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(Onze heures trente-trois minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration poursuit ses travaux
relativement à l'étude du projet de loi 134, Loi sur les
intermédiaires de marché. Nous en étions à
l'article 3. M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. ie Président. M. Lecierc
(Taschereau) remplace M. Bélisle (Mille-Îles) et M. Tremblay
(Rimouski) remplace M. Després (Limoilou).
Champ d'application (suite)
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
Je crois que nous en étions à l'article 3. M. le ministre, vous
aviez proposé un amendement à l'article 3 et il semblerait que
vous ayez un autre amendement à proposer a l'article 3 qui serait d'une
autre nature.
M. Fortier: À la suite de la discussion que nous avons
eue, avec votre permission, M. le Président, je retire le papillon que
nous avons présenté hier. J'ai présenté un
papillon, hier, qui parlait des gestionnaires de risques.
M. Garon: À l'article 1?
M. Fortier: Au paragraphe 2° de l'article 3. Donc, je retire
le papillon que j'ai présenté hier et j'en présente un
autre qui se lirait comme suit: L'article 3 de ce projet de loi est
modifié, dans la première ligne du paragraphe 2°, par ie
remplacement des mots "gestionnaires de risques" par le mot "personnes".
Le Président (M. Lemieux): "Personnes de risques", c'est
ça. Cela va, M. le ministre. Je vais donner le temps à M. le
député de Lévis de vérifier ça. Le premier
amendement, M. le député de Lévis, a été
retiré et le nouvel amendement de M. le ministre se lirait comme suit:
L'article 3 de ce projet de loi est modifié, dans la première
ligne du paragraphe 2°, par le remplacement des mots "gestionnaires de
risques" par le mot "personnes". L'amendement est recevable.
Je vais en profiter, M. le député de Lévis, pendant
que vous consultez l'article 3, pour permettre la distribution du
mémoire qui a été présenté hier par la CVMQ.
Après en avoir pris connaissance, je déclare que le
mémoire est effectivement pertinent au présent projet de loi.
J'en autorise donc la distribution à tous les membres des deux
formations politiques.
M. Garon: M. le Président, J'aimerais savoir, au
début de cette commission parlementaire, si le ministre a reçu
des représentations de groupes, hier soir ou ce matin, concernant le
projet de loi et s'il peut nous en faire part.
M. Fortier: On continue de recevoir des commentaires. J'ai
reçu une lettre, ce matin, de l'Association canadienne des courtiers en
valeurs mobilières qui propose des changements mineurs. On va en prendre
connaissance, mais cela n'affecte pas les articles mentionnés ici. Nous
avons également reçu ce matin le dépôt du document
de la Commission des valeurs mobilières. Qu'avez-vous en tête
à part ça?
M. Garon: II s'agit de la définition d"agent en
assurance". En tout cas, il serait peut-être mieux de finir cet article
et d'en reparler après.
M. Fortier: Pourquoi ne continue-t-on pas, M. fe
député de Lévis? Je vous ai donné hier, mon
engagement que, si vous croyiez qu'on devrait revenir sur certaines
définitions, on pourrait ie faire. Je n'ai pas d'objection à ce
qu'on y revienne, soit maintenant, soit lundi, à votre convenance.
Peut-être qu'on peut procéder et y revenir à un moment
donné.
M. Garon: Je sais que, s'il y a une correspondance
adressée au ministre, elle s'adresse à lui. Les gens ne sont pas
obligés de nous en envoyer copie, ils en ont le droit, mais s'il ie juge
approprié, pour un meilleur éclairage, quand il reçoit des
représentations de groupes... Je ne dis pas que, dans certains cas, nous
n'en aurons pas des copies. C'est comme il ie veut.
M. Fortier: Non, mais vous me demandez si j'ai reçu des
représentations ce matin.
M. Garon: C'est parce qu'il y a beaucoup de discussions, les gens
sont inquiets. Hier, par exemple, on disait - juste pour dire un mot
là-dessus - agent...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le
député.
M. Garon: ...en assurance, c'est une exclusivité. Au
moment où ça a été dit, je n'ai pas réagi,
mais j'aurais dû réagir davantage. On a répondu en disant:
Dans les faits, ils font ça. Sauf que devant un tribunal, ce ne sont pas
les faits, on se réfère à la définition. Alors,
dans la définition, si on dit qu'un agent en assurance doit faire
affaire exclusivement avec un assureur, le juge...
M. Fortier: M. le député de Lévis, est-ce
qu'on peut finir l'article 3?
Le Président (M. Lemieux): Nous allons
terminer l'article 3, M. le député de Lévis, et
nous allons y revenir.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article 3, proposé par M. le ministre, est adopté?
M. Garon: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 3, tel
qu'amendé, est adopté? À l'article 3, on ne
considère pas les membres de certaines professions comme étant
des Intermédiaires.
M. Garon: Je pense que ce sont les mêmes qu'il y avait
antérieurement dans la loi. Est-ce que l'inspecteur
générai des institutions financières peut nous confirmer
qu'il n'y a pas de changements par rapport à l'article 326?
M. Fortier: Je crois qu'il y a "agents de voyage" qui est
ajouté.
M. Garon: Oui. Il n'y a pas autre chose? M. Fortier: C'est
à peu près ça. M. Garon: D'accord.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 3 est adopté,
tel qu'amendé. Maintenant, M. le député de
Lévis...
M. Fortier: Est-ce qu'on continue ou si on revient?
Le Président (M. Lemieux):... voulez-vous revenir? Est-ce
qu'il y a consentement pour revenir à la définition d"agent en
assurance" ou si nous nous reportons à l'article 4?
M. Garon: J'aimerais mieux en dire un mot à ce
moment-ci.
M. Fortier: Allez-y.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y. Il y a consentement,
M. le député de Lévis.
M. Garon: Dans les explications, hier, j'aurais dû
réagir immédiatement quand on a dit: Dans les faits, c'est ce
qu'ils font. Sauf qu'on fait un nouveau projet de loi. Nos commentaires, les
juges ne s'occupent pas de ça. Ce qu'on dit en commission parlementaire,
même ce que le ministre dit quant à son Intention, une fois qu'on
est parti, que la loi est adoptée, ils ne s'en occupent pas; ils
regardent la loi et l'interprètent telle qu'elle est.
On donne un caractère d'exclusivité formel quand on dit:
la personne qui offre directement au public des produits d'assurance de
personnes ou de dommages pour le compte d'un seul assureur ou qui est
liée par contrat d'exclusivité à un assureur". On dit
"contrat d'exclusivité. " Exclusivité, ça veut dire
exclusivité. On ne pourra pas dire devant un juge: Oui, mais, dans les
faits, ce n'est pas exclusif. On me soulignait qu'on va dire: Si ce n'est pas
exclusif, ce n'est plus un agent, c'est un courtier. Je pense que c'est un
argument qui se défend. L'Inspecteur général des
institutions financières, hier, a écarté ça de la
main un peu rapidement. Je comprends que l'assureur qui était ici a dit:
Oui, mais dans les faits... Justement! Si, dans les faits, c'est ça et
si c'est ça qu'on veut voir se continuer, est-ce que la
définition d'"agent en assurance" ne devrait pas refléter la
réalité?
M. Fortier: Je pense que la réponse à ça, M.
le député de Lévis, comme je la vols, moi... Alors, au
moment où on se parle, à peu près n'Importe quel agent qui
veut s'appeler courtier peut le faire. Nous avons, dans la loi, un pouvoir de
réglementation qui est donné au Conseil des assurances de
personnes. Le conseil pourra donc préciser, dans sa
réglementation, ce qu'est un courtier par rapport à un agent. Par
ailleurs, j'ai de la misère à comprendre. Si vous me dites que
les compagnies d'assurances, dans le moment, signent des contrats
d'exclusivité et qu'elles pratiquent une certaine tolérance,
encore là je vais vous répondre de la même façon. Ne
me demandez pas de légiférer pour dire ici: Vous savez, par
ailleurs, les agents qui signent un contrat d'exclusivité ont droit
à une certaine tolérance en pratique. J'imagine que c'est aux
compagnies d'assurances de préciser, dans leurs contrats
d'exclusivité, ce qui est permis et ce qui n'est pas permis.
La différence qu'on veut faire ressortir entre agent et courtier,
c'est que le courtier, lui, est tout à fait Indépendant de toute
compagnie d'assurances. Il peut transiger avec n'Importe quelle compagnie selon
sa bonne volonté. Tandis que l'agent en assurance, lui, il a
signé une entente avec une compagnie en particulier. J'admets qu'en
pratique, cette compagnie peut lui dire, dans certains cas: Vous pouvez placer
certaines polices avec d'autres compagnies. Mais il a signé un contrat
d'exclusivité ou de quasi-exclusivité et, pour nous, c'est un
agent d'assurances. Autrement dit, l'agent d'assurances n'a certainement pas la
liberté qui est donnée à un courtier en assurance.
Maintenant, je comprends que tous les agents voudraient s'appeler
courtiers, parce que, tout à l'heure, vous allez voir qu'on va donner
des privilèges spéciaux aux courtiers. Je comprends que, si tous
les agents de la province de Québec... Ça, c'est un gros
débat qu'on a eu avec les compagnies d'assurances
générales. C'est sûr que les agents d'assurances
générales aimeraient tous avoir les mêmes pouvoirs qu'un
courtier d'assurances. Mais, à ce moment-là, on tourne en rond
parce que, si l'agent de Desjardins peut
pratiquer le même métier qu'un courtier d'assurances,
ça veut dire qu'il pourra vendre les produits de n'Importe quelle
compagnie d'assurances du Québec. Ce n'est pas tout à fait ce
qu'on recherche. Il est clair que les courtiers d'assurances, on va le voir
plus loin, ont plus de privilèges, ont plus de pouvoirs ou ont une plus
grande gamme de pouvoirs qu'un agent.
Alors, si on prend le domaine de l'assurance générale,
J'admets que, traditionnellement, dans le secteur de l'assurance
générale, l'agent d'assurances et le courtier d'assurances ont
été beaucoup mieux définis depuis 1963. Dans le domaine de
l'assurance de personnes, c'est vrai que c'est un peu ambigu. On donne une
définition de courtier en assurance de personnes, mais, au moment
où on se parle, il n'y a pas de permis qui sont donnés, ni par le
gouvernement ni par l'inspecteur, aux courtiers en assurance de personnes. Ce
sont les gens eux-mêmes qui décident, à toutes fins utiles,
de s'appeler courtiers en assurance de personnes.
Donc, le nouveau Conseil des assurances de personnes aura à
définir qui est véritablement un courtier en assurance de
personnes. Au moment où on se parle, on donne ici une définition,
mais le permis lui-même n'existe pas. Corrigez-moi si je fais erreur. Le
permis de courtier en assurance de personnes n'existe pas. Mais ce serait
ridicule de dire que c'est du pareil au même parce que, à ce
moment-là, ça ne nous permet pas de distinguer un agent d'un
courtier. Si vous voulez qu'on le mette dans la définition d'agent
d'assurances, mais que, par ailleurs, en pratique, les compagnies d'assurances
pratiquent une certaine tolérance, on ne peut pas parler de
tolérance dans la définition. Ce sont les compagnies qui signent
les contrats d'exclusivité. Ce n'est pas nous autres. On ne peut pas
parler de tolérance dans la loi, même si c'est ainsi dans la
pratique.
M. Garon: Cela veut dire, au fond, que vous voulez que ça
devienne exclusif. Auparavant, on disait: Représentation...
M. Fortier: C'est une définition ici. Je vais le demander
à M. Bouchard, j'imagine qu'il est possible pour un individu de signer
un contrat d'exclusivité. J'Imagine que ce contrat d'exclusivité
pourrait, par ailleurs, prévoir certaines exceptions. Les
tolérances, au lieu d'être verbales, seraient écrites. Mais
cela ne changerait rien à la réalité que l'agent soit
exclusif à 100 % ou à 75 % parce que, dans la pratique, ce qu'on
me dit, c'est que les compagnies qui pratiquent une certaine tolérance
admettent qu'ils puissent vendre des produits pour d'autres compagnies, surtout
lorsqu'elles-mêmes ne les vendent pas, mais à la condition que le
volume d'affaires qui est apporté, disons, si c'est un agent de la Sun
Life a cette compagnie, enfin, peut-être pas la Sun Life mais une autre
compagnie, soit d'environ 75 % à 80 %. Alors, ils ferment les yeux sur
les 20 % ou 25 % résiduels. J'imagine que leurs contrats
d'exclusivité pourraient prévoir ce genre de choses. (11 h
45)
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ça va, M. le
député de Lévis? Nous passons à l'article 4.
J'appelle l'article 4 du projet de loi 134. M. le ministre.
M. Fortier: L'article 4...
M. Garon: On va continuer sous la même
tolérance...
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui.
M. Garon:... parce qu'on reçoit des documents. Je
reçois des documents de tous les bords. Je ne peux pas parler, vous
écouter et les lire en même temps. Je comprends que je peux
mâcher de la gomme et marcher en même temps, mais...
M. Fortier: Bien, écoutez. Vous avez déjà
dit que vous étiez capable de faire les deux, ne changez pas
là.
M. Garon: Ah, bon! Je suis capable de mâcher de la gomme et
de marcher en même temps, mais lire, vous écouter et parler en
même temps, je ne suis pas capable. Là, il y a beaucoup de
documents qui arrivent et c'est pour ça que je dis...
M. Fortier: On va être obligé de demander au
président de s'occuper de nos auditeurs parce qu'ils ne sont pas
supposés participer à la commission.
M. Garon: Ah, non! Ce ne sont pas les auditeurs qui nous envoient
des documents. Ils viennent d'un peu partout, comme celui qu'on a reçu
ce matin de la Commission des valeurs mobilières. J'essayais d'en lire
un bout en même temps...
M. Fortier: Ne vous inquiétez pas. Quand on arrivera
là, je vous ai dit qu'on prendra en considération le
mémoire de la Commission des valeurs mobilières. L'article 4.
M. Garon: Mon travail, ce n'est pas de vous faire confiance, au
contraire, c'est de me méfier.
M. Fortier: Bien, le premier ministre a demandé ça
à votre leader: Faites-moi confiance!
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 4.
M. Fortier: À l'article 4, il y a un papillon. Ce projet
de loi est modifié, dans le paragraphe 2°, par le remplacement des
mots "pour le
compte" par les mots "à titre de mandataire". Attendez, c'est le
même papillon. Ah! vous en avez un autre. Je n'ai pas le nouveau.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce le nouveau ou
l'ancien?
M. Fortier: C'est le même. Alors...
Le Président (M. Lemieux): C'est le même?
M. Fortier:... c'est le même papillon que celui qu'on vient
d'étudier. Alors, l'article 4 de ce projet de loi est modifié par
le remplacement, dans la première ligne du paragraphe 2°, des mots
"gestionnaires de risques" par le mot 'personnes*. Alors, c'est de même
nature que le papillon que nous venons d'adopter.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. Est-ce
que l'amendement est adopté, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Attendez un peu.
Le Président (M. Lemieux): C'est le deuxième
paragraphe de l'article 4, où le mot "gestionnaires" est...
M. Fortier: Remplacé par le mot "personnes".
M. Garon: On n'a pas eu l'amendement.
Le Président (M. Lemieux): Les amendements sont
censés avoir été distribués.
M. Garon: Moi, J'en al un...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les amendements ont
été distribués? On me fait signe que les amendements ont
été distribués, M. le député de
Lévis.
M. Fortier: Combien y en a-t-il? Est-ce qu'il y en a
d'autres?
M. Garon: J'ai celui de l'article 3.
Le Président (M. Lemieux): À l'article 4. Votre
secrétaire vous vole vos papiers, des fois, M. le député
de Lévis.
M. Garon: Non, non, non. M. Fortier: Moi, je l'avais.
M. Garon: C'est un honnôte homme.
M. Fortier: Je l'ai mis dans ma valise pour ne pas...
Le Président (M. Lemieux): C'est un libéral si
c'est un honnôte homme.
M. Fortier: Est-ce que ça va?
M. Garon: Vous voulez dire qu'il est libéral avec
l'honnêteté.
Le- Président (M. Lemieux): Un libéral
honnôte.
M. Garon: Moi, je ne l'ai pas.
Le Président (M. Lemieux): Vous ne l'avez pas. Alors, Je
vais vous donner le mien, M. le député de Lévis.
M. Garon: Le prochain amendement que j'ai, c'est celui de
l'article 6.
Le Président (M. Lemieux): C'est celui de l'article 4.
Avez-vous le vôtre, M. le secrétaire? Oui, d'accord.
M. Garon: D'accord. Ah, non! je ne l'avais pas.
Le Président (M. Lemieux): Vous ne l'aviez pas.
Alors...
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: On va le regarder.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, M. le
député de Lévis.
M. Fortier: Alors: "Ne sont pas des intermédiaires de
marché en assurance de dommages lorsqu'ils en exercent les fonctions
dans le cadre de leur activité principale: "1° les administrateurs
et les membres d'une société mutuelle d'assurance ou d'une
compagnie mutuelle d'assurance de dommages qui avant le 11 septembre 1985
agissaient pour le compte d'une société mutuelle
d'assurance-incendle; "2° les personnes qui exercent pour le compte d'un
assureur certaines responsabilités administratives, lorsqu'elles ne sont
pas reliées à la vente proprement dite de produits d'assurance;
"3° les agents de voyage; "4° les courtiers en douanes. "
Alors, je crois que les deux modifications sont: agents de voyage et
courtiers en douanes.
M. Garon: Vous avez laissé tomber des gens auxquels cela
ne s'appliquait pas antérieurement. Par exemple, le paragraphe a de
l'article 326.
