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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration est réunie, ce
matin, afin de procéder à la vérification des engagements
financiers du ministère du Revenu pour les mois de janvier à
août 1988.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement pour la séance.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez tous reçu
l'ordre du jour du mardi 11 octobre 1988. Je vous donnerai une trentaine de
secondes pour en prendre connaissance avant qu'on puisse, si c'est le cas, y
apporter des modifications et procéder à son adoption. Vous
remarquerez que, dans l'ordre du jour du mardi 11 octobre 1988, il y a un
engagement reporté lors de la séance du 1er mars 1988. Il s'agit
de l'engagement 6 de septembre 1987, et c'est notre devoir d'y revenir.
Est-ce que l'ordre du jour est adopté?
Une voix: Cela va.
Dépôt de réponses
Le Président (M. Lemieux): L'ordre du jour est
adopté.
J'aimerais, M. le secrétaire, déposer les réponses
obtenues du ministre du Revenu à la suite de la dernière
séance. On me dit que les réponses ont été
distribuées. Est-ce que, relativement à ces réponses qui
ont été distribuées lors de la dernière
séance de vérification des engagements financiers, il y a des
renseignements supplémentaires ou de l'information additionnelle
à demander?
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. Merci.
Septembre 1987
J'appelle l'engagement 6 du mois de septembre 1987 dont l'étude
avait été reportée lors de la dernière
séance. Cet engagement 6 concerne un appel d'offres public: contrat de
services pour la réalisation du projet 8.1, mécanisation des
activités de perception MAP dans le cadre de la refonte. Le fournisseur
choisi avait été Systématix inc., et le contrat
était de 245 600 $. Est-ce qu'il y a des questions relatives à
cet engagement? Est-ce que vous l'avez, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vous l'avez.
M. Dufour: À l'intérieur du contrat, il y avait des
frais de déplacement de 10 000 $. Je pense que c'est ce qui était
le questionnement par rapport à cet engagement, pour autant que je me
rappelle. Est-ce que vous avez des explications supplémentaires à
ce qui est marqué ici?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Séguin: M. le Président, si vous me permettiez
quelques mots avant que nous puissions répondre, si je suis bien dans
l'ordre des choses...
Le Président (M. Lemieux): Cela va.
M. Séguin: ...simplement pour souhaiter la bienvenue au
nouveau représentant de l'Opposition comme critique en matière de
revenu, M. Dufour, le député de Jonquière. Je veux
l'assurer de ma pleine collaboration. D'ailleurs, M. Dufour, le
député de Jonquière, qui a habituellement participé
aux travaux de la commission sur le budget, est assez familier avec les
questions relatives au ministère du Revenu. Nous avons
déjà eu l'occasion de discuter de certains points. Je veux
l'assurer de notre pleine collaboration et de notre franche
disponibilité pour discuter des travaux de la commission. S'il
entrevoyait des améliorations et que nous puissions apporter plus
à la façon avec laquelle nous pouvons présenter nos
documents et nos prochains travaux, il me fera plaisir d'en discuter avec lui
et de le rencontrer, à l'occasion, s'il voulait suggérer des
façons différentes de procéder.
Vous me permettrez également, M. le Président, de prendre
quelques instants pour vous présenter des gens du ministère du
Revenu qui m'accompagnent et, également, de la Régie des loteries
et courses qui, comme vous le savez, est sous la responsabilité du
ministre du Revenu. Tout d'abord, je voudrais vous présenter le
sous-ministre, M. Bernard Angers; ensuite, M. Beau-lieu, sous-ministre adjoint
à l'administration et au budget; M. Rheault, directeur
général de l'informatique; M. Bertrand Croteau, sous-ministre
adjoint au Bureau de la refonte - c'est le système informatique
également - M. Hieu Duc Trinh, directeur au budget - est-ce que j'ai
bien prononcé? Oui - M. Pierre Blanchard, adjoint au bureau du
sous-ministre, et Mme Delisle, de la direction du budget.
En ce qui concerne la Régie des loteries et courses, à ma
gauche, M. Savard, président, et M. Carpenter, secrétaire.
Cela dit, M. le Président, il me fera
maintenant plaisir de répondre à toutes les questions. Je
comprends que nous avons jusqu'à 13 heures et si, de façon
allègre, nous terminions avant, évidemment nous serions heureux.
Nous comprenons que nous avons jusqu'à 13 heures.
Le Président (M. Lemieux): Un instant, M. le
député de Jonquière. Est-ce que je pourrais avoir le
consentement pour que le député de Laviolette puisse remplacer le
député de Chicou-timi? Est-ce qu'il y a consentement?
Consentement. Cela va, M. le secrétaire, vous pouvez le noter.
J'aimerais également vous faire remarquer, M. le
député de Jonquière, que, relativement à
l'engagement 6, vous devez avoir aussi obtenu copie d'une lettre en date du 30
juin 1988. J'ai demandé au secrétaire qu'on aille chercher cette
lettre afin qu'elle puisse être déposée, mais on vous a
déjà fait parvenir cette missive relativement aux questions du
député de Lévis. Vous retrouvez à l'engagement 6
les questions qu'avait posées M. le député de
Lévis, à savoir: quelle est la date exacte de la décision
du Conseil du trésor faisant en sorte que les frais de
déplacement sont ajoutés au contrat? Est-ce que vous voulez plus
de précisions et plus de détails, ou si l'engagement 6 est
adopté?
M. Dufour: J'aurais aimé avoir copie de la lettre. Je ne
sais pas si elle a été fournie avant.
Est-ce que la copie de la lettre a été fournie avant ce
matin?
Le Président (M. Lemieux): Elle a été
fournie à tous les membres de cette commission, M. le
député de Jonquière.
Une voix: On ne l'a pas eue, nous autres. M. Dufour: On ne
l'a pas eue.
Le Président (M. Lemieux): On va l'apporter dans quelques
minutes.
M. Dufour: II faut comprendre qu'il y a eu des changements
à la suite du...
Le Président (M. Lemieux): Je comprends très bien,
M. le député de Jonquière. On peut peut-être
reporter cet engagement 6, attendre copie de cette lettre et passer
immédiatement aux autres engagements. Est-ce que cela vous va?
Consentement.
M. Dufour: Oui, mais avant de commencer, M. le Président,
j'aimerais répondre aux propos du ministre du Revenu...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le
député.
M. Dufour:... et avec ses autres titres que je veux oublier
temporairement, parce qu'il porte vraiment le chapeau de ministre du Revenu ici
ce matin. Il est vrai qu'on a eu l'occasion de travailler ensemble dans le
passé, dans des dossiers du ministère du Revenu, lors de
l'étude des engagements financiers et aussi lors de l'étude du
budget. C'est un retour, en tout cas, en ce qui me concerne. Comme on n'est pas
tellement nombreux, c'est possible qu'on fasse des changements à
l'interne comme cela. Je peux à l'avance assurer le ministre que, comme
dans le passé, on va essayer de permettre un échange fructueux.
On va aussi essayer de profiter de son engagement à nous fournir les
réponses à nos questions, en tout cas travailler le mieux
possible pour que l'Opposition, et surtout le gouvernement, fasse bien son
travail. C'est important qu'on le fasse dans cet esprit, et je n'ai aucun doute
qu'on va y parvenir.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Jonquière.
On va immédiatement transmettre copie de la lettre qu'on vous a
fait parvenir relativement à l'engagement 6.
M. Dufour: On va le laisser en suspens quand même,
temporairement.
Le Président (M. Lemieux): On le laisse en suspens et on y
reviendra à la fin. Cela va, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Cela va.
Janvier 1988
Le Président (M. Lemieux): Nous procédons
maintenant à l'étude de chacun des engagements financiers pour
chaque mois. J'appelle immédiatement l'étude des engagements
financiers du ministère du Revenu pour le mois de janvier 1988. Nous
allons passer à l'engagement 13, dans les contrats
négociés; un contrat pour l'achat de trois séries
PR-73.
M. Dufour: J'aimerais, M. le Président, prendre ensemble
les engagements financiers 13, 14, 15, 16 et 17 puisqu'il s'agit de commandes
ouvertes. Ce sont des renouvellements ou des prolongations de contrats.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle les engagements
financiers 13 à 17 inclusivement.
M. Dufour: La question que j'aurais à poser est: Pourquoi
n'a-t-on pas utilisé le Service des achats du gouvernement dans ces
engagements?
M. Séguin: M. le Président, vous me permettrez de
demander au sous-ministre, M. Angers, de répondre. Je me
réserverai évidemment des interventions occasionnellement,
autrement je vais systématiquement demander à M. Angers et
à ses collaborateurs de répondre
directement, le plus précisément et avec le plus de
clarté possible, à l'ensemble des questions.
Le Président (M. Lemieux): Je demanderais à chacun
des intervenants, pour une première fois, de bien vouloir s'identifier
pour les fins de l'enregistrement. M. le sous-ministre.
M. Angers (Bernard): Bernard Angers. Pour aller dans la
foulée de M. Séguin, si, par hypothèse, il arrivait qu'il
y ait des éléments de réponse dont on ne disposait pas, on
va en prendre note et soyez assurés que vous allez les obtenir.
À la première question où, semble-t-il, on
s'interroge sur l'absence de la référence au Service des achats,
je veux simplement indiquer au député de Jonquière qu'il
s'agit effectivement d'une référence dans chacun des cas au
Service des achats. C'est une commande ouverte qui a été
négociée par le Service des achats selon les procédures
usuelles. Dans le premier cas, par exemple, 18 firmes ont été
invitées et trois ont répondu; dans le deuxième cas, huit
ont été invitées et trois ont répondu; dans le
troisième cas, huit ont été invitées et trois ont
répondu. C'est la même chose pour les quatrième et
cinquième cas. Donc, cela a été fait en
référence au Service des achats, des commandes ouvertes, pour
répondre à des besoins qui se manifestent périodiquement,
selon nos propres besoins, avec la clientèle avec laquelle on fait
affaire. Donc, il y a référence au Service des achats.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je comprends que ce sont des renouvellements de
contrats, mais à l'égard des explications qui me sont fournies,
est-ce qu'il y a eu un contrat initial ou si, à chaque fois, vous allez
en soumission par rapport à une commande ouverte?
M. Angers: On manifeste notre intention ou notre
intérêt. Dans le premier cas, je crois comprendre qu'on a besoin
d'un certain nombre de formules, une vingtaine de millions. Ils vont en
commande ouverte; c'est tant l'unité, tant le mille, et en fonction des
besoins, on prend celui que le Service des achats nous indique comme
étant, dans ces cas, le plus bas soumissionnaire. Donc, c'est une
commande ouverte. Comme il s'agit d'une opération assez dispendieuse que
d'aller eh appel d'offres, que ce soit sur invitation publique ou non,
l'idée est de minimiser les coûts. Le Service des achats y va
jusqu'à concurrence de tel montant et, à l'intérieur de
cela, le ministère du Revenu s'inscrit.
M. Dufour: Pourquoi n'indique-t-on pas qu'il y a eu appel
d'offres et le montant des soumissions, comme c'est la façon normale de
procéder? Je comprends que c'est basé sur une commande ouverte,
mais en règle générale, on va le voir dans plusieurs cas,
il y a une demande de soumissions. On demande des soumissionnaires, soit sur
invitation ou sur appel d'offres, et à ce moment-là on retient
celui qui nous semble remplir le mieux les conditions.
M. Angers: Si vous n'avez pas d'objection, on va demander au
Service des achats si, pour l'avenir, il aurait objection à faire cela,
parce que c'est le Service des achats qui nous alimente et, cette fois-ci, pour
répondre à des questions de la dernière fois, on a
demandé des renseignements additionnels et on nous a indiqués,
par exemple, dans le premier cas qu'il s'agissait d'une soumission publique. Il
y a 18 firmes qui se sont manifestées, trois se sont
présentées et c'était le plus bas. On n'a pas les
détails ici, étant donné que la gestion directe de cela
relève du Service des achats.
M. Dufour: Votre engagement dans l'avenir, est de l'inclure si
c'est possible.
M. Angers: Oui, on va le faire.
M. Dufour: Même si on n'avait pas eu tous les
détails, au moins on aurait pu indiquer que c'était à la
suite d'un appel d'offres, même s'il y a une commande ouverte, d'une
soumission ou sur invitation et que le plus bas soumissionnaire a
été retenu.
M. Angers: Dans le fond, tout est perfectible. La dernière
fois, vous nous aviez demandé s'il y avait des soumissions et,
finalement, on a poussé la démarche de façon assez
serrée avec le Service des achats. C'est ce qu'on a obtenu. On a des
listings ici qui nous permettraient peut-être de reconstituer l'affaire,
mais on aime mieux les affaires ordonnées.
Le Président (M. Lemieux): Cela va?
M. Dufour: Allez-vous nous fournir à l'avenir ou pour le
moment ces...
M. Angers: On va communiquer avec les achats et on vous
transmettra cela. Si le Service des achats manifeste des réserves, on
vous le dira. Dans le cas premier, ce n'est pas ordonnancé, mais c'est
la firme la plus basse. Il y en avait trois, on a les trois noms ici et
à titre d'illustration seulement c'est la firme Moore qui a obtenu la
première place, Drummond est arrivée en troisième et les
services graphiques Southam Paragon en deuxième.
Le Président (M. Lemieux): J'aurais une question, M. le
sous-ministre. C'était à des époques différentes,
n'est-ce pas? Je regarde entre autres l'une des firmes on la retrouve quatre
fois, Barbercon, pour la même nature relativement au contrat: des
enveloppes à fenêtre
avec rabat remise.
M. Angers: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Ces demandes de la part du
Service des achats ont été faites à des époques
différentes, en termes de temps?
M. Angers: C'est-à-dire qu'ils ouvrent un dossier dans
lequel le ministère peut, périodiquement, sur simple avis,
aller...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que, dans chacun de ces
cas, cela a fait l'objet d'un contrat? Est-ce que c'était le plus bas
soumissionnaire...
M. Angers: Oui.
Le Président (M. Lemieux):... ou si on a tout simplement
renouvelé...
M. Angers: Le plus bas soumissionnaire.
Le Président (M. Lemieux): ...engagement, la
négociation du contrat? C'était le plus bas. Si je prends
l'engagement 14 et l'engagement 15...
M. Angers: Oui. Incidemment, ce ne sont pas les mêmes
enveloppes.
Le Président (M. Lemieux): Non, ce ne sont pas les
mêmes enveloppes, j'en suis bien conscient. Alors, cela a fait l'objet
non pas d'un contrat négocié directement avec un seul
fournisseur, mais il y avait d'autres soumissionnaires.
M. Angers: Non. Dans le deuxième cas, huit firmes se sont
manifestées pour obtenir les documents de soumissions et trois se sont
présentées.
Le Président (M. Lemieux): Et dans le...?
M. Angers: Dans le troisième cas, c'est la même
chose. Trois soumissions ont été reçues et c'est le plus
bas soumissionnaire. La même chose pour les engagements 16 et 17 de
janvier. Mais nous allons demander au Service des achats s'il est...
Le Président (M. Lemieux): D'accord, allez-y. J'ai une
autre question...
M. Angers: ...pratique de fonctionner comme cela.
M. Jolivet: Je regarde engagements 14, 15 ou 17. Quelle est la
grandeur des enveloppes? Ordinairement, les enveloppes à fenêtre
ne sont pas toutes de format 8 1/2 X 14 et 8 1/2 X 16, il y a des petites
enveloppes...
M. Angers: II y en a de toutes sortes. Si vous saviez la
quantité de papier qui est consommée au ministère, qui
sert à des fins variables, selon les cas. EN 5, correspond à
celle-là...
Une voix: Oui.
M. Angers: ...l'autre est un peu plus petite et celle-là
est un peu plus grande. Cela correspond, soit à des avis de
cotisation...
M. Jolivet: Les ministères ou organismes sont
différents?
M. Angers: ...cela correspond à des types d'envoi qui sont
standardisés.
Le Président (M. Lemieux): Peut-être une
question.
M. Angers: Mais il ne s'agit pas... Si vous permettez, M. le
Président?
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Angers: II n'est pas dans mes habitudes, je ne connais pas vos
règles de fonctionnement, mais...
Le Président (M. Lemieux): Non, allez-y, monsieur.
M. Angers: ...ce n'est pas nouveau. Je voudrais que vous le
sachiez.
M. Jolivet: Non, c'est cela.
M. Angers: Cela a toujours un peu existé comme cela, sauf
qu'avec les années, les gens se sont perfectionnés et il y a des
couleurs différentes qui permettent d'identifier plus rapidement le tri,
aux retours entre autres et aux envois.
Je voudrais vous dire que tout cela est fait en référence
au Service des achats par appels d'offres et c'est le plus bas
soumissionnaire.
Le Président (M. Lemieux): J'ai une autre question. Vous
semblez nous dire que ce n'est pas nouveau. Alors, si ce n'est pas nouveau,
c'est qu'on est capable de planifier ces choses-là. La demande totale
d'enveloppes du ministère, pourquoi ne pourrait-on pas arriver - je
pense au Service des achats, s'il ne pourrait pas y avoir une diminution des
coûts - peut-être à un contrat négocié pour
l'ensemble de ces différentes catégories d'enveloppes? On ne peut
pas faire cela?
M. Séguin: Oui, M. le Président, c'est une bonne
question, sauf qu'en pratique les changements sont relativement
fréquents dans la loi el la réglementation fiscale. On a connu
une petite expérience comme cela, en 1985, avec le for-
mulaire Annexe B, sur le remboursement de l'impôt foncier. En
cours de route, un amendement a été nécessaire et on a
été obligé de jeter tous les formulaires et de
recommencer. Par prudence et avec quelques expériences dans le
passé, le ministère préfère ne pas trop faire de
grandes quantités et stocker, au risque de voir apparaître un
changement que modifierait une ligne, un intérêt ou une
modalité sur l'avis de cotisation ou sur la formule. À ce
moment-là, elle ne serait plus utilisable. (10 h 30)
Le Président (M. Lemieux): D'accord, cela va. Est-ce que
les engagements 13 à 17 inclusivement sont vérifiés?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Alors,
j'appelle l'engagement 18: "Contrat pour la location de trois logiciels pour
une période de douze mois; fournisseur: IBM Canada; montant de
l'engagement: 29 029 $. "
M. Dufour: Je vais poser mes deux questions en même temps.
Est-ce qu'il y a eu soumission publique et pourquoi un seul fournisseur?
M. Rheault (Denis): M. Denis Rheault. Le cas présent
concerne des logiciels très spécifiques qui proviennent de la
firme IBM. Donc, il n'y a pas de concurrence possible. C'est un produit de la
firme IBM et ces logiciels sont complémentaires à un autre
logiciel de base qui est déjà installé. On
réfère ici au système d'exploitation MVS. C'est, disons,
le système qui fait fonctionner l'ensemble des ordinateurs et les
produits ici viennent se greffer à ce logiciel. Donc, c'est un produit
IBM, un genre de logiciel pour lequel il n'y a pas de concurrence.
M. Dufour: Quand il n'y a pas de concurrence comme cela, sur quoi
vous basez-vous pour savoir si le prix est raisonnable ou non? De quelle
façon pouvez-vous évaluer?
M. Rheault: Un peu comme pour les formulaires, on fait toujours
affaire en référence au Service des achats. Aussi, au
gouvernement du Québec, on travaille souvent avec le ministère
des Communications au bureau central d'informatique qui a quand même un
aperçu de la façon, si on parle ici d'IBM comme fournisseur, de
ce qu'IBM facture au gouvernement. IBM a des politiques envers les
gouvernements de façon mondiale. Donc, on connaît les structures
de tarifs d'IBM. Ce n'est pas du domaine caché. On connaît
très bien les tarifs. On sait que le gouvernement va avoir des escomptes
de 15 %. C'est comme cela. Mais normalement, c'est le Service des achats qui
gère cette opération.
Le Président (M. Lemieux): Mais cela ne crée pas,
d'une certaine façon, un marché captif?
M. Rheault: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Cela ne le favorise pas, d'une
certaine façon?
M. Rheault: Dans certains cas. Écoutez, si on prend pour
toute une année les acquisitions de logiciels, on se rend compte qu'IBM
est finalement le mot est peut-être fort exceptionnel. Mais c'est plus
rare que ce qu'on est porté à penser qu'il soit le seul
fournisseur. À chaque fois qu'il y a une concurrence possible et que
c'est un partenaire économique, toujours avec le Service des achats, on
applique la réglementation des soumissions.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: En fait, on a eu la discussion avec le
ministère de l'Éducation parce qu'on a le même
problème des marchés captifs. Changer tout le système pour
les besoins du ministère, pour aller en soumissions avec un autre qui
pourrait donner un service équivalent, coûterait fort probablement
plus cher au bout de la course que de négocier au meilleur prix possible
l'ensemble des logiciels nécessaires.
M. Rheault: Parfois.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. Est-ce que
l'engagement 18 est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 18 étant
vérifié, j'appelle l'engagement 19; "Contrat pour la fourniture
des services d'entretien des logiciels et programmes informatiques de la
Régie des loteries et courses pour l'ensemble des opérations pour
une période d'un an à compter du 10 septembre 1987, renouvelable
pour les deux années suivantes; fournisseur choisi: l'Info-conseil
consultation inc., de Québec; montant de l'engagement: 69 000 $. "
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce qu'il serait possible de savoir quelle
était la soumission d'lnvestim inc. ?
