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(Onze heures quarante-sept minutes)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration reprend ses
travaux. Je rappelle que son mandat est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 70, Loi sur les caisses
d'épargne et de crédit. Je demande au secrétaire
d'annoncer les remplacements.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Polak
(Sainte-Anne) remplacera M. Chagnon (Saint-Louis) et Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata) remplacera M. Fortin
(Marguerite-Bourgeoys).
Le Président (M. Kehoe): Merci, M. le secrétaire.
Nous étions rendus à l'étude de l'article... Excusez-moi.
M. le député de Lévis.
M. Garon: J'aimerais, s'il était possible d'en convenir
à ce moment-ci... parce qu'il y aura possiblement d'autres remplacements
étant donné qu'on a appris que certaines choses ont
été appelées ce matin. Ainsi, par exemple, le
député de Jonquière qui, normalement, siège
à cette commission, doit être en Chambre une bonne partie de la
journée et il n'avait pas prévu cela. Alors c'est pour pouvoir
faire des remplacements, au cours de la journée, en fonction des gens
qui vont être occupés, puisqu'il y a trois commissions
parlementaires je pense, et, l'Assemblée nationale siège.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, je suis sûr qu'avec la coopération de tout le monde,
il n'y aura pas de problème. Donc, j'appelle l'article 130. M. le
ministre.
M. Fortier:. Oui, l'article 130. Je voulais simplement dire au
député de Lévis qui avait proposé des amendements
à deux articles qu'au moment où il le jugera opportun, on pourra
y revenir. Je crois qu'on est assez favorables aux propositions qu'il a faites.
Est-ce que vous voulez revenir à ces deux articles ou est-ce qu'on
continue?
M. Garon: C'était à quels articles?
M. Fortier: C'est aux articles 112 et 114 que vous aviez
présenté des amendements. Pardon. L'article 106. Il y en avait un
premier à l'article 106 et, ensuite, aux articles 112 et 114. Il n'y a
pas d'amendement?
M. Garon: II n'y a pas d'amendement. Il y avait des articles en
suspens...
Le Président (M. Kehoe): L'article 106 était en
suspens, mais il n'y a pas d'amendement.
M. Garon: II y en avait deux...
M. Fortier: II y avait un amendement qui était
proposé... Je sais qu'il y a deux autres articles avant cela. Juste pour
les fins, d'une bonne compréhension il y a les articles 67, 70, 106, 112
et 114, et ceux qui ont été suspendus, je crois, à ma
demande, ce sont 106, 112 et 114. Je suggère tout simplement qu'on
puisse reprendre ces trois articles parce que je pense qu'on va vous donner
raison, de toute façon. Cela va?
M. Garon: L'article 106.
Assemblée des membres (suite) Dispositions
générales (suite)
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 106? Y a-t-il
un amendement à l'article 106?
M. Fortier: Oui.
M. Garon: Oui, il y avait un amendement.
M. Fortier: En avez-vous une copie, M. le Président? Non.
Alors, on va vous donner cela. Je peux le lire. Alors, l'article 106 dit: "Sauf
disposition contraire des règlements de la caisse, les membres
présents à une assemblée générale
constituent le quorum - on parlait de l'assemblée des membres. "Lorsque
le quorum prévu par règlement n'est pas atteint lors de deux
assemblées consécutives, cette deuxième assemblée
peut être valablement tenue. "
Le député de Lévis avait fait valoir qu'on devrait
insister pour que cette deuxième assemblée se tienne et porte sur
les mêmes questions. Alors, j'ai un libellé ici que je propose.
L'article se lirait comme suit... j'imagine qu'on peut réécrire
l'article au complet. Est-ce qu'on peut le proposer comme ça, M. le
secrétaire?
Le Président (M. Kehoe): Remplacer l'article...
M. Fortier: Alors, on remplace l'article 106 par le
libellé suivant: "Lorsque le quorum prévu par règlement
n'est pas atteint, l'assemblée peut être convoquée à
nouveau. Si le quorum n'est pas encore atteint, cette deuxième
assemblée peut être valablement tenue et doit porter sur les
mêmes questions que celles indiquées dans le premier avis de
convocation. "
Alors je crois que cela reprend la proposition que le
député de Lévis avait faite?
Le Président (M. Kehoe): Si je comprends bien, c'est un
ajout au deuxième alinéa.
M. Fortier: C'est cela. M. le Président, le premier
alinéa est conservé tel quel et on remplace le deuxième
alinéa par le libellé dont je viens de faire lecture.
Le Président (M. Kehoe): D'accord, est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Garon: II faudrait avoir l'amendement, parce que c'est une
question de bonne compréhension.
Le Président (M. Kehoe): Avez-vous une autre copie de
l'amendement?
M. Fortier: Nous vous en avions envoyé une, mais nous
allons en faire... Donnez cela au député de Lévis.
M. Garon: Oui, mais, là, ce n'est pas un amendement, ce
n'est pas correct.
Le Président (M. Kehoe): C'est un ajout.
M. Garon: Oui, mais cela ne dit même pas où cela
va.
Le Président (M. Kehoe): Après le deuxième
paragraphe de l'article 106.
M. Fortier: Le premier alinéa reste tel quel, c'est le
deuxième alinéa qui est changé.
M. Garon: Oui, mais il faut qu'il soit rédigé. Ce
n'est pas un amendement, parce que cela ne dit pas ce que cela fait.
Pouvez-vous le faire officiellement, comme on le fait habituellement?
M. Fortier: II est écrit.
Le Président (M. Kehoe): II est écrit et
déposé. Si je comprends bien l'amendement...
M. Garon: Normalement, il nous fait une copie et il nous en passe
une. On ne prend pas l'amendement, on le regarde et on lui redonne. Cela ne
fonctionne pas comme cela.
Le Président (M. Kehoe): On peut suspendre pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 52)
(Reprise à 11 h 54)
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, je comprends que
votre amendement à l'article 106, c'est pour remplacer le
deuxième alinéa par l'amendement que vous avez lu et que nous
avons devant nous. En avez-vous une copie, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Pouvez-vous le lire?
Le Président (M. Kehoe): II a déjà
été lu, mais je vais le relire. "Lorsque le quorum prévu
par le règlement n'est pas atteint, l'assemblée peut être
convoquée à nouveau. Si le quorum n'est pas encore atteint, cette
deuxième assemblée peut être valablement tenue et doit
porter sur les mêmes questions que celles indiquées dans le
premier avis de convocation. "
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 106 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Assemblée annuelle (suite)
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 112 et je
comprends qu'il y a un amendement là aussi.
M. Fortier: Je pense qu'on va être obligés
d'attendre. On est aussi bien de continuer parce qu'on n'a pas les copies.
M. Garon: En fait, j'aimerais dire, M. le Président...
Le Président (M. Kehoe): C'est un amendement
proposé par vous, M. le député de Lévis, à
l'article 112?
M. Fortier: J'ai l'article 112 ici. Pouvez-vous le remettre
à M. le député de Lévis?
Le Président (M. Kehoe): Un instant, s'il vous
plaît! L'amendement du député de Lévis a
été présenté en premier, avant celui du ministre.
Donc, il faut en disposer d'une manière quelconque.
M. Fortier: Je ne le savais pas. J'avais oublié cela. Je
pensais qu'il avait juste émis une intention. M. le
député, êtes-vous satisfait du libellé qu'on a
adopté?
M. Garon: Duquel parlez-vous?
M. Fortier: Vous aviez proposé un libellé et je
l'avais oublié. Mais je pense que c'est la même idée qui
est reprise. Non, c'est la même idée qu'on a reprise. Si vous
voulez en faire la proposition? Cela va?
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, il faut disposer de votre amendement.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que vous retirez votre
amendement?
M. Garon: Non, je ne le retire pas. Puisque j'ai le texte, je
vais le laisser là.
Le Président (M. Kehoe): Pour la procédure, il faut
disposer de votre amendement pour commencer. Avez-vous quelque chose...
M. Garon: On va en parler, justement.
M. Fortier: Malheureusement, le président aurait dû
nous rappeler que vous aviez présenté un amendement, ce que
j'avais oublié. Je croyais que cet amendement que j'ai
présenté et que vous avez adopté allait dans le même
sens que l'intention que vous aviez exprimée. Le Président nous
dit qu'on aurait dû, en premier, statuer sur l'amendement que vous avez
proposé, mais je pense que c'est exactement la même idée.
Alors, si vous vouiez faire avancer les travaux, on pourrait tout simplement...
Si vous acceptiez de retirer l'amendement dont vous avez fait état la
semaine dernière...
M. Garon: Pourquoi est-ce que je le retirerais?
M. Fortier: On peut changer les écritures. Est-ce que vous
acceptez qu'on change les écritures afin que l'amendement que j'ai
proposé soit proposé par le député de
Lévis?
M. Garon: D'abord, cela fait drôle. L'amendement que j'ai
proposé, par exemple, dit: "Les membres sont convoqués pour... "
Ah non! je comprends... "pour procéder à une période de
questions". C'est parce que vous ajoutez, dans votre amendement...
M. Fortier: On n'est pas rendus à la période de
questions.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Pour l'instant, on parle de l'article 106, M. le
député de Lévis.
Une voix: L'article 112.
M. Garon: L'article 106 est fini.
M. Fortier: Ah! C'est fini. C'est sur l'article 106 qu'il y a un
amendement? Là, on ne se comprend pas. Est-ce que le
président...
M. Garon: Ha, ha, ha!
M. Fortier:... peut nous dire où nous en sommes?
J'étais toujours à l'article 106.
M. Garon: Non, on avait fini avec l'article 106.
Le Président (M. Kehoe): On va statuer sur l'affaire.
L'amendement à l'article 106 est adopté et l'article 106 tel
qu'amendé est adopté.
M. Fortier: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): On est rendus à l'article
112.
M. Fortier: Là, on ne se comprend pas. M. Garon: On
va trop vite.
M. Fortier: On est rendus à l'article 112. Vous appelez
l'article 112?
Le Président (M. Kehoe): II y a un amendement à
l'article 112 présenté par le député de
Lévis.
M. Fortier: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): Je comprends que le ministre a
présenté un amendement aussi.
M. Fortier: Non, il n'est pas encore présenté. Il a
été distribué.
Le Président (M. Kehoe): Pour le moment, l'amendement
présenté par le député de Lévis est devant
nous.
M. Fortier: Quel est l'amendement?
M. Bélisle: Est-ce qu'on peut avoir une copie de
l'amendement?
Le Président (M. Kehoe): La voici.
M. Garon: C'est pour cela que je demande...
Le Président (M. Kehoe): Je viens juste de l'avoir.
M. Garon: C'est cela. Une voix: Pardon?
M. Fortier: II va falloir qu'on se comprenne parce que là,
je ne me comprendrai pas.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: J'ai les deux. Est-ce que tout le monde a les deux
copies?
M. Fortier: On a les deux. Si on veut les lire, M. le
Président, si vous me le permettez. L'amendement du député
de Lévis se lisait comme suit: "Ajouter un 7°: "Procéder
à une période de questions orales adressées aux membres du
conseil d'administration pour une période de
temps minimale prévue par les règlements de la
caisse."
Nos légistes ont écrit à l'article 112,
après le paragraphe 6° de l'alinéa, l'alinéa suivant:
"Une période de questions dont la durée minimale est
déterminée par règlement de la caisse est allouée
aux membres au début de chaque assemblée. Ces questions peuvent
porter sur tout sujet relatif à l'administration de la caisse par les
dirigeants sortants et ceux à qui elles s'adressent sont tenus d'y
répondre." Alors, c'est un peu plus précis. Je pensais que cela
allait - cela a bonifié quelque peu votre amendement - exactement dans
le sens de ce que vous aviez suggéré. (12 heures)
M. Garon: C'est moins précis pour la raison suivante.
Quand vous précisez dans la loi que cela va se tenir
nécessairement au début de rassemblée, je ne suis pas
sûr que ce soit une bonne affaire. Normalement, l'assemblée est
maltresse de son ordre du jour. Si l'assemblée voulait, par exemple,
tenir cette période de questions à un autre moment. Quand on
élit des gens dans une caisse normalement, ou dans l'administration de
n'importe quelle entreprise au fond, c'est pour savoir comment les gens voient
cela, quelle est la conception des choses, parce qu'après cela,
l'assemblée n'aura plus lieu pendant un an. Ce qui est important, c'est
de connaître la conception des gens.
M. Fortier: Est-ce qu'on dit que c'est au début?
M. Garon: À ce moment-là, il y a peut-être la
conception des gens...
M. Fortier: On ne dit pas que c'est au début.
M. Garon: Oui, vous dites cela.
M. Fortier: "Dont la durée minimale est
déterminée par règlement de la caisse est allouée
aux membres..." Ah oui!
M. Garon: Au début de chaque assemblée. M.
Fortier: D'accord, on peut changer cela.
M. Garon: Je pense qu'au début, cela n'est pas bon. Cela
pourrait avoir lieu souvent au début. Mais si les membres choisissent un
autre moment, ce sont eux qui sont maîtres de leur assemblée.
M. Fortier: On peut le changer. Que voulez-vous? "Au cours de
l'assemblée"? Au lieu du début, on va mettre "au cours de
l'assemblée". Il n'y a aucun problème. Ce que mes gens me disent,
c'est que vous aviez dit que ce serait une bonne chose qu'au début de
chaque assemblée, il y ait une période de questions. Alors, on
l'a écrit comme cela.
M. Garon: Non, non, je n'ai pas parlé du début.
L'amendement que j'ai proposé, c'est de "procéder à une
période de questions orales adressées aux membres du conseil
d'administration pour une période de temps minimale prévue par
les règlements de la caisse".
M. Fortier: On peut écrire aussi "au cours".
M. Garon: Le règlement prévoit la durée et
après cela, on détermine dans l'ordre du jour...
M. Fortier: M. le député de Lévis, pour
faire avancer les travaux, je pense qu'on accepte l'idée de votre
amendement. Si vous prenez l'amendement que j'ai proposé, il est un peu
plus clair dans la mesure où on dit: "Ces questions peuvent porter sur
tout sujet relatif à l'administration de la caisse et ceux à qui
elles s'adressent sont tenus d'y répondre." Pour aller dans le sens de
ce que vous suggérez, on peut changer "au début" par "au cours de
chaque assemblée"; ils décideront à quel moment cela aura
lieu. Alors, on est prêts à vous donner raison là-dessus.
Il n'y a aucun problème. Alors, lequel des deux est le mieux?
M. Garon: Je ne vois pas pourquoi on écrit cela: "Porter
sur tout sujet relatif à l'administration de la caisse par les
dirigeants sortants et ceux à qui elles s'adressent sont tenus d'y
répondre." La période de questions peut être un peu plus
large que cela même, selon que l'assemblée le veut. C'est une
période de questions où les gens vont poser des questions
à l'administration sortante. "Ceux à qui elles s'adressent sont
tenus d'y répondre."
M. Fortier: Je retire mon amendement, M. le Président.
M. Garon: Je ne suis pas sûr que...
M. Fortier: Je retire mon amendement. M. le député
de Lévis, je retire mon amendement, on vote sur le vôtre.
Adopte!
Le Président (M. Kehoe): Non, mais je vois le
député de Mille-Îles...
M. Fortier: Bon, on pensait faire mieux, mais si c'est trop
compliqué, on le retire.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Mille-Îles?
M. Bélisle: Je ne comprends pas le député de
Lévis.
M. Garon: Pourquoi?
M. Bélisle: Effectivement, il y a une proposition
d'amendement qui est faite par le ministre...
M. Garon: Non, il y avait d'abord un amendement...
M. Bélisle: Laissez-moi parler... qui va beaucoup plus
loin que ce que vous avez demandé au tout début et vous semblez
être en état d'hésitation intellectuelle
prononcé.
M. Garon: Mais qu'est-ce qu'elle dit de plus que la proposition
qui est déjà là?
M. Fortier: Ce qu'elle dit de plus, c'est qu'il y a une
période de questions, mais que les gens sont obligés de
répondre aux questions. C'est cela qui est bien important. Ils
pourraient poser, comme à l'Assemblée nationale, des tas de
questions et il n'y a personne qui y répond.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Fortier: Alors là, on dit qu'ils sont tenus de
répondre aux questions. C'est une obligation d'y répondre.
M. Garon: Je suis content que vous fassiez cette admission.
M. Bélisle: Mais vous avez vécu une
expérience...
M. Fortier: Alors c'est pour cela que ça va beaucoup plus
loin...
M. Bélisle: Vous devez comprendre la distinction, avec
l'expérience que vous avez vécue ce matin.
M. Garon: Vous savez que...
M. Bélisle: On apprend avec l'âge, hein?
M. Garon: L'avenir dure longtemps.
M. Fortier: Non, mais M. le député de
Lévis, je demanderais votre collaboration parce qu'on est rendus
- avec votre collaboration - autour de l'article 100.
Une voix: L'article 112.
M. Fortier: Nous avons jusqu'à minuit ce soir et j'ose
espérer que nous progresserons beaucoup ce soir, jusqu'à minuit.
Et je suis prêt à vous donner raison, on vous le donne! Mais il
s'agit de s'entendre. Il me semble qu'on ne devrait pas prendre une demi-heure
sur un article aussi simple. On est prêts à vous donner raison. On
a essayé d'écrire l'article pour le bonifier et on est
prêts à le modifier comme vous voulez. Mais qu'on ne perde pas
trois quarts d'heure là-dessus.
Le Président (M. Kehoe): On est rendus avec
l'amendement...
M. Bélisle: M. le Président, on sait où on
est rendus, vous savez. Lui, il ne le sait pas, par exemple.
Le Président (M. Kehoe): En tout cas. Aux fins de
l'étude de l'article...
M. Garon: Depuis tantôt, j'étais à peu
près le seul à savoir qu'on était rendus à
l'article 112.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Kehoe): On est rendus à l'article
112, à l'amendement présenté par le député
de Lévis. Techniquement, nous avons devant nous l'amendement
présenté par le député de Lévis.
M. Fortier: Là, il y a une question au
député de Lévis.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'il retire son
amendement, est-ce qu'on procède avec cela ou est-ce qu'on accepte celui
présenté par le ministre?
M. Garon: Je ne retire pas mon amendement.
M. Bélisle: Parfait, le vote! M. Fortier: Le vote!
Le Président (M. Kehoe): Alors, est-ce que l'amendement
présenté par le député de Lévis est
adopté? Je vais lire l'amendement présenté par le
député de Lévis. "L'article 112 du projet de loi 70 est
modifié par l'ajout du paragraphe 7° se lisant comme suit:
Procéder à une période de questions orales
adressées aux membres du conseil d'administration pour une
période de temps minimale prévue par les règlements de la
caisse."
M. Fortier: Adopté!
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est
adopté?
M. Fortier: Adopté!
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 112 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté!
Assemblée extraordinaire (suite)
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 114 et je
comprends qu'il y a un amendement. Il y a encore un amendement
présenté par le député de Lévis. Le texte de
l'amendement se lit comme suit: "L'article 114 au projet de loi 70 est
modifié par l'ajout à la fin du premier alinéa des termes:
"ou par le nombre de membres prévu au quorum par les règlements
de la caisse lorsque ce nombre est inférieur à ceux ci-devant
mentionnés"."
L'amendement présenté par le député de
Lévis est censé avoir été distribué l'autre
jour.
M.Garon: 114.
Le Président (M. Kehoe): 114.
M. Garon: Au quorum, par les règlements de la caisse.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, avez-vous...
M. Fortier: Un instant! Je suis en train de comparer ça.
On y avait travaillé. Pardon?
M. Garon: Où en étions...
M. Fortier: On y avait travaillé différemment, mais
on va statuer. Donnez-nous deux secondes.
M. Garon: Voulez-vous me montrer votre projet?
Le Président (M. Kehoe): J'ai lu votre amendement.
M. Garon: Non, non, le ministre dit qu'ils ont travaillé
là-dessus.
M. Fortier: Bien, oui, on est allés dans le même
sens, mais, s'il faut entamer un débat pour un amendement qui...
M. Garon: Bien, on ne l'a pas vu, on ne peut pas...
M. Fortier: Est-ce que vous les avez? Vous ne les avez pas?
M. Garon: Je ne parle pas de ce que je n'ai pas vu.
M. Fortier: Ici, M. le Président, je veux juste faire
valoir la raison pour laquelle on a changé le libellé. Nous
sommes d'accord avec l'esprit de l'amendement proposé par le
député de Lévis, mais nos juristes nous indiquent que le
libellé portait quelque peu à confusion. On a seulement
réécrit l'article. Cela donne exacte- ment la même chose et
je ne voudrais pas lancer un autre débat sur le fond. Cela donne
exactement ce que demandait le député de Lévis et cela a
été réécrit précisément pour que
ça soit plus clair. C'est simplement une réécriture qui
donne exactement la même chose.
Je suggérerais, étant donné que c'est simplement
une réécriture faite par les juristes...
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, retirez-vous...
M. Fortier: Si le député de Lévis retirait
son amendement, on voterait là-dessus; cela donne exactement la
même chose, c'est tout simplement plus clair.
M. Garon: Oui, je suis d'accord. M. Fortier: C'est
d'accord?
Le Président (M. Kehoe): Je comprends que l'amendement
présenté par le député de Lévis est
retiré?
M. Garon: Je vais retirer mon amendement parce que les
légistes sont plus clairs.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement
présenté par le ministre est le suivant: L'article 114 est
modifié: 1° par le remplacement...
M. Fortier: Premièrement.
Le Président (M. Kehoe): ...dans la troisième
ligne...
M. Fortier: Oui.
Le Président (M. Kehoe): ...du premier alinéa et
après le chiffre 300, du mot "ou" par une "virgule"; 2° par
l'addition, à la fin du premier alinéa, des mots "ou, lorsque le
quorum prévu par le règlement de la caisse est inférieur a
100 ou au tiers de ses membres, par le nombre de membres requis pour constituer
ce quorum."
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Garon: Un instant! Est-ce bien dans la troisième ligne
ou si vous voulez le mettre... Après le chiffre, ça se
lirait...
M. Fortier: On met une virgule après. Si vous lisez
l'article tel qu'il est écrit, dans la troisième ligne, au
chiffre» "300", on met une virgule et on enlève ce qui suit.
Ensuite on ajoute une phrase qui est ici.
M. Garon: Cela fait drôle, cela ne s'ajoute pas à la
fin. Il faudrait que ce soit ajouté à la fin.
M. Fortier: Non, je vais vous le lire au
complet et cela va donner ceci, M. le député de
Lévis. "Le conseil d'administration doit tenir une assemblée
extraordinaire sur requête de 100 membres de la caisse si elle en compte
au moins 300, du tiers de ses membres si elle en compte moins de 300, ou
lorsque le quorum prévu par règlement de la caisse est
inférieur à 100 ou au tiers de ses membres par le nombre de
membres requis. "
Autrement dit, il y a deux "ou" et on ajoute cela. Cela va?
M. Garon: Très bien. C'est parce que j'ajoutais le
deuxième alinéa après le "ou" que vous avez enlevé.
Cela ne marchait pas.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 114 tel
qu'amendé est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Direction et administration (suite)
Dispositions communes (suite)
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 123 qui
était suspendu.
M. Fortier: L'article 112. L'article 112 a été
adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 112 a été
adopté et l'article 114 a été adopté.
M. Fortier: L'article 114 a été adopté.
Le Président (M. Kehoe): II y a l'article 123 qui
était suspendu.
M. Fortier: Cela va.
M. Garon: Attendez un peu.
M. Fortier: L'article 123 n'a pas été
étudié, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): II a été
suspendu.
M. Fortier: II avait été suspendu et c'est nous qui
avions demandé la suspension.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: Pour rapporter...
Le Président (M. Kehoe): Je comprends qu'il y a un
amendement à l'article 123.
M. Fortier: Quel est le motif de l'amendement? Je vais le
présenter et M. Boivin, le responsable du contentieux chez l'Inspecteur
général, pourra donner l'explication.
L'article 123 se lit comme suit: "Un membre ne peut être
destitué lors d'une assemblée extraordinaire que par les membres
de la caisse qui ont droit d'élire un administrateur et s'il a
été informé par écrit des délais
prévus pour la convocation de celle-ci, des motifs invoqués pour
sa destitution ainsi que du lieu, de la date et de l'heure de
l'assemblée. "Le membre peut exposer, dans une déclaration
écrite que lit le président de l'assemblée, les motifs
pour lesquels il s'oppose à sa destitution et il peut également y
prendre part. "
Comme on le verra plus loin, c'est qu'on va permettre aux caisses
d'avoir différentes classes de membres et différentes
catégories. Donc, une caisse pourra avoir différentes
régions. Disons que dans une caisse il y a cinq régions et que
les membres du conseil d'administration qui ont été élus
par la région no 1 ou par la région no 2. L'amendement qui est
proposé et que je vais lire dans un instant fait en sorte que la
destitution ne se fait pas par l'ensemble des membres et par les membres de la
région qui ont élu le représentant. C'est pour cela que
l'amendement se lit comme suit: L'article 123 est modifié par la
suppression, dans le premier alinéa, des mots "par les membres de la
caisse qui ont droit d'élire un administrateur et... "
M. Garon: Pourquoi avez-vous enlevé cela?
M. Fortier: Je vais demander à l'inspecteur de vous
préciser.
M. Bouchard (Jean-Marie): Dans le chapitre on prévoit les
organes et les trois comités, donc, cela nous prend une règle
générale qui dit que la destitution ne peut se faire au cours
d'une assemblée extraordinaire en suivant les formalités qui sont
prévues: informer par écrit. Dans la rédaction qui
était faite, on ne visait que la destitution en réalité
que d'un seul membre, peut-être celui du conseil d'administration. Or, la
répartition en régions, c'est-à-dire la formation de
groupes de territoires qui, selon l'article 135, pour ce qui concerne la
destitution d'un membre du conseil d'administration élu par une
région, il est tout à fait équitable que seuls les membres
qui ont été élus puissent révoquer ce membre et non
pas l'assemblée générale de la caisse. Donc, la
destitution de l'administrateur sera conséquente avec le pouvoir
donné à l'article 135 et c'est à cet article qu'on
prévoira la destitution de l'administrateur par les membres d'un groupe
donné.
Par ailleurs, les autres comités, les conseils
de surveillance, les commissions de crédit, ne sont pas
élus par des régions, mais sont élus en assemblée
générale. Donc, le principe de l'article 123 doit être
général et c'est l'assemblée générale qui
pourra destituer les autres membres des deux autres comités.
Le Président (M. Després): M. le
député de Lévis.
M. Fortier: Donc, l'article 129...
M. Garon: Là, on est dans les organes?
M. Fortier: C'est cela.
M. Garon: C'est un mot qui va faire époque, étant
même utilisé par le ministre de l'Éducation ce matin.
M. Fortier: S'il l'a utilisé, cela doit être bon.
(12 h 15)
M. Garon: Pardon? Il voulait dire qu'il n'y avait qu'un
engagement électoral qui avait été respecté, c'est
pour ça qu'il a employé ça au singulier.
M. Fortier: M. le député de Lévis,
l'article, tel que modifié, se lirait comme suit: "Un membre ne peut
être destitué lors d'une assemblée extraordinaire que s'il
a été informé par écrit, dans le délai
prévu" et on continue. C'est à un autre article qu'on verra qui
fait la destitution, parce que, tel qu'il est libellé là,
ça créerait de la confusion par la suite.
Le Président (M. Després): M. le
député de Lévis.
M. Fortier: C'est juste un amendement de concordance. On n'a rien
changé.
M. Garon: Je vais vous poser une question pour
l'interprétation. On dit: "Le membre peut exposer, dans une
déclaration écrite que lit le président de
l'assemblée, les motifs pour lesquels il s'oppose à sa
destitution. Il peut également y prendre la parole." Est-ce qu'il
pourrait, par exemple, ne pas faire de déclaration écrite et
prendre la parole?
M. Fortier: M. l'inspecteur, s'il vous plaît.
M. Garon: Ce doit être le libellé de l'article tel
qu'il est là.
M. Bouchard: On l'a prévu, justement, pour le
protéger, pour que ce soit consigné. Alors, on dit: II peut dans
une déclaration écrite... Cela veut dire de la façon la
plus formaliste possible. A fortiori, il peut le faire verbalement, bien
sûr. Mais on lui dit qu'il a le pouvoir d'exiger que sa
déclaration soit écrite et consignée. C'était
ça, le but. Si c'est à déposer...
M. Fortier: On ne dit pas "il doit"; on dit "il peut".
M. Garon: Vous avez raison. M. Fortier: Cela va? M. Garon:
Cela va.
Le Président (M. Després): Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Després): Est-ce que l'article 123
est adopté tel qu'amendé?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 130. M. le ministre.
M. Fortier: On était rendus là, n'est-ce pas?
Le Président (M. Després): Oui.
M. Fortier: C'est là où nous étions
rendus?
Le Président (M. Després): Oui.
M. Garon: Là, il nous reste deux articles en suspens, au
fond.
M. Fortier: C'est ça, les articles 67 et 70;
c'était à votre demande au début. Cela va?
Le Président (M. Després): Donc, l'article 130.
M. Fortier: L'article 130, je le lis. "Un membre présent
à une réunion..." On parle toujours... On est dans "Direction et
administration". "Dispositions communes au conseil d'administration, à
la commission de crédit et au conseil de surveillance." L'article 130 se
lit comme suit: "Un membre présent à une réunion est
réputé avoir approuvé toute résolution
adoptée ou toute mesure prise lors de cette réunion, sauf:
"1° s'il demande lors de la réunion que sa dissidence soit
consignée au procès-verbal; "2° s'il avise par écrit
le secrétaire de la réunion de sa dissidence avant l'ajournement
ou la levée de la réunion."
Donc, on veut éviter une situation où une personne dirait:
J'étais contre, mais ce n'est pas consigné. Alors, pour
présumer qu'une personne
était contre, il faudrait le consigner au
procès-verbal.
Le Président (M. Després): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Quel est le but de cette disposition?
M. Fortier: C'est la protection des individus. Comme on va le
voir plus loin, on impose des responsabilités assez
considérables. Je vais vous donner un exemple. On dit que si la loi ou
les règlements du gouvernement ne sont pas respectés et qu'un
crédit est accordé à une personne à qui il ne
devrait pas être accordé, les gens qui ont pris cette
décision sont personnellement responsables.
Donc, si un membre d'une commission de crédit est contre une
décision majoritaire, en inscrivant sa dissidence il va être
protégé automatiquement, parce qu'il pourra faire valoir
éventuellement qu'il n'était pas d'accord, c'est consigné
au procès-verbal. C'est une protection pour la personne.
M. Garon: Au cas où il aurait la responsabilité
plus tard.
M. Fortier: Oui.
M. Garon: Maintenant, quelle distinction faites-vous entre 1°
et 2°? Les deux se passent au moment de l'assemblée.
M. Fortier: M. Bouchard, s'il vous plaît.
M. Bouchard: Le paragraphe 1° vise nommément le cas
où lorsque vous êtes rendu à un sujet donné à
l'ordre du jour, vous êtes dissident et vous exigez que, à
l'occasion de cette question précise, votre dissidence soit
consignée. Le paragraphe 2° a pour effet de prévoir que si,
pour une raison quelconque, vous prévoyez être dissident sur un
sujet ultérieur et que vous ne serez pas présent à cette
assemblée à ce moment-là, parce que vous devez quitter,
vous puissiez indiquer d'avance que vous n'êtes pas d'accord sur un sujet
à venir.
Donc, dans le premier cas, il y a un sujet à l'ordre du jour, on
parle sur un sujet donné. Là, pour, contre, dissident et vous
demandez, séance tenante, que votre consignation soit
enregistrée.
M. Garon: Oui.
M. Bouchard: Mais il se peut que la réunion ne soit pas
terminée et que vous quittiez l'assemblée, mais que, d'avance,
vous vouliez ne pas être d'accord avec une décision qui va
être prise, ultérieurement, selon l'ordre du jour. Alors, vous
demandez que ce soit désigné par écrit.
M. Garon: Mais ce que vous avez là, c'est le cas d'un
membre présent. Vous devez avoir quelque chose pour un membre
absent.
M. Bouchard: Pour un membre absent, c'est l'autre article.
M. Fortier: Pour un membre absent, c'est l'article 131.
M. Garon: Si le membre était absent, ça ne peut pas
être la même disposition que pour le membre présent. S'il
avise, par écrit, le secrétaire de la réunion de sa
dissidence avant l'ajournement ou la levée de la réunion.
M. Fortier: II se peut, M. le député de
Lévis, que le sujet en question... Disons qu'à une
réunion, dix sujets sont discutés, rendu à la
décision numéro 2, le membre qui était contre n'a pas
à exprimer sa dissidence. Mais là, on est rendus à
l'article numéro 9 de l'ordre du jour. Il est encore présent,
mais il peut dire: Mme la secrétaire, même si le sujet
numéro 2 est dépassé depuis une heure, je vous demande
d'inscrire ma dissidence. Cela lui permet de revenir en arrière parce
que le président, à ce moment-là, pourrait dire: On a
dépassé cette étape, il est trop tard pour inscrire votre
dissidence. Cela lui donne la chance, une fois de plus, d'inscrire sa
dissidence.
M. Garon: C'est à ça que je pensais plutôt
qu'à un gars absent qui le dirait à l'avance. Quelqu'un qui est
absent, est absent à ce moment-là...
M. Fortier: On ne se chicanera pas là-dessus, vous avez
raison, mon interprétation est peut-être plus acceptable, mais
celle de M. Bouchard est encore valable.
M. Garon: Je pense que c'est autre chose. J'avais pensé
que quelqu'un pouvait, avant la fin de la réunion, dire par
écrit: Je suis dissident.
M. Fortier: II peut revenir en arrière, même si le
sujet a été adopté ou qu'il n'a pas exprimé sa
dissidence. Vous êtes d'accord?
M. Garon: II pourrait aussi le faire en vertu de l'article 1.
M. Fortier: M. le député de Lévis, ce qu'on
vise ici, c'est de donner la protection totale à quelqu'un qui voudrait
exprimer sa dissidence. Ce qu'on veut éviter...
M. Garon: Non, mais c'est parce que je vois le secrétaire
général, quand je dis qu'il pourrait le faire en vertu de
l'article 1 même si le sujet est passé, il semble dire non.
M. Fortier: Non, ça pourrait être
interprété... Un président de conseil d'administration
pourrait prétendre... Quand on suit un ordre du jour, c'est
défendu de revenir en arrière, vous savez ça. Si on est
rendu au sujet numéro 9, comme je le disais, et que quelqu'un veut
exprimer sa dissidence sur le sujet numéro 2 qui est passé depuis
une heure, un président d'assemblée peut dire: Je ne vous le
permets pas, c'est fini, la discussion est terminée. Ce qu'on lui donne,
c'est une protection additionnelle. On dit: Même s'il y a une heure que
la discussion est terminée sur le sujet numéro 2, le 2° lui
permet de demander à la secrétaire d'exprimer sa dissidence et
que ça paraisse au procès-verbal. C'est simplement une protection
additionnelle pour ceux qui veulent exprimer leur dissidence. C'est tout
simplement la raison du détail qui est exprimé.
Le Président (M. Després): Est-ce que l'article 130
est adopté?
M. Garon: II devra absolument le faire lors de la réunion.
Il n'y a pas d'autre possibilité de le faire après la
réunion.
M. Fortier: Non.
M. Garon: Supposons le cas de quelqu'un qui dirait: On fait
quelque chose, je ne suis pas certain que c'est correct; mais il n'est pas
sûr, il aimerait consulter.
M. Fortier: II exprime sa dissidence, à ce
moment-là.
M. Garon: II ne veut pas nécessairement exprimer sa
dissidence, il veut savoir, par exemple, s'il a le droit de faire telle chose,
et il ne le sait pas.
M. Fortier: Le problème auquel on fait face, M. le
député de Lévis...
M. Garon: Des fois, ce qui arrive, c'est que les gens autour de
la table s'en foutent, lui ne s'en fout pas. Il aimerait savoir s'il peut ou ne
peut pas le faire; si on peut le faire, d'accord, mais si on ne peut pas le
faire, je ne veux pas. Les gens disent: On marche. Il est dans une drôle
de position, à ce moment-là, d'être obligé
d'être dissident.
M. Fortier: S'il s'agit de décision, l'obligation qu'on
veut faire, c'est que quand le membre est présent, il faut qu'il
s'exprime: II est pour, il est contre ou il est dissident. Ce serait trop
facile si on voulait permettre à quelqu'un qui était
présent de revenir en arrière pour dire: J'ai voté oui,
mais je vote non. Écoutez, on ne peut pas permettre que quelqu'un
revienne par la suite. Si la personne est présente, il faut qu'elle se
branche: elle est pour, elle est contre, mais si elle croit, comme vous le
suggérez, qu'elle n'a pas assez d'informations, à ce
moment-là, elle est dissidente. Elle ne peut pas revenir en
arrière si elle est présente. Vous allez voir dans une minute,
que pour le membre absent, il y a une autre disposition. Mais pour le membre
présent, il y a des décisions qui sont prises, il faut qu'il se
branche.
M. Garon: Normalement, les procès-verbaux de ces
réunions, est-ce qu'ils enregistrent les votes ou pas? Et lors des
décisions, est-ce que le procès-verbal enregistre les votes des
membres?
M. Fortier: Quand c'est unanime, le secrétaire va inscrire
"adopté"...
M. Garon: Non, c'est parce que vous avez dit quelque chose
tantôt, vous avez dit: La personne peut être pour, contre ou
dissidente. Vous avez fait une distinction entre contre et dissident. C'est
pour cela que je me demandais si le procès-verbal enregistrait qu'il
était contre. S'il enregistre le vote et dit: Untel a été
favorable à la décision, mais Untel a été contre.
Cela se trouve à être automatiquement enregistré.
M. Fortier: On l'a écrit de la façon suivante: Un
membre présent est réputé avoir approuvé. Donc,
même si c'était 5 à 3, s'il ne le demande pas, il va
être réputé avoir été pour. Mais à ce
moment-là, il faut qu'il le demande.
M. Garon: Vous ne comprenez pas. Il arrive dans des discussions
que les gens ne parlent pas. S'il ne parle pas, j'ai compris...
M. Fortier: II est réputé l'avoir
approuvé.
M. Garon: C'est cela. Je suis d'accord avec cela, mais vous avez
dit: II peut être pour, contre ou dissident. S'il parle contre et vote
contre, est-ce qu'il faut qu'il dise en plus: Je veux que vous Inscriviez ma
dissidence au procès-verbal, ou si s'il va être Inscrit
automatiquement qu'il a voté contre? Les procès-verbaux - cela
fait longtemps que je n'ai pas joué là-dedans. Est-ce que le
secrétaire doit enregistrer les gens qui ont voté pour et les
gens qui ont voté contre?
M. Fortier: Selon les procédures normales dans des
réunions de ce genre, le secrétaire doit enregistrer le vote si
quelqu'un le demande.
M. Garon: Seulement s'il le demande.
M. Fortier: Oui.
M. Garon: S'il ne le demande pas?
M. Fortier: II y a bien des assemblées dont j'étais
membre où les gens se contentaient d'écrire "sur division", tout
simplement. D'ail-
leurs, vous le faites ici vous-même. M. Garon: Oui,
oui.
M. Fortier: Des fois, on dit: Sur division. Si quelqu'un demande
le vote nommément, on le fait. Alors, dans toute assemblée, c'est
une règle. Sa dissidence, c'est qu'il est contre. Quand on dit que
quelqu'un est dissident, il n'est pas en faveur, il est contre.
M. Garon: Cela va plus loin. C'est que vous pouvez avoir une
discussion et parler contre, voter contre, mais ne pas demander d'enregistrer
votre dissidence. Si le proclès-verbal n'indique pas cela...
M. Fortier: C'est pour cela qu'on le demande ici.
M. Garon: Cela dépend de ce qui est écrit dans le
procès-verbal.
M. Fortier: Oui, mais c'est pour cela qu'on dit: SI quelqu'un est
contre, il faut qu'il demande que sa dissidence soit exprimée. On lui
donne le pouvoir de l'exiger. Cela va dans le sens de ce que vous dites, M. le
député de Lévis. Je suis complètement d'accord.
M. Garon: Cela va plus loin. Je pense que le dissident veut...
Vous pouvez voter contre et ne pas inscrire votre dissidence, cela peut
être perçu comme un ralliement à la décision une
fois qu'elle a été prise. Mais, quand vous inscrivez votre
dissidence, c'est une façon de marquer votre opposition à la
décision qui a été prise.
M. Fortier: Remarquez bien, M. le député de
Lévis, que dans le passé cela n'avait pas de conséquence,
selon la loi actuelle. Selon la nouvelle loi, la responsabilité
personnelle des membres du conseil d'administration d'une commission de
crédit est engagée, la responsabilité individuelle des
membres. À ce moment-là, si le vote se prend 5 à 3, je
pense bien que les secrétaires des caisses populaires vont être
obligés d'être beaucoup plus précis à l'avenir.
Peut-être que dans le passé, comme la responsabilité
personnelle du membre n'était pas engagée, il prenait le vote 5
à 3 sans aucune conséquence. Dans l'avenir, il va y en avoir. Il
va y en avoir et c'est pour cela qu'on dit qu'il est réputé avoir
approuvé. S'il est contre, il va falloir que sa dissidence soit
inscrite.
M. Garon: C'est parce que l'inspecteur dit quelque chose et je
n'entends pas. Quand vous pariez, je n'entends pas. Je n'entends pas ce que
vous dites.
M. Fortier: Allez-y, allez-y, M. l'inspecteur.
M. Bouchard: Dans le système juridique des
procédures délibérantes, la dissidence, c'est quelqu'un
qui est contre, ce n'est pas l'abstention. Là, on est au conseil
d'administration. Le principe, c'est que le conseil d'administration et les
gens sont pleinement responsables de tous les actes, à moins qu'ils
n'enregistrent leur dissidence. Cela va être complété par
l'article 131 qui va dire: Même si vous n'êtes pas là, vous
ne vous dégagez pas de votre responsabilité en n'allant pas
à l'assemblée, vous être présumé avoir
accepté à moins que... et là l'article 131 va le dire.
Donc, dans le nouveau système, il faut protéger les membres. Les
membres sont présumés avoir approuvé à la condition
de faire enregistrer leur dissidence, c'est-à-dire leur
désaccord.
M. Garon: C'est clair.
Le Président (M. Després): Est-ce que l'article est
adopté, M. le député de Lévis?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. J'appelle
l'article 131. M. le ministre.
M. Fortier: Là, c'est le membre absent. On dit: "Un membre
absent d'une réunion est réputé avoir approuvé une
résolution ou participé à une mesure prise lors de cette
réunion sauf si, dans les sept jours suivant la date où il prend
connaissance de cette résolution ou mesure, il transmet sa dissidence
par courrier recommandé ou certifié ou la remet au siège
social de la caisse et demande qu'elle soit consignée au
procès-verbal de la prochaine réunion. "
C'est trop facile, lorsqu'on sait qu'une décision très
difficile va être prise, de s'absenter et dire: Je n'étais pas
là. Là, on dit: Ce n'est pas suffisant. S'il n'était pas
là, il faut qu'il écrive une lettre pour dire: Je n'étais
pas là et je suis contre. Cela va être consigné au prochain
procès-verbal. (12 h 30)
M. Garon: Quand on dit "Dans les sept jours suivant la date
où il prend connaissance de cette résolution".
M. Fortier: C'est pour le protéger, parce que si le
procès-verbal prend un mois a lui parvenir, on ne dit pas dans les sept
jours de la réunion, mais dans les sept jours où il a
été avisé. Alors il a été avisé,
j'imagine, en recevant une copie du procès-verbal.
M. Garon: Oui, bien c'est justement... M. Fortier: II y a
une preuve à faire.
M. Garon: Non, c'est parce que justement, c'est à cela que
le fais référence. Dans les sept jours où il prend
connaissance de cette résolu-
tion. Est-ce que cela veut dire qu'il prend connaissance du
procès-verbal ou simplement... Immédiatement vous avez
répondu "Au moment où il prend connaissance du
procès-verbal". Mais si une autre personne qui était
présente à la réunion lui conte cela, il en a alors pris
connaissance. Ce n'est pas dit par procès-verbal qu'il a pris
connaissance du procès-verbal, ce peut être un autre
collègue qui fait partie du conseil d'administration, qui lui conte
cela.
M. Fortier: C'est cela.
M. Garon: Mais à ce moment-là, la loi va être
interprétée, si c'est dans les sept jours où il prend
connaissance du procès-verbal, je pense que l'article devrait le
dire.
M. Fortier: Vous avez raison, ce peut être soit le
président ou le secrétaire ou une autre personne qui l'informe,
mais on dit: dans les sept jours où II a été
informé. Évidemment ce sera une preuve qu'il devra faire
éventuellement. Mais on dit: Aussitôt qu'il a été
avisé qu'une décision importante avait été prise et
qu'il n'est pas en accord avec cela, il va le faire. Cela va se faire
automatiquement, parce que les gens vont être au courant de ces
dispositions et aussitôt que les gens vont en être mis au courant,
ils vont exiger, de toute façon j'imagine, de recevoir une copie du
procès-verbal, ou vont s'informer auprès du secrétaire, et
à ce moment-là, le membre absent enverra une lettre pour dire:
J'étais absent, mais je n'étais pas d'accord. C'est parce que
l'on veut que les dissidences soient réellement consignées.
M. Garon: Est-ce que la pratique c'est d'envoyer le
procès-verbal des réunions à chacun des membres, ou si
c'est tout simplement de lire le procès-verbal de la réunion
précédente aux membres du conseil d'administration lors de la
réunion suivante?
M. Fortier: C'est cela, mais s'il en prend connaissance à
la réunion suivante, on dit dans les sept jours suivant la date
où il en prend connaissance; alors s'il en prend connaissance à
la réunion suivante, cela sera dans les sept jours où il en prend
connaissance, il n'y a aucune difficulté.
M. Garon: Oui, mais le conseil d'administration peut se
réunir à tous les deux mois.
M. Fortier: Oui, mais il est protégé, parce qu'on
dit que sa responsabilité personnelle est engagée, mais il peut
s'en désengager dans les sept jours où il en prend connaissance.
Même si cela prenait cinq mois, on dit: dans les sept jours où il
en prend connaissance. Il peut s'en désengager cinq mois plus tard, s'il
en a pris connaissance cinq mois plus tard. Autrement dit, on lui donne le
bénéfice du doute jusqu'à ce qu'il en prenne connaissance.
Cela le protège, et a été fait pour le protéger, M.
le député de Lévis.
M. Garon: Je sais cela.
Le Président (M. Després): Cela va. L'article 131
est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. J'appelle
l'article 132, M. le ministre.
Conseil d'administration
M. Fortier: L'article 132 parle de la section II Conseil
d'administration, et l'article se lit comme suit: "Sous réserve des
fonctions dévolues à un autre organe de la caisse, le conseil
d'administration en administre les affaires. "Les règlements de la
caisse peuvent déterminer les pouvoirs que le conseil d'administration
ne peut exercer qu'avec l'autorisation de l'assemblée
générale."
Donc les règlements sont précis et le conseil ne peut
assumer les responsabilités du conseil de surveillance ou de la
commission de crédit, mais en plus, les règlements peuvent
prévoir quelle est l'autorité du conseil d'administration parce
que l'assemblée annuelle pourrait se réserver des pouvoirs.
Le Président (M. Després): M. le
député de Lévis.
M. Garon: II n'y avait pas de...
M. Fortier: Bien il y avait l'article 49 que vous avez dans la
présente loi.
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas rédigé tout
à fait de la même façon.
M. Fortier: Non. Nous avons payé nos fonctionnaires et ils
ont travaillé.
M. Garon: Ah oui! mais...
M. Fortier: Ha, ha, ha! S'ils avaient simplement copié, on
aurait dit: On ne vous paye pas.
M. Garon: Pardon.
M. Fortier: Non, nous avons voulu que ce soit plus précis,
parce qu'on donne des responsabilités additionnelles au conseil de
surveillance et à la commission de crédit, et on veut dire
explicitement que la loi donne des pouvoirs au conseil de surveillance et
à la commission de crédit, et par la loi, pas par le
règlement; en vertu de la loi, le conseil d'administration ne peut
assumer la responsabilité du conseil de surveillance ou de la commission
de crédit. C'est
très clair, c'est présenté différemment mais
c'est beaucoup plus clair.
M. Garon: Je n'en suis pas sûr. Parce qu'on disait "en son
nom", au nom de la caisse, de l'assemblée générale,
de l'organe.
M. Fortier: Je pense que je ne ferais pas ma thèse de
maîtrise là-dessus.
M. Garon: Moi non plus.
M. Fortier: Ha, ha, ha! D'accord. Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 132 est-il
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. J'appelle
l'article 133.
M. Fortier: Alors à l'article 133, on est plus
spécifiques. On dit... et on va les prendre un par un, si vous
préférez, M. le Président.
Le Président (M. Després): II n'y a aucun
problème.
M. Fortier: L'article 133: Te conseil d'administration doit
notamment: "1° respecter et faire respecter les règlements et les
instructions écrites de la fédération à laquelle la
caisse est affiliée et, le cas échéant, de la
confédération à laquelle cette fédération
est elle-même affiliée;"
M. Garon: Est-ce qu'il y avait quelque chose de semblable
auparavant?
M. Fortier: Je ne le crois pas.
M. Garon: Je ne suis pas sûr de cela. À ce
moment-là, supposons qu'il y ait des règlements de la
fédération qui empiètent. On n'est plus à la base.
Lorsqu'il y a une coopérative qui va venir, cela va être la
fédération. Respecter et faire respecter les règlements et
les instructions écrites de la fédération à
laquelle la caisse est affiliée, il n'y a pas de limite à cela.
Et, le cas échéant, de la confédération à
laquelle cette fédération est elle-même affiliée. Si
elles décident de tout, il ne reste rien à la caisse locale. Ce
n'est plus une caisse, c'est une banque.
M. Fortier: M. le député de Lévis, j'ai deux
arguments à vous faire valoir. Le premier argument est que
l'adhésion d'une caisse à une fédération, c'est
volontaire. Si elle veut se retirer d'une fédération, qu'elle
s'adresse à l'Inspecteur général, qu'elle se retire. Bien
cela, c'est une adhésion volontaire. Le deuxième argument est que
ce n'est pas n'importe quel règlement et ce n'est pas n'importe
quelle instruction. Vous allez plus loin, c'est défini par la loi; parce
que tout cela, bien sûr, est écrit en fonction du fait qu'on a
donné la responsabilité, entre autres, de la santé
financière et de la sous-capitalisation à la
fédération. Alors, il peut arriver des cas où une caisse
est en état de sous-capitalisation et la fédération va
intervenir et va dire: On vous soutient financièrement, mais vous devez
faire telle ou telle chose parce que vous êtes en état de
sous-capitalisation. Toute l'économie de la loi va dans ce
sens-là, parce que je vais aller plus loin que cela, M. le
député de Lévis. Le gouvernement a accepté de ne
pas décréter, comme on l'a fait dans la loi sur les fiducies, les
règlements touchant le crédit. On laisse cela à la
confédération. Alors, à ce moment-là, les
règlements touchant la façon dont le crédit est fait - que
ça soit sur hypothèque ou autrement - si on ne les donne pas
à la confédération, cela va être des
règlements du gouvernement. Mais ce qu'on a à négocier
avec le mouvement Desjardins; c'est que les règlements touchant le
crédit, entre autres, la capitalisation, la possibilité pour une
caisse qui n'a pas 5 % du passif, donc qui n'a pas atteint la capitalisation,
de continuer à exister à la condition qu'elle respecte les
règlements de la fédération et de la
confédération...
Si on s'éloigne de cela, on va revenir à ce que l'on avait
en 1984 où chaque caisse était tout à fait autonome mais
c'était l'inspecteur et le gouvernement... Dans votre avant-projet de
1984, chaque caisse était autonome et c'était l'inspecteur et le
gouvernement qui passaient les règlements touchant le crédit et
qui vérifiaient l'état de chaque caisse. À ce
moment-là, la caisse va être tout à fait autonome mais le
gouvernement va... D'ailleurs, dans l'ancienne loi, on avait un
règlement semblable à l'article 130. À l'article 130 de la
vieille loi, on disait: Pour devenir membre d'une fédération, une
caisse ou une fédération qui n'a pas signé la
déclaration doit s'engager a respecter le règlement de la
fédération. Autrement dit, il est membre de la
fédération ou il ne l'est pas. Il ne peut pas être à
mi-chemin.
Le Président (M. Després): M. le
député de Lévis?
M. Garon: Le règlement et les instructions. Même le
mouvement Desjardins s'inquiétait du mot "instructions". On dit:
respecter et faire respecter les règlements et les instructions.
Là, on a ajouté "écrites", écrites à la
fédération.
M. Fortier: C'est une des demandes. Si vous allez dans le
document du mouvement Desjardins, à la page 27, vous avez...
M. Garon: Je ne suis pas certain qu'en ajoutant le mot
"écrites" ce soit suffisant parce que c'est inquiétant aussi.
Est-ce qu'il s'agit de l'instruction qui portera sur tout sujet à la
discrétion de la fédération ou bien de celles
auxquelles réfère l'article 366? Il se posait également
des questions parce que, selon l'économie de la loi telle
qu'envisagée, la caisse locale n'existera plus. Cela va aller tout
simplement dans des succursales. C'est cela l'économie de la loi
actuellement et là, par toutes sortes de façons, c'est la
fédération qui mène.
M. Fortier: Regardez, M. le député de
Lévis.
Une caisse est une coopérative. On a défini qu'une
fédération était également une
coopérative.
M. Garon: Jusqu'à aujourd'hui.
M. Fortier: On a défini la confédération
comme une coopérative. Alors, la caisse, volontairement
coopérative, fait partie d'une autre coopérative qui est la
fédération et la fédération volontairement fait
partie d'une autre coopérative qui est la confédération.
Mais oui, ce sont différents niveaux de coopération.
M. Garon: Non, ce n'est pas de même. Une caisse a un
caractère local, un caractère communautaire, etc. mais quand
c'est la fédération, je vais vous dire que dans la région
de Québec, il y a quelque 300 caisses. Que font-elles à
Château-Richer? Je n'en ai aucune idée et je ne veux pas le savoir
non plus. Ma caisse est à Saint-Romuald, mais si c'était dans une
autre municipalité où je demeure. Si on vient à dire que
c'est la fédération qui détermine tout ce qui se passe
dans la grande région de Québec ou de Montréal, on change
la nature des caisses.
M. Fortier: Je vais vous dire une autre chose. On change la
nature des caisses, vous avez peut-être raison, mais on a changé
la nature du crédit qui pouvait être donné. Vous savez,
jusqu'à il y a cinq ans, les caisses ne faisaient pas de prêts
commerciaux. De la façon que les caisses sont organisées, elles
ont dit: Etant donné qu'on ne peut pas avoir dans chaque petite caisse
un expert en prêt commercial, on va faire comme les banques. Au niveau de
la fédération, on va avoir des experts dans le domaine du
prêt commercial pour ne pas perdre notre chemise; avant de faire un
prêt commercial, on va référer le dossier à la
fédération et la fédération va nous aider à
établir si c'est un bon prêt ou non. Comme de raison, la solution
est de revenir en 1910 et en 1960 où les caisses ne faisaient pas de
prêts commerciaux. À ce moment-là, elles vont faire
seulement du prêt. Vous avez besoin de 10 000 $, vous y allez, vous
voulez acheter une voiture, une maison, etc. Vous devez comprendre que les
pouvoirs donnés aux caisses sont très importants, les risques
financiers sont très importants et cela va être dans leur meilleur
intérêt de s'en référer à la
fédération qui va avoir des gens qui sont capables de les
conseiller.
