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(Onze heures quarante et une minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration entreprend ses travaux.
Le présent mandat est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi d'intérêt privé 266, Loi concernant la
Communauté grecque orthodoxe de la ville de Laval. M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Cardinal
(Châteauguay) remplacera M. Després (Limoilou); M. Hamel
(Sherbrooke) remplacera M. Fortin (Marguerite-Bourgeoys); M. Godin (Mercier)
remplacera M. Garon (Lévis).
Présentation
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
secrétaire. Je demanderais à M. le député de
Laurier, le proposeur, de bien vouloir nous présenter le projet de loi,
s'il vous plaît.
M. Sirros: Merci, M. le Président, Effectivement, il me
fait plaisir d'être ici afin de proposer ce projet de loi. Il s'agit, en
quelque sorte, je le disais à la blague, à un moment
donné, de la reprise de la Révolution tranquille que le
Québec a connue il y a 30 ans, de la reprise en quelque sorte au sein de
la Communauté grecque de Montréal et, dans ce cas-ci, de
Laval.
Il s'agit d'un projet de loi qui essaie de trouver un équilibre
entre le pouvoir laïc et le pouvoir ecclésiastique. Ce projet de
loi permettra à la Communauté grecque orthodoxe de Laval de
maintenir son statut de corporation qui peut tenir des registres d'état
civil, administrer des édifices de toutes sortes, y inclus les
bâtisses que sont les églises, sous l'égide du Patriarche
oecuménique de Constantinople. C'est un projet de loi auquel tiennent
beaucoup les Grecs de Laval, dans le sens que ça leur permettra
finalement d'avoir une corporation dont le pouvoir sera entre les mains des
personnes qui seront élues démocratiquement par
l'assemblée générale des membres, le tout, dans le respect
des traditions orthodoxes, en termes de religion, sous l'édige du
Patriarche de Constantinople qui délègue ses pouvoirs à
l'évêque de Toronto dans la hiérarchie
ecclésiastique. Je pense que les requérants qui sont ici pourront
peut-être mieux que moi expliquer les raisons techniques de tout
ça. Nous pourrons répondre à des questions, s'il y a lieu,
plus tard, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Laurier. J'aimerais maintenant demander au
requérant, c'est-à-dire à Me Evangelos Hadjis - veuillez
excuser ma prononciation - de bien vouloir dans un premier temps nous
présenter les personnes qui l'accompagnent, de nous exposer les grandes
lignes du projet de loi et d'en faire ressortir, s'il vous plaît, le
bien-fondé.
M. Hadjis (Evangelos): Merci, M. le Président. À ma
droite, M. Nicolas Anissimof, président de la Communauté grecque
de Laval...
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez demeurer assis.
M. Hadjis:... et, à ma gauche, M. Constantin Mylonopoulos,
vice-président de la Communauté grecque de Laval.
M. le Président, brièvement, les faits sont les suivants.
La Communauté grecque de Laval a été incorporée par
loi privée en 1971. À cause de l'intervention de
l'évêque, Mgr Solirios Alhanosoulos, de Toronto, on a choisi le
régime de la Loi sur les corporations religieuses, en 1972. Depuis cette
date jusqu'à aujourd'hui, nous avons vécu à Laval une
situation précaire. D'un côté, nous vouions être
gouvernés par des lois adoptées par un régime interne, si
vous voulez, par l'assemblée des membres de la communauté. De
l'autre côté, nous avons l'intervention de l'évêque
sur des matières qui ne sont pas exclusivement de nature religieuse,
mais ont un aspect laïc. Par exemple, les écoles, les centres
d'accueil, les centres pour vieillards, etc. Finalement, nous sommes
arrivés... C'est une coïncidence, M. le Président, à
l'époque, en 1971, M. Anissimof et M. Mylonopoulos étaient
là lorsqu'on a opté pour la Loi sur les corporations religieuses
et ce sont les mêmes personnes qui ont vécu cette histoire depuis
presque 20 ans maintenant qui sont devant vous pour demander d'adopter le
projet de loi 266.
Très précisément, le conflit que nous avons est le
suivant. Sur le plan religieux, nous n'avons aucune objection à
être gouvernés par les autorités ecclésiastiques
qui, au Canada, sont représentées par Mgr Solirios Alhanosoulos,
de Toronto. Mais nous ne voulons pas être gouvernés par les
règlements ecclésiastiques qui touchent la vie laïque,
civile, si vous voulez. C'est là qu'est notre problème. C'est
pourquoi nous sommes venus devant vous avec une majorité, une
décision qui a été adoptée à 99 %, à
deux reprises par notre communauté. C'est pourquoi nous vous demandons
d'approuver cette loi qui apportera la paix et l'harmonie entre l'Église
et la communauté.
Nous avons un exemple de cette situation avec la Communauté
grecque de Montréal. En 1980, nous avions eu le même
problème et, à l'époque, c'est M. le député
Gérald Godin qui a présenté une loi semblable donnant
à notre
communauté l'épanouissement que nous voulions. Finalement,
il n'y a eu aucune rupture dans nos relations avec l'évêque, aucun
problème. Maintenant, nous avons le droit de décider
nous-mêmes ce que nous voulons faire pour la communauté sans
toucher du tout l'aspect ecclésiastique. Nous sommes toujours
liés, ecclésiastiquement parlant, avec le patriarcat
oecuménique et, par son autorité, avec l'évêque de
Toronto et l'archevêque de New York. Mais, civilement parlant, nous
voulons être indépendants et nous voulons donner à notre
assemblée de membres le droit d'être maîtres chez nous. Nous
ne voulons pas d'interventions de quiconque ne participe pas à la vie
quotidienne de notre communauté et ne connaît pas nos
problèmes. Je suis sûr qu'avec cette loi, notre communauté
attirera beaucoup de membres parce qu'ils auront maintenant la
possibilité de participer à un conseil d'administration et
d'être dignes de cette participation. Autrement, comme c'était
dans le passé, M. l'évêque avait toujours le droit de dire:
J'ai le veto final pour accepter M. Untel comme membre du conseil
d'administration, même si ce monsieur est élu. C'est pour vous
mettre dans le cadre de notre... Nous avons beaucoup de respect pour les
autorités ecclésiastiques, M. le Président, mais nous
voulons faire la séparation entre l'aspect civil et l'aspect
ecclésiastique. Nous sommes respectueux, comme vous allez le voir dans
le projet de loi, nous sommes vraiment d'accord avec cette partie de la loi qui
concerne l'Église, mais en ce qui concerne les autres parties, nous ne
voulons pas être partie du tout.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
requérant. M. le ministre.
M. Fortier: Quelle est la procédure, M. le
Président?
Le Président (M. Lemieux): Habituellement, la parole est
à vous, M. le ministre, relativement au projet de loi.
M. Fortier: Cela va.
Remarques préliminaires
Le Président (M. Lemieux): S'il n'y a pas de remarques
préliminaires comme telles, je passe à M. le député
de l'Opposition pour demander aux autres parlementaires s'ils ont des
remarques.
M. Fortier: Merci, M. le Président M. Hadjis, merci de
votre présentation. Je voulais juste faire état de certains
problèmes dont vous n'avez pas fait état parce qu'il me semble
que, pour le bénéfice de ceux qui nous liront plus tard, ils
devraient comprendre tous les problèmes que sous-tend votre demande et
pour lesquels nous avons d'ailleurs hésité à accepter
même la venue du projet de loi ici.
