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(Quinze heures trente et une minutes)
Le Président (M. Trudel): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de la culture se réunit pour procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 43, Loi sur la
Bibliothèque nationale du Québec. Au moment de se quitter,
avant-hier soir, nous en étions à l'article 36 et nous avions
suspendu l'étude de certains articles. Ce que je propose, M. le
député, Mme la ministre étant d'accord, c'est que nous
procédions de l'article 36 jusqu'à la fin et que nous terminions
avec les articles sur lesquels il y a des amendements. Cela vous va?
M. Boulerice: Quand deux soleils se rencontrent, l'un doit
s'effacer.
Dépôt des documents
publiés
Le Président (M. Trudel): J'appelle l'article 36. Vous
avez porté ombrage à la commission, M. le député,
puisque vous vous êtes fait attendre pendant quinze minutes. L'article
36: "Un éditeur qui publie un document doit, à chaque
édition, dans les sept jours de sa publication, en déposer
gratuitement deux exemplaires auprès de la bibliothèque. "
Mme la ministre.
Mme Bacon: Le nombre d'exemplaires à déposer
demeure le même, M. le Président, que dans la loi actuelle, mais
le délai est ramené de trente jours à sept jours pour
uniformiser le délai de dépôt avec les dispositions
réglementaires de la Bibliothèque nationale du Canada,
auprès de laquelle les éditeurs doivent également
déposer deux exemplaires. Ce délai de sept jours ne peut pas
occasionner d'inconvénient aux éditeurs qui, de toute
façon, envoient aux différents média d'information,
dès la parution de la publication, un nombre important d'exemplaires en
service de presse.
Quant à l'obligation de déposer deux exemplaires et non un
seul, elle est identique à celle de la Bibliothèque nationale du
Canada. Ce nombre est souvent beaucoup plus élevé dans d'autres
pays. C'est le cas de la France, par exemple, où on demande un
dépôt de sept exemplaires.
Le Président (M. Trudel): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Saint-Jacques.
M. Boulerice: Quant au nombre d'exemplaires, je pense que la loi
québécoise est un peu plus raisonnable que la loi
fédérale, deux au lieu de sept. Par contre, pour ce qui est du
délai de publication, sept jours, je vous dis tout de go que je le
trouve passablement raccourci, sachant pertinemment que les maisons
d'édition au Québec ne sont pas de grandes maisons. Elles sont de
grandes maisons d'édition, M. le Président...
Le Président (M. Trudel): Mais pas de grosses maisons
d'édition.
M. Boulerice:... mais pas de grosses maisons d'édition.
Pour la plupart, ce sont des coopératives. Une très grande partie
fonctionne - on pourrait peut-être employer le mot - presque
bénévolement. Donc, un délai de sept jours de la
publication me paraît un peu raccourci pour des maisons - et on regarde
la réalité spécifiquement québécoise - qui
n'ont malheureusement pas les moyens que peuvent avoir les grandes maisons
d'édition canadiennes-anglaises ou américaines qui publient au
Canada ou au Québec. Je souhaiterais apporter un amendement à
l'article 36 et je pense que cela ne nuira pas à la Bibliothèque
nationale dans son travail, sauf que l'article sera plus généreux
et plus collaborateur avec les maisons d'édition au Québec,
connaissant leur réalité. La proposition d'amendement que je vous
fais serait que l'article 36 de la Loi sur la Bibliothèque nationale du
Québec soit modifié par le remplacement, dans la deuxième
ligne, du mot "sept" par le mot "quinze". Ce serait donc un délai de
quinze jours et non pas de sept jours.
Mme Bacon: M. le Président, c'est une question
d'interprétation.
Le Président (M. Trudel): Mme la ministre, je vais...
Mme Bacon: Ah! oui, si c'est recevable ou pas.
Le Président (M. Trudel):... j'ai la joyeuse tâche
de déterminer s'il est recevable ou pas. Compte tenu de la discussion
que...
Mme Bacon: Si c'est un changement de forme ou de fond.
Le Président (M. Trudel): Voilà. S'agit-il d'un
amendement de forme ou de fond. Je serais porté à penser qu'il
est recevable et que nous sommes en face d'un amendement de forme et non pas de
fond, compte tenu des décisions rendues par le comité de
législation sur un autre article. Nous sommes en présence d'un
problème...
Mme Bacon: D'un dilemme.
Le Président (M. Trudel):... d'un dilemme. J'aimerais
revoir... Je vais permettre, si vous voulez, je sais que cela va à
l'encontre de siècles de procédure parlementaire, qu'on discute
du fond de l'amendement, sans nécessairement
l'accepter pour le moment, le temps de faire venir la jurisprudence qui
peut exister là-dessus, afin de ne pas retarder - nous sommes jeudi
après-midi - les travaux. J'aurais tendance, pour ma part, à
considérer l'amendement comme étant recevable. À moins que
nous ne suspendions... Suspendons donc l'article.
Mme Bacon: Non, on peut en discuter pendant qu'on fait les
vérifications nécessaires.
Le Président (M. Trudel): Je me sentirais plus à
l'aise, madame, si on suspendait l'article...
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Trudel):... le temps de faire venir la
jurisprudence. Je sais qu'il en existe, j'espère qu'il en existe. Vous
êtes d'accord pour que nous suspendions l'article?
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Trudel): Nous allons suspendre, M. le
député de Saint-Jacques.
Mme Bacon: J'aimerais peut-être informer le
député de Saint-Jacques que, ce matin, j'ai dû me rendre
à nouveau devant le comité de législation, parce que vous
aviez un amendement, et nous en avions un aussi, qui augmentait de 3 à 5
le nombre de membres du conseil d'administration. Je dois vous dire que, pour
le comité de législation, c'est un changement de fond. Pour nous,
c'est un changement de forme, mais pour le comité de législation,
c'est un changement de fond. Je ne voudrais pas devoir retourner au
comité de législation pour un tel changement.
Le Président (M. Trudel): Merci, madame...
Mme Bacon: II faudrait peut-être vérifier avec le
comité de législation pendant...
Le Président (M. Trudel):... la ministre.
Mme Bacon:... qu'on continue l'adoption des autres articles.
Le Président (M. Trudel): Le député de
Saint-Jacques dit que ce n'est pas un problème. Moi, comme
président, ma première réaction serait d'accepter
l'amendement comme recevable. Mme la ministre à titre de membre du
gouvernement peut toujours faire vérifier par l'un ou l'autre de ses
collaborateurs auprès du comité de législation. Moi, je
serais curieux de voir la jurisprudence sur cette question. Comme je ne veux
pas retarder les travaux de la commission, je vous suggère de suspendre
cet article, de poursuivre les discussions et d'y revenir. Je n'ai que faire,
pour le moment du moins, du comité de législation. Je pense que
cela... S'il faut que les présidents de commission suspendent les
travaux à chaque amendement proposé soit par le gouvernement,
soit par des ministres qui n'auront pas eu le temps d'aller vérifier
avec le comité de législation ou par des membres de l'Opposition,
on n'en sortira pas. Quant à moi, je souhaite bonne chance, sur le plan
pratique au comité de législation pour les mois de juin et de
décembre quand cela va débouler ou, alors, lorsque l'Opposition
choisira, comme c'est son droit de le faire, de mener des "filibusters" et de
déposer des amendements à tout bout de champ. Je souhaite bonne
chance au comité de législation, si c'est sa façon de
vouloir travailler.
Comme président d'une commission parlementaire qui n'a rien
à voir avec l'appareil gouvernemental, avec l'administration, je serais
prêt à recevoir l'amendement.
Une voix: Bon.
Mme Bacon: M. le Président...
M. Boulerice: Je m'excuse, Mme la ministre, mais j'ai depuis
longtemps demandé la parole à M. le Président de la
commission qui, je pense...
Le Président (M. Trudel): Je vous la cède, M. le
député.
M. Boulerice:... m'avait reconnu. J'apprécie les propos
que vous avez tenus, M. le Président. Je pense que vous êtes bien
campé dans votre rôle de président de commission.
Effectivement, nous n'avons rien à voir avec le comité de
législation qui fera son travail en temps voulu. Je vous accorde bien
que vous ayez eu une pieuse pensée pour votre collègue de
l'Éducation qui risque peut-être de se ramasser avec 500 articles,
à un moment donné, au comité de législation, mais
c'est un autre problème. Si vous l'avez jugé recevable, moi, je
pense que cet amendement est immédiatement discutable.
Le Président (M. Trudel): Je m'excuse, M. le
député. J'ai dit que j'avais une tendance à penser qu'il
était recevable. J'ai demandé un certain temps pour y
réfléchir. Comme je ne veux pas retarder les travaux de la
commission, puisque c'est jeudi et que plusieurs députés doivent
rentrer, qui à Montréal, qui ailleurs qu'à
Montréal, j'ai fait la suggestion de suspendre l'étude de
l'article et de passer à un autre, quitte à ce que je fasse la
recherche qui s'impose. Je vous dis qu'à première vue, si vous ne
voulez pas suspendre l'article, on va y aller sur le fond; je vais suspendre
les travaux de la commission, cela va retarder tout le monde.
M. Boulerice: Bien, je suis bien sympathique au fait
qu'effectivement on a tous le goût de retourner dans nos
circonscriptions, sauf que le Parlement, en période de session,
siège les mardi, mercredi et jeudi. Je pense que c'est...
Le Président (M. Trudel): Je vais suspendre les travaux de
la commission pour rendre la décision sur la recevabilité. Je
vais faire venir le conseil en droit parlementaire et nous reprendrons dans
quelques minutes. Alors, nous suspendons les travaux pour quelques
instants.
(Suspension de la séance à 15 h 40)
(Reprise 15 h 45)
Le Président (M. Trudel): Alors en essayant... M. le
député, si vous voulez m'écouter, s'il vous plaît!
En essayant d'être le plus clair possible, parce que pour moi, c'est
maintenant très clair, ce que je soupçonnais a été
confirmé et je suis prêt à soutenir une discussion avec les
gens du comité de législation. Un jour, j'apporterai probablement
ce problème à la commission de l'Assemblée nationale,
parce que je ne voudrais pas, chaque fois que nous avons un amendement, que
nous soyons pris avec le problème auquel on fait face.
Je peux comprendre parfaitement, Mme la ministre, votre position. Vous
êtes membre du gouvernement, vous êtes membre d'un Conseil des
ministres, mais sur le strict plan parlementaire, je déclare
l'amendement tout à fait recevable pour une raison évidente. Je
me réfère notamment à Geoffrion, dont la
réputation, comme dirait l'autre, n'est plus à faire, qui
définit à l'article 44, paragraphe 6°, page 43, des motions
de fond comme étant "des motions principales se rapportant à une
affaire dont la Chambre n'a pas encore été saisie", et - toujours
selon son commentaire de l'article 140, au paragraphe 7 cette fois-là,
mais toujours à la même page - les motions de forme comme
étant "des motions principales consécutives à une
résolution ou à un ordre adopté pendant la session ou
ayant pour objet de mener à fins une affaire dont la Chambre est
déjà saisie. "
Bref, cela veut dire, selon l'avis du conseil en droit parlementaire -
avis que je partage - que la seule motion de fond possible est celle dont la
commission est saisie, celle par laquelle la commission est saisie du projet de
loi, toutes les autres étant des motions de forme. Il s'agirait alors
pour le président de définir si l'amendement est acceptable sous
un autre prétexte, c'est-à-dire si l'amendement est acceptable
parce qu'il s'agit d'une motion de forme. Ayant disposé de cette
question, est-ce que l'amendement est acceptable? Oui, parce qu'il a pour objet
cette fois-là, dans les deux cas, d'ajouter. Un amendement qui peut
avoir pour objet d'ajouter, de retrancher, etc. ne va pas du tout à
rencontre du principe. Donc il est doublement recevable. Il est recevable parce
qu'il constitue une motion de forme et non pas une motion de fond et qu'il a
pour effet d'ajouter quelque chose et non pas de changer le principe
même, l'objet même de l'article.
