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(Dix heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Audet): Je déclare ouverte ia
séance de la commission des affaires culturelles. Le mandat de la
commission est de procéder à l'examen des orientations, des
activités et de la gestion de la Société de la Place des
Arts de Montréal. Mme la secrétaire, est-ce que vous pouvez
annoncer les remplacements?
La Secrétaire: M. Leclerc (Taschereau) remplace M. Trudel
(Bourget).
Le Président (M. Audet): D'accord. Merci. L'ordre du jour
d'aujourd'hui prévoit une rencontre avec les représentants de la
Société de la Place des Arts. Merci, Mme la
députée. Dans un premier temps, je voudrais leur souhaiter la
bienvenue. Comme j'ai eu l'occasion de vous le mentionner tantôt, M.
Trudel est retenu pour cause de maladie. Il a peut-être abusé hier
soir de certaines bonnes choses. Aujourd'hui, II doit entrer à
l'hôpital pour intoxication alimentaire, je pense.
M. Boulerice: C'est la notion judéo-chrétienne de
la culpabilité.
Le Président (M. Audet): II vous prie de l'excuser. Je
sais que M. Trudel aurait souhaité ardemment être présent
aujourd'hui avec nous pour discuter de votre société.
J'aimerais, madame, que vous puissiez nous présenter les gens qui
vous accompagnent, s'il vous plaît.
Mme Touchette Robitaille (Danièle): Merci M. le
Président. Je vous présente M. Guy Morin, directeur
général de la Société de la Place des Arts, M.
Raymond Dionne, Mme France Fortin et M. Yves Lefebvre.
Le mandat de la SPA
Le Président (M. Audet): D'accord, je vous remercie. Un
petit mot pour débuter. On m'a transmis une note ce matin pour
résumer en gros - ce n'est peut-être pas dans notre ordre du jour
- le mandat de la Société de la Place des Arts.
La Société de la Place des Arts de Montréal, telle
qu'on la connaît aujourd'hui, fut constituée en 1982. Il s'agit
d'une corporation au sens du Code civil qui a son siège social dans le
territoire de la Communauté urbaine de Montréal. Les affaires de
la société sont administrées par un conseil
d'administration composé de neuf membres, nommés par le
gouvernement, dont trois sont recommandés par la Communauté
urbaine de Montréal. Leur mandat est, au plus, de quatre ans. Cette
société a succédé à la Régie de la
Place des Arts, créée par une loi sanctionnée !e 16
juillet 1964. À l'époque de la régie, le conseil
d'administration comptait neuf membres nommés par le
lieutenant-gouverneur en conseil après consultation auprès du
maire de Montréal. Quatre membres étaient nommés par la
ville.
Au cours de la commission, on pourra s'intéresser à
l'impact du changement intervenu en 1982 alors que la régie est devenue
société. En effet, le passage d'une régie à une
société a des implications non négligeables. En 1988, il
est peut-être temps de vérifier si les attentes formulées
en 1982, lors de la création de la Société de la Place des
Arts, ont été satisfaites à la lumière du bilan de
ses réalisations.
D'abord, le mandat. En 1964, la Régie de la Place des Arts
pouvait posséder, améliorer et administrer un centre culturel et
monter des spectacles. La société s'est vu confier un mandat qui
dépasse, et de loin, la simple gestion d'immeubles. Elle a pour fonction
d'administrer la Place des Arts de Montréal ainsi que de
présenter, monter et produire des spectacles. De plus, avec
l'autorisation du gouvernement, la société peut exercer ses
pouvoirs sur des biens autres que la Place des Arts, acquérir,
aliéner, hypothéquer ou prendre à bail un immeuble,
conclure un contrat de plus de trois ans à l'exception d'un contrat de
moins de cinq ans dans lequel ia société est locatrice et
contracter un emprunt qui porte le total des sommes empruntées par la
société, et non encore remboursées, au-delà du
montant déterminé par le gouvernement.
Il y a d'autres points qu'on pourra possiblement discuter, par exemple,
les relations du travail, ta structure budgétaire etc. Les gens de la
société sont ici. On a des questions à leur poser. Ils ont
possiblement des remarques à nous faire. Dans un deuxième temps,
je vais céder la parole à ma collègue,
députée de Vachon. Mme la députée, avez-vous un mot
à ajouter sur cela, à la suite des remarques
préliminaires?.
Mme Pelchat: J'aimerais tout simplement souhaiter à Mme
Touchette Robitaille la bienvenue et un bon mandat. Peut-être Mme
Robitaille a-t-elle quelques remarques préliminaires à nous
adresser?
Remarques préliminaires
Mme Danièle Touchette Robitaille
Mme Touchette Robitaille: Je vous remercie. M. le
président de la commission parlementaire sur la culture, Mmes et MM. les
députés. C'est avec un grand plaisir que je m'adresse à
vous aujourd'hui sur un sujet qui, depuis un peu plus d'un an, me tient
beaucoup à coeur. Il s'agit
évidemment de la Place des Arts. J'aimerais vous en parler sur
plus d'un plan. J'aimerais, entre autres, partager avec vous, une
rétrospective des moments merveilleux que nous y avons vécus, !a
plupart d'entre nous, en assistant à un spectacle. Mais, rassurez-vous,
je résisterai à la tentation et essaierai d'être aussi
brève que possible.
Indissociable de notre évolution culturelle, !a Place des Arts,
après seulement 25 ans, est déjà riche d'histoire. Elle
nous inspire dans notre démarche aussi bien que dans notre vision de
l'avenir. Je voudrais aussi, au cours de cet exposé, vous faire cheminer
avec moi sur le plan historique, soit depuis 1963, et même avant, il
serait également opportun de vous faire connaître les principaux
changements que vit notre institution depuis quelques temps, qu'elle vivra
encore plus intensément dans les années à venir. En effet,
la Place des Arts a amorcé un virage important aussi bien sur !e plan
physique, c'est-à-dire les immeubles et les équipements, que dans
la réalisation de son mandat.
Le 2 février 1956, a été sanctionné le
"bill" 25 permettant la création d'une corporation chargée de
construire et d'administrer, dans !a cité de Montréal, une salle
de concert. Appelé Le Centre Sir Georges-Etienne Cartier, la nouvelle
corporation reçoit ses lettres patentes le 15 mars 1957.
Le 14 juillet 1964, sanctionnée par Is "bill" 46, la Régie
de la Place des Arts de Montréal succède à la corporation
Le Centre Sir Georges-Etienne Cartier. Le "bill" 46 stipule que !a régie
peut posséder, améliorer, entretenir et administrer, dans la
ville de Montréal, un centre culturel, y compris l'actuelle salle de
concert, il y est également stipulé que la régie peut
monter des spectacles, un élément nouveau par rapport au "bill"
25. À ce moment-là, le gouvernement du Québec et la ville
de Montréal se partagent, à part égale, la
responsabilité du déficit d'exploitation de la régie, y
compris l'intérêt et l'amortissement des emprunts
contractés pour acquitter les dettes du centre Sir Georges-Etienne
Cartier.
Août 1982, un nouveau changement de statut juridique Intervient.
L'Assemblée nationale du Québec adopte la ioi 52, créant
ainsi la Société de la Place des Arts de Montréal, qui
remplace la régie. À compter de ce moment, la
société relèvera uniquement du ministère des
Affaires culturelles du Québec. C'est en accord avec le ministère
que la société élabore ses politiques culturelles et ses
projets de développement. Le conseil de la société est
composé de neuf membres nommés par le gouvernement du
Québec, dont trois après consultation auprès de la
Communauté urbaine de Montréal.
Notre mandat est exprimé par le législateur à
l'article 20 de sa loi en ces termes, comme vous le mentionniez
précédemment, M. le Président: "La société a
pour fonctions d'administrer la Place des Arts de Montréal ainsi que de
présenter, monter et produire des spectacles. "
Depuis le 21 septembre 1963, date d'inauguration de la grande salle,
devenue la salle Wilfrid-Pelletier, cette dernière reçoit, au fil
des ans, lus plus grands noms de la musique, de l'opéra, de la danse
classique et moderne, du théâtre, des variétés, du
Jazz, du music-hall, bref, cie l'ensemble des arts d'Interprétation. Une
programmation de qualité est rapidement devenue une tradition chez nous.
En 1967, à l'occasion de l'Exposition universelle, la construction des
théâtres Maisonneuve et Port-Royal allait permettre à la
Place des Arts d'offrir aux Montréalais et, bien sûr, à
l'ensemble des Québécois, une programmation encore pius
diversifiée. 1972 fut également une année importante
puisque la Place des Ans inaugurait son service d'animation. À ce jour,
ce service a attiré près de 600 000 personnes è ia Place
des Arts â l'heure du midi, à la sortie du bureau à 17
heures, ainsi que les samedis et dimanches matin. Après 17 années
d'activités d'animation et des centaines de mini-spectacies, on peut
certes prétendre que la Place des Arts fut i'un des pionniers dans ce
domaine. Elle avait compris l'importance de développer dos programmes ce
familiarisation aux arts de la scène. De plus, ie Théâtre
du Café do la Place, la quatrième salle de spectacles du
complexe, agit à titre de producteur et offre une programmation
régulière, et ce depuis dix ans.
Depuis 25 ans, la Place des Arts a accueilli plus de 25 000 000 de
spectateurs dans ses salles à l'occasion de près de 19 000
représentations. C'est donc vous dire jusqu'à quel point ce
complexe théâtral a fait et continue de faire partie de nos
vies.
Messieurs les parlementaires, ia Place des Arts d'aujourd'hui n'est
certes plus celle d'hier, et surtout pas celle de demain. L'industrie
culturelle s'est modifiée et plusieurs facteurs nous ont obligés,
depuis quelques années, à amorcer un virage qui n'est d'ailleurs
pas entièrement complété. Ainsi, l'aspect extérieur
se modifie, puisque des projets immobiliers se matérialiseront dans les
prochaines années, de façon a achever le quadrilatère de
la Place des Arts, et ce, grâce à l'appui de la ministre des
Affaires culturelles du Québec et du gouvernement. La construction du
musée d'Art contemporain de Montréal sur notre site et,
souhaitons-le, celle du Conservatoire d'art dramatique et du Conservatoire de
musique, le réaménagement scénique de la salle
Wilfrid-Pelletier, la construction d'un stationnement souterrain additionnel de
350 espaces, l'ajout d'une cinquième salle de spectacles et, nous
l'espérons, ie réaménagement extérieur du
quadrilatère feront enfin de ia Place des Arts le véritable coeur
culturel de Montréal, pour ne pas dire le coeur de Montréal, il
va de soi que de devenir le coeur culturel de Montréal oblige et
obligera de plus en plus la Place des Arts à assumer son rôle de
leader culturel au Québec.
D'autres éléments Importants contribuent
également à faire en sorte que la Place des Arts se
transforme, et ici, je veux me référer à l'exercice de
notre mandat. Mais avant d'en parier, permettez-moi de dire quelques mots sur
la problématique avec laquelle nous sommes appelés à
composer nos scénarios. Ainsi, le départ probable de l'OSM, le
nombre de plus en plus réduit de producteurs, les coûts de
production sans cesse plus élevés, les problèmes
financiers que connaissent les organismes résidant à la Place des
Arts, la compétition de plus en plus forte, compte tenu du
réaménagement et de la construction de nouvelles salles de
spectacles à Montréal, en plus de la nécessité
d'assurer la relève chez nos artistes, nos créateurs et notre
clientèle, tout cela constitue, pour la Place des Arts, de grands
défis qu'elle doit relever si elle veut poursuivre avec
efficacité la mission que lui a confiée le gouvernement.
En réponse à cette problématique, nous devions donc
amorcer un virage. Premièrement, au cours des trois dernières
années, la Place des Arts a exercé de façon beaucoup plus
engagée son rôle de coproducteur de spectacles, rôle que lui
confiait d'ailleurs le législateur, comme je le mentionnais
précédemment, et ce, depuis 1964. À titre d'exemple,
parlons de Starmania, opéra populaire créé par Luc
Plamondon et Michel Berger, réalisé conjointement par la
Société de la Place des Arts de Montréal et un producteur
privé, la Compagnie de comédie musicale de Montréal inc.,
Starmania fut présenté à Montréal, Québec,
Ottawa, ainsi que dans 37 autres municipalités du Québec,
permettant ainsi à de nouveaux talents de se faire connaître et,
à la Place des Arts, de rayonner à l'extérieur de ses
murs.
Un deuxième exemple de coproduction: La comédie musicale
Gala, écrite par Jean-Pierre Ferland et Paul Baillargeon et qui sera
présentée au printemps prochain. 18 représentations seront
jouées à Montréal, Québec et Ottawa et,
possiblement en France, à l'automne ou au printemps de 1990. Gala est
réalisée grâce, bien sûr, au soutien de
l'État, mais également grâce à l'injection, par
l'entreprise privée, de sommes importantes nécessaires au
paiement des coûts de préproduction. Il s'agit d'une production
réalisée conjointement par la Société de la Place
des Arts de Montréal, le Centre national des arts d'Ottawa et un
producteur privé, les Productions Chalange inc.
Deuxièmement, II est évident que nous ne pouvons nous en
tenir qu'à nos productions pour assurer une programmation. Le mandat
prévoit, pour nous, le rôle de locateur. Nous sommes, depuis
l'origine, un locateur de salles de spectacles et nous continuerons de jouer ce
rôle. Or, depuis quelques années, une de nos préoccupations
consiste à occuper les salles douze mois par année, et ce, afin
d'offrir une programmation plus complète, plus variée et
d'assurer des revenus. Pour ce faire, la Place des Arts a attiré des
événements annuels d'Importance, tel le
Festival international de jazz de Montréal, le Festival juste
pour rire, le Festival des films du monde. Ces événements
devaient se tenir chez nous.
Troisièmement, la Place des Arts s'est également
fixée comme objectif de développer de nouvelles
clientèles. Ainsi, à titre d'exemple, le 5 septembre 1988, elle
décidait d'ouvrir ses portes et, à cette occasion, grâce
à l'appui du milieu des affaires, plus de 17 000 personnes ont pu
visiter pour la première fois les coulisses de la Place des Arts. Le 25
septembre 1988, onze concerts gratuits étaient également
présentés à plus de 8000 personnes.
