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(Dix heures onze minutes)
Le Président (M. Gobé): La commission s'est
réunie afin de procéder à la vérification des
engagements financiers du ministre délégué à
l'Administration et président du Conseil du trésor, pour les mois
de septembre 1988 à janvier 1989. M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements ce matin?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Le Président (M. Gobé): Tout le monde ayant
reçu une copie de l'ordre du jour, je demanderais donc si l'ordre du
jour est adopté.
M. Garon: Oui, adopté.
Réponses déposées
Le Président (M. Gobé): L'ordre du jour est
adopté. Alors, j'appelle maintenant l'étude des engagements du
ministre délégué à l'Administration et
président du Conseil du trésor. Je dépose aussi les
réponses qui ont été obtenues pour les questions qui ont
été posées à la dernière séance. Les
réponses sont déposées. S'il y en a qui en veulent des
copies... Les copies ont été distribuées. M. le
député de Limoilou?
M. Després: Plus tard, M. le Président.
Septembre 1988
Administration CARRA
Le Président (M. Gobé): J'appelle les engagements
du mois de septembre 1988. L'engagement 11, soumissions sur invitation:
"Contrat de services pour réaliser certaines activités
d'exploitation requises pour maintenir opérationnels les
équipements et les systèmes informatisés de la CARRA,
couvrant la période du 20 juin 1988 au 31 mars 1989", pour un montant de
47 686 $. Est-ce qu'il y a des questions sur cet engagement?
M. Garon: On écrit: "Fournisseur choisi", mais
c'était le plus bas soumissionnaire, tel qu'indiqué dans le
document?
M. Johnson: Alors, M. le Président, si vous me le
permettez, comme la dernière fois, je suis, en ce qui concerne la CARRA,
assisté du secrétaire de cet organisme, M. Henri Ouellet.
M. Garon: Donc, c'était le plus bas soumissionnaire?
M. Johnson: Les ressources informatiques Quantum Itée?
M. Garon: Oui.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 1 est-il
adopté?
M. Garon: C'est-à-dire vérifié.
Le Président (M. Gobé): Vérifié.
J'appelle maintenant l'engagement 12: "Contrat de services pour procéder
à la réalisation technique de différents travaux
d'entretien du système de pension, couvrant la période du 30 mai
1988 au 31 mars 1989. " Fournisseur choisi: 1ST inc., Sainte-Foy, pour un
montant de 56 280 $.
M. Garon: Vérifié.
Octobre
Conseil du trésor
Le Président (M. Gobé): L'engagement 12 est
vérifié. J'appelle maintenant les engagements du mois d'octobre
1988. L'engagement 1, contrat par soumissions publiques: "Acquisition de
services informatiques pour la réalisation d'un plan stratégique,
d'un plan opérationnel et d'un plan de sécurité", pour un
montant de 106 575 $.
M. Garon: Quand vous dites, "réalisation d'un plan
stratégique, d'un plan opérationnel et d'un plan de
sécurité", j'ai un peu l'impression qu'on va déclarer la
guerre à quelqu'un, mais de quoi s'agit-il exactement? J'aimerais
simplement savoir ce qu'on entend par plan stratégique, plan
opérationnel et plan de sécurité.
M. Johnson: II y a ici un expert qui va s'identifier; il vous
répondra de façon complète. Veuillez vous identifier.
M. Hovanhap (Guy): Je suis le responsable de l'informatique pour
le secrétariat du conseil.
Le Président (M. Gobé): D'accord, vous avez la
parole.
M. Hovanhap: Le plan stratégique, c'est un plan de cinq
ans pour le développement et les activités informatiques du
secrétariat. Le plan opérationnel, c'est un plan de trois ans, un
plan transitoire à moyen terme, parce que nous avons déjà
un plan opérationnel qui est annuel, tandis
que le plan de sécurité, ici, c'est le plan de
sécurité informatique. Le plan de sécurité
conçu a deux volets. Il y a un volet pour la protection des biens
Informatiques et il y a un volet pour la relève, parce que nous avons un
centre de traitement et, en cas de catastrophe, il faut avoir un plan pour
repartir tout le centre.
M. Garon: Quand vous parlez de catastrophe, que voulez-vous dire
par catastrophe?
M. Hovanhap: Des catastrophes naturelles, des inondations, des
feux, des tremblements de terre.
M. Garon: Vous voulez dire que le système arrêterait
de fonctionner à cause d'un tremblement de terre, c'est ça que
vous voulez dire?
M. Hovanhap: Oui, parce que c'est une salle Informatique et on a
des ordinateurs là-dedans. En cas de catastrophes naturelles ou
d'incendies, advenant la destruction de ce centre-là, il faut avoir un
pan pour repartir tous nos systèmes informatiques ailleurs.
M. Garon: Des inondations? Il y a des dangers d'inondations dans
l'édifice? Moi, je ne comprends pas trop.
M. Hovanhap: Cela dépend de la localisation mais, parfois,
à cause de bris de tuyauterie, la salle pourrait être
inondée aussi.
M. Johnson: Je vois le député de Lévis!
C'est difficile de concevoir qu'on peut être inondé au
troisième étage quand on ne l'est pas au deuxième, mais
c'est dans le cas de bris de conduites. Évidemment, le mécanisme
d'extinction de feu peut aussi inonder, au sens technique, notre
équipement. C'est ça qui est en cause ici. Il faut tout
prévoir. Autrement dit, on nous reprocherait de ne pas avoir
prévu ces choses-là, évidemment, si quelque chose
arrivait.
M. Garon: Mais la différence entre le plan
stratégique et le plan opérationnel, c'est une question de
longueur en termes d'années.
M. Hovanhap: Oui.
M. Garon: D'accord, vérifié.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 1 est
vérifié. J'appelle maintenant l'engagement 2. Renouvellement de
contrat: 'Prolongement pour une durée de six mois avec la firme CGI Inc.
du contrat actuel de gestion du centre de traitement, et ce, à compter
du 16 décembre 1988, pour un montant maximum de 173 050 $. "
M. Garon: Est-ce que le contrat antérieur, initial avait
été un contrat par appel d'offres public, un contrat
négocié ou un contrat sur invitation?
M. Johnson: Le contrat original, c'est intéressant.
M. Garon: C'est le prolongement d'un contrat, c'est ça que
je veux dire. Donc, le contrat que l'on prolonge avait été obtenu
comment?
M. Johnson: Cela avait été fait par appel de
soumissions, le contrat original.
M. Garon: Sur invitation ou sur appel d'offres public?
M. Johnson: Sur invitation, c'est un concours, un peu par appel
de propositions, comme ce qu'on a vu un peu plus tôt. Un appel de
propositions avec jury, pointage et, évidemment, choix de la firme
qualifiée selon le pointage et qui, à la fois, est la moins
chère de celles-ci.
M. Garon: Qui était la moins chère au moment de
l'appel d'offres.
M. Johnson: De celles qui se sont qualifiées.
M. Garon: Sur combien? Il y en avait combien dans le jeu d'appel
d'offres?
M. Johnson: Là, il faudrait retourner à
l'engagement original de septembre 1984. Cela remonte à septembre 1984,
d'après ce qu'on nous dit. Alors, on n'a pas apporté ça
avec nous.
M. Garon: Est-ce que c'était le premier ou le
deuxième prolongement, depuis le contrat initial?
M. Johnson: C'était le deuxième.
M. Garon: Était-ce pour six mois véritablement?
Est-ce que le contrat est terminé?
M. Johnson: On m'indique que c'est nécessaire car on est
en voie de relocaliser le centre de traitement dans un local gouvernemental
plutôt que chez lST, chez CGI, je m'excuse - chez lST, c'est un peu fort,
c'est un contrat avec CGI. On est, depuis plusieurs années - c'est vrai
que c'est un dossier qui est très courant - logés physiquement
chez CGI pour les opérations de cet ordinateur, autant pour le
ministère des Finances que pour nous qui partageons le temps sur
l'ordinateur. On est un peu prisonnier, tout le monde le sait. Alors,
là, on est en train de voir où le ministère des Finances
et nous-mêmes allons nous reiocallser. etc., dans un local
gouvernemental. C'est en voie de réalisation. On va arrêter les
lieux et la façon dont on va, évidemment, s'installer. Dans
l'Intérim, enfin, on continue chez CGI, mais on croit, à ce
moment-ci, que dans six mois ça va être
réglé.
M. Garon: Vérifié.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 2 est
vérifié. J'appelle maintenant divers engagements pris par le
ministère au cours du mois d'octobre, car les engagements qu'on a
vérifiés précédemment étaient du mois de
septembre même s'ils ont été pris dans le livre du mois
d'octobre. D'accord? J'appelle maintenant l'engagement 1. C'est un contrat
négocié: "Contrat de services avec le Fonds de services de
télécommunications du ministère des Communications pour la
fourniture de services tels: communications téléphoniques,
communications informatiques, communications écrites,
radiocommunications, etc. ", pour un montant de 475 600 $. Fournisseur: Fonds
de services de télécommunications du ministère des
Communications.
M. Garon: C'est un contrat négocié avec qui?
M. Johnson: Excusez-moi une seconde, on va se retrouver dans nos
papiers, ici.
M. Garon: Au fond, c'est le service des communications, je
suppose, qui offre des services à différents ministères.
C'est ça?
Une voix: Oui.
M. Garon: Chacun paye sa partie et ça fait 475 000 $?
M. Johnson: Ah oui! Bon, c'est ça! Autrefois - je
préciserai la date à un moment donné, si vous me la
demandez, mais je ne m'en souviens plus - les ministères prenaient en
charge leurs dépenses de... Le ministère des Communications, de
façon centralisée, payait tous les comptes de communications au
même titre que les Travaux publics, par exemple, s'occupaient des loyers
des ministères. Aujourd'hui, c'est la SIQ qui loue des espaces aux
ministères et c'est par le Fonds de services de
télécommunications que transitent maintenant les factures des
différents ministères. Les ministères sont responsables,
donc imputables de leurs dépenses de communications et de
télécommunications, alors qu'autrefois c'était le
ministère des Communications qui ramassait les factures de tout le monde
et qui les payait. Alors, l'imputabilité des gestionnaires de chaque
ministère est aujourd'hui réelle, dans la mesure où chacun
a à administrer son budget de télécommunications.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 1 est-il
vérifié?
M. Garon: Mais quand vous dites: "contrat négocié",
c'est négocié entre qui et qui?
M. Johnson: Entre les ministères et le...
Le Président (M. Gobé): Avec le Fonds de services
de télécommunications du ministère, M. le
député de Lévis.
M. Johnson: Entre le Fonds....
M. Garon: Ce n'est pas à vous que je posais la
question.
Le Président (M. Gobé): C'est écrit sur
le...
M. Garon: Je vois que c'est indiqué, mais je veux avoir
une réponse du ministre. Il va me dire entre qui et qui c'est
négocié.
M. Johnson: Entre le client et le fournisseur.
M. Garon: Cela veut dire entre chacun des
ministères...
M. Johnson: Bien oui.
M. Garon:... et le ministère des Communications.
M. Johnson: Plus spécifiquement avec le fonds.
M. Garon: Je comprends ça, un contrat
négocié. Mais le ministère des Communications se vire de
bord et ce n'est pas lui qui offre ces services-là au fond. On dit que
c'est négocié entre les ministères et le ministère
des Communications, mais pour offrir le service, qu'est-ce que fait le
ministère des Communications?
M. Johnson: Pour ça, il faudrait aller voir le contrat
négocié entre le fonds et Bell Canada, avec tout ce
monde-là et avec les gens qui s'occupent du Centrex, enfin, tous les
autres services dont on bénéficie. Avec Bell Canada pour les
multiplex entre Montréal et Québec pour l'envoi de données
par compression et reconstitution, un tas de choses. Mais ça, vraiment,
c'est le problème du ministère des Communications qui n'est pas
devant nous mais...
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Gobé): L'engagement est maintenant
vérifié. J'appelle l'engagement 2. Contrat négocié:
"Achat de 15 micro-ordinateurs Ogivar. Activité: suivant le plan annuel
de réalisation du domaine des technologies de l'information
autorisé par les autorités du secrétariat du Conseil du
trésor", pour un montant de 38 651, 40 $. Fournisseur: Ogivar inc., 455,
Saint-Jean-Baptiste, à Québec.
M. Garon: Quand vous dites Ogivar, bureau
250, sur la rue Saint-Jean-Baptiste à Québec, qu'est-ce
que c'est ça?
M. Johnson: Ogivar, je sais que le siège social...
M. Garon: Non, non.
M. Johnson:... et l'installation sont quelque part sur
Côte-de-Liesse à Montréal. C'est donc
présumément leur bureau de vente et service de la région
de Québec.
M. Garon: Mais quand vous communiquez avec Ogivar Inc., pour un
contrat négocié, à Québec, est-ce que vous avez le
prix du manufacturier ou le prix d'un distributeur?
M. Johnson: C'est le prix du manufacturier. On transige avec le
manufacturier. C'est son matériel. C'est le service des achats qui
s'occupe de ça, évidemment. Enfin, je vous donne une
réponse selon le bon sens. Je ne vous donne pas une réponse que
je suis allé vérifier...
M. Garon: Dans d'autres ministères, on a vu parfois en ce
qui concerne OE Inc., par exemple, d'ailleurs, le député de
Lafontaine lui-même soulevait ce point... On n'est pas sûr,
à ce moment-là, qu'on passe directement par le manufacturier. On
peut passer par...
