Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
mercredi 25 septembre 2019
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Vol. 45 N° 32
Étude détaillée du projet de loi n° 5, Loi modifiant la Loi sur l’instruction publique et d’autres dispositions à l’égard des services de l’éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de 4 ans
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Intervenants par tranches d'heure
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Thériault, Lise
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Guillemette, Nancy
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Rizqy, Marwah
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Roberge, Jean-François
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Charbonneau, Francine
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Skeete, Christopher
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Thériault, Lise
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Roberge, Jean-François
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Rizqy, Marwah
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Labrie, Christine
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Charbonneau, Francine
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Thériault, Lise
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Labrie, Christine
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Roberge, Jean-François
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Maccarone, Jennifer
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Charbonneau, Francine
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Hivon, Véronique
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Thériault, Lise
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Rizqy, Marwah
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Roberge, Jean-François
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Chassin, Youri
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Poulin, Samuel
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Guillemette, Nancy
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Skeete, Christopher
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Bussière, Robert
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Émond, Jean-Bernard
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Lemieux, Louis
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Maccarone, Jennifer
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Labrie, Christine
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Hivon, Véronique
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Rizqy, Marwah
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Thériault, Lise
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Labrie, Christine
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Chassin, Youri
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Rizqy, Marwah
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Thériault, Lise
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Chassin, Youri
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Roberge, Jean-François
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Labrie, Christine
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Maccarone, Jennifer
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Hivon, Véronique
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Charbonneau, Francine
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Charbonneau, Francine
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Thériault, Lise
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Roberge, Jean-François
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Rizqy, Marwah
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Labrie, Christine
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Maccarone, Jennifer
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Thériault, Lise
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Charbonneau, Francine
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Rizqy, Marwah
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Roberge, Jean-François
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Labrie, Christine
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Labrie, Christine
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Thériault, Lise
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Roberge, Jean-François
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Charbonneau, Francine
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Rizqy, Marwah
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Maccarone, Jennifer
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures trente-cinq minutes)
La
Présidente (Mme Thériault) : À l'ordre! À l'ordre, s'il vous
plaît! Donc, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de
la culture et de l'éducation ouverte et je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 5, Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique et d'autres
dispositions à l'égard des services de l'éducation préscolaire destinés aux
élèves âgés de 4 ans.
M.
le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire
: Oui, Mme la Présidente. Mme Grondin
(Argenteuil) est remplacée par M. Bussière (Gatineau) et Mme Melançon
(Verdun) est remplacée par Mme Charbonneau (Mille-Îles).
Étude
détaillée (suite)
La
Présidente (Mme Thériault) : Parfait, merci. Donc, je vous
rappelle que la commission a convenu de procéder à cette étude détaillée par
sujets, que nous sommes actuellement au quatrième sujet, intitulé Le régime
pédagogique, et à l'article 5.
Lors
de l'ajournement de la dernière séance, nous étions à l'étude d'un amendement
proposé par Mme la députée de Saint-Laurent. Et la séance a été présidée pour
la première fois par la députée de Roberval. Donc, félicitations! Je vois que
vous avez aimé l'expérience.
Mme Guillemette :
Tout à fait, merci.
La
Présidente (Mme Thériault) : Donc, soyez sans crainte, vous aurez
l'occasion de revenir ici, donc, et voilà. Est-ce que, Mme la députée de
Saint-Laurent, vous avez d'autres interventions sur l'amendement que vous aviez
déposé?
Mme Rizqy :
Certainement. Bonjour, Mme la Présidente. Bonjour à vous tous. Alors, on
revient dans le cadre des ratios. Hier, on en a parlé abondamment, la semaine
dernière aussi. Vous comprendrez, M. le ministre, que c'est essentiel pour
nous, la question des ratios, parce qu'on parle de qualité de services. Et
évidemment, dans une classe, pour un enseignant, d'avoir 10 élèves, ça permet
de déceler plus rapidement mais aussi ça permet d'avoir une meilleure gestion
de classe.
Il
y a plusieurs affaires qui étaient importantes pour nous dans le dossier des
maternelles quatre ans, mais, entre autres choses, vous savez, «milieu
défavorisé», c'était hyperimportant. Ça nous a pris du temps, mais finalement
on s'est entendus puis on l'a ajouté dans la loi.
Il
y a une autre affaire qu'on parlera plus tard, mais il y a la question du
transport. Mais, je vous le dis d'emblée, on va en parler, du transport, parce
qu'évidemment un enfant de quatre ans qui glisse dans un siège d'autobus, ça
nous a préoccupés, puis évidemment il va falloir qu'on trouve une façon d'en
parler dans votre projet de loi.
Maintenant,
la question des ratios. Non seulement on a parlé des classes, mais on a aussi
parlé des services de garde, mais aussi des sorties éducatives. Alors, depuis
hier, M. le ministre, avez-vous cheminé un peu?
M. Roberge :
Mme la Présidente… Alors, bonjour, tout le monde. Bien, on a continué de penser
à la question des ratios. On a regardé nos ratios, on les a trouvés, somme
toute, tout à fait acceptables. En ce moment, ça se passe bien, il y a
l'enseignante, il y a l'éducatrice à demi-temps, il y a toute l'équipe de
professionnels qui sont là. Considérons qu'on a 11 virgule quelques dixièmes
enfants, en moyenne, par classe en ce moment dans les presque 650 classes de
maternelles quatre ans déjà implantées. Donc, à 11 virgule quelques
enfants par classe, juste avec l'enseignante, on a presque un ratio 1-10. Mais
il ne faut pas oublier qu'on a l'éducatrice à demi-temps qui est là, pour un
ratio moyen qui nous amène à presque un adulte pour sept à huit enfants, donc
c'est un ratio qui est excellent. Et tout ça nous est venu non pas d'un article
de loi ou d'un projet de règlement, mais de la négociation des conventions
collectives. Et il y a d'autres négociations qui s'en viennent en ce moment, et
on ne veut pas sortir ça du cadre des négociations, ça ne serait pas cohérent
avec ce qui se fait en maternelle cinq ans, avec ce qui se fait au primaire,
avec ce qui se fait au secondaire. Ça serait totalement incohérent, ça, aussi,
enlèverait du pouvoir à nos partenaires, les centrales syndicales.
Donc,
on a un cadre qui nous a bien servis par le passé, qui a amené, d'ailleurs,
souvent des réductions de la taille des groupes. Je l'ai vécu comme enseignant,
j'ai enseigné pendant 17 ans, puis le nombre d'enfants par classe a été réduit,
et ça s'est fait dans le cadre des négociations. Donc, il n'y a rien qui me
prouve que c'est un mauvais système. Je comprends que j'ai des collègues en
face de moi qui disent qu'il y a d'autres façons de faire, que, dans le
ministère de la Famille, ils ont choisi un autre modèle. C'est correct, c'est
correct, on n'est pas obligés de faire partout pareil. On a quelque chose qui
fonctionne bien, qui nous amène un ratio qui est très bien, qu'on pourrait
améliorer, parce qu'on peut améliorer tout ce qu'on fait. Tout ce qu'on fait
peut être amélioré, mais c'est déjà très bien.
• (11
h 40) •
Donc,
est-ce que j'y ai pensé? Oui. Est-ce que la position gouvernementale <a
changé?...
M. Roberge : ...un
autre modèle. C'est correct, c'est correct, on n'est pas obligés de faire
partout pareil. On a
quelque chose qui fonctionne bien, qui nous amène
un ratio qui est
très bien, qu'on pourrait améliorer,
parce qu'on
peut améliorer tout ce qu'on fait. Tout ce qu'on fait peut être amélioré, mais
c'est déjà très bien.
Donc, est-ce que j'y ai pensé? Oui.
Est-ce que la position gouvernementale >a changé? Non. Je continue de
penser que la façon de faire qu'on a en ce moment est la bonne, et donc nous ne
voterons pas en faveur de cet amendement ou d'un autre amendement qui vient
placer le ratio dans la loi ou dans un règlement. Et je pense que vous me posez
plusieurs fois la même question, ça risque d'être la même réponse, mais on va
écouter quand même ce que les gens nous disent parce qu'on est fins de même.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre, merci. J'ai la députée des Mille-Îles qui veut prendre
la parole.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais faire deux petites remarques avant de
commencer. La première, elle est sentimentale : Je suis heureuse de me
trouver dans cette salle. C'est le fun, les nouvelles salles, mais eh! ce
qu'elles sont froides, et on est distants. On est plus proches, là, on est plus
intimes, puis il y a de l'âme, dans celle-ci. Donc, c'est mon premier
commentaire.
Mon deuxième commentaire, c'est : Le
ministre n'est pas fin de nous écouter, c'est sa responsabilité. Je suis
désolée de lui rappeler, mais, quand on est ministre, il n'y a pas de cas au
choix. On est ministre parce qu'on a été élu par la population comme député. On
est ministre parce qu'on a une plus grosse gang de notre bord que de l'autre
bord, donc on est au pouvoir, mais on a aussi la responsabilité d'entendre tous
les arguments. Et je trouve intéressant que le ministre, il dit : Je vais
me mettre en mode écoute. Merci, c'est un peu votre job. Puis je le sais, que
vous le savez, mais je pense qu'il faut se le rappeler, que la responsabilité,
ce n'est pas juste d'entendre, mais c'est d'écouter.
Revenons à notre sujet préféré,
c'est-à-dire les ratios. Pourquoi insister pour pouvoir écrire dans une loi des
ratios, d'autant plus que tous les autres ratios sont dans une convention collective?
Donc, quand le ministre dit : On a été capables de le faire parce que
c'était dans convention collective, hin! mauvaise réponse, les quatre ans ne
sont pas dans convention collective. Le préscolaire l'est. Il est appelé, le
préscolaire, mais les quatre ans temps plein tout le monde, ce n'est pas dans
la convention collective. De toute façon, on me corrigera si je me trompe, mais
les ratios ne sont pas dans convention collective.
Dans la volonté de mettre en place des
quatre ans temps plein partout... Puis, Mme la Présidente, je pense, c'est
important qu'on se le rappelle, on n'est pas contre le principe d'avoir des
quatre ans temps plein partout, nous, ce qu'on dit, c'est : Pédale modérée,
parce que les endroits ne sont pas tous ajustés, les pièces ne sont pas toutes
faites, puis les sous pour l'éducation doivent être attribués pour l'ensemble
de l'éducation. En ce moment, il y a une loupe, un entonnoir, un petit cochon
rose pour que tous les sous soient mis à la même place, ça s'appelle les
maternelles quatre ans. Et, vous savez, Mme la Présidente, en troisième année,
on a besoin de sous, en quatrième année, on a besoin de sous, au secondaire, on
a besoin de sous. Alors, je comprends, quand le ministre, il dit : On ne
semble pas vouloir, c'est un peu faux. Puis on n'est pas radins non plus, ce
qu'on veut, c'est que les sous soient distribués pour la réussite des élèves.
Moi, je serais fière d'entendre le ministre, l'année prochaine, dire qu'on a
plus d'enfants qui ont réussi à l'école. Mais les quatre ans de cette année,
là, l'année prochaine, ils ne pourront pas annoncer qu'ils ont plus d'enfants
qui ont réussi à l'école, c'est pratiquement dans plus de 15 ans. Alors,
moi, je nous souhaite d'annoncer plus de gens qui graduent, plus de jeunes qui
réussissent, plus de garçons qui ont le goût d'aller plus loin, plus de filles
qui réussissent en sciences, mais, pour ça, il faut qu'il y ait des sous un peu
partout.
Dans le défi qu'on a avec la maternelle
quatre ans temps plein partout, c'est aussi un défi de personnel. Puis le
ministre l'a dit, il y a une équipe de feu, et je crois sincèrement que ce
n'est pas une mauvaise idée, d'avoir quelqu'un temps plein avec qui l'enfant
peut avoir une relation émotive, avoir quelqu'un de partiel. Je fais peut-être une
image, mais entre Mme Sophie puis Mme Marie — parce que ça
va être des madames, au préscolaire, c'est beaucoup des madames — bien,
il va y avoir un échange près de l'élève qui va être fort intéressant.
Souhaitons-nous que Mme Marie, qui va être là à temps partiel, soit
toujours Mme Marie? Parce qu'à temps partiel on risque d'avoir Mme Sophie,
Mme Marie, Mme Isabelle, parce que ce n'est pas des postes qui sont
toujours attrayants.
Ceci dit, prenons le fait que ça
fonctionne bien, que j'ai deux... un professeur et une éducatrice, mais
rappelons-nous que, dans le principe de l'équipe de feu, j'ai peut-être une
professeure qui va être une éducatrice à qui je vais offrir le poste
d'enseignante parce que je n'ai pas assez d'enseignants. Donc là, je n'ai pas une
enseignante et une éducatrice, j'ai deux éducatrices. Dans un CPE, c'est
exactement ce que mon parent <choisit...
Mme
Charbonneau
:
...mais rappelons-nous que, dans le principe de l'équipe de feu, j'ai
peut-être
une professeure qui va être une éducatrice à qui je vais offrir le poste
d'enseignante parce que je n'ai pas assez d'enseignants. Donc là, je n'ai pas
une enseignante et une éducatrice, j'ai deux éducatrices. Dans un CPE, c'est
exactement
ce que mon parent >choisit. À l'école, mon parent, lui, il pense qu'il
va avoir un enseignant puis une éducatrice. Alors, si j'offre à mon éducatrice
un prof... une notion d'enseignement, je veux lui offrir, au départ, les mêmes
conditions de travail ou mieux. Parce qu'il faut se le dire, là, entre
enseignant puis éducatrice, il y a une différence syndicale, salariale,
apprentissage, accompagnement, tout ça, c'est différent. De ce fait, je veux
que mon éducatrice qui est devenue enseignante ait les mêmes privilèges que si elle
était enseignante au départ, donc un aspect graduel dans son apprentissage, une
volonté de prendre le leadership de sa classe, d'avoir ce temps-là puis d'avoir
une relation avec les jeunes.
Il n'est inscrit nulle part dans le projet
de loi, présentement, que les conditions pour les enseignantes seront les mêmes
que pour les CPE. La seule chose qu'on a inscrite, puis le ministre a accepté
qu'on l'inscrive, puis j'en suis fort heureuse, c'était qu'on était pour ne pas
faire de compétition entre un réseau et l'autre. Parce que, Mme la Présidente,
je vous le rappelle, il y a trois choix au parent : il peut garder son
enfant à la maison, il peut aller à l'école ou il peut rester dans son service
qu'il a présentement, s'il y a du service. Et, je le rappelle encore, j'ai hâte
de voir les chiffres, parce que, les enfants admis en maternelle quatre ans en
ce moment, je ne suis pas certaine qu'ils viennent tous de nulle part. Parce
qu'en ce moment l'objectif, c'est d'aller chercher les enfants qui n'ont pas de
service. Le ministre l'a dit en période de questions ce matin : La chance
égale de rentrer en première année. Je nous le souhaite, parce que c'est
exactement ça qu'on vise. Mais, si je veux garder la perspective que mon parent
choisit soit entre le CPE ou l'école, puis qu'il a la même volonté, puis qu'il
a le même service, il faut que ça soit inscrit à quelque part. Puis, la
dernière fois que j'étais assise dans cette commission puis qu'on s'est dit :
On ne peut pas mettre de ratio, j'ai été une des premières à dire : Bien,
effectivement, si on met un ratio, on risque un peu. Mais, si on gardait la
phrase qui dit : Dans un service, il faut que ce soit comme dans l'autre
service? Donc, si on veut vraiment une similitude entre les CPE et les écoles,
pourquoi on n'écrirait pas que les ratios dans un vont influencer les ratios
dans l'autre? De ce fait, si je change mes ratios en CPE, ça va avoir un impact
sur ma maternelle. Puis, qui sait, peut-être que, si les maternelles quatre ans
fonctionnent très, très bien, dans trois ans, le ratio maternelle peut être
regardé sous un autre angle avec les CPE, un peu influencer l'autre.
De ce fait, je trouve malheureux qu'à
partir du moment où, de ce côté-ci, on concède qu'il ne faut pas écrire «10»...
Il ne faut pas écrire «10», je l'entends. Ce n'est pas ça qu'on cherche à
écrire, ce qu'on cherche à écrire, c'est que le service destiné aux enfants de
quatre ans «soit identique à celui prescrit dans le Règlement sur les services
de garde éducatifs à l'enfance pour les enfants âgés de quatre ans à moins de
cinq ans au 30 septembre». Donc, on ne fait pas de ratio, on ne l'écrit pas, le
ratio, mais on y fait référence avec une autre loi, puis le ministre a bien
fait de nous le souligner, qui a été faite par le ministère de la Famille, où
là, encore une fois, les ratios sont écrits pour chaque tranche d'âge. Ils ne
sont pas dans la convention collective des syndicats des CPE, ils sont dans,
vraiment, la loi pour dire : Jusqu'à 18 mois, c'est ça — on
appelle même ça un poupon — de 18 mois à deux ans… puis on fait le
chemin comme ça pour avoir un nombre et un ratio pour reconnaître une
éducatrice.
Alors, Mme la Présidente, j'ai
l'impression qu'il va dire qu'il écoute mais j'ai aussi l'impression qu'on va
parler beaucoup, parce que le ministre va rester campé dans ses positions, à
moins qu'il y ait un mot magique qui est sorti de la bouche de quelqu'un qui
fait que ça change l'idée, mais ça me surprendrait. Habituellement, on peut
faire beaucoup de discussions là-dessus. Ce qu'on cherche à faire, c'est une
cohérence et une volonté...
M. Skeete : Mme la
Présidente, je ne veux pas prétendre les intentions de la collègue, là...
Mme
Charbonneau
:
Bien, c'est ce que tu fais, là.
M. Skeete : …mais je
pense qu'on porte des intentions au ministre, qui est ici de bonne foi, dans le
but de faire avancer la société québécoise, pour lequel on est tous ici. Je
pense que le ministre, il est ouvert. Je pense qu'on est ici... On a le droit
de ne pas toujours être d'accord, mais l'important, c'est de s'écouter et
d'entretenir des relations cordiales.
Mme
Charbonneau
:
C'est exactement ce que j'ai dit.
M. Skeete : Mais je vais
laisser la décision à la présidente, là. Je pense qu'on porte des intentions au
ministre, qui est ici de bonne foi pour faire avancer le projet de loi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Monsieur...
Mme Rizqy : Si vous
permettez...
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Thériault) :
Non, vous allez me <laisser...
M. Skeete :
...d'accord, mais l'
important, c'est de s'écouter et d'entretenir des
relations cordiales.
Mme
Charbonneau
:
C'est exactement ce que j'ai dit.
M. Skeete : Mais je
vais laisser la décision à la présidente, là. Je pense qu'on porte des
intentions au
ministre, qui est ici de bonne foi pour faire avancer le
projet
de loi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Monsieur...
Mme Rizqy : Si vous
permettez...
La Présidente (Mme Thériault) :
Non, vous allez me >laisser faire mon travail de présidente, Mme la
députée de Saint-Laurent, pour commencer. Et je vais répondre bien gentiment au
collègue de Sainte-Rose qu'en commission il est d'usage d'avoir une règle de
pertinence, qui est interprétée d'une manière assez large. J'écoute et je suis
avec beaucoup d'attention ce qui se dit de part et d'autre. Et ma collègue est
une femme qui est expérimentée aussi. De manière générale, ses interventions
sont sur le sujet, et c'est ce qu'elle a fait depuis le début. Donc, voilà, je
pense que le point est fait. On peut aimer ou pas les propos. De la manière
dont elle le fait, elle le fait d'une manière très cordiale, très correcte et
conforme avec notre règlement.
Donc, Mme la députée de Mille-Îles, je
vous demande de continuer votre intervention. La parole vous appartient.
Mme
Charbonneau
:
Je poursuis en disant — la parole sera au ministre dans quelques
instants : La volonté, c'est vraiment de faire un lien entre un réseau et
l'autre, de ne pas les mettre en concurrence, de ne pas faire en sorte que mon
parent ait de la difficulté à choisir parce qu'il y a, dans un et dans l'autre,
une difficulté plus une volonté de réflexion par rapport à ses propres valeurs.
Et de ce fait, bien, dans cette volonté de dire : On va faire appel à ce
qui est écrit dans une autre loi pour pouvoir donner une destinée à un ratio au
préscolaire, bien, je pense qu'il y a là quelque chose de fort intéressant qui
ne donne pas un nombre mais qui donne un objectif. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée des Mille-Îles. M. le ministre.
M. Roberge : Merci, Mme
la Présidente. Juste préciser quelques éléments sur ce que ma collègue vient de
dire.
Une voix : …
M. Roberge : Oui, pour la
convention collective, on a validé, et, pour les quatre ans, c'est là, c'est à
l'annexe 25, c'est bien présent. Il n'y a pas juste les cinq ans, il y a
les quatre ans, c'est là.
Ensuite, quand on dit qu'on doit avoir la
même chose...
Mme
Charbonneau
:
Je m'excuse, mais, si je peux me permettre, M. le ministre... Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Thériault) :
Non, Mme la députée de Mille-Îles, on va laisser le ministre terminer. Ne vous
interpelez pas. Il avait un complément d'information qui était fort pertinent.
Quand il aura terminé, si vous voulez avoir la parole à nouveau, vous me le
signifiez, et je vous donnerai la parole. M. le ministre.
M. Roberge : Merci bien.
Donc, je serai bref. Donc, les informations que ma collègue disait ne pas être
dans la convention, bien, je veux juste préciser, c'est à l'annexe 25. On
précise bien qu'au fil des années ça a été réduit, d'ailleurs. Maintenant, le
maximum ultime pour une classe, c'est 17, le maximum moyen par commission
scolaire, c'est 14. C'est écrit, c'est limpide, c'est là. En cinq ans, le
maximum... pardon, le maximum moyen est 17 et le maximum ultime est 19. Ça,
c'est cinq ans, c'est dans la convention.
Mes collègues nous disent qu'il faudrait
que ça soit partout pareil puis qu'il faudrait appliquer ce qu'il y a dans les
services de garde éducatifs à l'éducation. Bien, si on faisait ça, on
augmenterait le ratio pour les cinq ans, parce que, pour les cinq ans, dans le Règlement
des services de garde éducatifs, c'est 20. Donc, en éducation, on a un service
supérieur au ratio qu'on souhaiterait importer. C'est là qu'on voit que ce
n'est peut-être pas une si bonne idée tout le temps de mettre dans la loi qu'un
est à la remorque de l'autre puis de figer ça dans le béton. Je reste avec
cette... Bien, je voulais répondre, d'abord, à ma collègue, respectueusement,
pour l'informer, puis je voulais démontrer aussi que ce n'est peut-être pas une
si bonne idée, puis que, finalement, en pensant bien faire, on augmenterait le
ratio pour les cinq ans, ce qui n'est, je pense, pas l'objectif visé par ma
collègue. Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée des Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Deux choses, Mme la Présidente. Vous avez raison de m'arrêter des fois dans mes
élans, je suis un peu rapide. Mon intervention où j'avais un peu de vent dans
les voiles, c'était parce que je voulais savoir s'il y avait des ratios
d'écrits, puis le ministre a déjà répondu.
Ce que je me demandais, c'est : Est-ce
qu'on peut avoir le dépôt de cette page-là pour nous aider dans nos réflexions,
à nous aussi? Parce que, si le ministre dit réfléchir, de ce côté-ci aussi.
Juste une copie du document, si tout le monde est d'accord avec le principe,
puisqu'il faut demander l'accord des gens pour le dépôt d'un document.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : …plaisir. Je
n'ai aucun problème. On l'a trouvé sur Internet, on l'a imprimé. Il n'est pas
annoté, donc ce n'est pas un document de travail, donc je n'ai aucun problème à
ce que ce soit distribué. C'est déjà en ligne. On peut le distribuer papier via
le secrétariat sans problème.
Document déposé
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Merci. Donc, on a un dépôt de document. Merci, merci. Donc, est-ce que
vous voulez continuer, M. le ministre, ou on retourne à la députée des Mille-Îles?
M. Roberge : Non, ça conclut.
Merci.
Mme Rizqy : …suspendre
pour avoir copie du document, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Thériault) :
Vous aimeriez avoir copie du document immédiatement?
Mme Rizqy : Oui, pour
travailler avec ça. Merci.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. On va suspendre <quelques instants, ça ne sera pas très long, le
temps de faire des copies.
(Suspension de la séance à
11 h 55)
La Présidente (Mme Thériault) :
...ou on retourne à
la députée des
Mille-Îles?
M. Roberge : Non, ça
conclut. Merci.
Mme Rizqy :
...suspendre pour avoir copie du
document,
s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Thériault) :
Vous aimeriez avoir copie du
document immédiatement?
Mme Rizqy : Oui, pour
travailler avec ça. Merci.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. On va suspendre >quelques instants, ça ne sera pas très long,
le temps de faire des copies.
(Suspension de la séance à 11 h 55)
12 h (version révisée)
(Reprise à 12 heures)
La Présidente (Mme Thériault) :
À l'ordre, maintenant! Donc, nous reprenons nos travaux.
La copie du document a été distribuée à
tous les parlementaires, et le ministre m'a demandé de faire une intervention
en recommençant les travaux. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Roberge : Oui, bien,
juste pour clarifier, quand j'ai dit que c'est l'annexe 25 qu'on a
distribuée, c'est de la convention de la CSQ, mais ce sont les mêmes chiffres,
les mêmes nombres qu'on retrouverait dans la convention avec la FAE ou l'APEQ
dans le réseau anglophone. Mais je ne voulais pas que des gens fouillent et
pensent qu'on privilégie un syndicat plutôt qu'un autre ou qu'on fouille au
mauvais endroit. C'est annexe 25, FSE, mais sinon, peu importe, ça ne
change rien, ce sera les mêmes informations sur les ratios. Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Merci de la précision, M. le ministre. La députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : M. le
ministre, où est-ce que c'est indiqué dans l'annexe 25, pour le ratio des
enfants de quatre ans, qu'il allait aussi y avoir une accompagnatrice à
demi-temps?
M. Roberge : Mme la
Présidente, justement, j'ai vérifié ça, ce n'est pas dans la convention, ça a
été ajouté par la suite dans nos conditions et modalités. Donc, le ratio
enseignant ou enseignante est conventionné. L'idée d'ajouter l'éducatrice à
demi-temps, c'est quelque chose qui a été ajouté par la suite au-delà… et donc
en surplus de ce qu'il y a comme convention collective.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent, et après ça j'aurai la députée de Sherbrooke.
Mme Rizqy : Justement,
mais où ça, de façon... Mais j'aurais quelques questions là-dessus, là. À quel
endroit, quand vous parlez de conditions et modalités? Et quand est-ce que ça a
été ajouté, aussi?
M. Roberge : Vous avez
dit «où?», je m'en allais dire «dans les normes et modalités». Là, votre
question, «à quel moment précis?», je vais demander...
Une voix
: ...
M. Roberge : Oui. Où? C'est
dans les normes et modalités. Quand? On va vous dire ça dans quelques minutes.
Mme Rizqy : Mais,
modalités, à quel endroit? Parce que ce n'est pas à l'annexe 25, ce n'est
pas dans la convention collective. C'est les modalités de quoi, du règlement, d'une
directive? C'est ça, je n'arrive pas à savoir.
M. Roberge : Les normes
et modalités d'implantation de la maternelle. À chaque année, il y a un
document qui est envoyé aux commissions scolaires, qui s'appelle Normes et
modalités. On pourra... Bien là, on... Est-ce que c'est en ligne, ça? Ça a
été envoyé aux commissions scolaires, mais il n'y a pas rien de...
Une voix
: Oui, oui, c'est
accessible en ligne d'année en année.
M. Roberge : C'est
accessible aussi en ligne. On pourra peut-être dire... mais il n'y a pas de
cachette là non plus. Et donc... attendez un petit peu, un petit peu... donc, Maternelle
quatre ans à temps plein — Objectifs, limites, conditions et
modalités. Donc, ce n'est pas simplement Normes et modalités, ça
s'appelle Objectifs, limites, conditions et modalitéspour
l'année 2019‑2020. Bon, ressource additionnelle... attendez un petit
peu, on va finir par l'avoir : «Ressource additionnelle. Une ressource
spécialisée dans le développement des enfants d'âge préscolaire doit être
présente à [demi]-temps dans la classe, en appui au personnel enseignant. Cette
ressource spécialisée pourrait être une technicienne ou un technicien en
éducation spécialisée ou en service de garde.»
Et là est-ce qu'on peut me dire à partir
de quelle année ça a été dans les normes et modalités? Donc là, je viens de
vous lire celles de 2019‑2020, qui s'appliquent en ce moment. C'est une
exigence qu'on avait. On va vous dire à partir de quand.
Des voix
: ...
M. Roberge : Bien, on va
envoyer, peut-être, au secrétariat l'adresse Internet, là. Est-ce que ça a été
envoyé?