Premièrement, je crois qu'il faut faire une distinction
très nette entre ce qui a été fait en 1980 ou 1981...
Une voix: 1980
M. Fortier:... 1980 et votre demande À ce
moment-là, la Communauté grecque de Montréal était
régie par une loi privée et elle demandait un nouveau projet de
loi pour avoir de nouvelles dispositions Votre cas est tout à fait
différent parce que, présentement, vous êtes régis
par la Loi sur les corporations religieuses. J'ai ici l'ensemble des lois qui
sont du même secteur. Comme ministre, je suis responsable de la Loi sur
les compagnies de cimetières, de la Loi sur la constitution de certaines
Églises, de la Loi sur les corporations de cimetières catholiques
romains, de la Loi sur les corporations religieuses dont vous faites partie, de
la Loi sur les évêques catholiques romains, de la Loi sur les
fabriques II s'agit d'une situation tout à fait différente, parce
qu'il est vrai qu'auparavant vous étiez régis par une loi
privée, mais en 1973, vous avez demandé d'être régis
par la Loi sur les corporations religieuses qui avait été
adoptée en 1971. Et, bien sûr, la raison d'une loi publique qui
régit tous ceux qui ont des corporations religieuses.. Et l'inspecteur
pourra vous dire Mon Dieu, que les gens sont religieux au Québec, parce
qu'il s'incorpore des milliers de religions qui s'inscrivent sous la Loi des
corporations religieuses de toutes sortes
Dans ce cas, ce n'est pas n'importe quelle sorte, c'est l'Église
grecque orthodoxe dont l'origine remonte au schisme de Constantinople, loin
dans le temps. Mais, il reste que la dit ficulté vient du fait - je le
signale aux parlementaires et je vais laisser le soin aux par lementaires de
décider - qu'il s'agit d'un précédent qui pourrait se
répéter. J'ai ici la liste de toutes les corporations
régies par la Loi sur les corporations religieuses et, au Québec,
il y en a au moins une trentaine C'est donc dire que nous ouvrons la voie
à une trentaine de projets de lot privés qui pourraient venir
plus tard. J'ai eu des discussions à ce sujet avec M. Sirros, le
député de Laurier, parce que je sais bien que vous dites que vous
reconnaissez l'autorité de l'évêque, mais dans la Loi sur
les fabriques qui s'applique intégralement à moi, qui suis
catholique romain, l'Assemblée nationale du Québec a voulu que
l'évêque ait une autorité quasiment aussi grande que
l'évêque de votre religion. En fait, le président de notre
commission parlementaire me disait qu'il y a un certain temps, alors qu'une
parcelle de terrain devait être vendue, la fabrique de la paroisse
où il réside n'a pas pu vendre cette parcelle de terrain parce
qu'il fallait obtenir l'autorisation de l'évêque. Si vous regardez
la Loi sur les fabriques, vous allez constater que l'évêque romain
a toute autorité, même dans un secteur que vous pouvez
considérer comme séculier. Il y a un pendant qui vaut. Cependant,
je dirais que la seule différence
vient du fait que, dans votre cas, en plus de l'église, en plus
du cimetière, en plus du registre civil, vous voulez développer
d'autres activités. Il nous est apparu à nous que pour ne pas
faire de précédent qui pourrait se faire... Le
précédent créé ne serait pas uniquement pour ceux
qui sont régis par la Loi sur les corporations religieuses et qui sont
Grecs orthodoxes. Le précédent pourrait même permettre
à des gens qui sont régis par la Loi sur les fabriques... Moi, je
demeure à Saint-Germain d'Outremont. C'est donc dire que les
résidents de Saint-Germain d'Outremont pourraient dire: Nous ne voulons
plus être régis par la Loi sur les fabriques. Nous désirons
créer un projet de loi privé et former une corporation tout en
reconnaissant l'autorité de l'évêque qui n'est pas celle de
la Loi sur les fabriques, et déterminer que nous possédons
l'église, le cimetière et les autres activités. Je le
signale, c'est un précédent.
Finalement, je crois que vous avez peut-être un cas particulier,
mais Je voulais signaler qu'il s'agit d'un précédent avec lequel
l'Assemblée nationale va être obligée de vivre. J'imagine
qu'on devra, à l'avenir, avoir une certaine rigueur pour les 30
corporations religieuses grecques orthodoxes, et pour les 500 ou les 1000
fabriques du Québec qui sont régies par la Loi sur les fabriques.
Si on s'avançait d'une façon trop inconsidérée dans
cette direction, on pourrait avoir des centaines et des centaines de lois
privées de toutes les fabriques du Québec qui vont dire: On
reconnaît l'autorité de l'évêque, mais on voudrait
que ce ne soit pas tel que la Loi sur les fabriques le veut au Québec,
et donc, en définitive, on voudrait qu'il en soit autrement.
Cela dit, je sais fort bien que votre évêque réside
en Ontario. On me dit que la tradition grecque orthodoxe veut que
l'évêque soit très interventionniste. Pour que les
parlementaires comprennent davantage quels sont vos problèmes,
peut-être pourriez-vous nous les expliquer un peu plus. Comme je vous le
disais, j'ai de la difficulté à me convaincre que je devrais agir
d'une façon différente pour les Grecs orthodoxes que pour les
catholiques romains. Autrement dit, si demain matin, la paroisse de
Saint-Germain d'Outremont venait ici, est-ce que nous accepterions que, par une
loi privée, la paroisse s'érige en corporation privée,
tout en reconnaissant dans la loi l'autorité de l'évêque
catholique romain de Montréal? C'est là qu'est le
parallèle, et j'aimerais que vous plaidiez devant nous, que vous nous
disiez quels sont les embêtements que vous avez, que doivent subir tous
les catholiques romains de la province de Québec. Autrement dit, si
c'est bon pour les catholiques romains, pourquoi n'est-ce pas bon pour les
Grecs orthodoxes qui vivent au Québec? Je crois que c'est la plaidoirie,
parce que, au-delà du "Maîtres chez nous", peut-être
avez-vous pensé que jouer du violon vous aiderait, mais cela ne
m'émeut pas du tout. En tant que législateur, j'aimerais bien que
vous m'expliquiez quels sont les problèmes qui sont si
personnalisés à votre situation et pourquoi nous devrions faire
une exception dans votre cas.
Le Président (M. Lemieux): M. Hadjis, en réaction,
s'il vous plaît, aux propos de M. le ministre.
M. Sirros: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Laurier, écoutez, à moins qu'il n'y ait consentement... La
question a été posée à M. Hadjis, mais si M. Hadjis
veut laisser le député de Laurier s'exprimer.
M. Fortier: J'ai posé une question à M. Hadjis.
Est-ce que M. Hadjis peut répondre?
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît!
M. Hadjis: M. le ministre, je comprends très bien le
dilemme que vous avez. La réponse que je peux vous donner est la
suivante. Ce ne sont pas 30 corporations religieuses grecques qui viendront
vous demander la même chose. À Montréal, nous avons la
Communauté grecque de Montréal, qui a déjà une
telle loi, et nous avons à Laval la plus grande majorité des
personnes d'origine grecque. Il y a presque 25 000 personnes qui sont
là. Les autres communautés sont des communautés qui n'ont
presque rien, une église ou pas d'église du tout, ou une maison
qu'on utilise comme église. À Montréal nous avons deux
grands groupes, Montréal et Laval. Les autres ne sont pas assez nombreux
pour justifier un tel traitement. (12 heures)
La deuxième question: Pourquoi faire une différence entre
catholiques romains et Grecs orthodoxes? Pourquoi ne pas pouvoir dire à
l'évêque catholique romain qu'un tel traitement devrait être
accordé aux catholiques romains? Ma réponse est la suivante. Il y
a une tradition parmi les catholiques romains, à savoir que
l'évêque romain possède un droit de veto, tout le temps.