Le premier amendement - on y reviendra - soumis par M. le
député mardi soir pour faire passer, en autant que je m'en
souvienne, de trois à cinq, le nombre de personnes qui doivent
être nommées après consultation, est recevable.
L'amendement qu'il nous présente actuellement - si je peux le retrouver,
parce que j'ai pas mal de papiers sur cette table - et qui se lit comme suit:
"en remplaçant dans la deuxième ligne le mot sept par le mot
quinze" est évidemment recevable.
Sur l'amendement, Mme la ministre, je suis prêt à vous
entendre.
Mme Bacon: Si nous avons proposé 7 jours au lieu des 30,
de la loi actuelle - les délais sont ramenés évidemment
à 7 - c'est que nous avons voulu en faire une question de concordance.
Concordance d'abord avec une autre loi, la loi fédérale et
concordance aussi quant à l'accessibilité du public aux
documents. Et il y a plus que cela, M. le Président. Si nous traitons
rapidement les documents à la Bibliothèque nationale, ils seront
intégrés plus rapidement à la banque de données et
des économies importantes pourront s'ajouter au fait que les gens
peuvent puiser à même ces données pour faire des travaux.
Actuellement, si on pense économie, on pourrait économiser
environ 250 000 $. Je pense que ce n'est pas à négliger. Et ces
250 000 $ d'économies pourraient augmenter, car plus ce sera rapide,
plus cela va augmenter. Je pense que 7 jours, c'est acceptable, faisable et
acceptable pour les gens qui remettent ou envoient dès la parution de
leur publication, un nombre important d'exemplaires aux différents
médias d'information. Ils sont donc capables, à
l'intérieur d'un de 7 jours, d'en remettre deux exemplaires à la
Bibliothèque nationale, puisqu'ils les envoient à tour de
rôle aux services de presse, aux médias, un peu partout pour
qu'ils les publient. Encore une fois, il y a une économie importante -
le chiffre que nous avons, en ce moment, c'est 250 000 $ - mais c'est
évident que ce pourrait être plus élevé. Enfin, plus
ces documents sont traités rapidement dans la banque de données,
plus ils sont rapidement accessibles aux gens qui veulent y puiser. C'est une
concordance qui n'est pas négligée dans d'autres lois.
Le Président (M. Trudel): Merci Mme la ministre. M. le
député de Saint-Jacques.
M. Boulerice: Une autre question. Si le comité de
législation a ses propres exigences, ça va, M. le
Président, mais la commission a les siennes également et je pense
qu'elle les exercé aujourd'hui. C'est à Mme la ministre de faire
son travail et d'aller au comité de législation pour
présenter les amendements.
Mme Bacon: Qu'est-ce que c'est ça?
M. Boulerice: Laissez-moi terminer... Lais-
sez-moi... si vous voulez bien...
Le Président (M. Trudel): Je vous rappelle à la
pertinence, M. le député de Saint-Jacques. On en est à
votre amendement à l'article 36 et non pas à votre amendement
à l'article 5.
M. Boulerice: Première chose. Mme la ministre me parle
d'économie de 250 000 $. Est-ce qu'elle pourrait reprendre son
argumentation, mais de façon plus serrée?
Mme Bacon: J'ai mentionné hier, M. le Président,
que les bibliothèques utilisant UTLAS - c'est là que la
Bibliothèque nationale enregistre les documents - sauvent
énormément d'argent et par le fait même, si on l'utilise
rapidement, on va sauver davantage d'argent. Le 7 jours, c'est possible, c'est
faisable. C'est pour cela qu'on a ramené le délai de 30 jours
à 7 jours, pour que les documents soient insérés,
intégrés plus rapidement aux banques de données.
Le Président (M. Trudel): M. le député.
M. Boulerice: Je ne comprends pas qu'entre 30 jours et 7 jours,
il y ait une économie de 250 000 $. Je suis bien prêt à
vous accorder que 30 jours c'est peut-être excessif, mais 7 jours,
ça m'apparaît extrêmement raccourci, compte tenu des
délais de poste et tout cela. Ce n'est même pas 7 jours ouvrables,
c'est 7 jours de la publication. Si on publie le vendredi, ça y est! On
est déjà très handicapé. L'argument ne prend pas.
On remarque qu'en parallèle aussi... Si le 30 jours... Je conviens avec
vous qu'il faille le réduire, mais, là vous allez à 7
jours... Cela m'apparaît le plus strict minimum. En contrepartie, on va
voir un peu plus loin que vous augmentez les amendes d'une façon
incroyable. Compte tenu de l'aspect particulier, je vous l'ai souligné
tantôt, de la grandeur et des moyens des maisons d'édition au
Québec, les 7 jours m'inquiète énormément. C'est la
raison pour laquelle j'ai proposé 15 jours, ce qui leur donnait le temps
de s'exécuter. Encore là, on coupe de moitié par rapport
au temps précédent et on évite une pénalité
pécuniaire malheureusement très importante qui va de 500 $
à 2000 $ pour une maison d'édition. Je vous prends à
témoin, M. le Président, connaissant votre longue
expérience là-dedans, qu'une pénalité de cet
ordre-là pour une maison d'édition
québécoise...
Le Président (M. Trudel): M. le député, on
n'est pas encore rendu à cet article.
M. Boulerice: Je le sais bien, mais il s'inscrit bien dans
l'argumentation. Je ne sais pas dans quelle mesure les maisons d'édition
au Québec seront capables d'assumer cela.
Le Président (M. Trudel): Je serais prêt à
vous répondre à cela tantôt mais je vais laisser
Mme la ministre répondre.
Mme Bacon: Quand le député de Saint-Jacques nous
dit que ce n'est pas faisable, que cela n'a pas de sens. Qu'on pense à
la loi fédérale qui accorde 7 jours pour le dépôt.
Et c'est dans tout le Canada, c'est quand même un peu plus grand que le
Québec. Les gens y arrivent et déposent 2 exemplaires
auprès de la bibliothèque. On ne peut pas dire que c'est
impensable au Québec de pouvoir déposer des documents
après 7 jours. Les bibliothèques achètent et traitent les
documents dès leur parution. C'est pour cela qu'on se dit qu'il faut
absolument ramener le délai de 30 à 7 jours pour que ces dossiers
soient déposés à la Bibliothèque nationale et
qu'ils soient immédiatement enregistrés dans les banques de
données afin que les autres bibliothèques puissent y puiser les
informations nécessaires. Il y a là une économie
importante à réaliser. En fait, un éditeur - et cela se
fait maintenant - envoie les publications, en même temps, dans les faits
- on peut vérifier cela - aux deux endroits, à la
Bibliothèque nationale du Canada et à la Bibliothèque
nationale du Québec, à l'intérieur des sept jours. Si cela
se fait maintenant, c'est parce que c'est faisable et il n'y a pas de
problème à l'insérer dans la loi ou à changer la
loi pour le ramener de 30 à 7, puisque cela se fait déjà.
Les gens envoient leurs publications en même temps à la
Bibliothèque nationale du Québec et à la
Bibliothèque nationale du Canada.
M. Boulerice: Je veux demander à la ministre - je juge
bien que 30, c'est énorme, mais encore là, je le
répète, 7, c'est très restrictif - un petit plus de
souplesse et de porter ce délai à 15 jours. Elle me donne les
coûts. Les coûts ne sont pas pour la Bibliothèque nationale,
les coûts sont pour les autres bibliothèques.
Mme Bacon: Les autres bibliothèques nous
préoccupent aussi. Si on peut faire faire des économies aux
gens... Est-ce qu'on va s'empêcher de faire des économies
là où il n'y a pas plus d'argent qu'il ne faut? Je le dis, je le
répète, c'est dans les faits et c'est verifiable, les gens
envoient leurs publications en même temps à la Bibliothèque
nationale du Canada et à la Bibliothèque nationale du
Québec. Cela veut dire qu'ils sont capables de le faire à
l'intérieur de 7 jours.
M. Boulerice: Je ne suis pas insensible au sort des autres
bibliothèques, mais je voulais effectivement que vous le disiez
clairement. Dans votre première argumentation vous laissiez
sous-entendre que le coût de 250 000 $ concernait uniquement la
Bibliothèque nationale. Là, vous nous dites pour qui
l'économie de 250 000 $ est faite. Vous l'appliquez sur la concordance
avec la loi fédérale sur la Bibliothèque nationale du
Canada. Ce n'est pas l'argument qui me convainc-
le plus...
Mme Bacon: On ne cherche pas à vous faire aimer la
Bibliothèque nationale du Canada.
M. Boulerice: À partir de la société
distincte, on peut se permettre d'avoir des exigences qui le sont
également.
Mme Bacon: II vous dérange, mais que voulez-vous il est
là.
M. Boulerice: Pardon?
Mme Bacon: Le mot Canada vous dérange, mais il est
là. Il existe.
M. Boulerice: Ce n'est pas seulement le mot, c'est l'ensemble.
J'en ai été gêné dans un autre pays,
récemment. C'est une autre histoire, on a rediscutera.
L'amendement est sur la table, M. le Président. Je le maintiens.
Je pense qu'il devrait être soumis au vote.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que vous exigez un vote
par appell nominal? Voulez-vous simplement dire qu'il est
rejeté sur division? il ne peut pas être rejeté sur
division...
M. Boulerice: Soumettez-le.
Le Président (M. Trudel): Ce n'est pas à la
présidence d'exiger un vote par appel nominal.
M. Boulerice: Je sais fort bien que la robotique s'applique.
Rejeté, sur division.
Le Président (M. Trudel): L'amendement proposé par
le député de Saint-Jacques à l'article 36 est
rejeté.
M. Boulerice: Je sais que le mot rejet est...
Le Président (M. Trudel): Est battu. Est-ce que l'article
36 tel que...
M. Boulerice: La ministre n'aura pas besoin d'aller au
comité de législation.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que l'article 36 tel que
rédigé est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
M. Boulerice: Sur division.
Le Président (M. Trudel): Sur division.
L'article 37. "L'obligation de dépôt ne s'applique pas
à un film au sens de l'article 1 de la Loi sur le cinéma.
M. Boulerice: Adopté.
Mme Bacon: Déjà...
Le Président (M. Trudel): Adopté, Mme la
ministre.
Mme Bacon: L'article 37 est adopté? Le Président
(M. Trudel): Adopté. Mme Bacon: Ah! On fait cela vite.
Le Président (M. Trudel): Article 38. "Le
dépôt d'un document en transfère la
propriété. "
Mme Bacon: J'ai tout le temps. Vous aviez l'air d'aimer cela, M.
le député de Saint-Jacques.
Le Président (M. Trudel): Article 38. "Le
dépôt d'un document en transfère la
propriété. "
M. Boulerice: Est-ce qu'on pourrait avoir les explications de la
ministre à ce sujet?