Mme Rizqy : Bien, on...
Mme Labrie : Est-ce qu'on
pourrait demander le dépôt du document...
M. Roberge : Oui, mais on
va le déposer pour l'imprimer. Oui, oui, on va...
La Présidente (Mme Thériault) :
D'accord. Donc, il n'y a pas de problème, on va donner au secrétariat le
document. Mme la députée de Saint-Laurent, il vous reste à peu près
1 min 30 s pour votre intervention.
Mme Rizqy : Mais c'est
des courtes questions. Justement, si ça a été bonifié en surplus de
l'annexe 25 ou de la convention collective… Depuis hier, on essaie de
trouver une façon. Pensez-vous que ça peut être une des façons de l'ajouter,
dans les normes et modalités? Parce que, là, si je regarde, là, page 306,
ça terminait en 2017, là, le ratio de un pour 17. C'est à compter de 2017, mais
on est rendus en 2019. Comment qu'on fait, là, pour arriver, là, à des ratios
quelque part dans les normes et modalités?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Le ratio
élèves-enseignant est conventionné. Là, vous avez vu que, dans les normes et
modalités, on a précisé... et on va voir à partir de quelle année précisément,
dans les normes et modalités, qu'il y a une éducatrice à demi-temps. Le ratio,
pour nous, va rester dans la convention collective. Les normes et modalités, de
toute façon, sont édictées à chaque <année...
M. Roberge : ...on va
voir à partir de quelle année précisément, dans les normes et modalités, qu'il
y a une éducatrice à demi-temps. Le ratio, pour nous, va rester dans la
convention
collective. Les normes et modalités,
de toute façon, sont édictées à
chaque >année.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Une voix : …
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, ce ne sera pas long. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : En fait,
moi, personnellement, je n'ai pas pris connaissance des normes et modalités
puis, pour faire mon travail, en ce moment, j'aurais besoin d'en avoir pris connaissance.
Donc, est-ce que c'est possible de suspendre le temps qu'on nous remette ce document?
Parce que je ne l'ai jamais vu jusqu'à maintenant, puis je pense que c'est
assez important, pour la suite du travail, qu'on puisse le lire au complet.
La Présidente (Mme Thériault) :
À la demande de la députée de Sherbrooke, nous allons suspendre quelques
instants, le temps de photocopier le nouveau document.
(Suspension de la séance à 12 h 6)
>
(Reprise à 12 h 22)
La Présidente (Mme Thériault) :
Donc, nous poursuivons nos travaux. Le document a été photocopié et distribué
aux membres de la commission, et je rappelle que c'est Maternelle quatre ans
à temps plein — Objectifs, limites, conditions et modalitéspour
l'année scolaire 2019‑2020, un document d'une douzaine de pages. Et
je me tourne vers la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Est-ce
que c'est possible de nous laisser le temps de le lire?
La Présidente (Mme Thériault) :
Bon, maintenant, on veut du temps pour...
Mme Labrie : Je lis vite,
vous allez voir.
La Présidente (Mme Thériault) :
Vous lisez vite, là? C'est correct.
Mme Labrie : Je suis déjà
rendue à la troisième page.
La Présidente (Mme Thériault) :
Vous êtes déjà rendue à la deuxième page?
Mme Labrie : Oui.
La Présidente (Mme Thériault) :
Un petit deux minutes? On suspend deux minutes? Parce qu'il faut reprendre. Ou,
je ne sais pas, est-ce qu'il y a un autre collègue, en attendant, qui a une
remarque à faire? Ah! j'ai la députée de Mille-Îles, oui.
Mme
Charbonneau
:
Si ça permet à ma collègue… et ça ne l'offense pas, parce qu'on est arrêtés, je
vais prendre le temps, Mme la Présidente, pour poser une question qui revient à
la convention collective. Parce que le ministre a bien fait de me corriger en
me disant : Il y a, dans l'annexe 25, je pense que c'est comme ça qu'on
l'a appelée, une correction, et ça s'applique à tous les syndicats. Ça, c'est
la partie intéressante.
La partie qui m'intriguait, puis j'ai
essayé de voir si j'étais capable de trouver l'information, c'est plus pour les
éducatrices. Est-ce que les éducatrices en milieu scolaire sont dans la convention
collective? Parce que, là, on va arriver à un espace où une éducatrice peut
être enseignante, et elle sera accompagnée d'une éducatrice. L'équipe de feu,
là, je reviens à ça, parce que j'aime l'image du principe d'une équipe qui
s'occupe d'une classe. De ce fait, par contre, je le disais un peu plus tôt, il
y a des avantages à être enseignante. Il y a des avantages à être éducatrice,
là, je ne dis pas qu'un milieu n'a pas d'avantages par rapport à l'autre, mais
c'est différent. Et, dans la convention collective, on gère non seulement les
ratios, mais on gère aussi la tâche, on gère aussi tout ce qui se rattache à
l'aspect emploi de l'enseignant. Puis le ministre nous le rappelle souvent, il
a été enseignant. Et j'ai trois enfants, donc j'en ai fréquenté quelques-uns,
parce que la relation parent-enseignant est très importante pour moi. Et, de ce
fait, bien, chacun n'avait pas nécessairement les mêmes tâches, et quelquefois
on délimite les tâches d'une certaine façon dans la convention collective.
Donc, je me demandais si, dans la convention collective actuelle, celle qui se
rend jusqu'en 2020… parce que j'ai compris aussi, avec le dépôt du document,
que ça se rendait jusqu'en 2020 pour les quatre ans, et vous avez bien fait de
me trouver l'information et de me corriger. Est-ce que les éducatrices en
milieu scolaire sont reconnues dans la convention collective qui est gérée pour
la classe enseignant?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, ils ne
sont pas reconnus comme des enseignants. Quand on regarde la convention,
l'article dont on parlait tantôt, je pense... attendez un peu… c'est-u 23? 25?
Des voix
: ...
M. Roberge : Bon, le
ratio, ce n'est pas juste adulte-enfants, c'est un ratio enseignant-élèves.
Donc, on ne peut pas remplacer un enseignant par quelqu'un d'autre. Et c'est
différent, les éducatrices sont des employées qui font partie du syndicat, le
syndicat des employés de soutien. Des fois, même, ce n'est même pas... parce
que ça pourrait, à la limite, être un <autre...
M. Roberge : ...ce
n'est pas juste adulte-enfants, c'est un ratio enseignant-élèves. Donc, on ne
peut pas remplacer un enseignant par
quelqu'un d'autre. Et c'est
différent, les éducatrices sont des employées qui font partie du syndicat, le
syndicat des employés de soutien. Des fois, même, ce n'est même pas...
parce
que ça pourrait, à la limite, être un >autre syndicat, mais je suis pas
mal sûr que, dans les mêmes commissions scolaires, c'est les mêmes syndicats,
mais des fois c'est l'autre section, disons, d'un syndicat. Puis les gens qui
sont enseignants, bien, ils sont assujettis à la convention collective des
enseignants.
Donc, je reviens brièvement pour dire que
le ratio 1-17, là, vraiment, le plus élevé, mais surtout 1-14 pour la moyenne
maximale, c'est un ratio enseignant-élèves, puis pas un ratio, mettons,
éducatrice-élèves. Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mais ma précision était plus sur le principe de : est-ce que... Parce
qu'on se le disait plus tôt, dans d'autres commissions, que, s'il y a un manque
de personnel enseignant, on va aller piger dans la banque de gens qui sont
éducatrices, quatre ans pour quatre ans. De ce fait, bien, si mon
enseignante... Parce que, vous l'avez bien dit — puis vous avez bien
fait de le spécifier, parce que je suis sûre que les syndicats nous écoutent — ça
peut prendre, dans la limite, jusqu'à neuf ans pour qu'une éducatrice devienne
enseignante si elle fait ses cours à temps partiel puis elle travaille en même
temps. Parce que c'est toute une tâche, là, être responsable d'une maisonnée,
employée à temps plein dans une commission scolaire puis, en plus, faire des
études, c'est tout un défi, mais vous avez donné du temps pour que l'éducatrice
devienne une enseignante. Moi, je veux savoir si, dans la convention collective...
Puis j'ai compris que vous me dites qu'ils sont peut-être reconnus dans le
personnel non enseignant ou de soutien, mais le personnel enseignant est vraiment
très ciblé. Mais en même temps vous ouvrez une opportunité qui est intéressante,
à dire : Bien, si elle est éducatrice en CPE, puis qu'elle a toutes les qualifications
pour y être, puis qu'elle est bien reconnue, bien, on pourrait prendre cette
personne-là puis la mettre en charge d'un groupe comme une enseignante. Je veux
savoir que, la journée que ça arrive… Parce que la FAE, là, elle n'est pas dans
les CPE, la FAE, elle est plus dans le milieu enseignant. Ça se peut que je me
trompe encore, mais Mme Lepage va vous fournir le document si jamais je me
trompe, je ne suis pas inquiète, mais il me semble que la FAE n'est pas dans
les CPE.
Ceci dit, je veux juste m'assurer qu'on
protège notre monde, aussi, tu sais, parce qu'il faut se le dire, là, ce qu'on
veut, c'est un milieu sécuritaire pour le jeune en premier, pour les employés
puis pour le monde scolaire. Est-ce que l'éducatrice qui devient enseignante
par le biais du manque de personnel est reconnue et protégée, dans le fond,
dans la convention collective qu'on a actuellement ou va-t-il falloir faire quelque
chose à l'extérieur de la convention collective pour pouvoir lui donner une
forme de reconnaissance et de rétention? Parce qu'on a ce défi-là aussi, après
cinq ans, d'avoir de la rétention auprès du personnel enseignant, parce que, quelquefois,
ils vont députés puis ils deviennent ministres, tu sais, ça fait qu'ils
quittent le monde de l'enseignement. Mais ceci dit, quelquefois, on a de la difficulté
à les retenir pour toutes sortes de raisons, alors je me demandais si on
pouvait les reconnaître quelque part.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je précise
que je n'ai pas quitté le monde de l'enseignement, que je suis en sans solde et
que mon poste est réservé, que je pourrais retourner enseigner.
Mme
Charbonneau
:
C'est vrai?
M. Roberge : Oui, bien
sûr.
Mme
Charbonneau
:
C'est pratique, un syndicat, hein?
M. Roberge : Bien sûr. Tout
à fait, tout à fait. Ceci dit, pour préciser...
Une voix
: ...
Mme
Charbonneau
:
Non, ce n'est pas les commissions scolaires, c'est les syndicats.
M. Roberge : Là,
j'entends toutes sortes de commentaires.
Des voix
: Ha, ha, ha!
• (12 h 30) •
M. Roberge : Donc, pour
préciser ce que vous venez de dire... Je suis content que vous reveniez sur
l'idée que, là, une éducatrice se ferait confier un poste d'enseignant ou
d'enseignante. Ce n'est pas tout à fait ça, puis je suis content d'avoir
l'occasion de le préciser. La semaine dernière, on a édicté le règlement pour
préciser beaucoup, beaucoup, beaucoup la reconnaissance d'acquis. C'est un règlement
qui est transversal en matière de reconnaissance d'acquis, de compétences de personnes
qui veulent devenir enseignants, qui viennent des États-Unis, du reste du Canada,
du reste de la planète, qu'on reconnaisse leurs diplômes avec équivalences. Ce
n'est pas un passe-droit, là, on ne reconnaît pas tous les diplômes à égale
valeur, mais l'idée, c'est de faire l'effort de reconnaître vraiment la qualification
des gens et leur expérience. Et on s'est donné... Là, vous comprenez qu'une
fois qu'on l'a édicté il faut que l'équipe de fonctionnaires travaille, là,
pour trouver toutes les équivalences, de concert avec les universités, mais on
a avancé et on a précisé une voie de passage pour reconnaître l'expérience, la
compétence des gens qui seraient éducatrices dûment qualifiées et diplômées
avec la technique au collégial, qui auraient au minimum deux années
d'expérience à temps plein. Donc, ça, c'est les deux premières conditions.
Ensuite, ce n'est pas l'éducatrice qui a
deux années d'expérience qui devient enseignante si elle s'en va travailler
dans une école. Même si tu as 25 ans d'expérience, tu es éducatrice. Pour
être considérée comme... dire : O.K., tu pourrais être considérée comme
enseignante, et c'est ce que dit le règlement <édicté...
>
12 h 30 (version révisée)
<15361
M. Roberge :
...premières conditions.
Ensuite, ce n'est pas l'éducatrice qui
a deux années d'expérience qui devient enseignante si elle s'en va travailler
dans une école. M
ême si tu as 25 ans d'expérience, tu es
éducatrice. Pour être considérée comme... dire :
O.K., tu pourrais
être considérée comme enseignante, et ce que dit le
règlement >édicté
la semaine dernière, deux années à temps plein, c'est l'équivalent de 3 000
heures, là, d'expérience, bien, ce n'est pas une éducatrice qu'on reconnaît
comme enseignante, c'est quelqu'un dont on reconnaît les qualifications,
l'expérience et qui devient d'abord une étudiante, on va dire, une étudiante
dans les facultés d'éducation qui réussit au minimum trois cours, parce qu'on a
ciblé des cours en gestion de classe… et là je ne veux pas me tromper, en tout
cas, dans trois domaines différents. Vraisemblablement, ça va peut-être être
plus que trois, parce qu'il faudrait que les trois se donnent dans la première
session, puis, on sait, l'horaire des universités, il est possible que tu
prennes trois cours, qu'il y en ait deux puis que ça en prenne deux, trois,
sessions avant d'avoir ces trois cours-là. Mais au minimum la technique, 3 000 heures
d'expérience, être inscrit pour le baccalauréat, être admis, avoir réussi
minimum les trois cours ciblés — je ne me souviens plus, de mémoire,
lesquels — et après quoi ce n'est pas une éducatrice qu'on dit :
Maintenant, tu es enseignante, c'est quelqu'un qui est une étudiante à
l'université, qui a des cours de réussis. Dans le fond, c'est quelqu'un qui est
en formation, en train de faire son bac, à qui on dit : Bien, tiens, je
peux te confier tout de suite une tâche d'enseignant pendant que tu complètes
ta formation.
Donc, il faut faire attention. Il y a des
gens qui pensaient que, là, on déshabillait un réseau pour habiller l'autre,
qu'on allait voler des ressources, et je ne sais quel autre scénario. Ce n'est
pas le cas. Ce n'est pas un passe-droit, ce n'est pas une passe gratuite, mais
c'est une opportunité de reconnaître les compétences de ces personnes-là,
surtout des femmes, et de dire : Bien, quand vous avez choisi, peut-être à
17, 18 ans, de devenir éducatrice, peut-être que c'est un choix de carrière que
vous allez faire jusqu'à la retraite, vous n'avez pas choisi quelque chose qui
est un cul-de-sac, qui ne vous permet pas après d'aller vers d'autre chose, si
c'est votre souhait, puis, comme gouvernement, on reconnaît la valeur de votre
diplôme, on reconnaît la valeur de l'expérience passée. Moi, je trouvais que
c'était une belle reconnaissance des acquis, ce n'était pas un geste de pillage
de ressources humaines, comme certains l'ont cru, donc je voulais le préciser
quand même, puis ce n'est pas une passe gratuite comme ça. Puis, oui, c'est
exigeant, de travailler et d'étudier à temps partiel, c'est vrai, mais,
écoutez, ce n'est pas des centaines, ce n'est pas des milliers, c'est des
dizaines de milliers d'étudiants universitaires, les facultés, toutes les
facultés de toutes les universités sont pleines d'étudiants et d'étudiantes qui
étudient à temps partiel et travaillent aussi, donc ce ne serait pas la
première fois.
Donc, je voulais préciser ceci, puis en
même temps on a précisé que, dans la convention collective — je vais
regarder ici, excuse-moi — dans les conventions collectives, les
enseignants, bien, ont leurs dispositions, puis les éducateurs, les éducatrices
ont leurs dispositions distinctes. Et je reviens avec quelque chose, parce
qu'on a bien distribué le document qui est les normes et modalités, pour cette
année, qui ont été édictées ou déposées, envoyées à tous, là, en juin et qui
précisent qu'on a une technicienne en éducation spécialisée ou en service de
garde qui ont une tâche à demi-temps à chaque fois qu'il y a une classe de
maternelle quatre ans. Précédemment, il y avait cette disposition-là, mais
c'était dans les règles budgétaires d'une année à l'autre. Et, cette année,
pour la première fois, on l'a mis comme une condition, c'est-à-dire c'est une
condition sine qua non, si vous voulez ouvrir une maternelle quatre ans, ça
prend ça, c'est formel, c'est obligatoire, et on le retrouve, je pense, à la
page 3, en haut, dans «ressource additionnelle». Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. J'ai la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Suite à
la lecture des documents qui nous ont été présentés, moi, ce que je constate,
vraiment, c'est qu'on a une absence totale de garantie qu'il y aura toujours
une équipe de feu pour s'occuper des maternelles quatre ans. Dans la convention
collective, il y a une mention de ratio, qui est un pour 17, et il n'y a aucune
mention du tout qu'il y a une ressource de soutien pour l'enseignant ou
l'enseignante dans la convention collective. Il n'y a aucune garantie ici, là, ce
n'est écrit nulle part, qu'il y a une ressource supplémentaire qui va être
accordée, donc la garantie n'est pas dans la convention collective. La mention,
dans le document de conditions et modalités qui nous a été transmis… Ça, c'est
un document qui est produit annuellement, selon ma compréhension, donc c'est
susceptible de changer à chaque année. Donc, on n'a aucune garantie à long
terme que cette ressource additionnelle là, elle va rester. Si jamais la
pénurie de main-d'oeuvre était telle que, l'année prochaine ou dans deux ou
trois ans, le ministre disait : C'est impossible de garantir une ressource
supplémentaire, on enlève ça des conditions et modalités, ah! on vient de
perdre la ressource <additionnelle...
Mme Labrie :
...compréhension, donc c'est susceptible de changer à chaque année. Donc, on n'a
aucune garantie à long terme que cette ressource additionnelle là, elle va
rester. Si jamais la pénurie de
main-d'oeuvre était telle que, l'année
prochaine ou dans deux ou trois ans, le
ministre disait : C'est
impossible de garantir une ressource supplémentaire, on enlève ça des
conditions et modalités, ah! on vient de perdre la ressource >additionnelle.
Donc, comme on n'a absolument aucune
garantie que ça va rester comme ça à long terme ni dans le document de
conditions et modalités ni dans la convention collective, pour moi, là, tout
ça, là, ça renforcit l'importance, pour moi, de l'inscrire dans la loi, le
ratio. La garantie, elle est nulle en ce moment. Il n'y a aucune garantie, ni
dans la convention collective ni avec ce document-là, que l'équipe de feu, elle
va exister. Puis j'aimerais poser une question très, très, très simple au ministre :
Est-ce que, pour lui, la qualité dépend en partie du ratio? Et, si oui, est-ce
que c'est acceptable, d'avoir une qualité à temps partiel?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, j'ai
mentionné hier qu'il y a plusieurs éléments qui font partie du ratio : la
formation des gens qui sont là, le ratio enfants-adulte, ça fait partie,
l'environnement physique. Il y a plein de choses qui font partie du cadre qui
fait que le parent a confiance puis nous, comme gouvernement, on sait que le
service est un service de qualité.
Dans une classe, ça se peut que,
supposons, un orthophoniste ou un orthopédagogue soit présent dans la classe
quatre heures-semaine, puis c'est un service apprécié, ça répond aux besoins.
Mais ça ne veut pas dire que les services éducatifs dans cette classe-là sont
de qualité quatre heures-semaine, ça veut dire que ce soutien-là de ce
professionnel-là dans cette classe-là fait la différence pour les enfants
quatre heures-semaine. Puis l'enseignant ou l'enseignante planifie ses
activités sachant que, supposons, le mardi matin et le mercredi matin, il y a
l'orthophoniste ou il y a l'orthopédagogue. Donc, ce n'est pas là que tu vas
faire les arts, nécessairement, tu vas t'arranger pour profiter au maximum du
fait que cette ressource-là, qui arrive avec des compétences complémentaires
aux tiennes comme enseignant... bien, tu planifies tes activités pour tenir
compte de ce coup de main là puis de cette force-là.
Ce qui se passe dans les maternelles
quatre ans en ce moment... J'ai parlé à plusieurs enseignants. J'en ai visité,
des maternelles quatre ans, puis j'ai parlé aux éducatrices, j'ai parlé aux
enseignants, j'ai dit : Bon, puis, comment ça fonctionne, la relation? Qui
fait quoi? Chaque fois, il y a une dynamique qui s'installe, puis l'enseignant
ou l'enseignante planifie ses activités en fonction de la disponibilité de
l'éducatrice : Bien, quand j'ai l'éducatrice, je m'arrange pour faire des
choses, peut-être, qu'il y a plus de manipulations parce que j'ai besoin d'une
plus grande supervision pour faire des manipulations si je décide de faire tel
type de bricolage ou tel type d'activité. Bien, je vais planifier ça selon mon
horaire, en disant : Bien, supposons, j'ai 11 enfants dans ma classe, cet
après-midi je n'ai pas l'éducatrice, je vais faire, on va dire, des comptines,
ça va; ce matin, je sais que j'ai l'éducatrice, je vais faire telle chose. Ça
se planifie très bien en maternelle quatre ans, comme l'ajout de ressources
complémentaires se planifie dans une classe au primaire, je peux vous le dire
pour l'avoir vécu.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Sherbrooke, avez-vous encore...
Mme Labrie : Bien,
écoutez, moi, là, si j'étais une enseignante, en ce moment, en maternelle
quatre ans, là, je serais très, très inquiète de savoir que ce n'est pas plus
sécurisé que ça, le concept de ressource spécialisée additionnelle, là. Il n'y
en a pas, de sécurité, en ce moment, que ça va perdurer dans le temps. Donc,
moi, ça m'inquiète comme députée et ça m'inquiéterait comme parent, ça
m'inquiéterait comme enseignante. Donc, il faut que ce soit sécurisé quelque
part, puis là je ne vois pas où, en ce moment, ce l'est. Donc, qu'on nous
propose des solutions. Dans la loi, dans un règlement, quelque part, ça doit
être sécurisé que cette ressource-là, elle va être présente. Puis, moi, dans
mon scénario idéal, là, elle serait présente en tout temps s'il y a 17 enfants.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien,
écoutez, moi, je ne suis pas inquiet de la qualité des services dans les
maternelles quatre ans. Je constate que la qualité s'améliore d'année en année.
Je sais qu'un programme amélioré s'en vient. Et, au-delà des perceptions, des
craintes, des inquiétudes... Je suis allé, là, de visu, j'ai parlé aux profs,
j'ai parlé aux éducatrices, qui me disent : Ça fonctionne. Alors,
sincèrement, «don't fix it if it works», comme on dit en anglais, je dirais que
c'est un réseau qui fonctionne en ce moment. Je ne vous dis pas que... D'autres
choses peuvent fonctionner ailleurs. Je ne m'attaque pas à d'autres réseaux,
qui fonctionnent aussi, que mes enfants ont fréquentés aussi. Mais il y a
quelque chose qui fonctionne bien ici, puis on n'a pas besoin de l'inscrire
dans la loi ou dans un règlement. La preuve est qu'au moment où on se parle, en
ce moment, là, ça fonctionne.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
• (12 h 40) •
Mme Labrie : Notre
travail, c'est de prévoir à long terme. Là, on sait que, cette <année,
en...
M. Roberge : ...mais
il
y a
quelque chose qui fonctionne bien ici, puis on n'a pas besoin de
l'inscrire dans la loi ou dans un
règlement. La preuve est qu'
au
moment où on se parle,
en ce moment, là, ça fonctionne.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Notre
travail c'est de prévoir
à long terme. Là, on sait que, cette >année,
en 2019‑2020, il y aura cette ressource supplémentaire. On n'a même pas aucune
garantie qu'à la rentrée scolaire prochaine il y en aura encore. Il va falloir attendre
au mois de juin, à la sortie du prochain document de conditions et modalités,
pour voir si effectivement le ministère pense qu'il y a des ressources
suffisantes dans le réseau pour allouer encore cette ressource additionnelle là
l'année prochaine. C'est impossible d'être rassurés en ce moment, là. On a
juste la certitude que, cette année, elle va être là, cette ressource-là. Puis
on a mis en doute que c'était suffisant, déjà, puis en plus on n'est même pas
certains que ça va rester. Donc, il faudrait au minimum que ce soit inscrit
dans la convention collective, que cette ressource-là est prévue. Je veux dire,
ce n'est pas rassurant, là.
J'entends le ministre, qui me dit :
Ça va bien en ce moment parce que c'est là. Bien, tant mieux. Mais nous, on
veut que ça aille bien tout le temps. On veut que ça aille bien aussi l'année
prochaine, peu importe la pénurie de main-d'oeuvre. On veut que ça aille bien
tout le temps dans ces classes-là. Ça fait que le jour où ça va être un petit
peu trop compliqué de recruter, puis qu'il va se rendre compte qu'il y a une
pénurie de main-d'oeuvre trop importante, s'il enlève des conditions et
modalités, là, bien, le ratio, ça va être un pour 17, 100 % du temps, on
va s'être un peu fait avoir. Ça fait que rassurez-nous puis inscrivez-le
quelque part dans la loi, ou dans le règlement, ou, à la limite, dans la
convention collective, là, mais il faut que ce soit clair, que ça ne bougera
pas, que cette ressource additionnelle là, elle est là.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, je
suis content d'entendre pour la première fois ma collègue préciser que ça peut
être par règlement, dans la loi ou dans la convention collective, on va finir
par se rejoindre. Puis c'est correct, là, de vérifier, d'analyser, de
s'inquiéter de quelque chose qui pourrait avoir été oublié, c'est un peu notre
travail de parlementaire en article par article, mais il faut être aussi l'écho
du terrain. Puis je ne prétends pas que j'ai parlé à toutes les directions
d'école, ce n'est pas vrai, là. J'en ai parlé à vraiment beaucoup, beaucoup,
beaucoup, puis beaucoup de profs, personne qui ne m'a dit… dans des rencontres
MEES-partenaires, avec les associations, directions d'école, que je rencontre
fréquemment, puis je visite des écoles fréquemment, il n'y a pas personne qui
m'a dit : Bon, on a assez peur de perdre notre éducatrice l'an prochain, c'est
juste dans les normes et modalités, faites quelque chose, M. le ministre. Il
n'y a personne qui a cette crainte-là, là. En tout cas, il n'y a personne qui
l'a exprimée. Je ne peux pas dire qu'il n'y a personne au Québec qui a cette crainte-là,
ça se peut, là, mais laissez-moi vous dire que ce n'est pas l'écho du terrain.
Il n'y a pas de prof qui dit : Ça fait quatre ans que j'ai une maternelle
quatre ans, je suis assez inquiet, l'an prochain, de ne pas avoir d'éducatrice.
Il n'y a personne qui a dit ça. Il n'y a personne non plus, dans les directions
d'école, qui m'a fait savoir ça, puis ce n'est pas parce que je ne vais pas sur
le terrain. Je parle à la fois aux représentants nationaux des syndicats, je
parle aux représentants nationaux des directions d'école, des profs, puis je
vais sur le terrain, parce que des fois tout le monde ne dit pas exactement la
même chose, puis là il n'y a personne qui vit dans cette peur-là, là. Ce n'est
pas vrai, là.
Mme Labrie : Écoutez, en
ce moment, dans le réseau de l'éducation, là, il y a effectivement des
commissions scolaires, des directions d'école, des équipes-écoles qui sont
inquiètes même de n'a pas avoir le nombre de titulaires dont ils ont besoin
pour toutes leurs classes. Ça fait que vous ne me ferez pas croire que personne
n'est inquiet que d'autres ressources ne soient pas disponibles. Il manque des
titulaires par centaines, des titulaires de classe. Ça fait que la ressource
complémentaire additionnelle, moi, je pense qu'il y a plus de gens que le
ministre pense qui sont inquiets qu'elle prenne le bord à un moment donné, là.
Il manque de titulaires, est-ce que le ministre est au courant?
La Présidente (Mme Thériault) :
Et, Mme la députée, votre temps est écoulé avec votre dernière intervention.
Donc, je vais laisser le ministre répondre à votre question.
M. Roberge : Je suis au
courant de ce qui se passe parce que j'ai posé la question, hein? Les autres
gouvernements ne la posaient pas. Je l'ai eue, j'ai eu l'information, je l'ai
rendue publique. Si vous êtes au courant du nombre de profs qu'il manque, c'est
parce que j'ai posé la question puis je l'ai rendue publique en toute
transparence, donc je le sais bien. Mais les gens ne s'inquiètent pas que le
ratio change parce que c'est difficile de recruter des enseignants. Les gens ne
s'inquiètent pas que, tout à coup, on change d'idée puis on enlève le poste
d'éducatrice. C'était ça, l'écho. Je ne prétends pas qu'il n'y ait pas de
directions adjointes aux ressources humaines dans les commissions scolaires qui
ne s'inquiètent pas du manque de pénurie. Oui, oui, bien sûr que le problème de
recrutement...