M. Fortier: C'est une section qui ne s'appliquait pas.
M. Garon: Ah, seulement la section.
M. Fortier: C'est une section de la loi qui ne s'appliquait
pas...
M. Garon: Oui, oui.
M. Fortier:... aux courtiers.
M. Garon: Le paragraphe d aussi, vous l'avez laissé
tomber.
M. Fortier: Le paragraphe d, les administrateurs.
M. Garon: Pour la même raison. Est-ce que vous allez
reprendre ces définitions-là, ces dispositions selon lesquelles
la section proprement dite ne s'applique pas ou est-ce que vous oubliez
ça complètement?
M. Bouchard (Jean-Marie): On n'en a pas besoin.
M. Garon: Vous n'avez pas besoin de ça.
M. Bouchard: Avec les nouvelles définitions que nous
avons, on n'en a plus besoin.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 5, M. le ministre.
M. Fortier: "Ne sont pas des experts en sinistre lorsqu'ils en
exercent les fonctions dans le cadre de leur activité principale:
"1° les avocats, les ingénieurs et les architectes; "2° les
liquidateurs, les séquestres et les syndics; "3° les tuteurs, les
curateurs, les exécuteurs testamentaires, les administrateurs, les
fiduciaires et les fidéicommlssaires; "4° les évaluateurs
visés dans la Loi sur la fiscalité municipale (L. R. Q., chapitre
F-2. 1); "5° les titulaires d'un permis délivré en vertu de
la Loi sur les agences d'investigations ou de sécurité (L. R. Q.,
chapitre A-8); "6° les personnes qui du fait de leur occupation sont
appelées a réaliser des évaluations de biens; "7° les
experts ou commissaires d'avaries qui s'occupent exclusivement de sinistres
maritimes océaniques; "8° les administrateurs et les dirigeants
d'une société mutuelle d'assurance ou d'une compagnie mutuelle
d'assurance de dommages; "9° les employés d'un assureur. "
Le 9°, c'est à la suite d'une demande reçue en
commission parlementaire, M. le député de Lévis. Nous
avions reçu une demande pour que les experts en sinistre qui sont des
employés de la compagnie ne soient pas couverts, et M. l'inspecteur nous
avait dit que réellement, dans le moment, même si la loi exigeait
une inscription, à toutes fins utiles, cette inscription ne servait
absolument à rien. Donc, l'autre exception qui a été
ajoutée, je crois, que c'est les personnes qui du fait de leur
occupation sont appelées à réaliser des évaluations
de biens". Là, ce sont les experts en sinistre à
l'évaluation, c'est comme ça qu'on les appelle? Autrement dit,
cela peut être des gens qui sont appelés lorsqu'il y a un feu,
cela peut même être un entrepreneur qui vient évaluer les
dommages et qui dit: Pour tel montant, je pourrais refaire l'édifice.
Alors, ce sont des exclusions qui, somme toute, ne font pas problème, je
ne crois pas.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 6. Il y a un papillon.
M. Fortier: II y a un papillon. L'article 6 de ce projet de loi
est modifié, au paragraphe 2°, par le remplacement des mots "qui
évaluent les" par les mots "qui procèdent à l'estimation
des".
L'article 6 se lirait comme suit: "La présente loi ne s'applique
pas: "1° aux administrateurs d'un fonds d'assurance-responsabilité
créé par une corporation professionnelle et aux employés
de cette corporation professionnelle; "2° aux personnes qui
procèdent à l'estimation des dommages causés à un
véhicule automobile à des fins de réclamation
auprès d'un assureur. "
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est recevable.
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Sur le plan de la langue
française, quel est le meilleur mot?
M. Fortier: Pardon?
M. Garon: Est-ce "estimation" ou "évaluation"?
M. Fortier: Dans la définition d'"expert en sinistre" au
tout début, on a dit que l'expert en sinistre, c'était "la
personne qui, en matière d'assurance de dommages, enquête (... ),
en estime les dommages". Donc, ici, on parle d'estimation.
M. Garon: Je comprends que vous disiez: On
emploie le même terme, mais est-ce que le terme, en
français, qu'on doit utiliser quand on parle de ces questions-là,
c'est "estimation" ou "évaluation"?
M. Fortier: Bon. Est-ce qu'on pourrait apporter un
dictionnaire?
M. Garon: II ne s'agit pas seulement d'employer toujours le
même terme partout, mais de voir si le bon terme c'est "estimation" ou
"évaluation".
M. Fortier: On peut vérifier dans le dictionnaire,
M. le député de Lévis, mais, par ailleurs, dans la Loi sur
l'assurance automobile, on utilise le mot "estimation". Alors, il faudrait
être prudents avant d'utiliser un autre mot qui serait différent
de celui de la loi qui a été adoptée par votre
gouvernement, en 1978. J'imagine que vous étiez au Conseil des ministres
lorsque le projet de loi a été adopté.
M. Garon: Ah, oui!
M. Fortier: Parce que Mme Payette nous a dit que vous faisiez
beaucoup de bruit lorsqu'elle parlait.
M. Garon: Non, ce n'est pas vrai. Elle n'a jamais dit
ça.
M. Fortier: Vous ne vous souvenez pas de son livre?
M. Garon: Non.
M. Fortier: Elle a dit que vous dormiez et que, parfois, vous
faisiez du bruit.
M. Garon: Ah! Elle n'a pas dit que je dormais. Elle n'a pas dit
ça du tout.
Le Président (M. Lemieux): Ah! Je ne m'en mêle pas,
M. le député de Lévis.
Une voix: II faudrait déposer le livre.
M. Fortier: Alors, le Larousse nous dit que "estimation",
premièrement, veut dire "action d'estimer, de déterminer la
valeur, le prix qu'on attribue à une chose".
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est
adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 6, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Attendez un peu. C'est une autre affaire. Est-ce que
ça change la situation par rapport à la situation actuelle des
gens qui sont couverts par l'article 6?
M. Fortier: Oui. Alors, les experts en sinistre qui sont en
assurance de dommages pour les véhicules automobiles, on les exclut de
la loi. C'est un changement, mais c'est réellement un monde à
part.
M. Garon: Oui.
M. Fortier: Tout ça est couvert par la Loi sur l'assurance
automobile.
M. Garon: C'est le seul changement qu'il y a dans cette loi.
M. Fortier: Oui, oui. Puis, les administrateurs d'un fonds
d'assurance-responsabilité parce qu'ils étalent
déjà là de toute façon; alors, on a remis ça
ici.
M. Garon: Ah!
M. Fortier: C'est le seul changement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que c'est adopté?
Est-ce que l'article 6 est adopté, tel qu'amendé?
M. Garon: Des fois, les changements dans les lois apportent des
dynamiques nouvelles.
M. Fortier: Vous avez raison. Vous avez raison de poser des
questions, M. le député de Lévis.
M. Garon: Je suis allé à ma caisse populaire ce
matin. Je dois vous dire qu'avec la nouvelle loi je ne suis pas certain que les
gens sont aussi heureux ce matin.
M. Fortier: Bien, je suis allé à la
fédération de Montréal la semaine dernière et les
gens étaient très heureux.
M. Garon: Ah, bien, vous allez voir. Localement, dans des
caisses, quand on payait des comptes, c'était gratuit. Aujourd'hui,
selon la politique de la fédération, on facture partout.
Justement, c'est ça la centralisation, n'est-ce pas? C'étaient
des décisions locales avant. Remarquez que j'ai voté contre ces
choses parce qu'une caisse a le droit de faire des choses localement.
Aujourd'hui, c'est la fédération qui décide. Pour payer un
compte de téléphone, ça peut être 1 $.
Une voix: Pardon?
M. Garon: Oui, oui. Vous allez voir. Et j'ai parlé avec
les caissiers. Je dois vous dire que les gens sont pas mal moins heureux qu'ils
ne l'étaient. Les décisions étalent locales avant.
Là, elles ne le sont plus.
M. Fortier: Est-ce qu'on peut revenir à nos oignons?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, l'article 6, tel qu'amendé, est-Il adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 7.
Conditions d'exercice
M. Fortier: "L'intermédiaire de marché en assurance
ne peut agir à ce titre ni se présenter comme agent, courtier ou
expert en sinistre s'il n'est pas titulaire d'un certificat l'y autorisant
délivré par le Conseil des assurances de personnes ou le Conseil
des assurances de dommages selon celui qui régit l'activité qu'il
entend exercer. " Cela va sans dire, mais ça détermine que
ça prend un permis de l'un ou de l'autre conseil pour pratiquer comme
intermédiaire de marché en assurance. C'est à peu
près la même chose que les règles actuelles. Est-ce que
ça va?
M. Garon: Alors, ça va être des conseils maintenant,
plutôt que l'Inspecteur.
M. Fortier: Dans certains cas, présentement, si on parle
d'assurance-vie, les agents d'assurance-vie pouvaient obtenir un permis soit de
l'inspecteur, soit de l'APAVQ. Dorénavant, les certificats seront
délivrés par l'un ou l'autre conseil. Alors, il y a une
délégation de l'Inspecteur, par le texte de loi, à l'un ou
l'autre conseil.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7 est-il
adopté?
M. Garon: C'est parce que l'inspecteur, n'ayant pas le personnel
requis, a préféré se dégager de certaines
responsabilités. (12 heures)
M. Fortier: J'ai oublié de vous dire ça. C'est
certainement une préoccupation que nous avions en tête
d'alléger les fonctions de l'inspecteur et de faire en sorte que les
conseils, qui seront autofinancés par les milieux eux-mêmes,
assument le fardeau de cette responsabilité. Adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 7 est adopté.
J'appelle l'article 8.
M. Fortier: "L'intermédiaire de marché en assurance
doit remplir les conditions établies par règlement du conseil qui
régit l'activité qu'il entend exercer pour avoir droit au
certificat l'autorisant à agir à ce titre.
"L'intermédiaire de marché en assurance doit en outre se
conformer aux dispositions de la présente loi et des règlements
pris sous son autorité pour exercer ses activités. "
Il y a deux types d'exigences: les exigences du conseil et les exigences
de la loi et des règlements.
Le Président (M. Chagnon): Avez-vous des commentaires, M.
le député de Lévis? L'article 8 est-il adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 8 est adopté.
J'appelle l'article 9. M. le ministre.
M. Fortier: "L'intermédiaire de marché en assurance
qui désire exercer ses activités à titre d'agent ou de
courtier en assurance de personnes doit de plus être sociétaire de
l'Association des intermédiaires en assurance de personnes pour
être titulaire d'un certificat. " C'est un changement important, M. le
député de Lévis. Jusqu'à maintenant, comme je l'ai
indiqué il y a une minute, on pouvait être agent d'assurances de
personnes en détenant un permis soit d'un inspecteur, soit de I'APAVQ.
Par la loi, nous créons l'Association des intermédiaires en
assurance de personnes, et là il va y avoir un petit papillon, parce
qu'on nous a recommandé d'ajouter "du Québec". Je vais faire un
papillon dans un instant. C'est à la demande des personnes
concernées. Cela donnera comme résultat que cette association va
être responsable de l'application de la déontologie et même
de la formation continue.
J'oserais espérer que cela mette un terme à l'imbroglio
qui existait, et le député de Lévis s'en souviendra, alors
que certaines personnes faisaient partie de I'APAVQ, d'autres avaient un permis
de l'inspecteur et faisaient partie d'un autre organisme. D'ailleurs, j'ai
été très heureux des déclarations du
président de l'Ordre des assureurs-vie du Québec, qui s'est
montré très ouvert. De part et d'autre, nous sentons
présentement un désir de collaboration pour oeuvrer à
l'intérieur de la même association. Ce faisant, nous allons
atteindre deux buts. D'abord, une meilleure collaboration entre tous les
assureurs-vie du Québec, tous les intermédiaires en assurance de
personnes. De plus, nous allons dans la loi, tout à l'heure, leur
confier des responsabilités en ce qui a trait à la
déontologie et à la formation.
Le Président (M. Chagnon): Pourriez-vous nous lire votre
papillon, M. le ministre?
M. Fortier: Oui. L'article 9 de ce projet de loi est
modifié par l'addition, à la dernière ligne, des mots "du
Québec" après le mot "personnes". Donc, le titre de l'association
sera: Association des Intermédiaires en assurance de personnes du
Québec.
Le Président (M. Chagnon): L'amendement est
accepté. M. le député de Lévis, sur
l'amendement.
M. Garon: À l'article 9?
Le Président (M. Chagnon): Oui, à l'article 9, qui
devrait se lire: "Association des intermédiaires en assurance de
personnes du Québec pour être titulaire d'un certificat. "
D'accord?
M. Garon: D'accord. Pour être...
Le Président (M. Chagnon): L'amendement est-il
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'amendement est
adopté.
M. Garon: Pour être un agent d'assurances ou un courtier
d'assurances, je vais devoir être membre de combien d'associations pour
fonctionner?
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre.
M. Fortier: S'il est agent, il devra obtenir un certificat du
conseil, comme la loi le dit, en plus d'être membre de l'association.
M. Garon: Les deux.
M. Fortier: C'est ça, les deux. On verra dans un instant
que, pour être courtier d'assurances, il y aura les deux
également.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis, est-ce que l'article 9 est adopté?
M. Garon: Est-ce que cela veut dire qu'il y a des groupes qui
existent actuellement et qui vont être fondus dans ces associations?
M. Fortier On dit plus loin que la nouvelle Association des
Intermédiaires en assurance de personnes va continuer l'existence de
l'APAVQ. Si on parle des assureurs-vie, il y en avait trois types. Il y avait
ceux qui avaient un permis de l'inspecteur, ils vont se retrouver là
obligatoirement. Il y avait ceux qui avaient un permis de l'APAVQ, ils vont se
retrouver là automatiquement. Il y en avait qui avaient un permis de
l'inspecteur et qui, en même temps, étalent membres de l'Ordre des
assureurs-vie du Québec. Il y en avait même qui se payaient le
luxe d'être aussi membres de l'APAVQ. Maintenant, tout ce beau monde
s'ils veulent continuer dans l'Ordre des assureurs-vie du Québec, il n'y
a pas d'objection parce que c'est une association bona fide - en ce qui
concerne la déontologie, la formation, etc., va se retrouver dans une
seule association. Je crois que c'est réellement dans
l'intérêt de tous qu'ils se retrouvent à l'intérieur
d'une seule association professionnelle qui, au fond, va protéger leurs
droits. C'est pour la protection du public, la déontologie, la formation
et l'inspection professionnelles. À toutes fins utiles, je peux vous
dire que les représentants d'associations sont extrêmement
satisfaits de cette nouvelle disposition, parce qu'on leur donne beaucoup de
responsabilités qui s'apparentent, d'ailleurs, aux
responsabilités qui incombaient depuis 1963 à l'Association des
courtiers d'assurances de la province de Québec. C'est une
quasi-corporation professionnelle, à toutes fins utiles.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Des différentes associations que vous venez de
nommer, pourriez-vous dire le nombre de membres par association?
M. Fortier: M. l'inspecteur.
M. Garon: Vous vous attendez qu'il y ait combien de membres dans
l'Association des Intermédiaires en assurance de personnes?
Le Président (M. Chagnon): M. l'inspecteur.
M. Bouchard: À l'heure actuelle, il existe environ 10 000
titulaires de permis de l'inspecteur général. Les membres de
l'APAVQ sont environ 5000. Donc, ceux qui sont membres de l'Ordre des
assureurs-vie sont à la fois licenciés de l'Inspecteur et membres
de l'APAVQ. Donc, on n'a pas à en tenir compte. Donc, au total, dans la
province de Québec, il y a environ 15 000 personnes qui seront membres
de cette association.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce sont 10 000 qui passaient les examens chez vous.
Combien de personnes étalent affectées à ce travail, chez
vous?
M. Bouchard: Pas beaucoup.
Le Président (M. Chagnon): M. l'inspecteur.
M. Bouchard: Pas assez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Fortier: Moins qu'il n'aurait voulu. Ha, ha, ha'
M. Garon: Combien?
M. Bouchard: II faut dire que...
M. Fortier: II faut dire que, chez l'Inspecteur, II y a un groupe
qui s'occupe des Intermédiaires. C'est un groupe d'environ une dizaine
de personnes. Il y aura des fonctions qui seront déléguées
à l'association et au conseil. Par ailleurs, étant donné
la loi et la supervision que l'inspecteur doit apporter, il va y avoir des
modifications de responsabilités. Mais il est certain qu'en ce qui
concerne les permis l'inspecteur n'aura plus à en décerner. Cette
fonction va être donnée au conseil ou à l'association.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis, est-ce que l'article 9, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Adopté. J'appelle
l'article 10. M. le ministre.
M. Fortier: L'article 10, c'est le pendant pour les courtiers en
assurance de dommages. Il dit: "L'intermédiaire de marché en
assurance qui désire exercer ses activités à titre de
courtier en assurance de dommages doit de plus être sociétaire de
l'Association des courtiers d'assurances de la province de Québec pour
être titulaire d'un certificat. " Cela a fait le sujet de consultations
en commission parlementaire après et avant. On s'était
posé la question: Est-ce qu'on doit maintenir l'Association des
courtiers d'assurances et est-ce qu'on doit confier toute la
responsabilité au Conseil des assurances de dommages? On en est
arrivés à la conclusion que, depuis plusieurs années, en
définitive, l'association joue un rôle extrêmement important
et très efficace...
Le Président (M. Chagnon): Elle est sauvée.