M. Séguin: Je vais demander au président de la
Régie des loteries et courses, M. Savard, de répondre s'il vous
plaît.
M. Savard (Marcel R. ): Tout d'abord, M. le Président, il
y a peut-être une information additionnelle que je devrais rapporter.
C'est que de ce montant de 69 000 $, il y a 16 000 $ pour l'année
1987-1988, 23 000 $ pour 1988-1989, 23 000 $ pour 1989-1990 et 7 000 $ pour
1990-1991. On a demandé au service, à Rosalie et il y a eu dix
propositions. Deux ont été retenues et la firme l'Info-conseil a
été disons, préférée à
Investim parce qu'elle connaissait plus le langage qu'investim.
Une voix: Les prix?
M. Dufour: Est-ce c'est possible de savoir qui siégeait au
comité de sélection?
M. Savard: C'était des membres de la régie. Il y
avait M. Carpenter, qui est le secrétaire de la régie; M. Julien
Girard, qui était chef de la division du budget et M. Michel Lafond, qui
était chef de la division de l'informatique. Les prix étaient 60
$ l'heure pour la compagnie qui a été choisie et 40 $ pour
l'autre. Si seulement, elle avait, à notre sens, plus
d'expérience. Les montants dépensés à ce jour,
à titre d'information additionnelle, ont été de 8640 $
pour 1987-1988 et pour 1988-1989, à ce jour, on a dépensé
1060$ sur un budget de 23 000 $.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que c'est la
première fois que cette firme obtenait un contrat de la régie des
loteries?
M. Savard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Elle a son siège social
à quel endroit?
M. Savard: À Québec.
Le Président (M. Lemieux): Quels sont les actionnaires,
les propriétaires de cette compagnie?
M. Savard: Je regrette, M. le Président, je ne les connais
pas.
Le Président (M. Lemieux): Cela va.
M. Dufour: Mais il y a moyen de le savoir, j'imagine.
M. Savard: Oui, on peut vous donner l'information. Vous voulez
savoir les noms du président et des administrateurs?
M. Dufour: Oui, c'est cela, la liste des administrateurs.
M. Savard: Avec plaisir.
M. Dufour: II y a peut-être une autre question. Pourquoi
avoir procédé par comité de sélection plutôt
que par appel d'offres, purement et simplement?
M. Savard: On a fait un appel d'offres. Sur dix à qui on a
envoyé un appel d'offres, deux ont répondu. Deux ont
été sélectionnés et le comité de
sélection a mandaté l'Info-conseil.
M. Dufour: De la façon que c'est rédigé, en
principe, on dit sur appel d'offres. Là, on en donne un comité de
sélection. De la façon que c'est rapporté, il y a un
comité de sélection et il semblerait que l'autre procédure
n'a pas été accomplie. Dans vos propos, vous nous confirmez qu'il
y a eu une procédure qui a été établie à
l'intérieur, mais on ne peut pas déceler cela de la façon
que c'est rapporté.
M. Savard: Je comprends. D'accord, M. le
député.
Le Président (M. Lemieux): J'aurais une autre question.
Vous avez bien dit que pour Investim c'était à 40 $ l'heure?
C'est cela?
M. Savard: Investim était à 40 $.
Le Président (M. Lemieux): II y aurait une
différence de...
M. Savard: Avec une augmentation de 5 %.
Le Président (M. Lemieux): II y a donc une
différence de 20 %?
M. Savard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Investim, en termes de
longévité êtes-vous au courant si c'est aussi une compagnie
récente?
M. Savard: Je ne les connais ni l'une ni l'autre, M. le
Président. Je regrette. Mais si la compagnie l'Info-conseil a
été choisie, c'est parce que, d'après le comité,
elle avait une connaissance plus adéquate du système Wong et du
logiciel Speed II. Je ne connais aucune des compagnies ni les administrateurs.
Mais je vais vous faire rapport sur les noms du président et des
administrateurs de l'Info-conseil.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. Est-ce que
l'engagement 19 est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 19 est
vérifié. J'appelle l'engagement 20 du mois de janvier; soumission
sur invitation; "Contrat pour l'impression de 1 800 000 formulaires, "Avis de
cotisation". Le plus bas soumissionnnaire est l'imprimerie Southam
Ltée-services graphiques Southam-Paragon (Granby); 70 728, 47 $. "
M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 20 est
vérifié. J'appelle l'engagement 21; "Contrai pour l'impression de
180 000 brochures de "L'étudiant et la fiscalité" dont 150 000 en
version française et 30 000 en version anglaise. "
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 21 est
vérifié. J'appelle l'engagement 22; soumissions sur
invitation...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 22 est
vérifié. J'appelle l'engagement 23.
M. Dufour: À un endroit, c'est écrit: N'a pas le
15° d'inclinaison minimum. C'est quoi, cette histoire-là? C'est une
question pratique pour travailler, pour la vision?
M. Séguin: Je m'excuse, pourriez-vous me...
M. Dufour: C'est écrit que c'est une soumission "Non
conforme n'a pas le 15° d'inclinaison minimum".
M. Séguin: À quel engagement, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 23, M. le
ministre. À IBM Canada inc., vous allez trouver: "36 161 $ (Non conforme
n'a pas le 15° d'inclinaison minimum)".
M. Séguin: Je vais demander à nos experts de
répondre.
M. Angers: Pas nécessairement nos experts, mais comme vous
le savez, au ministère du Revenu, avec notre ministre, on s'occupe de
notre monde. Je le dis, parce que c'est vrai. Alors, on demande des
écrans avec 15 d'inclinaison minimum, parce que les employés
travaillent sur ces appareils huit heures par jour. Ces exigences sont
nécessaires pour éviter des problèmes de courbature et de
vue pour ces personnes.
Actuellement, à Montréal, le ministère dispose de
18 appareils avec l'inclinaison concernée et, à Québec, il
y en a 6. C'est pour des besoins de santé au travail.
M. Dufour: Vous parlez de santé et vous me dites que vous
vous en préoccupez. Est-ce qu'il y a des études de faites
concernant toute cette question du travail des individus par rapport à
toutes ces machines? Je sais, par exemple, que la couleur peut avoir des
conséquences importantes pour la vue. Il y en a d'autres, cela peut
être la façon que les lettres sont...
M. Angers: Je me sens incapable de répondre
précisément si ce n'est de dire qu'on a des gens chez nous qui
sont préoccupés par ces questions d'aménagement,
d'organisation du travail, d'organisation de bureaux. Il faudrait que vous
veniez voir cela. M. le ministre vous a invité l'année
passée, si mon souvenir est bon.
M. Dufour: Comme il y a un lot extraordinaire de machines sur
lesquelles vous travaillez, et que vous vous préoccupez des humains, des
gens qui travaillent à l'intérieur de la boite, il me semble
qu'il devrait y avoir un certain nombre d'expertises, je l'espère, au
moment où on se parle, qui permettent d'apporter des correctifs ou
d'amener des améliorations.
M. Jolivet: II faudrait le demander au ministère du
Travail. Il est responsable de la CSST.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Séguin: C'est justement l'invitation à laquelle
je me proposais de répondre, M. le Président. Nous sommes
responsables, au ministère du Travail, de l'application des normes et je
me fais un devoir jaloux, lorsque je visite le ministère, de m'assurer
que c'est conforme. Mais c'est sûr qu'on est très
précautionneux sur les moyens à prendre, parce que ces gens
travaillent et on sait que la qualité au travail, que la performance des
employés peut être drôlement affectée si leur poste
de travail n'est pas adéquat.
Je pense que tous ceux qui auraient l'occasion de visiter le
ministère, que ce soit à Montréal, à Québec
ou même dans les bureaux régionaux, verraient que les postes de
travail sont tout à fait de ce qu'il y a de plus moderne et ce qui
correspond le plus aux derniers avancements en termes de qualité dans
les postes de travail. Évidemment, c'est peut-être freiné
par la rapidité à modifier nos appareils par des nouveaux. Mais
là-dessus, depuis deux ou trois ans, nous avons le bureau de la refonte,
notre projet de refonte qui a accéléré
considérablement le rajeunissement d'équipement.
Mais en termes de postes de travail, je pense par exemple, à la
téléphonie. C'est ce qu'il y a de plus moderne en fait
d'installation. Les employés sont très satisfaits de leur poste
de travail. D'ailleurs, c'est une des choses très intéressantes
à visiter, le secteur de la téléphonie. Cela me fait
plaisir de réitérer l'invitation que j'ai déjà
faite quelquefois aux membres de la commission de venir visiter les
installations du ministère pour constater les efforts qu'on fait.
La direction des ressources humaines a une équipe qui ne s'occupe
que de cela, les installations, les bureaux, les machines, l'espace
consacré à chaque personne. Je pense qu'en visitant, on va se
rendre compte que c'est un travail très bien fait.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lafontaine.
M. Gobé: M. le ministre, une question rapide. Quel
était le degré d'inclinaison de l'imprimante IBM? Si elle n'est
pas conforme aux 15°, c'est quoi? Elle n'en avait pas du tout, elle
avait 18°, elle avait 12° ou 13°?
M. Séguin: Habituellement, elles n'en ont pas. Plus il y a
d'inclinaison, plus c'est favorable, parce que pour la personne, étant
donné sa hauteur par rapport à l'écran, c'est plus facile,
habituellement, d'avoir une bonne visibilité.
M. Gobé: Vous n'avez pas répondu à ma
question. J'ai demandé quel était?
M. Séguin: On pourrait peut-être demander à
M. Rheault s'il a quelque chose à ajouter là-dessus. On peut le
prendre en note.
M. Gobé: J'aimerais avoir le modèle de la machine
aussi. C'est une question de 33 659 $. C'est important.
M. Jolivet: C'est la même chose avec Albacor.
M. Gobé: Je me pose une autre question. Est-ce que, dans
les autres ministères ou organismes, cette norme de 15° existe
aussi?
M. Angers: On ne peut pas répondre pour les autres.
M. Gobé: Vous ne pouvez pas...
M. Angers: Nos exigences étaient de cette nature. (10 h
45)
M. Gobé: En tout cas, je me rends compte que c'est une
norme qui a pour but de bloquer la concurrence. On se retrouve avec des
machines qui valent le double et je me demande si on en essaie beaucoup comme
cela, s'il n'y a pas là moyen de voir si la norme est vraiment
nécessaire. C'est 33 000 $. Cela fait cher, cela fait 2000 $ le
degré. C'est cher.
M. Angers: II n'y a aucun geste qui est posé dans cette
perspective-là.
M. Gobé: C'est l'argent des citoyens et des payeurs de
taxes.
M. Angers: Mais elle n'est pas conforme pour la seule raison
qu'elle n'a pas répondu au 15. Vous demandez le degré on va vous
l'obtenir.
M. Gobé: Ma question serait: Le modèle de la
machine et son degré. Ce serait facile à vérifier.
Le Président (M. Lemieux): Peut-être une autre
question, M. le sous-ministre. Avez-vous terminé, M. le
député de Lafontaine? Est-ce que c'était visible,
ça, à l'appel d'offres? Est-ce que c'était
indiqué?
M. Angers: Bien sûr, c'est dans le devis.
Le Président (M. Lemieux): Cela me rassure. Si c'est
inscrit et c'est dans le devis. Cela va. D'accord.
M. Angers: Ce n'est pas nouveau. C'était écrit et
ils n'étaient pas conformes a cela.
Le Président (M. Lemieux): Si c'était écrit
dans le devis, cela va, M. le ministre.
M. Gobé: Comment peut-on expliquer qu'IBM ait
soumissionné si ce n'était pas conforme au devis?
M. Angers: C'est ICBM.
M. Gobé: Je connais IBM. Généralement, c'est
une compagnie assez au fait des choses.
M. Séguin: Excusez-moi, ce n'est pas IBM. C'est ICBM.
M. Angers: Ce n'est pas la même chose. M. Gobé:
C'est marqué IBM ici.
Le Président (M. Lemieux): C'est marqué IBM.
Une voix: C'est ICBM.
Le Président (M. Lemieux): C'est une erreur. Nous avons
IBM Canada.
M. Gobé: Est-ce que c'est IBM ou ICBM? Une voix: II
y a une erreur.
M. Séguin: C'est nous qui sommes dans l'erreur. C'est
IBM.
M. Angers: IBM.
M. Gobé: C'est IBM. Je m'étonne grandement,
connaissant ce genre de compagnie et ayant travaillé dans ce genre
d'entreprise, qu'elle ne puisse pas se conformer à cette norme. Cela me
surprend. Elle en a dans le monde entier, dans les plus grandes entreprises
comme dans les plus petites, et généralement elle est assez
à jour dans le domaine de l'ergonomie - on appelle cela ainsi si je ne
me trompe pas. Je suis vraiment surpris. J'aimerais avoir plus de
détails. C'est une question que je vous pose.
M. Séguin: On va vérifier et on va vous donner
toutes les raisons techniques qui ont justifié de considérer non
conformes les autres soumissions.
M. Gobé: Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Lafontaine.
L'engagement 23 est vérifié.
M. Dufour: Oui, il est vérifié.
M. Séguin: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Séguin: J'aimerais ouvrir une parenthèse pour
l'information des membres. C'est le Service des achats qui est responsable de
cette norme. Ce n'est pas uniquement le ministère. Je voudrais que ce
soit clair. L'achat est fait, la soumission est pilotée par le Service
des achats, et ce n'est pas le ministère.
M. Gobé: II doit y avoir une note de service ou quelque
chose qui a été émis pour respecter cette norme. Est-ce
qu'on pourrait en avoir une copie, s'il vous plaît?
M. Séguin: Oui, on va vous donner tout le
détail.
M. Gobé: Pour voir si c'est dans d'autres
ministères...
M. Séguin: On va vous donner tout le détail de
cette exigence.
M. Gobé: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Lemieux): Je comprends la
préoccupation du député de Lafontaine. À la
Régie de l'assurance-maladie comme à la Régie de
l'assurance automobile, il y a des gens qui travaillent aussi sur ce même
type de machine. Cela va. Est-ce que l'engagement 23 est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle l'engagement 24 de janvier 1988; soumission sur invitation; "Contrat
pour l'achat d'une inséreuse six stations avec accessoires; plus bas
soumissionnaire conforme: TELA..."
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle l'engagement 25.
M. Dufour: Comme il s'agit d'un paiement à la
Société immobilière du Québec aux engagements 25,
26 et 27, vous pourriez les appeler...
Le Président (M. Lemieux): J'appelle donc les engagements
financiers 25 à 27 inclusivement. M. le député de
Jonquière, vous avez des remarques?
M. Dufour: On parie de paiement de loyer.
Je comprends que la Société immobilière du
Québec a négocié certains baux avec l'entreprise
privée dans certains endroits. Dans d'autres cas, ce sont des
bâtisses qui appartiennent au gouvernement. Cela peut arriver?
M. Angers: Oui.
M. Dufour: Je ne suis pas dans l'erreur en disant cela.
M. Angers: Non.
M. Dufour: Quand ce sont des baux négociés, j'ai
l'impression que c'est la valeur du marché qui s'applique. Ça,
c'est plus facile. Quand ce sont des bâtisses gouvernementales, de quelle
façon sont établis les coûts du loyer? Je remarque que
c'est un changement de procédure qui est arrivé au gouvernement
depuis un an ou deux ans.
M. Angers: Le 1er mai 1985.
M. Dufour: Depuis deux ans. Il arrive que le ministère ou
que la SIQ remette des ristournes parce qu'ils ont chargé trop cher de
loyer. Ils disent: C'est de l'efficacité, ce sont des économies.
J'ai de la difficulté à comprendre comment ils font cela. Mais
comment arrivent-ils à négocier des coûts avec le
ministère du Revenu concernant la location, le loyer?
Le Président (M. Lemieux): M. le sous-ministre.
M. Angers: Je ne peux pas parler comme ancien sous-ministre des
Travaux publics, parce que je n'ai pas connu la SIQ. Je suis parti en 1979 mais
je peux vous dire que les baux à ce moment-là étaient
fonction évidemment, lorsqu'il y avait des baux, des contrats
négociés... Du côté des propriétés du
gouvernement à l'époque, il n'y avait pas de charges comme telles
dans les différents budgets des ministères. C'était
supporté, même les loyers, entièrement par le
ministère des Travaux publics. La SIQ est arrivée dans ces
années-là. Ce que vous avez devant vous remonte au 1er mai 1985.
C'est la nouvelle politique où la SIQ, en ce qui a trait au
ministère du Revenu, par exemple, je vais parler seulement du
ministère du Revenu, fixe des loyers chaque année. Ils ont
augmenté de 5 %. Le montant que vous avez là est de 5 %
supérieur à celui de l'année précédente. Le
ministère du Revenu occupe des bâtisses à Sainte-Foy qui
sont en location. Dans le Vieux-Québec, c'est en location. À
Montréal, la Place Desjardins, c'est un consortium où,
finalement, on est en location. On est en location partout sauf pour des
contrats d'une durée qui va nous mener évidemment à notre
retraite si jamais on se rend là. C'est une indexation. La
négociation ne se fait certainement pas à la force du poignet,
mais ça
ressemble un peu à cela. La SIQ examine, je présume, les
contrats, les baux qui la lient, révolution du marché. Elle fait
des études. Finalement, on nous laisse entendre que cela va coûter
tant. On ne peut pas appeler cela des négociations au sens conventionnel
du terme où on essaie d'expliquer que cela devrait coûter moins
cher et que cela apparaît dans nos budgets. C'est un montant assez
impressionnant, 24 000 000 $, et cela correspond à des baux dans ces
cas-là. Un accroissement d'environ 5 %, je présume que c'est
lié à l'évolution des coûts des baux et à
d'autres facteurs. Peut-être y aurait-il lieu de poser cette question
à la SIQ directement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lafontaine. Avez-vous terminé, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Le fait qu'on ait créé une
Société immobilière, cela veut dire qu'on veut traiter
cette société-là avec les mêmes critères ou
les mêmes objectifs que l'entreprise privée. C'est un peu cela, au
départ, qu'on cherchait. Je comprends que les négociations qui
peuvent se faire d'un département à l'autre se font... Je pense
que vous n'avez pas les réponses et moi non plus, c'est pour cela que je
le demandais. Ce peut être bona fide, de bonne foi. Je n'ai pas de
critère précis que c'est la négociation ou ce sont les
mêmes montants qu'à l'entreprise privée, et cela peut
fausser un peu les règles du jeu. Il faut comprendre. Je pense que ceux
qui ont créé la Société immobilière du
Québec avaient une idée très précise de
rentabilité et de copier un peu l'entreprise privée. J'ai
l'impression que c'est ce qu'on recherchait. Le ministère du Revenu - le
mot le dit - c'est un ministère qui a de l'argent; il va chercher les
revenus. Donc, on peut en prendre un peu plus là et en mettre ailleurs.
On peut se servir d'un mécanisme comptable qui fait qu'on peut
paraître plus fin au bout de la course. La Société
immobilière du Québec pourrait paraître bien plus
intelligente, bien plus correcte si elle met des taux fixes et des
augmentations. 5 %, si c'est cela, il faudrait l'appliquer aussi dans tous les
ministères qui ont des redevances avec les municipalités. On
pourrait dire: C'est 5 % automatiquement. Ce n'est pas nécessairement
vrai. C'est cela une négociation serrée avec l'individu. C'est
pour cela que j'aurais la conscience plus en paix si les négociations se
faisaient et vous me diriez: C'est en comparaison avec le prix du marché
dans la municipalité ou dans un endroit donné.
Le Président (M. Lemieux): C'est une question qui pourrait
être posée au ministre responsable de la Société
immobilière du Québec, M. le député de
Jonquière. Je comprendrais mal que M. le sous-ministre puisse
répondre.
M. Angers: Je me sentirais très mal à l'aise de
répondre si ce n'est de vous dire qu'il y a un accroissement de 5 % dans
notre cas...
Le Président (M. Lemieux): C'est bien.
M. Angers: ...et qu'on occupe des bâtisses où il y a
des baux de location de longue durée.
Le Président (M. Lemieux): Merci. M. le
député de Laviolette, vous aviez une question, je crois.
M. Jolivet: Oui. Ma question concerne l'engagement 27, le
coût de réaménagement du bureau de Trois-Rivières.
À qui appartient le bureau actuellement et pourquoi a-t-il fallu faire
des réaménagements?
M. Angers: On a déménagé. C'est un
déménagement. Le ministère a été
déplacé, a été relocalisé avec une
expansion, au 100, rue Laviolette, à Trois-Rivières.
M. Jolivet: Ils sont allés dans le Capitanal, comme on
l'appelle à Trois-Rivières, la bâtisse gouvernementale. Un
réaménagement du bureau a été fait là.
M. Angers: Oui.
M. Jolivet: Le ministère a quitté le bureau qu'il
occupait à l'extérieur.
M. Angers: C'est cela. En même temps, il y a eu des travaux
à Montréal, à Place Desjardins, pour installer 60 postes
de saisie. Mais c'est un déplacement physique de gens.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les engagements
financiers 25 à 27, M. le député de
Jonquière...