M. Johnson: Oui. C'est sûr.
M. Garon: C'est pourquoi je me demande si c'est un bureau
à Québec du manufacturier qui est à Montréal ou si
c'est un intermédiaire qui prend son pourcentage.
M. Johnson: Non. Il n'y a pas de pourcentage à prendre.
C'est une extension du manufacturier, ici même, le bureau d'Ogivar, au
même titre que les autres. Je pense que le bureau d'IBM n'essaie pas de
faire de l'argent sur le dos de la maison mère. Ce n'est pas un
distributeur de toutes sortes de produits. Dans le cas d'Ogivar, ce ne sont pas
des distributeurs d'autres matériaux. Ce sont des gens qui font la vente
et le service des produits de cette société. Le président
est assez familier avec ces choses, il pourrait peut-être vous
répondre.
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le ministre.
J'aimerais peut-être...
M. Garon: Non, mais lui, il n'a pas de responsabilité
ministérielle.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, j'ai
l'impression que, dans l'esprit du député de Lévis, il y a
une méprise. Dans l'engagement auquel iI faisait
référence, on pariait d'Office Equipment qui est un distributeur
de matériaux de bureautique, alors qu'Ogivar est une compa- gnie
manufacturière qui, dans ce cas, semble traiter directement avec le
gouvernement. Ce n'était pas le cas avec Office Equipment qui
représentait la compagnie Philips.
M. Johnson: À la limite, si les gens de
Québec exigeaient des commissions sur leurs activités,
c'est Ogivar qui prélèverait une commission sur
elle-même.
M. Garon: C'est pour ça que je demandais si c'était
le représentant du manufacturier ou si c'était un bureau
indépendant. Même OE Inc., apparemment, c'est le
représentant direct. Par hasard, j'ai rencontré des gens de ce
bureau le lendemain, alors je leur ai posé des questions. Mais,
maintenant, je voudrais savoir pourquoi on a choisi des micro-ordinateurs
Ogivar par contrat négocié plutôt que par soumissions en
demandant un devis d'appareils.
M. Johnson: On additionnait. On a déjà un
environnement Ogivar au secrétariat. Alors, c'est une question de
continuité. En fait, notre programme d'implantation de l'informatique et
de bureautique nous a appelés à compléter notre parc avec
le même équipement, un équipement compatible, de même
nature.
M. Garon: Oui, mais on voit ça un peu partout
actuellement. Je trouve que c'est bon que le président du Conseil du
trésor soit là. Tous les ministères viennent un par un. Je
suis critique dans plusieurs domaines et je m'aperçois qu'une fois qu'on
a pris un équipement on continue avec le même.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Je comprends qu'autrefois les instruments
étaient moins compatibles qu'ils ne le sont aujourd'hui. Aujourd'hui, ce
n'est pas parce que j'ai pris une Ford qu'il faut que je meure avec une Ford.
Si je sais conduire une Chevrolet, je vais être capable de conduire une
Ford. Donc, on se rend compte que, dans ce domaine, aujourd'hui, les
équipements sont de plus en plus compatibles et il n'est pas certain
qu'on doive faire ce qu'on fait là. Il y a un certain nombre
d'années, possiblement. Mais, aujourd'hui, on se rend compte que, si on
avait un devis technique décrivant exactement ce qu'on veut et offrant
aux gens la possibilité de soumissionner, peut-être que les gens
nous proposeraient d'autres équipements qui seraient compatibles. Je ne
suis pas certain qu'aujourd'hui... C'est pourquoi je dis ça et je suis
content que vous soyez là parce qu'en tant que président du
Conseil du trésor peut-être que vous avez un mot à dire sur
ce qui se fait dans les différents ministères. Je me demande s'il
ne serait pas temps de s'interroger davantage sur la description d'appareils ou
l'équivalent. Autrefois, dans le domaine de la construction, les gens
spécifiaient des produits
particuliers, ce qui faisait une chasse gardée pour certaines
personnes, au fond. Là, si, dans un genre d'équipement, on a tel
appareil et qu'ensuite on dit qu'il faut continuer parce qu'on l'a
déjà acquis une fois, je ne suis pas sûr que ce soit si
nécessaire, aujourd'hui, en 1989. D'autant plus que je me rappelle que
vous-même, un jour... Quand je pose la question, je ne parle pas
particulièrement d'Ogivar, mais, dans le domaine de l'informatique en
général, on a une tendance trop forte, une fois qu'on a
commencé avec un appareil, à continuer avec le même
appareil. Est-ce qu'il y a un genre d'interrogation qui se fait au
Trésor sur ce point de vue, à savoir de donner plus la chance aux
gens de concurrencer et d'offrir leurs services selon des devis descriptifs de
ce qu'on veut, afin que ceux qui ont des appareils puissent faire une
proposition? (10 h 30)
M. Johnson: La question du député est très
pertinente. Je me permets de préciser ici que la demande de biens qu'on
fait ne spécifie pas une marque de commerce. En l'occurrence, la demande
de biens qu'on avait faite au service des achats s'intitulait: Achat de
micro-ordinateurs compatibles IBM-XT, une espèce de standard
technologique, je présume. On en voulait quinze, des micro-ordinateurs
qui avaient tels éléments, des microprocesseurs, 806-X, vitesse
de traitement de 10 MHZ, une mémoire de 640 kilo-octets, RAM,
évidemment, Random Access Memories, on pourrait en mettre beaucoup, y
compris le moniteur douze pouces, monochrome, haute résolution,
antireflet, cartes vidéo, etc., les cartes multifonctions, on explique
tout ça au service des achats.
Là, il y a une gamme de choses qu'ils doivent regarder; ils
s'inspirent de la politique gouvernementale. D'abord, en premier lieu, ils vont
voir avec les partenaires économiques, les gens qui ont des
activités ici, au Québec, plutôt qu'à Taiwan. Ils
regardent l'environnement qu'on a. Ils demandent à nos responsables -
là, on en a plusieurs - et nous disent: La concurrence, les prix sont de
telle nature. Avez-vous une préférence? Nous, nous
répondons: Bien, on a déjà du Ogivar, mur à mur;
s'il y en a d'autres à ce prix-là, cela va être parfait.
Ils nous reviennent et ils nous disent: De fait, oui. Alors, ils nous
reviennent avec du Ogivar - c'est ce qu'on avait autrefois - après avoir
regardé les prix des équipements qui correspondent aux
spécifications. Ils nous auraient dit, de toute évidence, puisque
c'est leur mandat - vous les ferez venir et vous le leur demanderez - s'ils
avaient vu de grosses différences de prix et, si Ogivar avait
été beaucoup plus cher que les autres qu'on aurait pu avoir, ils
nous l'aurait dit. C'est le genre de choses dont on est conscient. Mais il y a
beaucoup de concurrence dans ces histoires, alors... C'était parmi les
plus bas prix, me dit-on; alors, de fait, dans la réalité,
c'était le plus bas prix. Tant mieux, d'autant plus qu'on fait affaire
directement avec le manufacturier, c'est clair.
M. Garon: Pourquoi, si c'est un devis technique ouvert, ne
va-t-on pas par appel d'offres, à ce moment-là?
M. Johnson: Le ministère des Approvisionnements et
Services dicte la façon de faire au service des achats, à la
Direction générale des approvisionnements. Compte tenu du type
d'engagement, du prix, du genre d'équipement dont II s'agit, des
spécifications qui émanent du ministère, compte tenu de
son environnement technologique, ils vont négocier au nom du
gouvernement, au nom des ministères, au nom des acheteurs, des
utilisateurs éventuels.
On pourrait vous revenir, je pense à ça... Je vois
toujours le même souci dans les questions du député de
Lévis, et je les avais quand j'étais à sa place.
M. Garon: Oui, oui.
M. Johnson: Mais on avait eu une séance... M.
Garon: C'est vrai que vous les aviez. M. Johnson: On avait eu une
séance...
M. Garon: Je me rappelle que vous aviez souligné Becterm
inc., à Lévis, à ce moment-là.
M. Johnson: Oui, bien oui, M. Careau, excellent copain de tout le
monde. On pourrait peut-être avoir une séance pour vous expliquer
les seuils d'approbation, le genre d'acquisition que les ministères
confient au service général des achats, selon la nature des biens
et des services, selon les seuils, selon le fait qu'on complète une
implantation ou que c'est une implantation nouvelle, selon qu'il y a de
nouvelles directives par opposition à d'anciennes directives ou
règlements, soit du ConseH du trésor, soit du ministère
des Approvisionnements et Services qui, depuis 1986, a un rôle
considérable et très significatif à jouer dans
l'acquisition des biens au nom du gouvernement, dans le sens que certains
règlements et directives sont ceux du ministère et non plus du
Trésor, etc. Ce serait peut-être intéressant d'avoir une
séance qui nous permettrait d'avoir une vue à vol d'oiseau de la
façon dont ça fonctionne. Alors, autant pour le
député de Lévis que pour moi, on va arrêter de se
poser les mêmes questions et de se donner les mêmes réponses
à mesure que ces choses arrivent.
M. Garon: Je serais ouvert là-dessus.
Le Président (M. Gobé): Je pense, M. le ministre,
qu'on pourrait parler de ça avec les membres de la commission, lors
d'une séance de travail...
M. Johnson: C'est ça.
Le Président (M. Gobé):... afin peut-être de
voir à ce que la présidence organise une réunion.
M. Johnson: J'exprimais ma disponibilité, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Je trouve ça
extrêmement intéressant parce que beaucoup de membres de cette
commission, chaque fois qu'on reçoit un ministère, se retrouvent
avec les mêmes questions et les mêmes situations. Cela permettrait
peut-être, pour une fois, d'avoir l'explication qui permettrait à
tous les autres ministres qui passeraient devant nous, plus tard, d'avoir la
réponse.
M. Garon: M. le Président, je vous ferai remarquer que le
ministre a fait une offre au député de Lévis que j'accepte
personnellement. En ce qui concerne la commission, je me méfie un peu
parce que le président nous parlé d'imputabiliité depuis
trois ans et on n'a pas avancé d'un pouce. Cela fait que...
Le Président (M. Gobé): Je m'excuse, M. le
député de Lévis. Je pense que le ministre s'adressait au
président de la commission...
M. Garon: Non, non, il m'a...
Le Président (M. Gobé):... et c'est à la
commission que l'offre a été...
M. Garon: II a mentionné le député de
Lévis et le président du Conseil du trésor aussi.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Vanier, vous avez la parole.
M. Lemieux: M. le Président...
M. Garon: Je dois vous dire qu'en tant que député
de Lévis j'accepte votre offre.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Lévis...
M. Garon: J'aimerais aussi que vous soyez là, puisque vous
avez mentionné que cela vous intéressait aussi.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Lévis, s'il vous plaît! J'ai donné la parole...
M. Garon: Un instant! J'avais la parole.
Le Président (M. Gobé): J'ai donné la parole
au député de Vanier.
M. Garon: Non, non. J'ai la parole. Vous ne pouvez pas m'enlever
la parole quand je l'ai.
Je dis tout simplement que le ministre a fait une offre précise
et que je trouve son offre intéressante. Il dit: Au lieu de se poser
toujours les mêmes questions, on n'est pas des experts en informatique,
alors, plutôt que de se poser les mêmes questions, on pourrait
avoir une séance de travail, à laquelle vous avez
mentionné que vous aimeriez participer, où on pourrait poser des
questions. On éviterait, en fait, de poser des questions pour lesquelles
on aurait les renseignements dans une séance d'information, comme vous
l'avez mentionné. C'est pour ça que j'ai trouvé l'offre du
ministre excellente.
M. Johnson: J'indiquais que j'étais disponible avec nos
gens, etc., pour les membres de la commission avec lesquels on se retrouve
toujours.
Le Président (M. Gobé): C'est ce que J'avais cru
comprendre, M. le ministre. Merci beaucoup.
M. Garon: Mais ce n'est pas ce qu'il a dit. Un instant! Cela ne
me fait rien que les gens de la commission se joignent à nous, mais je
ne voudrais pas, par exemple, que les gens de la commission retardent cette
rencontre.
Le Président (M. Gobé): J'avais cru
comprendre...
M. Johnson: Je suis disponible pour la commission.
M. Garon: Je suis prêt très rapidement.
M. Johnson: Je ne suis pas disponible pour le
député de Lévis; je suis disponible pour les membres de la
commission dont le député de Lévis fait partie. Je n'ai
pas de problème.
Le Président (M. Gobé): Moi aussi, j'avais cru
comprendre que le député de Lévis voulait que la
commission ait le maximum d'information et qu'il ne voulait pas garder
seulement pour lui ce genre de...
M. Johnson: J'ai l'impression que le député de
Lévis veut une invitation personnelle.
M. Bélisle: Oui, il veut un rapprochement.
Le Président (M. Gobé): À l'ordre, s'i vous
plaît, MM. les députés!
M. Bélisle: II veut changer de parti.
M. Garon: Comme le ministre l'a dit, c'est pour éviter de
poser les mêmes questions sur les mêmes sujets. Alors, comme c'est
toujours le député de Lévis qui pose les questions...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon:... j'ai compris que...
Le Président (M. Gobé): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Lévis! Est-ce que
l'engagement 2 est vérifié?
M. Garon: Vérifié jusqu'à l'obtention de
futures informations fournies par les gens du ministre.
