Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
mardi 8 octobre 2019
-
Vol. 45 N° 39
Étude détaillée du projet de loi n° 5, Loi modifiant la Loi sur l’instruction publique et d’autres dispositions à l’égard des services de l’éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de 4 ans
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
-
-
Thériault, Lise
-
Labrie, Christine
-
Rizqy, Marwah
-
Roberge, Jean-François
-
Maccarone, Jennifer
-
-
Roberge, Jean-François
-
Thériault, Lise
-
Labrie, Christine
-
Hivon, Véronique
-
Maccarone, Jennifer
-
Rizqy, Marwah
-
-
Thériault, Lise
-
Rizqy, Marwah
-
Roberge, Jean-François
-
Émond, Jean-Bernard
-
Maccarone, Jennifer
-
Labrie, Christine
-
-
Thériault, Lise
-
Rizqy, Marwah
-
Labrie, Christine
-
Roberge, Jean-François
-
Chassin, Youri
-
Blais, Suzanne
-
Poulin, Samuel
-
Émond, Jean-Bernard
-
Guillemette, Nancy
-
IsaBelle, Claire
-
Lemieux, Louis
-
Maccarone, Jennifer
-
Hivon, Véronique
-
-
-
Guillemette, Nancy
-
Rizqy, Marwah
-
Roberge, Jean-François
-
Labrie, Christine
-
Maccarone, Jennifer
-
-
Roberge, Jean-François
-
Guillemette, Nancy
-
Rizqy, Marwah
-
Maccarone, Jennifer
-
Labrie, Christine
-
-
Guillemette, Nancy
-
Rizqy, Marwah
-
Roberge, Jean-François
-
Labrie, Christine
-
Hivon, Véronique
-
Maccarone, Jennifer
-
-
Labrie, Christine
-
Guillemette, Nancy
-
Maccarone, Jennifer
-
Rizqy, Marwah
-
Roberge, Jean-François
-
Thériault, Lise
-
-
Rizqy, Marwah
-
Roberge, Jean-François
-
Guillemette, Nancy
-
Labrie, Christine
-
Maccarone, Jennifer
-
Hivon, Véronique
-
-
Guillemette, Nancy
-
Roberge, Jean-François
-
Rizqy, Marwah
-
Hivon, Véronique
-
-
Rizqy, Marwah
-
Guillemette, Nancy
-
Hivon, Véronique
-
Roberge, Jean-François
-
Labrie, Christine
-
Skeete, Christopher
-
Émond, Jean-Bernard
10 h (version révisée)
(Dix heures huit minutes)
La Présidente (Mme Thériault) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
Je demande à toutes les personnes dans la
salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 5, Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique et d'autres
dispositions à l'égard des services de l'éducation préscolaire destinés aux
élèves âgés de 4 ans.
M.
le Secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire
: Oui, Mme la Présidente. Mme Grondin
(Argenteuil) est remplacée par Mme Blais (Abitibi-Ouest).
Étude détaillée (suite)
La
Présidente (Mme Thériault) : Donc, je vous rappelle que la commission
a convenu de procéder à cette étude détaillée par sujets. Nous sommes
actuellement de retour au quatrième sujet, intitulé Le régime pédagogique,
et à l'article 5.
Décision de la présidence sur la recevabilité d'un
sous-amendement
Lors
de l'ajournement de la dernière séance, la présidence était saisie d'une
question de recevabilité quant à un sous-amendement présenté par Mme la
députée de Saint-Laurent à un amendement présenté par Mme la députée de
Sherbrooke. Donc, je vais maintenant rendre ma décision sur la question de
règlement soulevée par Mme la députée de Saint-Laurent concernant la
recevabilité de son sous-amendement à un amendement présenté par Mme la députée
de Sherbrooke à l'article 5 du projet de loi.
Cet
amendement introduirait un nouveau paragraphe à l'article 447 de la Loi
sur l'instruction publique. Ce paragraphe concerne la présence en classe d'une
ressource spécialisée. Le sous-amendement de Mme la députée de Saint-Laurent y
ajouterait que le nouveau paragraphe entre en vigueur un an après la sanction
du projet de loi.
M. le ministre
a soulevé que le sous-amendement est en contradiction avec l'article 18 du
projet de loi, qui prévoit que l'article 5 entre en vigueur à la date
déterminée par le gouvernement. Il n'a toutefois pas demandé à la présidence de
rendre une décision sur la recevabilité du sous-amendement. C'est plutôt Mme la
députée de Saint-Laurent qui a fait cette demande explicitement.
• (10 h 10) •
En vertu de
l'article 198 du règlement, la présidence décide de la recevabilité d'un
amendement ou d'un sous-amendement une fois qu'il est proposé. Toutefois, à
moins qu'une motion <soit…
La Présidente
(Mme Thériault) : …
sous-amendement. C'est plutôt Mme la
députée de Saint-Laurent qui a fait cette demande explicitement.
En vertu de l'article 198 du
règlement, la présidence décide de la recevabilité d'un amendement ou d'un
sous-amendement une fois qu'il est proposé. Toutefois, à moins qu'une motion
>soit, à sa face même, irrecevable, la pratique veut que la présidence
la mette en délibération et ne décide sur sa recevabilité que lorsque la
question est soulevée par un député. Il reste que la présidence peut statuer
sur la recevabilité d'une motion à tout moment avant de faire sa mise aux voix.
Ainsi, malgré le caractère inusité de cette situation, où l'auteur d'une motion
demande à la présidence de statuer sur sa recevabilité, à la lumière des
remarques faites par le ministre, je considère que cette décision est
nécessaire.
En ce qui concerne le sous-amendement de
Mme la députée de Saint-Laurent, je souligne d'abord que la jurisprudence de
l'article 200 du règlement indique qu'un sous-amendement doit se rapporter
aux mots et au sujet de l'amendement. Il ne devrait pas en élargir la portée et
se rapporter à des questions non visées par celui-ci.
En l'espèce, la question de l'entrée en
vigueur qu'introduit le sous-amendement n'est pas visée par l'amendement de Mme
la députée de Sherbrooke. De plus, en vertu de l'article 200 du règlement,
les critères de recevabilité d'un sous-amendement sont les mêmes que ceux d'un
amendement. Or, la jurisprudence de l'article 197 indique qu'un amendement
qui entre en contradiction avec un article du projet de loi dont la commission
n'a pas encore pris connaissance est irrecevable puisqu'il tente d'y faire une
modification par anticipation. Dans le cas présent, la proposition d'ajouter
des modalités d'entrée en vigueur à l'article 5, qu'elle soit faite sous
forme de sous-amendement ou d'amendement, viendrait modifier indirectement et
par anticipation l'article 18 du projet de loi, qui n'a pas encore été
abordé.
Donc, pour ces motifs, la présidence juge
le sous-amendement irrecevable à cette étape-ci. Et j'invite les membres qui
voudraient modifier les modalités d'entrée en vigueur du projet de loi à
intervenir lorsque l'article 18 sera à l'étude.
Donc, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement de la députée de Sherbrooke à l'article 5?
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : …je comprends
bien la décision que vous venez de rendre, donc, le type de disposition
introduite par ma collègue de Saint-Laurent devrait être plutôt discuté à
l'article 18, si jamais on voulait inclure un délai pour l'application
d'un éventuel amendement comme celui que j'avais déposé. C'est admissible sur
le fond, ce n'est juste pas au bon endroit. C'est ça?
La Présidente (Mme Thériault) :
C'est ça.
Mme Labrie : Merci.
La Présidente (Mme Thériault) :
Donc, ce qui faisait en sorte que le sous-amendement de la collègue… Puisqu'on
anticipait un article qu'on n'a pas encore vu, on ne peut pas faire
indirectement…Donc, c'est pour ça que son sous-amendement est irrecevable.
Mme Labrie : D'accord. Bien,
j'aimerais quand même mentionner que, si jamais, du point de vue du
gouvernement, une disposition comme celle-là pour retarder l'entrée en vigueur
de l'amendement que je propose lui convenait, moi, je suis tout à fait ouverte
à ce qu'on… Puis ça s'est déjà fait dans le passé ici, en commission, de
prévoir d'avance qu'on allait discuter d'une disposition particulière dans un
autre article, mais, quand même, de le savoir ici, là, de le nommer, donc, moi,
c'est une chose à laquelle je suis ouverte.
Sinon, bien, pour revenir sur l'amendement
initial, je voudrais réitérer qu'on est vraiment dans un compromis, ici, qui ne
mentionne pas explicitement de ratio, donc qui laisse la marge de manoeuvre
demandée par le gouvernement pour pouvoir négocier dans les conventions
collectives. Donc, c'est le principal intérêt, pour ma part, que je vois dans
cet amendement-là.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait, merci. Ça va? D'autres interventions? Oui, Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, je soumettrai un prochain amendement, rendu à
l'article 18, pour parler de l'entrée en vigueur. Par contre, j'ai encore
des questions pour le ministre de l'Éducation par rapport, ici, aux ratios.
Est-ce que, légalement, il y a quoi que ce soit qui nous interdit de mettre le
ratio dans la loi?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Ce n'est pas dans
nos objectifs, ce n'est pas dans nos façons de faire, ce n'était pas dans celles
de votre gouvernement non plus de mettre des ratios en éducation dans la loi,
donc, ni au préscolaire, ni au primaire, ni au secondaire. Donc, ce n'est pas
l'intention législative. De toute façon, ce n'est pas du tout dans l'optique de
ce projet de loi là.
Le projet de loi, je le répète, vise à
lever tous les obstacles législatifs qui empêchent le déploiement du service de
la maternelle quatre ans à l'extérieur des milieux défavorisés. On a déjà dit
que, bon, déjà, 100 % des classes déjà ouvertes étaient en milieu
défavorisé. On le poursuivra d'abord en milieu défavorisé puis en le mettant
partout ensuite. Ça va être accès… universellement… <donc…
M. Roberge : …
qui empêchent le déploiement du service de la maternelle quatre ans à
l'extérieur des milieux défavorisés. On a déjà dit que, bon, déjà, 100 %
des classes déjà ouvertes étaient en milieu défavorisé. On le poursuivra
d'abord en milieu défavorisé puis en le mettant partout ensuite. Ça va être
accès… universellement… >donc partout.
Mais il n'est pas dans l'intention, comme
ça a été dit à moult, moult, moult et plusieurs moult reprises, de mettre dans
la loi un ratio ou de baliser dans la loi le nombre d'adultes par enfant. On a
déjà vu que ça se faisait sous les deux précédents gouvernements, du Parti
québécois et du Parti libéral, via les conventions collectives, et c'est
quelque chose qui a permis, d'ailleurs, d'améliorer le ratio, dernièrement. Parce
qu'il faut bien se rappeler que, quand on a déployé la maternelle quatre ans au
départ, en 2013, le gouvernement du Parti québécois, le maximum était de 18 et
le maximum moyen était de 15. Le maximum est maintenant de 17 avec un maximum
moyen de 14.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Alors, merci
beaucoup, Mme la Présidente. Mais, par contre, ma question était très, très
précise, je voulais juste savoir si légalement on avait ici un empêchement pour
l'inscrire dans la loi.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Ce que je
dis, c'est que ce n'est absolument pas notre intention, et ce n'est pas l'objet
du projet de loi, puis ce n'est pas l'intention gouvernementale.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui, mais,
puisqu'on a aussi le bénéfice d'avoir des juristes avec nous, qui vous
accompagnent, est-ce qu'on pourrait avoir leur éclairage, à savoir si, oui ou
non, légalement, on est dans l'incapacité de l'ajouter dans la loi?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, au
ministère de la Famille, ils ont inclus certains ratios. Je ne sais plus si c'est
dans la loi ou dans le règlement. Je pense que c'est dans la loi…
Une voix
: …
M. Roberge : C'est dans
le règlement. Dans notre cas ici, en Éducation, ce n'est ni dans la loi ni dans
le règlement. C'est balisé par les conventions collectives. C'est notre
intention.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Votre
intention, elle est très claire. Par contre, la réponse que nous recherchons, c'est
à savoir si, oui ou non, légalement, nous sommes ici dans l'impossibilité de l'ajouter,
le ratio, dans la loi. Je voudrais savoir si les juristes ici nous indiquent
que, légalement, on n'est pas en mesure de le faire ou pas.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, je n'ai pas besoin de leur demander si on peut le faire puisque ce
n'est pas l'intention de le faire de toute façon. Alors, possible, impossible,
nous n'irons pas là.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Écoutez, quand
même, je comprends, vous parlez des conventions collectives, mais les
conventions collectives existent en milieux des services de garde. Alors, si je
comprends bien, vous ne voulez pas nous faire bénéficier des éclairages des
juristes de l'État. Par contre, on peut inférer, de par le règlement qui existe
en matière de services de garde en milieu éducatif à l'enfance, le règlement
prévoit le ratio. On parle d'un ratio de un intervenant pour 10 enfants ou
moins de l'âge de quatre ans.
Alors, si, d'une part, dans réseau qui est
lui aussi conventionné, ils ont été en mesure de l'indiquer, ma question, c'est
la suivante. Vous avez aussi promis un bouquet de mesures pour les enseignants.
Le ratio, oui, il est question ici de sécurité, de qualité, mais aussi question
des enseignants. Ne croyez-vous pas que les enseignants méritent un bouquet de
mesures qui leur accorde aussi un ratio plus bas pour être en mesure de bien
s'occuper des enfants de quatre ans à temps plein?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre. Ça va?
M. Roberge : Comme j'ai
déjà dit, je pense que les ratios actuels offrent un service d'une grande
qualité. On peut toujours améliorer la qualité de plein de façons, écoutez :
l'environnement physique, les jouets, le support technologique, les conseillers
pédagogiques, les professionnels qui sont autour, l'aménagement des cours
d'école, la formation continue, les ratios. Il y a mille façons.
On a travaillé sur plusieurs de ces
leviers-là dans les derniers mois. Ça a fait un bien fou. Quand on va dans les
écoles, quand on va… quand on rencontre les professionnels, ils nous remercient
pour ce qu'on a fait dans la dernière année. Il n'y a rien qui dit qu'on va
s'arrêter en si bon chemin. Mais tout ne se fait pas par processus législatif
au Québec. Il y a des choses qui sont dans la loi, il y a des choses qui sont
négociées, il y a des choses qui sont des politiques, et les ratios ne seront
pas dans la loi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. J'ai Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, et, par la
suite j'aurais Mme la députée de Sherbrooke.
• (10 h 20) •
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. Mais je veux parler un peu des allocations budgétaires, le
fonctionnement pour l'année en vigueur. Si on regarde les mesures dédiées,
alors la <mesure…
La Présidente (Mme Thériault) :
…
J'ai Mme la députée de Westmount—Saint-Louis et par la suite j'aurais
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. Mais je veux parler un peu des allocations budgétaires, le
fonctionnement pour l'année en vigueur. Si on regarde les mesures dédiées,
alors la >mesure 11020, qui est pour la maternelle quatre ans à temps
plein en milieu défavorisé, dans les normes d'allocation, c'est écrit que
«selon les ratios prévus aux ententes nationales — ce que vous êtes
en train de dire, M. le ministre — le nombre d'élèves ne peut être
supérieur à 17», sauf que c'est écrit aussi que «le ministre peut autoriser un
nombre différent d'élèves».
Alors, je veux mieux comprendre elle est
où, la crainte de ne pas être en mesure de changer les ratios. Vous dites qu'on
n'est pas capable, quand c'est écrit dans les normes d'allocation, que c'est
vous qui a le pouvoir de changer ceci.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, ici, ce à
quoi vous faites référence, c'est le ratio maximal. Donc, on peut aller en bas,
il n'y a rien qui nous empêche d'aller en bas. D'ailleurs, la moyenne, en ce
moment, est de 11,3 enfants par classe. On voit bien qu'on est en bas du
ratio maximal de 17 et du ratio maximal moyen de 14, hein? Il n'y a pas de
problème, là. Il n'y a pas de police d'élèves qui débarque dans les classes en
disant : Mon Dieu! vous êtes en bas des maximums. Il n'y a pas de
problème.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de… pardon, Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :Westmount—Saint-Louis. Merci, Mme la Présidente. Sauf que c'est écrit, point n° 4, pour la maternelle, la mesure 11021, que «l'allocation
correspond au financement de 14 élèves». Alors, est-ce qu'il y a un
chiffre où on peut dire… Parce qu'on sait que la ressource additionnelle, le
11023, s'élève à 25 035 $ — et 35 $ — qui
est peut-être la moitié d'un salaire de quelqu'un à temps plein, que ça soit
une éducatrice, technicienne spécialisée qui va rentrer en support pour
l'enseignante dans cette classe.
Puis, juste pour mieux comprendre
l'amendement, ce que je vois ici, c'est vraiment la possibilité, une ouverture
d'être en mesure de rajouter des ressources, car on sait que ça fait partie du
budget, on sait que ça fait partie de qu'est-ce que les commissions scolaires
vont envoyer au ministère comme chiffre pour les classes. Alors, j'ose croire
que c'est ici la flexibilité que nous avons ici, autour de la table, quand on
est en train de discuter les ratios parce que, les ratios, c'est sûr…
Pour moi, les ratios, c'est uniquement
enseignant-élèves. C'est le majeur dans la classe. On ne peut pas parler des
ratios qui incluent les éducatrices, les techniciennes spécialisées. Quand on
parle des ressources additionnelles, c'est vraiment à la direction d'école puis
les commissions scolaires à déterminer ça va être quoi. Comme ça peut être
quelqu'un qui se spécialise en maternelle quatre ans, ça peut être quelqu'un
qui se spécialise en service de garde, etc. Ils ont vraiment cette flexibilité de
faire le choix de la personne qu'ils vont faire rentrer dans la classe.
Mais ici ils sont limités à un
25 035 $, puis on parle aussi de… les ratios, on parle de
l'allocation qui correspond au financement. Alors, est-ce que, ça, c'est une
place où peut-être on pourra faire du changement pour mieux arrimer avec
l'amendement qui a été déposé hier par ma collègue?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, juste un
commentaire. Je ne suis pas d'accord avec ma collègue quand elle dit que, pour
considérer le ratio, on ne peut considérer que l'enseignant ou l'enseignante.
