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(Dix heures neuf minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration est réunie
aujourd'hui afin d'effectuer deux mandats, comme vous le constaterez sur
l'ordre du jour qui vous a été distribué.
Premièrement, ce matin, de 10 heures à 12 h 30, la commission
procédera à l'étude trimestrielle de la politique
budgétaire et de révolution des finances publiques du
gouvernement, conformément à l'article 292 du
règlement.
Deuxièmement, cet après-midi, à compter de 14
heures et, si nécessaire, jusqu'à 18 heures, la commission
procédera à la vérification des engagements financiers du
ministère des Finances pour les mois d'octobre 1987 à janvier
1989. Vous avez tous reçu l'ordre du jour. Est-ce que l'ordre du jour
est adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a des
remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement pour la séance de ce matin.
Le Président (M. Lemieux): Comme il n'y a pas de
remplacement, j'appelle l'étude de la politique budgétaire du
gouvernement et de révolution des finances publiques et j'inviterais M.
le ministre à faire ses remarques préliminaires, s'il y a
lieu.
Exposés généraux M. Gérard
D. Levesque
M. Levesque: Je vous remercie, M. le Président. Nous
sommes réunis ce matin pour discuter de la synthèse des
opérations financières du gouvernement du Québec au 30
septembre 1988. Il est donc important de souligner que les données et
les informations qui apparaissent dans ce document se basent sur des
renseignements disponibles à l'époque et que les résultats
qui y sont présentés doivent être interprétés
dans ce contexte.
J'aimerais peut-être, si la commission est d'accord, faire
quelques remarques préliminaires sur la situation de l'économie,
pour ensuite commenter brièvement la synthèse elle-même. Si
personne n'a d'objection à cet ordre des choses, je vais commencer
immédiatement.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, M. le ministre.
M. Levesque: Le cycle d'expansion actuel, l'un des plus longs des
50 dernières années, s'est poursuivi l'an dernier dans les grands
pays industrialisés. Aux États-Unis, la réduction tant
attendue du déficit de la balance commerciale s'est confirmée,
s'ajoutant à une croissance rapide des investissements et de la demande
des ménages. Dans les autres grands pays industrialisés qui, pour
la plupart, ont été affectés négativement par cette
amélioration du déficit commercial américain, une
accélération de la demande intérieure est venue donner un
second souffle à l'expansion économique. Au Québec comme
au Canada, la croissance économique s'est poursuivie en 1988, pour une
sixième année consécutive. Le ralentissement
économique prévu au moment du budget s'est
matérialisé, bien que de façon moins importante
qu'anticipé. En effet, le redéploiement des sources de la
croissance économique des ménages vers les entreprises
était prévu. Mais, en fin de compte, les investissements non
résidentiels ont été encore plus forts que ne le
laissaient prévoir les données disponibles au début de
l'année.
Selon la dernière enquête de Statistique Canada sur les
intentions d'investir, il faut maintenant s'attendre à une progression
des investissements non résidentiels de 19, 9 % en 1988 au Québec
par rapport, si on veut comparer, à 18, 4 % au Canada. L'enquête
précédente prévoyait plutôt un taux de croissance de
16, 7 % pour le Québec. Il s'agit, vous l'avez deviné, de la
meilleure performance du Québec depuis 1975.
Pour une cinquième année consécutive, les
investissements non résidentiels devraient croître plus vite que
dans l'ensemble du pays. Depuis 1983, la croissance des investissements non
résidentiels au Québec s'établit à 73 %
comparativement à 48, 1 % au Canada. Quant aux investissements du
secteur privé, ils se sont accrus, au cours de cette période, de
127, 7 % au Québec comparativement à 71, 3 % au Canada.
Dans la fabrication - ceci est particulièrement
intéressant - un secteur où les taux d'utilisation des
capacités ont atteint des niveaux très élevés et
où les entreprises ont de fortes liquidités, les investissements
devraient avoir augmenté de 27, 1 %. Quant à la construction
résidentielle, l'ajustement des mises en chantier vers un niveau qui
assure une meilleure adéquation entre l'offre et la demande de logements
est en cours, tel que prévu. Après s'être
élevées à 74 179 unités l'an dernier, les mises en
chantier se sont établies à 58 062 unités en 1988. Il
s'agit d'un niveau supérieur à celui qui avait été
prévu, soit 51 000, lors du discours sur le budget. Chez les
consommateurs, bien que le ralentissement de la demande que l'on avait
anticipé se soit matérialisé au cours des onze premiers
mois de l'année, les ventes au détail se
sont accrues de 7 %, un rythme nettement supérieur au taux
d'inflation.
L'évolution du marché du travail confirme la
prévision présentée lors du discours sur le budget,
puisqu'il s'est créé 83 000 emplois par rapport aux
prévisions du budget qui étaient de 82 000. En outre, le taux de
chômage a continué à reculer de 10, 3 % en 1987 à 9,
4 %. La composition de la création d'emplois reflète
également l'excellente tenue des Investissements non résidentiels
et de l'industrie manufacturière. En effet, la fabrication - 53 000
emplois créés, un record - et la construction - 16 000 -
représentent plus de 80 % de tous les nouveaux emplois. Sur une base
cumulée, 82 % des emplois créés sont à temps plein,
une proportion semblable à celle observée au cours des deux
années précédentes. Les jeunes ont particulièrement
bénéficié de cette conjoncture. Leur taux de chômage
a reculé de 14, 8 % en 1987 à 13, 3 % l'an dernier, le niveau le
plus faible depuis que les données ont commence à être
publiées par Statistique Canada.
La bonne performance de l'économie a dissipé les craintes
d'un ralentissement de la croissance économique engendrées par la
crise boursière, tant aux États-Unis qu'au Canada. même si
l'inflation des prix à la consommation s'est modérée, la
Banque du Canada, inquiète des hausses salariales récentes, a
accru les taux d'intérêts à l'instar des États-Unis.
À maintes reprises, j'ai soulevé l'urgence de réduire le
déficit budgétaire. Le gouvernement s'était fixé,
à cet égard, dès son arrivée au pouvoir, des
objectifs ambitieux. Il s'agissait de donner au gouvernement un minimum de
flexibilité financière, de diminuer la part des dépenses
consacrées au service de la dette et de cesser de faire payer les
services publics par les générations futures.
On se rappellera que les objectifs fixés pour l'année
financière 1986-1987 avaient été atteints. Lors de la
synthèse au 30 juin dernier, j'ai annoncé que les objectifs de
déficit pour l'année financière 1987-1988 ont aussi
été atteints. De la même façon, pour l'année
financière 1988-1989, les mesures nécessaires seront prises pour
respecter les objectifs du budget.
Je me permets de rappeler que ces objectifs étalent au nombre de
cinq: 1) poursuite de l'assainissement des finances publiques, par
l'Intermédiaire de la réduction du déficit et des besoins
financiers nets; 2) réduction substantielle des impôts pour
obtenir une fiscalité plus concurrentielle: 602 000 000 $ en 1988, 1 257
000 000 $ en 1989, pour ramener le fardeau fiscal des particuliers à 2,
5 % de celui de l'Ontario en 1989; 3) aide aux familles: 61 % des baisses
d'impôts leur sont destinées, plus certaines mesures
budgétaires: APPORT, services de garde, accès à la
propriété; 4) croissance de l'économie et création
d'emplois, par la baisse du fardeau fiscal des entreprises pour le ramener
à 1 % de celui de l'Ontario en 1989. Les moyens: déductions pour
investissements stratégiques; amortissement
accéléré de certaines immobilisations; mesures
améliorées pour la recherche et le développement; 5)
développement des régions. Parmi ces objectifs, l'assainissement
de la situation financière demeure une priorité.
M. le Président, les prévisions déposées
dans cette synthèse des opérations financières au 30
septembre font toujours état d'un déficit budgétaire
égal à 1 600 000 000 $ en 1988-1969, soit une baisse de 774 000
000 $ par rapport à 1987-1988. De même, la prévision des
besoins financiers nets demeure à 980 000 000 $ par rapport à 379
000 000 $ en 1987-1988.
Au chapitre des revenus budgétaires, les prévisions par
source sont légèrement modifiées, aussi bien dans le cas
des revenus autonomes que dans celui des transferts fédéraux. La
croissance économique un peu plus forte que prévue au cours des
six premiers mois de l'année financière amène une
révision à la hausse de 65 000 000 $ à l'impôt sur
le revenu des particuliers, 46 000 000 $ à l'impôt des
sociétés. En contrepartie, les perspectives économiques du
côté des ventes au détail sont un peu moins bonnes que
prévu, ce qui entraîne une révision à la baisse de
39 000 000 $ de la taxe sur les ventes au détail.
Les prévisions de revenus sont aussi modifiées à la
suite de certaines décisions du gouvernement du Québec. La
réduction du taux de 3 points de pourcentage annoncée le 30 juin
dernier réduit de 5 000 000 $ les revenus tirés du pari mutuel.
Les redevances au droit de coupe sont révisées à la baisse
de 30 000 000 $, étant donné que les travaux d'aménagement
forestier effectués par les producteurs seront désormais
comptabilisés en déduction des redevances payables au
gouvernement plutôt que comme une dépense. L'impact de cette
modification sur le déficit est donc nui. Enfin, principalement à
la suite de la disponibilité de nouvelles données historiques sur
le produit national brut canadien, la contribution du gouvernement
fédéral au financement des programmes établis est
révisée à la baisse de 37 000 000 $.
En ce qui a trait aux dépenses budgétaires, les
modifications apportées aux prévisions des divers
ministères tiennent compte des crédits supplémentaires de
146 000 000 $ votés par l'Assemblée nationale le 15 juin dernier
afin de pourvoir aux dépenses additionnelles annoncées dans le
discours sur le budget du 12 mai dernier.
Les prévisions de dépenses reflètent
également les dépassements identifiés à certains
postes du budget. Ces dépassements ont fait l'objet, en décembre
dernier, de crédits supplémentaires s'élevant à 288
700 000 $. Malgré ces crédits supplémentaires, l'objectif
des dépenses de 30 934 000 000 $ demeure inchangé, puisqu'on
prévoit les compenser par des économies
générées à d'autres postes de dépenses. Un
certain nombre de ces économies proviennent de mesures de resserrement
des dépenses appliquées
par le gouvernement tandis que les autres sont le
résultat de variations à la baisse des coûts de certains
programmes.
Au chapitre des opérations non budgétaires,
le surplus prévu est demeuré au même montant que lors du
discours sur le budget, soit 620 000 000 $.
En regard des opérations de financement, la
variation de la dette à long terme pour l'année financière
1988-1989, prévue à 980 000 000 $ au moment du discours sur le
budget, a été révisée à 945 000 000 $, de
sorte qu'il faut maintenant prévoir une réduction de l'encaisse
de 35 000 000 $.
Par contre, la prévision pour les nouveaux emprunts
et pour les remboursements d'emprunts a été révisée
substantiellement. La prévision des nouveaux emprunts a
été augmentée de 2345000000$ à 3060000000$ et celle
des remboursements, de 1 380 000 000 $ à 2 095 000 000 $. La principale
cause de cette révision est que le gouvernement s'est prévalu et
se prévaudra de clauses de remboursement par anticipation contenues dans
certains de ces emprunts qui, normalement, ne venaient pas à
échéance cette année. Il apparaît maintenant
possible de renégocier ces emprunts à des conditions plus
avantageuses et le gouvernement en a profité et en profitera pour
améliorer la structure de sa dette.
M. le Président, le gouvernement, comme il l'a fait
depuis trois ans, entend mettre tout en oeuvre pour préserver la
compétitivité du régime fiscal des particuliers par
rapport aux autres provinces et, notamment, par rapport à la province
voisine, l'Ontario. À cet égard, bien que des progrès
très substantiels aient été accomplis depuis trois ans,
alors que l'écart entre le fardeau fiscal global des contribuables du
Québec et de l'Ontario est passé de 10, 5 % à 2, 5 %,
celui des entreprises de 9, 6 % à 1 %, il nous faut demeurer vigilant.
Rester vigilant, cela veut dire s'organiser pour maintenir une gestion saine,
efficace et responsable des fonds publics. Comme vous le savez, et comme je
crois que tout le monde le sait, le gouvernement doit continuer dans le sens de
ces objectifs.
Il y a des gens, particulièrement des gens que l'on
connaît bien ici, autour de cette table, qui nous disent, presque
à chaque semaine, que l'on ne dépense pas assez dans tel, ou tel
ou tel domaine. Malgré ces invitations que je comprends très
bien, ayant passé moi-même 17 ans dans l'Opposition, je pense que
le gouvernement doit continuer de faire preuve d'une gestion la plus rigoureuse
possible, tout en répondant aux demandes légitimes qui sont
exprimées de temps à autre, mais toujours en tenant compte,
évidemment, d'une gestion rigoureuse des fonds publics.
Lorsque nous avons été élus, on se le
rappellera, la population s'attendait que l'on contrôle les
dépenses, qu'on reprenne véritablement ce contrôle et qu'on
fasse en sorte d'être capable de diminuer le fardeau fiscal, les taxes
écrasantes de toutes sortes, qui continuaient à lui tomber
dessus. C'est justement cela que nous avons fart et nous voulons continuer
à faire une gestion saine. Pour gérer de façon saine, on
n'a pas le choix, il nous faut garder les yeux rivés sur le
baromètre des équilibres financiers. C'est ce que nous faisons.
C'est pour cela que nous avons pu réduire le déficit de
moitié depuis trois ans. C'est pour cela également que, depuis
1987-1988, le ratio de la dette totale du gouvernement par rapport au PIB a
commencé à diminuer.
Ce que nous avons fait, ce que nous voulons continuer
à faire en matière fiscale et financière, a eu un impact
direct très bénéfique sur la croissance de l'emploi et de
l'économie du Québec. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Entre 1985 et 1989, la croissance du PIB du Québec a atteint, en effet,
en termes réels, environ 4, 2 % par année. C'est peut-être
quelques dizièmes de point sous l'Ontario, mais c'est quand même
infiniment mieux que ce que nous avions connu entre 1981 et 1985, alors que la
croissance du PIB atteignait un maigre 2, 1 %. D'ailleurs, vous savez,
lorsqu'on regarde la performance du Québec par rapport aux pays
industrialisés, elle est supérieure. Comparée a l'Europe,
aux États-Unis, au Japon, la performance du Québec est
supérieure. Cela se compare de très près avec l'Ontario,
cette province étant probablement l'endroit au monde où la
croissance est la plus visible depuis quelque temps.
Lorsqu'on se compare à l'Ontario, on se compare
réellement avec un endroit dans le monde où il y a
présentement, comme on le sait, une surchauffe de l'économie. On
voit que la Banque du Canada craint l'inflation, et la craignant, veut
augmenter ou a une politique qui ne fait pas en sorte de baisser les taux
d'intérêt, mais plutôt de les laisser monter. Alors, on voit
tout de suite que nous avons comme voisine une province qui constitue
probablement le territoire où la croissance économique dans le
monde occidental est l'une des plus fortes, ce qui constitue encore un nouveau
défi pour le Québec, qu'il faut continuellement relever.
En ce qui concerne la création d'emplois, les
chiffres sont aussi encourageants. Entre 1986 et 1989, 233 000 nouveaux emplois
ont été créés au Québec. Ce chiffre n'est
que le reflet de la performance tout à fait remarquable qu'il a connue
depuis trois ans au chapitre des investissements. Ces derniers ont
progressé à un rythme de croissance moyen de 12, 5 % par
année entre 1986 et 1989, alors que leur croissance était bien
inférieure auparavant. Exprimé en pourcentage du PIB, le volume
des investissements est passé au Québec de 17, 7 % en 1985,
à 19, 2 % en 1988. Cela veut dire que le gouvernement a atteint l'un des
objectifs qui lui tenaient particulièrement à coeur. Vous vous
rappellerez du document "L'urgence d'un redressement", publié le 5 mars
1986. Cet objectif se trouvait formulé ainsi: Viser un taux global
d'investissement dans l'économie du Québec qui atteindrait entre
19 % et 20 % du
PIB en 1990. Nous l'avons déjà réalisé.
(10 h 30)
Ces chiffres démontrent, M. le Président, que le
Québec est dans la bonne voie. Ils démontrent également
que le gouvernement a tout mis en oeuvre pour livrer la marchandise et qu'en
grande partie cette marchandise a été livrée. C'est
pourquoi nous entendons maintenir le cap tant au chapitre de l'assainissement
des finances qu'à celui du maintien des conditions favorables au soutien
de l'économie et de l'emploi. Car, en définitive, il s'agit
là de l'essentiel du mandat que la population nous a confié il y
a maintenant un peu plus de trois ans. Le gouvernement, M. le Président,
s'est efforcé depuis ce temps d'honorer ce mandat. Il entend bien, pour
l'avenir prévisible, continuer à y rester fidèle.
En conclusion, M. le Président, la synthèse des
opérations financières au 30 septembre confirme donc la
volonté du gouvernement de poursuivre l'assainissement des finances
publiques du Québec. Malgré le caractère
préliminaire des résultats que l'on vient de publier, soit six
mois de résultats, il semble possible de maintenir le cap vers la
réduction du déficit budgétaire et du rythme
d'endettement, l'amélioration du solde des opérations courantes
et, en général, l'amélioration de tous les indicateurs
financiers. Il est encore plus réjouissant de constater qu'on y
parviendra tout en réduisant le fardeau fiscal des contribuables
québécois et tout en améliorant les perspectives
économiques du Québec. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Bertrand.
M. Jean-Guy Parent
M. Parent (Bertrand): Merci, M. le Président. Je suis
très heureux, ce matin, qu'on puisse faire l'exercice qu'on ne fait pas
assez souvent, malheureusement, et souvent quelque peu en retard, puisque cela
fait un peu curieux qu'en février ou mars 1989 on ait à parler de
l'état des finances publiques avec un rapport au 30 septembre. La
machine voulant que les choses soient ainsi, il reste que le portrait global du
Québec à la veille de la publication du troisième
trimestre, je pense qu'on l'a quand même, même si on ne l'a pas sur
papier.
Dans un premier temps et dans mes remarques préliminaires, je
dirai que je suis d'accord sur certains points avec ce que le ministre des
Finances vient de mentionner, c'est-à-dire que nous sommes en
période de croissance économique; pour reprendre une expression
que lui-même a employée à l'Assemblée nationale, en
période de vaches grasses. Je pense que, là-dessus, on s'entend
pour dire que la croissance économique est là, que le contexte
est favorable et ce pour la sixième année de reprise. Là
où je suis moins d'accord et où je trouve cela plus
inquiétant, c'est de dire qu'après six ans de reprise
économique, donc de croissance, et même de croissance plus
élevée qu'anticipé, on n'ait pas réussi à
faire mieux qu'on a fait, et je m'explique.
Le portrait financier présenté autant lors du dernier
budget que dans la synthèse et, ce matin, par le ministre des Finances,
se résume, selon lui, à dire: Écoutez, depuis trois ans,
nous avons fait passer le déficit de la province de 3 000 000 000 $
à 1 500 000 000 $ ou 1 600 000 000 $, donc, à toutes fins utiles,
une conclusion à laquelle on en arrive où le gouvernement du
Québec, ce gouvernement, a réduit de moitié le
déficit du Québec. Je veux bien prendre ça pour du
comptant, sauf que la réalité est tout autre chose et la
démonstration a été faite dans le passé que les
chiffres actuels, en vertu des nouvelles conventions comptables, ne le
reflètent pas exactement sur la base comparative, lorsqu'on part d'un
point par rapport à un autre.
Je pense qu'il faut aussi être très correct et très
honnête et je vous dirai ce matin que l'évaluation qu'on peut
faire à partir des chiffres que nous avons, c'est que depuis trois ans
la réduction du déficit aurait plutôt été de
l'ordre de 500 000 000 $ à 700 000 000 $ et non pas de 1 500 000 000 $,
et tout ça grâce à ces nouvelles mesures qui font en sorte
que les sociétés d'État telle Hydro-Québec puissent
maintenant se refléter dans les états financiers. D'ailleurs, les
besoins financiers nets en 1985-1986, donc l'année financière
où le gouvernement du Parti québécois était
là - là, je me réfère carrément à
l'annexe B, page 7, du dernier discours sur le budget, pour parler toujours des
mêmes chiffres, donc des chiffres produits par le gouvernement du
Québec - étaient de 1 700 000 000 $. Ils sont maintenant
d'à peu près 980 000 000 $ à 1 000 000 000 $ et,
jusqu'à un certain point, pris sur une période de temps avec les
ajustements, ils nous démontrent qu'il y a une amélioration
d'à peu près 700 000 000 $.
Ce que je dis, non pas pour faire de la critique pour faire de la
critique, c'est que cette amélioration de 700 000 000 $ du portrait,
c'est quand même un pas dans la bonne direction. Je pense qu'il faut
être assez honnête pour reconnaître qu'il y a des pas dans la
bonne direction. Mais là où il ne faut pas tomber non plus dans
le charriage, c'est de dire que le déficit a diminué de
moitié. D'ailleurs, le ministre des Finances lui-même, lors d'une
rencontre avec le Conseil du patronat, dont M. Dufour, et quelques grands
dirigeants d'entreprises, le 21 février dernier - donc il y a quelques
semaines - était animé d'une grande prudence. On sait que le
ministre des Finances aime ça dire des choses et annoncer des choses
lorsque les bonnes nouvelles sont là, mais son sens pratique de 30
années de vie politique l'a quand même amené à
être très prudent et à ne pas s'engager comme son
collègue du Conseil du trésor l'a fait l'année
passée. Il l'a fait abondamment depuis trois ans en disant:
Écoutez, dans cinq ans nous
aurons annulé totalement le déficit. Je pense que
c'était utopique et cela a fait rire du monde. Je veux bien et
J'applaudirai si on en arrive là, sauf qu'on se rend compte qu'il y a
des choses qui sont faisables et on se rend compte qu'il y a des choses qui ne
sont pas faisables.
L'actuel gouvernement du Québec, depuis trois ans, a
bénéficié de deux conjonctures: une conjoncture de
changement des conventions comptables et un conjoncture économique
très favorable. Le résultat net, tel que mentionné
tantôt, est une amélioration, mais, dans mon livre à moi,
je suis convaincu, à moins qu'on m'en fasse la démonstration
autrement que c'est une amélioration qui aurait dû être
beaucoup mieux, compte tenu des circonstances dans lesquelles on se retrouve et
compte tenu de cet avantage que le Québec se retrouve en croissance
écnomique après six années.
D'ailleurs, d'autres signes sont inquiétants. On parle du
portrait global du Québec; le ministre mentionnait tantôt la
construction, le nombre de permis délivré et tout ça, sauf
qu'on s'aperçoit que cela semble déjà retomber sous le cap
des 50 000 et possiblement sous le cap des 40 000.
La question du chômage est aussi très inquiétante.
On aura beau se comparer à l'Ontario ou vouloir se comparer à des
gens performants, il reste que le taux de chômage est encore de l'ordre
de 9, 5 % à 10 %. Si on compare l'ensemble du Québec à
l'Ontario, on parle du simple au double et, si on compare la région de
Montréal à celle de Toronto, il y a peut-être surchauffe
là-bas, mais on parie plutôt d'un taux de chômage de 3, 5 %
dans la région de Toronto et de 9, 5 % à 10 % dans la
région de Montréal. Tout compte fait, je me dis qu'il y a des
signes qui nous disent: Attention, cela ne va pas si bien que ça.
C'est-à-dire que, oui, pour les investissements, oui, pour ta croissance
économique, oui, pour le PIB, il y a des choses qui s'améliorent
- et on subit un ensemble de conséquences par rapport à ce qui se
passe au Canada et dans le contexte nord-américain - mais attention, il
y a des signes qui nous alarment quelque peu, dont celui que j'ai
mentionné concernant le chômage, et il n'y aura pas
d'amélioration sensible prévisible durant la prochaine
année de ce côté-là parce qu'une série de
mesures auraient dû être prises et ne l'ont pas
été.
Pour moi et pour l'Opposition officielle, le portrait financier du
gouvernement n'est pas le seul indice. C'est un peu comme le bilan d'une
entreprise; il ne suffit pas de dire, à la fin de l'année, qu'on
a réussi à montrer des profits. Il y a toutes sortes de
façons de montrer des profits et, pour le gouvernement, il y a toutes
sortes de façons de réduire le déficit, mais cela
dépend du lendemain qu'on prépare. Après avoir vécu
deux années intensives de privatisation et, donc, vendu plusieurs outils
de développement économique, ce qui, dans certains cas,
était peut-être explicable, dans d'autres cas, beaucoup moins et,
dans d'autres, pas du tout, je me dis que si - c'est ce que nous dit le
ministre des Finances aujourd'hui - la gestion rigoureuse des fonds publics,
pour reprendre son expression, avait été faite, elle se
traduirait essentiellement à un endroit, c'est-à-dire par la
diminution des dépenses publiques qui, elles aussi, varient selon les
chiffres qu'on prend. Mais si on se reporte à l'annexe B, page 6, du
dernier budget du 12 mai 1988, et si on prend les tableaux officiels, on
s'aperçoit qu'il y a une certaine variation du pourcentage des
dépenses selon ce avec quoi on a pu jouer, entre guillemets,
c'est-à-dire en étant capables de faire des inscriptions de
dépenses anticipées d'une année par rapport à
l'autre. On sait que, l'année passée, on a mis des
dépenses anticipées pour 849 000 000 $, ce qui a fait varier les
dépenses à 8, 3 %. Mais si on veut que tout ça soit
rétabli ou réajusté, les dépenses réelles du
gouvernement se traduisent, à la troisième ligne de ce tableau
à l'annexe B, page 6, c'est-à-dire que les dépenses
anticipés réelles du gouvernement pour l'année 1988-1989
sont de 5, 7 %, quand tout ça va être réajusté, par
rapport à 5, 3 %.
On aura beau jouer avec les chiffres, on aura beau jouer avec les
nouvelles conventions comptables, il y a des chiffres qui ne trahissent pas.
Quand on parle de période de gestion rigoureuse, en tout cas, je peux
vous dire qu'une gestion rigoureuse passe par une compression des
dépenses tout en essayant d'assumer les services dits essentiels et de
répondre aux besoins. Ce n'est pas facile; c'est un tour de force. Mais
si c'est de gestion rigoureuse dont on parie, de bonne administration, à
mon avis, M. le Président, le ministre des Finances doit être
capable de nous prouver que ces dépenses, qui pouvaient varier dans le
passé d'environ 5 %, 6 %. 7 % ou 8 %, ont pu être
compressées sous la barre des 3 %, quand on sait que l'inflation se
maintient, depuis les trois dernières années, autour de 4, 2 %,
4, 3 %. Les chiffres sont toujours là. Le taux d'inflation est
là, on vit avec.
Non seulement on ne s'est pas maintenu sous la barre du taux d'inflation
concernant les dépenses, mais on est en haut, donc, le signe est
là qu'il n'y a pas eu de gestion ou une gestion si rigoureuse que
ça. Il y en a eu une pour éviter peut-être que ça
monte à 6 % ou 7 %. Quand le ministre des Finances nous dit qu'il y a eu
une gestion rigoureuse et qu'on a compressé les dépenses, on ne
les a pas compressées, on est encore en haut du taux d'inflation,
premièrement. Pour moi, c'est inquiétant. Si tu as
augmenté tes dépenses en haut du taux d'inflation, donc, tu as
augmenté tes dépenses, depuis trois ans, de 5 % en moyenne et
plus - c'est ce que le tableau de la page 6 de l'annexe B nous dit - et que le
taux d'inflation a été en moyenne d'environ 4 %, ça veut
dire que ce n'est pas là que tu es allé chercher ta marge de
manoeuvre ou ton amélioration du déficit. Donc, on est
allé les chercher à un seul
autre endroit. Si ce n'est pas dans les compressions des
dépenses, c'est dans l'augmentation des revenus. C'est à une
place ou à l'autre. Si c'est dans l'augmentation des revenus, vous
comprendrez, M. le Président, que ça devient très
compliqué parce que la gymnastique qu'on est appelé à
faire avec les nouvelles conventions comptables nous amène à
évaluer de façon très difficile... L'augmentation des
revenus, ça passe soit par des augmentations de taxes pour les
contribuables et, dans ce cas, le ministre nous a dit: On a annoncé un
paquet de bonnes mesures qui font qu'on demande moins aux contribuables. Si on
demande moins aux contribuables, normalement les revenus seraient beaucoup
moindres. Je comprends qu'il y a les investissements et cette création
de la richesse qui se fait et qui génère par elle-même de
nouveaux revenus, mais je dis: Dans l'ensemble, s'il n'y a pas eu
d'augmentation de taxes pour les particuliers, où les prend-on, ces
améliorations du portrait financier?
(10 h 45)
Je résume de façon très succincte. On
voit apparaître un chiffre qui est d'environ 650 000 000 $, 700 000 000
$, 750 000 000 $, donc, trois quarts de milliard de dollars qui se retrouvent
maintenant dans la colonne des revenus qui sont des bénéfices
d'Hydro-Québec. Cette année, on verra apparaître un montant
de 300000000$ à 400000000$ de dividendes, selon ce que va décider
le gouvernement, le ministre des Finances ou le premier ministre. Les
dividendes vont venir affecter directement les besoins financiers nets. C'est
excellent si on réussit à puiser là-dedans, mais si on le
replace dans son contexte antérieur, les chiffres d'Hydro-Québec
n'étalent pas inclus. Seulement au cours des trois dernières
années, si mes chiffres sont exacts, l'effet concernant les
sociétés d'État, avec les corrections qui ont
été apportées... En 1986-1987, avec les nouvelles
conventions comptables, on parle d'affecter positivement des chiffres de
l'ordre d'à peu près 375 000 000 $. En 1987-1988, on a
affecté des chiffres positivement d'environ 650 000 000 $ et, cette
année, de l'ordre d'à peu près 575 000 000 $ à 600
000 000 $.
Tout cela pour dire qu'il faut juste faire attention et ne
pas partir sur l'air de dire qu'on est en train d'éliminer le
déficit du Québec. D'ailleurs, la performance et le tour de force
faits sur papier depuis trois ans, je défie le ministre des Finances et
le gouvernement de continuer à ce même rythme, donc de prendre les
1500000000$ ou 1600000000$ cette année et de les amener à
zéro dans les prochaines années.
Si la performance est si bonne et si on a été
capables de faire cette marge de manoeuvre depuis trois ans, je dis: Appliquons
cette politi-que-là, continuons-la pour les trois prochaines
années et on n'en aura plus de déficit, sauf que c'est sur papier
et que ce n'est pas ainsi que ça va se passer. Le ministre des Finances
en est pleinement conscient et iI a commencé à dire:
Écoutez, on ne s'engagera pas à diminuer, de la même
façon, le déficit; ce n'est pas ainsi que ça se passe. Le
ministre des Finances se rend compte, puis il faut être honnête
là-dessus, que la conjoncture qui a prévalu depuis trois ans a
tenu compte de deux facteurs que j'ai mentionnés tantôt: une
croissance économique extraordinaire et des conventions comptables qui
sont venues changer le barème des chiffres. Le bas de la ligne, vous
allez me dire qu'à la fin, il revient au même, mais le bas de la
ligne me montre que les besoins financiers nets du gouvernement ont
peut-être diminué de l'ordre de 600 000 000 $ à 700 000 000
$, ce qui n'est pas négligeable, sauf que, dans la conjoncture actuelle,
on aurait pu faire beaucoup mieux.
Je termine en disant qu'on aura la chance de poser
plusieurs questions au ministre tantôt. Quand je regarde ce qui s'est
passé concernant la taxe sur l'essence, il y a un minimum de 100 000 000
$ qui sont récupérés par le gouvernement sous forme de
taxes et dont on devrait rétablir le seuil à 30 %,
c'est-à-dire être capables de ramener cette source de revenus, la
taxe sur l'essence, et de ne pas laisser l'ascenseur en haut, alors qu'on
aurait dû la diminuer en bas. Le ministre des Finances le sait, ils ont
décidé de ne pas bouger là-dessus. Comme on dit, c'est un
peu un acquis, mais c'est un acquis qui fait en sorte qu'il y a quelqu'un qui
paie au bout. Cela rentre dans les revenus. Les revenus augmentent
effectivement. Si le ministre des Finances peut nous démontrer qu'il est
capable de baisser et de compresser les dépenses en deçà
du seuil du taux d'Inflation, là on va parier de gestion rigoureuse.
Mais déjà, pas plus tard que le 22 février dernier, dans
Le Devoir, le premier ministre nous a annoncé une augmentation des
dépenses de l'ordre de 6 % pour l'année prochaine. On
prépare le terrain. Dans les prévisions que j'avais,
c'était environ 6, 6 %. Alors, on s'aligne déjà, pour
l'année prochaine, avec une augmentation des dépenses de 6, 6 %
et on prévoit une inflation de 4 %. Alors, une gestion rigoureuse, cela
ne me fait plus pleurer. Je me dis: On ne l'a pas fait depuis trois ans, cette
gestion rigoureuse de couper les dépenses. Pire que ça, il y a
plusieurs secteurs qui ont encore des problèmes. Je pense au secteur de
la santé où I aurait dû y avoir des sommes importantes de
mises seulement pour les urgences afin de corriger des situations. C'est
sûr que si on ne corrige pas des situations et des malaises qui sont
là, on peut, à court terme, améliorer le portrait, mais ce
n'est pas ce qui compte. On ne se promène pas avec les états
financiers; la qualité de vie au Québec est importante.
Je me suis retrouvé à l'urgence la semaine
dernière. Il a fallu faire deux hôpitaux. On n'était pas
capable d'entrer à l'urgence. À l'hôpital
Maisonneuve-Rosemont, c'était fermé, c'était plein. Il a
fallu aller à Santa Cabrini avec un patient, qui était mon
beau-père, âgé de 77
ans qui faisait une crise cardiaque. Un moment, comme celui-là,
n'est pas drôle. De plus on est obligé d'attendre une heure et
demie, deux heures avant de se faire soigner. Je comprends qu'on est
gâté dans notre système, mais il y a un minimum vital. il
ne s'agit pas seulement d'aligner de beaux chiffres et de belles colonnes, mais
il faut être capable, et c'est cela le tour de force, c'est cela le
défi que le gouvernement avait et qu'il n'a pas relevé... Loin
d'avoir comprimé les dépenses, il les a augmentées
au-dessus du taux de l'inflation. Ainsi il se retrouve avec plusieurs
problèmes majeurs non réglés.