Le Président (M. Gobé): J'appelle maintenant
l'engagement 3.
M. Garon: J'aimerais ça, M. le Président, que vous
preniez l'habitude de ne pas commencer à parler quand on n'a pas fini de
parler. Je ne suis pas habitué comme ça. Chacun parle à
son tour. Je ne dis pas qu'il n'arrive pas parfois des remarques impromptues,
mais pas de façon systématique. Alors, j'aimerais que...
Le Président (M. Gobé): M. le
député de Lévis...
M. Garon:... quand j'ai fini de parler, vous puissiez...
Le Président (M. Gobé):... le président agit
au mieux des intérêts de l'Opposition et des membres de cette
commission.
J'appelle maintenant l'engagement 3. C'est le même genre de
contrat négocié pour l'achat de onze micro-ordinateurs Ogivar.
"Activité: suivant le plan annuel de réalisation du domaine des
technologies de l'information autorisé par les autorité du
secrétariat du Conseil du trésor. " Engagement de 39 195, 31 $.
Encore une fois, la firme Ogivar. Est-ce que je peux le considérer comme
vérifié?
M. Garon: Quelle différence y a-t-il entre l'engagement 2
et l'engagement 3?
M. Johnson: Je la cherche moi aussi. Un instant!
M. Garon: On a les mêmes informations.
M. Johnson: Le microprocesseur est différent. Je viens de
voir ça.
M. Garon: C'est un devis technique un peu différent.
M. Johnson: Oui. Le microprocesseur n'est pas à 808-X,
comme je vous le disais tout à l'heure, mais bien 80286.
M. Garon: Vérifié.
M. Johnson: Comme vous le voyez.
Novembre
Conseil du trésor
Le Président (M. Gobé): L'engagement 3 est
vérifié. J'appelle maintenant les engagements du mois de novembre
1988, divers engagements pris par le conseil au cours du mois de novembre 1988.
L'engagement 1: "Diverses modifications du CT 167909 du 22 juin 1988 concernant
l'engagement de M. Jean-Marc Boily, de la firme CGR, porte-parole à la
table de négociation du Syndicat des fonctionnaires provinciaux du
Québec, afin de hausser le taux horaire à 110, 0. Cette
modification n'augmente pas l'imputation budgétaire initiale de 50 000
$, prévue au CT 169909 du 22 juin 1988. " Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Garon: Quelle est la spécialité de M. Boily?
M. Johnson: La spécialité?
M. Garon: Est-ce un avocat ou... Dans quel domaine oeuvre-t-il?
Est-ce un spécialiste des relations industrielles?
M. Johnson: M. Boily, a une formation en relations du travail par
opposition, de façon spécifique, à une formation en droit.
Au point de vue de l'expérience, on me souligne, ce que j'ignorais parce
que je n'étais pas là dans le temps, qu'il a déjà
été secrétaire adjoint aux relations du travail au Conseil
du trésor, sous-ministre adjoint autrement dit.
M. Garon: II a été sous-ministre adjoint.
M. Johnson: Sur sa feuille de route, il a déjà fait
cela dans le secteur public. Depuis plusieurs années, il est à
son compte. Et on le retient...
M. Garon: Et quand on dit: Afin de hausser à 110 $ le taux
horaire, quel était-il antérieurement?
M. Johnson: 95 $.
M. Garon: Oh bonne mère! C'est une bonne augmentation. Ce
n'est pas l'inflation.
M. Johnson: Comment?
M. Garon: C'est plus que le niveau d'inflation.
M. Johnson: Bien, c'est plus que le niveau d'inflation...
L'idée est que le tarif varie selon l'envergure des tables auxquelles on
délègue un porte-parole. Le taux général est de 95
$ et le taux maximum est de 110 $, pour les tables comme celle-ci, les
principales tables de négociation. C'est le taux qu'on retient pour ces
tables.
Ce n'est pas de l'inflation.
M. Garon: Mais est-ce qu'il y avait eu une soumission
antérieurement pour que...
M. Johnson: Une soumission!
M. Garon: II y avait eu un engagement à 95 $; donc,
maintenant qu'on veut hausser à 110 $ l'heure, cela fait une
augmentation d'un peu plus de 15 %. Quand les gens ne gagnent pas beaucoup, ils
ont des augmentations de 4 %, quand ils gagnent plus, apparemment, 4 % ce n'est
pas assez.
M. Johnson: Au début de l'automne, à la fin de
l'été 1988, le Conseil du trésor a fait passer le maximum
pour les principales tables de 95 $ à 110 $.
M. Garon: Le maximum.
M. Johnson: Oui, le maximum du taux horaire qu'on paie à
nos représentants a déjà été à 95
$.
M. Garon: La fourchette est passée de quoi à
quoi?
M. Johnson: Cela faisait longtemps d'ailleurs, depuis des
années, que le maximum était à 95 $. Depuis plusieurs
années, et, à la fin de l'été dernier, on a fait
passer cela à 110 $.
M. Garon: Le maximum.
M. Johnson: Oui. Ces gens sont de toute première
qualité, alors évidemment...
M. Garon: La fourchette est de quoi? M. Johnson:... on
leur paie le maximum.
M. Garon: Mais l'imputation budgétaire prévue
était de 50 000 $ et demeure à 50 000 $.
M. Johnson: Pour 1989, cela ne change rien; c'est cela, pour
l'année financière en cours, cela ne change rien.
M. Garon: II ne s'agit pas d'opérer en deux temps, d'abord
faire cela et ensuite augmenter le maximum.
M. Johnson: Cela va dépendre du nombre d'heures,
évidemment.
M. Garon: Je comprends. M. Johnson: On vena.
M. Garon: Parce que des fois, quand les gens veulent passer des
choses, c'est plus facile, on commence par changer une variante, on change
l'autre, et on oublie que l'autre a été changée.
M. Johnson: On ne peut oublier, vous nous posez des questions et
on doit vous le dire à chaque fois. Il n'y pas de problème. On a
les renseignements devant nous de toute façon. Il n'y a rien à
cacher ici, il n'y a pas de problème.
M. Garon: Mais vous trouvez cela normal, quand pour l'ensemble
des fonctionnaires de la fonction publique on augmente les taux de 4 %, et,
quand arrivent les salaires horaires des professionnels, on les augmente de 15
%, parce qu'ils sont dans le privé ou... Je ne comprends pas pourquoi on
n'a pas les mêmes normes pour les contrats extérieurs. À 95
$ l'heure, je suis persuadé qu'il y a beaucoup de gens
Intéressés. Mais je me demande comment il se fait que, quand il
s'agit de professionnels, on augmente le pourcentage, de 95 $ à 110 $,
alors que l'offre que vous faites actuellement à l'ensemble des
employés est de 4 %. Pourquoi avoir deux façons de faire les
choses?
M. Johnson: Je ne veux pas trop m'avancer. Je n'ai pas une
mémoire institutionnelle illimitée. Je serais curieux de savoir
depuis quand c'était 95 $, il y a très longtemps, plusieurs
années. Depuis la dernière ronde de négociations, au moins
trois ans.
On pourrait aller vous chercher les fourchettes que le Conseil du
trésor, depuis cinq, six ou sept ans, a approuvées pour ces
tâches, les représentations aux tables centrales. Ceia a
varié beaucoup. Cela a été 100 $, c'est retombé
à 90 $, comme on me le souligne, c'est remonté à 95 $,
puis c'est redescendu à 90 $, c'est remonté à 95 $ et
c'est rendu à 110 $. Il faudrait voir sur une longue période ce
que ça signifie. Je crois comprendre que c'était à 100 $,
iI y a cinq ans, c'est à 110 $ aujourd'hui, soit 2 % par année,
si on veut le regarder comme ça. (10 h 45)
M. Garon: J'accepte la proposition que vous me faites, j'aimerais
connaître l'évolution de la fourchette au cours des cinq, six,
sept dernières années.
M. Johnson: On peut voir. C'est public. Il n'y a rien là.
Une succession de CT. On peut vous donner ça avec plaisir.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Vanter, vous aviez une question, je crois?
M. Lemieux: C'est parfait, M. le député de
Lévis a posé la bonne question.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 1 est
vérifié. J'appelle maintenant l'engagement 2. "Renouvellement de
contrat. Renouvellement de
location de l'ordinateur IBM, 4381-R14 auprès du Fonds
renouvelable des équipements informatiques pour la période
d'octobre 1988 à octobre 1989. " L'exercice financier 1988-1989, Conseil
du trésor, 53 500 $, ministère des Finances, 53 500 $ pour un
montant de 107 000 $. L'exercice 1989-1990, 75 000 $ pour le Conseil du
trésor et 75 000 $ pour le ministère des Finances, pour un
montant de 150 000 $.
M. Garon: C'est loué à qui? Vous parlez du Fonds
renouvelable des équipements informatiques.
M. Johnson: C'est ça, c'est comme les
télécommunications, même principe.
M. Garon: Oui. Mais je veux dire à qui c'est loué?
À quel ministère se trouve le fonds?
Où se trouve le Fonds renouvelable des équipements
informatiques? Aux Communications aussi?
M. Johnson: C'est Approvisionnements et Services qui
détient, si on veut, l'équipement et qui le loue.
M. Garon: C'est lui qui a l'équipement et qui le loue.
Adopté. Vérifié, c'est-à-dire.
Administration
CARRA
Le Président (M. Gobé): L'engagement 2 est
vérifié. J'appellerai maintenant les engagements de la CARRA pour
le mois de novembre 1988. Engagement 1. "Contrat négocié,
acquisition de quatorze micro-ordinateurs Comterm", pour un montant de 37 692,
20 $.
M. Garon: Encore là, on fait affaire avec le bureau
situé au 1400 Saint-Jean-Baptiste, bureau 204, Québec. Est-ce que
c'est le bras à Québec de la compagnie...
M. Johnson: De Comterm.
M. Garon:... manufacturière à Montréal?
Quand on dit "contrat négocié, acquisition de quatorze
micro-ordinateurs", vous allez me donner, je suppose, les mêmes raisons
que pour Ogivar tout à l'heure?
M. Johnson: Même principe. On verrait que la demande de
biens spécifie des caractéristiques techniques, je
présume. On peut chercher ça pour vous, mais c'est encore le
même principe. Toujours le même principe.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 1 est-il
adopté?
M. Garon: On va dire vérifié, mais l'offre du
ministre, je l'accepte encore une fois - je suppose qu'il la renouvellerait -
pour bien saisir comment tout ça fonctionne au point de vue de
l'informatique, parce qu'on voit que le Vérificateur
général, concernant l'informatique, se pose des questions sur
certains équipements d'informatique qu'on a retrouvés dans des
ministères et qui n'ont pas été beaucoup utilisés,
pour pouvoir faire le point sur l'ensemble des équipements et le
fonctionnement actuel du gouvernement là-dessus.
M. Johnson: On parle de micro-informatique ou quoi, là? On
verra quand vous saurez exactement ce dont vous voulez discuter, il n'y a pas
de problème.
M. Garon: Sur la façon de faire des acquisitions, les
compatibilités, les réquisitions en matière
d'informatique.
M. Johnson: En matière informatique.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 1 est-il
vérifié?
M. Garon: Vérifié.
Le Président (M. Gobé): J'appellerai maintenant
l'engagement 2. "Contrat par soumission sur invitation, sans fichier.
Acquisition de services professionnels pour participer à la
réalisation des évaluations actuarielles. " Activité:
Évaluation actuarielle du 88-10-03 au 89-06-30. Des montants de 30 000 $
et 3600 $.
M. Garon: Quand vous dites: "Contrat par soumission sur
invitation, sans fichier", là vous ne voulez pas faire sortir le
boulier, mais vous voulez choisir des firmes. Quel est le but de
procéder de cette façon?
M. Johnson: Quand c'est marqué "sans fichier", cela veut
dire que ce n'est pas au fichier.
M. Garon: C'est parce qu'y n'y a pas d'inscription sous cette
catégorie-là?
M. Johnson: C'est ça. M. Garon: D'accord. M.
Johnson: Les actuaires. M. Garon: D'accord.
Vérifié.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 2 est
vérifié. J'appellerai maintenant l'engagement 3. "Contrat par
soumission sur invitation, sans fichier. Acquisition de services professionnels
pour l'entretien des systèmes participation", pour la période
88-09-12 au 89-05-01. Un montant de 36 882 $. Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Garon: Trois demandes sur invitation, ne trouvez-vous pas que
ce n'est pas beaucoup? J'ai vu tantôt que c'était trois. Il y en
avait trois qui avaient répondu. Là, voyez-vous, on en demande
trois et on en reçoit deux. Si on en demande trois, on a des chances de
n'en recevoir qu'une. Ne trouvez-vous pas que c'est... On fait un appel sur
invitation, trois ce n'est pas beaucoup.
M. Johnson: La réglementation en vigueur lorsqu'il n'y a
pas d'inscription de ces spécialisations au fichier, les fournisseurs
exigent qu'on fasse appel à trois ou plus.
M. Garon: Minimum.
M. Johnson: Mais le règlement dit trois.
M. Garon: Trois minimum.
M. Johnson: Oui. Il n'y a pas de maximum. On ne se trompe pas
avec trois. Le règlement le prévoit.
M. Garon: Trois, ce n'est pas beaucoup. Souvent on se retrouve,
comme là, avec deux soumissionnaires, des fois un soumissionnaire. Quand
c'est sur invitation, il me semble qu'on devrait avoir un nombre un peu plus
élevé. Le règlement édicte des normes, c'est vrai.
