1986 et je le
critique encore aujourd'hui, mais j'ai plus de réponses à donner
aujourd'hui que je n'en avais dans ce temps-là parce qu'on
n'était pas là, dans ce temps-là.
C'est que la complexité de la réglementation faisait en
sorte qu'il y avait des fournisseurs de services, des professionnels, qui
n'étaient même pas intéressés à s'inscrire au
fichier central. Et le fichier central, de la façon qu'il fonctionnait -
je ne conteste pas le fond, mais je conteste peut-être la forme - c'est
qu'il y en a qui étaient sortis, durant une période de X
années, jusqu'à 84 fois pour obtenir des contrats et il y en a
d'autres, dans la même spécialité, qui n'étaient
jamais sortis. Aussi, je ne sais pas si c'est la pesanteur des boules qui
faisait qu'il y en a qui sortaient et que d'autres ne sortaient pas - je n'ai
pas pesé les boules - mais il en reste une chose, c'est qu'il y en a qui
se décourageaient tout simplement et se disaient: II n'y a pas de
possibilité d'avoir de contrat avec le gouvernement, alors pourquoi
être inscrit là?
C'est le but visé par la nouvelle politique: être plus
équitables, plus ouverts, avoir plus de monde, plus de professionnels,
plus de choix et, effectivement, aller davantage vers les régions. Vers
les régions où des travaux se font. Ce sont les gens des
régions qui vont faire les travaux en régions. Et cela, c'est
radicalement à l'opposé de ce qu'on a actuellement, où
l'on voit des professionnels arriver de partout, alors qu'il y a des gens dans
le milieu, des dessinateurs, des techniciens, des spécialistes, des
secrétaires, des personnes aptes à travailler en régions
et à grossir le potentiel économique de la région et qui
se font passer à côté par d'autres.
Je suis convaincu, M. le Président, que l'Opposition va trouver
cela excellent, parce qu'on parle de tout le Québec, on parle de toutes
les régions du Québec et on n'a peut-être pas atteint le
degré de perfection, mais on le recherche encore aujourd'hui. C'est
sûr que, si l'Opposition avait certaines recommandations à faire,
cela me ferait énormément plaisir de les prendre, si c'est dans
le but d'apporter une
amélioration. Mais on l'a croisée, on l'a défaite,
on l'a refaite, on l'a repensée, on l'a modifiée, on l'a
analysée, on l'a regardée de partout et on arrive avec quelque
chose de très supérieur à ce qu'on avait.
Et vous dites, M. le député, qu'on est en tournée,
oui, on est en tournée pour aller dire aux gens de l'extérieur:
Écoutez, on veut que vous vous inscriviez, on souhaite que vous soyez
présents, le gouvernement a des choses à faire, a de l'argent
important à dépenser, on veut le dépenser davantage avec
les gens des régions. Occupez-vous de vos affaires et faites en sorte de
vous inscrire! Puis, on est allé brasser les chambres de commerce pour
leur dire, chez elles: Occupez-vous de vos affaires, ne venez pas brailler pour
nous dire qu'on passe par-dessus vous et qu'il n'y a jamais rien qui se fait.
C'est pour vous, c'est à vous, communiquez avec vos gens. Les chambres
de commerce sont habituellement un véhicule intéressant parce
qu'on y retrouve la clientèle cible que nous recherchons. Alors, cela
s'adresse à tout le monde et tout le monde peut en
bénéficier.
J'ose souhaiter que les députés, dans nos régions -
et là, je parle de l'Assemblée nationale, parce que
l'Assemblée nationale est composée de députés qui
représentent toutes les régions du Québec - inciteront
leurs gens à s'y inscrire. À ce moment-là, une fois qu'ils
sont inscrits, selon des critères et des qualifications, il y a
plusieurs nouveaux éléments qui vont donner un nouvel
appétit aux professionnels des régions et, éventuellement
avec les politiques de biens, faire en sorte qu'ils disent: Oui, on est
intéressés à faire affaire avec le gouvernement.
Mais ce qu'on a aussi appris en allant faire une tournée des
régions, c'est que le gouvernement n'est pas "payeux". Il ne paie pas
vite, le gouvernement, c'est-à-dire qu'il ne payait pas vite. Il paie
plus vite aujourd'hui qu'il ne payait avant. C'est parce qu'on
préfère, dans la mécanique, des paiements plus rapides
à des escomptes. Je pense que c'est encore un élément
important. Il y en a qui avaient décroché parce qu'ils disaient
qu'ils attendaient 60 jours, 90 jours, 120 jours avant d'être
payés. Ils avaient à défrayer les intérêts
sur les coûts des biens et des services fournis. On trouvait que le
gouvernement du Québec, malheureusement, n'était pas "payeux".
Vous savez que poursuivre le gouvernement du Québec, ce n'est pas
tellement bon. On attendait avec patience mais, finalement, on arrivait
à faire un contrat pour lequel on avait fait un petit profit et le petit
profit était mangé par les intérêts encourus parce
que le paiement n'était pas entré à temps. C'est ce qu'on
va percevoir dans les régions. C'est ce qu'on va percevoir chez les
gens. C'est ce dont on discute avec eux.
Vous savez que je suis un régional et j'aime donc le dire. Je
viens d'une région importante, peut-être pas la plus importante au
Québec, mais, pour moi, elle est la plus importante. On est collé
sur Ottawa, comme vous le savez, et les gens de Québec ont l'impression
qu'on est tellement près d'Ottawa qu'on n'a pas besoin de Québec.
Mais, chez nous, on est des Québécois et des
Québécoises qui sont attachés à leurs racines, au
Québec, au Québec français. On a besoin du gouvernement du
Québec dans nos régions, nous aussi. On veut que le gouvernement
du Québec vienne dans nos régions.
Quand j'étais maire de Hull, M. le député de
Shefford, je criais parce que je voulais que le gouvernement vienne chez nous.
Je disais: Arrêtez de nous patenter des affaires à Québec
et venez voir ce qui se passe chez nous. Aujourd'hui, je suis rendu à
Québec. Je me sens un petit peu dans l'obligation de pratiquer ce que je
prêchais et j'aime cela. J'aime le monde. N'est-ce pas, Mme la
députée de Johnson? Alors, en aimant le monde, on voyage. On va
en régions et on va voir le monde chez lui.
En conclusion là-dessus, vous savez que cela ne prend pas une
culotte qui fasse à tout le monde au Québec, c'est-à-dire
un habit... Enfin, on ne peut pas faire un habit sur mesure et l'imposer
partout au Québec. Cela prend un ajustement particulier partout parce
que les problèmes ne sont pas pareils partout. Quand on se
promène de l'Abitibi à la Côte-Nord ou à la
Gaspésie, ou à l'Estrie, ou à l'Outaouais, ou au centre du
Québec ou aux Îles-de-la-Madeleine, cela nous fait réaliser
cela. Cela nous permet de constater que le Québec est beau et grand,
mais qu'il n'est pas partout pareil.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Shefford.
M. Paré: Vous parlez bien, M. le ministre. J'ai
l'impression qu'on est à un poste FM. C'est beau de vous entendre, sauf
que je vais reprendre certaines choses que vous avez dites. On s'entend sur les
grands principes, mais c'est pour le reste que l'on diverge beaucoup.
Entre autres, vous avez dit: On veut de plus en plus de gens,
d'entrepreneurs, de fournisseurs en régions d'inscrits sur les listes.
Mais, en même temps, vous apportez des sanctions pour les en retirer,
pour en revenir à la sanction directement, c'est pourquoi nous serons
très attentifs. Je continue, malgré les belles paroles que vous
avez dites, à redouter ce que vous avez mis dans votre texte à la
page 2, parce que c'est raffiné, mais ce n'est pas tout à fait ce
que vous avez dit. On dit: Et même de prévoir - quand on
prévoit quelque chose, c'est que cela n'existe pas - des sanctions
à l'endroit des fournisseurs qui ne répondront pas à tous
les appels d'offres qui leur sont adressés.
Je dois vous dire que je vais certainement revenir là-dessus.
J'ai l'impression que ce sera le sujet d'un débat qu'on aura sur la
politique. Mais la façon dont on va avoir un débat sur la
politique, ce sera probablement juste en commission parlementaire à
l'étude des crédits ou
lorsqu'on aura un projet de loi ou quelque chose, parce qu'il semblerait
qu'on n'aura pas la chance d'en discuter autrement, me dites-vous, en
réponse à une question que je vous ai posée tantôt,
à savoir qu'il n'y aura pas de commission parlementaire. (12 h 15)
Quant au fait que l'on veuille utiliser le ministère et la SIQ
pour le développement régional, je suis d'accord. Le discours,
l'intention, l'objectif du développement des régions par les
régions, j'en suis et j'en suis fortement, à part cela.
Une voix: Bravo!
M. Paré: Je ne pourrai pas faire autrement. On se bat
là-dessus. On a assez changé de région, dans notre coin,
pour essayer de vouloir avoir notre propre région et de se battre pour
cela, sauf qu'il y a deux choses là-dessus. En premier, vous avez dit:
On se promène dans la région et on rencontre l'APCHQ, les
chambres de commerce, les associations, tous les groupes et on les inerte
à s'inscrire. C'est exactement ce que nous disons: inciter les gens
à s'inscrire et non pas les recommander.
Je ne reprendrai pas le débat là-dessus, mais j'aime que
vous utilisiez cela et c'est là-dessus que nous sommes tout à
fait d'accord. Vous avez un rôle important à jouer
là-dessus dans vos tournées, d'inciter les gens à
s'inscrire et les députés aussi doivent inciter leurs citoyens
à s'inscrire, mais non pas les recommander, c'est différent.
Je dois vous dire que j'ai discuté avec un député
de l'autre côté, il n'y a pas longtemps, qui a dit: Quand j'ai
reçu la liste, j'ai décidé de mettre deux ou trois noms au
bout de chacun des sujets qui étaient traités. Je n'appelle pas
cela nécessairement une bonne façon d'inciter les gens. Je ne
reproche rien à personne, quand c'est fait de bonne volonté, mais
j'aime mieux qu'on les incite, qu'on écrive aux députés et
dise: Je vous incite à inciter vos gens ou à informer vos gens
pour les inciter. C'est beaucoup mieux que de dire: Donnez-nous des noms.
Une autre affaire sur le développement régional. Vous avez
dit que, pour ce qui est du développement régional, la même
paire de culottes ne fait pas à toutes les régions. Vous avez
raison. Il faut les laisser décider. Je peux vous passer un message
à vous, mais pour votre collègue du développement
régional: il faut laisser les gens s'exprimer en régions si on
veut savoir ce qu'ils font.
Dans les nouveaux sommets économiques régionaux, pour
l'avoir vécu chez nous, je dois vous dire qu'on ne laisse pas bien de
l'autonomie quand on décide que, dans un comité, à la
table, finalement, il y a 30 personnes nommées par le ministre dont le
tiers comprend des députés. Je dois vous dire que ce n'est plus
nécessairement... Même si les députés sont
représentatifs, Ils ne sont pas là pour tout décider. Ils
sont surtout là pour écouter quand les gens ont
décidé et qu'ils ont des besoins qu'ils ont exprimés et
qu'ils ont fait valoir. Ils sont là pour venir les défendre
à Québec, pas nécessairement pour être à la
table de représentation régionale. C'est exactement ce qu'on est
en train de faire avec les sommets économiques régionaux et ils
perdent de leur valeur et surtout, de leur intérêt. Je peux vous
dire cela pour l'avoir vécu. Pour le développement
régional, je voulais vous dire cela.
J'étais content de vous entendre dire que vous êtes des
gens de la région, fiers d'être Québécois et
Québécois français. J'aurais aimé vous voir
à la manifestation hier, mais, malheureusement, il y avait trop de
monde. Probablement que je ne vous ai pas vu dans la foute.
L'autre question, la question qui touche directement la...
Une voix: Chez Miron?
M. Paré: Non, la vraie manifestation pour un Québec
français.
Une voix:...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: L'autre question serait sûrement aussi
intéressante que celle-là.
M. Paré: Oui, mais vous pourrez répondre à
la même. C'est seulement une question très courte. Je la
relie...
Le Président (M. Lemieux): Continuez, M. le
député de Shefford, vous avez la parole. S'il vous plaît,
M. le ministre!
M. Paré: De toute façon, je la relie directement
à tout ce que je viens de dire. De ma première question sur la
politique jusqu'à tout ce que je viens dire, vous allez voir, c'est en
ligne directe. Je vous disais tantôt, à ma première
question, qu'on envisage des contrats, éventuellement, en matière
de contrats relatifs à des achats de biens. Là, on a les
services; on a vu comment cela fonctionne. On dit qu'on veut avoir de plus en
plus de monde et on a écrit aux députés pour leur faire
des recommandations alors que, pour les contrats de construction, il y a
déjà des listes, à la Régie des entreprises de
construction et c'est déjà plus facile d'identifier le monde.
En ce qui concerne l'achat de biens, cela peut être beaucoup plus
vaste. Cela peut être moins facile à identifier. Est-ce que vous
avez l'intention, dans ce cas précis, de faire exactement la même
chose et de demander aux députés de faire des suggestions via le
cabinet?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: Encore là, M. le Président, on parle
de politiques de biens et de services. Actuellement, ce que nous avons de
prêt et qui chemine, c'est la politique des services. Pour ce qui est des
biens, je suis particulièrement et personnellement en faveur d'une
décentralisation des achats en régions. Nous allons
préparer dans les prochains mois cette politique qui va toucher
davantage aux biens.
C'est la même chose pour ce qui est de la construction, je crois
fermement que nous avons, dans nos régions, des entrepreneurs qui sont
habilités à soumissionner - parce que ce sont des soumissions
publiques au-dessus de tel seuil, mais encore là, M. le
Président, toujours dans l'orientation que nos régions doivent
être a priori desservies. L'ensemble de ces politiques va venir se
greffer à ce que nous avons terminé dans la politique de services
qui touche les professionnels de la construction, ingénieurs,
architectes, arpenteurs-géomètres et autres, et
éventuellement, à d'autres politiques là-dessus.
Il y a juste un petit point sur lequel je veux revenir, parce que le
député de Shefford commence à comprendre et à
être très sensible au développement régional. Je le
savais qu'à toutes fins utiles c'était l'aspect beaucoup plus
d'opposition qui l'amenait à tenter de trouver la mécanique qui
ferait que ce que fait le gouvernement n'est pas bon. Je commence à
comprendre que le député de Shefford trouve que cela a du bon
sens, notre affaire, et je suis heureux, c'est déjà une partie
importante du cheminement de l'Opposition versus nos nouvelles politiques.
Je vais vous donner un exemple qui m'a frappé dans les
initiatives qu'on a prises. Il y a un bonhomme, je vous donne son nom, Guy
Robitaille, un peintre qui fait de petits contrats. Il y a une personne et
demie à son emploi et il aimerait bien cela à un moment
donné avoir deux personnes à son emploi, mais il n'a pas tout
à fait assez de contrats. Il dit: Si je me poignais quelques contrats de
1000 $ ici et là de plus par année, cela me permettrait
peut-être de garder deux personnes à temps plein. Je lui ai dit:
Inscris-toi au fichier, tu pourrais sûrement avoir à l'occasion
des contrats. Si ton nom sort, tu seras dedans. Si ton nom n'est pas dedans,
c'est un peu comme prendre un billet de Loto-Québec. Si tu en prends un,
tu as une chance de gagner; si tu n'en prends pas, tu vas attendre longtemps
pour gagner.
Cela faisait un an. Je l'ai rencontré en faisant mon
épicerie, if y a peut-être un mois et demi, et je lui ai dit:
Comment cela va? As-tu eu des contrats? Il répond: Je ne me suis pas
enregistré à cette maudite affaire-là. Cela fait des
formules à remplir et ci et ça. C'est bien trop compliqué.
Je ne suis pas allé à la grande école. Tout ce que je
fais, je barbouille les murs et je les barbouille bien en maudit! Je vais
chercher mon chèque et je suis content et ceux à qui j'ai rendu
service sont heureux. J'ai dit: Oui, mais... Il dit: Fais-le donc pour moi.
Rem- plis-moi donc cela et envoie-le donc là-bas. S'il faut que je signe
quelque chose, je vais le signer. Tout ce qu'on a fait, M. le
député, c'est qu'on a dit: M. Robitaille, situé à
tel endroit, est peintre de métier. On souhaiterait qu'il soit inscrit
au fichier corporatif. Cela ne veut pas dire que je lui donne un contrat. Il
s'en va dans la machine et l'occasion se présentera sûrement pour
qu'un petit contrat lui soit donné. Cela fait partie du service.
Pour ce qui est des soins de santé, on est dans une région
particulière, il y a des gens qui se font soigner à Ottawa et on
sait que les anesthésistes à Ottawa, quand quelqu'un se fait
opérer - ce n'est pas méchant de dormir un peu - ils n'ont pas
d'entente avec le gouvernement du Québec et ils font une surcharge.
Alors, la personne est venue me trouver et a dit: J'ai payé 243,22 $
pour me faire endormir et la Régie de l'assurance-maladie du
Québec ne me rembourse pas cela. Il va devoir y avoir des ententes
interprovinciales et surtout dans la région chez nous. Ils sont venus me
voir pour que je fasse des représentations.
Les bourses d'études pour les étudiants. Les
étudiants se présentent chez vous et ils ont été
refusés dans un premier temps parce qu'il y a des éléments
qui manquaient. C'est notre rôle de faire cela pour notre monde. Il y en
a, entre autres, et cela, beaucoup plus fréquemment, qui recevaient du
ministère du Revenu, les années passées, des montants
abominables qui remontaient à cinq, six, sept ou huit ans passés.
Les gens venaient nous voir, on faisait des représentations pour eux.
C'est le rôle du député de faire cela et s'il ne le fait
pas, je trouve cela un peu malheureux. On ne peux pas s'habiller en
député au masculin ou au féminin et prétendre, le
lendemain de l'élection, qu'on a gagné un Oscar et qu'on est
assis pendant quatre ans. Cela fait 20 ans de vie très active en
politique que je fais et tous ces gens-là je les rencontre et si c'est
cela qu'on appelle faire de la politique... Remarquez, M. le
député, que chez nous quelqu'un qui frappe à la porte de
mon bureau peut être de n'importe quelle couleur politique, c'est un
citoyen, c'est un commettant, une commettante. Je vous avoue que des
péquistes notoires de mon comté, que je connais très bien,
sont venus me voir, et je leur ai rendu service. Seigneur! Cela me fait plaisir
de faire cela. Si on fait de la politique, cela en est une forme que de
demander à Emmanuel Marcotte, le directeur ou le président
régional du Parti québécois dans l'Outaouais -
c'est-à-dire qu'il l'était auparavant, parce qu'il y a les avant
et les après...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rocheleau: C'est un homme qui a même assisté
à la soirée de mes 20 ans de vie politique et qui était un
de mes organisteurs politiques au municipal, en passant, M. le
député de Shefford. Je l'ai perdu au provincial à un
moment donné,
et je suis en train de le retrouver dans le détour de la
bande!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Shefford.
M. Paré: Vous avez le tour d'occuper 20 minutes pour ne
pas répondre à ma question.
M. Rocheleau: Non, j'ai répondu au tout début.
M. Paré: En tout cas. Je vais vous inviter tantôt,
sur l'heure du dîner, à venir avec moi de l'autre
côté. Dans la petite salle, il y a un tableau qui indique quelle
est la fonction d'un député. Il faut le vivre chaque jour, on n'a
pas besoin de se le faire dire, c'est évident que c'est d'être au
service de tous ses citoyens.
Seulement une petite question pour terminer le programme 1 parce qu'il
nous reste deux minutes. Pouvez-vous nous expliquer pour quelle raison, alors
que la coutume veut qu'une indemnité de départ soit pour une
durée de trois mois, dans le cas du sous-ministre, M. Jean-Marc Bard,
cela a été porté par décret tout récemment,
en 1988, à six mois? Qu'est-ce qui justifie un report de trois mois?
M. Rocheleau: Bien, il n'est pas parti, il est à
côté de moi!
M. Paré: Oui, mais pourquoi six mois au lieu de trois
mois?
M. Rocheleau: C'est parce qu'on l'aime, on ne veut pas qu'il
parte. Non, remarquez, M. le Président, c'est simplement pour vous dire
qu'aujourd'hui il est dans les coutumes d'établir des primes de
départ après tant de mois ou tant d'années de service.
Contrairement à l'habitude, M. Bard est à contrat. Quand il aura
terminé son mandat comme sous-ministre en titre de mon ministère,
son contrat sera terminé. Je pense que certains éléments
doivent être considérés dans ce sens-là. Et, de plus
en plus, vous voyez des sous-ministres qui sont nommés à contrat.
Pour toutes sortes de raisons très opportunes, ces gens que l'on retient
sont choisis à l'intérieur de leur orientation politique. On peut
bien dire: de grands serviteurs de l'État, mais allez-vous-en aux
États-Unis, quand le président est élu, il rentre avec sa
"gang" et l'autre sort avec la sienne. Nous autres ici, on n'est pas comme cela
et on a une structure opérationnelle très importante, très
intéressante. Mais on considère actuellement qu'on a suffisamment
de personnel permanent comme serviteurs de l'État et on les engage
aujourd'hui plus à contrat. Cela fait partie, je pense, de ces contrats.
À moins que M. Bard, le sous-ministre, ne veuille répondre pour
lui-même, je n'ai pas d'objection à cela.
Le Président (M. Lemieux): M. Bard, si je comprends bien,
vous n'êtes pas rattaché aux Conseil exécutif.
M. Bard (Jean-Marc): C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Vous n'êtes donc pas
considéré comme un administrateur de l'État.
M. Bard: La raison de cela n'est pas que ce soit une demande de
ma part. C'est que le gouvernement, ayant bonifié les régimes de
retraite pour les hauts fonctionnaires a par le fait même bonifié
les clauses contractuelles, entre autres en ce qui concerne le départ,
pour les sous-ministres, les sous-ministres adjoints et les contractuels.
Le Président (M. Lemieux): Vous n'êtes pas
admissible à un régime de retraite?
M. Bard: Non.
Le Président (M. Lemieux): Non. M. le député
de Shefford, je m'excuse, vous avez la parole.
M. Paré: Quand vous dites "bonifié", est-ce que
cela veut dire - là, on a un cas précis, je ne sais pas si c'est
le ministre qui peut me répondre - que c'est une nouvelle politique que
la coutume soit de six mois au lieu de trois mois?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: Non, ce n'est pas une nouvelle politique, mais
comme le sous-ministre l'a expliqué, si on a amélioré,
d'une part, le régime de retraite des sous-ministres qui sont des
fonctionnaires, c'est qu'à ce moment-là, étant
donné que les sous-ministres ont été retenus à
contrat, on leur a accordé une forme de bonification parallèle
parce qu'ils n'ont pas de régime de retraite au gouvernement.
M. Paré: Donc, vous n'êtes pas impliqué dans
la décision, ce n'est pas rattaché à un remaniement
ministériel du tout?
M. Rocheleau: Non.
Le Président (M. Lemieux): Mais c'est une décision
qu'on peut considérer comme sage, M. le député de
Shefford, quand on se rend compte parfois qu'un sous-ministre entre en fonction
à 40 ans et que l'État doit nécessairement avoir à
soutenir, peut-être pendant 25 ans, un régime de retraite qui est
quand même très onéreux. Alors, si on calcule le coût
de cela, je pense qu'en soi cela ne m'apparaît pas une mauvaise
décision.