M. Dufour: Toujours à l'engagement 27, on parle de
réaménagement de 60 postes nouveaux. Est-ce que ce sont des
individus ou des aménagements physiques?
M. Angers: Ce sont des postes de la Saisie des données en
vue du traitement des TP-1. M. le ministre pourrait parler des postes, lui, des
effectifs. Si c'est là votre question, je pense que le ministre pourrait
vous en parler.
M. Dufour: Quand on fait cela, Trois-Rivières est
rattachée à Montréal plutôt qu'à
Québec.
M. Angers: Trois-Rivières est une entité
relativement autonome comme le sont nos divers
bureaux régionaux.
M. Dufour: Les 60 postes nouveaux à la Saisie des
données à Montréal...
M. Angers: C'est à Place Desjardins.
M. Dufour: C'est à Place Desjardins. Mais s'il fallait que
cela se fasse à Montréal...
M. Angers: Ce sont deux choses différentes.
M. Dufour: Cela ne pouvait pas se faire ailleurs qu'à
Montréal, ces 60 postes-là.
M. Angers: Non. Nos deux centres, c'est
Québec et Montréal pour le traitement des données.
La décentralisation s'applique à ces deux postes-là,
Québec et Montréal.
M. Dufour: Mais les 60 postes nouveaux, cela ne veut pas dire 60
personnes. C'est de la "mécanique".
M. Angers: Comme le dit M. Croteau, ce peut même être
120 personnes durant la période parce qu'il y a des quarts sur lesquels
les gens travaillent, mais ce sont des postes de travail...
M. Dufour: Ce sont des postes de travail.
M. Angers: ...qui sont occupés une, deux, et c'est
peut-être arrivé même trois fois durant la même
journée, par trois personnes différentes. En
général, c'est deux par jour dans le temps de la saisie. Elles
ont des quarts de travail.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Est-ce qu'on peut déceler par cela que le
volume de travail augmente plus rapidement vers Montréal que vers
Québec?
M. Angers: L'année dernière - là, je pense
bien qu'il appartiendra au ministre s'il veut bien répondre - nous avons
fait des efforts particuliers pour accélérer les remboursements.
Et, mon Dieu, cela s'est inscrit dans cette démarche.
M. Dufour: Donc, ce n'est pas nécessairement des postes
permanents.
M. Angers: Là encore, je vois que le ministre s'abstient
de parler, mais on n'a pas l'intention de diminuer nos performances.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a eu du pendant à l'action
entreprise vers Montréal? Est-ce qu'il y a eu le même pendant vers
Québec? Il n'est pas identifié par rapport...
M. Angers: On nous parle de 50 à 55 postes à la
Saisie des données à Québec.
M. Dufour: Donc, il y a eu autant de... M. Angers: Au
prorata.
Le Président (M. Lemieux): On est bien sensibles à
la capitale.
M. le député de Lévis, vous avez une question.
M. Garon: Dans les journaux, un des ministères qui a
été identifié et dont on disait que des fonctionnaires
s'en allaient à Montréal, c'était le ministère du
Revenu.
M. Séguin: Je ne peux pas voir quelle est la crainte
à ce sujet, puisqu'il n'y a aucun déplacement de quoi que ce
soit, soit de Montréal à Québec ou l'inverse, depuis
quelques années. Toute la direction du ministère est toujours
à Québec, que ce soit le bureau du ministre, celui des
sous-ministres. Toutes les directions...
M. Garon: Mais ce n'est pas là qu'il y a du monde.
M. Séguin: ...sont toutes encore rattachées
à Québec. Il n'y a aucune réorganisation depuis plusieurs
années qui a pu affecter l'installation de Montréal et de
Québec. Bien sûr, il y a plus de personnes qui travaillent,
jusqu'à un certain point, à Montréal compte tenu du fait
qu'il y a beaucoup plus de contribuables et le travail du ministère se
fait beaucoup avec les contribuables. Il ne faudrait quand même pas
s'attendre que tous les effectifs, c'est-à-dire près de 5000
personnes, soient à Québec pour desservir la province en termes
de services à la clientèle, en termes d'inspecteurs, de
vérificateurs, etc. On installe les gens chez nous le plus près
possible des différentes clientèles. Montréal
représente à tout le moins 50 % de la population du
Québec. Donc, on peut déduire par là près de 50 %
des contribuables. Donc, le service à la clientèle à
Montréal est beaucoup plus important dans son nombre d'effectifs et ses
locaux qu'à Trois-Rivières, par exemple, ou à
Jonquière; c'est évident. Mais la direction et la centralisation,
si vous voulez, de la direction du ministère, c'est toujours à
Québec. Il n'y a absolument aucun changement ni hier, ni aujourd'hui, ni
demain.
M. Garon: La direction du ministère, cela ne veut rien
dire.
M. Séguin: Je dirais plutôt...
M. Garon: La direction du ministère, cela ne veut pas dire
grand-chose. Le bureau du ministre, ce n'est pas là qu'est le monde. Le
bureau du sous-ministre, ce n'est pas fort pour dire qu'il y a du monde
à Québec. Le bureau du sous-ministre, c'est sa secrétaire
et qui? Des sous-ministres adjoints.
M. Séguin: Tout ce que je peux vous dire, c'est que le
système actuel est conforme à tout le moins à ce qui
existe depuis huit à dix ans. Il n'y a aucun déplacement qui
s'est fait. Tous les directeurs, tous les sous-ministres adjoints, etc., sont
tous à Québec. Tous leurs bureaux de direction sont tous à
Québec. D'ailleurs, les équipes de Montréal doivent se
rapporter aux directorats qui sont à Québec. Il n'y a absolument
rien de changé. Tantôt, je disais: Quelques années. Je
devrais plutôt dire: Certainement depuis dix ans, c'est la même
chose. Personnellement, je résisterai et je ne serai certainement pas
favorable à tout déplacement vers Montréal comme a connu,
par exemple, le ministère du Travail depuis sept ou huit ans, qui s'est
déplacé. C'est cela l'objet de l'article dont vous faites
allusion, M. le député de Lévis? (11 heures)
M. Garon: Non, mais plutôt depuis deux ans qu'il y a eu
beaucoup de déplacement de fonctionnaires vers Montréal.
M. Séguin: Non, je regrette. La journaliste... M.
Garon: Cela a été marqué.
M. Séguin: On pourrait déposer en commission, si
vous voulez, M. le Président, la coupure de La Presse, si le
député de Lévis le veut. L'article alléguait que,
depuis quinze ans, il y avait eu un déplacement très progressif
du ministère du Travail vers Montréal dans ses principaux
directorats et responsabilités et cela s'était accentué
particulièrement dans les sept ou huit dernières années,
et non pas particulièrement dans les deux dernières années
parce qu'il n'y a pas eu de nouvelles structures depuis deux ou trois ans. Il y
en aurait une éventuellement, ou deux ou trois, mais elles ne sont pas
encore établies. Je peux vous dire qu'en ce qui concerne le
ministère du Revenu, il n'y en a pas. Venez visiter le ministère
et vous allez vous rendre compte que les principales directions sont tout le
temps à Québec.
M. Garon: Aller visiter le ministère, cela ne donnera
rien, je ne compterai pas les fonctionnaires. Mais j'aimerais savoir le nombre
de fonctionnaires et la répartition des fonctionnaires pour chacune des
années 1985, 1986, 1987 et 1988, entre Montréal et
Québec.
M. Séguin: Pour le moment, c'est environ 1800 à
Québec, 2200 à Montréal et 400 en régions. Ce sont
des postes permanents. Cela fait environ 4500.
M. Garon: En 1988.
M. Séguin: Oui, actuellement. Depuis plusieurs
années, cela n'a pas beaucoup changé. Le nombre des effectifs du
ministère est inchangé, disons, depuis trois, quatre, ou cinq
ans. C'est à peu près la même proportion. Cela n'a pas
beaucoup été en plus ni en moins. Cela se maintient à
4500, 4600 et cela n'a pas changé. Vous voyez tout de suite qu'il y a
près de 50 % des effectifs du ministère dans la région de
Québec. C'est ce qu'on maintient.
M. Garon: Ce n'est pas 50 %. Vous parlez de 4500 et 1800. C'est
loin d'être 50 %. À toutes fins utiles, c'est 40 %.
M. Séguin: Si vous additionnez les régions qui sont
400. Il y a quand même plusieurs régions qui peuvent plus se
rattacher à Québec qu'à Montréal, vous auriez
à ce moment à peu près un décompte tout près
de la moitié, plus ou moins.
M. Garon: 2200...
M. Séguin: Si votre suggestion était à
l'effet d'amener tous les fonctionnaires du ministère du Revenu à
Québec, je suis prêt à l'étudier. Vous n'aurez pas
un service à la clientèle à Montréal, le cas
échéant. Vous allez demander aux contribuables de Montréal
de venir à Québec pour discuter de leurs cotisations
d'impôt, mais je suis prêt à regarder votre suggestion M. le
député de Lévis. Je prends note de votre suggestion.
M. Garon: Ma demande, ce n'est pas une suggestion là,
c'est...
M. Séguin: Peut-être aussi de fermer les bureaux
régionaux et de les ramener à Québec.
M. Garon: Personne n'a parlé de cela. C'est drôle,
vous avez pris des mauvaises politiques ou des mauvaises habitudes de
politicien dépassé rapidement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plait. Tant et aussi longtemps...
M. Garon: Je demande tout simplement... M. le Président,
je n'aime pas que le ministre mette des choses dans ma bouche que je n'ai pas
dites. Je n'ai rien dit de ce qu'il dit.
Le Président (M. Lemieux): Je suis d'accord avec cela, M.
le député de Lévis. Vous savez, tant et aussi longtemps -
M. le député de Lévis, vos questions ont été
très pertinentes - qu'elles avaient un lien si étroit soit-il
avec l'engagement 27.
M. Garon: C'est pour cela que je reviens à ma demande,
j'aimerais savoir la répartition des fonctionnaires entre
Montréal, Québec et l'extérieur de Montréal et de
Québec pour 1985, 1986, 1987 et 1988.
M. Séguin: II me fera plaisir de transmettre cette
information au député de Lévis. Vous comprendrez M. le
Président, vous l'avez dit vous-même, que cela n'a aucun rapport
avec l'engagement 27 de janvier. On parle des effectifs du ministère et
non pas d'un engagement financier, mais cela me fera plaisir M. le
Président de...
Le Président (M. Lemieux): Ce que j'ai dit, M. le
ministre, et j'ai voulu vérifier une décision du 1er octobre 1986
parce que moi aussi je me demandais si c'était pertinent. Lors de la
vérification des engagements financiers, la règle de la
pertinence doit être interprétée largement au profit du
député. En conséquence, la question du
député de l'Opposition est recevable puisqu'il existe un lien et
c'est cela, si petit soit-il, avec l'engagement financier vérifié
par la commission. Alors ici, comme il y a déplacement de
fonctionnaires, M. le ministre, je suis obligé de considérer la
question du député de Lévis pertinente pour autant que
cela ne devienne pas...
M. Séguin: M. le Président, je m'excuse. Le
Président (M. Lemieux): Oui.
M. Séguin: Dans l'engagement 27 de janvier, il n'y a pas
de fonctionnaires et de postes. Ce sont des postes de travail dont l'on parle
et non pas des postes en termes d'effectifs de personnes. Vous comprendrez que
pour un montant d'engagement de 99 000 $, lorsqu'on parle de travaux de
réaménagement de bureaux à Trois-Rivières, 66 000
$, et de la direction de la Saisie des données à Montréal
pour 34 000 $, on ne parle pas de personnes. Donc ce dont on parle ici, c'est
d'installer des postes de travail en termes de bureaux, en termes
d'installation physique pour des personnes qui sont déjà en
place.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela peut être
causé par un réaménagement des effectifs?
M. Séguin: Non.
Le Président (M. Lemieux): Pas nécessairement. Cela
va.
M. Garon: De postes nouveaux? On parle de
réaménagement de 60 postes nouveaux.
M. Séguin: Ce sont des postes d'occasionnels.
Une voix: C'est un aménagement.
M. Garon: De postes nouveaux. Pas de postes anciens, de postes
nouveaux. Pas de postes existants, on dit "postes nouveaux". Alors si c'est du
réaménagement de postes nouveaux, c'est parce qu'il y a 60 postes
nouveaux à Montréal.
M. Séguin: C'est un poste de travail qui est nouveau. Cela
ne veut pas dire que cela correspond nécessairement a 60 nouveaux postes
permanents qui seraient créés à Montréal. Et si
c'était le cas, cela ne veut pas dire qu'ils seront pris des effectifs
de Québec pour être transférés à
Montréal. Alors, la crainte du député, si je comprends
bien, de voir s'il n'y a pas un déplacement des effectifs de
Québec vers Montréal, je ne crois pas que cela soit
réalisé, mais à tout événement, M. le
Président, cela me fera plaisir de transmettre à la commission un
tableau comparatif des effectifs du ministère. Même que je peux le
faire sur 10 ans s'il veut ou une période plus longue.
M. Garon: Non, je ne veux pas dépenser l'argent du
contribuable. Je veux 1985, 1986, 1987 et 1988.
M. Séguin: On fera les données pour 1985, 1986,
1987 et 1988.
M. Garon: Je n'ai pas fini.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Le ministre a laissé entendre qu'il pourrait y
avoir des réaménagements de postes qu'il n'a pas. Il s'agit de
postes nouveaux. Est-ce qu'on réaménage pour 60 postes nouveaux
ou pour 60 postes nouveaux qui n'existent pas, parce que le ministre a
laissé entendre que les postes nouveaux ne seraient peut-être pas
tous là. C'est encore pire là si on réaménage des
bâtisses pour des postes qui n'existent pas.
M. Séguin: Les postes ici sont de nouveaux postes de
travail qui vont remplacer des équipements désuets, soit des
tables ou des postes de travail qui sont modifiés. Cela ne veut pas
nécessairement correspondre à 60 nouveaux fonctionnaires, si vous
voulez, qui rentreraient en poste pour occuper ces postes de travail-là.
C'est un poste de travail qui est réaffecté.
M. Garon: Je ne comprends plus rien. Les mots veulent dire
quelque chose ou bien ils ne veulent rien dire, mais 60 postes nouveaux, j'ai
compris que c'était 60 postes nouveaux. Voulez-vous nous dire que 60
postes nouveaux, cela ne veut pas dire ce que cela dit là?
M. Séguin: Le mot "poste" c'est un lieu de travail.
M. Garon: Oui.
M. Séguin: Cela peut être une table avec un
ordinateur, un clavier, etc. Cela peut être
desservi par des personnes qui sont occasionnelles donc engagées
de temps à autre par le ministère. Cela peut être des
personnes qui sont déjà à l'emploi du ministère et
qui sont simplement réorganisées dans leur poste physique.
M. Garon: Réaménagement, on n'a pas dit
remplacement. On parle de réaménager pour 60 postes nouveaux.
M. Séguin: De toute façon, le ministère du
Revenu...
M. Garon: Occasionnels ou permanents, je ne pense pas...
M. Séguin: Le ministère du Revenu n'a pas
été autorisé à des postes d'effectifs en termes de
personnel, de nouveaux, M. le Président, alors on n'accueille pas 60
postes nouveaux ici.
Le Président (M. Lemieux): Je comprends ce que vous voulez
dire. M. le député de Lafontaine.
M. Gobé: Je ne comprends pas. Peut-être que votre
engagement est mal écrit. Pourquoi ce ne serait pas écrit...
est-ce que cela ne pourrait pas être du réaménagement de 60
postes de travail ou alors du réaménagement de 60 nouveaux
postes? Parce que là, on fait de la sémantique mais on se
contredit. Comment peut-on réaménager 60 nouveaux postes? Ils ne
sont pas là, il ne faut pas les réaménager. Si ce sont des
postes anciens comme vous dites. Il y a quelque chose là qui est... Ou
on écrit mal le français dans votre ministère, ou alors
cela veut dire ce que cela veut dire, ce sont des nouveaux postes.
Le Président (M. Lemieux): M. le sous-ministre,
effectivement, je trouve que la question du député de Lafontaine
est pertinente. M. le sous-ministre.
M. Angers: On a eu 115 équipements additionnels, nouveaux,
modernes, de façon à mieux travailler, avec comme mission,
éventuellement, de remplacer des équipements existants. Cela a
donné lieu à du réaménagement de postes, et c'est
pour la période de pointe de traitement des déclarations de
revenu. C'est occupé par des employés occasionnels qui peuvent
travailler par équipes de 8 ou 9 heures, il peut y avoir deux
équipes par jour. Sur une longue période, c'est bien
évident que le ministère va avoir des équipements de cette
nature. Je ne suis pas prêt à dire que du jour au lendemain cela a
été changé, je ne suis pas capable de répondre
à cela.
Une voix: Les effectifs ont changé?
M. Angers: Les effectifs... Globalement, au net... Si peu. M.
Séguin a réussi un tour de force l'an passé mais toute la
question c'est de savoir si on va le réussir encore cette année.
En gros, c'est du nouvel équipement qui a chevauché probablement,
en partie, avec l'ancien, parce qu'on ne prend jamais de risques, nous autres,
de ce genre-là de tasser tout l'ancien matériel et d'arriver avec
le neuf, on marche sur des oeufs.
M. Séguin: Si vous me permettez.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Séguin: Sur la question des effectifs, le nombre de
personnes, d'employés du ministère. Comme vous le savez, le
Conseil du trésor demande aux différents ministères,
à ma connaissance depuis deux ans, peut-être trois ans, une
compression de l'effectif de 2 % par année. Or, au ministère du
Revenu, au lieu de pouvoir augmenter notre effectif, nous serions plutôt
contraints à le diminuer de 2 %, ce qui veut dire à peu
près 80 ou 90 postes par année. Ici, l'engagement, il ne faut pas
le voir dans l'idée que nous pourrions créer 60 nouveaux postes.
Je serais le premier à applaudir, si j'étais capable, moi, comme
ministre, d'obtenir plus d'effectifs pour mieux assurer les services du
ministère. L'année dernière, nous avons obtenu, et cela a
été confirmé dans le dernier budget du mois de mai par le
ministre des Finances, que le ministère du Revenu serait exempté
de la diminution de l'effectif afin qu'on protège ou qu'on garde notre
effectif. Donc, il ne faut pas voir ici l'engagement du 27 janvier comme une
espèce de création de 60 nouveaux postes parce que, d'une part,
je serais très heureux d'avoir plus de gens chez nous et,
deuxièmement, ce n'est pas le cas. Ce dont on parle ici, c'est un poste
de travail.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président, si je comprends bien, s'il y a
60 postes nouveaux et il n'y a pas d'effectif additionnel, c'est parce qu'il y
a des gens qui partent d'ailleurs et s'en vont à Montréal. On
parle bien de réaménagement de 60 postes nouveaux à la
Saisie des données, à Montréal. Donc, vous gardez le
même personnel; il n'augmente pas. Vous avez 60 postes nouveaux. C'est
parce que vous en déplacez de quelque part vers Montréal.
M. Séguin: Ces postes-là existaient, mais ils
étaient désuets.
M. Garon: Je comprends, mais où étaient-ils?
M. Séguin: On donne un contrat pour les remettre à
neuf. Ils existent, ces postes-là.
Le Président (M. Lemieux): Les effectifs proviennent
d'où? C'est ce que M. le député de
Lévis veut savoir.
M. Séguin: De Montréal.
M. Gobé: Est-ce qu'on ne pourrait pas dire, M. le
ministre, 60 réaménagements de postes de travail, 60 nouveaux
réaménagements?
Le Président (M. Lemieux): C'est cela, je pense,
plutôt, nouveaux...
M. Gobé: Ce n'est pas ce que vous vouliez dire? Je pense
que cela a été mal écrit.
Le Président (M. Lemieux): Oui, je pense que c'est
cela.
M. Garon: Mais on ne le sait pas, nous autres.
Le Président (M. Lemieux): M. le sous-ministre, s'il vous
plaît, vous avez demandé la parole.
M. Angers: Pour compléter la réponse, c'est
qu'à Québec aussi if y a eu du réaménagement de
l'ordre, m'indique-t-on, de 55 postes et ces postes ont marché en
parallèle pendant un bout de temps. Mais à Québec aussi il
y en a eu.
M. Garon: Où sont situés ces 60 postes
nouveaux?
M. Angers: À Montréal, à Desjardins.
M. Garon: À quel édifice?
M. Angers: Desjardins, la tour nord.
M. Garon: Qu'est-ce qu'il y avait dans l'endroit où sont
réaménagés ces 60 postes nouveaux? Qu'est-ce qu'il y avait
là avant?
M. Angers: On occupe à peu près 22 planchers. On a
toujours des espaces, pas beaucoup, mais un petit peu d'espace libre qui nous
permet à l'occasion de faire un peu d'expansion.
M. Garon: Là, il n'y avait rien avant, vous voulez
dire.
M. Angers: II n'y avait rien, c'est-à-dire que vous savez
bien que probablement il y avait des gens, mais on les a
réaménagés pour occuper l'espace. Mais on n'a rien
jeté... On a amélioré des postes de travail et cela a
joué en parallèle avec les anciens, parce qu'on ne prend pas de
chances de ce genre.