Je pense que l'éducatrice à l'enfance ou la technicienne en éducation
spécialisée fait une différence dans la vie des élèves. On ne peut pas
l'ignorer dans le calcul du ratio. Donc, le ratio maximum moyen, qui est de 14,
bien, pour moi, c'est pour un adulte à temps plein puis un adulte à demi-temps.
Donc, l'enseignante et l'éducatrice ou la technicienne donnent un ratio moyen
d'un adulte pour 9,33 élèves, qui est un ratio exceptionnel.
Ceci dit, je suis conscient, comme j'ai
déjà dit, que la ressource à demi-temps, bien, elle n'est pas là à temps plein,
elle est là à demi-temps. Mais c'est tout à fait possible pour un enseignant de
moduler ses apprentissages, ses activités pour utiliser au maximum cette
ressource-là. Mais, juste faire attention, je ne pense pas qu'on peut exclure
cette personne-là dans le calcul du ratio. Je pense, ce n'est pas respectueux
pour la part qu'elle fait dans la classe.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Sauf que c'est
vous-même qui l'excluez quand vous dites que vous n'êtes pas en mesure de
changer les ratios parce que vous avez des balises de conventions collectives,
puis les conventions collectives sont uniquement avec les professeurs, les
enseignants. Alors, c'est vous-même qui parlez des ratios, puis, comme… on est
pris à l'intérieur de ceci.
Moi, quand je parle des ratios, je
n'enlève rien. Je ne suis pas en désaccord que la ressource additionnelle dans
la classe va sûrement améliorer la vie scolaire de ces enfants-là. Mais c'est
vous-même qui dites que vous êtes pris par le ratio professeur-élèves à cause
des conventions collectives. Ce n'est pas moi qui dis ça, c'est vous qui dites <ça…
Mme Maccarone : …
Je
ne suis pas en désaccord que la ressource additionnelle dans la classe va
sûrement améliorer la vie scolaire de ces enfants-là. Mais c'est vous-même qui
dites que vous êtes pris par le ratio professeur-élèves à cause des conventions
collectives. Ce n'est pas moi qui dis ça, c'est vous qui dites >ça.
Je suis contente qu'il y aura une
ressource additionnelle dans la classe. Je parle de qu'est-ce qu'on peut faire
pour bonifier ceci. Je pense que c'est clair que ratio… on parle de peut-être
l'aide scolaire, on pense aux ressources additionnelles dans la classe pour
aider les enfants pour avoir une réussite plus favorable. Ils sont jeunes. On
peut citer des heures, puis des heures, puis des heures le raisonnement
derrière le besoin de rajouter des ressources à quatre ans. Puis c'est quand
même une entrée scolaire des tout-petits. Voilà une possibilité pour nous de
rejoindre ce qui était amendé dans l'amendement par l'entremise de quelque
chose où on n'est pas… on n'a pas d'obstruction à cause des conventions collectives.
La Présidente (Mme Thériault) :
Ça va? Mme la députée Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Aussi, je
pense que le ministre a déjà été assis à notre place quand il était dans
l'opposition. Il connaît le travail que doit faire l'opposition très bien, il a
été là plusieurs années. Il sait que notre rôle, c'est d'aller chercher des
garanties dans la loi. Puis c'est ce que les membres de son gouvernement ont
fait lorsqu'ils étaient dans l'opposition. On a très bien entendu, d'ailleurs,
des membres du gouvernement actuel travailler dans le sens d'aller chercher des
garanties la dernière fois qu'il y a eu un projet de loi par rapport aux
maternelles quatre ans. Donc, nous, c'est clairement ce qu'on est en train de
faire, en ce moment, et le ministre sait que c'est notre responsabilité en tant
que députés de l'opposition.
Quand je l'entends nous dire : Bien,
il n'y a rien qui dit qu'on va s'arrêter en chemin, on a déjà fait des choses
pour améliorer la qualité, moi je ne trouve pas que c'est une garantie. Il n'y
a rien qui nous dit non plus qu'ils vont continuer à essayer d'améliorer la
qualité. Puis c'est précisément ce qu'on essaie de faire inscrire dans la loi.
Et ce n'est pas tout de dire : Ah! bien, on a déjà amélioré ça, dans le
passé, on est capables de le faire encore. Bien, tant mieux, certainement, c'est
ce qu'on souhaite. Puis on veut que ce soit inscrit dans la loi. On veut que ce
soit inscrit ou bien dans la loi ou bien dans les conditions et modalités. On
veut que ça soit inscrit formellement quelque part. C'est la garantie qu'on
cherche à obtenir.
Puis moi, je ne me contenterai pas de me
faire dire : Bien, il n'y a rien qui dit qu'on ne va pas essayer
d'améliorer ça encore plus. Les enfants ne sont pas représentés par un syndicat,
eux, là. Les conditions dans lesquelles ils passent leur journée, dans une
maternelle quatre ans, ils ne peuvent pas compter sur aucun des syndicats ou
des regroupements qui travaillent dans le milieu de l'éducation pour défendre
leurs intérêts à eux spécifiquement. Parce que ces organisations-là ont des
mandats spécifiques de défendre leurs membres, et ce mandat-là, ce n'est pas
celui d'aller chercher le meilleur pour les enfants nécessairement.
Donc, le travail qu'on fait ici, il vise à
défendre le bien-être des enfants et à s'assurer de la qualité pour les
enfants. On veut des garanties pour ça, puis ce que j'entends, c'est très loin
d'une garantie. On n'a même pas le début d'une offre d'inscrire une garantie
quelque part. Est-ce que le ministre peut comprendre ce besoin-là? Il le
connaît, il a déjà travaillé dans ce sens-là lorsqu'il était dans l'opposition,
lui-même, il comprend notre besoin. Est-ce qu'il peut nous présenter une
manière dont il va pouvoir nous donner une garantie qu'on va poursuivre les
démarches pour améliorer la qualité en maternelle quatre ans?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, ma collègue réfère au fait que j'ai déjà été dans l'opposition.
Effectivement, mais là, si on ouvre cette porte-là, c'est sûr que j'ai envie de
dire que ce n'est pas parce qu'on est dans l'opposition qu'on doit s'opposer et
ramener de deux, trois, quatre, sept, huit façons une même idée. Je pense
qu'ils en ont le droit, mais je pense sincèrement que ce n'est pas pertinent.
Puis, si on veut ramener à ce que je
faisais quand j'étais dans l'opposition, ça me fait plaisir de le dire, là. Il
n'y a pas très longtemps, j'étais de l'autre côté, j'ai eu à étudier des
projets de loi. On faisait des propositions, on discutait, on essayait de
convaincre. Si l'amendement passait, on était bien contents, on avait réussi à
trouver un arrangement, à convaincre le ministre et la partie gouvernementale.
Des fois, on faisait une sortie médiatique pour étayer notre position. Puis, à
la fin, soit que ça passait soit que ça ne passait pas. Quand ça ne passait
pas, des fois, on disait : Bien, celui-là, on ne l'a pas eu. Des fois, on
pouvait dénoncer en disant : Bien, regardez, citoyens du Québec, cette
position-là du ministre, on est en désaccord. Mais c'est une façon de
travailler que j'avais.
Et on m'interpelle sur ce que je faisais
dans l'opposition, là. Je ne faisais pas trois, quatre, sept, huit amendements
pour ralentir les choses. On gagne, on perd un vote. On perd un vote, voilà,
article suivant. C'est la façon que j'avais. C'est la façon… Ce n'est
manifestement pas ce qui se passe ici depuis plusieurs semaines. Alors, si on
veut me ramener sur ce que je faisais dans l'opposition, ça va me faire
plaisir, mais je ne faisais pas d'obstruction.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
• (10 h 30) •
Mme Labrie : Je ne faisais pas
référence au travail spécifiquement du ministre, lorsqu'il était lui-même dans
l'opposition, mais au fait qu'il connaît le rôle de l'opposition en <général…
>
10 h 30 (version révisée)
<15361
<M.
Roberge : …c'est la façon… ce n'est manifestement pas ce qui se passe
ici depuis plusieurs semaines. Alors, si on veut me ramener sur ce que je
faisais dans l'opposition, ça va me faire plaisir, mais je ne faisais pas
d'obstruction.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je ne faisais
pas référence au travail spécifiquement du ministre lorsqu'il était lui-même
dans l'opposition, mais au fait qu'il connaît le rôle de l'opposition en >général.
Non seulement on a le droit, mais c'est notre responsabilité d'essayer
d'améliorer les projets de loi. Même les bons projets de loi, ils ne sont jamais
parfaits du premier coup. C'est notre rôle d'essayer de les améliorer. Il y en
a, des projets de loi en cours en ce moment, là, ou qui s'en viennent, qui sont
très, très bien reçus et pour lesquels on va travailler simplement pour les
peaufiner parce qu'on sait que c'est des projets de loi intéressants. Je pense
au projet de loi n° 18, par exemple.
Donc, moi, je n'interprète pas que mon
rôle ici est de m'opposer à tout, au contraire. Quand il y a des bonnes idées,
il faut les soutenir. Mais là on est face à un projet de loi qui est incomplet,
qui ne répond pas aux préoccupations ni de nous, ni des familles, ni des
spécialistes de la petite enfance, donc, c'est sûr que c'est incomplet. Puis
peut-être que le ministre lui-même n'a pas eu d'occasion de manifester autant
de détermination que nous, on le fait en ce moment parce que peut-être qu'il
n'a jamais été confronté à un projet de loi aussi incomplet lorsqu'il était
dans l'opposition, là, je ne le sais pas, mais moi, je suis devant un projet de
loi qui ne me satisfait pas du tout en ce moment, ça fait que c'est certain que
je vais être déterminée aussi longtemps que possible à essayer de l'améliorer.
On n'est pas devant quelque chose de
mineur ici. On est devant un projet d'inclure des milliers d'enfants dans le
réseau scolaire sans avoir planifié exactement comment on allait prendre soin
de ces enfants-là pour s'assurer de leur donner les conditions optimales. Ça
fait que je ne peux pas abandonner du premier coup, là, c'est impossible, c'est
impossible. Ça demande une persévérance, puis cette persévérance-là, on la
manifeste depuis quelques semaines, effectivement. Ça s'est soldé par des gains
à plusieurs reprises depuis le mois d'août, notamment sur les milieux
défavorisés, notamment sur garantir qu'il existe encore une offre de service en
service de garde pour les enfants de quatre ans. Donc, jusqu'à maintenant, la
persévérance dont on a fait preuve, elle a porté fruit. Je compte bien
poursuivre cette démarche-là pour que ça porte fruit aussi sur les ratios,
éventuellement sur le transport scolaire. C'est important. On n'est pas devant
un projet de loi mineur ici.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, il ne s'agit pas de dire qu'on partage ou pas des préoccupations
concernant, supposons, l'amélioration des services qu'on offre aux jeunes, la
sécurité des jeunes, il s'agit juste de dire où se prennent les décisions. Puis,
écoutez, ce n'est pas parce que c'est question que c'est plus important. Un
programme éducatif, c'est extrêmement important. On peut avoir un ratio d'un
pour six, si le programme n'est pas très pertinent, on passe à côté de la
cible. Pourtant, le programme ne sera pas déterminé ici. On ne fait pas les
programmes éducatifs ici. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas important.
Alors, c'est deux choses de dire qu'un
sujet est important puis de dire qu'on va se battre jusqu'à ce que mort
s'ensuive pour le faire inscrire dans la loi. On partage plusieurs des
objectifs, mais on ne s'entend pas nécessairement sur les moyens ou plutôt sur
les façons de les atteindre. Mais ce n'est pas… Je ne demande pas à ma collègue
de cesser de trouver important le ratio adultes-enfants.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Je
pense que le coeur du problème, il réside dans le fait, en tout respect, que le
ministre a déposé un projet de loi pour un aspect qui lui apparaissait
technique, qui était de dire : On va débloquer le fait qu'on puisse
maintenant créer des places, pas juste en milieu défavorisé, mais dans
l'ensemble des milieux au Québec, puis, pendant qu'on fait ça, il pensait qu'on
ne poserait pas de questions sur le projet en lui-même, le projet de
maternelles quatre ans, le déploiement des maternelles quatre ans, la
complémentarité avec les services de garde éducatifs à la petite enfance. Mais
c'est évident qu'on va poser des questions là-dessus, puis c'est évident qu'on
s'attend à avoir des réponses du ministre sur les questions qu'on lui pose, parce
que ce sur quoi on est train de travailler, c'est le projet de loi qui va être
l'armature de tout le déploiement de ce nouveau projet là, pour lequel il y a
énormément de questions de notre part, mais de la part de la population, des
analystes, des experts. Donc, je pense que c'est là qu'il y a un peu un
décalage.
Puis c'est normal qu'on continue à avoir
des questions, parce qu'à certains égards plus on avance, plus le mystère s'épaissit
plutôt que de se dissiper. Puis je sais que le ministre n'aime pas parler de
chiffres, mais je trouve que c'est important. Donc, quand on a des nouveaux
chiffres, des nouveaux estimés, des nouvelles cibles, des nouvelles réponses,
c'est évident que ça ne nous rassure pas, de ce côté-ci. C'est plutôt
l'inverse. Ça fait des mois qu'on demande un plan. Là, je commence à comprendre
qu'on ne l'aura pas. Dieu sait que le ministre aurait eu le temps, là. On a
commencé à demander ça à l'hiver dernier, un plan de déploiement, un plan de
complémentarité avec les services de garde à la petite enfance. Ce n'est pas
parce qu'il n'a pas eu le temps de le faire.
Donc je me dis : Pourquoi on ne l'a
pas, le plan? L'exercice que le ministre de la Famille fait pour ses services
de garde éducatifs, pourquoi il n'est pas fait pour les maternelles quatre ans?
Pourquoi on a des chiffres qui changent tout le temps? <Pourquoi…
Mme
Hivon
: …plan
de déploiement, un plan de complémentarité avec les services de garde à la
petite enfance. Ce n'est pas
parce qu'il n'a pas eu le temps de le
faire.
Donc, je me dis :
Pourquoi
on ne l'a pas, le plan?
Pourquoi on… L'exercice que le
ministre
de la Famille fait pour ses services de garde éducatifs,
pourquoi il
n'est pas fait pour les maternelles quatre ans?
Pourquoi on a des
chiffres qui changent
tout le temps? >Pourquoi on a le sentiment
d'un manque de transparence? Donc, si on ne l'a pas, force est d'admettre que
ça doit être parce qu'il n'existe pas ou parce qu'on a décidé de ne pas le
faire, parce que peut-être que ça ne serait pas bien enligné avec ce que le gouvernement
nous dit puis ça ne viendrait pas appuyer ce qu'il nous dit, mais plutôt
l'inverse. Moi, je ne l'ai pas, la réponse, puis je ne veux pas supputer puis
mettre toutes sortes d'interprétations. Mais la manière qu'on n'en ait pas,
d'interprétations, de doutes puis de craintes, ce serait que le gouvernement
nous dise où il s'en va.
Or, c'est l'inverse qui se passe. Les
chiffres changent, les estimés changent, les coûts changent, puis pas juste
entre la campagne électorale puis maintenant mais dans les dernières semaines
aussi puis encore pas plus tard que la semaine dernière, avec certaines
questions que j'ai posées. Donc, je pense que c'est juste normal qu'on ait beaucoup
de questions puis qu'on fouille. Si les choses avaient été claires et limpides
dès le départ, on aurait su où on s'en va. On ne serait pas en train de tout
découvrir à la pièce en tournant les pages du cahier d'étude détaillée.
Donc, je pense que c'est ça, le problème.
C'est que je pense que le ministre est arrivé ici en disant : Je passe un projet
de loi qui est relativement technique. Mais son projet de loi, il n'est pas
technique, c'est la base de toute la réforme des maternelles quatre ans, qui
n'est pas juste, en plus, une réforme des maternelles quatre ans, mais qui est
une réforme des services éducatifs à la petite enfance qu'on va offrir au Québec
parce qu'on vient complètement chambouler l'équilibre puis on vient mettre des
priorités à d'autres endroits et des ressources à d'autres endroits qu'on le
faisait dans le passé.
Moi, je voulais juste faire la mise au
point, parce que je dois vous dire que, quand j'entends le ministre commencer à
dire depuis quelques jours qu'il y a une obstruction systématique, ce n'est vraiment
pas ma définition d'obstruction systématique. J'ai assisté à des projets de loi
où il y avait une obstruction systématique, ça ne ressemble pas à ça, ça ne
ressemble pas à des députés qui creusent, qui amènent des nouveaux arguments,
qui trouvent qu'il y a des éléments qui sont nouveaux qui nous sont dits, qui
n'ont pas réponse à des questions. Je prends juste l'exemple de ma collègue la députée
de Saint-Laurent, la semaine dernière, quand elle a demandé combien il y en a en
ce moment, des maternelles quatre ans à demi-temps. Ce n'est pas banal, là. On
ne devrait pas entendre un soupir du gouvernement quand on pose cette
question-là, parce que toutes ces maternelles-là vont devoir être converties en
maternelles à temps plein. C'est une question de base, là, quand on a un
nouveau projet.
Donc, si le ministre veut que ça avance
bien puis que ça débloque, bien, il faut d'abord qu'il donne la bonne information,
qu'il réponde en toute transparence à nos questions puis qu'il fasse preuve
d'un esprit de collaboration. Puis on a réussi à faire avancer des choses comme
les milieux défavorisés, puis plein de partenaires sont très heureux de ce
changement-là, il y en a même qui ont écrit au ministre, il y en a qui nous ont
écrit parce que c'est une avancée. Bien, c'est ça aussi, travailler sur un projet
de loi. Puis je ne pense pas que le ministre peut dire qu'on a juste fait de
l'obstruction, parce que ces changements-là, ce n'était pas de l'obstruction,
c'était pour améliorer les choses pour nos tout-petits.
