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(Seize heures cinquante-cinq minutes)
Le Président (M. Trudel): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de la culture reprend l'étude article par
article du projet de loi 110. Au moment où nous nous sommes
quittés - je devrais plutôt dire, étant absent la semaine
dernière, où vous vous êtes quittés - vous aviez
laissé certains articles en suspens et vous aviez convenu de regarder
également certains autres articles, si bien que j'ai devant moi un
cahier qui contient les articles 8, 34, 45, 46, 61, 82, 93 et 94. Je vous
suggère, pour la bonne marche des travaux... Avant d'y procéder,
je vais demander à Mme la secrétaire, parce que j'ai
oublié, s'il y a des remplaçants.
La Secrétaire: Oui. M. Vallières (Richmond)
remplace Mme Pelchat (Vachon).
Réexamen d'articles déjà
adoptés ou laissés en suspens
Le Président (M. Trudel): Très bien, merci. Je vais
demander à M. le ministre de lancer le débat sur l'article 8,
à moins que ce ne soit...
M. French: J'aimerais vous demander, avec la permission du
député de Terrebonne, que l'on rouvre l'article 8 qu'on avait
adopté, parce qu'il y a un petit changement.
Le Président (M. Trudel): Qui avait été
adopté?
M. French: Qui avait été adopté.
Le Président (M. Trudel): M. le député de
Terrebonne, êtes-vous d'accord?
M. Blais: D'accord.
Le Président (M. Trudel): D'accord. M. le ministre, nous
ouvrons l'article 8.
Constitution
M. French: Ce que l'on aimerait faire à cet article tel
qu'adopté, c'est le modifier par la suppression, dans les
première et deuxième lignes, des mots "autorisé par le
gouvernement". Cela fait que l'autonomie d'un régisseur dans une telle
situation, c'est-à-dire saisi d'une demande à l'expiration de son
mandat, pourrait être augmentée d'autant.
Le Président (M. Trudel): Merci, M. le ministre. La toux
est enregistrée aussi. M. le député de Terrebonne.
M. Blais: Ce n'est pas évident.
Le Président (M. Trudel): Ce sont des paroles en l'air, M.
le député. C'est ce que je vous avais répondu cet
après-midi.
M. Blais: Non, d'accord. Cela va. Adopté.
M. French: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Nous passons
à l'article 34. M. le ministre.
M. French: L'article 34 a été suspendu.
Le Président (M. Trudel): Oui, il était
suspendu.
Fonctions et pouvoirs
M. French: II s'agit, pour l'article 34, de proposer un
amendement. L'article 34 du projet de loi est modifié par l'insertion,
dans la deuxième ligne, après le chiffre "32", des mots "ou d'un
règlement pris en vertu de l'article 63". Ce papillon permet que la
soustraction de certains services s'étende non seulement aux
décisions de la régie en matière de tarifs, mais
également aux règlements du gouvernement. Il s'agit ici d'un
exercice de concordance qui a, néanmoins, exigé l'attention d'un
aréopage de ministres et de fonctionnaires pour être absolument
certains qu'on ne faisait pas quelque chose de bien louche.
Le Président (M. Trudel): Merci, M. le ministre.
L'amendement est, évidemment, recevable. M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: On fait cela comme ça.
Le Président (M. Trudel): Faites ça comme cela; il
n'y a pas de problème.
M. Blais: Je voudrais vous poser une question, M. le ministre.
L'article 34 lui-même, pourquoi est-il là? On n'en a pas
besoin.
M. French: C'est une question technique ou une question de
fond?
M. Blais: Une question de fond. On n'a pas besoin du tout de
l'article 34. Je me demande ce qu'il fait là.
M. French: Au contraire, l'article 34 est absolument
essentiel.
M. Blais: Où cela?
M. French: Depuis huit ans, nous sommes témoins de
l'introduction de la concurrence dans le domaine des services de
télécommunications. Il
y a, d'abord, plus de services différents introduits depuis une
dizaine, d'années qu'il n'y en avait dans les 70, 80 ou peut-être
100 premières années de la téléphonie et un certain
nombre de ces services sont fournis par la voie de la concurrence.
La Régie des services publics, au moment où l'on se parle,
n'est pas en mesure de permettre aux entreprises de faire fonctionner les
secteurs concurrentiels à l'abri de la réglementation, en vertu
de la loi actuelle. Avec l'article 34, nous permettons à la Régie
des télécommunications de retirer du champ d'application de ses
activités de régulation économique et sociale certains
services qui peuvent être offerts par différentes entreprises sur
une base concurrentielle. C'est l'objectif de fond que vise l'article 34 du
projet de loi.
M. Blais: Supposons que, dans une même sphère de
télécommunications, il y ait une concurrence assez vive sur un
territoire donné.