.M. Garon: Dans les endroits où est le
réaménagement de ces 60 postes nouveaux, il n'y avait personne
avant.
M. Séguin: Si vous me le permettez, je vais clarifier la
situation à la question de mon collègue tantôt. Je pense
que la phraséologie porte à confusion. Ce qu'on veut dire ici
tout simplement, c'est que les postes existaient à Montréal, mais
ils étaient vieillots, désuets, et un contrat a été
donné à la Société immobilière. En
particulier pour la région de Montréal, c'est un engagement de 34
200 $ sur les 99 000 $, donc à peu près le tiers, pour
réorganiser les postes de travail existants à Montréal. Le
mot "nouveaux", c'est dans ce sens-là. On aurait pu écrire cela
autrement, j'en conviens, mais on m'informe que ces postes-là sont des
postes existants à Montréal. Ce sont des postes de prise de
saisie, c'est-à-dire des postes de travail avec un clavier et un
écran cathodique, et ils sont vieillots. La plupart ont 12, 14 et 15
ans, et on a acheté de nouveaux équipements, de nouveaux
ordinateurs, de nouvelles tables de travail; cela représente 60 tables,
60 ordinateurs, 60 alcôves de travail, qui vont remplacer les 60 autres
postes existants qui sont désuets et qui ne sont plus bons. Alors, on
les enlève. C'est 33 000 $, 34 000 $, à Montréal.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Le sous-ministre nous a dit que c'était un
endroit, un espace qui était vacant...
M. Angers: Ce qu'il est arrivé, c'est qu'en pratique, cela
a donné lieu...
M. Garon: ...que vous avez aménagé pour pouvoir
mettre 60 postes dedans.
M. Angers: On a déplacé des gens dans
l'édifice. Vous savez, quand on fait du déplacement, cela fait
boule de neige. Cela a été installé au 24e étage,
pour votre information, au complexe Desjardins, à Montréal, pour
mieux servir la clientèle et traiter plus rapidement les
déclarations de revenu.
M. Garon: Ils sont au 24e étage.
M. Angers: Oui.
(11 h 15)
M. Garon: Est-ce qu'il y a seulement 60 postes à votre
vingt-quatrième étage ou s'il y en a d'autres?
M. Angers: Ils ont des étages à Montréal, si
mon souvenir est bon, de l'ordre d'environ 20 000 pieds, soit 20 000 pieds de
plancher sur les étages du complexe Desjardins dans ces tours-là.
Enlevez-en un peu pour les services; il doit bien rester 17 000 pieds. On met
certainement 125 personnes sur un plancher, cela dépend
évidemment qui s'installe; nous, on en prend un petit peu plus grand. Si
on était là, on serait peut-être un peu moins nombreux,
mais entre 100
et 125 personnes sur un plancher, dans ce type de tour.
M. Garon: J'aimerais connaître les noms des 60 personnes
qui vont occuper ces postes nouveaux et leur affectation antérieure. Au
24e étage d'un édifice, j'aimerais, alors, avoir les noms des
personnes qui vont occuper ces nouveaux postes et où elles
étaient avant d'arriver à cet endroit.
M. Séguin: On pourra toujours obtenir ça dans le
temps, mais "l'appointement", si vous me permettez l'expression, n'est pas fait
encore. La plupart sont des travailleurs occasionnels qui sont
déjà sur des listes de rappel dans la banque des listes de rappel
du ministère. Quand la période de l'impôt viendra, ils se
feront appeler et ils occuperont ces postes, comme à Québec
d'ailleurs.
M. Garon: Mais là, vous en rappelez moins qu'avant.
M. Séguin: Je ne vois pas pourquoi vous dites ça.
En fait, pour répondre à la question...
M. Garon: II y a des gens qui sautent sur les listes.
M. Séguin: Ah! Écoutez, on pourra en parler en
temps et lieu. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'en temps et lieu on
pourra vous faire connaître le nom des personnes qui auront rempli ces
postes. Mais, pour le moment, cela fait partie de l'attribution selon les
listes de rappel et c'est fait par la Direction des ressources humaines du
ministère. C'est un processus selon la convention collective et un
processus administratif qui se veut le plus objectif possible. Alors, pour le
moment, ces nominations ne sont pas faites.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre.
Relativement à l'engagement 25, je vois 24 033 193,53 $. C'est ce qui
est payé à la Société immobilière qui paie
le locateur, j'imagine.
M. Angers: Je présume qu'elle respecte les baux en notre
nom. Je le présume.
Le Président (M. Lemieux): Vous savez, cela fait de
l'argent.
M. Angers: Mais c'est dans notre budget. C'est 24 000 000 $ pour
des superficies de planchers assez impressionnantes.
Le Président (M. Lemieux): Le ministère du Revenu
n'a jamais pensé se construire un édifice à
Montréal?
M. Angers: À Québec, le ministère du
Revenu occupe un bâtiment qui a été construit, de
mémoire, entre 1975 et 1979 ou entre 1976 et 1979; il était
occupé en 1979. C'est un contrat d'environ 25 ou 30 ans. La même
chose à Desjardins à Montréal, dans le cadre de la
société Sodeviq, à l'époque. C'est la même
chose, un locataire clé dans le bâtiment à Québec
avec la Communauté urbaine. À Montréal, c'est en 1974-1975
avec le Mouvement Desjardins.
Le Président (M. Lemieux): D'accord, cela va. Est-ce que
les engagements 25, 26 et 27 sont vérifiés?
Une voix: Oui.
Février
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Les
engagements financiers de janvier 1988 sont vérifiés dans leur
totalité.
J'appelle les engagements financiers du mois de février 1988.
L'engagement financier 8. Contrat négocié pour la fourniture de
services d'experts en révision de structure de bases de données
dans le cadre de la refonte des systèmes administratifs du
ministère. Fournisseur: Lindsey and Associates, Los Angeles. Montant de
l'engagement 50 000 $. Est-ce qu'il y a des questions?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: D'abord, cette firme vient des États-Unis.
Est-ce que cela veut dire qu'il n'y a pas de firme correspondante...
M. Garon: Le libre-échange est commencé.
M. Dufour: Le libre-échange est commencé, c'est
bien ça.
M. Angers: M. Rheault, s'il vous plaît.
M. Rheault: C'est exact. Il n'y a pas de correspondant au Canada.
Disons que ce contrat concerne, premièrement, un expert, une personne
physique et un expert américain, dans un logiciel bien particulier
actuellement utilisé au ministère pour construire les bases de
données des contribuables chez les entreprises.
Même s'il ne coûte pas tellement cher en soi, ce logiciel
implique des développements de plusieurs millions au ministère du
Revenu. Or, en cours de route, on a besoin d'être certain qu'on n'est pas
en train de construire quelque chose qui va mal fonctionner plus tard et on
doit recourir à une expertise. On avait deux choix: une expertise de la
firme même qui nous fournit le logiciel, la firme Culinet qui a une
filiale au Canada. Maintenant, on trouvait qu'il y avait un conflit
d'intérêts de demander à la firme de
venir vérifier quelque chose qui pourrait mettre en jeu son
propre produit. On recourt à une sommité. John Lindsey, aux
États-Unis, est un type dans ce produit qui s'appelle IDMS. Ce n'est pas
IMS, d'IBM, c'est IDMS de Cullinet. John Lindsey a une réputation
établie. Il fait partie des groupes utilisateurs. Il est
président et on considère que c'est comme une prime d'assurance
chez nous pour 25 000 $ par représentation. Il est capable de nous faire
une vérification qui est digne de confiance.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement 8 est
vérifié? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Mais non. Vu qu'on développe un nouvel outil de
travail pour le ministère, tout cela va-t-il se faire en
français? Est-ce que vous nous assurez que ce qu'on va avoir, cela va
être fait en français, ou si c'est une expertise qu'on
développe pour les Américains, encore?
M. Rheault: Disons que les travaux sont actuellement accomplis en
anglais, dans ce cas spécifique. Maintenant, il y a des firmes de
Québec qui oeuvrent déjà dans ce secteur et qui profitent
autant que nous de cette expertise. Il y a des firmes qui ont des contrats
à Revenu-Québec et au gouvernement du Québec qui sont en
train de se spécialiser dans le même genre d'expertises que celle
de John Lindsey et qui pourront en tirer profit. Mais pour l'instant, les
expertises de M. Lindsey nous arrivent en bon anglais. C'est un cas
exceptionnel, je vous l'ai dit.
M. Dufour: De la façon que vous nous parlez, même en
France, il n'y a pas de spécialiste qui pourrait arriver à cela?
De fait, cela existe aussi. On parle des échanges de la francophonie ce
n'est pas juste un état d'esprit, cela devrait aussi faire partie de
l'expertise globale. Moi, je veux bien qu'on ait recours aux Américains,
mais je veux aussi que... Si vous me dites qu'il n'y a pas de correspondant ici
au Québec, et il ne semble pas qu'il y en ait au Canada non plus, on va
aller chercher dans les plus grands pays. Il doit y avoir des pendants
ailleurs. Je pense que dans le domaine compétitif ou dans celui de
l'expertise, on a toujours tendance, et on l'a vu dans les BPC, à faire
venir les gens de l'extérieur; on n'a pas peur de le faire. Il me semble
qu'on aurait pu avoir cela en français. Nos firmes ici, au
Québec, auraient eu plus de facilité, en supposant que c'est
possible. Moi je n'ai pas votre expertise à vous autres.
M. Séguin: Si vous me permettez quelques commentaires, on
pourrait dire, en partant, que la fiscalité française est
beaucoup plus différente de la nôtre que celle des
États-Unis. Alors, même si les deux systèmes sont
différents par rapport au nôtre, on a un peu plus
d'affinité avec la fiscalité américaine. Donc, il y a
peut-être une affinité de facilité de prime abord, à
court terme en tout cas...
M. Dufour: C'est le libre-échange!
M. Séguin:... à travailler davantage avec les
grandes firmes d'informatique américaines. Par contre, cela n'exclut pas
la possibilité d'explorer des avenues, que ce soit avec la France ou
avec d'autres, pour davantage avoir un service de leur part en français.
Je dois dire là-dessus que depuis trois, quatre, cinq ans, il y a une
progressivité à retenir davantage les services de firmes du
Québec, que de firmes américaines, de toute façon. C'est
indéniable. Je pense que chez nous, le ministère fait des mains
et des pieds d'abord et avant tout pour intéresser des firmes du
Québec et dans tous les appels d'offres, dans toutes les couvertures de
services, il y a un préjugé que je pourrais dire très
favorable à tout faire pour retenir les services d'abord et avant tout
d'une firme du Québec. Mais il arrive que, dans certains cas, ce n'est
pas possible parce que le service n'existe pas chez nous. On doit composer avec
les services les plus disponibles et le plus rapidement. On n'a pas un an, un
an et demi devant nous pour composer avec ces services. Cela nous oblige, dans
l'immédiat, à le faire avec des compagnies américaines ou
ailleurs, mais cela n'exclut pas, je dois vous dire, que notre désir
serait de tout avoir comme service davantage de la part des entreprises du
Québec.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lafontaine.
M. Gobé: M. le ministre, est-ce que l'engagement de cette
firme de Los Angeles n'aurait pas à voir avec les prévisions de
la réforme de la fiscalité? Deuxième question: Est-ce que
cette firme fait affaire avec le gouvernement fédéral à
Ottawa? Est-ce que ce ne serait pas une des raisons aussi?
M. Séguin: Peut-être, oui, mais je dois dire que
dans le passé, le ministère du Revenu du Québec a fait
affaire... Vous savez qu'il y a un échange de clientèles assez
important entre les États-Unis et le Québec. Nous avons des
relations depuis cinq, six, sept ans, très suivies avec l'État de
New York au point de vue fiscal, au point de vue des systèmes, au point
de vue informatique. Ceci nous amène bien sûr à un
voisinage immédiat assez constant avec les États-Unis.
Deuxièmement, comme je le mentionnais tantôt, il y a
plusieurs éléments de la fiscalité sur lesquels on se
retrouve. Les clientèles sont semblables. Je dois dire là-dessus
qu'avec l'État de New York, depuis au moins cinq ans, on a des rapports
très suivis, très constants, des échanges d'informations,
des échanges de procédés, des
échanges administratifs, parce que nos systèmes se
ressemblent sur plusieurs points, contrairement au système de la France
ou de l'Angleterre où la fiscalité est passablement
différente de la nôtre. Alors, ces raisons militent davantage pour
retenir des firmes qui ont déjà proposé, par exemple,
à l'État de New York ou à d'autres États
américains des systèmes informatique avec lesquels, après
quelques modifications, nous pouvons travailler sans créer des
systèmes complètement neufs. C'est ce qui fait qu'en pratique,
ces entreprises ont une certaine longueur d'avance.
M. Gobé: Pour ajouter un mot peut-être. Le
député de l'Opposition faisait allusion au système fiscal
français. Pour l'avoir connu dans le temps, je dis que le nôtre
est vraiment différent et pas mal plus simple aussi. Je comprends
qu'amener des spécialistes français compliquerait peut-être
plus le fouillis...
Le Président (M. Lemieux): On pense à Comterm.
M. Gobé: ...qu'on peut connaître quelquefois dans
les rapports d'impôt et la fiscalité.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Lafontaine. M. le député de
Jonquière.
M. Garon: Les taux marginaux, en France, ne sont pas très
élevés.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Qu'est-ce qu'on fait, dans des cas précis, pour
s'assurer que les systèmes qu'on développe et pour lesquels on
paie... Dans le fond, c'est le gouvernement du Québec qui paie, il a le
droit d'avoir des exigences. Qu'est-ce qui fait qu'on puisse avoir ces
logiciels en français? Y a-t-il des directives, y a-t-il des
précisions, y a-t-il des obligations qui imposent aux gens telle
affaire?
M. Séguin: Écoutez, je puis tout de suite vous dire
qu'étant donné que la très grande majorité de nos
propres employés est de langue française, on veut d'abord et
avant tout avoir des outils en français. Il n'est pas question d'avoir
des écrans cathodiques qui ne rouleraient qu'en anglais. C'est
impensable et ce n'est pas le cas. Le logiciel au point de vue de son
architecture peut nous être livré en anglais. C'est comme certains
livres d'informatique que nous recevons en anglais parce qu'il n'existe pas de
traduction en français. Les gens en informatique sont assez aguerris
dans la langue anglaise, donc cela ne crée pas de problème. Ils
peuvent transposer immédiatement en langue française le
résultat final de sorte que les usagers de ces logiciels au
ministère du Revenu ne travaillent pas nécessairement en
anglais.
C'est important à comprendre. Ce ne sont que les experts chez
nous qui reçoivent le produit en anglais et ils doivent l'adapter dans
nos systèmes en langue française. Si vous venez chez nous, vous
allez vous rendre compte que tous les logiciels apparaissent à
l'écran en langue française. Donc, nous faisons notre propre
adaptation, chez nous, pour que les employés qui ont à manipuler
les écrans cathodiques et les systèmes le fassent en
français. Mais la garantie que nous avons, c'est notre
préoccupation. Je pense qu'il nous répugne, dans la mesure du
possible, d'avoir ce genre de contrat d'ailleurs que du Québec parce que
nous préférons faire affaire avec des entreprises du
Québec pour une raison: c'est qu'une fois que l'entreprise a
confectionné un logiciel, l'année d'après on n'est pas
obligé de recommencer. (11 h 30)
Vous savez, le système informatique, c'est une école chez
nous. Il n'y a pas de précédent dans la refonte que nous
engageons maintenant qui, je dois le dire, avait été
amorcée dans son principe par l'ancien gouvernement en 1983, 1984, 1985.
Je pense que c'était tout à fait légitime, tout à
fait bon - c'est ça - c'était tout à fait correct comme
démarche et nécessaire de voir la refonte du système
informatique du ministère. Ce que nous faisons, nous, c'est que nous
sommes en train de l'implanter. Nous devons faire face, à l'occasion,
à des impossibilités de faire autrement que de contracter avec
des firmes étrangères, parce que le service ne peut pas nous
être donné au Québec. Cela nous répugne, je vous le
dis franchement. Moi-même, j'en parle souvent avec le sous-ministre et M.
Rheault; quelquefois nous n'avons pas le choix, à moins de donner un an
ou deux à une entreprise pour s'adapter, ce qui est beaucoup trop long.
On les encourage.
Je mentionnais tantôt que les entreprises au Québec suivent
notre projet de refonte de très près au ministère du
Revenu. Elles s'adaptent très vite, de sorte que quand elles ont
conscience que nous avons fait faire tel service à l'étranger -
par exemple aux États-Unis - lorsqu'on revient au renouvellement,
souvent elles sont capables de soumissionner à ce moment-là et on
voit que de six mois en six mois ou d'une année à l'autre,
finalement on trouve preneur au Québec pour ces services parce qu'on les
avise. On a même fait une session d'information auprès de
l'ensemble de toutes les maisons du Québec qui offraient des services
informatiques. Nous avons tenu une journée d'information non pas sur nos
soumissions, mais sur nos besoins, pour dire aux firmes: Voici ce que nous
entrevoyons d'ici un an, deux ans, trois ans, avec le projet de refonte. Voici
nos besoins, voici nos contingences, nos problèmes, étudiez cela
et faites-nous des projets. Venez chez nous, venez travailler. On a besoin des
services informatiques et on veut le faire davantage avec des firmes du
Québec - nous n'avons pas fait cela avec les entreprises qui
n'étaient pas du Québec - juste-
ment pour leur donner le maximum de longueur d'avance. On continue dans
cette veine.
M. Dufour: Quand vous n'avez pas le choix des firmes, est-ce que
cela fait partie des exigences du gouvernement du Québec? Il y a des
contrats importants et intéressants. Est-ce que vous avez comme exigence
que ce soit développé ou fait en français?
M. Angers: Ce qu'il faut retenir, c'est que le projet du
ministère du Revenu est majeur. D'ailleurs, à peu près
tout ce qu'il y a d'experts en informatique est maintenant au ministère.
On a au sein du fonctionnarisme - ce n'est pas parce qu'ils sont ici que je le
dis - probablement les meilleurs dans ce domaine. Vous avez ici Bertrand
Croteau qui est l'ancien directeur du BCI et Denis Rheault qui a fait sa vie
dans les systèmes. À peu près tout ce qu'il y a de firmes
d'importance est au ministère du Revenu. C'est le premier point.
Le deuxième, c'est qu'il y a de l'innovation, surtout du
côté des banques de données. Dans ce domaine, ce sont des
individus plutôt que des firmes qui ont des réputations. Ils
peuvent travailler pour une firme. Le monsieur en question travaille pour une
firme. La requête qui a été formulée l'a
été à l'égard d'un individu. On a dit: On
apprécierait que vous veniez chez nous, que vous nous fassiez part d'un
peu de votre savoir. Il s'agit d'un monsieur qui est reconnu par tous ses
collègues. Les collègues disent: Lui, il est bon. Nous ne
devrions pas dire cela, mais nous nous organisons pour ne pas faire
référence de multiples fois par la suite aux firmes ou aux
individus qui peuvent venir de l'extérieur. On est un peu
égocentriques sur ce plan. On essaie d'apprendre. Le plus grand nombre
possible de gens essaie d'apprendre d'un homme comme lui qui nous dit: Voici ce
que je pense que vous pourriez faire, ayant moi-même travaillé sur
une base navale - par exemple - et ayant vécu cela.
En plus de cela, je ne sais pas si c'est de nature à ajouter un
peu de crédibilité à la démarche - je pense bien
que oui - mais cette proposition a été faite aussi au Conseil du
trésor qui, lui aussi, a ses experts qui ont dit: Oui, on comprend cela,
pour autant que c'est relié à un individu qui vient nous donner
des éléments de son savoir, , en tenant pour acquis qu'on va
soutirer tout ce qu'on peut de lui pour ne plus avoir affaire avec lui. On ne
dira pas cela au monsieur en question, évidemment.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. Est-ce
que l'engagement 8 est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle l'engagement 9.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 9 est
vérifié. L'engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 10 est
vérifié. J'appelle l'engagement 11, contrat pour l'acquisition de
logiciels BGS, 101 338 $. Est-ce que l'engagement 11 est
vérifié?
M. Dufour: La question que je voudrais poser, M. le
Président, c'est: Le plus bas soumissionnaire, est-ce que c'est le...
Non, ce n'est pas... Est-ce que c'est le seul soumissionnaire qui ait pu
exister ou si...
M. Séguin: Oui.
M. Dufour: ...c'est encore juste en dehors et que Québec
ne peut rien faire là-dedans? C'est là votre réponse? On
ne peut pas écrire les signes de tête. Ha, ha!
M. Rheault: La réponse est oui. En fait, ce sont trois
produits spécifiques acquis directement des manufacturiers de ces
produits-là. Ce ne sont pas des produits IBM. On se demandait
tantôt si on était captifs de certaines firmes; ces produits
fonctionnent sur des produits IBM, mais ils sont vraiment
spécialisés. En l'occurrence, ces trois produits servent à
gérer toute la puissance des ordinateurs. Ce sont des produits
spécifiques.
M. Dufour: Est-ce que le gouvernement du Québec a
suffisamment de pouvoir d'achat, dans les cas qui nous préoccupent, pour
exiger qu'elles produisent en français...