Dans l'histoire grecque, nous avons deux positions, laïque et
ecclésiastique. À plusieurs reprises, il y a eu un chef
ecclésiastique qui était chef civil. Par exemple, M. Makarios
était président de la République de Chypre et
également archevêque de Chypre. En Grèce, pendant la
Deuxième Guerre mondiale, l'archevêque Damaskinos était roi
et évêque. Vous trouverez que, dans notre histoire,
l'aspect...
M. Fortier: Comme les États pontificaux, en Italie.
M. Hadjis: C'est ça, le rôle civil et laïc
était toujours...
M. Fortier: Mêlé.
M. Hadjis:... Intégré. C'est un cas d'espèce
que nous avons devant nous aujourd'hui, particulièrement. Nous voulons
finalement séparer certaines juridictions qui appartiennent
complètement à l'évêque et la juridiction qui nous
appartient. Cela a du bon sens, parce que la loi que nous suggérons de
faire nous donne l'harmonie. Nous appartenons ecclésiastiquement
parlant, à l'évêque, et en même temps nous avons le
droit de bâtir des écoles, des centres d'accueil pour les
vieillards, pour les jeunes, etc. À ce moment-là, c'est bon si
nous avons un évêque qui est toujours coopératif,
très - comme on dit en anglais - "understanding", mais c'est quelqu'un
qui ne vit pas à Laval, qui ne vit pas à Montréal. Il
connaît probablement les problèmes globaux de notre population,
mais, de fait, il n'est pas là. À ce moment-là, si la loi
est bonne, très bien, mais, si la loi n'est pas bonne, voulez-vous voir
25 000 personnes d'origine grecque à Laval souffrir à cause d'une
telle chose?
Je pense que l'Assemblée nationale doit faire des lois pour
améliorer le sort du peuple dans les grandes lignes. C'est pourquoi nous
sommes venus ici. Notre cas est un cas d'espèce. Je pense que la
nouvelle génération des Grecs qui sont nés à
Québec, et particulièrement à Laval, avec une telle loi,
on montre notre intérêt à participer aux affaires
communautaires, parce que, écoutez, nous autres, nous sommes d'origine
grecque... Quant à moi, je pense que nous avons le devoir d'intervenir
dans notre lot d'origine grecque. Le peuple d'origine grecque, nous avons le
devoir de l'aider. C'est notre façon de contribuer à la
société québécoise. Je ne veux pas devenir tout de
suite francophone, si vous voulez, et participer à une autre
assemblée, mais je pense que mon premier devoir est d'aider notre peuple
à participer, à s'intégrer à la vie
québécoise et c'est la seule façon. Cet instrument, la
communauté, le centre d'accueil, le centre sportif, le centre pour
vieillards, tout ça nous donnera la possibilité de le faire.
Je ne veux pas parler de sociologie - strictement parlant, je vous
l'accorde, M. le ministre, vous avez le droit, vous avez raison de dire:
Pourquoi cette chose-là? - mais, II y a Ici une
spécificité qui nous touche complètement, et dans
l'exemple que nous avons donné, nous savons que depuis 1980, l'affaire a
fonctionné. Le fait que nous ayons une autre loi, une loi privée
qui existait avant 1980, cela ne veut rien dire Cela veut dire qu'à
l'époque, le législateur a jugé opportun de le faire. Je
pense que c'est maintenant le temps de le faire pour Laval. Je suis convaincu
qu'il y a deux grandes communautés à Montréal,
Montréal et Laval. Laval est une île qui contient 25 000 personnes
d'origine grecque dont l'âge moyen se situe entre 45 et 50 ans et je
pense qu'on peut agrandir cette communauté pour le bien-être et le
bénéfice du Québec.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie. M. le
député de...
M. Fortier: Excusez-moi, mais |e n'ai pas terminé
Le Président (M. Lemieux): Excusez-moi, M. le ministre. M.
le député de Mercier avait demandé la parole, mais je dois
passer la parole au député de Laurier et je vais vous dire
pourquoi. C'est parce qu'il est le député proposeur.
M. Fortier: C'est bien. Je croyais que vous m'aviez donné
la parole Est-ce que je dois interrompre...
Le Président (M. Lemieux): Je vous ai donne la parole de
consentement parce que la parole devait revenir au député de
Mercier qui est le député proposeur et qui a un droit de parole
de cinq minutes après chacune des interventions.
Une voix: Le député de Laurier
Le Président (M. Lemieux): Pardon, au député
de Laurier. Excusez-moi, MM. les députés de Mercier et de
Laurier. AJors, je dois donner la parole au député de Laurier,
qui a un droit de parole de cinq minutes après chacune des
interventions.
M. Sirros: Je n'exercerai pas nécessairement mon droit de
parole de cinq minutes après chaque Intervention, mais je voudrais
d'abord dire deux choses. Je trouve que M. Hadjis a expliqué, de
façon assez éloquente, un peu la raison... Mais j'aimerais
revenir sur ce que le ministre disait tout à l'heure par rapport aux
paroisses. Effectivement, la comparaison est difficile à faire parce
qu'une paroisse, finalement, c'est un groupe de personnes qui se constituent
autour d'une église pour des raisons religieuses. Ici, vous avez une
communauté et j'ajouterai communauté culturelle au sein de
laquelle il y a aussi des éléments religieux. Il y a donc aussi
une paroisse en quelque sorte, mais ce n'est pas l'unique élément
qui est géré et régi par ce qu'on appelle la
Communauté grecque orthodoxe de la ville de Laval. Il est vrai que
possiblement on pourrait sortir l'Église de la corporation qui s'appelle
la Communauté grecque orthodoxe de Laval, et donc, constituer une
paroisse qui serait l'équivalent des paroisses catholiques
gérées par la Loi sur les fabriques Mais, ce faisant, on
enlèverait également un élément nécessaire
et essentiel à la survie et à l'épanouissement de ce qu'on
appelle la communauté culturelle qui est la communauté grec que,
dans ce cas-ci de Laval. C'est la façon que les Grecs, ici au
Québec, ont choisi de s'organiser. C'est de la même façon
qu'on s'organise à Montréal. Même dans le West-Island, il y
a le même genre de formulation dans l'esprit des gens que l'Eglise est
une partie essentielle de l'organisation de la communauté On
élargit cela par après aux écoles. éventuellement
aux centres
d'accueil, des maisons pour vieillards, en tout cas une Infrastructure
qui réponde aux besoins de la communauté seion sa progression.
Donc, l'Église ou la paroisse est un élément de
l'organisation communautaire et ce serait grave de la sortir de la loi qui
régit ou qui organise cette communauté parce que, ce faisant,
vous affaiblissez beaucoup la possibilité de la communauté
grecque, que ce soit à Laval ou à Montréal ou sur la rive
sud ou dans le West-Island ou même Ici dans la ville de Québec, de
se développer et de s'épanouir. Dans ce sens-là, la loi
actuelle essaie de trouver un équilibre dans le respect des devoirs
ecclésiastiques envers l'évêque et le devoir qu'a la
communauté de s'administrer elle-même. C'est pour cela que je
trouve que la comparaison strictement sur le plan des paroisses mène
à une conclusion erronée.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, toujours sur
votre temps de parole.