M. French: Oui.
M. Blais: L'article 34 permettrait à la régie de
soustraire aux conditions imposées des tarifs, etc., mais les tarifs
établis par une régie, c'est toujours le tarif maximum que la
compagnie exploitante utilise. Lorsqu'il y a une forte concurrence, il n'est
pas plus permis de dépasser les tarifs établis par la
régie. Tout ce qu'il pourrait y avoir, c'est que certaines compagnies
les baissent. Si la compagnie les baisse, qu'est-ce que la régie vient
faire là?
M. French: C'est un peu plus compliqué que cela, M. le
député. Il y a la question du taux de rendement pour la
compagnie. Ce que l'article 34 invite la compagnie à faire, c'est
prendre les mesures comptables nécessaires pour éliminer, de ses
calculs du taux de rendement et de sa réglementation du taux de
rendement de l'entreprise, les parties de l'activité de l'entreprise
tant sur le capital que sur la performance économique, pour s'assurer,
bien sûr, qu'il n'y ait pas d'interfinancement entre les secteurs
concurrentiels et les secteurs non concurrentiels ou les secteurs
réglementés. Ce que l'article 34 permet, ce n'est pas de faire un
plafond; d'ailleurs, de ce temps-ci, soit dit en passant, c'est souvent les
fouchettes. Il ne permet pas d'enlever un plafond; il permet, tout simplement,
de pousser dehors et de laisser vivre tout seuls, ces secteurs qui fonctionnent
sur une base concurrentielle.
M. Blais: Bon, vous avez décidé que c'était
cela, je m'incline.
Vous amenez une modification à l'article 34 pour ajouter les mots
"ou d'un règlement pris en vertu de l'article 63".
M. French: C'est cela.
M. Blais: Vous savez que cela exclut complètement
l'article 63; c'est ce que cela veut dire. Or, c'est impossible
d'éliminer tout l'article 63, c'est impossible. "Des normes quant
à la qualité et au maintien des services de
télécommunications", on ne peut pas éliminer cela. On ne
le peut pas.
M. French: M. le député, ce que vous ne semblez
pas...
M. Blais: Comprendre, allez-y. M. French:...
comprendre...
M. Blais: Soyez naturel, dites que je ne comprends pas.
M. French: Non. J'aimerais vous évoquer certains domaines
dans lesquels il y a des services concurrentiels: les lignes privées
offertes aux entreprises privées, la transmission de programmes de radio
et de télévision, les messageries écrites dans le domaine
télex, par exemple, la radiocommunication mobile et les
téléavertisseurs, etc., le téléphone cellulaire.
Dans ces domaines, il y a plus d'une entreprise sur le marché; il y en a
au moins deux et souvent plus que cela. Le niveau de concurrence est
considéré comme adéquat pour faire fonctionner l'offre de
services dans ce secteur sur la même base que l'offre de services ou de
biens dans m'importe quel autre domaine non réglementé.
Alors, il ne s'agit pas de droits et obligations des
sociétés exploitantes et des usagers; il ne s'agit pas de
conditions d'utilisation, etc. Ce sont toutes des choses qui sont tout à
fait à leur place dans le cas où on a affaire à un
monopole réglementé, mais qui n'ont plus leur raison d'être
dans la mesure où on a affaire à un secteur où les
services sont offerts sur une base concurrentielle.
M. Blais: M. le ministre, je vais vous rendre la politesse: Vous
n'avez pas compris ma question. D'accord? J'aimerais que vous
l'écoutassiez et non pas que vous pensiez à la réponse
verbale que vous allez me faire. Présentement, l'article 34 se lit comme
suit: "La régie peut soustraire, aux conditions qu'elle
détermine, un service de télécommunications de
l'application de l'article 32. " Là, vous rajoutez "ou d'un
règlement pris en vertu de l'article 63". On ne peut pas, même
s'il y a une concurrence, exempter une Régie des
télécommunications de tous les règlements qui sont
indiqués, des obligations de l'article 63, c'est impossible. "Des normes
relatives aux méthodes et pratiques en matière tarifaire", cela
pourrait aller, parce que c'est la concurrence, d'accord. Pour le paragraphe
5°, je l'admets; pour les autres, on ne peut pas. On ne peut pas exempter
une compagnie ou une régie, sous prétexte qu'elle a de la
concurrence, "des normes
quant à la qualité et au maintien des services de
télécommunications, " on ne peut pas. À la rigueur, on
peut exclure le paragraphe 5° de l'article 63: "des normes relatives aux
méthodes et pratiques en matière tarifaire, " mais on ne peut
pas... Est-ce que vous saisissez bien ma question?
M. French: Non, pas vraiment.
M. Biais: Non, non, si vous n'avez pas compris, ne
répondez pas. Vous ne pouvez pas me répondre quand vous ne
comprenez pas.
M. French: Laissez-moi vous suggérer...
M. Biais: Non, vous ne comprenez pas ce que je dis, je vais
m'expliquer autrement. Vous voulez exempter de l'article 34 l'article 32;
d'accord avec cela, parce qu'il y a une concurrence. Vous voulez rajouter qu'on
enlève tous les règlements de l'article 63.