Une autre manifestation du même genre, les Noëls du monde,
fut tenue le 18 décembre dernier. Un public nombreux partageait les us
et coutumes artistiques de plus d'une trentaine de groupes ethniques
différents. Nous entendons répéter ce genre
d'initiative.
Quatrièmement, soutenir nos institutions culturelles fut
également une priorité au cours des dernières
années. C'est la raison pour laquelle la Place des Arts mettait sur
pied, l'an dernier, deux séries d'abonnement de danse intitulée
"Les feux de la danse Banque Royale", saison 1988-1989, où nous pouvions
retrouver les Grands Ballets canadiens, le Ballet national du Canada, Martha
Graham, le Kirov et ainsi de suite. Si le projet est devenu possible, c'est
grâce au soutien du secteur privé. Or, il est impératif
qu'on l'on doive favoriser davantage cet arrimage avec le milieu des affaires,
lequel manifeste de plus en plus d'intérêt à s'associer
avec le milieu culturel, mais ce, à la condition d'être à
la hauteur de leurs attentes.
Ceci m'amène donc à vous parler de l'aspect financier. La
Place des Arts constitue en quelque sorte une PME avec un budget de
dépenses de fonctionnement pour l'année 1988-1989 d'environ 10
000 000 $ équilibré par des revenus composés, en partie,
des revenus de location et des revenus des services auxiliaires, soit environ 6
000 000 $ et également par une subvention de fonctionnement d'environ 4
000 000 $.
D'autre part, la Place des Arts offre à ses utilisateurs un
service de vente de billets ayant représenté pour 1987-1988 des
transactions totalisant 17 000 000 $. J'aimerais porter à votre
attention, sur la foi des multiplicateurs économiques établis par
le Conseil des arts du Canada, que les dépenses attribuables à la
Place des Arts ainsi qu'aux spectateurs fréquentant ces salles auraient
représenté en retombées économiques pour la
région montréalaise, pour l'année 1987-1988, environ 65
000 000 $. La Place des Arts a été construite au coût de 49
000 000 $. Ce montant inclut à la fois les terrains, la construction des
édifices, les équipements, le mobilier, les oeuvres d'art et les
frais de financement temporaire durant la construction. Aujourd'hui, la valeur
de remplacement d'un tel complexe est évaluée à 200 000
000 $ et les projets de terminaison du quadrilatère ajouteront à
cette
valeur une somme de 75 OOO 000 $.
Quelques mots sur les résultats d'exploitation de la Place des
Arts. Je crois qu'il vaut la peine de souligner que pour les deux
dernières années, la société a réussi
à dégager, compte tenu de la subvention budgétaire qui
nous avait été accordée, un surplus cumulatif de 1 400 000
$. Cette situation assez exceptionnelle n'est pas le fruit du hasard, mais, au
contraire, est due aux efforts conjugués de l'administration et de tous
les employés de la Place des Arts. Nous avons prouvé qu'il est
possible de gérer les équipements culturels de façon
à maximiser les ressources qui nous sont confiées, voir
même de réussir à vivre avantageusement avec des budgets
équilibrés, ce qui permettra de répondre davantage
à nos objectifs. A ce propos, je me permets de vous signaler que le
libellé actuel de notre loi constitutive, qui exige que tout surplus
soit retourné au fonds consolidé du revenu, n'encourage
guère la recherche de surplus, alors que ces mêmes surplus
pourraient servir au développement accéléré de
notre mission et, par conséquent, profiter au milieu des arts
d'interprétation et, évidemment, au grand public. Nous avons
porté ce fait à l'attention des autorités
compétentes et nous espérons vivement qu'il sera possible de
trouver prochainement le moyen législatif de nous donner, à cet
égard, une plus grande flexibilité. Même si la Place des
Arts, au cours des deux derniers exercices financiers, a réalisé
des surplus d'opération, il n'en demeure pas moins que, malgré
tous les efforts déployés dans le but d'accroître ces
revenus et de maintenir à un niveau relativement faible l'augmentation
de ses dépenses, cette dernière sera toujours, dans les
conditions actuelles, un organisme dépendant partiellement de
l'État. La Place des Arts est un bien public au service des
Québécois. Nous croyons, à cet effet, que son rôle
est largement différent des salles qui appartiennent à des
intérêts privés et qui sont donc principalement
orientées vers le profit, alors que notre mission se veut avant tout
culturelle. (10 h 45)
II n'en demeure pas moins que nous entendons prendre toutes les
dispositions nécessaires pour réduire graduellement notre
déficit d'opération sans toutefois compromettre cette mission
culturelle. À ce sujet, j'aimerais reprendre un passage du
mémoire présenté par la Place des Arts au comité
consultatif des projets de construction de la salle de l'OSM et du musée
d'Art contemporain de Montréal, en juillet 1986. Ce passage se lit comme
suit: Certaines valeurs de notre civilisation, celles qui ont réussi
à traverser l'épreuve du temps et sont parvenues jusqu'à
nous, méritent aussi d'être transmises aux
générations à venir. Voilà, pourquoi, appelons les
choses par leur nom, nous avons des temples pour abriter, conserver, et montrer
les oeuvres d'art d'hier et d'aujourd'hui: ce sont les musées. Pour
perpétuer les formes d'art universel comme le théâtre, la
musique, l'art lyrique et la danse, ce sont les salles comme la Place des Arts.
La vie culturelle au Québec, et particulièrement à
Montréal, n'aurait certainement pas connu l'essor et la vigueur qu'elle
affiche aujourd'hui sans la Place des Arts. Si nous voulons qu'elle continue
à remplir sa mission, soit contribuer à perpétuer les
formes d'art universel, comme le théâtre, la musique, l'art
lyrique et la danse, elle devra également mettre en priorité son
rôle en matière d'éducation auprès du grand public.
Le vieillissement de la population, la venue sur le territoire d'un pourcentage
élevé d'allophones, la faiblesse de nos programmes de formation
aux arts en milieu scolaire, tout ceci nous incite à augmenter notre
contribution dans cette direction.
Finalement, la Place des Arts aura de plus en plus à jouer un
rôle important de soutien aux organismes culturels utilisant nos espaces.
Nous ne pouvons rester insensibles aux problèmes financiers et
organisationnels de ces entreprises culturelles. Nous leur offrons notre plus
entière collaboration et, pour ce faire, entendons être à
l'écoute du ministère et des organismes. N'oublions pas que
Montréal n'aurait pas le titre de ville Internationale qu'on lui
reconnaît aujourd'hui sans un grand orchestre, une maison d'opéra
et une troupe de ballet majeure. La Place des Arts, une fois
complétée, deviendra un véritable centre culturel
international et constituera pour la ville de Montréal et le
Québec, notamment en raison de ses aménagements
extérieurs, un pôle d'attraction touristique majeur et, pour
l'ensemble des Québécois, une richesse que nous serons fiers de
léguer aux générations futures.
M. le Président, nous vous remercions de votre accueil et nous
sommes disposés à répondre à vos questions.
Le Président (M. Audet). Je vais céder la parole à
mon collègue de Saint-Jacques.
M. André Boulerice
M. Bouierice: Je vous remercie, M. le Président. Mme la
présidente... c'est cela. Porte-parole de l'Opposition en matière
de culture, comme je m'amuse à le dire pour provoquer certaines
réactions de la ministre, puisqu'on connaît notre relation - je
l'appelais comment, déjà - amoureuse d'une étrange
solitude contre ministre de la Culture... Donc, Mme la présidente, M. le
directeur général, mesdames et messieurs, je suis vraiment
très heureux de vous accueillir ici. Je vais me permettre deux
commentaires. Je suis persuadé, à ce moment-ci, d'être, non
pas uniquement le porte-parole de l'Opposition, mais de l'ensemble de mes
collègues, surtout des Montréalais, des "Montréalistes"
comme dit Doris Lussier avec cette pointe d'humour qu'on lui connaît
bien. Je pense que nous sommes très fiers et très orgueilleux de
cette Place des Arts et de la société qui la sous-tend. Je
feuilletais votre rapport annuel et j'y
voyais, d'ailleurs - et je ne me gêne pas de vous le dire - des
images qui me rappelaient de très agréables sofrées.
Quelquefois, malgré la vie parlementaire, il nous arrive d'avoir des
loisirs. Votre service des relations publiques, d'ailleurs, fait un excellent
travail. Il nous informe et informe tous les députés, tout au
moins le porte-parole de l'Opposition, sur les spectacles à venir. Le
système de réservations fonctionne très bien et comprend
aussi que l'on puisse décommander une venue attendue et reportée
au lendemain.
Ceci dit, Je pense qu'on a d'excellents services à la Place des
Arts. Je pense que nous, Montréalais, en sommes très fiers. Je
vois notamment aussi que, par solidarité sans aucun doute, vos
collègues du Grand Théâtre de Québec sont ici,
peut-être pour voir un peu comment la chose se passe. Je voudrais vous le
dire, à vous et également à vos collègues du Grand
Théâtre, pour qui, d'ailleurs - j'en suis persuadé - les
Québécois, c'est-à-dire ceux de la ville de Québec,
ont les mêmes sentiments que nous, Montréalais, avons pour la
Place des Arts. Les mots "mandat de surveillance" et "surveillance", je vous
l'avoue, ne sont pas tellement à propos dans le titre. Dans le sens
où nous l'employons, "surveillance" ne signifie pas que nous allons
fondre sur vous et essayer de trouver la petite bibitte, comme on dit en
québécois courant. C'est bien plutôt un échange
entre une société d'État relevant du ministère des
Affaires culturelles, donc de la commission de la culture, et les membres de la
commission. Ce n'est pas un tribunal, ce n'est pas une inquisition.
Cela dit, M. le directeur général, je dois vous avouer que
je suis vraiment très heureux de vous voir ici. Malheureusement,
certaines rumeurs avaient circulé selon lesquelles vous quittiez votre
poste, parce que vous étiez plutôt tenté de devenir chef
d'orchestre. Il semble que vous ayez renoncé à cette ambition
pour le bien-être de la Place des Arts et qu'on vous a encore comme
directeur général. Je me permets cette remarque, compte tenu de
la longue amitié qui nous unit, M. le directeur général,
et je vous l'avais déjà annoncée.
Mme la présidente, vous avez donné, à mon point de
vue, un compte-rendu très fidèle des activités de la
Place, non pas uniquement pour cette année, mais en présentant
une rétrospective, depuis le début de son existence, des grands
événements qui s'y sont déroulés. Je sais qu'il y
en aura un magnifique, d'ailleurs, vendredi soir, avec les Grands Ballets
canadiens. On aura sans doute le plaisir de s'y revoir.
Si vous me le permettez, M. le Président, j'aimerais d'abord
poser certaines questions forcément d'ordre technique et, dans un
deuxième volet, si vous le voulez bien, nous discuterons de questions
peut-être un peu plus philosophiques. J'emploie ce terme, mais je parle
des perspectives d'avenir de la Société de la Place des Arts de
Montréal qui, quoique située à Montréal, sert
également le Québec en entier.
Les entrées ne sont pas exclusives aux Montréalais.
Pour ce qui est de la gestion financière, selon le rapport annuel
1986-1987, la société a enregistré un excédent de
603 372 $, pour être bien précis. Dans son dernier rapport, le
Vérificateur général recommandait de retourner cet
excédent au fonds consolidé du revenu, conformément
à la loi constitutive de la Place des Arts. Le rapport
révèle, par ailleurs, qu'un fonds de production de 500 000 $ a
été créé à même cet excédent de
1986-1987. Quelle suite a été donnée à la
recommandation du Vérificateur général?
Création d'un fonds de production
Mme Touchette Robitaille: Le vérificateur, certes, a tout
à fait raison de recommander le retour au fonds consolidé,
puisque c'est l'article 32 de la loi. Toutefois, nous espérons que,
prochainement, Mme la ministre pourra faire émettre un décret
nous permettant de conserver une somme de 500 000 $, laquelle serait
vouée à un fonds de production et de coproduction, étant
donné qu'il s'agit également d'un volet très important de
la Place des Arts. Je me permettrais peut-être d'ajouter également
qu'il nous semble extrêmement important, à ce stade-ci,
d'être préoccupé sur le plan contenu. Nous investirons
énormément dans le béton, si je peux m'exprimer ainsi, au
cours des prochains mois, avec les constructions que nous avons sur le site,
mais il serait également très important de penser en termes de
mission culturelle, donc possiblement d'aide à la création, par
le biais de ce volet de coproduction que nous avons déjà
exercé avec Starmania, que nous exerçons avec Gala et que nous
pourrions possiblement exercer dans d'autres secteurs.
M. Boulerice: Ai-je bien compris, Mme la présidente, que
le fonds n'est pas encore constitué? Vous souhaitez qu'il le soit, mais
il ne l'est pas encore.
Mme Touchette Robitaiile: M. le directeur
général.
M. Morin (Guy): M. Boulerice, le fonds est constitué, mais
nous n'avons pas de décret couvrant ce fonds et l'utilisation que nous
pourrions en faire. Nous attendons toujours ce décret qui nous permettra
de récupérer ces 500 COQ $. Mais je profite de l'occasion pour
dire que ça couvre l'exercice d'il y a maintenant presque deux ans,
alors qu'on a eu un autre surplus, depuis. Sur 1 400 000 $, il y aura 500 000 $
d'affectés à un fonds de production. Le solde sera
retourné, techniquement, au fonds consolidé de la province; ce
sera retourné, somme toute, au gouvernement du Québec. C'est
évident que plus nous aurons d'argent à notre disposition pour
aider à la création, au contenu
et à la coproduction, mieux seront le milieu et le public et
mieux on remplira notre mission. Nous en sommes là, nous attendons le
décret.
