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Etude des projets de loi privés nos 232, 213,
254, 284,
220, 222 et 237
(Onze heures quarante-cinq minutes)
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs!
Nous allons commencer les travaux de la commission des consommateurs,
coopératives et institutions financières qui a le mandat de faire
l'étude de différents projets de loi privés.
Sont membres de cette commission: M. Gagnon (Champlain) en remplacement
de M. Beausé-jour (Iberville), M. Clair (Drummond) en remplacement de M.
Bisaillon (Sainte-Marie), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe) en remplacement de M.
Goulet (Bellechasse), M. Laberge (Jeanne-Mance), M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys), M. Lefebvre (Viau), M. Gravel (Limoilou) en
remplacement de M. Paquette (Rosemont), Mme Payette (Dorion), M. Samson
(Rouyn-Noranda) et M. Saint-Germain (Jacques-Cartier).
Pourraient aussi intervenir: M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Blank
(Saint-Louis) en remplacement de M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Gos-selin
(Sherbrooke), Mme Leblanc-Bantey (Iles-de-la-Madeleine), M. Perron (Duplessis)
et M. Ver-reault (Shefford) en remplacement de M. Raynauld (Outremont).
Je vais lire la liste des requérants qui viendront
témoigner ce matin et je prierais les représentants de
s'identifier pour que nous soyons sûrs des présences. Je vais les
nommer dans l'ordre qu'ils seront entendus.
Pour le projet de loi privé no 232, Loi concernant la
Société coopérative agricole du canton de Granby. Y a-t-il
un intervenant présent?
M. Robic: Me Georges Robic, accompagné de M. André
Gauthier, secrétaire de la coopérative.
Le Président (M. Dussault): Merci. Le deuxième
projet de loi privé no 213, Loi concernant la compagnie Centre de
rénovation La Tuque Inc.
M. Lévesque: Me Jacques-J. Lévesque.
Le Président (M. Dussault): Merci. Le troisième
projet de loi privé no 254, Loi concernant Lambda Chi Alpha (McGill)
Housing Corporation.
M. Caron: Me Jean Olier Caron.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. Le
quatrième, no 284, Loi abrogeant la Charte de la Société
Saint-Jean-Baptiste diocésaine de Rimouski.
Mme Gauthier: Me Paule Gauthier.
Le Président (M. Dussault): Le projet no 220, Loi
modifiant la charte de la société Le prêt
hypothécaire.
M. Roy: Me Adolphe Roy, président de la compagnie Le
Prêt hypothécaire, accompagné de son représentant,
Me Gabriel Gaudet.
Le Président (M. Dussault): Merci. Sixièmement, le
projet de loi privé no 222, Loi concernant la Société
mutuelle de réassurance du Québec.
M. Dufresne: Me André Dufresne.
Le Président (M. Dussault): Le dernier, le projet de loi
237, Loi modifiant la charte du Crédit foncier franco-canadien.
M. Ducharme: Me Claude Ducharme, procureur de la
requérante.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. Nous avons
donc les premiers requérants devant nous. Il faudrait que la commission
nomme un rapporteur. Quelqu'un peut-il me faire une suggestion?
M. Clair: Je suggérerais que le député de
Jeanne-Mance agisse à titre de rapporteur.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jeanne-Mance est-il consentant?
M. Laberge: Je suis consentant.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que la commission est
d'accord?
M. Lalonde: Oui, sûrement!
Le Président (M. Dussault): Alors le député
de Jeanne-Mance, M. Laberge, devient le rapporteur de cette commission. Je
m'excuse de vous faire attendre.
Projet de loi no 232
II s'agit donc, en premier lieu, du projet de loi no 232, Loi concernant
la Société coopérative agricole du canton de Granby. Les
requérants se sont présentés. Il s'agit de Me Georges
Robic et de M. André Gauthier. Je demande aux requérants, au
départ, de nous expliquer brièvement le sens de leur
requête.
M. Robic (Georges): M. le Président, Mme le ministre des
Institutions financières, MM. les députés, vous connaissez
tous la Coopérative agrigole de Granby. Cette notoriété,
alliée à une excellente réputation, résulte
incontestablement de la qualité des services qu'elle rend à ses
9000 sociétaires actionnaires producteurs agricoles et de l'excellence
des produits alimentaires dont elle alimente le marché
québécois et étranger.
Au début de sa fondation, le but de la Coopérative
agricole de Granby était d'organiser, uniformiser et rationaliser
l'entreposage, la distri-
bution et la vente des produits laitiers des agriculteurs de la
région de Granby. Loin de trahir cette vocation, la coopérative
s'est appliquée au contraire à développer un secteur
complémentaire, soit celui de la fabrication de produits alimentaires.
Elle est devenue, depuis l'acquisition des intérêts de sa
principale filiale, Québec Lait, l'un des plus importants fabricants et
distributeurs de produits laitiers en Amérique du Nord. Son
marché dépasse maintenant largement les frontières du
Québec. Pour cette raison, la Coopérative agricole de Granby
souhaite se donner une image qui reflète bien son dynamisme. Ce
changement de nom, proposé par le présent projet de loi, vise
à lui donner une identification commerciale originale et distinctive,
c'est-à-dire un nom ayant une connotation moins régionale. Le nom
proposé est Agropur, Coopérative agro-alimentaire. Agro, pour
agriculture ou produits agricoles; pur, pour indiquer simplement la
pureté de ses produits laitiers naturels; coopérative, indiquant
évidemment son statut juridique corporatif exact et agro-alimentaire,
parce qu'elle fabrique des produits alimentaires à partir de produits
agricoles.
En outre, pour votre information, il est opportun de préciser que
ce nouveau nom qui vous est proposé a été conçu et
fait partie d'un vaste programme de promotion des activités commerciales
de la Coopérative agricole de Granby. Dans cet esprit, elle
désire s'associer clairement et d'une manière plus
évidente à sa principale filiale, Québec Lait. L'on
constate en effet actuellement que, sur le marché
québécois, on a souvent l'impression que la Coopérative
agricole de Granby est la propriété de la compagnie Québec
Lait, alors que c'est le contraire. Québec Lait a un chiffre d'affaires
d'environ $80 millions par année, alors que la Coopérative
agricole dépasse le chiffre d'affaires de $250 millions. Québec
Lait est une filiale de la Coopérative agricole de Granby et la
coopérative souhaite que son image reflète cette
réalité.
Afin de mieux illustrer cette intention, je vous invite à
examiner une brochure qui a été préparée à
votre intention. Malheureusement, elle n'existe qu'en un seul exemplaire. Je
m'excuse. Je souhaite simplement la faire circuler pour vous donner une
idée approximative de ce que la coopérative a l'intention de
faire.
Elle a tout simplement l'intention, outre l'utilisation de son nom
proposé, "Agropur, Coopérative agro-alimentaire", d'utiliser la
marque de commerce Agropur, en association avec un sigle et des couleurs qui
ressemblent et qui sont, en fait, presque identiques à celles
utilisées actuellement par la compagnie Québec Lait. Ceci va
montrer publiquement et d'une manière évidente son association
avec Québec Lait et également les principales filiale
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. Est-ce que
des membres de la commission ont des remarques préliminaires à
faire?
M. le député de Drummond.
M. Clair: M. le Président, quant à
l'opportunité de changer le nom de la Société
coopérative agricole du canton de Granby, je suis convaincu que la
coopérative a consulté ses membres et c'est sa décision.
Je pense qu'une question de nom concerne d'abord et avant tout la
société coopérative elle-même, de sorte que, de
notre côté ici, quant au changement de nom, je vous dis tout de
suite que nous n'avons pas d'objection. Quant aux conséquences du
changement de nom, conséquences juridiques, ce qui peut être plus
préoccupant, si on veut, il y a un papillon qui circule
déjà, je pense, qui propose d'ajouter un article avant l'article
3, renuméroté 4, l'article suivant. Je le lis, puisque je pense
que c'est...
Le Président (M. Dussault): Je dois arrêter, M. le
député. C'est que nous en sommes au niveau des remarques
préliminaires.
M. Clair: Au niveau des remarques préliminaires, toujours;
dans ce cas-là, je vais le formuler autrement.
M. le Président, la seule chose dont on veut s'assurer, au niveau
des remarques préliminaires, c'est que les conséquences
juridiques du changement de nom ne causeront préjudice à
personne. On sait que, dans la loi sur les pouvoirs spéciaux de
certaines corporations, il est prévu, à l'article 9, qu'aucun
changement de nom ainsi fait, en vertu de la loi citée, n'apporte de
modification aux droits et obligations de la compagnie ou corporation. Alors,
notre seule préoccupation, sans dire qu'il va y avoir un amendement,
c'est de s'assurer qu'effectivement, il n'y a aucun changement quant aux droits
et obligations par le fait du changement de nom.
Le Président (M. Dussault): D'accord, alors nous
reviendrons sur le fond à partir du moment où j'aurai
appelé l'article 1.
Y a-t-il d'autres remarques préliminaires?
M. Saint-Germain: Je n'ai pas de remarque à faire, sinon
de souhaiter que la coopérative...
M. Verreault: ... les membres de la commission parlementaire, du
côté ministériel, pour être d'accord sur le principe
du fait que la coopérative change de nom. J'en ai parlé avec Mme
le ministre, j'en ai parlé également avec le ministre de
l'Agriculture. Il reste simplement à étudier le projet de loi
article par article.
Je vous avais promis tout à l'heure, M. le Président, que
ce serait très bref, alors, si vous le voulez, on peut procéder
immédiatement.
Le Président (M. Dussault): D'accord. J'appelle l'article
1.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je voudrais simplement savoir de Me Robic quelles
sont les façons prévues par la
Loi des sociétés et coopératives agricoles pour
changer le nom d'une coopérative, les possibilités, s'il y en a
plusieurs.
M. Robic: Je peux vous dire brièvement que l'on nous a
demandé de passer par l'intermédiaire d'une loi
spéciale.
A mon avis enfin, c'est l'avis que j'ai exprimé au
ministre des Institutions financières, par lettre datée du 12
avril dernier en vertu de l'article 8 de la Loi sur les
sociétés et coopératives agricoles, le ministre des
Institutions financières avait le pouvoir et a toujours le pouvoir de
changer le nom d'une société coopérative agricole, sans
avoir la nécessité de passer par une loi spéciale.
Cependant, eu égard au fait que la Coopérative agricole de
Granby avait déjà reçu un nom exceptionnellement
différent de celui des autres sociétés coopératives
agricoles et ce, par loi spéciale en 1951, on avait convenu que le nom
de la coopérative serait Coopérative agricole du canton de Granby
et, dans une forme abrégée, Coopérative agricole de
Granby.
M. Lalonde: Etant donné que ça avait
déjà été donné par loi spéciale, vous
pensez que c'est bien...
M. Robic: L'avis que le ministère des Institutions
financières a émis, c'est qu'il fallait passer par une loi
spéciale.
M. Lalonde: Je vous remercie de votre réponse. L'article 1
est adopté.
M. Robic: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 1 est adopté;
j'appelle l'article 2.
M. Lalonde: Qu'est-ce que dit l'article 1 du chapitre 126 des
lois de 1950-1951 ? C'est le nom?
M. Robic: C'est le nom uniquement. M. Lalonde:
Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 2 est adopté.
J'appelle l'article 3. Tout d'abord, on m'a dit que l'on devait insérer
un article entre les articles 2 et 3.
Une Voix: ... proposé par le député de
Shefford.
M. Verreault: Je pourrais poser la question directement au
procureur de la coopérative s'il est d'accord avec cet amendement. Je ne
crois pas que...
M. Robic: La coopérative n'a évidemment aucune
objection à cet amendement. Il est normal que son changement de nom ne
modifie en rien ses obligations passées.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: J'aimerais savoir qui propose cet amendement. On l'a
vu circuler, je sais que le député de Shefford est parrain du
projet de loi. Est-ce que ce ne serait pas une suggestion d'un légiste
pour donner un peu plus de sécurité à...
M. Clair: Oui, c'est justement, mais sur le plan de la technique
législative, qui doit proposer l'amendement? Est-ce le parrain du projet
de loi? Je pense que oui.
Cela vient du ministère.
M. Lalonde: C'est du ministère. Ce sont les
légistes qui pensent que c'est plus sécuritaire, plus sûr,
d'avoir cet amendement.
Mme Payette: Prudent.
M. Clair: Trop fort ne casse pas, comme dit souvent le
député.
M. Lalonde: Merci au ministère.
M. Verreault: M. le Président, je propose
l'amendement.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Je reçois
l'amendement de M. le député de Shefford qui dit ceci:
"Insérer avant l'article 3, renuméroté 4, l'article
suivant: 3. Ce changement de nom n'apporte pas de modifications aux droits ou
obligations de la Société coopérative agricole du canton
de Granby, et les procédures qui auraient pu être
commencées ou continuées par ou contre ladite coopérative
sous son premier nom ou sous son nom abrégé, peuvent l'être
par ou contre elle sous son nouveau nom." Est-ce que cet amendement est
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 3 devenu 4.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. L'article 3
devenu 4 est adopté. Est-ce que le projet de loi no 232 est
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté.
Une Voix: Tel qu'amendé.
M. Verreault: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Tel qu'amendé, c'est
vrai, M. le député.
M. Robic: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, Me Robic.
M. Robic: Je m'excuse, j'aimerais faire une demande
spéciale. M. Verreault sans doute pourra également vous en
parler. Il y a une réunion des membres de la coopérative le 13
juin prochain. Il serait important, il serait opportun qu'à l'occasion
de cette réunion on puisse annoncer le changement de nom de la
coopérative et ensuite pouvoir convoquer une conférence de presse
dix jours plus tard, avant la période des vacances.
Mme Payette: M. le Président, je pense que je peux
répondre aux intéressés que nous ferons tout ce qui est
humainement possible pour répondre à leur désir.
M. Robic: Merci.
Le Président (M. Dussault): Je remercie les
requérants de la société qu'on appelle encore la
Société coopérative agricole du canton de Granby.
Projet de loi no 213
J'appelle maintenant les représentants, les requérants
concernant le projet de loi no 213, Loi concernant la compagnie Centre de
rénovation La Tuque Inc. (12 heures)
Je pense que nous avons devant nous Me Jacques-J. Lévesque. Me
Lévesque, je vous demande brièvement de nous indiquer le sens de
votre requête.
M. Lévesque (Jacques-J.): M. le Président, je
voudrais d'abord excuser M. Trahan, qui ne s'est pas présenté ce
matin en raison de son état de santé. La requête de M.
Trahan vise spécifiquement à faire reconnaître
l'incorporation du Centre de rénovation La Tuque Inc., faite au mois de
novembre 1977, à compter du 13 août 1969, puisque M. Trahan a
effectivement opéré et agi, du 13 août 1969 jusqu'à
ce jour, sous le nom de Centre de rénovation La Tuque Inc. Lorsque M.
Trahan a commencé ses opérations en 1969, il avait requis les
services d'un conseiller juridique qui avait mandat de voir à
l'incorporation de cette entreprise.
Malgré les rapports ou malgré les informations que ce
conseiller donnait à M. Trahan, on s'est rendu compte qu'aucune demande
d'incorporation n'avait été faite auprès du ministre des
Institutions financières et que le Centre de rénovation La Tuque
n'avait jamais légalement existé. Il y a donc eu, au mois de
novembre 1977, des lettres patentes qui ont été émises
à la suite d'une requête en incorporation. Le but du projet de loi
no 213 est de préciser ou de clarifier la situation de cette compagnie
à compter de 1969, puisqu'elle a agi de fait, et aussi en droit, sous ce
nom, de cette façon, face au public.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie, y a-t-il des
remarques préliminaires? M. le député de Drummond, ensuite
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Clair: M. le Président, de notre côté, on
a procédé à l'examen du projet de loi et on n'a pas
d'objection à son adoption, en principe.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce que le procureur qui avait cette demande en
1969 pratique encore?
M. Blank: Ce n'est pas un avocat, c'est un notaire.
M. Lévesque (Jacques-J.): Effectivement, il pratique
encore.
M. Blank: C'est un notaire, une personne qui n'a pas passé
l'examen du Barreau.
M. Clair: Cela rassure le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Mon garçon doit décider l'an prochain
s'il doit faire un avocat ou un notaire.
Le Président (M. Dussault): S'il n'y a pas d'autres
remarques...
M. Lalonde: ...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Saint-Germain: Nous espérons que M. Trahan sera mieux
servi par son avocat que par son notaire. Personnellement, je n'ai pas de
question, puisque ce projet de loi va faire que tout va rentrer dans l'ordre.
Je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
M. Lalonde: Est-ce que vous avez examiné les
conséquences juridiques de cet acte, au niveau des créanciers, au
niveau des personnes qui auraient des réclamations contre l'entreprise
non incorporée avant, ou celle...
M. Lévesque (Jacques-J.): Effectivement, nous avons
d'ailleurs déposé auprès du ministre des Institutions
financières tous les bilans et les états financiers de M. Trahan,
de 1969 jusqu'à ce jour, et on doit dire qu'il n'y a absolument aucun
créancier antérieur qui pourrait être lésé
par l'adoption de ce projet de loi.
Il s'agit d'une entreprise dont la situation financière est saine
et qui fonctionne bien. Au niveau des actionnaires, M. Trahan détient la
plupart des actions, les deux autres actionnaires n'ayant d'actions que de
qualification.
Face aux tiers, ceux-ci ne subiraient aucun préjudice si le
projet de loi était adopté.
M. Blank: Mais qui en souffrirait préjudice, si cette loi
n'était pas adoptée?
M. Lévesque (Jacques-J.): M. Trahan lui-même
pourrait...
M. Blank: Mais est-ce qu'il n'y a pas une action en dommages
contre un notaire, s'il souffre d'un préjudice?
M. Lévesque (Jacques-J.): Evidemment, l'action en dommages
contre le notaire est envisagée et probablement qu'elle sera
instituée. Simplement au niveau des incidences fiscales, est-ce que l'on
devra imputer à ce notaire toutes les conséquences
qu'amènerait le rejet du projet de loi? Je vous le soumets, dans la
logique juridique de la situation de M. Trahan, et de la façon dont son
commerce a été exploité, la solution ou le remède
qu'on demande est celui qui devrait être adopté.
M. Blank: Mais je pense, Mme le ministre, M. le Président,
qu'avec une loi semblable, on peut créer un précédent
très dangereux. On retourne en arrière et on crée une
corporation qui n'a jamais existé. Une des bases que j'ai apprise ici,
à l'Assemblée nationale je suis membre de la commission
des projets de loi privés depuis 1960 est que l'un des
critères d'un projet de loi, c'est que, toujours, si on ne peut pas le
régler devant les tribunaux, s'il n'y a pas un autre moyen de le
régler... Ici, il semble que le seul problème, c'est l'aspect
financier pour M. Trahan ou le notaire, parce qu'il y a une affaire de
fiscalité qui entre en jeu. C'est la raison principale de ce projet de
loi. C'est une question d'argent qui peut se régler par une action
devant le tribunal ou par d'autres moyens. Ce n'est pas nécessaire de
créer un précédent que je trouve très dangereux en
disant que, depuis telle date, la compagnie est incorporée alors qu'en
fait, elle ne l'était pas.
M. Lévesque (Jacques-J.): Là, évidemment,
vous considérez simplement l'aspect financier de la situation de M.
Trahan. Mais il reste aussi le fait qu'il y a des institutions ou d'autres
corporations qui ont transigé, qui transigent encore et qui sont
liées par contrat depuis quatre ou cinq ans avec le Centre de
rénovation La Tuque Inc. Il y a, par exemple, des institutions
financières qui ont pu consentir des prêts hypothécaires.
