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(Quinze heures dix-huit minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration est réunie cet
après-midi afin de procéder à la vérification des
engagements financiers du ministère des Finances compris dans les listes
des mois de janvier 1990 à décembre 1990.
Nous avons aussi un deuxième mandat qui est le suivant. La
commission a aussi comme objet, est réunie aujourd'hui afin de
procéder à l'étude trimestrielle de la politique
budgétaire et de l'évolution des finances publiques du
gouvernement, conformément à l'article 292 du
règlement.
Vous avez reçu l'ordre du jour. Est-ce que l'ordre du jour est
adopté?
Des voix: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'ordre du jour
étant adopté, de 15 heures à 16 heures, nous allons
procéder à la vérification des engagements financiers du
ministère des Finances, puis suspendre quelques minutes pour
entreprendre, de 16 heures a 19 heures, l'étude trimestrielle de la
politique budgétaire du gouvernement et de l'évolution des
finances publiques.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Doyon
(Louis-Hébert) remplacera M. Farrah (Îles-de-la-Madeleine).
Vérification des engagements financiers
Réponses déposées
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
J'aimerais aussi déposer les réponses qui ont été
obtenues aux questions prises en note lors de la séance du 27
février 1990. Vous avez tous reçu ces réponses. S'il y a
des renseignements supplémentaires à demander sur un engagement
financier déjà vérifié au cours de la
dernière séance, il nous fera plaisir de demander au ministre de
bien vouloir vous répondre. Est-ce que ça va?
M. Léonard: Ça va, quant à nous, M. le
Président.
Finances Janvier 1990
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors, nous
allons passer immédiatement à la vérification des
engagements financiers compris dans la liste du mois de janvier 1990. Il s'agit
de l'engagement financier 1. Contrat par soumission sur invitation: montant, 25
200 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Léonard: Oui. M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Bon, ça a été
accordé à un fournisseur, GESPRO informatique inc. On dit,
à "autres soumissionnaires": "Fournisseurs invités dans les
spécialités 4-66 et 4-67 du fichier des fournisseurs". Il y a eu
trois soumissionnaires. Ma question, c'est: Les spécialités 4-66
et 4-67, est-ce que vous trouvez que c'est évident, que ça va de
soi, comme explication?
M. Levesque: M. le Président, d'abord, je vous remercie de
nous permettre de venir ainsi, dans un sentiment et dans une expression de
grande transparence, répondre aux questions qui peuvent être
posées. Comme vous allez le noter vous-même, lorsque j'ai fait la
revue de ces engagements financiers de janvier à décembre 1990,
je suis venu à la même conclusion que vous sans doute, M. le
Président et membres de la commission, qu'il s'agissait - d'ailleurs, la
première question qui vient d'être posée l'indique bien -
d'éléments très techniques. S'il y avait,
évidemment, un aspect politique, je m'empresserai d'être à
votre disposition, mais je suggérerais que, sur le plan technique
proprement dit, le directeur général de l'administration du
ministère des Finances, M. André Montminy...
Le Président (M. Lemieux): Si je comprends, M. le ministre
des Finances, vous êtes en faveur de ça, vous,
l'imputabilité externe.
M. Levesque: Oui, en effet. Bien, dans ce sens-là,
oui.
Le Président (M. Lemieux): Dans ce sens-là. Je vais
faire sortir les gâlées, M. le ministre des Finances.
M. Levesque: Dans ce sens-là. Je veux être
très prudent, étant donné que je n'ai pas suivi
toutes les séances de la commission que vous présidez
à ce sujet, mais, pour répondre à la question qui touche,
évidemment, les spécialités 4-66 et 4-67, je m'empresse de
vous suggérer de demander ou de permettre à M. André
Montminy d'y répondre.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. Montminy, voulez-vous
vous identifier pour les fins de l'enregistrement du Journal des
débats?
M. Montminy (André): André Montminy, du
ministère des Finances.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, vous aviez une question?
M. Léonard: Je connais la compétence de M.
André Montminy. J'ai déjà eu l'occasion de souligner que
nous étions collègues à l'université.
Alors, 4-66 ou 4-67, simplement dans les textes comme ça, il
faudrait retourner au fichier des fournisseurs.
M. Montminy: C'est évident.
M. Léonard: Est-ce qu'on pourrait être un peu plus
explicite? Parce que, le ministre ayant parlé de transparence, ça
aurait pu être écrit plutôt que dit et ça aurait
évité une question.
M. Montminy: Bon. Je ne veux pas faire le panégyrique du
fichier que tout le monde connaît, communément appelé
Rosalie. Dans le fichier, il y a des balises, soit pour l'informatique, et on
parle ici du fichier informatique. Il y a le fichier de l'entretien, le
fichier, pas des Communications, mais le fichier de la publicité, si
vous voulez, qui est opéré plus par le ministère des
Communications. Il y a plusieurs sous-fichiers ou des fichiers par rapport
à des spécialités, mettons, les comptables, les
ingénieurs et j'en passe. Même aux Transports, il y a des
sous-sous-fichiers.
Alors, ici, c'est le fichier des services professionnels. Les services
professionnels, pourquoi? Par rapport à du service d'entretien et
même informatique. On peut avoir de l'entretien informatique. Alors, en
peu de mots, le fichier 4-66, son "libel" en haut là, on l'appelle
communément "administration des données". Alors, en termes
informatiques, lorsque l'on veut avoir des spécialistes pour les banques
de données informatiques, on fait appel au fichier ou sous-fichier 4-66,
alors que le 4-67 est pour le développement des systèmes sur
ordinateurs centraux. On est dans le sublime ici.
M. Léonard: II y a deux soumissionnaires qui
étaient conformes, si je comprends. C'est DMR et GESPRO.
M. Montminy: Oui.
M. Léonard: L'autre ne l'était pas.
M. Montminy: Nous avions trois soumissionnaires.
Une voix: Irrecevable.
M. Léonard: Ah! Il était irrecevable. Alors, il y
en avait rien qu'un.
M. Montminy: Exact.
M. Léonard: Nous allons procéder. Je dis
"vérifié" pour cet engagement, mais je note que nous
commençons, comme au Conseil du trésor, avec ces firmes où
ii y en a une ou deux qui, finalement, soumissionnent de façon
conforme.
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle l'engagement
financier 2.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Contrat par soumission sur
invitation. Il s'agit d'un montant de 32 100 $. Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Léonard: Oui. Vous aviez quatre firmes invitées.
Il y en a une seule qui a répondu et c'est la compagnie Xerox.
M. Montminy: Qui est la plus apte et, je présume,
étant la seule, qui connaissait le plus son équipement. Ici, on
se retrouve au niveau de l'entretien d'imprimantes Xerox. Je ne sais pas si M.
le député se le rappelle, on avait même discuté, il
y a peut-être un an, un an et demi, pourquoi le gouvernement
privilégiait les terminaux. Ce sont des imprimantes terminales qui
étaient, en bout de ligne, pour... On voit ici l'engagement, c'est au
bureau du Contrôleur: le programme 3, l'élément 2. Donc,
c'est les terminaux qui servent à imprimer, terminaux-imprimantes, les
listes de sorties du système SYGBEC. Je pense que ça va faire
image.
M. Léonard: C'est une imprimante.
M. Montminy: Ce sont deux imprimantes.
M. Léonard: L'entretien de deux imprimantes.
M. Montminy: Oui.
M. Léonard: C'est assez coûteux, l'entretien, 16 000
$...
M. Montminy: C'est parce que 16 000 $...
M. Léonard: ...durant trois jours, du 27 juin au 30
juin.
M. Montminy: Non, là, vous avez... Si vous avez aussi la
même explication que moi, vous avez 16 000 $, 89-90. Nous sommes aux
engagements financiers parce que l'engagement est récurrent sur deux ans
ici.
M. Léonard: O.K.
M. Montminy: O.K.? Vous avez 16 000 $ pour 1989-1990...
M. Léonard: O.K.
M. Montminy:-et 16 000 $ pour 1990-1991.
M. Léonard: Ça va.
M. Montminy: Si on l'avait désagrégé, on ne
serait pas ici sur ce dossier-là.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié? M.
Léonard: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'engagement
financier 3. Divers (extension de contrat): 1989-1990, 53 083 $ et, 1990-1991,
39 032 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Léonard: Oui, j'ai une question. Pourquoi fait-on une
extension de contrat sans faire un appel d'offres ou inviter les
soumissionnaires à présenter leurs offres? On fait simplement une
extension de contrat. Il s'agit d'une somme de 92 000 $, pour six mois
seulement.
M. Montminy: M. le Président, est-ce que je peux poser une
question? Est-ce que les engagements financiers du Conseil du trésor ont
été faits?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Montminy: Alors, là, on se retrouve sur le même
volet. Les Finances et le Secrétariat du Conseil, ou le Conseil du
trésor, opèrent en commun, ce qu'on appelle en condominium, un
centre informatique. Depuis 1985, ce centre était opéré
par la firme CGI et, selon une décision gouvernementale de 1988, il y
avait lieu de sortir le centre informatique des fameux locaux qui lui
appartenaient par location, mais qui n'étaient pas loués par le
gouvernement, qui étaient loués également par
l'opérateur du centre, pour dissocier ces deux choses, et il y avait eu
lieu d'y aller par appel d'offres pour trouver un nouveau soumissionnaire si ce
n'était pas CGI. Compte tenu que la Société
immobilière du Québec ne pouvait nous livrer les locaux qui
étaient prévus pour décembre, on avait demandé
conjointement, le Conseil du trésor, le Secréta- riat et le
ministère des Finances, une extension du contrat pour la période
transitoire. Et on va voir plus loin qu'un nouveau contrat a été
donné suite à un appel public pour les trois années
suivantes.
M. Léonard: Ça va. Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons à l'engagement financier 4. Il s'agit d'un contrat
négocié pour la somme de 30 040 $ avec IBM Canada. Est-ce qu'il y
a des interventions?
M. Léonard: Est-ce que c'est le montant que vous versez
pour acheter? Vous aviez un contrat de location-achat et vous dites: "Achat
d'un logiciel IBM déjà en location". C'était un contrat
qui prévoyait que vous l'achetiez.
M. Montminy: Oui, c'est à la suite de votre
suggestion.
M. Léonard: Pardon?
M. Montminy: C'est à la suite de votre suggestion; il faut
donner le crédit à tout le monde.
M. Léonard: Merci. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Est-ce que le ministre est d'accord
là-dessus avec son haut fonctionnaire?
M. Levesque: Jusqu'à maintenant, oui.
M. Montminy: Ce logiciel était à titre
expérimental et nous l'avions en location pour une valeur de plus ou
moins 15 000 $ par année. Suite à une suggestion et à
l'analyse de notre Direction de l'informatique, il nous apparaissait que ce
logiciel pourrait avoir une vie utile et durable d'au moins cinq ans encore, au
moment où on s'en est prévalu. Alors, on a fait une transaction
avec la firme IBM et on a capitalisé sur l'économie ou la
récurrence de la location par rapport au déboursé en
capital.
M. Léonard: Alors, si je comprends, mes remarques vous ont
fait économiser des sommes d'autant à réduire sur le
déficit.
M. Montminy: Je vous en sais gré. Toutefois, au moment
où vous avez posé votre question, on était à se
poser le même genre de question. Si vous l'aviez posée deux ans
plus tôt, on aurait été obligés de continuer quand
même la location.
M. Léonard: Alors, on a soufflé dans la même
direction. Ça vous a aidés. Merci. (15 h 30)
Le Président (M. Lemieux): Vérifié? M.
Léonard: Vérifié.
Février
Le Président (M. Lemieux): Nous passons aux engagements
financiers du mois de février. À l'engagement financier 1,
contrat par soumission sur invitation, 26 550,50 $, Imprimerie Southam
Itée, Québec. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Léonard: Je note, M. te Président, quatre
fournisseurs invités et deux qui soumissionnent, deux conformes, si je
comprends. Alors, c'est toujours la même question que nous avons aussi
posée au Conseil du trésor. Comment se fait-il qu'il y en ait
toujours juste deux ou un, et jamais plus? Est-ce qu'ici, aux Finances, on a
une explication sur cet aspect des choses?
M. Morrtminy: II faut comprendre que c'est de l'impression de
chèques. Alors, un chèque, c'est plus compliqué ou
difficile à imprimer compte tenu que, là, on n'a plus le fameux
carbone, c'est un papier spécial, et les soumissionnaires n'ont pas tous
les presses appropriées pour imprimer ce genre de formule là. Il
faut comprendre que 1 500 000 chèques, pour un coût de 26 500 $ -
je ne suis pas un expert - c'est négocié directement par le
Service des achats, au secteur "impression". Je présume que, si on n'est
pas en mesure, le ministère, de garantir à une firme
particulière l'octroi de contrats éventuels, les gens ne
capitaliseront pas sur des presses spécifiques pour imprimer les
chèques.
M. Léonard: Oui, mais vous en avez invité quatre.
Pourquoi les quatre n'auraient-ils pas soumissionné?
M. Morrtminy: C'est-à-dire que le Service
général des achats a invité quatre firmes qu'il pensait
aptes.
M. Léonard: C'est si compliqué que ça,
imprimer des chèques?
M. Morrtminy: Honnêtement, je peux vous donner, pas
nécessairement une particularité, mais dans les 1 500 000
chèques, nous avions trois livrets différents.
M. Léonard: Si je comprends, ça a l'air
d'être aussi compliqué que d'imprimer des billets de banque.
M. Morrtminy: II faudrait peut-être demander à la
Banque du Canada, là.
Une voix: Ils sont numérotés.
M. Montminy: Vous avez des numéros séquentiels. La
grande différence, je ne sais pas si vous l'avez remarqué, c'est
que depuis au moins quatre ans - peut-être qu'on pourrait apporter
quelque chose - les chèques sont libellés d'une façon un
peu différente, ce qui fait qu'ils peuvent être interchangeables.
Ils ont un numéro de séquence. Il y a des numéros de
repérage qui font que, lorsqu'on les concilie ou qu'on les fait
concilier par le système bancaire, c'est par lecteur optique. Alors, ils
doivent avoir certaines propriétés qu'un chèque standard
tiré sur la caisse populaire de Saint... ne doit pas avoir.
M. Léonard: Ça, c'est votre réserve annuelle
que vous imprimez comme ça, à peu près.
M. Montminy: je peux vous le spécifier. c'est la
réserve pour couvrir tes chèques de remboursement d'impôt,
au moment où on l'a fait. on parle de 1989-1990.
M. Léonard: O.K.
M. Montminy: Les chèques aussi pour le programme APPORT
qui est opéré par le ministère du Revenu, ainsi que les
chèques d'aide sociale.
M. Léonard: Pour le programme APPORT, ils n'en ont pas
sorti gros.
M. Montminy: Donc, on peut présumer que, comme l'aide
sociale, ça peut être une partie des chèques.
M. Léonard: Là, vous ne m'impressionnez pas
beaucoup quand vous parlez du programme APPORT. Il n'en est pas sorti gros, des
chèques de remboursement.
M. Montminy: Les chèques d'aide sociale, je présume
que le...
M. Léonard: Vérifié, M. le Président.
Mars
Le Président (M. Lemieux): Nous passons aux engagements
financiers du mois de mars. L'engagement financier 1, contrat par soumission
sur invitation, 44 100 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Léonard: M. le Président, 10 fournisseurs
invités, un qui soumissionne. Là, on n'est plus au Trésor,
on est aux Finances. Il n'y a pas de partage là-dessus. Ça me
paraît toujours un peu surprenant. Il y a eu un comité de
sélection, si je comprends. C'est ça que signifie
l'étoile.
M. Montminy: Nous sommes allés...
M. Léonard: Est-ce que c'est très compliqué,
cela, aussi compliqué que de faire des chèques?
M. Montminy: Je présume, dans ce champ d'activité
là, oui. Ici, je voudrais rappeler que ce qui ne paraît pas dans
la rubrique "autres soumissionnaires" où on a 10 soumissionnaires
invités, c'est qu'on a fait deux appels d'offres, deux invitations
à travers le fichier. Au premier appel, on n'a eu aucun soumissionnaire.
Alors, au deuxième appel, on avait 10 soumissionnaires possibles qui
sont venus chercher les documents. Si ça vous intéresse, je peux
vous donner la liste des 10 à qui on a fait parvenir les documents qui
leur permettaient de faire les soumissions.
M. Léonard: Je suppose que c'est à peu près,
en général, ceux qu'on connaît. Mais, la première
fois, personne n'a répondu.
M. Montminy: Personne n'a répondu à travers le
fichier, là; on n'est pas en appel public, là.
M. Léonard: Oui.
M. Montminy: On est allés dans le fichier. Je ne peux pas
vous dire s'il y a le 4-63, mais...
M. Léonard: En plein milieu des vacances, quand tout le
monde est en vacances...
M. Montminy: Non. Là, nous sommes aux engagements de
mars.
M. Léonard: ...ça sert à sortir les
mauvaises nouvelles sur l'harmonisation de la TPS, mais ça peut servir
aussi à lancer des appels d'offres auxquels on ne reçoit pas de
réponse. Non?
M. Montminy: Je ne me permettrais pas de dire ça.
Écoutez, nous sommes en mars, c'est pour un travail qui devait se faire
sur l'exercice 1990-1991.
M. Léonard: Un soumissionnaire. Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): un instant. les membres du
comité de sélection, c'étaient des membres du
ministère des finances? est-ce qu'il y avait des gens du bureau du
contrôleur des finances?
M. Montminy: Ce contrat-là, on le voit, pour "de nouveaux
traitements au système de la dette publique", a été
passé sur les crédits permanents. Les membres du comité
représentatif: Yvon Bordeleau, qui est le directeur du
développement de l'informatique au bureau du Contrôleur; Luc
Chaîné, analyste...
Le Président (M. Lemieux): Je voulais juste savoir s'il y
avait quelqu'un du bureau du Contrôleur. Ça va. O.K.
M. Montminy: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, vérifié.
J'appelle l'engagement financier 2.
M. Léonard: Contrat par soumission publique...
Le Président (M. Lemieux): Contrat par soumission
publique, 180 000 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Léonard: ...en vue de la production typographique...
Ah! le discours sur le budget. Neuf fournisseurs invités, deux qui
répondent. On dit ici: "Taux composite pondéré". C'est
très compliqué à établir, un taux composite
pondéré.
Une voix: Composite.
M. Léonard: Composite pondéré.
M. Montminy: Composite, oui.
M. Léonard: Quand on dit "pondéré",
ça implique que c'est composite. Non?
M. Montminy: Si vous voulez. Bien, "composite", c'est parce qu'il
y a plusieurs paramètres; "pondéré", parce qu'il y a les
plages de jour, les plages de soir, les plages de nuit, les plages de fin de
semaine. Les gens soumissionnent en regard... Dans le fond, c'est de la
fourniture de personnel spécialisé pour faire de la composition
dans le cadre des opérations budgétaires et la grande partie de
l'opération se passe au ministère des Finances maintenant, dans
l'édifice même du ministère, question de
sécurité, de flexibilité ou autre. Donc, les firmes sont
appelées à soumissionner et, comme critère, à
fournir tant de personnel - je ne parle pas d'équipement - graphistes,
typos, monteurs, etc., de jour, de soir, de nuit, jours fériés et
chômés, compte tenu que le ministre ne nous dit pas trop d'avance
la date exacte du prononcé du discours, plus le nombre de pages et le
nombre de tableaux possibles. Si vous multipliez ou vous faites jouer les
paramètres des taux horaires sur le genre d'individus, les plages, les
heures, alors, c'est ce qu'on appelle un taux composite pondéré
par page; c'est pour ça qu'on a 102,42 $ et 111 $. Les 180 000 $, c'est
un pouvoir de dépenser, c'est une provision, parce qu'on ne peut pas
dire à l'avance que le document va avoir 200 pages et on peut le faire
trois fois avant qu'il sorte, effectivement, hein? On se comprend,
là?
M. Léonard: Mais vous ne savez pas corn-
bien il y en a eu d'achetés, finalement?
M. Montminy: Pardon?
M. Léonard: vous ne savez pas combien il y en a eu
d'achetés, on n'a pas calculé les pages du budget. il faudrait
regarder. l'annexe e était très épaisse.
Une voix: C'est un taux forfaitaire.
M. Montminy: C'est un document intégré.
M. Léonard: La commande est donnée pour cette
année aussi?
M. Montminy: Nous sommes en négociation pour
1991-1992.
M. Léonard: Le ministre des Finances qui sourit, je
suppose, pense à la date possible, puis...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: ...il se préparait à
empêcher son fonctionnaire de répondre à ta question. Je
vois. Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié? M.
Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'engagement
financier 2, contrat par soumission... Pardon, l'engagement financier 3.
Demande de livraison, montant: 48 764,35 $; Xerox Canada. Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Léonard: Les 48 000 $, ce n'est pas le contrat sur deux
ans?
M. Montminy: Oui.
M. Léonard: C'est sur deux ans.
M. Montminy: Oui.
M. Léonard: Mais c'est une demande de livraison, vous
louez...
M. Montminy: C'est ce qu'on appelle une demande de livraison.
C'est parce que, dans leur jargon...
M. Léonard: ...pour une période de deux ans.
M. Montminy: ...Approvisionnements et Services appellent
ça "demande de livraison". Dans le fond, c'est une location avec un
fournisseur assez unique, parce que c'est Xerox. De toute façon, je
pense que, de mémoire, c'est une reconduction; on l'avait, l'appareil.
Comme on en était satisfait, on a demandé... Écoutez, si
on l'avait fractionné, on ne serait pas ici sur ce dossier-là.
Mais, comme maintenant on peut avoir un meilleur prix si on fait un profil de
deux ans...
M. Léonard: Quand on vous parle de demande de livraison,
il y a eu une soumission publique antérieurement, puis on la
prolonge.
M. Montminy: Oui, mais ici on aurait pu appeler ça une
prolongation.