M. Boulerice: À cela Je répliquerai, M. le
directeur général, que lors de l'étude des engagements
financiers et des crédits du ministère l'an dernier, j'avais
effectivement fait cette remarque à partir d'un exemple d'une autre
société d'État que vous connaissez bien d'ailleurs, qui
sera voisine de la vôtre. Cette société avait aussi
enregistré certains excédents, mais, malheureusement, elle aussi,
voyait ses excédents confisqués et, dans un certain sens, revenir
dans les coffres de l'État; cela pouvait donc gêner certains
projets internes de développement qu'elle souhaitait avoir et qu'elle
avait décidés. Donc, vous demandez la même chose. Si ce
n'est pas la totalité, vous demandez, tout au moins, qu'une certaine
partie puisse rester à la Place des Arts, comme une certaine autre
partie resterait au Grand Théâtre, ou, si on prend l'exemple des
musées, au musée de la Civilisation ou au musée d'Art
contemporain, de manière, en fin de compte, à ne pas
pénaliser ceux qui ont été de bons gestionnaires, parce
que je présume que les excédents, vous les avez faits parce que
vous étiez de bons gestionnaires, et non pas des radins.
Mme Touchette Robitaille: II s'agit tout simplement de revenus
additionnels, qui, des fois, sont difficiles à prévoir en
début d'année - s'il est possible de louer une salle un peu plus
tard, au cours des mois, pourquoi pas? - ou de dépenses qui ont pu
être comprimées au cours de l'année. On arrive ainsi
à un surplus. Donc, l'écart entre les revenus et les
dépenses qui s'est agrandi au cours de l'année produit ainsi un
surplus, grâce à une gestion plus serrée.
M. Boulerice: On regarde un excédent qui vient de
l'année 1986-1987, M y en a même aussi de 1987-1988. Est-ce que la
demande que vous présentez, Mme la présidente, est en fonction
uniquement des deux excédents dont on fait explicitement mention ici,
dans votre texte, ou bien si ce serait une mesure courante pour chaque
excédent, peu importe l'année où l'excédent
arrive?
Mme Touchette Robitaille: Je pense qu'il est difficile, M. le
député, de prévoir ou d'annoncer des tendances aux
surplus, en ce moment. Ces deux dernières années ont produit des
surplus, c'est juste, mais il n'y a quand même pas de tendance
carrément établie. Si la Place des Arts entreprenait des actions
de plus en plus soutenues côté coproduction, peut-être ces
surplus pourraient-ils être moindres; il y aura sûrement aussi des
cycles difficiles à prévoir en ce moment. Tout simplement, ce qui
serait souhaitable, dans le cadre contenu ou dans le cadre création,
c'est peut-être que la Place des Arts puisse, dans la mesure du possible,
compter - parce que pour des réalisations à moyen et à
long termes, II est bon de pouvoir compter sur certaines choses disponibles -
sur un fonds lui permettant de planifier, à moyen ou à long
termes, des coproductions pour encourager de plus en plus les efforts de
création chez nous, de façon à vraiment axer sur le
côté mission culturelle, sur le côté éducation
et sur le côté relève, autant chez nos artistes que, d'une
certaine façon, en même temps, chez le futur auditoire que sont
les enfants d'aujourd'hui. (11 heures)
M. Boulerice: Ce décret, vous le souhaitez, vous nous
l'exprimez, et je vous donnerai ma position immédiatement: je le dis
souhaitable. Donc, je suis entièrement d'accord avec vous. Vous
permettrez ainsi, justement comme vous l'avez dit, la mise en place d'un fonds
de production. Est-ce que vous avez déjà quelques idées
quant à l'utilisation de ce fonds de production, quelques projets
spécifiques?
Mme Touchette-Robitaille: Nous avons certains projets pour
lesquels nous n'avons pu nous compromettre jusqu'à maintenant, puisque
ce fonds, à toutes fins utiles, n'est pas à notre disposition
pour les raisons que nous venons d'élaborer. Il y a certains projets,
dont sûrement M. le directeur général pourrait vous parler,
mais que nous n'avons pu les mettre sur pied, puisqu'il n'y a rien de sûr
à ce moment-ci. Le directeur général aurait quelque chose
à ajouter là-dessus, si vous permettez.
Le Président (M. Audet): Allez-y.
M. Morin: D'une part, ce fonds n'est pas un fonds de subventions.
Lorsque nous utiliserons ces sommes, c'est principalement pour être en
coproduction avec le secteur privé sur une base, en autant que faire se
peut, de 'partnership". Alors, il y a donc possibilité de retour sur
investissement, puisqu'il s'agit d'investissements. Ainsi, les 500 000 $
pourraient permettre de faire beaucoup plus que les 500 000 $ d'investissement
sur une période d'années donnée, s'il y a des
succès dans les démarches entreprises avec les associés.
C'est l'exemple de Gala - c'est l'exemple de Starmania - où nous
investissons à raison du tiers de l'investissement total, le Centre
national des arts, le tiers et le producteur privé, le tiers. C'est la
première remarque que je voudrais faire sur le fonds, il ne s'agit pas
de subventions, mais bien d'investissements sur une base d'affaires.
D'autre part, il faut mentionner que nous voulons privilégier le
secteur de la comédie musicale et ce, pour une raison évidente.
Au Québec, le gouvernement du Québec, le ministère des
Affaires culturelles n'a pas de programme concernant la comédie musicale
et, pourtant, c'est une forme de l'industrie des arts de la scène qui
permet d'avoir des créateurs, des
artisans, des chanteurs, des comédiens, des danseurs. Finalement,
presque tous les participants à cette Industrie se retrouvent dans une
comédie musicale. Voilà pourquoi nous entendons priviiigier la
comédie musicale. Bien sûr, on ne pourra pas coproduire plusieurs
comédies musicales par année. Lorsqu'on aura coproduit une ou
peut-être deux comédies musicales par année, ce sera notre
pouvoir d'intervention, ce sera notre limite d'intervention. Mais, avec des
fonds additionnels, peut-être pourrions-nous aller un peu plus loin et un
peu plus rapidement, ce qui n'empêche pas toutefois de regarder d'autres
types de projets, de coprésentations ou des produits culturels
importants venant souvent d'autres pays, mais qui, de toute façon, ne
pourraient pas venir sur notre territoire, s'il n'y avait pas une intervention
de la Place des Arts. Là, à ce moment, nous pouvons agir comme
coprésentateur ou comme présentateur et utiliser les sommes du
fonds de production, mais on n'entend pas le faire pour entrer en
compétition avec le secteur privé. Ce serait strictement dans les
cas où un produit ne pourrait pas être présenté ou,
en principe, ne pas être présenté par le secteur
privé. Un bon exemple? Au mois de juin, nous présenterons Le Cid
qui n'a pas été présenté à Montréal
depuis nombre d'années. C'est le genre de produit important sur le plan
culturel que ne pourrait pas se permettre de présenter un producteur
privé. Enfin, il pourrait toujours le faire, mais à grands
risques, alors que nous le faisons, et nous sommes ravis de le faire, parce que
c'est important sur le plan culturel et nous avons bon espoir d'être
capables de ie rentabiliser. Mais s'il arrivait que nous ne le rentabilisions
pas, voilà ie rôle de Place des Arts, celui d'être capable
de supporter de telles présentations. Là, se termine mon
commentaire.
M. Boulerice: Vous avez dit, M. Morin, qu'il n'y avait pas de
subventions dites normées pour les comédies musicales. Mais
rappelez-moi, puisque vous étiez quand même très
près... Il y avait eu une politique, je crois, d'annoncée par
l'ancien ministre de la Culture, M. Richard, sur les comédies musicales.
Je pense que c'était cinq par année. C'est ça?
M. Morin: Vous voulez que je vous rappelle de quoi il s'agissait?
Je peux essayer, si vous êtes indulgent à mon égard, ce
dont je doute! Vous l'avez prouvé tout à l'heure, M. Boulerice.
Notre gouvernement, par le biais du ministère des Affaires culturelles,
avait un programme qui invitait les producteurs de comédies musicales
à se présenter à un concours et une comédie
musicale était primée. Je crois que cela a duré deux ans.
Ce programme a pris fin il y a deux ans effectivement. Je ne sais pas pourquoi,
je ne suis pas au ministère des Affaires culturelles, mais, de toute
façon, ie programme n'existe plus. Il n'en demeure pas moins que le
besoin demeure et voilà pourquoi, on est intéressé, on est
motivé à supporter ce secteur d'activités. Mais il faut
dire que nous sommes beaucoup plus prêts des producteurs aussi. C'est un
dialogue quotidien que nous avons avec ces gens. Il y a plein de projets dont
nous entendons parler. Bien sûr, il ne faut pas acquiescer à
toutes les demandes, mais il faut quand même les regarder. Il y a plein
de projets très importants pour le milieu artistique, les arts de la
scène et pour le Québec finalement. On annonçait
récemment - c'était dans les journaux - la possibilité de
faire une comédie musicale sur Nelligan. Si on ne le fait pas, qui va le
faire? Il y a plein de choses de cette nature qu'il faut regarder. Il faut,
bien sûr, le faire avec notre crayon, par exemple, parce que l'escalade
se fait rapidement dans ce domaine et on peut se retrouver avec des
éléphants blancs qui n'auront aucun seuil de rentabilité.
C'est là aussi notre rôle d'essayer de maintenir un
équilibre à la fois culturel et financier. Donc, ce programme est
terminé au ministère et on essaie de contribuer.
M. Bouierice: Donc, votre association pour la présentation
de Gala est une espèce d'incitatif que vous allez mettre sur pied. Et,
pour empêcher... Comme vous le dites, il faut regarder également
avec son crayon, je suis bien d'accord avec vous et le fait de vous adjoindre
deux autres maisons, à ce moment-là, rend le risque financier
moins élevé.
M. Morin: J'aurais un dernier commentaire, un commentaire sur le
commentaire. Notre plus grand désir aussi est d'établir une
collaboration, non pas ponctuelle mais permanente, avec le Grand
Théâtre. Il y a deux grandes maisons, propriétés de
l'État, dans le domaine des arts de la scène, le Grand
Théâtre et la Place des Arts. On est ravi déjà
d'avoir la collaboration du Grand Théâtre, mais je pense que, et
nous sommes d'accord, les deux institutions doivent faire des rapprochements
qui soient plus systématiques parce que cela nous permettra de faire des
projets plus intéressants, plus importants et surtout plus
réguliers, plus fréquents. Et ce rapprochement avec le Grand
Théâtre nous apparaît fort important sur le plan de la
production.
M. Boulerice: Je suis heureux de vous entendre dire cela. M. le
Président, je vais m'adresser à vous. Cette commission a toujours
des règles formelles mais également des attitudes très
informelles. Si mes collègues veulent intervenir immédiatement,
je ne suis pas partisan nécessairement de la séparation des
blocs. Il n'y aura pas de Yalta pour la commission de la culture. Je ne sais
pas... Je vois Mme la députée de Vachon qui est très
intéressée par le dossier de la Place des Arts parce qu'elle est
dans la grande région métropolitaine de Montréal. Donc,
Mme la députée, on peut faire le va-et-vient de part et
d'autre.
Mme Pelchat: Je remercie le député de
Saint-Jacques. M. Morin, est-ce que la participation financière de la
Place des Arts à la comédie musicale Gala se fera à
même votre surplus budgétaire accumulé comme cela a
été le cas pour Starmania, par exemple?
M. Morin: Même pas, madame, parce qu'on n'a pas
l'autorisation d'utiliser ce fonds encore. À même le budget
annuel, on a une provision pour fins de programmation, de contenu et on la
prend à même ce budget.
Mme Pelchat: Votre participation à la comédie
musicale Starmania a-t-elle été faite à même le
surplus cumulatif ou le surplus annuel de l'année 1986-1987?
M. Morin: Cela a été pris à même les
moyens financiers annuels, à même le budget de l'année,
effectivement.
Mme Pelchat: Donc, c'était prévu dans le plan de
développement annuel.
M. Morin: Oui.
Mme Pelchat: Est-ce qu'il n'est pas possible, à ce
moment-là, de prévoir dans le plan de développement annuel
une participation à une comédie musicale ou à tout autre
projet dont vous faisiez mention tout à l'heure?
M. Morin: Écoutez, la création d'un fonds de
production se fait à partir de plusieurs motivations, dont l'une est de
traiter à distance avec les intervenants du milieu. Si nous nous
attaquions à des projets strictement à partir de la Place des
Arts, je pense que nous pourrions nous faire taxer, à un moment
donné, d'utiliser des fonds à mauvais escient ou de faire du
favoritisme ou je ne sais quoi, alors qu'en ayant des règles
établies à l'intérieur d'un fonds de production, il faut
les suivre pour pouvoir réaliser des projets avec le secteur
privé. On se sent plus à notre aise de le faire de cette
façon et on se sentira d'autant plus à notre aise qu'on n'a pas
posé de geste encore. C'est l'une des raisons.
Mme Pelchat: M. le député de Saint-Jacques vous a
demandé de rappeler quel était le programme quant aux
comédies musicales. Vous en avez fait mention. Est-ce que vous pourriez
me dire quelles comédies musicales ce programme a subventionnées?
Quelles furent ces productions pendant ces deux années d'existence?
M. Morin: Madame, je pense que la dernière fut
présentée au Spectrum et avait pour titre "1929". Je ne peux pas
vous donner cela comme valeur sûre, puisque je ne suis pas attaché
au ministère des Affaires culturelles.
M. Boulerice: Vouos êtes sûrement trop jeune pour
vous en rappeler...
Réaménagement de la Place des Arts
Mme Pelchat: On pourrait aller sur un autre sujet à moins
que mon collègue de Saint-Jacques ne veuille continuer sur les
comédies musicales. Concernant, le réaménagement
scénique de la salle Wilfrld-Pelletler, j'aimerais savoir où en
sont rendus les développements de ces travaux et les
échéanciers du réaménagement comme tels.
Mme Touchette Robitaille: Sur le plan technique, je vais laisser
M. le directeur général répondre.
M. Morin: C'est sur un plan de calendrier. Nous suivons le
calendrier à une semaine près, ce qui veut dire que nous serons
fermés - la salle Wilfrid-Pelletier seulement - cet été et
l'été prochain. Mais rassurez-vous on a réussi à
avoir deux expositions majeures durant ces deux étés, qui auront
lieu dans les foyers de la salle Wilfrid-Pelletier. Cet
été...
Mme Touchette Robitaille: Les trésors du Pérou.
M. Morin:... c'est une exposition sur l'art du Pérou, la
civilisation Inca. A l'été 1990 ce sera une exposition sur
Napoléon. Donc, le calendrier est suivi rigoureusement, peut-être
à une semaine près. C'est évident que c'est très
lourd comme calendrier, mais ça devrait être terminé
à l'automne 1990 de façon complète.