Nous suspendons pour reprendre nos travaux
après la période des affaires courantes, environ vers 15 h
15. C'est cela, M. le secrétaire? Environ vers 15 h 15.
Je m'excuse. Nous allons adopter tout de suite le programme 1, si vous
le permettez. Le programme 1, Approvisionnements et Services, est-il
adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Rocheleau: M. le Président, seulement à titre
d'information, doit-on procéder cet après-midi avec la
Société immobilière du Québec?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre, avec la
Société immobilière du Québec.
M. Rocheleau: Et a-t-on l'intention de questionner la
Régie des installations olympiques? Oui, peut-être?
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée de Johnson nous a indiqué qu'elle viendrait faire
un tour et probablement qu'il y aura quelques petites questions.
M. Rocheleau: C'est parce que M. le vice-président aux
Finances est ici parmi nous et...
Le Président (M. Lemieux): Oui, la députée
de Johnson a fait état au secrétaire qu'elle aimerait
peut-être poser quelques questions.
M. Rocheleau: Parfait!
Le Président (M. Lemieux): Merci. Nous suspendons la
séance jusqu'à 15 h 15.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
(Reprise à 15 h 28)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux pour
l'étude des crédits du ministère des Approvisionnements et
Services. Il reste une heure et demie sur l'enveloppe de temps qui a
été allouée à ce volet. Nous poursuivons donc nos
travaux jusqu'à 17 heures puis nous aborderons le volet de la protection
civile à partir de 17 heures, pour une heure,, jusqu'à 18 heures
et nous siégerons en principe ce soir, de 20 heures à 22
heures.
J'appelle donc le volet numéro...
M. Rocheleau: M. le Président, simplement à titre
d'information, ce matin, nous avons étudié les crédits du
ministère des Approvisionnements et Services, programme 1. Il y avait
aussi, je pense, pour compléter Approvisionnements et Services, les
programmes 2 et 4. Le programme 4 est rattaché à la RIO en ce qui
concerne la subvention pour la RIO et le programme 2 est rattaché
à la Société immobilière du Québec en ce qui
concerne les obligations des ministères et organismes envers la
Société immobilière du Québec pour laquelle on a
une réserve. Est-ce qu'on souhaiterait terminer cela dans un premier
temps pour nous permettre d'éviter de revenir?
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, M. le ministre,
nous allons terminer le programme 2 et le programme 4 pour compléter
l'ensemble de ce qui se rattache à Approvisionnements et Services pour,
par la suite, revenir au programme 3, Protection civile.
Alors, j'appelle le programme 2.
M. Paré: Le programme 2, donc, sur la
Société immobilière du Québec, on a commencé
à en parler cermatin...
Exécution des obligations des
ministères
et organismes envers la Société
immobilière du Québec
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Shefford. J'appelle donc le programme 2,
Exécution des obligations des ministères et organismes envers la
Société immobilière du Québec.
M. le député de Shefford.
M. Paré: Merci, M. le Président. On a
commencé ce matin à parler de la Société
immobilière du Québec. On a surtout traité d'un dossier
qui concernait les inscriptions. Mais il a été aussi largement
question, et d'ailleurs vous nous l'avez fait parvenir dans les documents, de
l'étude du groupe-conseil Coopers & Lybrand. On en a pris
connaissance. On en a discuté en partie. Mais j'aimerais qu'on aille un
petit peu plus à fond sur les orientations qu'on retrouve
là-dedans, les décisions qui y sont prises et qu'on nous dise
où on en est rendu. Parce que nous, on considérait que ce qui
était proposé là-dedans, comme je le disais ce matin,
c'était en grande partie une mise en tutelle de la SIQ en ce sens que
pour tous les grands projets - grands projets...; 100 000 $ ce n'est même
pas encore un grand projet - des projets de l'ordre de 100 000 $ et plus, cela
prenait absolument le visa technique du ministère. Donc, tout passe par
le ministère. Vous nous avez confirmé ce matin dans
l'étude d'augmentation des effectifs et des crédits au
ministère même que cela nous prenait plus d'argent, que cela nous
prenait plus de personnel parce que maintenant on prenait la
responsabilité de la planification. Cela veut dire que, bon, la SIQ n'a
plus à planifier, elle deviendra un organisme exécutant. Cela
veut dire que le ministre aura toute la latitude pour les contrats de 100 000 $
et plus.
On s'est aperçu qu'on s'est ingéré aussi dans
l'inscription des constructeurs. Je n'ai pas de garantie qu'on n'en aura pas
plus. On en aura probablement autant dans d'autres listes quand on sera
allé non seulement dans les services, mais aussi dans les biens.
On sait qu'à la SIQ, en 1987, on calculait 1076 emplois
réguliers et 161 temporaires. Il y a eu des suggestions au
comité, à savoir que tout devait être mis en application.
En tout cas, les discussions, les autorisations et l'accord du gouvernement
devaient déjà être mis en application en 1987 et mis
à exécution au début de 1988. Donc, des recommandations
devaient déjà s'appliquer sur le présent budget, entre
autres, au chapitre de la réduction d'effectifs. J'aimerais savoir, au
moment où on se parle, combien l'étude comme telle a
coûté et si on peut considérer cela comme quelque chose que
vous acceptez totalement et que vous avez déjà commencé
à mettre en application.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: M. le Président, j'aimerais,
premièrement, reprendre l'un des éléments qu'a
soulevés le député de Shefford quand il a dit que la
Société immobilière du Québec était,
semble-t-il, en tutelle. Je voudrais rappeler au député de
Shefford que la loi 68, qui a créé le ministère des
Approvisionnements et Services et qui a été adoptée par
l'Assemblée nationale, a donné des responsabilités
particulières au ministère des Approvisionnements et Services.
J'en suis d'autant plus heureux aujourd'hui que les contrats qui sont
inférieurs à 100 000 $, au point de vue du
réaménagement ou de l'aménagement de certains locaux
déjà à la disposition des ministères, sont faits
directement par la Société immobilière du Québec
à la suite d'une demande des ministères ou des organismes. Les
contrats supérieurs à 100 000 $ demandent un visa du
ministère des Approvisionnements et Services et ce visa provient
justement de la responsabilité qui nous a été
confiée quant à la planification des besoins, à l'analyse
des coûts et aux responsabilités inhérentes à ce que
le ministère des Approvisionnements et Services a à faire pour
l'ensemble des ministères et organismes qu'il dessert. Aujourd'hui, on
peut déjà dire que cela a été un atout important
pour la cohérence dans les besoins, la rigueur administrative, la
restriction des besoins, les coûts, etc.
Une fois que la planification est complétée, nous faisons
parvenir un visa qui permet à la Société
immobilière du Québec d'être exécutante,
c'est-à-dire qu'à partir de cela elle peut faire préparer
ou retenir les services d'experts-conseils pour la préparation de plans
et devis, faire l'analyse des plans et devis, les soumissions publiques et, par
la suite, l'analyse des soumissions, choisir le plus bas soumissionnaire ou le
soumissionnaire conforme, l'octroi et la surveillance du contrat par la
Société immobilière du
Québec ou par ses mandataires professionnels de service. Dans
cette optique, c'est la loi qui a prévu cela, qui a donne des
responsabilités au ministère des Approvisionnements et Services
et c'est la façon dont on doit fonctionner à l'intérieur
de notre ministère.
Et vous alliez plus loin en demandant: si à la suite du rapport
qui a été commandé à la firme Coopers &
Lybrand, nous avions déjà commencé à le mettre en
application. Oui, c'est commencé. Le président sera
sûrement capable, dans quelques instants, de vous donner l'ensemble des
détails sur le coût du rapport et je souhaiterais aussi que le
président de la Société immobilière du
Québec, dont relève ainsi qu'à son conseil
d'administration la responsabilité de la mise en application de la
société versus la loi qui les a créés puisse vous
dire où on en est rendu aujourd'hui face aux recommandations que nous a
léguées le rapport Coopers & Lybrand, les raisons qui ont
possiblement motivé de retenir une firme pour avoir des indicatifs
importants sur les orientations qu'on souhaitait se donner et, par la suite, je
pourrai peut-être ajouter quelque chose ou infirmer ce que le
président aura dit.
Mais, en ce qui concerne le rapport, oui j'en ai pris connaissance, bien
entendu; j'ai donné mon aval au rapport et le rapport est
déjà en application; le rapport a été
déposé à l'Assemblée nationale. Vous en avez
sûrement pris connaissance, c'est un rapport très
intéressant. Et je demanderais peut-être au président de la
Société immobilière du Québec d'apporter des
commentaires à la suite des questions posées par le
député de Shefford.
Le Président (M. Lemieux): M. Vachon, voulez-vous
identifier votre fonction?
M. Vachon (Miville): Alors, MMIIe Vachon,
président-directeur général, Société
immobilière du Québec.
M. le Président, pour répondre à la question du
contrat de Coopers & Lybrand, cela a été fait par un appel
d'offres. Douze ou treize firmes, je n'ai pas le chiffre exact, ont
postulé, ont fait un appel de proposition. Deux sociétés
se sont qualifiées pour ce qu'on demandait et Coopers & Lybrand a
obtenu le contrat au montant de 159 500 $, au mois d'avril, et cela a
été ratifié par le conseil d'administration au mois
d'avril 1987, pour faire l'étude de la société.
Et l'étude a été faite, comme le ministre l'a
souligné quelquefois depuis ce matin, dans le but de voir où
était rendue la Société immobilière du
Québec après trois ans d'activités et aussi pour bien
départager la question des besoins et des services. Ce qui arrivait,
c'est qu'autrefois la Société immobilière avait à
trancher, faisait affaire avec ses clients et les clients nous demandaient des
choses qu'on était difficilement capables de refuser parce qu'ils
avaient le budget. Alors, ils disaient: Voici, vous faites telle
réparation dans mon immeuble. Et à ce moment-là on
devait le faire. Alors, je pense que, quand on a créé le
ministère des Approvisionnements et services, cela a aussi
été dans le but de dire: Les besoins seront établis par le
ministère; il va y avoir, je pense, plus d'équité à
l'égard de tous les clients et de tous les ministères clients de
la société. Parce que les besoins vont être
étudiés et analysés de la même façon. On ne
pourra pas dire que l'un reçoit tel service et l'autre reçoit un
service différent. Je pense que c'étaient cela les deux
principaux buts, c'était de départager entre la
Société immobilière et le MAS, le ministère des
Approvisionnements et Services, les responsabilités.
Alors nous, la Société immobilière, on devient
à ce moment-là une société qui exécute, qui
rend des services à la suite des mandats que nous avons ou des visas que
nous obtenons, dans les cas où les visas sont nécessaires. La
majorité des demandes que nous avons sont quand même en bas de 100
000 $ et je peux dire qu'on nous demande au ministère, dans un an,
environ 300 à 400 visas, en incluant les demandes de superficie. Parce
que, si vous avez bien lu le rapport, la question des superficies demande
toujours un visa, tout ce qui est agrandissement de superficie pour un
client.
Je pense que le rapport a été mandaté par le
conseil d'administration au mois d'avril. Au mois de décembre, lorsque
nous avons eu le rapport de Coopers & Lybrand, nous l'avons
étudié à deux séances du conseil; il a
été présenté sur recommandation au ministre et aux
gens du conseil d'administration qui ont accepté en principe de le
mettre en pratique. Ce rapport, comme vous l'avez vu, je crois,
considère à peu près 22 mandats différents que l'on
doit réaliser sur une période de trois à cinq ans. On a
déjà enclenché certains mandats, les premiers, les
prioritaires. Les autres mandats vont le devenir au fur et à mesure que
les mois vont passer, d'ici trois ans. Si vous voulez que j'en fasse une revue,
je peux le faire. On peut les passer un par un. Je peux vous dire où en
est rendu chacun des mandats. Si vous le désirez.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Shefford.
M. le ministre, est-ce que vous voulez compléter la
réponse de M. le président de la Société
immobilière? Il vous reste du temps.
M. Rocheleau: La compléter, M. le Président, je
pense qu'il serait intéressé...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, ajouter
plutôt que compléter.
M. Rocheleau: Peut-être que le député de
Shefford serait aussi intéressé à connaître
où on en est rendu avec le rapport, d'une part, ses recommandations et
les échéanciers que la Société immobilière
du Québec s'est fixés pour mettre en application le rapport qui a
été approuvé par le conseil d'administration.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Shefford.
M. Paré: J'ai déjà eu passablement
réponse à ce que j'avais demandé, à propos du
montant, et si vous, comme représentant du gouvernement, vous l'aviez
accepté, le principe, et le conseil d'administration, j'ai eu
réponse là-dessus.
Plan de réduction de l'effectif
Oui, j'aimerais sans qu'on aille dans les détails et qu'on prenne
une heure pour cela savoir exactement le cheminement que vous vous êtes
fixé, en tout premier lieu relativement au personnel. Je vous disais
tantôt, au début de mon intervention, qu'il y avait 1250
personnes, occasionnelles et temporaires mises ensemble. On propose de
commencer déjà, dans le budget 1987-1988, à se
départir de 100 personnes et ensuite de quelques centaines de plus au
cours des années à venir. J'aimerais savoir si vous avez
déjà commencé et quel est l'échéancier que
vous vous êtes fixé relativement au personnel.
Le Président (M. Lemieux): ...la SiQ.
M. Vachon (Miville): Dans le cas des effectifs - si vous me
permettez une parenthèse pour donner un peu plus d'explications -
lorsque le rapport a été accepté en principe par le
conseil d'administration à la société au mois de
décembre, la première chose que j'ai faite a été
d'établir un plan de communication pour parler à nos 1200
employés. Je pense qu'il était, prioritaire que nos
employés sachent où on allait et ce qu'on devait faire. J'ai
enregistré un vidéo d'une vingtaine de minutes pour expliquer les
buts, la division et la séparation des responsabilités entre le
MAS et la Société immobilière et aussi pour donner l'heure
juste aux employés. Dans ce vidéo, j'ai eu à dire une
chose que j'ai toujours redite par la suite: Je n'ai fait aucune mise à
pied à la Société immobilière du Québec et
il n'est pas question que l'on réduise les effectifs en faisant des
mises à pied. Par contre, lorsque quelqu'un prend sa retraite, on ne le
remplace pas ou, avant de le remplacer on étudie le cas pour savoir si
son rôle est absolument obligatoire et utile. Dans ce cas-là,
quand le rôle est utile et qu'on sait qu'on en a besoin, on remplace la
personne qui a pris sa retraite.
Il y a les cas de préretraite que le gouvernement a
autorisés. Le Conseil du trésor a ouvert certains programmes pour
les gens qui veulent prendre leur préretraite. Les employés de la
Société immobilière bénéficient de ces
mêmes avantages. Il y a toujours la même formule aussi pour les
gens qui sont mutés dans des ministères ou qui veulent poser leur
candidature pour des promotions à l'intérieur du gouvernement.
Vous
savez que, sur environ 1100 employés, il y en a à peu
près 750 qui ont un droit de retour dans la fonction publique qui leur a
été consenti en 1984. Ces 750 personnes ont le droit de se
présenter à un concours à l'intérieur de la
fonction publique. Quand quelqu'un veut avancer dans la vie, je ne peux pas m'y
opposer. Mais, lorsqu'il part de la société immobilière,
avant de le remplacer on voit à ce que chacun des vice-présidents
ou des gestionnaires immédiats qui sont responsables de cette personne
nous disent ou nous prouvent que la personne en question était
irremplaçable et qu'on doit absolument la remplacer par quelqu'un
d'autre. Sinon, on ne la remplace pas. C'est la formule qu'on prend pour
baisser les effectifs. Il n'y aura pas de formule drastique, il n'y a aucune
formule drastique qui a été prise à la
société depuis un an et demi. Je pense que cela a quand
même donné des résultats. Les effectifs ont graduellement
diminué et on va continuer de la même façon pour les cinq
prochaines années. Alors, s'il y a 28 personnes l'an prochain qui
doivent prendre leur retraite, qui décident de la prendre, avant de
remplacer ces 28 personnes, on va étudier chacun des cas. C'est comme
cela dans tous les secteurs. (15 h 45)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Shefford.
M. Paré: D'accord. Si je comprends bien, cela va
être l'attrition en fonction des programmes qui sont établis. Des
1076 qu'il y avait en avril 1987, j'aimerais si vous pouviez me dire combien il
y en a au 1er avril 1988. Selon les budgets qu'on retrouve ici, combien
prévoyez-vous vont partir au cours du présent exercice
financier?
M. Vachon (Miville): Si vous me le permettez, mon directeur du
personnel est ici. Donnez-moi un instant.
Actuellement, la situation de la Société
immobilière du 1er avril au 8 avril 1988 est que nous avons 1003
effectifs réguliers sur 1069 postes autorisés réguliers et
nous avons 120 postes comblés par les occasionnels sur 162
autorisés. Il ne faut pas oublier une chose que je tiens à
spécifier, c'est que, dans les 160 postes occasionnels autorisés
à la Société immobilière du Québec, il y
avait 70 postes réguliers qui étaient comblés par des
occasionnels depuis nombre d'années, depuis deux ans, trois ans, quatre
ans. Je me suis engagé, en tant que président, à ouvrir
ces 70 postes réguliers et à me servir des occasionnels pour des
postes occasionnels et non pour combler des postes réguliers.
Déjà, dans les mois de janvier, février et mars de cette
année - vous allez m'excuser si je ne vous donne pas le chiffre exact,
je ne sais si ce sont 26 personnes - ce sont au moins 25 postes
réguliers que nous avons ouverts et qui étaient comblés
avant par des occasionnels. On procède de la même façon.
Vous allez me demander:
Combien de personnes vont être mutées l'an prochain? Je ne
ne peux pas vous répondre. Je ne sais pas combien de personnes vont
être mutées. Je ne sais pas combien de personnes vont aller en
attrition dans la fonction publique. Mais on sait qu'il y a une base de 20
personnes à 25 personnes par année qui doivent prendre leur
retraite. Alors, on sait qu'il y a au moins 25 personnes qui vont partir. Il y
a des cas de mortalité, des cas d'accident, des cas de gens qui
décident de se retirer de la fonction publique ou de la SIQ tout
simplement et qui décident d'aller travailler ailleurs. Alors, je ne
peux pas vous donner un chiffre officiel en vous disant: Voici, ce sont 68
personnes l'an prochain qui vont partir de la société. Ce serait
tout à fait faux et ce serait vous mentir que de dire une chose
semblable.
M. Paré: Mais l'objectif que vous vous fixez en respect
avec le rapport qui est là et qui est accepté est qu'il y en ait
300 de moins d'ici quelques années.
M. Rocheleau: II faut se rapporter, M. le Président, au 31
mars 1986 alors que nous avions à ce moment-là 1335 postes
à la Société immobilière du Québec dont 32
étaient vacants. Nous avons réduit à compter de ce
moment-là. Et quand le ministère des Approvisionnements et
Services a été créé, le Conseil du trésor
avait accepté, à la suite de notre POAS, 77 postes au
ministère des Approvisionnements et Services. Nous avons
bénéficié, d'autre part, de la réduction à
ce moment-là d'un nombre de postes relativement importants à la
Société immobilière du Québec qui étaient
vacants ou qui faisaient partie d'une réorientation qui était
déjà amorcée. Alors, on doit partir de 1335 pour arriver
au 31 mars 1988 à 1131 postes. Cela fait 204 postes de moins qu'au 31
mars 1986. Durant l'année, comme le président l'expliquait, nous
continuons la même politique concernant l'admission et les pensions
anticipées. Dans certains cas il y a des mutations, des employés
qui demandent d'être mutés. Alors, pour chacun des postes pour
lequel une vacance est créée, il y a toujours un examen de fait
par la Société immobilière du québec dans le but de
faire l'examen du poste et de considérer s'il doit être
remplacé ou simplement aboli.
M. Paré: Je comprends qu'il y a déjà eu
diminution, mais à partir de maintenant - parce que l'étude est
toute nouvelle, elle date de la fin de 1987 ou de début de 1988 - on
retrouve qu'il devrait y avoir 300 postes en moins. Ce ne sont pas 300 postes
à partir de 1986, où il y en avait 1335, c'est à partir du
nombre de personnes que l'on retrouve en poste à partir de ce
moment-là. Quel est l'objectif que vous fixez en ce qui a trait à
la diminution et est-ce que cela va toucher spécialement les
professionnels, les architectes, les ingénieurs, des gens directement
reliés au secteur de la construction ou des
plans?
M. Rocheleau: Pour ce qui est de l'ensemble des postes, soit des
postes de cadres, des postes de techniciens des postes de dessinateurs,
d'architectes ou autres, sûrement que le président est plus apte
que moi à apporter les clarifications, mais quand on tient compte de
l'ensemble, c'est-à-dire de la période de mars 1986 à
aujourd'hui et des projections anticipées dans le rapport Coopers &
Lybrand, on anticipe une diminution d'approximativement 300 employés,
une fois que le rapport aura été mis à exécution
dans sa totalité. Il peut y avoir des variantes, mais peut-être
que le président pourrait...
Le Président (M. Lemieux): M. le président de la
société immobilière.
M. Vachon (Miville): M. le Président, si on veut donner un
exemple concret, je pense que c'est peut-être celui du 31 mars 1987 au 31
mars 1988, d'accord? J'ai des gestionnaires qui occupent 163 postes
réguliers au 31 mars 1987. Au 31 mars 1988, ce sont 132 personnes. Les
professionnels représentent 172 personnes.
Le Président (M. Lemieux): Pour les postes de cadres,
132... D'accord. Cela va.
M. Vachon (Miville): Les professionnels, ce sont: Les
ingénieurs, les architectes, ils étaient 169 au 31 mars 1988.
Personnel de bureau, techniciens et ouvriers: 775 au 31 mars 1987 et 708 au 31
mars 1988. Vous avez une différence. 1110 pour 1987 et de 1009 pour
1988. Vous avez 101 postes de moins et vous voyez la répartition. Cela
s'est réparti à peu près équitablement.
Peut-être même que les professionnels ont été moins
touchés. On voit qu'il y a seulement une diminution de trois postes dans
cette catégorie. C'est un peu normal aussi pour l'expertise dont on a
besoin dans la société.
Le Président (M. Lemieux): Les postes de cadre ont
augmenté?
M. Vachon (Miville): Non. Ils ont baissé de 31
exactement.
Le Président (M. Lemieux): C'est très enrichissant.
Est-ce que vous permettez, M. le député de Shefford, une petite
question? Est-ce que les 32 postes vacants ont été
comblés?
M. Vachon (Miville): Non.
Le Président (M. Lemieux): Ils ne sont pas comblés.
Il n'y a pas d'autre question. M. le député de Shefford.
M. Vachon (Miville): On a actuellement 1009 personnes à
l'emploi de la société, à part des 122 occasionnels.
Le Président (M. Lemieux): Si je comprends bien, vous
gérez à la japonaise?
M. Vachon (Miville): On essaie.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Vous venez de dire...
Le Président (M. Lemieux): M. le président.