Puis, quand il dit que ce qui lui importe,
c'est le taux de diplomation, moi aussi, ça m'importe, le taux de diplomation,
l'épanouissement, la réussite de nos élèves. Mais c'est, justement… je pense
qu'il ne faut pas être obsédé par une seule réforme, un seul enjeu, un seul
aspect puis n'en démordre pas. Il faut regarder le projet dans son ensemble,
puis c'est ça qu'on essaie de faire.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente,
est-ce que ma collègue de Joliette me demande en ce moment et souhaiterait
qu'on dise combien de classes on veut ouvrir en septembre 2020, combien de
classes on veut ouvrir en 2021 puis combien de classes en 2022? C'est ce
qu'elle souhaiterait qu'on dépose?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Oui,
j'aimerais savoir comment le ministre compte s'y prendre pour répondre à ces objectifs
qu'il a fixés. Ça ne veut pas dire que, s'il dit : Il y en a 350, puis il
y en a 322, on va être en train de déchirer notre chemise là-dessus, mais de
savoir où on s'en va, quand, parallèlement, on nous dit qu'on va déployer des
places pour les CPE, pour la petite enfance, je pense que ce serait bien. Je
pense que ce serait bien aussi… que les Québécois aimeraient savoir ça va être
quoi, le montant qui va être investi dans cette réforme-là. Je pense que oui, je
pense que c'est des questions qui ont le droit d'être posées.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
• (10 h 40) •
M. Roberge : Mme la Présidente,
est-ce que… Puis je voyais ma collègue de Sherbrooke qui disait : Oui,
oui, c'est ça qu'on veut, là, combien de classes en septembre 2020, combien de…
Est-ce que mes collègues sont conscientes que, si j'acquiesçais à leur demande,
ce serait un outrage au Parlement parce que je présumerais de l'adoption de ce projet
de loi, je présumerais que je vais ouvrir l'an prochain, en 2020 et en 2021, un
nombre x de classes à l'extérieur des milieux défavorisés? Or, en ce moment, la
loi ne permet pas au gouvernement d'ouvrir des classes à l'extérieur des
milieux défavorisés. Alors, si je disais… si on allait puis on disait :
Voici combien de classes on va ouvrir à l'extérieur des milieux défavorisés en
septembre 2020, voici combien de classes on va ouvrir à l'extérieur des milieux
défavorisés en septembre 2021, c'est un outrage au Parlement.
Alors, on est devant un <paradoxe…
M. Roberge : …des classes à
l'extérieur des
milieux défavorisés. Alors, si je disais… si on allait
puis on disait : Voici combien de classes on va ouvrir à l'extérieur des
milieux
défavorisés en septembre 2020, voici combien de classes on va ouvrir à
l'extérieur des
milieux défavorisés en septembre 2021, c'est un outrage
au
Parlement.
Alors, on est devant un >paradoxe
parce qu'on prend beaucoup, beaucoup de temps pour ne pas adopter un projet de
loi qui nous permettrait par la suite de rendre publics des chiffres. Or, on
nous dit : On ne l'adoptera pas tant qu'on n'a pas les chiffres. Mais, si
on a des chiffres, c'est un outrage parce qu'on ne l'a pas adopté.
Je pense qu'il faut faire les choses dans
l'ordre. Et on ne tombera pas dans un piège ou, enfin, on ne commettra pas
l'erreur, pour répondre à une question, de commettre un outrage au Parlement en
disant combien de classes on ouvrira l'an prochain, sans respecter le Parlement
puis en prenant pour acquise l'adoption du projet de loi actuel. Ça ne tient
pas la route. Chronologiquement, ça ne fonctionne pas, ça ne respecte pas nos
règles parlementaires.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Je
trouve ça assez fascinant, là, ce que je suis en train d'entendre. Donc, le ministre
commet un outrage au Parlement depuis des mois puisqu'il nous dit que son
objectif, c'est 2 600 classes, il nous a dit avant la rentrée que son
objectif pour la rentrée, c'était 250 en milieu défavorisé, mais qu'à terme ce
serait 2 600, que voici l'argent qui va être dépensé pour ça. Lui-même est
en train de se fixer des cibles. Donc, je ne comprends pas, là, comment
2 600 classes d'ici 2023, ça, ce ne serait pas un outrage au Parlement,
puis que, là, soudainement, parce qu'il dirait : On pense en ouvrir
environ 500 l'année prochaine, en ajouter 1 000 de plus l'année suivante,
là, soudainement, ce serait un outrage au Parlement. Bien franchement, là, je
comprends que le ministre est peut-être… Peut-être que les choses ne vont pas
comme il l'anticipait, là, mais, quand même, il ne faut pas, là, nous prendre
pour des valises.
L'autre élément, c'est que, si le ministre…
Je veux juste rappeler au ministre que, quand il a déposé, la semaine dernière,
son projet de loi sur les commissions scolaires, il a dit qu'il n'y aurait plus
d'élu scolaire, dans le cadre de sa réforme, en date du 29 février. Donc,
là, s'il veut qu'on parle d'outrage au Parlement, ça, je pense que c'était pas
mal mettre la charrue devant les boeufs alors qu'on n'a même pas commencé à
débattre du principe, on n'a fait aucune audition, aucune étude détaillée de
projet de loi.
Donc, je suis assez surprise d'entendre
cet argument-là de l'outrage au Parlement, qui sort de la bouche du ministre
après l'avoir entendu dire ce qu'il a dit la semaine dernière.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, Mme la
Présidente, une estimation sur un engagement sur cinq ans, c'est une chose, un
plan gouvernemental présumant l'adoption du projet de loi, c'en est une autre.
Et pour ce qui est de la semaine dernière, bien, j'ai simplement dit que, si le
projet de loi sur le gouvernement… sur la gouvernance était adopté, bien, le 29 février,
c'est là que prendrait fin le mandat des commissaires scolaires. C'est un des
articles du projet de loi, puis je me souviens bien d'avoir fait attention de
dire «si» puis de parler au conditionnel. Si je ne l'ai pas fait, je m'en
excuse, mais je suis pas mal certain d'avoir fait attention à ça.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je pense qu'il
est clairement possible de déposer, ici, une intention de combien environ de
classes on veut ouvrir, à quels endroits dans les prochaines années sans que ce
soit un plan formel qui découlerait du projet de loi. C'est clair que déjà il y
a des intentions, peu importe que le projet de loi soit adopté ou pas, du côté
du ministère de l'Éducation. Ça a été planifié déjà avant l'adoption du projet
de loi.
On veut juste savoir à peu près c'est quoi,
vos intentions, au fil des prochaines années, justement, d'ici 2023. On nous a
dit : Le décret va probablement être adopté en 2023. Donc, c'est certain
que ça a été minimalement planifié un petit peu. Il y a des estimations qui
existent. On ne demande pas des chiffres formels, on demande un aperçu des
intentions pour le déploiement.
Puis, en dehors de ça, bien, on demande
surtout des garanties. Sincèrement, là, il nous a encore parlé de moyens
tantôt. Il dit que la loi, ce n'est pas le bon moyen pour aller chercher ces
garanties-là. On a ouvert la porte large de même à trouver d'autres endroits
pour les garanties. On lui a dit : Est-ce que ça peut être… Est-ce qu'il peut
déjà s'engager verbalement à ce que ça soit les conditions et modalités? Est-ce
qu'il peut nous déposer d'autres types de documents pour attester de… pour
confirmer qu'il va aller de l'avant avec telle ou telle mesure pour améliorer
la qualité? Il n'a répondu à aucune de ces propositions-là de l'inscrire
autrement.
Ça fait que, nous, c'est sûr que, comme on
n'a aucune porte ouverte pour d'autres façons d'aller chercher de la garantie,
on continue d'essayer d'aller chercher la garantie dans la loi. Mais, si le
ministre trouve que ce n'est pas une bonne solution, qu'il nous propose une
autre forme de garantie.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, je n'ai pas à formuler ici des garanties sur le résultat de la
prochaine négociation collective.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est une question de budget, pour laquelle qu'on ne veut pas allouer à temps
plein une ressource additionnelle dans la classe?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, je ne vais pas présumer des résultats de la prochaine <négociation…
La Présidente (Mme Thériault) :
…
Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Est-ce
que c'est une
question de
budget, pour laquelle qu'on ne veut pas
allouer
à temps plein une
ressource additionnelle dans la classe?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge :
Mme
la Présidente, je ne vais pas présumer des résultats de la prochaine >négociation
collective. Je ne vais pas m'entrer… Je ne veux pas faire le débat ou re-re — au
cube — faire le débat sur les ratios, tel qu'il a été fait ici, peu
importe les salles de commission ces dernières semaines. Nous, on pense que le
ratio, d'abord, est correct en ce moment puis qu'il va faire l'objet de négociations,
mais pas juste pour les maternelles quatre ans, pour les cinq ans, pour les
première année, les deuxième année, les sixième année, les secondaires, etc. Il
y a comme un paradoxe, là, de penser que les ratios doivent être dans la loi ou
dans un règlement pour le préscolaire quatre ans, mais pas nécessairement cinq
ans, pas en première année, pas en sixième année. Puis trois gouvernements de
trois partis différents n'ont pas jugé bon d'inscrire les ratios ailleurs que
dans les conventions. Je pense qu'il y a des bonnes raisons pour ça.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Bon, j'ai plusieurs interventions. Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je ne
parle pas des conventions collectives. Je parle actuellement des mesures qui
sont en place. Je parle de la ressource additionnelle, le 11023, parce qu'il y
a un chiffre accordé à ceci. Comme j'ai dit, le 25 035 $ pour le
demi-temps, est-ce que c'est une question de budget? Pourquoi ne pas faire une
augmentation à 50? Comme ça, on sait qu'on peut avoir une ressource
additionnelle à temps plein. Je ne parle pas de convention collective, je parle
uniquement des mesures, le budget de fonctionnement pour les commissions
scolaires et les écoles.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je pense que
le dernier budget nous a montré que, quand on croyait vraiment que les ressources
étaient essentielles, importantes, on était capables de trouver les ressources
financières pour remettre les ressources humaines. Là, on a rajouté des
centaines, et des centaines, et des centaines de professionnels dans le réseau
au cours des derniers mois parce que les enseignantes et les enseignants nous
le demandaient, parce que la preuve était faite que c'était une mauvaise idée
de les mettre à la porte ces dernières années par le précédent gouvernement.
Donc, on les a réembauchés.
Ceci dit, je me promène, j'en visite, des
classes de préscolaire. Évidemment, tout le monde voudrait avoir plus de ressources,
mais ça ne semble pas être un besoin criant de faire passer cette ressource à
demi-temps en ressource à temps plein. Ce n'est pas l'écho que j'ai reçu en ce
moment.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Sincèrement,
là, moi, quand j'entends le ministre nous dire : Nous, on pense qu'on n'a
pas besoin de faire ça, là… On est face à un gouvernement qui nous dit aussi :
Nous, on pense que le troisième lien, c'est un bon projet pour l'environnement.
Ça fait que ça a absolument zéro crédibilité, le «nous, on pense que ça, c'est
une bonne idée». Ça n'a pas de fondement. Ça n'a pas de fondement. On ne peut
pas se fier là-dessus comme raisonnement. Ils ont perdu toute crédibilité dans
les derniers mois avec le «nous, on pense que». Donc, moi, je ne suis pas convaincue
par ça. Je ne comprends pas l'acharnement.
Le ministre nous dit : Les programmes
pédagogiques ne sont pas dans la loi, eux autres. Pourquoi il faudrait que le
ratio le soit? Bien, les programmes, là, pédagogiques ne sont pas dans les conventions
collectives non plus. Ils sont déterminés par des experts. Pourquoi on ne
laisse pas les experts nous dire ça devrait être quoi, les ratios dans les
classes? Pourquoi on ne laisse pas les experts nous le dire, si on laisse les
experts nous dire ça va être quoi, les programmes? Moi, je pense que ça serait
une bonne façon de fonctionner.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, pour chacune de nos politiques, on a un ministère extrêmement
compétent avec des centaines d'experts. Puis on consulte aussi des experts dans
des comités, dans des rencontres. On les a entendus aussi lors des auditions.
Alors, il n'y a aucune inquiétude au fait qu'on consulte les experts pour faire
toutes nos politiques en éducation.
Mme Labrie : Les experts
sont consultés, puis après ça le gouvernement prend des décisions en disant :
Nous, on pense que. Ça n'a absolument aucun bon sens. On ne devrait prendre
aucune décision de politique publique comme ça, consulter des experts, les
faire venir, les entendre puis après ça dire : C'est bon, merci, «nous, on
pense que», puis aller dans le sens qui était planifié dès le départ. Ça n'a
aucun bon sens. Moi, je suis scandalisée de voir ça.
La Présidente (Mme Thériault) :
J'ai Mme la députée de Saint-Laurent qui veut faire une intervention.
• (10 h 50) •
Mme Rizqy : Ah! le ministre
ne veut pas répondre? D'accord. Moi, j'aime bien l'idée de la députée de Sherbrooke
quand elle dit : Pourquoi on ne laisse pas les experts déterminer le
ratio? Puis on a eu l'occasion d'entendre différents groupes qui sont venus en consultation.
Ils se sont déplacés ici, à Québec, avec des mémoires étoffés. Savez-vous quoi?
Nous, on aime ça, faire des tableaux. Ça fait qu'on en a fait, des tableaux.
Puis c'est la quasi-totalité qui parle d'un ratio d'un pour 10, quelques-uns
qui parlent d'un ratio d'un pour 12. Personne ne recommande un ratio de un pour
14 ou un pour 17. Personne.
Puis, d'autre part, tant qu'à aller à New
York, habituellement, on n'y va pas juste pour prendre des photos, mais aussi
pour voir à quoi ça ressemble à New York. Le ministre, quand on lui a posé la
question : C'est quoi, le ratio d'enfants par enseignant?, il ne
connaissait pas la réponse. Il me semble qu'un voyage à si grand frais, aux
frais des contribuables, on s'intéresse aux affaires de base, le ratio. Puis on
a dû lui apprendre que le ratio à New York, c'était un pour 10. Il est venu
vanter les mérites des experts de New York, mais il ne veut même pas les écouter,
<alors…
Mme Rizqy : …d'enfants par
enseignant?,
il ne connaissait pas la réponse. Il me semble qu'un voyage à si grands frais,
aux frais des contribuables, on s'intéresse aux affaires de base, le ratio. Puis
on a dû lui apprendre que le ratio à New York, c'était un pour 10. Il est venu
vanter les mérites des experts de New York, mais il ne veut même pas les
écouter, >alors que même eux, c'est un ratio d'un pour 10 pour les
enfants de quatre ans.
Tantôt, Mme la Présidente, ça m'a fait un
peu sourire, l'histoire d'outrage au Parlement. Bien, honnêtement, allons-y :
«20 février», ça, c'est une lettre qui vient de la sous-ministre de
l'époque, «20 février 2019. […]La présente fait suite à la lettre du ministre
transmise le 23 janvier 2019 ainsi qu'a l'échange téléphonique du 13 février
[par lequel] était demandé d'ajouter des classes de maternelle quatre ans dans
la portée de vos projets d'ajout d'espaces déjà autorisés.» Donc, on a des
commissions scolaires qui ont déjà des contrats qui ont été accordés pour faire
des agrandissements. Ils ont une directive qui provient du ministère de
l'Éducation qui dit : On a un projet de loi sur les maternelles quatre
ans, ajoutez des classes de maternelle quatre ans.
Le projet de loi, Mme la Présidente, à ce
stade-ci, le 20 février, on n'a même pas commencé les consultations
particulières, rien du tout, là. Alors, est-ce que, ça, c'est un outrage au
Parlement? Je me pose la question. Est-que ça… Le ministre veut-il commenter?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente,
on parle bien d'ajout d'espaces au préscolaire, il me semble.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme Rizqy : Maternelle quatre
ans, c'est marqué «les classes de maternelle quatre ans». Je fais attention
quand je lis.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Les classes
peuvent être en milieu défavorisé. Aussi, ce n'est pas parce que cette
lettre-là y va de cette façon-là… Puis les indices de défavorisation peuvent
fluctuer d'une année à l'autre. Alors, on regardera, là, quels sont les projets
des commissions scolaires pour voir si les projets des commissions scolaires
sont en milieu défavorisé selon les indices. Moi, j'ai l'impression que les
ajouts d'espaces qui ont découlé de cette lettre seront en milieu défavorisé.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
puisque le ministre invoque lui-même, comme argument, l'outrage au Parlement, puis
qu'il veut faire très attention de ne pas nous répondre parce que ça pourrait
causer un outrage au Parlement, bien, j'en suis, vous avez fait un outrage au
Parlement, je vous l'accorde, mais vous l'avez fait le 20 février 2019 :
«À l'heure actuelle, les classes de maternelle quatre ans à temps plein sont
réservées aux milieux défavorisés. Toutefois, un projet de loi a été déposé à l'Assemblée
nationale le 14 février 2019 afin que tous les enfants soient admissibles
aux services, sans égard au milieu économique où ils vivent», point. «Ainsi,
sans présumer de l'adoption du projet de loi», évidemment, une protection, «vous
êtes invités à soumettre dès maintenant des demandes d'ajout de classes de maternelle
quatre ans sur l'ensemble de votre territoire, sans égard aux milieux
défavorisés.» Tiens, tiens, tiens!
Bien, continuons. Moi, ce qui m'interpelle
le plus là-dedans : «Le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur
envisage de vous confirmer la contribution additionnelle associée au nombre de
salles de classe ajoutées au début du printemps pour les milieux défavorisés,
et, pour tous les autres milieux, si le projet de loi est adopté, le plus rapidement
possible après cette adoption».