M. Fortier: Merci. Je veux bien vous comprendre. J'ai
donné l'occasion à Me Hadjis de plaider.
Une voix:...
M. Fortier: Écoutez, je n'ai pas terminé. M. le
Président, au début, j'ai demandé: Quelles sont les
règles du jeu? Vous m'avez dit: Je vous donne la parole. Moi, je crois
que j'ai 20 minutes d'intervention et, à ma connaissance, mes 20 minutes
ne sont pas écoulées. J'aimerais faire établir la
spécificité de ce cas-là.
Le Président (M. Lemieux): Je vous comprends.
M. Fortier: Si je n'avais pas voulu que le projet de loi vienne,
il ne serait pas là. On va s'entendre, s'il est venu ici, c'est parce
qu'on veut en discuter. Mais simplement, je voudrais qu'on établisse
très précisément pour consignation au procès-verbal
de cette réunion pour quelle raison il y a une
spécificité. L'inspecteur général
s'inquiète, avec raison, du fait que 1000 demandes pourraient nous
venir. Donc, il est très important pour l'Assemblée nationale
d'établir qu'il y a une vraie spécificité ici. C'est pour
cela que les questions que je pose, ce n'est pas parce que je suis
opposé. Au contraire, je pense bien qu'en définitive on va se
rallier. Je sais que le député de Mercier est également
favorable au projet de loi, mais je crois qu'il est important d'établir,
pour la postérité, pour quelles raisons on procède dans ce
cas-ci alors que quelqu'un qui examinerait la demande face à d'autres
demandes qui pourraient venir d'autres endroits... d'établir qu'il y a
des raisons particulières pour lesquelles on doit procéder de
cette façon. C'est la seule raison pour laquelle je pose des questions.
Je voudrais que Me Hadjis se sente très à l'aise. J'ai
indiqué à M. Sirros que je suis convaincu qu'il y a certainement
une spécificité à être examinée en commission
parlementaire. Alors, je ne voudrais pas qu'on prenne mes propos comme
étant négatifs. J'essaie de faire mon devoir comme ministre
responsable des institutions financières puisque, comme ministre, je
suis responsable de la Loi sur les corporations religieuses par laquelle vous
êtes régis présentement. C'est le seul motif et je ne
voudrais pas qu'on interprète mes propos d'une façon
négative.
J'aurais simplement une deuxième question à poser et,
ensuite, je passerai la parole à mes collègues. Je pense que le
député de Laurier a résumé quelque peu la
situation. Je comprends que vous avez des activités qui ne sont pas des
activités paroissiales. Je comprends ça. Vous avez
peut-être des loisirs. Vous avez un centre de loisirs, vous voulez
peut-être créer un hôpital, un centre d'accueil. Une
possibilité que l'Inspecteur général des institutions
financières m'avait suggérée, c'était que vous
puissiez continuer à être sous l'égide de la Loi sur les
corporations religieuses en ce qui concerne l'église et le
cimetière et que, pour les autres activités, ce soit souvent par
un projet de loi privé, donc par une corporation qui serait
différente. À ce moment-là, on préserverait ce
qu'on appelle l'intégrité de la loi touchant la Loi sur les
corporations religieuses en ce qui concerne uniquement l'église, les
registres religieux et le cimetière, si vous en avez un, et, par
ailleurs, les autres activités qui sont plutôt laïques
seraient régies par une corporation laïque. Je sais que vous nous
aviez dit que vous n'étiez pas d'accord avec cette proposition, mais je
vous le demande encore pour que ce soit enregistré dans le Journal des
débats.
Le Président (M. Lemieux): M. le requérant.
M. Hadjis: M. le ministre, nous en avons discuté avec le
préposé, le confrère de l'inspecteur général
et nous avons réfléchi à ça avec le conseil
d'administration de la communauté. Pour les raisons que je vous ai
déjà expliquées, en créant deux maisons, deux
juridictions...
M. Fortier: Deux corporations.
M. Hadjis:... deux corporations, cela crée des divisions
entre nos membres. Sur le plan juridique, je suis tout à fait d'accord
avec Me Bouchard et avec ses autres confrères avec qui j'ai parlé
au téléphone. Mais sur le plan pratique, l'église, le
sous-sol de l'église, le centre qui est à côté de
l'église, l'école qui est à côté du centre,
sont tous "part and parcel", partie de l'ensemble.
M. Fortier: D'un même tout.
M. Hadjis: Exact. Nous avons pensé à ça et
nous sommes venus à la conclusion qu'étant
donné les circonstances particulières de notre
communauté, on doit continuer avec un projet tel que celui qui est
devant vous, qui a le même objectif. C'est la même loi,
c'est-à-dire que nous resterons liés avec les autorités
ecclésiastiques et qu'en même temps, nous aurons le droit de faire
toutes les autres activités par le même acte. Sur le plan
pratique, une telle division serait désastreuse. L'intérêt
des parties serait minime, d'un côté ou de l'autre. Nous voulons
intensifier l'intérêt des jeunes vers l'Église et, en
même temps, vers les aspects communautaires de l'Église. Nous
avons beaucoup réfléchi à ce point, M. Nicolas Anissimof
peut parler si vous voulez, mais j'ai eu plusieurs rencontres avec le conseil
d'administration et les membres en sont venus à la conclusion que la
meilleure façon d'agir dans ce cas-là, c'est selon le projet de
loi que nous avons suggéré. Nous vous demandons de nous
l'accorder pour la bonne raison que c'est un cas d'espèce, pas une
règle générale. Je ne vais pas revenir devant vous avec un
autre projet de loi pour une autre communauté de 50 membres. Ici, vous
avez un cas spécial qui concerne 25 000 personnes à Laval. Il y a
déjà une telle loi à Montréal et les
expériences que nous avons vécues, depuis neuf ans, sont
excellentes. C'est pour toutes ces raisons que je vous demande de nous accorder
cette...
M. Fortier: Je vous remercie de vos réponses, M. Hadjis.
Je vais passer la parole à mes collègues.
Le Président (M. Lemieux): Merci M. le
député de Mercier. (12 h 15)
M. Godin: M. le Président, J'aimerais juste rappeler
à mes collègues, en particulier au ministre qui s'inquiète
quant à l'avalanche de demandes qu'il pourrait y avoir, que, si tel
avait été le cas dans le passé, quand on a adopté
la loi 58, en 1980, on aurait eu, depuis lors, une avalanche de demandes de
communautés semblables. Mais l'expérience démontre qu'il
n'en est rien. Il n'y a eu aucune autre demande que celle que nous avons sous
les yeux comme législateurs. Cela tendrait à confirmer deux
choses, c'est que je ne pense pas que ça ouvre la porte, comme le
ministre semble le craindre - il a parlé de 1000 demandes tout à
l'heure - à des centaines et des centaines de demandes de groupes au
Québec, d'une part, et, d'autre part, alors qu'il y avait à
Montréal, à l'époque, des divisions assez profondes dans
la communauté grecque entre ceux qui étaient contre le même
"bill" ou la même loi privée et ceux qui étaient pour,
l'expérience a démontré que la paix est revenue
très vite et que cela a permis à la Communauté grecque de
Montréal de se développer plus rapidement qu'elle ne l'aurait
fait sans cette loi D'ailleurs, les groupes qui étaient contre sont
maintenant pour, semble-t-il, puisque les gens de Laval qui étaient
contre, à l'époque, viennent maintenant nous présenter la
même demande qui nous fut faite par ceux de Montréal. Cela nous
confirme qu'il y a beaucoup de sagesse dans l'Idée de la
Communauté grecque de Montréal, par ce recours à une telle
loi privée, la loi 58 L'expérience a donc démontré
il n'y avait aucun danger que le gouvernement soit Inondé de demandes
semblables, d'une part, et, d'autre part, nul danger non plus qu'on assiste
à des divisions profondes dans les communautés dont nous voulons
protéger la spécificité et surtout l'avenir.