M. Vachon (Miville): Ce que je pourrais ajouter, c'est que toutes
les promotions passent par concours à l'interne. On a favorisé
à l'interne la promotion pour tout ce qu'on a eu à faire à
la société. Je pense que c'est ce qui donne aujourd'hui un
meilleur sentiment d'appartenance et de fierté de faire partie de la
Société immobilière. On a des chances d'avancer dans cette
société.
Le Président (M. Lemieux): Vous recrutez très peu
souvent, si je comprends bien?
M. Vachon (Miville): Très bien.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Vous venez de dire un petit bout de phrase
très intéressant en disant que, en ce qui concerne les
professionnels, vous êtes en mesure de constater que c'est à peine
quelques postes - trois postes - à cause de l'expertise. Pourtant, le
sens de l'étude va dans le faire faire. C'est la ligne directrice qu'on
retrouve de A à Z, on dit qu'il faudrait diminuer de plus en plus les
coûts dans des cabinets privés de services professionnels,
notamment par la signature de contrats ouverts permettant de faire appel
rapidement à des professionnels, à des techniciens de
calibre.
M. Vachon (Miville): D'accord. Vous voyez une contradiction
à cela?
M. Paré: Oui.
M. Vachon (Miville): Par rapport à toute l'expertise et
l'analyse qu'on doit fournir au ministère quand un visa est
demandé, je présume que le ministère n'est pas à se
monter en double tout ce que nous possédons à la
Société immobilière du Québec. À la
société, on a l'expertise, on a l'analyse, on a les
spécialistes en construction qui font la préparation du dossier
pour être présenté au MAS et ils peuvent aussi conseiller
les clients pour présenter un dossier au ministère des
Approvisionnements et Services. Alors, je ne pense pas que cela aille en
contradiction. Je comprends Coopers & Lybrand qui disent: Vous devriez
donner des contrats. Mais je ne suis pas pour garder des gens dans ma
société à ne rien
faire et donner des contrats à l'extérieur. Cela va se
faire au fur et à mesure que les gens qui sont chez moi ne pourront pas
rendre ces services-là. Je ne pense pas qu'on doive prendre une position
drastique, ce n'est pas la position qu'on a prise. On n'a pris aucune position
drastique en disant: Voici, vous restez assis et on donne les contrats. Au
contraire, je pense qu'on dit à nos gens: Vous travaillez, vous nous
donnez le maximum et si un jour il y a quelqu'un qui n'est pas là,
à ce moment-là, on pourra donner un contrat.
M. Paré: En fonction de ce que vous venez de dire, et que
je partage tout à fait, cela serait impensable comme
société de garder des gens d'expérience compétents
avec beaucoup d'expertise à ne rien faire pendant qu'on irait faire
effectuer des travaux par des firmes externes. Sur cela, je pense qu'on va
être unanime, on le partage. Par contre, l'étude dit que, pour des
moindres coûts, on doit aller à l'extérieur. Est-ce que
dans l'interprétation que vous faites cela voudrait dire que, pendant un
certain nombre d'années ou un certain temps, tout dépendra des
départs des gens, qu'on devra se résigner à gaspiller,
étant donné que l'étude dit qu'avec nos gens actuels cela
nous coûte plus cher et qu'on devrait aller à
l'extérieur?
M. Vachon (Miville): J'ai toujours dit, M. te Président,
qu'une étude... Est-ce que vous avez déjà vu un rapport
qui est bon à 100 %? Je ne pense pas. Je pense qu'il y a des choses qui
ont été révélées dans le rapport qui peuvent
être bonnes à 99 %, à 98 % et il va falloir les adapter
à notre société. Il n'est pas question de prendre cela et
de dire: C'est la Bible on va là et on garde des gens
démotivés à ne rien faire. Je pense que, pour ceux qui en
ont l'expérience, des gens qui n'ont pas de travail, de motivation et de
défi à relever, ce n'est pas facile à garder dans une
entreprise. Moi, je pense que ce qui est important, c'est que nos gens
travaillent. Si cela prend trois ans ou quatre ans pour donner des contrats,
cela prendra quatre ans et si cela en prend cinq, cela en prendra cinq. Cela en
prendra six, s'il le faut. Je ne suis pas pour garder des employés qui
ont déjà leur retour dans la fonction publique, qui ont des
garanties de salaires et qui ont des droits acquis à ne rien faire et
tout balayer cela du revers de la main pour dire: Bon, mon rapport c'est cela
et je m'en vais avec cela. Je pense que ce ne serait pas logique de ma part, je
pense qu'on n'a pas fait cela à la Société
immobilière du Québec et on n'a pas agi comme cela. Je peux
ajouter une chose, c'est que je me suis même permis de rencontrer
à tous les mois, à toutes les cinq semaines les
représentants des deux syndicats, ceux du Syndicat canadien de la
fonction publique et les représentants des professionnels: à
toutes les cinq semaines - particulièrement pour leur donner les
informations: où les mandats étaient rendus, où
l'évolution de chacun des mandats se faisait. Lorsqu'ils ont des
critiques à faire ils les font et on donne réponse à leurs
questions, on tente de donner réponse honnêtement et de bonne foi.
C'est comme cela qu'on agit.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Je suis heureux de vous entendre dire qu'on donne
l'information, qu'on se tient en contact, qu'on informe. C'est un minimum quand
on fait des transformations. Je suis satisfait de cela. Je suis aussi satisfait
de voir que d'une certaine façon il y a quand même un écart
ou un éloignement par rapport - je ne veux pas vous mettre en
contradiction ou dans vos petits souliers, comme on dit - à ce que vous
dites; cela presse moins de faire faire parce qu'on a du personnel,
comparativement à ce que semble nous indiquer et nous suggérer le
rapport, li y a une chose qui est importante et vous l'avez soulignée,
c'est la motivation. C'est sûr que des gens informés, c'est
déjà plus acceptable pour les gens qui sont touchés. Mais
est-ce que c'est possible de garder la même motivation pour des gens qui
savent, de toute façon, qu'on va vers le faire faire, donc, que cela
veut dire l'élimination progressive d'un pourcentage quand même
passablement important du groupe? (16 heures)
M. Vachon (Miville): M. le Président, 70 % des contrats
sont en faire faire à la Société immobilière et
c'était la même chose avant que j'arrive. Alors, il ne faut quand
même pas charrier au point de dire que cela va se multiplier par trois.
On n'en aura pas 210, c'est 100 % le maximum. Entre 70 % et 100 %, il reste 30
%. Je pense qu'il y aura toujours des choses qui devront être faites par
la Société immobilière du Québec et par nos
experts. On a de l'analyse et de l'expertise qui se développent à
l'intérieur d'une boîte, d'une société
immobilière, que vous ne pouvez pas avoir ailleurs, à moins
d'aller les chercher dans le secteur privé et de payer le gros prix. Je
pense que, si on veut être de bons gestionnaires, il va falloir
posséder certaines expertises et les développer chez nous. Et
c'est cela qui va donner de la motivation à certains de nos
employés, de leur dire. Voici le défi que vous avez à
relever; embarquez, on s'en va là et vous en avez de la chance d'avancer
avec nous. Comme je le dis, il y a déjà 70 % de faire faire et,
comme vous le voyez, dans le rapport c'est déjà écrit,
cela va augmenter de 1 %, de 2 %, de 3 %, selon les années et selon les
gens qui vont nous laisser ou qui vont continuer avec nous.
M. Paré: C'est un document public. M. Vachon (Miville):
Oui.
M. Paré: Les gens savent quand même qu'on suit une
orientation.
M. Vachon (Miville): Oui, et les syndicats ont eu la copie. Elle
leur a été remise au mois de décembre, en même temps
que le ministre l'a déposée à l'Assemblée
nationale.
M. Paré: II y est dit: La Société
immobilière du Québec devra fonctionner selon une politique de
faire faire qui comprend les éléments suivants, et on les nomme.
Il y en a un qui dit: expérimentation plus large dans l'utilisation de
contrats externes pour les expertises, la préparation de plans et devis
et la surveillance des travaux. Est-ce que ce n'est pas une tâche qui, au
moment où on se parle, est assumée, justement, par des gens
motivés et d'expérience à l'intérieur de la
société?
M. Vachon (Miville): Je pense que, si on était parti
à la course pour mettre cela en pratique, on aurait probablement fait
paniquer beaucoup de gens. Je pense que c'est notre attitude positive qui dit:
Un instant: Je ne me suis jamais caché pour dire que le rapport
était bon, que le conseil d'administration l'acceptait en principe, mais
que, s'il y avait des aménagements à faire, on devait les faire.
Il ne faut pas se fermer les yeux et dire: C'est le rapport, c'est la Bible et
on suit cela, sans cela, on n'est plus catholiques. Excusez-moi. Ce ne serait
pas logique. Agissons comme des gestionnaires logiques. S'il y a quelque chose
qui est frustrant pour nos gens c'est que pour le moment on a l'expertise et la
capacité de le faire. Pourquoi ne le ferait-on pas? Je pense que ce
n'est pas ce qu'on a fait. On n'a pas commencé par dire: On prend un ou
deux éléments et on commence par les donner à contrat pour
faire des comparaisons; on ne l'a pas fait encore. Avant de faire une chose
semblable, il faut avoir des prix de revient comparables et réels. Je le
dis toujours, il faut comparer des pommes avec des pommes. Il faut être
fair-play avec nos employés, avec nos gens. Et le jour où on est
capables de les regarder en pleine figure et de leur parler de la même
façon qu'on se parle ici, c'est là que les gens voient qu'on
n'est pas là pour leur tirer dans le dos, qu'on est là pour
travailler et pour faire une Société immobilière capable
de donner de l'expertise, du service et d'exécuter les mandats que le
MAS va lui donner à meilleurs coûts, avec des
échéanciers acceptables, en faisant preuve d'économie et
d'efficacité. C'est cela qu'on choisit comme but et objectif.
M. Paré: Je suis très heureux de vous entendre dire
cela, M. le Président. Si notre discussion pouvait juste aider fa
motivation et rassurer certaines personnes, ce serait déjà un
grand pas de fait cet après-midi. Je dois vous dire cela.
Révision du processus d'appels d'offres
Peut-être que c'est le ministre qui peut répondre
là-dessus ou vous, M. le président, en tout cas. Toujours dans
l'étude, on dit qu'il faut revoir le processus d'appels d'offres. On
retrouve cela: "...pour la négociation d'immeubles en raison de
difficultés et d'embûches". Et c'est là qu'est ma question.
Pouvez-vous me dire ce que c'est? Là-dedans, on retrouve qu'à un
moment donné il faut revoir le processus d'appels d'offres, en ce qui
regarde les négociations d'immeubles. Et là on donne les raisons
pour lesquelles il faut revoir cela: en raison de difficultés et
d'em-buches. Quelles sont les difficultés et les embûches?
J'aimerais qu'on aille...
M. Rocheleau: Dans un premier temps, je peux vous donner une
impression très personnelle. Je pense qu'en ce qui concerne les appels
d'offres on doit tenir compte des cahiers de charges qui sont
préparés. Aujourd'hui, à la Société
immobilière du Québec, on a des cahiers de charges dont on tient
compte d'une fois à l'autre, selon les besoins qu'on a.
Antérieurement, nous avions certains problèmes, certaines
difficultés de ce côté. Encore là, sur cet aspect
technique, le président pourrait peut-être apporter le
complément, tenant compte du fait que l'étude avait
démontré qu'au cours des trois années antérieures
cela présentait une problématique quelconque et que cette
problématique-là avait certaines recommandations qui ont
été suivies, je pense, aujourd'hui par la Société
immobilière du Québec. Alors, je demanderais au président
d'apporter un complément.
M. Vachon (Miville): M. le Président, vous allez voir dans
le mandat numéro 3, dans l'annexe du rapport que vous avez...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Vachon (Miville): ...à l'annexe 3, page 3
Le Président (M. Lemieux): Page 3.
M. Vachon (Miville): On a: "De revoir le processus d'appels
d'offres, d'octrois et de gestion de contrats." Et quand vous prenez la
référence que vous me faisiez tout à l'heure pour l'appel,
il y a une chose qui est importante a la société actuellement. On
est à travailler à standardiser les appels d'offres,
c'est-à-dire à avoir des appels d'offres qui soient avec un
gabarit conforme. On n'invente pas la roue à chaque fois qu'on fait un
appel d'offres. Et je pense que cela, c'est bon pour la transparence et c'est
bon pour la crédibilité de la Société
immobilière. Alors, quand on faisait des appels d'offres, il y avait la
fameuse question du loyer de base, d'autres fois le loyer d'aménagement
était inclus dedans, dans certains cas il n'était
pas inclus. Actuellement, ce comité-là est à
regarder cela, et c'est la même chose que pour les autres mandats pour la
tarification et tout cela. Il y a un comité directeur qui est
formé et ces gens vont faire des recommandations pour qu'on puisse
simplifier les procédures, avoir quelque chose qui est standard, qui est
uniforme, qui n'est pas toujours nouveau. Et c'est de cette façon qu'on
va porter de meilleurs jugements, je pense, et aussi que, pour les gens qui
auront à soumissionner sur les appels d'offres, cela deviendra commun;
c'est de cette façon que la Société immobilière
procède, point.
L'Atrium et l'édifice Cyrille-Duquet
M. Paré: Oui, qu'il y ait complexité à un
moment donné, il va toujours y en avoir, sauf que, quand on loue pour
plusieurs années des édifices pour plusieurs ministères et
qu'en même temps il y a la relocalisation, c'est sûr qu'il va y
avoir des critères. Sauf qu'il faut aussi faire attention. Malgré
les embûches et les difficultés, cela n'a pas exempté des
Chinic et des Atrium et quand on dit qu'on veut faciliter, il ne faudrait pas
que cela devienne facile au point où tout va passer.
M. Vachon (Mi ville): Je suis parfaitement d'accord avec vous, et
c'est justement ce qu'on recherche. Ce qu'on recherche, c'est d'avoir quelque
chose qui est standard, qui est comparable au marché privé,
d'être capables de dire n'importe quand: Voici l'appel d'offres, de
quelle façon il a été fait, la façon avec laquelle
on a évalué cet appel d'offres, et d'établir des
critères de base à la société, au lieu de faire
cela à chacun des dossiers. Moi, je suis d'accord et je pense que c'est
vers ces buts-là qu'on tend, nous aussi.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Rocheleau: Mais je voudrais juste ajouter ceci, M. le
Président, étant donné que j'ai entendu deux noms
particuliers, comme si cela avait été de mauvais achats du
gouvernement. Dans le cas de...
Le Président (M. Lemieux): Vite, M. le ministre.
M. Rocheleau: ...l'édifice Cyrille-Duquet, parce qu'il est
maintenant baptisé de ce nom-là, antérieurement Chinic, je
pense que le gouvernement a fait une excellente affaire, tenant compte de
l'urgence et de la vétusté des locaux occupés par les
fonctionnaires des Communications avant, locaux que je me suis permis d'aller
visiter avec le ministre des Communications, et je vous avoue très
candidement que je trouvais pratiquement indécent de laisser de nos
employés et de nos fonctionnaires travailler dans des conditions comme
celles que l'on retrouvait à l'édifice Semple. Et je suis heureux
aujourd'hui de dire que par rapport à la transaction qui s'est
effectuée, les améliorations, les aménagements qui ont
été faits, si on compare les coûts aujourd'hui, au pied
carré, avec n'importe lequel des édifices environnants, on peut
facilement s'apercevoir que les coûts d'acquisition de terrain, de
transformation de l'édifice, d'aménagement,
d'améliorations, et enfin de tout, ils sont en bas de la moyenne
générale au point de vue de la construction, et c'est un des
éléments pour lequel l'Opposition avait tout à fait et
légitimement le droit de poser des questions, parce que, oui, dans le
temps, cela a été une acquisition faite parce qu'on
considérait qu'il y avait urgence. Et si le député de
Shefford souhaite que l'on fasse l'analyse de l'ensemble des coûts de
l'édifice Cyrille-Duquet, cela me ferait plaisir de lui apporter toutes
les informations là-dessus parce que nous avons notre
vice-président à la construction qui est ici et qui pourrait vous
donner l'ensemble des détails sur les modifications qui ont
été apportées, les demandes qui ont été
faites par le ministère des Communications aujourd'hui, le nombre
d'employés qui sont déjà rendus là et ceux qui
doivent terminer leur aménagement dans un très proche avenir pour
faire en sorte que, à l'été, l'ensemble de
l'édifice, à l'exception de quelques espaces, soit loué en
totalité.
C'est la même chose pour l'Atrium, M. le Président. Je
pense que, encore là, nous avions des besoins relativement importants
que je ne dirai pas aussi urgents. Mais, dans la continuité des
engagements ou des politiques que le gouvernement antérieur avait faits,
on a voulu respecter l'axe Charlesbourg-Québec, d'une part, on a voulu
aménager dans le secteur de Charlesbourg, transférer des
fonctionnaires pour tenter d'avoir un certain équilibre régional
au point de vue des densités de fonctionnaires dans chacun des secteurs
de la grande région de Québec. Je pense que c'est un objectif qui
se retrouvait dans le parc immobilier approuvé en 1982 par le
gouvernement antérieur, qu'on a tout simplement suivi et qu'on est en
train de refaire pour apporter certains petits changements mineurs. D'autre
part, on se devait de libérer, au bénéfice du cégep
Garneau, certaines des bâtisses qui étaient occupées par le
ministère de l'Énergie et des Ressources, ce qui va lui permettre
de pouvoir prendre tout l'espace dont il a besoin pour le campus du
cégep et ce qui va permettre de centraliser en grande partie les
effectifs du ministère de l'Énergie et des Ressources.
Encore là, je pense que c'est au bénéfice du
gouvernement d'avoir fait l'acquisition de l'Atrium à ce prix-là:
1 000 000 de pieds carrés de superficie de terrain et au-delà de
400 000 pieds carrés de bâtisse pour le prix qu'on a payé,
qui était initialement de 10 568 000 $, pour le coût
d'acquisition, c'était
un prix d'aubaine. C'était un prix d'aubaine parce que cela
faisait notre affaire de le transformer pour les fins auxquelles on voulait le
transformer. On sait que, pour ce qui est des centres commerciaux dans ce
coin-là, cela n'a pas fait fureur et, malheureusement, ceux qui ont
occupé ces lieux il y a quelques années ont dû fermer leurs
portes. Alors, cela a servi à deux choses très importantes:
favoriser Charlesbourg, d'une part, d'autre part, favoriser le gouvernement par
un édifice très convenable qui pouvait avoir des modifications
qui satisfaisaient aux objectifs et aux besoins de certains de nos
ministères. Actuellement, encore là, nous sommes à
transformer l'Atrium. Il y a déjà certains services du
ministère de l'Énergie et des Ressources qui sont rendus
là .et, au fur et à mesure que l'édifice se
complétera, les autres parties du ministère se retrouveront
à l'Atrium.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Je vais être obligé de parler vite,
parce que les réponses sont plus longues que les questions et je
voudrais bien garder la dernière demi-heure pour la RIO. Donc, cela veut
dire qu'il nous reste quinze minutes.
Le Président (M. Lemieux): Avec un consentement unanime,
à 16 h 30 nous allons terminer avec la Société
immobilière et nous allons passer à la RIO pour, à 17
heures, prendre la protection civile.
M. le ministre.
M. Rocheleau: Seulement pour me replacer dans mon affaire, est-ce
que je comprends qu'on va faire la protection civile à 17 heures?
Le Président (M. Lemieux): Nous allons faire la protection
civile à 17 heures. Nous allons terminer la SIQ à 16 h 30 et de
16 h 30 à 17 heures, Mme la députée de Johnson va
entreprendre la RIO pour une demi-heure environ.
M. Rocheleau: Et de 17 heures, on va jusqu'à 18
heures.
Le Président (M. Lemieux): De 17 heures jusqu'à 18
heures. À 18 heures, nous déciderons si, effectivement, nous
aurons à revenir. En principe, nous devons revenir à 20 heures.
Obligatoirement, nous devons revenir à 20 heures, mais, si M. le
député de Terrebonne a terminé, nous arrêterons
à 18 heures. L'entente qui a été consacrée entre
les deux leaders, c'est que nous siégions ce soir de 20 heures à
22 heures, mais, si le député de Terrebonne décide qu'il a
terminé son intervention en ce qui a trait à la protection civile
à 18 heures, nous allons ajourner à 18 heures. (16 h 15)
M. Rocheleau: C'est juste parce que je tentais de me
replacer.
Le Président (M. Lemieux): Oui, je vous comprends, M. le
ministre.
M. Rocheleau: On semble se véhiculer d'un
élément à l'autre. La seule chose que je souhaiterais, M.
le Président, on en a parlé à plusieurs reprises à
l'Assemblée nationale quand j'ai eu des questions... J'ai dit: On va
avoir l'étude des crédits. On va profiter de cette étude
pour aller au fond et aller dans les moindres détails et se parier, on a
le temps. J'aimerais cela, s'il y avait des questions pertinentes qui
touchaient Chinic, entre autres; on en a parié à quelques
reprises. Moi aussi, cela m'a intéressé quand vous avez
posé des questions. Je courais après les réponses pas
longtemps après. On ne* les a pas toujours les réponses sur le
coup. J'ai ma "gang" avec moi, c'est elle -qui fait ces affaires-là.
Moi, je suis juste un...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, c'est le
député de Shefford qui a à décider des questions
qu'il veut poser.
M. Rocheleau: Oui, d'accord.
Le Président (M. Lemieux): Vous comprendrez,
écoutez, on ne peut pas orienter... M. le député de
Shefford, vous avez pleine latitude pour poser les questions que vous
voulez.
M. Paré: Si vous faites des réponses courtes, on va
toucher plus de dossiers.
M. Rocheleau: D'accord. Je ne parierai plus! Des voix: Ha,
ha!
M. Paré: Non, je veux entendre tout de même vos
réponses, mais très rapidement, sur certains dossiers sur
lesquels on a discuté, mais où on n'a jamais pu aller au fond des
choses. Chinic, vous venez d'en parier, je l'avais juste mentionné, mais
vous avez donné votre côté. Je dois dire que, quand on en a
parié et que vous avez décidé d'aller aux sources, vous
n'aviez pas besoin d'aller aux sources parce que ce n'est pas une
décision de la SIQ. L'urgence a été décidée
par une décision ministérielle. Cela s'est fait sans appel
d'offres et là où ce sont, à mon avis, toujours des
principes qui sont dangereux, c'est que, quand on les a faits une fois, on peut
peut-être justifier d'autres fois. En plus d'être allés sans
appel d'offres, on a acheté avec une contrainte imposée par le
vendeur en ce qui a trait à la compagnie qui était pour faire les
rénovations. Je vais avoir seulement une question sur cela, on ne fera
pas tout le débat, à moins que vous ne vouliez prendre le reste
quand j'aurai fini de poser ma question. Je vais vous en poser trois ou quatre
comme cela. Si je n'ai pas le temps de revenir, vous aurez l'occasion de
parier sur plusieurs dossiers. De combien sont les coûts totaux
des travaux de Chinlc sur une prévision de départ établie
à 7 700 000 $? C'est ma première question sur un sujet.
L'autre concerne l'Atrium. Je trouve important de revenir sur cela. Vous
avez dit que, oui, il fallait le faire. C'est un engagement. C'est
effectivement un engagement électoral qui avait été pris
par le "king" de la région, tout le monde sait cela. Donc, il fallait
respecter l'engagement. On ne les tient pas tous, mais celui-ci on l'a tenu.