On peut ramener ça fondamentalement à une question
financière, parce que et je le comprends bien une
corporation comme celle-là visa à faire des profits.
Mais je ne pense pas que l'on doive envisager des recours devant une
cour qui nous dirait que quelqu'un s'est trompé et qu'il devra
rembourser toutes les conséquences de son geste.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Si vous me le permettez, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys, étant donné que
nous sommes sur le fond, je vais appeler l'article 1 d'abord. Je vous donne la
parole, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, si j'ai bien compris, M.
Trahan faisait affaires depuis 1969 sous le nom de Centre de rénovation
La Tuque Inc. Son notaire lui a dit que la compagnie était
incorporée, de ne pas s'inquiéter. Il s'est aperçu, autour
des années 1977, que ce n'était pas vrai, la compagnie
n'était pas incorporée. Là, il fait faire une
incorporation et vous demandez que cette incorporation de 1977 soit
considérée comme ayant été faite en 1969.
M. Lévesque (Jacques-J.): C'est-à-dire qu'on...
M. Lalonde: En fait, c'est ça. La compagnie,
constituée par lettres patentes, à l'article no 1 que vous venez
d'appeler, M. le Président, le 18 novembre 1977, en vertu de la
première partie de la Loi des compagnies, est censée avoir
été constituée le 13 août 1969. Donc, est-ce que
vous êtes conscient que la conséquence de... Mais avant de vous
poser la question, je vais vous demander si vous êtes d'accord avec la
proposition suivante: Depuis 1969 jusqu'en 1977, n'ayant pas eu
d'incorporation, M. Trahan faisait affaires en son nom, c'est-à-dire
sous le nom de Centre de rénovation La Tuque Inc., mais il était
personnellement responsable des dettes de toute l'entreprise. C'était
comme s'il avait agi comme une compagnie non incorporée, en son nom
personnel. On est d'accord avec ça. Si on adopte cette loi actuellement,
incorporant la compagnie rétroactivement à 1969, est-ce que les
créanciers ne perdront pas les droits qu'ils pourraient avoir contre M.
Trahan personnellement? Donc, vous changez le caractère des relations
juridiques entre les personnes, le caractère des relations qui sont
déterminées par le Code civil et qui doivent être
décidées par des cours. J'en reviens un petit peu aux propos du
député de Saint-Louis tantôt. Il me semble que, non
seulement il pourrait y avoir un recours contre le notaire je ne le sais
pas, moi; c'est une question à examiner avec les avocats mais il
y a une possibilité, parce que c'est essentiellement un des
éléments que vous invoquez. M. Trahan aurait été
trompé. S'il y a eu tromperie, il doit avoir une responsabilité
correspondante.
Donc, non seulement, il y a possibilité d'action contre le
notaire, mais vous vous trouvez ou nous nous trouverions à enlever des
droits à un tas de gens qu'on ne connaît pas, qui n'existent
peut-être pas, mais qui peut-être existent aussi, contre M. Trahan,
parce qu'il a agi personnellement jusqu'en 1977.
M. Lévesque (Jacques-J.): Evidemment, c'est quand
même une hypothèse, mais je pense que les bilans et les
états financiers qui ont été déposés
auprès du ministère des Institutions financières sont
assez clairs à ce sujet.
M. Lalonde: Excusez-moi, je veux vous interrompre
là-dessus. Cela fait deux fois que vous parlez des états
financiers. Je regrette, mais nous ne pouvons pas en tenir compte. A la
commission
parlementaire, on n'est pas en possession des états financiers.
Ce n'est pas un élément qui est dans la loi non plus.
M. Lévesque (Jacques-J.): Selon la situation juridique de
M. Trahan, face aux tiers, il agissait comme si son entreprise avait
été incorporée. C'est sûr que depuis 1969 on
est maintenant en 1979, on a une incorporation qui date du 18 septembre 1977
s'il y avait eu des problèmes majeurs, relativement à
certains tiers qui faisaient affaire avec M. Trahan, probablement que ces tiers
qui auraient eu des recours contre M. Trahan personnellement, puisque sa
compagnie n'existait pas légalement, auraient agi et auraient
réclamé de M. Trahan personnellement ce qu'ils croyaient leur
être dû; mais, dans les faits, cela ne s'est pas passé.
M. Lalonde: Je veux poursuivre simplement. Vous êtes
d'accord avec ma proposition, à savoir que M. Trahan est personnellement
responsable jusqu'en 1977 des opérations de Centre de rénovation
La Tuque Inc.
M. Lévesque (Jacques-J.): Si on tient compte de la
situation actuelle, je pense que c'est clair qu'un individu qui aurait un
recours à prétendre contre le Centre de rénovation avant
le 18 novembre 1977, exercerait son recours contre M. Trahan.
M. Lalonde: Bon. Est-ce que vous êtes d'accord avec la
deuxième proposition, savoir que si on adopte cette loi, ces recours
vont disparaître? Parce que, d'après la loi, la compagnie sera
censée avoir été incorporée en 1969.
M. Lévesque (Jacques-J.): Je vous suis jusque-là,
sauf qu'il s'agit encore d'une situation hypothétique, parce que la
santé financière du Centre de rénovation La Tuque est
bonne. Le recours ou le préjudice que pourrait subir cet individu de
poursuivre le Centre de rénovation plutôt que M. Trahan ne
s'applique pas.
M. Lalonde: On ne peut pas changer...
M. Blank: Vous avez mentionné dans votre préambule,
entre la période de 1969 et 1977, il y avait des prêts
hypothécaires et des prêts banquiers. Ils existent encore ces
prêts. Cela va changer le statut juridique de ces prêts.
M. Lévesque (Jacques-J.): Les prêts qui ont
été faits ont été consentis au nom du Centre de
rénovation La Tuque Inc.
M. Blank: Oui. A cette époque, ils existent encore. Cela
veut dire que maintenant, M. Trahan n'est plus responsable personnellement.
M. Lévesque (Jacques-J.): Cela veut dire que la
société prêteuse reconnaissait la situation du Centre de
rénovation La Tuque Inc., comme étant une compagnie et que cette
société prêteuse a ac- cepté de transiger avec le
Centre de rénovation La Tuque Inc., et que sa situation ne changerait
pas du tout si le projet de loi était adopté.
M. Lalonde: Vous voulez nous dire que vous étiez d'accord
que M. Trahan était personnellement responsable des opérations
avant 1977. Même si les créanciers ou les fournisseurs, les
banquiers étaient sous l'impression eux aussi qu'ils transigeaient avec
une compagnie, Centre de rénovation La Tuque Inc., étant
donné que la réalité était autre, et que quand ils
se sont aperçus... C'est public, on ne peut plus actuellement, mais
enfin... A un moment donné, quelqu'un a pu apprendre qu'elle
n'était pas incorporée. Cela est sorti. Quelqu'un a dit à
M. Trahan: Ce n'est pas vrai, vous n'êtes pas incorporé. C'est
pour cela qu'il y a eu une incorporation en 1977. Si vous êtes logique
avec vous-même, vous devez reconnaître que la loi va changer cette
relation juridique entre fournisseurs, banquiers, etc., et
rétroactivement à 1969, et qu'en adoptant cette loi, on se
trouverait à intervenir dans les relations juridiques qui sont
régies par le Code civil simplement et qui doivent être
déterminées par les cours. Malgré vos affirmations que je
crois je ne mets pas en doute la santé financière de
l'entreprise, ni la capacité de M. Trahan de payer ses dettes, ce n'est
pas cela je dis que ce n'est pas le rôle d'une commission
parlementaire ni celui du législateur d'intervenir là-dedans. En
ce qui nous concerne, je ne suis pas d'accord avec ce projet de loi.
M. Lévesque (Jacques-J.): Si vous permettez, la situation
juridique que vous consacreriez en adoptant ce projet de loi, ne viserait
qu'à concrétiser une situation de fait qui est vécue entre
les parties et qui a fait l'affaire de tout le monde, finalement. (12 h 15)
Le Président (M. Dussault): J'ai sur ma liste le
député de Saint-Hyacinthe, le député de
Jacques-Cartier et le député de Drummond.
M. Cordeau: De quelle façon M. Trahan s'est-il rendu
compte que sa compagnie n'était pas incorporée?
M. Lévesque (Jacques-J.): Le ministère des
institutions financières lui a demandé, à la fin de 1976
c'était la première fois que ça se posait
une copie de ses lettres patentes, puisque M. Trahan faisait évidemment
des déclarations d'impôt personnelles et que son entreprise en
faisait aussi. Le ministre du Revenu lui a demandé de déposer une
copie de ses lettres patentes et il n'a pu le faire.
M. Cordeau: Lorsqu'il faisait des transactions soit avec les
banques ou les compagnies prêteuses, aucune de ces compagnies n'avait
exigé de M. Trahan ses lettres patentes?
M. Lévesque (Jacques-J.): De la façon dont on
procédait, c'était évidemment dans le milieu où
M. Trahan fait affaires, la région de La Tuque, dans un milieu
quand même assez restreint et tout ce qu'on demandait, c'étaient
des propositions secondées en bonne et due forme. A ce moment-là,
lorsque M. Trahan en avait besoin, il le demandait à son conseiller qui,
lui, les fournissait.
M. Lalonde: Son certificat d'actions, est-ce que quelqu'un lui a
donné, non?
M. Lévesque (Jacques-J.): Je n'en ai jamais vu.
M. Lalonde: M. Trahan n'était pas trop inquiet non plus.
Il n'avait jamais vu ses certificats d'actions?
M. Lévesque (Jacques-J.): M. Trahan faisait confiance
à son conseiller et je pense qu'on ne peut pas l'en blâmer, sauf
que, maintenant, il se retrouve dans la situation qu'on connaît. C'est la
confiance qu'il avait en son conseiller qui a créé la
situation.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Est-ce qu'il y a eu un livre de minutes de
tenu, en regard de l'administration de cette compagnie?
M. Lévesque (Jacques-J.): Le conseiller en question a
toujours fait les représentations à M. Trahan et, d'ailleurs, il
y a eu des documents de signés selon lesquels il y avait un livre de
minutes et un sceau aussi, mais ce livre de minutes, on n'a jamais
été capable de le récupérer.
M. Saint-Germain: Quels seraient les inconvénients pour M.
Trahan si la loi n'était pas rétroactive?
M. Lévesque (Jacques-J.): Pour vous donner un exemple bien
précis, celui de son imposition fiscale.
M. Saint-Germain: Ah!
M. Lévesque (Jacques-J.): Depuis 1969.
M. Blank: Voulez-vous qu'on légifère contre
nous-mêmes?
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Drummond et adjoint parlementaire.
M. Clair: M. le Président, on sait tous que lorsqu'on
étudie des projets de loi privés, ce n'est pas le gouvernement
qui défend un projet de loi.
M. Lalonde: Non, c'est pour ça que c'est un projet de loi
privé.
M. Clair: On est, en quelque sorte, dans une situation où
on essaie de corriger, de rendre une certaine justice aux gens. On n'est pas
une cour de justice, mais pas loin. Dans ce sens-là, on essaie
d'arranger des problèmes qui, autrement, risquent de ne pas trouver de
solution.
Je voudrais simplement donner quelques indications. Tantôt, j'ai
dit que, de notre côté, au ministère, il n'y avait pas
d'objection à l'adoption de ce projet de loi, même si on est
conscient et qu'on espère que ce notaire n'a pas laissé 48
compagnies dans cette situation. On pense qu'au niveau de la commission, on
doit juger les cas un par un et sans créer de précédent
nécessairement. Mais je voudrais indiquer au député de
Marguerite-Bourgeoys quelques points qui ont d'ailleurs été
soulevés par l'avocat.
Premièrement, l'une des raisons qui nous incitent à
être favorables à l'adoption du projet de loi, c'est
qu'effectivement, aux Institutions financières, les états
financiers, les bilans, etc., l'actif, le passif et tout ce que vous voulez du
Centre de rénovation ont été scrutés de très
près. Il semble que ce soit une corporation qui soit en très
bonne santé financière et, de ce côté-là, on
pense qu'il n'y a pas de préjudice qui puisse être causé
aux tiers par le changement qu'on y apporterait.
Deuxièmement, si on regarde l'intérêt même des
tiers, à supposer que quelqu'un ait un recours à exercer... A
supposer qu'on n'adopte pas le projet de loi, la compagnie est formée
depuis le 18 novembre 1977; si quelqu'un exerce un recours d'avant le 18
novembre 1977, il risque que ce ne soit pas dans son propre
intérêt d'avoir ce tiers, d'avoir à distinguer quels biens
sont les biens de la compagnie et lesquels sont personnels, puisque la
compagnie fonctionne quand même depuis deux ans. Finalement, compte tenu
de la solvabilité de la compagnie, on peut penser que ça ne cause
pas préjudice et, qu'au contraire, ça peut faciliter la
situation.
D'autre part, ce n'est pas un argument comme je le dis, c'est
pour expliquer, parce qu'on n'a pas l'intention, nous chaque parti prend
ses positions ici de faire une guerre pour l'adoption de ce projet de
loi.
Une autre dimension, c'est le fait qu'à l'égard des tiers,
finalement, comme le dit le procureur, le Centre de rénovation Inc.
s'est toujours comporté comme une compagnie, que ce soit au niveau
fiscal, que ce soit au niveau de ses relations avec ses fournisseurs, de ses
prêteurs, avec tout le monde, il a été connu comme un
organisme incorporé. De bonne foi, étant solvable, il a fait
affaires en se croyant constitué en corporation, et je pense que,
même pour l'intérêt des tiers, le fait de ne pas adopter ce
projet de loi risque de causer un préjudice sérieux à M.
Trahan et que, compte tenu de la santé financière apparente de
Centre de rénovation Inc., ça ne risque pas de causer de
préjudice, ça ne ferait que clarifier une situation, puisque la
corporation, de facto, semble-t-il, existait. Peut-être même qu'un
tribunal, je n'en fais pas l'affirmation en vertu d'une certaine
jurisprudence, considérerait que la compagnie existait de fait.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: II ne faut pas en faire une cause de Cour
suprême, mais il faut reconnaître que la commission parlementaire
n'est pas un tribunal. D'ailleurs, elle ne connaît pas le dossier, sauf
le projet de loi.
La capacité de payer de la compagnie, actuellement, sa
santé financière, on disait tantôt qu'on ne la
connaît pas, que ce n'est pas un fait pertinent devant cette commission.
Je le répète, tout en regrettant que d'autres
députés en ont eu connaissance et en font état, comme le
député de Drummond, qui dit que le ministère a vu les
états financiers et est parfaitement satisfait de la capacité de
payer.
En ce qui me concerne, ce n'est pas un fait pertinent. C'est au niveau
des principes que, je pense, il faut s'en tenir. Je ne connais pas la
santé financière; est-ce que vous voudriez qu'on s'en aille et
que vous décidiez ça tout seuls? A ce moment, ce serait un acte
de gouvernement, ce ne serait pas un acte de législateur.
Je pense qu'on ne peut pas invoquer les états financiers qui ne
sont pas déposés devant la commission, qu'on n'a pas vus;
d'ailleurs, ce n'est pas pertinent. Même si la compagnie était
milliardaire, il faut...
M. Clair: Vous posez la question en droit, là.
M. Lalonde: II faut se poser la question en droit: Nous, on a un
travail à faire, on est élu pour le faire et on est
délégué par l'Assemblée nationale pour le faire.
C'est quoi? Il faut intervenir le moins possible, quand il y a d'autres
remèdes. C'est un critère. Quand il y a d'autres remèdes
qui sont capables de régler le problème, même si c'est
complexe, par les lois ordinaires, on n'intervient pas. Le législateur
ne doit pas intervenir à ce moment-là. On a des cas de testaments
qui sont absolument inextricables, où les cours ne peuvent absolument
rien faire, à ce moment, le législateur, par projet de loi
privé, intervient. Dans ce cas-ci, ça m'apparaît que... On
réglerait le problème! Je comprends qu'on réglerait le
problème. Je comprends que M. Trahan a des problèmes fiscaux,
parce qu'il a été trompé, mais il y a des
réclamations en dommages-intérêts correspondant à
ces problèmes. A moins qu'une cour ait décidé qu'il n'y a
absolument pas moyen... S'il n'a même pas essayé d'aller en cour,
il me semble qu'il n'a pas affaire à venir ici avant, il faut qu'il
aille en cour pour tenter de... Il s'est fait tromper; si toutes les victimes
je ne dis pas qu'il ait été volé, fraudé,
etc., c'est possible que ce soit simplement de la négligence, je ne veux
pas présumer de la responsabilité du notaire en question qu'on
n'a d'ailleurs pas nommé ici, que je ne veux pas connaître
par analogie, si toutes les victimes de fraude...
Une Voix: Des avocats ou des notaires?
M. Lalonde: Des avocats et des notaires! Et d'autres personnes
aussi, des fraudes générales Par exemple, j'ai une
électrice, dans mon comté, qui veut récupérer. J'ai
soulevé la question à la commission parlementaire de la justice,
je pense que le député de Drummond était là, c'est
au sujet de la Loi d'indemnisation des victimes d'actes criminels: "Ne
répare pas les dommages des vols et des fraudes."
Pourtant, il y a des personnes qui ont un petit pécule d'à
peine quelques milliers de dollars à la fin de leur vie, après
avoir travaillé pendant 35 ans, et ils se font frauder. Ils pourraient
venir ici comme vous et dire: Ecoutez, mon client s'est fait avoir. Il en
souffre des préjudices épouvantables; alors, s'il vous
plaît, faites une loi pour faire en sorte que... Ce n'est pas notre
rôle. Le résultat de cette loi-là, c'est que M. Trahan
n'est pas responsable des dettes du Centre de rénovation de La Tuque
Inc., depuis 1969 à 1977. Etant donné que M. Trahan n'a plus de
préjudice, le notaire pourra dire comme défense, dans une action
en cour: Ecoutez, il n'y a pas de préjudice, il y a eu une loi pour
remplacer tous ces problèmes-là; donc, l'incurie, la
négligence, sinon la fraude du notaire, on va les laver en même
temps.
C'est ça, le résultat de la loi; c'est pour ça, M.
le Président, que je demande aux députés
ministériels d'en prendre bien conscience. Ce n'est pas un acte de
gouvernement, ce n'est pas une question de solidarité
ministérielle et d'appuyer le gouvernement. Chacun de nous doit prendre
sa décision comme législateur. Il y a des choses qu'on ne
connaît pas. Je ne pense pas que les autres députés aient
vu des états financiers que le ministère a vus. Même si ce
n'est pas pertinent, ceux qui les ont vus sont peut-être
impressionnés par cette affaire-là, mais nous, nous ne le sommes
pas. C'est pour ça que je demande aux autres députés de
faire attention. On ne joue pas l'avenir du Parti québécois, ni
du Parti libéral, ni du gouvernement... Ce n'est pas une question de
pouvoir.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le
député de Marguerite-Bourgeoys s'attend à une
réponse de Me Lévesque?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Dussault): Me Lévesque.
M. Lévesque (Jacques-J.): Ce qui me surprend et
m'étonne un peu, M. le député, c'est que vous n'acceptez
pas, d'une part, les hypothèses qu'on vous suggère quant à
la situation financière bonne et saine de cette entreprise-là et
que, d'autre part, vous faites vôtres des hypothèses qui seraient
celles des tiers, quant à leur possibilité de recours contre M.
Trahan personnellement.
D'autre part, vous semblez nous suggérer de réclamer des
dommages, des indemnités aux
responsables de cette situation de fait et vous nous dirigez vers cela.
