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(Dix heures six minutes)
Le Président (M. Trudel): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je constate que l'on a quorum. C'est tout à fait juste,
mais on l'a. La commission peut procéder, maintenant, à
l'étude des crédits budgétaires du ministère des
Communautés culturelles et de l'Immigration pour l'année
1986-1987.
Est-ce qu'il y a des remplacements? II n'y a pas de remplacement de
votre côté, M. le député de Mercier? Pas de
remplacement de l'autre côté, non plus?
M. Godin: On est irremplaçables!
Le Président (M. Trudel): Vous m'enlevez les paroles de la
bouche, M. le député de Mercier.
Mme la ministre, au nom de la commission de la culture, je vous souhaite
la bienvenue pour la défense des crédits de votre
ministère. Je souhaite également la bienvenue à vos
collaborateurs, que vous allez san3 doute nous présenter dans un moment.
Je reconnais parmi eux certaines figures que je n'avais pas revues depuis
plusieurs années, notamment votre sous-ministre en titre que je n'avais
pas revu depuis presque 25 ans, ce qui ne nous rajeunit pas, ni l'un ni
l'autre.
Une voix: Wow!
Le Président (M. Trudel): Mme la ministre, je pense que
vous avez une déclaration préliminaire à faire. Est-ce que
vous avez le texte de cette déclaration, madame?
Mme Robic: Oui, j'ai le texte. Et, si vous me le permettez, je
vais demander qu'il soit distribué immédiatement.
Le Président (M. Trudel): II me fait plaisir de vous
accorder cette permission, Mme la ministre.
Une voix: C'est de la belle collaboration.
Le Président (M. Trudel): Par la suite, j'imagine que le
député de Mercier aura des remarques préliminaires
à faire. M. le député?
M. Godin: Oui, mais sans texte.
Le Président (M. Trudel): Mais sans texte!
M. Godin: De la pure improvisation. Mme Robic: On voit
l'expérience, là.
Le Président (M. Trudel): Mme la ministre, la parole est
à vous.
Remarques préliminaires Mme Louise
Robic
Mme Robic: Merci beaucoup, M. le Président.
M. le Président, Mmes et MM. les membres de la commission,
permettez-moi, tout d'abord, de vous dire combien je suis heureuse de me
retrouver parmi vous aujourd'hui pour dresser un rapide bilan des
activités de mon ministère au cours de la dernière
année et pour esquisser, tout au moins dans les grandes lignes, ce que
j'entrevois être les actions du ministère au cours de
l'année qui s'en vient.
Mais, d'abord, si vous me donnez l'autorisation, M. le Président,
je souhaiterais vous présenter, parmi les principaux collaborateurs et
collaboratrices qui m'accompagnent, M. Régis Vigneau, sous-ministre, M.
Roger Prud'homme, sous-ministre adjoint, ainsi que Mme Renée Desmarais,
la directrice de mon cabinet. Mais, également, sur la ligne de feu
à l'arrière, j'aimerais vous présenter Mme Johanne
Sénécal, avocate, qui a la charge des cas d'immigration au
cabinet; Mme Éleni Bakopanos, qui s'occupe des communautés
culturelles; Mme Francine Breton, mon attachée de presse. Du
ministère, je voudrais vous présenter M. Laporte, à la
recherche, M. Tremblay, à l'administration, et M. Lemay, directeur des
Finances. Alors, vous voyez que je suis bien accompagnée, vous pourrez
poser plusieurs questions. Je pense qu'il y a certainement quelqu'un dans le
groupe qui pourra trouver la réponse. Bien sûr, je voudrais - je
pense que tout le monde la connaît - vous présenter Mme Juanita
Westmoreland-Traoré, qui est la présidente du Conseil des
communautés culturelles et de l'immigration.
Je vois que vous avez tous le
volumineux cahier préparé par le ministère en vue
de cette séance de la défense des crédits. Je suis
persuadée que vous l'avez tous lu, d'une page à l'autre.
D'ailleurs, je me permets, en ce moment, de remercier toutes les personnes qui
ont travaillé à la préparation de ce document qui, je
pense, est complet et dans lequel vous pouvez trouver certainement, je dirais,
presque toutes les réponses aux questions que vous pourriez avoir.
Vous comprendrez, M. le Président, que je n'ai pas l'intention de
vous imposer un très long discours, dans lequel je ne ferais, à
toutes fins utiles, que reprendre l'essentiel des éléments qui
ont déjà été portés à votre
connaissance par ce cahier, ainsi que par le cahier du Conseil des
communautés culturelles et de l'immigration. De plus, nous aurons
amplement l'occasion au cours des quelques heures de discussion qui sont
prévues avant l'adoption des crédits, de revenir sur les
informations ponctuelles que contient ce cahier et, au besoin, de les
compléter. Je me contenterai donc pour l'instant d'attirer votre
attention sur quelques grands thèmes qui méritent qu'on s'y
attarde davantage.
Je me permettrai, tout d'abord, de vous dire quelques mots du Conseil
des communautés culturelles et de l'immigration qui fêtera
d'ailleurs au mois de juin sa première année d'existence.
Malgré les difficultés inhérentes à la mise sur
pied d'un tel organisme, le conseil a su fournir des avis précieux sur
les niveaux d'immigration, le rapport Plaut concernant les revendicateurs du
statut de réfugié et des modifications réglementaires. Je
puis assurer les membres de cette commission que je compte voir le conseil
jouer un rôle primordial dans la détermination des niveaux
d'immigration pour 1987, de même que dans toutes les autres questions
touchant les communautés culturelles. La compétence et la
qualité de ses membres, ainsi que leur engagement social personnel sont
autant de garanties quant à la pertinence de leurs avis.
L'année dernière, le Québec a accueilli 14 721
ressortissants étrangers. C'est un nombre équivalant aux
entrées de l'année 1984, mais qui représente une
diminution de 28 % par rapport à la moyenne annuelle du mouvement
migratoire pour la période de 1975 à 1984. La baisse dans les
niveaux d'immigration avait commencé en 1983, conséquence directe
des difficultés économiques du Canada, du Québec et de
l'ensemble du monde occidental. Il est, par ailleurs, intéressant de
noter que, malgré cette baisse du nombre des entrées d'immigrants
en chiffres absolus, le Québec non seulement a maintenu son taux
d'attraction par rapport à l'ensemble du Canada, mais l'a
légèrement augmenté si l'on en croit les chiffres
comparatifs que nous avons obtenus du fédéral pour les onze
premiers mois de 1985.
Le Vietnam, Haiti et la France sont, comme en 1984, les trois principaux
pays de dernière résidence de nos nouveaux concitoyens. Il me
semble intéressant de noter que 41 % des immigrants que nous avons
reçus venaient du continent asiatique. Il n'y a, par ailleurs, rien de
surprenant dans ce pourcentage lorsqu'on connaît les efforts
déployés par mon ministère pour favoriser la
réunification des familles au Vietnam et le recrutement d'investisseurs
à Hong Kong.
Le mouvement de la réunification des familles compte à lui
seul pour 41 % de tout le mouvement migratoire de l'année 1985. Ce
pourcentage est tout à fait normal par rapport aux années
antérieures et s'explique très bien par le fait que la politique
de réunification familiale a toujours été un
élément essentiel dans la politique migratoire tant
québécoise que fédérale.
Quant aux immigrants investisseurs, le ministère multiplie ses
efforts afin de favoriser leur venue au Québec. Ces entrepreneurs
amènent ici des capitaux importants en plu3 d'avoir une très
bonne expérience d'affaires. Il importe de mentionner également
que ces entepreneurs contribuent aux relations commerciales du Québec
avec l'étranger. Les nombreux contacts qu'ils entretiennent avec leur
pays d'origine permettent à des entreprises québécoises de
trouver de nouveaux débouchés extérieurs.
Durant l'année 1985, 505 immigrants investisseurs ayant comme
destination le Québec ont reçu un visa d'immigrant. Ces personnes
déclarent disposer d'un capital total de 260 000 000 $. Le capital moyen
déclaré par investisseur en 1985 a légèrement
augmenté, atteignant 515 000 $ comparativement à 477 000 $ pour
l'année 1984.
En 1985, les principaux pays fournisseurs de candidats immigrants au
Québec ont été, par ordre d'importance, Hong Kong, les
pays du Proche Orient et la France. Près de 70 % du nombre total des
candidatures retenues par le ministère proviennent de ces
régions. (10 h 15)
Le ministère a fait une dernière évaluation de son
programme à l'intention des gens d'affaires en 1983. Cette
évaluation portait sur la période 1972-1982. Depuis janvier 1986,
une nouvelle évaluation du programme des immigrants investisseurs
portant sur la période 1983-1984 est en cours de réalisation.
Cette étude permettra de mesurer l'impact économique des
investissements réalisés au Québec au cours des
dernières années. En plus, elle permettra d'obtenir des
renseignements sur la structure économique des entreprises des
immigrants investisseurs qui sont arrivés au Québec dans
les trois dernières années; d'obtenir de3 indications de
type socio-économique sur le rôle de ces entreprises;
d'évaluer le degré de satisfaction de ces immigrants face
à leur expérience d'intégration sociale et
économique au Québec; d'évaluer le degré de
satisfaction de ces investisseurs quant à l'aide gouvernementale obtenue
dans la réalisation de projets d'affaires et d'établir le profil
type de ces investisseurs et des facteurs ayant motivé leur désir
de s'établir au Québec.