Mme Pelchat: En ce moment, quelle est l'utilisation, la
possibilité maximale de la salle Wilfrid-Pelletier et...
Mme Touchette Robitaille: Ce qu'elle peut offrir
maintenant...
Mme Pelchat: Oui.
Mme Touchette Robitaille:... et ce qu'elle pourra offrir plus
tard?
Mme Pelchat: Maintenant, vous l'utilisez à 100 % ou si
elle est utilisée...
Mme Touchette Robitaille: Je dirais à environ 84 %.
Mme Pelchat: Et ce réaménagement permettra...
Mme Touchette Robitaille: Le réaménagement va
permettre tout d'abord une beaucoup plus grande flexibilité, une plus
grande possibilité de spectacles. Maintenant, avec les technologies
modernes, plusieurs salles dans le monde offrent
à des troupes des possibilités que nous ne pouvons offrir.
Nous avons tout de même une salle qui a 25 ans, primo.
Deuxièmement, cette flexibilité va même se traduire par des
économies pour les utilisateurs. Je vous donne un exemple. Lorsque
l'opéra, au cours de sa période, doit céder sa place
à l'OSM, la période de montage-démontage peut coûter
environ de 5000 $ à 10 000 $. Avec le nouveau dégagement de 65
pieds sur les deux côtés dont nous bénéficierons. il
sera possible de conserver les décors sur scène, de les replacer
de façon différente, d'éviter les
montages-démontages et de permettre ainsi le concert de l'Orchestre
symphonique. Donc, une économie pour les utilisateurs de salles.
Mme Pelchat: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Merci, Mme la
députée de Vachon. J'aurais une question à poser à
Mme la présidente. Dans votre allocution, au début, vous avez
soulevé le rôle et l'importance de la société comme
leader dans le développement des arts. Est-ce que votre statut
d'organisme sans but lucratif - cela en est ainsi par votre loi - ne devrait
pas être assoupli? On sait que vous voulez jouer davantage un rôle
de leadership, quand vous avez des excédents par exemple, comme c'est
arrivé récemment. Vous voulez faire un fonds avec cela, c'est
bien. Je pense que c'est une excellente initiative. Est-ce que la loi ne
devrait pas être assouplie à cet égard pour vous permettre,
des fois, de prévoir peut-être d'autres activités ou
d'autres interventions dans le milieu des arts? Est-ce que vous n'avez pas un
assouplissement à suggérer pour cela, quelque chose... ? (11 h
15)
Mme Touchette Robitaille: Une chose extrêmement importante
qui nous préoccupe, c'est l'aspect relève, l'aspect
éducation. Avec la présence éventuelle des deux
conservatoires, celui d'art dramatique et celui de musique, je pense à
une interaction extrêmement positive sur tout le quadrilatère.
Pour les jeunes artistes, il y aura possibilité d'avoir très
facilement accès à de la création, à des oeuvres,
peut-être même une chance de se produire, de briser la glace face
à un public. Je pense qu'un des volets de la mission, également,
c'est ce volet relève, ce volet éducation, tant chez les jeunes
artistes que chez les jeunes auditoires, qui seront les auditoires de demain.
Cela donnera peut-être même la possibilité aux jeunes
artistes de se produire davantage en milieu scolaire ou
cégépien.
Gestion de la société
Le Président (M. Audet): D'accord. Toujours dans le cadre
de ce statut, au chapitre des conventions collectives, on sait qu'avant, le
gouvernement était responsable des négociations concernant le
salaire de vos employés. Du moins, c'est ce que je comprends à la
lecture des notes que j'ai. Maintenant, vous avez un rôle relatif sur le
pian de ces ententes collectives. Dans le cadre de votre statut, est-ce que
ça ne crée pas parfois des problèmes dans les
négociations et ces choses-là, d'avoir un budget à
équilibrer et des choses comme ça?
Mme Touchette Robitaille: Je demanderais à M. le directeur
généra! de répondre, M. le Président.
M. Morin: Ce ne sont que des problèmes, monsieur.
Le Président (M. Audet): Pardon?
M. Morin: Ce ne sont que des problèmes.
Le Président (M. Audet): Ce ne sont que des
problèmes? Alors, il doit certainement y avoir des solutions. Quelles
solutions proposeriez-vous à ça?
M. Morin: Peut-être que je saisis mal le sens de votre
question. Bien sûr, nous avons plusieurs conventions avec lesquelles nous
sommes appelés à travailler. Cela se fait dans un cadre
relativement harmonieux, malgré tout. Il y a un historique
là-dessus. Je crois que vous avez reçu un tableau où vous
voyez le nombre de conventions en vigueur. Avec votre permission, j'aimerais
faire témoigner Me Fortin, qui s'occupe des relations du travail, pour
savoir si c'est vraiment harmonieux. Que je sache, ça l'est; si
ça ne l'est pas, je vais l'apprendre ce matin.
Le Président (M. Audet): D'accord, allez-y.
Mme Fortin (France): Si je comprends bien, votre question, M. le
Président, porte effectivement sur l'intervention gouvernementale. La
Place des Arts doit faire approuver ses mandats de négociation, ses
mandats d'approbation des conventions collectives et, effectivement, c'est
assez lourd. Nous avons dix groupes syndiqués et M. Morin avait raison
en vous disant qu'il croyait que les relations étaient harmonieuses, je
pense qu'elles le sont. Ces gens doivent être assez patients, parce que
c'est assez long. De temps en temps, les délais d'approbation, etc.,
peuvent créer à la table certains petits problèmes, mais
ils peuvent être réglés.
Le Président (M. Audet): À ce moment-là,
vous avez certainement à l'esprit une mesure d'assouplissement pour
aider la société à régler elle-même ses
problèmes, lis se règlent dans l'harmonie, ça va quand
même bien, mais le jour où l'harmonie sera rompue, le
problème ne sera pas nécessairement plus gros, il sera cependant
plus difficile à régler. Sur le plan de l'assouplissement, vous
n'avez pas...
Mme Fortin: Écoutez, la loi est très claire, c'est
le gouvernement qui détermine les conditions de travail.
Même si... Nous avons dix conventions collectives, il y a quand
même un groupe de non-syndiqués, et le gouvernement
détermine quand même les conditions de travail des employés
de la société. Dans certains cas, il faut non seulement
négocier avec le syndicat, mais aussi avec le gouvernement qui, bien
sûr, a le souci que ses sociétés poursuivent dans une
même ligne de pensée relativement aux conditions de travail. C'est
à cet égard que le législateur, dans sa sagesse, a inclus
ce genre de disposition. Nous le comprenons. Cependant, il faut
également apprendre à vivre avec et à faire en sorte que,
malgré certains délais administratifs qui, de temps en temps,
deviennent pénibles à vivre, on finisse par les signer. Et la vie
continue.
Le Président (M. Audet): D'accord. Merci. M. le
député de Saint-Jacques et porte-parole de l'Opposition en
matière de culture, vous avez la parole.
M. Boulerice: Mme Fortin, vous nous dites: "le
législateur, dans sa sagesse", mais on ne sait jamais, quand les gens
nous disent ça, si c'est un compliment ou un reproche. Selon le rapport
1986-1987, la Société de la Place des Arts avait une dette
à long terme de A3 000 000 $, ce qui représente des
intérêts annuels d'à peu près 4 000 000 $ ou 4 500
000 $, quelque chose comme ça. Dans le rapport, si je vous cite
correctement, je pense que vous disiez que cette situation laissait la
société dans une situation peut-être défavorable par
rapport à d'autres centres culturels; est-ce que vous pourriez nous en
décrire les conséquences comme telles, très
immédiates, chez vous?
M. Morin: D'une part, il faudrait citer deux exemples, et deux
exemples extrêmes: le modèle américain et le modèle
européen. Si nous prenons le cas du Lincoln Center, par exemple, qui est
peut-être le complexe culturel le plus important aux États-Unis,
vous avez une valeur de remplacement d'environ 350 000 000 $. Il n'y a pas un
sou de dette à long terme, et pourtant, l'État n'a pas Investi
plus de 10 % de la valeur nominale; la balance étant le résultat
de levées de fonds dans le secteur privé, notamment de la
fondation Rockefeller. C'est le modèle idéal, bien sûr,
alors qu'en Europe, c'est exactement le contraire. Quel que soit le complexe,
surtout si on se dirige vers l'est, on s'aperçoit que le gouvernement
intervient presque à 100 %.
Nous nous trouvons à peu près à mi-chemin, avec une
dette obligataire de l'ordre de 51 000 000 $. Cette dette obligataire pourrait
être moindre ou pourrait être plus élevée si nous
étions aux États-Unis ou si nous étions en Europe. Elle
serait moindre aux États-Unis et plus élevée en Europe.
C'est une question purement d'écriture, dans le fond, parce que cette
dette, en vertu d'un acte de fiducie, le gouvernement en a l'entière
responsabilité de paiement sur une base annuelle.
Le gouvernement intervient annuellement pour payer et le capital et
l'intérêt. Aux livres, vous avez toujours à traîner
ce boulet, qui s'appelle la dette obligataire. Une écriture pourrait
simplement, enfin, une écriture, c'est simplifier la chose à
l'extrême, mais une disposition pourrait permettre de faire
disparaître ce déficit et de le passer dans une autre
société, ou au gouvernement comme tel. Là, n'est pas notre
propos Nous disons simplement que la Place des Arts traîne un boulet de
l'ordre de 51 000 000 $, et que nous ne pouvons rien pour nous défendre
contre cette dette obligataire. La privatisation de la Place des Arts demeure
encore quelque chose de très éloigné, que je sache,
même s'il en a été question au cours des deux
dernières années. De toute façon, ce n'est pas à la
Place des Arts de se pencher sur cette dimension. À chaque année,
on peut se faire et on se fait dire très souvent par les médias:
Vous avez un déficit. Et on confond déficit d'opération
avec déficit d'opération plus service de la dette. SI vous
additionnez les deux, vous vous retrouvez en haut de 7 000 000 $, alors qu'en
réalité, on se sent responsables, nous, pour les déficits
d'opération, mais on ne se sent pas de responsabilité pour la
dette obligataire. Alors on serait simplement plus à notre aise si cette
dette obligataire était placée dans un autre bilan.
M. Boulerice: Appelé communément service de la
dette. Le service de la dette, j'ai toujours dit qu'il était à
l'État ce qu'une hypothèque domiciliaire était aux simples
individus. C'est une vision, malheureusement, que ne partage pas ma
vis-à-vis, mais cela sera un autre débat que je ferai avec
elle.
Je vais être prudent avec les chiffres, parce que c'est toujours
important. Il y a eu une augmentation de revenus de 26, 4 % en 1986-1987, et
ceux-ci sont demeurés sensiblement stables en 1987-1988,
c'est-à-dire que c'était de 8 024 392 $ contre 7 939 501 $. Pour
l'année en cours, que prévoyez-vous? Je vous avais
prévenu, M. le directeur général!
Mme Touchette Robitaille: L'année est encore jeune, M. le
député!
M. Bouierice: Pardon?
Mme Touchette Robitaille: L'année est encore jeune!
M. Bouierice: Ah! oui, l'année est encore jeune!
M. Morin: Vous savez, une grève de trois jours, une
annulation majeure peut changer beaucoup une saison à la Place des Arts,
alors c'est difficile pour nous de prévoir ce que nous
allons faire dans l'année. Mais après un semestre ou
près d'un semestre, je pense que nous pouvons dire sans trop nous
tromper que nous rencontrons à peu près les budgets
établis.
M. Boulerice: La subvention de fonctionnement qui vous est
versée... Vous allez me dire que l'année est plus que jeune, que
celle de 1989-1990 n'est pas encore commencée, mais je vais
au-delà des réponses tout de suite. La subvention de
fonctionnement versée par le ministère s'élevait à
4 026 000 $ en 1986-1987, elle était au même montant en 1987-1988
et à 4 258 000 $ cette année. Est-ce que cela vous paraît
suffisant?
Mme Touchette Robitaille: Si l'on s'en réfère aux
deux dernières années de budgets, aux deux dernières
années des états financiers, je pense que cette subvention nous
permet de rencontrer ou de vraiment bien marier les revenus et les
dépenses de la société.
M. Boulerice: Donc, vous me dites qu'elle permet à la
société d'enregistrer de nouveaux excédents avec une
subvention de cette importance?
Mme Touchette Robitaille: Ce n'est pas tout à fait ce que
j'ai dit. J'ai tout simplement dit que c'était le cas en ce qui concerne
l'établissement des revenus et des dépenses que nous faisons en
début d'année. Il se peut qu'au cours de l'année, pour
répondre un peu à votre deuxième volet, il y ait des
surprises tant sur le plan des revenus excédentaires que sur le plan des
dépenses excédentaires. Les cycles ne sont pas toujours les
mêmes. Les cycles peuvent être positifs ou négatifs. Nous
avons vécu de très bonnes années. Par contre, rien ne nous
dit qu'au cours des exercices suivants, nous n'aurions pas, peut-être,
des dépenses supplémentaires dues à des
problématiques auxquelles nous ne pouvons répondre en ce moment.
Donc, pour un budget qui est planifié en début d'année, il
est fort difficile de prévoir des tendances positives ou
négatives qui pourraient survenir au huitième, au neuvième
ou au dixième mois.
M. Boulerice: L'appétit venant en mangeant, j'aurais le
goût de vous poser comme deuxième question: Si je vous donne plus,
qu'est-ce que vous allez en faire?
Mme Touchette Robitaille: Davantage de contenu.
M. Boulerice: Je vais passer à... Mme Robitaille, pour ce
qui est des taux d'occupation, si on regarde, si on tient compte des hauts taux
d'occupation des salles - je pense qu'on a là des choses
intéressantes - par quels moyens la Société de la Place
des Arts envisage-t-elle de hausser ses revenus?
Mme Touchette Robitaille: Nous avons 268 jours payants à
la Place des Arts. Nous mentionnions tout à l'heure, M. le
député, qu'avec ce réaménagement scénique
à la salle Wilfrid-Pelletier, une plus grande flexibilité due au
réaménagement du côté jardin nous permettra
possiblement d'avoir des troupes que nous n'avons pu avoir à cause
de...
