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(Seize heures trente-deux minutes)
Le Président (M. Houde): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare la séance de la commission du budget et de
l'administration ouverte. Je vous rappelle d'abord son mandat. La commission du
budget et de l'administration est réunie afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 70, Loi sur
les caisses d'épargne et de crédit. Je demanderais au
secrétaire s'il y a des remplacements.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Marcil
(Beauharnois) remplacera M. Bélisle (Mille-Îles), M. Tremblay
(Iberville) remplacera M. Gobé (Lafontaine) et M. Houde (Berthier)
remplacera M. Lemieux (Vanier).
Assemblée extraordinaire (suite)
Le Président (M. Houde): Merci. Nous étions rendus
à l'article 114 et le député de Lévis avait
apporté un amendement. Je vais lire l'amendement: L'article 114 du
projet de loi 70 est modifié par l'ajout à la fin du premier
alinéa des termes "ou par le nombre de membres prévu au quorum
par les règlements de la caisse lorsque ce nombre est Inférieur
à ceux ci-devant mentionnés. La parole est au
député de Lévis. Je pense que c'est lui qui l'avait
lorsqu'on a ajourné nos travaux.
M. Fortier: M. le député de Lévis, me
permettez-vous d'intervenir?
Le Président (M. Houde): D'accord?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Houde): Allez-y, M. le ministre.
M. Fortier: Je crois que l'amendement est recevable. Je
demanderais simplement au député de Lévis si je peux faire
une vérification et, demain, j'y reviendrai. Est-ce qu'on peut
simplement suspendre?
Le Président (M. Houde): D'accord? Donc, on suspend
l'amendement à l'article 114 et l'article 114 également.
M. Fortier: C'est cela.
Le Président (M. Houde): Donc, j'appelle l'article
115.
M. Fortier: L'article 115, M. le Président, se lit comme
suit: "Une assemblée extraordinaire est convoquée par le
secrétaire de la caisse. En cas d'empêchement ou de refus d'agir
du secrétaire, le président de la caisse convoque
l'assemblée. "
Je crois que cela ne demande pas d'explication.
Le Président (M. Houde): M. le député de
Lévis, avez-vous des commentaires?
M. Garon: Au fond, l'article, c'est uniquement pour la
convocation qui est mentionnée ici. Vous ne dites pas, par exemple,
comme on disait avant, "dans les cas mentionnés à l'article 44.
". Avant, on disait "dans chacun des cas visés à l'article 44".
Là, vous dites: "Une assemblée extraordinaire est
convoquée par le secrétaire de la caisse. En cas
d'empêchement ou de refus d'agir du secrétaire, le
président de la caisse convoque l'assemblée. " Au fond, vous
faites référence à n'importe quelle assemblée
extraordinaire prévue dans la loi.
M. Fortier: À l'article 44, il s'agissait des fondateurs
ou de la fondation de la caisse. Ici, il s'agit de n'importe quelle
assemblée extraordinaire.
M. Garon: Non. C'est au deuxième alinéa. Je ne me
référais pas au premier alinéa de l'article 44, mais au
deuxième. Adopté.
Le Président (M. Houde): Cela va? M. Fortier:
Adopté.
Le Président (M. Houde): Adopté. J'appelle
l'article 116.
M. Fortier: M. le Président, à l'article 116, je
lis: "Si l'assemblée n'est pas convoquée dans les 30 jours de la
demande faite par la fédération ou par les membres, la
fédération ou deux membres signataires de la requête, selon
le cas, peuvent convoquer l'assemblée. "
À l'article 113, on a indiqué que le conseil
d'administration, le conseil de surveillance, le président, le
vice-président ou le conseil d'administration de la
fédération, peut décréter la tenue d'une
assemblée extraordinaire. Donc, si elle n'est pas tenue, on donne un
autre moyen pour que la démocratie puisse fonctionner.
M. Garon: C'est une drôle de disposition.
M. Fortier: J'avais oublié de continuer: "À moins
que les membres ne s'y opposent par résolution lors de
l'assemblée, la caisse rembourse à ceux qui l'ont
convoquée les frais utiles qu'ils ont faits pour tenir
l'assemblée. " La difficulté qu'on a eue, c'est qu'il y a eu
des cas de plaintes où la caisse ne donnait pas suite à
la
convocation de l'assemblée et où une personne membre de la
caisse s'était plainte à la fédération. Je crois
que la loi actuelle ne prévoit pas un tel cas. Étant donné
qu'il peut arriver des fois des chicanes de famille, comme on dit, et que le
président ou le secrétaire de la caisse ne convoque pas
l'assemblée, une personne intervient auprès de la
fédération. Ici, cela permettrait à la
fédération de convoquer l'assemblée. C'est pour assurer
que la démocratie joue, d'autant plus que dans la nouvelle loi, les
fédérations jouent un rôle de supervision au nom de
l'inspecteur pour s'assurer que la santé financière et la bonne
administration se continuent. Dans ce cas-là, si l'assemblée
n'est pas convoquée tel que demandé, la fédération
ou deux membres pourraient convoquer l'assemblée.
Si des membres avaient encouru des dépenses, ils seraient
remboursés. Encore là, si c'étaient des membres de la
caisse qui avaient, par démocratie, assumé certains frais pour
s'assurer de la convocation, ce serait tout à fait normal que ces
individus soient remboursés lorsque la réunion se tient. C'est
donc par un souci de démocratie.
M. Garon: Quel article permet à la
fédération de convoquer la caisse?
M. Fortier: L'article 113. M. Garon: On l'a vu.
M. Fortier: On a déjà adopté l'article 113,
M. le Président. On parle toujours de la caisse, on parle de
l'assemblée des membres. C'est le chapitre XII, Assemblée des
membres. Cela commence à l'article 102. À l'article 113, on dit:
"Le conseil d'administration, le conseil de surveillance, le président,
le vice-président de la caisse ou le conseil d'administration de la
fédération à laquelle la caisse est affiliée... "
Donc, l'article 113 donne le pouvoir de convoquer.
M. Garon:... "lorsqu'il le juge utile", c'est la même
disposition qu'antérieurement.
M. Fortier: Oui, c'est cela. M. Garon: Mais...
M. Fortier: Et l'article 114 permet, comme on l'a vu... on ne l'a
pas encore adopté. On dit que le conseil d'administration doit tenir une
assemblée extraordinaire s'il y a un certain nombre de membres. C'est
donc dire qu'à l'article 116, on prévoit également que la
caisse rembourse à ceux qui l'on convoquée les frais utiles,
parce que cela pourrait être certains individus qui ont fait signer une
pétition de 100 personnes ou moins - comme on le verra demain - et qui
ont encouru certains frais, quand le président ou le secrétaire
de la caisse ne l'a pas fait.
M. Forget: Excusez, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Allez-y, M. le
député.
M. Forget: Concernant les frais, cela m'inquiète un peu.
Est-ce limité ou non? Sur quoi vont-ils s'appuyer pour justifier ou
limiter les frais? Quelqu'un qui est déplaisant, à un moment
donné, cela peut aller loin cette affaire-là.
M. Fortier: On parle des frais de convocation. Je ne sais pas si
l'inspecteur peut ajouter quelque chose. Bien sûr, j'imagine qu'il va
falloir que ce soit les frais normaux de convocation d'une assemblée:
des timbres, des appels téléphoniques...
M. Garon: C'est écrit "les frais utiles".
M. Fortier: Oui, "les frais utiles". Il va falloir qu'ils soient
justifiés.
M. Forget: Oui, mais "utiles* peut aller jusqu'où?
M. Fortier: II faut que ce soit raisonnable. On dit "les frais
utiles". Je pense que cela va être facile pour la caisse de
démontrer que lorsqu'elle convoque une assemblée, cela
coûte des timbres, cela coûte au moins 1 $ par lettre. Je calcule,
quand je convoque mon association, cela me coûte 1 $, 0, 50 $ de timbres
et 0, 50 $ d'impression, et le reste. Alors, j'imagine que si c'est fait par
courrier, 1 $ par personne, ce serait des frais normaux. Mais il va falloir que
ce soit justifié.
M. Garon: II ne faudrait pas qu'ils soient libéraux avec
les frais.
M. Fortier: Ni trop limités.
M. Garon: "À moins que les membres ne s'y opposent par
résolution lors de l'assemblée... " Normalement, les membres ne
voudront pas rembourser les frais d'une convocation qui auraient
été farfelus. Mais leur façon de dire non, ce serait de
dire: On ne rembourse pas. Mais c'est une question normale.
M. Fortier: Non, je pense que quand... M. Garon: C'est
nouveau? M. Fortier: Oui.
M. Garon: Pourquoi avez-vous mis cela?
M. Fortier: II y a eu certains problèmes où
des...
M. Garon: Non, je veux dire le deuxième alinéa, pas
le premier. Au premier, c'est la même chose, de toute façon.
M. Fortier: Oui. On dit: "À moins que les membres ne s'y
opposent par résolution lors de l'assemblée, la caisse rembourse
à ceux qui l'ont convoquée les frais utiles... " Nous croyons que
si quelqu'un a pris fa peine de convoquer, de faire signer 100 personnes ou
d'envoyer une lettre... Comme on le verra plus loin - je pense qu'on ne l'a pas
vu - la liste des membres va être disponible à un membre de la
caisse pour autant qu'il atteste qu'il va utiliser cette information pour faire
valoir ses droits de membre. Donc, il faudra qu'il y ait à la caisse
copie de la liste des membres ou engager quelqu'un pour le faire ou obtenir une
copie Xérox et, là, écrire des lettres.
Alors, si quelqu'un prend la peine de faire ce processus
démocratique et que les gens trouvent que ce n'est pas farfelu, cela me
semblerait normal que la caisse rembourse ces dépenses-là. On l'a
fait dans un souci d'assurer la démocratisation des caisses. Ce ne sont
pas de grosses dépenses, de toute façon.
M. Garon: Oui, mais dans le projet de loi, de plus en plus, les
fédérations prennent des décisions à leur place.
C'est pour cela que j'ai laissé l'article en suspens, je ne suis pas
sûr... La fédération décide... Avant, c'était
la base qui décidait. Mais, là, vous faites des choses... Les
décisions se prennent de plus en plus dans les
fédérations. Cela revient à ce que les banques disaient,
de devenir, au fond, des corporations avec des succursales. Si, de plus en
plus, les décisions se prennent à la fédération,
à toutes fins utiles, cela change la nature des coopératives. La
nature d'une coopérative, c'est elle qui se donne une
fédération. Mais, à un moment donné, si ce sont les
fédérations qui décident pour la caisse, ce sont les
fédérations qui se donnent des caisses. Ce n'est plus pareil.
M. Fortier: Comme de raison... M. Garon: L'esprit
coopératif...
M. Fortier: Oui, mais on a fait le débat là-dessus,
M. le Président. On peut bien le refaire. Je comprends
l'appréhension du député de Lévis. D'un autre
côté, le débat original était que l'inspecteur
supervisait chaque caisse, une par une. L'inspecteur aurait supervisé
1400 caisses au Québec. On pourrait revenir à cela. C'est le
mouvement Desjardins qui nous a dit: Non, ne faites pas cela; on voudrait que
les fédérations jouent un certain rôle. Alors, on a dit:
Correct. L'inspecteur va continuer à regarder ce qui se passe dans
chaque caisse, mais la fédération va jouer un rôle de
supervision et s'assurer que tout se passe bien et, même, on va plus
loin. Quand il y a une plainte - vous allez voir plus loin - si la personne qui
se plaint auprès de la caisse n'a pas satisfaction, elle peut s'adresser
à la fédération.
Il y a un rôle de supervision qui est donné à la
fédération, je n'en démords pas. C'est vrai. C'est vrai
que dans de cas-là... Le mouvement Desjardins nous a dit que, justement,
cette responsabilité réseau, c'est le mouvement qui le
désire.
M. Garon: Ce n'est pas la responsabilité... Ce n'est pas
de cela que je parie. Ce sont les décisions qui sont prises à la
place de la caisse.
M. Fortier: Non, mais, ici, c'est juste...
M. Garon: Les parts sociales, le montant des parts.
M. Fortier: Mais je rappellerai au député de
Lévis qu'ici, c'est juste de convoquer la réunion.
M. Garon: C'est autre chose.
M. Fortier: M. le député de Lévis, ils
peuvent convoquer la réunion de la fédération, mais ce
n'est pas elle qui va prendre la décision. La décision va
être prise par les membres. Ce n'est pas la fédération qui
va prendre la décision.
M. Garon: Non, ici, je comprends. Adopté. M.
Fortier: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 116 est
adopté. L'article 117.