L'ensemble de ces renseignements permettra au ministère de mieux
connaître sa clientèle, de mieux cibler ses efforts de promotion
et de prospection, de définir les activités de son service d'aide
à l'établissement et de systématiser le travail de suivi
et d'évaluation de ces programmes.
Les statistiques que je viens de vous citer, en ne prenant en compte que
le nombre de ressortissants étrangers qui 9ont arrivés en 1985 au
Québec à titre d'immigrants, cachent une partie importante de la
réalité que nous avons vécue au cours de l'année
dernière. En effet, ces statistiques ne comprennent pas les 6800
personnes qui sont arrivées au Québec pendant la même
période et qui y ont demandé le statut de réfugié.
Je reviendrai, d'ailleurs, un peu plus loin sur cette question des
revendicateurs, mais je tenais en ce moment à préciser que les
chiffres officiels quant aux entrées des ressortissants étrangers
qui comptent s'établir au Québec sur une base permanente
sous-estiment largement la réalité.
Malgré cette sous-estimation, nous avons eu en 1985 un solde net
positif de près de 5000 personnes pour les neuf premiers mois de
l'année en ce qui concerne le mouvement migratoire international. Bien
sûr, ce solde net ne comprend pas les revendicateurs qui sont
arrivés au Québec, de telle sorte que, si l'on devait compter
toutes les personnes qui sont arrivées chez nous pour y vivre à
demeure et comparer ce chiffre au nombre de sorties à destination de
l'étranger, nous aurions un solde migratoire net de plus de 11 000
personnes. Il s'agit là d'un chiffre qui se compare avantageusement
à la moyenne du solde net d'immigration internationale pour la
période 1972-1980.
Plus encourageantes encore sont les données dont nous disposons
concernant le mouvement migratoire interprovincial. En effet, celles dont nous
disposons pour les neuf premiers mois de l'année nous indiquent une
très nette diminution du nombre de Québécois ayant
décidé d'aller vivre dans une autre province canadienne. Si ce
mouvement s'est poursuivi au cours des trois derniers mois de 1985, cette
année aura connu les plus faibles sorties depuis plus de 20 ans.
Par ailleurs, le nombre des entrées a, de son côté,
légèrement augmenté par rapport à la moyenne des
trois dernières années, ce qui fait que, au total, le
Québec aura connu en 1985 un solde migratoire interprovincial net
négatif certes, mais de 2000 à 3000 personnes seulement. C'est
là une performance que nous n'avons pas connue au cours des 20
dernières années.
Je suis donc très heureuse, M. le Président, d'informer
les membres de cette commission que, pour la première fois depuis 1974,
le Québec aura eu en 1985 un solde migratoire total positif. Je suis
d'autant plus heureuse d'annoncer ces résultats devant cette commission
qu'on se souviendra qu'une des recommandations les plus importantes du rapport
de la commission de la culture sur l'étude de l'impact culturel, social
et économique des tendances démographiques actuelles sur l'avenir
du Québec comme société distincte, rendu public en
septembre 1985 par son président, M. Richard French, fixait justement
comme objectif au ministère de réduire chaque année de
moitié le déficit migratoire de l'année
précédente. Je puis donc vous dire aujourd'hui que c'est mission
accompliel
Je m'en voudrais, enfin, de clore cette partie de mon exposé sur
l'immigration sans dire quelques mots sur la question des revendicateurs du
statut de réfugié. Nous savons tous que la question de la
détermination du statut de réfugié est de la
compétence du gouvernement fédéral. Aussi, je me garderai
bien d'aborder cet aspect de la question, tout en soulignant cependant que nous
suivons de très près les travaux fédéraux relatifs
à cette question.
Mais il y a un autre aspect qui nous touche directement. Je veux parler,
bien sûr, des mesures d'accueil que le Québec a mises en place
pour venir en aide à ces personnes. En 1985, à la suite d'une
entente administrative que nous avons eue avec le gouvernement
fédéral, le Québec a été en mesure de
recevoir à ses bureaux toutes les personnes ayant déposé
une demande de statut de réfugié. C'est ainsi que nous savons que
5240 personnes ont déposé une telle demande au Québec. Ce
chiffre ne comprend, d'ailleurs, que les chefs de famille, de telle sorte que
si l'on y ajoute les dépendants il y a eu au Québec, en 1985,
6800 personnes qui ont demandé le statut de réfugié.
Malgré quelques mesures prises par le gouvernement
fédéral pour accélérer l'étude des dossiers,
un revendicateur doit attendre trois ans, voire même quatre ans avant
d'obtenir une réponse définitive. Ces délais sont tout
à fait inadmissibles. À l'instar des Églises canadiennes
et de très nombreux organismes non gouvernementaux oeuvrant
auprès de ces personnes, j'ai demandé à mon homologue
fédéral qu'il mette tout en oeuvre pour raccourcir de
façon importante ces délais qui engendrent tant de
problèmes et tant d'injustices. Nous savons que plus de 11 000 de ces
revendicateurs sont actuelle-
ment au Québec en attente d'une décision du gouvernement
fédéral.
Vous comprendrez, dans ces circonstances, que je sois très
préoccupée par les suites qui seront données par le
gouvernement fédéral à ce dossier. J'ai eu, il y a quelque
temps, l'occasion de rencontrer M. Walter McLean, ministre responsable du
dossier de l'immigration. Nous avons eu l'occasion d'aborder plusieurs sujets
d'intérêt commun au nombre desquels, vous vous en doutez bien,
figuraient en très bonne place les revendicateurs du statut de
réfugié.
Je suis heureuse d'informer cette commission que mon homologue
fédéral s'est montré très préoccupé
par la situation qu'on connaît présentement au Québec et
m'a assurée de sa collaboration pour que nous soyons mieux en mesure de
nous faire entendre dans ce dossier. Je suis également heureuse de faire
part à cette commission que des suites ont effectivement
été données à ma rencontre avec M. McLean et que le
11 avril dernier il y avait une réunion du comité mixte de
l'entente Couture-Cullen.
C'est important à noter puisque la dernière rencontre
remontait déjà à trois ans. Au cours de cette
réunion du comité mixte, les coprésidents ont convenu de
mettre sur pied un groupe de travail qui a pour mandat de faire, tant à
M. McLean qu'à moi-même, des recommandations quant aux solutions
à adopter, notamment sur le traitement qui sera accordé aux
revendicateurs déjà présents au Canada, quant aux services
publics qui doivent être assurés aux revendicateurs mais aussi
quant au partage des coûts entre les différents niveaux de
gouvernement.
Je tiens à faire remarquer qu'il y a plusieurs années que
nous avions essayé infructueusement d'établir ce genre de contact
avec le gouvernement fédéral sur le dossier des revendicateurs.
Évidemment, nous ne pouvons préjuger des résultats
auxquels arrivera le groupe de travail, mais je suis, quant à moi,
très réconfortée de voir qu'au moins la communication dans
ce dossier a enfin été établie par les autorités
fédérales.
Pour ce qui est de notre gouvernement et puisque les revendicateurs du
statut de réfugié ont, au Québec, accès aux
services de santé et aux services sociaux, à l'aide sociale,
à l'aide juridique et à l'éducation primaire et
secondaire, nous avons maintenu une concertation très étroite
avec le ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du
revenu, le ministère de la Santé et des Services sociaux, le
ministère de la Justice et le Secrétariat aux affaires
intergouvernementales canadiennes. II nous faut être
particulièrement vigilant dans ce dossier afin que les mesures qui
seront annoncées, je l'espère très bientôt, par le
gouvernement fédéral protègent tout à la fois les
droits des revendicateurs et ceux de la société qui les
reçoit.
Je suis très heureuse de constater que ministre après
ministre, gouvernement après gouvernement, le Québec a raison
d'être fier de son action envers les plus démunis de la terre. Les
objectifs poursuivis dans le domaine de l'accueil des réfugiés
par le gouvernement auquel j'appartiens s'inscrivent dans la continuité
historique de la générosité québécoise. Par
ailleurs, il nous faut être conscient des coûts engendrés
par la présence, sur notre territoire, de plus de 11 000 personnes qui
sont toujours en attente d'une décision du gouvernement
fédéral. Comme je le disais il y a quelques instants, nous avons,
en concertation avec les autres ministères québécois
impliqués, commencé à analyser de façon
détaillée ces coûts et je compte adresser très
prochainement un mémoire au Conseil des ministres qui fera le point sur
cette question.
Avant de quitter le domaine de l'immigration pour vous entretenir de la
question des communautés culturelles et de l'adaptation des immigrants,
je souhaiterais attirer l'attention des membres de la commission sur l'exercice
de détermination des niveaux d'immigration que nous avons entrepris pour
l'année 1987. Pour l'année en cours, soit 1986, le gouvernement
précédent a déterminé, par une décision du
Conseil des ministres, que le Québec accueillerait sur son territoire 18
000 ressortissants étrangers, c'est-à-dire que nous devrions
recevoir entre 15 % et 18 % de tous les ressortissants étrangers
arrivant au Canada.