M. Garon: Ce n'est pas à cela que je m'en
réfère. Quand la confédération est venue devant la
commission, elle disait: Au paragraphe 1, la question d'instructions de la
fédération, s'agit-il d'instructions qui porteraient sur tout le
sujet à la discrétion de la fédération ou bien
celles auxquelles réfère l'article 366? Si on va à
l'article 366, on dit: Une fédération peut adopter des
règlements applicables aux caisses qui lui sont affiliées portant
sur: 1° les rapports qu'une caisse doit fournir aux fins de fixer les
cotisations qu'elle peut exiger, ainsi que leur forme et leur contenu; 2°
tout autre sujet financier ou administratif. On dit: Une
fédération peut adopter des règlements applicables aux
caisses qui lui sont affiliées... C'est cela, l'article 366.
M. Fortier: Allez à l'article 371 maintenant. L'article
371, les instructions écrites. On dit: "Une fédération
peut, lorsqu'elle estime que la situation financière d'une caisse qui
lui est affiliée est insatisfaisante ou son actif est insuffisant pour
assurer efficacement la protection des déposants, des créanciers
et des membres: "1° donner des instructions écrites à cette
caisse portant sur les mesures qu'elle estime appropriées pour corriger
la situation..."
M. Garon: C'est très restrictif. C'est très
restreint.
M. Fortier: Ce que je vous dis, on ne parle pas de n'importe
quelle instruction.
M. Garon: Vous ne dites rien.
M. Fortier: On parle de ces instructions-là.
M. Garon: Ah! On ne le sait pas. Si vous aviez dit "aux
instructions écrites", en vertu de l'article 371, vendu! Mais cela peut
être des instructions écrites. Je vais vous donner un exemple.
À un moment donné, le mouvement Desjardins suggère
à ses caisses que les chèques ne devraient pas coûter plus
que tant, que les comptes de téléphone ne devraient pas
coûter plus que tant, ou toute une série de mesures. On a
parlé des services qui sont rendus. À un moment donné, si
on donne trop de pouvoir à la fédération, il n'y aura plus
d'autonomie locale. Là, elle donne un cadre, et dit: Après cela,
c'est cela qu'on suggère. Mais si, à un moment donné, cela
devient des instructions écrites...
Si on parle d'instructions écrites en vertu de l'article 371, je
me dis: Disons-le clairement que c'est à cela qu'on se
réfère. Je n'ai aucune objection. C'est évident que ce
sont des instructions écrites à cause de la solvabilité.
Vendu! Mais si une instruction, c'est la politique de la caisse, la conception
de la caisse dans son milieu, je pense qu'il faut laisser le maximum de
latitude à cela. Maintenant, je comprends qu'à l'article 371...
Je le mettrais à ce moment.
M. Fortier: il y a l'article 371 et d'autres au niveau de la
confédération.
M. Garon: Quand on écrit, après cela, "les
règlements de la fédération", sauf que les
règlements de la fédération, les caisses participent
à leur élaboration. C'est une affaire. Mais des instructions,
cela peut être les bureaucrates de la fédération qui
décident que cela va être cela. À ce moment-ià, les
instructions écrites d'une fédération peuvent s'appliquer
à une caisse. Cela va loin. Les règlements ont dû
être adoptés en assemblée générale de la
fédération. C'est une affaire et si je ne me trompe pas, c'est
cela n'est-ce pas, M. l'inspecteur général?
M. Bouchard: Pardon?
M. Garon: Les règlements de la fédération
doivent être adoptés à l'assemblée
générale de la fédération?
M. Bouchard: Oui.
M. Garon: II y a un bon brassage dans une région. À
ce moment-là, toutes les caisses sont là et peuvent faire valoir
leur point de vue. Quant au règlement, je me dis: Quand il y a 300
présidents de caisse qui sont là, elles doivent faire confiance
un peu à leur jugement.
M. Fortier: M. le député de Lévis, le
problème qu'on a, c'est qu'il y a des instructions écrites qui
peuvent venir de fa fédération, à l'article 366. Il y a
des instructions écrites qui peuvent venir de la
confédération, à l'article 460...
M. Garon: Attendez un petit peu. N'allez pas trop vite. À
l'article 366, ce ne sont pas des instructions, ce sont des
règlements.
M. Fortier: À l'article 371, les instructions
écrites de la fédération.
M. Garon: Attendez un peu.
M. Fortier: À l'article 460, les instructions
écrites...
M. Garon: N'allez pas trop vite. À l'article 366, c'est
écrit: "Une fédération peut adopter des règlements.
"
M. Fortier: Non, je parle des instructions. (12 h 45)
M. Garon: II n'y a pas de problème.
M. Fortier: À l'article 371...
M. Garon: Les règlements vont être adoptés
par la fédération. Elle fait partie de l'ensemble.
M. Fortier: C'est cela.
M. Garon: Elle a pu dire son mot et tout le monde a pu
brasser...
M. Fortier: D'accord. On continue. Vous avez l'article 371, ce
que vous avez lu...
M. Garon: L'article 371... ce sont des instructions
écrites dans une période...
M. Fortier: Difficile.
M. Garon: ...où l'actif est insuffisant.
M. Fortier: C'est cela.
M. Garon: Et là...
M. Fortier: L'article 460...
M. Garon: ...il faudrait spécifier cela. L'article 460, je
ne sais pas ce que c'est.
M. Fortier: C'est la même chose. C'est au niveau de la
confédération. J'imagine qu'il y a un autre article touchant
l'inspecteur général. Ce sont des ordonnances.
M. Garon: Où? À l'article 460, ce ne sont pas les
mêmes instructions écrites, encore là.
M. Fortier: La difficulté qu'on a, c'est que s'il voulait
être spécifique, le grand danger est qu'on va en oublier. Et
là, la loi va être boiteuse tout à l'heure.
M. Garon: II n'y en avait pas du tout auparavant.
M. Fortier: Oui, mais là, on veut donner des...
M. Garon: Elle ne sera pas boiteuse, mais donner un pouvoir
d'instructions écrites, voyez-vous, je trouve que c'est...
M. Fortier: M. le Président...
M. Garon: Le caractère coopératif, c'est...
M. Fortier: M. le Président...
Le Président (M. Després): Oui, M. le ministre.
M. Fortier: ...l'économie de la loi, c'est justement... Le
débat qu'on a fait avec le mouvement Desjardins, c'est soit que
l'inspecteur donnait des instructions à chaque caisse ou bien, "that is
it". Ce qu'on a négocié, c'est que dans le fond, en
échange du fait que l'inspecteur ne donnera pas d'instructions
écrites à chaque caisse... Si vous regardez, concernant
l'inspec-
teur, c'est seulement au cas où la fédération ne
fait pas sa job, seulement au cas où la confédération ne
fart pas sa job. Parce qu'autrement, les ordonnances de l'inspecteur, c'est
pour s'assurer que la loi est respectée.
M. Garon: Un instant!
M. Fortier: Et là, essayer de spécifier à
chaque fois que la fédération va intervenir sur des sujets
précis, on s'expose à ne pas avoir la même supervision
qu'on aurait eue si le gouvernement avait surpervisé chaque caisse. Dans
ce cas, rien n'empêche l'inspecteur d'intervenir...
M. Garon: Non.
M. Fortier: ...concernant une fiducie ou une compagnie
d'assurances.
M. Garon: Je n'achète pas cela quand vous dites cela.
L'inspecteur général n'a pas de pouvoirs généraux
sur les directives à donner aux caisses. Il a des pouvoirs d'inspection
pour voir si les caisses, financièrement, répondent aux normes.
À mon avis, ces instructions écrites sur le plan financier, pour
se conformer aux ratios prévus dans la loi, il n'y a aucun
problème là-dessus. Ce n'est pas cela le problème. C'est
qu'on emploie le terme "instructions écrites" en général.
Je pense que si une caisse locale veut privilégier, par exemple, selon
le genre de population qu'elle dessert, les petits prêts ou veut
favoriser tel genre de prêts dans son milieu ou veut privilégier
telle politique qu'il peut y avoir dans son milieu, déterminer des
politiques qui correspondent à son milieu... Par exemple, je regarde...
Je vois le député de Prévost qui est ici. Dans son milieu,
sa caisse a le choix de faire tel ou tel genre de prêt. Mais ses ratios
ne sont pas illimités. Il y a des orientations à suivre
là-dedans. S'il y a des instructions écrites qui viennent de la
fédération et qui vont dans d'autres directions, il me semble que
c'est à la caisse locale de décider. Qu'on s'assure qu'elle est
solvable, parfait, il n'y a pas de problème. Mais, après cela, je
pense que dans le cadre de cette solvabilité qu'elle doit respecter,
elle a le droit de prendre des initiatives, elle a le droit à ses
orientations, elle a le droit de s'inscrire davantage dans son milieu si elle
veut le faire. Elle a le choix d'encourager plus les organismes
coopératifs que d'autres. Il y a des caisses où l'esprit
coopératif est quasiment une religion. Il y en d'autres qui s'en
"sacrent" un peu. Alors, je me dis qu'il faut laisser une latitude, à ce
moment-là, à la caisse locale. C'est pour cela que je dis que les
"instructions écrites", on devrait y référer de
façon plus précise. Je pense que, là-dessus, c'est ce que
le mouvement Desjardins voulait dire quand il a fait lui-même ses
représentations là-dessus. Je pense qu'actuellement l'ouverture
qu'on donne est trop grande parce que "des instructions écrites", cela
peut porter sur n'importe quoi. Je comprends qu'ils ont dit "écrites"
parce que des instructions verbales... Un appel téléphonique et
après cela, le gars dit: Quand tu m'as téléphoné,
ce n'est pas exactement ce que j'ai compris. Je comprends que les instructions
ne peuvent pas être verbales, elles doivent être écrites.
Mais encore là, les instructions devraient être circonscrites. On
ne peut pas toucher n'importe quel sujet, autrement la caisse devient une
succursale de la fédération et la fédération
devient une succursale de la confédération. C'est pour cela que
je pense qu'il faut se référer au genre d'instructions
écrites qui peuvent être données.
Le Président (M. Després): M. le ministre.
M. Fortier: On va suspendre, M. le député de
Lévis. On va vérifier cela et on reviendra.
Le Président (M. Després): Donc, on suspend...
M. Garon: Je comprends qu'on suspend parce qu'on ne...
M. Fortier: C'est très dangereux parce qu'il...
M. Garon: ...peut pas faire cela.
M. Fortier: ...y a d'autres instructions écrites du
conseil de surveillance, vous allez le voir dans un instant.
M. Garon: Non, je suis conscient qu'il faut suspendre parce qu'il
doit y avoir des références à différents
articles.
M. Fortier: Alors, deuxièmement... M. Garon: Mais
je ne veux pas dire...
Le Président (M. Després): Donc, on suspend le
paragraphe 1...
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Després): ...et on...
M. Fortier: On aborde le deuxième.
Le Président (M. Després): ...aborde le
deuxième...
M. Fortier: Deuxièmement...
Le Président (M. Després): ...paragraphe de
l'article 133.
M. Fortier: ..."mettre à la disposition de la commission
de crédit et du conseil de surveillance le personnel nécessaire
à l'exécution de leurs fonctions." Vous verrez qu'on va leur
donner des responsabilités; donc, le conseil d'administration a
la responsabilité de fournir le personnel nécessaire.
M. Garon: 11 n'y avait rien comme ça auparavant.
M. Fortier: Je ne le crois pas. Attendez, l'article 133...
Non.
M. Garon: Quelle est la pratique, actuellement?
M. Fortier: C'est un peu ce qui se fait, c'est ça qui se
fait, il fournit la commission de crédit.
M. Garon: Pourquoi se sent-on obligés d'écrire
cela?
M. Fortier: C'est parce qu'on ne voudrait pas, étant
donné... Vous allez voir, plus tard, qu'on donne des
responsabilités au conseil de surveillance. Étant donné
qu'on donne des responsabilités au conseil de surveillance, entre autres
pour entendre des plaintes, si le gérant veut être "nasty" comme
on dit, il va dire "fuck off, je ne te donne aucune personne pour faire ton
travail. Là, on dit que le conseil d'administration doit fournir le
personnel, c'est une responsabilité. Sans ça, ils vont être
complètement ligotés, ils ne pourront pas bouger. C'est comme si
l'assemblée disait: On délègue à la commission du
budget et de l'administration, mais on ne vous donne pas de personnel. Bravo!
Grande responsabilité.
Le Président (M. Després): M. le
député de Lévis.
M. Fortier: Adopté?
Le Président (M. Després): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Garon: Est-ce qu'on se sent obligés de mettre ça
là.
M. Fortier: Oui, je crois que c'est important.
Le Président (M. Després): M. le
député de Mille-Îles.
M. Bélisle: C'est une pratique courante, M. le
Président, dans une caisse d'épargne, une caisse de coin. C'est
que dans les comités de surveillance, le conseil de surveillance, la
commission de crédit, c'était une personne qui était
nommée responsable par la caisse et avec elle, deux ou trois
administrateurs nommés par le conseil d'administration de la caisse. Les
gens avaient beaucoup de difficulté à surveiller
réellement le crédit et l'octroi de crédit à des
personnes. Alors, c'était presque un chèque en blanc donné
à une personne qui était l'employée de la caisse. C'est
comme ça que ça se passe sur le terrain.
Je trouve que la disposition qui est là, c'est un droit qui peut
être donné au conseil d'administration d'obliger la caisse
à mettre du personnel pour que les administrateurs ne soient pas
personnellement responsables de quelque chose qu'ils n'ont pas eu l'occasion de
vérifier ou parce qu'ils n'ont pas forcé quelqu'un à faire
le travail de vérification. Il y a eu des cas assez importants
là-dessus sur le plan judiciaire, dans la région de
Montréal, et une des causes de ça, c'était l'absence de
personnel dans les commissions de crédit.
Le Président (M. Després): Est-ce que ça va,
monsieur...
M. Fortier: C'est un bon témoignage. D'accord?
M. Garon: Habituellement, le règlement prévoit ce
que le gérant fait tout seul et il le rapporte à la
réunion de la commission de crédit.
M. Fortier: Oui, mais dans les faits, le gérant en
mène large très souvent...
M. Garon: Oui.
M. Fortier: ...il n'y a pas de règlement. C'est lui qui
fait la loi. Là, on a voulu s'assurer...
M. Bélisle: C'est un "one man show". M. Garon: Pardon?
M. Bélisle: Dans la loi actuelle, c'était un "one
man show", mais la responsabilité étant personnelle pour les
administrateurs, en vertu de la loi, les gens qui étaient nommés
pour faire partie de la commission de crédit et du conseil de
surveillance étaient responsables, en vertu de la loi, de leur avoir
personnel tout en étant des bénévoles et en n'ayant pas le
moyen de nommer des gens pour faire le travail de vérification
quotidienne: un prêt de voiture, un prêt de maison... C'est
drôlement important pour les gens qui prennent leurs
responsabilités comme administrateurs, d'avoir le pouvoir, en vertu de
l'article 133.2, d'obliger la caisse à leur donner du personnel pour
qu'il fasse la job. Ces gens ne sont pas là à temps plein.
M. Fortier: Sans ça, ils sont obligés de supplier
le gérant de...
M. Bélisle: Écoutez, M. le député de
Lévis, vous avez de l'expérience dans le domaine des
coopératives, vous savez comment cela fonctionne sur le terrain. Ce que
je viens de vous dire,
c'est la vérité.
Le Président (M. Després): Est-ce que
l'article...
M. Garon: Je faisais affaire avec de bonnes caisses.
M. Fortier: C'est ça.
Le Président (M. Després): Est-ce que le 2° est
adopté, M. le député de Lévis?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. J'appelle
le 3°, M. le ministre.
M. Fortier: "3° fournir à l'inspecteur
général, à sa demande, une copie certifiée conforme
des règlements de la caisse."
C'est pour s'assurer que si l'inspecteur le demande, que l'inspecteur
puisse avoir au moins une copie certifiée des règlements.
Le Président (M. Després): Adopté? M.
Garon: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. 4°,
M. le ministre.
M. Fortier: "S'assurer de la tenue et de la conservation des
registres."
C'est simplement spécifique.
Le Président (M. Després): Adopté?
M. Garon: Pardon. Est-ce que cela existait auparavant?
M. Fortier: Oui, oui, c'était là.
M. Garon: II me semble qu'il n'y a rien là. D'accord.
Le Président (M. Després): Adopté. M.
Garon: Adopté.
Le Président (M. Després): 5°, M. le
ministre.
M. Fortier: "Déterminer le taux d'intérêt sur
l'épargne et les parts privilégiées, ainsi que le taux de
tout crédit."
Bien sûr, à l'intérieur des politiques
générales d'une fédération, mais c'est la
responsabilité de la caisse de déterminer le taux
d'intérêt sur l'épargne et les parts
privilégiées, ainsi que le taux de tout crédit. C'est la
responsabilité du conseil d'administration.
M. Garon: Je vous demanderais - je vous le demande ici, je
pourrais le demander ailleurs, mais j'aime autant le demander avant qu'on ait
adopté tous les articles un par un - ce que vous avez
éliminé, à toutes fins utiles, dans l'article 50, de ce
qu'il y avait antérieurement.
M. Fortier: M. Bouchard.
M. Bouchard: Si vous vous référez à l'ancien
article, vous aviez "maintenir la liquidité selon le règlement de
la fédération"...
M. Fortier: Alors, on va le retrouver ailleurs.
M. Bouchard: On n'a pas besoin de le faire, parce que c'est fait
ailleurs. À f exiger de toute personne ayant l'administration ou la
garde, cela, on n'en a pas besoin parce qu'il y avait des commentaires de la
FTQ, entre autres, qui disait que cela créait certaines
difficultés.
M. Fortier: On l'a enlevé à ce
moment-là.
M. Bouchard: On l'a enlevé. Vous aviez ensuite de cela i
et cela on l'a vu ailleurs, parce que c'est la responsabilité pour les
états financiers.
M. Garon: II n'y aura plus de cautionnement du tout?
M. Bouchard: Pardon?
M. Garon: II n'y aura plus de cautionnement du tout?
M. Fortier: Non, si vous vous souvenez en commission
parlementaire, la FTQ nous avait dit...
M. Garon: Oui, je me rappelle, mais...
M. Fortier: Après la commission parlementaire, on a eu des
dialogues avec la FTQ. Elle est très contente. On a dit: Dans la Loi sur
l'assurance-dépôts, il y a une exigence. Alors, l'exigence est
là, mais on ne parle pas du cautionnement d'un individu à
7°.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Vous allez voir qu'au paragraphe 7° il y a une
exigence, mais on avait quand même enlevé un petit paragraphe dans
lequel on parlait de cautionnement, mais cela se retrouve dans la Loi sur
l'assurance-dépôts. Le libellé de la Loi sur
l'assurance-dépôts satisfait la FTQ.
M. Bélisle: M. le Président.
Le Président (M. Després): M. le
député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Je ne sais pas si M. l'inspecteur a
terminé sa réponse au député de Lévis
concernant l'article 50, mais je sais que l'on va approcher du fameux article
50f qui était le 7° de l'avant-projet de loi qui a disparu dans la
version finale. On a eu une discussion assez sérieuse à ce
moment-là là-dessus.
Le Président (M. Després): Est-ce que vous avez
terminé votre réponse au député de
Lévis?
M. Garon: J'ai le mandat de demander à toutes fins utiles
ce qu'on avait modifié par rapport à l'article 50 qui existait
antérieurement. Dans l'énumération qu'il était en
train de faire, il mentionnait, par exemple, le cautionnement.
J'écoutais cela. Je ne sais pas si l'inspecteur avait fini, mais il
était en train de nous faire... J'étais très satisfait de
la réponse qu'il était en train de nous donner.
M. Bouchard: Pour terminer rapidement, k et I de l'ancien article
50 sont maintenus concernant les objets de la caisse et non pas du conseil
d'administration. Ce n'était pas sa place, mettre cela au conseil
d'administration.
M. Bélisle: D'accord, cela va.
M. Bouchard: On les a repris quand on a défini les objets
de la caisse.
M. Bélisle: Article 3.
Le Président (M. Després): M. le
député de Lévis, est-ce que le 5° est
adopté?
M. Fortier: Le député de Mille-Îles avait un
commentaire à faire.
Le Président (M. Després): Oui.
M. Bélisle: Je suis un peu embêté, M. le
Président. C'est sûr qu'on arrivera au 7° de l'actuel projet
de loi et dans l'avant-projet de loi c'est le 7° qui a disparu et le 8°
qui est devenu le 7°. Je voudrais attendre le bon moment pour faire mon
intervention.
M. Fortier: Alors, on va y arriver dans un instant.
C'était quel article dans l'ancien projet de loi?
M. Bélisle: L'article 133.7.
M. Fortier: Ah, c'était le même article 133?
M. Bélisle: Sur le cautionnement.
M. Fortier: Ah bon! on l'a enlevé.
Le Président (M. Després): M. le
député de
Mille-Îles, est-ce que l'on reviendra au 7°? M.
Bélisle: On n'est pas rendus au 7°. M. Fortier: II faudrait
adopter...
M. Bélisle: II y a le 6° à adopter et
après on va arriver au 7°.
M. Fortier: C'est cela.
Le Président (M. Després): Vous ferez vos
commentaires au 7°, c'est ce que je voulais dire.
M. Bélisle: J'ai des questions à poser sur le
nouveau 7°.
Le Président (M. Després): Est-ce que le
député de Lévis a des commentaires ou si on adopte le
5° de l'article 133?
M. Fortier: Cela va?
M. Garon: Un instant. À quoi se référait le
mouvement Desjardins lorsqu'il disait que le paragraphe 5° pourrait laisser
croire que le conseil d'administration pourrait autoriser le taux
d'intérêt de chacun des dépôts et des prêts? Le
texte devrait plutôt mentionner que le conseil d'administration
détermine les taux d'intérêt des parts
privilégiées, à l'égard des parts et des
prêts. Est-ce que c'est ce que vous avez voulu changer un peu?
M. Fortier: Tel que c'est libellé maintenant, c'est bien
certain que c'est la politique financière de la caisse. Il n'est pas
obligé d'approuver chaque prêt. C'est la commission de
crédit qui approuve chaque prêt et lui approuve la politique de
crédit. Cela va?
Le Président (M. Després): Cela va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Antérieurement, il devait déterminer
aussi le montant des fonds dont la commission de crédit peut disposer
pour des prêts aux membres.
M. Bouchard: Cela n'a aucun sens.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Répondez donc dans le micro.
M. Bouchard: J'ai dit que cela n'avait aucun bon sens. La caisse
est là pour prêter; le conseil d'administration, de par sa
fonction, ce n'est pas lui qui fait des prêts, c'est la commission de
crédit. Donc, c'est clair que la commission de crédit a à
sa disposition l'actif de la caisse. Elle ne peut pas se réserver un
certain montant. Le rôle de la commission de crédit, c'est de
prêter.
M. Garon: Je comprends, mais il peut y avoir un montant pour des
prêts et un montant pour des placements. Vous ne vous sentez pas
obligé de le mentionner.
M. Bouchard: Desjardins avait des problèmes avec cela,
parce qu'il disait: Cela n'a pas de bon sens en pratique.
M. Garon: Comment cela?
M. Bouchard: Pour la raison que je viens de vous donner. Il n'a
pas à dire le montant de la caisse. D'abord, il ne le faisait jamais et,
deuxièmement, la commission de crédit prêtait tant qu'elle
le pouvait avec ses actifs et ses dépôts. Le conseil n'a pas
à déterminer le montant. Le montant, c'est sa taille, ses actifs
et ses possibilités.
Le Président (M. Després): Est-ce que le 5° est
adopté?
M. Garon: Non. Je comprends ce que vous dites, mais ce n'est pas
ce que cela veut dire, au fond. On dit: Le montant des fonds dont la commission
de crédit peut disposer pour des prêts aux membres. La commission
de crédit fait des prêts aux membres.
M. Bouchard: Elle ne peut pas prêter à d'autres
qu'aux membres.
M. Garon: Je comprends, mais on peut dire, par exemple que les
actifs de la caisse sont de 10 000 000 $ et qu'on en met tant sous forme de
placements et tant sous forme de prêts ou en fonction des montants dont
elle peut disposer. Elle peut dire combien elle va consacrer aux prêts,
combien elle va consacrer à des placements ou à des choses. C'est
ce que je comprenais de cet article-là et vous dites que personne ne
faisait cela.
M. Fortier: Ils sont responsables personnellement s'ils se
mettent à prêter de l'argent qu'ils n'ont pas.
M. Garon: Non, ce n'est pas de prêter de l'argent qu'ils
n'ont pas, c'est d'avoir une politique.
M. Fortier: Non, mais disons qu'à un moment donné
ils disent: On se construit un siège social. Bon, ils s'en construisent
un.
Le Président (M. Després): Est-ce qu'on adopte le
paragraphe 5° avant de suspendre, M. le député de
Lévis, ou si on suspend immédiatement les travaux pour y
revenir?
M. Garon: On suspend les travaux. C'est cela la question que je
voulais poser.
Le Président (M. Després): Cela va. On suspend les
travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 7)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux relativement au projet de loi 70, Loi sur
les caisses d'épargne et de crédit. Nous en étions
à l'article 133, paragraphe 5°. M. le ministre.
M. Fortier: De part et d'autre, M. le Président, nous
avions donné certaines explications. Alors, il s'agit ici d'indiquer
tout simplement que le conseil d'administration doit "déterminer les
taux d'intérêt sur l'épargne et les parts
privilégiées ainsi que le taux de tout crédit". Bien
sûr, il s'agit d'une responsabilité générale; c'est
la commission de crédit qui étudie chaque prêt, chaque
crédit accordé. Il s'agit tout simplement d'une disposition
très générale non seulement qui permet, mais qui oblige le
conseil d'administration à statuer sur cette politique de
crédit.
Je pense que le député de Lévis avait posé
des questions.
M. Garon: La principale question que je posais, c'est
qu'antérieurement c'était marqué: "Déterminer le
taux d'intérêt sur l'épargne et les prêts ainsi que
le montant des fonds dont la commission de crédit peut disposer pour des
prêts aux membres". La caisse peut faire des prêts ou des
placements. Alors, au fond, le conseil d'administration disait à la
commission de crédit: Vous pouvez faire des prêts pour tel
montant, pour 1 000 000 $, 2 000 000 $ ou 3 000 000 $ avec un maximum, tandis
que, là, il n'y a plus de contrainte d'aucune façon quant au
maximum.
M. Fortier: La réponse...
M. Garon: Je comprends que, normalement, la commission de
crédit devrait se demander si elle a un maximum, parce qu'elle ne
peut... J'imagine aussi que le gérant doit assister souvent aux
réunions de la commission de crédit, mais il faut qu'il y ait un
maximum quelque part, parce qu'elle ne peut pas prêter... Ce ne sont pas
les actifs de la caisse; le maximum, ça dépend des choix que le
conseil d'administration fait en matière de prêts et de
placements. Supposons que j'aie tant en actifs, je vais en prêter tant ou
je vais en placer tant, ou la caisse va placer tel montant dans telle et telle
sorte d'instrument financier et tant pour les prêts. De toute
façon, je pense bien qu'à un moment donné il faut dire
quel est le montant des prêts qui peuvent s'effectuer. Avant, il y avait
stipulation. L'ins-
pecteur général dit: Oui, mais ce n'était pas
respecté. Je ne comprends pas trop.
M. Fortier: La réponse, M. le député de
Lévis, est tout simplement à 133 où l'on dit que "le
conseil d'administration doit notamment" et on fait état des obligations
les plus importantes. Il est bien certain que le conseil d'administration doit
par ailleurs avoir une politique globale de placement et tout ça.
L'article 132 le dit très clairement: "Sous réserve des fonctions
dévolues à un autre organe de la caisse, le conseil
d'administration en administre les affaires. " Ce dont vous parlez est
exactement cela; le conseil d'administration doit examiner les affaires de la
caisse et j'imagine que l'une de ses responsabilités est de s'assurer
que la commission de crédit ne prête pas plus d'argent qu'elle
n'en a. Il administre les affaires.
On va voir plus loin que la commission de crédit doit approuver
chaque crédit, chaque prêt, individuellement. Il est certain que
le conseil d'administration qui administre ses affaires, administre la gestion
générale. Mais ici, on veut déterminer, par la disposition
no 5, une responsabilité très précise, portant sur les
taux d'intérêt comme tels.
M. Garon: Je comprends ce que vous me dites, M. le ministre. Mais
je ne suis pas sûr, et je vais vous dire pourquoi. Quand la loi donnait
la responsabilité au conseil d'administration de déterminer le
montant qui pouvait être prêté aux membres,
l'autorité venait de là. Là, on le fait sauter, mais en
même temps, on met le paragraphe 1 où on dit que le conseil
d'administration doit respecter et faire respecter les règlements et les
instructions écrites de la fédération. Moi, je
crains...
M. Fortier: Bien non, on a suspendu celui-là.
M. Garon: Je comprends qu'on l'ait suspendu, mais ce que je
crains, c'est que la directive ne vienne plus de la caisse elle-même, du
montant qu'elle va prêter, mais que la directive vienne de la
fédération. C'est pour cela qu'il me semble que cela devrait
rester là. Avant, c'était vraiment le conseil d'administration
qui disait quelle était la somme des fonds qui devait aller en
prêts aux membres. Là, on fait sauter cela, mais on met un
paragraphe 1 qui dit: Le conseil d'administration doit notamment respecter,
faire respecter les règlements et les instructions écrites de la
fédération à laquelle la caisse est affiliée.
C'était la fédération qui disait à la caisse quelle
partie de ces fonds elle devait prêter, quelle partie elle devait placer
et quelle autre partie elle devait faire placer par la
fédération. C'est cela qui m'inquiète. Avant, le montant
des prêts qui étaient faits aux membres venait vraiment du conseil
d'administration qui donnait une directive à la commission de
crédit.
Là, cela saute, mais ce n'est pas pour rien et, cela veut dire
quelque chose. Le montant des fonds dont la commission de crédit peut
diposer pour des prêts aux membres, on ne peut pas être plus clair
que cela. Si on enlève cela et qu'on dit: Les directives écrites
de la fédération... Bien là, c'est encore une affaire
où on enlève un pouvoir au niveau local.
M. Fortier: M. le Président, j'ai la réponse; sans
l'aide de mes conseillers, je pense que j'ai trouvé la réponse,
bravo! Ha, ha, ha! L'article 155. Allez donc à la commission de
crédit, à l'article 154: "La commission de crédit a pour
fonctions... " Et à l'article 155, on dit: Toute caisse peut
déterminer par règlement l'étendue, les limites et les
conditions d'exercice des pouvoirs de sa commission de crédit. " Alors,
tout à l'heure, je pensais qu'il y avait une disposition très
générale à l'article 132...
M. Garon: Ce n'est pas cela.
M. Fortier:... mais là, il me semble que c'est très
clair...
M. Garon: Non, non.
M. Fortier:... que l'article 155 détermine
l'étendue, les limites et les conditions d'exercice des pouvoirs. Cela
peut considérer les prêts maximums, mais cela peut
considérer toute autre disposition, vous ne croyez pas?
M. Garon: Non.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce n'est pas cela; là, ce sont des pouvoirs.
C'est le montant des fonds. Supposons que la caisse a 10 000 000 $ de fonds
dont elle peut disposer. C'est toute la différence du monde si on dit,
à un moment donné, qu'elle peut disposer de 5 000 000 $ pour des
prêts aux membres, 6 000 000 $ ou 7 000 000 $, ou si on lui dit: Tu dois
prendre 1 000 000 $ et le mettre dans la fédération, on va
s'occuper de cela, nous. Avant, l'autorité était à la
caisse. La lettre que M. Béland a écrite, je l'ai lue
attentivement, et je pense que notre rôle est de préserver les
caractères coopératifs des caisses. On ne se contera pas de
peurs. Je ne sais pas ce qui s'est fait là-dedans, mais tout le monde
est étonné d'avoir vu cette lettre. Ça, c'est une
disposition où on enlève un pouvoir à la caisse.
C'était un pouvoir de la caisse, de faire en sorte que ce soit le
conseil d'administration qui décide du montant des fonds dont la
commission de crédit peut disposer pour des prêts aux membres. Ce
sont des membres qui décident, ce sont des membres qui élisent un
conseil d'administration. Mais si on leur enlève ce pouvoir... Ce n'est
pas une tautologie ces termes-là, c'est assez précis.
Cela m'apparaît fondamental.
M. Fortier: Pourtant, c'est clair, M. le député de
Lévis, que l'article 132 dit très clairement que sous
réserve des fonctions dévolues à un autre organe, donc la
commission de crédit, que c'est le conseil d'administration qui en
administre les affaires. C'est clair.
M. Garon: L'article 132.
M. Fortier: Par ailleurs, en pratique, vous savez ce qui
arrive, c'est qu'il y a des caisses, comme dans la région de
Saint-Hyacinthe, qui ont tellement de comptant qu'elles le refilent à la
fédération, parce qu'elles en ont trop. L'inverse peut être
vrai; la liquidité peut être insuffisante dans une caisse et la
fédération peut lui avancer des fonds.
M. Garon: La liquidité...
M. Fortier: Alors, cela joue dans les deux sens.
M. Garon: Ce n'est pas la liquidité.
M. Fortier: Cela joue dans les deux sens. (15 h 15)
M. Garon: Ce n'est pas la liquidité là-dessus. Vous
allez voir qu'on pense aussi qu'il faut assurer la liquidité, etc., mais
ce n'est pas cela. Tantôt, les gens vont arriver... Supposons qu'il
arrive des directives à la caisse pour dire: Nous, on a besoin de tant
et tu nous envoies tant, et les gens de la caisse veulent prêter de
l'argent à leurs membres. Qu'est-ce qui doit primer? À mon avis,
les prêts aux membres doivent primer. C'est une coopérative, ce
n'est pas une banque. Je remarque que toutes les dispositions qu'on adopte vont
toutes dans le sens d'en faire davantage une banque, moins une caisse, et
ça, c'est de déterminer le montant des fonds dont la commission
de crédit peut disposer pour des prêts aux membres...
Écoutez, c'est une caisse d'épargne et de crédit. Si c'est
une caisse d'épargne et de crédit, il est fondamental de
déterminer combien on fait de prêts, parce qu'on va dire: On va
faire du développement économique, on va faire ci, on va faire
ça. Les gars vont dire: Wo, un instant! Une caisse d'épargne et
de crédit est une caisse où les gens qui ont de l'argent en
surplus le déposent, et ceux qui en ont besoin en empruntent, a la
condition qu'on en réserve un certain montant pour ça. Si on en
enlève...
M. Fortier: Non, mais c'est... M. Garon:... pour d'autres
fins...
M. Fortier: II y a des dispositions dans la loi. C'est
prévu dans la loi, M. le député de Lévis. On va
arriver plus tard à ce qui concerne le développement
économique, ce dont vous parlez, le capital de risque. Il y a une
disposition dans la loi qui spécifie très clairement qu'il y a
seulement 2 % de l'actif qui peuvent être utilisés en termes de
capital de risque. On va le voir un peu plus loin.
Alors, on a mis ça là exactement pour ça, parce que
malgré certaines déclarations de certains dirigeants
d'institutions financières, dernièrement, qui trouvaient
qu'investir dans les Nordiques était la chose la plus merveilleuse, nous
croyons que la principale responsabilité d'une compagnie d'assurances
c'est d'assurer, et la principale responsabilité d'une caisse
d'épargne et de crédit, comme vous le dites, c'est de faire des
prêts, et le développement économique vient après et
ça c'est prévu; justement, il y a une limite très
importante dans la Loi sur les caisses, comme on va le voir. Le capital de
risque est limité à 2 % de l'actif. Alors c'est bien certain que
le restant est pour faire des prêts et du crédit. C'est une Loi
sur les caisses d'épargne et de crédit, vous avez parfaitement
raison, et ça ne limite absolument rien, excepté qu'il y a des
dispositions sur la capitalisation, sur les ratios, les politiques de
crédit. Alors ces politiques sont là et il n'y a absolument rien
qui empêche une caisse... Bien sûr qu'elles ne prêteront pas
plus d'argent qu'elles en ont à prêter. Si elles ont plus d'argent
à prêter, elles vont le refiler à la
fédération.
M. Garon: Je veux faire une proposition d'amendement parce que
ça m'apparaît fondamental. Ce n'est pas là pour rien. Si on
veut préserver le caractère... On s'entend tous pour dire qu'on
veut préserver le caractère coopératif des caisses
populaires. Alors...
M. Fortier: Je vous ferai remarquer que M. Béland m'a
écrit une belle lettre pour me dire que le projet de loi
préservait le système coopératif des caisses populaires.
Il n'a aucun commentaire sur cet article-là. Aucun commentaire.
M. Garon: Oui, mais M. Béland n'aura sûrement pas
d'objection à ce qu'on le préserve encore plus. Alors, s'il vous
plaît, je ne prendrai pas beaucoup de temps pour...
Le Président (M. Lemieux): Alors prenez le temps, M. le
député de Lévis, pour écrire votre amendement.
(Suspension de la séance à 15 h 18)
(Reprise à 15 h 20)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration reprend ses
travaux. M. le député de Lévis, relativement à
l'amendement proposé à l'article 133, paragraphe 5°.
M. Garon: Alors à l'article 133, remplacer le paragraphe
5°, par "Déterminer le taux d'intérêt sur
l'épargne et les parts privilégiées, le taux de tout
crédit ainsi que le montant des fonds dont la commission de
crédit peut disposer pour des prêts aux membres".
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est recevable.
M. Garon: Voulez-vous faire faire des copies pour en donner
à tout le monde?
Le Président (M. Lemieux): Ce serait peut-être
intéressant que M. le ministre puisse en avoir une copie, M. le
député de Lévis.
Alors nous allons suspendre environ deux minutes pour permettre de faire
photocopier l'amendement du député de Lévis, qui est
recevable à l'article 133, paragraphe 5.
(Suspension de la séance à 15 h 23)
(Reprise à 15 h 27)
Le Président (M. Lemieux): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Auriez-vous l'amabilité de bien vouloir relire, pour le
bénéfice des parlementaires, votre amendement à l'article
133, paragraphe 5°, doucement, s'il vous plaît?
M. Garon: Apparemment, j'écris comme Baudelaire.
Une voix: J'espère que vous n'avez pas une petite amie qui
s'appelle Rimbaud?
M. Garon: Non, c'est avec Verlaine...
Une voix: Pardon, c'est Verlaine. Excusez-moi, vous aviez raison,
c'est Verlaine.
M. Garon: Le plus beau vers de la littérature
française, d'ailleurs de Baudelaire, c'est: Les parfums, les couleurs et
les sons se répondent. En tout cas, à l'article 133, remplacer le
paragraphe 5° par: "déterminer le taux d'intérêt sur
l'épargne et les parts privilégiées, le taux de tout
crédit ainsi que le montant des fonds dont la commission de
crédit peut disposer pour des prêts aux membres. "
Au fond, c'est combiner les deux articles, c'est d'ajouter le bout qui
est dans l'article... dans l'ancienne loi, à f, et de le remettre dans
l'article 5 qui était, au fond, le montant des fonds dont la commission
de crédit peut disposer pour des prêts aux membres. À ce
moment-là, c'est le conseil d'administration qui décide, en vertu
de la loi, quelle partie des fonds il affecte à des prêts aux
membres, après avoir respecté, évidemment, les conditions
sur la liquidité, ça va de soi. Cela remet l'autorité au
conseil d'ad- ministration quant à l'affectation des fonds.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Fortier: M. le Président, le problème de
certaines recommandations du député de Lévis... Je me dis
toujours: Est-ce que c'est essentiel? Comme ce matin, quand je suis
arrivé avec des amendements pour lui donner satisfaction, on en a
déjà discuté pendant 25 minutes. Alors, je me dis
toujours: Avant de commencer la discussion, est-ce qu'on va discuter pendant 25
minutes alors qu'on est d'accord ou si on va reprendre le débat?
Ici, le problème, c'est que s'il faut reprendre... On a
essayé d'élaguer la loi de 1963 et il y a des choses, bien
sûr, qui ne se retrouvent pas dans la nouvelle loi. Quand ce
n'était pas nécessaire, autrement dit... Qui a dit qu'un bon
texte est clair losqu'on l'a élagué de tout ce qui était
inutile?
Nous croyons que c'est complètement inutile. C'est clair que
c'est le conseil d'administration qui a cette responsabilité. J'ai dit
tout à l'heure qu'on croit fermement que c'est le conseil
d'administration qui doit statuer là-dessus, on croit que c'est
déjà là, à l'article 132. Comme ce volume va varier
de semaine en semaine ou de mois en mois si ce sont les montants qui peuvent
être disponibles...
En tout cas, cela va obliger le conseil d'administration à
intervenir d'une façon spécifique, c'est prévu ici. Je
n'ai pas d'objection en principe, c'est évident que le conseil
d'administration doit statuer là-dessus. On croit que cela va alourdir
inutilement le texte de loi. Est-ce que je vais en faire un débat pour
ma thèse de doctorat? Je n'en suis pas sûr. Je pense qu'on peut
l'accepter. Ce n'est pas... Non? Non? On a des problèmes là...
(15 h 30)
Le montant des fonds, oui, oui. Mais cela remet l'autorité au
conseil d'administration quant à l'affectation des fonds. Il ne faut pas
parler de fonds parce que vous allez voir plus loin, tout à l'heure,
qu'il y a trois fonds en particulier, par exemple, les fonds de
liquidités... Il y a des fonds qui sont très spécifiques
et, là, on tombe dans une interprétation. Alors, on serait
prêts à l'accepter, M. le député de Lévis, si
on enlevait "ainsi que les montants dont la commission de crédit peut
disposer". Vous allez voir plus loin que la question des fonds, c'est bien
spécifique. On va s'enfarger dans les trois fonds de la
fédération, des fonds spéciaux qui peuvent être
créés. Je pense qu'on va vous donner raison si vous acceptez, M.
le député de Lévis, au lieu d'écrire "le montant
des fonds", il s'agirait de marquer "les montants dont la commission". Je pense
qu'on atteint votre objectif. On ne croit pas que ce soit nécessaire,
mais si vous le mettez comme ça, on n'a pas de problème.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le sous-
amendement...
M. Fortier: Ce n'est pas le moment, mais peut-être que le
député veut changer son texte.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous refaire votre
texte?
M. Garon: Faites un sous-amendement.
Le Président (M. Lemieux): Un sous-amendement?
M. Garon: J'aime autant qu'il fasse un sous-amendement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le sous-amendement
est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons adopter, dans un
premier temps, le sous-amendement pour ensuite adopter l'amendement et adopter
le paragraphe tel qu'amendé.
M. Garon: Mais vous ne l'avez pas le sous-amendement.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous, M. le
secrétaire, le relire? J'ai de la difficulté à lire
l'écriture du député de Lévis.
Le Secrétaire: Le sous-amendement serait le suivant:
"Modifier les mots "le montant"...
M. Fortier: ..."des fonds"...
Le Secrétaire: ..."le montant des fonds" -c'est
ça...
M. Fortier: Par "les montants".
Le Secrétaire: ...par "les montants".
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le sous-amendement
de M. le ministre est adopté?
Une voix: Oui. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le sous-amendement est
adopté. Est-ce que l'amendement présenté à
l'article 133, paragraphe 5°, est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 133...
M. Fortier: Non, on est rendu à 6°, M. le
Président.
M. Garon: Non, il faut qu'il le dise, le paragraphe 5°.
M. Fortier: On y allait paragraphe par paragraphe.
M. Garon: C'est cela. Il ne l'a pas fait.
Le Président (M. Lemieux): Paragraphe 5°. Oui, mais je
suis rendu à 5° amendé.
M. Fortier: Excusez-moi.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 133,
paragraphe 5°, tel qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. Maintenant, nous
sommes rendus au paragraphe 6°. Le paragraphe 6, M. le ministre.
M. Fortier: Voyez-vous, le député de Lévis
s'inquiétait justement de qui décidait du placement, mais au
paragraphe 6°, on dit justement que le conseil d'administration doit
notamment: ..."6° effectuer ou contrôler les placements de la
caisse;". Pas de problème?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 6° est
adopté. J'appelle le paragraphe 7°.
M. Fortier: Le paragraphe 7°, si ma mémoire est
fidèle, est identique à l'ancien paragraphe 8° parce que nous
avons fait sauter le paragraphe 7° sur la base des représentations
de la FTQ. Je sais que le député de Mille-Îles veut
intervenir. En tout cas, je vais le lire: On dit: "7° souscrire au nom de
la caisse une assurance contre les risques d'incendie, de vol et de
détournement par ses dirigeants et employés ainsi qu'une
assurance-responsabilité civile et une assurance-responsabilité
des employeurs." Le texte qui a sauté disait qu'on devait exiger de
toute personne ayant l'administration ou la garde des fonds de caisse un
cautionnement adéquat et, le cas échéant, conforme aux
règlements de la fédération. Cela a été
enlevé parce que nous avons fait valoir en commission parlementaire que
la loi sur la Régie de l'assurance-dépôts était
moins limitative. On ne dit pas "de toute personne". On dit que l'institution
financière doit avoir une assurance de cautionnement. Donc, on a
accepté de faire sauter le 7° qui existait dans
l'avant-projet de loi et la FTQ nous a fait savoir qu'elle était
satisfaite de ce projet de loi. À la Régie de
l'assurance-dépôts, on dit: "La Régie délivre un
permis à toute institution admissible qui remplit les conditions
suivantes: détient une police d'assurance contre les risques de
détournement et de vol qui offre une garantie adéquate eu
égard aux usages généralement admis et selon l'importance
de ses opérations." C'est général et ça allait
justement dans le sens des représentations du député de
Mille-Îles qui ne voulait pas que ce sort personne par personne.
L'interprétation de mes juristes semble dire que si c'est ça, ce
serait difficile pour la fédération d'arriver avec un
règlement qui serait différent de celui-là, mais je pense
que ce n'est pas l'intention. Le paragraphe 7° a sauté et est donc
remplacé par une disposition de la Régie de
l'assurance-dépôts et le nouveau 7° est l'ancien 8° de
l'avant-projet de loi.
M. Bélisle: M. le Président, je saisis plus en
profondeur la nouvelle disposition. La disparition, dans le texte final, du
paragraphe 7° de l'article 133 de l'avant-projet de loi, qui était
une exigence mise sur la table de l'individu qui était employé,
la personne, cela disparaît. Je comprends très bien. Cela va
exactement dans le sens de ce qu'on a discuté.
À 8°, je veux simplement avoir un éclaircissement pour
bien comprendre. C'est la souscription qui est faite maintenant, seulement, au
nom de la caisse, c'est-à-dire que ce sera presque impossible dans les
faits qu'une caisse d'épargne et de crédit ne puisse obtenir une
police d'assurance. Ce sera presque automatique en fin de compte. C'est ce que
je dois comprendre. Un employé ou une employée qui ne ferait pas
l'affaire a un endroit, cela n'a rien à voir avec le fait que la caisse
d'épargne et de crédit sera toujours couverte par une police
d'assurance qui pourra être obtenue. Cela n'a rien à voir avec la
qualité des individus, personne, homme ou femme, salariés qui
travaillent dans l'institution. Est-ce bien ce que je dois comprendre? C'est
ça la distinction, n'est-ce pas?
M. Fortier: Je vais demander à l'inspecteur, qui est le
président de la Régie de l'assurance-dépôts, de
répondre. M. l'inspecteur.
M. Bouchard: Justement, même si cette tentation pouvait
subsister, comme on a déjà une disposition statutaire contre
laquelle la fédération ne peut rien, la caisse devra souscrire ce
genre de police collective pour protéger ses membres, peu importe le
territoire dans lequel elle oeuvre. C'est une disposition publique soustraite
à l'application ou aux desiderata des fédérations.
M. Bélisle: Et qui ne peut exercer aucune pression par
conséquence directe sur le renvoi ou le maintien en poste d'un ou d'une
employée étant donné que c'est pris globalement à
la caisse d'épargne et de crédit. Est-ce bien ce qu'on doit
comprendre?
M. Bouchard: Oui.
M. Fortier: On dit: Au nom de la caisse.
M. Bélisle: À ce moment-là, moi non plus, je
n'ai plus d'objection à ce que ce soit pour l'ensemble des
fédérations qu'il y ait une obligation que ce soit fait par
l'entremise du Groupe Desjardins ou d'assurance générale.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe 7°
est adopté?
M. Bouchard: En vertu de la loi de la régie, chaque caisse
est enregistrée et non pas seulement la fédération, ce qui
veut dire que la caisse est obligée, en vertu des règlements de
la régie, de souscrire à une telle police pour
protéger.
M. Bélisle: Mais là, il faut bien comprendre qu'on
n'accorde pas la latitude totale à la caisse d'épargne parce que
la vertu de l'article 366,2° de la loi, la fédération, si
elle adopte un règlement portant sur tout autre sujet financier
ou...
M. Fortier: Non...
M. Bouchard: ...parce que la loi s'impose. Pour être
inscrite à la régie, si la fédération faisait
ça, elle désaffilierait automatiquement ses caisses pour les fins
de la Régie de l'assurance-dépôts.
M. Fortier: De toute façon, je pense bien que la
fédération ne pourrait pas faire par règlement ce que la
loi impose comme obligation stricte à une caisse en particulier.
D'accord?
M. Bélisle: Mais ça n'autorise pas ou ne permet pas
à une caisse d'épargne et de crédit liée à
une fédération et qui est obligée, en vertu des
dispositions de la loi, sauf exception, d'aller chercher sa police
d'assurance-fidélité auprès de la
fédération. Si elle fait partie d'une fédération
elle est obligée de passer par le processus...
M. Fortier: II faut comprendre aussi, M. le député
de Mille-Îles que, désormais, les compagnies d'assurances vont se
retrouver dans le holding et là, elles vont "by-passer"
complètement la fédération. Dans le moment, disons que les
fédérations sont actionnaires de compagnies d'assurances. Cela va
disparaître. Les groupes financiers comme la compagnie d'assurances
générales vont se retrouver au niveau du holding de la
confédération. Aucune fédération en particulier
n'aura son mot à dire là-dessus. Donc, le danger d'une
intervention plus directe comme
on peut l'appréhender d'une fédération en
particulier sera beaucoup diminué. Dans la situation actuelle, si on
prend la fédération de Montréal, elle est actionnaire de
la compagnie d'assurances générales Desjardins, mais cela va
disparaître avec la création des holdings.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe 7°
de l'article 133 est adopté? Adopté? M. le député
de Lévis.
M. Garon: Je pense que vous avez dit, à vos consultations,
au fond, que la Fédération des travailleurs du Québec
était contente et le mouvement Desjardins aussi était
d'accord?
M. Fortier: Oui, les deux étaient complètement
d'accord.
M. Garon: Si les deux sont d'accord et sont en opposition
là-dessus, pas nécessairement en opposition, mais je regardais
les différents aspects, c'est d'accord, adopté.
M. Fortier: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 7° est
adopté. Le paragraphe 8°. M. le député de
Lévis.
M. Fortier: "Désigner les personnes autorisées
à signer au nom de la caisses les contrats et les autres documents;".
C'est une disposition normale.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe
8°...
M. Garon: Était-ce là avant?
M. Fortier: II n'y avait rien avant.
M. Garon: II n'y en avait pas?
M. Fortier: Non.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 8° est
adopté. J'appelle le paragraphe 9.
M. Fortier: "Rendre compte de son mandat et présenter le
rapport annuel lors de l'assemblée annuelle;".
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 9° est-il
adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Est-ce qu'il y avait quelque chose
comme ça avant?
M. Fortier: Encore, je pense que ce n'était pas là.
C'est une amélioration et c'est normal que le conseil d'administration
rende compte de son mandat auprès de l'assemblée annuelle.
M. Garon: Oui. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 9° est
adopté. J'appelle le paragraphe 10°.
M. Fortier: "Faciliter le travail des personnes chargées
de l'inspection de la caisse, de la surveillance de ses opérations ou de
la vérification de ses livres et comptes".
Comme vous le savez, on va arriver plus loin aux dispositions touchant
l'inspection pour une caisse et, en ce qui concerne le mouvement Desjardins,
toute l'inspection et la vérification sont faites par le groupe
d'inspection et de vérification du mouvement Desjardins qui est à
la confédération. Autrement dit, l'obligation ici est de
faciliter la tâche du vérificateur.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe...
M. Garon: Là, au fond, c'est le principe. Les
modalités vont venir plus loin dans la section sur la
vérification, sur la surveillance, etc.
M. Fortier: C'est ça. Oui, oui. Nous disions simplement
qu'ils devaient faciliter le travail.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe
10° est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous allons
revenir au paragraphe qui a été suspendu.
M. Garon: Un instant.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: Avant de revenir, j'aimerais demander... Il y avait une
disposition avant qui disait: Encourager par toute mesure utile
l'éducation économique, sociale et coopérative. Je pense
que ça a été mis ailleurs, au début, n'est-ce pas?
Puis: "de favoriser la coopération entre les membres et la caisse et
entre celle-ci et d'autres organismes coopératifs;".
Une voix: À l'article 3,3°.
M. Garon: C'est là qu'on avait fait un amendement.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous revenons à
l'article suspendu, au paragraphe 1°, article 133.
M. Fortier: J'aurais un amendement à
proposer, M. le député de Lévis. M. Garon:
Pardon?
M. Fortier: À l'article 133, premier paragraphe, pour
lequel vous aviez émis... Quand vous faites des commentaires, on cherche
toujours à vous accommoder et on aimerait que vous compreniez qu'on
essaie de travailler en collaboration parce que je sais que vous êtes
d'accord avec l'esprit de la loi. Il s'agit tout simplement d'arriver à
des modalités précises. D'ailleurs, les députés,
mes collègues ministériels font la même chose.
Pour contourner l'appréhension que vous aviez, nous pourrions
proposer dans un amendement, et si vous voulez me suivre, l'article 133,
premier paragraphe se lirait comme suit: "respecter et faire respecter les
règlements et les instructions écrites. " On radierait les deux
lignes suivantes. On dirait ceci: Faire respecter les règlements et les
instructions écrites prises en vertu de la présente loi.
Autrement dit, ce ne serait pas n'importe quelle instruction écrite. Ce
seraient celles qui sont prises spécifiquement en vertu de la
présente loi. Ce que vous appréhendiez c'était que la
fédération puisse, à un moment donné, se lever et
dire: On va faire un règlement là-dessus. Il faut absolument que
ce soit en fonction de la loi ici. Vous allez voir plus loin, il y en a
à plusieurs endroits, mais c'est très spécifique.
L'idée est de rendre limitatives les instructions écrites
prises en vertu de la présente loi et non pas n'importe quelle
instruction écrite que le président d'une
fédération pourrait imaginer.
M. Garon: M. le Président, je le laisserais en suspens. Je
ne sais pas les 600 articles par coeur. On n'en a pas beaucoup en suspens, on
en a trois actuellement.
M. Fortier: II n'y a pas de problème. On suspend, M. le
Président.
M. Garon: Plutôt que de "taponner" là-dessus. Je
voudrais imaginer des situations...
M. Fortier: Oui, oui.
M. Garon: À chaque fois qu'on va voir, il y a des
instructions...