Mais on peut bien dire que cela a coûté seulement... Quand on joue
avec des millions comme cela, je vous jure que cela a l'air facile, mais ce
sont des gros sous pour les citoyens. C'est 10 620 000 $, vous avez dit, pour
l'achat, 11 000 000 $ pour les travaux. Finalement, on se ramasse avec 22 000
000 $ pour cela. Je voudrais savoir si vous avez été
obligés de racheter des baux des commerçants qui sont
actuellement à l'Atrium et si oui, combien cela a
coûté.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: Alors, dans un premier temps, quant à la
décision de se porter acquéreur de l'Atrium, je dois
sûrement féliciter mon collègue, le ministre des
Transports, le député de Charlesbourg qui a fait des
démarches à plusieurs reprises. Je dois dire aussi, dans la
même veine, que l'association péquiste de Charlesbourg avait fait
des représentations auprès de l'ex-gouvernement pour se porter
acquéreur du même édifice. Alors, il y avait consensus dans
le coin. Les consensus, on aime cela et on les a respectés. Quand on
examine les coûts de l'Atrium, j'ai dit tantôt 10 000 000 $ pour
l'acquisition, 10 000 000 $ quand on tient compte de 1 000 000 de pieds
carrés, quand on tient compte d'une bâtisse de 400 000 pieds
carrés qui est sur place. Oui, il y avait des locataires pour lesquels
on a négocié, dans certains cas, des bris de baux et on a
dû se porter acquéreur de certains baux. Peut-être que le
vice-président à la construction, M. Guy Vachon, pourra vous
répondre sur n'importe laquelle de ces questions. Cela nous fera plaisir
de vous informer.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Shefford, voulez-vous avoir cette information complémentaire? M. le
président-directeur général de la SIQ vous cédez la
parole à M. Vachon?
M. Vachon (Miville): Je vais céder la parole à M.
Guy Vachon qui est vice-président à la construction et qui est
responsable du dossier de l'Atrium. Alors, il va pouvoir répondre aux
questions.
Le Président (M. Lemieux): M. Vachon, s'il vous
plaît.
M. Vachon (Guy): M. le Président, lorsqu'on parle du
budget global de l'Atrium, ce sont 23 500 000 $ incluant l'achat de
l'édifice, la transformation, le réaménagement, l'achat
des baux et le financement temporaire. La partie qui a été
engagée originalement concerne l'achat de l'édifice et du terrain
pour un montant de 10 568 000 $. La société a commencé
à acheter les baux des locataires qui étaient en place, parce
qu'on a des espaces à récupérer, pour pouvoir utiliser les
espaces qui étaient requis. Avec plusieurs locataires, c'est
déjà terminé. II y a eu des petits espaces, 750
mètres carrés avec le Service anti-crime des assureurs, qui a eu
une compensation de 1156,25 $. La Métropolitaine, compagnie
d'assurance-vie, pour une superficie locative de 2460 mètres
carrés, a eu une compensation de 2413,14 $. La compagnie Voxicom, pour
1631 mètres carrés: aucune compensation; Créations 647
inc, pour une superfice de 816 mètres carrés: aucune
compensation; Bell Canada, pour une superfice de 6849 mètres
carrés: aucune compensation; la compagnie Sico inc, pour une superficie
de 11 192 mètres carrés: 5000 $ de compensation; Bronzage Miami
inc, pour 2399 mètres carrés: aucune compensation.
Une voix: C'est en pieds.
M. Vachon (Guy): Excusez-moi, oui.
Une voix: Ce sont des pieds.
M. Vachon (Guy): Oui. Je m'excuse, toutes les superficies que
j'ai données sont en pieds carrés et non en mètres.
M. Paré: Avez-vous des baux... Je n'ai pas besoin d'avoir
la description, seulement le total. Combien le rachat des baux a-t-il
coûté?
M. Rocheleau: Jusqu'à maintenant?
M. Vachon (Guy): Si vous permettez, cela a coûté
environ 8000 $ plus... On vient de régler le dossier de Sears Canada
à 350 000 $ et on avait dans notre budget de 23 500 000 $, 818 000 $ que
les évaluateurs de la société avaient mis en
réserve pour régler le cas des baux. On est en deçà
de nos budgets, et ce qu'on économise actuellement, ce sont des sous
épargnés aux contribuables.
M. Paré: Et pour ce qui est des aménagements?
Là, vous avez l'achat, les baux. Et les aménagements?
M. Vachon (Guy): M. le Président, on peut essayer de
résumer. Le budget global de 23 500 000 $ inclut tous les
éléments. Alors, la prévision qui était pour le
rachat des baux se soustrairait des travaux éventuels à faire. On
a un budget de transformation et d'aménagement qui représente
environ 10 000 000 $. Dans les 23 500 000 $, on a environ 3 000 000 $ de
financement temporaire, 10 500 000 $ d'achats et
il restait 10 000 000 $ pour les travaux et le rachat des baux. Pour la
transformation de l'édifice lui-même, on a un budget d'environ 7
000 000 $; les aménagements, incluant les travaux et honoraires
professionnels et honoraires internes de la société, 3 000 000 $,
qui comprennent les aménagements et le rachat des baux. En d'autres
termes, c'est un vase communicant, si vous voulez. Notre budget global à
respecter est de 23 500 000 $ et on n'a aucune crainte pour le respect du
budget global.
M. Paré: Cela veut dire que, comme on économise
avec le rachat des baux, on va dépasser ailleurs. On ne prévoit
pas économiser, on prévoit ne pas le dépasser, mais ne pas
économiser non plus.
M. Vachon (Guy): C'est-à-dire que les besoins
d'aménagement dans ce dossier, comme dans tout dossier, sont
définitifs lorsque l'étude des besoins est terminée;
lorsqu'on fait un budget, il faut prévoir une enveloppe. L'étude
des besoins du ministère n'est pas tout à fait terminée.
En gros, c'est quand même connu, les superficies nécessaires sont
connues, les travaux de transformation sont connus, les aménagements
spécifiques évoluent toujours un peu dans le temps, dans ce
dossier comme dans tous les autres.
M. Paré: Toujours sur l'Atrium, le ministre est-il
prêt à nous déposer les documents qui justifient cet achat,
les procès-verbaux de la SIQ, les documents qui ont amené cette
décision stipulant, entre autres, les besoins? En même temps,
peut-on connaître - vous devez avoir cela en main - les espaces à
bureaux vacants dans la région de Québec?
M. Rocheleau: Oui, d'autant plus, M. le Président, que
nous sommes actuellement à préparer un plan global du parc
immobilier de Québec tenant compte de l'ensemble des espaces locatifs,
de l'ensemble des municipalités, de l'ensemble des mouvements que le
gouvernement peut ou pourrait faire dans la région de Québec. On
a fait les analyses, je pense, M. le président, du taux de vacance dans
l'ensemble des édifices locatifs de Québec. Actuellement, le taux
de vacance est très bas. Il est aux environs de 4 %, si je ne fais pas
erreur, M. le président?
M. Vachon (Miville): De Québec? M. Rocheleau: Oui,
pour la région. M. Vachon (Miville): 3,6 %, en 1987.
M. Rocheleau: 3,6 % de taux de vacance. Il est relativement bas.
Je n'ai pas l'impression que, de s'être portés acquéreurs
de certains édifices pour des besoins relativement importants du
gouvernement, on ait affecté le parc immobilier privé, d'une
part.
D'autre part, nous avons actuellement complété le parc
immobilier pour l'ensemble de Québec. On se propose, dans les prochaines
semaines, de le présenter au Conseil des ministres pour adoption, ce
qui, en somme, est la continuité du parc immobilier adopté par le
gouvernement précédent en 1982 et qui comportait certains
ajustements, à cause des mouvements, des déplacements et ainsi de
suite. C'est peut-être une des bonnes choses que vous avez faites. Je ne
critique pas tout le temps. Je vous l'avais dit ce matin. Quand je suis
arrivé là et que j'ai vu l'ensemble du parc immobilier tel que
défini par le gouvernement antérieur, je pouvais vivre à
l'intérieur de cela. Je pense que la Société
immobilière du Québec aussi. On a accepté de poursuivre
là-dedans. Maintenant, cela demande certains correctifs qui devront
être apportés très prochainement.
Le Président (M. Lemieux): Brièvement.
M. Rocheleau: Le parc privé n'est pas en danger, au
contraire. Il ne nous donne pas suffisamment de choix si on avait à
faire des grands mouvements.
M. Vachon (Miville): Juste pour conclure...
Le Président (M. Lemieux): Vous avez quelque chose
à ajouter, M. le président?
M. Vachon (Miville): M. le Président, si vous le
désirez, après la séance, nous pourrons vous
déposer un document avec tous les espaces excédentaires dans la
région de Québec et la région de Montréal pour
l'ensemble de la société. C'est avec plaisir qu'on le ferait.
Le Président (M. Lemieux): Si vous voulez en faire le
dépôt, M. le président directeur-général de
la SIQ, vous devez le faire immédiatement.
M. Vachon (Miville): D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Je vais autoriser effectivement
le dépôt de ce document pour permettre à M. le
député de Shefford, afin qu'il respecte le temps qu'on a pris, de
poser une dernière petite question, puis nous allons adopter le
programme de la SIQ, le programme 2.
M. Paré: Très rapidement, pour permettre à
ma collègue de pouvoir intervenir sur la RIO. Un commentaire et une
question.
Le commentaire. Vous dites qu'on va regarder maintenant les espaces
disponibles dans la région de Québec. Je pense que cela aurait
dû être le premier pas à faire avant d'investir 23 000 000
$.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: Un instant! Le député de Shefford en
a perdu des bouts.
M. Blais: Pourquoi vous ne l'arrêtez pas?
Quand c'est moi qui parle, vous m'arrêtez tout de suite.
Arrêtez-le donc, M. le Président, s'il vous plaît!
M. Rocheleau: M. le député de Terrebonne, s'il vous
plaît!
M. Paré: Vous le prendrez sur votre temps, M. le ministre.
Ma question...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Shefford, effectivement, vous avez la parole.
M. Paré: En concluant très rapidement, ma question:
Quand vous me dites qu'il y a, dans la région de Québec, 3, 6 %
de vacance dans les édifices à bureaux, est-ce que les bureaux
qu'on a aménagés à l'Atrium sont inclus ou si, maintenant,
cela veut dire que le pourcentage est plus grand parce que c'était 3, 6
% avant l'ajout de ces bureaux?
M. Rocheleau: Non.
M. Vachon (Miville): Non, 3, 6 % en 1987. C'est 2, 1 % au total
actuellement pour toute la Société immobilière du
Québec dans la province. Vous avez le document que je viens de
déposer. Pour la région de Québec, en 1987-1988, c'est 1,
5 %, soit 15 000 mètres.
M. Paré: Est-ce en pieds ou en mètres?
M. Vachon (Miville): En mètres, 15 000 mètres, qui
représentent 1, 5 % de la surface en 1988. C'était 3, 8 % en
1987, au 31 mars.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député de Lafontaine. M. le député de Shefford.
M. Paré: Quand vous parlez, dans la région de
Québec, du total d'espaces disponibles, vous pariez de 15 915
mètres. Cela inclut l'espace de l'Atrium?
M. Vachon (Miville): Certainement, On vient de l'acheter.
M. Paré: Même s'il n'est pas fini, il est inclus
là-dedans.
M. Vachon (Miville): Actuellement, pour nous, il est en
rénovation. Il n'est pas excédentaire. Il n'est pas en surplus.
On le prépare. Comme, par exemple, les espaces qu'on vient de vendre au
CÉGEP François-Xavier-Garneau. On a déménagé
des gens à l'Atrium et on a vendu. Ces espaces-là, on ne les a
plus maintenant. C'est ce qui est venu en compensation.
Je peux vous le donner par...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous voulez ajouter
quelque chose à la réponse, M. le ministre?
M. Rocheleau: Non, je voulais seulement apporter un très
léger correctif. Pour les acquisitions que nous avons faites, on a
toujours fait les analyses d'espaces dans la région de Québec. On
n'approuve pas, aujourd'hui ou demain, un plan de parc immobilier pour
l'ensemble de la région de Québec sans avoir pris en
considération l'ensemble des mouvements antérieurs. Ce sont
simplement des correctifs qu'on va apporter. Mais on suit toujours les
mouvements et les impacts que cela peut créer.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. Merci,
M. le président-directeur général de la SIQ.
Est-ce que le programme 2, Exécution des obligations des
ministères et organismes envers la Société
immobilière du Québec, est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le programme 2 est donc
adopté. J'appelle le programme 4; Régie des installations
olympiques. M. le ministre.
M. Rocheleau: Est-ce que je pourrais seulement profiter de
l'occasion pour remercier le personnel de la Société
immobilière du Québec et du ministère qui était
présent ici, M. le Président? Ils peuvent certainement être
libérés.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Shefford, voulez-vous ajouter un dernier petit mot à cet effet
aussi?
M. Paré: Oui. Je vous félicite, je vous remercie et
j'espère que vous allez tous être encore là pour la
prochaine étude l'an prochain et dans deux ans.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons suspendre
pour environ une minute pour permettre aux fonctionnaires responsables de la
RIO de prendre place.
(Suspension de la séance à 16 h 32)
(Reprise à 16 h 33)
Le Président (M. Lemieux): Sur la Régie des
installations olympiques, la parole est maintenant à Mme la
députée de Johnson.
Régie des installations olympiques
Mme Juneau: Merci beaucoup, M. le Pré-
sident. Bien sûr, lorsqu'on parle du Stade olympique, tout le
monde est fier parce qu'il a une architecture des plus originales au monde. Je
pense que les Québécois et les Québécoises ont
raison d'être fiers. C'est un complexe diversifié. Par contre, la
Régie des installations olympiques, c'est plus que le stade. C'est le
vélodrome, c'est le complexe où sont logées les
fédérations du RLQ et les piscines.
M. le Président, on sait que la RIO enregistre des
déficits annuels considérables, plus de 4 000 000 $ en 1986-1987.
Je voudrais poser quelques questions là-dessus au ministre. Est-ce que
le ministre a des projets visant à rentabiliser la RIO?
M. Rocheleau: M. le Président, je suis heureux de la
question de Mme la députée de Johnson parce que, quand j'ai
été nommé responsable de la Régie des installations
olympiques, moi aussi, je trouvais cela formidable, le Stade olympique. On
était à construire la tour et tout cela. Mais on avait investi
plusieurs centaines de millions, sinon un milliard à ce jour,
intérêts compris. L'an passé, on a voté des
crédits de l'ordre de 12 800 000 $ pour nous permettre de rentabiliser
davantage le terrain, occupé en partie l'été par les
Expos, pour le bénéfice du Salon de l'habitation, du Salon de
l'automobile, de spectacles de toutes sortes. Je pense qu'on peut suivre cela
de façon assez constante, actuellement. Nous avons des investissements
dans des places d'accueil pour permettre à tout le secteur du
funiculaire d'être utilisé au maximum et nous tentons de
viabiliser et de rentabiliser ces espaces.
Maintenant, pour ce qui est du vélodrome, j'ai une certaine
déception quant à l'utilisation actuelle du vélodrome
parce qu'il est presque entièrement utilisé par les cyclistes et
que, malheureusement, le nombre de cyclistes est très bas. À
peine une cinquantaine de cyclistes utilisent de façon quasi permanente
cette pièce d'équipement qui nous coûte 2 000 000 $ de
déficit, annuellement. On a un déficit de 2 000 000 $ au
vélodrome. C'est impensable de continuer à dépenser des
sommes aussi importantes pour des espaces récréatifs, des
équipements récréatifs ou sportifs qui ne sont pas
utilisés plus que cela.
Quand on touche la partie des piscines, vous faites allusion à la
fédération qui nous a écrit à plusieurs reprises et
qui est très sensible à cela. Nous le sommes aussi parce que la
continuité dans l'histoire du parc olympique, cela a été
les Jeux olympiques, cela a été pour les amateurs cela a
été pour nos sportifs. Il faut garder, quand même, cette
partie très vivante. Mais, tout en la gardant très vivante, on
veut aussi tenter d'apporter des équipements qui pourraient permettre
une utilisation conjointe, tout en protégeant les piscines, les
plongeoirs et nos amateurs, en proposant peut-être au gouvernement - et
j'ai l'intention de le faire prochai- nement, si nos études en
démontrent la faisabilité et la rentabilité - la
construction d'un aquaparc qui serait attenant aux grandes piscines, qui
permettrait l'utilisation maximale, à la fédération des
amateurs, des piscines secondaires et qui leur permettrait, peut-être sur
la moitié de l'année, d'utiliser les grandes piscines pour des
concours ou autres. Je pense qu'on est près de s'entendre avec la
fédération de ce côté-là.
Dans le but de nous permettre de tenir compte de tout cet impact de
l'olympisme, dernièrement, on nommait au conseil d'administration de la
RIO un des membres fondateurs, je pense, M. Berthiaume, qui a été
mêlé de très près à l'olympisme, au COJO. Il
fait maintenant partie du conseil d'administration et surveille les
intérêts du sport que l'on peut considérer beaucoup plus
comme la participation des amateurs et le fait de préserver le sport
dans toutes ses fins.
Il y a l'aquaparc pour lequel on pourrait présenter un projet qui
nous demanderait, par contre, d'autres investissements. Je vous avoue
très candidement que demander au gouvernement de dépenser
quelques millions de dollars encore au Stade olympique... Je suis le premier
à dire: Quand est-ce qu'on va arrêter de dépenser? Quand
est-ce qu'on va tenter de diminuer notre dette? D'une part, la dette devrait
être à peu près effacée vers 1994, mais on a, quand
même, un déficit opérationnel qui varie autour des 5 000
000 $ annuellement. L'an passé, on l'a descendu à 4 000 000 $.
Tant mieux! Je pense qu'on a eu une excellente performance de la RIO l'an
passé. Mais on voudrait réduire le déficit à
zéro, si on le peut.
Mme Juneau: Vous avez fait état surtout des piscines. Vous
êtes d'accord avec moi pour dire que le vélodrome était
sous-utilisé. Je ne sais pas si vous avez pris cela au sérieux,
mais la RIO avait proposé de transformer le vélodrome en
musée de la science et de la technologie. D'ailleurs, les journaux en
ont fait état beaucoup. Qu'est-ce que vous pensez de cela, vous?
M. Rocheleau: Personnellement, je vous avoue que cela fait partie
des analyses de notre service de promotion, marketing et analyse, pour
l'ensemble de l'utilisation du complexe de la RIO. C'est une des
recommandations qu'ils font. J'ai demandé à la RIO de rencontrer,
entre autres, le ministre de l'Éducation, qui est aussi responsable de
la technologie, pour lui présenter cette approche possible. Il y a la
ville de Montréal aussi. Jusqu'à aujourd'hui, on semble
m'indiquer que la ville de Montréal ne serait pas
intéressée à ce qu'on aménage cette partie pour le
musée de la science et de la technologie.
Mme Juneau: M. le ministre, est-ce que d'autres propositions ont
été faites pour rentabiliser l'ensemble des installations
olympiques?
M. Rocheleau: Plusieurs propositions nous sont faites de la part
de la RIO et du service de marketing. Je pense qu'on a regardé à
peu près toutes les possibilités. On vous partait tantôt
des piscines et de l'aquaparc qu'on pourrait marier à celles-ci, ce qui
permettrait de réduire le déficit d'une façon importante.
On parle du vélodrome. Je vous avoue que je suis poigne avec ce
vélodrome. Je considère qu'on ne peut pas continuer beaucoup plus
longtemps à n'en permettre l'utilisation qu'à quelques
utilisateurs. Il faut tenter de faire quelque chose, surtout qu'il est à
côté des bouches de métro. Il pourrait servir à
moult occasions.
Mme Juneau: N'avez-vous pas reçu des propositions de
l'Université de Montréal dans le sens qu'elle pourrait utiliser
les installations?
M. Rocheleau: Les universités... Il y a déjà
plusieurs années, le rêve de M. Taillibert était que la
tour soit aménagée pour des fins de plateau sportif ou autres. Si
jamais vous en avez l'occasion, Mme la députée de Johnson,
surtout que vous êtes ma "vis-à-vis" de ce
côté-là, je vous inviterais à venir visiter la tour
par l'intérieur et j'aimerais que vous émettiez vos commentaires
après. De l'extérieur, c'est formidable. De l'intérieur?
Je me pose des questions à savoir combien cela nous coûterait pour
aménager l'intérieur quand vous avez un espace plancher-plafond
de 18 pieds et que les fenêtres sont au plafond. Cela va prendre des
grands bons hommes pour venir à bout de voir dehors s'ils veulent
être sur le plancher de chacun des étages de la tour. Mais,
là aussi, nous avons tenté de contacter Radio-Québec,
entre autres. Nous tentons d'intéresser également
l'hôtellerie. Par plusieurs moyens, nous tentons aussi
d'intéresser des gens à venir utiliser cette tour qui est, quand
même, un site important. La tour olympique à Montréal est,
quand même, un point de repère.
Mme Juneau: Avez-vous des prévisions à savoir quand
vous allez donner une réponse? Vous dites que vous allez en parler a vos
collègues ministres, mais avez-vous prévu une date pour dire:
C'est à ce moment-là qu'on va prendre la décision, quelle
qu'elle soit, mais nous avons la ferme intention dès cette année
de prendre une décision étant donné que le déficit
perdure chaque année?
M. Rocheleau: Oui. Nous en avons discuté à
plusieurs reprises à mon ministère qui est responsable de la RIO.
Nous attendons actuellement des propositions. Je pense que plusieurs
propositions sont envisagées actuellement. Au point de vue du marketing,
plusieurs rencontres se font. On a même l'intention, en ce qui concerne
la tour, de former éventuellement une espèce de comité de
travail qui regrouperait des gens, des hommes et des femmes du milieu des
affaires, du marketing, du milieu du sport amateur, récréatif, du
milieu du développement immobilier - enfin, tout ce qu'on veut y mettre
- mais je pense qu'on ne peut en rester là. C'est une des intentions que
nous avons actuellement.
Mme Juneau: Tout à l'heure, vous avez dit: Je ne suis pas
sûr que le gouvernement va s'embarquer dans une autre dépense
considérable, étant donné que cela signifie encore des
millions de dollars pour changer peut-être le volet vélodrome ou
l'autre. Est-ce que vous envisagez que le vélodrome soit fermé
complètement? Est-ce que vous pouvez envisager cela? (16 h 45)
M. Rocheleau: Non. Je pense qu'on ne peut pas se permettre de
fermer un espace aussi important qui se trouve dans le centre ou à
l'extrémité est de la ville. Je pense qu'on doit absolument
trouver preneur à cela. Si on veut réellement, à la
Régie des installations olympiques, maximiser l'utilisation du parc
olympique, je veux bien réduire le déficit à zéro
mais je veux que le plus de monde possible puisse utiliser l'ensemble du parc
olympique - il faut trouver des activités qui feront que les gens seront
nombreux à y venir. Prenez le funiculaire, par exemple. Cela fonctionne
très bien jusqu'ici. Le funiculaire pourrait facilement être
combiné à d'autres activités. Il y a le Jardin botanique
qui est juste à côté, où les gens font la
tournée d'une place à l'autre. On tente de trouver des nouveaux
locataires potentiels de l'entreprise privée, si c'est possible.