M. French: C'est cela.
M. Biais: Je dis qu'on ne peut pas, tout de go, laisser une
régie ne pas appliquer ces principes de règlements
déterminés par la régie là. On peut le faire pour
le paragraphe 5°: "des normes relatives aux méthodes et pratiques en
matière tarifaire" parce qu'il y a une concurrence, mais on ne peut pas
exempter une compagnie, mettons, "des normes quant à la qualité
et au maintien des services. " En mettant l'article 63, vous permettez aux
compagnies de télécommunications, qui sont dans une situation de
concurrence, de ne pas appliquer des normes de qualité et de ne pas
maintenir des services. C'est cela que cela veut dire. On ne peut pas faire
cela, à moins que ce ne soit le but visé, mais pourquoi?
M. French: Je pense que peut-être on peut le faire s'il y a
d'autres entreprises dans le marché qui offrent des services
concurrentiels. Le consommateur a donc un choix, et, s'il n'est pas satisfait,
il choisit une alternative. Il y a plus d'une entreprise qui offre ce service
sur le marché
M. Biais: Bon.
M. French: Si l'entreprise A, qui est réglementée,
n'offre pas un service suffisamment attrayant au consommateur, donc c'est vers
l'entreprise B, C, D ou E, qui n'est peut-être pas
réglementée, soit dit en passant, que le consommateur va se
tourner.
M. Biais: Bon. Supposons qu'il y a trois compagnies, il y en a
trois,...
M. French: Oui, mais il y en a une qui est
réglementée et deux autres qui ne le sont pas, par exemple, M. le
député, c'est clair dans votre esprit, là. Il y a une
entreprise, disons Québec-Téléphone qui est
réglementée, mais il y en a deux ou trois autres qui ne le sont
pas du tout.
M. Biais: Pourquoi ne seraient-elles pas
réglementées?
M. French: Parce qu'elles offrent uniquement un service
concurrentiel. Elles n'offrent pas l'ensemble des services de
télécommunications visés par la loi.
M. Biais: Cela voudrait dire que, dans un endroit où il y
aurait trois compagnies, la régie pourrait soustraire une des trois
compagnies à toute réglementation qui existe. C'est cela que cela
veut dire.
M. French: II y a une compagnie de
télécommunications réglementée par la
régie.
M. Biais: Oui.
M. French: Dans un des services...
M. Biais: Elles sont toutes réglementées par la
régie.
M. French: Non, non. M. Biais: En principe.
M. French: Non, c'est cela que j'essaie de vous dire, M. le
député. Il y a des services de télécommunications
qui sont offerts sur une base concurrentielle. D'accord? Je vous en ai
donné quelques-uns: transmission de programmes de radio et de
télévision, les lignes privées de voix et de
données, la transmission de données, les messageries
écrites comme télex, les radiocommunications mobiles et les
téléavertisseurs. Ce sont tous là des services qui
pourraient être offerts par une compagnie réglementée, mais
qui pourraient être offerts par une compagnie complètement
indépendante, non réglementée. D'accord?
M. Biais: Oui, cela va? Cela va, M. le ministre.
M. French: Est-ce que nous pouvons présumer, M. le
député, en l'absence du président, que l'amendement
à l'article 34 est adopté?
M. Biais: M. le ministre sur l'article 34 du projet de loi -
votre amendement, on l'adopterait, vu qu'on va le faire pour l'ensemble, mais
je veux vous parler d'autre chose - dans la quatrième ligne,
après les mots "aux justes et raisonnables", quelle objection
verriez-vous à ajouter les mots "et maintenir la qualité des
services aux usagers"? Est-ce qu'il y aurait une objection majeure
à cela? On se sentirait plus sécuritaires. Je ne sais pas si je
vais le présenter.
M. French: Bien, il faudrait que je le demande à mes
experts.
M. Blais: Demandez-le donc. Vous comprenez que je ne le
présente pas tout de suite comme amendement; je le donne comme note de
discussion...
Le Président (M. Trudel): D'accord.
M. Blais:... si vous le permettez, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): Je n'ai aucune objection. Je
suis très souple et libéral dans mon interprétation. Et ce
ne sont pas des paroles en l'air.
M. French: M. le Président...
Le Président (M. Trudel): Oui, M. le ministre.
M. French:... la conclusion à laquelle on arrive face
à cet amendement proposé pour discussion...
Le Président (M. Trudel): M. le ministre, pour discussion.
Ce n'est pas un amendement formel.
M. French: Non, c'est cela, pour discussion.
Le Président (M. Trudel): Très bien, d'accord. Pour
discuter sur un amendement qui n'existe pas.
M. French:... par le député de Terrebonne, c'est
que cela revient à la même réponse. Si les usagers ou les
consommateurs veulent une meilleure qualité de services, ils vont payer
pour. On n'est pas dans un secteur réglementé. C'est comme si
vous n'aimez pas le pain à la boulangerie, vous allez à une autre
boulangerie pour acheter un autre pain. C'est aussi simple que cela. C'est
superfétatoire. Personne ne veut rejeter la notion de la qualité
des services aux usagers. Ce qu'on dit, c'est que, dans ce secteur-là,
c'est l'usager et exclusivement l'usager qui est juge de la qualité des
services parce que lui a le choix.