Mme Bacon: Oui. Le terme "dépôt légal" est
universellement utilisé dans tous les pays qui possèdent une
bibliothèque nationale et la fonction est reconnue internationalement
par l'Unesco.
Le Président (M. Trudel): Merci, madame. M. le
député de Saint-Jacques.
M. Boulerice: Devant les arguments aussi convaincants, M. le
Président, que vient de nous servir Mme la ministre des Affaires
culturelles...
Une voix: Adopté?
M. Boulerice: Je vais l'adopter.
Le Président (M. Trudel): Article 39. "Lorsque le prix au
détail d'un document varie selon différents tirages,
l'éditeur dépose un exemplaire du tirage de ce document dont le
prix est le plus élevé et un exemplaire de l'un des autres
tirages. " (16 heures)
Mme Bacon: Vous avez des commentaires, M. le député
de Saint-Jacques?
M. Boulerice: Un exemplaire de l'un des autres tirages, cela
signifie le tirage le moins cher?
Mme Bacon: C'est cela.
M. Boulerice: Le meilleur marché.
Le Président (M. Trudel): Normalement le deuxième
tirage est moins cher parce que les frais généraux ont
été absorbés au complet.
M. Boulerice: Quelquefois, il peut y avoir
trois tirages. On parle d'ailleurs de "différents tirages". Il
peut y avoir un tirage à 10 $, un tirage à 5 $ et un tirage
à 3 $.
Mme Bacon:... les autres tirages. M. Boulerice: C'est
cela.
Mme Bacon: Ce n'est pas nécessairement le
deuxième.
M. Boulerice: On peut choisir celui de 5 $ ou celui de 3 $. Alors
il aurait peut-être été mieux de d'écrire: "le
tirage au moindre coût". Je ne voudrais pas vous envoyer au comité
de législation une autre fois.
Le Président (M. Trudel): N'ébranlez pas le
comité de législation, M. le député.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Bacon: Surtout pas les déranger.
Le Président (M. Trudel): Oui voilà.
Adopté?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Article 40. "Malgré les
articles 36 et 39, l'éditeur dépose un seul exemplaire d'un
document: 1° s'il appartient à une catégorie de documents
publiés déterminés par règlement; 2° lorsque le
prix au détail du document se situe entre deux montants fixés par
règlement. " Mme la ministre, à moins que le...
M. Boulerice: Non, j'aimerais bien avoir l'explication pour mon
information.
Mme Bacon: Pour votre information, bon! L'article 40, M. le
Président, correspond strictement à l'article 10b de la loi
actuelle - je ne sais pas si le député de Saint-Jacques a la loi
actuelle, qu'il se réfère à l'article 10b - les documents
ainsi visés sont particulièrement ceux dont le coût est
trop élevé pour imposer à l'éditeur le
dépôt de ces deux exemplaires ou ceux dont la nature est
particulière et ne nécessite que deux exemplaires pour le
développement des collections de la Bibliothèque nationale.
Le Président (M. Trudel): M. le député, cela
va?
M. Boulerice: Je vérifie.
Mme Bacon: Je peux peut-être continuer l'explication.
Peut-être pourrait-on donner comme exemples les cartes
géographiques, les cartes démographiques, minières,
routières ou autres qui ont fait l'objet d'une décision
administrative qui devra être confirmée dans les
règlements. Cela ajoute à l'information que je viens de vous
donner.
M. Boulerice: Est-ce qu'il y a déjà un
règlement là-dessus ou bien devra-t-on en formuler un
nouveau?
Mme Bacon: Je pense qu'on devra le formuler à cet
effet-là.
M. Boulerice: C'est cela. Si j'ai bien compris, il devra y avoir
un règlement parce que actuellement, il n'y en a pas.
Mme Bacon: Non.
M. Boulerice: Adopté M. le Président.
Le Président (M. Trudel): Adopté. L'article 41:
"Malgré l'article 36, le gouvernement peut, par règlement,
soustraire à l'obligation de dépôt des catégories de
documents publiés ainsi que tout document dont le prix au détail
excède le montant fixé par règlement. L'éditeur
doit, à l'égard de ces documents, transmettre à la
bibliothèque les renseignements prévus par règlement au
moment qui y est indiqué. " Mme la ministre.
Mme Bacon: II s'agit ici, M. le Président, de
préciser certains types de publications qui sont soustraites à
l'obligation de dépôt telles que les albums sans texte, annonces
commerciales, feuilles publicitaires, horaires de transport, etc.
M. Boulerice: Si c'est déjà soustrait, c'est en
vertu de quoi? Parce que, je ne sais pas... C'est à titre
préventif, il n'y a pas de règlement actuellement.
Mme Bacon: Oui, c'est à la page 3 des règlements.
Je pense que cela existe. Il y a un règlement là-dessus
actuellement.
M. Boulerice: À l'article 40, il n'y en avait pas.
Mme Bacon: II faudrait noter que l'éditeur doit informer
la bibliothèque de l'apparition de ces documents-là et nous
fournir aussi tous les renseignements requis.
M. Boulerice: On vient de regarder l'article 40 et là, on
est maintenant à l'article 41, est-ce que déjà les
articles 40 et 41 ont fait l'objet d'un règlement ou s'il n'y a pas de
règlement qui s'y applique?
Mme Bacon: II y a des règlements qu'on va faire concernant
l'article 40.
M. Boulerice: En vertu de l'ancienne loi, je parle.
Mme Bacon: Pour ce qui est de l'article 41,
en vertu de l'ancienne loi, il y a des règlements sur le
dépôt légal. On dit: 3° Conformément au
paragraphe a du premier alinéa de l'article 10 de la loi, sont exclus de
l'obligation du dépôt les documents suivants: oeuvres
phonographiques, oeuvres photographiques, gravures, estampes... C'était
dans la loi avant, à l'article 8. Le montant était de 25 $.
Une voix: De 25 $?
Mme Bacon: Oui. C'était à l'article 8, où on
disait, je vais vous le citer: "... les exemplaires à déposer
dépassent au total 25 $. " Lorsque la valeur dépasse 25 $.
M. Boulerice: Qu'est-ce qu'il faisait?
Mme Bacon: Je vais vous lire l'article 8. 'Tout éditeur
d'un document publié dans le Québec doit, dans les trente jours
qui suivent la publication dans ce document, en déposer, à titre
gratuit, deux exemplaires à la Bibliothèque nationale; toutefois,
un seul exemplaire est requis lorsque la valeur au détail des deux
exemplaires à déposer dépasse au total vingt-cinq dollars,
ou lorsque le tirage de ce document n'est pas supérieur à
cinquante exemplaires. " On ne pourrait pas mettre un montant dans la loi. On
sait qu'il n'y a rien de pis que de fixer des chiffres dans la loi. C'est
difficile, il faut modifier les lois chaque fois, puisque les valeurs
changent.
M. Boulerice: Est-ce que vous avez l'intention de mettre la
réglementation à jour?
Mme Bacon: Oui, oui, on doit la revoir. Elle est d'ailleurs en
gestation.
M. Boulerice: En gestation?
Mme Bacon: Elle est à se faire.
M. Boulerice: À se faire. D'accord, adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Article 42: "La
bibliothèque peut acquérir, aux frais de l'éditeur qui
fait défaut d'effectuer le dépôt d'un document, les
exemplaires dont le dépôt est requis. "
Mme Bacon: C'est l'article 9 de la loi actuelle sous une forme
légèrement différente. Dans la pratique courante, la
bibliothèque parvient toujours à obtenir les exemplaires dont le
dépôt est requis sans avoir à recourir à une telle
procédure. Je pense qu'il était judicieux de maintenir cet
article qui pourrait s'avérer nécessaire dans des cas
extrêmes. Il y a une concordance avec l'article 9 de l'ancienne loi. Si
le député à le texte de l'ancienne loi avec lui, qu'il
aille voir l'article 9.
Le Président (M. Trudel): C'est-à-dire la loi
actuelle.
Mme Bacon: Oui, la loi actuelle.
Le Président (M. Trudel): La loi actuelle.
M. Boulerice: Mais, le fait que l'on change... Je regarde
l'article 42, on dit "l'éditeur" et, à l'article 9 de l'ancienne
loi, on dit "la personne", qu'est-ce que cela change, légalement? Est-ce
que cela a créé des problèmes qu'il y ait le mot
"personne" au lieu du mot "éditeur"?
Mme Bacon: C'est une concordance avec l'ensemble du texte. On y
utilise toujours le mot "éditeur", si ma mémoire est
fidèle. L'article 44 ajoute la même chose: "La présente
section s'applique également à une personne ou à un
organisme qui assume la responsabilité de la production d'un document
publié. " C'est l'article 44.
M. Boulerice: Un journal est touché par le
dépôt légal, n'est-ce pas?
Mme Bacon: Oui.
M. Boulerice: Mais on n'oblige pas nécessairement Roger D.
Landry ou M. Péladeau à le faire eux-mêmes.
Le Président (M. Trudel): Adopté, M. le
député?
M. Boulerice: Oui.
Le Président (M. Trudel): L'article 42 est adopté.
Article 43...
Mme Bacon: II est suspendu.
Le Président (M. Trudel): L'article 43 est suspendu?
Mme Bacon: II me semble qu'on avait...
Le Président (M. Trudel): Attendez que je vérifie.
Attendez que je me rappelle, comme dirait l'autre. Non, c'est l'article 48.
M. Boulerice: Dans quelques jours, on va le faire avec beaucoup
de tristesse, j'en conviens.
Le Président (M. Trudel): Projetons-nous un amendement
à l'article 43? Le prochain que j'ai, Mme la ministre, est à
l'article 48.
Mme Bacon: C'est à l'article 48. Alors...
Le Président (M. Trudel): L'article 43: "L'éditeur
inscrit sur tout document publié ou sur le contenant d'un tel document
les mentions relatives au dépôt requises par règlement. "
M. le
député, est-ce que je peux interrompre votre conversation?
L'article 43. Mme la ministre, peut-être?
Mme Bacon: Cet article ne varie pas de celui qu'on trouve dans la
loi actuelle. Tous les éditeurs québécois, depuis
déjà 20 ans, se sont prêtés de bonne grâce
à respecter cette obligation, tout comme dans les autres pays
d'ailleurs.
Le Président (M. Trudel): Dépôt légal,
troisième trimestre, tu fais cela six mois plus tard. M. le
député, cela va?
M. Boulerice: Oui, adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Article 44: "La
présente section s'applique également à une personne ou
à un organisme qui assume la responsabilité de la production d'un
document publié. "
Mme Bacon: Vous devez avoir besoin d'explications, oui?
M. Boulerice: Si vous les faites de bonne grâce.
Mme Bacon: Alors, M. le Président, pour ajouter aux
connaissances du député de Saint-Jacques, on pourrait lui dire
qu'au contraire de la loi actuelle, qui définit de façon assez
détaillée le terme éditeur, il a été
jugé inutile de reprendre dans cette loi une formulation aussi longue
qui, de toute façon, s'avère toujours incomplète. Il faut
donc retenir que la loi s'applique non seulement aux éditeurs, mais
également à toute personne, entreprise ou organisme qui publie un
document. Cela peut donc être un écrivain qui fait paraître
son ouvrage à compte d'auteur, ça peut être une
municipalité ou une paroisse, une compagnie, une association.