M. Fortier: L'article 117 se lit comme suit: "Seuls les sujets
mentionnés dans l'avis de convocation peuvent faire l'objet de
délibérations et de décisions à une
assemblée extraordinaire. " (16 h 45)
M. Garon: Cela ne change rien.
M. Fortier: Cela ne change rien. C'est tout simplement pour dire
qu'on ne peut pas aborder n'importe quel sujet. Ce sont uniquement les sujets
pour lesquels la réunion a été convoquée.
Le Président (M. Tremblay, iberville):
Adopté?
M. Garon: L'autre partie de l'article 46, vous l'avez mise
ailleurs ou est-elle disparue?
M. Fortier: L'article 46.
M. Garon: C'est l'article 46 de la loi actuelle?
M. Fortier: Excusez.
M. Garon: Je vais vous dire que je ne sais
pas les 589 articles par coeur. M. Fortier: L'article 123? M.
Garon: C'est cela. M. Fortier: Oui, c'est ailleurs. Cela va?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je ne suis pas
sûr. On attend un peu.
M. Garon: Je ne suis pas sûr non plus. M. Fortier:
Cela va bien, cela va bien. Une voix: Pardon?
M. Garon: Ce n'est plus tout à fait le même article
que vous lisez. Ce sont les deux tiers que vous faites sauter.
M. Fortier: On l'a mis d'une façon plus logique. On a mis
les sujets... Comme vous le disiez, la façon dont le projet de lof est
écrit, il est plus cartésien, il se lit mieux. Les sujets
semblables se retrouvent aux mêmes endroits.
M. Garon: Ce sont les deux tiers qui changent. L'article 110
reste. Ce n'est pas le règlement, ce sont les révocations. C'est
la révocation. Où est la révocation? Pardon?
Une voix: II n'y en a pas deux tiers pour la révocation.
C'est à l'article 123, mais on ne prévoit pas quelle est la
majorité.
M. Fortier: Je pense que les deux tiers, c'est uniquement pour
l'adoption du règlement.
C'est la majorité simple pour toute autre décision.
M. Garon: Et dans les compagnies? Dans toutes les autres lois,
c'est la majorité simple?
M. Fortier: Oui. De toute façon, on va en discuter
à l'article 123.
M. Garon: Oui, oui. M. Fortier: Cela va? M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 117 est
adopté. L'article 118.
Direction et administration
Dispositions communes au conseil
d'administration, à la commission de
crédit et au conseil de surveillance
M. Fortier: À l'article 118, on commence le chapitre XIII,
Direction et administration. Sec- tion I, Dispositions communes au conseil
d'administration, à la commission de crédit et au conseil de
surveillance. L'article 118: "Outre l'assemblée générale,
les organes d'une caisse sont le conseil d'administration, la commission de
crédit et le conseil de surveillance. " C'est simplement une
énumération. Est-ce que cela va?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que
l'article 118 est adopté?
M. Garon: Avant, il n'y en avait pas d'autre, au fond.
M. Fortier: Non, cela a toujours été les trois
seuls organes de la caisse. Il n'y a pas de changement de ce
côté-là.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire par les organes?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Fortier: C'est un langage.
M. Garon: Un mot ne dit pas grand-chose.
M. Fortier: C'est ce qui anime l'administration. Ce sont trois
organes. Comme vous voyez, vous allez être obligé de faire des
efforts vous aussi pour améliorer la qualité de la langue au
Québec, M. le député de Lévis.
M. Garon: Les organes d'une caisse... M. Fortier: Oui, ce
sont les organes.
M. Garon: Quelle est la définition du mot "organe" selon
le dictionnaire?
M. Fortier: Avez-vous un dictionnaire Larousse ou un Petit
Robert?
M. Garon: Je suis curieux de voir cela, parce que...
Une voix: Au sens premier?
M. Garon: Pardon?
Une voix: Au sens premier?
M. Garon: Non, au sens juridique. Ce doit être écrit
au sens juridique, d'ailleurs, si c'est un bon dictionnaire. On dit: Cette
disposition est d'ordre général et identifie les
différents organes décisionnels au sein d'une caisse.
M. Fortier: C'est très normal d'utiliser ce mot. Il n'y a
pas de problème.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: C'est très standard comme
langage.
M. Garon: Mais cela ne veut pas dire grand-chose.
Une voix: Cela veut dire ce que cela veut dire.
M. Garon: C'est mieux dans les...
M. Fortier: Si vous n'avez pas d'objection, je vais prendre le
Petit Robert.
M. Garon: Si on avait dit: Un organe décisionnel. Un
organe, c'est général en s'il vous plaît.
Le Président (M. Tremblay, Ibervilie): Ce sont les
composantes, en fin de compte.
M. Fortier: Je vais vous lire, si vous le permettez. Organe, dans
un premier temps, on parle d'instrument de musique. Dans un deuxième
temps, cela vient de organon, outil - alors c'est un outil - et on dit: partie
d'un être vivant remplissant une fonction particulière. Cela va.
Organe de circulation, cela va, digestion. Ensuite, instrument: La
volonté est l'organe de la puissance. Institution, dans les
spécialités: Institution chargée de faire fonctionner une
catégorie déterminée de services. C'est la
définition propre. On passe à organisme: Ensemble des organes
directeurs de l'Etat. Vous voyez que c'est dans ce sens-là, c'est
réellement cette définition: Institution chargée de faire
fonctionner une catégorie déterminée de services. Alors,
nous avons trois organes.
M. Garon: À mon avis, cela aurait été mieux
de tes spécifier.
M. Fortier On les spécifie, on les nomme: le conseil
d'administration, la commission de crédit...
M. Garon: Non, non. Vous ne dites pas... Organe, c'est
général. Vous avez mentionné tantôt - je ne sais pas
qui le disait - les organes consultatifs, les organes administratifs. Cela peut
être - qu'est-ce que vous avez dit? - non pas décisionnel, mais un
autre mot que vous avez employé?
Une voix: Consultatif? M. Garon: Non.
M. Fortier: Ici, il y a une autre définition. On parle de
mécanisme. On dit: Organes de commande, de transmission d'une machine.
Élément d'une machine ayant une fonction particulière. Je
pense que c'est très français.
M. Garon: Mais, cela ne dit pas grand-chose sans
qualificatif.
M. Fortier: Cela va?
M. Garon: Je pense que cela aurait été
préférable de donner un qualificatif au mot "organe", mais comme
cela ne fait pas de mal à une mouche, je n'insisterai pas, mais je
trouve que ce sont des mots qui ne veulent pas dire grand-chose -
évidemment, si on les prend dans le sens d'un organe - à tel
point qu'on volt que cela s'applique à toutes sortes de choses. C'est un
mot trop général à mon avis. On serait mieux de
dire...
M. Fortier: Vous n'avez pas d'objection? On va le laisser comme
cela.
M. Garon: Je n'ai pas d'objection parce que c'est un article,
comme on dit, de dispositions d'ordre général.
M. Fortier: Cela va?
M. Garon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Ibervilie): Alors, l'article
118 est adopté. J'appelle l'article 119.
M. Fortier: L'article 119 dit: "Le mandat des membres du conseil
d'administration, de la commission de crédit et du conseil de
surveillance est de trois ans. "La caisse établit, par règlement,
un mode de rotation permettant qu'un tiers, à une unité
près, des membres de chacun de ces organes soit remplacé chaque
année. "Elle peut, à cette fin, diminuer la durée du
mandat des membres élus à l'assemblée d'organisation ou
élus par suite d'une augmentation du nombre des membres de ces organes.
"
Autrement dit, ce qu'on dit, c'est que c'est sur trois ans, avec une
certaine rotation, un tiers, un tiers, un tiers, avec les ajustements
nécessaires pour arriver éventuellement à cette rotation.
Vous voyez que c'est à peu près l'équivalent de l'article
48 actuellement.
M. Garon: Vous ne parlez pas du tirage au sort qu'il y avait
antérieurement. On disait comment cela se passait. Si le choix de ceux
dont le mandat n'est que d'un ou deux ans n'a pas été fait lors
de l'élection, il est fait par tirage au sort à
l'assemblée où ils doivent être remplacés, parce que
la chicane peut prendre.
M. Fortier: M. Bouchard, quel choix?
Une voix: La caisse le prévoit dans son règlement.
Son règlement va donc prévoir de quelle façon les premiers
administrateurs vont commencer la rotation.
M. Fortier: Oui, la caisse l'établit par
règlement. C'est à la caisse de déterminer de
quelle façon cela se fera par règlement. Il faut que le
règlement soit approuvé par les deux tiers des membres à
une assemblée spéciale.
M. Garon: Oui, elle va le faire. Mais, on dit ici: SI le choix de
ceux dont le mandat n'est que d'un ou deux ans n'a pas été fait
lors de leur élection. Si on veut le faire par rotation, à la
première élection, il y en a qui vont y être pour un an,
d'autres pour deux ans, autrement, cela va changer tous les trois ans. C'est la
première fois qu'on les élit. On les élit pour trois ans.
Ils vont changer dans trois ans, alors il va falloir qu'il y en ait, lors de la
première élection, qui changent au bout d'un an, d'autres au bout
de deux ans. La loi le prévoyait antérieurement. Cela ne faisait
pas de chicane, c'était fait par tirage au sort. Mais, si ce n'est pas
écrit dans la loi, ils vont se demander quoi faire.
M. Fortier: Bien, ils vont regarder la vieille loi et ils vont
dire: Faisons le règlement pour dire que c'est par tirage au sort.
M. Garon: Ha, ha, ha! Ce serait aussi bien de mettre la
disposition de la vieille loi dans l'article.
M. Fortier: On a essayé de simplifier. On croit que... On
leur laisse la latitude et les membres vont décider ce qu'ils veulent,
dans chaque caisse. Il n'y a pas de mal à cela. Il y en a qui aiment le
tirage au sort, il y en a qui n'aiment pas cela. Ils décideront par
règlement. Cela va?
M. Garon: Vous leur mettez des points tirés de la Loi sur
les assurances qu'il n'y avait pas avant et vous leur enlevez des dispositions
qu'il y avait. Cela fait drôle. Le troisième paragraphe est
copié de la Loi sur les assurances et une disposition qu'il y avait dans
le cas des caisses, avec laquelle ils sont habitués et qui n'est plus
là. Évidemment, cela...
M. Fortier: C'est quand on fonde une nouvelle caisse, cela
n'arrive pas chaque jour.
M. Garon: Non, mais...
M. Fortier: Probablement que toutes les caisses sont
déjà établies.
M. Garon: Mais au moment des fusions, des choses comme cela,
ça peut se présenter dans différents cas.
M. Fortier: Justement, il va y avoir un règlement
spécial, puis ils vont voter sur le règlement en même temps
que sur la fusion. Cela fera partie de la négociation, parce que si on
fait une fusion en tirant au sort, c'est un peu cocasse.
M. Garon: Non. On dit simplement: "Si le choix de ceux dont le
mandat n'est que d'un an ou de deux ans n'a pas été fart lors de
leur élection, " - c'est simplement si on a oublié de dire qu'ils
étaient élus pour un an ou pour deux ans - II est fait par tirage
au sort à l'assemblée où ils doivent être
remplacés. L'année suivante, lorsqu'on vient pour les remplacer
on dit: Qui remplace-t-on? On a oublié d'en élire pour un an et
pour deux ans. Alors ils tirent au sort ceux qui sont remplacés. C'est
uniquement cela. Ce n'est pas au moment de leur élection, c'est au
moment du remplacement.
Une voix:...
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Allez-y donc, M. Bouchard.
Le Président (M. Houde): Voulez-vous vous identifier, s'il
vous plaît?
M. Fortier: Oui, M. Bouchard, Inspecteur général
des institutions financières.
M. Bouchard (Jean-Marie): La nouvelle rédaction
prévoit que c'est le règlement qui prévoira toutes ces
hypothèses. On ne rentre pas dans toute la mécanique de
régie interne. On n'a pas besoin de dire comment le règlement
doit être fait, mais on dit: Par règlement, ils vont
prévoir la rotation, et par règlement, ils vont prévoir
comment le conseil sera composé, le terme. Donc, à
l'échéance, à l'arrivée d'une assemblée,
l'individu dont le terme est expiré, on va connaître son choix. On
n'a pas besoin de dire dans un texte de loi: Si le choix de ceux dont !e mandat
n'a pas été fait lors d'une élection. Au moment de
l'élection, il va savoir qu'il est élu pour un an ou pour deux
ans. À son échéance, il n'a pas besoin de le dire. C'est
vraiment la régie Interne qui va dire au point de départ s'ils
sont élus pour un, deux ou trois ans, puis ils vont prévoir de la
rotation.