Lorsque le législateur, à quelque niveau qu'il soit c'est
mon point de vue légifère, il essaie d'apporter une
solution juridique à des situations de fait et applique ses normes de
droit à des situations de fait. La situation de fait qui vous est
soumise, c'est que M. Trahan, le Centre de rénovation La Tuque Inc. a
fonctionné depuis novembre 1969. Je pense que ce projet de loi n'a pour
but que de concrétiser cet état de fait, comme vous pourriez le
faire dans tous les domaines. Quant aux dommages, M. le député,
je vous le dis humblement, lorsque, ce matin, vous demandiez au gouvernement de
prendre position dans le milieu hospitalier, vous pourriez peut-être
suggérer aux patients qui en souffrent de réclamer des
dommages-intérêts aux personnes concernées.
M. Blank: C'est fort possible.
M. Lalonde: C'est fort possible. Si le gouvernement ne prend pas
ses responsabilités, il y a peut-être aussi des actions en
dommages-intérêts.
M. Blank: II y a une action à Saint-Jérôme
par des étudiants contre des professeurs. Une action de...
M. Clair: M. le Président, on s'éloigne...
M. Lalonde: Je vais poser des questions. Vous dites que le
rôle ici et c'est pour ça que vous êtes ici
c'est pour appliquer la loi. Cela se rapproche un peu des propos du
député de Drummond. Appliquer la loi à une situation de
fait, c'est le rôle d'une cour. Si c'est notre rôle ici
d'être une cour, à ce moment-là, je vais vous dire, Me
Lévesque: Faites une preuve. Et on n'a pas de preuve. Tout ce qu'on a,
c'est ça et une demi-heure de présentation. Ce n'est pas notre
rôle de trancher dans les faits, ce qu'on croit, ce qu'ils sont et de
dire: Etant donné la situation de droit, voici qui est responsable de
quoi. Ce n'est pas notre rôle à nous.
Le Président (M. Dussault): J'ai sur ma liste M. le
député de Saint-Hyacinthe...
M. Lalonde: Je n'ai pas terminé encore. Ensuite, vous me
posez la question: Est-ce que je suis logique quand je dis que je ne veux pas
tenir compte des états financiers, mais que, d'autre part, je
m'inquiète de la situation juridique entre les tiers et M. Trahan? Etant
donné qu'on n'est pas ici pour examiner et mesurer des faits et
appliquer le droit à ces faits, comme une cour devrait le faire, on doit
s'en tenir strictement au niveau des principes. Et en principe, je suis
convaincu que la conséquence de la loi, c'est de changer les relations
juridiques qu'il y aurait entre un tas de gens, parce que vous dites qu'il a
fait affaires depuis 1969. Il y a sûrement eu des relations juridiques
entre plusieurs personnes. Cela va avoir comme résultat de changer les
relations juridiques, les rapports juridiques entre ces personnes-là et
M. Trahan personnellement, puisqu'il ne sera plus responsable
rétroactivement de toutes les dettes, de toutes les activités
même des profits de cette entreprise. (12 h 30)
C'est strictement au niveau des principes que je me tiens. Si vous
pouvez me dire: Ecoutez, les bilans indiquent qu'il n'y a pas... je n'ai pas
devant moi le résultat certain. Juridiquement, on change des choses qui
ne devraient pas être changées, lorsqu'il y a d'autres recours
devant les tribunaux et il me semble qu'il y en a.
M. Lévesque (Jacques-J.): Il y a peut-être des
choses qui peuvent changer à l'avantage de ces tiers. Si le patrimoine
de cette entreprise est supérieur à celui de M. Trahan
personnellement, le recours est encore bien mieux protégé.
M. Blank: Quand la compagnie a été
incorporée en 1977, tous les biens, à ce moment-là,
appartenaient à M. Trahan. Si la compagnie les a pris, elle doit cet
argent à M. Trahan.
M. Lalonde: J'imagine que quand la société a
été incorporée en 1977, qu'il y a eu un contrat entre M.
Trahan personnellement et la société, par lequel M. Trahan a
vendu tous les actifs et a fait assumer tous les passifs de l'entreprise qui
était connue sous le même nom que la société, qui a
été payée d'une certaine façon, soit par
l'émission d'actions en partie ou en tout, soit ensuite, je ne sais pas
quel est le prix, mais ça peut être entre $1 et on ne sait pas
quoi. Donc, il a reçu, dans son patrimoine à lui,
l'équivalent. A ce moment-là, qu'est-ce qui arrive de cette
transaction si la loi est adoptée?
M. Lévesque (Jacques-J.): Pardon?
M. Lalonde: Est-ce qu'il est obligé de remettre les
actions?
M. Lévesque (Jacques-J.): Si ce projet de loi est
adopté, la situation prévaut à partir de 1969, le Centre
de rénovation La Tuque a ses actifs depuis 1969, face au tiers.
M. Lalonde: Ce que je veux dire, la transaction qui est
arrivée en 1977, vous étiez son avocat à ce
moment-là?
M. Lévesque (Jacques-J.): Oui.
M. Lalonde: Le contrat qui a été passé entre
M. Trahan et la société, ce sont deux personnalités
juridiques différentes. A ce moment-là, c'est annulé?
M. Lévesque (Jacques-J.): En 1977, lorsque M. Trahan a
incorporé, ce qu'il a fait, il a acheté des actions, comme
principal actionnaire.
M. Lalonde: Est-ce qu'il a liquidé l'ancienne
entreprise?
M. Lévesque (Jacques-J.): L'ancienne entreprise n'a pas
été liquidée et c'est ce qu'on dit dans le projet de loi.
Elle continue d'être administrée.
M. Lalonde: Elle n'était peut-être pas
incorporée, mais elle existait. Est-ce qu'elle a été
vendue à la nouvelle compagnie?
M. Lévesque (Jacques-J.): Le centre de rénovation a
pris légalement naissance, on parle de légalité, le 18
novembre 1977.
M. Lalonde: Oui, mais l'entreprise existait, il y avait des
opérations qui fonctionnaient. Cela a été continué
par la nouvelle compagnie, d'après ce que je comprends. A ce
moment-là. Il y a donc eu vente, par M. Trahan à la nouvelle
compagnie de l'entreprise qui était en fonction. Est-ce qu'il y a eu un
contrat écrit?
M. Lévesque (Jacques-J.): On a effectivement émis
des actions en contrepartie de biens ou de services qui étaient
déjà là.
M. Lalonde: Donc, cela a été vendu pour des
actions. Qu'est-ce qui arrive de ce contrat si jamais la loi est
adoptée? C'est comme si ce contrat n'avait jamais existé.
M. Lévesque (Jacques-J.): Ce contrat a existé, la
compagnie Centre de rénovation La Tuque Inc., va continuer d'exister. Ce
qui va arriver? Vous semblez nous recommander les procédures
judiciaires. D'autre part, la situation de M. Trahan va être celle qu'on
spécifiait au début, encore là que ce ne soit pas
très clair légalement, il aurait fonctionné, comme s'il
avait été sous une raison sociale.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe, ensuite, M. le député de Drummond.
M. Cordeau: Tantôt, on a fait valoir que tant et aussi
longtemps qu'il y avait des possibilités de recours en justice, de ne
pas recourir à une loi, mais si j'ai raison, je crois même que
dernièrement, même au mois de février, on a adopté
la loi 105, que des citoyens soient même allés en Cour
suprême. Nous, législateurs, sommes intervenus comme aujourd'hui
autour de cette table, pour renverser ce jugement. Nous sommes allés
plus loin que la Cour suprême. Comme législateurs, je me demande
si on ne peut pas aujourd'hui adopter un projet de loi, sur le principe
même. On peut, en légiférant, légaliser des actes
posés...
M. Lalonde: ...
M. Cordeau: Même si le citoyen va jusqu'en Cour
suprême, si la législation vientà l'encontre de jugements
de la Cour suprême, on est aussi bien de le régler avant que
ça aille jusque-là.
Une autre chose, c'est vrai que je ne suis pas légiste, mais
c'est mon raisonnement...
M. Lalonde: De père de notaire.
M. Cordeau: Pas encore. C'est une autre affaire.
Mais n'y aurait-il pas lieu d'amender la loi telle que
présentée, comme on l'a fait pour la loi 232 tantôt, en y
ajoutant un paragraphe disant que tout recours des tiers contre M. Trahan,
lorsque sa compagnie n'était pas incorporée, M. Trahan devra
personnellement être responsable.
M. Blank: Cela inclut la fiscalité aussi.
M. Cordeau: La fiscalité, si on rend cela légal, en
tout cas. On en est sorti tantôt...
Le Président (M. Dussault): Si vous le permettez, M. le
député de Saint-Louis.
M. Blank: Si vous faites cela là, cela n'atteint pas le
but de l'avocat. C'est pour des raisons fiscales qu'il veut qu'on adopte ce
projet de loi. Le fisc, c'est un des créanciers.
M. Cordeau: Moi, personnellement, je serais prêt à
adopter ce projet de loi.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Drummond.
M. Clair: M. le Président, tantôt, le
député de Marguerite-Bourgeoys a fait état que nous, de
notre côté, on avait pu être informés de choses dont
il n'avait pas été informé. La première chose que
j'aimerais dire là-dessus c'est qu'encore une fois, la commission
parlementaire n'est pas là pour adopter un projet de loi du
gouvernement, mais un projet de loi privé.
Premièrement, le but recherché et le
député de Marguerite-Bourgeoys va sûrement être
d'accord avec cela par Lionel Trahan et son procureur ne peut être
atteint dans une cour de justice. Le député de
Marguerite-Bourgeoys a dit tantôt que cela peut se régler en cour.
Le but recherché de constituer rétroactivement, en 1969, cette
corporation, cela ne peut se faire que par nous. Le tribunal ne peut pas
créer légalement, ne peut pas légiférer. C'est nous
qui avons le pouvoir de légiférer. Cela va?
M. Lalonde: D'accord. Je vous répondrai tout à
l'heure.
M. Clair: D'accord. Ce n'est pas un jeu de questions et
réponses, mais en tout cas.
M. Lalonde: Mais vous me demandez si je suis d'accord.
M. Gagnon: ...
M. Clair: Et il a manifesté qu'il était d'accord.
Premièrement, le but recherché par la loi, ils ne peuvent le
trouver ailleurs qu'ici.
Deuxièmement, quant aux informations, quant aux
vérifications auxquelles on a pu procéder, je dis qu'on n'a pas,
comme représentants ministériels, à défendre les
états financiers de la compagnie Centre de rénovation La Tuque
Inc. Le Centre de rénovation Inc. a lui-même à convaincre
les différents partis politiques représentés ici de cela.
Et cela nous apparaît être un élément pertinent que
la situation financière... Si le député de
Marguerite-Bourgeoys dit que sa formation n'est pas au courant de cela, de ce
côté-là, nous n'avons pas l'intention de nous servir de
notre majorité en commission parlementaire pour forcer l'adoption de ce
projet de loi. Je pense que c'est légitime que le député
de Marguerite-Bourgeoys veuille vérifier ces faits qui nous apparaissent
très pertinents. Cela nous apparaît pertinent de vérifier
la situation financière. Si le député n'est pas d'accord,
c'est son droit, mais cela nous apparaît pertinent.
Si le député de Marguerite-Bourgeoys persiste dans sa
position, on serait d'accord pour suspendre l'étude de ce projet de loi,
de laisser le temps aux intéressés de rencontrer les
députés de l'Opposition, de les convaincre de la situation
financière, de la salubrité de la situation financière de
la compagnie. On continue de penser, par ailleurs, que c'est un
élément important et probant pour favoriser l'adoption du projet
de loi.
D'autre part, quant aux tiers, on n'oublie pas le fait que les tiers ont
toujours considéré qu'ils faisaient affaires avec une compagnie.
Ils n'ont jamais prétendu faire affaires, ils n'ont jamais
prétendu que les garanties, que leurs assises étaient les biens
personnels de M. Trahan. Ils ont toujours prétendu faire affaires avec
le Centre de rénovation Inc. Cela nous paraît être un
élément important également qu'il faut considérer.
Mais, encore une fois, nous n'avons pas l'intention de nous servir de notre
majorité ici, à la commission, pour forcer l'adoption du projet
de loi. Je pense que le député a le droit d'être bien
informé lui aussi avant de se prononcer. Je disais tantôt que nous
étions une espèce de tribunal. Je suis d'accord qu'on n'a pas
à trancher sur les recours juridiques que des tiers peuvent
évaluer, mais, dans la mesure où on a à juger des cas un
par un au niveau de l'étude de projets de loi privés, c'est
légitime que l'Opposition officielle pose des questions si elle ne se
considère pas suffisamment informée et c'est le devoir non pas du
gouvernement, mais des intéressés de convaincre les
différents partis politiques du bien-fondé du projet de loi. Dans
ce sens, si tout le monde est d'accord on pourrait suspendre l'étude de
ce projet de loi, laisser faire le temps, ramener les intéressés
ici ou en privé pour tenter de convaincre les députés du
bien-fondé du projet de loi.
Etude suspendue
Le Président (M. Dussault): M. le député,
avant de vérifier s'il y a consentement de la commission, je vais
d'abord donner la parole à M. le député de Champlain.
D'accord?
M. Saint-Germain: C'est cela, j'aimerais dire un mot. Il semble
qu'il n'y ait pas de sièges qui su- bissent de préjudices
relativement à cette loi. Mais, d'un autre côté, il semble
du moins que le ministère du Revenu en subira ou pourrait en subir des
préjudices.
M. Clair: Encore là, M. le député de
Jacques-Cartier, la question que vous posez est très pertinente, mais
tout porte sur la question de savoir si, de bonne foi, quelqu'un s'est
comporté à l'égard de tout le monde comme étant
incorporé, croyant lui-même être incorporé. Dans
quelle mesure est-ce qu'on peut régulariser cotte situation?
M. Lalonde: M. le député, le fisc... comment le
fisc va se comporter...
M. Saint-Germain: Comme s'il avait été
incorporé depuis 1969?
M. Clair: II semble, selon ce qu'on comprend, qu'il se soit
toujours comporté comme ça.
M. Lalonde: Alors pourquoi y aurait-il des avantages fiscaux
à ce moment à adopter la loi? C'est peut-être une loi
utile.
M. Clair: Comme je vous le dis, c'est à chacun à
former son opinion là-dessus.
M. Lalonde: Qu'elle soit inutile ou nuisible.
M. Saint-Germain: Même si on avait des
représentations personnelles à ce sujet, de quelle
façon... enfin, est-ce qu'on a tous les éléments voulus
pour juger de la situation? De toute façon, on peut le suspendre tout
simplement.
Le Président (M. Dussault): C'est la question que j'ai
à vous poser. Est-ce qu'il y a consentement de la commission, sans
devoir en faire une motion, pour suspendre l'étude du projet de loi
privé no 213?
M. Lalonde: Consentement.
Le Président (M. Dussault): Alors, il y a consentement de
la commission. L'étude du projet de loi no 213 est suspendue. On vous
remercie, Me Lévesque.
Projet de loi no 254
J'appelle maintenant le projet de loi privé no 254 et les
requérants, la Loi concernant Lambda Chi Alpha (McGill) Housing
Corporation. Je suppose que nous avons devant nous Me Jean Olier Ca-ron.
M. Caron (Jean Olier): C'est ça, merci, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Je vous demande, Me Caron, de
nous expliquer brièvement le sens de la requête.
M. Caron (Jean Olier): Merci, M. le Président. Tout
d'abord, quelques mots d'explications sur ce qu'est une fraternité,
c'est-à-dire le Lambda Chi Alpha, qui sont trois lettres grecques. Ce
sont des organisations étudiantes nord-américaines qui se
retrouvent dans la majeure partie des universités. La compagnie
elle-même a comme seul but de fournir un local à ses
étudiants qui sont membres de cette fraternité.
Pour des raisons que j'ignore et que tout le monde dans la corporation
semble ignorer...
Le Président (M. Dussault): Excusez-moi, pourriez-vous
approcher votre micro, s'il vous plaît?
M. Caron (Jean Olier): Pour des raisons que tout le monde semble
ignorer, cette compagnie a été constituée par lettres
patentes en 1956 sous l'empire de la première partie de la Loi des
compagnies, ce qui n'a jamais posé de problème jusqu'à peu
près ces dernières années.
En fait, ce qui se passe chaque année, c'est que les gens qui
sont membres de la fraternité deviennent aussi actionnaires de la
compagnie. Ce qui se produit maintenant, c'est que le nombre des actionnaires
est rendu à environ 400. Alors, c'est impossible de prendre contact avec
tous ces actionnaires, surtout que la plupart sont des étudiants qui
sont venus à McGill et qui, par la suite, sont repartis un peu partout
à travers le monde. Cela cause déjà un premier
problème. Le deuxième grand problème, c'est que beaucoup
de ces étudiants ou actionnaires qui demeurent dans les livres comme des
actionnaires ne reviennent jamais vraiment à Montréal ou ne sont
pas vraiment intéressés. On les revoit à l'occasion, si la
compagnie a besoin d'argent, ce qui arrive fréquemment. (12 h 45)
Essentiellement, ce que la compagnie vise par ce projet de loi, ce
serait de l'enlever de la première partie de la Loi des compagnies pour
qu'elle soit régie par la troisième partie de la Loi des
compagnies.
Maintenant, j'ai reçu deux projets de modification coup sur coup,
un hier et un ce matin. Je suppose que je vais prendre le deuxième
projet de modification pour vous dire que je n'ai aucune objection.
M. Lalonde: Est-ce qu'on pourrait les distribuer, si vous
voulez.
Le Président (M. Dussault): On ne m'a pas
distribué... Si vous permettez, nous allons suspendre nos travaux
pendant deux minutes, le temps de regarder, de faire les comparaisons entre les
textes que vous nous distribuez et le texte ancien. Je suspends la
séance pendant deux minutes.
Nous reprenons nos travaux. Je demande à la commission si elle
entend travailler avec le nouveau texte ou avec le texte original.
M. Lalonde: II va falloir garder le texte origi- nal, dans la
mesure où le nouveau texte ne remplace pas complètement le texte
original.
Le Président (M. Dussault): Effectivement, je le
réalise, M. le député. En fait, c'est une série
d'amendements que l'on dépose.
M. Lalonde: C'est cela. Ce sont des papillons. Mme Payette:
C'est exact.
Le Président (M. Dussault): Donc, nous allons
évidemment travailler avec le texte original. Y a-t-il avant de parler
sur le fond, des remarques préliminaires? J'appelle donc l'article 1.
Dans ce projet de modification, il y a un amendement qui dit: "Remplacer
l'article 1 par le suivant, et je le lis: 1. Lambda Chi Alpha McGill Housing
Corporation, ci-après appelée la compagnie, est continuée
en existence comme corporation sous la troisième partie de la Loi des
compagnies, Statuts refondus, 1964, chapitre 272. Le nom de la compagnie est
changé pour celui de la Corporation Lambda Chi Alpha McGill et sa
version de Lambda Chi Alpha McGill Corporation."
Cet amendement est reçu.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je voudrais simplement poser
une question à Me Caron. Vous avez examiné naturellement la
charte actuelle et la Loi des compagnies, première partie et
troisième partie. Est-ce que vous pouvez informer les membres de cette
information si la loi, telle qu'elle existe actuellement, permet de passer de
la première partie à la troisième partie, sans ce projet
de loi?
M. Caron (Jean Olier): La loi ne le permet pas. Elle permet de
passer de la troisième partie à la première partie.
M. Lalonde: Bon!
M. Caron (Jean Olier): Malheureusement, le contraire n'est pas
possible.
M. Lalonde: Je voulais simplement que nous soyons... C'est bien
clair que c'est la seule façon, c'est un projet de loi. Est-ce que les
actionnaires ont été... Je ne sais pas si je suis un petit peu...
ma question est prématurée. On n'est peut-être pas rendu
à l'article des actionnaires, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Alors, nous allons attendre,
M. le député, si vous permettez.
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Dussault): Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 1?
