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(Onze heures vingt-trois minutes)
Le Président (M. Trudel): À l'ordre, s'il vous
plait!
La commission permanente de la culture reprend son étude
détaillée du projet de loi 61, Loi modifiant la Loi sur la
Société de radiotélévision du Québec. Au
moment de se quitter, à minuit, hier soir, la parole appartenait au
député de Lac-Saint-Jean à qui il reste neuf minutes sur
son intervention concernant l'article 6.1. M. le député de
Lac-Saint-Jean.
Je m'excuse, M. le député, pour les remplaçants
vous remplacez M. Godin (Mercier) et, de l'autre côté, on ne m'a
pas fait part de quelque remplacement que ce soit. Allez-y, M. le
député.
Fonctions de la société (suite)
Reprise du débat sur la motion
proposant
qu'elle fasse la promotion active d'une
production provenant des régions
M. Brassard: Alors, M. le Président, j'en étais
à dire hier, vers minuit, qu'il s'agissait, quant à nous, d'un
appel ultime que nous lancions au ministre pour qu'il nous donne en quelque
sorte ce que je pourrais appeler un gage de bonne foi. Car à maintes
reprises il a affirmé son intention de maintenir, de perpétuer,
d'encourager, de soutenir la production en régions et de faire appel
dans une large mesure aux firmes indépendantes, aux producteurs
indépendants, aux artisans qu'on retrouve en régions, qui
déjà ont reçu des contrats de production de la part de
Radio-Québec.
À la mission de Radio-Québec, qu'on retrouve à
l'article 20 de la loi actuelle, nous proposons un amendement qui indiquerait
de façon très claire dans la loi cette intention maintes fois
exprimée par le ministre. Je rappelle l'amendement? À cette fin,
celle d'exploiter une entreprise de radiotélévision
éducative Radio-Québec doit promouvoir activement le
développement et la diffusion d'une production
télévisée en provenance des régions.
M. le Président, cet aspect des choses a été retenu
et identifié par le CRTC dans sa décision concernant
Radio-Québec. Je vous en donne un extrait: "Radio-Québec, disait
le CRTC, a également fait part de son intention de demeurer une
télévision régionalisée. Cette
régionalisation a connu un développement important depuis le
dernier renouvellement de la licence et le territoire québécois
est maintenant divisé en neuf régions, chacune dotée d'un
comité permanent élu, d'un budget, d'un personnel distinct et de
moyens de production d'émissions." Donc, le CRTC reconnaissait que le
volet régionalisation de Radio-Québec était un volet
majeur et important.
Il est vrai que les instances régionales disparaissent, mais nous
souhaiterions par cet amendement qu'à tout le moins la production
régionale soit reconnue et que la promotion du développement de
la production en provenance des régions soit également clairement
reconnue dans le projet de loi. D'autant plus que la Régie des services
publics reconnaissait, de son côté, après examen de la
programmation éducative de Radio-Québec, ce qui suit: "Le
cheminement éducatif, quoique présent dans l'élaboration
de sa programmation nationale, est davantage articulé dans sa
programmation régionale".
La Régie des services publics, après avoir examiné
et scruté la programmation de Radio-Québec, reconnaissait que,
pour ce qui est du caractère éducatif de la programmation, il
était davantage articulé dans la programmation régionale
de Radio-Québec. C'est quand même une affirmation importante par
un organisme public qui a profondément et longuement
étudié la programmation de Radio-Québec. "La programmation
régionale, disait également la Régie des services publics,
possède toutes les caractéristiques d'une programmation
éducative." Cela est important. Cela veut dire que les émissions
produites en régions respectaient scrupuleusement, même mieux,
même davantage, selon la Régie des services publics, que la
programmation nationale, le caractère éducatif que doit avoir la
programmation d'une télévision éducative, cela va de
soi.