Mme Juneau: Croyez-vous trouver partie prenante dès cette
année? Parce que ce sont encore des millions de dollars qui vont
s'ajouter au déficit, finalement.
M. Rocheleau: Je vous avoue que c'est l'objectif que l'on
poursuit. On est à préparer des documents qui m'amèneront
à faire des recommandations au gouvernement, mais je vous avoue que,
déjà, j'ai pris connaissance de certaines recommandations. Elles
demandent l'injection de quelques autres millions de dollars. Personnellement,
je veux bien, avant de faire une recommandation au gouvernement, être
convaincu de faire la bonne chose.
Mme Juneau: Vous n'avez pas l'air convaincu.
M. Rocheleau: Je ne le suis pas encore tout à fait.
J'aimerais me faire convaincre un peu plus parce que cela fait
déjà plusieurs dollars que le gouvernement met là-dedans.
Quand je serai convaincu, Mme la députée de Johnson, j'irai.
Mme Juneau: Vous allez nous annoncer cela en grande pompe?
M. Rocheleau: C'est cela. Mme Juneau: C'est bien.
Le Président (M. Lemieux): Si M. le ministre et Mme la
députée de Johnson me permettent de poser une petite question
d'actualité sur ce qu'on voit dans les journaux, en ce qui concerne le
bail qui touche les Expos de Montréal par rapport à la RIO.
Est-ce que ce bail est reconduit actuellement? Est-ce que les Expos paient un
loyer actuellement? Parce qu'on paie, quand même, assez cher, ces
frappeurs de balle. Imaginez-vous que le public en général, les
Québécois et les Québécoises se demandent si, oui
ou non, les Expos paient actuellement un loyer, s'ils n'en paient pas, pourquoi
et si ce bail sera négocié à court terme.
M. Rocheleau: M. le Président, je vous avoue que,
personnellement, comme ministre responsable de la RIO par rapport à
l'ensemble des locataires qui sont là, je n'ai pas négocié
sur la place publique. J'ai toujours considéré que la RIO devait
être le véhicule pour négocier ses baux, d'une part.
D'autre part, je sais que des rencontres ont été tenues et sont
tenues hebdomadairement. Effectivement, depuis le 1er janvier, la RIO ne
perçoit pas de loyer. Elle ne perçoit pas, non plus, sa partie
sur les revenus des concessions. Je vous avoue que cela m'embête un petit
peu parce qu'il y avait un bail qui existait antérieurement. Même
si le nouveau bail n'est pas signé, pour moi, les conditions
antérieures font mon affaire en attendant que le nouveau bail soit
signé. Le fait que les Expos aient cessé de payer les redevances
sur les concessions... Remarquez que les concessions, ce n'est pas seulement
pour les Expos, c'est aussi pour les salons qui sont là, etc.
Le Président (M. Lemieux): Pourriez-vous nous dire ce que
cela représente monétai-rement?
M. Rocheleau: Ah! Écoutez, sur une période d'un an,
cela représente plusieurs millions de dollars.
Le Président (M. Lemieux): Je rejoins la
préoccupation de Mme la députée de Johnson qui parlait de
rentabiliser les installations olympiques. Il me semble que...
M. Rocheleau: Disons que, jusqu'ici, ils nous doivent
peut-être près de 200 000 $ sur la partie des pourcentages des
concessions. Mais un locataire qui ne paie pas son propriétaire,
à un moment donné, à la Régie des loyers,
après 22 jours, vous le foutez à la porte. Dans le cas des Expos,
ce n'est pas pareil. Je veux dire qu'on est obligés de faire cela un
petit peu différemment. C'est un locataire important qui occupe une
partie importante du Stade olympique et qui satisfait une clientèle
très importante pour ce qui est des sports. Et cela, il faut que cela
continue. Par contre, je vous avoue que cela ne restera pas là, ils vont
payer bien vite. S'il faut vendre le pop-corn nous-mêmes, on va le vendre
nous-mêmes, mais il y a, quand même, un bout à tout! Je suis
tolérant, je ne m'en suis pas mêlé et je ne veux pas m'en
mêler. Remarquez, M. le Président, que je ne suis pas en train de
négocier avec vous.
Le Président (M. Lemieux): En tout cas, je vais laisser
aller Mme la députée de Johnson là-dessus.
M. Rocheleau: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Cela la fatigue, j'ai eu
l'impression.
M. Rocheleau: En fin de compte, je peux vous assurer d'une chose:
pour moi, n'importe quel locataire doit d'abord passer par la RIO. C'est la RIO
qui est responsable et qui a le mandat de négocier. Quant à moi,
j'ai le mandat d'autoriser, finalement, le décret qui permet-Mais si
certaines choses font en sorte que des obligations ne sont pas
respectées, je vous avoue que je vais endosser totalement la position de
la RIO là-dedans. Il y a toujours deux côtés à une
médaille et il faut respecter les deux côtés, mais il faut
aussi payer son dû.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Johnson.
Mme Juneau: Vu que c'est vous, le ministre responsable, j'imagine
que vous avez votre mot à dire. Je veux bien croire que vous laissez
toute la latitude à la RIO. Je ne disconviens pas que ce sont ces gens
qui doivent s'asseoir ensemble et prendre une décision et qu'ils doivent
faire leur travail comme il faut. Mais, quand cela ne fonctionne pas, c'est
vous, le ministre responsable, et j'imagine que vous devez avoir un mot
à dire dans cela.
M. Rocheleau: Oui, mais remarquez une chose, c'est que je sais,
Mme la députée, où je suis assis et je sais aussi
où les responsables du conseil d'administration sont assis. Dans l'ordre
des choses, j'ai la responsabilité globale de la Régie des
installations olympiques. Mais au point de vue administratif, c'est la RIO, de
par son conseil d'administration et les mandataires nommés pour
négocier le bail, qui doit arriver à une entente. Il peut y avoir
des suggestions, des recommandations, des rencontres organisées, mais
qui sont toujours des rencontres officieuses, remarquez. Mais en fin de compte,
jusqu'à aujourd'hui, une négocation a toujours abouti à
une entente entre les deux parties.
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Vu que, tout à l'heure, le ministre
hésitait énormément à dire: Quand j'aurai
trouvé une façon convaincante de rentabiliser les installations
olympiques, possiblement que je recommanderai d'injecter d'autres millions cela
lui est-il passé par la tête de privatiser les installations
olympiques?
M. Rocheleau: Bien, je les ai déjà offertes aux
Expos pour 1 $. Ils n'ont pas voulu les prendre. Et, en 1994, on doit remettre
cela en totalité à la ville de Montréal, en vertu de la
loi. Pour cela, il faut éliminer totalement la dette. Il nous reste une
dette d'environ... On paie environ 110 000 000 $ par année.
Une voix: 600 000 000 $.
M. Rocheleau: II nous reste 600 000 000 $ à payer,
l'unique somme de 600 000 000 $ à payer, ce n'est pas grand-chose,
n'est-ce pas? C'est une question de zéros au bout de la ligne! Mais, en
1994, on devrait avoir éliminé complètement la dette.
Quant à moi, je ne serai sûrement plus là en 1994. De toute
façon, pour celui qui sera là, je voudrais que la dette soit
payée et que l'administration, le quotidien, la gestion des
équipements et autres soient au moins au seuil de la rentabilité.
À ce moment-là, si le gouvernement du temps décidait de
transférer cela à la ville de Montréal, au moins, il
transférerait un équipement fort important qui a
été payé par l'ensemble des Québécois et des
Québécoises, avec l'aide de Montréal dans le temps, bien
entendu. Mais on a hérité de son bébé, il ne faut
quand même pas se le cacher. Et, normalement, en 1994, on devrait le lui
remettre. S'il y a un preneur, envoyez-le moi! Je lui ferais un "deal": une
piastre et par paiements, si vous voulez.
Mme Juneau: J'espère que la presse est au courant de
cela.
Le Président (M. Lemieux): Elle va l'entendre, Mme la
députée de Johnson. Est-ce que l'offre tient toujours au moment
où on se parle, M. le ministre?
M. Rocheleau: L'offre tient toujours et je pense même
que...
Le Président (M. Lemieux): Alors vous offrez...
M. Rocheleau:... tout le monde serait heureux si on pouvait
trouver un preneur qui le prenne à son actif et qui garde les
profits!
Le Président (M. Lemieux): Ah oui! Qui garde les...
M. Rocheleau: Ah, oui! Qui garde les profits.
Le Président (M. Lemieux): Et le déficit? M.
Rocheleau: Mais il prend le reste... Le Président (M. Lemieux):
Oui, oui.
M. Rocheleau:... et il s'occupe de payer cela.
Le Président (M. Lemieux): Alors l'offre est faite, Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Oui, c'est cela. Bon, pour changer un peu, je
voudrais savoir, M. le ministre, qui est le responsable de l'entretien des
équipements de la RIO.
M. Rocheleau: En somme, l'ensemble des équipements de la
RIO est sous notre responsabilité. Par contre, quand il y a certaines
activités comme durant la saison de baseball, les Expos ont certaines
responsabilités, je pense, quand il y a des parties de balle.
Mme Juneau: C'est une firme qui a cela. C'est la firme Sextant
qui a cela.
M. Rocheleau: L'entretien ménager, Mme la
députée.
Mme Juneau: Oui, oui. Je dis bien: Qui est la personne
responsable de l'engagement de cette firme?
M. Rocheleau: M. Robert Thériault. Mme Juneau:
Robert Thériault. M. Rocheleau: II est
vice-président.
Mme Juneau: Quel genre de firme est-ce? J'ai entendu parler de
certaines choses et j'aimerais me les faire confirmer.
M. Rocheleau: Écoutez, à ce sujet, je demanderais
peut-être à M. Jean-Pierre Payette, vice-président et
directeur des finances, de vous donner ces informations parce qu'on entre-Le
Président (M. Lemieux): M. Mallette, s'il vous plaît.
M. Rocheleau: Payette.
M. Payette (Jean-Pierre): Voici, la régie fait affaire
avec des entreprises privées pour l'entretien ménager, soit de
ses bureaux ou des locaux situés au village olympique. Nous avons des
appels d'offres régulièrement, tous les trois ans, pour ce genre
de contrats. On donne des contrats d'un an, mais renouvelables chaque
année si les gens ont bien performé.
L'entreprise Sextant, pour répondre particulièrement
à votre question, a été le plus bas soumissionnaire lors
du dernier appel d'offres. Il semblerait que c'est une entreprise qui embauche
des gens qui ont certaines difficultés de réadaptation sociale.
Nous avons engagé cette entreprise, évidemment, en nous basant
sur le plus bas prix soumis. Nous avons gardé les gens à l'oeil
parce qu'ils fonctionnent, quand même, sous la directive du
vice-président à l'exploitation et les services ont
été excellents tellement que nous avons renouvelé le
contrat...
Une voix:...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lafontaine, s'il vous plaît! Vous pouvez continuer.
M. Payette: Après la première année, on a
été très satisfaits des services et on a renouvelé
le contrat. On a plusieurs locataires à la régie. Ne nommons que
le RLQ, parce que vous en avez parlé tantôt, où il y a 600
employés. L'un des commentaires du directeur général du
regroupement, c'est qu'il était très satisfait de l'entretien
ménager. Donc, on n'a vraiment aucun problème de ce
côté.
Mme Juneau: Est-ce exact que ce serait une secte religieuse?
M. Payette: Non.
Mme Juneau: Les membres?
M. Payette: Vous confondez avec l'entreprise Charteau.
Mme Juneau: Charteau.
M. Payette. Charteau est l'entreprise d'entretien ménager
pour l'intérieur du stade, pour l'entretien des gradins du stade. Il y a
deux contrats. Il y a un contrat avec nous pour tous les
événements autres que le baseball et un contrat avec les Expos
lors du baseball. Ce sont deux contrats carrément séparés
et c'est payé par les deux organisations. Ce sont des Témoins de
Jéhovah.
Mme Juneau: À ce moment-là, n'y a-t-il pas une loi
pour empêcher la discrimination? Si c'est une entreprise d'une secte, il
faut que tu sois...
M. Payette: À ce que je sache, on ne fait justement pas de
discrimination si on embauche des gens d'une autre... Ils l'ont eu par
soumission, de toute façon. Ils sont parmi les gens ies mieux
équipés pour nettoyer le genre d'installations que nous avons.
C'est carrément par soumission qu'ils ont eu le contrat. Ce n'est pas la
première année que Charteau est là. Charteau est là
depuis environ six ou sept ans. Depuis ce temps, nous sommes allés en
soumissions et ils se sont encore positionnés comme étant les
plus bas soumissionnaires.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Une toute petite question et, après cela, ce
sera tout. On avait lu, je pense, l'automne dernier, que la firme Lavalin avait
réclamé de nouvelles sommes concernant l'installation du toit
olympique. Il me semble que je vous avais entendu dire que c'était un
contrat clés en main et que le gouvernement n'avait pas à
débourser davantage de montants à la suite de l'engagement qui
avait été fait avec la firme Lavalin. Est-ce que vous pourriez me
dire la suite de cela? Qu'est-ce que vous avez pris comme décision?
M. Rocheleau: Oui. En somme, je ne veux pas m'embarquer trop loin
dans cela, Mme la députée de Johnson, parce que, d'une part, j'ai
l'impression qu'il va y avoir de très longues négociations en ce
qui concerne cette réclamation de 18 000 000 $ qui nous est
arrivée un peu comme un cheveu sur la soupe. C'était un contrat
clés en main de 117 000 000 $ et il y avait environ 3 000 000 $ de plus
pour le décret de la construction qui était arrivé dans le
temps. Alors, cela veut dire 120 000 000 $ grosso modo.
On nous a envoyé cette facture de 18 000 000 $, un bon matin,
juste comme cela, en disant: On a fait ceci, on a fait cela, on a fait cela, en
nous expliquant qu'il y avait eu certains problèmes qui les avaient
amenés à faire cela. Mais, après avoir consulté nos
services de construction, il n'y a jamais eu d'autorisation préalable
à certaines additions au contrat. C'était un contrat clés
en main. On devait nous livrer la tour finie, avec le toit et tout le
fonctionnement, et ce n'est pas encore tout à fait
complété. Il y a encore des expertises qui se font. Ce n'est pas
avant plusieurs mois qu'on va savoir si cela marche comme il le faut, cette
affaire-là. Il y a, quand même, des garanties de ce
côté-là. On a fait examiner cela par nos conseillers
juridiques et il n'y a pas de discussions qui ont été tenues
jusqu'à ce jour avec la firme Lavalin. On a une étude d'avocats
qui fait l'analyse de tout cela.
Mme Juneau: Mais, le parachèvement des travaux est-il
relié au fait que le ministre, en tout cas, ne considère pas
qu'il devrait payer ces 18 000 000 $ supplémentaires?
M. Rocheleau: Non, le parachèvement des travaux, en
fonction du contrat qui a été signé initialement pour la
tour, le toit et tout cela, continue tel quel et se complète tel qu'il
était, à l'intérieur du contrat. Mais, les extra qu'on a
reçus pour un montant de 18 000 000 $ ne faisaient pas l'objet
d'acceptation de notre part.
Pour nous, le parachèvement de la tour, le toit et tout cela
faisaient partie d'un contrat clés en main de 117 000 000 $. Pour nous,
il est bien évident que le dossier est à suivre. Ce n'est
sûrement pas pour demain que cela va être complété.
Mais, je vous avoue que je suis cela d'assez près parce que 18 000 000
$, c'est, quand même, une somme assez importante.
Mme Juneau: Cela nous aiderait à rentabiliser.
M. Rocheleau: Oui, j'aimerais mieux mettre cela sur autre
chose.
Mme Juneau: Merci.
Le Président (M. Lemieux): Merci, Mme la
députée de Johnson. M. le député de Prévost,
brièvement.
M. Forget: M. le Président, concernant l'exposition
agricole et de l'alimentation qu'on organise au stade, est-ce que c'est
rentable ou non?
M. Rocheleau: C'est l'ancien salon de l'agriculture.
M. Forget: C'est déficitaire?
M. Rocheleau: II n'est plus là. Il n'a plus lieu chez
nous, mais on tente de le ravoir.
M. Forget: Mais, par contre, cela a fonctionné. Pendant
les années où cela a fonctionné, est-ce que c'était
rentable? Oui? Parmi les événements les plus rentables?
M. Rocheleau: II est possible que, la semaine prochaine, on
puisse confirmer la possibilité que cela soit un contrat de cinq ans,
mais je pense qu'on est en négociation avec eux.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. Nous
allons maintenant adopter... Oui?
M. Blais: Une petite conclusion sur le stade?
Le Président (M. Lemieux): Une petite conclusion sur le
stade.
M. Blais: Oui, ou une petite question sur le stade.
C'est, tout de même, curieux, historiquement, que cette
construction-là ait été faite sous le gouvernement de M.
Bourassa. Elle était terminée et puis, dix ans après, on
décide de mettre le mât et c'est le même monsieur qui vient
la terminer. Dix ans après, historiquement, c'est certainement unique,
surtout quand on considère qu'à cause des coûts de
construction cela a été un échec. Alors, le même
homme a fait échec et mat avec les Olympiques. Voilà!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Je l'attendais, monsieur.
M. Rocheleau: Je prends note de l'humour du député
de Terrebonne. Je veux simplement dire que le gouvernement qui a
précédé l'ex-gouvemement a repris de la ville de
Montréal, du maire Drapeau et de M. Taillibert, ce grand rêve. Et
on l'a poursuivi, ce rêve-là, jusqu'en 1976, on se le rappellera.
De 1976 à 1985, vous l'avez continué. On est maintenant
obligé de terminer la tour, parce que vous l'avez commencée. Le
toit, j'espère qu'il ne coulera pas un jour, parce que ce sera encore
votre toit.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. Est-ce
que le programme 4, Régie des installations olympiques, est
adopté?
Mme Juneau: M. le Président, est-ce que c'est M. Deschamps
qui est à la droite du ministre? Je n'étais pas là au
début.
Le Président (M. Lemieux): Non. C'est M... Voulez-vous
vous identifier, s'il vous plaît?
M. Payette: Jean-Pierre Payette.
Le Président (M. Lemieux): Vos fonctions?
M. Payette: Vice-président à l'administration.
Mme Juneau: M. Deschamps n'est pas ici?
Le Président (M. Lemieux): Non, M. Deschamps n'est pas
ici. Je pense qu'il est en vacances.
M. Rocheleau: II est à l'extérieur.
Le Président (M. Lemieux): À
l'extérieur.
Mme Juneau: Merci.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le programme 4,
Régie des installations olympiques, est adopté?
Mme Juneau: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle donc
le programme 3, Protection civile. Pour permettre aux fonctionnaires de prendre
place, nous allons suspendre environ deux minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 5)
(Reprise à 17 h 11)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux pour
aborder, dans le cadre de l'étude des crédits, le programme
3,
Protection civile. M. le député de Terre-bonne.
Protection civile
M. Blais: Merci beaucoup, M. le Président. Je vais essayer
de poser des questions très courtes pour avoir des réponses
peut-être aussi courtes, si possible. Nous pourrons peut-être
prolonger nos travaux au-delà de 18 heures si l'on voit que cela tire
à sa fin; sinon, on reviendra ce soir.
Les inondations du 14 juillet 1987 à
Montréal
J'aurais, d'abord, une question à vous poser en tombant dans le
vif du sujet. Je pense que le plus important, ce sont les inondations du 14
juillet. Je pense que cela a été l'événement de
marque durant la dernière année. La première question
serait: En quoi la ville de Montréal n'a-t-elle pas pris ses
responsabilités et de quelles fautes accusez-vous l'administration
Doré dans ce dossier?
M. Rochefort: Est-ce que la réponse est limitée
dans le temps, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): Habituellement, c'est 20
minutes. Comme le député de Terrebonne a demandé des
réponses aussi courtes que ses questions...
M. Rochefort: M. le Président, c'est une blague, tout
simplement, connaissant l'éloquence du ministre sur cette question.
M. Rocheleau: Écoutez, je ne veux pas charrier, non plus.
C'est un sujet que je considère comme très important. Pour les
citoyens et les citoyennes de Montréal qui ont connu des
problèmes particuliers, je pense que le gouvernement doit faire tout son
possible afin de leur apporter une aide financière. Par contre, il n'en
demeure pas moins que, le 14 juillet, quand ce désastre s'est produit
à Montréal, immédiatement, nous nous en sommes
préoccupés. Dès le 5 août, nous acceptions un
programme basé sur la politique qui avait été
déposée le 25 juin 1987 à l'Assemblée nationale,
soit le rapport Gauvin dans lequel on avait fait une expertise globale des
programmes antérieurs et constaté une incohérence dans les
programmes qui étaient appliqués, pour en arriver à
présenter quelque chose que l'on croit être une politique juste et
équitable, mais qui demandera peut-être des réajustements
à la suite de ces événements. Pour tester une politique -
si je peux employer le mot "tester" - j'avais besoin de bien moins que le 14
juillet. Par contre, c'est arrivé. On sait que le Bureau de la
protection civile a la responsabilité, en cas de sinistre et surtout
s'il y a une aide du gouvernement...
M. Blais: M. le Président, s'il vous plaît!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: M. le ministre, je vous ai demandé de quelles
fautes vous accusez l'administration de Montréal par rapport au 14
juillet. J'aimerais avoir une réponse là-dessus.
M. Rocheleau: M. le député de Terrebonne,
j'arrivais, justement, à cela.
M. Blais: Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais rappeler, tout de
même, au député de Terrebonne qu'aucun rappel au
règlement ne peut être fondé sur l'opinion que la
réponse à une question posée à un ministre est
insatisfaisante. M. le ministre.
M. Blais: Je vous remercie, M. le Président, mais je le
savais.
Le Président (M. Lemieux): Je n'en doutais pas.
C'était pour vous rafraîchir la mémoire.
M. Rocheleau: D'autant plus que...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: ...M. le Président, je veux me limiter. Je
ne voudrais pas prendre les 20 minutes qui me sont allouées, mais,
étant donné que c'est un sujet fort important, laissez-moi vous
expliquer ce qui est arrivé.
M. Blais: Ce n'est pas cela que je vous ai demandé.
M. Rocheleau: M. le député de Terrebonne,
écoutez! Alors, M. le Président, nous avons immédiatement
mis sur pied une équipe, à Montréal, pour l'ensemble des
31 municipalités afin de mettre en branle notre programme. Au même
moment, la ville de Montréal retenait les services d'experts-conseils
pour visiter chacun des sinistrés et prendre des pièces
justificatives afin, éventuellement, de bâtir des dossiers qui
permettraient à la ville de Montréal de se prémunir contre
toute poursuite collective des citoyens. On a fait une forme de
dédoublement de la recherche par rapport à la
problématique du sinistre. La ville de Montréal avait sa formule
qui n'était pas et qui ne pouvait pas être adaptée au
programme que le gouvernement avait
adopté. À la protection civile, nous avions notre formule
et nos formulaires. On demandait aux sinistrés de les remplir et de les
acheminer à la protection civile. Par la suite, ces documents seraient
examinés par nos experts-conseils.
