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(Seize heures trente-quatre minutes)
Le Président (M. Kehoe): La commission du budget et de
l'administration entreprend ses travaux. Je rappelle que le mandat de la
commission est d'entendre les intéressés et de procéder
à l'étude détaillée des trois projets de loi
d'intérêt privé suivants, et ce, dans l'ordre
indiqué: le projet de loi 246, Loi concernant Rageot Itée; le
projet de loi 251, Loi concernant St. Bernard Fish and Game Club; le projet de
loi 260, Loi concernant AY Unergie inc. Je demanderais maintenant au
secrétaire s'il y a des remplacements.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Kehoe
(Chapleau) remplacera M. Lemieux (Vanier) pour la séance.
Le Président (M. Kehoe): Merci. Je pense que tout le monde
est au courant des règles gouvernant le déroulement des travaux.
Cela ne donne rien d'en faire la lecture. Je procède donc tout de suite
à l'appel du projet de loi 246, Loi concernant Rageot Itée. Je
demanderais au requérant de bien vouloir prendre place à la table
des invités et de s'identifier, s'il vous plaît, pour le
Journal des débats.
Projet de loi 246
M. Crestohl (Harvey): Merci, M. le Président. Je suis
Harvey Crestohl, avocat et procureur du requérant. Le principal
intéressé dans la compagnie Rageot Itée, un nommé
Dr. Rageot, est à l'extérieur du pays aujourd'hui, mais j'ai avec
moi, cet après-midi, son gendre, M. Skinner, sa fille, Mme Skinner et
son fils, M. Gilles Rageot.
Le Président (M. Kehoe): Merci beaucoup. Je demanderais au
ministre s'il a des remarques préliminaires à faire. Je pense que
tout le monde a eu une copie de la loi et qu'on est tous au courant de son
contenu.
M. Fortier: Le procureur pourrait peut-être nous expliquer
brièvement la demande qu'il nous fait.
M. Crestohl: Le but de ce projet de loi, M. le Président,
est de donner à la compagnie Rageot Itée le droit de demander au
ministre d'annuler la révocation de sa charte. La charte a
été révoquée en 1974. À cette époque,
la loi donnait à une compagnie le droit de demander la révocation
de son annulation dans l'année qui suivait la dissolution. Plus tard
dans l'année, la loi a été amendée pour changer la
période d'un an en une période de trois ans. Mais le 29 mars
1978, date qui marquait la fin des trois ans, la compagnie n'avait pas encore
demandé la révoca- tion de sa dissolution. Selon la nouvelle loi,
cette période limite a été abolie, mais la loi,
aujourd'hui, telle qu'adoptée en 1978, n'a pas un effet
rétroactif. C'est pourquoi nous venons ici pour demander la permission,
suivant la loi, de révoquer la dissolution de la compagnie.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre ou messieurs les
députés, est-ce que vous avez des questions à poser au
requérant?
M. Fortier: Brièvement, il s'agit d'une reprise
d'existence. En soi, la procédure est assez simple. J'imagine que vous
avez encore des actifs et que c'est la raison pour laquelle vous voulez cette
reprise d'existence. J'aimerais vous poser une question qui concerne le
ministre du Revenu: Est-ce que, depuis ce temps-là, vous avez toujours
fait vos déclarations d'impôts? Autrement dit, avez-vous rempli
toutes les dispositions requises, selon la loi, à chaque année,
pour vous apercevoir récemment que votre compagnie n'avait pas
d'existence légale?
M. Crestohl: Non, M. le ministre. À un moment
donné, le comptable de la compagnie, qui était un M. Lesage de la
firme Samson, Bélair, a donné des conseils au Dr Rageot, vu que
l'actif de cette compagnie, qui était une compagnie de placements, et
que les valeurs mobilières qu'elle détenait n'avaient aucune
valeur, suivant ses instructions ou ses conseils, afin que rien ne soit fait
dans la compagnie. C'était ainsi depuis 1972. C'est seulement
récemment, après un jugement qui a été rendu par la
Cour d'appel du Québec, que les dirigeants se sont aperçus qu'il
y avait vraiment un actif, un droit d'action que la compagnie devait exercer et
qu'elle a maintenant le droit d'exercer, mais cela doit être
exercé au nom d'une compagnie existante. Les exigences de la loi seront
certainement suivies et les rapports en défaut seront certainement
déposés. Mais, pour le moment, on ne peut rien faire puisque nous
ne tombons pas dans le texte de loi actuel.