M. Léonard: Une prolongation, oui.
M. Montminy: On n'est pas lié. Au bout de deux ans, dans
ce cas-ci, on pourrait dire à Xerox: Tu reprends ta machine et on
regarde ce que les fournisseurs peuvent nous offrir. Il y a quatre ans, on
avait un appareil IBM. On avait IBM il y a quatre ans. Là, on trouve
que, pour le prix que ça nous coûte actuellement, c'est le
meilleur appareil qu'on a.
M. Léonard: Je trouve que c'est une extension des termes
que d'appeler ça "demande de livraison", mais, enfin,
vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons à...
M. Montminy: On utilise le bas de la page pour essayer
d'être plus près de la réalité. Vous avez les codes
qui sont imposés à tout le monde; il faudrait peut-être
avoir des prolongations de contrats. Dans le bas de la page, vous avez: "1.
contrat par soumission publique", etc. On n'a pas de prolongation de contrat ou
de prolongation de location.
Le Président (M. Lemieux): Ça va?
M. Montminy: C'est ça, on prend la grille de
référence qui nous est donnée. Quand on met 7, ce n'est
pas nous qui mettons 7.
M. Léonard: Tout à l'heure, vous l'avez
appelée comment? Il y en avait une prolongation tout à l'heure.
"Extension de contrat".
Une voix: Divers.
M. Léonard: Vous avez mis ça dans "divers". C'est
au mois de janvier. Ça a l'air pas mal pareil. Bon.
Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous passons maintenant
aux engagements financiers du mois de mars 1990. Il s'agit des engagements
financiers du Fonds du Bureau de la statistique du Québec. L'engagement
financier 1 se lit comme suit: Divers, il s'agit de rachat de
tableaux personnalisés sur les personnes", dont le montant est de
66 500 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Léonard: C'est normal, ça, qu'on paie à
Statistique Canada de telles sommes pour des tableaux statistiques? 47 tableaux
pour 66 500 $. Ce n'est pas un service public?
Une voix: Ça revient à au-delà de 1000 $ le
tableau.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Levesque: On me suggère de le demander à M.
Bessette qui pourra s'identifier avec son titre.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, pour les
fins d'enregistrement du Journal des débats.
(15 h 45)
M. Bessette (Luc): Luc Besssette, directeur général
du Bureau de la statistique du Québec. En effet, suite au recensement de
1986, il avait été décidé au gouvernement
fédéral de récupérer certains montants d'argent
dans le cadre du recensement, de sorte que plusieurs tableaux
spécifiques ont été vendus à ce moment-là.
D'ailleurs, ça se faisait aussi dans le passé, mais de
façon plus accentuée.
Ce qu'on a fait cette année, c'est qu'on a contacté tous
les différents ministères et on a formé un consortium
d'achat, de sorte que, finalement, ce qui nous coûte 66 000 $, si
ça avait été acheté par chacun des
ministères en double ou en triple, parce que c'est possible qu'un
même ministère veuille le même tableau, autrement dit,
ça aurait coûté beaucoup plus cher que ça; nous, on
estime que ça aurait coûté à peu près le
double de ce montant-là. Ce qu'on a fait pour le recensement de 1986,
c'est regrouper les achats de l'ensemble des ministères, puis tout ce
qui était commun; autrement dit, l'acheter une seule fois, mais le
mettre à la disposition des ministères, comme nous le permettent
les ententes avec Statistique Canada, de sorte que les 66 500 $ qui ont
été payés par le Bureau de la statistique ont
été répartis ensuite dans les différentes
ministères pour que chacun des ministères paie sa part de
tableaux à ce moment-là. Il y a des ministères qui ont
commandé directement parce que c'étaient des commandes
spécifiques. Ici, 66 500 $ reflètent, en fait, des besoins
partagés ou communs entre ministères.
M. Léonard: Est-ce que ça arrive que le Bureau de
la statistique du Québec vende aussi au fédéral des
tableaux de ce type?
M. Bessette: Entre autres, on vend des services pour le registre
de la population. Disons que, pour le fait de recueillir de l'information dans
le cadre du registre, on facture Statistique Canada pour 125 000 $ dans ce
cas-là.
M. Léonard: 125 000 $,
M. Bessette: II y a des facturations qui se font. Par contre, il
y a aussi beaucoup d'échanges d'informations qui se font,
d'échanges de bons procédés, des ententes
fédérales-provinciales, ce qui fait qu'en échange de
services que le Bureau peut fournir Statistique Canada met à notre
disposition un ensemble de données. Sauf qu'ici on parle de demandes un
peu plus particulières, un peu plus coûteuses, et des commandes
qui ne sont pas standard, si on veut, à ce moment-là.
M. Léonard: O.K. Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons à l'engagement financier 2. Divers, pour un montant de 60 000 $.
Il s'agit d'un abonnement à un logiciel.
M. Léonard: Un "logiciel d'études d'impact du mode
intersectoriel", c'est un peu...
M. Bessette: Ce sont les études d'impact
économique, en fait. C'est un contrat de trois ans, si \e me souviens
bien. Ce qui arrive, c'est qu'actuellement les programmes ont été
écrits par la firme ACSl en langage APL et sont traités sur un
appareil Vax, de sorte qu'ils se trouvent, dans un certain sens, à
être le fournisseur unique. Nous, on a été en demande au
Conseil du trésor parce que, dans le passé, on nous avait
suggéré d'évaluer la possibilité de ne pas
être captifs, si on veut, de cette firme-là, sauf que
l'évaluation qu'on a faite des coûts... Premièrement, les
augmentations qu'ils nous ont données et l'évaluation qu'on fait
des coûts de réécrire le programme, ça impliquerait,
à ce moment-là, des dépenses qui sont beaucoup plus
élevées que celle-là. C'est pour ça qu'on a
suggéré au Conseil du trésor, à ce
moment-là, d'extensionner le contrat avec la firme ACSl pour les trois
prochaines années.
M. Léonard: À un moment donné, ça va
peut-être valoir le coup de réécrire le programme si,
à chaque deux ans, on paie 60 000 $.
M. Bessette: II faut dire que c'est des services qu'ils nous
fournissent. Il y a les services informatiques là-dedans. Ce n'est pas
le programme qui coûte 60 000 $, c'est des traitements qu'on fait. Le
programme est déjà écrit, dans un certain sens, et est
amorti...
M. Léonard: Un abonnement au logiciel.
M. Bessette: C'est ça. Excepté que ce qui
arrive, c'est que c'est du traitement informatique qui est fait et on
fait à peu près 400 études d'impact par année sur
ce logiciel-là, de sorte que-Une voix: Vous dites par
année?
M. Bessette: C'est ça. Il ne faut pas oublier que, si on
prenait ce montant-là, qu'on le divisait et qu'on
réécrivait le programme de traitement de textes et
développer l'expertise... Parce que, si je regarde, quand est venu le
temps d'adapter le modèle pour inclure la TPS, les gens qui travaillent
là-dedans avaient déjà une expertise dans ce
secteur-là. Nous, on avait pensé le rapatrier. D'ailleurs, toutes
les hypothèses étaient faites, soit aller en appel d'offres ou
même le rapatrier chez nous, mais ça nous coûtait beaucoup
plus cher que ce que la firme nous facturait à ce moment-là. Mais
on garde toujours ça ouvert à l'esprit.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
L'engagement financier 3: Divers. Il s'agit de rachat de production d'un
fichier de microdonnées", pour un montant de 25 000 $.
M. Léonard: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
L'engagement 4: Contrat négocié de 26 077 $ pour l'Impression de
formulaires. Est-ce que c'est vérifié?
M. Léonard: Au SAG, c'est le Service des
approvisionnements.
Des voix: Du gouvernement.
M. Bessette: Des achats du gouvernement.
M. Léonard: Des achats?
M. Montminy: Approvisionnements et Services.
M. Bessette: Ça, c'est l'impression des formulaires du
Registre de la population. C'est une facture. Quand je parlais tantôt de
la facture de 125 000 $ qu'on refile à Statistique Canada, les
coûts d'impression sont refilés à Statistique Canada dans
ce cas-là.
M. Léonard: O.K.
M. Montminy: II nous manque un peu d'informations. Pour le
bénéfice de la commission, on remarque qu'il y a beaucoup de
dépenses 1988-1989, suite à une décision du Conseil du
trésor, je pense que c'est à l'automne dernier, où on a
dit que les engagements financiers des fonds... Parce que ce n'est pas les
dépenses régulières du Bureau de la statistique qui sont
ici, c'est les dépenses du Fonds du Bureau de la statistique et, comme
il a été créé... C'est pour ça qu'on
a...
M. Léonard: Oui. M. Montminy: O.K.? M.
Léonard: Ça va. Merci. Avril
Le Président (M. Lemieux): Merci. Nous passons donc aux
engagements financiers du mois d'avril. À l'engagement financier 1, il
s'agit d'un contrat par soumission sur invitation pour un montant de...
M. Léonard: Pour impression des chèques.
Le Président (M. Lemieux): Pour impression des
chèques, c'est ça.
M. Léonard: Deux soumissions reçues. Est-ce que
c'est le même que tout à l'heure, Southam? Tout à l'heure,
c'était Southam.
Le Président (M. Lemieux): Southam. Oui, c'est le
même.
M. Léonard: C'est le même.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié?
M. Léonard: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous appelons
l'engagement financier 2: Contrat par soumission sur invitation. Il s'agit de
l'impression de formulaires répartis: 50 223,82 $. Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Léonard: 620 000 formulaires; trois soumissionnaires
seulement. Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement financier 2 est
vérifié. L'engagement financier 3: Contrat négocié
de 36 085 $ pour T'achat de 10 tonnes courtes de papier sécuritaire pour
les obligations d'épargne du Québec". Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Léonard: C'est une spécification
particulière.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié?
M. Léonard: II n'y en a pas d'autres encore qui soient sur
le marché, parce que c'était déjà ça il y a
10 ans. C'était le seul fournisseur et c'est encore ça
maintenant.
M. Montminy: Oui, puis il fournit le papier.
On comprend, ici; on fait faire un papier spécial. M.
Léonard: Oui, oui.
M. Montminy: O.K.? Et vous avez le pendant. C'est qu'avec le
papier on est allés en soumission d'impression spécialisée
aussi pour faire faire l'obligation elle-même.
M. Léonard: À quel engagement, ça?
M. Montminy: La soumission publique, à la page suivante,
à l'engagement 6, impression des obligations d'épargne, un
contrat qui a été octroyé à J.-B. Deschamps.
M. Léonard: Oui. O.K.
M. Montminy: O.K.? On fait faire le papier et on donne le papier
à celui à qui on octroie le contrat d'impression.
M. Léonard: Ça va, M. le Président.
Le Président
(M. Lemieux): alors, l'engagement
financier 4: contrat par soumission sur invitation, 97 387 $. est-ce qu'il y a
des interventions?
M. Léonard: Là, on retombe à deux
soumissions reçues; troisième demande au fichier.
M. Montminy: on est allés trois fois et, à chaque
fois, si vous voulez, il n'y avait aucun soumissionnaire qui déposait
une soumission. il faut dire que c'est assez pointu, même si les firmes
québécoises ont beaucoup d'expertise. si on regarde, là,
un système des prévisions financières pour la
réalisation technique de la refonte du registre des emprunts. le
registre des emprunts, c'est un peu lourd. c'est assez particulier.
M. Léonard: II n'y a pas trop de chômage dans ce
secteur-là, si je comprends. Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): J'aurais peut-être une
question, moi, M. Montminy. Il s'agit d'un mandat de réalisation
technique. On a des compétences en informatique au gouvernement et je
vois à plusieurs occasions, au niveau des engagements financiers, qu'on
engage souvent des firmes au niveau des analyses préliminaires
principalement pour ariver à développer une certaine expertise.
Est-ce qu'on a cette expertise-là, nous, au gouvernement, au niveau de
nos professionnels dans l'informatique? Si ce n'est pas chez vous, est-ce qu'on
peut les avoir au niveau du BCI ou dans d'autres ministères, de
façon à éviter qu'on ait, je dirais, à avoir
recours à des contractuels extérieurs?
M. Montminy: En analyse préliminaire sur...
Le Président (M. Lemieux): Sur le
développement.
M. Montminy: Bien, en analyse préliminaire sur des
données en développement, je veux dire, il y a des
compétences, c'est sûr qu'il y en a au gouvernement du
Québec. Au ministère des Finances, il y en a des
compétences. Mais juste un petit rappel pour les besoins de la
commission: l'informatique dont il est question ici, c'est celle qui est propre
au domaine financier et au domaine de l'analyse, les boîtes: politiques
et opérations financières et financement. Le Contrôleur a
ses propres compétences en informatique pour opérer le fameux
système SYGBEC, alors que le Bureau de la statistique a aussi un volet
informatique pour ses données statistiques qui sont
informatisées. Alors, l'orientation qui est prise ici date d'à
peu près 1985-1986 où là on avance
énormément en termes informatiques dans la gestion, soit des
emprunts, soit des fonds d'amortissement, et j'en passe. Les
compétences, on en a un peu à l'interne, mais c'est une question
de nombre et de disponibilité. Pour, je ne sais pas, moi, 300
professionnels au financement, à l'économique, aux études
fiscales, à l'administration, à politiques et institutions
financières, on a peut-être 15 professionnels en informatique.
Pour tout ça, on ne peut pas arriver. Il n'y a pas aussi un avantage
pour nous d'avoir, je ne sais pas, 40 informaticiens. On ne peut pas
digérer tout le développement informatique et l'intégrer
si on avait une équipe trop forte. Donc, les dossiers sont
séquences et mis les uns à la suite des autres pour les
intégrer sous ces développements.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, merci.
Vérifié. Nous passons à l'engagement financier 5.
M. Léonard: M. le Président... Le
Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: ...une soumission a été
accordée à 180 145 $, mais il y a eu 25 documents remis et 5
soumissions reçues. C'est des firmes avec lesquelles le gouvernement
traite régulièrement, mais: CGI, non conforme; 1ST, non
acceptable; Atkinson, Tremblay et Ass., non acceptable aussi; le groupe DMR,
éliminée. Est-ce que la demande ou l'appel d'offres était
suffisamment clair, suffisamment précis pour expliquer que ces
gens-là ne sachent pas comment les faire, leurs soumissions? C'est quoi,
ça?
M. Montminy: Une soumission publique, c'est une soumission dans
les journaux. On se comprend.
M. Léonard: Oui.
M. Montminy: Nous sommes allés dans les
journaux parce qu'on pensait, nous, avec notre compétence, que le
travail à réaliser sur le développement et la
réalisation technique du système intégré de gestion
de l'encaisse, voir à une orientation sur le transfert
électronique des données de l'argent, monétaire... Les
grandes firmes ont soumissionné. Lorsqu'on voit CGI, non conforme,
essentiellement - j'ai le rapport ici -ça peut être aussi une
question de présentation. Dans une soumission, il y a des
préalables que j'appelle, mécaniques, obligatoires.
M. Léonard: M. le Président, M. Montminy, ce n'est
pas des deux de pique, là.
M. Montminy: Non.
M. Léonard: Elles sont habituées à
soumissionner au gouvernement, ces firmes-là.
M. Montminy: Oui. Mais si vous soumissionnez officiellement
contre votre compétiteur, que ce soit CGI, 1ST ou ATA, c'est sûr.
Le grand monde de l'informatique au Québec, on l'avait, c'est
évident.
M. Léonard: Ils ne savent pas faire les soumissions.
M. Montminy: On était satisfait. Maintenant, la soumission
de CGI que nous avons ici, qui est non conforme, on ne peut pas, en toute
équité, la rendre conforme. Bien, écoutez, alors
là...
M. Léonard: Non, non, mais je comprends. M. Montminy:
Là, je veux dire...
M. Léonard: Je suis d'accord. Si elle ne l'est pas, elle
ne l'est pas. Ce qui me surprend, c'est que des firmes habituées
à soumissionner ne soient pas capables de le faire correctement dans ce
cas-là. Je veux simplement faire le point que, dès qu'on
dépasse deux qui répondent à des soumissions, il y a
toujours quelque chose qui se passe: ou ce n'est pas conforme ou ce n'est pas
acceptable. Là, vous avez cinq réponses et, effectivement,
ça se produit ici. Ce n'est pas surprenant?
M. Montminy: Bon. Alors, je présume que CGI... Je ne
présume pas, la réalité, c'est que CGI n'avait
peut-être pas fait attention.
M. Léonard: Bon.
M. Montminy: Mais je ne peux pas corriger.
M. Léonard: O.K.
M. Montminy: Les membres du jury ne peuvent pas corriger.
M. Léonard: Je suis tout à fait d'accord avec vous.
(16 heures)
M. Montminy: Les deux autres firmes non acceptables - le seuil de
pointage est 60 % - elles ont eu moins que 60 %. Donc, les prix qu'elles ont
soumissionnés, je ne les ai jamais vus. On ouvre les prix seulement de
celles qui sont acceptables, 60 % et plus. Il y avait deux firmes qui
étaient acceptables: Informission, avec une soumission de 180 000 $, et
Groupe DMR, à 248 000 $. Par rapport au pointage, je peux dire tout de
suite que DMR, en pointage, était plus élevé
qu'lnformission. Mais, là, la clause mécanique des 10 % du plus
bas: 180 000 $ plus 10 %, ça fait 198 000 $. DMR, à 248 000 $,
s'éliminait lui-même.
M. Léonard: Oui, mais elle était conforme. M.
Montminy: Elle était acceptable. M. Léonard: DMR
était conforme.
M. Montminy: Non, non, DMR était très
acceptable...
M. Léonard: O.K.
M. Montminy: ...et possiblement que les membres du jury auraient
peut-être aimé mieux voir dmr qui était une maison plus
connue qu'lnformission.
M. Léonard: Bon. Ça va. Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons maintenant à l'engagement financier 6: Contrat par soumission
publique, 121 281,53 $.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
L'engagement financier 7: Contrat négocié pour l'acquisition de
micro-ordinateurs, 26 841,25 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Léonard: ii n'y a pas eu d'appel d'offres
là-dessus, c'est juste négocié. des microordinateurs
portatifs, il en existe beaucoup.
M. Montminy: II y a trois maisons ou trois fournisseurs
possibles. Il y a, de mémoire, Philips, Epson et Ogivar qui sont
reconnues comme partenaires économiques. C'est ce qu'on appelle les
commandes ouvertes négociées par le gouvernement du Québec
à travers le Service général des achats qui
reconnaît, mettons, le prix d'un fournisseur; qu'il en livre 50 ou 100,
c'est le même prix.
M. Léonard: O.K.
M. Montminy: Alors, on va en voir d'autres comme ça.
M. Léonard: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons à l'engagement financier 8: Contrat par soumission sur
invitation, 84 352,84 $, impression de documents.
M. Léonard: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant
à l'engagement financier 9: Divers. Modification de commande, pour un
montant de 24 737 $. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Léonard: C'est le troisième engagement que l'on
voit sur l'impression du discours sur le budget. Ça devient une
opération quand même assez importante. Ça coûte
pratiquement 300 000 $, rédiger, l'impression du discours sur le budget
et des annexes. C'est ça que ça veut dire.
M. Montminy: Impression et composition. M. Léonard:
Ici, c'est 25 000 $, disons.
M. Montminy: Non, non, mais impression et composition, parce que
les 180 000 $ étaient pour les maisons de photocomposition ou de
composition, alors qu'ici on a l'impression.
M. Léonard: C'est ça. Je dis que l'opération
générale coûte...
M. Montminy: Non, mais c'est que les deux derniers engagements ne
sont pas liés l'un à l'autre. L'engagement
précédent, le numéro 8, c'est un contrat qui a
été homologué par le Service général des
achats. Il faut expliquer que l'impression est un contrat d'achat, pour 84 352
$ pour l'exercice 1990-1991, alors que l'engagement 9, à la page
suivante, c'est une augmentation de l'engagement que l'on avait fait
l'année précédente.
M. Léonard: Ah bon!
M. Montminy: On avait prévu 60 000 $ pour l'impression des
documents de l'exercice 1989-1990. Il faut penser qu'au moment où on
fait l'appel d'offres à la page, et tout ça, et que c'est
homologué par le Service des achats, nous, on prévoit tant de
pages de discours, tant de pages du "bref, alors...
M. Léonard: Là, il y a eu beaucoup plus de
pages.
M. Montminy: Si vous voulez. On a eu plus de documents
Importants.
M. Léonard: Le ministre des Finances était
très disert.
M. Montminy: Non, mais on comprend ici, c'est pour l'ensemble des
documents.
M. Léonard: Oui, oui.
M. Montminy: Vous vouliez un chiffre, là. Le discours sur
le budget, les comptes publics, les synthèses trimestrielles; on a
passé aussi sur ces dépenses-là les dépôts
des documents de Mme Robic, la ministre déléguée aux
Finances, sur les assurances et le courtage.
M. Léonard: C'est un excédent de coût de 25
000 $, en d'autres termes.
M. Montminy: Par rapport à une prévision
aléatoire.
M. Léonard: Je comprends que ça peut être
aléatoire, mais vous essayez d'être précis.
M. Montminy: bien, aléatoire... écoutez, je ne peux
pas donner le contrat avant de savoir quelle sorte de documents on va
avoir.
M. Léonard: Bien, c'est un excédent de coûts.
Ça revient à ça.
M. Montminy: Une régularisation de coûts.
M. Léonard: Comme dans les routes, les contrats
routiers.
Le Président (M. Lemieux): Mors, nous avions une entente
à l'effet de consacrer une heure aux engagements financiers. L'heure est
expirée.
M. Léonard: Combien en reste-t-il?
Le Président (M. Lemieux): Comme la commission est quand
même maîtresse de ses travaux, s'il y a consentement pour
poursuivre les engagements financiers, alors, il n'y a pas de problème,
si j'ai le consentement.
M. Léonard: Oui. On va poursuivre un certain temps, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, consentement.
M. Léonard: On va essayer de passer à travers.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a
consentement?
Une voix: Consentement. Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Consentement. Alors, nous
poursuivons les engagements financiers. Nous passons maintenant aux engagements
financiers de mai. Il n'y a aucun engagement financier en mai.