Au début de février de cette année, j'ai
rencontré personnellement une cinquantaine de représentants des
organismes que nous avons décidé de consulter cette année
pour nous aider à mieux déterminer les niveaux d'immigration pour
l'année 1987. Je souhaiterais que les membres de cette commission
puissent, eux aussi, nous faire part de leurs voeux sur cette délicate
question. Faut-il augmenter le nombre d'immigrants, ou faut-il, au contraire,
le maintenir à son niveau actuel? Si nous devions aller vers une
augmentation, celle-ci devrait-elle être légère, quelques
milliers de personnes, ou beaucoup plus importante comme certains nous le
suggèrent? Notre approche doit-elle être essentiellement
économique, c'est-à-dire que les niveaux d'immigration devraient
chercher à compenser des pénuries de main-d'oeuvre, ou faut-il
que nous ayons une approche davantage démographique? Si nous devions
aller vers une augmentation, il nous faudrait alors décider dans quelle
catégorie d'immigrants devrait avoir lieu cette augmentation.
Ce sont là autant de questions que nous devons nous poser et pour
lesquelles je compte recevoir des avis de cette commission. J'estime, quant
à moi - et c'est,
d'ailleurs, une idée maîtresse de la politique de notre
gouvernement et de notre parti -que la meilleure façon d'attirer chez
nous des immigrants et de les retenir chez nous une fois qu'ils sont ici, c'est
de travailler à l'établissement d'un Québec socialement
juste et économiquement fort. (10 h 30)
L'immigrant, une fois sélectionné, ayant obtenu son visa
du gouvernement fédéral, arrive un beau jour à
l'aéroport de Mirabel ou de Dorval. Alors, commence une autre des
tâches très importantes de mon ministère, celle de l'aider
dans son adaptation au Québec. Qu'il soit réfugié ou
immigrant investisseur, qu'il soit francophone, anglophone ou allophone, qu'il
vienne seul ou qu'il vienne rejoindre sa famille, le nouvel immigrant aura
néanmoins, dans tous les cas, besoin d'être aidé,
guidé, orienté dans son adaptation au Québec. Bien
sûr, les problèmes rencontrés ne seront pas les
mêmes, mais il nous appartient, justement, de mettre à la
disposition de tous les immigrants qui viennent s'établir chez nous des
services adaptés à leur situation.
Au cours des années, le ministère a
développé toute une série de programmes et d'actions
visant à aider l'immigrant à s'intégrer le plus
harmonieusement possible à la société
québécoise. Que l'on pense, entre autres, à nos COFI qui
ont permis, au cours de la dernière année, à environ 2200
immigrants de bénéficier de cours à temps plein pendant
une période de 30 semaines pour apprendre le français. Que l'on
songe également à toute la série de cours à temps
partiel, de cours intensifs, de cours sur mesure qui, chacun essaie de
répondre aux besoins spécifiques de notre clientèle.
Pensons également aux services que nous offrons dans le domaine de la
traduction et de la reconnaissance des diplômes étrangers, dans le
domaine de l'orientation scolaire et professionnelle. Ces services aident nos
nouveaux concitoyens à mieux s'orienter sur le marché du travail
québécois.
Vous ne serez pas surpris d'apprendre que ce sont les plus
démunis de nos nouveaux concitoyens, je veux dire les
réfugiés, qui ont requis cette année encore notre plus
grande attention. Bien sûr, les services que nous offrons à ces
personnes sont beaucoup plus étendus que ceux requis par l'ensemble de
la population immigrante. Cette situation me paraît tout à fait
normale. Je puis vous assurer que, malgré les compressions
budgétaires que nous avons réalisées à l'instar de
tous les autres ministères, j'ai veillé à ce que ne soit
pas remise en cause la qualité de l'accueil que nous leur
réservons.
Cet immigrant que nous avons sélectionné à
l'étranger, que nous avons accueilli à l'aéroport et
aidé dans ses premiers jours, ses premières semaines, voire
même ses premiers mois de vie au Québec, nous le retrouverons
très bientôt au sein de l'une de nos nombreuses communautés
culturelles qui contribuent tant à la richesse du patrimoine
québécois.
Vous êtes certainement tous au courant du recensement des
effectifs qui se fait présentement dans tous les ministères de la
fonction publique. Ce recensement nous permettra de déterminer
précisément combien de membres des communautés culturelles
ou des communautés visibles sont actuellement membres de la fonction
publique. Tel que l'indique le programme de notre parti, nous verrons, à
l'analyse de sondages, à prendre des mesures pour que les
communautés culturelles soient mieux réparties, mieux
représentées dans la fonction publique.
À ce point de vue, je sais que mon ministère peut servir
d'exemple pour les autres, ce qui, d'ailleurs, est assez normal puisque nous
avons un pourcentage d'environ 20 % de membres des communautés
culturelles. Je ne prétendrai surtout pas que c'est là l'objectif
que nous voulons atteindre dans l'ensemble de la fonction publique. Cela serait
irréaliste et ce n'est pas l'orientation de notre gouvernement que de
faire miroiter aux communautés culturelles des promesses que nous savons
ne pouvoir tenir. D'une façon beaucoup plus modeste, mais aussi, je
tiens à le souligner, d'une façon beaucoup plus réaliste,
nous souhaitons voir leur nombre augmenter et atteindre une
représentation significative, tout en visant à long terme une
représentation véritablement proportionnelle. Je sais que cet
objectif ne sera pas facile à atteindre, mais je m'engage à
prendre toutes les mesures, y compris les mesures législatives, pour que
nous l'atteignions au cours de notre mandat.
Vous me permettrez, M. le Président, de rappeler l'orientation
fondamentale de notre parti et de notre gouvernement envers les
communautés culturelles. Nous croyons à la
nécessité de faire une meilleure place aux citoyens
québécois membres de3 minorités culturelles non seulement
par souci de justice à leur égard, mais aussi parce que l'apport
actuel de ces citoyens à la vie économique, sociale, culturelle
et politique est largement au-dessous de son énorme potentiel.
Nous avons à leur égard la responsabilité
impérieuse et urgente d'entreprendre des actions qui auront pour
objectifs l'acceptation, l'intégration et la valorisation des
minorités culturelles. Pour faciliter l'acceptation de ces citoyens
à part entière, il faudra sensibiliser la majorité
à la présence des minorités culturelles de manière
à modifier progressivement les mentalités. Ainsi, il nous faudra
cesser de dire: Nous et les autres, et prendre conscience de l'enrichissement
qu'apportent les communautés culturelles à l'économie,
à la
culture, à la démographie et au patrimoine du
Québec.
Les membres des communautés culturelles, ce ne sont pas les
autres Québécois, ce sont tout simplement des
Québécois. De plus, il nous faudra veiller à
l'intégration de ces concitoyens en leur assurant l'accessibilité
à tous les services auxquels ils ont droit. Des actions ont
déjà été prises en ce sens dans le passé. Il
nous faut voir à les compléter, à les diversifier.
Enfin, il nous faudra prendre les moyens pour assurer la valorisation
des communautés culturelles en les aidant à s'intégrer aux
secteurs d'activités où elles sont actuellement
sous-représentées. Je pense, bien sûr, à des
secteurs importants de notre vie collective où se font les
véritables choix de société, à l'Assemblée
nationale, à la fonction publique, dans les différentes
institutions locales et même à Radio-Québec.
M. Godin: Ce n'est pas encore vendu?
Mme Robic: Ce n'est que lorsque nous aurons atteint ces trois
objectifs que j'aurai, quant à moi, le sentiment du devoir accompli. Je
sais que la tâche ne sera pas facile, que les embûches seront
nombreuses, mais les difficultés, pour être grandes, ne
m'apparaissent tout de même pas insurmontables. Je compte sur l'appui
unanime de cette commission, M. le Président, pour m'aider dans la
poursuite de ces objectifs.
Le Président (M. Trudel): Merci, Mme la ministre.
Si M. le député d'Arthabaska peut me laisser céder
la parole au député de Mercier.
M. Gérald Godin
M. Godin: M. le Président, Mme la ministre, ainsi que ses
collaborateurs que je reconnais en partie, on sait bien que je ne peux que me
réjouir à ce bilan dans lequel je reconnais presque les propos
qui auraient pu être les miens. Par ailleurs, nous sommes ici pour parler
de l'avenir, un peu de ce qui s'en vient et des coupures, qualifiées
dans un document du Trésor de votre gouvernement, de "rationalisation
interne". Nous aimerions savoir le plus tôt possible où iront ces
coupures, - avoir une liste, si possible, des programmes qui ont
été ou qui seront coupés, de manière que nous
puissions vraiment étudier les crédits de votre
ministère.
Mme Robic: On vous donne la liste immédiatement, M. le
député de Mercier.
M. Godin: Merci, Mme la ministre. Je reconnais bien là
l'efficacité de votre ministère et sa transparence. Je vais donc
vous saisir un peu de ce qui nous préoccupe, nous de l'Opposition, face
à cette clientèle qui est la vôtre au ministère.
D'abord, je constate que, pour ce qui est des réfugiés, de l'aide
aux sinistrés, il y a une coupure cette année. Il y a
également abolition d'un poste de secrétaire aux
réfugiés. La coupure de ce poste a fait grincer des dents le
Haut-Commissariat aux Nations Unies pour les réfugiés. Je crois
que cela contredit un peu ce que votre discours disait pour ce qui touche
à l'accueil du Québec et à sa tradition
d'hospitalité. J'aimerais savoir quels sont vraiment les changements que
vous voulez faire à cet égard, si ce poste sera occupé par
une autre personne ou remplacé par un autre poste équivalent et
surtout si l'action que cette personne-là faisait dans le passé
va se continuer.
