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(Oix heures dix minutes)
Le Président (M. Trudel): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de la culture se réunit ce matin, afin de
procéder à la vérification des engagements financiers des
ministères... Est-ce qu'on va suspendre tout à l'heure,
madame?
Une voix: On va suspendre.
Le Président (M. Trudel): On va suspendre. ...des
ministères des Communautés culturelles et de l'Immigration et des
Communications pour les mois de janvier à septembre 1987. Mme la
ministre, je vous souhaite la bienvenue encore une fois au sein de la
commission. Nous avons quorum, je le constate. Est-ce qu'il y a des
remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, M. Biais (Terrebonne) remplace M.
Brassard (Lac-Saint-Jean).
Le Président (M. Trudel): D'accord. Nous allons
procéder sans plus tarder, car l'Opposition a demandé une heure,
je pense, pour cette séance de vérification des engagements
financiers. Alors, M. le député de Saint-Jacques, qui êtes
critique en matière d'immigration et des communautés culturelles,
je vous cède la parole. J'imagine que vous allez appeler les engagements
que vous voulez examiner et que les autres seront considérés
comme étant vérifiés en liasse.
M. Boulerice: M. le Président, Mme la ministre
apprécie beaucoup que je donne une note multiculturaliste à son
ministère, alors bonjour, "bon dia", 'buenas dias", "gutten morgen",
vous en ajoutez encore d'autres.
Mme Robic: Si jamais vous accédez au pouvoir, vous allez
faire un bon ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration
avec vos connaissances de plusieurs langues.
M. Boulerice: C'est effectivement ce que les autorités
culturelles me disent.
Mme Robic: Mais vous allez peut-être être
obligé d'attendre longtemps, par exemple.
M. Boulerice: On ne sait jamais ce que l'avenir nous
réserve. Mon père m'a toujours dit que la politique,
c'était comme les AA, qu'il fallait vivre cela 24 heures à la
fois.
Mme Robic: II avait raison.
M. Boulerice: Oui, cela va être gris ce soir, vous avez
bien raison, surtout que c'est gris depuis le 2 décembre 1985 mais,
enfin, c'est une autre histoire?
Une voix: Cela a été gris depuis quelques
semaines.
Communautés culturelles et Immigration
Janvier
M. Boulerice: Alors, janvier 1987, l'engagement 6: une subvention
au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui est
la contribution du Québec aux fins d'aider au rapatriement en
République démocratique populaire du Laos de
réfugiés présents dans les camps de Thaïlande. Je
vois qu'il y a un engagement de 25 000 $. Est-ce que c'était pour le
déroulement de l'opération comme telle? Oui.
Mme Robic: Oui, et on est très fier d'ailleurs de cette
participation pour aider ces gens à retourner dans leur pays d'origine.
Je pense que c'est un programme important. On était très fier d'y
contribuer.
M. Boulerice: Je vais vous poser une autre question. Je sais que
vous avez un fonds d'aide aux réfugiés. Il y avait, il y a deux
ans, un fonds d'aide aux réfugiés et aux sinistrés et vous
l'avez, comme on dit, divisé en deux. Je veux faire la distinction entre
celui des réfugiés, que vous avez conservé et, le fonds
d'aide aux sinistrés qui a été donné au
ministère des Relations internationales, c'est bien cela?
Mme Robic: C'est bien cela. Cela a été fait sous
votre gouvernement.
M. Boulerice: Parce que, hier, j'interrogeais votre
collègue, le député de Jean-Talon, qui nous disait qu'il
n'avait pas de budget spécifique pour l'aide aux sinistrés.
Mme Robic: Alors, c'est â lui à répondre
à ces questions puisque le fonds appartient au ministère des
Relations internationales. Je n'ai pas à répondre des budgets du
ministère des Relations internationales. Mon budget d'aide aux
réfugiés est de 285 000 $ que j'octroie à la suite de
demandes qui m'arrivent et qui sont vérifiées par mon
ministère, soit par des groupes de différentes Églises,
soit par des haut-commissaires des Nations unies. D'ailleurs, l'an dernier,
j'ai octroyé une subvention à la suite d'une demande que ta
député de Maisonneuve m'avait faite, qui vient d'arriver
d'ailleurs...
M. Boulerice: Je ne sais pas, moi, puisque c'était sous la
juridiction de votre ministère, je pense que pour se désengager
moralement complètement, je voudrais vous suggérer de regarder
cela avec votre collègue des Relations internationales. Je trouve cela
un peu bizarre.
Mme Robic: J'ai pleine confiance en mon collègue des
Relations internationales qui peut très bien gérer son
ministère. Je pense que ce fonds lui appartient et je vais lui faire
confiance...
M. Boulerice: Mais il ne fui appartient pas, il n'y en a pas.
Mme Robic: ...en ce qui a trait à sa gestion.
M. Boulerice: Je vous ai répondu qu'il n'y en avait
pas.
Mme Robic: C'est sur demande.
M. Boulerice: C'est sur demande seulement. Il y en avait une
partie chez vous. L'engagement 6 est vérifié, M. le
Président.
Le Président (M. Trudel): L'engagement 6 est
vérifié
M. Boulerice: L'engagement 7 est, je suppose, de même
nature, la subvention pour les réfugiés en provenance du
Mozambique installés au Malawi, toujours aussi pour le
déroulement de l'opération. Vérifié.
Le Président (M. Trudel): L'engagement 7 est
vérifié.
M. Boulerice: On va à l'engagement 8 qui est un engagement
représentant le paiement du mois d'octobre 1986 à Sa Commission
scolaire Sainte-Croix, pour dispenser des cours de langue française
à temps partiel aux immigrants. Est-ce que c'est usuel?
Mme Robic: Oui, c'est l'achat de cours pour les commissions
scolaires. C'est...
M. Boulerice: C'est en fonction...
Mme Robic: Vous allez en voir plusieurs qui suivent. Ce sont des
engagements que nous avons.
M. Boulerice: C'est en fonction de l'accord avec le
Secrétariat d'État.
Mme Robic: C'est cela. Ce sont des cours à temps
partiel.
M. Boulerice: Donc, il y a un remboursement
fédéral, là-dessus.
Mme Robic: 50%.
M. Boulerice: 50 %. D'accord. Vérifié.
Le Président (M. Trudel): L'engagement numéro 8 est
vérifié.
M. Boulerice: Alors, j'imagine que l'engagement no 9 est de la
même nature?
Mme Robic: Les engagements 9 et 10.
M. Boulerice: Mais, il y a une question, par contre, que je me
pose. Les cours ne couvrent pas les mois de mai, juin et juillet. Donc, cela
fait trois mois. Une espèce de suspense linguistique, entre
parenthèses, qui n'est peut-être pas de nature à motiver
les gens à qui on veut donner une... Oui, oui, effectivement, c'est
épouvantable.
Une voix:...
M. Boulerice: Mais avec un certain retard par rapport à
l'autre, une certaine motivation. La motivation est en arrivant, moi, je crois
bien. Mais, là, si on ne leur donne pas de cours en mai, juin et
juillet...
Mme Robic: Vous êtes en train de me dire qu'on devrait,
également, ne pas donner de congé à nos
élèves en juin et juillet, qu'ils devraient suivre des cours et
que l'école devrait être ouverte douze mois par année.
M. Boulerice: Non, je parle des cours à temps partiel.
Mme Robic: Les cours à temps partiel continuent à
se donner à l'intérieur de nos COFI. Il y a des cours qui se
donnent douze mois par année à nos COFI. Quant aux commissions
scolaires, il y a suspension de cours pour les deux mois de
l'été, comme il y a suspension de l'école pour ces deux
mois-là.
M. Boulerice: II y a deux traitements.
Mme Robic: D'ailleurs, il y a eu des expériences de
tentées et on s'est rendu compte que durant l'été, cela ne
fonctionne pas. Nous n'avons pas les élèves requis pour suivre
ces cours-là, Ces gens-là aussi veulent prendre leurs
vacances.
M. Boulerice: Vérifié.
Le Président (M. Trudel): L'engagement no 9, M. le
député.
M. Boulerice: Bien.
Le Président (M. Trudel): Vous avez appelé le no 9.
Si vous voulez le dire...
M. Boulerice: Pardon!
Le Président (M. Trudel): Vous avez appelé le no
9.
M. Boulerice: Non, non. C'était
l'engagement 10. C'est parce que je parlais...
Le Président (M. Trudel): Ah, je m'excuse! Les engagements
9 et 10.
MmeRobic: ...
Le Président (M. Trudel): Alors, Les engagements 9 et 10
sont vérifiés.
Mme Robic: Les engagements 8, 9 et 10, ce sont tous des cours que
les commissions...
M. Boulerice: L'engagement 11, c'est le loyer pour le mois
d'octobre 1986.
Mme Robic: C'est juste.
Le Président (M. Trudel): Vous en avez terminé, M.
le député, avec janvier...
M. Boulerice: Oui, pour le mois de janvier, c'est ça.
Là, on va en mars.
Le Président (M. Trudel): Donc, les engagements du mois de
janvier 1987 sont vérifiés.
M. Boulerice: Vérifiés. Le Président (M.
Trudel): Mars 1987 Mars
M. Boulerice: Contrat de services pour dispenser des cours de
français à temps plein à des immigrants reçus afin
de favoriser l'intégration de ceux-ci au marché du travail, dans
le cadre de...
Le Président (M. Trudel): Quel numéro, M. le
député?
M. Boulerice: C'est le 12, le premier. Le Président (M.
Trudel): Merci.
M. Boulerice: ...l'accord Canada-Québec sur la formation
en établissement, pour la période du 2 mars au 25 septembre 1987,
ce qui représente 30 semaines, à peu près. Quelque chose
comme cela. Le fournisseur, c'est la commission scolaire de Valleyfield.
Mme Robic: Oui. Je suis heureuse que vous notiez que c'est
à la commission scolaire de Valleyfield. Par ce genre de cours - ce sont
des cours à temps plein par le PNFE - nous encourageons justement les
régions à donner des cours de français. C'est tentant,
justement de... Nous espérons que cela aidera à la
"démétropolisation" des immigrants, en s'assurant... Ce n'est pas
la seule région où nous avons octroyé des fonds pour des
cours de français. Alors, on trouve que c'est très important.
M. Boulerice: Est-ce qu'il y a d'autres régions?
Mme Robic: Oui, certainement. Il y a Chicoutimi, La Mauricie...
là, c'est du temps partiel, je m'excuse. Oui. Mais ce sont des cours de
français en régions. Ce n'est pas du temps plein, c'est du temps
partiel; M. le sous-ministre me le fait remarquer. Mais il y a eu des cours de
donnés à Chicoutimi, dans la Mauricie, à Shawinigan,
à Nicolet, à Drummondville, à Victoriaville et à
Trois-Rivières.
M. Boulerice: Et tout cela, c'est en vertu du programme qu'on
désigne par le sigle PNFE.
Mme Robic: Celui de Valleyfield, c'est le PNFE. Ce sont des cours
à temps plein; aux autres endroits que j'ai mentionnés, ce sont
des cours à temps partiel. Souvent, on achète ces cours des
commissions scolaires de ces régions.
M. Boulerice: Valleyfield est un cas unique.
Mme Robic: Oui, nous Pavons accordé, croyant que cela
pouvait aider et nous tentons d'y faire ce genre d'action.
M. Boulerice: Est-ce que ce sont les mêmes méthodes
que dans le COFI ou non?
Mme Robic: Que voulez-vous dire par la même méthode
que dans le COFI? Ce sont des cours à temps plein qui sont donnés
par des professeurs habilités à donner des cours de
français et ce sont des cours à temps plein.
M. Boulerice: Est-ce qu'ils ont une allocation et tout cela?
Est-ce qu'ils sont à temps plein?
Mme Robic: Exactement la même chose. C'est le PNFE et cela
s'applique avec allocation.
M. Boulerice: Avec allocation, d'accord. Est-ce que, d'une
certaine façon, cela aide en ce qui concerne la liste d'attente dans les
COFI?
Mme Robic: Nous avons augmenté sérieusement le
nombre de cours qui se donnent cette année et je ne suis pas au courant
d'une longue liste d'attente. Il y a toujours une liste d'attente de gens qui
veulent suivre des cours de français, mais nous avons augmenté le
nombre de cours qui vont se donner cette année. Nos budgets ont
été grandement augmentés d'ailleurs. Grâce à
ces nouveaux cours et à de nouveaux accords avec le
fédéral, la liste d'attente devrait disparaître.