M. le Président, la ville de Montréal a
dépensé quelque 4 000 000 $ en frais d'experts en sinistres et en
frais d'avocats et autres, non pas pour aider ses citoyens, justement, mais
pour se prémunir contre eux. Je vous avoue que cela pan" bien mal une
coordination entre une ville ou des villes et le gouvernement qui tente, lui,
d'apporter une aide quelconque. Il y avait 33 municipalités
impliquées dans ce programme. Il y a une municipalité qui a
créé des problèmes assez particuliers à ses
citoyens, c'est Montréal. Pas les 32 autres municipalités. Je
vous donne l'exemple de Saint-Laurent et de Dorval qui ont même mis de
l'avant des programmes leur permettant d'apporter une aide à leurs
citoyens.
Dans sa charte, l'article 526.6 permettait à la ville de
Montréal d'apporter une indemnisation en cas de sinistre, d'inondation,
etc. C'est une chose qui se faisait avant. Un exemple, le quartier Saint-Henri
où, tous les ans, il y avait des inondations parce que les égouts
n'étaient pas suffisants. A ce moment-là, la ville
préférait payer au lieu d'apporter des correctifs au
système d'égout - système, en passant, qu'elle n'a pas
encore corrigé. Quand vous regardez tout cela, au lieu de travailler
ensemble, la ville de Montréal a travaillé quasiment contre le
gouvernement du Québec et la ville de Montréal a quasiment
toujours critiqué le gouvernement du Québec; il n'en faisait pas
assez. En même temps, nous, dans la région de Québec, ici,
avec le même programme on traite les inondations dans le secteur de la
Beauce et ailleurs. Pour mars et avril 1987, tout va bien et les gens sont
relativement satisfaits. Ils ne sont jamais satisfaits complètement
parce que, lorsqu'on réclame un montant et qu'on en reçoit le
quart ou la moitié ou pas du tout, on peut ne pas être satisfait,
à moitié satisfait ou satisfait.
Dans le cas de Montréal, on a eu des problèmes très
particuliers. On a eu des expertises et des analyses de la ville de
Montréal comparativement aux autres provinces canadiennes. J'ai
regardé cela, M. le Président, et j'ai trouvé cela un peu
malheureux, parce que notre programme est relativement intéressant. Le
directeur par intérim de la protection civile qui est avec nous pourrait
vous en parier tantôt. On a aussi des articles dans notre programme qui
nous permettent d'aller plus loin. C'est ce que nous faisons actuellement. Nous
allons plus loin dans des cas plus précaires que d'autres.
Je trouve très malheureux que la ville de Montréal n'ait
pas pris ses responsabilités comme gouvernement local et comme
gouvernement municipal. La ville de Montréal est une ville importante.
C'est la ville la plus importante du Québec. En tout cas, moi, j'ai
trouvé qu'on était mal parti. Je ne peux pas prendre la
responsabilité d'avoir mal parti la chose parce que, le 5 août,
déjà, il y avait un programme et on a donné un
délai aux gens jusqu'au 5 octobre pour nous faire parvenir leur demande.
On a prolongé ce délai d'un mois jusqu'au 5 novembre. Finalement,
le 5 novembre, on a clos les demandes qui étaient faites par les
citoyens et les citoyennes sinistrés. Depuis ce temps, on analyse et on
étudie. On a même réglé plusieurs cas. Il nous en
reste encore plusieurs à régler. Le 30 mars dernier, on a
envoyé une lettre à tous ceux qui avaient subi un refus. On leur
a dit: Si vous vous trouvez dans une situation précaire
particulière, faites une demande de révision. Il y a
au-delà de 2000 demandes d'entrées. On me dit 2500. Est-ce qu'on
dit mieux? Maintenant, ces demandes vont être analysées par nos
experts, en tenant compte de la précarité des demandeurs et non
pas sur la base de l'évaluation foncière qu'on a, à un
moment donné, contestée à cause du fait qu'on
prétendait qu'elle est beaucoup plus élevée à
Montréal qu'ailleurs. C'est basé sur les individus, sur leurs
revenus, sur leur capacité de payer pour permettre au gouvernement
d'essayer d'approcher au moins la qualité de vie qu'ils avaient avant,
basée sur leurs revenus et leur capacité de payer.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Merci, M. le Président. Je ferai un
commentaire sur les relations Montréal-Québec dans ce dossier. Je
dirai au minimun, M. le Président, que je n'approuve, évidemment,
pas tout le temps qui a été consacré à commenter
ces relations et que je souhaiterais que les énergies soient mises du
côté de l'aide aux sinistrés. À l'occasion, j'ai
l'impression qu'il y a beaucoup d'énergies consacrées aux
mauvaises relations, assez incompréhensibles, quant à moi, entre
les deux paliers de gouvernement sur cette question, puisque, au fond, les
interventions de la ville jusqu'à maintenant ont eu pour but de
défendre les citoyens de Montréal devant la protection civile et,
donc, le ministre responsable. En tout cas, je souhaiterais qu'on consacre les
énergies de tout le monde à aider les sinistrés, ce qui
n'a pas été fait jusqu'à maintenant, reconnaissons-le. Je
ne dis pas que les gens ont mal fait leur travail à la proctection
civile; ce n'est pas ce que j'ai dit. D'ailleurs, pas vous autres, la
protection civile, mais le Conseil des ministres avait prévu 20 000 000
$ pour aider les gens. Et vous avez dépensé 1 800 000 $
jusqu'à maintenant tellement votre programme est strict. C'est à
cela que je fais allusion; je ne fais pas allusion à l'énergie et
à la compétence des gens de la protection civile, ils appliquent
les règles qui sont édictées par le Conseil des ministres.
C'est là-dessus que j'interviens.
Je voudrais, M. le ministre, qu'on en arrive, justement, à cette
révision que vous vous êtes
engagé à faire. Vous dites que, maintenant, vous avez 2500
demandes de révision qui sont entrées. Je veux que, une fois pour
toutes, on essaie de comprendre, parce que tant à l'Assemblée
nationale, à l'occasion de questions que j'ai adressées et que le
député de Terrebonne vous a adressées, que dans la
documentation que vous m'avez fait parvenir, notamment votre lettre du 29 mars
qui faisait suite à l'échange qu'on avait eu tous les deux
à l'Assemblée, les communiqués de presse et tout cela,
j'essaie de trouver sur quelles bases précises les dossiers seront
révisés et je ne le trouve pas.
J'avoue que la précision la plus importante que j'ai entendue
jusqu'à ce jour sur les éléments qui vont maintenant
intervenir dans l'étude en révision des cas, c'est vous qui venez
de la dire il y a quelques minutes quand vous avez dit, si j'ai bien compris,
sinon vous me corrigerez: On met un peu de côté
l'évaluation foncière et on va y aller en se basant sur la
précarité de la situation financière, les moyens et les
revenus du ménage concerné, etc.
Quant à moi, M. le Président, j'aimerais que le ministre
nous explique l'abc des éléments dont on va tenir compte pour
réviser les dossiers. Jusqu'à maintenant, on s'est plutôt
fait dire: Écoutez, on va les regarder gentiment, positivement, de bonne
foi; prenez le qualificatif que vous voudrez. Auparavant, on avait des
données très précises, c'était le programme
gouvernemental et on savait sur quoi c'était basé. Chacun pouvait
prendre un crayon et évaluer combien chacune des demandes donnerait, une
fois que le Bureau de la protection civile avait déterminé ce
qu'est un bien essentiel et des choses comme cela. Là, j'avoue que je
suis incapable d'étudier quelque dossier que ce soit et je pense que la
transparence exigerait que le ministre nous indique immédiatement quelle
sera maintenant la nouvelle charte d'après laquelle chaque dossier sera
analysé à la protection civile.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: Écoutez, dans un premier temps, je pourrais
vous inviter, de même que le député de Terrebonne comme
l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale de la
région de Montréal, à visiter notre bureau de la
protection civile à Montréal et à examiner tous les
dossiers qui sont là, ceux qui ont été refusés et
pourquoi, ceux qui ont été acceptés et pourquoi. Vous me
demandez de quelle façon on va établir les critères qui
vont nous permettre...
M. Rochefort: Quels seront les critères.
M. Rocheleau: Quels sont? Alors, les critères sont
à être établis, basés sur le nombre de demandes que
nous allons avoir. On veut, quand même, faire un premier examen de
l'ensemble des demandes...
M. Rochefort: Me permettez-vous... M. Rocheleau: Oui.
M. Rochefort: ...de vous interrompre une seconde? C'est seulement
parce que je veux qu'on se comprenne. Cela fait deux fois que vous nous parlez
des demandes que vous allez avoir, alors que moi - c'est peut-être mon
erreur -j'avais un peu compris que vous réviseriez l'ensemble des
dossiers, de votre propre chef, et non seulement les dossiers pour lesquels une
nouvelle demande vous serait acheminée. Non?
M. Rocheleau: Bien non, ce sont ceux qui acheminent une demande
de révision.
M. Rochefort: Tout le monde a reçu une lettre lui ouvrant
la possibilité d'une révision, qui est un peu le pendant de la
lettre que vous nous avez fait parvenir le 29 mars. Tout le monde a reçu
l'équivalent de cela lui disant: Vous pouvez vous prévaloir d'une
demande de révision. C'est bien cela? On se comprend bien?
M. Rocheleau: C'est-à-dire que, dans un premier temps,
pour tenter de se comprendre, on a reçu 12 774 demandes d'indemnisation
au Bureau de la protection civile du Québec. On a fait une analyse
complète de cela et, à ce jour, on a payé 1000
ménages, familles ou individus pour un montant de 2 347 270 $. À
cela, nous devons ajouter les cas d'aide sociale qui ont été
directement réglés par l'aide sociale. Il s'agit de 316
bénéficiaires.
M. Rochefort: Est-ce qu'ils sont à votre budget?
M. Rocheleau: Ils ne sont pas à notre budget. Ils sont au
budget de l'aide sociale.
M. Rochefort: En dehors des 20 000 000 $ qui avaient
été dégagés au début?
M. Rocheleau: Oui. Il est possible éventuellement que
cette partie de l'aide sociale soit récupérée par le
Bureau de la protection civile du Québec, parce qu'au-dessus de tel
montant d'argent dépensé on peut récupérer une
compensation du gouvernement fédéral. Actuellement, au chapitre
de l'aide sociale, il y a déjà une partie qui est payée
par Ottawa aussi, mais on va faire l'équilibre un jour pour essayer de
savoir ce qu'il est le mieux de faire.
Actuellement, on a envoyé quelque 6000 lettres aux personnes qui
avaient subi un premier refus. Il faut dire qu'il y a encore 3300 dossiers qui
doivent être complétés, qui n'ont pas été
étudiés dans la phase finale et pour lesquels il n'y a pas eu de
refus aux demandeurs. Nous attendons soit des informations de la ville de
Montréal, ou encore des pièces justificatives, etc.
Mais, sur les 6000 lettres qu'on a fait parvenir, il y en a 2500
jusqu'ici qui demandent une révision. Il est bien évident qu'on
devra a priori, si on veut tenir compte de la situation du ménage ou
autre, avoir un bilan financier qui va nous démontrer la
précarité du cas. À la suite de cela, le Bureau de la
protection civile du Québec va voir chaque personne. Je pense qu'il
faudra traiter ces cas-là individuellement, parce qu'on ne peut pas les
traiter en bloc. Il va falloir que nos experts-conseils rencontrent les
familles ou ces gens-là pour compléter avec eux leur bilan
financier démontrant qu'ils n'ont pas la capacité de rembourser
les dommages encourus à leurs biens, meubles ou autres, tenant compte de
leurs revenus et de leur capacité de payer. Cela, c'est toujours en
tenant compte des biens admissibles.
M. Rochefort: Combien de temps prendrez-vous pour faire cela?
M. Rocheleau: Je vous avoue, M. le député de Gouin,
que nous nous étions fixé un objectif de compléter cela au
mois de mars 1988. À cause de la complexité du programme et parce
que les miracles ne se font pas, je pense que le directeur du Bureau de la
protection civile du Québec pourrait nous indiquer à peu
près combien de temps nous nous donnons pour voir ces dossiers ou ces
demandes.
M. Halley (Germain): Environ quatre semaines, à partir du
moment où l'on va mettre sur la route les équipes pour aller
chercher l'information auprès des gens qui ont demandé une
révision. Voici ce qu'on veut éviter. Le formulaire du bilan
financier, quoique simple, peut paraître compliqué à des
gens qui sont mal informés. Et, pour éviter toute mauvaise
interprétation, on va demander à des gens
spécialisés d'aller rencontrer ces gens pour remplir ce
formulaire avec eux, sur place. Cela va accélérer le processus de
cueillette d'informations et aussi celui de décision à
l'intérieur du bureau, une fois que l'information aura été
apportée au bureau.
M. Rochefort: Mais une fois cette opération faite, on
revient au bureau, et on a toujours 2500 dossiers, peut-être plus. On a
vu que cela évoluait rapidement tantôt. Il va bien falloir qu'on
applique une grille à chaque dossier. Il n'est pas vrai qu'on va
regarder les dossiers et qu'on va régler cela au pif.
M. Halley: C'est vrai.
M. Rochefort: Quelle est la grille?
M. Halley: Concernant la démarche qu'on entend suivre, on
n'a pas, au moment où on se parle, de grille préétablie
qui ferait qu'on puisse tirer une ligne et dire: Dépassé cela, on
ne fera rien ou on fera quelque chose. Ce qu'on veut faire à partir des
2477 ou 2500 dossiers, c'est se servir des 300 ou 400 premiers sur lesquels on
aura recueilli de l'information un peu comme élément
révélateur de la situation de ces gens et dégager les
lignes de force de ces dossiers. Par la suite, on fera des recommandations sur
les critères qu'on devrait appliquer aux 2500 dossiers. On ne peut pas
les établir avant d'avoir vu l'état de la situation qui va se
présenter. (17 h 30)
M. Rochefort: Au minimum, est-ce qu'on peut avoir un engagement
de la part du ministre que, sur deux éléments précis, il
va y avoir une modification à la hausse, favorable aux sinistrés,
c'est-à-dire sur la liste des biens reconnus comme étant des
biens essentiels, donc des biens qui peuvent entraîner une
indemnité, et deuxièmement, sur le déductible du citoyen?
Quand je dis hausse de la contribution gouvernementale, c'est, donc, une
réduction pour le citoyen. Ce sont les deux grands problèmes
qu'on rencontre dans l'application du programme d'indemnisation. D'abord, la
liste des biens essentiels reconnus à des fins d'indemnisation possible
est trop réduite dès le départ; je pense qu'on doit
s'entendre là-dessus. Bien, écoutez, si vous ouvrez à
nouveau les dossiers, vous devez bien avoir des pistes.
M. Rocheleau: Non, mais...
M. Rochefort: Et je ne vois pas quelles sont les pistes si ce ne
sont pas ces deux pistes-là. Deuxièmement, la participation
financière demandée à chaque sinistré est trop
élevée. Expliquez-moi, quelles sont vos deux pistes de
départ pour modifier les jugements que vous portez sur ces dossiers si
ce n'est pas cela.
M. Rocheleau: Bien, écoutez, je pense que je vous l'ai
indiqué tantôt en partie. Le programme, tel qu'il existe en vertu
du décret qui a été adopté, ne sera pas
modifié, parce que les personnes qui, au 5 novembre, ont fait une
demande pour être indemnisées l'ont faite en vertu du programme
qui existait. En vertu du programme qui existait, il y avait
l'évaluation foncière sur laquelle on basait la franchise et il y
avait les biens essentiels sur lesquels on calculait un ensemble global de
perte. On faisait le compte entre la franchise et la réclamation et, si
la franchise était plus importante que la réclamation, il n'y
avait pas d'indemnisation. Alors, cette partie du programme est
complétée, à l'exception des 3000 et quelques cas qu'il
nous reste à analyser à ce titre.
M. Rochefort: Qui vont, en passant, j'imagine, être
étudiés en fonction des nouveaux critères?
M. Rocheleau: II n'y a pas de nouveaux critères.
M. Rochefort: Non, mais de la nouvelle ouverture.
M. Halley: S'il y a un refus, ils vont être traités
comme les autres, ils feront une demande de révision.
M. Rochefort: D'accord.
M. Rocheleau: Ensuite, quand on examinera en tenant compte de
l'article 3.5.1°, la situation financière du ménage si sa
situation financière, basée sur le bilan financier, ne lui permet
pas de rencontrer les dommages encourus aux biens essentiels, là, on
sera en mesure d'établir la marge de manoeuvre que nous aurons pour lui
apporter une aide dans le but de lui donner au moins l'équivalent de la
qualité de vie qu'il avait avant, sans l'obliger à s'endetter
pour payer le coût des biens essentiels qu'il a perdus. Alors, si vous me
demandez aujourd'hui le calibrage ou l'ensemble des critères qui vont
faire qu'on va arriver à déterminer un cadre de travail, je pense
que l'on doit, dans un premier temps, faire un examen afin de nous permettre
d'établir une grille pour ne pas commencer à traiter les cas au
pifomètre et à dire: Toi, je te donne tant et toi, je te donne
tant. Il va, quand même, falloir établir une grille basée
sur une expertise et on prétend qu'à la suite de l'examen de
300...
M. Rochefort: Premiers cas.
M. Rocheleau: ...demandes, des 300 premiers cas, on va être
en mesure de se fixer une grille qui va nous permettre de rencontrer les gens
individuellement et de leur dire: En se basant sur telle grille, tels
critères et tout cela, votre réclamation est justifiée
pour un dédommagement de tant.
M. Rochefort: Êtes-vous prêt à vous engager
à fournir aux membres de l'Assemblée nationale, en tout cas aux
députés qui la sollicitent, la nouvelle grille?
M. Rocheleau: Ah, bien, écoutez, la grille - on va
l'analyer avec chacun des individus qu'on va rencontrer - qu'on peut vous la
fournir.
M. Rochefort: D'accord. Alors, je vous en fais la demande
immédiatement. D'autre part, je vous répète que, quand
vous me dites qu'on ne peut pas modifier les critères parce qu'on a
déjà jugé des demandes sur la base des critères
existants, ce qui découle de cela - vous ne le dites pas - c'est bien
facile de le voir. C'est que vous dites: Bon, il ne faut pas être
inéquitable entre deux types de citoyens. Moi, j'ai l'impression que
l'équité commanderait, justement, qu'on ouvre tous les dossiers
sur la base de nouveaux critères.
M. Rocheleau: On ne peut pas faire cela.
M. Rochefort: Bien oui! on peut le faire, M. le ministre.
Vous-même, vous aviez prévu 20 000 000 $ d'indemnisation aux
sinistrés et vous aboutissez avec 1 800 000 $ qui sont rendus à 2
347 000 $. C'est donc la preuve que votre propre programme a donné moins
d'indemnités aux sinistrés que ce que vous aviez vous-même
évalué avec le Conseil du trésor et le Conseil des
ministres et que vous étiez prêt à débourser en
tenant compte de l'ampleur des dégâts.
M. Rocheleau: Un instant! M. le Président, je pense qu'il
faut revoir cette affirmation. L'estimation était basée sur les
hypothèses du début, en provenance de ce qu'on avait lu dans les
journaux et en provenance des estimations que certaines municipalités
nous avaient données. La première fois qu'on en a discuté,
on parlait...
M. Rochefort: Si du travail que vous avez assumé
dès le lendemain.
M. Rocheleau: Écoutez, la première fois, on a
estimé cela approximativement a 100 000 000 $. Là, on a
émis une hypothèse qu'approximative-ment 20 % des 100 000 000 $
pourraient être jugés comme indemnisation probable, basée
sur les autres programmes antérieurs que nous avions. Le lendemain, on
est arrivé: Ah, ce n'est plus 100 000 000 $! C'est 200 000 000 $. Si
c'était 200 000 000 $, cela pourrait faire 40 000 000 $. Mais, à
toutes fins utiles il faut tenir compte du fait, M. le Président, qu'il
y a plusieurs citoyens qui étaient assurés, d'une part. 11 y a
plusieurs citoyens qui n'ont pas réclamé, parce qu'ils ont eu des
dommages légers qu'ils ont corrigés eux-mêmes. Quand on
parle des véhicules automobiles endommagés et autres, la police
d'assurance a couvert cela. J'ai lu que, il y a quelques semaines, certaines
compagnies d'assurances ont déboursé jusqu'à 10 000 000 $
et même plus à des personnes qui ont été
affectées dans la région de Montréal. Finalement, on nous
avait dit qu'il y avait 25 000 demandes d'entrées à la ville de
Montréal et nous, nous en avons enregistré, pour les 33
municipalités de la région de Montréal, 12 774. On a
envoyé une lettre à tout le monde. On a pris la liste de
Montréal - n'est-ce pas, M. le directeur de la protection civile - et on
a envoyé une lettre à tout le monde, en lui disant de remplir le
formulaire et de l'envoyer au Bureau de la protection civile. Pour les 33
villes, on a eu 12 774 demandes d'indemnisation. En partant de là, on a
fait l'analyse à laquelle on arrive aujourd'hui.
Il est bien évident que le gouvernement n'a pas bloqué un
montant d'argent y en disant: C'est cela et ce n'est pas plus. Cela provient du
fonds consolidé. Si on en dépense 2 000 000 $, 5 000 000 $, 10
000 000 $ ou 20 000 000 $, on les prend au fonds consolidé de la
province. Alors, on n'est pas limitatif dans l'enveloppe, mais on ne peut pas
dire aujourd'hui: II faut
dépenser jusqu'à 20 000 000 $, parce qu'on a 20 000 000 $.
Cela ne serait pas...
M. Rochefort: Je ne veux pas vous inciter à faire cela. Je
vous dis que vous êtes pas mal économe par rapport à votre
estimation.
M. Rocheleau: Question d'être économe, je vous avoue
que si c'est un péché, oui, je le suis un peu.
M. Rochefort: Non, M. le ministre, je vous dirai non. Là,
vous faites une courte équation. Être économe en soi, ce
n'est pas un péché; au contraire, c'est une qualité. Mais
être économe sur le dos de gens qui ont été
sinistrés, c'est une autre paire de manches et j'espère que vous
faites la distinction.
M. Rocheleau: M. le Président, quand on fait
l'examen...
M. Rochefort: Je vous inviterai à visiter des citoyens de
mon comté!
M. Rocheleau: ...de l'ensemble des programmes que nous avons, on
arrive à peu près au même résultat. Je dirais plus,
M. le député de Gouin...
M. Rochefort: Excusez, c'est parce que je ne comprends pas. Quand
vous dites: Quand on fait l'examen de l'ensemble des programmes que nous
avons...
M. Rocheleau: L'ensemble des programmes que nous avons depuis
plusieurs années.
M. Rochefort: Des programmes d'indemnisation en cas de
sinistres.
M. Rocheleau: D'indemnisation dans tous les cas de sinistres.
D'accord?
M. Rochefort: Parfait, on s'en va à la bonne place,
continuez!
M. Rocheleau: Mais, quand on regarde antérieurement
à l'application de la politique actuelle - c'était un voeu de
l'Opposition en 1986, quand on a étudié les crédits
à ce moment-là, globalement, on déboursait à peu
près 500 $ par indemnisation. En moyenne, on dépensait 500 $ par
indemnisation. On touchait plus de monde. Aujourd'hui, on a une moyenne de 2500
$. On touche moins de monde, mais on touche les plus petits, les plus
démunis. Je pense que c'était le but de notre politique, de
favoriser davantage celui qui est le plus démuni. J'ai eu des demandes
de la ville de Mont-Royal, des évaluations foncières de 400 000 $
et des dommages peut-être de 10 000 $ ou de 12 000 $ et on aurait voulu
que le Bureau de la protection civile leur envoie un chèque. Un
instant!