Parfois, si on est un peu plus exigeant que les normes minimales, on a de
meilleurs prix.
M. Johnson: Oui, c'est toujours vrai. Plus on élargit le
champ de la concurrence - enfin, c'est en théorie - plus les prix
peuvent être avantageux pour le client. Il y a une limite aussi au
nombre. Il y a l'expérience des gens qui connaissent ces choses. Les
Services Conseils Systématix, c'est un nom qu'on a déjà
vu. Dans l'actuariat tout à l'heure, Mercer, TPFC et Biondeau et cie, ce
sont des gens qui font ces choses-là. Ils essaient chacun d'avoir la
plus grande partie de...
M. Garon: Oui, mais je vous parle d'expérience.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Moi, au ministère de l'Agriculture, en suivant
les normes, on aurait pu aller dans des cours d'eau, par exemple, sur
invitation. J'ai décidé de procéder sur appel d'offres
public. Savez-vous, quand on compare les deux, on arrive à un
écart de 28 %. Je vous dis cela et j'ai demandé une
dérogation pour opérer toujours par appel d'offres public parce
qu'on épargnait plus d'argent. Quand on arrive avec des appels d'offres,
souvent il y en a un qui répond, deux qui répondent. On a
beaucoup moins de réponses. Quand c'est public, on donne la chance
à tout le monde. Tout le monde est heureux parce que chacun a eu la
chance en plus. Moi, je vous parte de l'expérience que j'avais faite au
ministère. J'ai demandé pour aller toujours, dans notre cas, en
appel d'offres public. On donnait la chance à tout le monde. Il n'y
avait pas de "chiâlage". Tout le monde avait eu sa chance. En plus, on
épargnait de l'argent. C'est pour cela que je dis...
M. Johnson: Par ailleurs, même au ministère de
l'Agriculture, lorsque vous y étiez, notamment en matière
d'informatique, vous avez procédé par appel d'offres sur
invitation, par concours, et vous ne l'avez pas toujours donné au plus
bas.
M. Garon: Qui?
M. Johnson: C'est déjà arrivé.
M. Garon: Pardon?
M. Johnson: C'est déjà arrivé.
M. Garon: Quand?
M. Johnson: Je l'ai expliqué l'autre jour. Il faut que les
gens se qualifient.
M. Garon: Ah non. Il peut arriver que les gens ne soient pas
qualifiés.
M. Johnson: On a eu un gros débat sur cela et vous vous
êtes insurgé contre le principe. Cela arrive que ce n'est pas
nécessairement le plus bas. C'est le plus bas de ceux qui se qualifient,
évidemment, avec un système de points, qui doit être
retenu. Cela est entendu.
M. Garon: J'aimerais que ce que vous m'avez soulevé...
M. Johnson: C'est une question... Si on allait par appel d'offres
public...
M. Garon: C'est un peu général.
M. Johnson:... pour l'entretien des systèmes
participation, peut-être qu'il y a 33 firmes au lieu de trois qui
répondraient. J'ai peur que vous nous obligiez à prendre le moins
cher...
M. Garon: Non, ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. Johnson:... qui risque d'être un diplômé
récent de je ne sais pas quelle école, comprends-tu, qui est
installé dans sa cave et qui fait cela.
M. Garon: Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je comprends que ce ne
sont pas des montants de soumission pour 1 000 000 $.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Ce que je disais, c'est que le minimum est trois. Comme
à trois ce n'est pas beaucoup - cela peut être cinq ou six,
peut-être dix - ce sont des personnes qualifiées qui sont
invitées. C'est à cela que je me référais dans ce
cas-là. On le voit dans le cas suivant. Il y en a un qui a
répondu. Comme il s'agit de beaucoup d'appels pour l'ensemble du
gouvernement, cela fait toute la différence du monde s'il y en a plus
qui soumissionnent. Je ne parle pas de faire soumissionner des gens qui n'ont
pas la compétence ou qui n'ont pas les qualifications. Je ne parle pas
de cela du tout.
M. Johnson: On me souligne ici, les gens qui administrent cela
tous les jours chacun dans son organisme, que lorsqu'ils vont en appel d'offres
ouvert, en informatique, il y en a un sur cinq qui répond. Si l'on
adresse cela "at large" à 30 ou 40 firmes...
M. Garon: Non, ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. Johnson: ...il y en a très peu qui répondent. De
toute façon, pour un paquet de gens, cela ne les intéresse pas.
Ils ne sont pas dans le marché et ce n'est pas leur "bag". On fait mieux
d'aller voir quels sont ceux qui ont une expertise et s'adresser à ceux
dont on croit qu'ils vont répondre. Il y en deux sur trois qui ont
répondu. Dans le cas précédent, trois sur trois. Si l'on
était allé plus largement, si l'on en avait envoyé une
vingtaine, il y en aurait peut-être trois... De toute façon un sur
cinq, si l'on en envoie 20, il y en a trois ou quatre qui répondent.
Aussi bien aller voir ces trois, quatre là tout de suite et les mettre
en concurrence. En pratique c'est ce qui arrive.
M. Garon: Je n'ai pas parlé...
M. Johnson: D'où l'exigence de trois au minimum quand il
n'y a pas de spécialisation. C'est cela que le règlement du
ministère des Approvisionnements et Services vise à faire, avoir
un seuil qui fait en sorte qu'on n'est pas obligé de faire affaire avec
un paquet de monde quand on sait que de toute façon il y a un nombre
passablement restreint qui va répondre dans certaines de ces
spécialisations. On a fixé le seuil à un nombre qui, selon
l'expérience, représente la réalité. Même si
on avait demandé à 20...
M. Garon: Vous allez voir les deux prochains, vous allez
comprendre.
M. Johnson: D'accord, on va continuer.
M. Garon: Passons aux deux prochains, vous allez voir.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 3 est
vérifié. J'appelle donc maintenant l'engagement 4.
Contrat par soumission sur invitation. Sans fichier. "Acquisition de
services professionnels pour procéder à la réalisation des
travaux d'entretien du sous-système Gérer les pensions."
Activité: entretien de systèmes, du 88-10-24 au 89-08-31.
Montant: 74 880 $. Est-ce qu'il y a des questions?
M. Garon: On voit qu'il y a trois soumissions demandées et
une reçue.
Une voix: Oui.
M. Garon: Ce n'est pas beaucoup.
M. Johnson: On se comprend. Cela me prouve qu'il n'y a pas grand
monde qui est intéressé à cela.
M. Garon: Pas nécessairement. Soumissions sur invitation,
petit nombre. Pourquoi les deux autres n'ont pas soumissionné? Est-ce
que c'étaient vraiment deux sociétés qui étaient
capables d'offrir ces services? C'est ce qu'on ne sait pas. Qui sont les deux
autres? Les noms ne sont pas écrits. On a demandé à qui?
Est-ce que c'étaient des gens qui étaient qualifiés pour
ces services ou est-ce qu'ils n'étaient pas qualifiés? C'est
facile des fois...
M. Johnson: C'est Gespro Informatique inc. M. Garon:
Oui.
M. Johnson: Et Services EGB inc., Québec. M. Garon:
Ils n'ont pas...
M. Johnson: Non, on leur a dit: Aimeriez-vous faire cela? Et ils
ont dit: Non, si je comprends bien.
M. Garon: Cela serait mieux si le règlement était
fait par soumissions demandées: trois, mais... C'est le minimum, cela
devrait être trois soumissions reçues. Cela serait mieux.
M. Johnson: Oui. Je comprends.
M. Garon: On peut faire des appels d'offres parfois à des
gens qui ne sont pas vraiment intéressés parce qu'ils ne sont pas
dans ce secteur-là. J'ai déjà vu des soumissions
demandées à quinze, il y en avait un qui pouvait répondre.
Cela ne veut rien dire. Je ne connais pas ces firmes, je ne suis pas capable de
dire si c'étaient des gens qui étaient susceptibles de
soumissionner. Normalement les gens veulent de l'ouvrage. Si on leur offre de
soumissionner, normalement ils sont intéressés à moins
qu'ils aient trop d'ouvrage. S'ils ne sont pas intéressés, il y a
déjà au point de départ une question qu'on peut se poser:
Est-ce qu'ils oeuvraient dans ce secteur parce qu'il était possible
qu'ils puissent
soumissionner? Est-ce qu'il était possible qu'ils
soumissionnent?
M. Johnson: II ne faut Jamais perdre de vue - et je l'ai
souligné tout à l'heure - pourquoi trois? C'est
l'expérience qui dicte cela, c'est la réalité. C'est
d'autant plus vrai, me soulignent les experts avec moi ici, qu'un contrat pour
entretenir en informatique un sous-système comme celui-là,
à forfait, c'est un très grand risque. C'est risqué de
soumissionner. Ici, c'est 74 880 $. Est-ce que les autres auraient
soumissionné plus ou moins? On n'en est pas là. Dans tous les
cas, ce que ces firmes ont à évaluer, c'est le risque de trouver
des histoires d'horreur dans l'entretien du système, de voir que les
corrections à apporter sont majeures, etc. C'est presque un coup de
dé, me dit-on, l'entretien de sous-systèmes. On dit: On a un
sous-système qui s'appelle Gérer les pensions, venez-donc faire
l'entretien, faites-nous un prix. Cela prend des reins solides, cela prend
beaucoup d'expertise. Cela prend le goût du risque, si je comprends bien,
pour aller soumissionner pour quelque chose comme cela. Il n'est pas
étonnant qu'il n'y en ait qu'un seul qui est assez connu; Lambda, on a
déjà vu leur nom ici, ce sont des gens qui ont une bonne
réputation. Je ne dis pas que les autres n'en ont pas, mais il est
évident que Lambda était peut-être plus familière
avec cela ou prête à prendre le risque de ce marché. (11
heures)
M. Garon: Qui faisait cet entretien avant Lambda, avant le 24
octobre 1988?
M. Johnson: On me souligne que c'était un système
relativement ancien développé en partie grâce aux gens de
la CARRA, qui en faisaient l'entretien jusqu'à il y a quelque temps, en
1988, où il y a eu des modifications considérables
d'apportées au système. Sur une période de cinq ans, on
est en train de modifier complètement le système de gestion.
M. Garon: À la CARRA?
M. Johnson: Oui, à la CARRA, mais, là, on n'a
vraiment pas les ressources internes pour faire tout ça, d'où
l'appel externe.
M. Garon: Donc, iI n'y avait pas d'autres compagnies auparavant
qui faisaient cet entretien, c'était un entretien de régie
interne. Vérifié.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 4 étant
vérifié, j'appelle maintenant l'engagement 5. Contrat par
soumission sur invitation. Sans fichier. Acquisition de services professionnels
en matière de placement, pour la période du 88-06-01 au 91-05-31,
pour un montant de 49 500 $. Fournisseur: Les Placements TAL Itée, 1900
Place du Canada, Montréal.
M. Garon: Nous avons un cas semblable au précédent.
Le premier appel d'offres de 49 500 $, le deuxième de 144 000 $ et le
troisième n'était pas conforme. Comment peut-on expliquer un
écart aussi considérable? Jarislowski Fraser Inc.. 144 000 $;
pourtant Jarislowski est un peu connu.
M. Johnson: Très.
M. Garon: Très connu. Comment se fait-il qu'il ne soit pas
plus compétitif?
M. Johnson: II est très connu et très cher.
Très connu et très performant, si je crois comprendre M.
Jarislowski quand il s'exprime publiquement. Vous savez qu'il est bien
connu.
Ils ont donc décidé que, s'ils prenaient ce contrat,
c'était pour tant. Ils ont cette indépendance de faire...
M. Garon: C'était pour faire une piastre avec.
M. Johnson: Ils ont cette indépendance que donne le
succès.
M. Garon: Ce n'était pas pour faire une oeuvre de
charité au gouvernement. C'est quand même un écart
considérable: 49 500 $ et 144 000 $, le rapport est de 1 à 3.
L'autre n'était pas conforme, mais était-il dans le même
ordre de prix?
M. Johnson: II n'aurait pas été moins cher s'il
avait été conforme. D'après le souvenir des gens ici, le
montant était d'environ 100 000 $.
M. Garon: J'espère il ne demandera pas de corriger son
montant parce il n'a pas demandé assez cher?
M. Johnson: Si vous nous demandiez qui avait ce contrat
autrefois...
M. Garon: Oui, qui?
M. Johnson:... je vous répondrais que c'est justement TAL;
alors, c'est déjà familier, etc.
M. Garon: Ah bon!
M. Johnson: Vous et moi commençons à
comprendre.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'engagement 5
est vérifié?
M. Garon: Vérifié. Pardon, c'est un contrat de deux
ans, le contrat antérieur était de...
M. Johnson: De trois ans, comme celui-ci.
M. Garon: Ah! trois ans, vous avez raison. M. Johnson:
Oui, 1985-1988, je présume. M. Garon: D'accord.
Décembre
Administration
ORH
Le Président (M. Gobé): Alors, les engagements de
novembre 1988 étant vérifiés, j'appelle maintenant les
engagements de décembre 1988.
Divers engagements pris par l'Office des ressources humaines au cours du
mois de novembre 1988. J'appelle l'engagement 1. Remplacement d'un tapis
à la suite de l'expansion et de la refocalisation des bureaux au bloc 3,
4e étage. Montant: 44 800 $. Fournisseur: Société
immobilière du Québec.