Je ne termine pas là. J'en ai d'autres,
lettres. Mais j'ai un courriel que… lui est encore plus important. «12 mars
2019», en caractères gras, «Projets déposés dans le cadre du PQI, Plan
québécois des infrastructures, et projets d'ajout d'espaces déjà autorisés dans
un PQI antérieur.» Encore une fois, on a des contrats accordés suite à des
appels d'offres. Vous demandez aux commissions scolaires d'ouvrir ses contrats,
d'ajouter des maternelles quatre ans sans égard aux milieux défavorisés, peu
importe l'endroit. Et c'est marqué : «Pour chacun des projets, nous vous
demandons de nous transmettre les documents au plus tard le […] 22 mars
2019.» 22 mars 2019, Mme la Présidente. On n'a pas commencé les
consultations.
Alors, vous comprendrez que, lorsque le
ministre invoque l'outrage au Parlement, bien, en fait, il parle en tout état
de cause, là. Puis là est-ce que le ministre va finir par nous répondre encore
«outrage au Parlement»? Parce que, là, maintenant, je ne le sais plus, là. Qu'est-ce
que vous voulez qu'on fasse maintenant? Voulez-vous qu'on demande au président
du Bureau de l'Assemblée nationale si, vraiment, vous avez commis un impair?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente,
je pense que ma collègue fait une lecture créative et artistique de la lettre
parce qu'on dit que ce sera confirmé lorsque le projet de loi sera adopté.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : «Nous vous
invitons à soumettre dès maintenant des demandes d'ajout de classe maternelle
quatre ans sur l'ensemble de votre territoire.» Donc, vous présumez de
l'adoption du projet de loi, et ça, là, on parle du 20 février 2019. Le
projet de loi en question, auquel je fais référence, c'est le vôtre, il a été
déposé le 14 février. Six jours plus tard, vous envoyez une directive à
l'ensemble du réseau. Ça, là… On n'a même pas fait le principe, on n'a même pas
commencé les consultations particulières. Vous n'avez même pas sauté dans
l'avion pour aller à New York, vous n'êtes pas sauté dans l'avion pour aller à
Toronto, pour revenir. On n'a même pas fait l'étude article par article. C'est
le 20 février. C'est six <jours…
Mme Rizqy : …à l'ensemble du
réseau. Ça, là… On n'a même pas fait le principe, on n'a même pas commencé les
consultations particulières. Vous n'avez même pas sauté dans l'avion pour aller
à
New York, vous n'êtes pas sauté dans l'avion pour aller à
Toronto
puis revenir. On n'a même pas fait l'étude
article par
article.
C'est le 20 février. C'est six >jours plus tard. Puis, là-dedans, il
y a eu une fin de semaine.
Or, Mme la Présidente, je pense que M. le
ministre, là, il devrait nous donner plus d'explications puis arrêter de
trouver refuge en matière d'outrage au Parlement, parce que, s'il veut
l'invoquer, l'outrage au Parlement, parfait, on va saisir le bureau, on va
saisir le Président. On va lui demander si, oui ou non, il y a outrage au
Parlement.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente,
que ma collègue se sente bien à l'aise de faire ce qu'elle veut, de toute
façon, c'est très correct, mais je l'invite à relire la section qu'on dit que
ce sera confirmé lorsque le projet de loi sera adopté. Il s'agit d'optimiser
les processus après 15 années de… où ça prenait des années, et des années,
et des années pour des chantiers, pour des planifications immobilières, des
écoles qui étaient moins bien planifiées, des budgets qui étaient inférieurs
aux demandes. Le ministère lui-même reconnaissait des besoins. Oui, vous avez
besoin de quatre écoles pour répondre aux besoins des élèves, mais on va vous
en autoriser deux parce qu'on n'est pas assez ambitieux, l'école, ce n'est pas
assez important, nos budgets ne sont pas élevés.
Nous, on planifie d'avance, mais on se
réserve ensuite… avant d'octroyer, parce qu'on dit : «Lorsque le projet de
loi sera adopté», mais je comprends que c'est nouveau, là, pour la formation
politique représentée par ma collègue, mais ça s'appelle optimiser les
processus, respecter le processus législatif, mais accélérer la façon de
déployer les infrastructures pour répondre aux besoins des enfants.
Moi, je n'ai aucun problème avec le
procédé, le processus, mais, bien sûr, il faut regarder la lettre dans son
ensemble. Et on peut bien mettre certains paragraphes en gras, d'autres en
souligné, d'autres en italique, il faut regarder les documents dans leur
ensemble, les uns avec les autres. Je n'ai aucune inquiétude en fonction de ce
que ma collègue veut soulever.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui. Merci, M. le ministre. J'ai la députée de Sherbrooke qui, je crois, va me
demander le dépôt de document. C'est ça?
Mme Labrie : …je voulais
demander le dépôt du document, précisément pour qu'on puisse regarder.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Est-ce que, Mme la députée de Saint-Laurent, vous déposez votre
document?
Mme Rizqy : Oui, on va déposer
les trois documents, qui sont fort instructifs.
Documents déposés
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Les trois documents? Parfait.
Mme Rizqy : Et j'aimerais
juste terminer mon échange puis j'aurais une question de directive, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, absolument. Allez-y.
Mme Rizqy : Parce que la
lettre que j'ai lue, je l'ai lue telle quelle. Il s'agissait d'une lettre
signée par la sous-ministre de l'époque. Et là je vais lire celle de
Jean-François Roberge, le ministre de l'Éducation : «Dans ce contexte…»
La Présidente (Mme Thériault) :
…
Mme Rizqy : Oui, pardon. Je
m'en excuse.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, s'il vous plaît.
Mme Rizqy : «Mmes les
présidentes, […] MM. les présidents des commissions scolaires, comme vous le
savez, l'implantation des maternelles quatre ans dans le réseau scolaire
constitue l'une des priorités du gouvernement du Québec, et je mettrai tous les
efforts nécessaires pour réaliser cet engagement.
«Dans ce contexte, je vous demande
d'ajouter des classes de maternelle quatre ans dans la portée de vos projets
d'ajout d'espaces déjà autorisés. Conséquemment, veuillez prendre les mesures
nécessaires immédiatement pour inclure cette priorité à vos projets, incluant
ceux en chantier ou à l'étape des plans et devis. Une lettre de M. François
Bérubé, sous-ministre adjoint à la gouvernance des technologies, des
infrastructures et des ressources, vous parviendra pour définir les modalités.
«Les demandes de contribution financière
additionnelle qui en découleront seront traitées en priorité par le ministère
de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur. Celles-ci devront être
transmises à l'adresse ajout.espace…», bon, ça, c'est l'adresse courriel. Signé :
ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur.
Mme la Présidente, clairement, ici, on
demande d'ouvrir des contrats où est-ce qu'il y a déjà des chantiers en cours,
d'ajouter des classes de maternelle quatre ans, parce que c'est la priorité du
gouvernement.
Ma question de directive : Je vous
demande comment qu'on se gouverne, parce qu'effectivement, le ministre de
l'Éducation le souligne à juste titre, je suis nouvelle. C'est vrai. Et il a
invoqué lui-même l'outrage au Parlement pour répondre à ma collègue la députée
de Joliette. En refusant de déposer son plan, il dit… il va faire un outrage au
Parlement.
Alors, maintenant, je vais vous poser la
question : Est-ce que, pour une question de directive ici… Comment qu'on
se gouverne puisque, maintenant, la question d'outrage au Parlement a été
soulevée à juste titre par le ministre de l'Éducation et que nous avons quand
même… appelons ça, ici, des pièces de conviction de votre outrage au Parlement?
Alors, Mme la Présidente, comment qu'on se gouverne maintenant? Est-ce qu'on
suspend, le temps de vérifier avec le Président? Est-ce qu'on vérifie pour
vérifier si, oui, effectivement, il y a eu outrage au Parlement?
• (11 heures) •
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. Écoutez, puisque la lecture dont vous
nous avez fait mention, au niveau de vos lettres, ce n'est pas quelque chose
qui est récent, qui s'est passé en commission aujourd'hui… Je comprends que le
ministre a invoqué lui-même un outrage au Parlement. Vous savez, dans notre
manière de procéder, Mme la députée de Saint-Laurent, qu'il y a une rubrique,
lorsque nous sommes en Chambre, lorsque nous siégeons au salon bleu, où il y a
des questions au règlement qui peuvent être appelées. Des questions de
directive peuvent être appelées également par votre leader. Si vous avez une
question d'outrage au Parlement, également, il y a une rubrique à laquelle vous
pouvez vous prévaloir de votre droit le plus <fondamental. Donc, puisque…
>
11 h (version révisée)
<1355
La
Présidente (Mme Thériault) : …au salon bleu, où
il y a des
questions
au
règlement qui peuvent être appelées. Des
questions de
directive peuvent être appelées
également par votre leader. Si vous avez
une
question d'outrage au Parlement,
également,
il y a une
rubrique à laquelle vous pouvez vous prévaloir de votre droit le plus >fondamental.
Donc, puisque ce n'est pas quelque chose qui est arrivé lors de la commission,
lors de nos travaux, depuis que nous sommes réunis ce matin, 10 heures, à
ce moment-là, je vais vous inviter juste à… si vous voulez entreprendre les
procédures, de le faire au bon endroit, donc ce qui veut dire au salon bleu,
par le biais de votre leader.
Mme Rizqy : …de directive.
Puisque c'est le ministre, quand même, qui invoque lui-même l'argument
d'outrage au Parlement, est-ce que nous pourrions avoir une petite définition
de c'est quoi, un outrage au Parlement, juste pour qu'on puisse bien se gouverner
puis qu'on parle tous de la même affaire?
La Présidente (Mme Thériault) :
Est-ce que votre question s'adresse à moi ou s'adresse au ministre?
Mme Rizqy : …
La Présidente (Mme Thériault) :
Elle s'adresse à moi? Je pense que vous êtes tous assez grands pour savoir ce
qu'est un outrage au Parlement ou pas. Notamment, on l'a dans l'exemple des projets
de loi qu'on peut relire dans les journaux très souvent, lorsque les projets de
loi n'ont pas été déposés, ce n'est pas nécessairement des outrages au
Parlement non plus. Il y a une jurisprudence. Il y a un courrier
jurisprudentiel. Il y a des présidents qui ont rendu beaucoup de décisions face
à ça. Certains cas, ça l'est, d'autres, ça ne l'est pas.
Donc, évidemment, je vais tout simplement
vous inviter, à ce moment-ci, à rester sur l'article, qu'on puisse faire les
débats correctement. Et, si vous voulez un outrage au Parlement, ce n'est pas
quelque chose qui est arrivé dans cette commission-ci, donc je vous suggère de
le faire au bon endroit, au salon bleu.
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
j'aimerais juste, en conclusion… Nous, depuis le début, on demande juste un
plan, un plan de déploiement pour les maternelles quatre ans. Et, aujourd'hui,
pour la toute première fois, le ministre de l'Éducation a choisi de ne pas
répondre en utilisant l'outrage au Parlement pour justifier son refus de
déposer le plan que nous demandons depuis le mois de février. Pourtant,
clairement, avec les documents qui sont déposés aujourd'hui, lui, il travaille
de son côté comme si le projet de loi a été adopté avec un grand succès, sans
aucune modification.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, M. le ministre.
M. Roberge : Je remercie ma
collègue de prendre acte des nombreuses correspondances que j'ai avec le
réseau. Je pense, ça démontre qu'on travaille en équipe. Ça démontre qu'on est
tout à fait en droite ligne avec nos orientations, nos principes, et qu'on
prend les précautions nécessaires dans la rédaction des correspondances pour
que, un, on respecte tous les processus parlementaires, évidemment, et, deux,
on ne fasse pas copier-coller des erreurs de la formation politique de ma
collègue, parce qu'il faut s'en souvenir, nous, on veut offrir des services et
planifier correctement pour éviter les délais, hein?
On entend parler chaque semaine de la
pénurie d'enseignants, alors que c'était prévisible, mais le précédent
gouvernement de la formation politique de ma collègue, le gouvernement libéral,
n'a pas planifié la pénurie d'emplois. Ils sont surpris. Comme je dis, dans
quelques semaines, ils vont faire le saut, parce que ça va être l'Halloween, le
31 octobre. Nous, on l'aura vu venir, là, mais eux risquent d'être
surpris.
Donc, on veut offrir des services. On veut
planifier l'ajout de ressources, évidemment, en créant des passerelles puis en
ayant des gens dans nos classes. On veut planifier notre déploiement des
infrastructures pour être sûrs qu'on ne manque d'aucun locaux, parce que la
pénurie de locaux aussi nous touche, surtout en milieu urbain, tout ça en
prenant des précautions.
Donc, optimiser les processus et voir
venir les choses… Moi, c'est deux procédés avec lesquels je vis très, très
bien, l'optimisation des processus et la planification immobilière, dans le
respect des droits parlementaires. Je trouve que c'est formidable. Je trouve
qu'on a bien fait de le faire et je ne comprends pas… En fait, oui, je
comprends pourquoi ma collègue s'en étonne, mais je le déplore.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Plusieurs choses
ici, Mme la Présidente. Oui, l'Halloween arrive, mais pourtant vous, à chaque
fois que nous avons parlé de la pénurie d'enseignants, vous nous avez accusés,
nous, les partis d'opposition, tous inclus, en disant qu'on sortait des
épouvantails. Vous avez refusé de parler de la pénurie d'enseignants pendant
des mois. Vous avez nié… Il y a des défis…
Une voix
: …
Mme Rizqy : Bien non, je vais
terminer mon intervention, si vous le permettez. Vous avez eu amplement de
temps pour parler puis dire pas mal de choses, je vous dirais, puis qui ne sont
pas tout à fait, on va se le dire, très honnêtes de votre part. Et,
j'ajouterais, lorsque…
Une voix
: …
Mme Rizqy : Ah bien! Un appel
au règlement pour faire changement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Vous attendez que je vous reconnaisse, M. le député, pour faire une
intervention.
Une voix
: …
La Présidente (Mme Thériault) :
Bien oui, absolument, c'est le député de Richelieu, il n'y a pas de problème,
voyons donc. M. le député de Richelieu, vous voulez faire une intervention au règlement?
M. Émond : Merci, Mme la
Présidente. Désolé d'avoir ressurgi comme ça dans la conversation, dans les
intéressants propos de la collègue, mais je l'invite à un peu de prudence ou vous
pouvez peut-être l'inviter à un peu de prudence pour ne pas prêter d'intentions
à M. le ministre, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le député de Richelieu. Mme la députée de Saint-Laurent, je vous
demande un petit peu de prudence. S'il vous plaît, ne prêtez pas des intentions
à M. le ministre.
Mme Rizqy : Ah non! Mais je
répète mot pour mot ses <mots…
M. Émond : …intéressants
propos de la
collègue, mais je l'invite à un peu de prudence ou vous
pouvez
peut-être l'inviter à
un peu de prudence pour ne pas
prêter d'intentions à
M. le ministre,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci,
M. le député de
Richelieu.
Mme la députée de
Saint-Laurent,
je vous demande
un petit peu de prudence,
s'il vous plaît, ne
prêtez pas des intentions à
M. le ministre.
Mme Rizqy : Ah non!
Mais je répète mot pour mot ses >mots.
La Présidente (Mme Thériault) :
D'accord.
Mme Rizqy : Donc, lorsqu'on
parle d'épouvantail, ce sont ses mots, pas les miens, ni ceux de la députée de Sherbrooke,
pas non plus de Westmount—Saint-Louis ni la députée de Joliette. Je pense, c'est
vraiment celui qui porte aujourd'hui le chapeau de ministre de l'Éducation qui
refusait de parler de pénurie d'enseignants. Il est allé chercher
M. Maltais pour l'ajouter dans son cabinet, alors que M. Maltais est
un professeur à l'Université du Québec à Rimouski, qui, lui-même, avait écrit l'an
dernier qu'il manquait environ 3 000 enseignants à l'école secondaire
d'ici les cinq prochaines années. Mais, bon, quand on lui pose, nous, des
questions : C'est quoi, le nombre d'enseignants à pourvoir d'ici cinq ans
dans le milieu primaire?, incapable de nous répondre. Il ne connaît pas le
chiffre. Quand on lui pose la question : Il y a combien de maternelles
quatre ans temps à partiel actuellement?, pas capable de répondre, des affaires
de base.
Alors, Mme la Présidente, je veux bien,
là, mais, moi, aujourd'hui, ce qui m'irrite aujourd'hui… Parce que, tous les
jours, il y a des nouveaux chiffres, mais aujourd'hui ce n'est pas la question
de nouveaux chiffres, c'est le nouvel argument d'outrage au Parlement. Je vous
le dis sincèrement, ça, ça m'irrite, parce que, un, il l'invoque pour refuser
de déposer un plan, mais, deuxièmement, ici, à l'Assemblée nationale, avant mon
arrivée, les parlementaires, ici, là, ont décidé tous ensemble d'adopter des
lois. Mais il y en a une là-dedans qui est vraiment importante, c'est le
respect des appels d'offres pour s'assurer que les gens ne peuvent pas,
ensemble, décider des prix. Alors, c'est pour ça qu'on fait des appels
d'offres. Mais, quand je lis la lettre du ministre, qui demande de réouvrir des
contrats qui ont été octroyés selon les règles que les parlementaires se sont
dotés ici, au salon bleu, pour se protéger justement de tout copinage… Le
ministre les incite à aller ouvrir ces contrats, tellement qu'il les a incités
que… Vous vous rappelez, au mois de janvier, commission scolaire de Laval, on a
vu une explosion de coûts sans précédent, des contrats qui, déjà, étaient
accordés, de 4 millions de dollars, passaient à 8 millions tout à
coup. Pourquoi? Pour ajouter des maternelles quatre ans pour faire suite à la
directive qui a été signée par sa propre main et, par la suite, celle de la
sous-ministre.
Alors, il y a deux affaires, ici, qui sont
vraiment, vraiment troublantes de la part du ministre : un, qu'il banalise
la situation par rapport à l'outrage au Parlement, mais, deux, qu'il ne semble
pas saisir la portée de ses actions lorsqu'il invite les gens à réouvrir des
contrats sans retourner en appel d'offres.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le ministre, est-ce que ça va? Oui?