M. Clair: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Sur l'amendement, en fait.
Oui?
M. Clair: Une toute petite correction. "Ci-après
appelée", dans le texte que vous avez, il manque un "e".
Le Président (M. Dussault): D'accord.
M. Lalonde: Oui, il y avait un petit changement qu'on me signale.
Dans le projet de loi, c'est le chapitre 271 et, dans le nouveau texte, c'est
272 pour la Loi des compagnies. Je m'excuse. Je ne me souviens pas par coeur
lequel c'est.
M. Clair: C'est une erreur de frappe. Mme Payette: C'est
exact, c'est 271. M. Lalonde: C'est 271.
Le Président (M. Dussault): La correction sera faite. Il
s'agira du chapitre 271.
M. Lalonde: A la réflexion, M. le Président, je
pense qu'il faut que je pose ma question maintenant avant de voter pour ou
contre le premier actif.
Le Président (M. Dussault): Allez!
M. Lalonde: Est-ce que les actionnaires ont été
consultés?
M. Caron (Jean Olier): Les actionnaires ont été
consultés. Ce projet a été autorisé par
règlement des administrateurs et approuvé par tous les
actionnaires...
M. Lalonde: Dans une assemblée spéciale.
M. Caron (Jean Olier):... dans une assemblée
spéciale extraordinaire pour considérer ce projet de
règlement.
M. Lalonde: Où à peu près tous les 400
actionnaires avaient été convoqués.
M. Caron (Jean Olier): Tous les 400 actionnaires avaient
été convoqués; tous les 400 actionnaires n'étaient
pas là.
M. Laionde: Mais, quand même, ils avaient été
convoqués et ils avaient le loisir de venir à
l'assemblée.
M. Caron (Jean Olier): Avaient été
convoqués, selon les règles.
M. Lalonde: Pouvez-vous nous expliquer brièvement quel est
le résultat, en ce qui concerne les actionnaires actuels, de ce
changement? Parce que j'imagine qu'ils ont le droit à des dividendes,
ils ont un droit direct aux actifs de la compagnie au cas de liquidation.
M. Caron (Jean Olier): Ils ont certainement le droit à des
dividendes si la compagnie était en mesure d'en déclarer. Ils ont
droit aux actifs de la compagnie. Toutefois, c'est prévu dans le projet
de loi et cela a été adopté par les actionnaires
qu'à la dissolution de la compagnie ou s'il y avait liquidation, tous
les actifs reviendraient ou à l'Université McGill ou à
toute autre institution charitable que les administrateurs désigneraient
à ce moment-là.
Si, plus tard, vous me posiez la question: Est-ce qu'il y aura un
préjudice à quelqu'un, la réponse serait: Oui, aux
actionnaires qui y consentent.
M. Lalonde: Maintenant, il n'y aura pas de préjudice aux
créanciers, si je comprends bien, parce que l'existence de la
corporation continue avec les mêmes actifs.
M. Caron (Jean Olier): Exactement. D'ailleurs, le projet
prévoit que les droits et obligations de la compagnie se continuent.
M. Lalonde: Je suis prêt à voter sur l'article
1.
Le Président (M. Dussault): Alors, est-ce que l'article 1,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 2 et, selon le projet d'amendement, l'article 2 serait
remplacé par le texte suivant: ...
M. Clair: Le "son" est remplacé par "Le", M. le
Président.
M. Lalonde: "... de la corporation..."
Le Président (M. Dussault): Cela deviendrait: "Le
siège social de la corporation est situé dans la ville de
Montréal." La commission consent-elle à considérer le
nouveau texte?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le nouveau texte
est adopté?
M. Lalonde: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 3. L'amendement à l'article 3 dit: Remplacer, à la
première ligne de l'article 3, les mots "Elle poursuit les mêmes
fins, soit promouvoir l'étude et" par les mots "L'objet de la
corporation est la promotion de l'étude et de..." Y a-t-il une
intervention sur cet amendement?
M. Saint-Germain: On a enlevé "la recherche"?
M. Caron (Jean Olier): Effectivement, ce qui s'est passé,
c'est que les lettres patentes dési-
gnaient certains objets de la compagnie qui s'apparentent à ceux
qui sont maintenant reproduits dans l'article 3. C'était inexact de
dire: "Elle poursuit les mêmes fins", étant donné que ces
fins sont légèrement modifiées. C'est plus exact de dire:
"L'objet de la corporation est l'approbation de l'étude", étant
donné que certaines fins disparaissent.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Lalonde: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 4. Il y a un amendement, on dit: Remplacer l'article 4 par le
suivant: "4. Les droits, obligations et biens de la compagnie et toutes les
procédures qui auraient pu être commencées ou
continuées par ou contre elle ne sont pas affectés par l'article
1."
M. Caron (Jean Olier): L'amendement concerne le mot "pouvoirs"
qui aurait été enlevé, le fait étant tout
simplement que, sous la Loi des compagnies, les pouvoirs sont prévus par
la loi et que les pouvoirs d'une compagnie de partie un ne sont pas
nécessairement ceux d'une compagnie de partie trois. Alors, pour ne pas
créer de précédent avec le projet de loi, je crois
préférable d'enlever le mot "pouvoirs". La compagnie aura les
pouvoirs qui lui seront donnés par la partie trois de la loi.
M. Lalonde: J'aurais dû poser cette question un peu plus
tôt. La résolution, le règlement et le
procès-verbal, dont vous avez fait état tantôt, ont-ils
été remis au ministère des Consommateurs?
M. Caron (Jean Olier): Ils ont été soumis au
ministère.
M. Lalonde: Etes-vous satisfaits? M. Caron (Jean Olier):
...
M. Lalonde: Je vous crois sur parole, mais quand ce sera
adopté, ce sera une loi et on ne pourra pas y revenir. D'accord.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que cet amendement qui
consiste à remplacer l'article 4 par un autre texte est
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Par le fait
même, le nouvel article 4 est adopté. J'appelle l'article 5. Il y
a un amendement qui consiste à remplacer l'article 5 par le suivant: 5.
Le montant auquel est limitée la valeur des biens immobiliers que peut
acquérir et posséder la corporation ou les revenus en provenant
est de $500 000.
Mme Payette: Adopté?
M. Lalonde: Pourquoi ce changement-là?
Le Président (M. Dussault): Mme le ministre.
Mme Payette: C'est un amendement de forme tout simplement.
M. Lalonde: Non, là, on ajoute: "les revenus en provenant"
alors que, dans le premier projet, on ne parlait pas des revenus.
M. Clair: Oui.
M. Lalonde: Ah! excusez-moi, oui.
M. Clair: Ah oui! Je l'avais échappé. Cela va.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que cet amendement qui
consiste à remplacer l'article 5 par un texte nouveau est
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Cela a pour
effet d'adopter le nouvel article 5. J'appelle l'article 6. Je vais faire les
écritures, si vous me permettez. L'article 6 a un amendement qui dit:
"remplacer la première ligne de l'article 8 par ce qui suit: 8 Le
capital-actions autorisé de la compagnie est annulé, de
même que les actions qu'elle a émises.
Mme Payette: Adopté?
M. Caron (Jean Olier): Je m'excuse, M. le Président, je
crois que vous sautez l'article 6 sur le projet de loi lui-même, sur le
projet initial.
M. Lalonde: II faudrait adopter les articles 6 et 7.
Mme Payette: Parce que l'article 6 amende l'article 8.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Nous allons donc
considérer d'abord l'article 6.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 6 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Nous
revenons...
Mme Payette: A l'article 7.
Le Président (M. Dussault): Je m'excuse. Oui,
effectivement, l'article 7 dit: "Les actionnaires de la compagnie sont les
premiers membres de la corporation".
Mme Payette: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 7 est
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté.
Mme Payette: L'article 8...
Le Président (M. Dussault): Article 8.
M. Lalonde: Nouveau texte.
Le Président (M. Dussault): C'est ça. Qui dit:
"Remplacer la première ligne de l'article 8 par ce qui suit: 8. Le
capital-actions autorisé de la compagnie est annulé, de
même que les actions qu'elle a émises".
M. Lalonde: C'est adopté. C'est mieux que le certificat.
Parce qu'en annulant les certificats, on n'annule pas les questions.
Une Voix: Oui, parce que les actions resteraient toujours...
M. Lalonde: Oui.
M. Clair: Les actions sans certificat.
M. Lalonde: C'est adopté.
Le Président (M. Dussault): L'amendement est
adopté. Il a pour effet de remplacer l'article 8. Le nouvel article est
donc adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 9.
Mme Payette: Le nouvel article 9. Mme Payette:
Inséré après l'article 8.
Le Président (M. Dussault): Oui, c'est ça. En fait,
c'est le septième, mais c'est l'article 9. C'est ça.
M. Lalonde: Oui, c'est ça, vous avez raison.
Le Président (M. Dussault): Insérer après
l'article 8 le suivant: 9. Les règlements de la compagnie deviennent les
règlements de la corporation, sauf dans la mesure où ils sont
incompatibles avec la troisième partie de la Loi des compagnies,
jusqu'à ce qu'ils soient modifiés, remplacés ou
abrogés suivant la loi." Est-ce que cet amendement qui consiste à
insérer ce nouveau texte après l'article 8 est adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le nouvel article
9... Il y a un amendement, en fait, à l'article 9 qui deviendrait
l'article 10: "à l'article 9, renuméroté 10, remplacer la
première ligne par ce qui suit: en cas de liquidation de la corporation
ou de distribution de ses biens, l'excédent de son actif."
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Cet amendement est
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Amendement adopté.
Est-ce que l'article 9 devenu l'article 10 est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Tel qu'amendé.
M. Lalonde: L'article 10 devient l'article 11.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 10 qui
devient l'article 11. Est-ce que cet article est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Est-ce que le
projet de loi no 254 tel qu'amendé est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté.
M. Lalonde: Et la suspension aussi, au son de
l'angélus.
M. Caron (Jean Olier): Je vous remercie beaucoup, M. le
Président.
M. Lalonde: Nous vous remercions aussi, Me Caron. Le temps est
venu de suspendre les travaux de cette commission jusqu'à 15 heures.
Suspension de la séance à 13 heures
Reprise de la séance à 15 h 7
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, mesdames et
messieurs! Nous allons recommencer les travaux de la commission des
consommateurs,
coopératives et institutions financières. Nous en sommes
maintenant au quatrième projet de loi privé, no 284, Loi
abrogeant la charte de la Société Saint-Jean-Baptiste
diocésaine de Rimouski. Nous avons devant nous les
requérants.
Projet de loi no 284
Mme Gauthier (Paule): M. le Président, j'aimerais
présenter les personnes qui m'accompagnent. Tout d'abord, M.
François Ross, C.A., qui est vérificateur de la
Société Saint-Jean-Baptiste diocésaine de Rimouski, ainsi
que M. Bruno Roy, qui est directeur général de la
Société nationale de l'Est, et président de La
Québécoise, société de secours mutuel.
Le Président (M. Dussault): Je vous demanderais,
brièvement, de nous expliquer le sens de votre enquête s'il vous
plaît.
Mme Gauthier: La Société Saint-Jean-Baptiste
diocésaine de Rimouski a été créée par le
chapitre 162 des lois de 1954-1955 et elle demande aujourd'hui l'abrogation de
sa loi constitutive et, par voie de conséquence, la dissolution comme
telle, en sa qualité de corporation.
Le but principal, lors de sa création, était de voir
à la création et à l'administration de certains services
d'entraide, des services d'entraide de toutes les sociétés qui
étaient affiliées à la Société
Saint-Jean-Baptiste diocésaine de Rimouski, et depuis 1977, avec
l'avènement et la création de La Québécoise,
société de secours mutuel, tous ces services d'entraide ont vu
leur administration transportée à La
Québécoise.
Donc le but principal n'existant plus aujourd'hui, la
Société Saint-Jean-Baptiste diocésaine n'a plus exactement
sa raison d'être. D'autre part, elle avait également d'autres buts
et elle avait des actifs propres qu'elle a transférés, par
convention, à la Société nationale de l'Est qui, en
contrepartie, a assumé tout le passif, qui était très
minime, au 31 décembre 1977, qui était d'environ $21 000. La
Société nationale de l'Est a assumé ce passif et aussi
s'est engagé à continuer l'oeuvre poursuivie par la
Société Saint-Jean-Baptiste diocésaine de Rimouski.
N'ayant plus ni actif ni passif, ne désirant plus continuer
d'exercer les objets qu'elle s'était proposé d'exercer au moment
de sa création, c'est la raison pour laquelle elle demande aujourd'hui
son abrogation.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Je vous remercie. Y
a-t-il des remarques préliminaires? M. le député de
Drummond.
M. Clair: Une toute petite remarque: dans le préambule, la
Société nationale de l'est du Québec, il faudrait ajouter
Inc.
M. Lalonde: Parce que c'est une corporation, Inc.?
Mme Gauthier: En vertu de la troisième partie.
M. Clair: ... de la troisième partie de la Loi des
compagnies.
Le Président (M. Dussault): A quel endroit...
M. Clair: Dans le préambule, quand on lit les mots...
M. Lalonde: Deuxième ligne.
M. Clair: ... "Qu'elle a disposé de tout son actif en
faveur de la Société nationale de l'est du Québec,
Inc.
Le Président (M. Dussault): Inc., d'accord. Y a-t-il
d'autres remarques préliminaires? J'appelle donc l'article 1. L'article
1 est-il adopté? M. le député.
M. Lalonde: Est-ce que vos membres ont été
consultés pour l'abrogation de la loi?
Mme Gauthier: Oui, les membres ont été
consultés. Tout d'abord, au niveau du conseil diocésain de la
société et les membres se sont réunis en congrès
diocésain pour approuver les transferts d'actifs et également la
demande qui est aujourd'hui devant vous.
M. Lalonde: Cette approbation a été
communiquée au ministère, je suppose?
Mme Gauthier: Oui, c'est ça. Cela fait partie des dossiers
du ministère.
M. Lalonde: Vous parliez des passifs de la société
qui ont été assumés par la Société nationale
de l'est du Québec, Inc. Est-ce qu'il y avait d'autres personnes
responsables? Je veux dire, les responsabilités n'ont pas changé,
s'il y en avait, sauf la disparition de la société. S'il y avait
des tiers qui s'étaient portés caution de ces dates, ils
demeurent...
Mme Gauthier: C'est ça, ces tiers sont
protégés, oui.
Le Président (M. Dussault): II n'y a pas d'autres
intervenants, alors l'article 1 est adopté. J'appelle l'article 2.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Est-ce que le
projet de loi privé no 284 est adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Je remercie les
requérants de leur participation à nos travaux et je demande
maintenant aux requérants pour le projet de loi privé no 220, Loi
modifiant la
charte de la société Le prêt hypothécaire, de
se présenter devant nous. Je vous prie de vous présenter à
la commission.
Projet de loi no 220
M. Gaudet: Gabriel Gaudet, avocat. Je suis accompagné de
Me Adolphe Roy, président de la compagnie.
Mme Payette: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, Mme le ministre.
Mme Payette: J'aimerais à ce moment poser une question aux
personnes qui sont devant nous. Vous avez fait connaître, dans la
journée d'hier, aux fonctionnaires de mon ministère votre
intention de demander certains autres changements. Est-ce que vous avez
l'intention d'y donner suite maintenant, en déposant d'autres
propositions, au sujet de ce projet de loi?
M. Gaudet: On a l'intention, Mme le ministre, de retirer ces
papillons.
Mme Payette: Parfait.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. Je vous prie
de nous expliquer le sens de votre requête.
M. Gaudet: M. le Président, cette proposition de
modifications à la charte de la société Le prêt
hypothécaire comprend quatre articles, dont je vais vous donner le sens
succinctement tout de suite. Concernant le premier article, le projet de loi a
pour but de permettre que le siège social de l'institution soit
fixé à l'extérieur des limites territoriales de la ville
de Québec, tout en demeurant dans celles de la Communauté urbaine
de Québec.
Concernant le second article, le projet de loi a pour but d'augmenter,
c'est-à-dire de faire disparaître la limitation vétuste
actuelle au pouvoir d'emprunt aux seuls trois quarts du capital-actions
souscrit et payé et du fonds de réserve, ainsi que d'introduire
le pouvoir d'émettre des billets en sous-ordre et de faire des emprunts
au moyen de prêts en sous-ordre consentis aux actionnaires.
Concernant le troisième article, il s'agit de permettre à
l'institution d'utiliser l'expression "certificats de dépôts
garantis " pour désigner les certificats constatant des
dépôts à terme garantis par la Régie de
l'assurance-dépôts du Québec, c'est-à-dire tous les
dépôts d'argent qu'une même personne fait jusqu'à
concurrence d'un certain montant à une institution actuellement,
c'est $20 000 de permettre à l'institution de faire la même
chose à l'égard des fonds reçus dont l'utilisation est
garantie par l'acquisition d'immeubles ou d'obligations ou pour faire des
prêts garantis par nantissement ou hypothèque. (15 h 15)
Concernant le dernier article, mis à part l'article qui traite de
l'entrée en vigueur, le projet de loi a pour but de permettre de placer
ou de déposer des fonds dans l'institution dans les cas où il est
prescrit dans une loi qu'un placement ou dépôt d'argent ne peut
être fait, entre autres, qu'à une banque à charte.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. Y a-t-il des
remarques préliminaires? Oui, M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Laberge: J'aurais simplement un détail, une faute qui
est dans le projet de loi, à la deuxième ligne de "l'attendu, ...
et que ses pouvoirs soit étendus", "soit" devrait être au
pluriel.
Le Président (M. Dussault): Vous avez raison. Cette
correction sera faite. S'il n'y a pas d'autres remarques préliminaires,
j'appelle...
Mme Payette: Juste un instant, M. le Président!
Le Président (M. Dussault): Mme le ministre.
Mme Payette: M. le Président, je prends connaissance de
l'article 3 de ce projet de loi visant à donner les qualificatifs de
garantis aux dépôts reçus par cette corporation et j'ai
également considéré l'article 4 du projet concernant le
pouvoir accordé à cette société de recevoir les
fonds que peut recevoir une banque.
Les modifications suggérées par l'article 3 du projet
relatant l'emploi du mot "garantis" vont, M. le Président,à
l'encontre d'une politique établie de longue date et qui a encore fait
l'objet, tout récemment, d'interventions de la régie aux fins
d'interdire l'emploi d'un tel qualificatif lorsqu'il s'agit de
dépôts qui ne sont garantis que par l'intervention de la
régie.
Il est évident que la Régie de
l'assurance-dépôts devra être consultée avant qu'une
décision puisse être prise sur cet article qui vientà
l'encontre de ses politiques les plus fondamentales.
Quant à l'article 4 du projet, fort original, il ouvre, sur le
plan législatif, des avenues que tant la régie que le
ministère devront étudier avec sérieux, avant qu'un tel
pouvoir puisse être accordé à la corporation Le prêt
hypothécaire.
M. le Président, je prétends que seuls les articles 1 et 2
du projet qui est devant nous nous paraissent actuellement recevables en ce qui
nous concerne.
Le Président (M. Dussault): Y a-t-il d'autres remarques?
J'appelle donc l'article 1.
M. Saint-Germain: Est-ce que ces messieurs ont des remarques
à faire relativement à la déclaration de Mme le
ministre?
Le Président (M. Dussault): Avez-vous entendu... Avez-vous
des remarques à faire relativement aux déclarations de Mme le
ministre? C'était la question de M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Gaudet: M. le Président, concernant l'article sur les
dépôts dits garantis, ce qui nous amène à le
présenter est ceci: Par sa résolution, comme y faisait allusion
Mme le ministre, 4678, du 29 mars 1978, la Régie de
l'assurance-dépôts demandait à la compagnie d'utiliser les
mots "dépôts à terme" au lieu de "dépôts
garantis", dans sa publicité et sur les certificats de
dépôts qu'elle émet.