M. Fortier:... et qu'il serait dans le meilleur
intérêt du public et des courtiers si l'association était
maintenue. C'est donc dire qu'une très grande proportion des
responsabilités du Conseil des assurances de dommages, en ce qui
concerne la déontologie et en particulier la formation continue, va
continuer de se retrouver au sein de l'Association des courtiers d'assurances
de la province de Québec. Et sous réserve de quelques petits
amendements que les gens de l'association nous ont recommandés, je peux
vous dire qu'ils sont extrêmement satisfaits de cette nouvelle
situation.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce ne serait pas mieux, pour faire un genre de
concordance avec l'article précédent, qu'au lieu de dire
"l'Association des courtiers d'assurances de la province de Québec" on
dise "l'Association des courtiers d'assurances du Québec"?
M. Fortier: Dans le moment, c'est son nom. Son nom existe depuis
1963, alors, je pense qu'il y aurait des frais. Dans l'autre cas, c'est
réellement une nouvelle association, alors, on change... Mais, dans ce
cas, je pense que ce serait préférable de maintenir le nom
qu'elle a depuis 1963.
Le Président (M. Chagnon): On parie toujours de la
même province, de toute façon.
M. Garon: Je ne sais pas. C'est Jean Lesage qui a commencé
à parler de l'État du Québec.
Le Président (M. Chagnon): Oui, mais... M. Garon:
Je ne sais pas si vous le reniez.
Le Président (M. Chagnon):... c'est au moment où il
était premier ministre que l'association a adopté son nom.
M. Garon: Arrêtez de parler de province, parce que
province, ça fait provincial un peu.
Le Président (M. Chagnon): Oui.
M. Garon: Arrêtez de parler de province et parlez
d'État.
Le Président (M. Chagnon): Cela peut être municipal
aussi, Québec.
M. Garon: L'Assemblée nationale.
Le Président (M. Chagnon): Bref, M. le
député de Lévis, est-ce que...
M. Fortier: C'est le nom qu'elle a présentement. On laisse
ça tel quel.
M. Garon: Je comprends.
Le Président (M. Chagnon): Y a-t-il d'autres commentaires
quant à l'article 10, M. le député de Lévis?
M. Garon: Non, adopté. M. Fortier:
Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Adopté. L'article 10 est
adopté. J'appelle l'article 11 M. le ministre.
M. Fortier: "L'intermédiaire de marché en assurance
doit, conformément aux règlements pris sous l'autorité de
la présente loi, fournir un cautionnement ou une garantie, ou souscrire
à une assurance de la responsabilité civile. " Est-ce que c'est
le fait présentement, M. l'inspecteur? Non? Cela n'existe pas dans la
loi? Alors, c'est une nouvelle disposition contraignante pour s'assurer de
protéger le public.
Le Président (M. Chagnon): Avez-vous des commentaires, M.
le député de Lévis?
M. Garon: Attendez un peu. On met une nouvelle disposition; on
l'étend. Je pense, par exemple, à un courtier ou à un
intermédiaire de marché en assurance qui n'est pas en exercice;
peut-il maintenir son statut et, pour maintenir son statut, doit-il payer une
assurance-responsabilité, alors qu'il ne pratique pas? On avait fait
cette recommandation pour les corporations professionnelles. Je ne sais pas si
vous vous le rappelez. Je pense à des gens, par exemple, qui sont
députés, qui peuvent être...
M. Fortier: Est-ce que vous payez au Barreau, vous?
M. Garon: Oui, je pale au Barreau. M. Fortier: J'ai
essayé d'obtenir une...
M. Garon: Mais je ne paie pas l'assurance-responsabilité.
Il y a une exclusion.
M. Fortier: Ah, oui! La loi de
l'assurance-responsabilité... C'est dans la loi de l'assurance qu'on a
permis qu'il y ait des classes...
M. Garon: Oui.
M. Fortier... des catégories à l'Intérieur
d'une corporation. On porte à mon attention, M. le député,
que les pouvoirs du conseil sont très importants, des pouvoirs
délégués. A l'article 78, vous allez voir qu'un conseil
détermine par règlement: "13° les cas et les conditions pour
lesquels un cautionnement, une garantie ou une assurance de la
responsabilité civile est exigible. " Alors, c'est le conseil qui
préparera un règlement. Le gouvernement approuvera le
règlement, mais c'est le conseil qui nous fera une recommandation
spécifique à ce sujet pour couvrir les cas dont vous parlez.
Ça va?
M. Garon: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 11 est adopté.
J'appelle l'article 12.
M. Fortier: "12. Les personnes qui sont à l'emploi d'un
Intermédiaire de marché en assurance et qui agissent directement
auprès du public doivent posséder les qualifications minimales et
les connaissances adéquates requises par règlement du conseil qui
régit l'activité de cet intermédiaire de marché. "
Par exemple, prenez un cabinet de courtiers d'assurances dirigé par des
courtiers d'assurances agréés ou non agréés. Il
peut arriver qu'à l'intérieur de ce bureau, surtout s'il y a de
nombreuses transactions qui se font par téléphone, la personne
qui vous conseille au téléphone, qui vous donne des explications
au sujet de votre police d'assurance soit réellement une
préposée ou un préposé au public.
D'ailleurs, c'est une recommandation des courtiers, des
différents groupes, qu'on devrait également couvrir ces personnes
qui sont du personnel subalterne, mais qui sont très importantes et qui,
dans les faits, traitent continuellement avec le public pour donner des
réponses et des conseils sous l'autorité d'un courtier
d'assurances, dans le cas d'assurance de dommages ou sous l'autorité
d'autres personnes dans d'autres cas. Donc, nous voulons couvrir ce personnel
qui fait affaire avec le public directement. (12 h 15)
M. Garon: II y a un mot que je n'aime pas, c'est les
qualifications "minimales"; j'aimerais mieux les qualifications
"nécessaires". Si c'est minimal, ça peut être bas. Il me
semble aussi que ce n'est pas seulement minimal, c'est plus un degré de
qualifications nécessaires.
M. Fortier: Oui, c'est cela, ce sont les qualifications minimales
dans le sens que, bien sûr... Vous allez voir plus loin que les deux
associations dont on vient de parler seront responsables de la formation
continue, mais vous allez voir qu'à un moment donné on dit: Le
conseil va déterminer les qualifications minimales. Quand on dit
"qualifications minimales", on a en tête - et on a eu de nombreuses
recommandations là-dessus - que, pour devenir agent ou courtier,
peut-être qu'on devrait exiger à l'avenir un DEC. Dans le moment,
je crois que, pour devenir courtier, M faut simplement un diplôme du
secondaire. Alors, à l'avenir, cela pourrait être un DEC. Les
qualifications minimales seront plus exigeantes qu'elles ne le sont
présentement, mais on ne veut pas, dans la loi, prévoir tout ce
qui pourrait être acquis par la formation continue. On croit qu'il
devrait y avoir des exigences minimales.
M. Garon: Mais vous ne pensez pas...
M. Fortier: Je comprends ce que vous avez en tête...
M. Garon: C'est parce que...
M. Fortier:... mais les exigences minimales seront les exigences
- le conseil et le gouvernement vont approuver ces règlements - qui sont
nécessaires. On peut changer le mot si vous voulez, mais...
M. Garon: Je pense que "nécessaires", ça indique un
peu plus que...
M. Fortier: Écoutez, on peut enlever le qualificatif.
M. Garon: Ah! Oui, ce serait mieux si on l'enlevait: "les
qualifications minimales et les
connaissances adéquates requises. Pardon?
Une voix: On pourrait également enlever
"adéquates". Le qualificatif n'ajoute absolument rien, au fond.
M. Garon: Non, "adéquates" est bon.
Le Président (M. Lemieux): C'est bon,
"adéquates".
M. Fortier: Alors, dites-nous ce que vous voulez, on va faire
l'amendement.
M. Garon: "Adéquates" signifie qu'il faut avoir les
connaissances qu'il faut.
Le Président (M. Lemieux): C'est cela, oui;
"adéquates", c'est comme "nécessaires", c'est bon.
M. Garon: C'est comme "nécessaires". À ce
moment-là, si on enlève "minimales", "adéquates" qualifie
les deux.
Le Président (M. Lemieux): Je suis d'accord.
M. Fortier: Alors, vous voulez qu'on fasse un papillon?
M. Garon: Oui.
M. Fortier: Alors, le papillon: Radier le mot "minimales"
après le mot "qualifications".
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 12, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Garon: Est-ce qu'on le fait par écrit?
M. Fortier: Oui, c'est fait, II est déjà fait, le
secrétaire l'a.
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est fait. Je l'ai ici;
c'est fait. L'article 12 du projet de loi est modifié par la
suppression, à la troisième ligne, après le mot
"qualifications", du mot "minimales". C'est cela?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): On a dit que l'amendement
était adopté. L'article 12, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 13. M. le ministre.
M. Fortier: "Le courtier en assurance de dommages ne peut
être courtier spécial - on a déjà adopté la
définition de "courtier spécial" - que s'il y est autorisé
par le Conseil des assurances de dommages. Cette autorisation ne peut
être donnée en assurance automobile. "Le courtier doit, avant de
se prévaloir de son certificat de courtier spécial, obtenir de
l'assuré une déclaration signée et datée
désignant les biens ou autres intérêts à assurer,
identifiant l'endroit où ils sont situés et mentionnant le
montant de l'assurance demandée ainsi que les assureurs qui ont
refusé de l'accorder. "Le courtier doit en outre s'assurer que la
rareté du marché justifie de placer un risque auprès d'un
assureur qui n'est pas autorisé à agir au Québec. Il doit
de plus dévoiler à l'assuré le fait que l'assureur
auprès duquel le risque est placé n'est pas titulaire d'un permis
au Québec et qu'il n'y maintient pas d'établissement. "
Ce permis-là, à venir jusqu'à maintenant,
était décerné par l'inspecteur lui-même. Et
là, on donne la responsabilité au Conseil des assurances de
dommages, mais, comme vous le voyez, c'est un peu encadré, c'est un peu
semblable à ce qui existait, je crois, à l'article 346. Oui,
c'est pas mal la même chose, n'est-ce pas? Il n'y a pas d'autres
modifications?
M. Garon: Bien...
M. Fortier: C'est mieux encadré. La rédaction est
mieux encadrée.
M. Garon: "Le courtier doit en outre s'assurer que la
rareté du marché... " C'est drôle, mais j'ai l'impression
que c'est une responsabilité qui aurait dû rester à
l'inspecteur générai, parce que si...
M. Fortier: II y a très peu de permis qui sont
décernés.
M. Garon: Je comprends ça, excepté qu'il me semble
que ce n'est pas une association de personnes qui va décider si...
Prenez ce qu'on lui donne comme obligation. "Le courtier doit, avant de se
prévaloir (... ) identifiant l'endroit où ils sont situés
et mentionnant le montant de l'assurance demandée ainsi que les
assureurs qui ont refusé de l'accorder. " "Le courtier doit en outre
s'assurer que la rareté du marché justifie de placer un risque
auprès d'un assureur qui n'est pas autorisé à agir au
Québec. Il doit de plus dévoiler à l'assuré le fait
que l'assureur auprès duquel le risque est placé n'est pas
titulaire d'un permis au Québec et qu'il n'y maintient pas
d'établissement. " Il me semble que, dans l'ordre des choses, ça
équivaut à choisir un assureur en dehors du Québec et il
me semble que, pour que ça puisse être fait, l'inspecteur
général devrait dire un mot à-dessus.
II ne s'agit pas seulement de la qualification des courtiers; c'est la
qualification de l'assureur aussi. Hier, vous me parliez de Tombouctou.
M. Fortier Oui, mais on parle de cas tout à fait
exceptionnels où les assurances ne pourraient être trouvées
au Québec ou au Canada.
M. Garon: Je comprends ça, mais je ne suis pas sûr
que le conseil des assurances va avoir les moyens dont dispose l'Inspecteur
général pour qualifier l'assureur. Parce que, si on dit: ll n'y a
pas d'assureur au Québec, c'est une affaire, là, il faut aller
voir s'il y a des assureurs ailleurs qui n'auront pas de permis au
Québec parce que ça ne vaudra pas la peine d'en avoir un. Mais,
en même temps, il faut un peu les évaluer. ll me semble que ce
n'est pas la tâche du conseil des assurances. C'est beaucoup plus la
tâche de l'inspecteur général.
M. Fortier. Sur le plan philosophique, on a voulu confier des
responsabilités importantes au conseil des assurances où vont se
retrouver - on va le voir dans un Instant - des compagnies d'assurances et des
courtiers d'assurances. En plus de ça, I reste que ces permis vont
être décernés à partir d'un règlement. A
l'article 78, alinéa 7°, on dit: les différentes
catégories de certificat qu'il peut émettre de même que les
conditions et restrictions afférentes à chacune. '
C'est encadré par la loi et ça va être
encadré par le règlement. Après ça, il s'agit pour
le conseil d'appliquer le tout et d'accorder le permis. C'est une
délégation, mais je comprends votre allégation. Je crois
que les gens qui sont là vont agir en personnes responsables. On ne doit
pas présumer de leur Incapacité d'agir avant qu'elles
commencent.
M. Garon: Ce n'est pas ça.
M. Fortier Non?
M. Garon: Ce n'est pas le but que...
M. Fortler: C'est de juger de la compagnie d'assurances?
M. Garon: Oui, parce qu'il peut y avoir des ramifications.
M. Fortier: On va le demander à l'inspecteur. M.
l'inspecteur.
M. Garon: A ce moment-là, demander à un conseil des
assurances de faire toutes ces vérifications, ça peut
coûter quelque chose, tandis que, normalement, l'inspecteur
général, qui est un organisme gouvernemental, peut avoir
accès à des renseignements à ce titre, dans d'autres pays,
auxquels n'aurait pas accès un organisme de la nature du conseil des
assurances du Québec.
Je pense que, dans beaucoup de pays, les relations se font beaucoup plus
facilement d'organisme public à organisme public. Il me semble qu'on va
confier beaucoup plus facilement des renseignements à l'inspecteur
général qu'on en confiera à un organisme où se
trouvent des gens qui sont en concurrence avec la compagnie d'assurances ou
l'assureur en question.
Il me semble que cette responsabilité devrait demeurer à
l'inspecteur général. Je n'ai pas dit un mot tantôt sur
l'autre aspect. Je comprends ça. On a confié à des
organismes des responsabilités de "policer" des professions. C'est
correct. Mais là, on est dans un autre ordre de choses. Je pense que la
responsabilité qu'on va donner au conseil des assurances peut être
très forte, parce qu'on dit "courtier spécial", il s'agit de cas
rares, mais, je pense bien que quand l'Inspecteur générai dit: O.
K. c'est correct, j'ai l'Impression qu'à ce moment-là il ne
faudrait pas que ce soit une compagnie en faillite ou quelque chose comme
ça, parce que les gens diraient: Écoutez, l'Inspecteur, vous avez
dit que c'était correct. Il y a un certain caractère
d'approbation que donne l'inspecteur général.
M. Fortier: On peut demander à l'inspecteur de nous donner
les explications, s'il vous plaît.
M. Bouchard: Oui, M. le ministre. Le courtier spécial,
c'est dans un cas - le mot le dit - vraiment spécial. Lorsque le
courtier spécial obtenait son permis, selon la loi actuelle,
c'était, à notre avis, extrêmement vulnérable. Il y
avait beaucoup trop de laxisme qui donnait au courtier une
responsabilité beaucoup trop grande par rapport à la protection
du consommateur. Le permis de courtier spécial, il faut bien se rendre
compte que ce n'est pas donné pour un cas isolé.
M. Garon: Je comprends cela.
M. Bouchard: On n'apprécie pas chaque risque qu'un
courtier approuve, pas du tout.
M. Garon: Non.
M. Bouchard: Donc, un courtier spécial, c'est un courtier
qui se spécialise dans un segment de marché qui n'est pas
disponible et qui fait en sorte qu'il trouve sur le marché mondial les
compagnies qui sont susceptibles de prendre ces risques-là.
M. Garon: Je comprends cela.
M. Bouchard: Très souvent et la plupart du temps, pour ne
pas dire toujours, parce que, autrement, iI ne serait pas un courtier
spécial, iI va réussir à trouver une compagnie qui ne fait
pas affaire au Québec, avec comme conséquence qu'on a eu le cas,
dernièrement, d'un courtier
spécial qui a fait faillite, qui avait beaucoup de clients,
évidemment, et qui avait des risques assurés auprès de
compagnies un peu partout dans le monde, aux îles Vierges et ailleurs,
sur lesquelles on n'a aucun contrôle et aucun renseignement, ce qui fait
que la protection du public n'est peut-être pas très bien
assurée. D'où la raison pour laquelle on dit ici que,
dorénavant, le courtier devra dire à son client qu'il a
placé son risque auprès d'un assureur qui ne fait pas affaire au
Québec, qui n'est pas licencié au Québec et qui n'est pas
supervisé ni par le gouvernement fédéral ni par le
gouvernement du Québec. Donc, au point de départ, le client va
voir une lumière rouge qui s'allume et il dira: Je fais affaire avec
quelqu'un, quelque part dans le monde et, advenant une réclamation, ma
seule ressource, c'est de passer par mon courtier spécial pour rejoindre
cette compagnie qui est située quelque part dans le monde.