M. Rochefort: M. le Président, il faut faire attention au
raisonnement qui découle de cela. J'ai vu des cas personnellement - je
ne suis pas député «de Mont-Royal - dans ma circonscription
électorale où, oui, les gens se retrouvaient, d'une certaine
façon, avec un bien assez estimable, mais, par exemple, c'était
parce qu'une veuve avait hérité de son mari, une veuve qui, en
fin de compte, dans les faits, a des revenus qui ne sont pas du tout en
proportion de l'évaluation foncière du bien dont elle est
propriétaire. Je veux seulement qu'on nuance l'affirmation.
M. le Président, l'un des problèmes qu'on rencontre... Je
pense qu'il faut le reconnaître objectivement et, vous l'avez dit un peu
tantôt, finalement: Tester un nouveau programme sur la base du 14 juillet
à Montréal, ce n'est pas drôle. Et, pourtant, ce
programme-là a marché dans la Beauce. On a là,
d'après moi, beaucoup d'éléments pour répondre,
pour expliquer la situation dans laquelle on se retrouve. Je pense qu'on fait
la preuve que, finalement, ce programme est mal adapté à une
situation comme celle qu'on retrouve à Montréal. La preuve:
l'évaluation foncière, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de
municipalités de la Beauce... Et je ne déprécie pas la
Beauce, ils ne sont pas moins smart que nous autres, bien au contraire. Mais
les lois et les règles de l'évaluation foncière
étant ce qu'elles sont, je pense que la moyenne de l'évaluation
foncière dans la Beauce n'est pas de 80 000 $ par édifice.
Deuxièmement, sauf erreur - et je suis prêt à me faire
corriger - disons donc qu'il est plus fréquent d'avoir des inondations
dans la Beauce que d'en avoir à Montréal. Je pense que je suis
prudent quand je fais une telle affirmation. Donc, une habitude doit se
développer - et je l'imagine plus grande chez les Beaucerons que chez
Montréalais - de prendre certaines précautions au départ
pour éviter des conséquences fâcheuses, ne serait-ce que
parce qu'il y a une possibilité plus grande que cela se reproduise.
Deuxièmement, on connaît souvent des gens qui ont
déjà été indemnisés par les programmes
gouvernementaux à l'occasion d'autres sinistres et on sait à
partir de quoi les indemnisations se faisaient et ce qu'est un bien essentiel,
Donc, on sait ce qu'on doit laisser dans son sous-sol le printemps par rapport
à ce qu'on ne devrait pas y laisser, etc. Je suppose que cela doit
exister. Comme on le dit souvent: Le gros bon sens beauceron doit, là
aussi, jouer un peu, j'imagine.
Mais je répète que je pense, M. le ministre, qu'il y a
aussi un problème, justement, d'application à une
réalité fort différente qui est Montréal, à
cause de son urbanisme, à cause de l'évaluation foncière
qu'on y retrouve, à cause de la situation de bon nombre de
ménages qui se retrouvent avec des propriétés dont
l'évaluation est substantielle et aussi du type de population qu'on y
retrouve souvent habitant les sous-sols.
M. Rocheleau: Je ne veux pas vous contredire et je pense qu'on
recherche une solution ensemble. Par contre, quand on tient compte de
l'évaluation foncière - vous avez dit: Je ne veux pas
déprécier la Beauce, non, on n'a pas à la
déprécier et, moi, non plus - je tiens à vous dire que la
moyenne de l'évaluation foncière à Montréal, en
1987, parce que c'est le rôle de 1987...
M. Rochefort: Quand vous dites Montréal, parlez-vous de la
ville ou de la communauté?
M. Rocheleau: De la ville de "Montréal". C'est 63 838 $.
Quand on parle de Sainte-Marie de Beauce, c'est 56 035 $ en moyenne. Par
contre, si on va faire un tour à Saint-Léonard, c'est 74 000 $,
ce qui est plus élevé qu'à Montréal; à La
Salle, c'est 72 000 $ et on pourrait en prendre d'autres comme cela aussi. Mais
quand on examine...
M. Blais: Des logements ou bâtisses?
M. Rocheleau: Non, une maison unifamiliale, une moyenne.
M. Rochefort: Bien oui! Mais ne nous parlez pas de maisons
unifamiliales à Montréal, dans mon comté, il n'y en a pas
17!
M. Blais: II n'y en a pas!
M. Rocheleau: Bien oui, mais on pourrait parler...
M. Rochefort: Bien oui, mais M. le ministre...
M. Rocheleau: ...de duplex, on pourrait...
M. Rochefort: Voilà un bel exemple, M. le
Président! Si le ministre me le permet et si vous me le permettez,
voilà un bel exemple de vouloir chausser Montréal dans une botte
faite ailleurs, comme, parfois, on veut chausser les régions du
Québec dans une botte faite à Montréal et cela ne marche
pas mieux! Ne venez pas me parler de cela, voyons donc! L'évaluation
d'une maison unifamiliale dans mon comté, ce n'est pas une longue
discussion chaque fois que les évaluateurs font le rôle.
M. Blais: C'est par bâtisse...
M. Rochefort: Les triplex, les quadruplex et les quintuplex,
là, j'avoue qu'on parle de quelque chose qu'on connaît un peu
plus.
M. Blais: Quand on lui demande cela, il en a un complexe.
Le Président (M. Lemieux): M. le député,
vous n'avez pas tout à fait terminé votre temps, mais... (17 h
45)
M. Rocheleau: Quand on parle de résidence principale, M.
le Président, j'aimerais, quand même, noter que, sur les 12 774
demandes qu'on a eues, il y a 10 285 résidences principales. Vous voyez
ce que je veux dire? Je pense qu'il faut tenir compte de cela. Quand on va dans
des quartiers de Montréal où les gens sont peut-être les
plus démunis, dans le quartier Sainte-Anne, par exemple,
l'évaluation moyenne est de 17 000 $. Allez à Saint-Henri...
M. Rochefort: Par logement?
M. Rocheleau: Ce sont des maisons unifamiliales.
M. Rochefort: II n'y en a pas.
M. Rocheleau: Bien, voyons donc! Je suis allé faire du
porte à porte dans le quartier Saint-Henri toute une journée. Je
suis allé cogner aux portes pour visiter les gens et voir comment ils
"filaient". Je ne suis pas entré dans trois maisons seulement.
M. Rochefort: Des maisons unifamiliales? M. Rocheleau:
Unifamiliales, certainement. M. Blais: II y en a beaucoup.
M. Rochefort: Oui, vous avez dû en voir beaucoup dans
Saint-Henri, proportionnellement.
M. Rocheleau: Dans les secteurs les plus affectés, il y en
avait.
M. Rochefort: D'après moi, vous étiez
prédestiné à vous occuper de protection civile.
M. Rocheleau: Je ne suis pas allé au deuxième
étage. L'eau ne s'est pas rendue au deuxième étage. Je
suis allé au premier étage.
M. Blais: Pourquoi dites-vous que c'est une maison unifamiliale
s'il y a un deuxième étage?
M. Rocheleau: Je suis allé visiter des duplex aussi...
M. Blais: Quand même!
M. Rocheleau: ...quand même. Quand on fait
l'évaluation proportionnelle de la maison, c'est cela que ça
donne.
M. Rochefort: Écoutez, je m'excuse. M. le
Président, juste dix secondes, si le député de Terrebonne
le permet. Écoutez, c'est fallacieux, cela. Excusez-moi un instant!
M. Rocheleau: On l'a ici.
M. Rochefort: Non, vous avez, arrêtez cela un peu! Quand
vous prenez une décision sur le calcul de l'indemnité à
laquelle a droit le propriétaire d'un immeuble, prenez-vous uniquement
la portion de l'évaluation du logement qu'il occupe ou de tout
l'immeuble dont il est propriétaire? De tout l'immeuble dont il est
propriétaire? Parlez-moi donc de cela quand vous pariez de vos
statistiques.
M. Rocheleau: Écoutez!
M. Rochefort: Oui, mais c'est spécial. C'est
spécial de me dire: Je suis allé visiter une maison dans le
quartier Sainte-Anne et l'évaluation du propriétaire, pour la
portion de logement qu'il occupe, c'est 17 000 $, ce n'est pas riche. Non. Sauf
que, quand vient le temps de calculer son Indemnité, vous nous dites: La
cabane dont il est propriétaire a une évaluation de 62 000 $ et
on part avec cela. Parlez-moi de ce sur quoi vous vous basez pour
l'indemniser..
Une voix: C'est la part...
M. Rochefort: ...pas de la part...
M. Rocheleau: C'est la bâtisse.
M. Rochefort: Oui, mais ne me parlez pas de l'évaluation
de son logement.
M. Rocheleau: Bien non, mais je veux dire que le
propriétaire...
M. Rochefort: Bien oui, mais je veux dire... M. Rocheleau:
...dans Saint-Henri... M. Blais: Ha, ha, ha! M. Rochefort: Je
veux dire, moi aussi.
M. Rocheleau: ...qui a une propriété
évaluée à 17 000 $, c'est basé sur la valeur
foncière de sa propriété et l'indemnité est
établie en fonction de la franchise.
M. Rochefort: Parlez-nous de cela. Ne nous parlez pas de la
portion de l'évaluation qui correspond au logement qu'il occupe.
M. Rocheleau: M. le député de Gouin, quand
Montréal nous dit que la ville où l'évaluation
foncière normalisée est la plus élevée, c'est
Montréal...
M. Rochefort: Ce n'est pas cela. On dit que c'est plus
élevé qu'ailleurs.
M. Rocheleau: ...je vous dis simplement que ce n'est pas tout
à fait vrai.
M. Rochefort: Non, mais on vous dit que c'est plus
élevé. Et les chiffres que vous nous avez donnés
jusqu'à maintenant ne nous ont pas prouvé le contraire.
M. Rocheleau: Je peux vous en faire parvenir, de ces chiffres.
Cela a été fait par...
M. Rochefort: Alors, envoyez-moi l'évaluation des duplex,
des triplex, des quadruplex et des quintuplex de Montréal sur laquelle
vous vous êtes basés pour calculer l'indemnité du
propriétaire occupant le rez-de-chaussée, par exemple.
M. Rocheleau: Je demanderais à M. le sous-ministre
adjoint, M. Halley, qui est directeur de la protection civile par
intérim, de vous apporter des données, des statistiques
là-dessus. Le directeur de la protection...
Le Président (M. Lemieux): M. le secrétaire,
voulez-vous en prendre note, s'il vous plaît?
M. Rocheleau: ...civile a sûrement une très haute
crédibilité vis-à-vis de cette commission. Je vais
l'écouter très humblement comme vous allez l'écouter.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Terrebonne...
M. Rochefort: Je m'attendais M. le Président, que la
personne qui défend le dossier depuis six mois puisse nous fournir
cela.
M. Rocheleau: Vous demandez, quand même, l'aspect
technique, vous entrez dans les détails techniques. Permettez-moi, M. le
député de Gouin, de trouver un réconfort en demandant
à mon directeur de la protection civile...
M. Rochefort: M. le Président, que le ministre...
M. Rocheleau: ...de vous donner des statistiques.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, que le ministre ait besoin
de réconfort, soit, je le comprends et je pense qu'il va trouver un bon
réconfort en la personne du directeur par intérim. Mais
là, on parle d'un des deux points d'assise de votre formule. Je suis
intéressé à entendre ses réponses, mais je
m'attendais à ce que vous puissiez nous expliquer cela.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Merci beaucoup, M. le Président.
M. Rochefort: Moi, je veux entendre...
Le Président (M. Lemieux): Vous voulez entendre la
réponse.
M. Rochefort: Oui.
M. Blais: M. le Président, je vous remercie beaucoup. Je
vais être un peu plus long que tantôt, mais je vais essayer
d'être très bref.
M. Rocheleau: M. le Président, juste avant... M. Blais:
Premièrement...
M. Rocheleau: Est-ce que je dois comprendre...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: ...que le directeur de la protection civile n'a pas
besoin d'apporter les données pour le bénéfice du
député de Gouin?
Le Président (M. Lemieux): Je suis en droit d'entendre la
réponse à la question du député de Gouin. Mais
j'aimerais bien que le député de Terrebonne et le
député de Gouin se regardent.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): M. le directeur de la
protection civile.
M. Halley: Brièvement. À la ville de
Montréal, au rôle d'évaluation de 1987, il y a 46 000
duplex, 22 000 triplex et 14 000 multiplex. Prenons l'exemple d'un duplex,
à titre d'illustration; la moyenne de l'évaluation est de 78 000
$. Si on fait l'hypothèse qu'il y a seulement un propriétaire et
non deux propriétaires, genre condo disons, à ce
moment-là, la participation financière du propriétaire, en
supposant qu'il aurait perdu tous ses biens meubles essentiels, aurait
été de 6175 $. Pour une perte de ses biens meubles essentiels de
6700 $, il aurait eu droit à une contribution d'aide financière
de 600 $. Par contre, si le même édifice était à
deux propriétaires, la participation financière de chacun des
propriétaires aurait été de 1500 $. Ils auraient eu droit
à une contribution de 5000 $. C'est juste pour vous signifier que, cela
étant basé sur l'évaluation foncière, et on parle
des biens meubles, l'individu a une richesse dans les mains. C'est seulement
ça qu'on veut vous dire.
M. Rochefort: Cela signifie surtout que c'est plus payant
d'être indemnisé quand on est propriétaire d'une maison
unifamiliale que d'un duplex ou d'un triplex.
Une voix: II y a un revenu.
M. Rocheleau: Oui, mais il faut tenir compte qu'il y a des
revenus...
M. Rochefort: Non, non. Les revenus ne sont pas toujours
proportionnels à l'évaluation. Faites attention à cela. Je
vais vous envoyer voir votre collègue, le ministre responsable de
l'Habitation.
M. Rocheleau: Oui, mais là, on entre dans la... Vous
savez?
M. Rochefort: Ha! Intégrez donc cela dans vos calculs,
dans votre grille de révision.
M. Rocheieau: II n'en demeure pas moins que les revenus d'un
édifice à revenus sont imposables. Par contre, les
dépenses encourues pour des réparations à un logement sont
déductibles. De toute façon, ce propriétaire va pouvoir
déduire les dépenses encourues pour apporter les
améliorations nécessaires à la suite des dommages
survenus. Dans ce cas, le propriétaire d'un immeuble à logements
a l'avantage de reprendre sur les impôts à payer ses
dépenses encourues. Il faut considérer cela.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Terrebonne.
M. Rochefort: Pas dans son logement à lui.
M. Blais: II peut s'acheter moins de chocolat dans le mois et
économiser...
M. Rochefort: Mais quand c'est lui qui occupe le
rez-de-chaussée...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Gouin, s'il vous plaît!
M. Rochefort: Bien, coudon!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Terrebonne, vous avez la parole.
M. Blais: Je vais essayer d'être, quand même, assez
bref. Premièrement, le ministère a établi, d'après
le rapport Gauvin, une base d'aide sans consultation avec la ville de
Montréal. Sa façon de rétribuer le propriétaire ou
le locataire, soit pour ses biens meubles ou pour ses possessions d'immeubles,
est la plus radine, la plus basse et la moins juste dans toutes les provinces
de ce beau Canada. Je trouve cela très curieux parce qu'une pluie
diluvienne comme celle que nous avons eue à Montréal le 14
juillet, selon les spécialistes au point de vue actuariel n'arrive
qu'une fois tous les 500 ans. Donc, ce n'est pas une chose que vous verrez
plusieurs fois au cours de votre mandat, je ne le croirais pas.
M. Rocheleau: Je ne le sais pas.
M. Blais: Au plan actuariel, selon les spécialistes de la
météo, une pluie diluvienne comme celle-là sur un point
spécifique d'un territoire arrive une fois tous les 500 ans.
Regardons la base de distribution. Vous dites que vous avez écrit
aux gens. Il a fallu que vous sortiez vos bases. Il est bien certain que les
gens se sont quasiment tous retirés car, au départ, les
propriétaires sont quasiment persona non grata pour appliquer votre base
parce qu'elle est trop mesquine.
Je vais prendre les critères un à un. D'abord, la base du
rapport Gauvin, fait sans consultation avec la ville de Montréal, pour
un locataire. Je parle de vos façons d'aider. Sur plusieurs points, vous
aidez d'une façon égale aux autres provinces, je tiens à
vous le dire. Cela vaut pour les locataires seulement. Cependant, si on parte
des tables et chaises, les autres provinces donnent 311 $ et vous donnez 300 $,
soit 11 $ de moins. Ce n'est pas beaucoup, 11 $ de moins. Pour les livres, les
autres provinces donnent 300 $; vous donnez 0 $. Ce n'est pas beaucoup, 0
$.
M. Rocheleau: Mais un livre, ce n'est pas un bien essentiel.
M. Blais: C'est à mon tour, M. le ministre, je m'excuse.
Accessoires électroménagers: les autres provinces donnent 174 $
aux locataires, vous donnez 100 $. Maintenant, lingerie, literie de base et
vêtements: les autres provinces donnent toutes 838 $, vous donnez 200 $.
Maintenant, les aliments essentiels: les autres provinces donnent 228 $, vous
donnez 200 $. Ce n'est pas beaucoup. Main-d'oeuvre et nettoyage: les autres
provinces allouent 100 $, vous allouez 0 $. Pour un total au locataire
admissible de 2037 $. En Alberta, il a 353 $ de plus d'alloués. En
Saskatchewan, il a 1900 $ de plus. Au Manitoba, 957 $ de plus et au
Nouveau-Bruns-wick, 1988 $ de plus. C'est pour le locataire.
On va passer au propriétaire. Il faut arrêter de faire les
coucous. Il faut regarder les chiffres. Si vous voulez parler de
théorie, votre théorie de base n'est pas bonne, elle est
mesquine. Maintenant, parlons des propriétaires. Un propriétaire
de maison, lui aussi, a un mobilier s'il demeure dans sa maison. On rencontre
à peu près les mêmes différences que pour le
locataire, sinon pires. On regarde table et chaises, même erreur: vous
donnez 11 $ de moins que les autres provinces. "Livres", vous donnez encore 0
$, les autres provinces donnent 300 $. Une différence de 300 $ juste
pour les livres. C'est vrai que ce n'est pas important au Québec d'avoir
des livres. Les gens qui ne peuvent pas les remplacer, ce n'est pas très
grave. Ce n'est pas comme autour de la taille, une livre. Un livre dans une
bibliothèque, c'est pour la vie. Les accessoires ménagers: 174 $
dans les autres provinces, pour le propriétaire, vous donnez 100 $.
Maintenant, tapis et couvre-planchers: 508 $ dans les autres provinces, vous
donnez 300 $. Lingerie: 838 $ dans les autres provinces, vous donnez 300 $.
Aliments essentiels: 228 $, vous donnez 200 $. Pour un total au Québec
admissible pour un propriétaire de 3427 $, 1349 $ de moins que
l'Alberta, 1509 $ de moins que la Saskatchewan, 1539 $ de moins que le
Manitoba, 1539 $ de moins que le Nouveau-Brunswick. Seule la Colombie
britannique donne moins; il y a 881 $, tout de même, de plus que le
Québec. C'est un gouvernement d'extrême droite qui est au pouvoir.
J'ai entendu hennir. Est-ce que cela vient de l'autre côté?
Maintenant, lorsqu'on tombe dans les maisons, un propriétaire
à Montréal d'un duplex, d'un triplex ou d'un quadriplex, c'est
très facile d'avoir une évaluation de 100 000 $, de 125 000 $ ou
de 150 000 $. Tu as quatre, cinq ou six logements là-dedans. Un
quadriplex pour 125 000 $, il n'y en a pas à Montréal. Je viens
d'en acheter un et on paie 200 000 $ et 225 000 $, un cinq logements à
Montréal actuellement, dans n'importe quelle partie de la ville. Dans
Saint-Michel, c'est la même chose. Quelqu'un qui a une évaluation
de 125 000 $ ne reçoit absolument rien avec votre base de distribution
au Québec. Si nous étions en Alberta, le gars recevrait 5473 $.
Si nous étions en Saskatchewan, ce serait 5000 $. Au Manitoba, 5993 $ et
au Nouveau-Brunswick, 5979 $. L'autre province la plus radine du Canada,
à part le Québec sous votre gouverne, 2308 $ en Colombie
britannique. Venez me faire croire maintenant...
Quand on pense qu'au Québec, dès qu'on passe une certaine
évaluation de plus de 5 $ par habitant, le fédéral paie 90
%. Si vous êtes un Canadien comme vous le dites, les
Québécois, qui sont encore géographiquement des Canadiens,
ont droit à la même rétribution payée par le
fédéral, la même rétribution au Québec que
dans les autres provinces.
Je finis mon petit exposé, très court, en vous disant
ceci: Si vous n'êtes pas canadien, dans votre programme, soyez au moins
digne de l'être. Si vous l'êtes, faites-le mieux paraître
parce qu'on ne le voit pas. Vous revendiquez comme si vous étiez dans un
pays qui n'a pas une maudite "cenne" et qui n'a personne pour l'aider à
supporter les sinistrés, tandis que les normes, dans votre propre livre
que vous nous avez donné, sont les suivantes: de 0 $ à 1 $ par
habitant, Québec paie tout; de 1 $ à 3 $, Québec paie 50
%, le fédéral 50 %; de 3 $ à 5 $, 75 % par le
fédéral et 25 % par le Québec. Et 5 $ et plus, le
fédéral paie 90 %. Pourquoi êtes-vous aussi radin envers
des gens qui, souvent, n'ont pas les moyens de se racheter un frigidaire, des
volumes, des tapis? Pourquoi êtes-vous aussi radin? Vous l'expliquerez
à 20 heures. Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemieux): Nous suspendons
jusqu'à 20 heures ce soir. (Suspension de la séance
à 18 heures)
(Reprise à 20 h 4)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration continue ses travaux
relativement à l'étude des crédits du ministère des
Approvisionnements et Services. Nous en étions au programme 3,
Protection civile. La parole était au député de
Terrebonne.
M. Blais: Merci, M. le Président. Juste avant
d'aller...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse. Vous aviez
demandé, M. le député de Terrebonne... J'ai dit que la
parole était à vous...
M. Blais: Oui, elle est à moi.
Le Président (M. Lemieux): Vous aviez terminé et
vous aviez dit au ministre: Alors, à 20 heures, vous me donnerez votre
réponse.
M. Blais: Oui, mais je n'ai pas dit 20 heures et quoi.
Le Président (M. Lemieux): Alors, vous pouvez
continuer.