(Interruption)
M. Roberge : Y a-tu une
alarme qui passe en ce moment?
La Présidente (Mme Thériault) :
C'est la porte à côté.
M. Roberge : O.K., merci.
Ah oui, c'est ça. Le problème de recrutement peut inquiéter des directions de
ressources humaines, puis ils travaillent fort pour le recrutement. Ça, je vous
le concède, là, ils travaillent très fort. Mais ce n'est pas les enseignantes
qui s'inquiètent de dire : Bien, à cause de la pénurie, j'ai peur qu'on me
coupe mon éducatrice. C'est juste ça que je veux dire.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. J'ai la députée de Westmount—Saint-Louis qui avait
signifié son intérêt. En vous indiquant qu'il vous reste
3 min 30 s à votre temps, Mme la députée.
Mme Maccarone : Oh! je
vais parler très rapidement. Je veux juste préciser qu'on n'est pas contre le
fait d'avoir un duo de feu, d'avoir une éducatrice, c'est pour les ratios.
Alors, pourquoi ne pas discuter d'un ratio 1-10 avec un <professeur
et...
La Présidente (Mme Thériault) :
...de
Westmount—Saint-Louis qui avait signifié son
intérêt. En
vous indiquant qu'il vous reste 3 min 30 s à votre temps,
Mme
la députée.
Mme Maccarone : Oh! je
vais parler très
rapidement. Je veux juste préciser qu'on n'est pas contre
le fait d'avoir un duo de feu, d'avoir une éducatrice, c'est pour les ratios.
Alors, pourquoi ne pas discuter d'un ratio 1-10 avec un >professeur et
une éducatrice? Première question.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien là,
vous amenez un ratio 1-5. Écoutez, vous proposerez ça dans votre plateforme en
2022, là. Nous, on s'est présentés devant l'électorat en 2018 puis on s'est dit
qu'on allait avoir une enseignante et une éducatrice à temps plein. Ça faisait
partie de nos engagements, on remplit nos engagements. On a dit qu'on allait
déployer, on va le faire, mais on ne refera pas, chacun, nos plateformes, nos politiques
à tout bout de champ.
Mme Maccarone : C'est
parce que le ratio est vraiment vis-à-vis les professeurs et non nécessairement
les éducatrices. C'est de ce ratio qu'on est en train de parler. Alors, quand
on va parler des renégociations avec les conventions collectives, pourquoi ne
pas dire 1-10? On peut rajouter des ressources, il n'y a personne qui est
contre ça. Je n'ai aucune idée si vous avez même le son de cloche des
syndicats, si eux, ils vont être d'accord avec un 1-14, 1-17, puis on sait que
ça se dépasse. Peut-être, eux, ils vont dire : Nous, on n'acceptera pas
plus que 1-12. Puis ça, c'est professeurs, on ne parle pas d'éducatrices, on
parle uniquement de professeurs. Je pense qu'il faut être conscients de ça, on
parle vraiment juste de ce ratio-là.
Et je veux juste amener un peu de la
lumière sur le réseau anglophone, parce qu'il ne me reste pas beaucoup de
temps. Je sais que vous avez dit, dans votre expérience : Les classes ne
sont pas surpopulées, on ne dépasse pas le 17, mais je peux vous garantir que,
dans le réseau anglophone, ce n'est pas la réalité, on dépasse souvent, régulièrement
le 17. On sait qu'on peut le faire. Souvent, ça monte jusqu'à 20 enfants, ça
peut être plus, puis pas parce qu'eux, ils souhaitent avoir des classes
surpopulées, c'est une réalité du terrain, du territoire, une décroissance, c'est
une réalité d'un manque de ressources, c'est une réalité de dire : On ne
peut pas séparer nos familles, on ne peut pas envoyer nos enfants à une autre
école parce qu'il y a juste une école de quartier. Alors, la réalité est vraiment
différente, d'où l'importance de peut-être mettre en valeur des balises claires
pour eux, des ratios qu'ils peuvent respecter.
Parce que, veux veux pas, même si on ne
veut pas dire au micro, l'éducation, souvent, on parle de l'argent. C'est
coûteux, ouvrir des classes pour juste trois élèves, ça fait qu'on va souvent
avoir une classe avec 20 enfants au lieu d'avoir une avec 17, une avec
trois ou deux avec... Ça se peut que ça va arriver quand même, ça va être 1-10,
mais, si ça va être surpopulé, on rajoute aussi de l'argent. Il faut avoir plus
de budget, parce qu'il faut repayer encore des primes pour ces professeurs-là,
puis avec raison. Est-ce que ça, ça veut dire, il faut aussi rajouter des
primes salariales aussi à nos éducatrices parce que la classe va être
surpopulée? Je n'ai aucune idée. Est-ce qu'il faut prévoir de ces budgets-là?
Puis comment ça fonctionne avec les salaires pour les personnes qui débutent
comme professeurs? J'ai compris qu'on a toutes sortes de balises aussi, mais il
faut vraiment prendre en considération ceci, la réalité est totalement
différente dans un autre réseau.
Vous avez visité plusieurs des maternelles
quatre ans. Est-ce que c'étaient des classes pleines, de 17 enfants, ou est-ce
que les gens ont dit que ça a bien été parce qu'on avait trois enfants, 10
enfants, huit enfants? Ça fait que, oui, en effet, quand j'ai trois, huit, 10,
je comprends, ça va bien, je suis contente d'avoir de l'aide, parce que c'est
ça qu'on cherche. Mais est-ce qu'il y en a vraiment, des maternelles quatre ans
qui sont remplies de 17 enfants puis qu'on dit : Ça va bien, pas besoin de
changer le ratio? Je vous dirais que je pense que ces personnes-là méritent
d'avoir au moins une écoute, pour ceux qui sont pleins, puis comment ça
fonctionne ailleurs. Ça prend un ratio pour les professeurs, uniquement pour
ça.
La Présidente (Mme Thériault) :
Et vous avez écoulé votre temps, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. J'ai
la députée de Mille-Îles qui a signifié son intention. Il vous reste quatre
minutes, à peu près.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Je vais essayer de faire comme ma collègue, mais aller vite aussi, hein,
on essaie de parler vite. Pour le principe de l'éducatrice qui va être reconnue
comme enseignante, parce que je suis restée un peu prise sur la fonction, là, le
ministre me l'a expliqué, je veux juste bien comprendre. Quand l'éducatrice va
devenir une enseignante, c'est parce qu'on va lui avoir reconnu les compétences
dans non seulement ses heures travaillées, mais aussi dans les cours qu'elle a
suivis. Et est-ce qu'elle devra être au préalable inscrite aux cours à
l'université ou ce n'est pas nécessaire? Je veux juste être sûre que je
comprends la déclinaison des gestes qu'elle doit poser pour passer d'éducatrice
à enseignante. Je veux juste mieux comprendre.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
• (12 h 50) •
M. Roberge : Elle doit
avoir le diplôme technique trois ans, doit avoir 3 000 heures de faites,
doit être admise en faculté des sciences de l'éducation, doit avoir réussi au
minimum les trois cours, en didactique, en psychopédagogie et en gestion de <classe...
Mme
Charbonneau
:
...juste mieux comprendre.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Elle doit
avoir le diplôme technique trois ans, doit avoir 3
000 heures
de faites, doit être admise en faculté des sciences de l'éducation, doit avoir
réussi au minimum les trois cours, en didactique, en psychopédagogie et en
gestion de >classe, et après quoi elle pourra postuler pour avoir ce qu'on
appelle une tolérance d'enseignement, conditionnelle à la poursuite et au
succès des études.
Mme
Charbonneau
:
Et, pendant ses études, elle sera reconnue comme nos étudiantes qui sont en
train d'étudier pour devenir une enseignante en stage. Elle pourra être
reconnue comme… la même qualité de personne pour être enseignante dans une
classe.
M. Roberge : Oui, c'est
une enseignante.
Mme
Charbonneau
:
O.K. Je voulais vraiment comprendre la déclinaison, parce qu'on a vraiment, au
Québec, une difficulté avec la reconnaissance des compétences. Si ça va plus
vite en éducation, tant mieux, mais je vous dirais qu'il y a plusieurs milieux
où la reconnaissance, elle est beaucoup plus difficile, et longue, et ardue que
ça.
Dans le principe des ratios, dans
l'article 25, que j'ai ici, je n'ai pas vu... peut-être que je ne m'y suis
pas attardée suffisamment longtemps, je n'ai rien vu pour les élèves en milieu
défavorisé. Je sais qu'en cinq ans, quelquefois, les ratios pouvaient changer.
Là, je ne le vois pas ici. Est-ce qu'il y a une autre feuille qui parle des
milieux défavorisés?
M. Roberge : En ce
moment, il n'y a des classes qu'en milieu défavorisé, hein, encore... pendant
les premières années et cette année encore, mais c'est le même ratio à
l'extérieur.
Mme
Charbonneau
:
O.K. C'est juste que, dans notre document qu'on a présentement, ce n'était pas
marqué «élèves»... Mais vous avez raison de me le rappeler, quand le Parti
libéral a ouvert à plus large, il l'a ouvert pour élèves en milieu défavorisé.
Au préalable, avant que le Parti libéral pose ce geste, on ouvrait des classes
pour les élèves avec des défis supplémentaires, qu'on appellera, pour le but de
la discussion, handicapés. Est-ce que, dans la nouvelle mouture des ratios,
élèves handicapés ou élèves en milieu défavorisé... aura quelque chose de
particulier ou on garde les ratios pareils partout, malgré le fait... Puis je
vous souligne mon intention, pour que vous soyez vraiment bien éclairé, mon
intention, c'est vraiment de revenir sur le principe qu'un élève de quatre ans
qui arrive en classe pour la première fois dans le monde scolaire n'est pas
ciblé, il n'est pas dépisté, il n'est pas... Surtout s'il n'a pas passé par le
circuit CPE, tu sais. S'il arrive directement de la maison, on ne sait pas
encore nécessairement, on va peut-être le voir aux premières évaluations, la
demi-heure qu'il va passer avec l'enseignante pour l'accueil, là, est-ce qu'il
a une difficulté langagière, est-ce qu'il est allophone. Mais, vu qu'il n'est
pas déjà ciblé puis qu'habituellement un enseignant peut jouer sur son ratio...
Je ne dis pas que ça joue, mais ça vient changer le ratio si un élève est ciblé…
j'essaie de le dire correctement parce que je sais, depuis quelque temps, qu'on
est écoutés par les syndicats, il faut choisir nos mots, vous le savez. Donc,
si, à quatre ans, je n'ai pas encore été ciblé mais que j'ai besoin d'un
service supplémentaire et que je pourrais représenter, dans une classe, un
dénombrement différent, comment je fais pour... Tu sais, ce n'est pas dans
l'annexe 25. Est-ce qu'il y a un endroit, soit par les règlements soit par
les modalités, où on identifie cet aspect-là d'une classe quatre ans?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Il y a des
enfants, déjà à quatre ans, qui ont des handicaps ou des difficultés telles que
ça a été visible des fois même à un an, à deux ans. Il y a des classes
spécialisées pour les enfants de quatre ans, il y en a quatre à la CSDM, et le
ratio est de six, le maximum est de six enfants par enseignante. Donc, ça
existe, c'est rare, mais il y en a, et le ratio est en fonction des besoins de
ces enfants, spécifiques.
Mme
Charbonneau
:
Donc, à l'inscription, le parent a déjà annoncé le principe de difficultés de
son enfant, donc l'enfant est ciblé puis mis dans une classe que la commission
scolaire a choisi de mettre à six parce que c'est son ratio, son choix de
commission scolaire pour pouvoir faire ce geste-là.
Donc, si l'enfant n'a pas été ciblé... Je
vous donne un exemple, M. le ministre, puis ma fille me déteste à chaque fois
que je la fais, mais, quand ma fille est rentrée en maternelle, il a fallu que
j'aie un coup de téléphone de l'enseignante qui me dise : On a dépisté,
problème langagier sévère, il faut qu'elle aille dans une classe spéciale pour
la première année. Il a fallu que j'aie le coup de téléphone, comme parent,
pour savoir qu'il y avait une légère... un grand... pour moi, un léger défi,
mais, pour la commission scolaire, un grand défi auprès de mon enfant. Puis, en
première année, bien là, on l'a mise dans une classe-ressource, c'est une
classe spéciale. Alors, si l'enfant n'est pas dépisté par le parent, par
l'aspect médical ou parce qu'il a été avant dans un système professionnel,
comment je fais pour mieux accompagner l'enseignante et la personne qui va
l'aider pour avoir un ratio intéressant?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, comme
je l'ai dit, pour des enfants qui ont de très grandes difficultés, ça peut être
un handicap physique ou tout autre, il y en a qui sont déjà accompagnés,
diagnostiqués très tôt, parfois dans le milieu hospitalier...
Mme
Charbonneau
:
Oui, oui, tout à fait. Ce n'est pas de <ceux-là...
Mme
Charbonneau
:
...je fais pour mieux accompagner l'enseignante et la personne qui va l'aider
pour avoir un ratio intéressant?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien,
comme je l'ai dit, pour des enfants qui ont de très grandes difficultés
,
ça peut être un handicap physique ou tout autre
, il y en a qui sont
déjà
accompagnés, diagnostiqués très tôt, parfois dans le milieu hospitalier…
Mme
Charbonneau
:
Oui, oui,
tout à fait. Ce n'est pas de >ceux-là que je vous
parle.
M. Roberge : ...donc le
ratio est de six. C'est vrai que tout n'est pas fait à quatre ans, puis c'est
une des raisons pour lesquelles on veut offrir, aussi, et déployer le réseau. Il
y a des gens qui disent : Quatre ans, c'est déjà trop tard, là. Ce n'est
pas trop tard. On peut faire des choses avant, mais, à partir de quatre ans,
c'est sûr qu'en ayant le regard d'une enseignante, là, formée pour ça, puis
d'une éducatrice, puis d'une équipe de professionnels autour, ça se peut très
bien que, dans le courant de l'année, on repère puis on aide.
Mais je souligne une chose qui est un bon
coup de mon prédécesseur, le ministre Proulx, que, maintenant, on n'est plus obligés d'attendre, nécessairement, le diagnostic pour offrir les
services. Donc, on voit une vulnérabilité, on agit tout de
suite, et ça, c'est important, et c'est un bon coup, il faut le dire.
La Présidente (Mme Thériault) : Il vous reste 30 secondes, Mme la députée.
Mme
Charbonneau
: Puis il y en a plusieurs,
bons coups, M. le ministre, si vous
saviez. Mais, ceci dit, je vous dirais que mon inquiétude persiste sur le
principe du ratio, mais j'apprécie les réponses que j'ai eues parce que ça me donne une idée du parcours de
l'enseignante, même si, en bout de ligne, ce que je comprends, c'est que
l'étudiante reconnue enseignante, reconnue éducatrice, ça devient un peu
complexe. Mais je comprends le parcours, maintenant, un peu mieux que je le comprenais au départ, parce
qu'on disait : Est-ce qu'un
réseau va manger l'autre réseau?
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée. Mme la députée de Saint-Laurent, il vous reste une
minute pour compléter l'échange. Après, on va passer au vote, à moins qu'il y
ait des... Je m'excuse, il y a la collègue la députée de Joliette qui a une
question.
Mme
Hivon
:
C'est juste... de manière périphérique, je vois qu'on aborde... puis c'est un
sujet qu'on avait effleuré notamment quand on a eu, lors des auditions, des gens
de certaines régions où la démographie n'était pas nécessairement au
rendez-vous pour une classe pleine de maternelle quatre ans. Je vois, à la page
2, qu'on parle de classe multiprogramme. Donc, je voulais juste que vous
m'éclairiez, parce que ça dit : «Comme mesure exceptionnelle, les élèves
de maternelle quatre ans à temps plein peuvent être scolarisés dans une classe
multiprogramme, si cette classe compte au moins six élèves, dont : de trois
à cinq élèves de quatre ans de milieu défavorisé ou plus de...» Je veux juste
savoir... Je ne vois pas le maximum, c'est quoi dans une classe multiprogramme.
Je vois le nombre d'élèves de quatre ans, mais le nombre global... Je ne sais
pas si c'est moi qui ne lis pas bien, là.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge :
Non, mais c'est parce que le ratio global, justement, il est dans la convention
collective, il n'est pas dans les normes et modalités, et il est de... le
nombre maximal moyen de 14 pour une commission scolaire, il est 17 pour une
classe, ultimement, une classe qui serait qualifiée de préscolaire quatre ans.
Mme
Hivon
:
C'est beau. Donc, dès lors qu'on a des enfants de quatre ans, le ratio est
celui qui s'applique à une classe de quatre ans.
M. Roberge :
Est-ce que c'est bien ça? Je veux juste en être bien certain, on va vérifier.
Il y a une petite nuance entre les quatre ans et cinq ans, là, d'un ou deux
enfants.
Mme
Hivon
:
Oui, c'est ça, ma question.
M. Roberge :
On va vérifier si c'est le ratio de quatre ans ou de cinq ans qui s'applique,
là, on va vous retourner là-dessus. Mais normalement, dans un cas comme ça,
vraisemblablement, la classe ne serait pas pleine. On parle de milieux, souvent,
qui sont ruraux, où on a peu d'enfants dans la classe. Si on n'est pas capables
de constituer le groupe, c'est vraisemblablement parce qu'on n'est pas au
maximum, mais on va quand même répondre à cette question-là.
Mme
Hivon
:
Je comprends ce que le ministre dit, mais on peut imaginer aussi des classes où
il y aurait... des écoles où on n'arriverait pas juste et donc on voudrait
faire un groupe de plus, mais on n'a pas le nombre de quatre ans requis, on les
met avec des cinq ans, ça permet d'avoir une... Donc, j'avais juste la
question.
M. Roberge :
C'est le ratio de quatre ans qui s'applique, donc le ratio inférieur qui
s'applique.
Mme
Hivon
:
C'est toujours le ratio de quatre ans, qu'importe qu'il y ait des enfants de
cinq ans.
M. Roberge :
Oui. S'il y a une classe quatre et cinq, donc quatrième année et cinquième
année, c'est le ratio quatre ans qui s'applique, donc le ratio le plus bas.
Mme
Hivon
:
O.K., c'est beau.
La Présidente (Mme Thériault) :
Donc, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à
15 heures, où elle poursuivra son mandat. Bon appétit, tout le monde.
M. Roberge :
On peut manger pendant puis on continue.
(Suspension de la séance à
12 h 59)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 10)
La Présidente (Mme Thériault) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, la Commission de la culture et de l'éducation
reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 5, Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique et d'autres
dispositions à l'égard des services de l'éducation préscolaire destinés aux
élèves âgés de 4 ans.
Lors
de la suspension de nos travaux plus tôt aujourd'hui, nous étions rendus à
l'étude de l'amendement à l'article 5 modifié proposé par Mme la députée de
Saint-Laurent. Et, d'entrée de jeu, il ne reste qu'une minute à votre
intervention, Mme la députée, avant de procéder au vote sur le sous-amendement.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, je sais qu'on va bientôt passer au
vote sur cet amendement. Évidemment, pour nous, c'est une question qui est
essentielle, la question des ratios, car il est question ici de la qualité des
services offerts à nos enfants, donc on est au coeur même du projet de loi,
agir tôt et déceler plus rapidement et plus tôt des vulnérabilités chez les enfants.
Alors, j'invite, évidemment, tout le monde à réfléchir sur les ratios, puis de
vous dire qu'on risque de passer beaucoup, beaucoup de temps sur les ratios,
donc on pourrait régler la question aujourd'hui, ou sinon ça va aller demain et
après-demain.
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Puisque le temps est écoulé, je vais mettre aux voix
l'amendement, et non pas le sous-amendement, je m'excuse.
Mme Rizqy :
Je vais demander un vote nominal.
La
Présidente (Mme Thériault) : Un vote par appel nominal, certainement.
M. le secrétaire.
Le
Secrétaire
: Oui, alors, pour, contre, abstention. Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy :
Pour.
Le
Secrétaire
: M. Roberge (Chambly)?
M. Roberge : Contre.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
Le Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
Le Secrétaire
: M. Skeete
(Sainte-Rose)?
M. Skeete : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
Le Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
Le Secrétaire
: Je ne
vois pas si Mme Hivon est là.
La Présidente (Mme Thériault) :
Non.
Mme Labrie : Elle n'est
pas arrivée.
Le Secrétaire
: Eh
bien.
La Présidente (Mme Thériault) :
Elle n'est pas là.
Le Secrétaire
: Mme Thériault
(Anjou—Louis-Riel)?
La Présidente (Mme Thériault) :
Abstention. Donc, l'amendement proposé par la députée de Saint-Laurent est
rejeté. Donc, à ce moment-là, nous reprenons l'étude de l'article n°5. Et je
vois que la députée de Saint-Laurent me fait signe à nouveau. Mme la députée.
Mme Rizqy : Mme la
Présidente, c'est sans surprise que je dépose un amendement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Un autre amendement, d'accord. Est-ce que vous en faites lecture? On suspendra
après, le temps de faire la copie. S'il vous plaît.
Mme Rizqy : Absolument. Article
5 : Modifier l'article 5 du projet de loi par l'ajout de l'alinéa suivant :
L'article 447 de cette loi est modifié par
l'ajout, à la fin de l'article, du paragraphe suivant :
«11° le gouvernement détermine que le
ratio des services d'éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de 4 ans
soit [d'un maximum] de 1 enseignant pour [...] 10 élèves.»
La Présidente (Mme Thériault) :
D'accord. Donc, nous allons...
Mme Rizqy : Le maximum, le
ratio.
Mme Labrie : Maximum un
pour 10.
Mme Rizqy : Un ratio
maximal?
La Présidente (Mme Thériault) :
Bien, si ça ne vous dérange pas, nous allons suspendre, on va faire des copies.
Vous envoyez votre amendement, Mme la députée. À ce moment-là, on va suspendre,
on donnera des copies, puis vous pourrez faire des interventions par la suite.
(Suspension de la séance à 15 h 14)
>
(Reprise à 15 h 23)
La Présidente (Mme Thériault) :
Nous reprenons nos travaux. L'amendement a été distribué. La députée de Saint-Laurent
m'a demandé de relire l'amendement maintenant que tous l'ont en main. Allez-y, Mme
la députée.
Mme Rizqy : Alors, l'article
5 : Modifier l'article 5 du projet de loi par l'ajout de l'alinéa suivant :
L'article 447 de cette loi est modifié par
l'ajout, à la fin de l'article, du paragraphe suivant :
«11° le gouvernement détermine que le
ratio des services d'éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de 4 ans
soit de 1 enseignant pour un maximum de 10 élèves.»
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Le député de Saint-Jérôme. Allez-y, M. le député, je vous écoute.
M. Chassin :Merci, Mme la Présidente, question de règlement. À ce point-ci,
j'aimerais invoquer l'article 185, où l'amendement qui est proposé contient un
texte différent mais vise le même effet, et je vous réfère au Recueil de
décisions concernant la procédure parlementaire,le 185/2, qui,
spécifiquement, répond à cette question. Même si le texte est différent, quand
l'objet est le même, l'objectif poursuivi est le même.
Dans ce cas-ci, on a un amendement qui
correspond, dans le fond, à cette décision de jurisprudence, dans le sens où l'amendement
précédent invoquait le Règlement sur les services de garde éducatifs à
l'enfance pour déterminer un ratio. Ici, on ne mentionne pas le règlement, mais
on mentionne le même ratio qui est contenu dans le règlement, et donc, à notre
avis, l'effet recherché est exactement le même.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Mme la députée de Saint-Laurent, avez-vous
un commentaire?
Mme Rizqy : J'apprécie énormément
l'intervention du député de Saint-Jérôme. C'est sûr que, dès lors qu'il peut
s'exprimer en matière de question de règlement, il saute sur <l'occasion...
M. Chassin :
...à notre avis, l'effet recherché est
exactement le même.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci,
M. le député de
Saint-Jérôme.
Mme la députée de
Saint-Laurent,
avez-vous un
commentaire?
Mme Rizqy : J'apprécie
énormément l'
intervention du député de
Saint-Jérôme. C'est
sûr que, dès lors qu'il peut s'exprimer en matière de
questions de
règlement,
il saute sur >l'occasion, et je le félicite. Toutefois, bien qu'il cite
une décision, il aurait été souhaitable qu'il la lise, cette décision, parce
qu'il aurait été bien au fait qu'effectivement, si c'est l'amendement qui a...
pour le même objectif en finalité, effectivement, il ne serait pas recevable.
Relisons l'amendement précédent : «Déterminer
que le ratio des services d'éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de 4
ans soit identique à celui prescrit dans le Règlement [des] services de garde
éducatifs à l'enfance (chapitre S-4.1.1, r.2)...» Ici, Mme la Présidente, l'amendement
visait d'avoir un effet miroir. Maintenant, je ne vise plus à avoir un effet
miroir, je vise à ce que la Loi sur l'instruction publique soit autonome, effet
différent.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le député de Saint-Jérôme.
M. Chassin :
J'imagine que, Mme la Présidente, la députée de Saint-Laurent reconnaîtra
qu'au-delà de l'effet miroir le ratio auquel on référait à travers le règlement
était exactement celui qui est proposé dans le nouvel amendement. Et donc, même
si on peut présumer qu'un jour le règlement aurait été modifié et que, donc,
parce que la loi est, dans ce cas-ci, indépendante, ça n'aurait pas eu le même
effet dans ce scénario futur et, comment dire, incertain, dans ce cas-ci, les amendements,
compte tenu du règlement, sont absolument identiques. Je pense qu'on comprend
aussi l'intention de Mme la députée de Saint-Laurent, qui a répété à quel point
le ratio était important pour elle, qu'il s'agit de continuer le débat sur le
même objet. Évidemment, on en réfère à votre décision, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) :
Évidemment, mais j'aime bien entendre les arguments de part et d'autre avant de
rendre une décision, ne soyez pas inquiet.
M. Chassin :Bien sûr.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Dans un
premier temps, je me permets de préciser une affaire : le ratio n'est pas
uniquement important pour moi, je crois qu'il est important pour l'ensemble des
partis d'opposition, et il s'agit ici des discussions qui émanent des consultations
que nous avons menées auprès d'experts. Donc, les ratios sont importants pour
l'ensemble de nos partenaires dans le réseau de l'éducation, l'ensemble des
experts que nous avons entendus et reflètent aussi, également, la très grande majorité
des mémoires que nous avons reçus dans nos commissions.
Ceci étant dit, il y a une grande
différence entre l'amendement précédent, qui faisait un effet miroir, donc qui
avait un objectif que… si, par exemple, comme l'avait si bien expliqué la
députée de Mille-Îles, il y avait des fois des dérogations en milieu de garde,
le ratio passait de un pour huit, n'est-ce pas, alors, un pour huit, alors, ça,
c'est un effet miroir. Là, maintenant, on laisse tranquille le ministère de la
Famille, on laisse tranquille le duo de feu et on ne s'adresse qu'au ministre
dans sa loi, grande différence. Ici, c'est une modification qui peut être faite
par décret ministériel; ici, c'est dans la Loi sur l'instruction publique,
purement autonome, effet différent. Là, maintenant, ça devient enchâssé, et la
prochaine fois qu'un ministre de l'Éducation voudra toucher au ratio, il n'aura
pas besoin d'aller dans le règlement, il va devoir regarder sa loi puis dire :
Hé! c'est dans la loi, c'est prévu dans la loi, je suis lié et, encore mieux,
les conventions collectives seront liées.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. J'ai la députée de Joliette qui m'a
fait signe.
Mme
Hivon
:
Oui. Je veux simplement plaider que, selon nous, l'amendement est tout à fait
recevable. D'une part, comme le dit la collègue de Saint-Laurent, ce n'est pas
du tout le même effet parce que, premièrement, on regardait le lien avec le Règlement
sur les services de garde, donc, si, évidemment, il était modifié, ça aurait
modifié le pendant pour les maternelles quatre ans. Deuxièmement, dans le Règlement
sur les services de garde, c'est quelque chose qui n'a pas été abordé tout à
l'heure, mais c'est un ratio de 10 enfants en CPE, mais moins si on est en
milieu de garde régi, donc six enfants si on est en milieu familial. Donc, ce
chiffre-là de 10 n'était pas identique pour tous les types de services de
garde. Or, dans l'amendement précédent, ça ne le précisait pas, une raison de
plus pour dire que cet amendement-là est différent.
La Présidente (Mme Thériault) :
Est-ce que ça va pour les représentations sur la motion? D'accord.
Mme Rizqy : ...petite
affaire.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, Mme la députée.
Mme Rizqy : C'est que,
dans le cas de doute, je rappelle aussi qu'il est d'usage que le débat soit
ouvert et de permettre aux partis d'opposition de pouvoir débattre à micro
ouvert sur cet amendement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Ah! Mme la députée de Sherbrooke, allez-y.