Quant à l'expression "cas d'espèce", je pense que nous
avons sous les yeux, effective ment, un cas d'espèce, qui ne crée
aucun précédent, puisque, chaque fois, il faudrait qu'une
communauté puisse convaincre une commission parlementaire comme celle-ci
qu'elle a le droit et des raisons suffisantes pour demander une telle loi. Je
pense donc que les inquiétudes, peut-être fondées
rationnellement, de craindre une Inondation de demandes semblables seraient
peut-être valables si nous avions devant les yeux un
précédent, mais, comme nous avons devant les yeux un cas
d'espèce et que l'expérience faite à Montréal
démontre que ce cas d'espèce n'a pas provoqué l'inondation
crainte et prévue par des esprits pessimistes, je crois que nous pouvons
tenir pour acquis, M. le Président, que l'argumentation
ministérielle dans ce cas ne tient pas compte de la
réalité telle qu'on l'a vécue depuis neuf ans, depuis
qu'une loi semblable a été adoptée pour la
communauté de Montréal
Je m'étonne, d'autre part, qu'à Laval, l'adhésion
à ce projet ait été beaucoup plus forte qu'à
Montréal, en fait. En fait, ce qui se passe à Laval, c'est que
l'expérience faite à Montréal a convaincu M. Anissimof et
M Mylonopoulos, que l'expérience de Montréal était une
expérience positive et qu'elle devait s'appliquer intégrale ment
à Laval. On peut présumer que, tôt ou tard, les Grecs de la
rive sud ou de l'ouest viendront peut-être demander une charte semblable,
mais, à mon avis, c'est tout ce qu'on peut craindre comme inondation. Ce
n'est donc pas la fin du monde qu'une fois par session, en fin de session,
à la veille des retraites dorées de certains de nos
collègues, nous puissions étudier, entre amis, un projet de loi
semblable. Je ne pense pas qu'il y ait un danger particulier dans une telle
situation.
Donc, M. le Président, je termine mes propos, d'abord en saluant
nos collègues d'origine grecque de Laval et leur Parlement. De les voir
ici, demandant au Parlement une loi québécoise, indique bien
qu'ils respectent les lois du Québec, contrairement à d'autres
communautés du Québec qui les méprisent un peu ou. du
moins, ne montrent pas autant d'adhésion à nos lois que la
communauté grecque le fait présentement M. le Président,
j'ai terminé.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Mercier. M. le député de Laurier,
ça va? Alors, M. le ministre.
M. Fortier: Je voulais simplement insister, parce que je ne suis
pas sûr que le député de Mercier m'ait bien compris, sur le
fait que, dans le cas de 1980, la Communauté grecque de Montréal
était déjà régie par une loi privée. Elle
demandait donc une modification substantielle, mais c'était toujours une
loi privée. Ici, le précédent est que la communauté
de Laval est régie par une loi publique. Je perçois qu'il y a
plusieurs explications, plusieurs spécificités qu'on veut
démontrer, mais, quand on parle de l'autorité de
l'évêque, ce que j'ai simplement dit pour le
bénéfice du député de Mercier, c'est que, quand je
lis la Loi sur les fabriques, c'est exactement ça. Je peux vous lire la
Loi sur les fabriques: "L'évêque d'un diocèse peut, par
décret, ériger dans son diocèse des paroisses, des
dessertes, les démembrer, les diviser, les supprimer, les annexer", et
quand on regarde l'autorité de l'évêque, elle est totale.
C'est pour ça qu'il faut absolument plaider la
spécificité, parce que, si on plaide en ce sens que
l'évêque a trop d'autorité, je suis obligé de dire
que, dans la Loi sur les fabriques et les catholiques romains,
l'évêque a toute autorité. Une paroisse ne peut même
pas vendre un terrain sans que l'évêque du lieu dise oui. Je
conçois ce que vous dites en ce sens que peut-être que dans les
traditions grecques orthodoxes, l'évêque s'ingère, disons,
davantage dans l'administration des choses laïques qu'un
évêque catholique romain ne le ferait. Il est vrai que, depuis la
Révolution tranquille, depuis que le cardinal Léger en
particulier... Je me souviens, quand j'étais à
l'Université de Montréal, que le chancelier était le
cardinal Léger. C'est lui qui a voulu que celui qui lui succède
soit un laïc. Le cardinal Léger a posé des gestes
très probants pour faire en sorte qu'il y ait une certaine
laïcisation de ce qui était plutôt religieux dans le
passé.
Mon Intervention, je la fais, non pas pour agresser la communauté
grecque, vous l'avez bien compris, mais en tant que parlementaire et en tant
que ministre responsable de certaines lois, puisque peut-être que, plus
tard, des intervenants viendront... Il y en a d'autres. Je ne connais pas
toutes les communautés grecques orthodoxes, mais II y en a d'autres, je
pense à Saint-Hubert et ailleurs. Je ne connais pas leur
importance...
M. Hadjis: Celle de la rive sud, M. le ministre...
M. Fortier: Sur la rive sud, combien y a-t-il de milliers de
personnes?
M. Hadjis:... est assimilée avec la Communauté
grecque de Montréal.
M. Fortier: Oui.
M. Hadjis: La seule communauté qui est vraiment
indépendante, actuellement, c'est celle de Laval, il y a une petite
communauté de l'ouest, laquelle est dirigée par la Loi sur les
corporations religieuses.
M. Fortier: C'est ça. Le point que je voulais faire, M. le
député de Mercier, c'est que, au fond, dans la Loi sur les
fabriques, l'évêque a toute autorité...
M. Hadjis: Oui.
M. Fortier: Je pense bien que, si on part de ce principe pour
dire que l'évêque a trop d'autorité dans l'Église
grecque orthodoxe, les catholiques romains vont être obligés du
conclure que l'évêque a trop d'autorité selon la Loi sur
les fabriques. C'est tout simplement ce point.
Il y a une explication dont j'aurais besoin, avant de procéder -
je pense bien que les parlementaires s'entendent pour procéder, mais je
voulais établir la spécificité, et je vous remercie de vos
réponses - c'est que, dans le moment, le pouvoir de
l'évêque est religieux. Il reste que vous avez une église,
et, normalement, dans un édifice comme un édifice religieux,
l'évêque a quand même certains droits, surtout quand vient
le temps de faire des rénovations, ou de démolir l'église,
parce que vous avez tout droit. De quelle façon l'évêque
est-il protégé, même si on appelle ça des droits
strictement religieux, en ce qui a trait à des transformations majeures
que vous voudriez faire à un édifice comme une église? Je
ne vois rien dans le projet de loi qui lui donne une protection à cet
égard.
Le Président (M. Lemieux): M. le requérant?