Juin
Nous allons donc aux engagements financiers du mois de juin. Contrat
négocié, à l'engagement financier 1; il s'agit de
l'acquisition de micro-ordinateurs pour un montant de 48 314,25 $.
M. Léonard: C'est toujours le même fournisseur qu'on
a vu tout à l'heure. Vérifié pour 1, vérifié
pour 2.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié pour 2,
vérifié pour 1. Alors, j'appelle quand même l'engagement 2.
Il est vérifié. Nous passons à l'engagement 3: Contrat
négocié, 48 314,25 $.
M. Léonard: Là, on spécifie "portatifs".
Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons à l'engagement financier 4: Contrat négocié, 729
000 $; entente conclue entre les Finances et le Fonds des services de
télécommunications.
M. Léonard: C'est le coût des
téléphones du ministère des Finances.
M. Morrtminy: Oui, que nous payons au Fonds.
Le Président (M. Lemieux): Ça va?
M. Léonard: II n'y a pas d'excédent de coûts
là-dessus.
M. Morrtminy: De mémoire, je pense que c'est mieux que
ça. Nous sommes entrés à l'intérieur de
l'enveloppe. Ça prend un C.T., hein? Je pense qu'on va dépenser
effectivement 655 000 $.
M. Léonard: Bien.
Le Président (M. Lemieux): Alors, vérifié.
J'appelle l'engagement financier 5: Contrat par soumission sur invitation, 30
761,27 $; il s'agit de l'impression de formulaires.
M. Léonard: Ils ne sont pas spéciaux,
ceux-là. Il y en a quatre qui peuvent soumissionner de façon
conforme. Vérifié.
Juillet
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons aux engagements financiers de juillet 1990. L'engagement financier 1:
Renouvellement de contrat, 56 037 $.
M. Levesque: Ça revient à chaque année.
Une voix: Tous les deux ans. M. Levesque: Tous les deux ans.
M. Léonard: Services professionnels, des analyses,
opérations de nature financière ou autre, c'est très vague
comme description. Est-ce qu'ils travaillent sur un volet...
Le Président (M. Lemieux): II s'agit de quoi
exactement?
M. Léonard: ...plus spécifique que ça?
M. Morrtminy: Je vais demander à M. Séguin, le
sous-ministre, de répondre.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. Séguin,
voulez-vous vous identifier pour les fins de l'enregistrement du Journal des
débats?
M. Séguin (Claude): Oui. Claude Séguin,
sous-ministre. Donc, il s'agit d'un arbitragiste à (a section de la
trésorerie du ministère des Finances. Généralement,
ces gens-là sont, dans le marché, très cotés en
termes de niveaux salariaux. On a immensément de difficultés
à prendre quelqu'un qui travaille sur ces marchés-là et
à l'intégrer dans les échelles salariales du gouvernement.
Donc, il y a quelques années maintenant, Michel Beaudet a
été repêché à contrat et approuvé par
le Conseil du trésor. Il maintient son emploi avec nous à
condition qu'on lui paie ce montant d'argent là.
M. Léonard: Qu'est-ce que ça donne sur une base
horaire ou quotidienne comme honoraires?
Le Président (M. Lemieux): Qu'est-ce que ça donne
de l'heure?
M. Séguin: Ça donne à peu près 10 %
de plus que ce qu'on pourrait lui donner comme professionnel au gouvernement.
Généralement, ces gens-là n'ont pas le nombre
d'années d'expérience par rapport au salaire qu'ils gagnent sur
le marché. Comme ces gens-là transigent des sommes
considérables, les devises que le ministère achète ou vend
selon les opérations financières, ces gens-là, disons,
dans le fond, gagnent leur salaire généralement la
première journée qu'ils travaillent.
Le Président (M. Lemieux): Si je comprends
bien, M. Séguin, il est à l'année, à plein
temps.
M. Séguin: Oui, oui. C'est un employé permanent du
ministère, à contrat.
Le Président (M. Lemieux): À contrat. C'est
ça. O. K.
M. Séguin: Oui.
M. Montminy: Quand on parle de 10 %, c'est qu'on lui donne un
pourcentage pour l'équivalent d'un fonds de pension. Il a droit a des
vacances. On ne lui donne pas 18 % ou 19 %. Donc, en lui donnant 7 % tenant
lieu de régime de retraite, il a le droit de faire ce qu'il veut avec,
et il a 10 % par rapport à sa compétence, compte tenu de,
mettons, son nombre d'années au gouvernement du Québec, ce qui
rétablit les bases.
M. Léonard: Est-ce qu'il y en a beaucoup au
ministère des Finances, de ces fonctionnaires-là ou de ces
professionnels-là?
M. Montminy: Actuellement, nous en avons un.
M. Séguin: Un.
M. Léonard: C'est M. Beaudet.
M. Séguin: Oui.
M. Montminy: Oui, et dans un secteur très
délimité, il faut comprendre. Les arbitragistes aux
Finances...
M. Léonard: II est à plein temps, là. Il est
à plein temps. C'est ça que vous me dites.
M. Montminy: Ah oui! Il travaille de 8 heures à 18 heures
tous les jours de la semaine.
M. Léonard: De 8 heures à 18 heures?
Vérifié.
Une voix: Vérifié.
M. Montminy: Vous ne me demandez pas de vérifier si c'est
vrai?
M. Léonard: À vérifier, oui. M. Montminy:
À vérifier, oui. Des voix: Ha,ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Je croirais que c'est vrai.
Alors, j'appelle l'engagement financier 2: Contrat négocié, 46
630, 20 $, pour l'achat de micro-ordinateurs.
M. Léonard: Quelle est la différence avec les
Epson?
M. Montminy: Le modèle Ogivar?
M. Léonard: Parce que, tout à l'heure,
c'étaient des portatifs aussi. Vous avez deux commandes ouvertes.
M. Montminy: Oui.
M. Léonard: Vous nous avez dit tout à l'heure que
vous aviez trois fournisseurs...
M. Montminy: II y a trois fournisseurs... M.
Léonard:... Epson, Philips...
M. Montminy:... dans les portables. Il faut faire attention, on
parle de portables là.
M. Léonard: Oui.
M. Montminy: Ici, on parle de portables. Ogivar, aussi, fait du
portable, avec Philips et Epson.
M. Léonard: Oui, c'est ça.
M. Montminy: Bon. Là, je ne veux pas entrer trop, mais
Ogivar est préférée par notre Direction
générale du contrôle; avant, on appelait ça la
Direction générale de vérification au bureau du
Contrôleur.
M. Léonard: Oui, mais, si je comprends, il y a des
commandes ouvertes avec les trois?
Une voix: Oui.
M. Montminy: Par le Service général des achats.
Oui, parce qu'ils sont reconnus partenaires économiques.
M. Léonard: En tout cas, ceux-là sont moins chers
que les autres.
M. Montminy: Bien, 12...
M. Léonard: C'était 48 000 $, tout à
l'heure, pour 9. Là, c'est 46 000 $ pour 12.
M. Montminy: Oui, mais, là, écoutez. Si je
revenais... Je n'ai peut-être pas le... Des 286, oui, c'est meilleur
marché.
Une voix: C'est moins cher.
M. Montminy: Un modèle 286, ce n'est pas un 386,
là. Il y a une différence. J'ai vu d'ailleurs une
réquisition ce matin. Je pense qu'il y a 2000 $ de différence
entre un 286-AT et un 386.
M. Léonard: Je comprends, mais c'est en termes de
capacité que ça doit s'exprimer si les prix...
M. Montminy: Oui, donc, c'est meilleur marché.
M. Léonard: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons à l'engagement financier 3: Contrat par soumission sur
invitation, 28 242 $; il s'agit de l'achat et de l'installation d'un
réseau local NOVELL
M. Léonard: Ça va. Trois soumissions reçues,
encore. Je note. Vérifié, avec trois soumissions reçues
seulement.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à
l'engagement financier 4: Divers. Entente de services de
télécommunication avec la DGT du ministère des
Communications.
M. Léonard: Là, c'est un très gros montant
sur lequel on passe très vite parce que, au fond, la véritable
vérification va se faire au ministère des Communications, si je
comprends.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié? Nous
passons à l'engagement financier 5: Contrat par soumission publique, 571
891 $.
M. Léonard: M. le Président, je note encore une
chose: 19 documents remis, 4 soumissions reçues. Il s'agit d'une
soumission de 571 000 $. Il y en a 4 de qui on reçoit des soumissions; 3
non acceptables. CGI, c'est encore une firme très connue; je pense que
Roy, Bourassa aussi. Comment se fait-il qu'elles ne savent pas
soumissionner?
Une voix: Elles savent soumissionner, mais elles n'ont pas 60
%.
M. Montminy: On ne dit pas ici...
M. Léonard: En d'autres termes, ou bien elles ne savent
pas soumissionner ou vous faites mal vos appels de soumissions.
M. Montminy: Non, non. Non acceptable, pour votre
bénéfice, c'est qui n'a pas 60 %. Ça ne veut pas dire
qu'elles ne soumissionnent pas. On l'a vu tout à l'heure, l'extension du
contrat, Finances et Conseil du trésor, pour 6 mois, CGI était le
fournisseur de services et le contrat avait été
extensionné jusqu'en juin 1990. Nous sommes allés en appel
d'offres; CGI a soumissionné, mais n'a pas eu 60 %. "Irrecevable"
veut...
M. Léonard: Comme ce sont des firmes très connues
qui savent qu'elles doivent mettre des gens compétents là-dessus,
je comprends.
M. Montminy: Écoutez...
M. Léonard: Quand vous dites qui n'a pas 60 %, ça
veut dire que...
M. Montminy: qui n'a pas 60 % des points.
M. Léonard: Des points. Donc, les professionnels qu'elles
mettent dans la soumission ou, en tout cas, le personnel, je ne sais pas, mais
disons les professionnels, ça a bien des chances...
M. Montminy: C'est de la fourniture de personnel, parce que les
ordinateurs nous appartiennent.
M. Léonard: C'est ça. Ça veut dire qu'ils
n'ont pas les qualifications suffisantes ou l'expérience suffisante.
Mais il reste que, sur des contrats de cette envergure, c'est quand même
étonnant.
M. Montminy: Oui.
M. Léonard: Cette fois-ci, c'est 1ST qui l'obtient.
L'autre fois, c'était une autre.
M. Montminy: Mais, de mémoire, au Québec, il n'y a
pas beaucoup de firmes. Roy, Bourassa, ça nous a même surpris
qu'elle soumissionne, parce que Roy, Bourassa ne fait pas d'entretien ou ne
fournit pas de l'entretien ou de la compétence en systèmes
existants. Les grandes maisons, c'est CGI et 1ST, et 1ST est très,
très forte dans le réseau hospitalier. Roy, Bourassa est un
consultant en développement et en architecture.
M. Léonard: Oui, mais, là, vous êtes aux
Finances, avec 1ST.
M. Montminy: Bien, on a changé.
M. Léonard: Ce n'est pas un hôpital, là, les
Finances.
M. Montminy: Non, mais ce que je veux dire, c'est que le nombre
de firmes qui sont capables de fournir sur une base de trois ans...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: En tout respect pour tous les fonctionnaires
qui sourient.
M. Montminy: Ça viendra peut-être.
M. Léonard: Vérifié, M. le Président,
et les trois autres, vérifiés aussi... (16 h 15)
Le Président (M. Després): 6, 7 et 8.
M. Léonard: ...étant donné que c'est
interministères: Communications...
Août
Le Président (M. Després): O.K. J'appelle les
engagements financiers du mois d'août.
M. Léonard: Oui. Ça va.
Le Président (M. Després): L'engagement 1: Contrat
négocié pour divers services de traitements informatiques, pour 2
913 500 $. M. le député de Labelle, la parole est à
vous.
M. Léonard: si je comprends bien, ce sont les finances qui
négocient avec le fonds des services informatiques dans ce
cas-là. vous allez chercher des services pour 2 913 000 $.
M. Montminy: Le système SYGBEC. M. Léonard:
O.K.
M. Montminy: Le système SYGBEC du Contrôleur est
traité ou roule sur les ordinateurs de la OGI.
M. Léonard: Le Fonds des services informatiques
lui-même, quand est-ce qu'on l'étudié? Un peu plus loin?
Non.
M. Montminy: Le Fonds des services informatiques...
M. Léonard: Le Fonds des services informatiques, c'est au
ministère des Communications?
M. Montminy: Oui. M. Léonard: O.K.
M. Montminy: Mais le Fonds des équipements informatiques
est au MAS. Le Fonds des équipements est au MAS. Le fonds du
développement ou...
M. Léonard: O.K.
M. Montminy: Des services.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Doyon): Donc, c'est
vérifié?
M. Léonard: Vérifié, celui-là.
Le Président (M. Doyon): Vérifié. Le
suivant, une demande de livraison pour l'achat de micro-ordinateurs. Est-ce
qu'il y a des questions là-dessus?
M. Léonard: II y en a combien de microordinateurs?
M. Montminy: Pardon?
M. Léonard: En l'occurrence, combien de micro-ordinateurs
pour 49 000 $?
M. Montminy: Je m'excuse, 12. M. Léonard: 12.
M. Montminy: Oui, mais il n'y a pas l'imprimante là.
M. Léonard: Tandis que dans l'autre il y avait
l'imprimante. Avec Ogivar?
M. Montminy: Sur les deux... Oui.
M. Léonard: Ici, il n'y a pas d'imprimante.
M. Montminy: Ici, il n'y a pas d'imprimante. C'est Philips
Électronique.
M. Léonard: Tout à l'heure, avec Ogivar, il y en
avait 12 pour 48 000 $ ou 46 000 $. C'était moins cher? C'était
la même spécification ou des 386?
M. Montminy: Des 286.
M. Léonard: Ah, c'étaient des 286. Ça va.
Vérifié.
Le Président (M. Doyon): vérifié, donc. on
est à l'engagement 3. c'est une demande de livraison pour l'achat de six
ordinateurs 386, ogivar. m. le député.
M. Léonard: Je suppose que vous allez me dire qu'il y a
des imprimantes à celui-là.
M. Montminy: Oui, mais c'est des postes de table. Ce n'est pas du
portatif.
M. Léonard: Ah bon!
M. Montminy: C'est des imprimantes haut de gamme. On a 20 megs de
mémoire, disque dur, et simulations mathématiques. Il y a
même une différence entre un modèle...
M. Léonard: Vérifié.
Le Président (M. Doyon): Donc, vérifié.
L'engagement 4: "Cotisation annuelle au Conference Board du Canada".
M. Léonard: Ça, c'est le même prix que l'an
passé? Même cotisation?
M. Montminy: Non. L'année 1990-1991, on avait
payé... Oui, c'est vrai, 92 000 $; c'est ce qu'on avait
provisionné. Non, on avait payé 88 500 $ l'année
précédente.
M. Léonard: 88 500 $.
M. Montminy: À peu près 3 %, dépendam-ment
de... Ça existe depuis 1976.
M. Léonard: Un petit peu plus. Ça fait un bon 4
%.
M. Montminy: Mais il y a une règle. M. Léonard:
Oui.
M. Montminy: C'est basé sur la population du Canada et il
y a toute une série de critères.
M. Léonard: Ça va. Vérifié.
Le Président (M. Ooyon): Les engagements du mois
d'août sont donc terminés. On passe au mois de septembre. Plus
rapidement. M. le député, dans le mois de septembre, vous avez
des questions?
Septembre
M. Léonard: Huit fournisseurs appelés, deux
soumissions reçues, à l'engagement 1, Les Systèmes ACCI.
Encore le même dispositif. Alors, compte tenu de ces remarques,
vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Vérifié. Le
suivant.
M. Léonard: Vérifié, M. le
Président.
Le Président (M. Doyon): Donc, vérifié.
Ça finit septembre. On passe à octobre. Est-ce qu'il y a des
questions sur octobre, M. le député?
Octobre
M. Léonard: 46 000 $ pour annoncer aux
Québécois la taxe sur les produits et services, officiellement,
si je comprends.
M. Montminy: Encore de l'impression.
M. Léonard: L'impression.
M. Montminy: Oui, Imprimerie Laurentide.
M. Léonard: Est-ce qu'on va avoir la composition ailleurs
ou bien si c'est tout compris?
M. Montminy: La composition, vous l'avez vue dans les 180 000. Ce
qu'on fait en termes d'impression, c'est que, pour l'ensemble des documents
importants - les autres le sont également, mais je veux dire importants
et en peu de temps pour les gens de la Direction des communications - on
demande au Service général des achats de négocier avec une
firme qui pourrait nous livrer le produit assez rapidement et, après
ça, on y va sur achat parce que, pour répéter encore,
l'impression, c'est un contrat d'achat au sens gouvernemental. Donc, il faut y
aller spécifiquement.
M. Léonard: Oui, je vois, parce que ça passe dans
les engagements du mois de septembre pour un document qui nous a
été remis au mois d'août. Vérifié.
M. Montminy: Oui, mais on l'avait transmis au Conseil du
trésor au mois d'août, nous.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à
l'engagement financier 2: Demande de livraison, 48 030,85 $, achat de
micro-ordinateurs.
M. Léonard: Je suppose que c'est avec imprimante, neuf
micro-ordinateurs 386. Vérifié.
Novembre
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
passons aux engagements financiers pour le mois de novembre. À
l'engagement financier 1: Divers, il s'agit d'abonnement à une banque de
données, 50 000 $.
M. Léonard: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement financier 2:
Contrat par soumission sur invitation, 32 600 $.
M. Léonard: Quatre irrecevables ou non acceptables sur les
huit qui ont fait des réponses.
Une voix: C'est bon, hein?
M. Léonard: Alors, vérifié. Toujours la
même remarque.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié.
J'appelle l'engagement financier 3: Contrat par soumission publique, 165 000 $,
pour l'acquisition de services professionnels.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié?
M. Léonard: 21 documents remis, 2 soumissions
reçues seulement et l'autre n'était pas acceptable. La
compétition n'est pas forte, forte dans le domaine.
Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié. Nous
appelons l'engagement financier 4.
M. Léonard: C'est un engagement spécial. Tout
à l'heure, on avait l'abonnement ordinaire...
M. Montminy: Non. Les 92 000 $ qu'on a vus
précédemment, c'est la contribution du Québec au Board qui
existe depuis 1976, indexée à 3 % ou à 4 %. Ici, c'est
l'abonnement spécifique pour les banques. Le Board a
développé un volet financier, recherche sur les services
financiers, depuis qu'on a un secteur témoin au ministère des
Finances où on analyse le cloisonnement et le décloisonnement,
etc., des institutions financières.
M. Léonard: O.K. Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement financier 5:
Contrat négocié, contrat de services professionnels, 25 000
$.
M. Léonard: Ah! En provenance de Toronto pour nous
conseiller sur la taxe provinciale aux services, il n'y avait pas de firme
québécoise compétente en la matière? Vous les avez
invités à soumissionner?
M. Montminy: Non. Ici, contrat négocié, on a suivi
le système particulier. On a eu un C.T. pour une simple raison, c'est
que c'est un engagement au-dessus de 10 000 $. Par contre, ce sont des
individus pointus dans des firmes. Ces gens-là ont été
repérés parce qu'ils avaient l'expertise sur la taxe sur les
services. Alors, le document qui a été déposé en
février vient du travail, en partie, de ces gens-là, de leur
compétence. Ce sont des individus dans des firmes. Et on a eu l'aval du
ministre des Approvisionnements et Services.
M. Léonard: Mais, par exemple, Mallette, Benoît
n'avait pas l'individu pointu de cette nature?
M. Montminy: non. pour les besoins, on peut peut-être
trouver le nom des individus, là. le contrat a été
passé avec la firme comme il se passe avec tout individu, la même
chose avec les firmes d'avocats.
M. Léonard: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'engagement
financier 6: Contrat négocié, 25 000 $.
M. Léonard: Qu'est-ce qu'il y a de spécial dans la
taxation des services de transport?
M. Montminy: La taxation des services de-Pardon?
M. Léonard: On dit: "Contrat de services professionnels
pour une étude relative à la taxation des services de
transport".
M. Levesque: C'est encore dans le même contexte que la taxe
sur les biens et services, côté services en particulier. Il y
avait une question un peu technique relative au transport interprovincial,
etc., et il y avait une expertise à faire là-dedans, sur les
services aériens également, parce que ce n'est pas tout au
Québec, ça sort à un moment donné. Il s'agit de
préparer une sorte de formule qui tienne compte du fait qu'on est dans
une globalisation, là comme ailleurs.
M. Léonard: Ça, c'est les études qui
préparent aux mauvaises nouvelles du mois d'août 1991,
là.
Une voix: Non, non. M. Levesque: Non.
M. Léonard: C'est une nouvelle taxe que vous annoncez aux
transporteurs?
M. Levesque: Non, non. C'est la même chose que vous
connaissez.
M. Séguin: Si je peux m'expliquer, M. le
député, suite à l'annonce du mois d'août de
l'intention d'harmoniser, disons, la taxe de vente provinciale à la taxe
sur les produits et services ¦ et, notamment, au chapitre des services,
O.K.?...
M. Léonard: Oui.
M. Séguin: ...il a été convenu d'engager des
experts, disons, très particuliers pour travailler certaines assiettes,
notamment dans le domaine des transports où il s'agissait d'adapter le
principe que le fédéral avait adopté pour le transport
canadien, américain ou autre dans le monde, de l'adapter à la
situation provinciale. dans le fond, si le nouveau-brunswick ou l'ontario ou
les états-unis n'étaient pas dans le même régime que
nous autres et qu'on ne faisait pas la double taxation, où on
arrêtait l'assiette québécoise ou qu'est-ce qu'on incluait
dans le transport des marchandises, dans le transport des personnes, les
billets d'avion, les billets de train, les billets d'autobus? il fallait
vraiment établir ça. cette personne-là, qui a
été retenue chez poissant, thibault, avait travaillé pour
le gouvernement fédéral dans le même genre de domaine et on
l'a retenue pour quelques semaines pour nous aider à préciser
cette assiette-là.
Le Président (M. Lemieux): Vérifié?