M. Roberge : Mme la
Présidente, on a eu un festival des allégations, ici, là, comme si on avait
bafoué quelconque règle du Conseil du trésor. Ce n'est absolument pas le cas.
Ensuite, ma collègue s'inquiète que… Elle
appelle ça des explosions de coûts, mais, si on construit cinq classes au lieu
de trois, puis que ça coûte un peu plus cher, c'est tout à fait normal, ça s'appelle
répondre aux besoins. Je sais, le dernier gouvernement ne faisait pas ça,
répondre aux besoins, construire des classes quand on avait besoin de classes.
On reconnaissait des besoins. Il y avait une analyse démographique des besoins
dans un quartier de la commission scolaire. Après ça, il y avait une analyse du
ministère qui disait : Oui, vous avez besoin de cinq classes, mais on va
vous en construire deux parce qu'on n'a pas assez d'argent cette année, vous
reviendrez l'an prochain.
Bon, c'est sûr qu'il y a tout un écart
entre ce qui se passait dans les dernières années… puis je peux reculer
jusqu'au moins en 2012, mais je pense que les Québécois sont heureux du
changement. Sincèrement, quand on les consulte, je ne pense pas qu'il y en a
plusieurs qui retourneraient en arrière. Donc, c'est correct, ma collègue, elle
nous regarde aller, puis j'imagine qu'elle va continuer de dire que ce n'est
pas une bonne chose de planifier les infrastructures pour répondre aux besoins
des élèves. Alors, voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent, vous avez 1 min 30 s à votre
temps.
Mme Rizqy : Deux choses.
Planifier suite à l'adoption d'un projet de loi, certes, j'en suis, pas de
problème. Le précédent gouvernement n'a pas fait de dérapage financier. Et, troisièmement,
quand vous dites que les Québécois vous suivent, pas pour les maternelles
quatre ans. Ça, vous ne l'avez pas, l'adhésion sociale. Les Québécois ne vous
ont rien demandé là-dedans. Ils vous demandent des places en CPE. Il y en a
42 000 qui sont en attente en CPE, alors que, pour les maternelles quatre
ans, on vous a déjà posé la question : Combien que vous avez eu de
demandes pour les maternelles quatre ans?
Vous avez dit qu'il y a des gens qui vous
écrivaient pour les maternelles quatre ans. Savez-vous quoi, moi, vu que je
suis un peu comme un saint Thomas, j'ai besoin de le voir pour le croire. Je
vous ai demandé combien exactement. Vous n'étiez pas capable de nous répondre.
Savez-vous qu'est-ce qu'on a fait? Une demande d'accès à l'information.
42 000 Québécois attendent une place en CPE. Vous avez reçu
16 plaintes pour les maternelles quatre ans. 16 versus 42 000. Moi,
je pense que la priorité, ça serait pour développer les maternelles quatre ans,
oui, mais d'avoir davantage de places en CPE, si vous voulez vraiment répondre
aux Québécois.
La Présidente (Mme Thériault) :
Question, M. le ministre, commentaire?
• (11 h 10) •
M. Roberge : Madame, avec
respect, ma collègue dit que nos politiques ne sont pas en phase avec les
Québécois. Écoutez, on a <ouvert…
Mme Rizqy : …
16
versus 42 000. Moi, je pense que la priorité, ça serait pour développer
les maternelles quatre ans, oui, mais d'avoir davantage de places en CPE, si
vous voulez vraiment répondre aux Québécois.
La Présidente (Mme Thériault) :
Question, M. le ministre, commentaire?
M. Roberge : Madame,
avec respect, ma collègue dit que nos politiques ne sont pas en phase avec les
Québécois. Écoutez, on a >ouvert plus de 250 classes cette année,
puis les Québécois en voulaient davantage, et plus, et on vient de faire un
bilan. Les Québécois nous suivent beaucoup.
Alors, ma collègue, qui est à peu près… Je
sais qu'il faut faire… il faut se méfier de ça, il faut éviter de se baser
là-dessus, mais sa formation politique est autour de 10 % chez les francophones,
le taux d'appui. Ça fait que je pense qu'elle devrait se garder de nous dire
laquelle des formations politiques répond davantage aux aspirations des
Québécois.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : …rajouter
à qu'est-ce que ma collègue la députée de de Saint-Laurent, elle disait par
rapport à la réponse à qu'est-ce que veut la population. On a déjà des sondages
qui ont été faits auprès de la communauté elle-même, puis on parle des parents
de la commission scolaire de Laval, la Fédération des comités de parents du
Québec. On a deux sondages qui ont été faits par Léger auprès de la population
québécoise, puis, on le sait, il y a juste un parent sur cinq qui dit qu'il
serait peut-être intéressé à envoyer leurs enfants en maternelle quatre ans. Ça
ne veut pas dire qu'ils ne vont pas le mettre en considération, les autres…
mais c'est parce que ce n'est pas une demande de la population. Alors, de dire
que l'ancien gouvernement n'a pas répondu à la demande de la population, bien, c'est
parce qu'il n'y avait jamais eu une demande pour une maternelle quatre ans, à
part en milieu défavorisé, et, oui, on a répondu à cette demande-là.
Ça m'amène encore… Je sais que je veux
parler beaucoup de budget, parce que je veux revenir au budget, parce que, pour
moi, je trouve que ça, c'est le nerf de guerre. Vous utilisez cette phrase-là
souvent, et, pour moi, c'est vraiment le nerf de guerre. On a du budget… Vous
dites souvent, M. le ministre, que vous avez le budget. Vous avez dit
publiquement : Faites vos demandes, vous serez agréablement surpris des
réponses. Si vous avez la marge de manoeuvre, si vous avez le budget puis si
vous avez du surplus, pourquoi ne pas accorder cette ressource additionnelle?
C'est écrit dans tous, tous, tous les
documents, que ça soit pour les conditions et modalités de la page 3, «ressources
additionnelles», c'est écrit que ce serait à mi-temps dans la classe. Pourquoi ne
pas dire : À temps plein dans la classe? Quand on parle du budget de
fonctionnement, vous avez la marge de manoeuvre de rajouter du budget. On ne
parle pas des conventions collectives avec les enseignants. On parle uniquement
des ressources additionnelles. C'est vous qui a la sacoche avec tout l'argent
qui pousse sur les arbres. C'est vous qui dites que vous êtes en mesure de dire
oui. C'est vous qui dites que vous voulez remplir les écoles avec toutes les
ressources.
Puis je vous entends quand vous dites que — puis
je suis entièrement d'accord — oui, il y a une pénurie de
main-d'oeuvre, en effet, mais ça ne veut pas dire que les écoles et les
commissions scolaires ne peuvent pas être en mode de planification, à savoir
que nous allons aller vers l'avant où c'est possible, dans tous les cas, avec
du temps plein en ressources additionnelles et pas à demi-temps. Ils peuvent le
faire. Et, quand on a la mesure de rajouter… Quand on sait qu'on va avoir
l'argent qui vient dans notre budget de fonctionnement, bien, c'est sûr, ils
vont planifier leurs ressources humaines en conséquence. On ne parle même pas
de ressources matérielles. On parle uniquement de ressources humaines. Ils vont
le mettre en planification s'ils savent qu'il y a de l'argent qui vient
derrière ça.
Encore une fois, je ne parle pas de
conventions collectives. Je parle uniquement d'une mesure dédiée, puis c'est
des mesures dédiées… C'est vous qui êtes en mesure… Si vous dites, en
négociation avec Conseil trésor, de changer ceci… C'est vous qui pouvez mettre
une baguette magique… de changer ça pour les écoles, puis ils peuvent
planifier. Ça se peut qu'il y aura des écoles où ça va être à demi-temps, mais,
au moins, ils vont savoir que c'est ça, l'objectif.
Alors, pourquoi ne pas leur donner cette
opportunité d'aller vers l'avant? Pour revenir à qu'est-ce qu'on parle, Mme la
Présidente, avec notre amendement, ça rejoint qu'est-ce qui est écrit dans
l'amendement puis ça rejoint qu'est-ce qu'on veut pour la réussite de nos
élèves.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Juste dire
qu'il y a des gens qui souhaitent davantage de services, mais on comble
justement avec des ressources professionnelles, donc c'est l'équilibre d'avoir
une enseignante à temps plein, la ressource supplémentaire à demi-temps, et,
surtout, toute l'équipe-école, l'expertise de la direction d'école, l'expertise
du personnel de soutien et des professionnels qui sont là. C'est ça qui apporte
toute la richesse à l'école, c'est de pouvoir repérer ou parfois diagnostiquer,
ça dépend, puis, après ça, donner des services directs à l'élève sur du moyen
et du long terme. C'est ça, la complémentarité qu'on veut offrir, et c'est une
offre qui est différente.
Il y a d'autres services de qualité qui
s'offrent ailleurs dans le réseau du ministère de la Famille, des services de
garde éducatifs à l'enfance, mais ce n'est pas pareil <partout…
M. Roberge : …
puis,
après ça, donner des services directs à l'élève sur du moyen et du long terme.
C'est ça, la complémentarité qu'on veut offrir, et c'est une offre qui est
différente.
Il y a d'autres services de qualité qui
s'offrent ailleurs dans le réseau du ministère de la Famille, des services de
garde éducatifs à l'enfance, mais ce n'est pas pareil >partout. Les
réseaux n'offrent pas le même type de service. C'est un service qui est
différent. Puis, en toute cohérence, on va offrir aux parents un choix, et c'est
un choix qui, manifestement, plaît aux parents, puisqu'ils sont très nombreux à
vouloir des places pour leurs enfants.
Mes collègues disent : Oui, bon, ce
n'est peut-être pas autant que vous le souhaitez. Moi, je pense que plus on va
offrir de services, plus des parents vont y avoir goûté, plus ils vont en
parler positivement. Et la demande ira vraisemblablement en croissant. Mais toujours
est-il que, même avec des campagnes de peur qu'on a vécues depuis la dernière
année, ça n'a pas été du tout difficile à déployer, nos plus de 250 classes,
cette année. Les parents n'ont pas mordu à l'hameçon, n'ont pas été effrayés
par tout ce qu'on a lu et entendu de différents lobbys, et ils veulent ce
service pour les enfants. Ils ne sont pas du tout effrayés par un
pseudoproblème de ratios qu'on essaierait… ou qu'on aurait à régler ici, en commission.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'entends le ministre
puis j'ai l'impression qu'on ne sait pas vraiment qu'est-ce qu'elle pense, la population.
On n'a pas vraiment le pouls de la population, parce qu'on n'a pas un
déploiement universel. Ça a été dit à plusieurs reprises par plusieurs collègues
ici, autour de la table, on ne parle pas nécessairement d'aujourd'hui. Quand on
parle du projet de loi, l'adoption d'un projet de loi, nous, notre responsabilité,
ici, autour de la table, comme élus, c'est de planifier pour cinq ans, sept
ans, 10 ans plus tard. Alors, pour moi, c'est une question de bonifier le projet
de loi puis de viser le futur. On a une opportunité ici aujourd'hui de parler
de ratio, puis ratio qui n'aura pas rapport avec la convention collective.
J'entends bien le ministre quand il me dit que ses mains sont attachées puis
qu'il n'est pas en mesure de discuter de ceci.
Alors, on essaie de trouver autres mesures,
autres façons où on peut rajouter des ressources dans la classe pour la
réussite de nos enfants, parce qu'on est en train de parler d'un déploiement
universel dans cinq ans. Alors, dans cinq ans, pour ne pas être en mesure de
rouvrir le projet de loi, de déposer des amendements dans le futur, pourquoi ne
pas mettre ceci dans la loi aujourd'hui ou bien d'avoir un engagement du ministre
pour dire que, oui, on peut accorder du budget à l'intérieur du budget de
fonctionnement? Comme ça, au moins, on sait que les commissions scolaires vont
avoir la marge de manoeuvre d'engager du personnel à temps plein et non à temps
partiel.
C'est vraiment une question de flexibilité.
On ne peut pas prévoir qu'est-ce qui va arriver dans le futur, mais on peut
essayer de minimiser l'impact de nos actions ici, autour de la table. Puis ça,
c'est quelque chose qu'on peut bien faire pour aider nos enfants, on peut bien
faire pour aider le déploiement universel. On sait qu'on a déjà des balises en
place pour les milieux défavorisés, mais on ne sait pas qu'est-ce que ça va
avoir l'air dans tous les autres milieux, dans nos écoles partout au Québec.
Alors, j'ai de la misère à comprendre, Mme
la Présidente, quand on dit qu'on sait qu'est-ce qui va… Les parents n'ont pas
demandé ceci, mais, peut-être, les parents qui n'ont jamais vu de plan ne sont
pas au courant que, peut-être, ce serait une option d'avoir deux ressources
dans la classe aussi, à savoir, comme parent, que je peux envoyer mon enfant en
maternelle quatre ans, puis il y a deux personnels, il y a deux personnes de ressource.
J'ai un professeur et j'ai aussi une éducatrice, une technicienne en
comportement, spécialisée, dans la classe. Bien, c'est sûr, pour moi, ça me
rassure, puis je suis beaucoup plus contente, puis je me sens plus en sécurité
d'envoyer mon enfant, surtout qu'on parle des enfants qui sont peut-être en situation
de vulnérabilité qui existe à l'extérieur des milieux défavorisés. On parle des
enfants handicapés, ayant des besoins particuliers, et autres. Alors, pourquoi
ne pas mettre ça en place, mettre les mesures en place aujourd'hui, pour
favoriser leur inclusion dans le réseau scolaire?
La Présidente (Mme Thériault) :
Ça va? D'autres… Oui, Mme la députée de Sherbrooke, en vous précisant qu'il
vous reste un peu moins de quatre minutes à votre intervention.
Mme Labrie : Je trouve ça
assez dommage qu'on se fasse accuser de participer à une campagne de peur. Sincèrement,
moi, ce que j'ai l'impression de faire depuis un an par rapport à ce
dossier-là, c'est d'essayer de mieux informer les gens, de trouver des réponses
aux questions qui les préoccupent. Donc, c'est pour ça qu'on pose des questions
au gouvernement. S'il y a encore beaucoup de gens inquiets par rapport à ce
projet-là, c'est qu'on n'a pas réussi à leur ramener les réponses, puis honnêtement
je pense que ce n'est pas faute d'avoir essayé.
• (11 h 20) •
Je comprends que le ministre de
l'Éducation veut que les gens soient rassurés par rapport au projet de maternelle
quatre ans et je veux aussi que les gens soient rassurés. Je veux qu'ils
puissent avoir le choix. Je veux qu'ils puissent faire un choix en pleine
connaissance de cause. La réalité, c'est qu'en ce moment il n'y a aucun parent
qui sait quelles seront les conditions et modalités dans les classes de maternelle
quatre <ans…
Mme Labrie : …
ministre
de l'Éducation veut que les gens soient rassurés
par
rapport au projet de
maternelle quatre ans et je veux aussi que les gens
soient rassurés. Je veux qu'ils puissent avoir le choix. Je veux qu'ils
puissent faire un choix en pleine connaissance de cause. La réalité, c'est qu'
en
ce moment il n'y a aucun parent qui sait quelles seront les conditions et
modalités dans les classes de
maternelle quatre >ans pour la
prochaine rentrée scolaire. Il n'y a aucun parent au Québec qui sait ça. Nous,
on ne sait pas ça, le gouvernement refuse de nous le dire. Donc, à un moment
donné, s'il n'aime pas que les gens soient dans l'incertitude et développent
des inquiétudes, il faut leur fournir des réponses. Il faut leur fournir de la documentation
pour qu'ils puissent savoir ce qui s'en vient et, éventuellement, ne plus avoir
d'inquiétudes.
Quand je lis l'amendement sur lequel on
est en ce moment, là : «Le gouvernement détermine que la ressource
spécialisée dans le développement des enfants d'âge préscolaire doit être
présente à mi-temps dans la classe, ou à temps plein lorsque la classe compte
plus de 11 élèves inscrits, en appui au personnel enseignant», je ne vois
rien d'inquiétant là-dedans, là. Je vois quelque chose justement pour rassurer
les gens que, s'il y a plus d'élèves que 11, il y aura deux adultes à temps
plein dans la classe.
On n'est pas dans la campagne de peur ici,
là. On est justement en train d'essayer de trouver des accommodements
raisonnables pour que les gens sachent que leurs enfants sont dans des milieux
stimulants où ils vont être bien encadrés, où il va y avoir suffisamment de
ressources lorsque le nombre d'enfants le justifie. Donc, l'accusation de
campagne de peur, je la trouve vraiment regrettable, puis je pense que, si les
gens ont peur, c'est vraiment la responsabilité du gouvernement en ce moment.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : …apporter une
nuance. Je ne prétends pas que chacune des interventions… Si ça a été compris
comme ça, je vais faire attention. Je ne prétends pas que chacune des
interventions de chacune des personnes ici est mal intentionnée ou vise à mener
une campagne de peur. Parfois, il y a des questions d'éclaircissement. Parfois,
il y a des propositions pour améliorer le ratio. Je suis bien conscient de ça. Il
y en a eu cependant, des fois, des chiffres erronés, des informations non
validées qui ont été diffusées sur plusieurs tribunes. Mais je veux faire
attention de ne pas vous accuser, ma collègue de Sherbrooke ou d'autres
collègues ici, de dire qu'à chaque fois, là, c'est pour ameuter tout le monde,
juste pour être sûr de clarifier les choses.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, écoutez,
j'aimerais ça, là… On s'apprête à voter dans très peu de temps, vraisemblablement,
sur cet amendement-là. J'aimerais ça que tous les membres du gouvernement qui
sont assis devant nous en ce moment relisent l'amendement, qu'ils se demandent
au fond d'eux-mêmes : Est-ce que cet amendement-là améliore le projet de
loi qui est sur la table? Est-ce qu'il va permettre d'assurer une meilleure
qualité de service aux enfants? Est-ce que moi, comme parent, je pense que ça
va offrir un meilleur service aux enfants? Est-ce que ça correspond à ce qui
nous a été indiqué par les spécialistes qui sont venus ici, en commission? J'aimerais
ça que chacune des personnes qui est ici se pose ces questions-là au moment de
voter. Les commissions sont autonomes et elles peuvent prendre les décisions
qu'elles veulent. Puis c'est notre responsabilité à tous ici de voter sur
chaque amendement avec ce qu'on pense qui est le mieux. Donc, ce seraient mes
derniers mots là-dessus.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Donc, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Juste pour revenir sur qu'est-ce qu'ils veulent, les parents, encore
une fois… pas pour revenir sur le sondage qu'ils ont fait eux-mêmes auprès de
la population, des parents, de nos écoles, mais la Fédération des comités de
parents du Québec, quand ils sont venus présenter, en commission parlementaire…
ils ont dit aux membres de cette commission qu'ils veulent un ratio de un pour
10 en tout temps, en tout temps. Alors, on ne peut pas prêter des intentions de
nos parents quand on dit : Bien, ils ne savent pas, peut-être qu'ils n'ont
pas demandé pour ça. Ils ont demandé pour ça. Ça vient de la communauté, ça
vient des parents. C'est eux qui ont dit qu'ils veulent un ratio de un à 10.