Le Président (M. Lemieux): Avant de suspendre,
permettez-moi de lire l'amendement pour les fins de l'enregistrement du
Journal des débats. L'article 133, eu égard à
l'amendement proposé par M. le ministre, se lirait de la façon
suivante: L'article 133 est modifié par le remplacement des deux
dernières lignes du paragraphe 1° par les mots suivants:
"écrites, prises en vertu de la présente loi". L'article 133,
paragraphe 1°, est suspendu. Nous appelons maintenant l'article 134.
M. Fortier: L'article 134 dit: "La caisse détermine, par
règlement, le nombre des administrateurs qui ne peut être
Inférieur à cinq. "
Il y avait une disposition semblable qui disait que le conseil
d'administration d'une caisse se compose d'au moins cinq administrateurs. Quant
à l'assemblée annuelle, on a déjà vu ça. Il
peut être plus élevé. On dit que ça peut être
n'importe quel nombre, mais pas inférieur à cinq. Dans l'ancienne
loi, il y avait un nombre maximal. On parlait du gérant. On a
déjà traité de ça.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 134...
M. Garon: Cela ne sera pas long.
Le Président (M. Lemieux): Oui, ça va, M. le
député de Lévis. Prenez tout votre temps.
M. Garon: Au fond, vous avez enlevé le dernier paragraphe
parce que vous avez permis que quelqu'un démissionne en cours de mandat,
si ma mémoire est bonne. Ici, c'était écrit: Les
administrateurs exercent leur mandat jusqu'à l'élection de leurs
successeurs par l'assemblée générale et ils sont
rééligibles... (15 h 45)
M. Boivin (Richard):...
M. Garon: Pardon? L'avez-vous gardé? Il me semble qu'on a
permis la démission en cours de mandat.
M. Boivin: Article 120.
M. Fortier: Article 120: "Malgré l'expiration de son
mandat, un membre demeure en fonction jusqu'à ce qu'il soit
réélu ou remplacé. " Dans le fond, on a enlevé le
"maximum".
M. Garon: Oui, mais on a l'article 122. Y avait-il 122 avant?
Non. On l'a modifié au fond. Avant, il n'y avait pas d'article 122. Mais
il faut lire 120 et 122 en même temps. Ce n'est plus la même
disposition. Au fond, quelqu'un peut démissionner en cours de mandat.
Avant, il fallait qu'il attende.
M. Boivin: II n'y a rien qui l'empêchait avant...
M. Garon: Je ne sais pas. C'est écrit, ici: les
administrateurs exercent leur mandat jusqu'à l'élection de leurs
successeurs par l'assemblée générale et ils sont
rééligibles. Avec une disposition comme ça pouvez-vous
démissionner en cours de mandat?
M. Boivin: Pourquoi pas?
M. Bouchard: Pourquoi pas? On ne peut empêcher quelqu'un de
démissionner...
M. Garon: On dit: Ils exercent leur mandat jusqu'à
l'élection de leurs successeurs à l'assemblée
générale.
Le Président (M. Lemieux): On peut ne pas nommer de
successeurs, on peut mourir, il peut y avoir une vacance, il peut y avoir
n'importe quoi.
M. Fortier: On a les mêmes dispositions, d'ailleurs, pour
tous les hauts fonctionnaires. L'inspecteur est nommé pour cinq ans et
tant qu'il n'est pas remplacé, il continue, mais s'il
démissionne, il n'est plus inspecteur. On a tous les mêmes
dispositions.
Le Président (M. Lemieux): Le poste demeure vacant, il n'y
a personne pour le remplacer. L'article 134 est adopté, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 135. M. le ministre,
je crois que vous avez un amendement.
M. Fortier: Un instant. Oui, il y a un amendement. C'est un
nouveau. C'est pour la concordance avec l'article 123. À l'article 123,
vous vous souvenez, on avait enlevé un bout de phrase. L'article 135 se
lit comme suit: "Pour la formation du conseil d'administration, la caisse peut,
par règlement, diviser les membres en groupes ou son territoire en
secteurs et attribuer à chacun de ces groupes et secteurs le droit
d'élire un certain nombre d'administrateurs." L'amendement se lit comme
suit: "L'article 135 est modifié par l'addition de l'alinéa
suivant. "Un membre du conseil d'administration ainsi élu ne peut
être destitué que par les membres de la caisse qui ont droit de
l'élire." Autrement dit, on dit qu'une caisse peut diviser son
territoire en trois, quatre ou cinq régions. Chaque région
élit ses administrateurs, mais lorsque vient le temps de destituer, ce
sont uniquement ceux qui ont élu un membre du conseil d'administration
qui ont le droit de le destituer.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est recevable.
M. Fortier: Oui. Vous voyez comme c'est parfait.
M. Garon: Cela fait drôle quand même.
Le Président (M. Lemieux): Je relis l'amendement.
L'amendement se lirait comme suit à l'article 135: "L'article 135 est
modifié par l'addition de l'alinéa suivant: "Un membre du conseil
d'administration ainsi élu ne peut être destitué que par
les membres de la caisse qui ont droit de relire." L'amendement est-il
adopté?
M. Garon: Est-ce que vous avez eu des représentations
à cet effet...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: ...pour introduire cet amendement ou si...
M. Fortier: Là, c'est une concordance. Le mouvement
Desjardins a demandé la disposition de pouvoir élire des gens par
région. C'est une disposition qui a été demandée.
Là, il s'agit d'une concordance parce que ce serait tout de même
cocasse que quelqu'un puisse être élu par, je ne sais pas moi, la
région B et que ce soient les gens de la région A qui le
destituent. Cela ne marche pas en démocratie.
M. Garon: Desjardins avait des représentations sur 135. Je
regarde les commentaires de son mémoire. On dit: "La division des
membres en groupes ou du territoire en secteurs pour l'exercice du droit de
vote risque d'alourdir considérablement la procédure
d'élection lors des assemblées. Cet article devrait être
modifié de façon à permettre la représentation par
secteur tout en accordant à l'ensemble des membres réguliers le
droit d'élire tous les administrateurs." C'est très
différent. Écoutez, c'est différent. On dit: "Cet article
devrait être modifié de façon à permettre la
représentation par secteur." La représentation par secteur,
ça veut dire qu'il y a des représentants qui viennent du secteur,
mais en accordant à l'ensemble des membres réguliers le droit
d'élire tous les administrateurs, cela veut dire que la personne doit
venir du secteur, mais elle est choisie par l'ensemble des membres de
l'assemblée. Ce n'est pas la même idée qui est transmise
là. Ici, c'est le secteur qui élit ses représentants. Ce
que Desjardins dit: On pourra permettre des représentants, des gens
élus par secteur, mais élus par l'ensemble des membres. Ce n'est
pas pareil. L'idée de Desjardins c'est un peu l'idée qu'il puisse
y avoir des représentants de quartier, mais ils sont élus par la
municipalité au complet, par les membres au complet. Tandis qu'ici,
c'est chaque secteur qui élit ses représentants.
M. Fortier: À quoi cela sert-il, à ce
moment-là, d'avoir des secteurs? Pouvez-vous me dire cela?
M. Garon: Oui. C'est parce que cela permet
une meilleure représentation.
M. Fortier: II n'y a pas de représentation, ils font des
réunions avec 50 personnes. Alors, on ne sait pas d'où cela va
venir.
M. Garon: On pense trop à des villes. On peut penser
à la campagne là-dedans, des municipalités où, par
exemple, il peut y avoir des caisses... Je vais vous donner un exemple. Je ne
parle pas d'une caisse, je n'ai pas d'exemple à l'esprit, mais je pense
à des coopératives agricoles. Aujourd'hui, une coopérative
agricole, avec les fusions qui ont été faites, peut
représenter plusieurs municipalités rurales. Alors, une
représentation par secteur dans les institutions coopératives
parce que j'ai l'impression que vous avez fait cela pour copier la loi sur les
coopératives. Mais en faisant cela, je ne suis pas certain que ce soit
un habit qui corresponde beaucoup plus aux caisses d'épargne. Je sais
que dans les coopératives agricoles c'est vrai. La coopérative de
Saint-Charles, aujourd'hui, je pense, et je me demande même si elle ne
vient pas jusqu'à Bernières. Elle couvre plusieurs
municipalités, peut-être dix municipalités
différentes. Il est possible à ce moment, parce qu'il va y avoir
des gens, des cultivateurs qui vont venir de différentes régions,
qu'elle dise: On divise le conseil d'administration et il doit y avoir des
représentants de chacun des secteurs et peut-être diviser le
territoire couvert en cinq secteurs pour qu'il y ait des représentants
qui viennent de chaque secteur et pour que les gens se sentent
représentés. Cela, c'est une affaire sauf que c'est l'ensemble
des membres qui élisent les représentants. Par exemple, M. Gagnon
pourrait venir de Saint-Charles, M. Turgeon pourrait venir de Lévis, un
autre pourrait venir de Bernières, etc., ils viendraient de
différents secteurs, mais tous les membres les éliraient ou c'est
chacun des secteurs qui les élirait.
Je ne le sais pas, mais mon "feeling", c'est que la proposition de
Desjardins est meilleure que celle-là parce que cela va faire une
drôle de caisse où les gens vont être élus chacun par
des petits groupes. Quand on fait un conseil d'administration, habituellement,
il faut aussi qu'il y ait un certain ensemble. Si chacun élit, comme son
échevin, cela équivaut quasiment à chaque quartier qui
élit son échevin sauf que, dans un conseil d'administration, on
veut peut-être assurer une meilleure représentativité. Mais
je comprends qu'on veuille peut-être que chacun des administrateurs qui
viennent de différents secteurs soient quand même élus par
l'ensemble des gens pour qu'il y ait un équilibre dans tout cela.
M. Fortier: M. le député de Lévis, deux
représentations. La première, c'est qu'à Montréal
et à Québec, prenons la Communauté urbaine de
Montréal, les caisses n'ont plus de territoire donné. Il peut y
avoir une caisse à Saint-Léo- nard-de-Port-Maurice, qui couvre la
totalité du territoire de la Communauté urbaine de
Montréal. Donc là, on n'impose absolument rien. Par ailleurs,
deuxième représentation, on dit: "La caisse peut, par
règlement... " Donc, c'est seulement si elles le désirent. Si
elles ne le désirent pas, elles feront comme vous dites, elles n'auront
pas de régions. La caisse de Saint-Léonard-de-Port-Maurice va
dire: On voudrait avoir quelqu'un de Montréal-Ouest, de l'est de
Montréal, du comté de Jean-Claude Gobé, etc. Elles vont le
faire, mais elles n'auront pas besoin de passer un règlement. Là,
simplement, on dit: Elles peuvent, par règlement, le faire. Si elles ne
veulent pas le faire, elles ne le font pas. À ce moment-là, elles
feront ce que vous suggérez. Elles voteront un règlement pour
dire: II n'y a pas de régions, il y a une seule région et elles
vont chercher à avoir des gens qui représentent
différentes régions, mais qui ne seront pas officielles. Donc,
elles vont pouvoir avoir quelqu'un de l'est de Montréal, de l'ouest de
Montréal, mais les régions vont être non officielles, un
peu comme on le fait parfois dans des associations.
Ici, on dit simplement qu'elles peuvent: "Pour la formation... la caisse
peut, par règlement... " C'est simplement une possibilité. Si
elles n'en veulent pas, elles n'en veulent pas. Mais on dit: Si elles le font,
il faudrait bien que... La caisse de Saint-Léonard-de-Port-Maurice, je
prends cet exemple, dont tout le territoire est la Communauté urbaine de
Montréal et c'est grand, pourrait dire: On va faire trois territoires:
Montréal-Est, Montréal-Centre et Montréal-Ouest et dans
chacun de ces territoires on voudrait qu'il y ait un certain nombre de membres
du conseil, mais elle n'est pas obligée de le faire, c'est seulement une
possibilité. Il n'y a aucune obligation.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, permettez-vous a M. le député de
Prévost?
M. Forget: M. le Président, je pense que l'intervention
est bien. Si on regarde pour les coopératives, c'est par
règlement qu'on va chercher par secteur. Une coopérative
pourrait, éventuellement, fonctionner telle qu'elle est, avec les
membres. J'ai été président de coopérative, pendant
plusieurs années. On fonctionnait avec des secteurs, pour la
réglementation de la coopérative. Je regarde la façon dont
c'est écrit présentement. Qu'une caisse populaire, par
règlement, je trouve cela formidable. Cela représente
réellement la caisse dans le milieu où elle est, selon les
administrateurs, selon ce qu'ils en pensent. C'est très bien.
M. Fortier: Autrement dit, ils ont deux formules. Il y a la
formule que vous proposez où il y a un seul secteur. Ils essaient
d'avoir des gens représentatifs. Ou ils ont l'autre formule où,
s'ils le désirent, ils déterminent des secteurs et ils
s'organisent. Ils ont le choix entre les
deux, c'est à eux de décider, au lieu de leur imposer une
formule.
M. Garon: Pas vraiment. Si je comprends bien l'article, si la
caisse, par règlement, divise les membres en groupes ou en secteurs...
On dit: "...la caisse peut, par règlement, diviser les membres en
groupes ou son territoire en secteurs et attribuer à chacun de ces
groupes et secteurs le droit d'élire un certain nombre
d'administrateurs." Est-ce que la caisse pourrait faire ce que vous venez de
dire? À ce moment-là c'est attribuer une représentation
par secteur, en obligeant qu'ils soient élus par l'ensemble des
membres.
M. Fortier: À ce moment-là, vous savez comme cela
se fait...
M. Garon: Je pense qu'ils ne pourraient pas.
M. Fortier: Ils peuvent le faire. C'est par suggestion, à
ce moment-là. S'ils n'ont pas de secteur, le président dit: II
n'y a pas de secteur, mais on voudrait avoir quelqu'un de l'est de
Montréal, quelqu'un de l'ouest de Montréal. Je
présente M. Tartempion qui est de l'est et M...
Les gens comprennent. Cela se fait plutôt par souhait.
M. Garon: Cela ne marche pas comme cela.
M. Fortier: Voyons donc! Dans certaines associations où
j'étais, c'est comme cela que cela marchait. Dans plusieurs associations
de bénévoles où j'ai oeuvré, on disait: II faudrait
avoir quelqu'un qui soit plus vieux, un autre plus jeune. Ce n'était pas
dans les règlements tout cela. On faisait cela entre nous.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Prévost, vous voulez ajouter quelque chose?
M. Forget: Si je comprends bien, pour ce qui est de la caisse,
les membres pourraient s'entendre entre eux et dire: Dans l'est de
Montréal, par exemple, cela nous prend deux représentants. Tout
l'ensemble des membres pourrait voter pour deux représentants dans
l'est, ou... selon la réglementation de la caisse.
M. Fortier: D'ailleurs, on ne parle pas seulement de secteurs, on
parle de groupes. Cela peut être des groupes. Les groupes n'ont rien
à faire avec les secteurs territoriaux. Ce qu'on dit c'est que, oui, une
caisse pourrait diviser son territoire en deux ou trois secteurs. Chaque
secteur élirait des gens sur le conseil d'administration.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Un instant.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce n'est pas qu'on ait des objections sur le principe
de diviser et qu'il y ait des représentants des différents
groupes ou secteurs sur le conseil d'administration de la caisse. C'est la
façon de les choisir. Desjardins disait: "Cet article devrait être
modifié de façon à permettre la représentation par
secteur tout en accordant à l'ensemble des membres réguliers le
droit d'élire tous les administrateurs."
M. Fortier: Allez-y donc, faites un commentaire.
M. Garon: Pourquoi ne le dites-vous pas, à ce
moment-là?
M. Bouchard: Ce n'est pas contradictoire, pour la raison
suivante. Lorsque l'on dit, à l'article 135, "par règlement", il
y a deux possibilités pour une caisse de le faire. C'est pour cela que,
lorsque nous avons rencontré subsé-quemment le
représentant de Desjardins, il n'y a pas eu d'autre
représentation sur l'article 135, ils ont compris. Par règlement,
cela peut très bien se faire de deux façons. Soit que, à
l'intérieur de la même assemblée annuelle, on
prévoie que seules les personnes de ce secteur votent pour élire
un certain nombre de personnes au sein du conseil d'administration, ce qui se
ferait à l'assemblée annuelle. Et l'on dirait, par exemple: II
s'agit maintenant d'élire un ou deux ou trois représentants de
Saint-Léonard. Seules les personnes de Saint-Léonard votent. Ou
encore, pour favoriser davantage la démocratie, la participation parce
que l'idée, c'était de favoriser la participation, prévoir
par règlement que les gens d'un secteur donné puissent se
réunir, désigner leurs représentants et les faire savoir
à l'assemblée annuelle à savoir que ce sont eux.
M. Fortier: Les deux sont possibles. M. Bouchard: C'est cela.
M. Fortier: Autrement dit, votre formule serait possible. Il n'y
aurait qu'à déterminer par règlement. On dit simplement
que cela peut être les gens du secteur qui élisent, ou cela peut
être l'ensemble des gens - je n'avais pas saisi cela - pour
représenter un secteur. Tout ce qu'on dit c'est: Selon la façon
dont ils ont été élus, lorsqu'ils sont destitués,
il faut qu'ils soient destitués de la même façon. C'est
tout ce qu'on dit. Je n'avais pas saisi l'autre possibilité, parce que
par règlement ils peuvent le faire, comme vous le suggérez. Le
règlement aurait simplement à dire ce que vous avez dit tout
à l'heure. Ils ont toute la latitude pour le faire d'une façon ou
de l'autre. Cela va? (16 heures)
M. Garon: Est-ce que la caisse pourrait, par
règlement... parce que, là, on dit: Les gens s'entendent
entre eux. Cela ne marche pas de même!
M. Fortier: Non, non, c'est parce que je n'avais pas saisi...
M. Garon: Ça ne se fait pas à la bonne franquette,
en disant: On va se nommer chacun quelqu'un. Cela prend un règlement qui
établit cela de façon formelle. Est-ce que les gens pourraient
faire ce que Oesjardins souhaitait, à savoir, au fond, qu'il puisse y
avoir une représentation par secteur, mais que les administrateurs
soient élus par l'ensemble des membres. Vous n'en tenez pas compte dans
l'article.
M. Fortier: C'est ce qu'ils font dans le moment. On me dit que,
dans le moment, c'est ce qu'ils font...
M. Garon: Oui, mais l'article n'est pas de même.
M. Fortier: ...ce que vous venez de dire, et ils peuvent le
faire, justement - tout à l'heure, quand je vous ai parlé, je ne
l'avais pas saisi, mais là, je le comprends - ils peuvent le faire d'une
façon ou d'une autre.
Ils peuvent créer des secteurs et dire: II y a seulement les gens
de ce secteur-là qui élisent les gens, ou ils peuvent dire: II y
a des secteurs où les gens sont élus par l'ensemble des membres,
mais pour représenter tel secteur. Ils peuvent le faire comme vous
voulez, parce qu'on dit "peut, par règlement", alors ils passeront le
règlement en conséquence.
M. Garon: Je ne suis pas sûr.
M. Fortier: Oui, oui, on est sûrs. M. Bouchard.
M. Bouchard: Montréal le fait, et ce n'est plus
juste...
M. Garon: Oui, mais il n'y pas de disposition, actuellement.
M. Bouchard: Non, mais est-ce que c'était légal,
aussi?
M. Fortier: C'est pour légaliser. Là, on vient
justement légaliser un état de fait.
M. Garon: Ils font quoi? M. Fortier: Ils font ça.
M. Garon: Et qui les élit?
M. Bouchard: Ce sont les membres, en assemblée.
M. Garon: L'ensemble?
M. Bouchard: Oui. Parce que c'est la formule qu'ils ont choisie,
M. le député.
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas ça, làl
M. Fortier: C'est par règlement. Là, ils vont
pouvoir passer un règlement qui dira ça; à un autre
endroit, au Québec, ils passeront un règlement d'une autre
façon. Il n'y a rien de mal à ça, on dit simplement "par
règlement". Selon les membres, ils adopteront, aux deux tiers des voix,
le règlement qu'ils désirent.
M. Bouchard: C'est le règlement de régie interne
qui détermine...
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: C'est le règlement de régie interne
adopté, aux deux tiers des voix, c'est ça?
M. Bouchard: C'est ça.
M. Fortier: En assemblée annuelle, qui détermine
s'ils le font, comme vous le suggérez ou comme je le suggérais
tout à l'heure. Mais, contrairement à ce que j'ai exprimé
tout à l'heure - je m'excuse - les deux sont possibles, c'est que le
règlement doit le dire, tout simplement. Alors cela atteint l'objectif
que vous aviez en tête.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement,
monsieur...
M. Garon: Je ne suis pas sûr.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division?
M. Fortier: Bien, lisez-le comme il faut. On va le relire
ensemble: "...la caisse peut, par règlement, diviser les membres en
groupes ou son territoire en secteurs et attribuer à chacun de ces
groupes et secteurs le droit d'élire un certain nombre
d'administrateurs."
Le Président (M. Lemieux): Un membre du conseil
d'administration... l'amendement.
M. Fortier: Peut. Et attribuer, quand on dit attribuer, ça
veut dire qu'ils peuvent le faire de la façon qu'ils le veulent. Il y a
toute disposition. Ce n'est pas aussi limitatif que je l'ai
suggéré tout à l'heure; c'est réellement porte
ouverte.
M. Garon: Moi, ce n'est pas ça que je lis; je ne lis pas
ça de même du tout. Quand je lis ça, je lis:
"Pour la formation du conseil d'administration, la caisse peut, par
règlement, diviser les membres en groupes ou son territoire en secteurs
et attribuer à chacun de ces groupes et secteurs le droit d'élire
un certain nombre d'administrateurs."
M. Fortier: Oui. Alors, soit... M. Garon: Je ne sais
pas...
M. Fortier: ...par le vote de chacun des gens du secteur, soit
par le vote général, comme vous le suggérez.
M. Garon: Non, non, non, non... M. Fortier: Bien oui.
M. Garon: ...ce n'est pas ce qui est marqué. "...la caisse
peut... diviser les membres en groupes ou son territoire en secteurs et
attribuer à chacun de ces groupes et secteurs le droit d'élire un
certain nombre d'administrateurs." Cela ne parle pas du tout de ce qu'on parle
là; cela dit juste que la caisse peut diviser ses membres en secteurs et
leur dire: Vous pouvez élire chacun un administrateur ou chacun deux
administrateurs... cela peut être par le nombre de membres aussi mais
cela ne dit pas l'inverse, cela ne dit pas l'autre idée, à savoir
que les gens du conseil d'administration pourraient provenir de
différents secteurs, mais être élus par l'ensemble des
membres; ce n'est pas ce que ça dit. Cela veut dire que l'article 135 ne
permet pas les deux, il n'en permet qu'un.
M. Boivin: C'est que le deuxième membre de la phrase n'est
pas nécessairement lié au premier membre de la phrase, dans le
sens qu'une caisse, par règlement, pourrait bien décider de
diviser les membres de sa caisse en groupes ou de diviser son territoire en
secteurs, mais elle n'est pas nécessairement obligée, à ce
moment-là, d'attribuer à chacun des groupes ou secteurs
désignés le seul droit d'élire les membres qui
représenteront ces groupes ou territoires donnés. Le
règlement permet une certaine flexibilité à la caisse.
Elle peut le décider, mais elle peut décider, également,
une fois qu'elle aura déterminé les dix groupes ou les dix
territoires qu'elle a désignés, que c'est quand même
l'ensemble des membres, en assemblée générale, qui feront
l'élection de chacun des membres qui représenteront ces groupes
ou territoires donnés.
M. Garon: Ce n'est pas ça que ça dit du tout. Cela
ne dit pas que les administrateurs peuvent provenir de différents
groupes, cela dit: "...la caisse peut, par règlement, diviser les
membres en groupes ou son territoire en secteurs et attribuer à chacun
de ces groupes et secteurs le droit d'élire un certain nombre
d'administrateurs", chacun, au fond. Cela ne dit pas qu'elle doit diviser les
gens en groupes pour que les administrateurs proviennent des différents
groupes et que l'ensemble vote pour des administrateurs qui proviennent des
différents groupes. Il faut tirer fort en "mosus" pour
interpréter ça comme ça. On divise l'ensemble des membres
en groupes pour pouvoir choisir des administrateurs qui proviennent de chacun
des groupes...
M. Fortier: J'ai trouvé la réponse.
M. Garon: ...et c'est l'ensemble des groupes...
M. Fortier: M. le député de Lévis...
M. Garon: ...qui vote pour chacun des administrateurs qui
viennent des différents groupes.
M. Fortier: ...j'ai trouvé la réponse.
M. Garon: Moi, ce n'est pas ça que je lis.
M. Fortier: M. le député de Lévis, j'ai
trouvé la réponse.
M. Garon: Arrêtez donc!
M. Fortier: Bien oui, arrêtez de parler, on va vous
suggérer quelque chose. Pendant que vous parlez, nous, nous
réfléchissons.
M. Garon: Notre-Dame-de-Lourdes, priez pour nous!
M. Fortier: Alors, si on disait: "...peut, par règlement,
diviser les membres en groupes ou son territoire en secteurs et, si elle le
désire, attribuer à chacun de ces groupes et secteurs le droit
d'élire un certain nombre d'administrateurs." Là, vous l'avez;
c'est seulement si elle le désire. Autrement dit, elle peut diviser les
gens en secteurs et, si elle le désire, attribuer chacun des votes.
Autrement dit, ce que vous dites, c'est que l'un est lié à
l'autre. En mettant "si elle le désire", c'est seulement si elle le
désire.
M. Garon: Je comprends, mais, là, la caisse va pouvoir
diviser les membres en groupes ou son territoire en secteurs et, si elle le
veut, attribuer à chacun de ces groupes le droit d'élire un
certain nombre d'administrateurs. Qu'est-ce que cela va lui donner de diviser
les membres en groupes ou son territoire en secteurs, à ce
moment-là? Je ne comprends plus, cela ne marche pas "pantoute".
Le Président (M. Lemieux): De toute façon, cela ne
change rien, si tu ajoutes "si elle le désire". Tu peux le faire...
M. Garon: Ca ne marche pas "pantoute"; pas
"pantoute", mais "pas du tout". Pour le Journal des débats,
j'ai dit "pas du tout".
Le Président (M. Lemieux): Tu ajoutes à la loi pour
rien. Je ne comprends pas qu'il ne comprenne pas.
M. Fortier: Je pense que c'est clair tel que c'est là.
J'essayais de trouver une solution, mais si c'est moins clair, je la retire.
C'est parce que nous croyons que c'est clair tel que c'est là, on
essaie... On ne voit pas là une négation de
l'hypothèse...
M. Garon: Je pense que les deux possibilités devraient
être indiquées.
M. Fortier:... que vous voulez mettre de l'avant.
Le Président (M. Lemieux): Ça dit bien: "... et
attribuer à chacun de ces groupes et secteurs le droit
d'élire".
M. Fortier: En tout cas, ce n'est pas...
Le Président (M. Lemieux): Cela répond à
votre préoccupation, M. le député de Lévis.
M. Garon: Si elle le désire.
M. Fortier: Non, non.
Le Président (M. Lemieux): Non, non.
M. Fortier: Enlevez-le.
Le Président (M. Lemieux): Même en l'enlevant, en le
lisant textuellement, comme ça...
M. Garon: Ma préoccupation, ce n'est pas ça; je le
vois, ça. C'est que Desjardins dit...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Garon: Écoutez bien, le commentaire... Dans
l'avant-projet...
Le Président (M.. Lemieux): M. le député
de
Prévost, j'aimerais bien qu'on écoute M. le
député de Lévis puisque c'est intéressant sur cet
article-là. Allez-y.
M. Garon:... l'article était rédigé tel
quel, il n'était pas changé. Les commentaires du mouvement
Desjardins étaient les suivants: La division des membres en groupes ou
du territoire en secteurs pour l'exercice du droit de vote risque d'alourdir
considérablement la procédure d'élection lors des
assemblées. Cet article devrait être modifié de
façon à permettre la représentation par secteurs, tout en
accordant à l'ensemble des membres réguliers le droit
d'élire tous les administrateurs.
Je pense qu'on devrait laisser les deux possibilités. Là,
ce n'est pas ça. C'est parce que, là, on dit: Ils vont être
élus comme des échevins, chacun par leur quartier. C'est
ça qui est prévu à l'article 135. Mais ce que Desjardins
dit, c'est que l'article devrait être modifié de façon
à permettre la représentation, par secteurs, des administrateurs
qui viennent des différents quartiers, tout en accordant à
l'ensemble des membres le droit d'élire tous les administrateurs.
M. Fortier: Oui, mais mon amendement est moins farfelu que je ne
le pensais. Il est bon. Lisez-le donc encore une fois. On dit: "Pour la
formation du conseil d'administration, la caisse peut, par règlement,
diviser les membres en groupes ou son territoire en secteurs". Alors, si on
s'arrête là, cela veut dire qu'elle peut créer des secteurs
pour former le conseil d'administration. Là, si on ajoute "et si elle le
désire", c'est une disposition additionnelle, mais mon amendement est
tout à fait pertinent. On a commencé par dire qu'il
n'était pas bon, mais...
M. Garon: Quel est le but de diviser les membres?
M. Fortier: Bien oui, mais c'est pour la formation du conseil
d'administration. Arrêtez-vous après "secteurs": "Pour la
formation du conseil d'administration, la caisse peut, par règlement,
diviser les membres en groupes ou son territoire en secteurs". Arrêtez
là. Cela fait exactement ce que Desjardins disait à ce
moment-là. Si on ajoute "si elle le désire, attribuer", bien,
elles ont les deux options. Elles ont l'option de créer des secteurs
pour élire le conseil d'administration et de s'arrêter là
ou, "si elle le désire", attribuer des pouvoirs à chacun des
secteurs pour élire les membres. Alors, vous avez les deux options.
Depuis tout à l'heure qu'on vous dit ça.
M. Garon: Bien non! M. Fortier: Bien oui!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: La seule chose que je veux savoir pour
éclaicir le groupe et bien comprendre, c'est est-ce que le
député de Lévis veut étendre la possibilité,
c'est-à-dire que quelqu'un qui est un électeur du secteur A
pourrait voter pour un administrateur qui devrait être élu dans le
secteur C? Supposons qu'on ait trois secteurs...
M. Garon: Oui, c'est ça.
M. Bélisle:... dans une caisse populaire: A, B, et C. On
va prendre un cas. Si je prends
l'article tel qu'il est là: "...attribuer à chacun de ces
groupes et secteurs le droit d'élire un certain nombre
d'administrateurs" cela veut dire que le membre de A votera pour
l'administrateur de A. Mais dans le cas que vous supposez, on pourrait faire
des secteurs: un secteur A, un ou deux administrateurs dans ce secteur mais les
membres des secteurs B et C auraient le droit de voter pour celui de A. C'est
le cas que vous voulez couvrir. Est-ce qu'on se comprend?
M. Garon: C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Mais vous pouvez le faire.
M. Bélisle: Cet article-là, je pense qu'il y a
moyen de l'améliorer en prévoyant cette disposition.
M. Garon: On devrait prévoir les deux hypothèses.
Les gens choisiraient. Ils pourraient aimer avoir un représentant par
secteur, mais sans que ce soit le secteur qui élise chacun son
représentant. Dans des cas, Desjardins n'a pas tort parce que cela
alourdit l'assemblée en sacrifice!
M. Bélisle: Ce n'est pas ce que l'article veut dire.
L'article peut être amélioré avec une petite virgule
à la fin. On peut donner la possibilité d'une sorte
d'élection démocratique à la base, où tous les gens
de tous les secteurs pourraient avoir le droit de voter pour l'administrateur
relatif au secteur ou au membre du groupe A. On couvrirait les deux
possibilités et tout le monde serait heureux pour des siècles et
des siècles.
M. Garon: Cela pourrait être de la représentation
par secteur ou par groupe pour garder la même chose.
M. Bélisle: Le conseil d'administration de
l'assemblée générale décidera du mode de
sélection et tout le reste.
M. Garon: C'est cela.
M. Fortier: On va continuer.
M. Bélisle: C'est facile, M. le ministre, de faire la
modification.
M. Garon: Cela revient à dire que c'est la
représentation par groupe ou par secteur du territoire, mais en faisant
élire les administrateurs par leur groupe ou leur secteur ou par
l'ensemble des membres. Ils choisissent.
Une voix: Une régie interne.
M. Garon: Oui, ce sont eux qui décident...
M. Forget: Je suis complètement d'accord avec cela.
M. Garon: ...mais ce dont j'aurais peur, c'est que cela ne
permette qu'une hypothèse. Des fois, le territoire est étendu et,
des fois, il ne l'est pas. Des fois, le territoire est étendu et les
gens se connaissent et, des fois, ils ne se connaissent pas. Il y a
différentes hypothèses là-dedans.
M. Bélisle: Je peux donner un exemple très
simple.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre
l'article.
M. Garon: Donnez donc votre exemple.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y avec votre exemple.
M. Bélisle: Si on regarde dans une caisse d'épargne
et de crédit et si on dit qu'un groupe de membres, ce serait le groupe
provenant des commerçants dans un milieu donné, mais le
commerçant se situe plutôt physiquement dans un tel secteur
physique et tel autre. Si on a droit à deux postes de commerçants
ou d'industriels ou d'hommes d'affaires au conseil d'administration de la
caisse d'épargne et de crédit, l'ensemble des membres pourrait
avoir le droit de voter, c'est-à-dire les 5000 sociétaires, pour
deux commerçants. On ne ferait pas simplement un sous-groupe avec tous
les commerçants qui auraient le droit de se choisir seulement des
commerçants. C'est un mandat beaucoup plus démocratique si on met
l'autre... En tout cas, c'est mon choix. Si j'étais une caisse
d'épargne et de crédit, j'irais pour l'autre solution,
c'est-à-dire que si on y va par groupe ou par secteur, que l'ensemble
des membres, à la base, ait le droit de voter pour tous les
administrateurs, quel que soit le membre, le groupe ou le secteur où est
rattaché l'administrateur en question.
Le Président (M. Lemieux): L'article...
M. Fortier: On s'entend sur l'intention que les deux devraient
être possibles. Je désire suspendre et on reviendra.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre l'article
135, de même que l'addition de l'alinéa à l'article
135.
M. Fortier: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle maintenant l'article
136, paragraphe 1. M. le ministre.
M. Fortier: À l'article 136, on dit: "Peut être
administrateur, toute personne physique qui est membre de la caisse ou qui
représente une
personne morale membre d'une caisse, y compris une
société, à l'exception: - là, c'est une
série d'exceptions - 1° d'un membre ou d'un représentant d'un
membre admis depuis moins de 90 jours, sauf s'il s'agit d'un fondateur; "
Alors, c'est le délai normal de 90 jours.
M. Garon: Cela donne quoi? Il n'avait rien actuellement?
M. Fortier: On a gardé le même délai pour la
fondation de la caisse, si vous vous souvenez. Il y a seulement les fondateurs
qui au début, pendant 90 jours, ont le droit de... On a pris le
même délai qu'au début. Cela va?
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le paragraphe 1° est
adopté. Paragraphe 2°.
M. Fortier: "2° D'un employé de la caisse -alors les
employés sont exclus - sauf s'il s'agit du directeur
général, d'un employé de la fédération
à laquelle la caisse est affiliée, de la
confédération à laquelle cette fédération
est elle-même affiliée ou d'une personne morale faisant partie du
même groupe que cette fédération ou
confédération; " autrement dit, on veut exclure, en fait, tous
les employés à l'exception... La seule exception, c'est le
directeur général pour que le conseil d'administration soit
formé réellement de bénévoles. C'est le but de ce
paragraphe. (16 h 15)
M. Garon: À ce jour, dans le premier alinéa en
haut, est-ce qu'une personne morale peut être membre d'une caisse?
M. Fortier: Oui.
M. Garon: Pardon? À quelle disposition?
M. Fortier: Membre auxiliaire, je pense. C'est au tout
début, cela...
M. Garon: Oui, mais c'est parce que... M.Fortier:
Attendez, on va le retrouver. M. Boivin: L'article 90.
M. Fortier: On l'a adopté. L'article 90 se lit comme suit:
"Peut être membre d'une caisse, toute personne, y compris une
société... "
M. Garon: Non, non, je veux dire dans la loi actuelle...
M. Boivin: Dans la loi actuelle.
M. Garon: Quel numéro avez-vous dit?
M. Fortier: Est-ce qu'il y a une disposition comme
celle-là dans la loi actuelle? M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Je ne sais pas quelle est la disposition actuelle.
Tout simplement, ce que je peux...
M. Boivin: Toute autre personne... L'article 18 de la loi
actuelle dit: "Les membres d'une caisse sont ses fondateurs et toute autre
personne capable de contracter... ". Cela comprend une personne physique ou
morale. Vous avez, à l'article 19: "Les corporations et les
sociétés peuvent également être membres d'une
caisse. " Alors, on le précise à l'article 19.
M. Fortier: Cela va? Comme de raison, le deuxième
paragraphe est plus étendu parce que...
M. Garon: D'un employé de la caisse, sauf s'il s'agit du
directeur général, c'est ce qu'on a dit.
M. Fortier: Oui, oui.
M. Garon: C'est ce qu'on a dit. D'un employé de la
fédération à laquelle la caisse est affiliée...
M. Fortier: Cela est nouveau.
M. Garon:... à l'exception d'un employé de la
fédération. C'est cela que ça veut dire, il ne peut pas
être engagé, lui.
M. Fortier: Non. M. Garon: Bien...
M. Fortier: On dit: Ne peut pas être membre du conseil
d'administration de la caisse. Donc, soit l'employé de la caisse...
M. Garon:... l'employé de la fédération non
plus.
M. Fortier:... soit l'employé de la
fédération, soit l'employé de la
confédération ou soit l'employé d'une personne morale
faisant partie du même groupe.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Autrement dit, on veut exclure les employés
pour faire en sorte que ce soient des bénévoles.
M. Garon:... du même groupe. Ou d'une personne morale
faisant partie du même groupe...
M. Fortier: II y a des holdings. Mairitetant, on va avoir les
holdings et tout cela.
M. Garon: Alors, personne, sauf le directeur
général de la caisse. C'est cela, au fond.
M. Fortier: C'est cela. Aucun employé, dans le fond.
M. Garon: Est-ce que cela veut dire le directeur
général de la fédération? Cela couvre...
M. Fortier: II est un employé. Si le directeur
général est un employé de la fédération, il
ne peut pas être là. Donc, il est un employé de la
fédération, il ne peut pas être là. Autrement dit,
ce sont tous les employés à l'exception du directeur
général de la caisse, par exception; c'est la seule exception,
à la caisse.
Le Président (M. Després): Adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Després): 3°.
M. Fortier: "D'un membre de la commission de crédit ou du
conseil de surveillance de la caisse." Vous allez voir que si on veut que ce
sort...
M. Garon: Oui, c'est correct.
M. Fortier: Ils s'excluent mutuellement.
M. Garon: D'accord.
M. Fortier: Cela va?
Le Président (M. Després): D'accord, adopté.
4°.
M. Fortier: "D'un dirigeant d'une autre caisse au sens de
l'article 187 ou d'un employé d'une autre caisse". À l'article
187, on dit: D'un dirigeant... Le dirigeant, c'est le président, le
vice-président et le secrétaire. Alors, ce sont les
dirigeants...
Le Président (M. Després): Adopté?
M. Fortier: ...ou un employé d'une autre caisse.
M. Garon: Attendez un peu.
Le Président (M. Després): M. le
député de Lévis.
M. Fortier: On dit: "Le président, le
vice-président et le secrétaire d'une caisse, le
secrétaire adjoint et le directeur général sont les
dirigeants de la caisse." Autrement dit, tous ceux qui peuvent être
...d'une autre caisse, mais ils ne peuvent pas être membres de cette
caisse-là. Ils peuvent aller à la fédération s'ils
le veulent, mais ils ne peuvent pas aller dans une autre caisse. Même
disposition que dans la Loi sur les banques. Si vous siégez à une
banque, vous n'avez pas droit d'être sur le conseil d'administration
d'une autre banque.
Le Président (M. Després): Cela va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté.
5°.
M. Fortier: "D'un interdit ou d'un faible d'esprit
déclaré incapable par un tribunal, même
étranger."
Le Président (M. Després): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Ce sont des dispositions courantes, dans toutes les
lois.
Le Président (M. Després): Adopté?
M. Garon: Sauf pour avoir le cens électoral, n'est-ce
pas?
M. Fortier: II faut avoir du bon sens.
M. Garon: Non, mais pour ne pas pouvoir voter au
Québec...
M. Fortier: Ne partez pas un débat.
M. Garon: ...il faut que tu sois magané pas mal.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Fortier: D'accord?
Le Président (M. Després): Cela va, M. le
député de Lévis? Adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. 6°.
M. Fortier: "D'un failli non libéré." Le Président (M.
Després): Adopté? M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 136 est-il
adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Oui, adopté dans son ensemble.
Le Président (M. Després): Adopté dans son
ensemble. J'appelle maintenant l'article 137. M. le ministre.
M. Fortier. Oui. "En cas de vacance, les administrateurs peuvent
nommer un remplaçant pour la durée non écoulée du
mandat. À défaut par eux de le faire avant l'assemblée
générale suivante, celle-ci peut alors combler la vacance."
Autrement dit, dans l'intérim, et c'est déjà dans
la Loi sur les caisses d'épargne et de crédit. On a repris,
mutatis mutandis, le même sens.
Le Président (M. Després): M. le
député de Lévis.
M. Garon: "À défaut par eux de le faire..." Je ne
comprends pas ce que ça ajoute.
M. Fortier: Pardon?
M. Garon: "En cas de vacance, les administrateurs peuvent nommer
un remplaçant pour la durée non écoulée du
mandat."
M. Fortier: C'est ça. C'est le conseil
d'administration.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: S'ils ne l'ont pas fait, rendu à la prochaine
assemblée annuelle, là, c'est l'assemblée annuelle qui
peut le faire.
M. Garon: Et s'ils l'ont fait, ça va être la
même chose?
M. Fortier: Non, non, mais s'ils ont quorum. Autrement dit, c'est
le conseil d'administration qui peut nommer un membre...
M. Garon: Oui.
M. Fortier: ...mais s'ils ne l'ont pas fait... Comme de raison,
normalement c'est l'assemblée annuelle qui nomme les membres. Alors ce
qu'on dit, c'est qu'on donne le pouvoir au conseil d'administration de nommer
un remplaçant s'il y a une vacance. Si ce n'est pas fait,
l'assemblée annuelle peut le faire. Autrement dit, on donne une
délégation au conseil d'administration de le faire s'il le
désire. S'il ne le fait pas, c'est l'assemblée annuelle qui le
fait. C'est normal parce que c'est la responsabilité de
l'assemblée annuelle de le faire, de toute façon.
M. Garon: Ce n'est pas ça que je ne comprends pas- Cela,
c'est correct. Si on dit: "En cas de vacance, les administrateurs peuvent
nommer un remplaçant pour la durée non écoulée du
mandat..."
M. Fortier: Disons que vous avez dix administrateurs à un
conseil d'administration, qu'il y a quelqu'un qui démissionne et qu'il
reste cinq mois à faire, alors, les autres membres du conseil peuvent
nommer quelqu'un pour le reste du mandat, les quatre ou cinq mois qui
restent.
M. Garon: Oui, mais supposons que l'assemblée
générale arrive, il me semble que son mandat ne devrait pas
excéder l'assemblée générale. "...À
défaut par eux de le faire..."
M. Fortier: C'est ça. Celle-ci peut alors combler la
vacance.
M. Garon: Oui, mais même s'ils l'ont fait.
M. Boivin: C'est la durée non écoulée.
Alors, normalement, le mandat expire à l'assemblée
générale.
M. Garon: C'est ça. Pas nécessairement.
M. Fortier: Cela peut être pour trois ans. Quelqu'un est
nommé pour trois ans. Alors vous arrivez à l'assemblée
annuelle, le conseil d'administration n'a pas comblé la vacance, donc
ils disent: II reste deux ans. On nomme pour deux ans.
M. Garon: De la manière que je le lis, c'est que les
administrateurs le nomment pour la durée non écoulée du
mandat. Supposons qu'ils soient nommés possiblement pour trois
ans...
M. Fortier: C'est ça.
M. Garon: Trois, deux, un. Mais là, si l'assemblée
générale arrive et qu'on a nommé la personne pour deux
ans, ça veut dire qu'elle va être au conseil d'administration
parce qu'elle est nommée au conseil d'administration pendant deux ans.
Il me semble que ça devrait être la durée non
écoulée du mandat ou jusqu'à la prochaine assemblée
générale.
M. Fortier: C'est comme ça... C'est tout à fait
normal.
M. Garon: Oui, mais habituellement ils reviennent en
élection à chaque assemblée annuelle.
M. Fortier: Qu'est-ce que dit la loi actuelle? Il n'y a pas de
disposition.
M. Garon: Elle dit: Toute vacance est comblée pour la
durée non écoulée des fonctions d'administrateur à
remplacer par les administrateurs qui restent en fonction."
Une voix: C'est ça.
M. Fortier: C'est semblable.
Le Président (M. Després): M. le
député de Lévis.
M. Fortier: Cela va?
Le Président (M. Després): Adopté?
M. Fortier: Cela me semble une disposition normale.
M. Garon: Attendez un peu. C'est "vacance" où ça?
On dit "en cas de vacance", est-ce que ce sont des vacances à la
commission de crédit, dans les organismes ou bien...
M. Fortier: On parle du conseil d'administration.
M. Garon: On est rendus dans la section...
M. Fortier: On est uniquement au conseil d'administration dans le
moment.
M. Garon: D'accord. M. Fortier: D'accord.
M. Garon: Avant, c'était marqué "une vacance au
conseil d'administration". On est dans la section du conseil
d'administration...
M. Fortier: On est dans le conseil d'administration. Disons qu'il
y a quinze membres; il en reste quatorze. Il y a une vacance, alors ils la
comblent.
Le Président (M. Després): Cela va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 138. Je pense que vous avez un amendement, M. le
ministre.
M. Fortier: On va lire l'article ensemble et je reviendrai
ensuite à l'amendement. On dit: Tout administrateur qui résigne
ses fonctions pour des motifs reliés à la conduite des affaires
de la caisse doit déclarer par écrit ses motifs à la
caisse, en transmettant une copie au président du conseil de
surveillance et, le cas échéant, à la
fédération à laquelle la caisse est affiliée,
lorsqu'il a des raisons de croire que cette conduite est contraire à une
disposition de la présente loi ou d'un règlement pris par le
gouvernement pour son application, à une disposition de toute autre loi,
ou à une ordonnance ou à une instruction écrite de
l'inspecteur général. "Il doit également faire une telle
déclaration lorsqu'il a des raisons de croire que cette conduite a pour
effet de détériorer la situation financière de la caisse.
"L'administrateur qui, de bonne foi, produit une telle déclaration
n'encourt aucune responsabilité civile de ce fait. "
C'est donc pour le protéger mais, en même temps, s'il a des
raisons sérieuses de le faire et qu'il croit que la caisse est en
difficulté. C'était une des recommandations du rapport Estey sur
la faillite des banques de l'Ouest en particulier.
Il y a un papillon. L'article 138 est modifié par la suppression,
dans la quatrième ligne, des mots "le cas échéant".
M. Garon: Avez-vous plusieurs amendements comme ça? Vous
les apportez un par un. En avez-vous plusieurs?
M. Fortier: On les a donnés, nous. Où sont-ils?
Le Président (M. Després): Ils ont
été remis effectivement, M. le secrétaire. Ils ont
été remis au secrétariat, sauf qu'ils n'ont pas tous
été distribués en bloc.
M. Garon: On ne les a pas eus.
M. Fortier: Moi, je n'ai pas d'objection. Je peux bien les
déposer en bloc. Je n'ai aucune objection.
Le Président (M. Després): Si vous n'avez pas
d'objection. A ce moment-là, on s'occupe, M. le député de
Lévis...
M. Fortier: Je pensais que cela avait été fait.
Le Président (M. Després):... de vous remettre
l'ensemble des amendements. Est-ce que cela vous va?
M. Fortier: On peut les distribuer. Les amendements ont
été...
M. Garon: Est-ce qu'il y en a plusieurs? Un cahier.
M. Fortier: II y a beaucoup d'amendements de concordance.
M. Garon: Je comprends. C'est parce que, après...
M. Fortier: II n'y a pas d'amendements majeurs. Il y a seulement
celui qui touche la vérification. Il y a deux ou trois amendements
majeurs, mais les autres, c'est de la concordance.
Le Président (M. Després): On poursuit avec
l'article 138, l'amendement, M. le ministre.
M. Garon: Attendez un peu. Quand c'est
pour des motifs reliés à la conduite des affaires de la
caisse, qu'est-ce qu'on veut dire? Qu'il n'est pas d'accord avec la
façon de fonctionner de la caisse? Qu'est-ce que ça veut
dire?
M. Fortier: Quand on va continuer, vous allez voir qu'il y a
beaucoup de dispositions justement, des obligations sur la conduite, sur la
capitalisation, sur les prêts, le genre de prêts, sur les conflits
d'intérêts, sur les transactions intéressées. Il est
au conseil d'administration, mais s'il s'aperçoit, je ne sais pas, que
le président de la caisse s'organise pour se faire donner des
prêts à un taux d'intérêt plus faible qu'il devrait
payer normalement, ou que la belle-mère a des taux
d'intérêt privilégiés, qu'il fait des
représentations et que ça ne mène nulle part, là il
peut démissionner parce qu'il croit que ça pourrait mettre en
danger la santé financière de la caisse. Ce qu'on veut, c'est
qu'il nous le dise. C'est pour ça qu'il y a un amendement, mais
l'amendement, c'est réellement de concordance. En tout cas, on peut
revenir à l'amendement. Si vous voulez avoir des explications sur le
sens de l'article, peut-être que M. Bouchard peut ajouter.
Le Président (M. Després): M. l'inspecteur.
M. Garon: Ce ne sera pas long. J'essaie de l'enlever dans le
texte.
M. Fortier: Oui.
M. Garon: J'ai votre gros cahier et ça n'arrive pas aux
mêmes lignes nécessairement.
Alors, il faut que j'aille dans la loi et revenir dans le gros
cahier.
M. Fortier: Dans le fond, l'amendement qui est proposé,
c'est tout simplement de dire que la lettre devrait aller à la caisse et
à la fédération, mais si elle n'est pas affiliée,
elle devrait aller à la caisse et à l'inspecteur
général. Ce paragraphe va dans le sens de ce qu'on appelle la
responsabilisation des membres d'un conseil d'administration. Dans la Loi sur
les fiducies, l'an dernier, on avait eu des dispositions semblables. Comme je
le disais tout à l'heure, le rapport Estey, du nom du juge Estey qui a
fait enquête sur les faillites, fait des recommandations très
spécifiques à cet effet, de responsabiliser les membres du
conseil d'administration, bien sûr en leur donnant la protection. S'ils
le font, ils doivent être protégés pour n'encourir aucune
responsabilité civile. Il ne faudrait pas qu'ils soient pourvuivis.
Alors, à ce moment-là, ils sont protégés.
M. Garon: Disons que pour les amendements, c'est correct.
Le Président (M. Després): Donc, les amendements
sont adoptés.
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Je ne sais pas si on les a fait circuler, mais
l'amendement est adopté. Cela va.
(16 h 30)
Le Président (M. Després): Oui. Est-ce que
l'article 138, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Attendez un peu. N'allez pas trop vite.
Le Président (M. Després): Allez-y, M. le
député de Lévis.
M. Garon: C'est ce que je demandais.
M. Fortier: II se lirait maintenant comme suit: "En transmettant
une copie au président du conseil de surveillance et à la
fédération à laquelle elle est affiliée" et
là on ajoute: "ou, si elle ne l'est pas, à l'inspecteur
général lorsqu'il a des raisons... " Ensuite, on continue.
La raison pour laquelle la lettre de démission va au conseil de
surveillance, c'est que c'est justement la responsabilité du conseil de
surveillance de surveiller ce genre de chose.
M. Garon: Ouais. C'est nouveau. M. Fortier: Très
nouveau.
M. Garon: Quelles ont été les raisons d'ajouter
ça? Si on fait une obligation à l'administrateur qui veut
démissionner, si c'est pour les motifs mentionnés là, donc
essentiellement des motifs de conduite des affaires de façon
illégale de la caisse, d'avertir les gens.
M. Fortier: II faut savoir que, pour quelqu'un qui siège
à un conseil d'administration, disons que vous êtes seul parmi 25
personnes, il y a une pression de groupe très forte et II se pourrait
qu'un personne démissionne et qu'on connaisse deux ans plus tard les
raisons pour lesquelles elle a démissionné. Je pense que cela
fait partie de ce qu'on appelle le "early warning system", que si une personne
a des motifs sérieux de démissionner, étant donné
que plus tard, elle pourrait... Il faut bien comprendre que cela joue.
Je crois cela a deux avantages. Le premier avantage, c'est celui
d'alerter la fédération ou l'inspecteur que quelque chose de pas
catholique se passe peut-être là. Le deuxième objectif,
c'est de protéger ce membre-là parce que, disons qu'il y aurait
une faillite ou une défaillance de la caisse, les gens auraient
peut-être tendance à blâmer le conseil d'administration,
mais, si en démissionnant il a indiqué ses motifs, on pourrait
dire: Au moins, il nous l'avait dit il y a deux ans quand il est parti. Il nous
l'a dit; une lettre a été... À ce moment-là, la
personne serait protégée. Cela fournit une information pertinente
à l'inspecteur ou à la fédération et, par
ailleurs,
cela protège l'individu qui s'est acquitté de cette
responsabilité-là. Comme je vous l'ai dit, dans l'étude
des faillites des banques de l'Ouest, cette recommandation était
extrêmement forte d'avoir ce genre d'obligation. Quelqu'un pourrait
être gentil avec ses amis en disant: Je vais démissionner, mais je
ne dirai rien. Dans le fond, c'est bien beau d'être gentil avec ses
collègues, mais, s'il a de sérieuses raisons de partir, il
devrait les dire.
M. Garon: Oui, mais... Je vous pose la question tout simplement.
Ce sont tous des bénévoles. Si on leur impose beaucoup
d'obligations onéreuses... Cela peut être clair que ce n'est pas
correct. Mais cela peut être une zone grise et personne ne dira...
M. Fortier: Oui, mais il n'y a pas de pénalité.
Quelqu'un peut démissionner parce qu'il décide de s'en aller chez
lui; alors il s'en va chez lui. Si ce n'est pas sérieux et s'il croit
qu'il n'y a rien de grave, il n'est pas obligé de le dire. Ce qu'on dit,
c'est tout simplement "...lorsqu'il a des raisons de croire que cette conduite
est contraire à une disposition de la présente loi..." S'il n'en
a pas, il peut démissionner pour maladie ou autrement. On ne parle pas
de ça. On parle de quelqu'un qui démissionne en disant: Hey!
Ça chauffe dans cet endroit-là. Je démissionne et je m'en
vais chez nous. Ce n'est pas pour des motifs de santé.
M. Garon: Ça peut être des motifs de santé.
Si ça chauffe trop, ça va me rendre malade. Ce n'est pas dans ce
sens-là. Je pense à quelqu'un qui me demandait une opinion
l'autre jour. Je lui ai dit: Je vais regarder les lois, mais je pense qu'ils
ont le droit de faire ça. Ce n'est peut-être pas opportun - c'est
une autre chose - mais, à mon avis, ce n'est pas illégal, mais ce
n'était sans doute pas opportun de le faire.