Donc, ce que nous demandons - c'est vraiment un gage de bonne foi de la
part du ministre - c'est d'accepter qu'on introduise un paragraphe dans
l'article précisant le mandat, l'objet, la vocation de
Radio-Québec, paragraphe dans lequel la société s'engage
à promouvoir le développement et la diffusion d'une production
télévisée en provenance des régions. Cela
m'apparaît un compromis vraiment ultime qu'on demande au ministre de
faire. Sinon, on va être obligé de constater que ses grandes
déclarations sur la continuation de la production d'émissions
en
régions ne sont pas très sérieuses. Si c'est
maintenu pour cette année, cela risque beaucoup de disparaître
dans les années subséquentes. Le refus du ministre d'accepter un
amendement de cette nature nous inquiète beaucoup, cela nous
paraît louche; cela nous porte à considérer que les
intentions du ministre ne sont pas sérieuses et qu'on assiste,
présentement, simplement à une étape qui en verra d'autres
qui nous conduiront à l'élimination pure et simple des bureaux
régionaux maintenus et, également, de toute forme de production
en régions. C'est notre inquiétude.
Le ministre aurait l'occasion de dissiper cette inquiétude qui
nous habite tout simplement en acceptant cet amendement; s'il l'accepte, on
considérera vraiment comme sérieuse l'intention du ministre de
poursuivre la production d'émissions en provenance des régions.
S'il le refuse, je vous avoue bien franchement que notre inquiétude va
grandir et qu'on va arriver è la conclusion qu'on se trouve devant une
stratégie étapiste, si vous me permettez l'expression. Dans un
premier temps, on supprime les comités régionaux, on ferme
quelques bureaux en régions, on en maintient quelques-uns ouverts, on
prétend qu'on va poursuivre la production d'émissions en
régions. Mais, cela sera suivi d'une autre étape et tout cela va
disparaître purement et simplement. Toute trace de régionalisation
va également disparaître.
Le ministre est donc appelé à nous donner un gage de bonne
foi, un gage de bonne volonté. Cela nous apparaît raisonnable.
C'est un amendement qui est un compromis vraiment ultime et l'acceptation par
le ministre de cet amendement nous rassurerait partiellement, sinon totalement.
Je vous remercie, M. le Président,
Mme Juneau: II vous reste encore quatre minutes.
Le Président (M. Trudel): Merci, M. le
député de Lac-Saint-Jean. Je vais suspendre une fraction de
seconde les travaux de la commission.
(Suspension de la séance à 11 h 31)
(Reprise à 11 h 38)
Le Président (M. Trudel): À l'ordre, s'il vous
plaîtî Nous reprenons nos travaux. M. le député
de...
M. French: Non, non, le ministre était absent.
Le Président (M. Trudel): ...Lac-Saint-Jean.
M. French: Le député de Lac-Saint-Jean a
certainement le droit de continuer.
M. Brassard: C'est simplement pour lui résumer mon
intervention en lui disant que cela nous apparaît, compte tenu des
intentions qu'il a maintes fois exprimées de maintenir la production
télévisée en provenance des régions, une occasion
pour lui, en ajoutant ce paragraphe qui précise le mandat et la vocation
de Radio-Québec, de concrétiser cette intention dans son texte
législatif. Je concluais en disant que, sinon, notre inquiétude
grandirait face à ses intentions. On craindrait beaucoup que ce ne
soient que des voeux pieux et que, dès la prochaine année
financière, toute trace de régionalisation et de production
régionale disparaisse purement et simplement.
M. Boulerice: On va voir ce qui se passe.
M. Brassard: On parle ici de promotion. Donc, ce n'est pas une
obligation ferme qui est faite à la société
Radio-Québec; on indique simplement qu'en matière de
programmation éducative elle devra, à cette fin, promouvoir le
développement et la diffusion d'une production en provenance des
régions. Cela m'apparaît, en tout cas, une façon pour le
ministre d'intégrer dans son projet de loi l'intention qu'il a maintes
fois manifestée de maintenir la production en provenance des
régions.