A la suite de cette directive, la compagnie a remplacé
l'expression "dépôts garantis" par "dépôts à
terme." Nous avons ainsi collaboré, sans toutefois avoir obtenu une
justification qui supporte vraiment l'analyse de cette directive. En effet, on
nous a représenté verbalement que le service des compagnies de
fiducie et de finances au ministère avait, jusqu'ici, admis
l'utilisation de l'expression "dépôts garantis", exclusivement
pour les dépôts faits à une compagnie de fiducie.
D'autre part, la loi des compagnies de fidéicommis, en son
article 7.2, suggère que la garantie sur les dépôts
reçus vise au remboursement à date fixe et à un
intérêt prédéterminé. A notre avis, depuis
l'adoption de la Loi de l'assurance-dépôts, cette dernière
a élargi la notion de dépôts garantis, notamment aux
dispositions de sa section 5, portant sur la garantie des dépôts.
Par ces directives, la régie se place et nous place dans une situation
de contradiction.
Alors que, d'une part, elle nous défend d'utiliser l'expression
"dépôts garantis", d'autre part, elle nous oblige, à
l'article 45 de ses règlements généraux, à faire
inscrire, sur les certificats de dépôts que nous émettons,
la mention "ce titre est garanti selon la Loi de
l'assurance-dépôts du Québec".
Un simple sondage auprès du public vous démontrerait
également que M. Tout-le-monde considère qu'un dépôt
dit garanti est généralement celui qui est garanti par la
régie.
Nous ne blâmons pas la régie d'agir comme elle l'a fait.
Par ailleurs, on comprendra que la situation qui nous est faite nous cause
préjudice. C'est pour remédier à ce préjudice que
le papillon que nous avons retiré avait été
inséré dans le projet de loi.
C'est tout, M. le Président, pour la réponse à Mme
le ministre.
Le Président (M. Dussault): Je pense que nous sommes sur
le fond et un peu en avance sur le projet de loi, ce qui fait que je vais
effectivement faire l'appel de l'article 1 et nous allons les prendre dans
l'ordre, évidemment. Sur l'article 1.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2. M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: A la lecture de la loi qu'on veut amender, la loi de
1914, à l'article 5j, on voit qu'il y a une limite inscrite dans votre
charte actuellement: les reconnaissances, l'argent reçu en
dépôt, les obligations, bons ou débentures ne doivent au
total dépasser les trois quarts du capital souscrit et payé et du
fonds de réserve de la société. Il semble que vous ayez,
dans le paragraphe 2 du projet de loi, enlevé cette limite, ce plafond.
Pouvez-vous expliquer pourquoi et comment, ce sera remplacé pour
continuer d'assurer à vos prêteurs ou vos créanciers un
certain ratio qui ne serait pas dépassé sinon une certaine
garantie dans le sens que vous le disiez tantôt, au moins une certaine
sécurité.
M. Roy (Adolphe): Si vous permettez, je vais répondre
à...
Le Président (M. Dussault): Me Roy oui.
M. Roy: ... la question de M. le député. La limite
a été imposée en 1914, alors que la Régie de
l'assurance-dépôts n'existait pas. A ce moment-là, les
opérations de la compagnie n'étaient pas entravées par une
telle limite. Aujourd'hui, depuis l'avènement de la Régie de
l'assurance-dépôts, il y a d'autres limites imposées par la
régie. Il lui appartient de les impartir.
M. Lalonde: Alors vous considérez que les limites
légales, en vertu de la loi qui a créé
l'assurance-dépôts, suffisent et remplacent favorablement cette
limite qui était dans votre charte, dont vous n'avez plus besoin.
M. Roy: C'est-à-dire qu'on veut toujours avoir plus,
mais...
M. Lalonde: Je comprends, c'était pour le
bénéfice des membres de cette commission.
M. Roy: D'accord.
M. Lalonde: Une autre question, vous ajoutez le mot "billes" aux
produits que vous pouvez offrir. Vous aviez des reconnaissances, des
obligations, bons, je ne sais pas ce que ça veut dire, des
débentures et maintenant, ce sont des billets. Pourquoi demandez-vous
cette nouvelle...
M. Roy: Simplement pour élargir la possibilité des
opérations.
M. Lalonde: Pour vous adapter au marché et aux
besoins.
M. Roy: C'est ça. On voit ensuite qu'il y a une
possibilité plus précise dans le domaine des billets, plus
particulièrement appelés billets en sous-ordre.
M. Lalonde: Pouvez-vous expliquer ce que c'est un billet en
sous-ordre, encore là, pour le bénéfice des membres de
cette commission? Ma deuxième question sera pourquoi vous proposez, dans
votre charte, d'assujettir ces emprunts par prêts en sous-ordre ou par
billets en sous-ordre aux modalités et conditions prescrites par le
ministre des consommateurs.
M. Roy: C'est parce que nous voulons nous conformer aux
mêmes exigences que les compagnies de fidéicommis lorsqu'elles
veulent obtenir l'autorisation d'émettre des billets en sous-ordre. Les
compagnies de fidéicommis doivent obtenir du ministre une autorisation,
et le ministre, à ce moment-là, a le pouvoir d'édicter un
certain nombre de conditions, s'il n'existe pas de règlements.
M. Lalonde: Qu'est-ce que c'est un billet en sous-ordre?
M. Roy: Un billet en sous-ordre, on dit ici qu'il a la
signification, le sens prévu à la Loi des compagnies de
fidéicommis. On dit, à l'article 7, paragraphe 1, deuxième
alinéa: "Un billet en sous-ordre s'entend, pour les fins du
présent article, d'un titre de créance stipulant
expressément qu'en cas d'insolvabilité ou de liquidation de la
compagnie, la créance prendra rang a) après les autres
créances de la compagnie, b) avec les autres billets en sous-ordre
émis par elle, c) avant les prêts en sous-ordre consentis par les
actionnaires.
Je pense que mon confrère a eu un lapsus tout à l'heure
lorsqu'il a dit: Les prêts en sous-ordre consentis aux actionnaires,
c'était par les actionnaires.
M. Lalonde: Je vous remercie. Est-ce que le ministre accepte,
d'après ce que je comprends, l'article 2?
Mme Payette: Oui.
M. Lalonde: Cette espèce d'analogie avec les
sociétés de fiducie?
Le Président (M. Dussault): L'article 2 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté. Mme Payette: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 3.
Mme Payette: M. le Président, à la suite de ce que
j'ai dit tout à l'heure, en ce qui nous concerne, nous ne sommes pas
prêts à adopter l'article 3.
M. Lalonde: II aurait fallu l'écrire autrement, parce
qu'il faut l'ajouter quelque part. Ne serait-ce qu'une question de forme, mais
il aurait fallu l'ajouter à votre loi. Vous avez amendé la loi et
là, il arrive un article: La société... Il y aurait un tas
de points d'interrogation que j'avais mis sur ma feuille, mais, étant
donné que les autres députés ministériels
s'apprêtent à l'enlever, on va arrêter là la
discussion.
M. Roy: Nous n'insistons pas. M. Lalonde: Très
bien.
M. Blank: Vous retirez l'article 3?
M. Lalonde: Vous retirez les articles 3 et 4?
M. Roy: Quant à l'article 4, j'ai apprécié
l'expression employée par Mme le ministre, c'est-à-dire qu'il
s'agissait d'une proposition originale. Nous espérons que, dans un
avenir rapproché, cela deviendra l'objet d'une loi
générale.
Mme Payette: Elle est assez originale, en tout cas, pour nous
inciter à en discuter.
Le Président (M. Dussault): L'article 3, si je comprends
bien, il est rejeté.
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Dussault): Donc, l'article 3 est
rejeté.
J'appelle l'article 4 qui a le même défaut que celui que
vous avez fait remarquer, M. le député de Marguerite-Bourgeoys,
puisqu'il ne dit pas où il devra être placé dans la charte.
De toute façon, Mme le ministre, vous aviez fait valoir un point de vue
sur l'article 4. Est-ce que je comprends qu'il faut aussi le rejeter?
M. Lalonde: II faut le retirer ou le rejeter. M. Roy: Nous
le retirons tout simplement.
Le Président (M. Dussault): Cela aura le même effet,
de toute façon. Je vais l'indiquer comme étant retiré.
M. Lalonde: Oui, c'est mieux.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 5.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 5 est
adopté.
M. Lalonde: II devient l'article 3. (15 h 30}
Le Président (M. Dussault): Qui devient l'article 3,
effectivement.
M. Roy: M. le Président, je remercie la commission pour
avoir adopté ce projet de loi.
Le Président (M. Dussault): II n'est pas adopté
encore, Me Roy. Si vous le permettez.
M. Roy: Excusez.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le projet de loi no
220 est adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté.
M. Roy: Je peux remercier. Je remercie la commission pour avoir
adopté ce projet de loi, je remercie Mme le ministre pour avoir
accueilli le projet avec bienveillance et, en particulier, même s'il
n'est pas ici, je voudrais remercier M. le député de Vanier pour
l'avoir parrainé. Nous n'avons pas obtenu tout ce que nous voulions
avoir, mais nous sommes satisfaits, je tiens à vous le dire, parce que
nous sommes confiants que le ministre, d'abord, n'usera pas de rigueur
excessive dans les contraintes que nous avons, mais qu'il agira avec une
sagesse éclairée.
Mme Payette: Comme d'habitude.
M. Roy: Nous sommes également satisfaits parce que nous
sommes optimistes. Nous voulons croire que notre verre est aux trois quarts
plein et non pas au quart vide. Alors soyez assurés que nous utiliserons
à bon escient ce que vous avez bien voulu y mettre dedans. Merci.
Mme Payette: M. le Président, je répondrai à
Me Roy que les choses se font par étapes, même dans son
domaine.
M. Roy: Je comprends.
M. Lalonde: Si je peux, M. le Président, souhaiter
à Me Roy et sa société beaucoup de prêts
hypothécaires, malgré l'économie. En construction,
actuellement, ce n'est pas très fort. Alors, on vous souhaite beaucoup
de succès.
M. Gaudet: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Je voudrais faire remarquer
que l'adoption du projet de loi no 220 a été faite avec
amendement. Cela dit, je remercie les requérants et j'appelle maintenant
le projet de loi privé no 222, Loi concernant la Société
mutuelle de réassurance du Québec. Je prie les requérants
de se présenter devant la commission. Je suppose que la personne qui est
au centre est Me André Dufresne.
Projet de loi no 222
M. Dufresne: Exactement.
Le Président (M. Dussault): Et que votre collègue
est M. Jean-Paul Guilbault.
M. Dufresne: Le directeur général de la
société.
Le Président (M. Dussault): D'accord, je vous
remercie.
Je vous prie de nous donner brièvement le sens de votre
requête, s'il vous plaît.
M. Dufresne: M. le Président, Mme le ministre, messieurs,
la société a été fondée par le projet de loi
171 en 1975.
Le Président (M. Dussault): Un instant, s'il vous
plaît, pourriez-vous approcher votre micro?
M. Dufresne: Son statut a été modifié par le
projet de loi 216, en 1977. A cette époque, on a oublié
d'apporter la modification suivante. Originalement, la loi servait pour les
risques agricoles. L'économie du pays ayant changé de la
manière que l'on sait, le risque agricole est devenu souvent
apparenté à un risque rural; l'agriculteur a quitté la
terre, souvent il est resté à son domaine et, par la suite, son
fils s'est installé à côté de lui, le père,
ou de toute manière... et à ce moment, on a demandé que le
risque agricole soit remplacé par un risque tout simplement et que
l'agriculteur soit représenté par une personne assurée. On
a profité également de la modification de la loi pour demander
une version anglaise de son nom, sous le nom de Quebec Mutual Reinsurance
Association. C'est le but de la modification du projet de loi.
Le Président (M. Dussault): Y a-t-il des remarques
préliminaires?
Mme Payette: Non, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 1. M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Laberge: Est-ce que les requérants
préfèrent utiliser le mot "association" que "society"?
M. Dufresne: C'est parce que c'est mieux reconnu sous
"association" en anglais que "society".
M. Saint-Germain: II ne vaudrait pas mieux mettre après la
version anglaise Quebec Mutual Reinsurance Association?
Le Président (M. Dussault): Le mot version laisse donc
entendre que c'est dans une autre langue et le fait que ce soient des mots qui
suivent nous laissent comprendre que c'est une version anglaise. Je ne sais pas
s'il est nécessaire de le dire.
Mme Payette: Ce n'est pas une version espagnole.
M. Clair: Je pense que c'est suffisant.
M. Lalonde: Même en français, c'est du mauvais
français. Ce serait "dont une version", si on ne veut pas dire laquelle
et si on dit laquelle, il faudrait la qualifier en disant: "dont la version
anglaise". Maintenant, je ne sais pas ce que vous en pensez.
M. Clair: C'est la version légale.
M. Lalonde: Est-ce que vous pensez que vous allez pouvoir
utiliser cette version anglaise au Québec?
M. Dufresne: Effectivement, la Société de
réassurance du Québec, qui est la première
société de réassurance fondée au Québec, est
la seule qui existe présentement et elle doit faire affaires
éventuellement avec l'étranger et avec les autres provinces du
Canada. A ce moment, sa version anglaise serait exigée.
M. Blank: Pourquoi avoir une objection à mettre le mot
"anglaise" dans le projet de loi? Je ne comprends pas, parce qu'on a justement
adopté une loi en Chambre, en amendant le Code civil, disant qu'on a le
droit de quittance dans la langue anglaise; on emploie le mot. Est-ce que c'est
comme le "bill" 101, on a peur du mot "anglais"?
M. Clair: Je ne sais pas si le greffier...
M. Blank: Je fais motion pour qu'on ajoute au paragraphe 1...
M. Clair: M. le député, si vous me permettez, si le
greffier en loi était ici, je pense qu'il pourrait nous
répondre.
M. Blank: II est là.
M. Clair: C'est uniquement au niveau de la technique
législative. On peut le consulter une minute.
M. Blank: Je n'ai jamais vu une chose pareille!
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Laberge: Dans le projet de loi 254 ce matin, lorsqu'on a
adopté l'article 1, on a utilisé exactement la même forme,
c'est-à-dire "et sa version de", etc.
M. Blank: Si j'ai fait une erreur ce matin, je n'ai pas...
M. Lalonde: C'est un mauvais précédent, que
voulez-vous? On fait des erreurs, mais on corrige le plus tôt
possible.
M. Laberge: C'est pour cela que je me suis demandé si
c'était une nouvelle technique de rédaction. Cela a
été fait ce matin.
Le Président (M. Dussault): Nous attendons, de toute
façon, l'avis du greffier en loi. Y a-t-il d'autres remarques sur
l'article 1? Mme le ministre.
Mme Payette: M. le Président, on m'explique que, selon
notre façon de procéder sur le plan administratif dans les
lettres patentes, à la suite de la Charte de la langue française,
nous indiquons toujours "dans sa version" qui est la version anglaise, sans
indiquer le mot "anglaise".
M. Blank: Est-ce qu'on pourrait dire que depuis l'adoption de la
loi 101, le mot "anglaise" est prohibé dans tous les statuts du
Québec?
Mme Payette: C'est parce qu'il peut y avoir des versions en
d'autres langues tout simplement.
M. Blank: Dans les autres langues? Avez-vous déjà
vu des corporations avec des noms dans d'autres langues?
Mme Payette: Des noms italiens, oui.
M. Lalonde: Cela arrive. M. le Président, je pense que
vous avez une motion ici.
M. Blank: Je fais motion pour qu'on ajoute le mot...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Louis, si vous me permettez, M. le député de Drummond nous
avait dit qu'il consulterait le greffier en loi, il l'a fait. Est-ce qu'on
pourrait entendre M. le député de Drummond avant la motion?
M. Clair: Tout simplement, ce que je peux dire au
député de Saint-Louis, c'est que, tel que cela apparaît
actuellement "dont la version", les mots étant suivis d'un nom anglais,
c'est évident que c'est en anglais. Si les mots "Quebec Mutual
Reinsurance Association", ce n'est pas de l'anglais...
M. Lalonde: Non, mais écoutez...
M. Blank: Ce n'est pas cela du tout. On joue le même jeu
ici. Pour une raison ou pour une autre, on ne veut mettre le mot "anglais" dans
aucun statut du Québec depuis l'adoption de la loi 101. On a même
passé un statut seulement avant-hier pour modifier le Code civil et on a
utilisé le mot "anglais". Le mot "anglais" est dans le statut. Je ne
vois pas pourquoi on a peur de mettre le mot "anglais", quand c'est en
anglais.
M. Lalonde: Ce matin, pour corriger le député de
Jeanne-Mance, peut-être qu'il a mal lu, ou enfin, qu'il a oublié,
j'ai ici...
M. Laberge: Le projet de loi qu'on avait sous les yeux employait
le mot "anglaise" et le papillon ne le contient pas.
M. Lalonde: On l'a oublié. Voulez-vous qu'on le
change?
M. Laberge: Je vous ferai remarquer que cet article est une
nouvelle technique.
Mme Payette: M. le Président, il ne faut pas chercher
là d'autres raisons que simplement un souci d'écrire en
français correct ce qu'il y a d'écrit et, en français
correct, on dit: "Dans la
version, suivie de mots en anglais, c'est donc une version
anglaise".
M. Blank: Ce n'est pas la même chose en français, je
ne suis pas d'accord avec le ministre.
M. Lalonde: M. le Président, d'ailleurs, si vous
permettez, à ce moment-là, on devrait dire: "Dans une version",
parce qu'il n'y a pas seulement une version anglaise.
M. Clair: Non, M. le député, parce qu'en vertu de
la loi qu'on va voter, il n'y a, en vertu de cette loi, qu'une version
anglaise, que "la" version...
M. Blank: Nonobstant cela, je veux faire une motion pour qu'on
ajoute le mot "anglaise" après le mot "version" dans l'article 1 du
projet de loi no 222.
Le Président (M. Dussault): L'amendement consisterait
à ajouter le mot "anglaise" après le mot "version" au paragraphe
1 de l'article 1. Est-ce qu'il y a consentement de la commission pour refaire
cet amendement?
M. Lalonde: Est-ce que ça prend un consentement?
Le Président (M. Dussault): C'est que ça
éviterait peut-être de faire un débat. C'est pour ça
que je pose immédiatement la question.
M. Lalonde: Oui, c'est correct. On ne fera pas de débat.
On va demander le vote.
M. Clair: Juste une autre information que je vais essayer de
transmettre au meilleur de ma connaissance. Lors de l'émission de
lettres patentes, il semble que les mots employés soient justement
ceux-ci...
M. Blank: A ce moment-là... M. Clair: ... dont la
version est... M. Blank: A ce moment-là...
M. Lalonde: L'émission de lettres patentes, c'est un acte
de gouvernement. Ici, on fait un acte de législateur.
Mme Payette: On va voter. M. Clair: On ne qualifie jamais.
M. Blank: Oui.
M. Lalonde: L'émission de lettres patentes, M. le
Président, c'est un acte de gouvernement et le gouvernement peut choisir
ce qu'il veut. Mais ici, on fait un acte de législateur.
M. Cordeau: Qu'adviendrait-il si une maison d'affaires ou une
société désirait une version française, une version
italienne et une version anglaise? A Montréal, il y a des commerces qui
marchent sous plusieurs noms. Je ne sais pas, au point de vue de la
phraséologie, de quelle façon...