M. Fortier: Je comprends ce que vous dites, mais dans la loi, il
n'y a rien qui dit que si ce n'est pas opportun, c'est contraire à la
loi. Quand on dit contraire à la loi...
M. Garon: Non, non.
M. Fortier: ...on parle de solvabilité, on parle de
transactions intéressées, on parle de conflits
d'intérêts. Vous allez voir, les dispositions...
M. Garon: Cela peut être autre chose, l'article 3, les
objets. Revenons aux objets qui étaient dans les questions de base. Il y
a une question d'opinion là-dedans. La caisse a pour objets de favoriser
la coopération entre les membres et la caisse, entre la caisse et
d'autres organismes coopératifs; de promouvoir l'éducation
économique, sociale et coopérative.
M. Fortier: Mais s'il le dit dans sa lettre, "so what"?
L'inspecteur reçoit ça et il dit: Ah! C'est ça, ce n'est
pas important. Si ce n'est pas grave, ce n'est pas grave mais lui, il aura fait
ce qu'il pensait être son devoir. Mais si c'est grave, je pense qu'on
aimerait que la fédération et l'inspecteur le sachent.
M. Garon: "L'administrateur qui, de bonne foi, produit une telle
déclaration n'encourt aucune responsabilité civile de ce fait."
C'est-à-dire que la bonne foi est présumée. Donc, il n'est
pas présumé ne pas avoir été de bonne foi.
M. Fortier: C'est ça.
M. Garon: Si on commence à dire que l'administrateur
n'était pas de bonne foi quand il a fait une déclaration,
là, il va encourir une responsabilité civile.
M. Fortier: Oui, s'il fait ça pour nuire à la
réputation de quelqu'un...
M. Garon: Non.
M. Fortier: ...c'est bien sûr qu'il n'est pas de bonne
foi.
M. Garon: Cela peut être le contraire. Pour s'en venger, on
peut essayer de prouver qu'il n'est pas de bonne foi.
M. Fortier: C'est ça. C'est pour ça qu'avant de
faire ça... Nous parlons d'une personne raisonnable qui assume des
responsabilités normales, qui siège à un conseil, comme le
député de Prévost qui a siégé pendant 20 ou
25 ans sur... Ce sont des gens qui ont des responsabilités et ils savent
ce qu'ils font. On dit que s'il démissionne de bonne foi, il est
correct. Il n'y a pas de problème. Les gens qui siègent
là, j'en connais plusieurs dans Outremont qui font partie d'un conseil
d'administration d'une caisse. Ce sont tous des gens que je respecte beaucoup.
S'il arrivait quelque chose, ils seraient de bonne foi. On ne demande pas aux
gens de faire des choses qu'ils ne devraient pas faire. On dit tout simplement
que si, de bonne foi, ils croient qu'il y a quelque chose de pas catholique,
comme on dit, bien, qu'ils le disent.
M. Garon: Au deuxième alinéa, on dit: "II doit
également faire une telle déclaration lorsqu'il a des raisons de
croire que cette conduite a pour effet de détériorer la situation
financière de la caisse." Dans ce cas, est-ce qu'il s'agit d'un cas de
démission ou non, dans le deuxième paragraphe?
M. Fortier: M. l'inspecteur, s'il vous plaît.
M. Bouchard: On dit: "II doit également..."
Donc, "également" réfère nécessairement au
premier alinéa. Autrement, comment va-t-il le faire? Que veut dire le
mot "également"?
M. Garon: II réfère à non seulement quand il
démissionne. Cela peut aussi vouloir dire: II doit aussi faire une telle
déclaration lorsqu'il a des raisons de croire que cette conduite a pour
effet de détériorer la situation financière de la
caisse.
Je regarde le mouvement Desjardins quand il a fait ses commentaires sur
l'avant-projet de loi. Il disait, au deuxième alinéa de cet
article, qu'il y aurait lieu de préciser que cette déclaration ne
doit être faite qu'en cas de démission. Si on fait une obligation
de faire des déclarations chaque fois qu'on croit que la situation
financière de la caisse se détériore, ce n'est pas
évident.
M. Fortier: II y a deux motifs. Lisez-le comme il faut. On dit,
à l'article 138: Tout administrateur qui résigne ses fonctions...
lorsqu'il a des raisons de croire que cette conduite est contraire à une
disposition ou lorsque contraire à la loi ou lorsqu'il a des raisons de
croire que cette conduite a pour effet de détériorer la situation
financière. Cela me semble évident, il doit également
faire une telle déclaration.
M. Garon: Je ne suis pas sûr que ce soit évident.
Quand on dit: Tout administrateur qui... Regardez comment ça se lit. On
dit: Tout administrateur qui résigne ses fonctions pour des motifs
reliés à la conduite des affaires. Il doit également faire
une telle déclaration lorsqu'il a des raisons de croire que cette
conduite a pour effet de détériorer la situation
financière de la caisse... " Il n'est pas évident que, dans ce
cas, il démissionne. Ce n'est pas évident.
Si le mouvement Desjardins qui a lu ça a dit qu'il y aurait lieu
de préciser ça, je pense que si c'est ça qu'on veut dire,
d'autant plus que c'est ça qu'on veut dire, pourquoi ne pas le
préciser?
M. Fortier: On va le préciser, M. le député
de Lévis, pour vous faire plaisir.
Le Président (M. Lemieux): On va suspendre l'article
138.
M. Fortier: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Lemieux): C'est l'amendement qui a
été présenté.
M. Fortier: L'amendement a été accepté, je
pense.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté?
D'accord.
M. Fortier: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous suspendons tout de
même l'article 138.
M. Fortier: Cela va. C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous appelons l'article
139.
M. Fortier: "Lorsque le nombre des administrateurs demeurant en
fonction n'est pas suffisant pour qu'il y ait quorum, un administrateur, deux
membres de la caisse, un membre du conseil de surveillance ou le conseil
d'administration de la fédération à laquelle la caisse est
affiliée, peuvent ordonner au secrétaire de la caisse de
convoquer une assemblée extraordinaire pour combler cette vacance.
"À défaut par le secrétaire d'agir, l'assemblée
peut être convoquée par ceux qui en ont ordonné la tenue.
À moins que les membres ne s'y opposent par résolution lors de
l'assemblée, la caisse rembourse à ceux qui l'ont
convoquée les frais utiles qu'ils ont faits pour tenir
l'assemblée. "
On retrouve à peu près les mêmes dispositions qu'on
a déjà vues mais, s'il n'y a pas quorum, il faut absolument qu'il
y ait une assemblée extraordinaire des membres pour combler la vacance,
d'une façon ou d'une autre.
Le Président (M. Lemieux): L'article 139 est-il
adopté? Oui.
M. Garon: Pourquoi a-t-on ajouté ici que les membres
peuvent convoquer, avant c'étaient les administrateurs, ou deux membres
de la caisse? Maintenant on a ajouté "un membre du conseil de
surveillance ou le conseil d'administration de la fédération". Je
pense qu'un membre du conseil de surveillance, ça va. Mais le conseil
d'administration de la fédération, pourquoi? On a dit: "un
administrateur, deux membres de la caisse, un membre du conseil de
surveillance" de la caisse; pourquoi ajouter la fédération?
M. Fortier: II y a deux raisons. La première, c'est que,
dans le passé, il y a eu des circonstances où, à cause de
chicanes de famille, les gens ne bougeaient pas. De toute façon, la
fédération est impliquée dans de telles circonstances. Et
la deuxième raison, c'est que justement, selon l'économie de
cette nouvelle loi, la fédération a la responsabilité de
veiller à ce que ça se produise.
Je pense bien que, normalement, ça va être le
secrétaire. Si on prend la procédure normale, s'il n'y a pas
quorum, alors le secrétaire convoque une assemblée. Il faut
prévoir des circonstances où les gens s'enfargent dans les fleurs
du tapis, ne veulent pas procéder, chicanes de famille. À ce
moment-là, on dit: II convoque. Remarquez bien que ça ne change
absolument
rien parce que ce sont les membres présents qui décident.
Ce n'est pas la fédération. C'est tout simplement une disposition
qui leur permet...
On a déjà approuvé à l'article 4 le pouvoir
qu'a une fédération, parmi ses objets, "d'agir, dans la mesure
prévue par la présente loi, comme organisme de surveillance et de
contrôle des caisses qui lui sont affiliées". Les
fédérations ont une certaine responsabilité de veiller
à ce que ça marche. Sans cela, on l'aurait à l'inspecteur.
Cela revient toujours à ça. Dans un cas comme ça, si ce
n'était pas la fédération, il y aurait une disposition qui
dirait: Si quelqu'un ne convoque pas l'assemblée extraordinaire,
l'inspecteur va la convoquer. On a enlevé la disposition de
l'inspecteur, mais on a laissé celle de la fédération.
M. Garon: Y a-t-il une prévision pour le cas d'une caisse
non affiliée? C'est l'inspecteur qui va convoquer?
M. Fortier: Bonne question. On dit ici: "de la
fédération à laquelle"... Alors, quand ce n'est pas
affilié, il y a le reste. On ne l'a pas prévu comme tel. On n'a
pas mis, ici, que l'inspecteur interviendrait. Il y a les autres. On pensait
qu'il y en avait assez: "un administrateur, deux membres de la caisse, un
membre du conseil de surveillance".
Le Président (M. Lemieux): L'article 139 est-il
adopté? Cela va?
M. Fortier: De toute façon, vous allez voir dans les
ordonnances de l'inspecteur tout à l'heure que l'inspecteur a des
pouvoirs d'ordonnance pour obliger une caisse qui ne ferait pas ce que la loi
lui dit de faire, de le faire. À la fin de la loi, il y a des pouvoirs
d'ordonnance importants.
M. Garon: Si personne ne le faisait...
M. Fortier: C'est à ça que je pensais. Attendez, je
vais aller à la... (16 h 45)
M. Garon: À l'article 138, vous l'avez ajouté dans
votre amendement, l'inspecteur général. Je pense que
c'était correct de le faire. Il me semble que ce serait mieux si
c'était fait Ici aussi... parce qu'il doit envoyer sa démission
à l'inspecteur général. Si l'inspecteur
général reçoit une série de démissions parce
qu'il se passe des choses pas correctes avec une caisse non affiliée, il
va tout de même s'inquiéter un peu pour voir s'il convoque son
assemblée. Il me semble que s'il ne la convoquait pas...
M. Fortier: Répondez donc M. l'inspecteur, s'il vous
plaît!
M. Bouchard: On va recevoir des avis pour intervenir et imposer
des mesures, cela va. Mais un organisme, un fonctionnaire ne peut pas convoquer
une assemblée dans une assemblée délibérante
autonome. Cela n'a pas de sens que l'inspecteur convoque des gens à une
assemblée d'une caisse dont il n'est même pas membre.
M. Garon: Vous avez un peu raison.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 139 est
adopté?
M. Garon: Si cela se produisait actuellement, qu'est-ce qui
arriverait?
M. Bouchard: Bien là, vous avez des
possibilités.
M. Fortier: Dans la loi actuelle?
M. Garon: Dans la loi actuelle, est-ce qu'une situation comme
celle-là s'est déjà présentée?
M. Bouchard: Non. N'oublions pas que dans la loi actuelle, on n'a
pas le conseil de surveillance. C'est important. Ici, on a un chien de garde de
plus qui peut convoquer dans le cas d'une caisse.
M. Fortier: II y a eu des cas avec la loi actuelle où des
gens m'ont écrit ou ont écrit à l'inspecteur pour demander
d'intervenir. C'est pour cela qu'on met des poignées additionnelles,
comme on dit: le conseil de surveillance et la fédération; c'est
parce que les gens se plaignaient à nous.
M. Bouchard: Une des raisons que vous invoquez à juste
titre... Le problème qu'il y avait était, ce qui avait
été discuté aux autres assemblées, que les gens ne
convoquaient pas des assemblées parce que c'était trop
onéreux. Ils ne pouvaient pas se faire rétribuer pour les
dépenses qu'ils avalent engagées. Alors, ils n'avaient d'autre
choix que de se laisser faire.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 139 est
adopté?
M. Fortier: Tandis que, là, on dit: un certain nombre de
membres peuvent convoquer, et leurs dépenses...
M. Garon:... devrait convoquer tous les membres... Deux membres
qui décident de faire cela, cela prend deux personnes
décidées. Il y a plus de chance que ce soit un administrateur ou
le conseil de surveillance.
M. Fortier: Bien oui!
M. Garon: Mais s'il n'arrive rien? Supposons que, malgré
tout cela, il n'arrive rien.
M. Bouchard: La caisse est paralysée. Il n'y
a plus quorum.
M. Garon: Qui va prendre l'initiative? Il n'arrive rien.
M. Bouchard: II n'arrive rien. À ce moment, vous avez deux
membres. Maintenant, la loi prévoit que deux membres vont pouvoir aller
chercher des renseignements à la caisse et vont pouvoir engager les
frais nécessaires pour convoquer une assemblée et leurs frais
vont être remboursés. Maintenant, il n'y a plus de vide. La caisse
va les rembourser.
M. Fortier: Et si la situation financière de la caisse se
détériore, là l'inspecteur peut intervenir. Voyez
"Ordonnances", à l'article 496: "Lorsque, de l'avis de l'inspecteur
général, une caisse, une fédération, une
confédération, une société de portefeuille", bon...
"ou une personne morale que cette société contrôle a une
conduite contraire à de saines pratiques financières ou
contrevient à la présente loi, à un règlement pris
par le gouvernement pour son application, à un plan de redressement,
à un engagement pris en vertu de la présente loi ou aux
règles de déontologie en matière de transactions avec des
personnes intéressées et de situations de conflit
d'intérêts, il peut leur ordonner de mettre fin à cette
conduite et de remédier à la situation. "
M. Garon: Mais je pose la question: s'il n'arrive rien? Il n'y a
pas d'administrateur ou ils ont tous démissionné. Deux membres:
mais il n'y a personne qui le fait. Le conseil d'administration et le conseil
de surveillance: cela ne marche pas, pour une raison ou une autre; ils se sont
tous chicanés et ça ne marche pas. Il n'arrive rien.
M. Bouchard: II est prévu un peu plus loin qu'à ce
moment-là, sur une plainte faite par une personne à l'inspecteur
général, l'inspecteur fait enquête, fait rapport au
ministre, et on les met en tutelle.
M. Fortier: Comme dans l'affaire Paré, je n'aime pas
ça. Ah, ah, ah! Non, cela peut aller jusqu'à la mise en
tutelle.
M. Garon: Je le sais.
M. Fortier: Mais ce n'est pas...
M. Garon: Parce que, habituellement, quand ces situations
arrivent, ce sont des situations qui ne sont intéressantes pour
personne. Il faut quasiment que quelqu'un intervienne et agisse plutôt
que... Qui va intervenir?
M. Fortier: Je pense bien que la première personne qui va
intervenir, ce sera la fédération...
M. Garon: Non, elle n'est pas affiliée.
M. Fortier:... ou ses deux membres. Il me semble que c'est assez
facile de trouver deux membres sur 1500 qui vont prendre cette initiative,
étant donné que, vous-même, vous insistez que c'est une
coopérative. Donc, il y a des gens qui... Il n'y en a qu'une dans le
moment qui n'est pas affiliée. J'imagine que parmi tous les membres il y
en a deux au moins qui vont dire: Aïe! Il nous faut une réunion,
sinon la caisse va se détériorer et l'inspecteur va la mettre en
tutelle, point final.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 139 est
adopté?
M. Garon: Moi, je pense qu'il y a un petit trou là.
M. Fortier: Ce n'est pas un gros trou.
M. Garon: Non, ce n'est pas un gros trou parce qu'il n'y a pas un
grand nombre de caisses non affiliées.
M. Fortier: Non, non, non. Adopté? M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 140.
M. Fortier: II y aurait un papillon à l'article 140.
"L'article 140 de ce projet est modifié par le remplacement, à la
dernière ligne, du mot "profession" par le mot "occupation". "
C'est pour aller dans le même sens que la recommandation du
député de Lévis au début.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je relis l'amendement.
"L'article 140 de ce projet est modifié par le remplacement, à la
dernière ligne, du mot "profession" par le mot "occupation". " Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 140 tel qu'amendé est adopté?
M. Fortier: "Dans les 30 jours suivant tout changement dans la
composition du conseil d'administration, la caisse doit donner à
l'inspecteur général un avis de ce changement et fournir une
liste des administrateurs indiquant leur nom de famille, prénom, adresse
et occupation. "
Il n'y a pas de commentaire sur cela. Il y a eu d'autres
représentations du mouvement Desjardins sur la publication de l'adresse,
mais ce n'est pas ici. Cela va uniquement à l'inspec-
teur.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 140...
M. Garon: Le commentaire que faisait le mouvement Desjardins,
c'est qu'il est important que la liste des administrateurs transmise à
l'inspecteur général ne soit pas rendue publique. Là,
c'est la responsabilité...
M. Fortier: L'inspecteur général a tous les
pouvoirs discrétionnaires de ce côté. La loi sur
l'accès à l'information limite le genre d'informations qui
proviennent... Mais vous allez voir plus loin que la disposition qui a fait le
plus de bruit en provenance du mouvement Desjardins, c'est qu'on disait qu'il
devait y avoir publication des adresses. Mais c'était dans un autre
article. On a enlevé cela.
M. Garon: Mais est-ce que l'inspecteur général...
parce que, selon la Loi sur les compagnies, si on appelle pour avoir les
renseignements sur les administrateurs de compagnie, on va nous donner les noms
tout de suite, c'est public. Ici, le mouvement Desjardins avait demandé
que ce ne soit pas public.
M. Fortier: Mais d'un autre côté, c'est la
même chose que pour la Loi sur les compagnies. Si, moi, je veux prendre
des procédures judiciaires contre une caisse et que je veux les prendre
également contre les membres du conseil d'administration, il va falloir
que je l'aie cette information-là. Je ne peux pas envoyer des subpoenas
et des brefs... Alors, il ne faut pas empêcher la loi de suivre son
cours. Mais, si on parle de publicité, la publicité il n'y en
aura pas. L'inspecteur général ne publiera pas des annuaires
chaque année avec le nom et l'adresse de tout le monde. Mais si
quelqu'un veut engager une procédure...
M. Garon: C'était beaucoup plus dans le sens... en cas
d'enlèvement...
M. Fortier: Vous savez, il ne faut pas charrier. J'ai mon
numéro de téléphone et mon adresse dans l'annuaire
téléphonique, et je n'ai aucun problème. Il ne faut pas
charrier.
M. Garon: Je l'ai toujours eu moi aussi.
M. Fortier: Je sais bien qu'il y a des députés qui
mettent leur numéro de téléphone confidentiel mais, moi,
mon numéro de téléphone est dans le bottin
téléphonique de Montréal, et je n'ai aucun
problème.
M. Garon: Comme les gens s'imaginent que le numéro est
confidentiel, ils ne vont pas voir!
M. Fortier: Si vous regardez le bottin de
Montréal, c'est marqué: Pierre Fortier,
député d'Outremont, avec l'adresse du bureau en gros
caractères et le numéro de téléphone, et, en
dessous: Pierre-C. Fortier, 728 avenue Antonine-Maillet, et mon numéro
de téléphone. Il ne faut pas charrier. Il ne faut pas penser
qu'on va se faire enlever parce qu'on est sur la place publique. C'est vrai
qu'au mouvement Desjardins il y en a qui pensent cela; j'imagine qu'ils se
pensent tous millionnaires.
M. Garon: Non, c'est parce qu'à un moment donné il
y a eu des enlèvements de gérants de caisse. Il y a un certain
nombre d'années, il y en a eu deux ou trois de suite, je pense.
M. Fortier: Ah oui, comme des fois il y a occupation de bureau de
députés et de ministres. Mais vous êtes d'accord avec moi
que, lorsque quelqu'un veut prendre des procédures judiciaires contre
une caisse, il faut absolument qu'il ait la liste des membres du conseil
d'administration, parce qu'il va vouloir leur envoyer des subpoenas et prendre
des procédures et, là, il faut que ce soit disponible. On ne peut
pas empêcher que la loi suive son cours.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 140 est
adopté?
Adopté tel qu'amendé.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 141.
M. Fortier: "À sa première réunion
après l'assemblée d'organisation et, par la suite, après
toute assemblée annuelle, le conseil d'administration choisit parmi ses
membres un président, un vice-président et un secrétaire
qui sont respectivement président, vice-président et
secrétaire de la caisse."
Cela a l'air assez simple, mais...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 141 est
adopté?
M. Garon: Trouvez-vous? Le gérant ne s'en occupe pas?
M. Fortier: Non, le gérant n'est pas là. On l'a
déjà nommé. Le gérant est un employé. Ce
n'est pas... Il est nommé à... l'article 142? ...suivants?
M. Garon: Non, le choix du gérant.
M. Fortier: C'est l'article 142. Tournez la page.
M. Garon: Et que la même personne peut cumuler les charges
de secrétaire et de gérant. Est-ce que vous avez cru opportun de
mettre
cela ou non?
Une voix: L'article 146. M. Garon: Cela vient plus loin.
M. Fortier: Cela va? M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 141 est
adopté.
M. Fortier: L'article 142.
Le Président (M. Lemieux): L'article 142?
M. Fortier: "Le conseil nomme, pour une durée
indéterminée, - c'est un changement parce que... - un directeur
général ou gérant, qu'il peut ou non choisir parmi ses
membres."
Alors, il n'y a pas de contrat. Il y a des gérants qui se sont
fait donner des contrats de dix ans et quinze ans; c'est fini cela. C'est pour
une durée indéterminée. C'est une recommandation, je
crois, du mouvement Desjardins. Ils sont d'accord avec cela. Mais, de toute
façon, je crois que c'est la chose à faire parce que je crois que
cela devrait être pour une durée indéterminée.
Le Président (M. Lemieux): L'article 142 est-il
adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Oui, vous avez quelque chose d'autre
à ajouter?
M. Fortier: L'article 135, oui. M. Garon: L'article
135.
M. Fortier: L'article 135, si vous voulez... Est-ce que
celui-là est adopté?
Le Président (M. Lemieux): Non, non. M. Fortier:
Non?
Le Président (M. Lemieux): Non, il n'est pas encore
adopté. C'est pour cela que je suis rendu à l'article 142.
M. Fortier: Est-ce que l'article 142 est adopté, M. le
député de Lévis?
M. Garon: C'est ce que je regarde. Les avantages et les
désavantages d'une nomination qui est plus qu'annuelle.
Indéterminée veut dire...
M. Fortier: C'est cela. C'est selon le bon vouloir.
M. Garon: Jusqu'au congédiement pour cause.
M. Fortier: C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Juste et suffisante. Il faut
ajouter ces deux expressions.
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Lemieux): Juste et suffisante selon la
jurisprudence.
M. Fortier: On a tous servi dans le secteur privé. J'ai
été vice-président d'un grand bureau de
génie-conseil. On n'avait pas de contrat. On était engagés
pour une durée indéterminée. J'ai vérifié
d'ailleurs avec les banques. Les gérants de banque sont nommés
pour une durée indéterminée.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 142 est
adopté.
M. Fortier: On peut revenir à l'article 135, si vous le
désirez.
Le Président (M. Lemieux): On va donc revenir à
l'article 135. Dans un premier temps, M. le ministre, vous aviez proposé
un amendement à l'article 135 qui se lisait comme suit...
M. Garon: Pourquoi...
Le Président (M. Lemieux): ...: "Un membre du conseil
d'administration ainsi élu ne peut être destitué que par
les membres de la caisse qui ont droit de l'élire." Vous retirez cet
amendement?
M. Fortier: Non. Est-ce qu'on l'a distribué?
Vous l'avez? Alors, je vais lire l'amendement que je propose. Je retire
l'amendement tel qu'il était présenté.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. L'amendement est
retiré.
M. Fortier: Je propose un nouvel amendement qui se lirait comme
suit...
M. Garon: Est-ce qu'il est rédigé? M. Fortier:
Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui, il est
rédigé.
M. Fortier: "L'article 135 est modifié par l'addition des
alinéas suivants: "Un membre du conseil d'administration ainsi
élu ne peut être destitué que par les membres de la caisse
qui ont le droit de l'élire. "Le règlement de la caisse peut
également
prévoir le nombre d'administrateurs devant représenter, au
sein du conseil d'administration, un groupe ou un territoire. Ces
administrateurs peuvent être élus par tous les membres de la
caisse. "
Autrement dit, on a prévu spécifiquement les deux
possibilités. Autrement dit, tel que c'est écrit dans le moment,
l'interprétation irait dans le sens que, pour certains groupes ou
territoires, chacun élit des représentants pris individuellement.
L'alinéa qu'on a ajouté irait dans le sens de la demande du
député de Lévis, puisqu'on dit qu'un "règlement de
la caisse peut également prévoir le nombre d'administrateurs
devant représenter, au sein du conseil d'administration, un groupe ou un
territoire". Ces administrateurs peuvent être élus par tous les
membres de la caisse. Alors, les administrateurs représentent une
région, mais sont élus par l'ensemble des membres, et, on a les
deux possibilités de façon très claire. Cela va? (17
heures)
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté, pour l'amendement.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 135, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 135, tel
qu'amendé, est adopté. Nous revenons donc à l'article 143.
J'appelle l'article 143.
M. Garon: On en avait laissé un autre.
M. Fortier: À l'article 138, il y avait un
papillon.
Le Président (M. Lemieux): Oui, l'article 138.
M. Fortier: L'article 138 est modifié. Est-ce que c'est
distribué?
Le Président (M. Lemieux): Nous avions suspendu l'article
138, oui.
M. Fortier: L'idée était de...
M. Garon: Où est-on? Est-on à l'article 138?
Le Président (M. Lemieux): Nous revenons à
l'article 138.
M. Fortier: On a rédigé le papillon que vous avez
demandé.
M. Garon: D'accord.
M. Fortier: Je vais le lire, mais voici ce qu'on a fait. Ce qu'on
veut indiquer ici...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, un instant,
s'il vous plaît.
M. Fortier: Oui?
Le Président (M. Lemieux): On me fait état qu'il y
avait déjà un amendement d'adopté à l'article
138.
M. Garon: C'est exact. M. Fortier: Je le retire? Une
voix: Qui avait été adopté.
Le Président (M. Lemieux): Oui, qui avait
été adopté.
Une voix: Et qui est intégré dans celui-ci.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Alors, on a retiré
l'amendement déjà adopté à l'article 138 pour
présenter ce nouvel amendement.
M. Fortier: C'est cela. Alors, on retire et on rescinde la
décision qu'on a prise.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. Alors, l'amendement
à l'article 138 est retiré. M. le ministre, voulez-vous
présenter votre nouvel amendement?
M. Garon: On ne peut pas le retirer une fois qu'il est
adopté.
Le Président (M. Lemieux): II a été
adopté.
M. Fortier: Avec votre approbation, on peut le retirer, on peut
le rescinder.
Le Président (M. Lemieux): Le ministre peut.
M. Fortier: II va être intégré ici.
M. Garon: Est-ce qu'on peut retirer un amendement
adopté?
M. Fortier: On organise nos écritures en
conséquence.
Le Président (M. Lemieux): Nous l'annulons, le retirons,
le rescindons, M. le député de Lévis.
M. Garon: II ne nous appartient plus. Des voix: Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Lévis. La commission est maîtresse,
M. le député de Lévis, de retirer les amendements
qu'elle propose.
M. Fortier: Si on fait l'unanimité, je pense que le
secrétaire va arranger les papiers en conséquence.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est donc
retiré à l'article 138, M. le ministre.
M. Garon: II va demander une augmentation de salaire parce qu'on
le fait travailler fort.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, voulez-vous
présenter votre nouvel amendement?
M. Fortier: Avant de le lire, je veux simplement indiquer que
l'idée ici est que tout administrateur peut résilier ses
fonctions pour deux motifs: 1° lorsqu'il a des raisons de croire que cette
conduite est contraire à une disposition de la présente loi et
des règlements; 2° lorsqu'il a des raisons de croire que cette
conduite a pour effet de détériorer la situation. Alors, on va
l'écrire comme cela, parce que c'est 1° et 2°, pour enlever
l'ambiguïté. Alors, je le lis: L'article 138 est modifié par
le remplacement des deux premiers alinéas par les suivants: Tout
administrateur...
M. Garon: Ah! bien là, il faudrait l'avoir.
M. Fortier: Vous ne l'avez pas?
M. Garon: Non.
M. Fortier: Excusez-moi.
M. Garon: En avez-vous un autre?
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Fortier: Au député là-bas? On les donne,
mais il ne les distribue pas.
M. Garon: Je vais vous dire qu'on a un secrétaire qui est
centralisateur à mort. Pour moi, il est mûr pour Ottawa.
M. Fortier: On lit ensemble...
M. Bélisle: Ils n'ont pas de papillons, mais ils ont des
"butterflies".
M. Fortier: Alors, on lit ensemble: "138. Tout administrateur qui
résigne ses fonctions pour des motifs reliés à la conduite
des affaires de la caisse doit déclarer par écrit ses motifs
à la caisse, en transmettant une copie au président du conseil de
surveillance et à la fédération à laquelle la
caisse est affiliée ou, si elle ne l'est pas, à l'inspecteur
général: "1° lorsqu'il a des raisons de croire que cette
conduite est contraire à une disposition de la présente loi ou
d'un règlement pris par le gouvernement pour son application, à
Une disposition de toute autre loi ou à une ordonnance ou à une
instruction écrite de l'inspecteur général; "2°
lorsqu'il a des raisons de croire que cette conduite a pour effet de
détériorer la situation financière de la caisse. "
Je pense que c'est très clair. L'ambiguïté est
levée. Le troisième alinéa reste tel qu'il est là:
"L'administrateur qui, de bonne foi, produit une telle déclaration
n'encourt aucune responsabilité civile de ce fait. "
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article 138 est adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Une voix: Attends un peu?
M. Garon: J'ai dit: Attendez un peu. Je ne me permets pas de
familiarité avec le président.
Le Président (M. Lemieux): C'est bien, cela va.
M. Garon: C'est un honorable député, même si
on n'a plus le droit d'avoir le titre.
Le Président (M. Lemieux): C'est un amendement qui
mérite...
M. Garon: Cela me paraît correct.
Le Président (M. Lemieux): Cela va? Alors, l'amendement
à l'article 138 est-il adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 138,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 138 ayant
été adopté, nous revenons maintenant à l'article
143. M. le ministre, l'article 143.
M. Fortier: Article 143: "Le conseil peut nommer parmi ses
membres ou non...
M. Garon: Bon, on tombe à l'article 143.
Le Président (M. Lemieux): Article 143, M. le
député de Lévis.
M. Fortier: II y a un papillon, mais en premier je vais lire
l'article 143. On dit: "Le conseil peut nommer parmi ses membres ou non tout
autre dirigeant nécessaire à son bon fonc-
tionnement ainsi qu'un secrétaire adjoint pour exercer les
pouvoirs du secrétaire en cas d'empêchement ou de refus d'agir de
celui-ci."
Le papillon se lirait comme suit: "L'article...
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous une copie qui a
été distribuée?
M. Fortier: Est-elle distribuée? M. Garon: Non.
Une voix: Non.
Le Président (M. Lemieux): Non, la demoiselle le
distribue. Nous allons attendre qu'elle le distribue.
M. Fortier: Est-ce qu'on peut demander au personnel de suivre ce
qu'on fait et de distribuer les papillons au bon moment, s'il vous
plaît?
M. Garon: Non, je ne l'ai pas. L'avez-vous? Je n'ai pas eu le
paquet encore. Avez-vous distribué le paquet?
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous l'avez. On vous l'a
remis.
M. Garon: Donnez-nous-en chacun un. Je n'ai même pas vu que
le paquet était passé.
M. Bélisle: II cache son paquet. Des voix: Ha, ha,
ha! M. Fortier: II est assis sur le paquet. M. Bélisle:
Cela n'a pas de bon sens. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Alors l'amendement, M. le
ministre.
M. Fortier: Maintenant que tout le monde est heureux,
l'amendement se lirait comme suit: "L'article 143 est modifié par le
remplacement, dans la deuxième ligne, des mots "à son bon
fonctionnement" par les mots "au bon fonctionnement de la caisse"." Ce n'est
pas pour le conseil, c'est pour la caisse. Autrement dit, tel qu'il
était écrit, on pouvait penser que c'était pour le bon
fonctionnement du conseil, non ce n'est pas cela, c'est pour le bon
fonctionnement de la caisse. Le papillon est très clair, je crois. C'est
juste une clarification du texte.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Attendez un peu. Le Président (M. Lemieux):
Oui.
M. Fortier: C'est pour le bon fonctionnement du conseil.
M. Garon: Est-ce qu'elles ont besoin d'une disposition comme
celle-là? Cela m'apparaît tellement évident qu'il nomme les
gens dont il a besoin.
M. Fortier: C'était évident, mais c'est encore plus
évident comme cela.
M. Garon: Non, c'est que...
M. Fortier: Comme disait M. de Talleyrand, si cela va sans dire,
cela va encore mieux en le disant.
M. Garon: Vous savez qu'on disait aussi de Talleyrand que
c'était de la merde dans un bas de soie. Je me rappelle surtout cela de
Talleyrand.
M. Fortier: Ce n'était pas lui qui disait cela,
c'étaient les autres qui disaient cela de lui. Tout simplement, c'est
une disposition qui...
M. Garon: Cet article m'apparaît inutile.
M. Fortier: Non, je ne crois pas, parce qu'on dit qu'il doit y
avoir absolument un président, un vice-président et un
secrétaire. C'est le besoin essentiel mais, dans les grosses caisses, il
peut y avoir besoin de plus que cela. Alors, dans toutes les caisses, il doit y
avoir un président, un vice-président et un secrétaire,
mais dans les grosses caisses il peut y en avoir besoin de plus. Si elles
veulent en avoir plus, nommer cinq vice-présidents, ce sont elles qui
décident. Autrement dit, on veut donner le minimum requis absolu et une
possibilité de faire plus. Cela n'enlève rien. Cela va? Vous
n'avez pas d'objection?
M. Garon: Non.
M. Fortier: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Un instant, M. le ministre.
L'amendement à l'article 143 est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 143 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Fortier: C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle l'article 144.
M. le ministre.
M. Fortier: Les pouvoirs et les devoirs du président, du
vice-président et du secrétaire sont
déterminés...
M. Garon: Attendez un peu. Je m'excuse. J'aurais une
question.
Le Président (M. Lemieux): Oui, allez-y.
M. Garon: Quand on dit: "peut nommer parmi ses membres ou non
tout autre dirigeant nécessaire au bon fonctionnement de la caisse",
est-ce que ces dirigeants-là pourraient être des membres
additionnels au conseil de surveillance ou des membres additionnels à la
commission de crédit? Quelle est la définition de dirigeant? Je
me pose la question, cela ne m'est pas venu d'un coup sec. Parfois, quand on va
vite...
M. Fortier: Comme de raison selon l'interprétation des
lois; vous savez cela mieux que moi. Le premier, l'article 142 parlait d'un
directeur général et l'article 141 parlait du président et
du vice-président. Il faut lire ces articles-là l'un à la
suite de l'autre pour en arriver à l'article 143. Alors, il est
évident que c'est un complément aux articles 141 et 142.
M. Garon: C'est dangereux. C'est pour cela que tantôt je
vous disais que - et cela m'apparaissait évident qu'il pouvait nommer
des dirigeants - quand on demande des affaires évidentes, on suppose que
le législateur a voulu dire d'autres choses que les affaires
évidentes. Quand on dit dirigeant, cela pourrait être un membre de
la commision de crédit ou un membre du conseil de surveillance. Est-ce
qu'il pourrait faire cela, aller au delà de l'assemblée
générale? Il peut nommer parmi ses membres ou non tout autre
dirigeant nécessaire, c'est "tout autre" qu'on dit. Ce n'est pas un.
Puis: "au bon fonctionnement de la caisse ainsi qu'un secrétaire adjoint
pour exercer les pouvoirs du secrétaire en cas d'empêchement ou de
refus d'agir de celui-ci".
M. Fortier: L'article 132 est très clair, si vous
retournez en arrrière. On y dit "Sous réserve des fonctions
dévolues à un autre organe de la caisse...
M. Garon: Oui?
M. Fortier: "... le conseil d'administration en administre les
affaires. " Alors, je pense qu'il faut lire cela dans le contexte des
responsabilités du conseil comme tel. Que dites vous, M.
l'inspecteur?
M. Bouchard: La notion de "dirigeant" peut comprendre sans doute
ce qu'on verra tantôt pour les fins de...
M. Fortier: De conflit d'intérêts.
M. Bouchard:... transactions intéressées, de
conflits d'intérêt, les membres des commissions de crédit
et les membres des conseils de surveillance. Mais, dans les chapitres du
conseil et de la commission de crédit, vous avez l'article 158 qui dit
que celle-ci se compose de trois ou cinq membres selon ce que prescrivent les
règlements. Le conseil d'administration ne pourra pas aller
au-delà des règlements. Et vous avez la même chose pour le
conseil de surveillance qui se compose de trois membres, point. Le conseil
d'administration ne peut ajouter de membres, alors que la loi dit que c'est
trois membres désignés par les membres en assemblée
générale et parmi les membres.
Ce qui est prévu ici, possiblement, surtout dans le cas des
grosses caisses, c'est d'avoir un président du conseil qui n'est pas
nécessairement président du groupe et d'avoir des officiers qui
se greffent autour du directeur gérant, qui veulent changer de nom, dans
certaines circonstances s'appeller vice-président à
l'administration, vice-président aux finances, vice-président
ceci. C'est ce qu'ils veulent, ce que nous a demandé le mouvement
Desjardins.
M. Fortier: Cela va?
M. Garon: C'est ce que j'avais compris au début,
mais...
M. Fortier: Oui, c'est bon que vous le demandiez, d'avoir un
éclaircissement. L'article 143, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 143 est donc
adopté. J'appelle l'article 144.
M. Fortier: "Les pouvoirs et les devoirs du président, du
vice-président et du secrétaire sont déterminés par
règlement de la caisse. " C'est la même chose que la loi
actuelle.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le ministre,
nous avons été un petit peu vite à l'article 143.
L'article 143 est-il adopté tel qu'amendé?
M. Fortier: Tel qu'amendé, oui.
Le Président (M. Lemieux): Tel qu'amendé,
cela va.
Alors l'article 144 est donc adopté, j'appelle maintenant
l'article 145.
M. Fortier: "En cas d'empêchement du président, le
vice-président le remplace." C'est la même chose que la loi
actuelle, il n'y a pas de changement.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Vous écrivez seulement en cas
d'empêchement, cela comprend tout empêchement. Oui? Cela couvre les
deux cas qu'il y avait.
M. Fortier: Cela couvre les deux cas. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 146, M. le ministre.
M. Fortier: "Le directeur général ne peut
être président ni vice-président de la caisse mais peut
cumuler ses fonctions et celles de secrétaire." C'est nouveau qu'il ne
puisse pas être président et vice-président. Mais, qu'il
soit secrétaire dans une petite caisse, je crois que c'est
raisonnable.
M. Garon: Cela existait avant.
M. Fortier: Cela existait avant, mais ce qui n'existait pas
avant, c'est qu'il ne pouvait pas être président. Alors on ne veut
pas...
M. Garon: Avant, on disait qu'il pouvait être
secrétaire.
M. Fortier: II pouvait assumer n'importe quelle fonction.
M. Garon: Non, non. Je ne me rappelle pas l'article, mais il y
avait une disposition qui disait cela.
M. Fortier: Oui, on disait spécifiquement que la
même personne pouvait cumuler les charges de secrétaire et de
gérant, mais est-ce que cela disait qu'il pouvait être
président aussi?
M. Garon: Non, non.
M. Fortier: D'accord, cela a toujours été interdit.
Donc il n'y a pas de changement. Ah! il n'en parlait pas.
M. Garon: Ha, ha! vous êtes difficile à suivre, M.
le ministre.
M. Fortier: On essaie de vous suivre, nous aussi.
M. Garon: Non, mais il faut patiner vite.
M. Fortier: On essaie de donner les réponses.
M. Garon: C'est parce que vous en donnez trop.
M. Fortier: Alors ce n'était pas prévu, mais
l'intention du législateur était de permettre qu'il soit
secrétaire, mais là on indique spécifiquement qu'il ne
peut être président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 146 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté, cela va? M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 147. M. le ministre.
M. Fortier: "Le directeur général exerce ses
fonctions sous la direction du conseil d'administration. Ses pouvoirs et
devoirs sont déterminés par règlement de la caisse. "Le
conseil d'administration détermine la rémunération du
directeur général."
On a combiné deux articles, les articles 72 et 73, et cela donne
exactement la même chose ou à peu près.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Le terme rémunération, dans le
deuxième paragraphe de l'article 147, est-ce que cela inclut
également...
M. Fortier: Les bénéfices sociaux?
M. Bélisle: Oui.
(17 h 15)
M. Fortier: J'imagine que oui. M. Bouchard? La
rémunération n'inclut pas seulement le salaire, mais les
bénéfices sociaux, tout l'ensemble de la
rémunération.
M. Bélisle: La réponse est oui? D'accord. M.
Fortier: Cela va, M. le député de Lévis?
M. Garon: Le règlement de la caisse est
déterminé de quelle manière?
M. Fortier: Aux deux tiers des votes de l'assemblée
annuelle ou de l'assemblée spéciale.
M. Garon: Cela n'existait pas avant, je pense: les pouvoirs et
devoirs sont déterminés par règlement de la caisse. Cela
existait où?
M. Fortier: C'était à l'article 72 qui se lisait
comme suit: Le règlement détermine les pouvoirs et devoirs du
président, du vice-président, du secrétaire et du
gérant.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. L'article 147 est-il
adopté?
M. Garon: Adopté!
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 148.
M. Fortier: II s'agissait de prévoir, puisqu'on a dit que
le directeur général pouvait être membre du conseil et
pouvait ne pas être membre du conseil. Alors, l'article 148 se lit comme
suit: "Le directeur général qui n'est pas membre du conseil
d'administration a droit d'être convoqué à une
réunion du conseil, d'y assister et d'y prendre la parole; il doit
toutefois se retirer à la demande de ta majorité des
administrateurs présents. "L'administrateur ou le directeur
général dont les conditions de travail sont discutées doit
également se retirer." Alors, vous vous rappellerez qu'il y avait eu des
représentations. Dans l'avant-projet de loi, on disait que si un membre
du conseil d'administration le demandait, il devait se retirer. On nous avait
suggéré que cela soit la majorité des membres du conseil
d'administration et on a retenu cette recommandation. Alors, ce n'est pas un
membre, c'est la majorité des membres. Mais on spécifie, par
ailleurs, le droit qu'il a d'être convoqué, d'assister et de
participer. Toutefois il n'a pas le droit de vote, s'il n'est pas membre du
conseil d'administration.
M. Garon: Non, ce n'est pas cela. Je me pose la question,
à la demande d'un membre ou de la majorité des membres?
M. Fortier: Je vais vous dire, j'inclinais pour aller vers la
demande d'un membre, parce qu'il est là. C'est quasiment, je dirais, une
faveur qu'on lui fait de l'inviter. Alors, j'aurais cru que, si j'étais
un membre du conseil et si je voulais discuter de quelque chose, j'aurais
aimé que le directeur général ne soit pas là...
J'aurais préféré cela.
Mais, semble-t-il qu'il y a beaucoup de gens du mouvement Desjardins qui
nous ont dit: Non, n'importe qui va lui demander de sortir et ce ne sera pas
bon. Alors, j'ai accepté cela. C'était la recommandation du
mouvement Desjardins. Il y avait les directeurs généraux qui
étaient venus, mais je pense que cette demande des directeurs
généraux a reçu la bénédiction du mouvement
Desjardins.
M. Garon: Je pense, d'une façon générale,
qu'il peut arriver des cas où ce n'est pas souhaitable, ce ne sont que
des conflits de personnalités. Mais, il peut arriver des cas aussi
où un administrateur souhaite que le gérant ne soit pas
là.
M. Fortier: C'est pour cela qu'on a mis que, quand on va discuter
de sa rémunération, il faudrait au moins qu'il sorte.
M. Garon: La relation personnelle qu'il a avec lui pourrait le
mettre dans une situation à la gêne ou mal à l'aise et il
souhaite qu'il ne soit pas là dans telle ou telle circonstance.
M. Fortier: À ce moment-là, comme de raison, il va
être obligé de dire: Bien, est-ce qu'on prend le vote majoritaire?
En tout cas, dans le moment, je me suis rallié à la
recommandation qui semblait faire une certaine unanimité et Desjardins
nous dit exactement cela. Le directeur devrait être tenu de se retirer
à la demande de la majorité des administrateurs. Alors, on a
retenu cela. Je pense qu'avec cela les gens vont être heureux.
M. Garon: Ils prennent cette décision en présence
du directeur général ou en son absence?
M. Bélisle: En sa présence, c'est
évident.
M. Fortier: II va être encore là.
M. Garon: C'est cela qui me fatigue.
M. Bélisle: C'est cela qui est gênant, hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Fortier: Je vais vous dire que vous n'avez pas besoin de me
convaincre longtemps. Moi, j'étais plutôt d'avis que, si une
personne dit: Je voudrais que le directeur général sorte, qu'il
soit obligé de sortir.
M. Bélisle: Ce qui devrait être écrit dans la
loi, c'est que le directeur général devrait sortir de
lui-même quand une personne...
M. Fortier: Non, mais cela est grave. Le directeur
général, dans certains cas, est tellement puissant qu'il
resterait là quand ils discuteraient de sa rémunération.
Alors, si vous mettez cela dans la loi, c'est grave. On est rendus qu'il faut
écrire que, quand on discute de son salaire, il est obligé de
sortir. Faut le faire! Le député de Prévost a quelque
chose à dire.
M. Forget: Non, mais quand même, je trouve cela fort.
M. Fortier: Croyez-vous que c'est bon que cela soit comme
ça?
M. Forget: Non, je pense que, lorsqu'on discute du salaire du
directeur, les administrateurs sont plus à l'aise quand il n'est pas
là.
M. Fortier: Non, non, vous êtes d'accord avec cette
disposition?
M. Forget: Avec cette disposition, mais est-ce bien cela que j'ai
compris? Mais par contre, à la demande d'un?
M. Fortier: Oublions la rémunération, c'est quand
on discute d'un autre sujet.
M. Forget: D'accord.
M. Fortier: Est-ce qu'il devrait se retirer à la demande
d'un ou de la majorité? Je pense que tout le monde est d'accord que,
quand on discute de sa rémunération, il devrait se retirer.
M. Forget: Oui, d'accord. M. Garon: Ce n'est pas cela. M.
Fortier: II va être encore là.
M. Garon: C'est cela qui me fatigue. C'est plus compliqué
que cela. Je ne sais pas comment cela pourrait se dire. D'une façon
générale, je pense que c'est utile qu'il soit là. Je pense
que c'est la règle que le directeur général, le
gérant assiste aux réunions de la caisse, même quand il
n'est pas membre. Il faut toujours se mettre dans la perspective. On n'est pas
dans une compagnie anonyme. On est dans une institution communautaire,
c'est-à-dire à caractère communautaire local, où
les gens se connaissent, où c'est personnalisé et où il
peut arriver qu'on discute d'une affaire où un administrateur et le
directeur général ne sont pas à distance par rapport
à cette personne.
M. Fortier: Et là, le directeur général
parle contre le point de vue de l'administrateur. Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, je pense que... Comme je le disais...
M. Fortier: Ou ils sont de connivence.
M. Garon: Non, mais où ils ne sont pas à distance
par rapport à cette personne-là en ce sens que, sans être
en conflit d'intérêts, les liens personnels...
M. Fortier: Même formation politique. M. Garon: Non,
je ne dirais pas cela. M. Fortier: Ha, ha, ha!
M. Garon: Cela peut être des liens familiaux, cela peut
être des... On est dans une communauté locale. À ce
moment-là, qui privilé-gie-t-on? Je comprends que, d'une
façon générale, ce serait mauvais qu'une personne, pour
des conflits de personnalités, dise: Je me fais plaisir. Tu sors. Je
pense que cela n'est pas bon. Mais il peut arriver des cas sur une
décision où, par exemple, quelqu'un dise: J'aimerais mieux qu'il
ne soit pas là parce que je voudrais parler de certaines choses. Il n'a
pas besoin de le dire. C'est évident. Il ne souhaite pas que le
directeur général soit là parce que...
M. Fortier: Est-ce qu'on pourrait ajouter une phrase? M. le
député de Lévis, on pourrait ajouter une phrase disant
que, lorsque la motion portant sur le retrait du directeur
général est discutée, celui-ci doit se retirer à ce
moment-là. Dans le fond, c'est ce qu'on désire.
M. Garon: C'est cela.
M. Fortier: Autrement dit, pendant qu'on débat de cette
motion, il ne devrait pas être là.
M. Bélisle: Mais là, c'est plus l'esprit de ce
qu'on discutait tantôt. Ce serait plus approprié comme cela, pour
éviter que les gens soient embarrassés...
M. Garon: C'est cela.
M. Bélisle: ...et aussi que le directeur
général soit embarrassé.
M. Garon: Lui aussi.
M. Bélisle: C'est vice versa.
M. Fortier: Lui, s'il ne croit pas qu'il est embarrassant, il n'a
rien compris.
M. Garon: II ne le sait pas.
M. Fortier: II ne le sait pas. Ha, ha, ha!
M. Garon: II ne sait peut-être pas de quoi on veut
parler.
M. Fortier: Mais il y en a qui ne compren nent rien.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'or suspend l'article
147?
M. Fortier: Oui, on va arriver avec ur amendement.
Le Président (M. Lemieux): L'article 148 pardon.
M. Garon: J'ai conté un cas à l'Assemblé*
nationale...
M. Fortier: J'avais l'idée de dire qui pendant qu'on
discute...
M. Garon: ...pas un cas, mais un certain nombre de cas...
M. Fortier: ...de la motion demandant le retrait, qu'il doit
également se retirer. Il va y avoir une motion.
M. Bélisle: Prenons un exemple de ce qui peut se
passer.
M. Fortier: Pendant que la motion est débattue...
M. Bélisle: Un administrateur prend la parole et demande
que le directeur général ne soit pas présent parce qu'il
pense qu'il est en conflit d'intérêts dans telle transaction parce
que c'est son frère...
M. Fortier: Oui, c'est cela.
M. Bélisle: ...qui l'a fait bénéficier de
telle chose.
M. Fortier: On va le mettre. On va produire l'amendement.
M. Bélisle: C'est assez chatouilleux, merci. M.
Fortier: On va produire...
M. Garon: J'en ai parlé dans mon discours sur la loi 100
sur le zonage agricole. J'ai vu des dirigeants de municipalités, des
maires m'appeler pour me dire: M. Garon, le conseil a voté contre la
proposition de la commission. Cela a du bon sens. Elle est bonne. Je
n'étais pas capable d'être pour parce que j'ai dans la
parenté de gros entrepreneurs. Ils sont contre à mort. Je vais
diviser ma famille si je fais autre chose. Écoutez, je vais vous donner
des cas que j'ai vécus. S'il arrive des cas où les
personnes...
M. Fortier: Je vous crois.
M. Garon: ...sont mal à l'aise parce qu'il y a des
personnes intéressées dans leur famille, et comme une caisse
populaire a un caractère communautaire, il y a des cas où il
serait plus simple pour tout le monde qu'il ne soit pas là.
M. Fortier: C'est cela.
M. Garon: Je pense que l'administrateur qui ne voudrait pas qu'il
ne soit pas là puisse le dire librement. Si on dit: Pendant qu'ils en
discutent, il n'est pas là...
M. Fortier: C'est cela. Non, on va...
M. Garon: ...je pense que cela rallie les deux.
M. Fortier: On va préparer une motion. On va suspendre,
mais la motion va dire: Pendant qu'on discute de cette motion, il doit
également se retirer. Mais je n'ai pas le texte. Alors, on va...
Le Président (M. Lemieux): Nous allons passer à
l'article 149, l'article 148 étant suspendu. Article 149. M. le
ministre.
M. Fortier: "Le conseil d'administration se réunit sur
convocation du président ou de deux administrateurs. Sauf disposition
contraire des règlements de la caisse, les réunions sont
convoquées par avis écrit donné au moins cinq jours avant
la date fixée pour sa tenue." C'est dans la Loi sur les assurances. Il
n'y a rien dans la loi actuelle.
M. Garon: C'est ce qu'il y avait dans l'avant-projet? C'est la
même disposition?
M. Fortier: Oui, je pense qu'il n'y a pas eu de changement de ce
côté.
M. Garon: Avez-vous l'avant-projet? Pourquoi dit-on: Se
réunit sur convocation du président plutôt que du
président ou du vice-président, que ce soient deux
administrateurs? Considérez-vous que l'article 145 lui permet de le
faire automatiquement?
M. Fortier: Quand le président est absent.
M. Garon: En cas d'empêchement, absence, maladie ou quoi,
si, automatiquement, il est vice-président, ça voudrait dire ici
que si le président ne le peut pas et que le vice-président ne le
fait pas ou ne le peut pas en vertu de l'article 145, ce sont deux
administrateurs...
M. Fortier: C'est ça. On pourrait présumer d'un
abus possible en ce sens que le vice-président, sachant que le
président est parti en Floride pour trois jours, il convoque. Mais
là, on ne peut pas tout prévoir.
M. Garon: Non.
M. Fortier: Mais vous avez raison. En cas d'absence du
président pour une période de temps, le vice-président ou
deux administrateurs ont les mêmes pouvoirs, parce que 145 est
très clair. Cela va?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 149 est
adopté?
M. Fortier: Jean-Pierre, avais-tu quelque chose?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Mille-Îles.
M. Bélisle: Est-ce qu'il y a une raison
spécifique? Étant donné qu'on est en train de
moderniser la loi du mieux qu'on le peut, pourquoi n'inscrit-on pas, quand on
parle d'un avis écrit... L'avis écrit de convocation, c'est un
paragraphe: Soyez avisé que vous êtes convoqué à une
réunion de tel conseil d'administration à tel endroit, à
telle heure, qui se déroulera dans les locaux de la caisse populaire,
etc. C'est facile, mais ça ne dit rien à la personne qui est
convoquée.
M. Fortier: Tu voudrais avoir l'ordre du jour?
M. Bélisle: Je pense qu'on devrait ajouter - et ce serait
drôlement utile aux gens qui vont à la réunion - : Par avis
écrit accompagné de l'ordre du jour ou prescrivant l'ordre du
jour.
M. Fortier: Fais-en une motion, Jean-Pierre.
M. Bélisle: Je déteste aller à une
réunion représenter des sociétaires ou des actionnaires
sans savoir... On s'imagine ce qui va se dire parce que ça devient une
routine à un certain moment donné, mais ça peut ne pas
être une routine, dans certains cas. Si on veut que ces gens prennent
réellement leur rôle au sérieux, fassent un bon
travail...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Bélisle: II n'a pas l'air d'être d'accord.
M. Garon: Non, ce n'est pas ça. Je veux dire qu'on a
proposé un amendement.
M. Fortier: Je suis d'accord, faisons... je vais le proposer.
M. Bélisle: Je suis prêt à faire la
proposition suivante...
M. Garon: Oui, oui, d'accord. M. Bélisle: Ou,
peut-être que...
M. Fortier: Non, le secrétaire va l'écrire, c'est
très simple. Fais-en la motion.
M. Bélisle: M. le Président. M. Fortier:
Oui, oui.