M. Rheault: Excusez-moi? Si le gouvernement pouvait exiger
que?
M. Dufour: C'est ça, que les logiciels soient produits en
français. Est-ce que son pouvoir d'achat est suffisant?
M. Rheault: Ah oui!... Disons que...
M. Dufour: Est-ce que c'est un critère de base?
M. Rheault: C'est un critère de base. Le gouvernement a
officiellement des orientations spécifiques à cet effet, qu'on
doit pouvoir travailler en français, donc les produits doivent
être français. Comme M. le ministre le disait tantôt, je ne
pense pas qu'on puisse atteindre la perfection du premier coup. Pour l'instant,
cette question d'anglais n'affecte que quelques personnes. C'est transparent
aux utilisateurs, ils ne verront pas ça. Quant au personnel qui
travaille dans le giron informatique, évidemment on n'est pas encore
rendus au point où... C'est très rare, malheureusement, les gros
logiciels en français, mais cette année le ministère a
acquis un logiciel
qui a un nom anglais, mais qui a été produit par une firme
française. C'est un logiciel important. Je fais allusion à
Spitab. Le ministère était bien heureux de mettre la main sur un
système entièrement documenté en français, qui
parlait français. Malheureusement, voyez-vous, la technologie, ce n'est
pas seulement le Québec qui peut donner l'heure juste
là-dessus... En tout cas.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement 11 est
vérifié?
M. Dufour: Par rapport à ça, ce qu'on peut dire
relativement au français dans les logiciels, c'est qu'on est
actuellement conscients... Le Conseil de la langue française a fait une
étude et il nous dit carrément que 30 % des fonctionnaires au
Québec travaillent uniquement en anglais et 70 % travaillent en
français. Dans l'informatique en général, c'est ainsi que
ça se passe. Je comprends par votre réponse que 70 % travaillent
en français et 30 %, uniquement en anglais. Quelque chose ne tourne pas
rond. Je comprends que le gouvernement ou quelqu'un me dise - et là, je
ne peux pas dire que la personne qui vient de parler, c'est le gouvernement -
mais il y a un ministre, ici, qui nous dit: L'orientation gouvernementale qu'on
a vise à essayer de mettre le plus de français possible. Mais
l'intention, l'action et la décision, c'est très
différent. Je ne décèle pas du tout à moins que le
ministre ne me dise le contraire, de volonté pour qu'on finisse par
avoir des logiciels français. On dit qu'on a l'intention que ça
se fasse un jour, mais c'est tellement flou qu'on ne l'aura jamais, parce qu'on
ne s'affirme pas. Des contrats de 100 000 $ ou de 200 000 $, on a des montants
d'argent appréciables là-dedans. Si on ne l'exige pas, on ne
l'aura jamais. Je pense qu'on a tous les outils en main. Le pouvoir
économique, c'est fort. C'est la seule chose qui pourrait
peut-être exiger que les autres parient notre langue, qu'ils le fassent
à notre manière.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais seulement faire
remarquer au député de Jonquière, M. le ministre, que ce
n'est pas le ministre du Revenu qui est responsable de cette orientation. Il
existe un comité au ministère des Communications et la question
pourrait peut-être être adressée dans un autre lieu
relativement à l'orientation ou à la politique
générale du gouvernement. Il ne faudrait pas imputer au ministre
du Revenu des responsabilités qui ne sont pas les siennes.
M. Dufour: J'espère qu'il a au moins la
responsabilité d'influencer son ministère qui achète
parfois des logiciels à coups de 100 000 $. S'il décide, et je
pense que c'est comme cela que ça se fait, d'utiliser des moyens de
pression, il a certainement la possibilité d'orienter son
ministère de la façon qu'il veut. Je pense que c'en est une. On
se demande pourquoi les logiciels. C'est parce que c'est une expertise à
développer. Il y a des montants d'argent. Ce matin, on dit que s'il y
avait des expertises plus grandes, plus de compétences et de plus de
connaissances au Québec, on pourrait peut-être aller ailleurs
aussi, comme on fait pour Hydro-Québec ou pour autre chose dans le
domaine de l'électricité.
Le Président (M. Lemieux): M. le sous-ministre,
voulez-vous répondre?
M. Jolivet: Je voudrais ajouter quelque chose avant.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Jolivet: Je veux simplement ajouter ceci d'abord. Étant
donné qu'il est membre du Conseil des ministres, c'est à peu
près comme un professeur de chimie et de mathématiques: si on ne
s'occupe pas du français, on a le problème qu'on a avec le
français. Donc, chacune des parties intégrantes du gouvernement
doit penser et, comme ministre responsable d'un secteur particulier, il
devrait, à mon avis, faire les pressions sur son collègue. C'est
dans ce sens-là que la question est posée.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Séguin: M. le Président, ces pressions, je les
fais depuis trois ans. Je peux vous dire qu'en ce qui me concerne, pour une
période que je connais mieux que la période antérieure, on
a augmenté considérablement le nombre de sociétés
au Québec en informatique. Si vous voulez que je dépose un
tableau comparatif des firmes du Québec retenues en informatique avant
et après 1985, cela me fera plaisir de le faire. Je pense que c'est
très éloquent comme résultat dans cet effort d'avoir des
services en français. C'est absolument incomparable en termes de
résultat.
Je vous disais tantôt qu'on fait l'impossible pour contracter avec
des firmes du Québec en informatique parce qu'elles sont au
Québec, que ce sont des retombées économiques au
Québec et que ce sont des gens qui nous parlent en français et
qui nous présentent des produits en français. Malheureusement, il
arrive quelquefois que des logiciels sont tellement spécialisés,
qu'ils sont tellement particuliers qu'on ne les trouve même pas au
Québec et qu'on n'a pas le choix. On a beau demander à ces firmes
de nous livrer un logiciel en moins de quatre mois, si on leur demandait la
traduction française, d'abord cela coûterait beaucoup plus cher,
et les délais ne pourraient pas être respectés. On n'a pas
le choix dans notre fonctionnement de se limiter, et je l'ai dit tantôt,
cela nous répugne même de devoir le faire; on n'a pas le choix et
on se promet que la prochaine fois on essaiera de faire circuler l'information
de nos besoins au Québec pour que des firmes, pour l'année
prochaine ou
pour le renouvellement dans six mois, essaient de nous préparer
un plan de relève afin d'offrir un logiciel. Et on l'a fait, je l'ai dit
tantôt, dans plusieurs cas. Des firmes du Québec ont
été capables de prendre la relève de contrats qui
étaient faits antérieurement par des Américains et ce,
dans le but qu'on ait des services chez nous qui soient évidemment en
langue française, mais aussi parce que quand c'est chez nous, les gens
sont plus disponibles. Quand vous faites affaire avec une firme de
Montréal ou de Québec, c'est plus facile de travailler que quand
c'est une firme qui vient de New York ou d'un autre État
américain.
Il faut se rendre compte aussi qu'en informatique, les gros producteurs
au monde des logiciels sophistiqués sont davantage...
Le Président (M. Lemieux): Aux États-Unis.
M. Séguin: ...dans l'État de New York qu'à
Québec. Ça, c'est une contingence et je pense que n'importe qui
qui serait à la place de la direction actuelle au ministère du
Revenu aurait à faire face à la même problématique.
On ne peut pas être ici au même niveau de technologie que, par
exemple, la Californie au point de vue de production de logiciels les plus
sophistiqués au monde. Les logiciels dont on parle ici, ce ne sont pas
des petits logiciels qu'on achète au magasin. Ce sont des logiciels
faits sur mesure, extrêmement complexes, dont la seule traduction en
français est aussi complexe que la création d'un nouveau
logiciel. N'importe qui qui sait ce qu'est de la programmation et qui a un
petit ordinateur chez lui sait très bien que faire une traduction
équivaut à refaire un nouveau logiciel. D'une part, il faudrait
payer beaucoup plus cher et, deuxièmement, les délais ne seraient
pas respectés. Comme nous avons des délais très courts
dans nos commandes de logiciels, nous sommes astreints à cela. Je vous
dis que nous faisons l'impossible dans ces contrats qui sont devant nous pour
que l'année prochaine on ait une firme du Québec qui puisse nous
les donner. On espère qu'il y en aura une qui sera capable.
À ma surprise, M. le Président, et je termine
là-dessus, il arrive souvent que dans les soumissions, on
intéresse 10, 15 ou 18 firmes au Québec. Des fois, il n'y en a
pratiquement aucune qui veut soumissionner, des fois une ou deux, parce que
quand elles regardent les plans et devis, soit qu'elles disent qu'elles ne sont
pas capables, soit qu'elles disent que ce n'est pas du tout réalisable
pour elles dans les délais que nous demandons, c'est-à-dire deux
mois, trois mois, quatre mois ou six mois. Elles pourraient le faire
peut-être avec des délais d'un an ou deux, ce qui n'est pas
possible de notre côté. C'est surprenant que la plupart de toutes
les firmes du Québec, lorsqu'elles regardent nos plans et devis, se
désistent; et s'il y en a une ou deux qui sous-contractent ou acceptent,
ce sont souvent les mêmes, on le voit dans nos engagements finan- ciers,
qui viennent. Et même ces plus grandes-là, bien souvent,
n'acceptent pas et cela nous met dans la situation qu'on n'a pas de
soumissionnaires au Québec, qu'on est obligés d'aller aux
États-Unis.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre.
M. le député de Lafontaine. (11 h 45)
M. Gobé: M. le ministre, il y a deux choses que j'ai
retenues. Vous dites que ce sont des logiciels qui sont faits sur mesure et
cela se fait aux États-Unis. Je me souviens, dans le temps, d'avoir
travaillé à Montréal sur des logiciels en farsi pour
l'Iran, et en arabe aussi, et c'était fait à Montréal. On
avait des commandes de là-bas qui nous demandaient: On voudrait tel
logiciel pour aller avec tel genre de produits que vous vendez. On livrait
l'appareil là-bas avec le logiciel dans la langue des gens.
Alors, la deuxième chose, c'est que vous dites que cela
coûte très cher à traduire. Mais on a vu que dans le cas
d'une imprimante, à l'engagement 23, on n'a pas hésité
à doubler le prix pour avoir 15° d'inclinaison. Est-ce qu'on ne
pourrait pas augmenter le prix pour avoir ces logiciels en français?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Séguin: Ce n'est pas juste la question du prix. Si ce
n'était que cela, on pourrait bien sûr, à la rigueur, payer
plus cher pour avoir une traduction. Si on n'avait que le choix de dire
à la compagnie que si elle a la version française et la version
anglaise, si c'est en français, on paie 30 000 $ de plus,
peut-être qu'on le paierait. Je n'hésiterais pas et je pense bien
que l'Opposition ne nous accuserait pas de dilapider les fonds publics. Mais le
choix n'est pas aussi simple que cela. Ce n'est pas juste le fait d'appeler les
gens aux États-Unis et de leur demander: Avez-vous une version
française, mais c'est combien de plus? Ce sont des logiciels, comme je
l'ai dit, extrêmement rares en termes de conception, tellement rares que,
habituellement, comme dans le cas de Lindsey ici, c'est le seul endroit
où cela existe. Il n'y a même pas de logiciels comparables
ailleurs.
M. Gobé: Mais, si vous passez une commande...
M. Séguin: L'auteur du logiciel est devenu presque le seul
auteur reconnu au monde dans ce genre de produits. Alors, écoutez, on
pourrait toujours négocier si on devait recontracter avec la même
société l'année prochaine et lui demander, pour
l'année prochaine, une version française si on lui donne le temps
de la préparer et de la faire. Souvent, ce sont des boites qui sont plus
ou moins intéressées à moins qu'on ne paie le prix fort,
parce qu'on est le seul acheteur
d'une version française en fin de compte. Donc, si on la veut,
elle peut nous la faire sur mesure, peut-être pour l'année
prochaine, mais on va payer le prix.
M. Gobé: Mais si on ne donne pas le contrat en anglais,
elles va peut-être vouloir le faire en français?
M. Séguin: Remarquez que le problème chez nous,
c'est juste pour quelques personnes qui reçoivent le produit; ce ne sont
pas les usagers du ministère, ce ne sont pas les contribuables.
Le Président (M. Lemieux): Ce ne sont pas les
contribuables.
M. Séguin: Alors, est-ce qu'on va payer le double du prix
du logiciel pour que nos techniciens, qui sont cinq ou six personnes qui sont
déjà bilingues de toute façon... En informatique, il ne
faut pas se leurrer, une grande partie de la documentation des logiciels... Si
vous allez dans les magasins, si vous avez acheté un petit Apple, un
Macintosh ou un IBM...
Le Président (M. Lemieux): C'est en anglais.
M. Séguin: ...même si vous l'avez acheté au
Québec, demandez des logiciels en français; vous en avez
peut-être dix, quinze ou vingt et en anglais, vous en avez 200 ou 300.
Alors, je pense qu'il ne faut pas rêver en couleurs, il ne faut pas
demander au ministère plus que ce que vous-même, comme
consommateur, n'exigez pas de vos propres magasins où vous achetez un
ordinateur personnel. Tous ceux d'entre vous qui avez acheté cela, quand
vous vous présentez dans les magasins, est-ce que vous exigez le
logiciel en français? Non. Alors, ne nous demandez pas l'impossible.
Nous avons des délais restreints. On fait ce qu'on peut et on n'a pas le
choix. Je vous dis que notre intention, notre rêve au ministère,
serait de faire affaire uniquement avec des sociétés du
Québec. D'abord, elles nous desservent très bien depuis quelques
années et on voudrait que ce soient uniquement ces
sociétés-là qui nous desservent. Mais on est
obligés, on n'a pas le choix. Si quelqu'un a une recette, s'il peut nous
dire qu'en moins de trois mois, il est capable de nous trouver le même
logiciel en français, je suis prêt à prendre l'engagement
qu'on va lui souscrire le contrat immédiatement. Mais, vous allez voir
que ce n'est pas si simple.
M. Gobé: M. le ministre...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lafontaine.
M- Gobé: Je tiens à prendre bonne note, M. le
ministre, de votre intérêt pour la langue française en
informatique et je suis assuré que vos fonctionnaires pensent comme
vous. Je vous remercie de votre réponse.
M. Séguin: Merci.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Lafontaine. J'aimerais peut-être avoir des
réponses un peu plus brèves. Vous savez, il reste environ une
heure et nous n'avons pas le quart des engagements financiers de faits.
J'aimerais bien, dans la mesure du possible, avec la collaboration du
député de Jonquière, qu'on puisse terminer. Est-ce que
l'engagement 11 est vérifié, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Je veux reprendre un peu ce que le ministre a dit
concernant le gouvernement qui ne peut pas être plus exigeant que les
individus. Je pense que dans une question aussi importante et avec le pouvoir
d'achat que le gouvernement possède, on peut exiger que le gouvernement
soit plus exigeant que le consommateur. Le consommateur, lui, n'a pas le choix.
Il est dans le libre-échange et il n'a pas grand choix par rapport
à cela. Mais le gouvernement le peut. Je veux juste relever cela sans
m'attendre à avoir une réaction par rapport à cela.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement 11 est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle l'engagement 12. Est-ce que l'engagement 12...
M. Dufour: Ce sont les mêmes questions, en fait. Mais, il y
aurait peut-être une question: Qui sont les actionnaires de la compagnie
dans l'engagement 12? Qui sont les actionnaires? Ah! les administrateurs?
D'accord. C'est vrai que cela pourrait être plus compliqué.
M. Angers: S'il y a une question, on va la prendre en note.
Le Président (M. Lemieux): Le secrétaire prend note
de la question.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a une raison particulière pour
laquelle il n'y a pas eu d'appel d'offres?
M. Angers: C'est une entreprise localisée à
Montréal. D'abord, cela a été négocié par le
Service des achats, l'unique fournisseur. C'est un logiciel en usage au
gouvernement à la CSST, à la RAAQ, au BCI et à la
Régie des rentes du Québec. C'est, je présume,
recommandé par...
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 12 est-il
vérifié?
M. Dufour: Sous réserve des réponses qui
devraient nous parvenir.
Le Président (M. Lemieux): Sous réserve. M. le
secrétaire a pris note de vos questions, M. le député de
Jonquière.
L'engagement 13 a été transféré au
ministère des Approvisionnements et Services. J'appelle donc
l'engagement 14. Est-ce que l'engagement 14 est vérifié?
M. Dufour: À l'engagement 14 en fait, vous avez l'achat et
la location. Il y a deux choses. Il y a une soumission qui est non conforme,
celle d'Amdahl. Je ne sais pas s'il y avait quelque chose en particulier, je
remarque que c'est à peu près les mêmes montants que la
soumission donnée.
M. Rheault: Ces soumissions sont faites par le Service des achats
et dans le cas de Amdahl, si je me souviens bien, il n'est pas un partenaire
accrédité. Donc, parce qu'il n'était pas sur la liste des
fournisseurs accrédités du gouvernement, sa soumission a
été rejetée.
M. Dufour: Quand vous me dites qu'il n'est pas
accrédité, comment se fait-il qu'il a eu le droit de
soumissionner? Il aurait pu être arrêté avant de
soumissionner. En plus, c'est sur invitation.
M. Rheault: Cela a coïncidé avec le moment où
le gouvernement était en train de changer ses règles à cet
égard. La règle dit bien qu'une firme peut soumissionner, mais
qu'avant d'obtenir un contrat, elle devra être accréditée
par le gouvernement. N'importe quelle firme peut soumissionner, mais pour avoir
un contrat il faut qu'elle soit accréditée. C'est la nouvelle
règle. Mais au moment où ceia s'est produit, cette règle
n'était pas si précise et Amdahl a soumissionné.
Voilà, techniquement, on ne pouvait pas recevoir cette soumission parce
que ce n'était pas un fournisseur accrédité.
M. Dufour: Oui, mais si c'est aussi clair que vous le dites,
pourquoi sentez-vous le besoin de nous informer que la compagnie Amdahl a fait
une soumission non conforme? Si les règles sont si précises,
pourquoi en prend-on connaissance? Le problème c'est: Que faut-il faire
pour être accrédité? En principe, quelqu'un qui fait une
soumission dépense des montants d'argent pour la préparer.
M. Rheault: II faut comprendre qu'on est dans l'administration
publique. Donc, le Service des achats invitait les firmes. Il y a seulement
quatre firmes qui étaient capables de donner un tel service. Ce sont des
gros disques dans le cas présent. Il y a un autre ministère
aussi, le ministère de l'Industrie et du Commerce qui est responsable
d'appliquer la loi. Donc, on a deux ministères qui ont des missions
distinctes et il n'y a pas eu de collusion à ce moment-là. Le
Service des achats a invité quatre firmes, le ministère de
l'Industrie et du Commerce a regardé cela et il était
prévu dans le processus qu'il devait donner un avis en regard de sa
mission et le ministère de l'Industrie et du Commerce a
décrété qu'Amdahl n'avait pas une balance
économique qui le rendait partenaire. Le Service des achats a
joué son rôle et le ministère de l'Industrie et du Commerce
également.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Laviolette. M. le député de Jonquière, avez-vous fini?
M. Dufour: Non. Je vais continuer avec l'entretien. Il y a
seulement une firme sur quatre qui est conforme. Qu'est-ce qui empêche
les autres firmes d'être conformes? C'est surprenant que sur quatre
soumissions demandées, on reçoive les quatre soumissions et qu'il
n'y ait qu'une firme qui soit conforme.
M. Gobé: C'est pour les mêmes raisons...
M. Dufour: II y a une différence de prix important, bien
sûr. Ce n'est pas juste cette question.
M. Rheault: Dans l'appel d'offres, il y avait deux volets. Vous
référez au deuxième volet?
M. Dufour: Oui. J'ai bien dit: je continue avec l'entretien.
M. Rheault: Celui-là concernait l'addition de
mémoires à des équipements déjà en place et
les équipements déjà en place étaient des
équipements IBM. Donc, IBM était à, toutes fins utiles, la
seule firme capable de rajouter décemment des mémoires par-dessus
son propre équipement. Le Service des achats, je ne veux pas parler au
nom du Service des achats, mais ne pouvait pas exclure la concurrence. Il peut
arriver, avec ce que IBM appelle les VAR, que des fournisseurs maintenant
soient capables d'ajouter à des équipements IBM. Dans le cas
présent, il y a seulement IBM qui a été capable de
rajouter des mémoires à son équipement.
M. Dufour: Dans le fond, pour les quatre soumissions
demandées, on exige que des compagnies mettent la main dans leur poche,
paient pour préparer des soumissions et elles sont exclues
automatiquement, même avant de commencer. C'est de la frime. Dans le
fond, on dit: Donnez des soumissions, mais on sait qu'elles ne seront pas
retenues, parce que vous nous dites bien clairement: Vous savez que seule IBM
peut rajouter.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Séguin: M. le Président, je pense qu'on
ne peut pas répondre, nous, des politiques administratives faites
par le Service des achats. Ce n'est pas nous malheureusement dans certains cas,
je dis malheureusement, parce que des fois on aimerait peut-être
être les solliciteurs de services... C'est le Service des achats qui,
dans ses directives et dans ses politiques, procède à
l'invitation sur soumissions. Nous, on n'est que partie prenante des
discussions qui se font. Comme M. Rheault l'a mentionné, il y a le
ministère de l'Industrie et du Commerce, les Approvisionnements et
Services et le ministère des Communications qui sont impliqués.