M. Boulerice: Est-ce que c'est rétroactif?
Le Président (M. Trudel): Tous les livres blancs, bleus,
rouges et jaunes des ministres des Affaires culturelles, ont-ils fait l'objet
d'un dépôt légal?
Mme Bacon: Remarquez que celle qui vous parle n'a pas fait de
livre blanc, ni bleu, ni jaune ou rose...
M. Boulerice: Un livre noir. Mme Bacon: Au contraire.
Le Président (M. Trudel): Alors, M. le
député, est-ce que vous adoptez l'article 44?
Mme Bacon: Le député est jaloux, M. le
Président.
M. Boulerice: Je ne suis pas jaloux. Qu'elle fasse attention. Il
y a eu une réécriture de l'histoire que je qualifierais de
stalinienne, hier, au Musée de la civilisation.
Le Président (M. Trudel): Question de point de vue, M. le
député, j'y étais.
M. Boulerice: Vous inaugurez les monuments et vous accusez les
autres de les avoir fait construire à leur mémoire.
Le Président (M. Trudel): Ceux que j'avais accusés,
pendant la campagne, de s'ériger des pyramides. L'article 44 est
adopté?
Mme Bacon: Je dois dire qu'on a été obligé
de payer pour le meubler.
M. Boulerice: Et elle en réclame la maternité, si
ce n'est pas la paternité.
Mme Bacon: Quand on paie 20 000 000 $ pour le meubler, M. le
Président, on peut réclamer quelque chose.
M. Boulerice: La ministre se réfère à la
philosophie duplessiste.
Dispositions réglementaires
Le Président (M. Trudel): Si vous continuez, je vais faire
appel au règlement et en parlant de règlement, nous en sommes aux
dispositions réglementaires. L'article 45. "La bibliothèque peut,
par règlement: 1° déterminer les normes relatives à
l'exercice de ses pouvoirs, de sa régie interne ainsi qu'à
l'administration interne de rétablissement, à la surveillance et
à la sécurité des biens qui s'y trouvent; 2°
établir des normes relatives au fonctionnement des comités
qu'elle a établis; 3° déterminer les conditions
d'acquisition, d'aliénation, de location, de prêt, d'emprunt,
d'échange, de conservation ou de restauration des documents. "Tout
règlement de la bibliothèque est soumis au gouvernement pour
approbation et entre en vigueur le quinzième jour qui suit la date de sa
publication à fa Gazette officielle du Québec ou à
toute autre date ultérieure qui y est indiquée. " Mme la
ministre.
Mme Bacon: M. le Président, cet article va permettre de
préciser par règlement le fonctionnement de la corporation,
pouvoirs que l'on retrouve surtout à la section 1 de cette loi,
particulièrement aux articles 14, 15 et 18, 6°. Cette
réglementation sera établie par le conseil d'administration de la
bibliothèque et sera soumis au gouvernement pour approbation au cours de
l'année 1989-1990.
Le Président (M. Trudel): M. le député?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. L'article 46. "Le
gouvernement peut, par règlement, après consultation de la
bibliothèque: 1° déterminer les catégories de
documents publiés pour lesquels le dépôt d'un seul
exemplaire d'une édition de ce document est requis; 2° fixer les
deux montants pour l'application du paragraphe 2° de l'article 40; 3°
soustraire à l'obligation de dépôt des catégories de
documents publiés, ainsi que tout document dont le prix au détail
excède le montant fixé par règlement; 4°
établir à l'égard de certains documents soustraits de
l'obligation de dépôt, quels renseignements une personne ou un
organisme qui assume la responsabilité de la production d'un document
publié ou un éditeur doit transmettre à la
bibliothèque et indiquer à quel moment ils doivent être
transmis à la bibliothèque; 5° déterminer les mentions
relatives au dépôt qui doivent être inscrites sur un
document publié ou le contenant de ce document; 6°
déterminer, parmi les dispositions d'un règlement adopté
en vertu des paragraphes 1° à 5°, celles dont la violation
constitue une infraction. "
Mme Bacon: Pour l'information du député de
Saint-Jacques, encore une fois, M. le Président, je voudrais lui
préciser l'obligation de consulter la bibliothèque - il faudrait
qu'il m'écoute quand même - avant que le gouvernement adopte des
règlements. Cela vise essentiellement à assurer une
cohérence dans l'application du dépôt légal qui est
constitué avant tout d'aspects techniques largement modelés sur
la tradition établie dans les bibliothèques nationales de divers
pays. Donc, la Loi sur les règlements s'applique.
Le Président (M. Trudel): M. le député. Vous
êtes bouche bée.
M. Boulerice: Pour une fois que j'entends la ministre parler de
cohérence. Je vais la laisser continuer.
Mme Bacon: II n'est pas tellement habitué à cela
lui.
M. Boulerice: Justement, elle l'a bien dit, de l'entendre parler
de cohérence.
Mme Bacon: C'est vous. (16 h 15)
Le Président (M. Trudel): Est-ce que vous adoptez
l'article 46?
M. Boulerice: Adopté.
Dispositions pénales
Le Président (M. Trudel): L'article 47: "L'éditeur
ou la personne ou l'organisme visé à l'article 44 qui contrevient
aux articles 36 ou 39 ou à une disposition réglementaire
adoptée en vertu des paragraphes 1° ou 5° de l'article 46 et
dont la violation constitue une infraction en vertu du paragraphe 6° de
l'article 46 est passible, outre le paiement des frais, d'une amende de 100 $
à 400 $. " Mme la ministre.
Mme Bacon: En fait ces articles auxquels on se
réfère ici, M. le Président, se rapportent essentiellement
à l'obligation du dépôt d'un document publié. Il est
normal qu'une loi ou une réglementation s'accompagne de sanctions en cas
de violation. Dans la loi actuelle, qui remonte déjà à
1967, l'amende prévue était de 25 $ à 100 $. Il faut dire
qu'au cours des 20 dernières années, il n'y a aucune poursuite
sommaire qui a été entreprise contre quelque éditeur que
ce soit, la persuasion ayant largement suffi à faire respecter la loi et
les règlements. Même que les éditeurs qui ont pu omettre de
s'y soumettre, sont rares, il n'y en a pas beaucoup. C'est arrivé
occasionnellement, mais la persuasion a réussi à ramener les gens
dans le droit chemin.
Le Président (M. Trudel): M. le député de
Saint-Jacques.
M. Boulerice: Est-ce qu'il y a eu beaucoup de paiement
d'amendes?
Mme Bacon: C'est ce que je viens de dire, il faudrait
m'écouter, M. le député de Saint-Jacques, rarement.
M. Boulerice: Combien? Rarement, c'est relatif, rarement.
Mme Bacon: Aucune poursuite, il n'y a eu aucune poursuite.
M. Boulerice: Aucune poursuite.
Mme Bacon: J'ai tout dit ça, M. le député de
Saint-Jacques, il faudrait m'écouter.
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. L'article 48 est
suspendu parce qu'il y a un amendement qui s'en vient tantôt.
L'article 49: 'Toute poursuite est intentée conformément
à la Loi sur les poursuites sommaires. "
Mme Bacon: La concordance.
Le Président (M. Trudel): C'est la concordance avec
l'article 47. Adopté.
Dispositions diverses et transitoires
L'article 50: "Les sections VI, VII et VIII, lient le gouvernement, ses
ministères et les organismes qui en sont mandataires. "
Mme Bacon: Cela aussi c'est de la concordance. Attendez un peu.
Ah non, non, pas celui-là.
Cet article est important puisqu'il précise de façon
légale que même le gouvernement, même ses ministères
et les organismes qui dépendent des ministères sont liés
par l'obligation de dépôt des documents qu'ils publient.
Actuellement, la Bibliothèque nationale obtient l'ensemble des
publications gouvernementales, mais les difficultés, lorsqu'elles
surgissent, proviennent beaucoup plus de phénomènes de
mobilité, par exemple, des responsables, des changements d'organigramme,
même des structures ministérielles - il y en a beaucoup - plus que
d'un refus délibéré des les déposer. Il faut aussi
savoir que la Bibliothèque nationale du Québec, non seulement
possède quasiment l'ensemble des publications gouvernementales, mais
aussi assure la responsabilité du cadre de classement des publications
gouvernementales. C'est un instrument de classification qui est utile et qui
est utile aussi à l'ensemble des bibliothèques
québécoises, et même extérieures au Québec et
elle publie et tient à jour de façon régulière ce
cadre de classement.
M. Boulerice: Je m'en réjouis. Adopté
Le Président (M. Trudel): Adopté.
L'article 51: "L'appellation "Bibliothèque nationale du
Québec" ne peut être utilisée pour désigner un
immeuble, une entreprise ou un organisme quelconque sans l'autorisation
écrite de la Bibliothèque nationale du Québec. "
Mme Bacon: En fait c'est un article qui protège la
Bibliothèque nationale afin que personne ne puisse se prévaloir
de son appellation à quelque fin que ce soit sans une autorisation
écrite.
M. Boulerice: Mais qui pourrait demander l'autorisation
écrite de s'appeler bibliothèque nationale à part la
Bibliothèque nationale.
Mme Bacon: C'est une protection que nous apportons.
Le Président (M. Trudel): Adopté, M. le
député?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Article 52: "La
Bibliothèque nationale du Québec instituée en vertu
de la présente loi devient, à compter du
(indiquer ici la date d'entrée en vigueur du présent
article), propriétaire des documents...
M. Boulerice:... il n'y a pas abus du mot national, j'en
conviens.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que je peux lire en paix,
M. le député? "La Bibliothèque nationale du Québec
instituée en vertu de la présente loi devient, à compter
du (indiquer ici etc. ), propriétaire des documents et des biens acquis
conformément à la loi sur la Bibliothèque nationale du
Québec (L. R. Q., chapitre B-2). "
Mme Bacon: Alors la date d'entrée en vigueur de la loi est
le 1er avril 1989, afin de correspondre au début de l'exercice financier
du gouvernement.
Le Président (M. Trudel): M. le député.
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Article 53: "À moins que
le contexte ne le permette pas - c'est une nouvelle formulation - la
Bibliothèque nationale du Québec est substituée de plein
droit à la direction de la Bibliothèque nationale du
Québec du ministère des Affaires culturelles et au conservateur
en chef dans tout règlement, arrêté en conseil,
décret, directive, contrat ou autre document où il est fait
mention de cette direction ou de cette fonction. "
Mme Bacon: Alors, c'est la corporation qui va prendre la
relève du ministère des Affaires culturelles et de la direction
générale que constitue actuellement la BNQ.
Le Président (M. Trudel): Adopté, M. le
député?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Trudel): Nous suspendons l'étude
de l'article 54. Il y a un amendement qui est annoncé à cet
article.
Mme Bacon: L'article 54, pourrait être fait, c'est 54.
1.
Le Président (M. Trudel): Ah! il y avait, oui, je
m'excuse, vous avez raison.
Mme Bacon: On peut faire 54 et on reprendra 54. 1 par la
suite.
Le Président (M. Trudel): Alors, 54: "Le personnel de la
direction de la Bibliothèque nationale du Québec du
ministère des Affaires culturelles, en fonction le (indiquer ici la date
précédant la date d'entrée en vigueur du présent
article) devient sans autre formalité le personnel de la
bibliothèque. "
Mme Bacon: Alors, la date qui pourrait être
indiquée, serait le 31 mars 1989.
