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(Onze heures vingt-trois minutes)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration est réunie
afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi 70,
Loi sur les caisses d'épargne et de crédit. Je demanderais au
secrétaire d'annoncer les remplacements.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Claveau
(Ungava) remplace M. Gendron (Abiti-bi-Ouest) et M. Kehoe (Chapleau) remplace
M. Lemieux (Vanier).
Base d'endettement (suite)
Le Président (M. Kehoe): Merci, M. le secrétaire.
Avant l'ajournement, nous en étions à l'étude de l'article
390, paragraphe 7°.
M. Fortier: M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Oui, M. le ministre.
M. Fortier: Hier, le député de Lévis avait
posé une question sur la capitalisation de la caisse centrale et
l'inspecteur a obtenu la réponse. S'il le désire, l'inspecteur
peut lui donner l'information désirée.
M. Garon: D'accord.
M. Bouchard (Jean-Marie): En rapport avec le paragraphe 7° de
l'article 390. Dans le paragraphe 7°, on nous parle de la réserve
générale. Il est bien sûr que la réserve
générale, on le sait tous, ne se constitue que par l'accumulation
des profits d'opération de la caisse, mais je pense que la question du
député de Lévis était de savoir sur quel principe,
sur quelle base, la capitalisation de la caisse centrale avait
été faite.
La caisse centrale s'est capitalisée à même les
fonds de liquidité des fédérations. Comme vous le savez,
les fédérations ont trois fonds: un fonds de liquidité, un
fonds de dépôt et un fonds d'investissement. Les
fédérations ont investi les quelque 400 000 000 $ du capital
social de la caisse centrale à même les fonds de liquidité
des fédérations. Comment se constituent les fonds de
liquidité des fédérations? C'est un pourcentage du
passif-dépôts des caisses qui varie entre 8 % et 12 %. Lorsque le
mouvement Desjardins a consenti les avances de capitalisation à la
caisse centrale, il l'a fait sur une base d'environ 4 % pour l'ensemble des
fédérations, ce qui voulait dire 400 000 000 $ de capital pour la
caisse centrale.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle le paragraphe
8°.
M. Fortier: Ici, on parle de la base d'endettement d'une
fédération. On dit: "La base d'endettement d'une
fédération se compose: "8° de tout autre
élément déterminé par règlement du
gouvernement." Il faut comprendre que cela peut évoluer et qu'il serait
important qu'on puisse ajouter à cette liste qui existe concernant la
base d'endettement.
M. Garon: Encore là, je pense qu'on devrait modifier la
loi plutôt qu'arriver toujours avec des dispositions omnibus. Le
gouvernement va amender les lois; au fond, c'est ce que cela revient à
dire. À différents endroits, on retrouve un article comme
celui-là, qui revient à dire qu'au lieu d'aller devant
l'Assemblée nationale pour modifier la loi on va faire un
règlement du gouvernement. C'est le Parlement qui est le fondement de la
loi, le gouvernement c'est l'exécutif, ce n'est pas le
législateur. Mettre une disposition comme celle-ci équivaut,
po'jr l'Assemblée nationale, à dire: Je donne au gouvernement mon
pouvoir de législation. Je pense que les ministres qui se font
suggérer cela par leurs fonctionnaires devraient être capables de
résister à cela. Moi aussi mes fonctionnaires me
suggéraient cela, mais je refusais; le Parlement légifère,
et je dois avoir le courage d'aller devant le Parlement. Là, cela veut
dire que cela donne un pouvoir d'amendement au gouvernement par rapport aux
lois. Je suis contre cela.
M. Fortier: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): Le paragraphe 8°,
adopté sur division?
M. Garon: Le ministre a l'air de prendre cela à la
légère, mais...
M. Fortier: Non, mais vous avez déjà fait le
débat, M. le député de Lévis.
M. Garon: Non, mais vous avez fait cela plusieurs fois. Je n'ai
jamais vu une loi où on retrouve une disposition comme celle-là
partout dans la loi. Je regrette, mais ce n'est pas une façon de
légiférer. Vous ne trouverez pas de loi où on trouve
autant de dispositions comme celle-là que dans la loi que vous faites
sur les caisses d'épargne et de crédit. Comme si le Parlement
n'existait pas. On n'est pas une république de bananes, il me semble
qu'il faut un minimum de respect du Parlement. Il n'y aura plus besoin
d'amendement avec cette loi, il ne faudra que des règlements du
gouvernement qui amenderont la loi, et ce n'est pas ainsi que cela fonctionne
dans une démocratie parlementaire, à moins qu'on devienne ce
qu'ils appellent une démocratie...
Des voix: Dirigée.
M. Garon: Pas dirigée, l'équivalent qu'il n'y ait
plus besoin de Parlement. À certains endroits, ils n'ont pas besoin de
Parlement, le dictateur le fait, alors qu'ici c'est le gouvernement qui
s'arroge les pouvoirs du Parlement. Ce n'est pas normal, c'est absolument
anormal et cela démontre à quel point vos députés
et votre parti sont irresponsables. Mettre des dispositions semblables dans les
lois, c'est comme si les députés niaient leur propre existence.
Alors que le parlementarisme est issu de siècles de batailles pour avoir
le droit de légiférer comme représentant du peuple, lui il
dit: Je m'en lave les mains. Il n'est pas surprenant que vous arriviez avec des
solutions de guenilles comme "intérieur-extérieur". Votre premier
ministre va finir comme il a fini en 1976, au lieu d'être à
genoux, il va finir à plat ventre.
M. Fortier: Est-ce qu'on peut revenir au projet de loi?
M. Garon: On ne trouve pas cela dans les lois, un Parlement ne
légifère pas comme cela. C'est un Parlement qui
légifère, ce n'est pas le gouvernement qui détermine par
règlements les amendements aux lois.
M. Fortier: M. le député...
M. Garon: Je sais, vous, vous avez des traditions; le facisme,
l'OAS, nous n'avons pas eu cela.
Une voix: Aïe, aïe, du calme.
M. Fortier: M. le Président, j'aimerais bien que le
député de Lévis nous permette de faire un débat
éclairé sur le projet de loi des caisses d'épargne et de
crédit. On a pas eu sa collaboration hier. On aimerait bien faire
avancer le débat. Il a déjà fait ce
débat-là. Dans le secteur des institutions financières, si
vous regardez le pouvoir de l'inspecteur en ce qui concerne la base
d'endettement, il est vrai qu'on donne des pouvoirs importants à
l'inspecteur. Il pourrait arriver qu'à la demande et selon le bon
vouloir du gouvernement on puisse ajouter une base d'endettement. Donc, dans ce
cas-là, si la base d'endettement était satisfaisante,
étant donné de toute façon le pouvoir de l'inspecteur qui
est donné... Dans le secteur des institutions financières,
regardez les lois à Ottawa ou même en Grande-Bretagne, où
je suis allé. Il est vrai que les choses évoluent rapidement et
que les gouvernements acceptent qu'un rajout soit fait par
réglementation, ou de donner des pouvoirs, comme à Ottawa, au
Surintendant des institutions financières et, ici au Québec,
à l'Inspecteur général des institutions
financières.
Là ce n'est pas l'inspecteur qui ajouterait, ce serait le
gouvernement comme tel. Cela lui permettrait de faire face à une
situation à laquelle on n'aurait pas pensé présentement.
Le débat a déjà été fait là-dessus.
Je voudrais rassurer le député de Lévis, je crois que son
commentaire, de façon générale, est pertinent, mais nous
croyons que dans ce cas-ci il serait dans le meilleur intérêt
public si nous pouvions avoir ce pouvoir réglementaire.
M. Garon: Je pense que le ministre exagère un peu. Un des
secteurs les plus conservateurs qu'il y ait c'est le domaine financier.
Arrêtons de dire que c'est un domaine qui évolue très
rapidement. C'est le monde à peu près le plus conservateur de
notre société. La dernière fois, que cette loi a
été changée, c'était en 1963. Maintenant, c'est en
1988, ça fait 25 ans. Ce serait peut-être bon d'apporter des
amendements plus souvent, de réviser la loi à tous les trois,
quatre ou cinq ans, mais pas donner un pouvoir de législation au
gouvernement. C'est le secteur des portes closes, à ce moment-là.
Je reconnais là le secteur financier, qui aime mieux régler ses
affaires dans les antichambres qu'à la face du public.
Dans un secteur surtout comme les coopératives, qui est un
secteur public où 4 500 000 Québécois sont membres, je
trouve malsain de retrouver autant de dispositions où la loi va
être amendée par des règlements du gouvernement. Alors
qu'essentiellement c'est un secteur démocratique, un secteur qui touche
à peu près tous les Québécois, pourquoi mettre des
dispositions comme celle-là? C'est pour faire en sorte que ça ne
lie pas le Parlement et ça ne sera pas au vu et au su de tout le monde.
Moi je pense que ce n'est même pas bon pour le secteur coopératif,
qui est un secteur habitué à évoluer en plein jour, alors
que vous essayez de le ramener au labyrinthe financier d'un monde qui n'aime
pas la clarté.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lafontaine, vous avez demandé la parole.
M. Gobé: Oui, M. le Président.
Précédemment à l'intervention du ministre, M. le
député de Lévis a fait allusion à ce qu'on appelle
l'OAS, en nous regardant et en laissant sous-entendre que peut-être
j'avais des méthodes et une mentalité inspirées de cela.
Je vous rappellerai, M. le député, que je ne fais partie d'aucune
organisation secrète, que je suis député du Parlement du
Québec et j'apprécierais beaucoup, pour le respect de la
démocratie qui semble vous tenir à coeur et la politesse, que
vous n'employiez plus à l'avenir ces mots. Cela fait deux ou trois fois
que vous les employez depuis que je
suis élu. Je peux vous dire que c'est vrai que j'ai
été un officier de l'armée française, mais
aucunement d'une organisation secrète. Je me sens offusqué et je
pense que ça nuit à mon privilège. Ce que vous avez dit
est inscrit. Je crois que c'est la un manque de politesse ou de tact.
Vous pouvez rire, M. le député, mais je ne crois pas qu'il
y a là quelque chose d'amusant. Je me sens offusqué. J'aimerais
ça que vous fassiez une mise au point.
M. Garon: M. le Président, si le député de
Lafontaine s'est senti visé, il s'est visé lui-même en
prenant la parole. Je pense bien que personne n'a pensé... Même
ceux qui auraient lu ces propos, s'il avait fait comme d'habitude, on n'aurait
même pas su qu'il était présent. Comme il a pris la parole,
on va savoir qu'il était là et que j'ai pu le viser, mais loin de
moi la pensée de le viser. Ce à quoi je me suis
référé, c'est aux gouvernements qui ont usurpé la
place du Parlement. Quand j'ai parlé de l'OAS, c'était
l'Organisation armée secrète qui essayait de faire en sorte que
les choses se passent d'une façon beaucoup plus, comme je disais tout
à l'heure, dictatoriale que ce à quoi on est habitué ici
par le parlementarisme et le changement des lois par le Parlement, et non pas
par le gouvernement.
Très peu de lois ont autant de dispositions pour faire les
changements de la loi par règlement du gouvernement. Ce n'est pas
normal. Ce n'est pas sain. Cela n'est pas une façon démocratique
de faire les choses parce que le pouvoir législatif, c'est
l'Assemblée nationale, l'exécutif, c'est le gouvernement et le
judiciaire, ce sont les tribunaux. Mais, si on mélange tout ça,
on ne respecte plus la démocratie parlementaire qui est le
système dans lequel nous vivons, où nous sommes supposés
vivre.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lafontaine.
M. Gobé: M. le Président, M. le
député de Lévis dit qu'on n'est pas souvent là et
qu'on ne parie pas souvent. C'est parce qu'il prend le temps de la commission
en pariant de tout et de rien. Cela fait deux semaines qu'on est sur un projet
de loi et qu'on est seulement rendu à l'article 391, parce qu'il parie
de tout et de rien. Il argumente sur toutes sortes de choses qu'on lui explique
deux ou trois fois à chaque séance. C'est pour cette raison que
nous, on comprend un projet de loi beaucoup plus rapidement que lui et qu'on
laisse le ministre le défendre.
Le Président (M. Kehoe): D'accord. L'article 390.8 est-il
adopté?
M. Garon: Moi, je n'ai pas d'objection à ce que
l'inspecteur général fasse passer un examen de connaissances au
député de Lafontaine et on verra le résultat.
M. Fortler: M. le député de Lévis, est-ce
qu'on peut procéder?
Le Président (M. Kehoe): C'est adopté sur
division?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): Adopté sur division.
Est-ce que l'article 390 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Sur division?
M. Garon: Pas l'article, mais...
Le Président (M. Kehoe): Non, tout l'article?
Adopté?
M. Garon: Non, c'est le paragraphe qui est adopté sur
division.
Le Président (M. Kehoe): Article 391... Pardon?
M. Garon: J'ai dit que le paragraphe a été
adopté sur division.
Le Président (M. Kehoe): Oui. Et l'article 390est
adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 391, il y a un
amendement que je vais tire: "L'article 391 est modifié par la
suppression, à la quatrième ligne du premier alinéa et
après le mot "courus", des mots "et échus". M. le ministre.
M. Fortier: L'article 391 établit une partie de la base
d'endettement. Il s'agit du dénominateur de la définition des
dettes. On dit: "Pour l'application de l'article 389, les dettes d'une
fédération sont constituées des dépôts
reçus et des emprunts contractés par la fédération
et les caisses qui lui sont affiliées, des intérêts courus
- ici, on enlève "et échus" - sur ces dépôts et
emprunts et des autres éléments déterminés par
règlement du gouvernement. "Dans le cas d'une fédération
affiliée à la Confédération des caisses populaires
et d'économie Desjardins du Québec, il est tenu compte
également de la fraction des dettes de la Caisse centrale Desjardins du
Québec équivalant au montant correspondant à l'ensemble
des dettes de la fédération sur l'ensemble des dettes de toutes
les fédérations affiliées à cette
confédération."
Alors, la raison pour laquelle on a enlevé les mots "et
échus", c'est que, justement, les intérêts peuvent
être courus mais ne sont pas nécessairement échus. On croit
que tous les
intérêts courus devraient faire partie des dettes et du
dénominateur du calcul de la base d'endettement.
M. Garon: Mais pourquoi aviez-vous mis les mots "et échus"
avant? Parce que vous changez quelque chose...
M. Fortier: Pourquoi a-t-on fait erreur? M. Boivin, pourquoi y
avait-il une erreur dans le texte?
M. Garon: Ah, c'est par erreur?
M. Boivin (Richard): C'est pour apporter une précision, en
fait. On a fait vérifier le texte par les comptables qui nous ont dit
que c'était préférable de viser essentiellement les
Intérêts courus et de ne pas référer à ceux
qui étaient courus et échus, qui étaient plus restrictifs.
On a déjà fait exactement la même modification à
l'article 229.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, est-ce que l'amendement est adopté?
M. Garon: L'amendement, c'est correct. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est
adopté.
M. Fortier: Cela va?
Le Président (M. Kehoe): Oui. Est-ce que l'article est
adopté?
M. Garon: On va les prendre un à un, si vous voulez.
La Président (M. Kehoe): Le premier alinéa de
l'article 391.
M. Garon: Voyez-vous, c'est encore un article comme cela: "et des
autres éléments déterminés par règlement du
gouvernement".
M. Fortier: C'est très important, M. le
Président.
M. Garon: Oui, mais...
M. Fortier: M. le député de Lévis, je
comprends - je ne vous en fais pas grief - que vous n'avez pas le temps de
revoir toute la documentation touchant les institutions financières,
mais il faut comprendre que, de plus en plus, il y a des éléments
de dettes qui pourraient ne pas être au bilan et qu'on ne connaît
pas dans le moment. Comment voulez-vous qu'on puisse définir dans une
loi des éléments de dettes qui évoluent très
rapidement et, malgré ce que vous avez dit tout à l'heure, si
vous vous informez, on va vous dire que, dorénavant, les banques
contractent des dettes qui n'existaient pas il y a deux ou trois ans. Hier, je
vous ai parlé des "swaps"; c'est tout à fait nouveau.
M. Garon: Arrêtez-moi ça, les "swaps", ce n'est pas
nouveau, mais c'est peut-être nouveau pour vous.
M. Fortier: C'est de plus en plus utilisé sur une grande
échelle. Il peut y avoir des éléments de dettes qui
n'apparaissent plus au bilan maintenant et il est donc important pour le
gouvernement de pouvoir déterminer dans un règlement des
éléments de dettes qu'on ne peut pas définir dans le
moment. Pour cette raison, étant donné qu'il s'agit du
dénominateur... Tout à l'heure, on parlait du numérateur
de la base d'endettement et là, il s'agit du dénominateur. Alors,
M. est très important qu'on puisse également définir par
règlement le dénominateur dans toute sa latitude et toute son
ampleur et pouvoir corriger au fur et à mesure de l'évolution du
milieu financier de nouveaux éléments qu'on ne peut, à ce
moment-ci, définir dans la loi. Sans cela, ça voudrait dire que,
d'ici deux, trois ou quatre ans, il pourrait survenir des nouvelles pratiques
comptables, des nouvelles pratiques financières dont on ne pourra pas
tenir compte et qui pourraient, de l'avis de l'Inspecteur général
des Institutions financières, être dangereuses et modifier
substantiellement la base d'endettement, et dont on ne pourra pas tenir compte.
C'est la raison pour laquelle ce genre de définition est là et
elle est, je crois, tout à fait justifiée.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis?
M. Garon: M. le Président, juste pour l'Information du
ministre, j'aimerais que l'inspecteur général ou ses techniciens
nous disent depuis combien d'années existent les "swaps", dans le
domaine bancaire?
Le Président (M. Kehoe): M. Bouchard?
M. Fortier: Les "swaps" et autres pratiques
financières.
M. Garon: Non, non, j'ai posé une question, M. le
Président: les "swaps". Je n'ai pas parlé des autres pratiques,
j'ai parlé des "swaps*.
M. Bouchard: Bien, les "swaps" sont communément
utilisés sur une base nouvelle par des institutions financières,
depuis quelques années, mais ça existait autrefois. Maintenant,
c'est institutionnalisé de façon courante.
M. Garon: Vous dites que ça existe depuis plusieurs
années. Depuis une quinzaine d'années, on peut dire que...
M. Fortier: Oui, mais M. le député de Lévis
comprendra que c'est utilisé sur une très grande échelle
maintenant, et c'est cette utilisation sur une très grande
échelle qui est nouvelle. C'est sûr que le concept lui-même
d'échanger des dettes n'est pas nouveau, mais c'est le fait que ce soit
échangé sur une très grande échelle et sur un
marché international qui est nouveau. C'est ce qui peut, à
l'occasion, faire problème. C'est la raison pour laquelle on a besoin
d'une capacité de définition par règlement, pour tenir
compte de cette nouvelle réalité.
M. Garon: M. le Président, c'est de l'abus de langage. Le
Parlement siège deux fois par année, on peut voter ces
lois-là au printemps ou à l'automne, je ne connais aucun
Instrument financier - pourtant, j'ai enseigné ces matières
pendant un certain nombre d'années - je n'en connais pas un seul avec un
caractère de rapidité. Un secteur qui n'est pas vite, justement,
c'est le secteur financier. On utilise les mêmes instruments depuis des
centaines d'années, pour un grand nombre. Ne nous contons pas
d'histoires, la plupart des instruments financiers existent depuis 200 ans.
Alors, ce n'est pas un secteur où les instruments financiers
évoluent rapidement. Les transactions sont rapides, mais les instruments
eux-mêmes ne changent pas autant que ça, dans le temps. Ils
connaissent des modalités, mais ça reste encore des
intérêts. Ce qui a changé dans les intérêts,
c'est la variation dans les taux et les façons d'utiliser les taux. Au
lieu d'avoir des prêts hypothécaires qui restaient au même
taux pendant 20 ans, aujourd'hui, leur niveau change souvent, sauf que
ça reste toujours des intérêts.
Regardez ce que vous mettez dans votre loi, une loi que vous modernisez.
Je vais vous lire l'article pour que vous compreniez bien. On dit: "... les
dettes d'une fédération sont constituées des
dépôts reçus - des dépôts reçus,
ça marche depuis le début des caisses populaires, en 1901 - et
des emprunts contractés par la fédération et les caisses
qui lui sont affiliées, des intérêts courus sur ces
dépôts et emprunts... " Cela n'a pas changé depuis la
fondation du mouvement coopératif. Vous n'êtes pas capable d'en
mettre un seul neuf autre que ça, mais vous rajoutez: "et des autres
éléments déterminés par règlement du
gouvernement", alors que les deux seuls que vous mentionnez existent depuis la
fondation du mouvement.
Il faut arrêter de se conter des histoires et des blagues, ce
n'est pas vrai que les instruments changent comme ça. Qu'ils fassent de
nouvelles formes de prêts, ça restera des intérêts
pareil. Alors ce qui arrive, vous êtes en train de nous conter des
histoires et vous marquez "des autres éléments
déterminés par règlement du gouvernement". Qu'est-ce que
ça donne de marquer "autres éléments
déterminés par le règlement du gouvernement", alors que
les éléments que vous mentionnez existent depuis quelque 80
années?
Le domaine financier, c'est très conservateur, les instruments
peuvent changer, mais les paiements, ce que vous considérez comme des
dettes, c'est toujours la même affaire, ce sont les
intérêts; ce qui change, c'est la forme, la manière de les
calculer, la variation dans le taux, des choses comme ça, les formes de
garanties. Mais le montant qui est une dette reste toujours un paiement sur les
dépôts et un paiement sur les emprunts; cela reste toujours
ça. Alors, pourquoi se conter des histoires? Pourquoi ajouter cet
élément alors que vous n'avez pas été capables
d'ajouter un seul élément qui n'était pas
déjà compris lors de la fondation des caisses? C'est cela la
réalité. (11 h 45)
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Fortier: M. le Président, je veux faire appel au
député de Lévis parce qu'on fait le débat dix fois
sur des articles semblables et j'en appelle à sa collaboration. Le
débat qu'il fait, on vient de le faire il y a un article. Si on fait
cela, on ne se rendra jamais à la fin du projet de loi. Vous êtes
en train de me dire que, quand la caisse populaire de Lévis a
été construite en 1906, elle faisait des "swaps"; il ne faut pas
charrier quand même.
M. Garon: Bof!
M. Fortier: En tout cas, j'aimerais demander, à
l'inspecteur, pour essayer de vous rassurer, l'explication sur la
nécessité de cette demande que nous faisons et qui nous semble
légitime. Mais, bon Dieu, arrêtons de faire les mêmes
débats 20 fois dans le projet de loi. On n'arrivera jamais à la
fin du projet de loi à temps. Il nous reste deux ou trois jours. Je
demande votre collaboration. M. l'inspecteur, s'il vous plaît.
M. Bouchard: Le principe, c'est 5 %, à l'article 389, de
la somme des dettes. L'article 391 énumère les dettes les plus
communément utilisées. Or, il existe dans les bilans des
institutions financières des passifs contingents qui ne figurent pas
dans les états financiers comme tels mais qui figurent dans les notes.
Éventuellement, ce passif contingent, il faudra, selon l'importance, en
tenir compte pour la base d'endettement. Il existe également de plus en
plus, pour ce qui est des institutions bancaires, et c'est reconnu comme
étant une dette, les acceptations bancaires. Vous ne les avez pas comme
telles dans les bilans au passif de la caisse ou de l'institution
financière, mais c'est une dette éventuelle de l'institution
financière. Par règlement, selon l'ampleur et le risque que peut
courir ce passif, le règlement pourra inclure graduellement ces passifs
qui sont actuellement à l'intérieur des caisses et des
fédérations.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président, si on veut calculer ces
acceptations bancaires, pourquoi ne l'a-t-on pas mis? Si on pense qu'on peut en
avoir besoin, pourquoi ne pas le mettre au moment où on fait la loi,
où on modernise la loi?
M. Fortier: La réponse est bien simple, c'est qu'à
ce moment-ci nous ne croyons pas que cela doit être Inclus dans la base
d'endettement, mais cela pourrait le devenir. Donc, cela nous donne une
certaine flexibilité pour réagir à des situations qui
pourraient se développer dans une année, dans deux ans et
à ce moment-là, selon l'ampleur du phénomène, cela
nous permettrait de nous ajuster à la nouvelle réalité
bancaire. Est-ce que l'on peut procéder, M. le Président?
M. Garon: Je vais avoir un amendement, M. le
Président.
La Président (M. Kehoe): Un amendement à l'article
391?
M. Garon: Oui.
La Président (M. Kehoe): Au premier alinéa?
M. Garon: Oui. Je vous le lis tout de suite, j'ai fini de le
rédiger.
La Président (M. Kehoe): Est-ce qu'on peut l'avoir par
écrit?
M. Garon: Oui. Je vais vous le lire et je vais vous le donner.
L'amendement se lirait comme suit: À l'article 391, à la fin de
l'alinéa...
La Président (M. Kehoe): Du premier alinéa?
M. Garon: Pardon, oui. ...du premier alinéa, à la
quatrième ligne, après les mots "sur ces dépôts et
emprunts", enlever les mots "et des autres éléments
déterminés par règlement du gouvernement."
La Présidant (M. Kehoe): Est-ce que vous pourriez nous
donner l'amendement, s'il vous plaît?
M. Fortier: M. le Président, on vient d'approuver
l'article 390 qui nous permet de déterminer que, dans le
numérateur qui permet de calculer la base d'endettement, le gouvernement
pourrait ajouter des éléments déterminés par
règlement du gouvernement. Cela fait qu'on va pouvoir ajouter des choses
au numérateur mais on ne pourra pas en ajouter au dénominateur.
Comme logique, c'est assez important.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, pour commencer,
je devrais déclarer l'amendement présenté par le
député de Lévis recevable.
Avez-vous des commentaires, M. le député de Lévis,
sur l'amendement que vous avez présenté?
M. Garon: Essentiellement, M. le Président, l'article que
je viens de lire concerne l'application de l'article 389. Cela concerne
l'article 389, non pas 390. On dit: Tour l'application de l'article 389, les
dettes d'une fédération sont constituées des
dépôts reçus et des emprunts contractés par la
fédération et les caisses qui lui sont affiliées, des
intérêts courus sur ces dépôts et emprunts..." Le
reste n'est pas là, n'existe pas. Si l'on pense qu'on a besoin d'ajouter
des éléments au plan législatif, M. s'agira de
procéder par amendement quand le temps sera venu. Actuellement, nous ne
sommes pas capables d'indiquer un seul élément de plus que ce qui
existait déjà au moment de la constitution de la loi au tout
début du XXe siècle.
Pourquoi essayer d'ajouter aujourd'hui "des autres
éléments déterminés par règlement du
gouvernement" alors qu'on n'est pas capable, quelque 80 années
après le début des caisses, d'en ajouter un de plus? On ne peut
donc pas dire qu'il y a urgence en la demeure et, comme nous avons deux
séances de lois par année, la session du printemps et la session
de l'automne, le ministre qui veut faire un changement législatif a
suffisamment de temps pour le faire. Il faut arrêter de changer les lois.
C'est là une méthode que prend le présent ministre
à différents endroits, et je n'ai jamais vu un ministre faire
ça de la sorte. Je vais vous dire que c'est la première fois que
je vois ça, un ministre qui bourre sa loi de possibilités de
règlements du gouvernement qui équivalent à des
amendements de la loi. Je n'ai jamais vu ça! On peut voir des cas
isolés, mais, de façon systématique comme le fait le
ministre actuel, ça n'a pas de bon sens. C'est pourquoi je
présente un amendement, parce qu'il faut résister a cette
tendance que met en place le ministre et qui équivaut à vider le
Parlement de ses pouvoirs législatifs. Et ça, c'est un principe
de fond.
Je vous dirais, de plus, que je me rappelle le moment où le
ministre des Finances, alors qu'il avait eu une opération à
l'automne, a présenté le projet de loi 129 ou 130. J'avais fait
un discours d'une heure pour parler contre ce projet de loi qui
équivalait à vider le Parlement de ses pouvoirs. Je ne sais pas
qui avait fait ce projet de loi, mais il avait été
déposé par un ministre qui le remplaçait temporairement et
ça équivalait, au fond, à donner au gouvernement le
pouvoir, après le budget, de changer n'importe quoi dans le budget
à condition de le faire ratifier en fin d'année.
J'avais dit au ministre: À toutes fins utiles, ça veut
dire que tout le système d'approbation budgétaire est vidé
de son sens par la loi que vous venez de déposer puisque, même s'H
y a un budget, tout ça pourra être changé de n'importe
quelle façon à condition qu'avant la fin de l'année vous
arriviez avec une loi, alors que cela
aura été fait, que les dépenses auront
été faites, que tout aura été changé,
à condition que vous veniez devant le Parlement. À la fin, le
ministre a compris, à tel point que toute la loi a été
changée, tous les articles, même les notes explicatives. Il n'en
est resté que le titre et le numéro parce qu'il avait compris que
ça n'avait pas de bon sens de faire en sorte que le Parlement soit
vidé de son pouvoir. C'est le Parlement qui légifère, ce
n'est pas le gouvernement par règlement, c'est le Parlement! C'est une
des bases, c'est la pierre angulaire de tout le parlementarisme.
Actuellement, de façon systématique, on voit: "des
éléments déterminés par règlement du
gouvernement." Ce n'est pas comme ça que fonctionne la
législation, ce n'est pas ainsi que fonctionne la démocratie
parlementaire. C'est le Parlement qui légifère, ce n'est pas le
gouvernement qui légifère par règlement. Qu'on vienne ici
mettre ces dispositions, à mon avis, c'est de l'abus de droit. C'est de
l'abus de droit de faire en sorte de mettre des dispositions dans des lois pour
refiler au gouvernement le pouvoir de faire des amendements par
règlement. C'est fondamental.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Fortier: M. le Président... M. le député
de Lévis, voulez-vous m'écouter, là?
M. Garon: Je vous écoute.
M. Fortier: Vous êtes en train de nous faire perdre notre
temps, et moi je vous dis, je vous donne un préavis: Si le mouvement
Desjardins n'a pas sa loi pour Noël, ça sera votre faute, parce que
vous êtes en train de nous écurer et j'ai mon chapeau! J'ai
mon voyage!
Si, au moins, nous avions ici la présence de votre chef, M.
Parizeau, il comprendrait ce qu'on essaie de discuter à propos des
institutions financières. En 1983, j'ai approuvé la Loi sur les
valeurs mobilières qui donne un pouvoir beaucoup plus
considérable à la Commission des valeurs mobilières, par
instruction générale, de déterminer des règlements
qui ne sont même pas approuvés par le ministre, qui ne sont
même pas approuvés par le gouvernement et qui vont beaucoup plus
loin que ce qui est ici.
Arrêtez donc! Soyez donc un peu sérieux! Vous êtes en
train de nous faire perdre notre temps. Mon collègue, Marc-Yvan
Côté, ministre des Transports, attend qu'on ait terminé et
vous n'avancez pas, vous nous barrez le chemin sur des niaiseries. Si vous
n'êtes pas plus sérieux que ça, on va arrêter la
discussion et je dirai au mouvement Desjardins: Vous aurez votre loi quand le
député le Lévis aura compris et qu'on sera capable de
faire une discussion intelligente autour de la table. C'est complètement
ridicule. À l'article 390, on vient de donner un pouvoir de
réglementation au gouvernement pour ajouter des actifs, des
éléments. L'inspecteur vient de donner des explications, on a
besoin de ce pouvoir réglementaire à l'article 391 et, si vous
êtes un peu sérieux, vous allez continuer comme vous l'aviez fait
hier et arrêter de nous poser des questions ridicules afin d'adopter le
projet de loi d'une façon progressive et intelligente.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis?
M. Garon: M. le Président, je n'ai pas de leçon
à recevoir d'un gouvernement qui marche par le bâillon. Et,
surtout dans le domaine des institutions financières, je pense que je
n'ai pas le leçon à recevoir d'un ingénieur qui est
député. Je pense que je connais ça autant que lui,
peut-être mieux que lui. Mais je connais certainement beaucoup mieux que
lui la façon de légiférer pour avoir fait partie pendant
plusieurs années du Comité de législation du
gouvernement.
Je sais beaucoup plus comment ça marche que lui et, s'H pense que
ce sont des questions de détail, je regrette, ce ne sont pas des
questions de détail, ce sont des questions fondamentales.
M. Fortier: M. le Président, je demande le vote.
M. Garon: On ne donne pas des pouvoirs réglementaires au
gouvernement pour changer les lois... Cela peut se faire de façon
exceptionnelle, mais pas de façon systématique. Et le ministre
fait, de façon systématique, des changements aux lois...
M. Gobé: Arrêtez donc de perdre le temps de la
commission!
M. Garon: M. le Président, si le député de
Lafontaine est fatigué, vous pouvez lui demander de prendre son
repos.
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'N vous
plaît!
M. Gobé: Je ne suis pas fatigué, je suis
fatigué de vous écouter, M. le député de
Lévis, vous faites perdre le temps de la commission depuis trois
semaines.
M. Garon: Je vais vous dire une chose, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): Vous avez le droit de parole, M.
le député de Lévis.
M. Garon: Je regrette, si le député de Lafontaine
est pour... Vous savez que j'ai des pouvoirs comme parlementaire...
Le Président (M. Kehoe): Mais vous avez le droit de
parole.
M. Garon: Mais je voudrais que mes droits soient
respectés.
Une voix: Des menaces, des menaces...
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon: M. le Président, je vous demande de faire
respecter le règlement.
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, à
l'ordre! M. le député de Lévis, vous avez la parole.
M. Garon: M. le Président, je n'accepte pas les propos
injurieux du député de Lafontaine, dont c'est la seule
façon de s'exprimer. Il parle toujours pour ne rien dire et je regrette,
je n'ai pas l'intention de me faire énerver, de me faire fatiguer. Je
suis maître de mon temps, ici. Si le ministre veut appeler le chef du
Parti québécois, je l'exhorte à le faire tant qu'il le
voudra. Il se rendra compte que je ne marche pas par la menace.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, vous aviez 20 minutes sur votre amendement, il vous reste une
quinzaine à peu près Vous avez le droit de parole.
M. Garon: Alors, j'aimerais, M. le Président...
M. Bélisle:...
M. Garon: Nos amendements ont été
distribués, parce que le député de Mille-Îles ne
semble pas les avoir vus.
M. Bélisle: C'est assez difficile de comprendre vos
chiures de mouches, votre écriture sur le document qui est là. Si
vous aviez l'intention de faire un amendement intéressant et
intelligent, M. le député de Lévis, vous auriez pu faire
la chose suivante. M. le Président, faire la même chose...
M. Garon: Parfait! Alors, M. le Président, je demande
l'ajournement de la commission pour que ce soit dactylographié et pour
faire des photocopies pour les membres de la commission.
M. Bélisle: M. le Président, un instant! M. le
Président?
Le Président (M. Kehoe): Juste une seconde. Vous avez le
droit de parole, M. le député de Mille-Îles.
M. Bélisle: Oui, oui. M. le Président, ce que le
ministre essaie de faire comprendre au député de Lévis,
qui n'écoute pas encore et qui parle à des gourous qui lui disent
quoi faire, derrière...
M. Gobé: Mais il ne comprend pas.
M. Bélisle: Ah oui, écoutez, M. le
député de Lévis, ça fait trois ans qu'on vous
souffle. Et, quand vous arrivez dans des projets de loi, vous pouvez faire vos
points de droit, vous pouvez faire vos points de fond, personne ne vous
empêche de le faire. On est très tolérant quand vous
présentez des positions de fond. Mais quand c'est la même position
de fond que vous nous refaites, sur un projet de loi de 582 articles, 20 fois
le même argument de fond à 25 ou 30 ou 50 articles
différents, vous pourriez quand même admettre avec moi qu'il y a
peut-être une couple de fois de trop. Faites-le 10 fois, ne le faites pas
20 fois.
Et cet argument, depuis trois ans que je vous écoute à
l'Assemblée nationale, sur peut-être une centaine de projets de
loi cela revient constamment. C'est une lubie, une phobie. Je comprends qu'il
faut protéger les droits des parlementaires et les droits à
l'Assemblée nationale. Je vois votre gourou qui est à
côté de vous...
M. Gobé: II rigole.
M. Bélisle: II rigole, il est en train de se marrer. Il ne
se marre pas de celui qui parle, il se marre de celui qui agit comme ça.
C'est ça qu'il est en train de faire. Moi, ce que je vous dis, si vous
voulez être sérieux et faire des amendements
appropriés...
Parce que je suppose, M. le député de Lévis, que,
lorsque vous vous présentez en commission parlementaire, vous avez
étudié et lu au préalable chacun des articles du projet de
loi dont on va discuter, si vous êtes sérieux pour deux cennes.
Quand vous nous arrivez à la table et que vous faites un amendement par
écrit, de votre main, sur un des articles que vous êtes
censé avoir lu, vous auriez peut-être pu, au préalable,
faire préparer un amendement dactylographié sous forme
lisible.
Vous avez une écriture qui est difficile à lire. Vous
devez en convenir, vous avez une écriture de médecin. Vous vous
êtes peut-être trompé de profession, vous avez une
écriture de médecin. (12 heures)
Quand on regarde cela, je comprends que le ministre soit un petit peu
excédé par les mêmes arguments qui reviennent toujours de
la même façon. Qu'on ait fait l'argumentation ou le débat
à l'article 20, vous êtes à l'article 35, vous refaites le
même argument, le même débat une autre fois. On attend, on
patiente, on vous laisse votre temps mais on n'avance pas. Faites un
débat de trois heures sur votre argument de fond à l'article 20,
mais ne le refartes pas 25 fois aux articles 35, 60, 85 et 90. C'est cela qu'on
vous dit, et personne ne veut vous brimer ici.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Mille-Îles, j'ai déclaré l'amendement recevable. M. le
député a lu l'amendement avant de l'écrire. Je peux lire
l'amendement comme il faut. Je pense qu'il reste quand même que, du fait
que j'avais déclaré l'amendement recevabie, il a le droit de
parler à ce sujet encore quinze minutes. Libre à lui...
M. Bélisle: Je n'ai aucun problème avec cela, M. le
Président. Vous arrivez ici aujourd'hui comme président; quant
à nous, il y a quand même quelques semaines qu'on est avec
lui.
Le Président (M. Kehoe): Je suis d'accord. M.
Bélisle: On aime bien le député de Lévis. Le
Président (M. Kehoe): Tout le monde.
M. Bélisle: Et il sait en plus qu'à plusieurs
reprises, sur des arguments de fond - M. ne peut dire le contraire - je lui
donne raison, j'essaie d'améliorer de bonne foi te projet de loi quand
il y a des choses importantes à modifier. Mais, de grâce, à
un certain moment, il ne faut pas exagérer. C'est ce qu'on vous passe
comme message.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, sur votre amendement.
M. Garon: M. le Président, essentiellement, je dois dire
une chose. Les parlementaires ont des droits de parole. Je n'ai pas
abusé de mes droits de parole. Si on calcule le temps, je n'en ai pas
abusé, au contraire. Et, deuxièmement, Je dois dire que j'ai
accepté plus d'amendements écrits à la main de la part de
la partie ministérielle que j'en ai moi-même
présenté écrit à la main. Alors, je dois vous dire
que le député de Mille-îles qui vient faire un tour de
temps en temps pourrait voir comment cela se passe, parce qu'en
réalité je peux vous montrer mes cahiers qui contiennent un tas
d'amendements écrits à la main. Tiens, à la
première page que j'ouvre, et en voilà un autre, c'est plein
d'amendements écrits à la main. Pourquoi? Parce qu'il y a eu
beaucoup d'amendements qui ont été faits en cours de route par le
ministre.
Maintenant, je vais vous dire une chose, s'il y a des gens qui sont
nerveux, je ne suis pas médecin, je ne peux les soigner, mais il arrive
que je ne suis pas nerveux et un projet de loi mérite d'être
étudié. Quand le ministre nous dit que, si le projet de loi n'est
pas adopté avant Noël cela dépendra de l'Opposition, je vous
ferai remarquer que pendant sept jours il n'a pas été
appelé. J'ai attendu à mon bureau, je peux vous donner des dates
que j'ai déjà spécifiées. J'ai attendu patiemment
à mon bureau et le projet de loi n'a pas été
appelé. Si le ministre n'est pas assez pesant pour faire appeler les
projets de loi qu'il présente, ce n'est pas mon problème. Moi,
j'étais disponible, l'autre semaine, le jeudi et le vendredi et, la
semaine dernière, les lundi, mardi, mercredi et jeudi; aucun appel n'est
venu pour le projet de loi 70 sur les caisses d'épargne et de
crédit.
Alors, le ministre est bien mal venu... Deuxièmement, il fera la
moyenne du temps de parole par article et comptera les amendements qu'il y a eu
de ma part et de sa part qui ont été acceptés et le temps
de parole sur chacun des amendements. S'il est capable d'indiquer qu'il y a de
l'abus, je vais vous dire qu'il aura de la difficulté à le faire.
Au contraire, c'est un des projets de loi de cette envergure qui a
procédé à peu près le plus rapidement. Il pourrait
avoir une norme de comparaison par exemple parce que le ministre de
l'Éducation est plus pesant que lui. Il étudie à tous les
jours depuis le début de la session le projet de loi 107 qui,
apparemment, doit être terminé à peu près
aujourd'hui, mais qui a environ le même nombre d'articles, à peu
près 600, mais qui a été appelé. Tandis que, dans
le cas du ministre des institutions financières, 1 a été
de grandes journées, je ne sais s'il se reposait parce qu'il
était fatigué, c'est possible, on n'a peut-être pas tous la
santé pour étudier un projet de loi à tous les jours...
Non, mais il s'est écoulé une semaine sans qu'il ait
été appelé. Et ce n'est pas le ministre des Transports. Au
début, les gens me disaient: Oui, mais il y a un conflit avec le
ministre des Transports. Mais il n'était pas appelé lui non
plus.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, la pertinence sur votre amendement.
M. Garon: Je veux tout simplement dire que j'ai le droit de faire
des amendements à tous les niveaux. Quand je n'ai pas le droit de le
faire, le président est là pour appliquer le règlement et
dire: Vous n'avez pas le droit de le faire. J'ai justement dit au ministre
qu'à trop d'endroits il arrive de façon systématique... Il
a dit: Vous arrivez toujours avec les mêmes amendements. C'est la preuve
qu'à trop d'endroits il se donne un pouvoir réglementaire pour
changer la loi. Il n'y a pas de ministres qui font ça; je n'en connais
pas d'autres qui font ça. Je me dis que, lui, iI fait ça parce
que, justement, il manque d'expérience, parce que... Je ne dis pas qu'on
n'a pas fait ça à d'autres ministres, qu'il n'y a pas eu de
telles propositions qui ont été faites à d'autres
ministres; je suis certain que d'autres ministres en ont eu, mais qu'ils ont
résisté. J'ai déjà eu des propositions pareilles,
des fonctionnaires, quand j'étais ministre. Je leur ai dit: Non, ce
n'est pas de même que ça marche; c'est le Parlement qui
légifère, ce n'est pas le gouvernement, par règlement. On
ne peut pas...
La meilleure preuve, c'est la Loi sur la protection du territoire
agricole. Vous verrez que le pouvoir réglementaire est tellement peu
important que je pense que les règlements
tiennent dans cinq pages, même pas cinq pages, peut-être
quatre pages. Il y a le prix des photocopies, le prix d'inscription qui peuvent
changer sans aller devant la loi, pour faire faire une photocopie ou avoir des
dossiers... mais tout est dans la loi. Pourquoi? Parce que je trouve ça
important que les pouvoirs... Combien de députés se sont plaints,
ici, parmi ceux qui sont actuellement au pouvoir, qu'il y avait trop de
pouvoirs dans les règlements et pas assez dans la loi? Je suis un de
ceux qui croient à ça. Je remarque que, quand ils étaient
dans l'Opposition, plusieurs des gens qui sont ministres aujourd'hui, mais qui
étaient députés à ce moment-là, se sont
élevés contre ça. Je pense qu'aujourd'hui il faut avoir
une certaine cohérence pour dire qu'il ne faut pas faire ça. De
la même façon, pour ceux qui voulaient avoir les règlements
en même temps. Actuellement, les règlements du ministre, on ne les
a pas. On les a demandés au ministre qui nous a répondu: Ils ne
sont pas faits; il faut les faire. Le mouvement Desjardins va les faire
également, et ça va prendre plusieurs mois; on parle de six mois,
au moins; et on dit même que la loi pourrrait être en vigueur
seulement au mois de septembre, parce que les règlements ne seront pas
faits avant.
Alors, on peut dire que ce n'est pas souvent qu'on adopte une loi
où la réglementation est aussi peu avancée.
Habituellement, la réglementation est beaucoup plus avancée.