M. Boulerice: Est-ce que vous avez un nombre quant aux listes
d'attente actuellement dans les COFI? Je me suis laissé dire...
Mme Robic: Moi, non. Est-ce que quelqu'un a une liste? Ah bon, M.
Vigneau, vous
l'avez?
M. Boulerice: Vous l'avez, M. Vigneau?
M. Vigneau (Régis): Oui, effectivement, il y a, au moment
si je peux dire où on se parle, une liste d'attente qui est d'environ
300 personnes, mais Mme Robic vient tout juste d'informer les membres de la
commission qu'il y a eu une entente avec le fédéral vendredi de
la semaine dernière.
Mme Robic: Je ne peux pas vous répondre à savoir
combien il y a de personnes sur la liste d'attente, mais nous avons conclu avec
le gouvernement fédéral, la semaine dernière, une entente
par le PNFE où le gouvernement fédéral nous accorde un
budget additionnel de 2 700 000 $. Donc, pour l'année 1987-1988, cela
veut dire une augmentation très importante dans nos PNFE de 29 %.
M. Boulerice: Je me suis taissé dire par des immigrants du
COFI qu'on leur disait: Vous reviendrez en janvier, dans X semaines, dans X
mois. Je ne sais pas si vous avez une étude ou une statistique à
cet égard. Lorsqu'on faisait le rappel, il y avait le quart qui
s'était évanoui.
Mme Robic: On parle des revendicateurs ou on parle de quoi? Du
plein temps. Oui, c'est vrai. Bien te quart, encore une fois, ce sont des
chiffres qui peuvent être vérifiés, je ne peux pas les
vérifier ici; cependant, il y a toujours dans tous les cours que l'on
donne un nombre d'inscriptions et, à un certain moment, oui, il y a un
certain nombre d'élèves que l'on perd. Cela a toujours
été, ce n'est pas nouveau ce phénomène-là,
cela a toujours existé. À un moment donné, il y a des
élèves qui laissent tomber le cours, oui. L'important ici, c'est
l'effort qui a été fait vis-à-vis de la francisation afin
de permettre à un plus grand nombre de personnes de suivre des cours de
français, de permettre aux revendicateurs de suivre des cours de
français. Je pense que les chiffres sont éloquents quand vous
pensez qu'à temps plein, nous aurons, cette année, une
augmentation de 29 % de notre budget. Si on veut parler de temps partiel, c'est
une augmentation de 110 % pour un budget additionnel de formation linguistique
pour l'année 1987-1988 de 51,7 %. Alors, je pense que c'est un effort
énorme qui a été fait. Il permet à un plus grand
nombre de personnes de suivre des cours de français.
M. Boulerice: Le nombre de personnes justement qui obtiennent le
statut est plus nombreux. Donc, c'est tout à fait normal que vous ayez
une augmentation.
Mme Robic: Pardon?
M. Boulerice: II y a plus d'immigrants, alors c'est normal que
vous ayez une augmentation aux services que vous donnez. Le niveau
d'immigration augmente. Vous me jouez le coup de votre collègue que vous
affectionnez et en qui vous avez énormément confiance qui me
disait: On a fait un surplus avec le sommet. Ce n'est pas vrai. On a
dépensé moins que prévu. Il est en train de me faire
accroire qu'il a vendu des médailles et qu'il a fait de l'argent.
Mme Robic: Par exemple, je n'accepte pas vos remarques, parce que
le nombre d'immigrants n'a pas augmenté de 51 % et les revendicateurs,
sous votre gouvernement, n'avaient pas droit à des cours de
français. Alors je suis allée chercher des fonds pour ces
gens-là, je leur ai permis de suivre des cours de français. Vous
en avez perdu 11 000 dans la machine, à un moment donné, quand on
a fait les mesures administratives, que vous avez ignorés, que vous avez
quasiment donnés à la société anglophone, parce que
vous ne les avez pas francisés. On les a francisés. Nous avons
conclu avec le gouvernement fédéral de nouvelles ententes de 2
700 000 $ pour des cours à temps plein. Nous avons également
rajouté des sommes d'argent dans nos cours à temps partiel et je
pense que le fait d'augmenter d'une année à l'autre de 51,7 % nos
budgets de francisation, c'est un effort important et dont je suis très
fière.
M. Boulerice: Mais les revendicateurs à notre sombre
époque, comme vous semblez vouloir la décrire...
Mme Robic: Oui, certain.
M. Boulerice: Avec peu d'échos, par contre. Ils
étaient entre 2000 et 3000. Là, il y en a 20 000.
Mme Robic: Alors, si à 2000 et 3000, M. le...
M. Boulerice: La francisation à temps partiel, cela donne
une connaissance parcellaire de la langue, à mon point de vue aussi.
Vous ne trouvez pas?
Mme Robic: Vous m'amusez, parce que ce sont des cours qui ont
été donnés sous votre gouvernement. Comment cela se
fait-il qu'ils ne font plus l'affaire aujourd'hui, ils faisaient l'affaire
quand vous les donniez ces cours-là? Il faudra toujours vous souvenir
qu'à ces cours, les gens peuvent se réinscrire aussi souvent
qu'ils le veulent jusqu'à ce qu'ils aient une bonne connaissance de la
langue. En ce moment, nous sommes à faire ce que vous n'avez encore
jamais fait: établir des méthodes pour pouvoir mesurer la
connaissance de ces gens-là. Plutôt que de tout simplement leur
faire suivre des cours, nous allons tenter de mesurer la connaissance du
français de nos élèves Une autre chose qui n'a pas
été faite et c'est important que cela soit fait.
M. Boulerice: Je vous avoue que pour nous, les textes
linguistiques, on a déjà été échaudés
avec une loi 22, on est donc un peu
plus prudents là-dessus, mais dans le cas des
revendicateurs...
Mme Robic: Franchement, M. le Président.
M. Boulerice: Vous permettez que je continue, Mme la ministre? Je
vois qu'elle est animée, ce matin, puis dans un sens, je ne suis pas
attristé, au contraire. Dans le cas des revendicateurs, on dit: Oui, des
cours à temps partiel et ils peuvent se réinscrire. Est-ce que
vous avez actuellement avec vous...
Mme Robic: Pas seulement les revendicateurs.
M. Boulerice: Avez-vous un taux de réinscription pour voir
dans quelle mesure justement cela fonctionne bien?
Mme Robic: Non. Je n'ai pas les taux de réinscription,
mais la possibilité est là, on ne peut forcer personne à
suivre des cours de français ou à se réinscrire, mais
l'important c'est que la possibilité soit là pour quelqu'un de se
réinscrire, et on trouve que c'est très important. Ils ont la
chance de se réinscrire, de suivre des cours de français,
d'améliorer leur français.
M. Boulerice: Alors, M. Vigneau a pris note. De toute
façon, selon la règle habituelle, c'est dans les quinze jours
qu'on donne la réponse écrite.
Mme Robic: Vous aurez la réponse quand elle sera
disponible.
M. Boulerice: Bon, c'est cela, dans une quinzaine de jours
environ.
Mme Robic: Quand elle sera disponible.
M. Boulerice: Votre bureau est tellement efficace,
paraît-il.
Mme Robic: C'est vrai. Merci beaucoup. Je prends le
compliment...
M. Boulerice: Quinze jours, je pense que vous allez y
réussir. (10 h 30)
Mme Robic: ...pour tous ceux qui m'accompagnent. Vous avez
raison, j'ai beaucoup de coopération.
M. Boulerice: Ils ont été formés à la
bonne école. Ce sont des gens qu'on a connus à d'autres moments,
de loyaux serviteurs de l'État parce qu'ils étaient
compétents.
Mme Robic: J'ai su le reconnaître, d'ailleurs.
M. Boulerice: Ah! C'est malheureux que certains de vos autres
collègues n'en aient pas fait autant. Mais enfin.
Pour revenir au PNFE, cela prend combien d'élèves pour
faire une classe?
Mme Robic: Là, vous entrez dans... Cela prend combien
d'élèves pour faire une classe?
M. Vigneau: La moyenne négociée avec le
fédéral est de quinze élèves par classe. Toutefois,
dans une région - et le cas s'applique particulièrement à
Valleyfield - plus éloignée, lorsqu'il estime que les gens qui
sont là répondent à nos critères et ont besoin de
cours de français, le fédéral accepte d'acheter un groupe,
donc de payer pour quinze, même s'il peut n'y avoir que sept, huit ou
neuf élèves. Mais la moyenne est de quinze élèves
par classe. Mais, dans des cas particuliers comme celui-là, le
fédéral peut acheter une classe, même s'il n'y a que huit
élèves.
M. Boulerice: Mais, dans les COFI, quand il y en a quinze, on
ouvre la classe?
M. Vigneau: Dans les COFI, la moyenne d'élèves est
de quinze. C'est l'entente depuis toujours avec le fédéral:
quinze élèves. On pratique... Je peux ajouter qu'on a fait une
entente avec le fédéral il y a de nombreuses années pour
ne pas faire varier le remboursement par le fédéral
aussitôt qu'un élève quitte, parce qu'il nous paie tant du
jour-élève. Selon cette entente avec le fédéral,
lorsqu'on commence une classe, il y a 17 élèves dans la classe,
mais il nous paie pour 15. Mais, si on finit l'année avec dix
élèves, II nous paie toujours pour quinze.
M. Boulerice: Alors, vous m'avez bien dit que c'est cela.
Dès qu'il y en a quinze, on ouvre,
M. Vigneau: Dès qu'il y en a quinze, on ouvre. Vous disiez
tout à l'heure qu'il y avait effectivement des listes d'attente. Oui. La
négociation a permis à la ministre d'obtenir 86 700
jours-élèves, donc on va libérer toutes les listes
d'attente, mais, dans une année, si on doit ouvrir 150 classes, on en
ouvre 150. On n'en ouvre pas 160. Mais la moyenne des classes dans les COFI, de
tout temps, a été de quinze élèves.
M. Boulerice: D'accord, c'est en fonction du nombre de...
Là, je vois que vous l'avez donné aux commissions scolaires, et
là, dans les COFI. Mais, durant la tournée que j'ai
effectuée, certains services d'accueil s'estimaient aptes à
donner ces cours de formation et d'orientation et ils souhaitaient justement
être capables de les donner. Ils étaient en régions
éloignées. Est-ce que vous en avez donné à des
groupes d'accueil aux immigrants ou...
Mme Robic: Non. je ne me souviens pas avoir reçu de
demandes pour des cours donnés par ces groupes. Selon nos PAFI, qui sont
des cours à temps partiel donnés par les communautés
culturelles, les organismes de communautés culturelles, nous avons
octroyé des subventions pour des cours de français.
Cependant, je ne me souviens pas qu'il y ait eu des demandes dans le
PAFI provenant de régions. Est-ce que je me trompe?
Une voix: Non.
Mme Robic: Non, alors nous n'avons pas reçu de demandes de
cours de français de ces personnes. Mais, assurément, si ce sont
des organismes de nos communautés culturelles, ils auraient pu faire une
demande par nos PAFI.
M. Boulerice: Donc, vous me dites que, s! ces organismes
voulaient en organiser, je ne parle pas de ceux à temps plein, mais
à temps partiel, votre ministère serait réceptif à
de telles demandes.
Mme Robic: C'est un autre programme que nous avons mis sur pied,
et j'en suis très fière, pour essayer de rejoindre en particulier
les femmes à domicile avec jeunes enfants puisque, par ce PAFI, nous
octroyons une subvention pour des garderies, pour faire garder les enfants en
français pendant que les mères suivent des cours de
français.
Alors, c'est également pour les analphabètes. Ce n'est pas
seulement pour les femmes, qui que ce soit peut s'inscrire, mais cela a
été conçu pour tenter d'aider la femme à domicile
à suivre un cours de français. C'est disponible. Encore une fois,
cependant, on fonctionne à l'aide de budgets.
Une voix: Plus toutes les commissions scolaires.
Mme Robic: Pardon?
Une voix: Plus toutes les commissions scolaires.
Mme Robic: Oui, il y a en plus bien sûr toutes les
commissions scolaires en région qui peuvent donner des cours de
français.