Une voix:... un exemple?
Mme Touchette Robitaille: Je dois vous dire que je n'ai aucun
exemple à l'esprit, sauf que, si je compare notre salle avec des salles
absolument équipées comme, par exemple, à New York ou
ailleurs aux États-Unis, il y a peut-être évidemment
certains types de produits que nous n'avons pu produire, compte tenu de
certaines contraintes sur le plan équipement, comme tel. Donc, il est
concevable de penser que nous pourrions avoir davantage de jours payants,
surtout si certains décors complexes pouvaient demeurer sur la
scène et permettre parallèlement à d'autres troupes ou
artistes de se présenter. Alors, ceci est une possibilité, mais
cette salle ne sera complétée qu'en 1990, comme nous l'avons
mentionné. Évidemment, nous allons planifier au maximum qu'il
nous est possible de planifier à ce stade-ci. Mais il faut quand
même y aller au fur et à mesure, avec les
événements.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Richelieu.
M. Boulerice:... je m'excuse.
Le Président (M. Audet): Continuez...
M. Boulerice: Non, mais de peur qu'on perde le...
Le Président (M. Audet): Allez-y, complétez
votre...
M. Boulerice: Quand vous parlez de 268 jours, est-ce que vous
parlez uniquement de la salle Wilfrid-Pelletier?
Mme Touchette Robitaiile: Wilfrid-Peiletier, oui.
M. Boulerice: D'accord, Cher collègue...
Concertation et milieu artistique
M. Khelfa: Merci. Dans un premier temps, Mme la
présidente, permettez-moi de vous féliciter et de vous remercier
de l'excellent travail que vous accomplissez et surtout de l'excellente
présentation que vous nous avez faite aujourd'hui. Votre travail pour la
culture ne rayonne pas seulement à Montréal, mais à
travers le Québec et à l'extérieur du Québec aussi.
(11 h 30)
A titre d'information, j'aimerais avoir des explications concernant la
concurrence. Vous avez effleuré le sujet, vous avez dit qu'à
l'heure actuelle, la concurrence est assez forte dans le milieu. J'aimerais
savoir quel est le potentiel du marché? Est-ce que vous avez fait une
évaluation du potentiel global du marché en fonction, bien
sûr, des nouvelles techniques, de la technologie et des goûts
changeants du client? Avez-vous évalué, bien sûr, ses
effets et ses conséquences sur la qualité de vos productions?
Est-ce que vous avez fait une évaluation? Vous avez parlé de la
concurrence, est-ce que je peux connaître votre analyse à ce
sujet?
Mme Touchette RobitailIe: Le nombre de salies augmente beaucoup
à Montréal. Certaines salles n'ont été
qu'annoncées, elles n'existent toujours pas. Je pense qu'il est
difficile, à ce stade-ci, d'évaluer l'impact de ce que sera cette
vie culturelle à Montréal dans quatre ou cinq ans étant
donné que certaines salles sont encore à l'état de
projet.
Par contre, qu'on le veuille ou non, il faut quand même faire face
à une certaine réalité, c'est-à-dire que la
concurrence augmente, qu'il y a de plus en plus de salles. C'est une
réalité qui existe. D'autre part, certains points m'apparaissent
essentiels. Autant, sur le pian des affaires, nous assistons à une
globalisation, une internationalisation, une unification des forces et à
une concertation, autant, dans le domaine des arts, il m'apparaît
très important et réaliste de penser que ce monde des arts en
général devra se concerter de plus en plus et même qu'il y
ait, en sus, des arrimages faits avec d'autres secteurs. Je pense entre autres
au tourisme, et je pense également au milieu des affaires. De toute
façon, même si toutes ces salies existaient d'ici cinq ou dix ans,
nous devrions continuer à produire et à monter des spectacles qui
représentent vraiment notre culture. De façon à ne pas
nous marcher sur les pieds, nous devrons peut-être vous concerter
davantage entre salles et autres intérêts - je faisais
référence au tourisme et au monde des affaires - pour
présenter des choses qui puissent avoir une certaine relation entre
elles ou, tout au moins, qui n'aient pas le même intérêt en
même temps.
M. Khelfa: Est-ce que ce processus de concertation est
commencé ou si c'est un objectif visé?
Mme Touchette Robitaille: Je dois vous dire que nous entendons le
mettre sur pied très prochainement. Les trois premiers gestes de
l'automne sont très significatifs: les portes ouvertes de fin de
septembre sont déjà un premier geste, il y avait des
commanditaires; le 25 septembre, c'était une Journée
commanditée par les papiers Scott, et les Noels du monde par Bell et par
Bombardier. Nous avons approché certaines personnes du milieu des
affaires et nous nous rendons compte que, de leur part, entre autres, il y a un
désir d'Identification et de "partnership", si vous me pardonnez
l'anglicisme, pour vraiment pénétrer le marché. Je pense
qu'on assiste vraiment à une interaction et à une
conscientisation. Si Montréal veut vraiment devenir une ville
importante, tous et chacun. qu'il s'agisse du monde culturel, du monde des
affaires, du monde du tourisme, ont intérêt, dans leur secteur,
à collaborer avec les autres de façon qu'il y ait des
Interactions, évidemment en ce qui nous concerne, pour notre milieu.
M. Khelfa: À ce moment-là, vous éliminez la
concurrence.
Mme Touchette Robitaille: Non, elle ne s'élimine...
M. Khelfa: Avec cette concertation, vous pouvez éliminer
la concurrence, en réalité
Mme Touchette Rooitaiile: C'est-à-dire que l'aspect
négatif de la concurrence est éliminé, mais la concurrence
demeure, et elle peut être très saine. Elle l'est en affaires,
pourquoi pas sur le plan culturel?
M. Khelfa: J'ai le goût de vous poser la question: Quel est
le plus grand concurrent de votre organisme?
M. Morin: Je vais vous surprendre, M. le député,
c'est le VCR. C'est la télévision sous la forme VCR, les
cassettes magnétoscopiques. J'ai devant moi une étude qui
s'appelle The American and the arts" qui vient d'être publiée
concernant les quatre dernières années aux États-Unis, et
les modèles québécois et canadien sont les mêmes que
le modèle américain. Dans le domaine de l'opéra, de la
musique symphonique, de la danse, même du sport, et davantage du sport
d'ailleurs, il y a une baisse d'assistance moyenne d'environ 14 % au cours des
quatre dernières années, au profit de deux grands volets. Le
premier est non pas la télévision traditionnelle, mais bien le
VCR, je ne sais pas trop comment le traduire, disons le vidéo, et,
d'autre part, une vie plus active des citoyens, on fait plus de photos, on a
plus d'activités de participation. C'est démontré aussi de
ce côté. Il s'ajoute à cela également le
phénomène du nombre d'heures de loisir disponible. Contrairement
à ce qu'on peut penser, le nombre d'heures de loisir diminue au lieu
d'augmenter depuis quatre ans et il diminue considérablement, parce que
le couple travaille, parce qu'on est passé d'une industrie primaire et
secondaire davantage vers du tertiaire, donc beaucoup d'entreprises de
services, où on voit des gens s'impliquer, ce qui fait que beaucoup
d'heures de loisir disparaissent au profit de la participation dans
l'entreprise, etc. Alors, la grande compétition ne vient pas
d'autres salles, mais à la fois du vidéo, de la
participation et du manque de temps.
M. Khelfa: Je vous remercie eî je vous souhaite une
excellente concertation.
M. Morin: Merci.
La Président (M. Audet): Merci. M. le député de
Saint-Jacques.
M. Boulerice: M. Morin, j'avais entendu parier de cette
étude, malheureusement, je ne l'ai pas. Si, par bonheur, vous en avez
une deuxième copie, je vais vous confisquer la vôtre. Je voulais
vous poser une question là-dessus. Effectivement, c'est un sujet de
discussion très pertinent, et je pense qu'il y a eu un article, dans le
Times ou le Newsweek, peu importe, il y a quelque temps là-dessus.
Est-ce que, de mémoire - puisque vous avez l'ouvrage, vous l'avez donc
lu - ce fameux syndrome du VCR, disons qu'on va l'appeler comme ça, se
fait uniquement au détriment de ce qu'on appelle - vous employez
l'expression variétés - la musique populaire, ou bien au
détriment de ce qu'on appelle la partie classique, c'est-à-dire
la danse, le ballet, l'opéra, le concert, parce que vous n'êtes
pas sans savoir qu'il y a une certaine insatisfaction quant au branchement du
VCR sur la télévision à qui on reproche de ne pas
présenter, autant que l'on en présentait, autrefois, des
concerts, des ballets, etc. ?
M. Morin: La réponse est en plusieurs volets, et je vais
essayer d'être bref. Cela touche tous les secteurs, incluant les
variétés. Il y a là une baisse aussi importante que dans
le secteur classique. Prenons l'exemple de la musique symphonique où
vous avez une perte de 14 % sur quatre ans, alors que vous avez une
augmentation de 17 % du nombre de personnes regardant une émission de
télévision présentant de la musique symphonique. Vous
pouvez voir un concert symphonique magnifique sur un VCR, et peut-être ne
vous rendrez-vous pas à la Place des Arts pour voir le même
concert, et c'est vrai pour les variétés également.
Maintenant, il y a deux secteurs, je me permets de l'ajouter, où il y a
des augmentations, le domaine de la muséologie et celui du
cinéma. Ce sont les deux seuls secteurs où il y a des
augmentations.
Maintenant, cela m'amène peut-être à un propos qui
est... Dans Montréal, sept à huit projets de salles se
réaliseront peut-être dans les deux ou trois prochaines
années. La Place des Arts ne s'oppose pas à ce qu'il y en ait
plus, c'est ça une industrie qui est forte. Sur Broadway, il y a plus
d'une salle et c'est vivant, c'est dynamique, alors qu'il y ait sept ou huit
salles de plus, ce n'est pas une tragédie, c'est à cela que Mme
la présidente faisait un peu allusion, il y a quelques instants. Notre
préoccupation est de nous assurer que les salles soient pour les bonnes
choses, que toutes les salles ne fassent pas la même chose, qu'H y ait
une bonne répartition, un bon étalement des forces. Mais si on sa
retrouve avec sept nouvelles salles qui font de la musique classique, ou sept
nouvelles qui ne font que des variétés, ce sera catastrophique
pour l'ensemble. C'est une question de planification et c'est là notre
Inquiétude. Elle ne porte pas sur le nombre de salies, mais sur leur
vocation.
M. Boulerice: D'accord. La programmation des activités.
Selon les informations qui nous ont été transmises par les
statistiques d'occupation, puisqu'on en était là, le nombre de
spectateurs est passé de 982 000, en 1986-1987, à 947 000, en
1987-1988, soit, grosso modo, une diminution de 3, 5 %, tandis que Se nombre de
représentations passait de 924 à 860 et quelques, donc une
diminution d'environ 6, 5 %. Vous avez parlé du VCR, tantôt, mais
comment expliquer cette diminution de représentations?
M. Morin: Tout est fonction de la qualité du contenu, M.
le député. S! n'y a pas d'alternative à l'excellence, du
moins je n'en connais pas. Plus nous serons en mesure de présenter des
produits de haute qualité, des produits haut de gamme, plus le
pourcentage d'assistance sera élevé. Nous pouvons attribuer cela
plus particulièrement à deux ou trois événements
qui se sont produits au cours des deux derniers excercices. Pensons, entre
autres, au Festival de jazz, qui a pris racine à la Place des Arts et
qui joue à la salle Wilfrid-Pelletier à presque 100 %
d'assistance, avec les meilleurs jazzmen du monde. Cela représente
peut-être moins de production, mais un plus haut taux d'assistance.
Nous avons aussi commis nos erreurs, vous savez, nous avons même
ce privilège. Nous nous trompons effectivement, à l'occasion,
mais nous visons surtout à avoir des spectacles de haute qualité,
que ce soit dans une discipline ou l'autre. C'est le secret de la formule. Nous
visons l'objectif d'avoir plus de spectacles, bien sûr, mais ce qui
compte aussi c'est d'avoir un pourcentage maximal d'assistance à chacun
des spectacles. C'est ce qui est arrivé, on l'a vu récemment avec
l'Opéra de Montréal. La Bohème y a joué à
presque 100 % d'assistance, soit 98 %. C'était un spectacle merveilleux.
Et, si nous présentions quelque chose de moins grande qualité, on
aurait un pourcentage moins fort. C'est aussi vrai pour le
phénomène des abonnements. Que ce soit un abonnement pour
l'orchestre symphonique, l'opéra, la danse ou n'importe quoi, le niveau
d'abonnement est plus ou moins élevé selon la qualité du
produit. Nous ne sommes pas différents des autres secteurs
d'activité économique dans ce domaine; il faut avoir de
l'excellence.
M. Boulerice: Donc, au sujet de la diminution de
représentations, on ne doit pas lire les
chiffres uniquement pour les chiffres comme tels. Disons qu'il y a, non
pas un tamisage - aidez-moi à trouver le terme, M. le directeur
général - mais un resserrement des critères de
sélection de la Place des Arts, à savoir qu'on est bien
prêts à donner 30 représentations, mais qu'on n'en donnera
pas 35, si elles ne contribuent pas au prestige qu'a toujours voulu se donner
et que doit toujours continuer à se donner la Place des Arts. C'est donc
dans ce sens qu'il faut voir ça. D'accord.