Là, la réglementation n'est pas faite, on ne l'a pas vue et, en
plus, on additionne des pouvoirs... Pour un règlement qui veut... Je
vois le ministre des Transports qui est ici, je vais lui faire juste le
portrait de ça.
On a un gouvernement qui a dit qu'il serait sous le signe de la
déréglementation. La loi qu'on change actuellement avait, au
total, 157 articles, depuis 1963, et ça marchait, alors que le mouvement
coopératif est rendu avec au-dessus de 35 000 000 000 $ d'actifs. Le
ministre d'un gouvernement qui déréglemente en fait une de 589
articles, quatre fois plus, avec un pouvoir réglementaire qui est je ne
sais pas combien de fois plus important, je ne suis pas capable de le compter
tellement c'est incomparable par rapport à ce qu'il y avait avant. Tout
ça sous un gouvernement qui fait des comités de
déréglementation, des comités de privatisation et qui dit:
Nous autres, on va déréglementer et on va rendre ça plus
souple. Bien, là, je ne comprends pas. À moins que les mots ne
veuillent plus rien dire, ce n'est pas ça qui se passe. Ce n'est pas
ça qui se passe.
M. Fortier: M. le Président...
M. Garon: Alors, c'est pour ça que je dis au ministre, M.
le Président, par votre intermédiaire, parce que je ne peux pas
lui parler directement, c'est à vous que je parie, je lui dis qu'il faut
qu'il y ait une certaine cohérence dans tout ça. Ceux qui ont
demandé, qui ont dit qu'il fallait déréglementer, font
partie du gouvernement actuel, alors que le ministre, sans aucun souci de
cohérence avec ses collègues, comme s'il était tout seul,
sans tenir compte des autres, réglemente à tour de bras,
multiplie le pouvoir réglementaire, en plus de présenter un
projet de loi qui a quatre fois plus d'articles que la loi antérieure.
De 157 articles, on passera à 589 articles.
Que l'on s'étonne qu'on veuille faire des amendements pour
diminuer ce pouvoir réglementaire, je pense qu'il y a sûrement des
collègues du ministre ou même des gens qui siègent avec le
ministre qui sont d'accord avec nous, en se référant à
leurs propres engagements électoraux - évidemment, ça n'a
pas beaucoup d'importance - qui ont été pris par le gouvernement.
C'est pour ça que je dis ici: On n'a pas besoin de ce pouvoir
réglementaire, à ce moment-ci; si on veut faire un changement, on
changera la loi. On arrive avec les mêmes pouvoirs, les mêmes
dispositions qu'on trouve, depuis le début du mouvement
coopératif, il y a presque 100 ans, dans les dispositions
législatives, alors pourquoi le ministre ajoute-t-il le pouvoir de faire
des changements à cet article, par règlement, plutôt que de
changer la loi, puisqu'à toutes fins utiles ce sont les mêmes
dispositions qu'il y a 100 ans?
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre?
M. Fortier: M. le Président, je vais faire appel à
la collaboration de tous. Je suis tout à fait d'accord, le
député de Lévis a le droit de faire toutes les
représentations qu'il veut mais, comme le député de
Mille-Îles le disait, ce débat-là, on l'a fait au
préalable.
Très calmement, j'aimerais lui dire que, dans le secteur des
institutions financières, le gouvernement précédent a
suggéré des dispositions semblables avec lesquelles nous avons
été d'accord. J'ai devant moi, ici, la Loi sur les assurances
où on dit - et ce n'est même pas par règlement du
gouvernement: "Le ministre peut autoriser une compagnie d'assurances à
exercer une activité autre que celles prévues à l'article
33. 1. " Ce n'est même pas le gouvernement, c'est le ministre. Sur les
valeurs mobilières également, le gouvernement
précédent a proposé une loi en 1983 - c'était M.
Parizeau qui l'avait proposée, j'étais alors en commission
parlementaire - où on donnait un pouvoir réglementaire
extrêmement important à la Commission des valeurs
mobilières, sans l'approbation du ministre et même sans
l'approbation du gouvernement. On a été d'accord avec ça
parce qu'il est vrai, que ce soit dans le secteur des assurances ou que ce soit
dans le secteur des valeurs mobilières, qu'il est important de permettre
que des ajustements puissent se faire au fur et à mesure des besoins qui
se font sentir. C'est la raison pour laquelle nous avons cette disposition
à l'article 390 et une disposition semblable à l'article 391.
Je fais appel à la compréhension du
député
de Lévis pour nous permettre de procéder. Je pense qu'il a
fait état de son point de vue d'une façon très
généreuse, alors je crois, M. le Président, qu'on peut
procéder en prenant le vote immédiatement, tout en lui disant que
ce que nous avons ici, contrairement à ce qu'il a dit, n'est pas
inusuel. Le gouvernement précédent l'a proposé dans au
moins deux lois, et peut-être plus, dans le secteur des institutions
financières. L'inspecteur a aussi expliqué tout à l'heure
que, dans le secteur des institutions financières, nous croyons que,
pour le meilleur intérêt public, nous pouvons avoir ces
dispositions dans l'article 391. D'autant plus que, dans l'article 390, cela
vient d'être approuvé et, comme il s'agit en fait de deux articles
qui sont reliés à l'article 389 pour la capitalisation et la base
d'endettement du mouvement des caisses d'épargne et de crédit,
nous croyons sincèrement avoir besoin de ces dispositions. Mais, comme
il faut conclure, je demanderais au député de Lévis
d'adopter cet article sur division, afin que nous puissions procéder par
la suite.
Le Président (M. Kehoe): II faut d'abord voter sur
l'amendement du député de Lévis. Avez-vous autre chose
à dire, M. le député de Lévis?
M. Garon: M. le Président, le ministre est mal venu
d'invoquer les arguments qu'il invoque, d'autant plus qu'il est un des
ministres qui rabrouent le plus, publiquement, les organismes dont il est le
ministre titulaire. Quand il nous parle de la Commission des valeurs
mobilières, s'il fallait, comprenez-vous, qu'on donne des pouvoirs comme
ça au ministre, qui est un de ceux qui se comportent d'une façon
un peu curieuse, comme ministre titulaire, au lieu de changer les lois... C'est
parce que, quand on n'est pas content du fonctionnement d'un organisme, ou bien
l'organisme agit illégalement, ou bien il agit légalement, et
à ce moment-là on change les dispositions légales. C'est
la seule façon de fonctionner. Ce n'est pas en engueulant le monde
publiquement sur le fonctionnement.
À ce moment-ci, je pense qu'au contraire c'est justement contre
l'arbitraire gouvernemental qu'il faut protéger les institutions. Il
faut aussi qu'on trouve une sécurité juridique dans la loi. C'est
pourquoi ces dispositions ne sont pas des dispositions... Le ministre peut bien
s'obstiner s'il le veut, mais je pense que cela fait aussi partie du
cheminement. Le mouvement a fonctionné jusqu'à maintenant sans
disposition comme celle-là et cela marche. S'il a besoin d'une
disposition, d'un élément additionnel dans la loi, qu'il fasse un
amendement et qu'il le mette dans la loi. Mais qu'il se donne un pouvoir
réglementaire ici, c'est ce sur quoi nous nous opposons et on va
s'opposer partout où il y a de ces affaires qui ne nous semblent pas
nécessaires.
Ici, cela m'apparaît évident que ce n'est pas
nécessaire parce que c'est l'application de l'article 389 qui
considère les dettes d'une fédération, qu'il s'agisse des
intérêts à payer sur les dépôts ou des
intérêts sur les emprunts, et, à ce moment-là, il
n'y a pas eu de changement parce que ce n'était pas nécessaire.
C'est vraiment de l'entêtement du ministre qui nous dit: Je vais laisser
ça là. Si le ministre veut fonctionner par entêtement,
qu'il ne dise pas après ça que cela prend du temps. S'il avait
accepté l'amendement, on serait rendus à un autre article et on
aurait continué, d'autant plus qu'il n'a pas besoin de cette
disposition, mais cela... Quand il dit: Oui, mais les fonctionnaires, eh bien,
que les fonctionnaires "fonctionnent" et que les législateurs
légifèrent. C'est de même que cela marche. Que chacun
prenne ses responsabilités quand c'est le temps. Qu'on ne dise pas non
plus que c'est parce que ça change tellement vite dans le domaine de la
finance et qu'on n'a pas le temps de changer les lois qu'il faut
procéder par règlement. C'est un argument qui ne veut strictement
rien dire. (12 h 15)
On a vu à quel point, au cours des années, le mouvement
coopératif a développé des instruments, une façon
de fonctionner, avec une toi qui compte 150 articles. Aujourd'hui, on pense
qu'il faut revenir à un autre système où tout doit
être prévu dans la loi. Ce n'est pas vrai et 589 articles, ce
n'est même pas nécessaire. On aurait pu dire fondamentalement:
Vous mettez trop d'affaires dans la loi; ce n'est pas nécessaire de
faire ça de cette façon, d'autant plus que c'est votre
gouvernement qui a dit qu'il faut légiférer moins,
réglementer moins et mieux le faire. Là, vous réglementez
et légiférez urbi et orbi, et trop rapidement, souvent d'une
façon qui n'est pas assez mûrie. C'est évident que
personne, ailleurs, ne va s'opposer à ça, sauf que le Parlement a
des pouvoirs qu'il doit faire respecter, et son pouvoir, c'est de
légiférer.
C'est pourquoi je dis au ministre qu'il peut bien s'entêter s'il
le veut, mais qu'il supporte les conséquences de sa façon de
faire.
Le Président (M. Kehoe): Avez-vous terminé, M. le
député de Lévis?
M. Garon: J'ai terminé.
Le Président (M. Kehoe): Passons au vote sur l'amendement.
Êtes-vous pour l'amendement de M. le député de
Lévis?
M. Fortier: Rejeté, en ce qui nous concerne.
Une voix: Rejeté.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement de M. le
député de Lévis est rejeté. J'appelle maintenant
l'article 391, tel qu'amendé. Est-ce que le premier alinéa, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Sur division. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le deuxième
alinéa de l'article 391...
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): ...est également
adopté sur division?
M. Garon: Un instant. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Sur division, adopté.
J'appelle l'article 392.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 393.
M. Garon: Non, c'est l'article 391 sur division, l'ensemble de
l'article.
Le Président (M. Kehoe): D'accord. L'ensemble de l'article
391, tel qu'amendé, est adopté sur division. J'appelle l'article
392.
M. Fortier: L'article concerne les éléments
constituant la base d'endettement versus La Caisse centrale Desjardins. Je lis
l'article: "Les éléments constituant la base d'endettement et les
dettes d'une fédération et de ses caisses affiliées et, le
cas échéant, de la Caisse centrale Desjardins du Québec,
sont comptabilisés sur une base cumulée suivant les principes
comptables généralement reconnus et, le cas
échéant, les normes prescrites par règlement du
gouvernement."
On comprendra qu'il s'agit ici d'une disposition qui permet de
déterminer que, normalement, ce sont des règles comptables
généralement reconnues. Mais s'il était nécessaire
de préciser ces normes comptables, puisque ça pourrait avoir un
impact important dans la détermination de ces éléments
comptables dans un bilan, on pourrait les préciser justement dans un
règlement ad hoc.
M. Garon: Jusqu'à maintenant, quelle a été
ta façon de comptabiliser la base d'endettement et les dettes d'une
fédération et de ses caisses affiliées?
M. Fortier: Jusqu'à maintenant, M. le Président, la
seule base d'endettement était pour une caisse seule. La norme
était de 3,5 % pour une caisse en particulier, donc il n'y avait aucune
référence aux organismes supérieurs du mouvement
Desjardins en particulier. La raison pour laquelle nous avons exigé la
disposition à l'article 389, que la base d'endettement de la
fédération et de ses caisses affiliées soit de 5 %, c'est
qu'on prend en considération d'autres organismes qui appartiennent ou
qui ont été créés par les caisses et les
fédérations. Alors, ça complique quelque peu le calcul
comptable qu'il est important de définir de façon plus
précise. Il s'agit donc d'une innovation puisque avec la garantie
réseau il s'agit de déterminer une base d'endettement pour une
fédération et son groupe, y inclus les participations que cette
fédération peut avoir dans les organismes supérieurs du
mouvement Desjardins. C'est donc une innovation, d'où la
nécessité de l'article 392 pour nous permettre de définir
les règles comptables, si nécessaire.
M. Garon: M. le Président, de quelle façon sont
comptabilisés les éléments constituant la base
d'endettement d'une caisse ou d'une fédération, si on veut? On
dit: "Les éléments sont comptabilisés sur une base
cumulée suivant les principes comptables généralement
reconnus et, le cas échéant, les normes prescrites par
règlement du gouvernement." Actuellement, dans le cadre de la loi
actuelle, de quelle façon la base d'endettement des caisses est-elle
calculée?
M. Fortier: M. l'inspecteur, s'il vous plaît!
M. Bouchard: C'est calculé uniquement au niveau de chaque
caisse et sur le passif - dépôts seulement et non pas toutes les
dettes de la caisse. Ce n'est pas cumulé avec d'autres parce que
ça se fait par institution.
M. Garon: Mais la base d'endettement?
M. Bouchard: C'est le dépôt, le montant total des
dépôts de chaque caisse, et on calcule si chaque caisse rejoint la
norme de 3,5 %, c'est tout.
M. Garon: Dans la base actuelle. M. Bouchard: Oui.
M. Garon: Suivant quels principes comptables?
M. Bouchard: II n'y en avait pas parce qu'on ne tenait compte que
du dépôt. Donc, on considérait au passif le montant des
dépôts de la caisse.
M. Garon: Vous n'avez pas de comptabilité actuellement. Il
n'y a pas de normes comptables.
M. Bouchard: Oui, ici, on a besoin de normes comptables parce que
c'est sur une base cumulée. On additionne la dette et non pas seulement
les dépôts, donc toutes les dettes des caisses et des
fédérations et les quotes-parts des dettes de la caisse centrale.
On le fait sur une base cumulée, laquelle se fait selon des principes
comptables.
M. Garon: Y a-t-il des normes prescrites par le gouvernement?
M. Bouchard: Actuellement, non.
M. Garon: Actuellement, quelles sont les normes que vous
prévoyez prescrire par règlement du gouvernement?
M. Bouchard: Écoutez, c'est selon l'évolution
justement, des pratiques financières. Vous savez qu'actuellement il y a
beaucoup de discussions chez les professionnels, les comptables, afin de
modifier les règles de comptabilisation et la façon de
présenter les états financiers d'une institution
financière. Il se peut qu'à des fins de présentation des
états financiers les principes s'appliquent, mais qu'à des fins
de calcul de la base d'endettement ce ne soit pas nécessairement les
mêmes règles qui s'appliquent.
M. Garon: Je comprends ça. Est-ce parce que vous attendez
des changements dans les principes comptables que vous voulez avoir un pouvoir
pour prescrire des normes par règlement ou si vous avez l'intention,
après l'adoption de la loi, de faire prescrire des normes par
règlement du gouvernement?
M. Bouchard: Non, on va tenir compte des deux. Compte tenu de
l'évolution et suivant ce qui apparaîtra comme les normes
comptables pour la présentation des états financiers, il se
pourrait que ces normes ne soient pas intégralement retenues à
des fins de calcul de la base d'endettement, des dettes, parce que ça ne
suit pas le même objectif nécessairement. Par exemple, on a vu que
les états financiers des caisses sont préparés et soumis
aux membres. On a vu également à un article qu'il y avait un
rapport qui doit être transmis à l'inspecteur
général et que le rapport est un rapport qui n'était pas
tout à fait identique, mais qui comprenait les états financiers
présentés aux membres. Dans les méthodes de calcul, par
exemple, au niveau des dettes, tout à l'heure on a vu que le
règlement pouvait prévoir des dettes qui n'apparaissent pas au
passif de l'état financier, mais qui apparaissent comme passif
contingent dans les notes. Par réglementation, pour les fins de calcul
de la base d'endettement, on pourrait en tenir compte. Ici, de la même
façon, pour la présentation de ces dettes, on peut faire la
même chose.
M. Garon: Voulez-vous dire que vous êtes en train de
vouloir faire adopter un pouvoir réglementaire pour prescrire des normes
afin de mettre de côté certains principes comptables que l'Ordre
des comptables agrées veut reconnaître prochainement?
M. Bouchard: Je ne dirais pas mettre de côté. Je
dirais adapter des principes comptables dans le cas de problèmes de
pré- sentation, de manière que la base d'endettement rejoigne
véritablement l'objectif qu'on se fixe.
M. Fortier: M. le député de Lévis, I faut
bien réaliser que les normes comptables, normalement, c'est pour une
institution financière. Ici, on prend des éléments d'une
caisse, de différentes caisses, on ajoute des éléments
comptables de la fédération, ensuite on ajoute des
éléments comptables de la Caisse centrale et d'autres
institutions du mouvement Desjardins, et il s'agit d'un calcul que nulle autre
institution n'a à faire. Donc, il ne serait pas surprenant que les
comptables n'aient pas de règles particulières de calcul. Il
s'agit d'un calcul tout à fait particulier que nous devons faire pour
définir l'article 389.
Alors, il n'y a probablement aucune autre institution financière
qui fera face à ce genre de calcul, donc à des exigences
particulières. Il s'agit de nous entendre puisque la pratique comptable
de la Caisse centrale, d'autres organismes, des différentes caisses et
des autres... Ici, on parle des éléments cumulés, donc qui
doivent s'ajouter les uns aux autres. Il faut que l'inspecteur soit satisfait
et qu'en définitive on ajoute des pommes à des pommes, des
oranges à des oranges et qu'on arrive, finalement, à des
éléments qui soient compatibles les uns avec les autres. C'est
dans ce sens que nous croyons que, si nécessaire, nous devrions
définir ces normes qui s'ajouteront aux normes comptables
généralement utilisées dans le milieu.
M. Garon: Si j'entends bien ce que vous dites, au fond, pourquoi
ne pas dire directement que les éléments constituant la base
d'endettement et les dettes d'une fédération et de ses caisses
affiliées seront comptabilisés sur une base cumulée
suivant les normes prescrites par règlement du gouvernement, puisque
vous dites que les principes comptables ne sont pas ajustés à la
comptabilité coopérative ou des caisses d'épargne et de
crédit?
Alors, "suivant les principes comptables généralement
reconnus", il n'y a pas de principes comptables généralement
reconnus dans le domaine des coopératives, si je comprends bien ce que
vous dites, et c'est beaucoup mieux adapté aux autres institutions
financières qu'aux institutions financières coopératives.
D'ailleurs, le mouvement Desjardins, le mouvement coopératif a toujours
demandé qu'il y ait une section, dans les facultés
d'administration des universités du Québec, où on
enseignerait une comptabilité propre aux institutions
coopératives. Pourquoi, ici, mettre "suivant les principes comptables
généralement reconnus", puisqu'il n'y en a pas, selon l'Ordre des
comptables agréés, pour le mouvement coopératif? C'est un
article de loi qui ne veut rien dire si on dit qu'il n'y en a pas
véritablement.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre. M. Fortier: M.
l'inspecteur.
M. Bouchard: Le rapport qui a été
préparé et qui vous a été soumis à la
commission sur l'avant-projet de loi, qui portait sur la révision des
pratiques comptables dans le domaine des institutions financières, le
rapport MacKenzie ou Davis, je ne me rappelle pas, disait justement que les
pratiques comptables des institutions financières devaient être
révisées. C'est une des propositions qui avaient
été faites à la suite, justement, du rapport Estey.
Actuellement, on ne peut pas dire - pas plus, d'ailleurs, dans le
domaine des assurances - qu'il y a des discussions en cours sur le plan
canadien pour modifier les règles de comptabilité des
institutions financières. Il n'en existe pas typiquement adaptées
à une institution financière coopérative. Donc,
actuellement, on suit les principes comptables généralement
reconnus qui existent, mais qui ne sont pas spécifiquement
adaptés aux institutions financières, qui nécessitent une
adaptation et qui pourront être faits par des normes prescrites par
règlement du gouvernement, le cas échéant. Le jour
où les institutions financières auront des principes comptables
parfaitement adaptés à leurs besoins, les règlements du
gouvernement ne seront plus requis.
M. Garon: Oui, mais c'est là que ça n'a pas de bon
sens. Je sais que c'est vrai ce que vous dites, que des principes comptables
généralement reconnus adaptés au mouvement
coopératif, il n'y en a pas, ça n'existe pas. Le mouvement
coopératif s'est toujours plaint, justement, qu'il n'y en ait pas. De la
même façon qu'autrefois il a réussi a obtenir qu'au Barreau
ce soit une matière d'examen, de la même façon il
souhaitait que dans les facultés d'administration, notamment à
l'Université Laval, il y ait une section où on
développerait ou on enseignerait les principes comptables, les principes
d'administration coopérative qui ne sont pas les mêmes. C'est
qu'après, les gens se retrouvent dans le mouvement coopératif
avec une formation qui les a préparés pour l'entreprise
capitaliste, pour une compagnie capitaliste, alors qu'ils n'ont pas pu
étudier la façon de fonctionner d'une entreprise
coopérative. Ici, vous écrivez dans une loi "suivant les
principes comptables généralement reconnus" qui vont s'appliquer
à des institutions financières d'une autre nature et qu'on va
essayer d'appliquer au mouvement coopératif. Au contraire, le mouvement
coopératif veut développer ses propres institutions, sa propre
façon de faire, mais, avec une disposition comme celle-là, on va
en venir, au fond, à forcer le mouvement coopératif à
devenir une institution, telle une banque, une institution financière
comme les autres, plutôt qu'une institution financière sui generis
qui fait, au fond, l'originalité du Québec.
C'est le Québec qui a développé ces
institutions-là, c'est au Québec qu'elles se sont
développées. Pourquoi essayer, après ça, d'adopter
des principes comptables généralement reconnus qui s'adaptent mal
à elles?
Je ne comprends pas, parce que, là, ça veut dire quelque
chose, à moins que les mots, dans la loi, ne veuillent plus rien dire.
Il est dit qu'on voudra faire une comptabilité sur une base
cumulée suivant les principes comptables généralement
reconnus. Cela va vouloir dire quoi, concrètement, après
ça? (12 h 30)
M. Fortier: M. le Président.
M. Garon: Ce que je dis tout simplement, c'est: Pourquoi mettre
cela? Cela ne donne rien de mettre ça.
M. Fortier: Si vous me le permettez, je peux vous l'expliquer, M.
le député de Lévis. Il peut y avoir des
éléments a l'intérieur d'un bilan, par exemple, les
comptes à recevoir, en différents types d'investissement pour
lesquels les comptables, justement, ont des principes comptables
généralement reconnus. Alors, on parle de différents
éléments dans un bilan. La Caisse centrale, dont certains disent
qu'elle est une banque, il est bien certain qu'en faisant le "posting" des
différents éléments de son bilan elle doit suivre des
normes, des principes généralement reconnus.
Vous avez raison de dire que pour les caisses, ou pour les
fédérations, il s'agit d'animaux différents. Le
problème, c'est qu'il peut y avoir des éléments de l'actif
ou du passif qui vont suivre des principes comptables
généralement reconnus, mais notre difficulté, c'est de les
additionner les uns aux autres. À ce moment, dans cette addition que
l'on doit faire pour les cumuler, il se peut que le gouvernement puisse
intervenir, mais pas au point de ne pas considérer les principes
comptables généralement reconnus pour certains
éléments de l'actif et du passif, que ce sort les comptes
à recevoir, etc. Il y a beaucoup de dispositions, les comptes à
recevoir, la façon de comptabiliser des investissements, la façon
de comptabiliser différents éléments du passif,
également. Donc, on va s'en remettre, d'une façon
générale, à des principes comptables
généralement reconnus et, si nécessaire, on ajoutera
certaines normes qui vont permettre que les cumuls qui sont faits pour arriver,
à l'article 389, à la base d'endettement puissent se faire d'une
façon logique. Je pense qu'il n'y a aucune contradiction dans le fait
d'utiliser, d'une façon générale, les principes
généralement reconnus et, si nécessaire, des normes
précises pour nous permettre de remplir les fins de l'article 389,
c'est-à-dire la base d'endettement comme telle.
Est-ce qu'on peut procéder, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): L'article 392 est adopté
sur division. L'article 393?
M. Fortier: "Une fédération peut, avec
l'autorisation de l'inspecteur général pour la durée et
aux conditions qu'il détermine, céder à une autre
fédération qui est affiliée à la même
confédération qu'elle, tout ou partie de ses droits dans le fonds
visé au paragraphe 5° de l'article 390. "Dans ce cas, la valeur des
droits cédés est, pendant la durée de la cession et pour
l'application de l'article 390, soustraite de la base d'endettement de la
fédération cédante et ajoutée à la base
d'endettement de la fédération cession-naire. "Avant de donner
son consentement, l'inspecteur général prend avis de la
confédération. "
C'est un langage un peu compliqué, mais ce qui peut arriver,
c'est qu'une fédération pourrait être en deçà
de la norme de 5 % alors qu'une autre fédération pourrait
être au-dessus de la norme de 5 %. Disons que la fédération
A à une base d'endettement de 8 % et que la fédération B a
une base d'endettement de 4 %. Ce qu'on dit, c'est qu'avec l'approbation de
l'inspecteur il y a certains éléments qui pourraient être
considérés comme étant transférés aux fins
du calcul de la base d'endettement et cela permettrait alors à la
fédération A d'être considérée comme ayant
rejoint la base d'endettement, sans trop pénaliser la
fédération B. C'est donc une forme d'entraide entre deux
fédérations dont l'une serait surcapitalisée et l'autre
sous-capitalisée.
Au paragraphe 5°, on parle de la fraction du fonds de
sécurité, de liquidité ou d'entraide établi et
administré par la corporation de fonds de sécurité. C'est
cette proportion de ce fonds qui appartient à une
fédération qui pourrait, avec l'autorisation de l'inspecteur,
servir a une autre fédération.
M. Garon: Quand le mouvement coopératif disait: Quand une
fédération n'est pas membre d'une corporation de fonds de
sécurité, cet article devrait être modifié en
conséquence, que voulait-il dire? Ou en avez-vous tenu compte?
M. Fortier: Quel était le commentaire? Je ne l'ai pas ici.
À quel endroit, M. le député de Lévis?
M. Garon: À l'article 390 de l'avant-projet de loi.
M. Fortier: Une fédération, si elle n'est pas
membre, ne pourra pas se prévaloir de cet article, tout simplement.
M. Boivin: C'est devenu l'article 395, et on l'a
arrangé.
M. Fortier: Oui. M. Garon: Pardon?
M. Boivin: L'article 390 de l'avant-projet de loi est devenu
l'article 395 et on a effectivement donné suite aux commentaires du
mouvement pour faire les corrections appropriées.
M. Garon: Cela ne vise pas... D'accord, adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 393 est adopté.
J'appelle l'article 394.
M. Fortier: "La base d'endettement d'une fédération
est réduite du montant de tout placement ou crédit de la
fédération ou d'une caisse qui lui est affiliée qui n'est
pas conforme à la présente loi, sauf s'il a été
effectué avant le (indiquer ici la date d'entrée en vigueur du
présent article) et tant qu'il est reconnu comme élément
de l'actif par l'inspecteur général aux conditions qu'il
détermine. "
C'est une disposition qu'on avait également dans la Loi sur les
fiducies. S'il y a des éléments dans l'actif ou le passif qui
vont à l'encontre de la loi, ils ne seront pas reconnus valables aux
fins du calcul de la base d'endettement. Dans le fond, c'est une
pénalité, parce que, si une fédération ou une
caisse décidait de passer outre à la loi, elle serait
pénalisée; dans le calcul de la base d'endettement, on n'en
tiendrait pas compte, on dirait: Écoutez, ces éléments de
l'actif ne sont pas valables aux fins de la loi.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, adopté?
M. Garon: Un instant. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 395.
M. Fortier: "L'inspecteur général peut, lorsqu'il
estime que la base d'endettement d'une fédération n'atteint pas
le niveau qui lui est applicable ou que sa base d'endettement est insuffisante
eu égard aux opérations de la fédération ou des
caisses qui lui sont affiliées ou que la fédération a
recours à une aide supplémentaire de la corporation de fonds de
sécurité dont sont membres les caisses qui lui sont
affiliées, ordonner à la fédération ou, le cas
échéant, à la confédération à
laquelle elle est affiliée, d'adopter à sa satisfaction, dans le
délai qu'il prescrit et pour les motifs qu'il indique, un plan de
redressement pour la fédération et les caisses qui lui sont
affiliées. "L'inspecteur général doit, avant d'exercer les
pouvoirs prévus au premier alinéa, aviser la
confédération ou la fédération, selon le cas, de
son intention et lui donner l'occasion d'être
entendue. "
Autrement dit, c'est un langage un peu complexe pour dire que lorsqu'une
fédération n'atteint pas la norme désirée au point
de vue de la capitalisation, l'inspecteur peut intervenir pour exiger que la
fédération soit soumise à un plan de redressement.
M. Garon: Lorsqu'on dit: "L'inspecteur générai
peut, lorsqu'il estime que la base d'endettement d'une fédération
n'atteint pas le niveau qui lui est applicable ou que sa base d'endettement est
insuffisante", l'inspecteur général, dans son esprit, cela veut
dire qu'il intervient à quel moment, puisque le niveau de la base
d'endettement est fixé par la loi?
M. Fortier: M. l'inspecteur.
M. Bouchard: Ici, on vise différentes hypothèses
pour déclencher un processus possible d'intervention assez drastique qui
est l'imposition d'un plan de redressement. Lorsque la fédération
ou le réseau d'une fédération n'atteint pas le niveau qui
lui est applicable... On dit: "lorsqu'il estime"; pourquoi? Parce qu'il a un
jugement à porter. Les documents qui seront transmis indiqueront
peut-être que la base d'endettement est respectée. C'est comme les
institutions financières ou les compagnies d'assurances qui
présentent leurs états financiers et qui ne montrent pas du tout
un état d'insolvabilité, mais, lorsqu'on les étudie et
qu'on décortique le bilan, on arrive avec des chiffres différents
et on porte un jugement pour dire que l'institution, il lui manque du capital
requis.
Deuxièmement, "ou que sa base d'endettement est insuffisante eu
égard aux opérations de la fédération", cela veut
dire que la fédération qui a une base d'endettement de 5 %,
compte tenu de ses opérations et du risque qu'elle a encouru, peut
forcer l'inspecteur à la hausser à 6 %, ce qui veut dire que son
ratio d'endettement tombe à 16, 5 % au lieu de 20 %. Dans ce cas, cela
peut être un des motifs d'intervention de l'inspecteur
général pour dire: Non seulement je hausse votre taux mais, en
même temps, j'exige un plan de redressement pour, justement, faire en
sorte que la situation n'empire pas. Donc, ce sont deux cas distincts.
M. Garon: Je comprends que ce sont deux cas distincts mais ce que
j'ai lu au sujet de l'inspecteur, c'est l'article 389 qui dit ceci: "Une
fédération doit maintenir une base d'endettement au moins
égale à 5 % de la somme de ses dettes. L'inspecteur
général peut, lorsqu'il l'estime nécessaire,
réduire ou augmenter ce pourcentage. " Donc, "lorsqu'il l'estime
nécessaire".
Ici, on dit: "L'inspecteur général peut, lorsqu'il estime
que la base d'endettement d'une fédération n'atteint pas le
niveau qui lui est applicable... " On dit: "lorsqu'il estime", non pas
lorsqu'il constate, "lorsqu'il estime que la base d'endettement d'une
fédération n'atteint pas le niveau qui lui est applicable... "
alors qu'on dit ici, à l'article 389, parce qu'il faut qu'il y ait une
certaine cohérence dans la loi: L'inspecteur général peut,
lorsqu'il l'estime nécessaire, réduire ou augmenter ce
pourcentage de 5 %. Comment peut-il y avoir une disposition comme
celle-là qui dit: "lorsqu'il estime - encore là - que la base
d'endettement d'une fédération n'atteint pas le niveau qui lui
est applicable"? Je ne vois pas quelle estimation il peut faire
là-dedans puisqu'il va le constater. Même s'il constate que la
base d'endettement n'atteint pas le niveau qui est fixé par la loi et
qu'il n'a pas estimé nécessaire de la réduire ou de
l'augmenter, comment pourra-t-il à ce moment-là juste faire une
estimation de la situation plutôt que d'agir?
M. Bouchard: C'est peut-être une question de
sémantique que j'ai tenté d'expliquer tout à l'heure.
C'est que je dis qu'une constatation, ce n'est pas la même chose qu'une
estimation.
M. Garon: Je le sais.
M. Bouchard: Une constatation, c'est que prima facie I
apparaît que, alors qu'une estimation implique parfois que nous devons
faire des décortications de chiffres pour arriver à la conclusion
que la base est atteinte ou non. Il est évident que, si à sa face
même, comme c'est le cas à l'heure actuelle, les
fédérations n'atteignent pas leur ratio, on n'a pas besoin
d'estimer longtemps. On connaît le ratio, il est à 3 %, à 4
%, à 3, 5 %. Là, c'est une constatation qui est évidente.
Mais, dans certaines circonstances, il pourra arriver que le ratio soit
à 5, 1 % et, après étude du dossier, qu'on vienne à
la conclusion qu'il n'est pas à 5, 1 % mais à 4, 9 %, 4, 8 % ou
4, 7 %. Donc, c'est à la suite d'un jugement porté.
M. Fortier: D'ailleurs, si vous le permettez, M. le
Président, quand on lit les expériences vécues
d'institutions financières qui ont fait faillite... Justement, je
regardais l'histoire des banques au début du siècle, la Banque
d'Hochelaga en 1896, le bilan présenté six mois avant la faillite
était un bilan extraordinaire. Quand on regarde les institutions
financières qui font faillite, elles ont toujours des bilans
extraordinaires six mois avant de faire faillite. Tout simplement, c'est qu'il
y avait des choses de cachées. L'inspecteur pourrait à ce
moment-là regarder un bilan et juger dans son estimation que,
malgré le fait que les bilans et les calculs apparaissent très
beaux, dans le fond, il y a un gros problème et à ce
moment-là il interviendra. Sans cela, s'il s'agit juste de constater...
Il faudra qu'il attende que les bilans soient modifiés, qu'une preuve
ait été faite sur les calculs de la base d'endettement, etc. Cela
va beaucoup plus loin. C'est justement une estimation que la
base d'endettement n'a pas été respectée
malgré les bilans qui pourraient être présentés
à un moment donné.
M. Garon: Ce n'est pas ma lecture de l'article. Dans l'article,
on dit: Lorsqu'il estime qu'il s'agit d'une base...
M. Fortier:... n'atteint pas le niveau.
M. Garon:... subjective, tandis que la prescription de l'article
389, c'est une base objective. Actuellement, je pense que l'article 395 permet
à l'inspecteur général de déroger aux prescriptions
de l'article 389 sur une base subjective plutôt que d'agir en vertu de
l'article 389 sur une base objective.
M. Fortier: C'est vrai. (12 h 45)
M. Garon: Je pense que c'est malsain puisqu'on fixe une norme
à l'article 389 et on l'enlève par l'article 395. À
l'article 389, on dit: S'il l'estime nécessaire, il peut réduire
ou augmenter le pourcentage. C'est ça, sa façon de corriger la
situation à 389. "Une fédération doit maintenir une base
d'endettement au moins égale à 5 % de la somme de ses dettes.
L'inspecteur général peut, lorsqu'il l'estime nécessaire,
réduire ou augmenter ce pourcentage. " Ici, on lui permet de faire une
estimation que la base d'endettement d'une fédération n'atteint
pas le niveau qui lui est applicable ou qu'elle est insuffisante, eu
égard aux opérations de la fédération, alors
qu'à 389 on l'oblige à agir objectivement. Les prescriptions de
389 sont des prescriptions objectives, en tout cas dans sa première
partie. Dans la deuxième partie, on dit: S'il l'estime
nécessaire, il va réduire ou augmenter le pourcentage. Ici, que
vient faire 395 où c'est une application tout simplement arbitraire,
discrétionnaire, tandis qu'il y a déjà des dispositions
dans la loi, à l'article 389, qui lui permettent de ne pas agir en vertu
de 389?
M. Fortier: Je comprends la question du député de
Lévis, mais il n'y a pas de contradiction. Je vais lui expliquer.
À l'article 389 - on s'entend, là, disons qu'on fonde une
nouvelle fédération demain matin - on dit: Écoutez, votre
objectif est de 5 %. Tout le monde travaille à cet objectif et c'est ce
qu'on fera, j'imagine, une fois la loi adoptée.
À l'article 395, c'est différent, on se reporte dans
l'avenir et là, ce n'est pas une norme générale mais un
cas particulier. L'inspecteur reçoit les bilans, reçoit le calcul
de l'endettement et il s'aperçoit que ça ne répond pas
à la base d'endettement, même si les documents officiels le font.
À ce moment-là, il est bien sûr qu'il pourrait dire: Votre
base d'endettement que vous dites à 5 % est réellement à
3, 5 %, donc faites quelque chose pour l'augmenter à 5 %. Mais,
là, ce qu'on dit, c'est que si dans son estimation il y a un
problème tel que défini à 395, probablement que, s'il y a
divergence d'opinions entre l'institution financière et l'estimation de
l'inspecteur, c'est qu'il y a des problèmes sous-jacents dans
l'administration de la fédération. Donc, il devrait à ce
moment-là, s'il l'estime nécessaire, imposer un plan de
redressement, parce que, s'il y a divergence d'opinions aussi
appréciable, il est probablement important que l'inspecteur puisse
intervenir. Toutes ces choses sont des questions de jugement. On ne peut pas
mettre l'inspecteur dans une camisole de force et se fier aux documents prima
facie qui sont déposés, il faut qu'on lui laisse la
capacité, par son jugement, d'évaluer la situation, d'où
la nécessité de l'article 395, en dépit de la norme
établie à 389.
M. Garon: M. le Président, ou bien les mots ne veulent
rien dire, ou bien ils veulent dire quelque chose. L'article 389 impose une
obligation juridique. Ce n'est pas un objectif. Le ministre, encore une fois,
vient de... Le droit, ça ne marche pas comme ça. Il dit: C'est un
objectif. Ce n'est pas un objectif, c'est une obligation, à 389,
à moins que je ne comprenne pas, que je ne sache pas lire la
stipulation. On dit: "Une fédération doit maintenir... "
M. Fortier: Oui, c'est une obligation et un objectif.
M. Garon: Un objectif et une obligation, ce n'est pas pareil.
M. Fortier: D'accord pour les deux. Dans le moment, ça
devient un objectif.
M. Garon: Si l'inspecteur général se rend compte
que l'obligation juridique n'est pas remplie, il doit prendre des mesures pour
qu'elle soit remplie, ou il peut la réduire, s'H l'estime
nécessaire. On dit: "L'inspecteur générai peut, lorsqu'il
l'estime nécessaire, réduire ou augmenter ce pourcentage. "
L'article 389 le dit. Alors, ça, c'est une obligation. Avec 395,
là, je ne comprends plus. Je vais vous dire bien franchement que
ça veut dire qu'il n'y a plus rien; 389 ne veut plus rien dire
puisqu'à 395 qu'est-ce qui va s'appliquer? C'est 395 ou 389? Y a-t-il
obligation juridique ou s'il n'y en a pas? On ne peut pas, à un moment
donné... Une porte est ouverte ou fermée. Hamlet a dit: To be or
not to be". C'est l'un ou l'autre, ça ne peut pas être les deux.
Il y a une obligation juridique ou il n'y en a pas. Pourquoi mettre une
obligation à 389? A moins de dire qu'on va maintenir une base
d'endettement non pas au moins égale, mais autour de 5 %. Cela voudra
dire qu'il y a une marge de manoeuvre qu'appréciera l'inspecteur
général. Mais ce n'est pas ça qu'on dit. "Une
fédération doit maintenir une base d'endettement au moins
égale à 5 % de la somme de ses dettes. " Là, il n'y a pas
d'appréciation là-dedans.
C'est ça. C'est ferme. C'est une obligation. À 395, on
vient permettre... Parce que là on dit: Lorsqu'il estime. Il va estimer
quoi? Comment va-t-il estimer que la base d'endettement de la
fédération n'atteint pas un niveau qui lui est applicable? Ce
n'est pas le niveau qui serait souhaitable en fonction de ses
opérations, c'est le niveau qui lui est applicable.
Le niveau qui est applicable, si je comprends bien, c'est à 389.
C'est quoi? Si ce n'est plus 389, c'est quoi? Je ne le sais plus. Je vais vous
le dire bien franchement, je ne comprends pas comment ça va marcher,
"... ou que sa base d'endettement est insuffisante... ", cela veut dire quoi?
Si elle est insuffisante, c'est l'article 389 qui va s'appliquer. On va
l'augmenter pour la rendre suffisante. Je ne comprends plus comment ça
marche. Je ne comprends pas comment marchent 395 et 389, comment ça peut
marcher de la manière que ces deux dispositions sont
rédigées.
M. Fortier: M. le député de Lévis, vous avez
approuvé l'an dernier l'article 324 de la Loi sur les
sociétés de fiducie qui dit exactement la même chose. Je ne
trouve pas l'autre article. Il y a un autre article, qui est correspondant
à la base d'endettement, par lequel l'inspecteur autorise une
base...
M. Garon: Ce n'est pas la même chose.
M. Fortier: Oui, mais là j'arrive à l'article 324
qui dit: Lorsque, de l'avis de l'inspecteur général, une
société du Québec connaît des difficultés
financières de nature à mettre en danger sa solvabilité,
elle peut, avec l'approbation de l'inspecteur général, adopter un
plan de redressement afin de corriger la situation. Là, c'est de l'avis
de l'inspecteur qui intervient, malgré les normes de capitalisation qui
sont déterminées. Vous avez la même chose qu'Ici dans la
Loi sur les sociétés de fiducie. Si on regardait la nouvelle Loi
sur les banques, les pouvoirs du surintendant, vous avez la même chose.
C'est qu'il y a une évaluation subjective qui est faite. Je suis
complètement d'accord avec vous que c'est une évaluation
subjective.
Il faut absolument donner ce pouvoir à l'inspecteur. Cela n'a pas
de bon sens autrement. Sans ça, on va s'en aller en cour chaque fois que
l'Inspecteur... Disons que l'inspecteur viendrait me voir et dise:
Écoutez, M. Fortier, M. le ministre, j'ai reçu les documents de
telle institution financière et la norme est là, 5 %, mais moi je
suis convaincu dans mon âme et conscience que ça n'a pas de bon
sens. Il y a quelque chose qui ne marche pas. Là on serait obligé
d'aller en cour pour plaider que les documents soumis ne sont pas corrects
alors qu'ici on va avoir un pouvoir d'intervention selon le bon jugement.
J'admets que c'est un pouvoir discrétionnaire important. Si vous lisez
la Loi sur les valeurs mobilières, vous allez trouver des pouvoirs
discrétionnaires très importants également, et c'est
nécessaire pour protéger l'intérêt public.
C'est nécessaire dans la Loi sur les valeurs mobilières,
c'est nécessaire ici, et c'est nécessaire dans la Loi sur les
sociétés de fiducie. Je suis sûr que, si on regarde les
pouvoirs du surintendant fédéral, on va arriver exactement avec
des pouvoirs aussi importants.
M. Garon: À 324, ce n'est pas la même chose du tout.
C'est une autre affaire. Ce n'est pas ça dans la Loi sur les
sociétés de fiducie. Ici, il y a une obligation juridique.
Comment ça va fonctionner? On dit: La base n'atteint pas le niveau qui
lui est applicable.. On ne dit pas que les chiffres ont été
trafiqués. Ce n'est pas ça. Vous répondez par des affaires
qui n'ont pas de bon sens. S'il s'aperçoit que les gars ont caché
des affaires, ce n'est pas ça, là, ils n'ont rien caché.
Il sait tout. Il a les bons chiffres. Mais la base d'endettement n'atteint pas
le niveau qui lui est applicable. C'est ça. Il ne faut pas arriver... On
a mis une disposition après ça pour essayer d'être capable
d'expliquer, donner des raisons qui ne sont pas bonnes. S'ils ont
camouflé des chiffres, il ne le sait pas. S'il le sait, il va les faire
changer, les chiffres.
S'il sait, par exemple, qu'il y a eu de la fraude ou bien des choses, M.
ne marchera pas sur ces chiffres. Il faut supposer que les chiffres sont bons.
Si on dit. Cela ne marchera pas parce que les chiffres ne sont pas bons... On
ne peut pas marcher comme ça. Si les chiffres ne sont pas corrects, si
les transactions ne sont pas correctes, l'inspecteur va demander de corriger
ça. Mais ce n'est pas ça, le problème ici. Lorsqu'il
estime que la base d'endettement - la base d'endettement, c'est un calcul
objectif, un calcul qui se fait. On vient de fixer des articles...