M. Boulerice: L'engagement 12 est vérifié.
Mme Robic: Oui, on me dit que le Centre international des femmes
du Québec nous a fait une demande par notre PAFI et on lui a
octroyé un montant pour des cours de français.
Le Président (M. Trudel): L'engagement 12 est-il
vérifié, M. le député?
M. Boulerice: Vérifié. L'engagement 13: "Subvention
de fonctionnement à la Maison internationale de Québec pour
l'année financière 1986-1987. Montant de l'engagement: 25 000 $."
C'est une subvention récente. Je veux dire que c'est...
Mme Robic: Bien, c'est récent, c'est...
M. Boulerice: ...c'est récurrent, je m'excuse.
Mme Robic: Pardon?
M. Boulerice: Je veux dire que c'est une subvention qui est
récurrente, ou c'est une subvention...
Mme Robic: C'est une demande qui nous est faite à chaque
année. C'est le même montant qu'elle a reçu cette
année. En 1986-1987, nous avons augmenté la subvention de 3000 $
par rapport à celle qui avait été accordée en
1985-1986.
M. Boulerice: D'accord, vérifié, M. le
Président.
Le Président (M. Trudel): L'engagement 13 est
vérifié.
M. Boulerice: L'engagement 14: "Subvention au Centre
communautaire Christophe-Colomb à titre d'aide financière dans le
cadre du programme Accessibilité à des locaux et services
communs." Quelle est la période couverte par cela?
Mme Robic: C'est la période 1986-1987 qui est couverte par
le montant de 37 900 $.
M. Boulerice: Est-ce qu'ils ont déjà reçu
les années antérieures?
Mme Robic: Pardon?
M. Boulerice: Est-ce qu'ils ont déjà reçu
les années antérieures?
Mme Robic: Oui, ils en reçoivent depuis 1984.
M. Boulerice: Les services offerts: qu'est-ce que
l'accessibilité à des locaux?
Mme Robic: Le Centre communautaire Christophe-Colomb regroupe un
certain nombre d'organismes qui s'y logent et qui donnent toutes sortes de
services. Vous avez, entre autres, la Maisonnée, le Comité
d'amitié Québec-Italie, le Centre des femmes italiennes de
Montréal, et là je peux continuer. Il y en a plusieurs.
M. Boulerice: Donc, quelles sont les fins de la subvention?
Mme Robic: C'est pour le loyer, l'administration, c'est pour
administrer le centre comme tel. Les organismes à l'intérieur du
centre reçoivent également des subventions pour leur
fonctionnement.
M. Boulerice: À l'intérieur de cela?
Mme Robic: Non, non. La subvention de 37 000 $ est pour le centre
et chaque organisme
(ait des demandes à l'intérieur de nos programmes.
M. Boulerice: D'accord. M. le Président, je ne sais pas si
vous avez eu de bonnes nouvelles. Vous pourriez nous les communiquer.
Le Président (M. Trudel): C'était quelqu'un de la
Sûreté du Québec de Saint-Romuald qui...
Une voix: ...vous cherchait?
Le Président (M. Trudel): ...avait le mauvais
numéro.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boulerice: Aux finances, on est "clean". On n'a pas peur de la
police. Cela va pour 14, adopté.
Le Président (M. Trudel): L'engagement 14est
vérifié.
M. Boulerice: Bon alors l'engagement 15, c'est la subvention
à Développement et Paix, une contribution à l'aide
médicale et matérielle aux réfugiés palestiniens
des camps de Beyrouth. Est-ce que vous avez l'intention, dans un certain sens,
d'institutionnaliser ce programme et de rééditer en
1987-1988?
Mme Robic: Non, ce sont des demandes qu'on reçoit, ce sont
des octrois ponctuels qu'on donne quand il y a des besoins qui surgissent et
quand les demandes nous sont faites.
M. Boulerice: Donc, 15 est vérifié, M. le
Président.
Le Président (M. Trudel): L'engagement 15est
vérifié.
M. Boulerice: Oui, juste une question, effectivement. Votre
budget est aux alentours de 285 000 $.
Mme Robic: 285 000 $.
M. Boulerice: Vous avez déjà combien de demandes
reçues pour ces 285 000 $.
Mme Robic: Cette année, nous avons dépensé
212 000 $ et il nous reste 73 000 $ à octroyer.
M. Boulerice: Pour se rendre jusqu'en mars. Pour l'année
en cours?
Mme Robic: Pour l'année en cours, oui.
M. Boulerice: D'accord. Est-ce qu'il y a d'autres demandes?
Mme Robic: Si nous avons des demandes en suspens? Non.
M. Boulerice: Non? D'accord. Est-ce que ces crédits
deviennent périmés ou bien...
Mme Robic: Non, non, non.
M. Boulerice: Vous informez les organismes en disant: II nous
reste encore, comme on dit en langage courant, un fond de tiroir et il y aurait
moyen de vous donner une aide supplémentaire ou...
Mme Robic: C'est ce qu'on fait.
M. Boulerice: ...même nouvelle à d'autres
organismes.
Mme Robic: C'est ce qu'on fait vers le mois de janvier ou
février, on regarde les besoins. C'est bien sûr que nous tentons
d'octroyer le restant des budgets, de nous assurer que ces budgets-là
sont octroyés. On me dit qu'il n'y a jamais eu de périmé
dans ce budget-là.
M. Boulerice: D'accord. "Subvention à la Commission
internationale catholique pour les migrations, Genève, Suisse,
représentant la contribution du gouvernement du Québec à
la réalisation du projet visant la construction d'un centre
d'activités rémunératrices pour les femmes
réfugiées au camp D'Ali Mattan en Somalie." 25 000 $. Cela est
très intéressant. Le geste comme tel me réjouit. Pourquoi
25 000 $ pile? C'est toujours une règle.
Le Président (M. Trudel): Vous posez des questions,
vous.
M. Boulerice: Non, non, mais c'est 25 000 $, 25 000 $. C'est
juste 25 000 $ et jamais 24 000$.
Mme Robic: La prochaine fois, je donnerai 25 250,35 $.
Le Président (M. Trudel): Vous allez rendre le
député heureux.
M. Boulerice: Voilà. Non, mais est-ce que c'est une
politique d'y aller par tranches de 25 000 $ ou bien c'est...
Mme Robic: Non. On essaie de répondre aux demandes que
l'on reçoit et d'être équitable envers tous les groupes. Et
comme, encore là, on travaille avec un buget limité, on tente
d'analyser les demandes et de faire notre part dans tous ces projets que l'on
pense fort valables.
M. Boulerice: D'accord. Alors, vérifié, M. le
Président.
Le Président (M. Trudel): L'engagement 16 est
vérifié. Je n'ai pas dit février, j'ai dit
vérifié.
M. Boulerice: D'accord. "Engagement représentant le loyer
des mois d'octobre 1986 à
mars 1987 des locaux occupés dans les divers services du
ministère." Fournisseur: la SIQ, 1 455 012 $.
Mme Robic: II y a une répétition de l'engagement
11. C'est répété deux fois, cela n'aurait pas dû
être répété deux fois. Cela n'a pas d'affaire
là. On ne l'a pas payé deux fois, on vous le promet.
Des voix: Ha! ha! ha!
M. Boulerice: Je préfère que vous payiez deux fois
les femmes somaliennes que la SIQ, nonobstant tout le respect que j'ai pour
elle. (10 h 45)
Mme Robic: D'accord. Peut-être qu'à un moment
donné un autre groupe de femmes aura besoin de mon aide et si je lui
avais donné tout mon budget, je n'aurais pas pu aider un deuxième
groupe. Alors, je vais m'assurer que je peux aider plusieurs groupes.
M. Boulerice: D'accord pour l'engagement 17, M. le
Président. Maintenant, pour les engagements 18, 19, 20, 21 et 22, je
pense que Mme la ministre a déjà répondu à mes
questions.
Le Président (M. Trudel): Nous pouvons conclure, M. le
député, que les engagements financiers du mois de mars 1987 sont
vérifiés.
Août
M. Boulerice: Ils sont vérifiés, oui.
L'engagement 33 du mois d'août, Mme la ministre. "Contrats de
services pour dispenser des cours de langue française à temps
partiel à l'intention des immigrants adultes ayant un statut de
résident permanent."
C'est écrit: Voir liste, etc.. Est-ce que le montant de 1 540 800
$, c'est le condensé de tout ce qu'on a vu
précédemment?
Mme Robic: Non. C'est le nouveau budget pour l'année
1987-1988.
Une voix: On vient de changer d'année
financière.
Mme Robic: À partir de cela, on va commencer à
répondre aux besoins de cours à temps partiel par tes commissions
scolaires ou par les COFI.
M. Boulerice: Vous n'avez pas commencé.
Mme Robic: Oui, on a commencé, mais c'est le montant
global des cours.
M. Boulerice: Pourquoi n'est-ii pas ventilé? Auparavant,
vous nous faisiez voter par mois, tandis que là vous le faites d'un
bloc.
Mme Robic: II faut le faire globalement pour faire approuver le
CT au Conseil du trésor.
Ensuite, on commence à faire la division de ces montants
d'argent. Le montant de 1 540 000 $, c'est uniquement pour les commissions
scolaires. Cela ne comprend pas les cours à temps partiel donnés
dans nos COFI. Il s'agit de l'achat de cours aux commissions scolaires.
M. Boulerice: C'est toujours dans le cadre de l'accord avec le
Secrétariat d'État.
Mme Robic: C'est cela.
M. Boulerice: D'accord, cela va aller. L'engagement 33 est
vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): L'engagement 33 est
vérifié.
M. Boulerice: "Subventions représentant fa contribution du
ministère à la réalisation des travaux de construction et
de rénovation de centres communautaires, aux organismes suivants: Centre
portuguais des amis mais de Hull: 50 000 $; la Fabrique de la communauté
maronite de Montréal... Montant de l'engagement: 100 000 $, est-ce bien
cela?
Mme Robic: Oui, sur deux ans. M. Boulerice: Sur deux
ans?
Mme Robic: C'est cela. Ce sont deux tranches de 25 000 $. C'est
50 000 $ sur deux ans.
M. Boulerice: Est-ce qu'il y avait plusieurs demandes ou bien
n'étaient-ce que les trois seules?
Mme Robic: II y avait d'autres demandes et les montants ont
été octroyés, d'ailleurs. Attendez une minute! Ceux qui ne
sont pas là... Le Centre communautaire Notre-Dame de Mont-Carmel et la
Communauté hellénique de la rive-sud également ont
reçu des montants par ce programme.
M. Boulerice: Des montants inférieurs à cela.
Mme Robic: Non. C'étaient des montants qui... Ce sont
souvent des montants qui sont octroyés... Il y a une subvention globale
qui a été octroyée, mais c'est divisé sur deux ans
ou sur trois ans. Celles que je vous ai mentionnées, ce sont des
subventions qui... Entre autres, la subvention à la Communauté
hellénique de la rive-sud avait été octroyée sous
votre gouvernement. J'ai continué la subvention pour compléter la
demande Le Centre hellénique de la rive-sud a reçu 70 000 $ en
tout. C'était 30 000 $ cette année; c'est la dernière
tranche de ce montant de 70 000 $.
M. Boulerice: Donc, c'est la poursuite... Mme Robic: C'est
la poursuite d'un
programme qui existe.
M. Boulerice: D'accord. J'aurai forcément, à ce
moment-là, le plaisir de vous accompagner à l'inauguration. La
justice reconnaissante de ces communautés ne tait aucun doute.
Mme Robic: Vous êtes en retard, cela a été
inauguré, mon cher monsieur.
M. Boulerice: Et vous n'avez même pas eu la gentillesse de
m'inviter. Eh bien!
Mme Robic: C'est fait. M. Boulerice: Voyez-vous!
Mme Robic: C'est fait. Vous n'étiez pas mon critique
à ce moment-là; alors je regrette. La prochaine fois, je vais
m'assurer que...
M. Boulerice: Je vois en vous le cri du coeur qui aurait
espéré m'avoir avant, mats rassurez-vous...
Mme Robic: Ha, ha, ha!
M. Boulerice: ...vous m'aurez pour longtemps.
Le Président (M. Trudel): Cela veut dire que vous serez
longtemps dans l'Opposition.
Mme Robic: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Trudel): On ne vous le fait pas dire, je
vous ferai remarquer.
M. Boulerice: J'ose espérer qu'il y aura
réciprocité, qu'elle sera ma ministre encore quelques mois. Sur
l'avenue des rumeurs et le boulevard des rêves brisés, qui est la
Grande-Allée à Québec, on entend toujours tellement de
choses.