Sur notre jury, lorsqu'on procède à des rétentions de
contrats, on a d'ailleurs présent le Service des achats comme
observateur. Donc, de part et d'autre, il y a une espèce d'observation
des règles, mais ces politiques-là relèvent davantage du
Service des achats du gouvernement et, malheureusement, ce n'est pas sous la
responsabilité du ministre du Revenu.
Le Président (M. Lemieux): Comme ministre du Revenu, vous
devez nous fournir l'information.
M. Séguin: Oui, s'il y a une demande d'information pour
transmettre des documents ou des réponses, on peut le faire.
Le Président (M. Lemieux): Cela va.
M. Séguin: Mais je ne peux pas commenter la façon
dont le Service des achats procède.
Le Président (M. Lemieux): Je suis d'accord avec cela M.
le ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Le ministre dit qu'il n'est pas responsable, mais il
n'est même pas identifié que la soumission est sur invitation, que
c'est le Service des achats. Ailleurs on va l'identifier. Là, cela porte
un numéro, mais ce n'est pas complet.
M. Séguin: C'est toujours le Service des achats.
M. Dufour: Même si ce qu'on me dit est vrai, qu'on n'est
pas les acheteurs, on peut quand même indiquer d'avance, quand on
prépare la soumission... Je comprends bien que le Service des achats du
gouvernement fonctionne à condition que quelqu'un lui donne l'ordre de
le faire ou que quelqu'un lui manifeste un besoin particulier et, lors de la
manifestation du besoin, ceux qui le font doivent bien indiquer clairement de
ne pas chercher ailleurs, qu'il n'y en a pas. Si je veux avoir une automobile
de telle marque, à moins de falsifier les plaques, j'aurai celle que je
veux avoir. C'est pareil dans l'informatique, si ce n'est pas possible d'avoir
des logiciels, de faire de l'entretien ou de rajouter des gigaoctets d'espace
disque... Comment cela s'appelle-t-il?
Une voix: Gigaoctets.
M. Dufour: Gigaoctets. Je suis plus familier avec les termes de
chimie qu'avec les termes d'informatique. Je pense que pour être logique,
il aurait fallu que le ministère indique au Service des achats de ne pas
aller en soumissions pour cela, ce n'est pas possible, il n'y a qu'un groupe
qui peut le faire.
M. Séguin: Non, mais...
M. Dufour: Ce n'est pas cela que vous me dites, mais c'est cela
que j'ai compris.
M. Séguin: Je comprends l'intervention de mon
collègue, le député de Jonquière, mais d'un autre
côté ce n'est peut-être pas tout à fait comme cela
que cela se passe en réalité puisque le Service des achats a des
critères pour savoir, par exemple, s'ils sont conformes et, un des
critères, c'est ce qu'on appelle le partenaire économique. Or, il
peut arriver que dans l'année la firme se qualifie et qu'à
d'autres moments de l'année, au moment de la soumission, elle ne se
qualifie pas ne rencontrant pas les critères pour être
jugée partenaire économique, autrement dit avoir fait un
réinvestissement au Québec d'une certaine portion de ses profits,
ou de recherches, etc. C'est le Service des achats qui le fixe. Alors on ne
peut pas savoir, au moment de notre besoin, si telle firme peut être
retenue, conforme, d'après les critères du Service des achats.
Donc, il arrive que le Service des achats croit qu'elles ne sont pas conformes.
Entre autres, on mentionnait, dans le texte de ce présent engagement,
que la raison pour laquelle elles n'avaient pas été jugées
conformes, c'était qu'elles n'étaient pas
considérées partenaires économiques au moment de la
soumission. Mais dans un autre temps de l'année, elles peuvent
l'être. C'est pour cela que c'est difficile. C'est au moment de la
soumission qu'on doit évaluer ce critère et non pas une fois dans
l'année ou une fois par cinq ans.
Je prends bonne note des commentaires. On a déjà fait
plusieurs recommandations au Service des achats et on tâchera d'en faire
d'autres. (12 heures)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: II y a peut-être une seule information à
l'égard de ce qu'on vous a demandé. Vous avez dit que les
critères actuels étaient beaucoup plus clairs pour
l'accréditation des compagnies au point de vue gouvernemental. Est-ce
possible d'obtenir ce qui était exigé auparavant, donc la formule
qui avait cours, et les directives qui ont été changées
depuis ce temps-là? Autrement dit, l'ancienne et la nouvelle.
M. Séguin: Ce que je peux faire, M. le
Président, c'est adresser cette suggestion au ministère de
l'Industrie et du Commerce qui est responsable de faire connaître et
d'appliquer ces critères, ces normes.
M. Dufour: Pour l'accréditation. Cela va pour moi.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lafontaine et, après, M. le député de Laviolette.
M. Gobé: Merci, M. le Président. Dans le premier
volet de la soumission, on voit que c'est la firme NAS Canada qui a obtenu le
contrat. Donc, elle était à ce moment-là conforme. C'est
pour aller sur quel genre de matériel ce disque de double
capacité? Sur quoi est-ce que ce serait? Les ordinateurs NAS Canada, je
ne les connais pas. Ça arrive sur IBM, c'est quoi? Où va cette
chaîne? Sur quel genre de matériel cela va?
M. Rheault: NAS, c'est National Semiconductor de Californie qui
est associée avec la firme Hitachi. Elles sont officiellement devenues
partenaires économiques du gouvernement parce qu'elles ont à
Pointe-Claire tout un centre le fabrication de téléviseurs sous
Hitachi. Hitachi est un gros participant dans NAS qui fabrique des ordinateurs
entièrement compatibles avec IBM. Elle est également capable de
suivre les générations d'IBM à six mois d'avis. Donc elle
fabrique de très gros ordinateurs et des disques compatibles.
M. Gobé: Je vous remercie de votre réponse.
Maintenant, pourquoi NAS n'était-elle pas compatible pour soumissionner
sur la location, à 199 $, alors qu'on avait payé 270 000 $
à IBM?
M. Rheault: Elle n'était pas conforme en regard du volet
B?
Une voix: C'est ça.
M. Gobé: Tout à l'heure, vous avez répondu
qu'elle avait été jugée incompatible parce que
c'était une mémoire IBM et que ça allait sur du IBM.
M. Rheault: Oui, oui.
M. Gobé: Là, vous venez de me dire, si j'ai bien
compris, et vous me reprendrez si j'ai mal compris, que NAS était
compatible avec IBM, ce que je savais, mais je voulais que vous me le
confirmiez. Alors pourquoi avoir rejeté NAS qui était 70 000 $
moins cher?
M. Rheault: Les unités de disques de NAS sont totalement
compatibles avec celles d'IBM, mais elles ne se ressemblent pas du tout.
M. Gobé: Mais on parle de compatibilité
là.
M. Rheault: Mais non. NAS fabrique des équipements
beaucoup plus petits. C'est une technologie différente, plus
avancée que celle d'IBM même. Mais ils sont compatibles.
M. Gobé: Comme question, est-ce qu'on pourrait
premièrement, avoir par écrit le détail sur le produit
concernant le premier volet, à savoir sur quel produit, sur quel
matériel cela va aller et, deuxièmement, il a dû y avoir
une expertise de faite par le Service des achats. Est-ce que je pourrais avoir
ça, s'il vous plaît?
M. Rheault: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): M. le secrétaire prend
note de la question, M. le député de Lafontaine. M. le
député de Laviolette.
M. Gobé: Merci, parce que je trouve les montants assez
importants.
M. Jolivet: La première question que je voulais poser
était: Quel était NAS par rapport à la demande faite? Dans
le premier cas, elle est conforme à 403 000 $ et, dans le
deuxième, elle est non conforme à 199 000 $. D'un autre
côté, la même question pourrait être posée
concernant les systèmes Storagetek inc. Dans un cas, Canada est
indiqué et, dans l'autre, ce ne l'est pas. En haut, on ne dit pas s'il
est conforme ou non. Dans le deuxième cas, on dit qu'il est non
conforme. Y aurait-il une erreur quelque part? Serait-il non conforme dans les
deux cas ou l'était-il dans un et non pas dans l'autre? Vous allez
répondre plus tard?
L'autre question est plus générale. Elle ne s'adresse
peut-être pas au ministre, mais il pourrait en faire part à ses
collègues. Et nous aussi, on pourrait peut-être se poser la
question. On s'aperçoit que, dans l'ensemble de tous les
ministères, il y a énormément d'informatique
d'entré, de systèmes compatibles et non compatibles. Le
gouvernement, par l'intermédiaire du Service des achats, devient
responsable d'un lot immense de demandes, et des changements vont survenir,
parce qu'on sait que cela évolue rapidement, et qu'en même temps
il y a des changements de machine, ce qu'on a remarqué à
l'Éducation, des machines partent et s'en vont dans un autre
ministère parce qu'elles ne sont plus conformes aux besoins, tandis
qu'à l'Éducation elles ne sont plus conformes parce que le
ministère est trop avancé. Dans ce contexte, y a-t-il moyen de
prévoir, au niveau gouvernemental, une commission parlementaire - je ne
sais pas - laquelle pourrait étudier l'ensemble de toutes les demandes
gouvernementales en informatique? On aurait peut-être l'occasion,
à ce moment, d'en arriver à venir en aide à des organismes
québécois, des industries, et être québécois,
surtout dans le contexte où on dit qu'au Québec on ne
reçoit pas la part à laquelle on est en droit de s'attendre du
point de vue de
la recherche et du développement, et par le fait même
développer des choses tellement québécoises?
Comme le disait mon collègue de Lafon-taine, si on répond
à des pays arabes ou autres dans leur langue, pourquoi au Québec
ne se permettrait-on pas de le faire? Pour cela, le gouvernement peut-il
être un moteur important? Je pense que tous les ministres se sont
posés la question. Le ministre de l'Éducation s'est posé
la même question. Pourquoi n'aurait-on pas une commission parlementaire
qui serait de tous les ministères? Je ne sais pas comment l'intituler,
mais peut-être que les députés au pouvoir pourraient
réfléchir à cela aujourd'hui, nous donner le moyen de
regarder quelles utilisations se font au Québec, et le gouvernement dans
tout cela est peut-être le seul moteur qui pourrait aider à
augmenter la capacité québécoise de production, parce
qu'on est capable. Si on savait qu'on a un flot important à venir, on
serait peut-être intéressé et l'exemple typique dont je me
souviendrai toujours est qu'à la Régie des loteries et courses,
on avait un billet qui était fait à l'extérieur, et on a
incité les compagnies québécoises à le faire ou
à garder le secret du chiffre, malgré ce qu'on a vécu
dernièrement, qui est une erreur dans tout cela. Mais on avait, je
pense, amené des firmes québécoises à y participer
alors qu'avant, elles n'y participaient pas du tout. Donc, c'est parce que le
gouvernement a dit: Écoutez, je suis un grand demandeur. Je suis
probablement le seul qui soit capable d'influencer le marché.
Servons-nous de notre pouvoir d'influencer. J'ai vévu cela dans des
organismes syndicaux. On a dit à une compagnie: Vous allez nous fournir
au prix qu'on veut, dans les négo-cations qu'on va faire avec toi,
à condition qu'on se rassemble tous ensemble et qu'on fasse une seule
demande de marché. Je pense que c'est possible et le gouvernement est
capable de le faire. Je ne sais pas, je lance peut-être l'idée,
mais il me semble...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Laviolette, vos remarques sont de même nature que celles du
Vérificateur général qui en a fait mention dans son
dernier rapport annuel. Il y a une partie importante qui est consacrée
au dossier informatique comme le journal Les affaires d'ailleurs en a
fait un dossier à un certain moment donné. M. le ministre,
avez-vous des commentaires?
M. Séguin: Bien sûr que sur le plan de
l'idée, je partage les commentaires que vient de faire mon
collègue. Vous comprendrez qu'il n'en tient pas à moi seul, au
ministère du Revenu, d'assurer toute l'orientation du parc informatique
du gouvernement. Nous exprimons nos besoins et nous sommes toujours un peu hors
délai au ministère du Revenu parce que l'année fiscale est
de douze mois et nous avons deux changements majeurs par année. Donc,
nous sommes toujours à trois ou quatre mois de délai maximal pour
réorganiser notre machine. Malheureusement, nous n'avons pas tout le
temps voulu à chaque fois pour avoir tous les services qu'on voudrait
comme on les voudrait, mais c'est sûr qu'on réagit depuis un an ou
deux de plus en plus, par exemple, au ministère des Communications,
à l'égard de certaines orientations qu'ils ont et avec lesquelles
on n'est pas toujours tout à fait d'accord ou croit-on ne rencontrent
pas nos besoins. Je vais relever ces commentaires auprès de mon
collègue des Communications.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre.
L'engagement 14 est-il vérifié? Vérifié. J'appelle
l'engagement 15.
M. Dufour: L'engagement 15 est vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 15 est
vérifié. J'appelle l'engagement 16.
M. Dufour: J'ai peut-être juste quelques questions. Peut-on
avoir les noms des administrateurs de LGS? On peut peut-être poser cette
question, on va attendre la réponse.
M. Séguin: Les noms des administrateurs de LGS conseillers
en informatique inc. C'est cela?
M. Dufour: Oui, c'est cela. On se rend compte aussi qu'il y avait
deux compagnies qui avaient donné les montants. On a le montant d'une
seule. L'autre était inacceptable, mais des fois on donne le montant et
le pourquoi.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que c'est la
deuxième partie de votre question, M. le député?
M. Dufour: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors le montant de Roy,
Bourassa.
M. Dufour: C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Le montant de la
soumission.
M. Dufour: Le montant de l'autre soumission et pourquoi elle
était inacceptable.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Pourquoi elle
était inacceptable. Est-ce que c'est tout? Le comité de
sélection.
M. Dufour: Non. Comme ce sont des fournitures de services
professionnels, la question, c'est: N'y a-t-il personne au ministère qui
soit capable de remplir ce mandat, d'effectuer le travail?
Une voix: Au prix que cela coûte.
M. Croteau (Bertrand): Effectivement, au ministère, on a
des équipes assez nombreuses qui font une quantité de
tâches, mais dans le processus de la refonte, il nous faut avoir recours
à de l'aide extérieure. Actuellement, cette année, on a
plusieurs contrats en cours de l'ordre de 4 000 000 $. La majorité des
grandes firmes ou des firmes québécoises qui ont pignon sur rue
à Québec travaillent en complément avec le
ministère du Revenu, et c'est toujours en complément. Dans ce
dossier, c'est un appel d'offres très spécifique pour un travail
déterminé qui a été découpé et
où, ne reconnaissant pas avoir tout à fait l'expérience
chez nous, on fait appel à des firmes. Dans le cas qui nous concerne, on
a eu deux soumissions. On analyse, en fonction de spécifications assez
rigoureuses, la soumission qui nous est offerte, tant la compétence des
individus qui nous est offerte que la crédibilité passée
de la firme sur les objets spécifiques que l'on traite. Dans ce
cas-là, la firme qui avait la plus basse soumission a été
rejetée, parce que les professionnels qu'on nous offrait ne
présentaient pas la compétence recherchée.
M. Dufour: Le comité de sélection, c'était
à l'interne.
M. Croteau: C'est composé toujours de personnes de
l'intérieur, des spécialistes habituellement, d'une personne
externe au ministère, d'un autre ministère, et d'un
représentant du Service des achats qui est toujours là comme
observateur.
M. Dufour: Est-ce qu'on peut avoir les autres ministères?
Est-ce qu'on peut avoir les noms des gens qui formaient le comité de
sélection? Ce serait peut-être plus facile.
M. Croteau: Oui. Dans le cas qui nous concerne, on avait, du
ministère, M. Tardif, M. Gagnon, M. Légaré, Mme Picard, et
il y a toujours M. Gaudreau, du Service des achats, comme observateur.
Le Président (M. Lemieux): Et l'autre ministère,
c'est?
M. Croteau: Le Service des achats.
Le Président (M. Lemieux): Le Service des achats, mais
est-ce qu'il y a le ministère des Communications aussi? Est-ce qu'il y a
un autre ministère? Il y a le ministère du Revenu, le Service des
achats, et c'est tout.
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Cela va.
M. Croteau: C'est cela, dans ce cas-là. Souvent, il y a
quelqu'un d'un autre ministère ou d'une régie.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Est-ce que cela
va?
M. Dufour: Le montant ne m'a pas été donné
et le nom des administrateurs.
Le Président (M. Lemieux): Cela a été pris
en note.
M. Croteau: Le montant était de 54 740 $ alors que le
soumissionnaire retenu était pour un montant de 62 440 $.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lafontaine.
M. Gobé: Merci, M. le Président. Je
m'inquiète quand j'entends M. le sous-ministre ou le monsieur à
côté de lui nous dire: On fait appel à de l'expertise de
l'extérieur parce qu'on a besoin de gens qui aient la compétence,
des gens qualifiés. Vous disiez précédemment dans le
débat, à la suite d'une autre question, que vous aviez au
ministère ce qu'il y avait de meilleur en informatique. Il y a quelque
chose d'un peu incompréhensible. Vous avez les meilleurs. Là,
vous allez chercher d'autres qui sont moins bons, en tout cas, si les meilleurs
sont chez vous. Je me pose la question: Est-ce que les meilleurs que vous avez
chez vous qui remplissent un mandat, qui sont payés très cher, ne
vont pas chercher des firmes informatiques pour faire le travail à leur
place, des consultants?
M. Angers: Pour quelqu'un qui...
M. Gobé: Je trouve cela un peu paradoxal de voir qu'on a
des gens payés très cher. Je n'ai pas les échelles de
salaire, mais ils doivent être payés relativement bien, et qu'ils
aillent...
Une voix: ...les députés.
M. Gobé: Oui, et qu'ils aillent chercher d'autres
consultants encore pour leur dire quoi faire.
Le Président (M. Lemieux): M. le sous-ministre.
M. Angers: Si vous me le permettez. Au ministère du
Revenu, il y a deux activités majeures présentement en
informatique. Il y a ce qu'on appelle - je le fais de façon bien
succincte et sans nuance - les continuités: le fonctionnement du
ministère, bon an, mal an, discours sur le budget, l'ajustement de nos
systèmes, traitement des déclarations, réception des
remises de taxes de vente, de taxes sur les repas et l'hôtellerie. C'est
ce qu'on appelle tout
le processus des continuités. Au ministère du Revenu,
l'informatique est un Instrument de travail. C'est un peu différent
d'autres endroits où on a un service de recherche qui a des banques de
données et ils traitent l'information à l'aide de banques de
données et de l'informatique. Chez nous, c'est la gestion courante du
ministère qui est informatisée. C'est bien important. C'est ce
qui impressionne le plus quand on arrive au ministère. L'ordinateur, le
traitement de textes, les écrans, c'est partie de la vie courante du
personnel au ministère du Revenu. On a une équipe sous la
direction de M. Rheault qui gère ce qu'on appelle les
continuités. (12 h 15)
D'un autre côté, parallèlement à cela, il y a
une mise à jour nécessaire de nos systèmes d'informatique
et d'organisation qui ont été mis sur pied en 1970-1974. C'est un
projet qu'on appelle le projet de la refonte qui vise à mettre le plus
au point possible notre organisation administrative tout en continuant de
fonctionner. Le ministère du Revenu, je pense qu'on pourrait
difficilement passer tout droit, toute une année. Si on faisait cela, on
ne reviendrait pas vous voir l'année suivante. Donc, cela doit continuer
à fonctionner. Il y a une équipe qui est dirigée par M.
Croteau qui a pour mission de réaliser notre plan de refonte de
système administratif, en utilisant évidemment . l'expertise
interne, chaque fois qu'on le peut, et en faisant appel aux entreprises qui se
manifestent comme ayant les meilleures capacités lors de l'appel
d'offres, parce qu'il s'agit d'un projet majeur et important. J'ai l'impression
qu'il ne serait pas mauvais - même si d'habitude c'est le ministre qui
invite les gens - que vous veniez nous voir pour qu'on vous explique comment on
fonctionne pour la refonte, qui fait appel à de l'expertise nouvelle, de
l'innovation. Les demandes de référence au bonhomme
spécialisé des États-Unis, M. Lindsey, c'est dans le cadre
de la refonte. On nous dit qu'il est en avance sur nous, c'est pour cela qu'on
l'avait demandé. C'est un heureux mélange. On ramasse tout ce
qu'on peut. Les firmes qui travaillent pour nous acquièrent aussi de
l'expertise. Je vais illustrer cela par un cas qui est compréhensible
par vous et par moi - excepté M. le député ici qui m'a
l'air familier avec l'informatique. Dans le projet de refonte de nos
systèmes administratifs, on a voulu introduire quelque chose qui
relève du bon sens, de l'avis de tout le monde. On a dit: C'est bien
beau de remettre tous ces systèmes au poil, d'ajuster notre technologie,
de repenser nos postes de travail, mais il faudrait s'occuper du monde,
l'environnement humain et organisation-nel. On a dit: II faudrait ajouter dans
tout le portrait qui était enclenché, que les gens appelaient
César à l'époque, il faudrait introduire, dis-je, la
dimension humaine. On a dit: Oui, cela a du bon sens, on va faire appel
à nos institutions d'enseignement. Voilà une occasion
rêvée pour mettre en pratique tout le savoir qu'on nous enseigne
quand on y passe. Mais qu'est-ce que vous voulez, les gens ont refusé.