Écoutez bien, les "swaps", tout, là. À 390, la base
d'endettement, ça se calcule en chiffres et en cennes: la réserve
générale, les parts de qualification, les parts
privilégiées, les parts permanentes, la fraction. Vous n'avez
même pas voulu prendre tantôt les versements faits sur une part
privilégiée. Ils ont dit: Quand elles sont toutes payées,
elles sont émises. Elles ne sont pas émises avant ça. Il
faut avoir des chiffres certains. C'est vous-même qui avez dit ça.
Vous n'avez que des chiffres certains, là-dedans. Réserve de
stabilisation, fraction de la réserve générale, ce sont
tous des chiffres certains, ce ne sont pas des chiffres approximatifs.
Là, vous dites: "L'inspecteur général peut,
lorsqu'il estime que la base d'endettement d'une fédération
n'atteint pas le niveau qui lui est applicable... " Il fait ses calculs, et la
base d'endettement n'atteint pas le niveau qui lui est applicable. Pourquoi
dit-on "lorsqu'il estime", alors qu'à l'article 389 on dit que la
"fédération doit maintenir une base d'endettement au moins
égale à 5 % de la somme de ses dettes". On dit: "L'inspecteur
général peut, lorsqu'il l'estime
nécessaire, réduire ou augmenter ce pourcentage* de la
base d'endettement.
Pourquoi là, sans réduire ou augmenter ce pourcentage, il
va estimer si la base d'endettement... Moi, je ne vois pas pourquoi cette
disposition est nécessaire puisqu'il y a déjà l'article
389 qui lui permet de jouer au niveau de la base d'endettement en fonction de
son estimation. Et lorsqu'on dit: La base d'endettement... Il faut lire les
mots. Lorsqu'il estime que la base d'endettement d'une fédération
- il aurait pu ajouter: telle que déterminée à l'article
390 - n'atteint pas... À moins que la base d'endettement, c'est une
autre base d'endettement en vertu d'un article qu'on ne connaît pas.
J'aimerais savoir si on parle toujours de la même base d'endettement ou
s'il y en a une autre qu'on n'a pas. "La base d'endettement d'une
fédération n'atteint pas le niveau qui lui est applicable", cela
veut dire quoi, cela? Je dis: C'est l'article 389 qui dit à quel niveau
doit être maintenue la base d'endettement qui lui est applicable", et
c'est au moins 5 %, à moins qu'elle ait été changée
par l'inspecteur général. Alors, je n'en vois pas d'autre. Je
demande à l'inspecteur général: Cela va être quoi,
l'autre base d'endettement qu'il va appliquer pour déterminer le niveau
qui lui est applicable? Je ne comprends pas.
M. Fortier: M. l'inspecteur.
M. Bouchard: Oui. Le principe de l'article 389... On va partir de
l'article 389. Obligation juridique, 5 %. Première phrase. La
deuxième phrase dit: "L'inspecteur général peut, lorsqu'il
l'estime nécessaire, réduire ou augmenter ce pourcentage." Le
pouvoir habilitant. Pouvoir habilitant pour des fins curatives prévues
à l'article 395, ou pouvoir habilitant pour permettre à une
caisse ou à un réseau en bonne santé financière de
bénéficier d'un meilleur ratio d'endettement. Pouvoir habilitant
général, article 389.
Article 395. Maintenant, disons que le réseau, c'est 5 % et que
le pouvoir habilitant à l'article 389 n'a pas été
utilisé dans le sens que je viens de vous expliquer pour permettre
à une fédération réseau de bénéficier
d'un ratio d'endettement supérieur, 24 fois au lieu de 20 fois.
L'inspecteur général, annuellement, doit évaluer si la
fédération réseau atteint le ratio qui lui a
été fixé dans la loi ou celui qui a été
fixé par l'inspecteur général en conformité avec
l'article 389.
Et là on étudie les chiffres pour essayer de savoir si,
effectivement, la fédération satisfait aux normes. Et on a vu
tantôt, par exemple, que dans le passif on tenait compte des
dépôts, on tenait compte, par exemple, des intérêts
courus. Est-ce que tous les calculs du passif sont exacts? Est-ce que les
dettes de la caisse, les dettes de la fédération et la quote-part
de la Caisse centrale, on en a tenu compte dans le calcul exactement? Si, par
exemple, pour une caisse donnée - et j'ai un exemple devant les yeux -
ou pour une fédération donnée, on arrive à un total
de 976 000 000 $ de dettes, on dit: Ce n'est pas ça, vous vous
êtes trompés dans le calcul, parce que vous n'avez pas tenu compte
du coût sur emprunt, vous avez oublié des dettes, votre ratio
d'endettement n'est pas de 3 % ou de 5 %, mais il est de 4 %... Donc,
l'inspecteur va porter un jugement de valeur sur un état de fait,
indépendamment du ratio qui lui a été donné, mais
en tenant compte de ce ratio. Si c'est le ratio de la loi, ce sera 5 %. Si
c'est un ratio qui lui a été donné par l'inspecteur, ce
sera le nouveau. Lorsqu'une fédération n'aura pas atteint ce
niveau, ça donne lieu à l'application de l'article 395, qui
déclenche la mise en opération d'un plan de redressement pour ne
pas attendre, justement, que la situation s'aggrave. C'est le premier cas de
l'estimation de la base d'endettement qui n'est pas atteinte.
Le deuxième cas, c'est lorsque la base d'endettement est
insuffisante eu égard aux opérations de la
fédération. C'est un cas encore plus grave. C'est lorsque
l'inspecteur général se rend compte que la situation est à
ce point grave que le ratio doit être à 6 %, ou peut-être
même 10 %, pour baisser considérablement le ratio d'endettement de
cette caisse ou de ce réseau qui est en situation pénible.
Là encore cela donne lieu au déclenchement du plan de
redressement. Ce sont deux cas qui se concilient.
Troisième hypothèse, l'article 395 ne joue plus. Nous
revenons à l'article 389. Si une fédération réseau
présente un très bon dossier et mériterait d'avoir un
ratio de 6 % plutôt que de 5 %, l'inspecteur utilise son pouvoir et,
cette fois, l'augmente au lieu de le diminuer.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'on peut adopter
l'article 395, M. le député de Lévis?
M. Garon: L'article 395.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Lévis, s'il vous plaît. Je vous rappellerai que l'heure est
maintenant passée.
M. Garon: Ah bon, ajournons.
Le Président (M. Gobé): Donc, nous ajournons
jusqu'à 15 heures, à la même salle.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 10)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration reprend ses
travaux. Avant de poursuivre l'étude de l'article 395, le
secrétariat de la commission a reçu une lettre qu'on m'a
demandé de vous distribuer; alors, on va distribuer cette
lettre aux membres de la commission.
M. Fortier: C'est l'article 395, M. le Président? Ah oui,
c'est là qu'on était rendus.
Le Président (M. Audet): C'est ça. On me dit aussi
qu'à l'article 395 il y a eu des échanges de part et d'autre,
d'une douzaine de minutes de chaque côté. Alors, est-ce qu'il y a
des commentaires à formuler ou si on peut procéder à
l'adoption de l'article 395 Immédiatement?
M. Fortier: Est-ce qu'on peut procéder, M. le
député de Lévis?
Le Président (M. Audet): "Qui ne dit mot consent. " Alors,
j'en déduis que l'article 395 est adopté?
M. Garon: Attendez un peu, vous me passez une lettre, je ne peux
pas la regarder et vous écouter en même temps. Cette
lettre-là aurait peut-être dû arriver il y a une dizaine de
jours, pour que la commission soit convoquée quand c'était le
temps.
M. Fortier: M. le Président, M. Béland a fait
parvenir cette lettre. Je pense même qu'il était - si j'en conclus
par le ton de la lettre - assez satisfait des progrès qu'on a faits
jusqu'à maintenant. M. le député de Lévis, si on
peut continuer comme on fonctionnait jusqu'à hier, je pense que
ça peut bien aller et qu'on peut faire des progrès dans le bon
sens.
Quant à moi, je vais essayer de tempérer mes transports et
je vais demander au député de Lévis qu'il cherche à
activer le tempo des discussions. De part et d'autre, si on met de l'eau dans
notre vin, on réussira à passer à travers le projet de
loi. J'offre ma collaboration, j'espère que le député de
Lévis en fera autant.
M. Garon: C'est un petit peu théorique! M. Fortier:
Non, non, c'est très pratique.
M. Garon: À ce moment-là, il faut que vous songiez
à accepter plus facilement certains amendements.
Le Président (M. Audet): L'article 395, M. le
député de Lévis, est-ce que cela va? Est-ce qu'on est en
mesure de procéder à son adoption?
M. Garon: On avait fait des discussions, avant la suspension.
J'avais fait des représentations dans le sens que ça faisait,
avec l'article 389, une disposition qui était un peu curieuse et qui ne
donnait pas un caractère objectif, mais un caractère très
subjectif à l'appréciation de l'inspecteur général,
à mon avis, au détriment des dispositions légales qui sont
impératives à l'article 385. Finalement, cela veut dire que
l'inspecteur se placera ou sera placé - il a l'air d'être d'accord
pour se placer lui-même, pas pour être placé - dans une
situation où il ne sera pas capable d'analyser objectivement, mais le
fera d'une façon très subjective, au-delà même des
dispositions de la loi.
Alors, je trouve que c'est une mauvaise disposition qui va dans le sens
de ce que disait le mouvement Desjardins concernant un autre article qu'on a vu
hier où il y a un caractère d'ambiguïté certain.
D'ailleurs, c'était une disposition qui était dans les
mêmes termes, à l'article 366, et il disait que les mots
"situation financière insatisfaisante", de même que "actif
insuffisant" comportent une ambiguïté. On se rend compte ici que
c'est le même type de disposition quand on dit que sa base d'endettement
est insuffisante eu égard aux opérations de la caisse, alors
qu'il y a une disposition précise à l'article 389. À mon
avis, ça mènera au même genre d'ambiguïté.
C'est pourquoi nous allons voter sur division.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 395 est
adopté sur division?
M. Fortier: C'est ça.
Le Président (M. Audet): Cela va. J'appelle l'article 396.
M. le ministre.
M. Fortier: À l'article 396, il y a un papillon, M. le
Président. C'est tout simplement une modification de forme et je lis:
L'article 396 est modifié par le remplacement, dans la dernière
ligne, des mots "qu'il indique", par les mots "qui y sont indiquées". Si
vous me le permettez, je vais lire l'article tel que modifié, pour qu'on
puisse en saisir le sens. On dit: "Le plan de redressement décrit les
mesures appropriées que la fédération doit appliquer pour
assurer la suffisance de sa base d'endettement suivant les
échéances qui y sont indiquées. " Donc, qui sont
indiquées dans le plan de redressement.
Le Président (M. Audet): D'accord.
M. Fortier: Le papillon vise tout simplement à une
meilleure rédaction de l'article.
Le Président (M. Audet): C'est ça. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Garon: J'aimerais faire une remarque au député
de Beauce-Nord. Puisqu'il nous communique la correspondance du premier
ministre, le premier ministre pourrait-il nous faire part aussi de sa
correspondance concernant l'assurance automobile, les amendements qu'il veut
présenter à cette session-ci? Il ne faudrait pas qu'il soit
sélectif dans sa correspondance mais qu'il nous fasse part aussi de la
correspondance qu'il pourrait avoir concernant les amendements à la
Loi sur l'assurance automobile.
Le Président (M. Audet): À ce stade-ci, je ne
saisis pas trop votre question, M. le député de Lévis.
M. Garon: J'aimerais qu'il fasse ça parce que si...
M. Fortier: Qui a envoyé la lettre? Est-ce que c'est M.
Béland ou si c'est...
Le Président (M. Audet): Oui, un instant. C'est M.
Béland qui a écrit, ici, au premier ministre. Ce n'est pas le
premier ministre qui...
M. Garon: Je comprends, mais c'est la correspondance
adressée au premier ministre. Alors, j'imagine que c'est le premier
ministre qui vous a donné une copie de la lettre. D'autant plus qu'il
n'y a pas de dépôt en commission parlementaire et que vous vous
êtes servi, comme président, d'une disposition qui vous interdit
de faire ce que vous avez fait en commission parlementaire, ce qui est un peu
inélégant. Donc, je me dis que, si le premier ministre a
l'intention de faire part de sa correspondance, j'aimerais cela avoir sa
correspondance concernant les amendements à la Loi sur l'assurance
automobile. Peut-être que cela ne va pas dans le même sens.
Le Président (M. Audet): Ici, on a un bordereau de
transmission. Le destinataire, c'est M. Alain Major au secrétariat de la
commission; l'expéditeur c'est M. Claude Béland. On dit: "Vous
serait-il possible de transmettre cette lettre à tous les membres de la
commission du budget et de l'administration? Merci. " C'est simplement une
copie.
M. Fortier: Ce n'est pas le premier ministre qui a envoyé
la lettre, c'est M. Béland qui a envoyé la lettre.
M. Garon: Sauf qu'il n'y a pas de dépôt en
commission.
M. Fortier: Vous avez dit: Le premier ministre nous a fait
parvenir une copie de la lettre. Ce n'est pas le premier ministre, c'est M.
Béland qui a transmis la lettre au secrétariat de la
commission.
M. Garon: II n'y a pas de dépôt en commission. Le
secrétaire de la commission aurait dû nous faire parvenir
ça à nos bureaux, parce qu'il n'y a pas de dépôt en
commission.
M. Fortier: II arrive fréquemment, M. le Président,
que...
Le Président (M. Audet): Le secrétaire me l'a
remise tantôt et on me demande de la distribuer aux membres de la
commission. Je ne vois pas en quoi cela peut...
M. Garon: Des documents comme ceux-là habituellement, le
secrétaire fait parvenir ça à nos bureaux de
député.
Le Président (M. Audet): Quand cela a-t-il
été reçu, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Cela a été reçu
aujourd'hui.
Le Président (M. Audet): Cela a été
reçu aujourd'hui, à 14 h 40, M. le député de
Lévis. Alors vous comprendrez qu'on aurait pu vous l'envoyer à
vos bureaux, mais je pense que cela n'aurait pas changé grand-chose,
dans le fond, cela n'aurait pas donné grand-chose. Vous passez
l'après-midi ici, en commission, vous ne l'auriez vu que ce soir.
M. Garon: Je vous dis que c'est comme ça que cela se
passe.
Le Président (M. Audet): C'est dans le but d'accommoder, je
pense, les membres de la commission que cela a été fait, cela n'a
pas été dans le but de...
M. Fortier: M. le Président, je suggère que
l'incident soit clos. M. Béland désirait que la lettre soit
distribuée et elle a été distribuée. Ce n'est pas
le premier ministre qui a fait circuler la lettre ou qui a demandé qu'on
la fasse circuler, c'est M. Béland lui-même.
Le Président (M. Audet): C'est exact. Si vous voulez avoir
une photocopie du bordereau de transmission, M. le député de
Lévis, on pourra vous en faire parvenir une. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Quel amendement?
Le Président (M. Audet): Le papillon, l'amendement
à l'article 396.
M. Garon: Est-ce que le ministre pourrait nous en faire part et
nous expliquer son amendement?
Le Président (M. Audet): C'est fait, M. le
député de Lévis. Il l'a lu tantôt et il l'a
commenté. ll vient tout juste de le faire.
M. Garon: Je pariais de la lettre. II n'a pas pu le faire en
même temps.
M. Fortier: Je vais reprendre, M. le Président. Le
papillon à l'article 396 se lit comme suit: L'article 396 est
modifié par le remplacement, dans la dernière ligne, des mots
"qu'il indique" par les mots "qui y sont indiquées". On m'indique que
c'est une concordance avec l'article 232.
M. Garon: Adopté.
La Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 396, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Quand on Indique ici: "Le plan de redressement
décrit les mesures appropriées que la fédération
doit appliquer pour assurer la suffisance de sa base d'endettement". Est-ce
qu'il s'agit de la suffisance de la base d'endettement en vertu de l'article
389 ou 395?
M. Fortier: Dans l'article 395, justement, vous étiez plus
ou moins d'accord, mais on donnait à l'inspecteur le pouvoir de faire
l'évaluation de la base d'endettement, puis, selon son bon jugement,
d'informer une fédération s'il y trouvait quelques
problèmes et de donner des instructions. Tout ce qu'on dit à
l'article 396, c'est que ce plan de redressement que l'inspecteur peut exiger
décrit les mesures appropriées que la fédération
doit appliquer pour assurer la suffisance de la base d'endettement. C'est tout
simplement une précision sur le plan de redressement et je pense que
c'est explicite. Je n'ai pas grand-chose à ajouter comme
explications.
M. Garon: Cet article 396 vise à mettre en oeuvre
l'application d'un article. On voit qu'il y a une obligation légale
à l'article 389, mais que l'article 395 pourrait faire varier cette base
d'endettement autrement qu'en vertu de l'article 389. C'est pour cela que je me
demande ici à quoi on réfère: aux deux articles ou
à l'un ou l'autre?
M. Fortier: À l'article 395, on dit que, si l'inspecteur
croit, selon son bon jugement, que la base d'endettement n'a pas atteint le
niveau qui lui est applicable, à ce moment-là, il demande
à la fédération "d'adopter à sa satisfaction, dans
le délai qu'il prescrit et pour les motifs qu'il indique, un plan de
redressement. " Tout ce que l'article 396 vient dire, c'est que ce plan de
redressement doit, justement, décrire les mesures appropriées
pour corriger l'insuffisance de la base d'endettement. C'est tout ce que cela
dit, mais c'est sûrement relié à l'implication juridique de
l'article 389, selon l'estimation qu'en a faite l'inspecteur à l'article
395.
M. Garon: Et l'article 389 est là... M. Bouchard:
II joue avec l'article 395. M. Garon: Adopté. M. Fortier:
Adopté.
Le Président (M. Audet): D'accord. L'article 396 est
adopté, tel qu'amendé.
La commission va suspendre ses travaux quelques minutes, M. le ministre
est appelé en haut. Nous reprendrons nos travaux - je ne peux vous dire
l'heure exacte - possiblement vers 15 h 45.
M. Fortier: Je pense bien que cela ira. Quelle heure est-il? 15 h
20?
Le Président (M. Audet): Jusqu'à 16 heures?
M. Fortier: Jusqu'à 16 heures. On devrait suspendre
jusqu'à 16 heures, un peu pour les mômes motifs que ceux pour
lesquels nous avons suspendu hier pour le député de
Lévis.
M. Garon: Vous avez un discours à faire?
M. Fortier: On requiert ma présence en Chambre, je viens
seulement de l'apprendre, et je vous demanderais de suspendre jusqu'à 16
heures.
Le Président (M. Audet): D'accord. Les travaux de la
commission sont suspendus jusqu'à 16heures.
(Suspension de la séance à 15 h 23)
(Reprise à 16 h 13)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration reprend ses
travaux. Nous avions suspendu après l'adoption de l'article 396, tel
qu'amendé. Nous en sommes maintenant à l'article 397. M. le
ministre.
M. Fortier: L'article 396 a été amendé? Ah,
oui, il y a eu un petit amendement.
M. Garon: Do we speak English this afternoon, being inside?
Le Président (M. Audet): M. le ministre. M. Fortier:
Êtes-vous à l'envers?
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 397.
M. Fortier: Article 397. "Le plan de redressement adopté
par une confédération ou une fédération est soumis
à l'approbation de l'inspecteur général. Celui-ci peut
l'approuver avec ou sans modification. " C'est la même disposition que
nous avions l'an dernier dans la Loi sur les sociétés de
fiducie.
Le Président (M. Audet): Est-ce qui y a d'autres
commentaires sur l'article 397?
M. Garon: Attendez un peu. Adopté.
La Président (M. Audet): L'article 397 est
adopté.
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: "Adopted".
Le Président (M. Audet): Article 398?
M. Fortier: "Une fédération et les caisses qui lui
sont affiliées sont tenues d'appliquer le plan de redressement qui a
reçu l'approbation de l'inspecteur général. La
fédération est en outre responsable de l'application de ce plan
par les caisses qui lui sont affiliées. "L'inspecteur
général peut, pendant la durée d'un plan de redressement,
donner à une caisse qui y est assujettie et à la
fédération les instructions écrites qu'il estime
appropriées concernant l'exercice des pouvoirs de leur commission de
crédit. "L'Inspecteur général doit, avant d'exercer le
pouvoir prévu au deuxième alinéa, aviser la caisse et la
fédération de son intention et leur donner l'occasion
d'être entendues. "
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires? Non, cela
va?
M. Fortier: Les commentaires, je crois qu'ils sont assez
explicites. C'est que, durant l'exécution du plan de redressement,
l'inspecteur se réserve le droit de donner des directives ou des
instructions écrites concernant les pouvoirs de la commission de
crédit pour une raison bien simple. C'est que très souvent,
lorsqu'une institution financière est en difficulté, cela
provient des principes sur lesquels les membres d'une commission de
crédit se fondent ou de la façon dont ils administrent le
crédit. Alors, les problèmes proviennent très souvent de
l'exercice de ce pouvoir par une commission de crédit.
Le Président (M. Audet): D'accord. Y a-t-il d'autres
commentaires? M. le député de Lévis.
M. Garon: Non, parce que l'article est évident par
lui-même. Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 398 est adopté.
Article 399?
M. Fortier: "Une fédération et les caisses qui lui
sont affiliées doivent fournir à l'inspecteur
général tout rapport qu'il peut exiger relativement à
l'application du plan de redressement selon la fréquence, la forme et la
teneur qu'il détermine. "
M. Garon: On voit qu'ici l'inspecteur général est
revenu à de meilleurs sentiments et qu'il considère important
d'avoir la forme et la teneur qu'il détermine.
M. Fortier: C'est pour vous faire plaisir.
M. Garon: Je ne comprend pas qu'il n'ait pas besoin de cela pour
son rapport d'inspection, mais...
M. Fortier: C'est parce que l'inspecteur a pensé à
vous quand il a écrit cet article.
M. Garon: Non, il n'a pas pensé à moi, il
était déjà écrit.
Le Président (M. Audet): Alors, on tient pour acquis que
c'est adopté, M. le député?
M. Garon: J'aurais trouvé plus cohérent que ce soit
indiqué aussi concernant les rapports d'inspection.
M. Fortier: On ne partira pas de débat là-dessus.
Cela va, nous n'avons rien dit, cela va bien.
M. Garon: Voyez-vous, "doivent fournir à l'Inspecteur
général tout rapport qu'il peut exiger relativement à
l'application du plan de redressement".
M. Fortier: Voulez-vous faire un amendement pour enlever la
forme?
M. Garon: Non, au contraire, je pense que c'est
nécessaire. Je pensais que c'était aussi nécessaire
concernant le rapport d'inspection.
Le Président (M. Audet): Alors, c'est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 400?
M. Fortier: "Lorsque, sur une ordonnance de l'inspecteur
général rendue en vertu de l'article 395 - que nous avons
approuvé - une fédération est tenue d'appliquer un plan de
redressement, les pouvoirs prévus à l'article 371 sont, pendant
la durée du plan de redressement, exercés par la
confédération à laquelle elle est affiliée ou, si
elle ne l'est pas, par l'inspecteur général après avoir
pris l'avis de la fédération. "
Allons à l'article 371, M. le Président.
M. Garon: II est en suspens.
M. Fortier: C'est cela. "Une fédération,
lorsqu'elle estime que la situation financière d'une caisse... " Ce sont
les pouvoirs d'une fédération vis-à-vis d'une caisse en
particulier. Alors, on dit que, lorsque l'inspecteur exerce son pouvoir en
vertu de l'article 395, les pouvoirs de la fédération
vis-à-vis des caisses sont plutôt assumés par la
confédération ou par l'inspecteur,
s'H n'y a pas de confédération.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on est en mesure
d'adopter l'article 400?
M. Garon: Un instant. Il s'agit d'une caisse, en
réalité, et non pas de toute la fédération.
M. Fortler: Oui et, à ce moment-là, les pouvoirs de
surveillance ou d'instruction que la fédération pourrait
normalement exercer sur une caisse sont assumés, pendant ce laps de
temps, par la confédération. Autrement dit, si une
fédération est quelque peu malade - pour employer l'expression -
pendant sa convalescence, les pouvoirs qu'elle exercerait autrement sont
exercés par la confédération, par exception.
M. Garon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 401?
M. Fortier: "Une confédération peut appliquer
à la place d'une fédération qui lui est affiliée,
après un délai de 15 jours suivant la mise à la poste
d'une mise en demeure à cet effet, le plan de redressement qu'elle
néglige d'appliquer. "L'inspecteur général peut de la
même manière appliquer le plan de redressement qu'une
fédération non affiliée à une
confédération néglige d'appliquer. "
Alors, c'est la confédération qui peut l'appliquer
à la place de la fédération dans un cas où celle-ci
ne se plierait pas aux instructions écrites ou à un programme de
redressement; la confédération peut, à ce
moment-là, se substituer à la fédération,
"après un délai de 15 jours suivant la mise à la poste
d'une mise en demeure à cet effet. "
Le Président (M. Audet): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Le procédé ne m'apparaît pas
très bon. Il faut "un délai de 15 jours suivant la mise à
la poste d'une mise en demeure. " Je pense que ce serait mieux "suivant la
signification d'une mise en demeure. " La mise à la poste, aujourd'hui,
ça prend 15 jours.
M. Fortier: Je pense qu'on l'avait à un autre article. M.
le député de Lévis, vous faites un commentaire
intéressant. Je pense qu'on avait...
M. Garon: C'est trop long. Aujourd'hui, il va s'agir
essentiellement...
M. Fortier:... pris un autre moyen tout à l'heure.
À quel article parlait-on de signification par d'autres moyens? M.
Boivin pourrait nous trouver ça. C'était hier ou avant-hier. Je
ne me souviens pas de l'article. Vous avez raison, on parlait de la
signification par différents moyens, soit par l'huissier ou autrement,
mais ce n'était pas défini. Je ne me souviens pas du
numéro de l'article.
M. Garon: La poste aujourd'hui, c'est quasiment
l'équivalent d'envoyer une lettre par diligence...
M. Fortier: Vous avez raison.
M. Garon:... au XIXe siècle. Cela prend trop de temps.
M. Fortier: C'était dans le cas de la liquidation, je
pense.
M. Garon: Je ne me rappelle pas où, mais la mise à
la poste, à mon avis, ce ne m'apparaît pas être le moyen
approprié, s'H n'a que 15 jours. Il va venir de recevoir la lettre et
les gens vont arriver et lui dire: Tu n'as rien fait.
M. Fortier: C'était un article qui touchait la
liquidation, je crois, oui. M. le Président, je pense que le
député de Lévis a raison. On va reprendre à peu
près le même libellé que nous avions dans un article
semblable où il s'agissait d'une signification par un autre moyen que la
poste. Je suis tout à fait d'accord avec lui.
Le Président (M. Audet): Alors, on suspend l'article
401.
M. Fortier: On peut passer à l'article 402.
Le Président (M. Audet): On passe à l'article
402.
Placements
M. Fortier: Maintenant, on parle des placements par les
fédérations, section IV, article 402. "Une
fédération peut faire des placements dans toutes sortes de biens.
" C'est un principe général, qui distingue les
fédérations des caisses individuelles. Ce sont les
fédérations qui sont responsables des placements, donc, on dit
très clairement "peut faire des placements dans toutes sortes de biens".
C'est un principe général ici.
Le Président (M. Audet): Cela va?
M. Garon: Attendez un peu. Qu'est-ce que vous avez pensé
des commentaires que faisait le mouvement Desjardins concernant l'article 397
qui disait la même chose? Il disait: En raison de l'article 325, le
pouvoir général de placement accordé aux caisses par
l'article 257 ne s'applique pas aux fédérations. Il y aurait lieu
d'apporter les modifications nécessaires afin d'accorder aux
fédérations les pouvoirs de placement accordés à
une caisse, de façon à leur permettre,
à titre d'exemple, de faire des dépôts dans une
banque. Est-ce qu'il y a eu quelque chose de fait ou s'il n'y a rien eu de fait
et que vous n'êtes pas d'accord avec cet énoncé?
M. Fortisr: L'information qu'on me donne, c'est que l'expression
qui est utilisée ici est très générale. On dit
"toutes sortes de biens". C'est très vaste.
M. Garon: Voulez-vous dire que le mouvement Desjardins a fait un
commentaire inutile, à votre avis?
M. Fortier: Je pense bien que ce n'est pas nécessairement
inutile. Notre évaluation de la situation, c'est qu'il n'est pas
nécessairement approprié ici. C'est bien clair que c'est dans
toutes sortes de biens. Est-ce que les pouvoirs des caisses se reflètent
au niveau des fédérations?
Il n'y a rien qui les empêche, à l'article 402, de faire
des placements dans une banque, tel que suggéré.
M. Garon: En avez-vous discuté dans vos rencontres avec le
mouvement Desjardins ou bien si vous n'en avez pas parlé?
M. Fortier: Tous les commentaires ont été revus, en
tout cas ceux qui avaient plus d'importance. M. Bouchard, la question de M. le
député de Lévis est: Est-ce qu'on a parlé de ces
commentaires?
M. Bouchard: Oui. C'est toujours la fameuse interprétation
de l'article 328 où on dit: "Sauf incompatibilité", puis vous
avez, "les articles suivants", donc les articles de placement qui sont exclus.
Vous avez un pouvoir de placement qui est accordé à la
fédération directement ici, dans ce chapitre. Vous allez le voir
à l'article 408 où on fait référence,
nommément, à certaines dispositions de l'article 256.
M. Fortier: Alors, on fait référence à
l'article 256 où on dit: "En sus du crédit consenti
conformément à la présente loi et des sommes
déposées dans une banque. " Donc, de toute évidence,
à 408, ça couvre cette possibilité, par
référence justement à l'article 256.
Une voix: II y aura un papillon.
M. Fortier: Oui, en plus de ça. On va le voir à
l'article 408. C'est couvert par l'article 408. On va le voir dans un
instant.
M. Garon: Vous dites que c'est couvert à l'article
256?
M. Fortier: Oui, parce qu'on dit à l'article 408: "Une
fédération peut investir: "1° sans aucune limite, dans tout
titre mentionné aux paragraphes 1° à 3° de l'article 256,
" et ça continue. Ensuite, on va avoir un papillon à l'article
408. 2° je crois. Oui, c'est ça.
M. Garon: À l'article 328, si vous regardez, dans
Interprétation, on dit: "Toutefois, les articles suivants ne
s'appliquent pas aux fédérations. " Dans les articles
énumérés, il y a l'article 256.
M. Bouchard: Ils n'en ont pas besoin.
M. Fortier: M. l'inspecteur, faites donc votre commentaire.
M. Bouchard: Ils n'en ont pas besoin, justement parce que, dans
le chapitre du placement, à l'article 402, on dit qu'Us peuvent faire
des placements dans toutes sortes de biens. Il n'y a pas de limitation. Les
seules limitations que vous avez sont des limitations quantitatives à
l'article 408.
M. Garon: D'abord, vous leur niez te droit de faire des
placements au niveau d'une caisse, en vertu de l'article 328.
M. Bouchard: C'est ça, exactement.
M. Garon: lis ne peuvent pas faire de placements dans une caisse,
mais vous spécifiez dans la section sur les fédérations,
à la section IV, les placements qu'ils peuvent faire. C'est ça
que vous voulez dire.
Une voix: Cela va?
M. Garon: Bien, ça va... C'est lié à
l'article 328. Vous dites qu'ils peuvent, en vertu de 402... Voyons les
articles 402 et suivants. "Une fédération peut faire des
placements dans toutes sortes de biens. " Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 402 est adopté.
Article 403?
M. Fortier: II y a un papillon à l'article 403. M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Fortier: Le papillon dit que l'article 403 est modifié
par l'insertion, dans la deuxième ligne du troisième
alinéa et après les mots "qu'elle", des mots "et par les caisses
qui lui sont affiliées". Alors cela donne: "Si par suite de
l'acquisition d'actions par une personne morale faisant partie du même
groupe qu'elle et par les caisses qui lui sont affiliées. " On peut le
prendre paragraphe par paragraphe et approuver le papillon plus tard, M. le
député de Lévis, pour avoir une meilleure
compréhension?
Le Président (M. Audet): Oui, ça va.
M. Fortier: Est-ce qu'on peut commencer l'article 403?
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Audet): Oui. Premier alinéa.
M. Fortier: Alors, on énonce, premièrement, le
principe général: "Une fédération ne peut
acquérir ou détenir directement ou indirectement plus de 30 % des
actions d'une personne morale ni des actions assurant plus de 30 % des droits
de vote afférents à toutes les actions émises par cette
personne morale ou lui permettant d'élire plus du tiers de ses
administrateurs. " C'est le principe général de pouvoir investir
jusqu'à concurrence de 30 % des votes ou de contrôler 30 % des
administrateurs.
M. Garon: Pourquoi ce chiffre?
M. Fortier: C'est le placement qui est reconnu. Dans les
compagnies d'assurances, on a à peu près le même placement.
Il s'agit d'un placement qui, normalement, est considéré comme
passif. Il ne s'agit pas de prendre le contrôle d'une compagnie. C'est 30
%; donc, c'est un investissement substantiel. Dans la Loi sur les assurances,
on retient aussi cette norme de 30 %, justement, pour que le placement
n'entraîne pas le contrôle de la compagnie. Alors, c'est pour
ça qu'on le définit. Traditionnellement, on parlait de 30 % des
actions, mais là, on le définit: c'est soit 30 % des actions ou
30 % des droits de vote ne permettant pas d'élire plus du tiers des
administrateurs. C'est par mesure de prudence. Il s'agit d'un placement; il ne
s'agit pas de prendre le contrôle d'une personne morale. (16 h 30)
Bien sûr, on le verra plus tard, au niveau de la
confédération, un des quatre holdings qui existent, d'ailleurs,
dans le moment, la Société d'investissement Desjardins, elle, a
le pouvoir de prendre le contrôle d'une compagnie, par exemple, Culinar
ou d'autres sociétés. Mais les fédérations,
cherchent plutôt à faire de bons placements, comme toute
institution financière, leur permettant, éventuellement, de faire
si possible, un gain de capital, mais ne les impliquant pas directement dans la
gestion de cette personne morale.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Audet): Le premier alinéa,
ça va. Deuxième alinéa?
M. Fortier: "Une fédération est
réputée détenir les actions détenues par une
personne morale faisant partie du même groupe qu'elle et par les caisses
qui lui sont affiliées, à l'excep- tion des actions que
détient une confédération dans une société
de portefeuille qu'elle contrôle ou des actions que détient cette
société. "
Bien sûr, si on veut le permettre au niveau de la
confédération, M. faut faire cette exclusion. C'est, justement,
pour le préciser qu'on met: "à l'exception des actions que
détient une confédération dans une société
de portefeuille. " Comme Je viens de le dire, on veut le permettre au niveau de
la société de portefeuille. Donc, c'est le but de l'exclusion qui
est faite ici.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté. Le
Président (M. Audet): Cela va.
M. Fortier: Troisième alinéa, M. le
Président?
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Fortier: "Si par suite de l'acquisition d'actions par une
personne morale faisant partie du même groupe qu'elle - et le papillon
ajoute - et par les caisses qui lui sont affiliée une
fédération est réputée détenir plus de 30 %
des actions d'une personne morale ou des actions assurant plus de 30 % des
droits de vote afférents à toutes les actions émises par
une personne morale ou lui permettant d'élire plus du tiers des
administrateurs d'une personne morale, la fédération, les
personnes morales faisant partie du même groupe qu'elle ou les caisses
qui lui sont affiliées doivent se départir des actions
conférant l'excédent de 30 % des actions ou des droits de vote ou
permettant d'élire plus du tiers des administrateurs dans les deux ans
de leur acquisition à moins que dans ce délai la
fédération ne soit plus réputée détenir un
tel excédent. "
M. Garon: Disons d'abord que l'amendement est adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Cela va.
M. Fortier: Cet alinéa spécifie que, si une
personne morale de la confédération intervenait, il faudrait
faire en sorte que l'addition des deux ne donne pas plus que 30 % pour la
fédération.
M. Garon: Je regardais dans le gros cahier et il y avait trois
petits points. Pourquoi? Est-ce qu'il y a une signification?
M. Boivin: Est-ce que je peux donner l'explication?
M. Fortier: Oui, allez-y, M. Boivin.
Le Président (M. Audet): M. Boivin, c'est ça?
M. Fortier: Oui.
M. Boivin: Oui, Richard Boivin. !l y a eu différentes
versions du texte et c'était pour identifier les endroits où on
enlevait des bouts de phrase. Malheureusement, dans k. préparation du
cahier, il est arrivé que certains petits points sont restés.
Cela signifie tout simplement qu'on a remanié le texte à cet
endroit, par rapport à l'avant-projet.
M. Garon: La question que je me pose, c'est si on ne serait pas
mieux de mettre une disposition qui pourrait dépasser deux ans. Parce
qu'il peut arriver, à un moment donné, que quelqu'un investisse
dans une compagnie et s'il n'investit pas plus dans la compagnie, elle va ma!
aller, elle va faire faillite. Il se retrouve dans une position où il
est obligé de mettre plus d'argent et où I peut vouloir le mettre
lui-même pour ne pas le prêter aux gens qui ont contribué
à rendre cette entreprise dans l'état où elle est. Il peut
donc être temporairement obligé d'avoir plus que 30 % pour sauver
l'entreprise. Mais là, on dit: "... doivent se départir des
actions dans les deux ans de leur acquisition. " On a vu une disposition
antérieure où, au terme de deux ans, c'était quasiment une
opération... Je ne me souviens pas de l'article. 259? On avait
apporté un amendement, je pense. Je ne me souviens pas.
M. Fortier: Vous savez, une institution financière comme
une fédération, son but, bien sûr, c'est d'aider ses
membres par le biais du financement, mais le danger, c'est qu'elle s'engage
tellement dans une personne morale qu'elle en vienne à faire ce que vous
venez de dire. Et, là, le danger c'est que l'institution
financière elle-même soit en difficulté financière,
et c'est ça qu'on veut éviter. Autrement dit - et c'est ce
principe qu'on retrouve également, d'une façon à peu
près identique, dans ta Loi sur les banques - c'est justement pour
éviter ces liaisons commerciales qui feraient en sorte qu'à un
moment donné l'institution financière se sentirait quasiment
obligée d'investir davantage pour sauver une personne morale. Là,
cela devient très dangereux parce que cela engage le crédit de
l'institution financière elle-même. C'est ça qu'on veut
éviter.
M. Garon: On avait mis une disposition quand même pour...
Là, on est dans le cas où, peu importent les raisons - l'article
ne mentionne pas les raisons - il arrive que les personnes morales faisant
partie du groupe, les caisses ou la fédération ensemble ont plus
que 30 % des actions ou des droits de vote.
M. Fortier: Là, on ne dit pas s'ils sont en
difficulté ou non.
M. Garon: Non, non, on ne le mentionne pas.
M. Fortier: C'est la règle générale.
M. Garon: Oui, c'est ça. Mais on avait trouvé une
disposition - je ne me rappelle plus à quel article, on me disait que
c'était à l'article 259, mais là, on peut bien regarder -
qui permettait une soupape en cas... Le but, ce n'était pas qu'ils aient
plus de 30 % mais de permettre, dans certaines situations...
M. Fortier: Je pense que c'était un commentaire que vous
aviez fait, mais qu'on n'avait pas fait de modification comme telle.
M. Garon: Je ne me le rappelle pas. Ah, oui! Il n'a pas dû
y avoir d'amendement.
M. Fortier: Là, on donne deux ans. S'il arrivait une
situation tout à fait...
M. Garon: Non, il y avait eu un amendement qui disait: L'article
259 est modifié par l'addition à la fin, de l'alinéa
suivant: "L'inspecteur général peut, aux conditions qu'il
détermine, prolonger ce délai. "
C'est cela qu'on avait voté à l'article 259, comme
amendement.
M. Fortier: À quel article? M. Garon: À
l'article 259. M. Fortier: Là, c'était au sujet de la
caisse.
M. Garon: Oui. À plus forte raison si c'est la
fédération, l'institution et la caisse ensemble qui ont le
contrôle et qui détiennent plus que 30 %. Il me semble que cela
devrait s'appliquer de la même façon un peu. Bien oui, il est
déjà fait, votre amendement! Vous attendiez-vous à ce
qu'on en parle? Non, c'est pour l'article 407. C'est à ça que je
pensais.
M. Fortier: Est-ce qu'il s'agit de la même situation?
M. Garon: Pardon? À l'article 407, vous avez un
amendement...
M. Fortier: M. l'inspecteur, faites donc votre commentaire, s'il
vous plaît?
M. Bouchard: À l'article 259, si vous voyez bien, il
s'agit du placement d'une caisse qui est fait dans une société
dans laquelle un des holdings de la confédération a
déjà un placement ou acquiert un placement. Elle a alors un
délai de deux ans pour s'en départir. Elle doit s'en
départir. Elle a deux ans pour se départir de ses
actions.
Ici, à l'article 403, on Interdit précisément
à une fédération de détenir des filiales. Le
principe de l'article 403, c'est qu'une fédération ne peut avoir,
dorénavant, dans les différents fonds qu'elle administre et dans
ses fonds propres, que des placements qu'on appelle passifs. Elle ne peut pas
dépasser le pourcentage de 30 %. La détention de filiales ou d'un
pourcentage plus élevé qui peut équivaloir à un
contrôle de fait appartient exclusivement à la
confédération au niveau de ses quatre holdings; d'où la
raison de la règle, à l'article 403, disant que dès que ce
pourcentage-là est atteint ou dépassé - atteint, c'est
possible - la fédération ne peut pas demeurer dans cette filiale;
elle doit se départir de ses actions ou diminuer son pourcentage.
M. Garon: Dans les deux ans? M. Bouchard: Oui.
M. Garon: Mais si on avait mis cette possibilité d'un
délai avec la permission de l'inspecteur général, au cas
où, dans les deux ans...
M. Bouchard: Ce n'est pas la même chose, M. le
député. Ici, à l'article 403, on ne force pas la
fédération à vendre toutes ses actions comme c'est le cas
à l'article 259.
M. Garon: Non, non.
M. Bouchard: Elle n'a qu'à baisser son pourcentage
jusqu'à 30 % des droits de vote, c'est tout.
M. Fortier: D'autant plus, M. le député de
Lévis, que, dans le cas de la caisse, on pouvait avec raison
prétendre que la caisse n'avait pas participé à la
discussion qui avait amené la personne morale à investir. Mais
dans le cas des fédérations, elles siègent à la
confédération et la direction du mouvement nous a indiqué
que très probablement ce seront les mêmes personnes qui
siégeront au conseil d'administration en ce qui concerne les holdings de
la personne morale. Donc, les fédérations seront
impliquées dans la décision de prendre une participation
substantielle. On ne peut pas dire, à ce moment-là, qu'elles
l'ignorent, parce qu'elles vont participer à la prise de
décision.
Dans la mesure où elles participent, il s'agit pour nous de
décider ce que l'on fait; sans cela, elles auront le droit de faire
Indirectement ce qu'elles n'ont pas le droit de faire directement. Si on
accepte la règle des 30 % pour une fédération, ce serait
trop facile pour une fédération de dire: On prend 30 %. Ensuite,
elles s'en vont siéger à la confédération et
disent: Par le biais de la personne morale, on va acheter encore 50 %.
Finalement, elles détiennent 80 % de la compagnie. Alors, là,
c'est un jeu trop facie et c'est la raison pour laquelle, étant
donné qu'elles participent à des décisions, eh bien, on
leur donne deux ans pour s'en départir.
Vous aviez peut-être raison de dire, et on l'a accepté,
qu'en ce qui concerne, par exemple, la caisse à Saint-Glinglin, elle
n'est pas nécessairement au courant et, à un moment donné,
elle peut s'apercevoir que la personne morale intervient, mais probablement
qu'on ne lui en a pas parlé. Alors, à ce moment-là, comme
vous l'aviez si bien dit, peut-être que l'inspecteur doit avoir le
pouvoir de prolonger ce délai de deux ans, pour s'assurer qu'elle peut
s'en départir dans les meilleures conditions possible. Mais ici, la
fédération sera certainement au courant de ce qui se fera en ce
qui concerne le holding et la confédération.
M. Garon: Mais supposons qu'il y a des pertes à essuyer,
parce qu'à ce moment-là, dans le temps, la situation du
marché n'est pas bonne. Cela peut être comme le krach d'octobre
1987 ou quelles que soient les raisons. Qui prendra les pertes? Est-ce qu'ils
vont tous vendre leur partie excédentaire dans la même proportion?
Comment cela va-t-il fonctionner? Là, ils ne sont pas
intéressés à prendre des pertes normalement, mais, c'est
parce qu'ils vendent à un moment qui n'est pas opportun. En vertu de la
loi, ils doivent vendre, mais le moment n'est pas opportun.
M. Fortier: M. le député de Lévis, on a une
règle de 30 % maximum.