M. Léonard: Ouais, quelques semaines à 25 000 $.
Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): L'engagement financier 7.
M. Léonard: Ah, ç'a été
vérifié au Trésor. Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes à
l'engagement financier 7. Vérifié?
M. Léonard: Oui.
Décembre
Le Président (M. Lemieux): Nous passons aux engagements
financiers du mois de décembre. L'engagement financier 1: Contrat par
soumission sur invitation, 30 971, 48 $.
M. Léonard: À quelle date ce contrat a-t-il
été donné?
M. Montminy: La date exacte? M. Léonard: Oui, si
vous l'avez.
M. Montminy: C'est en novembre, de mémoire. Je pourrais la
retrouver.
M. Léonard: Ça a été transmis au mois
d'octobre, 10-90. Ça a peut-être été donné en
septembre. Ce n'est pas comme dans le cas de la TPS où on a fait
l'engagement après que les documents ont été
déposés à l'Assemblée nationale, j'espère!
Donc, ça a probablement été donné en septembre.
M. Montminy: Le contrat a été négocié
par les achats, 90-10-22, le 22 octobre.
M. Léonard: Octobre. O. K. M. Montminy: Le 22
octobre. Le Président (M. Lemieux): Vérifié? Une
voix: Vérifié.
Le Président (M. Lemieux): Alors, la vérification
des engagements financiers du ministère des Finances compris dans les
listes des mois de janvier 1990 à décembre 1990 est donc
terminée, sous réserve de l'obtention de réponses, mais il
n'y avait pas de réponses à obtenir.
Alors, nous allons maintenant suspendre nos travaux pendant cinq minutes
afin de reprendre avec la politique budgétaire.
(Suspension de la séance à 16 h 28)
(Reprisée 16 h 38)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! alors, sur les ordres du député de hull, nous
commençons nos travaux. la commission du budget et de l'administration
entreprend maintenant l'étude trimestrielle de la politique
budgétaire et de l'évolution des finances publiques du
gouvernement conformément à l'article 29z du
règlement.
Étude trimestrielle de la politique
budgétaire et de l'évolution
des finances publiques
Je vais vous rappeler les règles du débat. À moins
qu'il n'y ait une entente entre les groupes parlementaires sur une autre
façon de procéder, j'appliquerai les règles des temps de
parole établis pour le débat sur le discours sur le budget, tel
que la tradition le veut maintenant. Le ministre des Finances et le
porte-parole de l'Opposition interviendront les premiers et chacun aura un
temps de parole de 20 minutes. Alors, 20 minutes pour M. le ministre des
Finances et 20 minutes pour le représentant de l'Opposition officielle.
Par la suite, les membres disposeront chacun d'une période de 10 minutes
qu'ils pourront utiliser en une ou plusieurs interventions et qui pourra
prendre la forme de questions au ministre ou de commentaires des membres de
cette commission de part et d'autre. Le ministre des Finances dispose de 10
minutes pour commenter chacune des interventions. Alors, même s'il y a
plusieurs interventions à l'Intérieur d'un 10 minutes, M. le
ministre des Finances dispose d'un temps de parole de 10 minutes. Dans la
mesure du possible, j'appliquerai la règle de l'alternance dans les
interventions.
Alors, j'appelle immédiatement l'étude de la politique
budgétaire du gouvernement et de l'évolution des finances
publiques et j'invite M. le ministre des Finances à nous faire des
remarques préliminaires, s'il y a lieu.
Remarques préliminaires M. Gérard D.
Levesque
M. Levesque: Je vous remercie, M. le Président. Comme vous
le savez, nous sommes réunis pour discuter de la Synthèse des
opérations financières au 30 septembre 1990. Il est donc
important de souligner que les données et les informations qui
apparaissent dans ce document se basent sur les renseignements disponibles
à l'époque. Les résultats qui y sont
présentés doivent donc être interprétés dans
ce contexte.
J'aimerais, tout d'abord, vous rappeler que le discours sur le budget
1990-1991 prévoyait une conjoncture particulièrement difficile en
1990: croissance économique réduite, 1, 3 % de crois-
sance; création d'emplois limitée, 30 000; taux de
chômage de 9, 9 % en moyenne. Globalement, la conjoncture a
confirmé nos prévisions, bien que la performance de
l'économie se soit avérée moins favorable tant au
Québec qu'au Canada. La croissance économique a été
un peu plus faible, le Québec n'affichant qu'un gain de 24 000 emplois
en moyenne l'an dernier.
Comme nous avons tous pu le constater, plusieurs
événements sont venus aggraver le fléchissement de
l'économie qui s'était transformé en récession au
cours des derniers mois de l'année. Cette conjoncture
particulièrement difficile s'est traduite par d'importantes pertes
d'emplois au Québec, en Ontario et dans l'ensemble du pays. On ne doit
pas oublier que le ralentissement, voire la récession, était
voulu depuis deux ans, les politiques fiscale et budgétaire du
gouvernement fédéral, ainsi que la politique monétaire
poursuivie par la Banque du Canada ayant été
délibérément parmi les plus restrictives qui soient.
L'économie américaine que les spécialistes voyaient
atterrir en douceur est, finalement, entrée elle-même en
récession au quatrième trimestre. La crise du golfe Persique
s'est traduite par une flambée des cours du pétrole et des
produits pétroliers, venant aggraver, par le fait même, la
récession déjà amorcée.
Dans le discours sur le budget du printemps dernier, le gouvernement
avait annoncé un ensemble de mesures destinées à
atténuer le ralentissement de l'économie. Toutefois, la
détérioration additionnelle des perspectives que je viens
d'évoquer incitait le premier ministre à adopter sans tarder un
plan d'action pour soutenir l'économie et ce, immédiatement
après son retour en janvier dernier. Comme le premier ministre
l'indiquait dans sa déclaration du 17 janvier dernier, ces mesures ont
été conçues de manière à être mises en
place sans délai et à produire des effets rapides sur le terrain,
à avoir le maximum d'impact sur l'économie en 1991 et à
bénéficier à toutes les régions du Québec.
Le plan d'action devrait contribuer de manière importante à
atténuer le ralentissement et à favoriser la reprise puisqu'on
évalue l'impact de ces mesures à près de 1 % du PIB et
à plus de 21 000 emplois. Combinés au plan
d'accélération des investissements publics annoncé dans le
discours sur le budget d'avril dernier, ce sont 26 000 emplois qui auront
été ainsi créés ou soutenus, sans compter les
retombées importantes engendrées par la phase il du
développement du potentiel hydroélectrique de la Baie James et
les grands projets dans l'aluminium.
Ces mesures viendront donc stabiliser de manière importante
l'économie même si, de l'avis des spécialistes, la
récession sera plus modeste que celle de 1981-1982. Toutefois, la
durée et l'ampleur de la récession dépendront, en
définitive, de facteurs extérieurs au Québec, notamment de
la poursuite de la baisse des taux d'intérêt et de la valeur du
dollar canadien, de même que de l'importance de la récession en
cours aux États-Unis, sans parler de l'évolution du prix du
pétrole.
Il n'est également pas inutile de rappeler que le gouvernement du
Québec ne peut, par ses seules actions, contrer la récession
puisqu'on sa qualité de petite économie ouverte le Québec
est fortement intégré au continent nord-américain. Le
contexte économique actuel nous impose donc de demeurer vigilants
même si, déjà, par les gestes qu'il a posés dans le
domaine de l'hydroélectricité, de l'aluminium, de
l'accélération des investissements publics et, tout
récemment, avec son plan d'action pour soutenir l'économie, le
gouvernement contribuera de manière très importante à la
stabilisation de l'économie en 1991, année de récession.
Rappelons à cet effet qu'il s'agit là d'une situation qui tranche
avec l'expérience de 1982 alors que les investissements du gouvernement
et de ses réseaux, ainsi que ceux d'Hydro-Québec avaient
été comprimés de manière importante.
Sur le plan des finances publiques maintenant, j'ai souligné
à maintes reprises, dans le passé, l'urgence de réduire le
déficit budgétaire. Le gouvernement s'était fixé,
à cet égard, des objectifs ambitieux dès son
arrivée au pouvoir à la fin de 1985. Il s'agissait de donner au
gouvernement un minimum de flexibilité financière, de diminuer la
part des revenus budgétaires consacrée au service de la dette et
de cesser de faire payer les services publics par les générations
futures.
Les faits démontrent que le gouvernement a réalisé
des progrès importants sur le plan des finances publiques depuis 1985.
On note, en effet, une amélioration de la situation financière:
réduction substantielle du déficit budgétaire et des
besoins financiers nets; amélioration significative du solde du compte
courant; réduction du ratio dette totale-PIB; plafonnement de la part
des revenus budgétaires à consacrer au service de la dette;
réduction du ratio dépenses publiques-PIB. De même, la
fiscalité est plus concurrentielle et plus propice à la
croissance économique. diverses mesures ont été mises en
place pour favoriser l'investissement, la recherche et le développement,
la formation de la main-d'oeuvre, la levée de capital de risque. le
régime fiscal et de transfert est plus équitable envers les
familles, plus favorable envers les ménages à faible revenu. ces
résultats sont attribuables principalement à deux
éléments: premièrement, le contrôle serré des
dépenses; deuxièmement, la croissance économique
élevée, 3, 7 % en moyenne annuellement, de 1985 à 1989
inclusivement.
Comme je l'ai souligné, le discours sur le budget 1990-1991 a
été préparé dans un contexte
particulièrement difficile: d'abord, détérioration des
perspectives économiques et des perspectives touchant les
sociétés d'État à cause du ralentis-
sèment économique, et nouvelles coupures directes aux
transferts fédéraux venant s'ajouter à celles des
années précédentes. Il nous a donc semblé
souhaitable de relever l'objectif de déficit pour le porter à 1
750 000 000 $ en 1990-1991. Pour leur part, les besoins financiers nets
étaient prévus à 775 000 000 $.
Comme tous le savent, le ralentissement économique a
été plus prononcé que prévu. On parlait de
ralentissement; on parle maintenant d'une récession. Compte tenu des
indicateurs disponibles en septembre, nous avons ajusté les
prévisions du déficit budgétaire et des besoins financiers
nets pour l'année financière 1990-1991 établies lors du
discours sur le budget du 26 avril. Elles sont révisées à
1 980 000 000 $ dans le cas du déficit et à 975 000 000 $ dans le
cas des besoins financiers nets. Les prévisions de plusieurs postes des
équilibres financiers ont aussi été modifiées pour
tenir compte des informations disponibles.
Au chapitre des revenus budgétaires, les prévisions du
discours sur le budget ont été révisées à la
baisse de 30 000 000 $ dans la Synthèse du mois de septembre. Je parle
toujours du mois de septembre, la Synthèse que nous avons devant nous
présentement. La croissance plus forte que prévu des salaires et
traitements au cours des deux premiers trimestres de 1990-1991 a
engendré une amélioration des revenus à l'impôt des
particuliers et au Fonds des services de santé de 160 000 000 $ et de 5
000 000 $ respectivement. La prévision des revenus
d'intérêt a été révisée à la
hausse de 20 000 000 $.
Ces augmentations de revenus ont toutefois été
compensées par des diminutions à d'autres postes de revenus. Le
ralentissement de la croissance des ventes au détail a
entraîné une révision à la baisse des revenus de 95
000 000 $ à la taxe sur les ventes au détail et de 20 000 000 $
à la taxe sur les carburants. De plus, la baisse des profits des
sociétés s'est traduite par une baisse de 28 000 000 $ à
l'impôt des sociétés et de 15 000 000 $ à
l'impôt sur les profits d'exploitation forestière par rapport
à ce qui avait été prévu. Les revenus provenant des
sociétés d'État ont, pour leur part, été
révisés à la baisse de 57 000 000 $. Quant aux transferts
fédéraux, la révision à la baisse de 30 000 000 $
à la péréquation a été entièrement
compensée par la révision à la hausse des transferts
provenant des autres programmes fédéraux.
Maintenant, au chapitre des dépenses, les prévisions du
discours sur le budget ont été révisées à la
hausse compte tenu de certains événements spéciaux et de
la détérioration de la conjoncture économique. Le conflit
autochtone a entraîné des dépenses additionnelles de
l'ordre de 115 000 000 $ en 1990-1991. Quant aux dépassements
identifiés aux programmes de santé et de services sociaux, ils
correspondent à des coûts additionnels de 100 000 000 $.
Par ailleurs, les dépenses prévues à l'égard
des programmes de sécurité du revenu ont été
révisées à la hausse de 169 000 000 $ en raison du niveau
de clientèle plus élevé qu'anticipé. Enfin, le
relèvement des taux d'intérêt par rapport aux
prévisions établies au discours sur le budget a
entraîné une hausse de 80 000 000 $ du service de la dette. Les
économies anticipées à d'autres postes des dépenses
suite aux mesures mises en oeuvre par le gouvernement laissaient entrevoir un
dépassement net des dépenses budgétaires de 200 000 000 $
par rapport à l'objectif du dernier budget. Et, là, je parte
toujours des chiffres qui apparaissent dans la Synthèse des
opérations financières pour la période se terminant le 30
septembre 1990.
Quant au chapitre des opérations non budgétaires, le
surplus établi à 975 000 000 $ au moment du budget a
été révisé à 1 005 000 000 $. cette
révision de 30 000 000 $ était attribuable, pour l'essentiel,
à l'augmentation anticipée du niveau des comptes à payer
au 31 mars 1991.
En regard des opérations de financement, la variation de la dette
directe a été révisée à 975 000 000 $, en
hausse de 200 000 000 $ par rapport à la prévision du discours
sur le budget. La prévision pour les nouveaux emprunts a
été révisée à la hausse de 440 000 000 $,
passant de 2 025 000 000 $ à 2 465 000 000 $. ces nouveaux emprunts
accrus étaient attribuables...
Une voix: L'horloge est arrêtée.
M. Levesque: Elle est arrêtée. Oui. Votre horloge
est arrêtée, M. le Président, hein?
Le Président (M. Lemieux): Oui, ça se peut.
M. Levesque: O.K. Parce qu'il ne faudrait pas que vous
m'arrêtiez...
Une voix: Elle est arrêtée définitivement.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Le temps est suspendu.
Une voix: Ô temps suspends ton vol!
M. Levesque: Bon. Parce que je me disais: J'ai parlé tout
ce temps-là et j'ai encore autant de temps à parler.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Nous étions tout ouïe.
Le Président (M. Lemieux): II vous reste huit minutes, M.
le ministre.
M. Levesque: Huit minutes, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Levesque: Bon. Je vais essayer de faire ça en huit
minutes.
Alors, j'en étais... Ces nouveaux emprunts accrus étaient
attribuables à l'accroisssement de 200 000 000 $ des besoins financiers
nets découlant de l'effet combiné de la hausse de 230 000 000 $
du déficit budgétaire et de l'amélioration de 30 000 000 $
du surplus des opérations non budgétaires.
Ces nouveaux emprunts découlaient également de
l'augmentation de 260 000 000 $ du niveau des remboursements d'emprunts
découlant, d'une part, du niveau de demandes de remboursements par
anticipation plus élevé que prévu de la part des
détenteurs de titres du Québec suite à l'évolution
des taux d'intérêt sur les véhicules de placements
concurrents et, d'autre part, de la réduction de 50 000 000 $ de
l'encours des bons du trésor qui était anticipé durant le
présent exercice financier.
Enfin, la variation de la dette découlant de l'amortissement de
la variation du change étranger devrait amener un accroissement de 20
000 000 $ de la dette directe suite à une évolution du dollar
canadien par rapport aux monnaies étrangères, autres que le
dollar américain, moins favorable qu'anticipé.
M. le Président, la Synthèse des opérations
financières au 30 septembre 1990 montre les enjeux auxquels le
gouvernement fait face actuellement. La détérioration de la
conjoncture économique l'amène à faire une pause dans sa
stratégie financière de moyen et long terme. Malgré cela,
le gouvernement entend maintenir ses objectifs financiers visant à
remettre en ordre les finances publiques. Cette approche consiste à
maintenir une situation financière saine, à instaurer un secteur
public plus efficace et à préserver et même à
renforcer la compétitivité du régime fiscal. Une telle
approche a exigé et continuera d'exiger des choix difficiles tant au
chapitre des dépenses que de la fiscalité.
Le contrôle serré des dépenses de programmes
exercé depuis 1985 a certes permis de réduire l'écart
important qui existait avec l'Ontario au niveau des dépenses, mais il
reste encore du chemin à faire. Sur la base de l'indicateur des
capacités de dépenser que constitue le PIB, les dépenses
totales du secteur public québécois, c'est-à-dire le
gouvernement provincial, les commissions scolaires et les administrations
municipales, sont encore supérieures de 13 % à celles de
l'Ontario, et ce, même en tenant compte des sommes reçues en vertu
du programme fédéral de péréquation. Cet
écart signifie que les dépenses du secteur public
québécois sont supérieures d'environ 5 000 000 000 $
à ce que lui permettrait sa capacité de payer, une part
importante de cet écart étant attribuable au service de la dette
qui est beaucoup plus élevé au Québec qu'en Ontario.
Il s'agit, évidemment, de l'héritage lourd du passé
qu'on ne peut ignorer dans nos décisions présentes à
l'égard des services publics.
Par ailleurs, les changements politiques et économiques qui
s'opèrent présentement dans le monde font en sorte qu'il est
impératif de maintenir un régime fiscal compétitif. Cela
devrait permettre à nos entreprises de faire face à la
concurrence accrue au cours des prochaines années. Si on devait
prélever des revenus additionnels, il faudrait alors choisir des taxes
moins déterminantes pour la compétitivité. On peut
suggérer, mais on n'est pas rendu là, on n'est pas rendu au
budget, la tarification, les taxes à la consommation; il y a toute une
variété de choses, mais il faut faire attention toujours,
évidemment, à la compétitivité.
En terminant, je tiens à souligner que les finances publiques
doivent être gérées conformément aux objectifs de
moyen et long terme, mais aussi en prenant en considération les
aléas de la conjoncture. À court terme, le gouvernement se devait
de prendre certaines mesures dans le but d'accélérer la relance
de l'économie et de faire face à certains
événements spéciaux. À plus long terme, cependant,
la marge de manoeuvre du côté des revenus est mince, compte tenu
de la nécessité de demeurer compétitif sur le plan fiscal.
Le gouvernement doit donc agir du côté des dépenses en
réexaminant le rôle de l'État dans chacun des champs
d'intervention et, le cas échéant, en remettant en cause certains
programmes ou services moins essentiels pour nos concitoyens, en revoyant les
modalités d'action du gouvernement, sans toutefois remettre en question
son rôle, afin de les rendre le plus efficaces possible, en
procédant à une plus grande décentralisation vers les
réseaux et le secteur local, tout en responsabilisant le plus possible
les décideurs de ces instances décentralisées. En somme,
le gouvernement a la ferme intention d'épauler le secteur privé
en étant lui-même plus efficace. Pour cela, il faut rationaliser
les activités du secteur public, mieux contrôler la croissance des
dépenses et ralentir la croissance de l'endettement du secteur public.
Mais le gouvernement fédéral doit faire sa part pour assurer un
secteur public efficace au Québec, ce qui implique, notamment, une
réduction des duplications.
M. le Président, vous comprendrez que l'exercice Synthèse
du 30 septembre date déjà. Les résultats de la
Synthèse au 31 décembre devraient être disponibles dans les
semaines à venir. À la Synthèse au 30 septembre, on
parlait de ralentissement économique; on parle maintenant de
récession. Un tel scénario conduirait à moins de revenus
autonomes et à plus de dépenses par rapport à ce que j'ai
annoncé à la Synthèse de septembre. Nous sommes à
finaliser les chiffres pour la prochaine Synthèse.
Je sais que je vais me faire poser la question par le
député de Labelle: Qu'est-ce que
ça veut dire, ça. en chiffres? Je dis: Nous sommes
à finaliser les chiffres; lorsqu'ils seront finalisés, ils vont
vous être livrés dans la prochaine Synthèse au 31
décembre. Mais, comme je lui ai dit, avant même que nous
entreprenions cette commission, que j'essaierais de lui fournir les chiffres
les plus récents même avant que la Synthèse ne soit
déposée dans quelques jours, nous espérons que nous
pourrons présenter le déficit dans cette Synthèse à
un niveau inférieur à 2 500 000 000 $.
Enfin, vous comprendrez que la conjoncture économique plus
difficile et l'impact négatif du dernier budget fédérai
font en sorte que la préparation du prochain budget sera
particulièrement difficile. Je n'ai pas à insister
là-dessus. Je sais que le député de Labelle, qui a
participé comme ministre a une période de récession, a
dû vivre, de très près, les difficultés qui
accompagnent une telle conjoncture. C'est pourquoi je dis, encore une fois, que
la préparation du prochain budget est particulièrement difficile.
(17 heures)
Cette situation rend, d'ailleurs, plus compliquée même la
préparation des crédits détaillés de 1991-1992 dont
le dépôt doit précéder le discours sur le budget.
Avec ces notes, cependant, réalistes - mais je ne veux pas, non plus,
semer le pessimisme autour de cette commission, dans cette commission ou
ailleurs - je pense qu'il faut regarder l'avenir avec confiance. Nous avons une
période difficile à passer, mais nos concitoyens doivent savoir
que l'État du Québec ou le gouvernement du Québec, notre
société québécoise...
Le Président (M. Lemieux): En conclusion, M. le
ministre.
M. Levesque: ...doit passer cette période difficile.
Jusqu'à maintenant, comme gouvernement, nous avons pris nos
responsabilités; nous continuerons de le faire dans le meilleur
intérêt de nos concitoyens.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. Vous
avez un commentaire, M. le député de Saint-Louis?
M. Chagnon: Je veux savoir si c'est ici qu'il fallait
applaudir.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre des
Finances. M. le député de Labelle.
M. Léonard: Je pense que le député de
Saint-Louis va réserver ses applaudissements parce que, s'il a
écouté son ministre, il a vu, il a entendu ce qu'il vient
d'annoncer...