M. Blais: Et ce n'est pas régi.
M. French: C'est exactement cela, M. le député.
M. Blais: D'accord.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que vous retirez
l'amendement qui n'existe pas?
M. Blais: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Trudel): C'est vraiment la journée
des choses qui...
M. French: C'est comme la question qui n'en était pas
une.
Le Président (M. Trudel): Les questions qui n'existaient
pas et les réponses que le ministre voulait donner à une question
qui n'existait pas. La journée du surréalisme.
M. Blais: D'accord. Disons, sur cet essai, qu'on a terminé
la discussion.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que l'amendement du
ministre comme tel est adopté?
M. Blais: Oui.
M. French: Adopté.
Le Président (M. Trudel): L'article 34 amendé,
adopté, également?
M. Blais: Adopté. M. French: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Nous passons à l'article
45 qui, lui aussi, avait été suspendu.
M. Blais: Oui. On avait demandé au ministre, qui avait dit
qu'il nous donnerait une réponse aujourd'hui, d'ajouter: Le ministre
doit rendre public cet avis dans les 60 jours suivant la date de sa
réception, comme cela existe dans toutes les autres régies.
M. French: Notre conclusion sur cela est essentiellement la
suivante: ces avis sont publics dans leur nature même et les dispositions
concernant la loi sur l'accès à l'information leur sont
applicables. Donc, tout en étant d'accord, on n'est pas prêt
à l'ajouter dans la loi parce qu'on est convaincu que, de toute
façon, c'est public.
M. Blais: Vous dites que les rapports, de soi, sont
automatiquement publics et que ce serait...
M. French: Sauf que l'honnêteté me force à
vous dire que, si jamais la régie faisait un avis avec des chiffres, par
exemple, qui étaient privés et confidentiels pour des raisons
commerciales à une entreprise en particulier, ces chiffres-là
seraient couverts par la loi sur l'accès à l'information et sans
doute le ministre serait-il obligé d'omettre cette partie-là de
l'avis
lorsqu'il le rendrait public. C'est ce genre de
considération.
M. Blais: Dans la Loi sur la qualité de l'environnement,
il y a des choses comme celles-là qui protègent aussi, mais on
exige, quand même, que le rapport soit rendu public dans les 60
jours.
M. French: D'accord.
M. Blais: Et on a exactement la même chose. Il peut y avoir
des chiffres d'une compagnie qui sont obligatoirement, à cause de
l'accès à l'information, non dévoilables, disons, pour ne
pas parier trop longtemps, mais, quand même, dans la loi, c'est
indiqué que c'est publié 60 jours après. (17 h 15)
M. French: Je ne sais pas quand la loi a été
passée, mais, depuis la loi sur l'accès à l'information,
on essaie d'éviter d'alourdir la législation
québécoise d'exigences qui vont soit doubler, soit compliquer
l'application de la loi sur l'accès.
Je veux assurer le député que nous partageons
entièrement ses objectifs...
M. Blais: D'accord.
M. French:... et c'est notre présomption de base que ce
qu'il nous demande est de facto le cas.
M. Blais: Donc, adopté.
Le Président (M. Trudel): L'amendement est
rejeté.
M. Blais: On n'avait pas fait d'amendement. M. French: II
n'y a pas d'amendement. M. Blais: C'est une discussion. M. French:
II y a eu une suggestion.
Le Président (M. Trudel): Vous nous compliquez
singulièrement la tâche.
M. Blais: L'article 45 est... C'est pour donner une chance au
secrétariat que nous agissons ainsi.
Le Président (M. Trudel): L'article 45 est
adopté.
M. Blais: L'article 45 est adopté. Je vois que vous
apportez à l'article 46...
Le Président (M. Trudel): L'article 46 avait
été adopté, mais vous y revenez, M. le ministre?
M. Blais: Oui, on vous avait suggéré un amendement
que vous apportez.
M. French: M. le Président, on devrait dire que c'est le
papillon du député de Terrebonne.
M. Blais: Oui, d'accord. On avait proposé un amendement.
Donc, on est d'accord avec l'amendement.
M. French: M. Parizeau m'a fait cela assez souvent.
Le Président (M. Trudel): L'article 46 est-il
adopté, tel qu'amendé?
M. Blais: C'est-à-dire que l'amendement a
été proposé.
Le Président (M. Trudel): "La régie donne son avis
au ministre sur toute question que celui-ci lui réfère ou sur
toute autre question qu'elle juge appropriée. "
M. Blais: Oui, c'est une belle phraséologie et je suis
d'accord.
Le Président (M. Trudel): L'amendement est adopté
et l'article 46, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. C'est la
même chose pour l'article 61 qui avait été
adopté.
M. Blais: Une seconde.
M. French: Le papillon à l'article 61.
Le Président (M. Trudel): Sur lequel vous amenez un
amendement.