Le Président (M. Trudel): Merci, M. le
député de Lac-Saint-Jean. M. le député de
Saint-Jacques, avez-vous une intervention à faire sur l'article 6.1?
M. Boulerice: Je n'ai pas mon dossier.
Le Président (M. Trudel): Un amendement proposé par
la députée de Johnson hier soir, en toute fin de
soirée.
M. Brassard: Cela se trouve à amender l'article 20.
M. Boulerice: Je m'excuse de mon retard, M. le Président,
mais vous comprendrez que ma fidélité première va d'abord
et avant tout aux électeurs de Saint-Jacques. Ce ne sont pas les
commissions parlementaires qui vont m'élire, mais les citoyens et
citoyennes de Saint-Jacques. Alors, ils auront toujours priorité pour
moi, quelles que soient les activités de ce Parlement.
Quant à l'amendement proposé par Mme la
députée de Johnson d'ajouter à l'article 20 de la Loi sur
la Société de radiotélévision du Québec,
après le deuxième alinéa, celui qui suit: "À cette
fin, elle doit promouvoir activement le développement et la diffusion
d'une production télévisée en provenance des
régions du Québec", si l'on veut continuer à donner
un sens et une signification à une radiotélévision qui,
comme le dit le ministre, continuera quand même d'avoir certaines
antennes et certains centres de production dans ce qu'il a appelé les
régions périphériques des régions, je pense qu'on
ne peut en arriver à ce qu'il souhaite faire maintenant de
Radio-Québec si on n'inclut pas l'amendement de la députée
de Johnson.
Si on lit l'article tel quel: "La société a pour objet
d'établir, de posséder et d'exploiter un service de production de
documents audiovisuels et de radiotélévision", je pense que c'est
un article qu'on pourrait qualifier de "drab" dans le sens que cela ne
précise aucunement quels sont les endroits où peut être
établi, possédé et exploité ce service de
production de documents audiovisuels. On dit aussi: "La société a
principalement pour objet d'établir et d'exploiter une entreprise de
radiotélévision éducative sur l'ensemble du territoire".
Quand on dit "exploiter", je pense qu'il faut également lui donner un
sens; donc, le sens qui lui est donné est de promouvoir activement le
développement et la diffusion d'une production
télévisée en provenance des régions du
Québec.
Je vous ferai grâce des interventions que j'ai faites hier
à ce sujet, en vous rappelant qu'il existe actuellement des
sociétés indépendantes qui travaillent en collaboration
avec la Société de radiotélévision du
Québec, avec même certaines radios communautaires qui, elles, font
le pont avec la société Radio-Québec également, qui
ont développé une expertise et qui ont surtout formé des
techniciens et des techniciennes, des professionnels des techniques
audiovisuelles. Le fait de ne pas permettre en régions une production
télévisée va équivaloir à appauvrir ces
régions, d'une part, en ce qui concerne le contenu intéressant
qu'elles ont déjà eu l'honneur de nous présenter et,
deuxièmement, va forcer l'exil, une espèce de déportation
des talents vers la région métropolitaine sans qu'on ait
l'assurance que les compétences qu'ils ont su acquérir au cours
des années en régions pourront être utilisées. C'est
le sens de l'intervention que je voulais faire quant à l'amendement de
la députée de Johnson. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): Merci, M. le
député de Saint-Jacques. Est-ce que d'autres
députés veulent intervenir sur le projet d'amendement de
l'article 6.1? M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques?
M. French: Là-dessus, M. le Président, encore une
fois, je me trouve essentiellement devant la même situation qu'avec la
deuxième partie de l'amendement précédent.
Ce qui nous est offert ici traduit, en compréhension mutuelle
à l'intérieur de la commission, fidèlement mes intentions
et les intentions du gouvernement à l'endroit de Radio-Québec,
mais ne traduit pas de telles intentions aux yeux d'un lecteur averti des lois
constitutives des institutions publiques du gouvernement du Québec.