M. Garon: Le tapis a été changé dans quels
bureaux et quelle est la surface du tapis changé?
M. Johnson: Bon. Question? Je m'excuse, 1500 mètres
carrés.
M. Garon: Donc, c'est 30 $ le mètre. M. Johnson: Le
député compte vite.
M. Garon: Non, je le calcule rapidement, c'est 30 $ le
mètre.
M. Johnson: C'est posé, cela? M. Garon: Pardon!
M. Johnson: Pose comprise et le vieux tapis enlevé, je
présume, balayage, etc., tout compris. On parie du vieux...
M. Bélisle:...
M. Garon: Ce n'est pas bon marché non plus. Vous avez
posé du tapis déjà?
Le Président (M. Gobé): M. le député.
À Tordre, s'il vous plaît, M. le député de
Mille-Îles. Nous connaissons vos talents de poseur de tapis.
M. Garon: Je ne vous en poserai pas à Sherbrooke.
M. Bélisle: Ah bon! Parce que vous... Ah! je comprends
vous êtes dans cette gang là!
Une voix: À Rock Forest.
M. Garon: Je dois dire...
M. Bélisle: A quel endroit?
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Mule-Îles, s'il vous plaît, je vous demanderais un peu de
retenue.
M. Garon: À quel endroit sont les bureaux? Bloc 3,
quatrième étage, c'est quoi cela?
M. Johnson: Cela ne vous dit rien, là. C'est ce qui fait
le tour de la tour du complexe G. Le complexe G qu'on connaît, le
gratte-ciel. Il y a une partie basse.
M. Garon: C'est le quatrième étage.
M. Johnson: Le quatrième étage est la partie basse,
oui. On occupe des locaux là. On a nos gens du système de paye,
etc.
M. Garon: II a été changé parce que... M.
Johnson: Expansion et relocalisation.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'engagement
1...
M. Garon: Relocalisation des bureaux. Le quatrième
étage n'a pas été agrandi. Qu'est-il arrivé pour
qu'on change les tapis?
M. Johnson: Cela a été beaucoup rafraîchi. On
me souligne que cela faisait un petit bout de temps que la décoration
intérieure avait été faite, comme on dit.
M. Garon: On dit que ces espaces sont trop secs. Vous savez, on
parle beaucoup de la ventilation, mais la pose de tapis contribue à
rendre l'air plus sec. On se pose actuellement des questions sur
l'aménagement des bureaux. On parie de plus en plus des normes dans les
bureaux, surtout de celles concernant la tour.
M. Johnson: On a pensé mettre du gazon, évidemment,
sur les planchers mais ce n'est pas pratique. Le ministère de
l'Agriculture pensait que cela ne pousserait pas...
M. Garon: Peut-être pas du gazon mais des critiques ont
été faites concernant la ventilation, l'air sec, les saignements
de nez dans ces bâtisses, etc. On a parlé de toutes sortes de
choses au point de vue de la qualité de l'air. Est-ce qu'on s'est
posé des questions concernant les revêtements des planchers, si
cela continuerait comme avant ou s'il y aurait des changements pour
améliorer la qualité de l'air des bureaux dans lesquels
travaillent les employés?
M. Johnson: Dans le cadre de la Loi sur la santé et la
sécurité du travail, le comité paritaire
employeur-employés de l'édifice G est l'organisme qui a le
pouvoir de se pencher sur les
questions que le député de Lévis
souligne et de faire des recommandations, etc. Alors, ce n'est pas ici qu'on va
apprendre ce qui se passe.
M. Garon: Dans ce cas-ci, y a-t-il un changement par rapport
à ce qu'il y avait antérieurement sur les planchers ou si l'on
continue avec le même genre de tapis, c'est-à-dire juste
rafraîchir les tapis?
M. Johnson: Même genre, oui, même genre.
M. Garon: Alors, malgré les critiques faites concernant
l'air dans l'édifice...
M. Johnson: Mais les critiques, je ne sais pas si elles ont
été faites...
M. Garon: II y a eu plusieurs articles dans les journaux
là-dessus.
M. Johnson: À propos du quatrième étage de
l'édifice G?
M. Garon: Ce sont des bâtisses...
M. Johnson: Oui, oui, à propos des bâtisses, puis de
l'aération. Oui, je lis les mêmes journaux que le
député.
M. Garon: L'air, l'aération. Je trouve que ce sont des
facteurs importants. Dans plusieurs maisons, aujourd'hui, on enlève les
tapis parce qu'on veut avoir un air un peu plus humide. On s'est rendu compte
que quand l'air est trop sec dans la bâtisse ce n'est pas... Les gens
saignent du nez, etc. Cela a été mentionné que l'air
était...
M. Johnson: Comme dans la pièce ici.
M. Garon: Ici aussi. Il y a des choses qu'on ne connaissait pas
autrefois, qu'on connaît aujourd'hui. Il y a bien des années, les
gens ont pensé que fumer, c'était écologique, parce que
les Indiens fumaient. On s'est rendu compte que ce n'était pas
nécessairement écologique.
M. Johnson: J'ai arrêté de fumer le 8 janvier, M. le
député.
M. Garon: Ah oui, le 8 janvier. J'ai arrêté en
septembre 1981.
M. Johnson: Très bien.
M. Garon: Mais il y a beaucoup de choses aujourd'hui qu'on met en
doute et qu'on ne mettait pas en doute iI y a un certain nombre
d'années. Par exemple, la qualité de l'air dans l'édifice
G, cette question a été soulevée à plusieurs
reprises. On sait que dans la qualité de l'air les tapis peuvent jouer
un rôle. Je ne pose pas une question bidon, je pose une question pour
savoir si, à l'occasion du renouvellement des tapis, on se pose des
questions sur la qualité de l'air dans ces édifices-là ou
si on continue, comme dans le passé, sans se poser plus de questions que
ça.
M. Johnson: Les questions du député sont bien
pertinentes. Enfin, ce qu'il évoque, c'est en train d'évoluer,
notre connaissance de ces phénomènes, et comment ça
affecte les travailleurs dans les lieux publics, dans les gratte-ciel, etc. Au
moment où on se parle, il y a des normes du code du bâtiment
émises par les CLSC, m'indique-t-on, au point de vue de la santé
des gens qui travaillent là et, en l'occurrence, on est largement
au-dessus des normes suggérées quant à la qualité,
je dirais, de l'environnement qui s'ensuit. On m'indique également qu'il
y a eu des études sur la qualité de l'air dans ces lieux et on a
eu des résultats positifs, c'est-à-dire il n'y a pas de
problèmes à cet endroit-là quant à l'air
environnant.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'engagement il
est vérifié, M. le député?
M. Garon: Je ne suis pas complètement convaincu de ce que
dit le ministre, mais en tout cas.
M. Johnson: Je n'essaie pas de vous convaincre. Je vous dis ce
qui en est.
M. Garon: Non, mais je sais à quel point c'est difficile
de faire changer ça.
M. Johnson: C'est ça.
M. Garon: Parce que je sais à quel point...
M. Johnson: Non, mais il faut se conformer à quelque chose
quand on agit.
M. Garon: Dans les bureaux, quand je suis arrivé en 1976,
le matin on saignait du nez tellement l'air était sec et le degré
d'humidité était à 10 %. Quand le monde vous donnait la
main, on prenait un choc à chaque fois. Cela a pris un an pour faire
mettre un degré d'humidité convenable. J'étais ministre
dans la bâtisse. Imaginez-vous. Le gars qui n'est pas ministre, qui est
dans l'air qui est trop sec, il doit avoir de la misère en sacrifice.
À un moment donné, j'ai dit: écoutez, mettez les travaux
publics dehors; je vais payer le plombier et je vais m'organiser pour avoir un
degré d'humidité raisonnable. Et là, ça a
bougé. Cela a pris un an. Je me dis que si les fonctionnaires dans la
bâtisse constatent que c'est trop sec et tout ça, faire bouger les
travaux publics dans ce domaine-là, je vais vous dire une chose, ce
n'est pas le mur du son. C'est dans ce sens-là qu'aujourd'hui on est
plus conscient de ces questions. Je ne dis pas ça dans le sens d'un
attrape-nigaud.
Je n'essaie pas de vous charrier en faisant ça sauf
qu'aujourd'hui on n'est pius conscient de ces choses-là. Vous le
remarquerez vous-même. Quand vous êtes au parlement, par exemple,
ou dans ces bâtisses pendant plusieurs heures, le nez devient sec.
Pourquoi? Parce que l'air est trop sec. C'est souvent le cas des bâtisses
au gouvernement. Ici, les fenêtres s'ouvrent mais, dans ces
bâtisses, les fenêtres ne s'ouvrent pas. C'est pour cela que je
parle en termes de meilleur environnement, de meilleure qualité de vie.
Aujourd'hui, on a plus de données sur ces questions. Il faut essayer
d'améliorer ça pour la qualité de vie des gens qui
travaillent dans ces bureaux.
M. Johnson: C'est cela. Quand les normes vont changer - parce
qu'elles vont changer, je pense bien, à cause de la sensibilité
à tout ça - on va continuer à se conformer comme on se
conforme à celles qui existent actuellement. On me souligne, en
conclusion, que c'est le dossier majeur des différents comités
paritaires avec la Société immobilière du Québec.
C'est le dossier majeur depuis quatre ou cinq mois sur lequel les
comités se penchent.
Janvier 1989
Conseil du trésor
Le Président (M. Gobé): Donc, l'engagement 1
étant adopté, j'appellerai maintenant les engagements du mois de
janvier 1989 pour divers engagements pris par le Conseil du trésor au
cours du mois de décembre 1988. L'engagement 1. "Contrat
négocié, engagement de Me Gilles Guèvremont à titre
d'agent négociateur pour la négociation de la première
convention collective de l'Association professionnelle des ingénieurs du
gouvernement du Québec. " Montant: 31 790 $.
M. Garon: Quel est le taux horaire? M. Johnson: 95 $.
M. Garon: C'est un avocat, mais il est moins cher que... (11 h
15)
M. Johnson: Comme vous et moi.
Une voix: Ce n'est pas cher pour un avocat. M.
Bélisle: "Peanuts". M. Garon: Pardon? M.
Bélisle: "Peanuts".
M. Garon: Le député de Mille-Îles dit qu'un
taux horaire de 95 $, ce sont des pinottes.
Une voix: Pour un avocat.
M. Bélisle: Cela paraît évident que le
député de Lévis n'est pas sorti dans le monde des affaires
depuis au moins une couple d'années. Je lui suggérerais, avant de
penser à un renouvellement de mandat pour la prochaine campagne, d'aller
se retremper sur le plancher des vaches.
M. Garon: Ce n'est pas cela. Quand on engage quelqu'un à
95 $ l'heure, c'est un bon prix.
Une voix: Le tarif du Barreau, ça inclut...
M. Garon: Je ne nie pas la nécessité de certaines
personnes qualifiées...
M. Bélisle: II ne comprend rien.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Mille-Îles, M. le député de Lévis a la parole,
que je vous donnerai par la suite.
M. Garon:... mais à 95 $ l'heure. Je ne nie pas qu'on ait
besoin d'un agent négociateur, mais on s'interroge sur la pertinence,
l'opportunité. Je n'ai pas posé de question sur
l'opportunité d'engager quelqu'un. J'ai demandé le taux horaire,
point. Mais plus les tarifs sont élevés, plus ça
coûte cher et plus il faut s'interroger sur la pertinence des
engagements.
Ici, vous engagez quelqu'un pour un montant de 31 790 $, mais quand vous
engagez un fonctionnaire... Un poste permanent au gouvernement, combien
calcule-t-on, maintenant, sur une vie normale d'à peu près 30
ans? 1 000 000 $, 1 500 000 $.
M. Johnson: Sur une vie, oui, 1 000 000 $.
M. Garon: Alors, les décisions, dans ces cas-là,
sont des décisions importantes, majeures. Là, il s'agit d'un
contrat limité.
Le Président (M. Gobé): Avez-vous terminé,
M. le député de Lévis?
M. Garon: Vérifié.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Mille-Îles avait une intervention à faire. Vous avez la parole,
M. le député de Mille-Îles, et, par la suite, je
reconnaîtrai le député de Vanier.
M. Bélisle: Le procureur en question, M. le ministre,
avait combien d'années de Barreau?
M. Johnson: Je n'ai pas le CV de Me Guèvremont à
portée de la main, mais sur votre bureau vous avez le petit livre bleu.
Cela doit être marqué.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bélisle: On connaît très bien le livre
bleu.
M. Lemieux: L'annuaire du Barreau. M. Johnson: Je n'ai pas
ça par coeur.
M. Bélisle: C'est un spécialiste en relations du
travail? C'est ça? C'est un spécialiste dans son domaine, par
surcroît?
M. Johnson: Sans doute, oui.
M. Bélisle: D'accord. Je répète encore une
fois la chose suivante. C'est que même si...
M. Garon: Spécialisé depuis combien
d'années?
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Lévis, je m'excuse, mais la parole est au député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Est-ce que vous pourriez, M. le
Président, dire au député de Lévis de suivre les
règles de cette vénérable assemblée? Je n'ai pas
terminé.
M. Garon: Vous ne parliez pas. Continuez.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Mille-Îles, vous avez la parole si vous voulez l'utiliser.