Sur le plan économique, et je termine là-dessus, dans le
dossier du libre-échange, on aurait dû obtenir, de l'aide d'Ottawa
et mettre des sommes importantes pour aider nos PME québécoises
à faire face au libre-échange. Il n'y a rien qui se passe
là-dedans. On est au neutre, le plus grand neutre. Vous savez, les
centaines de millions de dollars qu'on ne met pas aujourd'hui ou qu'on ne
prévoit pas aujourd'hui, dans les prochains mois, dans la prochaine
année et dans les prochaines années, c'est un prix très
élevé qu'on aura à payer tantôt pour être
capable de créer ou de sauvegarder des emplois. Là-dessus, les
nouvelles règles du jeu ont changé, on s'est aperçu que
sur le plan économique, il y a plusieurs fusions, plusieurs
acquisitions, plusieurs prises de contrôle, qui se font, des
contrôles québécois qui disparaissent. Mais il y a plus
grave que cela, avec les nouvelles règles du jeu du libre-échange
qui étaient inévitables jusqu'à un certain point, il
fallait prendre les outils nécessaires et rien n'a été
fait, malgré les engagements du gouvernement, du premier ministre en
commission parlementaire et du ministre de l'industrie, du Commerce et de la
Technologie que, vraiment, on donnerait les outils nécessaires. Rien n'a
été fait et on n'a pas l'intention de faire quelque chose.
Avec les centaines de millions de dollars qu'on économise et
qu'on ne veut pas investir dans des programmes de recyclage et de formation de
main-d'oeuvre, pour aider les entreprises à faire face au
libre-échange, on se prépare des lendemains pour le moins
misérables. Veuillez me croire, M. le Président, je trouve
alarmant de voir que le gouvernement ne prend pas ses responsabilités
pendant qu'il a la marge de manoeuvre.
Je termine en disant au ministre des Finances que je veux bien qu'il
garde le cap pour dire: On va diminuer le déficit. Mais on ne le diminue
pas à n'importe quel prix, de n'importe quelle façon. Si vous
voulez diminuer le déficit, il va falloir que les dépenses
passent en deçà du seuil de l'inflation et non pas ce que vous
avez fait depuis trois ans, c'est-à-dire de maintenir des
dépenses à 5 %, en haut du seuil de 5 % pendant que le taux
d'inflation était à 4 %.
Les seules augmentations du déficit qu'il y a eu de fait sont
dues à une conjoncture économique extraordinaire et à des
changements des règles du jeu qui font qu'Hydro-Québec est
capable de montrer les bénéfices qui se reflètent dans les
états financiers du gouvernement et qui améliorent de 750 000 000
$ d'un seul coup les états financiers du gouvernement. Les besoins
financiers nets ne sont pas rencontrés pour autant, la dette va
persister. Si, le moindrement en 1989-1990, on connaît un début de
récession, ce que je ne souhaite pas...
Le Président (M. Després): En concluant, M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand):... soit dit en passant.
Le Président (M. Després): Votre temps est
dépassé, je m'excuse.
M. Parent (Bertrand): Je termine, M. le Président. Si on
connaît une récession au début de 1989-1990, on sera dans
une situation très difficile pour maintenir seulement ce qu'on a
réussi à atteindre comme palier après six années de
croissance économique.
Le Président (M. Després): Merci, M. le
député de Bertrand. M. le ministre des Finances, la parole est
à vous.
M. Gérard D. Levesque
M. Levesque: Je vous remercie, M. le Président. Je
remercie le député de Bertrand de son intervention. Je pense que,
comme il l'a dit à la suite de mes propos, qu'il pouvait en endosser une
partie, je suis bien prêt à lui remettre la politesse. Cependant,
je crois qu'il est bon que nous puissions reprendre quelques-uns des points
qu'il a avancés et où j'aurais peut-être quelques remarques
à faire, particulièrement du côté des
dépenses.
Le député de Bertrand nous a renvoyés au discours
sur le budget, aux renseignements supplémentaires, à l'annexe B,
page 6, où il y a un tableau qui parle des dépenses
budgétaires ajustées. Ce tableau, évidemment, ne parle pas
des années antérieures à 1984-1985, 1983-1984, par rapport
à la variation budgétaire des dépenses. À ce
moment-là, on arriverait à des chiffres beaucoup plus forts. On
se rappelle les périodes de 1981-1982, etc. Prenons simplement ce que
nous avons dans ce tableau. On s'apercevra qu'en 1984-1985 il y avait une
augmentation de dépenses de 8. 8 % et dès que nous avons eu un
budget complet, 1986-1987, vous voyez l'augmentation de 3. 1 %. Où
j'aimerais attirer l'attention du député et de la commission,
c'est qu'il a parlé du taux d'inflation qui se situe à peu
près à 4 %, 4, 2 %, 4, 4 %, 4, 3 %, si je prends la ligne
inférieure et I fait la comparaison avec les dépenses qui sont
plutôt de 5 % ou 5, 2 %, 5, 3 %, 5, 4 %, jusqu'à 5, 7 %. Il y a
là une différence de 1 % à 1, 5 % à
peu près.
Par contre, s'iI prend une autre ligne qu'il semble avoir
oubliée, c'est le taux de croissance du PIB. Il va s'apercevoir que ce
taux de croissance du PIB se situe plutôt entre 7 % et g % et 9. 5 %.
S'iI compare l'augmentation des dépenses depuis que nous sommes au
pouvoir, vous verrez qu'il y a là une marge importante entre le taux
d'augmentation des dépenses, d'une part, et le taux de croissance du
PIB, d'autre part Bien que je sois d'accord avec le député qu'il
faut se rapprocher le plus possible du taux d'inflation, ne pas trop le
dépasser - c'est un objectif louable - tout de même, le
problème que nous connaissons aujourd'hui ne vient pas tellement de
là, il vient du fait que, au cours des années 1977 à 1982,
en particulier - il n'était pas là lui-même, il aurait pu
inspirer le gouvernement autrement à ce moment là - non seulement
on a dépassé, dans ces années-là, le taux
d'inflation, mais on a dépasssé le taux de croissance du PIB, et
- j'attire l'attention du député de Bertrand là-dessus -
c'est là la catastrophe financière dont nous avons
hérité. Ce n'est qu'en 1984 qu'on a commencé à se
réveiller du côté de l'Opposition - qui était le
gouvernement du temps - forcément, parce qu'on avait des
problèmes avec les agences de crédit, on avait des
problèmes avec le financement de la dette publique.
Je ne veux pas vivre du passé, mais il est
simplement bon de rappeler que c'est entre 1977 et 1983, qu'on s'est
laissé aller, dans le taux de croissance des dépenses, non pas
seulement à dépasser le taux d'inflation, mais ce qui est encore
plus grave, à dépasser le taux de croissance du PIB. C'est
là que nous avons accumulé les problèmes sérieux
qui nous poursuivent encore aujourd'hui. Nous avions, en 1976. à peu
près un peu moins de 5 000 000 000 $ d'endettement, en neuf ans
d'administration et au bout de 4 ans à 5 ans et 9 ans, on arrive
à environ 28 000 000 000 $ - c'est le problème - donc, 14 000 000
000 $ seulement pour payer les dépenses courantes. Le gros
problème est là et le député de Bertrand a
parfaitement raison de nous rappeller l'importance de bien suivre le niveau
d'augmentation des dépenses, parce que si nous avons pu diminuer le
déficit, c'est parce que, chaque année, nous avons
contrôlé, maintenu le niveau de croissance des dépenses
à un niveau de beaucoup inférieur à celui du taux de
croissance du PIB. (11 heures)
C'est là qu'est la marge qui nous a permis de
diminuer le déficit, et, si nous avons connu 4'endettement que nous
avons connu entre 1977 et 1983, c'est qu'on a oublié ce principe de
base. Aujourd'hui, si ce n'était de cette dette dont nous avons
hérité, nous serions réellement en voiture, si vous me
pardonnez l'expression, parce que nous avons une des meilleures
économies au monde et, en même temps, un contrôle rigoureux
des dépenses. Alors, si nous n'avions pas en plus ce service de la
dette, qui est notre cauchemar... parce que c'est là qu'est notre gros
problème. C'est pourquoi nous avons pris des mesures, depuis que nous
sommes au pouvoir. J'ai un tableau ici, et je suggère qu'il circule si
c'est possible afin qu'on puisse clairement voir les dépenses
budgétaires proportionnellement au produit intérieur brut. Ceux
qui sont plus près, ici, pourront le voir. En 1977, nous étions
là, à peu près à 22 %, et nous sommes montés
à peu près jusque dans les environs de 26 %. Chaque marche que
nous avons montée, c'est parce que nous avons laissé les
dépenses dépasser la croissance du PIB. Ce n'est qu'à
cette période qu'on a commencé à maintenir les
dépenses sous le niveau de croissance du PIB, et c'est ainsi qu'on a
descendu progressivement à un point tel que nous sommes aujourd'hui, par
rapport au PIB, en meilleure position que nous ne l'étions en 1977.
Cependant, la dette est toujours là, mais nous sommes en bonne voie de
corriger cette situation.
Un autre sujet. On a dit, évidemment, que, si l'on
avait accepté qu'il y ait eu une croissance économique, etc., on
aurait peut-être pu faire mieux dans certaines dépenses et
dégager des sommes pour la santé. Le cas personnel que nous
rapporte le député de Bertrand est sûrement un cas que nous
aimerions voir éviter. C'est clair que nous sommes tous en faveur des
meilleurs soins possible. Nous avons un excellent régime de
santé, mais iI peut arriver des cas comme ceux qu'il a
mentionnés. Cependant, ce n'est pas parce que le gouvernement n'a pas
fait un effort prioritaire dans le domaine de la santé. En effet, nous
avons pu allouer à nouveau une somme de 1 400 000 000 $, et le secteur
de la santé est celui qui a le plus bénéficié de
cette nouvelle allocation budgétaire. Les efforts substantiels
déployés, depute trois ans, pour améliorer la
qualité des services se traduisent, simplement en 1988-1989, par un
ajustement budgétaire de 500 000 000 $, cela sans compter les
dépenses d'immobilisation réalisées dans ce réseau.
C'est clair qu'on a mis l'accent sur la santé, mais également
qu'on ne peut pas tout régler en si peu de temps et qu'on n'a pas les
moyens de faire plus. Il faut bien comprendre que nous devons demeurer
compétitifs. Ce que nous avons réussi à faire, par
exemple, alors que le fardeau fiscal était de 10. 5 % plus
élevé au Québec qu'en Ontario, avec la baisse des
impôts que nous commençons à sentir présentement, en
1989, c'est réduire le fardeau fiscal des particuliers de 10, 5 %
à 2, 5 %. Du côté des corporations, la différence
était à 9, 6 % et on l'a baissée à 1 %. C'est
presque la parité avec l'Ontario bien que l'Ontario ait un revenu
personnel plus élevé et 50 % de population de plus pour faire
face à une dette inférieure à la nôtre. Quand on
prend l'ensemble du secteur public, si on laisse tomber Hydro, nous avons une
dette de 44 000 000 000 $ et, en Ontario, en tenant compte des mêmes
données de base, leur dette est de
32 000 000 000 $. Les autres provinces sont en bas de 10 000 000 000 $.
Ce qui veut dire que, pour nous, c'est Infiniment plus difficile, avec ces
données, de pouvoir encore donner des services meilleurs que n'importe
où ailleurs. Pourtant, je pense que nous tenons le coup et que nos
services peuvent se comparer. Mais la situation est difficile. D'autant plus,
il faut bien le dire, que du côté des transferts
fédéraux, il y a une stagnation.
Si on prend l'ensemble des transferts fédéraux il y a
quatre ou cinq ans - en chiffres absolus, j'entends - et qu'on les compare
à ceux d'aujourd'hui, c'est pas mal le même chiffre.
C'était autour de 6000000000$, il y a quatre ou cinq ans, et c'est
encore autour de 6 000 000 000 $. Alors, il semble que les transferts
fédéraux ne tiennent pas compte de l'inflation. En plus, dans
cette partie des transferts fédéraux, il y a le financement des
programmes établis qui touchent la santé et l'éducation
supérieure. Là encore, le gouvernement du Canada, le gouvernement
fédéral, par diverses mesures, depuis 1982, a réussi
à se désengager de plus en plus et cela fait d'autant plus mal
que, du côté de l'enseignement supérieur, il y a les
universités qui font des demandes du côté de la recherche,
etc. Les besoins sont clairs et, pourtant, le gouvernement
fédéral, de ce côté-là encore, fait en sorte
que ses transferts stagnent.
Mais encore plus dramatique, c'est que, du côté du
financement des programmes établis, dans le domaine de la santé,
nous avons une population vieillissante, nous avons de nouvelles technologies
médicales qui sont également nécessaires, dont les
coûts s'accroissent, et là encore, cette stagnation des transferts
fédéraux au chapitre du financement des programmes établis
crée une nouvelle pression, une pression additionnelle sur les finances
publiques du Québec. Je suis très préoccupé par
cette situation.
Ce n'est pas parce que je n'ai pas fait mon devoir. En 1986, par
l'"Urgence d'un redressement", le 5 mars 1986, le budget de 1986-1987, le
budget de 1987-1988... nous avons même publié une annexe
complète sur ce problème. À chaque réunion que j'ai
eue avec le ministre fédéral des Finances, j'ai eu l'occasion
d'insister sur l'importance, pour le gouvernement fédéral, de
maintenir au moins sa proportion de financement. On se rappelle que pour ces
programmes, dans le domaine de l'assurance-hospitalisation et dans le domaine
de l'assurance-santé, en 1960 d'une part et en 1970 de l'autre, on
était à peu près à 50-50 dans cette
démarche. Maintenant, le gouvernement fédéral semble
plutôt aller vers les 40 % et les provinces plutôt vers les 60 %.
Alors, cela constitue encore une sérieuse contrainte pour les finances
publiques du Québec et d'autres provinces ressentent la même
pression. Nous nous sommes même rencontrés à la demande des
premiers ministres des provinces, à Moncton, il y a quelques semaines,
et, pour la première fois, les ministres des Finances et les ministres
de la Santé des provinces se sont réunis pour évaluer la
situation. C'est clair que les coûts dans le domaine de la santé
constituent une pression très sérieuse sur les finances
publiques.
En terminant, je pourrais, évidemment, repasser... On a
parlé des privatisations tout à l'heure, j'aurai peut-être
l'occasion de revenir sur le sujet au cours de l'avant-midi, mais je tiens
à dire que, de ce côté-là, il a été
nécessaire pour le gouvernement de procéder et une partie de
l'assainissement des finances publiques a justement consisté à
remettre à l'entreprise privée certaines activités
commerciales qui étaient devenues, pour le gouvernement du
Québec, des canards boiteux et des sources de déficit
considérables. Le député de Lévis, qui vient de
faire son entrée, arrive au bon moment. Cela va lui permettre de poser
des questions et cela va nous permettre de donner des réponses.
J'attendrai donc pour poursuivre là-dessus.
On a aussi parlé des bénéfices et des dividendes
d'Hydro-Québec. Pour les dividendes, on peut retourner en 1984. Il y a
eu, je pense, 156 000 000 $ en dividendes qui ont été
versés par Hydro-Québec au gouvernement antérieur.
D'ailleurs, c'est le gouvernement antérieur qui a décidé
qu'il y aurait des dividendes de la part d'Hydro-Québec. Il ne faudrait
pas qu'on se scandalise qu'il y en ait encore aujourd'hui. Mais ce n'est
sûrement pas ça qui a fait, comme je l'ai mentionné, la
différence dans le niveau du déficit. Lorsque je dis que le
niveau du déficit a été baissé de moitié, ce
n'est pas non plus les conventions comptables qui l'ont baissé. C'est en
vertu des mêmes conventions comptables que je fais la comparaison.
Lorsque je parle d'un déficit de 3 200 000 000 $, c'est en vertu des
mêmes conventions comptables qu'il a été réduit
à 1 600 000 000 $. C'est après que les conventions comptables ont
été changées.
Je pense que l'Opposition fait son possible. Je les comprends. Comme je
l'ai dit, j'ai passé 17 ans de ce côté-là. On fait
son possible. Il y a des moments plus difficiles que d'autres. Il y a des
moments où les arguments viennent facilement, comme ce fut le cas pour
nous, en 1985, mais il y a des moments où c'est plus difficile de faire
le travail de l'Opposition, surtout quand on a des résultats comme ceux
que j'ai l'honneur de présenter ce matin. Ce n'est pas toujours facile
évidemment. Il y a des situations qui dépendent d'une conjoncture
internationale, à un moment donné, et on peut arriver à
des résultats différents, c'est entendu. Je n'essaie pas de
prendre tout le crédit quand ça va bien parce que je ne veux pas
avoir tout le discrédit quand ça ira mal.
Une voix:...
M. Levesque: Oui, oui. Tout de même, je pense que notre
gouvernement avait certains
objectifs. Nous avons été élus dans ce
sens-là pour répondre aux désirs de la population de voir
l'assainissement des finances publiques. Je pense que nous avons livré
la marchandise et je suis à votre disposition s'il y a d'autres
questions, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Bertrand. (11 h 15)
M. Jean-Guy Parent
M. Parent (Bertrand): Merci, M. le Président. Je pense que
le ministre a répliqué à la démonstration que Je
lui ai faite tantôt, selon moi, avec très peu de conviction quant
aux arguments que j'ai apportés. Je demeure convaincu que si quelqu'un,
actuellement, n'est pas dans une position très facile, malgré la
situation facile, c'est le ministre des Finances. Il pourra peut-être
nous expliquer comment il se fait qu'en cette période de croissance
économique si extraordinaire, en cette période de vaches grasses
si formidable, on n'ait pas réussi à obtenir de meilleurs
résultats. J'ai expliqué tantôt ce que je voulais dire par
là.
Le ministre nous a dit, dans sa réplique: Écoutez, les
transferts fédéraux ont stagné au cours des
dernières années. Je regarde les chiffres que j'ai devant moi,
qui remontent jusqu'à 1983: les transferts fédéraux
étaient alors de l'ordre de 6 200 000 000 $ et ils étaient
stagnants à ce moment-là, en 1984-1985; ils ont diminué un
peu en 1986 et remonté un peu. Aujourd'hui, pour 1988-1989, on parle de
6 400 000 000 $ ou 6 500 000 000 $. En ce qui concerne les transferts
fédéraux, je me souviens, à l'époque - même
si je n'étais pas là, je suivais de près ce qui se passait
- qu'on entendait dire que c'était terrible qu'on n'obtienne pas notre
juste part, notre quote-part de transferts fédéraux. En tout cas,
depuis trois ans, vous êtes obligé d'avouer vous-même, quant
à ce point-là, qu'il y a, entre guillemets, une forme
d'échec, c'est-à-dire que vous n'avez pas réussi à
aller chercher les quotes-parts qui devraient peut-être nous revenir.
Vous-même ainsi que certains de vos collègues, je pense au
ministre de l'Agriculture et à d'autres ministres, vous vous apercevez
maintenant que la quote-part du Québec, notre juste part, notre juste
transfert, on ne l'obtient pas. Là aussi, comme bon gouvernement, vous
deviez faire ça.
Quant à moi, j'en ai pris bonne note et je me suis dit: Tant
mieux, si on va chercher 500 000 000 $ ou 1 000 000 000 $ de plus, ce qui
serait normal. SI, ces trois dernières années, on avait
été gouvernés par un bon gouvernement, on les aurait eus.
Cela viendrait se réfléter dans les revenus, avec les revenus
autonomes, et cela viendrait se réfléter sur le déficit,
sauf qu'on n'a pas réussi à aller le chercher. Pour moi, en
termes de chiffres absolus, nonobstant ce qui a pu se passer dans le
passé alors que ce n'était supposément pas bon, je me dis
que, si c'était bon pour eux, ils auraient dû l'avoir. C'est le
premier échec.
Tantôt j'ai mentionné la question de la croissance des
dépenses budgétaires ajustées pour reprendre la ligne.
Dans le passé, les pourcentages étaient peut-être
effectivement plus élevés que ceux qu'on a connus au cours des
dernières années, mais, encore là, il faut dire que le
taux d'inflation était certes un peu plus élevé.
Aujourd'hui, on maintient des dépenses supérieures à
l'inflation. Le ministre des Finances nous dit: Je suis d'accord que cela ne
devrait pas... Il faut garder le cap; il faut amoindrir ta différence et
être capables de se tenir en bas de l'inflation, sauf que cela n'a pas
été fait.
Je regarde la réalité et j'analyse la situation
après trois ans. Le ministre nous dit, relativement au taux de
croissance du PIB: C'est formidable, il se promène aux environs de 9 %;
8, 3 % cette année et 7 % l'année prochaine. Oui, mais je
rappellerai au ministre que, si le taux de croissance du PIB est bon,
supérieur à 7 %, comparativement à 1983, c'est dû
à un paquet de facteurs dont le gouvernement peut peut-être
contrôler une partie mais dont il ne peut peut-être pas
contrôler l'autre. La partie qu'il peut contrôler, c'est celle que
je mentionnais tantôt en disant qu'on se prépare des lendemains
qui ne seront peut-être pas si roses que ça. C'est pendant les
années de vaches grasses et pendant que ça va bien qu'il est
temps d'investir dans certains domaines, par exemple en recherche et
développement, pour reprendre le recul des sept, huit ou dix
dernières années. Tout le monde le reconnaît, y compris le
gouvernement, sauf qu'on ne fait pas le rattrapage, on ne met pas les sommes
d'argent nécessaires. Entre-temps, à court terme, sur une
période de trois ans, on peut effectivement montrer un meilleur
portrait, mais; si, en 1988-1989, on n'investit pas en recherche et
développement, si on n'appuie pas nos entreprises et notre recherche, on
risque fort d'en avoir la répercussion dans cinq ou dix ans. C'est
ça le cycle finalement: on prépare aujourd'hui les lendemains. Je
pense que c'est important, pour un bon gouvernement, en plus de gérer,
de fermer le robinet le plus possible en ce qui concerne la gestion et la
compression des dépenses. La compression des dépenses, ce n'est
pas nécessairement de couper dans les services, c'est tout ce "red
tape', cette administration qui n'est peut-être pas facile, j'en
conviens. Mais le portrait, la photographie que je prends de votre état
de performance à la page B-6 de l'annexe du budget de l'année
passée... les preuves sont là. Il y a une performance en ce qui
concerne les dépenses qui est en haut des 5 %, 5, 5 %. Je trouve cela
inadmissible.
Concernant les lendemains qu'on se prépare, qui seront
difficiles, je donnais des exemples tantôt, dans le domaine de la
recherche et du développement, dans le domaine de l'aide à
l'entreprise et à la main-d'oeuvre, avec les
programmes de recyclage à cause du
libre-échange. C'est grave parce que ce qui va se passer dans un an,
deux ans et trois ans, ça dépend directement des efforts que le
gouvernement fait aujourd'hui en termes de priorités. Que le ministre me
dise: Écoutez, on gère ça serré, oui, mais vous
gérez l'argent des gens et vous le redistribuez. Le rôle du
gouvernement, c'est de le redistribuer aux bons endroits, aux endroits
stratégiques. Si on ne prépare pas nos entreprises
québécoises, actuellement - pour prendre un exemple parmi tant
d'autres - à faire face à cette nouvelle concurrence, ce n'est
pas compliqué, nos PME québécoises ne seront pas capables
de relever le défi que représentent les années
quatre-vingt-dix, avec le libre-échange et le courant Nord-Sud qui va se
faire. On ne leur donne pas les outils et c'est exactement ce qui va se
passer.
En matière de main-d'oeuvre, en ce qui concerne le
taux de chômage, ce qu'on connaît actuellement va vraiment
être le plancher. Cela va juste aller en augmentant parce que les 10 % de
chômage qu'on a... On a une disponibilité de main-d'oeuvre et on a
une demande, sauf que la demande ne rejoint pas l'offre et c'est dû
à un problème de formation, à un problème de
recyclage. Là, ça va aller en empirant parce que le processus est
enclenché. Je me dis: Ce serait important qu'il y ait des sommes
investies là-dedans. Le déficit serait peut-être de 100
000000$ ou 200000000$ de plus, parce qu'on aurait investi, et peut-être
que le portrait financier à court terme ne serait pas aussi bon, mais on
se préparerait des lendemains drôlement importants. Les efforts
que l'on ne fait pas aujourd'hui concernant ce qui va se passer à cause
de ces nouvelles règles du jeu, je me dis que c'est une
responsabilité qui est importante.
C'est pour ça que l'analyse stricte, pure et nette
des chiffres qui apparaissent avec des résultats financiers, qui semble
- comme je dis toujours - à prime abord et selon l'emballage qui est
mis, être merveilleuse, c'est loin d'être le vrai portrait.
Hydro-Québec pourra bien se vanter de faire 700 000 000 $, 800 000 000 $
de bénéfices, mais quand les gens vivent ce qu'ils ont
vécu depuis six à huit mois dans cette société,
c'est parce qu'il y a des robinets qui ont été fermés
à un moment donné et qu'on n'a pas investi. C'est le plus bel
exemple, le plus tangible. Je pense que le ministre ne peut pas contredire
ça. Ils n'ont pas investi dans l'amélioration du réseau.
Tu peux faire des économies. Tu peux ne pas améliorer ton
réseau. Tu peux ne pas faire certaines dépenses qui sont des
immobilisations, dans le fond.
C'est sûr qu'Hydro-Québec a une meilleure
performance au chapitre des chiffres, depuis les deux, trois dernières
années. Ils vont même franchir le cap du milliard. Ils vont
d'ailleurs venir en commission parlementaire la semaine prochaine, parler de
politique tarifaire. L'année passée, on a dit à
Hydro-Québec, en commission parlementaire: Écoutez, on n'est pas
d'accord avec les chiffres que vous amenez en ce qui concerne les trois quarts
de milliard de dollars de bénéfices pour la prochaine
année - ce qui s'est passé effectivement - ni même avec
l'augmentation. Donnez une année de répit, finalement, en ce qui
concerne l'augmentation des tarifs parce que c'est une taxe... Non, non. Ils
l'ont augmenté de la même manière, en haut du taux
d'inflation. Le gouvernement a continué à aller chercher une taxe
indirecte, parce que c'est ça. Alors, on se ramasse avec un service qui
est de moins en moins fiable. Cela va coûter combien tantôt pour
rétablir tout ça et être capable de donner le service
auquel on est en droit de s'attendre?
L'exemple que je donne, c'est un parmi tant d'autres. J'ai
parlé tantôt du domaine de la santé. Je comprends que le
ministre des Finances dise que c'est déplorable, mais je ne comprends
pas qu'il vienne me dire: Écoutez, on investit 1 400 000 000 $ dans ce
domaine. Demandez à vos députés, et le président en
sait quelque chose. Ils ont formé des comités sous l'égide
de la ministre responsable et ils ont fait des rapports sur l'état
d'urgence des urgences dans les hôpitaux. On sait que le portrait n'est
pas si rose qu'on nous le laisse miroiter. Je regarde le résultat net.
Vous me ferez la démonstration que vous voudrez en disant que vous avez
investi 1000000000$ OU 1400000000$ ou allez chercher les chiffres que vous
voudrez du bon, de l'ancien ou du nouvel argent, mais le résultat net
c'est qu'il y a un problème chronique là-dedans. Quel est le
résultat net en recherche et développement, M. le ministre? C'est
pour ça que je ne me réjouis pas du portrait du Québec. Le
portrait financier et l'analyse, oui, la photographie est belle, mais, quand je
gratte derrière la photographie, je me dis: Notre rôle en
politique et notre rôle dans l'Opposition - vous y avez passé 17
ans, M. le ministre, vous dites que vous en savez quelque chose - ce n'est pas
juste de critiquer. On a été très corrects et quand il y a
eu des bons coups de faits, on a été capables de le dire. Mais,
là, on est en train de se jouer un tour. Actuellement, le gouvernement
jouit d'une bonne période, le ministre des Finances est en
période euphorique, tant mieux pour lui. N'importe quel ministre des
Finances voudrait être à sa place en cette période de
prospérité et de croissance, mais je dis au ministre des
Finances: Attention! Regardez les vrais problèmes. Regardez ce qui s'est
passé au niveau des dépenses. Regardez ce qui se prépare
pour les lendemains plus difficiles et regardez là où on devrait
mettre des investissements actuellement, c'est-à-dire des postes
budgétaires pour être capables d'avoir des dépenses qui
seraient des investissements.
Je termine en disant que sur la question de la recherche et
du développement, on aura eu beau le dire dans le discours sur le
budget, on aura eu beau mettre quelques mesures... et là, je
prends un exemple du ministre. À la suite de mesures
qu'il a annoncées en décembre dernier sur la question de
l'exploration minière, iI a dit: Si ce n'est pas assez, on
révisera notre situation, deux mois après. L'Association des
prospecteurs du Québec a applaudi et était bien contente, sauf
que lorsqu'elle a gratté un peu, elle s'est aperçue que ça
ne touchait que l'exploration en profondeur avec un délai très
court; ce qui fait en sorte que cela a touché peu de gens. Alors, on
annonce une mesure, mais le résultat net fait en sorte que cela touche
très peu de gens. Donc, cela a très bien paru, mais le
résultat net n'est pas là et, en exploration minière,
l'avance qu'on avait avec tout notre régime d'avantages fiscaux, on l'a
perdu, on a perdu le momentum, comme on a perdu le momentum du Régime
d'épargne-actions. Quelles mesures ont été prises depuis
un an, depuis le krach boursier, des mesures concrètes pour être
capables de regagner la confiance des petits Investisseurs, des PME
québécoises qui veulent aller à la Bourse?
Constamment, toutes les semaines je rencontre des gens qui
voudraient être capables de retourner à l'appel public sous le
Régime d'épargne-actions, mais Is ne peuvent plus, ce n'est pas
bon, cela ne lève pas. Bien sûr qu'il y a eu des moments passifs
de la part du gouvernement, mais c'est ça, M. le ministre des Finances,
bien investir quelques centaines de millions de dollars à droite et
à gauche, cela fait en sorte que tu te prépares des lendemains un
peu plus heureux que ceux qu'on est en train de se préparer. Mais,
là, cela ne paraît pas parce qu'on est dans une bonne conjoncture.
Je vous demande, avec ces exemples-là - et je reviens sur la question
des demandes qui ont été faites à l'exploration
minière - quels sont les résultats des programmes après
les deux premiers mois de l'année? Quel sorte de "feeling" avez-vous et,
aujourd'hui, êtes-vous prêt à vous engager à mettre
d'autres incitatifs fiscaux et à élargir de façon que l'on
puisse regagner la confiance des investisseurs dans ce domaine?
Je me dis: II faut que le ministre des Finances annonce des
choses qui correspondent à des réalités. Je ne les vois
pas ces réalités-là, pas plus que je ne vois les
résultats concrets en recherche et développement. Le ministre de
l'Industrie et du Commerce en avant de moi est le premier à pleurer,
à se plaindre, à dire que ça n'a pas de bon sens, qu'il
faut obtenir davantage et Investir davantage. Il y a eu un sommet de la
technologie à Montréal où tout le milieu des affaires et
le ministre ont affirmé qu'on reprendra tout cet
arriérage-là et qu'on atteindra, d'ici 1991-1992, 2 % du PIB et
que c'est là qu'l faut en arriver. Je suis d'accord avec ça et je
l'endosse, mais où sont les actions concrètes pour être
capables d'arriver à ça? Ce n'est pas de brandir un programme
demain matin, mais il y a une série de mesures qui doivent être
prises pour regagner la confiance des gens. (11 h 30)
Dans le cas des investissements dans le domaine minier,
toute une partie de notre économie nous échappe par rapport
à ce qui s'est passé pendant quelques années. Certes, le
gouvernement fédéral n'a pas aidé. Certes, le gouvernement
fédéral a tiré le tapis en-dessous des pieds dans ce
domaine-là quant à ses programmes et à ses Incitatifs
fiscaux. Mais c'est là que le Québec devait se virer de bord et
faire quelque chose.
Je vous dis, M. le ministre des Finances, que 1989-1990 et
1990-1991 ne seront pas à l'image et au portrait de ce qui est en train
de se passer. Quand le gouvernement du Québec nous disait, iI y a un an,
et vous étiez aussi l'un de ses porte-parole qui veniez nous dire ici,
en commission parlementaire: Écoutez, on a créé 100 000
jobs. Bien oui! Prenons la moyenne des trois dernières années:
D'abord, on est en bas des 80 000 et on amorce cette année - je ne me
réjouis pas de cela, mais on l'avait dit à ce moment-là -
bien plus une création de 60 000 emplois. Est-ce normal? Ce n'est pas
normal, parce qu'on s'est préparé. C'est la même chose pour
la construction. On a aboli des programmes, on a aboli ci et ça.
Ce que j'avance, M. le Président, ce sont des choses
prouvables. Il y a maintenant une fiche, une feuille de route qui nous indique
des performances après trois ans. Les effets ne seront ressentis que
dans un an ou deux, mais iI y a déjà des indices qui commencent
à m'inquiéter.
Je pense que le ministre des Finances, qui suit son affaire
de près, commence à s'en rendre compte. Quand on voit dans les
journaux que le ministre des Finances n'est plus prêt à s'engager
à diminuer le déficit budgétaire, c'est parce que
là, il a compris quil y a un jeu qu'on ne peut plus jouer. On en a
bénéficié, cela a bien été, mais on ne peut
pas s'embarquer là-dedans.
Il y a des choses que le ministre des Finances ne
contrôle pas. Par exemple, les taux d'intérêts. Il est beau
qu'il y ait des rencontres des premiers ministres et des rencontres des
ministres des Finances, cela fait partie... Mais, M. le ministre des Finances,
vous savez très bien qu'l y a de grands bouts qu'on ne contrôle
pas, ni vous ni qui que ce soit qui serait assis à votre place, au sujet
du taux d'intérêt, par exemple, sauf que s'iI y a des signaux des
représentations, des mesures et des revendications je pense qu'on peut
changer des choses. Mais là, j'ai l'impression qu'on est dans le train,
qu'on regarde passer cela et qu'on dit: Le paysage est beau; mais iI y a un
tunnel qui s'en vient. Je ne sais pas si le ministre des Finances sera
là, je ne sais pas si je serai là et je ne sais pas si qui que ce
soit sera là dans cinq ans d'ici, mais, ce que je dis, c'est que ce qui
se passe aujourd'hui, en 1969, cela m'inquiète, parce qu'on est dans la
politique du laisser-faire, du laisser-aller.