Appel
M. French: Oui. L'amendement fait en sorte que l'article 61 du
projet de loi se lit de la façon suivante: "L'appel n'a pas pour effet
de suspendre l'exécution des décisions de la régie, sauf
si le juge en décide autrement. "
M. Blais: Complètement d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Trudel): L'amendement est-il
adopté?
M. Blais: Oui.
Le Président (M. Trudel): L'article 61, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. French: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Nous passons
à l'article 82 qui avait été suspendu la semaine
dernière.
M. le ministre.
Modifications au Code municipal
M. French: Voici une de ces grandes questions d'État qui
exigent l'attention des ministres par un après-midi occupé. On a
ici un transfert de responsabilités de la Régie des services
publics, non pas vers la Régie des télécommunications, qui
est la norme dans le projet de loi, mais vers la Commission municipale du
Québec. Donc, l'article 82 du projet de loi est modifié par le
remplacement du paragraphe 1° par le suivant: 1° par le remplacement,
dans la cinquième ligne du quatrième alinéa du paragraphe
6°, des mots "Régie des services publics" par les mots "Commission
municipale du Québec". Si j'ai bien compris, s'il y a une chicane sur un
contrat d'électricité entre une municipalité et une
compagnie d'électricité, c'est la Commission municipale qui s'en
occupe.
M. Blais: Est-ce que l'on peut de gré à gré
retourner en arrière parce que, comme concordance, M. le ministre, il
faut faire un amendement à l'article 47, vu que vous avez apporté
un amendement...
M. French: Est-ce qu'on peut finir celui-ci? C'est tellement
court.
M. Blais: Vous pensez? C'est pour cela que je veux faire l'autre.
Cela va être long.
M. French: D'accord.
Le Président (M. Trudel): Alors, nous retournons. Ce n'est
pas facile de vous suivre, M. le député.
M. French: C'est un long débat sur
l'électricité des municipalités.
M. Blais: Non.
Le Président (M. Trudel): Nous retournons à
l'article 46?
M. Blais: À cause de l'amendement que vous avez
apporté à l'article 34, il faudrait regarder l'article 47,
deuxième paragraphe, pour la concordance, rajouter l'article 63; sinon,
vous allez être deuxième.
M. French: C'est un bon point. Est-ce qu'on peut le suspendre et
demander aux légistes de regarder cela?
M. Blais: Ils sont d'accord directement. Au lieu de revenir avec
un papillon, dans une autre loi.
M. French: Je remercie le député de Terrebonne de
son point.
Le Président (M. Trudel): Pour les fins du
secrétariat et des questions de greffier, il y a un amendement à
l'article 47.
M. Blais: À l'article 47, paragraphe 2°, ajouter
après l'article 32 "et de l'article 63".
M. French: Vous avez souligné un problème, M. le
député. Je vous demanderais de nous permettre de trouver une
formule qui réglerait ce problème.
M. Blais: D'accord. M. le Président, cela va bien, nous
retournons à l'article 82?
Le Président (M. Trudel): Nous retournons à
l'article 82, tout à fait.
M. Blais: On voit que l'on travaille comme des gens de 1988.
Le Président (M. Trudel): L'article 82...
M. Blais: L'article 82, l'article 93 et l'article 94 - on
pourrait les traiter presque ensemble - sont irrecevables, M. le
Président.
M. French: "Good".
M. Blais: Non, c'est vrai. Vous allez comprendre tout de suite,
M. le ministre, vous êtes très brillant. La loi 110 s'intitule Loi
sur la Régie des télécommunications, d'accord? Par la loi
des télécommunications, on ne peut pas venir changer un article
du Code municipal. On ne peut pas. Sinon, cette loi devrait s'appeler Loi sur
la Régie des télécommunications, puis Loi modifiant le
Code municipal pour l'article 82 et, pour les articles 93 et 94, Loi modifiant
la Loi sur la qualité de l'environnement. Ce n'est pas parce que c'est
une grosse chose, mais cela demeure que ce n'est pas dans cette loi-là
qu'on peut présenter cela. Il faut que ce soit le ministre des Affaires
municipales qui présente une loi pour changer la loi des affaires
municipales. Sinon, cela va être une loi omnibus qu'on fait. Je pense que
vous saisissez bien. Vous pouvez prendre quelques minutes, si vous le voulez,
pour y penser.
M. French: Bien, M. le député, je n'y penserai pas
très longtemps. Les consultations ont été faites et les
ministres en question ont donné leur approbation. Ce que vous voyez
devant vous, c'est un projet de loi du gouvernement. Ce projet de loi du
gouvernement contient quelques articles qui touchent des lois ne relevant pas
de la responsabilité du ministre porteur de la loi, mais c'est une chose
qui arrive
régulièrement.