M. Garon: Vous ne simplifiez pas avec cela, à ce
moment-là. Vous faites un article de loi pour dire que vous devriez
faire un règlement, alors qu'avant, la loi le prévoyait. Cela ne
m'apparaît pas être de la simplification.
M. Bouchard: II n'y avait pas, dans l'ancienne loi, le pouvoir
habilitant de cela. À l'article 48, vous ne l'aviez pas.
M. Garon: Non, la loi le disait, on n'en avait pas besoin.
M. Bouchard: Oui, mais elle ne disait pas, par ailleurs...
M. Garon: La loi fe disait, on n'en avait pas besoin, alors
pourquoi faire un article de loi
pour dire: Tu feras un règlement, alors que la loi le
prévoyait simplement.
M. Bouchard:... problème de la responsabilité des
membres de l'assemblée annuelle de décider s'ils veulent la
rotation. Ils le prévoiront par leur règlement de régie
interne.
M. Fortier: Cela me semble un peu cocasse de choisir des membres
d'un conseil d'administration par tirage au sort. Je trouve cela un peu
aberrant.
M. Garon: Cela a fonctionné ainsi pendant des
générations.
M. Fortier: Mais oui, je comprends.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 119 est
adopté?
M. Garon: Cela me fait penser, quand j'ai refait une loi du
mérite du pêcheur, les gens voulaient me refaire la loi du
mérite agricole. Je n'avais pas beaucoup de lois et les organismes ont
marché pendant quasiment 100 ans. Pourquoi jouer là-dedans alors
que cela fonctionne bien? Je vois la même loi telle quelle, une loi qui
fonctionne. Si Dick Irvin avait changé la ligne de Maurice Richard, Toe
Blake et Punch Imlach pour faire des innovations, il aurait passé pour
un niaiseux. Une ligne qui fonctionne, une affaire qui fonctionne bien, on ne
défait pas cela, à moins qu'il y ait des problèmes. Je
n'ai jamais entendu dire qu'il y avait eu des problèmes pour ces
dispositions.
M. Fortier: On peut voir que le député de
Lévis est un supporter du Canadien.
Le Président (M. Houde): Ce n'est pas un supporter des
Nordiques. Pourtant, les Nordiques en ont besoin de ce temps-là de
support, des hommes gros et grands, forts et pesants.
M. Fortier: C'est vrai que le mouvement Desjardins n'a pas de
participation dans les Nordiques. Vous voyez, c'est logique. C'est un point que
vous avez, M. le député de Lévis, mais je pense qu'ils
sont capables de vivre avec cela.
M. Garon: Ce n'est pas majeur. M. Fortier: Ce n'est pas
majeur. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Houde): Adopté. J'appelle
l'article 120.
M. Fortier: "Malgré l'expiration de son mandat, un membre
demeure en fonction jusqu'à ce qu'il soit réélu ou
remplacé. " Alors, c'est tout à fait normal.
Le Président (M. Houde): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: C'est pour éviter des vacuums juridiques.
M. Garon: II doit y avoir une autre disposition ailleurs
où leur démission peut être acceptée.
Le Président (M. Houde): Cela va? M. Garon:
Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Houde): Adopté. J'appelle
l'article 121.
M. Fortier: "La diminution du nombre de membres ne met pas fin au
mandat de ceux qui demeurent en fonction. " Autrement dit, ceux qui sont
élus pour un terme restent membres jusqu'à la fin de leur terme,
même si un nouveau règlement disait que le nombre total de membres
était diminué. Alors, leur mandat devient échu à la
date prévue.
Le Président (M. Houde): Cela va? M. Garon:
Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Houde): Adopté. J'appelle
l'article 122.
(17 heures)
M. Fortier: "Un membre peut résigner ses fonctions en
donnant un avis à cet effet. "
Le Président (M. Houde): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Alors, ça s'apparente à la Loi sur les
coopératives où on a à peu près la même
chose.
M. Garon: On ne dit pas si les fonctions... Est-ce qu'on dit
ailleurs si la démission doit être acceptée avant de
prendre effet?
M. Fortier: À quel moment prend-elle effet, M.
l'inspecteur? Elle prend effet au moment où l'avis est donné ou
au moment où elle est acceptée?
M. Garon: Parce que là, on parle d'un membre. Au fond, il
s'agit d'un membre du conseil d'administration.
M. Fortier: Oui, là, c'est le membre qui... Parce qu'il me
semblait...
M. Garon: Ce sont les dispositions générales
concernant les trois organismes, les trois organes. Parce qu'on dit qu'un
membre peut résigner ses fonctions, est-ce qu'il n'y a pas une
acceptation quelque part pour résigner ses fonctions? Normalement...
M. Fortier: Comme de raison, il y a l'article 120. Est-ce que
l'article 120 s'applique? On dit toujours: "Malgré l'expiration de son
mandat - il démissionne, donc, son mandat est échu - un membre
demeure en fonction jusqu'à ce qu'il soit réélu ou
remplacé. " Est-ce que l'article 120 s'applique quand même?
Non?
M. Garon: Non.
M. Fortier: Là, il a démissionné.
M. Garon: C'est parce que ça peut créer des
problèmes. S'il arrive, par exemple, qu'il y en a un qui est malade ou
est qu'il est Impotent...
M. Fortier: Mais vous allez voir plus loin...
M. Garon:... et qu'à un moment donné, lui s'en va,
il n'y a plus quorum. Normalement, une démission...
M. Fortier:... à la section "commission de
crédit"...
M. Garon:... quelqu'un qui accède à une fonction,
sa démission doit être acceptée pour être en vigueur,
autrement, il peut créer de vrais problèmes en
démissionnant.
M. Bouchard: Pas dans le cas d'un conseil d'administration.
M. Garon: Non, mais la commission de surveillance s'applique au
conseil de surveillance...
M. Bouchard: Non.
M. Garon: Ou!. Prenez l'article 118, à moins qu'il ne
veuille rien dire. On parle des organes. On est dans le chapitre des organes.
Les dispositions communes au conseil. C'est écrit "Dispositions communes
au conseil d'administration, à la commission de crédit et au
conseil de surveillance. " Donc, il doit s'agir des membres.
M. Bouchard: Le mandat des membres du conseil d'administration,
le mandat du conseil de surveillance et le mandat des membres de la commission
vient d'où? Pas du conseil lui-même ou du comité
lui-même, de l'assemblée générale. Ce sont les
membres de l'assemblée générale qui désignent.
Alors, ce n'est pas le conseil d'administration qui a accepté la
démission de quelqu'un qui ne voulait plus être là. Le
conseil d'administration, le conseil de surveillance ou le comité de
crédit n'ont pas d'affaire à accepter quelqu'un qui veut
démissionner. Il donne sa démission et le conseil
d'administration en prend acte, c'est tout. C'est un mandataire, ça.
M. Garon: Oui, mais supposons un cas bien simple. Il y a un des
trois membres à la commission de crédit ou au conseil de
surveillance qui est mort et il y en a un qui veut démissionner.
Qu'est-ce qu'il arrive? L'assemblée générale peut les
remplacer tous les deux?
M. Fortier: II y a l'article 160. Vous avez à la section
"Commission de crédit" l'article 160. On dit: "En cas de vacance, les
membres de la commission peuvent nommer un remplaçant pour la
durée non écoulée du mandat. À défaut par
eux de le faire avant rassemblée générale suivante,
celle-ci peut alors combler la vacance. " Alors, il y a un processus. Ils sont
obligés, à un moment donné, de...
M. Bouchard: C'est un principe général. M.
Garon: Hein?
M. Bouchard: C'est un principe généra! de la Loi
sur les compagnies.
M. Fortier: Dans la Loi sur les compagnies, c'est la même
chose.
M. Garon: Oui, et...
M. Fortier: Parce que vous allez voir plus loin que si
quelqu'un...
M. Garon: Attendez un peu. Un instant, ce n'est pas pareil. Une
compagnie, c'est facile. Il y a des procurations et ils ne vont pas à
l'assemblée, tandis que là, ils ne peuvent pas faire
ça.
M. Fortier: On parie du conseil d'administration ici. J'ai "Des
administrateurs" dans la Loi sur les compagnies. On dit: Malgré - c'est
la même chose - l'expiration de son mandat, un administrateur demeure en
fonction jusqu'à ce qu'il soit réélu, remplacé ou
destitué. Il peut résigner ses fonctions en donnant un avis
à cet effet. Autrement dit, aussitôt qu'il a donné sa
démission, il n'est plus là.
M. Garon: Oui, mais regardez bien ce qu'il y avait avant. Avant,
il y avait une disposition et, là, je ne sais pas si on chambarde la loi
comme ça, mais regardez bien. On disait que toute vacance au sein de la
commission de crédit était comblée pour la durée
non écoulée du mandat du commissaire à remplacer par le
conseil d'administration ou, à son défaut, par l'assemblée
générale. On va avoir quelqu'un qui remplacera.
Mais s'il y a seulement trois personnes là, s'il y en a une qui
est malade ou qui meurt, une autre qui est malade, et l'autre
démissionne ou s'il y en a un qui est malade, l'autre
démissionne, et l'autre se retrouve tout seul... Avant, on disait qu'on
pouvait combler tes postes pendant la durée non écoulée
par le conseil d'administration. Là, on ne dit plus qu'on peut faire
ça. C'est pour ça que je demandais cela.
M. Bouchard: L'article 139, l'article 160.
M. Fortier: Non, on a des dispositions plus spécifiques
à l'article 139 et à l'article 160. Vous avez des dispositions
qui permettent d'oeuvrer. On a prévu ça.
M. Garon: À l'article 160?
M. Fortier: Prenons l'article 160, qui est la commission...
M. Garon: À l'article 160, on convoque une
assemblée générale extraordinaire.
M. Fortier: Non, on leur dit...
M. Garon: À l'article 169? Il n'y a rien à
l'article 169 là-dessus.
M. Bouchard: 139.
M. Garon: Ah! Pardon, j'avais compris 169.
M. Fortier: Non, l'article 139, c'est pour la...
M. Garon: C'est parce que je parlais tout haut. Je vais veillir
en...
M. Fortier: C'est parce qu'on a donné des
responsabilités très précises à la commission de
crédit et au conseil de surveillance...
M. Garon: Oui, mais là...
M. Fortier: Et on ne voudrait pas que ce soit...
M. Garon:... cela ne règle rien.
M. Fortier:... le conseil d'administration qui les nomme. Il faut
que ce soit les membres.
M. Garon: Non, mais moi, je vais vous dire:
Je suis dans une caisse, j'ai le numéro 5200 quelque chose, par
exemple, je n'ai pas le numéro précis...
Le Président (M. Houde): Vous êtes entré
vieux, c'est pour cela.
M. Garon:... mais il m'ont dit que j'avais un vieux
numéro.
Le Président (M. Houde): C'est cela, vous êtes
entré vieux.
M. Garon: Cela fait...
Le Président (M. Houde): Mol, j'ai 109.
M. Garon: C'était en 1975, je suis là depuis que
j'ai 30 ans. Mais je vais vous dire que convoquer l'assemblée, cela veut
dire peut-être convoquer 20 000 personnes. C'est 20 000 lettres. Au
moins, qu'on mette seulement un petit pamphlet pour qu'on puisse voir les
convocations. Convoquer une assemblée, cela peut être
onéreux.
M. Bouchard: Mais c'est quand il n'y a plus quorum. On n'a pas le
choix. Sur un conseil de cinq personnes, ce n'est pas deux personnes qui vont
désigner les trois autres, cela n'a pas de bon sens.
M. Garon: Je sais cela.
M. Bouchard: Quand il y a quorum, Us peuvent combler les
vacances...
M. Garon: C'est cela. C'est pour cela que quelqu'un qui
démissionne, qui a accepté une fonction, ne peut pas
démissionner normalement n'importe quand. Il doit y avoir un...
M. Fortier: Non, mais regardez, M. le député de
Lévis, prenons l'article 139. S'il y a quorum, les membres peuvent
nommer les remplaçants. S'il y en a un qui a démissionné,
ils le remplacent.
M. Garon: Voyez-vous, je vais vous dire ce que vous avez fait
ici. Vous avez copié la Loi sur les coopératives. Vous avez pris
une disposition qui est pareille à l'une de la Loi sur les
coopératives. Alors, dans la Loi sur les coopératives, il n'y a
qu'un conseil d'administration. C'est rare qu'au conseil d'administration, si
on perd une personne, on perd le conseil au complet. Une commission de
crédit et un conseil de surveillance, c'est seulement trois
personnes.