M. Garon: Oui, je comprends ça.
M. Fortier: S'ils enfreignent la règle, on n'est
pas pour leur donner un cadeau. La règle est qu'ils n'ont pas le droit
d'avoir plus de 30 %. Alors, s'ils enfreignent la règle, on leur donne
deux ans pour s'en départir. Ils n'ont qu'à s'organiser pour ne
pas enfreindre la règle, c'est tout. Les liens commerciaux, on a dit
qu'on les autorisait, mais il faut quand même les contrôler. Si on
ne les contrôle pas, on va avoir des surprises tout à l'heure.
Quelle que soit la fédération, ils participeront à
la prise de décisions. Alors, s'ils participent à la
décision, cela veut dire qu'ils se mettent eux-mêmes dans cette
situation-là. Ils ont deux ans pour s'en départir.
Dans la Loi sur les banques, vous avez une disposition semblable
où on dit qu'ils ont deux ans pour s'en départir. Alors, c'est
une règle qui, si elle est bonne pour les banques, est aussi bonne
ici.
On prétend, étant donné qu'ils participent à
la décision, que deux ans, c'est suffisant. Cela va?
M. Garon: Sur division.
M. Fortier: Adopté sur division. Dernier paragraphe, M. le
Président?
Le Président (M. Audet): Troisième alinéa.
Oui, aliez-y.
M. Fortier: "Une fédération non affiliée
à une confédération peut toutefois, avec l'autorisation du
ministre et aux conditions qu'il détermine, détenir plus de 30 %
des actions d'une personne morale ou détenir des actions assurant plus
de 30 % des droits de vote afférents à toutes les actions
émises par une personne morale ou lui permettant d'élire plus du
tiers des administrateurs de cette personne morale. "
Là, on parle du cas hypothétique, qui n'existe pas dans le
moment, d'une fédération qui ne serait pas affiliée au
mouvement Desjardins et qui, dans certaines circonstances, avec l'approbation
du ministre, pourrait dépasser cette norme-là.
M. Garon: Là, vous êtes moins sévère
pour une fédération non affiliée.
M. Fortier: Non, ce n'est pas ça. Concernant la
confédération, on le permet d'une autre façon; on le
permet pour les quatre holdings qui seront constitués par la
confédération. Autrement dit, ce que l'on dit à la
confédération, au mouvement Desjardins, c'est: Vous ne pouvez pas
jouer sur les deux tableaux en même temps, soit que c'est au niveau des
holdings, soit que c'est dans le cas d'une fédération non
affiliée, à qui on n'a pas permis d'avoir de holding. Donc, avec
cela, dans certains cas, celles-ci vont pouvoir le faire, mais à des
conditions bien précises. (16 h 45)
Le Président (M. Audet): Cela va?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 403 est-il
adopté, tel qu'amendé?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 404?
M. Fortier: "Malgré l'article 403, une
fédération peut acquérir ou détenir à des
fins de contrôle des actions émises par une personne morale dont
l'unique objet consiste à détenir un immeuble servant
principalement à l'établissement du siège social de la
fédération. "Dans ce cas, l'Investissement de la
fédération est, pour l'application de l'article 408,
comptabilisé sur une base consolidée. " C'est une demande qui
nous est venue - je pense que ce n'était pas dans l'avant-projet de loi
- à la suite, entre autres, de la représentation de la
fédération à Montréal. Nous avons
agréé à cette disposition qui permet à une
fédération de détenir à des fins de contrôle
des actions émises par une personne morale dans le cas de son
siège social.
Alors, c'est une modification qu'on a faite à la suite des
discussions que nous avons eues avec le mouvement Desjardins.
Le Président (M. Audet): Cela va, ça?
M. Fortier: Autrement dit, le principe qu'on vient
d'évoquer à l'article 403 est modifié par cet article,
dans les limites spécifiées à l'article 404.
Le Président (M. Audet): Adopté?
M. Garon: Un instant. Votre "servant principalement",
"principalement", ça veut dire dans quelle proportion?
Une voix: C'est le même article qu'on avait pour les
caisses.
M. Garon: Oui, mais on n'a pas adopté l'article sur les
caisses. On va y revenir, il est en suspens.
M. Fortier: Bien, "servant principalement". "Principalement",
j'imagine que c'est 50 plus 1.
M. Garon: Ah, je ne sais pas! Je pense qu'on ne peut pas dire:
"J'imagine". "Principalement" veut dire quelque chose de précis. Cela
veut dire quoi, "principalement", pour ceux qui l'ont mis?
M. Fortier: M. BoMn, "principalement", à votre
Idée? M. l'inspecteur?
M. Président (M. Audet): M. BoMn.
M. Boivin: "Principalement", bien, c'est en majorité, il
faut que la plus grande partie serve à l'usage de la
fédération. C'est une question de proportion. Cela va
probablement dépendre de chacun des cas. Je ne pense pas qu'on doive
calculer nécessairement le pourcentage ou le nombre de pieds
carrés d'un immeuble.
M. Fortier: Parce que, de toute façon, M. le
député de Lévis, quand je pense à des gros
édifices - parce que j'en avais discuté, entre autres, avec des
gens comme Lavalin qui détiennent des grands édifices - ils le
font toujours en "partnership" avec une ou deux autres personnes. De toute
façon, la disposition à l'article 403 leur permettrait de
détenir 30 % dans un investissement. Mais, là, on parle ici du
contrôle des actions. Alors, le contrôle, c'est 51 %. Mais
très souvent, dans ces grands édifices de Montréal, en
particulier, même les grosses compagnies se contentent de prendre une
participation minoritaire et veulent partager avec d'autres.
Je pense, entre autres... Je ne sais pas quel est le pourcentage des
coopérants, mais, chez Lavalin, c'est toujours environ le tiers. Chez
SNC, je ne sais pas, mais c'est toujours le... Mais, ici, dans l'article
403, on parle d'un siège social; c'est pour eux.
La Président (M. Audet): Cela va, ça? M. Garon:
Un instant.
M. Fortier: De toute façon, Ils sont satisfaits avec
ça, parce que je pense que cela leur permet, dans le moment, de
répondre aux objectifs, enfin, aux conditions qu'ils ont
présentement. Je crois qu'à la fédération de
Montréal ils nous ont dit qu'ils étaient très satisfaits
de cette modification.
M. Garon: II n'y a pas eu de représentations sur cet
article?
M. Fortier: Mais, c'est justement à la suite de
commentaires qui nous ont été faits. Je peux vous dire que M.
Bouchard a rencontré les gens de la fédération de
Montréal, en particulier, à la suite de la commission
parlementaire et on nous dit que la fédération de
Montréal, en particulier, et la confédération sont
satisfaites de l'article 404. Cela a été fait après la
commission parlementaire, à leur demande expresse d'ailleurs.
M. Garon: C'était quel article dans l'avant-projet de
loi?
M. Fortier: II n'y en avait pas. M. Garon: II n'y en avait
pas?
M. Fortier: Non, non, c'est pour cela que c'est une demande qui
nous est venue après la commission parlementaire.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article
405maintenant.
M. Fortier: il y a un papillon. L'article 405 est modifié
par la suppression de mots ', ou des actions d'une personne morale
contrôlée par une telle société". La raison, M.
Boivin, dites-la donc.
M. Boivin: En fait, la modification est pour empêcher tout
simplement une redondance entre l'article 405 et l'article 406, parce
qu'à l'article 406 on aurait redit exactement la même chose
qu'à l'article 405, si on avait gardé ce bout de phrase.
M. Fortier: L'article 405 se lirait, avec le papillon, comme
suit: "Une fédération ne peut acquérir des actions d'une
société de portefeuille contrôlée par la
confédération à laquelle elle est affiliée, le cas
échéant. "
M. Garon: On enlève la virgule, mais vous n'ajoutez pas de
point.
M. Fortier: On a enlevé la virgule et on met un point. La
virgule a sauté avec le papillon.
M. Garon: Oui, mais cela reste en l'air.
M. Boivin: Non, on a enlevé la virgule. Alors, le point
à la fin reste là.
M. Garon: D'accord, oui. D'accord.
Le Président (M. Audet): L'amendement est-il
adopté?
M. Garon: Attendez un peu.
M. Fortier: Non, non, c'est vrai. Cela a été bien
fait, le point reste à la fin.
M. Garon: Oui, c'est correct. Pourquoi voulez-vous enlever ce
bout-là?
M. Boivin: Pour la raison que je vous ai expliquée, M. le
député. On va retrouver plus tard à l'article 406
exactement la même...
M. Garon:... interdiction. M. Boivin:... interdiction.
M. Garon: D'accord, adopté.
La Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article est adopté, tel qu'amendé?
M. Fortier: Adopté.
La Président (M. Audet): Article 406?
M. Garon: Pourquoi faites-vous cette interdiction-là?
La Président (M. Audet): Est-ce que l'article 405 est
adopté?
M. Garon: Non, non. De quoi parle-t-on?
M. Fortier: J'ai expliqué, aux articles 403 et 404, M. le
député de Lévis, que nous avons reçu des demandes
et que nous avons eu des discussions au sujet des holdings de la
confédération. Donc, c'est le mouvement Desjardins lui-même
qui préfère, pour les gros investissements, au lieu que ce soit
chaque fédération qui intervienne, que ce soit fait au niveau de
la confédération par le biais d'un holding. Donc, M. s'agit de
permettre que ces investissements se fassent au niveau de la
confédération; on ne peut pas permettre que chaque
fédération les fasse
également en plus, parce que ce sont eux-mêmes
réellement qui contribuent à cette capitalisation au niveau de la
confédération. C'est la raison pour laquelle il y a une
interdiction selon laquelle "une fédération ne peut
acquérir des actions d'une société de portefeuille
contrôlée par la confédération à laquelle
elle est affiliée, le cas échéant. " Autrement dit, les
sociétés de portefeuille seront contrôlées au niveau
de la confédération et non pas au niveau de la
fédération.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 405 est adopté,
tel qu'amendé. Article 406?
M. Fortier: "Une fédération ne peut acquérir
des actions d'une personne morale lorsque de telles actions sont
déjà détenues directement ou indirectement par une
société de portefeuille contrôlée par la
confédération à laquelle elle est affiliée. "
Alors, vous avez tous les cas existant présentement où
certaines fédérations possèdent directement des actions de
certaines personnes morales. Dorénavant, la fédération
devra s'en départir, le cas échéant.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 406 est adopté.
Article 407?
M. Fortier: II y a un papillon. L'article 407 est modifié
par l'addition, à la fin de l'alinéa suivant. Quel est le
suivant? Ah! À la fin, de l'alinéa suivant, d'accord.
"L'inspecteur général peut, aux conditions qu'il
détermine, prolonger ce délai. " Cela va un peu dans le sens des
commentaires que le député de Lévis faisait tout à
l'heure.
M. Garon: Cela fait drôle. Il y a deux alinéas dans
l'article 407.
M. Fortier: Oui, c'est cela. On dit: "... est modifié par
l'addition, à la fin... "
M. Garon: D'accord.
M. Fortier: Alors, à la fin de tout.
M. Garon: À la fin de l'article.
M. Fortier: Cela va?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 407, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Attendez un peu, on ne l'a pas lu.
M. Fortier: L'article 407 se lit comme suit: "Une
fédération doit se départir des actions qu'elle
détient dans une personne morale lorsque la société de
portefeuille contrôlée par la confédération à
laquelle elle est affiliée en acquiert directement ou indirectement. "La
fédération a deux ans pour se départir de ses actions. Ce
délai commence à courir à compter de la date d'acquisition
de semblables actions par la société de portefeuille ou par la
personne morale qu'elle contrôle. "
Nous ajoutons le papillon. "L'inspecteur général peut, aux
conditions qu'il détermine, prolonger ce délai. " Donc, une
certaine flexibilité lorsqu'on se trouve dans cette situation.
M. Garon: Je ne suis pas convaincu qu'une disposition comme
celle-ci va beaucoup dans le sens du développement régional,
parce que tout est centralisé.
M. Fortier: On parle de gros investissements...
M. Garon: Bien, on ne le dit pas, ce ne sont pas
nécessairement des gros.
M. Fortier:... parce qu'au niveau des caisses on a permis 2 %,
qui est du capital de risque.
M. Garon: Oui, je comprends qu'il n'est pas gros, mais au niveau
régional les fédérations ne sont pas des "binaries", elles
sont assez grosses, assez importantes en termes de capitaux. Au Québec,
on parle souvent de développement régional et Je trouve que le
mécanisme qu'on met en place ne le favorisera pas, parce que ce sera
très centralisé. On va, en fait, écarter en quelque sorte
la fédération qui va investir dans des actions au niveau
régional lorsque l'organisme central va en acquérir. Il me semble
qu'on a écarté la caisse au niveau local. Je ne comprends pas
trop pourquoi on fait cela de cette façon.
En quoi est-il nuisible que la fédération régionale
et la confédération soient actionnaires en même temps?
Parce qu'à mon avis l'éclairage régional a une certaine
valeur et on va écarter un peu celui de la fédération,
laquelle devra se départir de ses actions dans une entreprise qui
pourrait avoir un caractère régional. Je vais vous dire, ayant
connu ces secteurs régionaux, qu'il me semble qu'il n'aurait pas
été mauvais de laisser les deux.
Quand vous arrivez dans le secteur des pêches en Gaspésie,
par exemple, il n'y a pas une banque qui prête sans aller au siège
social. Les trois quarts du temps, vous parlez à des gens localement qui
connaissent mieux la situation, mais qui n'ont pas de pouvoirs, et vous
devez ensuite convaincre des gens du siège social qui n'ont
aucune idée de ce qui se passe dans ce secteur au plan régional.
Cela ne favorise pas beaucoup le développement régional. Je l'ai
vécu concrètement dans le secteur des pêches avec les
banques.
M. Fortier: Mais cela n'empêchera pas une
fédération de faire ce que vous dites. Dans la loi actuelle, il y
a une règle qui dit que la fédération ne peut pas
détenir plus de 30 %. Mais la chose qu'on avait oubliée, c'est
qu'elles se mettaient à trois, quatre ou cinq fédérations
et allaient chercher jusqu'à 150 % du capital. Autrement dit, les
fédérations se regroupaient et faisaient indirectement ce que la
loi originale ne voulait pas qu'elles fassent.
M. Garon: Ce n'est pas cela que je veux dire.
M. Fortier: Bien oui. Tout ce qu'on dit ici, c'est que, s'il y a
un placement, c'est 30 %, soit au niveau d'une fédération, soit
au niveau de la confédération. Ce ne peut pas être les deux
en même temps. (17 heures)
M. Garon: Non, mais c'est justement ce que je veux dire. Je vais
vous donner un exemple concret. Dans le développement de la
Gaspésie, la fédération s'implique, mais elle ne peut
s'impliquer pour plus de tant. Il est bon que les personnes qui connaissent le
milieu donnent l'éclairage, en étant en même temps
impliquées. C'est une chose d'être impliqué
financièrement et une autre de dire: Vous ne pouvez pas avoir d'argent
dans le pot. Il serait souhaitable, par exemple, que la
fédération en mette aussi pour que, lorsqu'elle prend des
décisions, elle soit impliquée avec de l'argent qu'elle peut
perdre aussi. À ce moment-là, cela fait un bon équilibre,
en ayant l'éclairage régional et le financement additionnel qui
est nécessaire pour le développement régional. En tout
cas, je vais vous dire une chose, je ne parle pas en théorie quand je
parle de cela, parce que s'il y en a un qui s'en est occupé... Vous en
avez privatisé deux et, dans l'année, il y en a une des deux qui
a fait faillite.
M. Fortier: C'est un peu de sa faute, mais on ne reviendra pas
là-dessus.
M. Garon: Peu importe. Pourquoi a-t-elle fait faillite?
Principalement parce qu'elle n'avait pas assez d'argent.
M. Fortier: Voyons donc!
M. Garon: Je sais de quoi je parle.
M. Fortier: On n'ira pas là-dedans parce que c'est un
autre dossier.
M. Garon: Dans l'autre, vous avez été plus
généreux, vous avez donné des prêts avec des
garanties gouvernementales. Vous blâmiez l'ancien gouvernement de le
faire, vous avez privatisé et vous avez donné après cela
des prêts. Vous l'avez fait en disant: Elle va voler de ses propres
ailes. Sauf qu'elle n'a pas volé de ses propres ailes et que cela a pris
des prêts avec des garanties gouvernementales.
Quand vous arrivez dans le secteur, par exemple, des pêches - pour
prendre un secteur - vous êtes pris sur le plan local avec des
institutions financières qui n'ont aucun pouvoir, même pas les
banques. Vous êtes drôlement mal pris. Tandis que là,
l'occasion se présente. Je comprends que pour une
fédération, c'est énervant de s'impliquer
financièrement dans les pêches avec tous les capitaux
qu'elle-même doit avoir parce qu'il n'y a pas là la
possibilité de diversification qu'on peut trouver ailleurs. Mais il
faudrait qu'elle puisse en demander un peu plus au palier central et en
même temps s'impliquer un peu, car le central sera beaucoup plus
intéressé à s'impliquer si le régional l'est lui
aussi, et pas seulement verbalement, mais aussi financièrement.
Pour avoir travaillé assez longtemps là-dedans - je suis
peut-être un de ceux qui ont le plus travaillé sur ces
questions-là - je sais qu'au fond les régions sont
démunies et l'une des principales raisons de cela, c'est que les
institutions financières ne sont pas là. Allez dans le
territoire; allez dans le Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie, aux
Îles-de-la-Madeleine et sur la Côte-Nord. Quand vous arrivez sur la
Basse-Côte-Nord, sur la Côte-Nord, par exemple, dans quoi
arrivez-vous? Vous arrivez à une banque qui est dans le bateau et les
gens ont une heure pour aller changer leur chèque à bord du
bateau. Vous n'êtes pas dans un territoire bien organisé. La
fédération peut y jouer un rôle parce que c'est elle qui va
avoir à peu près le personnel le plus compétent, mais si
vous l'excluez, si vous mettez une disposition qui fait qu'elle est exclue!
C'est bien pensé pour les institutions financières du 20e
étage de la tour d'Hydro-Québec à Montréal, mais ce
n'est pas pensé en fonction du territoire, je peux vous dire cela en
tout cas.
Je vais vous donner un autre exemple. Vous voulez un autre exemple? Je
vais vous dire d'aller examiner le problème de la coopérative de
Charlevoix, à Clermont, où tout le monde était prêt.
La fédérée était prête, le ministère
était prêt, tout le monde. La banque n'a pas voulu.
Comprenez-vous? Mais je peux vous dire que, quand on a placé un
consultant là-dedans pour protéger les intérêts de
la banque, lui, il coûtait cher. Il a coûté plus cher que le
prêt qu'il essayait d'économiser. Mais pourquoi? Parce que les
institutions financières ne sont pas intéressées dans ces
affaires-là, tandis que le mouvement coopératif est plus
Intéressé naturellement. Si on lui barre les jambes en partant,
M. ne pourra pas jouer le rôle qu'on voudrait qu'il
joue. il va pouvoir le faire à Montréal et il va pouvoir
le faire à Québec, mais quand on va arriver dans les territoires
où il est le seul à toutes fins utiles, il va avoir les jambes
barrées.
M. Portier: M. le député de Lévis, vous
mêlez deux choses.
M. Garon: Je ne mélange rien. Je pense que je suis un gars
qui connaît cela.
M. Fortier: Quand vous parlez de la banque, vous pariez de la
banque en tant qu'organe financier.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: On ne parle pas de prêts ici, on est dans le
secteur des placements.
M. Garon: C'est cela.
M. Fortier: Vous parliez de la banque tout à l'heure.
C'est assez rare que les banques vont faire des placements comme cela.
M. Garon: Les deux se tiennent au fond.
M. Fortier: Oui, mais il n'y a rien qui empêche ici la...
Avec la formation de quatre holdings, cela leur donne des moyens
décuplés, car avec les quatre holdings, qui sont voulus par les
fédérations et la confédération, elles vont
émettre des actions dans le public et cela va leur donner des moyens
financiers encore plus considérables. Il faut bien comprendre cela.
M. Garon: Oui, sauf que...
M. Fortier: Donc, il y a des règles du jeu à
établir parce que, si elles sont impliquées au niveau de la
confédération, il y a certains risques pour l'ensemble du groupe.
Alors, on ne voudrait pas que ce même risque se retrouve également
au niveau de chacune des fédérations; il serait trop facile,
à ce moment-là, que deux ou trois fédérations
s'impliquent à 90 % dans une même entreprise.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: On ne veut pas avoir les liens commerciaux à
cet endroit. C'est 30 % maximum.
M. Garon: C'est évident que, si vous arrivez dans la
capitalisation d'une entreprise qui fonctionne... L'inspecteur
général va se rappeler l'histoire des coopératives.
Pourquoi un grand nombre de coopératives n'ont pas fonctionné?
Parce qu'elles n'avaient pas de capitalisation. L'une des choses qu'il faut
faire dans le développement, c'est d'organiser une capitalisation qui ne
soit pas uniquement sous forme de prêts, parce que sous forme de
prêts, 8 y a des intérêts à payer chaque
année; 1 faut, à ce moment-là, qu'il y ait une
capitalisation sous forme d'actions. Tout cela se tient.
Pourquoi à Newport, par exemple, cela fonctionnait et
qu'aussitôt que vous êtes arrivés ça a
arrêté de fonctionner? Pourquoi? Parce que vous les avez
serrés, vous les avez étranglés. En tout cas, ils avaient
réussi à amasser 5 000 000 $ de profits qu'ils ne pouvaient payer
parce qu'on les avait obligés à capitaliser leurs profits.
Là, d'une claque, vous avez dit: On va vous vendre vos parts. D'accord,
ils ont acheté leurs parts, mais ils ont pris toute leur caisse pour
acheter les parts. Alors l'année suivante, il a fallu qu'ils se virent
de bord: Prêtez-nous de l'argent, on n'a plus d'argent. Pourquoi? Parce
qu'essentiellement une entreprise, c'est un heureux équilibre entre le
capital sous forme d'actions et le capital sous forme de prêts, pour que
l'entreprise ne soit pas prise uniquement avec du financement sous forme de
prêts, avec des intérêts à acquitter, il y a un
équilibre dans tout ça. Je peux vous dire qu'il n'y en a pas
beaucoup qui en ont fait autant que j'en ai fait au gouvernement et,
là-dedans, il faut mesurer les choses.
Je vais vous donner un autre exemple. Voulez-vous que je vous donne un
exemple concret? À un moment donné, dans une entreprise de
modernisation des pêches, personne à Québec ne voulait
prêter. J'ai été obligé de forcer un peu, parce
qu'ils ne connaissaient pas les gens du milieu. C'était en 1980-1981. En
1986 ou en 1987 - je ne suis pas certain - les mêmes actions qu'on avait
émises à 100 $, le gouvernement libéral, quand il
privatisait, était bien content de les vendre 700 $, sept fois plus
cher, en l'espace de cinq ou six ans. Sept fois plus cher. Je vous dirai que
l'avis des technocrates était de ne pas y aller. Pourquoi? Parce qu'il
faut connaître le milieu, les gens qui ont une valeur morale, qui
s'impliquent dans le développement, etc. Si on enlève toute
possibilité au milieu de s'impliquer et qu'on lui dit: Bon,
aussitôt que tu es impliqué, si une centrale embarque, toi, tu
débarques, je suis convaincu que ce n'est pas bon.
Je vais vous dire une chose: Si on veut faire du développement
économique comme ça, je suis convaincu que ceux qui ont
pensé à ça n'ont jamais travaillé dans le
développement économique régional.
M. Fortier: Alors, sur division.
M. Garon: Sur division et on verra plus tard, à part
cela.
Le Président (M. Audet): L'article 407 est adopté,
tel qu'amendé, sur division. Article 408? Il y a un autre papillon
à l'article 408.
M. Fortier: L'article 408 est modifié par le
remplacement, dans la deuxième ligne du paragraphe 1° des
mots "ou autres titres d'emprunt" par les mots ", les autres titres d'emprunt,
les titres de créance constatant la vente d'un portefeuille
d'hypothèques".
Je ne sais pas si M. Bouchard veut nous expliquer le sens de cette
modification.
Le Président (M. Audet): M. Bouchard?
M. Garon: On est rendu où?
M. Fortier: On est à l'article 408 1°.
M. Garon: J'avais reçu un amendement. Voulez-vous faire
tout de suite l'article 401?
M. Fortier: L'article 401. M. Garon: Cela sera fait.
Le Président (M. Audet): L'article 401, c'est celui qu'on
a laissé en suspens tantôt?
M. Garon: Oui, oui. C'est parce que je vois qu'il est là
et qu'il traîne.
Le Président (M. Audet): Regardez, étant
donné qu'on a commencé l'article 408, si vous me le permettez, on
va terminer l'amendement et on reviendra à l'article 401.
M. Garon: On ne l'a pas commencé vraiment. C'est parce que
je vais être obligé de quitter, on vient de m'avertir.
M. Fortier: Pourquoi?
M. Garon: C'est à mon tour à...
Une voix: On va aller vous écouter, M. le
député de Lévis.
Le Président (M. Audet): Alors, allons à l'article
401.
M. Garon: J'aime autant en finir un, au moins.
Le Président (M. Audet): M. le ministre, pouvez-vous nous
lire l'amendement à l'article 401, s'N vous plaît?
M. Fortier: C'est à la demande du député de
Lévis et avec raison. L'article 401 est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, des mots "suivant la mise à
la poste" par les mots "de la signification".
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 401, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
il Président (M. Audet): Adopté. Est-ce que vous
voulez qu'on suspende, M. le député de Lévis?
M. Garon: Je n'ai pas trop le choix, on me demande.
M. Fortier: Tout de suite?
M. Garon: Oui, c'est parce que...
Le Président (M. Audet): Pour combien de temps,
environ?
M. Garon: Cela va être...
M. Gobé: On va suspendre jusqu'à 20 heures.
M. Garon: Cela va prendre sûrement...
M. Fortier: Vous ne pouvez pas parler à 17 h 30, non?
M. Garon: Ce n'est pas moi, je ne sais pas ce qui se passe, je ne
suis pas là. On vient de me dire que c'est le temps de monter parce que
je vais avoir à intervenir.
Le Président (M. Audet): La commission suspendra
jusqu'à 20 heures.
M. Garon: J'aurais aimé recommencer à...
Le Président (M. Audet): Parce qu'il est 17 h 10.
M. Fortier: Pensez-vous pouvoir revenir?
M. Garon: Oui. Disons à 17 h 45.
Le Président (M. Audet): Dix à quinze minutes.
M. Garon: Si on en fait un quart d'heure, on en fera un quart
d'heure!
M. Fortier: Vous pariez 20 minutes?
M. Garon: C'est 20 minutes, mais Je suis supposé donner un
peu...
Le Président (M. Audet): Les travaux sont suspendus.
(Suspension de la séance à 17 h 10)
(Reprise à 20 h 23)
La Présidente (Mme Dionne): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux
qui portent sur l'étude du projet de loi 70, Loi sur les caisses
d'épargne et de crédit.
J'aimerais mentionner à cette commission que le
député de Marguerite-Bourgeoys est remplacé par la
députée de Kamouraska-Témiscouata, s'il y a consentement
des deux parties.
M. le député de Lévis?
M. Garon: À la condition que vous promettiez d'être
sage.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis?
M. Garon: Si vous promettez d'être sage.
La Présidente (Mme Dionne): Je vous le promets. Alors,
nous avons consentement.
M. Garon: Cela fait longtemps que j'ai arrâté de
demander cela aux femmes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gobé: Je suis solidaire.
La Présidente (Mme Dionne): À l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs!
Nous allons commercer, si vous le permettez, par l'article 408. M. le
ministre?
M. Fortier: Nous avions déjà abordé
l'article 408, Mme la Présidente, et il y avait un papillon au premier
paragraphe, qui avait été lu.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce qu'on le lit?
M. Fortier: Vous pouvez le relire, si vous voulez.
La Présidente (Mme Dionne): Vous voulez que je le relise,
M. le ministre?
M. Fortier: Oui, je crois, si on veut entamer la discussion.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 408, M. le
député de Lévis, est modifié par le remplacement...
Je m'excuse, M. le député de Mille-îles, cela va?
Alors, nous en étions au papillon de l'article 408. "L'article
408 est modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du
paragraphe 1°, des mots "ou autres titres d'emprunt" par les mots ", les
autres titres d'emprunt, les titres de créance constatant la vente d'un
portefeuille d'hypothèques". M. te ministre, sur l'amendement?
M. Fortier: Je dois vous avouer, Mme la Présidente, que
sur l'amendement je n'ai pas d'explication. Est-ce que l'inspecteur peut nous
expliquer les motifs de l'amendement?
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard?
M. Bouchard: C'est une question technique. Cela a
été fait à la demande du mouvement Desjardins,
d'ailleurs.
La Présidente (Mme Dionne): Je m'excuse, M. Bouchard.
Est-ce que je pourrais rappeler les membres de cette commission à
l'ordre? M. le député de Lafontaine, il est difficile de
s'entendre ici.
M. Bouchard?
M. Bouchard: À la demande de Desjardins, il fallait
préciser deux choses: d'une part, "autres titres d'emprunt" qui est
déjà là...
La Présidents (Mme Dionne): Cela va?
M. Bouchard: Oui, "les autres titres d'emprunt, les titres de
créance constatant la vente d'un portefeuille d'hypothèques",
c'est qu'il y a maintenant une nouvelle forme de valeurs mobilières,
qu'on pourrait appeler ainsi, sur le marché, qui sont des unités
de fractionnement de portefeuille de prêts hypothécaires. Alors
les autres titres d'emprunt", par rapport aux obligations, ce sont les titres
d'emprunt qui ne sont pas garantis par des charges flottantes ou des charges
quelconques sur les biens meubles ou immeubles, qui sont des débentures,
des acceptations bancaires ou des titres semblables, et les certificats qui
constatent le fractionnement du portefeuille de prêts
hypothécaires. Alors, c'est pour permettre ce genre de titres. C'est
à la demande de Desjardins que la modification a été
apportée.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. Bouchard.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 408, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Non, non. Attendez un peu. On va le lire.
M. Fortier: On peut peut-être le lire, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne): Alors...
M. Garon: En les passant paragraphe par paragraphe, si
possible.
La Présidente (Mme Dionne):... l'alinéa 1°. M.
le ministre.
M. Fortier: L'alinéa 1° de l'article 408. "408. Une
fédération peut investir: "1° sans aucune limite, dans tout
titre mentionné aux paragraphes 1° à 3° de l'article 256,
dans les obligations, les autres titres d'emprunt, les titres de créance
constatant la vente d'un portefeuille d'hypothèques, les certificats de
dépôts et les billets à ordre émis, garantis ou
acceptés par une banque ou une Institution Inscrite auprès de la
Régie de l'assurance-dépôts du Québec et dans tout
billet à ordre émis par une personne morale. "
À l'article 256, 1° à 3°, il s'agit,
premièrement, des obligations ou autres titres d'emprunt émis par
le gouvernement du Québec ou du Canada; deuxièmement,
d'obligations ou autres titres d'emprunt émis par une personne morale
exploitant un service public au Canada; et, troisièmement, d'obligations
et autres titres d'emprunt garantis par l'engagement, pris envers un
fiduciaire, du gouvernement du Québec ou du Canada. Alors, ce sont
ceux-là plus ceux dont la liste apparaît ici.
La Présidente (Mme Dionne): Cela va, M. le ministre?
M. Fortier: Cela va.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Avez-vous examiné les commentaires du mouvement
Desjardins concernant l'avant-projet de loi qui comportait une disposition
semblable? Il disait que "cette énumération des placements faite
au premier paragraphe est trop limitative, compte tenu que les investissements
sur les marchés précités constituent une pratique courante
des institutions financières, des caisses de retraite, des grandes
entreprises et de la Banque du Canada. On devrait à ce paragraphe - dit
le mouvement Desjardins - permettre aux fédérations d'investir
sans limite dans des titres de marché monétaire et obligataire.
Ces titres incluent notamment les prêts sur nantissement de valeur, les
certificats de dépôt, les dépôts à vue dans
les institutions bancaires, le papier commercial, les effets bancaires
escomptés, les dépôts "swaps", les billets à ordre
et obligations émis et garantis ou acceptés par le gouvernement
du Québec ou du Canada, par les autres provinces, par les organismes
publics et parapubiics du Québec, du Canada et des autres provinces, par
les autres organismes décrits dans l'avant-projet de loi, par une
institution inscrite auprès de la Régie de
l'assurance-dépôts du Québec ou membre de la
Société d'assurance-dépôts du Canada ou toute autre
assurance similaire d'une autre province".
M. Fortier: M. le député de Lévis, si vous
comparez...
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier:... ce qui était à l'article 402 de
l'avant-projet de loi avec l'actuel article 408, vous verrez qu'il y a une
différence entre les deux libellés et qu'effectivement nous avons
donné suite aux commentaires du mouvement Desjardins de deux
façons, en particulier, lorsqu'on dit "dans les titres mentionnés
aux paragraphes 1° à 3° de l'article 256", et ensuite par le
papillon que je viens de déposer. Je crois que ce sont la à peu
près les modifications faites. Je crois que le mouvement Desjardins nous
a dit qu'il était satisfait de ces changements qui correspondent au
libellé ou à la nomenclature que vous venez de lire et qui
correspondent au nouveau 408 modifié par le papillon que nous venons
d'accepter.
M. Garon: Heureusement.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Heureusement, parce que vous leur permettiez d'investir
sans aucune limite dans les titres des corporations de cimetière; je ne
suis pas convaincu que l'avenir soit là. C'est vrai que le paragraphe a
été changé.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre? Cela va?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'alinéa 1°,
tel qu'amendé, est adopté.
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Dionne): L'alinéa 2.
M. Fortier: II n'y a pas de papillon? Non. "2° un montant
équivalant au plus à 3 % de l'actif des caisses qui lui sont
affiliées, dans des parts, actions, obligations ou débentures et,
si elle est affiliée à la Confédération des caisses
populaires et d'économie Desjardins du Québec, dans des
obligations émises par cette confédération; "
La Présidente (Mme Dionne): Cela va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Un instant. Quand on a dit que les placements dans les
parts de la confédération et dans celles de la Caisse centrale
doivent être sans limite, vous n'avez pas répondu à la
demande du mouvement Desjardins au paragraphe 2°.
M. Fortier: M. Bouchard.
M. Bouchard: Oui, ils ont demandé ça, mais
ça n'a pas été retenu très longtemps parce que,
dans les discussions, Us ont reconnu que dans les transferts... Il ne faut pas
oublier qu'actuellement ce sont les fédérations qui
détiennent les placements dans les différentes filiales
composantes du mouvement Desjardins. À le suite de la transformation de
la toi, ce sont les holdings qui, au niveau de la confédération,
les détiendront, de telle sorte qu'il va y avoir ce qu'on appelle un
roulement fiscal. Les fédérations vont céder leurs actions
dans des filiales en contrepartie de parts sociales ou d'actions
privilégiées, selon ce qu'elles détermineront, au niveau
de la confédération. Les 3 % de l'actif des caisses qui sont
affiliées au paragraphe 2°, c'est énorme, de sorte que cela
ne crée pas de problèmes pour le mouvement Desjardins,
maintenant, pour atteindre l'objectif qui est prévu, dans la mesure
où, justement, on permettait, au paragraphe 1°, les modifications
majeures qui ont été apportées par rapport à
l'ancien article 402.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Vous dites que la disposition, telle que maintenant
libellée, satisfait le mouvement Desjardins.
M. Fortier: Elle le satisfait. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'alinéa 2° est
adopté. J'appelle l'alinéa 3°.
M. Fortier: "3° au plus 7 % de son actif pour l'ensemble des
biens non visés aux paragraphes 1° et 2°. "
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: II y a sûrement une remarque à laquelle
vous ne donnez pas une réponse. On a dit: Quant à la limite de 7
% prévue au troisième paragraphe, elle comprend, entre autres,
des immeubles. L'acquisition d'un immeuble est un placement important pour une
fédération. Par conséquent, les fédérations
devraient pouvoir détenir, sans limite, un immeuble leur servant de
siège social. De la même façon, un placement sous forme
d'actions dans une corporation dont l'objet principal est de détenir un
immeuble où est situé son siège social devrait
également pouvoir être effectué sans limite.
M. Fortier: La capacité juridique de détenir un
immeuble servant de siège social, nous l'avons donnée à
l'article 404. C'est un ajout qui a été fait. L'autre question
concerne les 7 %. M. Bouchard, est-ce que vous avez un commentaire
là-dessus?
M. Bouchard: Ils se sont trompés dans leurs calculs et
ça aussi, ça n'a pas été très long. Les 7 %
équivalent à l'ancienne "basket clause" qui existait dans les
lois. Donc, quand vous avez "sans limite" au paragraphe 1° et "3 % de
l'actif comme montant prévu au paragraphe 2°, I vous reste 7 % de
l'actif pour le reste des biens, y compris le siège social.
Imaginez-vous que le siège social, ce n'est pas ça qui va prendre
7 % de l'actif des caisses. Cela veut dire qu'il y a une marge de manoeuvre
considérable, d'autant plus que le siège social est défini
comme étant un immeuble qui doit servir principalement à son
usage personnel. Ce n'est pas Place Desjardins qui peut rentrer dans le
siège social, c'est impossible.
M. Garon: Vous dites qu'ils ont fait une erreur. Est-ce que vos
explications les ont satisfaits et ont-ils admis qu'ils avaient fait une
erreur?
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Garon: C'est parce que les signes de ta tête, on ne les
enregistre pas dans nos débats.
M. Bouchard: Oui. Je n'ai pas eu de problèmes. Lorsqu'on a
discuté de ces modifications, on s'est entendu et ça va.
M. Garon: Oui?
M. Bouchard: Oui.
M. Garon: À 100 %?
M. Bouchard: Oui.
M. Garon: II n'y a pas de problèmes concernant les
sièges sociaux?
M. Bouchard: Dans la lettre que M. Béland a envoyée
au ministre, ces points ne sont pas soulevés. La plupart des questions
que vous avez dans votre texte ne sont pas reprises dans la lettre de M.
Béland, qui a été transmise à toutes les caisses,
disant qu'il restait certains points...
M. Fortier: Ce que je peux expliquer, M. le député
de Lévis, c'est qu'en commission parlementaire le mouvement Desjardins
nous a fait part de ces commentaires. À la suite de la commission
parlementaire, d'abord, M. Bouchard a rencontré certaines personnes du
mouvement Desjardins et j'ai rencontré M. Béland par la suite.
D'une façon très générale, à part les points
que vous avez soulevés concernant le décloisonnement que nous
avons déjà discuté, sur ces détails-là il y
a eu consensus et, que nous
sachions, il n'y a eu aucune demande spécifique pour modifier ces
points-là, parce que M. Bouchard et les personnes responsables en ont
discuté point par point.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'alinéa 3° est
donc adopté. Est-ce que l'article 406, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 409.
M. Fortier: Toute fédération doit, avant
d'acquérir des actions comportant un droit de vote, en aviser la
confédération à laquelle elle est affiliée. "
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 410.
M. Fortier: "Une fédération qui n'est pas
affiliée à une confédération doit tenir un registre
de ses propres placements en actions ainsi que de ceux des personnes morales
qui font partie du même groupe qu'elle et des caisses qui lui sont
affiliées. "
C'est une disposition au cas où nous aurions, dans l'avenir, une
fédération non affiliée.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté.
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 411. M. le
ministre.
M. Fortier: "Une fédération qui n'est pas
affiliée à une confédération doit transmettre
à l'inspecteur générai, dans les 30 jours suivant la fin
de chaque semestre de son exercice financier, un rapport sur les placements en
actions inscrits au registre prévu à l'article 410
accompagné du rapport du conseil de surveillance attestant que ces
placements en actions sont conformes à la présente loi. "
On vient de voir à l'article 410 que c'est "un registre de ses
propres placements en actions ainsi que de ceux des personnes morales qui font
partie... " C'est tout simplement la transmission de cette information à
l'inspecteur général dans les 30 Jours suivant la fin de chaque
semestre.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidants (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 412.
M. Fortier: "Une fédération peut exiger de toute
personne morale qui fait partie du même groupe qu'elle tout renseignement
requis pour l'application de la présente section. "
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 413.
M. Fortier: "Si, par suite d'une fusion, des titres
détenus par une fédération et remplacés par
d'autres titres font en sorte que la fédération ne satisfasse
plus aux exigences de la présente section, un délai d'au plus
cinq ans - non pas deux ans - à compter de la fusion est accordé
à la fédération pour s'y conformer. "Il en est de
même si, par suite d'un changement concernant l'affiliation à une
confédération, des titres détenus par une personne morale
sont réputés être détenus par une
fédération. "
C'est de prévoir, en cas de fusion ou autrement, que, si les
pourcentages qui sont inclus dans cette section sur les placements ne sont pas
respectés, ce n'est pas un délai de deux ans, mais de cinq ans
qui est accordé à cette fédération pour s'ajuster
aux nonnes définies dans la loi.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 414. M. le ministre.
Fonds d'une fédération Dispositions
générales
M. Fortier: Nous abordons le chapitre VIII, Fonds d'une
fédération, la section I, Dispositions générales.
"414. Toute fédération établit, par règlement, un
fonds de liquidité, un fonds de dépôts et un fonds
d'investissement. "Lorsque la fédération est affiliée
à une confédération, elle doit respecter les
règlements que la confédération a adoptés à
cette fin. "Lorsque la fédération n'est pas affiliée
à une confédération, son règlement est soumis
à l'approbation du gouvernement qui peut l'ap-
prouver avec ou sans modification. "
Je vous ferai remarquer que ces trois fonds existent déjà
et qu'il s'agit de confirmer un état défait.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: En vertu de quelle disposition de la loi existante ces
fonds ont-ils été établis?
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: C'est en vertu de règlements de régie
interne qu'ils ont été établis, la pratique et la
coutume.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre. M. Garon: Et
c'était correct?
M. Fortier: Avant le dîner, le député de
Lévis faisait état du nombre plus grand d'articles. Il est vrai
que beaucoup de choses ont été faites dans le passé, mais
il n'y avait aucune justification juridique ou encadrement juridique qui avait
permis au mouvement Desjardins de les faire. Eux-mêmes croient, et nous
le croyons aussi, qu'il est plus approprié de faire en sorte que ces
différents fonds, ces différents gestes qui ont été
posés dans le passé soient encadrés dans un texte
législatif.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Une curieuse remarque pour quelqu'un qui est contre la
réglementation. C'est un peu comme si on disait: L'être humain a
marché jusqu'à maintenant; cela ne lui est pas permis; il
faudrait prévoir dans la loi qu'il a le droit de marcher. Mais ce n'est
pas nécessaire de prévoir tout ce que les gens peuvent faire.
Actuellement, vous avez deux philosophies: vous jugez épouvantable ce
que le précédent gouvernement a fait et vous réglementez
tout et il n'y a pas de problèmes.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Alors, vous suggérez que l'on radie l'article
414.
M. Garon: Non, je dis tout simplement... Je sais bien que l'on ne
fera pas cela trois ou quatre jours avant Noël. C'est le gouvernement qui
a décidé de marcher de cette façon-là dans la
semaine qui précède Noël. Ce que je veux dire
essentiellement, c'est que la vie peut fonctionner sans que tout soit
prévu. Quand les gens se sont mis à mâcher de la gomme, il
n'a pas fallu un article de droit pour le prévoir. Il y en a même
qui peuvent marcher et mâcher de la gomme en même temps, et pas
tous. On l'a déjà dit du président Ford, des
États-Unis, en analysant les problèmes qu'il avait.
M. Fortier: M. le député de Lévis...
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Garon: Ce que je veux dire essentiellement, c'est que ce n'est
pas nécessaire de prévoir tout ce que tes organismes ont le droit
de faire et peuvent faire. Là, on le voit actuellement, ils le font
déjà. Les fonds existent déjà et ces dispositions
n'existent pas.
M. Fortier: On ne commencera pas de débat
là-dessus.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Adopté? De toute façon, nous disons
ici: Toute fédération établit, par règlement. "
Alors, cela lui donne la base juridique pour faire ce qu'elle a fait
jusqu'à maintenant et la base juridique aurait pu être
contestée.
M. Garon: Par qui?
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Quand cela va bien, il n'y a personne qui conteste;
quand cela va mal, les gens commencent à contester. Vous êtes
avocat, vous devriez savoir cela.
M. Garon: Je m'en rends compte au cours de cette session-ci.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté, M. le
député de Lévis?
M. Garon: En 1986, on ne pouvait pas contester; vous adoptiez nos
lois.
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 415. M. le ministre.
M. Fortier: "La fédération peut, par
règlement, établir tout autre fonds. "
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: II s'agit d'un règlement adopté en
assemblée générale aux deux tiers des voix, à 66
2/3 % des voix.