Deuxième condition nouvelle - cela est important et, à mon
avis, ça va diminuer considérablement le nombre de permis - c'est
que la loi met maintenant l'accent sur la rareté du marché, alors
qu'antérieurement ce n'était pas cela, c'était un tarif
raisonnable. Donc, même si une compagnie pouvait prendre au Québec
certains risques, mais à un prix plus élevé que ce que ce
courtier-là pouvait trouver aux îles Vierges, il pouvait justifier
l'obtention d'un permis spécial pour le simple motif de tarif
différent, ce qui n'est pas une protection pour le consommateur. La
protection pour le consommateur, c'est de dire: Dorénavant, c'est parce
que vous n'êtes pas capable de placer un risque au Québec et au
Canada que vous pourrez le placer à l'extérieur et vous devez en
faire la démonstration.
Comme responsabilité d'application du régime,
l'autoréglementation est reconnue à l'organisme qui s'appelle le
Conseil des assurances de dommages qui va s'assurer, tout comme pour les autres
conditions de qualification de base tant pour les courtiers que pour les
agents, que cet exercice tout à fait spécialisé du
courtage sera fait à l'intérieur de critères bien
précis et en ayant pour ce courtier-là des exigences
particulières par rapport aux autres parce qu'il a affaire à une
classe particulière de marché. Donc, il revient au conseil des
assurances de poser les mêmes conditions, mais beaucoup plus
sévères pour ce cas-ci que pour les autres courtiers.
Le Président (M. Lemieux): L'article est-il
adopté?
M. Garon: En plus, vous retendez. Avant, on disait: Le certificat
n'est pas valable dans le cas des assurances sur la vie, des assurances
automobiles, les assurances-accidents ou maladie et dans les cas où une
assurance d'un autre type peut être obtenue à un tarif raisonnable
d'un assureur titulaire de permis. Là, vous dites: "Cette autorisation
ne peut être donnée en assurance automobile. " Pour le reste, elle
semble être permise.
M. Bouchard: M. le député, la phrase commence par:
"Le courtier en assurance de dommages... "
M. Garon: Ah bon, d'accord. Vous avez une autre disposition.
M. Bouchard: Or, par définition, il ne peut pas
beaucoup...
M. Garon: D'accord. Vous avez une autre disposition.
M. Bouchard: Mais oui.
M. Fortier: L'assurance automobile était exclue, de toute
façon.
M. Garon: Vous avez raison.
M. Fortier: Ça va?
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Garon: Bien non, ça ne va pas plus. J'ai
écouté ce que l'inspecteur général a dit, mais il
me semble que c'est une disposition onéreuse pour le conseil des
assurances et qu'éventuellement, quand on voudra faire affaire
ailleurs... "Le courtier doit en outre s'assurer que la rareté du
marché justifie de piacer un risque auprès d'un assureur qui
n'est pas autorisé a agir au Québec. " (12 h 30)
M. Fortier: Ce qu'il faut comprendre, M. le député
de Lévis, c'est qu'au conseil des assurances, d'une part, il va y avoir
des représentants de plusieurs compagnies d'assurances qui font affaire
au Québec et qui ont comme motivation de faire en sorte que les
assurances se vendent au Québec et non pas à l'extérieur
du Québec, d'une façon générale. D'autre part, les
courtiers d'assurances vont également être là pour pouvoir
juger de la situation. Mais quand un courtier obtient un permis spécial,
il l'obtient parce qu'il va justifier que, pour les cas dans lesquels il est
spécialisé, il lui est difficile de trouver de l'assurance au
Québec.
Une voix: À des prix raisonnables.
M. Fortier: Dans le moment, c'est à des prix raisonnables,
mais, maintenant, ce sera la rareté du marché. Je vous dis, bien
respectueusement, qu'à ce moment-là il ne divulgue pas le nom de
la compagnie d'assurances avec laquelle il va faire affaire; ce sont simplement
les conditions, le type d'assurances qu'il vend. Que ce soit à
l'inspecteur ou au conseil, il ne dira pas: Vous savez, je vais placer ce
risque à telle
compagnie. Actuellement, il n'y a pas d'inspection qui est faite par
l'Inspecteur de la compagnie avec laquelle il va transiger.
La Loi sur les assurances dit que toute compagnie qui vend de
l'assurance au Québec doit être inscrite auprès de
l'Inspecteur. Ici, on dit que, normalement, les courtiers doivent vendre
l'assurance de ces compagnies et on donne un permis spécial dans des cas
tout à fait exceptionnels. Alors, j'imagine qu'on va reconnaître
des courtiers qui sont reconnus pour leur professionnalisme, et on va dire:
Écoutez, dans ces cas-là, à cause de votre
spécialité, vous pouvez, dans des cas définis par la loi
très strictement, vendre une police d'assurance qui, cela étant
justifié par la rareté du marché, ne peut être
obtenue qu'à l'extérieur du Canada.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, M. le
député de Lévis?
M. Garon: C'est-à-dire... Le ministre nous a donné
une explication, Je la comprends. Les systèmes de surveillance ou de
"poliçage" sont là, non pas pour 100 % des gens. Pour 95 % des
gens, iI n'y a pas de problème; c'est pour un petit pourcentage de gens
que le système de contrôle existe. C'est toujours pareil.
M. Fortier: Mais là ce ne sera pas la maison chez
vous.
M. Garon: Parce que là vous supposez... M.Fortier: Ce ne sera pas des domiciles.
M. Garon:... que tout le monde est de bonne foi. Je comprends
tout ça, sauf que, lorsqu'on a un système de surveillance, c'est
pour les cas où ce ne serait pas correct.
M. Fortier: Cela, M. le député de Lévis, ce
ne sera pas pour le commun des mortels. Que, vous et moi, nous voulions assurer
notre maison, cela n'entrera pas dans le permis spécial. On parle
probablement d'industriels, de gros commerçants...
M. Garon: Pardon?
M. Fortier:... de manufacturiers. CIL avec sa dynamite, est-ce
qu'ils peuvent s'assurer au Québec? Je ne le sais pas. Mais ce sont
certainement des gens qui ont toute la compétence nécessaire pour
Juger des situations. Ce n'est pas le commun des mortels, là.
M. Garon: Oui, je comprends ça.
M. Fortier: Ce n'est pas Jos. Bleau, sur la rue Laurier.
M. Garon: Par exemple, dans le cas de Marc Levy, à
Saint-Basile, le ministère de l'Environ- nement était
censé exiger des garanties. Apparemment, les garanties n'étaient
plus là. Pourtant, ce n'était pas Jos. Bleau. En plus,
c'était le gouvernement. Alors, les garanties, il n'y en avait plus; II
devait fournir des garanties.
M. Fortier: Si un courtier ne fait pas sa Job...
M. Garon: Je comprends ça. Mais c'est parce que le
système de "poliçage' est là pour ceux qui contreviennent;
il n'est pas là pour l'ensemble des gens qui se conforment. C'est dans
ce sens-là que Je dis: Si, à un moment donné, on veut
placer certains risques à l'extérieur, j'imagine... L'inspecteur
général ne s'Informera d'aucune façon pour savoir quel est
l'assureur qui sera choisi?
Une voix: La loi le dit, l'article 346...
M. Garon: Non, non...
M. Fortier: Mais à l'avenir...
M. Garon:... dans l'article 346...
M. Fortier: Dans le moment, il ne vérifie pas.
M. Garon:... qu'est-ce que vous vérifiiez, à ce
moment-là?
M. Bouchard: On appliquait la loi telle que
rédigée. L'individu se présentait et disait: Voici,
monsieur, les biens que j'ai à assurer et je n'ai pu obtenir pour ces
biens... Ce sont exactement les conditions de l'article 346. On accordait le
permis, et que c'était rudimentaire comme système. C'est pour
ça qu'on le modifie. Cela donnait lieu à des abus.
M. Fortier: Par ailleurs, M. le député de
Lévis, si vous pensez à un pouvoir de supervision, le conseil des
assurances, vous allez le voir plus loin, devra faire un rapport annuel
à l'Inspecteur. L'inspecteur pourra exiger d'ajouter, dans ce rapport,
toute information qu'il voudra obtenir. L'inspecteur a un pouvoir
d'ordonnance.
Vous savez, s'il y a des abus, l'inspecteur va être capable de
dire au Conseil des assurances de dommages: Écoutez, vous allez trop
loin. ll va pouvoir Intervenir. Je vous dis que l'article qui est ici est mieux
que ce qui existe dans le moment. C'est une amélioration en
matière de protection du public.
M. Garon: Sur division. M. Fortier: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 13 est adopté
sur division. Je pense que l'article 14 est en suspens. Est-ce exact?
M. Fortler: En suspens, oui, s'il vous plaît.
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle l'article
15.
M. Fortler: L'article 15 dit: "Le courtier en assurance de
dommages peut, dans la mesure prévue par contrat avec un assureur et
suivant les conditions prescrites par le Conseil des assurances de dommages,
exercer l'activité d'expert en sinistre sans être titulaire d'un
certificat d'expert en sinistre. "Le courtier en assurance de dommages doit
dévoiler à la personne avec laquelle il transige le mode de
rémunération qu'il perçoit pour les services qu'il lui
rend à titre d'expert en sinistre. "
Cela avait été évoqué en commission
parlementaire. C'était une demande des courtiers en assurance. Alors,
cela va être prévu par règlement. Certaines personnes
pourraient s'inquiéter du fait que le courtier d'assurances va devenir
un expert en sinistre. Il faut bien comprendre que c'est uniquement pour des
cas mineurs qui vont être prévus dans le règlement
approuvé par le gouvernement de toute façon et qui se fera avec
l'approbation de la compagnie d'assurances elle-même.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 16.
M. Fortier: II y a un papillon à l'article 16, M. le
Président. Je crois que vous en avez une copie.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Fortier: Le papillon Indique que ce projet de loi est
modifié: 1° par le remplacement, dans les première et
deuxième lignes, des mots "activités
rémunérées qu'un règlement du gouvernement lui
permet d'exercer" par les mots "règlements du gouvernement"; 2° par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "Sous réserve
du cumul qu'il peut exercer en vertu de la présente loi,
l'intermédiaire de marché doit se limiter à l'exercice de
ses activités à ce titre. "
L'article 16...
Le Président (M. Lemieux): Un instant, M. le ministre,
l'amendement d'abord, s'il vous plaît.
M. Fortier: Oui, d'accord. Le 1°, c'est simplement une
amélioration, je crois.
Le Président (M. Lemieux): 198, alinéa 3°.
M. Fortier: C'est cela. C'est pour s'accoler au pouvoir
réglementaire et, le 2°, c'est l'article 334 qui existe
présentement.
Le Président (M. Lemieux): Une redite.
M. Fortier: Alors, le 2°, M. le député de
Lévis, c'est parce que l'article 334 de la loi dit ceci: "Les titulaires
du certificat d'agent d'assurances doivent se limiter à l'exercice de
leur profession, sauf dans la mesure où les règlements autorisent
des activités accessoires à l'assurance. " Donc, c'est le pendant
ou c'est...
Le Président (M. Lemieux): Les amendements sont-ils
adoptés?
M. Garon: Attendez un peu. On pourrait prendre le premier
d'abord.
M. Fortier: Cela se lirait comme suit. Je le lis avec
l'amendement. "Sous réserve des règlements du gouvernement, un
intermédiaire de marché en assurance... " Je crois que c'est
simplement plus clair et plus facile d'interprétation. "Sous
réserve des règlements du gouvernement, un intermédiaire
de marché en assurance ne peut à la fois exercer des
activités à ce titre et être à l'emploi d'une
institution financière qui n'est pas un assureur. "
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, cela ne fait qu'améliorer.
M. Garon: Disons que c'est correct pour le premier
amendement.
Le Président (M. Lemieux): Le premier amendement est
adopté. Il est excellent, même.
M. Garon: Attendez un peu, il y a beaucoup de...
M. Fortier: La deuxième partie du papillon est le pendant
de l'article 334 de la loi actuelle qui dit que "les titulaires de certificat
d'agent d'assurances doivent se limiter à l'exercice de leur profession,
sauf dans la mesure où les règlements autorisent des
activités accessoires à l'assurance".
M. Garon: Adopté, mais on va parier sur le fond de
l'article.
Le Président (M. Lemieux): Les amendements sont
adoptés.
M. Garon: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 16, maintenant, M. le
ministre, sur le fond.
M. Garon: Bien, l'article 16... Il y a beaucoup de
représentations concernant ces articles. Je pense bien que ça
mérite une analyse plus approfondie.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous que nous
suspendions deux minutes pour vous permettre...
M. Fortier: Non, non.
Le Président (M. Lemieux): Non?
M. Garon: J'aimerais suspendre l'article.
Le Président (M. Lemieux): Non, non.
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous suspendre pour
prendre connaissance...
M. Garon: Non, non. C'est parce que j'ai toutes sortes de
papiers, d'opinions sur cet article. Apparemment, il crée des
problèmes.
M. Fortier Je peux vous dire les représentations que j'ai
eues. On va mettre ça sur la table, et, après, vous...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Fortier: La première chose, oui, Je crois que l'APAVQ
l'a demandé. C'est une association professionnelle qui voudrait l'avoir.
Mais il est certain que j'ai reçu de nombreuses représentations
de l'Association des banquiers qui eux, voudraient, qu'on dise qu'un
intermédiaire de marché peut à la fois exercer des
activités à ce titre et être à l'emploi d'une
Institution financière à moins que ce ne soit défendu.
Autrement dit, il est certain qu'on peut facilement faire un débat, et
je ne sais pas si le député de Lévis veut le faire, pour
dire si on devrait permettre à tout employé de banque ou de
caisse populaire de vendre tout type d'assurance sous réserve d'un
règlement qui empêchera de vendre certains types d'assurances. Si
le député de Lévis veut connaître les
représentations que j'ai eues, celle-là en est une.
L'APAVQ dit que l'article 334 de la Loi sur les assurances
prévoit à son premier alinéa que les titulaires du
certificat d'agent d'assurances doivent se limiter à l'exercice de leur
profession sauf dans la mesure où le gouvernement autorise
l'activité. "La phraséologie de cet article ainsi que le principe
de l'exclusivité de la profession sont extrêmement importants pour
notre industrie. "
Je suis certain que les courtiers d'assurances le reconnaissent
également. C'est certainement un débat de fond. Autrement dit,
est-ce qu'on devrait permettre aux banquiers, à toutes les caisses
populaires, de vendre de l'assurance automobile, de l'assurance-habitation,
tout type d'assurance par des employés des banques et des caisses
populaires? À ce moment-là, on n'a pas besoin de l'article 16. Au
contraire, on pourra dire explicitement que c'est permis.
Je crois que c'est une situation où les choses vont
évoluer dans le temps, mais l'article 16 nous permet de contrôler
la situation. Autrement dit, l'article 16 tel quel nous dit que c'est
défendu à moins que ce ne soit permis. Vous allez voir qu'on a
mis un article tout à fait semblable à la fin pour les valeurs
mobilières parce qu'à mon avis, si on le fait dans un cas...
C'est le même principe qui est en jeu. Autrement dit, le principe qui est
en jeu c'est si dans le cas des valeurs mobilières, on va permettre
à un employé d'une banque ou un employé d'une caisse de
vendre des produits de valeurs mobilières. Comme vous le savez, la
Commission des valeurs mobilières du Québec s'en allait quelque
peu dans cette direction. J'ai essayé de leur faire valoir que
l'instruction générale qu'ils avaient rendue publique nous
créait des problèmes parce que j'aurais de la difficulté
comme représentant du gouvernement à justifier que, dans le cas
des valeurs mobilières, on le permettrait et qu'on ne le permettrait pas
dans le cas de l'assurance. Alors, il faut que le gouvernement ait une seule
politique.
Je reconnais qu'il y a des cas particuliers. On verra dans le cas des
valeurs mobilières qu'il y a certains produits, comme les fonds communs
de placements, où ça ne semble pas faire de problème,
comme l'assurance-vie collective qui, dans le moment, est vendue lorsqu'il y a
un prêt hypothécaire. On doit se donner le pouvoir
réglementaire pour prévoir des exceptions, mais je crois que le
principe...
J'ai rencontré les représentants de l'Association des
banquiers la semaine dernière à Toronto. Je dois vous avouer
qu'ils ont fait valoir des arguments. Il est certain que si on veut changer
l'industrie totalement on n'a qu'à abolir l'article 16. Mais si on veut
s'assurer que la situation actuelle soit maintenue et que des autorisations
soient données, que ça se fasse d'une façon très
parcellaire et très réglementée. L'article 16 a
été écrit dans ce sens. L'article 16 dit clairement que
c'est défendu à moins qu'il n'y ait des exceptions. Et les
exceptions seraient prévues par règlement, avec toute la
procédure utilisée à cet effet.
Cela s'applique ici autant pour l'assurance-vie que pour l'assurance de
dommages, les deux types d'assurances.
M. Garon: Je comprends tout ce que vous me dites. Ce n'est pas
ça.
M. Fortier: Non, ce n'est pas ça? Ah! Quelles
représentations avez-vous eues?
Le Président (M. Lemieux): Qu'est-ce que vous ne comprenez
pas, M. le député de Lévis?
M. Garon: J'ai des documents qui me sont parvenus, et un des
articles en cause est l'article 16. Je voudrais le mettre en suspens pour avoir
le temps de l'étudier en fin de semaine.
Fortier: M. Pouvez-vous nous dire qui vous l'a envoyé?
M. Garon: Non, non. De la même façon que vous ne me
dites pas les vôtres, je ne suis pas obligé de vous le dire. (12 h
45)
M. Fortier: Je viens de vous le dire. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Fortier: Ce ne sont pas les mêmes
représentations?
Le Président (M. Lemieux): Je suggère plutôt
qu'on suspende deux minutes pour vous permettre de prendre connaissance...
Non?