• (15 h 30) •
Mme Labrie : J'ajouterai
que, pour nous, également, c'est un amendement qui est <recevable,
puis...
>
15 h 30 (version révisée)
<1355 La
Présidente (Mme Thériault) : ...d'accord...
Mme Rizqy : ...petite
affaire.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui,
Mme la députée.
Mme Rizqy : C'est que,
dans le cas de doute, je rappelle aussi qu'il est d'usage que le débat soit
ouvert et de permettre aux partis d'opposition de pouvoir débattre à micro
ouvert sur cet
amendement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Ah!
Mme la députée de
Sherbrooke, allez-y.
Mme Labrie :
J'ajouterais que, pour nous
également, c'est un
amendement qui
est >recevable, puis il pourrait peut-être même correspondre au souhait
exprimé par le ministre que ce ne soit pas nécessairement identique dans le
réseau des services de garde et dans le réseau de l'éducation. Lui-même a
plaidé pour le choix des parents et que les ratios n'aient pas nécessairement à
être les mêmes partout. Donc, tout à l'heure, on était sur un amendement qui
proposait que ce soit le même dans les deux réseaux. Celui-là n'implique pas
cette idée-là non plus, même si on comprend qu'effectivement, compte tenu du règlement
actuel, ce serait la même chose, mais ça n'impose pas que ça le demeure. Donc,
ça donne la souplesse au ministre d'aller chercher ce qui l'intéressait tout à
l'heure.
La Présidente (Mme Thériault) :
Est-ce qu'il y a d'autres choses à ajouter sur l'argumentaire?
M. Chassin :
Bien, écoutez, Mme la Présidente, je réitère l'idée que ça veut dire que, dans
un futur hypothétique, ça aurait pu être différent, mais que, dans ce cas-ci,
c'est encore identique dans son effet. Donc, c'est simplement cette idée-là
dont on ne m'a pas convaincu, mais évidemment c'est vers vous qu'on se tourne, Mme
la Présidente, dans nos plaidoiries. Donc, je suis sûr que vous avez tous les
éléments sur la recevabilité ou l'irrecevabilité de cet amendement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Donc… Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je pense que
c'est important que le député de Saint-Jérôme comprenne qu'on ne vote pas des
lois pour savoir comment elles vont être appliquées en date d'aujourd'hui ou de
l'adoption de la loi, on vote des lois qui doivent être appliquées pendant des
décennies. Donc, on ne peut pas seulement considérer nos décisions en fonction
de qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui même.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Donc, je vais suspendre quelques instants afin de rendre une décision.
Je voudrais vous rendre la décision par écrit, si ça ne vous dérange pas.
(Suspension de la séance à 15 h 32)
>
(Reprise à 15 h 56)
La Présidente (Mme Thériault) :
Donc, je suis maintenant prête à juger de la recevabilité de l'amendement de la
députée de Saint-Laurent qui vise à inscrire, dans la Loi sur l'instruction
publique, un nombre d'élèves par enseignant dans le cadre des services
d'éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de quatre ans.
Lors de ses remarques, le député de
Saint-Jérôme a soutenu que l'amendement n'est pas recevable, puisque, même si
son texte diffère de l'amendement rejeté précédemment, son effet serait le même
quant au ratio. La députée de Saint-Laurent a, quant à elle, indiqué que
l'amendement précédent se rapportait au ratio fixé par règlement, alors que
l'amendement actuel fixe un ratio dans la loi. L'effet serait donc différent,
puisque les ratios ne pourraient pas être modifiés de la même façon, selon
l'amendement retenu. La députée de Joliette a ajouté qu'actuellement le
règlement auquel renvoie l'amendement précédent prévoit différents ratios, de
sorte que l'amendement actuel, en établissant un seul ratio, est différent et
plus précis.
De manière générale, est irrecevable un
amendement qui contredit une décision que la commission a rendue au sujet d'un
amendement antérieur, et je vous réfère à la décision 244/26. Par contre, une
motion d'amendement est recevable si son objet diffère suffisamment de la
motion d'amendement précédemment rejetée, et je vous réfère aux décisions 185/5
et 185/8.
En l'espèce, l'amendement rejeté, dont le
libellé ne précisait aucun ratio, rendait celui-ci dépendant d'un règlement.
Quant à l'amendement actuel, il enchâsserait un ratio spécifique dans la loi.
Par ailleurs, s'il devait demeurer un
doute quant à la recevabilité d'un amendement, la jurisprudence — abondante — veut
que la présidence favorise le débat, et je vous réfère à la décision 196/26. Je
juge donc que l'amendement de la députée de Saint-Laurent est recevable. Et
voilà. Donc, M. le député de Saint-Jérôme.
M. Chassin :
Bien, Mme la Présidente, nous apprécions le fait que vous ayez pris le temps de
rendre une décision en ayant étudié tout cela et nous considérons donc que
votre décision fait loi. Alors, on verra aussi, dans les débats, hein, à quel
point cet amendement donne lieu à des réflexions et des arguments nouveaux et
qui sont effectivement différents dans leurs effets. Donc, nous prenons bien
note de votre décision. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Questions, commentaires? Ça va? On repart.
Mme la députée de Saint-Laurent, la parole est à vous.
Mme Rizqy : Commentaires,
commentaires.
La Présidente (Mme Thériault) :
Ah! commentaires?
Mme Rizqy : J'aime ça
quand le député continue à plaider sa cause une fois que c'est matière jugée.
J'invite quand même le député, qui nous demande, à nous, d'avoir des commentaires
différents… Il a l'occasion aussi, lui, de s'exprimer, dans le cadre de cette
étude détaillée article par article, sur les ratios, et malheureusement on a
très peu entendu votre position, vos commentaires. Je crois que vous êtes aussi
adjoint au ministre, alors ce serait très pertinent aussi de vous entendre sur
ce débat. Ce n'est pas uniquement aux partis d'opposition de parler de ratios,
ça vous appartient, à toute la banquette gouvernementale, aussi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Donc, est-ce qu'on peut aller sur... Oui, ça va? On va sur le fond? Parfait.
Donc, Mme la députée de Saint-Laurent, sur votre amendement.
• (16 heures) •
Mme Rizqy : Oui. Alors
là, maintenant, on repart. Il est vraiment question ici, dans la loi, que le
ministre, qui a, évidemment, les pleins pouvoirs, peut maintenant modifier sa
loi afin de s'assurer que tous les ministres subséquents vont respecter un
ratio d'un enseignant pour un maximum de 10 élèves. Et là, maintenant,
j'espère que le ministre comprend que si, d'une part, dans un autre dossier,
qui est le ministère de la Famille, le ministre le fait par règlement, ici, c'est
la ceinture et les bretelles parce que c'est dans la loi, donc plus difficile
de modifier.
Une voix :
Mme Rizqy : Je n'ai pas
entendu la réponse.
Une voix : …pardon.
Mme Rizqy : Ah! <c'était...
>
16 h (version révisée)
<17883
Mme Rizqy :
...comprend que, si, d'une part, dans un autre dossier, qui est le
ministère
de la Famille, le
ministre le fait par
règlement, ici, c'est la
ceinture et les bretelles
parce que c'est dans la loi, donc plus
difficile de le modifier.
Une voix : …
Mme Rizqy : Je n'ai
pas entendu la réponse.
Une voix
: ...pardon.
Mme Rizqy : Ah! >c'était
le... Ça en dit long sur la réponse. Êtes-vous allergique aux ratios?
Une voix : …
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme Rizqy : Ah! bien, c'est
une épidémie, Mme la Présidente.
Une voix
: On s'exprime
comme on peut, hein?
La Présidente (Mme Thériault) :
Moi, j'attends que quelqu'un se signifie pour pouvoir prendre la parole.
Une voix
: ...
Mme Rizqy : Ah non! mais
vous êtes... vous avez vraiment...
Une voix
: ...
Mme Rizqy : Alors, puisque
j'ai devant moi le député de Saint-Jérôme, que pense-t-il, lui, personnellement,
d'agir tôt en matière de ratio un pour 10? Selon lui, qui a quand même été, auparavant,
quelqu'un qui faisait des recherches, est-ce qu'un ratio de un pour 10, c'est
meilleur qu'un ratio de un pour 17?
La Présidente (Mme Thériault) :
Je vais vous demander de vous adresser à moi, je sens que le ton peut peut-être
changer rapidement. Et, puisque les débats ont été très cordiaux depuis ce
matin, j'aimerais qu'on puisse poursuivre sur le même ton et qu'on évite de
s'interpeler l'un l'autre. Ça sera beaucoup plus agréable, Mme la députée de
Saint-Laurent, fiez-vous sur moi. Donc, je vous redonne la parole?
Mme Rizqy : Oui. J'aimerais
connaître la formation du député de Saint-Jérôme.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le député de Saint-Jérôme.
M. Chassin :Oui, mais je ne veux pas répondre à des questions rhétoriques,
Mme la Présidente. Mais, ceci étant dit, sur le site de l'Assemblée nationale,
mon pedigree est là, et j'ai une maîtrise en sciences économiques.
La Présidente (Mme Thériault) :
D'accord.
Mme Rizqy : Je suis ravie
de savoir qu'il est économiste, Mme la Présidente, parce que, souvent, on parle
de chiffres, puis moi, je suis très contente d'avoir de l'expertise ici, autour
de la table, surtout lorsqu'il est question de ratios. Parce que, là, on ne
parlera pas de moyennes mais bien de ratios, alors je suis convaincue que le
député de Saint-Jérôme connaît la différence. Et là, maintenant, je repose ma
question : Lui, à titre personnel, est-ce qu'il est allé sur le terrain
dans son comté puis que les gens ont dit : Non, non, non, nous, on préfère
avoir des grandes classes avec une enseignante pour 17 élèves, ou il a
entendu qu'effectivement des ratios réduits de un pour 10, bien, ça donnait un
meilleur service de qualité?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, on revient précisément à refaire le débat qu'on a fait sur
l'amendement. Donc, vous avez rendu votre décision sur la teneur de
l'amendement, il est recevable, c'est correct, mais ça ne nous reforce pas, de
notre côté, à redire les mêmes réponses aux mêmes questions qui ont été
précédemment posées.
Donc, nous, on pense que ça va se faire
dans le cadre de la convention collective puis on n'a pas l'intention de le
mettre dans la loi ou dans le règlement. Donc, je vais laisser ma collègue
argumenter tant qu'elle voudra, mais ça se peut très bien qu'elle nous pose des
questions et qu'on dise que nous avons déjà répondu.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce que
la réponse du ministre veut dire qu'il compte enchâsser dans la convention
collective la présence de la ressource supplémentaire dans les classes? Parce
que ce n'est pas présent, en ce moment. C'est la raison pour laquelle on est
assez inquiets.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : C'est une
possibilité, mais je ne peux pas m'en... On ne fera pas la négociation ici. Les
syndicats n'ont pas encore déposé leurs demandes, le gouvernement n'a pas
encore déposé son offre. Je ne m'engagerai pas ici, d'aucune façon, à dire
quelles seront les offres patronales et comment se conclura la négociation.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, à ce
moment-là, nous, si on ne peut pas être rassurés sur... minimalement, que le
gouvernement a l'intention de mettre, dans les offres patronales, d'inclure
cette ressource supplémentaire là dans la classe de maternelle quatre ans, ça
devient d'autant plus essentiel d'inscrire dans la loi un ratio satisfaisant.
On n'est même pas certains que cette ressource supplémentaire là va perdurer
dans le temps. On sait qu'elle existe cette année. D'ailleurs, on n'est pas
certains non plus s'ils ont réussi à en mettre une dans toutes les classes de
maternelle quatre ans, compte tenu de la pénurie. Mais, bon, on sait que c'était
dans leur intention, compte tenu du document de conditions et modalités. Donc,
la garantie, elle n'existe nulle part en ce moment. Quand le ministre nous dit :
Ça va être écrit dans les conventions collectives, on n'a pas de garantie qu'au
moins la moitié du temps il y aura un ratio intéressant pour les enfants. On
n'a même pas cette garantie-là. Donc, c'est la raison pour laquelle moi, je
trouve très, très important qu'on se penche sur cet amendement-là, d'inscrire
que ce soit un enseignant pour un maximum de 10 élèves. Ensuite, bien, au mieux,
il y aura une ressource au moins à demi-temps, dans la classe, de plus, mais on
sera assurés qu'on ait ce niveau de qualité là de services pour les enfants.
La Présidente (Mme Thériault) :
D'autres commentaires? <Mme la...
Mme Labrie : ...pour
un maximum de 10 élèves. Ensuite, bien, au mieux, il y aura une ressource au
moins à demi-temps, dans la classe, de plus, mais on sera assurés qu'on ait ce
niveau de qualité là de services pour les enfants.
La Présidente (Mme Thériault) :
D'autres commentaires? >Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme
la Présidente. J'ai sorti quelques mémoires qu'on a reçus, pendant les
discussions, au début du débat pour la maternelle quatre ans. Alors, juste pour
amener ça à l'attention du ministre, si, mettons, on parle du... excusez-moi, exemple,
de CSQ, donc on parle quand même de réseau de l'éducation : «La CSQ — et
je leur cite de leur mémoire — recommande au ministère de l'Éducation
et de l'Enseignement supérieur de revoir à la baisse le nombre d'enfants par
adulte dans les services de garde en milieu scolaire dans le cas des enfants de
quatre ans», une recommandation aussi pour les locaux puis aussi au milieu
scolaire. Ça fait que ça, ça en est un.
Si on regarde celui de l'APEQ, qui est, en
anglais, QPAT... Je trouve ça drôle toujours, Mme la Présidente, APEQ. Pour
moi, je n'ai jamais appelé QPAT en français dans mon expérience, ça fait que je
cherchais toujours c'est quoi, l'acronyme en français. Puis eux-mêmes, dans
leur introduction, encore une fois, je leur cite : «Néanmoins, comme vous
serez en mesure de le constater dans les sections subséquentes, les données
recueillies auprès de nos membres confirment que les conditions dans lesquelles
les élèves du préscolaire quatre ans évoluent dans nos milieux à l'heure
actuelle ne répondent toujours pas aux standards requis afin que ces derniers
puissent bénéficier pleinement de cet avantage. C'est en grande partie cette
réalité qui nous incite à recommander une consolidation des classes de
maternelle quatre ans existantes et futures, en se concentrant sur les milieux
défavorisés, et donc un report du déploiement de l'offre des maternelles quatre
ans à l'ensemble des élèves du Québec.» Excusez-moi, ce n'est pas celui-là que
je voulais lire. Je voulais... Je vais le trouver après, parce qu'ils citent
aussi la baisse de ratio dans leur mémoire.
Et le Conseil supérieur, ils disent aussi,
encore une fois, je cite, concernant le ratio : «Même si, a priori, aucun
consensus n'a été établi quant à l'effet de la taille du groupe [...] sur la
réussite, [les effets] chez les jeunes enfants et ceux qui sont plus
vulnérables que les autres est de plus en plus documenté et se révélerait
positif[...]. [...]Dans cette optique, les ratios actuels [de classe] et [...] au
service de garde en milieu scolaire [nous] apparaissent préoccupants,
particulièrement dans les milieux [socioéconomiques] défavorisés, même avec le
soutien à mi-temps d'une ressource qui accompagne le personnel enseignant.»
Ça vient de notre réseau, notre réseau ici,
ça vient de nos professionnels. Je pense que c'est vraiment relié à
l'éducation, alors d'où l'importance… On plaide quelque chose totalement
différent. Je trouve ça aberrant que nous n'allons pas écouter les experts dans
le réseau, qui nous disent très clairement qu'une baisse de ratio c'est très
important. C'était un point qui était évoqué pour le réseau scolaire. Je pense
qu'on devrait avoir un respect pour ceux qui sont venus témoigner. Ce n'est pas
juste nous, ici, qui en discutent entre élus, c'est vraiment le réseau qui nous
dit que c'est de l'importance. Et nous avons une avenue où nous pouvons
respecter leurs demandes et optimiser le réseau de l'éducation pour nos
tout-petits, de mettre en place des conditions gagnantes pour qu'on fasse un
accueil... c'est un changement total pour notre société, alors, encore une
fois, de débuter du bon pied. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci.
Mme Maccarone : Merci.
J'ai terminé.
La Présidente (Mme Thériault) :
Vous avez terminé? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce que
le ministre a le mandat de discuter avec nous de cette question-là ou non?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
• (16 h 10) •
M. Roberge : ...bon,
voilà... juste que ça fonctionne.
On a le mandat de lever tous les obstacles
législatifs au déploiement de la maternelle quatre ans — c'est
l'objectif du projet de loi — pour améliorer les services aux élèves.
Je pense que le déploiement de la maternelle quatre ans en soi, c'est une
amélioration des services aux élèves. Puis il y a plein d'autres façons, dans
les normes et modalités, pour améliorer, pour bonifier ce qu'on offre, mais ce
n'est pas notre option gouvernementale, de mettre ça dans la loi.
Puis je répète qu'en ce moment, là, il y a
à peu près 11,3 enfants par classe, en moyenne, au moment où on se parle, pour
un adulte à temps plein, un adulte à demi-temps, ce qui fait une moyenne d'un
adulte pour sept enfants et demi. Et là on fait le gros débat sur le ratio,
comme si le ratio <était un...
M. Roberge : ...ça
dans la loi.
Puis je répète qu'
en ce moment,
là,
il y a
à peu près 11,3 enfants par classe, en moyenne,
au
moment où on se parle, pour un adulte à temps plein, un adulte à demi-temps, ce
qui fait une moyenne d'un adulte pour sept enfants et demi. Et là on fait le
gros débat sur le ratio, comme si le ratio >était un gros enjeu. Dans
les classes de maternelle quatre ans en ce moment, au moment où on se parle, on
a un excellent ratio.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Le ministre,
il dit qu'il a le mandat de lever les obstacles législatifs pour déployer les maternelles
quatre ans. Est-ce qu'il considère que de mettre un ratio plus bas, par exemple,
de un pour 10 ou, disons, seulement plus bas que un pour 17, c'est un obstacle
au déploiement des maternelles quatre ans? Est-ce qu'un meilleur ratio est un
obstacle au déploiement des maternelles quatre ans?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je considère
que ce n'est pas la place pour faire le débat, ici, en projet de loi, comme on
ne l'a pas fait... comme on n'a pas inséré un ratio en première année, en
deuxième année ou en secondaire II dans la loi, tout simplement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme Labrie : Mais en fait
j'ai demandé au ministre si, pour lui, c'était un obstacle, de changer le ratio.
Est-ce c'est un obstacle au déploiement des maternelles quatre ans? Donc, je
n'ai pas eu de réponse pour cette question-là.
M. Roberge : Ce n'est pas
mon intention d'inclure le ratio ici. C'est que c'est sans objet, à ce
moment-ci. C'est comme si on disait : Est-ce que c'est un obstacle,
d'acheter des livres pour les maternelles quatre ans, au déploiement? Ce n'est
pas ça, la question en ce moment, ce n'est pas l'objet du débat en ce moment.
Puis on pourrait dire que, pour ajouter de la qualité au primaire, il faudrait
acheter des livres. Puis c'est vrai que, le nombre de livres, ça a rapport à la
qualité des services, mais on ne va pas se mettre à écrire le nombre de livres
qu'il devrait y avoir par classe dans la loi. Il y a des choses qui sont
importantes mais qui ne sont pas de l'ordre des textes législatifs, tout
simplement. C'est le mauvais forum pour discuter de quelque chose, qui peut
être important, bien sûr, mais ce n'est pas la bonne place, ici, tout
simplement, là. Bon, vous croyez que c'est la bonne place, nous, on croit que
ce n'est pas la bonne place. Voilà.
Mme Labrie : Bien, je
pose la question parce que moi, j'essaie de savoir si on est devant la bonne personne
pour discuter de ça. Moi, j'aimerais être en face de la personne qui a le
mandat de discuter de ça. Donc là, le mandat du ministre, c'est d'enlever les
obstacles législatifs à déployer les maternelles quatre ans. Si c'est un
obstacle législatif, le ratio, dites-le. Si ce n'est pas un obstacle... Je veux
dire, là je n'ai toujours pas compris si, pour lui, c'est un obstacle ou pas.
Si c'est un obstacle, donc, il a le mandat de discuter de ça parce que c'est un
obstacle. Si ce n'est pas un obstacle… Je veux dire, je veux qu'on soit assis
devant la personne qui a le pouvoir de décider ce qui va être écrit dans la
loi. C'est ça que je voudrais. Si ce n'est pas le ministre de l'Éducation,
qu'on nous envoie la personne qui est en charge de ce dossier-là, là. Mais là
j'ai l'impression qu'on a quelqu'un devant nous qui ne peut pas bouger, qui est
pris dans une décision qui a été prise et qui n'a pas la possibilité de changer
cette décision-là. Donc, tout ça ne sert à rien, si c'est la situation dans
laquelle on se trouve. Donc, que le ministre me confirme qu'il a la marge de
manoeuvre pour qu'on discute de ça ou, s'il ne l'a pas, qu'on suspende pour
qu'il aille la chercher, le temps qu'il faut, qu'on suspende cet article-là
s'il le faut, le temps qu'il ait la possibilité d'en parler. Je ne sais pas,
là, mais on est dans un cul-de-sac, là, quand même.
M. Roberge : On est dans
un cul-de-sac dans la mesure où la commission est saisie d'une question, vote
et que ça revient, en disant : Mon Dieu! C'est un cul-de-sac, on est
devant la même position. C'est sûr, vous posez la même question. Et là vous
présumez que le ministre n'est pas en phase avec le gouvernement. Je suis en
phase avec le gouvernement, je... nous pensons que ça ne va pas dans la loi.
Alors, vous pouvez bien aller voir le premier ministre dans une rencontre
privée, il va vous dire que ça ne va pas dans la loi, et moi, je pense que ça
ne va pas dans la loi. Voilà. Vous parlez à la bonne personne, puisque c'est
moi qui est ici, c'est moi qui pilote ce dossier.
Mme Labrie : Est-ce que
le ministre pense que ça va être trop difficile de déployer les maternelles
quatre ans si on abaisse le ratio ou parce que ça va prendre trop de ressources
humaines?
M. Roberge : Là n'est pas
la question.
Mme Labrie : Je suis
contente de l'entendre, parce que je n'aimerais pas ça penser que la qualité
est moins importante que de remplir une promesse. Et moi, quand je me préoccupe
de la question des ratios, je m'en préoccupe parce que c'est une question de
qualité du service. Donc, je trouve plus important qu'on dispense un service de
qualité que de remplir une promesse électorale. Donc, si la qualité est aussi
importante pour le ministre, il devrait également se préoccuper de la question
des ratios et de baliser suffisamment le ratio pour qu'à long terme on ait un
ratio qui garantit une qualité pour les enfants. Je pense que tout le monde,
ici, là, peut s'entendre que la qualité des interactions avec la personne qui
est en charge de la classe ne sera pas du tout la même si, la moitié de la
semaine, il y a un adulte <pour 17 enfants...
Mme Labrie : ...
à
long terme on a un ratio qui garantit une qualité pour les enfants. Je pense
que
tout le monde, ici, là, peut s'entendre que la qualité des
interactions avec la personne qui est en charge de la classe ne sera
pas
du tout la même si, la moitié de la semaine,
il y a un adulte >pour
17 enfants. C'est quand même la moitié du temps passé là. Ça, c'est sans
compter qu'une bonne partie des heures par jour, cet enfant-là, là, il va les
passer au service de garde avec un ratio de un pour 20 puis que, sur l'heure du
dîner, ça va être un pour 60. Donc, les heures dans la classe sont très, très,
très importantes. J'essaie de retrouver le graphique qu'on nous a… celui de
l'AQCPE, là… Cinq heures, donc, à peu près cinq heures par jour dans la classe,
c'est le moment où le ratio va être le meilleur pour l'enfant, donc il faut vraiment
s'assurer que... Tu sais, c'est juste cinq heures par rapport aux autres
milieux de garde, où c'est plutôt 10 à 11 heures, là. Sur, probablement,
une journée de, souvent, une dizaine d'heures à l'école, il y a seulement cinq
heures où on a un ratio qui est un peu plus bas. Il faudrait au moins qu'on
soit capables de garantir cinq heures par jour, à un enfant de quatre ans, où
il va avoir des interactions de qualité, avec un ratio de un pour 10. Le reste
du temps, il est beaucoup plus élevé.
Là, en ce moment, là, c'est juste 2 h 30 min
par jour, en moyenne, où l'enfant va avoir un ratio de un pour quelque chose en
bas de 10, selon le nombre d'enfants dans la classe, là, avec le calcul que
vous faites. Le reste du temps, ça va toujours être plus élevé que un pour 10.
Donc, pour moi, la qualité n'est pas comparable avec d'autres types de milieux
qui existent, puis je voudrais que les parents puissent avoir, parmi les
options qui sont devant eux, des milieux d'une qualité aussi intéressante.
La Présidente (Mme Thériault) :
J'ai la députée de Joliette qui veut faire une intervention. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Moi, je pense que ce qui me surprend le plus, c'est que, le ministre, ça fait
des mois qu'il parle publiquement de ces ratios comme quelque chose qui est
établi, qui est coulé dans le béton, pas comme quelque chose qui va se négocier
dans le cadre d'une convention collective. Alors, j'ai beaucoup de mal à
m'expliquer pourquoi il refuse, alors qu'on débat de son projet de loi, dont il
est l'architecte, de mettre la question des ratios dans le projet de loi.
L'autre chose, c'est que les conventions
collectives, là, ce n'est pas le ministre de l'Éducation qui est l'ultime
responsable de ça, c'est son collègue du Conseil du trésor. Donc, moi, ça ne me
rassure pas du tout, parce que, là, quand j'entends le ministre de l'Éducation
sembler si opposé à inscrire ça dans le projet de loi, ça me donne l'impression
que le gouvernement veut se donner de la marge de manoeuvre, ne veut surtout
pas se contraindre par rapport à des ratios qui sont intimement liés à la
question de la qualité et, de surcroît, ce n'est pas lui qui va être l'ultime
responsable de la négociation, c'est son collègue le président du Conseil du
trésor.
Donc, je pense que le ministre, il peut
tout à fait comprendre qu'on n'est pas rassurés du tout, de ce côté-ci de la
Chambre, et que, si ça lui tient à coeur vraiment, cette réforme-là, bien, il
devrait avoir l'ouverture de dire : Si je ne l'ai pas aujourd'hui, le
mandat, je vais me battre pour l'avoir, pour pouvoir l'inscrire dans le projet
de loi, rassurer tout le monde puis que mon discours public, ensuite, quand je
vais parler de ratios, ça va être clair, ça va être solide, puis je vais être
certain qu'on va pouvoir aller au bout de cet engagement-là sur des ratios
clairs. Or là, c'est l'inverse qui se passe. Plutôt que de nous rassurer par
rapport à ça, plus on avance, plus on voit qu'il n'y a pas d'ouverture pour
inscrire ça dans la loi, plus on constate qu'on s'en remet à des négociations
de conventions collectives, qui ne relèveront pas de lui, plus ça milite pour
le fait d'avoir un ministre qui va dire : Je le prends sur moi, c'est
important, j'ai cette ouverture-là puis, oui, j'accepte d'inscrire ça dans la
loi ou dans la réglementation. Donc, j'aimerais ça que le ministre nous
explique comment il ne peut pas nous rassurer davantage aujourd'hui.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Moi, je m'étonne
de cette inquiétude nouvelle, parce qu'en 2012‑2013, alors que son gouvernement
a voté le projet de loi et créé les premières maternelles quatre ans temps
plein, c'était correct que ce soit dans les conventions. Quand ils ont voté le
projet de loi pour les milieux défavorisés, pourquoi ils ont... Et ma collègue
était au Conseil des ministres. Pourquoi cette soudaine conversion aux ratios
dans la loi?
• (16 h 20) •
Mme
Hivon
:
On n'est pas dans le même projet du tout. Je ne sais pas combien de fois il va
falloir que je répète que ce n'était pas le même projet. On est devant un
projet de maternelle quatre ans universelle, c'est ça que le gouvernement veut
faire. Donc, oui, ça demande de scruter à nouveau l'ensemble de l'oeuvre,
l'ensemble de la réforme qui va être mise de l'avant. Le gouvernement a décidé
que c'était ça puis que ça allait être une offre. Là, on va offrir ça à tous
les enfants qui veulent, une maternelle quatre ans. Avant, c'était une autre
philosophie. Donc, ce n'est pas la même réalité. <Alors...