Ils ont dit: Cela a du bon sens, mais on n'a jamais eu à faire cela. On
est passé par l'appel d'offres. Même chose, les entreprises
n'avaient pas d'expertise. Elles sont toutes venues et ont dit: C'est
l'occasion d'apprendre. On n'a jamais vu dans un projet d'envergure une
préoccupation qui consiste a monter un tableau de bord pour implanter
des nouveaux systèmes en respectant nos gens. Ce que je veux vous dire
par là, c'est qu'on est dans un domaine, je ne classerais pas cela de
l'innovation au sens occidental du terme, mais certainement de l'innovation au
sens canadien...
Une voix: Oriental.
M. Angers: Canadien-oriental. C'est dans ce sens-là que
pour toute la phase de développement, on fait appel à de
l'expertise externe. Pour le suivi de nos opérations, les ajustements
périodiques qui résultent du discours du budget, on fait cela
généralement à l'interne avec notre propre monde. Mais,
notre propre monde acquiert aussi du "savoir-faire" avec cette affaire. C'est
un projet majeur, qui fait appel à de l'expertise externe, toujours sous
la houlette ou la responsabilité ou la direction du ministère et
des chargés de projet. Pour nos projets les plus importants, ce sont des
employés du ministère, les firmes travaillent pour eux. On a
douze, treize projets en plan. On a combien de fonctionnaires qui dirigent les
équipes?
M. Croteau: On a sept sur huit.
M. Angers: Présentement ce sont des gens de chez nous qui
connaissent le ministère et qui essaient d'orienter les travaux de
façon qu'on ne perde pas d'argent. C'est un processus concurrentiel. Les
firmes sont intéressées, c'est évident, à
acquérir une expertise que - éventuellement je présume -
elles vont pouvoir utiliser, soit auprès d'autres juridictions ou
auprès d'autres entreprises.
M. Gobé: Je vous remercie, M. le sous-ministre. Une
dernière petite question parce que je vais passer la parole à mes
collègues. Pour-riez-vous m'indiquer le budget total de
rémunérations des fonctionnaires qui s'occupent de l'informatique
dans votre ministère? Pourriez-vous m'indiquer aussi - j'aimerais
l'avoir par écrit plus tard - la somme globale dépensée
par le ministère pour les consultants. J'aimerais avoir le rapport qu'il
y a entre les deux.
M. Angers: On va vous envoyer cela. M. Gobé: Je
vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Lemieux): J'imagine, M. le sous-ministre,
que vous avez une boîte de
recherche et développement en informatique chez vous?
M. Angers: C'est vraiment un laboratoire, ce qu'on fait
présentement. On fait appel à l'expertise là où
elle est.
M. Gobé: Je vais devoir quitter maintenant la commission.
J'ai un autre rendez-vous. Je m'excuse.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, M. le
député de Lafontaine.
M. Gobé: Je vous remercie beaucoup, M. le ministre et M.
le sous-ministre, d'avoir répondu à mes questions.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 16 est-il
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
Engagement 17.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 17 est
vérifié. J'appelle l'engagement 18.
M. Dufour: Vérifié.
Mars
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Alors,
l'ensemble des engagements pour le mois de février 1988 du
ministère du Revenu sont vérifiés, sous réserve des
réponses à être données par la commission.
J'appelle l'engagement 14 du mois de mars 1988. Est-ce que l'engagement
14 est vérifié? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'appel d'offres?
M. Rheault: Pour la raison que, financièrement, cela
n'aurait pas été une bonne chose. On avait des crédits, il
s'agit d'imprimantes qu'on avait déjà sur le plancher, en
location, et des crédits s'étaient accumulés au fil des
années, des crédits de l'ordre de 90 000 $. Donc, aller en appel
d'offres aurait justement été d'inviter les firmes à
préparer du papier pour rien. La firme STC était gagnante avec un
crédit de 90 000 $ en partant.
M. Dufour: Peut-on avoir la liste des administrateurs? Cela va?
Vous avez répondu oui?
Une voix: Oui.
M. Dufour: On peut avoir la liste. Cela va, c'est
vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 14 est
vérifié. Engagement 15.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Engagement 16.
M. Dufour: À l'engagement 16, ma question est: Pourquoi
n'y a-t-il pas eu d'appel d'offres?
Encore la réponse qu'on ne peut pas aller ailleurs,
j'imagine?
Une voix: Non.
M. Rheault: Rapidement, la raison est que le ministère a
enclenché tout un processus de conversion de ses écrans
cathodiques, ceux qui sont utilisés par le personnel, pour qu'il puisse
travailler en français. Le ministère dispose d'équipement
qui est vieux de dix ou douze ans et qui ne travaille qu'en anglais. Or, on a
commencé à convertir progressivement. Cela coûte
très cher. On y va un peu chaque année. Pour cela, cela nous
prend des contrôleurs qui sont capables à la fois de traiter des
écrans anglais et des écrans canadiens-français. Il y a
seulement la firme Comterm qui fabrique de tels équipements. C'est la
raison pour laquelle le ministère, au cours de l'année et pour
les prochaines années, va encourager cette firme dans son programme de
francisation.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement 16 est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle l'engagement 17. Est-ce que l'engagement 17 est
vérifié? J'imagine que c'est la même chose.
M. Dufour: Cela va. Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 17 est
vérifié. J'appelle l'engagement 18.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 18 est
vérifié. J'appelle l'engagement 19 du mois de mars 1988.
M. Dufour: Est-il obligatoire que ce soit du Philips?
M. Rheault: C'est hautement souhaitable, parce que la base du
ministère est déjà constituée de Philips à
la suite d'un premier appel d'offres. Donc, ce sont des additions et il faut
penser un peu plus loin. Dans quelques mois, on va commencer à mettre
cela en réseau. Il y a
des avantages techniques à avoir des équipements d'une
même firme. Donc, étant donné qu'il y a déjà
eu une grosse acquisition une première fois, le ministère a des
avantages financiers à continuer avec la même firme chaque fois
que c'est possible.
Le Président (M. Lemieux): Si je comprends bien, le gars
qui commence chez vous est un homme heureux. Le gars qui arrive en cours de
route a plus de difficulté, dans le domaine de l'informatique.
M. Rheault: Dans certaines sphères. Mais, si on regarde
tout le portrait dans l'ensemble, on se rend compte que finalement les contrats
se distribuent assez bien. Il y a plusieurs fournisseurs, autant en
équipement qu'en service-conseil. Il y a une distribution naturelle qui
se fait.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. L'engagement 19 est
vérifié?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
L'engagement 20.
M. Dufour: À quoi sert le logiciel qu'on
conçoit?
M. Rheautt: C'est le type de logiciel qu'on appelle aujourd'hui
Case. Ce sont des logiciels qui permettent à des développeurs de
faire leurs dessins de système tout en construisant les devis et les
spécifications de leurs devis. Donc, c'est un outil de travail
approprié à des développeurs qui permet de produire
à la fois un plan, les caractéristiques et les
spécifications du plan. C'est une aide à la conception. C'est un
produit québécois dans le cas présent que l'on
reçoit, une firme de la ville de Québec.
M. Dufour: On voit la liste des administrateurs.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 20 est
vérifié. L'engagement 21.
M. Dufour: On aurait pu faire une discussion globale: pourquoi il
n'y a pas d'appel d'offres, pourquoi il y a les Philips. Quand on va revenir,
on va essayer... À moins que vous ayez besoin d'explications.
Le Président (M. Lemieux): M. le sous-ministre.
M. Angers: Juste une précision, il y a eu un appel
d'offres à l'origine, dans les cas de Phillips. Autrement dit,
lorsqu'est venu le temps de choisir dans le ministère, il y a eu un
appel d'offres pour un fort noyau et compte tenu des sommes disponibles dans
notre budget chaque année, on essaie de réaliser un plan un peu
plus élargi; mais au début, il y avait un appel d'offres. C'est
bien important.
M. Dufour: J'imagine et je constate qu'avec l'informatique, quand
on a réussi à s'infiltrer quelque part, c'est un contrat à
vie. Ce n'est pas la même sorte de contrat qu'un constructeur
d'habitation.
M. Angers: Certainement pour la durée d'équipement
en général, c'est cela.
M. Dufour: La question pertinente que mon collègue, le
député de Laviolette, a soulevée tout à l'heure,
à savoir que ce n'est pas le temps de faire une étude globale ou
qu'on se pose des questions globalement par rapport à ce qui se passe,
parce qu'après avoir fait plusieurs ministères, je me rends
compte qu'il y a beaucoup d'équipements un peu partout dispersés:
par exemple à la Sûreté du Québec. Tout le monde
semble travailler en parallèle, il y a peut-être des
compatibilités quelque part, mais je trouve qu'il y en a qui vivent
grassement.
Le Président (M. Lemieux): C'est peut-être un mandat
d'initiative à se donner: la commission avec des experts. M. le
sous-ministre.
M. Angers: Une précision: lorsqu'on a...
M. Dufour: Ce n'est peut-être pas avec 25 000 $ qu'on va
régler le problème.
M. Angers: ...des budgets, puis je pense que vous avez tous connu
cela à un moment donné, on a un budget pour une année
donnée, on n'a pas un budget pour quatre, cinq ou dix ans, on a un
budget pour démarrer. Généralement, on a toujours un
programme qui dit: Voici, si on avait les données disponibles, c'est ce
que l'on ferait. On est autorisé à déclencher le
processus. On commence par un appel d'offres et c'est bien clair que
l'année suivante, on complète le portrait sans faire reprendre en
appel d'offres, parce que ce serait de la mauvaise gestion.
M. Dufour: En fait, tout le monde est victime du système.
Ce n'est pas plus vous que d'autres.
M. Angers: Non. Je pense bien qu'il n'y a pas une entreprise qui
gérerait cela autrement...
M. Rheault: Comme dans les cas de Philips.
M. Dufour: Dans les municipalités, les gens regardent
d'une place à l'autre comment cela va fonctionner. C'est sûr que
ce n'est pas si complexe à part Montréal, Québec et
peut-être quelques autres municipalités, mais il faut toujours
bien constater que dans les ministères,
c'est différent quelque peu. Il y a plusieurs millions en cause
pour remettre ces choses-là. La discussion, je ne sais pas si on la fera
ici ou ailleurs. Il faudra peut-être trouver un moyen quelque part pour
qu'elle se fasse dans le temps. Dans le fond, c'est un abonnement à
vie.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, il s'agit pour nous de
s'interroger, parce qu'on a connu M. Angers à d'autres niveaux et je
dois dire qu'on a utilisé nos moyens de pression. On était des
organisateurs syndicaux et on avait des compagnies qui étaient
arrivées les premières pour faire de la photocopie, par exemple,
IBM et à un moment donné on a commencé à faire de
la pression et il y en a d'autres qui sont arrivées, puis on a obtenu
que Xerox et d'autres compagnies embarquent dans la partie, de telle sorte
qu'on a utilisé notre force, notre pouvoir d'achat pour forcer nos
besoins.
Ce qu'on est en train de nous dire, c'est que la personne qui entre la
première fois a intérêt à perdre de l'argent pour en
gagner plus après. Qu'on le veuille ou non, avec tout ce que l'on voit,
ce sont des changements de machines dans des cas, d'autres fois ce sont des
ajouts de machines. Ce sont des changements de logiciels parce que cela
évolue très vite et, finalement, on en arrive à faire en
sorte qu'il y a à travers l'ensemble des grosses compagnies - je ne
parle pas des petites qui essaient d'entrer sur le marché - une certaine
forme de monopole, et on est enclenché dans un processus où on ne
peut pas en sortir, à moins qu'on décide d'arrêter la
machine. Le problème, je le comprends quand le sous-ministre nous dit:
Le gouvernement qui ferait arrêter la machine du ministère du
Revenu ne passerait pas l'année. C'est normal, on le comprend. C'est
pour cela que je dis: II faut regarder cela, pas juste pour lui, mais sur
l'ensemble de tous les ministères. Ce que le ministre de
l'Éducation nous disait de l'équipement qu'il avait, il s'en
allait dans d'autres ministères, parce que cela répondait
à leurs besoins, tandis qu'ils en avaient besoin d'autres et cela
sophistiquait leur demande. C'est un domaine où actuellement les
gouvernements dépensent énormément d'argent pour des
besoins d'informatisation. On s'aperçoit souvent que la machine est au
service de la machine et non pas au service de l'homme ou de l'humain. Dans
certains cas, lorsqu'on demande des renseignements sur un individu, on nous
dit: Écoutez, on ne peut le toucher, il est dans la machine. S'il est
dans la machine et si on l'en sort, on bloque le système et cela prendra
finalement trois mois avant d'avoir la réponse. Il y a des choses qu'on
peut regarder autrement et c'est dans ce sens-là que j'ai mon travail de
député à faire. Le citoyen qui vient chez nous et qui me
dit: J'ai un problème et où est rendu mon problème; je
cherche dans la machine parce qu'on me dit qu'on est sophistiqué dans
nos affaires. On ne peut pas toucher à ça. Quand cela passera
devant moi, je vous donnerai une réponse. On attend trois, quatre, cinq
ou six semaines avant d'avoir une réponse. (12 h 30)
Une voix: Quand vous êtes dans la machine...
Le Président (M. Lemieux): Quand vous en avez une. M. le
ministre.
M. Garon: Le problème, c'est quand vous sortez de la
machine.
Des voix: Ah, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement 21 est
vérifié?
Vérifié. J'appelle l'engagement 22.
M. Dufour: Je pense que le fait qu'on soulève le
problème amènera peut-être des prises de position. Je
voudrais avoir une réponse rapide concernant les ordinateurs Wang.
J'imagine qu'il n'y a que cette firme qui en fabrique.
M. Savard: C'était la seule qui était compatible
avec notre ordinateur Wang qu'on a acheté en 1983.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 23 est-il
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié,
j'appelle l'engagement 24.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle l'engagement 25.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'engagement 26.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 27?
M. Dufour: De 27 à 32, vérifié.
Avril
Le Président (M. Lemieux): J'appelle les engagements 27
à 32 inclusivement. Les engagements 27 à 32 inclusivement sont
vérifiés.
Les engagements financiers du ministère du Revenu pour le mois de
mars 1988 sont vérifiés
en totalité. J'appelle les engagements financiers du mois d'avril
1988, l'engagement 19.
M. Dufour: À l'engagement 19, il y a une commande ouverte.
On le voit à plusieurs places. On dit qu'il y a déjà eu un
appel d'offres quelque part. Pourquoi, dans des contrats ouverts comme
ceux-là, a-t-on de la difficulté à se reconnaître?
Parce qu'on ne sait pas quand ces contrats ont été ouverts.
Est-ce que cela se fait annuellement ou est-ce un contrat ouvert ad vitam
aeternam?
M. Angers: La prochaine fois qu'on va revenir, on va sophistiquer
notre présentation, on va introduire l'origine. Mais c'est
généralement un portrait d'une année qui nous évite
- le ministre avait répondu tout à l'heure - de stocker,
c'est-à-dire que, si on achetait tout d'une claque, il nous faudrait des
entrepôts. Ce n'est pas mieux. On achète une quantité. La
commande porte en gros sur des prévisions de l'année, douze mois,
et, au besoin, on va piger là-dedans. C'est fait à partir de
soumissions publiques. Un autre élément s'ajoute à
ça, comme le disait M. le ministre, c'est qu'en cours d'année il
peut arriver des changements et, à ce moment-là, on n'a pas fait
imprimer inutilement la documentation, alors on l'ajuste à partir de la
même commande. Cinq soumissions publiques ont été
reçues là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement 19 est
vérifié
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les engagements 20
à 22 inclusivement sont vérifiés?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Les engagements 20 à 22
inclusivement sont vérifiés. J'appelle l'engagement 23.
M. Dufour: Le logiciel est-il en français? Pourquoi ce
contrat est-il négocié? Est-ce parce qu'il n'a pas
d'équivalent?
M. Angers: II s'agit d'un fournisseur unique selon les
informations dont on dispose.
M. Dufour: II n'y a pas d'équivalent?
M. Angers: Cela a été négocié par le
Service des achats.
M. Dufour: Est-ce que le logiciel est en français?
Une voix: Non.
M. Dufour: Non? Non ou oui?
M. Angers: Non.
M. Dufour: Non. Cela va.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 23 est
vérifié. L'engagement 24. Est-ce que l'engagement 24 est
vérifié?
M. Dufour: II n'y a pas d'équivalent là-dessus.
C'est encore un contrat négocié, j'imagine.
Le Président (M. Lemieux): Culinar... Une voix:
Non, Culinet.
Le Président (M. Lemieux): Je le sais, c'est parce
que...
M. Angers: C'est négocié par le Service des
achats.
M. Dufour: Et il n'y a pas d'équivalent sur le
marché?
Une voix: Non. M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
L'engagement 25?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): C'est un contrat
négocié?
M. Dufour: Ce sont toujours les mêmes questions et on
n'aura pas de réponse. On nous dit que c'est la même chose.
Le Président (M. Lemieux): Oui, mais l'engagement 25 est
aussi un contrat négocié.
M. Dufour: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): Le seul fournisseur possible
était Philips Electronic. Il n'y a pas d'autres possibilités, pas
d'autres fournisseurs. Personne n'est capable de donner cette technologie.
M. Rheault: Non, ce n'est pas tout à fait le cas.
Le Président (M. Lemieux): Non?
M. Rheault: C'est le Service des achats qui détermine
quelles sont les marques micro qu'on peut acheter. En l'occurrence,
actuellement, il y a Philips, Ogivar et quelques autres. Normalement, la
règle générale pour les ministères, c'est lorsqu'on
commence avec une marque, il y a des intérêts justement pour les
environs de travail à
rester avec une même marque. Les ordinateurs font tous la
même chose. Si vous commencez avec un Philips dans un environnement de
travail et que vous vous mettez à entrer demain matin des Ogivar qui
n'ont pas tout à fait le même clavier, qui ont toutes sortes de
petites différences, cela devient plus dispendieux pour le monde
à opérer cela. L'expérience est plus difficile à
transférer.
Maintenant, au ministère du Revenu, ce que l'on fait, c'est que
lorsque c'est une zone de travail déjà existante qui a des
Philips, on commande des Philips. Si c'est une nouvelle zone, on fait faire
l'appel d'offres. Au ministère du Revenu, on retrouve des zones
entières d'Ogivar et des zones entières de Philips.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que Philips
Électronique c'est une filiale qui a son siège social au
Québec?
M. Rheault: Oui, Ogivar également. Ce sont des
fournisseurs québécois, des fabricants québécois
également.
Le Président (M. Lemieux): Je savais qu'Ogivar avait
donné cela. C'est pour cela que je vous avais posé la question.
Cela va, merci.
M. Jolivet:... c'est une filiale de Philips qui a fermé
à Trois-Rivières son usine de 300 personnes. Non, mais c'est
vrai, il faut le regarder comme tel. La compagnie - le ministre du Travail est
là, il va peut-être en savoir davantage - Philips ferme en disant:
Cela va être Novatec qui va prendre notre place. Ne vous inquiétez
pas de l'ouvrage. Cela fait un an et demi de cela. Il n'y a pas un chat qui
travaille. Ces gens ont passé outre au comité et au
sous-comité de classification. Finalement, on a encore du monde qui n'a
plus de chômage. Ce que je veux vous dire, c'est que là vous
êtes exactement dans la veine de ce qu'on dit depuis le début.
Vous êtes poignés, vous n'avez pas le choix, vous allez dans une
veine et là la force du pouvoir d'achat d'un gouvernement, vous ne me
ferez pas croire qu'il n'est pas capable d'obliger des compagnies, par
l'intermédiaire du montant d'argent qu'elle va dépenser dans
l'année, à obliger, à rendre compatibles des choses parce
qu'ils sont capables. Vous ne me ferez pas croire qu'ils ne sont pas capables.
C'est qu'ils ne veulent pas.
Ils veulent garder leur originalité. Vous allez me dire qu'ils
sont sur un marché mondial. Je le sais très bien à part
cela. La seule chose, c'est qu'il y en a du monde et là il y a de plus
en plus de compagnies, il y en a une chez moi qui fait des logiciels, qui
concurrence avec des gens sur le marché international avec des gens de
Silicon Valley, parce que les gens ont décidé d'y aller et de
foncer. C'est ce que je dis. Il y a certainement moyen, à
l'intérieur de tout le montant d'argent qu'on dépense
annuellement, dans les ministères, et là c'est le message pour le
ministre qui fait partie d'un groupe, qu'il va s'en parler, à un moment
donné, il va falloir qu'on en arrive finalement à forcer les
compagnies à donner la marchandise dont on a besoin et même
à les rendre compatibles s'il le faut pour être capable d'avoir
des claviers identiques si nécessaire...