M. Clair: M. le Président...
M. Cordeau: ... on pourrait arriver...
Le Président (M. Dussault): De toute façon, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys disait qu'il était
prêt à passer au vote sur cet amendement.
M. Saint-Germain: Si monsieur veut prendre la parole, il a bien
le droit de dire quelque chose. Allez-y!
Le Président (M. Dussault): Est-ce qu'il y aurait quelque
chose à ajouter, M. le député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: La question que je vous pose, advenant le cas, quelle
serait la phraséologie que vous emploieriez?
M. Clair: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez, M. le
député de Drummond, vous allez vous rappeler sûrement qu'au
moment où on a posé la question au départ, comme
président, j'avais émis exactement la même opinion que le
greffier en loi a fait valoir à M. le député de Drummond.
Maintenant, quant à moi, comme président, je pense que je ne peux
pas en dire plus à la question que vous avez posée.
M. Clair: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Drummond.
M. Clair: Puisqu'on s'apprête à voter, je n'ai pas
réussi à convaincre mes collègues de l'Opposition
libérale, je vais essayer de convaincre mon collègue, le
député de Saint-Hyacinthe.
Si la compagnie avait un nom italien, on ne dirait pas davantage "dont
la version italienne est", mais on dirait, "dont la version est", en faisant
suivre le nom de la compagnie en italien. Pas plus tard que ce matin, M. le
Président, je peux convaincre le député de Saint-Hyacinthe
que lui-même et les collègues du Parti libéral ont
voté en faveur d'un projet de loi qui, celui-là, avait
peut-être la qualité de provenir du député de
Mont-Royal. Mais, ce matin, on a adopté un article que je vous lis. "Le
nom de la compagnie est changé pour celui de la Corporation Lambda Chi
Alpha McGill et sa version de Lambda Chi Alpha McGill Corporation". On a
adopté un exemple ce matin. C'est simplement pour le bon usage de la
langue française. Le bon usage de la langue française exige qu'on
ne répète pas deux fois la même chose. C'est évident
que, quand on dit "dont la version est", et qu'on a dans une autre langue
le
même nom, ça ne donne rien de dire "dont la version
italienne est "Casa de"... je ne sais pas trop quoi. C'est simplement pour le
bon usage de la langue française. M. le Président, je ne veux
absolument pas convaincre mes collègues du Parti libéral. Je sais
que leur lit est fait. Je veux convaincre mon collègue de
Saint-Hyacinthe que ce n'est que pour le bon usage de la langue
française, "dont la version est".
Mme Payette: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez, il y avait
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je veux seulement rectifier le fait que si le projet
de loi en question c'était 254 avait été
parrainé par le député de Mont-Royal, dans le texte qu'il
a parrainé, on voit "version anglaise". Ce qu'on a adopté, ce
sont des papillons confectionnés au ministère. Cela, c'est, en
toute justice, pour le député de Mont-Royal qui n'est pas ici.
(15 h 45)
En ce qui concerne le fait qu'on a voté quand même pour;
c'est parfaitement exact. Le député de Sainte-Anne l'a
mentionné tantôt, à deux reprises, ça nous a
passé inaperçu. Mais, il me semble que ce ne serait pas un crime
contre la langue française et ses raffinements que d'ajouter le mot
"anglaise" ici, après version, pour simplement démontrer qu'on
n'a aucune espèce d'objection de principe contre la langue anglaise.
Mme Payette: M. le Président, je pense que je vous avais
demandé la parole.
Le Président (M. Dussault): II y a Mme le ministre qui
avait demandé la parole.
Mme Payette: M. le Président, le député de
Marguerite-Bourgeoys vient de nous signaler qu'ils ne se sont pas rendu compte,
semble-t-il, du côté de l'Opposition que, dans les amendements que
nous avions apportés ce matin, il y avait déjà cette
affirmation d'un bon français dans nos documents.
Le député de Marguerite-Bourgeoys souligne que, quand on
fait de l'administration, ce n'est pas de la législation. Il comprendra
cependant que, pour le ministre que je suis, il y ait un souci de
cohérence entre les termes utilisés en administration et les
termes utilisés en législation; c'est tout à fait logique,
si bien que nous continuerons de penser que notre rédaction est
française, juste et correcte.
M. Saint-Germain: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Je me demande ce que les règles du
français viennent faire ici? Lorsqu'on dit: "dont la version
française ou la version italienne ou la version anglaise est", c'est du
français clair et très précis. Ce qui nous semble
évident... Quebec Mutual, on sait que c'est de l'anglais; c'est parce
qu'on connaît l'anglais, tout simplement, c'est aussi clair que
ça. Mais c'est la version anglaise, alors qu'on ne se base pas sur la
question de la langue française. La langue française est une
langue qui peut être bien claire et très précise et,
lorsqu'on dit: "lorsque la version anglaise est", c'est clair, c'est
précis, c'est beaucoup moins flou que ce qu'on a ici. Cela devient
évident que ce qui suit est de l'anglais, ça va pour ceux qui
connaissent l'anglais tout simplement. On n'est pas pour faire un débat
là-dessus, mais c'est tout de même pousser les choses à
l'extrême que de vouloir enlever le mot "anglais" dans toutes nos lois,
surtout lorsqu'on vit en Amérique du Nord. Je crois qu'en ce faisant, on
atteint la fine limite, si je puis dire.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys demande que l'on passe au vote. Est-ce que la commission
est disposée à voter sur cet amendement?
Mme Payette: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Cet amendement est-il
adopté?
M. Clair: Adopté.
M. Saint-Germain: Adopté.
M. Clair: Non, l'amendement!
M. Lalonde: C'est adopté, on a entendu "adopté"
partout autour de la table, M. le Président!
Mme Payette: Je n'ai rien entendu de mon côté, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Pour ne pas rester dans
l'ambiguïté, je repose la question. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Lalonde: L'appel des noms, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Alors, je vais faire l'appel
des noms. Vous signifiez au président si vous êtes pour ou contre
l'amendement. M. le député d'Iberville; il n'est pas là.
Je m'excuse, il y avait remplacement. M. le député de
Champlain.
Une Voix: II est absent.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Drummond.
M. Clair: Je suis contre.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je m'abstiens.
Le Président (M. Dussault): Abstention.
M. Clair: M. le Président, a-t-il le droit de faire
ça?
Le Président (M. Dussault): Oui, c'est tout à fait
correct, selon la procédure. M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Laberge: Je suis contre.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je suis pour.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Viau.
M. Lefebvre: Je suis contre.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Limoilou. Mme le député de Dorion.
Mme Payette: Je suis contre, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Je suis pour, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Nous avons deux votes pour,
quatre votes contre et une abstention. Cet amendement est donc
rejeté.
Sur l'article 1, y a-t-il d'autres interventions?
L'article 1 est-il adopté?
Mme Payette: Adopté.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 2.
M. Lalonde: II n'y a aucun problème à l'article
2.
Le Président (M. Dussault): L'article 2 est-il
adopté?
Mme Payette: Adopté.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 3.
Mme Payette: Adopté, M. le Président.
M. Lalonde: L'article 3 change l'article 20. Vous avez
enlevé le mot "civile" après "responsabilité", est-ce un
lapsus ou est-ce volontaire?
M. Dufresne: C'est la responsabilité civile et la
responsabilité patronale.
M. Lalonde: C'est-à-dire englober toutes les
responsabilités. Je voulais seulement souligner cela, à la
lecture, la comparaison des deux...
M. Dufresne: Absolument, c'est cela.
M. Lalonde: Et enlever aussi les mots "agricole aux risques" pour
les raisons que j'avais expliquées tantôt.
M. Dufresne: C'est une corrélation de l'autre.
M. Lalonde: Très bien. Il y a simplement une question dans
le paragraphe 4 de l'article 20. Je ne sais pas si ça choque
l'oreille... A la fin on dit: "de prolonger cet exercice pour une
période aux conditions qu'il jugera à propos de fixer". "Pour une
période aux conditions," je me demandais si c'est parce que dans votre
texte actuel, vous aviez "pour une autre période"?
M. Dufresne: C'est la répétition de l'ancienne loi
tout simplement.
M. Lalonde: Je regrette, je pense qu'il y a une petite... ce
n'est pas grave, on irait finalement... Si vous lisez l'article 20 actuel, au
paragraphe qui a déjà été amendé... Oui,
c'est ça, il faudrait que je regarde cette loi-ci... Vous avez raison,
c'est la répétition de l'amendement. Je m'excuse. Cela va.
Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 3 est
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 4.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Est-ce que le
projet de loi privé no 222 est adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Je remercie les
requérants de leur participation aux travaux de cette commission.
M. Dufresne: On vous remercie également de nous avoir
entendus. Je voudrais souligner la bonne collaboration que nous avons obtenue
du service des assurances pour la rédaction de ce document. Merci
beaucoup.
Mme Payette: Je vous en remercie au nom des fonctionnaires et en
mon nom.
Projet de loi no 237
Le Président (M. Dussault): Bon retour! Je demande
maintenant aux personnes concernées par le projet de loi no 237, Loi
modifiant la
charte du Crédit foncier franco-canadien à se
présenter devant nous. Je pense qu'au centre se trouve Me Claude
Ducharme...
M. Paquin (Jacques): Non, Jacques Paquin au centre.
Le Président (M. Dussault): Vous nous présentez vos
collègues.
M. Paquin: A ma gauche, Me Claude Ducharme et à la droite,
M. Robert Gratton, président de la société.
Le Président (M. Dussault): D'accord, je vous remercie. Je
vous prierais, M. Paquin, de nous donner brièvement le sens de votre
requête.
M. Paquin: Merci, M. le Président. Mme le ministre, MM.
les députés, en quelques mots j'aimerais situer le contexte dans
lequel s'inscrit le projet de loi 237. Le Crédit foncier a
été constitué en corporation par la Législature du
Québec aux termes du chapitre 60 des lois de 1880 et sa charte a
été modifiée à sept reprises, soit en 1882, 1884,
1900, 1907, 1944, 1954 et finalement en 1962.
A l'origine de la société, des capitaux souscrits en
France avaient contribué de façon importante à
l'établissement de la société, de sorte que plusieurs
dispositions de sa charte étaient inspirées des lois et usages
français d'alors et, notamment, de ceux s'appliquant aux
sociétés de prêts hypothécaires et visaient de plus
à assurer la protection des actionnaires résidant en France.
Depuis l'achat par la Banque d'épargne de la cité et du
district de Montréal de la quasi-totalité des actions de son
fonds social présentement émises et en circulation, celles-ci
sont détenues par des personnes physiques ou morales résidant au
Canada. Ce changement de situation rend nécessaire des modifications
importantes à la charte de la société et permet
également d'y apporter d'autres modifications qui sont dans son
intérêt.
Le premier objectif poursuivi par le Crédit foncier est de faire
disparaître les dispositions qui visaient à assurer la protection
des actionnaires résidant en France ou qui s'inspiraient davantage des
usages français que des pratiques canadiennes.
Le deuxième objectif est d'extraire de la loi spéciale les
dispositions qui sont de nature purement réglementaire, puisque ces
dispositions auraient avantage à faire l'objet de règlements
adoptés par les administrateurs de la société sous
l'autorité de la deuxième partie de la Loi des compagnies de
Québec.
Plusieurs des amendements proposés ont pour objet l'abrogation de
dispositions désuètes ou de nature purement
réglementaire.
Le troisième objectif est de moderniser certaines dispositions de
la charte, en tenant compte de l'évolution des conditions
d'opération de la société et de ses concurrents depuis
plusieurs années. C'est ainsi que les autres amendements proposés
ont trait, d'une part, à l'élargissement de certains pouvoirs de
la société, plus particulièrement les pouvoirs de
placement et les pouvoirs d'emprunt et, d'autre part, à la modification
de quelques dispositions concernant le nom de la société, son
siège social, son fonds social et le nombre de ses administrateurs.
Ainsi, certaines dispositions ont pour objet d'abroger des dispositions de
nature réglementaire, ce qui fait, à toutes fins utiles,
disparaître 73 des 82 articles que contient présentement la charte
de la société. Par contre, d'autres dispositions du projet de loi
traitent des pouvoirs de la société, notamment en matière
de placement et d'emprunt.
L'article 2 de la charte de la société traitant des objets
est modifié en abrogeant le 9e paragraphe dudit article qui
empêche la société de créer des obligations pour une
valeur qui dépasserait les montants des prêts qu'elle a consentis
et la valeur des titres en portefeuille, ce qui était extrêmement
restrictif en comparaison des pouvoirs d'emprunt d'une compagnie de prêts
régie par la loi fédérale ou la loi de l'Ontario, par
exemple, laquelle peut emprunter jusqu'à concurrence de vingt fois
l'excédent de l'actif de la compagnie sur son passif.
D'autre part, une disposition vise à énoncer dans la
charte le pouvoir d'emprunt de la société, en s'inspirant des
dispositions de l'article 165 de la Loi des compagnies, de façon
à s'assurer que ce pouvoir ne puisse être mis en doute dans
d'autres juridictions où la société exerce son
activité.
Quant au pouvoir de placement, la charte actuelle limite le pouvoir de
placement dans des effets publics à ceux émis ou garantis par le
gouvernement du Canada ou de l'une de ses provinces, par des corporations
municipales ou scolaires ou par des syndics de paroisse, par le gouvernement
français ou par des municipalités françaises. L'amendement
proposé vise à permettre l'achat d'effets publics émis par
les Etats-Unis ou un état de ce pays ou par tout pays où la
société exerce son activité ou une province ou un Etat de
ce pays, tel que cela est permis aux compagnies d'assurances régies par
la Loi sur les assurances du Québec.
D'autre part, la charte de la société permet actuellement
l'achat d'obligations de toute compagnie organisée en vertu des lois du
Canada ou de l'une de ses provinces, ainsi que l'achat d'obligations ou
d'actions de compagnies immobilières ou de prêts
hypothécaires, constituées en vertu des lois de France ou du
Canada ou de l'une des provinces du Canada. L'amendement proposé vise
à étendre ce pouvoir pour permettre l'achat d'actions ou
d'obligations de compagnies constituées hors du Canada, exerçant
des activités similaires à celles de la société et,
avec l'approbation préalable du ministre, de toute compagnie
constituée en vue de faire des opérations complémentaires
à celles de la société.
Le projet de loi fait également disparaître la restriction
obligeant la société à ne prêter que sur
première hypothèque et introduit une limite sur le
montant des prêts hypothécaires consentis par la
société, lesquels ne peuvent dépasser 75% de la valeur des
biens-fonds qui en garantissent le paiement, sauf si le prêt est
assuré. Cette limitation est inspirée de la Loi des assurances du
Québec.
Le projet de loi comporte enfin un amendement ayant pour objet de
permettre à la société d'effectuer tout placement et de
consentir tout prêt qui n'est pas autrement autorisé, à
condition que la valeur comptable de tous les prêts et placements
consentis en vertu dudit article ne dépasse pas 7% de la valeur
comptable de l'actif total de la société.
Par ailleurs, le projet de loi conserve intact le pouvoir de la
société d'acquérir des immeubles pour ses fins propres.
D'autre part, le projet de loi change la dénomination sociale de la
société en celle de Crédit Foncier et dit que le
siège social est situé à Montréal, accorde le
pouvoir à la société d'augmenter son fonds social par la
création d'actions de plus d'une catégorie, comportant des
droits, conditions ou restrictions privilégiés ou
spéciaux, en suivant la procédure prescrite aux articles 151
à 153 de la Loi des compagnies du Québec, et fixe à 18 le
nombre des administrateurs de la société.
Le Président (M. Dussault): Merci. M. le
député de Drummond pour les remarques préliminaires.
M. Clair: M. le Président, comme vous l'avez sans doute
remarqué, j'ai prêté mon nom, comme parrain de ce projet de
loi, avec plaisir. Je pense que c'est un projet de loi privé très
important dans l'histoire du Crédit Foncier depuis 1880. Je voudrais
simplement, dans un premier temps, au nom de ceux qu'on vient d'entendre, les
excuser, auprès des membres de la commission, d'avoir dû
préparer un nouveau texte, ceci étant dû surtout à
des demandes du greffier en loi au niveau de la technique législative,
au niveau des abrogations des articles. (16 heures)
C'est une loi qui avait été amendée à
plusieurs reprises, de sorte que, pour être certain de faire
juridiquement ce qu'on voulait faire, il a dû y avoir une
réimpression presque complète, complète même, du
projet de loi. Je pense que tous les membres l'ont actuellement en main depuis
hier soir. Il n'y a vraiment pas de mauvaise volonté de la part des gens
du Crédit foncier non plus que celle du parrain. Merci, M. le
Président.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Si le député de Jacques-Cartier le
permet, je voudrais, dans mes remarques préliminaires, dire qu'on a eu
l'occasion de rencontrer les représentants du Crédit foncier, le
président et les deux procureurs hier, je pense, qui nous ont
expliqué ce projet de loi privé important et com- plexe. Vous
allez donc voir qu'il y a une certaine préparation qui va
peut-être permettre d'aller plus rapidement.
Je ne sais pas si c'est dans l'ordre, je ne suis pas en conflit
d'intérêts là-dedans, quoique j'aie déjà agi
pour le Crédit foncier quand je pratiquais le droit, mais je ne me sens
lié par aucune... mais, quand même, je le déclare.
M. Clair: C'est déclaré.
M. Blank: C'étaient les autres propriétaires.
M. Lalonde: A ce moment-là, ce n'étaient pas les
mêmes propriétaires, ce n'était pas la Banque
d'épargne, de toute façon, mais cela fait déjà un
bon moment.
Le projet de loi qui avait été déposé, qu'on
a eu au début, celui qui est imprimé, ne contient pas les
abrogations. J'aimerais, comme point de départ, poser au greffier ou
à un membre de la commission ici, qui serait au courant, la question
suivante: Dans le nouveau papillon, en fait, c'est un nouveau texte complet, je
pense qu'on doit en savoir gré aussi au greffier en loi et à ses
assistants pour avoir agi rapidement et avoir bonifié, à mon
sens, le texte lui-même qui, actuellement est beaucoup plus conforme non
seulement aux traditions, mais à l'art législatif.
Mais le principal changement est de substance parce que, dans le
reste, ce sont simplement des changements de forme il n'y avait pas
d'abrogation dans le premier projet. J'ai posé la question à Me
Ducharme ce matin quand on a repassé ce projet de loi. Il m'a
assuré que les avis qui ont été envoyés, tel que
prescrit par notre règlement, mentionnaient que des dispositions
supplémentaires seraient abrogées. Donc, le fait d'inclure dans
le nouveau projet, dans le nouveau texte, les abrogations, n'aurait pas pour
effet de rendre caducs les avis et ne nous obligerait pas à recommencer.
Je pense que c'est une chose préliminaire qu'il faut établir.
Est-ce que c'est bien le cas?
M. Clair: C'est bien exact, M. le Président.
M. Lalonde: Je voudrais simplement procéder à
l'étude article par article. J'aurai peut-être un peu plus de
difficulté à aller plus rapidement au niveau des abrogations,
parce que je n'ai pas eu l'occasion de vérifier ce qui a
été abrogé. A chaque article, il faudrait lire un peu,
pour être bien sûrs que ce sont les dispositions
réglementaires seulement.
Le Président (M. Dussault): Je voudrais d'abord savoir de
la commission si c'est son intention de considérer le nouveau texte.
M. Clair: Je pense que c'est la volonté commune, M. le
Président.
M. Lalonde: II est complet.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Il faut convenir que
le texte ne contiendra cependant pas l'annexe. Il n'est aucunement mention
d'annexe à l'intérieur du texte, parce que j'ai
vérifié hier soir, on me l'a remis ici.
M. Lalonde: Où parle-t-on d'annexe?
Le Président (M. Dussault): II y a une annexe à la
fin.