Mme
Hivon
:
...donc, oui, ça demande de scruter à nouveau l'ensemble de l'oeuvre,
l'ensemble de la réforme qui va être mise de l'avant. Le
gouvernement a
décidé que c'était ça puis que ça allait être une offre. Là, on va offrir ça à
tous les enfants qui veulent, une
maternelle quatre ans. Avant, c'était
une autre philosophie. Donc, ce n'est pas la même réalité. >Alors, que
le ministre revienne toujours là-dessus, je pense qu'il en est conscient, sinon
il ne serait pas en train de faire toute cette bataille-là pour une réforme,
pour changer la loi, pour faire en sorte que ce soit un nouveau cadre, des
nouvelles modalités.
Donc, moi, je lui demande il va être où,
son pouvoir, quand c'est le président du Conseil du trésor qui négocie les
conventions collectives, qui est l'ultime responsable. Je ne dis pas qu'il aura
zéro rôle, mais on sait que l'ultime responsable, ça va être le président du
Conseil du trésor.
Ma collègue, hier, de Sherbrooke, a bien
fait ressortir que, dans les conventions collectives, c'est une question de
rémunération. On part de relations de travail et non pas d'une perspective
d'encadrement des enfants et de qualité du service aux enfants. La perspective
est complètement différente, ce qui fait en sorte que ce n'est pas une fin en
soi, ce qui fait en sorte qu'on peut se sortir des ratios en ayant des primes,
en ayant des ajustements financiers, salariaux ou monétaires. Donc, ce n'est
pas la même chose.
Donc, ce qu'on lui demande aujourd'hui, vu
que c'est au coeur de l'idée de la qualité, c'est de le mettre noir sur blanc.
Puis on l'a fait pour la question de... On a réussi à dénouer des impasses, pas
toutes celles qu'on aurait voulues, dans le passé. Puis je pense qu'aujourd'hui,
petit aparté, on voit, avec la question des frais scolaires pour le dîner, à
quel point peut-être que ça aurait été intéressant de dénouer plus d'impasses,
parce que, là, il y a des parents qui se ramassent avec des factures puis qui
ne comprennent pas. Fin de la parenthèse.
Ce n'est pas vain, ce qu'on fait là. C'est
pertinent, ce qu'on fait là, puis ça serait très pertinent de l'écrire noir sur
blanc, loi, règlement ou autres directives coulées dans le béton, que le
ministre veut nous dire qu'il va mettre de l'avant mais sur lequel on va avoir
un droit de regard. Je ne pense pas qu'on peut rejeter ça du revers de la main,
puis il me semble que le ministre, avec l'importance qu'il accorde à cette
réforme-là, devrait accorder de l'importance à ce qu'on lui fait valoir.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Je suis
en désaccord avec ma collègue pour dire que c'est totalement différent. En
2013, quand ma collègue était au Conseil des ministres, ils ont voté une loi
pour déployer des classes en milieu défavorisé. À ce moment-là, le ratio
maximal, ce n'était pas moyen, ce n'était pas 14, c'était 15. Et vous dites :
Ah! c'est totalement différent, mais l'enfant qui est dans sa classe, il ne le
sait pas, lui, qu'il est en milieu défavorisé. Bien, il est dans une classe puis
il ne sait pas, lui, que c'est déployé de manière universelle ou pas. Lui, il
est dans une classe, puis le ratio maximal était de 15. Ce n'était pas grave à
l'époque, c'est rendu grave aujourd'hui. J'ai de la misère à comprendre,
d'autant plus que, de toute façon, en moyenne, ils ne sont ni 14 ni 15, ils
sont 11,3 en ce moment. Moi, je ne vois pas, là, quelle est la grande
différence, là, entre un enfant de quatre ans en 2013 dans une classe et un
enfant de quatre ans en 2019 dans une classe. Pour lui, c'est la même chose. Il
n'y a pas de différence pour lui.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Donc, le ministre, aujourd'hui, il nous dit que ce qu'il affirme publiquement
en termes de ratio, il n'est pas prêt à l'écrire noir sur blanc.
M. Roberge : Notre
gouvernement écrira noir sur blanc ce ratio actuel ou un ratio meilleur dans la
prochaine année au terme de la négociation.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Sauf que, comme
ça a été exposé déjà à plusieurs reprises, puis ma collègue de Joliette vient
tout juste de le rappeler, dans la convention collective, ce n'est pas un
maximum absolu à ne pas dépasser, ce ratio-là, c'est un maximum au-delà duquel
on ne fait simplement que rémunérer davantage l'enseignant ou l'enseignante. Ça
ne garantit pas la qualité du service pour les enfants, ça, ça garantit une
rémunération juste pour l'enseignant ou l'enseignante. Ce n'est pas du tout la
même chose.
Là, nous, ce qu'on cherche à protéger ici,
c'est la qualité des interactions dans la classe. Puis, pour réduire les
vulnérabilités, la qualité des interactions, c'est fondamental, ça devrait...
Je rappelle que c'était ça, l'objectif de départ, de réduire les vulnérabilités.
Si on veut maximiser nos chances de réduire les vulnérabilités, il faut
s'assurer d'avoir des interactions de qualité avec la personne qui est
responsable des enfants. Que ce soit une éducatrice ou une enseignante, peu
importe dans quel réseau, il faut que ces interactions-là soient de qualité. Et,
pour atteindre cet objectif-là, il faut que le ratio soit aussi bas que
possible. Donc, moi, je ne me satisfais pas d'une réponse où on me dit :
Ça va dans la convention collective, il n'y a aucune garantie que ce ne sera
pas dépassé, si c'est inscrit dans la convention collective.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, gouverner, c'est prévoir. Puis qu'est-ce qu'on fait quand on
gouverne puis on prévoit? Bien, on prévoit le pire puis on prévoit le <meilleur...
Mme Labrie : ...
convention
collective.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, gouverner, c'est prévoir. Puis qu'est-ce qu'on fait
quand on gouverne puis on prévoit? Bien, on prévoit le pire puis on prévoit le >meilleur.
Puis, dans l'interaction qu'on a avec le ministre en ce moment, ce qu'on veut
faire, c'est éviter le pire et prévoir le meilleur. Puis le ministre a un bon
discours, un bon discours en ce sens où il dit : En ce moment, on a la
perception du meilleur, on a un adulte pour six, en moyenne, surtout s'il y en
a deux. Le «surtout si on en a deux», c'est toujours la moitié de la journée,
il faut toujours garder ça en tête.
Le ministre nous dit : Les ratios
sont négociés dans la convention collective. Le discours qu'on tient depuis le
début, c'est que le ratio est énuméré dans la politique familiale pour les CPE
et qu'en ce moment on crée un système qui va être en parallèle du CPE,
pratiquement pareil dans cette volonté-là. Le ministre nous dit : Non,
non, à l'éducation, ça va aller, et on l'entend. J'entends aussi sa bonne foi,
qui dit : Moi, je veux qu'il y ait à peu près 1-6, le ratio. Puis moi, je
le crois tellement que je veux qu'il l'écrive, mais il me dit qu'il ne peut
pas.
Après, on a des documents qui nous disent :
Bien, il y a les modalités, les normes et modalités, il y a les règlements, il
y a les conventions collectives. Et, dans tous ces documents-là où on pourrait
avoir un impact positif sur le ratio qui s'équivaut aux services de garde, il y
en a seulement un où j'ai un impact de consultation. Je ne vous surprends pas,
Mme la Présidente, puisque vous avez beaucoup d'années d'expérience, mais ce
n'est pas dans une convention collective que je consulte. Bien, je consulte,
dans une convention collective, mais pas l'ensemble des gens, je consulte les
gens qui offrent le service, les enseignants et leurs syndicats. Dans les
normes et modalités, je ne consulte pas, puisque c'est une volonté du ministère,
qui transmet la parole du ministre pour dire : Voici ce qu'on veut
maintenant. Mais le règlement, lui, oui, je consulte les partenaires, les
partenaires du milieu avec qui je travaille, puis je dis : Bon, bien, je
dépose un règlement, vous avez tant de jours pour aller le lire, le critiquer,
le bonifier puis faire en sorte qu'il devient meilleur ou qu'on corrige les
lacunes, puis là je peux mettre en application les recommandations que vous me
faites.
Puisque gouverner, c'est prévoir,
puisqu'on est en train de mettre en place un système qui va être parallèle, qui
veut être un choix aux parents… Je comprends qu'il ne veut pas l'écrire, là,
puis je comprends que les gens, alentour de lui, ils lui disent : Ne fais
pas ça, ne mets pas de ratio dans... ne devance pas la convention collective,
ce n'est pas pas ça qu'il faut que tu fasses, comme ministre, il faut que tu
gardes ça le plus large possible, et je comprends ça. Vous aviez une expression
en anglais ce matin, donc j'en profite pour en faire une : «been there,
done that». Il faut que, comme ministre, vous soyez capable de me dire, à moi,
dans mes yeux, que, quand ce ne sera plus vous, je vais avoir droit au même
ratio, au même ratio qui fait que les CPE puis que les écoles ont le même ratio.
Parce que, là, l'écho que j'ai, c'est qu'une journée l'école a un ratio puis le
CPE, lui, en a un autre. Mon parent, là, mon vrai de choix de parent, là... Moi,
vous allez me reprocher d'être libérale, mais, au Parti libéral, une de nos
valeurs, c'est la volonté du choix. C'est ça, notre... Une de nos valeurs, là,
c'est de permettre aux parents d'avoir un choix. Des fois, c'est une bonne
affaire, des fois, c'est dur, mais c'est de permettre à la population de faire
ce choix-là. Puis, dans ce choix-là, vous offrez une opportunité extraordinaire — je
vous le dis, là, ça va faire partie de votre legs, à vous — c'est-à-dire
que le parent, il va pouvoir choisir un des trois systèmes : je le garde
avec moi, je l'envoie à l'école ou je l'envoie en CPE, garderie, milieu
familial, le choix qui me ressemble plus, comme parent, puis qui va avec mes
valeurs. Mais je n'ai pas de garantie, je n'ai pas de garantie, comme parent,
si je suis en milieu urbain, Montréal, qu'il va y en avoir 17 dans la classe,
mais, si je suis en milieu rural, peut-être que je vais en avoir moins.
• (16 h 30) •
Puis notre collègue de Roberval, hier,
nous a fait une belle démonstration en nous disant : Non, non, non, ça se
peut qu'il y en ait moins. Puis vous aviez raison, hein? C'était une classe,
vous l'avez visitée, vous avez dit : Bien, normalement, ça faisait une
moyenne de six, à peu près, par adulte. C'était fort intéressant. Mais ça se
peut qu'en milieu urbain ça ne soit pas comme ça. Et c'est clair, Mme la
Présidente, que, dans différents milieux, la première année, ils ne se rendent
des fois pas à 17 élèves avec un adulte puis qu'en troisième année il y en ait
22, parce que plutôt que de les déplacer 45 kilomètres plus loin, on les
garde dans leur circonscription, dans leur milieu puis qu'on les garde dans les
Laurentides plutôt que de les envoyer dans Lanaudière, parce que je viens de la
communauté anglophone puis je ne peux pas avoir des services proche de chez
nous, il n'y a pas <assez...
>
16 h 30 (version révisée)
<635
Mme
Charbonneau
:
...puis qu'en troisième année
il y en ait 22,
parce que plutôt
que de les déplacer 45
kilomètres plus loin, on les garde dans leur
circonscription, dans leur milieu puis qu'on les garde dans les
Laurentides plutôt que de les envoyer dans Lanaudière,
parce que je
viens de la
communauté
anglophone puis je ne peux pas avoir des
services proche de chez nous, i
l n'y a pas >assez de jeunes pour
faire un groupe puis il y en a trop pour casser le groupe, donc les classes
peuvent déborder quelquefois, puis il y a une compensation qui est donnée, à ce
moment-là, pour l'effort supplémentaire que ça demande. J'ai compris que, si on
manque de personnel, on a trouvé une solution. Elle n'est pas écrite, mais je l'ai
compris.
Mais je reviens aux propos de ma collègue,
qui disait : Depuis le début, le ministre convainc les parents que ce n'est
pas une mauvaise décision, d'aller à l'école, ça peut être une bonne décision
si mon enfant a quatre ans, puis c'est tellement une bonne décision qu'il veut
ouvrir des classes partout. Puis on y croit. Nous, on dit «pédale douce», lui,
il dit «pédale à fond». Puis c'est correct, ça lui appartient. Le gouvernement
met l'argent sur la table pour cette clientèle, que cette clientèle-là, et c'est
tant mieux. Mais je ne peux pas regarder en arrière puis dire qu'est-ce que les
gouvernements d'avant ont fait, parce que c'est mon idée de faire une quatre
ans temps plein tout le monde, c'est l'idée de la CAQ. Donc, même s'il me dit :
En 2013, c'est ça qu'on a choisi, en 2018, c'est ça qu'on a choisi, en 2014, c'est
ça qu'on a choisi, je comprends, mais, en ce moment, la perception puis la
volonté du ministre actuel de l'Éducation… Moi, je veux que sa volonté, elle
reste, puis je veux que son ratio, qui est pareil comme les CPE, soit écrit.
Puis je n'offense personne, parce qu'il est déjà écrit, ce ratio-là dans un
autre endroit, dans la loi de la famille. De ce fait, ça ne coûte rien, ce n'est
pas handicapant. Puis, même si les légistes puis les gens alentour de lui lui
disent : Il faut que tu fasses tout pour ne pas que ça rentre dans la loi,
un ratio, bien, qu'il ne le marque pas, le ratio, qu'il ne fasse que dire qu'on
va être le miroir de la loi qui est écrite à la famille, en CPE. Ça fait juste
miroir, ça veut dire qu'on change le ratio là, on change le ratio à l'école. Et,
si on n'atteint pas le ratio, on ne rajoute pas personne, là. S'ils ne sont pas
capables... S'il n'y a pas assez d'enfants pour faire une classe de 12, bien, ce
n'est pas grave, il y en aura six. Mais à la base, s'il en arrive 23 dans une
année scolaire, il va savoir exactement combien de classes que ça lui prend, puisqu'il
y aura un chiffre et il y aura une classe multiâge puis deux classes de présco.
Pourquoi? Parce que le chiffre sera déjà écrit dans la règle qui dit : Il
devrait y avoir une moyenne de...
Et, quand on nous dit : Deux adultes,
ça fait six enfants par adulte, Mme la Présidente, je veux toujours que le
ministre se rappelle qu'on va lui rappeler que c'est juste la moitié de la
journée, ce n'est pas toute la journée. Puis, quand j'arrive à l'école, ma collègue
avait raison, la récréation, les dîners... Les cafétérias, là... Ce matin, le premier
ministre, il a dit : Il y a des cafétérias. Il n'y a pas de cafétéria dans
une école primaire, on mange dans sa classe. Il n'y en a pas, de cafétéria. C'est
une école extraordinaire avec tout un nouveau système, parce que toutes les
écoles du Québec n'ont pas une cafétéria dans une école primaire, c'est dans
les écoles secondaires. Autrement, on mange en classe ou on mange dans un
espace public qui est fort intéressant, donc j'ai une boîte à lunch.
Je crois qu'il faut être capables de dire
les choses correctement pour s'assurer que l'empreinte du ministre reste dans
la volonté qu'il a de faire un ratio intéressant. Et, avec la volonté qu'il a,
je pense qu'on est capables de trouver la bonne phrase. Sinon, moi, je me
ramène à ce qu'on disait hier, sinon, dites-nous où, dites-nous où, puis on va
arrêter d'en parler là, puis on va aller au bon article par la suite pour dire :
C'est là qu'il faut l'écrire. Mais je pense que vous avez compris qu'on est un
peu dans un moment difficile, parce qu'on a le goût de protéger la clientèle
que vous voulez avoir dans nos écoles. Puis votre gouvernement s'est engagé à mettre
en place un système extraordinaire, puis on va vous aider à le faire. Puis, s'il
faut que nous, on s'ostine avec les gens qui vous disent de ne pas l'écrire, on
va s'ostiner, parce qu'on parle de la sécurité, de la qualité puis de la
volonté d'avoir le même système parallèle entre les CPE, les écoles. Parce que
c'est ça que vous nous avez promis, un système où le parent avait un choix
entre un ou l'autre. Mais il avait un choix, puis le choix qu'il faisait, c'était
sur la qualité puis ses valeurs et non sur les choses que je peux écrire dans
une puis les choses que je ne peux pas écrire dans l'autre, parce qu'il y en a
une que c'est une convention puis l'autre, c'est un règlement, c'est une loi
qui est écrite pour le système de la famille.
Mon plaidoyer ressemble à tous les autres
plaidoyers que je vous ai faits, M. le ministre, mais il ne peut pas rester
sans écho si vous ne nous dites pas où on peut le faire. Parce qu'on ne
l'écrira pas, la convention collective, c'est vous qui allez la négocier après
les <paramètres...
Mme
Charbonneau
:
...
règlement, c'est une loi qui est écrite pour le
système de la
famille.
Mon plaidoyer ressemble à tous les
autres plaidoyers que je vous ai faits,
M. le ministre, mais il ne peut
pas rester sans écho si vous ne nous dites pas où on peut le faire. P
arce
qu'on ne l'écrira pas, la
convention collective, c'est vous qui allez la
négocier après les >paramètres du Conseil du trésor. Nous, ce qu'on dit,
c'est : Aidez-nous à vous aider à avoir le meilleur système au préscolaire
quatre ans avec des ratios qui ressemblent à un et à l'autre. Et, qui sait, peut-être
que votre collègue de la Famille va dire bravo, parce que c'est le même ratio,
puis il n'y aura pas de chicane, parce qu'une éducatrice ne trouvera pas ça
déchirant, de choisir entre un système ou l'autre. Parce qu'en ce moment nos
éducatrices, elles réfléchissent fort à savoir : Je m'en vais-tu au
scolaire ou je reste en CPE? Parce que j'ai une opportunité qui se présente à
moi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Oui, juste
clarifier quelque chose. En ce moment, le ratio pour les services de garde
éducatifs, il est dans un règlement. Après une consultation de 45 jours,
le ministre de la Famille peut le changer, pas plus long que ça.
Mme
Charbonneau
:
À ses risques et périls.
M. Roberge : Il peut
payer le prix de l'augmenter ou récolter les fruits de le baisser ou de le
maintenir, mais ça peut changer en 45 jours, ce n'est pas comme si c'était
intouchable, inaliénable, c'est dans le béton. Et donc je vous fais remarquer
ça.
Dans la convention collective, quand c'est
signé, c'est pour quatre ans, on ne peut pas le changer en 45 jours. Et,
de la même façon, par contre, quand on le change, au moment où on le change, si
on le change pour le mieux, on peut en récolter les fruits, dire : C'est
formidable, beau geste du gouvernement, beau geste du ministre, il améliore la
qualité. Puis, si on change pour le pire, on peut payer le prix en disant :
Bien, mon Dieu! C'est terrible, on s'attaque à la qualité, etc.
Mais de dire, comme vous le faites depuis
deux jours, vous, plusieurs personnes : Il faudrait dont le mettre dans le
règlement, bien, je vous signale que le règlement, ça peut être changé en
45 jours, puis les projets de loi... et les négos, c'est aux quatre ans. Donc,
juste pour mettre les choses en perspective.
La Présidente (Mme Thériault) :
J'ai la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je veux juste
être sûre d'avoir bien compris. Là, vous venez de dire que vous souhaitez que
ce soit fait dans un règlement, là? Parce qu'on est prêts à amender pour le
faire dans un règlement, là.
M. Roberge : Je pense que
vous avez très bien compris que je n'ai pas dit ça.
Mme Rizqy : Bien, c'est
ce que moi, j'ai compris. Vous venez de parler de règlement, puis que ça
pouvait être fait dans les règlements, puis que ça prenait juste 45 jours
de modifier.
M. Roberge : Demandez à
votre collègue.
Mme
Charbonneau
:
Ce que j'ai compris de l'explication du ministre, c'est qu'un règlement, ça se
change en 45 jours. C'est ce que le ministre vient de m'expliquer, comme
si je ne le savais pas.
Mme Rizqy : Mais vous
venez quand même de faire un plaidoyer favorable au règlement.
M. Roberge : Non, non, j'ai
dit le contraire de ça. J'ai dit que, depuis deux jours, vous dites : C'est
dont formidable, le ratio, services de garde, c'est statué par règlement, pourquoi
ne faites-vous pas... pourquoi n'incluez-vous pas, dans la loi ou dans un règlement,
le ratio comme le fait le ministère de la Famille? Je dis : Ça ne
m'intéresse pas de le mettre dans la loi ou dans un règlement. Et, en passant,
quand c'est dans la convention collective, c'est bon pour quatre ans, quand c'est
dans le règlement, ça peut être bon pour quatre ans, huit ans, 10 ans,
mais ça peut être changé en 45 jours. C'est juste ça que je dis.
Mais je répète que je n'ai pas l'intention
de le mettre dans un règlement ou dans le projet de loi, on pense que c'est
mieux dans la convention collective. Mais je vous explique qu'en le mettant
dans la convention collective ça ne peut pas changer au gré du vent, au gré de
l'humeur du ministre. Puis, dans les deux cas, quand le ratio est statué, soit
dans un règlement pour le ministère de la Famille, soit dans une convention
collective pour l'Éducation, dans les deux cas, si le ratio s'améliore, le gouvernement
peut des fois en récolter les fruits, et, si ça se détériore, bien, il peut en
payer les prix politiques. Donc, il y a des ressemblances et des différences.
Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
J'ai la députée de Mille-Îles qui m'a demandé la parole et, après, la députée
de Sherbrooke.
• (16 h 40) •
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, si je le fais dans un règlement, je dois consulter pendant
45 jours. Le ministre dit : Ça peut changer en 45 jours. Je dois
consulter à 45 jours. Et, je vous le dis, M. le ministre, je vous le dis
avec un sourire parce que... je ne reprendrai pas mon expression anglaise, mais
répétez-la dans votre tête, là, quand vous décidez de changer quelque chose par
règlement et que vous faites votre consultation, vous savez à l'intérieur du
premier 48 heures si vous êtes dans le champ. Savez-vous pourquoi? Parce
que vos partenaires, que vous allez consulter, ils vont vous le dire rapidement
parce qu'ils veulent votre bien puis, habituellement, ils vont l'avoir. Alors,
quand vous dites... Mais là je vous vois dire : Bien, je ne sais pas, moi,
ça ne m'est jamais arrivé. Attendez, attendez, ça ne fait pas un an encore.
Attendez, vous allez voir, tout peut aller très, très vite. Des fois, quand ça
va bien, ça va bien, vous le dites bien, puis on ne <retient pas...
Mme
Charbonneau
:
...ils vont l'avoir. Alors, quand vous dites... Mais là je vous vois dire :
Bien, je ne sais pas, moi, ça ne m'est jamais arrivé. Attendez, attendez, ça ne
fait pas un an encore. Attendez, vous allez voir, tout peut aller
très,
très vite. Des fois, quand ça va bien, ça va bien, vous le dites bien, puis on
ne >retient pas longtemps quand ça va bien. Quand ça va mal, on le
retient longtemps, tellement qu'on peut se faire redire qu'en 2013 il est
arrivé telle affaire puis... Donc, ça peut vous arriver dans quelques années.
Vous êtes jeune encore, vous allez sûrement être en politique... Non, c'est
vrai, l'âge, c'est très relatif, j'ai compris ça, mais vous allez probablement
avoir le plaisir...
Une voix
: ...
Mme
Charbonneau
:
Oui, l'âge, c'est très relatif, et on aura toujours quelqu'un plus vieux que
nous, quelqu'un plus jeune que nous. On est toujours l'enfant de quelqu'un, on
aura peut-être un jour des enfants. Alors, l'âge, c'est très relatif, M. Poulin...
M. le député de Beauce.
Une voix
: Beauce-Sud.
Mme
Charbonneau
:
Beauce-Sud, c'est vrai, parce que j'ai...
Une voix
: ...
Mme
Charbonneau
:
Il y a le nord, il y a le sud, hein, c'est ça. Nous autres, à Laval, on ne
marche pas comme ça.
Ceci dit, Mme la Présidente, quand le
ministre dit : Moi, ça ne m'intéresse pas, un, on fait la discussion, puis
il y a des amendements, puis finalement le ministre a déjà statué. Donc, à la
limite, il est en train de nous dire qu'il ne va même pas concéder un pouce sur
le principe du spectre de changer sa perspective par rapport à cette
volonté-là, mais on ne pourra pas faire une maternelle quatre ans miroir aux
CPE, équitable et qui ressemble à ce qu'on veut comme choix parental si on
n'est pas capables d'avoir cette ouverture-là. C'est malheureux, parce que
notre volonté, c'est de mettre en place la meilleure situation possible pour
les parents.
Oui, encore une fois, puis ça, c'est
quelque chose que je répète depuis le début, le nombre joue contre nous, puis,
oui, à partir du moment où on va prendre un vote, on n'est quand même pas fous
à temps plein, de ce côté-ci, là, on est bien conscients que le vote ne passera
pas. Mais en même temps, en même temps, là, je le rappelle parce que ça me fait
plaisir à chaque fois, la journée qu'il va déposer son projet de loi qui fait
qu'il n'y aura plus de commissaires scolaires, ces gens-là vont tous gérer les
téléphones qui vont rentrer : les gens qui n'ont pas de place, les gens
qui trouvent que l'enseignante est débordée, les gens qui trouvent que les
enfants ciblés ne sont pas assez ciblés puis que les services ne sont pas
assez... Ça ne sera plus les commissaires scolaires qui vont les avoir, ces
coups de téléphone là, là, et là peut-être qu'ils vont dire : Ah! on
aurait peut-être dû écrire ça dans la loi.
Gouverner, c'est prévenir, c'est s'assurer
que les décisions qu'on prend maintenant sont applicables pour l'avenir de la
meilleure façon, puis je pense que, ça, le ministre le sait. Gouverner, ce
n'est pas dire ce qui s'est fait avant, c'est d'améliorer ce qu'on veut dans le
futur, puis je pense que, ça, on est capables de le faire ensemble. Puis, quand
on dit : C'est une politique miroir, il faut être capables de le regarder
dans cette perspective-là. Puis il n'y a pas un syndicat qui va appeler le
ministre, après-midi, pour lui dire : Tu n'aurais pas dû rentrer ça
dans... parce que ça va dans la convention collective. Ils vont juste dire :
La parole du gouvernement reste la même, ce qui se passe en CPE peut se passer
dans une école, puis on va respecter ça. Mais, en ce moment, ce n'est pas ça
qu'on dit, on dit : Ce qui se passe dans les écoles va pouvoir être
vraiment différent parce que ça ne se négociera pas avec le même monde puis
pour les mêmes raisons. Je trouve ça un peu désolant.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. J'ai la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : J'aimerais
ça revenir... Le ministre a parlé, hier, de l'information juste qu'on doit
transmettre aux parents. On a discuté quand même assez longtemps du tableau
fait par l'AQCPE, puis le ministre nous disait que, bon, pour certaines
raisons, il trouvait que ce n'était pas de l'information juste qui avait été
transmise aux parents puis il trouvait ça fondamental qu'on transmette
l'information juste pour que les parents puissent faire un choix éclairé, puis
je suis assez d'accord avec ça.
Là, j'aimerais ça que le ministre se mette
dans la peau d'un parent qui a un enfant qui va avoir quatre ans l'année
prochaine. Donc, en janvier, février, le temps des inscriptions pour la
maternelle va arriver, puis là on va avoir des parents qui vont se demander :
Qu'est-ce que je fais avec mon enfant? Ils vont vouloir avoir l'information
juste pour faire leur choix. Puis, quand ils vont la chercher, bien, ce qu'ils
vont trouver, c'est l'intention d'un ministre, mais ils ne trouveront nulle
part un comparatif de ratios parce que la convention collective, bien, elle ne
sera pas négociée puis parce que les conditions et modalités, bien, ils vont
sortir juste au mois de juin. Ça fait que le parent, l'hiver prochain, qui va
devoir faire un choix, il va devoir s'en remettre seulement à l'intention du
ministre comme information pour faire son choix. C'est clair que ça entre en
ligne de compte pour un parent, le ratio, dans le choix d'un milieu. Ça entre
tellement en ligne de compte que, même un parent qui a un enfant plus vieux que
le préscolaire, là, qui est en deux, trois, quatre, cinq, sixième année, le
midi, il y en a plein qui sont prêts à payer plus cher le service de garde du
dîner par rapport à la surveillance offerte par l'école parce que le ratio est
plus intéressant en service de <garde que...
Mme Labrie : ...que,
même un parent qui a un enfant plus vieux que le préscolaire, là, qui est en
deux, trois, quatre, cinq, sixième année, le midi, il y en a plein qui sont
prêts à payer plus cher le
service de garde du dîner
par rapport
à la surveillance offerte par l'école parce que le ratio est plus
intéressant
en
service de >garde que dans la simple surveillance du dîner.
Les parents sont prêts à payer plusieurs dollars par jour de plus pour que le
ratio soit plus intéressant le midi. Ça, c'est quelque chose qu'on constate.