M. Fortier: Je vous remercie.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, avez-vous des questions, des interventions?
M. Garon: J'aimerais demander au ministre quand a-t-il
l'intention de poursuivre l'étude du registre des entreprises, parce
qu'il y a une disposition là-dedans qui fait que les gens pourraient, en
communiquant... C'est à l'article 632 du projet de loi. On a reçu
des mémoires et le ministre en parlait beaucoup, se glorifiait du fait
qu'il y avait ce projet de loi. Mais, depuis l'automne 1987, mystère et
boule de gomme, ça n'avance plus. Le projet de loi est-il toujours
nécessaire? Parce que cela coûte cher pour des gens de
venir ici avec un avocat. Un avocat, cela ne fonctionne pas avec des
prières.
M. Fortier: N'insistez pas, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Non, mais je comprends qu'il a des frais de bureau:
pendant qu'il fait ça, N ne fait pas autre chose. Mais, pour les gens,
normalement, avec le projet de loi, s'il était adopté, ce serait
beaucoup moins onéreux. L'avocat pourrait communiquer directement avec
le ministère et l'Inspecteur général des institutions
financières pourrait faire la reprise d'instance aux conditions qu'il
mentionnerait. Tandis que là, les gens doivent venir à
Québec et passer devant la commission parlementaire, qui ne manque pas
d'ouvrage, alors que tout ça pourrait se faire beaucoup plus
administrativement. C'est administrativement également que l'entreprise
a été dissoute pour des fins légales. Alors, est-ce que
vous avez l'intention de...
M. Fortier: M. le Président, avant de commencer la
commission parlementaire, j'ai dit: Le député de Lévis va
me poser une question. J'ai gagné ma gageure. Il m'a posé une
question. Je sais que son désir, que ce qu'il voudrait, c'est que le
gouvernement soit parfait.
M. Garon: Non.
M. Fortier: De fait, il est vrai que nous avons
étudié, en commission parlementaire, un grand nombre de lois. Je
lui ai indiqué - je crois que c'est en février de l'an dernier
que nous devions étudier ce projet de loi - qu'il y avait une
fenêtre ouverte et qu'on devait alors l'étudier. Il y a eu des
retards mais, par la suite, comme il le sait bien, on a eu la commission
parlementaire pour consulter la population sur le décloisonnement des
intermédiaires. Puis, il y a eu une autre commission parlementaire pour
entendre les intéressés sur la loi Desjardins. L'automne dernier,
on a eu une autre commission parlementaire pour adopter le projet de loi
article par article de la loi Desjardins. Ensemble, nous sommes allés
entendre Gilles Vigneault et ce fut une soirée mémorable.
D'ailleurs, le président du mouvement Desjardins a rendu hommage aux
membres de la commission parlementaire qui avaient collaboré, et je sais
ce qu'il avait en tête. Il a même souligné le travail du
député de Lévis. Il a rendu hommage au gouvernement pour
avoir mené le projet de loi à un train d'enfer.
Je sais que le désir du député de Lévis,
c'est qu'il voudrait que le ministre soit parfait. Il est vrai que mon dossier
serait parfait si on avait passé le projet de loi sur le registre des
associations et entreprises. Mais cela va venir, M. le député de
Lévis. Malheureusement, je ne crois pas que nous puissions le faire
avant le mois de juin puisque je déposerai incessamment, je
l'espère, la loi sur le décloisonnement des
intermédiaires. Cet automne, c'est au programme. Alors, dès cet
automne, je crois que nous serons en mesure de le présenter, avec
peut-être de légères modifications, parce que le temps nous
porte à la réflexion. L'inspecteur général examine
la situation et il se pourrait que nous proposions des amendements. Mais cela
se fera en temps et lieu. Je le remercie toutefois de porter à
l'attention de la commission cette possibilité qui existe dans le projet
de loi et qui permettrait une reprise d'existence plus facile dans l'avenir
Merci beaucoup, M. le député de Lévis.
Le Président (M. Kehoe): La perfection prend un peu plus
de temps.