Alors, engagement 34.
Mme Robic: En parlant de rêves brisés, je ne
m'aventurerais pas sur ce terrain si j'étais vous.
Le Président (M. Trudel): Vous m'enlevez les paroles de la
bouche, Mme la ministre.
M. Boulerice: Ah! Attention! Je ne voudrais pas être
méchant envers certaines personnes...
Le Président (M. Trudel): Cela dit, M. le
député, est-ce que votre engagement...
M. Boulerice: ...qui ont malgré tout mon estime.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Trudel): M. le député,
est-ce que l'engagement 34 est vérifié?
M. Boulerice: Et il semble que ce soit réciproque
puisqu'on m'a appelé à l'aide récemment dans un bureau de
comté de l'Est de Montréal. J'aurais donc aimé avoir un
ministre dans l'Est de Montréal. Mais enfin, que voulez-vous?
Le Président (M. Trudel): Allez, M. le
député. Est-ce que vous...
M. Boulerice: Très bien. Je sens que mon propos...
Le Président (M. Trudel): L'engagement 34 est
vérifié.
M. Boulerice: Engagement 34 vérifié. Le
Président (M. Trudel): Merci.
M. Boulerice: À l'engagement 35, c'est toujours la SIQ,
Société immobilière du Québec avec les locaux du
ministère.
Le Président (M. Trudel): Les engagements financiers du
mois d'août 1987 sont vérifiés?
M. Boulerice: Vérifié.
Le Président (M. Trudel): Vérifié. Le mois
de septembre 1987, M. le député.
Septembre
M. Boulerice: Pour septembre, c'est un autre... "Subvention au
Haut-Commissariat pour les réfugiés représentant la
contribution du Québec aux fins de fournir une aide d'urgence aux
réfugiés au Tchad en provenance de Centrafrique, du Cameroun -
est-ce que c'est le bilinguisme qui les fait fuir - du Soudan et du Nigeria."
Ah oui, le Cameroun. Il y a une tension linguistique assez forte,
paraît-il. Le montant de l'engagement est de 100 000 $. C'est cela.
Adopté.
Mme Robic: Je vous ferai remarquer qu'il n'est pas de 25 000 $
celui-là, il est de 100 000 $.
Le Président (M. Trudel): L'engagement 29 est-il
vérifié?
M. Boulerice: C'est le premier. Vérifié pour
29.
Le Président (M. Trudel): L'engagement 29 est
vérifié.
M. Boulerice: Engagement 30. Subventions de fonctionnement aux
organismes non gouvernementaux offrant des services d'hébergement et
d'installation aux revendicateurs du statut de réfugié suivants:
Centre d'entraide pour l'installation des réfugiés de
Montréal:
50 000 $; Carrefour d'aide aux réfugiés CSC. Qu'est-ce que
CSC?
M. Vigneau: Les Clercs de Sainte-Croix.
M. Boulerice: Pardon?
M. Vigneau: Les Clercs de Sainte-Croix.
M. Boulerice: Les Clercs de Sainte-Croix. -Centre social d'aide
aux immigrants; l'Hirondelle, comité d'accueil inter-ethnique; Service
d'aide et de liaison pour immigrants La Maisonnée -d'ailleurs, vous en
aviez parlé tantôt Maison internationale de la rive-sud: 30
000 $; Carrefour communautaire le Moutier; montant de l'engagement: 200 000 $.
C'est spécifiquement pour les revendicateurs.
Mme Robic: C'est de l'argent additionnel que nous sommes
allés chercher pour venir en aide à ces organismes qui ont eu
à recevoir un nombre important de revendicateurs au début de
l'année.
M. Boulerice: Est-ce que vous avez les chiffres à jour sur
le nombre de revendicateurs? On a beaucoup parlé depuis mars...
Mme Robic: Les chiffres à jour sur le nombre de
revendicateurs. Je crois qu'en ce moment...
M. Boulerice: Le nombre d'entrées.
Mme Robic: ...on est à 800 par mois. Pour les six derniers
mois, c'est 800 par mois que nous recevons.
M. Boulerice: Est-ce que vous enregistrez une baisse à
chaque mois.
Mme Robic: Non, cela se maintient à peu près
à chaque mois.
M. Boulerice: Le 15 octobre, je lis: Mme Tasso, statut de
réfugié, les demandes baissent.
Mme Robic: J'en avais 3000 par mois au début de
l'année, nous sommes rendus à 800 par mois.
M. Boulerice: Elle parlait de demandes mensuelles de 2300.
Là, elle dit qu'il n'y a plus que 643 demandes d'asile ou de
résidence permanente en septembre.
Mme Robic: Vous citez un article de journal. Je ne me souviens
même pas l'avoir lu, vous comprendrez que je n'analyserai pas l'article
que vous avez devant vous et que je n'ai pas vu.
M. Boulerice: Je ne partage pas ce ton un tantinet
méprisant envers...
Mme Robic: Pas du tout. Si vous parlez de mes engagements
financiers, je veux bien, mais si vous me donnez une copie de l'article, il me
fera grand plaisir de le lire et de voir si nos informations et les siennes
sont identiques.
M. Boulerice: Elle est connue pour être bien
informée.
Mme Robic: J'en suis certaine.
M. Boulerice: Vous en êtes certaine.
Mme Robic: C'est une personne que j'apprécie beaucoup. Je
suis heureuse de voir que le journal La Presse a une personne comme cela qui
traite tout particulièrement des communautés culturelles. Je suis
loin de critiquer Mme Tasso. Cependant, c'est cet article que je n'ai pas
tu.
M. Boulerice: S'il en entre 800 par mois, comme l'indique M. le
sous-ministre, cela fait 5000 depuis mars, en plus des 15 000 depuis mai
1986.
Mme Robic: Oui. Vous avez l'opération de la rue Gait, qui
a éliminé un certain nombre de ces gens. Si vous voulez avoir
réellement tout le portrait statistique des revendicateurs, c'est
quelque chose qu'on peut vous fournir très facilement, si cela vous
intéresse.
M. Boulerice: Le bilan de l'opération administrative.
Mme Robic: Oui, certainement. On va vous faire parvenir cela.
M. Boulerice: Dans le cas des 20 000.
Mme Robic: Qu'est-ce que vous voulez dire, dans le cas des 20
000? Je ne vous suis pas.
M. Boulerice: Mai 1986 les 20 000 nouveaux. Comment va-t-on les
traiter?
Mme Robic: II va falloir attendre que le gouvernement
fédéral décide comment il va les traiter. Est-ce qu'il va
refaire l'opération des mesures administratives? Nous le lui avons
demandé. Ce n'est pas encore décidé. Si je me souviens
bien, le ministre Bouchard a dit qu'il attendrait de voir passer ces projets de
loi avant de prendre des décisions quant à la façon de
traiter ces cas.
M. Boulerice: Les projets de loi de M. Bouchard ne sont pas
rétroactifs, si je me fie à Ia lecture que j'en ai fait.
Mme Robic: Je ne pense pas que cela sera rétroactif. Il va
décider, une fois que ces projets de loi seront adoptés, comment
il va traiter ce deuxième "backlog". Vous savez que ceux qui
revendiquent le statut de réfugié sont des gens qui arrivent
à nos frontières. C'est le gouverne-
ment fédéral qui décide s! ce sont des
réfugiés où non.
M. Boulerice: Si le nombre se maintient -on est à 800 par
mois - on peut peut-être faire la démonstration que les mesures
fédérales ne portent pas fruit, tel qu'il le souhaitait.
Mme Robic: Nous avons toujours reçu au Québec et au
Canada un certain nombre de gens revendiquant le statut de
réfugié. Si ce sont de vrais réfugiés, il faut que
nous continuions d'être un pays d'accueil, qu'ils puissent trouver refuge
au Canada. Personne n'a à gagner à faire un débat sur la
place publique à ce chapitre. En tout cas, si vous voulez le faire,
quant à moi, je l'ai toujours dit, c'est important qu'un
réfugié puisse trouver asile au Canada et puisse avoir
accès à nos frontières. (11 heures)
M. Boulerice: Le fait qu'il en entre 800 par mois, cela fait
quoi? 800, 10 mois, 10 000,1600, ça fait quoi?
Une voix: 10 000 par année.
M. Boulerice: 10 000 par année. Il va falloir en tenir
compte dans les niveaux d'immigration qu'on souhaitait, que vous deviez faire
d'ailleurs...
Mme Robic: Non.
M. Boulerice: ...à la fin octobre, que vous n'avez pas
encore fait connaître.
Mme Robic: C'est juste, oui. On n'en tient pas compte dans nos
niveaux d'immigration. Non. Parce qu'on ne sait pas combien, quand, ou
où ils arriveront. Comment pouvez-vous en tenir compte? D'ailleurs le
gouvernement fédéral, dans ses niveaux d'immigration, n'en tient
pas compte non plus. Alors, il ne faudrait pas les compter deux fois ces
personnes-là.
M. Boulerice: Vous allez être capable d'obtenir l'assurance
que cela ne nuira pas à la sélection des catégories de
réfugiés à l'étranger?
Mme Robic: Certainement pas. Certainement pas. Nous faisons une
sélection et nous croyons encore que la meilleure façon de faire
notre immigration au Québec, c'est de faire notre propre
sélection à l'étranger. Pour nous, c'est très
important. Mais, encore une fois, nous avons un rôle humanitaire à
jouer et si un réfugié se présente aux frontières
canadiennes et au Québec, je pense qu'il doit trouver un accueil chez
nous.
M. Boulerice: Faire notre propre sélection, donc avoir nos
propres bureaux au lieu d'avoir quelques garde-robes dans certaines ambassades
canadiennes.
Mme Robic: N'exagérons pas, M. le député de
Saint-Jacques, s'il vous plaît...
M. Boulerice: Je voyage beaucoup madame...
Mme Robic: Tant mieux.
M. Bouterlce: ...je vais voir sur place ce qui se passe.
Mme Robic: Tant mieux pour vous. Mais le fait est qu'on a des
délégations du Québec et si vous trouviez qu'il n'y en
avait pas assez vous avez eu dix ans pour en ouvrir partout à travers le
monde. Vous ne l'avez pas fait.
M. Boulerice: Bien oui, mais...
Mme Robic: Alors s'il vous plaît, M. le
député de Saint-Jacques...
M. Boulerice: On en a ouvert et vous, vous avez fermé les
délégations.
Mme Robic: J'ai des...
M. Boulerice: Je vais vous donner juste un exemple, celle de
Boston qui est quand même géographiquement...
Mme Robic: Je pense que ça ne m'empêche pas de
recevoir des immigrants.
M. Boulerice: Non, non, mais il y a celle de Boston qui,
géographiquement, est très près de Montréal mais
malheureusement il y a un conseiller de l'Immigration du Québec qui va
faire un tour une journée par mois seulement...
Mme Robic: Oui, oui, vous comprendrez que Boston n'est pas notre
plus grande entrée d'immigration au Québec.
M. Boulerice: Ah bien, à partir de ceux qui sont
ici...
Mme Robic: Alors, ce qui est important, c'est d'être sur
place où nous avons des demandes d'immigration. Oui, il est vrai, nous
avons des demandes depuis deux ans, je ne sais pas pourquoi, mais depuis deux
ans, le Québec est fort populaire et nous avons énormément
de demandes d'immigration, une immigration économique, une immigration
indépendante qui veut venir s'établir au Québec et nous
avons des gens en poste. Nous tentons d'augmenter nos effectifs à
l'étranger. Nous avons une très bonne collaboration avec le
gouvernement fédéral à ce chapitre qu'on soit à
l'intérieur ou à l'extérieur des ambassades.
M. Boulerice: Vous l'avez confessé vous-même,
tantôt, que vous étiez en retard, que vous n'aviez pas fait
connaître les niveaux d'immigration. Alors, voici la question que
j'aimerais vous poser: quand comptez-vous faire
connaître les niveaux d'immigration pour le Québec?
Mme Robic: Très bientôt.