M. Chagnon: C'est beaucoup de sérieux.
M. Léonard: ...un déficit de 2 500 000 000 $ cette
année. C'est ça qu'il vient de dire. Est-ce que c'est à
ça que vous applaudissez...
M. Chagnon: Ce à quoi j'applaudis, c'est...
M. Léonard: ...à une augmentation du déficit
de 900 000 $, parce que c'est ça que ça veut dire, par rapport
à l'an passé?
M. Chagnon: Si ce n'était que 900 000 $, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Augmentation. M. Chagnon: 900 000 000
$.
M. Léonard: 900 000 000 $, oui; 900 000 000 $, oui.
M. Levesque: II ne faudrait peut-être pas me faire dire ce
que... Je vais le relire parce que je l'avais écrit: J'espère que
nous pourrons présenter, à la Synthèse au 31
décembre 1991, un niveau de déficit inférieur à 2
500 000 000 $.
M. Léonard: 2 499 000 000 $. J'avais compris.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jacques Léonard M. Léonard: M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): La parole est à vous, M.
le député de Labelle.
M. Léonard: ...compte tenu, d'ailleurs, de ce que vient de
dire le ministre et qui confirme ce que je pensais, lorsque, dans ses
dernières paroles, il a tenté de se justifier par avance du fait
que les chiffres dont il parte n'ont pas été rendus publics, mais
qu'ils ont une certaine conséquence sur la réalité
économique, je pense qu'on va être obligés quand même
d'évoquer un certain nombre de règles qui nous gouvernent.
L'exercice que nous faisons aujourd'hui, ce n'est pas un exercice
très fréquent. Ça devrait être fait après le
dépôt de la Synthèse des opérations
financières à chaque trimestre. Or, on ne l'a pas fart
après le dépôt de celle de juin; on le fait officiellement
après le dépôt de la Synthèse du mois de septembre,
qui nous a été donnée avant la fin de novembre, parce que
la coutume, c'est que ce soit déposé au plus tard deux mois
après la date de cette synthèse financière. Là, on
est rendus au mois de mars, on n'a toujours pas celle du mois de
décembre et on n'a pas fait cette étude.
L'article 292 de nos règles de procédure prévoit
qu'à chaque trimestre la commission du budget et de l'administration, M.
le Président, doit étudier la politique budgétaire du
gouverne-
ment et l'évolution des finances publiques. En 1990-1991,
l'année qui nous concerne, nous en sommes au premier exercice du genre,
alors que l'année budgétaire va se terminer dans trois semaines,
trois semaines. À la limite, on pourrait considérer
l'étude de l'harmonisation des taxes de vente avec la TPS
fédérale comme étant une étude de la politique
budgétaire. Peut-être. On pourrait.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: À la limite, parce que, là, il
s'agissait vraiment d'une annonce - et on voit très bien le
dépôt du document qui été fait à l'occasion
de cette séance - à la fin du mois d'août qui a pris tout
le monde par surprise. Le ministre lui-même avait fait une vaste
opération et on a vu tout à l'heure dans les engagements
financiers, d'ailleurs, qu'elle était fort coûteuse pour le
gouvernement. Mais, à tout le moins, nous en serions au deuxième
exercice du genre, parce qu'à l'époque, quand même,
ça n'a pas porté du tout sur l'évolution des finances
publiques; ça portait sur une annonce bien précise du
gouvernement.
Moi, je pense que la commission du budget et de l'administration n'a pas
rempli le mandat que lui a donné l'Assemblée nationale sur ce
plan et une des causes, c'est le retard que met le ministre des Finances
à produire la Synthèse trimestrielle des opérations
financières. Comment peut-il expliquer que la Synthèse du 31
décembre ne soit pas encore disponible maintenant, alors que, selon la
règle générale qu'on a connue - et l'an dernier aussi
ça s'est appliqué, j'étais là - le ministère
prenait moins de deux mois à produire ce document-là? Je sais que
le ministre peut invoquer différentes raisons: qu'il n'est pas
obligé de produire ce document, que c'est une opération complexe,
qu'il en a toujours été ainsi et une litanie de cette
espèce, mais je pense que ce sont des raisons qui n'en sont pas. Le
souci de transparence qui anime le ministre des Finances lui crée
l'obligation morale d'agir avec plus de diligence, si c'est bien un souci qui
l'anime.
Et, par ailleurs, les sommes colossales investies dans l'informatique
devraient se traduire par une meilleure productivité dans
l'élaboration de l'information. Tout ce que nous avons vu tout à
l'heure, avant cette séance, ce sont des contrats informatiques et je
suppose que ça devrait servir à quelque chose à un moment
donné et qu'on devrait produire l'information en temps utile. Et, donc,
je suppose que c'est une amélioration de la productivité que l'on
vise. M. le Président, je trouve que c'est de la mauvaise
volonté, c'est un détournement des règles
démocratiques et les députés ont le droit d'être
informés convenablement.
D'autre part, et là je fais référence encore
à une autre séance que nous avons eue cette semaine, les comptes
publics sont déposés à la dernière minute
malgré les recommandations du Vérificateur général.
La Loi sur l'administration financière permet au ministre d'agir ainsi,
mais nous savons qu'il y a mauvaise volonté et d'autres gouvernements,
ailleurs, sont plus diligents. Le contrat d'impression des comptes publics a
été donné au mois d'octobre 1990. Je ne vois pas pourquoi
ça prend, à partir de là, deux mois pour les
déposer à l'Assemblée nationale. Je vais ajouter, M. le
Président, un autre élément que nous avons vu encore cette
semaine, qui est la non-publication, année après année,
d'un rapport annuel au ministère des Finances. Ça a
été relevé par le Vérificateur
général. Moi, je pense que les raisons invoquées par le
ministère - on l'a vu dans ses justifications - pour agir de telle
façon ne font pas le poids face à l'obligation que crée la
Loi sur l'administration financière de produire ces rapports annuels et
je pense que le Vérificateur général a eu raison de
mentionner l'illégalité du procédé. Et, si le souci
de transparence n'est pas là, il faut des modifications à la Loi
sur l'administration financière pour corriger ces lacunes. Moi, je pense
que nous avons eu l'occasion... J'étais d'accord avec une motion pour
féliciter le Vérificateur général. Aujourd'hui, M.
le Président, il convient de blâmer le ministre des Finances.
Alors, M. le Président, je vais faire une motion...
Le Président (M. Lemieux): Je m'y attendais.
M. Léonard:... en vertu de l'article 292: "Que la
commission du budget et de l'administration blâme le ministre des
Finances pour avoir tardé à déposer à
l'Assemblée nationale les comptes publics et pour avoir
négligé de produire un rapport annuel des activités de son
ministère, tel que le prévoit la loi. " Je vais la
déposer, M. le Président, en vertu de nos règles de
procédure. Ce n'est pas nécessairement l'article 292.
Le Président (M. Lemieux): Non, mais je veux quand
même regarder les articles 187, si je me souviens bien, 209 et 292; il y
a une relation avec ces trois articles-là. Une petite minute, j'ai un
problème avec mes verres de contact, M. le député de
Labelle, qui fait que je suis obligé de regarder ça de loin. Je
vais suspendre cinq minutes, M. le député de Labelle, parce que,
vous savez, lorsqu'une telle motion nous est présentée, il y a
deux aspects qu'il faut regarder et juger: il y a cette notion de
recevabilité là et je m'interroge, en vertu des articles 187,
192, que je n'ai pas encore eu le temps de lire, et 209, à savoir si une
telle motion de blâme peut être faite en commission parlementaire
ou si une commission parlementaire peut effectivement blâmer le
gouvernement. Avant de vous entendre, je veux prendre le temps de lire ces
articles-là
et de juger de la recevabilité. Après, on verra sur le
fond. Alors, je vais suspendre cinq minutes.
M. Léonard: Mais, si vous permettez, M. le
Président, vous-même, vous avez déposé, il y a deux
jours, une motion de félicitations à l'endroit du
Vérificateur général, ce qui, je pense, m'autorise, selon
la même règle que vous avez utilisée.
Le Président (M. Lemieux): Je suis d'accord avec vous,
mats ce n'est pas du tout de la même nature. J'ai déposé
une motion de félicitations...
M. Léonard: II y a des plus et des moins.
Le Président (M. Lemieux): ...relativement au travail qu'a
effectué le Vérificateur général.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
Une voix: Ça a même l'effet contraire.
M. Léonard: C'est une même motion...
Le Président (M. Lemieux): Alors, je suspends cinq
minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 11)
(Reprise à 17 h 28)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux quant
à l'étude trimestrielle de l'évolution des finances
publiques dans le cadre de son mandat, et la présidence a à
décider de la motion, qui lui a été
présentée par le député de Labelle, qui se lit
comme suit: "Que la commission du budget et de l'administration blâme le
ministre des Finances pour avoir tardé à déposer à
l'Assemblée nationale les comptes publics et pour avoir
négligé de produire un rapport annuel des activités de son
ministère, tel que le prévoit la loi."
Avant d'avoir à statuer sur cet état de fait, la question
que la présidence s'est posée, c'est quelle était la
nature de cette motion, avant d'avoir à déterminer les temps de
parole prévus à 187 et 209 du règlement. La nature comme
telle, dans sa forme et dans son libellé, de cette motion, c'est une
motion que l'on peut qualifier de motion de censure que nous retrouvons aux
articles 304 et suivants du règlement. Vous n'êtes pas sans savoir
que l'Opposition peut présenter six motions de censure et qu'il y a des
délais, c'est-à-dire qu'il y a, je dirais, des règles de
nature juridique ou administrative que nous devons suivre dans le cadre de la
présentation d'une motion de censure. Ce que nous révèlent
les articles 304 et suivants du règlement, c'est que les
conséquences d'une telle motion de censure sont excessivement
importantes puisqu'elles posent la question - c'est ça qui est important
et c'est ça, le principe - de confiance du législatif versus
l'exécutif.
Nous, présentement, en commission parlementaire, nous faisons ce
que nous pouvons appeler du contrôle parlementaire et, en vertu des
articles 304 et suivants du règlement, on constate que seule la Chambre
est compétente pour juger de la question de confiance comme telle et, en
ce sens-là, si on se réfère aussi à l'article
87.8° du règlement, vous allez constater, ceci... L'article 87 nous
dit: "Les affaires prioritaires - alors, il s'agit d'une affaire prioritaire
-sont, par ordre de préséance (...) les motions de censure. Les
affaires prévues aux paragraphes 1° et 4° suspendent les travaux
des commissions."
En conséquence, M. le député de Labelle, comme il
s'agit d'une affaire prioritaire de l'Assemblée nationale et non pas
d'une commission parlementaire et eu égard, je vous dis bien, à
la nature et au libellé de votre motion, la présidence juge votre
motion irrecevable.
Alors, je vous laisse compléter votre temps de parole...
M. Léonard: M. le Président, je ne voudrais pas
plaider...
Le Président (M. Lemieux): ...sur votre déclaration
d'ouverture.
M. Léonard: ...cette question parce que, au fond... Je
vais simplement vous poser une question: Comment en êtes-vous venu
à la conclusion qu'il s'agissait d'une motion de censure puisque ce
n'est pas une motion qui a été déposée à
l'Assemblée nationale, c'est une motion qui est déposée
ici, en commission? Ce n'est pas du tout de même nature.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, je me suis posé la même question et je m'attendais
à ce que vous me posiez cette question-là. Alors, j'ai pris
connaissance de certains jugements, dont un à l'époque de M.
Bertrand et de Mme Currier. C'est ça? Cuerrier. Je ne sais pas, mais je
sais que...
M. Léonard: Cuerrier.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez le libellé, la
forme et l'expression "blâme le ministre des Finances". Je vous vois
sourire, vous avez très très bien compris le sens de mon
intervention et, en ce sens-là, vous "remettez en confiance" le
gouvernement, le législatif versus l'exécutif, et ça,
ça ne doit être fait qu'en vertu de règles bien strictes
dans notre règlement, aux articles 304 et suivants, par des motions
de
censure où même il dort y avoir avis d'un jour franc; et,
à mes yeux, c'est clair que ce débat-là doit s'effectuer
en Chambre. Alors, je vous remercie, M. le député de Labelle,
vous pouvez... Oui.
M. Léonard: Si on remplace le mot "blâme" par
"reproche" qui...
M. Chagnon: "Félicite", "félicite".
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Vous-même, vous avez
félicité...
Le Préaident (M. Lemieux): Mais ça me serait
difficile, M. le député de Labelle, d'amender quelque chose que
je déclare irrecevable. Alors...
M. Chagnon: Tu peux en faire une autre.
Le Président (M. Lemieux): Ah bien, là, si vous
voulez lui donner des conseils, M. le député de Saint-Louis,
c'est de votre ressort.
M. Chagnon: II pourrait remplacer "blâme" par
"félicite" et, à ce moment-là, ça pourrait
être recevable. C'est ce que je comprends.
M. Léonard: En tout cas, M. le Président, j'ai
hâte de passer...
Le Président (M. Lemieux): Question
hypothétique.
M. Léonard: ...à la question qui nous
préoccupe sur la Synthèse des opérations
financières. Je voudrais simplement faire remarquer qu'entre la
réalité et les discours sur i'imputabi-lité il y a une
grande marge qu'on vérifie aujourd'hui.
Période de questions
M. le Président, compte tenu de la déclaration du ministre
des Finances, qui, à mon sens, a une grande importance à l'heure
actuelle, je voudrais lui poser un certain nombre de questions parce qu'il a
fait état de sa bonne gestion, de tout ce qu'on veut. Il s'est
envoyé des fleurs, comme d'habitude; nous le connaissons bien, il est
très gentil, mais il s'envoie des fleurs encore plus à
lui-même qu'à tout autre. Je voudrais lui poser des questions face
à sa déclaration à l'effet qu'il pensait que le
déficit serait moindre que 2 500 000 000 $ cette année.
Hausse du déficit
Je rappellerai que les comptes de l'an passé indiquaient que le
déficit réel 1989-1990 était de 1 659 400 000 $ et,
après avoir mis des surtaxes sur les boissons alcooliques de 103 000 000
$, des surtaxes sur les tabacs de 133 000 000 $, avoir haussé les
impôts des entreprises pour 104 000 000 $, avoir fait une réforme
des taxes à la consommation et de l'impôt des entreprises qui a
mis un fardeau de 77 000 000 $ de plus - ça fait, ce que je viens de
citer, 417 000 000 $ -après que, par des organismes interposés,
il eut encore augmenté le fardeau des contribuables de 653 000 000 $,
par exemple, par l'augmentation des frais de scolarité par les
universités de 52 000 000 $, par l'augmentation des tarifs
d'Hydro-Québec, au-delà de l'inflation, de 133 000 000 $, par le
désengagement du gouvernement à l'égard du financement des
commissions scolaires pour 320 000 000 $ et par des augmentations à la
Régie de l'assurance automobile du Québec, les augmentations des
permis de conduire et des immatriculations de 148 000 000 $... Bref, il a
augmenté les taxes directement ou indirectement de 1 070 000 000 $.
J'ai eu l'occasion, en Chambre, de lui poser la question sur le fait que
les rentrées d'impôt sur le revenu du gouvernement étaient
très nettement supérieures à l'augmentation du coût
de la vie; on pourra retrouver le chiffre de 1 440 000 000 $, il me semble; on
pourra vérifier l'exactitude du chiffre, mais c'est de cet ordre de
grandeur, M. le Président. Le déficit passe de 1 659 400 000 $
à 2 499 000 000 $. m. le président, je prends ce chiffre de 2 499
000 000 $, parce que, compte tenu du fait que nous en sommes au 7 mars, la
synthèse des opérations financières au 31 décembre
n'ayant pas été déposée, je suis obligé de
prendre sa parole à l'effet que le déficit sera de moins de 2 500
000 000 $.
M. le Président, ma question au ministre des Finances, c'est:
Comment peut-il justifier une hausse du déficit de l'ordre de 800 000
000 $ à 900 000 000 $ cette année sur celui de l'an passé
alors que les taxes ont augmenté de 1 070 000 000 $ directement ou
indirectement?
M. Levesque: J'ai la parole? M. le Président, je
m'empresse de répondre aux questions que me pose le député
de Labelle. Premièrement, je n'ai pas l'intention de revenir sur la
motion qu'il a présentée vu qu'elle a été
déclarée irrecevable, mais je ne peux pas passer sous silence les
faits qu'il a avancés pour arriver à la présentation de
cette motion. C'est pourquoi je prends trois ou quatre points qu'il a
soulevés.
Le député de Labelle a dit que nous arrivions trop tard
avec la Synthèse des opérations financières au 31
décembre. J'aimerais bien, comme lui, pouvoir la déposer avant,
mais il faut bien comprendre que ces choses ne se font pas automatiquement. Le
1er janvier, on ne peut pas arriver, ou le 10 janvier, avec cette
Synthèse-là. D'ailleurs, c'est tellement vrai que, si on regarde
toutes les années antécédentes, on arrive la plupart du
temps à la même date de la mi-mars,
quels que soient les gouvernements au pouvoir. Même, je peux
retourner en 1980, par exemple, si on peut retourner en arrière, et on
verra que c'est le 16 avril que cette Synthèse a été
déposée, alors qu'il faisait partie du gouvernement en question.
En 1980-1981, on n'en a même pas déposé. On a compris qu'il
y avait des élections et on n'avait pas le temps de faire ça.
Bon. Très bien. Mais, par la suite, en 1985, par exemple, juste la
dernière année où nos amis étaient au pouvoir,
quelle était la date? Le 11 mars. Aujourd'hui, nous sommes le 7 mars;
c'est encore à venir si on prend cette date-là. Et, l'an dernier,
ça a été le 14 mars; l'année avant ça,
ça a été le 14 mars; l'année avant, ça a
été le 10 mars et, l'année antérieure à
ça, ça a été le 9 mars. C'est toujours vers les
mêmes dates que c'est déposé et c'est au mois de mars
encore cette année que ça va l'être.
Deuxièmement, le droit à l'information des
députés, j'en suis. À tel point que, même si je
n'étais pas obligé de le faire, justement parce que cette
commission siège aujourd'hui et que j'ai l'occasion d'informer les
députés, je leur dis d'avance ce qui, je pense, va se trouver
dans la Synthèse que le sous-ministre va publier au cours du mois,
d'après les renseignements que j'ai à ce moment-ci. Et je lui ai
dit - et ça, je sais que ça devient public du moment que c'est
dit ici - que ce n'est pas 1 980 000 000 $, tel que ça apparaît
dans la Synthèse au 30 septembre 1990, mais que ce sera plutôt de
l'ordre de, et je dis inférieur à 2 500 000 000 $. Alors, on ne
peut pas me dire que je ne travaille pas en toute transparence et que je ne
suis pas respectueux du droit à l'information des députés.
Même avant qu'un document officiel ne soit déposé, je donne
un avis qu'on s'en va dans cette direction-là. Alors, je pense qu'on ne
peut pas me reprocher ça.
Le député de Labelle dit: Les comptes publics devraient
être déposés avant le mois de décembre. Mais c'est
depuis toujours que c'est déposé au mois de décembre.
C'est toujours ça. C'a toujours été. Tous les
gouvernements. Je ne vois pas pourquoi il s'insurge présentement. Je ne
sais pas s'il se réfère à la réunion qu'on a eue
récemment. La commission a rencontré le Vérificateur
général; il y a eu des échanges. J'ai comme note ici, moi,
que le rapport du Vérificateur général sur les comptes
publics, nous l'avons reçu le 10 décembre. Même s'il
était daté du 23 novembre, nous l'avons reçu au
ministère le 10 décembre. Alors, comment voulez-vous que nous
puissions déposer nos comptes publics, voir à l'impression,
évidemment, du jugement porté par le Vérificateur
général sur les comptes publics avant quelques jours au moins
pour inclure cela dans nos comptes publics? Alors, je pense que nous avons agi
avec grande célérité, comme nos
prédécesseurs l'ont fait, d'ailleurs. Je n'en fais pas reproche
dans ce cas-là. Même qu'en 1988-1989 on avait posé la
question ici. Je ne sais pas si c'était le député de
Labelle, mais on a fait une enquête pour voir ce qui se passait ailleurs
et nous étions, et nous devons encore l'être, la deuxième
province la plus rapide à déposer les comptes publics au
Canada.
Le Président (M. Chagnon): C'était le
député de Lévis, M. le ministre.
M. Levesque: Oui? Ah bon! Excusez. Alors, je pense que ça,
ça doit être mis également au dossier.
Et, finalement - je n'insisterai pas davantage là-dessus, parce
que je ne vois pas l'importance de tout ceci dans le contexte de la discussion
actuelle, je pense qu'il y a d'autres sujets qui sont peut-être plus
importants - il y a le rapport annuel. Je sais que le Vérificateur
général... Et c'est son droit, c'est son privilège, je
n'ai rien à dire contre le fait que le Vérificateur
général aimerait que nous déposions un rapport annuel,
mais il n'y a pas un ministère qui se rapporte plus souvent et plus
régulièrement et plus complètement, à mon sens,
à l'Assemblée nationale que le ministère des Finances par
le discours sur le budget et les renseignements complémentaires; la
Synthèse des opérations financières, trois fois au moins
par année; les comptes publics, volume 1, volume 2, volume 3; le rapport
financier annuel. Que voulez-vous qu'un rapport annuel puisse ajouter à
autant de détails? C'est tellement vrai que le Vérificateur
général avait fait la même remarque vis-à-vis de mon
prédécesseur, le chef actuel de l'Opposition. Et, si ma
mémoire est fidèle, le chef de l'Opposition actuel, alors
ministre des Finances, avait répondu qu'il ne voyait pas
l'utilité de faire un rapport annuel pour les mêmes raisons que je
viens de donner. Quand je suis arrivé au ministère, on m'a
expliqué ça et j'ai dit: Bon, bien, c'est ça; ça me
semble logique, ça me semble correct. On pourrait faire un rapport
annuel seulement en imprimant quelques pages de tous les rapports que nous
avons, que je viens d'énumérer, et ça ferait un rapport
annuel. Mais, vous savez, on a chacun notre opinion sur les rapports annuels.