M. Blais: Merci beaucoup. M. le ministre, comme je vous le disais
avant d'aller à nos agapes du soir, je trouve que le programme dont vous
vous êtes inspiré pour verser à ceux qui ont
été sinistrés des sommes, est en deçà du
réalisme canadien parce que, dans toutes les autres provinces, chiffres
à l'appui je vous ai dit qu'ils étaient beaucoup plus
généreux que nous. J'ai aussi ceci à vous demander,
après avoir énuméré cela, premièrement:
Est-ce que j'ai bien compris quand vous avez dit, un peu plus tôt dans
l'après-midi, que vous n'aviez pas l'intention de bonifier votre
façon de faire à l'égard de la rétribution d'aide
aux sinistrés? Que le différend que vous auriez avec la ville de
Montréal serait peut-être relié au fait que vous ne vouliez
pas bonifier les redevances aux habitants de l'île de Montréal et
des environs, malgré les demandes pressantes du maire de Montréal
et surtout des sinistrés et des associations? Je vous demande, en tant
que député de l'Opposition, si vous avez vraiment l'intention de
continuer sur les mêmes bases ou si les chiffres qu'on vous a
lancés avant le souper vous ont un peu ébranlé, de sorte
que vous révisassiez à la hausse votre base de calcul.
M. Rocheleau: M. le Président, si vous permettez...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Rocheleau: J'ai écouté attentivement les propos
du député de Terrebonne dans son envolée spectaculaire,
cet après-midi. Je comprends très bien le rôle de
l'Opposition pour y avoir été durant quelques années. Par
contre, je vous avoue que je n'ai pas l'intention de politiser le dossier des
inondations du 14 juillet à Montréal, en ce sens que je ne
voudrais pas être amené à faire des comparaisons avec la
façon dont on traitait certains problèmes ou certains sinistres
antérieurement à la prise du pouvoir par le gouvernement actuel
le 2 décembre 1985. Mais s'il me fallait faire certaines de ces
comparaisons, M. le Président, je pourrais mentionner au
député de Terrebonne que, quand nous avons hérité
de l'ensemble des dossiers, à la protection civile, on avait des
dossiers qui traînaient depuis 1982 et on était à la fin de
1985.
Nous avons tenté de régler l'ensemble de ces dossiers
d'avant 1985, et certains doivent être terminés dans les
prochaines semaines, sinon les prochains mois. Je voudrais par contre souligner
que la région de Montréal avait été durement
frappée à l'été 1983 par des affaissements de sol:
maisons lézardées, solages et assises endommagés d'une
façon très importante. On avait retrouvé à ce
moment-là un programme qui tenait compte de quatre comtés
électoraux où il y avait des problèmes: les comtés
de Bourget, L'Assomption, Bertrand et Vachon, et on avait laissé pour
compte quelque 70 autres municipalités que l'on retrouvait dans l'est de
Montréal et aux environs.
M. le Président, on a dû rencontrer à certaines
occasions les gens qui avaient été touchés par ce sinistre
et malheureusement le gouvernement à la fin de 1985 et au début
de 1986 ne pouvait pas apporter de modifications au décret qui avait
été adopté par le gouvernement précédent
même si une importante majorité de citoyens n'avait pas
été considérée. On a pris nos
responsabilités, M. le Président, et on a réglé ce
problème.
Je ne voudrais pas aller plus loin dans ce dossier-là parce que
si on allait plus loin on pourrait peut-être découvrir qu'on
faisait plus de politique avec des programmes de la protection civile qu'on
solutionnait de cas de personnes qui avaient connu des problèmes
particuliers. Quand on a fait des comparaisons tantôt sur l'ensemble des
provinces canadiennes... Encore là, vous savez, on peut utiliser tous
les chiffres que l'on veut afin de tenter de déprécier le
programme que le Québec a approuvé. Par contre, on a omis de dire
qu'en Ontario, quand H arrive un désastre dans une municipalité
quelconque, il faut qu'une levée de fonds soit faite dans la
municipalité et le gouvernement contribue l'équivalent de la
levée de fonds qui est faite dans la municipalité. Et on a des
exemples frappants et
typiques de cela, M. le Président.
Dans le cas qui nous préoccupe le plus, la région de
Montréal, on n'a pas fait de levée de fonds. Des
municipalités ont accepté de lancer des programmes. J'ai
mentionné la ville de Saint-Laurent pour laquelle on a adopté un
bill privé en décembre 1987; Dorval avait aussi mis un programme
à la disposition de ses citoyens sinistrés; et malheureusement la
ville de Montréal qui était habilitée à le faire ne
l'a pas fait. Elle ne l'a pas fait, M. le Président, parce qu'on en a
décidé autrement. C'était la volonté de la ville de
Montréal et je respecte la volonté d'une municipalité. Je
respecte son autonomie. Mais je n'accepte pas, d'autre part, qu'on soit
critiqués indûment sur une politique d'aide qui tient compte du
discrétionnaire. Ce n'est pas une obligation. C'est une
considération qui tient compte de la problématique que nous avons
vécue.
Jusqu'à aujourd'hui, M. le Président, je l'ai dit cet
après-midi, nous avons disposé de quelque 2 500 000 $.
Au-delà de 3500 demandes sont encore à l'étude et nous
considérons qu'un nombre important de ces gens-là seront aptes
à recevoir une compensation ou une indemnité. Nous avons aussi
à traiter avec les entreprises qui ont connu des particularités.
Nous nous limitons aux entreprises familiales, aux entreprises à
propriétaire unique, et nous oublions malheureusement les entreprises
à succursales ou les entreprises à caractère national car
nous considérons qu'elles ont les moyens de se dépanner
elles-mêmes. Nous avons tenté d'être, et nous tentons
d'être, le plus équitable possible. Nous avons retenu, lors de
l'étude des derniers crédits en 1986, avant que nous arrivions
à former le comité Gauvin, les propositions de l'Opposition,
c'est-à-dire donner plus aux démunis et moins aux mieux nantis.
Dans le programme que nous avons actuellement, les plus démunis sont
davantage favorisés et la moyenne que nous payons le démontre
très clairement. Comparativement au programme antérieur où
la moyenne était de 500 $, la moyenne actuelle est d'environ 2500 $.
Cela dit, M. le Président, un décret a été
approuvé par le gouvernement le 5 août et nous l'avons
prolongé jusqu'au 5 novembre, c'est-à-dire du 5 août au 5
octobre et, ensuite, pour une période de 30 jours, pour permettre
à tous ceux et celles qui voulaient faire une demande d'indemnisation de
le faire. Il y a quelques demandes qui sont entrées par après et
en fonction du décret, du programme, seules les personnes qui,
antérieurement au 5 novembre, avaient fait une demande devaient
être considérées. Je n'ai pas l'intention de créer
un préjudice. Je n'ai pas non plus l'intention de faire une forme de
discrimination en réouvrant le programme que nous avons adopté.
Si nous devions réouvrir le programme, nous devrions le réouvrir
pour tout et pour chacun et chacune des sinistrés de la région de
Montréal et d'ailleurs. Tenant compte de ce fait- là, nous devons
vivre à l'intérieur du décret que nous avons
accepté. C'est clair, net et précis.
Par contre, à l'intérieur du même programme,
certains articles nous permettent, entre autres, d'examiner des situations
particulières. Cet article, c'est le 3.5.1 qui parle de cas
précaires. Les gens qui essuient un premier refus sont aptes à
demander une révision de leur cas. J'ai mentionné que, lors de la
révision de ces cas-là, on ne tiendrait pas compte de
l'évaluation foncière ni de la franchise, mais qu'on tiendrait
compte des biens essentiels proportionnellement à la capacité de
payer des gens, basée sur les revenus, et dont nous allons
établir les critères après l'examen d'un nombre suffisant
de demandes de révision afin de nous permettre d'être
sérieux, équitables et de rencontrer, par la suite, avec des
experts-conseils ces personnes avec lesquelles on pourra compléter la
demande et faire l'examen de la situation. (20 h 15)
Je pense que c'est une ouverture importante que fait le gouvernement,
compte tenu du programme que nous avons. Nous avons mentionné cet
après-midi que nous avions reçu, jusqu'à maintenant, 2500
demandes de révision sur les quelque 6000 lettres que nous avons
envoyées. Nous allons examiner cela. Pour ma part, je n'ai pas
l'intention d'envenimer une situation qui s'est créée par
elle-même à cause de problèmes de compréhension qui
se sont développés entre nos gouvernements respectifs, soit le
gouvernement municipal de Montréal et le gouvernement du Québec.
Il serait utopique de prétendre aussi qu'on va être sauvés
par le Canada entier si on vient à bout de dépenser assez pour
aller chercher 90 % des montants qu'on pourrait aller chercher du gouvernement
fédéral.
On sait, M. le Président, qu'il faudrait payer un minimum de 30
000 000 $ avant que le gouvernement fédéral paie un cent de plus
que le gouvernement du Québec. Cela veut dire approximativement 50-50;
15 000 000 $ du provincial, 15 000 000 $ du fédéral. On ne doit
pas prétendre que pour aller chercher de l'argent du
fédéral il faille absolument dépenser de l'argent d'une
façon éhontée, dilapider les fonds publics juste parce que
le fédéral, en fin de compte, pourrait payer 90 %.
Depuis les 17 dernières années, de 1970 à
aujourd'hui, le gouvernement du Québec a payé pour des sinistres
de toutes sortes et de tous genres 87 000 000 $. La participation du
gouvernement fédéral à ces programmes au cours de 17
dernières années a été de 17 000 000 $. Alors,
quand on fait l'examen et la moyenne, le pourcentage versé par le
gouvernement fédéral sur l'ensemble de nos programmes est
d'environ 20 % alors que la participation du gouvernement du Québec a
été de 80 %.
Pour toutes ces raisons, il est bien évident, à
l'égard du programme que nous avons déposé à
l'Assemblée nationale le 21 juin 1987 et qui
tenait compte de consultations auprès de l'Union des
municipalités, auprès de l'Union des municipalités
régionales de comté, et pour lequel j'ai rencontré
personnellement le président de l'UMQ, M. Jean Pelletier, et M. Roger
Nicolet à qui j'ai exposé les grandes lignes de notre politique,
qu'ils ont convenu de la logique.
J'aurais souhaité rencontrer la table
Québec-municipalités. Malheureusement, la table
Québec-municipalités n'a pas tenu de rencontre nous permettant
d'aller lui expliquer l'ensemble de notre politique. J'avais rencontré
les principaux dirigeants des deux grandes unions. On va me dire que je n'ai
pas rencontré la ville de Montréal à la suite du
désastre du 14 juillet pour lui demander d'approuver notre politique, le
décret que nous devions adopter le plus rapidement possible. Je n'ai pas
non plus rencontré Saint-Laurent. Je n'ai pas non plus rencontré
les 33 autres municipalités. Je n'ai pas rencontré les
municipalités de la région de Québec individuellement.
Mais le gouvernement se devait de procéder le plus rapidement
possible. Le 5 août, nous avions un programme, un décret nous
permettant d'apporter une aide aux sinistrés. Je considère que
cela a été rapide, si je tiens compte des
événements antérieurs à notre gouvernement actuel.
C'est vrai qu'on ne fait pas de miracles et je n'ai pas l'intention de
commencer à en faire non plus. On pourra toujours critiquer n'importe
laquelle de nos politiques, mais quand on est assis sur une chaise plutôt
que sur une autre on a à prendre des responsabilités.
Personnellement, j'ai toujours pris mes responsabilités. Je vais
sûrement continuer à les prendre.
Par contre, M. le Président, je trouve d'autant déplorable
un certain affrontement qu'il y a eu avec la ville de Montréal, et
seulement avec le maire de Montréal. J'ai communiqué et j'ai
parlé avec des conseillers municipaux de Montréal, des
conseillers municipaux qui étaient impliqués dans leur milieu,
avec des gens qui avaient eu des problèmes. J'ai rencontré, et
mon personnel a rencontré, l'ensemble des députés à
plusieurs occasions à Montréal. Je me permettrai de vous dire, M.
le Président et M. le député de Terrebonne, que, lors de
cette rencontre, si l'on tient compte des majorités par rapport à
la représentation à l'Assemblée nationale, votre formation
politique, je ne dirais pas qu'elle était absente mais elle était
à peine visible, alors qu'à nos rencontres la députation
libérale de la région de Montréal était
présente à plus de 70 %. J'ai transmis toute l'information
à l'ensemble de la députation de la région de
Montréal et des régions qui ont connu des problèmes
particuliers. Je suis allé rencontrer personnellement des gens dans les
différents milieux de Montréal, dans des assemblées,
qu'avaient convoquées, des associations qui s'étalent
formées dans le but d'essayer de trouver une solution possible. Je suis
allé les rencontrer. J'ai même fait du porte-à-porte dans
le secteur le plus touché de
Montréal, Saint-Henri, pour visiter des familles qui avaient
connu des problèmes particuliers.
Je m'en suis occupé de mon dossier, M. le Président. Je
m'en occupe encore et je m'en occuperai tant et aussi longtemps qu'il ne sera
pas clos. Mais je ne voudrais pas qu'on déplace l'affrontement et que
celui-ci prenne place à l'Assemblée nationale, parce que, quel
que soit le montant, quelles que soient les hypothèses qu'on aurait pu
analyser et étudier, on n'aurait jamais pu satisfaire aux demandes de
tout le monde. On trouve toujours quelque chose.
Je suis encore prêt, aujourd'hui, à offrir toute ma
collaboration à ceux et à celles qui sont "pognés" d'une
façon particulière dans ce programme-là. Je crois
même qu'il serait important que j'aie une rencontre prochaine avec le
maire de Montréal dans le but, d'une part, de faire le point sur nos
responsabilités communes et, d'autre part, d'examiner la situation
froidement et de tenter de faire le point pour que les personnes qui ont
été touchées par ce sinistre ne soient pas
traumatisées par des déclarations à l'emporte-pièce
qui font simplement qu'une responsabilité est déplacée
tantôt vers le gouvernement municipal et tantôt vers le
gouvernement provincial. Autant j'ai eu une expérience importante
à la mairie de Huit, autant, en conclusion, je ne peux pas me permettre,
aujourd'hui, comme ministre responsable de la protection civile...
M. Blais: M. le Président, cela fait 20 minutes. S'il vous
plaît!
Le Président (M. Lemieux): Oui. Excusez-moi, M. le
ministre.
M. Blais: Cela fait 20 minutes, M. le Président, pour une
simple question qui aurait dû prendre normalement une demi-minute
à recevoir réponse.
M. Rocheleau: Question de règlement...
M. Blais: Si vous répondez durant 20 minutes, je vais
prendre 20 minutes pour vous engueuler à chaque coup, mais ce n'est pas
logique, ce n'est pas comme cela qu'on devrait travailler. Si vous parlez de la
démocratie et d'une saine administration, d'une gestion claire et d'une
collaboration, c'est de l'obstruction que vous faites.
M. Rocheleau: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lemieux): Sur une question de
règlement, M. le ministre.
M. Rocheleau: Sur une question de règlement, M. le
Président, le député de Terrebonne m'a demandé si
j'avais l'intention d'ouvrir le décret et cela commande plus qu'un oui
ou qu'un non, cela demande des explications. M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, j'allais
dire... Vous savez, je suis en train de... D'accord, vous êtes... C'est
correct, je me demandais, vu que vous étiez témoin, si
effectivement vous pouviez soulever une question de règlement, mais on
vient de me chuchoter à l'oreille que vous pouviez le faire, parce que
vous êtes député. Alors, on va conclure là-dessus
pour ne pas envenimer le débat...
M. Blais: Je ne veux pas l'envenimer, mais il n'est pas
coopérant du tout.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Terrebonne m'a permis que sur son temps de parole le député de
Lafontaine vous pose une question. Alors, une brève question et une
brève réponse, s'il vous plaît. M. le député
de Lafontaine. (20 h 30)
M. Gobé: J'aimerais remercier mon collègue, le
député de Terrebonne, de m'accorder ce temps sur son temps
personnel. M. le ministre, à vous écouter et pas seulement
à vous écouter, mais pour avoir vécu avec vous et vos
fonctionnaires, vos attachés politiques depuis presque une année
maintenant, du moins sept ou huit mois, les différentes phases, d'abord
l'appui, les déclarations publiques, l'inondation, les
réclamations, je m'interroge et je pense que je ne suis pas le seul
à le faire, à savoir s'il n'y a pas eu dans la population une
perception, peut-être, je ne dirais pas erronée, mais inexacte du
rôle que la protection civile devait jouer quant à l'indemnisation
des victimes. Est-ce que les gens n'auraient pas ou n'auraient pas eu
l'impression, pour des raisons peut-être de communication
médiatique, de médias ou de déclarations de la ville de
Montréal ou de notre ministère, que le gouvernement était
pour se substituer aux compagnies d'assurances? Je me souviens très bien
avoir entendu lors d'émissions de radio dans ma région, à
Montréal, ou avoir vu dans le journal qu'une compagnie d'assurances
allait assurer - Wawanesa - et qu'une autre n'avait pas prévu cela. Et
on a semblé vouloir dire que le gouvernement était pour se
substituer à cela. Je me demande si toute cette situation ne repose pas
sur une espèce de quiproquo qui ferait que les gens s'attendaient,
puisqu'ils n'étaient pas assurés et que leurs compagnies
d'assurances n'avaient pas pris la peine de leur vendre de l'assurance pour ce
genre de choses, que le gouvernement se substitue à celles-ci.
J'aimerais avoir votre opinion là-dessus. Il me semble que
peut-être là réside une espèce d'imbroglio.
J'aimerais avoir vos éclaircissements nets là-dessus, M. le
ministre.
M. Rocheleau: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre,
brièvement, s'il vous plaît.
M. Rocheleau: Si vous permettez, je voudrais, par contre, qu'on
suive les règles du jeu. J'avais l'impression et j'ai encore
l'impression de par l'expérience passée que, quand quelqu'un a la
parole, il peut disposer d'une vingtaine de minutes. Quand un autre
répond, il peut disposer d'une vingtaine de minutes.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, M. le ministre,
vous avez raison. C'est que, dans ce cas-ci, M. le député de
Terrebonne n'avait pas entièrement fini son temps; il lui reste dix
minutes. Il a permis que le député de Lafontaine pose sa question
immédiatement, à condition que ce soit une question brève
avec une réponse brève. Je peux, puisque j'ai la
responsabilité de l'organisation des travaux, retirer la question du
député de Lafontaine, vous retenez votre réponse et on
permet au député de Terrebonne de reprendre ses dix minutes. En
termes de collaboration, j'apprécierais, dans le cas de la
réponse au député de Lafontaine, sans atteinte à
vos droits et privilèges, que vous limitiez votre réponse,
qu'elle soit la plus brève possible. Par après, vous aurez
effectivement droit à 20 minutes; c'est le cas, c'est la règle,
c'est la procédure et je vais la faire respecter.
M. Rocheleau: M. le Président, je vais être
très bref. C'est que, oui, à Montréal, plusieurs personnes
étaient assurées; plusieurs compagnies ou quelques compagnies
assuraient ces problèmes. Ces gens-là qui étaient
assurés ont bénéficié pleinement de l'assurance
qu'ils avaient. J'irai jusqu'à vous dire qu'à la protection
civile, quand c'est un bien assurable, on n'est même pas supposé
faire de programme, c'est pour des dommages qui sont non assurables. Mais, il y
avait des compagnies qui avaient assuré ces mêmes
problèmes.
J'ai dit et je conclus en vous disant que le gouvernement du
Québec, ce n'est pas une compagnie d'assurances.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Terrebonne, sur votre temps de
parole.
M. Blais: Je vous offre encore, M. le ministre, pour la
troisième fois, de poser des questions brèves à condition
d'avoir des réponses brèves. Vous ne semblez pas vouloir
coopérer là-dessus. Je vais prendre quand même un autre
risque parce que je suis toujours imbu de bonne volonté. Si vous me
répondez durant 20 minutes, sachez que ce sera la dernière fois
que, durant tout votre mandat, je vous accorderai cette chance-là.
Le ministre me dit qu'il prend ses responsabilités, je vous
l'accorde; vous les prenez. Vous prenez vos responsabilités, cependant,
d'après la philosophie du parti dont vous faites partie, qui
est une philosophie de businessmen, tandis que le maire tory a la
philosophie du sens commun et du bien commun, d'une justice distributive,
équitable pour l'ensemble et pour tous. C'est pour cela qu'il y a une
rivalité entre les deux et que vous ne vous entendez pas.
Vous me dites en partant: Je ne veux pas changer les décisions
qui ont été prises le 5 août et on a été
très vite. C'est vrai que vous avez été vite, le 5
août, décret, très vite. Bravo! Vous me dites
qu'après vous avez fait du porte-à-porte. Vous n'avez pas fait du
porte-à-porte entre le 14 juillet et le 5 août, c'est faux; vous
n'avez pas fait de consultation au rythme que vous dites, vous faisiez du
marketing pour vendre votre décret du 5 août. C'est cela que vous
avez fait. Quand vous avez fait votre porte-à-porte, votre décret
était là et vous ne vouliez pas le changer. Vous dites cela, d'un
côté.
De l'autre côté, vous dites: Je suis prêt - vous
dites que vous ne voulez rien changer - à étudier cas par cas et
de façon arbitraire et non pas avec un autre décret
spécifique selon les besoins des gens, mais du cas par cas de
façon arbitraire. Je suis prêt à étudier chacun des
cas et à regarder une compensation pour ceux qui n'auraient pas les
moyens d'avoir les éléments vitaux pour mener une vie normale
dans leur logement. D'un côté, vous dites une chose et de l'autre
côté, vous en dites une autre. Laquelle des deux est la vraie?
Votre porte-à-porte, l'avez-vous fait après le 5 août?
M. Rocheleau: M. le Président, remarquez que je n'ai pas
d'opposition à répondre à certaines des questions de mon
collègue de Ter-rebonne, mais je ne crois pas que ce soit pertinent aux
débats de savoir si les gens que j'ai visités cela a
été à telle date ou à telle date. Je l'ai fait par
préoccupation pour ces gens-là et par préoccupation pour
moi-même dans rétablissement de notre politique dans le programme
que nous avions. Il faut comprendre cela. D'autre part, le député
de Terrebonne dit: Je pose des questions courtes, je veux avoir des
réponses courtes. Il fait des affirmations gratuites. Il voudrait que je
fasse de même. Non, je n'embarquerai pas dans ce petit jeu-là,
parce qu'aux crédits du 1er mai 1986 son collègue... Non, non,
laissez-moi finir là-dessus. Le chef de l'Opposition actuel et son
collègue, le député de Jonquière, m'ont
indiqué qu'il fallait responsabiliser aussi les municipalités. Le
député de Terrebonne dans son laïus, et je clos
là-dessus parce qu'on pourrait empiéter toute la soirée,
dit que l'ensemble des provinces, prenons un exemple, donne 178 $ pour une
cuisinière. Au Québec, on offre 550 $. Quand on fait le compte de
tout cela, M. le Président, il faut faire la part des choses.
Si le député de Terrebonne souhaite collaborer avec nous
pour tenter de compléter ce dossier-là le plus rapidement
possible, oui, nous offrons notre collaboration à l'Opposition, comme
nous offrons notre collaboration à la ville de Montréal et
à l'ensemble des villes qui ont eu des problèmes particuliers
vis-à-vis des affaissements, des inondations ou des désastres
quelconques.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
ministre. Est-ce que le programme 3, protection civile, est adopté?
M. Blais: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Est-ce que l'ensemble des crédits du ministère des
Approvisionnements et Services, programmes 1 à 4 inclusivement sont
adoptés?
Adoption des crédits
M. Blais: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Nous ajournons nos travaux sine die et je remercie M. le ministre, les membres
de cette commission, ainsi que les fonctionnaires qui accompagnent M. le
ministre.
(Fin de la séance à 20 h 38)