D'autre part, ce qui nous inquiète aussi, c'est la francisation
des revendicateurs du statut de réfugié. Ils sont 11 000 au
Québec. Nous voudrions savoir quelles mesures le ministère entend
prendre pour s'assurer que la francisation sera faite et de quelle
manière, car nous savons que ces personnes sont sollicitées
présentement par les commissions scolaires anglophones pour grossir les
rangs de leurs élèves et que, par conséquent, une telle
action des écoles anglaises pourrait tout simplement annuler les effets
de la loi 101. Donc, nous aimerions savoir si, à votre connaissance, ces
revendicateurs, 11 000 présentement au Québec, vont
déjà vers un système scolaire quelconque, français
ou anglais, ou si le ministère prend ses responsabilités en
s'assurant que la francisation de ces revendicateurs se fait dans les
structures du ministère ou ailleurs au Québec.
Quant à ce qui touche M. McLean, votre homologue
fédéral, nous aimerions savoir quelle position vous avez prise
quant à la revendication traditionnelle du Québec qui
était que le Québec soit chargé de ce qui touche les
réfugiés au Québec et des prestations qui accompagnent
leur établissement au Québec. Nous savons très bien que le
fédéral accroche des montants d'argent à des villes
généralement peu assimitatrices ou peu intégratrices vers
le français, alors que le Québec aurait peut-être
intérêt à ce que ces personnes qui viennent ici
s'installent à Sherbrooke, à Trois-Rivières ou ailleurs,
pour s'assurer que leur intégration à la communauté
française se fait de façon rapide. En effet, si on laisse le
marché libre pour le choix des cités, des municipalités,
on sait très bien que c'est Montréal qui est choisie pour des
raisons évidentes et que l'intégration a moins de chance de se
faire, à Montréal, vers le français que si elle se faisait
à Trois-Rivières ou à Sherbrooke.
Deuxièmement, nous savons aussi que, quand les
réfugiés cessent d'aller à Trois-Rivières ou
à Sherbrooke, il y a des COFI
qui ferment, il y a des postes de professeurs qui se perdent et, par
conséquent, les effets économiques de ces fermetures de COFI dans
les régions sont assez importantes pour ces régions-là.
Est-ce que votre ministère a une position là-dessus? Si oui,
laquelle et est-ce que vous l'avez déjà abordée avec M.
McLean quand vous l'avez vu à Ottawa récemment?
Également, pour ce qui touche l'égalité en emploi,
vous vous engagez à prendre des mesures législatives, s'il le
faut. Nous aimerions savoir d'abord quelle est présentement la
définition du ministère de ces personnes. Est-ce qu'il y a une
entente, en fin de compte, sur ce qu'est un membre d'une communauté
culturelle visible ou non visible, parce que je sais que cela préoccupe
le ministère depuis fort longtemps et les ministres qui se
succèdent? J'aimerais savoir si vous avez trouvé la quadrature du
cercle, parce que je sais qu'à une autre commission, la commission des
institutions, nous discutons également cette question, pour savoir
quelles personnes au Québec devraient être admissibles à
des postes en vertu des règlements d'égalité en emploi.
Quelles mesures précises et concrètes allez-vous suggérer
à vos collègues pour s'assurer que l'objectif visé par
votre gouvernement soit atteint dans le mandat qui a commencé il y a
quelques mois?
Voilà les préoccupations que nous avons
présentement du côté de l'Opposition, Mme la ministre. J'ai
terminé, M. le Président. Je cède la parole à qui
la demandera.
Le Président (M. Trudel): Merci, M. le
député de Mercier. Est-ce que d'autres membres de la commission
auraient des remarques préliminaires à faire? Mme la ministre,
voulez-vous exercer...
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. Trudel): ...votre droit de
réplique tout de suite? On pourrait passer ensuite à
l'étude...
Mme Robic: Certainement.
Le Président (M. Trudel): Vous ne voulez pas exercer
votre...
Mme Louise Robic (réplique)
Mme Robic: Non, je pense que je peux répondre à
certaines des préoccupations du député de Mercier en lui
disant que c'est vrai qu'il y a, dans le budget, des coupures dans l'aide aux
réfugiés. Mais c'est là, encore une fois, que les chiffres
ne disent pas toute la vérité puisque vous savez qu'il y avait eu
un transfert des responsabilités et qu'il y avait eu deux fonds de
créés, un fonds aux réfugiés et un fonds aux
sinistrés.
Nous continuons à administrer le fonds d'aide aux
réfugiés et le fonds d'aide aux sinistrés est maintenant
la responsabilité du ministère des Relations internationales. Ce
montant, qui appartient maintenant au ministère des Relations
internationales, représente la coupure chez nous de l'aide aux
réfugiés. Il n'y a pas de différence. Nous avons les
mêmes montants pour aider ces personnes.
Quant à la personne responsable au ministère, vous avez
raison, des compressions budgétaires nous ont forcés à
faire une certaine rationalisation de notre personnel, mais je veux, encore une
fois, vous rassurer. Ces personnes ne sont pas ignorées. Nous avons,
bien au contraire, remis la responsabilité au service... M. Vigneau,
rappelez-le-moi.
M. Vigneau (Régis): L'ensemble de la tâche qui est
accomplie par la secrétaire déléguée a
été remis aux directions qui en sont responsables tant pour
l'accueil que pour la sélection. (10 h 45)
Mme Robic: Je suis sûre qu'ils seront aussi bien
traités à ce niveau. Nous n'oublions pas l'importance des
réfugiés.
Quant au problème des revendicateurs, comme je le disais dans mon
discours, c'est un problème qui nous touche de très près.
On a fait savoir à M. McLean qu'il fallait absolument trouver des
solutions, et des solutions rapides, puisque le problème ne fait que
grossir. Je suis heureuse qu'on ait réussi une rencontre du
comité mixte après trois ans sans rencontre, également
qu'il ait consenti à former un sous-comité où nous allons
être consultés à ce niveau. Je pense que c'est un pas
très positif, un pas très important qui a été
fait.
Vous avez parlé également des revendicateurs et des cours
de français. Comme vous le savez, nous avons eu l'an dernier un projet
pilote qui nous a démontré que, malgré qu'il y ait eu 1000
personnes inscrites à ce projet pilote, à la mi-chemin nous
avions perdu 50 % de nos élèves. Cela est important. Mais, je
suis d'accord avec vous pour dire que c'est important qu'on puisse aider ces
gens à apprendre la langue. Cela va faire partie de nos discussions avec
M. McLean et cela va faire partie d'un mémoire au Conseil des
ministres.
J'ai également parlé dans mon discours de
législation pour l'égalité en emploi, mais je pense que je
parle de l'obligation contractuelle à ce moment-là et vous savez
que le ministre de la Justice déposera bientôt un projet de
règlement sur l'égalité en emploi. Nous travaillons avec
le ministère à ce dossier.
Le Président (M. Trudel): M. le député de
Mercier, si vous me le permettez, est-ce que vous entendez procéder
à la discussion
programme par programme ou élément par
élément ou si vous préférez y aller...
Discussion générale
M. Godin: Non. On pourrait peut-être revenir sur quelques
points que la ministre a abordés...
Le Président CM. Trudel): Très bien.
M. Godin: ...quitte à ce que nous passions le plus
tût possible, quand vous serez prête, Mme la ministre, à
l'adoption, par consentement ou autrement, des programmes que vous
soumettez.
Sur la question du projet pilote dans lequel 1000 revendicateurs ont
suivi des cours, vous dites que 50 % ont quitté. Est-ce qu'on a fait une
analyse pour savoir pourquoi ils avaient quitté ces cours? Est-ce que
cela tient à la qualité des cours ou à d'autres
facteurs?
Mme Robic: Si vous me le permettez... M. Godin: Oui. Allez-y.
Mme Robic: ...je vais donner la parole à M. Prud'Homme.
Peut-être qu'il peut vous donner une meilleure évaluation que moi
de la situation.
M. Prud'Homme (Roger): Nous sommes à examiner à
l'heure actuelle les raisons qui ont motivé le départ de ces
stagiaires qui peuvent être multiples, soit pour des raisons familiales,
soit parce qu'à certaines occasions ils se trouvent des emplois plus ou
moins connus. Nous sommes à examiner ce qu'il en est pour pouvoir
répondre à leurs besoins . éventuellement.
M. Godin: Merci, M. le Président. Je voudrais aussi
savoir, dans votre rencontre avec M. le ministre McLean, si la question a
été abordée du transfert au Québec d'autres
responsabilités qui touchent l'immigration. Puisque, dans le programme
de votre parti, vous développez l'idée que le Québec soit
plus responsable en ce qui touche l'immigration, est-ce que vous avez
abordé la question du transfert d'autres responsabilités
concernant l'établissement des réfugiés au Québec,
par exemple?
Mme Robic: Vous comprendrez, M. le député de
Mercier, que cela va faire partie des ententes constitutionnelles. Je vais
laisser mon confrère, M. Rémillard, dresser la liste -
peut-être que "demandes" n'est pa3 tout à fait le mot juste - de
ses demandes auprès du gouvernement fédéral.
M. Godin: Merci, M. le Président, cela répond
à cette question-là.
Puisque vous parlez de la place des nouveaux Québécois,
même à Radio-Québec pour reprendre votre expression, pour
l'émission Arrimage qui a été sabrée, dans les
propositions reçues par lettre, est-ce qu'il y autre chose? Est-ce que
d'autres mesures qui ont été prises par vous et votre
ministère pour que ce secteur de télévision
réservé à nos nouveaux citoyens soit maintenu ou, du
moins, soit remplacé par autre chose. Est-ce qu'il y a eu des suites
à votre lettre, autrement dit?