M. Garon: Non, parce que ce sont des questions qui font
référence à d'autres articles, à des
définitions qu'il y a ailleurs. Par exemple, dans certains cas, on dit
que c'est un article ambigu à cause des définitions qu'on a
faites au début.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. On va suspendre
l'article 16.
M. Garon: Je veux voir les différents aspects. Ce n'est
pas parce que mon idée est faite. Ce n'est pas ça.
Le Président (M. Lemieux): J'en suis certain, je
comprends.
M. Garon: C'est pour prendre connaissance... Je vous dis, je
reçois des papiers constamment.
M. Fortier: Seriez-vous pour une ouverture totale dans ce
secteur?
M. Garon: Ce n'est pas cela. M. Fortier: Non, ce n'est pas
ça?
M. Garon: Ce que je voudrais, c'est prendre connaissance des
documents que j'ai reçus...
Le Président (M. Lemieux): Par clairvoyance.
M. Garon:... pour avoir l'éclairage complet des
différentes personnes qui font des représentations concernant cet
article.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, M. le
député de Lévis. L'article 16...
M. Garon: A part cela, il y a un autre point. Moi, je n'ai jamais
été très favorable, et vous le savez, je l'ai dit à
plusieurs reprises, à la législation par règlements. J'ai
toujours pensé que le Parlement doit voter les lois et non pas le
gouvernement. D'ailleurs, souvent c'est un mauvais service qu'on rend au
gouvernement qui est pris en otage. Le gouvernement, des fois... Un ministre ne
résiste pas à cela. Moi, je me rappelle comment, souvent, les
fonctionnaires nous proposent...
M. Fortier: II y en a qui trouvent que je résiste
trop.
M. Garon:... d'être plus autonome, d'être un plus
gros ministre en disant: Écoutez, vous n'aurez pas besoin d'aller
demander des permissions ailleurs. Là, cela veut dire que vous n'aurez
pas besoin d'aller devant le Parlement. Cela va pouvoir être plus vite.
Sauf que ça ne protège pas le public. Dans certains cas, et dans
bien des cas, surtout concernant la finalité des lois, il faut aller
devant le Parlement. Vous dites, par exemple: Sous réserve des
règlements du gouvernement, et vous dites que c'est un article important
et tout ça. Si vous le considérez si important, à mon
avis, ça ne devrait pas être changé par règlement,
ça devrait être changé par amendement
législatif.
M. Fortier: Oui, mais là on se met... M. Garon:
C'est l'un des points.
M. Fortier: On va suspendre et on reviendra.
Le Président (M. Lemieux): Nous suspendons l'article 16 et
j'appelle l'article 17. M. le ministre, l'article 17.
M. Fortier: "L'intermédiaire de marché en assurance
ne peut, pour la conclusion d'un contrat, obliger une personne à
conclure un autre contrat. "La personne à qui un contrat est
imposé peut l'annuler dans les dix jours de la date où il a
été conclu, par avis transmis par courrier recommandé ou
certifié. "Le premier alinéa n'a pas pour effet d'empêcher
un intermédiaire de marché en assurance d'offrir à la
personne avec laquelle II transige un ensemble de produits financiers
permettant une réduction de coûts. "
L'article reflète ce qui avait été conclu en
commission parlementaire, à savoir qu'on devait empêcher les
ventes dites forcées, mais qu'on devait tolérer les ventes
liées, mais qui seraient à l'avantage du consommateur. C'est
ça qu'on a voulu refléter ici.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
de
Lévis, ça va? L'article 17 est-il adopté?
M. Garon: Attendez un peu.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Garon: Pourquoi avez-vous assujetti cette règle
seulement à l'intermédiaire de marché en assurance? Des
ventes forcées...
M. Fortier: Vous voudriez qu'on modifie la Loi sur les
banques?
M. Garon: Non, non. Il n'y a pas seulement les
intermédiaires de marché en assurance.
M. Fortier: Oui, mais c'est la Loi sur les intermédiaires
de marché.
M. Garon: Oui, oui.
M. Fortier: Alors, qu'avez-vous en tête?
M. Garon: Vous parlez de l'intermédiaire de marché.
Pourquoi l'appliquez-vous seulement aux intermédiaires de marché
en assurance et non pas à tous les intermédiaires de
marché? Si une vente forcée n'est pas bonne dans l'assurance,
est-elle bonne dans d'autres domaines?
M. Fortier: Pourquoi on ne l'a pas mis pour les autres?
M. Garon: Je vais vous donner un exemple.
M. Fortler: Oui. Le problème qu'on a, c'est qu'il faut
bien se rendre compte que la Commission des valeurs mobilières, elle,
réglemente... Les seuls qui sont véritablement exclus ici, ce
sont les courtiers en valeurs mobilières. D'une façon
générale, on n'a pas voulu, par le biais de cette loi - vous
allez le voir, d'ailleurs, par les commentaires de la commission - trop
modifier la Loi sur les valeurs mobilières parce qu'il y a une Loi sur
les valeurs mobilières et il y a une Commission des valeurs
mobilières. C'est elle qui réglemente ses courtiers. D'ailleurs,
on a un pouvoir réglementaire dans la Loi sur les valeurs
mobilières. Mais ici, dans le cas des intermédiaires de
marché en assurance, on n'avait pas de disposition, et iI fallait en
avoir une. On n'a pas voulu l'imposer aux courtiers en valeurs
mobilières, tout simplement.
M. Garon: Oui, mais vous parlez de la définition d'un
intermédiaire de marché, il y a l'intermédiaire de
marché en assurance, le planificateur financier ou, au sens de la Loi
sur les valeurs mobilières, le courtier en valeurs, le conseiller en
valeurs ou son représentant. Il y a aussi te planificateur financier.
Pourquoi l'appliquez-vous seulement à l'Intermédiaire de
marché en assurance? Si vous vouliez exclure le courtier en valeurs et
en faire une obligation à tous les
Intermédiaires de marché, pourquoi ne pas avoir fait une
règle générale et exclure le courtier en valeurs ou
celui que vous vouliez exclure? Ce n'est pas cela que vous avez fait. Vous
l'appliquez uniquement à l'Intermédiaire de marché en
assurance.
M. Fortier: C'est de cela qu'on avait discuté en
commission parlementaire. Juste pour référence, M. le
député, on est au chapitre II, Conditions d'exercice, section I,
Les intermédiaires de marché en assurance. On se trouve à
cet endroit, on parle d'assurance.
M. Garon: Est-ce qu'on va retrouver les mêmes dispositions
dans les autres chapitres?
M. Fortier: Non, on ne les a pas mises.
M. Garon: Vous ne les avez mises que pour les
Intermédiaires de marché en assurance.
M. Forter: Le planificateur financier, c'est soit un conseiller,
et à ce moment-là I ne vend absolument rien, soit un vendeur.
Mais, s'il est vendeur, il se retrouve comme intermédiaire de
marché en assurance de personnes ou Intermédiaire de
marché en assurance de dommages Donc, à ce moment-là, I
est couvert. En ce qui concerne les gens qui sont sous l'autorité de la
Loi sur les valeurs mobilières, le gouvernement a toute
l'autorité pour adopter des règlements ou des instructions
générales dans ce sens. Mais ici on n'a pas voulu modifier de
façon systématique la Loi sur les valeurs mobilières. On
attend d'ailleurs une commission parlementaire probable sur des modifications
à la Loi sur les valeurs mobilières. SI on commençait
à jouer dans la Loi sur les valeurs mobilières, on s'embarquerait
beaucoup. Comme c'est très complexe, on a voulu procéder en deux
temps, deux mouvements. Ici, on couvre surtout le domaine de l'assurance. On
touche un peu aux valeurs mobilières, mais c'est marginal. C'est
sûr que la prochaine étape sera de revenir avec des modifications
substantielles à la Loi sur les valeurs mobilières. À ce
moment-là, on pourra se poser le même genre de questions qu'on
s'est posé ici pour savoir si c'était nécessaire. On n'a
pas voulu changer la Loi sur les valeurs mobilières d'une façon
trop poussée parce que cela aurait été très
complexe de le faire dans cette loi-ci. Mais cela couvre les cas dont on avait
discuté en commission parlementaire où, justement, on parlait de
ventes liées ou forcées en ce qui concerne le domaine de
l'assurance en particulier. Vous avez raison de dire: Est-ce qu'on ne devrait
pas faire la même chose dans le domaine des valeurs mobilières?
Mais, raisonnablement, je vous soumets...
M. Garon: Je comprends que vous me disiez, par exemple: Les
valeurs mobilières seront couvertes par la Loi sur les valeurs
mobilières, et on voudrait mettre les dispositions là-dedans.
Je comprends cela. Sauf que, dans la loi actuelle, le planificateur
financier sera couvert uniquement ici. Il ne fera pas nécessairement que
de la planification financière.
M. Fortier: Oui, parce que...
M. Garon: II le peut, mais iI peut faire autre chose.
M. Fortier: S'il fait uniquement de la planification
financière, il obtient un permis de l'inspecteur. C'est celui qui n'est
nulle part. Mais si c'est un agent d'assurance-vie, il est couvert par les
dispositions du conseil d'assurance-vie. S'il est dans le domaine de
l'assurance générale, il est couvert par les dispositions du
conseil des assurances générales. S'il est dans le secteur des
valeurs mobilières, car un courtier en valeurs mobilières
pourrait aussi être planificateur financier, à ce
moment-là, II sera couvert par la Loi sur les valeurs mobilières.
D'ailleurs, vous allez le voir par les commentaires de la commission, que nous
avons eue il y a deux mois. Leur grande inquiétude, c'est dans quelle
mesure on va changer leur loi et ils ont raison parce que c'est complexe. Si on
se met à jouer dans la Loi sur les valeurs mobilières, on ne sera
certainement pas sortis d'ici la fin de juin. C'est pourquoi il faut être
prudent. Je crois qu'on devrait traiter de la Loi sur les valeurs
mobilières quand on y arrivera. On pourra probablement mettre une
disposition semblable à celle-ci dans la Loi sur les valeurs
mobilières. Ce sont des mondes un peu différents. Il faut
être prudent avant d'extrapoler vers la Loi sur les valeurs
mobilières. Cette loi-ci touche surtout le domaine des assurances et,
d'une façon incidente, les valeurs mobilières.
M. Garon: Oui, mais elle touche le planificateur. Celui qui est
le plus susceptible d'être en conflit d'intérêts, c'est
peut-être lui, justement. C'est lui qui va vous... Il le sait)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Prévost ne semble pas être d'accord avec vous, pas du tout, pas
une miette.
M. Garon: Le député de Prévost sait bien
que, lorsqu'un vendeur d'engrais chimique vend tel produit, habituellement, iI
conseille rarement les autres produits que celui qu'il vend. C'est
ça.
Le Président (M. Lemieux): Qu'en pensez-vous, M. le
député de Prévost?
M. Garon: C'est vrai que ce sont des conseillers. Aujourd'hui,
tout le monde est conseiller. Celui qui vend des automobiles est un conseiller;
il conseille. Habituellement, ce qu'il veut, c'est de vendre une automobile
quand même, II ne veut pas juste donner des conseils sur les bonnes
automobiles qu'il y a dans le monde.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Prévost.
M. Garon: Habituellement, ça va plus loin que
ça.
M. Forget: Quand même...
M. Garon: Tout le monde s'appelle conseiller, ça
paraît bien. Autrefois, on parlait des pays pauvres; cela avait l'air
misérable. On parlait des pays sous-développés; cela avait
l'air trop misérable. Aujourd'hui, on parle des pays en voie de
développement; ils ont quasiment l'air prospère.
Le Président (M. Lemieux): Je ne sais pas si le
député de Prévost est d'accord avec vous. M. le
député de Prévost.
M. Forget: M. le Président, il faudrait quand même
faire une mise au point. On a parlé de beaucoup de choses. Lorsqu'on a
parlé d'agriculture et des vendeurs d'engrais chimiques, je pense que,
de plus en plus, nos vendeurs sont compétents. Lorsqu'ils vendent un
produit, que celui-ci leur appartienne ou qu'il appartienne à une autre
compagnie, je pense qu'ils vendent le produit pour le bien de
l'agriculture.
M. Garon: Ah oui?
M. Forget: II faudrait quand même faire une mise au
point.
M. Garon: Oui?
M. Forget: Oui. Je peux vous dire ça.
M. Garon: Ils vous vendent, des fois, des produits... Le gars
arrive chez vous, il dit: Je vous conseille de prendre le produit que l'autre
vend?
M. Forget: Non, non, mais ils font état de la
qualité des produits, tels qu'ils sont.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Prévost. Est-ce que l'article 17 est
adopté, M. le député de Lévis? Sur division?
M. Fortier: Cela ne peut pas être sur division, il est pour
ça. Vous êtes pour l'article 17 parce que vous voudriez que, dans
la Loi sur les valeurs mobilières, on ait un autre article semblable
à celui-là.
Le Président (M. Lemieux): Ah! il est pour? Alors...
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça. Je dis que si vous
voulez faire une exception...
M. Fortier: II n'y a pas d'exception.
M. Garon:... vous devriez faire la règle
générale et mettre une exception. Je comprends que vous l'avez
mis dans la section, je comprends ça; l'Inspecteur me l'a dit. Je
comprends que, sur le plan de l'élaboration des lois, on est dans la
section sur les intermédiaires de marché en assurance, sauf qu'il
me semble que cela aurait dû être une disposition
générale s'appliquant à tous ceux qui sont couverts par la
loi. Si on veut exclure les courtiers, on pourra le faire en disant qu'ils sont
soumis à la Loi sur les courtiers en valeurs mobilières.
Là, on attrape l'intermédiaire de marché en assurance,
point. C'est tout simplement ça que Je veux dire. Il me semble que si on
veut exclure les courtiers... Je comprends ce que vous dites et je ne suis pas
complètement en désaccord avec ce que vous dites.
M. Fortier: On s'entend, c'est juste une façon
différente de l'écrire.
M. Garon: Non, non, c'est que le planificateur n'est pas
touché.
M. Fortier: Oui, il est touché. M. Garon: Pas
vraiment.
M. Fortier: II est touché. On vous l'a expliqué
tout à l'heure. Le planificateur financier, s'il est
intermédiaire de marché en assurance, I est couvert par
ça. S'il n'est pas intermédiaire de marché en assurance,
il peut être, soit un planificateur pur, alors là, II va chercher
un permis. S'il est pur, il ne vend pas de produit, II n'a donc pas ce
problème. S'il est dans les valeurs mobilières, il est couvert
par la Loi sur les valeurs mobilières. On touche tout le monde.
M. Garon: II est Impur.
M. Fortier. Est-ce que ça va?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Fortier: Cela va.
Le Président (M. Lemieux): J'étais certain que ce
serait adopté sur division. J'appelle l'article 18.
M. Fortier: Alors, il y a un papillon à l'article 18, M.
le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 18, allez-y, M. le
ministre. M. le député de Lévis, nous avons un papillon
à l'article 18.
M. Fortier L'article 18 de ce projet de loi est modifié
par la suppression du troisième alinéa. Je crois que
ça va régler plusieurs problèmes, on a reçu des
représentations de différentes personnes. Alors, ça
règle plusieurs problèmes parce qu'on dit: Dans tous les autres
cas, on n'en a pas besoin.
Une voix: On enlève la ligne au complet? M. Fortier:
Tout.
Le Président (M. Lemieux): C'est un gros papillon.
M. Chagnon: L'article 18 est radié?
M. Fortier: II est modifié par la suppression du
troisième alinéa...
Le Président (M. Lemieux): Le troisième
alinéa seulement.
M. Chagnon: D'accord. Merci. M. Garon: L'avez-vous, le
papillon?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le Président.
Vous allez l'avoir.
M. Garon: D'accord. (13 heures)
M. Fortler: Ici, on ne fait que préciser que
l'Intermédiaire de marché en assurance est mandataire de
l'assureur lorsqu'il perçoit des primes ou lorsqu'il reçoit, pour
leur compte ou celui de leurs bénéficiaires, des sommes d'argent
de l'assureur. On dit qu'il agit à titre de mandataire de l'assureur
lorsqu'il exerce l'activité d'expert en sinistre.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons donner le temps
à M. le député de Lévis de prendre connaissance des
tenants et aboutissants de l'amendement. L'amendement est-il adopté?
M. Garon: Un instant.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: Vous dites dans le deuxième paragraphe: "Le
courtier en assurance de dommages agit également à titre de
mandataire de l'assureur lorsqu'il exerce l'activité d'expert en
sinistre. "
M. Fortier. Non, non. C'est parce que, comme tout à
l'heure, on vient d'approuver l'article qui dit que le courtier, selon
certaines réglementations et avec l'approbation de la compagnie
d'assurances, pourrait agir à titre d'expert en sinistre. Donc, dans ce
cas, il est certainement un mandataire de la compagnie.
M. Garon: Oui. Mais est-ce qu'il a le mandat de payer le plus
gros montant ou le plus petit?
M. Fortier: J'ai indiqué tout à l'heure, M. le
député de Lévis, que c'est dans les sinistres mineurs. Par
exemple, après un "party" vous vous apercevez que votre tapis a
été brûlé à cinq reprises par des
cigarettes.
M. Garon: Je n'ai pas ce problème, j'ai une maison de
non-fumeurs.
M. Fortier: À ce moment-là, la compagnie dit
à son courtier: Règle donc ça. Alors, il va le
régler.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez réglé
le cas?
M. Garon: Je n'ai pas ce problème-là. Personne ne
fume chez nous.
Le Président (M. Lemieux): Ah bon!
M. Garon: Ceux qui veulent fumer le font dehors.
M. Fortier: Bon. Alors, il n'y a pas de problème. On
adopte.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est
adopté.