M. Fortier: Minimum.
M. Garon: Non, non, pas minimum, c'est trois. À moins que
vous n'ayez changé cela. C'est trois ou c'est trois au minimum?
M. Fortier: Non, c'est trois au minimum. La commission de
crédit, c'est trois au minimum. Il peut y en avoir plus que cela, ils
peuvent en avoir tant qu'ils en veulent.
M. Garon: II peut y en avoir plus que trois? M. Fortier:
Oui, oui.
M. Garon: Un instant! Je ne veux pas avoir des opinions
juridiques d'ingénieur...
M. Fortier: Le conseil de surveillance, à l'article 171,
c'est trois, mais la commission de crédit... Attendez. Je pensais qu'ils
avaient le droit d'en nommer davantage.
M. Garon: Je pense que c'est trois, ce n'est pas trois au
minimum. C'est trois, j'ai toujours vu trois.
Une voix: C'est trois ou cinq.
M. Garon: Où cela?
Une voix: 158.
M. Garon: 158.
M. Fortier: C'est la commission de crédit. Le conseil de
surveillance, c'est combien? C'est trois. L'article 171. Mais je pensais qu'on
avait permis d'en nommer d'autres étant donné les
responsabilités.
M. Garon: La commission, c'est laquelle, à l'article 158?
Il ménage les mots et tu ne sais plus jamais ce que c'est après.
La nouvelle façon de faire les lois, je vais vous dire, moi, ce n'est
pas une amélioration, n'est-ce pas?
M. Fortier: Je pensais que vous aviez dit l'autre soir que
c'était une amélioration.
M. Garon: Non, non, au contraire...
M. Fortier: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...j'ai dit que c'était, à mon avis,
d'avancer par en arrière, comme dans les autobus, la nouvelle
façon de....
Le Président (M. Houde): Ils sortent en arrière des
autobus, ils n'entrent pas.
M. Garon: À ce moment-là, il faut aller le revoir.
Avant, il y avait "Commission de crédit".
M. Fortier: On a un chapitre sur la commission de crédit,
on va en avoir un autre sur le conseil de surveillance.
M. Garon: C'est trois ou cinq... M. Fortier: Oui.
M. Garon: ...Ici, à la commission de crédit. Et
l'autre, c'est quel numéro?
Des voix: 171.
M. Garon: Le conseil de surveillance se compose de trois membres.
Il y a moins d'ouvra- ge qu'à la commission de crédit. À
la commission de crédit, II y a de l'ouvrage.
M. Bouchard: Ils peuvent déléguer. M. Garon:
Pardon?
M. Fortier: Ils peuvent déléguer par ailleurs; ils
peuvent déléguer au directeur général; le directeur
général peut participer aux délibérations.
M. Garon: Oui, ils peuvent déléguer, mais...
M. Fortier: Ils peuvent faire préparer leurs dossiers.
M. Garon: S'il participe aux délibérations, cela
dépend si... Normalement, 8 y a un montant maximum pour lequel ils
peuvent déléguer. Ils peuvent déléguer n'importe
quoi maintenant.
M. Fortier: À quel article en est-on? Une voix:
L'article 122.
M. Fortier: Ah oui! On parlait d'un membre qui démisionne.
Il démissionne.
M. Garon: II s'en va. Salut les potes!
M. Fortier: Le principe de base, c'est quelqu'un qui veut quitter
une fonction, il la quitte.
M. Garon: C'est-à-dire que, souvent, le principe veut
qu'une démission pour prendre effet doit être acceptée.
Vous avez accepté une fonction, vous ne pouvez pas mettre les autres
dans le trouble parce que vous démissionnez. Vous avez une certaine
responsabilité parce que vous avez accepté une fonction. Vous
voyez souvent cela, je n'invente rien. Souvent, une démission prend
effet lorsqu'elle est acceptée. Je comprends le point de vue de
l'inspecteur général quand il dit que c'est l'assemblée
générale. Il aurait pu y avoir une disposition qui aurait dit,
par exemple, qu'il devrait rester là tant qu'il n'était pas
remplacé. On convoque une assemblée générale
spéciale, extraordinaire. À mon avis, il pourrait y avoir une
obligation pour le membre de rester là tant qu'elle n'a pas
été convoquée et que cela n'a pas été...
M. Fortier: Mais s'H ne veut pas aller aux réunions, cela
ne changera rien. Si je donne ma démission et que je ne veux plus aller
aux réunions, il n'y a personne qui va me forcer à y aller.
M. Garon: II est rare que vous avez une envie soudaine comme
cela. Normalement. À moins qu'il n'y ait un conflit de caractère,
que les gens ne puissent plus se sentir ou quelque
chose comme cela. Normalement, c'est un changement d'emploi, un
déménagement. Cela n'arrive pas vite comme cela.
M. Fortier: Si c'est cela, M. le député de
Lévis, si c'est pour des raisons nobles comme vous le dites, que ce
n'est pas une chicane, le gars va rester là jusqu'au terme. Il n'y a pas
de problème. Dans le fond, je suis d'accord avec ce que vous dites.
Quelqu'un qui se fait élire à une assemblée
générale, pour une fonction, devrait assumer ses
responsabilités jusqu'à la fin. Je suis complètement
d'accord avec vous. Mais il arrive des circonstances dans la vie où une
personne dit: Je donne ma démission. Même si on voulait le forcer
pour l'amener aux réunions, on ne l'amènera jamais, il n'ira pas.
Cela ne changera rien au quorum. Si le gars ne veut pas y aller, il n'ira pas.
Tout simplement, il s'agit d'avoir des dispositions qui font que s'il y a
toujours quorum au conseil de surveillance ou à la commission de
crédit, ils peuvent le remplacer. S'il n'y a pas quorum, Us sont
obligés d'aller à l'assemblée où ils ont
donné les mandats. Notre affaire est logique.
M. Garon: Je vais vous poser une question. Vous n'êtes
peut-être pas au courant, c'est de la jurisprudence. Supposons que vous
avez une décision du conseil d'administration qui n'est pas correcte.
Vous étiez absent de la réunion du conseil d'administration. Vous
n'avez pas un geste à poser pour indiquer lors de la réunion
suivante ou après que...
M. Fortier: C'est prévu ici. M. Garon: C'est
prévu.
M. Fortier: On a un article, je ne me souviens pas du
numéro.
M. Garon: Vous voyez qu'on encourt une
responsabilité...
M. Fortier: Si on a un membre du conseil d'administration qui est
absent...
M. Garon:... même pour les réunions de
décision où on n'était pas présent.
M. Fortier: À l'article 131, je me souviens qu'on
avait la disposition.
M. Garon: Je me rappelle que dans l'ancienne loi...
M. Fortier: L'article 131 dit: "Un membre absent d'une
réunion est réputé avoir approuvé une
résolution ou participé à une mesure prise lors de cette
réunion sauf si, dans (es sept jours suivant la date où il prend
connaissance de cette résolution ou mesure, il transmet sa dissidence
par courrier recommandé ou certifié ou le remet au siège
social de la caisse et demande qu'elle soit consignée au
procès-verbal de la prochaine réunion. " On veut éviter
aux gens de s'absenter en disant: Je n'étais pas là, je ne l'ai
pas approuvé. On lui impose une responsabilité. S'il n'est pas
d'accord, il faut qu'il écrive. Mais si le gars a
démissionné, il n'écrira pas. Il va dire: J'ai
démissionné.
M. Garon: À mon avis, l'économie de la loi dans son
ensemble était que les gens, dans le domaine coopératif,
acceptaient des responsabilités et devaient agir comme des gens
responsables. Mais de laisser l'affaire en plan et dire: Moi, je
démissionne, salut, je m'en vais! Et cela prend effet
immédiatement, au moment où je vous donne la lettre...
M. Fortier: Vous pourriez espérer... M. Garon:...
cela m'apparaît fort.
M. Fortier:... que les gens agissent autrement, mais il peut y
avoir des raisons qui font que les gens le font. De toute façon, disons
qu'une personne a un emploi et est nommé par Lavalin à
Tombouctou, il démissionne.
M. Garon: Lavalin ne dira pas: Fais tes valises, ce soir,
l'avion... Tu pars demain matin.
M. Fortier: J'ai déjà vu cela. J'ai
déjà vu Bernard Lamarre dire à Jean Lamarre, son fils:
Jean, lundi prochain, tu es à Lagos, Nigéria. J'étais
là quand il lui a dit. Le gars a pris ses bottines et il est parti.
M. Garon: C'était son fils.
M. Fortier: C'était son fils, mais c'était
un employé de Lavalin. Quand tu connais Bernard Lamarre, il n'y a rien
qui l'arrête. Je donne cet exemple. Il faut prévoir les
dispositions qui font que quand la personne démissionne, cela prend
effet. Il faut prévoir de quelle façon on le remplace. Je suis
d'accord avec vous. Normalement, si la personne continue à vivre dans la
même ville ou le même village, une personne raisonnable devrait
assumer ses responsabilités, surtout si elle est élue par une
assemblée constituée. Mais on ne peut pas enseigner la vertu
à tout le monde.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 122 est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Houde): Sur division, l'article 122.
J'appelle l'article 123.
M. Fortier: Je demanderais de le suspendre, M. le
Président.
Le Président (M. Houde): Oui. Avec votre accord, nous
allons suspendre l'article 123.
M. Fortier: Nous allons avoir un papillon, mais comme le papillon
doit être approuvé par le comité de législation, je
vais y revenir. L'article 124, s'il vous plaît.
Le Président (M. Houde): Donc, j'appelle l'article
124.
M. Fortier: L'article 124: Lorsque !e directeur
général d'une caisse... "
M. Garon: Je voudrais le regarder pour voir si... (17 h 15)
M. Fortier: Oui, on peut le lire. On dit: "Un membre ne peut
être destitué lors d'une assemblée extraordinaire que par
les membres de la caisse qui ont le droit d'élire un administrateur et
s'il a été informé par écrit, dans le délai
prévu pour la convocation de celle-ci, des motifs invoqués pour
sa destitution ainsi que du lieu, de la date et de l'heure de
l'assemblée. "Le membre peut exposer, dans une déclaration
écrite que lit le président de l'assemblée, les motifs
pour lesquels il s'oppose à sa destitution. Il peut également y
prendre la parole".
Autrement dit, on veut donner un processus honnête et juste pour
celui qui pourrait être destitué.
M. Garon: L'amendement est au sujet des motifs de destitution, ou
est-ce que vous laissez cela général, comme ça?
M. Fortier: C'est mineur, cela ne change pas le ton de
l'article.
M. Garon: Parce que cela veut dire que les membres n'auraient
qu'à prendre un vote et pourraient destituer, même pour des motifs
futiles.
M. Fortier: Si vous permettez, on reviendra au débat.
Le Président (M. Houde): D'accord, nous allons à
l'article 124.
M. Fortier: L'article 124. On dit: "Lorsque le directeur
général d'une caisse, qui peut être également membre
de son conseil d'administration - parce que comme vous le savez il y a eu un
débat à savoir s'il peut l'être ou non, nous disons qu'il
peut l'être - est destitué de ses fonctions, il devient de ce fait
inhabile à siéger comme membre du conseil d'administration de la
commission de crédit et du conseil de surveillance de cette caisse,
pendant une période de cinq ans à compter de sa destitution".
Bien sûr, le problème, c'est que, dans certaines caisses,
le directeur régional, le gérant est réellement le grand
patron qui mène tout. Il y a eu des cas dans le passé où
le directeur général était destitué, et les
chicanes continuaient parce qu'il se faisait nommer à la commission de
crédit, au conseil d'administration et tout cela. Ce que nous disons,
c'est que lorsqu'un directeur de caisse est destitué, et j'imagine que
c'est assez grave et que c'est pour des raisons valables, il devient inhabile
à siéger comme membre du conseil d'administration, de la
commission de crédit et du conseil de surveillance. De cette caisse, il
peut aller à une autre caisse, il n'y a pas de problème. C'est
une pénalité.
Maintenant, pour la destitution, quelle est la procédure
normalement? C'est par la majorité, par le conseil d'administration?
C'est par décision du conseil d'administration parce que c'est le
conseil qui nomme le gérant-directeur général et c'est le
conseil qui peut le destituer. Et comme on le verra à un autre endroit,
le directeur général est nommé pour une période
indéterminée, donc il n'a pas de contrat. Il est nommé,
comme n'importe quel officier supérieur dans n'importe quelle compagnie.