Mme Robic: J'ai eu un échange de correspondance avec M.
Girard et avec M. French qui m'assurent, justement, que cette partie de la
population ne sera pas oubliée dans la programmation de
Radio-Québec. On a convenu de continuer la discussion et ils m'assurent
qu'il y aura une représentation équitable. Ce qu'elle sera, en ce
moment, je ne peux vous le dire, mais je suis le dossier de très
près. D'ailleurs, ie ministre des Communications m'assure que je serai
mise au courant et consultée.
M. Godin: Dans votre liste, que je vous remercie, de porter
à notre connaissance, je vois que, dans le domaine des paiements de
transferts, il y a des coupures assez importantes. Ne croyez-vous pas que ces
programmes visaient précisément à ce que les
communautés culturelles se sentent chez elles au Québec? Si on
coupe ces programmes pour lesquels elles se battaient ne croyez-vous pas que
leur perception du Québec changera et qu'elles se sentiront moins bien
ici qu'avant ces coupures et que, par conséquent, les chiffres
très roses que nous voyons seront modifiés dans l'avenir puisque
ces programmes correspondaient à des suggestions récoltées
parmi les communautés culturelles à l'époque?
Mme Robic: Je m'excuse. Vous parlez exactement de quel
programme?
M. Godin: Les paiements de transferts. Par exemple, tout l'art du
monde est coupé. Je vois qu'il y a d'autres programmes... Par exemple,
Emploi jeunesse a été coupé. Sachant par des
renseignements qui me sont venus entre-temps que ces programmes aidaient les
communautés culturelles à avoir des emplois pour elles, des
emplois permanents ou temporaires pour assurer la vitalité des
organismes, il y a peut-être un lien à faire entre le fait qu'on a
perdu moins de citoyens l'an passé qu'auparavant parce qu'il y avait
précisément une animation, enfin, un dynamisme des
communautés culturelles qui tenait en partie au fait qu'elles
étaient aidées. Maintenant qu'elles ne le seront plus, est-ce que
nous ne risquons pas de revenir à la situation d'avant 1985?
Mme Robic: Je ne le pense pas, M. Godin. Je pense que oui,
malheureusement, quand on est en compressions budgétaires, il y a
Certaines choses que l'on doit mettre de côté. Ce n'est jamais de
gaieté de coeur, vous le comprendrez. J'espère que le dynamisme
du ministère va compenser pour les compressions. Vous parlez du
programme d'acquisition d'oeuvres d'art, c'est juste. Ce n'est pas un programme
qui disparaît. C'est un programme que, pour une année, nous allons
suspendre. Je pense que c'est une bonne initiative. J'espère qu'on
pourra revoir ce programme dans un avenir rapproché. Quant au programme
Emploi jeunesse, c'était un programme précis pour l'Année
internationale de la jeunesse et il était prévu que pour cette
année il n'aurait qu'un budget de 50 000 $. Les organismes
étaient avisés d'avance à ce niveau.
On parle du fonds d'urgence. Les baisses dans le fonds d'urgence
représentent la réalité. Ce sont des sommes que nous
croyons être adéquates pour répondre aux besoins. On avait
peut-être des budgets plus élevés, mais ces budgets n'ont
pas servi. Le besoin n'était pas là. On a essayé de
prévoir d'après l'expérience passée et d'allouer un
montant adéquat.
M. Godin: Je reviens une dernière fois sur la question de
l'homologue fédéral. Je comprends que c'est votre collègue
du MRI qui va discuter du "package" constitutionnel, d'une part. D'autre part,
votre position à vous comme ministre et comme ministère
sera-t-elle celle qui était traditionnelle, c'est-à-dire que le
Québec veut avoir plus de responsabilités, pas seulement sur la
source de la rivière, c'est-à-dire choisir les immigrants dans
les pays, mais également ici pour s'assurer que l'implantation se fasse
au Québec dans des villes et des régions choisies si possible par
le Québec et non plus laissées à la discrétion du
fédéral? J'imagine qu'il y aurait des discussions entre chaque
ministre et son homologue fédéral. Quelle sera votre position,
Mme la ministre de l'Immigration, sur cette question?
Mme Robic: Vous comprendrez que cette position, j'aimerais la
faire connaître au Conseil des ministres avant de la dévoiler
à cette table.
M. Godin: Quoique nous pourrions peut-être, comme
commission, vous donner un appui concret si jamais vous aviez des
difficultés à la faire passer. Donc, si on le savait un peu
avant, comptez' sur notre appui à tous. Je pense que je parle au nom de
mes collègues du gouvernement aussi. Soyez assurée que nous
ferons en sorte que vous ne serez pas seule dans le désert si jamais il
y avait des difficultés ou des refus. Mais il faudrait quand même
le savoir un peu à l'avance pour être sûrs qu'on appuie les
bonnes revendications.
Mme Robic: D'accord. Je vous remercie et je me servirai
certainement de vos appuis. Cela ne se refuse pas, des appuis. Je vous remercie
beaucoup.
M. Godin: Je n'ai pas de question supplémentaire.
Le Président (M. Trudel): Est-ce qu'on est prêt, M.
le député de Mercier, à y aller programme par
programme?
M. Godin: Oui, nous sommes prêts. Communautés
culturelles et immigration
Le Président (M. Trudel): Nous passons au programme 1,
Communautés culturelles et immigration. Vous êtes sans doute, M.
le député de Mercier, à l'élément 1,
Communautés culturelles et services aux immigrants.
M. Godin: Oui.
Le Président (M. Trudel): M. le député de
Mercier, la parole est à vous.
M. Godin: Consentement. On accepte cela. Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté?
L'élément 1 du programme 1, Communautés culturelles et
services aux immigrants, est adopté.
Toujours dans le programme 1, élément 2, Recrutement et
sélection des immigrants. M. le député de Mercier.
M. Godin: Pas de remarque. Consentement, M. le Président.
Pas de problème. Adopté.
Le Président (M. Trudel): Consentement également.
Donc, l'élément 2 du programme 1, Recrutement et sélection
des immigrants, est adopté?
M. Godin: Oui.
Le Président (M. Trudel): Adopté.
Élément 3 du programme 1, Direction et gestion interne.
M. Godin: Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): L'élément 3 du
programme 1, Direction et gestion interne, est adopté.
Des voix: Adopté.
M. Godin: Pas de chicane.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Le programme 1,
Communautés culturelles et immigration, est adopté. Vous
êtes bien d'accord, M. le député de Mercier?
M. Godin: Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): Merci. Le programme 1 est
adopté.
Nous passons au programme 2, Conseil des communautés culturelles
et de l'immigration. C'est un programme qui ne comporte pas
d'élément. Donc, M. le député de Mercier, vous avez
la parole sur le programme 2.
Conseil des communautés culturelles et de
l'immigration
M. Godin: J'ai dit ce que j'avais à dire tout à
l'heure. Consentement, encore une fois.
Le Président (M. Trudel): Donc, le programme 2, Conseil
des communautés culturelles et de l'immigration, est adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. M. le
député de Mercier, êtes-vous prêt a adopter
l'ensemble des crédits du ministère des Communautés
culturelles et de l'Immigration pour l'année 1986-1987?
M. Godin: Oui, mais nous aimerions savoir, concernant le Conseil
des communautés culturelles, quel est le plan de travail. Quels sont les
objectifs du conseil pour cette année, Mme la ministre?
Mme Robic: Si vous me le permettez, M. le député,
je vais passer la parole à la présidente, Mme
Westmoreland-Traoré.
Mme Westmoreland-Traoré (Juanita):
Merci. M. le Président, comme c'est la première
année du conseil, nous avons mis un accent spécial sur la
préparation de certains documents d'instrumentation et de recherche qui
nous permettront d'accomplir un travail efficace. Au cours de la
première année, nous avons d'abord préparé un
programme de consultation dans les différents milieux. Ce programme va
nous permettre de constituer une banque sur les recherches qui sont
déjà effectuées soit en matière d'immigration, soit
en matière de communautés culturelles. On aura ainsi une
bibliographie qui tiendra compte à la fois des études
réalisées et des études en cours, et nous pourrons de
cette façon avoir une certaine multiplication de nos actions en pouvant
puiser dans les différents milieux, soit dans le milieu universitaire,
soit au niveau d'autres organismes de recherche, comme l'INR5, par exemple,
pour stimuler des recherches et pouvoir faire des recommandations
significatives.
Nous allons aussi accomplir un programme de consultation et de recherche
dans cinq domaines. L'un de ces domaines concerne justement les médias,
un autre, l'éducation, un troisième, l'emploi, un
quatrième, l'intégration et un cinquième concerne les
relations des communautés culturelles avec le commerce et la
coopération. Maintenant, ce programme de consultation va nous permettre
d'affirmer que nos avis sont représentatifs des actions et des opinions
dans le milieu. (11 heures)
Dans une deuxième phase, nous avons un programme de recherche
cette année à la lecture duquel on se rend compte que c'est
surtout un programme d'élaboration de projets préliminaires de
recherche. Nous mettons l'accent sur des recherches pour l'opération
annuelle des niveaux d'immigration. Nous faisons une recherche sur le profil
statistique des revendicateurs du statut de réfugié
présentement au Québec. Ce sont deux recherches importantes en
matière d'immigration. Nous avons ensuite une recherche qui concerne les
programmes d'accès à l'égalité. Nous avons fait une
présentation devant la commission sur le projet de règlement en
matière d'accès à l'égalité et nous
continuons ces études. Nous faisons une mise au point et une recherche
spéciale sur l'obligation contractuelle.