M. Bélisle: Je présente la motion pour qu'on
ajoute, après l'expression "par avis écrit", "accompagné
d'un ordre du jour ou...
M. Fortier: De l'ordre du jour.
M. Bélisle: ...de l'ordre du jour donné au moins
cinq jours avant la date fixée pour sa tenue."
Le Président (M. Lemieux): Pouvez-vous...
M. Fortier: Le secrétaire est en train de
l'écrire.
Le Président (M. Lemieux): Vous allez écrire
l'amendement? D'accord. Je vais suspendre environ deux minutes, pendant que M.
le secrétaire écrit l'amendement. Allez-y, M. le
député de Lévis.
(Suspension de la séance à 17 h 28)
(Reprise à 17 h 33)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
L'amendement du député de Mille-Îles à
l'article 149 se lirait comme suit: "L'article 149 de ce projet est
modifié par l'addition, à la fin, de la phrase suivante: "L'avis
doit indiquer le lieu, la date et l'heure de la réunion, ainsi que les
questions à y être débattues.". Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Fortier: C'est un alinéa qui s'en va à la fin de
tout?
M. Bélisle: C'est le même qu'à l'article 104
du projet de loi.
M. Fortier: Ah oui, je comprends.
Le Président (M. Lemieux): J'attends l'amendement qui a
été proposé à l'article 149 pour le
député de Lévis.
M. Fortier: II faudra s'installer une photocopieuse Xerox ici, M.
le secrétaire, sur place.
Le Président (M. Lemieux): Cela a déjà
été demandé et cela a été refusé.
Alors, pour les fins de l'enregistrement: Une photocopieuse dans les salles
serait très utile. On me dit que cela a été demandé
et refusé, M. le ministre.
M. Garon: J'aimerais savoir si dans les pots d'eau qu'il y a ici,
c'est l'eau qui vient de la chantepleure? Apparemment...
Le Président (M. Lemieux): C'est l'eau qui vient de la
chantepleure.
Une voix: Quel est le problème?
M. Garon: Avec ce qu'on a entendu à la
télévision, cela doit être pas mal soudé au
plomb.
Une voix: Savez-vous une chose M. le député de
Lévis? Les nouveaux systèmes qui
s'installent dans nos maisons ne sont pas à base...
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 17 h 37)
(Reprise à 17 h 39)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux à l'article 150.
M. Fortier: "Le conseil d'administration de la
fédération à laquelle la caisse...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, la voici.
M. Fortier: La voilà.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous distribuer,
mademoiselle, les amendements?
Cela va. On y va. Alors, est-ce que l'amendement à l'article 149
qui se lisait comme suit: "L'article 149 de ce projet est modifié par
l'addition, à la fin, de la phrase suivante: "L'avis doit indiquer le
lieu...
M. Fortier: "Par l'addition", - virgule - à la fin -
virgule -.
Le Président (M. Lemieux): L'article 149 de ce projet est
modifié par l'addition, à la fin, de la phrase suivante: "L'avis
doit indiquer le lieu, la date et l'heure de la réunion, ainsi que les
questions à y être débattues. " Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 149, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: II est adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 149 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 150.
M. Fortier: On dit: "Le conseil d'administration de la
fédération à laquelle la caisse est affiliée peut
également convoquer une réunion du conseil d'administration de la
caisse. Un représentant de la fédération peut assister
à cette réunion et y prendre la parole. ". J'imagine, dans des
cas extrêmes où la fédération devra intervenir, en
particulier lorsqu'il y aura sous-capitalisation ou lorsque la
fédération exigera de la caisse un plan de redressement compte
tenu de la sous-capitalisation, que la fédération voudra le faire
d'une façon explicite et non par correspondance. Elle voudra expliquer
la situation et donc, s'assurer qu'il y a convocation du conseil
d'administration de la caisse. Je peux imaginer...
M. Garon: Quand vous donnez des pouvoirs généraux
comme cela, vous donnez toujours l'exemple de l'insolvabilité sauf que,
ce n'est jamais mentionné et c'est une possibilité de convocation
tous azimuts sur n'importe quel sujet. Il n'y a pas de restrictions. Cela donne
une structure d'autorité pas mal, quand on met des choses comme
cela.
M. Fortier: On pourra ajouter une petite phrase comme on a fait
tout à l'heure, en disant: Eu égard aux pouvoirs détenus
par la fédération, tels que définis par la loi. Si on veut
éviter les abus et dire on va faire par.. S'il y a des abus, je pense
bien qu'il va y avoir des plaintes et cela va se discuter au prochain conseil
d'administration de la fédération. Mais si on veut être
clairs, on va faire un ajout comme on l'a fait tout à l'heure. Non? De
toute façon, ils convoquent une réunion, mais la décision
va être prise par les membres du conseil d'administration. La
fédération ne peut pas provoquer une décision. Elle peut
la suggérer, mais la décision va être prise par les membres
du conseil d'administration. Alors, sur le plan du vote, ce sont les gens qui
sont membres du conseil qui votent. Elle ne peut pas imposer quoi que ce
soit.
M. Garon: Non. On a trop tendance à considérer la
fédération un peu comme la fédération qui a des
succursales, alors que ce sont les caisses qui se sont donné des
fédérations. J'aurais quasiment le sentiment de mettre l'inverse:
Les caisses peuvent convoquer le conseil d'administration de la
fédération.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est la base. C'est un mouvement de base. Mais
là...
M. Fortier: Allez à l'article 4.
Une voix: C'est un peu trop, cela.
M. Garon: Non, je sais que je vais trop loin quand je dis cela,
je caricature. Ce que je veux dire, essentiellement, c'est que quand on donne
un pouvoir comme celui-là, on crée aussi l'impression que c'est
la fédération qui a autorité sur la caisse. Ce n'est pas
vrai. Ce n'est pas vrai, cela. Et quand vous pariez, à un moment
donné, de la garantie réseau, ce n'est plus la garantie
réseau.
M. Fortier: Oui, mais, monsieur...
M. Garon: Cela donne quasiment un pouvoir de tutelle permanent.
C'est cela...
M. Fortier: Non, non, il ne faut pas aller trop loin. D'une part,
c'est un mouvement coopératif. Je ne peux pas revenir en arrière,
mais si vous lisez comme je l'ai fait, l'histoire des caisses populaires, vous
allez voir que c'est elles-mêmes qui, vers 1930, ont senti le besoin de
créer des fédérations. Alors, ce n'est pas le gouvernement
qui a décidé cela en 1930 et quelque.
M. Garon: Oui, c'est cela.
M. Fortier: Les caisses elles-mêmes ont senti le besoin de
créer des fédérations. Un peu plus tard, vers 1950, elles
ont senti le besoin de créer une confédération. Ce n'est
pas la loi qui a voulu cela, ce sont les gens eux-mêmes qui ont senti ce
besoin-là. L'article 4 dit qu'"Une fédération est une
coopérative qui a pour but de protéger les intérêts
des caisses qui lui sont affiliées et 2° "d'agir, dans la mesure
prévue par la présente loi, comme organisme de surveillance et de
contrôle des caisses..." Alors, il faut bien comprendre que les
fédérations sont le fruit des besoins qui ont été
sentis dans les années trente, parce que chaque caisse était
indépendante et les caisses sentaient qu'elles avaient besoin d'une
fédération pour les aider, pour la vérification. J'ai
même lu, ce qui m'a surpris, qu'à un moment donné il y
avait même des appels au gouvernement du temps pour payer des subventions
à ces nouvelles fédérations pour les aider à faire
la vérification des caisses. . Cela allait loin dans le temps. (17 h
45)
Peu à peu, il s'est établi un certain lien de
dépendance. Je suis le dernier à ne pas accepter le commentaire
qui est fait à l'effet qu'il s'est lié avec le temps,
volontairement, cela n'a jamais été imposé, ce n'est pas
la loi qui l'a imposé. La loi de 1906 n'imposait pas cela mais par la
force des choses, les caisses elles-mêmes ont senti le besoin de se
donner des fédérations et ces fédérations
étaient responsables de l'inspection et de la vérification. Et
peu à peu, il y a eu ce genre de besoin qui a été
assumé par les fédérations. Mais cela s'est fait
volontairement. Maintenant, on dit tout simplement que lorsqu'on a
préparé la loi, on avait le choix, comme je l'ai dit à
plusieurs reprises. Le gouvernement n'avait pas beaucoup de pouvoirs et le
mouvement Desjardins, dans un premier temps, nous a dit: "Hands off." Vous
n'avez pas besoin de vous mêler de nos affaires. Mais on sait
pertinemment que si jamais cela allait mal, les gens vont se retourner vers le
gouvernement et nous dire: II faudrait que vous payiez les pots cassés.
Si on est pour payer les pots cassés si cela va mal, on veut avoir des
pouvoirs. La discussion, par après, s'est établie à
l'effet: Est-ce que les pouvoirs sont assumés par l'inspecteur ou
assumés par le mouvement? Vous allez voir qu'une grande partie des
pouvoirs ne sont pas assumés par l'inspecteur, contrairement à la
Loi sur les fiducies; ils sont assumés par le mouvement Desjardins.
C'est ce qu'est l'économie de la loi et c'est certain que la
fédération a certains pouvoirs. Dans ce cas-ci, elle convoque la
réunion du conseil d'administration mais la décision est prise,
j'imagine, dans la mesure où le conseil d'administration est
réuni, selon le pouvoir du conseil d'administration.
M. Garon: Ce n'est pas à cela que je me
réfère. Initialement, ce sont des caisses individuelles qui se
sont formées sous l'autorité morale, si on veut...
M. Fortier: De M. Desjardins.
M. Garon: ...qui fondait une équipe. À un moment
donné, un certain nombre de caisses, assez nombreuses dans une
région, ont voulu se donner un service commun et ont jugé bon
d'utiliser la formule de fédération. Deuxièmement, ce que
vous appelez les pouvoirs de surveillance ou de vérification, la
fédération procède à un être hybride,
à mon avis, qui est le besoin qu'ont ressenti les caisses locales et le
besoin qu'a ressenti le gouvernement également de faire en sorte qu'un
organisme pourrait jouer ce rôle. Cela, c'est une affaire que j'admets.
Mais quand on va plus loin et qu'on donne un pouvoir. On dit: "Le conseil
d'administration de la fédération à laquelle la caisse est
affiliée peut également convoquer une réunion du conseil
d'administration de la caisse. Un représentant de la
fédération peut assister à cette réunion et y
prendre la parole." Cela ressemble à une menace. On dit que le conseil
d'administration peut convoquer une réunion du conseil d'administration
de la caisse et, une fois qu'elle sera convoquée, on y enverra un
représentant. Il pourra assister et prendre la parole. On enverra
peut-être un fonctionnaire de la fédération qui ira leur
parler. Je ne sais pas ce qu'il va leur dire. Je pense que c'était dans
le cadre des questions de solvabilité dont on parlait ce matin. Il n'y a
pas de problème. Mais pourquoi donner des pouvoirs de convocation,
d'autorité...
M. Fortier: On peut donner des réponses à cela, M.
le député de Lévis.
M. Garon: ...dans un cadre qui n'en est pas un fixé par la
loi?
M. Fortier: Vous allez voir plus loin. On n'a pas fini de
l'étudier. Vous ne l'avez pas regardé dans son ensemble. En plus
des cas de solvabilité, on donne suite à ce qui a
été dit en commission parlementaire au mois de juin. Il y a toute
la question des plaintes. Dans le moment, les consommateurs se plaignent que
lorsqu'ils
vont à une caisse, si le gérant ne veut pas les entendre,
il les met à la porte. Là, on a un système de plaintes qui
fait que, on vous expliquera tout à l'heure pourquoi, cela va aller au
conseil de surveillance. Si le consommateur n'est pas satisfait, cela va
à la fédération et on va voir que la
fédération pourra faire des suggestions. Cela, c'est la
protection du consommateur. Par ailleurs, il y a les conflits
d'intérêts. C'est la même chose. Le conseil de surveillance
pourra convoquer, mais la fédération aussi a un rôle
à jouer là-dessus. Si une caisse prenait des décisions qui
n'étaient pas en accord sur les prêts commerciaux, sur les
crédits, en règle générale, il y a plusieurs
raisons qui pourraient faire qu'une caisse pourrait, soit à cause de
conflit d'intérêts, soit à cause de plaintes venant des
consommateurs ou soit à cause de politique d'administration où
des frais généraux seraient trop élevés, je ne sais
pas, faire en sorte qu'il convoque une réunion en disant qu'il faudrait
corriger telle situation. C'est l'organe de surveillance.
M. Garon: Oui. Mais ce n'est pas là. Que les gens
demandent d'être entendus lors d'une réunion du conseil
d'administration, c'est une affaire. Mais que le conseil d'administration de la
fédération convoque le conseil d'administration de la caisse,
c'est une autre affaire. Après cela, il peut dire: Je peux assister et
prendre la parole. Il envoie un représentant pour y assister et prendre
la parole.
M. Fortier: J'aimerais que l'inspecteur vous cite certains cas et
que, sans nommer de caisses, il vous dise ce qui est arrivé.
M. Bouchard: Dans l'économie générale de la
loi, la fédération est le premier surveillant pour l'ensemble du
mouvement; deuxièmement, la fédération l'est pour des fins
de cohésion, par règlement adopté par les caisses en
assemblée générale. Donc, la démocratie aura
donné ces pouvoirs à la fédération. Par exemple,
dans certains cas, comment vont se faire les prêts, comment vont se faire
les crédits, dans quelle limite les caisses pourront faire du prêt
commercial, etc. Cela n'est pas décrété par le conseil
d'administration. Ce sont les membres des caisses en assemblée
générale qui vont déterminer comment en commun les caisses
assument une responsabilité, une solidarité en ce qui concerne la
fédération. Ensuite, quand vient le temps de l'inspection
annuelle et de la vérification, la fédération
reçoit le rapport de la confédération qui trouve des
anomalies dans les caisses et quand elle envoie le rapport au président
ou au directeur général et s'il n'y a pas de suite à cela,
que fait-elle? il faut qu'elle ait la possibilité de sensibiliser le
conseil à une conduite dérogatoire, pas nécessairement en
cas de fraude, pas nécessairement en cas d'insolvabilité, pas
nécessairement en cas de mauvaise situation financière, mais des
caisses - c'est arrivé très souvent - sont constamment en
opposition et ne veulent pas suivre les directives que le mouvement en
solidarité s'est donné. Alors, le conseil d'administration de la
fédération veut pouvoir dire: Écoutez, je veux rencontrer
votre conseil et avant de prendre des mesures graves comme elles sont
prévues un peu plus loin et de donner des instructions écrites.
Là, la caisse n'aura pas le choix. Il s'agit de donner l'occasion
à cette caisse-là de se prendre en main avant que la
fédération impose une décision. Donc, elle le rencontre,
discute avec lui, lui soumet des propositions et lui, le conseil,
décidera. Ensuite, la fédération s'en retourne chez elle
et prend ses responsabilités selon ce que le conseil aura
décidé. C'est tout.
C'est pour permettre de saisir le conseil d'administration de sujets qui
sont d'intérêt pour la caisse, pas pour lui imposer des
directives. Elle n'impose rien. Elle dit: Je veux vous rencontrer, parce que
j'ai des sujets à discuter avec vous et c'est grave. Elle veut pouvoir
rencontrer les gens. Elle demande au président et il dit non. Il n'y en
a pas de convocation. La fédération, que fait-elle?
Jusqu'à maintenant, elle est paralysée. Alors, elle me dit: M.
l'inspecteur général, je fais quoi? Je ne suis pas capable
d'entrer dans la caisse, ils ne veulent pas. J'ai des choses à dire et
ils ne veulent pas. Elle n'a pas de pouvoir à l'heure actuelle. C'est
encore pire. À l'heure actuelle, elle n'en a pas, sauf un pouvoir moral.
Un pouvoir moral, quand cela ne va pas bien dans une caisse, ce n'est pas fort.
Là, elle va pouvoir dire: On veut y aller et on veut rencontrer le
conseil. M. le président, voulez-vous convoquer? Non? Parfait. Nous
allons la convoquer.
M. Garon: Vous voyez, les seuls exemples que vous nous donnez,
c'est quand cela va mal. Moi, je n'ai aucune objection pour quand cela va
mal.
Une voix: Cela ne se dit pas, quand cela va mal.
M. Fortier: On peut ajouter: lorsque cela va mal.
M. Garon: Non.
M. Bélisle: Ce n'est pas juste cela. Un instant, M. le
Président. M. le député de Lévis, ce n'est pas
seulement quand cela va mal. Cela pourrait aussi être dans le cas
où cela va bien, mais où, entre autres, on parle de
réseaux financiers, de la fédération qui décide de
s'en aller dans le domaine - on a parlé d'exemples - des
préarrangements funéraires. Elle déciderait d'exposer
quelque chose que le conseil d'administration ne veut pas exposer à la
caisse. Elle veut le faire et offrir un service à l'ensemble des caisses
sur un territoire. Cela en est
une façon. Cela ne veut pas dire que ça va
nécessairement mal. Cela est un des cas possibles, potentiels. On peut
imaginer beaucoup de scénarios.
M. Garon: Ce que vous dites est encore pire.
M. Bélisle: Ce n'est pas nécessairement pire.
M. Garon: Bien oui. Vous dites: Le conseil d'administration d'une
caisse... La caisse s'élit un conseil d'administation. Donc, si la
fédération ne peut pas convaincre le conseil d'administration,
que voulez-vous? Ce sont eux qui ont été élus pour diriger
la caisse. Les préarrangements funéraires dont vous parlez, si
elle ne veut pas, elle ne veut pas.
M. Fortier: Dans le moment, la politique de la
fédération...
M. Garon: Cela va donner quoi au juste de convoquer un conseil
d'administration?
M. Fortier: ...n'est pas d'imposer comme cela. Si on prend la
question des assurances, elle va dire: Ce sont les caisses qui le
désirent. Dans le fond, on peut imaginer plusieurs raisons pour
lesquelles il faut au moins qu'il y ait un dialogue. Cela est la façon
explicite d'avoir un dialogue.
M. Bélisle: Les frais de services?
M. Garon: Moi, je pense que la façon de faire un dialogue,
ce n'est pas de convoquer le conseil d'administration de l'autre. Je pense que
la façon de faire un dialogue... Moi, j'ai compris quand l'inspecteur
général a donné des cas et a dit si une caisse est
récalcitrante dans un cas où il faut qu'elle mette de l'ordre
dans ses affaires. Je comprends cela à 100 %. La
fédération, ce n'est pas elle qui mène la caisse à
la place de la caisse. C'est le conseil d'administration de la caisse qui
mène la caisse. S'il y a des choses qu'elle doit faire sur le plan de la
solvabilité, des choses comme celle-là, ou encore de ratios
qu'elle doit respecter qui sont impératifs, c'est une autre affaire.
M. Fortier: M. le député de Lévis, quand on
est rendus à ces cas de solvabilité et de ratios, c'est
réellement trop tard. C'est alors le temps de les mettre en tutelle. Ce
qu'on propose avant cela, ce sont des "early warning systems". S'il y a quelque
chose qui ne marche pas...
Le Président (M. Lemieux): On allume une
lumière.
M. Fortier: ...un mandataire de la fédération doit
pouvoir convoquer le conseil d'administration et dire: On n'est pas pour
attendre que vous soyez en faillite, on vous le dit tout de suite. Lisez les
journaux. Évidemment, étant aux Institutions financières,
je lis le Globe and Mail. Regardez ce qui s'est passé avec
Principal, en Alberta. Les fonctionnaires ont vu cela deux et trois ans avant
la faillite, c'était clair, mais les gens n'ont rien fait. Quand rien
n'est fait, trois ans plus tard cela "fait patate" et il y a des milliers de
gens... L'autre jour, une personne d'environ 80 ans qui était non
seulement veuve mais aveugle avait perdu 80 000 $ là-dedans et il
était trop tard. On peut bien pleurer et sortir nos mouchoirs, mais il
est trop tard. Il faut qu'on intervienne avant cela. Il ne sert à rien
de pleurer sur les veuves et les orphelins qui perdent tous leurs
dépôts et toutes leurs économies, il est trop tard.
M. Garon: Oui, mais c'est là qu'il y a des
règlements à respecter.
M. Fortier: Mais oui et vous savez comme moi qu'il peut y avoir
des conflits de responsabilités, il peut y avoir la compétence du
gérant, la commission de crédit ne fait pas son travail. Il y a
plusieurs choses. Nous trouvons que c'est essentiel, je pense que nous avons
fait part de nos arguments de part et d'autre, peut-être que le
député de Lévis veut voter sur division.
M. Garon: Je pense que c'est une question importante, c'est un
autre organisme qui convoque le conseil d'administration de l'autre.
M. Fortier: C'est cela, ils sont arrimés comme cela. Je me
souviens d'avoir parlé à M. Bernier et il m'a dit qu'en 1981,
lors de la crise économique, il y a plusieurs caisses qui ne le savaient
pas, mais qui, à un certain moment, sont devenues soudainement en
difficulté. Comme M. Bouchard vient de le dire, il s'est alors agi de
persuasion morale. Évidemment, elles étaient tellement les fers
en l'air qu'elles ont été obligées de s'ajuster; elles
étaient mal prises.
Mais, c'est à la suite de cela que les gens en sentent le besoin.
Quand cela va bien, cela va, mais quand cela va mal ou quand il y a danger que
cela aille mal, il faut qu'on puisse intervenir.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Prévost.
M. Forget: M. le Président, tout simplement un petit
exemple au niveau de la coopération agricole. La Coopérative de
Joliette, quand elle allait mal, c'est la Coopérative
fédérée qui a forcé les agriculteurs à faire
une assemblée générale pour pouvoir fusionner la
Coopérative de Joliette dans la Coopérative
fédérée. La même chose, l'an dernier à
Saint-Jacques. Je suis membre de la Coopérative de Saint-Jacques et
je
pense que nous n'avions pas le choix, parce que sans cela nous aurions
fait faillite. Alors, la Coopérative fédérée est
intervenue. Je ne sais pas ce qui en est de la charte de la coopérative,
mais on nous a tout simplement dit de bonne foi: Écoutez, faites une
assemblée pour que la coopérative prenne cela en main.
Je pense que c'est un peu cela, je vois cela un peu dans ce
genre-là. Je pense qu'on ne peut être contre cela et je vais vous
dire franchement, si les membres avaient été contre cela, la
Coopérative de Saint-Jacques aurait fermé ses portes et nous
aurions tout perdu. C'est dans ce sens que je vois cela.
M. Garon: Ce n'est pas pareil. M. Forget: Ce n'est pas
pareil? M. Garon: Non.
M. Forget: Je pense que c'est pas mal semblable.
M. Garon: Vous parlez encore d'un cas où... M. Forget:
De deux cas différents.
M. Garon: Oui, mais encore là de coopératives qui
sont rendues à toutes fins utiles en faillite. Vous parlez toujours de
situations extrêmes, alors qu'ici on donne un pouvoir
général de convocation. C'est un pouvoir général
qu'on donne.
M. Fortier: Oui, mais s'il y a des abus, M. le
député, à la prochaine assemblée annuelle de la
fédération les gens vont japper.
M. Bélisle: Vont se faire destituer.
M. Fortier: Lors de la prochaine assemblée annuelle, si la
fédération fait cela dans toutes ses caissses, il va y avoir une
révolution. Cela n'aura pas de sens, s'il ne font cela que par cas
d'exception. Nous ne sommes pas pour le prévoir ici
spécifiquement et dire "par cas d'exception"; on ne pourrait pas
définir. C'est un pouvoir et on espère que les gens vont
être assez intelligents. Sans cela, à la prochaine
assemblée annuelle de la fédération, il y en a qui vont se
parler.
D'accord? Sur division, M. le député de Lévis? Vous
avez l'air d'avoir des appréhensions, nous croyons que c'est
important.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 50 est
adopté, M. le député de Lévis.
M. Garon: J'aimerais le laisser en suspens pour revenir
après là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'on demande le vote?
Il est six heures.
M. Garon: Non, ce n'est pas pour retarder, mais au contraire pour
ne pas retarder. SI on revient après cela quand on va...
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre l'article
150 pour reprendre l'étude du projet de loi 70, Loi sur les caisses
d'épargne et de crédit, à 20 heures ce soir. Le tout se
terminera à minuit.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 5)
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! La
commission du budget de l'administration reprend ses travaux relativement
à l'étude du projet de loi 70, Loi sur les caisses
d'épargne et de crédit. Nous en étions à l'article
148 qui avait fait l'objet d'un amendement.
M. Fortier: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Nous étions à
150.
M. Fortier: ...nous étions à 150 et, avec votre
permission, nous revenons à 148.
Le Président (M. Lemieux): C'est ça.
M. Fortier: À la suite des discussions que nous avons eues
avec les membres des deux côtés de la Chambre, il y avait
unanimité, je crois, pour que nous modifiions l'article 148 dans le
sens, lors de délibérations qui pourraient se faire, de demander
que le directeur général se retire et qu'il se retire
effectivement. Alors, l'amendement est comme suit et je le lis: "L'article 148
est modifié par le remplacement, dans les troisième et
quatrième lignes du premier alinéa, des mots "à la demande
de la majorité des administrateurs présents" par les mots "pour
la durée des délibérations au cours de laquelle
l'opportunité de sa présence, pour débattre d'une question
en particulier, est discutée." Je vous ferai remarquer, à
l'article 153, qu'il est clairement dit de toute façon que "les
décisions du conseil d'administration sont prises à la
majorité des voix exprimées par les administrateurs
présents." Donc, il n'est pas nécessaire de dire, puisque ce
débat sera conclu par une motion et que l'article 153 prévoit que
le vote devra se faire à la majorité des voix, que l'article 153
pourvoit à l'idée que nous avons exprimée lorsque nous
disions à la demande de la majorité des administrateurs
présents.
C'est la motion que je fais pour proposer ce papillon qui, je crois,
reflète l'idée que nous avions exprimée avant le
dîner.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est recevable.
L'amendement est-il adopté?
M. Garon: Un instant!
M. Fortier: On est rendus plus loin que d'autres commissions.
Alors, il faut s'en féliciter.
Le Président (M. Lemieux): On va trop vite.
M. Fortier: À la réforme de l'aide sociale, ils ont
adopté le 1...
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: ...ils ont suspendu le 2 et sont rendus au 3.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Moi, je suis en train...
M. Fortier: Alors, félicitations, c'est grâce
à votre collaboration, M. le député de Lévis, si
nous sommes rendus à l'article 148.
M. Garon: Ce n'est pas collaboration, c'est coopération.
Ma pleine coopération.
M. Fortier: Madame qui représente le mouvement Desjardins
était étonnée de voir qu'on ne progressait pas vite, mais
elle s'apercevra peut-être qu'on progresse plus vite que d'autres
commissions parlementaires.
M. Garon: Bien, le député de Sainte-Anne m'a dit
que c'est vous qui progressiez le plus vite.
M. Fortier: Ce n'est pas moi qui progresse plus vite, c'est fait
collectivement, M. le Président.
M. Garon: II arrive justement.
M. Fortier: L'article 148, M. le député de
Lévis, est-ce que vous voulez le...
M. Garon: II faut dire que le député de Sainte-Anne
a des qualités spéciales parce que le président le
reconnaît sans même qu'il ait besoin de se lever en Chambre.
M. Polak: Qui?
M. Garon: C'est rare en "mosus", ça.
M. Polak: II est à peu près temps que vous me
reconnaissiez avant vous.
M. Garon: Pas moi, là, mais M. le Président.
M. Fortier: M. le député de Lévis, si on
veut garder notre avance sur les autres commissions...
M. Polak: Ha, ha, ha!
M. Fortier: ...il faudrait continuer à travailler.
M. Garon: On va peut-être bien trop vite.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement à
l'article 148.
M. Garon: Moi, je vais vous dire que les vendredis soir de
décembre et de juin, je fais cela depuis douze ans. Je le faisais autant
au gouvernement que dans l'Opposition.
M. Fortier: Donc, vous avez l'habitude.
M. Garon: C'est parce que j'avais la malencontreuse idée
de demeurer dans la région de Québec. Alors, pour permettre aux
autres de s'en aller, moi, je restais, autant au gouvernement que dans
l'Opposition. Le député de Vanier, s'il est élu longtemps,
va connaître ça lui aussi.
M. Fortier: M. le député de Lévis, à
l'ordre, à l'ordre!
Une voix: Je comprends, ceux qui sont de la région de
Montréal.
M. Fortier: Oui, on a une majorité de gens de
Montréal à la table.
M. Garon: C'est quand les gens...
M. Polak: Nos femmes nous attendent.
M. Garon: C'est parce que les gens de la région de
Québec, avant de partir, n'ont pas la générosité de
vous remplacer.
M. Polak: De nous donner une chance dans nos mariages.
M. Bélisle: Ce n'est pas tellement une question de
générosité, regardez le député de Vanier qui
est là ce soir.
Le Président (M. Lemieux): Le député de
Limoilou est aussi ici.
M. Garon: Voyez-vous, il est vieux garçon, il est
célibataire; il n'a pas de mérite.
Le Président (M. Lemieux): Non, M. le député
de Lévis. M. le député de Limoilou a trois enfants.
M. Garon: C'est vrai?
M. Polak: Parce qu'il est réfléchi.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce qu'on revient
à l'article...
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Bien, il va falloir lui
demander. C'est trois enfants?
M. Garon: Le député de Vanier vient de dire que
vous avez trois enfants, de quel âge?
M. Després: Quel âge? 23 ans. M. Garon: C'est
vrai?
M. Fortier: Est-ce que c'est une commission parlementaire...
Le Président (M. Lemieux):... sur la
dénatalité.
M. Fortier:... sur la dénatalité ou la
natalité du Québec?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, on revient à l'article.
M. Garon: On est chanceux à la commission, on a des gens
fertiles.
M. Fortier: Moi aussi, j'en ai trois. Vous voulez le savoir, on
en a tous trois.
Le Président (M. Lemieux): Alors, on... M. Garon:
Vous en avez trois vous aussi? M. Fortier: J'en ai trois moi
aussi.
Le Président (M. Lemieux): On lâche la politique
familiale.
M. Garon: Ils doivent être plus vieux.
M. Fortier: C'est un peu plus vieux, plus vieux que moi? Non,
non.
M. Garon: Quel âge ont-ils?
M. Fortier: Ha, ha, ha! Je vous dirai cela après la
commission parlementaire, à minuit.
M. Garon: II n'y a pas de gêne.
Le Président (M. Lemieux): Mais, M. le
député de Lévis...
M. Garon: 30, 32 et 33?
Le Président (M. Lemieux): Je voudrais conclure
là-dessus, M. le député de Lévis, pour donner la
parole au député de Mille-Îles. Cela va, alors on
continue.
M. Fortier: Allons-y, allons-y.
M. Garon: Attendez un peu.
M. Fortier: M. le whip, il faut donner l'exemple. Est-ce que cela
va, M. le député de
Lévis? À la suite de cette délibération, il
va y avoir une décision et la décision se prend par vote.
L'article 153 dit que je vote est pris à la majorité.
M. Garon: Cela m'apparaît correct.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
148 est-il adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 148, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons maintenant
l'article 150. M. le ministre.
M. Fortier: L'article 150 se lit comme suit: Le conseil
d'administration... On ne l'a pas suspendu? Le conseil d'administration de la
fédération à laquelle la caisse est affiliée...
M. Garon: C'est en suspens.
M. Fortier: On l'a suspendu, celui-là, à la demande
du député de Lévis.
M. Garon: Oui. Je vais vous dire pourquoi.
Je voudrais revoir l'économie de la loi pour tout ce qui concerne
les rapports entre la fédération et la caisse locale.
M. Fortier: Oui, on va y revenir. On va y revenir à la
fin.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. J'appelle l'article
151. M. le ministre.
M. Fortier: "Tout administrateur peut renoncer par écrit
à l'avis de convocation à une réunion du conseil
d'administration. Sa seule présence à la réunion
équivaut à une renonciation, sauf s'il y assiste
spécialement pour s'opposer à la tenue d'une telle réunion
en invoquant l'absence ou l'irrégularité de la convocation. "
Je crois qu'il y a un article semblable pour les assemblées des
membres. C'est une disposition dans le droit des compagnies et pour les
coopératives aussi.
M. Garon: C'est ce qu'il y avait avant. Il y aurait
peut-être une question.
Des voix:...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, un peu
moins fort.
M. Garon: Dans le mémoire des caisses populaires
Desjardins, on soulignait que le droit de renoncer par écrit à
l'avis de convocation devrait être également accordé aux
commissaires de crédit et aux conseillers de surveillance. J'imagine que
souvent des convocations peuvent se faire par téléphone,
rapidement.
M. Fortier: Voilà. Dans le moment, cela ne les touche pas,
on est au conseil d'administration. Quand on y arrivera, on en parlera.
Là, il s'agit uniquement du conseil d'administration. On arrive à
la section III dans un instant.
M. Garon: Avez-vous l'intention de le mettre aussi pour les
autres?
M. Fortier: Bon, qu'est-ce qui est prévu là? M.
Garon: Je ne me rappelle pas.
M. Fortier: Ce n'est pas prévu. À la commission de
crédit, il y a seulement trois personnes.
M. Garon: Souvent, la commission de crédit se
réunit même à plus forte raison que lui. Le conseil
d'administration va se réunir quelques fois dans l'année. Il ne
se réunit pas plusieurs fois, alors que la commission de crédit
se réunit très souvent. Alors, j'imagine que ce sont souvent des
convocations téléphoniques. On s'appelle et on dit: On se
réunit ce soir, cela va faire l'affaire, on sera seulement trois.
J'imagine que les convocations ne sont pas toujours formelles. Avec la
rapidité de la "malle" qu'il y a aujourd'hui, par écrit veut dire
quinze jours de délai quasiment. On est dans la poste royale où
la royauté est encore à cheval. Mais la malle-poste ne va pas
vite maintenant. Tout simplement, je pose la question, parce que le mouvement
Desjardins a signalé les commissaires de crédit et les
conseillers de surveillance. (20 h 15)
M. Fortier: On va continuer et lorsqu'on arrivera là, on
le regardera plus attentivement.
M. Garon: Non, mais c'est parce que...
M. Fortier: Mes experts sont en train de jaser à ce
sujet.
M. Garon: Ils disent que c'est parce qu'ils ne l'ont prévu
dans aucun des deux cas.
M. Fortier: C'est ça, mais on pourra voir dans un
instant.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 151 est
adopté?
M. Fortier: C'est pour le conseil d'administration. L'article 151
touche uniquement le conseil d'administration.
M. Garon: Je vais adopter pour le conseil d'administration, sauf
que comme il n'y a pas de disposition, on va l'oublier.
M. Fortier: Non, non, mais on pourra en ajouter une, on va en
discuter. Il n'y a pas d'objection fondamentale. Quand on y arrivera, on en
parlera avec M. le député de Lévis. De toute façon,
ce n'est pas ici qu'on pourrait l'adopter.
M. Garon: Non, je suis d'accord.
M. Fortier: Alors si on pouvait avancer. Laissez-les avancer, ils
discutent entre eux autres, et rendus à l'article concerné, on
aura peut-être une suggestion à vous faire.
M. Garon: Même s'ils discutent entre eux autres, cela ne
m'avance pas.
M. Fortier: Non, mais ils sont en train de voir pour quelle
raison ce n'est pas explicite, pour quelle raison cela a peut-être
été égaré et ignoré. On vous donnera la
réponse dans un instant.
Est-ce qu'on peut progresser? Il y a encore deux articles, ici, sur le
conseil d'administration.
Le Président (M. Lemieux): L'article 151 est-il
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 152.
M. Fortier: "Sauf disposition contraire des règlements de
la caisse, le quorum aux réunions du conseil d'administration est de la
majorité des administrateurs."
Une voix: Adopté.
M. Garon: Attendez un peu. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 153.
M. Fortier: "Les décisions du conseil d'administration
sont prises à la majorité des voix exprimées par les
administrateurs présents. En cas de partage des voix, le
président de la réunion a voix prépondérante."
C'est la majorité des voix présentes; et le quorum, c'est
la majorité des membres du
conseil.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 154.
Commission de crédit
M. Fortier: M. le Président, on aborde maintenant les
dispositions touchant la commission de crédit, à la section III.
L'article 154 dit que: "La commission de crédit a pour fonctions:
"1° d'autoriser le crédit consenti par la caisse; "2°
d'autoriser la signature de quittances, mainlevées ou cessions de
priorité ainsi que les demandes de radiation faites en vertu de
l'article 2157b du Code civil du Bas-Canada. "
Qu'est-ce que l'article 2157b? Je suis sûr que les avocats autour
de la table pourraient me l'expliquer, moi, je ne le sais pas.
Richard, qu'est-ce que le 2157b?
Une voix: M. le ministre, je ne le sais pas par coeur.
M. Fortier: Vous voyez, je ne suis pas pris en faute. Il va
chercher le texte et il le lit!
M. Bouchard: C'est lequel?
M. Fortier: Le 2157b du Code civil.
M. Bouchard: Ah, ce sont les quittances, les radiations, donner
des quittances, mainlevées. De mémoire, c'est ça. Je suis
convaincu que c'est cela.
M. Fortier: Radiation d'hypothèque et quittance finale. Ce
sont les deux fonctions de la commission de crédit.
M. Garon: Vous ne trouvez pas que votre nouvel article 154,
à côté de l'ancien article 64, il a l'air un peu
famélique?
M. Fortier: Vous retrouvez certaines dispositions à
l'article 156. Si vous allez voir à l'article 156, on dit que: "La
commission peut, aux conditions qu'elle détermine, autoriser le
directeur général... ". Alors c'est une autre idée qui est
à l'article 64.
M. Garon: Vous ne trouvez pas que la rédaction a l'air un
peu curieux? On dit: "La commission de crédit a pour fonctions: "1°
d'autoriser le crédit consenti par la caisse; ".
Cela fait drôle de lire ça comme ça: Autoriser un
crédit consenti...
M. Fortier: Ils ne font que l'autoriser, leur seule fonction
c'est de l'autoriser. Ce n'est pas eux qui le consentent, c'est la caisse qui
consent le crédit.
M. Garon: Oui, mais "consenti", comme ça, c'est un
participe passé.
M. Fortier: Oui.
M. Garon: "Autoriser le crédit qui sera consenti par la
caisse; ", cela fait drôle tel que rédigé.
M. Fortier: Je ne sais pas. Il me semble que... Une voix:
Le crédit qui est consenti...
M. Fortier: Le crédit qui est consenti par la caisse. Je
ne vois pas de difficulté.
M. Garon: Qui sera. Il ne peut pas être consenti avant
d'être autorisé.
M. Fortier: Oui, mais ils l'autorisent.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire, au juste? La
commission de crédit autorise préalablement un crédit qui
va être accordé plus tard par la caisse.
M. Boivin: Oui, d'accord, sauf que, au point de vue
rédaction législative, la loi parle toujours au présent,
donc je ne peux pas parler du crédit...
M. Garon: Quand vous écrivez "crédit consenti" ce
n'est pas au présent, c'est au passé.
M. Boivin: D'accord. Il reste que l'idée
générale de la phrase, elle, est au présent.
M. Garon: Quand vous écrivez "d'autoriser le crédit
consenti par la caisse; ", vous dites que "consenti" est au présent?
M. Boivin: C'est pour signifier le crédit que consent la
caisse.
M. Garon: Ce n'est pas cela que cela dit. "Consenti", par
définition, c'est passé.
M. Fortier: Oui, mais on essaie de vous expliquer...
M. Boivin: Ce n'est pas tellement le passé, c'est la forme
passive qui est employée ici.
M. Fortier: Qui sera consenti, on vous explique que cela
s'écrit toujours au présent.
M. Garon: Cela s'écrit au présent, quand c'est
présent, mais quand c'est passé...
M. Fortier: Mais vous n'avez pas d'objection à ce qui est
écrit? Je peux vous dire que cela a tout été revu.
M. Garon: Cela ne fait rien. Cela n'a pas de bon sens, "autoriser
le crédit consenti par la caisse".
M. Fortier: Oui.
M. Garon: II n'est pas consenti par la caisse. C'est comme si la
caisse avait donné un avis préalable.
M. Fortier: Le crédit à être consenti par la
caisse. Je peux bien l'ajouter, mais ce n'est pas nécessaire
d'écrire "à être consenti". D'ailleurs, en français
on peut dire "à être consenti" ou "consenti".
M. Garon: C'est mal dit quand même.
M. Fortier: Oui, à être consenti par la caisse. Je
crois que c'est plus élégant de ne pas écrire "à
être" et on dit "consenti par la caisse". Je pense que cela ne
crée aucune ambiguïté, M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est parce que c'est mal dit, "d'autoriser le
crédit..." "Consentir", cela veut dire quoi? Regardez donc dans le
dictionnaire pour voir.
M. Fortier: C'est très clair. Consent; je vous consens un
prêt. Vous me demandez un prêt, je vous le consens.
M. Garon: Ça se dit mal.
M. Fortier: Donnez donc l'explication, M. Boivin.
M. Boivin: M. le député, le mot "consenti"
réfère aux pouvoirs, aux objets mêmes de la caisse.
À l'article 3, au deuxième paragraphe, on dit: "Une caisse a pour
objet: ...2° de consentir du crédit à ses membres;..."
M. Garon: Vous venez de donner la bonne raison pour laquelle cela
ne peut être écrit comme cela. La caisse ne peut pas l'avoir
consenti avant que la commission de crédit l'ait autorisé. Quand
vous dites "un crédit consenti", sous-entendu il est déjà
consenti.
M. Boivin: Non, ce n'est pas dans ce sens-là que c'est
écrit. C'est d'autoriser le crédit que la caisse peut
consentir.
M. Garon: Ah?
M. Fortier: Selon le Petit Robert, c'est accorder un
avantage. Alors, c'est un avantage qui est accordé. Consentir un
crédit.
M. Garon: Si on disait "accordé par la caisse". Il n'a pas
encore été accordé. C'est la commission de crédit
qui l'accorde en l'autorisant.
M. Fortier: Je vais aller plus loin. Ils ajoutent, dans le
Petit Robert: "Consentir un prêt, un délai." C'est
l'équivalent d'accorder ou d'octroyer. Ils disent bien que l'expression
"consentir un prêt" est tout à fait française.
M. Garon: Oui. Je ne dis pas cela.
M. Fortier: Consentir un prêt; consentir du
crédit.
M. Garon: La commission de crédit a pour fonction de faire
quoi? D'autoriser le crédit. Il ne peut pas déjà avoir
été consenti si c'est elle qui l'autorise. Cela ne marche pas. Il
faut écrire le français comme il doit être écrit,
autrement ce n'est pas du français c'est du créole. Quand vous
écrivez "consenti"...
M. Boivin: Vous l'écririez comment?
M. Garon: "Consenti" ce n'est pas présent. Parfait.
M. Fortier: Je ne suis pas sûr que cela soit mieux, mais on
va en faire un. Voulez-vous l'écrire? "d'autoriser le crédit que
peut consentir la caisse."
M. Garon: Parfait.
M. Fortier: Je ne sais pas si c'est parfait, mais on va vous
l'accorder pour faire avancer le projet de loi. Vous en faites un amendement?
Le comité de législation va dire: Vous avez changé quatre
trente sous pour une piastre.
M. Garon: Non, parler au passé et parler à l'avenir
ce n'est pas pareil.
M. Fortier: Je vais me faire critiquer, c'est effrayant. Ils vont
dire: Qu'est-ce que c'est cette affaire-là?
M. Garon: Cela ne marche pas. Elle ne peut pas. C'est elle qui
autorise le crédit. Ce n'est pas la caisse, c'est elle qui
l'autorise.
M. Fortier: Elle l'autorise, mais ce n'est pas elle qui le
consent. Le crédit est consenti par la caisse.
M. Garon: "Consenti" c'est à quel temps, d'après
vous?
M. Fortier: Au participe passé.
M. Garon: C'est cela.
M. Fortier: À être consenti; elle consentit.
M. Garon: Pardon?
M. Bélisle: Avec la nouvelle formulation c'est
correct.
M. Garon: Je pense que oui. Moi aussi je pense que oui,
"d'autoriser le crédit que peut consentir la caisse. " La caisse a le
droit de faire cela... d'autoriser.
M. Fortier: Je n'ai pas d'objection. Vous l'écrivez, M. le
secrétaire?
M. Garon: Pourquoi dites-vous que cela n'a pas de bon sens, M.
l'inspecteur général?
Le Président (M. Lemieux): L'article 154 du projet de loi
est modifié par le remplacement des mots "consenti par" par les mots "
que peut consentir" au paragraphe 1°.
M. Fortier: Proposé.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bélisle: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 154, 1°...
M. Garon: Pourriez-vous le relire plus fort?
Le Président (M. Lemieux): Oui. Je vais vous le
relire.
Une voix: Plus fort.
Le Président (M. Lemieux): Plus fort.
M. Garon: On n'en a pas eu de copie.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. "L'article 154 du
projet de loi est modifié par le remplacement au paragraphe 1° des
mots "consenti par" par les mots "que peut consentir", de telle sorte que ceci
se lirait: "La commission de crédit a pour fonction: "1° d'autoriser
le crédit que peut consentir la caisse; ".
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Le paragraphe
2°, M. le ministre.
M. Garon: L'amendement d'abord.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe
1° tel qu'amendé est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Garon: Le paragraphe 1 !
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 1. Il y a deux
paragraphes à l'article 154.
M. Fortier: Deuxième paragraphe: "D'autoriser la signature
des quittances, mainlevées ou cessions de priorité ainsi que les
demandes à la radiation faites en vertu de l'article 2157b du Code civil
du Bas-Canada. " Cela va?
Le Président (M. Lemieux):... adopté? M.
Fortier: Ça va, M. le député de Lévis?
M. Garon: Mais le Code civil du Bas-Canada a
évolué.
M. Fortier: L'explication M. le député de
Lévis, c'est que le Code civil actuellement en vigueur est le Code civil
du Bas-Canada et le nouveau, en voie d'être adopté, est le Code
civil du Québec. Au moment où on se parle, je pense qu'il y a
certaines dispositions des deux, donc, il y a l'ancien et le nouveau comme
l'Ancien testament et le Nouveau testament.
Le Président (M. Lemieux): C'est exact, M. l'inspecteur
général des institutions financières?
M. Fortier: Si je l'ai dit c'était exact, voyons!
Le Président (M. Lemieux): C'est exact. C'est que M. Garon
semblait sceptique.
M. Fortier: C'est cela. Alors quand le nouveau Code civil sera
pleinement en vigueur, j'imagine que cette loi-ci sera changée pour se
référer au Code civil du Québec.
M. Garon: L'ancien Code civil a été adopté
un petit peu avant la Confédération. Mais à ce
moment...
M. Fortier: Cela n'a pas d'importance, c'est son nom
officiel.
M. Garon: Mais à ce moment-là c'était le
Canada uni.
M. Fortier: M. le député de Lévis... (20 h
30)
M. Bouchard: Le code, quand il a été adopté,
c'était le code Napoléon. Le code que vous avez appris s'appelle
le Code civil tout
court. Maintenant, depuis la révision du Code civil, il faut
faire la distinction entre les nouvelles dispositions et les anciennes. Les
anciennes dispositions qui continuent de subsister dans le Code civil actuel
s'appellent le Code civil du Bas-Canada et les nouvelles, qui sont
incorporées dans le Code civil, s'appellent le Code civil du
Québec. Et quand tout sera adopté, la réforme
complète, finale, en 1990 ou 1991, ce sera le Code civil du
Québec, il n'y aura plus de Bas-Canada.
Le Président (M. Lemieux): Fini le colonialisme!
M. Fortier: C'est beau...
M. Garon: Non, c'est une autre forme.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Fortier: Non, non, mais...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe 2°
est adopté?
M. Fortier: Non, non je ne dirai rien. Adopté.
M. Garon: Je dirais que la colonialisme existait moins quand le
Bas-Canada fonctionnait.
Mais le Canada uni a été formé en 1841, je
pense.
Le Président (M. Lemieux): En 1840, l'Acte d'union.
M. Garon: En 1840?
Le Président (M. Lemieux): Oui, l'Acte d'union.
Souvenez-vous du rapport Durham.
M. Garon: II a été formé... Quel
rapport?
Le Président (M. Lemieux): Le rapport Durham.
M. Garon: De quoi?
Le Président (M. Lemieux): De Durham, D-il-R-il-A-M, si je
le prononce mal, M. le député de Lévis.
M. Fortier: Adopté, M. le député de
Lévis? Le Président (M. Lemieux): Adopté? M.
Fortier: Cela va? M. Garon: Adopté!
Le Président (M. Lemieux): Bon. L'article 154 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 155.
M. Fortier: Je donne préavis au député de
Lévis qu'on va faire des amendements pour répondre à sa
demande de tout à l'heure, mais ils sont en train d'être
imprimés. Alors on continue, l'article 155, cela va mener plus loin.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Fortier: L'article 155. Toute caisse peut déterminer
par règlement l'étendue, les limites et les conditions d'exercice
des pouvoirs de sa commission de crédit.
Tout règlement d'une caisse concernant la commission de
crédit est soumis à l'approbation de la fédération
à laquelle la caisse est affiliée ou, si elle ne l'est pas, de
l'inspecteur général." Alors, c'est l'idée qu'on avait
exprimée tout à l'heure. Tout ce qui touche le crédit,
normalement, devrait être approuvé par le gouvernement ou par
l'inspecteur, mais dans ce cas-ci, on permet à la
fédération de se substituer à l'inspecteur
général.
M. Garon: C'est une disposition nouvelle, le deuxième
alinéa? On trouvait cela où, dans l'ancienne loi? Dans la loi
actuelle des caisses d'épargne et de crédit on a: Tout
règlement d'une caisse concernant la commission de crédit est
soumis à l'approbation de la fédération à laquelle
la caisse est affiliée ou si elle ne l'est pas, de l'inspecteur
général." C'était où, avant?
M. Fortier: Ici, à l'article 64, je crois, on parle des
pouvoirs de la commission de crédit. On dit, à un moment
donné: "L'adoption et toute modification de ce règlement sont
assujetties à l'article 40; ce règlement et tout règlement
le modifiant n'entrent en vigueur qu'après leur approbation par la
fédération à laquelle la caisse est affiliée."
Et un peu plus bas, on dit: "Au surplus, le règlement de la
caisse détermine l'étendue et les conditions de l'exercice du
mandat de la commission de crédit." En fait, on a repris exactement les
mêmes dispositions. Alors, comme vous voyez, l'intervention de la
fédération, cela ne vient pas nécessairement
d'aujourd'hui, cela a été fait dans le passé. C'est en
quelle année? En 1963? Oui, elle a été modifiée
depuis ce temps-là.
M. Garon: En quelle année?
M. Fortier: II y a eu des modifications en 1964, en 1970 et en
1978. Mais déjà, en 1963, il y avait des dispositions
semblables.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 155 est
adopté? M. le député de Mille-Îles.
M. Bélisle: Est-ce que cela arrive
présentement que des caisses d'épargne et de crédit aient
des règlements qui soient différents ou distincts de ceux qui
existent en ce qui concerne la
fédération relativement à l'octroi de
crédits pour les commissions de crédit?
M. Fortier: II y a des fédérations qui ont des
règlements différents les uns des autres.
M. Bélisle: Cela va.
M. Fortier: En ce qui touche en particulier, l'hypothèque,
je suis au courant, en ce qui concerne les caisses, j'imagine qu'elles doivent
avoir certaines particularités, mais j'ai l'impression...
M. Bélisle: C'est à la marge...
M. Fortier: M. Bouchard, j'espère que je dis la
vérité. Je pense que les grandes lignes des dispositions les plus
importantes - ce que j'en sais parce que j'ai posé la question - sont
décidées par la fédération.
M. Bélisle: D'accord.
M. Fortier: La caisse peut avoir des variantes plus ou moins
variées mais à l'intérieur des limites que la
fédération détermine.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 155 est
adopté? Adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Le Président (M. Lemieux):
Oui.
M. Garon: II y a des papiers qui nous arrivent de tous bords et
de tous côtés.
Le Président (M. Lemieux): Ce sont les papiers concernant
les articles 163 et 175.
M. Fortier: C'est plus loin.
Le Président (M. Lemieux): C'est beaucoup plus loin.
M. Garon: Mais je ne le sais pas avant de les regarder. Pourquoi
a-t-on ajouté "les limites"? On dit: On détermine
l'étendue et les conditions de l'exercice. Vous dites l'étendue
et les limites.
M. Fortier: Bien, "l'étendue, les limites", cela me semble
plus explicite. Est-ce qu'il y a une explication plus précise, M.
Bouchard?
M. Bouchard: C'est parce que "condition" n'est pas
nécessairement "limite". On peut, par exemple...
M. Garon: Non, l'étendue.
M. Bouchard:... pour un prêt... L'étendue...
M. Garon: On suppose nécessairement que l'étendue
finit quelque part.
M. Fortier: Non, mais l'étendue peut dépendre des
différents genres de prêts. Je dirais que les limites, ce sont
plutôt des chiffres. On va dire que la commission de crédit peut
statuer sur des prêts jusqu'à, disons, concurrence de 100 000 $ ou
500 000 $, alors que l'étendue, cela peut être des prêts
commerciaux, des prêts hypothécaires ou des prêts
particuliers. Les limites sont plutôt des quantités et les
conditions sont les conditions qui entourent de tels prêts. C'est
beaucoup plus précis, l'étendue pouvant toucher à la
variété de prêts et les limites étant le quantum
spécifique des prêts. Mais, c'est normal que ce soit un
règlement de la caisse adopté au deux tiers des voix d'une
assemblée générale qui détermine cela.
M. Garon: Pourquoi s'est-on senti obligés d'ajouter "les
limites"? Est-ce qu'il y a eu de la jurisprudence? Est-ce qu'il y a eu des
problèmes?
M. Bouchard: En 1963, il n'y avait pas de prêt commercial.
Le mouvement Desjardins a commencé à en faire que depuis quelques
années.
M. Fortier: Cinq ans.
M. Bouchard: Alors, les activités d'une caisse maintenant
sont tout à fait différentes. Vous avez le crédit-bail,
vous avez le prêt commercial, vous avez toutes sortes
d'activités.
M. Garon: Oui, mais de quoi parlez-vous quand vous dites
cela?
M. Bouchard: II n'est pas du tout certain que... Pardon?
M. Garon: Quand vous dites que le mouvement Desjardins a
commencé à faire des prêts commerciaux récemment,
depuis quelques années de quoi parlez-vous? Des
fédérations ou des caisses?
M. Fortier: Des deux.
M. Garon: Les fédérations, elles en faisaient
déjà depuis plusieurs années.
M. Bouchard: On vous parle des caisses.
M. Garon: C'est pour cela que j'ai demandé: Les caisses ou
les fédérations? Vous avez dit: les deux. Vous dites: depuis
quelques années, mais les fédérations font des prêts
commerciaux depuis plusieurs années.
M. Fortier: Mais quand vous regardez le volume, c'est rendu au
Québec que 35 % des prêts commerciaux sont faits par le mouvement
Desjardins. En 1980, c'était environ 3 % à 4 %.
C'était petit. Alors, c'est sûr que depuis cinq ou six ans,
il y a une progression vertigineuse et là, il y a des caisses, il y a
des fédérations. À l'origine, je pense que
c'étaient plutôt les fédérations, mais maintenant il
y a les caisses et les fédérations ou en collaboration les unes
avec les autres. Elles font des prêts commerciaux sur une grande
échelle. C'est la raison pour laquelle certains s'inquiètent en
disant: Lors de la prochaine crise, est-ce qu'il y aura des problèmes?