Et s'il était destitué, et là il y a toute la
procédure, la jurisprudence sur l'emploi et les destitutions de ce
genre, on dit qu'il aurait une pénalité pour cinq ans dans cette
caisse-là. C'est pour éviter que les chicanes se
perpétuent, cela n'a pas de sens dans certains cas.
M. Garon: Oui, mais il y a plusieurs idées dans ce
paragraphe. D'abord à propos de "destitution", on ne parle pas de
raisons importantes. Quelqu'un pourrait être écarté pour
des raisons de conflit de caractère, ou quelque chose du genre, et on le
pénalise comme s'il était un criminel. C'est un peu fort.
Normalement, j'imagine qu'une caisse qui destitue un gérant pour une
raison particulière et qui décide de l'élire à un
autre conseil, c'est parce qu'elle ne considère pas que c'est un bandit.
Je pense que cela va loin pas mal. C'est nouveau, ce n'était pas
là avant, il n'y avait pas de telle disposition avant. Ensuite, dans le
même article, on dit, par exemple, qu'il peut maintenant être
également membre du conseil d'administration. Cela veut-il dire qu'il
peut être élu membre? Il est élu membre, ensuite quelles
sont les dispositions qui disent qu'il peut être au conseil
d'administration d'une fédération?
M. Fortier: Nous allons revenir à ceia tout à
l'heure. Vous allez voir qu'à un conseil...
M. Garon: Non, mais tout cela se tient.
M. Fortier:... d'administration de la fédération,
on exige que ce soit une majorité de bénévoles, donc une
minorité de directeurs généraux.
M. Garon: À quel article?
M. Fortier: Mais je dois vous dire qu'au sein du mouvement
Desjardins, à savoir si le directeur général peut ou ne
peut être au conseil d'administration, c'est un gros débat. Il y
en a qui m'ont recommandé fortement que le directeur
général ne devrait pas être au conseil d'administration de
la caisse et, à un moment donné, j'inclinais vers cette solution
parce que, pour moi, le directeur général est un employé
et ce n'est pas lui qui est le chef de l'exécutif, c'est le
président de la caisse. En tout cas, dans le secteur privé, j'ai
toujours cru que le directeur général, normalement, ne devait pas
être au conseil d'administration. Il peut être présent, il
peut venir aux réunions, mais il ne doit pas être membre. J'ai
toujours pensé cela. Maintenant, II y a des gens qui m'ont fait des
représentations et j'ai acquiescé, à savoir que les
caisses décideront une par une. Dans certaines caisses, elles vont
vouloir que le directeur général soit membre du conseil
d'administration et, dans d'autres caisses, elles ne voudront pas qu'il le
soit. Donc, on leur laisse le choix.
Tout simplement on dit que lorsqu'il est destitué... Je ne parie
pas du gars qui démissionne parce qu'il dit: Je déménage,
je m'en vais à Saint-Clin-clin, je demeurais à Sainte-Agathe, je
change de ville. Je ne parle pas de démission et je ne parle pas du gars
qui change de profession ou qui a une promotion à l'intérieur du
mouvement Desjardins. Je parle du bonhomme qui est destitué. Vous
êtes avocat, vous connaissez la procédure en cas de destitution,
il y a des recours juridiques, des recours judiciaires, il faut que cela soit
pour des motifs sérieux...
M. Garon: Bien...
M. Fortier: Si ce n'est pas pour des motifs sérieux, le
gars va aller en cour et il va gagner. Il y a des procédures que le
bonhomme peut prendre. Donc, le conseil pourrait prendre une décision et
dire: On le destitue parce qu'on n'aime pas sa face, mais te gars va prendre un
avocat et il va gagner.
M. Garon: II va gagner trois ans plus tard.
M. Fortier: Non, s'il va devant un Juge, cela se défend.
Je suis assez au courant de cette procédure parce que quand on faisait
des mises à pied dans un bureau de génie-conseil, je vous
garantis qu'il y avait toutes sortes de recours possibles.
Donc, on dit: Quand un bonhomme est destitué, c'est pour des
raisons sérieuses et si c'est pour des raisons sérieuses, c'est
grave. Le problème qu'on a c'est que dans certaines caisses, le
gérant est le grand patron, il décide tout, il mène tout
le monde et s'il reste dans la place, c'est la belle-mère dans la place.
Je vous dis: Ce n'est pas drôle de continuer. Le nouveau directeur
général et le conseil d'administration peuvent avoir de graves
problèmes et de fait, il y a eu de graves problèmes dans
certaines caisses. Je ne veux pas nommer de cas en particulier, mais K y a
déjà eu de graves problèmes dans certaines caisses.
On dit: La solution, c'est que si le gars veut faire carrière
ailleurs, qu'il change de caisse, qu'il continue ailleurs, mais au moins, son
affaire est claire. Je dois vous dire que ce n'est pas nouveau, c'était
là lors de l'avant-projet de loi et on n'a pas eu de grandes
représentations là-dessus.
M. Garon: C'est pour cela que je vous disais qu'il y avait...
M. Fortier: Parce que la plupart des gens au sein du mouvement
Desjardins disent: Si le gars est destitué, il faut qu'il
disparaisse.
M. Garon: Faisons attention. Ceux qui ont étudié le
projet de loi sont quasiment tous des fonctionnaires du mouvement. Les membres
n'ont pas dû lire beaucoup l'avant-projet de loi.
M. Fortier: Je dois vous dire qu'encore hier j'ai reçu une
lettre du président de la caisse populaire de Côte-des-Neiges.
S'il m'a envoyé une lettre - il me faisait une recommandation, on verra
plus loin - c'est que les gens l'ont lu, au contraire.
M. Garon: Qui dites-vous?
M. Fortier: Le président du conseil d'administration de la
caisse populaire de Côte-des-Neiges qui est dans mon comté.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: Au contraire, je vous dis: Les gens l'ont lu. A
chaque fois que je rencontre un membre d'une caisse, il me dit: M. Fortier, on
a lu votre projet de loi et il y a tel et tel commentaire. Les gens me font
toutes sortes de commentaires. Donc, les gens l'ont lu et je peux vous dire que
je n'ai reçu aucun commentaire là-dessus. Les gens sont
même heureux de cette disposition.
M. Garon: Ah oui, ils vous l'ont dit. M. Fortier:
Bah!
M. Garon: ils ont dit: On est contents, on va pouvoir
destituer les membres.
M. Fortier: Au moins, c'est clair. M. Garon:
Arrêtez-moi cela. M. Fortier: C'est clair.
M. Garon: Combien de personnes vous ont dit qu'elles
étaient heureuses de la disposition
qui dit qu'on va pouvoir destituer les membres du conseil
d'administration?
M. Fortier: Les gens veulent que, quand quelqu'un...
M. Garon: La commission de crédit et le conseil de
surveillance. Je pense que vous en mettez plus que le client en demande.
M. Fortier: Combien en voulez-vous? Dites-le moi?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: J'ai l'impression qui n'y a pas grand monde qui vous a
parlé de cela. On ne se bouscule pas dans les autobus à
Montréal ou à Québec là-dessus.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 124 est
adopté?
M. Garon: Un instant.
M. Fortier: Sur division, je pense?
M. Garon: II y a un gros principe là-dedans. Le directeur
général d'une caisse est membre du conseil d'administration. Ce
sont toutes des dispositions qui vont dans le sens de bureaucratiser les
caisses.
M. Fortier: Au contraire.
M. Garon: Ah! Voyez-vous, c'est le directeur
général du conseil d'administration, la part sociale
décidée par la fédération, ce sont toutes des
mesures qui vont dans le sens de "décoopéra-tiser" les caisses.
Ne nous comptons pas d'histoires. C'est cela.
M. Fortier: Tout ce que je peux vous dire, M. le
Président, c'est que les gens du mouvement Desjardins m'ont
envoyé de longs mémoires et là-dessus ils ne m'ont fait
aucun commentaire.
M. Garon: II doit y avoir certains débats dans le
mouvement Desjardins puisque j'ai...
M. Fortier: Écoutez, quand M. y a 4 000 000 de membres,
cela me surprendrait que les 4 000 000 de membres sont tous d'accord.
M. Garon: On m'a montré une lettre qui a été
envoyée à tout le mouvement concernant le projet de loi.
Étant donné la teneur de la lettre, j'ai pensé qu'il
devait y avoir certains débats dans le mouvement.
M. Fortier: Môme en commission parlementaire, au mois de
juin, il y en a eu. Vous vous en souvenez? La fédération de
Montréal n'était pas d'accord avec la
confédération, c'est certain qu'il y a des débats. C'est
démocratique. Je vais dire comme Béland, quand il y a des
débats, ce sont des débats démocratiques.
Le Président (M. Houde): Oui M. le député de
Prévost.
M. Forget: Je vais vous le dire bien franchement. Quand un
directeur de caisse est destitué, je pense que c'est une bonne chose.
J'ai vécu chez nous, dans une caisse, la situation où un
directeur a été destitué. Il s'est présenté
et il est devenu président de la caisse. C'est un petit noyau qui a
contrôlé la caisse et ce n'était réellement pas
drôle. Alors, je pense que cette partie-là est sage.
M. Garon: Je veux dire simplement ceci. Quelqu'un qui est
destitué pour des raisons valables, s'il avait des motifs de
destitution, c'est une affaire. À ce moment-là, on dit qu'on a
certains cas. Mais il peut y avoir des destitutions, je ne dis pas que ce sont
des raisons valables, cela peut être en raison de conflits de
caractères, des gens qui ne s'aiment pas et toutes sortes
d'affaires.
M. Fortier: Je suis d'accord avec vous.
M. Garon: La plupart de nos caisses sont impliquées dans
le milieu; mais dans le milieu 3 y a des chicanes de famille. Je dis simplement
que les destitutions, je pense que cela serait bon d'indiquer que c'est pour
des raisons sérieuses ou graves, en tout cas, il faudrait en indiquer
des raisons. Il doit avoir maintenant l'expérience de tant
d'années de pratique. Il doit avoir maintenant presque 90 années
de pratique. On doit avoir une bonne expérience des causes de
destitution, quand elle doit s'appliquer ou pas?
M. Fortier: On n'est pas pour se substituer à un juge pour dire
que c'est une petite destitution, et là c'est une grande destitution.
C'est la cour qui va décider cela. Vous faisiez allusion à la
lettre. Je peux vous dire que j'ai la lettre de M. Béland ici. J'en al
une qui m'est adressée qui dit: Nous avons procédé
à une analyse coopérative des demandes contenues dans le
mémoire que nous avions soumis à la commission parlementaire.
Nous sommes heureux de constater que plusieurs de nos suggestions ont
été retenues. J'ai personnellement vérifié
auprès des dirigeants de chacune des fédérations pour
connaître leur degré de satisfaction, ils conviennent que le
projet de loi contient l'essentiel des demandes qu'ils avaient eux-mêmes
unanimement formulées. Et là, il fait allustion à
certaines demandes de la fédération de Montréal. Je peux
vous dire que là-dessus, ce n'est pas l'unanimité des 4 000 000
de "coopérateurs" du mouvement Desjardins. Mais il y a un consensus
disant que c'est une bonne chose. Le député de Prévost a
eu des problèmes. Je suis au courant d'autres problèmes
semblables
et tout le monde nous a dit que c'était parfait, que c'est cela
que ça nous prend. Cela n'empêche pas le directeur
général d'aller dans une autre caisse et là, au moins, il
n'y a pas de chicane de famille et il s'en va ailleurs.
M. Garon: J'ai des gens qui m'ont téléphoné
aussi, des gens qui ont été destitués de façon un
peu raide.
M. Fortier: Bien, qu'ils prennent un avocat.
M. Garon: J'ai encore un cas à l'esprit. Il y a plusieurs
questions qui se posent. Si vous avez été dans une caisse pendant
tant d'années, 20 ans, 25 ans, et pouf, on dit: Salut. Je vais vous dire
une chose. On peut invoquer toutes sortes de raisons. Les gens vont essayer de
se placer dans une autre caisse. J'en ai vu, pas seulement un cas, quelques
cas, des gens qui me racontaient leur affaire. Ce n'était pas toujours
des destitutions pour fraude ou mauvaise administration. Il peut y avoir
d'autres raisons. -■
M. Fortier: Vous êtes avocat, M. le député de
Lévis. Vous savez que si quelqu'un a été gérant
d'une caisse pendant 25 ans et qu'il est destitué, un juge va exiger,
à moins qu'il ait volé la caisse, à moins que cela soit
criminel, mais si c'est pour des raisons plus ou moins futiles, le juge va dire
que vous devez payer un dédommagement important. Et je suis sûr
que c'est ça que le mouvement Desjardins va faire, il va payer des
dédommagements importants dans des cas extrêmes. (17 h 30)
M. Garon: Je vais vous dire déjà, ce n'est pas dans
une caisse. J'ai déjà vu quelqu'un congédié parce
qu'il s'était séparé. Disons une chose, dans nos milieux,
quand on parie de coopératives, si on parie du bon monde, on ne parle
contre une conception des choses. Si demain matin, quelqu'un est
destitué - je l'ai eu ce cas - parce qu'il ne s'entendait pas avec sa
femme, les gens n'ont pas trouvé cela beau que quelqu'un ne s'entende
pas avec sa femme, et ils ont dit: On te congédie. Est-ce que c'est un
motif de destitution, d'après vous?