La question des femmes immigrantes nous préoccupe aussi. C'est la
raison pour laquelle nous avons élaboré et accompli certains
travaux préliminaires sur la femme dans les communautés
culturelles et l'institution de parrainage. Il y a des textes à la fois
juridiques, réglementaires et certaines questions de mise en oeuvre qui
préoccupent le conseil.
Quant aux investisseurs, le conseil entend faire une étude sur la
participation des entrepreneurs des communautés culturelles. C'est une
étude que nous désirons mener en collaboration avec le
ministère parce que nous sommes conscients que celui-ci a
déjà fait certaines études à ce sujet-là.
L'étude que nous entreprenons ne concerne pas uniquement les immigrants
investisseurs mais les entrepreneurs des communautés culturelles en
général.
Nous avons d'autres éléments dans notre liste de
priorités, mais cela vous donne peut-être une idée du
programme que nous entreprenons. Nous le souhaitons réaliste dans un
premier temps.
Le Président (M. Trudel): Merci, Mme la présidente
du Conseil des communautés
culturelles.
M. le député de Mercier, avez-vous d'autres questions sur
le programme 2?
Les femmes immigrantes
M. Godin: Oui. Pour revenir sur un point, celui de la femme
immigrante, Mme la ministre, quelles sont les priorités du
ministère ou de la ministre pour l'année qui commence avec votre
budget?
Mme Robic: Vous savez d'ailleurs que la femme immigrante
constitue un de mes dossiers prioritaires. Nous allons avoir le
dépôt d'un programme triennal à ce sujet qui sera remis au
ministre de la Condition féminine. Il nous fera plaisir d'ailleurs d'en
faire parvenir une copie à cette commission. Il y aura plusieurs choses
de suggérées et, une fois le dépôt fait et les
recommandations acceptées, nous nous mettrons en marche pour essayer de
faire l'implantation de ces recommandations.
M. Godin: Je voudrais savoir plus précisément les
priorités de la ministre. Je comprends que vous remettrez un document et
je m'en réjouis, mais qu'y aura-t-il dans ce document, si c'est
possible?
Mme Robic: Ce document est présentement au stade de
finition. Je ne voudrais pas dévoiler ici des choses, je vais laisser
les gens le faire.
M. Godin: Donc, on devra lire la presse pour savoir...
Mme Robic: Oui.
M. Godin: On a vu dans la presse déjà quelques
engagements,
Mme Robic: C'est cela. C'est sûr que je peux en mentionner
une parce que je l'ai dit souvent, l'accessibilité aux cours de
français pour les femmes, c'est pour moi une priorité. On doit
les aider, c'est quelque chose dans mes rencontres... Vous savez que je me
promène un peu partout, je rencontre des groupes différents,
entre autres, des groupes de femmes, de maisons de femmes et ce qui revient
souvent, c'est ce problème de la femme immigrante qui n'a pas le droit
aux cours de COFI. C'est une chose à laquelle je voudrais
m'intéresser tout particulièrement et c'est un autre sujet de
discussion avec mon homologue fédéral.
M. Godin: Est-ce que je comprends donc que les maisons de femmes
immigrantes seront une des priorités de votre ministère pour
l'année qui vient?
Mme Robic: Certainement. J'ai vu des choses extraordinaires qui
se font là. Si on peut améliorer et les aider, on le fera
certainement avec grand plaisir.
M. Godin: Est-ce qu'il y a des points du budget de votre
ministère qui portent précisément là-dessus? Est-ce
qu'on pourrait voir les chiffres concrets et précis, puisqu'il s'agit
ici de crédits et non pas de paroles verbales uniquement?
Mme Robic: D'ailleurs, il y a les subventions qu'on peut
accorder. Vous comprendrez que je ne suis là que depuis quelques mois.
Nous avons eu plusieurs choses à voir, tout était nouveau pour
moi. J'aimerais avoir la chance de regarder tous ces programmes pour voir ceux
qui sont les plus efficaces et peut-être faire des petits ajustements
pour m'assurer précisément qu'on n'ignore pas une partie
importante de notre immigration, la femme qui a besoin d'aide.
M. Godin: Est-ce que je conclus qu'il y a un programme dans votre
budget qui est présentement étudié au Trésor et
ailleurs et qui portera sur le financement des maisons pour la femme immigrante
au Québec?
Mme Robic: Je pense qu'il y a déjà en place de ces
maisons. J'ai d'ailleurs rencontré des femmes de ces maisons qui m'ont
fait certaines remarques, certaines recommandations. Je vais demander à
mon ministère de regarder cela et, dans cette optique, nous pourrons
certainement endosser certaines de ces recommandations.
M. Godin: Avez-vou3 une idée du montant que vous y
consacrerez?
Mme Robic: Non. Je vous avoue qu'en ce moment je ne pourrais pas
vous donner les chiffres exacts du montant qu'on y consacrera.
M. Godin: Mais, dans la mesure où il y a des coupures dans
d'autres programmes, il devrait y avoir des transferts d'un programme à
un autre. Peut-on savoir ici, à l'étude des crédits, quel
programme vous allez réduire, combien de programmes comme l'Art du monde
seront coupés pour financer ces maisons? On veut savoir, au fond, dans
quoi on s'embarque comme année financière, ici, aux
crédits.
Mme Robic: Vous avez raison de poser la question. J'aimerais
pouvoir vous donner la réponse aujourd'hui et je ne peux pas vous la
donner. Je me suis réservé justement le droit dans le budget...
J'ai pris un budget global qu'on a alloué et vous avez la
répartition, mais je me donne un temps de réflexion avec les
fonctionnaires du ministère pour pouvoir, à un certain moment,
faire certains
vases communicants. Je veux vous assurer cependant que ma
priorité, c'est de ne pas réduire la qualité des services
que l'on donne aux immigrants.
M. Godin: Ce n'est pas une réponse qui...
Mme Robic: La qualité des services, cela ne dépend
pas nécessairement des montants d'argent.
M. Godin: On le sait très bien, sauf que, parfois, cela
peut être le coup de pouce qui permet à l'organisme de se doter
d'un service. On sait bien que l'argent n'est pas tout, mais, connaissant un
peu les gens du milieu et surtout sachant ce qu'ils me disent depuis le 2
décembre... Ils disent précisément qu'il y a beaucoup de
paroles verbales, mais très peu de gestes concrets, c'est-à-dire
de coups de pouce réels, j'entends financiers, donc en capital, qui leur
permettraient de passer des paroles aux actes, Mme la ministre.
Mme Robic: Certainement. Vous comprendrez, M. Godin, que quand je
suis arrivée le 2 décembre plusieurs des montants avaient
déjà été distribués. Je ne pouvais
certainement pas faire de grandes actions à ce moment-là mais,
si, aujourd'hui, vous approuvez mon budget, cela me fera grand plaisir de
passer à l'action.
Le Président (M. Trudel): M. le député de
Viger, vous aviez demandé la parole.
M. Maciocia: Pour enchaîner avec la question du
député de Mercier, je crois que Mme la ministre devrait garder
des réserves aussi en regardant les demandes qui sont faites au
ministère. Je crois que Mme la ministre va se laisser une certaine marge
de manoeuvre parce qu'elle ne peut pas prévoir, en
réalité, dans quel domaine, quel organisme et qui va faire ces
demandes. Je crois vraiment que Mme la ministre devrait avoir cette
possibilité de voir de quelle manière les organismes vont faire
des demandes et établir ses priorités à ce sujet.
M. Godin: Mme la ministre dit qu'en arrivant au ministère
il y avait peu de fonds disponibles.
Mme Robic: C'était la fin de l'année.
L'égalité en emploi
M. Godin: C'est peut-être ce qui explique qu'on a perdu
moins de gens en 1985 que depuis 20 ans. Je reviens sur un autre point qui est
important, l'égalité en emploi. Mme la ministre, j'aimerais
savoir de façon plus concrète, encore une fois, et plu3
précise de quelle manière vous allez suggérer à
votre collègue de la Justice d'arriver à un résultat, que
vous établissez vous-même, à une proportionnalité du
nombre de personnes dans la fonction publique par rapport à ce qu'ils
sont réellement au Québec. Encore une fois, au-delà des
voeux pieux - les voeux pieux, tout le monde est d'accord avec cela, on peut
tous en faire - quels sont les moyens concrets, parce que, au fond, c'est ce
qui m'intéresse ici, ce matin, après avoir été six
ans chez vous... On a eu beaucoup de voeux pieux nous aussi et on a
cherché des moyens concrets de parvenir à un objectif....
Maintenant, à votre ministère, avec le programme de votre parti
qui a été élu le 2 décembre, concrètement,
qu'est-ce que vous allez faire pour que le conseil soit satisfait des
résultats dans quatre ans ou dans trois ans?
Mme Robic: C'est sûr que, quand on gèle des postes,
ce n'est pas facile d'atteindre certains objectifs. C'est pour cela que je vous
parle de long terme et non pas de court terme. Mais, en parlant de gestes
concrets, je pense qu'on en a posé un certain nombre. Si vous regardez
la composition des comités qu'on a formés depuis le début,
je pense qu'il y a eu une volonté politique des membres du Conseil des
ministres de s'assurer qu'il y ait une représentation dans tous ces
organismes. C'est un début. C'est très peu, je vous l'accorde.