M. Blais: D'accord. Alors, comme d'habitude, vous êtes
égal à vous-même. Bon! La recevabilité d'un
amendement, M. le Président. La jurisprudence tant en ce qui concerne la
présidence à l'Assemblée nationale que celle des
commissions parlementaires est extrêmement claire: un amendement en
commission ou à l'étape de la prise en considération du
rapport de la commission doit se rapporter au principe d'un projet de loi et ne
peut constituer un principe nouveau qui n'aurait pas été connu
des parlementaires lors de l'étude du principe du projet de loi à
l'Assemblée nationale. Cette loi-là à l'Assemblée
nationale, c'était la Loi sur la Régie des
télécommunications et non pas une loi venant modifier le Code
municipal et encore moins la Loi sur la qualité de l'environnement.
Sinon, cela serait dans le titre de la loi.
Les notes explicatives du projet de loi 110 parlent d'elles-mêmes.
Il s'agit de créer une nouvelle entité appelée
Régie des télécommunications et de lui attribuer un cadre
juridique de fonctionnement tant pour elle que pour les différents
intervenants dans le secteur des télécommunications. L'amendement
proposé à l'article 82 amène un tout nouveau principe,
soit celui de conférer à la Commission municipale de nouveaux
pouvoirs en matière de tarification d'électricité. Cela
n'a, tout de même, rien à voir avec la Régie des
télécommunications. Le même raisonnement s'applique
à l'amendement à l'article 93, sauf que c'est la Chambre de
l'expropriation de la Cour provinciale qui se voit conférer une nouvelle
fonction. Donc, ou cela devient un "bill" omnibus où il est permis
d'entrer cela et la loi 110 s'intitulerait alors Loi sur la Régie des
télécommunications, Loi modifiant le Code municipal et Loi
modifiant la Loi sur la qualité de l'environnement, ou on les
enlève et on les donne aux responsables pour le faire.
M. French: Deux points pour le bénéfice du
député. Le premier, c'est dans les notes explicatives du projet
de loi, immédiatement après: "Loi remplacée par ce
projet", on a la Loi sur la Régie des services publics. C'est ici que je
veux attirer l'attention du député. "Lois modifiées par ce
projet": la Loi sur les chemins de fer, la Loi sur les cités et villes,
le Code municipal du Québec, la Loi sur les compagnies de
télégraphe et de téléphone, la Loi sur le
développement de la région de la Baie James, la Loi assurant
l'exercice des droits des personnes handicapées, la Loi sur
Hydro-Québec, la Loi sur certaines installations d'utilité
publique, la Loi sur le ministère des Communications, la Loi sur la
programmation éducative, la Loi sur la protection du consommateur, la
Loi sur la qualité de l'environnement, la Loi sur le Régime de
retraite des fonctionnaires, la Loi sur la Société de
radio-télévision du Québec. Qu'est-ce qu'il veut de plus?
C'est la vérité. Tout est là. L'argumentation que le
député nous offre...
M. Blais: Pour la concordance et non pas pour changer un
principe. Quand on change un principe, il faut que ce soit la loi
elle-même qui soit amendée et non pas par une loi nouvelle. La Loi
sur la Régie des télécommunications ne peut pas être
une loi qui vient modifier le Code municipal, c'est impensable. Sinon, il faut
que ce soit dans la loi.
Le Président (M. Trudel): M. le ministre.
M. French: M. le Président, je pense que c'est très
clair que nous essayons d'ériger un vulgaire transfert de
responsabilités qui n'ont jamais, d'ailleurs, été
exercées...
M. Blais: Cela, je le sais.
M. French:... entre deux organismes gouvernementaux en une cause
sacrée. Libre au député de le faire, mais je ne
"dignifierai" pas sa campagne par une longue et savante explication de la
politique du gouvernement dans le domaine législatif. Je ne perdrai pas
beaucoup de sommeil sur les vues que le député nous offre en
guise d'argumentation.
M. Blais: II n'y a pas grand-chose qui vous fait perdre du
sommeil, vous, je vous le jure, avec votre prétention!
Le Président (M. Trudel): M. le député,
est-ce que vous présentez cela...
M. Blais: Et vous dites que les autres ne comprennent jamais
rien.
Le Président (M. Trudel):... comme un rappel au
règlement? Est-ce que vous me demandez une opinion ou si vous donnez une
opinion au ministre? De la façon dont vous voulez que cette commission
soit menée pour le moment en échangeant des opinions de gauche
à droite et de droite à gauche, je pourrais aller faire du
travail plus utile à mon bureau. Si vous avez besoin des
interprétations du président, je vais devoir prendre connaissance
de votre texte et en décider. Est-ce que c'est ce que vous demandez ou
est-ce que vous discutez simplement avec le ministre?
M. Blais: Vous n'aimez pas la façon dont on
procède, M. le Président?
Le Président (M. Trudel): Non. Je veux savoir ce que je
fais. Est-ce que vous me demandez...
M. Blais: Vous présidez, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): M. le député,
est-
ce que vous me demandez une interprétation?
M. Blais: Oui, je vous demande votre avis.
Le Président (M. Trudel): Ah, bon!