M. Bélisle: Quand on pose des questions, il faut bien
poser des questions sur la valeur du taux horaire d'un individu, mais il ne
faut quand même pas à ce point "déclutcher" de la
réalité pour ne pas savoir ce qui se paie en pratique
privée.
M. Garon: M. le Président...
M. Bélisle: M. le Président, j'ai la parole.
Le Président (M. Gobé): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bélisle: Est-ce qu'il y a une question de
règlement? Quel article?
Le Président (M. Gobé): M. le député
de
Mille-Îles, s'il vous plaît! Voulez-vous laisser la
présidence faire son travail? M. le député de
Lévis, votre question de règlement.
M. Garon: M. le député de Mille-Îles n'a
aucun commentaire à faire sur les questions que pose le porte-parole
officiel de l'Opposition quand il pose ses questions puisqu'il a toute la
latitude pour poser ses questions et il n'a à subir d'aucune
façon les représentations d'autres députés. S'ils
ont des questions à poser, qu'ils les posent. On pose des questions sur
des engagements financiers, aujourd'hui; ce n'est pas sur les questions que
pose le député de l'Opposition, qui a toute la marge
prévue par le règlement.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Lévis. Je vous rappellerai que le M. le
député de Mille-Îles avait la parole pour faire une
intervention qui s'adresse au président du Conseil du trésor.
Bien entendu, je lui rappelle que ses interventions doivent s'adresser au
président du Conseil du trésor ou à la présidence.
M. le député de Mille-Îles, vous avez la parole.
M. Bélisle: M. le Président, je comprends
très bien que l'intervention du député de Lévis
n'était pas une question de règlement et je vais continuer mon
intervention.
Cela dit, les taux horaires actuels chargés par un avocat qui
sort de l'examen du Barreau et qui vient d'obtenir sa licence, d'après
mes renseignements, sont au minimum - c'est lorsqu'il ouvre son bureau - pour
couvrir les frais de secrétariat, de bureau, 75 $ l'heure, en moyenne.
Quelqu'un qui réussit à gagner sa vie, pas grassement, mais
honorablement et correctement, c'est le minimum des minimums qu'il peut exiger
pour réussir à se payer deux tranches de pain et du beurre.
M. le Président, je m'adresse à vous, mais le
député de Lévis fait comme d'habitude, il n'écoute
jamais.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Mille-Îles, s'il vous plaît, continuez votre intervention et ne
portez pas de jugement sur le comportement des autres membres de la
commission.
M. Bélisle: Je ne porte pas de jugement...
Le Président (M. Gobé): Alors, continuez votre
intervention, s'il vous plaît, M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: M. le Président, tout simplement, je
trouve aberrant qu'on pose des questions semblables quand on sait très
bien qu'il s'agit d'un spécialiste dans telle matière. Je suis
sûr qu'à 95 $ l'heure, pour quelqu'un qui connaît un peu
comment ça fonctionne dans ces milieux, c'est une aubaine, pour le
gouvernement, d'avoir engagé quelqu'un.
Le Président (M. Gobé): Avez-vous terminé,
M. le député de Mille-Îles?
M. Bélisle: Oui.
Le Président (M. Gobé): La parole est maintenant au
député de Vanier. M. le député de Vanier.
M. Lemieux: M. le président du Conseil du trésor,
est-ce que c'est la première fois que M. Guèvremont agit a titre
d'agent négociateur?
M. Johnson: On m'indique qu'on croit que oui. On peut
vérifier cela.
M. Lemieux: II faudrait vérifier. S'il vous plaît!
Cela va. Je n'ai pas d'autres questions.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Vanier. Est-ce que l'engagement 1 est
vérifié?
M. Garon: Un instant.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Lévis, vous avez une question.
M. Garon: Est-ce que les services de secrétariat sont
fournis à M. Guèvremont dans ce contrat ou s'il doit faire ces
travaux de secrétariat à son bureau?
M. Johnson: En négociation à une table avec
l'Association professionnelle des ingénieurs, le service de soutien du
Conseil du trésor est là pour prendre des notes, des choses comme
ça. Si c'est ce que vous voulez dire, c'est nous. Mais M.
Guèvremont aura un rapport à faire. Il doit communiquer avec
nous. Il faut qu'il travaille, qu'il pense, qu'il lise, etc. Il s'arrangera
à son bureau. Je ne sais pas où il tient feu et lieu, mais ce
n'est certainement pas au Conseil du trésor.
M. Garon: Est-ce la première fois qu'il fait ce
travail-là?
M. Johnson: Je ne le sais pas. Je l'ignore.
M. Garon: Pourquoi, à ce moment-là, a-t-on
changé... On n'a pas changé; c'est la première
négociation, la première convention de l'Association
professionnelle des ingénieurs.
M. Johnson: C'est la première. M. Garon: D'accord.
Vérifié.
Le Président (M. Gobé): L'engagement étant
vérifié, j'appellerai maintenant les engagements de janvier 1989,
pour divers engagements pris par le Conseil du trésor au cours du mois
de janvier 1989. " L'engagement 1. "Achat de cinq imprimantes Xerox. " Montant
de l'engagement: 43 796, 20 $. Fournisseur: la compagnie Xerox. Est-ce qu'il y
a des questions?
M. Garon: Est-ce que c'est un contrat négocié? Ce
n'est pas indiqué quel genre de contrat. On dit qu'on a acheté
cinq imprimantes Xerox.
M. Johnson: Un instant.
M. Garon: Est-ce qu'on a demandé des prix ou si on voulait
absolument avoir une imprimante
Xerox qu'on a achetée chez Xerox.
M. Johnson: Oui, j'ai votre réponse. La demande de biens
était spécifiquement pour ces produits. Il faut savoir que le
Conseil du trésor - cela a été une de mes
découvertes il y a huit mois - est un des très gros centres
d'impression, de reprographie du gouvernement du Québec, à
l'interne pour des raisons de confidentialité, non seulement au point de
vue du volume qui est traité - c'est très gros - mais au point de
vue des ressources pour les systèmes de contrôle, les logiciels
spécifiques pour certaines imprimantes qu'on y a entrées. Nos
gens, dont M. Hovanhap qui m'accompagne, ont développé
littéralement des programmes de contrôle d'impression pour les
livres des crédits, pour la revue de programmes, pour toutes ces
choses-là qui sortent du Conseil du trésor. C'est dans un
environnement Xerox que cela a été développé et il
fallait ajouter à notre parc. Alors, nous devions compléter le
réseau d'imprimantes de qualité qui étaient
déjà sur place. La demande de biens est très
spécifique, en l'occurrence.
M. Garon: Je vous fais la remarque à ce moment-ci, souvent
il arrive que les informations qu'on a, on ne sait pas ce que c'est. On marque:
"Achat de cinq imprimantes Xerox". Point. On ne dit pas que c'est un contrat
négocié. On ne sait pas. Je ne sais pas si vous avez les
mêmes feuilles que nous.
M. Johnson: Oui, mais s'il n'y a rien de marqué...
M. Garon: Cela n'arrive pas tout le temps, mais il arrive souvent
que l'impression de ces feuilles dépend du Conseil du trésor. Je
vous le fais remarquer à ce moment-ci, mais il arrive souvent qu'on n'a
pas le nom des soumissionnaires. Ce n'est pas arrivé chez vous ce matin.
On a les prix des autres. Quand on regarde cela, il n'y a pas beaucoup de
réponses. Ici, au fond, c'est la question d'opportunité. On
aurait pu savoir que c'était un contrat négocié, qu'il n'y
avait pas eu d'appel d'offres, etc. Ce n'est pas écrit. On ne le sait
pas.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'engagement est
vérifié, M. le député de Lévis?
M. Garon: Vérifié.
Administration
CARRA
Le Président (M. Gobé): L'engagement étant
vérifié, j'appellerai l'engagement de janvier 1989 pour divers
engagements pris par la Commission administrative des régimes de
retraite et d'assurances. L'engagement 1. "Soumission publique, contrat de
services professionnels pour le
développement du système pension-livraison "conversion
paiement".
M. Garon: On a souvent des réponses des fonctionnaires qui
disent que ce n'est pas possible de procéder par soumissions publiques.
Je suis content de constater que c'est possible. La preuve, c'est l'exemple
qu'on a devant les yeux: "Contrat de services professionnels pour le
développement du système pension. " On voit que c'est par
soumissions publiques, donc c'est possible. Il y a quatre soumissionnaires qui
ont répondu. Quand on regarde les montants des soumissions, on voit
qu'il y a des écarts qui sont raisonnables. On voit que, dans ce
cas-là, cela a été possible. À mon avis, cela
devrait être plus souvent possible comme cela.
M. Johnson: Je dirais que c'est toujours possible, mais les
règlements prévoient des seuils en deçà desquels on
doit faire ceci et au-delà desquels on doit faire ça. En
l'occurence, ici, c'est public parce que c'est plus de 75 000 $.
M. Garon: Même à cela, souvent, ce n'est pas public,
c'est sur invitation plutôt que par soumission publique.
M. Johnson: Plus de 75 000 $, cela prendrait une
dérogation du Conseil du trésor pour y aller autrement que...
Une voix: Par soumission publique. M. Johnson: Oui. Plus
de 75 000 $... M. Garon: II y en a souvent.
M. Johnson: ... il faut aller en soumission publique ou alors
demander une permission au
Conseil du trésor, pas au président du conseil, au Conseil
du trésor.
M. Garon: Je comprends. Cela ne fait rien. Cela arrive souvent.
Je déplore souvent qu'on fasse des appels d'offres. Par soumissions
publiques, la possibilité est donnée à tout le monde. Il y
a des règles à suivre qui sont strictes. Il y a moins de
possibilité de fligne-flagne aussi. Pour donner un contrat à
quelqu'un d'autre que le plus bas soumissionnaire quand il s'agit d'une
soumission publique, c'est plus compliqué, c'est plus difficile, cela
prend de meilleures justifications. Vérifié.
ORH
Le Président (M. Gobé): Vérifié.
J'appellerai l'engagement de janvier 1989, Office des ressources humaines pour
divers engagements pris par l'office au cours du mois janvier 1989. "Contrat
par soumission publique, acquisition de services informatiques pour
l'optimisation d'activités d'exploitation. " Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Garon: Drôle d'affaire. Ici, je me pose une question.
C'est marqué: "Contrat par soumission publique", et il y a un petit 1 et
je ne sais pas pourquoi. À droite, c'est marqué: "Soumissions
demandées: 21. " Les gens qui sont allés demander des bordereaux
de soumission...
M. Johnson: Les gens, sur appel d'offres, sont venus demander le
cahier des charges. Il y a 21 firmes qui ont demandé le cahier des
charges. Comme je le disais tout à l'heure, vous voyez le
résultat, il y en a trois qui ont fait une soumission.
M. Garon: Celui qui a eu le contrat, c'est le deuxième
plus bas soumissionnaire. Pourquoi? On voit qu'il y a des points...
M. Johnson: Encore là, c'est le principe, dans ces
choses-là, d'un jury qui doit voir à la qualification des firmes
par un système de pointage - on en avait parié la dernière
fois -le nombre d'années d'expérience de l'associé qui va
être chargé du dossier, le personnel, etc.
M. Garon: Dans le cas de Somapro - la grille a souvent plusieurs
variables - qu'est-ce qui l'a favorisée dans l'évaluation de son
dossier?
M. Johnson: C'est le total des points.
M. Garon: Je comprends que c'est le total, mais pour que le total
soit plus haut... Pour un autre, c'est 55; un autre, 49; Somapro a eu 76. Il y
a dû y avoir des secteurs dans lesquels ils avaient à peu
près le même pointage. Quels sont les facteurs qui ont joué
le plus en sa faveur, qui ont fait qu'il y a eu plus de points pour Somapro que
pour les autres? Ce n'est pas une question embêtante que je vous
pose.
M. Johnson: Je pense que je l'ai expliqué la
dernière fois. On peut toujours vous dire quels sont les facteurs qu'on
considère. Tout le monde les connaît. Il n'y a rien de bien
extraordinaire là.
(11 h 30)
M. Garon: Je les connais.
M. Johnson: Vous les connaissez.
M. Garon: Les facteurs considérés, ce sont les
facteurs dans lesquels Somapro a été plus fort. Je soutiens ceci
d'autant plus que je ne connais pas la plupart de ces firmes. J'en connais une
de nom.
M. Johnson: Je dirais, M. le député, que ça
relève de renseignements qui concernent la capacité
concurrentielle des entreprises. Si on répond à votre question en
disant que Somapro a obtenu le contrat pour telle raison, on vient de
donner à ses concurrents des renseignements sur sa force cette
fois-là. Ils ont décidé qu'ils donneraient la "claque". Je
me suis permis de regarder les résultats et, dans une ou deux des
exigences requises, expérience, conformité, etc., les choses que
nous avons évoquées, elle a vraiment, et avec raison - il
s'avère que c'est avec raison - fourni un effort là-dessus. Les
autres firmes ont décidé, quant à elles, qu'elles se
concentraient sur autre chose et la pondération était moins
élevée.
M. Garon: Je serais d'accord avec vous si c'était
octroyé au plus bas soumissionnaire, mais, là, ce n'est pas
donné au plus bas soumissionnaire.
M. Johnson: Mais c'est le seul qualifié.
M. Garon: Vous dites que c'est le seul qualifié. Les deux
autres ne s'étaient pas qualifiés?