Il y en a probablement qui sont bons, il y en a qui arrivent tellement tard que
je me demande ce que ça donne et il y en a que c'est simplement, sans
vouloir jeter la pierre à personne, de la littérature. Tandis
que, dans le cas de ce que je vous dis, le discours sur le budget, les
renseignements supplémentaires, la Synthèse des opérations
financières régulières, les comptes publics, volumes 1, 2
et 3, le rapport financier annuel, vous avez là tout ce qu'un rapport
annuel, à mon sens, peut vous donner. (17 h 45)
Je passe maintenant à la question: Qu'est-ce qui arrive pour que
le déficit puisse augmenter? Le député de Labelle qui a
une vaste expérience, il est comptable de profession, il a toutes
sortes
de qualifications, devrait savoir - et il le sait probablement, mais
c'est son rôle peut-être de m'aiguillonner - que ça ne prend
pas grand-chose pour faire une augmentation de 800 000 000 $, vous savez, sur
un déficit, en temps de récession. Vous n'avez qu'à
diminuer les revenus de 400 000 000 $, à augmenter les dépenses
de 400 000 000 $ et vous avez les 800 000 000 $ aussi vite que ça. Je
vous ai donné des dépassements, par exemple, qui ont eu lieu au
cours de l'année. Pour (es 400 000 000 $, vous l'avez même au 30
septembre, dans la Synthèse; vous avez au-delà de 400 000 000 $
de dépassements. Vous avez, par exemple, si ma mémoire est
fidèle, 169 000 000 $ simplement à l'aide sociale comme
dépassements. C'est clair que, si vous avez une récession,
immédiatement, vous allez retrouver des gens à l'aide sociale. La
crise amérindienne, que voulez-vous? Je vous ai donné les
chiffres; ils sont là. C'est un événement non
prévu. Vous avez également les taux d'intérêt; nous
avons des emprunts que vous avez vous-mêmes participé à
contracter et d'une façon assez importante, sans vouloir tourner le
couteau dans la plaie. Là encore, les taux d'intérêt, ce
sont des taux qui ont été plus élevés plus
longtemps au cours de l'année avant qu'ils commencent à
descendre. Il y a là des facteurs comme la santé; nous ne pouvons
pas refuser à nos concitoyens des soins de santé.
Le Président (M. Chagnon): En conclusion, M. le
ministre.
M. Levesque: Pardon?
Le Président (M. Chagnon): En conclusion.
M. Levesque: En conclusion, je vais dire simplement ceci. C'est
que, quand on regarde votre situation en 1980-1981, parce que c'est important
de regarder ce qui s'est passé, vous n'étiez pas prêts pour
la récession. Et, en 1980-1981, alors que vous aviez un budget de
l'ordre d'une vingtaine de milliards - pas d'une quarantaine de milliards, mais
d'une vingtaine de milliards - vous aviez un déficit de 3 000 000 000 $
et quelques centaines de millions, de sorte que, par rapport au PIB, le
déficit budgétaire était de 4,8 %, alors que vous avez
réussi avec le temps, jusqu'en 1985-1986, à réduire cette
proportion-là à 3,1 %. Mais il faut dire qu'en 1989-1990 nous
l'avions baissé à 1,1 %, parce qu'il faut tenir compte des
proportions. Vous vous scandalisez de 800 000 000 $, mais vous avez le scandale
facile aujourd'hui, alors que, sur un budget de 20 000 000 000 $, 3 500 000 000
$ ne vous fatiguaient pas beaucoup.
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre, votre temps est
écoulé.
M. Levesque: Alors, mon temps est écoulé. Je
reviendrai avec d'autres chiffres aussi pertinents, si c'est
nécessaire.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, d'abord, un premier
élément sur la motion qui avait été
déposée à ce moment-là, mais sur les remarques du
ministre. Il confond volontairement l'article 11 et l'article 11.1 de la Loi
sur l'administration financière. Je vais lui lire l'article 11.1, qui
n'est pas l'article 11 dont il parle. Il parle des états financiers du
gouvernement; ça, c'est l'article 11. L'article 11.1 dit ceci: "Le
ministre dépose à l'Assemblée nationale un rapport des
activités de son ministère pour chaque exercice financier dans
les six mois qui suivent la fin de cet exercice si l'Assemblée est en
session ou, si elle ne siège pas, il le dépose dans les 30 jours
de l'ouverture de la session suivante ou de la reprise des travaux." L'article
11, c'était: "Le ministre doit faire publier dans la Gazette
officielle du Québec, dans les six mois qui suivent la fin de chaque
année financière, un état sommaire des revenus et
dépenses pour cette année financière, un rapport de
l'excédent des dépenses portées aux comptes de cette
année sur les crédits de cette même année, ainsi
qu'un état de la dette publique." Là, on parle des comptes
publics du gouvernement, de tout le gouvernement. Mais, à l'article
11.1, c'est le rapport annuel du ministère.
Là, il a beau faire toutes sortes de distinctions, il ne
répond pas à la question. C'est ce que le Vérificateur
général a noté et il en a fait un reproche au ministre des
Finances en particulier, le seul ministère qui ne produit pas son
rapport annuel. Alors...
M. Levesque: Si on me permet, je vais dire au
député...
M. Léonard: M. le Président, non, je prends mon
temps. Il pourra répliquer tout à l'heure, il aura 10
minutes.
M. Levesque: Ce n'est pas pour répliquer, c'est pour
approuver ce que vous dites.
Le Président (M. Chagnon): Peut-être que pour
approuver, M. le député de Labelle, vous...
M. Levesque: Si on me permet de dire...
M. Léonard: Non, parce qu'il va prendre 10 minutes.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Alors, M. le
député de Labelle, continuez.
M. Léonard: Je le connais, je le connais, je l'ai
pratiqué, pourrait-on dire.
M. le Président, vous allez admettre avec moi qu'il est
difficile, à l'heure actuelle, de parler d'une Synthèse des
opérations financières qui est nettement dépassée,
celle du 30 septembre, parce qu'il vient de nous dire que celle du 31
décembre change radicalement les chiffres. Donc, que faisons-nous ici,
finalement? Il a des chiffres et il fait des comparaisons avec 1980-1981 sur la
base de ces nouveaux chiffres que nous n'avons pas. Ceci étant dit, je
trouve qu'il est fort dépourvu d'arguments quand H ne fait que dire
qu'en 1980-1981 il s'était passé telle chose, qu'en 1980-1981 la
Synthèse des opérations financières était
déposée en mars. On vient, justement, de voir qu'il a
donné je ne sais pas combien de contrats d'informatique qui servent
à quoi si, finalement, ça n'accélère pas la vitesse
de production des renseignements financiers. J'ai quand même quelques
problèmes là-dessus. Je suppose que ça nous pose des
questions quant à la productivité. On peut se demander où
ça nous mène, tout ça.
Mais, M. le Président, ce qu'il y a de gênant, c'est qu'on
vient de nous dire que le déficit qui avait été
prévu à 1 750 000 000 $ sera maintenant, à la
Synthèse des opérations financières du 30 septembre,
à 1 980 000 000 $ et, là, il va être de moins que 2 500 000
000 $. Je note la nuance, si l'on veut, parce que, si jamais c'était 2
100 000 000 $, le ministre dirait: Bien, j'ai dit moins que 2 500 000 000 $.
Alors, au fond, II a le devoir de préciser ce qu'il dit en termes de
chiffres, parce que si c'est 2 450 000 000 $ et 2 100 000 000 $, parce qu'on en
est là, il me semble qu'il y a des nuances de taille et des centaines de
millions de différence. Mais, quoi qu'il en soit, puisqu'il a dit le
chiffre de 2 500 000 000 $, je suppose que ça se situe entre 2 400 000
000 $ et 2 500 000 000 $, parce que, autrement, il me semble qu'il ne doit pas
jouer sur des centaines de millions comme ceux-là.
Donc, entre la Synthèse des opérations financières
du 30 septembre, 1 980 000 000 $, et celle d'aujourd'hui qu'on nous annonce
à 2 400 000 000 $ et plus, je suppose, il y a 420 000 000 $ de
différence. Ce n'est pas mince. Ce n'est pas rien. Et que valent les
chiffres que nous avons au 30 septembre si c'est de ça qu'il s'agit? Et,
s'il dit cela, je pense qu'il a des chiffres précis; ils sont
peut-être au brouillon, peut-être, mais, là, je suppose
qu'il aurait pu dire: Nous allons attendre la production de la Synthèse
des opérations financières du 31 décembre avant de tenir
la commission que nous tenons aujourd'hui pour qu'on puisse discuter à
la lumière d'une nouvelle Synthèse. Parce que lui dispose de
renseignements que nous n'avons pas et il prend argument de ce qu'il a pour
faire des comparaisons, en plus, à 10 années, 11 ans
derrière.
M. le Président, je vais quand même poser des questions.
Comment justrfie-t-U cette différence d'au moins 400 000 000 $ de plus
dans son budget? Est-ce que les dépenses ont augmenté? Est-ce que
les revenus ont baissé? Je suppose que les deux vont dans le même
sens; les revenus peuvent avoir baissé. Est-ce qu'ils se sont maintenus
à un ordre de grandeur, le même que ce qui avait été
prévu? Parce que, quand même, il ne faut pas oublier la TPS qui
vient d'entrer en vigueur et, donc, il a perçu des sommes à ce
titre. Est-ce qu'il a des problèmes de perception de revenus? Je pense
qu'il pourrait nous dire au moins quelques raisons qui font que les revenus
seraient différents, ou sont les mêmes, et qu'il nous explique
où sont les augmentations de dépenses, les dépassements de
coûts. Il a fait état de la récession. Est-ce qu'à
la sécurité du revenu il y a des augmentations très
substantielles des dépenses? M. le Président, je pense que ce
sont des questions majeures et je note encore que, par rapport à
l'état financier de l'an dernier, il y a 1 070 000 000 $ de taxes qui
ont été imposées aux contribuables directement ou
indirectement, mais des revenus ou des taxes que les contribuables, de toute
façon, doivent payer aux institutions gouvernementales et dont le
gouvernement actuel s'est déchargé sur ses institutions. En plus,
son déficit par rapport à l'an passé, 1 659 400 000 $,
1989-1990, porté à 2 500 000 000 $. Comment explique-t-il les
différences? Je pense que nous sommes en droit de connaître les
principales différences. C'est la moindre des choses.
Le Président (M. Chagnon): Alors, M. le ministre.
M. Levesque: Premièrement, je comprends que le
député de Labelle aurait aimé avoir devant lui des
chiffres plus récents, c'est-à-dire la Synthèse au 31
décembre. Il n'avait qu'à nous le faire savoir, nous aurions pu
retarder cette commission de quelques semaines ou je ne sais pas au juste
quand, mais on aurait pu la retarder un peu. Mais nous, nous avons
été convoqués pour venir ici et nous sommes venus. Le
député de Labelle, s'il avait consulté les dates du
dépôt de la Synthèse au 31 décembre depuis plusieurs
années, serait venu facilement à la conclusion qu'on était
à la veille d'avoir cette nouvelle Synthèse. Or, le
député de Labelle n'est pas gêné; il ne m'a pas
téléphoné. Je ne pense pas, que je sache, qu'il ait fait
des représentations à la commission ou au président de la
commission pour qu'on puisse la retarder de quelques jours ou semaines en
attendant la nouvelle Synthèse. Je pense que c'est le fait que je lui
donne des renseignements à l'avance qui le rend un peu gourmand, dans le
sens que, si j'étais resté strictement à
l'intérieur du mandat, qui est le nôtre aujourd'hui, d'examiner la
Synthèse au 30 septembre 1990, il n'aurait eu
aucun reproche à faire. Mais je pensais recevoir des
remerciements, peut-être pas très nourris, certaines
félicitations - il ne faut pas exagérer - pour le fait que je
donne d'avance des chiffres. C'est quelque chose d'inédit que nous
faisons pour le député de Labelle et la commission actuelle, M.
le Président. Je suis surpris de cette réaction.
Deuxièmement, que valent, dit-il, les chiffres? Bien, ils valent
beaucoup parce que, du côté des dépenses, les
dépassements qui sont là sont à peu près ceux que
nous avons présentement et vous les retrouverez sans doute encore dans
l'autre Synthèse à venir. À Santé et Services
sociaux, nous mentionnons 100 000 000 $; c'est à peu près
ça encore, c'est du même ordre. Vous avez la question de la crise
autochtone, 115 000 000 $; c'est encore vrai, ça. Vous avez
Main-d'oeuvre et Sécurité du revenu, 169 000 000 $; là, il
y a peut-être une augmentation, mais, disons, 200 000 000 $ et quelques,
peut-être.
Vous aviez des dépassements de l'ordre de 464 000 000 $ dans la
Synthèse. Bien, si nous avons dit dans la Synthèse que nous
pensions pouvoir limiter ces dépassements à 200 000 000 $, c'est
que nous pensions pouvoir dégager des crédits
périmés pour faire en sorte que les dépassements de 464
000 000 $ ne soient que de l'ordre de 200 000 000 $. Nous l'avions fait dans
les années passées. Mais ce qui est arrivé, c'est que
cette récession-là a fait en sorte que, étant plus forte,
elle nous a empêchés de pouvoir dégager des crédits
périmés de la nature de ceux que nous prévoyions en
septembre. C'est ça exactement. Donc, vous pouvez dire que ce que vous
avez là comme dépassements, c'est à peu près, pas
loin, ce que vous allez retrouver dans l'autre Synthèse.
Le problème, c'est les revenus, cette fois-ci. Lorsque nous avons
fait la Synthèse au 30 septembre 1990, nous n'avions aucun
problème de revenus; c'était exactement comme dans le
passé. C'était comme une horloge, ça arrivait juste comme
prévu, à 30 000 000 $ près. Ça a été
comme ça en septembre, ça a été comme ça en
octobre. Ce n'est que vers la fin de novembre qu'on a commencé à
sentir les revenus nous glisser un peu sous les pieds, si on peut dire, et
c'est de là que vient la différence. (18 heures)
Premièrement, du côté des dépenses, c'est que
nous n'avions pas pu dégager de crédits périmés
additionnels pour diminuer le côté des dépenses. Donc, les
dépassements sont à peu près les mêmes, mais il n'y
a pas de crédits périmés pour nous permettre de diminuer
ces dépassements-là, de 464 000 000 $ ou de cet ordre-là.
Mais, à côté de cela, s'est développée une
diminution de revenus, particulièrement dans les ventes au
détail, ce qui fait que je peux vous dire aujourd'hui: Prenez votre
crayon et vous allez arriver facilement à l'ordre de grandeur dont nous
parlons, parce que vous avez une situation qui fait que, si vous prenez
simplement les chiffres de 464 000 000 $ qui sont dans la Synthèse du 30
septembre, si vous les conservez, plutôt que les 200 000 000 $, et,
d'autre part, que vous acceptez qu'il y ait une diminution de revenus,
très légère dans le sens du pourcentage vis-à-vis
de l'ensemble... Mais ça ne prend pas grand-chose pour changer les
équilibres, vous savez. Quand on parle de 40 000 000 000 $ et que vous
touchez à 1 %, vous touchez à 400 000 000 $. Du côté
des revenus, si vous faites un autre exercice, ça fait un autre 400 000
000 $, ça fait 800 000 000 $. Alors, lorsque vous dites: C'est
épouvantable, il y a 800 000 000 $! ça prend rien qu'un
changement de 1 % pour créer ça. Vous le savez, vous êtes
un comptable et un expert là-dedans.
Je vous réponds de façon aussi transparente que je peux.
Pour avoir des chiffres plus complets, plus clairs, vous avez raison, il faut
attendre la Synthèse. Lorsque vous parlez d'un brouillon, vous avez
raison, c'est à travers le brouillon que je peux vous livrer
immédiatement ce que je pense être la Synthèse qui sera
déposée au cours du mois, mais je ne pense pas qu'on puisse le
dire d'une façon officielle parce que je ne l'ai pas encore
moi-même.
Le Président (M. Chagnon): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Labelle.
M. Léonard: Merci, M. le Président. Je veux
simplement noter que les représentations qui ont été
faites auprès du président de la commission du budget et de
l'administration étaient à l'effet de tenir cette étude
avant Noël et que nous tenons cette session maintenant pour septembre.
Quand nous avons vu que c'était le 7 mars, nous avons pensé que
le ministre des Finances serait assez gentil d'arriver avec sa Synthèse
des opérations financières du 31 décembre 1990. Donc, on
aurait pu étudier de façon, je pense, plus
éclairée, maintenant, l'évolution des finances publiques.
Je pense que l'argumentation que j'ai développée vaut toujours.
On peut même se demander si on n'a pas retardé la
présentation de cette Synthèse du 31 décembre 1990
à plus tard, d'ici deux ou trois jours, je ne sais pas, il n'a pas
précisé la date, mais de façon que nous ne l'ayons pas
pour cette commission. Mais je suppose qu'il n'y a rien qui l'empêcherait
de recommencer la semaine prochaine, dès que nous l'aurons, parce qu'il
me semble qu'il vient de nous faire une annonce considérable. Son
déficit passe à 2 500 000 000 $ moins 1 000 000 $, à peu
près, jusqu'à nouvel ordre, parce qu'il me semble que, sur ce
plan-là, il y a des chiffres qui ne trompent pas.
Maintenant, il dit que son manque à gagner est surtout au plan
des ventes au détail. Est-ce qu'il y a une relation à faire avec
l'implantation du nouveau système de la taxe de vente du
Québec ou, disons, est-ce qu'H y a une relation à faire
avec la question de l'harmonisation ou si c'est vraiment des questions qui
touchent à la faiblesse de l'économie depuis la fin de novembre
ou à peu près?
M. Levesque: C'est exact. C'est ça.
M. Léonard: C'est plus ça. Ce n'est pas une
question, là, de...
M. Levesque: Vous savez, au 31 décembre, il n'y avait
aucun effet sur les taxes à la consommation...
M. Léonard: Au 31 décembre, non.
M. Levesque: ...dont vous parlez. Ça n'a rien à
voir avec ça.
M. Léonard: Rien à voir. Donc, on parte vraiment
d'une diminution de revenus, compte tenu de la situation économique
présentement.
M. Levesque: Absolument.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que vous avez
terminé...
M. Levesque: D'ailleurs, quand j'ai dit "dans les ventes au
détail", je...
Le Président (M. Chagnon): Pardon, M. le ministre. M. le
député de Labelle, avez-vous terminé votre question?
M. Levesque: C'est parce qu'il me permet, je pense, de
réagir.
Le Président (M. Chagnon): C'est ce que je comprends.
M. Léonard: Oui, je pense qu'on peut faire un
échange si...
Le Président (M. Chagnon): Alors, merci, M. le
député de Labelle. M. le ministre.
M. Levesque: Non, mais je n'ai pas envie d'utHiser mes 10
minutes. C'est simplement pour répondre aux questions du
député.
M. Léonard: D'accord.
M. Levesque: Oui, ça a rapport aux ventes au
détail. Ça a rapport aussi, jusqu'à un certain point,
à l'impôt sur le revenu des particuliers étant donné
que c'est vers cette date-là aussi que les pertes d'emplois ont
réellement commencé à se faire sentir. Je veux dire, ce
n'est pas seulement un item, là.
M. Léonard: Non, je comprends, mais...
M. Levesque: Mais c'était important...
M. Léonard: ...le poste le plus important, si je
comprends, c'est la baisse des taxes à la consommation.
M. Levesque: C'est ça.
M. Léonard: Une question à laquelle le ministre
pourra répondre: Est-ce qu'il connaît la date exacte à
laquelle la nouvelle Synthèse des opérations financières,
au 31 décembre, paraîtra?
M. Levesque: Je pense que ça va être vers le 15 ou
le 20...
M. Léonard: Le 15 ou le 20 mars.
M. Levesque: ...mars. je ne peux pas vous l'assurer, mais c'est
à peu près les dates ordinaires. depuis plusieurs années,
c'est la même date, à peu près.
M. Léonard: J'ai l'impression que le public...
M. Levesque: Si ça peut être prêt avant, on va
le faire avant.
M. Léonard: Je pense que ce n'est pas juste pour le
critique de l'Opposition officielle que ça va devenir intéressant
de connaître cette Synthèse. Ça va être tout le
public qui va vouloir savoir où ça s'en va, où passe
l'argent actuellement, parce qu'il y a une inquiétude
considérable dans le public. J'en fais état parce que j'en
entends parier. Les gens, possiblement, s'attendaient à une hausse de
taxes et, présentement, c'est l'inquiétude partout; des
entreprises ferment et même ceux qui ont encore leur emploi sont dans
l'inquiétude parce qu'ils ont peur aussi de le perdre eux-mêmes.
Donc, je pense que le ministre doit être conscient de cette
inquiétude généralisée qu'il y a dans la population
par rapport à la situation économique. Donc, les renseignements
que je demande, je ne les demande pas pour moi personnellement, je les demande
pour le public, la population.
Plan d'accélération des investissements
publics
Je voudrais aborder un autre volet puisque nous n'aurons pas de
détails ni de chiffres précis. Si je comprends, il faudra
attendre les chiffres. Peut-être que le ministre des Finances
émettra un communiqué pour nous préciser où
ça s'en va. Mais un autre volet, en particulier le plan de relance. Dans
le budget 1990-1991, le ministre des Finances a annoncé un plan
d'accélération des investissements publics. Alors, nous avons le
détail à l'annexe A 7, page 7; on pourrait y revenir tout
à l'heure. Est-ce qu'il pourrait nous dire, par secteur, quelles sont
les
sommes qui ont été engagées jusqu'à
présent dans le plan de relance du printemps dernier, le plan
d'accélération des investissements publics qu'il avait
annoncé dans son discours sur le budget? Oui, c'est l'annexe A 7, page
7. Alors, il y avait, à l'époque, au total: secteur de la
santé et des services sociaux, 76 000 000 $; secteur de
l'éducation: le gouvernement, 78 000 000 $, et les partenaires, 15 000
000 $, pour une somme de 93 000 000 $; secteur de l'enseignement
supérieur et de la science: 35 000 000 $ au gouvernement et 3 000 000 $
chez les partenaires, pour 38 000 000 $; équipements culturels, 32 000
000 $ au gouvernement et 40 000 000 $ chez les partenaires, soit 72 000 000 $,
pour un total de 279 000 000 $. Je pense que ce serait intéressant de
savoir où le gouvernement en est, quels sont les chiffres dont il
dispose pour ce plan d'accélération des investissements
publics.