M. Boulerice: Très bientôt. Je vous avoue que
ça m'inquiète un peu. Il y a eu une commission parlementaire au
mois d'août. Puis, il y a eu la commission parlementaire sur l'habitation
où on a clairement indiqué qu'il y avait un problème
d'habitation, de logement à Montréal, de disponibilité, un
taux de vacance très bas. J'ai fait de l'immigration tout en faisant de
l'habitation aussi au mois d'août et là, il y avait une
inquiétude - quand je vous dis une inquiétude ce n'était
pas une crainte - qui se résumait ainsi: il faut avoir la
capacité d'absorber, il faut que l'immigration soit réussie.
C'est heureusement un discours que l'on tenait mutuellement. Sauf, qu'on ne
peut pas recevoir ça bang! - comme ça, demain matin. On
l'attend. Cela devait être connu depuis un mois. Vous me dites
très, très bientôt. Très, très bientôt
pour vous, ça peut être dans deux mots, dans trois mois et moi,
ça ne me satisfait pas.
Mme Robic: D'abord, je pense que ça ne paraît pas
aux engagements financiers, premièrement...
M. Boulerice: Non, mais...
Mme Robic: ...j'essaie cependant de répondre à
toutes vos questions, d'être très large dans notre discussion.
M. Boulerice: C'est ce que j'aime de vous.
Mme Robic: Vous vous en rendez compte. J'ai un mémoire
à présenter au Conseil des ministres et aussitôt que le
mémoire aura été présenté et approuvé
par le Conseil des ministres, je ferai connaître officiellement nos
niveaux d'immigration pour l'année suivante. Mais vous savez, de dire:
Bang! ils vont tous entrer dans un seul coup quand je vais le recevoir, je
pense que, encore une fois, vous charriez. Nous sommes très bien
organisés et nous sommes organisés avec nos organismes
gouvernementaux qui sont prêts à recevoir ces gens. J'ai toujours
dit que notre immigration doit être sélectionnée et doit
être en relation avec nos capacités d'accueil. Et si, en
habitation, on s'inquiète de ce qu'il n'y a pas assez de maisons pour
loger nos citoyens, merveilleux! II y aura des développements qui se
feront et cela aidera encore l'économie du Québec. Il y a des
entrepreneurs qui ne demandent pas mieux que construire des maisons. C'est
merveilleux au niveau économique. Je ne suis pas inquiète. Quand
les besoins sont là, on peut répondre à ces
besoins-là.
M. Boulerice: Vous m'avez dit, pour terminer, que vous aviez un
mémoire à présenter au Conseil des ministres, donc vous
avez déjà complété votre mémoire. Il ne vous
reste plus qu'à le présenter à vos collègues du
Conseil des ministres. Votre mémoire est préparé à
votre ministère.
Mme Robic: Le mémoire est prêt à mon
ministère.
M. Boulerice: Merveilleux. On en aura inévitablement une
copie.
Mme Robic: Si...
M. Boulerice: S'il est adopté. Je suis prêt à
vous aider dans le lobby auprès de vos collègues. Ne soyez pas
inquiète. Je ne suis pas sûr que cela va aider beaucoup, mais en
tout cas.
Mme Robic: J'ai pleine confiance dans le personnel de mon
ministère pour que mon mémoire reste à mon
ministère.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que l'engagement
30...
M. Boulerice: À ce moment-là, je n'ai pas besoin de
vous montrer ma copie. Parfait. Je vous remercie, madame.
Le Président {M. Trudel): M. le député,
est-ce que l'engagement 30 est...
Mme Robic: C'est très malhabile de votre part, M. le
député, de dire des choses pareilles.
M. Boulerice: Non, mais je sais qu'on est paranoïaque
quelquefois.
Mme Robic: M. le Président, nous avons reçu une
demande de Mme Harel au sujet d'une demande de subvention qu'elle et un groupe
nous avaient soumise à la suite de la visite qu'ils avaient faite au
Chili. C'est une petite note que Mme Harel nous a passé pendant les
quelques minutes où elle était avec nous. Je peux vous dire que
oui, c'est avec plaisir que nous avons octroyé à ce groupe
CODEPU, un montant de 25 000 $ pour la réinsertion des
réfugiés chiliens de retour d'exil.
M. Boulerice: C'est à même le résiduaire du
budget de 285 000 $...
Mme Robic: Non, cela fait partie de l'argent qui a
déjà été engagé des 285 000 $ du
ministère de cette année.
M. Boulerice: Cela sera vérifié.
Mme Robic: Ce n'est pas encore dans les engagements que vous avez
regardés, cela viendra dans des engagements ultérieurs.
M. Boulerice: D'accord. Donc, c'est une action que vous
subventionnez. Si vous me permettez une petite seconde, je pense que Mme Robic
va avoir beaucoup de plaisir à répondre à la
question. C'est une action que vous avez subventionnée, dis-je,
mais qui va se dérouler sur le territoire chilien. C'est cela?
Mme Robic: Oui.
M. Boulerice: Vous êtes donc sympathique à une
action de votre ministère sur le territoire chilien.
Mme Robic: C'est dans le but d'aider des réfugiés
chiliens à retourner dans leur pays. C'est sûr que j'encourage ce
genre d'action. Nous l'avons fait dans d'autres pays. Permettre à des
gens de réintégrer leur pays, c'est une action que
j'espère pouvoir refaire à plusieurs reprises. Je trouve cela
merveilleux que l'on puisse aider des gens à retrouver leur propre
pays.
M. Boulerice: C'est parce que je voulais m'ouvrir une porte.
C'est enregistré. Parce qu'il n'y a pas seulement Mme la
députée de Maisonneuve qui aurait des choses à vous
présenter. Votre ami, le député de Saint-Jacques, a sans
doute quelque chose dans sa besace pour vous. Je suis heureux de le constater,
je vous remercie.
Mme Robic: Non seulement ai-je répondu à une
demande de Mme la députée de Maisonneuve, mais j'ai
répondu à une demande de M. le député de Mercier et
j'ai octroyé un montant de 30 000 $ pour un programme de
réhabilitation. Si vous faites comme vos confrère et consoeur,
vous trouverez toujours une oreille attentive de la part de la ministre des
Communautés culturelles et de l'Immigration.
Le Président (M. Trudel): M. le député,
est-ce que les engagements du mois de septembre 1987 sont
vérifiés? M. le député, je vous ai posé une
question.
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Alors, tous les engagements du
mois de janvier au mois de septembre 1987 du ministère des
Communautés culturelles et de l'Immigration sont adoptés.
Mme la ministre, merci. Je vois que les gens des Communications
commencent à s'impatienter. Nous allons suspendre les travaux pour
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 11)
(Reprise à 11 h 13)
Le Président (M. Trudel): La commission de la culture
reprend ses travaux afin de procéder à la vérification des
engagements financiers du ministère des Communications pour les mois de
janvier à septembre 1987. J'aurais un document à déposer.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à M. le ministre avant de passer la
parole à M. le député...
M. Blais: Souhaitez-moi la bienvenue d'abord.
Le Président (M. Trudel): Je vous souhaite la bienvenue,
M. le député de Terrebonne.
M. Blais: Merci, M. le Président.
Communications
Le Président (M. Trudel): Avant de vous passer la parole,
je dépose un document sur les engagements financiers de septembre 1986
qui avait été demandé lors de la dernière
vérification des engagements financiers. M. le député de
Terrebonne, la parole est à vous. Le ministre s'est engagé
à déposer le document à la commission. C'est ce que nous
faisons maintenant. M. le député de Terrebonne.
Janvier
M. Blais: D'accord, l'engagement 12 du mois de janvier 1987.
J'étais membre de la commission des engagements financiers, M. le
ministre, avant que nous divisions cela par ministère. Alors, il y a
quelques questions classiques que je vais poser. Si cela revient à
chaque mois, je ne me permettrai pas de le faire à chaque mois, mais je
poserai quelques questions qui sont nécessaires d'être
posées.
Ici, dans tes contrats négociés no 12: Contrat pour la
fourniture des services de support à divers ministères et
organismes... On parle de la "gestion du risque" de la méthode. Je
voudrais savoir exactement ce qu'est la "gestion du risque" de la
méthode. Quel est le but de ce contrat exactement?
M. French: M. le Président, je vais demander à M.
Jean-Pierre Delwasse, sous-ministre adjoint, secteur technique ou technologie
de l'information - cela change tous les mois -d'expliquer à M. le
député de Terrebonne qui pose une question, si j'ai bien compris,
sur un volet particulier d'un contrat négocié qui est la "gestion
du risque".
M. Blais: Que veut dire "la gestion du risque"? C'est du
côté technique et professionnel que je veux savoir ce que cela
veut dire.
Le Président (M. Trudel): M. Jean-Pierre Delwasse.
M. Delwasse (Jean-Pierre): C'est une question technique.
Lorsqu'on prévoit le développement d'un système
informatique, on a le choix entre différentes technologies. Ces
technologies pouvant donner des avantages fonctionnels plus ou moins
élevés et présentant des risques d'implantation plus ou
moins grands, la qualification des personnes qui vont implanter ces
technologies, le degré d'intégration des technologies entre elles
peuvent présenter des difficultés. Nous avons
décidé de proposer au
ministère d'intégrer dans ses méthodes de
développement, dans ses méthodes de gestion de projets, un
élément de gestion de risque qui permet de déterminer pour
les autorités du ministère avant décision si vraiment il y
a lieu de prendre tes risques qui auront été mesurés par
cette méthode.
M. Blais: Merci. Deuxième engagement, no 13. Vous avez
choisi un contrat pour l'achat de sept ordinateurs BECTERM. Est-ce par
concordance avec ce qui existe déjà dans le ministère,
dans votre réseau, ou bien si c'est un nouveau réseau, une
nouvelle sorte d'ordinateur que vous entrez?
M. French: M. le député, BECTERM est une entreprise
de la rive-sud de Québec qui réalise un contrat entrepris par le
gouvernement précédent de développer un système
extrêmement important pour faciliter l'accès aux banques de
données sur les programmes gouvernementaux de la part des
employés de Communication-Québec. Nous espérons ainsi
améliorer la productivité de nos préposés aux
renseignements. Les expériences, jusqu'ici, s'avèrent très
satisfaisantes. Ce que vous avez devant vous, c'est un contrat d'une
série qui découlent entièrement de cette expertise que
BECTERM a développée dès le début.
M. Blais: D'accord. C'est terminé pour janvier,
février...
Le Président (M. Trudel): ...les engagements
financiers.
M. Blais: Je vais tout faire à la fin, si vous voulez.
Le Président (M. Trudel): Bien. D'accord.
M. Blais: Février, il n'y a rien. Mars, il n'y a rien.
Le Président (M. Trudel): Février, mars.
Avril
M. Blais: Avril, l'engagement 16. Bon, je regarde les engagements
16 et 17 ensemble, si vous le permettez. No 16: Soumissions sur invitation:
"Contrat pour l'impression de 2000 volumes Lois du Québec 1986." C'est
un contrat sur invitation.
Si, l'on regarde l'engagement 17: Contrat pour 38 000 exemplaires du
Guide de la route. Ici, on y va par contrat.
J'aimerais savoir pourquoi, dans le cas de Lois du Québec 1986,
on prend ce genre de soumissions sur invitation, plutôt que de faire le
contrat par soumissions publiques.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que vous pouvez vous
identifier?
M. French: Oui, mais je ne suis pas sûr que
M. Sirois va adresser la parole. Je voulais juste, d'abord, lui...
Le Président (M. Trudel): Mais si jamais il le faisait,
pour te Journal des débats.
M. French: Lequel est négocié et lequel est...
M. Blais: L'engagement numéro 16 est sur invitation.
L'engagement est négocié. Mais, en fait, quand...
M. French: Pourquoi, est-ce négocié?
M. Blais: ...ça dépasse un certain montant, nous
sommes obligés d'aller en soumissions publiques. Pour l'imprimerie, il y
a amplement d'imprimeurs. Je ne vois pas pourquoi on négocierait avec un
imprimeur quelconque, à moins qu'il ait une technnologie d'un travail
spécifique où l'on peut accepter une négociation
plutôt qu'une soumission publique. C'est ça qui est juste...
M. French: M. le Président, je pense qu'on va être
être obligés de demander au ministère des
Approvisionnements et Services, qui est l'autorité finale dans ce
cas-là et nous allions fournir des renseignements écrits au
député de Terrebonne.
M. Blais: Alors, on suspendra les engagements 16 et 17 pour la
prochaine séance des engagements financiers. D'accord. L'engagement 18.
C'est juste une question d'ébahissement, en regardant les
soumissionnaires.