M. Garon: Bien, la perfection, cela dépend. Moi,
j'étais habitué de fonctionner à un rythme d'à peu
près sept à huit lois par année, en plus d'avoir un
ministère sectoriel qui était... Le ministre n'a pas de
ministère, il a juste quelques employés.
M. Fortier: Je suis très efficace. Je vous remercie.
M. Garon: II en a tellement peu qu'il peut tous leur parler avant
de prendre son café le matin. Je trouve qu'il n'y a pas beaucoup de
production. La loi est là. Les consultations ont été
faites à l'automne 1987; cela va faire deux ans cet automne. De plus,
c'est une promesse dans le vent parce que, dans le fond, le premier ministre a
dit qu'il va y avoir des élections à l'automne. Il n'y aura donc
pas de commission parlementaire à l'automne, s'il y a des
élections. S'il avait dit au printemps, j'aurais dit: Ah! il y a des
chances, mais, à l'automne, cela veut dire que cela n'ira pas avant
1990. C'est...
M. Fortier: Vous êtes un peu en dehors du sujet, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Et de plus, je ne sais pas si l'avocat qui est devant
nous l'a entendu dire, mais le Barreau avait même demandé la
possibilité d'avoir, dans les bureaux d'avocats, des ordinateurs
branchés sur l'ordinateur central du bureau de l'Inspecteur
général des institutions financières, pour avoir les
renseignements concernant le registre des entreprises non confidentiels,
publics et auxquels pourraient se référer les bureaux d'avocats.
Le Barreau l'avait demandé justement en vue d'une plus grande
efficacité, pour que ce soit moins coûteux pour le public, sur le
plan administratif, que la procédure actuelle. On est encore,
actuellement, au temps de la voiture à cheval et de la lampe à
l'huile. Tandis qu'avec les ordinateurs, cela pourrait être beaucoup
moins onéreux. Les avocats n'auraient plus besoin de se déplacer,
les clients non plus. On pourrait faire ça administra-
tivement seulement et "pitonner" un peu pour savoir où cela en
est.
Nous, de l'Opposition, nous sommes habitués à travailler
plus que ça. Nous sommes habitués à un rythme plus
fulgurant. Alors, s'il dit à l'automne et qu'il y a des élections
au printemps, le ministre admet peut-être que cela devra être
complété par un autre gouvernement.
Une voix: Cela veut dire que cela va se faire cet automne, s'il y
a des élections au printemps.
M. Garon: Non, j'ai l'impression que...
M. Chagnon: ...du ministre tout à fait extraordinaire,
mais, M. le Président, j'invoquerais l'article 211 pour nous ramener
à notre sujet, soit le projet de loi privé...
Le Président (M. Kehoe): Justement, j'appelle le
préambule du projet de loi. Est-ce que le préambule du projet de
loi 246 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Garon: Adopté
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 2?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 3?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le projet de loi dans
son ensemble est adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Merci beaucoup.
M. Crestohl: Merci.
M. Garon: Ces gens auraient été bien plus heureux
si cela leur avait coûté moins cher.
(16 h 45)
M. Fortier: Si vous étiez arrivé à 16
heures, cela aurait été plus vite.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est parce que la période des questions a fini
après 16 heures.
Projet de loi 251
Le Président (M. Kehoe): Je demanderais aux personnes
concernées par le projet de loi 251 de prendre place. Je demanderais au
parrain, le député de Nicolet, de présenter les
requérants et de faire ses remarques préliminaires, s'il y a
lieu.
M. Richard: M. le Président, membres de la commission, M.
le ministre, j'aimerais vous...
Le Président (M. Kehoe): Le projet de loi 251, concernant
St. Bernard Fish and Game Club.
M. Richard: J'aimerais, premièrement, identifier le
représentant de la corporation, Me Bernard Choquette.
Une voix: ...d'Angleterre?
Le Président (M. Kehoe): Le député va
l'expliquer.
M. Richard: Le projet de loi, M. le Président, concerne
effectivement la corporation de St. Bernard Fish and Game Club, qui a
été constituée au terme d'un certificat de constitution
qui a été émis le 11 novembre 1899. Donc, cela fait 90
ans. Le problème que nous avons, c'est que la corporation a
été dissoute le 24 novembre 1973, en vertu de la Loi concernant
les renseignements sur les compagnies, et que, depuis, les administrateurs et
les membres de St. Bernard Fish and Game Club se sont comportés comme si
la corporation existait et fonctionnait toujours.