M. Hadjis: Nous avons discuté de ça avec
l'évêque. L'assemblée des membres décide de toute
matière de la construction, des hypothèques ou autres actes
d'aliénation de la propriété de la communauté,
l'église incluse. Dans le cas de l'église, nous sommes
prêts à accepter un amendement, si vous voulez, dans le sens
suivant: Si nous voulons hypothéquer une église, nous devrons
faire adopter la décision par l'assemblée des membres, aux deux
tiers. Si la décision prise par les membres n'est pas. acceptable par
l'évêque, en ce qui concerne l'église, soit pour
l'hypothèque...
M. Fortier: Transformations.
M. Hadjis:... des rénovations majeures ou des
transformations, nous sommes prêts à donner à
l'évêque un droit de veto, mais il devra venir à
l'assemblée pour nous expliquer pourquoi il s'oppose à cette
décision. Si les membres, à une deuxième assemblée,
sont prêts, avec une majortité de deux tiers, à
procéder à une telle hypothèque ou transformations,
à ce moment, je pense que même l'évêque devra
respecter la volonté du peuple. Nous sommes prêts à
accepter un amendement à cette fin, M. le ministre.
M. Fortier: Oui. M. Sirros m'en avait fait part. En
définitive, nous ne voulons pas intervenir dans, ce qu'on peut appeler,
la régie interne entre l'évêque et la nouvelle corporation.
Je pense bien que rien ne va vous empêcher, une fois que la loi sera
adoptée, de signer des ententes à cet effet. Mais je ne crois pas
que l'on doive, surtout si on s'éloigne de la Loi sur les corporations
religieuses, faire une exception. Je crois que les règles de
régie interne devraient être négociées entre votre
corporation et l'évêque.
M. le Président, pour expliquer les questions que je pose ici, je
dois dire que toute communauté, avec une très grande
majorité, qui fait une demande comme celle-là, doit être
écoutée avec beaucoup d'attention. Cependant, en 1973, et
j'aimerais que l'inspecteur nous le confirme... M. l'inspecteur. J'aimerais que
vous nous disiez, pour les besoins de la transcription des débats, ce
qui s'est passé en 1973, lorsqu'il y a eu une demande d'incorporation?
Est-ce que l'évêque est intervenu, à ce moment-là,
pour donner son approbation? C'est bien en 1973 qu'il y a eu l'incorporation de
la Communauté grecque de Laval?
M. Hadjis: À l'époque...
M. Fortier: M. l'inspecteur va nous le confirmer, parce qu'on a
une lettre au dossier à cet effet.
Le Président (M. Lemieux): M. l'inspecteur.
M. Bouchard (Jean-Marie): Oui, l'évêque était
intervenu pour approuver la transformation.
M. Fortier: Dans ce cas-là, comme je l'avais dit à
M. Sirros, M. est bien certain que si l'évêque avait
accepté ou s'il accepte, deux parties qui ont... Ce qui est
arrivé, c'est que l'Assemblée nationale, par la Loi sur les
corporations religieuses, a permis au ministre des Institutions
financières de l'époque de permettre une incorporation sous
l'angle des corporations religieuses. Il y a une lettre, au dossier, de
l'évêque qui dit: Oui, je suis tout à fait d'accord et je
sanctionne cette incorporation selon la Loi sur les corporations religieuses.
Alors, je vais vous dire ce que j'ai fait. J'ai contacté
l'évêque. Je lui ai posé des questions. Je lui ai fait
parvenir le projet de loi la semaine dernière. Je n'ai pas l'Impression
que l'évêque est très heureux, mais nous n'avons eu aucune
réaction. S'il n'est pas Intervenu, soit par le biais d'un avocat ou
d'une lettre qu'il aurait pu m'adresser, je tiens pour acquis qu'en
définitive, s'il n'est peut-être pas totalement heureux de la
transformation, il ne s'y oppose pas ou il a décidé de ne pas s'y
opposer. J'avais aussi demandé à M. Sirros - peut-être que
le député de Laurier peut le confirmer, car je voudrais que ce
soit consigné - de contacter l'évêque, j'ai moi-même
appelé l'évêque et, la semaine dernière, mon
attaché politique lui a fait parvenir le texte de la loi. Aujourd'hui,
nous n'avons pas encore reçu de commentaires de lui à cet effet.
Dans une certaine mesure, qui ne dit mot consent. Peut-être que le
député de Laurier peut confirmer ça.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Laurier, le proposeur.
M. Sirros: Oui, effectivement, je peux confirmer ce que le
ministre vient de dire. J'ai moi-même parlé avec
l'évêque à deux reprises. On a soulevé le cas que
citait le ministre tout à l'heure concernant les transformations,
l'hypothèque ou la vente éventuelle de l'église et aussi
un autre aspect, qui a trouvé un aboutissement à
l'intérieur du changement qui a été apporté au
projet de loi Initial, par rapport à la décision que peut prendre
la communauté de sortir de l'égide du patriarcat
oecuménique de Constantinople Cela a été renforcé,
étant donné qu'il y avait là certaines craintes. Les
membres de la corporation n'ont eu aucune hésitation et avaient
même demandé au ministère ou au ministre de ne pas
permettre que la corporation puisse se transformer sous un autre patriarcat,
etc. Semble-t-il que, pour des raisons de respect de la démocratie, V
n'est pas possible d'empêcher les gens de faire ce qu'ils voudraient
faire à 100 % Vous allez constater tout à l'heure, à
l'intérieur de...
M. Fortier: L'article 13.
M. Sirros:... l'article 13, qu'il est dit que cela prendrait le
consentement de 90 % des membres pour pouvoir sortir de l'égide du
patriarcat oecuménique de Constantinople. En plus, on a ajouté,
à la suite de la discussion que j'ai eue avec l'évêque,
certaines autres dispositions pour renforcer cette appartenance au patriarcat
oecuménique de Constantinople, qui était son inquiétude.
Je pense que c'est probablement vrai de dire que l'évêque n'est
pas heureux. dans le sens que j'imagine qu'il aurait
préféré le maintien du statu quo - en tout cas, c'est ce
qu'il m'a dit - mais il m'a également dit qu'il peut vivre avec la
situation, avec l'amendement qui a été apporté au projet
de loi initial. Je pense que - un peu comme le disait tout à l'heure le
député de Mercier - c'est le temps qui nous permettra de voir les
relations que les gens vont avoir entre eux C'est à espérer que
ce genre de projet de loi, qui est le deuxième qui gérerait une
des grandes communautés grecques sur le territoire
québécois, permettra effectivement d'aboutir à des
relations plus harmonieuses entre le pouvoir ecclésiastique -
l'évêque dans ce cas-ci - et les membres de la communauté
qui s© trouve à Montréal, à Laval ou possiblement sur
la rive sud ou à l'ouest de l'île de Montréal La ville de
Saint-
Laurent a aussi une communauté qui est constituée en vertu
d'une loi privée qui pourrait probablement aboutir au même genre
de demande qu'Ici.