M. Clair: Non, cela ne fait pas partie...
M. Paquin: Je m'excuse, M. le Président. L'annexe est
mentionnée dans l'alinéa h) de l'article 19 du texte
réécrit et devrait faire partie du projet de loi.
M. Lalonde: II a été ajouté au texte, ainsi
que cette résolution.
Le Président (M. Dussault): Je ne l'avais pas vu. Donc, il
fera partie du...
M. Lalonde: Est-ce que vous l'avez?
Le Président (M. Dussault): II fera partie du texte du
projet de loi. D'accord? La commission consent à faire l'étude du
nouveau texte.
M. Lalonde: Oui, il est complet et il ne se réfère
pas au premier.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Y a-t-il d'autres
remarques préliminaires? J'appelle l'article 1. Nous reviendrons
à la fin au préambule. Y a-t-il une intervention?
M. Lalonde: Non, adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2.
M. Blank: Voyant qu'il n'y a pas de version anglaise, il n'y a
pas de problème.
Le Président (M. Dussault): Vous voulez dire qu'il sera
donc adopté, M. le député?
M. Blank: Adopté. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Lalonde: Naturellement, j'imagine qu'une vérification a
été faite pour toutes les lois qui sont mentionnées, qu'il
n'y a pas d'erreur. Je n'ai pas pu, quant à moi. Le peu de temps qu'on a
eu pour vérifier la nomenclature de toutes les lois qui ont
amendé le projet de loi de 1880 a fait que je n'ai pas eu le temps de
faire la vérification.
M. Clair: Je peux dire au député de Margue-
rite-Bourgeoys qu'avec le président, hier soir, j'ai eu l'occasion moi
aussi de bénéficier des renseignements des gens du Crédit
foncier et que tout nous est apparu correct. Le greffier en loi a fait un gros
travail dans ce cas également.
Le Président (M. Dussault): S'il y a des doutes au
passage, je le ferai remarquer, à un moment donné. M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: II y a un libellé qui surprend parfois dans
votre description des pouvoirs. Vous nous avez expliqué privément
que vous étiez un petit peu captifs des pouvoirs qui sont
déjà dans la charte. Est-ce que vous voulez en parler
davantage.
M. Paquin: Le texte que vous retrouvez à l'article 3 du
projet de loi, concernant les objets de la société, est
très peu modifié par rapport à sa formulation actuelle et
ce, principalement à la demande des représentants du
ministère des Institutions financières, qui jugeaient
préférable que l'on conserve intact le texte des objets, sauf
dans la mesure où on voulait apporter certaines modifications. C'est ce
qui explique peut-être parfois un langage inusité à
certaines occasions. Mais c'est le texte qui existe dans la charte depuis 1880
telle qu'elle a été modifiée à l'occasion.
Mme Payette: C'est du patrimoine!
M. Lalonde: Cela fait partie du patrimoine, oui. C'est ça,
quand on voit le développement des cités ouvrières et
l'amélioration des quartiers urbains, je suis fort tenté de vous
demander, depuis 1880, combien de cités ouvrières vous avez
développées!
Mme Payette: C'est pour l'avenir. M. Lalonde: C'est pour
l'avenir.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Quels sont les objets nouveaux que vous accordera ce
projet de loi?
M. Paquin: Ils apparaissent plus particulièrement, dans un
premier temps, à l'alinéa f), aux quatre dernières lignes
de l'alinéa, commençant par les mots "par les Etats-Unis
d'Amérique ou un Etat de ce pays, ou par tout pays où la
société exerce son activité ou une province ou un Etat de
ce pays." Ces quatre lignes sont nouvelles.
Par ailleurs, dans le sous-paragraphe i) du paragraphe g), vers le
milieu du paragraphe, après les mots "l'une des provinces du Canada", le
texte que l'on voit est un nouveau texte que je vais vous lire: "de toutes
sociétés ou compagnies constituées hors du Canada
exerçant des activités similaires à celles de la
société et, avec l'approbation préalable du ministre des
Consommateurs, Coopératives et Institutions financières, de
toutes
sociétés ou compagnies constituées en vue de faire
des opérations complémentaires à celles de la
société". Ce langage est du nouveau texte.
Pour le reste, tout l'article 2 est une reproduction intégrale de
la charte actuelle.
M. Blank: Vu que je suis ici un peu pour protéger des
minorités, je constate qu'à l'article 2c, vous prêtez de
l'argent pour la réparation des églises. Qu'est-ce que vous
faites pour nos synagogues?
Le Président (M. Dussault): Vous n'attendez pas de
réponse, M. le député?
M. Blank: Ah oui, peut-être.
M. Clair: Je pense que c'est un terme général.
M. Gratton (Robert): C'est un texte qui date de 1880 et le
marché n'était pas très large à ce moment au Canada
pour les synagogues; sans doute que ça reflète cet état de
fait.
M. Blank: Je crois qu'on va l'essayer comme tel.
M. Lalonde: On pourrait renvoyer la question au
député de Saint-Louis et lui demander combien de projets de
synagogues vous ont été soumis. Probablement qu'ils n'ont pas eu
besoin du Crédit Foncier.
M. Gratton (Robert): La difficulté, c'est de saisir la
synagogue quand il y a défaut sur un prêt.
M. Cordeau: Si on faisait des synagogues qui prêtent...
M. Blank: On peut demander à M. Clark peut-être
d'ajouter le mot "mosquée"!
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Drummond.
M. Clair: M. le Président, au paragraphe g)ii), il y a,
à la sixième ligne de la fin, "au titre visé par le
présent paragraphe"...
Le Président (M. Dussault): Donc, le paragraphe ii).
M. Clair: C'est justement là que n'est pas l'erreur,
puisque dans la première frappe, si on veut, du projet de loi, on
lisait, au sous-paragraphe i) et au sous-paragraphe ii): En remplaçant
les mots "sous-paragraphes i) et ii)" par les mots "le présent
paragraphe", on couvre exactement la même réalité, puisque
c'est le paragraphe g) dont il est question...
Le Président (M. Dussault): C'est parce qu'il s'agit de
deux sous-paragraphes, formant un paragraphe.
M. Clair: ... composé de deux sous-paragraphes.
Le Président (M. Dussault): D'accord. C'est un doute que
le président avait, effectivement, en lisant le texte hier, mais on s'en
était parlé.
M. Paquin: C'est cela. Effectivement, avec le changement au
texte, c'est qu'on englobe maintenant tout le paragraphe g), plutôt que
de référer aux deux sous-paragraphes.
Le Président (M. Dussault): Y a-t-il d'autres remarques
sur l'article 3?
M. Saint-Germain: Lorsque vous parlez de i) et que vous dites:
"De toute société ou compagnie constituée en vertu de
faire les opérations complémentaires à celles de la
société, et ceci, avec l'approbation préalable du
ministre.", vous parlez de sociétés qui sont même
étrangères.
M. Paquin: Cela pourrait être effectivement des
sociétés étrangères.
Le Président (M. Dussault): J'aurais une question à
poser au greffier en loi, puisque dans le même sous-paragraphe ou le
même sous-alinéa, parlant du même bloc de texte, on emploie,
à un moment donné, "sous-alinéa", et à un autre
moment, le terme "sous-paragraphe", mais il semble être question de la
même réalité.
M. Clair: A quel endroit, M. le Président?
Le Président (M. Dussault): Dans le sous-paragraphe
ii).
M. Lalonde: C'est-à-dire que cela a été
changé pour "sous-paragraphe" dans le texte dactylographié.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que la correction a
été faite à ce moment?
M. Lalonde: Oui, c'est le sous-paragraphe de ii). Trois lignes
avant la fin de la page, vous voyez sous-paragraphe ii).
Le Président (M. Dussault): Effectivement, dans le nouveau
texte, la correction a été faite. M. le greffier en loi me fait
remarquer que le ii) n'est pas nécessaire puisqu'on parle du
présent sous-paragraphe. Y a-t-il d'autres remarques sur l'article
3?
M. Lalonde: Non, adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 3 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 4.
M. Lalonde: On va l'adopter avec enthousiasme, parce que c'en est
un qui ne peut pas partir, étant donné qu'il est dans la loi.
C'est un siège social qui va rester, au moins.
Le Président (M. Dussault): L'article 4 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Mme Payette: C'est parce qu'on l'a empêché de partir
peut-être.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Lalonde: Cela ne change pas la loi actuelle. Vous êtes
assujetti à la deuxième partie de la Loi des compagnies. C'est le
même régime auquel vous allez être soumis.
M. Paquin: Exactement. La société étant
assujettie à la deuxième partie de la Loi des compagnies,
bénéficie également des dispositions de la Loi des
pouvoirs corporatifs spéciaux, qui accorde à toute
société régie par loi spéciale le pouvoir
d'augmenter son capital-actions par la création d'actions de quelque
catégorie que ce soit. (16 h 15)
Etant donné qu'il pouvait peut-être subsister un autre
doute à cause du langage de l'article 5 de la charte qui n'avait
envisagé qu'une seule catégorie d'actions. Quelqu'un aurait
peut-être pu prétendre que nous ne pouvions plus
bénéficier des dispositions de la Loi des pouvoirs corporatifs
spéciaux. De façon à éviter ce risque et ce
débat juridique, on préférerait que la charte contienne
une disposition qui, à toutes fins utiles, nous place dans la même
situation que toute autre compagnie régie par la deuxième partie
de la Loi des compagnies du Québec.
M. Lalonde: Adopté, en ce qui me concerne, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 7 est adopté.
J'appelle l'article 8.
M. Lalonde: II est adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 8 est adopté.
J'appelle l'article 9.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10.
M. Lalonde: A l'article 10, vous ne changez pas le... 75% de la
valeur et biens-fonds, c'est la norme généralement
acceptée, ça?
M. Paquin: C'est la norme généralement
acceptée tant, par exemple, dans la Loi régissant les compagnies
de prêts au fédéral que dans la loi de l'Ontario, de
même que dans la Loi sur les assurances du Québec, pour une
compagnie d'assurances qui achète des créances
hypothécaires. C'est une norme généralement
acceptée dans toutes les législations provinciales et
fédérales.
M. Lalonde: Adopté. Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 10 est
adopté. J'appelle l'article 11.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 11 est
adopté. J'appelle l'article 12.
Mme Payette: Adopté?
M. Lalonde: Pouvez-vous expliquer essentiellement les changements
que vous...
M. Paquin: Certainement, avec plaisir. Le texte de l'article 12 a
pour objet d'introduire le pouvoir d'emprunt de la société dans
sa charte. Le texte de cet article est inspiré de l'article 165 de la
Loi des compagnies du Québec et la raison pour laquelle nous voulons
l'insérer dans la charte, c'est pour s'assurer qu'à aucun moment
quelqu'un puisse, dans une autre juridiction où la société
exerce son activité, remettre en question le pouvoir d'emprunt de la
société. Il arrive très fréquemment, à
l'occasion d'émission d'obligations de valeurs mobilières de la
société, que quelqu'un puisse interroger le pouvoir d'emprunt et
il est toujours préférable d'être en mesure de
démontrer, en remettant immédiatement la charte, que le pouvoir
d'emprunt est bien dans la loi. C'est pourquoi on voudrait en avoir l'insertion
dans la loi, le texte lui-même étant inspiré, par ailleurs,
de la Loi des compagnies du Québec.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys, à l'article 12, paragraphe
c), à la huitième ligne, commençant par "le gage". Dans le
texte original du projet de loi, après "le gage", il était
indiqué "ci-dessus mentionné". Je me demandais, du fait que ce
n'était pas qualifié, si cela avait la même
portée.
M. Clair: M. le Président, j'ai vérifié
auprès du greffier en loi et il nous assure que ce n'est que
par un souci d'éliminer des mots inutiles dans un texte de loi
que ces mots-là ont été enlevés. Cela ne change pas
du tout le sens de la disposition et, un peu pour la même raison,
d'ailleurs, on a remplacé les mots "nonobstant les dispositions du Code
civil", qu'on retrouve d'ailleurs dans la Loi des compagnies, par les mots
"malgré le Code civil", pour rendre ça un peu plus accessible
à tout le monde.
Le Président (M. Dussault): L'article 12 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 13, qui n'apparaissait pas du tout dans le texte original...
M. Lalonde: C'est un nouvel article.
Le Président (M. Dussault): ... ni l'article 14,
d'ailleurs.
M. Lalonde: Pour quelle raison a-t-il été
ajouté, alors qu'il n'était pas dans le...
M. Paquin: Voici! Il est ajouté pour une raison qui
relève purement et simplement d'un problème technique
d'amendement au cours des années. Le problème est le suivant:
Lors des amendements de 1884, le législateur de l'époque a
introduit, sous forme d'une cédule à la loi, ce que je pourrais
qualifier d'une refonte du texte de la charte, de façon à montrer
les amendements qui avaient été introduits par la loi de 1882 et
de 1884. Dans cette refonte, il a renuméroté certains
articles.
Au cours des années, il s'est produit, lors d'un amendement que,
j'imagine par erreur, l'on s'est référé au numéro
de l'article de la cédule, plutôt que de se référer
au numéro de l'article de la loi de 1880. Or, il semblerait que cette
cédule n'avait pas une valeur juridique à proprement parler,
c'est une refonte, une espèce de consolidation administrative, et c'est
uniquement dans le but de corriger cette erreur que l'article 13 ainsi que
l'article 14, tout à l'heure, sont introduits. C'est pour
renuméroter l'article 111 qui, dans la consolidation, apparaissait comme
105, c'est simplement pour lui donner le bon numéro; le texte
lui-même de cet article n'a été modifié en aucune
façon, c'est simplement pour lui attribuer le bon numéro.
Le Président (M. Dussault): L'article 13 est-il
adopté.
M. Lalonde: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 14.
M. Clair: Même raison.
Le Président (M. Dussault): C'est la même
raison.
M. Lalonde: C'est la même chose, la même raison.
Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 14 est
adopté. J'appelle l'article 15.
M. Lalonde: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 15 est
adopté. J'appelle l'article 16.
M. Lalonde: Est-ce que c'est un nouveau texte de l'article
16?
M. Paquin: Ce n'est pas un nouveau texte, par rapport au texte du
projet de loi imprimé.
M. Lalonde: C'est un nouveau numéro; c'était 115,
et c'est rendu...
M. Paquin: C'est bien ça, c'est un déplacement.
Le Président (M. Dussault): L'article 116 est-il
adopté?
M. Lalonde: Excusez-moi; vous remplaciez, dans le premier texte,
l'article 121 par 115, qui est devenu maintenant 121?
M. Paquin: Oui.
M. Lalonde: Quel est le changement que vous avez fait?
M. Paquin: Je m'excuse, je n'ai pas saisi la question.
M. Lalonde: Le texte imprimé disait ceci: "L'article 121
de ladite loi est remplacé par le suivant..." et, là, vous mettez
le texte de 115?
M. Paquin: Exact, c'est qu'on était...
M. Lalonde: Là, on dit: "L'article 121 est modifié
et remplacé par le suivant..." un autre 121 quel est le
changement?
M. Paquin: II n'y a pas de changement, c'est que, dans le projet
de loi imprimé, on était en train de commettre la même
erreur qui a été commise dans le passé et d'attribuer
à l'article 121 le numéro de la cédule A où il
était reproduit comme étant l'article 115. Le bon numéro
est bien 121; quant au texte lui-même de l'article, il n'a pas
été modifié, sauf dans les derniers mots du paragraphe
où, dans le texte imprimé, on lisait: "sous réserve que la
société ne peut, en vertu du présent article,
déroger aux restrictions imposées par
l'article 62". Dans le texte dactylographié, on a
simplifié la formulation de cette phrase en disant tout simplement:
"sous réserve de l'article 62", mais le texte, pour le reste, est le
même.
M. Lalonde: Cela...
M. Laberge: II y a aussi la renumération des articles 105
et 105a pour 111 et 111a.
M. Paquin: C'est exact.
M. Lalonde: D'accord, je vous remercie, pour nous avoir
souligné ces changements, mais, entre la charte actuelle et l'article
115, qu'on retrouvait dans le texte imprimé, quelles étaient les
différences?
M. Paquin: II n'y a pas de différence dans le sens
suivant, c'est qu'on utilise un article de la charte...
M. Gratton (Robert): Si vous voulez me permettre? Cette
disposition n'existait pas du tout; si c'est le sens de votre question.
M. Lalonde: C'est ça que je veux savoir.
M. Gratton (Robert): Elle n'existait pas du tout.
M. Lalonde: Alors, pourquoi voulez-vous l'avoir, au fond, c'est
ce que je veux savoir?
M. Gratton (Robert): La société aurait
préféré élargir la définition de son pouvoir
de prêteur de façon plus large que ce qui est dans le projet ici.
C'est à la suite de nos conversations avec les fonctionnaires du
ministère des Institutions financières que nous avons convenu de
ne pas étendre, pour le moment, la définition des objets et des
pouvoirs de la société qui apparaissent à l'article 2 de
notre charte, mais d'introduire un concept de "basket clause" qui nous permette
de faire d'autres placements que ceux qui nous sont autorisés,
jusqu'à concurrence de 7% de notre actif. La société
voulait se faire reconnaître directement le pouvoir de faire des
prêts personnels et des prêts commerciaux, notamment des
prêts à terme, à la petite et moyenne entreprise, qui est
un champ d'activité normal pour les institutions de notre taille
à travers le pays.
Afin de ne pas créer de précédent surtout, les
fonctionnaires du ministère ont préféré ne pas
introduire ce concept dans notre loi particulière à ce moment-ci,
mais ils ont consenti à ce que nous introduisions ce concept d'un
"basket clause" que nous n'avions pas dans le passé. Si la situation
devait durer très longtemps où il n'y a pas de loi
générale, au Québec, qui s'applique à ce genre de
société ou ce genre de concept, cela nous forçait à
revenir éventuellement à cette commission pour demander une
modification de nos statuts, pour nous permettre de nous développer dans
cette direction. Mais nous avons convenu, avec les gens du ministère,
que cette "basket clause", telle qu'introduite, permettait à la
société, au cours des deux prochaines années pour
prendre une période d'entreprendre les activités qu'elle
veut entreprendre à l'intérieur de la disposition prévue
ici.
M. Lalonde: Est-ce que je pourrais poser une question au
ministre? On voit que l'on doit recourir à ce qu'on appelle, dans le
jargon, le "basket clause" pour permettre à la société de
faire des prêts qui ne sont pas actuellement dans le cours ordinaire de
ses affaires. Pour quelle raison le ministère préfère-t-il
procéder de cette façon-là plutôt que de simplement
accorder, dans la charte de la société, le pouvoir de faire des
prêts à la petite et à la moyenne entreprise? Vous avez
mentionné aussi des prêts personnels?
Mme Payette: C'est parce qu'il nous apparaît, M. le
Président, que c'est par le biais d'un projet de loi sur les
sociétés de prêts hypothécaires que nous aurons
à intervenir et nous espérons que ce sera dans un avenir assez
rapproché pour que la situation soit vivable pour nos interlocuteurs,
jusqu'à ce que nous soyons prêts à intervenir
nous-mêmes.
M. Lalonde: Est-ce que Mme le ministre pourrait nous indiquer, si
possible, si la réflexion de ses conseillers ou la sienne est assez
avancée, si ce projet de loi serait dans le sens de permettre
éventuellement à une société comme le Crédit
foncier de se lancer dans ce secteur d'activités?
Mme Payette: Nos réflexions ne sont pas terminées
et surtout nos consultations ne sont pas terminées pour que je puisse
à ce moment-ci affirmer quoi que ce soit. Nous allons continuer de nous
voir sur cette question, avec le Crédit foncier et d'autres maisons,
avant d'avancer des choses précises.