Le Président (M. Trudel): Ou la veille... Adopté,
M. le député?
M. Boulerice: Oui.
Le Président (M. Trudel): L'article 55: "Malgré
l'article 7, quatre des premiers membres du conseil d'administration de la
Bibliothèque nationale du Québec, autres que le président,
sont nommés pour un mandat de deux ans. "
Mme Bacon: Alors, c'est un article qui vise à assurer une
rotation des membres au conseil d'administration, de telle sorte qu'ils ne
soient pas tous remplacés à la fois. Je pense qu'en faisant de la
sorte, nous garantissons une meilleure continuité, la moitié des
membres siégeant au conseil y ayant déjà une
expérience d'années antérieures.
M. Boulerice: Dommage que cela ne soit pas appliqué au
Musée d'art contemporain! Je vais accepter l'amendement.
Le Président (M. Trudel): Adopté.
Mme Bacon: Vous ne vous en tenez qu'aux membres du conseil
d'administration, vous, ou à d'autres?
M. Boulerice: Pardon?
Mme Bacon: Vous ne vous en tenez qu'aux membres du conseil
d'administration, quand vous parlez du Musée d'art contemporain?
Le Président (M. Trudel): L'article 56: "L'article 2 de la
Loi sur les archives (L. R. Q., chapitre A-21. 1) est modifié par le
remplacement, dans les troisième et quatrième lignes de la
définition du mot "document", des mots "Loi sur la Bibliothèque
nationale du Québec (chapitre B-2)" par les mots "Loi sur la
Bibliothèque nationale du Québec (1988, chapitre (indiquer ici le
numéro de chapitre de la présente loi dans le recueil des lois du
Québec de 1988)". C'est une concordance.
Mme Bacon: C'est une modification de concordance.
Le Président (M. Trudel): Voilà. Elle n'aura pas
fait l'objet d'un débat très long, M. le député,
c'est bien sûr. À moins que vous ne trouviez qu'une
parenthèse soit mal placée.
M. Boulerice: Ha, ha! Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. L'article 57: "La
Loi sur les bibliothèques publiques (L. R. Q., chapitre B-3), ne
s'applique pas à la Bibliothèque nationale du Québec.
"
Mme Bacon: Pas de commentaires là-dessus.
Le Président (M. Trudel): Cela va, M. le
député?
M. Boulerice: Oui.
Le Président (M. Trudel): L'article 58: "La
présente loi remplace la Loi sur la Bibliothèque nationale du
Québec (L. R. Q., chapitre B-2). "
Mme Bacon: Pas de commentaires non plus.
Le Président (M. Trudel): Adopté. L'article 59:
"Les articles 13 et 17 de la Loi de la Bibliothèque nationale du
Québec (1966-1967, chapitre 24) sont abrogés. "
Mme Bacon: Cet article est strictement technique, M. le
Président. Cela se rapporte à l'annexe en prérogative de
la loi actuelle qui stipulait que le chapitre 24 des lois annuelles de
1966-1967, tel qu'en vigueur au 31 décembre 1977, à l'exception
des articles 13 et 17 est abrogé. Donc, l'article 59 vient abroger ce
qui ne l'avait pas été au moment de la refonte de la loi
actuelle. Nous corrigeons ce qui n'avait pas été corrigé
au moment de l'adoption de la loi actuelle.
Le Président (M. Trudel): Au fond, on corrige ce que le
gouvernement précédent avait oublié.
Mme Bacon: N'a pas corrigé.
Le Président (M. Trudel): Voilà. En 1977, il
préparait autre chose.
M. Boulerice: II y avait une raison, ce n'était pas un
oubli.
Mme Bacon: Non. Cela n'avait pas été abrogé
à ce moment-là. Parce qu'à 13, on disait: "Les
dépenses requises pour la mise en application de la présente loi
sont payées à même les deniers votés annuellement
à cette fin par la Législature. " Et, à 17, on disait: "La
présente loi entrera en vigueur à la date qui sera fixée
par proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil et les règlements
qui y sont prévus pourront être faits et publiés
antérieurement. " Au fond, c'est une petite coquetterie
législative.
Le Président (M. Trudel): J'allais dire, Mme la ministre,
sans que cela soit trop vulgaire, que cela me paraissait le genre d'orgasme que
se tapent les membres du comité de législation.
Mme Bacon: Vous êtes enregistré, M. le
Président.
Le Président (M. Trudel): Intellectuel, bien
sûr.
Mme Bacon: Les membres de cette commission.
Le Président (M. Trudel): Alors, M. le
député, est-ce que l'article 59, selon vous, est
adopté?
M. Boulerice: Oui.
Le Président (M. Trudel): Merci. Article 60: "Le ministre
des Affaires culturelles est chargé de l'application de la
présente loi. "
M. Boulerice: Alors, c'est là que cela accroche.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boulerice: II faudrait dire "la" et c'est là que cela
accrocherait encore plus. On verra à l'étude des crédits
si j'ai bien fait de l'adopter.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Article 61: "Les
dispositions de la présente loi entreront en vigueur à la date ou
aux dates fixées par le gouvernement. " En principe c'est le 1er avril
1989. Adopté, M. le député?
M. Boulerice: Oui.
Articles en suspens
Le Président (M. Trudel): Nous revenons maintenant, aux
articles qui sont en suspension comme les particules. J'appelle l'article 3.
"La bibliothèque est un mandataire du gouvernement. Ses biens font
partie du domaine public, mais l'exécution de ses obligations peut
être poursuivie sur ses biens autres que les documents publiés,
les manuscrits ou les biens qui font partie de ses collections. " Nous avons un
amendement, Mme la ministre. On peut distribuer la liasse
présentée par Mme la ministre, contresignée, j'imagine par
le comité de législation.
Mme Bacon: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Trudel): Bon.
Mme Bacon:... contresigné de ce matin.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que je peux indiquer...
Je suis enregistré, et je le sais. Je le savais tantôt aussi.
Même si la lumière rouge n'est pas allumée depuis à
peu près trois jours, j'en prends la responsabilité. Ce n'est pas
parce que le comité de législation juge qu'un amendement est
recevable ou irrecevable que cela devient une loi aux yeux de la
présidence, que ce soit la présidence de cette commission ou
d'une autre commission. J'ai lu les amendements proposés par Mme la
ministre. J'en ai pris connaissance mardi et tous sont acceptables. Je
déclare l'amendement à l'article 3 recevable. "Remplacer, dans la
troisième ligne du 2° alinéa de l'article 3, les mots "les
manuscrits ou" par le mot "et". Vous me suivez, M. le député?
M. Boulerice: Oui.
Le Président (M. Trudel): Sur l'amendement. Mme la
ministre j'imagine que ce n'est pas très long.
Mme Bacon: Non. Il n'y a pas grand commentaire à faire
là-dessus, M. le Président. Le mot "manuscrit" est inclus
normalement dans le document. Les manuscrits, c'est inclus dans les documents.
Pour nous, c'est la redondance, donc "les documents publiés et les biens
qui font partie de ces collections".
Le Président (M. Trudel): Sur l'amendement, M. le
député.
M. Boulerice: Je suis bien d'accord avec vous, Mme la ministre.
Mais connaissant qui est l'actuel titulaire du ministère de la Justice,
nous ne sommes pas diffusés, on ne voit pas votre sourire.
Adopté.
Le Président (M. Trudel): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 3 tel que rédigé est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Trudel): M. le député?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Article...
M. Boulerice: 4.
Le Président (M. Trudel): L'article 4 a été
adopté mardi soir.
Mme Bacon: Oui, cela a été fait.
M. Boulerice:... par le gouvernement... d'accord.
Le Président (M. Trudel): Article 5. "Les affaires de la
bibliothèque sont administrées par un conseil d'administration
composé de neuf membres nommés par le gouvernement dont un
président et un vice-président. Trois de ces membres, autres que
le président, sont nommés après consultation du milieu des
bibliothèques et de celui de l'édition ainsi que des associations
d'écrivains et des universités. "
Mme Bacon: Nous avions...
Le Président (M. Trudel): J'ai un petit problème,
Mme la ministre, je ne veux d'aucune façon vous insulter et porter
ombrage à l'amendement que vous proposez, mais ayant reconnu
tantôt que la commission était complètement
indépendante du comité de législation, je vais
plutôt accepter l'amendement tel que proposé par
le député...
Mme Bacon: C'est le même.
Le Président (M. Trudel): C'est le même puisqu'il a
été repris par le comité de législation à 8
heures ce matin, me dit-on.
Mme Bacon: Le comité de législation accepte
même les amendements de l'Opposition.
Le Président (M. Trudel): J'allais dire que je ne voulais
pas réveiller chez vous, madame, de mauvais souvenirs, mais à 8
heures cela me paraît un peu tôt.
M. Boulerice: Le ministre de la Justice dormait.
Le Président (M. Trudel): L'amendement du
député de Saint-Jacques qui nous a été
proposé mardi... Non, c'est l'amendement du comité de
législation qui est au même effet... Il est à l'effet
suivant. Remplacer, dans la première ligne du deuxième
alinéa, de l'article 5, le mot "trois" par le mot "cinq". M. le
député, est-ce que vous avez des commentaires sur votre
amendement?
Mme Bacon: Vous avez des commentaires, M. le
député? (16 h 30)
M. Boulerice: Je me rappelle avec un petit peu de tristesse et
d'amertume les propos que tenait la ministre lors du discours de
première lecture du projet de loi, où elle disait que le
député de l'Opposition, porte-parole en matière d'affaires
culturelles, regardait cette loi d'une façon superficielle. Il faut
croire que les amendements que j'ai proposés ne sont pas superficiels
puisque elle-même revient aujourd'hui avec le même amendement, donc
me donne raison. Je ne lui ferai pas grief de me donner raison, tout au
contraire. Ce que je dirai, par contre, c'est que j'en suis heureux. Je pense
que le fait d'avoir changé "trois" par "cinq" va contribuer à
valoriser le milieu des bibliothèques, le milieu de l'édition -
un milieu dont je suis très près - ainsi que l'Union des
écrivains, qui est située dans ma circonscription, vous me
permettrez de le rappeler, même à l'agacement de plusieurs - quand
je cite que ma circonscription est le siège du milieu culturel à
Montréal - et également des universités. Je crois, M. le
Président, que vous l'avez souligné également dans votre
discours à ce niveau-là, compte tenu des deux départements
qui existent dans la région métropolitaine, celui de
l'Université de Montréal et celui de l'Université McGill.
Je suis donc heureux de voir qu'on consent à. l'amendement qu'a
présenté l'Opposition. Je pense que cela contribue à
bonifier la loi et va surtout donner un conseil d'administration des plus
représentatifs de ce milieu-là.
Le Président (M. Trudel): Alors, l'amendement du
député de Saint-Jacques est-il adopté, Mme la
ministre?
Mme Bacon: Oui.
M. Boulerice: Je m'excuse, Mme la ministre, mais on s'entend
bien, sans qu'on aille dans la rédaction de la loi, quand on dit: "...
ainsi que les associations d'écrivains et des universités", quand
il va s'agir des universités, on va d'abord et avant tout penser aux
départements de bibliothéconomie des universités.
Mme Bacon: Habituellement, c'est cela.
M. Boulerice: Non, mais j'aime bien vous le faire dire.
Mme Bacon: Ce n'est pas tout à fait le département
de génie, je ne pense pas.
M. Boulerice: Pardon?
Mme Bacon: Ce n'est pas le département de
génie.