On a trouvé une façon pour que le ministre
peut agir à répondre à ce besoin. Ça amène de la complémentarité avec le réseau
de services de garde parce que ça serait un service qui est plus équilibré avec
qu'est-ce qui est offert ailleurs, surtout que le ministre dit qu'il veut aller
chercher les enfants qui sont primordialement nulle part, qui ne sont pas en
réseau de services de garde. Ils ne sont pas en CPE, ils ne sont pas en maternelle
quatre ans, nulle part. Ils sont à la maison, pauvres parents… pauvres enfants
qui restent avec leurs parents. Il y en a là-dedans que, j'en suis certaine…
sont bien servis à rester à la maison avec leurs parents, mais peut-être des
enfants qui sont en situation de vulnérabilité. Mais c'est la population qui disent
qu'ils veulent ça.
J'ai vraiment de la misère à comprendre
pourquoi on continue un débat là-dessus, quand on a trouvé plusieurs solutions
qui ne sont pas en contradiction du tout avec les conventions collectives, qui
peuvent bonifier qu'est-ce qu'on offre déjà dans le réseau scolaire. Je l'ai
déjà mentionné, il n'y a personne qui vient me voir et qui demande une maternelle
quatre ans. Mais, quand j'aborde ce sujet avec du monde, que ce soit à Westmount—Saint-Louis
ou ailleurs, je leur dis : Je ne suis pas contre la vertu, c'est sûr, c'est
un projet de loi qui sera <adopté…
Mme Maccarone : … qui
peuvent bonifier qu'est-ce qu'on offre déjà dans le réseau scolaire. Je l'ai
déjà mentionné, il n'y a personne qui vient me voir et qui demande une
maternelle
quatre ans. Mais, quand j'aborde ce sujet avec du monde, que ce soit à
Westmount—Saint-Louis
ou ailleurs, je leur dis : Je ne suis pas contre la vertu, c'est sûr,
c'est un
projet de loi qui sera >adopté.
Alors, dès que j'ai de l'information à
partager avec la communauté, j'aimerais dire que, oui, le déploiement, ça va
être fait d'une façon équilibrée. On commence avec les milieux défavorisés. On
a mis en place… On a eu beaucoup de discussions ici et on a salué l'ouverture
du ministre pour rajouter des articles vis-à-vis les enfants handicapés, qui
est une très bonne chose. Alors, eux, ils se voient à l'intérieur de ce projet
de loi. On ne pourra pas avoir de la confusion entre qui est accepté, puis
temps plein, temps partiel. C'est une très bonne chose.
Mais je peux… J'ai de la misère que… Je ne
pourrai pas dire que le ratio va être diminué quand on avait eu la possibilité
de le faire. On a vraiment les mesures en place ici, devant nous. On pourra
agir ensemble. On pourra dire à la population, quand ça va être adopté comme projet
de loi, dans le futur… puis de dire : Oui, on a vraiment tout mis
ensemble, on a vraiment mis le paquet pour vous autres. Non, on n'était pas
pour la maternelle quatre ans. Je ne suis pas contre la vertu. On va vers
l'avant avec l'adoption de ce projet de loi. Et je suis contente de savoir
qu'au moins les enfants vont être dans un milieu scolaire où le ratio va être
favorable pour eux.
Je reviens… zéro impact sur la convention
collective, M. le ministre. C'est vraiment une question du budget de
fonctionnement. Vous avez la marge de manoeuvre d'agir. Vous avez la marge de
manoeuvre de déposer une directive pour changer ceci. Vous avez la marge de
manoeuvre d'envoyer un communiqué de presse qui indique : Bien, voilà, le ministre
de l'Éducation va injecter un 5 millions de dollars dans le réseau de
l'éducation pour les maternelles quatre ans pour s'assurer que le ratio va
rejoindre le un à 10, parce qu'il y aura toujours à temps plein deux
intervenants dans la classe, un professeur avec le majeur, ça fait que je vais
respecter les règles que j'ai en place avec tous les enseignants, avec toutes
les conventions collectives, et, en plus, je fais la création d'emplois, je
vais rentrer plusieurs… de nouvelles personnes dans la commission scolaire, j'ai
trouvé… j'offre toutes sortes de solutions pour que ces personnes-là puissent
aller vers l'avant à trouver… à avoir leur brevet, bien, ils ont neuf ans pour
le faire, mais, à l'intérieur de ceci, bien, ils peuvent fréquenter l'école,
ils peuvent être là à côté de nos tout-petits, parce que leur bien-être me
tient à coeur.
Vous avez toute la possibilité d'agir. C'est
vous qui a le budget pour agir. On a entendu dernièrement qu'il y a un surplus
de 800 millions de dollars. Alors, on a 800 millions de dollars dans
lesquels on peut jouer pour attribuer à nos tout-petits en maternelle quatre
ans… C'est vraiment une possibilité. Ça m'étonne qu'on ne dit pas oui, qu'on ne
dit pas qu'on va aller vers l'avant avec ce changement-là. Il y aura zéro
impact sur la loi. Il y aura zéro impact sur les conventions collectives. Il y
aura juste un impact majeur important pour les tout-petits, vraiment. Puis je
pense qu'on est tous ici pour ceci, Mme la Présidente, on est ici pour bonifier
le projet de loi. Ça a été très bien dit, adéquatement, par mes collègues
autour de la table, et j'ose croire que c'est aussi l'objectif du ministre. Mais
je sais que ce serait vraiment la meilleure façon…
Une des raisons qu'on est toujours en
négociation avec nos professeurs… convention collective, bien, c'est sûr, c'est
pour baisser les ratios. On peut continuer les négos. Ils vont aller vers
l'avant. Ils vont parler des ratios, c'est sûr et certain, avec la CSN, la FSE,
avec QPAT, etc. Il y aura cette discussion-là. Peut-être ça va même aider… Peut-être
ça va aider, avec les négociations, que ce serait écrit en noir et blanc, qu'il
y aura une ressource additionnelle dans la classe.
Il faut corriger vos cheveux, Mme la
députée de Saint-Laurent, c'est dérangeant, oui. Mais, pour retourner à notre point…
Une voix
: …
Mme Maccarone : Quand même…
Bien, Mme la Présidente, je vais passer la parole à un collègue. Je pense que
je vais réserver mes deux minutes pour la fin, à moins que le ministre veut
répondre à ceci qu'on vient de partager avec lui.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui
veut prendre la parole? Il reste encore un peu de temps, quelques interventions
avant de… Sinon, je vais le mettre aux voix. Il n'y a pas d'autre intervention?
Donc, est-ce qu'on met aux voix l'amendement de la députée de Sherbrooke?
Mme Rizqy : Nous allons
demander un vote par appel nominal, s'il vous plaît.
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. M. le secrétaire, vote par <appel…
>
11 h 30 (version révisée)
<1355
La
Présidente (Mme Thériault) : …je vais le
mettre aux voix.
Il n'y a pas d'autre intervention? Donc, est-ce qu'on met aux voix l'amendement
de la députée de Sherbrooke?
Mme Rizqy : …par appel
nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. M. le secrétaire, un vote par >appel nominal.
Le Secrétaire
: Oui.
Pour, contre ou abstention. Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Roberge (Chambly)?
M. Roberge : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
Mme IsaBelle : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Thériault
:
Abstention. Donc, l'amendement présenté par la députée de Sherbrooke, il est
rejeté. Donc, on continue maintenant sur l'article n° 5,
on reprend, et c'est Mme la députée de Saint-Laurent. Allez-y, Mme la députée
de Saint-Laurent, je vous écoute.
Mme Rizqy : Mme la
Présidente, nous sommes optimistes, alors nous allons déposer un autre
amendement. Nous allons demander de suspendre un court instant, le temps de
vous transmettre ledit amendement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Nous allons suspendre nos travaux quelques instants, le temps de
recevoir l'amendement de la députée de Saint-Laurent, d'en faire copie et de le
distribuer aux membres. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 32)
>
(Reprise à 11 h 37)
La Présidente (Mme Thériault) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons poursuivre nos travaux. Donc, au moment
de suspendre, Mme la députée Saint-Laurent déposait un amendement à l'article n° 5,
amendement qui a été distribué à tous les collègues. Donc, Mme la députée de
Saint-Laurent, je vous demanderais de lire votre amendement et de nous donner
une brève explication.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors l'article 5 est modifié ainsi : Modifier
l'article 5 du projet de loi par l'ajout de l'alinéa suivant :
L'article 447 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin de l'article, du paragraphe suivant :
«11° Le gouvernement doit, par
règlement déterminer la proportion entre le nombre d'enseignants et le nombre
d'enfants de 4 ans.»
Alors l'explication, Mme la Présidente.
Cet article est un peu à l'instar de celui qu'on peut retrouver dans la Loi sur
les services de garde éducatifs à l'enfance, l'article 106, où est-ce que
c'est clairement indiqué que le gouvernement peut, en matière de règlement,
déterminer le ratio intervenant et enfants de quatre ans. Ici, nous, on ajoute
le «doit, par règlement», donc on met un caractère obligatoire. Parce que vous
savez qu'il y a une distinction entre «peut» et «doit». Je ne la ferai pas
aujourd'hui ici, hein? Alors, là-dessus, on donne une certaine marge de
manoeuvre au ministre dans ses négociations syndicales auxquelles il fait
toujours référence.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci pour votre argument. Donc, ça va pour les collègues? Donc, je suis prête
à reconnaître un intervenant.
Mme Rizqy : …passer au
vote, mais non, hein?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Alors, ici,
Mme la Présidente… Ça fait quand même plusieurs fois qu'on tente d'expliquer,
en vain, au ministre de l'Éducation l'importance de la qualité et de la
sécurité dans le réseau éducatif. On parle des tout-petits, ils ont quatre ans.
Tous les experts sont venus nous parler des ratios. On ne peut pas feindre que,
lorsque nous avons reçu ici des gens qui ont cru bon de se déplacer, de
travailler fort sur des mémoires qui nous ont été soumis, que ces mémoires
faisaient toujours, constamment référence aux ratios.
• (11 h 40) •
C'est même, en fait, gênant que le projet
de loi ne parle pas de ratios d'emblée, alors que le premier ministre lui-même,
en février dernier, lorsqu'il a annoncé en grande pompe la création mur à mur
des maternelles quatre ans au Québec, il a parlé de qualité. Il était à la télévision,
puis moi, je me rappelle encore du geste qu'il a fait lorsqu'il comparait les
deux réseaux, il a dit : Lorsque les parents vont avoir le choix entre
maternelle quatre ans <ou…
Mme Rizqy : …
que le premier ministre lui-même, en février dernier, lorsqu'il a annoncé en
grande pompe la création mur à mur des maternelles quatre ans au Québec, il a
parlé de qualité. Il était à la télévision, puis moi, je me rappelle encore du
geste qu'il a fait lorsqu'il comparait les deux réseaux, il a dit :
Lorsque les parents vont avoir le choix entre maternelle quatre ans >ou
de CPE, bien, le choix va être évident. Clairement, le choix n'est pas si
évident que ça.
Et, si on veut déplacer des enfants, parce
qu'il faut aussi savoir, Mme la Présidente, que 70 % des enfants qui ont
été ajoutés cette année dans les maternelles quatre ans proviennent du réseau
des CPE, donc, si on déplace des enfants d'un service à l'autre, nous avons une
obligation de s'assurer de la qualité du service pour les enfants, mais, d'autre
part, j'ajoute : il faut aussi penser aux enseignants. Le ministre de
l'Éducation a promis un bouquet de mesures, mais, jusqu'à ce stade, là, à ce
stade-ci, Mme la Présidente, je n'ai entendu aucune mesure de ce bouquet de
mesures. Ça commence à être un bouquet pas mal fané, rendu ici.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. Questions, commentaires? M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Bien,
écoutez, rapidement, ma collègue nous ramène à la question du ratio, encore,
voulant, via le projet de loi qu'on étudie en ce moment, l'inclure par la suite
dans les ratios, sans préciser le ratio. Le ratio sera inféodé à ce qui se
passera, de toute manière, lors de la négociation des conventions collectives.
Si on avait, dans la loi actuellement, si on avait déjà ceci, bien, on ne
pourrait pas avoir un ratio plus élevé que ce qu'il y a dans la convention, on
ne pourrait pas dire qu'il y a plus qu'une moyenne de 14 enfants par
classe parce que la convention ne pourrait pas… ne le permettrait pas. Il ne
pourrait pas, de toute façon, y avoir plus de 17 enfants par classe. C'est
déjà dans la convention collective. On pourrait réduire, cependant. De toute
façon, on peut déjà le faire, dans «normes et modalités», donc je ne pense pas
que ça vient apporter quelque chose. C'est une autre façon de ramener le débat,
encore, sur le ratio, en appelant ça «proportion». Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Mme la
Présidente, je n'entends pas chez le ministre un souci de qualité. Je ne
l'entends pas, ce discours-là. J'entends par contre un entêtement à ne pas
vouloir discuter, oui, de ce qui est essentiel dans son projet de loi, la
qualité. Et, oui, les ratios, c'est des proportions.
Puis je ne peux pas concevoir que vous
nous parlez de moyenne puis vous revenez à environ un enseignant pour 11 élèves,
en moyenne — 11,3, mais 11,3, on va parler de 12 élèves, hein — alors
que vous réalisez qu'il y a des classes où est-ce qu'on va avoir des grandes
disparités. Certaines classes, oui, vont être en bas de 10, puis d'autres vont
être à 17.
Puis non, la ressource additionnelle est à
temps partiel, pas à temps complet. Et là maintenant nous, là… vous l'avez
admis, là, après avoir cherché le chiffre pendant quelque temps sur le temps
partiel, 644 classes à temps partiel, qui devient maintenant du temps
complet. Donc, oui, il y a des ajustements à faire. J'ai le bon chiffre? Je ne
veux pas induire la population en erreur. Donc, est-ce que j'ai le bon chiffre?
144? Parce qu'habituellement je note bien les chiffres que vous me donnez. Je
fais même des tableaux. Donc, si jamais il a changé, j'aimerais juste le
savoir.
M. Roberge : C'est
correct.
La Présidente (Mme Thériault) :
Le ministre confirme que c'est le bon chiffre.
M. Roberge : Continuez.
C'est correct, c'est correct. Je n'ai pas demandé la parole.
La Présidente (Mme Thériault) :
Allez, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : C'est qu'à
chaque fois qu'on parle de chiffre ça semble un peu laborieux ici. Alors, vous
comprendrez, il faut toujours vérifier les chiffres, hein, c'est important.
Puis ici, en matière de qualité de
service, lorsqu'on va faire basculer un service du temps partiel à temps
complet, bien, là-dedans, il y a des enseignantes, dans ces classes-là. Puis
les différents syndicats nous l'ont dit : Oui, il y a le salaire, mais
aussi nos conditions de travail. Puis il n'y a personne ici, du côté gouvernemental,
qui a pensé que peut-être que les enseignants apprécieraient qu'eux, là, leurs
conditions aussi soient regardées.
Puis il faut quand même savoir, hein, il y
en a quand même une bonne partie qui quitte après cinq ans. Oui, on essaie d'en
attirer. Encore faut-il retenir ceux qui sont présents. Et là on change de
façon importante leur charge de travail en imposant une nouvelle mesure,
maternelles quatre ans, mais ça nous prend des enseignantes dans ces classes.
Et l'argument de dire que ça va être dans
les modalités… Mme la Présidente, les modalités, là… Moi, je m'attends à
avoir un ministre de l'Éducation qui défend son réseau puis qui dit aux
Québécois : Oui, on vous a promis des maternelles quatre ans universelles.
On ne sera <pas…
Mme Rizqy : …
Et
l'argument de dire que ça va être dans les modalités… Mme la Présidente,
les modalités, là… Moi, je m'attends à avoir un ministre de l'Éducation qui
défend son réseau puis qui dit aux Québécois : Oui, on vous a promis des
maternelles quatre ans universelles. On ne sera >pas capables de livrer «universelles».
Puis je vais le dire bien franchement, Mme la Présidente, ça ne nous dérange
pas, parce qu'à ce rythme-là, aussi bien en faire moins mais en faire mieux ou,
pour reprendre l'expression, en prendre moins, en prendre soin. Ça, je pense
qu'ils connaissent assez bien ce slogan-là. Mais, d'autre part, faire plus,
faire mieux, ça devrait commencer, éventuellement. Puis faire plus, faire
mieux, bien, ça pourrait commencer dans ce projet de loi, dans le projet de loi
sur les maternelles quatre ans. Et nous, on aspire à avoir un ministre qui est
à l'écoute, on aspire à un ministre qui va nous dire franchement que oui, effectivement,
ce n'était pas juste un slogan, puis que finalement les maternelles quatre ans,
il va aller plus loin puis il va donner le minimum qui existe au sein du ministère
de la Famille.