Le soumissionnaire le plus bas est à 398 000 $. C'est pour un
contrat de services aux ministères et organismes gouvernementaux, d'un
système de télécommunications par
téléavertisseurs desservant le corridor
Québec-Montréal-Hull, pour une période de trois ans. Je ne
dis pas que la soumission est mal faite mais, c'est tout de même curieux
de voir que celui qui l'obtient, qui est le plus bas, est à 398 000 $.
Et, on regarde les deux autres soumissionnaires, 600 000 $ et 624 000 $.
J'ai fait des appels, des avis publics pendant 16 ans. Et, des
différences aussi énormes entre un premier et un deuxième,
c'est excessivement rare, passant du simple au double, à peu
près. Le plus bas soumissionaire étant accepté, est-ce que
c'est lui qui était dans ta norme, selon vos experts, ou bien si c'est
sûr qu'il va faire faillite avec cela et si vous allez avoir le service
dont vous avez besoin?
M. French: Est-ce que vous...
M. Blais: Le mois d'avril 1987, l'engagement 18.
M. French: Le soumissionnaire accepté, c'est Scotpage.
M. Blais: La Corporation Scotpage, oui, à 398 000 $. Mais,
si l'on regarde les soumissions reçues: Soumissionnaires: La Corporation
Scotpage, 600 000 $ et l'autre, 624 000 $. Pourquoi cette
différence?
M. French: Ce n'est qu'apparent, parce que la Sûreté
du Québec a aussi une partie de ces 600 000 $.
M. Blais: Ah, d'accord. La différence de près de
202 000 $, c'est cela?
M. French: La différence entre te... C'est 600 000 $ pour
Scotpage; la Sûreté du Québec a une partie et le MCQ une
autre partie.
M. Blais: Merci.
M. French: Alors, ce que vous voyez pour la MCQ, ce n'est qu'une
fraction.
Juin
M. Blais: Parfait. Le mois de mai: rien. Le mois de juin,
engagement 4: "Contrat pour l'impression de sept conventions collectives de 52
à 80 pages plus couverture." Soumissions sur invitation pour 37 000 $.
Beaucoup de difficultés à comprendre qu'on aille, encore
là, par soumissions sur invitation pour de l'imprimerie.
M. French: Nous allons faire le même travail auprès
de nos collègues du ministère des Approvisionnements et Services.
On va le suspendre si j'ai bien compris?
Juillet
M. Blais: Alors, juin, engagement 4, on le suspend et on le
reprendra aux prochains engagements financiers.
Mois de juilet, cela va être certainement la même
réponse. Engagement 5: Soumissions sur invitation: "Contrat pour
l'impression de 3000 volumes "Appareillage électrique 8018", 604 pages
plus couverture."
Sur invitation encore. Disons qu'on le met dans le même ordre et
on le reprendra aux prochains engagements financiers.
M. French: D'accord, M. le Président.
Août
M. Blais: Je trouve difficile à comprendre que pour
l'imprimerie, on ait recours à des soumissions sur invitation, je trouve
cela inexplicable pour le moment.
Pour le mois d'août: Soummissions sur invitation, engagement 38:
encore la même chose. On met cela dans le même groupe et on y
reviendra la prochaine fois. Merci.
M. French: Ce qu'on va faire, M. le député, si vous
êtes d'accord, on va essayer de dégager non pas les
réactions à chacun, mais les principes, les lois ou les
règlements qui gouvernent le choix entre un contrat
négocié et une invitation ou un appel d'offres dans le domaine de
l'imprimerie.
M. Blais: Oui, c'est parce que dans l'imprimerie... Je comprends
qu'il y en a en masse dans un gouvernement, un ministre a à faire des
soumissions négociées, c'est normal, surtout quand il s'agit
d'engager des personnes. On ne peut pas avoir un cardex pour chaque habitant du
Québec et là passer au concours, c'est bien sûr qu'il y a
des choses négociées. Mais quand il s'agit d'imprimer, je ne sais
pas, il me semblerait...
M. French: D'accord, on va vous fournir les explications voulues,
M. le Président.
M. Blais: Engagement 39: "Contrat pour la fabrication de
structures, poutrelles et cubes en aluminium." Sur invitation. C'est possible
que ce soit explicable, mais j'aimerais vous demander pourquoi on est
allé sur invitation concernant cette soumission?
M. French: Je pense, M. le Président, quitte à
vérifier auprès de mes fonctionnaires, qu'on connaît
très bien les gens qui ont ce genre... Il faut comprendre que c'est
décoratif, M. le député. Voyez-vous, l'application c'est
Expo-Québec 1987, présence du gouvernement du Québec.
Alors, je pense qu'on doit connaître assez bien les fournisseurs pour ce
petit marché qui travaille le métal décoratif.
M. Blais: C'était pour l'exposition...
M. French: Voyez-vous, il s'agit du matériel pour ta
construction du kiosque du gouvernement du Québec à
Expo-Québec cet été.
M. Blais: Ah, d'accord. M. French: D'accord? Septembre
M. Blais: D'accord. Dans ce cas, on va dire que c'est correct. On
pourrait discuter longtemps mais...
Le mois de septembre, engagement 31, c'est encore une soumission
d'impression sur... "Contrat pour la fourniture de services de
télécatalogage et de catalogue collectif des bibliothèques
gouvernementales - non, ce n'est pas de l'impression - pour la période
du 1er septembre 1987 au 31 août 1988". C'est UTLAS qui a eu le contrat.
Est-ce qu'elle était la seule dans cela et pourquoi cela est
négocié et non pas par soumissions publiques?
M. French: UTLAS est en situation de quasi-monopole dans ce
domaine, M. le Président. On n'a pas le choix dans ce cas. Le
député en entendra davantage parler lorsqu'on
discutera les deux autres. On va vous donner le portrait complet si cela
vous intéresse. Mais en effet, UTLAS est le seul fournisseur de
catalogues informatisés vraiment complets, c'est-à-dire qu'il a
des catalogues de bibliothèques aux applications et aux
spécificités très précises. Le seul producteur dans
le domaine, le seul fournisseur et le seul qui possède la bande de
données voulues, c'est UTLAS.
M. Blais: D'accord. L'engagement 33. Soumissions publiques:
"Contrat de services pour assurer la coordination du placement de la
publicité gouvernementale, pour une période d'un an à
compter du 22 août 1987, et renouvelable pour deux autres
années."
Le fournisseur choisi: BCP, une très bonne firme, il n'y a pas de
problème, choisie par sélection. Quelles étaient les huit
autres firmes dans les propositions reçues.
M. French: De mémoire, Cossette, Martin, Everest...
M. Blais: Non, d'accord. Il y en a plusieurs, mais le
comité de sélection fonctionne par pointage.
M. French: Oui.
M. Blais: Est-ce que vous avez le...
M. French: Je ne les ai pas vus moi-même, M. le
député.
M. Blais: Ah!
M. French: Les pointages sont gardés pour les
fonctionnaires et les règlements indiquent que le ministre ne peut que
renverser la décision par décret, par CT de dérogation, ce
que je n'ai pas fait.
M. Blais: D'accord. Quels gens formaient le comité de
sélection?
M. French: Le comité de sélection est
composé de cinq personnes; il est présidé par un
sous-ministre du ministère des Communications. Il y a deux autres
personnes du ministère des Communications qui sont des professionnels
dans le domaine de la publicité.
M. Blais: Quels sont les cinq noms, s'il vous plaît?
M. French: M. Jacques Pigeon, le sous-ministre.
M. Blais: Jacques Pigeon, sous-ministre, oui.
M. French: M. Jean-Pierre Lemonde qui est, je pense, le directeur
des services en publicité.
M. Blais: Oui.
M. French: M. François Reny, directeur
général des moyens de communication.
M. Blais: Rémy?
M. French: Reny, r-e-n-y.
M. Blais: Je ne le connais pas, lui. Il est gentil quand
même.
M. French: II y a Nicole Mc Kenzie, qui est la secrétaire
du comité et qui, je pense, ne vote pas. Je pense qu'elle n'a pas le
droit de vote. Il y avait quelqu'un de l'extérieur, M. Labonté,
je pense, quelqu'un de la Régie de l'assurance automobile? Il va falloir
qu'on aille chercher le nom pour te député.
M. Blais: D'accord. Merci beaucoup. Une voix: Cela termine
vos... Août (suite)
M. Blais: Non, je pense que je vais le faire en bloc. J'avais une
question spéciale au mois d'août. Dans toute la "batch" - on va
l'appeler comme cela pour bien se comprendre - dans le lot des engagements
financiers qui n'avaient pas été présentés pour des
raisons que tout le monde connaît, j'aimerais qu'on regarde, à la
page 3, l'engagement 000152, Industrielle services techniques inc., qui a
reçu une subvention de 532 607 $. Je voudrais avoir quelques
explications à ce sujet, si possible.
M. French: Le "background", je vais l'expliquer à ma
façon pour le député, car je pense qu'on va se comprendre
entre nous et, après cela, si je fais une erreur, je vais demander
à mes collègues de me corriger, si cela vous convient, M. le
député.
M. Blais: Oui, oui.
M. French: Le gouvernement précédent a entrepris un
engagement auprès de IST informatique selon lequel IST deviendrait le
serveur monopolistique ou exclusif pour commercialiser les banques de
données du gouvernement du Québec. Ce contrat s'inscrit dans une
série de contrats qui découlent de cet engagement de serveur
exclusif. Plus particulièrement, ce contrat-ci mandate IST informatique
pour agir comme serveur à titre exclusif pour les fins de diffusion de
banques de données sur médias informatiques auprès des
organismes gouvernementaux et du public en général.
M. Blais: Et c'est de là que découlerait la
subvention de 532 000 $ d'aide, pour qu'elle ajuste sa machinerie aux besoins
nouveaux que le gouvernement lui impose?
M. French: C'est un contrat entre le gouvernement et le serveur
qui date de...
M. Blais: Est-ce une subvention ou un... C'est une
subvention.
M. French: Je ne pense pas que ce soit une subvention.
M. Blais: Le mot "Subventions" est indiqué en haut.
M. French: C'est un contrat. Il y a un malentendu quelque part,
parce que c'est un contrat.
M. Blais: Ah bon!
M. French: C'est vrai que cela paraît sous la rubrique
"Subventions". Alors, on va essayer d'éclaircir cela, M. le
député. Oui, je vois cela, mais sauf qu'il fonctionne sur une
base de... Alors, pourquoi est-ce sous la rubrique "Subventions"? Ah, oui!
D'accord.
M. le député, je vais vous expliquer. Le contrat est
l'élément-cadre; mais, chaque année, selon ce contrat - et
on peut réfléchir sur le bien-fondé de tout cela, mais
cela a été fait avant mon arrivée - IST a le droit d'avoir
recours au gouvernement...
M. Blais: Avant la mienne aussi. (11 h 30)
M. French: Ha! Ha! En tout cas, on ne vous blâmera pas, M.
le député, pas plus que vous ne me blâmerez. Chaque
année, IST a un peu le droit de retourner au gouvernement et de dire: Le
déficit d'exploitation pour la commercialisation de vos banques de
données est d'un montant X. En fonction de ce contrat original qui
encadre le tout, il y a une subvention annuelle qui vise à combler le
déficit. Belle façon d'inciter IST à faire un profit,
n'est-ce pas?
Le Président (M. Trudel): On pourrait en discuter
longuement. On serait d'accord, vous et moi, M. le ministre.
M. Blais: C'est curieux comme entente.
M. French: Je vais vous avouer, M. le député, que
c'est tellement curieux que cela ne marche pas. L'entente n'a pas atteint les
fins que le gouvernement visait à l'époque et nous avons
actuellement des discussions très sérieuses avec IST pour trouver
une meilleure façon de fonctionner conjointement.
M. Blais: Cela me fait penser un peu - vous avez certainement
l'expérience - aux anciens contrats "cost plus".
M. French: Oui, les classiques "cost plus".
M. Blais: Plus cela coûtait cher, plus on avait de l'aide
gouvernementale, plus on avait...
M. French: C'est un classique "cost plus". D'autant plus que
celui qui paie le "cost plus", c'est le contribuable.
M. Blais: Mais vous êtes en discussion actuellement pour
essayer de changer la teneur de ce contrat?