Partout dans vos circonscriptions, parlez à vos familles, c'est ça qu'ils vont
vous dire, ceux qui sont capables sont prêts à le payer. Donc, moi, ce que ça
me dit, c'est que, pour les parents, c'est important, le ratio, dans le choix
d'un milieu.
Mais là ils ne seront pas capables de la
trouver, l'information juste, parce qu'elle n'a été écrite nulle part. Elle est
écrite dans un programme électoral qu'on ne sait pas trop où est-ce qu'il est
rendu puis dans une intention qui a été formulée souvent oralement mais qui est
intangible. Donc, moi, je trouve que, quand on ne l'inscrit nulle part, on ne
donne pas une information juste aux parents, on ne les outille pas pour faire
leur choix. Donc, ça fait une raison de plus, j'aimerais ça que le ministre le
considère. Quand il va s'adresser aux parents pour leur dire : Vous avez plusieurs
choix, bien, le parent, il va dire : Comment je fais pour choisir si je
n'ai pas toutes les informations puis si je ne le sais pas, ça va être quoi,
les conditions dans cette classe-là? Il va vouloir comparer puis il ne pourra
pas. Puis à ce moment-là, si on ne la fournit pas, l'information, on ne peut
pas non plus accuser d'autres personnes ou d'autres organisations de véhiculer
des informations qui pourraient être erronées, ils ont fait ce qu'ils ont pu,
ce n'est écrit nulle part. Ce n'est écrit nulle part. Au moment où ils ont
produit ce document-là, il n'était probablement pas publié, le document de
conditions et modalités dans lequel on parle d'une ressource supplémentaire.
Ils sont probablement allés voir dans les conventions collectives, ils ont vu
que c'était 17, ils ont écrit 17. Si elle n'existait pas, l'information, on ne
peut pas leur reprocher de ne pas l'avoir transmise non plus. Donc, il faut
penser à ça aussi. Qu'est-ce qu'on va dire aux parents? Sur quoi ils vont baser
leur décision l'hiver prochain?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Deux
précisions. La ressource supplémentaire n'était pas dans normes et modalités
avant cette année, mais c'est depuis 2013 qu'elle est dans les classes. Avant,
elle était dans les règles budgétaires, que les parents ne lisent pas, là. Je
ne pense pas que les parents allaient lire les règles budgétaires pour savoir
avant d'inscrire, en milieu défavorisé, un enfant. Vous avez appris, vous-même,
là, l'existence aujourd'hui, surprenamment, de ces normes et modalités. Donc,
je pense que les parents savent l'information mais ne vont pas fouiller
partout.
Puis ensuite c'est vrai que, quand
survient une négociation, il y a une possibilité théorique que les ratios
changent, mais je n'ai jamais senti d'angoisse des parents, dire : Mon
Dieu! Mon enfant est en cinquième année aujourd'hui, l'an prochain il sera en
sixième, on est en période de négo, mais que se passera-t-il? Est-ce que les
ratios vont changer drastiquement pour la prochaine année? Cette angoisse des
ratios, sincèrement, je n'ai jamais senti ça chez les parents, que, là, parce
qu'il arrivait une négociation il y avait un danger que, là, les ratios
augmentent, et que, là, ça créait de l'incertitude, puis que, là, où est-ce que
les parents allaient envoyer leur enfant. Je pense que les parents présument
que le ratio ne changera pas...
Une voix
: ...
M. Roberge : …oui, ou
s'améliorera, mais je ne pense pas que les parents magasinent leur école en
disant : Bien, je vais peut-être l'envoyer au privé au cas où, dans le
cadre de la prochaine négo, les ratios pourraient peut-être changer. Sincèrement,
c'est une angoisse qui ne fait écho à rien de ce qu'il y a sur le terrain. Je
me promène dans les écoles, j'en visite, très souvent, une par semaine, des
fois je saute une semaine, des fois j'en visite deux. J'ai fait des assemblées
d'enseignants, pas de média, pas de micro, il y avait quelques délégués
syndicaux, il y avait un paquet d'enseignants, deux fois, plus de 200 profs,
il n'y a personne qui m'a dit : Mais, mon Dieu! Pourquoi ce n'est pas dans
la loi? Je m'inquiète de ce mauvais ratio. Il y a 11,2 enfants par classe en maternelle
quatre ans, il faudrait l'inscrire quelque part. Sincèrement, ça ne fait pas
écho, ça ne fait pas écho à des inquiétudes du terrain ou à des angoisses que
ça serait changé dans une convention. Je regrette, mais ce n'est pas demandé.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
• (16 h 50) •
Mme Labrie : J'aimerais
ça porter à l'attention du ministre qu'on parle de deux choses complètement
différentes en ce moment. D'abord, à partir du moment où l'enfant a six ans,
là, il n'a pas le choix entre deux services publics, il a le choix entre faire
l'école à la maison ou inscrire son enfant à l'école publique. Il peut aussi
décider de payer plus cher au privé, là, on s'entend, mais on ne demande pas
aux parents de faire un choix entre différents services publics à partir de six
ans, la scolarisation est obligatoire, ça fait que ce n'est pas du tout la même
question, alors que, là, pour un enfant de quatre ans, on lui propose deux
services publics différents, qu'il doit pouvoir comparer. Ce n'est pas le cas à
partir de six ans.
Puis d'ailleurs j'aimerais porter à
l'attention du ministre qu'il y a énormément de parents qui font le choix du
privé justement parce que, souvent, les ratios sont plus bas dans les classes, il
y a moins d'élèves par classe, puis beaucoup de parents considèrent que ça fait
un environnement pédagogique plus intéressant pour leur enfant. Donc, moi, c'est
un argument que j'entends souvent, en tout cas. Ce n'est peut-être pas vrai
dans toutes les écoles privées, ce n'est peut-être pas vrai dans toutes les
régions, mais j'ai entendu ça extrêmement souvent, des parents qui décidaient
d'envoyer leur enfant au privé pour des questions de nombre d'élèves par classe
puis de surcapacité, de débordement dans les écoles publiques. C'est quelque
chose de très fréquent.
Mais là, de toute façon, ce n'est même pas
ça, la <question...
Mme Labrie : ...
peut-être
pas dans toutes les régions, mais j'ai entendu ça
extrêmement souvent,
des parents qui décidaient d'envoyer leur enfant au privé pour des
questions
de nombre d'élèves par classe puis de surcapacité, de débordement dans les
écoles publiques. C'est
quelque chose de très fréquent.
Mais là,
de toute façon, ce n'est
même pas ça, la >question. On parle de choix entre deux services publics
pour les enfants de quatre ans. La question ne se pose pas à aucun autre âge.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : J'aimerais
bien qu'elle dépose quelques chiffres ou données parce que, sincèrement, je
pense que ce n'est vraiment pas validé dans les faits que, dans les écoles
privées, il y a moins d'élèves par classe. Elle me dit que c'est le cas, qu'elle
nous dépose ces chiffres-là. Selon ma perception, c'est précisément le
contraire, il y a plus d'enfants ou d'élèves par classe, en moyenne, au réseau
privé qu'au réseau public. Je ne suis pas en train de dire qu'il n'y a aucune
qualité dans le réseau privé, ce n'est pas ça que je dis, mais je pense que c'est
un... On me sert un argument mathématique du nombre d'élèves par classe. Selon
mes informations, ça ne s'avère pas, donc j'aimerais bien qu'elle nous dépose
ces informations-là ou qu'elle les valide d'une quelconque façon parce que je
ne pense pas que c'est vrai.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je n'ai pas
de chiffres à déposer, Mme la Présidente, puis je parlais moi-même de
perceptions. Ce que j'ai dit, c'est que les parents font ce choix-là parce
qu'ils pensent que ça va être plus intéressant comme environnement pédagogique,
notamment à cause des ratios. Peut-être qu'ils se trompent, parce qu'ils ne l'ont
pas nécessairement, l'information, au moment de faire ce choix-là. Donc, je ne
peux pas vous confirmer si les parents ont raison ou pas d'avoir cette
perception-là, mais il y a quand même une perception largement répandue que nos
écoles publiques débordent puis que nos classes dans nos écoles publiques
débordent, et il y a une perception assez répandue aussi que ce serait peut-être
moins le cas dans les écoles privées. C'est possible que ces parents-là se
trompent, mais, quand ils prennent leur décision, ils la prennent au meilleur
de leur connaissance, puis ils peuvent peut-être la prendre en fonction de
préjugés. Mais ce que ça dit, c'est que c'est quelque chose d'important pour
eux.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. Je suis en train de faire la recherche pour la députée de Sherbrooke,
parce que je sais que c'est écrit souvent. Plusieurs, dans les sites Web, je
pense, quand on aura du temps à faire un peu de recherche s'il n'y a personne d'autre
qui... à moins que les autres députés du gouvernement aimeraient nous aider à
faire cette recherche-là, mais, dans le réseau public… et, bien, surtout privé,
c'est indiqué sur leur site Web, ils écrivent leurs ratios. Puis, entre autres,
quand ils font leur publicité, bien, c'est numéro un, la chose qu'ils disent,
radio, imprimés, bien, c'est parce que c'est les ratios qui sont plus bas que
dans le réseau public, alors vous avez des ressources plus personnalisées, des
soins personnalisés pour vos enfants.
Puis, quand j'entends le ministre parler de…
je n'ai jamais eu d'écho des parents par rapport à ceci, j'ai participé, Mme la
Présidente, lors des dernières négociations des conventions collectives, parce
que… plusieurs d'entre vous savent que je suis l'ancienne présidente de l'Association
des commissions scolaires anglophones du Québec, alors, moi, j'ai même signé
les dernières conventions, dont je suis fière, c'est plusieurs de livres, mais
la chose numéro un que j'ai entendue de nos parents, partout, anglophones
et francophones, c'était le ratio, ratio, ratio accès aux soins professionnels,
d'agir tôt, d'aider mes enfants, mais ratio services personnalisés, ratio...
Puis pourquoi aussi? Parce qu'il y a eu un lobby, aussi, des enseignants auprès
de leurs parents, de dire : Aïe! On a un problème, aidez-nous à faire
bouger et changer le système, qui est tout à fait normal quand on est en
période de négociation, mais juste pour clarifier que ça a été la priorité
numéro un. Puis j'ose croire que, si les syndicats étaient ici avec nous, ils
diraient : Oui, oui, on est en accord à 100 %. Si on n'est pas
concernés par le financement de ces classes-là, parce que, oui, la qualité du
service devrait être la priorité, ils vont être contents de savoir qu'on a
changé puis qu'on a mis dans la loi un ratio de un à 10. Alors, je trouve ça
vraiment... C'est un choc total, Mme la Présidente, un choc total d'entendre
qu'il n'y a personne, il n'y a pas de parent qui parle de ça. On est en train
de vider notre réseau public pour aller au privé, entre autres pour ceci, c'est
pour cette raison-là.
Mais ma vraie question, Mme la Présidente,
que je voulais demander, parce que je veux vraiment entendre le ministre
là-dessus, c'est une cause qui me tient énormément à coeur… J'entends le
ministre quand il dit qu'il n'est pas prêt à changer le ratio, il n'est pas
prêt à mettre ça dans la loi ou dans un règlement. Alors, si je peux faire mon
propre lobby pour les enfants handicapés, je veux savoir c'est quoi, le plan si
on ne change pas le ratio. Car on sait que les élèves qui vont venir en
maternelle quatre ans, entre autres, la raison qu'on va <faire...
Mme Maccarone :
...prêt à mettre ça dans la loi ou dans un
règlement. Alors, si je peux
faire mon propre lobby pour les enfants handicapés, je veux savoir c'est quoi,
le plan si on ne change pas le ratio. Car on sait que les élèves qui vont venir
en
maternelle quatre ans, entre autres, la raison qu'on va >faire
ça universel… on ne parle pas de milieux défavorisés, les milieux défavorisés,
c'était totalement différent, mais, quand on vient... les élèves qui vont
venir, puis on dit : C'est des élèves qui ne sont pas en CPE, qui ne sont
nulle part dans le réseau de services de garde, qui sont à la maison ou autre,
ça se peut que c'est des enfants vulnérables, on ne sait pas, mais on veut
avoir un accès «at large» pour tous ces enfants-là. On ne sait pas à quoi on
s'attend quand ils vont rentrer dans le milieu scolaire en maternelle quatre
ans. Ils peuvent présenter avec beaucoup de difficultés, ils peuvent avoir
plein de handicaps qui ne sont pas diagnostiqués, et souvent, puis c'est
normal, c'est une perception que les parents, ils ont — moi-même,
j'ai vécu ceci, Mme la Présidente — même si ton enfant est handicapé
puis tu as un diagnostic d'un professionnel, on ne veut pas partager ça avec
l'école. Pourquoi? Parce qu'on ne veut pas avoir un stigmatisme de notre
enfant. On ne veut pas que nos enfants soient codés dès le départ de leur
parcours scolaire parce qu'on ne veut pas qu'ils se sentent différents, mis de
côté. On ne comprend pas que, quand il y a un code, quand il y a un diagnostic,
c'est une aide dans le milieu scolaire, ça veut dire que, cet enfant, avec un
code, on diminue le nombre du ratio élèves-professeur, alors on peut offrir
plus de soins, plus de services. Mais souvent, dans la majorité des cas, les
parents ne sont pas prêts à partager ce diagnostic-là, alors le réseau n'est
pas prêt à recevoir ces enfants-là. Puis j'ai vraiment une crainte, une
inquiétude profonde, parce que, si on ne met pas un ratio en place... puis on
le sait, que 14, 17, vraiment, là, c'est une suggestion, c'est une suggestion
parce qu'il n'y a rien qui nous empêche d'aller plus haut que ceci. Si on a les
moyens, on a déjà... Ma collègue la députée de Mille-Îles l'a dit, je l'ai déjà
dit : Si on est une école en milieu rural, si on est une communauté
minoritaire, on a juste une école — un école, une école? — …
Une voix
: ...
Mme Maccarone : …une
école, alors, on a une difficulté parce qu'on n'a pas autre place où on peut
ouvrir ces classes-là. Alors, ça veut dire, on va avoir des classes qui vont
être surpopulées avec plein d'enfants qui n'ont pas de code, on ne sait pas
d'où est-ce qu'ils viennent. Ça fait que le professeur va être face à,
peut-être, 17 tout-petits, puis il peut y en avoir sept qui ont des
difficultés, mais le ratio c'est 1-17. Qu'est-ce qu'on va faire si le ratio ne
change pas? Parce que, comme je dis, pas de diagnostic, pas de plan, pas de son
de cloche, on n'a pas de lien avec le réseau de CPE. Je l'ai déjà dit, je ne me
souviens plus quelle commission, probablement ici, mais le lien entre le CPE et
la commission scolaire, il est fort, il parle, il y a vraiment un réseau, c'est
de l'entraide. Le CPE et le réseau de services de garde ils préparent l'enfant
pour la transition en réseau scolaire et ils préparent le professeur. Puis
souvent la professeure de la maternelle, elle, elle va aller en CPE ou autre
pour voir le milieu de cet enfant-là, qu'est-ce qu'on va faire pour aider cet
enfant-là quand il va venir en maternelle. Mais là on parle des enfants qui
n'ont pas de lien nulle part, ça fait qu'on n'est pas prêts, on n'est pas prêts
puis on va avoir beaucoup de bouts de chou dans la classe. Qu'est-ce qu'on va
faire? Vraiment, je suis inquiète. Je veux savoir c'est quoi, le plan. Je vous
entends, on ne va pas changer le ratio, on ne va pas le mettre dans le
règlement, on ne va pas le mettre dans la loi. Alors, c'est quoi, le plan? J'ai
besoin d'être rassurée.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
• (17 heures) •
M. Roberge : Avant de la
rassurer, je veux quand même signaler le désaveu de la politique de son
gouvernement, qui était aux affaires. Il y a un an encore, c'était ça qu'il
faisait. Il y a un an, on était en campagne électorale, donc la
rentrée 2018, elle s'est faite selon les politiques du gouvernement
libéral — je ne recule pas en 2014, en 2012, en 2001, là, il y a un
an — et c'étaient les ratios comme on propose de les garder en ce
moment, et ce n'était pas des scandales, puis les enfants n'étaient pas
maltraités, puis ce n'était pas terrible. Là, elle dit : Mais, mon Dieu, mais
que va-t-il se passer?, puis c'est comme épeurant, tout à coup. Je pense qu'il
faut éviter d'alarmer les gens, là. Ce n'était pas un scandale, ce qui se
faisait en septembre 2018. Même si c'est des classes qui ont été ouvertes par
le précédent gouvernement, là, il n'y avait pas de grand drame là, puis il faut
faire attention, ne pas aller dans des élans qui vont un peu trop loin.
En ce moment, là, je le répète, le ratio
moyen, c'est de 11,3 pour une enseignante et une éducatrice à demi-temps, avec
toute une équipe de professionnels qui est là pour les aider, ce qui donne un
ratio, en réalité, inférieur à un pour 10. Puis, quand on pose des questions
aux enseignants, aux parents qui, <en ce moment...
>
17 h (version révisée)
<15361
M. Roberge :
...moyen, c'est de 11,3 pour une enseignante et une éducatrice à demi-temps,
avec toute une équipe de
professionnels qui est là pour les aider, ce
qui donne un ratio, en réalité, inférieur à un pour 10. Puis, quand on pose des
questions aux enseignants, aux parents qui, >en ce moment,
utilisent le réseau, aux éducatrices, elles disent : Bien sûr, on pourrait
toujours améliorer, mais ça va bien, il n'y a pas de crise majeure, en ce
moment, dans les maternelles quatre ans. Puis il n'y en avait pas l'année
passée non plus, dans les classes ouvertes par le précédent gouvernement.
Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Madame la collègue la députée des Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, je me souviens. Je commence comme ça, parce que je me
souviens des conventions collectives, mon cher collègue de Sainte-Rose, et vous
étiez probablement un jeune qui était dans les écoles au moment où moi, j'étais
présidente de la commission scolaire de Laval, parce que vous êtes beaucoup
plus jeune que moi. Ceci dit, Mme la Présidente, moi, je me souviens de la
crainte des parents. Puis, quand le ministre dit : Il n'y a pas un parent
qui m'a interpelé sur le principe de convention collective, là, bien, probablement
qu'il était enseignant au moment de la dernière convention, parce que moi, je
me suis fait interpeler, pas seulement par les parents, par les enseignants,
par les professionnels non enseignants. Je vous dirais même que j'ai eu des
grandes conversations avec les professionnels qui s'occupent du bâtiment. Parce
qu'une convention collective, pour nos syndicats de l'enseignement, c'est un
moment crucial pour améliorer leur qualité de vie dans leur travail, et ils
essaient de convaincre le gouvernement de quelque chose, et on ne peut pas être
contre ça. Mais qui est au travers de toute cette convention entre... la discussion
entre le patronal et le syndical, le patronal étant le gouvernement, le
syndicat étant le représentant des enseignants? Bien, ce sont les enfants. Et
les responsables de ces enfants, bien, ce sont les parents. Puis sachez, Mme la
Présidente, que ce soit le comité de parents, les conseils d'établissement, qui
voient les petits gestes, les petites façons de faire, ce qui se dit dans les
journaux et dans les médias, ça inquiète les gens.
Alors, quand j'entends quelqu'un dire :
Ah! les conventions collectives, voyons donc... Non, non, non, il ne faut pas
minimiser les choses qui sont déjà arrivées. D'ailleurs, le ministre n'arrête
pas de nous répéter des choses qu'on a faites ou pas faites, ça fait qu'on peut
se rappeler aussi les choses qui se sont passées ou pas passées. Il faut toujours
être vigilants puis il faut s'assurer que, quand on écrit une loi puis quand on
fait quelque chose, on le fait pour les bonnes raisons, pas juste parce qu'on a
mis notre siège en jeu, pas juste parce qu'on a assez de sous sur la table pour
faire des maternelles quatre ans. Il faut le faire aussi parce qu'on veut un
milieu de vie de qualité puis on veut vraiment, vraiment, Mme la Présidente,
faire un effet miroir entre un choix parental. En ce moment, ce n'est pas ça
qu'on fait. En ce moment, ce qu'on fait, c'est qu'on dit : Dans un milieu,
ça va être comme ça, puis, dans l'autre milieu, on décidera l'année prochaine,
parce que c'est les conventions, l'année prochaine, si ça continue.
Mais, quand je vais aller à la radio,
comme ministre, ou quand je vais passer à la télé, bien, je vais dire c'est
quoi, les ratios, je vais le dire, parce que, si je le dis, ce n'est pas grave.
Si je l'écris, c'est grave, par exemple. Nous, ce qu'on dit — je ne
la ferai pas, l'expression, mais tout le monde l'entend pareil, là : Quand
la bouche bouge, il faut que les pieds suivent. Elle est moins élégante quand
je la fais de l'autre bord, dans la version purement politique, mais il faut
qu'on soit capables de faire suivre ce qu'on dit. Le ministre, depuis un an,
parle des quatre ans, s'avance dans les médias, donne les ratios, dit les
choses. Savez-vous quoi? Je le crois. Je le crois tellement que je veux que ça
soit attaché, enchâssé dans une loi. Puis, s'il ne veut pas écrire de ratio,
bien, qu'on fasse en sorte que l'effet miroir se fait.
En ce moment, le refus complet du ministre
par rapport à ça fait en sorte que, demain matin, même si on me convainc qu'ils
sont six à une place, là, il peut y en avoir 17, puis ça se peut que, par
manque de personnel, il n'y en ait pas, une fille à demi-temps, il n'y en ait
pas, une préposée, une dame — parce que ça va être une
dame — qui va être là à mi-temps dans l'après-midi ou le matin, parce
qu'on ne sait pas. Puis, puisqu'il n'en a pas, de plan... Il en a un, là, je le
sais, qu'il en a un, il est dans sa tête. Dans sa tête, je ne peux pas le lire — il
va dire «Dieu merci!» — mais on lit quelque chose qui est écrit. On
est capable de critiquer, d'avancer puis de bonifier quelque chose qui est
écrit. Je ne peux pas le faire si c'est dans sa tête, puisque le plan n'est pas
écrit, puisque, devant moi, tout ce que j'ai, c'est un projet de loi, ce n'est
pas un plan, ce n'est pas une avenue, ce n'est pas un règlement, ce n'est pas
autre chose que juste : Je vous le dis, faites-moi confiance, puis on va
avancer là-dessus. À table inversée, il aurait le <même discours...
Mme
Charbonneau
:
...je ne peux pas le faire si c'est dans sa tête, puisque le plan n'est pas
écrit, puisque, devant moi, tout ce que j'ai, c'est un
projet de loi, ce
n'est pas un plan, ce n'est pas une avenue, ce n'est pas un
règlement,
ce n'est pas autre chose que juste : Je vous le dis, faites-moi confiance,
puis on va avancer
là-dessus. À table inversée, il aurait le >même
discours, en commençant par : J'ai été enseignant, je le sais, c'est quoi.
Alors, soyons vigilants et faisons en sorte que les écrits restent et qu'on
puisse appliquer 10 ou moins, parce que ça peut être moins, 10 ou moins, mais
qu'on puisse appliquer un ratio, pour nos jeunes, qui ressemble à celui des CPE
plutôt que juste balayer de la main en disant : Faisons ça dans une convention
collective.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée de Mille-Îles. Un autre intervenant? Vous venez d'épuiser
tout votre temps, Mme la députée, soit dit en passant. Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Alors, M. le
ministre, avez-vous, oui ou non, le pouvoir de modifier la Loi sur
l'instruction publique?
M. Roberge : Nous sommes
en train de le faire ensemble.
Mme Rizqy : Parfait. Avez-vous
la capacité morale de modifier la Loi sur l'instruction publique afin de venir
enchâsser le ratio qui est discuté depuis maintenant trois journées en
commission?
Une voix : …
Mme Rizqy : Mme la
Présidente, j'entends le député de Saint-Jérôme. Je l'invite à s'exprimer au
micro pour le bénéfice de tous ceux qui suivent nos travaux.
La Présidente (Mme Thériault) :
J'ai pris la peine de dire, en commençant les travaux, que tant que le ton est
cordial, je permets des échanges de part et d'autre sans vous rappeler à
l'ordre. À partir du moment où le ton va changer, je vais vous demander de vous
adresser à la présidence, c'est évident. Je pense que nos travaux se déroulent
bien. Il nous reste un petit peu moins d'une heure de travaux à faire
aujourd'hui, donc je vous demande d'être courtois, très courtoises dans vos
propos et d'essayer de respecter les règles que nous nous donnons pour le bon
fonctionnement de la commission.
Mme Rizqy : Absolument,
puis c'est surtout parce que je veux vraiment donner l'occasion au ministre...
pardon, le ministre, lui, il s'exprime, évidemment, mais au député de
Saint-Jérôme de pouvoir nous éclairer s'il sent le besoin.
La Présidente (Mme Thériault) :
Je vous entends. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui, à ce stade-ci, veut prendre la
parole?
Mme Rizqy : Bien, moi, je
peux terminer, à ce moment-là, mon intervention.
La Présidente (Mme Thériault) :
Si vous voulez terminer, pas de problème. Allez-y, la parole est à vous.
Mme Rizqy : Alors, est-ce
que vous avez le pouvoir moral, aujourd'hui, de venir inscrire le ratio de un
pour 10? Donc, est-ce que vous êtes dédouané de votre caucus?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je n'ai pas
à demander la permission pour faire quelque chose que je ne souhaite pas faire moi-même.
Mme Rizqy : Bien, voyons,
Mme la Présidente. C'est impossible, ce que vous venez de dire, impossible. La
qualité des services, ça, vous en avez parlé, vous en avez discuté, vous en
avez parlé depuis le mois de février dans vos entrevues. De deux choses l'une, il
y a deux ministres : un qui se présente devant les médias puis qui parle
de qualité de services, puis l'autre qui se présente devant nous puis qui
refuse d'en parler. Alors, moi, je préfère de loin, puis je lui ai déjà dit, le
ministre idéaliste. Alors là, est-ce que, sincèrement, vous êtes en train de me
dire que, pour vous, la qualité des services, ce n'est pas quelque chose auquel
vous voulez donner suite?
M. Roberge : Je n'ai absolument
jamais dit ça. Il y a plein d'éléments qui peuvent déterminer la qualité des services.
Simplement, ce n'est pas le bon forum, ici, pour déterminer le ratio.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Alors, nous
avons tous assisté aux consultations. Il y en a eu 28 qui sont venus nous voir.
Comment se fait-il qu'ils nous ont tous parlé des ratios? Alors, nécessairement,
ceux qui sont venus discuter ont parlé des ratios. Si eux ont parlé des ratios,
est-ce que c'était le bon forum ou ce n'était pas le forum, puis on s'est tous
trompés quand on leur a posé la question sur les ratios? Incluant vous-même,
vous avez posé des questions sur les ratios.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Quand il y a
des échanges, en commission, de ce type-là, les gens en profitent parce qu'ils
ont l'occasion de s'adresser aux parlementaires et au ministre en particulier,
peu importe que ce soit moi ou un autre. Je pense que les gens font des
recommandations aux parlementaires, aux ministres, au gouvernement, ils
utilisent leur pouvoir d'influence. Ça ne veut pas dire, nécessairement, que
tout ce qu'ils demandent va directement aller dans le projet de loi, mais ils
peuvent ensuite influencer le ministre, le gouvernement pour une politique
budgétaire, un règlement, une négociation collective à venir. Donc, je n'ai pas
le goût de dénoncer qui que ce soit pour avoir utilisé le forum qui lui était
offert. Simplement, on n'a pas à prendre chacune des suggestions et les
intégrer dans la loi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
• (17 h 10) •
Mme Rizqy : Vous
conviendrez quand même que, si ce n'est pas le bon forum et que nous avons eu quand
même une variété de groupes… On n'a pas eu tous les experts auxquels nous souhaitons…
dont, notamment, certains docteurs, et nous aurions bien aimé entendre Dre Drouin,
<par exemple...
Mme Rizqy : …vous
conviendrez
quand même que, si ce n'est pas le bon forum et que nous
avons eu
quand même une variété de groupes... On n'a pas eu tous les
experts auxquels nous souhaitons... dont,
notamment, certains docteurs,
et nous aurions bien aimé entendre Dre Drouin, >par exemple, ou — je
sais, c'est lui que vous avez essayé d'échapper — Dr Chicoine. Évidemment,
on aurait aimé ça l'entendre, mais nous avons eu l'occasion de l'entendre dans
une émission à laquelle vous avez participé, mais à distance, Zone franche.
Il était question de quoi? Encore une fois, des ratios. Puis ce n'était pas
juste le Dr Chicoine, c'était aussi une maman puis aussi une enseignante,
on parlait des ratios.