M. Boulerice: Cela n'a rien à voir avec la justice, vous
avez raison.
Le Président (M. Trudel): Je m'excuse, j'étais en
conversation avec... L'amendement du député de Saint-Jacques
est-il adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Alors, toujours à
l'article 5, j'avais annoncé, mardi, à l'Assemblée
nationale que j'aurais un amendement à proposer de façon qu'au
moins un membre du conseil d'administration provienne des milieux de la
bibliothéconomie québécoise. Effectivement, on pourrait
tenir le langage suivant et dire: II serait étonnant que les milieux des
bibliothèques ne proposent pas l'un des leurs, ce avec quoi je suis
assez d'accord. Mais, on m'a fait des représentations. On m'en avait
fait, bien sûr, avant que j'intervienne à l'Assemblée
mardi. On m'en a fait de nouveau hier après-midi. Je me permets
d'insister et de proposer l'amendement suivant... C'est un peu délicat,
je pourrais le faire proposer par quelqu'un, parce que je suis prêt
à...
Une voix:...
Le Président (M. Trudel): Non, surtout pas l'Opposition.
Je le ferais proposer par quelqu'un du...
M. Boulerice: Puisqu'on veut, en fin de compte, travailler pour
l'avancement, mais enfin...
Le Président (M. Trudel): Sinon, je serai pris à
juger recevable - ce qui l'est tout à fait, soit dit en passant - mon
propre amendement. Alors, est-ce qu'il y aurait un membre du parti
ministériel qui pourrait proposer en mon nom l'amendement suivant, s'il
vous plaît?
Une voix:...
Le Président (M. Trudel): Ha, ha! M. le
député, vous êtes mesquin à votre tour. Alors, je
reconnais Mme la députée de Châteauguay.
Mme Cardinal: Je propose d'ajouter à la fin du
deuxième alinéa de l'article 5 les mots "et parmi ses membres, un
membre doit provenir du milieu des bibliothèques. "
Le Président (M. Trudel): Évidemment, je vqus
étonnerai sûrement. Vous serez très surpris de savoir que
cet amendement est tout à fait recevable.
M. Boulerice: Du milieu des bibliothèques?
Le Président (M. Trudel): Du milieu des
bibliothèques ou de la bibliothéconomie?
M. Boulerice: Non, de la bibliothéconomie. Là, cela
ne va plus.
Mme Cardinal: Du milieu des bibliothèques.
Le Président (M. Trudel): Oui, parce qu'on parle du milieu
des bibliothèques, M. le député, dans l'article.
Mme Cardinal: On réfère au milieu des
bibliothèques.
Une voix: On passe à la suivante.
Le Président (M. Trudel): Le milieu des
bibliothèques est...
Mme Bacon: C'est restrictif. La bibliothéconomie, c'est
restrictif.
M. Boulerice: Est-ce que je peux vous poser une question, M. le
Président?
Le Président (M. Trudel): Allez-y, Monsieur.
M. Boulerice: Vous voulez des gens de la bibliothéconomie,
c'est bien cela? Vous ne pensez pas... Les bibliothèques sont
déjà expressément mentionnées. "Nommé
après consultation du milieu des bibliothèques". Je pense qu'on
parle des bibliothèques comme telles, les bibliothèques
publiques, cela pourrait même être des bibliothèques
privées également - personnellement je n'y vois pas
d'inconvénient - de celui de l'édition ainsi que des associations
d'écrivains. Là, vous faites référence aux gens de
la bibliothéconomie comme tels et vous avez fait, si je me souviens
bien, une relation avec les départements de bibliothéconomie qui
existent dans les universités québécoises. Je ne sais pas
si on ne pourrait pas faire un amalgame qui rendrait et dire: "Que des
associations d'écrivains...
Le Président (M. Trudel): Avant de composer, laissez-moi
répondre à votre question.
M. Boulerice:... et des départements de
bibliothéconomie des universités". Je ne sais pas si on ne
rejoindrait pas votre idée?
Le Président (M. Trudel): Je vous arrête tout de
suite parce qu'on m'a fait valoir... C'était à l'origine ce que
j'ai dit à l'Assemblée nationale, mardi. On m'a fait valoir un
argument intéressant. Ce que j'ai à l'esprit, connaissant bien ce
milieu, c'est d'avoir au moins - j'ai l'impression qu'on va l'avoir de toute
façon mais, comme disait M. Duplessis, un ancien premier ministre
québécois: Trop fort, casse pas - un bibliothécaire
professionnel à ce conseil d'administration. Je ne voudrais pas...
J'avais préparé un amendement qui disait: Possédant un
diplôme, diplômé, ou un diplôme supérieur,
parce qu'il faut faire attention, nos écoles de bibliothéconomie
décernent deux sortes de diplôme, je voulais la maîtrise et
non pas le premier diplôme et on m'a fait valoir, à bon droit je
pense, qu'il pourrait y avoir... Il y a de fait des Québécois qui
sont diplômés d'universités américaines,
d'écoles de bibliothéconomie américaines ou
d'écoles de bibliothéconomie canadiennes, je sais que vous
n'aimez pas le mot, M. le député de Saint-Jacques...
M. Boulerice: J'aime bien nos voisins.
Le Président (M. Trudel): II y en a une très bonne
en Colombie britannique et ce qui m'apparaît important et l'objectif que
je recherche c'est qu'au conseil siège au moins un bibliothécaire
professionnel qui a été formé dans une école de
bibliothéconomie. M. le conservateur en chef, que je vois assis à
l'arrière, va sûrement être d'accord dans la mesure
où il a déjà été le directeur de
l'École de bibliothéconomie de l'Université de
Montréal. Je ne voulais pas rendre l'amendement trop complexe. Il a
été rédigé par l'entourage de Mme la ministre
après celui que j'ai proposé.
Mme Bacon: Je pense, M. le Président, qu'il faut aussi
faire la distinction entre la discipline et le milieu. On parie ici du milieu
des bibliothèques, la bibliothéconomie c'est une discipline.
M. Boulerice: D'où la pertinence...
Le Président (M. Trudel): Oui, dans mon esprit, la
bibliothéconomie...
Mme Bacon:... partie du milieu. M. Boulerice: D'où
la pertinence...
Le Président (M. Trudel): D'où, jusqu'à un
certain point, la pertinence de...
M. Boulerice: D'où la pertinence de la suggestion que je
vous ai faite tantôt...
Le Président (M. Trudel): J'ai lu bibliothéconomie
au lieu de bibliothécaire, ce que vous avez dit, Mme la ministre,
tantôt.
M. Boulerice:... ainsi que des associations d'écrivains et
des départements de bibliothéconomie - je suis d'accord avec vous
que le mot est un peu difficile à prononcer - des universités.
À ce moment-là, on se donne, comme vous dites, l'assurance que...
C'est seulement pour la consultation, c'est bien entendu. Cela ne voudra pas
dire que cela va nécessairement venir de... Mais entre l'écriture
dé la loi et le discours qui l'a sous-entendue, je ne sais pas, je pense
que...
Le Président (M. Trudel): On ne se comprend plus.
Êtes-vous en train de me dire, M. le député, que ce
bibliothécaire professionnel que, moi, je tiens à avoir comme
membre du conseil... J'avais fait un paragraphe particulier, un
troisième paragraphe. Qu'il soit intégré au
deuxième, je n'y vois pas d'objection majeure et importante, je n'y vois
même pas d'objection, mais ce que je comprends de votre intervention,
l'impression que j'ai, c'est que vous êtes en train de me dire que vous
voulez que les bibliothécaires professionnels soient consultés.
Ce n'est pas cela l'objectif. Ce que je recherche, je veux l'assurance qu'il va
y avoir un bibliothécaire, au moins un bibliothécaire
professionnel au conseil d'administration. D'où l'ajout. Ce que vous
tenez comme langage c'est autre chose.
M. Boulerice: On n'est peut-être pas dans la même
chaloupe mais j'ai l'impression qu'on veut arriver au même port tous les
deux.
Le Président (M. Trudel): On rame en tout cas, je peux
vous dire cela.
M. Boulerice: On rame en tout cas mais... À ce
moment-là votre formulation ne nous permettra pas d'arriver là
où vous voulez aller. La mienne est peut-être boiteuse un peu,
j'en conviens, mais je cherchais une solution. Je pourrais peut-être vous
rappeler un exemple. Quand on a créé la loi instituant le
Musée d'art contemporain - on va me dire: Encore! mais il faut quand
même s'inspirer des bonnes choses - on avait insisté pour avoir
quelqu'un du milieu de l'éducation en se disant: Un musée a
également une mission pédagogique à remplir, donc on avait
explicitement mentionné qu'un membre était désigné
par le ministre de l'Éduca- tion. Donc, le ministre de
l'Éducation à l'époque et l'actuel ministre de
l'Éducation, parce que je pense qu'il y a eu des modifications au
conseil d'administration là aussi, ont désigné des
personnes du milieu de l'éducation, des pédagogues. Je ne sais
pas dans quelle mesure on ne pourrait pas l'énoncer. Il y a toujours le
fameux problème du comité de législation, mais cela
pourrait passer si vous le prenez à 8 heures du matin comme aujourd'hui,
mais on pourrait arriver à une formulation.
Mme Bacon: On pourrait continuer les autres articles et
vérifier celui-là. Cela va? On peut passer à l'autre? On
peut suspendre celui-là et revenir par la suite.
Le Président (M. Trudel): Oui, on va suspendre cet
article, parce qu'on vient de se buter aux mots "bibliothécaire
professionnel", ce n'est pas une corporation fermée, tout le monde dans
le milieu de la bibliothéconomie sait ce que cela veut dire. On va
vraiment consulter les autorités du comité de législation.
Alors, nous resuspondons - pauvre article, il a été suspendu deux
fois! - l'article 16 pour passer à l'article 18 qui se lit comme suit:
"La bibliothèque peut notamment, dans l'exécution de ses
fonctions: "1° conserver de manière permanente un exemplaire des
documents publiés au Québec de préférence dans leur
forme originale, sinon sur un support issu des nouvelles technologies de
conservation; "2° acquérir tout document publié à
l'extérieur du Québec et susceptible d'assurer une meilleure
exploitation de la documentation québécoise; "3° publier la
bibliographie des documents publiés au Québec, un index
analytique des articles des principales revues publiées au Québec
et tout document utile à la recherche; "4° faire connaître et
mettre en valeur ses collections ainsi que celles d'autres bibliothèques
ou organismes par des expositions ou par tout autre moyen approprié;
"5° établir des modes de collaboration avec d'autres personnes,
sociétés ou organismes oeuvrant dans le domaine de la
documentation; "6° acquérir, aliéner, louer, prêter,
emprunter, échanger, conserver et restaurer des documents
conformément aux conditions déterminées par
règlement; "7° solliciter et recevoir des dons, legs, subventions et
autres contributions et en disposer. "Elle ne peut accepter, en argent, des
dons, legs, autres contributions ou subventions auxquels est attachée
une charge ou une condition que dans la mesure autorisée par le
gouvernement".
Mme la ministre présente un amendement qui a été
distribué et qui se lit comme suit: "Supprimer dans les
deuxième et troisième lignes du paragraphe 6 du premier
alinéa de l'article 18, les mots "conformément aux conditions
déter-
minées par règlement". "Insérer au deuxième
paragraphe après le paragraphe 7° du premier alinéa de
l'article 18, l'alinéa suivant: "Elle peut, par règlement,
déterminer les conditions d'acquisition, d'aliénation,
d'allocation de prêts, d'emprunt, d'échange, de conservation ou de
restauration des documents. " Donc, il y a un amendement, si je comprends bien,
aux alinéas 6 et 7. Mme la ministre.