On vit encore sur une vague et on nous a
prêché, au cours des deux dernières années,
que la situation dans laquelle le Parti québécois avait mis le
Québec était terrible. Et le ministre nous en parle encore
aujourd'hui. C'est fini, c'est passé. La démonstration, vos
"shows", tout a été fait; des représentations ont
été faites. Mais quand cela est dit et que cela est fait, on peut
commencer à analyser, à administrer, et à dire: Où
est la performance du gouvernement du Québec? Vous n'avez pas tout fait
mal. Des améliorations ont été faites et je les ai
soulignées au tout début, j'ai su les reconnaître. Mais
dans la conjoncture, toute chose étant relative en soi, je pense, M. le
ministre des Finances, qu'on est en droit de s'attendre à un meilleur
portrait que cela et surtout à une meilleure préparation pour les
prochaines années.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre des
Finances.
M. Gérard D. Levesque
M. Levesque: Merci, M. le Président. Je voudrais relever
quelques points qui ont été abordés par mon
collègue, le député de Bertrand. Disons tout d'abord, en
commençant par les derniers propos qu'il a tenus relativement à
ce que j'avais mentionné au Conseil du patronat du Québec, alors
qu'on me suggérait de m'engager à faire disparaître
complètement le déficit budgétaire d'ici quatre ou cinq
ans. J'ai été habitué à ne pas m'engager à
des choses dont je ne suis pas sûr. J'ai essayé, au cours de ma
vie, de mettre de l'avant l'importance de ne promettre que ce que je suis
capable de livrer. Quand je ne suis pas sûr de pouvoir livrer la
marchandise, je ne la promets pas. Cela m'a évité bien des
problèmes dans ma vie politique. Cependant, j'ai dit au Conseil du
patronat qu'on aurait pu arriver à leur suggestion, même au cours
du dernier budget, si, au lieu de baisser les impôts de 1 400 000 000 $,
on avait tout mis sur le déficit. Cela aurait été bien
simple. Mais nous avons opté pour deux objectifs, celui de diminuer le
déficit et, également, celui de diminuer les impôts. Nous
pensions qu'il était important d'améliorer la
compétitivité avec nos voisins.
Je le répète, nous étions à un taux
différentiel de 10, 5 %. Lorsqu'on parle d'investissement, cela revient
souvent, surtout sur l'impôt sur les particuliers, les gens qui ont
à prendre les décisions, les gens qui veulent venir ici, les
cadres qui veulent s'établir au Québec, s'ils ont le choix et
s'il y a un taux différentiel de 10, 5 % sur l'impôt, lis peuvent
y penser deux fois. Si c'est cela qui fait la différence, cela peut
faire la différence. Dans ce cas-là, nous avons opté pour
diminuer le fardeau fiscal des contribuables du Québec. Au moment
où je vous parle, en 1989, tous les contribuables
bénéfient de cette baisse d'impôt, les familles en
particulier. Il y a 61 % de diminution d'impôt, 772 000 000 $ sur les 1
257 000 000 $ qui vont aux familles. Nous avons donc décidé de
diminuer le déficit, de diminuer les impôts et si je ne me suis
pas engagé pour l'avenir, ce n'est pas parce que je ne tends pas vers
les mêmes objectifs, c'est que je crois que nous avons réussi
à faire un pas de géant dans les deux directions: la diminution
du déficit et la diminution des impôts.
Je dois dire qu'on ne peut faire la même chose chaque
année, évidemment. C'est clair. Nous avons pris cette marge de
manoeuvre que nous avions, non pas seulement, encore une fois, grâce
à la conjoncture ou à la croissance économique... La
croissance économique est importante à cause de la
création d'emplois. C'est beaucoup plus réconfortant pour le
Trésor d'avoir 100 000 nouveaux contribuables que d'avoir 100 000
nouveaux bénéficiaires, c'est clair, cela aide, mais
également la gestion des dépenses.
Cela m'amène à l'autre point qu'a soulevé le
député de Bertrand, cette croissance des dépenses qu'il
pense élevée. Je lui ai mentionné que le taux de
dépenses que nous avions est de beaucoup inférieur à la
croissance du PIB. J'ai dit également que les problèmes dont nous
héritons aujourd'hui, que nous vivons aujourd'hui, sont reliés au
passage du PQ au pouvoir - c'est aussi clair que cela dans mon esprit -
où on a laissé le taux de dépenses dépasser,
particulièrement entre 1977 et 1983, non pas seulement le taux
d'inflation, mais le taux de croissance du PIB. Ce que je veux dire, j'ai
mentionné ça tout à l'heure mais ce que je n'ai pas
mentionné c'est qu'on peut se comparer... M. Daniel Johnson, l'ancien
premier ministre, disait quoi? Il disait: Quand on se regarde on se
désole mais quand on se compare on se console.
M. Garon: Est-ce qu'il disait cela en vous regardant?
M. Levesque: Peut-être, je ne sais pas qui il regardait,
certainement pas vous.
M. Garon: J'étais trop jeune, je n'étais pas
là.
M. Levesque: Continuez d'être jeune. Croissance des
dépenses: Si on regarde ce qui s'est passé durant les mêmes
années, alors que l'inflation était à environ 4, 3 % ou 4,
2 %, notre taux de dépenses était à peu près 1 % de
plus, on est allés de 3, 1 % à 5, 7 %, que faisait l'Ontario? 11,
5 % d'augmentation des dépenses en 1986-1987; en 1987-1988, 8, 6 %; en
1988-1989, 8, 4 %. Cela fait une moyenne, si je ne m'abuse, de plus de 9 %,
entre 9 % et 10 %, alors que la nôtre est beaucoup plus près de 5
%. Chez nos voisins, c'est presque le double d'augmentation des
dépenses. Je pense qu'on a fait un effort. D'ailleurs, il faut dire que
lorsqu'on a des rencontres dans tout le pays, les gens regardent le
Québec comme un endroit où il y a eu réellement un effort
sérieux de gestion serrée des
dépenses publiques. Les gens le reconnaissent au Québec,
mais également à l'extérieur du Québec.
Maintenant, quand on arrive aux tranferts fédéraux, le
député a dit tout à l'heure: Oui, c'est vrai que les
transferts sont demeurés stationnaires, stagnants, mais on aurait
dû faire plus, apparemment. Mais, quand on regarde pourquoi ils sont
restés stagnants, c'est justement à cause de ce qui s'est
passé entre 1962 et 1986. C'est là que les causes de la
stagnation se situent. En effet, l'abandon de la garantie de recettes lors du
renouvellement des arrangements fiscaux en 1982-1983 est un manque à
gagner de 1 326 000 000 $. Le programme de 6 % et 5 % en 1983-1984, c'est 338
000 000 $. On a donc un sous-total 1 664 000 000 $.
Et la fameuse désindexation par la loi C-96. On se rappellera,
vous étiez en campagne électorale en 1985, au cours de
l'année 1984-1985, que toute cette désindexation était
préparée, et vos prédécesseurs ne voulaient pas
l'avoir. À un moment donné, pendant la campagne
électorate, vers la fin de la négocation, c'était presque
réglé. Je me rappelle fort bien que le premier ministre, M.
Pierre Marc Johnson s'était rendu à Halifax à une
réunion d'urgence des premiers ministres, pour arrêter cette
nouvelle désindexation, et il n'avait pas réussi. La
journée même où j'ai été assermenté
comme ministre des Finances, le 12 décembre 1985, je suis parti pour
Ottawa, pour apprendre que c'était réglé, fini. C'est ce
qui nous a coûté 924 000 000 $.
Un de vos porte-parole a dit récemment - je ne sais si c'est le
chef de l'Opposition ou un autre - qu'on avait une perte de 2 588 000 000 $.
C'est ce chiffre qui nous affecte aujourd'hui, mais qui fait partie des
négociations qui ont eu lieu entre 1982 et 1986, et où vos
prédécesseurs étaient. Donc, d'attacher cela à
notre responsabilité, c'est un peu gros.
Ces accords-là sont faits pour cinq ans. Nous sommes en train de
travailler sur de nouveaux accords, et iI y a espoir que nous pourrons au moins
essayer de rétablir une partie, sinon l'ensemble, de ce qui a
été perdu. C'est ce sur quoi nous travaillons
présentement. Nous savons cependant, I ne faut pas se fermer les yeux et
dire: Bon, vous savez, c'est facile. Ce n'est pas facile lorsque l'autre
gouvernement a des problèmes très considérables de
déficit et d'endettement. Il faut, comme Canadiens, qu'on s'en rende
compte. Même si le député de Lévis vient se faire un
"pouf ou un "wouf, je ne sais ce qu'il a fait, mais il a réagi. Pour
lui, ce n'est pas important, mais pour moi cela l'est. Je suis
Québécois et Canadien, je paie des taxes aux deux ordres de
gouvernement et je sais que c'est important. Vous, M. le député
de Lévis, même si vous faisiez de l'indépendance, vous
seriez obligé d'aller chercher une partie de cet endettement et de
l'assumer. Alors, faites attention. Pouf! Pouf! Tant que vous voudrez! C'est
là. Cela nous appartient, des bonnes choses et des mauvaises choses, des
choses agréables comme des choses désagréables. Il y a
là un endettement considérable, un niveau de déficit
considérable. (11 h 45)
De plus, alors que nous trouvons difficile que 13 % de nos revenus
aillent au service de la dette, au fédéral c'est à peu
près 33 %. On doit au moins se rendre compte que ça existe. Donc,
la négociation n'est pas facile. Mais nous allons travailler de
plain-pied pour faire en sorte que le gouvernement du Canada fasse sa part,
particulièrement vis-à-vis la hausse des coûts dans le
domaine de la santé et dans d'autres domaines également où
il est impliqué.
Est-ce qu'il me reste du temps?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre. Il vous
reste environ huit minutes.
M. Levesque: Merci. Le député de Bertrand a
parlé d'Hydro-Québec. Évidemment, vous aurez l'occasion...
Je pense bien que vous allez vous-même participer à cette
commission parlementaire. Alors, vous allez sûrement... Vous n'allez pas
perdre toutes vos munitions ce matin, vous allez en garder pour la semaine
prochaine...
M. Parent (Bertrand): Ne vous en faites pas, j'en ai
amplement.
M. Levesque:... mais en attendant, je tiens à souligner ce
qu'on a souvent souligné de l'autre côté lorsqu'on avait
les responsabilités du pouvoir - et c'est encore vrai aujourd'hui -c'est
que nous avons le coût d'électricité le plus bas en
Amérique, sauf pour Winnipeg je pense, mais en dehors de ça,
c'est le taux le plus bas. Il faut au moins rappeler ces choses-là.
Dans la recherche et le développement, le député de
Bertrand qui en fait souvent son cheval de bataille... Je ne l'en blâme
pas, je pense que beaucoup de gens autour de moi partagent cette
préoccupation pour la recherche et le développement. On m'en
parle tellement souvent que je pense que vous devez être sur la bonne
voie de vous préoccuper de la recherche et du développement. Le
député de Lévis ne le pense pas, lui. Il fait: Pouf!
M. Garon: Ce que je pense, c'est: Si vos taux sont si bons que
ça, comment se fait-il que tant de gens s'en retournent au chauffage
à l'huile? Les hôpitaux, etc. qui convertissent leur
système de chauffage à l'huile plutôt que de rester
à l'électricité?
M. Levesque: Vous savez ce qui est arrivé dans...
M. Garon: Vous n'êtes plus compétitifs.
M. Levesque:... les prix du pétrole. Je ne m'imagine pas
que vous ne savez pas ça. D'ailleurs, je peux vous raconter mon
expérience
personnelle. J'ai commencé avec une certaine source
d'énergie et Je ne change pas. Finalement, cela se... Il y en a toujours
qui essaient de changer aussi vite que les... Ils compliquent leur vie
terriblement.
M. Parent (Bertrand): Êtes-vous en train de nous dire que
vous êtes toujours au poêle à bois, M. le ministre?
M. Levesque: Ha, ha, ha! Non, je ne suis pas si vieux que
ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous avez connu la lampe à l'huile en
Gaspésie, par exemple.
M. Levesque: Pour revenir à la recherche et au
développement, je dois dire que nous avons fait des efforts
considérables de ce côté. Je pense que ceux qui suivent
l'actualité, même de l'extérieur du Québec,
reconnaissent que nous avons fait beaucoup du côté de la recherche
et du développement. Nous avons un cadre fiscal qui est le meilleur, le
plus généreux qui existe. De plus, à la suite du Sommet de
la technologie, nous venons d'annoncer pour les cinq prochaines années
un investissement additionnel de 300 000 000 $. En plus des avantages fiscaux,
ces 300 000 000 $ ont été annoncés du côté
des dépenses. Il reste un fait: l'industrie elle-même doit
s'impliquer. Elle s'implique mais elle doit s'impliquer encore davantage. Et II
y a le gouvernement fédéral aussi. Je ne veux pas revenir encore
là-dessus mais le gouvernement fédéral doit s'impliquer
également afin que le Québec puisse avoir une part plus
importante des fonds de recherche et de développement. Quant au
gouvernement du Québec lui-même, II a encore, je le
répète, le cadre fiscal le meilleur et le plus
généreux et ce cadre-là est très bien vu par
l'industrie.
Le député a aussi parlé des actions
accréditives. Il a parlé qu'on avait limité ce programme
en profondeur. Je dois faire une petite correction: c'est en surface. Nous
l'avons augmenté pour en faire l'abri fiscal le plus important du pays
en matière d'exploration minière et nous l'avons fait pour les
travaux de surface parce que ceux-ci sont les plus risqués. Lorsque vous
allez en profondeur, comme vous le dites, c'est parce que la recherche en
surface a indiqué qu'il y avait là de quoi de sérieux et
qu'on pouvait investir pour aller en profondeur, tandis que l'exploration de
surface est souvent risquée parce que, quelquefois, elle n'aboutit
à rien du tout. On arrive à la conclusion que ce ne serait pas
rentable de continuer dans ce sens-là. C'est justement l'exploration de
surface qu'on m'avait suggéré d'encourager davantage. Et
même dans le milieu, les prospecteurs sont très heureux que ce
soit l'exploration de surface. Évidemment, Ils aimeraient encore mieux
qu'on ajoute l'exploration en profondeur. Mais ce qui était important,
parce que plus risqué, c'était d'encourager l'exploration
minière en surface. C'est ce que nous avons fait. Nous avons le
régime le plus généreux du pays.
J'ajouterais cependant que la situation n'est pas, je l'admets, celle de
l'an dernier et que les travaux ne sont pas en croissance. Ils sont en baisse.
C'est clair, malgré qu'ils soient encore aussi importants qu'ils
l'étaient en 1985 lorsque vous étiez là. Mais ils sont en
baisse par rapport à 1987. De la même façon et pour la
même raison que le REA est en difficulté, si vous voulez, ou est
plus paisible, c'est qu'il est arrivé quelque chose en 1987. Je pense
que c'était le 19 octobre, si ma mémoire est fidèle. Vous
semblez Ignorer ça. Il est arrivé ce que quelques-uns ont
appelé une "correction boursière", d'autres une "chute" et
d'autres une "catastrophe". Chacun a employé son qualificatif. Mais
chose certaine, c'est que sur tous les marchés aujourd'hui, depuis ce
temps-là, il y a des effets qui perdurent.
Le député de Bertrand sait-il que, si on compare les
émissions d'actions ordinaires au pays, dans tout le Canada - il n'y a
pas de REA ailleurs ou presque pas - si on regarde l'ensemble du pays, pour les
huit premiers mois de 1988 - selon les statistiques dont j'ai pris connaissance
il y a quelque temps, je me rappelle fort bien que ça m'avait
frappé - par rapport aux huit premiers mois de 1987 pour l'ensemble des
émissions d'actions ordinaires, en 1987 plus de 6 500 000 000 $, en 1988
moins de 1 000 000 000 $? C'est incroyable mais c'est vrai. Ce sont les
chiffres mêmes de l'ACCOVAM et ceci indique - ce ne sont pas les REA,
c'est l'ensemble même du marché qui a subi ce sort, ce ne sont pas
seulement les actions accréditives au point de vue d'abri fiscal. Cela a
été, comme on le dit dans la langue de Shakespeare, "across the
board". Les REA, les actions accréditives, tout le marché a subi
ces conséquences. De temps à autre, on voit des signes de
reprise, lorsqu'on suit un peu le marché boursier, mais il faut
être bien conscients que, même si on a les meilleures politiques
pour les investissements stratégiques au Québec, même si on
a tenu compte, dans nos budgets respectifs et successifs, lorsque nous avons
apporté des mesures qui répondaient positivement à la
situation, nous devons admettre qu'il y a une conjoncture
générale qui atténue les effets positifs de ces
mesures.
M. Jean-Guy Lemieux
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre des
Finances. Comme vous avez terminé votre réplique, j'aimerais
utiliser, moi aussi, mon temps de parole. J'ai bien écouté les
propos de M. le député de Bertrand. Il est un homme d'affaires et
je me suis dit: Si une entreprise utilise au maximum sa marge de crédit
et si,
pendant plusieurs années, elle accumule des déficits, il
me semble difficile, du moins beaucoup plus difficile, de procéder par
après à un redressement de cette entreprise-là,
c'est-à-dire d'en arriver à ce que cette entreprise puisse faire
des profits.
La position qu'a prise notre gouvernement le 2 décembre 1985, I
n'en demeure pas moins, comme le disait le ministre des Finances, que des
constats... Dans le discours sur le budget 1986-1987, le ministre des Finances
faisait justement état d'une situation qui était quand même
préoccupante en raison des déficits d'opération
accumulés à la fois par les centres hospitaliers depuis
1982-1983, des créances irrecouvrables, des problèmes
reliés aux pertes à assumer à l'égard des
sociétés d'État ainsi que de la dette gouvernementale qui
avait quand même triplé - c'est un état de fait - en six
ans, passant de 10 700 000 000 $ en 1980 à 30 000 000 000 $ en 1986.
Quelle a été notre position et que devions-nous faire? On
s'était inscrit, vous vous en souviendrez fort bien, sur l'urgence d'un
retour à l'équilibre afin de réduire ce déficit
budgétaire à un niveau acceptable, en deçà de 2 900
000 000 $ pour l'exercice financier 1986-1987 et on s'est dit qu'on se devait
de le ramener à un taux inférieur à 2 000 000 000 $ en
1989-1990. Qu'est-ce qu'on a fait? On n'avait pas d'autre choix que de prendre
les actions les plus positives possible et d'entreprendre effectivement
l'examen des programmes de dépenses, de procéder à des
réductions de plus de 1 000 000 000 $, à de nouvelles
compressions budgétaires, à la signature dans le secteur public
de conventions collectives qui reflétaient l'état des finances
publiques.
Si on regarde les chiffres en essayant d'éviter de faire de la
politique au sens propre du terme, on se rend compte qu'il y a quand même
eu une réduction du déficit budgétaire de 3 344 000 000 $
en 1985-1986 à 2 819 000 000 $ en 1986-1987. Écoutez, je vois que
M. le député de Lévis s'excite, je ne veux pas le citer,
mais je lui ferai remarquer que pas un ministre libéral, depuis la
Confédération, ne s'est promené avec, en poche, un
chèque de plusieurs dizaines de milliers de dollars appartenant aux
contribuables, contribuant ainsi à une perte d'intérêt de
leur part. Je veux bien croire que le député de
Lévis...
M. Garon: II y en avait, de l'argent.
Le Président (M. Lemieux): II y en avait peut-être
M. le député de Lévis, mais un ministre libéral n'a
quand même jamais posé un tel geste. Il n'en demeure pas moins que
des faits sont là. Comme je le disais tout à l'heure, je veux
éviter la petite politique. C'est quand même vrai qu'en 1985-1986
on est passé à 2 890 000 000 $; à 2 350 000 000 $, en
1987-1988 et, enfin, à 1 600 000 000 $ en 1988-1989. On espère
que cette diminution atteindra 1 500 000 000 $ et 1 400 000 000 $ en 1989-1990.
Ce qui est important, c'est que, pour la première fois depuis 1975-1976,
les besoins financiers nets sont inférieurs à 1 000000000$,
soit980000000$. (12 heures)
J'aimerais aussi ajouter qu'il y a quand même eu un contrôle
des dépenses. Par une gestion peut-être beaucoup plus rigoureuse
des dépenses budgétaires, le gouvernement a quand même
réussi à limiter leur croissance à 3 % en 1986-1987, et
à 5, 5 % en 1987-1988 et 1988-1969. Évidemment, grâce aussi
à un suivi constant de la part du Conseil du trésor et à
la collaboration des ministères, les prévisions des
dépenses budgétaires ont été maintenues au cours
des trois derniers exercices financiers. Ces dépenses
s'établissaient respectivement à 28 000 000 000 $ en 1986-1987,
30 000 000 000 $ en 1987-1988, et 30 900 000 000 $ en 1988-1969.
Ce qui est peut-être un peu plus intéressant, c'est la
création d'emplois. Il n'en demeure pas moins que, chez les jeunes, le
taux de chômage est quand même passé de 18, 1 % à 13,
4 % en 1988-1989. Quand même, je peux dire au député de
Bertrand, je ne vous dis pas qu'on doit se satisfaire d'un tel taux de
chômage chez notre jeunesse. Ce que je veux faire comprendre au
député de Bertrand, c'est qu'il y a eu une amélioration
quand même qui est constante. Pour ce qui est des urgences - et c'est
là-dessus que je voulais revenir tout à l'heure puisque le
député de Bertrand a cité le député de
Vanter d'une manière Indirecte. Il est vrai qu'on a consacré, au
cours de l'exercice financier 1988-1989, un budget de 105 000 000 $ au
désengor-gement des urgences. Notre gouvernement a quand même pris
ses responsabilités, sous cet aspect, parce qu'il a su - pour avoir
visité différentes salies d'urgence avec mon collègue de
Limoilou - on a quand même réussi à modifier des
comportements et à changer des mentalités en exigeant de nos
administrateurs hospitaliers qu'ils atteignent l'équilibre
budgétaire.
Lorsqu'on parle de notre service de santé, j'aimerais faire
état au député de Bertrand de deux petits paragraphes
qu'on retrouve dans le rapport Rochon. L'an dernier, plus de 70 % des
résidents du Québec, de 18 ans et plus, ont eu affaire aux
services de santé. Près de 3 % ont eu recours à des
services sociaux, 11 % disent avoir été hospitalisés, plus
de 20 % ont fréquenté un CLSC et 33 % une urgence à
l'hôpital. Plus de 3 % ont reçu la visite d'un médecin
à domicile, et près de 3 % ont bénéficié de
soins infirmiers à la maison. Lorsqu'on se compare, si on essaie de se
comparer, on se rend compte de ceci: C'est que la satisfaction qu'exprime le
public à l'égard de son service de santé est très
grande. Quels que soient leur revenu, leur scolarité ou leur lieu de
résidence, près de 80 % des Québécois partagent
l'opinion que le système de santé québécois en est
un des meilleurs au monde.
Ce taux de satisfaction est semblable à celui des Finlandais, des
Allemands de l'Ouest,
des Anglais, des Autrichiens, des Hollandais et des Suisses. Tout cela
pour vous dire que dans notre service hospitalier, ou dans notre réseau
de santé, il y a encore place à l'amélioration. Il y a
encore place à exiger de nos administrateurs une gestion plus efficace,
plus coordonnée, plus rationnelle. Mais de là à jeter le
blâme au gouvernement, je trouve que c'est peut-être aller un peu
trop vite. Le problème aujourd'hui dans nos salles d'urgence -
j'aimerais le souligner au député de Bertrand - est davantage un
problème de gestion que d'avoir à y engorger ou d'avoir à
y placer certaines sommes d'argent.
En ce sens, je pense que, de plus en plus, notre gouvernement a su faire
comprendre à nos administrateurs du service de santé qu'au
Québec, après avoir placé plus de 8 000 000 000 $ dans
notre service de santé, il est un temps que chacun prenne ses
responsabilités, comme nous avons fait comme gouvernement, et qu'on
gère davantage, je dirais, pour les besoins de l'ensemble de notre
clientèle, les besoins de l'ensemble de la population du Québec,
et qu'on essaie, dans la mesure du possible, d'en arriver à
développer certain esprit de clocher qui ne favorise, je dirais,
aucunement la population et dessert aussi le gouvernement. Il est trop facile
de dire: Vous êtes responsable de la situation qui existe dans le
réseau de la santé et des services sociaux. Il y a de nombreux
intervenants.
J'aimerais faire remarquer, le plus objectivement possible, au
député de Bertrand il n'a pas été facile pour notre
gouvernement d'entrer dans le réseau de santé et d'entrer dans
les organes mêmes, je dirais, du réseau administratif de
santé et des services sociaux, et de demander aux principaux
intervenants de modifier leur attitude, de gérer d'une manière
plus efficace et plus efficiente, peut-être.
Je voudrais terminer en vous disant qu'actuellement, au moment où
je vous parle, au niveau des urgences, il y a eu, je tiens a vous le souligner,
M. le député de Bertrand, une grande amélioration. Je ne
le dis pas parce que je suis un député libéral. Je le dis
comme citoyen, qui a eu à fréquenter le service des urgences,
dont la femme et la filIe ont eu à fréquenter ce service. Le
service et la qualité des soins sont exemplaires. Ce qu'il y a à
améliorer, n'en déplaise au député de Lévis,
c'est qu'on gère d'une manière plus rationnelle. J'ai
terminé.
M. le député de Bertrand.
M. Jean-Guy Parent
M. Parent (Bertrand): J'ai deux ou trois points. Après
cela, je laisserai un peu de temps à mon collègue, le
député de Lévis, qui a quelques questions à poser.
Rapidement sur les propos que le président vient de tenir et aussi
concernant les derniers propos du ministre. D'abord, concernant toute la
question des services de santé, il faudra se rendre à
l'évidence entre ce qui a été véhiculé -
là, on ne fera pas le procès de 1985 et ce qui arrive en 1989 -
mais entre nous, on est capables de comprendre que le résultat net fait
en sorte qu'en 1985, ce n'est pas la gestion des hôpitaux qui faisait
défaut et pas plus aujourd'hui. Je ne dis pas, par là, il n'y a
pas d'amélioration possible. Je dis il y a un problème
sérieux il faut corriger dans les sommes à investir pour
être capables de corriger les engorgements et les dépenses
inhérentes qui provoquent les engorgements dans les hôpitaux.
Ceci dit, il y a sûrement place à l'amélioration
dans le réseau pour la gestion. Cela vaut non seulement pour le
réseau hospitalier et pour le réseau de la santé, mais
cela vaut aussi pour tout le réseau gouvernemental, c'est-à-dire
pour toutes les sociétés d'État et pour le gouvernement
lui-même, là où on se ramasse avec ce que j'appelle une
"efficacité négative". Alors là, on pourrait s'embarquer
dans un long débat.
Concernant les dépenses et l'allusion que vous avez faite, on est
rentrés et on a fait l'urgence d'un redressement en 1985. On a
coupé tes dépenses, on a sabré 1 800 000 000 $ parce que
les chiffres revolent au milliard. On a fait ce débat, mais si le
gouvernement actuel avait sabré dans les dépenses et
continué à sabrer dans les dépenses, on n'aurait pas une
courbe croissante des dépenses depuis l'année 1985 et les
années antérieures. Mais depuis que vous êtes là,
les dépenses ont passé de 27 500 000 000 $ à 28 300 000
000 $ à 30 000 000 000 $ et, l'année prochaine, à 32 900
000 000 $, donc 33 000 000 000 $. La courbe des dépenses est croissante.
Si, en 1986-1987, votre première année d'administration,
nonobstant tous les flignes-flagnes il y a eu et toutes les pirouettes il y a
eu, les résultats nets sont là, s'il y avait eu une coupure dans
les dépenses, en 1985-1986 elles étaient de 27 500 000 000 $,
elles auraient dû se retrouver sous le seuil du 27 500 000 000 $, ce qui
n'est pas le cas et les chiffres sont là pour le prouver. On pourra
avoir les démonstrations qu'on veut, le résultat net des
dépenses a continué à croître de l'ordre de 5, 5 %.
Ce n'est pas dur à faire comme démonstration. On aura beau dire:
On investit là-dedans et on a coupé là-dedans. Oui, mais
on n'a rien coupé dans les dépenses. Les dépenses ont
passé de 27 000 000 000 $ à 28 000 000 000 $, à 29 000 000
000 $, à 30 000 000 000 $, à 31 000 000 000 $, 32 000 000 000 $
et 33 00 000 000 $ l'année prochaine. Je comprends que la machine est
là et il faut continuer à la suivre, mais il n'y a pas eu de
coupure réelle nette.
Concernant le ministre des Finances, ses derniers propos tantôt en
matière de recherche et de développement, quand le ministre nous
dit: De l'extérieur, on nous cite en exemple en recherche et
développement, je suis obligé de rappeler certaines choses au
ministre des Finances. L'organisme qui relève du gouvernement et du
ministre de l'Éducation, appelé le Conseil de la science et de la
technologie, qui est le
principal organisme qui suit de près ce qui se passe en
matière de recherche et de développement, dans son dernier
rapport que je n'ai pas devant moi mais que j'ai en mémoire, cite
textuellement le recul qu'on a pris ces dernières années et
l'état alarmiste qu'on a dans ce domaine. Écoutez! En
matière de recherche et développement, c'est connu, on n'est pas
actuellement un exemple à suivre, on est en retard quand on se compare
avec l'Ontario.
Le ministre disait tantôt: Maintenant, ma moto, c'est un peu celle
de Daniel Johnson: Quand on se compare, on se console. Quand on se compare dans
certains domaines, on se désole. Quand on se compare en matière
de chômage par rapport à l'Ontario, ça me désole,
ça ne me console pas. Quand je regarde en matière de recherche et
de développement par rapport à l'Ontario, ça me
désole, cela ne me console pas. Quand je regarde en matière de
transferts fédéraux, en matière de recherche et de
développement, la grosse quote-part s'en va en Ontario, vous le savez,
cela fait l'état de... On n'a rien à se vanter dans la recherche
et le développement. Le ministre disait lui-même tantôt
qu'il subissait beaucoup de pression autour de lui. Oui, mais c'est un cri
d'alarme, M. le ministre. Il est important de réaliser et non seulement
de réaliser, mais de poser des gestes dans ce sens-là. Il y a une
chose dont je suis sûr et certain, c'est qu'on ne peut pas se vanter
qu'en matière de recherche et de développement, on est un
exemple. Cela nous est rappelé dans le dernier rapport annuel du Conseil
de la science et de la technologie.
Quant aux abris fiscaux - et je termine là-dessus parce que le
temps s'écoule rapidement - le ministre délégué aux
Mines a lui-même mentionné au mois de décembre et pris
l'engagement - et j'aimerais que le ministre puisse aujourd'hui
réitérer, en tant que ministre des Finances, s'iI est prêt
à prendre cet engagement - que si les effets, dès les premiers
mois de 1989, des mesures annoncées en décembre 1988 sur les
incitatifs et sur les accréditives - les nouvelles mesures qui ont
été prises - ne donnent pas les résultats
escomptés, si elles ne font pas la relance, j'aimerais que le ministre
des Finances puisse nous dire aujourd'hui s'il est prêt à prendre
l'engagement, comme son collègue l'a pris, vis-à-vis des
prospecteurs miniers, c'est-à-dire: Le ministre des Finances est-il
prêt à prendre un engagement aujourd'hui, à savoir s'il va
apporter des mesures additionnelles pour être capable d'atteindre
l'objectif qui avait été annoncé ou qui avait
été visé en décembre 1988?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre. M.
Gérard D. Levesque
M. Levesque: M. le Président, je vais simplement reprendre
rapidement deux points que le député de Bertrand a
soulevés relativement aux dépenses. Il parle d'un montant des
dépenses de 27 000 000 000 $, qui est monté à 28
000000000$ et à 29000000000$. Nous n'avons pas dit que nous pouvions,
tout en ayant une gestion rigoureuse des dépenses, faire en sorte de
maintenir le montant des dépenses sans tenir compte du tout de
l'Inflation. il ne faut pas oublier que près de la moitié des
dépenses du gouvernement sont des salaires, des traitements. Alors, si
les conventions collectives parient d'une augmentation de 3, 5 % ou de 4 %, le
député de Bertrand est-il en train de nous dire qu'on aurait
dû quoi? Faire comme eux, couper les salaires de 20 %? Ou bien quoi?
Est-ce qu'on ne doit pas respecter les conventions collectives? Jamais je n'ai
pensé qu'on ferait ça. Cela me surprend d'avoir une suggestion
comme celle-là de la part d'un député aussi
sérieux, qui manifeste tant d'objectivité habituellement, venir
me dire qu'on aurait dû, si on avait voulu respecter nos objectifs... SI
les a compris comme cela, ce n'était pas du tout notre Intention de
couper les salaires des employés au service de la fonction publique.
Jamais! Ni du public ni du parapublic. Cela a été fait une fois,
j'espère que cela ne se fera plus. (12 h 15)
Vous savez, arriver à une croissance zéro des
dépenses, cela ne s'expliquerait que par une attaque faite aux
conventions collectives. Je ne peux pas m'imaginer... Si ce n'est pas
là, iI faudrait baisser d'environ 8 %, 9 % ou 10 % les autres
dépenses de l'État, les baisser. Ce n'est pas réaliste. Ce
que nous avons fait, la première année, cela a été
quelque chose qui faut souligner, à mon sens. C'est que, même si
l'inflation était supérieure, nous avons réussi, alors que
l'Ontario - je vous l'ai dit tout à l'heure - en 1986-1987, avait une
augmentation de ses dépenses de 11. 5 %, nous avons augmenté de
3. 5 %. C'est réellement prendre les mesures nécessaires pour
arrêter l'hémorragie qui avait été provoquée
par nos prédécesseurs. Là, nous avons prouvé que
nous étions sérieux. Là, nous avons sabré dans les
dépenses de plus de 1 000 000 000 $. Mais, jamais iI ne m'est venu
à l'esprit que nos objectifs comportaient de maintenir à 27 000
000 000 $ les dépenses et d'avoir une croissance zéro. Si jamais
nous avions pensé cela... C'est incroyable, cela voudrait dire quoi?
S'attaquer aux conventions collectives, s'attaquer aux services dans les
réseaux? Non. Lorsque nous avons parié de contrôler les
dépenses, d'assainir les finances publiques, nous avons pensé
faire une meilleure gestion des dépenses, mais non pas de ne pas
respecter la signature du gouvernement du Québec, jamais.