M. Garon: On dit qu'ici il s'agit d'une modification qui
répond à une demande de la fédération de
Montréal.
M. Fortier: Exactement. M. Garon: Dans quel sens?
M. Fortier: Comme vous le voyez, on a été
très attentif à la fédération de Montréal
malgré l'impression que les journalistes ont eue; nous avons cru que
certaines représentations de la fédération de
Montréal... D'aieurs, j'en profite pour saluer son nouveau
président, M. Croteau, le directeur général de la caisse
populaire de Sainte-Geneviève-de-Pierrefonds, et lui offrir mes
meilleurs voeux. D'ailleurs, je vais lui envoyer une lettre.
M. Garon: Quel est son premier nom? Jocelyn?
M. Fortier: Jocelyn, c'est son premier nom. On lui souhaite bonne
chance. D'après ce que je Ils dans les journaux, c'est un homme
dynamique qui devrait assurer la relève de M. Bernier. On lui offre nos
meilleurs souhaits dans ses nouvelles fonctions. La fédération de
Montréal a un actif de 13 000 000 000 $; c'est sûrement une
institution financière par elle-même qui est extrêmement
importante. Donc, la fédération de Montréal pourra, par
règlement, établir tout autre fonds, de même que toute
autre fédération.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 416. M. le ministre.
M. Fortier: "Une fédération peut, avec
l'autorisation de l'inspecteur général et aux conditions qu'il
détermine, confier tout ou partie de l'administration de ses fonds
à toute autre personne. "Cette personne doit s'engager, par
écrit, à transmettre à l'inspecteur général
ses états annuels ainsi que tout autre état ou renseignement
qu'il requiert et, aux fins d'en vérifier l'exactitude, à
permettre à l'inspecteur général d'exercer les pouvoirs
prévus à l'article 488." (20 h 45)
Quels sont ces pouvoirs? L'inspecteur général peut de son
propre chef procéder... C'est un pouvoir d'inspection. Quand on dit
"toute autre personne", ce peut être une personne physique ou une
personne morale. Ce peut donc être une fiducie, un gestionnaire. Donc,
c'est la possibilité de confier à des tiers la gestion de
certains actifs à la condition que l'inspecteur puisse avoir
accès à cette information, conformément à la
loi.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 417.
M. Fortier: Tout dépôt fait par une caisse dans un
fonds constitue une créance contre la fédération.
Toutefois, les dépôts faits au fonds d'investissement ne
constituent une créance que pour leur valeur nette. "En cas de
liquidation de la fédération ou de la caisse déposante ou
en cas de désaffiliation d'une caisse, ces dépôts
deviennent exigibles."
Alors, la première question, je crois, c'est de demander à
l'inspecteur ce qu'on entend par "pour leur valeur nette" lorsqu'il s'agit du
fonds d'investissement.
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: C'est exactement le même principe que des
unités de placement. Le principe de base qui est établi ici,
c'est que les trois fonds ne sont pas des fonds fiduciaires. Ils font partie
intégrante des actifs des fédérations dans les
états financiers des fédérations, d'où la raison
pour laquelle on dit, au premier alinéa, "constitue une créance
contre la fédération".
En ce qui concerne le fonds d'investissement - comme son nom l'indique,
il s'agit d'un investissement - les unités ou la participation des
caisses dans ce fonds ne s'établit pas à la valeur nominale,
comme dans le cas du fonds de liquidité ou du fonds d'obligations, mais
à la valeur nette, c'est-à-dire la fluctuation des valeurs que
constitue le fonds de placement.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Pourquoi dites-vous la valeur nette plutôt que la
valeur actuelle ou réelle?
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: C'est l'expression que nous avons trouvée
dans la Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec
pour indiquer comment fluctuent les valeurs d'un fonds commun administré
pour le compte d'un autre.
M. Fortier: On parle d'investissement. Disons qu'on investit dans
un immeuble. Je donne un exemple. Est-ce que le fonds d'investissement peut
servir à investir dans un Immeuble? S'il s'agit d'un immeuble, cet
immeuble peut prendre de la valeur. Quand vous dites la valeur nette", vous
parlez de la valeur marchande en fonction des unités qui ont
été achetées.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Pourquoi n'avez-vous pas dit
"pour leur valeur marchande" plutôt que "pour leur valeur nette"?
La valeur nette, c'est peut-être - je ne le savais pas - dans la Loi sur
la Caisse de dépôt et placement du Québec...
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: C'est consacré, ça, par une
jurisprudence depuis longtemps. On n'a pas voulu toucher à ça,
parce que ça veut dire ce que ça veut dire.
M. Garon: II s'agit d'actions. M. Fortier: Non.
M. Bouchard: Un fonds est constitué de différentes
choses.
M. Garon: Oui.
M. Bouchard: C'est comme un fonds mutuel.
M. Garon: Oui, mais les unités, la valeur du jour des
unités...
M. Bouchard: "Nette", cela veut dire la valeur réelle,
déduction des frais d'administration. C'est ça que ça veut
dire. Ce n'est pas seulement la valeur marchande, parce qu'il y a des frais
d'administration de ces fonds.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce ne sont pas des gros montants. Ce sont des montants
minimes.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Si vous regardez les fonds...
M. Garon: Par unité, ce sont des montants minimes.
M. Fortier: ...du genre d'unités dans le groupe
Paré, il y en a qui trouvent que les frais de gestion sont plus
élevés.
M. Garon: Quand on fait des mauvais placements, c'est une autre
affaire.
M. Fortier: Non, mais si vous lisez les commentaires qui ont
été faits dans les journaux, vous avez justement ce genre de
fonds d'investissement...
M. Garon: C'est pour ça que le député de
Louis-Hébert ne doit pas être à notre commission.
M. Fortier: Mais la vérité, c'est que la Commission
des valeurs mobilières a publié - je crois que c'est en octobre
1988 - des informa- tions concernant les fonds d'administration. Un des
problèmes, c'est que, pour certains de ces fonds d'administration qui
sont offerts au public, les frais de gestion sont beaucoup trop
élevés. De toute façon, ici, "valeur nette" veut dire
déduction faite - d'après ce que l'inspecteur nous dit - de ces
frais de gestion. Je me posais la même question, mais je pense que
l'Inspecteur nous a rassurés sur la définition qui semble acquise
dans la Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec,
et Desjardins est satisfait de ça, nous dit-on.
M. Garon: II n'y a rien de compliqué, là.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, c'est
adopté?
M. Garon: Dire que Desjardins est satisfait, il n'y a pas de
problèmes.
M. Fortier: II n'y a pas de problèmes. M. Garon:
Non. Adopté. Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 418, M. le ministre.
M. Fortier: "Les actifs des fonds ne sont pas des actifs
distincts de ceux de le fédération...
M. Garon: Ah!
M. Fortier: C'est ce que l'inspecteur vient de nous dire,
d'ailleurs. "Elle doit tenir pour chacun de ses fonds, des livres et comptes
séparés relatifs aux opérations qui s'y rapportent." Donc,
les actifs des fonds font partie intégrante de chacune des
fédérations comme telle.
M. Garon: Attendez un peu!
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Est-ce qu'il s'agit de fonds séparés ou
de fonds consolidés? Je vous pose la question suivante. Prenons
l'exemple d'une fiducie du Québec, la fiducie Desjardins. Je ne sais pas
si le nom a encore été changé. En tout cas, on s'entend,
on se comprend. Il y a différents fonds qui sont là-dedans.
M. Bouchard: Je le sais. Vous vous référez à
des fonds mutuels pour...
M. Garon: Alors, ce sont des fonds qui sont complètement
étanches.
M. Bouchard: Vous faites référence aux fonds
mutuels...
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard. M. Garon:
Oui.
M. Bouchard:... constitués de fonds d'actions canadiens,
de fonds d'actions américains, de fonds d'actions et d'obligations, etc.
Ici, le principe que l'on veut dire, c'est le même principe que l'on
retrouve dans la Loi sur les assurances. C'est que, tout en étant des
actifs Indivis de la fédération, la comptabilisation de ces fonds
va se faire d'une façon distincte parce que les fonds font
référence à des objets différents. Le fonds de
liquidité ne doit servir qu'à une fin...
M. Garon: C'est cela.
M. Bouchard:... spécifique. Le fonds d'obligations, c'est
une autre chose, c'est la théorie du vase communicant et le fonds
d'investissement, c'est l'Investissement qui est fait au niveau de la
fédération pour l'ensemble des caisses de telle sorte que les
caisses doivent pouvoir savoir en tout temps, même si ce sont des actifs
qui sont gérés par les fédérations, comment la
gestion est faite de leurs fonds...
M. Fortier:... pour qu'elles soient consolidées dans leur
propre bilan.
M. Bouchard:... sous forme de créance, c'est cela.
M. Fortier: II faut que ce soit consolidé...
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier:... dans leur propre bilan.
M. Garon: Non, ce n'est pas cela que je veux dire.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Vous dites dans la première phrase: "Les actifs
des fonds ne sont pas des actifs distincts de ceux de la
fédération. "
M. Fortier: Ils sont administrés d'une façon
distincte...
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier:... mais les actifs font partie intégralement
de ceux de la fédération. Donc, elle doit tenir, pour chacun de
ces fonds, des livres et comptes séparés, mais, lorsqu'elles
préparent leurs états financiers, elles doivent les
présenter peut-être distinctement comme faisant partie
intégralement de leur actif à eux.
M. Garon: Oui, mais quelqu'un qui a placé...
La Président» (Mme Dionne): M. le
député de Lévis.
M. Garon:... dans un fonds ne peut pas placer dans l'autre.
M. Fortier: Pardon?
M. Garon: Par exemple, une caisse qui a placé dans un
fonds et qui n'a pas placé dans l'autre...
M. Bouchard: Oui, mais ce n'est pas comme cela que ça
fonctionne.
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: C'est que, comme je vous ai expliqué pour le
fonds de liquidité, il n'est pas question qu'elle veuille ou ne veuille
pas. Le fonds de liquidité, c'est obligatoire comme pour une banque;
elle n'a pas le choix d'avoir un fonds de liquidité à la Banque
centrale du Canada.
M. Garon: Un fonds d'investissement.
M. Bouchard: Un fonds de liquidité, c'est important. Le
fonds d'investissement, c'est différent.
M. Garon: C'est cela que je veux dire là.
M. Bouchard: Le fonds d'Investissement, c'est selon que la caisse
- on va le voir plus loin - est dans la position de faire un investissement.
Alors, c'est le même principe que vous avez dans l'état annuel
distinct, comme je vous ai dit pour la Loi sur les assurances. Dans la Loi sur
les assurances, on prévoit qu'un assureur maintient des groupes d'avoirs
distincts pour ses assurés participants. Mais pour autant, dans les
états financiers, vous n'avez pas des comptes distincts pour indiquer
que les gens ont un droit comme s'ils avaient un droit dans un fonds
d'investissement ou un fonds mutuel. Ce n'est pas cela que ça veut dire.
Les actifs ne sont pas distincts, c'est un complément de l'article 417
mais, par ailleurs, la comptabilité doit refléter la provenance
de ces fonds, la gestion de ces fonds et le coût de ces fonds pour
Imputer véritablement aux fonds des coûts véritables.
M. Fortier: C'est cela. Ils sont gérés
distinctement, mais ils ne sont pas...
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier:... distincts sur le plan des actifs. Cela va?
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'articie 419 et j'ai un papillon, M. le ministre, que je vais lire. Cet
article est remplacé par le suivant... Est-ce que tout le monde a une
copie? M. le député de Lévis, avez-vous une copie du
papillon?
M. Fortier:... dactylographiée.
La Présidente (Mme Dionne): Oui, cela va? Alors...
M. Garon: Je poserais une question additionnelle au ministre.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Supposons qu'une caisse ne veut pas placer dans le
fonds d'Investissement.
M. Fortier: II n'y a aucune obligation.
M. Garon: Bon. Si cela va mal dans le fonds d'investissement,
est-ce qu'on va pouvoir venir piger dans le fonds de liquidité et dans
le fonds de dépôts?
M. Bouchard: Non.
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: Un peu plus loin, vous allez voir les fins du fonds
de liquidité et du fonds de dépôts. C'est
complètement différent. Un fonds de dépôts, c'est
une caisse qui est en supplément de fonds et qui n'a pas de demande de
placements ou de prêts; alors, elle prête ces fonds-là
à la fédération qui, elle, les prête à
d'autres caisses pour reprêter dans le circuit. Un fonds
d'investissement, ce n'est pas cela.
M. Garon: Ouais?
M. Bouchard: Ce n'est pas cela; on va le voir dans le fonds
d'investissement, c'est véritablement une mise en commun au niveau de la
fédération pour fins de placements.
M. Fortier: La question du député de Lévis,
c'est: Est-ce qu'une caisse qui est en difficulté peut retirer...
M. Bouchard: Non.
M. Fortier:... sa participation du fonds... M. Bouchard:...
d'investissement.
M. Fortier:... d'investissement?
M. Garon: Non, non.
M. Fortier: Une fois qu'elle investit, est-ce qu'elle peut
retirer son fonds, sa participation dans ce fonds?
M. Bouchard: Vous allez le voir aux articles 425 à
427...
M. Fortier: On va le voir un peu plus loin.
M. Bouchard: II n'y a rien qui l'empêche de le faire. Pour
le fonds de liquidité, elle ne peut pas.
La Présidente (Mme Dionne): Cela va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord. L'article 419, je
lis le papillon: "Les sommes déposées dans les fonds qu'une
fédération établit ne peuvent être placées
que conformément à ses pouvoirs de placement et de crédit
et aux règlements qui lui sont applicables relatifs à ces fonds.
" M. le ministre.
M. Fortier: C'est une reformulation afin d'enrayer toute
ambiguïté. J'imagine que notre contentieux a cru bon de le
réécrire pour éviter toute ambiguïté, mais
c'est exactement la même notion que l'article qui existait
auparavant.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
Fonds de liquidité
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. L'article 419,
tel qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 420, et on a un
papillon qui se lit comme suit: "L'article 420 est modifié par la
suppression de la deuxième phrase. "
M. Fortier: Juste une explication qu'on m'indique.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Si vous regardez le projet de loi imprimé,
l'article 422 disparaît complètement. Après ça, nous
conservons les articles 420 et 421, mais, pour ne pas changer la
numérotation, nous prenons l'article 420 et, jusqu'à la
quatrième ligne, on prend le texte qui est là, et on fait un
article séparé avec la phrase qui commence par: "Le fonds
constitue une réserve de liquidités pour les caisses
affiliées à la fédération", et ça devient
l'article 421. Dans le fond, on conserve
les articles 420 et 421, mais ils seront réorganisés en
trois articles pour ne pas changer la numérotation, tout simplement.
Mais l'article 422 disparaît. Peut-être que l'inspecteur va nous
dire pourquoi l'article 422 disparaît.
La Président (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: C'est parce qu'on n'en a pas besoin, c'est une
redondance avec le principe qui est déjà compris à
l'article 263 qui n'a pas encore été adopté, mais sur
lequel il faudra revenir, ce qui implique le principe qu'une caisse - donc,
ça s'applique au niveau d'une fédération - ne peut grever
ses biens en aucune façon. Le même principe s'applique pour la
fédération, donc on n'avait pas besoin de le dire ici.
M. Fortier: C'est ça. Donc, c'était une redondance,
et on l'enlève, ici, à l'article 422.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'aimerais commencer par l'article 420, on va les
prendre un par un, mais j'ai deux amendements pour l'article 420. Est-ce qu'il
y en a un qui n'est pas bon...
M. Fortier: L'article 420 est conservé.
M. Garon: Non, mais j'avais deux amendements. Il y en a un qui
disait que l'article 420... Ah, c'est 430. D'accord.
M. Fortier: Ce que nous avons devant nous, M. le
député de Lévis, c'est que l'article 420 est gardé
intégralement, excepté que nous enlevons la deuxième
phrase, qui devient l'article 421. Il n'y a pas de changement dans le texte. Il
n'y a pas de changement, excepté qu'on a annulé l'article 422
complètement. Si on reprend l'article 420: "L'article 420 est
modifié par la suppression de la deuxième phrase", la
deuxième phrase étant: "Le fonds constitue une réserve de
liquidités... " L'article 420 se lirait comme suit: "Le fonds de
liquidité d'une fédération comprend les sommes que les
caisses qui lui sont affiliées sont tenues d'y déposer en
application de l'article 265, ainsi que les revenus qui résultent de
l'opération de ce fonds. " On ne change pas le libellé, c'est
tout simplement qu'on ne retient pas la dernière phrase de ce
paragraphe.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 420, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Garon: On va l'amender d'abord. On n'avait pas encore
adopté l'amendement. M. Fortier: Amendé.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est
adopté?
M. Fortier: Oui.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 420, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 421.
M. Fortier: L'article 421 est remplacé par le suivant: "Le
fonds constitue une réserve de liquidités pour les caisses
affiliées à une même fédération. " C'est
exactement la dernière phrase de l'article 420 qui existait
auparavant.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, sur l'amendement.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 421, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 422.
M. Fortier: L'article 422 est remplacé par le suivant: "Le
conseil d'administration de la fédération détermine le
taux d'intérêt payable sur le solde des dépôts
effectués par une caisse au fonds de liquidité. " L'article 422
est donc identique à ce qui était l'article 421.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Pourquoi dit-on: "payable sur le solde-?
M. Fortier: J'imagine qu'il y a des variations, et donc qu'on ne
paie le taux d'intérêt que sur le solde. Il y a des variations
quotidiennes ou hebdomadaires.
M. Garon: Le solde de quoi? (21 heures)
M. Fortier: Une caisse peut faire appel à ce fonds
quotidiennement ou sur une base hebdomadaire. J'imagine que le taux
d'intérêt payable est uniquement sur le solde. Alors, c'est eux
qui vont le déterminer.
M. Garon: Cela va.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est le solde de quoi?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: C'est le solde des dépôts.
M. Garon: Ce qui reste dans le compte?
M. Fortier: C'est cela. J'imagine qu'ils peuvent l'effectuer par
règlement et dire: C'est sur une base hebdomadaire ou mensuelle, mais
ils paient les taux d'intérêt uniquement sur le solde des
dépôts.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est
adopté.
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 422, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 423. M. le
ministre.
Fonds de dépôts
M. Fortier: Alors, après le fonds de liquidité,
nous touchons au fonds de dépôts.
L'article 423 dit ceci: "Le fonds de dépôts d'une
fédération comprend les sommes qui y sont déposées
par les caisses qui lui sont affiliées et par les membres auxiliaires,
ainsi que les revenus qui résultent des opérations de ce fonds.
"
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Cela couvre les dépôts d'une caisse qui
peut avoir des dépôts en excédent qu'elle ne peut pas
prêter elle-même, alors, elle les envoie à la
fédération et la fédération peut se servir de ces
dépôts en excédent pour les prêter à une
caisse qui, elle, peut avoir un besoin de fonds à prêter.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Est-ce qu'un membre auxiliaire peut fonctionner avec
une fédération comme si c'était une caisse au point de vue
d'un compte de dépôts?
M. Fortier: M. l'inspecteur.
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: Pour les fins du fonds de dépôts, oui.
C'est pour cela qu'on le prévoit ici pour les membres auxiliaires.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: lis peuvent faire des chèques aussi et des
opérations courantes sur un compte.
M. Bouchard: Une fédération peut avoir des membres
auxiliaires et recevoir des dépôts seulement des caisses ou de
corporations. Alors, les dépôts qu'elles reçoivent, elles
les mettent dans ce fonds-là.
M. Fortier: Alors, s'il y a des soldes cela pourrait être
le gouvernement du Québec. Donc, s'il y a des soldes en surplus, la
fédération peut les utiliser pour utilisation dans des caisses
spécifiques.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 424.
M. Fortier: "Le conseil d'administration détermine le taux
d'intérêt payable sur le solde des dépôts
effectués au fonds de dépôts. "
Alors, c'est le pendant de l'article qu'on vient d'approuver sur le
fonds de liquidité.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 425.
Fonds d'investissement
M. Fortier: Section IV. Fonds d'investissement.
Après le fonds de liquidité et après le fonds de
dépôts, nous touchons le fonds d'investissement.
L'article 425: "Le fonds d'investissement d'une fédération
comprend les sommes qui lui sont confiées par les caisses qui lui sont
affiliées à titre de dépôts à participation,
ainsi que les revenus qui résultent des opérations de ce
fonds.
"Les dépôts constituent une participation des caisses
déposantes dans l'avoir net du fonds et ne portent pas
intérêt. Toutefois, les caisses déposantes s'en partagent
les revenus nets conformément aux règlements de la
confédération à laquelle la fédération dont
elles sont membres est elle-même affiliée ou, si elle ne l'est
pas, aux règlements du gouvernement. "
Je pense que l'inspecteur a donné l'explication tout à
l'heure sur ce fonds d'investissement qui se fait selon une
réglementation approuvée par la confédération.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Vous parlez des revenus qui résultent des
opérations de ce fonds, alors que lorsque vous vous
référez à la Loi sur les assurances on parle de revenus
nets parce que théoriquement cela pourrait être des pertes
plutôt que des revenus aussi. Le fonds d'investissement, il me semble...
On dit: "... ainsi que les revenus qui résultent des opérations
de ce fonds. " Cela m'apparaît un terme qui n'est pas tout à fait
exact. On devrait dire les revenus ou les pertes ou les revenus nets.
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: Les revenus nets, c'est le même principe qu'un
fonds mutuel. Lorsque vous avez un fonds mutuel, vous avez des gains sur le
capital et vous avez des revenus. Les gains de capital plus les revenus moins
les dépenses d'opération sont distribués sous forme
d'intérêts aux unités participantes. Lorsque vous avez des
pertes, celles-ci se reflètent dans votre valeur nette dans votre
fonds.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Pourquoi dans les assurances, alors qu'on parle d'un
fonds de même nature, on parle de revenu net?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Ici on parle de revenu net. On dit ici: Toutefois,
les caisses déposantes s'en partagent les revenus nets
conformément aux règlements de la confédération".
On fait référence au revenu net, de la même
façon.
M. Garon: Je parle du premier paragraphe. "Le fonds
d'investissement d'une fédération comprend les sommes qui lui
sont confiées par les caisses qui lui sont affiliées à
titre de dépôts à participation, ainsi que les revenus qui
résultent des opérations de ce fonds. " Ce ne seront pas
nécessairement des revenus positifs. Cela pourrait être des
pertes.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: La question que vous posez: Est-ce qu'on devrait
avoir un revenu net également à cette...
M. Garon: Ou les revenus ou pertes qui résultent des
opérations de ce fonds?
M. Fortier: Dans le paragraphe suivant, bien sûr, on
précise qu'il s'agit de revenus nets, parce que le deuxième
paragraphe est une explication plus étendue. Le premier paragraphe est
le principe et le deuxième paragraphe explicite le premier paragraphe
où II est précisé qu'il s'agit, bien sûr, d'un
partage des revenus nets.
M. Garon: Je ne suis pas sûr de cela.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Dans le premier paragraphe, on ne fait pas comme dans
la Loi sur les assurances; ici on parle du montant confié, plus les
opérations avec les revenus. Dans la Loi sur les assurances, on parle
des sommes confiées. C'est une affaire, puis après on parle des
opérations dans le deuxième paragraphe. Ici on ne fait pas cela
dans le deuxième paragraphe. On dit: "Le fonds d'investissement d'une
fédération comprend les sommes qui lui sont confiées par
les caisses qui lui sont affiliées à titre de dépôts
à participation... " On aurait pu arrêter la phrase là mais
on ajoute: "... ainsi que les revenus qui résultent des
opérations de ce fonds. "
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Fortier: M. l'inspecteur.
M. Bouchard: Le premier paragraphe dit ce qui constitue le fonds.
Le fonds est constitué de mises de fonds des caisses, plus les revenus
générés par ces fonds. Le deuxième paragraphe dit
que les caisses se partagent les revenus nets de ces fonds.
M. Garon: Regardez à côté. Vous dites...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon:... que vous voulez faire des correspondances entre ces
lois. Regardez la Loi sur les assurances à 93. 175. Regardez comment
vous l'aviez fait et regardez comment vous le faites ici. Vous ne le faites pas
de la même façon.
M. Bouchard: C'est une erreur.
M. Fortier: II s'améliore en vieillissant.
M. Garon: Je ne suis pas convaincu que c'est une erreur. Je
trouve que c'est bien pius clair dans la Loi sur les assurances que dans
l'article 425.
M. Fortier: Quand cela fait son affaire, le député
de Lévis se réfère à la Loi sur les assurances.
M. Garon: Non, mais je trouve que c'est plus clair.
M. Fortier: Ha, ha, ha! Des fois j'essaie de le convaincre
qu'à la Loi sur les assurances on emprunte, mais là...
M. Garon: Non. Regardez ce que l'on dit au deuxième
paragraphe. C'est cela.
M. Bouchard: Ce n'est pas juste cela, il y a autre chose, c'est
le revenu généré.
M. Garon: C'est vrai. Ils mettent les sommes confiées dans
le premier paragraphe et les revenus dans le deuxième. Vous
mélangez le premier paragraphe et après vous venez nous parler de
l'avoir net.
M. Bouchard: C'est une définition...
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: ...de ce que constitue le fonds. Le fonds n'est pas
constitué seulement des mises de fonds d'origine ou de mises de fonds
faites, mais de revenus générés par ces fonds. Ensuite, la
distribution de ces fonds se fait dans les caisses sur la base du revenu net.
C'est ce que le deuxième paragraphe prévoit.
Donc, on dit, au premier paragraphe, ce qu'est un fonds. C'est ce que
l'on met dedans, plus ce que produisent ces fonds.
M. Garon: D'accord.
M. Bouchard: Deuxièmement, les participants ont droit
à quoi? Ils ont droit dans ce fonds au revenu net.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est gentil tout cela, mais si votre fonds, au lieu de
produire des revenus, produit des pertes?
M. Bouchard: II n'aura pas de revenu net à distribuer.
M. Fortier: En tout cas, un revenu net négatif.
La Présidente (Mme Dionne): On va manger le capital.
M. Bouchard: Je ne peux pas mettre le négatif.
M. Garon: C'est pour cela que c'est mieux dit dans la Loi sur les
assurances.
M. Fortier: Non, cela ne crée pas de problème. Vous
aviez une bonne question, mais cela ne crée pas de problème, M.
le député de Lévis.
Lorsqu'on parle d'un revenu net, il peut être plus ou moins
élevé. Il peut même être négatif. Alors, dans
le deuxième paragraphe, on dit clairement qu'ils se partagent les
revenus nets. Cela me semble clair. Si le revenu net est entre
parenthèses, il est négatif.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Regardez le deuxième
paragraphe. "Les dépôts constituent une participation des caisses
déposantes dans l'avoir net du fonds et ne portent pas
intérêt."
M. Fortier: C'est ça.
M. Garon: Toutefois, les caisses déposantes s'en partagent
les revenus nets..."
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre?
M. Fortier: Je pense que ce qu'on veut indiquer ici, c'est qu'il
s'agit d'une participation des caisses, selon le dépôt. Mais
ça ne porte pas intérêt. Cela dépend des revenus
réels qui sont développés et non pas d'un taux
d'intérêt qui serait plus ou moins fictif. On ne dit pas: Vous
avez 100 000 $ dans ce fonds-là et ça rapporte 8 %. On dit: C'est
100 000 $ et, quels que soient les revenus nets, c'est ça qui
s'additionne à vos 100 000 $. C'est pour ça qu'on dit qu'ils
constituent une participation des caisses et ne portent pas
intérêt. Mais, par ailleurs, elles s'en partagent les revenus nets
conformément aux règlements de la confédération
à laquelle la fédération est affiliée. Je pense
qu'il n'y a pas de problème, M. le député de
Lévis.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je comprends que vous puissiez dire que la
réalité est claire de ce que ça constitue, mais c'est
drôlement dit. Je dois vous dire que quelqu'un qui ne sait pas ce que
c'est, qui lit ça, ça ne lui dit pas grand-chose. Ce n'est pas
une rédaction précise de ce que ça constitue.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Je ne pense pas que ça pose de
problème. Adopté?
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 426.
M. Fortier: 'Les critères servant à établir
la participation d'une caisse au fonds d'investissement de la
fédération à laquelle elle est affiliée sont
déterminés par les règlements qui lui sont applicables en
vertu de l'article 414. " Justement, à l'article 414, on fait la
distinction entre une fédération qui est affiliée à
une confédération et une fédération qui n'est pas
affiliée. Lorsque c'est une fédération affiliée
à une confédération, les règlements se font par la
confédération et, lorsque la fédération n'est pas
affiliée, c'est par un règlement du gouvernement. C'est
simplement la référence à l'article 414.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 427. M. le ministre?
M. Fortier: "Le fonds d'investissement se compose des
éléments de l'actif déterminés par les
règlements qui lui sont applicables en vertu de l'article 414, dont
notamment tous les placements de la fédération en actions, en
titres en sous-ordre, en parts sociales ou privilégiées, en
titres de participation privilégiés ainsi que toutes
contributions auprès d'une compagnie mutuelle d'assurance. " On dit
"dont notamment". Je ne sais pas pourquoi on a voulu faire une liste, mais...
M. l'Inspecteur.
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: Oui, c'est exactement pour couvrir la situation qui
existe actuellement dans le mouvement Desjardins. Actuellement, ce genre de
placement est effectué dans les fonds d'investissement. Vous avez, par
exemple, dans le cas de participation privilégiée... C'est le
cas, par exemple, de compagnies mutuelles qui ne peuvent pas émettre de
titres. Donc, c'est pour couvrir tous les placements faits actuellement dans
les fonds d'investissement du mouvement Desjardins.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 428. M. le ministre?
Normes de solvabilité
M. Fortier: Normes de solvabilité, chapitre IX. "428.
Toute fédération doit, compte tenu de ses opérations,
établir et maintenir un capital social suffisant de même qu'une
réserve générale et des liquidités suffisantes
convenant à ses besoins et à ses responsabilités,
conformément aux règlements de la confédération
à laquelle elle est affiliée ou, al elle ne l'est pas, du
gouvernement. "
La Présidente (Mme Dionne): Cela va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Un instant! Un capital social suffisant, c'est quoi,
ça? Suffisant, puisque...
M. Fortier: Oui, je me posais la même question. Capital
social... On parle des parts de qualification?
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: Ce sont des parts sociales, les parts de
qualification et les parts privilégiées. Il y a trois
possibilités.
M. Fortier: Ah, les différentes possibilités.
Alors, c'est réellement la capitalisation de la fédération
comme telle.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Si on disait: doit maintenir un capital social, mais
là on dit: "un capital social suffisant*. Quel est l'ordre de
grandeur?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: On va vous dire un secret. Le ministère des
Finances a insisté pour avoir cet article-là, mais vous avez
raison. L'inquiétude ici, c'est qu'on voulait s'assurer au
ministère des Finances que... Vous avez raison de poser la question
parce que, en fait, on a défini la base d'endettement à l'article
389. Ici, on dit qu'une fédération doit quand même avoir
par elle-même... Quand on parle de la fédération, on ne
parle pas de la fédération et de ses caisses affiliées, on
dit: chaque fédération, en tant qu'entité de
fédération, doit, compte tenu de... À l'article 389,
c'était: La fédération, incluant ses caisses
affiliées. Le capital social est défini à l'article 334.
Alors, si vous allez à l'article 334, on dit: "Le capital social d'une
fédération est composé de parts de qualification dont le
prix est déterminé par règlement de la
fédération. Il peut également comprendre des parts
sociales et des parts privilégiées. " Alors, c'est l'ensemble des
parts. (21 h 15)
Ici, on dit: Toute fédération doit, compte
tenu de ses opérations, établir et maintenir le capital
social suffisant de même qu'un© réserve
générale et des liquidités suffisantes convenant à
ses besoins et à ses responsabilités conformément aux
règlements de la confédération... *
Là, il s'agit de la fédération comme telle,
l'article 389 étant la fédération et ses caisses
affiliées. L'inquiétude ici était de s'assurer que la
fédération, en tant que telle, pour faire face à ses
propres obligations, devait avoir, indépendamment de l'exigence du
gouvernement touchant la base d'endettement de 5 % pour... Parce que la base
d'endettement de 5 %, à l'article 389, c'est la fédération
plus les caisses affiliées. Ici, on oublie les caisses affiliées,
c'est la fédération en tant que telle pour faire face à
ses propres obligations. À ce moment-là, elle doit avoir un
capital social et des liquidités suffisantes pour faire face à
ses propres obligations telles que définies par la
confédération.
Dans le fond, c'est la confédération qui va
déterminer, en plus de l'article 389, quel est ce capital social requis
pour faire face à ses propres obligations. Ce n'est pas une exigence
comme telle de l'inspecteur.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Vous avez dit que c'est l'exigence du ministre des
Finances.
M. Fortier: Oui, c'est cela. Alors, il faut comprendre la
complexité. Au début, on a les caisses. Si la caisse n'est pas
affiliée, on dit qu'elle doit avoir un capital de 5 %. SI la caisse est
affiliée, on dit que pour la fédération et ses caisses
c'est 5 %; c'est l'article 389. Mais il est vrai que la
fédération, en tant que fédération, a
également des besoins. Donc, c'est l'article 428 qui... Ici, dans la Loi
sur les banques, on dit: Toute banque doit, pour ses opérations,
détenir un capital social suffisant ainsi que des liquidités
convenables et suffisantes et est tenue d'observer à ce sujet les
prescriptions des règlements et les restrictions écrites que le
ministre pourrait donner. Ici, en ce concerne la fédération comme
telle, on dit qu'elle devrait avoir un capital social et des liquidités,
tel que déterminé par la confédération, et cela en
sus de l'exigence prescrite à l'article 389. Autrement dit, cela se
complète et l'article 389 comprend la fédération plus les
caisses affiliées. Ici, c'est la fédération en tant que
telle, et on laisse cela au niveau de la confédération.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: "... conformément aux règlements de la
confédération à laquelle elle est affiliée ou, si
elle ne l'est pas, du gouvernement. " La confédération pourrait
faire des règlements pour aller au-delà de ce qui est
exigé par la loi, mais ne pourrait pas aller à moins de ce qui
est exigé par la loi.
M. Fortier: Vous avez raison. Autrement dit, les 5 % s'appliquent
à la fédération, plus les caisses. Prenons la
fédération de Montréal. il y a la
fédération... C'est l'exigence de l'article 389. C'est la
fédération plus les 300 caisses affiliées. Alors, ici on
parle uniquement de la fédération en tant que telle. C'est une
prescription de la confédération. J'imagine que la
première prescription est celle de l'article 389. Ceci est un
complément pour la fédération en tant que
fédération uniquement, sans tenir compte de ses caisses
affiliées.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. le ministre?
M. Fortier: C'est sûr que ça ne peut pas être
moins. Quelles que soient les exigences, il faudra que cette exigence-ci plus
celle des caisses affiliées donnent l'exigence de l'article 389, qui est
de 5 %.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté?
M. Fortier: C'est complémentaire. Cela n'enlève
rien à l'article 389.
M. Garon: Cela ne dit rien. Ce n'était pas dans
l'avant-projet de loi. Cela a été demandé par qui? Le
ministre des Finances?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre?
M. Fortier: Le ministère des Finances qui, en examinant
ça, nous a demandé, avec raison, de s'assurer qu'en plus de
l'exigence qu'on avait... Les exigences qu'on avait dans l'avant-projet de loi,
comme je viens de l'expliquer, s'en prenaient uniquement à la
fédération, plus les caisses. Étant donné que la
fédération a quand même une existence juridique par
elle-même, on est en droit de se poser la question suivante: Est-ce que
la fédération en tant que telle, en oubliant les caisses, aura un
capital social et des liquidités suffisantes pour faire face à
ses propres obligations? À ce moment-là, on dit: SI elle fait
partie d'une confédération, c'est la confédération
qui passera... Autrement dit, les fédérations entre elles se
donneront une base, un capital social et des liquidités, des exigences
pour faire face à ces besoins entre elles.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Mais moi, je n'aime pas ça quand iI y a une
consultation publique et que le ministère des Finances n'est pas
là. Je l'ai déjà vu à l'uvre, le
ministère des Finances qui nous
disait que l'avenir était dans la canne à sucre alors que
tout le monde commence à réaliser que c'est le pire
esclavage...
M. Fortier: Je ne sais pas pourquoi vous avez gardé un
mauvais souvenir...
M. Garon: Très mauvais souvenir.
M. Fortier:... de M. Parizeau. C'est malheureux.
M. Garon: Non, non. M. Parizeau, je dois dire que les pires
souvenirs que je me rappelle, il n'était pas là. Ce
n'était pas avec les ministres.
M. Fortier: II a été là longtemps.
M. Garon: C'était avec ces bonzes qui
décrètent des vérités qui n'en sont pas. Je me
rappelle qu'on avait dit que l'avenir était dans la canne à
sucre. Actuellement, selon la Ligue mondiale des droits de l'homme, le pire
esclavage dans le monde c'est la canne à sucre. On voit aujourd'hui ce
qu'on fait avec des êtres qui sont traités comme des zombies ou
des sous-hommes qui sont pourchassés par les armées pour venir
travailler au bout du fusil dans la canne à sucre, alors qu'on disait
que l'avenir dans le monde ce n'était pas la betterave, c'était
la canne. Tout le reste des gens que je consultais me disaient qu'il n'y avait
pas d'avenir dans la canne et qu'un jour, quand il n'y aurait plus d'esclaves
dans le monde, iI n'y aurait plus de canne à sucre. Ces grands
spécialistes qui ont le doctorat global...
M. Fortier: M. le député de Lévis, on
s'écarte. Pour autant que je sache, les caisses d'épargne et de
crédit n'ont pas Investi dans la canne à sucre.
M. Garon: Non. J'ai vu tantôt, quand on disait le mot
"suffisant", que les caisses disaient une notion qui était ambiguë,
qui ne faisait référence à rien de spécial.
M. Fortier: De toute façon, ici c'est la
confédération qui...
M. Garon: Ce n'est pas mieux.
M. Fortier: Non, mais ce sont les fédérations qui
constituent la confédération.
M. Garon: Ce n'est pas mieux. Si le terme est ambigu quand M. est
imposé par d'autres, j'Imagine...
M. Fortier: II ne sera pas ambigu, M. sera défini, mais ce
sont les fédérations entre elles, à l'intérieur de
la confédération, qui détermineront ce qui est suffisant.
Je ne vois pas d'objection.
M. Garon: Oui, mais quel est le truc...
M. Fortier: On ne peut pas être contre la vertu.
M. Garon: Non, mais quel est le truc... M. Fortier:
Pardon?
M. Garon:... qui fait que c'est le ministre des Finances qui
impose cette notion-là?
M. Fortier: Vous savez, la préoccupation du
ministère des Finances est tout à fait légitime. Elle est
la même pour nous aux institutions financières. Moi, je suis
à moitié chemin. L'Inspecteur est tout à fait aux
Institutions financières. Mol, je suis à moitié chemin
entre les Finances et les Institutions financières. Je reçois les
demandes des deux côtés. Mais je crois que c'est tout à
fait légitime. Ils se disent: Bon, vous avez prévu qu'une
fédération et les caisses affiliées avaient certaines
normes à respecter, mais une fédération c'est une
entité propre. C'est tellement vrai que le nouveau président de
la fédération a des responsabilités propres. Alors, on lui
donne des responsabilités de surveillance vis-à-vis des caisses
affiliées. Mais la fédération, en tant que
fédération de Montréal, a des responsabilités
propres. On peut se poser la question à savoir quelles sont ces
exigences propres qu'une fédération devrait avoir. Alors, c'est
l'article 428.
De toute façon, ce n'est pas le gouvernement qui va
décider, c'est la confédération. Alors, je pense bien
qu'on ne peut pas être contre la vertu. Les fédérations
entre elles décideront au niveau de la confédération
quelles sont les exigences qu'elles devraient avoir pour le capital social
ainsi que pour les liquidités.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: La mécanique, je la comprends très bien,
ce qui est marqué là, mais ce que je ne comprends pas, c'est
comment M. se fait que le ministre des Finances soit intervenu pour faire
ajouter une telle disposition entre la présentation de l'avant-projet de
loi, les consultations et le dépôt du projet de loi le 15
novembre.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Vous devriez savoir cela, vous avez
siégé au Conseil des ministres, M. le député de
Lévis. Vous savez que chaque fois qu'un projet de loi va au Conseil des
ministres I y a toujours deux lettres qui accompagnent le mémoire du
ministre responsable. Une première lettre vient du Conseil du
trésor s'il y a des dépenses qui doivent être
approuvées - dans ce cas-ci, il n'y en avait pas - et une
deuxième lettre vient en tout temps du ministère des
Finances qui dit: Nous sommes d'accord ou nous ne sommes pas d'accord.
Si vous n'avez pas cette lettre de bénédiction papale, votre
projet de loi ne passe pas. C'était la même chose dans votre temps
et c'est encore la même chose de nos jours. C'est tout à fait
normal que le ministère des Finances sanctionne tel ou tel projet de loi
parce qu'il est très rare qu'un projet de loi n'ait pas de consonnances
financières d'une façon ou d'une autre. Alors, c'était la
même chose dans votre temps et c'est la même chose aujourd'hui, il
n'y a rien de changé.
M. Garon: Oui.
M. Fortiar: C'est la raison pour laquelle ils ont discuté
avec nous et nous croyons que cela ajoute, cela précise. Comme on ne
peut pas être contre la vertu et que, de toute façon, ce n'est pas
nous qui allons faire le règlement - ce n'est pas le gouvernement, c'est
la confédération - nous croyons que c'est une disposition quand
même raisonnable.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'ai déjà vu, je le disais ce matin, le
projet de loi 129 où, après avoir tenu la commission
parlementaire ne sont restés intacts que le numéro et le titre.
Même les notes explicatives ont été changées
tellement le projet de loi était mai foutu. Il venait de ces grands
bonzes du ministère des Finances. Je sais que ce sont des gens qui sont
habillés de façon impressionnante. Eux autres et les croque-morts
sont dans la même ligne-La Présidente (Mme Dionne): M. le
député de Lévis.
M. Garon: ...sauf que la compétence urbi et orbi, je peux
en discuter un moyen coup.
M. Fortier: Ne continuez pas, vous faites rire l'inspecteur
général. Ha, ha, ha!
M. Garon: J'ai eu à discuter occasionnellement...
M. Fortier: J'espère que les gens du ministère des
Finances ne nous écoutent pas, parce que...
M. Garon: Cela ne me dérange pas.
M. Fortier: Moi, cela me dérange. Ha, ha, ha! Alors, je
pense qu'on devrait l'adopter, M. le député de Lévis, ce
n'est pas plus...
M. Garon: Sur division. M. Fortier: Sur division.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 428 est
adopté sur division. J'appelle l'article 429.
M. Fortier: "L'Inspecteur général peut donner des
instructions écrites à une fédération concernant la
suffisance de son capital social, de sa réserve générale
et de ses liquidités. "L'inspecteur général doit, avant
d'exercer le pouvoir prévu au premier alinéa, aviser la
fédération de son intention et lui donner l'occasion d'être
entendue."
Autrement dit, s'il arrivait une circonstance où l'inspecteur
croyait qu'une fédération n'aurait pas, pour ses besoins propres,
un capital social et des liquidités suffisantes, il pourrait donner des
instructions écrites.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Alors, c'est une disposition, encore là-La
Présidente (Mme Dionne): Pardon, M. le ministre.
M. Fortier: Excusez-moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne): Oui, oui.
M. Fortier: ...une disposition légitime qui sera
utilisée uniquement au besoin, tout simplement.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est encore la même notion de suffisance.
M. Fortier: Oui, on ne reprendra pas le débat
là-dessus, M. le député de Lévis...
M. Garon: Non, non, mais...
M. Fortier: ...on l'a fait tout à l'heure en ce qui
concerne les articles 389 et suivants.
M. Garon: ...c'est parce qu'on se réfère à
une notion que le mouvement lui-même dit ambigu.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Mais je vous ai lu tout à l'heure...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Remarquez bien, écoutez bien, je vous le dis tel
que je le lis, le mouvement dit que c'est ambigu. Alors, je me demande
comment
quelqu'un peut appliquer une règle ou une norme qu'il
considère ambiguë. C'est le mouvement lui-même qui a dit que
c'était une notion ambiguë. On l'a vu antérieurement et,
partout, on réfère à des notions de suffisance. Au lieu de
notions objectives, on réfère à des notions de suffisance:
suffisant Ici, suffisant là, alors que le mouvement lui-même dit
que c'est ambigu.