L'objet d'une loi constitutive relève de toute une série
d'interprétations et de compréhensions qui m'échappent en
détail, mais qui, certainement, nous amèneraient à nous
poser des questions sur "en provenance des régions du Québec".
Cela ne veut pas dire, je pense, ce que l'Opposition voudrait que cela dise.
Cela devient très difficile de lui donner un sens précis. Il y a
des moments où j'aimerais ajouter à cet article quelque chose qui
traduirait les diverses réalités de la société
québécoise ou quelque chose de cet ordre. Je ne pourrai pas dans
les circonstances accepter un ajout aussi précis que cela qui risquerait
d'avoir des retombées juridiques pour lesquelles je ne peux
répondre actuellement puisque je ne suis pas expert, je ne dispose pas
de l'expertise.
Je ne vois pas très bien comment on pourrait régler cela
sur le coin de la table. Ce n'est pas la première fois que j'entends
cela de la bouche d'un ministre, mais c'est la première fois que je
l'entends de ma bouche. J'ai fait la même chose que nos amis d'en face.
À plusieurs reprises, j'ai soumis des amendements et j'ai entendu le
ministre dire: Sur le coin de la table, il n'est pas possible de faire un
ajustement ou un amendement de ce genre. Je ne pourrais pas offrir, je pense,
à mes amis d'en face une garantie législative de
l'immortalité de la mission régionale de Radio-Québec du
type qu'ils recherchent. Je ne pense pas que cela soit possible. Cela risque
d'être un exercice qui plairait à tout le monde pendant un bout de
temps, mais qui serait aussi facilement contournable, si la bonne foi est
présente, mais que le manque des ressources se fait sentir, que tout
autre genre de garantie orale ou d'engagement que je prendrais et que j'ai
déjà pris en Chambre et ailleurs.
Le Président (M. Trudel): Merci, M. le ministre. M. le
député de Saint-Jacques.
M. Boulerice: J'aurais une question au ministre. Je comprends, M.
le ministre, que vous me dites qu'un ministre n'est pas une compétence,
mais une autorité et que sa compétence, il la trouve dans son
personnel. Mais je crois que vous avez un conseiller juridique qui pourrait
nous donner des précisions quant aux impacts juridiques que vous ne
pouvez pas préciser.
M. French: Honnêtement, si je croyais que c'était
possible d'incarner dans les... Je
l'ai consulté, M. le député. Si c'était
possible, et il m'a dit... Je ne peux pas vous donner des avis juridiques. Le
problème, c'est qu'il n'est pas possible...
M. Brassard: II faudra recourir à la loi sur
l'accès à l'information.
M. French: Je parle des avis juridiques, je pense qu'ils sont
protégés quand même, M. le député de
Lac-Saint-Jean. C'est cela qui est frustrant. Lorsque j'étais de l'autre
côté, je disais: Bien oui, 26 exemptions et je pense que c'est une
des 26. "La société a principalement pour objet d'établir
et d'exploiter une entreprise de radiotélévision éducative
sur l'ensemble du territoire québécois". Il m'apparaît
difficile de faire mieux que cela. La volonté est clairement là
et l'ajout qui est fait, il me semble, vient davantage compliquer les choses
qu'autrement et, surtout, il ne constitue pas le genre de garantie que voudrait
voir l'Opposition. Je m'excuse, mais je ne vois pas très bien comment je
pourrais accéder à son désir légitime à cet
égard.
Une voix: C'est inquiétant.
M. Boulerice: Si je comprends bien, M. le ministre, vous dites
que vous êtes bien prêt à présenter la
réalité du Québec, sauf que, pour la présenter, le
canevas va se faire à Montréal et ne se fera pas dans les
régions; c'est ça?
M. French: Ce n'est pas du tout cela, M. le député,
si vous avez bien écouté ce que j'ai dit.
M. Boulerice: J'ai écouté, mais je n'ai pas saisi
exactement.