M. Fortier: Là, il avait un bon motif pour prendre un
avocat. J'admets...
M. Garon: Bien...
M. Fortier: On ne peut pas faire cette distinction dans la loi,
pour dire si c'est pour un motif futile. Si c'est un motif futile, il serait
mieux de prendre un avocat.
M. Garon: Quand un couple ne s'entend pas, je ne veux pas
intervenir là-dedans, ce n'est pas mes affaires. On ne sait pas les
raisons, on ne sait pas pourquoi, mais si, à un moment donné,
cela devient un motif de destitution d'une fonc- tion dans une
coopérative, parce que c'est la communauté locale... On n'est pas
dans une compagnie. C'est pour cela que, quand on parle de compagnie, je n'aime
pas cela. Une compagnie, c'est souvent un peu anonyme, cela n'a pas le
même caractère. Tandis qu'une coopérative a un
caractère communautaire, local, les gens se connaissent. Entre vous et
moi, vous avez été dans les coopératives, dans les
caisses, et parfois les gens n'aiment pas cela que les gens élus de la
commission de crédit connaissent nos affaires. il y a toutes sortes...
On est dans un autre ordre de choses, avec ses avantages et ses
inconvénients. C'est pour cela que, par ailleurs, je pense que dans
l'appréciation des gens, il faut être prudent.
M. Forget: M. le Président.
Le Président (M. Houde): M. le député de
Prévost.
M. Forget: Mettez-vous de l'autre côté, vous allez
voir comme c'est extrêmement dangereux. Lorsque, dans une caisse, pour
une raison ou pour une autre, le directeur est destitué, il se
présente à nouveau. Il revient à l'assemblée
générale et il se présente à nouveau. (I
amène son petit noyau et il est élu. Vous savez, chez nous, on a
22 000 membres. On a une assemblée générale et on est 200
au maximum. Alors, le gérant qui est destitué amène son
gang et il passe au conseil d'administration. C'est frustrant pour les autres.
Pour toutes sortes de raisons. Oui, mais vous avez toutes sortes de raisons. Je
pense qu'il faut regarder l'ensemble des caisses. Si vous regardez l'ensemble
des caisses, je pense que cet argument-là est très bon, qu'il a
sa place et son rôle à jouer.
M. Garon: Oui, mais vous venez justement de donner l'argument.
Cela peut justement être votre assemblée de 200 personnes, qui est
une assemblée "paquetée" et qui destitue le gérant aussi.
Cela peut être la même chose. Ce n'est pas seulement...
M. Forget: Non, non, non.
M. Fortier: Non, non. La destitution, c'est le conseil
d'administration.
M. Forget: C'est le conseil d'administration. M. Fortier:
Ce n'est pas le même groupe.
M. Forget: Ce n'est pas le même groupe. Il faut quand
même avoir une raison valable.
M. Fortier: Ici, ce que le député de Prévost
dit, c'est que lorsqu'il y a une assemblée générale des
membres, la destitution est faite par le conseil d'administration.
M. Garon: Le conseil d'administration. Mais, après cela,
l'assemblée générale ne peut plus l'élire.
M. Fortier: C'est cela.
M. Garon: Elle ne peut plus l'élire à la commission
de crédit ou au conseil de surveillance.
M. Fortier: C'est cela.
M. Forget: Comme cela, les gens diront: Si on l'avait su, on y
aurait été. Oui, mais quand même, c'est comme cela. En tout
cas, c'est passé.
M. Fortier: Adopté?
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 124 est
adopté?
M. Garon: Un instant. Est-ce que la loi prévoit des motifs
de destitution d'un membre? Il y avait un article auparavant sur la destitution
d'un membre, sur une suspension ou sur une exclusion d'un membre.
M. Fortier: C'est à quel article?
M. Garon: II y en avait... Pas un membre d'un conseil d'une
caisse, mais un membre de la caisse, un membre en général, sans
fonction.
M. Fortier: Oui, je comprends, mais là c'est le membre qui
ne respecte pas les règlements de la caisse. C'est bien sûr que
quand on tombe dans le cas d'une personne qui est gérant, qui est
nommée...
M. Garon: Dans les coopératives, on pourrait jusque
pouvoir destituer...
M. Fortier: Oui, mais laissez-moi terminer. Quand quelqu'un est
employé pour une fonction administrative de gérance, c'est assez
difficile de prévoir dans la loi quels sont ces motifs. C'est la
jurisprudence qui joue. C'est la jurisprudence qui joue parce qu'on ne peut pas
définir dans la loi ce qu'est un bon administrateur. C'est au conseil
d'administration de décider ce qu'est un bon administrateur. On n'est
pas pour définir dans la loi ce qu'est un bon administrateur. Mais, pour
un membre, c'est différent. Il y a des principes fondamentaux qui
doivent être respectés. Non, je crois que ce serait difficile
d'écrire dans une loi quels seraient ces motifs sérieux, parce
que c'est la jurisprudence et un juge qui vont décider cela
éventuellement.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 124 est
adopté.
M. Garon: Dans l'autre partie, on dit qu'il peut être
également membre de son conseil d'administration. D'abord, c'est
drôle de mettre cela dans le même article.
M. Fortier: Non, non, ce que l'on dit, c'est qu'il devient
inhabile à siéger comme membre du conseil, comme membre de la
commission de crédit, du conseil de surveillance. Alors, il perd tous
ces postes en même temps. Cela me semblerait farfelu. Disons que pour une
raison très sérieuse, les gens jugeraient qu'il n'est pas assez
bon administrateur. C'est lui qui se retrouverait comme à la commission
de crédit. Il n'est pas bon administrateur pour se retrouver à la
commission de crédit, mais il n'était pas bon administrateur,
puis il va se retrouver au conseil de surveillance. C'est farfelu.
Votre situation, M. le député de Lévis, c'est qu'il
faut qu'il soft destitué pour une raison sérieuse. Je suis
complètement d'accord avec vous.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: Mais si c'est pour une raison sérieuse, vous
devez convenir, selon l'expérience, qu'il devrait plus que
démissionner, on dit: II devient inhabile à siéger. Je
pense que c'est sain. Votre seule préoccupation, c'est que ce soit fait
pour des raisons sérieuses. Je vous le dis, je suis complètement
d'accord avec vous.
M. Garon: Cela ne peut pas être des divergences
d'opinions.
M. Fortier: Non, non, mais si c'est cela, le bonhomme se prendra
un avocat, je m'excuse. Si c'est cela, ça ne se peut pas.
M. Garon: Non, attendez un peu, quand le député de
Prévost nous parlait tantôt de son bonhomme, il nous parlait de
quelqu'un qui leur donnait du trouble. Il peut y avoir une conception
différente des choses.
Dans les coopérations, il y a des gens qui ont une conception des
choses. Il y a des gens qui disent qu'il faut aider à l'esprit
coopératif, qu'il faut aider les mouvements d'entraide, puis d'autres
pensent que... J'ai déjà entendu dire qu'un directeur d'une
caisse, quand il a appris qu'il était dans une caisse, il a compris ce
que c'était et il a démissionné. Il a dit: Je suis dans
une affaire communiste. C'est un professeur de l'Université Laval qui me
contait cela comme expérience que, quand il a compris comment cela
fonctionnait dans une caisse, if a dit: Sacrifice, c'est du socialisme
extrême, etc. Il n'acceptait pas cela. Il y a des conceptions dans les
caisses.
M. Fortier: Oui, mais si une personne...
M. Garon: II y a des conceptions des choses. Il peut y avoir des
gens qui s'affrontent parce qu'ils ne pensent pas la même chose.
M. Fortier: Out, mais si une personne était
destituée, parce que les gens n'ont pas la même philosophie du
mouvement coopératif, il prend un avocat et il gagnera son point, parce
que le juge dira: Ce n'est pas une raison suffisante pour destituer
quelqu'un.
Une voix: Ce n'est pas catholique.
M. Fortier: Bien, voyons donc! Des exemples comme ceux que vous
invoquez, je n'en ai pas entendu parler, mais j'ai invoqué plusieurs
exemples de ceux que le député de Prévost invoque... Cela,
j'en ai entendu parler beaucoup. Sur division, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Attendez un peu. Par exemple, il y a des gens ne
voudront pas faire tel type de prêts, Us y tiennent, puis d'autres le
voudront.
M. Fortier: C'est la commission de crédit qui
décide cela.
M. Garon: Oui, mais...
M. Fortier: Mais oui, si la commission de crédit
décide de certaines politiques de crédit, puis que le
gérant n'est pas d'accord, il sera obligé de se tasser, parce que
s'il n'est pas d'accord, c'est le conseil d'administration et la commission de
crédit qui décident. Ce sont les membres qui décident,
puis s'il n'est pas d'accord avec la philosophie générale
déterminée par le conseil d'administration, c'est à lui de
se tasser, ce n'est pas au conseil d'administration qui sont les élus
des membres...
M. Garon: Vous venez justement d'employer l'argument. Si les
membres décident de le réélire?
M. Fortier: C'est cela, s'ils ne sont pas d'accord. S'ils
disent...
M. Garon: Non, vous mettez dans la loi "est destitué de
ses fonctions".
M. Fortier: Normalement, M. le député de
Lévis, c'est fait gentiment. C'est rare qu'on arrive à une crise.
Très souvent, on engage quelqu'un pour un an et au bout de six mois on
dit: Bah, cela ne fonctionne pas trop ton affaire. Pourquoi ne te trouverais-tu
pas un job ailleurs? C'est rare que cela en arrive à une crise. Quand
cela en arrive à une crise, c'est parce que c'est grave.
M. Forget: Excusez, M. le Président.
Le Président (M. Houde): M. le député de
Prévost, à vous la parole.
M. Forget: Lorsque quelqu'un est destitué comme cela,
disons que la fédération vient jeter un coup d'oeil et elle
conseille quand même les élus au conseil d'administration. Alors,
quand une décision est prise, il faut que ce soit drôlement
mûri à point. Je vous dis bien franchement, telle qu'elle est
là, je pense que c'est une mosus de bonne affaire, parce qu'on a eu
à vivre aux caisses des périodes difficiles dans certains
endroits et ce n'était réellement pas drôle. À un
moment donné, ce même gérant venait nous causer des
problèmes plus tard. Je pense que c'est bon, très bon
même.
Le Président (M. Houde): M. le député de
Lévis, avez-vous quelque chose à ajouter?
M. Garon: Je pense premièrement, qu'on devrait indiquer
les motifs de destitution des fonctions pour ce cas-là, parce
qu'autrement, c'est une destitution pour n'importe quelle raison;
deuxièmement, qui peut également être membre de son conseil
d'administration. Je vais vous poser une question.
M. Fortier: Vous savez. Je ne me battrai pas comme cela. Si vous
voulez mettre ici qu'il n'a pas le droit d'être membre du conseil
d'administration, vous n'allez pas me pousser beaucoup pour que j'accepte cela.
Je l'ai mis là pour faire plaisir à certaines personnes, parce
que dans certaines régions, pour des raisons historiques, tel que vous
l'avez dit tout à l'heure, dans certaines régions, certaines
caisses, Us ont mis le gérant membre. Dans d'autres régions, on a
dit: On n'en veut pas.
M. Garon: Le gérant assiste aux réunions du conseil
d'administration.
M. Fortier: Non, il peut assister. Vous allez voir plus loin que
même s'il n'est pas membre, il a le droit d'être convoqué,
mais ce n'est pas ce que l'on dit, on dit: Je suis d'accord avec vous pour dire
qu'il y a une sérieuse question à se poser: pourquoi devrait-il
être membre du conseil? Mais pour des raisons historiques, il y a des
endroits où il l'a été, et d'autres endroits où il
ne l'a pas été.
M. Garon: Je vais vous donner le cas suivant. Pensez-vous, quand
on arrivait avec des caisses, le président-directeur
général d'une caisse... Il peut arriver, à un moment
donné, que le directeur général, s'il fait partie du
conseil d'administration, devienne président de la caisse, le
président-directeur général.