On espère que non. Il est vrai que, pour le mouvement Desjardins, faire
des prêts commerciaux sur une échelle aussi considérable,
c'est quelque chose de nouveau.
M. Garon: La prochaine crise, elle est commencée.
M. Fortier: Ce n'est pas encore une grande crise dans le moment.
C'est avec...
M. Garon: Quand le taux d'escompte de la Banque du Canada est
à 11,01 % depuis hier...
M. Fortier: Disons qu'il y a des signes d'un certain
ralentissement, mais ce n'est pas cela qu'on appelle une crise.
L'économie peut ralentir sans qu'il y ait une crise. On a
créé 109 000 emplois de novembre à novembre.
Jusqu'à maintenant, en tout cas, il n'y a pas eu de crise.
M. Garon: Le taux de chômage est encore à 9,5 %, le
double de celui de l'Ontario.
M. Fortier: M. le député de Lévis, quand on
aura fini la Loi sur les caisses d'épargne et de crédit, en tout
temps, cela me fera plaisir d'avoir un débat avec vous sur le
chômage.
Le Président (M. Lemieux): On va revenir à
l'article 151.
M. Fortier: Je pense que c'est une précision. Pourquoi
avoir ajouté cela? Je pense qu'on veut que la loi soit plus
précise qu'elle ne l'était et cela ajoute. De toute façon,
ce sont les membres en assemblée qui vont décider. Alors, on
n'est pas pour être contre la capacité des membres en
assemblée d'adopter un règlement touchant ce choix ou ce genre de
choses-là.
M. Garon: Non, je demande pourquoi on s'est sentis
obligés, alors qu'on utilisait les mots "étendue" et "conditions"
depuis 25 ans, depuis 1963, d'ajouter "l'étendue, les limites et les
conditions"? Je me suis dit qu'on devait avoir une raison précise pour
avoir ajouté cela. Alors, c'est pour cela que je posais la question
parce que les tribunaux considèrent toujours que le législateur
ne parle pas pour rien dire. Comme le législateur, c'est nous, on
devrait savoir pourquoi on parle. Je ne sais pas pourquoi. Je vois
l'étendue, les conditions et les limites. SI on met l'étendue,
normalement il faut circonscrire l'étendue. En la circonscrivant, on la
limite. Une voix: Pas nécessairement.
M. Garon: C'est pour cela que je le demande.
M. Fortier: M. Bouchard, pourriez-vous donner un commentaire?
M. Bouchard: Bien, c'est ce que vous avez dit. Dans
l'étendue, c'est l'ensemble des activités possibles. Comme la
commission de crédit consent la totalité du crédit
à consentir aux membres, si on veut faire une délégation,
et ce qui est prévu c'est la délégation, et qu'on veut que
cela soit régi par les règles de la caisse, il faut circonscrire
les différentes possibilités.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 155 est
adopté. Nous appelons l'article 156.
M. Fortier: On parle toujours de la commission de crédit
et on dit: "La commission peut, aux conditions qu'elle détermine,
autoriser le directeur général ou toute autre personne que peut
désigner le conseil d'administration à exercer tout ou partie de
ses pouvoirs. "La commission de crédit ne peut toutefois, dans le cas de
transactions avec des personnes intéressées,
déléguer ses pouvoirs d'autoriser du crédit. "Le conseil
d'administration exerce les pouvoirs de la commission lorsque, sur un sujet, il
ne peut y avoir quorum en raison d'un conflit d'intérêts de l'un
de ses membres." Alors, délégation au directeur
général, délégation à une personne et
normalement ce serait pour des prêts plus faciles, une personne qui est
autorisée à faire du crédit, disons des prêts
personnels jusqu'à 20 000 $ ou 30 000 $ et dans des cas où il y a
conflit d'intérêts à cause de la nature des prêts qui
serait consentie à l'une ou deux personnes qui seraient sur la
commission de crédit. À ce moment-là, c'est le conseil
d'administration qui intervient.
M. Garon: Vous avez enlevé les quanta qui étaient
indiqués dans la loi antérieure. Pourquoi?
M. Fortier: On vient dire à l'article 155 que la caisse
détermine par règlement l'étendue, les limites et les
conditions et à l'article 156, on parle d'une délégation.
Donc, si elle délègue, elle va déléguer
l'étendue, les limites et les conditions...
M. Garon: Mais ça existait avant.
M. Fortier: ...mutatis mutandis, elle va faire
une délégation qui couvre les pouvoirs qu'ils ont
reçus par règlement de la caisse.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 156 est
adopté?
M. Garon: II y avait un commentaire des caisses populaires qui
disait: Tour les motifs énoncés à la section 2. 2. 2, dans
la deuxième partie du mémoire, il faut permettre à la
commission de crédit de déléguer son pouvoir de
prêter aux dirigeants et aux autres personnes intéressées
dans certains cas qui seront établis par le comité de
déontologie de la fédération. "De plus, étant
donné qu'il est possible que le quorum ne soit pas atteint pour des
motifs autres que l'existence d'un conflit d'intérêts (ex.:
maladie, vacances annuelles), il y aurait lieu de modifier cet article en
enlevant les mots "en raison d'un conflit d'intérêts". " Parce que
là c'est comme si le conseil d'administration exerçait les
pouvoirs de la commission uniquement lorsqu'il y avait un conflit
d'intérêts. On dit que cela peut arriver. Ils sont trois, alors
ça peut être...
M. Fortier: L'économie de la loi fait que les
responsabilités du conseil, du conseil de surveillance et de la
commission de crédit sont départagées. Et certainement, on
ne veut pas encourager pour des motifs futiles que la responsabilité de
la commission de crédit soit assumée par le conseil
d'administration. Vous avez une explication additionnelle, M. Bouchard?
M. Bouchard: Ce n'est pas correct pour la raison suivante.
M. Garon: Qu'est-ce qui n'est pas correct?
M. Bouchard: La demande de Desjardins. C'est que si vous
acceptiez la demande de Desjardins, cela voulait dire ceci: II y a un principe,
c'est la commission de crédit qui est responsable d'accorder du
crédit et ses membres sont désignés par les membres. Cela
c'est coopératif, il faut respecter ce principe coopératif. Ici,
on ne permet une dérogation d'accorder du crédit que dans les
seuls cas où tout ce beau monde-là est en conflit
d'intérêts. Pour ce motif seulement, le conseil d'administration
va prendre la place de la commission de crédit. Par ailleurs, comme ils
nous le demandent, en cas de maladie ou de vacances, qu'est-ce qui va arriver?
Ils ne combleront pas les vacances et le conseil d'administration va se
substituer à la commission de crédit. On dénature la
commission de crédit au fond. Donc, il fallait limiter strictement ce
pouvoir de supplantation du conseil dans les seuls cas de conflit
d'intérêts mais, dans les autres circonstances, il faut que la
commission de crédit se renouvelle tel que prévu,
c'est-à-dire par l'élection des membres au conseil, à
l'assemblée annuelle ou par la désignation.
(20 h 45)
M. Fortier: Autrement dit, le conseil d'administration, la
commission de crédit et le conseil de surveillance ont des natures
très précises, les membres sont nommés par les membres, et
il faut absolument respecter ça, sans quoi, on n'atteindrait pas notre
objectif.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 156 est
adopté?
M. Garon: Sur division. Alors, vous restez avec la notion de
conflit d'intérêts.
M. Fortier: Vous savez, il y certaines demandes que le mouvement
nous a demandées et qu'on n'a pas acceptées. Ce n'est pas un
"bill" privé, là, c'est un "bill" public.
M. Garon: Non, mais s'il y avait... C'est pourquoi ils disent
"vacance et maladie": il peut arriver une vacance et une maladie en même
temps. Au lieu d'être trois, il est un...
M. Fortier: S'il y a une vacance, il faut qu'ils la remplissent.
Ils la rempliront; il y a une disposition...
M. Garon: Non, non, en vacances.
M. Fortier: De toute façon, ils ont droit de nommer... On
verra tout à l'heure que c'est soit trois, soit cinq membres. J'imagine
qu'ils vont s'organiser pour ne pas tous partir en vacances en même
temps.
M. Garon: Non, ils ne patient pas de tout le monde, mais de ta
majorité. C'est la majorité, leur affaire, leur quorum.
Pardon?
M. Fortier: Non, ce que M. Bouchard me dit c'est que, dans le
moment, c'est la disposition qui prévaut et cela ne semble pas
créer un problème extraordinaire. Cela va?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 156 est
adopté. J'appelle l'article 157.
M. Fortier: L'article 157 dit: "Un membre d'une caisse dont la
demande de crédit a été refusée peut en appeler de
cette décision au conseil d'administration. "Le conseil
d'administration, après avoir donné au membre l'occasion
d'être entendu, décide de l'appel conformément aux
règlements de la caisse. "Il peut confirmer, modifier ou infirmer la
décision dont il y a appel et prendre toute décision qui,
à son avis, aurait pu être prise en premier lieu. "
Alors, c'est une cour d'appel pour le crédit refusé. Dans
la loi actuelle, c'est la même
disposition. D'accord, M. le député de Prévost?
M. Forget: Je n'étais pas au courant de ça. M. Garon:
Non? M. Forget: Que cela existait dans l'autre.
M. Fortier: II y des fois où ils lui ont refusé du
crédit et où il est allé à la banque au lieu
d'aller au conseil d'administration. Ha, ha, ha!
M. Forget: C'est ça.
M. Garon: Qui, ça?
M. Fortier: Le député de Prévost.
M. Garon: II était président de la caisse.
M. Fortier: Non, il a été un membre actif.
M. Forget: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Prévost.
M. Fortier: Je vous donne la parole. Défendez-vous,
défendez-vous.
M. Forget: Pour répondre au député de
Lévis, j'ai tout simplement été membre du conseil
d'administration mais jamais président de la caisse. D'une
coopérative? Oui, agricole.
M. Garon: Pas d'une caisse?
M. Forget: D'une caisse, au conseil d'administration,
seulement.
M. Garon: D'une caisse?
M. Forget: D'une caisse, mais président d'une
coopérative agricole, pendant 16 ans.
M. Fortier: Ce n'est pas si mal.
M. Garon: Empruntiez-vous de cette caisse?
Une voix: Écoutez!
M. Fortier: Ha, ha, ha!
M. Forget: M. le Président, je vais répondre.
Disons que je suis membre de trois caisses, pour votre information, et que j'ai
emprunté des trois caisses.
M. Fortier: C'est quelqu'un qui emprunte beaucoup. Ha, ha, ha!
Qu'est-ce qu'il y a? Il n'y a rien de mal à ça! Vous ne faites
pas la même chose, M. le député de Lévis? Tout le
monde emprunte de différentes banques et de différen- tes
caisses. Quand vous avez beaucoup de commerces, que vous êtes très
entreprenant... Ha, ha, ha!
M. Garon: Ah!
M. Fortier: C'est Dupond et Dupont.
Une voix:... les partenaires?
M. Garon: Non, mais je savais que les fédérations
empruntaient depuis plus longtemps que ça.
M. Fortier: Cela va?
Une voix: Oui.
M. Garon: Depuis 25 à 30 ans.
M. Fortier: Alors, c'est tout simplement une cour d'appel des
commissions de crédit.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 157 est
adopté?
M. Garon: Un instant, là... peut confirmer, modifier ou
infirmer...
Le Président (M. Lemieux): Adopté? L'article 157
est-il adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, nous allons revenir de consentement à l'article 151 pour y
apporter un amendement pour suivre votre désir de cohérence d'une
loi et peut-être que cet amendement pourrait être expliqué
par M. le ministre.
M. Fortier: C'est qu'on s'aperçoit qu'il y a des
dispositions communes. Alors on a approuvé au début certaines
dispositions communes aux articles 118 à 131 et qui s'appliquaient au
conseil d'administration, à la commission de crédit et au conseil
de surveillance. Donc, pour reprendre le désir du député
de Lévis qui voulait justement qu'on puisse être cohérents
et permettre à des administrateurs ou un membre d'une commission de
crédit ou d'un conseil de surveillance de pouvoir renoncer par
écrit à l'avis de convocation, etc., toute cette
disposition-là... C'est qu'au lieu de le répéter trois
fois, on peut, à ce moment, le mettre au début. Avec votre
autorisation, il s'agirait de rescinder l'adoption de l'article 151, c'est bien
cela?
Une voix:...
M. Fortier: II n'est pas adopté encore? Il a
été suspendu?
Une voix: II avait été adopté.
M. Fortier: II avait été adopté. Donc il
s'agirait de rescinder l'adoption. Il serait modifié et
renuméroté de la façon suivante.
M. Garon: Mais on n'est pas dans la section sur le conseil
d'administration?
M. Fortier: Non, on est avant cela. On le ramènerait...
Regardez, l'article 151 serait ramené un peu plus en avant dans la
numérotation, à certaines dispositions qui traitent des trois
organes. Pour votre information, il prendrait le numéro 129. 1. Il
viendrait au tout début parce qu'il y a des dispositions aux articles
118 à 131, ce sont des dispositions qui s'appliquent aux trois organes.
Cela va?
M. Garon: Lesquelles?
M. Fortier: Le conseil d'administration, le conseil de
surveillance et la commission de crédit. Donc, il s'agira de prendre la
disposition de l'article 151, de le numéroter 129. 1 et de le modifier
pour qu'il s'applique à ces trois organes. Vous comprenez le principe?
Je peux en faire une...
M. Garon: J'écoute.
M. Fortier: À ce moment-là, vous avez devant vous
l'article. Avec votre autorisation, l'article 151 serait modifié comme
suit:... L'avez-vous?
Le Président (M. Lemieux): Vous avez l'amendement. Cela
va.
M. Fortier: 1° Par le remplacement, dans la première
ligne, du mot "administrateur" par le mot "membre", pour le rendre
général. 2° par la suppression, dans la deuxième ligne
et après le mot "réunion", des mots "du conseil
d'administration".
M. Garon: De l'organe.
M. Fortier: Et que cet article soit renuméroté
comme l'article 129. 1. Donc, ce serait: Tout membre peut renoncer par
écrit à l'avis de convocation à une réunion... " Et
on continue. En renumérotant cet article 129. 1, il sera applicable aux
trois organes.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: À l'article 129. 1, on trouve dans les
généralités qu'il...
M. Fortier: Pour les trois organes. M. Garon:
Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que le nouvel article renuméroté, article 129. 1, est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 129. 1 tel
qu'amendé est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous retournons maintenant
à l'article 158. M. le ministre.
M. Fortier: "La commission se compose de trois ou cinq membres
selon ce que prescrivent les règlements de la caisse. " Elles ont le
choix, les petites caisses iront à trois et les grosses caisses iront
à cinq, j'imagine.
M. Garon: Est-ce que quelque part on a dit: Élit parmi les
membres qui ne font pas partie du conseil d'administration ni du conseil de
surveillance? Est-ce qu'on dit que quelqu'un qui fait partie de la commission
de crédit... Je ne me rappelle plus.
M. Fortier: C'est l'article suivant. Vous avez à l'article
159, tout de suite après: "Peut être membre de la commission,
toute personne physique... " On exclut certaines personnes. Cela va?
M. Garon: Cela ne sera pas long.
M. Fortier: Les articles 3 ou 5, c'est la même chose que
dans le moment?
Une voix: Oui. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 158 est
adopté. J'appelle l'article 159.
M. Fortier: "Peut être membre de la commission, toute
personne physique qui est membre de la caisse ou qui représente une
personne morale membre de la caisse, y compris une société, peut
être membre de la commission, à l'exception... "
Là, il y a des exceptions. On peut les prendre une par une si M.
le député de Lévis le désire. Ce sont les
mêmes que pour le conseil. "1° d'un membre ou d'un
représentant d'un membre admis depuis moins de 90 jours, sauf s'il
s'agit d'un fondateur; "2° d'un employé de la caisse, de la
fédération... "
Alors, ce sont tous les employés, ce sont exactement les
mêmes exclusions que celles que nous avons eues tout à l'heure.
Alors, on exclut dans le 3° "d'un administrateur ou d'un membre du conseil
de surveillance de la caisse". Les autres exclusions sont les mêmes que
celles prévues à l'article 136 pour le conseil d'administration.
Mutatis mutandis, ce sont les mêmes exclusions.
M. Garon: Ce teris paribus.
M. Fortier: Amen. Je ne sais pas si vous vous souvenez,
René Lévesque utilisait cela souvent, mutatis mutandis. Cela me
faisait toujours rire.
M. Garon: Pourquoi?
M. Fortier: Je trouvais cela drôle. Il parlait toujours de
la tuyauterie. Quand c'était compliqué, il parlait de la
tuyauterie.
M. Garon: De la plomberie.
M. Fortier: Et là, il disait: Mutatis mutandis. Je
trouvais cela drôle, de la plomberie avec mutatis mutandis. C'est un
mélange que je trouvais un peu exotique.
M. Garon: Si vous avez étudié un peu de droit... M.
Lévesque avait étudié le droit.
M. Fortier: II a étudié le droit comme quelqu'un
qui va en sortir.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 159?
M. Garon: Attendez un peu.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 160.
M. Fortier: L'article 160: "En cas de vacance, les membres de la
commission peuvent nommer un remplaçant pour la durée non
écoulée du mandat. À défaut par eux de le faire
avant l'assemblée générale suivante, celle-ci peut alors
combler la vacance. "Lorsqu'en raison de vacances il n'y a plus quorum, un
membre de la commission, un administrateur, deux membres de la caisse, un
membre du conseil de surveillance ou le conseil d'administration de la
fédération à laquelle la caisse est affiliée,
peuvent ordonner au secrétaire de la caisse de convoquer une
assemblée extraordinaire pour combler ces vacances. "
Alors, mutatis mutandis, encore là, c'est la même
affaire.
Le Président (M. Lemieux): "À défaut par le
secrétaire d'agir... " Dans le haut, M. le ministre.
M. Fortier: Oh! "À défaut par le secrétaire
d'agir, l'assemblée peut être convoquée par ceux qui en ont
ordonné la tenue. À moins que les membres ne s'y opposent par
résolution lors de l'assemblée, la caisse rembourse à ceux
qui l'ont convoquée les frais utiles qu'ils ont faits pour tenir
l'assemblée. " Alors, c'est le pendant de l'article 139.
M. Garon: Alors, vous avez fait la correction en fonction des
représentations... Vous avez tenu compte des représentations de
la confédération des caisses populaires Desjardins qui disaient
de le spécifier lorsqu'il n'y a plus quorum. Une caisse pourrait
fonctionner même s'il manquait quelqu'un, surtout s'il y a...
M. Fortier: Bien oui. Cela va? M. Garon: Cela ne sera pas
long. Le Président (M. Lemieux): Adopté? M. Garon:
Attendez un peu. Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: Quand vous dites: À défaut par le
secrétaire d'agir, l'assemblée peut être convoquée
par ceux qui en ont ordonné la tenue. Qui visez-vous? (21 heures)
M. Fortier: Dans le paragraphe précédent, on dit:
Lorsqu'en raison de vacances, deux membres de la caisse, un membre du conseil
de surveillance, du conseil d'administration de la fédération
peuvent ordonner au secrétaire... Alors normalement ce serait le
secrétaire qui convoquerait. S'il ne veut pas le faire, eux convoquent
et sont remboursés pour leurs dépenses.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 160 est
adopté, j'appelle l'article 161.
M. Fortier: Tout membre de la commission qui résigne ses
fonctions pour des motifs reliés à la conduite des affaires de la
caisse doit déclarer par écrit ses motifs à la caisse, en
transmettant une copie au président du conseil de surveillance et, le
cas échéant, une copie à la fédération
à laquelle la caisse est affiliée ou, si elle ne l'est pas,
à l'inspecteur général, lorsqu'il a des raisons de croire
que cette conduite est contraire à une dispositon de la présente
loi ou d'un règlement pris par le gouvernement pour son application,
à une disposition de toute autre loi, ou à une ordonnance ou
à une instruction écrite de
l'inspecteur général. "Il doit également faire une
telle déclaration lorsqu'il a des raisons de croire que cette conduite a
pour effet de détériorer la situation financière de la
caisse. "Le membre qui de bonne foi produit une telle déclaration
n'encourt aucune responsabilité civile de ce fait. "
Alors, M. le député de Lévis, comme nous avions
fait un changement semblable à l'article 138, je vais demander de
suspendre et on va écrire l'amendement qui nous permettrait de
l'écrire de la même façon que nous avons modifié
l'article 138.
Le Président (M. Lemieux): Alors l'article 161 est
suspendu. Nous appelions l'article 162.
M. Fortier: "À sa première réunion
après l'assemblée d'organisation et, par la suite, après
une assemblée annuelle, la commission choisit parmi ses membres un
président. "La commission nomme également un secrétaire
qu'elle peut ou non choisir parmi ses membres. À défaut par la
commission de nommer un secrétaire, le directeur général
en exerce les fonctions. "
Alors quand ils se réunissent pour la première fois, ils
nomment un président et un secrétaire. Cela va?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 162 est
adopté, j'appelle l'article 163.
M. Fortier: "La commission peut en outre nommer un
secrétaire adjoint pour exercer les pouvoirs du secrétaire en cas
d'empêchement ou de refus d'agir de celui-ci. "
Alors dans la loi actuelle on parle justement de la possibilité
d'un secrétaire et d'un adjoint au secrétaire.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 164.
M. Fortier: "Le quorum aux réunions de la commission est
de la majorité de ses membres. "
M. Garon: Un instant, il n'y a pas un papillon à l'article
163?
Le Président (M. Lemieux): Non.
M. Garon: Oui. À l'article 163. 1.
M. Fortier: Non.
Le Président (M. Lemieux): Non, l'amende- ment que nous
avons fait tout à l'heure a eu pour effet...
M. Fortier: II y avait deux papillons qu'on devait faire, mais on
a pris tous ces papillons et on a fait le changement que nous avons fait tout
à l'heure à l'article 129. 1.
Le Président (M. Lemieux): Avec l'article 151.
M. Fortier: On a fait l'article compatible avec les trois
organes.
Une voix: Cela va. M. Garon: Oui.
M. Fortier: Ces papillons n'ont pas été
présentés et ne seront pas présentés.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 175 et 163. Les
articles 163. 1 et 175. 1? Oui, on voit que vous êtes un homme vigilant.
C'est bien. Salut, Jean-Pierre.
Donc l'article 164.
Une voix: II s'en va?
Le Président (M. Lemieux): Non.
M. Garon: Le député de Mille-Îles nous
quitte?
Le Président (M. Lemieux): II s'en va dans une autre
commission.
M. Fortier: II y a d'autres commissions.
Le Président (M. Lemieux): II y a d'autres commissions qui
siègent.
M. Garon: La commission des pétitions.
Le Président (M. Lemieux): La commission des
pétitions?
M. Fortier: il n'en présente pas autant que vous
autres.
Le Président (M. Lemieux): Mais quand il en
présente une c'est...
M. Fortier: Quand il en présente une, elle est grosse.
M. Garon: II y en 2 500 000 qui n'ont pas signé.
M. Fortier: C'est une façon de voir les choses.
Le Président (M. Lemieux): On y va, M. le
député de Lévis. Article 164. S'il vous plaît,
est-
ce qu'il est adopté? Mme la députée de
Témiscouata, cela va? Vous n'avez rien à dire. Cela va.
M. Fortier: Elle a beaucoup d'intérêt, parce qu'elle
travaillait dans une banque auparavant.
M. Garon: Ah, oui?
Le Président (M. Lemieux): C'est pour cela qu'elle
écoute cela attentivement.
M. Garon: Elle travaillait dans une banque, laquelle?
M. Fortier: La Banque Royale, je pense, de mémoire.
M. Garon: Royale?
Mme Dionne: L'équipe a l'esprit ouvert.
M. Garon: Pardon.
Mme Dionne: L'équipe a l'esprit ouvert à la Banque
Royale.
M. Garon: Je comprends l'esprit ouvert. Il faut être ouvert
en péché pour avoir une Banque Royale dans nos campagnes. Le vrai
nom ce n'est pas Royale Impériale?
Mme Dionne: La Banque Royale, à part le Québec,
c'est comme une caisse populaire. Il y en a autant que les caisses
populaires.
M. Garon: Pardon?
Mme Dionne: II y a autant de Banques Royales dans les autres
provinces que de caisses populaires au Québec.
M. Fortier: Autant de succursales.
M. Garon: Elles sont en difficulté dans les autres
provinces, les banques rurales. J'écoute ce que le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation a dit dans son
discours, il y a deux jours. Il a dit que c'était la faillite partout
dans le reste du Canada.
Mme Dionne: En agriculture?
M. Garon: Dans l'Ouest, ce sont plutôt des
cultivateurs.
Le Président (M. Lemieux): On y va sur l'article 164?
M. Fortier: Le quorum, c'est la majorité des membres, vous
n'êtes pas contre cela? Lorsqu'il y a cinq membres, la majorité
est de trois membres.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Cela ne sera pas long.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Article 165, s'il vous
plaît.
M. Fortier: "Les résolutions de la commission sont
adoptées à l'unanimité des membres présents
à une réunion. " S'il y a cinq membres, le quorum est de trois.
Il faut que cela soit unanime. S'il y a trois membres, le quorum est de deux.
Il faut que cela soit unanime.
M. Garon: Comment cela?
M. Fortier: C'est ce que cela dit. "À l'unanimité
des membres présents".
M. Garon: Le quorum, ce n'est pas deux.
M. Fortier: Non, le quorum dit que c'est la majorité des
membres. Cela peut être soit trois, soit cinq. S'il y a trois membres, le
quorum est donc de deux membres.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: Mais, il faut que ces deux personnes soient d'accord
pour donner du crédit. S'il y a cinq membres, le quorum est de trois
membres. Il faut que ces trois personnes soient membres. Donc, si le quorum est
respecté, il y a soit deux, soit trois personnes. Il faut que ces deux
ou trois personnes soient unanimes pour consentir du crédit.
M. Garon: II n'y a pas de changement par rapport à la
situation actuelle.
M. Fortier: Non, c'est la même chose. M. Garon:
Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Oui, l'article 165 est
adopté. J'appelle l'article 166.
M. Fortier: "Le directeur général de la caisse
ainsi que toute personne habilitée à autoriser du crédit
peuvent assister aux réunions de la commission et y prendre la parole.
"
M. le député de Lévis, on dit, à l'article
166, que le directeur général ou toute personne habilitée
à accorder du crédit peuvent être présents lors de
la réunion de la commission de crédit.
Le Président (M. Lemieux): Cela va?
M. Fortier: II n'y a aucun changement par rapport à
ce qui se fait présentement.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 166 est
adopté. J'appelle l'article 167.
M. Fortier: "La commission transmet, à la fin de
l'exercice financier, le rapport de ses activités au conseil
d'administration et le présente lors de l'assemblée annuelle. "
Cela est nouveau. Autrement dit, on veut que la commission de crédit
puisse présenter un rapport lors de l'assemblée annuelle et faire
état du travail qu'elle a fait, sans dévoiler, bien sûr,
les détails des prêts consentis à une personne ou à
l'autre. J'imagine qu'ils doivent avoir des commentaires généraux
à formuler sur la conduite de leurs activités.
M. Garon: Je trouve cela drôle. Le mouvement Desjardins
demandait que la commission de crédit lise son rapport à
l'assemblée annuelle, parce qu'elle était élue par
l'assemblée annuelle.
M. Fortier: C'est ce qu'elle fait. Elle le présente lors
de l'assemblée annuelle.
M. Garon: On a mis les deux, au fond.
M. Fortier: On a mis les deux. Le conseil d'administration et
l'assemblée annuelle. Cela va?
M. Garon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 167 est
adopté. Voulez-vous qu'on revienne tout de suite à l'article 161
qui avait été suspendu?
M. Fortier: Oui.
M. Garon: Vous pouvez y revenir après, aussi.
Le Président (M. Lemieux): II y a un amendement.
M. Fortier: "L'article 161 est modifié par le remplacement
des cinq dernières lignes du premier alinéa et par le
remplacement du deuxième alinéa, par ce qui suit: " - si on
enlève les cinq dernières lignes, on continue: "... l'inspecteur
général: "1° lorsqu'il a des raisons de croire que cette
conduite est contraire à une disposition de la présente loi ou
d'un règlement pris par le gouvernement pour son application, à
une disposition de toute autre loi, ou à une ordonnance ou à une
instruction écrite de l'inspecteur général; "2°
lorsqu'il a des raisons de croire que cette conduite a pour effet de
détériorer la situation financière de la caisse. "
Ensuite, cela termine:
Te membre qui de bonne foi produit une telle déclaration
n'encourt aucune responsabilité civile de ce fait. "
C'est la même réécriture que ce qui avait
été fait pour l'article 138. En fait, on biffe "l'inspecteur
général" en haut, mais on le remet après. Ce sont les
mêmes principes, mais réécrits pour que ce soit plus clair.
Cela va?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article 161 est adopté?
M. Garon: Ce n'est pas 161, ça.
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, c'est 161. On y a
fait deux nouveaux paragraphes, 1° et 2°.
Est-ce que l'amendement à l'article 161 est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 161 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Conseil de surveillance
Le Président (M. Lemieux): Nous allons maintenant revenir
à l'article 168. M. le ministre.
M. Fortier: On commence les dispositions touchant le conseil de
surveillance et on devrait le prendre paragraphe par paragraphe: "Le conseil de
surveillance a pour fonctions de surveiller les opérations de la caisse.
"Il doit s'assurer notamment: "1° qu'une vérification de l'encaisse
et des autres éléments de l'actif est faite". Il y avait une
disposition semblable, mais un peu différente. On disait:
Vérifier l'encaisse et les titres, dans l'article 60.
Est-ce que ça va pour le premier paragraphe?
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Garon: Les dispositions qu'on omet dans l'article 59,
alinéas 2 et 3, est-ce qu'on va les retrouver ailleurs?
M. Fortier: Sur la capacité...
M. Garon: II a accès à toutes les pièces, il
peut obtenir...
M. Fortier: Avoir accès à l'information?
M. Garon: Oui.
M. Fortier: Attendez une minute.
M. Garon: Et il peut suspendre de leurs fonctions des
commissaires de crédit et des employés de la caisse.
M. Fortier: Oui, à l'article 177.
M. Garon: On va y retrouver les deux dispositions?
M. Fortier: À l'article 177 on dit: "Le conseil a
accès aux livres, registres, comptes et autre document de la caisse". Et
puis, vous dites: II peut suspendre de leurs fonctions des commissaires de
crédit et des employés de la caisse. Oui, à l'article 179.
Vous allez le retrouver un peu plus loin. (21 h 15)
M. Garon: Alors, on est au premier paragraphe?
M. Fortier: Oui, le premier paragraphe. Vérification de
l'encaisse et des autres éléments de l'actif.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Fortier: "2° que les opérations de la caisse sont
conformes à la présente loi et aux règlements qui lui sont
applicables en vertu de la présente loi". On avait quelque chose de
semblable, le b, l'article 60b. C'est exprimé différemment, mais
c'est la même idée.
M. Garon: On référait aussi aux décisions en
assemblée générale, avant. Trouvez-vous que le paragraphe
2 de l'article 168 omet les décisions en assemblée
générale? Est-ce qu'il y a une raison?
M. Fortier: Quand on parle de décision, ici, si c'est une
décision qui est réellement une décision
définitive, c'est un règlement. Parce que rassemblée
approuve le rapport financier, on a vu cela tout à l'heure. Si on
revient à l'assemblée annuelle, on dit: "prendre connaissance du
rapport annuel"; "statuer sur" les trop-perçus; "élire les
membres du conseil d'administration, de la commission de crédit";
"nommer" le vérificateur; intérêt payable; "prendre toute
autre décision". Donnez donc l'explication, s'il vous plaît, M.
Bouchard.
M. Bouchard: Les assemblées, quand on y pense comme il
faut, et tout le monde était d'accord là-dessus, c'est que les
décisions de l'assemblée générale consistent en
quoi? Approuver les règlements, approuver les états financiers et
nommer les administrateurs ou nommer les différentes personnes dans les
différents comités.
M. Fortier: Et le vérificateur, le cas
échéant.
M. Bouchard: Et nommer le vérificateur lorsque c'est une
caisse qui n'est pas affiliée à la
confédération.
M. Garon: II va falloir discuter cela à l'article 284, je
pense.
M. Bouchard: Je ne suis pas sûr que... M. Garon:
À l'article 284.
M. Fortier: Non, non. Ce que l'inspecteur vient de lire, c'est
l'article 112, l'assemblée annuelle, qui est déjà
approuvé.
M. Garon: D'accord, oui. L'article 112, le principe
général.
M. Fortier: Alors, réellement... M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Paragraphe 3 de
l'article 168.
M. Fortier: "3° que les affaires internes et les
activités de la caisse sont inspectées conformément aux
dispositions de la présente loi". C'est le sous-paragraphe g) de
l'article 60. On dit: S'assurer que les opérations de la caisse sont
inspectées périodiquement, suivant les dispositions de l'article
89.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 4°.
M. Fortier: "4° que la caisse se soumet aux ordonnances de
l'inspecteur général, à ses instructions écrites
ainsi qu'à celles de la fédération à laquelle elle
est affiliée et à celles de la confédération
à laquelle cette fédération est elle-même
affiliée, le cas échéant".
M. Garon: On revient aux instructions écrites. Je pense
qu'on devrait cesser cette affaire. On est encore dans les instructions
écrites et on est supposé voir... On a laissé en suspens
un article, antérieurement.
M. Fortier: Lequel? C'est à quel endroit, cela?
M. Garon: On ne le sait pas encore. M. Fortier: Est-ce
qu'on l'a adopté?
M. Garon: Non, non, on ne l'a pas adopté. M. Bouchard:
On l'a suspendu. M. Fortier: On l'a suspendu. M. Bouchard:
Oui.
M. Garon: Je pense qu'on devrait également suspendre ce
paragraphe. On fait référence aux instructions écrites.
Quand on fera le point sur les instructions écrites, on le fera
complètement. C'est l'instruction écrite de l'inspecteur
général, non?
M. Fortier: C'est prévu à l'article 373.
M. Garon: On dit: "ainsi qu'à celles de la
fédération à laquelle elle est affiliée et à
celles de la confédération à laquelle cette
fédération est elle-même affiliée, le cas
échéant". Je pense qu'on est aussi bien de laisser cela en
suspens. Ce sont des instructions écrites encore très
générales de la fédération, de la
confédération et l'inspecteur général. Ailleurs, on
a laissé la motion d'instructions écrites en suspens.
M. Fortier: On va le suspendre. On le passera en même
temps.
M. Garon: Cela va plus vite après, quand on a fait une
passe...
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 169...
M. Fortier: Non, non. Je peux continuer avec 5°.
M. Garon: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Lemieux): 5°, cela va.
M. Fortier: "5° que les règles adoptées par le
comité de déontologie, applicables à la caisse, sont
respectées." Alors, on va voir plus loin que la
confédération devra définir des normes de
déontologie. La fédération devra faire approuver des
règlements de déontologie et le conseil de surveillance doit
s'assurer que ces règlements de déontologie sont
appliqués. On a fait cela, bien sûr, parce que, en commission
parlementaire, vous avez vu toutes les discussions, les courtiers d'assurances
et autres se plaignaient que Desjardins, disaient-ils, n'appliquait pas de
règles de déontologie, quoique je sais que le mouvement
Desjardins a fait dernièrement des progrès considérables
et que ce qui existait était déjà très bien. Donc,
en le libellant de cette façon, on donne une responsabilité
très claire au conseil de surveillance en ce qui concerne la
déontologie.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Fortier: Alors, c'est une nouvelle responsabilité qui
n'existait pas comme telle.
M. Garon: C'est-à-dire qu'il y en a toujours eu.
M. Fortier: Oui, il y en a toujours eu, excepté que
là c'est plus explicite, et la fédération devra
prévoir des règlements touchant la déontologie et les
conflits d'intérêts.
M. Garon: Le comité de déontologie est situé
à quel endroit?
M. Fortier: C'est au niveau de la fédération. Vous
allez voir que la confédération, elle, a un pouvoir
réglementaire dans les grands principes. Si vous vous souvenez,
lorsqu'on a adopté la loi sur les fiducies l'an dernier,. on avait
exigé que le conseil d'administration de la société de
fiducie ou d'épargne, que les membres extérieurs du conseil
d'administration créent un comité de déontologie.
Autrement dit, de la même façon qu'il y a un comité de
vérification dans une fiducie, on a exigé qu'il y ait
également un comité de déontologie. Et là, c'est le
pendant. C'est la fédération, corrigez-moi M. Bouchard, qui a un
comité de déontologie? Alors, c'est ça. C'est la
fédération qui, à l'article 353, "constitue un
comité de déontologie composé d'au moins trois membres
élus par l'assemblée annuelle". C'est eux qui vont
réellement donner le ton en ce qui concerne les règlements de
déontologie.
Mais la confédération n'a-t-elle pas une
responsabilité? Oui, c'est cela. La confédération, c'est
juste dans les très grandes lignes, mais les règlements
relèvent de la fédération. C'est la
fédération qui va faire adopter les règlements touchant la
déontologie, mais le conseil de surveillance de chaque caisse aura comme
responsabilité de faire que...
M. Garon: II n'y avait pas de dispositions semblables dans
l'article 160 antérieur?
M. Fortier: Non, cela est nouveau. Si vous parlez de nouvelles
dispositions, c'est moi qui ai demandé à l'inspecteur de
préparer cela en s'inspirant de ce qu'on avait mis dans la Loi sur les
fiducies l'an dernier et en réponse à certaines critiques qui
semblaient suggérer que ce n'était pas assez visible dans la Loi
sur les caisses d'épargne et de crédit. De toute façon, on
a l'intention, on l'a fait pour les sociétés de fiducie,
là, on le fait pour les caisses d'épargne, et mon intention sera,
si on touche à la Loi sur les assurances, de s'assurer que, dans les
compagnies d'assurances, il y ait également un comité de
déontologie pour vérifier tout ce qui se passe dans le domaine
des transactions intéressées et des conflits
d'intérêts.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Garon: Non, un instant. Il y a beaucoup de dispositions de
l'article 60 que vous laissez de côté ou bien elles sont produites
ailleurs comme le paragraphed;
M. Fortier: Lequel? M. Garon: e.
M. Fortier: e, qui dit: convoquer d'urgence si le conseil ne
donne pas suite à ces recommandations. Il y a l'article 179 qui permet
de suspendre de ses fonctions un employé. Si vous allez à
l'article 179, on dit: "Le conseil peut suspendre de ses fonctions un
employé de la caisse ou un membre de la commission de crédit en
donnant à la personne concernée un préavis... Lorsque le
conseil est d'avis que les membres de la caisse peuvent être gravement
lésés..., il peut rendre sa décision sans donner de
préavis..."
Alors, ce sont les articles 179, 180 et 181 qui sont repris d'une
façon différente. Ce à quoi vous faisiez allusion: Faire
rapport sans délai au conseil d'administration, le f, vous le retrouvez
à l'article 181: "Le conseil avise par écrit le conseil
d'administration et, le cas échéant, la fédération
à laquelle la caisse est affiliée..." On l'a explicité
davantage. Cela va?
M. Garon: Je laisserais temporairement en suspens le paragraphe
5, pour voir toute l'économie de la règle des comités de
déontologie. C'est plutôt par une série de questions qu'on
devrait le voir, après ça, ça va être plus
rapide.
M. Fortier: C'est ça, d'accord.
Le Président (M. Lemieux): Nous laissons en suspens.
J'appelle l'article 169.
M. Fortier: Alors, là, on ajoute...
M. Garon: Les règles adoptées par le comité
de déontologie: il n'y a pas plus de balises que ça, il adopte
n'importe quoi?
M. Fortier: Pardon? Le comité de déontologie se
retrouve au niveau de la fédération, parce qu'il faut absolument
que ça soit au niveau de la fédération qu'il y ait des
règles de déontologie, on ne peut pas laisser ça à
chaque caisse.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: On va voir plus loin qu'il y a de grands principes:
les conflits d'intérêts et tout ça. On a donné des
balises dans la loi. Vous allez voir que la confédération va
avoir un certain pouvoir de définir également les grands
principes, mais la réglementation va relever de la
fédération. C'est au niveau de la fédération et de
la caisse qu'ils devront être appliqués.
M. Garon: Moi, je suis prêt à dire... M. Fortier:
Cela va.
M. Garon: ...qu'il y a deux paragraphes qui restent en
suspens.
M. Fortier: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): Les paragraphes 4 et 5, c'est
ça? J'appelle l'article 169.
M. Fortier: L'article 169, c'est une responsabilité
nouvelle pour entendre les plaintes. Si vous vous souvenez, en commission
parlementaire, une dame de Shawinigan, qui représentait les
consommateurs, nous avait demandé différentes choses, parce que
cette dame nous avait dit qu'elle croyait qu'on devrait nommer une personne
employée de la caisse. On avait préparé un article en ce
sens et, après discussion avec le mouvement Desjardins, on s'est dit: Le
problème qui peut survenir, lorsqu'il y a une plainte, c'est que
l'employé travaille pour le gérant, son patron, c'est le
gérant... très souvent, si une personne a à se plaindre,
si elle va se plaindre à un employé qui travaille pour le
gérant, le gérant ne sera peut-être pas tellement
prêt à entendre avec beaucoup...
Le Président (M. Lemieux): D'objecti...
M. Fortier: ...de mansuétude la plainte en question. C'est
la raison pour laquelle, après discussion avec la
confédération, on en est arrivés à la conclusion
qu'on devrait donner cela au conseil de surveillance.
Donc, la responsabilité additionnelle se lit comme suit: "Le
conseil de surveillance a en outre pour fonctions de recevoir les plaintes des
membres, y compris les membres auxiliaires lorsque le règlement de la
caisse le permet, d'en saisir au besoin les autres organes de la caisse et de
répondre au plaignant. "Le plaignant qui n'est pas satisfait de la
réponse du conseil peut s'adresser à la fédération
à laquelle la caisse dont il est membre est affiliée. Il peut
également s'adresser à la confédération à
laquelle cette fédération est elle-même affiliée
lorsqu'il demeure insatisfait de la réponse de cette
fédération. "La fédération ou la
confédération, selon le cas, peut faire des recommandations
à la caisse relativement à une plainte dont elle a
été saisie."
Autrement dit, la responsabilité reste au niveau de la caisse,
mais la fédération ou la confédération peuvent
faire des recommandations à la caisse, et c'est une
responsabilité du conseil de surveillance.
M. Garon: Pourquoi, lorsqu'on a porté plainte au conseil
de surveillance, au lieu d'allei au conseil d'administration, ça va
directement è
la fédération?
M. Fortier: Les recommandations que nous avons eues en commission
parlementaire étaient à l'effet qu'on voulait impliquer les
différentes instances du mouvement Desjardins parce que les gens - vous
avez entendu certaines plaintes formulées - très rapidement
d'ailleurs, je pense que M. Claude Béland reçoit des plaintes de
gens qui ne vont pas à la caisse, qui écrivent directement au
président de la confédération; alors, on voulait ici
guider, pour Indiquer que c'est le conseil de surveillance et qu'après
cela passe au niveau de la fédération. Au niveau de la
fédération, ce serait à qui? Est-ce au conseil de
surveillance également? Parce qu'il y a un conseil de surveillance au
niveau de la fédération. Sinon, cela va à la
confédération. Dans le fond, la responsabilité des
plaintes se trouve au niveau du conseil de surveillance de la caisse ou de la
fédération. Autrement dit, il y a une responsabilité bien
spécifique là. (21 h 30)
M. Garon: C'est parce qu'on ne dit pas dans la loi...
M. Fortier: On ne dit pas quoi?
M. Garon: Que cela va aller au conseil de surveillance de la
fédération et de la confédération.
M. Fortier: Au niveau de la fédération, est-ce
qu'on le dit? Oui, on le dit plus loin. Au niveau de la
confédération, il n'y en a pas.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: La confédération, c'est un organisme de
coordination, alors c'est clair que c'est la confédération.
M. Garon: On dit: "Le plaignant qui n'est pas satisfait de la
réponse du conseil peut s'adresser à la fédération
à laquelle la caisse dont il est membre est affiliée. Il peut
également s'adresser à la confédération à
laquelle cette fédération est elle-même affiliée
lorsqu'il demeure insatisfait de la réponse de cette
fédération."
M. Fortier: Quand vous serez à la
fédération, tout à l'heure, vous allez voir qu'il y a un
conseil de surveillance.
M. Garon: On ne dit pas qu'on va s'adresser au conseil, cela peut
être au conseil d'administration de la fédération.
M. Fortier: Quand ils vont le recevoir, ils vont le passer
là.
M. Garon: Ce n'est pas évident du tout. Ils peuvent le
passer au conseil d'administration qui...
M. Fortier: À quel endroit que cela se trouve, M.
Bouchard? Quel est l'article de la fédération, M. Bouchard?
Ah oui! La loi est ainsi écrite que tout ce qui se dit au sujet
de la caisse, vous allez voir qu'il y a une disposition, mutatis mutandis cela
s'applique à la fédération et à la
confédération.
M. Garon: J'aime mieux votre principe de Talleyrand
tantôt.
M. Fortier: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ce qui est évident ne perd rien à
être dit.
M. Fortier: Vous avez l'article 328...
M. Garon: Je ne me rappelle pas comment vous avez dit cela mais
c'était...
M. Fortier: Si cela va sans dire, cela va encore mieux en le
disant.
M. Garon: C'est cela.
M. Fortier: Allez à l'article 328, M. le
député de Lévis. On dit: "Sauf incompatibilité, les
dispositions du titre II et des règlements... s'appliquent, compte tenu
des adaptations nécessaires, aux fédérations." Autrement
dit, c'est que les mêmes dispositions s'appliquent. Quand on parle de la
fédération, c'est le conseil de surveillance de la
fédération et tout ce qui est dit au niveau de la caisse
s'applique sur le plan de la fédération. C'est comme cela que la
loi a été écrite. Il y a des exceptions, mais les
exceptions sont...
M. Garon: Cela ne fait rien. Les lois coopératives ont eu
un avantage considérable. Au début, Alphonse Desjardins a fait
écrire des petits catéchismes, il y avait des questions et des
réponses pour expliquer, mais... Pardon?
M. Bouchard: Quand il a commencé, il avait un cent dans sa
caisse, aussi.
M. Garon: Pardon?
M. Bouchard: II a commencé avec une caisse d'un sou.
M. Garon: Je ne comprends pas. Qui cela?
M. Bouchard: Le premier dépôt qu'il a reçu a
été d'un sou.
M. Garon: Non, c'en était un de dix cents, je pense. Il ne
pouvait pas commencer en bas de dix cents. Ce n'était pas une cent, mais
dix cents.
Les lois coopératives ont une qualité - ce
sont des lois extraordinaires - c'est d'être écrites dans
un français facilement compréhensible pour le monde. Si,
maintenant, il faut faire l'interprétation juridique en disant mutatis
mutandis, cela va vouloir dire...
M. Fortier: II faut comprendre que la personne qui va se
plaindre...
M. Garon: Pourquoi ne pas le dire?
M. Fortier: La personne qui va se plaindre, on va lui dire:
Écrivez à la fédération. Elle a seulement à
écrire: Fédération de Montréal et elle ne saura pas
à qui cela s'adresse. La fédération va savoir quelle loi
s'applique et de quelle façon elle s'applique. Mais on ne peut pas
s'attendre à ce que M. Tartempion connaisse tous les noms et tous les
comités du mouvement Desjardins.
M. Garon: Non, mais celui qui prend la peine...
M. Fortier: Alors s'il écrit: M. Bernier,
Fédération de Montréal, M. Bernier recevra la lettre et
dira: Je vais demander à mon conseil de surveillance d'examiner votre
plainte.
M. Garon: Pourquoi ne pas le dire? On a fait l'effort de le dire
jusqu'à maintenant, pourquoi ne pas continuer à le faire, M. le
Président? Un des plus beaux fleurons du droit lisible au Québec,
c'est la loi sur les coopératives. La plupart des lois ne peuvent pas
être facilement lues par quelqu'un qui n'a pas un peu de notions, tandis
que cette loi a le mérite d'être écrite dans un bon
français. Pourquoi ne pas continuer? Je dis que c'est la loi du peuple.
Nous avons environ 4 000 000 de Québécois membres des caisses
populaires, c'est l'ensemble du peuple.
S'il va en appel au niveau de la fédération, il
était au conseil de surveillance au niveau de la caisse quand on a dit:
"Le plaignant qui n'est pas satisfait de la réponse du conseil". On
aurait pu dire du conseil de surveillance de la caisse: il peut s'adresser,
etc., au conseil de surveillance de la fédération à
laquelle la caisse est affiliée.
M. Fortier: Mais, lui, il s'en contrefout que ce soit tel
comité au niveau de la fédération. Il va se plaindre, il
va écrire à la fédération de la Gaspésie,
à la fédération de Montréal, etc.
M. Garon: Non, il n'est pas indifférent à cela,
parce que c'est un conseil de surveillance qui est là pour être le
chien de garde. Tandis que le conseil d'administration a plus tendance à
mettre la poussière en dessous du tapis, le conseil de surveillance est
là pour dépoussiérer les choses.
M. Fortier: En tout cas...
M. Garon: Je vais vous donner un exemple. Quand vous
référez quelqu'un chez le Protecteur du citoyen - c'est un peu un
rôle de protecteur dans un sens, pas complètement, mais une forme
- quand vous avez un électeur de votre comté et que vous
l'envoyez chez le Protecteur du citoyen, celui-ci est là et vous savez
qu'il va prendre la part du citoyen. Il n'est pas là pour prendre la
part de l'État, il est là pour prendre la part du citoyen.
Le conseil de surveillance est un peu un chien de garde. Si on ne dit
rien, on l'envoie à la fédération, mais il n'y a rien qui
nous dise que cela va aller au conseil de surveillance. C'est pour cela que je
reprends le vieux principe de Talleyrand, qu'on a adopté un peu au
début de nos cogitations et de nos délibérations.
Le Président (M. Lemieux): Qui dit que? M. Garon:
Qui dit... Qu'est-ce que c'était?
Le Président (M. Lemieux): Vous ne vous en souvenez pas
encore.
M. Garon: Ce qui va sans dire est encore mieux quand on le
dit.
Le Président (M. Lemieux): Ha, ha, ha! Vous l'avez
changé un peu.
M. Garon: Ajournons donc deux ou trois minutes.
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui.
M. Garon: On va faire circuler le sang dans nos jambes.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre cinq
minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 38)
(Reprise à 21 h 46)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses débats
relativement à l'étude du projet de loi 70, Loi sur les caisses
d'épargne et de crédit. Nous étions à l'article
169. M. le ministre.
M. Fortier: À l'article 169, il s'agit de savoir ce qu'on
veut faire parce qu'une fois qu'on sait dans quelle direction on veut aller,
c'est assez facile de l'écrire. Le problème est le suivant. C'est
qu'il y a un conseil de surveillance dans chaque caisse. Il y a un conseil de
surveillance dans chaque' fédération. Le conseil de surveillance
de la caisse est là pour surveiller les opérations de la caisse
et celui de la fédération
est là pour surveiller les opérations au niveau de la
fédération et non pas des caisses. Alors, bien sûr, nous
donnons une responsabilité additionnelle en ce qui concerne les
plaintes. Le conseil de surveillance de la caisse entend les plaintes pour la
caisse et le conseil de surveillance des fédérations est pour
entendre les plaintes au niveau de la fédération. Ici, on fait
appel et il y a un danger de mêler les responsabilités, parce que
la responsabilité du conseil de surveillance de la
fédération est de suivre les opérations de la
fédération. Alors, il s'agit de savoir où on peut faire
l'appel. Comme de raison, nous ne lavions pas précisé ici. Nous
croyions que cela aurait été préférable de ne pas
le faire, parce que le président de la fédération aurait
pu désigner une personne pour entendre les plaintes, un peu comme un
ombudsman.
Je voulais simplement souligner au député de Lévis
que la responsabilité du conseil de surveillance de la
fédération n'est pas de surveiller les opérations des
caisses et ce n'est pas d'entendre les plaintes des caisses ou de ceux qui
auraient à se plaindre des caisses, c'est de faire le suivi, d'avoir les
mêmes responsabilités qu'au niveau de la caisse, mais de le faire
au niveau de la fédération. Alors, il y a un appel qui doit
être fait et, là, on ne le précisait pas et on ne voulait
pas le préciser dans le fond. Autrement, si on le précise, il va
falloir donner une responsabilité additionnelle plus tard au conseil de
surveillance de la fédération. En ne le précisant pas,
cela permet de le dire à la fédération et ensuite à
la confédération. Cela permet au président de chaque
fédération de nommer une personne qui entend ces plaintes et
d'agir. Cela permet à M. Béland, s'il le désire, de nommer
une personne qui entendra les plaintes qui viendront dans un premier temps de
la caisse, qui iront à la fédération et ensuite à
la confédération.
Alors, c'est la raison pour laquelle nous sommes satisfaits de
l'écriture actuelle, parce qu'on trouve que le conseil de surveillance
de la fédération n'a pas à intervenir. Sa
responsabilité n'est pas d'enquêter sur ce qui se passe dans les
caisses. Ce n'est pas sa responsabilité. Sa responsabilité est de
s'assurer qu'il assume les fonctions de l'article 168 mais en ce qui touche la
fédération. C'est pourquoi on hésite dans le moment
à aller dans cette direction. On croit que cela serait
préférable de le laisser comme cela.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 169 est
adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 169 est
adopté. J'appelle l'article 170.
M. Fortier: "Le conseil de surveillance d'une caisse non
affiliée à une fédération assume en outre les
fonctions du comité de déontologie prévues aux articles
355 et 357, compte tenu des adaptations nécessaires. "
Si vous allez aux articles 355 et 357, vous allez voir justement la
composition, les renseignements. À l'article 355, ce sont les
responsabilités et la préparation des règlements et
à l'article 357, c'est l'information qui est transmise à
l'inspecteur. Compte tenu des adaptions nécessaires, les règles
relatives à la protection des intérêts de la caisse et de
ses membres, adoptées par le conseil de surveillance, sont soumises a
l'approbation du conseil d'administration de la caisse. Dans les 30 jours de
l'approbation de ses règles, la caisse en transmet une copie à
l'inspecteur général. C'est simplement une adaptation pour une
caisse qui ne serait pas affiliée à une fédération.
Autrement dit, pour une caisse non affiliée, il y a la
responsabilité du conseil d'administration de la caisse et de celle
reliée à la fédération. Cela combine les deux. Cela
va?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 170 est
adopté. J'appelle l'article 171.
M. Fortier: Article 171. On dit que le conseil se compose de
trois membres. C'est semblable à l'article 54. Ce sont trois
conseillers, c'est la même chose, ils sont trois. C'est le même
quantum.
M. Garon: Les restrictions qu'il y a ici, on les retrouve
ailleurs, je suppose? Qui ne peut pas être nommé?
M. Fortier: Oui, vous allez le voir dans un instant, qui peut
être membre de la caisse, dans l'article 172, tout de suite
après.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 172.
M. Fortier: "Peut être membre conseil - on parle du conseil
de surveillance - toute personne physique qui est membre de la caisse ou qui
représente une personne morale, membre de la caisse, y compris une
société à l'exception... " Là c'est le pendant du
même article qu'on a vu précédemment, l'article 159 et
l'autre avant, avec les changements qu'il faut faire pour... On dit aux
paragraphes 3° à 6° avec l'exclusion d'un administrateur ou d'un
membre de la commission de crédit de la caisse, d'un dirigeant d'une
autre caisse, d'un interdit, d'un failli, d'un employé de la caisse. Ce
sont les mêmes dispositions que l'article 159 et au préalable,
l'article 136.