M. Fortier: M. le député de Lévis...
M. Garon: J'interprète cela comme disant que ce qui est
exigé, je ne suis pas sûr de ce que cela veut dire; c'est ceia que
ça veut dire le mot "ambigu". Comment pouvez-vous fonctionner avec une
notion centrale de la loi qui est une notion ambiguë?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre. (21 h 30)
M. Fortier: M. le député de Lévis, si vous
continuez à collaborer aussi bien avec moi, je vais vous envoyer un
cadeau que je voulais vous acheter, le livre que je suis en train de lire sur
les banques de 1835 à 1925.
M. Garon: II veut me faire un cadeau! Ha, ha, ha!
M. Fortier: Non, mais vous allez constater que nous avons eu une
expérience au Québec, au dernier siècle, de banques qui
ont fait patate à un moment donné parce que Se pouvoir civil ne
suivait pas assez bien les différentes banques régionales qui
existaient. Il y avait la Banque de Québec, il y avait ta Banque
d'Hochelaga, la Banque Jacques-Cartier et, tôt ou tard, ils ont eu des
problèmes importants.
Ici, je vous lis la Loi sur les banques qui dit exactement la même
chose, l'article 175 de la Loi sur les banques: Toute banque doit, pour ses
opérations, détenir un capital social suffisant ainsi que des
liquidités convenables et suffisantes. C'est très vague, n'est-ce
pas? Plus que ça, dernièrement, le Surintendant des institutions
financières à Ottawa, lorsqu'il a examiné les dettes
détenues par des banques canadiennes dans les pays étrangers, a
simplement écrit une lettre aux banques pour leur dire: Vous devez
amortir, vous devez prendre en perte tel pourcentage de vos prêts
à l'étranger. Et ça venait de finir. Il avait jugé,
après consultation, que c'était ça. Je sais d'ailleurs
qu'une personne qui a été consultée par le gouvernement
fédéral avant que le surintendant ne prenne cette
décision, une des personnes, parce que je pense que le gouvernement
fédéral a consulté plusieurs personnes, une des personnes
a été M. Parizeau, en particulier. Mais il reste que le
Surintendant des institutions financières a envoyé une lettre aux
banques et a dit: That is it". II a jugé ce qui était suffisant.
Je ne prétends pas être un grand banquier mais, après avoir
lu et m'être informé sur le sujet, il faut absolument que le
gouvernement fédéral vis-à-vis des banques et que le
gouvernement provincial vis-à-vis de ses propres institutions
financières aient ce pouvoir important pour déterminer ce qui est
suffisant.
On peut dire que c'est un pouvoir exagéré, mais c'est le
gouvernement qui décide ce qui est suffisant et ce qui ne l'est pas.
Alors, on doit s'en remettre à ce que l'inspecteur ou le surintendant
exerce ce pouvoir d'une façon intelligente.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Vous venez de me donner le meilleur exemple. C'est
exactement ce que je pensais. Ils sont arrivés à dire que ce
n'était pas suffisant une fois que le mal était fait. N'importe
qui est capable de faire ça. Une fois qu'ils se sont rendu compte
vis-à-vis des pays sous-développés que leurs
créances sont dans le trou et ne valent plus rien, Ils disent: Vos
créances ne sont pas suffisantes. N'importe qui est capable de faire
ça. Cela ne prend pas une 500 watts pour dire ça une fois que le
mal est fait.
Que quelqu'un dise: On constate que tu es en faillite, mon
garçon...
M. Fortier: Non, non, Us ne sont pas en faillite.
M. Garon: C'est de lui dire avant qui est difficile.
Actuellement, on a des notions qui parlent de suffisance.
M. Fortier: M. le député de Lévis, ils
n'étaient pas en faillite. Il y avait une banque, la Banque de Commerce
qui était, disons, à 8 % de capitalisation. Après avoir
fait ça, ils sont tombés à 6, 5 %. Tout simplement,
ça affecte la capitalisation des banques. Dans le moment, la moyenne des
banques est autour de 5 %. Alors, on ne peut pas dire que nos banques
canadiennes sont en difficultés financières mais ça
affecte le résultat. La Banque Royale, depuis cette année, a un
meilleur résultat. Il y a deux ans et l'an dernier, ils ont pris des
pertes à cause de ces ajustements mais c'était sur l'instruction
du surintendant. Vous savez ce n'est pas de gaieté de coeur qu'une
banque va dire: Cette année, on prend une perte de tant de millions de
dollars à cause d'une instruction qu'on a reçue du Surintendant
des institutions financières.
Je dis que c'est une bonne chose mais c'est le surintendant qui a
déterminé ce qui était suffisant. Donc, c'est dans le
meilleur intérêt public. Il ne faut pas mettre l'inspecteur ni le
surintendant dans une camisole de force parce que lorsque ça arrive il
faut que quelqu'un décide ce qui est dans le meilleur
intérêt public. C'est pour ça qu'on a cette
disposition.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je vous dis, comme quelqu'un qui a les deux pieds
à terre, qu'avec des notions aussi floues, aussi vagues, aussi
subjectives vous allez pouvoir réagir après coup seulement. Vous
ne pourrez jamais agir de façon préventive. Vous allez seulement
pouvoir réagir aux événements. Pourquoi? Parce qu'il n'y a
pas d'encadrement objectif dans ces notions. Vous savez, c'est pour ça
que je pense que dans ces secteurs les gens analysent mais ils ne
prévoient pas. Actuellement, toute cette notion de suffisance va
toujours s'appliquer en réaction à une situation. Toujours. Elle
ne pourra jamais s'appliquer en prévention, avant le fait, mais toujours
après le fait. Par définition, c'est subjectif. Comme c'est une
définition subjective, elle s'appliquera toujours ©n
réaction des événements. C'est pour ça que je pense
que des ratios de cet ordre ne peuvent pas être bons. Je comprends
très bien le mouvement Desjardins et je pense qu'il a fondamentalement
raison. Le mouvement Desjardins, au fond, a une qualité. Il y en a qui
ont mentionné bien des défauts en commission parlementaire mais
il a une qualité: les gens sont plus pragmatiques. Ils avancent plus de
façon pragmatique, par l'histoire des faits. Alors, il arrive et il dit:
Comment va-t-on appliquer ça? Je vais vous dire, à toutes fins
utiles, cela m'apparaît inapplicable parce qu'il n'y a pas de notion
objective. On va fixer des chiffres comme avant on fixait des chiffres dans les
!ois, par exemple: tel pourcentage de ci, tel pourcentage de ça. Tout le
monde convient que tout ça ne voulait rien dire parce que 10 % dans une
entreprise qui ne vaut rien, c'est 10 % de trop, et 50 % dans une bonne
entreprise, il n'y a pas de problème là. Quand on met ces
limites-là, ça ne veut rien dire. Alors, autrefois, on mettait
toutes sortes de barrières en termes de pourcentages qui ne voulaient
strictement rien dire. C'est un peu comme un procès, pour savoir si
quelqu'un est apte ou non apte à te subir, il y a autant de psychiatres
qui vont dire qu'il l'est que d'autres qui vont dire qu'il ne l'est pas.
Pourquoi? Parce que c'est relatif. Alors, quand on arrive avec des notions
comme ça, à mon avis, il n'y a pas de vérité
objective. On n'est pas capable d'appliquer cela, c'est une question
d'appréciation. Et ]e pense que ce n'est pas sur des notions
ambiguës, comme le dit le mouvement Desjardins, et avec raison à
mon avis... La notion de suffisance, partout où elle est dans la loi,
devrait être enlevée pour être remplacée par autre
chose, une notion plus objective que celle-là. Sur division.
Un jour...
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'article 429...
M. Garon:... je vous rappellerai que j'avais voté
ça sur division.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 429 est donc
adopté sur division.
M. Fortier: On écrit l'histoire ce soir. Bon, article
430.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 430. M. le
ministre.
M. Fortier: À l'article 430, N y a un papillon, je
crois.
M. Garon: C'est ce qui va arriver.
La Présidente (Mme Dionne): Oui.
M. Fortier: L'article 430 est modifié par le
remplacement... Je souhaite la bienvenue au député d'Ungava.
Bienvenue. Vous êtes libre de partager nos discussions bancaires.
L'article 430 est modifié par le remplacement, dans la troisième
ligne, des mots "des placements effectués" par les mots "d'un placement
effectué". Pour quelle raison est-ce qu'on met ça au singulier,
M. l'inspecteur? Le verbe est au singulier mais le sujet est au pluriel. Alors,
par respect pour la langue française, on a fait une concordance. Je vais
lire l'article. "Afin de déterminer la suffisance de la réserve
générale et des liquidités d'une fédération,
l'inspecteur général en soustrait tout ou partie du crédit
consenti ou d'un placement effectué par la fédération
contrairement à la présente loi, sauf s'il a été
effectué avant te (indiquer la date d'entrée en vigueur du
présent article) et tant qu'il est reconnu comme élément
de l'actif par l'inspecteur général aux conditions qu'il
détermine. " Alors c'est un article qui est exactement semblable
à celui qu'on a déjà vu. C'est tout simplement pour fins
de définition.
M. Garon: Amendement adopté. M. Fortier:
Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 430, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Fortier: On a adopté un paragraphe semblable à
deux autres endroits, je pense.
M. Garon: Encore là, "déterminer la suffisance de
la réserve générale et des liquidités d'une
fédération", comment avez-vous évalué
ça?
M. Fortier: C'est la discussion qu'on vient d'avoir. Mais ici on
précise que, s'il y a eu du crédit consenti contrairement
à la loi, alors ce n'est pas pris en considération dans
l'établissement... Cela va baisser davantage. C'est tout simplement pour
indiquer qu'il faut absolument que les placements soient faits en accord avec
la loi. Alors, on l'a vu tout à l'heure, quand on a parlé de la
base d'endettement, c'est exactement, mutatis mutandis, la même
disposition pour la
fédération en tant que telle. Tout à l'heure, on a
vu, à l'article 389 et suivants, que c'était pour la
capitalisation de la fédération avec ses caisses
affiliées. Il s'agit de la fédération en tant que
telle.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Cela va? M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Dionne): Alors l'article 430, tel
qu'amendé, est adopté sur division. J'appelle l'article 431. M.
le ministre.
M. Fortier: "En cas de liquidation ou de dissolution d'une
fédération, le liquidateur ou le Curateur public, selon le cas,
partage, après les paiements prévus au premier alinéa de
l'article 314, le solde de l'actif entre les caisses qui lui sont
affiliées, au prorata des parts de qualification qu'elles
possèdent. S'il n'y a pas plus de caisses affiliées à la
fédération, le liquidateur remet le solde de l'actif à la
confédération à laquelle la fédération
était affiliée ou, si elle ne l'était pas, à une
personne morale désignée par le gouvernement. " Et, à
l'article...
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Cela va.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 432.
Trop-perçus
M. Fortier: II y a un papillon à l'article 432. L'article
432 est modifié par le remplacement des mots "les caisses qui lui sont
affiliées" par les mots "une caisse qui lui est affiliée
lorsqu'elle ne peut y pourvoir". L'article 432 se lirait comme suit: "Les
montants versés à la réserve de stabilisation
établie par une fédération, à même ses
trop-perçus, peuvent être affectés au paiement de
l'intérêt sur les parts permanentes émises par une caisse
qui lui est affiliée lorsqu'elle ne peut y pourvoir". On a vu, il y a
quelque temps, que chaque caisse pouvait émettre des parts permanentes.
Normalement, une rétribution serait payée sur les parts
permanentes. Mais il pourrait arriver qu'une caisse qui a émis des parts
permanentes ne soit plus en mesure de payer une rémunération.
À ce moment-là, par un fonds spécial de la
fédération, cette dernière pourrait y pourvoir à
même ce fonds de stabilisation. C'était une demande de Desjardins.
Le papillon ne fait que préciser l'intention qui prévalait
à la demande qui a été faite.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, sur l'amendement.
M. Garon: À ce moment-là, les parts permanentes
vont être transférées à la
fédération.
M. Fortier: Non. Les parts restent à la caisse. Mate la
rémunération qui aurait normalement dû être
payée par la caisse sera payée par ce fonds de stabilisation,
tout simplement. C'est pour assurer que le marché est maintenu.
M. Garon: Est-ce que cela va constituer une dette à
rembourser pour la caisse?
M. Bouchard: C'est au cas où la caisse ne pourrait pas
payer les intérêts...
M. Garon: Je comprends cela.
M. Bouchard:... sur ses parts permanentes. Alors, il y a une
réserve de stabilisation à la fédération.
M. Fortier: Mais la question de M. le député de
Lévis, c'est: Est-ce que...
M. Garon: Ce n'est pas cela. Si elle l'a payée à sa
place, est-ce que...
M. Fortier: Est-ce que cela constitue une dette?
M. Garon:... cela constitue une dette pour la caisse à la
fédération?
M. Fortier: Ce n'était pas l'intention... M. Bouchard:
Non. C'est une subvention.
M. Fortier: C'est comme si chaque caisse constituait un fonds
spécial à la fédération; lorsqu'une caisse est en
difficulté, elle pige dans ce fonds. C'est à leur demande, tout
simplement.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Et il n'y a aucun remboursement?
M. Fortier: II ne semble pas.
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: Ce qui a été demandé par la
confédération Desjardins.. Cela constituait un cercle vicieux.
Comme on peut capitaliser le mouvement par des parts permanentes dans les
caisses... Si une caisse émet des parts permanentes, c'est parce qu'elle
a besoin de capital. Si elle a besoin de capital, elle peut se retrouver dans
une situation où elle ne pourra pas rémunérer son capital.
Si elle ne peut pas rémunérer
son capital, ce ne sera pas une incitation très forte pour
pouvoir maintenir la vente de son capital à ses membres, d'où la
demande de Desjardins d'établir à la fédération une
réserve de stabilisation pour pouvoir subvenir aux besoins de cette
caisse. Comme c'est le cas à l'heure actuelle pour la corporation du
fonds de sécurité qui vient en aide à une caisse, il y a
des subventions et, par un règlement de régie interne, il est
prévu qu'à même les trop-perçus ultérieurs de
la caisse cette dernière rembourse à la corporation du fonds de
sécurité les montants qui lui ont été
versés. Ici, on ne le prévoit pas. C'est de la régie
interne. Et il appartiendra à la fédération de
déterminer le remboursement de son trop-perçu ou si elle veut
donner une subvention, purement et simplement.
La Présidente (Mm Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Le principe est que la réserve de stabilisation
ne peut pas être partagée entre les gens et pas plus entre les
caisses.
M. Bouchard: Ce n'est pas donné aux gens, c'est
donné à la caisse.
M. Garon: Oui, mais, au fond, il s'agit d'avoir une mauvaise
administration pour pouvoir piger dans la réserve de stabilisation.
M. Fortier: Mais il y a d'autres articles qui font que, si une
caisse est en difficulté, la fédération a le pouvoir
d'intervenir afin d'exiger un plan de redressement. D'une façon ou d'une
autre, d'autres articles pourvoiront au problème auquel vous faites
référence.
M. Bouchard: La fédération n'est pas
obligée. Elle peut, mais elle n'est pas obligée de le faire.
M. Garon: Ce n'est pas indiqué là, mais normalement
j'imagine qu'elle va demander qu'on rembourse la réserve de
stabilisation. Parce que le règlement qui va l'établir va
indiquer ce qu'on peut faire avec et à quelles conditions, j'imagine.
(21 h 45)
M. Fortier: C'est de l'administration interne.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 432, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Est-ce qu'on avait
adopté...
La Présidente (Mme Dionne): Donc, l'amendement a
été adopté auparavant.
M. Garon: II faut adopter l'amendement et ensuite i'article.
La Présidente (Mme Dionne): C'est cela.
M. Fortier: C'est cela. Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): C'est clair, M. le
député de Lévis. J'appelle l'article 433. M. le
ministre.
Articles en suspens
M. Fortier: M. le député de Lévis, on aborde
la vérification et on avait laissé en suspens l'article 284. Pour
traiter de la vérification, il faudrait traiter l'article 284 et ensuite
aborder l'article 433. Est-ce que vous vouiez qu'on y revienne? C'est parce que
vous aviez demandé de le suspendre pour discuter de... À
l'article 284, on avait repris le libellé de l'avant-projet de loi en
particulier. Je n'ai pas les amendements ici, je les al perdus.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre, je vais relire
l'amendement que vous avez déposé à l'article 284.
M. Fortier: Je voulais demander au député de
Lévis s'il voulait procéder parce qu'on pourrait disposer de tout
ce qui toucha a la vérification qui a fait, d'ailleurs, un certain
consensus, comme je le lui ai expliqué la semaine dernière.
À ce moment-là, il faudrait, Mme la Présidente, revenir
à l'article 284.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, est-ce qu'on revient à l'article 284?
M. Garon: On peut revenir.
La Présidente (Mme Dionne): On peut revenir?
M. Garon: Oui.
M. Fortier: Oui, cela va.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, je lis le papillon.
L'article 284 est remplacé par le suivant: "284. Le vérificateur
d'une caisse doit être membre en règle d'une corporation
professionnelle de comptables reconnue par le Code des professions (L. R. Q.,
chapitre C-26)". M. le ministre.
M. Fortier: J'ai expliqué la dernière fois que pour
une caisse on reprendrait le libellé de l'avant-projet de loi qui
permet, dans le fond, à toute corporation professionnelle reconnue par
le Code des professions, il y en a trois... Donc, cela permettrait, en
particulier, au bureau d'inspection et de vérification du mouvement
Desjardins d'avoir en son sein soit des comptables agréés,
soit des RIA ou soit des CGA. Cela perpétuerait la situation qui
existe depuis la Loi sur les comptables agréés de 1946 pour ce
qui est des caisses comme telles.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est
adopté. L'article 284, tel qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté.
La Présidents (Mme Dionne): Nous revenons à
l'article 433.
M. Fortier: Non, on s'en va à l'article 328
après.
La Présidents (Mme Dionne): À l'article 328?
M. Fortier Oui.
La Présidents (Mme Dionne): Qui avait été
laissé en suspens?
M. Fortier: Oui. C'est parce que l'article 328 est un article
d'interprétation qui définit quels sont les articles des caisses
qui s'appliquent à la fédération. On lit ici "que
l'article 328 est modifié par le remplacement, à la fin du
deuxième alinéa de, "et l'article 26T par "les articles 267 et
284. "
Autrement dit, ce qu'on fait, c'est qu'on ajoute l'article 284 que nous
venons d'approuver pour dire que l'article 284 que nous venons d'adopter ne
s'applique pas aux fédérations, et on va disposer dans une minute
de ce qui va s'appliquer aux fédérations.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: C'est parce qu'à l'article 433 on va
spécifier ce qui s'applique à une fédération.
À l'article 284, on a dit ce qui s'appliquait à une caisse.
Alors, tout ce qu'on fait à l'article 328, c'est de dire que l'article
284 ne s'applique pas aux fédérations, en ajoutant dans les
exceptions l'article 284.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Attendez un petit peu.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que cela va, M. le
député de Lévis? Cela ne va pas.
M. Garon: Je ne dis pas que cela ne va pas. Attendez un peu.
M. Fortier Pourtant, on a une gentille présidente. Elle
est très efficace. Cela devrait aller. D'ailleurs, elle travaillait dans
une banque avant Elle ne travaillait pas dans une caisse, elle travaillait dans
une banque.
M. Garon: Je ne suis pas responsable des... M. Fortier:
Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous avez l'air de trouver cela drôle.
M. Fortier: Oui, je trouve cela drôle qu'une
banqulère préside la commission parlementaire sur la Loi sur les
caisses d'épargne et de crédit.
Une voix: Je ne sais pas ce qu'elle faisait à la
banque.
M. Garon: II n'y a pas que la présidente qui a
travaillé dans une banque, le ministre a l'air d'avoir fait affaire
juste avec des banques lui aussi.
M. Fortier: Les banques me considèrent comme le ministre
des banques. C'est tout un honneur que j'ai. Le ministre provincial est
considéré comme le ministre des banques.
La Présidente (Mme Dionne): C'est bien pour dire qu'on
peut toujours apprendre. Après l'agriculture, les caisses... M. le
député de Lévis.
M. Fortier: C'est très simple, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Je comprends, mais je veux regarder...
M. Fortier: Tout ce qu'on fait par l'amendement à
l'article 328, on dit que l'article 284 ne s'applique pas aux
fédérations, mais vous allez voir par l'article 433 qu'on
précise.
M. Garon: Dans l'avant-projet de loi, vous ne l'aviez pas mis,
l'article 284, la disposition...
M. Fortier: C'est-à-dire qu'à l'article 284 on a
repris le libellé qui existait dans l'avant-projet de loi, c'est
exactement la même chose. D'accord? On a adopté l'article
284...
M. Garon: On a réglé l'article 284.
M. Fortier: Et, à l'article 328, tout ce qu'on vous
demande d'approuver, c'est de dire que l'article 284, tel qu'amendé et
adopté, ne s'applique pas aux fédérations et, pour cela,
il faut
l'ajouter aux exceptions de l'article 328. C'est tout ce qu'on demande.
Ensuite, on va arriver à l'article 433 et on va dire ce qui s'applique
à la fédération. C'est tout simplement une façon de
l'écrire. D'accord?
M. Garon: Si vous le voulez, on...
M. Fortier: À moins qu'on aille à l'article 433 et
on reviendra, si vous le vouiez. Vous allez comprendre davantage.
M. Garon: Non, je comprends tout cela. Si vous le voulez, on va
suspendre deux minutes et on va revenir après une cogitation
particulière et cela va aller plus rapidement.
M. Fortier: On s'en va où?
M. Garon: On va suspendre deux minutes, si vous le voulez.
La Présidente (Mme Dionne): On va suspendre les travaux
pour quelques minutes?
M. Fortier: On va minuter cela.
La Présidente (Mme Dionne): Pour deux minutes, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Deux minutes.
M. Fortier: On vous minute, M. le député de
Lévis. Il est 21 h 54 et 22 secondes.
(Suspension de la séance à 21 h 54) (Reprise à 21 h
57)
La Présidente (Mme Dionne): À l'ordre, s'il vous
plaît!
L'article 328, sur l'amendement, M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Cela va?
M. Garon: Bien, je me demande si cela donne quelque chose, quand
on ajoute "les articles 267 et 284", parce que dans les faits, pour faire ses
vérifications et signer ses états vérifiés, la
fédération va choisir les comptables.
M. Fortier: Oui, mais c'est ce qu'on va dire à l'article
433. Si vous voulez, on va aller à l'article 433 et on reviendra. Vous
allez voir que c'est exactement ce qu'on veut faire, mais c'est plus facile de
l'écrire comme cela. C'est, tout simplement, une question
d'écriture.
M. Garon: Allez-y donc.
Vérification
M. Fortier: Vérification. À l'article 433, il y a
un papillon et on dit: L'article 433 est modifié par l'insertion,
après le premier alinéa du suivant: "Lorsque la
fédération est affiliée à une
confédération, l'un des vérificateurs est choisi parmi le
personnel agissant à ce titre au sein du service de vérification
de cette confédération, auquel cas l'article 284 s'applique ou,
si la confédération n'a pas un tel service, elle désigne
un vérificateur". Donc, ce paragraphe s'ajoute après le premier
alinéa qui dit: Toute fédération doit chaque année
faire vérifier ses livres et comptes par deux vérificateurs*.
Alors, 1 y a deux vérificateurs. Lorsque la fédération est
affiliée à la confédération, il y en a un des deux
qui est désigné par la confédération, auquel cas
l'article 284 s'applique.
Et on dit: 2° par la suppression du dernier alinéa. Alors,
attendez une minute, je veux comprendre. Lequel des deux? Ceci disparaît?
Le deuxième alinéa saute? Non, on garde ce qui était le
deuxième alinéa: "Lorsque l'inspecteur général
nomme un vérificateur en vertu de l'article 283, le vérificateur
peut agir seul" et le dernier alinéa saute. Autrement dit, c'est pour
cela qu'on n'a pas besoin de l'article 284 pour le faire rebondir dans la
fédération, parce que l'article 433 est complet en
lui-même. On dit à l'article 433 qu'il y a deux
vérificateurs et, lorsque la fédération est
affiliée à une confédération, il y en a un des deux
qui est nommé par le service de vérification de la
confédération, auquel cas l'article 284 s'applique, et, par
définition, l'autre vérificateur, selon la loi - on n'a pas
besoin de le dire ici - doit être nommé - en fait, c'est un
comptable agréé - selon la loi qui existe dans le moment.
M. Garon: Laquelle?
M. Fortier: Selon la Loi sur les comptables agréés.
Parce que dans la Loi sur les comptables agréés, on dit que toute
vérification publique doit être faite par un comptable
agréé, à moins qu'il n'y ait exception, et l'exception
concerne le premier vérificateur. Ici, on maintient cette exception, en
disant que le premier vérificateur est celui nommé par la
confédération Desjardins. C'est pour cela qu'à l'article
328 on ne transposait pas l'article 284, parce que l'article 433 est complet en
lui-même.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: On n'a plus besoin de l'amendement?
M. Fortier: Oui, on en a besoin.
M. Garon: À l'article 328.
M. Fortier: Je reprends. L'article 284 s'applique aux
caisses.
M. Garon: C'est cela.
M. Fortier: L'article 433 s'applique aux
fédérations. Mais normalement, à moins que nous ne soyons
explicites... À l'article 328, on dit: Tous les articles des caisses
s'appliquent aux fédérations à moins qu'ils ne soient
exclus. Et il faut qu'ils soient exclus, parce que l'article 433 est complet en
lui-même. S'il est complet en lui-même, il ne faut pas que
l'article 284 s'applique automatiquement. Donc, il faut l'exclure.
M. Garon: II a raison.
M. Fortier: Ce qui fait que l'article 284 s'applique aux caisses,
l'article 433 à la fédération. Il n'y a pas de lien entre
les deux. Cela va?
M. Garon: D'accord.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'amendement
à l'article 328 est adopté?
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement à
l'article 328?
M. Fortier: On était à l'article 433.
M. Garon: L'article 433, oui.
M. Fortier: Alors, le papillon en premier.
La Présidente (Mme Dionne): Un instant, M. le ministre.
Cela veut dire que l'article 328...
M. Fortier: On y reviendra dans un instant. M. Garon: On y
reviendra ensuite.
La Présidente (Mme Dionne): On y reviendra
tantôt?
M. Fortier: Oui.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord.
M. Fortier: Nous étions à l'article 433.
La Présidente (Mme Dionne): II y a un amendement.
M. Fortier: On approuve l'amendement pour commencer?
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'amendement
à l'article 433 est adopté?
M. Garon: Adopté. Mais il y a deux choses dans l'article
433, dont la suppression du dernier alinéa.
M. Fortier: C'est cela, on n'en a plus besoin parce que cela
disait: "L'un des vérificateurs est toutefois désigné par
la confédération. " Maintenant, on l'a explicité davantage
par l'alinéa qui a été ajouté après le
premier alinéa, lorsqu'on dit: "Lorsque la fédération est
affiliée à une confédération, l'un des
vérificateurs est chosi parmi le personnel agissant à ce titre au
sein du service de vérification de cette confédération. "
Autrement dit, on est beaucoup plus explicite dans l'exigence et on n'a donc
plus besoin du dernier alinéa. Cela va?
La Présidente (Mme Dionne): Alors, est-ce que l'amendement
à l'article 433 est adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 433, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que nous revenons
à l'article 328?
M. Fortier: Oui.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'amendement
à l'article 328 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: M. le député de Lévis, il
faudrait adopter l'amendement à l'article 328.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 328, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 434.
M. Fortier: Alors, on est toujours dans la vérification et
on dit: "En cas de vacance du vérificateur nommé par la
fédération, les administrateurs nomment un remplaçant. Ils
peuvent, en outre, nommer une personne pour exercer les fonctions de ce
vérificateur dans le cas d'empêchement de celui-ci. "
La Président® (Mme Dionne): M. le député
de Lévis, sur l'article 434.
M. Portier: Tout ce que l'article 434 dit, c'est que, quand il y
a une vacance, les administrateurs nomment un remplaçant.
M. Garon: Oui, quand il y a une vacance. Votre explication ne
tient pas. On dit: "Cette disposition prévoit la désignation d'un
vérificateur par le conseil d'administration en cas de vacance de celui
désigné par l'assemblée annuelle des membres.", alors,
qu'ici, on dit: "En cas de vacance du vérificateur nommé par la
fédération..." Il est nommé par l'assemblée
annuelle des membres ou par la fédération?
M. Fortier: II est nommé par l'assemblée annuelle,
excepté que, s'il y a une vacance durant l'année, il est
nommé par le conseil d'administration.
M. Garon: Mais l'article 434 ne dit pas cela.
M. Fortier: Oui. On dit: "En cas de vacance du
vérificateur..."
M. Garon: Pour moi, ce n'est pas cela.
M. Fortier: Oui. Les dispositions pour nommer le
vérificateur sont prévues par les caisses. Et, mutatis mutandis,
les mêmes dispositions s'appliquent à la fédération,
à moins qu'il n'y ait exclusion. Ici, on dit: Lorsqu'il y a vacance-Une
voix: Seulement de celui nommé par... Cela veut dire le "outsider".
M. Fortier: C'est cela. Autrement dit, on vient de dire qu'il y a
deux vérificateurs. Il y en a un qui est désigné par la
confédération et le deuxième, c'est le "outsider", le gars
qui vient de l'extérieur. Vous avez raison, normalement, il est
nommé par l'assemblée annuelle. Mais s'il y a une vacance, si
cette personne décède, démissionne ou n'est plus
disponible, à ce moment-là, il est nommé par le conseil
d'administration parce qu'il faut procéder durant l'année.
M. Garon: C'est l'assemblée annuelle des membres de la
fédération, au fond.
M. Fortier: C'est cela. M. Garon: Adopté. M.
Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 435.
M. Fortier: Ce sont les exclusions, les personnes qui ne peuvent
pas être vérificateurs.
On dit: "435. Les vérificateurs ne peuvent être: "1°
des dirigeants de la fédération et de la
confédération à laquelle la fédération est
affilée, le cas échéant, ni des personnes auxquelles ces
dirigeants sont liés; "2° des employés de la
fédération, d'une caisse qui lui est affiliée, de la
confédération à laquelle cette fédération
est elle-même affiliée, à moins d'être employé
à ce titre par cette confédération, ni des employés
d'une personne morale faisant partie du même groupe que la
fédération."
Autrement dit, les employés de la caisse, de la
fédération et de la confédération ne peuvent pas
être nommés vérificateurs, à moins qu'Us ne soient
dans le groupe de vérification du groupe Desjardins.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 436. M. le ministre.
M. Fortier: "L'inspecteur générai ou tout
intéressé peut s'adresser à la Cour supérieure afin
d'obtenir la destitution d'un vérificateur qui ne satisfait pas aux
exigences de l'article 435."
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 437.
Divulgation financière
M. Fortier: "Sous réserve de toute autre date commune
applicable, par règlement d'une confédération, aux
fédérations qui lui sont affiliées, l'exercice financier
d'une fédération se termine le 31 décembre de chaque
année."
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: C'est le 31 décembre ou toute autre date
déterminée par règlement.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 438. M. le ministre, je pense qu'il y a un papillon.
M. Fortier: L'article 438 est modifié par l'addition,
à la fin, de l'alinéa suivant: "Le rapport annuel d'une
fédération non affiliée à une
confédération est accompagné des états financiers
de chacune des personnes morales qu'elle contrôle." C'est le
papillon.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre,
est-ce ce serait l'alinéa 6°? Vous êtes toujours dans
le...
Une voix: C'est un alinéa supplémentaire.
La Présidante (Mme Dionne): Supplémentaire?
M. Fortier: À l'article 438, on dit: "Le rapport annuel
d'une fédération doit contenir" 1°, 2°, 3°, 4° et
5°. Ensuite, iI y a un autre alinéa qui est celui-ci.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord.
M. Fortier: II s'agit du rapport annuel d'une
fédération non affiliée. Est-ce que le papillon est
accepté?
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je pense qu'on devrait le regarder à la fin.
M. Fortier: II n'y a pas de problème.
M. Garon: II vient ajouter quelque chose à la fin.
M. Fortier: Bon, d'accord, on revient. Te rapport annuel d'une
fédération doit contenir, en outre de ce qui est prévu au
chapitre XVII du titre II... " Où est-ce, XVII du titre II? Qu'est-ce
que c'est XVII du titre II? Toute la question de la divulgation
financière. Alors, "1° un état des sommes
déposées par les caisses qui lui sont affiliées dans
chacun de ses fonds, établi suivant les diverses catégories de
dépôts, suivant leurs échéances respectives, et
indiquant le taux de rendement annuel moyen obtenu par chacune des
catégories. " On devrait l'approuver paragraphe par paragraphe, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne): II n'y a pas de
problème. M. le député de Lévis, sur
l'alinéa 1°.
M. Garon: Attendez un peu là.
La Présidente (Mme Dionne): C'est un paragraphe. Ce n'est
pas un alinéa. Au paragraphe 1°, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Concernant cette disposition dans l'avant-projet de
loi, il y a un commentaire assez important du mouvement Desjardins.
M. Bouchard: Oui, mais ça n'a pas fait long feu.
M. Garon: J'entends l'inspecteur général dire qu'il
n'a pas fait long feu. Mais il est assez considérable, le commentaire.
Alors pouvez-vous nous expliquer comment vous avez coupé le sifflet au
commentaire pour qu'il ne fasse pas long feu?
M. Fortier: Comme de raison...
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier:... il faut faire attention pour ne pas trop donner
d'information parce que le concurrent pourrait en savoir un peu trop. Chaque
fédération est une institution financière importante et,
de la même façon qu'il y a des obligations de divulgation de
chacune des caisses, je pense qu'il est normal qu'il y ait divulgation de
chacune des fédérations, comme il y a une obligation de
divulgation de chaque société de fiducie, de chaque
société d'épargne. Et vous allez voir plus loin que l'on
va d'autant plus exiger que les états financiers de la
fédération, de même que ces tableaux-là soient
publiés. Alors, il nous semble qu'il s'agit d'une obligation importante
et que c'est dans l'intérêt public que ces informations soient
publiées.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, au paragraphe 1°.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. Le paragraphe
2°, M. le ministre.
M. Fortier: "Un état du crédit consenti et des
placements effectués à même les différents fonds,
établi suivant les diverses catégories de crédits ou de
placements, suivant leurs échéances respectives et indiquant le
taux de rendement annuel moyen obtenu par chacune des catégories; "
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. Au paragraphe
3°.
M. Fortier: "La valeur nette du fonds d'investissement et la
méthode d'évaluation de ce fonds, "
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: On en a parlé tout à l'heure.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. Au paragraphe
4°.
M. Fortier: "Un état Indiquant la valeur de consolidation
de tout placement en actions d'une même personne morale comportant au
moins 20 %
des droits de vote et de tout placement en actions avec droit de vote
d'une personne morale contrôlée;"
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Vous dites: "Un état indiquant la valeur de
consolidation de tout placement en actions d'une personne morale comportant au
moins 20 % des droits de vote - ça, c'est une affaire - et de tout
placement en actions avec droit de vote d'une personne morale
contrôlée." Qu'est-ce que vous appelez une personne morale
contrôlée? (22 h 15)
La Présidents (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Bien, le contrôle est défini au
début. C'est ça, le contrôle est déterminé au
début comme étant au moins 50 % ou 50 % des membres du conseil
d'administration et, comme l'inspecteur me le fait remarquer, ça va
s'appliquer uniquement aux fédérations non affiliées parce
qu'on ne permet pas aux fédérations affiliées de
contrôler les personnes morales. Mais, pour les fédérations
non affiliées, ça va s'appliquer.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté?
M. Garon: D'accord. C'est pour ça que je me posais la
question, parce que je n'en voyais pas.
M. Fortier: C'est ça. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Le paragraphe 5°, M. le
ministre.
M. Fortier: "Les états visés au paragraphe 4°
de l'article 303 - je vais voir ce que c'est; les états financiers, oui
- présentés sur une base cumulée - euh! attendez - suivant
les principes comptables généralement reconnus."
La Présidente (Mme Dionne): Je vous ferai remarquer que
l'article 303, paragraphe 4°, a été suspendu.
M. Fortier: Bon.
La Présidente (Mme Dionne): Ne devrait-on pas adopter
l'article...
M. Fortier: Revenir à l'article 303 et ensuite
adopter...
La Présidente (Mme Dionne): Oui.
M. Garon: Attendez un peu. Bien, quand on va le définir,
c'est sûr qu'il va l'être. Je pense qu'il n'y a pas d'objection
à l'adopter.
M. Portier: D'accord. Alors, on peut l'adopter et on adoptera
l'autre après. Cela va.
La Présidente (Mme Dionne): Cela va? M. Fortier: Oui, oui,
c'est ça.
M. Garon: Parce qu'Us vont faire partie...
M. Fortier: Oui, oui.
La Présidente (Mme Dionne): Le paragraphe 5° de
l'article 438 est adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Maintenant, le papillon.
La Présidente (Mme Dionne): Oui, M. le ministre.
M. Fortier: On ajoute un alinéa à la fin qui dit:
"Le rapport annuel d'une fédération non affiliée à
une confédération est accompagné des états
financiers de chacune des personnes morales qu'elle contrôle."
M. Garon: Est-ce que c'est nouveau ou si c'était...
M. Fortier: C'est pour les fédérations non
affiliées, n'est-ce pas? C'est parce qu'on avait oublié les
fédérations non affiliées.
M. Garon: D'accord. Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 438, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Bien, on aurait pu faire un plus long débat,
mais, étant donné que M. Béland semble être
satisfait, c'est bien difficile pour nous de refaire un débat sur cet
article alors que le temps ne nous est pas dévolu pour ce faire.
M. Fortier: Cela va. Merci de votre collaboration.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Merci.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre, est-ce qu'on
revient à l'article...
M. Fortier:
Non, non.
La Présidente (Mme Dionne): Non? Cela va?
M. Garon: On pourrait faire un plus gros
débat, mais...
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 439.
M. Garon:... les principaux intéressés, qui avaient
des griefs au moment du mémoire...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon:... ne semblent plus en avoir. Alors...
M. Fortier: Oh! Remarquez bien que...
M. Garon:... il leur appartiendra de vivre avec les dispositions
qu'ils ont adoptées avant Noël.
M. Fortier: Cela va. Alors, l'article 439?
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 439. M. le
ministre.
M. Fortier: "Le conseil d'administration doit, au moins dix jours
avant l'assemblée annuelle, transmettre une copie du rapport annuel
à chaque membre. "
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce n'est pas sur demande ici.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Mais là, "transmettre à chaque membre",
ce sont les caisses elles-mêmes, n'est-ce pas?
M. Garon: Oui, oui.
M. Fortier: Ou à des membres auxiliaires, mais,
essentiellement, ce sont les caisses elles-mêmes. Parce que la
fédération de Montréal compte 330 caisses.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Oui, mais il n'y a pas seulement les caisses. Il va
pouvoir y avoir les personnes morales, les membres auxiliaires. Est-ce que les
membres auxiliaires vont le recevoir automatiquement ou s'il s'agit simplement
des membres à part entière? Quand on dit les membres sans
spécifier ici, il s'agit des membres et non des membres auxiliaires, je
pense.
M. Boivin: Ce sont les caisses.
M. Garon: Ce sont les caisses seulement.
M. Fortier: Oui.
M. Garon: On ne prévoit rien pour les membres auxiliaires.
Ils n'ont pas le rapport.
M. Boivin: II n'y a rien de prévu, mais leurs droits et
obligations sont définis par règlement de régie interne de
la fédération elle-même. Alors, si elle veut le leur
transmettre, elle pourra toujours le faire, mais il n'y a pas d'obligation
légale.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 440.
M. Fortier: II y a un papillon, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne): Oui, M. le ministre.
M. Fortier: C'est un commentaire que M. le député
de Lévis avait fait que nous reprenons ici. On dit que l'article 440 est
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne, du mot
"quotidiens" par les mots "journaux diffusés dans les territoires
où la fédération a son siège social". Alors, c'est
beaucoup plus vaste. Cela peut être soit un quotidien, soit un
hebdomadaire ou même un mensuel pour atteindre le plus grand nombre de
gens possible. Donc, l'article 440 se lirait: "La fédération
publie en outre annuellement dans deux journaux diffusés dans le
territoire où la fédération a son siège social un
résumé des états visés au paragraphe 4° de
l'article 303 présentés sur une base cumulée. ' C'est
quoi, l'article 303? C'est ce qu'on a vu tout à l'heure?
La Présidente (Mme Dionne): C'est ce qui a
été suspendu.
M. Fortier: C'est ça qui a été suspendu tout
à l'heure. On le définira tout à l'heure.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est-il
adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Un instant.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce qu'il est à
votre goût?
M. Garon: Non. Avant, on marquait 'deux quotidiens". Je comprends
qu'on va l'enlever. Je ne suis pas certain qu'il y avait deux quotidiens. C'est
théorique. Si on prend la fédération de Gaspé, on
peut dire qu'il y a plusieurs quotidiens qui y vont, mais le tirage n'est pas
fort.
M. Fortier: Vous avez raison. C'est pour ça, d'ailleurs,
que vous aviez fait le commentaire que les quotidiens ne sont pas toujours les
meilleurs journaux. Cela peut être des hebdomadaires. Très
souvent, en région, les hebdomadaires sont les meilleurs
véhicules. Là, on te définit de façon beaucoup plus
large au lieu d'utiliser le terme "quotidien".
M. Garon: Dans certaines régions, un quotidien, ça
ne touche pas grand monde.
M. Fortier: C'est pour ça qu'on l'enlève.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est-il
adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: L'amendement est adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. Est-ce que
l'article 440, tel qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Un instant. Avant, on disait: "dans deux quotidiens un
résumé... "; là, on dit: "dans deux des journaux
diffusés dans le territoire où la fédération a son
siège social", plutôt que dans le territoire de la
fédération. Pourquoi dit-on: Dans le territoire où la
fédération a son siège social plutôt que dans deux
journaux diffusés dans le territoire couvert par la
fédération?
M. Fortier: Oui, c'est vrai que le territoire de la
fédération est beaucoup plus vaste que le territoire du
siège social.
M. Garon: C'est ça. Je vais vous donner un exemple: La
fédération de Québec a son siège social à
Lévis. Est-ce qu'on veut dire dans la municipalité où la
fédération a son siège social ou dans le territoire
desservi par la fédération?
M. Fortier: Là, les membres, ce sont les caisses.
J'imagine que, dans la région du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, ce
serait plutôt, je ne sais pas moi, Le Soleil ou un journal semblable.
Votre question est quand même pertinente. Je ne sais pas comment on
pourrait écrire.
M. Garon: J'ai peur que ça crée de
l'ambiguïté.
M. Fortier: Pour les caisses, c'est différent parce que le
territoire est plus petit pour une caisse.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre, est-ce que
vous voulez le retirer et y penser?
M. Fortier: C'est ça. On va y revenir dans un instant.
La Présidente (Mme Dionne): On va suspendre l'article
440.
M. Fortier: C'est ça.
La Présidente (Mme Dionne): On va suspendre l'amendement
aussi.
M. Fortier: L'amendement, s'il vous plaît, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 441.
M. Fortier: II y a un papillon, je crois, à l'article 441.
L'article 441 est modifié: 1° par le remplacement, dans la
deuxième ligne, du mot "quatre" par le mot "trois". À l'article
441, on dit: Toute fédération doit également transmettre
à l'inspecteur général tous les quatre mois"; on dira tous
les trois mois". Deuxièmement, par l'addition, à la fin et
après le mot "applicable", des mots "ainsi qu'un rapport
présenté sur une base cumulée et portant sur les
états visés au paragraphe 4° de l'article 303
arrêtés à une même date".
Donc, l'article 441 se lirait comme suit: Toute fédération
doit également transmettre à l'inspecteur général
tous les trois mois un rapport portant sur la suffisance de son capital social,
de sa réserve générale et de ses liquidités ainsi
que sur le niveau de la base d'endettement qui lui est applicable, ainsi qu'un
rapport présenté sur une base cumulée et portant sur les
états visés au paragraphe 4° de l'article 303
arrêtés à une même date. *
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. L'amendement
est adopté. Est-ce que l'article 441, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle...
M. Garon: Un instant. Quand on dit "portant sur la suffisance",
au fond, Je pense que ça va porter sur l'état de son capital
social, de sa réserve générale et de ses
liquidités, ainsi que sur le niveau de la base d'endettement qui lui est
applicable. En partant de là, on jugera si c'est suffisant ou non. Cela
m'apparaît, dans la propriété des termes, que ça
porte sur la suffisance de tout ça, alors qu'essentiellement il s'agit,
tous les trois mois, avec le rapport cumulatif, d'établir les
chiffres...
M. Fortier: En plus des chiffres, s'ils veulent ajouter des
commentaires, ça peut porter sur la suffisance.