M. Lalonde: Merci.
M. Gratton (Robert): Sans vouloir prendre le temps de la
commission...
Le Président (M. Dussault): M. Gratton.
M. Gratton (Robert):... et à la suite de ce que Mme le
ministre a dit, qui est fort juste, la difficulté, je comprends, pour le
Québec, est qu'il y a très peu de sociétés comme la
nôtre qui tombent sous sa juridiction. Il n'y en a sûrement pas...
Il y en a deux, à notre connaissance, qui sont de taille importante,
mais elles sont entièrement captives, en fait, en étant des
filiales intégrées complètement d'autres institutions
bancaires ou de fiducies. La difficulté...
M. Lalonde: Vous parlez de RoyMor et de...
M. Gratton (Robert): De RoyMor et de Royal Trust Mortgage...
M. Lalonde: Royal Trust Mortgage.
M. Gratton (Robert): II y a d'autres sociétés qui
sont beaucoup plus petites et qui, je suppose, n'ont peut-être pas
actuellement le même désir ou la même possibilité de
se développer dans d'autres avenues. Je peux comprendre la
difficulté qu'a le ministère d'essayer de développer des
règles générales. La difficulté que nous voyons,
c'est que le concept de société de prêts
hypothécaires doit éclater d'une façon ou de l'autre comme
le concept de société de fiducie est en train d'éclater.
Par quoi doit-il être remplacé si on ne veut pas que toutes les
institutions comme les nôtres deviennent purement et simplement des
banques à charte et échappent aux juridictions provinciales?
C'est là la question qu'il est difficile de résoudre. C'est la
question qu'il faudra cependant résoudre d'une façon
générale d'ici à deux ans à peu près et, en
ce qui nous concerne, il faudra qu'on revienne devant la commission avec la
collaboration, j'espère, encore une fois du ministère, pour
essayer de nous permettre de continuer à nous développer.
Mais, pour le moment, nous sommes satisfaits de fonctionner à
l'intérieur des règles que nous avons élaborées
avec les fonctionnaires du ministère.
M. Lalonde: L'actif total de la société
c'est seulement une question de curiosité ou d'information c'est
le critère utilisé, 7% de la valeur comptable de l'actif total...
L'actif total de la société est de combien actuellement?
M. Gratton (Robert): L'actif total, à la fin de
l'année, ce sera environ $1 500 000 000. Ce qui veut dire, d'ici deux
ans, environ $2 milliards, pour prendre une projection facile qui est assez
réaliste, ce qui veut dire qu'à l'intérieur des deux
prochaines années, on pourrait aller jusqu'à environ $140
millions de prêts personnels ou de prêts commerciaux.
M. Lalonde: Je vous remercie.
Le Président (M. Dussault): L'article 16 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Avant
d'entreprendre le suivant, je voudrais revenir à l'article 11 qui a
été adopté et où il faudrait faire une correction,
je le dis pour les fins du journal des Débats; à la
troisième ligne, il faut écrire section I en chiffres romains et
non pas j.
M. Lalonde: Ah bon!
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 17.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 18 est
adopté. J'appelle l'article 19.
M. Lalonde: Pour l'article 19, si c'est possible sans trop
retarder, j'aimerais qu'on puisse passer par article. La société
ou ses avocats nous ont fourni une espèce de consolidation maison de la
charte, mais on n'a pas eu le temps, étant donné qu'on a eu
ça hier soir, de voir... J'aimerais assez rapidement prendre le temps de
regarder les articles qui sont abrogés. (16 h 30)
M. Paquin: Est-ce qu'il serait utile, M. le Président, que
tous les membres de la commission aient une copie de ce texte? Nous avons des
copies supplémentaires pour ceux qui n'en auraient pas.
M. Lalonde: Ce serait très utile, je pense.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le
secrétariat en a en main?
M. Paquin: Oui, nous en avons amplement.
M. Lalonde: Cela va être moins lourd pour retourner
à Montréal.
Le Président (M. Dussault): Le secrétaire va aller
vous voir.
M. le député de Drummond.
M. Clair: M. le Président, après une courte
conversation avec le greffier en loi, il m'assure que le travail a
déjà été fait quatre fois et qu'autant qu'il est
concerné, il trouve que c'est un exercice assez long, si on le fait
complètement. D'autant plus que si le député remarque,
s'il veut procéder à partir des abrogations, ce ne sont pas les
articles de la charte qui sont abrogés, mais les articles des statuts de
1882, 1884, de sorte que ça ne correspond pas nécessairement
à ces articles.
M. Lalonde: M. le Président, je n'ai pas l'intention de
refaire le travail de bénédictin qui a été fait par
les légistes, je suis convaincu que c'est bien fait, qu'il n'y a pas
d'erreur technique, donc je n'irai pas rechercher où est l'article 8
abrogé.
M. Clair: ... la portée.
M. Lalonde: Vos légistes sont ici, s'ils sont satisfaits,
lorsqu'on va nous dire que quand on abroge l'article 8, dans la consolidation,
c'est le paragraphe 1 tel qu'on abroge, à ce moment-là, je
pourrai voir la substance simplement, sans faire de vérification quant
à la concordance.
Pour ça, je prends la parole des légistes.
M. Clair: Une dernière chose qu'il faudrait
peut-être vérifier auprès des gens du Crédit
foncier, c'est que le texte que nous avons en main, je pense qu'on se doit de
le considérer comme une codification administrative et non pas...
M. Paquin: Exact.
M. Clair: ... nécessairement comme le texte sur lequel le
greffier en loi a travaillé, de sorte qu'il pourrait y avoir...
M. Lalonde: La substance est à peu près la
même.
M. Paquin: Oui, la substance est la même.
M. Lalonde: Remarquez que je serais bien heureux de donner ma
place aux légistes pour voter cet article, mais il faut seulement
regarder un peu.
M. Clair: Oui, c'est plus la portée des abrogations.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Clair: Si je comprends bien, avant ça, on va le
regarder...
M. Lalonde: Attention, on va voir...
M. Clair: ... le député de Marguerite-Bourgeoys
veut avoir la portée des abrogations.
M. Lalonde: Les légistes sont satisfaits, d'après
ce que je comprends, les articles qui sont mentionnés dans le paragraphe
a) de l'article 19 du projet de loi, sont reproduits ici dans la codification
administrative qui nous a été distribuée et sont
impliqués comme abrogés dans la marge. Est-ce exact?
M. Clair: Ce travail, M. le Président, je ne pense pas
qu'il ait été fait par le greffier en loi. Il a été
fait par les gens du Crédit foncier, de sorte que je ne peux pas donner
la parole du greffier en loi sur ça. Je suis certain que les gens du
Crédit foncier se sont assurés de procéder
honnêtement, mais je ne peux pas donner l'engagement du greffier en loi,
le texte du greffier en loi, je ne l'ai pas entre les mains, le texte avec
lequel il a travaillé.
C'est bien sûr que toute chose se déroulant normalement,
les indications fournies par le Crédit foncier sont exactes.
M. Paquin: M. le Président, nous avons photocopié
le texte de cette codification administrative de la charte, telle qu'elle
existe présentement, et nous avons annoté dans la marge tous les
paragraphes de la charte qui étaient abrogés par le projet de
loi. Nous avons également noté les paragraphes qui étaient
modifiés et ceux qui étaient maintenus.
Si on feuillette les pages rapidement, on constate que le
préambule de la loi est abrogé. On constate, par ailleurs, que
l'article 1 est modifié, alors que l'article 2, dans une large mesure,
est maintenu.
M. Lalonde: Parlons seulement des abrogations.
M. Paquin: Très bien. Le paragraphe 9 de l'article 2, qui
apparaît à la page 4 de la codification administrative, est
abrogé.
M. Lalonde: Oui, on n'a pas besoin de cela. M. Paquin: Les
articles 8 et 9 sont abrogés. M. Lalonde: Apparaissant aux pages
5 et 6. M. Paquin: Aux pages 5 et 6.
M. Lalonde: C'est couvert, soit par la loi ou par vos
règlements.
M. Paquin: Exactement, ce sont des dispositions qui
régissaient les actions au porteur et qui accordaient un droit de
préférence aux actionnaires en cas d'augmentation du capital
social. Maintenant que nous n'avons qu'un seul actionnaire, ces dispositions
n'ont plus aucun intérêt pour la société.
L'article 12 est abrogé. C'est un article purement
réglementaire qui explique la méthode avec laquelle la
société doit procéder pour émettre ses certificats
d'action. Les articles 13, 14, 15, 16 et 17 sont abrogés. Ce sont tous
des articles qui traitent du mode d'émission des certificats d'action.
Les articles 18, 19, 20, 21 et 22 sont abrogés.
M. Lalonde: C'est de la cuisine, en fait. M. Paquin: C'est
de la cuisine.
M. Lalonde: Vous retrouvez cela dans la loi ou couvert par les
règlements.
M. Paquin: Exactement. L'objectif recherché, c'est qu'on
adopte plutôt des règlements généraux en vertu de la
Loi des compagnies du Québec, qui vont régir toutes ces questions
qu'on a abrogées. Les articles 24, 25, 26 et 27 sont également
des dispositions de nature réglementaire, qui établissent les
modes de convocation du conseil, le nombre d'administrateurs, la
fréquence des réunions et des choses semblables.
M. Lalonde: Vous avez aboli le comité de Paris aussi?
M. Paquin: Nous avons abrogé le comité de Paris qui
était constitué des membres du conseil résidant en France.
Ce sont les articles 33 et 34. Nous abrogeons également les articles
traitant des commissaires censeurs, 36 et suivants.
M. Lalonde: Vous aviez des censeurs?
M. Paquin: Nous avions des commissaires censeurs, oui.
Nous abrogeons les articles 42 et suivants qui traitent de la direction
des affaires de la société et de la fonction de directeur
général. Ce sont des dispositions qui feront l'objet de
règlements, purement et simplement.
M. Lalonde: L'assemblée générale aussi?
M. Paquin: L'assemblée générale, ce sont des
dispositions réglementaires.
M. Lalonde: Là, nous sommes rendus à la page 20 de
votre codification.
M. Paquin: La page 20, d'accord. On abroge ici des dispositions
qui traitent des contrats de prêts qui sont de nature, je ne dirais
même pas réglementaire, mais de nature administrative, dans les
opérations courantes de la société.
M. Lalonde: Oui.
M. Paquin: Nous allons ensuite au titre IX sur les obligations ou
lettres de gage. Nous abrogeons également des dispositions qui sont plus
de nature administrative qu'autre chose.
Nous abrogeons l'article 104a qui conférait le pouvoir à
l'assemblée générale des actionnaires de modifier ou
d'abroger certaines dispositions des titres VII et IX, puisque les titres VII
et IX sont entièrement abrogés.
M. Lalonde: L'année sociale.
M. Paquin: L'année sociale fera l'objet d'un
règlement. Le partage des bénéfices, article 108 et
suivants, fera également l'objet de règlements et de
décisions du conseil d'administration. L'article 112 n'est pas
nécessaire, puisque la Loi des compagnies donne le pouvoir de faire des
règlements. L'article 115 traite de la dissolution et de la liquidation
de la société. Encore là, la loi générale y
pourvoit.
M. Lalonde: C'est tout. M. Paquin: Merci.
M. Lalonde: Ce sont toutes les abrogations que l'on retrouve
à l'article 19?
M. Paquin: Exactement. Ce sont toutes les abrogations que l'on
retrouve à l'article 19.
Le Président (M. Dussault): Adopté? M. Lalonde:
Oui.
Le Président (M. Dussault): L'article 19 est
adopté.
M. Lalonde: On m'avait dit qu'il y avait une erreur à
l'article 19, la onzième ligne.
M. Paquin: Elle a été corrigée.
M. Lalonde: Elle a été corrigée. Est-ce que
vous l'avez?
Le Président (M. Dussault): Vous voulez dire...
M. Lalonde: II faudrait enlever le chiffre 93 à la
onzième ligne.
Le Président (M. Dussault): J'ai les articles 91, 100.
M. Lalonde: Ah bon, dans mon texte, j'avais 93.
Le Président (M. Dussault): D'accord. J'appelle...
M. Lalonde: Un instant!
Le Président (M. Dussault): Oui.
M. Lalonde: Est-ce que vous appelez les sous-paragraphes de 19 ou
tout 19?
Le Président (M. Dussault): J'ai l'impression que nous ne
pouvons faire de vérification quant à b), c), etc., puisque nous
n'avons pas les moyens de faire cette vérification ici.
M. Lalonde: Je voulais tout simplement souligner qu'à h),
il y a aussi un changement.
Le Président (M. Dussault): Je m'excuse, on peut toujours
faire un appel après coup. De toute façon, on y reviendra
à l'adoption. J'appelle donc b).
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté, c).
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté, d).
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté, e).
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté, f).
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté, g).
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté, h).
M. Lalonde: C'est là qu'on retrouve l'annexe
ajoutée au projet de loi. Est-ce que vous pourriez expliquer pour quelle
raison?
M. Paquin: Oui, la raison fondamentale est la suivante: j'ai
mentionné tout à l'heure que nous abrogions l'article 104a qui
conférait à l'assemblée générale le pouvoir
de modifier ou d'annuler certaines dispositions des titres 7 et 9 de la charte.
Ce pouvoir a été exercé une seule fois, le 24 avril 1956.
L'annexe au projet de loi reproduit intégralement une résolution
qui a alors été adoptée à l'assemblée
générale des actionnaires du 24 avril 1956, résolution qui
avait pour objet, d'une part, de modifier certains articles des titres 7 et 9,
et, d'autre part, d'abroger certaines dispositions des mêmes titres.
Evidemment, la difficulté, en particulier pour le greffier en
loi, c'est qu'il n'y aucune trace dans les statuts de la province de cette
résolution, puisqu'elle a été adoptée par
l'assemblée générale des actionnaires. Alors, l'insertion
sous forme d'annexe, c'est de lui conférer en quelque sorte un certain
caractère public. Elle fera maintenant partie de la loi. Il sera donc
beaucoup plus facile de repérer les abrogations qui sont intervenues au
cours des années.
M. Lalonde: En d'autres mots, cette loi, de façon assez
inusitée, permettait qu'on la modifie par simple résolution des
actionnaires.
M. Paquin: Pour deux sections de la loi, exact.
M. Lalonde: Cela a été modifié, mais,
étant donné que ç'a été fait par
résolution, la loi était changée sans qu'on le sache ou
sans que ce soit public.
M. Paquin: Exactement.
M. Lalonde: Mais les seules fins de le reproduire dans la loi,
cette résolution, cette modification, c'est pour l'abroger?
M. Paquin: C'est ça.
M. Lalonde: Ah bon. Je veux que ce soit bien clair.
M. Paquin: C'est pour l'abroger.
M. Lalonde: C'est seulement par souci de rigueur
législative.
M. Paquin: Exactement.
M. Lalonde: Je vous remercie.
Le Président (M. Dussault): h) est adopté?
M. Lalonde: Avec les mots qui sont ajoutés à la
fin: "ainsi que cette résolution".
M. Paquin: C'est ça, oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. L'article 19
est donc adopté. J'appelle l'article 20.
M. Lalonde: C'est l'entrée en vigueur. Pour l'article 2,
c'est le nom?
M. Paquin: C'est le changement de nom. On a besoin d'un certain
délai pour s'ajuster, c'est la raison pour laquelle on demande que
l'entrée en vigueur du changement de nom soit le 1er juillet 1980.
Le Président (M. Dussault): L'article 20 est
adopté. Je reviens au préambule. Je fais référence
des chapitres de loi. Est-ce que le préambule est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le projet de loi
privé no 237, Loi modifiant la charte du Crédit Foncier
franco-canadien, dans son nouveau texte est adopté?
M. Lalonde: Avec les amendements. Vous avez même les
amendements dans le nouveau texte.
Le Président (M. Dussault): II est amendé. Est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Laberge: J'ai une question: il n'y a pas de paragraphe qui dit
que les autres articles de la loi, excepté l'article 2, entrent en
vigueur le jour de la sanction. Est-ce qu'il faudra en inclure un? L'article 20
dit...
M. Lalonde: II me semble que c'est ça que j'avais dit.
Oui, la présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction.
M. Laberge: Excusez, en exception. Parfait, j'ai mal compris.
Le Président (M. Dussault): Par accident, M. le
député de Jeanne-Mance, vous m'avez retardé dans
l'adoption du projet de loi et c'est heureux, puisqu'il faut que je vous
demande aussi si l'annexe est adoptée, puisqu'elle fera partie du projet
de loi.
Mme Payette: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'annexe est adoptée.
Le projet de loi no 237, Loi modifiant la charte du Crédit Foncier
franco-canadien dans son nouveau texte avec ses amendements, est-il
adopté?
Mme Payette: Adopté.
M. Lalonde: II y a bien des petits changements qu'on a
apportés au nouveau texte?
Le Président (M. Dussault): Oui, je l'ai dit. (16 h
45)
M. Lalonde: Vous l'avez dit. Alors, c'est adopté.
Le Président (M. Dussault): Je remercie le Crédit
foncier franco-canadien de sa participation à nos travaux.
M. Gratton (Robert): M. le Président, je vous remercie de
nous avoir si bien reçus, M. Clair de nous avoir si bien
parrainés, et les fonctionnaires du ministère, et le greffier en
loi et ses adjoints d'avoir travaillé avec beaucoup de
célérité, parce qu'il est important pour nous que le
projet de loi soit adopté avant la prorogation de votre session pour
toutes sortes de raisons pratiques. Nous sommes arrivés très tard
et nous avons eu beaucoup de collaboration pour pouvoir arriver devant vous
aujourd'hui.
Mme Payette: M. le Président, je voudrais en profiter pour
signaler que le député de Marguerite-Bourgeoys, tout à
l'heure, faisait allusion au fait qu'il se réjouissait qu'on s'assure
que le siège social allait bien demeurer à Montréal. Je
suis ravie d'avoir réussi à le convaincre depuis quelques mois
que c'était important. Je souhaite qu'on puisse se réunir
à nouveau dans ces murs au cours des années qui viennent pour
bien s'assurer que le Crédit foncier continue de représenter ce
qu'il représentait.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Drummond.
M. Clair: M. le Président, à titre du parrain du
projet de loi, permettez-moi simplement de dire que j'ai vivement
apprécié la collaboration des gens du Crédit foncier. Je
pense qu'ils ont fait cela avec un professionnalisme remarquable.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, vous me permettrez de
réagir aux propos du ministre. Elle pense m'avoir convaincu de
l'importance des sièges sociaux à Montréal. J'étais
convaincu depuis longtemps. Mme le ministre m'a peut-être convaincu
d'autre chose depuis le temps qu'on discute ensemble, mais sûrement pas
de cela. C'était déjà fait. Je voudrais quand même
souligner aussi cela arrive rarement que l'Opposition a l'occasion de le
faire le travail des légistes qui, d'après les
résultats que j'ai vus, a été fait de façon
compétente et rapide, et aussi remercier les représentants du
Crédit foncier, M. Gratton, le président, et les deux conseillers
juridiques, Me Paquin et Me Ducharme, de nous avoir permis de nous familiariser
avec les complexités de ce projet de loi avant d'arriver ici, ce qui a
permis, comme vous le savez, l'étude du projet de loi beaucoup plus
rapidement. Je vous en remercie.
Le Président (M. Dussault): Je remercie les membres de
cette commission de leur collaboration. Le rapporteur, M. le
député de Champlain, fera rapport à l'Assemblée
nationale. Je m'excuse, c'est le député de Jeanne-Mance; je
m'excuse encore auprès du député de Champlain.
J'ajourne les travaux de cette commission sine die.
Fin de la séance à 16 h 48