À la limite, J'imagine qu'il pourrait y avoir,
éventuellement, cinq, six ou sept autres demandes de cette nature,
vis-à-vis d'une communauté comme la communauté grecque. Je
ne sais pas si les Portugais veulent faire la même chose ou non. Le fait
il s'agisse d'une religion qui est minoritaire sur le territoire, le fait qu'il
s'agisse aussi d'une communauté culturelle autre que la majorité,
contribue, j'Imagine, à l'argumentation prouvant qu'il s'agit d'un cas
d'espèce. Comme je disais tout à l'heure, c'est l'organisation de
la communauté qui, comme cela a bien été illustré
par Me Hadjis, fait en sorte que c'est un tout: l'école,
l'église, l'éventuel centre hospitalier, un centre communautaire,
etc., et on ne peut, sans affaiblir l'organisation de la communauté,
sortir l'aspect religieux, l'Église, de cette organisation. Il faut donc
trouver une façon équilibrée et, dans le respect de tout
le monde, vivre ensemble entre le pouvoir laïc et le pouvoir
ecclésiastique. Je pense que ce projet de loi le fait. (12 h 30)
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Laurier. Est-ce qu'il y a d'autres remarques
préliminaires?
M. Fortier: M. le Président, j'ai voulu qu'on
établisse, pour les fins de la transcription des débats, les
hésitations que j'avais eues. C'étaient, vous le comprendrez, des
hésitations plutôt juridiques et pour éviter les
précédents que cela pourrait créer. Mais je reconnais,
finalement, qu'il y a très probablement une situation
particulière pour les Grecs orthodoxes de Laval et c'est donc avec
plaisir que je vous demanderais de procéder en vue de l'adoption du
projet de loi.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): Alors, comme il n'y a pas
d'autres remarques préliminaires, j'appelle le projet de loi
d'intérêt privé 266, Loi concernant la Communauté
grecque de la ville de Laval. Nous appelons le préambule. Est-ce qu'il y
a des interventions relativement au préambule du projet de loi
d'intérêt privé 266?
M. Sirros: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le préambule
est adopté?
M. Fortier: Adopté. M.Godin:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Le
préambule est adopté. J'appelle l'article 1 du projet de loi
d'intérêt privé 266. Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Fortier: Un instant, s'il vous plaît! Cela va.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mercier, est-ce que ça va?
M. Godin: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 2 du projet de loi 266.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 3. J'appelle l'article 3 du projet de loi. Est-ce qu'il y a
des interventions relativement à l'article 3? Adopté?
M. Fortier: Adopté. M.Godin:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 4 du projet de loi d'intérêt privé
266.
M. Fortier: Un instant.
M. Godin: Sur l'article 4, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Mercier.
M. Godin:... je veux juste souligner, pour la bonne
compréhension de mon voisin d'Outremont, qui est également
ministre, que les fabriques, au Québec, qui ont été
citées comme des exemples qui pourraient alimenter des appétits
de lois semblables dans d'autres communautés ou dans d'autres groupes,
n'ont nullement les rôles que l'article 4 donne à la
communauté grecque à Laval. Entre autres, les paragraphes a et b
sont très spécifiques et confirment encore plus, si besoin en
était, le fait que ce n'est qu'un cas d'espèce par rapport aux
fabriques, la Loi sur les fabriques qu'a citée le ministre il y a
quelques instants.
M. Fortier: Non. Le problème était qu'une
proposition était en ce sens qu'aux paragraphes a et b, cela aurait pu
être une corporation laïque privée, et qu'au paragraphe c,
cela serait demeuré une corporation religieuse. C'est là qu'est
la spécificité, c'est que les paragraphes a, b et c se
retrouvent... L'inspecteur me dit que la Loi sur les corporations religieuses
dit: "L'inspecteur général des institutions financières
peut, sous ses seing et sceau, accorder des lettres patentes à tout
nombre de personnes n'étant pas moindre que trois qui demandent la
constitution d'une corporation privée ayant pour objet d'organiser,
d'administrer et de maintenir une église, une congrégation ou une
oeuvre dont elles sont membres et dont les fins sont la charité,
l'en-
seignement, l'éducation, la religion ou le bien-être. " On
voit que dans la Loi sur les corporations religieuses, iI y a des dispositions
quelque peu semblables dans la loi publique. On ne reprendra pas le
débat, mais vous voyez qu'il y a des dispositions semblables même
dans la Loi sur les corporations religieuses.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mercier, vous avez toujours droit de parole.
M. Godin: J'ai terminé, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): II n'y a pas d'autres
commentaires? Est-ce que l'article 4 est adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Fortier: Ce sont des pouvoirs de régie interne.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Un instant, M. le
député de Mercier n'a pas...
M. Godin: Dans la loi exemplaire 380, on faisait une nuance; on
subdivisait l'article 5 en deux alinéas, l'un portant sur la
régie interne et l'autre sur ce qui fait le contenu de l'article 5
actuel. Je me demande si on ne pourrait pas le subdiviser, à moins que
l'Inspecteur...
M. Fortier: M. l'inspecteur, avez-vous un commentaire?
M. Bouchard: C'est une combinaison. À l'article 9d, vous
avez la même chose.
M. Godin: Bon, on l'a, mais à un autre endroit. D'accord,
pas de problème.
Le Président (M. Lemieux): Cela vous va. M. le
député de Mercier?
M. Godin: Parfaitement.
Le Président (M. Lemieux): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Fortier: Je vais le lire, parce que c'est important: "La
communauté peut établir et maintenir des cimetières et
ériger des caveaux dans ses chapelles pour y déposer la
dépouille mortelle de ses membres, de ses bienfaiteurs ou de toute
personne ayant quelque relation avec la communauté, en se conformant
à la Loi sur les inhumations et les exhumations" Alors, ce sont les
cimetières, les droits pour les cimetières.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Godin: En ce qui me concerne, oui, M. le Président.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7. Est-ce que vous préférez que je vous fasse
lecture des articles ou est-ce que vous allez le faire individuellement?
M. Godin: Non, non, on les lit. M. Fortier: Cela va comme
ça.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. L'article 7 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 8.
M. Fortier: Ce sont des pouvoirs commerciaux. Adopté.
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Cela va. M. le
député de Mercier?
M. Godin: Oui. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 8 est adopté.
J'appelle l'article 9.
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 9 esi
adopté.
M. Fortier: Un instant, s'il vous plaît! Le
Président (M. Lemieux): Oui M. Fortier: Je n'en ai pas fini
la lecture. Le Président (M. Lemieux): Oui, cela va. M.
Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 10.
M. Sirros: J'ai une question ici.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Laurier.
M. Sirros: Le fait qu'une valeur monétaire soit inscrite,
dans le projet de loi comme tel, est-ce que cela oblige à avoir,
éventuellement, un amendement législatif pour augmenter cette
valeur?
M. Fortier: Oui, ça prend un "bill".
M. Bouchard: Non, il y a la Loi sur les pouvoirs spéciaux
des corporations.
M. Sirros: Pardon?
M. Bouchard: La Loi sur les pouvoirs spéciaux des
corporations vous permet de présenter une requête...
M. Sirros: D'accord, sans revenir en projet de loi. Merci.
M. Godin: Le député de Laurier a été
traumatisé par son expérience précédente, non? Ha,
ha, ha! Le "bill" privé, non. Il n'a pas de traumatisme.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M. le
député de Mercier, adopté?
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 10 est adopté.
Nous passons à l'article 11.
M. Fortier: Adopté.
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 11 est adopté.
J'appelle l'article 12.
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 12...
