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(Dix heures sept minutes)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration entreprend l'étude des crédits
budgétaires du Conseil du trésor et des organismes relevant du
ministre délégué à l'Administration, pour
l'année financière 1989-1990. M. le secrétaire, est-ce
qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Laporte
(Sainte-Marie) remplacera M. Després (Limoilou); M. Farrah
(Îles-de-la-Madeleine) remplacera M. Forget (Prévost); M. Tremblay
(Rimouski) remplacera M. Fortin (Marguerite-Bourgeoys) et M. Jolivet
(Laviolette) remplacera M. Parent (Bertrand).
Crédits du Conseil du trésor
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
Une enveloppe globale de trois heures a été allouée
à l'étude des crédits de ce ministère. Elle sera
partagée entre les deux formations politiques. M. le président du
Conseil du trésor, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires?
Négociations dans le secteur public
M. Johnson: Elles seraient plus brèves que de coutume, M.
le Président, dans la mesure où - et je suis d'accord avec
l'Opposition - le député de Laviolette entend nous entretenir ou
espère m'entendre l'entretenir des négociations dans le secteur
public, alors que je crois comprendre que le député de
Lévis traitera de tout ce qui, par ailleurs, peut m'intéresser.
Dans ce contexte, j'aimerais limiter mes remarques préliminaires,
justement, à cet aspect de mes fonctions qui m'amène à
traiter de relations du travail comme telles.
Il est évident que, cette année, nous avons principalement
consacré notre temps à la préparation et au lancement de
l'opération négociation avec nos partenaires patronaux. À
l'égard de cette préparation, nous avons reçu, en cours
d'année, les demandes de la grande majorité des syndicats en vue
du renouvellement de leur convention collective et nous avons finalisé
un certain nombre d'ententes avec les syndicats concernant l'offre de
prolongation de la convention pour 1989.
Deuxièmement, au titre du dossier de l'équité
salariale, dont il est beaucoup question dans le cadre des négociations,
nous avons continué à oeuvrer à l'intérieur de
comités conjoints avec les représentants syndicaux. Un travail
intensif nous a permis de cheminer dans l'élaboration et l'application
d'instruments de mesure acceptés par toutes les parties, qui devraient
nous permettre d'obtenir des résultats plus concluants dans cet
important dossier.
Je vous fais grâce, pour l'avoir déjà
mentionné à l'Assemblée nationale, du contexte particulier
qui explique nos offres de façon précise et concrète. Je
ne fais qu'un rappel du rapport de l'Institut de recherche et d'information sur
la rémunération, l'automne dernier, qui permet au gouvernement de
se sentir, ma foi, très confortable, très à l'aise avec
une offre de 4 % d'augmentation, ce qui permet de garantir à nos
travailleurs une protection de leur pouvoir d'achat.
Par souci de permettre des échanges d'idées les plus
constructs possible, les plus complets possible avec le député de
Laviolette et les membres de la majorité ministérielle qui
composent la commission, M. le Président, je vais donc dore ici mes
remarques, ayant, comme vous l'avez vu, concentré toute mon attention
sur le caractère raisonnable, je dirais satisfaisant, des offres
monétaires que nous avons faites.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
président du Conseil du trésor. Préalablement, auriez-vous
l'amabilité de nous présenter les gens qui vous accompagnent?
M. Johnson: À ma droite, M. Denis Bédard,
secrétaire du Conseil du trésor - dans les autres
ministères, on dit sous-ministre - et, à ma gauche, M. Michel
Crête, secrétaire associé aux relations de travail.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le président
du Conseil du trésor. M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Merci, M. le Président. Vous comprenez que
l'heure que nous avons dans le partage du temps avec mon collègue, M. le
député de Lévis, ne me donne pas beaucoup de temps pour
poser des questions sur beaucoup de sujets et je n'ai pas, non plus,
l'idée de négocier ici avec le ministre; je ne pense pas que ce
soit la place et je le comprends très bien. Ayant été
à plusieurs occasions négociateur à d'autres niveaux, je
connais un peu ce qu'il en est de ces négociations qui peuvent
être publiques et qui n'avancent en aucune façon le dossier de la
négociation qui doit se situer à des tables soit sectorielles ou
nationale.
Cependant, j'aimerais, dans les minutes qui vont venir, questionner le
ministre sur ce qui l'amène à faire des propositions comme celles
faites à l'ensemble du secteur public et parapu-biic, sur la question de
l'équité salariale, sur l'ensemble du rattrapage
nécessaire et voire sur des cas particuliers. Qu'est-ce qu'il est
possible
de connaître de la position que le président du Conseil du
trésor, au nom du gouvernement, a déposée aux tables et a
l'intention de continuer, d'après ce qu'il nous a dit hier et à
d'autres moments, à proposer au secteur public et parapublic?
Une première question qui pourrait être d'ordre beaucoup
plus technique: Est-ce que le ministre pourrait faire parvenir aux membres de
l'Opposition l'ensemble des offres qui ont été
déposées aux tables de négociation?Jelesais très
bien, on a des comparatifs au niveau des groupes sectoriels, mais, si le
ministre pouvait nous faire parvenir ça, je l'apprécierais
beaucoup.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor
M. Johnson: Merci, M. le Président. D'abord, je sais
gré au député de Laviolette de ne pas vouloir
négocier ici même les conditions de traval du secteur public. Je
crois comprendre, donc, qu'en commission parlementaire, ce n'est pas l'endroit
pour le faire. Je demanderais au député de Laviolette pourquoi il
me pose des questions dans ce sens-là qui m'amèneraient à
négocier sur la place publique à l'Assemblée nationale,
comme il l'a fait hier lorsqu'il m'a demandé: Allez-vous faire d'autres
offres monétaires et, si oui, de combien? Je regrette, je ne ferai pas
ça à l'Assemblée nationale si je ne le fais pas en
commission.
Cela dit, quant à la série de sujets qu'entend couvrir le
député de Laviolette, j'aurais peut-être dû lire
l'entièreté de la présentation, des notes
préliminaires que j'avais préparées, on aurait
peut-être pu répondre à l'avance à certaines de ces
questions, quoique sans aller dans les détails que pourraient souhaiter
les membres de la commission, je le reconnais. Donc, on pourrait faire cela de
cette façon. Quant à la question précise maintenant que le
député me pose pour savoir si on pourrait lui transmettre
l'ensemble des offres patronales, on m'indique ici que c'est simplement une
question de capacité de nos forêts à produire du papier qui
est en cause, on parle de quelque 30 000 pages. Si le député de
Laviolette a assez de place dans son bureau ou dans son bureau de comté
ou sur la route 40 entre ici et son comté, enfin, oui, j'accepte dans la
mesure où il y tient...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, laissez aller le président du Conseil du trésor.
M. Johnson: J'accepte, dans la mesure où le
député de Laviolette y tient, de lui faire transmettre ce qu'il y
a de disponible, donc de comestible, selon lui, pour sa meilleure
compréhension de nos offres. Je l'avertis tout de suite, iI y a à
peu près 30 000 pages de texte.
M. Jolivet: Oui, je comprends très bien ce que le ministre
est en train de me dire sur deux points, M. le Président. D'abord, sur
la question de la négociation, ce que j'ai toujours voulu savoir et que
je vais continuer à vouloir savoir aussi bien à
l'Assemblée nationale qu'en commission parlementaire, c'est: Est-ce que
le ministre tient mordicus à ce qu'on appelle son plancher-plafond et
qu'il n'y a rien à faire ou s'il y a des marges de manoeuvre pour la
négociation? C'est dans ce sens-là, je pense, que les questions
sont posées. Le ministre le comprend très bien; quand je dis que
ce n'est pas ici la place pour négocier chaque convention collective,
chaque détail de la convention collective, c'est ce dont je parle.
Deuxièmement, quant aux offres patronales que je demande au
ministre il est évident que ce que je croyais qu'il avait, ce ne sont
pas les conventions collectives. J'ai l'impression qu'il ne change pas les
conventions collectives de a à z. Je suis assez habitué à
négocier pour savoir que ce n'est pas ça que je demande au
ministre. Ce que je demande au ministre, c'est: Est-ce qu'il a. lui, là
où il y a des synthèses, fort probablement, de ce qu'il offre,
les places où il y a des changements majeurs dans la convention
collective? Je ne demanderai pas que le ministre me donne les changements de
virgule et de point-virgule, mais si vous me disiez, par exemple, qu'on change
la norme en ce qui a trait aux étudiants dans une classe pour avoir plus
d'étudiants ou moins d'étudiants et que cela donne plus ou moins
de professeurs, je comprends que cela a des millions de dollars à la fin
comme conséquence. Ce que je demande au ministre, ce ne sont pas les
conventions collectives qu'il a déposées comme offres patronales;
ce sont plutôt les documents-synthèses qu'il a
préparés pour faire la différence entre l'offre et la
demande, qui nous permettent de voir noir sur blanc quelles conventions
collectives il propose ou la partie majeure d'un changement des conventions
collectives. C'est ça que je voudrais avoir.
Du point de vue salarial.. en général, M. le
Président, la négociation ne semble pas, au point où on en
est, avoir vraiment progressé. Les deux positions sont
diamétralement opposées. Le ministre faisait dernièrement
une intervention où il rejetait du revers de la main la demande des
centrales syndicales. Il disait de façon directe. en termes
d'évaluation, que, s'il fallait que ce soit accepté tel que
présenté, ce serait de 1 800 000 000 $ à 3 000 000 000 $
pour la première année de la convention, soit une augmentation de
24, 7 %, ce qui pourrait se traduire par une hausse des impôts de 30 % et
il ajoutait un autre montant concernant la taxe de vente. J'aimerais bien
savoir s'il parlait des deux en même temps ou s'il parlait de l'un ou
l'autre. J'ai cru comprendre que c'était l'un ou l'autre, mais
j'aimerais qu'il me l'explique.
Le ministre peut-il me dire comment il arrive à son
évaluation, pour l'ensemble des demandes syndicales, à 24, 7 %
d'augmentation ou
à entre 1 800000000$et3000000000$?
M. Johnson: Dans l'ordre où le député a
évoqué les différents éléments, oui, les 4 %
sont fermes. Je n'entends pas déposer une autre offre globale ou finale
ou quoi que ce soit. Pour avoir déjà expliqué le contexte
dans lequel nous en sommes arrivés à ces 4 % d'augmentation, je
ne croirais pas devoir répéter tout ça pour prendre le
temps de la commission ici, sauf que, lorsque l'on regarde ce qui se passe dans
le marché privé, d'une part, on voit qu'il y a, à
l'égard des conventions qui ont été conclues l'an dernier,
en 1988, pour une période de 18 à 36 mois en moyenne, des
augmentations de 4 % qui ont été consenties pour 1989. Cela
correspond, d'ailleurs, très bien a ce qui était la croissance de
l'indice des prix à la consommation pendant l'année 1988 qui,
évidemment, est l'année de référence par rapport
à laquelle on ajuste les salaires. C'étaient 4 % au 31
décembre 1988. Les statistiques nous ont indiqué que l'inflation
avait été de 4 % et c'est ce qui nous a permis de
réitérer les 4 %. Nous aurions pu aller jusqu'à 5 %. Si le
chiffre du 31 décembre 1988 à l'égard de l'inflation de
1988 avait été de plus de 4 %, mais pas plus de 5 %, nous aurions
ajusté en conséquence notre offre pour 1989.
La deuxième raison, dans ce contexte, c'est que nous avons la
conviction, de notre côté, qu'en matière
d'équité externe, c'est-à-dire en regardant quelle est
notre facture totale pour nos 340 000 employés, en regardant cette
facture à la lumière de ce qu'elle serait ou pourrait être
si ces 340 000 travailleurs du secteur public étaient dans le secteur
privé, en faisant l'exercice, on s'est aperçu que ça
coûterait 11 000 000 000 $ aux employeurs privés pour embaucher
ces 340 000 personnes pour accomplir des tâches similaires. Donc, peu
importe comment on place les quelque 300 000 employés, soit dans le
secteur privé ou dans le secteur public, ça coûte plus ou
moins 11 000 000 000 $ pour les rémunérer. Alors, comparé
avec ce qu'ils pourraient faire ailleurs comme groupe, c'est donc
équitable.
Cela ne répond pas à la question d'équité
interne: Est-ce que les emplois, les uns par rapport aux autres, sont bien
rangés? J'ai évoqué tout à l'heure que nous avions,
en matière d'équité salariale, des comités de
travail avec les syndicats, des comités conjoints qui ont
arrêté des instruments de mesure de la valeur des emplois et qui
nous permettront, éventuellement, d'une façon beaucoup plus
concluante - je dirais solide - que par voie de revendication, de voir si les
emplois sont bien rangés et d'en arriver, le cas échéant,
à un mode de correction à l'égard des emplois qui seraient
mal rangés. Donc, c'est pour ça qu'on offre 4 %. C'est pour
ça qu'on continue à offrir 4 %. S'il y a des correctifs à
apporter, il faudrait que ce soit à l'intérieur de cette
balise.
Quant à la question du député sur les 3 000 000 000
$ que coûterait une réponse complète et entière aux
demandes du secteur public, c'est la limite plafond, je dirais, qui peut
être calculée à la lumière des demandes de la CEQ.
Je pense que le député, d'expérience est
particulièrement familier avec la CEQ plutôt qu'avec les autres
syndicats. C'est un membre de la CEQ.
M. Jolivet: Ayant fait partie du front commun de 1972 et de 1976,
je connais aussi les autres.
M. Johnson: Vous connaissez les autres aussi. Mais je crois
savoir que le député de Laviolette vient du milieu de
l'enseignement. Cela dit, lorsqu'on regarde ce que signifiaient les demandes de
la CEQ pour l'ensemble de ses membres, au titre des salaires, c'était de
10 % à 12 % qu'il fallait comptabiliser, pour la réduction de
tâche, c'était de 5 % à 7 %; pour les régimes de
retraite, quelque chose de l'ordre de 5 %. Nous sommes en train de faire
ça de mémoire ici, en avant, plutôt qu'à la
lumière d'un chiffre précis qu'on n'a pas à la
portée de la main. Les demandes additionnelles pour les vacances,
c'était 2 % ou 3 % et il y avait diverses dispositions, par exemple, une
augmentation de 20 % à l'égard des conditions de
rémunération des infirmières qui font partie de la CEQ ou
qui ont confié un mandat de représentation à la CEQ.
Alors, 20 % pour les infirmières, si on répercute ça sur
l'ensemble de la fonction publique, c'est 2 %.
M. Jolivet: Ce que vous êtes en train de me dire, c'est que
vous prenez la demande de la CEQ et que vous la répercutez sur toutes
les autres demandes, sans égard aux demandes des autres qui
étaient différentes.
M. Johnson: Je suis en train de vous dire que je n'ai pas
l'intention d'avoir 340 000 employés regroupés dans quatre
grandes centrales plus d'autres syndicats, de me promener dans le décor
et d'offrir 12, 5 % à l'un, 11, 25 % à l'autre et 17, 25 % au
troisième...
M. Jolivet: Le problème, c'est que vous parlez de
masse...
M. Johnson:... et 4, 2 % à l'autre.
M. Jolivet: M. le ministre, je comprends ce que vous dites, mais
vous parlez de masse salariale...
M. Johnson: Oui.
M. Jolivet:... et non pas d'augmentation salariale, du salaire
lui-même. Vous parlez des autres conditions additionnelles à
ça, comme la diminution de tâche, si vous parlez de
l'enseignement. Ce ne sont pas les mêmes demandes qu'on a des autres
centrales.
M. Johnson: Non, mais je parle du coût. Regardons ce que
signifie, pour la première année, la demande de la CEQ au point
de vue des coûts pour l'État d'assurer la
rémunération, la prestation de service qu'on connaît par
les membres de la CEQ, c'est 24,7 %.
M. Jolivet: C'est cela.
M. Johnson: 24,7 % sur les 11 000 000 000 $ dont je parlais tout
à l'heure, cela fait 3 000 000 000 $. On ne se cassera pas la
tête.
M. Jolivet: C'est le maximum, mais en appliquant les mêmes
conditions à tout le monde...
M. Johnson: Bien oui.
M. Jolivet: ...même si les demandes ne sont pas les
mêmes.
M. Johnson: Évidemment.
M. Jolivet: C'est pour ça que vous dites après cela
1 800 000 000 $ Qu'est-ce que c'est?
La différence entre 1 800 000 000 $ et 3 000 000 000 $?
M. Johnson: 1 800 000 000 $, de mémoire, c'est
l'état des demandes de la CSN.
M. Jolivet: Bon.
M. Johnson: De mémoire.
M. Jolivet: Si vous appliquiez les demandes de la CSN à
tout le secteur, cela coûterait...
M. Johnson: ...1 800 000 000 $.
M. Jolivet: ...1 800 000 000 $ et, si vous appliquiez celles de
la CEQ à tout le monde, c'est 3 000 000 000 $.
M. Johnson: C'est cela.
M. Jolivet: Dans ce sens-là, vous dites que c'est dans une
fourchette de 1 800 000 000 $ à 3 000 000 000 $.
M. Johnson: Oui, c'est cela. Alors, moi, j'offre 4 %; j'offre 440
000 000 $.
M. Jolivet: Oui, mais 4 %, est-ce que c'est l'augmentation
salariale ou si c'est l'augmentation de la masse, du coût?
M. Johnson: Non, c'est salarial, mais le vrai coût complet,
le coût de système qui est relié évidemment...
M. Jolivet: Oui.
M. Johnson: ...est de 0,7 %. Le net, donc la masse salariale
croîtrait de 4,7 % et, pour un employé qui, lui, est en
progression dans son échelle, cela représente environ 3 % de
plus. Cela peut être autour de 7 %. Pour l'individu en progression dans
son échelle, notre offre représente 7 %; là, on parle
seulement de conditions salariales avec les répercussions.
Évidemment, si on parle de régime de retraite, de congés
parentaux et de toutes ces choses, cela évolue au même rythme
essentiellement. Alors, la masse totale de rémunération est de 11
000 000 000 S. Moi, je suis en train de parier d'augmenter cela de 4 %
"overall", mur à mur, en regard de toutes les dimensions, de tous les
éléments qui constituent la rémunération. La CSN me
dit: Non, 4 %, cela n'a pas grand bon sens, on devrait plutôt parier de
17 %. La CEQ dit: Qu'à cela ne tienne! 24,7 %, ce serait la moindre des
choses.
M. Jolivet: Vous parlez de la première année.
M. Johnson: Oui.
M. Jolivet: Mais, quand on regarde l'équité
salariale demandée par la CSN, répartie sur 4 ans, elle est
d'environ 420 000 000 $... Quand vous prenez la CEQ, qui diverge sur ce
chapitre, c'est a peu près de 290 000 000 $. Vous êtes en train
d'extrapoler. C'est pour cela que vous dites: L'extrapolation que je fais, en
appliquant à tout le monde la demande de la CEQ, c'est 3 000 000 000 $.
Ce ne sont pas les demandes de tout le monde. Ils n'ont pas tous demandé
ça, ce que vous êtes en train de me dire.
M. Johnson: Une chance!
M. Jolivet: Mais vous l'appliquez dans votre calcul. C'est ce que
vous dites au monde.
M. Johnson: II faut qu'on se comprenne. Ce n'est pas, et
ça n'a jamais été depuis 25 ans, la pratique
gouvernementale d'écouter les différentes centrales syndicales et
de régler avec l'une... On l'a fait, par exemple, avec la FTQ et avec
nos professionnels, pour 4 %. On s'est parlé et ils ont accepté 4
%, c'est clair. À l'autre extrême, il y a des gens qui demandent
24,7 % et on réglerait pour cela? Et on réglerait avec une couple
de centaines de milliers d'autres personnes, divisées en 15 groupes
différents?
M. Jolivet: Ma question est différente. Quand vous parlez
du salaire direct, versé par chèque de paie, c'est une
équité pour tout le monde. Sauf que, dans certains cas, vous avez
du rattrapage et d'autres facteurs qui peuvent jouer. Ce que vous êtes en
train de me dire se rapporte à la tâche. C'est ce dont je parie,
de tout le reste qui est demandé. C'est pour cela qu'à ce
moment-là, quand vous extrapolez en pariant de
3 000 000 000 $ pour l'ensemble du secteur public et parapublic, non
seulement vous tenez compte de la demande de la CEQ sur la question salariale,
qui s'applique à tout le monde, plus l'équité qui peut
exister, plus le rattrapage dans certains cas, mais l'augmentation ou la
diminution de la tâche, vous l'appliquez à d'autres qui ne la
demandent même pas, parce que ce n'est pas ce qu'ils demandent. C'est ce
que vous êtes en train de faire. Quand vous parlez de 3 000 000 000 $,
à mon avis, vous faussez la réalité des demandes de
l'ensemble. Vous l'appliquez en extrapolant à partir de la demande de la
CEQ, à tous les autres secteurs d'activités.
M. Johnson: Lorsqu'on aura une entente avec tout le monde, je
peux vous dire tout de suite qu'il n'y aura pas de divergences faisant que
certains vont avoir eu 4 % et d'autres, 19 %. On va se comprendre.
M. Jolivet: Au niveau salarial? M. Johnson: Oui.
M. Jolivet: Au niveau salarial, pour cette partie, on a d'autres
questions.
M. Johnson: C'est vrai pour les autres coûts. Quand on
prend l'offre de la CEQ ou celle de la CSN, par exemple, j'ai
évoqué qu'à l'égard des infirmières de la
CEQ, il y a une demande particulière. J'ai répercuté
l'effet pour nous de cette demande sur les infirmières seulement, pas
sur les 340 000 employés du secteur public. Je n'ai
considéré que le cas des infirmières pour dire: Houp! Si
la demande de la CEQ est de cet ordre et qu'il faut régler pour
ça... On ne peut pas régler le cas de 3000 infirmières
pour ce que la CEQ demande, régler avec la fédération des
infirmières pour un autre montant et régler avec je ne sais pas
quel groupe indépendant qui relève de je ne sais pas qui pour un
autre montant. On ne peut pas faire cela. On ne peut pas accepter que des
infirmières dans un hôpital soient payées à des taux
différents à cause de la centrale, voyons!
M. Jolivet: Non, je commence à comprendre. Comme vous le
disiez, ce n'est pas ce que je comprenais. Ce que je comprenais, c'est que vous
répercutiez les plus hauts coûts de chacun dans l'ensemble du
système. Ce que vous êtes en train de me dire, c'est que les plus
hauts coûts pour les infirmières, vous les prenez au plus haut de
la CEQ et au plus bas de la CSN disons, comme exemple.
M. Johnson: D'accord, c'est ça.
M. Jolivet: Dans l'enseignement, les plus hauts coûts, vous
les prenez de la CEQ, et vous prenez les plus bas ailleurs dans un autre groupe
syndical et vous les répercutez sur l'ensemble en disant: Si je donnais
le minimum de ce qui est demandé par l'une des centrales pour la
même catégorie d'employés, ça serait 1, 8 %. Si je
prenais le maximum qui est demandé par une autre centrale pour
l'ensemble des mêmes employés du même secteur
d'activité, à ce moment-là, ça serait 3 000 000 000
$. C'est ce que je comprends.