M. Johnson: Oui, les deux autres, c'est en bas de 60 et le
comité de sélection ne connaît pas les prix que chacun a
soumis.
M. Garon: Non, non. Vous dites que les deux autres ne
s'étaient pas qualifiés parce que...
M. Johnson: Disons que ça coûte toujours plus cher.
Évidemment, si quelqu'un a dix ans d'expérience plutôt que
six mois, d'après l'expertise recherchée...
M. Garon: Je ne sais pas ça, moi.
M. Johnson: Au comité de sélection, il est bien
sûr qu'ils vont "scorer" plus mais, évidemment, ils vont
coûter plus cher. Un associé de dix ans coûtera plus cher
qu'un associé d'un an.
M. Garon: Je ne sais pas si c'est ça, vous n'en avez pas
donné les raisons.
M. Johnson: Non. Je donne des exemples.
M. Garon: Vous ne retenez pas le plus bas soumissionnaire et vous
dites que les deux autres ne se sont pas qualifiés, mais vous ne dites
pas pourquoi. Je demandais tout simplement pourquoi. S'il s'était agi du
plus bas soumissionnaire, ce serait une autre affaire, mais, là, vous ne
l'avez pas donné au plus bas soumissionnaire. C'est pour ça que
je demande: Qu'est-ce qui a fait la force de celui qui s'est
qualifié?
M. Johnson: Je vous répondrais que c'est un ensemble de
facteurs: expérience des associés, degré de
conformité au devis, expérience préalable, contrats
préalables de cette nature...
M. Garon: Les associés peuvent être forts, mais
celui qui exécutera le contrat, le chargé de projet, par
exemple...
M. Johnson: Le chargé de projet. Ah! L'associé qui
vend ne m'intéresse pas moi non plus.
M. Garon: C'est ça, mais c'est ce que vous
répondez.
M. Johnson: Le chargé de projet.
M. Garon: Le chargé de projet était plus
compétent?
M. Johnson: Cela peut être ça.
M. Garon: Cela peut être ça, ça ne veut rien
dire.
M. Johnson: Non, je n'ai pas l'intention de divulguer ça.
Personne ne s'en est encore plaint. Je vous dirais que, si 1ST et LGS sentaient
que le processus est entaché, laisse place à l'arbitraire, etc. -
dans le fond, c'est ce qui alimente vos questions et avec raison, on est ici
pour ça - si les gens entendaient dire que ces concours sont
pipés, on en entendrait parler. On les aurait à dos, ceux qui ne
gagnent pas ces concours.
M. Garon: Pas nécessairement.
M. Johnson: Or, depuis des années... J'ai même
évoqué un cas de votre temps en Agriculture. Ce n'est pas
nécessairement le plus bas qui l'obtient.
M. Garon: Vous ne me l'avez pas mentionné. C'est possible,
il y a des cas, je ne le nie pas, où le plus bas ne l'a pas, pour des
raisons...
M. Johnson: C'est ça.
M. Garon: C'est pour ça que je demande les raisons, sans
dire que c'est une mauvaise décision - je n'ai pas dit ça - mais
c'est pour savoir, parce que, si vous ne nous le dites pas, nous ne le savons
pas.
M. Johnson: Je ne veux pas dire sur la place publique que LGS ou
1ST n'ont pas eu le contrat parce que, selon le jury, le chargé de
projet ne connaissait pas ça.
M. Garon: Alors, ça arrive à...
M. Johnson: C'est quelquefois une question d'opinion, etc., ils
ont moins d'expérience.
M. Garon: Cela arrive constamment dans les concours
gouvernementaux, ça.
M. Johnson: Pardon?
M. Garon: Je ne comprends pas votre réticence, parce que
régulièrement, dans les contrats gouvernementaux, on passe
quelqu'un avant un autre et c'est public.
M. Johnson: Oui, mais on ne dit pas pourquoi. C'est public, mais
on ne dit pas pourquoi.
M. Garon: Non, mais si quelqu'un participe à un concours
et qu'on engage un tel plutôt qu'un autre, parce qu'il s'est
classé dans une catégorie Inférieure, c'est public.
M. Johnson: Non, non, pas du tout. Le résultat est public,
comme celui-là. Le résultat est public ici: 3 firmes; 21 qui ont
demandé et 3 qui ont soumissionné. Ici, on divulgue le
décompte. C'est rare, d'ailleurs, qu'on voie ça. Je suis
très surpris! On va tous faire comme si on ne l'avait pas vu. Puisqu'on
en parle, je me demandais quand j'avais vu ça auparavant. Je n'ai jamais
vu ça! Ni de votre temps, ni du mien. Rien. Je ne sais pas en quel
honneur on a un score ici.
M. Garon: C'est bon.
M. Johnson: Je ne le pense pas.
M. Garon: Pourquoi?
M. Johnson: LGS et lST sont des firmes avantageusement connues
qui ont décidé de toute évidence, dans certains cas...
Somapro est avantageusement connue.
M. Garon: Oui, mais il peut arriver...
M. Johnson: C'est plein de monde avantageusement connu et il n'y
a toujours qu'un gagnant et un paquet de perdants. Ce n'est pas plus
compliqué que ça dans un jury. Ce sont des choses qui arrivent,
comme vous le dites, mais...
M. Garon: Cela ne veut pas dire que quelqu'un qui n'a pas
gagné n'est pas bon. Il y a des gens qui sont élus qui sont moins
bons que ceux qui ont été battus. Cela arrive souvent aux
élections.
M. Johnson: Je connais un comté de la rive sud où
c'est arrivé.
M. Garon: II peut arriver que la firme soit meilleure mais que ce
qu'on vous a proposé sur ce contrat était meilleur. Cela ne veut
pas dire que les deux autres firmes ne sont pas bonnes, pas du tout.
M. Johnson: On sait ça parce qu'elles ont d'autres
contrats et elles "scorent". Ce n'est pas inquiétant. C'est la
première surprise, mais la vraie surprise, c'est que si, en plus, on
expliquait comment il se fait que ce sont des comptes comme ça... Pas
plus que dans la fonction publique, quand il y a un concours, on n'affiche les
résultats. Si un tel est engagé et que tout le monde sait que Mme
Unetelle a aussi fait une demande, on ne commencera pas à expliquer
pourquoi. On te dit aux gens. À la rigueur, on va le dire aux gens
eux-mêmes, s'ils insistent, etc.
M. Garon: Ce que vous dites là n'a pas de bon sens,
autrement, il n'y aurait pas d'engagements financiers. On est ici pour
vérifier. Vous dites que vous ne pouvez pas me dire ça parce que
c'est quasiment une entreprise privée. Ce n'est pas ça. On est
parmi des gens qui soumissionnent selon les règles du jeu. Les
règles du gouvernement sont publiques. Tout ça est public au
gouvernement. Quelqu'un qui ne veut pas faire affaire avec le gouvernement ne
fait pas affaire mais ça, c'est public. Vous ne voulez pas nous
répondre en disant que vous ne voulez pas révéler
ça.
M. Johnson: Non, ce que je retiens ici, c'est la
pondération, les pointages particuliers avec la pondération qui y
est attachée. Même les firmes ne le savent pas. Sauf erreur, elles
ne connaissent pas la pondération. Je ne suis pas pour en parler ici. On
ne dit pas aux gens ce qu'on trouve important, comme jury. C'est à eux
de bien se classer. Vous voyez l'intérêt pour les firmes qui
veulent faire affaire avec le gouvernement, de maintenir un bon standard de
qualité à travers l'ensemble de la grille, à travers toute
la grille. Parce que la grille est connue. Elles savent quels sont les facteurs
sur lesquels elles vont être jugées.
M. Garon: Supposons que quelqu'un conteste le choix qui a
été fait. Je ne comprends pas.
M. Johnson: M. le député de Lévis, quand
vous aurez fini de penser à d'autres choses...
M. Garon: Non, je vous attendais.
M. Johnson: Non, vous avez le droit, vous savez. Ici, j'ai un
exemple de cet appel d'offres. C'est celui-là, non c'est une autre
affaire. Ici on a divulgué la pondération dans un des services
professionnels reliés à "conversion paiement" qu'on a vu plus
tôt. Ici, on a expliqué le taux de pondération. On a
parlé d'évaluation, des critères, des facteurs,
compréhension des objectifs, expérience du personnel,
responsables affectés au projet, disponibilité des ressources,
etc. Le taux de pondération était sur 20. On me dit que ce n'est
pas toujours.
M. Garon: Non, surtout que ceux qui font ça - je ne dis
pas quelqu'un qui n'a jamais fait ça - qui connaissent ça un peu.
lIs savent bien que cela ne veut pas dire que la firme est mauvaise parce que
dans un contrat elle avait
une proposition moins bonne qu'une autre, sauf qu'on ne sait pas
pourquoi. Sans accuser personne, je vous demande ce qui a
privilégié la firme Somapro dans ce cas-là parce qu'elle
n'était pas le plus bas soumissionnaire. Donc, cela prend de bonnes
justifications. Qu'est-ce qui a fait que son offre était meilleure?
M. Johnson: On touche à la vraie raison de la
réticence - dans le fond, on peut le formuler comme cela - à
divulguer les stratégies d'entreprises dans un processus d'appel
d'offres. Je pense que c'est plutôt cette pratique d'être discret
sur les commentaires du jury. Cela voudrait dire qu'on va divulguer les
commentaires du jury, l'impression il a retirée de la
présentation qui a été faite. Il y a des choses
objectives, subjectives, etc. Il y a des impressions et des choses
mesurables.
M. Garon: Est-ce que le ministre...
M. Johnson: L'évaluation de la
complémentarité des ressources peut être objective,
l'expérience du personnel. À un moment, huit ans à faire
ceci plutôt que sept ans à faire d'autres choses, il y a un
jugement qui intervient. Ce n'est pas avec un thermomètre que tout cela
se fait. Et, en même temps, la nature des commentaires peut laisser
soupçonner quelle était la stratégie de la soumission de
l'entreprise. Cela les regarde. Le vrai test, vous pouvez poser des questions
tant que vous voudrez, si les perdants ne se plaignent jamais, c'est que le
processus...
M. Garon: Cela ne veut rien dire. Quand les gens soumissionnent
régulièrement avec le gouvernement, il ne s'agit pas du contrat
du siècle; ils peuvent être de mauvaise humeur mais ne pas dire un
mot. Ce n'est pas ce que je veux dire. Mais si le ministre veut nous faire
parvenir une copie de l'analyse qui a mené au choix de Somapro, nous
pourrons dire qu'on va la regarder et, si on trouve il n'y a rien là, on
ne reviendra pas là-dessus. Mais là, on nous demande de
vérifier les engagements financiers pour voir si le comportement du
gouvernement est correct. On fait notre travail, mais vos réponses ne
sont pas satisfaisantes. Je ne suis pas capable d'évaluer si ce qui a
été fait l'a été correctement. Je ne dis pas que
c'est incorrect, je n'ai pas de soupçon, d'aucune façon non plus,
sauf que je pose des questions pour vérifier les engagements et, avec ce
que vous répondez, je ne suis pas capable de me faire une idée,
d'aucune façon.
M. Johnson: Ce que je vous dis c'est qu'il y a eu un concours
où les gens se sont classés et il y en a un qui s'est
qualifié...
M. Garon: On ne peut pas vérifier cela seulement
à...
M. Johnson:... à l'égard du degré de
conformité du projet, au total: méthodologie
préconisée, expérience du chargé de projet et des
professionnels dans ce type de projet, expérience technique et
connaissance pratique du chargé de projet, effort estimé pour
l'exécution du mandat, livraison des biens livrables, etc. Je ne vois
pas ce que cela nous donne, ce sont des chiffres, des numéros.
M. Garon: Je sais cela. J'en ai vu souvent, je sais
comment c'est fait.
M. Johnson: Bon bien, qu'est-ce que cela va vous donner de plus
d'avoir cela?
M. Garon: Bien, c'est parce que mon travail dans l'Opposition
c'est de vérifier l'engagement, mais je ne suis pas capable de le
vérifier avec les réponses que vous me donnez.
M. Johnson: Je le regrette. Vous devez vérifier si
l'engagement est conforme à la réglementation en vigueur, c'est
comme rien, et s'il y a une opportunité...
M. Garon: Ce n'est pas le plus bas soumissionnaire. On est dans
une question exceptionnelle. Vous n'avez pas choisi le plus bas
soumissionnaire. Je ne dis pas que vous n'aviez pas raison de le faire, je ne
nie pas cela, sauf que, dans les réponses que vous me donnez, je n'ai
pas de justification. Vous me dites il y a eu un jury.
M. Johnson: Oui. Un jury, une qualification...
M. Garon: Mais par rapport à ce que vous avez
demandé, les offres et les propositions qui vous ont été
faites, je ne suis pas capable d'évaluer cela.
M. Johnson: Bien non, mais à moins qu'on refasse le
travail du jury...
M. Garon: Non, non. Avant de signer, vous avez regardé si
tout cela a été fait de façon satisfaisante, j'imagine.
Vous n'avez pas signé sans regarder un contrat offert à quelqu'un
qui n'est pas le plus bas soumissionnaire. (11 h 45)
M. Johnson: Oui, oui. S'H n'est pas qualifié, je ne veux
rien savoir de lui. Voyons donc! Dans le processus, si le jury ne retient
même pas, avec 60 points, un des soumissionnaires, je ne veux même
pas savoir si sa proposition coûtait 1 000 000 $ ou 0, 25 $; il n'est pas
qualifié.