Départ éventuel de i'OSM
II y aurait une autre question que je voudrais poser, parce qu'on n'a
pas la réponse en fait, on l'a eue il y a quelques années -
relativement à la Maison de l'Orchestre symphonique qui devait
être située coin Berri-de Montigny. Nous en avons souvent
discuté, M. le directeur général. Je sais qu'il y a eu
abandon du projet, sinon moratoire, si je peux employer cet euphémisme,
mais qu'arrive t il actuellement de l'Orchestre symphonique? Est-il encore
à la Place des Arts? Va-t-il continuer à y être? Est-ce que
la rumeur voulant qu'il soit localisé en face du centre Sheraton,
à côté du prestigieux édifice du puissant groupe
Lavalin, un endroit très centre-ville ouest, est fondée? Ce doit
être préoccupant pour la Place des Arts comme telle, parce que 20
% de son taux d'occupation provient de la fréquentation des concerts
symphoniques. Si l'orchestre partait, comment combleriez-vous ces 20 %, qui
représentent un morceau important du gâteau, si je peux employer
cette image? (11 h 45)
Mme Touchette Robitaille: M. le député, c'est en effet une
de nos grandes préoccupations, mais en même temps, il s'agirait
là, peut-être, d'une question à poser à l'Orchestre
symphonique de Montréal, puisqu'il s'agit en réalité du
désir de I'OSM d'avoir sa propre salle. Vous vous souvenez sans doute
qu'à l'origine, la Place des Arts a été conçue pour
abriter justement une salle de concert. Elle est devenue, par surcroît,
une maison d'opéra et de ballet. La Place des Arts a eu comme locataire
et a toujours comme locataire I'OSM et elle en est fort contente. Donc, dans un
sens comme dans l'autre, la Place des Arts sera très heureuse de
conserver I'OSM comme locataire et, en même temps, elle devra s'organiser
si I'OSM quittait. Cela, je vous le soulignerai, rend notre
problématique de développement un peu plus complexe - je le
mentionnais d'ailleurs dans mon allocution du début - puisqu'il y a ce
point d'interrogation face au départ ou non de I'OSM.
Ce que vous mentionnez face à un taux d'occupation de 20 % de la
salle par I'OSM est juste. Il nous faudra donc, quand nous en arriverons
à ce moment développer un autre créneau.
M. Boulerice: Est-ce que vous avez des hypothèses,
d'autres créneaux?
Mme Touchette Robitaille: II y a un deuxième orchestre
à Montréal, l'Orchestre métropolitain, qui pourrait -
c'est concevable - devenir l'orchestre résident de la Place des Arts.
Pour le moment, l'Orchestre symphonique y est toujours. Nous souhaitons
continuer à l'avoir comme locataire, si tel est son désir.
M. Boulerice: L'Orchestre métropolitain ne serait pas
résident de la salie Wilfrid-Pelletier, il serait résident d'une
des salles, Port-Royal ou Maisonneuve. C'est là d'habitude qu'il
s'exécute.
Mme Touchette Robitaille: C'est juste, sauf que les vocations
pourraient être changées au cours des années. C'est une
possibilité.
M. Boulerice: Donc, cette hypothèse, pour vous - comment
dirais-je - ce n'est peut-être pas angoissant comme tel dans le sens que
vous pouvez continuer demain, mais, histoire de savoir où vous devez
aller parce qu'il y a des choses à planifier, c'est une question qui
devrait être éclaircie pour vous le plus rapidement possible.
Mme Touchette Robitaille: Tout à fait. En ce qui concerne
la planification, le plan culturel et le contenu, il serait beaucoup plus
facile pour nous, en tout cas au chapitre du développement, de pouvoir
conjuguer, non plus avec des hypothèses, mais peut-être avec des
certitudes.
M. Boulerice: M. le Président, je ne sais pas si mes
collègues veulent continuer à ajouter.
L e Président (M. Audet): Mme la députée.
Mme Pelchat: Mon collègue de Saint-Jacques m'a
soufflé la question de l'Orchestre symphonique, mais j'aimerais quand
même y revenir tout simplement pour ajouter à ses propos. Si je me
souviens bien, lorsqu'il a été question du moratoire concernant
les équipements culturels dont la maison de l'Orchestre symphonique,
l'un des éléments très importants dans la décision
du gouvernement et de la ministre, c'était effectivement le trou, le
vide qu'allait occasionner le départ de l'Orchestre symphonique de
Montréal de la Place des Arts. Je pense que c'était aussi
peut-être pour permettre à la Place des Arts de réagir, de
se retourner de bord, comme on dit dans le milieu, afin de prévoir ou
d'identifier un utilisateur potentiel pour ne pas que, du jour au lendemain,
avec une subvention de 30 000 000 $ annoncée pour la Maison de la
musique, on se retrouve avec un utilisateur qui ait 20 % de moins. C'est
beaucoup pour une société. Je ne le dis pas pour faire des
débats politiques, mais c'était à mon sens une
décision sage, faite en fonction de la gestion du gouvernement. La Place
des Arts, c'est une société d'État. Alors, quand on se
tire soi-même dans les pattes en accordant
d'un côté une subvention de 30 000 000 $ et en
créant un vide de l'autre... C'est tout de même l'État qui
assume les déficits de cette société dans un sens comme
dans l'autre. Je tenais à le souligner. L'Orchestre symphonique est en
ce moment en levée de fonds. De ce que j'en sais, on en est à
identifier certains sites. Le député de Saint-Jacques en a
mentionné. Est-ce qu'à ce moment-là, on ne peut pas dire
qu'on est face d'une hypothèse en train de se confirmer à plus ou
moins brève échéance? Est-ce que cela ne vous place pas
vraiment dans la situation de penser que, d'ici trois ans, l'Orchestre
symphonique aura ou sera sur le point de quitter?
Mme Touchette Robitaille: Tout à fait madame. De toute
façon, soyons quand même réalistes. Il y avait deux autres
points que je tenais à mentionnner. L'Orchestre symphonique occupe les
locaux en milieu de semaine. Si l'Orchestre symphonique quittait la salle
Wilfrid-Pelletier, cela nous permettrait peut-être, au chapitre de la
location, de la disponibilité des salles une plus grande
flexibilité pour des troupes que nous aimerions inviter.
Deuxièmement, nous comptons présenter, comme vous le savez
peut-être, d'ici six à huit mois, un plan de développement
au ministère des Affaires culturelles face justement à ce
départ possible de l'OSM. Qui plus est, s'il y a - et il y aura,
effectivement - réaménagement de la salle Wilfrid-Pelletier, cela
permettra, vous le mentionniez tout à l'heure, une utilisation plus
versatile, si je peux m'exprimer ainsi, et attirera peut-être d'autres
productions qui n'y vont pas à l'heure actuelle.
Mme Pelchat: Vous avez parié tout à l'heure de 268
jours d'occupation en ce moment à la salle Wilfrid-Pelletier.
Après le réaménagement, j'aimerais savoir, en nombre de
jours, l'augmentation que vous prévoyez, après coup?
Mme Touchette Robitaille: Est-ce que nous avons
vérifié le nombre de jours?
M. Morin: Mme la présidente, environ 60
possibilités de plus par année. C'est une question de montage et
de démontage. Vous avez un grand nombre de jours de montage et de
démontage qui, à toutes fins utiles, vont diminuer d'à peu
près 75 % à 80 %. Au lieu de monter un spectacle pendant sept
jours, on va le monter sur un plateau et c'est ce plateau amovible qui va
transporter le décor. Cela permet de sauver des jours de montage et de
démontage, ce qui représente à peu près une
soixantaine de jours potentiels dans l'année. C'est énorme comme
potentiel. C'est ce qui va permettre également, non seulement des
représentations, mais des répétitions qui ne pouvaient pas
se faire. C'était un des grands malheurs de l'Orchestre symphonique de
Montréal qui voulait souvent répéter sur scène,
mais qui ne pouvait le faire autant que leur cédule le leur permettait.
Cela va permettre de le faire davantage.
Parachèvement du quadrilatère
Mme Pelchat: Au chapitre des orchestres symphoniquds, je pense
aussi qu'un locateur comme la Société de la Place des Arts doit
miser sur d'autres intervenants, d'autres utilisateurs surtout, quand on voit,
vous l'avez vous-même mentionnné, la baisse d'assistance aux
concerts des orchestres symphoniques. Et on voit, en ce moment, au
Québec, qu'il y a plusieurs orchestres symphoniques en
difficulté. Je ne veux pas nommer de noms, mais je pense que le cas de
i'OSQ est bien connu. Dans ce sens-là, il faudra aussi que les locateurs
diversifient leur programmation.
J'aurais une autre question. Cela concerne le moratoire de 1985 sur les
équipements culturels. Je lis dans le rapport annuel de 1985-1986
concernant la construction du musée d'Art contemporain, et je cite: "La
construction et l'aménagement du musée d'Art contemporain de
Montréal sur l'emplacement de la Place des Arts, propriété
de la société, avaient débuté au cours de
l'exercice de 1985 - on se souvient du fameux trou - et les travaux de
construction ont cessé à la suite de l'imposition d'un moratoire
par le gouvernement du Québec. " Encore là, je ne veux pas faire
de partisanerie. Je ne veux pas défendre le gouvernement et je pense que
la ministre des Affaires culturelles est bien en mesure de se défendre,
mais il faudrait peut-être rappeler que le musée d'Art
contemporain avait clairement signifié, à la fois à Sa
ministre et à la commission Gohier, que ce n'était pas
évident que ce qu'on avait proposé au musée d'Art
contemporain, c'était vraiment ce que le musée désirait.
Je pense que le moratoire a été aussi établi en
concertation avec le musée. Puisque ce sont vos terrains, votre
location, est-ce que vous pouvez nous informer à l'heure actuelle de
l'avancement des travaux sur le site de la Place des Arts?
Mme Touchette Robitaille: Nous en sommes, pour le moment, aux
travaux sous le musée, c'est-à-dire les 360 espaces de
stationnnement. Les travaux se font selon l'organigramme prévu et la
construction du musée devrait débuter tel que prévu.
Mme Pelchat: II a été question, à un moment
donné, je ne l'ai pas retrouvé, d'une petite salle de
spectacles...
Mme Touchette Robitaille: Une cinquième salle.
Mme Pelchat:... qui serait partagée à la fois par
le musée, par le MAC et par la Société de la Place des
Arts. Ce projet tient-il toujours?
Mme Touchette Robitaille: Tout à fait. C'est une
cinquième salle de spectacles d'environ 360 places, dont le principal
utilisateur sera le musée d'Art contemporain. Les conservatoires, s'ils
se retrouvaient sur le site, pourraient également en profiter,
éventuellement, comme d'un tremplin, si vous voulez, pour les jeunes
artistes. Je vous rappellerai également qu'il s'agissait d'une
cinquième salle, dont les besoins à Montréal avaient
été identifiés par le rapport Pluram.
Mme Pelchat: Une salle intermédiaire pour... Un autre
aspect du réaménagement du quadrilatère, c'est
l'extérieur de la Place des Arts, avez-vous un projet spécifique
et des échéanciers aussi à ce niveau?
Mme Touchette Robitaille: À ce stade-ci, il s'agit d'un
projet, purement d'un concept. Il faut se souvenir que différents
équipements, à la Place des Arts, ont été
construits à des époques différentes. Avant d'en faire le
coeur culturel de Montréal, il s'agit d'abord et avant tout d'un travail
d'unification sur le site de façon à relier vraiment, à
corelier tous les éléments. Je pense à Wilfrid -Pelletier,
aux salles Maisonneuve, Port-Royal, au musée d'Art contemporain et,
possiblement, aux conservatoires. Donc, un travail de liaison. En plus, c'est
un quadrilatère qui peut devenir un attrait touristique majeur,
extrêmement Important. Donc, nous avons à coeur ie
parachèvement du quadrilatère, de façon qu'enfin la Place
des Arts soit complétée.
Mme Pelchat: On sait qu'en ce moment, particulièrement
à l'été, les pelouses de la Place des Arts sont
très utilisées autant par les passants que par les artistes qui
viennent...
M. Boulerice: Et pour bien d'autres choses, madame.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Pelchat: Je n'y vais pas suffisamment souvent, M. le
député de Saint-Jacques.
M. Boulerice: M. le directeur général et moi en
avons longuement discuté.
Mme Pelchat: Dans l'aménagement extérieur, est-ce
que cet aspect de l'utilisation, je devrais dire, populaire, des sites de la
Place des Arts, sera conservé? En fait, l'accessibilité du public
au lieu comme tel, au quadrilatère de la Place des Arts...
Mme Touchette Robitaille: Nous avons soumis un concept
très excitant au ministère des Affaires culturelles, excitant,
parce qu'en plus de la beauté et de la noblesse de ce petit espace
physique qu'est le quadrilatère, avec le nombre d'équipements
culturels qui vont s'y retrouver éventuellement, il fallait
évidemment penser en termes "place publique". On pense évidemment
verdure, mais, même si on en veut beaucoup, il y a quand même un
nombre de pieds carrés restreint. Le concept prévoyait, entre
autres, sans entrer dans tous les détails, à l'étage
Inférieur, donc, au sous-sol, une interrelation, c'est-à-dire des
points, comment pourrais-je dire? une Interrelation de tous les
éléments entre eux. Ce concept permettra, par temps froid ou
pluvieux, aux gens qui viennent du complexe Desjardins, du métro, de se
rendre, de façon souterraine, tout autant au musée d'Art
contemporain qu'aux salles, à la billetterie et même,
éventuellement, aux conservatoires.
À l'étage supérieur, donc, ce qui se voit, on
retrouverait une entrée majestueuse, non seulement pour la salle
Wilfrid-Pelletier, mais une entrée qui conférerait, à la
fois, beaucoup d'importance au musée d'Art contemporain, ce qui est
extrêmement Important. Ce projet, ce concept plutôt, a
été soumis au musée d'Art contemporain qui en est fort
satisfait. Il y aurait tout d'abord des emmarchements absolument spectaculaires
menant à la salle. Plutôt que d'avoir une série d'agoras
qui, vides, sont quand même, peut-être, un peu
déconcertantes et peuvent, en plus, représenter certains
problèmes sur le plan de la sécurité, ces emmarchements
majestueux et pratiques constitueraient une agora qui, si vide, si non
occupée, serait absolument explicable et qui, au moment d'un festival de
jazz ou peut-être d'autres manifestations populaires, serait l'endroit
idéal où le public pourrait s'asseoir et observer les
événements de la rue ou d'ailleurs. Je pense qu'il s'agit
là des principaux éléments. Un espace vert entourerait la
salle Wilfrid-Pelletier et rejoindrait également l'emplacement des
conservatoires, ce qui, pour les étudiants, serait un endroit de repos
idéal au moment des sorties de cours. (12 heures)
Dans les éléments principaux, je l'ai mentionné...