Par ailleurs, le gouvernement prévoyait une augmentation des
investissements du secteur public de l'ordre de 25 % et cette croissance,
d'après ce qu'on peut voir, n'aura été que d'environ 14 %.
Hydro-Québec, notamment, n'a pas réalisé pleinement ses
prévisions, que l'on sache; en fait, elle n'aura investi, à la
fin de l'année, qu'un peu plus de 3 100 000 000 $ comparativement
à une prévision de 3 480 000 000 $. Donc, en termes
d'investissements, il y a un manque à dépenser ou à
investir de 380 000 000 $. Je pense que le ministre devra nous donner certaines
explications là-dessus parce que, en termes de
crédibilité, il y a comme une question qui se pose quand
ça baisse autant que ça.
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre. M.
Léonard: O.K. Allons-y.
M. Levesque: M. le Président, on sait que le printemps
dernier, dans le budget que je présentais à l'Assemblée
nationale, j'avais annoncé un plan d'accélération des
investissements publics de l'ordre de 279 000 000 $. Depuis le 17 janvier 1991,
le premier ministre a lui-même annoncé un plan de relance
également pour faire face, dans mon cas, au ralentissement
économique prévu et, dans le cas du premier ministre, à la
récession qui commençait ou qui se poursuivait.
Évidemment, ces investissements accélérés se
retrouvent dans plusieurs ministères. Chaque ministère avait
à mettre en oeuvre sa partie de ces investissements et je pense que,
pour être plus précis, il faudrait que les questions soient
posées aux divers ministères sectoriels.
Par contre, je crois qu'il est important de noter, parce que c'est les
chiffres qui comptent, je pense... Si on se réfère aux chiffres
de Statistique Canada, on verra que, dans plusieurs domaines, il y a eu,
justement à cause du ralentissement économique, de la
récession, etc., des révisions, en cours d'année, de
chiffres. Par exemple, si vous prenez un domaine comme, disons, la construction
ou la fabrication, ou le transport ou les communications, toutes les
têtes de chapitre, vous voyez qu'il y a des prévisions du
début de l'année, de la mi-année et, finalement, ce qu'on
appelle les chiffres provisoires qui tiennent compte maintenant de la
réalité de l'année.
Dans bien des domaines, on a connu, malheureusement, et
particulièrement dans le secteur privé, des révisions qui
ont indiqué qu'il y avait effectivement des diminutions dans ce qui
avait été prévu au début de Vannée. Mais s\
on prend, contrairement à ce qui se passe dans ces secteurs-là,
le secteur des institutions, c'est-à-dire les réseaux, le secteur
des ministères du gouvernement, on retrouve ceci. C'est qu'à la
mi-année, dans le cas des institutions, des réseaux, on faisait
la prévision d'une diminution, moins 3,2 %, et, quand on arrive au
provisoire, à la fin de l'année - j'insiste là-dessus
parce que je pense que c'est des chiffres importants - on n'a pas une
diminution de la croissance, comme ça avait été
prévu en mi-année, de moins 3,2 % dans les réseaux - je
parle toujours des investissements - ça a été
corrigé à 17,3 %, soit une révision de 20,5 %. Pourquoi
c'est arrivé, ça? C'est ça, la réponse à
votre question. C'est que ce qui avait été prévu en
mi-année, une diminution de 3,2 %... Et ce n'était pas surprenant
de prévoir ça parce que ça se fait, ça, à
peu près au mois d'avril, mai, et, comme le reste de l'économie
baissait, on calculait que les institutions, dans les réseaux, ça
baisserait de la même façon. Mais, à cause justement des
mesures prises par le gouvernement, dans les réseaux c'est passé
d'une décroissance de 3,2 % à une croissance de 17,3 %. (18 h
15)
Deuxièmement, dans les ministères, à la
mi-année, on prévoyait, pour l'année 1990, 4,6 %.
C'était moins que ce qu'on avait prévu, mais, par contre,
dès le 1er janvier 1991, on s'aperçoit que, contrairement aux
autres indicateurs, il y a là une augmentation qu'on prévoit pour
l'année 1991 de 13,4 %. Si on fait le total de ceci, on arrive à
des investissements dans le non-résidentiel totaux de 5,2 %. Est-ce que
c'est le privé qui fait ça? Non, le privé a une diminution
de 6,7 %, une décroissance de 6,7 %, et, dans le public,
côté secteur public, c'est une augmentation prévue pour
1991 de 27,7 % en pleine récession. Qu'est-ce qui fait ça? Qui
est responsable de ça? Je pense que nous pouvons nous féliciter.
Je pense qu'avec les moyens limités qui sont les nôtres nous avons
pu, par ces mesures du budget de l'an dernier, d'une part, et du plan de
relance du début de l'année présente, faire en sorte de
changer considérablement la dynamique. Et, si on me le permet, je dois
vous dire que ceci a fait en sorte de changer la croissance,
c'est-à-dire de diminuer la décroissance prévue pour
l'année 1991 d'une façon
significative, près de 1 % du PIB.
Alors, quand on pense à ces mesures-là, je pense qu'on
peut dire que le plan d'action du budget, d'une part, et le plan de relance
annoncé par le premier ministre... D'ailleurs, M. le Président,
nul autre que le chef de l'Opposition s'est réjoui des investissements
qui sont faits particulièrement dans le domaine de l'habitation et,
évidemment, de ce que le gouvernement a fait pour
accélérer les investissements. Votre question, c'était:
Est-ce qu'il y en a eu? Il y a dû y en avoir avec les chiffres qu'il y a
là. Surtout, ça a été fait du côté des
institutions. C'est dans les réseaux, c'est-à-dire du
côté de l'éducation et du côté de la
santé, qu'on a retrouvé des sommes importantes dans les
investissements accélérés.
M. Léonard: Compte tenu des explications du ministre, je
ne peux pas m'empêcher...
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Oui, compte tenu des explications du ministre,
M. le Président, je ne peux pas m'empêcher de relever un certain
nombre d'affirmations qu'il a faites. Il dit: Dans les institutions, les
prévisions au début étaient de moins 3 %,
c'est-à-dire une diminution, en quelque sorte, de moins 27 000 000 $,
et, à la suite de la révision qu'on a faite, ça passait
à plus 17,3 %. Il s'agit bien, M. le Président, je dois le noter,
des institutions, donc des réseaux, pour lesquelles le ministre, dans
son discours sur le budget, prévoyait une augmentation des
investissements de 58 000 000 $. Alors, là, il dit que c'est lui qui en
est la cause. Remarquez que ces investissements-là concernent tout le
secteur public au Québec, municipalités, institutions scolaires,
réseau de la santé et des services sociaux, et le
fédéral aussi. Alors, pour les 58 000 000 $, ça augmente;
ça passe de moins 3,2 % à 17,3 % et il a fait une addition qu'on
ne devrait pas faire normalement, mais il l'a faite, 20,5 %.
M. Levesque: Elle est faite ici. Ce n'est pas moi qui ai fait
ça, c'est Statistique Canada.
M. Léonard: Si on me permet. Maintenant, j'applique le
raisonnement du ministre aux ministères du gouvernement, parce que le
même raisonnement devrait valoir.
M. Levesque: Mais ce n'était pas le plan...
M. Léonard: M. le Président, j'ai la parole. Je
voudrais que le ministre m'écoute.
M. Levesque: Oui, oui, mais...
M. Léonard: Je ne dis pas de fausseté, je tiens un
raisonnement. Qu'il m'écoute et il va comprendre. J'espère, en
tout cas, qu'il va comprendre mon raisonnement. Je dis, comme il l'a dit, que,
par suite de son programme d'augmentation des investissements dans les
réseaux, c'est passé de moins 3,2 % à 17,3 %. Bon. Bref,
admettons. prenons maintenant la situation des ministères où on
prévoyait 14,9 % d'augmentation des investissements en début et
où, après le budget qu'il a lu, où le gouvernement,
supposément, injectait 221 000 000 $, on se retrouve à 4,6 %.
donc, je suis son raisonnement, son annonce a fait diminuer les investissements
dans les ministères du gouvernement. c'est ça, la
réalité, en suivant son raisonnement. alors, ce n'est pas la
meilleure du ministre des finances aujourd'hui, ni depuis bien longtemps. je
pense qu'il vient juste de démontrer qu'il tirait des conclusions qu'il
ne doit pas tirer des chiffres qu'il a.
Ma question n'était pas celle-là. Ma question, au fond,
c'est que, par rapport à un programme annoncé
d'accélération des investissements de 279 000 000 $, il n'a pas
d'autres réponses à me donner que les chiffres et les
statistiques de STATCAN, il n'y a pas d'autres comptabilisations qui sont
faites à l'intérieur des ministères pour suivre son
programme d'accélération de 279 000 000 $. Qu'on ne me
réfère pas à ceci parce qu'il a démontré
qu'il maîtrisait très mal l'analyse des chiffres, le ministre des
Finances, tout à l'heure.
Alors, je veux juste savoir: Est-ce que vous avez une réponse sur
le programme de 279 000 000 $ comptabilisé et suivi dans chacun des
ministères? Deuxièmement, M. le Président, je pense qu'on
va essayer d'aller un peu plus vite, le temps avance...
M. Levesque: Si on me le permettait, je répondrais tout de
suite.
M. Léonard: C'est parce que vous prenez 10 minutes
à chaque réponse.
M. Levesque: Non, je vais y aller très rapidement.
M. Léonard: Très bien, allons-y.
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre.
M. Levesque: Premièrement...
M. Léonard: Oui.
M. Levesque: ...le député a mentionné
que...
M. Léonard: C'est parce que j'ai suivi votre raisonnement
et, là, je trouve que...
M. Levesque: Je ne le blâme pas...
M. Léonard: ...vous avez quelques problèmes de
logique.
M. Levesque: ...il a pris le même tableau que j'avais.
M. Léonard: Oui, je l'ai.
M. Levesque: Oui. Alors, lorsqu'il a parlé des
ministères, je dois dire que, lorsqu'on arrive à 4,6 %, je
dois...
M. Léonard: Après une annonce de 221 000 000 $.
M. Levesque: ...compléter l'information. Je ne sais pas
s'il a l'autre tableau.
M. Léonard: Un autre?
M. Levesque: Bien, regardez.
M. Léonard: Là, j'ai celui que vous venez de
citer.
M. Levesque: Oui, les investissements privés et publics au
Québec et, là, je regarde dans les ministères, 4,6 %.
Mais, lorsque nous détaillons les 4,6 %...
M. Léonard: Oui.
M. Levesque: ...c'est important de vous le dire, je pense, pour
compléter l'information: fédéral, 4,9 %; municipal, 2,3 %;
provincial, 10,8 %. Alors, si on veut réellement faire un examen de ce
qui se passe au Québec, bien que, encore une fois, c'est...
M. Léonard: Je n'ai pas ce tableau-là. M.
Levesque: Je peux vous l'obtenir. M. Léonard: Oui.
M. Levesque: C'est important d'ajouter cette
information-là, d'autant plus que ce n'est pas particulièrement
vers les ministères que les sommes sont ciblées, c'est
plutôt du côté des réseaux. Mais je voulais au moins
faire cette mise au point.
M. Léonard: M. le ministre, sur cette question-là,
quand vous dites sur les réseaux, il est bien dit dans votre programme
que les réseaux, ce sont les partenaires.
M. Levesque: Oui, oui, oui. M. Léonard: Oui.
M. Levesque: Non, il n'y a pas de problème.
M. Léonard: Bien, dans les ministères, votre
prévision, c'était 221 000 000 $. Pour celle-là, vous
devriez connaître l'état d'avancement des travaux, pour 221 000
000 $? Où est-ce que vous en êtes?
M. Levesque: J'ai dit que, pour les réponses, les
ministères sectoriels seraient capables de vous donner ça mois
par mois ou je ne sais quoi. L'autre question que vous aviez posée,
c'était...
Le Président (M. Chagnon): Moi, je vais vous en poser une.
En tout cas, le document qui semble vous emballer de part et d'autre, vous
l'avez pris où? Parce que les membres de cette commission... En tout
cas, pour l'instant, je ne l'ai pas et...
M. Léonard: Ah! J'ai des bons recherchistes.
Le Président (M. Chagnon): ...j'aimerais aussi pouvoir
profiter de l'information que vous avez, messieurs.
M. Léonard: On peut le déposer. On peut en faire
faire des copies.
Le Président (M. Chagnon): Oui, si on pouvait le
déposer, M. le ministre...
M. Levesque: Oui, c'est public. Ce sont des documents
publics.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Chagnon): ...ça nous permettrait
au moins de pouvoir suivre la discussion intéressante.
M. Levesque: Bien, là, c'est fini. C'est fini pour
maintenant. Alors, on vous fera parvenir ça avec plaisir.
Le Président (M. Chagnon): Merci.
M. Levesque: L'autre sujet que vous avez abordé,
c'était...
M. Léonard: je pense qu'on ne l'a pas abordé parce
que vous m'avez dit que vous répondriez tout de suite à la
première question. je n'y ai pas touché.
M. Levesque: II me semble que vous avez abordé une autre
question aussi.
M. Léonard: Non. Bien, je ne pense pas. En tout cas.
M. Levesque: Non? D'accord.
M. Léonard: Mais je veux en aborder une
autre.
M. Levesque: O.K.
M. Léonard: c'est ça que je veux dire, sur ce
plan-là. on parle de plan de relance. on en a eu un autre plan qui a
été annoncé - je pense que ce n'est pas exactement les
mots "plan de relance" - par m. le premier ministre.
M. Levesque: Le 17 janvier.
M. Léonard: Ah! le 17 janvier, vous savez la date
exacte.
Le Président (M. Chagnon): L'accélération
des immobilisations.
M. Léonard: Mais c'est à peu près la
même chose que ce qu'on a connu qui a été annoncé
par le ministre des Finances, mais on a conclu que, comme il ne donnait pas
d'états financiers, les renseignements que nous avons, c'est qu'il y a
des problèmes à engager des sommes du plan de relance de l'an
passé et que, finalement, le premier ministre en a refait un autre en
annonçant une bonne partie des mêmes sommes engagées. Mais
je voudrais savoir la relation que le ministre des Finances fait avec l'autre
annonce que nous avons entendue, l'autre nouvelle qui a paru dans les journaux,
à l'effet que le Conseil du trésor désirait couper le
programme d'assainissement des eaux pour les petites municipalités.
Selon les indications du ministère de l'Environnement, il y avait des
investissements de l'ordre de 352 000 000 $ en 1991 qui sont menacés
à l'heure actuelle de disparaître et qui, au fond, vont
complètement non seulement effacer, mais renverser en moins tous les
plans de relance annoncés par le gouvernement depuis cette année.
Le plan de relance que le ministre des Finances a annoncé dans son
discours sur le budget au printemps dernier et celui qu'a annoncé M.
Bourassa au mois de janvier, tout ça totalise quelques centaines de
millions, mais 352 000 000 $ cette année, c'est plus qu'effacé
par le milliard de coupures au ministère de l'Environnement.
M. Levesque: pour répondre rapidement au
député de labelle, je dois lui dire qu'il faut être prudent
dans l'interprétation de cette nouvelle qui a paru à un moment
donné.
M. Léonard: Vous l'infirmez?
M. Levesque: C'est qu'il n'y a rien là-dedans qui touche
les investissements pour cette année, que je sache. Il n'y a rien. C'est
pour l'avenir et c'est une mesure de prudence afin de voir s'il n'y a pas moyen
de faire plus avec cet argent-là, parce qu'il y a des technologies
nouvelles, apparemment, qui sont apparues et qui pourraient répondre aux
mêmes fins, avoir des résultats aussi ou à peu près
aussi bons et, finalement, coûter moins cher. Il y avait des normes, et
c'est normal qu'il y ait des normes, que des travaux d'assainissement des eaux
ne devraient pas dépasser une certaine somme per capita. Ça,
ça a toujours existé et, à un moment donné, on a
commencé à dépasser ces normes. C'est normal qu'on se pose
des questions et on dit: II va falloir qu'on voie s'il n'y a pas des
technologies aussi bonnes qui vont coûter moins cher aux contribuables.
C'est ça qui est la nouvelle.
M. Léonard: À ce moment-là, est-ce que
ça veut dire que le chiffre de 352 000 000 $ au budget du
ministère de l'Environnement est confirmé? L'annonce qui a
été faite ne remet pas en cause les chiffres prévus au
budget. C'est ça que vous me dites?
M. Levesque: Non...
M. Léonard: Est-ce que vous pourriez, M. le ministre des
Finances...
M. Levesque: ...pas que je sache, en tout cas.
M. Léonard: ...avec votre permission, nous dire, nous
donner le montant prévu au chapitre des immobilisations du gouvernement
cette année, celui que vous avez, le montant total pour
l'année?
M. Levesque: Pour l'année qui se termine le 31 mars?
M. Léonard: Oui.
M. Levesque: Je ne peux pas vous parler de l'année qui
vient.
M. Léonard: Non, mais au 31 mars 1991. M. Levesque:
Oui.
M. Léonard: Vous aviez prévu un certain montant
d'investissements du gouvernement. Est-ce qu'on peut nous donner ce
montant-là total?
Le Président (M. Chagnon): Pour l'année qui vient,
vous pourriez le faire, mais ça serait nouveau.
M. Levesque: Bien, je ne suis pas pour faire mon budget ici,
aujourd'hui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Non, non, je parle...
Le Président (M. Chagnon): On est prêts à
écouter.
M. Levesque: Le montant des immobilisations que nous visons, et
il faudrait attendre la fin de l'exercice, mais...
M. Léonard: Oui.
M. Levesque:... je ne pense pas qu'on sera tellement loin de
ça, c'est 1 354 800 000 $.
M. Léonard: Total, et ça comprend les 311 000 000 $
annoncés par M. Bourassa?
M. Levesque: Les 311 000 000 $ annoncés par M. Bourassa,
c'est pour l'année qui commence, la toute fin du présent
exercice, mais c'est surtout sur l'autre.
M. Léonard: Ah!
M. Levesque: II vient de l'annoncer, là.
M. Léonard: Donc, l'impact sur cette année, ce
n'est pas 311 000 000 $.
M. Levesque: Pardon?
M. Léonard: L'impact sur 1990-1991, ce n'est pas 311 000
000 $.
M. Levesque: Non, pas sur 1990-1991. M. Léonard:
Quelques millions seulement.
M. Séguin: Premièrement, c'est du service de la
dette.
M. Levesque: Mais il y a beaucoup du service de la dette
là-dedans aussi. Ça ne paraît pas comme
immobilisations.
M. Léonard: Comment? Du service de la dette dans les 311
000 000 $ du programme annoncé par M. Bourassa?
M. Levesque: Quand on investit dans les réseaux, comme
vous le savez...
M. Léonard: Ah! Donc, ça a beaucoup moins d'impact
sur... O. K.
M. Levesque: C'est sûr.
M. Léonard: Mais 1 354 000 000 $, ça comprend
tout?
M. Levesque: C'est les immobilisations du gouvernement...
M. Léonard: Du gouvernement, point, des ministères
et organismes gouvernementaux. (18 h 30)
M. Levesque:... et les subventions que l'on donne pour fins
d'immobilisations.
M. Léonard: Oui. Est-ce que l'accélération
de 311 000 000 $, c'est vraiment le chiffre réel de ce qui a
été annoncé? Vous connaissez...
M. Levesque: Je ne sais pas, mais vous devez être, comme on
dit, comme dirait Shakespeare, sur la "mailing list" des ministères qui,
tour à tour, ont annoncé leur partie du programme. J'ai un
communiqué ici, du 26 février, du ministère des Affaires
culturelles et, là, on dit quels sont les édifices qui vont
être aménagés, restaurés ou réparés.
On parle de la salle Albert-Rousseau, de la bibliothèque de
L'Ancienne-Lorette, ainsi de suite; il y en a toute une série, le
Musée du Québec, la Société du Grand
Théâtre, etc.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Labelle aurait une question supplémentaire à poser.
M. Léonard: Non, je vais prendre un autre sujet à
partir de maintenant.
M. Levesque: Salle de spectacles à Sept-îles. Enfin,
il y en a toute une série.
M. Léonard: Mais c'est public.
M. Levesque: Les projets sont tous identifiés.
M. Léonard: Est-ce que c'est public, cette
liste-là?
M. Levesque: Oui, oui. C'est ce qu'on m'a donné.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut en avoir une copie?
Le Président (M. Chagnon): Sûrement.
M. Levesque: Ce sont les communiqués de presse que je lis
là. Vous devez les avoir.
Impact du budget Wilson
M. Léonard: M. le Président, je voudrais aborder un
autre sujet qui est celui de l'impact du budget Wilson. Je suppose que le
ministre s'y est penché; en tout cas, il a fait des grandes
déclarations à la télévision. Il s'est
plaint...
M. Levesque: Je n'ai pas le choix.
M. Léonard:... beaucoup du gouvernement
fédéral. J'attendais qu'il en tire quelques conclusions;
ça viendra sûrement. Selon les déclarations que vous avez
faites, le budget Wilson
ferait perdre, en 1991-1992, 153 000 000 $ au gouvernement du
québec. on parle de l'année qui vient. donc, ça affecte
votre budget de 153 000 000 $.
M. Levesque: Oui.
M. Léonard: Mais les 732 000 000 $, c'est sur trois
ans.
M. Levesque: Exactement.
M. Léonard: Exactement Bon. Est-ce que vous pouvez nous
donner l'impact négatif des éléments qui composent ces
différents chiffres? Par exemple, ce que vous avez cité, et je
pense qu'à lire le budget fédéral on peut le comprendre
aussi, avait un impact négatif sur l'impôt à cause de la
hausse des cotisations à l'assurance-chômage.