En fait, la demande que nous faisons à l'intérieur de ce
projet de loi privé, le projet de loi 251, est effectivement une demande
de reprise d'existence, conformément à l'article 2 de la Loi
concernant les renseignements sur les compagnies. Par ce projet de loi
privé, on autoriserait, comme gouvernement, la reprise d'existence
officielle de la corporation qui s'appelle St. Bernard Fish and Game Club.
Sur ce, M. le Président, si toutefois il y a des interrogations,
des questions, Me Bernard Choquette, qui représente la corporation,
pourra y répondre.
Cela se situe dans le coin de Saint-Alexis-des-Monts. C'est un
territoire à côté d'un lac qui s'appelle Sacacomie, dans la
région de Shawini-gan. Cela touche Maskinongé et une partie du
comté de Saint-Maurice. C'est un territoire d'une profondeur d'environ
un mille, le long d'un lac.
Jusqu'à maintenant, la corporation a toujours fait son bilan et a
payé ses taxes scolaires et municipales, comme si elle existait.
Je vous remercie de votre bonne attention et de l'intérêt
que vous portez à ce dossier.
Le Président (M. Kehoe): Merci, M. le député
de Nicolet. Je demanderais à Me Bernard Choquette, le
représentant des requérants, s'il a quelque chose à
ajouter.
M. Choquette (Bernard): Pour le moment, je n'ai rien à
ajouter. Je pense que M. le député a bien décrit la
situation.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, avez-vous des
questions?
M. Fortier: II s'agit d'une reprise d'existence. Bien sûr,
on se préoccupe du fait qu'il s'agisse d'un nom anglophone. C'est
dû au fait que l'incorporation a été faite le 11 novembre
1899. Mais j'imagine que lorsqu'il y aura reprise d'existence, vous avez
l'intention de prendre un nom français?
M. Choquette: Français, tel qu'exigé.
M. Fortier: Est-ce que le nom a été choisi?
M. Choquette: Le nom n'a pas encore été choisi, M.
le ministre. Cependant, la préoccupation est là et, lorsqu'il y
aura possibilité de continuer sous une existence corporative, le
nécessaire sera fait.
M. Richard: Je m'excuse, M. le Président. Sur ce plan, M.
le ministre, est-ce que l'obligation d'avoir un nom français doit
être insérée dans la loi ou est-ce qu'elle fait
déjà partie de la loi?
M. Fortier: Je crois que c'est dans la loi. Je vais demander
à l'inspecteur de nous donner le détail de l'exigence de la
loi.
Le Président (M. Kehoe): M. Bouchard, pour les fins du
Journal des débats, pouvez-vous vous identifier?
M. Fortier: Oui, c'est l'Inspecteur général des
institutions financières.
M. Bouchard (Jean-Marie): La reprise d'existence ne pourra se
faire s'il n'y a pas une dénomination française.
M. Richard: Magnifique.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis, avez-vous des questions?
M. Garon: J'avais l'habitude de demander au ministre, quand de
tels cas se présentaient, de produire les documents attestant que le nom
avait été préalablement changé, selon ce que vient
de dire l'inspecteur général. On l'a fait dans le passé.
D'ailleurs, je dois dire que, dans les cas antérieurs où les noms
ont dû être francisés, le ministre m'a envoyé
lui-même les documents ou me les a fait envoyer par l'entremise de son
bureau, pour montrer que le changement de nom avait vraiment été
fait préalablement à la reprise d'instance.
J'aurais deux questions à poser. D'abord, pour quelle raison y
a-t-il eu cette perte d'existence de l'entreprise?
M. Choquette: Les intéressés ont fait défaut
de déposer leur rapport annuel, en vertu de la Loi concernant les
renseignements sur les compagnies.
M. Garon: Pourquoi?
M. Choquette: Pour le motif qu'à l'époque, la
plupart des membres de la corporation étaient Américains. On m'a
tout simplement expliqué qu'ils croyaient, de bonne foi, agir en
conformité avec les exigences des institutions gouvernementales
concernant les compagnies et, pour une raison que j'ignore, ils n'ont pas
déposé les rapports annuels, tels que requis par la loi, à
compter de 19..., c'est-à-dire bien avant ça. Effectivement, les
dates auxquelles ils n'ont pas produit leur rapport annuel...