M. Fortier: Si j'avais un conseil à donner à un
membre, je lui dirais de ne pas aller dans cette direction.
M. Garon: Non. Ah! Un instant! La Loi sur les coopératives
est indicatrice. On indique, au fond, que le gouvernement est d'accord. C'est
ce qu'on indique en faisant cela. Pensons au
conseil municipal, par exemple. Imaginez-vous que le gérant de la
ville est en même temps au conseil municipal. Qu'est-ce que vous diriez
de ça? Une caisse populaire, c'est essentiellement un organisme
communautaire. Ce n'est pas une affaire désincarnée.
M. Fortier: M. le député de Lévis,
j'étais d'avis que ce serait mieux qu'il ne soit pas membre. Mais le
mouvement Desjardins m'a dit que ce serait préférable de le
laisser.
M. Garon: Actuellement, ils ne peuvent pas...
M. Fortier: Ce sont des points... M. Garon: Pardon?
M. Bouchard: L'article 124, c'est sérieux. Cela
résulte de demandes et d'expériences très sérieuses
dans le mouvement.
M. Fortier: Non, mais...
M. Bouchard: C'est un problème du mouvement
actuellement.
M. Garon: Quel problème?
M. Fortier: La question de la destitution et de la personne qui
revenait.
M. Garon: Je ne parle de la destitution; on en a
parlé.
M. Fortier: Non, il parle du membre du conseil d'administration
dans le moment. Le député de Lévis parle du fait que la
personne peut aussi être membre du conseil d'administration.
M. Bouchard: C'est une tradition, cela existe depuis toujours. Il
s'agit de demandes de Desjardins et des directeurs généraux de la
fédération qui voulaient pouvoir siéger...
M. Fortier: Parce que dans l'avant-projet, on...
M. Garon: Ils siègent, mais n'ont pas droit de vote. Les
directeurs généraux peuvent être membres du conseil
d'administration actuellement?
M. Fortier: Bien oui, il y en a. M. Garon: Où est
la disposition?
M. Bouchard: Bien oui, c'est à l'article 47 de la loi
actuelle.
M. Garon: Lisez-le-moi donc. Je n'ai pas l'article 47. Je dois
l'avoir quelque part. Ce n'est pas nouveau, ça.
M. Fortier: C'est parce que l'avant-projet de loi le disait comme
ça. C'est pour ça que le mouvement nous a dit qu'il était
d'accord avec cela. C'est parce qu'il était d'accord avec une
disposition qui dit qu'il pouvait être membre, mais s'il est
destitué, il débarque. C'est sûr que ce qu'on ne veut pas,
c'est que le gars se fasse destituer et demeure membre du conseil. Alors, ici,
s'il était destitué, il débarque automatiquement.
M. Garon: Vous ne mettez pas tous les articles dans la marge.
M. Fortier: Non, j'ai remarqué qu'ils ont mis beaucoup
d'articles, mais ils n'ont pas mis la vieille loi. Ha, ha, ha!
M. Garon: Hein?
M. Fortier: Ils ont mis toutes sortes d'articles. Vous avez
raison, ils n'ont pas mis la loi existante.
M. Garon: Bien, oui, toutes sortes d'articles et les articles
pertinents ne sont pas là. Votre cahier nous induit quasiment en
erreur.
M. Fortier: La prochaine fois, je ne vous donnerai pas le cahier.
Ha, ha, ha!
M. Garon: Bien, non, mais je vous ai demandé s'il
était dans la loi. Écoutez: "Les administrateurs exercent leur
mandat jusqu'à l'élection de leurs successeurs par
l'assemblée générale et ils sont
rééligibles. "À l'exception du gérant, aucun
employé de la caisse ne peut faire partie du conseil d'administration.
"
Je pensais que c'était une disposition nouvelle; je ne me le
rappelais plus.
M. Fortier: On vous le dit chaque fois.
M. Garon: Non, dans ce cas-là, vous venez de le dire.
M. Fortier: On ne critiquera pas les gens. Ils ont
travaillé jour et nuit pour préparer le projet de loi et pour
préparer le cahier. Disons que cela aurait pu être mieux, mais je
ne leur en fait pas reproche.
M. Garon: Alors, ça ne change rien par rapport à la
situation actuelle.
M. Fortier: D'accord.
M. Garon: On ne changera pas ça. Par ailleurs, à
mon avis, des motifs de destitution devraient être indiqués.
Alors, à cet article, je voterai sur division.
Le Président (M. Houde): L'article 124, adopté sur
division. J'appelle l'article 125.
M. Fortier: L'article 125. "Le procès-verbal de
l'assemblée au cours de laquelle un membre est destitué doit
mentionner les faits qui motivent sa décision. "La caisse transmet au
membre, dans les 15 jours de la décision, par courrier recommandé
ou certifié, un avis motivé de sa destitution. Elle transmet
également, dans le même délai, une copie de cet avis
à la fédération à laquelle elle est
affiliée. "
Alors, comme vous voyez, on a un processus qui est très limpide,
plus limpide, en tout cas. Je crois que, présentement, il n'y a pas de
disposition semblable.
M. Garon: Pardon? M. Fortier: L'équivalent de
l'article 125. M. Garon: Ah oui, j'en suis convaincu. M. Bouchard:
Pas pour tout.
M. Garon: Peut-être pas pour tout, mais pour le premier
paragraphe, en tout cas.
M. Fortier: Quand on parle d'un membre destitué, M.
l'inspecteur, on parle d'un membre, des membres du conseil.
M. Bouchard:...
M. Fortier: Des membres des trois organes.
M. Bouchard: Non, il y a... également.
M. Garon: On est toujours dans les organes.
M. Fortier: Mais on ne parle pas des membres... Des trois
organes. Oui, ce sont des membres des trois organes, d'accord. On s'entend.
M. Garon: Vous voyez qu'avec la nouvelle façon, même
vous autres, vous êtes en train de vous tromper. Cette nouvelle
façon de rédiger les lois, c'est à ça que ça
mène.
M. Fortier: N'essayez pas de nous enfarger; c'est très
grave! Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, c'était bien plus simple avant, remarquez.
On disait les membres du conseil d'administration, de la commission de
crédit et du conseil de surveillance. Cela faisait des mots de plus,
mais les gens ne se trompaient pas. Là, à un moment, on se
demande où on est rendu. (17 h 45)
M. Fortier: C'est parce qu'on a oublié qu'on discute
article par article. On parle de la section 1: Dispositions communes au conseil
d'administration, à la commission de crédit et au conseil de
surveillance. Quand on le lit d'une façon logique, on le voit. Je pense
que c'est une disposition très correcte.
M. Garon: On avait une disposition semblable avant, n'est-ce
pas?
M. Fortier: Oui. M. Garon: Non?
M. Fortier: il me semblait qu'il n'y en avait pas et c'est parce
qu'on veut insister de plus en plus...
M. Garon: C'est correct, de mentionner les faits.
M. Fortier: On a eu le même problème, vous vous
souvenez, avec les courtiers d'assurances qui destituaient des gens, et leur
décision n'était pas motivée. Alors, je pense qu'il est
bien important d'insister pour que la décision soit motivée, que
ce soit inscrit au procès-verbal et que le motif soit inclus dans une
lettre envoyée par courrier recommandé au membre en question.
Autrement dit, c'est une procédure limpide. D'ailleurs, on l'a mis
là. Mais il faut bien comprendre que s'il ne faisait pas cela, un juge
pourrait dire: Vous n'avez pas suivi l'équité naturelle,
l'équité.
M. Garon: Oui, oui, c'est correct que la décision dise
pourquoi. C'est même très correct.
M. Fortier: Alors, on l'a mis là pour éviter des
erreurs.
M. Garon: Par exemple, quand on dit "La caisse transmet au
membre*, la caisse, c'est qui? Est-ce le secrétaire, le
président? Je pense que, rédigé comme cela, les gens vont
se demander qui c'est.
M. Fortier: Bonne question.
M. Garon: Dans les quinze jours... Pardon?
M. Fortier: M. Boivin, du contentieux.
M. Boivin (Richard): A quel endroit êtes-vous? Dans les
quinze jours, dites-vous?
M. Fortier: Au deuxième alinéa de l'article 125, on
dit "La caisse". C'est une bonne question, je pense, que de savoir qui est la
caisse. Est-ce que c'est le président du conseil, le
secrétaire?
Le Président (M. Houde): Voulez-vous vous identifier pour
le bien de la cause, s'H vous plaît?
M. Boivin: Oui. Je m'appelle Richard Boivin, je suis directeur du
service juridique chez l'Inspecteur général des Institutions
financières.
Le Président (M. Houde): Merci.
M. Boivin: Quand on dit "caisse", on n'a pas identifié
davantage finalement pour laisser la caisse organiser ses affaires comme elle
l'entend du point de vue administratif. Alors, normalement, cela pourrait
être le secrétaire de la caisse. J'imagine très bien que
cela pourrait être le secrétaire. Cela pourrait être le
directeur lui-même qui pourrait faire la chose si on lui demandait de le
faire ou...
M. Fortier: Cela pourrait être un administrateur
désigné.
M. Boivin:... ou un administrateur désigné.
M. Garon: Si c'est lui qui est destitué, il va
s'écrire une lettre...
M. Boivin: Certainement pas dans son cas, bien sûr.
M. Garon:... pour s'expliquer pourquoi il est destitué. Je
pense qu'il serait mieux qu'il y ait un certain caractère de formalisme,
il y a une certaine obligation là-dedans. Ce serait mieux d'indiquer
qui.
M. Boivin: Cela dépendra des règlements de
régie interne aussi que le caisse va se donner. Je pense que,
normalement, cela devrait être le secrétaire, sauf que si vous
mentionnez expressément dans la loi: le secrétaire ou le
secrétaire adjoint, vous avez un autre problème. En l'absence de
ces individus, vous êtes empêchés de le faire, vous ne savez
plus à qui vous adresser. En parlant de la caisse en
général, on laisse à la caisse le soin de s'organiser au
point de vue administratif et, par son règlement de régie
interne, elle pourra désigner les personnes habilitées à
le faire. On présume que, normalement, cela devrait être le
secrétaire.
M. Garon: Oui, mais si personne ne se sent visé par le mot
"caisse", personne ne va le faire.
M. Fortier: Oui, mais c'est une décision du conseil
d'administration. Il y a aura une réunion du conseil d'administration
qui va prendre des décisions. Il y a un motif.
M. Boivin: C'est normalement le devoir du secrétaire d'un
conseil d'administration de le faire.
M. Garon: Normalement, c'est celui qui écrit le
procès-verbal qui doit le faire.
M. Boivin: C'est le secrétaire.
M. Garon: Normalement, j'imagine que c'est le secrétaire
qui tient le procès-verbal.
M. Fortier: Oui, ou cela peut être le président qui
va dire: Bien, laisse faire, je vais le faire.
M. Boivin: Sauf que, si vous mettez expressément dans
l'article 125, "le secrétaire" ou "le président du conseil* ou un
autre individu, vous empêchez la caisse de s'organiser de la façon
dont elle l'entend au point de vue administratif.
M. Garon: Le procès-verbal de l'assemblée, c'est
l'assemblée générale extraordinaire, j'Imagine?
M. Boivin: C'est l'assemble générale, oui.
M. Garon: Extraordinaire? Bien, l'assemblée
générale ou l'assemblée générale
extraordinaire, selon que c'est l'une ou l'autre qui a été
convoquée.
M. Fortier: Oui, c'est la grande assemblée, c'est
l'assemblée des membres.
M. Boivin: Mais quand on parle de destitution, à l'article
123, c'est une assemblée extraordinaire, mais c'est quand même
l'assemblée générale des membres convoqués
spécialement pour la destitution.
M. Fortier: Oui, parce qu'on précise que c'est par les
membres qui ont le droit d'élire un administrateur; donc, c'est la
grande assemblée. Alors, c'est une procédure extraordinaire,
j'imagine que cela ne se fera pas à chaque Jour. Cela va?
M. Garon: Non, mais c'est parce que quand on joue avec les droits
des gens, à mon avis, il faut être plus spécifique que
général comme cela. À mon avis, il devrait y avoir une
obligation, des formes.
M. Fortier: S'il s'agit de l'assemblée extraordinaire des
membres, est-ce qu'on dit à un endroit, qui préside
l'assemblée extraordinaire?
M. Garon: Non.
M. Fortier: II y a un président ou un secrétaire de
l'assemblée.
M. Garon: C'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait une certaine
correspondance.