M. Garon: Cela fait drôle, ça veut dire quoi, porter
sur la suffisance? Je pense beaucoup plus que c'est la présentation de
l'état du capital social tous les trois mois, de sa réserve
générale, de ses liquidités, de la base d'endettement qui
lui est applicable. Mais c'est quoi, "le niveau de la base d'endettement qui
lui est applicable"? C'est la fédération, oui.
M. Fortier: Comme de raison, on parle de la
fédération et on a approuvé tout à l'heure le fait
que la suffisance était déterminée, à l'article
428, par règlement de la confédération. J'imagine que
c'est en fonction de l'article 428 où on dit: "Toute
fédération doit, compte tenu de ses opérations,
établir et maintenir un capital social suffisant (... )
conformément aux règlements de la confédération. "
C'est en fonction de ça qu'on fait le rapport Ici, en fonction de
l'article 428.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Cela va?
M. Garon: L'obligation est là, il s'agirait tout
simplement de remplir le rapport en fonction de l'obligation. Le débat,
on le fait plutôt sur l'article 428.
M. Fortier: C'est ça. M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté, tel
qu'amendé. J'appelle l'article 442.
Confédérations
M. Fortier: II y a un papillon.
La Présidente (Mme Dionne): On a un amendement.
Interprétation
M. Fortier: L'article 442 est modifié: 1° par
l'insertion, dans la troisième ligne du deuxième alinéa et
après le chiffre "273" du chiffre ", 284"; 2° par le remplacement,
dans les troisième et quatrième lignes et après le chiffre
"375" de ", 389 à 438 et 441" par "et 389 à 438". La
première partie, justement, c'est qu'on rajoute 284 pour que l'article
284 ne s'applique pas à la confédération et le
deuxième paragraphe, je dois vous avouer que je ne sais pas pourquoi.
Juste à lire les chiffres, je ne vois pas à quoi ça
s'applique.
La Présidente (Mme Dionne): Me Boivin.
M. Boivin: C'est pour enlever, tout simplement, la
référence à l'article 441. Donc, c'est...
M. Fortier Par le remplacement, dans les troisième et
quatrième lignes et après le chiffre "375" de... Alors, on
enlève 389, 438 et 441 et on dit "et 389... " Alors, on enlève
438.
M. Boivin: Cela a pour effet d'enlever 441.
M. Fortier: Alors, on enlève...
M. Boivin: 441, ce qui le rend applicable à la
confédération.
M. Garon: C'est ça.
La Présidente (Mme Dionne): Cela va?
M. Garon: Un instant.
M. Fortier: L'article 441 qu'on vient d'approuver.
M. Boivin: Qui était exclu auparavant, avant le papillon.
Maintenant qu'on l'enlève de rénumération, il redevient
applicable.
M. Fortier: II redevient applicable. Pour l'article 284, c'est la
question du vérificateur.
M. Boivin: C'est la question du vérificateur, c'est bien
ça.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est nouveau?
M. Fortier: On va les prendre un par un, si vous voulez, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Prenons le premier paragraphe.
M. Fortier: Cela va. "Sauf incompatibilité, les
dispositions du titre II... "
M. Garon: Non, je parlais de l'amendement.
M. Fortier: Ah, l'amendement, d'accord.
L'article 442 est modifié: 1° par l'Insertion, dans la
troisième ligne du deuxième alinéa et après le
chiffre "273"...
M. Garon: Virgule.
M. Fortier:... du chiffre ", 284". Alors, 284 est ajouté.
Cela va?
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Ce faisant... (22 h 30)
M. Garon: Cela prendrait une autre virgule, par exemple. Il y en
a une après 273; il faudrait que la virgule soit après 284
plutôt qu'avant.
M. Fortier: 284, je pense que vous avez raison.
M. Boivin: Elle est dans le texte, la virgule.
La Présidente (Mme Dionne): La virgule qui est sur le
papillon est à l'extérieur.
M. Boivin: C'est cela. En fait, on a fait que...
M. Garon: Vous avez raison. Bien non!
M. Fortier: Non. Elle n'est pas là parce qu'après
273 cela prend une virgule. Donc, cela prend 284,...
M. Boivin: 273, il est là. Je mets 284.
La Présidente (Mme Dionne): Dans l'amendement, la virgule
est là. Elle est avant 284.
M. Garon: II en faudrait une après aussi.
M. Boivin: Après 284.
M. Garon: Oui.
M. Boivin: Vous avez raison.
M. Fortier: II faut ajouter une virgule après 284.
M. Garon: Vous voyez qu'il n'y a pas une virgule qui
m'échappe.
M. Fortier: Non?
M. Garon: Bien oui.
M. Fortier: Après 273, il y a une virgule.
M. Garon: Oui, mais...
M. Fortier: On dit 266 à 273, et là on veut ajouter
284 et il faut mettre une virgule.
M. Garon: Après 273. On en met deux, au fond. Celle qui
est là devrait être après. Elle ne devrait pas être
avant 284; elle devrait être après 284 parce que la virgule
après 273 reste là, on n'y touche pas.
M. Fortier: Ah, oui! D'accord. Je ne l'avais pas vue, mais il y a
une virgule là.
M. Garon: Où?
M. Fortier: Je relis le premier alinéa. "Par l'insertion,
dans la troisième ligne du deuxième alinéa et après
le chiffre 273, du chiffre ", 284. "
M. Garon: Ah, oui! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Fortier: Je ne l'avais pas vue, moi non plus.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, est-ce que le...
M. Garon: Alors là, vous voulez que l'article 284 ne
s'applique plus...
M. Fortier: À la confédération.
C'était la définition des vérificateurs, mais vous allez
voir quand on va arriver à la confédération qu'il y a
encore un libellé spécifique - c'est bien ça -pour le
vérificateur de la confédération.
M. Boivin: L'article 478.
M. Fortier: 478, c'est nouveau? Est-ce qu'iI y a un papillon?
M. Boivin: Non.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que le premier
alinéa...
M. Garon: Lequel va couvrir la confédération?
M. Fortier: C'est l'article 478. Si vous allez à l'article
478...
M. Garon: II n'y a pas d'amendement.
M. Fortier: II n'y a pas d'amendement. On dit: Toute
confédération doit chaque année faire vérifier ses
livres et comptes par un vérificateur nommé à cette fin
à l'assemblée annuelle. " Quand on dit "vérificateur" sans
référence à l'article 284, c'est un vérificateur
selon la loi de l'Office des professions. C'est un vérificateur, donc un
comptable agréé. Il n'y a pas d'exception.
M. Garon: Adopté, le premier alinéa.
M. Fortier: D'accord. C'est le premier alinéa de l'article
442.
La Présidente (Mme Dionne): C'est le premier alinéa de
l'amendement à l'article 442 qui est adopté.
M. Fortier: C'est cela. Le deuxième alinéa se lit:
par le remplacement dans les troisième et quatrième lignes et
après le chiffre 375...
M. Garon: Adopté.
M. Fortier:... de 380... par les chiffres 389 à 438. Donc,
l'article 441 s'applique à la confédération.
M. Garon: C'est ça. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Le paragraphe 2° de
l'amendement est adopté?
M. Garon: Ils s'en font passer une petite vite, pour moi.
M. Fortier: L'article 442 est adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 442, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Est-ce que, dans sa lettre, M.
Béland voulait dire qu'il était d'accord avec le texte du
projet de loi, mais également avec les amendements qu'il n'a pas
vus?
M. Fortier: II nous fait confiance. Non, mais il n'y a pas...
Ici, le changement qui est fait...
M. Garon: À l'article 441?
M. Fortier: À l'article 441, lisez-le vous-même,
vous pouvez juger par vous-même. Je pense bien qu'on peut Juger par
nous-mêmes. On dit: Toute fédération... " Pour que cela
s'applique à la confédération, N s'agit de dire Toute
confédération doit également transmettre à
l'inspecteur général tous les trois mois un rapport portant...
Alors, on veut avoir un rapport. D'accord?
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article...
M. Garon: Je ne veux pas empêcher un si parfait
bonheur.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 442, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 443.
M. Fortier: "443. Pour l'application du titre II à une
confédération, les dispositions d'un article se rapportant
à une fédération ou à une
confédération doivent être ignorées. "Pour
l'application du titre III à une confédération, une caisse
s'entend d'une fédération. De plus, les dispositions d'un article
se rapportant à une confédération doivent être
ignorées. " Cela a l'air facile.
M. Garon: Vous n'avez pas l'air sûr de ce que ça
veut dire.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, est-ce que vous le savez?
M. Garon: Je ne suis pas là pour savoir, je suis là
pour poser des questions.
La Présidente (Mme Dionne): Voulez-vous dire que vous ne
le savez pas, M. le député de Lévis?
M. Garon: Ce n'est pas ça, il faut que je
vérifie...
La Présidente (Mme Dionne): Si votre compréhension
est la bonne.
M. Garon: Non.
La Présidente (Mme Dionne): Est la meilleure?
M. Garon: Non, ce que les gens veulent dire, parce que...
La Présidente (Mme Dionne): Ce que le législateur
veut dire.
M. Garon:... les tribunaux vont interpréter ça plus
tard. Mais Je vais vous dire une chose: C'est un gros article; alors, J'aime
autant savoir comment l'inspecteur général s'ajuste avec
ça.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: On parle de l'article 443?
La Présidente (Mme Dionne): C'est exact.
M. Fortier: À l'article 443, il s'agit d'une règle
d'interprétation. Si ma connaissance est fidèle, le titre II
parlait des caisses.
M. Garon: C'est ça, le titre II parle des caisses.
M. Fortier: Et le titre III parle des fédérations.
Ce que nous disons, c'est: "Pour l'application du titre II à une
confédération - ce sont les caisses - les dispositions d'un
article se rapportant à une fédération ou à une
confédération doivent être ignorées. "
M. Garon: Qu'est-ce que cela veut dire
concrètement?
M. Fortiar: Ce que vous désirez par cet article, Me
Boivin, c'est que les articles du titre II ne s'appliquent pas à une
confédération, c'est cela?
M. Boivin: Non, c'est dans les cas où, pour appliquer les
articles du titre II qui concerne une caisse, dans les articles où vous
avez à la fois des dispositions concernant la caisse et une
fédération ou la confédération à laquelle
une fédération est affiliée, si je veux comprendre
l'article et l'appliquer à une confédération, je suis
obligé d'enlever ces références à une
fédération ou à une confédération, parce
qu'on sait que la confédération n'est pas affiliée, c'est
l'organisme ultime dans la structure. Donc, dans des dispositions que je veux
rendre applicables...
M. Garon: À une caisse.
M. Boivin: ...d'une caisse à une
confédération et où dans le libellé de l'article je
retrouve les mots "fédération" et "confédération",
je suis obligé de les ignorer. C'est tout simplement ce que l'article
veut dire.
M. Fortier: Autrement dit, chaque fois qu'on parle de
fédération et de confédération dans le titre II, on
l'ignore complètement.
M. Boivin: Quand on veut le rendre applicable à la
confédération.
M. Garon: Ce qu'on veut, ce sont les pouvoirs...
M. Fortier: Et pour le titre III, c'est la même chose,
lorsqu'on dit "une caisse s'entend d'une fédération. De plus, les
dispositions d'un article se rapportant à une
confédération doivent être ignorées". C'est
simplement une disposition d'interprétation.
M. Boivin: Par exemple, si, dans le titre II, je parle d'une
caisse qui doit être affiliée à une
fédération ou si, dans une disposition de cette nature, je parie
d'une affiliation ou d'une réglementation d'une fédération
ou d'une confédération, il est évident que ne je peux pas
l'appliquer au niveau de la confédération. Je suis obligé
de les ignorer.
La Présidente (Mme Oionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Mais, ne trouvez-vous pas, Mme la Présidente,
qu'un article qu'on est obligé d'expliquer pour bien le comprendre est
un article dont la rédaction n'offre pas toute la certitude voulue? Un
article doit parler par lui-même, sans explication.
La Présidente (Mme Dionne): Ce que vous vouiez me dire, M.
le député de Lévis, c'est que voua n'avez pas tout
à fait saisi?
M. Garon: Non, j'ai saisi ce qu'a dit Me Boivin, mais je veux
dire que, du fait que pour bien le saisir il faut lui demander ce qu'il veut
dire...
M. Fortier: Si on veut comprendre, prenons un exemple.
M. Garon: Non, je comprends très bien ce qu'il dit, sauf
que, s'il ne l'explique pas, c'est incompréhensible, à toutes
fins utiles, alors qu'un article est supposé parler par lui-même
et n'est pas censé avoir un interprète qui se tient à ses
côtés pour expliquer sa signification.
M. Fortier: Me Boivin dit que, pour lui, cela semble simple. Il
s'agit tout simplement, quand on lit l'article, de l'avoir à
côté de nous pour nous donner les explications.
La Présidente (Mme Dionne): Me Boivin.
M. Boivin: Tout ce que dit l'article, M. le député,
c'est que les dispositions d'un article se rapportant à une
fédération ou à une confédération doivent
être ignorées. C'est l'explication que je vous ai
donnée.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je comprends ce que vous dites, mais je ne suis pas
certain que ça veut dire exactement ça. Vous dites: "Pour
l'application du titre II à une confédération, les
dispositions d'un article se rapportant à une fédération
ou à une confédération doivent être
ignorées." C'est comme si l'article au complet devait être
ignoré.
M. Boivin: Non, non.
M. Garon: Ce n'est pas ce que vous voulez dire, je le
comprends.
M. Boivin: Ce sont les dispositions d'un article se
rapportant...
M. Garon: Les dispositions d'un article, c'est ce qui est compris
dans l'article.
M. Boivin: ...à une fédération ou à
une confédération."
M. Garon: Non, non, c'est l'article. Moi, lorsque je lis: Les
dispositions qui sont dans un article qui, lui, se rapporte à une
fédération ou à une confédération doivent
être ignorées, c'est comme si l'article au complet devait
être ignoré.
M. Boivin: Non, non. Si vous avez un
article, par exemple, au niveau d'une caisse qui dit que la caisse peut
faire telle chose sous réserve des règlements de la
fédération à laquelle elle est affiliée...
M. Garon: Mais je pense...
M. Boivin: ...et que cet article, je le rends applicable au
niveau de la confédération...
M. Garon: ...qu'il faudrait que vous qualifiiez les dispositions.
Autrement, dit comme tel, cela veut dire que toutes les dispositions de cet
article qui se rapporte, lui, à une fédération ou à
une confédération, doivent être ignorées. Il
faudrait quasiment que vous disiez que la partie des dispositions - ce n'est
peut-être pas mieux, ce que je dis là - ou les dispositions...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: En utilisant le participe présent, on ne sait
pas avec quoi il s'accorde, tandis que, si vous employez un autre terme qui
pourrait montrer que cela s'applique aux dispositions au lieu de s'appliquer
à l'article lui-même, je pense qu'on comprendrait que les
dispositions de l'article qui se rapportent, au pluriel...
M. Boivin: Qui se rapportent, au pluriel.
M. Garon: ...à la fédération ou à une
confédération doivent être ignorées. Ce serait
peut-être plus clair.
La Présidente (Mme Dionne): C'est plus clair.
M. Garon: Ce serait mieux, parce que, comme tel, je pensais que
c'était l'article qui ne s'appliquait pas.
M. Bouchard: L'idée serait: Pour l'application du titre II
à une confédération, toute référence dans un
article à une fédération ou à une
confédération doit être ignorée.
M. Fortier: C'est vrai, j'avoue que vous avez raison, ce n'est
pas facile à lire. Ce que vous dites, c'est qu'il y aurait moyen de
l'écrire d'une autre façon.
M. Garon: C'est ça. M. Fortier: D'accord.
M. Garon: Je comprends ce qu'il veut dire. D'accord, il n'y a pas
de problème.
M. Fortier: Je pense que votre suggestion, c'est de dire: Les
dispositions d'un article qui se rapportent à une
fédération. Ce serait plus clair.
La Président* (Mme Dionne): Qui se rapportent, au
pluriel?
M. Fortier. Oui. Si c'est cela, nous allons préparer le
papillon.
M. Garon: Je ne dis pas que c'est la meilleure façon, mais
en tout cas...
M. Fortier. C'est un peu plus clair.
M. Garon: ...cela se rapporterait aux dispositions de l'article
qui se rapportent à la fédération, qui touchent la
fédération.
M. Fortier: C'est cela. Et "qui se rapportent" étant au
pluriel, ce serait les dispositions qui se rapportent", au pluriel.
M. Boivin: Cela améliore effectivement la
compréhension du texte.
M. Garon: ...au lieu de se rapporter à l'article au
complet.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, ce serait un papillon
pour les deux paragraphes?
M. Fortier: C'est ça.
La Présidente (Mme Dionne): Les deux alinéas?
M. Fortier: C'est ça.
La Présidente (Mme Dionne): Parce qu'on retrouve la
même chose à la dernière ligne.
M. Fortier: On prépare le papillon, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne): Oui. Alors, on suspend
l'article 443 pour préparer le papillon en conséquence.
M. Fortier: Cela va.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 444.
Constitution et dénomination sociale
M. Fortier: "Constitution et dénomination sociale "444. Un
minimum de six fédérations est requis pour demander la
constitution d'une confédération."
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 445.
M. Fortier: "La dénomination sociale d'une
confédération doit comporter le mot
"confédération".
La Présidente (Mme Dionne): Adopté?
M. Garon: Ah, moi, vous savez, si ce n'était pas
nécessaire de marquer le mot "confédération", ça ne
me dérangerait pas beaucoup.
La
Présidente (Mme Dionne): Adopté, M. le
député de Lévis?
M. Fortier: Je pense bien qu'il n'y en aura pas 25 au
Québec. On a écrit la loi, bien sûr, en fonction d'une
possibilité de plusieurs confédérations puisqu'il s'agit
d'une loi générale, mais, en pratique, il n'y en aura pas
plusieurs.
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 446.
Membres auxiliaires
M. Fortier: "Membres auxiliaires. "Une
confédération peut admettre en qualité de membre
auxiliaire une personne morale, y compris une société. Une
fédération de caisses d'épargne et de crédit ou de
coopératives ayant des objets similaires à une caisse
d'épargne et de crédit, constituée à
l'extérieur du Québec, peut également être admise
par une confédération, en qualité de membre auxiliaire,
afin de profiter des services qu'offre cette confédération. "
Ce qu'on a voulu mettre ici, c'est que comme membre auxiliaire -
remarquez bien que c'est ouvert à des discussions pour le moment et je
l'avais offert au mouvement Desjardins - si la Fédération des
caisses populaires du Nouveau-Brunswick, de l'Ontario ou du Manitoba voulaient
s'affilier pour bénéficier de services en tant que membres
auxiliaires, elles pourraient le faire. Elles deviendraient donc des membres
auxiliaires de la confédération du mouvement Desjardins. On verra
plus tard qu'il y a d'autres dispositions. Ici, c'est juste la
définition de "membres auxiliaires. " (22 h 45)
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: La question que je me posais surtout, c'est: Pourquoi
les membres auxiliaires, des personnes morales, y compris des
sociétés, seraient-Us membres de la confédération
plutôt que d'être membres de la fédération?
M. Fortier: M. l'inspecteur.
La
Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: Vous avez des personnes morales, par exemple, qui
sont des membres de l'institut Desjardins. Ce sont des personnes morales.
M. Garon: Oui, je sais.
M. Bouchard: Mais une confédération comme telle ne
fait pas d'activité d'intermédiaire financier. Elle a, par
exemple, les cartes de paiement de crédit, les corporations qui
gravitent dans un emploi comme ça...
M. Fortier: Elle ne fait pas de financement comme tel. Elle
fournit des services.
M. Garon: Avec un article comme ça, elle pourrait le
faire?
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: Non, parce que les dispositions pour le
crédit, elle ne les a pas.
M. Fortier: Elle n'a pas les pouvoirs de faire du financement
comme tel. Ses pouvoirs ne le lui permettent pas.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Cela va.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 447.
M. Fortier: "Une confédération peut
déterminer, par règlement, une ou plusieurs catégories de
membres auxiliaires et déterminer les conditions d'affiliation de ces
membres, leurs droits et obligations ainsi que des critères ou
conditions relatifs à leur désaffiliation, suspension ou
exclusion. "Les membres auxiliaires n'ont pas droit de vote et leurs
représentants ne sont éligibles à aucune fonction. "
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je pense qu'on avait fait un amendement pour changer
les mots "affiliation", "désaffiliation".
M. Fortier: En ce qui a trait à la
fédération, oui.
M. Garon: Je pense que la même chose s'applique ici.
M. Fortier: II faudrait marquer "adhésion".
M. Garon: "Admission" et "démission", Je pense. Il me
semble que c'était ça. Je pense qu'on devrait faire le même
genre d'amendement parce que c'est le même genre de chose.
M. Fortier: Vous avez raison.
M. Garon: Pour garder la même consistance dans la structure
de la terminologie.
La Présidente (Mme Dionne): On suspend l'article 447.
J'appelle l'article 448.
Administrateurs
M. Fortier: On va continuer à l'article 448 et, ensuite,
on reviendra à l'article 440. "448. Sauf disposition contraire des
règlements de la confédération, ses administrateurs sont
élus parmi les administrateurs des fédérations qui lui
sont affiliées. "Le conseil d'administration ne peut être
composé en majorité d'employés de la
confédération et d'une fédération qui lui est
affiliée. "
Donc, sur le plan positif, cela veut dire qu'il faut que la
majorité du conseil d'administration soit des gens qui ne sont pas des
employés.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, sur l'article 448.
M. Garon: Je me demande si on ne devrait pas avoir la même
disposition...
M. Fortier: C'est ce que l'inspecteur est en train de me dire: La
même disposition qu'on a adoptée hier.
M. Garon: C'est ce que disait M. Béland. À ce
moment-là, je pense que tout le monde va se retrouver dans les
propos...
La Présidente (Mme Dionne): Alors, on suspend l'article
448?
M. Fortier: Je vais demander à M. Boivin de
préparer les articles 447 et 448 pour refléter les discussions
qu'on a eues hier.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord. J'appelle l'article
449. M. le ministre.
Opérations
M. Fortier: À l'article 449, il n'y a pas de papillon?
La Présidente (Mme Dionne): II y a un papillon.
Dispositions générales
M. Fortier: L'article 449 est modifié par l'Insertion,
après la partie qui précède le paragraphe 1°, de ce
qui suit: "1° prévoir une ou plusieurs catégories de parts
privilégiées. "
Les paragraphes 1° et 2° sont respectivement
renumérotés paragraphes "2°" et "3°".
Donc, on établit un premier paragraphe qui n'est pas là.
Alors, l'article 449 se lirait comme suit: "En plus des autres pouvoirs qu'elle
peut exercer en vertu de la présente loi, une
confédération peut: "1° prévoir une ou plusieurs
catégories de parts privilégiées; "2° établir
un régime de rentes prévu au paragraphe 6° de l'article 214
relativement aux employés... "3° contribuer à
l'établissement et à l'administration de tout service que peut
offrir ou fournir une fédération qui lui est affiliée ou
une caisse affiliée à une telle fédération. "
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, sur l'amendement.
M. Garon: On emploie les termes "contribuer à
l'établissement et à l'administration de tout service que peut
offrir ou fournir une fédération qui lui est affiliée ou
une caisse affiliée à une telle fédération". Quand
on dit: "contribuer à l'établissement et à
l'administration", que veut-on dire?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Contribuer, c'est participer à
rétablissement.
M. Garon: Voulez-vous dire que le service ne se trouve pas
nécessairement à la confédération, mais elle
contribue à le mettre sur pied et à l'administrer? C'est ce que
je me demandais, parce que les mots ont l'air de ne pas parler
nécessairement d'un service offert par la confédération,
mais d'un service qui est établi et qui va fonctionner auquel elle
contribue. Cela m'apparaît être un terme...
M. Fortier: Oui, parce qu'on se demande, c'est sûr, si
c'est une contribution ou l'établissement lui-même.
M. Garon: C'est cela, oui. Elle contribue à le mettre sur
pied, même si ce n'est pas elle éventuellement qui l'administre.
Je n'ai pas compris ce que cela voulait dire.
M. Fortier: Elle contribue, mais finalement il sera
administré par la fédération ou Institué par la
fédération.
M. Garon: Je ne le sais pas et je me le demande, parce que les
termes ont l'air particuliers. On ne voit pas cela souvent, des termes
employés de cette façon-là. Je me demandais ce que cela
voulait dire concrètement.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Cela a été changé depuis
l'avant-projet de loi.
M. Garon: Dans l'avant-projet de loi, c'était quoi?
M. Fortier: L'intention, c'était réellement de
contribuer, le service étant fourni par la fédération
elle-même. Dans la fédération, on avait mis: participer
avec une caisse. Je pense qu'on devrait le laisser comme cela.
M. Garon: C'était rédigé pareil dans
l'avant-projet.
M. Fortier: C'est cela, vous avez raison. On n'a pas eu de
commentaire là-dessus.
M. Garon: Cela ne pose pas de problème. Êtes-vous
prêts?
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: L'amendement est adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. Est-ce que
l'article 449, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 450.
M. Fortier: Est-ce distribué? L'article 450: "Une
confédération doit, compte tenu de ses opérations,
établir et maintenir un capital social suffisant de même que des
réserves et des liquidités suffisantes convenant à ses
besoins. "L'inspecteur général peut donner des instructions
écrites à une confédération concernant la
suffisance de son capital social, de ses réserves et de ses
liquidités. "Il doit, avant d'exercer ce pouvoir, aviser la
confédération de son intention et lui donner l'occasion
d'être entendue. "Une confédération peut, par
règlement applicable aux fédérations qui lui sont
affiliées et aux caisses affiliées à ces
fédérations, déterminer les normes relatives à la
suffisance de leurs liquidités. "Elle peut également, par
règlement applicable aux fédérations qui lui sont
affiliées, déterminer les normes relatives à la suffisance
de leur capital social et de leur réserve générale. "
Donc, la confédération elle-même doit avoir un
capital social suffisant et des liquidités suffisantes et elle a le
pouvoir d'établir ses normes vis-à-vis de chacune des
fédérations pour le capital social et pour ses
liquidités.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est une autre disposition qui vient du
ministère des Finances, puisqu'on ne la retrouve pas dans l'avant-projet
de loi comme tel.
M. Fortier: C'est mutatis mutandis. C'est la même chose que
ce qu'on a vu tout à l'heure vis-à-vis de la
fédération.
M. Garon: L'article 428. M. Fortier: Oui.
M. Garon: Est-ce qu'il y a eu des discussions avec le mouvement
Desjardins?
M. Fortier: Ils le savent, mais cela ne les dérange pas.
Dans le fond, c'est une disposition qui pourrait être utilisée. On
a fait la discussion tout à l'heure. Le mouvement Desjardins ne trouve
pas que cela le chicote beaucoup. C'est tout simplement qu'il va sans dire
qu'il faut qu'elles aient des liquidités suffisantes. Enfin, le principe
est là. C'est bien certain que, si elles agissent en bons
administrateurs, elles doivent avoir un capital social et des liquidités
suffisantes. Je pense bien qu'il n'y a pas de problème. Tout le monde
est pour la vertu.
M. Garon: Au fond, c'est-à-dire que l'Inspecteur
général peut donner des instructions écrites à la
confédération pour lui dire quel doit être son capital
suffisant, ses réserves et ses liquidités suffisantes. Elle se
vire de bord et...
M. Fortier: Elle le fait vis-à-vis des
fédérations.
M. Garon:... elle le fait vis-à-vis des
fédérations.
M. Fortier: C'est cela.
M. Garon:... qui elles se virent de bord et le refont
vis-à-vis des caisses.
La Présidente (Mme Dionne): C'est logique.
M. Fortier: C'est logique et, comme on l'a vu tout à
l'heure pour les banques, cela existe déjà. Alors, je pense bien
qu'il y a certainement des motifs sérieux derrière cet article.
Et, mutatis mutandis, c'est la même disposition qu'on
a vue tout à l'heure vis-à-vis de la
fédération. La Présidente (Mme Dionne):
Adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Je vais y penser un peu. Pourriez-vous
suspendre deux minutes?
La Présidente (Mme Dionne): Vous voulez qu'on suspende
l'article pendant deux minutes?
M. Garon: Non, la commission pendant deux minutes.
La Présidente (Mme Dionne): Cela va pour la suspension?
Deux minutes, M. le député de Lévis.
(Suspension de la séance à 22 h 55) (Reprise à 23
heures)
Articles en suspens
La Présidente (Mme Dionne): La commission reprend ses
travaux. Nous suspendons l'article 450 pour revenir à l'article 440.
M. Fortier: L'article 440, oui.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 440. M. le
ministre.
M. Fortier: Alors, à l'article 440...
La Présidente (Mme Dionne): Le premier amendement du
ministre est donc retiré à l'article 440 et on a un nouvel
amendement.
M. Fortier: C'est ça. L'article 440 est modifié par
le remplacement, dans la deuxième ligne, du mot "quotidiens" par les
mots "journaux diffusés dans les territoires des caisses qui lui sont
affiliées".
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement à
l'article 440 est adopté. Est-ce que l'article 440, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 443...
M. Fortier: L'article 443.
La Présidente (Mme Dionne):... qui avait été
suspendu.
M. Fortier: L'article 443 est modifié par le remplacement,
dans la deuxième ligne du premier alinéa et dans la
troisième ligne du deuxième alinéa, des mots "se
rapportant" par les mots "qui se rapportent".
La Présidente (Mme Dionne): Au pluriel.
M. Fortier: Au pluriel. Cela, c'est la règle
d'interprétation.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, cela vous convient-il? Est-ce que l'amendement est adopté,
M. le député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 443, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 447 que nous avons également suspendu.
M. Fortier: L'article 447. C'est une concordance avec la
modification qu'on avait faite hier. L'article 447 est modifié par le
remplacement, dans la troisième ligne, du mot...
La Présidente (Mme Dionne):... "d'affiliation".
M. Fortier: C'est parce que je le cherche ici.
La Présidente (Mme Dionne): Oui.
M. Fortier:... "d'affiliation" par le mot "d'admission" et,
deuxièmement, par le remplacement dans la quatrième ligne du mot
"désaffiliation" par le mot "démission".
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 447, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 448.
Une voix: II n'est pas prêt.
La Présidente (Mme Dionne): II n'est pas prêt.
Alors, nous allons nous retrouver à l'article 450 que nous avions
suspendu. M. le député de Lévis.
M. Garon: L'article 450?
La Présidente (Mme Dionne): L'article 450, oui.
Dispositions générales (suite)
M. Garon: Je vais dire un peu la même chose que j'ai dite
antérieurement. C'est que le mot "suffisant" ne m'apparaît se
référer à rien de précis, à aucune notion
objective, à des notions qui paraissent très subjectives et,
à mon avis, on aurait dû établir une relation à des
critères ou à un critère plus précis que la notion
de suffisance qui est un peu ambiguë, puisqu'elle n'est pas
précise. Sur division.
M. Fortier: Sur division.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 450 est adopté sur
division. J'appelle l'article 451...
M. Garon: C'est évident que le capital doit être
suffisant. Mais, pour le déterminer, cela ne m'apparaît pas
suffisant de dire que ça doit être suffisant.
M. Fortier: Vous êtes un peu suffisant, M. le
député de Lévis!
M. Garon: Au contraire! J'attendrai ces débats où
on argumentera, de part et d'autre, sur ce qui est suffisant et ce qui ne l'est
pas. Je regarderai de quelle façon les confédérations et
les fédérations se retourneront vers leurs membres pour appliquer
ces notions abstraites.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 451. M. le
ministre.
M. Fortier: Toute confédération adopte des
règlements concernant l'établissement et l'administration par les
fédérations qui lui sont affiliées des fonds
mentionnés au chapitre VIII du titre III. "
Ce sont les trois fonds dont on a parlé tout à l'heure: le
fonds d'investissement, le fonds de dépôts et le fonds de
placement dont on avait dit, d'ailleurs, que les règlements devaient
être faits par la confédération. Alors, c'est le pouvoir
réglementaire qui est donné à la
confédération.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, adopté. J'appelle l'article 452.
M. Fortier: Toute confédération peut, par
règlement, établir un fonds distinct devant servir à
l'achat de parts permanentes déjà émises par les caisses
qui sont membres des fédérations qui lui sont affiliées.
"Ce règlement peut en outre: "1° prescrire les conditions et
modalités de fonctionnement de ce fonds; "2° désigner la
société de fiducie qui est chargée de l'administration de
ce fonds, en déterminer les pouvoirs et devoirs, fixer le conditions de
son mandat et le mode d'établissement de sa rémunération;
"3° prescrire le montant maximum que la société de fiducie
peut emprunter pour les fins de ce fonds ou le mode d'établissement de
ce montant, la durée maximale de tel emprunt, les conditions auxquelles
il peut être contracté et la nature des garanties s'y rapportant;
"4° fixer pour chaque exercice financier du fonds la cotisation ou le mode
de calcul de la cotisation que chaque caisse doit verser au fonds; "5°
décider de la liquidation de ce fonds et des modalités s'y
rapportant; "6° déterminer toute autre mesure nécessaire
à l'administration du fonds. " il s'agit du fonds de fiducie dont on a
parlé à plusieurs reprises qui permet à une caisse
d'émettre des parts permanentes. Si jamais ces parts-là ne se
vendaient pas à l'intérieur des membres - ce sont des parts
permanentes, c'est cela?
Une voix: C'est cela.
M. Fortier: À ce moment-là, elles pourraient
être achetées temporairement par la confédération
à la condition d'être revendues à des membres
ultérieurement. C'est un fonds de fiducie pour les parts permanentes
d'une caisse en particulier.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Que pensez-vous des commentaires que le mouvement
Desjardins a faits concernant cet article et le caractère de
liquidité qui sera meilleur pour les parts privilégiées
que pour les parts permanentes? Ah! Pardon, au contraire, les parts permanentes
pourront avoir un caractère de liquidité supérieur
à celui des parts privilégiées, alors qu'on pense que ce
sont les parts privilégiées qui vont normalement avoir un plus
grand caractère de liquidité.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Les exigences ne sont pas les mêmes. Les parts
privilégiées sont émises pour cinq ans, donc elles sont
rachetables tous les cinq ans. Tandis que le problème est pour les parts
permanentes qui sont rachetables uniquement au décès...
M. Garon: Oui.
M. Fortier:... ou à la retraite. Dans les faits, je crois
que le problème évoqué ici est un faux
problème...
M. Garon: Bien...
M. Fortier: ...étant donné que les parts
privilégiées, rachetables tous les cinq ans, peuvent
disparaître de la circulation assez rapidement de toute façon.
Tandis que les parts permanentes, elles, c'est un peu comme des actions d'une
compagnie, c'est là d'une façon, comme le mot le dit, permanente.
Donc, il faut assurer un marché permanent pour ces parts permanentes,
d'où la raison de ce fonds spécial. Pour les parts
privilégiées, c'est différent; elles sont émises
pour cinq ans et, donc, elles viennent à échéance au bout
de cinq ans.
M. Garon: Je comprends ce que vous dites...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: ...mais je fais référence à la
remarque du mouvement Desjardins qui souhaiterait que l'article...
M. Fortier: II faut bien comprendre que le... M. Garon:
Quand on dit, par exemple...
M. Fortier: ...compte en fiducie à la
confédération, c'est une disposition un peu extraordinaire qu'il
ne faudrait pas encourager outre mesure. C'est un peu comme si on disait: Une
compagnie émet des actions, mais, quand il n'y a pas d'acheteurs sur le
marché pour les acheter, la compagnie les rachète temporairement
dans un compte en fiducie. Alors, Je pense bien qu'il y a un besoin mais il ne
faudrait pas l'étendre à toutes les parts qui pourraient
être émises par les caisses.
M. Garon: Bon.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Si vous dites que cela ne présente pas de
problème. Parce que...
M. Fortier: Bien, on ne pense pas...
M. Garon: ...dans le mémoire des caisses populaires,
à moins que les caisses populaires aient écrit seulement pour
écrire, mais à elles cela semble leur créer un
problème sur le pian de la liquidité des titres. Elles disent:
Cet article ne prévoit que le rachat des parts permanentes par le fonds
fiduciaire. Nous demandons d'élargir la portée de ce fonds pour
permettre le rachat et la détention temporaire de parts
privilégiées afin de leur accorder un caractère de
liquidité similaire à celui des parts permanentes.
M. Fortier: Si vous permettez, l'inspecteur...
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: ...a discuté de ce problème-là
avec son vis-à-vis au mouvement Desjardins. M. l'inspecteur.
M. Bouchard: Oui, c'était évidemment une
possibilité qui était envisagée. Ce document contenait
toutes les possibilités qui pouvaient être envisagées pour
les amendements à la loi. Mais on a bien fait ressortir que le but de la
création de ce fonds fiduciaire spécial était d'assurer la
liquidité des parts permanentes. C'est un fonds fiduciaire
spécial, pour que les parts permanentes qui vont probablement avoir un
privilège fiscal, si ça suit son cours normal, puissent avoir la
liquidité qui leur manque. Les parts privilégiées n'ont
pas ce problème. Le problème et le danger que ça pourrait
représenter, c'est que dans la loi vous avez actuellement une
pénalité très sévère pour une caisse qui
émet des parts permanentes et qui se voit racheter ses parts par le
fonds fiduciaire de la confédération.
Ces parts qui sont au niveau du fonds fiduciaire sont déduites.
Deuxièmement, la fédération, la caisse ne peut plus
émettre de parts permanentes tant et aussi longtemps que de ses parts
à elle qu'elle a vendues à ses membres ont été
rachetées par le fonds de la confédération. L'incitation
pour la caisse est de faire en sorte que les parts au niveau de la
confédération soient retournées au niveau des membres le
plus tôt possible pour ne pas que la caisse soit pénalisée.
Tout ça n'est pas nécessaire pour une part
privilégiée parce qu'une part privilégiée c'est
à terme. La caisse peut la racheter. Elle a un terme fixe maximum cinq
ans. Et la liquidité de la part privilégiée ne se pose pas
dans les mêmes termes que les parts permanentes. Ils n'ont pas
insisté plus que ça.
M. Garon: Non? Après avoir reçu vos explications,
les demandes se sont estompées.
M. Bouchard: Ce n'est pas mol qui dis ça.
M. Garon: C'est ce que vous dites là. Vous dites: Moi je
leur al expliqué ça; une fois qu'ils ont compris mes
explications, il n'y avait plus de problème.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Je ne crois pas qu'il y ait de problème.
M. Garon: Mol j'ai l'impression...
M. Fortier: On ne leur mettra pas les mots dans la bouche, mais
on ne croirait pas qu'il y ait de problème.
M. Garon: L'inspecteur général, actuellement,
devrait ouvrir une agence matrimoniale. Chaque fois qu'il parle, les
problèmes s'en vont. Allons-y.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 458 est-il
adopté?
M. Garon: Non, un par un.
La Présidente
(Mme Dionne): Alinéa par
alinéa.
M. Garon: Oui.
La Présidente
(Mme Dionne): Le premier
alinéa est-il adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté. La
Présidente (Mme Dionne): Adopté.
M. Fortier: "Ce règlement peut en outre: 1° prescrire
les conditions et modalités de fonctionnement de ce fonds; "
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Le paragraphe 1° du
deuxième alinéa est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Paragraphe 2°?
M. Fortier: "2° désigner la société de
fiducie qui est chargée de l'administration de ce fonds, en
déterminer les pouvoirs et devoirs, fixer les conditions de son mandat
et le mode d'établissement de sa rémunération; "
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. Paragraphe
3°?
M. Fortier: "3° prescrire le montant maximum que la
société de fiducie peut emprunter pour les fins de ce fonds ou le
mode d'établissement de ce montant, la durée maximale de tel
emprunt, les conditions auxquelles il peut être contracté et la
nature des garanties s'y rapportant; "
II peut déterminer le montant de la dette, autrement dit, qui
peut être provoqué par la fiducie.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Paragraphe 4°?
M. Fortier: "4° fixer pour chaque exercice financier du fonds
la cotisation ou le mode de calcul de la cotisation que chaque caisse doit
verser au fonds; "
La Présidente (Mme Dionne): Adopté? M. le
député de Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Paragraphe 5°?
M. Fortier: "5° décider de la liquidation de ce fonds
et des modalités s'y rapportant; "
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Paragraphe 6°?
M. Fortier: 6° déterminer toute autre mesure
nécessaire à l'administration du fonds. "
M. Garon: Adopté. Avant d'adopter l'article, je
demanderais au ministre s'il n'a pas envie de faire un amendement disant, dans
le premier alinéa: devant servir à l'achat de parts permanentes
ou privilégiées. C'est ça que le mouvement Desjardins
demandait pour qu'il y ait une plus grande liquidité des titres.
M. Fortier: Non. On préférerait que ça reste
comme cela, M. le député de Lévis, pour les raisons que
l'inspecteur a évoluées. C'est déjà un
privilège parce que, vous savez, la première demande,
c'était l'émission de parts permanentes, et on a dit oui. Une
fois que cela a été accordé, Us sont revenus plus tard et
ils ont dit: Oui, mais, au cas où ça ne se vendrait pas, il
faudrait avoir un fonds spécial. Là, on a dit oui. Une fois qu'on
a dit oui deux fois, ils reviennent et disent: Vous savez, en plus de
ça, on voudrait ajouter les parts privilégiées. À
un moment donné il faut regarder ce qu'on est en train de faire et dire:
Écoutez, il s'agit de parts permanentes. Pour les parts permanentes, on
est prêt à avoir un fonds fiduciaire mais, les parts
privilégiées, c'est autre chose. On doit s'en tenir là. Je
pense qu'il fallait tracer... Bienvenue, M. le député de
Sainte-Anne. (23 h 15)
M. Garon: J'aurais eu tendance à vouloir donner
satisfaction. Je ne veux pas, non plus, intervenir dans un si beau
ménage.
M. Fortier: Alors, adopté. M. Garon:
Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 452 est
adopté. J'appelle l'article 453.
M. Fortier: "Sont versées... Une voix:...
M. Fortier: Si vous voulez, Mme la Présidente, on peut
revenir à l'article 448. Un papillon a été
déposé.
La Présidente (Mme Dionne): II est prêt?
M. Fortier:
Oui.
La Présidente
(Mme Dionne): D'accord.
M. Fortier: Est-ce que vous avez le papillon à l'article
448, M. le député de Lévis? À votre demande, pour
faire la concordance...
M. Garon: Au fond, à l'article 452, si l'inspecteur me dit
que le mouvement a été entièrement satisfait après
ses explications, c'est bien difficile pour moi d'insister davantage. C'est
pourquoi je me dis...
M. Fortier: Dans ces choses, c'est du "give and take". Il y a des
choses auxquelles on tient.
M. Garon: Ce n'est pas ce que l'inspecteur a dit. Il a dit:
Après que j'ai eu donné mes explications, la lumière s'est
faite.
Une voix: Adopté.
M. Garon: C'est cela qu'il dit.
M. Fortier: Alors, on a un bon inspecteur.
M. Garon: II dit: Ils ont très bien compris que cette
demande était superflue.
M. Fortier: Vous voyez comme on a un bon inspecteur.
M. Garon: Et vous, comme ministre... M. Fortier: Revenons
à l'article 448.
M. Garon: Le ministre a corroboré... J'aurais eu tendance
à dire: Pourquoi pas? Je pense que, dans le domaine des Institutions
financières, ce qui est important, c'est d'assurer la liquidité
et, à ce moment-là, d'assurer la liquidité davantage pour
que les parts privilégiées aient un plus grand caractère
de liquidité, même si c'est pour cinq ans. Cinq ans, pour celui
qui a besoin d'argent, cela peut être long.
M. Fortier: M. le député de Lévis, c'est
adopté.
M. Garon: Oui, mais...
M. Fortier: On pourrait continuer la discussion...
M. Garon:... je voulais être bien sûr que...
La Présidente (Mme Dionne): C'est clair, M. le
député de Lévis. C'est clair. M. le député
de Lévis, l'article 448.
M. Garon: L'article 448.
M. Fortier: C'est une concordance que le député de
Lévis a demandée et avec raison. On dit: L'article 448 est
modifié par le remplacement du deuxième alinéa par le
suivant: "Le conseil d'administration doit être composé
majoritairement d'administrateurs qui ne sont pas des employés de la
confédération et d'une fédération qui lui est
affiliée. "
Autrement dit, on l'a repris en sens inverse, comme vous l'aviez
demandé hier pour la fédération.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est pour que cela reflète véritablement
les propos qu'avait tenus M. Béland au salon rouge, en commission
parlementaire sur l'avant-projet de loi quand on s'était
référé au texte. Il parlait pour la
confédération d'une façon très claire, il disait:
Je pense que cela vaut aussi pour les fédérations.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, est-ce que l'amendement
est adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: C'est mieux d'écrire les articles dans un sens
positif. C'est mieux de dire: Je t'aime, que de dire: Je ne te hais pas.
Une voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, une semaine avant Noël!