Mme Bacon: M. le Président, la modification
proposée laisse la latitude à fa Bibliothèque nationale du
Québec de réglementer les conditions d'acquisition,
d'aliénation, d'allocation de prêts, d'emprunt, d'échanges,
de conservation et de restauration de documents. Il s'agit ici de gestes
administratifs qui font partie du quotidien de toute bibliothèque,
à plus forte raison d'une bibliothèque nationale, où le
volume des transactions journalières est le plus important. Le
gouvernement reconnaît ici la compétence de l'organisme dans la
gestion du patrimoine documentaire. Il tend à donner à cet
organisme l'autonomie nécessaire au chapitre de ce qui relève de
cette compétence technique comme achat de livres, prêt de
documents et le reste.
Cette modification veut éviter évidemment de paralyser les
activités quotidiennes de la bibliothèque comme celles
reliées au prêt de volumes entre bibliothèques. Nous savons
que des politiques et des procédures doivent encadrer des
opérations, mais dans ce cas-ci, il y a une politique qui est
insuffisante et il y a lieu de croire qu'un règlement sera adopté
pour encadrer ces activités.
Le Président (M. Trudel): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Saint-Jacques.
M. Boulerice: Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on le retrouve
dans l'article 45, 3°: "déterminer les conditions d'acquisition,
d'aliénation, de location, de prêt, d'emprunt, d'échange,
de conservation, de restauration des documents. " (16 h 45)
Mme Bacon: Ce sont les fonctions. Quand on explique les
fonctions, il faut expliquer les gestes administratifs aussi dans les fonctions
et donner la latitude à la BNQ de réglementer ces conditions.
L'article 43 explique ce que fait la bibliothèque dans
l'exécution de ses fonctions.
M. Boulerice: L'article 45. Pas l'article 43, l'article 45.
Mme Bacon: Je voudrais peut-être ajouter ici que c'est une
pratique législative de répéter dans l'article
réglementaire ce qu'on peut. Alors, on le voit à deux endroits -
cela ne fait pas mal à personne - dans la fonction de pouvoir et dans la
section des documents.
Le Président (M. Trudel): L'amendement est
adopté?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Est-ce que
l'article 18 tel qu'amendé est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Trudel): M. le député,
adopté?
M. Boulerice: II y a deux amendements. Il y a le premier qui l'a
supprimé et après cela insérer...
Mme Bacon: Au paragraphe 6 et ajouter au paragraphe 7.
M. Boulerice: Oui. On va deux fois.
Le Président (M. Trudel): Oui. Ah, vous êtes
seulement au paragraphe 6, je m'excuse. Non, c'est un seul amendement, je veux
dire, c'est le même amendement.
M. Boulerice: Ce n'est pas sûr.
Le Président (M. Trudel): Alors, allez-y pour le
paragraphe 7. Vous voulez que... Est-ce que le...
M. Boulerice: Bon, alors...
Mme Bacon: Je dois ajouter, M. le Président, que le
comité de législation a vu cela comme un seul amendement.
Le Président (M. Trudel): Alors, si le comité de
législation a vu cela comme un seul amendement, il y a bien des chances
que nous voyions cela comme deux amendements.
M. Boulerice: Nous voyons cela comme deux amendements. Alors,
j'accepterai l'amendement relatif au paragraphe 6.
Le Président (M. Trudel): Et l'amendement relatif au
paragraphe 7.
M. Boulerice: Voilà, conservons notre
indépendance.
Le Président (M. Trudel): Alors, l'article tel que
doublement modifié - l'indépendance du législateur - est
adopté?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): L'article 19: "La
bibliothèque peut, conformément à la loi, conclure une
entente avec un gouvernement autre que celui du Québec, l'un de ses
ministères ou organismes en vue de l'exécution de ses fonc-
tions. "Elle peut également, avec l'autorisation du gouvernement,
conclure toute entente avec une organisation internationale ou l'un de ses
organismes. "
Nous avons un amendement. Là, on ne s'obstinera pas avec le
comité de législation. Il n'y a qu'un seul amendement. Enfin il y
a un seul paragraphe. Remplacer l'article 19 par le suivant: "La
bibliothèque peut, conformément à la loi, conclure une
entente avec un gouvernement autre que celui du Québec ou l'un de ses
ministères, une organisation internationale ou un organisme de ce
gouvernement ou de cette organisation en vue de l'exécution de ses
fonctions. "
Mme Bacon: En fait, nous sommes obligés d'avoir cet
amendement à cause de la modification apportée par la loi 42 du
ministère des Affaires internationales.
M. Boulerice: D'accord.
Mme Bacon: Et il faut faire une concordance.
M. Boulerice: On présume.
Mme Bacon: Bien, on présume, cela va l'être, nous
l'espérons.
M. Boulerice: Je n'ai pas encore dit mon dernier mot. Concordance
a fortiori.
Mme Bacon: C'est cela.
Le Président (M. Trudel): Adopté a fortiori, M. le
député?
M. Boulerice: Nonobstant les remarques... Le Président
(M. Trudel): Nonobstant?
M. Boulerice: Oui. La clause... Nonobstant les remarques quant
à l'adoption d'une éventuelle loi des Affaires internationales,
l'article 19...
Le Président (M. Trudel): L'amendement...
M. Boulerice: L'amendement à l'article 19 est
adopté.
Le Président (M. Trudel):... est adopté. Donc,
l'article 19 est adopté puisque l'amendement a pour effet de remplacer
l'article 19.
M. Boulerice: On voit qui est la muse qui inspire.
Le Président (M. Trudel): Adopté? Article 22: "La
bibliothèque doit procéder par soumission publique dans tous les
cas où un ministère est tenu de le faire selon les règles
adoptées en vertu de la Loi sur l'administration financière (L.
R. Q., chapitre A-6)". On a un amendement proposé par Mme la ministre
qui se lit comme suit et qui demeure recevable. Insérer à la fin
de l'article 22 les mots "ou de la Loi sur le ministère des
Approvisionnements et Services (L. R. Q., chapitre M-23. 01)".
Mme Bacon: En fait, M. le Président, depuis l'adoption de
la Loi sur le ministère des Approvisionnements et Services, les pouvoirs
de réglementation du Conseil du trésor en vertu de la Loi sur
l'administration financière ont été partagés avec
le ministre des Approvisionnements et Services. Alors, dorénavant, en
matière d'acquisition, acquisition de biens, acquisition de services,
c'est ce ministère-là qui aura la responsabilité de faire
adopter et d'appliquer les règlements.
Le Président (M. Trudel): M. le député.
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Est-ce que
l'article 22 tel qu'amendé est adopté?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Nous passons
à l'article...
Mme Bacon: 48.
Le Président (M. Trudel):... 48. "L'éditeur ou la
personne ou l'organisme visé à l'article 44 qui contrevient
à une disposition réglementaire adoptée en vertu des
paragraphes 2° ou 4° de l'article 46 et dont la violation constitue une
infraction en vertu du paragraphe 6° de l'article 46 est passible, outre le
paiement des frais, d'une amende de 500 $ à 2000 $. "
Mme la ministre soumet un amendement qui se lit comme suit:
Remplacer dans les deuxième et troisième lignes de l'article 48
les mots "des paragraphes 2° ou" par les mots "du paragraphe".
Mme Bacon: Du paragraphe 2°. C'est cela?
Le Président (M. Trudel): Remplacer dans les
deuxième et troisième lignes de l'article 48 les mots "des
paragraphes 2° ou" par les mots "du paragraphe"...
Mme Bacon: On enlève "des paragraphes 2°" pour le "du
paragraphe 4°", c'est ça.
Le Président (M. Trudel): Du paragraphe. Mme Bacon:
Quatre. On enlève le 2 et le 4. Le Président (M. Trudel):
D'accord.
Mme Bacon: "2" et "ou" sont enlevés.
Le Président (M. Trudel): "2" et "ou" sont enlevés,
oui.
Mme Bacon: II y avait une erreur de numéro de
paragraphe.
M. Boulerice: Ce n'est pas une erreur c'est un trou, mais
enfin.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que vous adoptez cet
amendement? Adopté?
M. Boulerice: L'amendement, cela va.
Le Président (M. Trudel): L'amendement cela va, mais le
paragraphe tel qu'amendé? Pas le paragraphe, je m'excuse, l'article 48
tel qu'amendé? Je pense qu'au niveau, en parlant d'amendes,
d'amendements, les amendes subissent le sort de l'inflation depuis 20 ans. Donc
l'acticle 48?
M. Boulerice: Oui mais qu'est-ce qui justifie effectivement la
différence entre... de 100 $ à 400 $, mais là c'est de 500
$ à 2000 $.
Le Président (M. Trudel): On multiplie par quatre, M. le
député. Ce n'est pas compliqué. Je vous attends, M. le
député.
M. Boulerice: Non, c'est cela. Mais pourquoi y a-t-il une amende
à l'article 48 en regard du paragraphe 4 qui n'est pas le
dépôt?
Le Président (M. Trudel): Ah! C'est la question que vous
posez, je...
M. Boulerice: Oui. En plus d'avoir abandonné ce qui
était dans la loi précédente, qui était la notion
de récidive aussi.
Mme Bacon: L'amende avait été établie en
1967.
M. Boulerice: Non, mais en quoi faut-il qu'elle soit plus
forte?
Mme Bacon: Les amendes avaient été
établies, en 1967, de 50 $ à 200 $. On est rendu en 1988. Je
pense que c'est déjà une importance...
M. Boulerice: Ce n'est pas cela, la question.
Mme Bacon:... d'augmenter les amendes. Ce n'est pas la même
chose.
M. Boulerice: Pourquoi faut-il une amende, en regard du
paragraphe 4°, de 500 $ à 2000 $? Pour les autres, c'est de 100 $
à 400 $.
Mme Bacon: On l'a enlevé, il n'est plus là le
paragraphe 4e.
Le Président (M. Trudel): II est refait, vous venez de
l'enlever en amendement, M. le député.
M. Boulerice: C'est le paragraphe 2° qu'on a enlevé en
vertu du paragraphe 4°, c'est cela qui a remplacer les mots du paragraphe
2° par les mots du paragraphe..., donc cela devient le paragraphe
4°.
Le Président (M. Trudel): Oui, il ne faut pas se tromper,
là.
M. Boulerice: II ne faut pas se tromper. Une chance qu'il y a
l'Opposition.
Mme Bacon: II s'agit plus souvent qu'autrement de livres
précieux, de livres très coûteux, tels que des livres
d'artistes, par exemple, dont la Bibliothèque nationale doit
connaître l'existence, malgré des tirages souvent très
restreints. On soustrait, à ce moment-là, à l'obligation
de dépôt. Le 4° concerne l'information à fournir
à la Bibliothèque nationale lorsqu'un document publié est
soustrait à l'obligation de dépôt. Alors, il s'agit,
à ce moment-là, de livres précieux, de livres
coûteux et la Bibliothèque nationale doit en connaître
l'existence malgré des tirages qui sont souvent très
restreints.
M. Boulerice: Oui, mais là, je ne vois pas le rationnel.
Eux, ils déposent; ils ont une amende de 500 $ à 2000 $.