Ça, ça existe, là, au ministère de la
Famille, puis ce n'est pas dans les conventions collectives, ce n'est pas dans
les modalités, ce n'est pas dans les directives budgétaires. Ça a été légiféré.
Et, au minimum, maintenant, ça vous appartient de vous inspirer du ministère de
la Famille puis de dire oui, vous croyez au réseau, puis vous croyez qu'à l'âge
de quatre ans la qualité doit être partout la même, au Québec, et qu'il ne peut
pas y avoir de disparité de traitement. Puis ça, ça vous appartient, M. le
ministre, de protéger votre réseau de l'éducation puis d'offrir les meilleurs
services en gardant l'objectif de vue. C'est quoi, déjà? Agir tôt? Et pour agir
tôt, bien, moins vous allez en avoir dans la classe, bien, plus vite vous êtes
capables, évidemment, d'agir tôt.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, c'est
là où on peut diverger d'opinion, ma collègue et moi. Elle veut que ça soit le
même partout au Québec, alors que nous, on veut offrir un choix qui est
différent. Alors, quand on choisit la différence entre deux choses identiques,
ce n'est pas un choix.
Déjà, il y a plusieurs options qui sont
offertes aux parents, pour les tout-petits, et notamment pour les quatre ans,
hein? Si vous avez un enfant qui a quatre ans, il y a le milieu familial, il y
en a qui sont non régis… Bon, disons que je leur recommanderais davantage
d'aller davantage vers du milieu familial régi. Mais il y a du non régi, il y a
du milieu familial régi, il y a le privé subventionné, il y a le privé non subventionné,
il y a les CPE. Donc, il y a déjà cinq options. Elles ne sont pas toutes
identiques, ce n'est pas toujours les mêmes normes à la grandeur, les mêmes
exigences, en termes de lieux physiques, c'est différent. Puis ça ne veut pas
dire que, parce que c'est différent, c'est mauvais.
Et là on y va avec la maternelle quatre
ans, quand même, qui a déjà été élaborée par deux autres partis. Nous, on
arrive avec ça, on le bonifie, on met de l'argent pour ajouter des places, pour
bonifier l'espace, pour s'assurer que, quand on aménage un local, justement,
que le local soit bien adapté aux petits. Mais ça ne sera pas pareil, ça ne
sera pas les mêmes dimensions. Le nombre, excusez-moi le terme, de pieds carrés
ou de mètres carrés n'est pas le même si on est en milieu familial, si on est
en CPE, si on est en maternelle quatre ans. Ce n'est pas la même chose. Et,
pour nous, c'est tout à fait correct que ce ne soit pas la même chose.
Il y a plusieurs critères qui peuvent
aider à définir la qualité. Ma collègue dit : Ah! ça ne m'intéresse pas tellement,
la qualité. Moi, je ne suis pas d'accord. On s'intéresse énormément à la
qualité du service, ici. Simplement, il y a plusieurs ingrédients :
l'espace physique, le temps passé à l'extérieur, le matériel didactique, la
formation de ceux qui s'occupent des jeunes, le ratio, ça en fait partie, le programme
éducatif, les modalités de communication avec les parents. Il y a beaucoup,
beaucoup de choses qui font partie, qui peuvent être des ingrédients d'un
service de qualité.
Puis nous, on fait confiance aux parents
pour, après ça, décider qu'est-ce qui, selon eux, est la meilleure chose pour
leurs enfants. On pense que la maternelle quatre ans va définitivement répondre
aux besoins de beaucoup, beaucoup d'enfants, de beaucoup, beaucoup de parents,
de beaucoup de familles. Mais pas toutes. On sait bien qu'il y en a qui vont
choisir de laisser leurs enfants dans d'autres services de garde éducatifs à
l'enfance, et, pour nous, ce n'est pas un problème parce qu'on n'oppose pas des
réseaux.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Saint-Laurent.
• (11 h 50) •
Mme Rizqy : Vous
n'opposez pas les deux réseaux, mais vous n'en faites pas autant pour les deux
réseaux. Alors, à quelque part, oui, vous les opposez. Parce que la véritable
capacité de choisir… encore faut-il avoir la capacité de choisir, c'est-à-dire
d'avoir deux offres. Et, oui, vous avez raison de dire qu'il y a plusieurs
éléments, mais, parmi les plus importants, c'est le ratio et, oui, le pied
carré.
Il faut remettre les affaires en
perspective. Un CPE, c'est maximum 80 enfants, c'est un petit milieu. La maternelle
quatre ans… Lorsqu'on vous en a parlé, des écoles, oui, il y a des écoles
primaires où est-ce qu'il y a presque 1 000 enfants. Ça, vous devez
le répertorier, puis ça, ça vous appartient, avec toute votre équipe, de
répertorier ces écoles-là. Ça vous appartient de travailler en complémentarité
avec le réseau pour dire : Peut-être qu'effectivement ce n'est pas une
bonne <idée…
Mme Rizqy : … des
écoles, oui, il y a des écoles primaires où est-ce qu'
il y a presque
1 000 enfants. Ça, vous devez le répertorier, puis ça, ça vous
appartient, avec toute votre équipe, de répertorier ces écoles-là. Ça vous
appartient de travailler en complémentarité avec le réseau pour dire :
Peut-être
qu'
effectivement ce n'est pas une bonne >idée d'ajouter plein de
classes de maternelle quatre ans dans une école avec déjà 1 000 enfants
parce que ça devient vraiment une grande école, entre guillemets, puis que,
non, à la place, ça nous prend plus de places en CPE parce que c'est là qu'il y
a une véritable demande.
D'autre part, quand vous nous parlez des
classes vides, bien, vous ne nous dites jamais où est-ce qu'elles sont, ces
classes vides, mais, clairement, elles ne sont pas où est-ce qu'il y a vraiment
une densité importante de la population avec des besoins. Elles doivent être quelque
part où est-ce qu'il n'y en pas, d'enfant. Puis, d'autre part, parler de classes,
c'est une chose, mais, rappelez-vous, on parle d'enfants de quatre ans. Est-ce
que la classe va être au deuxième étage, au troisième étage, au quatrième
étage, puis qu'ils vont devoir les monter, toutes ces marches, alors qu'on a
entendu des experts qui nous ont dit : Le milieu de vie, à cet âge-là, est
excessivement important? Donc, oui, l'aménagement de la classe dans l'école est
important, ainsi que la cour de récréation. Puis rappelez-vous aussi une chose,
les cours de récréation diminuent, là. Il y a tout ça. Alors, pour la véritable
capacité de choisir, c'est à vous de l'offrir.
Mais une autre affaire qui est importante,
en matière de sécurité, c'est les ratios. Puis ça, c'est parmi, là, les choses
primordiales, pour vous, de régler aujourd'hui, puis ça, ça dépend de votre
bonne foi à vous.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Après ça, j'irai à Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Maccarone : Juste
pour clarifier, le ministre a mentionné tous les niveaux de réseau de services
de garde, que ce soit non régi, régi, privé, privé subventionné ou CPE, parce
qu'il dit qu'il veut offrir quand même du choix, puis ce n'est pas du choix si
c'est toute la même affaire. Puis chacun, entre eux, ils offrent quelque chose
qui est différent, puis, voilà, dans beaucoup de temps, le choix parental. Mais
il y a une chose qu'ils ont en commun, Mme la Présidente, puis ça, c'est la
proportion d'enfants avec leur éducatrice. Puis avec les quatre ans partout,
partout, ça ne dépasse pas 1 à 10 pour le ratio. Alors, ils ont quand même
quelque chose en commun, mais ils sont tous un peu différents, ce n'est pas
tout identique. La maternelle quatre ans, c'est sûr que ce ne serait pas
identique à qu'est-ce qui est offert dans le réseau de services de garde, mais
il y a une chose qui devient liée, comme eux, ils ont fait dans chacun de leur
réseau, c'est le ratio, c'est la proportion.
Alors, c'est quelque chose qu'on peut
s'inspirer de ceci, je pense que ce serait l'idée de la stabilité pour ces
enfants-là, si c'est bon pour ce réseau en entier, peu importe c'est quoi, le
réseau, peu importe, régie privée, CPE, ils ont tous quelque chose en commun,
c'est le ratio. Alors, pourquoi ne pas amener ceci à notre projet de loi, en
directive dans le budget? Je ne sais pas combien de façons qu'on a essayé de
proposer de changer le ratio. Ça offre un choix qui peut être beaucoup plus
réfléchi pour les enfants, vraiment. Ça fait que, tu sais, on ne peut pas dire
que ce n'est pas un choix. C'est totalement différent, c'est à l'extérieur des
réseaux des services de garde, mais on peut avoir quelque chose en commun. Au
moins, on va savoir que nos enfants vont avoir le mieux de tout.
Si c'est déjà légiféré pour le réseau de
services de garde, c'est parce que c'était réfléchi, c'est parce qu'il y a eu
d'autres élus avant nous ici, autour de la table, qui ont eu ces discussions
puis qui ont dit que, pour le bien-être de nos enfants… On a des chercheurs qui
nous le disent, on a le réseau de parents qui nous le dit, on a des
spécialistes qui nous le disent, on a des médecins, on a des psychiatres, on a
des psychologues, tout le monde nous dit que le ratio, il est bon. Entre
autres, on sait tellement que c'est bon, on sait que la proportion est
tellement importante, on le met dans la loi, on le met dans les directives qui
sont déjà en place actuellement. On a le pouvoir de faire ce changement ici.
J'ose croire que ce ne serait pas
nécessaire de déposer des amendements par-dessus des amendements. Sauf que, si
c'est nécessaire, parce que c'est tellement un point important, Mme la
Présidente… Si on va passer une semaine là-dessus, c'est parce que c'est
important, le ratio. Puis c'est déjà écrit noir et blanc dans les lois
existantes qui ont été passées par des gouvernements anciens, bonifiées par les
oppositions. On a une opportunité d'agir puis on peut vraiment avoir un sens de
complémentarité avec les réseaux de services de garde, en gardant quelque
chose, un lien avec eux, puis ce lien-là, c'est avec le ratio. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Le
principal avantage de cet amendement-là, moi, que je vois, là, sa principale
qualité, c'est qu'il vient redonner le contrôle, au gouvernement, du ratio.
Moi, je ne trouve pas ça normal qu'en ce moment l'État n'ait pas le contrôle
sur le ratio dans les classes. Ici, moi, ça, à mes yeux, c'est un défaut de
l'amendement, mais c'est clairement une qualité, du point de vue du ministre,
là, donc peut-être que ça pourrait l'inciter à avoir de l'intérêt pour
l'amendement, là. Il n'est pas question de ratio en particulier <ici…
Mme Labrie :
Moi,
je ne trouve pas ça normal qu'en ce moment l'État n'ait pas le contrôle sur le
ratio dans les classes. Ici, moi, ça, à mes yeux, c'est un défaut de
l'amendement, mais c'est clairement une qualité, du point de vue du ministre,
là, donc peut-être que ça pourrait l'inciter à avoir de l'intérêt pour
l'amendement, là. Il n'est pas question de ratio en particulier >ici.
Évidemment, vous connaissez notre position sur quel devrait être le ratio, on
l'a dit souvent. Mais, dans cet amendement-là, on ne propose aucun ratio, on
propose seulement de reprendre le contrôle sur qui détermine les ratios. Mais
ça, c'est très, très important.
On ne doit pas laisser à aucun groupe
d'intérêt, aussi bien intentionné soit-il, décider quel sera le ratio. Je pense
que ça doit être des spécialistes qui le déterminent, qui recommandent au
gouvernement un ratio à adopter et que ce soit le gouvernement lui-même qui
édicte quel sera le ratio. Je trouve ça fondamental. C'est la décision qui a
été prise pour les autres types de services de garde éducatifs. C'était une
bonne décision. On doit… Comme parents, là, on veut le même niveau de qualité
pour chaque réseau. Ça a été mentionné tout à l'heure, là, effectivement, ces
réseaux-là sont différents sur certains points, mais ce qui les rassemble,
c'est qu'ils ont un même ratio. Ce ratio-là, il ne sort pas de nulle part. Il a
été établi par des spécialistes et, ensuite, par le gouvernement sur la
recommandation des spécialistes. Je m'attends à la même chose dans le réseau de
l'éducation, et je trouve que cette reprise de contrôle là, de la part de
l'État, sur quel sera le ratio élèves-enseignant dans les classes, c'est une
excellente nouvelle pour les enfants. Et c'est pour eux qu'on doit travailler
en ce moment.
Donc, j'ai personnellement beaucoup
d'intérêt pour cet amendement-là, même s'il a le défaut de ne pas… Ce n'est pas
exactement une garantie de qualité parce que, bon, ça ne dit pas quel sera le
ratio. C'est déjà une reprise de contrôle pour pouvoir la définir, cette
qualité-là, et je pense que c'est une première étape qui est nécessaire.
Ensuite, on pourra faire le suivi sur le règlement puis notre niveau de
satisfaction par rapport à cet éventuel règlement là. Mais déjà, la reprise du
contrôle par l'État de quel sera le ratio, c'est essentiel.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. D'autres interventions sur l'amendement de la députée de Saint-Laurent?
Mme
Hivon
:
Peut-être rapidement…
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Oui. Je pense aussi que ce serait une avancée significative qui donne une marge
de manoeuvre au ministre. Le ministre nous a entendus lui dire qu'on était
prêts à trouver le meilleur endroit où on pourrait inscrire la question du
ratio ou des proportions, que ce soit dans un règlement, que ce soit dans la
loi, que ce soit dans un autre régime, une règle, mais quelque chose qui soit
clairement inscrit et dont on pourrait voir, là, les tenants et aboutissants
ici. Donc, je pense que, là, le ministre doit voir que ma collègue de
Saint-Laurent fait des nouvelles propositions pour essayer de trouver un
terrain d'entente. Je pense qu'on y est arrivés dans le passé, on y est arrivés
pour la question des milieux défavorisés, puis je suis certaine qu'on peut
trouver un terrain d'entente pour se rencontrer sur la question des ratios, des
proportions.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée de Joliette. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Écoutez,
c'est sûr que nous, on aurait de loin préféré inscrire, noir sur blanc, dans la
loi, le ratio enseignant avec un maximum de 10 élèves. Ici, là, c'est
vraiment un amendement, là, de compromis pour répondre un peu aux
préoccupations du ministre par des négociations, des conventions collectives.
Et, Mme la Présidente, là, je ne peux pas concevoir que le ministre ne réalise
pas la main tendue que nous lui offrons, là, avec cet amendement. C'est un
immense compromis de notre part.
Alors, s'il ne voit pas qu'ici on lui
laisse de la marge de manoeuvre… Il peut le déterminer par règlement. Parce
que, nous, on l'incite fortement à suivre les recommandations des experts que
nous avons reconnus ici, qui se sont déplacés. C'est aussi un manque de
respect, hein? Faire déplacer autant de monde qui prennent le temps d'écrire
des mémoires pour, après ça, faire fi de leurs mémoires, de leurs
recommandations, moi, je pense que ça manque d'un peu de rigueur intellectuelle
ici. Puis, sincèrement, là, si cet amendement-là, il ne l'aime pas, bien, qu'il
nous en propose un, parce qu'on est dans une impasse.
La Présidente (Mme Thériault) :
Et sur vos paroles, Mme la députée de Saint-Laurent, compte tenu de l'heure, je
vais suspendre les travaux, et nous reprendrons cet après-midi, après la
période de questions et les affaires courantes. Merci. Bon <appétit!
(Suspension de la séance à 12 heures)
12 h (version révisée)
<1355
La
Présidente (Mme Thériault) : ...affaires courantes. Merci. Bon >appétit!
(Suspension de la séance à 12 h)
15 h 30 (version révisée)
(Reprise à 15 h 38)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de la culture et de l'éducation
reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 5, Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique et d'autres
dispositions à l'égard des services de l'éducation préscolaire destinés aux
élèves âgés de 4 ans.
Lors
de la suspension de nos travaux cet avant-midi, nous étions à l'étude d'un amendement
proposé par Mme la députée de Saint-Laurent à l'article 5 du projet de
loi. Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Bonjour, Mme la Présidente. Tantôt, au salon bleu, lors de la période des
questions, le ministre de l'Éducation nous a sorti un nouveau chiffre, une
moyenne de 13 quelque chose. Est-ce qu'il peut juste nous expliquer ce
nouveau chiffre aujourd'hui ou est-ce qu'il s'est juste trompé?
La
Présidente (Mme Guillemette) : M. le
ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, je fais amende honorable. Je me suis tout simplement trompé.
J'avais la feuille devant moi, j'ai voulu dire 11,3, j'ai dit 13. Donc, c'est
mon erreur. Je m'en excuse.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Mme la
députée de Saint-Laurent, ça vous va?
Mme Rizqy :
C'est clair. Merci.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
D'autres interventions sur l'amendement? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Moi, j'aimerais ça que le ministre puisse nous dire, sur le principe qui est
derrière cet amendement-là, de se réapproprier, en tant qu'État, le droit et le
devoir de déterminer quels seront les ratios dans les classes, est-ce que le
ministre a quelque chose contre ce principe-là, que ce soit un pouvoir qui
émane du ministère de déterminer les ratios.
La
Présidente (Mme Guillemette) : M. le
ministre, vous pouvez y aller.
• (15
h 40) •
M. Roberge :
Mme la Présidente, juste une petite précision. J'ai entendu à quelques
reprises, des fois, des interventions disant : Ce n'est pas nécessairement
à la partie syndicale à décider quel serait le <maximum…
Mme Labrie : …du
ministère
de déterminer les ratios?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre, vous pouvez y aller.
M. Roberge :
Mme la Présidente, juste une petite précision. J'ai entendu à
quelques reprises, des fois, des interventions disant : Ce n'est pas
nécessairement à la partie syndicale à décider quel serait le >maximum, etc. Quand on dit que c'est dans la convention
collective, ça veut dire que ça va faire l'objet de négociations, là,
incessamment. Ça veut dire qu'à la fin le gouvernement signe cette entente-là.