M. Garon: Celle-là ne vient pas de Talleyrand.
La Présidente
(Mme Dionne): Est-ce que c'est
adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente
(Mme Dionne): L'article 448, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
La Présidente
(Mme Dionne): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme. Dionne): Adopté?
M. Garon: Lequel?
M. Fortier: Ce que vous dites.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: On vient d'étudier l'article 448.
La Présidente (Mme Dionne): Est-il adopté te*
qu'amendé?
M. Garon: Oui, oui. L'article 448?
La Présidente (Mme Dionne): C'est parfait.
M. Garon: C'était réglé.
La Présidente (Mme Dionne): Nous revenons à l'article 453.
M. le ministre.
M. Fortier: 453. "Sont versées au fonds visé
à l'article 452, les sommes provenant de tout emprunt contracté
pour son financement ainsi que les sommes provenant de la vente par la
confédération des parts permanentes détenues par le fonds.
"
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle l'article
454. M. le ministre.
M. Fortier: "Les sommes constituant le fonds visé à
l'article 452 sont déposées dans une banque ou une institution
inscrite auprès de la Régie de l'assurance-dépôts du
Québec. Elles ne peuvent être utilisées qu'au paiement des
frais de gestion du fonds, au paiement en capital et intérêts de
tout emprunt contracté pour son financement et au paiement du prix
d'achat des parts permanentes émises par les caisses membres des
fédérations affiliées à la
confédération qui a établi le fonds. "
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je pense là qu'il y a eu une recommandation du
mouvement Desjardins, et il ne faut pas rire non plus trop, trop.
M. Fortier: C'est quoi? Quelle était leur demande?
M. Garon: Bien, il disait qu'il y aurait lieu de remplacer le mot
"banque" par les mots "institution membre de la Société
d'assurance-dépôts du Canada". Alors je pense bien que, comme vous
le disiez, les caisses et les banques sont en quelque sorte dans une certaine
compétition et que ça serait peut-être mieux de dire "une
institution membre de la Société d'assurance-dépôts
du Canada ou une institution inscrite auprès de la Régie de
l'assurance-dépôts du Québec".
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre. M.
Garon: Ou enlever tout simplement...
La Présidente
(Mme Dionne): M. le
député de Lévis.
M. Garon:... le mot "banque* et garder "une institution inscrite
auprès de la Régie de l'assurance-dépôts du
Québec".
M. Fortier: Le problème qu'on a avec la proposition
Desjardins c'est...
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier:... que ça serait des institutions des autres
provinces. Autrement dit, des institutions qui sont membres de la
Société d'assurance-dépôts du Canada ce sont des
compagnies de l'Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan. Il pourrait
arriver... Parce qu'une banque ça peut être la Banque Nationale ou
la Banque Lauren-tienne. Ce sont des organismes du Québec, quand
même. Alors, ça donne une certaine flexibilité. Je pense
que ça donne une plus grande flexibilité comme ça.
M. Garon: Dans le fond...
M. Fortier: Mais ils ne sont pas obligés d'y aller. Ils
Iront où ils voudront. On ne les oblige à rien.
M. Garon: Oui. Mais je pense bien que, dans une...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon:... loi sur les caisses d'épargne, ça
serait mieux d'enlever "une banque ou" et laisser "dans une institution
inscrite auprès de la Régie de l'assurance-dépôts du
Québec". Il me semble que ça serait suffisant.
M. Fortier: Non, on l'a vu, avant il y avait même des
dispositions, ils pouvaient acheter des obligations émises par des
banques. Alors, ce n'est pas la première fois. Il peut arriver qu'ils
font des choses...
M. Garon: Ils n'ont pas besoin...
M. Fortier: Ce n'est pas un gros problème parce qu'il
s'agit...
M. Garon: Oui, mais ça ne donne rien. Ils ont
demandé de remplacer le mot "banque". Si vous ne voulez pas le
remplacer, on peut l'enlever tout simplement.
M. Fortier: Ce n'est pas... Je comprends qu'il y a une
concurrence, comme dit Michel
Bélanger, entre la Banque Nationale et la banque Desjardins,
mais... Voyez-vous, c'est qu'on a utilisé à l'article 408 une
disposition tout à fait semblable qui était là. On dit:
Une fédération peut investir les certificats de
dépôts et les billets à ordre émis, garantis ou
acceptés par une banque ou une institution inscrite auprès de la
Régie de l'assurance-dépôts du Québec. Cela donne de
la latitude. Ils ne sont pas obligés d'y aller. Ils iront où ils
voudront. Ce n'est certainement pas nous qui allons leur dire à quel
endroit déposer leur argent. C'est juste une disposition très
générale.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce n'est pas pareil, des billets à ordre. Ce
n'est pas la même chose. Là ce n'est pas ça.
M. Fortier: Non, mais cela ne leur enlève rien.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Ils décideront à quel endroit ils font
leurs dépôts.
M. Garon: Oui, mais ils vous le demandent.
M. Fortier: Parce qu'ils croyaient que ça ferait plus
élégant de dire "institution membre de la Société
d'assurance-dépôts du Canada" mais ce n'est pas la même
chose.
M. Garon: Oui, mais ils vous ont demandé de l'enlever.
Quand même...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon:... ne venez pas me dire qu'une Institution qui a 35 000
000 000 $ d'actifs ne sait pas ce qu'elle dit quand elle demande d'enlever le
mot "banque". Cela fait drôle. Les sommes constituant un fonds
visé à l'article 452 sont déposées dans une banque.
Cela fait drôle à sa face même. Alors pourquoi ne pas
enlever tout simplement: "une banque ou"?
M. Fortier: Ce n'est pas la fin du monde.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Le problème est celui-ci. C'est qu'Us ne
peuvent le déposer dans une fédération ou dans une caisse.
Il faut que ça soit...
M. Garon: Non.
M. Fortier:... dans une autre Institution. Et si vous
écrivez "une institution inscrite auprès de la Régie de
l'assurance-dépôts du Québec", alors le seul choix qu'ils
ont c'est une société de fiducie du Québec...
M. Garon: Puis?
M. Fortier:... ou étrangère faisant affaire au
Québec.
M. Garon: Puis?
M. Fortier: Je n'ai pas beaucoup... C'est simplement que
ça leur donne un plus grand champ de manoeuvre. Ils ne sont pas
obligés d'y aller mais ça leur donne une plus grande marge de
manoeuvre pour décider à quel endroit ce fonds de fiducie va
faire ses dépôts. C'est sûr qu'ils ne... Si c'est en
fiducie, ils ne sont pas pour le déposer chez eux. Il faut qu'ils le
déposent dans une autre Institution. À la limite, je n'en mourrai
pas. Je peux bien... C'est préférable de le laisser. C'est
quoi...
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: Alors, on va faire un papillon, M. le
député de Lévis. On va vous satisfaire. On va dire "dans
une institution dont les dépôts sont garantis par la Régie
de l'assurance-dépôts du Québec. " Est-ce que ça
vous irait?
M. Garon: Oui.
M. Fortier: On va faire le papillon dans ce sens.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, on suspend l'article
454 pour le moment.
M. Garon: Pourquoi? Cela veut dire la même chose.
M. Fortier: C'est correct. Cela veut dire la même chose
parce que, selon la Loi sur la Régie de l'assurance-dépôts
du Québec, ça inclut indirectement les banques. Je n'ai pas
d'objection.
M. Garon: Je sais bien.
M. Fortier: C'est plus élégant. Je n'ai pas
d'objection.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que ça vous va,
M. le député de Lévis? On suspend?
M. Garon: Vous allez dire inscrite ou garantie?
M. Fortier: II faut que ce soit garanti par la Régie de
l'assurance-dépôts du Québec.
M. Garon: Non, non. C'est écrit "Institution
inscrite... "
M. Fortier: Alors, on dirait "dans une institution garantie par
la Régie de l'assurance-dépôts du Québec. "
M. Boivin: Toutes les institutions qui sont inscrites
auprès de la régie sont garanties.
M. Fortier: On va préparer le papillon. M. Garon:
D'accord. M. Fortier: On va préparer le papillon. M. Garon: Cela
va.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, j'appelle l'article...
M. Fortier: Cela va? M. Garon: Vous voyez.
La Présidente (Mme Dionne): Oui, oui, M. le
député...
M. Garon: Vous voyez quand on se force un peu.
M. Fortier: On veut tout faire pour vous satisfaire, M. le
député de Lévis. Continuons.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 455.
M. Fortier: "L'actif du fonds visé à l'article 452
est distinct de celui de la confédération. Cet actif
répond seul des obligations contractées pour les fins du fonds
par la société de fiducie chargée de son
administration.
Toutefois, en cas de liquidation de la confération, le solde du
fonds, une fois toutes ses dettes payées, répond des autres
dettes de la confédération. "
C'est une disposition au cas où une confédération
serait liquidée, il n'y a pas de commentaire.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle l'article
456.
M. Fortier: "Les règlements d'une
confédération adoptés en vertu de l'article 450 ou 451
sont soumis à l'approbation du gouvernement. Le gouvernement peut les
approuver avec ou sans modification. " Il s'agit du règlement pour
justement ce fonds spécial, pour le fonds de fiducie pour l'achat des
parts.
La Présidents (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Non, non. C'est correct. Les articles 450 et 451,
j'avais mal regardé.
La Président: (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: L'artide 450, c'est du capital social suffisant, des
liquidités suffisantes et l'article 451, c'est l'administration par les
fédérations des trois fonds dont on a parlé avant le
souper.
M. Garon: Le capital social? Non, non.
M. Fortier: Non. C'était sur la question des
règlements touchant la suffisance de capital social et la suffisance des
liquidités et, ensuite, Ses trois fonds des fédérations:
fonds de dépôts, fonds d'investissement et fonds de
liquidité. Alors, ce sont des règlements de la
confédération mais approuvés par le gouvernement. C'est
tout ce que l'article dit.
M. Garon: Les commentaires du mouvement Desjardins sur
l'avant-projet de loi souhaitaient que... On dit: Étant donné
qu'il y a un nombre important de règlements adoptés en vertu des
articles et la fréquence à laquelle il faut les amender pour
suivre l'évolution du secteur financier - Ils parlent de
l'évolution du secteur financier, cette fréquence à
laquelle vous vous êtes déjà référé -
il serait préférable que l'approbation de ces règlements
soit confiée à l'inspecteur général plutôt
qu'au gouvernement.
M. Fortier: L'inspecteur, lui, administre la loi. Il n'a pas le
pouvoir d'approuver des règlements. Alors, la loi est ainsi faite...
M. Garon: Aucun? (23 h 30) il. Fortier: Non. Il n'approuve aucun
règlement. Même, dernièrement, l'Association des courtiers
d'assurances a passé un règlement et l'a envoyé à
l'inspecteur, mais tout ce que l'inspecteur pouvait faire, c'était de le
soumettre au ministre et moi, je ne peux même pas l'approuver, il faut
que ce soit approuvé par...
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: II y a juste la Commission des valeurs
mobilières qui sul generis...
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Fortier:... approuve elle-même ses propres
règlements. C'est-à-dire que l'inspecteur n'a pas
l'autorité d'une commission des valeurs mobilières. Non, c'est
sans importance. Continuez.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Est-ce que vous avez eu ces discussions avec le
mouvement Desjardins lors des rencontres au sujet de son document?
M. Fortier: Sur quoi? Est-ce qu'il y a un commentaire ici?
M. Garon: Oui, il y a un commentaire.
M. Fortier: C'est impossible, le gouvernement ne peut
accéder à cela parce que l'inspecteur, à aucun moment,
dans aucune loi, n'a eu ce pouvoir et, donc, le gouvernement n'est pas
prêt à donner ce pouvoir à l'inspecteur
général. Alors, cela conclut la discussion.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 457 et nous avons un papillon.
M. Fortier: L'article 457 est modifié par le remplacement,
dans le premier alinéa, de la référence à l'article
"257" par la référence à l'article "248". Était-ce
une erreur?
Une voix: Une erreur de renumérotation.
M. Fortier: On m'indique que c'est tout simplement une erreur de
renumérotation.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est
adopté.
M. Fortier: L'article se lit comme suit: "Une
confédération peut, à la place d'une
fédération qui lui est affiliée et après avoir pris
son avis, exercer les pouvoirs réglementaires prévus à
l'article 248 ou 365.
Toutefois, un règlement d'une confédération
adopté en vertu du premier alinéa ne peut modifier, remplacer ou
abroger les dispositions d'un règlement de la fédération,
que dans la mesure qui y est indiquée expressément. "Un tel
règlement est réputé être un règlement de la
fédération et elle peut, avec l'autorisation de la
confédération, le modifier, le remplacer ou l'abroger. "
La Présidente (Mme Dionne): M. le député...
Oui, M. le ministre?
M. Fortier: Je voulais juste revenir en arrière pour voir
ce que c'était. L'article 248 concerne les règlements touchant le
crédit, ouvertures de crédit, avances d'argent, effets
négociables et, à l'article 365, ce sont les catégories de
crédit et pour déterminer pour l'ensemble ou l'une ou plusieurs
de ces catégories ou formes de crédit des conditions et
restrictions. Ce sont les règlements touchant le crédit.
M. Garon: Quand vous dites "après avoir pris son avis",
cela ne veut pas nécessairement dire qu'elle est d'accord. On a
l'obligation de prendre l'avis, mais I n'y a pas obligation de s'entendre. On
dit: "Une confédération peut, à la place d'une
fédération qui lui est affiliée et après avoir pris
son avis, exercer les pouvoirs réglementaires prévus à
l'article 257 ou 365. " Il y a un amendement... La Présidente (Mme
Dionne): C'est l'article 248.
M. Garon: L'article 248. Alors...
M. Fortier: Mais dans quelle mesure peuvent-ils intervenir? Ils
peuvent bouger même si la fédération bouge. On m'indique,
M. le député de Lévis, que c'est au cas où une
fédération n'exercerait pas son pouvoir réglementaire pour
ces deux articles. J'admets avec vous que la question qui est posée,
c'est de savoir si la confédération agira indépendamment
du désir d'une fédération d'assumer ses
responsabilités. C'est pour éviter un vacuum qui pourrait
exister. C'est une disposition réglementaire au cas où la
fédération ne remplirait pas sa fonction. D'un autre
côté, on dit: Toutefois, un règlement d'une
confédération adopté en vertu du premier alinéa ne
peut modifier, remplacer ou abroger les dispositions d'un règlement... "
Ce que la fédération peut faire c'est d'en adopter un avant et,
même une fois qu'il est adopté par la confédération,
elle peut l'abroger après. Dans le fond, ça laisse tout pouvoir
à la fédération de le modifier. C'est tout simplement
pour...
M. Garon: Non. On dit: "avec l'autorisation de la
confédération. " "Un tel règlement est
réputé être un règlement de la
confédération et elle peut... "
M. Fortier: "... et elle peut le modifier, le remplacer ou
l'abroger. " Vous avez raison.
M. Garon: Si elle ne veut pas, elle ne peut pas. Quand vous dites
que c'est seulement dans le cas de vide, ce n'est pas vrai. On dit, au
deuxième alinéa: Toutefois, un règlement d'une
confédération adopté en vertu du premier alinéa ne
peut modifier, remplacer ou abroger les dispositions d'un règlement de
la fédération, que dans la mesure qui y est indiquée
expressément. " Il faut qu'elle l'indique expressément. À
ce moment-là...
M. Fortier: Les mots "y est" se rapportent à qui?
M. Garon: Directement à la fédération. Ce
n'était pas dans l'avant-projet.
M. Fortier: Ce n'était pas dans l'avant-projet?
M. Garon: Est-ce que c'était autre part dans
l'avant-projet? On ne le voit pas, on ne le retrouve pas.
M. Fortier: On vérifie.
M. Garon: Est-ce qu'il y a eu une demande à cet effet ou
si... Ce n'est pas dans l'avant-projet.
La Présidente (Mme Dionne): Me Boivin.
M. Boivin: C'est à l'article 448, M. le
député.
M. Garon: Ce n'est pas tout à fait la même chose.
À l'article 360, est-ce que c'est la même chose? Ce n'est pas tout
à fait la même chose à l'article 360, non plus. Cela se
référait à l'article 360 et, maintenant, ça se
réfère à l'article 248 ou à l'article 365.
M. Boivin: Oui, mais l'article 360 se référait au
crédit...
M. Fortier: Ce n'était pas les mêmes
numéros.
M. Boivin:... ce que fait l'article 248, et l'article 365 ce sont
des dispositions de même nature...
M. Fortier: Des catégories de crédit. Cela touche
au crédit.
M. Boivin: C'est exactement la même disposition qu'à
l'article 248 sauf qu'on l'a améliorée pour expliquer de quelle
façon ça allait se faire. On n'expliquait pas, entre autres, quel
était l'effet du règlement adopté par la
confédération sur les règlements de la
fédération, si elle en avait déjà
adopté.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
Me Boivin.
M. Boivin: On a prévu aussi la possibilité pour la
fédération, a posteriori, de venir modifier un règlement
que la confédération aurait pu adopter à sa place.
M. Garon: Ou avec l'autorisation de la
confédération.
M. Boivin: Avec son autorisation, bien sûr, mais pour
permettre que ces règlements puissent quand même évoluer
selon le besoin, ce que ne permettait pas le libellé de
l'avant-projet.
M. Garon: Quel est le but de ça? Est-ce que ces
règlements sont faits au niveau de la fédération ou non?
Je ne comprends pas trop trop.
M. Boivin: En principe, ils sont faits au niveau de la
fédération, mais il pourrait arriver des circonstances où
la confédération voudrait avoir des règlements un peu
différents, qui s'appliqueraient peut-être pour l'ensemble des
fédérations qui lui sont affiliées de façon
uniforme. Donc, ça lui donne le pouvoir de le faire, si jamais il y
avait des discordances entre les fédérations.
M. Garon: Ce n'est pas fort comme argument.
M. Boivin: Cela permet également à une
confédération d'agir en l'absence ou à la place d'une
fédération qui néglige ses devoirs de
réglementation. C'est ce qu'a expliqué le ministre tout à
l'heure, ça évite le vacuum éventuel.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: L'article 248, c'est la base. Cela ne se peut pas qu'il
n'y ait pas de règlement là-dessus, c'est impossible. Quand vous
ne dites qu'il peut y avoir un trou à l'article 248, comment une
fédération pourrait-elle opérer sans avoir un
règlement pouvant... La Présidente (Mme Dionne): M. le
ministre.
M. Fortier: C'est cela. C'est la question: Comment une caisse
peut-elle opérer sans avoir un règlement touchant le
crédit? Il faut que la fédération le fasse. Mais, comme
très souvent les mêmes règlements se retrouvent dans
plusieurs fédérations, il peut y avoir demande pour dire à
la confédération: Préparez donc le règlement qui
peut être applicable à plusieurs fédérations. C'est
le cas de la collaboration. L'autre cas, c'est quand une
fédération n'adopte pas le règlement qu'il serait normal
d'avoir pour assurer que l'article 248 agisse selon le règlement.
Donc, le pouvoir réglementaire est donné aux
fédérations mais, si la fédération n'agit pas, le
pouvoir réglementaire passe à la confédération.
M. Garon: Ce n'est pas possible qu'elle n'agisse pas. On dit:
Toute caisse peut, conformément à la présente loi et, le
cas échéant, aux règlements du gouvernement ou de la
fédération à laquelle elle est affiliée, consentir
du crédit, notamment au moyen... " On indique les choses. C'est
conformément à la présente loi, le cas
échéant aux règlements du gouvernement ou de la
fédération. Le gouvernement devra faire des règlements ou
bien la confédération. Évidemment, je comprends que la
confédération se dit: Si le
gouvernement peut faire des règlements, mol aussi je devrais
pouvoir en faire. Je comprends plutôt cela comme cela. Mais là
j'ai l'impression que, si les fédérations veulent arriver
à un règlement uniforme, si elles forment le conseil
d'administration de la confédération, elles vont dire: Bon,
préparez-nous donc un règlement qui va être
uniforrme...
M. Fortier:... touchant le crédit. M.Garon:... touchant le crédit. M. Fortier: Alors
là...
M. Garon: Pourquoi mettre une disposition? lis n'ont pas besoin
d'une disposition comme celle-ci. Là, c'est comme s'il y avait une
disposition habilitante pour permettre à la confédération
de se mettre à la place de la fédération même si
elle ne le veut pas. Tel que rédigé, cela fait drôle.
M. Fortier: Qu'est-ce qui arrive si la fédération
ne le fait pas?
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: C'est pour éviter le vide. Les articles 248
et 365 visent la même chose.
M. Fortier: M. le député de Lévis.
M. Bouchard: Les articles 248 et 365 visent la même
matière. Aux articles 365 et 248 on fait référence aux
règlements de la fédération. À l'article 365 on
prévoit que le règlement de la fédération est
soumis a l'approbation de la confédération. D'accord? Je suppose
que le règlement soumis, cela se fait en deux temps. L'initiative
appartient à la fédération qui le soumet à la
confédération. S'il n'y a pas entente parce que la
confédération n'est pas d'accord avec le règlement de la
fédération, l'article 457 permettra d'édicter le
règlement en lieu et place de la fédération parce qu'il
n'y aura pas eu entente entre la fédération et elle. Il ne faut
pas qu'il y ait de vide parce que l'article 248 dit "conformément aux
règlements de la fédération" et l'article 365 dit que cela
doit être approuvé. Alors, on dit que, s'ils ne s'entendent pas
parce qu'ils ne veulent pas l'approuver, on ne peut pas les forcer à les
approuver. Donc, il faut sortir du ghetto. Là, c'est l'article 457 qui
dit: D'accord, à ce moment-là, la confédération va
le faire à la place.
M. Fortier: D'un autre côté, l'article 365 dit que
les règlements de la fédération sont soumis à
l'approbation de la confédération ou, si elle ne l'est pas, du
gouvernement... Donc, si la fédération ne s'entend pas avec la
confédération, ils vont être obligés de venir voir
le gouvernement. Pardon! Si elle ne l'est pas, c'est quand elle n'est pas
affiliée. Dans le cas où il y a une affiliation, les
règlements de ta fédération sont soumis à
l'approbation de la confédération.
M. Bouchard: Donc, la confédération doit les
approuver. Si la confédération ne veut pas les approuver parce
qu'elle n'est pas d'accord, cela ne peut pas rester comme cela parce qu'il y a
une obligation ici. Donc, l'article 457 vient combler ce vide.
M. Fortier: Si on avait dit ici que les règlements de la
fédération sont soumis à l'approbation de la
confédération avec ou sans modification, cela aurait donné
la même chose.
On n'aurait pas été obligé de l'avoir à
l'article 456.
M. Bouchard: On le verra tout à l'heure, c'est par
concordance. L'article 457 est libellé de la même façon que
l'article 515 pour les règlements de la confédération par
rapport au gouvernement. Si la confédération ne le fait pas, le
gouvernement le fera et le règlement du gouvernement sera
réputé être celui de la confédération au
même titre qu'à l'article 457.
M. Fortier: Oui.
M. Garon: C'est un peu fort!
M. Fortier: Je pense qu'on est fatigués.
M. Garon: Moi, je laisserais en suspens celui-là qui est
un peu compliqué. On va continuer, il doit y en avoir des plus faciles
là.
M. Fortier: On va dormir dessus. (23 h 45)
La Présidente (Mme Dionne): J'aimerais vous proposer de
revenir à l'article 454.
M. Garon: C'est parce qu'il y a de grosses implications
là-dedans.
La Présidente (Mme Dionne): Oui. M. le
député de Lévis, à l'article 454, le papillon est
prêt.
M. Garon: Je vais vous dire pourquoi au fond.
La Présidente (Mme Dionne): Oui.
M. Garon: Si vous visez quelque chose qui est grand comme un trou
de souris, je me dis: II ne faut pas prendre une porte de grange. Ma crainte,
c'est...
M. Fortier: On va y revenir demain, M. le député de
Lévis. Alors, on revient au papillon. Où est-il le papillon?
La Présidente (Mme Dionne): A l'article 454.
M. Fortier: L'article 454. L'avez-vous? L'article 454 est
modifié par le remplacement des mots "une banque ou une institution
inscrite auprès de" par les mots "une institution dont les
dépôts sont garantis par*. Alors, on enlève le mot "
banque".
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que cet amendement vous
convient, M. le député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. Est-ce que l'article
454, tel qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dicnne): J'appelle l'article 458.
M. Fortier: II y a un papillon.
La Présidente (Mme Dionne): II y a un papillon.
M. Fortier: L'article 458 est modifié: 1° par
l'insertion, dans le paragraphe 1° et après le mot "douteuses", des
mots "et pertes annuelles". Alors, on parle de...
La Présidente (Mme Dionne): "Éventuelles". M. Fortier:...
créances douteuses.
La Présidente (Mme Dionne): "Et pertes éventuelles".
M. Fortier: "Et pertes éventuelles", excusez-moi. 2°
par l'addition, à la fin du paragraphe 3°, des mots "ou une
fédération".
M. Garon: Vous en avez deux amendements, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Dionne): Oui, si on veut.
M. Garon: On commence par 1°?
La Présidente (Mme Dionne): D'accord.
M. Fortier: II y a deux papillons.
La Présidente (Mme Dionne): II y a deux paragraphes à
l'amendement.
M. Fortier: II y a deux paragraphes.
M. Garon: Oui, mais il y a deux papillons aussi.
M. Boivin: Le premier n'est pas bon.
M. Fortier: Celui qui est plus petit, oubliez-le. Prenez le
deuxième, dans lequel il y a deux paragraphes.
Alors, dans le premier, on parle de "créances douteuses" et on
ajoute: "et pertes éventuelles".
M. Garon: Je pense qu'il y a deux notions. Vous écrivez
"et pertes éventuelles", mais il y a deux notions: la notion de
créance douteuse et de mauvaise créance. La créance
douteuse, on ne sait pas si on va la retrouver; dans le cas de la mauvaise
créance, les chances sont encore moins bonnes. Et là, "pertes
éventuelles"... Est-ce à ça que l'on se
réfère?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: La distinction que l'on fait c'est que pour les
créances douteuses, il s'agit d'une évaluation que l'on fait,
normalement à la fin de l'année, des créances douteuses.
Mais, à un moment donné, cela devient des pertes et, à ce
moment-là, bien sûr, il faut qu'il y ait une provision de prise.
Autrement dit, quand...
M. Garon: Si je me rappelle bien, cela fait longtemps que je n'ai
pas joué avec ces affaires-là, mais...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon:... il me semble qu'il y avait deux notions: la notion
de créance douteuse et la notion de mauvaise créance, et que le
degré de provisions que l'on devait prendre dans un cas ou dans l'autre
n'était pas tout à fait le même.
M. Fortier: À l'article 367 on a le même texte, M.
le député de Lévis. On dit: "Une
fédération... adopte des règlements... portant sur:
"1° les provisions pour créances douteuses et pertes
éventuelles qu'elles doivent maintenir; "
M. Garon: D'accord, adopté.
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté.
M. Garon: Adopté pour celui-là. L'autre, c'est
quoi?
M. Fortier: Dans le 3°, on dit: "la gestion, la conservation
et la destruction de documents produits ou reçus par une caisse - et
là on ajoute - ou une fédération. "
M. Garon: "Ou une fédération". Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. L'amendement
à l'article 458 est adopté.
M. Garon: On va regarder l'article maintenant.
La Présidente (Mme Dionne): Oui. Cela va, M. le
député de Lévis.
M. Fortier: Alors on va dire: Toute confédération
adopte des règlements applicables aux fédérations qui lui
sont affiliées et aux caisses affiliées à ces
fédérations portant sur: "1° les provisions pour
créances douteuses et pertes éventuelles qu'elles doivent
maintenir; "2° les exigences relatives à leur comptabilité,
aux livres, registres et autres écritures comptables qu'elles doivent
tenir; "3° la gestion, la conservation et la destruction de documents
produits ou reçus par une caisse ou une fédération. "
La Présidente
(Mme Dionne): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Est-ce l'application de la pratique actuelle ou est-ce
un changement par rapport à la pratique actuelle?
M. Fortier: M. l'inspecteur.
M. Bouchard: Non.
La Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: C'est la consécration d'un état de
fait, pour ce qui est de la confédération.
M. Garon: C'est comme ça que ça marche à
l'heure actuelle. Comme ça, cela ne représente pas un changement;
c'est un article...
M. Bouchard: Cela ne fera pas une révolution.
M. Garon:... qui consacre l'état actuel du fonctionnement
dans le mouvement coopératif Desjardins.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'article 458, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 459. M. le
ministre.
M. Fortier: "Une confédération peut, lorsqu'elle
adopte des règlements ou prend des décisions par
résolution concernant les fédérations qui lui sont
affiliées et les caisses affiliées à ces
fédérations, établir diverses catégories de
caisses, de fédérations ou d'opérations et prescrire les
normes appropriées à chaque catégorie. "
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: II y a un commentaire de Desjardins qui est très
intéressant, qui dit: II y a lieu de préciser si Sa
résolution dont il est question à cet article relève du
conseil ou de l'assemblée générale. Parce qu'on dit: "par
résolution", on ne dit pas: par règlement. On dit: "Lorsqu'elle
adopte des règlements ou prend des décisions par
résolution". Ce libellé-là, je pense qu'il veut dire que
les règlements relèvent de l'assemblée
générale et les résolutions, du conseil d'administration.
L'un ou l'autre?
M. Fortier: Si c'est une résolution, c'est par le conseil
d'administration et, si c'est un règlement, c'est approuvé par
l'assemblée. C'est l'un ou l'autre.
M. Garon: C'est ce que je pensais.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est plus compliqué que ça. Cela fait
drôle quand on lit ça. Si on lit ça autrement, ça
fait "lorsqu'elle adopte des règlements ou prend des décisions
par résolution concernant les fédérations qui lui sont
affiliées et les caisses affiliées à ces
fédérations, une confédération peut établir
diverses catégories de caisses, de fédérations ou
d'opérations et prescrire les normes appropriées à chaque
catégorie. " Cela va être fait par qui, quand on dit "la
confédération peut"?
Une voix: Par la confédération.
M. Garon: Oui, mais c'est par quel organe de la
confédération? Là, vous voulez dire que quand elle "prend
des décisions par résolution concernant les
fédérations qui lui sont affiliées", elle "peut
établir diverses catégories de caisses, de
fédérations ou d'opérations et prescrire les normes
appropriées à chaque catégorie"?
M. Fortier: M. l'inspecteur, s'il vous plaît. La
Présidente (Mme Dionne): M. Bouchard.
M. Bouchard: C'est selon la matière qu'elle vise: si c'est
une matière qui requiert un règlement ou si, dans un autre cas,
une simple résolution suffit...
M. Garon: C'est ça.
M. Bouchard: Par exemple, une décision concernant - comme
on l'a vu - les politiques générales pour les conflits
d'intérêts, c'est une décision de la
confédération et non un règlement.
Alors, selon que c'est une décision, une simple résolution
ou un règlement, dans l'un et l'autre cas, elle peut diviser ses caisses
en catégories. Cela dépend des matières.
M. Garon: Oui, cela fait drôle quand même.
M. Bouchard: On dit: "... peut établir diverses
catégories de fédérations ou coopérations et
prescrire les normes appropiées", selon les matières: si c'est
par un règlement, il faut un règlement; si c'est matière
à résolution, elle peut faire ça par simple
résolution, évidemment. Le plus comprend le moins. C'est la
matière qui va déterminer ce qui...
M. Garon: Mais cela vous donne quoi de dire ça? Vous avez
déjà donné ce pouvoir ailleurs.
M. Bouchard: Non. Cela veut dire que, dans ces sujets...
M. Fortier: Ils peuvent établir des catégories.
M. Bouchard: Des catégories.
M. Garon: Oui, c'est-à-dire des groupes à qui
ça va s'appliquer, mais...
M. Fortier: Parce quelqu'un aurait pu prétendre que, s'il
y a un règlement, c'est le même règlement qui s'applique
pour tout le monde ou que, s'il y a une décision, c'est la même
décision pour tout le monde. Alors, ça leur donne le pouvoir de
faire des règlements, quand ils ont le droit de faire des
règlements, et de prendre des décisions, quand ils ont le droit
de prendre des décisions. Mais, s'ils font l'un ou l'autre, ils peuvent
établir des catégories pour que la décision ou le
règlement soit modulé a la réalité du mouvement
Desjardins. Ce n'est pas méchant comme article. Cela veut simplement
dire, dans le fond...
M. Garon: Non, cela dit...
M. Fortier:... que, quand vous faites un règlement ou que
vous prenez une décision, vous avez le droit de la moduler selon le type
de caisse ou le type de fédération. C'est tout ce que cela veut
dire.
M. Garon: Cela dit moins que ça en a l'air. M. Fortier: Ce
n'est pas méchant.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Fortier: II y a eu pire que ça.
M. Garon: Oui, si ce n'est qu'un pouvoir...
Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 460. M. le ministre.
M. Fortier: "Une confédération peut donner aux
fédérations qui lui sont affiliées, aux caisses
affiliées à ces fédérations et aux
sociétés de portefeuille qu'elle contrôle des instructions
écrites visant à assurer que les placements qu'elles effectuent
sont conformes aux dispositions de la présente loi. À cette fin,
elle peut exiger de ces personnes tout renseignement pertinent. "Les
instructions d'une confédération lient les personnes à qui
elles s'adressent. La confédération transmet à
l'inspecteur général une copie de ces instructions dans les 10
jours de leur adoption. " Alors, il s'agit des placements et c'est le pouvoir
qu'a la confédération de s'assurer qu'on respecte la loi. Elle
peut donner à cette fin des instructions écrites.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidents (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 461. M. le ministre.
M. Fortier: Toute confédération doit établir
et maintenir un service de vérification des états financiers des
fédérations qui lui sont affiliées et des caisses qui sont
affiliées à ces fédérations ou, à
défaut d'établir un tel service, désigner pour chacune de
ces caisses et fédérations un vérificateur. "Une
confédération doit également établir et maintenir
un service d'inspection pour ces fédérations et ces caisses.
"
Alors, on a vu, au niveau des caisses et des fédérations,
que le service pouvait être fourni par la confédération.
Là, c'est la disposition qui établit le pouvoir ou le devoir de
la confédération de fournir ce service-là.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est la pratique actuelle, si je ne me trompe pas?
M. Fortier: Oui, c'est seulement le pouvoir habilitant.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Fortier: C'est le pouvoir habilitant la
confédération à le faire.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté.
J'appelle l'article 462.
M. Fortier: "Toute confédération inspecte, au moins
une fois l'an, les affaires internes et les activités d'une
fédération qui lui est affiliée et au moins tous les 18
mois celles d'une caisse affiliée à une telle
fédération. " Là, on a fait une modification. On a
insisté pour que toutes les fédérations soient
inspectées une fois par année, mais, pour les caisses, nous avons
accepté, finalement, la suggestion de la confédération
pour que ce soit tous les 18 mois. Bien sûr, on aurait
préféré tous les 12 mois, mais tous les 18 mois, cela leur
permet de répartir le fardeau de l'inspection d'une façon plus
ordonnée à travers...
M. Garon: Mais étant donné que... M.
Fortier:... la confédération.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce matin, vous invoquiez la rapidité inouïe
des transactions et les changements qui pouvaient se faire tellement rapidement
que les règlements devaient être changés par le
gouvernement plutôt que dans la loi, parce que six mois, c'était
trop court. Là, au point de vue de la sécurité des gens,
un an et demi, ce n'est pas trop long. Je ne comprends pas votre raisonnement,
puisque vous me disiez ce matin que, pour changer la loi, six mois,
c'était épouvantable, c'était comme
l'éternité, alors que, pour l'inspection, pour voir si tout cela
est correct, un an et demi, cela a l'air de faire. Il me semble qu'il manque
quelque chose dans la coordination.
M. Fortier: Non, mais là il y a une distinction à
faire entre l'inspection et la vérification. Les vérifications se
font une fois par année.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: Là, on parle de l'inspection. On l'a vu,
l'Inspection, ce sont des méthodes de contrôle; Ici, on parle des
méthodes d'Inspection. Pour la vérification, chaque année,
il faut un rapport du vérificateur. Mais ce sont deux activités
différentes.
M. Garon: Je ne suis pas contre cette disposition, mais je pense
au ministre, tantôt, qui voulait mettre une disposition...
M. Fortier: M. le député de Lévis,
arrêtez donc de me critiquer; cela va bien là.
M. Garon:... pour faire des règlements qui
équivaudraient à changer la loi, et là, parce que six
mois... Môme pas six mois...
M. Fortier: Oui, j'utilise les bons arguments au bon moment.
M. Garon: Oui, mais là... M. Fortier: Ha, ha,
ha!
M. Garon: C'est comme votre chef, les arguments avant les
élections et les arguments après ne sont pas les mêmes.
M. Fortier: Ha, ha, ha!
M. Garon: Cela ne marche pas.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Dionne): II est bientôt
minuit.
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Moi, je pourrais continuer quelques minutes si vous
voulez, dix ou quinze minutes, je n'ai hen contre.
M. Fortier: Non, cela va. De toute façon, en Chambre, ils
continuent jusqu'à 2 h 30, alors...
M. Garon: Pardon?
M. Fortier:... on peut continuer jusqu'à 2 h 30, si vous
voulez.
M. Garon: Je suis arrivé un peu en retard tantôt, je
voudrais compenser pour...
M. Fortier: Cela va. Consentement.
La Présidente (Mme Dionne): Consentement.
M. Garon:... qu'on ne me fasse pas de reproches inutiles.
M. Fortier: D'ailleurs, on est payés en temps
supplémentaire après minuit. C'est comme les cadres de la
STCUM.
M. Garon: II n'y a que les fonctionnaires qui sont payés
en temps supplémentaire, je pense. L'inspecteur, il doit être
à temps double?
M. Fortier: Avez-vous vu ça à Montréal? La
société de transport paie ses cadres en temps
supplémentaire.
M. Garon: L'inspecteur n'est pas à temps
double?
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, on revient à l'article 462?
M. Garon: Vous dites que cette disposition est suffisante.
L'inspecteur estime que l'inspection, au moins une fois l'an, des affaires
internes et des activités d'une fédération qu' est
affiliée à la confédération et, au moins tous les
18 mois, pour une caisse affiliée à une fédération
c'est suffisant?
M. Portier: Je vais demander à l'inspecteur de
répondre mais je vais lui demander de ne pas dire tout ce qu'il pense
parce qu'il préférerait que ce soit tous les douze mois. M.
l'inspecteur.
M. Garon: On n'est pas dans les préférences. Il
s'agit de la sécurité du public.
M. Fortier: Vous avez raison.
M. Garon: Je comprends qu'il y a des représentations qui
sont faites mais je veux m'assurer au fond... Ce n'est pas une clause
politique, c'est une clause où on dit: Sur le plan technique, c'est
suffisant ou ce n'est pas suffisant, et c'est tout.
La Présidente (Mme Dionne): M. l'inspecteur.
M. Bouchard: Remarquez qu'ici cela s'applique à une
confédération. Dans le cas d'une fédération non
affiliée, la règle demeure tous les 12 mois. Dans le cas d'une
confédération, la pratique, à l'heure actuelle, c'est ce
qui est suivi par Desjardins. Desjardins couvre un très grand nombre de
ses caisses. Elle fait une inspection de ses caisses à peu près
tous les 18 mois. C'est la période qui est actuellement observée,
depuis plusieurs années. L'inspection de la fédération se
fait tous les ans et cela c'est très important.
Nous, nous faisons l'inspection de la confédération. Nous
faisons l'inspection annuelle de la confédération et de toutes
les fédérations et nous faisons des inspections ponctuelles dans
les caisses par sondage.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Vous ne m'avez pas répondu. Vous m'avez
décrit ce que vous faisiez, mais j'ai demandé si les
délais qui sont prévus dans l'article 462 sont corrects,
suffisants pour assurer la sécurité totale du public?
M. Fortier: lls font leur propre inspection.
M. Bouchard: Oui, M. le député, compte tenu de la
réglementation très sévère qui existe maintenant et
de l'encadrement nouveau qui es là.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté J'appelle
l'article 463.
M. Fortier: "L'inspection périodique a notamment pour but
d'évaluer les politiques e pratiques financières de la
fédération et de caisses qui lui sont affiliées, de
même que leur système de contrôle interne et de s'assurer de
la fiabilité de leurs états financiers ainsi que de l'observance
de la présente loi et des règlement qui leur sont applicables en
vertu de cette loi. Je pense qu'en ce qui concerne la fédération
on a vu à peu près le même texte.
La Présidente (Mme Dionne): M. le déput de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté J'appelle
{'article 464.
M. Fortier: Toute personne qui procède une inspection en
vertu du présent chapitre peut: "1° entrer, à toute heure
raisonnable, dar l'établissement d'une caisse ou d'une
fédération qui fait l'objet de l'inspection; "
M. le député de Lévis, on les prend part graphe par
paragraphe.
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: "2° examiner et tirer copie de livres, registres,
comptes, dossiers et autre documents se rapportant aux activités de
cette caisse ou de cette fédération, "
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: "3° exiger tout renseignement ou tout document
relatif à l'application de présente loi. "
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Toute personne qui a la garde la possession ou le
contrôle de ces livre registres, comptes, dossiers et autres document
doit, à la demande de celui qui effectue l'inspetion, lui en donner
communication et lui faciliter l'examen. "
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 44 est
adopté?
M. Fortier: Cela va. Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis, il vous manquait le premier paragraphe.
M. Garon: Non, tout est adopté.
La Présidente (Mme Dionne): C'est adopté. J'appelle
l'article 465.
M. Fortier: II y a un papillon, Mme la Présidente.
M. Garon: Encore!
La Présidente (Mme Dionne): Oui, M. le ministre.
M. Fortier: L'article 465 est modifié par l'addition,
à la fin du premier alinéa, de la phrase suivante: "Elle transmet
une copie de son rapport d'inspection à l'inspecteur
général. "
Cela se lit comme suit: "La confédération rend compte de
son inspection à l'inspecteur général, au conseil
d'administration, à la commission de crédit et au conseil de
surveillance de la caisse ou de la fédération qui a fait l'objet
de l'inspection. " Et là, le papillon: "Elle transmet une copie de son
rapport d'inspection à l'inspecteur général. " "La
confédération rend également compte, à la
corporation de fonds de sécurité dont elle a demandé la
constitution, de l'inspection des affaires des caisses membres des
fédérations qui lui sont affiliées. "
M. Garon: L'amendement est adopté, de même que
l'article.
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 465, tel qu'amendé,
est adopté. J'appelle l'article 466.
M. Fortier: "La confédération peut convoquer,
séparément ou conjointement, le conseil d'administration, la
commission de crédit ou le conseil de surveillance de la caisse ou de la
fédération qui a fait l'objet de l'inspection pour leur soumettre
et leur expliquer son rapport d'inspection. "
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Quand on dit la confédération, au fond,
c'est une peu comme quand on dit: le ministre, dans une loi d'un
ministère; ça désigne un fonctionnaire de la
confédération.
M. Fortier: Ce n'est sûrement pas le président,
alors c'est le service.
M. Garon: Ce n'est pas le conseil d'administration, ni
l'assemblée générale. il. Fortier: C'est ça.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 467, et on a un
papillon.
M. Garon: Encore)
M. Fortier: L'artide 467 est modifié...
M. Garon: Ces maudits papillons sont prêts à voler
toute la nuit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: On ne les épuisera jamais.
M. Fortier:... 1° par l'insertion, dans la deuxième
ligne et après le mot "caisse"...
M. Garon: Dans la deuxième ligne, après le mot
"caisse", oui.
M. Fortier:... des mots "ou d'une fédéra-ton", par
le remplacement des mots "ses membres" par les mots "les membres de la caisse
ou de la fédération". Donc l'article se lirait comme suit: "La
confédération peut, à la suite de l'inspection d'une
caisse ou d'une fédération, ordonner la convocation d'une
assemblée extraordinaire afin d'informer les membres de la caisse ou de
la fédération. "
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 467, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Les amendements sont adoptés.
La Présidente (Mme Dionne): Oui, et l'article aussi?
M. Garon: Et l'artide est adopté, oui.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté, tel qu'amendé.
J'appelle l'artide 468.
M. Fortier: "La personne qui procède à l'inspection
d'une fédération ou d'une caisse qui lui est affiliés,
pour le compte de la confédération, ne doit pas être celle
qui procède à sa vérification. "
La Présidente (Mme Dionne): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 469.
M. Fortier: II y a un papillon. L'article 469 est modifié
par l'insertion, dans la première ligne du deuxième alinéa
et après le mot "départir"...
M. Garon: Je me demande si on ne devrait pas arrêter ici,
parce qu'on tombe dans une section complètement nouvelle, celle des
placements, qui comporte plusieurs articles et qui va être un peu plus
coriace. Qu'en pensez-vous?
M. Fortier: Cela va.
La
Présidente (Mme Dionne): Alors, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 7)