M. Levesque: Si vous voulez, je vais vous les donner tout de
suite. Ça éviterait peut-être-Voici. Vous voulez savoir
l'impact des 153 000 000 $ pour l'année 1991...
M. Léonard: Oui. Bien, pour chacune des années. Je
suppose que vous avez un tableau sur chacune des causes et chacune des
années.
M. Levesque: Oui. Je peux vous le faire parvenir
après.
M. Léonard: Oui. O.K.
M. Levesque: Pour résumer, d'abord, prenons 1991-1992, 153
000 000 $. Ça se divise en trois parties: les revenus autonomes, 89 000
000 $, et, si je vais dans les détails de ces 89 000 000 $, j'ai la
déductibilité des cotisations à l'assurance-chômage
à l'impôt, 42 000 000 $, et l'impact sur les revenus autonomes
provinciaux de la baisse de la consommation de tabac, 47 000 000 $. Ce qui fait
les 89 000 000 $ en question.
M. Léonard: O.K.
M. Levesque: Deuxièmement, les transferts
fédéraux seraient diminués de 6 000 000 $;
essentiellement, l'impact du gel au financement des programmes établis.
Troisièmement, des dépenses pour 58 000 000 $; c'est la hausse
des cotisations...
M. Léonard: À l'assurance-chômage.
M. Levesque: ...payées à l'assurance-chômage
par le gouvernement, l'État-employeur.
M. Léonard: O.K. Oui.
M. Levesque: Ce qui fait 153 000 000 $. Et, si on reporte les
mêmes choses l'année suivante, au lieu de 89 000 000 $, ça
va être 100 000 000 $; au lieu de 6 000 000 $, ça va être
103 000 000 $; au lieu de 58 000 000 $, ça va être 70 000 000 $,
pour un total de 273 000 000 $. l'année suivante encore, 1993-1994, au
lieu de 100 000 000 $, ça va être 104 000 000 $; au lieu de 103
000 000 $, ça va être 136 000 000 $; au lieu de 70 000 000 $,
ça sera 76 000 000 $, pour un total de 316 000 000 $. et, si vous
additionnez 153 000 000 $, 273 000 000 $ et 316 000 000 $, vous arrivez
à 732 000 000 $.
Maintenant, je dois ajouter que l'impact indirect sur l'économie
n'a pas été calculé, et ça, c'est un impact.
J'aurai probablement des chiffres là-dessus plus tard, mais ça
n'a pas été fait encore. C'est assez difficile à... C'est
en train d'être fait, oui, mais peut-être...
M. Léonard: Est-ce que le ministre peut nous dire laquelle
de ces causes lui a fait le plus de peine? Est-ce que c'est le fait que le
ministre des Finances fédéral a utilisé ses 0,03 $ par
cigarette, ce qui l'empêchera peut-être de faire la même
chose, et que la question qu'il se pose présentement, c'est s'il va
l'additionner pardessus celle du fédéral?
M. Levesque: répondre à cette question me causerait
un problème peut-être vis-à-vis du comportement que je dois
avoir vis-à-vis du futur budget du québec.
M. Léonard: C'est parce que vous vous êtes fait
damer le pion par le ministre des Finances fédéral.
M. Levesque: On ne peut rien vous cacher.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Bien. C'est une admission.
M. Levesque: Mais à la blague.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Entre guillemets.
M. Léonard: Oui, oui.
Le Président (M. Chagnon): Une admission à la
blague.
M. Léonard: J'ai bien compris que, si ça n'avait
pas été fait, hum! il n'aurait pas résisté et que,
là, bien, il faut qu'il se pose une autre question.
Je voudrais savoir, moi, l'impact aussi de la décision d'Ottawa
de limiter à 10 000 $ la déductibilité des taxes sur la
masse salariale et des taxes sur le capital. Ce que vous avez dit,
c'est que cette annonce pénalisait le Québec plus que
d'autres, en tout cas qu'en particulier ça visait le Québec, et
vous avez estimé que ça pouvait pénaliser les entreprises
de 200 000 000 $ par année. Est-ce que vous avez un tableau, une
étude quelconque? Qu'est-ce que vous en pensez, de cette annonce?
M. Levesque: Ce que je veux dire, c'est ceci, et vous devriez
certainement être bien au courant de cela parce que vous avez
sûrement participé aux changements de la structure de
l'impôt corporatif au Québec, je pense, vers 1981. Ça avait
été fait avant, mais ça a été
accentué à ce moment-là où on a
déplacé un peu de l'impôt sur le revenu des corporations
vers la masse salariale. Or, ces sommes sont déductibles, comme on le
sait, de l'impôt fédéral...
M. Léonard: Oui.
M. Levesque:... l'impôt que les corporations versent au
fédéral. Pendant quelques années, ça s'est
passé comme ça jusqu'à ce que, probablement, l'Ontario a
voulu faire la même chose, je pense, du côté du financement
des services de santé et, là, c'est devenu déductible
également. Je pense que Terre-Neuve aussi s'est aventurée sur
cette route-là, de sorte que le gouvernement fédéral a
senti qu'il y avait des revenus qui lui échappaient, puis il a
décidé de s'attaquer à cet item.
Mais, où je m'insurge, c'est que ça affecte le
Québec d'abord. Si on prend tout ce qu'une corporation, une
société a le droit de déduire, tous les items, vous allez
trouver à la ligne inférieure que les corporations du
Québec, ça représente à peu près 23 %, donc
pas loin de notre pourcentage de population. Mais, si vous prenez juste la
ligne de masse salariale, taxe sur le capital, à ce moment-là, le
Québec est près de la moitié; près de la
moitié, pas 23 %, ça approche 50 %. Alors, on dit: Pourquoi aller
cibler juste là alors que vous frappez le Québec de plein fouet?
Et, lorsque je parle de 200 000 000 $, ce sont des chiffres que nous avons
extrapolés comme pertes des entreprises du Québec. Malgré
que je dois ajouter que, si nous n'avons pas été plus loin, c'est
que le gouvernement n'a pas annoncé que c'était un fait accompli.
Le gouvernement fédéral a annoncé que c'était son
intention de se tourner vers cette source de revenu là et qu'il y aurait
des consultations avec les provinces. Et déjà...
M. Léonard: II a abordé la question lundi?
M. Levesque: Oui, oui. Avant ça même. Nous
travaillons là-dessus pour, justement, faire comprendre au
fédéral que faire ça, ce serait attaquer directement les
entreprises du Québec. Et je pense qu'ils vont y penser deux fois avant
de faire ça. D'ailleurs, ce n'est pas par hasard que le ministre des
Finances fédéral a dit qu'il avait l'intention de regarder
là-dedans, en ayant des consultations avec les provinces. Je pense
qu'ils se rendent compte qu'ils ne peuvent pas le faire de cette
façon-là parce que ce serait une chose qui me paraîtrait,
à moi, discriminatoire, en tout cas. Je pense que le
député de Labelle doit partager mon opinion très
facilement là-dessus.
M. Léonard: Je tirerais peut-être une conclusion.
J'ai l'impression que vous aurez de la difficulté à vendre le
rapport Allaire si, déjà, pour de petits montants comme
ça, relativement, 200 000 000 $, n'est-ce pas? il y a pratiquement une
annonce que le fédéral entend couper là-dedans. Alors, si
sur 200 000 000 $ on fait ça, sur 63 % du budget fédéral,
je pense que vous aurez une petite côte à remonter, une grande et
une vraie.
Le Président (M. Chagnon): Voilà un commentaire qui
en dit long.
M. Lemieux: Et qui ne demande pas de commentaires.
M. Léonard: Ah! Non, juste...
M. Levesque: C'est-à-dire que j'ai entendu un commentaire.
C'est tout.
M. Léonard: On encaisse.
M. Levesque: On ne m'a pas posé de question.
M. Léonard: Non, non. Je vois que...
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que c'est là
l'objet, M. le député de Labelle, de vos remarques finales? Je
voudrais vous...
M. Léonard: Non, ce n'est pas l'objet de mes remarques
finales. J'ai encore bien des sujets et je pense-Le Président (M.
Chagnon): Tristement parlant.
M. Léonard:... compte tenu du temps qu'a pris le
président de la commission à statuer sur la recevabilité
de la motion, qu'on n'aura pas le temps d'aborder tous ces sujets.
Le Président (M. Chagnon): II nous reste, M. le
député de Labelle, 18 minutes. Alors, je vous laisse...
M. Léonard: Oui. Bien, rapidement, sur certaines
questions. Le ministre des Finances, je suppose en concertation avec le Conseil
du trésor, avait, je dirais, passé une commande aux
ministères de faire des compressions - c'était dans le
discours sur le budget, une pratique qui est là - de 400 000 000 $ et
quelques, je pense, puis nous en sommes maintenant à quelques semaines
de la fin de l'année. Par rapport aux objectifs qui ont
été fixés, si je comprends, la commande n'a pas
été remplie, en tout cas, n'a pas connu beaucoup de
succès. Je suppose qu'il y a des ministères où la commande
l'a été, remplie, et d'autres où ça ne l'a pas
été. Est-ce qu'il peut faire le point là-dessus
rapidement?
M. Levesque: Je crois qu'il s'agit d'une question qui pourrait
être posée au président du Conseil du trésor qui
suit, évidemment, ces questions-là chaque jour et qui voit
exactement la progression des choses. Je dois vous dire que le Conseil du
trésor a fait un excellent travail. Ce n'est pas toujours
agréable; vous savez, la tâche est assez ingrate.
M. Léonard: Je ne veux pas qualifier la qualité du
travail. Je demande juste un compte rendu, où c'en est, quels sont
les...
M. Levesque: Oui, mais, comme je vous l'ai dit tout à
l'heure, je pense que ça a permis de rester dans les prévisions,
sauf pour les dépassements qui sont devenus évidents et qui, dans
le contexte et la conjoncture actuelle, ne peuvent pas être
complètement absorbés par les crédits
périmés. Je vous donne des exemples...
M. Léonard: Vous faites allusion au coût de
l'assistance sociale, à la sécurité du revenu, je suppose
bien. (18 h 45)
M. Levesque: Bien oui. C'est l'exemple le plus frappant. Vous
savez que, dans un contexte de récession, c'est inévitable et
nous n'avons pas l'intention de diminuer les versements surtout pour des
personnes qui sont dans le besoin. C'est clair que, de ce
côté-là, nous allons continuer d'aider les gens dans le
besoin.
M. Léonard: Ça veut dire que vos compressions de
dépenses, c'est à peu près terminé. Vous n'en voyez
plus à l'horizon.
M. Levesque: Nous allons continuer avec la même vigilance
que nous avons manifestée depuis 1985. Nous avons essayé de
contrôler les dépenses. C'est un travail quotidien, hebdomadaire,
mensuel, annuel. Nous n'avons pas l'intention de laisser tomber nos objectifs,
même si nous sommes présentement dans une situation qui fait en
sorte qu'il y ait peut-être une pause, si vous voulez l'appeler ainsi, en
attendant de poursuivre ce travail.
M. Léonard: Oh! On utilise des mots gentils pour qualifier
une remontée des coûts cette fois. Oui!
M. le Président, je voudrais poser une question au ministre des
Finances en ce qui concerne l'application de l'entente d'harmonisation avec le
gouvernement fédéral sur la perception de la TPS, la taxe sur les
produits et services, pour la partie fédérale, et de la taxe de
vente du Québec, pour la partie Québec. Est-ce que vous pouvez
nous faire le point, à savoir si les rentrées de fonds se sont
bien produites comme vous l'aviez estimé, autant du côté
fédéral qu'au Québec, et aussi quelles ont
été les sommes que vous avez eu a verser suite à
l'entrée en vigueur de la taxe de vente du Québec? Parce qu'il a
été clair que des entreprises pouvaient recevoir plusieurs
centaines de millions de dollars en remboursement de taxes sur des produits
qu'elles avaient déjà achetés et qu'elles avaient en
stock. Ça a été évoqué à la fin de
notre journée d'étude vers le 30 août, je crois.
M. Levesque: Voici. Comme vous le savez, le 1er janvier 1991
n'était pas une date pour nous quant aux services, n'est-ce pas?
C'était pour les biens seulement.
M. Léonard: Non. il n'y a pas de stocks sur les services,
de toute façon.
M. Levesque: Alors, nous avons, évidemment,
décidé de procéder le 1er janvier 1992 avec les services
et, en même temps, avec l'administration conjointe de la TPS et de la
TVQ. Pour répondre à votre question, il faudrait que je sache ce
qui se passe présentement dans les entrées du côté
fédéral. Et, pour le côté fédéral,
j'ai abordé cette question-là il n'y a pas tellement longtemps,
mais on n'a pas les chiffres présentement pour m'aider à
m'édairer là-dessus. Je pense que c'est trimestriel, hein, leur
rapport? Il y a une partie qui est mensuelle et une partie qui est
trimestrielle. Comme nous ne sommes pas encore là pour la percevoir,
parce que l'administration ne commence que le 1er janvier 1992, j'aimerais bien
répondre à votre question et je n'aurai pas d'objection à
y répondre en temps opportun. Mais, présentement, j'aimerais bien
avoir ce renseignement-là; ça m'aiderait à savoir comment
ça rapporte, une taxe de ce genre-là. Est-ce que les calculs
fédéraux sont exacts? Parce qu'il y en a qui ont prétendu
que cette taxe rapporterait plus qu'annoncé ou prévu par le
gouvernement fédéral.
M. Léonard: Est-ce que, dans vos propres prévisions
de la Synthèse des opérations financières au 31
décembre 1990, vous faites une prévision de rentrée de
fonds jusqu'au 31 mars 1991? Parce que vous faites des corrections.
M. Levesque: Ça, c'est seulement la partie des biens.
Celle-là, il n'y a pas de problème, parce qu'on la
connaissait.
M. Léonard: Oui.
M. Levesque: Dans les services, c'est nouveau.
M. Léonard: Non, non, les services, on ne l'a pas.
M. Levesque: On ne l'a pas, mais...
M. Léonard: Ça ne s'applique pas ici cette
année.
M. Levesque: Non. C'est ça.
M. Léonard: Ma question portait sur la taxe sur les
biens...
M. Levesque: Sur l'harmonisation.
M. Léonard: ...et c'est là-dessus qu'il y a des
déboursés...
M. Levesque: Oui.
M. Léonard: ...que vous devez faire en termes de
remboursements qui pouvaient...
M. Levesque: Non, non.
M. Léonard: Pas du tout?
M. Levesque: Non.
M. Léonard: Vous n'en avez pas?
M. Levesque: Non.
M. Léonard: Ah bon!
M. Levesque: Non.
M. Léonard: On a encore quelques minutes?
Le Président (M. Chagnon): II vous reste cinq minutes
chacun.
M. Léonard: Oui. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Dans le coin droit...
M. Léonard: Le gouvernement a un grand discours sur la
décentralisation par les temps qui courent et il s'adresse en
particulier aux municipalités. Vous avez, comme ministre des Finances,
produit une annexe E et, à la dernière page, vous indiquez qu'il
y a un écart, toutes proportions gardées, entre l'Ontario et le
Québec, en ce qui concerne les rentrées de taxes
foncières, de 1 286 000 000 $. I! a été annoncé aux
muni- cipalités qu'elles devaient s'attendre à absorber dans leur
budget une somme de 477 000 000 $. Qu'en est-il du reste et quand aurons-nous
des nouvelles sur le reste du transfert aux municipalités, entre les 1
286 000 000 $ et les 477 000 000 $?
M. Levesque: Si je comprends bien la question, le
député voudrait savoir si les 477 000 000 $ dont il a
été question vont être modifiés?
M. Léonard: Non. M. Levesque: Non?
M. Léonard: Bien, dans l'avenir, ils vont l'être
sûrement, parce que votre intention, vous l'avez pratiquement
annoncée tout à l'heure, vous aviez commencé à la
dire, puis vous vous êtes retenu. Vous avez dit qu'il y avait une
différence de taxation de 5 000 000 000 $ entre l'Ontario et le
Québec, puis que le gouvernement devait, disons, pas poursuivre
l'harmonisation, mais essayer de rendre compétitifs les régimes
de taxation et d'imposition entre l'Ontario et le Québec. Donc, les
conclusions sont évidentes à partir du moment où vous
dites cela. C'était, d'ailleurs, jusqu'à un certain point, induit
par l'exposé qui a été fait dans l'annexe E au discours
sur le budget. Or, vous faisiez état qu'il y avait une différence
de taxation de 1 286 000 000 $, toutes proportions gardées, entre
l'Ontario et le Québec, au début de l'année, le 1er avril
1990. Le chiffre que vous établissez dans ce document, c'est 1 286 000
000 $ et, là, vous avez pelleté aux municipalités 477 000
000 $. Je vous demande des nouvelles sur le reste. Est-ce qu'on peut s'attendre
que ça va être dans le prochain budget qu'il y aura une prise de
position sur cette question? En d'autres termes, vous voulez continuer à
décentraliser. Ça a l'air à être devenu la vertu
pour le gouvernement et, donc, vous allez continuer à
décentraliser.
M. Levesque: Disons, tout d'abord, que je revois les chiffres que
vous avez mentionnés, les 1 286 000 000 $ qui représentent la
différence, qui représentent ce qu'il y a de taxes locales de
moins par rapport à l'Ontario - c'est ça que vous voulez dire -
les taxes provinciales étant plus élevées, mais le
différentiel est encore de 1 030 000 000 $, ce qui représente les
3,9 % d'écart fiscal. Ça, c'est une chose.
Vous avez parlé ensuite de 5 000 000 000 $. Vous m'avez
référé à ça.
M. Léonard: C'est vous qui avez mentionné ça
au cours de votre exposé au début.
M. Levesque: C'est parce que je voudrais bien dire qu'il s'agit
là d'un chiffre qui a
rapport avec la capacité fiscale et ce sont les dépenses.
Cet écart signifie, je le répète, que les dépenses
du secteur public québécois sont supérieures d'environ 5
000 000 000 $ à ce que lui permettrait sa capacité de
dépenser. Alors, quant à la question
Québec-municipalités, je comprends que l'ancien ministre des
Affaires municipales est bien intéressé à ce qui arrive.
Je n'ai pas l'intention ici d'ouvrir tout ce sujet quand il reste à peu
près deux minutes pour en parier. Mais nous avons eu l'occasion de
rencontrer les unions, comme vous d'ailleurs, aujourd'hui ou hier, je ne sais
pas.
M. Léonard: Hier.
M. Levesque: Hier, et nous avons reçu, d'ailleurs,
aujourd'hui... Ce matin, j'ai pris connaissance de la prise de position de
l'Union des municipalités qui a eu la gentillesse de me faire parvenir
cela, avec même des propositions alternatives, etc., de sorte que nous
sommes présentement au coeur de la discussion. Il y a des
décisions qui ont été annoncées. Il ne faut pas
s'en faire, là. Parce que, quelquefois, on pense que ça arrive
comme un cheveu sur la soupe. Vous savez que l'an dernier, dans mon budget,
j'ai annoncé bien clairement les intentions du gouvernement par rapport
au transport en commun et nous avions dit, à ce moment-là,
également, qu'il faudrait regarder tout le reste du contentieux, si on
peut l'appeler ainsi, Québec-municipalités, s'asseoir et en
discuter. C'est ce que nous désirons faire, d'ailleurs. Mais il y a des
urgences, il y a des échéanciers. et vous savez, pour terminer,
si on pense que c'est tout le problème que nous avons, ces 400 000 000 $
et quelques répartis, je ne sais pas, sur trois ans, avant que ça
arrive à maturité, il n'y a rien dans le budget dont nous
parions, de 1991-1992, qui est affecté tellement par ça.
même le transport en commun, les versements arrivent plus tard que la fin
de l'année financière à venir. alors, vous savez,
lorsqu'on dit...
M. Léonard: Ça, c'est vos opérations de
caisse.
M. Levesque: Non, mais ce que je veux dire, c'est qu'il faut
faire attention de penser... Parce que ça, c'est facile à dire.
Ah! le fédéral a pelleté chez vous et vous autres, vous
pelletez ailleurs.
M. Léonard: C'est ce que vous dites, M. le ministre. C'est
ce que vous dites.
M. Levesque: Moi, je dis que le fédéral a
pelleté, mais il a une vraie pelle, lui. 1 700 000 000 $ pour 1991-1992,
qui est l'effet de son pelletage. Ce n'est pas 400 000 000 $, là; c'est
1 700 000 000 $. Je pense que tous les
Québécois, dans les circonstances actuelles, doivent
être bien conscients que chacun doit faire sa part. Que ça vienne
par une structure ou par l'autre, il y a quelque chose à payer. Puis, if
faut bien se rendre compte ensemble, il faut au moins en faire l'admission,
qu'on a sur le dos une dette collective, au niveau fédéral et au
niveau provincial, qui vient du fait que probablement on a vécu dans les
années passées au-dessus de nos moyens et qu'on a dit oui plus
souvent alors qu'on aurait dû dire non. Aujourd'hui, la facture est
là.
Ceci étant dit, je vous souhaite une bonne fin de semaine.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Je voudrais vous souhaiter aussi une bonne fin
de semaine.
Le Président (M. Chagnon): Avant d'annoncer que la
commission a complété son mandat, je crois comprendre que
c'étaient là vos propos...
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Chagnon): Oui, allez-y donc, pour vos
propos...
M. Léonard: Oui, je voudrais souhaiter, quand même,
à nos amis d'en face et au ministre des Finances un congrès
fructueux en fin de semaine.
Une voix: Calme.
Le Président (M. Chagnon): merci. m. le ministre.
M. Levesque: Venant de vous, c'est sûrement significatif.
Est-ce que c'est apprécié, ha, ha, ha! à sa juste
valeur?
Le Président (M. Chagnon): Alors, je vous remercie, chers
collègues. La commission a donc complété son mandat et
ajourne sine die. Merci.
(Fin de la séance à 18 h 58)