M. Fortier: La compagnie a été dissoute le 24
novembre 1973.
M. Choquette: C'est ça, pour une période
identifiée, selon l'avis publié par le ministre d'alors.
M. Garon: Quels sont les administrateurs actuels de St. Bernard
Fish and Game Inc. ?
M. Choquette: Les administrateurs actuels du St. Bernard Fish and
Game Club... Je tiens à vous dire, M. Garon, que, chaque année,
depuis l'existence de la corporation, des assemblées annuelles ont eu
lieu et que des administrateurs ont été nommés. Je peux
vous nommer les gens qui sont actuellement membres du conseil d'administration.
Ce sont MM. Desmond Canavan, Roger B. Prescott, Jean-Guy Touchette, M.
Deputter, M. Trudel et M. Smith.
M. Garon: Donc, de plus en plus de gens du Québec.
M. Choquette: C'est ça. Il s'est produit ceci. À
l'époque, la corporation avait un bail emphytéotique avec le
gouvernement, pour une grande région, et elle l'a perdu. En 1970-1971,
ce bail est venu à terme. Dès lors, les Américains s'en
sont désintéressés et ce sont des gens de la place qui ont
assuré la continuité des activités
du club.
M. Garon: Quelle est la raison pour laquelle vous voulez faire
une reprise d'instance à ce moment-ci?
M. Choquette: La principale raison est simple, M. Garon. C'est
que la corporation est propriétaire de différents biens meubles
et immobiliers et je pense qu'il est plus simple de pouvoir continuer la
corporation déjà existante car, au point de vue des taxes,
revenus ou quoi que ce soit, elle a toujours continué à
répondre aux exigences des lois, conséquemment à son
existence, tout en croyant, à cette époque, qu'il s'agissait
d'une entité corporative qui existait légalement.
M. Garon: Est-ce parce qu'ils ont l'intention de vendre leurs
actifs?
M. Choquette: Absolument pas.
M. Garon: Non? Ils veulent continuer à fonctionner comme
avant?
M. Choquette: Ils veulent continuer à fonctionner. C'est
un club où les gens vont. Il y a 30 membres actuellement qui se
rencontrent une fois ou deux par année. Il y a un gardien présent
à l'année pour vérifier si tout est correct. C'est plus
à des fins sociales et de pêche qu'autre chose.
M. Chagnon: Est-ce que ça mord? M. Choquette:
Apparemment, ça mord.
M. Garon: Et ce ne sont pas des petits poissons rouges.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le préambule de
la loi est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Garon: Le préambule est adopté, oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Garon: Attendez un peu.
Le Président (M. Kehoe): Excusez-moi.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 2, dites-vous?
M. Garon: Les articles 1 et 2.
Le Président (M. Kehoe): L'article 3? M. Garon:
L'article 3 aussi. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le titre est
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le projet de loi, dans
son ensemble, est adopté?
M. Fortier: II est adopté. M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Le projet de loi 251, Loi
concernant St. Bernard Fish and Game Club est adopté. Nous vous
remercions de votre présence, M. Choquette.
Projet de loi 260
J'appelle maintenant les personnes concernées par le projet de
loi 260, Loi concernant AY Unergie inc. Je demande au proposeur, le
député de Saint-Louis, de présenter les requérants
et de faire des remarques préliminaires, s'il y a lieu.
M. Chagnon: Fort brièvement, M. le Président, il
s'agit d'abord du projet de loi 260 concernant AY Unergie inc., dont l'objet
est de confirmer le statut corporatif de cette compagnie. Unergie inc., a
été incorporée en vertu de la partie IA de la Loi sur les
compagnies; l'autre compagnie ne l'a pas été ainsi, mais
plutôt en vertu de la Loi sur les compagnies minières. Elles ont
été fusionnées en 1985 et désirent être
considérées comme ayant le même statut corporatif pour
leurs fins de fusion.
Maintenant, M. le Président, je me permettrai de vous
présenter Me Michael Martin, procureur de la requérante. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): M. Martin, avez-vous quelque
chose à ajouter ou voulez-vous juste répondre aux questions?