M. Blais: Là, je le fais. Il a rejeté cela du
revers de la main, il m'a envoyé prendre l'air. Je voudrais savoir si
l'article 82 est recevable, tout simplement.
Le Président (M. Trudel): M. le député, je
vais suspendre quelques instants. Vous m'avez dit que vous vouliez une
suspension, de toute façon, pour aller à l'Assemblée
nationale, éventuellement.
M. Blais: Je ne sais pas si je suis à la veille d'y
aller.
Le Président (M. Trudel): Je vais prendre connaissance de
votre point de vue, de votre rappel au règlement.
M. Blais: La même chose pour l'article 93. L'article 94,
c'est encore pire.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que c'est sur le
même principe?
M. Blais: L'article 94, M. le Président, si on en parle
tout de suite, vous allez le considérer. Ici, on dit: "L'article 94 - je
vais voir s'ils l'ont maintenu, ils voulaient l'éliminer tout simplement
- du projet de loi est supprimé. " C'est encore pire. Si on le supprime,
si on ne demande pas à un autre de le faire, l'ancienne appellation
"Régie des services publics" va rester dans cette loi. C'est encore
pire. À moins qu'il n'y ait eu un projet de loi omnibus qui est venu
l'enlever à un moment donné.
Une voix: Je peux vous donner l'indication du projet de loi.
M. Blais: Dans un autre projet de loi, c'est déjà
inclus? Donc, pour celle-là, cela a été fait comme il
faut. Voyez-vous, vous avez un projet de loi qui s'en vient avec cela. Donc, ce
n'était pas dans cette loi que cela devait aller. C'est la preuve que
l'article 82 et 93 ne sont pas rece-vables dans ce projet de loi. Au cours de
cette suspension, je vais aller en Chambre et je vais revenir.
Le Président (M. Trudel): Merci, M. le
député. Nous allons suspendre pour quelques minutes de
façon que je puisse prendre connaissance du point de vue de M. le
député de Terrebonne et rendre, si possible, une décision
dans des délais raisonnables.
(Suspension de la séance à 17 h 27)
(Reprise à 17 h 51)
Le Président (M. Trudel): Tout en voulant coopérer,
tant avec l'Opposition qu'avec le gouvernement, compte tenu du temps qui est
mis à notre disposition et du fait qu'on soit pressés de part et
d'autre d'en terminer, moi, je ne me sens pas capable de rendre une
décision immédiatement. J'aimerais entendre encore le
député de Terrebonne et M. le ministre exposer leurs points de
vue et je vais être obligé de suspendre, quitte à ce que
nous reprenions une autre fois ou, alors, qu'il y ait un terrain d'entente
quelconque qui soit trouvé.
M. Blais: D'accord.
Le Président (M. Trudel): Comme président, moi, je
suis incapable de rendre une décision.
M. Blais: M. le Président si vous n'êtes pas capable
de rendre une décision là-dessus, nous, nous tenons à dire
que c'est irrecevable. Donc, on ne pourra pas s'entendre d'ici six heures et
toute délibération, tant que votre décision ne sera pas
rendue, est pour moi inutile.
M. French: M. le Président je vous offre, pour votre
réflexion, deux points, essentiellement. Dans le projet de loi original,
débattu en deuxième lecture, il y a une liste des lois
modifiées par ce projet de loi, liste qui inclut les deux lois qui sont
affectées par les articles 82 et 93. Donc, il y a eu une
publicité adéquate et honnête qui aurait pu être le
sujet de commentaires ou d'objections par le député au moment
voulu. Je suis incapable de suivre sa logique face à ces deux articles,
à ces deux papillons.
Deuxièmement, je sais, pour avoir été critique de
l'Opposition à maintes reprises sur des projets de loi techniques, que
vous allez trouver des précédents énormes de l'acceptation
par les Oppositions de toutes couleurs et de toutes allégeances
politiques au Québec, de changements de loin plus fondamentaux aux
projets de loi que les changements, somme toute fort modestes,
présentés par les articles 82 et 93.
Je ne pourrais pas imaginer que, par un transfert de
responsabilités, responsabilités, d'ailleurs, qui n'ont à
peu près jamais été exercées, entre un organisme et
un autre organisme public, nous sommes obligés chaque fois de proposer
un projet de loi indépendant. Cela créerait une inondation de
projets de loi. On n'aurait pas l'ensemble des changements organisationnels et
de politique dans une étude qui informe de ces changements-là,
mais plutôt une étude par la commission de la culture qui aurait
une dizaine ou une douzaine de petits projets de loi, parrainés par une
succession de ministres qui présenteraient un projet de loi d'un ou deux
articles, qui seraient obligés de faire toute l'explication, qui
seraient obligés de
convoquer un porte-parole de l'Opposition. Pourquoi? Parce qu'un autre
projet de loi majeur, incarnant un changement de politique important, aurait
occasionné, sur ses marges ou sur sa périphérie, un
changement organisationnel ou un changement à une autre loi
quelconque.