Un autre sujet qui a été abordé par le
député de Bertrand, celui de la recherche et du
développement. Il revient souvent là-dessus et je ne le
blâme pas non plus, c'est un sujet fort important, d'autant plus que le
gouvernement du
Québec a adopté plusieurs mesures, au cours des deux
dernières années en particulier, pour assurer au Québec un
régime fiscal compétitif à l'égard de la recherche
et du développement. Lorsque des entreprises de fabrication, dans le
domaine des télécommunications, par exemple, font des
dépenses de recherche et de développement, elles ont 100 $...
Lorsqu'on regarde la fiscalité - je dis bien la fiscalité, parce
que c'est notre responsabilité aux Finances - le coût, pour cette
entreprise, dans l'état de New York...
Une voix: Elle doit avoir des revenus de 100 $ pour le
couvrir.
M. Levesque: Oui, pour couvrir cette dépense de 100 $ il
faut avoir, à New York, des revenus de 100, 72 $; au Massachusetts, 101,
70 $; en Ontario, 72, 96 $; au Québec, 69, 65 $, et, si c'est une
recherche faite avec le concours des universités, 43, 64 $. C'est le
régime fiscal le plus généreux que nous ayons ici au
Québec. Vous allez me dire: Si c'est si bon, cela doit avoir des
résultats. Vous comprendrez, M. le Président, que lorsqu'on
apporte des mesures fiscales comme celles que j'ai apportées au mois de
mai, le 7 mai 1988, on ne peut voir les résultats immédiatement.
Il faut attendre un peu avant que ces mesures fiscales puissent être
mises en application et avoir des résultats véritables.
J'espère qu'elles auront les résultats escomptés, mais je
pense qu'il serait injuste ou prématuré du moins, à ce
moment-ci, de demander une évaluation complète, objective,
sérieuse, alors que les gens n'ont pas encore eu le temps de se
retourner et de passer aux actes. Il y a déjà eu un
commencement.
D'ailleurs, je dois vous dire que dans l'ensemble, les nouvelles mesures
de recherche et de développement ont été bien
perçues par les représentants des milieux
intéressés par la recherche et le développement, alors que
nous sommes sûrement, du moins pour ce qui est de la fiscalité, la
région la plus compétitive du monde occidental, à moins
que quelqu'un ne me prouve le contraire.
Maintenant, pour ce qui est des subventions, il y a eu des efforts du
côté de nos voisins de l'Ontario, c'est vrai. Quand on regarde la
réalité, on s'aperçoit que dans les subventions, on avait
annoncé des sommes considérables, mais lorsqu'on regarde ce qui a
été utilisé, il y a une différence tout aussi
considérable. Il y a eu énormément de crédits
périmés chez nos voisins, du côté de la recherche et
du développement, en matière de subventions. Il faut donc faire
bien attention, lorsqu'on fait des comparaisons, de ne pas prendre simplement
ce qui a été annoncé, mais il faut aussi regarder ce qui a
été fait. Quant à nous, nous allons, par ce qui a
été annoncé au sommet de la technologie, entrer
également, en plus de la fiscalité, nous allons continuer, pas
entrer parce que nous y sommes déjà beaucoup, dans le domaine de
l'aide directe en matière de recherche et de développement. Sans
oublier ce qu'Hydro-Québec a également l'intention de faire de ce
côté-là.
Le Président (M. Lemieux): Je suis obligé de
respecter la règle de l'alternance. M. le député de
Mille-Îles, vous aviez demandé la parole. Est-ce que... ?
M. Jean-Pierre Bélisle
M. Bélisle: M. le Président, je ne veux pas prendre
trop de temps, étant donné que je sais que le
député de Bertrand voudrait bien que le député de
Lévis intervienne. Je vous écoute depuis tantôt et il
m'apparaît qu'on est en train de tomber, peut-être parce qu'on est,
disons-le ouvertement, dans une dernière année de mandat, qu'on a
une élection à portée de vue, dans quelques mois... Les
chiffres sont des chiffres, le budget est un budget, mais, quelquefois, les
équilibres financiers d'un gouvernement sont comme un grand laboratoire,
dans lequel les économistes cherchent souvent des solutions à
chaque jour et où jamais rien n'est établi, n'est
définitif, ou tout est a repenser, à regarder, à soupeser,
à resoupeser, parce qu'on n'a jamais la réponse finale.
C'est ça, en réalité, l'administration des finances
de l'État. Le ministère des Finances est comme une sorte de grand
laboratoire où on regarde toutes les variables économiques. On en
fait bouger une ou une autre, on a telle conséquence ou telle autre.
Mais l'illusion des chiffres, pour moi, c'est l'apparence, les flacons qui sont
étalés sur le comptoir du laboratoire. Quand j'entendais
tantôt le député de Bertrand parler de sous, d'injection
supplémentaire de sommes d'argent dans tel programme, dans le
réseau de la santé, dans tel autre domaine, il y a une
évidence à laquelle il faut en venir en ce moment, c'est que,
quelles que soient les sommes que nous pourrions investir, quel que soit le
contenu que nous pourrions mettre dans la fiole de la santé, quels que
soient les ingrédients que nous pourrions mettre dans d'autres domaines,
dans le domaine des prêts et bourses, dans le domaine du financement du
réseau universitaire, et je pourrais vous donner un tas de programmes
gouvernementaux, je pense que notre premier devoir présentement, ce
n'est pas de demander à l'État de réinjecter
aveuglément des sommes d'argent et des crédits additionnels dans
des programmes où, de toute évidence, d'après les
expériences et le déroulement de la situation, il faut
peut-être recommencer tabula rasa et remettre en question certains
programmes de façon profonde.
Il flotte dans l'air présentement l'établissement d'un
réseau parallèle de santé. Les syndicats soulèvent
les boucliers en disant: Non, il n'en est pas question. Je pense que dans
plusieurs domaines présentement, c'est une attitude qui est
peut-être électoraliste, j'espère que ce
n'est pas le cas, mais qui est un petit peu malsaine pour notre
régime et notre administration, de ne pas avoir le courage de se poser
les véritables questions que la société
québécoise doit se poser à l'approche des années
quatre-vingt-dix.
Ce que je souhaite ardemment, et c'est la fin de mon intervention, comme
simple député ministériel, je vais faire tout en mon
pouvoir, dans la mesure de mes modestes moyens d'influence sur le gouvernement
en place, pour ne pas sombrer dans cet attrait électoraliste en tentant
de dire lors d'une éventuelle campagne électorale: Nous allons
injecter telle somme dans tel programme, nous allons faire telle chose pour
corriger la longue liste d'attente en cardiologie, nous allons faire telle
chose pour ce qui est des prêts et bourses, en se refusant de regarder
les véritables problèmes et en n'essayant pas d'autres formules
dans notre vaste laboratoire que sont les finances de l'État.
C'était mon commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre des Finances, la
réplique.
M. Gérard D. Levesque
M. Levesque: Je crois que c'est une réflexion
Intéressante. J'aurais aimé pouvoir entendre davantage le
député de Mille-Îles la poursuivre parce que je trouve
qu'il y a là, comme on dit dans la langue de Shakespeare: "Food for
through". J'aurais aimé il continue à développer sa
thèse pour que je puisse porter un jugement beaucoup plus de valeur que
celui que je porterais si je m'en tenais simplement aux quelques
énoncés préliminaires.
J'espère que nous aurons l'occasion d'entendre le
député de Mille-Îles poursuivre sa réflexion. Mais
ce que je retiens, c'est que le député de Lévis
l'écoutait d'une façon particulièrement attentive, surtout
lorsque le député de Mille-Îles invitait les gens à
tenir compte dans leurs promesses électorales, de certaines limitations,
de tenir compte qu'il serait peut-être plus pratique, positif et
responsable de suggérer des solutions nouvelles qui ne sont pas
simplement un ajout aux sommes déjà consacrées à
tel ou tel ministère. C'est beaucoup demander, évidemment,
à certaines personnes qui ne sont pas habituées à ce genre
de critiques-là mais, tout de même, je trouve ça
intéressant, M. le Président. Et comme 1 ne reste que deux ou
trois minutes, je ne voudrais pas priver l'Opposition de pouvoir poser quelques
questions auxquelles j'essaierai de répondre si le temps me le
permet.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Jean Garon M. Garon: M. le Président, vous vous
êtes arrangé pour que j'aie le moins de temps possible, mais je
veux dire simplement ceci. Dans la question des urgences, iI semble que quand
c'est votre femme et votre fille, il n'y a pas de problème alors que
quand ce sont des assistés sociaux, des gens qui n'ont pas de connexions
dans les hôpitaux, il attendent dans les corridors. Je leur dirai
qu'à l'avenir iI faudra qu'ils demandent le traitement de la femme et de
la fille du député de Vanier. À ce moment-là iIs
seront satisfaits puisque le député de Vanter a dit qu'il
était content en comparant le service que sa femme et sa fille avaient
eu.
Maintenant concernant les engagements financiers, Je ferai remarquer au
ministre...
Le Président (M. Lemieux): Question de privilège,
M. le député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, vous êtes en
conflit...
Le Président (M. Lemieux): Excusez-moi. Question de
privilège, M. le député de Lévis.
M. Garon: Je regrette, j'ai la parole. Après votre
tour...
Le Président (M. Lemieux): Excusez-moi, M. le
député de Lévis. Je connais très bien le
règlement et vous le savez. Question de privilège.
M. Garon: C'est ce que vous avez dit. Je regrette, vous ne
prendrez pas mon temps.
Le Président (M. Lemieux): Excusez-moi, ce n'est pas ce
que j'ai dit.
M. Garon: C'est moi qui ai la parole.
Le Président (M. Lemieux): C'est une question de
privilege. Je suis président...
M. Garon: Vous ne pouvez pas vous donner une question de
privilège à vous-même.
Le Président (M. Lemieux): Question de privilège,
M. le...
M. Garon: Alors retirez-vous et mettez un président de
séance.
Le Président (M. Lemieux): Excusez-moi, M. le
député de Lévis, vous connaissez mal votre
règlement.
M. Garon: Je regrette. Vous voulez agir comme président et
prendre tous les chapeaux. Vous ne pourrez pas fonctionner comme ça.
Le Président (M. Lemieux): Question de privilège,
M. le député de Lévis.
M. Garon: II n'y a pas de question de
privilège à vous-même. Vous ne pouvez pas vous
demander une question de privilège à vous-même.
Le Président (M. Lemieux): Excusez-moi, mais je suis
membre de cette commission...
M. Garon: Oui, vous êtes...
Le Président (M. Lemieux):... et j'ai droit, en tant que
président de cette commission...
M. Garon: En tant que président... Normalement les
présidents président. Là, vous vouiez prendre tous les
chapeaux. Bien là, vous vous trouvez en conflit
d'intérêts.
Le Président (M. Lemieux): Excusez-moi, M. le
député de Lévis. M. le député de
Lévis, c'est une question de privilège. Vous avez ajouté
des choses que le député de Vanter n'a jamais dites.
M. Garon: Non.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez
interprété les choses...
M. Garon: Non, non.
Le Président (M. Lemieux):... et je vous ferai remarquer
que lorsque la femme et la fille du député de Vanier se sont
rendues à l'urgence, ce n'était pas dans un hôpital de son
comté, mais d'elles-mêmes, au Centre hospitalier de
l'Université Laval, sans que personne ne les connaisse et qu'elles ont
reçu les mêmes soins auxquels toute la population du Québec
a droit. J'appelle ça de la démagogie vicieuse, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Bon.
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez continuer.
M. Garon: Bon. Je ne fais pas de communiqué...
Le Président (M. Lemieux): II vous reste une minute.
M. Garon:... dans les journaux pour dire que j'ai eu un
rendez-vous avec un ministre, comme le fait le député de
Vanier.
Le Président (M. Lemieux): II vous reste une minute, M. le
député de Lévis.
M. Garon: De toute façon, je reviendrai là-dessus
par voie de communiqué. Le député de Vanier a fait une
affirmation très forte.
Maintenant, on a dit que la situation financière était
épouvantable. Je vous ferai remarquer qu'à la page 10 de votre
document, le sous-ministre des Finances fait quand même remarquer que la
différence dans les taux de croissance résulte principalement
dans l'inscription anticipée au dernier trimestre de 1987-1988, de
dépenses de 848 800 000 $ que le gouvernement n'aurait normalement eu
à assumer qu'au cours des années subséquentes,
c'est-à-dire qu'il a payé d'avance, en 1987, 849 000 000 $,
à toutes fins utiles. Pourquoi? Pour faire paraître le
déficit le plus élevé possible en 1987, alors qu'il aurait
été de 849 000 000 $ moins élevé en 1987, mais cela
n'aurait pas satisfait le besoin d'apparences du ministre des Finances
concernant son budget. Le déficit aurait déjà dû
être considérablement moins élevé en 1987, mais le
ministre a voulu que la situation semble épouvantable et, à ce
moment-là, il ne pouvait pas avoir un déficit si bas en 1987, de
sorte qu'il l'a augmenté en payant à l'avance 849 000 000 $ pour
les années suivantes.
Puisque le ministre est ici et qu'on regarde seulement les
opérations au 30 septembre, j'aimerais lui poser une question. On parle
actuellement de 165 000 000 $ de remboursement plus élevé,
à la page 9, que les 710 000 000 $ anticipés. J'aimerais savoir
aujourd'hui combien on a remboursé de plus qu'on avait prévu en
obligations d'épargne du Québec.
M. Levesque: En attendant que j'aie la réponse, parce que
j'imagine que le député veut avoir les derniers chiffres
disponibles là-dessus... Vous savez qu'on a monté les taux
d'intérêt sur les obligations d'épargne de 9, 5 % à
10, 5 % parce que, évidemment, il y a des gens qui voyaient la
différence de rendement qu'il y avait avec les certificats
d'épargne des institutions bancaires par exemple. C'est clair que, comme
le gouvernement fédéral l'a fait d'ailleurs, nous avons
augmenté notre taux d'intérêt sur les obligations
d'épargne.
Maintenant, pour l'autre question, en attendant que j'aie les chiffres
demandés par le député de Lévis, je tiens à
lui dire que le point qu'N vient de soulever l'a été au moment du
discours sur le budget et même avant, par lui-même d'ailleurs, et
par le député de Bertrand également. Nous avons eu un
débat là-dessus. Je peux dire que nous avons, je pense, fait
quelque chose qu'on aurait aimé que nos prédécesseurs
fassent, c'est-à-dire payer d'avance des dépenses. Je trouve cela
merveilleux. Si je pouvais toujours faire cela, payer d'avance, ce serait
extraordinaire. D'ailleurs, on a fait un plat sur la légalité de
la chose. Nous avons eu gain de cause par les rapports, par les avis juridiques
qui ont été donnés et nous étions en plein dans
notre droit de faire ce que nous avons fait.
Le Président (M. Lemieux): Je dois suspendre les travaux,
M. le ministre des Finances.
M. Levesque: Je voudrais juste donner les chiffres parce que, cet
après-midi, on va passer...
Le Président (M. Lemieux): Oui, cela va. Est-ce qu'il y a
consentement? D'accord.
M. Levesque: On avait annoncé 165 000 000 $. Nos
prévisions sont il y aura 50 000 000 $ de plus.
M. Garon: Pour l'année?
M. Levesque: Pour l'année, sur un encours de 2 800 000 000
$. Si je comprends bien, M. le Président, nous passerons aux engagements
financiers à 14 heures.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement. Nous allons
suspendre jusqu'à 14 heures pour procéder aux engagements
financiers. La commission du budget et de l'administration suspend ses travaux
puisqu'elle a complété son mandat de procéder à
l'étude trimestrielle de la politique budgétaire et de
l'évolution des finances publiques du gouvernement. Conformément
à l'article 292 du règlement, nous suspendons jusqu'à 14
heures pour procéder à la vérification des engagements
financiers du ministère des Finances pour les mois d'octobre 1987
à janvier 1989.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
(Reprise à 14 h 7)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux pour
la vérification des engagements financiers du ministère des
Finances, pour les mois d'octobre 1987 à janvier 1989.
Réponses déposées
J'aimerais d'abord déposer les réponses aux questions qui
ont été posées par les membres de cette commission
relativement à la vérification des engagements financiers en date
du 22 octobre 1987. M. le secrétaire, voulez-vous en faire le
dépôt?
Engagements d'octobre 1987
Nous passons maintenant à l'appel des engagements financiers pour
le mois d'octobre 1987. "Contrat négocié: Contrat pour la
fourniture des services informatiques dans le cadre de travaux dans les
secteurs de la recherche économique et des politiques fiscales, pour la
période du 1er juin 1987 au 31 mai 1990. Montant de l'engagement 205 500
$. "
Est-ce que cela va, M. le député de Bertrand? Voulez-vous
que je reprenne?
M. Parent (Bertrand): Non, non. Le Président (M.
Lemieux): Cela va?
M. Parent (Bertrand): Je vous suivais d'une oreille. C'est parce
que je voulais juste m'assurer que les réponses qui ont
été déposées tantôt étaient des choses
dont j'avais pris connaissance. Elles ont été acheminées
à notre bureau, n'est-ce pas?
Le Président (M. Lemieux): Le 22 octobre 1987.
M. Parent (Bertrand): Elles ont été vues à
ce moment-là.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cela va, M. le
député de Bertrand? Est-ce qu'il y a des Interventions
relativement à l'engagement 13 du mois d'octobre 1987?
M. Parent (Bertrand): Oui, certainement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Le montant de 205 000 $, est-ce qu'on peut
m'expliquer un peu... Il y a Conference Board, ce n'est pas "in Canada", ce
doit être Conference Board of Canada, mais AERIC inc., qu'est-ce que
c'est exactement que ce contrat de fourniture? C'est pour des statistiques,
pour...
M. Levesque: M. le Président, je vais demander à M.
Montminy de répondre à la question.
Le Président (M. Lemieux): M. Montminy, pour les fins de
l'enregistrement du Journal des débats, vos nom, prénom,
et fonction, s'il vous plaît!
M. Montminy (André): André Montminy, du
ministère des Finances, directeur de l'administration. Si je comprends
bien la question, M. le député de l'Opposition, vous voulez
savoir la différence entre les services spécialisés du
Conference Board, en regard d'AERIC inc., le Conference Board ou les
études que l'on retrouvera plus tard lors de la discussion sur les
engagements du crédit. AERIC est un service spécialisé et
fait des études plus particulières sur les simulations des tables
d'impôt, à la fois le secteur fiscal et le secteur
économique. Au sujet de la cotisation, il faut différencier,
entre la cotisation payée par le ministère des Finances pour
l'ensemble des ministères et organismes du gouvernement du Québec
et l'autre cotisation, qui touche plus particulièrement des
études et des besoins particuliers au ministère des Finances.
M. Parent (Bertrand): Quelle est la proportion, de l'une et de
l'autre?
M. Montminy: On voit ici, on a 205 000 $ pour un engagement qui
couvre du 1er juin 1987 au 31 mai 1990. Si on fait, je ne sais pas... En
1987-1988, on a 63 000 $, donc un prêt de 64000$ à 65 000 S
à AERIC Canada pour des études particulières selon les
besoins que le ministère des Finances a, en regard de la cotisation
annuelle que l'on verra plus loin lors de la discussion des engagements
financiers qui est de l'ordre de 85 000 $ à 88 000 $. Mais, sur cela, si
vous me le permettez, M. le député, lorsqu'on regardera
l'engagement particulier de la cotisation du Canada à 85 000 $ ou 88 000
$, sans avoir un prix d'escompte, on a un meilleur prix que l'on devrait
payer.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que je pourrais savoir sur une base
comparative? Là, on couvre du 1er juin par cet engagement et par ce
service de fourniture autant avec AERIC qu'avec Conference Board. Si je
comprends bien, on couvre la période du 1er juin 1987 au 31 mai 1990.
Donc, on couvre sur une base de trois années pleines. Ce contrat,
antérieurement, j'imagine,
avait été négocié en 1984 jusqu'en 1987.
Cela marche par période de trois ans. Est-ce que c'était
sensiblement le même montant?
M. Montminy: C'était possiblement inférieur.
Malheureusement, je n'ai pas les chiffres exacts avec moi.
M. Parent (Bertrand): Cela dépend des services dont vous
avez besoin d'AERIC au ministère des Finances.
M. Montminy: C'est ça. C'est une provision de
dépenses.
M. Parent (Bertrand): D'accord.
M. Montminy: Alors, la provision de dépenser, c'est une
enveloppe sous laquelle le traitement de l'information que le ministère
des Finances, soit le secteur fiscal, soit le secteur économique, selon
ses besoins, c'est une estimation. On peut présumer que les 200 000 $
qu'on a là, représentent une indexation de l'ordre de 5%. Mais,
si vous le voulez, on pourra déposer en commission la dépense des
années précédentes.
M. Parent (Bertrand): Bien, c'était juste pour savoir si,
sur une base, vous m'assurez que l'on parle d'un coût sensiblement le
même sur le contrat antérieur, qui étaient les trois
années précédentes.
M. Montminy: Mais I faut comprendre...
M. Parent (Bertrand): Je n'ai pas de problème, la seule
chose c'est que, souvent avec Statistique Canada et avec d'autres
ministères, on a eu des augmentations sensibles pour d'autres raisons.
Mais on peut s'Interroger sur le fait qu'on se branche sur un organisme
canadien, de façon à obtenir de l'information. Je pense que c'est
bien fondé, à l'exception des sommes d'argent impliquées.
C'est pour cela que je voulais savoir si l'enveloppe globale des trois
dernières années par rapport à ces trois années que
cet engagement couvre, est sensiblement la même. Alors, si vous pouvez
m'en faire part, vous me le donnerez ultérieurement, cela pourra
satisfaire ma curiosité.
M. Montminy: Oui, oui.
M. Parent (Bertrand): À part cela, je n'ai pas d'autres
questions, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 13 est-il
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'engagement 14,
contrat pour l'achat de huit terminaux et un contrôleur de communication
IBM.
Montant de l'engagement 25 414, 44 $. Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Parent (Bertrand): La question, pas tellement technique, mais
qui s'adresserait au ministre des Finances concernant l'engagement 14 est la
suivante: Est-ce qu'au ministère des Finances, il y a, de la part du
ministre, une orientation et une remise en question concernant toute la
question de l'informatique? On fait beaucoup d'ajouts, année
après année, ou mois après mois, selon les besoins des
services, mais on s'est rendu compte qu'à l'intérieur de certains
ministères, des terminaux s'ajoutent. Dans certains cas, il y a
incompatibilité; des ensembles de systèmes font en sorte que vous
vous retrouvez avec un paquet de machinerie, du "hardware* en termes
d'informatique, qui dépasse de beaucoup les besoins. Ma question, je
l'ai posée aussi au ministre de l'industrie, du Commerce et de la
Technologie la semaine passée, dans le cas du ministère des
Finances, est-ce qu'il y a une réévaluation des besoins et
qu'est-ce qui se passe sur le plan de toutes ces demandes d'informatique? Parce
que vous, en tant que ministre, un moment donné, iI y a des budgets et
on dit: On fournit de l'informatique, mais une fois les terminaux et les
machines acquis est-ce qu'il y a une évaluation qui a été
faite ou qu'on prévoie faire pour regarder où nous en sommes
rendus et faire le point en matière d'informatique à
l'intérieur de votre ministère?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre des
Finances.
M. Levesque: Je ne peux répondre qu'en termes
généraux. Je suis revenu, à diverses reprises, justement
sur cette question afin de m'assurer que ces achats soient coordonnés et
qu'on apporte dans ce secteur la même attention et la même rigueur
que dans les autres secteurs du gouvernement. J'ai même insisté
pour qu'on revoie, que ce soit sur le plan du Conseil du trésor, de
l'Approvisionnement et Services, du ministère des Communications, en
tout cas, même surtout à mon propre ministère parce qu'on
sait que, par exemple, chez le contrôleur des finances on a
sûrement un besoin assez important d'informatique. J'ai toujours
insisté, même on a peut-être porté un jugement sur
celui qui vous parle à certains moments, je suis revenu à la
charge souvent pour, justement, que l'on porte une attention très
spéciale sur toute cette question d'informatique. J'ai eu une
expérience personnelle dans mes propres affaires où on peut se
laisser embarquer.
Le Président (M. Lemieux): Apprivoiser.
M. Levesque: Oui Alors, tenant compte de ce que j'avais
vécu moi-même en plus petit, je suis revenu souvent à la
charge pour qu'on y apporte une attention toute particulière. Main-
tenant, si vous voulez avoir plus de précision sur les plans du
ministère, je pourrais demander à M. Montminy de vous en faire
part.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Sans... Le Président (M.
Lemieux): Oui.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, peut-être une
explication additionnelle sans entrer dans tous les détails de
mécanique, ma préoccupation c'est qu'on puisse m'assurer qu'au
ministère des Finances, parce que je ne suis pas spécialiste et
je m'en défends bien en matière d'informatique, mais justement le
point a été fait, il y a un autre problème qui s'ajoute
à cela, je pense que le ministre sera d'accord aussi avec moi, c'est que
la plupart de ces contrats sont des contrats où on ne s'en va pas en
appel d'offres parce qu'on est déjà embarqués dans le
système avec telle compagnie. Alors, c'est le principe du bras dans le
tordeur où, automatiquement, telle compagnie a tel contrat parce qu'on a
déjà commencé avec elle et je suis un peu perplexe par
rapport à tout ce que je vois passer en matière
d'informatique.
Je n'ai rien contre l'informatique, au contraire, mais je me dis: On
s'en fait vendre peut-être des fois à outrance. Alors, on s'en va
avec IBM Canada. Ce n'est pas écrit si c'est un contrat
négocié et dans quel ordre cela a été fait pour
huit terminaux, mais j'imagine que sur cette dimension vous n'aviez pas le
choix d'aller avec IBM où I y a beaucoup d'appareils compatibles IBM
aujourd'hui. Est-ce qu'on aurait pu avoir de meilleurs prix? Sur cet achat
précis, relié à la question que je posais tantôt au
ministre, est-ce que le point aussi a été fait et qu'est-ce qui
se passe exactement à l'intérieur du ministère?
Le Président (M. Lemieux): M. Montminy.
M. Montminy: M. le député, pour faire une image
simple du ministère des Finances, il y a au ministère des
Finances le système Sygbec qui appartient au contrôleur des
finances, qui est le système comptable et budgétaire du
gouvernement du Québec et qui est le plus gros système comptable
et budgétaire ou le plus gros système informatique du
gouvernement du Québec à l'interne. Je ne parle pas du MMSR ou
des autres ministères, je parle du système interne. Il y a
également l'informatique du ministère des Finances qui comprend
la recherche économique, la recherche fiscale ou les études
fiscales, les politiques et opérations financières, vous avez eu
des discussions ce matin sur cela, et, à l'extrême si vous voulez,
on a le Bureau de la statistique du Québec.
Donc, il faut comprendre qu'on a aux
Finances, heureusement ou malheureusement, trois boîtes
Informatiques. Pour une simple raison, c'est que le contrôleur traite
avec le ministère des Communications, le ministère des Finances a
son propre ordinateur, sa propre quincaillerie, conjointement ou en
partnership, en condominium ou en mariage, qu'on aime ou qu'on n'aime pas, avec
le Conseil du trésor. D'ailleurs, vous allez le voir plus loin. Et,
à l'extrême, vous avez aussi le Bureau de la statistique, qu'on a
toujours considéré un peu comme une entité un peu plus
séparée du ministère des Finances parce que, compte tenu
d'une décision gouvernementale qui a été prise en 1983 par
les anciens ministres, on pourra toujours prendre le Bureau de la statistique
et le transmettre à d'autres responsabilités
ministérielles.
Le ministre des Finances vous a expliqué ses réticences.
Je les vis, ces réticences. L'informatique, je pense que M. Levesque ne
se lève pas le matin en disant: M. Montminy, on dépense en
informatique. Donc, on gère l'informatique de façon très
rigoureuse. D'autre part, si on pense que de 1975 à 1985, le
ministère des Finances a très peu dépensé en
capital, l'ensemble des dossiers qu'on a devant nous représentent un
grand nombre de dépenses d'argent en capital. On a un plan triennal pour
changer nos équipements informatiques. 1987-1988, 1988-1989, 1989-1990.
Le gros de la dépense s'est fait en 1988-1989 dans les dossiers que nous
avons devant nous. En 1989-1990, il y en aura possiblement, peut-être,
pour seulement 300 000 $. Est-ce qu'on a une orientation? Oui. Les
équipements... là je fais référence au Bureau du
contrôleur des finances, où on a 700 000 $ de dépenses en
capital. Les équipements Comtem qui ont remplacé les
équipements que nous avions précédemment, datent de 1976.
En termes d'informatique, une génération complètement
dépassée.
Deuxièmement, le contrôleur des Finances est obligé
de s'ajuster à la direction du ministère des Communications
où il fait son traitement informatique. On a plusieurs contrats de
conversion de logiciels de systèmes de CICS Intercom. CICS est un
logiciel d'une nouvelle génération, Intercom est un logiciel
d'ancienne génération.
Donc, on a été obligé de donner un certain nombre
de contrats pour être à la page, être en mesure de traiter
sur les ordinateurs du ministère des Communications. Au ministère
des Finances, excusez la paraphrase, le 12, Saint-Louis, on a acheté un
certain nombre d'équipements, c'est évident. Mais le dossier que
je pourrais vous soumettre est une étude de rentabilité et
d'opportunité sur les équipements du 12, Saint-Louis,
c'est-à-dire les appareils de traitement de texte, genre AES, bas de
gamme, les modèles 6280 et j'en passe, qui avaient... Si on peut dire
qu'une voiture a une vie utile de cinq ans, on avait tourné quatre fois
la voiture. Là, iI fallait, nécessairement, changer nos
appareils. On avait le choix d'aller dans les appareils à traitement de
texte haut de gamme. D'autre part on a
décidé, après étude, d'aller sur des
micro-ordinateurs, ce que vous avez dans les dossiers, les Ogivar, les
imprimantes au laser, pour rentabiliser, à la fois, l'Investissement et
rendre le personnel de secrétariat plus polyvalent.
Le phénomène, au gouvernement du Québec, c'est
qu'au niveau du secrétariat, II y a énormément de
volatilité et de mutations. Donc, il fallait essayer de garder notre
personne). On est très exigeant sur ce plan. Donc, on voulait avoir les
équipements haut de gamme. Toute proportion gardée, un
micro-ordinateur et une imprimante laser coûtent meilleur marché
qu'un appareil à traitement de texte, soit Micom ou soit AES.
Normalement, ce que vous avez là, l'achat de huit terminaux et tout
cela, j'appellerais ça des reliquats ou les intentions du gouvernement
en 1984. Le ministère des Finances avec l'autorisation du Conseil du
trésor et ayant en "partnership" le Secrétariat du Conseil du
trésor a eu une dérogation pour se donner un ordinateur central
avec en contrepartie des terminaux, des ordinateurs, des imprimantes IBM pour
être compatibles avec l'ordinateur central que nous avons en "facility
management". Ce qu'on trouve là, les 25 000 $, c'est la dernière
tranche ou une des dernières tranches des équipements qui avaient
été prévus en 1984.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement 14 est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Cela répond à ma
question.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle l'engagement 15.
M. Parent (Bertrand): C'est un renouvellement de contrat. Les
douze mois antérieurs étaient de quel montant et est-ce il
était avec le même fournisseur?
M. Montminy: Le montant de l'année
précédente avait été égal à celui que
nous avons là sauf que ce que je voudrais bien expliquer à cette
commission, c'est que le "Système Cade" est un système de saisie.
Le Bureau de ta statistique avait déjà donné ses
intentions de se pourvoir d'un micro-ordinateur, un mini-ordinateur, je
m'excuse, et non un micro-ordinateur et le renouvellement accepté par le
Conseil du trésor prévoyait que le "Système Cade" serait
laissé et avec l'argent économisé, on pourrait se
prévaloir de l'option d'acheter un mini-ordinateur ce qui s'est fart le
16 février 1988.
M. Parent (Bertrand): Ce contrat-là est pour...
M. Montminy: Pardon. Je rappelle que ce dossier a
été soumis à la commission des engagements en septembre
1986. On marche toujours sur la redondance. On avait laissé entendre, je
pense, qu'à ce moment-là on était en "phasing out" et
c'était réellement fait.
Novembre
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est-il
vérifié? Nous passons maintenant au mois de novembre 1987,
l'engagement financier 6, contrat pour la fourniture de services informatiques
pour l'optimisation d'activités d'exploitation par l'implantation de six
nouveaux logiciels. Montant de l'engagement: 59 600 $. Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Parent (Bertrand): Cela a été choisi par un
comité de sélection. Ce n'est pas le plus bas soumissionnaire.
DMR et lST étant les plus bas soumissionnaires, est-ce qu'on pourrait
juste donner les raisons pour lesquelles on a décidé d'aller avec
Somapro? Il me semble que les firmes lST et DMR sont des firmes très
bien quotées.
M. Levesque: J'ai ici le rapport du comité de
sélection. En effet, le contrat pour la fourniture de services
informatiques était pour l'optimisation d'activités
d'exploitation par l'implantation de nouveaux logiciels. Le contrat a
été accordé à Somapro Itée à la suite
de la recommandation d'un comité de sélection. Quand je regarde
le rapport, c'est le plus bas soumissionnaire qui a été
choisi.
M. Parent (Bertrand): Pas d'après les chiffres qu'on a M.
le Président. (14 h 30)
M. Levesque: Acceptable. Le plus bas soumissionnaire acceptable.
J'ai ici... D'après le comité - deux soumissions sont
jugées acceptables. Ce sont Somapro et Roy, Bourassa.
M. Parent (Bertrand): Les autres ne rencontrent pas les
devis?
M. Levesque: Deux soumissions sont jugées non acceptables.
Ce sont DMR et lST. Voici le pointage final qui a été
donné par le comité parce qu'on sait que le pourcentage de
passage est de 60 %. Somapro, 80 %, Roy, Bourassa, 68 %, DMR, 48 % et lST, 39
%. Alors, ceux qui étaient en bas de 60 % ont été
jugés non acceptables et le pointage final a été
donné. C'est Somapro, 80 % et Roy, Bourassa, 68 %. Le plus bas des deux
était à 59 570 $ et c'est ce qui a été
accepté.
M. Parent (Bertrand): J'imagine qu'il y avait un devis quand vous
avez fait l'invitation et si je comprends bien, deux des firmes, soit lST et
DMR, ne rencontraient pas tous les points du devis.