M. Johnson: Oui, c'est légitime de regarder ça de
cette façon. Il est entendu que je ne prenais pas le pire cas,
c'est-à-dire les demandes extrêmes dans chaque catégorie,
pour les additionner et les répercuter sur 350 000 personnes. Je
regardais, par catégorie, quel était l'état de la demande
et, dans la mesure où je vous ai dit que c'était 10 % à 12
%, cela vous donne une idée. C'est peut-être 11, 5 %. Je ne veux
pas vous induire en erreur. Lorsqu'on donne l'état des demandes, cela
varie d'une certaine catégorie à d'autres. Mais, si je prends,
pour poursuivre mon exemple, la CEQ, que je regarde quelles sont les demandes
et que je répercute ces demandes, élément par
élément, sur les employés du secteur public qui seraient
affectés, si j'additionne tout ça, de fait, on demande 3 000 000
000 $ d'augmentation de salaires sur 11 000 000 000 $, pour la première
année, si l'on suivait le modèle CEQ. Cela me permet de dire,
pour enchaîner, qu'étant donné que la taxe de vente
rapporte cette année 4 320 000 000 $, de mémoire, il faudrait la
porter à 7 320 000 000 $ de revenus, donc, passer d'un taux de 9 %
à 16 %. Sachant que l'impôt sur le revenu des particuliers
rapporte au gouvernement du Québec, je crois, 9 800 000 000 $ cette
année et qu'on a besoin de 3 000 000 000 $ de plus, c'est encore 30 %
d'impôt sur le revenu des particuliers qu'il faudrait ajouter; à
défaut de quoi, il faudrait encourir un déficit additionnel de 3
000 000 000 $ pour retourner aux belles années Parizeau. (10 h 30)
M. Jolivet: Les deux exemples que vous donnez ne sont pas
additionnés, j'espère.
M. Johnson: Non, c'est l'un ou l'autre. C'est une somme de 3 000
000 000 $ qui est en cause. Alors, il faudrait aller chercher des revenus d'une
façon ou d'une autre; mais remarquez qu'une fois qu'on a
réglé le problème des revenus, ce qu'on vient de
créer, c'est une augmentation des dépenses de l'État qui
sont, cette année, de 33 213 000 000 $, une augmentation de 9 % des
dépenses de l'Etat au seul titre des augmentations de salaires et de
l'amélioration des conditions de travail de nos 340 000 employés.
Cela devient très lourd à porter, 9 % d'augmentation de
coûts au titre de la rémunération, alors que tout le monde,
dans le monde entier et l'Amérique du Nord, a actuellement, au chapitre
des conditions de travail 4 % de plus que l'an dernier.
M. Jolivet: D'une façon ou d'une autre, je ne voudrais pas
entrer dans la partie démagogique de la fin de votre réponse,
tout à l'heure, en parlant de M. Parizeau. Je dirai simplement que ]'ai
négocié, en 1976, à la veille d'une élection
libérale, je m'en souviendrai toujours, à la fin du mois
d'août, l'offre qui était, selon les syndiqués... M.
Crête, qui est une des personnes qui ont vécu cette époque,
sait que l'expression employée à l'époque n'était
pas "The sky is the limit", c'était "Over the sky is not the limit". Ce
qu'on avait offert, à l'époque, avec l'intégration dans
les échelles de l'indexation n'avait pas de bon sens et il fallait bien
que les employés l'acceptent. C'était un cadeau qu'ils ne
s'attendaient même pas d'avoir et cela a coûté cher. Cela a
eu des effets dans les négociations ultérieures. Je les connais,
je sais de quoi je parle.
Je voudrais poser une question. Dans l'ensemble des offres qu'il fait,
est-ce que le ministre est en train de nous dire qu'il accepterait - j'ai cru
comprendre ça à travers les branches - une certaine forme de
rattrapage salarial pour diverses catégories d'employés? Est-ce
qu'il est prêt à le faire et dans quelles conditions? Avant que je
l'oublie, tout à l'heure, j'ai demandé au ministre des documents.
Il m'a dit que, si je transportais ça dans ma voiture, entre
Grand-Mère et Québec, sur l'autoroute 40, ça risquerait
peut-être de dépasser le poids limite pour les véhicules
lourds, mais est-ce qu'au moins il va m'envoyer la synthèse dont je
faisais mention?
M. Johnson: Réponse: Oui, en principe. Pour être
pratique, tout de suite, je pense que je vais faire Inscrire sur chaque page,
en rouge, que le document que vous consultez maintenant...
M. Jolivet: En bleu, ce serait beau!
M. Johnson: Ou en bleu, si vous voulez; bleu, blanc, rouge,
même, étant donné que c'est le 200e anniversaire de la
révolution d'on sait qui.
M. Jolivet: Le Canadien a gagné hier.
M. Johnson: J'inscrirais un caveat sur chaque page pour dire:
Vous avez entre les mains une feuille de papier que M. le député
de Laviolette nous a demandée, sachant que c'est un résumé
des offres patronales, donc que le résumé ne prétend pas
être exhaustif, que ça peut donner ouverture à
Interprétation, que ça peut paraître incomplet, donc, que
la réaction patronale en matière de négociations, compte
tenu des demandes syndicales est... Enfin, je pense que la note et l'avis de
prudence risquent d'être une annexe fort longue.
M. Jolivet: En tout cas, on veut les avoir.
M. Johnson: Comme vous le dites, en tout cas, on pourra
peut-être vous envoyer quelque chose qui permet d'évaluer, en
gros, quelles sont les directions, les orientations et quels sont,
concrètement, la plupart des éléments de la
rémunération, ce qu'on est disposé à faire, dans le
sens de ce que nous offrons.
M. Jolivet: Le rattrapage.
M. Johnson: Le rattrapage. Non, ce que j'ai évoqué
tout à l'heure, c'est dans le contexte du dossier d'équité
salariale. Le député a évoqué, par exemple, les
revendications de la CSN, de la CEQ en matière d'équité
salariale qui ne font pas partie, de fait, des 3 000 000 000 $ dont on parlait.
Si on veut continuer à parler dans ces termes et qu'on prend deux
plafonds, celui de la CEQ pour les demandes. 3 000 000 000 $, et celui de la
CSN pour l'équité salariale, 427 000 000 $, on commence à
augmenter notre taxe de vente encore plus que tout à l'heure.
M. Jolivet: Et ce n'est pas dans les 3 000 000 000 $.
M. Johnson: Les 427 000 000 $ au titre de l'équité
salariale que la CSN revendique doublent littéralement l'offre que nous
faisons. On offre 4 % précisément, à peu près 450
000 000 $, et la CSN nous dit: Oui, mais il faut mettre 427 000 000 $, avant
ça, pour corriger des problèmes d'équité.
M. Jolivet: Les 427 000 000 $, c'est sur 4 ans qu'elle les
demande.
M. Johnson: Oui, mais on va se comprendre, les 427 000 000 $ vont
être dans la masse de la rémunération à terme, par
rapport à ce qui est offert. Ce que nous devons faire dans ce dossier
avec nos travailleurs, ce sont des travaux qui permettent d'être
confortables avec les résultats, des mesures d'écarts, s'il y en
a, entre les différents emplois. Il y a toutes sortes de façons
d'aborder le dossier de l'équité salariale. Il y a la
façon que je qualifierais d'objective, scientifique, réaliste,
qui est de nous asseoir avec nos travailleurs et de dire: Comment
évalue-t-on les emplois? Il y a à peu près 1000 titres et
postes d'emploi différents dans le secteur public.
M. Jolivet: Est-ce que vous pouvez me permettre une petite
sous-question?
M. Johnson: Oui.
M. Jolivet: Là, vous êtes en train de vouloir
mêler deux choses.
M. Johnson: Ah?
M. Jolivet: Vous avez l'équité salariale qui est
une question hommes femmes en termes de
demande et il y a l'équité quant aux catégories
d'emploi équivalentes et là vous avez les inhalos versus la
question des infirmières, qui est autre chose, qui constitue un
rattrapage. Ce que je crois comprendre, il y a un rattrapage et
l'équité. La demande d'équité salariale c'est
hommes femmes et l'autre, le rattrapage, c'est le corps d'emploi identique.
Cela fait partie de l'enquête que vous avez faite ou que vous avez
demandée à des gens et qui n'a malheureusement pas
été acceptée.
M. Johnson: Pour les techniciens de la santé?
M. Jolivet: Oui.
M. Johnson: Ah, oui. Écoutez...
M. Jolivet: J'aimerais qu'on...
M. Johnson: De toute façon, lorsqu'on parle
d'écarts salariaux - les techniciens de la santé parlent de
rattrapage - ça demeure quand même une situation où des
gens comparent leur rémunération à celle d'autres
personnes. Nous disons, nous: Qu'il s'agisse de l'équité
rattrapage, entre guillemets, qu'évoquent certains, qu'il s'agisse de la
correction éventuelle de discrimination en raison du sexe de nos
travailleurs, qu'il s'agisse de quelque écart que ce soit, la
façon de nous assurer de la réalité, de la
vérité de l'écart, de son caractère, c'est par le
biais des comités conjoints que nous avons mis sur pied avec tout le
monde, sauf avec la CSN, de mémoire, qui visent à retenir les
instruments de mesure acceptés par tous, employeurs et employés,
qui visent à assurer une méthodologie pour utiliser ces
instruments de mesure qui fait l'affaire de tout le monde, pour en arriver
à la fin à des résultats que tout le monde va être
obligé d'accepter. On va se comprendre, on ne s'obstinera pas sur les
résultats. Si on dit: Nous, employeurs, croyons que l'instrument de
mesure par points et facteurs, méthode maison qui permet de mesurer le
contenu des emplois, donc d'assigner des points à tout ça, et
donc de déterminer un poids relatif qui va être
rémunéré, que vous, travailleurs, êtes parfaitement
d'accord et que vous nous dites que c'est un instrument fantastique, si on
prend l'instrument à deux, qu'on mesure et qu'on arrive avec des
résultats, on va être obligé de vous en parler, des
résultats. Cela va être un__pju liant, un peu engageant,
toutjça.
ÊTTopposé, la CSN a fait de ce dossier un dossier que je
qualifierais de revendication purement politique en formulant un postulat que
je cite: II y a dans la fonction publique du Québec une discrimination
systématique, donc consciente, donc voulue, à l'endroit des
femmes, ce que je rejette, moi, comme employeur, parce que, depuis 25 ans, on a
négocié des conditions de travail de nos travailleurs du secteur
public et la CSN serait en train de nous dire qu'elle a, elle, volontairement,
sciemment, consciemment et systématiquement désavantagé
les femmes qui sont dans le secteur public. Je rejette cette notion. Je
dis: Allons voir, emploi par emploi, selon une méthode objective
conjointe, avec les représentants des travailleurs ce qu'il en est des
différents emplois, des différents titres et postes d'emploi dans
la fonction publique. Situons-les, et là on verra s'il y a des
divergences, s'il y a des emplois qui ne sont pas à la bonne place,
là on sera obligé de les corriger à terme, d'une
façon ou d'une autre. Tout ça va être pas mal
engageant.
M. Jolivet: Les travaux de ce comité d'évaluation
des emplois avec la FTQ et les professionnels, où en est-ce rendu?
Est-ce que c'est terminé? Est-ce qu'à la suite de la cueillette
de l'ensemble des données qui a eu lieu on les a colligées?
Est-ce que des décisions vont être prises bientôt?
Quand?
M. Johnson: On a commencé en premier avec la FTQ qui, au
passage, est de loin, je dirais, la centrale - tout le monde le sait - qui est
particulièrement versée et experte dans ce genre d'exercice, pour
qui le dossier de l'équité salariale est un dossier réel.
C'est un dossier fondamental et de principe. Ce n'est pas un dossier de cri de
mort sur la place publique.
M. Jolivet: Vous n'accusez pas les autres d'avoir des visions
irréelles. Vous n'accusez pas les autres d'être
irréels.
M. Johnson: C'est un vrai dossier.
M. Jolivet: Si vous dites qu'eux sont réels, cela veut
dire que les autres sont irréels.
M. Johnson: Non, je les comparais avec la CSN, par exemple.
M. Jolivet: C'est ce que je dis.
M. Johnson: Oui, si vous voulez employer le mot
"irréel11 pour la CSN, allez-y.
M. Jolivet: Ce n'est pas moi qui l'emploie, c'est vous qui me le
dites. Non, c'est vous qui le dites, ce n'est pas moi. Je vous pose la
question.
M. Johnson: J'ai dit que le dossier était très
réel et était une question de principe fondamentale et non pas un
simple dossier de revendication politique et idéologique pour la FTQ, on
va se comprendre. C'est ce que je compare. Oui, on a arrêté les
instruments de mesure, on les a choisis, on les a utilisés pour un
inventaire à la suite d'une collecte de données et en juin on
espère bien avoir des résultats avec lesquels on peut travailler,
dans le cas de la FTQ. Avec la CEQ, ça pourrait aller au
mois de septembre et avec le Syndicat de professionnelles et de
professionnels du gouvernement du Québec, en octobre,
espérons-nous, sachant que la FTQ et les professionnels ont
accepté l'offre de prolongation à 4 % pour 1989 et que la CEQ,
évidemment - on le sait, j'en ai parié tout à l'heure - a
des revendications de l'ordre de milliards de dollars.
M. Jolivet: Ce que vous êtes en train de me dire, parce
que vous dites que c'est liant, c'est liant aussi bien pour vous que pour les
deux parties.
M. Johnson: Oui, c'est engageant, je pense, pour tout le
monde.
M. Jolivet: Est-ce que vous vous engagez, s'il y a vraiment
discrimination, à l'inclure dans la présente convention
collective?
M. Johnson: Je ne prévois pas que, pour 1989, on fasse
quoi que ce soit. On est rendu en avril, bon. L'offre pour 1989 est nette,
claire, précise et comprenait la mise sur pied d'un comité
d'étude. Enfin, au sujet de l'avancement, on commence à parier
d'octobre pour certains résultats de l'étude sur les
disparités, les relativités salariales. Les correctifs, s'il y
avait lieu d'en prévoir, ne pourraient pas vraiment voir le jour avant
la prochaine année.
M. Jolivet: Cela veut donc dire que, compte tenu d'une question
que je voulais vous poser sur la négociation en général,
vous êtes en train de me dire que vous ne pourrez pas l'inclure pour la
première année de la convention collective.
M. Johnson: En 1989, non.
M. Jolivet: Pour les deuxième et troisième
années de la convention collective, à quel moment avez-vous
l'intention de faire des offres sur ce plan? Est-ce que c'est au cours des
négociations ou après les négociations? Quel est le moment
où vous prévoyez faire les offres pour les deuxième et
troisième années?
M. Johnson: Comme la dernière fois, lorsqu'on sent que
c'est mûr et qu'on peut régler globalement à des taux
raisonnables à l'intérieur d'un cadre financier qu'on
connaît, qui est connu, qui n'est pas caché. On n'a pas deux jeux
de livres comptables comme gouvernement. Si on s'avisait de faire cela, iI y a
un certain Vérificateur général, pour ne pas parler du
contrôleur des finances, qui hurlerait sur la place publique, sans
compter tous les gestionnaires de tous les ministères. On a juste un jeu
de livres comptables. Tout le monde sait exactement où on s'en va. Tout
le monde connaît notre cadre financier. Tout le monde connaît les
contraintes très réelles avec lesquelles on doit vivre. Tout le
monde voit ce qui se passe dans la réalité. Il suffit d'habiter,
je pense, dans la Galaxie de la Voie lactée pour voir ce qui se passe
ici, au point de vue pratique, dans l'économie privée,
l'évolution des salaires, etc. Je suis prêt à discuter
très activement pour régler 1989 et, si on sent que cela atteint
un degré de maturité, les discussions et les relations entre les
parties. pour aller combler tout cela pour 1990-1991 en même temps, on va
le faire.
M. Jolivet: Comme je vis sur la planète Terre, dans un
secteur que je connais et que ma seule fille est infirmière à
Saint-François-d'Assise, dans un hôpital en difficulté au
point de vue microbiologique avec les fameux champignons, et le
député de...
M. Johnson: De Lemieux.
Négociations avec les infirmières et les
infirmiers
M. Jolivet:... Vanier en sait quelque chose, je passerais
à l'étape de questions sur la négociation avec les
infirmières et infirmiers du Québec. Dans un contexte où
le Conseil du patronat du Québec et l'Association des hôpitaux du
Québec ont dit qu'un rattrapage salarial s'imposait pour les infirmiers
et les infirmières qui sont les moins bien payés au Canada,
à l'exclusion de Terre-Neuve, bien entendu, est-ce que le ministre, dans
ce cas particulier, croit qu'un rattrapage salarial est nécessaire et
est-ce qu'il a l'intention de déposer de nouvelles offres salariales
à ce groupe d'emploi, puisque certains éditorialistes commencent
à lui dire qu'il faut régler ce problème-là et dans
un contexte où tout le monde semble dire que, oui, il y a quelque chose
à faire là? Le ministre n'aurait pas à exporter, comme il
le disait tout à l'heure, pour prendre le terme employé en
négociation, le "pattern", le mode de rémunération de ce
secteur à d'autres secteurs. J'aimerais savoir si le ministre croit
qu'il y a aussi un rattrapage salarial à faire à ce
moment-là. (10 h 45)
M. Johnson: Lorsque l'on parle de rattrapage, il faudrait quand
même définir ce qu'on tente de rattraper. Ce qui est normal,
acceptable et compréhensible lorsque les infirmières le font
valoir, c'est que, dans des sociétés relativement comparables et
voisines, on devrait peut-être avoir des niveaux de
rémunération un peu comparables et voisins. On entend souvent les
infirmières nous dire: Au Canada, on est les moins bien payées.
J'ai même entendu une journaliste de Radio-Canada dire hier soir à
la télévision: Les infirmières font toutes sortes de
démonstrations un peu partout sur leurs conditions de travail, mais que
ce que celles du Québec ont de particulier, c'est qu'elles sont les
moins bien payées au Canada". Fausseté monumentale.
Pour 1989, en incluant notre offre de 4 %
aux infirmières québécoises, comme le jargon le
veut, le "job rate", le taux auquel on rémunère l'emploi, y
compris, évidemment, les différentes primes qui peuvent
être associées à différents aspects de la
tâche, au-delà du soi-disant salaire de base relié à
la tâche, nos infirmières, au maximum de l'échelle, donc,
ont 18, 22 $ l'heure, ce qui représente l'indice 100. Disons que ce
serait le facteur 100, l'étalon par rapport auquel on mesure ça.
En Ontario, 19, 29 $ l'heure, soit 105, 9. Donc, une différence de 5, 9
% avec la province où on retrouve les plus hauts salaires pour les
infirmières. On est loin des 25 % et des 40 %: 5, 9 %. La seule autre
province où on trouve des infirmières mieux
rémunérées, c'est la Saskatchewan: 18, 30 $ l'heure, 0, 08
$ de plus qu'au Québec: 0, 4 %. Vous me permettrez de prétendre
qu'elles sont ex aequo avec la Saskatchewan.
Donc, au Québec et en Saskatchewan, on retrouve ex aequo, au
deuxième rang, les infirmières les mieux payées au Canada,
devancées seulement par celles de l'Ontario, les sept autres provinces
étant dans certains cas loin derrière. On ne veut pas se comparer
nécessairement avec l'île-du-Prince-Édouard, mais il n'en
reste pas moins que c'est 15 % derrière le Québec, avec le
Nouveau-Brunswick, c'est 11 %, avec le Manitoba, 5 %, etc. La Nouvelle-Ecosse,
on n'en parie pas, elle n'est pas dans le portrait: elles sont les moins bien
payées, à 15, 85 $ et à
l'île-du-Prince-Édouard, c'est 15, 42 $.
M. Jolivet: Est-ce que je peux poser ma question?
M. Johnson: Absolument.
M. Jolivet: Qu'incluez-vous dans l'ensemble de ce que vous donnez
comme chiffres? Avez-vous une copie à nous donner pour indiquer si c'est
au même échelon salarial, pour les mêmes catégories,
avec les mêmes avantages sociaux? Êtes-vous en train de me dire
qu'à la face de tout le monde vous allez démontrer que les
infirmières sont les mieux payées au monde? Est-ce que c'est ce
que vous êtes en train de nous dire?
Est-ce que vos catégories et vos échelons sont les
mêmes quand vous me donnez le maximum et le minimum à
l'intérieur de l'échelon? C'est quoi?
M. Johnson: Ce sont les maximums. M. Jolivet:
D'accord.
M. Johnson: On pourra vous donner le minimum, si vous voulez.
M. Jolivet: Oui.
M. Johnson: C'est ce qu'on appelle le "job rate".
M. Jolivet: On pourrait vous demander de faire la même
distinction entre un policier qui commence à la Sûreté du
Québec et une infirmière à la base et au maximum; vous
allez voir qu'il y a une maudite différence.
M. Johnson: Ah oui, mais ça!
M. Jolivet: Mais, je vous pose la question.
M. Johnson: Comme dans toutes les provinces.
M. Jolivet: Si vous me donnez comme réponse sur un bout de
papier des maximums de catégories et d'échelons, c'est
évident.
M. Johnson: Comment est-ce évident?
M. Jolivet: C'est évident que vous aurez des choses
semblables si vous ne me dites pas que l'un était à 10, l'autre
à 5 et l'autre à 8. Qu'est-ce que vous me donnez comme chiffres?
Vous me dites ça comme ça.
M. Johnson: C'est comparable. Écoutez, faites-moi le
crédit de vous donner des choses comparables. C'est la méthode
des gains, c'est-à-dire que ça comprend dans tous les cas le
maximum de l'échelle en cause, toutes les primes pertinentes, par
exemple, travail de nuit, si on a une prime entre 0, 79 $ et 1, 29 $ de plus
l'heure ou quelque chose comme ça et les primes applicables lorsqu'il y
en a à des éléments ou des fonctions ou des portions du
travail rémunérés au taux de base plus une prime. Enfin,
j'ai comparé les choses qui se comparent avec toutes les autres choses,
tout simplement, et c'est ce que ça donne à l'égard de ce
qu'on retient comme valeur de l'emploi. Est-ce que la valeur de l'emploi est la
rémunération qu'on donne à une finissante qui commence
dans son travail ou si c'est la valeur qu'on donne en haut de l'échelle?
Quand on veut comparer des emplois et la valeur des emplois eux-mêmes, on
regarde en haut de l'échelle ce que ça donne pour des gens qui
ont de l'expérience et qui exercent ce métier.
Maintenant, je vais reconnaître avec vous que le salaire
d'entrée de nos infirmières est le sixième au Canada. Ce
n'est pas le dernier! Il est le sixième. C'est comme ça.
Qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse? L'Ontario est tellement en avant des
autres que ça n'a pas de bon sens, de même que l'Alberta. C'est
drôle! C'est vraiment à part. Si l'indice de comparaison qui
représentait le Québec est 100, l'Ontario est à 120,
l'Alberta à 114 et la Saskatchewan à 108. Ensuite, on tombe
à 97, à 99. Alors, tout le monde est un peu à la
même place, sauf trois ou quatre provinces qui sont vraiment en avant des
autres. C'est drôlement fait.
M. Jolivet: Vous n'avez pas d'objection à nous
déposer le document que vous avez entre les mains, la comparaison?
M. Johnson: Non. C'est public, ça? Non, il n'y a rien
là, avec plaisir.
Le Président (M. Lemieux): M. le secrétaire,
pourriez-vous prendre note, s'il vous plaît, de la demande du
député de Laviolette afin que ce document soit remis à
l'ensemble des députés des deux formations politiques?
M. le député de Laviolette, pour le bénéfice
du secrétaire, pouvez-vous répéter votre question, s'il
vous plaît?
M. Jolivet: Oui. En fait, le ministre était en train de
citer des chiffres à partir d'un document qu'il a entre les mains. Je
lui ai demandé s'il pouvait déposer le document et il nous a dit
oui.
Le Président (M. Lemieux): Quel est le titre de ce
document, M. le ministre?
M. Johnson: Le voulez-vous tout de suite?
Le Président (M. Lemieux): Non, mais si vous le pouvez, le
plus vite possible.
M. Jolivet: Le plus vite possible. Cet après-midi.
Le Président (M. Lemieux): Si vous pouvez le remettre tout
de suite aux membres de la commission, ça va.
M. Johnson: C'est fait.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut me dire quelle est la
masse globale en ce qui concerne les infirmiers et les infirmières du
Québec?
M. Johnson: 1 000 000 000 $.
M. Jolivet: La première année, l'augmentation,
c'est quoi, puis en termes de demande et en termes d'offre? Pour la
première année...
M. Johnson: Les demandes d'augmentation?
M. Jolivet: Oui, c'est ça.
M. Johnson: 525 000 000 $.
M. Jolivet: D'accord. En termes de pourcentage?
M. Johnson: 52 % d'augmentation.
M. Jolivet: C'est quoi? Pour la première année?
M. Johnson: Oui.
M. Jolivet: Expliquez-le-moi, parce que je ne comprends pas. Cela
comprend quoi? On dit: II y a un rattrapage selon les échelons,
ça peut varier entre 2, 1 % et quelque 23 %. Cela est une autre affaire.
Vous dites 52 %? C'est quoi? Vous dites que la masse est de 1 000 000 000 S?
Elle passerait à 1 525 000 000 $ d'un coup sec?
M. Johnson: On va parler d'une autre question. On va le
reconstituer en arrière. C'est parce que c'est un chiffre qu'on a tous
à l'esprit. On l'a calculé une fois. On a mis ça sur une
feuille de papier. C'est 525 000 000 $. Je m'excuse, si vous nous le demandez,
on va le reconstituer, si vous voulez.
M. Jolivet: La masse, c'est 1 000 000 000 S. M. Johnson:
Oui.
M. Jolivet: La demande serait de 525 000 000 $.
M. Johnson: Voilà.
M. Jolivet: Pour le rattrapage et pour tous les autres
bénéfices, c'est quoi?
M. Johnson: Tout compris, la tâche, le régime de
retraite, les primes de ci, les primes de ça, les congés sans
solde, les congés de maternité, mettez-en, le maintien de toutes
sortes de conditions de travail. Je vais vous donner un exemple de ce qu'on
veut maintenir Une infirmière d'une certaine ancienneté a droit,
en vertu de la convention collective - ça va très bien illustrer
les problèmes qu'on a, les problèmes réels d'organisation
de travail - a droit à un congé sans solde de deux ans. Elle peut
prendre un congé sans solde de deux ans. Elle quitte le poste qu'elle
occupe avec un droit de retour. On ne peut pas offrir ce poste à qui que
ce soit, sinon sur une base contractuelle, ou au besoin, ou à deux
personnes à temps partiel. Enfin, on ne peut pas dire à
quelqu'un: II y a un poste qui est libre, madame, vous pouvez l'occuper comme
poste régulier, parce que quelqu'un peut revenir.
La personne est en congé sans solde chez elle ou ailleurs, ou
travaille dans le secteur privé. Je n'en sais rien de ce qu'elle fait;
tout ce que je sais, c'est qu'elle a quitté son poste parfaitement
légitimement, à l'intérieur d'un hôpital. Cette
personne, cette infirmière entend dire qu'un poste d'infirmière
vient de se libérer à l'urgence ou en obstétrique, peu
importe. Elle a droit de faire acte de candidature et de tenter d'obtenir ce
poste même si elle est en congé sans solde. En raison de son
ancienneté, on lui octroie ce poste vers lequel elle peut choisir de
revenir lorsque son congé sans solde sera terminé. Mais elle ne
l'occupe pas; elle est
toujours en congé sans solde à la maison et il faut
combler ce poste dans les faits dans l'hôpital. On va le faire comment?
On va demander à quelqu'un de l'occuper, mais pas pour toujours, parce
que madame peut venir essayer ce poste durant 30 jours, à son retour,
plutôt que de retourner à son poste.
Comment voulez-vous gérer un hôpital dans des conditions
pareilles? Je suis prêt à accepter que des êtres humains
fassent des erreurs et qu'on puisse critiquer la gestion au sens large ou au
sens particulier. Mais lorsque les règles qui ont été
négociées à l'intérieur des conventions
collectives, qui ont été signées de bonne foi par tout le
monde, prévoient des mécanismes comme ça qui gèlent
littéralement l'emploi et l'octroi d'un poste régulier dans deux
postes qui ne sont pas occupés parce que la détentrice de ces
deux postes est en congé sans solde, on a un problème. On a un
problème et ces dispositions amènent la précarité
de certains emplois. Ces dispositions amènent le recours aux listes de
rappel au besoin. Ces dispositions créent un noyau central qui
représente 40 % ou à peu près des heures
travaillées dans nos hôpitaux, autour duquel doit
s'aménager le temps de travail de tous les autres effectifs infirmiers.
Alors ça commence à être un peu compliqué et c'est
de cela que je parle lorsque je parle d'organisation du travail. Cela
m'apparaît un problème tellement important qu'il ne peut pas se
régler à coups d'augmentation de salaire de 40 %.
M. Jolivet: Dans les textes comparatifs que le ministre me fera
parvenir concernant, justement, ce point-là, va-t-il m'indiquer comment,
concrètement, dans les offres, il voit l'amélioration de
l'organisation du travail des infirmières? Va-t-il m'indiquer s'il a
l'intention de faire sauter certains acquis de la convention collective? Le
critère d'ancienneté va-t-il disparaître? Y aura-t-il une
rotation qui sera instituée? Est-ce que ça va donner à
l'ensemble du secteur administratif d'un hôpital tous les pouvoirs de
décision quant à la gestion et qu'à ce moment-là
tous les problèmes de griefs et d'arbitrage vont sauter par le fait
même? Comment le ministre prévoit-il ça? Mais, avant qu'il
réponde à cela, j'aimerais lui rappeler qu'il parle de 500 000
000 $ d'augmentation de la masse de l'ensemble dès la première
année - c'est ce que j'ai cru comprendre - alors que les
infirmières parlent d'un montant de 500 000 000 $ sur trois ans; lui me
parle de la première année et elles me parlent de trois ans.
M. Johnson: Je vais donner un exemple pour le coût de la
première année. On dit: À l'égard de ce qui
concerne le travail de nuit, rattrapage pour tout le monde: 20 %; les 20 % sont
une demande globale pour tout le monde par-dessus une augmentation de 8 %, de
mémoire, qui est l'augmentation normale. Une fois qu'on a
réglé le rattrapage, avec 20 %, là on demande 8 %, on est
rendus à 28 % et, pour le travail de nuit, une réduction du temps
de travail: être payé cinq jours pour travailler quatre jours,
ça fait 20 %; on est rendus à 48 % d'augmentation pour la
première journée. Alors, ce n'est pas sur trois ans, cette
histoire-là.
M. Jolivet: En tout cas, elles prétendent que c'est sur
trois ans. On pourrait s'obstiner longtemps, mais on va voir le résultat
des négociations. Il est évident qu'ils vont demander des choses
et, finalement, ce que vous offrez est tellement peu que c'est, comme on dit,
un plancher-plafond, de telle sorte qu'il n'y a plus moyen de négocier
dans cela.
M. Johnson: Oui, de fait, je vais reconnaître...
M. Jolivet: Je veux savoir du ministre, dans les offres qu'il a
déposées, les conditions réelles de toute la
réorganisation qu'il veut voir. Est-ce que l'ancienneté va
disparaître? Les griefs vont-ils disparaître? L'administration
sera-t-elle à ce point la seule à décider qu'il n'y aura
plus aucun moyen de négocier et que tous les pouvoirs de gestion seront
permis? C'est quoi?
Dans les discussions qu'il a actuellement, le ministre peut-il me dire,
après la réponse qu'il me donnait hier, s'il a
déposé une offre dans laquelle il demandait la rotation des
quarts?
M. Johnson: On a déposé une offre... M. Jolivet:
Une demande...
M. Johnson:... dans laquelle on demande la rotation des quarts de
travail.
M. Jolivet: Ah bon! Ce que vous avez annoncé hier, c'est
nouveau.
M. Johnson: Ce n'est pas systématique; ça pourrait
être l'effet, je dirais, de la flexibilité qui serait introduite
à la lumière de la mise en vigueur de nos offres. Ce qu'on
soumet, ce sont des façons de faire les choses, des façons
d'effectuer des remplacements, des façons de privilégier des
priorités.
Je donne un exemple qui me vient à l'esprit, je ne saurais vous
dire s'il est dans les offres: une infirmière, qui, depuis des
années, est à temps partiel, ne devrait-elle pas avoir une
espèce de priorité pour obtenir un poste régulier?
Toujours les mêmes, toujours les mêmes. Est-ce qu'on ne devrait pas
essayer, justement, pour fins d'équité et de flexibilité
à l'intérieur de l'établissement, d'établir des
rangements, des priorités à l'égard de la distribution et
de l'octroi de postes réguliers de jour? Oui, de jour; on doit
travailler une fin de semaine sur deux, mais on a congé le lundi et le
mardi si on travaille samedi et dimanche. Ce n'est pas une semaine de cinq
jours et une semaine de sept
qui est en cause, c'est deux semaines de cinq jours, dont l'une des deux
recouvre une fin de semaine. Dans ce genre de choses, notre approche est de
dire: Voyons comment on peut introduire un peu de souplesse, beaucoup de
souplesse dans certains cas, dans le système pour que, soit au centrai,
soit localement, il y ait, justement, cette marge de manoeuvre pour corriger,
je dirais, certaines aberrations au point de vue de la gestion des effectifs,
que les libellés des conventions collectives actuelles nous imposent.
(11 heures)
M. Jolivet: Vous allez chercher des pouvoirs de gestion que vous
avez perdus en cours de route au fil des années de négociation.
C'est ce que vous me dites? L'ancienneté est-elle un des critères
que vous allez faire disparaître?
M. Johnson: Quand je commence à évoquer que,
peut-être, la reconnaissance à des permanentes à temps
partiel... On sait, par exemple, que certaines infirmières aiment mieux
du temps partiel, mais régulier et permanent. Est-ce qu'on ne devrait
pas reconnaître - c'est une de nos propositions - aux permanentes
à temps partiel une priorité pour assumer toutes les affectations
disponibles dans leur unité, sur une base volontaire et par ordre
d'ancienneté? Ce n'est pas l'ancienneté pure et simple.
M. Jolivet: Mais quand vous proposez cela à des TPO comme
ils les appellent, des temps partiel occasionnel, est-ce que vous leur donnez
des conditions aussi...
M. Johnson: Elles passent en avant des occasionnelles, oui,
même si ces occasionnelles étaient plus anciennes.
M. Jolivet: Disons que j'ai une personne à temps plein,
une à temps partiel, une à temps partiel occasionnel, tous les
systèmes qu'on connaît. Je veux vous poser une question:
Donnez-vous aux temps partiel des conditions dans vos offres patronales qui
sont l'équivalent du temps qu'ils font pour avoir droit à des
avantages sociaux? Proposez-vous ces conditions-là?
M. Johnson: Au prorata, oui.
M. Jolivet: Et non pas à pleine entièreté,
pour permettre à des gens, justement, d'occuper des temps partiel
régulier.
M. Johnson: Qu'i s'agisse des permanentes ou des occasionnelles,
temps partiel, temps complet ou quoi que ce soit, dans certains cas, il est
plus opportun de payer les aspects non salariaux de la
rémunération carrément sur le chèque de pale, d'y
ajouter, par exemple, les vacances, l'assurance-salaire et autres prestations.
Ça peut valoir 9,4 %, 9,5 %, 10 %. C'est payé en salaire alors
qu'à l'égard de celles qui ont le temps régulier, complet
ou qui sont permanentes, c'est intégré aux conditions de traval
par voie de la contribution de l'employeur à un fonds, et des choses
comme ça.
Autrement dit, à l'égard de ces dimensions, la
rémunération est équitable. On la traite
différemment, mais tout le monde a le même traitement, toutes
proportions de temps travaillé gardées.
M. Jolivet: Est-ce que je peux comprendre que vous avez une
catégorie qui s'installe entre les deux, régulier temps plein,
régulier temps partiel et temps partiel occasionnel, ce qui fait qu'au
bout de la course l'ancienneté jouerait en faveur de ceux qui sont
réguliers temps partiel avant le temps partiel occasionnel?
M. Johnson: Oui, c'est exact. M. Jolivet: J'ai bien compris
ça.
M. Johnson: Afin de stabiliser l'emploi à
l'intérieur de chaque département d'un hôpital plutôt
que de mettre en marche un carrousel infernal d'un département à
l'autre, sur la seule foi ou la seule mesure de l'ancienneté de chaque
personne, où qu'elle soit dans l'hôpital.
M. Jolivet: Pour les personnes qui travaillent de nuit, dans le
contexte qu'on connaît actuellement, où la jeune qui sort du
cégep arrive à l'hôpital et doit faire sept nuits
d'affilée, avec dans certains cas le tourniquet pour faire seize heures
d'affilée, dans vos offres patronales, avez-vous proposé des
conditions salariales additionnelles pour le temps de nuit? Offrez-vous plus
que les 4 % prévus?
M. Johnson: Dans notre dernière convention collective, il
y a eu un règlement autour des primes de nuit. C'est le genre de choses
qui se discutent de façon normale, cette fois-ci aussi.
M. Jolivet: Actuellement, il n'y a pas d'offre, vous êtes
en discussion?
M. Johnson: II n'y a pas d'offre?
M. Jolivet: Vous n'avez pas d'offre de faite?
M. Johnson: Oui, majorer les primes de 4 %.
M. Jolivet: Ce n'est pas une offre qui est bien...
M. Johnson: On me rappelle que, l'an dernier, l'ensemble des
infirmières se sont vu offrir et ont accepté 35 000 000 $. C'est
ce que ça nous coûte à l'égard des primes de
nuit.
M. Jolivet: Comme le temps file, j'aurais
une question sur les techniciens de la santé. Avec ce fameux
document, on avait posé des questions au ministre. Les
négociations avec les techniciens de la santé de la CEQ et de la
CPS se sont arrêtées à un moment donné, après
les temps illégaux de grève qu'ils ont pris pour faire valoir
leur point de vue. Au moment où on se parle, où en est-ce
rendu?
M. Johnson: Concernant les techniciens de la santé,
chacune des associations a choisi la voie de la Commission des droits de la
personne en "logeant" une plainte - je pense que c'est le terme technique - de
discrimination de la part de l'employeur que nous sommes. Cela va être
traité selon ce canal plutôt que par celui des études de
relativités salariales conjointes que nous avons avec les autres
travailleurs, sauf ceux de la CSN. On sait que les techniciens de la
santé sont surtout membres de la CSN. Il y en a quelques-uns de la CEQ
et il y a quelques indépendants. Enfin, comme groupe d'employés,
ils ont de toute évidence décidé d'employer la voie de la
Commission des droits de la personne, selon le mécanisme de plaintes qui
est prévu. Je ne peux donc pas présumer de ce qui va se
passer.
M. Jolivet: Oui, mais n'y a-t-il pas un comité
formé? À ma connaissance, il y avait eu ce document qui
était sorti. Vous avez eu connaissance, M. le ministre, du document que
je vous montre. C'est un document qui a servi à poser des questions en
Chambre, vous demandant ce qu'il arrivait avec ces gens-là. Ces gens ont
fait, dans certains cas, jusqu'à une couple de journées et demie
de grève illégale parce qu'ils croyaient mordicus à leurs
idées. C'est la comparaison des emplois de technologistes
médicaux, d'inhalothérapeutes et d'infirmiers du Québec,
qui avait été faite par Jean-Michel Cousineau, de
l'Université de Montréal, et qui faisait l'objet de
recommandations aux Conseil du trésor. Le ministre l'ayant refusé
à l'époque, il avait dit: Un comité sera formé pour
regarder ça. Je veux savoir où c'en est rendu.
M. Johnson: Oui, on voulait former un comité, mais les
travailleurs ont refusé notre offre de travailler conjointement,
d'établir le rangement de leurs emplois, les relativités
salariales qu'on peut retrouver entre les...
M. Jolivet: Ils ont refusé parce que la première
fois où vous étiez présent par les représentants du
Conseil du trésor, ils se sont aperçus que non seulement ils
n'avaient pas eu raison avec la preuve qu'ils ont faite, mais que les gens du
Conseil du trésor ont dédit même leurs
écritures.
M. Johnson: C'est un peu plus nuancé que ça, je
pense bien, le rapport que vous avez entre les mains, d'une part. D'autre part,
on me souligne qu'y y a deux ou trois mois on en aurait accepté les
conclusions. Je vais permettre à M. Crête de donner le fin mot de
l'histoire.
M. Jolivet: Parfait.
M. Crête (Michel): II y a quelques mois, donc, l'offre leur
avait été faite de participer à un comité sur les
relativités salariales. Il y a deux mois, Us sont revenus en demandant
que soit mis en place ce comité, alors que nous étions
déjà très avancés avec la FTQ et la CEQ dans le
cheminement. Ce qu'on leur a proposé en contrepartie, c'a
été de se joindre à un comité sur
l'équité salariale qui est déjà existant, ce qui a
été refusé par les techniciens de la santé. Us ont
par la suite déposé une plainte devant la Commission des droits
de la personne à la suite de notre refus de constituer un comité
spécifique aux techniciens de la santé. Nous sommes maintenant
devant la Commission des droits de la personne qui aura à trancher s'il
y a discrimination ou non qui leur est faite concernant leur
rémunération.
M. Jolivet: C'est ce qui est drôle. Vous leur offrez un
comité, ils refusent et, quand ils sont prêts, compte tenu des
circonstances, c'est vous qui refusez. Vous jouez au chat et à la souris
dans cette affaire-là.
M. Crête: Pas du tout. Concernant la question des
comités sur l'équité salariale, je pense que c'est bien
important de comprendre qu'on ne peut faire ça successivement et qu'on
ne peut avoir des dizaines de forums là-dessus. Idéalement, ce
serait un seul forum où tout le monde serait représenté,
de telle sorte que, comme l'a dit M. Johnson tout à l'heure, le jour
où on s'entendra sur un instrument, il sera en quelque sorte liant pour
tous ceux qui y auront participé. Alors, la demande qui nous a
été faite était vraiment tardive, à notre point de
vue, parce que déjà la CEQ et la FTQ étaient très
en avance sur les dossiers d'équité salariale; eux se sont
pointés à la dernière minute alors qu'ils auraient
dû embarquer dans le dossier de l'équité salariale à
l'automne, lorsqu'on leur en a fait la proposition.
M. Jolivet: Rien ne vous empêchait d'en donner un
spécifiquement à eux, compte tenu de la différence qu'il y
a à ce chapitre.
M. Crête: C'était pour éviter de tourner en
rond. En fait, vous posez la question pour les techniciens. Vous pourriez la
poser pour les infirmières également. Un comité sur
l'équité salariale suppose que l'intervenant syndical
représente autre chose qu'une catégorie de personnes. On prend
l'exemple ultime, les infirmières qui disent: On veut un comité
sur l'équité salariale. Bien, l'objectif des infirmières
sera de démontrer qu'elles devraient se positionner à un
niveau plus élevé dans l'ensemble de la structure
salariale qu'elles ne le sont actuellement. Si l'Intervenant syndical, qui est
le participant à ce comité sur l'équité salariale,
représente toute une série d'employés tout au long de la
courbe des échelles de salaires, ça suppose que cet intervenant
syndical devra non pas tenter de privilégier un groupe au
détriment de tous les autres, mais tenir compte de l'ensemble de la
valeur des emplois. C'est la garantie de l'équité, en fait, qui
apparaît à ce moment-là. Donc, si un groupe nous dit: On
voudrait un comité sur l'équité salariale, genre
infirmières ou techniciens, et qu'il veut un comité en soi pour
ne regarder que ses dossiers, ça n'a pas beaucoup de sens, puisqu'il
s'agit, comme le terme le dit, de relativité et, pour relativiser un
emploi par rapport à un autre, il faudrait encore qu'il
représente d'autres catégories de personnes.
M. Jolivet: Avant de passer à un autre sujet, je voudrais
rappeler au ministre, parce que j'aurais encore beaucoup de questions à
poser, mais le temps file, quant à moi, qu'il m'a dit qu'il me donnerait
le détail des quelque 500 000 000 $ pour la première
année, pour les infirmiers et infirmières.
M. Johnson: J'allais justement le faire. La masse globale des
infirmières, comme nous le disions, est de 1 000 000 000 $ et la demande
de la fédération se chiffre, de fait, à quelque 500 000
000 $. Premièrement, il y a les nouvelles échelles, dont dix
échelons plutôt que douze, à un positionnement qui
mène à 85 % du salaire des professionnels de la fonction
publique, 175 000 000 $. Cela fait 17, 5 %.
M. Jolivet: C'est pour le rattrapage.
Le Président (M. Lemieux): C'est du rattrapage?
M. Johnson: C'est le repositionnement de l'emploi par rapport
à...
M. Jolivet: C'est le rattrapage.
M. Johnson: Appelez ça rattrapage si vous voulez.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Johnson: Vous pouvez appeler ça un rattrapage;
j'appelle ça un repositionnement à la hausse. Ensuite,
augmentation de salaires comme telle, 73 000 000 $; c'est les 7, 5 %, 8 % dont
on parle pour la première année; quand on le calcule dans le
détail, ça fait 73 000 000 $. C'est 7 %. Ensuite, le temps
supplémentaire dorénavant payé à temps double
plutôt qu'à temps et demi, au maximum, c'est 34 000 000 $; c'est
3, 4 %. Ça va bien, on fonctionne avec 1 000 000 000 $.
M. Jolivet: Toujours sur le bout de l'échelle et non pas
sur l'échelle moyenne.