Ce que le député de Terrebonne nous dit, dans le fond,
c'est que la liste des lois modifiées par ce projet, cela ne veut rien
dire, que cela ne devrait pas être là. Tous et chacun de ces
changements-là doivent faire l'objet d'un autre projet de loi
présenté par le député responsable de la loi
modifiée. Alors, c'est clair que ce n'est donc pas à
l'intérieur des précédents longtemps établis
à l'Assemblée nationale du Québec.
Le Président (M. Trudel): M. le député
avez-vous...
M. Blais: Oui, j'aimerais savoir par quelle loi l'article 94 sera
modifié, vu qu'on l'annule ici, et je voudrais que vous ayez cela comme
exhibit pour prendre votre décision, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): C'est un élément
de réflexion qui va me guider dans ma décision. Au fond, toute la
décision repose sur une question, à savoir s'il s'agit d'un
amendement de concordance ou d'un amendement de fond.
M. Blais: Le ministre a...
Le Président (M. Trudel): Et, au moment où je vous
parle, je ne suis pas en mesure de vous répondre.
M. Blais: Je voulais avoir le numéro. Je voudrais parler
une minute ou deux là, par exemple.
Le Président (M. Trudel): Absolument, allez- y.
M. French: Sur la demande du député, j'aimerais lui
signaler que le changement qui est survenu dans la loi sur l'environnement ne
découlait pas de la même volonté politique que nous avons
envisagée comme étant nécessaire à l'époque
où nous avons produit, étudié et finalisé le projet
de loi 110.
M. Blais: Mais, c'était quelle loi?
M. French: Dans un autre changement de politique, au
ministère de l'Environnement, ils ont supprimé l'article qui
touchait le projet de loi 110. Donc, deux projets de loi ont cheminé en
parallèle. Il y en a un qui, pour ses raisons propres et non pas pour
les mêmes raisons que celles invoquées dans le projet de loi 110,
avait pour effet d'abroger l'article en question.
M. Blais: Et c'est quel projet de loi? C'est juste le
numéro que je voudrais. Il me reste juste deux minutes et j'aimerais
l'avoir.
Une voix: Le projet de loi 19. M. French: Alors,
j'essaie...
M. Blais: C'est quel projet de loi, M. le ministre?
M. French: Le projet de loi 19.
M. Blais: 19, bon, d'accord. Je vous remercie pour votre
réponse.
M. French: Je voudrais finir, cependant, et indiquer encore une
fois qu'il s'agit de deux projets de loi qui ont cheminés
parallèlement. Pour ses raisons propres, le ministre de l'Environnement
a décidé d'abroger un article. Ledit article devait, s'il n'avait
pas été abrogé, être affecté par un article
du projet de loi 110. Maintenant que le ministre de l'Environnement a
déjà agi, nous ne sommes plus dans la nécessité de
le toucher, mais, encore une fois, la volonté politique de toucher cet
article était différente et s'insérait, d'une part,
à l'intérieur d'une logique du ministre de l'Environnement,
d'autre part, si c'était resté, à l'intérieur d'une
logique de la loi 110.
Le Président (M. Trudel): Merci, M. le ministre.
M. Blais: Bon, d'accord. M. le Président, je veux, tout
simplement, dire que j'y tiens beaucoup et c'est normal. Et puis, dans son
exposé, le ministre a dit que cela arrive très souvent qu'il y a
des lois qui se rapportent à d'autres. C'est lorsque ce sont des choses
de concordance. Ici, c'est une attribution de pouvoirs via une loi qui donne
des pouvoirs à une autre et qui amende un autre code avec des
pouvoirs... Non. Ce n'est pas une question de concordance. C'est une question
de donner l'autorité à un autre secteur par une loi dont le titre
ne porte pas cette responsabilité et c'est irrecevable parce que cela
modifie le principe de la loi énoncée. Voilà.
Le Président (M. Trudel): Merci. Alors, M. le
député de Terrebonne, je vais prendre votre question en
délibéré et je rendrai une décision dès que
les leaders vont reconvoquer cette commission, vu qu'il est 17 h 59.
On me signale, quand même, que, dans la volée d'amendements
et de sous-amendements de tantôt à l'article 47, il y avait un
amendement qu'on n'a pas...
M. Blais: Oui, on pourrait l'adopter, celui-là, on a le
temps. L'amendement de concordance à l'article 47, si vous voulez
l'adopter, on pourrait le faire.
M. French: Oui.
Le Président (M. Trudel): L'article 47 du projet de loi
est modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne du paragraphe
2°, après le chiffre "32", des mots "ou d'un règlement pris
en vertu de l'article 63". Au fond, on répète pour l'article 47
ce qu'on avait fait pour l'article - il ne faut pas qu'on se trompe, là
- 34. M. le député, cela va?
M. Blais: Oui.
Le Président (M. Trudel): L'amendement à l'article
47 est-il adopté?
M. French: Adopté. M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Donc, l'article 47,
adopté, tel qu'amendé ou réadopté, tel
qu'amendé.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de séance à 17 h 59)