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 172,
2°.
M. Fortier: Non, on l'a adopté dans son ensemble.
Le Président (M. Lemieux): Adopté dans son
ensemble?
Une voix: Oui.
M. Garon: Cela se retrouve. Cela fait la deuxième fois
qu'on l'adopte. C'est la troisième fois.
M. Fortier: C'est cela, cela fait trois fois.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 173.
M. Fortier: Article 173, M. le Président? M. Garon:
Oui, monsieur.
M. Fortier: "En cas de vacance, les membres du conseil peuvent
nommer un remplaçant pour la durée non écoulée du
mandat. À défaut par eux de le faire avant l'assemblée
générale suivante, celle-ci peut alors combler la vacance.
"Lorsqu'on raison de vacance il n'y a plus quorum, un membre du conseil, un
administrateur, deux membres de la caisse sur le conseil d'administration de la
fédération à laquelle la caisse est affiliée,
peuvent ordonner au secrétaire de la caisse de convoquer une
assemblée extraordinaire pour combler ces vacances. "À
défaut, par le secrétaire d'agir, l'assemblée peut
être convoquée par ceux qui en ont ordonné la tenue.
À moins que les membres ne s'y opposent par résolution lors de
l'assemblée, la caisse rembourse à ceux qui l'ont
convoquée les frais utiles qu'ils ont faits pour tenir
l'assemblée. "
C'est la même disposition que, précédemment, on a
vue pour le conseil d'administration et pour la commission de crédit.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis. Adopté?
M. Garon: Un instant. Vous avez rédigé au fond, le
paragraphe c de l'article 57 d'une façon différente, quand il n'y
a plus quorum, vous l'avez dit d'une autre manière.
M. Fortier: C'est cela. C'est le même libellé
que...
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. J'appelle
l'article 174. M. le ministre, je pense que vous avez un amendement à
l'article 174?
M. Fortier: Un papillon.
Le Président (M. Forget): Un papillon? Alors...
M. Fortier: Tout simplement pour prévoir le cas d'une
caisse non affiliée. Il se lit comme suit: "L'article 174 est
modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne et après
le mot "affiliée", des mots "ou, si elle ne l'est pas, à
l'inspecteur général". Je lis l'article 174: "Lorsqu'un membre du
conseil démissionne, il doit transmettre à la
fédération à laquelle la caisse est affiliée - et
là, on ajoute - ou si elle ne l'est pas, à l'inspecteur
général, une copie de l'avis qu'il adresse à la caisse.
"
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Garon: L'amendement est adopté.
Le Président (M, Forget): Adopté. Vous
adoptez...
M. Fortier: L'article aussi.
Le Président (M. Forget):... l'article au complet?
L'article 174? J'appelle l'article...
M. Garon: Pouvez-vous le lire, avec...
M. Fortier: "Lorsqu'un membre du conseil démissionne, il
doit transmettre à la fédération à laquelle la
caisse est affiliée ou, si elle ne l'est pas, à l'inspecteur
général, une copie de l'avis qu'il adresse à la caisse.
"
Le Président (M. Forget): Alors, l'article 174 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. Alors, j'appelle
l'article 175.
M. Fortier: "À sa première réunion
après l'assemblée d'organisation et, par la suite, après
une assemblée annuelle, le conseil choisit parmi ses membres un
président et un secrétaire. "
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis. Adopté?
M. Garon: Un instant! Adopté.
Le Président (M. Forget): L'article 175 est adopté.
J'appelle l'article 176.
M. Fortier: "Le quorum aux réunions du conseil est
constitué de deux membres. ", qui est
la moitié plus un, ce qui est la majorité.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Deux sur trois. C'est la même chose qu'en ce
moment. C'est le même quorum.
Le Président (M. Forget): Adopté? M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. Alors j'appelle
l'article 177.
M. Fortier: On y retrouve certaines des dispositions que le
député de Lévis cherchait tout à l'heure. On dit:
"Le conseil a accès aux livres, registres, comptes et autre document de
la caisse et toute personne qui en a la garde doit lui en faciliter l'examen.
Il peut exiger des dirigeants et des employés de la caisse les documents
et renseignements nécessaires à l'exécution de ses
fonctions."
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis, adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. J'appelle
l'article 178.
M. Fortier: "Le conseil peut, s'il l'estime nécessaire,
requérir qu'une inspection spéciale soit effectuée." On
verra plus tard que les inspections au sein du mouvement Desjardins sont faites
par le service d'inspection du mouvement Desjardins. Mais le conseil de
surveillance peut requérir qu'une inspection spéciale soit faite.
On verra que l'inspection doit se faire à l'intérieur du
mouvement Desjardins obligatoirement à tous les 18 mois. Alors,
là il pourrait requérir une inspection additionnelle.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. J'appelle
l'article 179. L'article 178 a été adopté. Alors,
j'appelle l'article 179.
M. Fortier: L'article 179. "Le conseil peut suspendre de ses
fonctions un employé de la caisse ou un membre de la commission de
crédit en donnant à la personne concernée un
préavis d'au moins trois jours francs indiquant les motifs qui
justifient cette décision, la date de sa prise d'effet et la
possibilité pour celle-ci d'être entendue. Lorsque le conseil est
d'avis que les membres de la caisse peuvent être gravement
lésés par tout délai, il peut rendre sa décision
sans donner de préavis à cette personne ni lui permettre
d'être entendue. "Le conseil doit aviser par écrit, dans les cinq
jours qui suivent la suspension, le conseil d'administration, la
fédération à laquelle la caisse est affiliée et la
confédération à laquelle cette fédération
est elle-même affiliée, le cas échéant."
C'est une disposition de suspension, mais avec les dispositions
nécessaires pour assurer l'équité.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis, adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Le Président (M. Forget):
Non?
M. Garon: "Un préavis d'au moins trois jours", un
préavis de quoi?
M. Fortier: On dit qu'il peut suspendre un employé, et
qu'il peut le suspendre en donnant à la personne concernée un
préavis d'au moins trois jours francs. Donc, s'il a l'intention de le
suspendre, il faut qu'il lui donne un préavis de trois jours francs pour
pouvoir l'entendre.
M. Garon: Mais le préavis compte à partir de quoi
et par rapport à quoi?
M. Fortier: Autrement dit, à partir du moment où
ils avisent quelqu'un qu'ils ont l'intention de le suspendre, il faut qu'ils
donnent au moins trois jours francs à cette personne pour lui dire
qu'à telle date il va y avoir une audition du conseil de surveillance et
qu'il a trois jours francs, minimum, pour se préparer à cette
audition. (22 heures)
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est drôlement rédigé. "En donnant
à la personne concernée un préavis d'au moins trois jours
francs, indiquant les motifs qui justifient cette décision, la date de
sa prise d'effet et la possibilité pour celle-ci d'être entendue".
Le préavis de trois jours francs, c'est quoi? Les trois jours francs
comptent par rapport à quoi? Par rapport à l'audition, à
la prise d'effet? Par rapport à quoi? Je ne comprends pas trop. C'est un
préavis de trois jours francs indiquant les motifs qui justifient cette
décision, la date de sa prise d'effet. On ne sait pas par rapport
à quoi s'appliquent ces trois jours francs. C'est ça que j'ai de
la misère à comprendre.
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Fortier: Je pense que c'est clair que c'est à partir de
l'audition: "Le conseil peut suspendre de ses fonctions un employé... en
donnant à la personne concernée un préavis d'au moins
trois jours francs en indiquant les motifs qui justifient..." Il me semble que
c'est clair.
Vous voudriez que ce soit plus précis, qu'on dise: Un
préavis d'au moins trois jours francs avant la tenue de l'audition,
quelque chose du genre?
M. Garon: On dit: C'est trois jours francs, et si "le conseil est
d'avis que les membres de la caisse peuvent être gravement
lésés par tout délai, il peut rendre sa décision
sans donner de préavis à cette personne ni lui permettre
d'être entendue". Le problème, c'est qu'on a l'impression que le
préavis... c'est que le moment où elle va être entendue et
le moment où elle va être condamnée, c'est la même
journée. Trois jours francs de cette date-là. Je ne sais pas,
j'essaie de comprendre.
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Fortier: Une chose qu'on prévoit normalement lorsqu'il
y a une décision comme celle-là, c'est que, même s'il n'y a
pas de préavis, on permet que la personne soit entendue par la suite et,
à ce moment-là, que la décision soit rescindée.
Est-ce que le conseil peut rescinder sa décision? Si, une semaine plus
tard, il s'aperçoit qu'il a erré? Ce n'est pas
spécifié ici. Dernièrement, j'ai regardé ça
dans la loi sur les valeurs mobilières et, justement, on voulait
prévoir la possibilité pour la commission ou les organes auxquels
la commission déléguait son pouvoir de rescinder sa
décision, et je ne le vois pas ici.
M. Boivin: C'est que vous étiez en matière quasi
judiciaire, alors qu'ici il s'agit d'un pouvoir purement administratif.
M. Fortier: Si une personne est suspendue, peuvent-ils revenir
sur la décision?
M. Boivin: Ils peuvent toujours revenir sur une
décision.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Le préavis compte à partir de quand?
M. Boivin: C'est trois jours francs de la date à laquelle
ils veulent entendre la personne pour lui faire valoir les motifs de sa
suspension. Dans un cas d'urgence, où on juge que c'est trop important
pour la santé de la caisse, on ne donne pas de préavis...
M. Garon: Je comprends.
M. Boivin: ...et la personne est jugée, finalement, sans
être entendue.
M. Fortier: M. le député de Lévis, vous avez
peut-être un point, là. On va regarder si on ne pourrait pas le
réécrire autrement pour que ce soit plus clair. On va
suspendre.
M. Garon: Je comprends l'intention, l'intention est...
M. Fortier: Je pense qu'on est tous d'accord sur l'intention,
mais l'écriture pourrait être meilleure. On va le suspendre et on
va le regarder.
Le Président (M. Forget): Alors on suspend l'article 179?
On continue. J'appelle l'article 180.
M. Fortier: L'article 179 est suspendu, on va à l'article
180. "Le conseil fait rapport de ses observations au conseil d'administration
et à la commission de crédit. Il peut, s'il le juge à
propos, leur soumettre des recommandations. "Le conseil fait également
rapport de ses observations au comité de déontologie de la
fédération à laquelle la caisse est affiliée. Ce
comité doit en outre être avisé, dans les dix jours, des
cas où les règles de déontologie qu'ils a adoptées
n'ont pas été respectées."
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: C'est une disposition générale. M.
Garon: "Le conseil fait rapport...
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Garon: Un instant!
M. Fortier: II fait des observations et il fait rapport au
comité de déontologie de la fédération.
M. Garon: On ne dit pas dans quel cadre.
Son rapport annuel c'est quoi? On ne le dit pas... le paragraphe 5°
de l'article 357. J'imagine que cela doit être la section des rapports
annuels.
M. Fortier: Où voyez-vous l'article 357? M. Garon:
Dans les commentaires en bas. M. Fortier: Ah oui! l'article 180.
M. Garon: C'est drôle.
M. Fortier: On dit: Le comité de déontologie -
c'est la fédération - transmet annuellement à l'inspecteur
général dans les deux mois suivant la date de clôture un
rapport de ses activités. Cela a trait aux cas spécifiques qui
ont été traités. On dit que la même disposition
s'applique à l'article 180. Alors, le conseil de surveillance fait
rapport au comité de déontologie
de la fédération.
M. Garon: L'article 180 est aussi drôlement
rédigé, n'est-ce pas? On dit: "Le conseil fait rapport de ses
observations au conseil d'administration et à la commission de
crédit. " C'est quand? Est-ce un rapport annuel? Quand on dit "fait
rapport", fait-il rapport chaque fois qu'il a quelque chose à dire?
M. Fortier: Je pense que c'est à tout moment, qu'il fait
rapport. Cela peut être une fois par année, ou plus souvent. Il
n'y a rien qui le limite. Il peut, s'il le juge à propos, leur soumettre
des recommandations.
M. Garon: On dit: "Le conseil fait également rapport de
ses observations au comité de déontologie de la
fédération à laquelle la caisse est affiliée. Ce
comité doit en outre être avisé, dans les dix jours, des
cas où les règles de déontologie qu'il a adoptées
n'ont pas été respectées. " Cela vient faire quoi ici? Je
ne comprends pas trop. Ce comité doit en outre être avisé
dans les dix jours - dans les dix jours de quoi? - des cas où les
règles de déontologie qu'il a adoptées n'ont pas
été respectées. J'ai de la difficulté à
comprendre ce que cela veut dire.
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Fortier: S'il veut avoir des règles de
déontologie, on pense surtout aux transactions intéressées
et s'ils ont une règle et qu'ils s'aperçoivent qu'il y a une
infraction...
M. Garon: Mais ils s'adressent dans les dix jours, au conseil? Au
surveillant?
M. Fortier: C'est au comité de déontologie. Le
comité de déontologie doit être avisé par le conseil
de surveillance dans les dix jours lorsque le conseil de surveillance constate
qu'il y a eu des manques, eu égard aux règles de
déontologie adoptées.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Qui s'occupe de la surveillance des règles de
déontologie? Est-ce que l'on parle toujours du conseil de surveillance
ou du comité de déontologie? Ce comité doit en outre
être avisé...
M. Fortier: Le comité de déontologie est juste
à la fédération. Il n'y en a pas à la caisse.
À toutes fins utiles, le conseil de surveillance, c'est le comité
de déontologie de la caisse.
M. Garon: Bien oui!
M. Fortier: À toute fins utiles. Mais vous verrez qu'il y
a un comité de déontologie spécifique à la
fédération. Concernant la caisse, le pendant, c'est le conseil de
surveillance. Il assume ces responsabilités du comité de
déontologie. C'est pour cela que l'on dit: "Le conseil fait
également rapport de ses observations au comité de
déontologie de la fédération à laquelle la caisse
est affiliée. Ce comité doit en outre être avisé,
dans les dix jours, des cas où les règles de déontologie
qu'il a adoptées n'ont pas été respectées. ".
M. Garon: Avez-vous noté les commentaires du mouvement
coopératif? On dit: "Le conseil de surveillance devrait également
faire rapport de ses observations à la commission de crédit. ".
Je pense que cela, vous l'avez mis, n'est-ce pas?
M. Fortier: Oui, on l'a mis, c'est là.
M. Garon: "Quant au délai de dix jours pour aviser le
comité des infractions aux règles de déontologie, il nous
apparaît trop court. De plus, il y aurait lieu de préciser si le
point de départ pour le calcul du délai est la date de la prise
de connaissance par le conseil ou bien de l'acte reproché.
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Fortier: Cela ne peut pas être l'acte reproché,
parce que cela se peut que le conseil l'apprenne pas mal plus tard. Cela peut
être un mois plus tard, alors il est trop tard. C'est certainement
à partir de la date à laquelle le conseil de surveillance s'en
aperçoit.
M. Garon: S'en aperçoit.
M. Fortier: Sans cela, ça n'a pas de bon sens. D'accord?
Je pense que c'est clair.
Le Président (M. Forget): Est-ce adopté, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. J'appelle
l'article 181.
M. Fortier: "Le conseil avise par écrit le conseil
d'administration et, le cas échéant, la fédération
à laquelle la caisse est affiliée, dès: - là, on va
les prendre un par un - "1° qu'à son avis, la caisse contrevient
à une disposition de la présente loi ou aux règlements qui
lui sont applicables en vertu de la présente loi se rapportant aux
opérations de la caisse et pouvant détériorer sa situation
financière; ". Il avise le conseil d'administration et la
fédération dès qu'il contrevient à la disposition
de la présente loi ou aux règlements.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis, est-ce que vous adoptez...
M. Garon: Un instant.
M. Fortier: C'est plus précis que la loi actuelle, je
crois parce qu'il n'y pas beaucoup de dispositions actuellement. On a
renforcé.
M. Garon: Là, en plus, c'est à la
fédération. M. Fortier: Oui. M. Garon: Les deux.
M. Fortier: Les deux.
M. Garon: Avant, c'était rien qu'au conseil
d'administration.
M. Fortier: C'est cela. Je sais que le mouvement Desjardins
s'interrogeait sur le rôle des conseils de surveillance. Là, je
pense qu'on leur a donné un rôle beaucoup plus
étoffé et très important.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Garon: On revient aux ordonnances et instructions
écrites. Les instructions écrites...
M. Fortier: On n'est pas rendus là.
M. Garon: Ah! Vous n'avez lu que le premier paragraphe.
M. Fortier: Le premier paragraphe.
Le Président (M. Forget): On est juste au paragraphe
1° présentement.
M. Fortier: Pour le premier paragraphe, je pense qu'il n'y a pas
de problème.
Le Président (M. Forget): Est-ce que le paragraphe 1°
est adopté?
M. Garon: Attendez un peu.
M. Fortier: C'est la disposition de la présente loi aux
règlements, qui sont applicables en vertu de la loi se rapportant aux
opérations. Ce sont juste les règlements et la loi. Je pense que
c'est clair.
M. Garon: Adopté
Le Président (M. Forget): Le paragraphe 1° est
adopté. J'appelle le paragraphe 2°.
M. Fortier: Paragraphe 2°: dès "qu'il découvre
des pratiques financières ou administratives pouvant
détériorer la situation financière de la caisse;".
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. J'appelle le
paragraphe 3°.
M. Fortier: "3° qu'il constate que la caisse ne se conforme
pas aux ordonnances...". Là, on va suspendre parce que cela va
être la même chose que tout à l'heure.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: D'accord?
M. Garon: Oui. Si on règle l'affaire des instructions
écrites...
M. Fortier: C'est cela, on va les passer tous en même
temps. Alors, on suspend le paragraphe 3°.
Le Président (M. Forget): D'accord, suspendu.
M. Fortier: Là, c'est le deuxième alinéa. Il
se lit: "La fédération doit transmettre dès sa
réception, une copie de cet avis à la confédération
à laquelle elle est affiliée. "Le conseil avise l'inspecteur
général lorsqu'à son avis le conseil d'administration et
la fédération négligent de prendre, dans les meilleurs
délais, eu égard aux circonstances, les mesures
appropriées pour remédier à la situation qu'il a
identifiée dans son avis."
Donc, le rapport va à la fédération. La
fédération doit aviser la confédération et, si le
conseil croit que cela ne bouge pas assez vite à son goût, il
doit, à ce moment-là, aviser l'inspecteur
général.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Mais, c'est dans des cas... Le Président
(M. Forget): Excusez-moi. M. Fortier: ...extrêmement
sévères.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Quel est le but de transmettre une copie de l'avis
à la confédération?
Le Président (M. Forget): M. le ministre.
M. Fortier: On va voir plus loin que la fédération
est le chien de garde des caisses et que si une caisse est en
difficultés financières en particulier, la
fédération a l'obligation d'intervenir. Il est dit que si la
fédération n'intervient pas, la confédération a la
responsabilité d'intervenir et il est dit que si la
confédération
n'intervient pas, l'inspecteur général, lui, intervient
à ce moment-là. Comme de raison, on s'attend normalement, si une
caisse a des problèmes, que la fédération fasse son
travail. S'il y en avait trop, peut-être qu'une fédération
ne voudrait pas bouger parce qu'elle aurait trop de caisses en
difficulté, à ce moment-là il faudrait que la
confédération intervienne. Donc, c'est une étape
graduelle. Normalement, la fédération doit intervenir. Si elle ne
fait pas son travail... Autrement dit, je crois que c'est une très bonne
disposition. Je suis très heureux de cela. Normalement, s'il y a des
difficultés graves, c'est la fédération qui intervient. Si
la fédération n'intervient pas, c'est la
confédération qui intervient. Autrement dit, on a deux ou trois
niveaux d'intervention possibles. Avant que le gouvernement se mêle des
affaires d'une caisse, il y a deux niveaux d'intervention au mouvement
Desjardins: la fédération et la confédération. Tant
que l'inspecteur est au courant que quelque chose se fait, il n'intervient pas,
il est en contact avec eux, il prend acte des décisions qui sont prises,
mais cela donne une chance au mouvement Desjardins d'intervenir soit par le
biais de la fédération, soit par le biais de la
confédération.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté. On a suspendu le troisième
paragraphe.
Le Président (M. Forget): Le troisième paragraphe
est suspendu et les deux autres paragraphes sont adoptés.
M. Fortier: Les deux autres alinéas sont adoptés.
Le paragraphe dans son entier est suspendu.
Le Président (M. Forget): Alors, j'appelle l'article
182.
M. Fortier: "Le conseil doit soumettre, sur réception du
rapport périodique d'inspection, ses recommandations au conseil
d'administration. Il peut également convoquer une assemblée
extraordinaire pour saisir les membres de toute question dont le rapport fait
état." (22 h 15)
Alors, c'est un peu la responsabilité qu'on voit maintenant dans
les comités de vérification des compagnies, car dans les
compagnies maintenant, dans les institutions financières, le
comité de vérification qui est composé de membres
extérieurs, qui ne sont pas des employés de la compagnie, peut
faire rapport directement au conseil d'administration et il peut
également intervenir lors d'une assemblée extraordinaire pour en
saisir les membres. Donc, c'est réelle- ment le chien de garde sous
l'angle financier surtout.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis?
M. Fortier: Alors là, c'est renforcé. Le
renforcement vient, comme je le disais, de nombreuses recommandations,
après la faillite des banques dans l'Ouest et la faillite des fiducies
en Ontario, du rapport Estey. Cela va dans l'esprit des recommandations.
M. Garon: Quel est l'article qui traite du rapport
périodique d'inspection?
M. Fortier: Vous allez voir plus tard. Quel est l'article sur
l'inspection périodique, sur les 18 mois? C'est à quel endroit?
Chapitre XI, article 433: Toute fédération doit chaque
année faire vérifier ses livres..." Non, ce n'est pas là.
Il s'agit des caisses. Attendez. L'article 462 dit: Toute
confédération inspecte, au moins une fois l'an, les affaires
internes et les activités d'une fédération qui lui est
affiliée et au moins à tous les 18 mois celles d'une caisse
affiliée à une telle fédération." Alors, une fois
par année, les fédérations, et au maximum une fois
à tous les 18 mois, chacune des caisses.
M. Garon: Est-ce que l'inspection concerne la
confédération ou la fédération?
M. Fortier: Le bureau d'inspection concerne la
confédération. Remarquez bien que la loi dit que si une
fédération n'était pas affiliée, cela concerne la
fédération, mais en pratique, dans le mouvement Desjardins, cela
concerne la confédération. C'est là qu'est le bureau
d'inspection et de vérification. On dit une fois par année la
fédération et une fois à tous les 18 mois les caisses.
C'est pour cela qu'on dit ici: Sur réception du rapport
périodique d'inspection, il l'examine et soumet ses recommandations, et
s'il croit que c'est très important, il peut convoquer une
assemblée extraordinaire, si c'est vraiment sérieux.
M. Garon: Vous amendez "s'il le juge à propos".
M. Fortier: "II peut également...". C'est un pouvoir.
J'imagine que s'il donne suite à son pouvoir, c'est parce qu'il le juge
à propos. Ce sont des mots qui sont redondants.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté. Le
Président (M. Forget): Alors, l'article
182 est adopté. J'appelle l'article 183.
M. Fortier: "Le conseil transmet, à la fin de l'exercice
financier de la caisse, le rapport de ses activités au conseil
d'administration et le présente lors de l'assemblée annuelle.
"
C'est une disposition, je pense, que le mouvement Desjardins nous avait
demandé d'inclure. Alors, annuellement, il remet son rapport au conseil
d'administration et le présente à l'assemblée annuelle.
Autrement dit, cela va être une présentation.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis?
M. Garon: On avait un rapport d'un autre conseil qui était
comme ça tantôt.
M. Fortier: Oui, c'était le rapport de la commission de
crédit. C'est la même chose pour la commission de crédit.
En fait, les trois organes - le conseil d'administration, la commission de
crédit et le conseil de surveillance - font tous rapport à
l'assemblée annuelle. Donc, si les membres le désirent, ils
pourront avoir accès à une multitude d'informations.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): L'article 183 est adopté.
J'appelle l'article 184.
Commissions spéciales
M. Fortier: "Le conseil d'administration peut, afin de faciliter
le bon fonctionnement de la caisse, former des commissions spéciales
constituées de membres de la caisse et déterminer leurs
attributions. "L'assemblée générale peut exiger la
formation de commissions spéciales. " En plus de celles qui existent, il
peut en former d'autres.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: On avait à peu près la même chose
à l'article 67 de la loi actuelle.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Cela peut être des commissions spéciales
pour célébrer un cinquantième anniversaire ou pour
organiser une activité quelconque. Il n'y a rien de mal là.
M. Garon:... d'autre chose.
M. Fortier: On va voir dans un instant qu'elles sont sous
l'autorité du conseil d'administration.
M. Garon: Elles font rapport.
M. Fortier: J'imagine que c'est pour faire telle et telle chose.
On dit que...
M. Garon: Le conseil d'une façon peut former des
comités spéciaux pour lui faire rapport et la même chose
pour l'assemblée générale. Elle peut former des
comités spéciaux.
M. Fortier: C'est cela. On dit à l'article 186 que toutes
les commissions spéciales exercent leurs attributions sous la direction
du conseil d'administration, mais j'imagine qu'elles vont faire rapport
éventuellement. Comment?
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'article 184 est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Forget): L'article 184 est adopté.
J'appelle l'article 185.
M. Fortier: "À l'exception du directeur
général, aucun employé de la caisse ne peut faire partie
d'une commission spéciale. " On dit que les commissions doivent
être formées de non-employés, à l'exception du
directeur général.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. L'article 185 est
adopté. J'appelle l'article 186.
M. Fortier: "Les commissions spéciales exercent leur
attributions sous la direction du conseil d'administration. " Je pense qu'elles
doivent être coordonnées par quelqu'un et c'est le conseil
d'administration qui les coordonne.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Que les commissions soient formées soit par le
conseil d'administration, soit par l'assemblée annuelle, elles sont
coordonnées par le conseil d'administration. Je pense que cela
s'impose.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Garon: On a mis les mêmes dispositions qu'il y avait
dans un article dans deux ou trois articles différents.
Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Forget): L'article 186 est adopté.
J'appelle l'article 187.
Dirigeants
M. Fortier: On tombe dans la section traitant des dirigeants. Il
y a là des articles très importants. "Le président, le
vice-président et le secrétaire d'une caisse, le
secrétaire adjoint et le directeur général sont les
dirigeants de la caisse. "Sont également des dirigeants, les membres du
conseil d'administration, de la commission de crédit et du conseil de
surveillance ainsi que toute autre personne nommée par le conseil
d'administration de la caisse à titre de dirigeant. "
On va voir que cette définition est importante. Quand on
étudie les conflits d'intérêts, les prêts des
dirigeants, etc., c'est la définition de ce qu'est un dirigeant.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis. M. le ministre.
M. Garon: Attendez un peu.
M. Fortier: Cela va?
M. Garon: Non, non, attendez.
M. Fortier: Par rapport à l'avant-projet de loi, on a fait
une modification, comme vous allez le voir à l'article 188, parce qu'on
avait eu des représentations des syndicats, et avec raison,
peut-être lorsqu'on avait inclus les employés autorisés
à consentir des crédits. C'était la CSN, je crois.
Une voix: La FTQ.
M. Fortier: La FTQ nous avait dit qu'on ne devrait pas inclure
des employés qui, autrement, auraient droit d'être
syndiqués, dans cette définition-là, et c'est pour
ça qu'on l'a écrit différemment, ici. On dit qu'ils sont
soumis aux mêmes règles. Alors que dans l'article 188, on dit
qu'un employé autorisé à consentir du crédit est
soumis aux mêmes règles, mais il n'est pas défini comme
étant un dirigeant.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Autrement dit, ce sont toutes les personnes
appelées, qui ont une influence certaine dans des décisions
touchant le crédit, la direction, l'administration; ce sont toutes
celles-là dont on dit qu'elles sont des dirigeants.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. L'article 187 est
adopté. J'appelle l'article 188, M. le ministre.
M. Fortier: Comme je viens de le dire, on a modifié
l'avant-projet de loi, à la suite de la demande de la FTQ, alors
l'article dit: "Un employé autorisé à consentir du
crédit est soumis aux mêmes règles de conflits
d'intérêts qu'un dirigeant. "
On ne dit pas qu'il est un dirigeant, on dit qu'il est soumis aux
mêmes règles qu'un dirigeant. Ce sont une ou deux personnes qui,
normalement, consentent le crédit aux particuliers, selon les
instructions de la commission de crédit, par
délégation.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis, l'article est-il adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): L'article 188 est adopté.
J'appelle l'article 189, M. le ministre.
M. Fortier: L'article 189: "Les dirigeants d'une caisse sont
considérés en être les mandataires. "
Quelle est l'importance de cet article-là, M. Bouchard? C'est
parce que ces gens-là posent des gestes, ce sont les responsables, la
responsabilité; j'imagine que c'est prévu au Code civil.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lévis, l'article 189 est-il adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. L'article 189 est
adopté. J'appelle l'article 190, par contre, il y a...
M. Fortier: Un papillon.
Le Président (M. Forget):... un papillon, M. le
ministre.
M. Fortier: "L'article 190 est modifié par le
remplacement, dans la deuxième ligne, du mot "profession" par le mot
"occupation". "
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): L'amendement est adopté.
L'article 190 est-il adopté dans son ensemble?
M. Fortier: L'article 190 dit que: "Le conseil d'administration
fournit à l'inspecteur général les nom de famille,
prénom, adresse et occupation de chacun des dirigeants de la caisse,
dans les 30 jours qui suivent leur nomination ou élection. "
Le Président (M. Forget): L'article 190 est-il
adopté dans son entier tel qu'amendé?
M. Garon: Vous avez mis "nomination ou élection", est-ce
qu'il y en a pour lesquels il s'agit d'une nomination plutôt que d'une
élection?
M. Fortier: Le directeur général. Dans le cas du
directeur général, il s'agit d'une nomination et dans les autres
cas, ce sont toutes des élections, parce que les dirigeants sont
élus par l'assemblée annuelle, qu'il s'agisse de ceux de la
commission de crédit, du conseil d'administration ou du conseil de
surveillance; il y a seulement le directeur général qui est
nommé, parmi les dirigeants. Il y a peut-être aussi... (22 h
30)
M. Garon: S'il y a une vacance?
M. Fortier: Pardon?
M. Garon: S'il y a une vacance?
M. Fortier: S'il y a une vacance, par exception, il y a une
nomination. Mais normalement, la grande majorité de ces gens sont
élus.
Le Président (M. Lemieux): Adopté tel
qu'amendé?
M. Garon: Adopté!
Le Président (M. Lemieux): Adopté! J'appelle
l'article 191.
M. Fortier: "Un dirigeant d'une caisse doit, dans l'exercice de
ses fonctions, agir dans les limites des pouvoirs qui lui sont
conférés. "Il doit observer la présente loi, les
règlements pris par le gouvernement pour son application, les
ordonnances et les instructions écrites de l'Inspecteur
général, les statuts et les règlements de la caisse de
même que les instructions écrites et les règlements de la
fédération à laquelle la caisse est affiliée et de
la confédération à laquelle cette fédération
est elle-même affiliée, le cas échéant. "
Alors, tout ce qu'on dit, c'est que le dirigeant doit respecter
l'ensemble de ces règlements. Si vous le désirez, M. le
député le Lévis, on fera le même amendement que pour
les autres.
M. Garon: D'accord.
M. Fortier: Et on suspend.
M. Garon: On suspend à cause des mots?
M. Fortier: On va peut-être en changer; on va proposer un
nouveau libellé.
Le Président (M. Lemieux): Donc, l'article 191 est
suspendu. J'appelle l'article 192.
M. Fortier: "Un dirigeant d'une caisse doit agir avec soin,
prudence et diligence comme le ferait en pareilles circonstances une personne
raisonnable. "Il doit aussi agir avec honnêteté et loyauté
dans l'intérêt de la caisse et respecter ses objets. A cette fin,
il doit tenir compte de l'intérêt des membres et éviter de
se placer dans une situation de conflits entre son intérêt
personnel et ses obligations. "
M. Garon: Vous avez supprimé des mots. Le mot
"compétence" est supprimé dans le premier paragraphe.
M. Fortier: Par rapport à...
M. Garon: On dit: "Le dirigeant doit agir avec soin, prudence et
diligence comme le ferait en pareilles circonstances une personne raisonnable.
" Alors qu'antérieurement, on disait: "Doit agir avec soin, prudence,
diligence et compétence" Alors le mot "compétence" a
été supprimé.
M. Fortier: Dans l'avant-projet de loi - et je l'ai ici - on ne
parlait pas de compétence.
M. Garon: Non, je parle par rapport au texte actuel de la loi. Ah
non, pardon, il s'agit des sociétés de fiducie et des
sociétés d'épargne.
M. Fortier: C'est cela, quand on parle des
bénévoles. Si on élit des gens au conseil d'administration
d'une fiducie, on peut exiger qu'ils aient une certaine compétence.
Quand il s'agit de bénévoles qui sont élus par tous les
membres, ce n'est pas le moment de dire: il y en a un qui est notaire et
l'autre qui est médecin; on va élire le notaire et on
n'élira pas le médecin, à supposer que l'un soit plus
compétent que l'autre. Alors, c'est pour cela qu'on a supprimé
cette disposi tion.
M. Garon: Quand vous dites, en bas, dans les commentaires, qu'une
disposition établie l'obligation pour un dirigeant d'agir en "bon
personne" raisonnable. "Bon personne", c'est quoi cela? En
référence à quoi?
M. Boivin: A personne raisonnable.
M. Garon: Ah! Le terme "bon" n'est pas bon? Quelle
différence faites-vous entre une personne raisonnable et un bon
père de famille?
M. Fortier: C'est la même chose. M. Garon: Hein?
M. Fortier: Je pense qu'on a eu ce débât dans la Loi
sur les fiducies. On utilise "un personne raisonnable" parce que vous allez
voir dans un instant que c'est le bon père de famille c'est la personne
raisonnable qui réfléchit et qui
pose les gestes appropriés.
Vous allez voir dans un instant, à l'article suivant. On dit que
s'il se fie sur le rapport d'un expert, il est présumé avoir agi
en personne raisonnable, donc en bon père de famille.
M. Garon: Sûrement.
M. Fortier: Non, mais s'il y a un problème très
technique transmis au conseil d'administration et qu'il ne le comprend pas,
alors il dit: Je demande l'opinion d'un expert. Il fournit l'opinion d'un
expert; l'expert donne son opinion. S'il se base là-dessus, on
présume qu'il a agi en personne raisonnable. Cela, c'est l'article qui
vient.
M. Garon: Cela veut dire que sur le plan technique, un expert
peut avoir raison mais il peut manquer de jugement.
M. Fortier: Bien, c'est cela. La personne qui est ici, on ne
l'oblige pas à être compétente comme le comptable ou
compétente comme un ingénieur ou comme un avocat, mais il doit
demander conseil.
Le Président (M. Lemieux): Comme toute autre
personne...
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Lemieux): Comme toute autre personne qui,
dans les mêmes circonstances, aurait à peu près le
même comportement, agirait en bon père de famille, en personne
raisonnable.
M. Garon: C'est beaucoup...
Le Président (M. Lemieux): II n'y a pas de
différence jurisprudentielle au civil entre "personne raisonnable" et
"bon père de famille".
M. Fortier: C'est la même chose: bon père de famille
et personne raisonnable. On a utilisé "personne raisonnable" dans la Loi
sur les fiducies. On utilise le même langage ici.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Garon: C'est cela. Vous avez écrit "personne
raisonnable". Adopté.
Le Président (M. Lemieux): C'est comme la
députée de Kamouraska-Témiscouata, une personne
raisonnable.
M. Fortier: Ha, ha, ha! L'article 194 est adopté.
M. Garon: C'est plus facile pour elle d'être une personne
raisonnable qu'un bon père de famille.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 193.
M. Fortier: Comment l'a-t-il déjà appelée?
Ha, ha, ha! L'article 194.
Le Président (M. Lemieux): L'article 193, M. le
ministre.
M. Fortier: "Un dirigeant d'une caisse est présumé
avoir agi avec soin, prudence et diligence comme l'aurait fait en pareilles
circonstances une personne raisonnable s'il agit de bonne foi, en se fondant
sur l'opinion ou le rapport d'un expert."
Dans la Loi sur les fiducies, on avait une disposition semblable - de
mémoire - parce qu'on ne peut présumer que tout le monde a une
compétence universelle. Mais s'il y a un problème difficile, on
s'attend à ce qu'il exige d'obtenir l'opinion d'un expert et il peut se
fier là-dessus.
M. Garon: Ce n'est pas bien bon.
M. Fortier: Alors, on dit: Pour autant qu'il se fie sur ce
rapport d'expert, on présume...
M. Garon: Je ne vois pas...
M. Fortier: ...qu'il a agi de bonne foi, en personne
raisonnable.
M. Garon: Un expert... Je vais vous le dire bien franchement.
L'opinion ou le rapport d'un expert, je trouve que cela ne veut rien dire. Vous
regardez des procès. On peut trouver autant de psychiatres pour dire que
quelqu'un est fou que pour dire que quelqu'un est correct. Vous allez trouver
autant d'avocats pour plaider le pour que le contre. Vous allez trouver autant
d'économistes pour dire que le libre-échange est bon que pour
dire qu'il n'est pas bon. Concernant le rapport des experts, c'est un gars qui
est habituellement payé pour en arriver à une conclusion. Un bon
père de famille - une personne raisonnable - a une obligation plus forte
que cela parce qu'on exige qu'il ait un bon jugement. À mon avis, cela
va plus loin. Sur le pian technique, quelque chose peut être correct,
mais devenir une mauvaise décision. On a vu souvent...
M. Fortier: On ne dit pas...
M. Garon: ...dans le domaine agricole des gens qui étaient
des grands experts techniques et qui faisaient faillite. Vous arriviez avec un
cultivateur qui avait un bon jugement et il réussissait là
où l'expert ne réussissait pas.
M. Fortier: En pratique, M. le député de
Lévis, vous avez raison, excepté - vous allez le voir plus
bas - qu'on veut imputer des responsabilités Importantes à ces
gens. Vous avez raison. Ce qu'on attend de quelqu'un qui siège à
un conseil d'administration, c'est d'avoir du jugement. On ne dit pas ici qu'il
ne doit pas avoir de jugement. Tout ce qu'on dit, c'est qu'il est
réputé avoir agi de bonne fol, si c'est fondé. On ne dit
pas qu'il doit suivre la recommandation. Autrement dit, on voudrait, si c'est
techniquement difficile, qu'il obtienne l'avis d'un expert et qu'ensuite il use
d'un bon jugement. Regardez les articles 198 et 199. On dit: "Les dirigeants de
la caisse qui autorisent le remboursement ou le rachat de parts contrairement
à la présente loi, sont solidairement tenus de payer à la
caisse les sommes déboursées" et "les dirigeants de la caisse qui
autorisent un placement ou un crédit contrairement à la
présente loi ou aux règlements... sont solidairement tenus des
pertes qui en résultent." Alors, il faut avoir une façon de le
disculper.
M. Garon: C'est justement ce que je craignais.
M. Fortier: Mais oui, on s'attend... M. Garon: Une
façon de le...
M. Fortier: ...qu'il utilise encore son jugement, mais si plus
tard, la personne dit: J'ai utilisé mon jugement, mais en plus, je me
suis fié à un rapport d'expert, à ce moment-là,
c'est plus facile. Mais si quelqu'un a juste son gros bon sens et qu'il ne
consulte jamais personne, c'est dangereux. Quelqu'un qui ne consulte jamais
d'experts... Je suis d'accord avec vous. J'ai été formé
dans une compagnie où le président me disait: Tu demandes l'avis
d'un avocat et après cela, tu décides toi-même de ce que tu
vas faire.
M. Garon: C'est cela. Je suis d'accord avec cela.
M. Fortier: Je suis parfaitement d'accord avec vous.
M. Garon: Mais se fier à un rapport d'expert... Cela me
fait penser un peu à Benjamin Higgins, un grand économiste, qui a
témoigné concernant l'aéroport de Mirabel. À un
moment donné, on lui a demandé: Oui, mais est-ce que
c'était nécessaire? Ah, je n'ai pas étudié
ça. Comment ça? Il a répondu: On m'a demandé quelle
était la meilleure place où il pouvait être placé.
Mais si c'est nécessaire, on ne m'a pas demandé de décider
de ça. Je ne sais pas s'il est nécessaire, mais si on en fait un,
je pense que c'est là qu'il serait le mieux placé.
On trouve souvent des choses comme ça. Un expert fait souvent une
analyse avec des oeillères tandis que pour une personne raisonnable,
ça va beaucoup plus loin que ça, il est obligé de tenir
compte de bien plus de facteurs qu'un expert. Un expert, un expert en quoi? Un
expert en comptabilité va faire un rapport comptable et un expert en
droit va faire un rapport d'avocat.
Mais dans une décision, dans l'appréciation des choses,
à mon avis, ça va beaucoup plus loin que le rapport d'un expert.
Une personne raisonnable, c'est une personne qui a un bon jugement, qui est
capable de voir non seulement des arbres, mais la forêt. Un expert, c'est
souvent quelqu'un qui voit un arbre, tandis que quelqu'un qui prend des
décisions administratives a une obligation plus forte que cela. Il faut
avoir une vue d'ensemble.
M. Fortier: L'article 192 vous donne raison. On dit: "Un
dirigeant d'une caisse doit agir avec soin, prudence et diligence comme le
ferait en pareilles circonstances une personne raisonnable."
M. Garon: Oui, mais après ça...
M. Fortier: Alors, tout simplement, à l'article 193, on
veut lui donner un "way out" en cas plus tard, de faillite, de perte. On
présume que la personne va agir selon l'article 192, mais juste pour
s'assurer qu'il ne sera pas pendu haut et court financièrement, on dit
que si, en plus de l'article 192, il faut établir une
présomption, établissons la présomption qu'il a agi avec
soin, prudence et diligence, s'il a fondé son jugement sur le travail
d'un expert. C'est une façon pour lui de le prouver. J'admets qu'on
aimerait bien qu'il garde encore son jugement.
M. Garon: Moi, je n'ai jamais vu ça nulle part ces
dispositions-là, vraiment. Nous les avons dans la Loi sur les
sociétés de fiducie.
M. Fortier: On va demander à l'inspecteur de vous dire
quels sont les précédents. M. l'inspecteur.
M. Bouchard: Vous l'avez dans la Loi sur les compagnies. La
moindre petite compagnie de patates frites est protégée,
l'administrateur est protégé, et les caisses populaires ne le
seraient pas? A l'article 123.84, c'est mot à mot.
M. Garon: Pardon?
M. Bouchard: L'article 123.84 de la Loi sur les compagnies.
M. Fortier: On parle de la Loi sur les compagnies. C'est
exactement le même libellé.
M. Garon: Qu'est-ce que ça dit?
M. Bouchard: "Un administrateur est présumé avoir
agi avec l'habileté convenable - parce que là, ce n'était
pas la même chose - et tous les soins d'un bon père de
famille s'il se fonde sur l'opinion ou le rapport d'un expert pour
prendre une décision." C'est le principe de base de notre système
corporatif au Québec.
M. Garon: C'est dangereux cette disposition, parce que je fais
faire un rapport d'expert, l'expert me fait son rapport et je trouve que ce
n'est pas bon. Je prends une décision autre que celle du rapport
d'expert et, après ça, on va m'accuser.
M. Bouchard: Je ne dis pas qu'il le suit, il se fonde
là-dessus, il se sert du rapport de l'expert pour prendre une
décision. Il peut dire: J'ai eu un rapport d'expert, je m'en suis
inspiré, peut-être que la décision n'est pas bonne, mais au
moins... On va être plus sévères pour les caisses qu'on ne
l'est pour les compagnies de patates frites.
M. Fortier: Nous l'avons dans la Loi sur les compagnies, dans la
loi fédérale sur les compagnies, on l'a dans la loi sur les
fiducies. On n'essaie pas de réinventer le droit.
M. Garon: Justement, ce sont des façons de s'excuser. Plus
les gens demandent cher, habituellement, plus ils s'excusent.
M. Fortier: On ne dit pas qu'il doit suivre les recommandations,
parce que s'il a un rapport d'expert sur un placement, il peut l'utiliser
à son avantage.
M. Garon: Qu'est-ce que ça veut dire "en se fondant
sur*?
M. Bouchard: II tient compte dans sa décision d'une
expertise qui est à sa disposition.
Le Président (M. Lemieux): Mais, M. l'inspecteur
général, effectivement - j'essaie d'y aller en droit - je trouve
la question du député de Lévis pertinente. Qu'arrive-t-il
s'il décide de prendre une décision en allant justement à
rencontre du rapport ou de l'opinion de l'expert et, croyant qu'il a un bon
jugement - vous allez dire que c'est très hypothétique - il fait
un mauvais choix? Vous ne trouvez pas que ce dirigeant peut être
susceptible beaucoup plus facilement de poursuites civiles en
responsabilité? (22 h 45)
M. Bouchard: L'opinion de l'expert, c'est une expertise. Vous
avez une décision, par exemple, de comptabilité. Pensez-vous que
les bénévoles qui siègent aux conseils d'administration
des caisses populaires sont en mesure de décider des questions fort
complexes de placement et de comptabilité?
Le Président (M. Lemieux): Non, non, c'est clair.
M. Bouchard: Bon, alors Us ont besoin de personnes pour les
alimenter. Le directeur-gérant assiste aux réunions du conseil
d'administration. On veut parfois qu'il assiste au conseH d'administration
parce que les caisses nous disent elles-mêmes: On a besoin de son
expertise. Ce n'est pas le genre d'expert dont il est fait mention ici, mais
c'est encore plus vrai lorsque le conseil d'administration a une
décision fort importante à prendre.
Le Président (M. Lemieux): Saisissez-vous ma
préoccupation là?
M. Bouchard: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Bouchard: Lorsqu'on dit "en se fondant", se fonder veut dire
s'appuyer sur cette opinion-là.
M. Fortier: Comme de raison, quelqu'un qui est habile, qui a
beaucoup d'expérience, peut se fonder sur un rapport d'expert et faire
dire au rapport le contraire de ce que le rapport dit. Mais là, c'est
réellement une personne d'expérience. C'est parce qu'on parle de
bénévoles. D'ailleurs, on me l'a dit à plusieurs reprises,
la raison pour laquelle il y a tellement de directeurs généraux
aux conseils d'administration, c'est que les gens disent: On n'est pas en
mesure de prendre des décisions éclairées, on ne comprend
pas quand il s'agit de prêts commerciaux ou très importants.
Alors, si un comptable leur dit: Écoutez, ce placement-là va
être traité de telle façon dans les livres
comptables...
M. Garon: Vous avez déjà dit en Chambre... M.
Fortier: Ah! Vous m'écoutez?
M. Garon: ...qu'on pouvait faire dire n'importe quoi à un
conseil d'administration.
M. Fortier: Pardon? Qu'est-ce que vous avez dit?
M. Garon: Vous avez déjà dit en Chambre qu'un
conseiller pouvait faire dire n'importe quoi à un conseil
d'administration.
M. Fortier: Qu'un conseiller...? Une voix: Un
consultant.
M. Fortier: Ah! non, j'ai dit qu'il s'agissait d'engager le bon
consultant pour avoir la bonne réponse.
M. Garon: Oui, c'est cela.
M. Fortier: J'ai été consultant. Je sais que
cela, c'est vrai. Ha, ha, ha!
M. Garon: J'avais entendu déjà une
définition d'un consultant. C'est un fonctionnaire qui me l'avait
donnée, au ministère. Je l'avais trouvée pas pire. Il
m'avait dit: C'est quelqu'un qui te demande ta montre pour te donner l'heure.
C'est souvent...
M. Fortier: Non, mais c'est pour cela qu'une personne
raisonnable, quand on établit un lien... Non, mais ce qui arrive, M. le
député, raisonnablement, dans les caisses, une
fédération ou des compagnies, on établit une relation de
crédibilité entre une compagnie et un bureau qui travaille et
normalement, quand une certaine confiance s'établit, on consulte
à peu près toujours la même maison. Donc, je pense qu'il
est raisonnable, à ce moment-là, si un lien de confiance, une
relation de confiance s'établit entre un conseil d'administration et un
avocat ou un comptable, qu'on dise tout simplement que la personne, avant de
prendre sa décision, devrait consulter. Ce serait ridicule qu'un membre
du conseil d'administration qui ne connaît rien en comptabilité
dise: Ce n'est pas comme cela, cela va aller à l'actif ou au passif. Il
prendrait des décisions farfelues. Ce n'est pas à lui de faire
cela.
M. Garon: Si vous disiez: Après avoir consulté
l'opinion ou le rapport d'un expert.
C'est une affaire. Là, on dit: En se fondant sur l'opinion.
Tantôt, l'inspecteur général disait: En s'appuyant.
Le Président (M. Lemieux): Si on employait l'expression
consulter plutôt que fonder, M. l'inspecteur général? En se
fondant, cela vient lier le dirigeant d'organisme...
M. Garon: C'est cela, il n'a plus de...
Le Président (M. Lemieux): ...au rapport de l'expert et
à son opinion. Je comprends aussi votre préoccupation au sujet du
bénévole qui siège au conseil, mais en l'obligeant
à aller un peu plus loin dans sa recherche de personnes raisonnables, en
parlant de consultation plutôt que d'avoir les mains liées par
l'opinion ou le rapport de l'expert. En supposant qu'il ne soit pas d'accord
avec parce qu'il peut avoir un bon jugement et peut-être que,
effectivement, le rapport d'expert ne tient pas compte... On a donné
l'exemple tout à l'heure de l'aéroport de Mirabel. Lui, dans son
jugement, dans son expérience pratique... D'accord, allez-y.
M. Bouchard: Je vais vous donner tout de suite un exemple pour
montrer jusqu'à quel point ce n'est pas facile.
Le Président (M. Lemieux): Oui, d'accord.
M. Bouchard: Prenez, par exemple, l'article 198. Les dirigeants -
c'est le directeur, cela peut
être n'importe qui, ce sont les membres du conseil
d'administration et les membres du conseil de surveillance - sont solidairement
responsables lorsqu'ils autorisent le remboursement ou le rachat des parts
contrairement à la présente loi. Qui va leur dire si c'est
légal ou non? Si une opinion d'un avocat dit que c'est illégal le
rachat qu'ils font, quand bien même le monsieur dira: L'avocat dit cela,
mais moi je trouve que c'est légal et je le fais quand même. Il ne
peut pas. Il faut qu'il se base sur l'opinion d'un expert. Alors, je lui dis:
Monsieur, vous êtes de mauvaise foi. On dit: II est raisonnable s'il.
agit de bonne foi en se fondant sur l'opinion d'un rapport d'un expert. Donc,
il va dire: Je ne peux pas prendre cette décision-là parce que
l'opinion légale dit que ce serait illégal de le faire.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Alors, il se fonde
sur le rapport d'expert et il ne prend pas la décision, dans ce
cas-là.
M. Bouchard: II va dire: C'est illégal. S'il la prend
quand même, il n'est pas de bonne foi et la présomption
prévue à l'article 193 va tomber et il va être
responsable.
M. Fortier: Comme de raison, il peut enregistrer cette dissidence
s'il pense que ce n'est pas correct; s'il croit que le rapport de l'expert
n'est pas... Cela le protège beaucoup.
M. Garon: Sur le plan technique, c'est vrai, c'est une affaire.
Le dirigeant n'a pas juste un rôle sur le plan technique. Si, par
exemple, il décide de construire un pont. Vous dites: Le pont doit
être fait de telle façon pour qu'il soit assez solide pour que tel
genre de véhicule puisse passer. Là-dessus, je ne connais pas les
ponts, mais, selon moi, l'opportunité de faire un pont est large.
L'aspect technique ce sont habituellement quelques affaires qu'il faut
vérifier et, là, on se fie au rapport de l'expert. En tant
qu'avocat, je comprends qu'on dise qu'on a le droit ou non de faire ça.
C'est une question technique dans le cadre d'une décision. Mais une
décision réfère à beaucoup plus
d'éléments que des notions techniques. Il y a des notions
techniques, mais après avoir vérifié les questions
techniques, la personne qui dirige a, au fond, dans sa décision,
à tenir compte de plus que cela. Je pense qu'il faut tenir compte des
questions techniques, mais les raisons qui motivent...
Je vais vous donner un exemple. Je me rappelle...
M. Fortier: Non, mais...
M. Garon: ...un dirigeant d'entreprise que j'avais
rencontré il y a quelques années, au sujet d'une
décision.
M. Fortier: On ne parle pas de ces opportunités.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Les pénalités sont réellement
à 198 et 199. À l'article 198, on parle du rachat de parts, et
à 199, on parle d'un placement ou d'un crédit "contrairement
à la présente loi ou aux règlements". Il ne s'agit pas
d'une opportunité de se lancer en affaires, ce n'est pas là.
M. Garon: Dans le placement?
M. Fortier: On serait peut-être prêts à
considérer un amendement qui dirait "en tenant compte de".
M. Garon: "En tenant compte", c'est moins fort qu'"en se
fondant", mais c'est encore fort.
M. Fortier: Mais il faut qu'ils en tiennent compte. Si l'avocat
dit: Ne rachetez pas les parts, c'est contre la loi, et que le gars fait le
contraire, le petit Jos connaissant...
M. Garon: Non, non. Il y a des aspects techniques qui sont vrais,
on n'a pas le choix, c'est une contrainte, un "factuel" mais il y a d'autres
choses qui ne sont pas des rapports techniques, qui sont des questions
d'appréciation.
Le Président (M. Lemieux): Là, M. le
député de Lévis...
M. Garon: Pour faire un bon placement, je vais vous dire une
affaire, s'il fallait écouter tous les rapports techniques de ceux qui
nous conseillent de faire un placement, on serait en faillite.
M. Fortier: Non, mais les pénalités...
M. Garon: II y en a un qui m'a appelé une fois et qui m'a
conseillé de faire un placement. Ça me paraissait tellement bon
que j'ai eu peur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: J'ai bien fait, je me serais fait laver.
M. Fortier: Vous auriez investi dans les maisons pour
personnes âgées de M. Paré.
Une voix: M. Paré.
M. Garon: Ah oui! Le député de Louis-Hébert
a apparemment placé là-dedans.
M. Fortier: Oui, il s'est fié à un expert. Ha, ha,
ha!
M. Garon: Non, non, il connaissait ce gars.
M. Fortier: II ne faudrait pas parler de ça, c'est quasi
judiciaire. Je ne veux pas... Retirez tous mes propos, parce que là, on
tombe dans le quasi judiciaire.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Mais...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Bien, je vais vous donner un exemple. C'est bon ce que
vous dites. On pariait de ces maisons. J'en ai vu. Il y en a qui m'appelaient
des fois pour aller à des inaugurations. Je regardais ça et je me
disais: Je comprends qu'il y a des personnes âgées, mais des
personnes âgées qui sont prêtes à payer tel montant
par mois, moi qui n'étais pas un expert, je regardais ça en me
disant: II me semble qu'il n'y en a pas tant que ça! Je me suis
aperçu, dans un cas, que la maison est restée louée
à 30 %, 40 % et 50 % pendant quasiment un an ou deux ans. Il y a un
autre cas de maison pour personnes âgées où j'ai
été invité. Des personnes âgées, à
telle place, qui sont prêtes à payer 1000 $ ou 1500 $ et plus par
mois, j'ai dit: II y en a, mais pas tant que ça, il me semble. J'ai
remarqué, après ça, qu'on avait annulé la
pelletée de terre. C'était une compagnie privée.