M. French: Ce que j'essaie d'indiquer au député,
c'est que je m'imagine mal la forme des mots qu'on pourrait trouver et qui
traduiraient davantage les intentions que nous avons en commun pour
Radio-Québec que le deuxième alinéa de l'article 20
actuel. C'est aussi simple que cela. Je veux bien me rendre à vos
préoccupations, mais mon problème, c'est de respecter, cependant,
le genre de contrôle qu'on me demande de respecter lorsque j'ai mandat de
faire des amendements en commission parlementaire et surtout de ne pas ajouter
à nos statuts des éléments qui sont essentiellement des
détails administratifs ou les spécifications administratives
d'une volonté du législateur.
Je me suis fait dire à deux, trois ou quatre reprises par
les penseurs du Comité de législation, par l'entremise de mon
conseiller juridique, que je n'ai pas l'autorité d'aller trop loin et de
faire du droit nouveau. Je ne me "truste" pas pour le faire et mon conseiller
juridique n'est pas habilité à le faire, non plus.
Le Président (M. Trudel): S'il n'y a pas d'autres
interventions, je vais mettre la...
M. Gardner: Le député de Sherbrooke n'étant
pas là, est-ce que je peux demander le vote, M. le Président?
Le Président (M. Trudel): Sûrement, M. le
député d'Arthabaska. Je vais donc relire...
Une voix: Où est-il? Il y a vraiment un manque de
discipline.
M. Boulerice: Je pourrais vous prêter sa cassette.
M. Gardner: C'est comme le député de
Saint-Jacques.
Le Président (M. Trudel): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Mme Hovington: M. le Président, le député de
Sherbrooke m'a averti hier de son absence aujourd'hui. Ce n'est pas un manque
de discipline du côté des ministériels. Il avait une raison
valable d'être absent aujourd'hui.
M. Boulerice: Ses électeurs sont plus importants que la
commission.
Le Président (M. Trudel): Merci, Mme la
députée de Matane. Si vous me le permettez, dans un silence quasi
religieux auquel le député de Saint-Jacques est invité
à participer, je vais relire l'amendement proposé par Mme la
députée de Johnson. Le projet de loi modifiant la Loi sur la
Société de radiotélévision du Québec est
modifié par l'insertion, après l'article 6, de l'article 6.1 dont
le texte est le suivant: "6,1. L'article 20 de la Loi sur la
Société de radiotélévision du Québec est
modifié par l'addition, après le deuxième alinéa,
de l'alinéa suivant: À cette fin, elle doit promouvoir activement
le développement et la diffusion d'une production
télévisée en provenance des régions du
Québec".
Le vote ayant été demandé, je présume, Mme
la députée de Johnson, que vous allez demander un vote par appel
nominal.
Mme Juneau: Vote par appel nominal, M. le Président.
M. Boulerice: Certainement.
Le Président (M. Trudel): Merci. M. French
(Westmount)?
M. French: Contre, M. le Président. Le Président
(M. Trudel): M. Audet
(Beauce-Nord)?
M. Audet: Contre, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): M. Boulerice
(Saint-Jacques)?
M. Boulerice: Pour.
Le Président (M. Trudel): M. Gardner (Arthabaska)?
M. Gardner: Contre, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): M. Brassard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Brassard: Je suis pour, évidemment.
Le Président (M. Trudel): M. Hains (Saint-Henri)?
M. Hains: Contre.
Le Président (M. Trudel): Mme
Hovington (Matane)?
Mme Hovington: Contre.
Le Président (M. Trudel): M. Maciocia (Viger)?
M. Maciocia: Contre.
Le Président (M. Trudel): Mme Juneau, est-ce que
j'ai...
Mme Juneau: Non.
Le Président (M. Trudel): Je m'excuse, Mme Juneau
(Johnson)?
Mme Juneau: Pour.
Le Président (M. Trudel): Merci.
Mme Juneau: C'est parce que vous l'aviez écrit d'avance,
je suppose, M. le Président?