M. Garon: Je comprends votre fumage sur le tapis, mais ce n'est
pas spécifié dans l'article, n'est-ce pas? Ce n'est pas
marqué dans le cas de cigarettes éteintes sur les tapis.
M. Fortier: Non, non. Mais on a approuvé un article
précédemment.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté,
M. le député...
M. Garon: Un instant.
M. Fortier: Préparez les papillons.
Le Président (M. Lemieux): Non? Je croyais que
l'amendement était adopté après...
M. Garon: Mais écoutez, on dit: "Le courtier en assurance
de dommages agit également à titre de mandataire de l'assureur
lorsqu'il exerce l'activité d'expert en sinistre. "
Le Président (M. Lemieux): M. l'inspecteur
général des institutions financières.
M. Bouchard: La définition du rôle de courtier est
de vendre des produits d'assurance.
M. Garon: Oui.
M. Bouchard: Et, exceptionnellement, il peut agir
également pour régler des sinistres et aider le consommateur
à régler les sinistres. Pour ne pas mélanger les
rôles et les genres, lorsqu'il va agir pour un règlement de
sinistre, il sera représentant de l'assureur. Justement pour sa
protection, le consommateur pourra dire: Dans ces cas, tu représentais
l'assureur. Donc, le consommateur va savoir que, lorsque son courtier va le
faire, ce sera comme représentant et mandataire de l'assureur et non pas
comme son mandataire. Il n'a pas de mandat pour régler en lieu et place
de son client.
M. Fortier: II ne pourra pas prendre de décision en
disant: Mon client a dit telle chose.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ça vous va,
M. le député de Lévis? C'est une explication claire, nette
et précise.
M. Garon: Faites-vous une obligation au courtier en assurance de
dommages, quand il agit en cette qualité, de le dire à son
client?
M. Bouchard: On a vu l'autre article.
M. Garon: Je comprends, mais vous dites qu'il est mandataire de
l'assureur. C'est parfait. Je vais vous dire une chose. Je comprends que nul
n'est censé ignorer la loi, mais on voit à quel point il arrive
des papillons. Vous êtes supposés être des experts
là-dedans, cela veut dire qu'ils se posent des questions.
Le citoyen qui est chez lui... il n'y a rien de mal dans ce que vous
dites sauf qu'il faut que ce soit clair. Si le courtier agit au nom de
l'assureur, c'est parfait. Mais il faut que la personne en face de lui le sache
et se dise: II est là, il est le mandataire de l'assureur.
Vous avez toutes sortes de gens. Je fais aussi affaire avec des
courtiers. Il y en a que je trouve corrects, je trouve qu'ils prennent notre
part. J'en ai vu d'autres qui ne prenaient pas notre part. C'est ça que
je veux dire. C'est que...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, êtes-vous d'accord avec M. le député de
Prévost?
M. Garon: C'est que, essentiellement... Non, non. Je ne nommerai
personne, sauf que c'est dans la nature des choses. Que voulez-vous? C'est pour
ça que je veux dire ici que ce n'est pas que l'article soit mauvais
mais, comme l'inspecteur général l'a dit, M. le Président,
si on ne veut pas mélanger les genres, il faut que chacun sache qui
représente quoi.
Le Président (M. Lemieux): Qui représente qui?
M. Garon: Si on dit: Le courtier en valeurs représente
l'assureur, je pense que l'assuré doit
le savoir.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, avez-vous des
commentaires?
M. Fortier: Le seul commentaire, c'est que dans l'article 15 on a
indiqué que le conseil était pour déterminer les
conditions prescrites pour cette pratique, Justement. Cela pourrait être
une des conditions prescrites que ce soit dévoilé. Il faut
comprendre qu'au Conseil des assurances de dommages il y a des experts en
sinistre qui vont siéger là. Eux vont être les chiens de
garde de leurs prérogatives parce que je pense que les experts en
sinistre, craignent un peu que cette possibilité leur enlève un
peu de travail.
M. Garon: Au contraire.
M. Fortier: Bien oui, je parle des experts en sinistre.
M. Garon: Au contraire, l'expert en sinistre... Normalement, avec
cette disposition, si votre courtier est mandataire de l'assureur, vous allez
avoir le goût de prendre un expert en sinistre qui...
M. Fortier: indépendant.
M. Garon:... prendra votre part. Ce à quoi vous avez
droit, vous ne le savez pas clairement. La jurisprudence dans le domaine de
l'assurance et tout ça, vous avez droit à quoi? Vous pouvez avoir
l'impression que vous avez un bon règlement, alors que, si vous aviez su
ce à quoi vous avez droit, vous aviez droit à trois fois ce
montant, mais vous ne le saviez pas. C'est compliqué, le secteur de
l'assurance.
M. Fortier: Un homme heureux n'a pas de problème.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Un homme heureux n'a pas de problème.
M. Garon: Un homme heureux n'a pas de problème et, ce
qu'on ne sait pas ne fait pas mal. Mais, dans le domaine de l'assurance, vous
avez payé pour quelque chose. Quelqu'un me donnait un exemple hier. Je
vais vous donner un exemple dans le domaine de l'automobile. Non, pas dans le
domaine de l'automobile, mais dans le domaine d'une maison qui a passé
au feu. Quand l'entrepreneur fait l'évaluation, il pourrait dire -
l'expert en sinistre me disait ça - 40 000 $, mais si, en la
construisant, ça coûte plus cher, on serait prêts à
aller jusqu'à 45 000 $. Sauf que l'assuré ne le saura pas. SI,
à un moment donné, il décide de faire construire sa maison
par un autre, II a 40 000 $, alors que, si...
Le Président (M. Lemieux): Cela lui en coûte 45 000
$.
M. Garon:... elle est faite par l'entrepreneur qui a fait
l'évaluation, il aurait pu aller Jusqu'à 45 000 $. Mais lui ne le
sait pas. C'est un peu comme quand un avocat travaille... Vous savez, en droit,
quand les avocats étaient payés à la fois par
l'assuré et par l'assureur pour un accident d'automobile, il fallait
qu'il le dénonce. Le dénonçait-il tout le temps? On
n'était pas toujours là. Il fallait qu'il le dénonce parce
que, s'il est payé par les deux, son intérêt c'est quoi?
Tandis que mol, quand quelqu'un travaille pour mol, je veux qu'il travaille
pour moi. Je ne veux pas qu'il travaille pour les deux en même temps.
Alors que si votre Intermédiaire travaille à la fois... Dans
certains cas. vous pouvez avoir des intérêts similaires et, dans
d'autres, des intérêts opposés. À ce
moment-là, si les intérêts sont opposés, il faut que
les gens soient au courant de çà.
Si, dans des questions d'assurance de dommages, le courtier est
mandataire de l'assureur, je comprends. Vous avez raison quand vous dites que
cela protège l'assuré, mais à condition il sache que,
quand son courtier vient le voir, il n'est plus dans la même relation que
quand il achète une police d'assurance. Quand il achète une
police d'assurance, il discute pour voir le produit qu'il va acheter.
Normalement, il y a une relation de confiance entre les deux Mais quand il est
dans le cas du règlement d'une affaire, d'un dommage, s'il est le
mandataire de l'assureur, ce n'est plus la même relation, c'est une
relation différente.
Je pense que pour les raisons que vous avez dites, pour ne pas
mélanger les genres, il faudrait que ce soit dit clairement. Cela
devrait même être dit par écrit pour que la personne sache
qu'elle rencontre le courtier d'assurances à titre de mandataire de
l'assureur. SI, à ce moment-là, la personne règle et est
satisfaite, il n'y a pas de problème. Il n'est pas question de cigarette
sur un coin de tapis, là. Cela peut être des montants
considérables. Là, il serait Important que la personne dise:
Là, mon courtier... Et il a le droit de faire ça, il n'y a rien
de croche là-dedans. Ce n'est pas ça. Mais il faut qu'elle sache
que celui qui est en face d'elle est le mandataire de l'assureur et qu'elle
serait mieux d'avoir son propre mandataire pour négocier avec le
courtier. C'est dans ce sens que je le dis, justement, comme l'a dit
l'Inspecteur général, afin que chacun soit bien
positionné. À ce moment-là, possiblement qu'une profession
comme celle d'expert en sinistre va se développer davantage et c'est
peut-être sain aussi que...
Le Président (M. Lemieux): M. l'inspecteur
général ou M. le ministre, avez-vous des remarques?
M. Fortier: J'ai deux remarques. Je pense que...
M. Garon: Ce n'est pas le même cas que dans l'assurance
automobile.
M, Fortier: Non, non.
M. Garon: Votre automobile, vous la voyez, vous savez si elle est
réparée ou non. On vous dit: Va au garage, le garage vous dit:
C'est tant. Et l'autre vous dit: C'est tant. Et il vous donne tant. Le
problème n'est pas compliqué. Je ne parle pas de ce
cas-là.
Le Président (M. Lemieux): On parle d'une maison.
M. Garon: Je parle d'une maison qui passe au feu. Ce sont
d'autres dommages plus compliqués. On est dans le...
M. Fortier: Je comprends votre argumentation. D'une part, la
situation que vous décrivez existe depuis fort longtemps, parce
qu'à l'article 340 de la loi actuelle on dit: "L'agent d'assurances est,
nonobstant toute convention contraire, le mandataire de l'assureur lorsqu'il
touche des primes des assurés, lorsqu'il reçoit de l'assureur des
sommes destinées aux assurés et aux bénéficiaires
de ceux-ci. " Je pense qu'il y a bien des assurés qui n'étaient
pas au courant de l'article 340.
Mais, par ailleurs, nous avons, dans notre projet de loi, l'article 15
qu'on a approuvé, deuxième alinéa. On dit: "Le courtier en
assurance de dommages doit dévoiler à la personne avec laquelle
iI transige le mode de rémunération qu'il perçoit pour les
services qu'il lui rend à titre d'expert en sinistre. " S'il lui
dévoile la rémunération qu'il perçoit pour les
services qu'il lui rend à titre d'expert en sinistre, mon Dieu, il va
être obligé de lui dire à ce moment-là qu'il
travaille pour l'assureur.
Dans le fond, la nouvelle loi va plus loin et va dans le sens que vous
suggérez.
M. Garon: Mais non. M. Fortier: Mais oui.
M. Garon: "Le courtier en assurance de dommages doit
dévoiler à la personne avec laquelle il transige le mode de
rémunération qu'il perçoit pour les services qu'il lui
rend à titre d'expert en sinistre. " Il reçoit une
rémunération, la compagnie paie. Ce n'est pas ça, cela va
plus loin ici. Il agit pour le compte de l'assureur, au fond, il est le
mandataire de l'assureur.
M. Fortier: II va dire à son assuré: Je vais
recevoir une commission de tant, je ne sais pas... À ce
moment-là, s'il reçoit ça de la compagnie, c'est clair
qu'il travaille pour la compagnie.
M. Garon: C'est plus que ça. Ce n'est pas seulement la
rémunération. Il y a de la négociation, là-dedans,
il y a des montants à établir, tout ça...
M. Fortier: Non, non, mais... C'est vrai que la
réglementation n'est pas écrite, mais, de la façon dont
nous voyions ça, c'était pour des sinistres mineurs.
M. Garon: Oui, mais...
M. Fortier: On ne parle pas d'un sinistre majeur. Pour un
sinistre majeur, ça prend un expert en sinistre. On parie de sinistres
plutôt mineurs.
M. Garon: Ce n'est pas marqué.
M. Fortier: Non, mais je peux vous dire que c'est ça,
l'idée.
M. Garon: Je comprends, mais, comme vous disiez
déjà...
M. Fortier: Le règlement va aller...
M. Garon: Ce qui va sans le dire va encore mieux quand on le dit.
Vous aviez déjà dit ça comme principe. Je crois que c'est
Talleyrand qui avait dit ça.
M. Fortier: Vous apprenez vite, vous vous améliorez
à mon contact. Cela va bien.
M. Garon: Non, non. Je vais vous dire que, quand quelque chose
est bon, je le prends n'importe où. Vous aviez dit que ce qui est
évident, ce qui va de soi, sans le dire, est encore mieux quand on le
dit. Ce n'est pas évident qu'il s'agit de sinistres mineurs. Ce n'est
pas évident, c'est une règle générale.
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
générai des institutions financières.
M. Bouchard: II faut comprendre cette disposition-là par
l'article 15 et par la pratique actuelle des courtiers depuis toujours, de
temps immémoriaux. Quand vous avez un sinistre, qui appelez-vous? Vous
n'appelez pas l'expert en sinistre, vous appelez votre courtier.
M. Garon: Oui.
M. Bouchard: Et le courtier fait actuellement beaucoup, beaucoup
de travail. Il rend d'énormes services à la population en
matière d'expertise de sinistres au sens technique du terme. Donc, il
fallait préciser, justement pour le travail que font les courtiers, qui
est le prolongement de leur activité - sans pour autant empiéter
sur l'exercice comme tel - l'expertise
en sinistres. Il fallait reconnaître le champ d'activité
qu'ils exercent à l'heure actuelle et l'asseoir juridiquement.
Deuxièmement, l'article 15 a deux balises très
importantes, et tous les mots comptent à l'article 15. D'une part, le
courtier ne pourra le faire que suivant les termes d'une entente il aura avec
l'assureur. Or, l'assureur ne confiera pas - les conditions du marché
sont évidentes à cet effet - au courtier ce qui va excéder
des règlements qui sont pour des montants minimes ou qui engageraient
des fonds trop considérables pour l'assureur. Par exemple, une
réclamation de 500 $ ou un feu sur un divan, vous n'avez pas besoin
d'engager une batterie d'experts pour déterminer l'Incendie. (13 h
15)
M. Garon: Non, vous savez que vous n'aurez normalement pas plus
que la valeur du divan. Ce n'est pas compliqué, ça.
M. Bouchard: J'ai dit que, lorsque l'assureur va donner son
mandat au courtier, II va faire en sorte que, pour sa propre protection, II ne
donnera pas un mandat en blanc au courtier, alors qu'il sait il y des experts
qui s'appellent des évaluateurs et des experts en sinistre, qui sont
soit à son emploi, soit Indépendants. Les conditions du
marché vont faire que, premièrement, l'assureur, par contrat, va
délimiter le mandat. Deuxièmement, l'autre balise, le conseil des
assurances va déterminer en plus à quelles conditions le courtier
pourra oeuvrer dans ce secteur, même si l'assureur lui a
déjà imposé des conditions. Donc, vous avez deux balises
très grandes.
Cela étant dit, subséquemment, on dit: Pour la protection
du consommateur, lorsque le courtier agira dans ce secteur, il sera le
mandataire de l'assureur, tout comme il est le mandataire de l'assureur pour la
perception de primes et le mandataire de l'assureur pour la réception
d'indemnités, toujours pour la protection du consommateur.
L'autre alinéa, qui est enlevé, qui était au
même effet, on pourra en reparler tout à l'heure - c'était
également pour la protection du consommateur - permet à un
courtier, ce qui est le cas à l'heure actuelle et ce qui est
déterminé par la jurisprudence... On ne peut pas balayer 50 ou 75
ans de jurisprudence. Actuellement, le courtier est reconnu comme ayant un
double mandat, suivant les circonstances, les actes qu'il pose.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-Il
adopté à l'article 18?
M. Garon: Pourquoi ne pas mettre une note où le courtier
doit dire qu'il est le mandataire de l'assureur? Je ne comprends pas pourquoi
vous... Ce n'est pas la question de la rémunération. Je comprends
que celui qui rémunère normalement est celui qui est le mandant,
mais pourquoi faire une obligation...
M. Fortier: M. le député de Lévis, on croit
que ce n'est pas nécessaire, mais, comme on voudrait faire avancer les
travaux, on va faire un petit amendement à l'article 15.
M. Garon: À l'article 15?
M. Fortier: Oui, parce qu'on dit: 'Le courtier en assurance de
dommages doit dévoiler à la personne avec laquelle il transige le
mode de rémunération... " On pourrait ajouter: "et son
rôle", je ne sais pas...
On a un petit papillon qui s'en vient. Ce n'est pas parce qu'on est
convaincus, c'est parce qu'on est fatigués.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre...
M. Fortier: C'est simplement pour vous donner satisfaction.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre l'article
18. Nous allons revenir à l'article 15...
M. Fortier: Non, non, on va l'avoir dans deux secondes.
Le Président (M. Lemieux):... pour adopter l'amendement,
et nous allons reprendre l'amendement à l'article 18.
M. Fortier: Ça va répondre exactement au
désir de...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, voulez-vous qu'on adopte l'article 18 tout de suite? Est-ce que
l'amendement...
M. Garon: Non, on va attendre l'amendement. Je comprends que,
dans beaucoup de cas, ça ne changera rien, je comprends ça, parce
que...
M. Fortier: C'est ce qu'ils font dans le moment.
M. Garon: Oui. L'automobile...
M. Fortier: Ne pariez pas de l'automobile, ça ne couvre
pas l'automobile.
M. Garon: Tu le vois si l'automobile est réparée ou
non. Vous choisissez votre garage, et après, vous négociez le
prix. Vous savez si votre automobile est réparée ou non. Pour
votre divan, c'est la même affaire. Si votre divan a passé au feu
et qu'on vous le répare, vous allez le voir. Ce n'est pas
compliqué, ces affaires-là. Il y a des domaines qui sont plus
compliqués que ça. Vous me citez des cas où il n'y a pas
de
problème.