C'étaient tous des experts, mais ils arrivaient avec des conclusions qui
n'avaient pas de bon sens. Quelqu'un qui avait juste un peu de pif pouvait se
rendre compte de lui-même. Il faut faire attention aux experts. Il n'y a
personne de plus dangeureux que quelqu'un...
M. Fortier: Alors, on propose...
M. Garon:... qui est spécialiste des arbres et qui ne voit
plus la forêt.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Votre point a été fait, M. le
député de Lévis. On propose un amendement.
Le Président (M. Lemieux): "En tenant compte", ça
vous permet quand même de prendre en considération autre chose,
pour prendre votre décision...
M. Fortier: C'est ça, il y a d'autres facteurs.
Le Président (M. Lemieux):... au lieu de vous fonder... Il
y a d'autres facteurs.
M. Fortier: Ce facteur en est un et il y en a d'autres.
Le Président (M. Lemieux): Cela peut être plus
intéressant que d'avoir à se fonder sur le rapport d'un expert
pour prendre sa décision. Ça vous donne une marge de manoeuvre.
En ce sens, M. le ministre, vous présentez un amendement?
M. Garon: Je vais vous poser une question.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: Ces experts, pourquoi les appellent-ils?
M. Fortier: On parle d'experts comptables, on parle d'experts en
placements...
M. Garon: Pourquoi les appellent-ils?
M. Fortier: Ce sont des gens spécialisés dans un
domaine donné.
M. Garon: Pourquoi les appellent-ils?
M. Fortier: La raison pour laquelle c'est là, M. le
député de Lévis, c'est que...
M. Garon: Je comprends ce que vous voulez dire, mais ils ne les
appellent pas pour avoir une vérité de l'évangile. Ils les
appellent pourquoi?
M. Fortier: Pour avoir une opinion d'expert. M. Garon:
Bon.
M. Fortier: Le danger, c'est qu'il y ait autour de la table d'une
caisse 20 personnes qui ne connaissent absolument rien aux finances parce que
ce sont de bonnes gens, le curé, le médecin, etc., ce sont de
bonnes gens, elles ne connaissaient rien là-dedans et se mettent
à prendre des décisions, acheter des actions et des choses comme
cela. Dans le fond, ce qu'on dit à ces gens-là c'est: Si vous
voulez qu'on présume que vous avez agi en bons pères de famille,
comme vous ne connaissez rien là-dedans, demandez l'opinion d'un expert
et prenez-la en considération. Je pense que c'est cela qu'on dit parce
que des petits Jos connaissant, c'est trop facile.
M. Garon: Des Jos connaissant... A chaque fois qu'un dirigeant
d'une caisse agit, s'il faut qu'il consulte un expert, cela va coûter
cher.
M. Fortier: Oui, mais on a décidé de
responsabiliser ceux qui étaient à un conseil d'administration.
Si on les responsabilise, il faut qu'il y ait des sanctions s'ils ne respectent
pas la loi. S'ils ne respectent pas la loi, il faut qu'on établisse
quelle est leur responsabilité et dans quelle mesure eux peuvent
démontrer qu'ils ont agi en bons pères de famille. C'est tout
cela qui se tient, sans cela on va dire: Ils n'ont aucune
responsabilité, qu'ils fassent ce qu'Us veulent, qu'ils ne consultent
personne, il n'y a pas de sanction.
M. Garon: Si cette loi avait existé au moment où
Desjardins voulait fonder son mouvement, il n'y aurait jamais eu de mouvement
Desjardins.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Parce que les experts n'auraient pas cru à
cela.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, j'aurais un amendement à proposer à l'article.
M. Garon: Les experts croyaient bien plus aux banques et aux
trusts dans le temps.
Le Président (M. Lemieux): J'aurais un amendement à
proposer.
M. Garon: Je vais vous poser une question. Dans les banques de
l'Ouest, est-ce qu'il manquait d'experts d'après vous? Les experts
devaient purjuter autour d'eux.
M. Bouchard: Je vais vous poser une autre question. Le mot
"dirigeant" dans votre esprit comprend quoi? Il comprend tout ce qu'on a vu
à l'article 187 y compris le directeur-gérant. Le
directeur-gérant a des décisions à prendre à chaque
jour.
M. Garon: Oui.
M. Bouchard: II consulte des notaires, des avocats, des
comptables, tout ce monde-là.
M. Garon: Oui.
M. Bouchard: II est entouré. Il demande constamment des
opinions, ce dirigeant-là.
M. Garon: Oui.
M. Bouchard: Constamment.
M. Garon: Oui, mais si vous mettez une affaire de même, il
va arriver, justement, que le directeur général va arriver au
conseil d'administration et il n'aura plus rien à faire. Il va avoir eu
ses consultations d'experts. Les autres vont juste être là pour
entériner. Que le directeur général dans l'exercice de ses
fonctions consulte des personnes techniques, c'est une affaire et quand il y a
un rapport, c'est un rapport d'évaluation. Mais qu'un dirigeant - c'est
chacun des membres du conseil d'administration, les dirigeants - ...
M. Fortier: Une commission de crédit, le conseil de
surveillance, tout le monde.
M. Garon: ...soit présumé avoir agi avec soin,
prudence et diligence comme l'aurait fait en pareilles circonstances une
personne raisonnable s'il agit de bonne foi, en se fondant sur l'opinion ou le
rapport d'un expert, je trouve que ce n'est pas la philosophie des caisses.
M. Fortier: II y a un cas que je voudrais vous donner, mais que
je ne vous donnerai pas. En tout cas, j'ai un cas précis en tête
justement: une caisse qui n'a pas fait cela et a perdu 800 000 $, on ne dira
pas où.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, j'aurais peut-être un amendement à apporter à
l'article 193.
M. Fortier: Je pense que l'amendement qui est proposé me
semble aller dans le sens de vos propos. Il faut absolument qu'on tienne compte
de l'avis des experts.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, l'article 193 est modifié par le remplacement des mots "en
se fondant sur l'opinion ou le rapport d'un expert" par les mots "en tenant
compte de l'opinion ou du rapport d'un expert". Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Non. Il faut d'abord voir s'il est recevable et
après cela on en discute.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est recevable, M.
le député de Lévis.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Cela vous va? Il est recevable,
M. le député de Lévis.
M. Garon: Avez-vous demandé l'opinion d'un expert, pour
savoir si vous étiez en conflit d'intérêts? Vous
présentez un amendement, vous êtes président et
après cela vous évaluez votre amendement recevable.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lévis, cela fait partie... M. le député de
Lévis, vous connaissez bien votre code de procédure, vous pouvez
regarder, je peux le faire. Je peux très bien présenter un
amendement, très bien, M. le député de Lévis. (23
heures)
M. Fortier: On se fie à vous. C'est vous l'expert. Je
pense que c'est une grosse amélioration. Vous avez en tête que
l'expert c'est quelqu'un qui est extérieur. Si c'est un prêt
commercial, l'expert pourrait être l'employé de la
fédération qui a donné un avis à la caisse en
disant: Selon nos opinions, nous croyons que ce prêt commercial de 500
000 $, dans la compagnie
Y, est un bon placement. Ce n'est pas nécessairement quelqu'un de
l'extérieur du mouvement Desjardins, ça peut être quelqu'un
de l'intérieur du mouvement Desjardins. C'est là où la
confédération et la fédération viennent en aide.
Quand on parie d'expert, ce n'est pas nécessairement un comptable de
l'extérieur, ça peut être quelqu'un de
l'intérieur.
M. Forget: À la fédération, il y a
quelqu'un, quand même, qui nous conseille.
M. Garon: Conseiller, par exemple, supposons qu'il s'agisse d'un
prêt. Que l'avocat dise: Vous avez le droit ou pas le droit de le faire,
c'est une affaire, ça veut dire que légalement, vous avez le
droit. Bon. Cela ne vous dit pas de le faire, ça veut dire que si vous
décidez de le faire, vous pouvez le faire de cette
façon-là. Vous ne le faites pas...
M. Fortier: Si l'avocat leur a envoyé un avis en disant:
Ne rachetez pas, et que les gens disent: Nous, on est meilleurs que l'avocat et
on rachète, comme le président disait, si quelqu'un perd
après ça, probablement qu'eux autres auraient plus de risque de
devoir payer les pots cassés. S'ils veulent assumer cette
responsabilité, qu'ils la prennent.
M. Garon: Ce n'est pas ça que je pense. Dans une caisse
populaire, la grosse partie de la décision, c'est de faire des
prêts, d'évaluer les emprunteurs.
M. Bouchard:...
M. Garon: Pardon? Je pense que l'expertise, c'est une chose, mais
évaluer la valeur morale d'un emprunteur...
M. Bouchard: Le rapport d'évaluation d'une bâtisse,
d'un bâtiment, d'une entreprise qui est fait...
M. Garon: Non, ça, ce sont des contraintes techniques, ce
n'est pas ça...
M. Fortier: Oui, mais c'est un expert. Autrement dit, s'il y a un
règlement au mouvement Desjardins qui dit: Vous n'avez pas le droit de
prêter plus que 75 %...
M. Garon:...
M. Fortier: M. le député de Lévis, s'il y a
un règlement qui dit: Vous n'avez pas le droit de mettre une
hypothèque pour plus de 75 % de la valeur d'un édifice, ça
prend un expert qui vous dit: Cet édifice vaut 200 000 $. Il faut qu'il
y ait un fondement, sans quoi, Hs vont se fonder sur quoi? Ils vont regarder
ça au pif: La maison vaut tant.
M. Garon: Non, non!
M. Fortier: Bien oui, c'est ça. Il va y avoir un
évaluateur qui va dire: La maison vaut tant.
M. Garon: Une fois qu'il sait que la maison vaut tant, ça
ne lui dit pas s'il doit prêter ou non dessus.
M. Fortier: Non, non, on ne dit pas ça, on dit "en tenant
compte". Il tient compte de l'avis de cette personne qui va dire: La maison
vaut tant. Par ailleurs, si la maison est à Scheffer-ville, on sait que
ça vaut 1 $, il serait mieux d'avoir un expert pour lui dire que
ça vaut 1 $.
M. Garon: Un expert va pouvoir dire: Une valeur de remplacement,
ça vaut tant.
M. Fortier: Non, on parie de la valeur marchande.
M. Garon: La valeur au marché, c'est peut-être une
autre affaire.
M. Fortier: Quand on parle de la valeur d'hypothèque,
c'est sur la valeur marchande, ce n'est pas sur la valeur de remplacement, ce
n'est justement pas ça.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Prévost.
M. Forget: M. le Président, pendant les dernières
années que j'ai vécu comme administrateur de la caisse, pour les
hypothèques, par exemple, on engageait un évaluateur, ensuite il
faisait l'étude. Dans des paroisses, c'était 75 %, et dans
d'autres paroisses, c'était 60 %. Mais là, on allait quand
même chercher un expert de la fédération qui venait nous
conseiller. On en a engagé un après, mais encore là,
malgré qu'on ait un expert, on allait encore consulter auprès de
la fédération pour voir si le prêt était bon ou pas.
Même, j'irais plus loin que ça, pour tous les prêts, si ma
mémoire est bonne, de 70 000 $ ou 100 000 $, il faut toujours passer par
la fédération. On va chercher des experts. Je pense que cet
article correspond à peu près à ces experts. Il ne faut
pas toujours penser à aller chercher un avocat ou un professionnel
à l'extérieur de la caisse. À l'intérieur de la
caisse, on a nos propres services. C'est comme ça que je le vois.
M. Fortier: C'est un bon point parce que pour les trois membres
de la commission de crédit, l'expert peut être le directeur
général, ça peut être un employé de la caisse
qui est préposé aux prêts commerciaux, pour eux, ça
peut être ça.
M. Garon: J'aimerais mieux dire: "après avoir
consulté", parce que c'est évident qu'après avoir
consulté, s'il a été prudent... On dit: Agir avec soin,
prudence et diligence. On ne dit pas "avec compétence" on dit qu'il agit
avec soin, prudence et diligence, comme l'aurait fait en pareilles
circonstances une personne raisonnable s'il agit de bonne foi. Mais je serais
porté à dire: Après avoir consulté l'opinion ou le
rapport d'un expert. Il a consulté, mais là, il faut qu'il
l'apprécie les choses. S'il est en droit, c'est évident qu'il
n'est pas compétent en droit, il ne peut pas évaluer les rapports
d'expert, mais l'expert va dire des choses. Il va dire, par exemple sur le plan
juridique: oui ou non; sur le plan d'évaluation, on va faire des choses;
sur le plan de la comptabilité, il va analyser un rapport. Mais il y a
d'autres considérations qui entrent en jeu. Le rapport technique n'est
pas la seule considération. Je pense qu'il a besoin des rapports
techniques, mais ce n'est pas la seule façon d'évaluer une
chose.
M. Fortier: Mais c'est l'idée qu'on met, "en tenant compte
de". Arrêtez de vous "bocquer". En tenant compte de, cela tient compte de
cela, mais ce n'est pas juste une consultation parce qu'une consultation
pourrait être verbale. On veut qu'il y ait une opinion ou un rapport
parce qu'éventuellement, il va y avoir des conséquences
très sérieuses s'il n'a pas suivi cette opinion-là. Alors,
en disant "en tenant compte", je pense que c'est plus faible qu'"en se
fondant", mais c'est le minimum auquel on peut aller.
Le Président (M. Lemieux): Je suis d'accord avec vous, M.
le ministre. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Garon: L'amendement n'est pas adopté. Je pense qu'"en
se fondant" c'est encore meilleur qu'"en tenant compte".
Le Président (M. Lemieux): C'est pariait. Alors je retire
mon amendement, M. le député de Lévis.
M. Garon: Je ne dis pas qu'"en se fondant" est partait.
Le Président (M. Lemieux): Mais je retire mon
amendement.
M. Fortier: Vous cherchez le plus que parfait, les
difficultés de la langue française.
M. Garon: Ce n'est pas cela. Dans les décisions que
prennent les dirigeants de caisse, à mon avis, il n'y a pas seulement
des choses fondées sur des questions d'un rapport d'expert. Il y a des
évaluations de choses, d'orientations, de choix à faire qui ne
relèvent pas d'un choix d'expert. Par exemple, il y a des caisses
populaires qui favorisent le développement communautaire. Un
coopérateur, à ce moment-là, est plus expert que l'expert
qui coopère à la coopération. L'expert ne croit pas
à cela. Je pense que
l'opinion de l'expert dans plusieurs décisions est
nécessaire, mais ce n'est pas tout.
M. Fortier: Le seul expert qu'on a autour de la table est le
député de Prévost. Lui, il en a fait.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 193 est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
M. Fortier: C'est avec "en se fondant"?
Le Président (M. Lemieux): Avec "en se fondant".
M. Fortier: C'est bien. Cela va.
Le Président (M. Lemieux): Parfait. J'appelle l'article
194?
M. Fortier: "Un dirigeant ne peut communiquer un renseignement
concernant la caisse ou ses membres que dans la mesure déterminée
par les règles adoptées par le comité de
déontologie ou par le conseil de surveillance, selon le cas, et par les
règlements du gouvernement." Alors, c'est tout le débat qu'on a
eu en commission parlementaire pour protéger les informations dites
privilégiées et confidentielles. On ne dit pas lesquelles, mais
il va avoir un règlement, soit un règlement du gouvernement ou un
règlement de la fédération ou de la caisse
elle-même.
M. Garon: Vous lirez le rapport de Madeli-pêche. Vous allez
voir que ce sont tous des experts.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 194 est
adopté?
M. Garon: Un instant. "Un dirigeant ne peut communiquer un
renseignement..."
M. Fortier: Vous vous souvenez des discussions qu'on a eues avec
les courtiers d'assurances où ils disaient que le caissier pouvait
couler de l'information touchant le dossier d'un individu. C'est, on
espère, que les règles de déontologie vont couvrir ce
genre de cas-là. Donc, il y a un empêchement pour le dirigeant de
communiquer une telle information.
M. Garon: Les caisses, dans leurs commentaires, disaient: "Cet
article ne devrait viser que la divulgation des renseignements confidentiels
à l'instar de l'article 352 qui vise la protection des renseignements de
cette même nature." Pourquoi n'avez-vous pas tenu compte de cette
représentation des caisses populaires?
M. Fortier: Ce sont elles qui vont déterminer... On leur
laisse le soin de faire les règles. Dans un premier temps, on leur dit:
Faites vos règles internes. Cela va être de la régie
interne. Elles feront leurs propres règlements. La raison pour laquelle
le gouvernement s'est gardé le pouvoir de réglementer, c'est
qu'on s'est dit: Si la confédération ou la
fédération ne le font pas, on va le faire. Dans un premier temps,
c'est elles qui vont faire leurs propres règles. C'est de la gestion
interne. C'est de la régie interne, réellement. Elles devront
répondre de leurs actes devant la population. S'il y avait des cas trop
difficiles, le gouvernement devrait réagir. Dans un premier temps, que
ce soient les banques ou les caisses populaires, on doit leur laisser le soin
de faire leur propre déontologie en ce qui concerne la protection de
l'information confidentielle. D'ailleurs, elles ont commencé. M.
Béland a déjà commencé à préparer un
code de déontologie. La remarque du mouvement Desjardins est redondante.
Ce sont elles qui vont faire leurs propres règlements.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): J'appelle l'article 195.
M. Fortier: "Une caisse assume la défense de ses
dirigeants qui sont poursuivis par un tiers pour un acte accompli dans
l'exercice de leurs fonctions et paie, le cas échéant, les
dommages-intérêts résultant de cet acte, sauf s'ils ont
commis une faute lourde, ou une faute personnelle separable de l'exercice de
leurs fonctions.
Toutefois, lors d'une poursuite pénale ou criminelle, la caisse
n'assume le paiement des dépenses de ses dirigeants que lorsqu'ils
avaient des motifs raisonnables de croire que leur conduite était
conforme à la loi ou qu'ils ont été libérés
ou acquittés, ou que la poursuite a été retirée ou
rejetée." Je pense que c'est le même article que dans la loi sur
les fiducies.
M. Garon: Mais lorsqu'ils vont commencer le procès... On
dit: "lors d'une poursuite pénale ou criminelle, la caisse n'assume le
paiement des dépenses de ses dirigeants que lorqu'ils avaient des motifs
raisonnables de croire que leur conduite était conforme à la loi
- c'est correct, mais - ou qu'ils ont été libérés
ou acquittés... Avant cela il va falloir qu'ils soient défendus.
Ils vont se défendre tout seuls.
M. Fortier: "N'assume le paiement des dépenses...".
M. Garon: C'est cela, oui.
M. Fortier: C'est cela. Je me souviens d'une cause. Ces cas sont
difficiles. Je me souviens quand Gérard Filion avait été
poursuivi au
criminel, alors qu'il était chez Marine. Il avait
été obligé d'assumer ses propres dépenses.
Après cela, il avait été acquitté. Quand quelqu'un
est poursuivi au criminel, on ne peut pas présumer, normalement,
que...
M. Garon: ...condamné tout en étant de bonne foi.
Adopté.
Le Président (M. Forget): J'appelle l'article 196.
M. Fortier: "Une caisse assume les dépenses de ses
dirigeants qu'elle poursuit pour un acte accompli dans l'exercice de leurs
fonctions si elle n'obtient pas gain de cause et si le tribunal en
décide ainsi. "Si la caisse n'obtient gain de cause qu'en partie, le
tribunal peut déterminer le montant des dépenses qu'elle assume."
Autrement dit, elle paie pour les dépenses dans la mesure
où...
M. Garon: Elle n'a pas gagné. M. Fortier: ...elle
n'a pas gagné.
M. Garon: Si le tribunal le décide à la fin de...
(23 h 15)
M. Fortier: C'est cela. Oui, il peut ne plus être
là. La personne peut ne plus être à l'emploi de la caisse,
mais c'est un acte qui a été accompli durant l'exercice de ses
fonctions.
M. Garon: Non, non, je comprends le point, mais, si elle les a
mis dehors, ce ne sont plus ses dirigeants. On dit: "...assume les
dépenses de ses dirigeants qu'elle poursuit pour un acte accompli dans
l'exercice de leurs fonctions". Si elle les a mis dehors et les poursuit
après, ce ne sont plus "ses dirigeants".
M. Fortier: Je ne crois pas qu'on puisse l'interpréter
comme ça. Je pense qu'il est clair que, si cela a été
accompli durant les fonctions, l'article s'applique.
M. Garon: Mais, s'ils ne sont plus dirigeants, je pourrais dire
que je les poursuis pour un acte accompli pendant, mais que ce ne sont plus mes
dirigeants.
M. Fortier: Comme de raison, si une personne avait...
M. Garon: On pourrait dire...
M. Fortier: ...déjà quitté par
elle-même.
M. Garon: Elle pourrait dire qu'elle poursuit pour un acte
accompli dans l'exercice de leurs fonctions lorsqu'ils étaient
dirigeants ou... Là, c'est écrit dirigeants en fonction, mais ce
pourrait être des dirigeants qui ne sont plus en fonction. L'article 114
est meilleur. Pardon! Dans la Loi sur les sociétés de fiducie et
les sociétés d'épargne, on ne dit pas... Qu'est-ce qui est
visé à l'article 107 de la Loi sur les sociétés de
fiducie et les sociétés d'épargne, le savez-vous?
M. Fortier: L'article 107?
M. Garon: Oui. Ce sont peut-être des administrateurs, je ne
le sais pas.
M. Boivin: Des administrateurs et des dirigeants.
L'article 107 de la loi sur les fiducies se lisait ainsi: "Les
administrateurs et les dirigeants d'une société sont
considérés comme des mandataires de la
société."
M. Fortier: Alors, ce sont ceux qu'on appelle dirigeants, ce sont
les mêmes personnes. Je pense que ça va.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 196 est
adopté?
M. Garon: Bien, on ne peut pas dire simplement que ça va,
parce que même si les dirigeants peuvent être encore là, ils
peuvent aussi ne plus être là. Alors, qu'est-ce qui arrive? Je
vous donne un exemple: une caisse congédie un dirigeant pour telle
raison; ensuite, elle le poursuit pour une raison qui n'est pas liée
à son travail, mais - je vais donner un cas bien simple - parce qu'il
prenait un coup - c'est déjà arrivé. Elle le poursuit pour
un acte accompli dans l'exercice de ses fonctions. S'il n'est plus dirigeant,
qu'arrive-t-il à ce moment-là? Là, cela nous
réfère à quelqu'un qui est encore dirigeant. Mais, s'il ne
l'est plus, on le poursuit pour un acte accompli au moment où il
était dirigeant. C'est ce que je veux dire au fond, parce qu'au
début ce n'était pas un doute, mais je pensais à quelque
chose de plus concret. Je me demande ce qu'il serait arrivé dans un cas
comme celui-là.
M. Fortier: Comme de raison, si cela fait cinq ans que la
personne a quitté et qu'on la poursuit...
M. Garon: Oui, ce n'est pas la question. À mon avis, ce
qui est important...
M. Fortier: Non, mais l'idée ici est de protéger
ceux qui sont les dirigeants à l'emploi de la caisse. Non?
M. Garon: Oui et non.
M. Fortier: II y a des cas limites: s'H y a quinze jours qu'il a
quitté ou s'il y a dix ans qu'il a quitté...
M. Garon: C'est comme dans vos fonctions
de ministre. Si vous êtes poursuivi par quelqu'un dans l'exercice
de vos fonctions, je pense bien que le gouvernement va assumer la
défense même si vous n'êtes plus ministre.
M. Fortier: Nous allons suspendre, M. le député.
Nous allons essayer de trouver parce que l'idée, vous avez raison, ce
peut être quelqu'un qui a déjà été
dirigeant.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre l'article
196.
M. Fortier: L'article 197.
M. Garon: Finalement, c'est important. J'ai un cas à
l'esprit...
M. Fortier: Commme de raison, je suis porté à
croire que l'intention était de protéger un dirigeant, mais s'il
y a trop longtemps qu'il a quitté, d'un autre côté, vous
avez raison s'il a agi de bonne foi, alors qu'il était là,
quoique si on le poursuit, c'est parce qu'il y a un problème.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: Nous allons y repenser.
M. Garon: J'ai un autre cas aussi de quelqu'un qui a eu des
problèmes, il était malade. Qu'arrive-t-il dans un cas comme
celui-là? C'est pour cela qu'être dirigeant, cela veut dire, je
pense bien, quelqu'un qui, lorsqu'il était un dirigeant, a accompli un
acte comme dirigeant dans l'exercice de ses fonctions, mais il peut ne plus
être dirigeant, excepté qu'on peut le poursuivre...
M. Fortier: De ses dirigeants ou de ses exdirigeants.
M. Garon: Je ne sais pas comment le rédiger.
M. Fortier: Moi non plus.
M. Garon: Je sais que ce n'est pas cela, il est poursuivi pour un
acte qu'il a posé lorsqu'il était dirigeant, je pense que c'est
ce qu'on veut dire au fond, qu'il le soit encore ou qu'il ne le soit plus.
M. Fortier: Oui, mais là c'est parce qu'on dit "qu'elle
poursuit". Qu'elle poursuit, c'est la caisse et vous présumez qu'il y a
une poursuite qui vient de l'extérieur.
M. Garon: Non, mais si elle le poursuit, habituellement, si c'est
assez grave, il y a des chances qu'elle l'ait congédié ou
rétrogradé.
M. Fortier: Non, mais on parle de la caisse qui poursuit. Mais,
là, vous soulevez le cas d'une tierce personne de l'extérieur de
la caisse qui poursuit.
M. Garon: Non, non, je dis que la caisse...
M. Fortier: Mais, il faut prévoir cela également.
S'il y a une poursuite qui vient d'une personne extérieure à la
caisse et que celle-ci poursuit un dirigeant qui ne l'est plus, c'est
déjà réglé.
M. Garon: Je vais vous donner un exemple. M. Fortier: Ah
oui!
M. Garon: Je me demande si cela est couvert. Si la caisse est
poursuivie et met en cause son dirigeant ou fait intervenir son dirigeant, elle
le poursuit un peu, elle l'embarque dans le bain. C'est ce à quoi je
pensais.
M. Fortier: On va y revenir, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Au fond, on se réfère à des actes
que la personne a accomplis dans l'excer-cice de ses fonctions. Est-ce qu'elle
a fait une faute, une gaffe ou a fait son travail correctement?
M. Fortier: M. le député, on va y revenir, parce
qu'il faudrait même toucher l'article 195, qui est justement les
poursuites des tiers; l'article 196, c'est quand la caisse poursuit. Alors, si
on veut couvrir les cas où la personne n'est plus à son emploi,
il faudra retoucher l'article 195 également.
M. Garon: Nous les mettons en suspens tous les deux?
M. Fortier: Bien, l'article 195 est déjà
accepté, mais on reviendra un peu plus tard. C'est déjà
approuvé.
Le Président (M. Lemieux): Nous y reviendrons.
M. Garon: D'accord.
M. Fortier: Mais on met en suspens l'article 196.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 197.
M. Fortier: Article 197: "Une caisse doit s'acquitter des
obligations visées à l'article 195 ou 196 envers toute personne
qui, à sa demande, a agi à titre d'administrateur ou de dirigeant
pour une personne morale dont elle est actionnaire ou
créancière."
Alors, c'est "a agi", c'est dans le passé, "à titre
d'administrateur ou de dirigeant pour une
personne morale dont elle est actionnaire ou créancière".
Autrement dit, je ne sais pas, une caisse prête de l'argent à une
compagnie et la compagnie tombe en faillite et elle la prend sous
administration temporaire. Là, c'est la loi des syndics qui joue ou ce
peut être dans un des holdings éventuels.
M. Garon: "... a agi à titre d'administrateur ou de
dirigeant pour une personne morale dont elle est actionnaire ou
créancière". Cela fait beaucoup de cas, n'est-ce pas? Dont elle
est actionnaire, qu'est-ce que c'est? Dans quelle proportion? Il s'agit d'avoir
une part. Souvent, cela va être un créancier en même
temps.
M. Fortier: On veut couvrir...
M. Garon: Souvent, quand ils prêtent à une
compagnie, ils font endosser.
M. Fortier: Cela s'applique à des filiales comme la
compagnie d'assurances générales. La compagnie d'assurance-vie,
c'est une mutuelle. Cela s'applique aussi à d'autres. Est-ce que cela
s'appliquerait aux quatre holdings ou seulement aux holdings dans le secteur
financier?
Une voix: À n'importe quelle personne morale.
M. Fortier: À n'importe quelle personne morale, comme
Culinar. Si quelqu'un est nommé par le mouvement Desjardins au conseil
d'administration de Culinar, on voudrait qu'il soit poursuivi. On parle d'une
caisse, mais tout cela s'applique à la confédération
éventuellement, par les règles de transposition. Je crois qu'ici
il faudrait faire aussi un amendement parce qu'on dit "a agi". Il va falloir
qu'on couvre également le présent, qui agit présentement
et pas seulement qui a agi. Dans les deux autres cas, on couvrait le
présent et on ne couvrait pas le passé. Ici, on couvre le
passé et on ne couvre pas le présent. D'accord? On va y revenir.
C'est en suspens aussi.
M. Garon: A agi, cela veut dire...
Le Président (M. Lemieux): L'article 197 est suspendu.
J'appelle l'article 198.
M. Fortier: "Les dirigeants de la caisse qui autorisent le
remboursement ou le rachat de parts contrairement à la présente
loi sont solidairement tenus de payer à la caisse les sommes
déboursées par celle-ci aux fins de ce remboursement ou de ce
rachat. "
M. Garon: Autorisent le remboursement ou le rachat de parts.
M. Fortier: Autrement dit, vous allez voir qu'il y a des
dispositions très strictes sur le remboursement de parts. Normalement,
les parts permanentes sont rachetées au décès ou lorsque
la personne prend sa retraite. Il ne faut pas jouer avec ces
règles-là. Alors, s'il y a des gens qui se mettent à jouer
avec ces règles-là, on dit qu'ils sont personnellement
responsables, à moins qu'ils ne se soient fondés sur un rapport
d'expert qui leur disait que c'était correct.
M. Garon: Pourquoi a-ton dit seulement solidairement?
M. Fortier: Bonne question. On va attendre que... M.
l'inspecteur, pourquoi ne dit-on pas conjointement et solidairement, juste
solidairement?
Le Président (M. Lemieux): Dans le droit des compagnies,
n'est-ce pas conjointement et solidairement?
M. Fortier: À l'article 198.
Le Président (M. Lemieux): Pour moi, c'est que le
mouvement est solidaire. C'est cela?
Une voix: II a raison.
M. Fortier: C'est le président qui a soulevé la
question.
M. Bouchard: C'est conjoints et solidaires. Le
Président (M. Lemieux): II me semble.
M. Boivin: C'est bêtement inspiré de la Loi sur les
assurances qui prévoit uniquement le cas de la solidarité.
M. Fortier: C'est une erreur.
Le Président (M. Lemieux): Mais, je pense que dans le
droit des corporations, on prévoit conjoints et solidaires.
M. Bouchard: Dans le Code civil.
Le Président (M. Lemieux): Dans le Code civil aussi.
M. Bouchard: C'est conjoints et solidaires.
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est conjoints et
solidaires. Bien là, je ne fournirai pas l'amendement. Je vais demander
au député de Lévis de le faire.
M. Garon: Non, non.
Le Président (M. Lemieux): Je peux le faire, M. le
député de Lévis?
M. Garon: C'est parce qu'on peut en parler.
M. Fortier: Un instant, on va juste vérifier dans le droit
des compagnies.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Garon: Est-ce que cela a été fait volontairement
comme cela ou est-ce par oubli?
M. Fortier: C'est que celui qui a écrit l'article s'est
inspiré de la Loi sur les assurances et dans celle-ci on dit seulement
solidairement. Mais on me dit que dans le droit des compagnies, c'est
conjointement et solidairement. On vérifie cela.
Le Président (M. Lemieux): II vérifie.
M. Boivin: Non, on ne parle que de la solidarité à
l'article 123. 58.
M. Fortier: Lisez-le donc. Cela, c'est pour les compagnies?
M. Boivin: L'article 123. 58 de la Loi sur les compagnies dit:
les administrateurs qui autorisent l'acquisition ou le paiement d'actions en
violation de la présente section sont solidairement tenus des sommes ou
biens en cause non encore recouvrés. "
Le Président (M. Lemieux): Ce n'est pas...
M. Garon: Mais, quand vous écrivez solidairement,
qu'est-ce que vous allez viser? (23 h 30)
Le Président (M. Lemieux): Je pense que cela devrait
être conjoints et solidaires.
M. Fortier: Que veut dire solidairement? Qu'ils sont tous
responsables, mais pas ensemble, pas en bloc?
M. Boivin: C'est que vous pouvez réclamer
indifféremment de l'un ou de l'autre, mais ils sont tous tenus
individuellement de payer les...
M. Fortier: Individuellement et conjointement voudrait dire
qu'ils ont une responsabilité...
M. Boivin: Conjointement, c'est qu'entre eux ils se divisent
également la responsabilité.
M. Fortier: C'est cela. On les poursuit en bloc et ensuite ils
s'organisent entre eux, un peu comme le constructeur, l'architecte et
l'ingénieur conjointement et solidairement responsables.
M. Boivin: En fait, c'est que...
M. Garon: Solidairement, je peux aller contre un. Ils sont
solidaires...
M. Boivin: C'est cela.
M. Garon: Habituellement, ce qui va arriver, c'est que tu vas
prendre le plus riche.
M. Fortier: Tu ne peux pas intenter une poursuite en bloc. Il
faut les prendre un par un.
M. Boivin: Comme la règle dit qu'ils sont responsables, on
voulait être capables d'aller chercher l'un ou l'autre. Le fait de
décider qu'ils seraient responsables de façon conjointe, c'est
entre eux. Donc, la règle ne visant pas la protection des
administrateurs mais plutôt une règle de responsabilité des
administrateurs, on a prévu uniquement le cas de la
solidarité.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Garon: C'est raide en péché. Je vais vous dire
une affaire.
Une voix: II peut y en avoir un qui n'a rien fait...
Le Président (M. Lemieux): Et il n'y a pas de
recours contre les autres.
Une voix: II va avoir toute l'action sur lui.
Le Président (M. Lemieux): Mais oui. C'est cela.
M. Garon: Parce qu'il est plus fortuné. Habituellement,
dans une affaire comme cela...
M. Fortier: Autrement dit, on va prendre celui qui est le plus
riche.
Le Président (M. Lemieux): Après, il va vouloir se
retourner contre les autres.
M. Garon: C'est cela. Tu poursuis toujours le plus riche
là-dedans, celui qui peut payer.
Le Président (M. Lemieux): C'est cela. Cela va lui
coûter cher. Je pense que cela ne change rien entre conjoints et
solidaires.
M. Fortier: Est-ce qu'on peut faire la proposition?
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Fortier: Donc, je propose l'amendement. La troisième
ligne de l'article 198 est modifiée par l'ajout à la
troisième ligne, avant le mot "solidairement", des mots "conjointement
et".
Le Président (M. Lemieux): II est recevable. Est-ce que
l'amendement est...
M. Garon: Qu'est-ce qu'il dit?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre va vous le
répéter.
M. Fortier: L'article 198...
M. Garon: J'ai compris irrecevable.
M. Fortier:... est modifié par l'ajout à la
troisième ligne, avant le mot "solidairement", des mots "conjointement
et". Alors, cela se lirait: conjointement et solidairement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article 198 est adopté? Adopté.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 198 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons maintenant
l'article 199.
M. Fortier: "Les dirigeants de la caisse qui autorisent un
placement ou un crédit contrairement à la présente loi ou
aux règlements qui lui sont applicables en vertu de la présente
loi sont solidairement tenus des pertes qui en résultent pour la caisse.
" J'imagine que c'est le même raisonnement. M. l'inspecteur, c'est le
même raisonnement. On parle de solidairement tenus, c'est la même
chose.
Le Président (M. Lemieux): C'est la même chose.
M. Fortier: Alors, on va faire un petit amendement qui
proposerait qu'à la troisième ligne, avant le mot
"solidairement", on introduise "conjointement et".
Le Président (M. Lemieux): Solidairement.
M. Fortier: Solidairement.
M. Garon: On met un amendement ici?
Le Président (M. Lemieux): On va le rédiger, M. le
député de Lévis. Je vais juger de sa recevabilité.
L'article 199 est modifié par l'ajout à la troisième
ligne, avant le mot "solidairement", des mots "conjointement et". Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 199 tel
qu'amendé est adopté?
M. Garon: Un instant!
Le Président (M. Lemieux): Pas de problème.
L'amendement est adopté.
M. Garon: Avez-vous remarqué - j'ai oublié d'en
faire la représentation tantôt - concernant les articles 166, 187
et 198 que le mouvement Desjardins disait qu'on devrait dire au lieu de
"autorisent un placement ou un crédit" "autorisent un placement ou
consentent un crédit"?
M. Fortier: Non, parce qu'on a dit tout à l'heure que la
commission de crédit en particulier ne fait qu'autoriser. C'est la
caisse qui consent. D'ailleurs, ce n'est pas l'individu au conseil
d'administration qui consent, c'est la caisse en tant que caisse. Autrement
dit, l'institution financière, ce ne sont pas les individus qui prennent
les décisions, c'est la caisse en tant qu'institution financière.
Donc, il n'a pas raison.
Si vous le désirez, on peut revenir à l'article 195, j'ai
les amendements. J'ai déjà les amemandements proposés pour
les articles 195, 196 et 197.
Vous les avez devant vous, M. le député de Lévis:
"L'article 195 est modifié premièrement par l'insertion, dans la
première ligne du premier alinéa et après le mot
"dirigeants", des mots "et des personnes qui ont agi à ce titre pour
elle et". "
M. Bouchard: Qui sont pourvuivis par un tiers.
M. Fortier: C'est cela: Une caisse assume la défense de
ses dirigeants et des personnes qui ont agi à ce titre pour elle et...
Alors, on continue. Cela couvre ceux qui sont dirigeants et sont qui ont
déjà agi comme dirigeants. "Deuxièmement, par l'insertion,
dans la première ligne du deuxième alinéa et après
le mot "dirigeants", des mots "et des personnes qui ont agi à ce titre
pour elle". "
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, pour qu'on
puisse bien vous suivre, l'amendement à 199 a été
adopté, l'article n'est pas encore adopté, il est suspendu et,
là, vous revenez à 195.
M. Fortier: Non, je m'excuse, je pensais que 199 était
adopté.
Le Président (M. Lemieux): Non, à l'article 199, M.
le député de Lévis m'a demandé d'attendre. Je lui
ai demandé si l'amendement avait été adopté, il m'a
dit oui; j'ai dit: Est-ce que l'article 199 est adopté tel
qu'amendé? Il m'a dit: Une minute. Est-ce bien exact?
M. Garon: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'on adopte 199?
M. Garon: Je pensais qu'on était rendu à 195.
Le Président (M. Lemieux): Alors, on va suspendre 199 et
on va s'en aller à 195. D'accord?
M. Fortier: Maintenant, 195 avait déjà
été adopté, je pense.
Le Président (M. Lemieux): Non... L'article 195, oui, oui!
Oui, il avait été adopté.
M. Fortier: Avec le consentement du député de
Lévis, je...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Comme il y a consentement, nous
revenons à l'article 195.
M. Fortier: "Par l'insertion, dans la première ligne du
premier alinéa et après le mot "dirigeants", des mots "et des
personnes qui ont agi à ce titre pour elle et". " "Deuxièmement,
par l'insertion, dans la - là, il y a une erreur - deuxième ligne
du deuxième alinéa et après le mot "dirigeants", des mots
"et des personnes qui ont agi à ce titre pour elle". "
Donc, à l'article 195, on couvrirait et les dirigeants et ceux
qui ont agi à ce titre pour elle.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 195 est
adopté. J'appelle l'article 196. M. le ministre.
M. Fortier: "L'article 196 est modifié par l'insertion,
dans la première ligne et après le mot "dirigeants", des mots -
ouvrez les guillemets - "et des personnes qui ont agi à ce titre pour
elle et" - fermez les guillemets -. "
Encore là, on couvre les gens qui sont dirigeants ou qui l'ont
été dans le passé. Le reste se tient.
M. Garon: Votre "et" n'est pas nécessaire là. "Et
qu'elle poursuit", vous voulez dire ça?
Une caisse assume les dépenses de ses dirigeants et des personnes
qui ont agi à ce titre pour elle et qu'elle poursuit ou bien qu'elle
poursuit?
M. Fortier: Non, non, ici, l'article 196 se lirait: "Une caisse
assume les dépenses de ses dirigeants et des personnes qui ont agi
à ce titre pour elle et qu'elle poursuit pour un acte accompli dans
l'exercice de leurs fonctions si elle n'obtient pas gain de cause et si le
tribunal en décide ainsi. "
Quand on le lit à haute voix, on s'aperçoit que ça
cloche un peu!
M. Garon: C'est ce que je voulais. Vous avez fait votre cours
classique où, vous?
M. Fortier: Chez les Sulpiciens. M. Garon: Ah!
Le Président (M. Lemieux): Cégep de
Jonquière.
M. Fortier: Non, Collège Grasset. Les messieurs de
Saint-Sulpice.
M. Garon: Quand je le lisais, moi, il me semblait que je n'aurais
pas mis le dernier "et". Ce n'est pas fondamental.
M. Fortier: Attendez. Une caisse assume les dépenses de
ses dirigeants et des personnes qui ont agi à ce titre pour elle qu'elle
poursuit. Vous avez raison, je pense que, si on enlève le "et", ici,
dans l'amendement, je pense que c'est plus clair. Mettre une virgule.
M. Garon: Oui, c'est cela, oui.
M. Fortier: Donc, je relis l'amendement: "L'article 196 est
modifié par l'insertion, dans la première ligne et après
le mot "dirigeants", des mots "et des personnes qui ont agi à ce titre
pour elle, " - fermer les guillemets -. "
Le Président (M. Lemieux): Virgule, fermer les guillemets.
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 196, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant le 197.
M. Fortier: L'article 197.
Le Président (M. Lemieux): II faut se rendre
à l'article 200.
M. Fortier: L'article 197 de ce projet de loi est modifié
par l'insertion, dans la deuxième ligne et après le mot
"demande", des mots "agit ou a agi".
M. Garon: "Agit ou".
M. Fortier: "Agit ou a agi".
Le Président (M. Lemieux): "Agit ou", oui.
M. Fortier: "Agit ou", c'est cela. On ajoute, après le mot
"demande", les mots "agit ou".
Le Président (M. Lemieux): C'est cela.
M. Fortier: Alors, cela se lit ainsi: "Une caisse doit
s'acquitter des obligations visées à l'article 195 ou 196 envers
toute personne qui, à sa demande, agit ou a agi". Alors, c'est le
présent et le passé.
M. Garon: C'est cela. M. Fortier: Cela va?
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 197 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Alors, nous
allons revenir maintenant à l'article 199.
M. Garon: J'avais vu cela, tantôt, je ne disais pas un mot.
Il y a un "et" qui est resté dans l'article 195, hein?
Une voix: À l'article 195, il est de trop. M. Garon:
Je pense qu'on devrait le faire. Le Président (M. Lemieux):
On va le faire.
M. Fortier: Attendez, je ne l'ai pas lu au complet: dirigeants et
des personnes qui ont déjà ce titre pour elle, et on
enlève le "et". C'est dans le deuxième seulement?
M. Garon: Dans le premier.
M. Fortier: Dans le premier aussi?
M. Garon: II n'y en a pas dans le deuxième. Le
deuxième est correct.
M. Fortier: Alors, cela serait: des dirigeants et des personnes
qui ont agi à ce titre pour elle et qui sont poursuivis...
M. Boivin: Dans le premier alinéa, II me paraît
nécessaire. C'est dans le deuxième qu'il est de trop, je
pense.
M. Garon: Non.
M. Boivin: Le deuxième, si vous me permettez, va se lire
ainsi: Toutefois, lors d'une poursuite pénale ou criminelle, la caisse
n'assume le paiement des dépenses de ses dirigeants et des personnes qui
ont agi a ce titre pour elle...
M. Garon:... que lorsque... M. Fortier:... virgule...
M. Boivin: Non, il est correct. M. Fortier: II est correct.
Le Président (M. Lemieux): II est correct? Alors, on ne
touche pas à l'article 195, on revient à l'article 199.
M. Fortier: Voyons donc!
Le Président (M. Lemieux): On revient à l'article
199.
M. Fortier: Cela parassait évident. Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): C'est en recherchant la
perfection qu'on se rend compte qu'on est parfait.
M. Fortier: C'était évident. L'article 199.
M. Garon: Cela aurait pu être une virgule... Enlever le
"et" et une virgule aussi, mais...
Le Président (M. Lemieux): Les articles 200 à 500,
c'est à adopter inclusivement?
M. Garon: On était rendus à l'article 199.
Le Président (M. Lemieux): L'article 199, oui.
M. Fortier: Alors, on avait adopté l'amendement:
conjointement et solidairement?
Le Président (M. Lemieux): L'amendement était
adopté, effectivement.
M. Fortier: Tenus des pertes qui en résultent pour la
caisse. Alors, je ne sais pas ce que le député de
Lévis...
Le Président (M. Lemieux): Nous en étions
à
décider si l'article était adopté tel
qu'amendé. M. Garon: Attendez un peu.
M. Fortier: Vous avez des problèmes, M. le
député de Lévis? C'est quoi?
M. Garon: Je n'en vois pas. M. Fortier: Moi non plus.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 199 est-t-il
adopté tel qu'amendé?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Alors, j'appelle
l'article 200.
M. Fortier: L'article 200!
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles de 200
à 589 sont adoptés inclusivement?
M. Garon: On ajourne et on fête cela. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Fortier: On va passer l'article 200 et on va ajourner
là. Celui qui accepte un dépôt, contrairement à
l'article 241... On va regarder cela. Alors, on y dit qu'une caisse ne peut
accepter de dépôts de ses employés, d'une personne
intéressée ou d'une personne liée à des conditions
plus avantageuses... Autrement dit, on ne peut pas accepter un
dépôt à des conditions plus avantageuses.
Je reviens à l'article 200: "Celui qui accepte un
dépôt contrairement à l'article 241 ou consent un
crédit contrairement à l'article 250 est tenu des sommes que la
caisse perd en raison des conditions plus avantageuses qui ont
été consenties. " Alors, l'article 241, c'est lorsqu'une caisse
accepterait des dépôts à un taux d'intérêt
trop élevé et l'article 250, c'est lorsque la caisse consentirait
du crédit à des taux trop bas.
L'article 241, c'est quand on accepterait des dépôts...
Disons un dépôt à terme avec un taux d'intérêt
de 25 %. Au-delà de...
M. Garon: II faut faire attention là. Il faut faire
attention de ne pas prendre la caissière qui accepte le
dépôt, parce que c'est...
M. Fortier: Non, non, ce n'est pas cela, la caissière.
C'est que vous avez un règlement de la caisse qui définit les
conditions pour consentir du crédit; c'est la commission de
crédit. La commission de crédit peut déléguer ses
fonctions au directeur général ou à une autre personne.
Alors, c'est très délimité: avec les limites, l'envergure
et tout cela. Donc, c'est très clair. Il y a un règlement
à ce sujet et la commission de crédit peut déléguer
sous certaines conditions. Parce que dans le fond, il inclut n'importe quoi,
les dépôts, n'importe quoi; c'est le crédit. Les
dépôts couvrent le crédit. (23 h 45)
M. Garon: Est-ce que vous voulez dire celui qui consent?
Tantôt on a enlevé "consentir" - parce que la caisse voulait
mettre "consentir" - pour écrire "qui autorise". Celui qui accepte un
dépôt, c'est une affaire, ou consent ou autorise. Quant au
crédit, il y a un problème, je pense.
Une voix: Ce n'est pas une caissière qui autorise le
crédit.
M. Garon: Non. Il dit "consent". Tantôt, il disait
"autorise". La caisse voulait mettre "consent". On a dit: II faut écrire
"autorise", parce que ce n'est pas celui qui sort l'argent, c'est celui qui
autorise qui est dans cette situation.
M. Fortier: À quel endroit?
M. Garon: Tantôt quand vous avez dit "consent". Vous avez
expliqué pourquoi vous ne consentiez pas au commentaire.
M. Fortier: Oui, on vous a convaincu tout à l'heure.
M. Garon: Vous m'avez convaincu de cela. J'ai compris que ce que
vous voulez dire au fond, c'est "autorise un crédit" au lieu de
"autorise un placement" ou "consente un crédit". C'est la caisse qui
consent alors que ce sont des personnes qui autorisent.
M. Fortier: C'est cela.
M. Garon: Mais si on garde la même chose, je pense...
M. Fortier: Mon Dieu! Vous apprenez votre leçon. C'est
correct.
M. Garon: J'écoute quand le monde parle. Cela n'a l'air de
rien mais...
M. Fortier: Alors: "Celui qui accepte un dépôt
contrairement à l'article 241 ou autorise un crédit contrairement
à l'article 250 est tenu des sommes que la caisse perd. " C'est
cela?
Le Président (M. Lemieux): II y aurait un amendement?
M. Fortier: II y aurait un amendement. À la
deuxième ligne, remplacer le mot "consent" par "autorise". Le
secrétaire va l'écrire.
Le Président (M. Lemieux): M. le secrétaire va
écrire l'amendement.
M. Garon: Normalement "quelqu'un qui accepte un
dépôt contrairement à l'article 241", cela ne peut pas
être la caissière, sacrifice! Comment pourrait-elle faire
cela?
M. Fortier: Si vous voulez on ne nommera personne, mais il est
arrivé des cas où un directeur général prenait un
dépôt de sa belle-soeur à trois ou quatre points plus
élevés que ceux auxquels il aurait dû le consentir.
M. Garon: Ah oui!
M. Fortier: Autrement dit, la belle-soeur venait avec 50 000 $ et
il disait: Au lieu de te donner cela à 11 %, je vais te mettre cela
à 16 %. C'est de la fraude. C'est autant de la fraude que de dire: Je
vais te prêter 50 000 $ à 5 % d'intérêt.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, l'article 200 est modifié par le remplacement...
M. Garon: Attendez un peu. On va régler une affaire et on
réglera l'autre.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela va?
M. Garon:...
Le Président (M. Lemieux): L'article 200 est
modifié par le remplacement à la deuxième ligne du mot
"consent" par le mot "autorise". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 200 tel
qu'amendé est adopté?
M. Garon: Parions du dépôt maintenant.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. L'amendement est
expliqué à l'article 200 mais pas l'article.
M. Fortier: L'article 241?
M. Garon: L'article 241, oui. L'idée, c'est de ne pas
prendre "la personne qui accepte le dépôt.".
M. Fortier: C'est la caisse qui ne peut accepter de
dépôt. On dit: "La caisse ne peut accepter le dépôt".
C'est la règle.
M. Garon: Mais ici vous dites: "Celui qui accepte un
dépôt contrairement à l'article 241...".
M. Fortier: Ce que vous voulez dire, c'est que la personne aurait
pu recevoir des instructions du directeur général, et là
on prendrait la caissière au lieu de prendre le directeur
général.
M. Garon: Bien, ou tout simplement une erreur. Cela peut arriver
qu'il y ait une erreur.
M. Fortier: Oui mais là, c'est une erreur. Ces taux sont
publiés à chaque jour.
M. Garon: II y a une petite discussion, je pense, entre eux. On
commence à être fatigués après tant d'heures.
Le Président (M. Lemieux): II reste environ dix
minutes.
M. Garon: On voit moins les affaires.
M. Fortier: Je trouve que vous en voyez encore pas mal. Alors,
là, quelle est la difficulté? C'est qu'à l'article 241 on
dit "la caisse". Ce pourrait être "celui qui autorise l'acceptation d'un
dépôt contrairement à l'article 241".
M. Garon: Je pense que ce serait mieux si on disait: Celui qui
autorise l'acceptation d'un dépôt.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. M. le
secrétaire, un autre amendement à l'article 200: "Celui qui
autorise l'acceptation d'un dépôt...
M. Garon: "Autorise" vient du mot "autorité"...
Le Président (M. Lemieux): ...contrairement à
l'article 241.
M. Garon: ...donc, celui qui autorise en autorité. C'est
cela que veut dire "autorité".
Le Président (M. Lemieux): On apporte un autre amendement
à l'article 200.
M. Bouchard: Parfois c'est celui qui donne des ordres. Dans les
cas qu'on a connus, ce n'était pas celui qui autorisait, c'était
celui qui établissait les conditions.
Le Président (M. Lemieux): Au lieu de "celui qui accepte
un dépôt contrairement à l'article", "celui qui autorise un
dépôt contrairement à l'article".
M. Fortier: II le faisait mais l'autorisait en même
temps.
M. Bouchard: Ce n'est pas lui qui faisait les entrées des
livres, ce n'est pas lui qui faisait le dépôt.
M. Fortier: Autrement dit, dans les cas qu'on a connus, que
l'inspecteur a portés à mon attention, c'était le
directeur général qui manigançait les dépôts
pour donner à une personne de sa famille un taux d'intérêt
plus élevé. On veut prévenir cela. C'est lui-même
qui pouvait faire l'opération, mais il se trouvait à l'autoriser
en même temps. Il était à un poste d'autorité. C'est
pour cela que je crois que c'est "celui qui autorise l'acceptation d'un
dépôt contrairement à l'article 241."
M. Garon: On ferait mieux de dire "celui qui autorise un
dépôt contrairement à l'article 241 ou un crédit
contrairement à l'article 250", pour montrer que c'est...
M. Fortier: Pour le crédit, c'est approuvé ou c'est
décrété par la commission de crédit. Pour les
dépôts, je ne pense pas que la commission de crédit ait une
autorité pour les dépôts. Peut-être qu'on ne l'a pas
prévu pour la commission de crédit. On a dit que la commission de
crédit était responsable du crédit. Le dépôt,
ce n'est pas du crédit.
M. Garon: Pour couvrir tout le champ, il faudrait dire quasiment:
Celui qui autorise ou accepte de sa propre autorité.
M. Fortier: Ce que M. Boivin est en train de dire c'est que si
vous lisez l'article 200 avec 241: Celui qui accepte un dépôt
à des conditions plus avantageuses que celles qui devraient
l'être".
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'on va maintenir
l'article 200 avec deux "autorise" "celui qui autorise un dépôt
contrairement à l'article 241"? On avait accepté un amendement
tout à l'heure, il va falloir le reprendre. On va le suspendre.
M. Fortier: On va suspendre.
M. Garon: Je pense qu'on peut suspendre.
M. Fortier: On suspend et on ajourne.
M. Garon: On fait mieux de suspendre cela.
M. Fortier: On va ajourner. On est rendus à l'article
200.
Le Président (M. Lemieux): On retire l'amendement, de
consentement. On avait accepté l'amendement à l'article 200, on
le retire pour suspendre l'article 200. Vous êtes d'accord?
M. Fortier: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. M. Fortier: Et
on va le reprendre.
Le Président (M. Lemieux): Nous ajournons nos travaux sine
die, pour l'étude du projet de loi 70, Loi sur les caisses
d'épargne et de crédit.
(Fin de la séance à 23 h 50)