M. French: C'est cela.
M. Blais: C'est ce que vous me dites?
M. French: C'est cela. On est en discussion très
sérieuse avec l'entreprise afin de faire en sorte qu'il y ait une
meilleure compréhension mutuelle et une compréhension ou entente
économique qui a plus de bon sens entre les deux parties.
M. Blais: Est-ce qu'on peut compter sur les communications du
ministre avec le critique de l'Opposition pour avoir les suites de cette
discussion dès que les choses seront réglées?
M. French: Oui, avec plaisir. M. Blais: Merci.
M. French: Le contrat date de juin 1984. On est donc dans la
troisième ou quatrième année du contrat, qui était
pour cinq ans. Il nous reste donc un an et demi ou deux ans et on essaye de
tirer un meilleur profit des derniers deux ans que ce qu'on a pu faire pour les
trois premières.
M. Blais: D'accord. Je vais attendre les résultats des
discussions. Il y aura l'autre, 00154.
M. French: Oui.
M. Blais: Vous m'avez parlé d'UTLAS tantôt.
M. French: Oui.
M. Blais: Ici, on voit que c'est une compagnie qui a son
siège social en Ontario.
M. French: À Toronto.
M. Blais: Je n'ai rien contre Toronto, mais est-ce qu'il y aurait
moyen, au ministère des Communications, de regarder, même s'ils
sont des spécialistes en la matière, vu que les contrats sont
assez nombreux, en regardant les engagements financiers, il y en a plusieurs et
pour des sommes très appréciables, quelqu'un au Québec qui
a été, comme l'Industrielle services techniques peut
l'être...
M. French: Ironie du sort, M. le député, c'est
exactement ce que l'engagement devant nous vise: à terminer un tel
exercice, une telle tentative tout à fait légitime et
compréhensible, mais qui a échoué complètement. Je
m'explique. Faisons la même réflexion que le député.
Le
gouvernement précédent a décidé d'essayer de
transférer l'expertise d'UTLAS et tes banques de données
d'UTLAS.,.
M. Blais: À l'industrielle?
M. French: ...à IST informatique et a lait un contrat avec
UTLAS et avec IST, qui visait ce transfert. Je dirai essentiellement ceci: IST
et UTLAS étaient supposées négocier, indépendamment
du gouvernement, et les incitations existaient de part et d'autre de par les
contrats séparés avec le gouvernement; J'essaie de trouver le mot
approprié. Les objectifs étaient très louables, les moyens
étaient un peu irréalistes. Au lieu de se faire prendre dans le
même genre de contrat qu'on vient d'avoir avec IST et qu'on avait avec
UTLAS, c'est-à-dire de continuer à payer sans avoir de vrai
résultat, on est ailé voir UTLAS à peu près
dès mon arrivée au ministère et, six mois plus tard, on a
réglé avec UTLAS dans une négociation qui a
été parfois corsée, par laquelle on a brisé
l'entente. On a payé un montant forfaitaire pour finir, parce qu'on se
rendait compte que le transfert ne se ferait pas. Nous voilà donc dans
une situation où la compagnie qui a le monopole, ce sont les banques de
données... Le député comprendra que ce dont on parle, ce
sont des banques de données, de fiches catalographiques utilisées
par les bibliothèques sophistiquées comme standard national. La
ressource n'est pas uniquement une ressource pour le marché
québécois, mais également pour le marché canadien
en entier. Il n'y en a pas d'autre, c'est la seule.
La tentative du gouvernement précédent, et de notre
gouvernement jusqu'à un certain point, de transférer ces banques
de données a échoué. Celui qui détient le monopole
négocie trop fort et, si j'ai bien compris, IST n'a pas réussi
à arriver à un terrain d'entente avec UTLAS.
M. Blais: Est-ce qu'il y aurait moyen de s'entendre sur ces
deux-là? Ce n'est pas par hasard que j'ai pris ces deux-là.
M. French: Vous avez raison, ce sont des choses très
importantes.
M. Blais: J'aimerais bien qu'au début de la prochaine
rencontre sur les engagements financiers on prenne à peu près
quinze, vingt minutes au moins pour nous expliquer où sont rendues les
choses, s'il n'y a pas de nouvelles avant, pour essayer de voir de quelle
façon cela va être clarifié.
M. French: Je pense que je peux déjà clarifier une
bonne partie. C'est-à-dire que pour ce qui est des fiches
catalographiques, il n'y aurait pas de changement. On a eu un bris d'entente
avec UTLAS, mais on va continuer comme gouvernement du Québec d'utiliser
les services...
M. Blais: Avec IST?
M. French: Non, je recommence. Il y a une problématique
qui s'inscrit dans la commercialisation des banques de données
gouvernementales. C'est la problématique IST. Il y a une
problématique, les fiches catalographiques pour l'ensemble des
bibliothèques sophistiquées du Québec, dont le
gouvernement, mais aussi les universités, les grandes
bibliothèques municipales, c'est la problématique IST-UTLAS. Pour
cette deuxième problématique, les fiches catalographiques, on
vient de hisser le drapeau blanc. C'est-à-dire qu'on vient de renoncer
à la possibilité de rapatrier ces fiches. Avec une dépense
de plusieurs centaines de milliers de dollars, on n'a pas réussi
à faire entendre le seul intervenant québécois qui nous
semblait valable pour cette discussion - qui est IST informatique -avec le
détenteur des banques de données qui sont un actif privé,
qui sont la propriété d'UTLAS. Les négociations ayant
échoué entre partenaires privés avec un fort encouragement
financier gouvernemental, de part et d'autre, je vous avoue que s'il y avait
d'autres moyens on serait très intéressé d'en entendre
parler.
M. Blais: Le faire vous-même au ministère. M.
French: Excusez-moi?
M. Blais: Le faire vous-même au ministère avec un
groupe spécifique.
M. French: Le coût est phénoménal, absolument
phénoménal, c'est pour cela que la banque de données est
un actif tellement important.
M. Blais: D'accord.
M. French: On a juste à le regarder et le rejeter du
revers de la main. On réinvente la roue. Cela n'a aucun bon sens,
malheureusement.
M. Blais: Étant donné qu'on est en avance, j'aurais
une question qui regarde indirectement les engagements financiers.
M. French: Est-ce qu'on peut, avant de finir avec cela, se
comprendre, à moins que le député veuille
réentendre parler des fiches catalographiques, je n'aurai pas beaucoup
de nouvelles. Le gouvernement va continuer de faire affaire avec UTLAS. Pour
l'autre, certainement. Je vais prendre l'engagement de discuter avec le
député avant le processus de négociation avec IST
informatique. Pour la première problématique qui est la
commercialisation des banques de données gouvernementales, c'est une
question importante et intéressante.
M. Blais: II serait de bon aloi que je reçoive un peu de
documentation avant la prochaine séance, pour que la discussion soit
mieux étoffée et qu'on perde moins de temps.
M. French: S'il y a de la documentation.
M. Blais: S'il y en a.
M. French: Le député doit comprendre, pour une
négociation en cours on ne s'occupe pas de papiers.
Radiotélévision communautaire
M. Blais: Je suis parfaitement d'accord. Il y â eu de gros
problèmes dans tout le Québec dans le domaine des postes de radio
communautaire et des postes de télévision communautaire. Les
engagements financiers ouvrent ta porte à cela. Je sais bien, on fait
cela à la façon de gentilhomme. Dans la tournée que j'ai
faite au Québec, il n'y a pas tellement longtemps, j'ai visité
beaucoup de postes de télévision et de radio communautaires qui
se sentaient amoindris ou rejetés par le ministère des
Communications.
M. French: Pourtant, la situation est très
différente vis-à-vis du ministère des Communications, M.
le député.
M. Blais: Disons qu'il y a un groupe qui a toujours
été assez favorisé, qui est là, et il y a des
groupes qui sont un peu défavorisés, à ce qu'on m'a dit.
Je ne sais pas si je peux poser la question suivante. Vous avez certainement vu
cela, vous avez été au ministère avant. J'aimerais
recevoir du ministère la liste complète de tous ies postes de
radio communautaire du Québec.
M. French: On peut vous faire une liste de toutes les radios
communautaires que nous subventionnons au Québec.
M. Blais: Bon. Celles-là ne se plaignent pas beaucoup
normalement. Quand elles sont subventionnées, de façon
générale...
M. French: La différence n'est pas énorme, c'est
juste une subtilité. Il n'y a pas beaucoup de radios communautaires qui
ne sont pas subventionnées par nous, mais il y en a peut-être
quelques-unes affiliées aux institutions d'enseignement, que nous ne
connaissons pas, comme vous pouvez imaginer.
M. Blais: D'accord.
M. French: II y en a 32 ou 34. D'après moi, il y a deux
radios communautaires qui sont malheureuses. Si vous permettez, je vais vous
parler brièvement de ces deux-là. S'il y en a d'autres, vous m'en
informerez. Il y a une radio communautaire qui n'existe pas encore, mais qui va
exister dans le nord de Montréal, elle s'appelle... Excusez-moi, j'ai
perdu le nom du groupe."
M. Blais: Une radio dans le nord de Montréal.
M. French: II s'agit d'une radio dans le nord de Montréal
qui ne correspond pas à nos priorités.
On a été obligé de lui dire qu'il n'y a pas de
grandes possibilités qu'elle soit financée, premièrement.
Je vais vous expliquer les priorités dans une autre démarche, si
vous voulez.
Deuxièmement, il y a une radio dans Sainte-Thérèse
qui s'appelle CFOU, C-F-O-U. C'est une radio communautaire qui vit ses derniers
moments, je pense. Elle n'était pas en ondes durant presque toute
l'année qui vient de passer; elle a connu des vols, des saisies, elle a
perdu son conseil d'administration au complet; elle représente tout ce
qu'on ne veut pas voir se passer dans le réseau de la radio
communautaire. Cette radio se plaint, mais elle est délinquante face au
CRTC d'à peu près toutes les façons possibles. Si le CRTC
décide de la remettre en vie, et la date fatidique arrive relativement
rapidement, il faut être prêt à la rencontrer et à la
voir, mais tant et aussi longtemps que le CRTC n'a pas statué, on va
attendre. Entre nous, je pense que c'est une situation très difficile.
On peut constater assez facilement que cette radio... Deux radios
communautaires dans le bas du fleuve, une à Rimouski et l'autre à
Rivière-du-Loup ont perdu leur permis pour des infractions beaucoup
moins graves que celles commises par CFOU vis-à-vis de ces engagements
de permis.
Y a-t-il d'autres radios communautaires?
M. Blais: Non, non. Je vous le demande. Dans la
télévision communautaire?
M. French: Dans la télévision communautaire, c'est
une situation complètement différente. D'abord, il y a grosso
modo deux types de télévision communautaire. Il y a une
série de télévisions communautaires affiliées avec
Vidéotron, financées par Vidéotron et qui fonctionnent
sans l'aide de l'État.
Il y a une deuxième catégorie de télévision
communautaire qui fonctionnait historiquement avec l'aide du gouvernement du
Québec. Ces télévisions communautaires atteignent
uniquement les abonnés du réseau de câblodistribution des
diverses régions du Québec. Elles atteignent environ 0,25 % de la
population du Québec, sinon moins. Historiquement, l'État
subventionnait ces télévisions communautaires en se disant qu'il
était important de démontrer ce qu'on peut faire en termes de
télévision locale et de faciliter l'accès aux gens vivant
dans les régions desservies par les câblodiffuseurs en question
à une certaine possibilité de se voir entre eux.
Quand je suis arrivé au ministère, j'ai été
bouleversé de remarquer que, dans certains cas, la subvention de
l'État s'élevait jusqu'à 40 $ par écran par
année, jusqu'à 50 $ par écran par année,
jusqu'à 80 $ par écran par année. Ces subventions me
semblaient démesurées par rapport à l'impact que pourrait
avoir la télévision communautaire dans ces régions. On
reconnaît que, dans certaines régions, la télévision
communautaire a été un grand succès et, dans d'autres, un
moins grand succès.
Étant donné la pression financière qu'a subi et que
continue de subir mon ministère, on a
examiné l'ensemble de nos programmes communautaires et on a
décidé que la meilleure chose à faire, c'était de
donner un an de transition aux télévisions communautaires qui ont
historiquement été financées par le gouvernement du
Québec pour se retourner, pour s'équiper. Donc, il y a un
programme de 1 000 000 $ transitionnel pour cette année, qui se termine
cette année et qui ne sera pas renouvelé l'an prochain, pour
permettre aux télévisions communautaires.., Je les ai
informées en août 1986 de cette intention afin de leur permettre
de se financer de façon autonome: une moitié de ce programme est
allouée aux équipements et l'autre moitié aux frais
d'exploitation des télévisions communautaires.