Nous allons continuer dans ce sens. Je sens l'appui de mes collègues
dans ce domaine.
Mais il y a également un changement de mentalité qu'il
faut susciter au Québec. Il y a un discours qu'il faut tenir au niveau,
non seulement du gouvernement, mais de l'industrie privée.
Peut-être qu'à ce moment-là, en tenant un genre de
discours, en faisant découvrir à la population les
qualités et les compétences de ces personnes, on pourra faire un
bout de chemin dans ce domaine.
M. Godin: Mme la ministre, le conseil vous a remis, a remis au
ministère, il y a quelques mois, un avis précisément au
sujet de l'égalité en emploi avec des revendications très
précises. Vous en avez pris connaissance. Quelle est votre position
là-dessus, point par point, s'il y a moyen?
Mme Robic: II faudrait que j'aie le document devant moi. Je vous
avoue que... J'attendais le dépôt du projet de règlement du
ministre de la Justice et je m'attendais à m'asseoir avec ce groupe;
c'est à ce moment, encore une fois, que l'on pourra présenter un
projet et que ce projet touchera les communautés culturelles.
M. Godin: Est-ce que les revendications du conseil des
communautés ont été
intégrées à l'avis du ministère ou du
ministre fait au ministre de la Justice?
Mme Robic: Je m'excuse.
M. Godin: Est-ce que Ie3 revendications du conseil des
communautés, qui ont été présentées à
la commission sur l'égalité en emploi, ont été
intégrées à vos revendications faites à votre
collègue de la Justice?
Mme Robic: Cela a été remis à mon
collègue de la Justice, oui.
M. Godin: Est-ce que le "contract compliance", l'engagement
contractuel, à l'heure actuelle, fait partie de votre manière
d'envisager une solution à ce problème?
Mme Robic: Certainement que je ne le mets pas de
côté. C'est peut-être une solution qu'on aura à
envisager sérieusement.
M. Godin: Est-ce que vous la partagez ou si vous croyez que c'est
un moyen parmi d'autres d'y parvenir?
Mme Robic: C'est un moyen parmi d'autres. C'est peut-être
le seul moyen, mais je suis certainement ouverte à la discussion.
Peut-être que la commission pourra nous faire des recommandations
également à ce sujet.
M. Godin: Donc, on peut conclure que l'engagement contractuel
fait partie des moyens que vous envisagez, Mme la ministre, pour parvenir
à l'objectif que visent et le conseil et le programme du Parti
libéral.
Mme Robic: Certainement.
M. Godin: Et maintenant du gouvernement.
Mme Robic: Certainement.
M. Godin: On n'en a pas plus que cela pour l'instant.
Mme Robic: On n'écarte aucun moyen.
M. Godin: Maintenant, la question que je posais au début,
c'était de savoir quels critères vous avez retenus pour
déterminer qu'une personne devait bénéficier de tel
programme ou non. Quels sont vos critères au ministère pour
déterminer si une personne fait partie d'un groupe visé par le
programme ou non?
Le Président (M. Trudel): Vous comprendrez, M. Godin, que
le comité du ministère de la Justice n'a pas fini de travailler
dans ce domaine. Alors, cela serait prématuré pour moi de
m'avancer et de vous donner certains de ces critères.
M. Godin: Est-ce que le ministère de la Justice va devoir
se pencher vers votre ministère...
Mme Robic: Certainement.
M. Godin: ...pour avoir votre opinion et votre expertise? Est-ce
qu'on peut savoir ici, dans cette commission, quels critères vous allez
suggérer au ministère de la Justice pour que les programmes
visent les personnes qui devraient y avoir droit?
Mme Robic: Encore une fois, je pense que c'est une série
de discussions qui vont avoir lieu à l'intérieur de mon
ministère et avec le comité du ministère de la
Justice.
M. Godin: On parlait d'un programme triennal, Mme la ministre,
pour ce qui touche l'égalité en emploi. Est-ce qu'on peut en
savoir plus sur ce programme?
Mme Robic: Non. C'est un programme triennal qui touche la femme
immigrante. Cela touche plusieurs sujets, entre autres, on travaille...
L'égalité en emploi, cela touche les femmes, mais cela touche
tous les membres des communautés culturelles. On le regarde en ce
sens.
M. Godin: Dans le programme triennal dont vous parlez...
Mme Robic: Cela touche à la femme immigrante. (11 h
15)
M. Godin: Qu'est-ce que vous allez inclure dans ce programme
triennal de manière que mes collègues de la commission' et moi
sachions un peu ce vers quoi on s'en va?
Mme Robic: Comme je vous le disais, dès qu'il sera
déposé, cela nous fera plaisir d'en faire parvenir une copie aux
membres de cette commission.
M. Godin: Vous, personnellement, vous n'avez pas encore fait
votre lit par rapport à ce que devrait contenir ce programme
triennal.
Mme Robic: Je vous avoue que ce que je vois me plaît
beaucoup et cadre très bien avec le programme de notre parti.
M. Godin: Ce que vous voyez dans votre tête ou dans le
programme qui s'en vient? Dans votre esprit à vous ou dans le texte qui
s'en vient? Vous me dites que ce que vous voyez vous plaît beaucoup. Ce
que vous voyez où?
Mme Robic: II y a des personnes qui travaillent dans ce domaine
en ce moment. Ce n'est pas moi qui prépare le document. À mesure
qu'on avance... Voyez-vous, cela paie d'avoir des experts ici. On me dit: Les
thèmes qui seront abordés dans le document seront l'apprentissage
du français, l'accessibilité a l'information, les conditions de
travail et la formation des adultes, l'accessibilité aux programmes de
santé de même qu'aux services sociaux et communautaires, les lois
et règlements de l'immigration ou autres et l'incitation" et le soutien
à la présence des femmes immigrées dans la structure de la
société d'accueil. Vous voyez que c'est pas mal complet. Il y a
plusieurs sujets. À mesure qu'on avance dans la préparation,
comme je vous dis, je suis d'accord avec ce que je vois et ça me
plaît de voir le sérieux du travail qui est fait.
M. Godin: Nous savons que les femmes immigrées au
Québec occupent des emplois souvent au salaire minimum et des emplois
peu rémunérés et peu satisfaisants. Elles sont dans des
ghettos d'emplois féminins, je veux dire des sous-ghettos. Est-ce que
votre ministère a des idées pour sortir ce groupe de personnes de
ces ghettos d'emplois et de sous-salaires?
Mme Robïc: C'est vrai que ces femmes subissent de grandes
injustices quand elles travaillent dans certaines catégories d'emploi
et, parce qu'elles ne connaissent pas la langue, elles sont absolument
démunies, elles ne peuvent pas s'aider elles-mêmes à se
sortir de ces ghettos. Certainement qu'il va falloir se pencher
sérieusement sur ce problème et trouver des solutions qui ne sont
pas faciles, je pense que vous êtes bien placé pour le
réaliser parce que je suis sûre que vous avez certainement
dû essayer d'aider ces femmes. C'est là peut-être que
j'aurai besoin de votre appui quand il s'agira de s'assurer que ces femmes
peuvent connaître leurs droits et là il faudrait leur faire
connaître leurs droits dans leur langue parce qu'elles ne connaissent pas
d'autres choses.
Il faudrait peut-être penser à un affichage à
l'intérieur de certaines compagnies où les femmes pourraient au
moins connaître leurs droits dans leur langue et donner une information
qui puisse les aider. À ce niveau, j'aurai un peu besoin de votre aide,
M. Godin.
M. Godin: Quand vous dites, madame, que vous allez vous pencher
sur le dossier, pensez-vous que les femmes immigrantes vont se réjouir
de tels engagements, que vous allez vous pencher sur le dossier, suivre le
dossier? Vous allez donc vous pencher sur un tas de dossiers pendant
l'année en cours? Attention aux maux de dos, aux maux de reins. Nous
aimerions que ce soit plus concret, Mme la ministre, et que nous sachions ici
en commission, qui est la seule occasion de l'année de se rencontrer,
vous la ministre et nous les membres de la commission et du gouvernement, ce
que vous entendez faire pour que ces problèmes se règlent,
l'égalité dans l'emploi, d'une part, et, d'autre part, la sortie
des ghettos d'emplois dits féminins sous-payés pour les femmes
immigrantes.
Mme Robic: Vous comprendrez, M. Godin, que, si dans six ans vous
n'avez pas réussi à régler tous les problèmes, vous
ne pouvez pas vous attendre que dans quatre mois je vais vous donner toutes les
solutions à ces problèmes. Je vous assure que non on ne perdra
pas des années à faire des rapports et des études. Il y a
le document sur la femme immigrante qui est sur le point d'être
déposé. J'ai déjà donné instruction pour que
tout de suite on puisse mettre en marche certaines mesures concrètes. On
ne fera pas tout du jour au lendemain, mais certainement que nous allons faire
des actions; celles qui peuvent être prises immédiatement seront
prises immédiatement.
M. Godin: Quant aux six ans, je peux vous dire, pour l'avoir
vécu, que le 2 décembre le peuple du Québec a
congédié l'ancien gouvernement et, sur la foi des programmes de
votre parti et des engagements écrits dans les journaux et ailleurs,
vous a confié le mandat de régler les problèmes qu'il
vivait.
Mme Robic: Mais pas le 3 décembre.