M. Fortier: M. le Président, avec l'autorisation des
membres de cette commisssion, je demanderais de rouvrir l'article 15, où
on dirait, au deuxième alinéa: Le deuxième alinéa
de l'article 15 de ce projet est modifié par l'addition, dans la
deuxième ligne, après le mot "transige" des mots "qu'il
représente l'assureur de même que". Cela se lirait: "Le courtier
en assurance de dommages doit dévoiler à la personne avec
laquelle il transige qu'il représente l'assureur de même que le
mode de rémunération qu'il perçoit pour les services qu'il
lui rend à titre d'expert en sinistre. "
Alors, il doit dévoiler deux choses, le mode
rémunération et le fait qu'il représente l'assureur.
M. Garon: Vous n'employez pas les mêmes termes qu'à
l'article 18? Pourquoi employez-vous de nouveaux termes?
Ça ne vous donne rien d'employer des termes différents de
l'article 18 à l'article 15. ll dit qu'il est mandataire...
M. Fortier: Le mandataire. On dit qu'il est mandataire de
l'assureur.
M. Garon: Pour qu'on n'interprète pas
éventuellement qu'on a voulu dire autre chose.
M. Fortier: Qu'il est mandataire de l'assureur.
M. Garon: Et dévoiler. Comment doit-il dévoiler?
Verbalement ou par écrit?
M. Fortier: Par téléphone. Cela se fait toujours
par téléphone.
M. Garon: Pas toujours.
M. Fortier: Non, non. Mais, M. le député de
Lévis, franchement!
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: On dit dévoiler. Il dévoile.
Le Président (M. Lemieux): Alors, de consentement, nous
revenons à l'article 15.
M. Garon: Non, non. Qu'est-ce qui arrive à un moment
donné si quelqu'un dit: Je l'ai dévoilé, et qu'un autre
dit: Non, je ne l'ai pas dévoilé? Qu'est-ce que vous faites avec
ça?
M. Fortier: Écoutez, on devra déléguer
à l'Association des courtiers d'assurances des règles de
déontologie, de divulgation, etc. On va leur laisser faire leur travail
là-dessus.
Alors, dans le sens que vous le demandez, M. le député de
Lévis, après le mot "transige" les mots "le fait qu'il est
mandataire de l'assureur ainsi que... " Alors, ça se lirait comme suit:
"Le courtier en assurance de dommages doit dévoiler à la personne
avec laquelle il transige le fait qu'il est mandataire de l'assureur ainsi que
le mode de rémunération qu'il perçoit pour les services
qu'il lui rend à titre d'expert en sinistre. "
Le Président (M. Lemieux): Alors, de consentement, nous
revenons à l'article 15. L'amendement est-il adopté?
M. Fortier: Adopté. En rouvrant l'article 15. M. Garon:
Lisez-le donc, M. le secrétaire.
Le Président (M. Lemieux): M. le secrétaire,
voulez-vous reprendre la lecture de l'amendement à l'article 15?
Le Secrétaire: L'amendement se lit de la façon
suivante: Le deuxième alinéa de l'article 15 de ce projet est
modifié par l'addition, dans la deuxième ligne et après le
mot "transige", des mots "le fait qu'il est mandataire de l'assureur ainsi
que".
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
L'article 15, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'amendement
à l'article 18...
M. Garon: Attendez un peu.
Le Président (M. Lemieux): Oui?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 15, tel
qu'amendé, est adopté. L'amendement à l'article 18 est-il
adopté?
M. Fortier: La suppression du troisième alinéa.
Le Président (M. Lemieux): C'est la suppression du
troisième alinéa.
M. Garon: Adopté. Mais pourquoi l'enlevez-vous?
M. Fortier: II y a deux objections. La première, c'est
quand on dit que l'intermédiaire de marché en assurance,
ça couvre l'agent, et cer-
talnement que l'agent n'est pas le mandataire de l'assuré.
Deuxièmement, pour le courtier d'assurances, c'est la jurisprudence qui
va déterminer le degré de responsabilité vis-à-vis
de l'assuré.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
18 est adopté. L'article 18, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'article 19.
M. Fortier: "L'expert en sinistre peut, avec le consentement de
la personne concernée, faire de la prévention et de l'Inspection.
" Alors, c'est une demande de nos experts en sinistre qui veulent, de plus,
faire de la prévention et de l'inspection. Je crois que c'est simplement
une précision qui est une bonne chose à sa face même.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Vous voulez dire que c'est au moment de la consultation
que les experts en sinistre ont fait cette représentation?
M. Fortier: Pardon?
M. Garon: C'est au moment de la consultation en commission
parlementaire que les experts en sinistre avaient fait cette
représentation.
M. Fortier: Oui. Ils l'ont faite par écrit. M. Garon:
Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 20.
M. Fortier: II y a un papillon à l'article 20. L'article
20 de ce projet de loi est modifié par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant: "Le contrat qu'un expert en
sinistre conclut par démarchage est résiliable sans que le
sinistré soit tenu de payer quelque dommages-intérêts que
ce soit. "
Là, M. le député de Lévis, on couvre le cas
de l'expert en sinistre pour l'assuré qui, lorsqu'il y a un feu, se
dépêche d'arriver sur les lieux et de dire à la personne:
Ma chère madame, signez-moi un contrat, je vais m'occuper de vous.
Remarquez bien que ça peut rendre service parce que ces gens-là
s'occupent de protéger l'édifice, de faire partir le
système de chauffage, de défendre les Intérêts. Mais
comme assez souvent, d'après l'Information que nous avons, Us arrivent
au moment du sinistre et comme, lorsqu'il y a un tel sinistre, les gens n'ont
peut-être pas toutes leurs facultés normales, on veut
protéger les consommateurs et dire: Bon, si vous avez un feu à
minuit et qu'à deux heures du matin vous avez signé un contrat,
on voudrait permettre à la personne, si quelques jours plus tard elle se
rend compte que ce n'est peut-être pas la formule qu'elle
préfère, de pouvoir résilier le contrat.
Traditionnellement ces gens-là travaillent au pourcentage. Alors,
les gens disaient: Nous, on va s'occuper de tout et on va signer le contrat; le
contrat devrait nous payer tel pourcentage. C'est pour ça qu'on avait
pensé de mettre que, dorénavant, ce serait payé en
honoraires. Mais là, ça crée d'autres problèmes. En
définitive, en le laissant tel quel et en adoptant le papillon que nous
proposons, tout simplement on dit que, quel que soit le contrat, il n'y a pas
de dommages-intérêts que ce soit.
M. Garon: II peut y avoir eu des frais pour l'expert en
sinistres.
M. Fortier: Oui, oui. C'est ça. Mais on dit tout
simplement que, s'il y a des frais, il va être obligé de les
payer. Mais on ne voudrait pas que la personne dise: Étant donné
que vous annulez votre contrat, vous avez une pénalité de 10 000
$. C'est pour éviter les pénalités. Parce que c'est
peut-être résiliable, mais il peut y avoir des
pénalités. C'est pour protéger le consommateur tout
simplement.
M. Garon: Je comprends ce que vous dites, mais il serait
peut-être bon, pour une question de rédaction, de dire que, par
ailleurs, iI a droit aux frais encourus.
M. Fortier: Quand on parle de résiliation, ce n'est pas
rétroactif. La résiliation, c'est au moment où le contrat
est résilié. Si vous résiliez le contrat cinq jours
après l'avoir signé, c'est clair que les frais engagés
devront être payables. Ce qu'on veut dire ici, c'est qu'il n'y aura pas
de pénalité pour dommages et intérêts. Vous
comprenez?
M. Garon: Pardon? M. Fortier Ça va?
M. Garon: Je comprends ce que vous dites, mais...
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Garon: Je pense qu'il serait quand même
mieux de dire que les frais engagés jusqu'au moment de la
résiliation sont payables, mais qu'il n'y a pas de
dommages-intérêts.
M. Fortler: M. l'Inspecteur, donnez donc l'explication, s'il vous
plaît.
M. Bouchard: Si on avait l'annulation, il aurait fallu indiquer
cela, et, effectivement, la première réaction dans la
modification aurait été d'ajouter qu'il avait droit au
remboursement de ses déboursés, au paiement de ses
déboursés, parce que l'annulation, vous le savez,
rétroagit à la date du contrat. La résiliation n'a pas
d'effet rétroactif. Donc, au moment où vous mettez fin à
un contrat, vous avez droit pour les services que vous avez rendus
jusque-là à vos honoraires et au remboursement de vos
déboursés. Sauf qu'en plus de cela vous pourriez prévoir
une clause pénale dans le contrat en cas de résiliation. Ils
auraient pu prévoir une clause pénale.
Le but pour la protection du consommateur, c'est qu'il puisse le faire,
et, d'un autre côté, il ne faut pas exagérer non plus
contre les experts en sinistre. Ils ont droit à leurs honoraires pour
les travaux effectués, plus le remboursement de leurs dépenses.
C'est la définition de résiliation par rapport à
annulation, en termes juridiques. On n'est pas pour écrire ça
dans le droit. C'est du droit.
M. Garon: Je comprends ça ce que vous dites là.
Mais, II y a des milliers de personnes qui vont travailler avec cette
loi-là. Pourquoi ne pas leur dire d'une façon qu'ils vont
comprendre ce que ça veut dire? Je comprends très bien ce que
vous dites. Pourquoi ne pas leur dire pour qu'ils le comprennent eux aussi? Je
comprends que ce que vous dites est correct, mais pourquoi ne pas
l'écrire d'une façon que les gens ne s'obstineront pas? Ils ne
discuteront pas. Cela va être clair.
M. Bouchard: Est-ce que vous pensez qu'on peut, dans une loi
statutaire, reprendre presque toutes les dispositions du Code civil? C'est un
principe de base du Code civil, on ne peut pas rajouter non plus... (13 h
30)
M. Garon: Non, non.
M. Bouchard: On ne veut pas faire de redondance
législative.
M. Fortler: De toute façon, l'inspecteur a le mandat
d'informer le public. Alors, j'Imagine qu'on va tenter...
Une voix: Comme un service... M. Fortier: C'est
ça.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Garon: Un instant. Vous dites, qu'après le feu la
personne est énervée, mais il y a bien des cas dans la vie
où les gens sont énervés.
M. Fortier: II y a urgence d'agir également, II faut
reconnaître ça.
M. Garon: Oui, oui, il y a urgence d'agir également, mais
il y a aussi ie fait que ia personne va subir des pressions.
M. Fortier: C'est ça.
M. Garon: II y a des montants d'argent en jeu.
M. Fortier: C'est cela qu'on veut couvrir.
M. Garon: II peut y avoir aussi intérêt à
faire débarquer l'expert en sinistre.
M. Fortier: C'est le but de l'article.
M. Garon: Je comprends ça. La période de dix jours
n'est pas longue comme période d'annulation. À ce
moment-là, le sinistré...
M. Fortier: La période de dix jours est disparue, c'est
résiliable en tout temps, selon le papillon.
M. Garon: Pardon?
M. Fortier: Le papillon ne parle plus de dix jours, c'est
résiliable en tout temps. Le deuxième alinéa est
modifié complètement.
M. Garon: Ah!
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Garon: Un instant. J'aimerais qu'on laisse cet article en
suspens parce qu'il y a des conséquences à ça. Je
comprends que ce n'est pas une intention malicieuse, même l'intention de
l'amendement est bonne.
M. Fortier: Elle est même excellente.
M. Garon: Oui, oui. Mais je veux être bien sûr qu'on
atteigne les buts visés avec l'amendement qu'on présente. Je vois
que même votre conseiller, M. le ministre, exprime des doutes.
Une voix: Oui? Ah bon!
M. Garon: Alors, il serait peut-être bon qu'on le garde en
suspens, quitte à revenir au début de la semaine.
M. Fortier:... votre propre conseiller?
M. Garon: Pardon?
M. Fortier Quel conseiller? Ah non, cela n'a rien à voir
avec ça. Je m'excuse, cela n'a rien à voir avec ça.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a consentement
pour suspendre, l'article 20?
M. Fortier: Je veux bien suspendre si ça fait plaisir du
député de Lévis.
Le Président (M. Lemieux): Alors, II y a consentement,
nous suspendons l'article 20.
M. Garon: Si tout le monde est heureux avec la disposition, je
vais dire...
M. Fortier: Non, non. Remarquez bien que je ne peux pas vous dire
que tous les experts en sinistre sont heureux avec cette disposition-là
parce qu'ils avaient l'habitude d'aller là, Ils faisaient signer un
contrat à la commission et il n'était pas résiliable.
Alors, c'est sûr que cela ne fait peut-être pas leur affaire.
M. Garon: Je comprends ce que vous dites là, il y a des
intérêts divergents. L'expert en sinistre... Mais, par ailleurs,
II va défendre l'assuré. Il y en a d'autres aussi qui peuvent
avoir intérêt à ce que ce ne soit pas lui qui soit
là. Alors, c'est de savoir comment ajuster ça pour que
l'équilibre soit atteint.
Le Président (M. Lemieux): Alors, sur ce, nous appelons
l'article 21.
M. Garon: C'est ça, mon point.
Le Président (M. Lemieux): L'article 21, M. le
ministre.
M. Garon: J'aurais à une question, par exemple, avant de
passer à l'article 21.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: Sur l'amendement, j'aimerais poser une question
immédiatement parce que je vais revenir avec ça lundi, aussi bien
en parler tout de suite.
M. Fortier: Allez-y, M. le député de
Lévis.
Le Président (M. Lemieux): AlIez-y, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Quand on dit que la rémunération d'un
expert en sinistre est établie sur une base d'honoraires, pour vous,
est-ce que la base d'honoraires permet la commission ou seulement les
honoraires?
M. Fortier: Ma définition, c'est plutôt "per diem"
ou horaire ou des choses comme ça. Cela exclut, par
définition, la commission.
M. Garon: Pourquoi? Parce qu'à ce moment-là
l'intérêt de celui qui est à la commission, c'est d'obtenir
la plus grosse rémunération possible pour l'assuré. Donc,
ils ne sont pas en conflit d'Intérêts, à moins qu'il ne se
fasse pas beaucoup de travail et que cela lui donne une commission Importante.
C'est peut-être ça aussi, je comprends. Par exemple, l'avocat est
à la commission. Quand il défend son assuré, dans certains
cas, il est à la commission, il a un pourcentage. On ne considère
pas cela déloyal. Il doit le dire à son client. Ici, je ne vois
pas pourquoi une commission, pour un expert en sinistre, ne serait pas
équitable ou ne serait pas dans l'Intérêt du consommateur.
L'avocat, pour faire un travail de même nature, pourra demander une
commission, mais U doit le dire.
M. Fortier: En tout cas, on suspend jusqu'à lundi. Si on
permettait la commission, vous comprendrez bien que, s'il y a
résiliation, il faudra prévoir une évaluation. Quand
j'étais Ingénieur, cela m'arrivalt de travailler au
pourcentage.
M. Garon: Oui, oui.
M. Fortier: Mais le contrat prévoyait que, s'il y avait
résiliation par le client, c'était sur une base d'honoraires
jusqu'au moment de la résiliation. Si la personne travaille à la
commission, elle va se faire payer un pourcentage. SI on résilie, il
faudra prévoir un autre mode de rémunération. Pensez-y,
nous allons y penser.
Le Président (M. Lemieux): Nous suspendons l'article 20.
J'appelle l'article 21.
M. Garon: Je voudrais dire un mot additionnel.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, un mot additionnel sur
l'article 20.
M. Garon: Quand on dit que celui qui a passé au feu est
dans le trouble, je comprends ça. Mais celui ou celle qui reçoit
une requête en divorce, par exemple, est un peu inquiet, peut-être
autant que quand sa maison a brûlé.
Une voix: Peut-être pas.
M. Garon: On ne dit pas que c'est résiliable et
cinquante-six 'patentes'. Je pense qu'il faut faire attention. Il y a beaucoup
de cas où les gens sont dans une situation émotive importante,
mais, en même temps, ils ont des intérêts à
protéger. Tantôt, quand on parlait du statut professionnel, on a
fait un genre d'encadrement qui ressemble au statut professionnel, mais sans en
avoir toutes les obligations ni les avantages.
C'est pourquoi je voudrais qu'on regarde cette question-là dans
le sens de l'intérêt de tout le monde.
Je vais vous dire une chose, un expert en sinistre peut jouer un
rôle pour celui qui a un sinistre. Il faudrait aussi établir
ça plus correctement, même si ça prend un article plus long
ou un article 20. 1 ou 20. 2 pour que la notion soit bien encadrée et
que ces gens-là puissent fonctionner aussi. S'ils marchent sur des bases
de résiliation, à un moment donné, cela va se savoir bien
vite. On va dire: Prends-le deux ou trois jours et, après, annule
ça.
M. Fortier: Vous savez...
M. Garon: Vous aurez eu le service et vous n'aurez pas
payé pour. C'est quand même délicat.
M. Fortier: Mais là, M. le député de
Lévis, je pense que vous n'avez pas un bon portrait de la situation. Il
y a une association d'experts en sinistre qui sont réellement
professionnels. C'est la très grande majorité. Il y a aussi une
association d'experts en sinistre pour l'assuré. C'est un tout petit
groupe qui n'a pas nécessairement une réputation
phénoménale et sur lequel on entend toutes sortes de choses
cocasses. C'est pour cela qu'on croit qu'il serait important d'avoir une
protection de l'assuré. Vous savez, je comprends bien votre exemple du
gars qui reçoit un avis de divorce. Mais ici, quand une personne
reçoit une bombe sur la tête et que sa maison brûle, je ne
trouverais pas normal que le contrat qu'il ait signé l'engage pendant
cinq ans. À mon avis, il faut mettre une disposition pour mettre fin au
contrat.
M. Garon: Oui, oui.
M. Fortier: Sur le mode de rémunération, on peut
l'examiner.