M. Levesque: Cela n'affecte pas la compétence des firmes
en question.
M. Parent (Bertrand): Non, je comprends.
M. Levesque: C'est simplement que si ça correspond au
devis, justement, j'imagine...
M. Parent (Bertrand): Somapro est une firme de quel endroit?
Montréal, Québec?
M. Levesque: Laquelle?
M. Parent (Bertrand): Somapro, celle qui a obtenu le contrat.
M. Levesque: On me dit que c'est de Québec.
M. Parent (Bertrand): Québec.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est-il
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Cela va.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 6 est
vérifié. Nous passons au mois de décembre 1987...
M. Levesque: Si vous voulez, peut-être que ça va
aider pour les...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre des
Finances.
M. Levesque:... autres. Je demanderais à M. Montminy de
donner des explications à la commission à savoir comment se
passent ces choses parce que cela va peut-être éviter d'autres
questions pour des choses à peu près identiques.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. M. Montminy.
M. Montminy: Avant décembre 1966, le ministère des
Finances ou tous les ministères pouvaient faire appel à l'article
qui permet de déroger au fichier des entreprises, compte tenu de la
spécialité qu'on ne retrouvait pas à ce moment-là
dans le fichier. Alors, ce qu'on faisait, c'est que tous les ministères
devaient nécessairement procéder de la même façon.
Compte tenu du montant du contrat, 50 000 $, 75 000 $ ou 74 999 $, si vous
voulez, on invitait cinq, sept ou huit firmes. On demandait aux firmes que nous
pensions qui rencontraient les qualités techniques en termes
informatiques, en termes professionnels informatiques les besoins que nous
avions. Ces firmes répondaient au cahier de charge ou pas. On a certains
dossiers que vous allez retrouver où on a invité huit firmes.
Vous avez cinq firmes, nous en avons huit. Compte tenu de la
spécialité qui était maintenant un peu en "backlash" ou en
arrière-ban, c'est-à-dire qu'il n'y a plus de firme à
Québec comme Intercom CICS qui font ça et on se retrouve
normalement avec une ou deux firmes. Si on prend cet exemple, c'est qu'on a
invité cinq firmes, quatre soumissionnaires, deux acceptables, deux non
acceptables. C'est que les firmes sont évaluées selon leurs
qualités professionnelles spécialisées. La firme a un
"pedigree". Elle est acceptable au départ. Mais les gens qu'ils nous
réfèrent sont recommandés par le comité de
sélection. Vous avez raison, M. le député, de dire que des
firmes très acceptables ont été recalées à
de meilleurs prix. C'est essentiellement qu'elles nous fournissaient du petit
monde non qualifié pour faire une job. Alors, dans l'ensemble des
dossiers que l'on a devant nous, essentiellement, c'est qu'on essaie d'avoir
des firmes qualifiables par leur personnel professionnel. Je parle en services
de compétences professionnelles et au meilleur prix possible.
M. Parent (Bertrand): Cela va. Décembre
Le Président (M. Lemieux): Cela va. J'appelle l'engagement
5 de décembre 1987. L'engagement est vérifié? Je ne l'ai
pas appelé. C'était des commentaires sur l'engagement 6, je
pense, que vous venez de faire, M. Montminy? C'est exact? L'engagement 5 de
décembre 1987 n'avait pas été vérifié?
M. Parent (Bertrand): On est rendu là.
Le Président (M. Lemieux): Contrat pour l'impression de
3500 chèques B-049...
M. Parent (Bertrand): C'est 3 000 000.
Le Président (M. Lemieux): C'est 3 500 000, pardon,
chèques B-049, genre continu, une partie, deux versions. Montant de
l'engagement: 56 843, 50 $. Est-ce il y a des interventions?
Vérifié?
Janvier 1988
Nous passons au mois de janvier 1988, engagement 12: Contrat pour la
location de deux logiciels IBM pour les besoins de la direction du budget, pour
une période de 24 mois. Montant de l'engagement: 46 800 $. Est-ce qu'il
y a des interventions?
M. Parent (Bertrand): Pour quelles raisons, est-ce qu'on loue des
logiciels? 46 000 $ pour deux logiciels, pour une période de deux ans...
Je ne comprends pas le contrat de location de ces logiciels. À la
direction du budget, on en aura besoin ultérieurement? Est-ce qu'il y a
eu une évaluation? Je comprends qu'on peut louer des services, mais
louer un logiciel dont on a besoin à la direction d'un service... J'ai
besoin
d'un peu d'explications.
M. Montminy: Le document que vous avez devant vous, c'est pour la
direction du budget alors que la facturation a été faite à
la direction du budget; mais les logiciels ont été loués
pour les besoins de la direction de l'informatique du ministère. Ce sont
des logiciels qui ont été installés, chez CGI BST ou BST
CGI, si vous voulez, l'ordinateur central que nous avons conjointement avec le
Conseil du trésor, à l'extérieur du ministère.
Pourquoi a-t-on loué au lieu d'acheter? Si vous le permettez, M. le
Président, M. Dubois va s'identifier.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M.
Dubois.
M. Dubois (Michel): Michel Dubois, je suis directeur de
l'informatique au ministère des Finances au 12, Saint-Louis. Ces
logiciels servent à la programmation des applications corporatives au
ministère des Finances.
M. Parent (Bertrand): Vous êtes chanceux, vous avez un
siège qui vous est offert par le ministre.
Une voix: On ne voit pas ça souvent.
M. Parent (Bertrand): C'est mieux qu'une augmentation de
salaire.
M. Dubois (Michel): Ce sont des logiciels que l'on s'est
procurés dans le cadre d'une étude qui portait sur les meilleurs
outils de programmation dont devait se doter le ministère des Finances
pour la réalisation de ses applications corporatives. Rappelons que le
ministère des Finances s'est doté d'un ordinateur en 1985,
ordinateur qui servait au développement d'un système d'aide
à la décision, principalement pour les fiscalistes. Au fil des
années, on s'est rendu compte qu'il existait des développements
d'application plus opérationnels pour suivre l'enquête du
gouvernement concernant le financement.
L'ensemble des logiciels qu'on avait à ce moment-là
à notre disposition se prêtait fort mai à ce
développement, ne serait-ce que pour des fins de performance. Une
étude a été réalisée au cours de laquelle on
a évalué tout un ensemble de logiciels à partir des
besoins de développement d'applications. Le choix a porté sur les
logiciels IBM qui sont CSP AD ou CSP AE, logiciels qui ont été
loués pour deux ans. Cela paraît élevé, 48 000 $,
mais le coût d'achat de ces logiciels est nettement plus
élevé, et il est de pratique courante dans les centres de
traitement, lorsqu'on parle de logiciels exploités sur ordinateur
central, d'en faire la location. On peut soit les acheter, soit les louer. Ce
genre de chose n'est pas une exception.
M. Parent (Bertrand): Après 24 mois d'utili- sation de ces
deux logiciels, est-ce que vous prévoyez en avoir encore besoin ou si,
à toutes fins utiles...
M. Dubois (Michel): À ce moment-là, on aura le
choix soit de les renouveler, soit de les changer, selon l'évolution
technologique. Cette décision sera prise en décembre 1989. On
aura le choix de prolonger le contrat de location ou, tout simplement, de les
acheter.
M. Parent (Bertrand): Vous avez fait le choix de louer, à
un moment donné. Je suis encore un peu perplexe, si vous me permettez,
mais c'est vous qui connaissez le domaine. Combien aurait coûté
l'achat d'un tel logiciel?
M. Dubois (Michel): Je ne dispose pas des chiffres actuellement,
mais je pourrais vous les fournir. Ce serait le double. Il faudrait avoir le
dossier, ici, détaillé, je ne l'ai pas sous la main, mais on
pourrait vous fournir ces chiffres, sans problème.
M. Parent (Bertrand): J'aimerais qu'on puisse fournir,
ultérieurement, M. le Président, le coût de ces mêmes
logiciels, au départ.
M. Dubois (Michel): II y a un autre élément qu'il
faut prendre en considération, en ce qui a trait au financement des
logiciels sur l'ordinateur central. Étant donné les coûts
élevés, on a deux types de budget: on a des budgets de
fonctionnement et on a des budgets de capital. Le budget de capital sert
à l'acquisition de biens; en informatique, cela peut être soit de
l'équipement, soit des logiciels. 48 000 $, cela représente une
investissement de 25 000 $ par année. C'est non négligeable, en
capital.
Le Président (M. Lemieux): On prend note de votre
question, M. le député de Bertrand, à l'engagement
financier 12, pour réponse ultérieure. Est-ce que l'engagement 12
est vérifié?
M. Parent (Bertrand): Oui. Sous réserve de ces
réponses.
Mars
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons maintenant au mois de mars 1968. Il y a un engagement financier qui a
déjà été discuté lorsque nous avons
vérifié les engagements financiers du Conseil du trésor;
le ministère des Finances a peut-être quelque chose à
ajouter? Le montant de l'engagement est réparti en parts égales
entre le ministère des Finances et te Conseil du trésor: contrat
pour l'achat de deux dérouleurs de bandes SDC, dont le montant de 35
779. 25 $. Est-ce que l'engagement est vérifié?
M. Parent (Bertrand): Je n'étais pas au Conseil du
trésor lorsque rengagement a été
vérifié pour l'autre partie. Ce contrat est
négocié avec cette société, et non pas avec
différentes sociétés, parce qu'on fait déjà
affaire avec eux, sans doute. Comment cela fonctionne-t-il et pourquoi
avons-nous un seul fournisseur? On a peu d'explications sur l'engagement 5.
M. Montminy: Écoutez, les dérouleurs de bande SDC
étaient déjà loués depuis un certain nombre
d'années chez cette firme, pour l'ordinateur central partagé par
le ministère des Finances et le secrétaire du conseil. À
ce moment-là, c'était en mars 1988, et non pas en 1989, alors
qu'il y a d'autres firmes qui sont venues s'ajouter sur le marché. On
parle de 1988. On avait l'option de poursuivre la location, conjointement avec
le secrétariat et le ministère des Finances, ou d'acheter.
L'achat était préférable, considérant qu'il
représentait 16, 5 mois de location. Si on prend l'achat, on pouvait
payer l'achat en déboursant 16, 5 mois de location. Donc, les deux
organismes ont pensé qu'il était plus intéressant
d'acheter.
À la question, est-ce qu'on était en compétition
avec d'autres firmes? En mars 1988, il n'y avait pas d'autre firme sur le
marché, maintenant, vous en avez... et j'en passe. On parle de mars
1988.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié, M. le député de Bertrand?
M. Parent (Bertrand): Certainement.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons au mois de mars 1988, à l'engagement financier 7: Soumissions
sur invitation, contrat pour l'impression de 15 000 volumes "Discours sur le
budget 1988-1989", 200 pages plus couverture, répartis en deux versions,
soit 10 000 exemplaires de la version française et 5000 de la version
anglaise; plus l'assemblage de huit communiqués de presse. Montant de
l'engagement, 52 378 $.
M. Montminy: Vous êtes en mars, ou si vous sautez tout de
suite en avril?
Le Président (M. Lemieux): Je suis toujours en mars 1988,
à l'engagement financier 7. Est-ce que cela va?
M. Parent (Bertrand): C'est le discours sur le budget qui a
été imprimé. Question d'abord au ministre, je pense qu'il
faudrait...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Bertrand. Est-ce que vous avez l'engagement?
M. Montminy: Oui, on l'a.
M. Levesque: Oui, mais il y a une note indiquant de voir avril
1988. Je vais demander à M. Montminy de l'expliquer.
Le Président (M. Lemieux): Cela va.
(14 h 45)
M. Montminy: C'est parce que le contrat a été
modifié. Il faudrait voir le contrat pour impression interconcept, pour
l'impression des documents, en avril 1988, et non en mars. Et si M. le
député l'accepte, on pourrait le voir en avril.
M. Levesque: Peut-être pourrions-nous le suspendre
jusqu'à ce qu'on arrive à l'autre article.
Une voix: Oui.
M. Montminy: Oui, parce qu'il y a eu des modifications.
Avril
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons suspendre
l'engagement financier 7 de mars 1988 pour passer au mois d'avril 1988,
à l'engagement financier 9, contrat pour l'achat d'un système de
traitement de texte AES.
M. Levesque: Passez-vous par-dessus BEFIM, là? Vous n'avez
pas ça, vous?
Le Président (M. Lemieux): Je n'ai pas ça, M. le
ministre des Finances.
M. Levesque: Est-ce que vous avez ça, M. le
secrétaire? En mars 1988, il y a eu un engagement pour le Bureau des
établissements financiers internationaux de Montréal, 215 000
$.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, M. le ministre,
l'engagement financier 12. Oui, il y a eu une erreur dans les textes qui m'ont
été présentés. Vous avez raison, M. le ministre.
Alors, nous allons appeler l'engagement financier 12 de mars 1988: "Subvention
additionnelle au Bureau des établissements financiers internationaux de
Montréal pour porter à 215 000 $ la subvention de fonctionnement
pour l'année financière 1987-1988 et subvention pour assurer son
fonctionnement pour l'année 1988-1989. Montant de l'engagement, 215 000
$. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Parent (Bertrand): Qu'est-ce qui est prévu dans le cas
du BEFIM? Démarrage, 115 000 $, la première année, et 100
000 $, la deuxième? Est-ce qu'on a prévu de continuer, par la
suite... Ce sont uniquement des subventions pour le fonctionnement du bureau.
Est-ce qu'on prévoit un autofinancement?
M. Levesque: Éventuellement, on prévoit
l'autofinancement; mais nous savons qu'on n'est
qu'au début de l'exercice, dans le sens de l'adhésion des
diverses firmes. Nous nous étions engagés, au début,
à fournir de l'aide ainsi que fa Bourse de Montréal et la ville
de Montréal. Ce sont des contributions qui sont nécessaires au
début, mais nous espérons voir, le plus tôt possible, cette
institution voler de ses propres ailes.
M. Parent (Bertrand): Les 100 000 $ de l'année en cours
1988-1989 représentent quel pourcentage du budget de fonctionnement de
BEFIM?
M. Levesque: Ah...
M. Parent (Bertrand): Vous avez perdu votre ordinateur? Ha,
ha!
M. Levesque: Ha, ha! Si ma mémoire est fidèle -
mais là, je ne voudrais pas que vous le notiez comme parole de
l'Évangile - le budget annuel est d'environ 300 000 $, mais je ne suis
pas sûr. Il me semble que c'est entre 200 000 $ et 300 000 $. Il faut
financer le secrétariat du bureau, vous savez. Ce ne sont pas des
dépenses considérables, si vous voulez, mais ça prend un
minimum.
M. Parent (Bertrand): J'aimerais savoir, M. le ministre, si vous
ne pouvez pas me donner la réponse maintenant...
M. Levesque: II y a des locaux, par exemple, qui sont
peut-être fournis par l'un de nos partenaires. Ensuite...
M. Parent (Bertrand): Est-il possible d'avoir le budget total et
de savoir quels sont ies autres partenaires qui participent à ce...
M. Levesque: Oui, je vous le dirai avec plaisir. Je pensais avoir
ces renseignements. M. Montminy est sorti depuis quelques minutes...
Le Président (M. Lemieux): Nous pouvons aussi suspendre
cet engagement, M. ie ministre.
M. Levesque: Je ne pense pas qu'ii faille...
Le Président (M. Lemieux): Ah! voici M. Montminy. Alors,
M. Parent, voulez-vous reprendre votre question?
M. Parent (Bertrand): La question est de savoir quel pourcentage
du budget total représente les 100 000 $ accordés à BEFIM
pour son fonctionnement, pour l'année financière en cours et
quels sont les autres partenaires qui y participent financièrement?
M. Lavesque: Pour l'année financière...
M. Parent (Bertrand): En cours, 1988-1989.
M. Levesque: Bon! Ce n'est pas détaillé ici...
Je regarde ici, par exemple, le budget 1987-1988, pour vous donner...
Est-ce que vous me suivez?
M. Parant (Bertrand): Je vous écoute, M. le ministre. Mes
oreilles sont tout ouïe.
M. Lavesque: Le budget de fonctionnement du BEFIM pour
l'année se terminant le 31 mars 1989 est estimé à 350 000
$. Lorsque je vous ai parlé de ma mémoire, tout à l'heure,
elle n'était pas si pire.
Le Président (M. Lemieux): Excellente mémoire.
M. Levesque: Même si c'est moi qui le dis
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Parce que ce n'est pas souvent
qu'elle se rappelle?
M. Levesque: Des fois, la mémoire est une faculté
qui oublie.
Alors, les traitements sont de 205 000 $, la promotion de 30 000 $, la
publicité de 30 000 $, l'administration 30 000 $, les loyers 35 000 S.
les services professionnels 20 000 $, ce qui fait 350 000 $ d'estimation, de
prévisions. Maintenant on s'attend d'obtenir, mais c'est on s'attend, je
ne sais pas s'ils vont l'obtenir, mais Us s'attendent d'obtenir ce qui suit: 75
000 $ provenant des revenus des permis qu'ils délivrent, le
ministère des Finances 200 000 $, la ville de Montréal 50 000 $,
la Bourse de Montréal 25 000 $, ce qui ferait 350 000 $. lis
préparent leur budget de cette façon. Chacun des intervenants
doit donner sa réponse. Mais je vous donne leurs propres
prévisions, celles du bureau, si vous préférez.
Maintenant, les engagements financiers que nous avons ici sont à peu
près du même ordre.
M. Parent (Bertrand): Sauf que. pour l'année en cours...
si j'ai bien compris, les 350 000 $ de fonctionnement sont pour douze mois.
M. Levesque: Oui.
M. Parent (Bertrand): Vous offrez 100 000 $ pour ces douze
mois-là. Ils ont déjà eu 115 000 $ l'an passé.
Est-ce que je comprends bien? On a un montant qui se répartit sur deux
années financières. Il s'agit de deux années
financières du gouvernement pour une année du BEFIM, si je
comprends bien?
Une voix: Oui.
M. Levesque: On avait porté à 215 000 S la
subvention de fonctionnement pour l'année finan-
cière 1987-1988, 115 000 $ et la subvention pour assurer son
fonctionnement pour l'année 1988-1989, 100 000 $.
M. Montminy: Vous avez raison, sur les 215 000 $, il y a 115 000
$ qui rétroagissent sur le déficit que le BEFIM doit à la
Bourse de Montréal et à d'autres fournisseurs de services. Et les
100 000 $, c'était la subvention du budget de fonctionnement
1988-1989.
M. Parent (Bertrand): Je comprends très bien qu'ils ont
prévu dans leur budget de fonctionnement 200 000 $.
M. Montminy: Non, ils ont prévu une subvention de 200 000
$, et après calcul, on leur a donné 215 000 $, parce que leur
budget de fonctionnement...
M. Parent (Bertrand): Incluait le déficit.
M. Montminy:... incluait le déficit. L'année
précédente, ils devaient obtenir un certain nombre de cotisations
du CFI. Ils n'en ont pas eu, alors qu'en une minute, M. le ministre, vous leur
avez donné... En 1988-1989, on a eu plusieurs inscriptions de CFI, et le
nombre a augmenté, on le savait de toute façon, qu'il y aurait
des CFI, en 1988-1989. Alors il y a une partie rétro, une partie budget
de subvention.
M. Parent (Bertrand): Nettement.
M. Montmigny: D'accord, on se comprend.
M. Levesque: De fait, depuis ce temps-là, on a eu six
nouveaux, les six premiers CFI, centres financiers internationaux, II y en a eu
six. Ensuite un autre groupe de huit s'est ajouté - on est rendu
à quatorze - bientôt, on devrait avoir une vingtaine de centres
financiers internationaux à Montréal.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement 12 est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
revenons maintenant à l'engagement financier 9 du mois d'avril 1988.
Contrat pour l'achat d'un système de traitement de texte AES 7380, 5
postes de travail et l'imprimante laser L-5 pour le Bureau de la statistique du
Québec. Montant de l'engagement: 43 724, 88 $. Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Parent (Bertrand): Là, c'est pour une des trois
divisions, si je comprends bien, c'est le Bureau de la statistique.
M. Levesque: Pardon?
M. Parent (Bertrand): Si je comprends bien, à partir de ce
qu'on a expliqué tantôt, c'est pour une des trois divisions. C'est
pour le Bureau de la statistique où il y a cinq postes de travail et une
imprimante au laser. C'est cela?
M. Levesque: C'est à la suite d'un incendie qui a
éclaté le 29 février 1988. C'est à la suite de cela
qu'on a dû faire l'achat de cet équipement pour le Bureau de la
statistique.
M. Parent (Bertrand): C'est un remplacement?
M. Levesque: Oui.
M. Montminy: II s'agit du Bureau de la statistique, plus ou moins
autonome, si vous voulez. Il fonctionne encore sur appareil de traitement de
texte AES, avec mémoire centrale. Je ne veux pas entrer dans les
détails. On a une mémoire centrale avec un serveur et les
appareils sont situés en réseau. Il y a eu un incendie criminel.
D'ailleurs, on a des pièces justificatives. L'administration centrale du
Bureau de la statistique était en porte-à-faux. Il aurait fallu
dépenser 250 000 $ pour changer tous les appareils pour les rendre
compatibles - je ne sais pas - avec des micro-ordinateurs, des appareils de
traitement de texte et des appareils au laser. Selon une recommandation, il a
été décidé d'aller en appel d'offres par
l'entremise du Service général des achats pour remplacer avec CT
à l'appui le noeud qui a été brûlé; c'est un
incendie criminel. C'est pour cela qu'on a...
M. Parent (Bertrand): C'est un incendie criminel qui a
touché seulement l'ordinateur.
M. Montminy: Le bâtiment n'a pas brûlé.
M. Parent (Bertrand): Je comprends, mais y a-t-il eu d'autres
dommages?
M. Montminy: Oui, mais c'était très
localisé. Je ne m'appelle pas M. Delage. Il y a eu un incendie criminel.
On a constaté les dégâts. Vous savez que le gouvernement du
Québec n'assure pas ses biens. Même si on trouvait le coupable, il
faudrait payer quand même pour le remplacement. Il n'y a pas d'assurance
au gouvernement du Québec. C'est le taux assurance. On était en
porte-à-faux. Il fallait remplacer rapidement l'équipement.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que les coupables ont
été...
M. Montminy: Honnêtement...
M. Parent (Bertrand): Vous avez eu un rapport indiquant qu'il y a
eu un incendie criminel, vous l'avez remplacé.
M. Levesque: On dit ici: Selon la police, le feu a
été allumé dans du papier à Imprimante, dans un des
locaux utilisés par le Bureau de la statistique du Québec. Les
dommages ont été estimés à 50 000 $.
Une voix: Ce n'est pas pire dans ce temps-là.
M. Montminy: On a négocié, M. le
député.
M. Garon: Comment peut-on savoir que c'est un incendie criminel
quand on n'a aucune idée de qui est coupable?
M. Levesque: Je suis en train de lire l'article du journal. Je
n'étais pas au courant de cet incendie, je viens d'apprendre cela.
M. Parent (Bertrand): Si vous n'étiez pas au courant,
comment voulez-vous qu'on soit au courant?
M. Montminy: On est en 1988.
M. Garon: Est-ce que c'est courant d'avoir un incendie criminel
au Bureau de la statistique?
M. Levesque: Non.
M. Parent (Bertrand): Je comprends, cela fart un an, jour pour
jour.
M. Garon: C'est curieux, un incendie criminel au Bureau de la
statistique, il me semble que le ministre devrait être au courant.
M. Levesque: La police a mentionné que ce sont des jeunes
qui ont mis le feu dans un conteneur à rebuts de la rue Marie-Louise
samedi, je ne sais pas. Si vous voulez voir l'article, vous pourrez le lire.
Vous pouvez aller au bureau.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement 9 est
vérifié?
M. Garon: Un incendie criminel dans les bureaux du gouvernement,
c'est quelque chose. (15 heures)
M. Levesque: Vous êtes avocat. Vous savez ce que cela veut
dire. Ils disent ici qu'ils pensent que ce sont des jeunes qui ont mis le feu
dans une poubelle.
M. Garon: C'est un peu facile.
M. Levesque: Moi, je ne le sais pas. Je ne suis pas policier. Je
n'ai pas fait d'enquête.
M. Garon: Non, mais j'imagine que si l'on a mis le feu, vous
pouvez vous inquiéter que cela se répète. Si les criminels
passent toujours là...
M. Levesque: Ce n'est pas au ministère des Finances que
cela a eu lieu.
M. Garon: Oui, je le sais.
M. Levesque: C'est sur la rue Saint-André où l'on a
des bureaux.
M. Garon: Quelles sont les mesures qui ont été
prises à la suite de l'incendie criminel?
M. Levesque: Vous savez qu'à Québec, ce n'est pas
le premier incendie qui a eu lieu.
M. Garon: Oui, habituellement, c'est dans la rue ou dans les
"blocs" d'appartements. Ce n'est pas dans les bureaux du gouvernement.
M. Levesque: Ce ne sont pas des édifices du gouvernement
comme tels, je ne pense pas? C'est loué.
M. Garon: Oui, mais j'imagine que ce n'est pas tout le monde qui
passe là. Le Bureau de la statistique n'est pas un stand à
patates frites.
M. Levesque: Si le député de Lévis
s'inquiète de cela, je pourrais lui faire un rapport personnel. Donc, je
vais m'informer pour lui en faire part.
M. Garon: Non, ce n'est pas cela. C'est un incendie de 50 000 $
dans le Bureau de la statistique. Le quartier aurait pu y passer. ll y a eu 50
000 $ de dommages. Comment se fait-il? J'imagine que le ministre ou le
sous-ministre doit s'en inquiéter un peu du fait qu'il y a eu un feu de
50 000 $ dans les bâtisses du gouvernement et que l'on dit que c'est un
incendie criminel. Il me semble que c'est inquiétant que dans le Bureau
de la statistique...
M. Levesque: M. Montminy est au courant un peu plus que...
M. Garon: Le Bureau de la statistique...
M. Levesque: II va vous le dire.
M. Garon:... ce n'est pas le carré d'YouvilIe.
M. Chagnon: C'est une excellente mesure de prévention, M.
le député de Lévis. Cela s'est limité à 50
000 $. Maintenant, Ns ont posé des extincteurs.
M. Garon: Vous pourriez engager le député de
Saint-Louis. II a l'air d'être au courant des incendies criminels dans
Québec. Je ne sais pas comment cela se fait.
M. Chagnon: On en fait une spécialité à
Montréal mais on n'est pas seulement spécialisés dans
cela. Dans mon comté, cela arrive à Mont-
réal de temps en temps.
M. Levesque: M. Montminy, M. le Président.
M. Montminy: Le Bureau de la statistique sur la rue
Saint-André, au 117 Saint-André, pour ceux qui sont de
Québec depuis un certain temps, c'est l'ancien Terreau et Racine. Je ne
sais pas si vous vous le situez?
Une voix: Oui.
M. Montminy: Dans le Vieux-Port, d'accord? Cet édifice
appartient en propre ou en location à la Société
immobilière du Québec et est partagé dans une proportion
de 80 % par le Bureau de la statistique, donc, les finances et 20 % par les
loisirs, avec une agence de sécurité...
M. Garon: C'est l'édifice dans lequel Armand Russel avait
fait des transactions quand il était ministre des Travaux publics?
M. Montminy: Bien, écoutez, je suis peut-être plus
âgé que vous, M. le député, mais je n'étais
pas là.
M. Garon: Vous me demandez si j'étais au courant.
M. Montminy: Non, mais je parle de Terreau et Racine.
M. Garon: Oui, c'est cela, Terreau et Racine.
M. Montminy: On sait qu'il y a deux accès. il y a un
service de garde de 24 heures. On paie une agence. D'ailleurs, vous avez un
engagement financier pour l'agence Anne-Marie avec le Bureau de la statistique.
On sait que les gens de la SIC qui font le ménage - contrat donné
par le gouvernement du Québec - auraient laissé une porte ouverte
et des gens qu'on ne connaît pas, c'est évident, se seraient
introduits et auraient mis le feu pour s'amuser - je présume que le mois
de mars est très bon en 1988 - dans quelques poubelles de papier.
L'agence de sécurité qui était en place aurait
laissé passer ces gens-là, mais, aurait empêché le
feu de se propager. On en est là. S'ils capturent le coupable et comme
M. le député le disait tout à l'heure, le gouvernement n'a
pas d'assurance. Donc, on ne sera pas dédommagés. Cependant, les
mesures de sécurité ont été renforcées. Si
vous vous présentez au Bureau de la statistique, ils vont vous demander
une carte d'identité et tout le bataclan. On ne peut pas en dire
plus.
Le Président (M. Lemieux): Merci, monsieur. Est-ce que
l'engagement 9 est vérifié?
M. Garon: Est-ce que l'enquête est terminée ou si
vous considérez que l'enquête doit être...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse.
M. Montminy: Est-ce que c'est une enquête au civil ou au
criminel?
M. Garon: J'ai le droit de poser les questions que je veux, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Ce n'est pas une cour de
justice, M. le député de Lévis.
M. Garon: Non, mais j'ai le droit de poser... Je regrette.
Le Président (M. Lemieux): II faut que cela ait un
rapport. M. Montminy est un fonctionnaire du ministère des Finances. M.
Montminy n'a pas été chargé de faire toute l'enquête
ou quoi que ce soit.
M. Garon: M. le Président, vous n'êtes pas juge des
questions que je pose. Les questions sont antiréglementaires ou sont
réglementaires et c'est moi qui les pose.
Le Président (M. Lemieux): Elle est
antiréglementaire, M. le député de Lévis. Elle est
antiréglementaire.
M. Garon: Elle est réglementaire. Je demande si
l'enquête se poursuit ou si l'enquête est terminée.
Le Président (M. Lemieux): Votre question est
antiréglementaire. Il faut que cela ait un lien direct avec l'engagement
financier qu'on étudie.
M. Garon: En vertu de quel article? Une voix: L'article
211.
Le Président (M. Lemieux): La pertinence, M. le
député de Lévis, l'article 211.
M. Garon: Je demande si l'enquête est terminée ou si
elle ne l'est pas.
Le Président (M. Lemieux): C'est l'article 211.
M. Levesque: On va répondre...
Le Président (M. Lemieux): Vous allez répondre.
M. Levesque: Oui.
Le Président (M. Lemieux): II ne faut pas
exagérer.
M. Montminy: Honnêtement, je ne le sais pas.
Le Président (M. Lemieux): Évidemment.
M. Levesque: J'ai dit au député de Lévis que
j'essaierais de lui obtenir une réponse si elle existe quelque part. On
va s'informer et on vous répondra.
Une voix: Le député de Lévis cherche des
secrets de patinoire.
M. Garon: Non, non.
M. Levesque: Même si on est hors sujet, M. le
Président, je m'excuse.
Le Président (M. Lemieux): Non, de rien, M. le ministre
des Finances. M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Peut-être, pour compléter cet
engagement, je trouve ça curieux, non pas à cause du montant, que
le ministre des Finances soit mis au courant de l'incendie en même temps
que nous. Cela semble assez curieux. Ce serait tout à fait normal
lorsqu'un bien public est détruit par un Incendie criminel à
l'intérieur du gouvernement... Si cela s'était passé ici,
surtout qu'il y avait une agence de sécurité et on me dit... Si
j'ai bien compris, ils l'ont laissé passer. Il y avait une agence de
sécurité à cet endroit. Ils l'auraient laissé
passer. Je veux bien prendre la parole du ministre qu'il va faire son petit
rapport personnel, mais c'est un événement pour le moins
inusité.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: On sait que cette installation n'est pas compatible
avec le réseau gouvernemental. Avez-vous préféré
acheter d'AES Data parce que c'était un petit organisme, et que de ce
fait, vous avez l'autorisation du ministère des Communications pour se
spécialiser de AES Data? Ce n'est quand même pas une technologie
de pointe. Il s'agit d'un traitement de texte bien ordinaire.
Généralement, on cherche à l'intégrer à un
micro-ordinateur plutôt que de recourir à ce système. Mais,
c'est parce qu'il s'agit d'un petit module de travail, je présume, que
vous l'avez choisi.
M. Montminy: Je vais répéter. Je pense que vous
étiez absent à ce moment-là, M. le député.
Le Bureau de la statistique est une entité greffée au
ministère des Finances, le Bureau de la statistique, avec une loi
d'application.
M. Chagnon: Je sais.
M. Montminy: Le Bureau de la statistique fait son traitement de
l'information en réseau avec quatre noeuds. Donc, vous avez un serveur
pour douze appareils de traitement de texte. Ici, c'était des AES. Le
réseau central a brûlé, le réseau de la direction
générale. Entre Investir 250 000 $ et Investir 43 000 $ pour les
quatre prochaines années.
M. Chagnon: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement 9 est
vérifié?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'aimerais savoir quelles sortes de documents sont
gardés dans l'édifice Terreau et Racine? Est-ce que ce sont des
banques de données du Bureau de la statistique? Quelles sortes de
données sont gardées là et quel est le niveau de
sécurité au Bureau de la statistique, qui est un bureau assez
Important au point de vue des données? J'aimerais savoir cela.
M. Montminy: Je suis simplement directeur de l'administration. Je
ne suis pas responsable du Bureau de la statistique. En ce qui concerne la
sécurité, le contrat est donné à une agence. Il y a
des cartes qu'on signe. Si vous me demandez si les bandes ou les cassettes de
l'informatique sont gardées à l'extérieur,
malheureusement, je ne le sais pas. Je peux simplement recommander au
président de l'assemblée de prendre votre question et d'essayer
d'y apporter une réponse. Malheureusement, je ne connais pas la
réponse.
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait avoir des renseignements...
M. Montminy: II faut comprendre que si on donne des
renseignements... Le Bureau de la statistique est lié par la
confidentialité et même, il est en porte-à-faux avec la loi
sur l'accès à l'information...
M. Garon: Qu'est-ce que vous dites là?
M. Montminy: Pas dans la question que vous posez.
M. Garon: Non, non.
M. Montminy: Par contre, si vous voulez savoir où l'on
range les rubans, je pense qu'il n'est pas bon de donner cette information pour
qu'elle apparaisse ensuite dans le Journal des débats.
M. Garon: Ce n'est pas ça.
M. Montminy: Posez la même question au bureau de la
statistique fédéral, Statistique Canada, ils vont vous
répondre: "No way".