Ah! à ne pas oublier, évidemment, le jardin de sculptures qui se
retrouvera sur le site! il y aura également des projets pour des
pièces d'eau, de façon à vraiment animer, puisque la
remarque a été passée, c'est très
intéressant, à savoir que le Québec est une province
d'eau, mais que nous utilisons fort peu cette richesse que nous avons. Il
s'agit donc d'un élément d'animation qui, en plus, pourrait
même couper certains bruits de la rue pour les gens qui viendraient se
reposer à l'intérieur du site.
Alors, voici en gros... Il y a beaucoup d'autres détails que
j'aimerais vous communiquer, mais, en gros, je pense que je vous ai transmis
l'esprit de ce concept.
Mme Pelchat: Quel est le budget imparti par le ministère
des Affaires culturelles pour le réaménagement du
quadrilatère?
M. Morin: II n'y a pas de budget d'établi.
Parlez-vous de l'aménagement extérieur?
Mme Pelchat: Du quadrilatère au complet, exception faite
de la salle Wilfrid-Pelletier. Le coût du réaménagement de
la salle est de 10 000 000 $, peut-être plus...
M. Morin: C'est 11 400 000 $ pour la salle; 28 000 000 $ pour le
musée d'Art contemporain; 6 000 000 $ pour le stationnement. Pour les
conservatoires, bien sûr, il n'y a pas encore de chiffres
d'établis, puisqu'il n'y a pas de décision de prise à ce
sujet. La même chose est vraie pour les aménagements
extérieurs qui ne sont pas encore arrêtés. C'est au niveau
des concepts, mais on peut penser que le coût des aménagements
extérieurs variera entre 4 000 000 $ à 8 000 000 $ environ.
Mme Pelchat: Me permettez-vous une question? Vous parliez tout a
l'heure de concertation et de partenariat avec l'entreprise privée, avec
différentes personnes. J'aimerais savoir si la Société de
la Place des Arts fait bon ménage avec la ville de Montréal? Si
oui, quel est l'état du ménage, si je peux m'exprimer ainsi?
Avez-vous...
Une voix: La chambre à coucher de la nation.
Mme Pelchat:... un partenariat, une collaboration? S'il y a une
municipalité, une ville, un endroit qui profite du rayonnement de la
Société de la Place des Arts, c'est bien Montréal. Elle en
tire bien profit, j'en suis certaine, mais participe-t-elle de quelque
façon que ce soit à la société?
Mme Touchette Robitaille: Cette concertation est vraiment
à établir sur plus d'un plan.
Mme Pelchat: Vous dites qu'elle est vraiment à
établir, madame?
Mme Touchette Robitaille: À établir sur plus d'un
plan, sur plus d'un palier. Entre autres, évidemment, avec la ville de
Montréal, il serait souhaitable d'en arriver à des liens
extrêmement étroits puisque, comme vous le dites si bien, il y a
des retombées économiques pour la ville qui sont Importantes.
Nous en sommes, je dirais, aux premiers balbutiements de cette
concertation. Nous entendons tout d'abord avoir une première rencontre,
peut-être à l'automne. Il faut des projets de longue haleine.
Même si nous projetons possiblement - je dis bien que tout ceci est
à l'état de projet - rencontrer différents intervenants,
qu'il s'agisse d'intervenants du ministère du Tourisme, de la ville, des
affaires et même des autres salles, il faut vraiment avoir une
interrelation de façon à ne pas présenter les mêmes
produits aux mêmes endroits ou à des endroits différents en
même temps.
Même si cela était réalisé à
l'automne, iI s'agirait en fait d'une rencontre pour l'année suivante,
mais je pense que si on ne commence pas par is commencement,
c'est-à-dire au printemps pour une rencontre à l'automne, nous ne
commencerons jamais.
Donc, oui, nous vouions intéresser tous les paliers, y inclus la
ville.
Mme Pelchat: Qu'est-ce que la Société de la Place
des Arts est en droit d'attendre de la ville de Montréal?
Mme Touchette Robitaille: II faudrait tout d'abord leur poser ia
question et venir vous répondre éventuellement.
Mme Pelchat: Vous avez quand même des attentes?
Peut-être M. Morin pourrait-il ajouter...
Mme Touchette Robitaille: Au départ, il s'agit
d'établir un dialogue beaucoup plus étroit. Ce dialogue pourrait
peut-être nous laisser développer de part et d'autre des attentes
qui, à ce stade-ci, ne sont pas très précises ou qui
seraient peut-être irréalistes, compte tenu du dialogue un peu
plus éteint à l'heure actuelle.
Mme Pelchat: Concernant les autres intervenants culturels
à Montréal, surtout si on pense aux événements
majeurs comme le Festival des films du monde... vous avez mentionné le
Festival du jazz, le Festival juste pour rire. Ces Intervenants sont en
constante relation avec la Place des Arts.
Mme Touchette Robitaille: Lorsque je pense...
Mme Pelchat: Allez-y.
Mme Touchette RobitaBie: Lorsque je pense à d'autres
intervenants, je pense, par exemple, au musée des Beaux-Arts où,
cette année, nous avions une exposition majeure, l'exposition Chagall,
où i! aurait peut-être été souhaitable, si on
l'avait prévu d'avance, de penser en termes d'événement
Chagall un peu partout à travers Montréal, soit en même
temps ou tout au cours de l'année, de façon à vraiment
souligner Chagall et de vraiment faire de Montréal un pôle
d'attraction sur le plan culturel qui soit d'autant plus remarquable. C'est en
ce sens que je parie de concertation, aussi bien avec d'autres salles, d'autres
organismes, d'autres sociétés et, également, avec le
milieu du tourisme qui devrait être absolument intégré,
quitte à penser en termes de produit - les Anglais utilisent les mots
"package deal" - de façon à vraiment souligner le plus possible
chaque relief de chaque société.
Mme Pelchat: Merci. Cela va, M. le Prési-
dent.
Le Président (M. Audet): Cela va, Mme le
députée? M. le député de Saint-Jacques.
M. Boulerice: Oui, M. le Président. Je ne peux
m'empêcher, avant de revoir nos amis de la Place des Arts, d'ajouter
quelques remarques aux propos de ma collègue, la députée
de Vachon, qui posait una question pour savoir ce qui en est avec la vilIe de
Montréal, Mme la présidente a renvoyé te question au parti
gouvernemental en disant quil faudrait la leur poser. J'aurais le goût de
lui dire que si ses collègues ministres trouvent le bon ton pour
interpeller les élus municipaux montréalais, les réponses
viendront sûrement, M. le Président. Ma collègue, la
députée de Vachon, a fort heureusement parlé du
musée d'Art contemporain qui sera situé à
côté de la Place des Arts. Elle n'est pas sans savoir que le
directeur général de la Place des Arts et son collègue, le
député de Saint-Jacques, n'ont jamais renié leurs
premières amours. Qu'il y ait eu moratoire parce que certains devis,
certaines choses que j'ai même appelées des coquetteries
architecturales sa soient glissées... M. Morin sait fort bien que j'ai
été président du comité de construction du
musée. Qu'il y ait eu moratoire pour que le musée revoie, ceia
va, mais je pense que Ie musée a d'ailleurs très bien fait son
job, si on me permet uns expression anglaise à moi aussi. Ce qui
était important d'abord et avant tout, c'était de prendre la
décision politique de sortir ce musée d'un endroit plus
qu'excentrique au centre-ville de Montréal et de l'amener
véritablement dans un endroit qui doit porter son nom de Place des Arts.
Je pense que l'ajout du musée là-dessus est bien. Que vous ayez,
Mme la députée, fait également allusion à cette
salle multidisciplinaire, c'est un long débat qui a animé le
conseil d'administration du musée, auquel d'ailleurs, M. Morin a
prêté un concours on ne peut plus valable. Les oreilles du
ministre ont été bienveillantes à notre requête et,
finalement, on l'a eu.
Je vais conclure là-dessus pour ce qui est du musée d'Art
contemporain, Mme la présidente, en vous disant tout simplement une
chose. Je circule... Vous savez la Place des Arts a bien des qualités,
elle a malheureusement un seul petit défaut, elle est à 500
mètres de la circonscription de Saint-Jacques, c'est très
près, mais ce n'est pas à l'intérieur. Vous connaissez mon
impérialisme culturel pour ce qui est des équipements, ils
doivent tous être chez moi, mais là, je vols les gens du Grand
Théâtre sourire: Rassurez-vous, je ne demanderai pas de vous
rapatrier dans ma circonscription. Ha, ha, ha!
J'ai remarqué l'affiche, Mme la présidente, qui mettait
beaucoup plus en évidence ce qui existe actuellement que ce qui va
arriver. Je dois vous avouer que j'ai été un peu agacé.
J'ose espérer qu'elle va être changée prochainement par une
photographie plus futuriste que celle qu'il y a là. Je vois, par ce
hochement de la tête, M. le directeur général, que vous
allez réduire ma frustration.
M. Morin: On s'en doutait, M. Lefebvre, directeur des
communications, pourrait vous dire quand ce projet va changer.
M. Lefebvre (Yves): Dans un mois environ.
M. Boulerice: Dans un mois environ. Alors... M. Lefebvre
(Yves): Oui.
M. Boulerice: Un engagement ferme. Soyez certains que je vais
aller vérifier, non pas que je ne vous croie pas, mais c'est mon
côté fouineur.
M. Morin: On vous voit rarement à la Place des Arts, de
toute façon.
M. Boulerice: Pardon?
M. Morin: On vous voit rarement à la Place des Arts.
M. Boulerice: Pardon?
M. Morin: On aimerait vous voir plus souvent à la Place
des Arts.
M. Boulerice: Mais nous nous sommes vus !a semaine
dernière, M. le directeur générai. Nous nous sommes vus
régulièrement à l'opéra.
Voici la question philosophique que je vous annonçais comme
entrés en matière, il y a quelques minutes. La Place des Arts,
que! est son rôle, comment doit-elle se situer en tant que complexe
culturel dans la métropole francophone de l'Amérique?
Rôle de la Place des Arts
Mme Touchette Robitaille: Je pense qu'il est très
important que la Place des Arts conserve, maintienne, soutienne et
développe son rôle de leader culturel au Québec, et ce, en
soutenant, peut-être d'abord et avant tout, les grandes disciplines que
sont la musique, le théâtre, la danse et l'opéra, Nous nous
verrons dotés également, cette année et au cours des deux
prochaines années, d'équipements absolument merveilleux qui
parachèvent physiquement un quadrilatère qui était en
manque sur ce plan. Au cours de ce parachèvement, nous devrons nous
pencher de plus en plus activement sur la question du contenu. J'en reviens
encore à cette question de coproduction. Si la Place des Arts peut
s'associer avec certains producteurs privés de façon à
aider ou permettre à certains secteurs du monde culturel d'exister,
c'est possiblement un volet qui devrait être de toute première
importance face au leadership culturel qu'elle doit assumer.
M. Boulerice: Est-ce que vous me dites que vous allez, dans la
programmation et le contenu - je vais employer une expression qui peut,
à prime abord, sembler péjorative, mais qui ne S'est absolument
pas, je pense qu'elle s'inscrit dans un courant qui va de plus en plus se
développer - vous tourner vers la francophonie, qui est un immense
bassin culturel, autant pour ce qui est de la consommation, c'est bien entendu,
que pour la création?
Mme Touchette Robitaille: Vous pariez de francophonie, mais je
pense que sur le pian musical, entre autres, ou sur le plan opéra, il
n'y a pratiquement pas de frontières, puisqu'il n'y a pas
véritablement de langage; c'en est un vraiment universel et
international. Je pense que la Place des Arts doit également
représenter ou présenter tout d'abord !'héritage culturel
qui est le nôtre, celui de demain, et également présenter
des spectacles qui soient en conformité avec les goûts de ses
auditeurs.
Un autre rôle important sur lequel je m'en voudrais de ne pas
élaborer un petit peu, c'est le rôle éducationnel de la
Place des Arts. À cause du vieillissement de la population et parce que
les enfants sont peut-être moins initiés aux arts - je me
réfère aux nombreux concerts de M. Wilfrid Pelletier auxquels
j'ai assisté dans ma jeunesse et aux nombreuses pièces de
théâtre auxquelles nous assistions - il y a peut-être pour
les jeunes de cinq, dix ou quinze ans une méconnaissance de cette partie
de notre vie qui est extrêmement importante. Dans ce volet, la Place des
Arts a un rôle très important à jouer. C'est en ce sens que
je me réjouis d'avance, d'une certaine façon, de ce projet des
conservatoires, puisqu'il s'agit d'une façon pour les jeunes de se
manifester, et pour d'autres jeunes de constater ce que certains jeunes
artistes ont fait comme choix et ce que cela donne comme mode de vie.
M. Bouierice: Dans votre programme d'animation, Mme la
présidente, avez-vous des liens avec les institutions d'enseignement de
niveau primaire et secondaire? (12 h 15)
Mme Touchette Robitailie: Tout à fait. L'animation de la
Place des Arts est, en fait, une familiarisation. Il s'agit de donner la
possibilité de visionner ou d'entendre certains spectacles à des
heures... Il s'agit de spectacles beaucoup plus courts et à des prix
beaucoup plus modiques. Donc, c'est une familiarisation tant pour le grand
public que pour le très jeune auditoire. De plus, il s'agit
également de développer des clientèles. Récemment,
nous avons eu des présentations-midi de grands spectacles - je pense
entre autres aux répétitions de l'Orchestre métropolitain
- ce qui permet à des gens, à l'heure du lunch, de venir entendre
un concert que peut-être ils n'entendraient pas. Donc, de plus en plus,
au-delà de l'animation, nous assistons vraiment à des
mini-spectacles en salle à des heures beaucoup plus accessibles. Cette
animation sera encore sûrement repensée au cours des ans, face
à toute ta dimension que la Place des Arts veut se donner sur le plan de
la relève, de l'éducation et de la familiarisation avec les
arts.
M. Boulerice: Je suis heureux de vous entendre tenir ce discours,
Mme Touchette Robitailie, qui est celui de créer très tôt
des habitudes de consommation. J'ai toujours dit que la consommation de
produits culturels est différente, mais l'initiation se fait comme pour
n'importe quel autre type de consommation. Je fais toujours la blague de la
saucisse Hygrade "plus les gens en mangent plus lis l'aiment, plus ils l'aiment
plus ils en mangent". Donc, plus on fait consommer les produits culturels
à la nouvelle génération, plus elle sera consommatrice au
moment de l'adolescence, de l'âge adulte.