M. Garon: II n'a pas passé l'examen.
M. Johnson: II n'a pas passé l'examen.
M. Garon: Oui, mais vous savez que lors-
qu'on...
M. Johnson: Je ne veux pas savoir combien il voulait me
facturer.
M. Garon: Quand on voit en termes de... C'est justement.
M. Johnson: Je vais vous conter une petite histoire qui va
illustrer parfaitement ce qui se passe.
M. Garon: Je vais vous dire une affaire. M. Johnson: Avant
l'histoire, oui?
M. Garon: M. le Président, oui. J'ai déjà vu
que pour les résultats scolaires, des fois, on a fait des tests pour
connaître la qualité de la correction, pour voir si on n'analyse
pas trop de façon subjective. Des fois, on a mis cinq professeurs pour
corriger la même copie.
M. Johnson: C'est sûr.
M. Garon: On a vu que ça arrivait à cinq
résultats différents avec des écarts parfois assez
considérables. Souvent, il y a des évaluations qui sont
objectives et il y a aussi des évaluations qui sont subjectives.
Là, nous ne pouvons pas vérifier. Vous avez peut-être fait
une vérification, vous avez peut-être regardé. Je ne sais
pas si vous avez regardé ou non, de quelle façon vous vous
êtes posé des questions là-dessus, je ne le sais pas, sauf
que nous ne pouvons pas, d'après les informations que vous nous donnez,
nous faire une opinion sur le processus...
M. Johnson: Alors, la question...
M. Garon:... qui a été suivi dans l'octroi de ce
contrat.
M. Johnson: Voyons donc! Mais, voyons donc! En moyenne, les cinq
professeurs, est-ce qu'Us faisaient passer l'élève ou s'ils ne le
faisaient pas passer? C'est ça la question. Ce n'est pas de savoir s'il
y a un professeur qui disait oui et l'autre non. C'est en moyenne.
Dans le jury, il y a quatre ou cinq personnes. Quatre personnes. Ils ont
cinq facteurs, les pondérations et trois firmes. Cela finit comme
ça et tout le monde est heureux. Enfin, celui qui l'a est heureux, et
les autres, comme vous dites, devront se reprendre. La prochaine fois, on va
essayer de "scorer". Mais mon histoire était celle-ci, M. le
député. C'est l'histoire d'une dame, une cliente qui entre
à la boucherie et qui demande au boucher s'il a du poulet. Il dit: Oui,
madame. Elle dit: Combien, votre poulet? Il dit: 2, 29 $ la livre. Elle dit: II
est cher. Il dit: Madame, ce poulet est frais. C'est 2, 29 $ la livre. Elle
dit: En face, on l'annonce à 1, 89 $ la livre. Il dit: Allez l'acheter
en face, madame. Elle dit: J'y suis allée et il n'y en a plus. Il dit:
Moi, madame, si je n'en avais plus, je le vendrais 1, 29 $ la livre.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Alors, je vous dirai...
M. Johnson: S'il n'est pas qualifié, son prix m'importe
peu.
M. Garon: Je voudrais souligner au ministre qu'il y a quelque
chose qui ne va pas. Ce que le ministre affirme est bien pire que les questions
qu'on lui pose. Il est en train de dire qu'il y a deux des firmes qui ne sont
même pas qualifiées. C'est terrible ce qu'il dit, au fond. Il dit:
Les deux firmes ne se sont même pas qualifiées. On ne veut rien
savoir. On n'a même pas regardé ça. On n'a même pas
regardé leur contrat. Elles ne sont pas qualifiées.
M. Johnson: C'est un fait.
M. Garon: Je ne vais pas jusque-là. Je ne dis même
pas ça. C'est une grosse affirmation.
Dans le fond, deux firmes ont présenté une
proposition...
M. Johnson: Oui.
M. Garon:... ridicule, parce qu'elles n'étaient même
pas assez bonnes pour être regardées. C'est ce que vous dites, au
fond.
M. Johnson: Non, non.
M. Garon: Ce que je vous demande...
M. Johnson: Non, non.
M. Garon:... je vous demande d'une façon bien...
M. Johnson: Ha, ha, ha! Non, non.
M. Garon: Attendez un peu.
M. Johnson: On a regardé le degré de...
M. Garon: Vous dites...
M. Johnson:... conformité avec le devis.
M. Garon: C'est ça.
M. Johnson: On a regardé l'expérience des gens.
M. Garon: Vous dites... M. Johnson: Voyons donc!
M. Garon:... qu'ils n'ont pas passé l'examen. M.
Johnson: On a regardé tout ça.
M. Garon: Vous ne dites même pas que l'autre était
meilleur. Ils n'ont même pas passé l'examen. Vous avez dit...
M. Johnson: Attendez un peu. On va se comprendre.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Lévis, s'il vous plaît.
M. Garon: Non, mais attendez un peu.
M. Johnson: Ils ont passé l'examen sans le
réussir.
M. Garon: Un instant!
M. Johnson: Non, il y a des mots en français qui veulent
dire des choses. Ils ont passé l'examen, mais ils ne l'ont pas
réussi.
M. Garon: Mais non, vous dites: II fallait avoir 60 et ils n'ont
pas 60. Ils n'ont pas passé l'examen. Ce que je vous demande, c'est bien
moins pire que ça. Je vous demande: Qu'est-ce qui fait qu'un l'a eu et
qu'est-ce qui a qualifié plus l'un que les autres? C'est bien moins
grave ce que je demande que ce que vous me dites. Vous ne répondez pas
à mes questions, mais vous dites: II y en a deux dont l'offre
était tellement mauvaise qu'on ne l'a même pas
regardée.
M. Johnson: Mais non, mais non. Il fait exprès pour ne pas
comprendre. Est-ce qu'il fait toujours ça?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Garon: Je vous demande tout simplement...
Le Président (M. Gobé): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon:... qu'est-ce qui fait qu'un l'avait. En quoi son offre
était-elle supérieure? C'est gentil ce que je demande.
M. Johnson: Ce n'est pas son offre. On parle...
M. Garon: Mais vous...
M. Johnson:... d'une évaluation - en quoi son offre de
services était-elle supérieure? - de l'offre et de la
façon dont elle se conformait au devis, à ce qu'on demandait. On
demande des choses. On demande de réaliser certains travaux et les
firmes nous disent: On va faire ça, on va faire ça, on va faire
ça. On dit: Oui, mais ce n'est pas exactement ça qu'on demande.
Il y en a qui sont plus proches que d'autres. il y en a qui désignent du
personnel plus ou moins qualifié en charge du projet. Il y a des gens
qui ont déjà fait des choses identiques. Il y en a qui ont fait
des choses semblables. Il y en a qui ont fait des choses...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Vanier, vous avez demandé la parole?
M. Lemieux: Non.
M. Johnson:... différentes. Cela vaut des points
différents.
M. Garon: Ce que vous dites est encore pire que de
répondre.
M. Johnson: Mais voyons donc!
M. Garon: Là, vous laissez entendre qu'il y en a qui
présentent du personnel non qualifié.
M. Johnson: C'est ça.
M. Garon: Mais c'est encore bien pire. Vous laissez entendre que
le personnel qu'on a présenté, c'était des deux de pique
qui ne sont même pas qualifiés.
M. Johnson: Non.
M. Garon: Vous laissez entendre ça. Ils n'ont pas
passé l'examen; Us étaient en bas de 60. C'est encore pire, ce
que vous dites. Vous voulez garder ça secret pour ne pas nuire aux
firmes, mais ce que vous dites est dix fois pire que ce que je vous
demande.
M. Johnson: Voyons donc!
M. Garon: Je vous demande tout simplement ceci. La firme qui l'a
eu, qu'est-ce qui a fait qu'elle a été meilleure que les autres?
Je n'ai même pas dit que les autres n'étaient pas bonnes, j'ai
demandé: Qu'est-ce qui fait que l'offre de celle qui l'a eu était
meilleure? Vous, au iieu de me dire pourquoi l'offre était meilleure,
vous me dites: Les deux autres, on ne les a même pas regardées,
elle ne sont pas qualifiées.
M. Johnson: Ce n'est pas vra(.
M. Garon: Oui, c'est ça que vous avez dit
tantôt.
M. Johnson: Voyons donc!
M. Garon: Vous avez dit: Ils n'ont pas eu 60 et, pour les
regarder, il faut qu'ils aient 60.
M. Johnson: Non!
M. Garon: Vous avez dit ça.
M. Bélisle: Vous ne comprenez rien.
M. Garon: Bien, "moins"!
M. Johnson: On regarde tout le monde qui soumet une proposition.
Ils passent devant le jury et, s'ils n'ont pas 60, on ne regarde pas le prix,
mais, s'ils ont 60, on regarde les prix et on prend le plus bas. Est-ce que
c'est clair?
M. Garon: S'ils n'ont pas 60...
M. Johnson: Cela fait des années que c'est de même,
réveillez-vous!
M. Garon: Je comprends, mais s'ils n'ont pas 60...
M. Johnson: Vous avez signé des choses, comme ministre de
l'Agriculture, exactement comme celle-là; j'en ai devant moi!
M. Garon: Oui, mais je répondais aux questions!
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Lévis, M. le ministre a la parole.
M. Garon: Je répondais aux questions qu'on me posait.
Là, je vous pose une question!
M. Johnson: Cela fait une demi-heure que vous passez
là-dessus!
M. Garon: Oui, parce que je veux avoir la réponse.
M. Johnson: Vous avez passé une demi-heure
là-dessus la dernière fois et vous allez y passer une demi-heure
la prochaine fois; c'est toujours le même processus. S'il y a des gens
qui veulent se plaindre, de ce qu'on a mal fait notre travail, savez-vous qui
va aller vérifier? Ce n'est pas vous, c'est le Vérificateur
général qui va refaire tout l'exercice. Vous me demandez quelle
est l'appréciation que les membres du jury, en moyenne, donc
individuellement, auraient eu à l'égard d'un
élément de la proposition qui a été soumise par ces
gens-là. Voyons donc! Je ne suis pas pour refaire ça ici, ce
n'est pas vrai!
M. Garon: Qui étaient les membres du jury, dans ce
cas?
M. Johnson: Je vais vous répondre. M. Léo Ferland,
de l'ORH, M. René Campagna, de l'ORH, M. André Lajeunesse, de
l'ORH, M. Normand Hogue, du ministère des Finances, assistés de
Jacques Chevalier, secrétaire du jury.
M. Garon: L'ORH, c'est qui?
M. Johnson: Office des ressources humaines.
M. Garon: Est-ce que c'est un contrat complètement
nouveau? Est-ce la suite d'un autre contrat ou si c'est un contrat sui generis
qui n'a pas de rapport avec d'autres contrats antérieurs?
M. Johnson: Absolument nouveau à l'office.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'engagement est
vérifié, M. le député?
M. Garon: Le ministre ne veut pas nous donner les informations
qu'on lui demande. On ne peut pas dire vérifié, alors je dis non
vérifié. Je ne peux pas me prononcer sur la vérification
d'un engagement pour lequel je n'ai pas eu les réponses que j'ai
demandées.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Vanier, vous aviez demandé la parole, je crois. M. le ministre.
M. Lemieux: M. le président du Conseil du trésor,
le comité de sélection - je veux bien qu'on se comprenne - a bel
et bien analysé les trois soumissions; c'est clair?
M. Johnson: Absolument. M. Lemieux: Absolument?
M. Johnson: Absolument et totalement, jusqu'à la fin et
complètement. Comment voulez-vous qu'on leur donne une note?
M. Lemieux: Et, M. le président du Conseil du
trésor, il s'agissait du même comité de sélection
dans le cadre de ces trois firmes?
M. Johnson: Oui.
M. Lemieux: II n'y a eu aucune modification du comité de
sélection?
M. Johnson: Non.
M. Lemieux: Cela va, M. le président du Conseil du
trésor, je vous remercie.
Le Président (M. Gobé): L'engagement étant
vérifié, je déclare les engagements...
M. Garon: M. le Président, ils étaient non
vérifiés, pour notre part. À la prochaine séance,
on commencera par celui-là.
Le Président (M. Gobé): Je demande à la
commission si l'engagement est vérifié?
M. Lemieux: Vérifié.
M. Garon: Vote enregistré.
M. Lemieux: Vote enregistré, cela va.
Le Président (M. Gobé): Je demanderais un vote
enregistré sur l'engagement de janvier 1989, l'Office des ressources
humaines, engagement 1. On m'informe que, pour la vérification des
engagements, on n'a pas besoin de voter; l'avis de la commission est suffisant.
Alors, je déclare les engagements vérifiés.
Les engagements relevant du ministre délégué
à l'Administration et président du Conseil du trésor
étant vérifiés pour les mois de septembre 1988 à
janvier 1989, j'ajourne les travaux de la commission sine die.
M. Garon: Un instant. J'aimerais tout simplement aviser la
commission qu'au moment des engagements financiers on aura d'autres questions
sur cet engagement.
Le Président (M. Gobé): La commission en prend
bonne note, M. le député de Lévis. J'ajourne les travaux
de la commission sine die. Je tiens à remercier de leur participation
tous les membres de la commission, ainsi que M. le ministre et les gens qui
l'accompagnaient.
(Fin de la séance à 11 h 55)