Mais ici, là, les experts qui sont venus,
ils ne se sont pas concertés avant de passer devant nous, ils ne se sont pas
concertés pour écrire leur mémoire. Alors, comment se fait-il que, dans une
très grande majorité des mémoires reçus et des témoignages entendus, il a été
question des ratios? Sommes-nous, ici, dans le projet des maternelles quatre
ans, au bon endroit ou pas du tout? Est-ce que vous êtes en train de dire que
la qualité n'est pas le bon forum, ici?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : L'objet du
projet de loi est le déploiement ou pas — la prémisse du
gouvernement, c'est le déploiement — de l'offre de services de
qualité de maternelle quatre ans à l'extérieur des milieux défavorisés, la
façon dont on y va, etc. On peut bien s'exprimer sur la qualité des services,
mais je ne pense pas que c'est la place pour inscrire certains éléments,
notamment le ratio.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, M. le
ministre, est-ce que vous vous rappelez, la journée que vous avez déposé le
projet de loi, de quoi vous avez aussi parlé? Vous avez parlé d'agir tôt et à
quel point c'était excessivement important d'avoir les maternelles quatre ans
universelles pour tout le monde. Pourquoi? Parce que vous aviez un
objectif — et puis j'espère que vous l'avez toujours, cet
objectif — très louable de dépister de façon précoce. Évidemment, on
ne s'est pas entendus sur le moyen, parce que la très grande majorité des
experts ont dit : Bien, c'est parce qu'on peut dépister pas mal plus tôt
qu'à quatre ans, mais ce n'est pas grave, on est rendus dans votre projet de
loi. Mais ne perdez pas de vue que l'objectif, ce n'est pas d'ouvrir des
classes. Ce n'est pas ça, l'objectif. L'objectif, c'est de prendre soin des
élèves. Alors, si vous voulez prendre soin des élèves autant que le ministre
délégué à la Santé, avec un budget pas mal réduit, considérablement au vôtre,
vous, là, aujourd'hui, étant donné que vous avez le deuxième plus grand
portefeuille après celui de la Santé, vous avez ici une occasion de venir
inscrire réellement une modalité qui va vous permettre de rencontrer votre
véritable objectif : prendre soin de ces enfants. Puis vous connaissez
très bien le slogan En prendre moins, en prendre soin.
M. Roberge : Une
question?
Mme Rizqy : Oui, il y en
a une, question, M. le ministre. Là, aujourd'hui, sincèrement, là, on ne va pas
tourner en rond encore aujourd'hui, puis demain encore, puis vendredi encore,
parce qu'évidemment on ne pourra pas être à la marche avec tous les autres
élèves qui iront marcher pour l'environnement, vous et moi, on va être ici, on
va pouvoir encore parler des maternelles quatre ans. Toutefois, là, je vous
invite, là… Parce que, si vous dites que vous avez les pleins pouvoirs, est-ce
que vous êtes certain, alors que le premier ministre est d'accord avec vous
puis que le ministre délégué de la Santé est aussi d'accord avec vous, qu'aujourd'hui
on ne parlera pas de ratios puis que la question de la qualité des services,
aujourd'hui, on n'en parlera pas, ni demain, ni après-demain? Est-ce que, ça,
vous l'avez vérifié avec votre premier ministre?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : On a déjà
discuté de ce qui devrait être dans le projet de loi ou pas. Il y a plein
d'éléments qui touchent les maternelles quatre ans : les programmes, on
n'écrit pas les programmes ici, en Commission culture éducation, pourtant c'est
important; l'aménagement des locaux, on ne parle pas de la hauteur des
fontaines d'eau puis précisément des choses, mais c'est important; la formation
du personnel, on n'écrit pas dans la loi, ici, précisément quels cours seront
donnés dans les facultés, mais c'est important quand même. Donc, ce n'est pas
parce que les choses ne sont pas dans la loi qu'elles ne sont pas importantes,
ce n'est pas le bon forum.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Parce que ce
n'est pas un litige. En matière de construction, on a le code du bâtiment, il y
a des normes, ça a été déjà réglé auparavant. En matière d'enseignants, la
formation, c'est déjà réglé. On voit même le produit devant soi : vous.
Donc, vous comprendrez, M. le ministre, que, quand il n'y a pas de situation
litigieuse, on n'en parle pas, parce que c'est déjà réglé. Mais, dans les
autres cas, on en parle. Alors, il ne faut pas faire fi de la réalité.
Tantôt, vous parliez des parents. Bien,
c'est quand même la Fédération des comités de parents du Québec qui ont dit
qu'ils veulent un ratio de un enseignant pour 10 élèves en tout temps. Alors,
qu'est-ce que vous répondez à la Fédération des comités de parents?
Une voix : …
M. Roberge : Excusez-moi,
j'ai reçu quelque chose. Ce n'est pas une enveloppe brune, hein, c'est une
enveloppe blanche. Il faut faire <attention.
Mme Rizqy : De
chocolats...
Mme Rizqy : ...qui
veulent un ratio de un enseignant pour 10 élèves en tout temps. Alors,
qu'est-ce que vous répondez à la Fédération des comités de parents?
Une voix : …
M. Roberge :
Excusez-moi, j'ai reçu
quelque chose. Ce n'est pas une enveloppe brune,
hein, c'est une enveloppe blanche. Il faut faire >attention.
Mme Rizqy : De chocolats?
M. Roberge : Bien, écoutez,
je leur réponds que je les ai entendus et qu'on verra bien, à la suite de la
prochaine négociation, dans quelle mesure leurs souhaits ont été exaucés.
Voilà.
Et je prends note que des milliers de
parents ont fait le choix d'envoyer leur enfant en maternelle quatre ans cette
année. On trouvera les chiffres… Entre 6 500 et 7 000 familles ont
fait ce choix-là en ce moment. Ils ont fait ce choix-là en ce moment, parce que
c'est un service qui répondait à leurs besoins, personne n'a été forcé de le
faire. Donc, voilà.
Mme Rizqy : Vous êtes
conscient que ceux qui ont fait le choix, c'est encore sous le modèle actuel,
qui est basé sur milieu défavorisé. J'espère que, ça, vous en êtes conscient.
D'autre part, là je vous tends, là, encore
la main. Souhaitez-vous qu'on suspende mon amendement pour que vous alliez
chercher, là, l'approbation de votre premier ministre et du président du
Conseil du trésor pour être en mesure de négocier, les coudées franches? Parce
que, sincèrement, les ratios, là, je vous le dis, c'est vraiment une impasse
qu'on a, là, en ce moment, là, puis c'est pour l'ensemble des partis
d'opposition.
Puis, je comprends, là, on ne veut pas, nous,
là, vous faire perdre votre temps. Je vois qu'il y a six députés, aussi, qui
vous accompagnent, même sept, et vous avez aussi énormément d'employés en
arrière. On veut être efficaces avec vous. Puis vous ne me ferez jamais croire
que vous ne croyez pas à la qualité du service, ça, je n'y crois pas. Vous ne
me ferez jamais croire que les personnes qui sont venues témoigner se sont
toutes trompées de forum lorsqu'ils nous ont parlé de ratios, ça, c'est
impossible.
Est-ce que vous souhaitez, à ce moment-ci,
aller voir… puis là je vous fais ça vraiment de bonne foi, là, aller chercher
les autorisations nécessaires pour venir enchâsser dans la loi notre ratio tant
recherché et souhaité — et ça, c'est vrai qu'il est souhaité par le
réseau — de un pour 10, un enseignant pour 10 élèves?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je ne
souhaite pas du tout qu'on suspende l'étude des travaux. Ma collègue me fait
bien rigoler pendant que je parle. Je ne souhaite pas du tout qu'on suspende.
Écoutez, j'ai entendu les arguments des
collègues. Bon, nous, on prétendait que l'amendement était semblable au
précédent. Bon, il y avait des nuances. N'empêche, ce sont essentiellement les
mêmes arguments pour les mêmes choses. De notre côté, on s'est déjà exprimé par
vote, et je pense qu'encore une fois cet amendement ne sera pas accepté, parce
qu'il ramène différemment la même idée, et, pour nous, ce n'est pas ici que ça
va se décider.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Sincèrement,
M. le ministre, là on a besoin de votre collaboration, celle que vous avez
énoncée au départ, lorsqu'on a commencé l'étude détaillée article par article. Vous
avez dit : Nous, on va collaborer, on va vous entendre mais aussi vous
écouter. Là, là, j'ai l'impression que vous nous entendez mais que vous refusez
d'écouter. Puis il y a comme un malaise, parce que... En quelque part, nous, on
vous croit puis on a envie de vous croire quand vous dites que c'est la qualité
qui est au coeur de tout ce qu'on va faire. Mais, pour ça, là, on a besoin que
ça soit enchâssé quelque part, soit dans la loi... Puis je vous ai même offert :
Allons-y par règlement. Puis, savez-vous quoi, si vous dites : Non, ça va
être par directive, puis je vais le dire comme ça, puis moi, le ministre de
l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, je vais aller me battre à mon
Conseil du trésor, je vais le dire clairement, là, au président du Conseil du
trésor : On a besoin d'un ratio réduit, parce que, pour agir tôt puis
déceler des problèmes d'apprentissage, on y croit pour de vrai… Puis ça, c'est
là qu'on a besoin de notre enseignant puis ministre idéaliste. C'est ça qu'on a
besoin aujourd'hui, puis c'est le réseau qui a besoin de vous aujourd'hui.
C'est votre réseau aussi, là.
M. Roberge : Je remercie
ma collègue pour son plaidoyer plein d'émotion, mais ce n'est pas parce qu'on
n'est pas d'accord sur quelque chose, sur la façon d'arriver à un objectif,
qu'on n'est pas d'accord sur un objectif de qualité. Écoutez, on n'est pas
d'accord sur... l'objectif… Et je n'ai pas aimé... Je pense que vous avez dit
que quelqu'un... qu'ils n'ont pas le choix de voter comme moi, ou quelque
chose...
Mme Rizqy : Non, ça, je
n'ai pas dit ça, en aucun temps.
M. Roberge : Quelqu'un a
dit ça. En tout cas, j'ai entendu ça.
Mme Rizqy : Non, non, ça,
je n'ai jamais dit ça.
M. Roberge : Je pense, ce
n'est pas une bonne façon, parce que je pourrais dire la même chose de vos
collègues, puis ça ne serait pas plus respectueux, puis ce n'est pas...
Mme Rizqy : Bien, je peux
vous garantir que je n'ai jamais dit ça, là.
M. Roberge : …ce n'est
pas ça... Voilà. C'est tout.
La Présidente (Mme Thériault) :
C'est tout? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Est-ce que
vous connaissez le ratio des maternelles quatre ans à New York?
M. Roberge : Je fouille
dans ma mémoire, je ne me souviens pas par coeur.
• (17 h 20) •
Mme Rizqy : Puis, si je
vous dis que vous avez fait venir des experts et que vous avez dit, en
entrevue, à plusieurs reprises, que nous <allons...
M. Roberge : ...je
fouille dans ma mémoire, je ne me souviens pas par coeur.
Mme Rizqy : Puis, si
je vous dis que vous avez fait venir des experts et que vous avez dit, en
entrevue, à
plusieurs reprises, que nous >allons bénéficier de
leur expertise, ça, vous êtes conscient que vous avez dit ça?
M. Roberge : Bien sûr.
Mme Rizqy : Et qu'ils ont
fait oeuvre utile pour le Québec avec leur présence ici — je vois
même le député de Saint-Jérôme qui est vraiment fier — oui?
M. Roberge : Bien, tout à
fait.
Mme Rizqy : O.K. Alors,
comment ça se fait qu'eux, ils ont le droit d'avoir un ratio de un pour 10 puis
pas nous, au Québec?
M. Roberge : Je vais
valider cette information.
Mme Rizqy : Il me semble
que c'est de base, non? C'est la chose la plus importante. Puis, sincèrement, M.
le ministre, on ne s'obstinerait pas, là, autant, là, si ce n'était pas
essentiel. On est au coeur du projet de loi.
On va vous l'envoyer, M. le ministre, on
va vous faire sauver du temps, là, on n'est pas là pour vous en faire perdre.
On est tellement de bonne foi, on va vous l'envoyer, vous allez avoir
l'occasion… C'est sur le site du New York State Education. Quatre ans, on parle
d'un ratio de un pour 10.
Là, je n'ai pas fait l'exercice pour la
France, je sais que le premier ministre en parle souvent, je n'ai pas fait non
plus l'exercice pour l'Ontario. Mais je me suis dit que, quand les gens partent
de si loin pour nous prêcher les bonnes vertus de leur système, bien, peut-être
que ce qui est bon chez eux... Si on y va avec des ratios similaires, on
pourrait peut-être avoir véritablement bénéficié de leur visite. Alors, voulez-vous
qu'on suspende, le temps d'envoyer le tout à la présidente... pardon, au
secrétaire?
La Présidente (Mme Thériault) :
Vous voulez une suspension?
M. Roberge : Je pourrais
dire quelque chose?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre, oui, allez-y.
M. Roberge : Ce n'est pas
nécessaire de suspendre, on va trouver l'information. Il est possible qu'il y ait
un ratio aussi bas, quoique j'en doute, sincèrement. Ce n'est pas mon souvenir,
mais on va vérifier.
Ceci dit, il faudrait voir s'il est dans
un règlement, ou s'il est dans une loi, ou s'il est négocié, le ratio. Parce
que l'essentiel, ici... En fait, je pense qu'il y a deux débats, là. Vous
voulez amener le débat sur le ratio un sur 10 et sur où est-ce qu'on l'indique,
et là vous faites une affirmation en disant qu'à New York... puis partout,
partout à New York, il y aurait un ratio de un pour 10. Ça reste à valider.
Encore faudrait-il savoir, aussi, si c'est dans la loi, dans une convention, ou
etc.
Mme Rizqy : Vous
permettez que je lise?
M. Roberge : Ah! bien, bien
sûr, allez-y.
Mme Rizqy : Alors, pour
les trois ans, c'est un ratio de un pour huit, pour les quatre ans, c'est un
ratio de un pour 10 et pour les cinq ans, c'est un ratio de un pour 15. M. le
ministre, vous avez louangé leur maternelle quatre ans puis leur système, quand
même, on ne fera pas la revue de presse.
Là, honnêtement, sincèrement, là,
réalisez-vous, là, que, si on est prêts à faire des heures là-dessus... Je vous
redemande encore : Voulez-vous qu'on suspende l'amendement, que vous
alliez vérifier avec votre équipe comment qu'on peut dénouer l'impasse, soit par
voie législative, réglementaire, ou voulez-vous voir... une directive va être
assez forte pour dire que nous, on sait qu'au Québec notre ministre de
l'Éducation, bien, il est capable de prendre son bâton de pèlerin puis allez
voir le président du Conseil du trésor pour dire qu'effectivement on a besoin
d'avoir des ratios réduits pour atteindre l'objectif de dépister de façon...
plus tôt?
M. Roberge : Je n'ai pas
l'intention de suspendre l'étude de cet amendement.
La Présidente (Mme Thériault) :
O.K. Madame...
Mme Rizqy : O.K. Quand
vous êtes allé à... Est-ce que vous êtes allé en Ontario, visiter des classes
de maternelle quatre ans?
M. Roberge : Oui.
Mme Rizqy : O.K. Quand
vous êtes rentré, est-ce que vous avez regardé le nombre d'élèves, le ratio?
M. Roberge : Oui, en
Ontario, c'était plus élevé, ça pouvait monter... peut-être que je peux me
tromper d'un ou deux élèves, dans mon souvenir, il y avait une enseignante
seule dans la classe jusqu'à un ratio de 14 ou 15 élèves. À partir de 15 élèves
jusqu'à 28, 29, quelque chose comme ça, on ajoutait l'éducatrice, qui était là,
cependant, à temps plein, puisqu'on pouvait monter jusqu'à 30 élèves dans un
local, en Ontario.
Mme Rizqy : Quand vous
êtes rentré dans ce type de classe, comment vous vous êtes senti, à titre
d'ancien enseignant?
M. Roberge : J'ai mal
compris la fin de votre question.
Mme Rizqy : Quand vous
êtes rentré dans ce type de classe où est-ce qu'il y avait beaucoup d'élèves,
malgré qu'il y ait deux intervenants, comment vous vous êtes senti, vous, à
titre d'ancien enseignant?
M. Roberge : Bien, je
trouvais que les classes étaient vraiment bien aménagées, il y avait une bonne
ambiance dans l'école — j'ai eu le temps de jaser avec les
enseignantes, les éducatrices — mais je trouvais qu'à 30 dans un
local, c'était beaucoup. Étonnamment, le niveau de bruit était tout à fait
acceptable. Je me serais attendu à plus bruyant que ça, là, 30 petits cocos ou,
des fois, 27, 28. Ce n'est pas tout le temps au maximum non plus, hein? Ce
n'est pas parce qu'il y a un ratio qui peut aller jusqu'à 30 qu'ils <sont
30...
M. Roberge : ...bonne
ambiance dans l'école
— j'ai eu le temps de jaser avec les
enseignantes, les éducatrices
— mais je trouvais qu'à 30 dans
un local, c'était
beaucoup. Étonnamment, le niveau de bruit était
tout
à fait acceptable. Je me serais attendu à plus bruyant que ça, là, 30 petits cocos
ou, des fois, 27, 28. Ce n'est pas
tout le temps au
maximum non
plus, hein? Ce n'est pas
parce qu'il y a un ratio qui peut aller
jusqu'à
30 qu'ils >sont 30. Ils étaient nombreux, je m'attendais à plus de bruit,
j'ai été surpris de voir que c'était acceptable. Mais je trouvais que c'était
trop nombreux, 30, dans un seul local.
Mme Rizqy : O.K. Alors,
imaginez ce même groupe, mais en service de garde. Parce qu'une fois qu'ils
auront fait, les élèves, là, de quatre ans, leurs cinq heures dans leur classe
puis ensuite ils s'en vont en service de garde, imaginez ce même ratio là, mais
en service de garde.
M. Roberge : C'est autre
chose, on change de contexte. C'est autre chose. On pourrait dire la même
chose... Bien, vous dites que non, je dis que oui, on débat, on n'est pas
obligés d'être d'accord. On pourrait dire la même chose pour les enfants de
première année. Ils n'ont pas le même ratio quand ils sont en classe, pendant
la durée de classe, que quand ils sont au service de garde ou au service des
dîneurs. Puis le contexte change, ce n'est pas le même type d'encadrement, ce n'est
pas la même chose qui est demandée. Puis je ne pense pas qu'on peut juste
transposer le ratio dans toutes les situations.
Mme Rizqy : M. le
ministre, il y a une grande différence entre un enfant de quatre ans puis un
enfant de première année. Dans le premier cas, il n'est pas encore scolarisé,
alors que, dans le deuxième cas, il l'est. Dans le premier cas, l'enfant de
quatre ans, il y en a plusieurs, intervenants, qui sont venus nous dire qu'ils
ne sont même pas encore… pardonnez-moi l'expression, mais propres, dans le sens
qu'ils mouillent encore, des fois, même, leur culotte, ça, vous le savez, et qu'on
travaille différents sens pour ces enfants-là, on travaille sur, par exemple,
leur attachement. Vous comprendrez qu'on ne compare pas nos petits bouts de
chou de quatre ans avec les enfants de première année puis qu'en ce moment il
est question, vraiment, du projet de loi sur les maternelles quatre ans, qui
vise essentiellement à dépister de façon précoce. Et, pour ce faire, c'est
clair que la notion de ratio est au coeur du débat.
Et c'est pour ça que, quand je vous dis
que, oui, on va parler de la classe, il faut aussi parler du reste du temps, qui
n'est pas dans la classe mais qui est tout aussi important, du service de garde.
Vous venez de dire par vous-même que, quand vous avez trouvé… 30, c'était un
petit peu trop. Mais, lorsque l'enfant va quitter sa classe puis va s'en aller
en service de garde, bien, il va être dans cette classe de «un petit peu trop
de monde», puis c'est pour ça que c'est important d'en parler.
M. Roberge : Le contexte
change. Écoutez, j'ai eu deux enfants, là, puis j'en ai eu en maternelle, puis
au service de garde... Ils étaient plus nombreux, en maternelle, au service de
garde que pendant la journée de classe. Je ne me suis jamais insurgé contre ça.
Je n'ai jamais senti que mes filles étaient mal encadrées, ou quoi que ce soit.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : J'aimerais ça
demander au ministre... Parce que, là, il vient de nous donner un petit peu
plus de détails sur sa visite d'une classe, en Ontario, dans laquelle il
semblerait que les deux ressources soient là en même temps quand il y a plus qu'un
certain nombre d'élèves. J'aimerais ça savoir d'où vient, exactement, l'idée d'avoir
une ressource à demi-temps. C'est inspiré d'où, ça, exactement? Pourquoi cette
deuxième ressource là doit-elle être là à demi-temps, peu importe combien il y
a d'enfants dans la classe? Donc, comment le ministre en est venu à proposer ce
modèle-là?
M. Roberge : D'abord, c'est
comme ça que le système a été bâti au départ, là, par les deux précédents gouvernements.
Il était de cette façon-là. On s'est penchés dessus et puis on pensait que ça
répondait bien aux besoins des enseignants, qui sont capables de moduler, dans
leur horaire, les moments où il est plus nécessaire d'avoir de l'aide selon des
moments charnières, des moments d'accueil, ça peut être des moments où on fait
des activités qu'on a besoin d'accompagner ou d'ajuster la motricité, la façon
de tenir le crayon. Bref, il est possible, il est même facile et habituel pour
les enseignants de choisir à quel moment ils font quelle activité en fonction
du fait qu'ils ont de l'aide ou pas. Donc, j'ai constaté que c'était comme ça
que le système était bâti avant qu'on arrive. Puis, quand on était dans l'opposition,
je l'ai vu, j'en ai visité, et c'est quelque chose qui fonctionne bien puis c'est
quelque chose que j'ai experimenté dans ma carrière. Ce n'est pas un problème
de ne pas avoir tout le temps le même ratio, parce qu'on ne fait pas tout le
temps les mêmes activités.
Mme Labrie : Moi, je
comprends que, dans le modèle proposé... Parce que, là, bon, on a une moyenne qui
est à 11 virgule quelque chose, donc il y a quand même, probablement, pas mal
de classes où il y a six, sept, huit enfants. Disons qu'il y a sept enfants
dans une classe, ça doit arriver quand même régulièrement en milieu rural, la
moitié du temps, il y a quand même deux ressources. Est-ce que ma compréhension
est juste, que, dans une classe de sept enfants de maternelle quatre ans, la
moitié du temps, il y a quand même deux ressources?
M. Roberge : La moyenne
est de 11 virgule quelques, en ce moment, pour les classes ouvertes de
maternelle quatre ans, donc il y en a qui peuvent se rendre à 14, 15, il y en a
qu'ils peuvent être huit, neuf. Sept, il y a quand même une enseignante à temps
plein puis une éducatrice à temps partiel... bien, à demi-temps, oui.
• (17 h 30) •
Mme Labrie : Donc, peu
importe le nombre d'enfants dans la classe, qu'ils soient six ou qu'ils soient
17, la moitié du <temps...
>
17 h 30 (version révisée)
<15361
M. Roberge :
...les classes ouvertes de
maternelle quatre ans, donc,
il y en a
qui peuvent se rendre à 14, 15, i
l y en a qu'ils peuvent être huit, neuf.
Sept, i
l y a
quand même une enseignante
à temps plein puis
une éducatrice
à temps partiel… bien, à demi temps, oui.
Mme Labrie : Donc,
peu
importe le nombre d'enfants dans la classe, qu'ils soient six ou qu'ils soient
17, la moitié du >temps, il y a deux ressources, puis la moitié du
temps, il y en a juste une. Moi, je trouve que ça offre une qualité de services
qui est vraiment, vraiment variable d'un milieu à l'autre à travers le Québec, parce
qu'on a des enfants qui vont se retrouver avec, la moitié du temps, un ratio de
un pour six, la moitié du temps, un ratio de un pour trois, qui est excellent
puis qui dépasse largement ce qu'on vous demande ici, puis d'autres élèves qui
vont se retrouver avec, la moitié du temps, un ratio de un pour 17 puis, l'autre
moitié du temps, un ratio de un pour sept, sept et demi. Ça fait que j'aimerais
ça qu'on se préoccupe d'avoir un ratio qui va être équitable pour tous les
enfants en tout temps. Je pense que la façon que vous proposez d'organiser ça, en
ce moment, ce n'est pas équitable pour tous les enfants. Donc, si on fixait un
ratio qui était déterminé à l'avance quelque part, pas nécessairement dans la
loi mais quelque part, on s'assurerait d'avoir quelque chose qui se ressemble
comme niveau de services pour tous les enfants, peu importe qu'on soit en
milieu rural, en milieu urbain, en milieu plus populeux ou pas.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Un ratio, de
toute façon, c'est un maximum. Comme, en ce moment, écoutez, en milieu rural,
ça arrive qu'il y a des petites classes de sept, huit, neuf. Même si on
enlevait… J'ai l'impression que vous souhaitez enlever l'éducatrice. Je ne suis
pas sûr que vous serez appuyée par les parents, et les groupes, et les
syndicats, et les directions. Mais, si je me rangeais à votre proposition pour
avoir plus d'uniformité, parce qu'on dirait que c'est quelque chose que vous
aimez bien, là, l'uniformité, pareil partout, bien, on enlèverait, dans une
classe où il y a six, supposons, enfants, ou sept enfants, cette ressource qui
est là à demi-temps. Mais cette ressource-là ne pourrait pas nécessairement
aller ailleurs, c'est quelqu'un qui habite en zone rurale. Il y aurait quand
même un écart dans un endroit où tu aurais une enseignante pour six puis un
autre endroit où tu aurais une enseignante pour 10 ou pour 12. Puis je ne sais
pas à quel moment vous ajouteriez la ressource à demi-temps, mais je ne vois
pas de gain à couper ces services-là à ce moment-ci, sincèrement, juste sur
l'idéologie qu'il faut que ça soit pareil.
Mme Labrie : Bien,
sincèrement, moi, à aucun moment je n'ajouterais une ressource à demi-temps, j'ajouterais
une deuxième ressource à temps plein quand on dépasse un certain seuil. Pour
moi, ce seuil-là, c'est 10. Ça a été nommé quand même assez souvent ici, pour
moi, ce seuil-là, c'est 10. Puis du moment qu'on dépasse 10, c'est une deuxième
ressource à temps plein que je pense qu'on a besoin. Ça, c'est clair pour moi, puis
ça a été nommé à plusieurs reprises ici, que je ne comprends pas pourquoi, la
qualité, il faut qu'elle soit à temps partiel, là, dans ce qui est proposé.
Moi, la qualité à temps partiel, ça ne m'intéresse pas, comme parent, puis ça
ne m'intéresse pas, comme députée, d'offrir ça à la population non plus. Donc,
je pense que c'est assez clair, là-dessus.
Puis, objectivement, là, quand on parle
d'utilisation des ressources, je pense qu'effectivement, de mettre deux
enseignantes... une enseignante et une éducatrice dans un local où il y a juste
six enfants, je ne suis pas sûre que ce soit optimal puis je ne suis pas sûre
qu'on a besoin que ces deux personnes-là soient là pour offrir un environnement
de qualité à l'enfant, là. Donc, je pense qu'on a tous, ici, un souci
d'utiliser les ressources de manière optimale pour offrir des services de
qualité aux enfants. Je ne pense pas que ça offre un service optimal, qu'on
utilise ces ressources de manière adéquate si, dans certains cas, on met, la
moitié du temps, deux adultes formés dans une classe de six enfants puis que,
dans l'autre classe de 17, c'est exactement la même chose. Il y a quelque
chose, là, qui ne fonctionne pas, là. Puis l'idée, ce n'est pas d'uniformiser.
Moi, je ne suis pas en train de dire qu'il faudrait que toutes les classes
soient pareilles. Le ratio, il faut qu'il soit pareil, par exemple.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Considérant
que la moyenne est de 11,3 en ce moment, il y a plusieurs classes, plusieurs
classes qui sont quelque part entre six et neuf élèves, là. Si la moyenne est
11, on s'entend qu'il y en a pas mal qui sont en bas de 10. Puis je m'étonne de
voir, quand même, que vous proposez d'enlever des ressources, ou demi, dans des
centaines de classes. Si on vous écoutait, là, demain matin ou dès septembre
prochain, il y a des centaines de classes qui ont sept, huit, neuf enfants, qui
ont, en ce moment… il y a une enseignante et une éducatrice… puis, dans toutes
classes où il y a, en ce moment, supposons, neuf enfants qui ont une
enseignante et une éducatrice à demi-temps, si je vous écoute, on enlève
l'éducatrice dans toutes ces classes où il y a sept, huit, neuf enfants. Je
m'en étonne.
Mme Labrie : Je n'a pas
dit ça. Ce n'est pas ce que j'ai dit, mais j'ai dit que l'utilisation des
ressources ne me semble pas du tout optimale, en ce moment. Donc, moi, je ne
comprends pas pourquoi on offre à des enfants un ratio de un pour trois la
moitié du temps puis, à d'autres enfants, un ratio qui est deux fois plus
élevé. Ça ne me semble pas une façon optimale de gérer les ressources humaines
ni les fonds publics puis ça ne me semble pas <équitable...