M. Garon: Ce n'est pas le but de ma question. Le but de ma
question est de savoir le niveau de sécurité par rapport aux
données statistiques? Si cet endroit n'est pas important, c'est une
chose, mais si c'est un endroit...
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais vous signaler, M. le
député de Lévis, que votre question n'est pas pertinente
à l'engagement financier 9. Je fais référence...
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...à une décision
qui a été rendue le 28 octobre 1986 qui dit que, lors de la
vérification des engagements financiers, la règle de la
pertinence doit être interprétée au profit du
député.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): C'est donc dire à votre
profit. En conséquence, il faut absolument, pour qu'elle soit recevable
qu'il existe un lien avec l'engagement vérifié par la commission.
Or, nous en sommes à la sécurité de
l'édifice...
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...de la statistique. Il n'y a
pas de lien comme tel avec l'engagement financier qu'on a à
étudier, M. le député de Lévis.
M. Garon: Je ne dis pas cela du tout. Le Président (M.
Lemieux): Oui, mais...
M. Garon: Vous ne saisissez pas. C'est que s'il s'agit d'un
endroit où l'on entrepose des données centrales, il doit y avoir
un haut niveau de sécurité, parce que si on détruit des
données de base... On les conserve quelque part et d'ailleurs le
fonctionnaire... M. Montminy a très bien compris quand j'ai posé
la question. D'ailleurs, il m'a dit: "Je ne veux pas vous dire à quelle
place sont entreposées les données centrales du Bureau de la
statistique", parce qu'il dit...
M. Montminy: C'est évident qu'on possède un
duplicata de l'information de base, ne serait-ce que la démographie. On
ne peut pas se permettre...
M. Garon: Oui, mais si...
M. Montminy: Où sont-elles? Il existe un double des
données de base, c'est évident. Les données primaires,
fondamentales...
M. Garon: Ce n'est pas dans ce sens que je le demandais. C'est
dans le sens...
M. Montminy: Vous voulez savoir quelle protection on leur
apporte?
M. Garon: C'est cela. Ce sont des données qui ont un
caractère de confidentialité. Vous-même, vous avez
invoqué la confidentialité dans vos réponses.
M. Montminy: Oui.
M. Garon: Dans un cas comme ça, on ne peut pas s'attendre
à retrouver ces données dans les poubelles. C'est
déjà arrivé à Ottawa...
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais... Non, s'il vous
plaît!
M. Garon: ...on a retrouvé des données
confidentielles dans les poubelles. Alors, je me dis: Comment se fait-il...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député de Lévis...
M. Montminy: Si vous faites référence au feu, le
feu a été mis dans la poubelle.
Le Président (M. Lemieux): M. Montminy, s'il vous
plaît...
M. Garon: Non, au fait que la porte était ouverte.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais qu'on s'en tienne au
contrat pour l'achat d'un système de traitement de texte. Il n'y a pas
de rapport entre la question du député de Lévis et
l'engagement financier qu'on est en train d'étudier. J'aimerais qu'on en
revienne à la règle de la pertinence de l'article 212 et qu'on
s'en tienne à l'engagement financier qu'on a à
étudier.
M. Garon: II n'y a pas de pertinence, oui et non.
C'est-à-dire que si on dit: "On remplace l'appareil, on paie et on ne
s'occupe pas de corriger les erreurs". On nous a dit que la porte n'avait pas
été barrée, que les gens avaient pu s'introduire dans la
bâtisse et mettre le feu. Je demande si c'est un endroit où il y a
un certain niveau de confidentialité ou à ce moment...
M. Montminy: M. le député, je n'ai jamais dit que
la porte n'avait pas été barrée. J'ai dit que la porte
avait été mal fermée par les gens de l'entretien; ils ont
accès par une porte d'entretien. Si vous me dites qu'elle n'est pas
barrée sur une base régulière, je n'ai jamais dit
cela.
M. Garon: Je n'ai pas dit cela non plus. M. Montminy:
Bon.
M. Garon: Vous avez dit que la porte n'était pas
barrée ou qu'elle était mal fermée, en
tout cas...
M. Montminy: Écoutez...
M. Garon: Elle était facilement accessible pour n'importe
qui.
M. Montminy: Facilement, ce soir-là.
M. Garon: Oui. Je ne dis pas autre chose que ce que vous m'avez
dit. Je dis tout simplement: est-ce qu'on s'est assuré de faire en sorte
que les correctifs soient apportés pour que la porte soit barrée
et, deuxièmement, j'ai demandé s'il y avait un niveau de
confidentialité, oui ou non?
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse. Vous n'êtes
pas obligé de répondre, M. Montminy; cela n'a aucun rapport avec
l'engagement financier qu'on a à étudier présentement.
M. Garon: Cela dépend. Le contribuable paie.
Le Président (M. Lemieux): Cela n'a aucun rapport.
M. Garon: On pose des questions en ce qui concerne les
contribuables. Les contribuables doivent payer 43 000 $ et qu'ils paient deux
fois, trois fois, quatre fois, le président, cela lui importe peu comme
député de Vanier. Cela m'importe, comme député de
Lévis, que les gens ne paient pas deux ou trois fois pour les
mêmes affaires. Je me dis: II y a eu une erreur, la porte était
ouverte...
Le Président (M. Lemieux): Ce qui m'importe, M. le
député de Lévis, ici, c'est de faire respecter le
règlement et le règlement...
M. Garon:... le feu a été mis. Je me dis: Est-ce il
y a eu des dispositifs qui ont été apportés pour ne pas
que cela se reproduise?
Le Président (M. Lemieux): Je vous dis: Vous n'avez pas
à répondre, cela n'a aucun rapport avec l'engagement financier
qu'on a à étudier et c'est la décision que je rends.
M. Garon: Dans l'appel de votre décision, M. le
Président?
Le Président (M. Lemieux): Vous en appellerez.
M. Garon: Dans l'appel de votre décision, je vous demande
une décision motivée là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Je n'ai pas, M. le
député de Lévis, dans le cadre du règlement
à rendre une décision qui soit motivée.
M. Garon: Bien voyons!
Le Président (M. Lemieux): Je vais vous rappeler tout
simplement que la décision du président ou de l'assemblée
en vertu de l'article 41, paragraphe 2, et vous le savez fort bien, ne peut
être discutée.
M. Garon: Je ne demande pas qu'elle soit discutée. Je vous
demande de la motiver...
Le Président (M. Lemieux): Elle ne peut être
discutée et...
M. Garon:... en droit et en jurisprudence.
Le Président (M. Lemieux): Je n'ai pas, M. le
député de Lévis, à motiver ou à
décider tout simplement... Un instant! Je peux, M. le
député de Lévis, rendre une décision et la
décision que je rends, vous demandez qu'elle soit motivée.
J'invoque l'article... J'ai fait état tout à l'heure de l'article
211. J'ai fait état de deux décisions. Une décision du 28
octobre 1986, la commission des affaires sociales, pages 566 et 567 et une
autre décision aussi qui a été rendue le 29 octobre 1986,
aux pages 1408 et 1409 et la règle que j'invoque, c'est la règle
de la pertinence selon laquelle il n'y a pas de lien, si petit soit-iI, avec
l'engagement financier qu'on a à vérifier. La règle de la
pertinence doit s'appliquer. Et dans les questions que vous avez posées
à M. Montminy, il n'y a pas de lien de pertinence entre l'engagement
qu'on a à regarder, qu'on a à vérifier.
Si vos questions sont pertinentes, M. le député de
Lévis, je vais vous laisser poser vos questions. Il n'y a pas de rapport
présentement entre les questions que vous posez et les réponses
que vous essayez d'obtenir de M. Montminy par rapport à l'engagement que
nous avons à étudier devant nous qui est un contrat pour l'achat
d'un système de traitement de texte AES, 7380, 5 postes de travail et
l'imprimante laser L-5 pour le Bureau de la statistique du Québec. (15 h
15)
M. Garon: Sauf que, M. le Président, je dois vous dire
que...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur l'engagement financier 9?
M. Garon: Oui, il peut arriver deux choses, ou bien le feu prend
de façon spontanée ou il est dû à une cause externe.
On nous dit qu'il est dû à une cause externe. Je pense que c'est
le contribuable qui paie. Ce n'est pas vous, ce n'est pas moi, c'est le
contribuable: 43 000 et quelques piastres. Justement, est-ce qu'on identifie
les causes pour apporter le correctif? Il ne s'agit pas seulement de remplacer
l'appareil, et dans quelques jours, il prend feu à nouveau et on le
remplacera encore. Je me dis, à la suite de cela, est-ce qu'on a
apporté les correctifs afin que
cela ne se reproduise pas? Cela m'apparaît drôlement
pertinent, parce que si le feu prend chez vous, que vous remplacez les meubles
et que vous ne cherchez pas à savoir qui a mis le feu et comment cela
s'est passé... Je ne pense pas que le contribuable moyen, le bon
père de famille, agit de cette façon. La première chose
qu'il va se demander, c'est pourquoi il y a eu un feu et il va apporter les
corrections appropriées avant même de remplacer l'appareil
peut-être. On dit qu'on est dans un endroit où on invoque la
confidentialité. On dit que c'est confidentiel. Que les gens puissent
entrer et mettre le feu!
Le Président (M. Lemieux): Ce n'est pas cela qui est
demandé.
M. Garon: C'est ce que j'ai demandé.
Le Président (M. Lemieux): Je peux faire sortir les
galées. Ce n'est pas du tout ce que vous avez dit tout à
l'heure.
M. Garon: Écoutez.
M. Levesque: Pour assurer le député de
Lévis, je dois lui dire qu'on vient de m'informer que les mesures
ont été prises pour éviter justement qu'une telle
situation ne se reproduise. Je n'en ai pas une connaissance personnelle mais on
vient de m'informer que les mesures ont été prises.
M. Garon: Est-ce qu'on va récupérer l'argent
dû à cause du feu?
M. Levesque: Je n'ai pas de raison de croire que oui.
M. Garon: Mais vous aviez indiqué qu'il y avait des
responsables. On a dit que l'enquête disait que le feu avait
été allumé.
M. Levesque: J'ai lu un article de journal qui disait ceci: "Une
main criminelle serait à l'origine d'un incendie qui a
éclaté vers 19 heures vendredi au 117, rue Saint-André,
à Québec. Selon la police, le feu a été
allumé dans du papier à imprimante dans un des locaux
utilisés par la statistique du Québec. Les dommages sont
estimés à 50 000 $. D'autre part, l'incendie qui a
éclaté dans un conteneur placé sous le portique du 7, de
la rue de l'Ancien-Chantier, à Québec, vers 4 heures samedi
matin, est également d'origine criminelle. C'est à quelques pas
de l'incendie précédent. Les dommages sont estimés
à 3000 $. "Par ailleurs, la police mentionnait, hier, que ce sont des
jeunes qui ont mis le feu dans un conteneur à rebuts de la rue
Marie-Louise, samedi. Ce sont aussi des jeunes qui auraient posé un
geste semblable la semaine dernière dans des conteneurs du quartier Les
Saules. Ils ont été identifiés et ils auront à
répondre de leurs actes. " Et là, on continue avec le restaurant
MacDonald. Je ne sais pas si ça vous intéresse. L'incendie du 29
février au restaurant MacDonald du boulevard l'Ormière n'a
toutefois pas encore été éclairci, etc., etc.
M. Garon: Ce n'est pas cela que je veux savoir.
M. Levesque: Je sais que ce n'est pas cela que vous voulez
savoir.
M. Garon: Comment peut-on dire que ce sont des jeunes sans savoir
qui sait?
M. Levesque: J'ai dit au député tout à
l'heure que j'étais prêt à m'informer davantage pour savoir
s'il y avait un rapport de police ou quelque chose qui pourrait répondre
aux inquiétudes du député de Lévis.
Le Président (M. Lemieux): Ce n'est pas pertinent du
tout.
M. Garon: Est-ce que le ministre pourrait nous informer des
mesures correctrices qui ont été prises afin que cela ne se
reproduise plus?
M. Levesque: J'ai été informé que des
mesures ont été prises, mais je ne suis pas allé dans les
détails pour savoir quelles sont ces mesures. Mais si le
député de Lévis insiste, comme étant une question
pertinente à sa recherche, je serais heureux de demander aux gens du
ministère de faire le nécessaire afin de pouvoir lui
répondre même si la réponse, n'est pas satisfaisante, mais
au moins on aura fait l'effort de trouver une réponse la plus
satisfaisante possible à ses interrogations. Je ne peux faire plus.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement 9 est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): M. le Président, j'ai de la
misère à comprendre, car même si on dit que ce n'est pas
à l'intérieur du ministère, il n'en demeure pas moins
qu'if y a des appareils qui ont été endommagés. Il me
semble que le ministre, qui aura aujourd'hui à répondre devant
une commission des engagements financiers pour un remplacement comme ça,
aurait dû avoir, dans le cours normal des choses, un rapport à son
bureau l'informant qu'à l'intérieur d'une division, quelque part,
il s'est passé quelque chose touchant le ministère des Finances -
le Bureau de la statistique, et je me demande, si c'est normal, même un
an plus tard, que le ministre n'ait pas été informé de
cela. Que cela ait été un feu, que cela ait été un
vol, je me dis que cela aurait dû être porté à
l'attention du ministre et, à ma grande surprise, le ministre a
avoué tantôt, candidement, il n'était pas au courant de cet
événement-là.
M. Levesque: II faut prendre toutes les choses dans leur
perspective, et avoir une sorte de connaissance des choses selon une
relativité. Quand on a, au mois de février ou mars, à
préparer un budget de 30 000 000 000 $, et qu'à un moment
donné, un feu dans une poubelle ne m'ait pas été
rapporté, il ne faut pas exagérer, n'est-ce pas? Je ne dis pas
que cela ne m'a pas été rapporté, mais je ne peux vous
dire de mémoire - je ne me rappelle pas avoir été saisi de
cela - que cela ne m'a pas été rapporté, mais même
si cela l'avait été, je n'aurais pu accorder à ce petit
feu tout l'intérêt que semble lui porter la commission,
particulièrement du côté de l'Opposition.
Je dois vous dire que je tiens pour acquis qu'il y a eu un feu, que ce
sont des jeunes qui ont mis le feu dans les poubelles des alentours, comme on
le voit dans l'article, mais comme à ce moment-ci, je ne fais que
spéculer, je voudrais apporter une réponse un peu plus
satisfaisante. Je le ferai ou je vais au moins demander qu'on le fasse.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce qu'on
considère l'engagement financier 9 vérifié?
Vérifié. J'appelle l'engagement financier 10. Soumissions sur
invitation. Contrat pour l'impression de 780 000 formulaires Q-2C
(français) et 285 000 formulaires Q-2 C B (bilingue), genre continu,
cinq parties. Montant de l'engagement 46 050, 92 $.
M. Parent (Bertrand): Je n'ai pas de question M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 10 est
vérifié, j'appelle l'engagement 11. Contrat pour l'impression de
550 000 formulaires 'Souscription', genre liasse quatre parties, dont 440 000
exemplaires en version française et 110 000 exemplaires en version
anglaise. Montant de l'engagement: 57 785, 81 $. Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Dans ce cas, il s'agit de formules tout
à fait standard et on se retrouve avec douze personnes qui ont
demandé des soumissions, et deux seulement qui ont soumissionné.
Habituellement entre ceux qui demandent et ceux qui soumissionnent, on a un
rapport au moins de 50 %, de façon générale. Qu'est-ce qui
fait en sorte qu'il n'y a eu que deux soumissions? L'autre indice qui
m'inquiète, c'est qu'il y a un soumissionnaire à 57 000 $ et un
soumissionnaire à 109 000 $ pour l'impression de formulaires qui sont,
finalement, assez standard. Qu'il y ait eu dix personnes à qui on a
demandé des soumissions et qui ont décidé de ne pas
soumissionner, d'une part, je trouve cela un peu curieux et inusité.
Dans le contrat précédent, qui était aussi pour des
formulaires, sûrement de type différent, les soumissions dans ce
domaine sont au dollar près, et là on retrouve un écart du
simple au double, avec seulement deux soumissionnaires. Je vous demande s'il y
a quelque chose de spécial à ce contrat? Est-ce qu'il y avait une
spécification qui a fait que cela a éliminé plusieurs
compétiteurs, et qu'est-ce qui fait qu'il y a un écart de cet
ordre entre le premier et le deuxième?
M. Montminy: II y aura deux volets à ma réponse, si
vous le permettez, M. le Président. Essentiellement, les soumissions
qu'on a demandées étalent dans le cadre de la campagne
d'obligations d'épargne du Québec. Il s'agit de la formule
"Souscription", qui est un petit peu plus spécifique, avec des copies
conformes parce que cela devient un document légal. Le formulaire que
l'on a ici, "Souscription", c'est le formulaire plus légal.
"Négocié par le Service général des achats". Vous
allez me dire qu'on ne passe pas le bateau à d'autres. Ils ont
demandé douze soumissionnaires, ils en ont eu deux. Est-ce que les
délais étaient trop courts? Vous avez l'engagement en avril, mais
la demande a été faite, dans mon dossier personnel, en
février. Deux soumissionnaires. La différence, c'est qu'on
réalise que. dans tout le Québec, aux mois de mars, avril et mai,
tous les imprimeurs - je ne parle pas en regard de celui-ci strictement, parce
que je suis aussi responsable des communications du ministère - ont
beaucoup de commandes et lorsqu'on leur demande des prix, ils soumissionnent
à des prix plus élevés. Je peux tenir cela en ligne de
compte. Soumissions demandées: douze; soumissions reçues: deux.
Est-ce que c'est cela? Est-ce que c'est la spécialisation du formulaire?
Je suis obligé de vous dire que les gens ne voulaient pas avoir le
contrat, en regard du prix demandé. Je ne peux pas aller plus loin. Il
faudrait qu'on se retrouve à la commission des engagements financiers
précédents en demandant au Service général des
achats pourquoi ça se passe comme ça. Oui?
M. Parent (Bertrand): Est-ce que les formulaires, par exemple, de
l'engagement financier 10 ont passé par le Service des achats?
M. Montminy: Oui. C'est une soumission demandée par le
Service général des achats. Même si c'est imputé aux
crédits permanents, on respecte les règles administratives du
gouvernement et les règles internes au ministère des Finances; on
va en soumissions par l'intermédiaire du Service général
des achats.
M. Parent (Bertrand): Mais, ce que je veux dire...
M. Montminy: Excusez-moi! Au moment où on demande au
Service général des achats d'aller en appel d'offres pour le
devis que l'on donne, le ministère ne possède plus le dossier,
sauf les dates de livraison et les exigences sur les formulaires, et dans ce
cas-ci, les formulaires
"Souscription".
Je vous ferai remarquer, M. le député, que dans les
années précédentes, on avait trois soumissions. Trois
soumissions reçues; donc, on est tombé à deux.
M. Parent (Bertrand): Mais vous êtes aussi d'accord que
l'écart entre les deux est assez remarquable et que ce n'est pas
habituel, dans le domaine de l'imprimerie, car les gens soumissionnent
très serré, et c'est pour ça que je posais la question,
parce qu'il y a quelqu'un qui a manqué le bateau quelque part. Celui qui
a obtenu le contrat, Drummond - et j'ai tout lieu de croire qu'il a bien de
l'expertise - ou bien il s'est fourvoyé et il a coté trop bas, ou
bien l'autre était complètement à côté. Mais
vous savez, dans le domaine de l'imprimerie, et surtout lorsqu'on arrive avec
des choses que j'appelle relativement standard, qui ont déjà
été faites dans le passé...
M. Montminy: Je m'excuse, je suis obligé d'apporter un
commentaire. Si on regarde la soumission précédente, sur les
formulaires Q-2C (français)...
M. Parent (Bertrand): Oui.
M. Montminy: ...c'est également Drummond Formules
d'affaires qui l'a eue. C'est une grosse imprimerie, mais qui garde des presses
pour des impressions particulières. Les documents du ministère
des Finances, dans le cadre des obligations d'épargne, ont des sigles et
des marques particulières, et une imprimerie de grand tirage
n'arrêtera pas nécessairement ses presses pour prendre des petits
contrats de 46 000 $, en mars, avril et mai, alors que tous les grands magasins
sont en vente. On a réalisé la même chose. Si on faisait
notre campagne d'obligations d'épargne au mois d'août, tout le
monde soumissionnerait.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est-il
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons maintenant au mois de mai 1988.
M. Parent (Bertrand): Je porte à votre attention, M. le
Président, que tantôt, en mars, on a dit d'attendre à avril
pour notre fameux contrat.
Le Président (M. Lemieux): Oui, pour l'engagement 7.
M. Parent (Bertrand): Où le retrouve-ton?
Le Président (M. Lemieux): Au mois de septembre.
M. Parent (Bertrand): On nous avait dit avril, est-ce que
ça va être en septembre qu'on retrouvera ça?
Le Président (M. Lemieux): C'est en septembre, oui.
M. Levesque: C'était pour l'impression des choses du
budget.
M. Montminy: Oui, oui. C'était dans le cinquième
dossier, en avril.
M. Parent (Bertrand): Parce que je n'ai pas d'autre chose qui m'a
été soumis pour le mois d'avril. Je veux juste qu'on se
comprenne.
Le Président (M. Lemieux): C'est que la liste des
engagements du mois de septembre comprend les engagements financiers d'avril
à août.
Mars (suite)
M. Levesque: Vous l'avez, cependant. Celui du mois de mars, celui
qu'on a laissé de côté va faire quand même.
Le Président (M. Lemieux): Oui. C'est l'engagement
financier...
M. Levesque: On pourrait partir de là et vous donner les
explications.
Le Président (M. Lemieux): C'est l'engagement 7.
M. Levesque: Partez donc de là. Prenez donc les
explications pour les changements.
M. Parent (Bertrand): On va passer à l'engagement
financier 7, c'est ça?
M. Levesque: Oui, de mars, et on va vous donner les explications
qu'on a pour avril, parce qu'il y a eu des changements.
M. Parent (Bertrand): Allez-y avec les explications
additionnelles, parce que là, on a deux montants: on avait un montant
original de 52 378 $, et dans le détail additionnel soumis, à la
page 1 de 7, on parle de 59 982 $. C'est exact?
M. Montminy: C'est cela.
M. Parent (Bertrand): Alors là, il y a d'abord une
explication d'ordre financier.
M. Montminy: Oui.
M. Parent (Bertrand): Oui, allez-y.
M. Montminy: Financier, mais purement logique.
M. Parent (Bertrand): Je veux dire un écart financier. (15
h 30)
M. Montminy: Un écart financier. Je ne suis pas le
ministre des Finances, je suis seulement le directeur de l'administration.
M. Parent (Bertrand): Moi, je suis un simple député
de l'Opposition.
M. Montminy: Alors, on se rejoint. Lorsqu'on prépare ce
qu'on appelle l'intendance du discours sur le budget, étant donné
que la date n'est pas précisée, on y va en appel d'offres, soit
par le Service général des achats, soit en appel d'offres public
dans le cas de la photocomposition. Alors, dans le cas de l'impression, on
était au mois de février 1988. On avait fait un "pattern", sans
en parler à M. le ministre, pour que cela se passe à un moment
donné avec l'expérience des années
précédentes. C'est enrichissant, mais il faut les changer
à un moment donné. Alors, on est allé en appel d'offres et
avec ce qu'on avait comme prix, on a pris la plus basse soumission acceptable
dans l'arrondissement de Québec, étant donné qu'on ne peut
pas se permettre d'aller imprimer le discours sur le budget à
Montréal, parce qu'on n'a pas nécessairement le temps de le
faire. Au moment où on a fait la soumission, on avait prévu tant
de pages, tant de jours, tant d'heures, tant de ceci et tant de cela. Au moment
de la réalisation, le document était un petit plus gros et on
avait un autre document qu'on a joint à cela, c'est l'impression du
document "Le discours en bref. Nonobstant tout cela, encore là, Inter
Concept était le plus bas soumissionnaire. C'est tout ce que j'ai
à dire.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement 7 est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Vous en aviez invité onze au moment
de la procédure, et il y en a...
M. Montminy: Par le Service général des achats,
oui.
M. Parent (Bertrand):... que deux qui...
M. Montminy: Oui, parce qu'on a des exigences. Le
ministère des Finances est très rigide sur cela. Le
préavis de l'impression est de trois jours. À moins que ce ne
soit une énorme imprimerie, mais dans le Grand Québec, il n'y a
pas d'énorme imprimerie. Ils vident les lieux. On rentre et on est
captif. Ils sont surtout captifs.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que vous avez l'intention, sans
procéder avec les mêmes, de prendre un peu le même
"pattern", étant donné l'expérience de l'année
passée?
M. Montminy: Pour 1989-1990? M. Parent (Bertrand):
Oui.
M. Montminy:... le prochain budget, nous sommes
déjà allés...
M. Parent (Bertrand): On est rendu en février.
M. Montminy:... en appel et on attend les prix. Je peux vous dire
déjà qu'lnter Concept qui avait bradé les prix - en
français, coupé les prix - est "out of bound". II a fait faillite
II faut être très honnête, il y a deux imprimeries dans le
Grand Québec métropolitain qui peuvent nous faire le budget selon
la qualité dont on a besoin, avec trois jours d'impression, 24 heures
par jour. Ils laissent de côté toutes les autres commandes.
M. Chagnon: À compter de quelle date cette année,
vont-ils commencer à imprimer?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Montminy: M. le ministre peut répondre. Cela
m'aiderait.
M. Parent (Bertrand): Je pense que le député de
Saint-Louis est hors du sujet.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement
financier 7 de mars est vérifié?
M. Parent (Bertrand): Là, c'est intéressant de voir
que ceux qui ont imprimé le budget l'année passée sont
hors circuit. Et ceux de l'année passée, aussi j'imagine, pour
d'autres raisons. Ce n'est pas rassurant pour les imprimeurs. L'important,
c'est qu'il y ait le produit fini à temps et la
sécurité.
M. Montminy: Toute proportion gardée, M. le
député, on a 30 000 exemplaires du discours français,
anglais, 125 pages, qualité Iitho. Je ne sais pas combien de grammes,
mais cela ne revient pas cher.
M. Parent (Bertrand): Pourquoi me dites-vous 30 000? J'ai 15
000.
M. Montminy: Plus le discours en bref. C'est une
équivalence que je vous donne. Vous avez 10 000 français, 5000
anglais, plus le discours en bref: 20 000 français et 10 000 anglais.
C'est pour cela qu'on arrive à 59 000 $ alors que vous aviez 52 000
$.
M. Parent (Bertrand): D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. Est-ce
que l'engagement 7 est vérifié? M. Parent (Bertrand):
Oui. Mai
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons à l'engagement 13 de mai 1988. Je pense que cet engagement 13 de
mai 1988 est aussi corrigé par la liste du mois de septembre.
M. Parent (Bertrand): Oui, septembre 1988.
Le Président (M. Lemieux): Corrigé par la liste du
1988-05-01.
M. Parent (Bertrand): 1988-05-01.
Le Président (M. Lemieux): Alors il s'agit d'un contrat
pour l'acquisition de 17 microordinateurs Ogivar System III, avec
équipements périphériques et logiciels. Montant de
l'engagement: 44 620, 24 $. Y a-t-il des interventions?
M. Parent (Bertrand): Elle est corrigée dans quel sens?
Les montants sont les mêmes.
Le Président (M. Lemieux): C'est seulement la ville qui
change. Au lieu de Québec, c'est ville de Saint-Laurent, Ogivar.
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Lemieux): Ici on a fournisseur: Ogivar
inc. Québec, et lorsque vous revenez à 1988-05-11...
M. Parent (Bertrand): Cela n'est pas le montant, d'accord.
Le Président (M. Lemieux): Non, ce n'est pas le montant,
c'est seulement la ville. C'est inscrit Ogivar inc., ville de Saint-Laurent en
dessous. C'est la seule chose.
M. Parent (Bertrand): Peut-on me dire où les 17
micro-ordinateurs s'en vont? Dans lequel de vos services?
M. Montminy: Dans quel volet? Vous avez un certain nombre
d'achats. Si j'oublie les appareils de traitement de texte pour le Bureau de la
statistique, vous savez il y a un certain bloc d'achats pour ce qu'on
appellerait communément le 12, Saint-Louis, où on retrouve le
ministre des Finances et le ministre délégué aux Finances,
la fiscalité, la recherche économique, les opérations
financières et l'administration centrale.
À l'automne 1987 pour dépôt au livre des
crédits et crédits votés 1988-1989, on a
déposé un plan d'acquisition d'appareils. Comme le disait si bien
M. le député du parti au pouvoir, les AES sont un peu
démodés. Nos appareils du 12, Saint- Louis, le volet centra! que
je viens de vous décrire, date en moyenne de neuf ans. Ils ont fait
trois tours d'horloge. On avait un plan de changement de tous ces appareils.
Alors, on retrouve 17 micro-ordinateurs et plus loin, vous trouverez quatorze
imprimantes Laser Jet, modèle 2 et d'autres périphéries.
Cela fait partie du plan 1988-1989 et 1989-1990.
M. Parent (Bertrand): Votre plan triennal dont vous parliez
tantôt?
M. Montminy: Oui. Pour le 12, Saint-Louis et également
pour le bureau du contrôleur où l'on retrouvera 500 000 $ ou 650
000 $ d'acquisitions en 1988-1989.
Juin
Le Président (M. Lemieux): Cela va? L'engagement 13 est
vérifié. J'appelle maintenant les engagements de juin 1988.
Engagement 21. Contrat pour la fourniture de services informatiques en regard
de l'utilisation du système comptable INFODEC et du modèle
d'équilibre général des effets de taxes (MEGEQ). Montant
de l'engagement: 51 900 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Parent (Bertrand): Là aussi j'imagine que le contrat a
été négocié avec cette firme à cause de
l'expertise. A-t-on appelé cette firme-là à cause de son
expertise particulière? Est-ce qu'il y a eu d'autres invitations? Est-ce
un contrat négocié ou un renouvellement?
M. Levesque: II s'agit plutôt d'un contrat. Le
ministère des Finances utilise depuis plusieurs années les
services informatiques de cette firme pour ses études et travaux dans
les domaines des politiques fiscales, de la recherche économique, des
opérations financières. Plusieurs de ces services ont
été transférés ces dernières années
sur l'ordinateur du ministère, ce qui a eu pour effet de diminuer
sensiblement les coûts.
Cependant, le ministère doit encore utiliser certains services
exclusifs à ACSI et qui lui sont nécessaires, comme le
modèle d'équilibre général et le système
comptable INFODEC. Les montants des coûts pour cette fourniture de
services informatiques, comme on le verra, étaient en 1984-1985 de 460
000 $, en 1985-1986 de 220 000 $, en 1986-1987 de 125 000 $, en 1987-1988 de 70
000 $, en 1988-1989 de 34 000 $ et on prévoit en 1989-1990 17 000 $.
Alors c'est en diminution constante, c'est la même firme.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Nous appelons maintenant
l'engagement 22. J'aimerais
vous faire état que l'engagement 22 est aussi corrigé par
la liste 1988-06-02. Au lieu d'y voir 'soumissions sur invitation", il s'agit
d'un contrat négocié, et au lieu d'y voir "contrat pour l'achat
de onze... Il ne s'agit pas de onze imprimantes, mais de dix Imprimantes.
J'appelle l'engagement financier 22. "Contrat négocié, contrat
pour l'achat de dix imprimantes de marque Hewlett Packard. " Montant de
l'engagement, 31 489, 01 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Montminy: Si vous me le permettez, M. le député.
On a acheté des micros Ogivar. La façon dont on fonctionne au 12,
rue Saint-Louis, c'est avec deux micros, un logiciel WordPerfect et certains
autres logiciels, et une imprimante. L'imprimante au laser est en mesure de
fournir la sortie de deux micros, alors que si on achetait des appareils de
traitement de texte du genre AES et Micom, on serait obligés d'avoir une
imprimante par appareil de traitement de texte. Cela est lié à
l'exposé que je vous faisais précédemment; c'est le
lien.
M. Parent (Bertrand): Le moins qu'on puisse dire, c'est que les
soumissions sont serrées dans ce domaine. Il y a quatre fournisseurs. Il
y a une différence d'environ 600 $ ou 700 $ entre le premier et le
dernier sur 32 000 $. C'est une compétition féroce. C'est
vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 22 est
vérifié. J'appelle l'engagement financier 23. "Paiement au
Conference Board of Canada représentant la cotisation du gouvernement du
Québec pour l'année financière 1988-1989. " Montant de
l'engagement 84 600 $. Y a-t-il des interventions?
M. Parent (Bertrand): On en a parlé
précédemment. C'est en sus de la portion qu'on avait
tantôt.
M. Montminy: C'est-à-dire que ce serait possiblement la
base.
Une voix: C'est l'abonnement.
M. Montminy: C'est l'abonnement. Le gouvernement du
Québec, par son ministère des Finances, paie l'abonnement du
gouvernement au Conference Board of Canada selon un pourcentage X. Cela date de
1973. On payait 74 000 $, de mémoire, en 1973-1974 et on est rendus
à 88 000 $.
M. Parent (Bertrand): 84 000 $.
M. Montminy: C'est un pourcentage du PIB, ça. Si on payait
notre valeur réelle, parce que notre PIB vaut plus que 80 000 $, il
faudrait payer 163 000 $. Selon des négociations, on leur dit toujours,
au Conference Board: On est abonné à AERIC, comme on a vu tout
à l'heure; on est abonné à des banques informatiques pour
le traitement de l'information économique fiscale Donc, sans nous faire
un bon prix, on négocie. C'est pour ça qu'on est encore à
1987-1988.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié? Vérifié.
Juillet
J'appelle les engagements de juillet 1988. L'engagement financier 3.
"Contrat de services pour l'exploitation du logiciel de simulation du
modèle intersectoriel". Montant de l'engagement, 38 000 $.
M. Parent (Bertrand): Dans ce cas-là aussi, on fait appel
à la même société ou la même firme de
tantôt, qui est la société d'analystes conseils de
système informatique. Ce contrat négocié, encore
là, j'imagine qu'il est dû au fait qu'ils sont les seuls qui ont
l'expertise dans le domaine.