Le Président (M. Trudei): Moi, je ne l'écris pas.
Mme la secrétaire, le résultat?
La Secrétaire: 3 pour, 6 contre et 1 abstention.
Le Président (M. Trudel): La proposition est
rejetée par 6 votes contre, 3 pour et 1 abstention.
Nous passons maintenant à l'article 7. Je me permets de le lire
bien rapidement, à haute et intelligible voix, comme on le disait dans
le temps. "L'article 21 de cette loi est remplacé par le suivant: La
société peut: 1 acquérir, utiliser ou céder les
documents, droits d'auteur, marques de commerce, brevets d'invention, permis ou
concessions nécessaires à la réalisation de ses objets; 2
acquérir, produire, coproduire, distribuer ou céder du
matériel et des productions audiovisuelles, leurs produits
dérivés et documents d'accompagnement; 3° utiliser tout mode
de télédiffusion et de télécommunications pour la
réalisation de ses objets". M. le ministre, sur l'article 7.
M. French: L'article 7 est une modernisation de l'ancien article
21 en tenant compte des changements technologiques et économiques dans
les domaines de la télédiffusion et des
télécommunications. Le premier paragraphe de cet article 7 ou du
nouvel article 21 remplace le premier paragraphe de l'ancien article 21. Les
deuxième et troisième paragraphes introduisent du droit nouveau.
Le second paragraphe autorise ta société à, entre autres,
agir comme producteur ou distributeur de toute production audiovisuelle. Le
troisième paragraphe permet d'utiliser les nouveaux moyens de
communication qui sont maintenant caractéristiques des
télévisions éducatives dans d'autres juridictions.
Le Président (M. Trudel): M. le député de
Lac Saint-Jean.
M. Brassard: On a peu de choses à dire sur cet article,
sauf que le ministre vient de nous dire qu'il introduit du droit nouveau. Il
fait preuve de beaucoup d'audace pour ce qui est de l'article 21.
M. French: Non. M. le député de Lac-Saint-Jean.
Excusez-moi! Non.
M. Brassard: Oui, mais vous venez de le dire que vous introduisez
du droit nouveau.
M. French: Non. Ce que j'ai dit, c'est que je ne pourrais pas,
à la suite d'une intervention à 23 h 30 la veille, le lendemain
matin trouver une formule qui traduirait en droit nouveau les intentions que
nous avons de part et d'autre dans un domaine dont je ne savais pas, avant 23 h
30 hier soir, qu'il allait être évoqué. Cet
élément de droit nouveau a été évalué
à la suite de certains besoins d'abord et, ensuite, par les experts en
droit ou en rédaction des lois du gouvernement, du ministère de
la Justice et du Conseil exécutif. C'est pour cela. Je m'excuse, mais ce
n'est quand même pas la même situation.
M. Brassard: Est-ce que je pourrais terminer, si vous le
permettez?
Le Président (M. Trudel): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Je voudrais simplement signaler que le ministre
affirme qu'il introduit du droit nouveau. Il a, évidemment, j'en
conviens, pris toutes les dispositions requises pour s'assurer que tout cela se
fait dans l'ordre et selon les balises imposées par le Comité de
législation du gouvernement. J'en conviens. S'il introduit du droit
nouveau à l'article 21, c'est qu'il y a donc pensé. Il a
prévu cela. Il a cogité tout cela. il a consulté. Il en a
discuté avec ses conseillers, forcément, pour en arriver à
introduire du droit nouveau à l'article 21.
J'exprime simplement de l'étonnement que, pourtant, ayant maintes
fois manifesté son intention de maintenir la production en
régions, de l'encourager et de la promouvoir, le ministre n'ait pas cru
bon, dans ce cas-là, de procéder aux consultations, à la
réflexion et aux discussions qui auraient pu l'amener, lui-même
à introduire du droit nouveau sur cette question. C'est simplement cela
que je voulais dire, M. le Président.
M. French; M. le Président, si vous me le permettez...
Le Président (M. Trudel): Oui.