Mme Labrie : ...en ce
moment. Donc, moi, je ne comprends pas
pourquoi on offre à des enfants
un ratio de un pour trois la moitié du temps, puis, à d'autres enfants, un
ratio qui est deux fois plus élevé. Ça ne me semble pas une façon optimale de
gérer les
ressources humaines ni les fonds publics puis ça ne me semble
pas >équitable envers les enfants non plus, c'est ce que je dis.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée... Non, vous, vous n'avez plus de temps.
Mme
Charbonneau
:
Moi, je n'ai plus de temps?
La Présidente (Mme Thériault) :
Non, vous, vous n'avez plus de temps, hein? Oui? Est-ce qu'il en reste? Excusez-moi.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Thériault) :
Non, vous, vous n'avez plus de temps. Vos collègues, par contre, en ont.
Désolée, je ne veux pas vous bâillonner, mais vous connaissez nos règles, hein?
Mme Labrie : ...lui laisser
mon temps? Parce que je dois quitter.
La Présidente (Mme Thériault) :
Non, non, on n'a pas le droit, malheureusement.
Mme Rizqy : ...avec
consentement, s'il y a consentement pour que le temps de Mme la députée de Sherbrooke
soit accordé à la députée de Mille-Îles et qu'on puisse bénéficier, quand même,
de son expérience très importante en matière du réseau d'éducation, avec
consentement?
La Présidente (Mme Thériault) :
Je veux juste mentionner que, si jamais c'était le cas, ça prend un
consentement unanime de tous les membres, et, lorsque je regarde de ce côté-là,
je ne vois absolument aucun consentement. Donc, malheureusement, Mme la députée
de Mille-Îles, ce n'est pas que je veux vous bâillonner, mais vous avez épuisé
votre enveloppe, et c'est les règles de notre Parlement.
Donc, à ce moment-ci, j'ai deux options :
vous continuez la discussion sur le temps qu'il reste aux députées de l'opposition
officielle soit par la députée de Saint-Laurent, la députée de
Westmount—Saint-Louis. Il y a aussi la députée de Joliette, qui lui reste du
temps dans son enveloppe. Donc, on va continuer la discussion ou on passe au
vote, donc c'est à votre choix. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. Je vais relancer ma question par rapport aux enfants
handicapés. Je sais que je l'ai déjà abordé, je sais que le ministre a déjà
tenté une réponse. Je ne parle pas du passé, je veux vraiment avoir une réponse
pour aujourd'hui. Qu'est-ce qu'on fait? Qu'est-ce qu'on va faire? C'est quoi,
le plan pour ces enfants-là qui vont débuter la maternelle quatre ans
universelle, qui ne sont pas en milieu défavorisé, où ne sait pas d'où est-ce
qu'ils viennent? On n'a pas de plan de match pour eux, on n'a vraiment... on
n'a aucune information sur ces enfants-là. Si le ratio reste tel quel, quel est
le plan? À quoi qu'il devrait s'attendre, le milieu scolaire, pour la
maternelle quatre ans? Comment qu'ils vont se préparer, les parents? Ils doivent
s'attendre après quoi? Quel est le plan pour ces enfants-là?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, vous
avez raison de dire que vous avez déjà posé cette question-là, puis j'ai déjà
répondu, effectivement, donc je vais y aller très brièvement.
Qu'est-ce qu'on va faire? On va s'occuper
de ces enfants-là. On va accueillir les enfants avec le document, parce que le
ministre de la Famille travaille vraiment à avoir un dossier de l'enfant qui
suit l'enfant, c'est en train de s'établir en ce moment, puis on va les
outiller, les aider — pas nécessairement les diagnostiquer, les aider — aussitôt
qu'on voit une vulnérabilité.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je ne
parle pas des enfants qui sont présentement dans le réseau de CPE, je parle des
enfants... Vous-même, vous avez cité qu'en grande partie les enfants qu'on veut
rejoindre, c'est ceux qui ne sont pas dans le réseau de services de garde.
Alors, je parle des craintes réelles, des enfants pour lesquels nous n'avons
aucun papier, nous n'avons aucun diagnostic. Ça se peut qu'ils en aient un,
comme j'ai cité avant, ça se peut qu'ils n'en aient pas, ça se peut qu'on ait
des craintes mais on n'a pas poursuivi avec des professionnels. Là, ils vont
entrer dans le réseau scolaire, puis on parle de milieux favorisés... Vous avez
cité que ce n'est pas parce qu'on habite quelque part qu'on n'a pas le droit à
des services. Alors, en effet, ils rentrent, mais souvent l'école n'est pas
prête. On n'est pas prêts parce qu'on n'a pas de diagnostic. Le parent n'a pas
la volonté de vouloir partager le diagnostic parce qu'il veut avoir une chance
égale pour leur enfant quand il rentre. Ça fait qu'on a le professeur et on a
l'éducatrice à moitié temps qui est dans la classe, puis on a 17 enfants
qui vont être là, 17 élèves, des bouts de chou de quatre ans, mais je ne
suis pas prête. Je ne suis pas prête, comme parent, j'ai une inquiétude. Mon
enfant a des difficultés ou, peut-être, mon enfant n'a pas de difficultés, puis
là on accueille plusieurs enfants, dans sa classe, qui vont avoir des
difficultés. Alors, est-ce que tout le temps de cette professeure et
l'éducatrice va être accordé aux enfants qui sont les plus vulnérables, qui ont
un plus grand besoin? Ça fait que toutes mes ressources... Parce que j'ai
17 enfants, puis ils sont petits, ils ont besoin de suivi, ils ont besoin
d'un suivi de proche, même. C'est quoi, le plan s'ils ont 17 enfants?
Et je rajoute une deuxième question. Comme
j'ai mentionné, dans le réseau scolaire anglophone, souvent, ça peut dépasser
le 17, on peut être 20. Mais là on n'est pas prêts, c'est des enfants qui n'ont
pas de code, <pas de papiers, pas de... rien...
Mme Maccarone :
...c'est quoi, le plan, s'ils ont 17 enfants?
Et je rajoute une deuxième
question.
Comme j'ai mentionné, dans le réseau scolaire
anglophone, souvent, ça
peut dépasser le 17, on peut être 20. Mais là on n'est pas prêts, c'est des
enfants qui n'ont pas de code, >pas de papiers, pas de... rien.
• (17 h 40) •
M. Roberge : Vous êtes vraiment
en train de me convaincre d'aller de l'avant avec le déploiement partout, parce
qu'imaginez s'il n'y avait pas la maternelle quatre ans puis qu'on les
accueillait juste à cinq ans, donc, tandis que, là, on a deux ans pour le faire
avec l'enseignante, avec l'éducatrice à demi-temps, en souhaitant que ces
gens-là restent avec les mêmes enfants deux ans, ce qui arrive quand même assez
souvent, avec les professionnels qui vont les suivre sur deux ans. Donc, du
repérage, de l'intervention précoce, c'est ça qu'on va faire avec ces
enfants-là, de la stimulation précoce, pas juste du diagnostic. On a trop parlé
de diagnostic, diagnostic, là. Repérage, intervention précoce, soutien des professionnels,
travail en continu, cycle de deux ans, c'est toutes de bonnes réponses dont on
se prive tant qu'on n'adopte pas ce projet de loi là.
Mme Maccarone : Sauf que
je ne parle pas de la volonté de maternelles quatre ans, je parle uniquement de
ratios, uniquement. On a compris, on est rendus au point où on parle uniquement
de ceci. Je veux préparer le terrain. Je vous entends, je comprends qu'on aura
un plan pour deux ans. Je parle de, mettons, septembre jusqu'à décembre, je
parle de septembre jusqu'à, peut-être, avril. On a une pénurie de
professionnels. Je parle de l'expérience. On va avoir des professeurs qui vont
être dans les milieux scolaires, puis ils vont se sentir vraiment... Qu'est-ce
que je vais faire? La tâche est tellement alourdie, parce que j'ai beaucoup, beaucoup,
beaucoup d'enfants dans ma classe, puis il y en a plusieurs d'entre eux qui ont
des besoins. Et, avant que j'aie une consultation dans mon réseau, ça se peut
que je vais attendre six mois, ça se peut que je vais attendre un an, parce que
j'ai une liste d'attente des bouts de chou qui ont besoin de ressources, qui
ont besoin d'aide. Puis ce n'est pas juste dans la maternelle quatre ans, on
parle du réseau scolaire en entier, on a une pénurie de professionnels, d'orthopédagogues,
orthophonistes, ergothérapeutes, etc.
Quand ils sont petits, on veut agir tôt,
je comprends, je veux aider, qu'est-ce qu'on va faire? Parce que je m'imagine
dans ses souliers à elle, je fais l'accueil de 17 bébés — parce
que, pour moi, c'est des bébés — puis je constate qu'à l'intérieur de
mes 17 j'en ai cinq que je cible qui ont des difficultés. Tout de suite, je
lance appel au service pédagogique, parce que je dis : J'ai besoin d'aide,
je ne suis pas équipée pour aider ces quatre enfants que... je ne suis pas
professionnelle, mais je pense qu'ils ont des signes d'être sur le spectre de
l'autisme. Puis un enfant qui est sur le spectre de l'autisme… quand ils sont
tout jeunes, ils sont souvent non verbaux, des comportements qui peuvent être
violents, très physiques. Elle ne pourra pas s'occuper des 13 autres
enfants, parce que tout son temps va être consacré à ces quatre enfants. Alors,
si on est en mesure de baisser le ratio, parfait, ça va peut-être aider la
cause. Mais là je ne parle même pas de ça, je parle de, si le ratio reste tel
quel, on fait quoi, pour le début de la rentrée? Pas pour les deux ans, je
parle des six premiers mois. Qu'est-ce qu'on va faire? Parce qu'on a 17 enfants,
puis il y a en plusieurs d'entre eux qui ont peut-être des difficultés.
M. Roberge : Bien, il va
y avoir tout ce qu'il faut. Vous dites : 11 bébés, 11 enfants...
Mme Maccarone : Bien oui,
c'est des bébés.
M. Roberge : …la chance,
c'est qu'il n'y a pas grand chance qu'il y en ait 17. Je veux dire, 17, là… La
moyenne, c'est 11,3, je vous le rappelle. Ensuite, il y a des professionnels.
J'étais dans une école à Candiac, donc, dans le 450, supposément dans les zones
où il y a la plus grosse pénurie, là, j'étais là lundi, et la direction
générale… et le président de la commission scolaire m'a dit qu'ils ont réussi à
combler tous leurs postes, tous leurs postes, et qu'ils ont réussi à faire les
embauches de professionnels qu'on a annoncées. On a annoncé plus de 650 professionnels
de plus, pas 600 professionnels dans le réseau, là, 650 professionnels
de plus depuis le dernier budget. Puis je n'aurais pas été surpris que, dans la
grande région de Montréal, on se rende jusqu'en décembre avant de combler ces
postes-là. Bien, il me disait, à Candiac, et pour toute la commission scolaire,
ils avaient réussi à embaucher tous les professionnels, ils avaient réussi à
trouver ce monde-là, là. Contrairement à ce qu'on pense, là, ils étaient là,
ils ont répondu, ils ont eu un emploi, et ça va être des permanents, à temps
plein, qui vont être là pendant des années pour aider les jeunes. Je n'étais
pas loin, loin en banlieue, là, j'étais juste l'autre bord du pont, sur la
Rive-Sud de Montréal. Donc, les professionnels sont là, et ça, c'est en plus de
l'enseignante et de l'éducatrice à demi-temps. Donc, il est fort possible qu'il
y ait, en plus, une technicienne en éducation spécialisée qui aille faire
l'autre demi-journée. Je ne suis pas inquiet. Moi, je suis inquiet pour ceux
qui n'ont pas accès au réseau, pas pour ceux qui ont accès au réseau.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : Avez-vous
visité une commission scolaire ou des écoles anglophones?
M. Roberge : Oui. En
fait, j'en ai <visité une...
M. Roberge : ...il est
fort possible qu'il y ait en plus une technicienne en éducation spécialisée qui
aille faire l'autre demi-journée. Je ne suis pas inquiet. Moi, je suis inquiet
pour ceux qui n'ont pas accès au réseau, pas pour ceux qui ont accès au réseau.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme Maccarone :
Avez-vous visité une
commission scolaire ou des écoles anglophones?
M. Roberge : Oui. En
fait, j'en ai >visité une, il n'y a pas très longtemps, sur la Rive-Sud
de Montréal. Ils avaient aussi réussi à combler leurs postes. Je n'en ai pas
visité une dizaine, là, dans les derniers jours, mais j'en ai visité une il y a
peut-être deux semaines.
Mme Maccarone : Quelle commission
scolaire, Riverside?
M. Roberge : Rive-Sud de Montréal.
Je pense, c'est Riverside, je crois.
Mme Maccarone : Bien, il
y en a plusieurs qui sont au sud de Montréal.
M. Roberge : Oui, bien
là, écoutez, je m'excuse, je ne me souviens pas du nom.
Mme Maccarone : On est
juste neuf, on n'est pas nombreux. Mais, si je peux parler, mettons, au nom...
M. Roberge : Peu importe,
j'en visite tellement. Incroyable.
Mme Maccarone : Bien, je
suis contente. C'est une très bonne nouvelle d'entendre qu'on a des postes qui
sont comblés, parce qu'on a des enfants puis un réseau qui en ont un grand
besoin.
Mais, si je peux parler encore au nom des
commissions scolaires anglophones, c'est bien, qu'on a peut-être moins de
pénurie d'enseignants. Ça, c'est super, mais je parle de professionnels. Dans
le réseau scolaire anglophone, c'est une difficulté extrême, extrême, puis je
ne parle pas de loin. Vous avez dit 450. Si, mettons, je parle de Laval,
Laurentides, Lanaudière, on va dire : Laval, ce n'est pas loin, mais,
Laval, on a une pénurie d'avoir des professionnels qui sont bilingues, puis il
y a un besoin, puis ce n'est pas parce qu'on est anglophone qu'on a moins de
besoins. Alors, dans ce réseau-là, ça amène une difficulté. Ça fait que, si on
a un ratio de 1-17, puis on a des enfants qui vont rentrer dans ce milieu
scolaire, la John F. Kennedy Elementary School, puis on a 17 enfants,
17 bébés... puis John F. Kennedy, ce n'est pas dans la pauvreté, ce
n'est pas dans la richesse, c'est vraiment à mi-chemin. Ça fait qu'eux, ils
vont recevoir une maternelle quatre ans, ils vont être vraiment contents. Mais
on a quand même quatre enfants qui vont entrer puis vont dire : Bien, on a
des difficultés, mais j'ai zéro professionnel. C'est un réseau qui est
totalement différent, pas loin du centre-ville de Montréal.
Puis là je ne parle même pas dans les
régions. Si on va à Rawdon, si on va à Joliette... Joliette, pour les
anglophones, pas beaucoup de services. On comprend que ces gens-là sont souvent
bilingues, puis c'est ça qu'on veut, mais, quand on parle des soins médicaux,
quand on parle des besoins professionnels, c'est quand même une difficulté
qu'ils ont. Alors, on dit quoi à eux? C'est quoi, le plan pour, mettons, les
régions ou pour les communautés minoritaires?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Le défi de
la pénurie, je vous dis, il est des fois moins pire que ce qu'on veut laisser
croire, mais je ne nierai pas qu'il y a un enjeu de recrutement dans le réseau
francophone et dans le réseau anglophone. Il faut bien se dire que de leur
donner un service de qualité en maternelle quatre ans, bien qu'il peut être
imparfait à certains égards parce que ça se peut qu'on manque d'un
professionnel qu'on souhaiterait avoir, c'est quand même une très bonne place
pour envoyer son enfant. Et, s'il n'était pas là, où serait-il et aurait-il
plus accès à un professionnel? Je ne pense pas.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : Bien, on
peut toujours retourner à parler des bienfaits du réseau de services de garde
puis de parler de peut-être bonifier ce réseau-là. Je ne sais pas si on veut
réouvrir ce débat-là. Je parlais vraiment de ratios. Je veux ramener à ratios.
Je ne veux pas retourner à qu'est-ce qu'on a déjà discuté, je parle vraiment de
ma crainte vis-à-vis le ratio de 1-17. Vraiment, c'est ça, ma crainte.
Ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas accès
à aller dans un autre réseau où, peut-être, ils peuvent avoir accès à des
professionnels ou aller en privé, quoi ce soit. On parle beaucoup de choix des
parents, puis c'est parfait. Je n'enlève pas le choix des parents puis même que
j'encourage les parents à faire des choix qui sont pour le bien-être de leur
famille puis leur enfant. Je parle vraiment de ratios. J'ai une crainte
profonde, parce qu'on n'a pas de plan. On n'a pas de plan. J'entends qu'on a
quelque chose pour les deux ans, puis je le salue parce que je trouve que ça,
c'est viser futur, ça, c'est bien pensé. Puis l'idée que les enfants vont être
suivis deux ans, c'est formidable. Mes enfants avaient le même professeur de
quatre ans à cinq ans, puis je peux dire qu'il y a eu un effet bénéfique pour
eux, c'était vraiment formidable. Ça fait que, ça, je trouve que c'est une
superbonne idée. Mais, pour les six premiers mois, dans des réseaux où on a des
pénuries… puis même où on n'a pas de pénurie, ça reste qu'on va avoir une
attente, puis le professeur va être épuisé, épuisé, parce qu'on n'a pas assez
d'aide, dans la classe, à demi-temps. Avec une éducatrice à demi-temps, ce
n'est vraiment pas assez quand on a des enfants qui ont des difficultés. Peu
importe c'est quoi, la difficulté, 17 enfants à quatre ans, qui sont en
train de courir partout, de crier, d'être comportementaux, d'être obstinants,
qui sont moins verbaux… Même si c'est juste un, souvent un enfant peut prendre
beaucoup de place. Souvent, un député ou une députée peut prendre beaucoup de <place...
Mme Maccarone : ...17
enfants à quatre ans, qui sont en train de courir partout, de crier, d'être
comportementaux, d'être obstinants, qui sont moins verbaux… M
ême si
c'est juste un, souvent un enfant peut prendre
beaucoup de place. Souvent,
un député ou une députée peut prendre
beaucoup de >place, c'est
la même affaire. Dans le réseau scolaire, c'est la même affaire, on peut avoir
un enfant qui, on sait, une majorité entre nous, on est des parents…
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée, vous avez pris toute votre place, puisqu'il ne vous reste plus
de temps.
Mme Maccarone : «That's not fair». C'est ça que je disais tantôt.
La Présidente (Mme Thériault) :
Donc, est-ce que, M. le ministre, vous souhaitez intervenir? Non. La députée de
Saint-Laurent… Mme la députée, il vous reste à peu près sept minutes, et il
reste toujours du temps à la députée de Joliette.
Mme Rizqy : Mais est-ce
que le ministre souhaitait répondre à l'intervention ou non? Je vois qu'il fait
signe, non, non, non.
Entre-temps, est-ce que vous avez fait les
vérifications avec vos amis new-yorkais?
M. Roberge : On n'a pas
eu la validation encore.
Mme Rizqy : O.K. Parce
que je tiens quand même à souligner que c'est quand même un voyage qui était
quand même onéreux. Ils sont venus ici, vous êtes allé, aussi, là-bas. Donc, il
y a eu un aller à la «grande pomme» puis un retour au pays des bleuets pour,
quand même, des milliers de dollars. Et moi, je me serais attendue, à ce
moment-ci, que certaines affaires soient quand même validées. J'aimerais
savoir... Parce que, clairement, moi, je suis capable de lire, et, quand je
regarde sur le site de l'État de New York, on parle d'un ratio de un pour 10. Alors,
je repose ma question : Qu'est-ce qui est bon pour la «grande pomme»,
pourquoi que ce n'est pas bon pour nous, au Québec?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : C'est
presque le temps des pommes, d'ailleurs.
Mme Rizqy : Oui, on
pourrait y aller.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Roberge : Mais l'idée
d'aller voir ce qui se passe chez nos voisins à l'ouest, au sud...
La Présidente (Mme Thériault) :
J'aime ça entendre le ministre de l'Éducation parler du temps des pommes, hein,
parce qu'on donne des pommes aux professeurs. En tout cas, dans mon temps, on
en donnait. On en donne encore? Donc, excusez ma petite intervention. Allez-y.
M. Roberge : Absolument,
puis on la frotte sur notre chandail longtemps pour qu'elle vienne bien
brillante.
L'idée d'aller voir nos voisins, ce
n'était pas de faire copier-coller, c'est de s'inspirer de ce qui se fait, de
regarder ce qui fonctionne, ce qui fonctionne bien, le programme, comment ils
l'ont implanté, de tirer des leçons à certains égards. Ça ne veut pas dire
qu'on a retenu par coeur chacun des éléments. Voilà. On va trouver
l'information sur le ratio puis on va vous transmettre ça aussitôt qu'on
l'aura.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je comprends
que c'était quand même pour vous inspirer, ce n'était pas un voyage banal, si
je peux me permettre l'expression. Moi, je suis un peu perplexe, parce que,
d'une part, vous êtes allé à New York, d'autre part, vous êtes allé en Ontario,
et, dans tous les cas, on a eu l'occasion de vous entendre louanger aussi leur
programme, surtout le programme de New York. Maternelle quatre ans à New York,
c'est clair, sur leur site, c'est marqué un ratio de un pour 10. Une des
affaires qu'ils ont dites aussi, lorsqu'ils sont venus témoigner, que, à
refaire, ils seraient allés moins vite, ils auraient pris le temps de faire les
choses correctement. Ça, c'est une chose qu'ils ont dite ici et qui,
d'ailleurs, a été illustrée dans divers articles qui ont été publiés.
Vous, là, une fois que vous êtes allé
là-bas, vous avez entendu, vous avez passé une journée ou deux avec eux,
qu'est-ce que vous en retirez? Est-ce que vous ne trouvez pas qu'on va
peut-être trop vite puis qu'en ce moment peut-être qu'on tourne un petit peu
les coins ronds? Parce qu'il y a plusieurs éléments qu'on n'a pas discutés,
tels que le ratio enseignant-élèves. On n'a pas discuté non plus du transport. On
n'a pas discuté non plus du ratio dans les services de garde. Parce que, pour
avoir une discussion, comme on dit, là, «it takes two to tango», puis, en ce
moment, moi, je me sens en train de danser pas mal toute seule, parce que mon
ministre, lui, depuis tantôt, il a comme dit fin de non-recevoir. Là, j'ai
besoin de vous. Allez-y.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Quand on est
allés autant à New York qu'à Toronto, on a regardé les programmes, on a parlé à
ceux qui les ont bâtis, on a visité les écoles, parlé aux enseignants, aux
directions, aux éducatrices. On a tiré des leçons de ça, à certains égards. Notamment,
la vitesse d'implantation, à New York, ils disaient que jamais ils ne
reviendraient en arrière, mais qu'effectivement de le déployer en quelques
mois, à quatre ans, c'était une erreur, c'est allé trop vite. Il y avait eu un
problème de main-d'oeuvre, notamment, à quatre mois, vous comprenez. Puis,
quand on leur disait que nous, on allait les voir en amont d'un déploiement sur
cinq ans, ils étaient extrêmement jaloux puis ils disaient qu'on ne pouvait pas
rater notre coup.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme Rizqy : Alors, nous,
on a eu les consultations, qui ont commencé le 27 mai. Depuis, il s'est écoulé
notre merveilleux été, et on est rendus au temps des pommes. Donc, on devrait,
en ce moment, cueillir les fruits de tous ces efforts. Alors, tous ces experts
qui sont <venus...
Mme Rizqy :
...consultations, qui ont commencé le 27 mai. Depuis, il s'est écoulé
notre merveilleux été, et on est rendus au temps des pommes. Donc, on devrait,
en
ce moment, cueillir les fruits de tous ces efforts. Alors, tous ces experts qui
sont >venus nous parler, nous expliquer quelles seraient les meilleures
modalités pour les enfants afin d'atteindre l'objectif partagé par tout le
monde de dépister plus tôt, pourquoi qu'aujourd'hui on ne le fait pas?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, c'est
ce qu'on va faire, déployer à grande échelle, comme ça s'est fait à New York et
en Ontario, et dépister plus tôt.
Mme Rizqy : L'objectif, à
New York... Ils répondaient à quel objectif, en fait, quand ils ont décidé de
déployer des maternelles quatre ans? C'était quel manque qu'il y avait?
M. Roberge : Ah! il y
avait plusieurs manques : accessibilité financière, accessibilité physique.
Qualité des programmes, à certains égards, c'était inégal, c'est ce qu'ils nous
disaient, formation, à certains égards, du personnel, mais, encore une fois,
inégale. Il y avait certaines garderies qui étaient de grande qualité, d'autres
moins. Puis il y avait l'accessibilité financière, c'était assez cher. Mais, encore
une fois, c'était différent aussi, il y en avait des gratuites de qualité, il y
en avait des gratuites, moins grande qualité. Voilà.
Mme Rizqy : O.K. Vous
vous rappelez que M. Alvarez, lors de son témoignage, il a dit qu'il
venait d'un milieu très, très pauvre, qu'il représentait un district très
pauvre, et il a parlé beaucoup d'inégalité des chances. Mais aussi, quand que nous,
on lui a parlé de notre système de CPE, il ne savait pas que ça existait. Donc,
eux, au fond, ils palliaient aussi à une offre de services qui était
inexistante, alors que nous, on avait déjà des offres de services, ici, on a
différents outils, au Québec.
Alors, quand que vous, vous parlez
d'inégalité, vous comprendrez que, quand on ajoute un ratio, on assure, justement,
une égalité des chances puis aussi un traitement équitable. Parce que, fort probablement,
qu'est-ce qu'il risque d'arriver, M. le ministre, c'est qu'en milieu urbain
avec grande densité les ratios risquent d'être, probablement, là, de un pour 17,
si vous ne faites aucune intervention législative. Par contre, probablement qu'en
région, ailleurs, le ratio va être beaucoup plus petit, puis on en convient, O.K.,
un pour six. D'ailleurs, vous avez même donné l'autorisation pour que les... on
peut dédoubler une classe. Dès lors que, par exemple, ils sont 12, on pourrait
ouvrir deux groupes de six. Vous l'avez déjà donnée, cette autorisation. Alors,
à quelque part, lorsqu'il est question d'agir de façon équitable, donnons le
même service aux élèves, peu importe leur code postal. Il me semble que ça, ce
serait parfaitement équitable pour l'ensemble des Québécois.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : C'est quand
même formidable d'entendre un représentant du Parti libéral de donner les
services nonobstant le code postal. Je pourrais faire un x sur mon calendrier,
là.
Mme Rizqy : Mais, moi, M.
le ministre, une fois que vous nous avez accordé, après trois semaines, comme
quoi qu'on va continuer à déployer en milieu défavorisé, la jeune fille
d'Hochelaga est très comblée.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je me retiens.
Mme Rizqy : Dites-le.
M. Roberge : Je me
retiens. À vous la parole.
Mme Rizqy : Bien, M. le
ministre, on aime bien votre humour. En tout cas, moi, je peux vous dire,
j'adore votre humour, ça fait que ne gênez pas le plaisir. Mais, bon, revenons
aux ratios.
M. Roberge : Bonne idée.
Mme Rizqy : Pardon?
M. Roberge : Bonne idée.
Une voix : …
Mme Rizqy : Les ratios, oui,
il est toujours question des ratios. Merci de vous joindre à la discussion. Alors,
revenons aux ratios. Pour les ministres... M. le ministre, dans le cas
que... Il peut y avoir des classes mixtes de quatre ans, cinq ans?
M. Roberge : Effectivement,
ça peut arriver occasionnellement, selon des modalités précisées dans un document
qu'on vous a distribué ce matin.
Mme Rizqy :
Qu'arrive-t-il, à ce moment-là, des ratios?
M. Roberge : Tel que dit
ce matin, c'est le ratio des maternelles quatre ans et non cinq ans qui
s'applique.
Mme Rizqy : En tout
temps?
M. Roberge : C'est ce que
j'ai dit, selon les normes et modalités dans le document de ce matin.
Mme Rizqy : O.K. Alors,
si c'est aussi important, parce que vous comprendrez que, même si on a une
classe mixte de quatre ans, cinq ans, on applique le plus bas des ratios, pourquoi
que, ce ratio-là, on ne peut pas le légiférer puis s'assurer que ce soit en
tout temps?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, si on
le met dans la loi, je pense que c'est une mauvaise idée. Si on le met dans un règlement,
ça peut être changé très rapidement. Si on le met dans la convention, c'est
bouclé aux quatre ans. C'est ma solution.
La Présidente (Mme Thériault) :
Et, compte tenu de l'heure, je dois ajourner les travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 heures)