M. Martin (Michael): Je crois que M. le député a
très bien expliqué la raison d'être de ce projet de loi. Je
crois que ce serait peut-être mieux si je répondais maintenant
à vos questions.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Fortier: Alors, il ne s'agit pas d'une reprise d'existence. Il
s'agit d'une confirmation de l'existence de la compagnie.
M. Martin: Exactement.
M. Fortier: J'imagine que votre recherche vous a permis de
définir qu'il y avait un doute suffisant pour que quelqu'un puisse
remettre en question l'existence même de la compagnie. Pourriez-vous nous
dire si vous avez fait une recherche et ce qui vous amène à cette
conclusion?
M. Martin: Je crois qu'il ne s'agit pas de reprendre l'existence
de la compagnie, mais plutôt de confirmer son existence en vertu d'une
certaine loi. Elle est soit une compagnie régie par la loi sur les
mines, soit une loi régie par la partie IA. Franchement, on ne sait pas
laquelle. Le but du projet de loi pour cette compagnie, c'est de mettre de
l'ordre dans sa propre maison, de savoir exactement par quelle loi elle est
régie. Cela pourrait éviter des problèmes très
sérieux dans l'avenir qui pourraient se soulever quant au titre bon et
valable que cette compagnie pourrait avoir quant à son actif - cela veut
dire des propriétés, des claims miniers dans la province de
Québec - s'il y avait une opposition à ce titre. Cela a quand
même une valeur de plusieurs millions de dollars. Il faut être
certains de la loi en vertu de laquelle on est régi pour être
sûr que ces propriétés ont un titre bon et valable.
M. Chagnon: Entre la loi sur les mines et la partie IA, vous avez
opté pour la partie IA.
M. Martin: En 1982, il n'y avait pas de disposition
législative qui permettait à une compagnie de sauter de la loi
sur les mines directement à la partie IA. Une partie qui était
régie par la loi sur les mines restait une compagnie régie par la
loi sur les mines. Elle ne pouvait pas sauter d'une juridiction
législative à une autre. Cette possibilité est devenue loi
en 1986. Cette compagnie a présenté une requête pour des
lettres patentes supplémentaires en 1982. Je ne sais pas pourquoi, mais
cette requête a été acceptée. À mon avis,
elle est nulle. Alors, nous sommes quand même dans une position assez
difficile quant à l'existence de la compagnie. On pense qu'elle existe,
mais en vertu de quelle loi? C'est la question primordiale. On aimerait, par ce
projet de loi, confirmer que la compagnie est régie par la partie
IA.
M. Fortier: À l'article 1, vous parlez de la confirmation
de l'existence et, à l'article 2, vous voudriez aussi qu'on confirme
qu'il y a une fusion qui a été validement constituée.
M. Martin: C'est cela.
M. Fortier: Là, il s'agit d'une autre compagnie.
M. Martin: Oui. Après que les lettres patentes
supplémentaires aient été accordées en 1982, la
compagnie a procédé à une fusion, avec une autre
compagnie, de la partie IA.
M. Fortier: D'accord.
M. Martin: À ce moment-ci, je crois aussi que cette fusion
est quand même mise en question.
M. Fortier: D'accord. Alors, toutes les deux étant sous
l'empire de la partie IA de la Loi sur les compagnies, il y a donc fusion..
M. Martin: Exactement.
M. Fortier:... donc, la nouvelle compagnie, AY Unergie inc., est
validement constituée.
M. Martin: La nouvelle compagnie s'appelle AY Unergie inc. C'est
ça.
M. Fortier: Cela va. Je vous remercie.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je voudrais demander à l'inspecteur
général s'il a vérifié les différents actes
qui ont été posés par les deux compagnies au moment de la
fusion... Est-ce que ça satisfait aux exigences des deux lois, les
actions posées par les compagnies?
M. Fortier: M. l'inspecteur.
M. Bouchard: Si vous vous rappelez, ce n'est pas le premier
projet de loi privé de ce genre que nous avons.
M. Garon: Non, non.
M. Bouchard: Le problème technique véritable, sur
le plan juridique, en termes d'exigences, est le suivant. C'est une question
d'interprétation qui a été faite assez souvent par des
avocats. Les compagnies minières peuvent s'enregistrer en vertu de deux
régimes. Elles peuvent s'enregistrer en vertu de la Loi sur les
compagnies minières ou encore en vertu de la Loi sur les compagnies.