M. French: ...c'est que j'ai trouvé le deuxième
alinéa de l'article 2Q suffisant comme mandat statutaire pour accomplir
le volet régional du mandat général. J'apprends que nos
amis d'en face ne sont pas d'accord. J'accepte cela. C'est leur droit de ne pas
être d'accord. Mais c'est quand même une situation
différente. Dans le cas qui nous concerne, soit l'article 21, ii y a eu
des changements importants et la société elle-même a
demandé d'avoir formellement les pouvoirs de faire des choses.
D'ailleurs, on me dit que c'est ce qu'ils faisaient déjà. Ils
trouvaient normal et important d'ailleurs, au moment où on étudie
le projet de loi, que cet aspect de leurs pouvoirs soit clarifié.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que d'autres
députés veulent intervenir sur l'article 7?
M. Boulerice: L'expression de mon dépit me fait perdre
contenance, M. le Président. Donc, je passerai.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que l'article 7 est
adopté sur division?
M. Gardner: Voilà.
Mme Juneau: Sur division.
Durée des mandats des membres du conseil
d'administration
Le Président (M. Trudel): Alors, l'article 7 est
adopté sur division. Nous passons maintenant à l'article 8 qui se
lit comme suit: "Les membres du conseil d'administration de la
société visés par le paragraphe d de l'article 6 de la Loi
sur la Société de radiotélévision du Québec
(LRQ, chapitre S-ll.l), en fonction le (indiquer ici la date de la sanction de
la présente loi), le demeurent jusqu'à la date
déterminée par le gouvernement." M. le ministre.
M. French: Je pense que l'article parle par lui-même. Le
gouvernement, par décret, déterminera la date de la fin du mandat
des administrateurs visés. Cela fait partie des articles transitoires
nécessités par la loi. (12 heures)
Le Président (M. Trudel): M. le député.
M. Brassard: II y a, quand même, un article sur la
durée des mandats. À l'article 8 de la loi actuelle, "les
administrateurs sont nommés pour une période qui ne peut
excéder cinq ans dans le cas du P.-D.G. et trois ans dans le cas de
chacun des autres administrateurs." Cet article demeure en vigueur. L'article 8
du projet de loi actuel est balisé par l'article 8 de la loi
actuelle.
M. French: C'est vrai.
M. Brassard: Trois ans pour les administrateurs et cinq ans, ce
sont des maximums?
Le Président (M. Trudel): M. le ministre.
M. French: Nous avons déjà mis fin, par les
articles précédents, aux mandats des membres du conseil
d'administration. Cet article les reconduit temporairement jusqu'au
décret. Le décret fait table rase et nous renommons un nouveau
conseil d'administration.
M. Brassard: Par des nouveaux articles. M. French: C'est
cela.
M. Brassard: Et en respectant l'article 8: cinq ans pour le
P.-D.G. et trois ans pour les administrateurs.
M. French: Je ne pense pas que le P.-D.G. soit affecté,
cependant. Mais si vous me demandez: Dans vos nouvelles nominations? je ne peux
pas excéder trois ans, d'après l'article 8. Je pourrais
peut-être, cependant, si je reconduis les membres actuels, convenir avec
eux que ce serait jusqu'à la fin du mandat qu'ils auraient eu de toute
façon ou quelque chose de cet ordre-là.
M. Brassard: D'accord. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): L'article 8 est adopté.
Je fais lecture de l'article 9 qui est, évidemment, un article de
rigueur: "La présente loi entre en vigueur le (indiquer ici la date de
la sanction de la présente loi) à l'exception de l'article 5 qui
entre en vigueur le 1er septembre 1986." M. le ministre.
M. French; On en a vu d'autres.
M. Boulerice: Je n'en ai jamais vu comme cela.
M. French: Je félicite le député de
Saint-Jacques.
M. Boulerice: Cela devrait être pour l'ensemble de la
loi.