M. Johnson: C'est sur le coût total répercuté
sur la masse qu'on connaît, sur l'ensemble de l'échelle. C'est sur
le vrai monde qui est là, ce n'est pas théorique. Diminution du
temps de traval pour le travail de nuit, 45 000 000 $, 4, 5 %. Formation en
cours d'emploi, 4, 5 %, 44 000 000 $. Diminution de la semaine de travail des
travailleuses âgées de 55 ans et plus, 1, 3 %, 12 800 000 $.
Congés fériés payés à temps double, facture:
41 000 000 $, 4 % d'augmentation à ce seul titre. Reconnaissance du
diplôme de bac en nursing, 27 000 000 $, 2, 7 %. Prime de fin de semaine,
15 900 000 $, soit 1, 6 %. Finalement, paiement de la prime de
responsabilité professionnelle, 13 800 000 $, encore 1, 4 %. Au grand
total, si on additionne tout ça tranquillement, ça fait presque
525 000 000 $. On a peut-être arrondi à droite et à gauche,
mais ça fait 500 000 000 $. 500 000 000 $ d'augmentation pour la
première année, sur une masse salariale de 1 000 000 000 $,
ça fait 50 % d'augmentation; c'est ce qu'on me demande. J'offre 4 %. Il
y a un abîme, si on se comprend. Est-ce que vous me demandez de bouger
vers les 50 %? On est sur la planète Terre. Est-ce que c'est moi qui
dois bouger vers 50 % d'une façon extraordinaire ou si ce sont les
demandeurs qui doivent plutôt se rendre compte qu'on n'est même pas
dans le même champ, dans le même domaine, sur la même
planète?
M. Jolivet: Chose certaine, c'est qu'il y a de la place pour de
la négociation, si je comprends bien, sauf que vous ne voulez pas bouger
de 4 %.
M. Johnson: Non. Écoutez, c'est 4 %, et les
problèmes...
M. Jolivet: C'est ça. Une dernière question, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Laviolette, votre temps est vraiment écoulé.
M. Jolivet: En fait, c'est un partage entre mon collègue
et moi.
Le Président (M. Lemieux): Non. Je dois faire respecter...
Je parle de votre temps de parole.
M. Jolivet: Ah! Mon temps de parole!
Le Président (M. Lemieux): Oui, votre temps de parole est
écoulé.
M. Jolivet: Ah! Mon temps!
Le Président (M. Lemieux): M. le député
de
Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président...
M. Jolivet: J'aurais juste une dernière question,
pourtant.
Le Président (M. Lemieux): Non. M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: Merci, M. le Président.
M. Bélisle: M. le Président, j'aimerais souhaiter
la bienvenue au député de Lévis qui vient d'arriver
à 11 h 15, ce matin, selon ses bonnes habitudes d'hier, une heure et
quart après le début des travaux.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles...
M. Jolivet: M. le Président, "question d'ordre"!
M. Bélisle: Je pense que c'est important d'informer nos
auditeurs.
M. Jolivet: "Question d'ordre", M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Une "question d'ordre" ou une
question de règlement?
M. Jolivet: Une question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Une question de
règlement? Oui, M. le...
M. Jolivet: M. le député de Mille-Îles est
vraiment, envers mon collègue, inconséquent avec ce que j'ai dit
au président du Conseil du trésor dès ce matin. Il y a une
entente... (11 h 15)
M. Johnson: Je vais intervenir tout de suite pour dire que le
député de Lavioiette et le député de Lévis
m'ont indiqué hier, chacun de son côté ou presque à
la même heure, qu'il y avait une séquence à nos travaux: de
10 heures a 11 heures et quelque chose, le député de
Lavioiette...
M. Jolivet: C'est ça.
M. Johnson:... de 11 heures et quelque chose à 13 heures,
le député de Lévis.
M. Jolivet: C'est ça, ce n'est vraiment pas
honnête.
M. Johnson: Je m'excuse auprès de tout le monde. Je
m'excuse auprès du député de...
M. Bélisle: On n'était pas informés, M. le
Président, comme d'habitude. Il n'y a pas de problème.
M. Jolivet: Ce n'est pas nécessaire. Hier, vous
n'étiez pas informé et cela a paru, il y a eu une
décision.
Le Président (M. Lemieux): La commission est maltresse de
ses travaux.
M. Johnson: Je m'excuse auprès du député de
Mille-Îles de ne pas lui avoir souligné cet agencement de nos
travaux.
M. Jolivet: Avoir su, même s'il n'avait pas
été ici tout le temps, il n'aurait pas eu la chance de perdre un
vote.
J'aurais eu une dernière question sur les cégeps.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
président du Conseil du trésor, mais la commission n'est pas
liée par les ententes qui peuvent intervenir entre le président
du Conseil du trésor et les membres de l'Opposition. Je passe la parole
au député de Saint-Louis. Elle est maîtresse de ses
travaux. M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Merci, M. le Président. Pour continuer dans la
veine des relations de travail, puisque c'est un des quatre
éléments administratifs qu'on retrouve au conseil...
M. Garon: Question de règlement.
M. Chagnon: M. le Président, est-ce que je continue?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je veux dire simplement que, si vous dites que les
ententes qu'il y a entre le parti ministériel et l'Opposition officielle
ne valent pas, ça ne me fait rien, mais ça va être les
règles du jeu à l'avenir; il y a des conséquences à
ça. Si vous dites qu'il n'y avait pas d'entente hier...
M. Bélisle: Non? Quatre votes et trois votes,
d'après le règlement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je veux savoir si c'est votre interprétation que
les ententes qui sont faites entre partis sur des blocs de temps, ça ne
vaut rien. Je vous dis: Si c'est votre décision, bien il n'y en aura
plus.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, ce que j'aimerais vous faire remarquer,
c'est que la commission parlementaire demeure souveraine et, en
l'absence du consentement unanime de ses membres, elle ne peut pas être
liée par une entente préalable entre leaders portant sur la
répartition du temps de parole en commission parlementaire. La
commission, vous le savez tout aussi bien que moi, demeure, en vertu de
l'article 138, maîtresse de l'organisation de ses travaux et de la forme
que doivent prendre ses délibérations. En ce sens... M. le
député de Lévis, oui.
M. Garon: Voulez-vous dire que les ententes qui ont
été prises entre les bureaux des deux leaders ne sont pas
respectées par le parti ministériel qui est ici présent?
C'est exactement ça.
Le Président (M. Lemieux): D'abord, M. le
député de Lévis, ce n'est pas une entente entre les deux
leaders. Je vous ai lu la décision qui a été rendue. Ce
n'est pas une entente entre les deux leaders qui a été prise. Ce
n'est pas ça dont a fait état le député de
Laviolette.
M. Garon: Non, le temps a été réparti entre
les bureaux des leaders dès le point de départ.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Garon: J'ai appelé le ministre simplement par
gentillesse, parce qu'il était intéressé à le
savoir pour son personnel.
M. Johnson: II n'y a aucun problème. Il y a une entente
à l'égard du partage de mon temps entre les mains de
l'Opposition. Je comprends que, comme président de la commission, on ne
peut pas de cette façon prétendre lier l'institution
parlementaire qu'est la commission.
Le Président (M. Lemieux): C'est ça.
M. Johnson: On ne peut pas lui dire, comme parti politique et
membre de majorité ou de minorité parlementaire: C'est comme
ça que ça marche en commission. On s'est entendus, c'est clair.
On a une couple d'heures avec le député de Lévis. On a eu
à peu près une heure avec le député de Laviolette.
Il n'y a rien là. C'est dans l'ordre des choses. Je me sens lié
par ça, le député de Lévis aussi. Tout le monde est
lié. Le problème, c'est que je n'ai pas averti le
député de Mille-Îles que ça pourrait être
comme ça, ce qui lui a permis de dire en toute bonne foi que le
député de Lévis était encore en retard, ce qui est
vrai, il est toujours en retard. Mais aujourd'hui il n'était pas en
retard, il était à l'heure.
Le Président (M. Lemieux): Je voudrais vous faire
remarquer, M. le président du Conseil du trésor et M. le
député de Lévis, que je suis lié, moi, par la
durée, par l'enveloppe globale de trois heures. Ça va. Mais, en
ce qui a trait à la forme, à la ventilation, ce n'est pas du tout
la même chose, la commission demeure maîtresse de ses travaux. M.
le député de Saint-Louis, vous avez la parole, le temps
s'écoule.
M. Chagnon: J'ajouterais, M. ie Président, dans la
même veine, que depuis trois ans et demi cette commission a, lors de
l'étude des crédits, divisé le temps en 50 % pour le parti
ministériel et 50 % pour le parti de l'Opposition.
M. Jolivet: Allez à votre question.
M. Chagnon: Déjà 45 % du temps ont
été pris par le parti de l'Opposition; nous pouvons
présumer que, d'ici 12 h 30, même 12 h 45, le parti
ministériel pourra occuper le temps qui lui est dû.
Pour revenir au budget global dont les crédits sont
répartis en quatre éléments, nous avons discuté
presque essentiellement, depuis le début de la matinée, les
dossiers concernant les relations de travail. Je voudrais profiter du fait que
M. Crête est avec nous aujourd'hui pour creuser davantage la question qui
nous préoccupe tellement à cette commission, bien entendu la
question de l'équité salariale.
M. Bélisle: Question de règlement.
Le Président (M. Lemieux): Question de règlement,
M. le député de Mille-Îles.
M. Bélisle: Est-ce qu'on pourrait avoir de l'ordre dans
cette salle et dire au député de Lévis de faire silence
pour qu'on puisse entendre notre collègue de Saint-Louis?
M. Jolivet: M. le Président, je m'excuse.
Le Président (M. Lemieux): Sur la question de
règlement, M. le député de Laviolette?
M. Jolivet: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Sur la question de
règlement, M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Le député de Mille-Îles, je ne
veux pas l'accuser de mauvaise foi, mais je peux le penser. Le
député de Mille-Îles est devant moi. Il sait que le
président du Conseil du trésor et ministre est en train de
discuter avec mon collègue, le député de Lévis,
d'une entente qui est intervenue avec lui. M. le ministre m'a
téléphoné vendredi, me demandant le partage du temps. Je
l'ai référé à mon collègue parce que
c'était lui qui avait la majorité du temps. Les deux leaders, de
l'Opposition et du côté ministériel, s'étaient
entendus de la façon suivante, une heure était consacrée
pour permettre au ministre d'organiser son temps sur la négociation
et c'est moi qui suis le porte-parole de Opposition officielle en cette
matière. Les deux autres heures étaient à la disposition
du président du Conseil du trésor pour être
questionné sur l'ensemble du mandat...
Le Président (M. Lemieux): Oui, mais, M. le
député de Laviolette, j'ai déjà rendu une
décision là-dessus. Je l'ai rendue tout à l'heure.
M. Jolivet: Ce n'est pas cela.
Le Président (M. Lemieux): Si c'est à la suite de
l'intervention du député de Mille-Îles...
M. Jolivet: M. le Président, je m'excuse. Je vais au moins
m'exprimer.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Laviolette, j'aimerais vous faire remarquer bien modestement, bien
calmement...
M. Jolivet: Oui, vous allez voir que...
Le Président (M. Lemieux): ...qu'une décision... Je
sais que vous connaissez très bien la procédure, sans doute mieux
que moi, M. le député de Laviolette, mais j'aimerais vous faire
remarquer, et je sais que vous êtes respectueux du règlement, que
j'ai rendu une décision sur cet aspect. Je pense que votre intervention
allait dans le sens de celle du député de Mille-Îles du
fait que le député de Lévis pariait peut-être de
façon que les députés ministériels ne puissent pas
bien comprendre ce qui se passait. Effectivement, vous aviez raison de dire que
le député de Lévis était en conversation avec le
président du Conseil du trésor. Je vous donne raison
là-dessus, vous aviez raison et peut-être que la question du
député de Mille-Iles n'était pas pertinente.
M. Jolivet: D'accord. Deuxième question de
règlement, d'abord, M. le Président. Pendant que se faisait la
demande du député de Mille-Îles - la discussion
était amorcée avec mon collègue de Lévis et le
président du Conseil du trésor - il y avait quelqu'un qui parlait
et j'écoutais attentivement ce qu'il était en train de dire. Ce
qu'il était en train de dire allait à rencontre de la
gentilhommerie et de la bonne foi qui doivent mener nos travaux. J'étais
en train de dire que le ministre, vendredi dernier, m'avait appelé
à mon bureau, m'avait rejoint dans un lieu de travail et m'avait
demandé de quelle façon nous disposerions du temps pour,
justement, l'accommoder ainsi que ses employés. C'est tout simplement
dans ce sens que j'intervenais. Je demandais qu'au moins la parole
donnée de notre part et aussi de la part du ministre soit
respectée par les ministériels. C'est tout simplement ce que je
demandais.
M. Johnson: Je pense que c'est là qu'est...
Le Président (M. Lemieux): J'ai déjà rendu
une décision là-dessus. M. le député de
Saint-Louis, vous avez la parole.
M. Chagnon: Est-ce que je pourrais comprendre? Est-ce que le
député de...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, vous avez la parole relativement à l'étude des
crédits du président du Conseil du trésor. Une
décision a été rendue là-dessus. Je ne voudrais pas
qu'il y ait un rappel au règlement dont la finalité, les tenants
et les aboutissants mèneraient à la même chose sur la
décision que j'ai déjà rendue.
M. Chagnon: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! Je
demande votre collaboration là-dessus, M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Je ne peux pas parler, vous parlez tout le temps. M.
le Président, est-ce que je dois comprendre que le député
de Laviolette faisait allusion aux propos que je tenais avant que la foire
prenne ici à la commission?
M. Jolivet: J'étais en train de vous dire que vous aviez
tout simplement ajouté qu'il vous resterait jusqu'à 13 heures,
parce que c'est à 13 heures que cela doit se terminer, et que vous
pourriez prendre tout le temps de votre côté. J'ai compris cela,
mais je dois vous dire que cela fait partie d'une entente pour permettre au
ministre et à ses employés d'être présents ici selon
un horaire qu'on avait prévu ensemble. C'est simplement pour vous dire
que ce que vous étiez en train de dire, c'est qu'au bout de la course
étant donné que j'avais pris de 10 heures à 11 h 30
environ, la moitié du temps, vous aviez l'autre moitié du temps
et que nous, nous ne pourrions poser aucune autre question. C'est ce que je
comprenais.
M. Chagnon: C'est une tradition à cette commission, M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Non, ce n'est pas une tradition.
Une voix: Non, non.
M. Chagnon: Depuis trois ans et demi, à cette commission,
au moment des crédits, l'Opposition et le parti ministériel se
partagent équitablement le temps imparti et le nombre d'heures choisies
par l'Opposition pour discuter du sujet, soit les cinq ministères qui
préoccupent cette commission. Alors, je ne vois par pourquoi aujourd'hui
la situation devrait être différente. Nous avons effectivement
l'intention d'utiliser le temps imparti et... Pardon, M. le
député?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, s'il vous plaît. Je pense avoir rendu une décision en
ce sens qu'effectivement ma fonction est de répartir les temps de parole
d'une manière très équitable. Je ne dois pas favoriser une
formation politique plus qu'une autre.
M. Chagnon: Voilà.
Le Président (M. Lemieux):... mais faire en sorte que
chaque membre puisse jouir de ses droits d'une manière vraiment
équivalente de façon que chacun puisse exprimer son point de vue.
Par rapport à cela, M. le député de Saint-Louis,
voulez-vous, s'il vous plaît, faire votre intervention?
M. Chagnon: Alors, je voudrais revenir, M. le Président,
au sujet qui a été abordé par le député de
Laviolette et qui concernait l'équité salariale. Il me semble
qu'il nous faudrait comprendre, d'abord, quelle est, dans l'esprit du chef
négociateur, M. Crête, sa définition de
l'équité salariale.
M. Jolivet: C'est le Conseil des ministres qui décide.
M. Chagnon: Le Conseil des ministres, oui, la définition
avec laquelle le chef négociateur travaille est importante.
M. Jolivet: C'est un mandat.
M. Chagnon: Son mandat concernant l'équité
salariale. Vous avez mélangé toutes sortes de choses, M. le
député de Laviolette: le rattrapage salarial, la discrimination
salariale. Vous avez mélangé des principes de négociation
qui étaient peut-être un peu plus à la mode du temps
où vous étiez impliqué dans la CEQ de votre région.
C'est bien entendu qu'à travail égal, salaire égal, ce
n'est pas ça l'équité salariale. Il serait peut-être
Important aujourd'hui de savoir de quoi on parle lorsqu'on parle
d'équité salariale et je demanderais, soit au président du
Conseil du trésor ou encore à M. Crête, de nous donner la
définition exacte de ce qu'est l'équité salariale.
M. Johnson: Je vais répondre très
brièvement, si vous me le permettez, au nom de M. Crête, d'autant
plus que je ne veux pas revenir sur tout ce qui s'est dit tout à
l'heure. Il y a du temps imparti pour discuter ici en commission - c'est entre
nous, entre les membres de la commission, mais le président est exclu de
ça à cause de ses fonctions - des choses dont le
député de Lévis veut parler. Il ne voulait pas parler
d'équité salariale, je pense; alors, il endurera cette
dernière question qui vient compléter le bloc de son
collègue de Laviolette et, ensuite, on pourra passer aux sujets qui
préoccupent le député de Lévis. Là, c'est
une autre paire de manches, peut-être que la majorité
ministérielle, représentée à la commission.
désirera prendre la moitié du temps pour parier des sujets dont
j'ai convenu avec le député de Lévis.
Cela dit, dans l'équité salariale - je l'ai dit tout
à l'heure - l'équité externe et interne
L'équité externe vise à assurer à nos
employés un niveau de rémunération qui fait en sorte que
la masse salariale que ça représente est comparable et, donc,
équitable par opposition à ce qui serait payé à ces
mêmes travailleurs s'ils étaient dans le secteur privé de
référence. Deuxièmement, l'équité interne
vise à nous assurer que les emplois, les uns par rapport aux autres,
sont rangés de façon appropriée, compte tenu du contenu de
chaque tâche.
Gestion budgétaire et politiques
administratives
M. Chagnon: M. le Président, si on revenait à
chacun des quatre éléments qui nous occupent dans la description
du programme et des éléments, simplement pour faire adopter
chacun des éléments de notre politique. Élément 1,
politiques budgétaires, les variations entre l'année
financière 1988-1989 et 1989-1990, nous avons à peu près 6
% d'augmentation, même pas. Il n'y a pas de demande d'effectifs
supplémentaires au Conseil du trésor pour 1989-1990.
M. Johnson: Moins 2.
M. Chagnon: Moins 2. Si vous avez besoin de moins 2 personnes, y
a-t-il une politique de diminution des effectifs?
M. Johnson: II y a une compression générale des
effectifs de 2 %, évidemment, dans tout l'appareil, avec exemption au
ministère de la Santé et des Services sociaux, notamment, de
même qu'au ministère de la Justice et chez le Solliciteur
général, étant donné les défis
considérables que ces ministères et réseaux ont à
relever. Par ailleurs, nous faisons aussi, au Conseil du trésor, notre
effort et l'un dans l'autre on tente de maintenir la croissance des effectifs
à zéro d'une fin d'année financière à
l'autre. Cela se fait mécaniquement par une réduction dès
le début de l'année qui permet de libérer
éventuellement des postes qui sont attribués dans l'appareil, au
besoin, en fait de demandes de développement qui seraient retenues par
le gouvernement et le Conseil du trésor Donc, nos gens continuent
à travailler encore plus fort que l'an dernier. (11 h 30)
M. Chagnon: À fonctionnement, autres dépenses, la
seule augmentation... En fait, vous avez deux augmentations. Le budget
complémentaire pour ce qui est des catégories 3 et 4 de
l'élément 3.
M. Johnson: Étant donné qu'il s'agit sur-
tout, notamment, de l'élément 3, dites-vous, politiques de
personnel et relations de travail - on sait qu'on est en pleine année de
négociation - il est évident que les augmentations de budget
seront très réelles en pleine négociation.
M. Chagnon: C'est ad hoc, cela, M. le Président? C'est ad
hoc?
M. Johnson: Oui, c'est compte tenu...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je demanderais que l'étude du programme 1 soit
faite élément par élément, pour qu'on ne passe pas
d'un élément à l'autre.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, vous étiez absent pour des raisons qui vous regardent. Ce
n'est pas un reproche que la présidence vous fait. Mais il a
déjà été convenu, avec votre collègue, d'y
aller dans l'ensemble et le temps de parole est actuellement au
député de Saint-Louis. Alors, je vais laisser aller le
député de Saint-Louis.
M. Garon: Non, mais, actuellement, on change de critique. Ce ne
sont pas les mêmes volets qui sont... Il va falloir s'entendre un peu. Le
ministre m'a appelé trois fois. J'ai eu l'amabilité de m'entendre
avec lui, de prévoir un ordre, etc. Si ça ne vaut rien...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, j'ai déjà rendu une décision
là-dessus. J'ai déjà rendu une décision. Le temps
de parole...
M. Garon: Un instant! Ce n'est pas là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Non, je m'excuse.
M. Garon: Un instant! Ce n'est pas là-dessus. D'abord,
j'ai la parole. Quand j'ai la parole, vous attendrez que j'aie fini de parler.
C'est la politesse. Je vous ai demandé la parole.
Le Président (M. Lemieux): Non, je m'excuse. Ce n'est pas
vous qui aviez la parole.
C'est le député de Saint-Louis qui avait la parole.
M. Garon: Question de règlement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que c'est une question
de règlement?
M. Garon: Oui, c'est une question de règlement.
Le Président (M. Lemieux): Quel article du
règlement? Quel article?
M. Garon: L'article qui se réfère à
l'étude des crédits qui dit que...
Le Président (M. Lemieux): Quel article se
réfère à l'étude des crédits, s'il vous
plaît?
M. Garon: Voyons! Vous savez comme moi quel est...
Le Président (M. Lemieux): Non, quel article du
règlement?
M. Garon: II y a un article du règlement... Je n'ai pas
mon livre de règlement avec moi. Je vous dis qu'il y a un article - vous
le savez aussi bien que moi - qu'on a vu des centaines de fois, qui dit qu'on
peut étudier programme par programme ou, à l'intérieur
d'un programme, élément de programme par élément de
programme. Il y a un temps de parole qui est consacré en fonction des
éléments de programme. Ce que je demande, c'est qu'on fasse
l'étude, et c'est un droit pour un parlementaire de demander ça,
premièrement.
Deuxièmement, il y a eu une entente qui dit qu'un volet, la
fonction publique, serait vu, quant à la question des
négociations, par mon collègue. La question des
négociations a été vue par mon collègue.
Après ça, on change de critique. Là, on voit la question
des crédits proprement dits. Ce n'est pas la négociation, ce sont
les crédits et je demande...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je m'excuse. D'abord, vous prenez le temps de la commission, le
temps qui appartient au député de Saint-Louis. L'article 284 me
semble clair là-dessus: "Le temps de parole dont dispose chaque membre
d'une commission vaut pour chaque élément d'un programme et peut
être utilisé en une ou plusieurs interventions." Ce n'est pas dans
le sens de ce que vous faites valoir.