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): est adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Fortier: On va le lire, il est important: "Aucun
règlement visant à demander la modification de l'affiliation de
la communauté avec le patriarcat oecuménique de Constantinople
n'est valide à moins qu'un avis de convocation à cet effet n'ait
été dûment donné aux membres de la communauté
et à moins que ce règlement ne soit adopté par 90 % des
membres présents à une assemblée générale
spéciale régulièrement convoquée à cette fin
à laquelle il y a quorum. "
C'est le paragraphe suivant qui est ajouté: "Dans le cas
où la communauté se désaffilie du patriarcat
oecuménique de Constantinople sans le consentement de ce dernier - le
patriarcat pourrait donner son consentement, alors c'est "sans le consentement
de ce dernier" - elle doit dans les 60 jours de la désaffiliation
demander à l'Inspecteur général des institutions
financières des lettres patentes constituant ses membres en corporation
régie par la partie III de la Loi sur les compagnies ou par la Loi sur
les corporations religieuses, ou procéder à sa dissolution. "
Donc, il y aurait trois possibilités dans un cas comme ça:
soit une compagnie privée qui est une compagnie non religieuse, soit une
corporation selon la Loi sur les corporations religieuses où ce serait
grec orthodoxe dissident, disons, ou procéder à sa dissolution.
Donc, une désaffiliation entraînerait l'une ou l'autre de ces
options.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Laurier.
M. Sirros: Juste pour le Journal des débats
également, je sais qu'à la suite de la discussion que j'ai eue
avec l'évêque, j'avais écrit au ministre en lui demandant
de modifier l'article pour que ce soit: "Aucun règlement visant à
demander la modification de l'affiliation de la communauté avec le
patriarcat oecuménique de Constantinople n'est valide à moins que
celui-ci n'y consente. " Mais semble-t-il - et c'est là où j'ai
perdu un peu le fil - que ce n'est pas possible de l'avoir comme ça?
M. Fortier: Ce n'est pas possible parce que, si 90 % des gens...
Si des gens sont catholiques et décident de devenir protestants, c'est
leur décision à eux. Mais nous, sur le plan civil, et
l'inspecteur général, sur le plan civil, veut savoir ce qui va
arriver, si les gens décident de ne plus être catholiques ou de ne
plus être Grecs orthodoxes; c'est pour ça qu'on dit: "Dans le cas
où la communauté se désaffilie... sans le consentement de
ce dernier", parce qu'elle pourrait se désaffilier avec son
consentement, alors on dit: "sans le consentement de ce dernier". Donc, il s'y
oppose, mais, s'il s'y oppose, qu'est-ce qui arrive? Alors, c'est là
qu'est la solution. C'est pour ça qu'on dit que, s'il y a 90 % des Grecs
orthodoxes qui décident de se désaffilier de l'autorité du
patriarcat, à ce moment-là, sur le plan strictement civil - on
n'entrera pas dans le domaine religieux - on dit: Vous avez trois options.
C'est justement les trois options qu'on veut prévoir ici. À ce
moment-là, l'inspecteur statuera si jamais ça arrive.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Mercier.
M. Godin: Est-ce que les requérants sont d'accord?
Oui.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. M. le
député de Mercier? Est-ce que l'article 13 est adopté?
M. Godin: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 14.
M. Godin: Adopté.
M. Fortier: Cela va. C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): L'article 14 est adopté,
j'appelle maintenant l'article 15.
M. Hadjis: C'est la raison sociale. Au lieu de parler de The
Greek Orthodox Community of the City of Laval, on parlera, dorénavant,
j'imagine, de la Communauté grecque orthodoxe de la ville de Laval
M. Fortier: C'est le nom de la nouvelle corporation qui
succède à celle qui existait
M. Godin: Adopté.
M. Fortier: On dit: "La communauté doit faire enregistrer
suivant les lois d'enregistrement au bureau d'entregistrement", donc vous avez
certaines prescriptions, Me Hadjis.
Le Président (M. Lemieux): L'article 15 est il
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 15 est adopté.
J'appelle l'article 16.
M. Fortier: C'est la continuation. Adopté. M. Godin:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 16 est adopté.
J'appelle l'article 17.
M. Fortier: Est-ce qu'on peut demander à l'inspecteur si
ces demandes sont fréquentes ou si elles sont occasionnelles?
M. Bouchard: C'est occasionnel.
M. Fortier: C'est un pouvoir occasionnel d'avoir une
information.
M. Godin: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Mercier.
M. Godin: Est-ce que la loi ne prescrit pas
précisément les périodes où la communauté
doit les remettre, comme dans le cas des compagnies9 Non?
M. Bouchard: Pour Montréal non plus, en 1980, on ne le
demandait pas.
M. Godin: II n'y a pas de prescription?
M. Fortier: C'est un projet de loi privé, ce n'est pas une
loi générale.
M. Godin: Ça répond à ma question, M. le
Président. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 18.
M. Fortier: Quelle est la différence entre les articles 18
et 15? L'article 15, c'est la continuation. C'est le remplacement, d'accord.
ça va.
Le Président (M. Lemieux): L'article 18 est il
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté J'appelle
l'article 19.
M. Fortier: Adopté. M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi d'intérêt privé numéro 266,
Loi concernant la Communauté grecque orthodoxe de la ville de Laval, est
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le préambule
du projet de loi d'intérêt privé, Loi concernant la
Communauté grecque orthodoxe de la ville de Laval, est
adopté?
M. Fortier: Adopté. M. Godin: Adopté
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le projet de loi
d'intérêt privé 266, Loi concernant la Communauté
grecque orthodoxe de la ville de Laval, est adopté dans son
ensemble?
M. Fortier: Adopté
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le projet de loi est
adopté dans son ensemble.
Je remercie donc les membres de cette commission parlementaire de leur
collaboration. Nous allons ajourner nos travaux sine die, à moins que M.
le ministre...
M. Fortier: Juste un mot pour saluer nos amis de Laval et pour
leur dire qu'on espère que la procédure n'a pas été
trop difficile. Ça me fait plaisir qu'on puisse leur donner
satisfaction. Je remercie également de sa collaboration le
député de Laurier, qui a collaboré intensément pour
nous donner toute l'information dont on avait besoin.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Mercier.
M. Godin: Quelques mots pour dire à nos amis de Laval que
nous nous réjouissons qu'eux aussi soient passés au stade de la
maturité démocratique, que ce soit les membres qui
décident de quelle façon ils vont vivre leur vie communautaire,
en parfait accord avec l'évoque de Toronto, comme le montre
l'expérience passée à Montréal. Si les lois du
Québec peuvent servir à faire en sorte que les communautés
culturelles, entre autres la communauté grecque pour laquelle mon ami M.
Sirros et moi avons la plus grande affection, puissent se sentir plus chez
elles au Québec, grâce à nos lois et à notre
Parlement, nous nous en réjouissons. Nous espérons que, tôt
ou tard, nous réglerons aussi le cas des communautés qui veulent
atteindre ce degré de l'âge adulte, comme communauté, et
gérer elles-mêmes leurs biens, adopter leurs propres
règlements, comme nous le faisons ici, au Parlement, et ainsi être
composées de meilleurs citoyens, encore plus démocrates et
démocratiques dans l'ensemble démocratique
québécois, qui doit être un exemple pour l'ensemble
démocratique nord-américain, et même, soyons modestes, dans
le monde, mon cher député de Laurier.
J'ai terminé mes remarques, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Mercier. Monsieur.
M. Mylonopoulos (Constantin): M. le Président, M. le
ministre, membres de l'Assemblée nationale, membres du comité,
mesdames et messieurs, au nom de la Communauté grecque orthodoxe de
Laval, je voudrais vous remercier pour votre considération. Merci.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie et je veux que
vous sachiez que le député de Laurier nous avait vivement
sensibilisés.
Sur ce, nous ajournons sine die.
(Fin de la séance à 12 h 45)