On ne me fera pas croire... Il y a des marques déposées,
il y a des marques de commerce, mais il y a des pressions qui peuvent
être faites pour forcer les compagnies à donner le service qu'on
demande. Le jour où on aura cela, peut-être qu'on ne sera pas pris
avec des compagnies qui sont monopolisantes.
Le Président (M. Lemieux): Parce qu'on annule notre
pouvoir d'achat de facto. D'accord. L'engagement 25 est-il
vérifié?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle l'engagement 26.
M. Dufour: On pourrait faire les mêmes discussions tout le
temps. On va arriver aux mêmes résultats.
Le Président (M. Lemieux): C'est 26 à quoi, M. le
député.
M. Dufour: Engagement 28.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 26.
M. Dufour: L'engagement 28, j'ai des questions à
poser.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 26 est
vérifié. L'engagement 27.
M. Dufour: C'est appareil Kodak 110-F et un appareil Kodak
150-AF, des montants assez importants de location. Ce sont des appareils pour
photographier. Moi j'aimerais savoir a quoi seront ces appareils. Qu'est-ce que
ça fait?
Le Président (M. Lemieux): Les engagements...
M. Séguin: Dans le premier cas, c'est un contrat de
location et d'entretien d'un photocopieur pour une période de deux ans.
C'est un renouvellement évidemment approuvé par le MAS. Le mode
d'octroi s'est fait selon le guide de location des photocopieurs émis
par le ministère des Approvisionnements et Services. Il s'agit là
d'une commande ouverte portant le numéro 070250.
M. Dufour: Dans ce cas-là, il n'y a pas
seulement Kodak qui fait des appareils pour la photocopie. J'imagine
qu'il y a Xerox et il y en a d'autres. Là c'est un contrat ouvert?
M. Séguin: C'est déterminé par le volume de
copies et c'est à partir d'une commande ouverte qui sans doute à
l'origine a fait appel à un appel d'offres public.
M. Dufour: Oui, mais admettez-vous qu'il peut y avoir d'autres
photocopieuses que Kodak?
M. Séguin: Possible, mais peut-être qu'ils ne se
sont pas qualifiés. Je m'excuse, M. le Président. C'est le
ministère ici qui a indiqué au Service des achats, comme dans le
cas précédent qui a fait l'objet de la discussion, dans le cas de
Philips, je pense, et d'autres... le ministère indique sa
préférence selon ses besoins dans le renouvellement, parce
qu'autrement il pourrait arriver que le Service des achats dans une pure
stratégie trouve le meilleur prix possible et va donner le contrat
à un autre. Mais la compatibilité n'étant pas parfaite,
cela pourrait causer des problèmes au ministère. Le
ministère dit que, dans la mesure du possible, il préfère
renouveler le même stock pour des raisons techniques. Comme dans le cas
présent, c'est le ministère qui a indiqué qu'il
préférait renouveler l'ancien contrat de Kodak, même s'il y
a d'autres technologies. Si on change de technologie au ministère, cela
va impliquer de changer le système aussi.
M. Angers: Pour compléter, M. le ministre, à
l'engagement 29, c'est Xerox Canada et c'est fonction du volume, mais à
partir d'un cahier qui est le résultat d'une publication par le Service
des achats qui identifie que, pour telle quantité, vous pouvez choisir
entre tel et tel type et, pour telle autre quantité, tel et tel autre
type - c'est un manuel qui est mis à la disposition des
ministères - les ministères demandent ou formulent des
requêtes, puis on nous réfère à cela tout
simplement. À l'origine, c'est un processus bien établi depuis
moult années par le Service des achats.
Le Président (M. Lemieux): Merci. Les engagements
financiers 27 et 28 sont-ils vérifiés?
M. Dufour: Avec la remarque que, là comme ailleurs, quand
c'est compliqué, on a de bonnes raisons de ne pas aller ailleurs et,
quand c'est moins compliqué, on a d'autres raisons pour ne pas aller
ailleurs aussi. Je comprends que tout cela ressemble à des contrats
fermés et renouvelables automatiquement. Je n'ai aucune garantie et je
veux bien comprendre que l'on a des préférences, que ça
travaille mieux et que le travail est meilleur. Mais dans tous les engagements
qu'on a étudiés depuis ce matin, il y a beaucoup de
renouvellements automatiques. C'est de l'automatisme purement et
simplement.
Le Président (M. Lemieux): Les engagements 27 et 28...
M. Angers: Mais toujours à partir d'une politique
gouvernementale, par décret, d'un appel d'offres et d'une liste des gens
qui se sont qualifiés, et cela varie. L'engagement 29, c'est Xerox
Canada, Sainte-Foy.
M. Séguin: D'ailleurs, c'est conforme aux usages
observés par le ministère du Revenu depuis au moins dix ans.
C'est le même système. On n'a innové aucun changement
là-dessus.
M. Dufour: Je pensais qu'il était arrivé du
changement depuis décembre 1985. Vous dites que c'est une
continuation.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Laviolette.
M. Séguin: Ce qu'on a essayé d'améliorer,
c'est la présence québécoise des sociétés
qui donnent des services au ministère.
Une voix: Ça, c'est vrai.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: La seule chose que je veux dire, c'est que cela n'a
pas d'importance que ce soit 10 ans, 20 ans, 30 ans ou 40 ans. On a même
parlé tout à l'heure d'un contrat qui avait été
donné en 1970-1974 et qui encore se poursuit. Excusez-moi de prendre
quelques secondes de plus, mais je veux simplement dire qu'il y a une sorte de
paresse qui s'installe. C'est compliqué, il ne faut pas toucher à
cela, on va rester avec cela, cela va demander des dérangements. On est
un ministère. Nous, au ministère du Revenu, on ne peut pas faire
de trop grand dérangement sans risquer de bloquer la machine. D'un autre
côté, il y a un autre phénomène. C'est tellement
facile: c'est compatible, ce n'est pas compatible. 11 y a une sorte de paresse
qui s'installe. De plus en plus, les gens le disent et ce n'est pas juste chez
vous, c'est toute l'utilisation de l'ensemble de l'informatique au
gouvernement. C'est dans ce sens-là que la question est posée. Ce
n'est pas juste vous autres. Je dois dire que même le ministre de
l'Éducation nous disait...
Une voix: Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre?
M. Jolivet: ...je suis tout surpris, je vous le dis bien
honnêtement, j'ai les mêmes questions que vous, M. le
député Consultez le Journal des débats quand on en
a parlé avec le ministre de l'Éducation. Il a dit: J'ai les
mêmes interrogations que vous et il me semble qu'on devrait
faire quelque chose pour en arriver à regarder l'ensemble du
dossier autrement que de dire: On a des contrats avec telle compagnie; ce sont
des renouvellements de contrats; ce sera plus facile pour nous autres; cela va
nuire moins au système. Finalement, on accepte et on se rend dans un
système qui est sclérosé. Dans ce sens-là, le
problème qui existera toujours, c'est qu'on ne fera rien au risque de
déranger quelque chose. Il me semble que ce n'est pas cela qu'on devrait
avoir comme mentalité. On devrait le regarder et dire: Quel est notre
pouvoir d'achat comme gouvernement et quel est le moyen d'influencer le
marché?
M. Séguin: M. le Président, si vous me permettez un
seul commentaire.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Laviolette. M. le ministre.
M. Séguin: Je pense que ce qui est en train de se faire au
ministère du Revenu avec le projet de refonte est probablement la
rénovation informatique la plus importante de tout le gouvernement du
Québec depuis les 15 ou 20 dernières années. C'est un
programme qui s'appelle César qui a été enclenché
en 1983 dans sa réflexion et que nous implantons à l'heure
actuelle. Dire qu'on serait actuellement dans une paresse ou dans une
léthargie au ministère du Revenu, en informatique, est tout
à fait comique, et je suis poli quand je dis cela. De voir, par exemple,
que depuis deux ans, nous sommes dans la refonte la plus majeure en
Amérique du Nord en informatique... Même l'État de New York
qui, au point de vue fiscal, est deux fois plus gros que nous, vient nous voir
sur le plan de l'informatique parce qu'il trouve qu'on va à une vitesse
et à une ampleur considérable. Il trouve remarquable
l'implantation du système que nous faisons. Je pensé que les
commentaires du député de Laviolette ne sont certainement pas
très élogieux pour l'équipe de travail du ministère
du Revenu qui fait, je pense, depuis deux, trois, quatre ans, avec le plan
César qui est devenu le projet de la refonte, une oeuvre magistrale
d'innovation, d'adaptation de système au Québec.
Deuxièmement, M. le Président, je terminerais là-dessus,
on s'est doté d'un comité de suivi de l'implantation du nouveau
régime de la refonte informatique qui est une balise non obligatoire.
Nous avons demandé par dérogation au Conseil du trésor de
nous doter d'un budget pour avoir un comité-conseil
présidé par l'ancien sous-ministre du Revenu, M. Gauvin, afin de
suivre l'implantation et le succès du régime tant sur le plan,
par exemple, de l'observance de la langue française et de la
qualité de la langue française dans les logiciels que sur le plan
technique, parce qu'il y a des informaticiens qui sont retenus dans leurs
services auprès du comité. Je pense que tout cela est davantage
pour améliorer le plus rapidement possible les systèmes au
ministère du Revenu et non pas simplement pour se tranquilliser dans une
routine quotidienne. Le ministère, à chaque fois, essaie de
prendre la meilleure décision, que ce soit pour renouveler
l'équipement ou le changer. Je dois vous dire M. le Président, en
terminant, que nous faisons affaire au ministère du Revenu avec à
peu près tous les producteurs de services imaginables au monde. Si nous
avions à vous donner la liste des contractuels qui font affaire avec le
ministère, vous verriez apparaître à peu près toutes
les listes de noms connus de produits d'informatique inimaginables comme tous
les prestataires de services. Là dessus, je pense que nous avons la plus
grande variété possible tant dans les équipements que dans
les services, ce qui dénote notre souci de varier le plus possible,
quand c'est possible, et d'avoir le maximum de qualité
d'équipement, quand c'est possible. L'idée qu'on puisse, comme
dans l'engagement ici, renouveler un équipement, cela ne veut pas dire
qu'on abandonne toute réflexion. C'est juste que le ministère,
dans ses outils, pense prendre la meilleure décision et moi, je m'en
remets beaucoup aux experts que j'ai comme équipe de travail au
ministère qui, je pense, prennent la meilleure décision.
Le Président (M. Lemieux): Merci M. le ministre.
J'aimerais bien vérifier les engagements financiers. Il semble que le
député de Jonquière - je vais vous passer la parole - ait
peut-être une suggestion à vous faire, ou, il m'a fait,
c'est-à-dire qu'il a certaines questions qu'il va déposer ici
à la commission...
M. Dufour: Je ne les déposerai pas, mais je vais les
formuler.
Le Président (M. Lemieux): ...ou, il va les formuler et le
ministère donnera une réponse aux questions du
député de Jonquière à la commission, afin que
l'ensemble des députés puissent l'avoir et ainsi nous
vérifierons, dans l'ensemble, les engagements financiers du ministre du
Revenu. M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, je suis capable de faire la
distinction entre tout un projet de réforme appelé César
et tout ce qui a trait à des renouvellements d'équipements en
marche, de ce qui ne fait pas nécessairement partie de l'ensemble. Je
suis capable de les faire. La deuxième, c'est que j'ai bien fait
attention de le dire que ce n'est peut-être pas au ministre seulement que
je devrais m'adresser. C'est une chose qu'on commence de plus en plus dans
différentes commissions à faire valoir... Parce qu'il me semble
qu'on devrait avoir une réflexion de gouvernement et de membres de
l'Assemblée nationale. On nous a dit que nous serions supposés
être - en tout cas, j'ai cru comprendre cela - plus productifs comme
membres de
l'Assemblée nationale, de quelque côté de la table
que nous soyons, pour être capables de faire évoluer des choses.
C'est dans ce sens-là que je le dis. Je vous dis qu'on a fait la
même réflexion au sujet de l'éducation et le ministre s'est
posé les mêmes questions que nous autres. Je terminerai en posant
une question: quel est le coût global qui est envisagé pour le
programme César? Est-ce qu'il y a des coûts qui ont
été envisagés?
M. Angers: Ce que vous appelez le programme César ne
s'appelle plus de même, évidemment.
M. Garon: II s'appelle comment? Antoine? Ha, ha, ha!
M. Angers: On l'a "phasé" différemment, et on en a
fait une tentative d'activités régulières dans le
ministère, ce qui est normal qu'un ministère de cette
ampleur-là puisse, sur un certain nombre d'années, ajuster ses
instruments et possiblement, au terme de l'affaire, il recommencera.
Actuellement, on ne peut pas vous donner le coût global, parce qu'il y a
des choses qu'on a reportées presque sine die, à
l'intérieur du projet, et on y va présentement au rythme de 16
000 000 $ par année. Cette année, c'est ce qu'on a eu, 17 000 000
$.
Le Président (M. Lemieux): Pour une période de
combien d'années?
M. Angers: On va continuer pendant probablement six ou sept
ans.
M. Jolivet: Celui-là a commencé en 1983.
M. Angers: Oui, mais on a freiné l'affaire pour le mieux
comprendre, pour introduire la dimension humaine dans notre opération.
Ce dont je vous parlais tantôt, cela a été presque une
révolution de parler de respecter les humains dans l'application des
projets. De telle sorte qu'on pourrait vous donner par écrit ce qui a
été dépense à ce jour et les prévisions pour
un avenir prévisible. C'est une activité courante dans l'affaire,
on a voulu rendre cela le plus absorbable possible par l'organisation, parce
que l'organisation ne peut pas absorber cela, puis arrêter, de
fonctionner. Ce qui fait qu'on a mis cela dans le temps, et on a
décalé les projets. Il y en a même qu'on a retiré,
mais on vous donnera l'état des dépenses à ce jour.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
ministre. Si je comprends bien, les engagements financiers pour les mois de
janvier à août 1988 inclusivement seront vérifiés,
ou seront considérés comme vérifiés sous
réserve des questions susceptibles d'être posées par le
député de Jonquière et l'obtention des réponses
susceptibles d'être fournies à la présente commission. M.
le député de Jonquière, voulez-vous procéder aux
questions.
M. Dufour: À l'engagement 33 pour le mois d'avril, voici
ma question: Quelles sont les mesures prises par le ministre, à la suite
des nombreux incidents qui ont eu lieu à maintes reprises, concernant
les formulaires anglais envoyés aux francophones? C'est l'engagement
34...
M. Séguin: Je m'excuse, M. le Président, c'est
qu'à l'engagement 33, il s'agit d'avis de perception et la question du
député, me semble-t-il, s'adresserait à un autre
formulaire. L'avis de perception, c'est un avis...
M. Dufour: C'est parce que... C'est un contrat pour l'impression
des formulaires, voici ce que je demande: quelles sont les mesures prises pour
qu'il n'y ait pas d'erreurs, quand ces formulaires sont envoyés à
l'un ou à l'autre?
M. Séguin: Si je comprends bien, votre question concerne
les rapports d'impôt?
M. Dufour: C'est cela.
M. Séguin: C'est à cela que vous pensez?
M. Dufour: Oui.
M. Séguin: Quelles sont les mesures qu'on avait prises
pour qu'il n'y ait pas d'erreurs dans l'expédition des formulaires de
rapports d'impôt, en anglais et en français...
Une voix: Aux francophones et vice versa.
M. Dufour: Les avis de cotisation, cela peut être la
même chose. La question est assez vaste ou assez précise pour que
j'aie les réponses. L'engagement 34, 35, c'est toujours la question de
la réforme complète au ministère. Voici la question
précise: Combien coûte la réforme en tout? Qui a
décidé de procéder à cette opération?
À l'engagement 34, on veut aussi savoir qui siège au
comité de sélection? Quels sont les administrateurs de la
compagnie?
Engagement 35: Qui siège au comité de sélection, le
nom des administrateurs et pourquoi n'a-t-on pas favorisé le plus bas
soumissionnaire?
Engagement 36: On a les mêmes questions que pour l'engagement
35.
M. Garon: J'aimerais ajouter une question.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis.
M. Garon: J'aimerais savoir, qui sont les administrateurs du
groupe CGI? Quels était les liens de M. Roch Bolduc avec le groupe CGI?
Quel était le statut de M. Roch Bolduc dans le
groupe CGI? Qui était au comité de sélection,
engagement 35?
Le Président (M. Lemieux): Cela a déjà
été posé, M. le député.
M. Garon: Pour l'engagement 36.
Le Président (M. Lemieux): Cela a été
posé.
M. Dufour: Engagement 37, le nom des administrateurs, ceux qui
siègent au comité de sélection. Pourquoi avons-nous pris
une firme de l'extérieur? Pourquoi ce n'est pas le plus bas
soumissionnaire?
Engagement 38, même question que pour l'engagement 37.
Engagement 40, il y a peut-être une question. Qu'est-ce qu'on
rembourse directement à la compagnie de tabac? C'est seulement une
question...
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 40 du mois
d'avril.
M. Dufour: Le ministère rembourse le montant de 69 000 $
à Imperial Tobacco, Roth-mans, je ne sais pas si c'est seulement pour
les timbres que...
M. Angers: L'identification, c'est le ruban qui sépare le
"plastique" qui est sur le paquet de cigarette, petit ruban doré, ou
noir ou bleu, ou jaune ou rouge.
Le Président (M. Lemieux): Engagement 40, est-ce que cela
va?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): II n'y a pas de question pour
l'engagement 40. On annule l'engagement 40.
M. Dufour: Engagement 41, cela va. On retombe au moi de mai.
Le Président (M. Lemieux): Au mois de mai. M. Jolivet:
Je m'excuse, monsieur...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Laviolette.
M. Jolivet: ...mais comme je ne suis pas un fumeur et que je
n'ouvre jamais de paquet de cigarettes, le ruban qui est autour, est-ce qu'il y
a quelque chose de marqué dessus?
Une voix: Oui.
M. Jolivet: C'est marqué?
Une voix: Oui, oui.
M. Angers: C'est une marque distinctive qui permet d'identifier
le tabac qui peut être vendu au Québec, et qui ne peut pas
être vendu au Québec, ou encore qui peut être vendu aux
États-Unis. Cela prend de bons yeux.
M. Jolivet: Ou de bonnes lunettes! Si je pose la question, c'est
pour les gens qui pourront nous lire; ils vont le savoir, maintenant.
Une voix: C'est marqué "droits acquittés".
M. Angers: Quand c'est noir, il ne faut pas fumer cela ici. Vous
seriez passible de santions.
M. Jolivet: Ou l'ouvrir ailleurs! M. Angers: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Le mois de mai.
Mai
Le Président (M. Lemieux): Le mois de mai, maintenant.
Nous passons au mois de mai 1988.
M. Dufour: Engagement 22. C'est un contrat sans appel d'offres.
On voudrait savoir pourquoi et qui sont les administrateurs. Et j'en passe...
À l'engagement 24...
Le Président (M. Lemieux): Attendez. M. Dufour:
Pourquoi...
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 24 a
été annulé, il a été transféré
au ministère des Approvisionnements et Services.
M. Dufour: Engagement 33. Pourquoi le plus bas soumissionnaire
n'a-t-il pas été choisi? Qui forme le comité de
sélection?
Une voix: Le nom des administrateurs.
M. Dufour: Et le nom des administrateurs? C'est cela que tu veux
avoir? Et le nom des administrateurs. Est-ce qu'il y en a d'autres? Parce que
moi, je vais vite, là!
M. Jolivet: C'est systématique. Juillet
M. Dufour: Cela va pour le mois de mai. Juin, je n'ai pas de
question. On va à juillet, avec l'engagement 6. Pourquoi avoir
écarté le plus bas soumissionnaire? Qui sont les membres du
comité de sélection? La liste des administrateurs.
Une voix: Ce qu'on peut répondre tout de suite, à
l'oeil, dans ce cas, c'est qu'il n'y avait pas d'autorisation de signature qui
accompagnait
la soumission. Cela a été jugé non conforme parce
que ce n'était pas accompagné d'une autorisation de signature.
Cela va de soi.
M. Dufour: Cela, c'est l'engagement 6... Une voix: Le no 6
du mois de juillet 1988. Une voix: Cela peut nous éviter
de...
Le Président (M. Lemieux): Oui, mais il reste tout de
même deux autres questions. Est-ce que vous maintenez vos deux autres
questions?
M. Dufour: Oui. Pourquoi un comité de sélection?
Également, la liste des administrateurs. Cela complète. Cela
va.
Le Président (M. Lemieux): II y a l'engagement que nous
avons reporté tout à l'heure, l'engagement 6, l'appel d'offres
public, contrat de services pour la réalisation du projet 8.1,
mécanisation des activités de perception dans le cadre de la
refonte, dont le fournisseur est Systématique...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Et dont la réponse a
été distribuée. Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
Je déclare que la vérification des engagements financiers
relevant du ministère du Revenu pour les mois de janvier à
août 1988 est terminée, sous réserve des questions prises
en note par le secrétaire et dont les réponses devront être
transmises à la commission du budget et de l'administration.
Je remercie les membres de cette commission pour leur participation
ainsi que M. le ministre et les fonctionnaires concernés.
Nous ajournons au 25 octobre 1988, pour les engagements financiers du
ministre délégué aux Finances et à la
Privatisation. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 57)