M. Garon: Bien oui.
Le Président (M. Lemieux): La commission demeure maltresse
de ses travaux. La commission en a décidé autrement et la parole
est au député de Saint-Louis. M. le député de
Saint-Louis, vous avez la parole.
M. Chagnon: M. le Président, il me semble que
l'étude des crédits fait en sorte qu'on doit étudier
chacun des programmes budgétaires du ministère et c'est
exactement ce que nous faisons. On était à l'étude du
programme 1, budget supplémentaire concernant les négociations.
C'est un budget ad hoc, ça, M. le Président? On peut
présumer que l'augmentation du budget du Conseil vaut pour
l'année des négociations.
M. Johnson: Oui, précisément. Étant
donné que, ]e dirais, c'est 40 % de nos activités, que notre
personnel est affecté aux relations du travail, par la gestion de
personnel, les politiques de personnel, etc., et que, pendant une année
de négociation, il y a beaucoup de déplacements, beaucoup de
porte-parole, beaucoup de travaux de toute nature, beaucoup de gens qui sont
impliqués, cela coûte plus cher pendant ce temps.
M. Chagnon: L'augmentation du budget de la SIQ, c'est une
augmentation des loyers du Conseil?
M. Johnson: Est-ce qu'on a changé
d'élément?
M. Chagnon: C'est à fonctionnement, autres
dépenses.
M. Johnson: Pardon?
M. Chagnon: Fonctionnement, autres dépenses.
M. Johnson: Fonctionnement, autres dépenses,
communications, services, entretien, loyers, catégorie 6. C'est une
importante question.
M. Chagnon: À fonctionnement, autres dépenses, j'ai
un écart de 27 000 $ pour la SIQ, la Société
immobilière du Québec, je présume. Augmentation du budget
de la SIQ, 27 000 $. Je présume qu'il s'agit de l'augmentation du
loyer.
M. Johnson: Vous présumez parfaitement bien.
M. Chagnon: Pas mal bon. Politiques de personnel et des relations
de travail, nous l'avons déjà vu. Politiques de gestion, il n'y a
pas beaucoup de changements qu'on puisse prévoir pour 1989-1990 au
conseil. N'est-ce pas, M. le Président?
Je fonctionne par élément, élément 1,
élément 2. Vous fonctionnez par poste; moi, je fonctionne par
élément. C'est cela, la différence.
M. Johnson: Mais il n'y a qu'un programme. Automatiquement, on va
fonctionner par élément.
M. Chagnon: Alors, élément 1.
M. Johnson: Mais, à l'intérieur de chaque
élément, par sous-poste.
M. Chagnon: Élément 2, politiques de gestion.
M. Johnson: En effet.
M. Chagnon: Élément 3, politiques de personnel et
des relations de travail. On se comprend toujours.
M. Johnson: Élément 2.
M. Chagnon: Élément 4, soutien administratif et
technique.
M. Johnson: Élément 4, soutien administratif et
technique.
M. Chagnon: Je disais qu'à l'élément 1 j'ai
eu la réponse que je cherchais à avoir. À
l'élément 2, il n'y a pas de différence notoire entre
l'année financière 1988-1989 et 1989-1990 Quant à
l'élément 3...
M. Johnson: On appelle ça des sous-éléments,
des catégories. Là, je viens de comprendre pourquoi...
M. Chagnon: Et voilà.
M. Johnson:... la confusion la plus totale régnait. Il y a
un programme, quatre éléments, mais le député
prétendait appeler des éléments et il appelait des
catégories de dépenses à l'intérieur des
éléments.
Une voix: Non, non.
M. Chagnon: Voilà. Excusez-moi.
M. Johnson: Oui, il les a appelés. Écoutez, j'ai
entendu. Il parlait de l'élément 6. Ce n'est pas
l'élément 6, c'est la catégorie de dépenses 6
à l'intérieur de l'élément 4. Là, on peut se
retrouver.
M. Chagnon: Voilà.
M. Johnson: Là, on s'y retrouve. Cela va. Merci.
M. Chagnon: Cela va? Ensuite..
M. Johnson: Cela devait être ma faute.
M. Chagnon: Si les députés ministériels
avaient la chance de parler plus souvent à ces commissions, on pourrait
pratiquer davantage, M. le Président.
À soutien administratif et technique, il n'y a pas, non plus,
d'écart qui soit tout à fait particulier. Il y a une augmentation
de vos loyers, il n'y a pas d'augmentation de personnel, il y a une baisse de
personnel. Donc, il n'y a pas tellement de changements sur le plan
administratif au Conseil du trésor, entre 1989-1990 et 1988-1989.
M. Johnson: Belle continuité.
M. Chagnon: Belle continuité. Il y a des
organismes qui relèvent du conseil, par exemple, la Commission
administrative des régimes de retraite et d'assurances, n'est-ce
pas?
M. Johnson: Cela relève du président, à
titre de ministre délégué à l'Administration.
M. Chagnon: Ah bon! Y a-t-il des organismes qui relèvent
du Conseil? Je pense, entre autres, a l'Office des ressources humaines.
M. Johnson: Non, cela ne relève pas du Conseil du
trésor. Cela relève du ministre délégué
à l'Administration.
M. Chagnon: Y a-t-il des organismes qui relèvent du
Conseil? Aucun organisme ne relève du Conseil.
M. Johnson: Pas à ma connaissance. Enfin, cela fait
seulement dix mois que je suis là. On me l'a caché s'il y en
a.
M. Chagnon: On ne vous a pas encore informé de cette
situation.
M. Johnson: On me l'a caché s'il y en a.
M. Chagnon: Avons-nous à discuter ce matin des
dépenses relatives, par exemple, à l'Office des ressources
humaines?
M. Johnson: Wo! Là, on va changer de papiers, on va
changer de livres, on va changer de fonctionnaires, on va changer de
gestionnaires, on va changer tout. Le député de Saint-Louis nous
invite-t-il à réaménager tout le temps que nous consacrons
à nos crédits? Je veux le savoir, parce que ce n'est pas dans les
crédits, ça. Là, c'est dans les crédits des
organismes relevant du ministre délégué à
l'Administration où, encore une fois, il y a un seul programme et cinq
éléments. Ce n'est pas à la même page du tout dans
les crédits. On peut jouer à la chaise musicale si le
député a plusieurs questions sur l'ORH, ces choses-là.
M. Chagnon: À moins qu'il n'y ait d'autres questions ici
autour de la table sur l'étude des crédits du Conseil en tant que
tel, je reviendrais sur les organismes dont la responsabilité
échoit...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, vous pouvez le faire. Vous avez six minutes de faites.
M. Chagnon: Je suis prêt à ce qu'on prenne un
créneau plus logique et plus rationnel pour fonctionner et qu'on vide
chacun des éléments. Je suis relativement satisfait des
crédits.
Le Président (M. Lemieux): Vous êtes libre de
fonctionner de façon plus logique et rationne/te, M. /e
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Je vous invite à le faire en groupe. C'est une
liberté que je prends quotidiennement, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): J'en suis fort conscient.
M. Chagnon: Sauf que je nous inviterais...
Le Président (M. Lemieux): Le temps de parole est à
vous, M. le député de Saint-Louis.
M. Garon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: J'ai compris qu'au point de départ le
député de Saint-Louis a voulu procéder en abordant le
programme dans son entier, pas élément par élément.
En cours de route, alors que son temps court, il ne peut pas commencer à
dire: Maintenant, je ne veux plus fonctionner par programme, je veux
fonctionner élément par élément, il a pris une
décision, au point de départ, de fonctionner, pour son temps, en
prenant le programme dans son ensemble. Il ne peut pas, en cours de route,
dire: Maintenant, je vais fonctionner par élément de
programme.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis...
M. Chagnon: Je vous fais une offre... M. Bélisle: Je ne
vous comprends pas.
Le Président (M. Lemieux): ...le député de
Saint-Louis a pleine liberté de fonctionner de la manière dont il
l'entend relativement à son droit de parole, la commission n'ayant pas
décidé de fonctionner élément par
élément. M. le député de Saint-Louis, est-ce que
vous avez terminé votre temps de parole? Si vous avez terminé, je
vais passer à...
M. Chagnon: Ce que je nous suggérais comme modèle
de fonctionnement, M. le Président, c'était le suivant:
l'étude des crédits du Conseil du trésor étant un
exercice qui, pour moi, serait complété, à moins qu'il n'y
ait d'autres intervenants, membres de la commission, qui auraient d'autres
questions à poser strictement sur les crédits du Conseil du
trésor, je pourrais revenir plus tard sur les organismes relevant du
président du Conseil du trésor.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, vous pouvez aborder Immédiatement les organismes qui
relèvent du Conseil du trésor. Il vous reste du temps.
M. Chagnon: Je préférerais, au lieu de
travailler en yo-yo, de faire venir les organismes pour revenir au
Conseil du trésor...
Le Président (M. Lemieux): Alors, je vais passer la parole
au député de Lévis.
M. Chagnon: Voilà ce que je vous invite à faire,
à moins qu'il n'y ait des questions sur le Conseil.
Le Président (M. Lemieux): Non, non. Même si le
député de Lévis n'a pas de questions sur le Conseil, il a
le droit de parole et vous perdez votre droit de parole. Il me semble que c'est
clair.
M. Chagnon: C'est très clair.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
député de Lévis, la parole est à vous.
M. Garon: M. le Président, je voudrais faire des remarques
préliminaires avant d'aborder l'étude du programme 1,
élément par élément.
Le Président (M. Lemieux): C'est sur votre temps de
parole, M. le député de Lévis, vous pouvez le faire.
M. Garon: Mon temps de parole. Je vous ferai remarquer qu'on
avait convenu d'une enveloppe de deux heures pour cet aspect. Là, on
aura moins de temps. À ce moment-là, cela veut dire qu'il n'y a
aucune entente qui vaut.
Le Président (M. Lemieux): II n'y a rien qui a
été convenu, M. le député de Lévis, en ce
qui me concerne, comme président de cette commission.
M. Garon: D'accord. Ce qu'on a dit ensemble ne vaut pas plus, M.
le président du Conseil du trésor.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, s'il vous plaît!
M. Garon: Cela vaut ou ça ne vaut pas.
Premièrement, on a remarqué, à la suite de la demande de
renseignements de l'Opposition officielle, qu'il y a des renseignements que
vous n'avez pas fournis, notamment concernant la liste du personnel politique
du cabinet à jour pour chacune des années, 1er avril 1986, 1er
avril 1987, 1er avril 1988 et en 1989. Vous avez donné la date
d'entrée en fonction, le titre de la fonction, mais vous n'avez pas
donné la classification, non plus que le traitement annuel ou, selon le
cas, le tarif des honoraires, ce qui vous avait été fourni chaque
année, lorsque vous étiez dans l'Opposition, quand vous le
demandiez. Alors, il n'y a aucune rémunération au bout des noms,
pas plus que la classification.
M. Johnson: Le titre de la fonction.
M. Garon: Le titre de la fonction est indiqué...
M. Johnson: D'accord, on se comprend.
M. Garon:... mais pour la classification de la personne, le
traitement annuel ou, selon le cas, le tarif des honoraires, il
n'apparaît rien.
M. Johnson: Attendez un peu. On parle de l'annexe D. L'Opposition
a demandé cette année un retour de trois ou quatre ans sur la
liste du personnel politique. Ce que je veux dire tout de suite, c'est que le
personnel politique d'un cabinet est constitué de gens qui sont
rattachés au ministre et non au ministère. Alors, je pense que
vous allez voir que la plupart, enfin, en principe, tous les collègues
ont émis ces renseignements à la demande de l'Opposition en
spécifiant la date d'entrée en fonction, la fonction comme telle
et le traitement annuel en ce qui a trait à l'année courante, au
1er avril dernier. Mais, pour les années antérieures, moi,
député de Vaudreuil-Soulanges, au patronyme de Johnson,
n'étant au Conseil du trésor que depuis le 23 juin dernier, n'a
rien à voir avec le niveau de rémunération,
l'identité, etc., des gens qui auraient pu être au cabinet de mon
prédécesseur. La divulgation, le cas échéant,
appartient à mon prédécesseur. (11 h 45)
Je regrette, l'Opposition a formulé sa question d'une
façon telle que je suis parfaitement disposé à indiquer
combien je paie mon monde cette année, mais ce qu'il y avait au Conseil
du trésor avant ça, ça ne me regarde pas. Ce sont des
masses salariales rattachées à la fonction et à
l'identité même du ministre. Ce sont des gens qui relèvent,
à proprement parler, personnellement du vouloir et du pouvoir du
ministre comme individu nommé par le premier ministre pour occuper un
poste. Je n'ai pas à prendre la succession de la classification de Mme
Gaétane Laverdière qui était au cabinet avant que j'y
arrive. Elle était avec M. Gobeil, mon collègue de Verdun, qui
occupe maintenant un autre poste. Je ne sais pas si Mme Laverdière est
avec lui. Je n'en sais rien. Il s'agit d'aller voir cette année si elle
est toujours là. Quant à savoir quelles étaient les
conditions de travail de gens que je ne connais même pas, dans un cabinet
qui, il y a trois ans, n'était pas le mien, je ne peux pas vous donner
ça.
M. Garon: Bien, voyons! Cela a toujours été fait et
cela a été fait pour tous les ministères. Il y avait le
ministre des Transports qui ne les avait pas donnés du tout. On les lui
a demandés et il nous a dit qu'il les fournirait. Vous êtes le
seul ministre qui apporte cet argument. Tous les autres, me dit-on, ont fourni
les renseignements. Il s'agit de fonds publics, à moins que M.
Gobeil
n'ait payé son personnel de sa poche. Il s'agit de fonds publics
et la rémunération des employés au gouvernement, qu'il
s'agisse du personnel politique ou non, c'est une question publique. Ce n'est
pas une question privée. On n'est pas chez Provigo. On est ici.
M. Johnson: On a tous interprété...
M. Garon: C'est l'argent du public. Le public a le droit de
savoir où vont les fonds qui sont dépensés. Vous seriez le
premier qui refuserait de faire ça parce que tout le monde l'a fait
à ce jour depuis les années soixante-dix. Je ne sais pas en
quelle année cela a commencé, mais ça a été
fourni chaque année, peu importe sous qui les gens travaillaient.
M. Johnson: C'est tout le principe de la responsabilité
d'un ministre, les dépenses publiques qu'il encourt. Je n'ai pas
à défendre, on se comprend, le salaire et les conditions de
travail de gens que je ne connais même pas. Je ne parle pas de
fonctionnaires a mon ministère dont il faut que je justifie, depuis le
début des temps, le traitement et tout. On parie de gens qui sont
attachés politiques à quelqu'un qui a une qualité de
député, qui a une fonction de ministre. Je n'ai pas à
commencer à débattre et à justifier que M. X ou Mme Y
méritait 76 000 $ ou 31 000 $. C'est à ça que ça
donne ouverture.
M. Garon: Je ne vous demande pas de...
M. Johnson: Si vous voulez savoir ce que les gens qui
étaient au cabinet de mon prédécesseur faisaient alors
qu'il était mon prédécesseur à titre de
président du Conseil du trésor, demandez à Paul Gobeil,
député de Verdun, de vous transmettre ça; il a
probablement les moyens de le faire. Je suis entièrement d'accord pour
dire que c'est du domaine public, mais vous ne le demandez pas à la
bonne personne, ici, aujourd'hui. Je vais vous parler de mes gens, je n'ai
aucun problème avec ça, je vais le divulguer. L'administration
m'a transmis une liste des gens qui émargeaient au cabinet de mon
prédécesseur, c'est à lui de justifier les niveaux de
rémunération, de les rendre publics, etc. Ce n'est pas à
moi de le faire.
Tout le monde, tous les membres du Conseil des ministres à qui on
a transmis cette question ont répondu exactement dans le même
sens. On est parfaitement disposés à faire connaître les
salaires de tout le monde, aujourd'hui, mais quant à nos
prédécesseurs... Ceux qui n'ont pas changé de poste, qui
sont en poste depuis le 12 décembre 1985, ont dû répondre
complètement, avec les salaires de tout le monde depuis ce
temps-là, mais j'ai été muté à un autre
ministère. Je n'ai pas à faire état de ce que mon
prédécesseur pouvait faire dans son cabinet. Vous le lui
demanderez et je suis sûr qu'il va vous le dire. Enfin, c'est lui qui est
imputable de ces choses.
M. Garon: Non, ce n'est pas comme ça. Il s'agit d'argent
qui a été dépensé pour telle personne. C'est un
renseignement public qui a toujours été fourni dans le
passé. Ce n'est pas une question de prédécesseur. Vous
donnez des renseignements, point. C'est public. Ce n'est pas secret Ce n'est
pas l'Intelligence Service en temps de guerre.
Une voix: La CIA.
M. Garon: C'est public.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: C'est vous qui êtes là. Les gens ne
répondent plus du ministère quand ils ne sont plus là,
mais, quand vous êtes là, vous répondez autant pour
l'année actuelle que pour les années antérieures.
M. Johnson: Pas pour un cabinet politique.
M. Garon: Oui. Ce sont des dépenses publiques du
gouvernement. Cela a toujours été comme ça.
M. Bélisle: II est responsable pour...
M. Garon: M. le Président, voulez-vous demander au
député de Mille-Îles de prendre la parole quand c'est son
tour et, s'il est malade, de se faire soigner?
Une voix: II n'est pas malade, le député de
Mille-Îles.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse. M. le
député de Lévis, s'il vous plaît!
M. Bélisle: Question de privilège, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. le député
de Mille-Îles.
M. Bélisle: Si le député de Lévis
veut insinuer que je suis malade, je vais lui conseiller d'aller voir un
médecin, rapidement, et de se faire traiter pour les nombreux trous de
mémoire qu'il a depuis à peu près...
Le Président (M. Lemieux): Ce n'est pas une question de
privilège. Une question de règlement, M. le député
de Mille-Îles?
M. Bélisle: Question de règlement. Qu'il se
comporte comme du monde. Je lui ai dit de faire sa job, hier matin. Qu'il la
fasse comme il le faut.
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, je ne
voudrais pas que, au moins autour de la table de cette commission, il y
ait des propos antiparlementaires de part et d'autre, écoutez,
câline! M. le député de Lévis, s'il vous
plaît!
M. Garon: M. le Président, c'est votre
responsabilité de maintenir l'ordre dans cette commission.
Le Président
(M. Lemieux): M. le
député de Lévis, aidez-moi à maintenir l'ordre.
Lorsque vous traitez de malade un député du parti
ministériel... Écoutez!
M. Garon: Si le député passe son temps à
placoter quand ce n'est pas son tour, il y a un ordre!
Le Président (M. Lemieux): Vous avez raison
là-dessus, M. le député de Lévis.
M. Garon: Vous m'avez donné la parole. Si vous voulez....
Je vais attendre que vous me la donniez, mais donnez-la-moi
entièrement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, vous avez la parole entièrement. M. le
député de Mille-Îles, s'il vous plaît!
M. Garon: Maintenant, pouvez-vous faire respecter mon temps de
parole? C'est simple. Vous êtes avocat, à part ça.
Le Président (M. Lemieux): Oui, et j'ai pratiqué,
M. le député de Lévis, même si vous allez me dire
que ça ne paraît pas. Allez-y!
M. Garon: Je ne vous aurais pas confié ma cause, mais en
tout cas!
Le Président (M. Lemieux): Et moi, sûrement pas la
mienne. Allez-y!
M. Garon: Je ne l'aurais pas prise, M. le Président, parce
qu'on peut choisir ceux qu'on va défendre. J'aimerais vous dire, M. le
ministre, que, comme ministre, vous devez répondre de votre
ministère. Prenez le cas des engagements financiers, vous devez
répondre à n'importe quel engagement financier, ceux qui vous
précèdent comme ceux qui sont là. Il s'agit de
dépense de fonds publics pour engager des gens dans un cabinet. C'est de
l'argent du public. Cela s'est toujours fait et on a toujours eu des
réponses, comme vous en aviez, dans votre temps, quand vous avez
posé ces questions-là. Je demande simplement la classification
des gens pour chacune des années, de même que le traitement annuel
ou, selon le cas, le tarif des honoraires. Ce n'est pas un secret de
guerre.
M. Johnson: Non, mais d'abord, on va prendre une chose à
la fois. La classification apparaît: attaché politique,
employé de soutien...
Il y a trois classifications: le directeur de cabinet, le directeur de
cabinet adjoint.. Directeur de cabinet est une classification, attaché
politique, une deuxième classification et employé de soutien, une
troisième. Il n'y en a que trois, point à la ligne. Cela
apparaît là: employés de soutien, attachés
politiques. Tout est écrit
M. Garon: Le traitement annuel et, selon le cas, le tarif des
honoraires.
M. Johnson: Traitement annuel ou tarif des honoraires. Vous
l'avez, dans mon cas, du 23 juin 1988 à ce jour. Je suis imputable de
ça, il n'y a aucun problème. Quant au reste - et on m'indique que
c'est ce que tous mes collègues ont fait, sauf, je le
répète, ceux qui sont à leur ministère depuis le
début, depuis le 12 décembre 1985 - on est retournés vers
le passé et on a regardé ce qui avait été
donné comme renseignements supplémentaires pour les années
précédentes. On m'indique que c'est précisément la
réponse aux questions qui avaient été posées au
cours des années précédentes. On donnait le montant total
de la masse autorisée sur des bases annuelles C'est ce qui se passait.
Pour les autres années on ne l'avait pas individuellement.
Tout à coup, vous me dites que vous le cherchez. Donc, c'est une
correction à une question qui aurait été posée
l'année dernière. celle d'avant et celle d'avant. À
l'égard de mes gens, vous ne me posez pas la question. Que voulez-vous
que je vous dise? Vous me la posez pour cette année et je vous
répond. Je vous fais rapport sur ce qui a été
divulgué à l'égard de ces questions pour les années
précédentes C'est vraiment à titre Intuitus personae qu'on
engage des gens à l'intérieur d'un cabinet. Je ne suis pas
imputable, publiquement, de l'utilisation de ça, sauf quant au fait que
c'est tel montant global que la masse représente. Cela se retrouve un
petit peu partout dans les comptes publics, il y en a pour tant.
À titre d'exemple, lorsqu'on est arrivés au pouvoir, la
masse des employés de cabinet du gouvernement auquel vous apparteniez
était de 19 916 000 $, en date d'octobre 1985. En date plus
récente, soit au 28 décembre 1988, nous en sommes à 17 943
000 $; 2 000 000 $ de moins en dollars courants.
Une voix: Wow!
M. Johnson: Je suis prêt à divulguer des choses
comme ça. Il n'y a aucun problème, comme vous le
soupçonnez. Quant au reste, vraiment je ne suis pas imputable. Les avis
que |'al eus et que mes collègues ont eus, c'est qu'on n'est pas
imputables de ces choses-là. Si vous voulez le savoir, il y a des
mécanismes, mais ce n'est pas celui-là. C'est tout ce que je vous
dis. Je n'ai aucun problème avec ça, moi.