M. Fortier: Oui, c'est la régie interne qui va
décider cela.
M. Garon: Vous comprenez que là-dedans, au fond, il faut
avoir une certaine correspon-
dance entre ce que mentionne le procès-verbal et la lettre qu'on
va envoyer à la personne destituée. On dit: "Le
procès-verbal de rassemblée au cours de laquelle un membre est
destitué doit mentionner les faits qui motivent cette décision.
"La caisse transmet au membre, dans les 15 jours de la décision, par
courrier recommandé ou certifié, un avis motivé de sa
destitution. "
Ce doit être les raisons qui ont été
invoquées dans le procès-verbal.
M. Boivin: M. le député, normalement, par
ses règlements de régie interne, la caisse doit donner à
certaines personnes, dont le secrétaire de la caisse ou le
secrétaire de l'assemblée générale qui aurait
été désigné, des responsabilités et des
devoirs. Donc, à la suite du procès-verbal qui sera
rédigé, de la décision qui sera prise, fa personne
responsable de ces décisions, qu'on présume être le
secrétaire de l'assemblée, va y donner suite. Lorsqu'on parle de
la caisse, je pense qu'il est préférable de ne pas individualiser
un officier ou un membre de la caisse, parce qu'on pourrait avoir comme
conséquence, s'il était empêché de le faire ou s'il
ne le faisait pas, de se retrouver dans d'autres situations peut-être
plus graves. Il reste que c'est de la régie interne et qu'on laisse la
caisse s'organiser comme elle l'entend.
M. Garon: Selon moi, c'est drôle, quand il s'agit du droit
des gens, on laisse la caisse s'organiser comme elle l'entend, et, quand il
s'agit de piastres, il faut que ça soit absolument uniformisé par
la fédération.
M. Fortier: N'exagérez pas. M. Garon: Non! Cela me
frappe.
M. Fortier: Mais, ici, on parle juste de la transmission, M. le
député de Lévis. Il n'y a personne qui prend de
décision, il s'agit de la façon dont la décision est
transmise.
M. Garon: Oui, mais...
M. Fortier: Cette personne n'a pas pris de décision, c'est
juste pour dire...
M. Garon: Non, non, mais...
M. Fortier: La décision est prise par les membres. Cela me
semble être bien fait, ici. Vous faites bien de poser des questions; vous
posez de bonnes questions, ça nous force à
réfléchir. Merci de nous faire réfléchir.
M. Garon: Le procès-verbal...
M. Fortier: Cela va?
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 125 est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Houde): Sur division. J'appelle l'article
126.
M. Fortier: "Une vacance qui survient à la suite de la
destitution d'un membre peut être comblée lors de
l'assemblée où la destitution a lieu si l'avis de convocation
à cette assemblée mentionne la possibilité de la tenue
d'une telle élection. "
Autrement dit, au cours de la même réunion, on peut faire
les deux, destituer une personne et la remplacer, à la condition que
l'ordre du jour le prévoie.
M. Garon: "D'un membre", c'est n'importe quel membre?
C'est-à-dire un membre des organes?
M. Fortier: Un membre des organes, c'est ça.
M. Garon: On est toujours dans les organes.
M. Fortier: C'est toujours la même chose. On parie toujours
des trois organes.
M. Garon: C'est un peu normal. M. Fortier: Cela va? M.
Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Houde): L'article 126 est adopté.
J'appelle l'article 127.
M. Fortier: "Les membres ne sont pas
rémunérés. Ils ont toutefois droit au remboursement des
frais raisonnables faits dans l'exercice de leurs fonctions. " Alors, c'est le
principe coopératif. C'est bénévole, mais ils ont droit
à certains remboursements de dépenses.
M. Garon: Le gérant, on n'en parle plus!
Avant, c'était une rémunération fixe. "Les services
du gérant peuvent être rétribués uniquement...
".
M. Fortier: II n'est pas membre, vous allez le voir, 11 ne peut
pas être membre du conseil.
M. Garon: Non. Ce n'est pas ce que je veux dire, c'est parce
qu'on dit: "Les services du gérant peuvent être
rétribués... " On en profite pour parler du gérant
à cet endroit...
M. Fortier: Ah! le gérant.
M. Garon:... pour que le gérant ne soit pas
rétribué à commission.
M. Fortier: À quel endroit le gérant est-il
désigné?
M. Garon: On dit qu'il a une rémunération fixe,
dans la loi actuelle.
M. Fortier: À quel endroit en parie-t-on? Un peu plus
loin, à l'article 142, on dit: "Le conseil nomme, pour une durée
indéterminée, un directeur général ou
gérant... ".
M. Garon: Non, ce n'est pas ça.
M. Fortier: Article 147: "Le directeur général
exerce ses fonctions sous la direction du conseil d'administration. Ses
pouvoirs et devoirs sont déterminés par règlement de la
caisse. "Le conseil d'administration détermine la
rémunération du directeur général. "
Alors, il est prévu à l'article 147 que c'est le conseil
d'administration qui détermine la rémunération.
M. Garon: Oui, mais il y avait avant une disposition qui
n'était pas inutile. C'est le principe coopératif. C'est un
employé, il ne peut pas être rémunéré.
M. Fortier: Non, mais II est rémunéré pour
sa fonction de gérant. Il n'est pas rémunéré s'il
siège au conseil d'administration.
M. Garon: Non. Avant, on disait "... au moyen d'une
rémunération fixe dont le conseil d'administration
détermine le montant pour une période donnée. "
M. Fortier: Vous pariez de l'article 147? M. Garon:
Oui.
M. Fortier: On y reviendra plus tard. M. Garon: Pardon,
74.
M. Fortier: On y reviendra tout à l'heure, si vous
voulez.
M. Garon: "Les membres ne sont pas
rémunérés... ". D'accord.
M. Fortier: Parce que, là, on dit simplement que les
membres ne sont pas rémunérés.
M. Garon: On peut y revenir, oui. M. Fortier: Cela va?
M. Garon: Oui, ça, c'est correct. "Les membres ne sont pas
rémunérés... ".
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 127 est
adopté?
M. Fortier: Comme membre. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Houde): J'appelle l'article 128.
M. Fortier: "Sous réserve des règlements de la
caisse, les membres peuvent, si tous y consentent, participer à une
réunion à l'aide de moyens permettant à tous les
participants de communiquer oralement entre eux, notamment par
téléphone. Les membres sont alors réputés avoir
assisté à la réunion. "
Alors, c'est une grosse commande pour Bell Canada, mais c'est la
disposition que les compagnies avaient. J'imagine que cela va être une
petite caisse, parce qu'une grosse caisse...
Une voix: Est-ce que c'était dans l'ancienne loi?
M. Fortier: Non, je pense que ce n'était pas dans
l'ancienne loi. Il n'y avait rien de cela.
Mais j'imagine que cela va être valable seulement pour une petite
caisse.
M. Garon: Non. Regardez, on dit "les membres"; cela s'applique
toujours aux organes. Ce qui va arriver, à un moment donné, c'est
qu'il n'y aura plus de réunions de la commission de crédit. Le
gérant appellera les membres un par un.
M. Fortier: Non. Regardez - vous avez raison - à la
commission de crédit, ils peuvent être trois. On dit: "Ils peuvent
participer... à l'aide de moyens permettant à tous les
participants de communiquer oralement entre eux... ". J'imagine que s'ils sont
trois, ils vont faire ce qu'on appelle une conférence
téléphonique. Il peut arriver, en cas d'urgence, que ce soit
utile et nécessaire. Je sais que même à
Hydro-Québec, quand Ils doivent, à l'occasion, approuver des
emprunts spéciaux, ils le font par téléphone. C'est
exceptionnel, mais ils peuvent le faire par téléphone.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: C'est toujours sous réserve des
règlements de la caisse.
M. Garon: "Si tous y consentent". Cela, c'est une disposition
importante.
M. Fortier: C'est cela. C'est plutôt l'exception. Il y a
deux conditions: "sous réserve des règlements" et "si tous y
consentent*.
M. Garon: Oui, il y a deux balises importantes.
M. Fortier: Correct.
M. Garon: Sous réserve des règlements de la caisse
et si tous y consentent. Ce n'est pas souhaitable de façon
générale.
M. Fortier: Mais, cela peut arriver.
M. Garon: Je comprends les conférences
téléphoniques. Avec une conférence
téléphonique, les gens peuvent argumenter entre eux. Mais, si
c'est un qui appelle les autres et qui dit: Es-tu d'accord là-dessus? Il
n'y a plus de débat.
M. Fortier: M. le député de Lévis - disons
que vous avez une grosse transaction - ce qui peut arriver, je l'ai vécu
dans des conseils d'administration, on discute d'une grosse transaction pendant
cinq heures. On dit alors à un porte-parole: Tu vas aller
négocier, mais avant que tu prennes ta décision finale, il faut
se parler. C'est donc à la suite d'une discussion qui a duré cinq
heures. Le lendemain ou le surlendemain, la personne qui a reçu le
mandat de négocier revient, fait une conférence
téléphonique et dit: À la suite de notre réunion de
mardi dernier, voici ce que j'ai négocié. Les gens disent:
D'accord, vas-y. C'est toujours comme cela que cela se passe. Normalement, s'il
s'agit d'une affaire importante, on va exiger d'être présents
autour de la table pour en discuter, mais cela permet quand même à
tout le monde de participer à une décision finale concernant une
transaction importante. De plus en plus, j'imagine, ce sera la commission de
crédit, s'il s'agit d'un crédit important dans une grosse caisse.
Cela peut être utile d'avoir cette décision finale à la
dernière minute.
M. Garon: Ce qui est toujours plate là-dedans, c'est que
les gens qui vous appellent, normalement, s'ils sont d'un bord, ils ne vous
diront pas nécessairement les arguments négatifs de l'autre. Il
les appelle un par un et il dit: Oui, il y a tel argument, telle ou telle
affaire. Vous ne savez pas s'il a des réticences.
M. Fortier: Ce n'est pas un par un.
M. Garon: II va vous dire: J'ai appelé un tel, il est
d'accord.
M. Fortier: Non, M. le député de Lévis. Ce
n'est pas un par un. On dit ici "à tous les participants de communiquer
oralement entre eux". C'est ce qu'on appelle une conférence
téléphonique.
M. Garon: Participer à une réunion, cela, oui.
M. Fortier: C'est une conférence
téléphonique. Ce n'est pas le gérant qui en appelle un,
ensuite M. appelle l'autre, et l'autre dit cela.
C'est une conférence téléphonique.
M. Garon: Vous avez raison. Il y a les mots "participer à
une réunion à l'aide des moyens permettant... notamment par
téléphone... ".
M. Fortier: Tous les mots sont importants.
M. Garon: Oui. C'est une disposition nouvelle. Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Houde): Avec votre permission, est-ce
qu'on peut ajourner sine die la commission du budget et de
l'administration?
M. Fortier: II reste encore deux minutes, M. le
Président.
Le Président (M. Houde): D'accord. Allons-y. C'est pour
vous, cela ne me fait rien. Embarquez. J'appelle l'article 129.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Fortier: Article 129: "Les résolutions écrites,
signées par tous les membres habiles à voter ces
résolutions, ont la même valeur que si elles avaient
été adoptées au cours d'une réunion. "Ces
résolutions sont conservées avec les procès-verbaux des
délibérations. "
C'est la même chose, mutatis mutandis. Là, il s'agit d'une
résolution signée. Trois membres de la commission de
crédit, trois membres de la commission de surveillance ou les x membres
du conseil d'administration. C'est nouveau. C'est encore la Loi sur les
compagnies qui est transposée ici et qui est l'équivalent d'une
conférence téléphonique sur une décision. Cela
va?
M. Garon: Attendez un peu. On n'est plus dans les
réunions. C'est une disposition semblable à celle dans la Loi sur
les compagnies. L'autre, il y avait une réunion
téléphonique, mais là il n'y a plus de réunion.
M. Fortier: C'est une disposition qui sera utilisée
à l'occasion. Normalement, il y aura des réunions, de temps en
temps une conférence téléphonique, et de temps en temps la
signature par tous les membres de la commission de crédit ou du conseil
de surveillance.
M. Garon: La personne qui n'aurait pas été d'accord
pourra toujours refuser de signer.
M. Fortier: C'est juste. Si elle refuse de signer, cela n'est pas
adopté. C'est signé par tous les membres.
M. Garon: Par tous les membres.
M. Fortier: Ce n'est pas par la majorité, c'est par tous
les membres. Adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Houde): Comme il est 18 heures, j'ajourne
la commission du budget et de l'administration sine die.
(Fin de la séance à 18 h 1)