M. Montminy: Oui. C'est que le modèle intersectoriel est
un sous-modèle qui est développé par la firme ACSI avec
redevances qu'ils paient à des firmes extérieures. Maintenant, le
modèle intersectoriel est utilisé en situation captive par le
Bureau de la statistique du Québec et les ministères et
organismes qui veulent faire appel à ce modèle doivent payer une
redevance ou des frais au Bureau de la statistique du Québec. Je ne sais
pas si M. le député est au courant, mais le Bureau de la
statistique du Québec a maintenant un fonds renouvelable pour rendre des
services. Il négocie des ententes avec des organismes extérieurs
et c'est lui qui, après ça, reventile sa facture selon les
besoins des ministères et organismes, et on a ce cas-là.
M. Parent (Bertrand): Quand on dit "année suivante" pour
le deuxième montant de 19 000 $, est-ce que ça couvre plus d'une
année qui serait 1989-1990?
M. Montminy: C'est une provision. C'est un montant
provisionné, ça. (15 h 45)
M. Parent (Bertrand): C'est technique mais, normalement, on
aurait dû seulement répartir le montant sur l'année
1988-1989, comme on fait pour la première partie, la deuxième
partie étant sur l'année suivante. Là, on marque "sur les
années suivantes". Je veux seulement savoir quelle période cela
couvrait.
M. Montminy: Honnêtement...
M. Parent (Bertrand): De la façon dont c'est
présenté...
M. Montminy: J'ai le même document, mais si je...
M. Parent (Bertrand):... cela donne l'impression que ce sera plus
qu'une autre année.
M. Montminy: Je vais vous dire honnêtement, je n'ai pas de
réponse. On peut penser qu'il y a une diminution ou un report du montant
de 19 000 $. Ce que j'ai avec moi, c'est un CT de principe qui dit que c'est le
Bureau de la statistique qui négocie avec ACSI pour avoir un
modèle intersectoriel et qui, après cela, peut facturer. Pour les
années suivantes, je ne le sais pas. Si vous voulez qu'on prenne la
question en délibéré.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est-il
vérifié?
M. Levesque: C'est simple. Il me semble que s'ils mettent 19 000
$ sur le budget de 1988-1989...
M. Montminy: Oui.
M. Levesque: Comme ils n'ont pas de plan, et tout cela, avant le
31 mars, après cela, à mesure que le contrat de services
s'écoule, j'imagine qu'ils l'attribuent au budget en cours. C'est comme
cela que je comprends cela. C'est normal.
Août
Le Président (M. Lemieux): Vérifié?
Vérifié. Nous passons à l'engagement financier 4 du mois
d'août 1988 qui est modifié par l'engagement financier 1988-07-01.
La modification, c'est qu'il ne s'agit pas de l'achat de six micro-ordinateurs,
mais de quatre micro-ordinateurs. "Contrat pour l'achat de quatre
micro-ordinateurs Ogivar incluant disque rigide, équipement
périphérique et logiciel. " Montant de l'engagement: 39 133, 18
$.
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est
vérifié. J'appelle l'engagement financier 5 qui est aussi
modifié, 1988-08-03, mais je n'ai pas trouvé la modification. On
reprend le même engagement. On pourrait peut-être vous expliquer la
nature de la modification. Il s'agit d'un renouvellement du contrat de services
pour effectuer le microfilmage de données informatiques par la technique
COM pour la production de microfilms et microfiches pour une période
d'un an. " Montant de l'engagement: 77 000 $. On parle d'une modification
à 1988-08-03; j'ai vérifié et je n'ai pas trouvé la
nature de la modification.
M. Montminy: Dans ce cas-là, il n'y a pas de modification,
n'est-ce pas?
Le Président (M. Lemieux): C'est ce qu'on constate, mais
on a repris, j'ai l'impression, le même engagement financier. C'est une
liste qu'on nous a donnée en septembre.
M. Parent (Bertrand): Ce que j'y vois, c'est qu'au lieu de parler
de renouvellement de contrat seulement, à l'autre on parle de cinq
renouvellements de contrats. Ce serait plus explicite.
Le Président (M. Lemieux): Ah bon! C'est la seule chose.
Cela va. L'engagement est-il vérifié?
M. Parent (Bertrand): Le montant de l'année
antérieure était-il un montant à peu près
similiaire? J'imagine que c'est un renouvellement pour douze mois. Ce n'est pas
mentionné. Oui, une période d'un an. Pour l'année
antérieure, NCR Canada était-il dans les mêmes
montants?
Le Président (M. Lemieux): M. Montminy.
M. Montminy: M. le Président, on me dit que c'est un
montant comparable.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est-il
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Vérifié.
Septembre
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle les engagements de septembre 1988. L'engagement financier 4. "Contrat
pour la fourniture de services informatiques pour la période du 1er
avril 1988 au 31 mars 1989. " Montant de l'engagement: 3 810 000 $. Y a-t-il
des commentaires?
M. Parent (Bertrand): C'est un contrat global. Ce montant global
de 3 800 000 $ pris sur la base d'une année avec le ministère des
Communications, comment se compare-t-il par rapport à l'année
antérieure?
M. Levesque: C'est-à-dire que, maintenant, il y a un fonds
renouvelable au ministère des Communications et on verse cette somme
pour une année commençant le 1er avril 1988.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que les règles du jeu ont
été changées par rapport à l'année
dernière? J'imagine qu'on le versait aussi avant.
M. Levesque: On avait notre propre budget.
M. Montminy: Oui, mais on avait une enveloppe qui appartenait au
ministère des Communications. Notre traitement, notre
développement informatique, entre autres, concerne le bureau du
contrôleur des finances, un des volets du ministère des Finances,
et c'était débité de cette enveloppe. Le suivi de cette
enveloppe
était fait par le ministère des Communications
lui-même. Si vous me demandez: Est-ce qu'on a dépensé 3 800
000 $ en 1987-1988, je ne pense pas, parce que le mode de facturation a
été changé quand Us ont créé le fonds
renouvelable, c'est-à-dire d'imputer toutes les dépenses
relativement aux services qu'ils nous donnaient. De mémoire, on a
augmenté possiblement de 1 000 000 $, mais ce n'était pas un vrai
1 000 000 $. Si on dépensait 2 800 000 $ en 1986-1987, c'était
peut-être une fausse facture, il n'y avait peut-être pas les frais,
les logiciels ou je ne sais pas. La première année
d'expérience qu'on a derrière nous, 3 800 000 $.
M. Levesque: C'est un peu comme ça s'est fait au service
aérien quand ils ont décidé de faire un fonds
renouvelable. À ce moment-là, avant qu'ils aient fait ça,
les ministères utilisaient les avions du gouvernement à
même le budget du ministère des Transports. À un moment
donné, on a changé ça et on a dit: On va créer un
fonds renouvelable. Maintenant, te ministère des Transports facture
chaque ministère pour ses services. C'est sûr que ça
paraît plus gros parce qu'on y inclut tout ce qu'il y a non seulement de
frais de fonctionnement, mais de frais d'administration. On essaie, au service
aérien, de se financer avec des revenus provenant des voyages
effectués.
M. Chagnon: Cela a quand même l'avantage d'être plus
clair et de permettre à ceux qui font la surveillance des
dépenses de chacun des ministères de savoir exactement quelle est
la dépense du ministère dans le dossier informatique.
M. Levesque: Les utilisateurs paient le plein prix, autrement
dit.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Chagnon: Juste une seconde, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: Est-ce que le Vérificateur
général a déjà commenté ce mode d'allocation
des différents ministères?
M. Levesque: Les fonds renouvelables? Je ne me rappelle pas avoir
lu les critiques du Vérificateur général sur l'existence
de fonds renouvelables ni sur leur fonctionnement. C'est de mémoire. Je
ne peux pas vous répondre d'une façon absolue.
M. Parent (Bertrand): Si on est dans la première
année, le Vérificateur général fera ses
commentaires le 31 mars 1989.
M. Levesque: Mais pour les autres fonds renouvelables. On a
créé récemment un fonds renouvelable pour le Bureau de la
statistique, on vient de créer un fonds renouvelable au ministère
des Communications, mais on avait déjà des fonds renouvelables
pour d'autres ministères. J'ai donné l'exemple du service
aérien, mais je n'ai pas vu de critique de la part du
Vérificateur générai à ce sujet.
M. Chagnon: Au contraire, il me semble qu'il devrait approuver ce
mode d'allocation des ressources parce que c'est beaucoup plus clair pour
chacun des ministères.
M. Levesque: II fait la vérification des fonds
renouvelables, c'est sa responsabilité.
Le Président (M. Lemieux): Vous pourrez peut-être
lui poser la question demain, M. le député de Saint-Louis,
puisqu'on entendra le Vérificateur général. Est-ce que
l'engagement financier 4 est vérifié?
M. Parent (Bertrand): Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle l'engagement 5. "Soumission sur Invitation. Contrat de services, pour
administrer des bases de données relationnelles couvrant la
période du 15 février 1988 au 31 juin 1988. " Montant de
l'engagement: 29 744 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Parent (Bertrand): La seule chose qui me semblait un peu
curieuse, c'est qu'on approuve septembre 1988 et on demande une imputation
budgétaire pour l'année antérieure, celle qui s'est
terminée le 30 avril 1988. On marque spécifiquement: Imputation
budgétaire à 1987-1988, au moment où on passe, en
septembre 1988, cet engagement financier.
M. Montminy: L'appel d'offres a été fait, de
mémoire, en février 1988 et il chevauchait deux exercices
financiers. Le consultant qui a été retenu dans ce cas-ci a
terminé ses travaux en avril 1988, au cours de l'exercice financier
1988-1989. L'imputation a été faite au cours de l'exercice
1988-1989.
M. Parent (Bertrand): Je comprends, sauf que, normalement, on ne
devrait pas trouver ça dans les engagements financiers de septembre 1988
si le travail a été fini. Ce que je veux dire, c'est que la
chronologie des faits fait en sorte que quatre ou cinq mois après la
fermeture de l'année financière, on a un engagement financier
pour...
M. Montminy: Vous avez parfaitement raison, je m'en excuse. Ce
sont possiblement mes services budgétaires qui ont oublié de
transmettre...
M. Parent (Bertrand): C'est parce qu'il a été perdu
quelque part dans la machine. Il aurait normalement dû apparaître
quelque part en mars ou avril parce que le contrat, comme vous le dites, a
été donné à DMR en février ou mars et le
travail a été terminé en avril. Tout d'un coup, en
septembre 1988, on se retrouve avec un engagement financier et on dit: Allez
l'appliquer quatre mois en arrière. Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle l'engagement 6. "Contrat de services pour effectuer la conversion des
applications structures, budgets et autres du moniteur de
télécommunications intercom à CICS. " Montant de
l'engagement: 50 000 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Parent (Bertrand): Sur l'imputation budgétaire, on vit
encore la même chose. On demande une imputation sur l'année qui
s'est terminée le 30 avril 1988, d'une part. D'autre part, on parle de
six soumissions qui ont été demandées et, après, on
dit qu'il y a un seul soumissionnaire. Le contrat a finalement
été un contrat négocié ou un contrat... Le montant
est...
M. Montminy: Je n'ai pas accepté de payer le prix du seul
soumissionnaire. Le directeur de l'informatique du bureau du contrôleur
pourra vous le dire, je n'ai pas accepté de payer le prix. On est
allés en soumission ouverte...
M. Parent (Bertrand): Je vous crois sur parole, vous n'avez pas
besoin...
M. Montminy: On y est allés par appel sur soumissions et,
comme c'est la conversion d'intercom à CICS - le directeur de
l'informatique du bureau du contrôleur, M. Blondin, pourra vous
l'expliquer - le seul soumissionnaire capable de faire le travail s'est
collé au prix qu'on avait mentionné. On a demandé, au
moins symboliquement, de... pour 1000 $. Quand vous dites que ça
chevauche deux exercices, c'est évident parce que c'est un travail qui
est lié à des sous-systèmes de SYGBEC, le système
de gestion budgétaire et comptable du contrôleur des finances.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié? Vérifié. J'appelle l'engagement 7 de
septembre 1988. "Contrat de services pour permettre la réalisation
technique de la livraison des systèmes de la Direction des
prévisions financières. " Montant de l'engagement: 39 175 $.
C'est l'engagement financier 7 de septembre 1988.
M. Levesque: 1988?
Le Président (M. Lemieux): Oui, septembre 1988.
M. Levesque: Voulez-vous relire l'engagement?
Le Président (M. Lemieux): Oui, je vais le relire.
"Contrat de services pour permettre la réalisation technique de la
livraison des systèmes de la Direction des prévisions
financières, secteurs politiques et opérations
financières. " Montant de l'engagement: 39 175 $.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que, dans la soumission comparative,
DMR avait aussi des imprévus? Est-ce qu'on doit comparer le montant du
contrat ou le montant total de l'engagement? DMR, à ce moment-là,
deviendrait le plus bas soumissionnaire, si je compare sa soumission de 38 400
$. (16 heures)
M. Montminy: Vous avez parfaitement raison, je me suis
posé la question, moi aussi. Ce qui est arrivé, c'est que dans la
livraison des systèmes de la Direction des prévisions
financières - si M. le Président l'accepte, je pourrais
même déposer un document - il y avait un certain nombre de
services, des services techniques informatiques. On était assez
avancés, mais il y avait des questions que j'appellerais, des zones
grises. On a demandé des soumissions jusqu'à concurrence de 49
500 $. C'est-à-dire que les appels d'offres sur invitation, au nombre de
six, ont été faits pour 49 500 $. La soumission qui a
été acceptée s'est faite pour 39 175 $: lST était
à 35 675 $, CGI à 43 200 $ et DMR à 38 400 $. Le contrat a
été octroyé à lST sur la base de la plus basse
soumission acceptable, c'est évident, mais il y avait une zone grise,
c'est que les spécialistes de l'informatique du ministère ont
dit: On va prévoir 49 000 $. Les soumissions sont entrées de 35
000 $ à 43 000 $, acceptables au maximum. Ils ont dit qu'il y aurait
lieu de garder une réserve pour les imprévus qui restent
qualifiables et quantifiables en biens livrables. On n'était pas
suffisamment avancés. Maintenant, le nouveau règlement sur les
contrats de services prévoit automatiquement, je pense que c'est 20 %
d'imprévus. À ce moment-là, c'était 10 %. On s'est
prévalus du 10 %.
Quand vous dites, avec raison, que cela aurait pu être
octroyé au deuxième soumissionnaire, DMR par rapport à son
prix originel, c'est sans l'ajouté de 10 %, parce que DMR avait
soumissionné sur des biens livrables nettement identifiés par
rapport à lST à 35 000 $. On devrait donc logiquement reconduire
les 3000 $ d'IST aux 3000 $ de DMR, donc le mettre plus cher de 3000 $
aussi.
M. Parent (Bertrand): À moins que DMR qui là aurait
pu être le premier plus bas soumissionnaire ou tout autre soumissionnaire
ait prévu cette zone grise que vous mentionniez tantôt.
M. Montminy: II ne le pouvait pas.
M. Parent (Bertrand): II ne pouvait pas?
M. Montminy: C'est que le cahier de charges comportant le devis,
était... En tout cas, il y avait des zones grises. Je vais vous le dire
honnêtement, en prévisions financières, c'est assez
complexe en termes budgétaires et c'est drôlement plus complexe en
termes informatiques. Il y avait une zone grise qu'on n'était pas
capables de qualifier. D'ailleurs, on avait prévu 50 000 $ et le plus
bas se présente à 35 000 $.
M. Parent (Bertrand): Mais pour autant que la même
règle du jeu de l'imprévu s'appliquait et jouait dans les deux
cas...
M. Montminy: J'en conviens, mais c'était difficile pour
nous une fois le contrat homologué, de revenir et de dire à DMR:
Est-ce que vous l'auriez fait à meilleur marché, et de dire
à l'autre: Vous, vous en allez. C'est la clause du 10 % qui nous a
permis de...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
L'engagement 7 de septembre 1988 est vérifié. J'appelle la liste
des engagements financiers reçus au mois de septembre, comprenant divers
engagements pris par le ministère au cours des mois d'avril à
août 1988. Le premier engagement est celui du 01-04-88: "Impression et
distribution des résultats des traitements ordinés du bureau du
contrôleur des finances. " Le montant de l'engagement... Un instant!
M. Levesque: Où est-ce qu'on est rendus?
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes rendus... M. le
ministre, vous devez avoir une liste qui nous a été remise par le
Conseil du trésor, qui comprend les engagements financiers du mois de
septembre...
M. Parent (Bertrand): C'est parce qu'il y en a qui
s'entrecroisent et...
Le Président (M. Lemieux): J'ai noté ceux qui
s'entrecroisaient. Alors, il s'agit d'engagements financiers qu'on a
reçus au mois de septembre mais qui couvrent les mois d'avril à
août 1988.
M. Montminy: On vient de voir ça, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Vous ne les aviez pas?
M. Montminy: On vient de les voir; ce sont les mêmes, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Mais pas en
totalité.
M. Montminy: C'est vrai.
Le Président (M. Lemieux): Pas en totalité. J'ai
pris note de ceux que nous avons déjà vus. Je vais vous faire
état de ceux que nous avons déjà étudiés et
de ceux que nous n'avons pas étudiés.
Est-ce que cela va? Alors, j'appelle l'engagement financier de 01-04-88:
"Impression et distribution des résultats des traitements ordinés
du bureau du contrôleur des finances. " Vous avez le montant total en
haut, qui est de 1 385 126, 32 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Parent (Bertrand): Je ne comprends pas les montants qui sont
en dessous. Par exemple, "1988-1989: 500 000 $", je ne comprends pas à
quoi ça se réfère puisque le total de ça ne donne
pas 1 300 000 $. Est-ce qu'on peut juste m'expliquer, parce que la
présentation est passablement confuse.
Le Président (M. Lemieux): C'est la nouvelle
présentation des engagements financiers du Conseil du trésor.
M. Parent (Bertrand): Ils n'ont pas amélioré les
choses, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Je constate cet état de
fait.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'on peut juste essayer de
m'expliquer la répartition sur trois années? Est-ce que cela a un
lien direct avec les 1 385 126, 32 $?
M. Montminy: M. le Président, c'est un contrat
réparti sur trois ans et on a détaillé la
répartition: 1986-1987, 394 234 $; 1987-1988, 402 539 $et, 1988-1989,
500 000 $.
M. Parent (Bertrand): Je comprends, mais la seule chose que je
dis, si c'est la répartation du 1 385 000 $ qu'on retrouve en haut,
c'est que le total de ces trois années donne 1 296 000 $. On a perdu 100
000 $. J'imagine que...
M. Montminy: II faut comprendre que c'est... On est allés
par décret, parce que c'était au-dessus de 1 000 000 $. Les
chiffres que vous avez devant vous, en regard de l'estimation au moment
où on a présenté le décret... Vous avez des
chiffres qui sont un peu plus réalistes ici, en bas. Si la commission le
veut, on déposera la dépense réelle pour chacune des
années. De mémoire, même pour 1988-1989, je pense que
ce
sera plus bas que 500 000 $. C'est un pouvoir de dépenser
accepté par décret, après ça, on a accordé
un contrat à Logidec pour l'impression des sorties ordinées du
bureau du contrôleur.
On ne pouvait pas savoir trois ans à l'avance combien de feuilles
de papier on ferait imprimer ou combien de livraisons on ferait. On a le
détail de ça qu'on pourra soumettre à la commission. Vous
avez énormément de détails, les pages relevées, les
pages filmées, les pages ci, les pages ça. On pourra le
déposer. Il faut bien comprendre que c'est un pouvoir de dépenser
accepté avec une firme particulière qui était en mesure de
nous rendre des services et que la dépense réelle est à
l'intérieur de l'enveloppe que l'on pense avoir fixée. Elle peut
être un peu inférieure ou égale au montant qui est
là. Mais, on est en mesure de déposer ça.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié sous réserve du dépôt du document ou
est-ce qu'il est vérifié comme tel?
M. Parent (Bertrand): Oui, mais le commentaire que je ferai ne
s'adresse pas nécessairement au ministère des Finances, mais
peut-être plus à ceux qui nous ont présenté les
documents. Cela ne donne rien de mettre un montant aussi précis, 1 385
126, 32 $, et de nous donner comme explication que les montants sont
répartis sur trois années, alors que ceux-ci totalisent 1 296
773, 72 $. Je peux comprendre qu'on a besoin d'une enveloppe, mais je ne vois
pas la pertinence de faire vérifier un engagement financier à la
cent près, alors qu'il nous manque 100 000 $ dans la répartition.
C'est une nouvelle présentation qui est de mauvais augure pour ceux qui
essaient d'y comprendre quelque chose. C'est peut-être très
technique, mais vous comprendrez que...
D'ailleurs, la déduction que j'en fais, c'est que l'enveloppe,
pour l'année 1988-1989, de 500 000 $...
M. Montminy: Cela ne balance pas.
M. Parent (Bertrand):... c'est une espèce d'enveloppe
arrondie. Mais quand je fais le total de ces trois années, je me dis: On
vérifie un engagement de 1 385 000 $ ou on vérifie un engagement
de 1 296 000 $? La question est posée. Alors, si on peut me donner plus
d'explications pour le vérifier, j'aimerais ça.
Le Président (M. Lemieux): On pourra faire état de
vos commentaires au Conseil du trésor, M. le député de
Bertrand. Alors, l'engagement suivant qui est le 02-04-88 a été
vérifié tout à l'heure.
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Lemieux): Le 7 mars. Nous passons
à l'engagement suivant. Un instant! C'est l'engagement 1988-04-03,
catégorie 5, renouvellement de contrat. Je n'ai pas le montant global.
Alors, entente 1237 pour un montant de 306 188, 40 $; entente 4074, 18, 513, 72
$; entente 5517, 47 697, 60 $; entente 4723, 7988, 76 $; entente 4769, 10 131,
12 $; entente 4827, 583 397, 76 $; entente 4877, 1 126 676, 16 $; entente 4897,
59 476, 80 $; entente 4917, 27 309, 12 $; entente 5343, 3 508 065, 96 $ et
entente 5432, 4 759, 32 $. Malheureusement, je n'avais pas le montant tota! de
l'engagement. Alors, est-ce que l'engagement est vérifié?
M. Parent (Bertrand): J'ai deux commentaires.
Premièrement, ce serait bon qu'on ait l'engagement total. Encore
là, ça regarde surtout ceux qui nous ont présenté
ces nouvelles formules. Deuxièmement, le montant global que je vais
avoir dans quelques minutes me semble un montant assez important pour
l'ensemble des locaux du ministère des Finances. J'ai d'ailleurs
demandé au ministre de l'industrie, du Commerce et de la Technologie,
lors d'engagements financiers, récemment, si, justement, il y a une
rationalisation qui se fait à un moment donné pour voir si tous
ces pieds carrés, ces locaux qui sont facturés par la SIQ, qui
sont Imputés jusqu'à un certain point au ministère des
Finances en fait, si le ministre responsable du ministère fait en sorte
qu'il y ait une certaine rationalisation ou bien si c'est du "repeat", dans ia
langue de Shakespeare? Je ne veux pas entrer dans les détails des
loyers, ce que je veux savoir, c'est s'il y a quelque chose qui va se faire
à un moment donné pour... On parle d'un montant de 5 700 204, 60
$ pour le loyer. Alors, 5 700 000 $ de loyer, je comprends que...
M. Levesque: La grosse partie de ce loyer, c'est pour le 12, rue
Saint-Louis que vos prédécesseurs ont aménagé, ce
qui a été très bien fait d'ailleurs. Mais, j'imagine
qu'ils tiennent compte, dans l'établissement du loyer, du coût de
la rénovation de ce building à caractère historique. J'ai
posé la question encore récemment pour savoir si on pouvait
négocier ces choses avec la Société immobilière du
Québec. On m'a dit que c'était elle qui s'occupait de faire
l'évaluation. Après tout, c'est la société qui a
construit, qui a payé, qui a déboursé pour la
rénovation de l'édifice, l'ancien Palais de justice, et j'imagine
qu'une fois que l'évaluation est faite, il y a des moyens
mécaniques pour établir le coût du loyer. Peut-être
que M. Montminy, qui paie le loyer pour nous, pourrait ajouter quelque chose
à ça, je ne le sais pas?
M. Montminy: Écoutez, je peux vous donner le prix du
mètre carré, les taxes par bâtiment occupé,
mais...
M. Parent (Bertrand): Non, je ne veux pas entrer dans ces
détails. Ma question était
seulement pour savoir si le ministre était
préoccupé de voir... Quand on parlait de bonne gestion, ce matin,
pour moi, c'est aussi de s'assurer qu'à un moment donné, à
chaque année, on n'ajoute pas des pieds carrés et c'est la
même chose en ce qui regarde l'informatique. Mais en pieds carrés,
à un moment donné, il y a quelqu'un qui paie la facture. Que ce
soit la SIQ ou que tout le monde s'envoie la facture, il y a une chose qui est
sûre, c'est qu'à toutes les fois qu'il y a un pied carré
additionnel qui est utilisé... C'était là ma
préoccupation...
M. Montminy: Si je peux...
M. Parent (Bertrand):... soit de savoir s'il y a un certain
contingentement qui se fait ou s'il y a un éparpillement qui se fait, en
termes de locaux.
M. Montminy: En ce qui regarde le ministère des Finances,
si M. le député le permet, nous sommes en train de mettre
ensemble le secteur économique du ministère à travers le
Bureau de la statistique et ie ministère des Finances. Au lieu de
demander un accroissement d'espace, nous rationalisons les effectifs. Nous
rationalisons les espaces. À Montréal, on avait des bureaux et on
les a fermés. En ce qui concerne les espaces loués par la
SIQ...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les engagements sont
vérifiés?
M. Parent (Bertrand): Vous me dites que vous êtes dans le
bon sens.
M. Montminy: Je n'ai pas le choix.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié, M. le
député de Bertrand?
M. Parent (Bertrand): On va surveiller ça de près.
J'en ai pris bonne note. Oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre à
la demande d'une des parties, pendant quatre minutes.
M. Levesque: Quatre minutes, oui, pas plus. (Suspension de la
séance à 16 h 17)
(Reprise à 16 h 20)
Le Président (M. Gobé): Si vous voulez bien
reprendre vos places. J'appelle maintenant l'engagement 1988-05-02. C'est un
engagement qui a été étudié comme le numéro
13 de mars. Abonnement aux services informatiques de la firme L'Industrielle
Services Techniques inc. (lST), relativement à l'utilisation de la
maxibase Cansim du 31 mars 1988 au 1er avril 1988. Le montant est de 40 000
$.
M. Parent (Bertrand): Si je comprends bien, lST est le seul?
Une voix: Oui.
M. Parent (Bertrand): Dans un cas comme celui-là, est-ce
qu'il y a une marge de négociation ou si on est en position de
monopole?
M. Montminy: Oui, monopole ou cartel. La maxibase Cansim est
opérée par lST au Québec, sur les redevances qu'elle paie
à l'étranger. Je peux donner les chiffres, qui sont nettement
éloquents, en regard de la dépense réelle. En 1983-1984,
on l'avait approvisionnée de 75 000 $, aiors que Ses dépenses
réelles ont été de 60 000 $. Je passe à septembre
1988. On avait fourni 40 000 $ et je pense être en mesure d'estimer la
dépense à 24 000 $. Pour le Bureau de la statistique du
Québec, la base Cansim représente des séries
chronologiques. Je ne sais pas s! M. le député est
intéressé à savoir que 25 000 séries chronologiques
sont utilisées dans la base Cansim. Elles servent principalement au
Bureau de la statistique dans les principaux mécanismes d'information
sur la statistique.
M. Parent (Bertrand): Vérifié.
M. Montminy: Je peux aller un peu plus dans le détail,
j'ai deux pages de détails techniques.
M. Parent (Bertrand): Non, ça me satisfait.
M. Montminy: II faut comprendre qu'on est captif. Ce sont des
séries chronologiques.
M. Parent (Bertrand): C'est ce que j'ai compris. Ha, ha!
M. Montminy: Ce sont des séries chronologiques. Si ie
gouvernement du Québec avait à se donner lui-même ce genre
de banque, il paierait un prix astronomique, tandis il est partagé par
d'autres organismes.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'engagement
1988-05-02 est vérifié?
M. Parent (Bertrand): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): J'appelle maintenant
l'engagement 1988-05-03 dont l'objet est: Abonnement aux services de la firme
Data Resources of Canada relativement aux prévisions trimestrielles sur
l'environnement économique du Québec et principalement
l'économie canadienne. Y a-t-il des questions?
M. Parent (Bertrand): C'est un peu le même principe que
l'autre.
M. Levesque: même chose, captif.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que cet engagement
est vérifié?
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Gobé): J'appelle maintenant
l'engagement 88-06-01. "Catégorie: Deux contrats par soumissions sur
invitation. Objet: Conversion des applications, dépenses, conciliation,
engagements et comptes à payer au logiciel de
télécommunications CJCS. " Est-ce qu'il y a des questions?
M. Levesque: Sur huit soumissionnaires invités, quatre ont
présenté une soumission. Deux étaient acceptables et deux
ont été refusées. Nous avons choisi la plus basse
soumission acceptable.
M. Parent (Bertrand): Pourquoi ces informations, M. le
Président et M. le secrétaire, ne sont-elles pas fournies dans
cette nouvelle présentation? Avant, au moins, on savait qui était
accepté, qui avait présenté une soumission conforme, non
conforme. Je vous dis: C'est plus en termes de présentation, mais cela
pourrait activer...
Le Président (M. Gobé): Pour répondre
à votre question, c'est une directive du Conseil du trésor, M. le
député, qui a trait à la nouvelle présentation des
engagements financiers.
M. Levesque: On me dit que c'est simplement pour ne pas que la
qualité des produits de ces firmes ou la qualité de leurs
services soit mal interprétée. Normalement, le rapport du
comité de sélection n'est pas rendu public. On donne un certain
pointage, comme ici j'ai...
M. Parent (Bertrand): M. le ministre, je comprends qu'il y a un
comité de sélection, mais...
M. Levesque: C'est le cas ici.
M. Parent (Bertrand): Je veux dire que normalement, quand des
gens sont non conformes à la suite d'une invitation à
soumissionner... On a réduit de façon très succincte la
nouvelle présentation et on nous donne que très peu
d'information.
M. Levesque: Personnellement, je n'ai pas d'objection à ce
que vous demandez. Si cela relève de nous, je vais laisser M. Montminy
vous donner les raisons pour lesquelles ce n'est pas éclairci. Si cela
relève d'autres institutions ou organismes, on verra.
M. Montminy: Ici, il faut comprendre qu'on est en soumissions sur
invitation pour les services de nature professionnelle et non pour des biens
livrables, genre impression de documents. Au moment où on rendrait
public le pourcentage alloué à une firme qui serait
refusée par rapport à une autre, il y aurait matière
à contestation de cette firme-là par rapport à l'autre. Ce
qui est public, c'est qu'elle est refusée. On peut dire à cette
firme pourquoi elle est refusée par rapport à une autre. Le
danger ici, c'est qu'une firme pourrait dire: Je suis refusée ou je ne
suis pas déclarée acceptable en vertu de tel ou tel
critère, alors que l'autre est acceptable en vertu de tel autre
critère. Remarquez bien que, comme dans les films, on pourrait vous les
donner "for your eyes only".
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'engagement
1988-06-01 est vérifié?
M. Parent (Bertrand): J'en ai eu plein mes oreilles, cela va.
Le Président (M. Gobé): J'appelle maintenant
l'engagement 1988-06-02, mais c'était l'engagement 22 du mois de juin.
Donc, je passerai maintenant à l'engagement 1988-06-03:
"Catégorie cinq renouvellements de contrats. Objet: Photocomposition et
montage de différents documents du ministère des Finances. "
Est-ce qu'il y a des questions sur cet engagement?
M. Parent (Bertrand): On écrit: Selon soumissions
publiques. Donc, il y a eu des soumissions publiques dans ce cas-là.
Dans le rapport que j'ai devant moi, on ne dit pas combien ont
soumissionné. On n'a rien. On a un contrat octroyé à
Compélec inc. pour 74 000 $. J'en ai principalement contre la
présentation où on manque totalement d'information. Je suis
obligé de poser des questions et cela allonge le temps de discussion,
mais...
M. Levesque: Il y a eu un comité de sélection. Cinq
des huit firmes qui avaient demandé des documents nécessaires
à j'appel d'offres ont présenté des soumissions. Les cinq
ont été déclarées acceptables et l'analyse des
coûts... En fait, la recommandation tenait compte du plus haut pointage
et du prix le plus bas; le comité a recommandé d'octroyer le
contrat à la firme Compélec inc., ce qui a dû être
fait.
M. Parent (Bertrand): Dans le cas de photocomposition et de
montage, on n'est pas dans les cas des services dits professionnels comme
tantôt, c'est un autre domaine. (16 h 30)
M. Montminy: Vous avez raison, c'est un domaine technique. C'est
la composition ou l'édition électronique des documents autres que
le budget. C'est autre que le document. Ici, on a les comptes publics, les
synthèses trimestrielles que vous avez regardées ce matin, divers
docu-
merits sur la privatisation, des documents sur l'état des
finances publiques et autres.
M. Parent (Bertrand): Pourquoi un comité de
sélection? Je le comprends dans le cas de services
spécialisés professionnels où il faut évaluer les
critères, mais dans le cas de photocomposition et de montage de
documents, il me semble que, à prime abord, si le devis est bien fait,
le jeu des soumissions publiques fait en sorte qu'on est le plus haut ou le
plus bas, conforme ou non conforme. Dans ce cas-ci, un comité de
sélection est entré en jeu; je veux juste comprendre
pourquoi.
M. Montminy: On est allés en appel d'offres public dans
Le Soleil en 1987 pour les documents de 1988. Il faut le faire 12 mois,
18 mois ou 24 mois à l'avance. Pourquoi un comité de
sélection? Une seule personne pourrait-elle être en mesure de
déclarer quelle firme est la meilleure, laquelle a le meilleur prix? La
meilleur prix, c'est facilement trouvable par rapport à la page
éditée. Mais laquelle a l'appui technique voulu professionnel
pour rencontrer les devis? Le comité était composé du
directeur des communications du ministère, le directeur des
communications au ministère des Communications du Québec, un
spécialiste et le directeur du budget du ministère. Pourquoi?
Parce qu'on voulait le plus d'ouverture possible.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand):... est vérifié.
M. Montminy: Je comprends, mais je ne comprends pas votre
préoccupation. Quand une firme soumet... Si trois firmes soumettent pour
faire de l'édition électronique, il faut être en mesure de
savoir si cette firme satisfait aux exigences. Si elle dépose son devis
et qu'elle dit: Oui, je fais ça, I faut aller vérifier. On ne
tient pas pour acquis qu'une firme de compo est en mesure de nous rendre le
service. Au moment où on lui donne le contrat, si elle n'est pas en
mesure de le faire, que fait-on? C'est pour ça qu'on a un comité
qui juge que les firmes, compte tenu du travail qu'on a à leur faire
faire, sont en mesure de le rendre.