M. Garon: Pouvez-vous comparer avec le
bureau du premier ministre? Comme vous n'êtes pas imputable
à ce chapitre, je vais vous dire que j'ai ici - je n'ai pas
cherché parmi tous les documents - la liste du personnel du cabinet du
ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie.
M. Johnson: Oui, j'étais au courant que c'est le seul qui
a fait cela.
M. Garon: On l'a eue.
M. Johnson: C'est une erreur.
M. Garon: Vous avez dit qu'aucun de vos collègues ne
l'avait fait. Je vous en donne un et vous dites: Là, c'est le seul.
M. Johnson: On me souffle à l'oreille, on rappelle
à mon esprit, en conséquence, que le ministre de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie a fait cela. Il se trouve que vous avez donc
entre les mains des divulgations à l'égard de mon personnel
depuis que je suis membre du Conseil des ministres, étant donné
que j'ai été au MIC pendant trois ans. Quant au Conseil du
trésor, c'est moi qui suis responsable de cela. Au point de vue
administratif, ils ont décidé de répondre à la
question de cette façon. Ils ont décidé qu'ils
étaient imputables de cela ou ils ont décidé qu'ils ne
l'étaient pas - en droit, ils ne le sont pas - mais qu'ils le
divulguaient dans le cours normal. Il n'y a rien là.
M. Garon: On le demandera ailleurs.
M. Johnson: On va voir avec les leaders. Les leaders peuvent se
parler, je pense, et trouver un modus vivendi. Je crois comprendre que cela a
été discuté largement et qu'on a utilisé ce
cadre-là. On n'a rien à cacher. La preuve, c'est qu'au MIC ils
ont interprété... Enfin, ils sont seuls à avoir le pas.
Que voulez-vous que je vous dise?
M. Garon: J'aimerais avoir le nom des administrateurs et des
actionnaires, dépendam-ment du nombre, c'est une petite entreprise, du
groupe Everest inc.
M. Johnson: On pourrait trouver ça aux engagements
financiers ou je ne sais pas où-Oui, enfin, c'est une question... C'est
dans les contrats?
M. Garon: Oui.
M. Johnson: Ah, oui, mon Dieu, c'est bien connu. Je ne sais pas
si c'est une compagnie publique, Everest, mais on entend parler d'elle
continuellement. C'est une grande firme de communication-conseil. Il n'y a rien
de bien extraordinaire là-dedans. On prend note de la question.
M. Garon: Ce n'est pas extraordinaire! Je ne vous demande
pas des choses extraordinaires.
M. Johnson: De fait, ce n'est pas extraordinaire.
M. Garon: Je vous demande le nom des administrateurs et des
actionnaires s'il s'agit d'un...
M. Johnson: Le secrétaire de la commission note cela
fébrilement, à ma connaissance. Je suis sûr qu'il va me
faire un rappel écrit dans les minutes qui viennent et j'aurai quinze
jours, je crois, pour répondre à la question, ce qu'on fera avec
plaisir.
Le Président (M. Lemieux): C'est aux engagements
financiers que vous avez quinze jours.
M. Johnson: Ici, on a combien de temps, quinze ans?
Le Président (M. Lemieux): Ici, il n'y a pas de
délai, M. le président du Conseil du trésor.
M. Johnson: II n'y a pas de délai. Formidable!
Le Président (M. Lemieux): Non, aux engagements
financiers, vous avez quinze jours, mais ici, il n'y a pas de délai.
M. Johnson: S'il n'y a pas de délai, on a amplement le
temps, mais je vais répondre le plus rapidement possible. D'ailleurs,
c'est disponible. Il suffit d'aller chez l'Inspecteur des institutions
financières, au 800, place d'Youville, et on peut trouver, je ne sais
pas à quel étage, les renseignements que vous cherchez. C'est au
douzième. Je vais m'éviter le voyage. Probablement qu'on va lui
donner un coup de fil. On va faire envoyer cela directement chez le
député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, je vais faire quelques
remarques préliminaires. En soi, les crédits accordés au
Conseil du trésor n'ont rien de très stimulant. C'est davantage
une occasion d'aborder la politique budgétaire présentée
en mars dernier dans le livre des crédits.
Le cahier des renseignements supplémentaires sur les
crédits est bien davantage un outil de propagande qu'une source
objective de renseignements. À cet égard, la page 8 en est un bon
exemple. On peut y lire ceci: "Grâce aux efforts de gestion
appliqués depuis 1986, la croissance des dépenses a
été limitée à un taux nettement inférieur
à celui du PIB." Dans le style prétentieux, on ne fait pas mieux.
Pourtant, le graphique qui apparaît à la même page indique
que, si redressement il y a eu, il a commencé en
1977 avec l'arrivée au pouvoir du Parti
québécois.
On notera aussi que le président du Conseil du trésor
associe saine gestion avec croissance des dépenses inférieure
à la croissance du PIB. Le mérite n'est pas alors très
grand en période de croissance économique. Si on regarde les
chiffres que vous avez, d'ailleurs, publiés dans vos crédits
à la page 8, avec les graphiques qui ont été
présentés, il apparaît évident que le contrôle
des dépenses n'a pas commencé sous le gouvernement Bourassa. Vous
voyez que, de 1971 à 1975, le PIB augmentait de 5, 4 % alors que les
dépenses augmentaient de 11, 3 % en termes réels. (12 heures)
Vous voyez que c'est à partir de 1976 que le contrôle est
apparu. De 1976 à 1980, le PIB augmentait de 3, 3 %, alors que les
dépenses avaient été réduites à 5, 6 % et
que de 1981-1982 à 1985-1986 le PIB augmentait de 1, 1 % alors que les
dépenses augmentaient de 1, 4 %. C'est donc dire que le contrôle
des dépenses s'est vraiment fait sous le gouvernement du Parti
québécois pour contrôler l'hémorragie qui avait
été mise en place entre 1971 et 1976.
Si on veut parler de redressement, que faut-il dire de la période
de 1976 à 1985 où le rythme de croissance réel des
dépenses est passé de 11, 3 % à 1, 4 %, une
amélioration de 88 %? Elle se compare plus qu'avantageusement au
succès relatif de l'actuel gouvernement, à 50 %, en
période de croissance économique. On notera aussi au passage que
la performance du gouvernement du Parti québécois a
été réalisée en période de faible
prospérité économique; 2, 2 % d'augmentation du PIB.
La performance de 1981-1982 à 1985-1986 est d'autant plus
remarquable et, après avoir repris le contrôle des
dépenses, le gouvernement a su mettre en place des outils de
développement économique, tels que le REA, les actions
accréditives et le plan de la relance de l'économie de 1983 qui
nous permettent aujourd'hui d'afficher une croissance de 4, 3 % par
année en moyenne.
Par ailleurs, au-delà des vantardises du président du
Conseil du trésor, dans le budget des dépenses qu'il a
présenté au mois de mars dernier...
J'aimerais, M. le Président, que vous portiez attention aux
propos portés en commission, puisque les oreilles me bourdonnent...
Une voix: Les mouches.
M. Garon:... à entendre les conversations qu'il y a autour
de vous.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député de Saint-Louis!
M. Garon: Par ailleurs, au-delà des vantardises du
président du Conseil du trésor dans le budget des dépenses
qu'il a présenté au mois de mars dernier, on ne voit rien qui
soit de nature à régler certains problèmes criants que
nous connaissons au Québec. Par exemple, pensons au réseau
routier pour lequel le ministre des Transports dit avoir besoin de plus de 100
000 000 $ par année au cours des cinq prochaines années, alors
que, s'il avait eu les montants d'argent que le gouvernement a injectés
entre 1982 et 1986, il aurait eu, en dollars constants, 477 000 000 $ de plus,
c'est à-dire qui auraient été investis dans le
réseau routier québécois, soit 120 000 000 $ par
année, alors qu'il en demande 105 000 000 $: 70 000 000 $ pour les
routes et 35 000 000 $ pour les ponts Aujourd'hui tout le monde se rend compte
de la détérioration incroyable du réseau routier
québécois.
Je pense aussi au développement technologique où le
transfert des 36 000 000 $ du ministère du Commerce extérieur et
du Développement technologique au ministère de l'Industrie et du
Commerce s'est traduit par des crédits périmés de 12 000
000 $ et où, cette année, le budget a été
réduit. Il y a bien eu 60 000 000 $ dans un fonds technologique, mais le
ministre responsable dit déjà qu'il ne pourra dépenser
qu'une faible partie de ce montant. Pourtant, le Québec connaît un
retard important au chapitre de la recherche et du développement et les
transferts fédéraux, depuis le nouveau gouvernement
libéral qui vit une lune de miel avec le gouvernement
fédéral, ont diminué considérablement les
retombées économiques au Québec de la recherche et du
développement des fonds fédéraux versés au
Québec.
Il n'y a pas non plus de quoi rassurer les régions dans ce
budget. Pensons, par exemple, au développement régional où
le budget est réduit aux crédits alloués à
l'amélioration de la forêt, etc. Quant à la promesse de
consacrer 1 % du budget à la culture, le président du Conseil du
trésor a vraisemblablement perdu la mémoire.
Il faut aussi mentionner une nouvelle pratique amorcée par le
Parti libéral du Québec qui consiste à faire deux budgets
de dépenses dans l'année: le premier est le dépôt
des crédits et le second, la présentation du budget. Cette
pratique enlève quelque peu d'intérêt aux crédits.
En bref, le président du Conseil du trésor s'attribue un
mérite qui ne lui revient pas. Il nous a présenté un
budget sans imagination, qui n'offre que peu d'espoir aux régions et ne
présente aucune solution valable aux problèmes que vit le
Québec actuellement.
Modification à la masse salariale
M. le Président, je termine là mes remarques
préliminaires et j'aimerais passer au premier élément du
budget pour demander au ministre, concernant le fonctionnement et les
traitements du personnel, où on parle d'une indexation de 4 %... On dit:
modification de la masse salariale du nouveau corps d'emploi, soit les
conseillers en gestion des ressources humaines. 146 200 $. Peut-
on nous indiquer de quoi il s'agit lorsqu'on parle des conseillers en
gestion des ressources humaines? Est-ce qu'il s'agit de nouveaux
employés et combien sont-ils ou seront-ils? Cela, c'est dans
l'élément 3. Si vous voulez, je vais plutôt vous poser une
autre question sur l'élément 1. Je reviendrai là-dessus et
ça vous permettra de trouver la réponse. Concernant les
politiques budgétaires...
M. Johnson: On se promène un peu, là.
M. Garon: Oui. J'avais mis ça au début, mais comme
on a décidé de procéder élément par
élément...
M. Johnson: C'est une excellente idée que vous suiviez
votre propre idée. C'est bien, ça.
M. Garon: Les crédits qui étaient de 3 505 400 $ en
1988-1989 passent à 3 571 400 $ en 1989-1990, en hausse de 66 000 $,
soit 1,9 %. Comment expliquez-vous une augmentation de 1,9 %, alors que vous
offrez une augmentation de salaire de 4 %? Est-ce parce qu'il y aura une
réduction des effectifs à ce niveau? Parce qu'il y a seulement
une baisse d'un employé.
M. Johnson: Si je comprends bien, le député de
Lévis me demande pourquoi, si j'offre 4 % à tout le monde dans la
fonction publique, je donne juste 1,88 % aux employés du Conseil du
trésor. C'est cela?
M. Garon: Non, ce n'est pas ça que je dis. M. Johnson:
Bien, c'est ça que j'ai compris.
M. Garon: J'ai l'impression que vous avez plus de misère
à comprendre les explications de votre sous-ministre. Mais qu'est-ce que
vous voulez? Mon professeur avait l'habitude de dire: Qui potest capere capiat.
Que ceux qui peuvent comprendre comprennent. Mais c'est simple, au fond. Vous
avez des crédits qui augmentent de 66 000 $, ce qui représente
1,9 %.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: C'est donc une augmentation de 56 800 $.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: En ce qui concerne le traitement, il y a des sommes...
S'il y a un élément important, c'est le traitement. En 1989-1990,
l'effectif passe de 73 à 72.
M. Johnson: Aux politiques budgétaires, oui. M. Garon:
À l'élément 1. M. Johnson: Oui.
M. Garon: Alors, comment pouvez-vous indiquer que vous avez
l'argent qu'il faut pour payer les augmentations de salaire dans votre budget,
alors que votre montant d'argent qui est indiqué là n'est pas
suffisant pour payer les 4 % que vous offrez?
M. Johnson: Ah bon, c'est exactement ce que je viens de dire.
Vous vous étonnez que l'augmentation soit de 1,88 % alors que je parle
de 4 % pour tout le monde. Donc, vous me dites: Comment faites-vous pour donner
1,88 %, parce que c'est ça qui est écrit, par opposition à
donner 4 %? C'est exactement cela que j'ai compris, c'est exactement ce que
vous avez dit et la raison est technique, elle peut être de deux ou trois
ordres et elle est évidente. Surtout que dans les explications, à
la page suivante, on dit que cela inclut, cela incorpore l'augmentation de
salaire de 4 % relative à l'application de la convention collective.
C'est écrit, donc c'est là-dedans.
Il se peut que, d'une année à l'autre, des gens qui sont
en haut des échelles quittent leur travail et que des gens qui ont moins
d'années de service, d'expertise ou quoi que ce soit, et donc un salaire
moindre, les remplacent. L'effet de roulement peut créer cela. Ces
prévisions de dépenses sont préparées sur la base
des crédits, donc sur la base d'un bordereau de paye d'une date X,
à laquelle date on aurait pu avoir plus de postes vacants que
l'année dernière lorsqu'on a préparé les
prévisions de dépenses. Ce sont des facteurs techniques à
la marge. On est en train de...
Écoutez, pour que ce soit 4 %, il aurait fallu peut-être
quelque 100 000 $ de plus d'écart. C'est de cela qu'on parle. Non, il
aurait fallu 70 000 $ ou 75 000 $. Sur 3 600 000 $, vous êtes en train de
me poser une question sur 65 000 $.
M. Garon: C'est parce que je veux voir comment vous faites
fonctionner votre mécanisme. Ce n'est pas la question du montant, ce
n'est pas important. Alors là...
M. Johnson: Ah bon. Là, vous voulez vraiment entrer dans
la mécanique de la constitution des crédits, non seulement
à l'élément 1 du programme du Conseil du trésor,
mais dans tout ce livre-là, et la réponse qu'on vous donnera sera
valable pour l'ensemble des éléments qui apparaissent ici.
M. Garon: Écoutez, moi, je vous pose une question
précise...
M. Johnson: Je passe la parole à M. Bédard, dans ce
cas-là.
M. Garon: ...sur un élément précis. Je ne
vous demande pas de... J'imagine que ce n'est pas tiré au fusil. Il est
possible que ci, il est pos-
sible que ça... Je veux une réponse claire à
l'élément 1. Vous avez un montant qui est moins
élevé que le taux d'inflation. Alors, )e me dis: Comment cela se
faît-il? Est-ce parce que vous allez réduire le personnel?
Qu'est-ce qui se passe à cet élément-là?
M. Johnson: Je vais vous donner un exemple...
M. Garon: Je ne veux pas d'exemple. Je veux une réponse
à une question précise.
M. Johnson:... sur la première ligne. M. Garon:
C'est une question précise.
M. Johnson: Oui, oui, oui. Comment pouvons-nous... Ah! C'est
l'autre question. La question, vous pourriez la poser de cette façon:
Les effectifs réguliers diminuent de 1 et le traitement régulier
diminue de 16 000 $; donc, c'est une personne à 16 000 $ qui ne
travaille plus là. C'est cela que vous voulez dire? Vous voulez qu'on
vous dise précisément pourquoi il y a 16 000 $ de moins entre 3
236 900 S et 3 220 900 $; 16 000 $ d'écart. Au poste autres
rémunérations, il y a un écart de 56 800 $. Donc,
d'où vient l'augmentation...
M. Garon: J'ai dit cela dans ma question, je vous l'ai dit,
ça.
M. Johnson: Parce que la résultante, c'est 66 000 $, mais
il y a quatre éléments qui composent les 66 000 $. Il y en a un
qui est négatif, qui est 16 000 $, et il y en a trois qui sont positifs:
56 800 $, 25 000 $ et 200 $. Au titre de l'équipement, il y a 200 $ de
moins de prévus dans nos crédits. La résultante, c'est 66
000 $ sur 3 505 400 $, soit 1, 88 %. Vous vous étonnez que ce ne soit
pas 4 %. Alors, si vous voulez le fin mot de l'histoire, on sera obligés
de vous expliquer littéralement ce qui est arrivé à nos 73
personnes, qui sont maintenant 72, avec les entrées, les sorties, les
maladies, les congés sans solde et ces choses-là. On peut le
faire, mais on en a pour une heure. On peut vous expliquer, au titre de
l'équipement, comment iI se fait qu'on pense que cela va coûter
200 $ de plus. On en a peut-être pour deux minutes. Cela fait une heure
et deux minutes. On peut continuer sur les services dans le fonctionnement et
autres dépenses pour 25 000 $. Cela risque de ne pas être bien
long. On va se comprendre.
M. Garon: Vous essayez de répondre à une question
que je n'ai pas posée. Je vais vous poser une question simple. À
l'élément 1, traitements, vous avez une baisse de 16 000 $ sur
une masse salariale, si vous voulez, en 1988-1989 qui était de 3 236 900
$. Cela baisse à 3 220 900 $. Le nombre total des employés baisse
de 73 à 72. Vous avez 16 000 $ de moins comme crédits alors qu'il
y a une indexation nécessaire. Je parle seulement de cet
élément, l'élément 1. Je ne parle pas des autres
affaires, je ne parle pas des communications, je ne parle pas des services, je
ne parle pas de l'entretien, je ne parle pas des loyers, je ne parle pas de la
fourniture, je ne parle pas de l'équipement ni des autres
dépenses Pour être plus clair, je parle seulement de
l'élément 1. Il y a une personne de moins et il y a un montant de
moins qui est prévu, et il ne semble même pas y avoir
d'indexation. C'est pour cela que je vous demande ce que c'est. Est-ce parce
que vous allez réduire votre personnel plus que cela ou que vous allez
changer les permanents? Qu'est-ce que c'est? Simplement. Ce n'est pas une
question truquée. (12 h 15)
M. Johnson: Bien, ce n'est pas simple justement. Le
député veut savoir... Ce n'est pas une personne de moins qui a un
effet de 16 000 $. Il y a peut-être quinze personnes qui sont
entrées et seize qui sont parties. C'est cela, le résultat net.
Alors, il faudrait voir le salaire annuel, sur une base annuelle et
réelle de l'année financière, des seize personnes qui sont
parties, par opposition à ceux des quinze qui sont entrées
pendant l'année. On a un montant net de moins un; cela explique le moins
un, en partie. Moins seize plus quinze font moins un. Si vous voulez la liste,
il y a 31 personnes en cause, c'est pour ça que je dis que ça
peut prendre une heure pour passer à travers. Il faut savoir qu'au point
de vue technique, par ailleurs... Je vous donne un exemple, ici, dans la
catégorie des traitements réguliers du personnel, l'an dernier,
dans cet élément de politique budgétaire, il y a eu 65 000
$ de crédits périmés. Cela change la base. On ne peut pas
être à la cenne. Personnellement, je ne sais pas aujourd'hui
où je serai le 31 mars 1990, je n'en ai pas la moindre idée, ni
où on en sera quant aux politiques budgétaires et quels seront
les noms et les numéros d'assurance sociale des 72, 73, 70...
M. Garon: Je ne vous les demande pas. Je ne les ai pas
demandés.
M. Johnson: Non, mais il va falloir qu'on les trouve, nous
autres, pour répondre à votre question. Il va falloir qu'on les
cherche.
M. Garon: Arrêtez donc!
M. Johnson: Vous voulez savoir ce qui est arrivé...
M. Garon: Non.
M. Johnson: Ah! Il ne veut plus le savoir!
M. Garon: Je vous demande comment vous êtes arrivé
à cette prévision d'un écart de 16 000 $ de moins en
termes de traitement, alors que l'effectif régulier... Ce n'est pas une
ques-
tion truquée, je veux savoir tout simplement comment vous
êtes arrivé à ça. C'est simple. Je ne vous demande
pas si ça peut être ça ou ça; j'imagine que le
Conseil du trésor ne fait pas ses budgets sur des hypothèses
comme ça...
M. Johnson: Je vous l'ai dit tout à l'heure, on prend un
bordereau...
M. Garon:... en tirant des papiers en l'air et ceux qui retombent
dans le chapeau, ce sont ceux-là. J'imagine qu'il ne fait pas ça
comme ça.
M. Johnson: Je vous l'ai dit tout à l'heure, on prend le
bordereau de paie...
M. Garon: La question que je vous pose est simple: Comment
avez-vous procédé pour arriver à ça? C'est
simple.
M. Johnson: Je vous l'ai dit tout à l'heure.
Évidemment, si vous voulez que quelqu'un d'autre... Enfin, il y a onze
personnes derrière moi qui ont toutes la même réponse: On a
pris un bordereau de paie, à une date précise, et on a
ajusté ça de 4 % sur une base annuelle. Cela donne le chiffre de
3 220 900 $, point à la ligne. Là, vous voulez savoir ce qu'il y
avait sur... De toute évidence, ça ne vous satisfait pas, parce
que je vous l'ai dit tout à l'heure et vous criez encore après
moi. On va reculer et on va aller voir ce qu'il y avait sur le bordereau de
paie, on va regarder combien il y avait de postes vacants ce jour-là, et
il devait y en avoir ou il devait, à l'égard des dépenses
qu'on croyait, par rapport à l'an dernier, consentir à ce titre,
y avoir un écart négatif, parce qu'on a 65 000 $ de
périmés, donc c'est presque l'équivalent d'un poste et
demi ou deux postes, ça dépend des niveaux,
évidemment.
M. Garon:... tout ça, ce que vous dites.
M. Johnson: Cela explique qu'on est 16 000 $ en dessous des
crédits qui avaient été présentés ici l'an
dernier, parce que, quand on est arrivé à la fin de
l'année financière de 1988-1989, lorsqu'est venu le temps de
confectionner nos crédits à ce poste, a cette ligne, très
littéralement, on a pris un bordereau et on a dit: Ah! C'est le
"payroll" cette semaine, la liste de paie, ça fait combien sur une base
annuelle? Cela fait X plus 4 % égalent Y; vous retrouvez le Y ici, mais
ce n'est pas le X qu'on a, les 3 236 900 $, ce sont les crédits de l'an
dernier. On ne les a pas tous dépensés. Mais, quand on a
calculé ce qu'on va dépenser cette année, on a pris le
bordereau de paie vers la fin qui était moins élevé que ce
qu'on pensait onze mois plus tôt, d'où le fait que, quand on fait
les ratios et les fractions, vous arrivez à des chiffres comme
ceux-là. Maintenant, on peut, ici, à tour de rôle, M.