Mme Bacon: Ils ne déposent pas.
M. Boulerice: Ils ne déposent pas, ils informent.
Mme Bacon: Bien, non; ils ne déposent pas. M.
Boulerice: Mais ils doivent informer.
Mme Bacon: Ils doivent informer la bibliothèque.
M. Boulerice: S'ils n'informent pas, c'est 500 $ à 2000
$.
Mme Bacon: C'est cela.
M. Boulerice: Bon. Par contre, ceux qui ne déposent pas,
eux, ont une amende uniquement de 100 $ à 400 $. Ils ont informé
mais ils n'ont pas déposé. Je veux dire qu'il y a deux crimes,
là...
Mme Bacon: Un livre d'artiste, c'est de 1200 $ à 1500 $ en
montant. Bon, si on publie de tels livres à tel prix et qu'on n'informe
pas la Bibliothèque nationale, je pense qu'on a raison d'augmenter les
amendes de 500 $ à 2000 $. Dans les autres cas, ce sont des livres de 16
$, 15 $,
ce ne sont pas les mêmes montants, les livres ne sont pas du
même montant.
Le Président (M. Trudel): On parle des livres de
collection.
Mme Bacon: On parle de grands livres, de livres
précieux.
M. Boulerice: Mais, même encore là, il y a
l'information et le dépôt.
Mme Bacon: On n'en est pas là-dessus; on en est sur la
valeur des objets aussi.
M. Boulerice: Non, on est sur le genre d'infraction, là.
L'amende ne porte pas nécessairement sur la valeur du livre, mais sur le
type d'infraction.
Mme Bacon: C'est sur la valeur des livres... M. Boulerice:
Là, informe, dépose...
Mme Bacon: La valeur des livres qui sont publiés.
M. Boulerice:... informe pas, dépose pas...
Mme Bacon: C'est sur la valeur des livres qui sont
publiés. Non, non, la valeur des livres qui sont publiés. S'il y
a un livre qui est publié à 1500 $ et plus et qu'on n'a pas
informé... À ce moment-là, on n'est pas obligé de
le déposer, mais on est quand même obligé d'informer. Ils
n'ont pas de dépôt à faire. C'est une valeur de 1500 $
qu'on n'oblige pas à déposer. On y va avec une amende de 500 $
à 2000 $. Ils ne perdent pas ces 1500 $, puisqu'ils peuvent le
vendre...
M. Boulerice: Pour quelqu'un qui n'informe pas, bon, j'avoue que
la loi est la loi...
Mme Bacon: C'est plus que cela. M. Boulerice: Bon,
expliquez-nous!
Mme Bacon: Les livres d'artistes, par exemple, qui valent 1500 $
à 2000 $...
M. Boulerice: Canada, Canada de Lemieux.
Mme Bacon: Pardon, je ne comprends pas ce...
M. Boulerice: Je vous donnais un exemple, Canada, Canada de
Lemieux.
Mme Bacon: II y en a d'autres! Ces livres d'artistes qui sont
coûteux et dont on n'informe pas, par exemple, la Bibliothèque
nationale de l'existence, ce qui fait en sorte que jamais la
bibliothèque ne pourra les acquérir ou en acquérir au
moins un. C'est une responsabilité pour ceux qui les publient
d'informer. C'est pour cela qu'on veut absolument augmenter les amendes et
avoir une amende suffisamment forte pour les obliger à informer la
Bibliothèque nationale. Si la bibliothèque veut en
acquérir un, elle le fera. C'est d'autant plus important pour la
bibliothèque de le savoir. C'est pour cela qu'on augmente, les amendes
pour obliger les gens à informer la bibliothèque de l'existence
de tel livre coûteux ou précieux.
Mme Boulerice: Vous présumez qu'à 500 $ cela les
force plus qu'à 100 $? (17 heures)
Mme Bacon: Si la valeur du livre commence à 1200 $ ou
à 1500 $ je pense que c'est important et 500 $, ce n'est pas trop.
Le Président (M. Trudel): M. le député,
est-ce que cela vous satisfait?
M. Boulerice: À moitié. Je trouve que c'est...
Le Président (M. Trudel): C'est déjà
beaucoup. Cela vous satisfait à 550 $, si je comprends bien.
Mme Bacon:... 495 $.
Le Président (M. Trudel): Oui, plutôt 495 $. Est-ce
que l'amendement à l'article 48 est adopté? Oui, l'amendement a
été adopté, je m'excuse. L'article 48, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Boulerice: Sous réserve. Mme Bacon:
Adopté.
Le Président (M. Trudel): Sous réserve, sur
division ou quoi? Sous réserve cela...
M. Boulerice: Sur division.
Mme Bacon: II est adopté quand même.
Le Président (M. Trudel): II est adopté sur
division. Nous avons un nouvel article, le 54. 1, proposé par Mme la
ministre, à insérer après l'article 54, et qui se lit
comme suit: "54. 1 Les biens meubles appartenant au gouvernement et qui le
(indiquer ici la date précédant la date d'entrée en
vigueur du présent article) sont utilisés pour l'exploitation de
l'unité administrative visée à l'article 53, deviennent
les biens meubles de la Bibliothèque nationale du Québec. "
Mme la ministre.
Mme Bacon: Je pense que dans la lecture vous avez dit...
L'amendement c'est: "Les biens meubles appartenant au gouvernement et qui
le - on va indiquer la date précédant la date
d'entrée en vigueur du présent article - sont
utilisés...
Le Président (M. Trudel): Le comité de
législation est passé là-dessus...
Mme Bacon:... sont utilisés pour l'exploitation de la
direction de la Bibliothèque nationale. "
Le Président (M. Trudel): Je m'excuse. J'en étais
encore à mardi, avant le "railroading" du comité de
législation. Vous avez raison pour l'exploitation de la direction.
Mme Bacon: Le député de Saint-Jacques va
reconnaître ma souplesse.
M. Boulerice: C'est le sous-amendement là...
Le Président (M. Trudel): Non. Je retire la lecture que
j'ai faite à propos du sous-amendement. L'amendement se lit maintenant
comme suit...
M. Boulerice: Vous avez de l'information
privilégiée mais je ne vous en veux pas.
Le Président (M. Trudel): Insérer après
l'article 54, l'article suivant: "54. 1 Les biens et meubles appartenant au
gouvernement et qui le (indiquer ici la date précédant la date
d'entrée en vigueur du présent article) sont utilisés pour
l'exploitation de la Direction de la Bibliothèque nationale du
Québec du ministère des Affaires culturelles, deviennent les
biens meubles de la Bibliothèque nationale du Québec. "
Mme Bacon: M. le Président, il faut ajouter cet article
54. 1 pour transférer à la nouvelle corporation les biens meubles
qui sont actuellement situés dans les locaux de la Bibliothèque
nationale du Québec. Par exemple les étagères de livres,
les tables, les chaises qui sont utilisées pour la consultation, le
mobilier de bureau. Je dois dire ici que le ministère des
Approvisionnements et Services a été consulté et a
donné son accord. Une disposition semblable s'est retrouvée dans
la Loi sur l'Institut du tourisme, par exemple, qui a été
adoptée en juin dernier.
Le Président (M. Trudel): Bref, la bibliothèque
part avec ses meubles.
Mme Bacon: C'est cela.
M. Boulerice: Et son personnel aussi, par ce qu'on voit dans les
autres articles.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que l'article 54. 1 est
adopté?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté.
M. Boulerice: Mais méfiez-vous de l'information
privilégiée diffusée par des voix partisanes, M. le
Président.
Le Président (M. Trudel): Nous revenons à l'article
5 qui est toujours en suspens. Est-ce qu'on a un texte acceptable tant par la
présidence que... Je voudrais bien le lire avant de le faire lire par M.
Chaput. Ha, ha, ha!
M. Boulerice:... et le comité de législation.
Le Président (M. Trudel): Acceptable par la
présidence de la commission et le comité de
législation.
M. Boulerice: Vous êtes un homme courageux.
Le Président (M. Trudel): Est-ce que la
députée de Châteauguay pourrait rendre le service au
président de lire l'amendement et de le proposer.
Mme Cardinal: Tel que proposé et au nom du
président...
Le Président (M. Trudel): Oui, on comprend, madame, que
vous avez retiré le premier amendement.
Mme Cardinal: Je dois retirer le premier...
Le Président (M. Trudel): Vous l'avez retiré, oui.
Nous avons déjà considéré cela.
Mme Cardinal: Je procède en votre nom, M. le
Président.
Le Président (M. Trudel): Oui.
Mme Cardinal: Article 5, deuxième alinéa: Ajouter
à la fin du deuxième alinéa de l'article 5 les mots "et
parmi ces membres, un membre doit être un bibliothécaire". Est-ce
selon votre...
Le Président (M. Trudel): II est recevable à tout
le moins.
Mme Cardinal: On lit "et parmi ces membres, un membre doit
être un bibliothécaire". Est-ce que cela vous convient?
Le Président (M. Trudel): M. le député?
M. Boulerice: Pardon?
Le Président (M. Trudel): Adopté?
M. Boulerice: Ah! Cela va dans le sens que j'ai toujours
souhaité et je vais donc l'adopter, M. le Président. Je l'ai
d'ailleurs proposé.
Le Président (M. Trudel): Je ne pensais pas que vous
l'aviez proposé mais enfin, est-ce que l'article 5 tel qu'amendé
est adopté?
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Trudel): Adopté, oui?
Mme Bacon: Oui, adopté.
Le Président (M. Trudel): Je suppose que vous avez une
motion de renumérotation?
Mme Bacon: Une motion, oui. Conséquemment aux
modifications qui viennent d'être apportées, que le projet de loi
soit renuméroté.
Le Président (M. Trudel): Adopté? M. Boulerice:
Adopté.
Le Président (M. Trudel): La rénumérotation
est adoptée. Il faut appeler un tas de choses et cela fait longtemps
qu'on n'a pas fait ça. Je vais appeler les titres. J'appelle
l'intitulé des livres, chapitres, sections et sous-sections du projet de
loi. Adopté?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Est-ce que le
titre de la loi est adopté?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi 43 sur la Bibliothèque nationale du
Québec est adopté?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Trudel): Adopté. Mme la ministre,
avez-vous des remarques finales à faire?
Mme Bacon: J'ai fait, pour le député de
Saint-Jacques, tous les commentaires que j'avais à faire, M. le
Président, sauf un.
Le Président (M. Trudel): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Saint-Jacques va être aussi concis que Mme la
ministre.
M. Boulerice: Absolument. Nous avions annoncé à la
ministre, en Chambre, que nous étions pour nous comporter d'une
façon différente de l'Opposition précédente, pour
aider à bonifier ce projet de loi et l'adopter le plus rapidement
possible. C'est ce que nous avons fait. Nous irons en deuxième et
troisième lecture avec autant d'empressement.
Une voix:... la troisième...
Mme Bacon: Et l'enthouiasme!
M. Boulerice: Et l'enthousiasme. La ministre reconnaît bien
que l'Opposition a joué son rôle dans ce projet de loi et
que...
Mme Bacon: On ne peut pas lui enlever son rôle.
M. Boulerice:... on peut maintenant régler nos
problèmes avec le comité de législation, à
l'avenir, pour les travaux de notre commission.
Le Président (M. Trudel): Je pense que chacun des
présidents s'occupera de ce problème, chacun de son
côté. Alors, la commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 5)