Le Président (M. Trudel): C'est son premier article, M. le
député.
M. French: C'est son premier article transitoire, mais lui aussi
va en voir d'autres.
M. Brassard: L'exception de l'article 5...
M. French: Ah, c'est pour l'année financière.
M. .Brassard: C'est pour les dates, les années
financières. Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Maintenant
j'appelle l'adoption du titre de la loi: Loi modifiant la Loi sur la
Société de radiotélévision du Québec.
M. Brassard: Est-ce que l'on peut ajouter: et liquidant la
régionalisation?
Le Président (M. Trudel): Cela me fait penser aux lois
d'un certain premier ministre d'il y a 30 ans.
M. Boulerice: La loi du cadenas en régions.
Une voix: C'est un beau titre.
M. French: Adopté.
Le Président (M. Trudeî): Adopté.
Mme Juneau: Est-ce que c'est la loi du cadenas?
Une voix: Oui, il l'adopte. Mme Juneau: Ah!
Le Président (M. Trudel): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Brassard: Vote par appel nominal.
Le Président (M. Trudel): Vote par appel nominal. Alors,
sur l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, M. French
(Westmount)?
M. French: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): M. Audet (Beauce-Nord)?
M. Audet: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): M. Boulerice
(Saint-Jacques)?
M. Boulerice: Contre.
Le Président (M. Trudel): M. Gardner (Arthabaska)?
M. Gardner: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): M. Brassard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Brassard: Contre.
Le Président (M. Trudel): M. Hains est parti. Mme
Hovington (Matane)?
Mme Hovington: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): Mme Juneau (Johnson)?
Mme Juneau: Contre.
Le Président (M. Trudel): M. Maciocia (Viger)?
M. Maciocia: Pour.
Le Président (M. Trudel): Mme Pelchat (Vachon)?
Mme Pelchat: Pour.
La Secrétaire: 6 pour, 3 contre et 1 abstention.
Le Président (M. Trudel): L'ensemble du projet de loi 61,
Loi modifiant la Loi sur la Société de
radiotélévison du Québec, est adopté. M. le
ministre.
M. French: M. le Président, je veux remercier l'Opposition
pour sa contribution importante à l'atmosphère civile, polie et
respectueuse qui a régné pendant nos études et nos
délibérations. C'est tout à son honneur et j'en suis
très reconnaissant.
Le Président (M. Trudel): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, je voudrais également
remercier le ministre et lui dire que nous considérons toujours,
même à la fin de l'étude détaillée, qu'il est
un parfait gentleman, mais que ce qu'il est en train de faire est vraiment le
saccage d'une expérience enrichissante qui était en cours.
M. Boulerice: M. le Président, je me permettrai d'ajouter
que, dans la longue liste des deux de pique qu'il a rejetés, je me suis
senti "part of them". Ils ont ma solidarité et on se reverra.
M. Brassard: À bientôt.
Le Président (M. Trudel): Merci, M. le
député de Saint-Jacques. Avant d'ajourner les travaux sine die
puisque la commission a accompli son mandat, je tiendrais à remercier
tous les membres de la commission pour le ton - je le répète
souvent, mais c'est tout à fait le cas et c'est toujours le cas à
la commission de la culture, malgré certains projets plus difficiles ou
plus délicats que d'autres - civilisé et courtois avec lequel se
sont déroulés nos débats depuis plus d'une vingtaine
d'heures maintenant. J'en félicite tant les membres de l'Opposition que
les membres...
M. Brassard: Nous avons oublié, M. le Président, de
vous remercier...
Le Président (M. Trudel): ...du parti
ministériel.
M. Brassard: ...pour la conduite de ces travaux avec beaucoup de
doigté et de compétence.
Le Président (M. Trudel): Je vous remercie M. le
député. Alors, la commission ayant accompli son mandat...
M. Boulerice: Heureusement qu'on n'a pas demandé le vote
de l'autre bord!
Le Président (M. Trudel): ...ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 12 h 7)