Bédard peut le faire, M. Thellend peut le faire, M. Bordeleau
connaît ça, enfin, M. Savard a déjà eu un petit peu
d'expérience, M. Cossette, M. Rhéaume, M. Crête. Enfin, il
y a beaucoup de monde. Mme Veillette, sans doute, M. Grégoire et M. Guy
Hovanhop. M. Hovanhop n'est peut-être pas au courant de ça, mais
il y a beaucoup de gens, ici, qui peuvent vous dire la même chose que
moi, et je ne pense pas qu'il puisse vous en dire beaucoup plus.
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor, M. le député de Lévis.
M. Garon: Comme président de la commission, pourriez-vous
expliquer au ministre quelle est sa responsabilité? Quand on lui pose
des questions, lui, son travail, c'est de répondre. Ce n'est pas de
faire des...
Une voix:...
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Garon: Notre rôle est de poser des questions pour voir
pourquoi vous demandez ces crédits et s'ils sont justifiés. C'est
ça. Peut-être que vous n'avez pas lu l'historique du
parlementarisme - il serait bon que vous lisiez ça - mais le rôle
du Parlement est de demander au gouvernement des justifications de l'argent
qu'il demande. Vous demandez de l'argent, ici, alors je vous demande tout
simplement: Pour arriver à ces chiffres, comment avez-vous
calculé votre affaire? Parce que vous avez une masse salariale et on
indique qu'il y a une diminution. C'est possible que tant de fonctionnaires qui
ont pris leur retraite gagnaient tant, et tant qui vont rentrer vont gagner
tant, selon les prévisions. C'est possible. On a prévu aussi une
augmentation de salaire là-dedans. Je ne connais pas le pourcentage, je
vous le demande tout simplement et je vous dis que je veux savoir comment vous
êtes arrivé dans les traitements, alors qu'il y avait une masse de
3 336 900 $, en 1988, à une baisse de 16 000 $, à 3 220 900 $,
alors que, d'après les effectifs réguliers du ministère,
on prévoit qu'il y aura seulement un poste de moins, de 73 à 72
personnes. Ce n'est pas quelque chose de compliqué mais je me sers de
cet exemple pour voir la mécanique que vous avez utilisée
concernant le traitement des personnes et le nombre de personnes qu'il y aura
en 1988, le changement dans le nombre, de 1988 à 1989.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, votre temps de parole est épuisé et M. le
député de Mille-Îles a demandé la parole. M. le
député de Mille-Îles.
M. Garon: La réponse du ministre n'est pas sur mon temps,
vous le savez.
Le Président (M. Lemieux): La réponse du
ministre est comptabilisée dans l'enveloppe globale. M. le
ministre.
M. Johnson: On peut la donner. J'ai senti que le
député me posait la même question. Je regrette Infiniment,
mais au cas où ce serait moi qui n'aurais pas bien compris, J'ai
demandé à la longue liste de gens que je vous ai nommés M
y a quelques instants, si j'avais bien compris, s'ils avaient compris la
même chose que moi et si la réponse que j'ai donnée, qui
est à caractère presque hautement technique ou juste à
caractère pas mal technique disons, était complète. Je les
ai invités, je leur ai demandé en se sentant extrêmement
libres et pas du tout liés par le lien de supérieur à
subalterne, leur opinion à savoir s'ils auraient donné en
réponse à la question, telle qu'ils l'ont comprise, une autre
réponse que la mienne. S'il y en a qui trouvaient que j'étais
incomplet, que je ne savais pas de quoi Je parlais, ils étaient
conviés à la dire. Tout le monde m'a dit qu'ils donneraient la
même réponse, pour la bonne et simple raison que je me suis
alimenté, pour vous donner cette réponse, justement de ce que les
gens autour de moi m'ont suggéré, m'ont dit, m'ont
indiqué, m'ont démontré, prouvé. Il n'y a pas autre
chose.
Maintenant, si le député veut savoir la date
précise du bordereau de paie qu'on a utilisé pour confectionner
ça, c'est celui de la première paie de Janvier, me dit-on - je ne
me souviens plus si c'était le 2 ou le 4 - celui du premier jeudi de
janvier, je présume. On va regarder le calendrier ensemble et on va
découvrir quelle date c'était. C'est cette liste de paie qu'on a
prise.
Le député semble vouloir me demander quelle est la
différence, au point de vue technique... parce que c'est ça qui
est en cause, le détail des écarts et des différences
qu'on retrouve entre ce bordereau de paie et la paie de douze mois plus
tôt qui a servi à confectionner les crédits de ce poste
pour 1988-1989, pour un grand total de 3 236 900 $, par opposition aux 3 220
900 $ qu'on retrouve pour 1989-1990 à la ligne 01 du traitement
régulier du fonctionnement de personnel de l'élément 1,
politiques budgétaires. Parce que c'est la seule façon d'aller
plus loin pour répondre à la question. Qu'est-ce que vous voulez
que je vous dise? Quand on a confectionné les crédits de
1988-1989, la masse salariale qui apparaît sous 1988-1989, on l'a faite
à partir du bordereau de paie, je présume, de la première
paie de janvier 1988, très probablement, et, là, ça a
donné un chiffre, boum!
On arrive en 1989-1990, on a pris le bordereau de paie de la
première paie de janvier 1989 et ça nous a donné, sur une
base annuelle, une masse salariale qu'on a indexée de 4 %, pour nous
donner 3 220 900 $. Le député me dit que ma réponse, au
point de vue technique, est incomplète. J'en suis abasourdi et
renversé, sauf que je crois comprendre qu'il veut qu'au point de vue
microtechnique nous trouvions - et c'est littéralement ça qui est
en cause - la liste des gens qui étaient payés ce fameux premier
jour, cette première paie de janvier 1988, par opposition aux gens
payés lors de la première paie de janvier 1989, pour trouver les
écarts. Est-ce que Mme Lamontagne est toujours des nôtres, sinon
pourquoi n'est-elle plus des nôtres? Est-elle en congé de
maternité payé? Est-elle en congé sans solde? Est-elle
dans un autre ministère? SI oui, elle n'est plus sur notre paie, donc
moins un, mais moins combien? On ira voir si elle gagnait 23 725, 43 $, par
opposition à ce qu'on pourrait trouver, et on pourrait en trouver 18
comme ça qui ne sont plus là et 17 de plus que l'an dernier,
d'où le moins un. C'est extraordinaire. Il y a une personne de moins.
Cela peut être plus 18 et moins 19 pendant l'année, alors cela
fart moins un au total, au net. Maintenant, ça veut dire que nous
devrons, pour répondre à la question du député de
Lévis, retrouver la trace de 37 personnes sur les feuilles de paie de
janvier 1988 et de janvier 1989.
Le député nous dit que, dans la foulée de son
respect du parlementarisme québécois, il est en droit, et je ne
le conteste pas, de nous poser cette question. Il me dit que c'est mon
obligation, même si je ne comprends pas le parlementarisme
québécois, selon lui, alors que d'autres m'accusent de ne
connaître que ça depuis que je suis né, de lui
répondre. Je ne le conteste pas non plus mais je lui dis qu'on en a pour
une heure. On devra retrouver la trace de 37 personnes par rapport à ce
qu'on trouve sur les feuilles de paie de janvier l'an dernier et de janvier
cette année. Je dis que cela m'apparaît un petit peu
exagéré, à partir de ce moment-là, d'y
répondre ici, dans le cadre de l'exercice des prérogatives des
membres de l'Assemblée nationale en commission parlementaire pour
l'étude des crédits, et d'utiliser leur temps pour des affaires
comme celles-là. Moi, je prétends qu'on peut s'occuper de
ça par écrit et parler plutôt de choses Importantes, comme
m'y a convié d'ailleurs à deux reprises, de façon
spécifique, le député de Lévis, lorsque nous nous
sommes parlé vendredi dernier. Alors, il y a, dernière moi,
quinze personnes prêtes à répondre aux questions dont le
député de Lévis, en gentilhomme je dois le dire, m'a fait
part. Les gens sont prêts à y répondre. Cela fait au moins
une heure de ça ou 45 minutes. Le député de Lévis
va dire: Ah, j'ai seulement commencé à 11 h 45. C'est correct.
Ils sont ici pour répondre aux questions dont le député de
Lévis m'a fait part et il me demande combien il y avait de gens sur la
feuille de paie en janvier 1988 dans les politiques budgétaires.
Aïe là, c'est un petit peu fort.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais peut-être
attirer votre attention, M. le président du Conseil du trésor et
M. le député de Lévis, sur l'article 82. 2 qui dit: "Le
ministre auquel une question est posée peut refuser d'y répondre,
notamment:
"2° si les renseignements ne peuvent être colligés
qu'à la suite d'un travail considérable que leur utilité
ne justifie pas. "
M. Johnson: C'est ce que j'ai dit, disons, et qu'en termes
élégants ces choses sont dites dans notre règlement. Le
député de Lévis me dit que je suis supposé
répondre et qu'il a le droit de demander. Moi, je dis: Oui, vous avez le
droit de demander et moi, j'ai l'obligation de répondre mais cela va
prendre une heure. Le président nous dit: Si cela prend une heure,
ça peut peut-être se faire par écrit. C'est ce que je
dis.
On vient de m'indiquer une autre façon de reconstituer les 0, 04
%, la diminution en gros, sur neuf mois. Attendez un peu! Les 4 % dont il est
question ne s'appliquent, évidemment, quand on confectionne
l'année financière de douze mois à partir du 1er avril,
que sur les neuf mois de 1989, étant donné que l'augmentation de
salaire, si jamais il en avait une pour l'année 1990, n'est pas prise en
considération. Alors, 4 % sur les neuf mois qui sont pris en
considération dans nos crédits qui sont devant nous, cela fait 3
%. On a une baisse d'un poste sur 73, cela fait 1, 4 % de moins, alors 3 %
moins 1, 4 %. On avait des crédits périmés l'an dernier -
on va peut-être en avoir aussi cette année - de 65 000 $, soit 2
%. Alors, on a deux négatifs qui s'additionnent à 3, 4 % et un
positif qui s'additionne, évidemment, à 3 %. La différence
entre les deux, c'est 0, 04 %. On n'est pas loin, en baisse, évidemment,
d'une diminution telle qu'elle apparaît ici. C'est très sommaire.
Je reconnais que je suis incapable de donner la liste des 37, 12 ou la personne
qui n'apparaît pas sur la feuille de paie par rapport à la feuille
de paie de janvier 1988. C'est comme ça.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le président
du Conseil du trésor.
M. Bélisle: M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Mille-Îles, mais pour information, M. le président du Conseil
du trésor, est-ce qu'il y a des gens responsables de l'Office des
ressources humaines qui sont ici et de la Commission de la fonction
publique?
M. Johnson: Le président de l'Office des ressources
humaines, M. Jocelyn Jacques, est parmi nous. Il y a une dame Lapointe, je
crois? Mme Lapointe est ici.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a des membres de
la Commission de la fonction publique? Oui, cela va.
M. Johnson: Non, de la Commission de la fonction publique?
Le Président (M. Lemieux): Non?
M. Johnson: Non. On s'était entretenus longuement,
l'Opposition et moi-même, pour voir si on devait requérir la
présence de monsieur X, madame Y, le représentant de ceci et de
cela. Enfin, tous les membres de la commission avaient le loisir de faire
valoir leur intérêt préalablement, je pense bien, parce
qu'on se rend compte qu'il faut mobiliser tout ce monde. Si on ne leur pose pas
de question, je trouve cela toujours un petit peu regrettable de leur faire
manquer une demi-journée de travail. Je ne dis pas que ce n'est pas
intéressant d'écouter le député de Lévis,
etc., c'est un spectacle en soi, mais ces gens sont
rémunérés pour travailler, pas pour s'amuser.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais vous faire
remarquer, M. le président du Conseil du trésor, que les membres
du parti ministériel auraient peut-être aussi été
intéressés à...
M. Johnson:...
Le Président (M. Lemieux):... adresser des questions, soit
à l'Office des ressources humaines, soit aux membres de la Commission de
la fonction publique. M. le député de Lévis, oui.
M. Garon: J'ai posé...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, votre temps de parole est écoulé. M. le
député de Mille-Îles. (12 h 30)
M. Bélisle: M. le Président, je vois ça se
dérouler ce matin et je comprends le président du Conseil du
trésor qui ne peut pas comprendre l'incompréhensible.
Moi-même, ça fait trois ans et demi que j'essaie de comprendre
l'incompréhensible et je ne comprends pas toujours. Même en
pratiquant l'incompréhensible à longueur de semaine, ça ne
devient pas plus compréhensible. Je comprends très bien la
réaction des 25 personnes qui accompagnent le président du
Conseil du trésor, qui comprennent mal qu'on passe un temps infini
à une question qu'on aurait pu poser en Chambre, très facilement,
qu'on aurait pu poser dans la liste des questions écrites, soit de
fournir la liste de paie. Là, faire une comparaison microscopique, comme
une recherche de poux à la Colombo, il semble que c'est souvent ce qu'on
est en train de faire en commission aujourd'hui et qu'on évite les
questions de fond. C'est tellement microscopique et tellement poussé que
j'attire votre attention, M. le président du Conseil du trésor,
sur les 16 000 $ de diminution et, dans la colonne qui est à
côté - à moins que je ne me trompe, que je calcule mal - 16
000 $ de diminution sur 3 236 000 $ ce n'est pas 0, 04 %, mais c'est bien 0, 4
%. C'est quatre dizièmes de 1 %.
M. Johnson: Oui. 1 % ce serait 32 000 $.
M. Bélisle: C'est ça. La moitié c'est
à peu près 16 000 $, donc c'est 0,4 %, ce n'est pas 0,04%.
M. Johnson: 0,4 %.
M. Bélisle: Donc, il y a une petite erreur dans votre
document.
M. Johnson: On s'excuse.
M. Bélisle: Cela aurait dû sauter aux yeux du
député de Lévis mais il ne l'a pas vu.
L'incompréhensible demeure toujours incompréhensible.
Étant donné qu'on devrait aborder des questions sérieuses,
je vous suggère d'amender votre document et d'en faire parvenir une
copie écrite au député de Lévis pour qu'il puisse
le lire. À ce moment-là, il comprendra ces pourcentages et il
refera ses calculs avec sa petite machine à additionner.
M. Garon: Je n'ai pas donnée de pourcentage.
M. Bélisle: M. le Président, voulez-vous demander
au député de Lévis...
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous avez la parole.
M. Bélisle: ...de bien vouloir respecter mon droit de
parole qu'il ne respecte pas?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Je suis étonné. J'ai
écouté ce matin le député de Laviolette nous parler
des négociations dans le secteur public, tout en soulevant des points en
ce sens que 4 % c'était beaucoup trop bas, c'était incorrect, ce
n'était pas suffisant en termes d'offre salariale, pour la partie
patronale. Ce que je voudrais soulever, M. le président du Conseil du
trésor, c'est à peu près ceci: M. le député
de Lévis a déclaré en Chambre, au printemps 1986 -
à moins que je ne me trompe encore une fois - qu'en ce qui concerne la
négociation du secteur public en 1979 - le montant de 1 000 000 000 $
qui avait été dépensé à ce moment-là
en augmentation qui tournait autour de 12 % - vous vous souvenez, à
l'époque, de ce fameux 12 % qui avait été accordé
aux gens du secteur public? - si c'était à refaire, lui, dans son
cas - bien entendu, on voulait obtenir des bénéfices sur le plan
électoral, le référendum étant quelques mois
après la négociation dans le secteur public - aurait
dépensé 2 000 000 000 $, même s'il savait, en 1979, qu'il
aurait fallu, en 1982, aller les rechercher parce qu'on n'avait pas les moyens
de les donner. C'est le député de Lévis qui a
déclaré ça en Chambre, Ici à l'Assemblée
nationale, au mois de mars 1986. C'était la façon d'administrer
du
Parti québécois et c'est encore la même philosophie
qui préside dans ce parti. Ce que je veux tout simplement souligner, M.
le Président, juste en donnant cet aspect de la philosophie
extrêmement libérale en matière de négociations dans
le secteur public du Parti québécois eî du
député de Lévis, c'est qu'il ne faut pas s'étonner
du fait que, pour toutes les personnes qui nous écoutent aujourd'hui,
quand on a le député de Lévis dans le décor,
l'incompréhensible demeurera toujours incompréhensible. Merci, M.
le Président.
Crédits des organismes relevant du ministre
délégué à l'Administration
Office des ressources humaines
Le Président (M. Lemieux): J'aurais peut-être des
questions, M. le député de Lévis, à poser
relativement à l'Office des ressources humaines...
M. Garon: Non
Le Président (M. Lemieux): Non? Vous ne me permettez pas,
M. le député de Lévis, de poser des questions très
intéressantes sur...
M. Garon: Je veux poser une question.
Le Président (M. Lemieux): Non Alors, M. le
député de Lévis, vous avez la parole.
Politique d'embauché des personnes handicapées
M. Garon: Au cours de l'appel téléphonique que je
vous ai fait, je vous avais demandé de nous fournir des documents. Comme
vous êtes la personne responsable de l'application de la politique
d'accès de 2 % de personnes handicapées dans les
différents ministères, j'aimerais savoir où ça en
est. D'ailleurs, je vous avais prévenu, lors de notre conversation
téléphonique qui n'a pas été très
longue...
M. Johnson: Non, non, on s'est parlé rapidement.
M. Garon: ...que je vous poserais des questions concernant
l'accès à l'emploi dans les différents ministères
dont vous êtes responsables, pour nous fournir des données sur les
changements qui se sont opérés dans les différents
ministères concernant l'emploi des handicapés et l'objectif
visé de 2 % qui avait été énoncé il y a
quelques années.
M. Johnson: À l'égard des programmes d'accès
à l'égalité, il faut tout de suite dire que, chaque fols
que, comme gouvernement ou comme n'importe quel employeur, on décide de
privilé-
gier l'embauche de personnes qui ont des caractéristiques
particulières, c'est automatiquement de la discrimination qu'on exerce.
Comme tous les employeurs, on n'a pas le droit de discriminer les gens. Dans la
fonction publique, l'emploi doit être ouvert à tous, etc. C'est
dans la Charte des droits et libertés de la personne: défense de
faire preuve de discrimination, sauf lorsque l'on met sur pied un programme
d'accès à l'égalité.
Dans la fonction publique, on a mis sur pied un programme d'accès
à l'égalité pour les femmes au sujet duquel il nous fera
plaisir de vous donner quelques renseignements sur l'évolution des
effectifs, par exemple. À l'égard des personnes
handicapées, le député en a parlé, nous n'avons pas
de programmes d'accès à l'égalité, mais
plutôt une série de mesures et de politiques à
l'intérieur du cadre général d'embauché de
travailleurs. Cela nous permet de retenir la candidature d'une personne
handicapée, à condition qu'elle fasse partie du groupe de
tête composé de personnes déclarées aptes à
exercer un emploi particulier et, à l'intérieur de ce groupe,
sans discrimination, de s'orienter vers l'embauche de personnes
handicapées.
À l'égard des communautés culturelles, on a aussi
depuis quelque temps, pris des mesures qui nous mèneront à un
programme d'accès à l'égalité,
espérons-nous, très bientôt, dès cette année.
Il s'agit dans tous les cas de voir quel est le marché que nous
voudrions intégrer a l'intérieur de la fonction publique, quelle
est la clientèle cible. La première décision est de
définir la clientèle. On l'a définie récemment au
Conseil du trésor comme étant ces personnes qui ne sont pas de
race blanche et qui ne sont pas de langue maternelle française. Quand on
parle de communautés culturelles, pour nous au gouvernement du
Québec, lorsqu'on étudie le marché de
référence, la possibilité d'embaucher des gens, le
pourcentage de ces communautés dans la population en
général, les objectifs qu'on devrait se fixer à l'interne,
on retient la clientèle définie comme étant non de race
blanche et non de langue maternelle française.
Finalement, pour être plus complet, la clientèle autochtone
n'a jamais fait l'objet d'une politique particulière, mais elle est par
ailleurs désignée dans la Loi sur la fonction publique comme un
groupe qui peut éventuellement bénéficier d'un programme
d'accès à l'égalité. Je vous ferai remarquer par
ailleurs que si, de façon étroite, la clientèle autochtone
est celle constituée par les Cris et les Inuit, il faut d'ores et
déjà avoir à l'esprit que des centaines de Cris sur
quelque 4000 sont à l'emploi du gouvernement du Québec, dans la
fonction publique ou dans le réseau de l'éducation, la commission
scolaire Kativik et le réseau des affaires sociales. Dans le Nord
québécois, on retrouve plus de 700 Cris à l'emploi du
gouvernement du Québec, directement ou indirectement, sur une population
de 4000 Cris, m'indique-t-on. C'est considérable, il me semble, comme
effort d'intégration de cette communauté au secteur public.
Lorsque l'on regarde les quatre clientèles, ce qui est en cause
c'est l'état du dossier auquel il faut ajouter, au-delà de ce que
nous faisons comme employeur, ce que nous avons déjà
commencé a faire, soit à titre de partenaire des entreprises
privées, de client ou de "subvention-neux" d'entreprises privées:
Nous avons introduit récemment des dispositions à l'égard
de l'obligation contractuelle, par exemple, en ce qui concerne les contrats de
services. Depuis novembre 1988, les entreprises de 100 employés et plus
qui soumissionnent pour des contrats de 100 000 $ et plus doivent s'engager
à mettre sur pied un programme d'accès à
l'égalité. À ce moment-ci, au moins, trois entreprises se
sont engagées à mettre en place un programme d'accès
à l'égalité conforme à la Charte des droits et
libertés de la personne. L'octroi d'une subvention de 100 000 $ à
un organisme à but lucratif qui compte plus de 100 employés doit
faire l'objet d'une approbation gouvernementale si les normes qui sont
approuvées pour cette subvention ne comportent pas l'obligation pour
l'organisme d'implanter un programme d'accès à
l'égalité. Donc, si le programme norme d'un ministère
à l'égard d'une subvention comporte cette obligation
d'implantation d'un programme d'accès à l'égalité
chez les récipiendaires de subventions de 100 000 $ et plus, dans le cas
d'une firme qui compte plus de 100 employés, évidemment, la
condition prévue dans la norme s'applique. Sinon, le gouvernement doit
approuver de façon particulière cette subvention. Le
règlement dont je viens de faire état est entré en vigueur
le 6 avril dernier et c'est, à mon sens, un pas dans une direction qui
était souhaité depuis longtemps. Comme président du
Conseil du trésor, j'ai communiqué avec mes collègues afin
que les organismes qui échappent techniquement à ces dispositions
- par exemple, certaines sociétés d'état, etc., des
organismes non budgétaires - reçoivent un message du ministre de
tutelle afin de mettre en vigueur un programme de cette nature.