Comme il n'y a pas de décision prise quant aux conservatoires,
vous l'avez mentionné vous-même tantôt, ne jugeriez-vous pas
peut-être plus intéressant, c'est un autre dossier, d'avoir la
Maison du théâtre pour l'enfance et la petite enfance sur le site
plutôt que les conservatoires, puisqu'il doit y avoir une salle pour ce
théâtre?
Mme Touchette Robitaille: M. le directeur
général.
M. Morin: On a eu des rencontres avec la Maison du
théâtre, il y a deux ans maintenant. C'est un problème
à la fois technique et logistique. Construire une salle de 400 places ou
de près de 400 places aussi polyvalente que possible n'est guère
facile, surtout si on veut marier à la fois musique et
théâtre. La configuration de la scène n'est pas la
même. Les problèmes acoustiques, les problèmes
d'éclairage ne sont pas les mêmes, etc. Si on ajoute par
surcroît du théâtre pour enfants, on a un problème
technique additionnel avec les questions de scénographie, d'une part.
D'autre part, on a un problème de logistique, parce que le
théâtre pour enfants se fait à des heures où les
conservatoires sont opérationnels ou utilisent les salles davantage,
exception faite peut-être des samedis, bien que les conservatoires aient
annoncé qu'ils avaient l'intention d'utiliser les salles à une
fréquence importante, très importante même.
Alors, on ne peut pas accueillir, à toutes fins utiles, toutes
les clientèles dans cette petite salle qui sera, en passant, absolument
non rentable mais combien importante, parce que c'est une salle de 400 places.
Vous ne pouvez pas vous attendre à la rentabilité d'une salle de
400 places, c'est se conter des histoires. C'est aussi très important
parce que vous aurez là une salle d'essai, une salle
expérimentale, une salle où les conservatoires enverront leurs
étudiants aussi bien d'art dramatique que de musique. La Maison
du théâtre pour enfants prendrait quelque chose comma
150... Sa demande, c'est 150 utilisations par année, alors que les
conservatoires de musique et d'art dramatique en demandent tout près de
200 et que le musée d'Art contemporain nous demande une utilisation, non
pas en nombre de jours d'utilisation mais en pourcentage, de 40 %. Si je fais
l'addition de tout ceci, on a une utilisation de près de 180 % de
l'espace et du temps. Alors, on a un problème de logistique et des choix
à faire sur ce plan.
Je reprends ce que Mme la présidente de la Place des Arts vient
de mentionner. La Maison du tréâtre pour enfants, c'est important,
mais les conservatoires le sont aussi si on veut préparer cette
relève professionnelle en milieu artistique. C'est une tragédie
de voir nos jeunes entrer dans les conservatoires. Une tragédie,
premièrement, pour le public qui investit beaucoup d'argent dans les
conservatoires par le biais des taxes et, deuxièmement, pour ces jeunes
qui en sortent et qui n'ont pas tous les débouchés qu'ils
devraient avoir. Malheureusement, ils n'ont pas sur le plan professionnel
l'accueil qu'ils pourraient et qu'is devraient avoir. Et d'être sur les
lieux, en temps d'études, leur permettra justement cette transition de
passer des études à la carrière beaucoup plus facilement
et leur ouvrira des portes de toutes sortes. Cela nous stimulera beaucoup, nous
autres, de voir ces étudiants des conservatoires sur les lieux. En
réponse, pour terminer, je dis qu'on n'a pas de place pour avoir la
Maison du théâtre pour enfants, en plus de ce même petit
théâtre, à moins que vous ne nous suggériez d'en
construire un sixième.
Puis-je ajouter ajouter une chose, monsieur? Vous me le permettez,
madame?
M. Boulerice: Je vous en prie.
M. Morin: Tout à l'heure, sur la question de la
francophonie, cela me préoccupait beaucoup. Je voulais ajouter tout
simplement une chose à ce que Mme la présidente de la Place des
Arts vient de mentionner. À juste titre, la Place des Arts, dans la
prochainl décennie, sera appelée à sortir de la Place des
Arts. Et plus la Place des Arts en sortira, plus elle sera efficace sur le plan
de sa mission et sur le plan de la francophonie. Le rayonnement que nous
pourrrons avoir, comme leader culture, dans les autres salles, que ce soit au
Québec, dans les autres provinces du Canada ou è
l'étranger, et notamment à l'étranger, peut être
extrêmement intéressant. Cela impose que nous nous donnions une
programmation, un plarn de développement en conséquence qui
permettront à nos productions, à nos projets de programmation,
etc., de naître à la Place des Arts, mais d'être
diffusés à l'extérieur, par la suite, ce qui
n'était pas vraiment fait dans le passé. C'est là qu'on
véhiculera nos valeurs québécoises, qu'on
véhiculera nos meilleures créations. Cela permettra à nos
artistes de se déplacer, et c'est peut-être la meilleure carte de
visite et la meilleure carte d'affaires que nous pouvons avoir en pays
étrangers et à l'extérieur.
Mme la présidente mentionnait tout à l'heure l'exemple de
Starmania - nous étions dans trente quelques villes - l'exemple de Gala
avec laquelle on ira sans doute à Paris, peut-être en Espagne et
peut-être aux États-Unis, mais ce n'est qu'un commencement. Si
cela fait partie de notre plan de développement, reste à voir si
on a les moyens et tout ce qu'il faut pour se rendre jusque là, mais
dans une décennie, sur le p!an de la francophonie, la Place des Arts,
c'est peut-être l'un des véhicules privilégiés que
devrait avoir le Québec pour véhiculer le fait français,
et cela hors de tout doute. Cela ne nous empêchera pas de
véhiculer ce qui se fait dans les autres langues, bien sûr, mais
on privilégiera tout ce qui se fait en français; c'est certain
que c'est une préoccupation qus nous avons constamment.
M. Boulerice: Avant de conclure et de prendre congé, je
vais me permettra une toute dernière question, Vous avez parlé,
Mme la présidente, de vieillissement de population, un fait observable
qui, paraît-il, est irréversible, en tout cas, c'est notre cas
à tous et chacun, malheureusement pour nous. Vous n'êtes pas sans
savoir, puisque vous avez aussi bien d'autres préoccupations dans la
vie, que, très souvent, vielliesse est synonyme de baisse de revenu et
d'appauvrissement. Donc, pour une très large partie de la population
actuelle, mais une partie de plus en plus grande demain et après-demain,
ce phénomène de vieillissement sera statistiquement beaucoup plus
élevé, sans pour autant qu'on ait l'assurance que
l'équation vieillesse, baisse de revenus soit corrigée. Cela
m'amène à parler des loisirs culturels des personnes
âgées, du troisième âge, on parle même
maintenant de quatrième âge. Cela n'est pas un reproche que je
fais à la Place des Arts, tout le monde sait que pour chaque chose, il y
a des coûts, sauf que je m'aperçois, malheureusement, qu'une bonne
partie de cette population, à cause de cette adéquation -
vieillesse, baisse de revenus, coût d'achat d'un billet - ne peut se
permettre très souvent des spectacles présentés à
la Place des Arts, auxquels elle aimerait bien assister. Je ne vous cacherai
pas que ce serait, à mon point de vue, une heureuse sortie du
traditionnel bingo que nous, députés, fréquentons
régulièrement, parce que ça fait partie de nos
obligations, mais nous souhaitons tous, pour nos concitoyens - je vois
d'ailleurs la députés de Vachon acquiescer à mon propos -
autre chose que ce divertissement que je ne qualifie pas de négatif.
Donc, y a-t-il des mesures d'envisagées pour permettre l'accès
aux activités de la Place des Arts aux personnes du troisième
âge, en tenant compte de leur revenu?
Mme Touchette Robitaille: J'aurais deux réponses pour
vous, M. le député. Tout d'abord,
cette année, nous avons un peu oeuvré à la
familiarisation du grand public avec l'ouverture des portes, le 5 septembre -
ce qui était évidemment gratuit, et une première. Ensuite,
il y eut la journée du 25 septembre, avec les onze concerts en salle,
commandite des Papiers Scott, et les Noëls du monde, si ma mémoire
est fidèle, le 15 ou le 16 décembre. Ce sont des
événements qui, en fait, dans la vie de la Place des Arts ne sont
ni plus ni moins que des premières, qui ont été de grands
succès et que nous entendons répéter. Est-ce que ce sera
la même chose ou des choses différentes? Nous avons eu des
partenaires - c'est en ce sens, tout à l'heure, que je parlais de
concertation et de partenariat - et je pense qu'il sera de plus en plus
intéressant de penser en ces termes sur le plan culturel, pour pouvoir
offrir des produits accessibles, sinon gratuits au public.
Deuxièmement, nous avons également parlé
d'animation. Je vous ai mentionné que cette animation serait
sûrement réacheminée ou repensée, mais il y a
toujours ces répétitions, gratuites pour le grand public, de
concerts qui ont lieu en salle en soirée et qui sont disponibles
à des prix modiques, ces midi-animations, qui présentent d'une
façon condensée... Récemment, il y a eu un midi-animation
par la troupe de Martha Graham avec des explications très accessibles
qui démystifiaient, et à des prix modiques. Donc, ces deux
volets, je pense, peuvent répondre à votre
préoccupation.
M. Boulerice: M. le Président, je n'ai plus d'autre
question. Enfin, je pourrais en trouver plusieurs, mais je sais que nous sommes
limités dans le temps. Vous me permettrez de remercier Mme Robitaille,
Mme Fortin, M. Dionne et M. Levebvre de leur présence parmi nous, des
explications fort intéressantes qu'ils ont données et des
réponses fournies aux questions qu'on leur a posées. Vous avez
bien vu que le mandat de surveillance n'avait pas cette connotation un peu
inquiétante qu'il pouvait avoir à première vue. Au
contraire, je pense que c'est toujours, pour la commission de la culture tout
au moins, un exercice que nous, députés, savourons.
J'espère qu'il en a été ainsi pour vous.
M. Morin a dû remarquer que je l'avais momentanément omis
dans mes remerciements, c'est pour une excellente raison, M. le
Président, c'est qu'il m'a tantôt injustement accusé
d'être absent de la Place des Arts. Aussi, je voudrais terminer mon
commentaire en lui disant, d'une part, mon amitié et, d'autre part, que
je lui promets d'y être très bientôt. Je prends même
l'engagement formel devant cette commission d'y être vendredi soir. Si,
par malheur, il devait être absent comme il l'était aux deux
représentations où je suis allé...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Boulerice: Mon secrétariat avait vérifié
sa présence - j'aurais bien aimé l'inviter à prendre un
verre après - et on m'avait dit qu'il était absent... Compte tenu
des propos malicieux qu'il a tenus aujourd'hui à mon égard, il y
aura un deuxième mandat de surveillance, mais cette fois-ci il
s'exercera uniquement sur la personne du directeur général. Ha,
ha, ha!
M. Morin: Ha, ha!
M. Boulerice: Si vous voulez bien me permettre, M. le
Président, et si M. Morin me le permet, mon cher Guy, j'ai jeté
le gant. Maintenant, il y a un duel entre nous quant à notre
fréquentation de la Place des Arts. Ha, ha!
M. Morin: Ha, ha!
M. Boulerice: Encore une fois, je vous remercie beaucoup de votre
présence et de votre participation à cette commission.
J'ajouterais cependant encore une phrase. M. Morin me demandait tantôt si
la commission se réunissait toujours dans cette très belle salle.
Je lui ai dit que la commission de la culture est une commission quand
même importante et, comme on sait que vous êtes des gens qui
travaillez à l'envers du décor, qui nous en faites
apprécier de beaux, on a cru que c'était un juste retour des
choses que de vous en offrir un d'égale beauté. Je terminerai sur
cette poésie, M. le directeur général. Encore une fois Mme
la présidente, mesdames, messieurs, merci de votre présence. Je
remercie aussi mes collègues et M. le Président, tout en
soulignant que notre président d'office est sans doute très
malheureux de ne pas être ici aujourd'hui. Nous allons tous lui souhaiter
un prompt rétablissement.
Le Président (M. Audet): Merci M. le député.
Mme la députée de Vachon.
Mme Pelchat: Mme Touchette Robitaille, M. Morin, au nom de mes
collègues de la formation ministérielle, j'aimerais vous
remercier de vos explications. Je pense que c'est un exercice de surveillance
très enrichissant pour tous les membres de la commission et je dois vous
dire que cela nous permet de nous rapprocher un peu plus des organismes
d'État, de peut-être mieux en comprendre le fonctionnement et d'en
apprécier certainement les administrateurs. Je vous remercie.
Le Président (M. Audet): Mme la présidente, M. le
directeur général, peut-être un petit mot en
conclusion.
Mme Touchette Robitaille: M. le Président, mesdames,
messieurs les députés, nous vous remercions de votre
écoute, de votre bienveillance et nous vous invitons à la Place
des Arts.
Mme Pelchat: J'y vais vendredi.
Mme Touchette Robitallle: Avec grand plaisir. Nous y serons
d'ailleurs.
Le Président (M. Audet): D'accord Mme la
présidente, M. le directeur général, mesdames, messieurs,
messieurs et mesdames de la commission, je vous remercie d'abord pour cette
rencontre. Je pense que cela a été très enrichissant
même si, initialement, cela s'annonçait un peu difficile
étant donné l'absence du président. Comme M. le
député de Saint-Jacques et comme ma collègue de Vachon
l'ont mentionné, vous avez dû vous rendre compte que c'est un
exercice de surveillance, mais un exercice de bienveillante surveillance. Il y
a eu des discussions qui ont été très Instructives pour
les membres de la commission. Je voudrais dire à M. le directeur
général que si le député de Saint-Jacques est
absent vendredi, il pourra en faire part à la commission. Nous verrons
à prendre les mesures. Je vous remercie sincèrement de vous
être déplacés, d'être venus nous rencontrer. Je vous
souhaite un bon retour et la meilleure des chances dans l'accomplissement de
votre mandat et de vos objectifs. Merci bien.
La commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 12 h 33)