M. Blais: C'est l'entente avec le fédéral.
M. French: Oui, c'est l'entente avec le
fédéral.
Donc, il n'y a pas eu, en aucune manière, de changement
dramatique dans l'enveloppe pour les radios. Si des radios sont malheureuses,
on en reparlera, mais, si c'est une autre situation...
Les télévisions communautaires ont subi un changement
beaucoup plus dramatique, celui de faire face à la réalité
qu'elles sont là pour les gens abonnés à un réseau
de câblodistribution particulier et c'est à ces gens-là,
aux marchands et aux municipalités qui sont ainsi desservis d'appuyer
à l'avenir la télévision communautaire.
M. Blais: Cela pose un problème majeur. C'est que l'appui
financier étant retiré l'an prochain...
M. French: L'année prochaine.
M. Blais: Les appuis étant faibles comparativement au
nombre, ces gens-là se retrouvent en réalité entre les
mains du câblodistributeur et ils seront sous la gouverne directe du
câblodistributeur. À ce moment-là, ils se sentent
lésés quant à leur droit d'expression, parce que
dépendants non plus d'une subvention gouvernementale qui les laissait
agir, mais "victimes", entre guillemets - on se victimise facilement des
propriétaires qui imposeront à l'avenir l'ensemble de la
programmation et l'ensemble des vues aussi qui ne sont pas toujours, selon
certains organismes qui sont déjà en place, compatibles avec les
besoins réels de la population. C'est le problème auquel ces
gens-là auront à faire face.
M. French: M. le député, je pense que le point est
important et je répondrai de la façon suivante. Nous travaillons
actuellement avec le CRTC et avec les câblodistributeurs. Pas plus tard
qu'il y a une semaine, je me suis adressé à l'Association des
câblodistributeurs du Québec et je lui ai clairement laissé
entendre que c'était aux câblodistributeurs d'appuyer leur
télévision communautaire et, entre autres, non pas de
décider ce qui allait se passer sur les ondes, mais plutôt
d'ajouter une case sur leur feuille de souscription indiquant que si les gens
voulaient appuyer leur télévision communautaire jusqu'à
concurrence de 0,25 $ ou 0,50 $ par mois ou même 0,10 $ par mois, ils
n'avaient qu'à l'indiquer dans la case et ce financement-là irait
à la télévision communautaire du coin. Vous comprendrez
que la contrepartie qui veut que l'ensemble des contribuables financent la
liberté d'expression d'un certain nombre de personnes qui font de la
télévision communautaire dans un réseau particulier qui
atteint 1000 personnes ou 2000 personnes, 2000 ou 3000 écrans, je ne
pense pas que cela soit la responsabilité de l'ensemble des
contribuables de subventionner cette expession à tout jamais,
indéfiniment. C'est la décision que nous avons prise.
M. Blais: Il arrive ceci. Par la loi du CRTC, ceux qui ont
déjà un droit de câbler et de diffuser sont obligés
de produire un certain nombre d'heures. La plupart des câblodistributeurs
se sont départis de cette obligation en la passant à un groupe
à côté qui le fait à leur place...
M. French: Pas la plupart.
M. Blais: Plusieurs, en tout cas. Disons plusieurs, pour qu'on
s'entende.
M. French: D'accord.
M. Blais: Entendons-nous sur le mot "plusieurs" à moins
que vous n'ayez des statistiques ici. Donc plusieurs, et le gouvernement aidait
ces gens-là, surtout ceux qui ont moins de 15 000 abonnés, le
gouvernement les aidait. Mais en coupant, en réalité, les
subventions pour 1987-1988, de quelle façon...
M. French: Pour 1988-1989.
M. Blais: De quelle façon les groupes qui sont en place,
ce sont tous des groupes de bénévoles, sans but lucratif, en
fait, pour la plupart de ces gens-là, vont-ils pouvoir remplir leurs
engagements sans être, selon leur terme, victimes du
câblodistributeur? J'ai bien l'impression que la négociation qui
devrait avoir lieu, je ne sais pas si c'est faisable en respectant la
démocratie et la liberté, serait que les gens qui ont des
compagnies de câble soient obligés par la loi de former une
association qui serait strictement indépendante mais qu'au prorata de
leurs abonnés il y ait un montant qui serait versé à ce
groupe qui diffuse, par obligation de la loi, l'attribution du permis de
câble du CRTC, aux câblodistributeurs, le soin de faire une
diffusion pendant tant d'heures. Est-ce que cela se fait?
M. French: L'esprit de cette suggestion pourrait se
réaliser, mais je doute beaucoup que le CRTC soit prêt à
sortir des mains d'un entrepreneur qui a mis du capital dans une entreprise un
pouvoir d'expression pour le passer ensuite à un groupe dont la
principale vertu est de
se réclamer pour lui-même l'indépendance totale
à partir du fait qu'il n'est pas obligé de faire le commerce de
façon vulgaire comme le câblodistributeur.
M. Blais: Une autre question. Je l'ai déjà
posée en Chambre. Au cours des débats de la Chambre, vous aviez
déjà fait une remarque là-dessus pour essayer de changer
les heures. Est-ce que des discussions ont eu lieu là-dessus? D'abord,
sur les deux volets; le premier volet, changer les heures de diffusion. Je sais
que le ministre ne peut pas imposer ses vues, mais il peut certainement les
discuter avec le poste qu'il occupe, il ne sera certainement pas un persona non
grata dans le bureau du directeur de la programmation à
Radio-Québec. La diffusion des heures de la période de questions
est très importante, et je vous le dis surtout pour l'Opposition.
Deuxièmement, auparavant, dans les premières années
où j'étais député, cela fait déjà
sept ans, mais depuis trois ans ou quatre ans on ne l'a plus, dans tous nos
postes communautaires, on repassait 24 heures par jour, en fin de semaine, sur
certains canaux, en région surtout, tout ce qui s'était
passé en Chambre. On ne voit plus cela. Je trouvais que c'était
un service énorme à rendre à la population ainsi qu'aux
députés. Parce que quand il se passe quelque chose en Chambre et
qu'on est en commission parlementaire, les fins de semaine, on arrive chez nous
à 10 heures ou 11 heures, on pouvait regarder trois, quatre heures de
débats sur une loi spécifique, puis on revoyait tous les
débats de la Chambre nous autres mêmes; c'était bon.
Pourquoi d'abord est-ce aboli complètement? On ne le voit plus nulle
part. C'était un service énorme et, entre guillemets, les
cablodiffuseurs, cela leur faisait une diffusion à bon marché qui
était en même temps très bonne pour l'information du
public.
M. French: Quant à la première question, M. le
député, je pense qu'on doit la poser au président et non
pas à moi. La Chambre ayant exprimé ses voeux, c'est à la
commission de prendre ses responsabilités. Si j'ai bien compris, la
comparution est imminente.
Le Président (M. Trudel): Oui, on a une séance de
travail, M. le député Vous avez été convoqué
à une séance de travail mardi prochain. À l'ordre du jour,
on a ajouté cette question. Je peux vous dire que l'on sait
déjà que l'on parle d'une rencontre avec le président de
Radio-Québec, si les membres de la commission sont d'accord, pour le 3
décembre prochain. Il en sera question à l'occasion de la
séance de travail de la semaine prochaine.
M. French: Des deux volets?
Le Président (M. Trudel): Du premier volet, parce que le
deuxième, je pense, concerne beaucoup plus le ministre. Le volet
Radio-Québec fait suite à la discussion qu'il y a eu en Chambre
après une motion sans préavis.
M. French: Vous n'avez pas mentionné le deuxième
volet, selon mon souvenir en tout cas.
Le Président (M. Trudel): En Chambre, oui.
M. French: Si oui, excusez-moi, je l'al manqué
complètement. Alors, on va en parler là, mais je l'ai
manqué en Chambre.
M. Blais: Oui, mais en Chambre, vous m'aviez répondu au
deuxième volet un peu aussi, très brièvement, mais vous en
aviez parlé.
M. French: D'accord, on pourrait en parler tantôt
mais...
M. Blais: Cela pourrait aussi relever de Radio-Québec, si
vous me permettez juste un aparté. Supposons que Radio-Québec
ferme à minuit, minuit et demi, une heure, il pourrait - cela ne
coûte pas plus cher - reprendre en période de nuit les choses
tant...
M. French: C'est le genre de chose que vous pourrez discuter avec
le président.
M. Blais: Oui, mais je veux savoir tout de même votre
opinion là-dessus. Vous êtes particulièrement bien
placé et votre opinion influence beaucoup à cause du poste que
vous occupez.
M. French: Pour ce qui est de Radio-Québec et de la
comparution de son P.-D.G., j'aimerais bien que le président et les
membres de la commission puissent encourager leurs collègues qui en
parlent à assister à la séance de la commission de la
culture. Je vous avoue que c'est très délicat pour le ministre de
diriger Radio-Québec lorsqu'il s'agit de sa programmation et de sa
grille horaire. A mon avis, je partage les opinions du député,
mais je ne suis pas vraiment en mesure d'appeler le P.-D.G. de
Radio-Québec et de lui dire de le changer. Je ne peux pas faire cela
parce que s'il s'agit de cette vache sacrée qu'est l'indépendance
de la programmation des télévisions publiques, je pense que tout
le monde est d'accord sur le principe. Il ne s'agit pas d'être d'accord
sur le principe et dire oui, on va faire une exception. Je crois qu'il y a un
principe ou il n'y en a pas.
M. Blais: Une cote d'écoute qui passe de 86 000 en 1982
à environ 12 000, 13 000, 14 000 actuellement, cela veut dire...
M. French: Oui, mais la cote d'écoute est plongée
déjà dans l'ancien... Non, mais vous avez raison. Vous allez en
entendre parler et je vous prédis que... Je peux presque vous faire le
discours de ce que le président va dire: II n'y a personne qui regarde,
mais... cela, c'est entre
vous et lui. Quant à moi, je me considère plutôt
député qu'autre chose dans ce débat, donc je partage
l'opinion des députés. Encore une fois, je ne peux pas, parce
qu'on me l'a suggéré en caucus et ailleurs, appeler
Radio-Québec et lui dire quoi faire dans sa programmation. Je ne le
ferai pas.
M. Blais: Je suis complètement d'accord avec vous, c'est
une chose qui ne se fait pas; mais votre opinion comme parlementaire, vu que
vous êtes ministre, compte aussi dans la balance.
M. French: Mon opinion comme parlementaire, c'est un peu la
question d'une institution importante qui devrait diffuser aux heures où
les Québécois pourraient avoir accès facilement.
M. Blais: Merci beaucoup.
M. French: La deuxième question, c'est-à-dire les
cassettes dans les postes locaux, c'est vraiment une question pour le bureau et
le Service de la radiotélévision des débats de
l'Assemblée nationale. Je pense que Radio-Québec ne joue pas de
rôle d'intermédiaire dans tout cela. Je ne pense pas.
M. Blais: On peut l'étudier en même temps, M. le
Président.
M. French: Je pense que c'est une chose dont vous pouvez
discuter.
Le Président (M. Trudel): Oui, on en discutera à
l'occasion de la séance de travail.
M. Blais: Bon, les engagements financiers sont approuvés
et terminés, quant à moi.
Le Président (M. Trudel): Ou mois de janvier 1987 au mois
de septembre 1987, sauf ceux qui sont suspendus...
M. Blais: II y en a quelques-uns en suspens, on va reprendre
à la prochaine.
M. French: II y en a trois ou quatre de suspensdus. Quant aux
contrats d'imprimerie, on va vous informer probablement par écrit et
aussi rapidement que possible, M. le député.
Le Président (M. Trudel): M. le ministre, merci.
M. Blais: Excusez-moi. Ce n'est pas nécessaire que vous
fassiez cela par écrit. Qu'on les reprenne au début des prochains
engagements financiers, c'est encore plus facile pour l'ensemble de ceux avec
qui vous travaillez et pour nous, c'est plus officialisé aussi.
M. French: D'accord.
Le Président (M. Trudel): Parfait.
M. French: Merci beaucoup, M. le député etmessieurs les membres de la commission.
Le Président (M. Trudel): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 56)