Lorsqu'une compagnie minière s'enregistre en vertu de la Loi sur les
compagnies minières, la Loi sur les compagnies minières a toute
une série de dispositions de nature corporative qui concernent son
organisation, mais qui, pour le surplus, réfèrent à la Loi
sur les compagnies. Il est dit: Sauf règle particulière, la
partie I de la Loi sur les compagnies est applicable aux compagnies
minières. Or, que la partie I soit applicable aux compagnies
constituées en vertu de la Loi sur les compagnies minières ne
fait pas que les compagnies minières sont régies par la partie I.
Ce qui est arrivé, c'est que des avocats ont Interprété
"applicable
aux compagnies minières11 certaines dispositions de la
Loi sur les compagnies comme signifiant que ces compagnies, quoique
incorporées en vertu de la Loi sur les compagnies minières,
devenaient régies par la Loi sur les compagnies. Deuxièmement,
comme la Loi sur les compagnies, en 1986, a modifié complètement
la structure et a permis à une compagnie régie par la partie I
d'être régie et continuée sous la partie IA, qui est une
loi complètement nouvelle, c'est ce que cette compagnie a fait. En 1982,
elle a déposé des lettres patentes supplémentaires
changeant son nom et demandant dans les lettres patentes
supplémentaires, d'être régie par la partie I en vue de se
continuer sous la partie IA afin de se fusionner avec une autre compagnie
déjà constituée sous la partie IA. C'est tout cet
imbroglio qui fait que c'est tout illégal, à mon point de
vue.
M. Garon: Pardon?
M. Bouchard: La situation actuelle, les lettres patentes qui ont
été émises en 1982, c'est loin d'être clair que ce
soit légal. Deuxièmement, la fusion subséquente qui est la
continuation qui a été faite sous la partie IA est douteuse et,
subséquemment, la fusion.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le préambule
est adopté?
M. Garon: Attendez un peu. A la suite de ça, vous avez
regardé tout cela.
M. Bouchard: Oui.
M. Garon: Quelle est votre opinion?
M. Bouchard: Je crois que c'est véritablement... On a
d'autres cas que celui-là. Effectivement, dans la loi sur le registre,
il y a une disposition spéciale qui corrige cela. C'est un oubli dans la
loi.
M. Garon: Je comprends, mais ici on n'étudie pas le cas
des autres et la loi sur le registre n'est pas adoptée. Dans l'instance,
l'étude que vous avez faite du cas, sur le plan juridique, à part
de se demander en vertu de quelle loi la compagnie a été
constituée ou fusionnée, est-ce que les règles que l'on
trouvait dans ces lois sur le plan des actes qui ont été
posés ont été satisfaites?
M. Bouchard: Elles ont été suivies.
M. Garon: C'étaient les mêmes pour les deux
lois?
M. Bouchard: Oui, cela a été suivi, sauf que je
vous dis que le seul problème est un problème
d'interprétation de loi. Quant aux formalités, quant aux
règles, quant aux normes, elles ont été suivies.
M. Garon: Alors, vous êtes satisfait de la demande...
M. Fortier: Oui, l'inspecteur m'a avisé qu'il était
satisfait.
M. Garon: ...de la compagnie Unergie. C'est une question de
curiosité, Unergie veut dire quoi?
M. Martin: Lors de l'émission des lettres patentes en
1954, la corporation s'appelait Ungava Copper Corporation et je ne sais pas
comment, après cela, ils en ont tiré Unergie. Je n'en ai aucune
idée
M. Chagnon: Francisation.
M. Garon: Je me demandais si "U" c'était une faute de
frappe pour "É".
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Martin: C'est impossible.
M. Fortier: Les compagnies minières aiment toutes avoir un
nom barbare. Quand il y a un "listing", ça paraît mieux.
M. Chagnon: À la Bourse, c'est plus facile de les
identifier.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le préambule
est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 2?
M. Fortier: Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 3?
M. Garon: Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le titre est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le projet de loi dans
son ensemble est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Donc, je proclame que la Loi
concernant AY Unergie Inc., est adoptée. Je remercie les participants
à ce processus.
M. Chagnon: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Je déclare que la
commission ajourne ses travaux sine die, ayant accompli son mandat.
M. Chagnon: Merci beaucoup, M. le Président.
M. Fortier: Merci.
(Fin de la séance à 17 h 4)