M. Godin: Nous ne sommes plus le 3 décembre; nous sommes "
maintenant le 23 avril bientôt le 1er mai, pour les travailleurs et
travailleuses du Québec. Après ces quelques mois et, surtout,
après huit ans dans l'Opposition à méditer et à
réfléchir sur ce que le Québec vivait comme
problèmes et après avoir livré au Québec des
engagements précis imprimés dans les journaux ethniques et
autres, nous trouvons que cela a peu évolué comme
réflexion depuis la victoire de votre parti, devenu le gouvernement le 2
décembre. Nous sommes déçus - personnellement, j'en parle
à titre de membre de l'Opposition - de voir qu'il n'y a rien de nouveau
qui se fait depuis que vous êtes là et que tout ce qu'on a comme
engagement, c'est de se pencher sur la question, de suivre les dossiers et, au
fond, de laisser filer la rivière comme elle allait avant, à peu
de chose près. Donc, où est le gain pour les femmes immigrantes
d'avoir changé de gouvernement le 2 décembre dernier?
M. Maciocia: Si vous permettez, Mme la ministre, je comprends
très bien que,
depuis le 2 décembre, cela fait quatre mois qu'on est là
et que le gouvernement... Vous avez dit que la population vous a rejetés
le 2 décembre justement en acceptant le programme du Parti
libéral. Il faut dire que la population vous a donné neuf ans
pour essayer de résoudre ces problèmes. Vous comprendrez qu'il
faut au moins laisser le temps à la ministre d'essayer de les
résoudre. Il y a seulement quatre mois qu'on a été
élus. Alors, vous comprendrez qu'on a quand même quatre ans et
probablement plus, parce que, constitutionnellement, on a cinq ans, vous le
savez très bien, vous l'avez déjà vécu, plus de
quatre ans, quatre ans et demi pour chaque mandat... Alors, vous comprendrez
qu'on devrait donner ce temps-là à la ministre pour faire valoir
le programme du parti et faire en sorte que la population nous
réélise la prochaine fois justement parce qu'on aura tenu nos
engagements à son endroit.
M. Godin: M. le Président, je pense que cela ne fait pas
quatre mois; cela fait huit ans et quatre mois, bientôt dix ans.
M. Maciocia: On était dans l'Opposition.
M. Godin: Oui, mais dans l'Opposition, justement, on a le temps
de réfléchir et de regarder ce que les clientèles des
ministères souhaitent et veulent. On voit les problèmes de
façon plus objective peut-être. Nous avions l'espoir que dans
cette commission de l'étude des crédits nous aurions à
nous mettre sous la dent des choses beaucoup plus consistantes - Mme la
ministre, je m'excuse de vous le répéter - que ce que nous avons
ce matin qui ne sont que, je le répète, des paroles verbales, ce
qu'on appelle en anglais "jobbering". Nous espérions qu'au moins les
engagements de votre parti dans la campagne électorale auraient des
suites concrètes rapidement. Ce matin était l'occasion pour nous
de vérifier si, effectivement, après huit ans au purgatoire, le
Parti libéral avait réfléchi aux problèmes
vécus par les femmes immigrantes, en particulier sur la question de
l'égalité en emploi qui était une promesse concrète
et formelle, et s'était demandé quels moyens concrets, quels
chemins concrets, précis et palpables seraient présentés
aux citoyennes du Québec. Je suis déçu et je pense que je
ne serai pas le seul.
Mme Robic: Alors, j'espère que votre déception ne
durera pas trop longtemps et qu'on pourra poser des gestes concrets très
bientôt. Cela ne veut pas dire, parce que vous n'avez rien vu
d'éclatant, parce qu'on n'a pas fait les premières pages des
journaux, qu'on ne fait rien. On fait beaucoup. Vous comprendrez qu'il y a des
problèmes complexes. Moi, le 2 décembre, je ne savais pas que je
serais la ministre des
Communautés culturelles et de l'Immigration. Donc, je n'avais pas
étudié le dossier. Il a fallu que je l'étudié, que
je me donne le temps. Personne ne va me forcer la main à prendre des
décisions rapides. Bien au contraire, j'ai l'intention de
connaître et de saisir très bien mes dossiers pour,
précisément, pouvoir mettre en oeuvre les programmes du Parti
libéral auxquels je crois. On n'a jamais dit à la population du
Québec que ces programmes seraient mis en place le 3 décembre.
Plusieurs seront mis en place au cours de notre premier mandat. À ce
moment-là, la population pourra voir que ce n'étaient pas
seulement des paroles mais que c'étaient des actions. Vous savez
qu'avant les actions il faut s'assurer qu'on prend les bonnes mesures pour
arriver à établir nos programmes d'une façon solide et
réaliste.
Le Président (M. Trudel): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Mercier.
M. Godin: Pas d'autres commentaires pour l'instant.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que vous jugez que vous
êtes en mesure d'adopter pour la deuxième fois le programme 2? Je
ferais remarquer qu'on l'a déjà adopté et que j'ai quand
même laissé la discussion se poursuivre.
M. Godin: Une dernière question, Mme la ministre, pourquoi
le programme Tout l'art du monde, parmi d'autres programmes qu'il y avait au
ministère, pourquoi celui-là en particulier?
Mme Robic: Parce que, malgré que c'est un bon programme,
je vous en félicite, c'est peut-être là où cela
faisait le moins mal. Vous avez parlé de qualité de services tout
à l'heure, et alors 50 000 $ dans l'accueil et l'adaptation
c'était plus important à conserver. Et je pouvais très
bien dire qu'on pouvait sauter une année dans ce programme et, si,
l'année prochaine, nos budgets nous le permettent, le remettre sans
endommager la qualité de nos services pour lesquels, dans le fond, nous
existons, le service à l'adaptation, à l'accueil et le service
aux communautés culturelles.
M. Godin: En formation linguistique, Mme la ministre, il y a une
coupure de 3 % du nombre de jours; peut-on savoir pourquoi vous coupez de 3 %?
La formation linguistique, l'entente fédérale provinciale. Est-ce
que vous prévoyez une baisse du nombre des clients?
Mme Robic: Encore en se fiant à ce qui s'est passé
l'année dernière, nous avons réalisé qu'on pouvait
diminuer sensiblement
le nombre d'heures sans pour cela priver qui que ce soit des cours des
COFI.
M. Godin: Quant aux revendicateurs du statut de
réfugié, Mme la ministre, quel est la position du
ministère face au rapport du rabbin Plaut? Est-ce que le
ministère aura un document, un mémoire là-dessus à
soumettre au fédéral, une position officielle du ministère
pour l'appuyer ou nuancer ou modifier en profondeur ou autrement la
recommandation du rabbin Plaut?
Mme Robic: Je pense que vous en aviez fait l'étude au
moment où vous étiez en poste si je ne me trompe pas.
M. Godin: Effectivement, c'était à l'époque.
Qu'est-ce que c'est devenu justement? Ma question est précisément
celle-là, qu'est-ce que c'est devenu depuis le nouvel Eden qui a
commencé le 2 décembre paraît-il?
Mme Rabic: C'est certainement, on pense, un rapport important et
c'est également ce genre de rapport qui va faire partie de toutes nos
discussions avec mon homologue fédéral et en comité
d'ailleurs.
M. Godin: Quelle est votre position, à vous en tant que
ministre, sur ce rapport et sur le mémoire du ministère?
Mme Robic: Comme je vous l'ai dit, je commence à donner
mon opinion en comité et en commission, et après je vous
reviendrai sur la place publique.
M. Godin: Donc, il faudra suivre vos conférences de presse
plutôt que votre commission parlementaire, si je comprends bien.
On propose l'adoption des crédits du ministère, M. le
Président.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que vous êtes
prêt à adopter l'ensemble des crédits du ministère,
M. le député de Mercier?
M. Godin: Oui, M. le Président.
Adoption des crédits
Le Président (M. Trudel): L'ensemble des crédits du
ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration est-il
adopté?
M. Maciocia: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Mme la ministre, en vous
remerciant de votre comparution devant nous ce matin et en remerciant les
membres de la commission pour le ton serein et rapide, je dois dire, avec
lequel la discussion s'est déroulée, j'ajourne les travaux de la
commission sine die.
M. Godin: M. le Président, un dernier mot, si vous le
permettez.
Le Préaident (M. Trudel): M. le député de
Mercier.
M. Godin: D'abord, je voudrais remercier Mme la ministre de nous
remettre une liste ventilée de ses coupures; c'est une tradition qui
devrait être maintenue dans l'avenir. Deuxièmement, nous
souhaitons, en terminant, que nous passions du stade des engagements, des
promesses et des paroles verbales à celui plus concret des engagements
formels de la ministre et du ministère pour que les problèmes
déjà mentionnés soient résolus pour les femmes
immigrantes et pour l'égalité en emploi des groupes ethniques au
Québec. Je vous avoue que, pour l'instant, nous avons peu à nous
mettre sous la dent et surtout peu de progrès à dévoiler
aux clientèles du ministère, que cette commission attendait avec
impatience. Je pense que, malheureusement, ils auront peu à se mettre
sous la dent, eux aussi, par rapport aux progrès qui devraient se
concrétiser le plus tôt possible, je le souhaite et je
l'espère, sinon, nous vous reverrons peut-être dans des termes
moins gentils, polis et bon chic, bon genre.
Mme Robic: M. Godin, j'ai la réputation d'avoir
été une femme d'action; je vais essayer de conserver cette
réputation à l'intérieur de mon ministère.
Le Président (M. Trudel): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Mercier. Les travaux de la commission sont
ajournés sine die.
(Fin de la séance à 11 h 31)