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'ai posé une question précise. Je n'ai
pas demandé de m'expliquer les programmes. Les programmes sont publics,
je les connais. Ce n'est pas ce que j'ai demandé. J'ai posé une
question précise au ministre. À la suite de la politique
d'accès à l'égalité dans l'emploi des personnes
handicapées qui est appliquée depuis un certain nombre
d'années, quel est le pourcentage, depuis un an, de personnes
handicapées, le changement dans le nombre de personnes engagées
dans chacun des ministères? L'Office des ressources humaines a ces
données. C'est ça que je demande, une question précise,
bien
simple. On l'a demandé l'an dernier, le président s'en
souvient. Je demande tout simplement s'il y a eu des changements et si le
pourcentage des personnes handicapées par rapport à l'objectif de
2 % qui avait été établi sous l'ancien gouvernement est
appliqué ou non. Quels sont les pourcentages d'il y a un an et quels
sont les pourcentages à pareille date, un an plus tard? C'est tout ce
que je demande. Je ne demande pas de résumer les programmes, Je les
connais. J'ai demandé, premièrement, pour les personnes
handicapées.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Johnson: Heureusement, M. le Président, je suis
accompagné de Mme Clémence Veillette, directrice du service de
l'accès à l'égalité, au secrétariat du
Conseil du trésor, qui a, à portée de la main sinon de
mémoire, tous les chiffres qui nous permettront de répondre
pleinement au député de Lévis. En l'occurrence, le 31 mars
1989, il y avait 508 personnes handicapées dans la fonction publique,
soit 0, 97 % des effectifs, comparativement à 461 personnes, le 31 mars
1988, soit 0, 68 %. C'est donc la meilleure augmentation en pourcentage par
rapport à l'an dernier que nous ayons connue à l'égard des
clientèles particulières que nous tentons d'intégrer dans
la fonction publique.
M. Garon: II y a des petits changements par ministère.
M. Johnson: Par ministère.
M. Garon: II y a des ministères où il y a eu des
changements, des diminutions, des augmentations. Alors, je voudrais les
chiffres par ministère et par organisme.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez une question de
règlement, M. le député de Saint-Louis?
M. Chagnon: J'aimerais savoir comment on partagera le temps d'ici
la fin de la séance. Le député de Lévis a pris
pratiquement tout le temps. Il y a d'autres membres de cette commission qui ont
des questions à poser. J'ai fait part de mon intention de poser des
questions sur d'autres sujets que celui du Conseil du trésor. Je
voudrais savoir comment on va partager le temps qui reste. (12 h 45)
Le Président (M. Lemieux): Lorsque le député
de Mille-Îles a terminé son intervention, M. le
député de Saint-Louis, je n'étais pas dans l'obligation de
respecter la règle de l'alternance, mais de répartir
équitablement le temps qui a été alloué dans
l'enveloppe globale. Vous avez raison, la proportion est de 1\6, environ 14
minutes, et une heure 31 minutes pour le parti de l'Opposi- tion. Si vous
m'aviez demandé la parole à ce moment, je vous l'aurais
accordée.
M. Chagnon: II faudrait s'entendre, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Le député de
Lévis a le droit de parole et je ne peux le lui enlever pour vous le
transférer. Si vous l'aviez demandée tout à l'heure, je
vous l'aurais accordée.
M. Chagnon: II faudrait s'entendre, M. le Président. Au
début des travaux de cette commission, vous nous avez dit que le temps
devait être partagé en fonction d'une entente entre le
président du Conseil et l'Opposition. Par la suite, vous savez que j'ai
ajouté qu'il y avait déjà un modus vivendi dans cette
commission sur l'utilisation du temps de parole pendant les travaux. Vous avez
dit que la règle de l'alternance faisait en sorte que nous devions
attendre l'un après l'autre; vous l'avez dit au début des travaux
de cette commission quand j'ai demandé la parole pendant que M. le
député de Laviolette était présent. Je ne vois pas
pourquoi à un moment donné la règle de l'alternance,
s'applique et qu'à un autre moment elle ne s'applique pas, en fonction
du temps qui a été pris par une partie ou l'autre.
Le Président (M. Lemieux): Lorsque j'ai fait état,
M. le député de Saint-Louis, de l'application de la règle
de l'alternance, il y avait une certaine équivalence du temps de parole
comme tel.
M. Chagnon: Le député de Laviolette a parlé
durant une heure!
Le Président (M. Lemieux): Ce que je veux vous faire
remarquer, c'est que je ne suis pas du tout lié par l'entente intervenue
entre le président du Conseil du trésor et les membres de
l'Opposition officielle. Il n'y a pas eu d'entente comme telle. Je dois
répartir le temps dans le cadre d'une enveloppe globale, et la parole
est maintenant au député de Lévis. Alors, M. le
député de Lévis.
M. Chagnon: Alors, pour combien de temps, M. le
Président?
Le Président (M. Lemieux): II lui reste 18 minutes; on
doit terminer à 13 heures.
M. Chagnon: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): De rien, M. le
député de Saint-Louis. M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'attends la réponse du ministre. Le
Président (M. Lemieux): Oui.
M. Johnson: D'accord.
M. Garon: Mais, en attendant sa réponse, je dois vous dire
que l'entente sur le partage du temps est intervenue entre les bureaux des
leaders, et non pas entre le ministre et moi. Nous avons parié dans le
cadre de l'entente qui avait été faite.
Le Président (M. Lemieux): Quelle que soit l'entente, M.
le député de Lévis, la commission n'est pas liée
par cette entente. M. le président du Conseil du trésor.
M. Garon: On n'en fera plus, c'est bien simple. Je suis content
de votre interprétation, mais, quand ce sera vous qui présiderez,
il n'y en aura plus.
M. Johnson: Si je comprends bien, la question précise du
député de Lévis vise à particulariser,
ministère par ministère, les progrès ou les reculs dans
l'embauche de personnes handicapées. Je n'ose pas le dire, mais c'est un
autre exemple d'une question qui va prendre une heure avant de pouvoir y
répondre. Si le député de Lévis nous avait
signalé par écrit que c'était un renseignement qui
l'intéressait, on l'aurait sorti, comme on le fait depuis des
années. Mais on n'a pas eu de question, elle arrive séance
tenante. C'est par catégorie d'emploi qu'on a des statistiques. Il
faudrait faire le recoupement par ministère. Cela existe, on m'indique
qu'il suffit de peser sur un ou deux boutons quelque part et de mettre une
imprimante en marche pour le découvrir. Encore eût-il fallu savoir
que ça intéressait le député de Lévis.
M. Garon: Bien, écoutez, je vous l'ai dit au
téléphone.
M. Johnson: Pardon?
M. Garon: Je vous ai dit: Je vous le dis d'avance que je vais
vous poser des questions sur...
M. Johnson: Nos programmes d'accès pour les
handicapés.
M. Garon: Oui, par ministère, je l'ai
spécifié.
M. Johnson: Comme vous aviez fait avec mon
prédécesseur, m'avez-vous dit nommément.
M. Garon: Plus que cela. On avait collaboré, à ce
moment, le député de Vanier et moi, pour poser ces questions l'an
dernier, et les réponses avaient été fournies
séance tenance.
M. Johnson: Séance tenante, si vous voulez cela par
ministère...
M. Garon: II semble que l'office...
M. Johnson: Le 31 mars 1988, date du dernier bilan de gestion
disponible... Je vais, avec plaisir, vous dire combien il y a d'employés
par ministère dans la catégorie des personnes handicapées.
Je ne l'ai pas encore, il faudrait le faire faire pour le 31 mars 1989, et,
là, on pourrait comparer. Je l'ai sous forme de bilan et non pas sous
forme d'état, d'évolution. Je ne sais pas si cela
intéresse le député. Autrement dit, on a le détail
par ministère des 461 personnes qui font partie de la catégorie
des personnes handicapées par ministère, et par catégorie
d'emploi à l'intérieur de chaque ministère. N'est-ce pas
extraordinaire? Je ne sais pas si le député les veut ou non. S'il
les veut on va les lui donner; s'il ne les veut pas, on va passer à
autre chose.
M. Garon: Mais vous pourriez nous produire...
M. Johnson: On va prendre note que, pour le 31 mars 1989,
ça l'intéresse aussi et on va lui donner ça par ailleurs,
mais plus tard. Alors, on peut lire ça, on en aura jusqu'à 13
heures, il n'y a pas de problèmee, j'en ai pas mal.
M. Garon: Je vous avais demandé ces
données-là. L'an prochain, ne prenez pas la peine de me
téléphoner, ça ne donnera rien, on ne s'entendra pas.
Produisez vos données. J'ai pris la peine de vous dire...
M. Johnson: M. le député de Lévis.
M. Garon: ...deux domaines dans lesquels je vous demanderais des
données.
M. Johnson: Oui, oui.
M. Garon: J'ai dit cela va principalement être sur
l'engagement des handicapés et des femmes dans la fonction publique.
M. Johnson: C'est la raison pour laquelle Mme Veillette
m'accompagne.
M. Garon: J'ai mentionné ces deux points quand je vous ai
parié au téléphone.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Je vous ai dit d'avance: Cela va être
ça.
M. Johnson: Pas de problème.
M. Garon: Vous n'avez qu'un ou deux pitons... Moi, j'ai
l'impression que ce qu'on a dit au téléphone, c'est comme si on
n'avait pas
parlé.
M. Johnson: Bien, voyons!
M. Garon: Parce que vous avez dit... Bien, c'est ce que J'ai dit
que Je vous demanderais aujourd'hui. Je ne vous ai même pas
demandé d'autres éléments. J'ai dit: On l'a demandé
à M. Gobeil l'an passé et on va vous le redemander cette
année.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Par ministère.
M. Johnson: Ah! bien, là, vous ajoutez: Par
ministère. Je ne l'ai pas pris en note. Cela faisait partie de la
conversation, me dites-vous, Je présente des excuses aussi publiquement
que la commission peut le permettre et, par écrit si vous voulez. Enfin,
si vous êtes parfaitement convaincu que vous m'avez dit par
ministère, c'est, de toute évidence, mon erreur. Si c'est par
ministère en 1988, j'ai des données ici. Je sais pertinemment que
vous ne pouvez pas les avoir obtenues l'an dernier, parce que ce n'était
pas prêt l'an dernier jusqu'au 31 mars 1988, l'année vient de
finir. Vous ne l'aviez pas demandé, c'est la même forme, c'est
exactement la même forme que celle sous laquelle...
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor, pour votre information, j'avais obtenu ces documents
relatifs à la répartition des personnes handicapées de
l'Office des ressources humaines et non pas du Conseil du trésor.
M. Johnson: Non, mais indépendamment de ça... Oui,
oui, ce sont évidemment eux qui confectionnent ces choses-là, il
n'y a pas de problème, mais ce que je veux dire...
Le Président (M. Lemieux): Oui, ce sont eux qui les
confectionnent, mais je les ai eus de l'Office.
M. Johnson: Oui, oui, mais ce que je veux dire, c'est qu'on nous
demande l'évolution d'une année à l'autre par
ministère. Je vais vous donner le point de départ, mais quant au
point d'arrivée, excusez-moi, je n'ai jamais compris que ça
pouvait être pertinent aujourd'hui. J'ai donné le point
d'arrivée par catégorie d'emploi à 506 plutôt
qu'à 461. On veut savoir dans quels ministères cela a
été stable, où cela a progressé et où cela a
reculé. Cela aussi, c'est net, il y a 47 personnes de plus. Il doit y
avoir des plus et des moins à travers tout ça, de toute
évidence.
M. Garon: Ce que je constate... Moi, je m'adonne à croire
à cette politique.
M. Johnson: Oui, oui, moi aussi, moi aussi.
M. Garon: Je crois à ça, l'engagement des
handicapés, et je crois aussi à l'engagement des femmes dans la
fonction publique.
M. Johnson: D'accord.
M. Garon: Je remarque que cela fait deux ans de suite, quand le
ministre se présente, il a l'air de sortir des nues. J'ai l'impression,
je ne vous l'ai pas dit au téléphone, que vous ne saviez
même pas que vous étiez en charge de ces politiques.
M. Johnson: Ah! je regrette infiniment.
M. Garon: Mais je me dis que quelqu'un qui y croit le moindrement
demande des rapports pour savoir si c'est appliqué ou non. Un ministre
qui croit en quelque chose dans son ministère s'organise habituellement
pour demander des rapports et pour faire en sorte que les choses s'appliquent.
Moi, je constate que pour votre prédécesseur cela n'avait pas
l'air d'être une grande préoccupation, parce qu'il n'était
pas au courant de cette question avant qu'on lui en parle. Aujourd'hui, je
constate que, même si je vous en ai parlé au
téléphone, ça n'a rien donné. Je vous dis que la
meilleure façon de jouer votre rôle - vous avez des objectifs au
gouvernement - c'est de publier les réalisations, pour voir ceux qui
s'en occupent et ceux qui ne s'en occupent pas, ceux qui se foutent de donner
une chance d'engager des handicapés dans la fonction publique et ceux
qui ne s'en foutent pas, ceux qui y croient et ceux qui n'y croient pas.
Même chose pour les femmes, et même chose pour l'autre secteur dont
vous allez me parler. Actuellement, cela laisse indifférent, c'est un
objectif en l'air et on ne s'en occupe pas. Alors moi, je pense que, ou bien on
y croit, ou bien on n'y croit pas. Je m'adonne à être l'un de ceux
qui croient à ça. Je crois qu'on doit engager un pourcentage de
personnes handicapées dans la fonction publique, qu'on doit favoriser
les personnes handicapées et leur permettre d'avoir accès
à des emplois, d'autant plus que, dans l'engagement, j'ai l'impression
qu'on discrimine plutôt contre elles que pour elles.
C'est facile de discriminer un handicapé. Je regardais les
ministères qui sont venus ici; on a l'air d'une assemblée du XIXe
siècle, au temps où les femmes n'avaient pas le droit de vote.
Quand le ministère des Transports arrive ici, il y a une femme dans le
coin devant un grand sénat masculin. Il y en a qui y croient et il y en
a qui n'y croient pas. Moi, je pense que, ou bien l'égalité veut
dire quelque chose, ou bien elle ne veut rien dire. Si ça veut dire
quelque chose, il faudrait que les gens qui dirigent les ministères
aient cette préoccupation. Vous, vous ôtes en charge de cette
politique par rapport à l'ensemble du gouvernement dans chacun des
ministères. Je pense que ce serait la moindre des
choses que de se faire donner des rapport mensuels, de les regarder et
d'avertir ceux qui ne s'en occupent pas, puis, si vous avez besoin d'aide,
peut-être bien d'en parler au premier ministre, si ça
l'intéresse.
On ne peut pas dire qu'il y a un grand intérêt quand
personne n'a l'air au courant.
M. Johnson: De...
M. Garon: Cela n'a pas l'air à être votre
préoccupation. Mais c'est vous qui êtes le ministre
responsable.
M. Johnson: Bien oui, mais c'est moi qui dois voir à ce
que les stages de développement de l'employabilité pour les
personnes handicapées aient lieu et il y en a eu l'an dernier. C'est moi
qui dois voir à ce que les concours administrés par l'Office des
ressources humaines et réservés à des clientèles
aient lieu et il y en a eu des centaines. Que dis-je, plus que des centaines,
1056 personnes au titre d'agent de bureau se sont inscrites dans les concours
réservés aux personnes handicapées l'an dernier. Il y a eu
16 nominations l'an dernier. Il y en avait eu 51 l'année avant, 329
personnes de plus déclarées aptes dans les concours de
recrutement d'agents de bureau, 470 personnes requérant une adaptation
des instruments de sélection. 700 personnes s'étaient
présentées à l'examen. Cela existe, ça,
comparé à personne, il y a quelques années.
Ce serait irresponsable comme gouvernement de se priver de la
contribution des femmes, des gens handicapés, des autochtones, des
membres des communautés culturelles. On ne peut pas ignorer, quand on
parle des femmes... La moitié de la population, imaginez-vous. Pourquoi
est-ce qu'on se priverait des talents, de la contribution à la fonction
publique de la moitié de la population? C'est irresponsable. On fait des
choses. Il y a un programme d'accès à l'égalité
pour les femmes, qui ont augmenté leur présence dans la fonction
publique depuis l'an dernier, passant de 39 % à 40 % - moins des
poussières - 39 % et quelque chose à quelque 39,8 %, une
augmentation de la présence des femmes à différents
niveaux, à des niveaux de toute nature, haute direction, cadre
intermédiaire, tout ce que vous voulez, bien répartie, à
mon sens, des progrès sur toutes sortes de terrains.
Même chose pour les personnes handicapées. La plus grosse
progression de présence d'une clientèle cible en regard de
laquelle on fait des efforts particuliers dans la fonction publique, c'est
celle des personnes handicapées. Le député de Lévis
crie qu'on ne se préoccupe pas de ça et c'est là qu'on
fait porter nos efforts de façon particulière. On va toujours
bien parler de la même chose. Je ne descends pas des nues. Le
député y est toujours, lui, de toute évidence ou alors,
pendant que, moi, j'y suis, il n'est pas là. On n'a pas l'air
d'être sur la même planète des fois, de toute
évidence.
Les chiffres sont là. Ils sont clairs. Le recrutement que nous
effectuons à l'égard de certaines clientèles fait l'objet
d'interventions soutenues de notre part. L'Office des ressources humaines
l'administre de façon exemplaire et il y a des résultats en fin
de compte. C'est ce que je dis. Maintenant, on n'a pas ça
ministère par ministère, je m'en excuse très
profondément, mais je pense bien que le point, ce n'est pas
ça.
M. Garon: Pouvez-vous me donner les chiffres pour le Conseil du
trésor uniquement au lieu de prendre tous les ministères ce
matin? Vous avez dit que vous allez nous les fournir plus tard. Pourriez-vous
nous dire quel est le résultat pour le Conseil du trésor?
M. Johnson: De zéro à un? Une personne.
M. Garon: II y en avait combien l'an passé?
M. Johnson: Une.
M. Garon: Et cette année?
M. Johnson: Une.
M. Garon: Bon, augmentation, zéro.
M. Johnson: Mais on n'est pas 10 000 non plus.
M. Garon: Pour les femmes, c'est quoi?
M. Johnson: Les femmes, au Conseil du trésor. Cela,
ça va être bon.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: M. le Président...
M. Johnson: Un instant, une bonne réponse s'en vient.
M. Bélisle: Oui, mais c'est qu'il y a un ordre de la
Chambre.
Une voix: ...le temps est écoulé...
M. Johnson: Personnel d'encadrement supérieur, Conseil du
trésor, femmes, l'an dernier, quatre, représentant 10 % des
effectifs. Cette année, sept représentant 16 % des effectifs. Ce
n'est pas suffisant, M. le Président. On va continuer. Personnel
d'encadrement intermédiaire, une personne représentant 100 % de
cette catégorie d'emploi.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor, on doit adopter vos programmes. Il me reste une
minute, M. le président du Conseil du trésor, pour adopter vos
programmes.
M. le député de Mille-Îles
M. Bélisle: J'aimerais proposer l'adoption des
crédits et remercier le président du Conseil du trésor et
tous les gens qui l'accompagnent et je demande un vote enregistré, M. le
Président.
M. Garon: M. le Président, une question de
règlement.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: Tantôt, à 11 h 46, vous m'avez dit qu'il
me restait 18 minutes.
M. Bélisle: Non, c'est prioritaire, M. le
Président, il y a eu ordre de la Chambre. Une question de
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, je pense que vous avez suffisamment d'expérience
parlementaire pour savoir que le président de cette commission doit se
réserver une limite de temps raisonnable pour adopter les programmes.
J'ai une minute pour adopter les programmes qui représentent environ une
page. Alors, on a demandé l'adoption des programmes. Comme...
M. Bélisle: J'ai demandé l'adoption et le vote
enregistré.
Le Président (M. Lemieux): Comme président, je me
dois de faire en sorte que les programmes soient adoptés.
M. Garon: Comment pouvez-vous donner la parole, en vertu du
règlement, au député de Mille-Îles, alors que la
parole...
Le Président (M. Lemieux): C'est parce que c'est le
député de Mille-Îles qui me l'a demandée, M. le
député de Lévis, et l'enveloppe de temps est
terminée.
M. Garon: Je comprends, mais comment peut-il prendre la parole,
alors que c'est mol qui ai encore la parole?
Adoption des crédits
Le Président (M. Lemieux): Non. J'appelle le vote.
J'appelle les programmes du Conseil du trésor. Programme 1, Gestion
budgétaire et politiques administratives. Est-ce qu'il est
adopté?
Des voix: Adopté.
Une voix: Vote enregistré!
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle le
programme suivant. Est-ce que les crédits budgétaires du Conseil
du trésor...
M. Garon: II est 13 heures!
Le Président (M. Lemieux): Non. Je m'excuse. C'est fini
les niaiseries, M. le député de Lévis!
M. Garon: II est 13 heures.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les crédits
budgétaires du Conseil du trésor, pour l'année
financière se terminant le 31 mars 1990, sont adoptés?
Des voix: Adopté.
M. Garon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse!
M. Garon: M. le Président, est-ce qu'il y a un
règlement ou s'il n'y a pas de règlement?
Le Président (M. Lemieux): Une question de
règlement.
Une voix: Quel article?
M. Garon: Quand il est 13 heures, est-ce que vous avez le droit
de continuer sans...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Lévis!
M. Garon: Regardez, il est 13 heures depuis
déjà...
Le Président (M. Lemieux): II n'est pas 13 heures, c'est
faux; il reste environ 30 secondes, j'ai le temps de procéder et je vais
procéder. Je continue. J'appelle...
M. Garon: Regardez, il est 13 heures. II dépasse
même 13 heures, il est 13 h 1.
Le Président (M. Lemieux):... les programmes des
organismes relevant du ministre délégué à
l'Administration. Programme 1, Commission administrative des régimes de
retraite et d'assurances. Est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le programme 2, Commission de
la fonction publique, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
M. Garon: M. le Président, il est 13 h 1...
Le Président (M. Lemieux): Le programme 3, Office des
ressources humaines, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le programme 4, Contributions
du gouvernement à titre d'employeur, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
M. Garon: Question de règlement.
Le Président (M. Lemieux): Le programme 5, Régime
de retraite des enseignants, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
M. Garon: Question de règlement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'ensemble des
crédits budgétaires des organismes relevant du ministre
délégué à l'Administration...
M. Garon: Question de règlement.
Le Président (M. Lemieux): ...pour l'année
financière se terminant le 31 mars 1990 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous ajournons nos travaux sine
die.
M. Garon: M. le Président, je voudrais que vous notiez
l'heure, s'il vous plaît. Il n'y a pas eu de consentement pour
dépasser l'heure; je voudrais que vous notiez l'heure,
officiellement.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Lévis! Je m'excuse!
M. Garon: Non. Je regrette.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Lévis...
M. Garon: II n'y a pas eu de consentement...
Le Président (M. Lemieux): ...les programmes ont
été adoptés dans l'heure requise.
M. Garon: Je demande qu'on note l'heure.
Le Président (M. Lemieux): Merci. Nous ajournons nos
travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 2)