M. Parent (Bertrand): En tout cas, vous ne m'avez pas
convaincu...
M. Montminy: Je trouve ça positif.
M. Parent (Bertrand): Ma préoccupation est la suivante:
Dans le cas de services très spécialisés, services
professionnels où on doit aller s'assurer de choses très
spécifiques en ce qui concerne tout ce qu'on avait tantôt, des
programmes spéciaux d'ordinateurs et tout ça, quand vous arrivez
avec ce que j'appelle des choses plus standard, que ce soit de l'imprimerie,
que ce soit de la photocomposition ou du montage qu'on demande à des
firmes, vous préparez un devis et vous vous assurez que ce devis est
fait suffisamment serré que pas n'importe qui peut soumissionner. Ceux
qui soumissionnent normalement, soit avec des bons de garantie ou avec des
dépôts, sont aptes à.. Là, c'est le jeu du prix si
le devis est bien fait dans le cas standard. Sans cela, vous allez avoir des
comités de sélection qui vont être... Sur toutes les
soumissions qui vont entrer, où est-ce qu'on se départage?
Tantôt, je comprenais très bien, comme on va le voir
à l'engagement un peu plus loin pour les services de la firme Atkinson
Tremblay où on parle de rationalisation des...
M. Montminy: D'accord.
M. Parent (Bertrand): Là, on parie de services
professionnels.
M. Montminy: Si vous nous accusez d'être trop prudes ou
trop honnêtes, je vais le prendre.
M. Parent (Bertrand): Non, je ne vous accuse pas, je vous pose la
question.
M. Montminy: Non, mais on en a eu un et je pense qu'on est
arrivés à le même conclusion que vous. Mais j'aime mieux
avoir un comité que de ne pas en avoir. Ce n'est pas si lourd que
ça à faire fonctionner dans ce cas. Compte tenu que ce sont des
documents qui viennent de façon ad hoc et quand on a besoin de faire
faire la photocomposition ou l'édition, on sait que là firme est
en mesure de le faire au moment où on va l'appeler, parce que c'est pour
un an de photocomposition et non pour un travail spécifique prévu
dans le temps. C'est un travail qu'on lui demande. Alors, il faut s'assurer que
la firme est en mesure de nous prendre au moment où on lui demande le
travail. C'est pour ça qu'on a une grille de double pointage qui est la
compétence, la disponibilité et les prix.
M. Parent (Bertrand): Je comprends votre préoccupation. Je
vous dis que la question de sélection par voie de comité est une
arme à deux tranchants dans mon Iivre à moi. Lorsqu'on n'a pas le
choix, dans te cas de services vraiment spécialisés où
tout ne peut pas être mis et vérifiable à
l'intérieur de la soumission, je comprends et j'en suis. Là
où je comprends plus difficilement... et j'ai vécu de mauvaises
expériences dans ce domaine-là avec des services techniques
d'ingénieurs à la municipalité que J'avais le plaisir de
diriger, où, tout à coup, tout passait par des comités. Je
ne dis pas que c'est le cas là, mais je vous dis que les comités,
c'est que vous prenez trois bons soumissionnaires dans des services
donnés et, là, vous pouvez prendre le plus bas et trouver un
moyen de le disqualifier. Cela s'est déjà fait et cela se
fait
couramment. On trouve toutes sortes de moyens, qu'on est capable
d'expliquer très bien, mais vous savez que lorsque les gens sont
à quelques milliers de dollars près ou à quelques
centaines de dollars près, on peut, par un jeu de pointage, être
capable de faire monter le numéro trois au numéro un. C'est
seulement ça.
Je vous dis que, dans ce cas-là, vous arrivez, je pense, aux
mêmes conclusions... C'est le plus bas soumissionnaire - tant mieux - qui
remporte la palme avec le pointage. C'est une arme à deux tranchants
où moi, en tant que gestionnaire ou administrateur, je ne suis pas
préoccupé quand je sais qu'il faut aller dans cette
voie-là parce que c'est très spécialisé, mais quand
je parle d'un contrat comme celui-là, la question que je me suis
posée quand je l'ai vu, c'est: Pourquoi dans ces cas-là? Vous
m'en donnez une explication et vous dites: On a pris des précautions
additionnelles. Tant mieux! Mais je vous explique aussi pourquoi je suis
soucieux et que c'est aussi une arme à deux tranchants dans des cas de
services professionnels. Avec des firmes de comptables, par exemple, on
pourrait amener les trois, quatre ou cinq grandes firmes de comptables de la
région de Montréal ou de Québec et, selon un devis que
j'ai préparé et selon les soumissions, vous savez qu'avec les
taux horaires et tout ça...
Une voix: Oui, oui.
M. Parent (Bertrand):... de toute façon, il y a un code
d'éthique. On peut dire: Cette personne-là n'est pas vraiment
qualifiée pour faire ce travail-là et, finalement, disqualifier
une firme. Vous savez qu'il y a toutes sortes de façons de le faire.
M. Montminy: Vous avez raison, sauf que si on circonscrit le
devis dans le temps sur les biens livrables, les firmes se disqualifient par
rapport à leurs compétences professionnelles qu'elles peuvent
rendre disponibles au moment où elles peuvent l'avoir. C'est une autre
contrainte.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est-il
vérifié? Vérifié. Le prochain engagement, nous
l'avons déjà vu le 4 avril, alors il avait été
vérifié. J'appelle le 1988-08-01. "Objet: Rationalisation des
activités de développement et d'entretien de la Direction du
développement. " Le montant de l'engagement est de 58 995 $. Y a-t-il
des interventions?
M. Parent (Bertrand): De ce que je comprends, cinq personnes ont
été invitées à soumissionner. Le comité de
sélection a choisi ce groupe-là. Atkinson était-il le plus
bas soumissionnaire dans ce cas-là?
M. Montminy: Exact et, par incident, il avait le plus haut
pointage en plus.
M. Parent (Bertrand): Excellent.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est
vérifié. J'appelle l'engagement 1988-08-02. "Objet: Proiongation
pour une période de six mois du contrat liant le Conseil du
trésor et le ministère des Finances avec la firme CGI inc.
relativement à ia fourniture de locaux ainsi que des services de gestion
du centre de traitement. " Le montant de l'engagement pour 1988-1989: 55 000 $;
pour 1989-1990: 38 525 $. Y a-t-il des interventions?
M. Parent (Bertrand): Cela va. novembre
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est
vérifié. Le prochain engagement a déjà
été vérifié le 5 août, soit celui du
1988-08-03, de même que celui du 1988-08-04 qui a été
vérifié le 4 septembre. Nous passons donc aux engagements du mois
de novembre 1988, à l'engagement suivant: "Engagement Sygbec, 224671:
Contrat de services pour l'évaluation du système de surveillance
des institutions de dépôt. "
M. Parent (Bertrand): Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Un instant. M. Parent
(Bertrand): On s'est perdu. Une voix: Êtss-vous sûr de
ça?
M. Parent (Bertrand): On serait rendus à 1988-10-01.
M. Levesque: 1988-10-01, à moins que...
Le Président (M. Lemieux): Un instant, j'ai un autre
engagement que j'aimerais vérifier.
M. Levesque: Cela semble bien compliqué, votre patente, M.
le Président.
Le Président (M. Lemieux): C'est la nouvelle formulation
du Conseil du trésor. Je vous avoue que... D'accord. Cela va.
Engagement 1988-10-01: Acquisition de services informatiques ayant trait
à l'analyse des coûts de la facturation des services
informatiques, montant total 54 145 $. Est-ce il y a des interventions?
M. Parent (Bertrand): J'imagine que l'astérisque qui est
la signifie que c'est choisi, là aussi, par un comité de
sélection. Il n'y a pas de note.
M. Montminy: M. le Président, est-ce qu'on peut...
M. Levesque: Sur six firmes invitées à
soumissionner, quatre ont répondu. Le comité de sélection:
le directeur de l'exploitation, le contrôleur des finances; l'analyste,
direction de l'informatique, le ministère des Finances et le directeur
du service aux usagers, Office des ressources humaines. Ensuite...
M. Parent (Bertrand): Est-ce que Somapro ltée était
le plus bas soumissionnaire?
M. Levesque: Somapro...
M. Parent (Bertrand): Avec Atkinson, CGI et DMR.
M. Levesque: Je vais laisser M. Montminy continuer.
M. Montminy: Je m'excuse, j'ai le rapport des membres du jury
tel. Atkinson était le plus bas soumissionnaire qui a
déposé une soumission, mais celle-ci a été
jugée non acceptable par le comité de sélection. Si je
peux, sans dévoiler comment ça s'est passé, c'est que le
seuil de passage étant 60, Atkinson était en bas de 50. Donc,
après ça, le plus bas soumissionnaire acceptable était
Somapro, à 54 145 $. Le deuxième soumissionnaire acceptable
était DMR, à 63 630 $ et CGI, à 68 800 $. Le contrat a
été homologué à Somapro pour 54 145 $.
Évidemment, Atkinson était plus bas que Somapro mais, comme je
vous le dis, les services professionnels... Les gens... Dans ce cas, je me
souviens entre autres, c'est qu'Atkinson nous a soumis des noms de
professionnels qui n'avalent même pas la compétence minimale pour
faire le travail.
M. Parent (Bertrand): lis ont soumissionné avec des
juniors, sauf qu'on a des seniors. À toutes fins utiles...
M. Montminy: En termes simples, oui. Parce que je veux dire, un
bien livrable... S'il fallait qu'on fasse leur travail, on serait aussi bien
d'avoir les employés réguliers pour faire le travail. Comme ce
sont des fonctions ponctuelles et du travail ponctuel...
M. Parent (Bertrand): D'accord.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est
vérifié. J'appelle l'engagement suivant, 1988-10-02: Services de
télécommunication et de radiocommunication requis du FST par le
ministère. Montant de l'engagement: 728 000 $.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que c'est un fonds
consolidé?
M. Levesque: C'est notre fonds renouvelable.
M. Parent (Bertrand): Un fonds renouve- lable, dis-je?
M. Montminy: De la téléphonie. C'est un peu
comparable au fonds des services informatiques au ministère des
Communications. Incidemment, c'est avec le même ministère. Il y a
un premier parallèle. L'enveloppe que nous avions au ministère
des Communications, ici on a 700 000 $, mais I faut faire attention, cela
correspond à quatorze mois de calendrier parce que le fonds de la
téléphonie a été créé en
février 1988 et on a quatorze mois de calendrier dans ça. Alors,
de l'ordre de 550 000 $ à 600 000 $. La validation de ce genre de
chiffre va se faire en 1989-1990, honnêtement.
M. Parent (Bertrand): Vous dites que le fonds a été
créé en février 1988?
M. Montminy: Oui, applicable pour les ministères avec
virement de crédit. Le contrat a été signé en vertu
des règlements du Conseil du trésor. On a signé un contrat
entre le ministère des Communications et le ministère des
Finances pour les services téléphoniques, mais le CT que l'on a
fait passer, de l'ordre de 728 000 $, quatorze mois parce que le fonds de
téléphonie est devenu applicable ie 1er février 1988. (16
h 45)
M. Parent (Bertrand): Donc, il y a deux mois dans l'année
1988 et il y a les douze mois de l'année? D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. L'engagement est donc
vérifié. J'appelle l'engagement 1988-10-03: Agents de
sécurité requis au BSQ, 27 000 $.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que je peux aller chercher mon
collègue? M. le ministre des Finances, c'est le temps de vous expliquer.
Donc, c'est la firme de sécurité.
M. Levesque: J'ai ici l'explication, je vais vous la donner. Je
ne sais si c'est bon ou non. Le contrat...
M. Parant (Bertrand): Je peux vous laisser deux minutes pour la
lire ?
M. Levesque: Le contrat original prenait effet le 29 octobre 1986
pour une période d'une année et pouvait être
renouvelé pour une période équivalente. Le contrat a pris
fin en octobre 1988. La firme avait été choisie à la suite
d'une recommandation d'un comité de sélection parmi les
entreprises ayant soumissionné. Les firmes invitées avaient
été référées par le fichier central des
fournisseurs. Le contrat original avait été octroyé au
groupe Sécurité Admari inc. qui avait fait la plus basse
soumission, soit 7, 60 $ l'heure. Deux firmes ont soumissionné à
7, 60 $ et le groupe Sécurité Admari Inc. a été
retenu du fait il était déjà en place et qu'on
était très
satisfait de ses services et il avait plus d'expérience que
l'autre agence qui avait soumissionné pour le même prix, mais qui
était une firme naissante. Voilà.
M. Parent (Bertrand): Ce sont eux qui étaient là
lors du feu.
M. Levesque: Non, mais c'est un renouvellement d'un contrat de
deux ans et c'est le groupe Sécurité Admari inc. qui était
là antérieurement. C'est cela.
M. Montminy: Oui.
M. Parent (Bertrand): Y a-t-il moyen de nous donner les autres
firmes, l'autre à 7, 60 $ parce qu'on ne les retrouve pas dans la
colonne. M. le Président, pour la Xième fois, je dis qu'il y en a
qui ont mal fait leur job. On n'a pas toutes les informations pertinentes dans
la présentation des documents.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand, c'est la nouvelle formule qui est proposée par le Conseil du
trésor. Je vais me charger, si vous êtes d'accord, si la
commission est d'accord, d'écrire au président du Conseil du
trésor.
M. Parent (Bertrand): Elle est incomplète. Je vous donne
des exemples.
Le Président (M. Lemieux): Je suis d'accord avec vous.
M. Parent (Bertrand): Les autres soumissionnaires, on ne les a
pas. Il y a un astérisque qui ne veut rien dire mais, dans le fond, cela
veut dire que c'est un groupe qui a été choisi par un
comité de sélection. On n'a pas les informations pertinentes
minimales. Je ne veux pas en avoir trois pages, mais il me semble que c'est le
minimum. On est obligés de faire perdre du temps important à des
gens. Cela nous prend des informations.
M. Levesque: Allez-y, M. Montminy. M. Montminy: J'en suis
conscient.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, qu'aviez-vous à dire?
M. Chagnon: Je voudrais tout simplement ajouter qu'il est inutile
de commencer à s'écrire et à se pistoler. Jeudi matin, je
pense que le président du Conseil du trésor sera ici, au
même titre que le ministre des Finances l'est aujourd'hui pour
défendre ses propres engagements financiers. Ce sera donc le moment de
lui communiquer ce sentiment, ce cri du coeur du député de
Bertrand qui est aussi partagé par les autres membres de la
commission.
Le Président (M. Lemieux): On prend bonne note de vos
commentaires M. !e député de Saint-Louis. M. Montminy, avez-vous
quelque chose à ajouter?
M. Montminy: Si vous me le permettez, M. le Président, je
peux donner le nom des agences qui ont été appelées
à soumissionner pour les prix. Il y a l'Agence de sécurité
Fortin qui n'a même pas soumissionné, qui a été
appelée; Pinkerton's du Québec limitée, à 8, 15 $;
Sécurité Admari Inc., à 7, 60 $ comme on le disait tout
à l'heure; Agence de sécurité et d'enquête du
Québec, à 7, 60 $, les deux ex aequo; Corps canadien des
Commissionnaires, à 8, 67 $ l'heure et investigation &
Sécurité Québec-Métro, à 8 $. Donc, on avait
deux firmes à 7, 60 $. Sécurité Admari ins. a
été prise du fait qu'elle était déjà
là, on les connaissait. C'est évident qu'elle était
là au moment du feu. Mais à la décharge du Bureau de la
statistique qui n'est pas représenté ici, quand vous avez trois
portes dans un édifice qui comporte à peu près 6000 pieds
de plancher et que les gens qu! font le ménage oublient de fermer la
porte Se soir, je pense qu'il faudrait payer plus que 8, 00 $ pour avoir
beaucoup d'agents de sécurité pour vérifier toutes les
portes à toute heure de la journée.
M. Parent (Bertrand): Je voulais seulement savoir si
c'étaient les mêmes.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est-il
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons l'engagement
1988-10-04: contrat de service
Informatique, montant: 744 100 $. Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Parent (Bertrand): C'est un autre fond, pour l'informatique.
Est-ce exact?
Le Président (M. Lemieux): Vérifié? M.
Parent (Bertrand): Cela va.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'engagement
1988-10-05.
M. Levesque: Pour ses besoins du BSQ.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement 1988-10-05:
Acquisition d'un serveur de réseau local Comterm, un serveur de
communication, j'imagine, numéro 3270 et serveur de courrier Asynchrome
et ensemble de liaison réseau TMS. Montant de l'engagement 35 916, 30 $.
Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Parent (Bertrand): C'est un contrat négocié
selon le code 4. Est-ce exact? Ce n'est
pas une soumission publique comme telle, mais un contrat
négocié.
M. Montminy: Exactement, avec Comterm.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'il y a eu un comité de
sélection pour ça?
M. Montminy: Cela a été négocié par
le Service général des achats. Est-ce qu'on dépose
maintenant à la commission les nouvelles fiches d'engagements pour 25
000 $ et plus du Service général des achats qui donnent tous les
détails? Dans le fond, je pourrais répéter. Produits de
marque Comterm, produits spécifiques, les rendements de Comterm, pour le
bureau du contrôleur, l'autre volet. Acquisition auprès d'un
partenaire économique - ie lis - acquisition auprès du fabricant
et unique source d'approvisionnement; prix vérifié conforme
à la liste en notre possession; acquisition auprès du concepteur
de ces logiciels et unique source d'approvisionnement; contrat homologué
à Comterm.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez plus d'Informations
que nous. Tout ce que nous avons, c'est cette feuille.
M. Montminy: Je pensais que, maintenant, compte tenu que...
Le Président (M. Lemieux): Non.
M. Montminy: Je me souviens des commissions
précédentes où on disait que le Service
général des achats ne dormait aucun renseignement. Nous nous les
sommes procurés pour éviter... Je pensais qu'ils avaient
été donnés.
M. Parent (Bertrand): On ne les a pas. Merci de nous les avoir
communiqués. Vous comprendrez que si on avait ces documents, on poserait
peut-être moins de questions.
M. Levesque: On aurait fini.
M. Parent (Bertrand): Je ne pense pas qu'on ait perdu notre temps
jusqu'à maintenant, M. le ministre. Cela a roulé rapidement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Oui. Décembre
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant aux
engagements du mois de décembre 1988. Cette fois-ci, j'appelle
l'engagement 1988-11-2524, Impression de 1 100 000 chèques. Montant: 36
437, 61 $.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que Drummond était le plus
bas soumissionnaire dans ce cas-la?
Le Président (M. Lemieux): Décembre, oui.
M. Levesque: C'est en novembre que cela a eu lieu.
Le Président (M. Lemieux): Ah! Oui. Cela eu lieu en
novembre, mais c'est compris dans la liste de décembre.
M. Levesque: Dans ta iiste de décembre. Le
Président (M. Lemieux): C'est ça. M. Montminy:
Bon.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que Drummond Formules d'affaires
était le plus bas soumissionnaire?
M. Levesque: Cela a été négocié par
le Service général des achats. Recommandation: Accorder la
commande au plus bas soumissionnaire. C'est Drummond Formules d'affaires
limitée. Est-ce exact?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié? Était-ce le plus bas soumissionnaire?
Une voix: Est-ce qu'il y a d'autres soumissionnaires?
M. Parent (Bertrand): C'est le plus bas soumissionnaire? On ne
m'a pas répondu.
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, c'est ce que M. ie
ministre vient de dire.
M. Parent (Bertrand): C'est le plus bas soumissionnaire.
M. Montminy: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'il y a une différence
entre la compagnie Drummond Formules d'affaires limitée et Drummond
Formules d'affaires 1984 limitée?
M. Montminy: Beauport, Charlesbourg, Saint-Vallier. Le
siège social... Le représentant semble se déplacer dans
Québec, mais j'ai l'impression que c'est toujours la même
compagnie. On voit cela régulièrement depuis quelques
années.
M. Parent (Bertrand): Quant aux noms des fournisseurs, on fait
souvent des corrections; 1984 n'apparaît pas dans le nom actuel
d'appro-
bation de l'engagement financier devant nous. Tout ce que je vous
demande, c'est... J'imagine que Drummond, c'est la même compagnie, peu
importe que son adresse soit à Québec ou à
Montréal. C'est 1934 limitée. Je ne sais pas si vous comprenez ce
que je veux dire.
M. Montminy: Si le contrat a été donné
à Drummond Formules d'affaires limités sur le boulevard des
Replats. On le sait: Bureau machin, machin à Québec. J'ai
l'impression qua c'est le démarcheur pour Drummond Formules d'affaires.
Mais comme c'est négocié par le Service général des
achats, je ne veux pas dire qu'on n'en sait pas assez, mais le produit
livré selon... La responsabilité du Service général
des achats, est de s'assurer que la compagnie qui obtient le contrat est en
mesure de le réaliser au meilleur prix.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appeiie l'engagement 1988-11-2536. Achat de onze microordinateurs Ogivar;
montant 40 226, 45 $. Y a-t-il des interventions?
M. Parent (Bertrand): C'est un contrat négocié?
M. Montminy: Oui. Service généra! des achats, le
produit est spécifique, addition à l'environnement Ogivar.
À 15 h 22, je vous avais expliqué le 12, Saint-Louis. Ce sont des
additions. On est allé en plusieurs phases dans les additions du
ministère des Finances. Quand je parte du 12, Saint-Louis, il y a le
contrôleur, le VSQ, et le corps principal du ministère. Lors des
premiers achats au début de 1988-1989, on n'était pas en mesure
d'intégrer les équipements qu'ils avaient là parce qu'il
fallait donner des sessions de formation, d'apprentissage aux
micro-ordinateurs, aux secrétaires et au personnel. On les a
achetés par vagues, si vous voulez. Cela fait partie de la vague.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est-il
vérifié? Vérifié. J'appelle l'engagement
1988-11-03. Analyse préliminaire et d'architecture des systèmes
de la Direction de la gestion de l'encaisse; montant: 64 750 $. Y a-t-il des
interventions?
M. Parent (Bertrand): Est-ce que IST choisi par le comité
de sélection était le plus bas soumissionnaire?
M. Levesque: Huit firmes ont été invitées.
Deux ont répondu à l'invitation, dont une qui n'a pas
été déclarée acceptable. L'autre,
évidemment, a obtenu le contrat. Le comité de sélection
était formé du directeur au développement chez le
contrôleur des finances, un analyste à la Direction de
l'Informatique au ministère des Finances, si un directeur de la gestion
des emprunts au ministère des Finances.
M. Parent (Bertrand): 1ST était le seul acceptable.
M. Levesque: Qui avait au-delà de 60 %. Celui qui a
été déclaré non acceptable avait
soumissionné environ 4000 $ de plus, en plus de cela.
M. Parent (Bertrand): Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement est
vérifié. J'appelle l'engagement 1988-11-04: Location de
l'ordinateur IBM, 4381-R14, d'octobre 1988 à octobre 1989; montants: 140
000 $, 61 000 $ et 79 000 $. Y a-t-il des interventions?
M. Parent (Bertrand): Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle rengagement 1988-11-05. Abonnement du gouvernement du Québec
au programme de recherche sur les services financiers du 1er mai 1988 au 30
avril 1989. Montant, 35 000 $. Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Ça, c'est à part de
l'abonnement standard de 84 000 $ dont on parlait tantôt. Là,
c'est un autre abonnement, programme de recherche. Donc, il y a un autre
montant de 35 000 $. (17 heures)
M. Montminy: C'est ça. Ce que j'expliquais tout à
l'heure c'est qu'i y a des abonnements et une cotisation. La cotisation est de
85 000 $ ou 87 000 $, au Conference Board, tandis que AEBIC Inc., une
succursale du Conference Board, donne des services techniques, ici on a un
autre volet des services techniques offerts par le Conference Board dans se
cadre d'études spécialisées aux provinces et aux
compagnies. C'est la première année d'ailleurs que le
ministère s'abonne à ce genre d'étude et de série.
Pour des fins d'information, je peux déposer un document ou bien vous
dire que l'ensemble des grandes provinces canadiennes, l'Ontario, le
Québec, l'Alberta et la Colombie britannique, le groupe La Laurentienne,
Levesque, Beaubien et la Banque de Montréal font partie de cette
étude qui est axée sur l'impact du libre-échange. Il y a
une série d'études qui ne sont pas encore faites sur le
modèle pancanadien.
M. Parent (Bertrand): Cela va.
Janvier 1983 (suite)
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons maintenant aux engagements de janvier
1988, l'engagement 1938-12-3019, impression de 2 300 000 chèques,
montant 28 647, 42 $. Est-ce que l'engagement est vérifié?
M. Parent (Bertrand): Je voudrais savoir, à cause du
manque d'information sur cette feuille. J'imagine qu'i n'y a eu que deux
soumissionnaires, Drummond et Southam.
M. Levesque: Quatre fournisseurs qualifiés ont
été invités pour l'impression des chèques.
Maintenant, combien y en a-t-il qui ont soumissionné? La recommandation,
c'est d'accorder la commande au plus bas soumissionnaire, ce qui a
été fait. Je n'ai pas d'autres détails tel.
M. Parent (Bertrand): Finalement, il y en seulement deux qui ont
soumissionné et Southam est le plus bas. Est-ce exact?
M. Levesque: Je n'ai pas cela ici. Une voix: C'est
cela.
M. Levesque: Services graphiques Southam-Paragon, Québec
et Drummond Formules d'affaires limitée, Québec.
Janvier 1989
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié? Vérifié. Nous passons maintenant aux
engagements financiers du mois de Janvier 1989, l'engagement 89-01-3103,
impression de 1 350 000 chèques, montant 28 517, 67 $. Est-ce qu'il y a
des interventions?
M. Parent (Bertrand): Ma question est très technique.
Comment a-t-on pu faire imprimer 2 500 000 et 1 300 000 chèques pour le
même prix? Un chèque, c'est un chèque. J'imagine
qu'à 28 000 $, ce n'est pas une grosse commande, mais il y a 1 000 000 $
de différence.
M. Montminy: On pourrait peut-être trouver la
réponse. On a ce qu'on appelle la description des chèques. Je
remarque qu'il y a des chèques dans la quantité la plus grande.
Il y a un prix relativement correct. Ce sont des chèques en continu
très simple, alors que l'autre a deux volets sur le même
chèque. Ce sont possiblement des chèques avec des carbones.
Honnêtement, je n'ai pas une réponse précise.
M. Parent (Bertrand): De prime abord...
M. Montminy: Je le concède. Mais si on était tous
experts, je pourrais vous lire les devis et on pourrait peut-être trouver
la réponse. Malheureusement, je n'ai pas la réponse.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Si vous êtes capable de m'informer,
pour ma culture et mes préoccupations.
Le Président (M. Lemieux): M. le secrétaire,
voulez-vous prendre note de la question du député de Bertrand
à l'engagement financier 1989-01-3103. L'engagement est
vérifié sous réserve de la question du
député de Bertrand. J'appelle l'engagement suivant, 1989-01-01,
achat d'un ensemble de composantes informatiques tels serveurs, postes de
travail et accessoires en vue de l'installation de 17 réseaux locaux;
montant de l'engagement, 569 237, 45 $.
M. Parent (Bertrand): On est en contrat négocié
avec Comterm. Est-ce que c'était le seul avec qui on pouvait
négocier ça? On n'a aucun autre nom, c'est quand même une
somme importante.
M. Montminy: M. le Président, M. Blondin, qui est le
directeur de l'informatique pour l'ensemble du bureau du contrôleur, a
les documents ici.
M. Blondin (André): Ce qu'on voulait, c'était
effectivement remplacer tous les équipements dont était
doté le contrôleur des finances pour son réseau
informatique, tous les équipements de saisie de données, entre
autres, qui dataient de 1976 - M. Montminy vous a fait un peu l'historique au
commencement de la séance. Ces équipements de 1976 étalent
utilisés pour la saisie de données dans chacune des directions de
comptabilité, en plus de certains postes de travail de l'ordinateur
central du contrôleur des finances. On voulait demeurer dans une
technologie absolument compatible avec la Direction générale de
l'informatique. Deux possibilités s'offraient à nous à ce
moment-là, c'était d'avoir principalement des équipements
qu'on appelle IBM compatible ou compatible IBM. C'est une technologie
très reconnue.
Plusieurs compagnies pouvaient nous offrir cette technologie, quoiqu'on
voulait absolument demeurer avec des systèmes qui devaient être
reliés, en plus de l'ordinateur central, avec les ordinateurs des
réseaux locaux au contrôleur des finances. Ces réseaux
étaient équipés d'équipements Comterm. On s'est
aperçu également que le réseau de
télécommunications Novell, qui était supporté par
Comterm, pour ce qui est des équipements en périphérie,
devaient être achetés de ce fournisseur. À ce
moment-là et encore aujourd'hui, ils demeurent à un prix
très inférieur à ceux qui sont vendus par la firme IBM.
Autrement dit, on en a beaucoup plus pour notre argent que si on avait
été directement chez IBM.
M. Montminy: M. le député, dans le cas de Comterm,
le Service général des achats a négocié avec les
paramètres qui étaient donnés par le
bureau du contrôleur. Il faut comprendre que Comterm, à
l'automne 1988, qui était en situation financière difficile,
était quand même reconnue par le gouvernement du Québec et
par le ministère de l'Industrie et du Commerce comme un partenaire
économique privilégié. De plus, ses équipements,
comme M. Blondin l'a laissé entendre, étaient à un
meilleur prix et IBM compatible avec l'environnement que nous avions, il faut
comprendre que le contrôleur traite au ministère des
Communications. Dans ces 762 000 $, vous avez un certain nombre de contrats qui
ont été négociés, dont 569 000 $ avec Comterm pour
17 réseaux locaux, alors que les logiciels, le Service
général des achats est allé en appel d'offres. Là,
on a eu - je pourrais même déposer les prix qui y sont
donnés - pour 7500 $, sept firmes ont déposé des
soumissions pour les logiciels WordPerfect, homologué au plus bas; pour
trente logiciels Lotus 1, 2 et 3, on a sept firmes, donné au plus bas
soumissionnaire; pour 27 logiciels Gem-Draw, j'imagine que c'est celui qui fait
du dessin un peu, on a huit soumissionnaires, encore donné au plus bas.
Mais le gros de la demande a été donné à Comterm,
fournisseur privilégié au gouvernement du Québec, surtout
pour deux raisons: compatible avec IBM, privilégié aussi au
ministère des Communications, meilleur prix, toujours faisant partie du
parc des acquisitions d'équipements sur trois ans pour le bureau du
contrôleur et du ministère des Finances. Donc, en 1989-1990, on
devrait avoir fini l'acquisition - Je l'espère, le ministre aussi - des
équipements informatiques, le gros des équipements, et il ne
restera strictement que l'acquisition de l'équipement
périphérique.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cet engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'engagement suivant,
du 2 janvier 1989. Achat de 24 imprimantes à laser. Montant, 121 205,
20$.
Une voix: On a fait ça, c'est dans le "kit".
M. Parent (Bertrand): Là, on est allé en
soumissions. C'était une soumission sur invitation, puis il y a eu neuf
ou dix entreprises.
Une voix: Dix, avec Comterm.
M. Blondin: Comterm est arrivé le premier dans les
imprimantes au laser, c'est ça?
M. Parent (Bertrand): Cela va.
Le Président (M. Lemieux): Cet engagement est donc
vérifié. J'appelle l'engagement 89-01-03. Achat de 19 ordinateurs
portables. 28 852, 30 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Parent (Bertrand): Est-ce que c'est Misys qui a obtenu le
contrat? Ella était le plus bas soumissionnaire?
M. Montminy: C'est exact, oui. Tout è l'heure, je vous si
mentionné 762 000 $, oui.
M. Parent (Bertrand): Ce sont ceux que vous m'avez donnés
tantôt?
M. Montminy: Je couvrais les 762 000 $, parce que c'était
un CT achat. Je pensais qu'on discutait globalement alors que les engagements
sont spécifiques.
M. Parent (Bertrand): Alors, cela va pour ça.
M. Montminy: L'engagement 89-01-103 est donc
vérifié. J'appelle l'engagement suivant, celui du 1er avril 1989.
Production typographique des documents relatifs au budget 1988-1989. Montant:
148 817, 49 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Parent (Bertrand): Cela va.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement du 1er avril 1989
est donc vérifié. J'appelle l'engagement suivant, celui du 1er
mai 1989. Consultation sur les règles et Ses normes de
solvabilité des compagnies d'assurances de personnes. Montant de
l'engagement 45 000 $. Est-ce que cet engagement est vérifié?
M. Parent (Bertrand): J'imagine que, dans ce cas, il y a eu un
comité de sélection pour choisir ce genre de firmes, même
s'ii y avait quatre autres soumissionnaires?
M. Levesque: Lequel?
M. Parent (Bertrand): Dans le cas de Sobeco, le contrat de 45 000
$.
M. Levesque: Oui, il y a eu cinq firmes invitées dont
trois ont été déclarées acceptables et deux non
acceptables.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'il y a eu un comité de
sélection pour choisir la firme qui a remporté le gros lot?
M. Montminy: Oui, il y avait deux firmes qui avaient
soumissionné le même prix. Le ministère a fait un appel de
soumissions et deux firmes ont soumissionné au même prix, parce
qu'on avait fixé un prix, selon notre pouvoir de dépenser, et on
a pris la firme qui avait le plus haut pointage; dans ce cas, c'était
Sobeco.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cet engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'engagement du 1er
juin 1986. Service de télécommunication et de radiocommunication
requis du FST par le BSQ, Bureau de la statistique du Québec. Montant de
120 000 $.
M. Levesque: C'est encore la même chose, mais cette fois-ci
c'est pour le BSQ.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cet engagement est
vérifié?
M. Parent (Bertrand): Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Cet engagement est
vérifié. Donc, l'ensemble des engagements financiers relevant du
ministère des Finances pour ies mois d'octobre 1987 à janvier
1989 sont vérifiés. Je remercie ies membres de cette commission,
leur personnel et les deux groupes parlementaires de leur bonne collaboration.
Nous ajournons sine die. Les travaux de la commission relativement à
l'audition du vérificateur générai se dérouleront
demain à compter de 10 heures.
(Fin de la séance à 17 h 14)