M. Garon: Vous avez bien parlé de l'encadrement, et
l'encadrement...
M. Fortier: Oui, mais l'encadrement, c'est qu'il signe un contrat
de quel type et est-ce résiliable ou non? C'est tout ce dont on a
besoin. Ce n'est pas la fin du monde. D'accord?
M. Garon: Non, mais... M. Fortier: On revient lundi.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 21,
l'article 20 étant suspendu. M. le ministre, l'article 21.
M. Fortier: "La rémunération des
intermédiaires de marché en assurance de personnes peut, à
compter du 1er janvier 1991, être nivelée en la manière
prescrite par règlement du gouvernement. "
J'ai annoncé, à plusieurs reprises, que le gouvernement
avait l'intention d'imposer, à compter du 1er janvier 1991, la
commission nivelée. J'ai également dit que nous voulions le faire
en collaboration avec l'industrie. Nous avons formé un comité. Il
s'agit d'un sujet complexe pour lequel nous avons formé un
comité: pour une moitié, il s'agit de représentants de
compagnies d'assurances et, pour l'autre moitié, d'agents ou de
courtiers d'assurance-vie. L'inspecteur s'affaire à activer ce
comité pour pouvoir cerner la réalité de plus
près.
Alors, je sais qu'il y en a qui s'inquiètent en disant: Est-ce
que le "peut" donne réellement le pouvoir au gouvernement? Il faut voir
ça dans un style juridique. Ici, il s'agit d'un "peut" sur le plan
légal. Selon les avis de nos juristes, il va être aussi
contraignant. La difficulté de dire "doit, à compter du 1er
janvier 1991", cela nous crée un problème parce que le
règlement n'est pas encore écrit et, comme il s'agit d'un sujet
technique et qu'on veut le faire, de toute façon, dans la plus grande
mesure du possible, en collaboration avec l'industrie, à ce
moment-là... On est en train d'examiner la situation et, de toute
façon, ce n'est pas pour demain matin, c'est à partir du 1 er
janvier 1991.
Je pense qu'on a parlé, en commission parlementaire, de la
situation, des aléas des commissions qui sont payées
présentement. Cela ne fait pas l'unanimité dans l'industrie.
Donc, l'article 21 donne le pouvoir juridique au gouvernement de proposer,
éventuellement, un règlement qui couvrirait cette
éventualité. J'admets que c'est un sujet complexe, c'est pour
ça qu'on a formé un comité, en collaboration avec
l'industrie, pour voir plus à fond les problèmes inhérents
a la commission dite nivelée.
Le Président (M. Lemieux): L'article 21 est-il
adopté? Adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 22.
M. Fortier: "L'intermédiaire de marché en assurance
qui exerce à ce titre sans y être autorisé ne peut
réclamer ni recevoir de rémunération pour les services
qu'il rend. "
Alors, c'est une sorte de pénalité qui lui enlève
tout pouvoir de facturer pour ses services. L'article 37 de la loi actuelle
était semblable.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 23.
M. Fortier: "L'intermédiaire de marché en
assurance doit dévoiler à la personne avec laquelle il
transige le mode de rémunération qu'il perçoit pour les
services il lui rend...
M. Garon: C'est ça.
M. Fortier:... conformément aux règlements qui lui
sont applicables. *
Alors, en commission parlementaire, on avait discuté justement du
dévoilement du mode de rémunération, même du quantum
de la rémunération. Nous étions arrivés à la
conclusion que le dévoilement du quantum ne servirait pas
nécessairement le consommateur. Donc Ici, ce qu'on voudrait voir
dévoiler, c'est le mode de rémunération, à la
commission ou autrement. Lorsque vous payez votre police d'assurance, il n'y a
rien sur cette police, quand vous payez votre courtier, qui dit qu'il
reçoit une commission. Alors là, les règlements vont
édlcter de quelle façon cela va être
dévoilé.
Une voix: C'est une bonne chose.
M. Garon: Si ce n'est pas par écrit, par exemple, si ce
n'est pas marqué la manière...
M. Fortier: Bien, conformément aux règlements qui
lui sont applicables. Là, de toute façon...
M. Garon: Oui.
M. Fortier:... vous avez la même chose dans le Code des
professions. Il y a bien des dispositions comme cela sur la publicité
des professionnels où ça s'est fait par règlement. Cela
peut varier. Est-ce que c'est sur la carte d'affaires? Est-ce que c'est
sur...
LePrésident: (M. Lemieux): Comment voulez-vous qu'il le
fasse autrement que par écrit là-dessus?
M. Fortier: Moi, je le verrais par écrit.
Mais comment, par écrit? De quelle façon? Par quel moyen?
Est-ce que c'est sur la facture que le courtier emploie? Je ne le sais pas. Ce
sont des détails techniques.
Le Président (M. Lemieux): Cela permet au consommateur de
comparer à part ça.
M. Fortier: Je pense bien que le principe, c'est qu'il y ait un
dévoilement.
Le Président (M. Lemieux): Alors, adopté. Est-ce
adopté, M. le député de Lévis?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 24. (13 h 45)
M. Fortier: "Le courtier en assurance doit, à la demande
de la personne avec qui il transige...
M. Garon: On dirait que le président est à la
commission.
M. Fortier:... divulguer le nom des institutions
financières avec lesquelles il a un lien d'affaires aux fins de
l'exercice de ses activités. "
Cela couvre le courtier d'assurances qui peut représenter une
dizaine de compagnies. Au moment où on se parle, il n'a pas l'obligation
de divulguer le nom des compagnies qu'il représente. Ici, nous voudrions
qu'il y ait cette obligation, à la demande de la personne avec qui il
transige.
M. Garon: "Lien d'affaires", pour vous, cela veut dire quoi?
M. Fortier: Un lien d'affaires, pour un courtier d'assurances,
c'est certainement les compagnies qu'il représente.
M. Garon: Est-ce que ce ne serait pas mieux d'être plus
précis, ici? Un lien d'affaires, c'est... Parfois, le lien peut
être établi par l'assuré et pas nécessairement par
le courtier.
M. Fortier: Le lien?
M. Garon: Oui. J'ai déjà demandé à un
courtier, par exemple: Écoute, la police que tu m'offres... Il me
disait: C'est la meilleure. Oui, mais je ne la veux pas avec cette
compagnie-là.
M. Fortier: Oui, mais ce n'est pas cela qu'on demande Ici.
M. Garon: Je vous donne un exemple. À ce moment-là,
on pourrait dire que, parce que ce courtier a répondu à une
commande, cela lui a établi un lien d'affaires avec cette
compagnie-là. Est-ce que cela veut dire que ce lien d'affaires est
établi pour tous ses clients? Qu'est-ce que c'est, un lien d'affaires?
Est-ce que cela veut dire avoir fait affaire avec une compagnie à un
moment donné? C'est très vague. Si on disait là-dedans
s'il s'agit de définitions usuelles telles qu'un contrat ou une entente
d'agence d'intermédiaires avec l'assureur ou l'institution
financière, selon le cas, ce serait plus précis. Un lien
d'affaires, c'est très vague. Est-ce qu'il y a une jurisprudence
là-dessus? Ce serait mieux si c'était plus explicite.
Le Président (M. Lemieux): De quelle façon, M. le
député de Lévis?
M. Garon: En employant d'autres termes que "lien d'affaires",
peut-être. Dire ce qu'on veut dire...
Le Président (M. Lemieux): Lien commercial''
M. Garon: Non, pas nécessairement. On veut dire quelque
chose quand on dit "lien d'affaires".
M. Fortier: Avec qui ils font affaire. Je dis cela en vulgaire
pékin, les compagnies avec lesquelles iI fait affaire.
M. Garon: Je pense que le terme "lien d'affaires" n'est
peut-être pas le bon terme à utiliser. Cela ne veut rien dire,
précisément.
M. Fortier: Suspension. On va le regarder...
Le Président (M. Lemieux): On va suspendre, M. le
député de Lévis.
M. Fortier: On va le regarder à votre demande, M. le
député de Lévis.
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous avez raison.
M. Fortier: Vous avez peut-être un bon point.
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous avez raison
là-dessus, M. le député de Lévis.
M. Fortier: Enfin, notre intention était bonne, mais on va
regarder la rédaction. Cela va?
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 25.
M. Fortier: À l'article 25, il y a un papillon. L'article
25 est modifié par le remplacement, dans la sixième ligne et
après le mot "concernée", des mots "qui indique à qui Ils"
par les mots "cette autorisation indique à qui ces renseignements*.
Je vais lire l'article 25, ce sera peut-être plus clair. "Sauf
s'ils sont requis par une personne ou un organisme ayant le pouvoir de
contraindra à leur communication, les renseignements personnels qu'un
intermédiaire de marché en assurance recueille à
l'occasion de l'exercice de ses activités ne peuvent être
divulgués, dans chaque cas, qu'avec l'autorisation spécifique de
la personne concernée. Cette autorisation Indique à qui ces
renseignements sont divulgués et à quelle fin,
conformément aux règlements du gouvernement. "
Le Président (M. Lemieux): On va donner le temps à
M. le député de Lévis d'intégrer l'amendement
à l'article 25.
M. Fortier: A l'article 25, on met un point après le mot
"concernée", c'est la première chose. Ensuite, on enlève
"qui indique à qui ils"; autrement dit, on fait une autre phrase.
Après le point, on inscrit: "Cette autorisation indique à qui ces
renseignements sont divulgués. " C'est seulement une meilleure
rédaction.
Le Président (M. Lemieux): Cela va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
L'article, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Une minute! L'amendement n'était pas
méchant.
M. Fortier: Le but de l'article est de conserver fa
confidentialité des informations. Vous êtes en faveur du
principe?
Le Président (M. Forget): L'article 25, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Non, non.
Le Président (M. Forget): Vous n'êtes pas
prêt?
M. Garon: Pardon? M. Fortier: Non, cela va.
M. Garon: On me dit que cela pourrait présenter des
problèmes. J'aimerais qu'on en discute ensemble. On me dit qu'avec les
nouvelles règles sur le mandat, l'intermédiaire ne pourra pas
transmettre ces renseignements à l'assureur sans l'autorisation de
l'assuré dans chaque cas. Que disent les règles sur le mandat
à ce sujet? Les nouvelles règles sur le mandat, je vais vous dire
une chose, c'est le Code civil. Je ne les connais pas, les nouvelles
règles sur le mandat.
M. Fortier: M. l'inspecteur, avez-vous un commentaire?
M. Bouchard: Je connais la source de cette remarque. Non, c'est
une interprétation qui est absolument hors contexte. Ce n'est pas
possible. À l'article 18, maintenant, pour enlever tout doute, le
troisième alinéa a été supprimé. Donc,
l'intermédiaire de marché ou le courtier, lorsqu'il reçoit
un renseignement... C'est clair qu'il est là pour ça, recevoir
des renseignements. Le courtier, l'agent ou l'intermédiaire
reçoit des renseignements soit en assurance-vie, soit en assurances
générales pour les transmettre à l'assureur, c'est
évident. Il n'y a pas d'autre fin à son existence que ça.
Ce qui est prévu ici, c'est que, dans l'exercice de son mandat, les
renseignements additionnels ou nominatifs qu'il possède, iI nepourra pas les vendre, les donner a d'autres qu'aux fins pour lesquelles il
les a. Ce
qu'il recueille à l'occasion de l'exercice de ses
activités, c'est clair, ne pourra pas servir à d'autres fins que
celles pour lesquelles il les utilise.
M. Fortier: Cela a été une demande expresse en
commission parlementaire, si vous vous souvenez, de plusieurs personnes, pour
la protection... Des associations de consommateurs et d'autres organismes nous
ont demandé d'avoir des dispositions pour protéger les
renseignements personnels.
Le Président (M. Forget): Cela va, M. le
député de Lévis? Êtes-vous prêt à
passer à l'adoption?
M. Garon: Attendez un peu.
M. Fortier: M. le député de Lévis, on
m'indique que l'auteur de ces lignes est d'accord avec nous.
M. Garon: Pardon?
Une voix: II retire ses commentaires.
M. Fortier: On vient de nous dire que l'auteur de ces lignes
retire son commentaire. M. Millette va vous le dire.
M. Garon: Ah oui?
Le Président (M. Forget): Alors, il est adopté?
M. Garon: Attendez un peu. M. Fortier: Cela va?
M. Garon: Un instantl On est toujours dans la section I, Les
intermédiaires de marché en assurance. Qu'en serait-il, par
exemple, de ces renseignements fournis aux planificateurs financiers?
M. Fortier: C'est l'article 38, M. le député de
Lévis. D'accord? Avez-vous une autre question?
M. Garon: Qu'en est-Il des courtiers en valeurs
mobilières?
M. Fortier: De toute façon, je peux vous dire que la
Commission des valeurs mobilières s'occupe assez bien de ce genre de
dossiers. Ils ont des règles très strictes à ce sujet.
Le Président (M. Forget): L'article 25 est-il
adopté, tel qu'amendé?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. J'appelle
l'article 26.
M. Fortier: "L'intermédiaire de marché en assurance
doit, aux conditions prescrites par les règlements qui lui sont
applicables, verser dans un compte en fidéicommis les sommes d'argent
qu'il perçoit dans l'exercice de ses activités. "Ce compte est
détenu par le cabinet au sein duquel l'intermédiaire de
marché en assurance agit, le cas échéant. "
S'il s'agit d'un cabinet, ce n'est pas chaque intermédiaire,
c'est un compte en fidéicommis pour le cabinet.
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. L'article 26 est
adopté. J'appelle l'article 27.
M. Fortier: "L'intermédiaire de marché en assurance
peut, aux conditions déterminées par les règlements qui
lui sont applicables, exercer ses activités par voie de franchisage.
"
Vous vous rappellerez qu'on en a parlé en commission
parlementaire. On parle de l'intermédiaire de marché en
assurance. Les courtiers pourraient franchiser des bureaux. D'ailleurs, cela
existe dans le domaine de l'immobilier, dans le moment. Vous avez les Re/Max,
courtiers en immeubles, qui sont des boîtes franchisées, partout
au Québec, au Canada et en Amérique du Nord.
Le Président (M. Forget): Cela va?
M. Garon: Attendez un peu. Sur la même source...
M. Fortier: C'est votre conseiller juridique à
l'Opposition?
M. Garon: Non, ce n'est pas ça. Je pense. Ceux qui pensent
que le législateur devrait laisser le libre choix aux
intermédiaires de marché d'utiliser les structures qui leur
conviennent, le franchisage ou autrement, selon les besoins du marché,
qu'en pensez-vous?
M. Fortier: Dans le moment, ce n'est pas clair que c'est permis.
Justement, on veut le permettre. On n'est pas pour recommencer la commission
parlementaire. Tout le monde était d'accord avec cette disposition.
Le Président (M. Forget): Est-ce que vous êtes
d'accord avec l'article?
M. Garon: C'est le franchisage, c'est vrai. S'il n'y a pas de
franchisage, c'est autre chose. Ce n'est pas obligé d'être sous
forme de fran-
chise, dans le fond. C'est sous forme de franchise, selon les conditions
fixées par le règlement.
M. Fortier: C'est ça.
Le Président (M. Forget): Adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Forget): L'article 27 est adopté.
J'appelle l'article 28.
M. Fortier: Ce sera le dernier article avant 14 heures. Il y a un
papillon.
Le Président (M. Forget): Justement, il y a un
papillon.
M. Fortier: L'article 28 de ce projet de loi est remplacé
par le suivant. On remplace tout l'article parce que j'admets qu'il fait
problème tel qu'il est là. Alors, on dit: "28. Les cabinets sont
responsables, au même titre que les intermédiaires de
marché en assurance par l'entremise desquels ils agissent, des
manquements à la discipline que ceux-ci commettent. "Les institutions
financières sont également responsables, mais à
l'égard seulement des agents en assurance par l'entremise desquels elles
agissent. "
La modification est importante parce que je ne crois pas que ce serait
raisonnable de dire qu'une institution financière ou une compagnie
d'assurances soit responsable des manquements d'un courtier d'assurances,
puisqu'il est indépendant. Alors, on dit qu'elle est responsable
uniquement d'un agent. Donc, la compagnie d'assurances Desjardins est
responsable de ses agents d'assurances et la même chose dans le domaine
de l'assurance-vie.
Par ailleurs, les cabinets sont responsables de la discipline à
l'intérieur des cabinets.
M. Garon:... pas une distinction?
M. Fortier: Je pense qu'on n'aura pas le temps de l'adopter,
malheureusement.
M. Garon: Non, mais faites-vous une distinction entre les
cabinets contrôlés et ceux qui ne le sont pas?
M. Fortier: Cabinets contrôlés et non
contrôlés? Qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Garon: Pour le premier paragraphe. M. Fortier: Tous les
cabinets.
M. Garon: Ah! Vous voulez dire les cabinets. Je comprends.
M. Fortier: Cela va?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
28 est-il adopté?
M. Garon: Ce n'est pas un amendement. C'est un amendement qui le
remplace au complet.
M. Fortier: On a suggéré qu'on...
Le Président (M. Lemieux): C'est un amendement quand
même, M. le député de Lévis.
M. Fortier: Je suggérerais qu'on suspende.
Le Président (M. Lemieux): Vous suggérez qu'on
suspende? Alors, nous ajournons sine die nos travaux relativement à
l'étude du projet de loi 134, Loi sur les intermédiaires de
marché. Alors, nous attendrons un ordre du leader, en Chambre, lundi
pour la poursuite de nos travaux.
M. Fortier: Probablement que ce sera lundi.
(Fin de la séance à 14 heures)