Là, je ne suis pas en train de parler de loi spéciale, puis du tout, là, je ne
parle pas de ça, mais ça veut dire que ça fait l'affaire, à la fin, des deux,
et donc que le gouvernement est d'accord.
Donc, moi, je ne trouve pas que c'est une
mauvaise chose quand le gouvernement et les représentants syndicaux s'entendent,
mais, juste clarifier, ce n'est pas parce que c'est dans la convention
collective que c'est un décret d'une des deux parties. Ça veut dire qu'il y a
entente. Évidemment, si le gouvernement pensait que ça n'a pas de sens d'aller
dans cette direction-là, bien, le gouvernement proposerait autre chose,
évidemment. Donc, c'est ça, je ne pense pas qu'il y ait lieu de se réapproprier
cette décision comme si le gouvernement actuel ou les deux précédents
gouvernements, du Parti québécois et du Parti libéral, avaient abdiqué de ça en
choisissant d'avoir des ratios dans la convention collective… juste clarifier
ça.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée de Sherbrooke, vous pouvez y aller.
Mme Labrie : Oui, je sais.
Effectivement, j'ai appris, dans la dernière année, que c'était comme ça de
longue date, que c'était déterminé dans les conventions collectives. Je ne vous
cacherai pas que j'ai été très, très surprise, là, quand j'ai pris connaissance
de ça. Ça m'a… En fait, je ne pensais pas que c'était quelque chose qui était
décidé dans les conventions collectives. J'en suis encore surprise quand j'y
pense, là. Donc, ce que j'entends de la réponse du ministre, c'est que, lui, ça
ne le dérange pas. Il trouve ça tout à fait normal que le ratio soit l'objet de
négociations avec un paquet d'autres éléments des conditions de travail des
enseignants. Pour lui, ce n'est pas tellement important que ça soit quelque
chose qui puisse être négocié comme ça et non déterminé sur la base de ce que
les experts considèrent qui est un bon ratio.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je pense, c'est
évident que… En tout cas, je ne parlerai pas pour la partie syndicale. Je ne
veux pas lui prêter aucune intention. Ils font valoir leur… Ils font entendre
leur voix de bien belle façon. Mais, du côté patronal, du côté du gouvernement,
c'est bien sûr qu'on va tenir compte des effets sur la qualité du service et de
ce que disent tous ceux qu'on a consultés. Ce n'est pas parce qu'à la fin c'est
dans le contrat de travail que ça exclut de tenir compte des services aux
élèves, que ça exclut de tenir compte de ce que les experts en ont dit. Le
gouvernement tient compte de tout ça. Quand, ensuite, il décide d'apposer ou
pas sa signature pour les ratios, il tient compte de tout ce contexte.
Mme Labrie : Ça reste que
c'est quand même vulnérable au contexte dans lequel se déroulent les
négociations de conventions collectives. On le sait, qu'il y a des contextes où
les syndicats ont des leviers de négociation plus importants, des contextes où
ce sont plutôt les gouvernements ou les employeurs qui ont des leviers plus
importants. Moi personnellement, j'ai un problème avec le fait que ça dépende
de ça pour déterminer quelque chose qui a un impact aussi majeur sur la qualité,
mais j'entends que le ministre, lui, bien, ça ne le dérange pas.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre, avez-vous… Ça va? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Mme la
Présidente, moi… Sincèrement, c'est qu'on essaie vraiment de trouver une voie
de passage dans ce projet de loi. Les ratios, c'est, de toute évidence, crucial
pour nous tous. Le ministre de l'Éducation dit qu'on ne peut pas vraiment le mettre
dans la loi parce que ce n'est pas son intention. Mais, quand on arrive ici, en
commission, puis, après ça, on fait l'étude détaillée, après avoir entendu
différents groupes, bien, habituellement, on s'ajuste.
Et là je ne vois pas comment le ministre de
l'Éducation démontre une quelconque écoute soit aux partis d'opposition, soit
par rapport aux experts, les différents groupes d'experts que nous avons
entendus ici, dans le projet de loi des maternelles quatre ans ou même de ses
propres collègues. Il y a quand même deux collègues qui siègent avec lui, la
députée de Montarville, qui est aussi ministre, le député de Chauveau, qui ont
vraiment plaidé haut et fort la cause pour des ratios plus petits, un
enseignant pour 10 élèves maximum.
Alors, je vous pose la question :
Est-ce que vous avez rencontré les centrales syndicales au mois de septembre?
Est-ce que le ministre de l'Éducation a rencontré la FAE, par exemple, au mois
de septembre? Parce que ce n'est pas marqué dans votre agenda, mais il
semblerait que oui.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre, voulez-vous répondre?
M. Roberge : Bien,
écoutez, Mme la Présidente, on les rencontre fréquemment. Je n'ai pas le
calendrier des <rencontres…
Mme Rizqy : …
est-ce
que
le ministre de l'Éducation a rencontré la FAE, par exemple, au mois
de septembre? Parce que ce n'est pas marqué dans votre agenda, mais il
semblerait que oui.
La Présidente
(Mme Guillemette) :
M. le ministre,
voulez-vous
répondre?
M. Roberge : Bien, é
coutez,
Mme la Présidente, on les rencontre
fréquemment. Je n'ai pas le
calendrier
des >rencontres précisément. Moi, je les rencontre. Parfois, c'est
directement avec le cabinet. Mais là je ne vois pas le lien avec l'amendement
qui dit que «le gouvernement doit, par règlement, déterminer la proportion
entre le nombre d'enseignants et le nombre d'enfants de quatre ans». À savoir
si je les ai rencontrés le 28 août, ou le 5 septembre, ou le
22 septembre, je ne vois pas le lien.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Le lien est
le suivant, c'est que rappelez-vous que la FAE est quand même venue dire, au
printemps dernier, qu'il était important de retirer le projet de loi sur les
maternelles quatre ans, de prendre une pause puis de faire les choses
correctement. Vous avez eu des rencontres avec la FAE puis… des rencontres. Et
le lien, c'est le suivant : vous nous parlez des futures négociations; comment
se fait-il que, lors de ces rencontres-là, vous n'avez pas posé aucune question
sur les maternelles quatre ans avec l'un de vos principaux partenaires, la FAE,
alors qu'ils sont avec vous dans le réseau? C'est eux qui représentent les
enseignants. Vous avez aussi la Fédération des syndicats de l'enseignement.
Vous avez aussi Mme Scalabrini.
Alors, je me demande, sincèrement,
aujourd'hui, est-ce que vous êtes en train de me dire que dans aucune
discussion il n'a été question des maternelles quatre ans, que jamais vous ne
vous êtes dit : Il faudrait que je parle avec ceux qui sont là à
représenter les enseignants, pour savoir est-ce qu'eux souhaitent réduire les
ratios pour mieux implanter le programme Agir tôt. Vous ne leur avez
jamais posé la question à eux autres, alors que ce sont les principaux
intéressés aussi?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, il y a des représentations qui se font en commission, puis il y a
un paquet de rencontres, de discussions qui se font soit avec le ministre soit
avec le cabinet, mais là je ne me mettrai pas à faire l'ordre du jour et les
procès-verbaux des rencontres que j'ai avec chacun des partenaires parce que ça
prendrait des heures, et des heures, et des heures.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée.
Mme Rizqy :
Inquiétez-vous pas, Mme la Présidente, moi, je ne demande pas un procès-verbal.
Pour une question aussi cruciale que les ratios, je suis fort étonnée que vous
n'avez pas jugé bon d'en discuter avec les enseignants et qu'aujourd'hui vous
nous invoquez des futures négociations de conventions collectives. Alors, vous
savez aussi bien que moi que c'est probablement quelque chose qu'il est fort à
parier se retrouvera en négociation prochainement. Est-ce que je me trompe?
M. Roberge : Est-ce que
vous vous trompez à l'égard de…
Mme Rizqy : Est-ce que,
oui ou non, les ratios, là, dans le cadre des négociations des conventions
collectives, est-ce que c'est quelque chose, habituellement, qui est discuté
dans les conventions collectives lorsqu'on fait des négociations?
M. Roberge : Je pense que
vous savez bien que oui. Mme la Présidente, je pense que ma collègue sait bien
que oui.
Mme Rizqy : Donc,
maintenant qu'on change de façon importante la Loi sur l'instruction publique,
vous n'avez pas cru bon de demander à la FAE, lors de certaines rencontres, si,
oui ou non, les enseignants puis enseignantes apprécieraient réduire le ratio
dans le cadre de l'implantation des maternelles quatre ans afin de, justement,
être en mesure d'agir tôt et d'agir correctement?
M. Roberge : Écoutez, Mme
la Présidente, cette tangente de ma collègue, là, de présumer de ce que j'ai
dit, de ce que je n'ai pas dit, de dire : Pourquoi n'avez-vous pas dit ça…
Je n'ai pas envie d'embarquer dans ce jeu-là, de refaire ici des rencontres ou
des états des rencontres de ce qui a été dit au moment de discussions avec des
partenaires. Alors, bien sûr, elle a bien le droit de prendre le temps de
parole, mais je veux juste dire que je ne commenterai pas puis je ne répondrai
pas à toutes les questions pour savoir ce que j'ai dit et ce que je n'ai pas
dit lors de ces rencontres avec les partenaires. Donc, je vais m'abstenir d'y
aller, dans cette direction-là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Ce n'est pas
une tangente, Mme la Présidente, puis je ne fais que poser des questions. Et
moi, je suis fort étonnée d'avoir un ministre de l'Éducation qui sait
pertinemment à quel point les ratios sont importants, mais qui ne veut pas nous
répondre à savoir si, oui ou non, il y a eu des discussions sur les ratios.
Puis je crois que, s'il y en avait eu, bien, il ne serait pas gêné de nous en
parler aujourd'hui. Au contraire, il pourrait nous informer c'est quoi, l'état
de la situation présentement, parce qu'habituellement, quand il y a des appuis
forts, il ne se gêne jamais pour nous dire : Oui, j'ai un appui très, très
fort, oui, les centrales syndicales sont avec nous, oui, on a le poids de la
population derrière nous.
• (15 h 50) •
Aujourd'hui, là, la vérité, c'est la chose
suivante : les Québécois ne supportent pas le projet de loi des
maternelles quatre ans, puis il n'y a pas d'adhésion sociale, puis, d'autre
part, les centrales syndicales qui représentent les enseignants non plus, puis
ça, vous le savez. Puis une des affaires que vous pouvez changer, ce sont les
ratios. Pensez-vous sincèrement… Est-ce que le ministre de l'Éducation croit
sincèrement que de <donner…
Mme Rizqy : …il n'y a
pas d'adhésion sociale, puis, d'autre part, les centrales syndicales qui
représentent les enseignants non plus, puis ça, vous le savez. Puis une des
affaires que vous pouvez changer, ce sont les ratios. Pensez-vous sincèrement…
Est-ce que le ministre de l'Éducation croit sincèrement que de >donner
dans la loi un ratio plus bas que celui actuel, il va y avoir une levée de
boucliers des centrales syndicales ou, au contraire, il risque de se faire
applaudir?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je ne cours
ni après les applaudissements ni les levées de boucliers. On prend ce qu'on
pense être les meilleures décisions après avoir consulté un ensemble d'experts.
Mme Rizqy : Quels experts
avez-vous consultés qui vous ont dit que, du un pour 17, c'était correct? Quels
experts vous avez consultés qui vous ont dit que, du un pour 14, c'était
correct? Quels experts avez-vous consultés qui vous ont dit : Un
enseignant pour 11,3, c'est correct? Quels experts, exactement, avez-vous
consultés?
M. Roberge : Bien, disons
qu'on a regardé ce que les derniers ministres de l'Éducation du Parti libéral
du Québec ont fait. On trouvait que c'était correct. Alors, si elle veut
entamer des discussions avec les précédents ministres de sa formation politique,
puis critiquer leurs gestes, puis dire qu'ils n'auraient pas dû signer avec ces
ratios-là, bien, je les invite à faire des discussions à l'interne.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Vous pouvez y aller, Mme la députée.
Mme Rizqy : Aucun ministre
qui était là avant vous, d'aucun gouvernement, n'a ajouté les maternelles
quatre ans mur à mur au Québec. C'est la première fois que ça se passe. Ça,
c'est votre projet de loi. Ce n'est pas le projet de loi des anciens ministres
de l'Éducation. À un moment donné, il y a quelque chose qu'on appelle ici, au Québec,
là, l'imputabilité. Vous êtes ministre. Donc, à titre de ministre, il lui
appartient de nous arriver avec un projet de loi ficelé.
Et là je lui pose la question des experts.
Je ne lui demande pas quel ministre il a consulté, parce que, visiblement, il
n'a même pas consulté sa collègue la députée de Montarville, qui, elle, parlait
de un ratio de un pour 10. Visiblement, il n'a pas consulté le député de Chauveau,
qui, lui aussi, parlait d'un ratio de un pour 10. Ça, ce sont toutes… C'est des
caquistes ensemble. Ils sont dans le même caucus. Moi, je lui pose la question…
Quand il dit, là, ici, à micro ouvert :
On a consulté des experts pour établir des ratios, bien, qu'il nous dise c'est
qui, que ces soi-disant experts, parce que nous, là, on a dressé la liste
complète de ceux qui sont venus ici, incluant les experts, entre guillemets, de
New York, puis, eux autres aussi, leur ratio est de un pour 10. Alors, moi, par
souci de transparence, lorsque le ministre de l'Éducation invoque des experts,
qu'il nous dise clairement c'est qui, ces experts, parce que même M. Égide
Royer croit à un ratio de un pour 10.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, vous avez une intervention?
La parole est à vous.
Mme Maccarone : Oui, merci, Mme
la Présidente. Bien, entre autres, c'est plus une question pour le ministre. Quand
on parle d'un ratio, puis le moyen, le maximum dans chaque classe, quand on
parle des enfants handicapés, je sais que ça varie tout dépendamment le type de
handicap que les enfants vont avoir potentiellement, que ça soit déficience
motrice légère, déficience intellectuelle, autisme, etc. Est-ce que c'était déjà
planifié pour le ratio dans la maternelle quatre ans quand on dit qu'on a un
maximum de 14? Parce qu'on sait que, déjà, quand ces enfants, ils rentrent dans
le milieu scolaire, ils ne sont pas codés, puis on n'a pas toujours identifié
les difficultés qu'ils vont avoir. Mais, si c'est le cas, on aura un tout-petit…
Jonathan, il rentre, puis on sait que lui, il a déjà une déficience moteur,
intellectuelle, etc., il y aura un intervenant qui ira dans la classe avec lui.
Souvent, c'est, mettons, un 20 heures par semaine, etc. Est-ce que ça, ça
va compter dans le ratio? Je veux juste m'assurer que ça ne va pas faire partie
du ratio de… le demi-temps pour l'éducatrice ou l'accompagnateur ainsi que
l'enseignant.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, M. le ministre, vous pouvez y aller.
M. Roberge : Je veux bien
comprendre. Vous me demandez : Si un enfant a des besoins particuliers,
puis, dans son plan d'intervention, il a une ressource particulière, est-ce que
ça tiendra en compte la ressource qui est à demi-temps, de facto?
Mme Maccarone : Oui, je m'explique,
parce que, souvent, on sait qu'à cause de pénuries de main-d'oeuvre, etc.,
souvent, ces ressources-là sont partagées dans la classe. Alors, on a souvent
des élèves qui sont codés 99. Ça veut dire qu'on sait qu'ils ont des
difficultés, mais on ne sait pas exactement c'est quoi. Alors, souvent, on va
envoyer une ressource pour un élève qui est déjà identifié, codé, et on va
partager la ressource dans la classe. C'est une façon de gérer notre parcours
scolaire. C'est une façon de gérer les groupes. C'est une saine gestion. On est
une grande famille dans le milieu de l'éducation. Souvent, c'est partagé. Mais
je veux juste <m'assurer…
Mme Maccarone : … pour un
élève qui est
déjà identifié, codé, et on va partager la ressource dans
la classe. C'est une façon de gérer notre parcours scolaire. C'est une façon de
gérer les groupes. C'est une saine gestion. On est une grande famille dans le
milieu de l'éducation. Souvent, c'est partagé. Mais je veux juste >m'assurer,
exemple, si on envoie une intervenante, quelqu'un qui va venir pour accompagner
cet élève qui a des difficultés, que ça ne compterait pas vis-à-vis le ratio.
M. Roberge : Je pense que pour
un enfant qui… C'est plutôt rare qu'ils sont dépistés et diagnostiqués, cotés,
comme vous le dites, à quatre ans, mais ça peut arriver, un enfant qui aurait
un handicap plus lourd ou, en tout cas, qui aurait reçu précédemment ça. Bien
là, ça va dépendre de son plan d'intervention. On ne peut pas faire du mur-à-mur.
Il est possible que ce jeune-là ait accès à une ressource supplémentaire
au-delà de l'enseignante à temps plein puis de la ressource à demi-temps, une
ressource supplémentaire dédiée, là, un pour un, pendant cinq heures, pendant
10 heures, pendant 20 heures semaine, mais c'est au-delà, à ce
moment-là, parce que c'est suite au plan d'intervention, de l'enseignante et de
la ressource à demi-temps. Est-ce que c'est bien de ça que vous parlez?
Mme Maccarone : Oui et non. Je
ne parle pas nécessairement… Je ne milite pas pour du un pour un. Je parle plus
de la planification des ressources quand on parle du ratio puis on a une
enseignante qui sera dans la classe à temps plein, on aura une technicienne, on
aura une accompagnatrice, on aura… que ce soit… l'école va déterminer à demi-temps.
Puis ça se peut que c'est une élève qui va rentrer à temps partiel. Ça se peut
que c'est une élève qui va venir juste des demi-journées ou lundi, mercredi,
vendredi, puis cette élève-là aura besoin d'une ressource. Mais, quand cette
ressource vient pour accompagner cette élève-là, est-ce que ça veut dire que
l'intervenante ou l'autre accompagnatrice va quitter la classe? Alors, on aura
d'autres élèves qui vont être en déficit, qui auront quand même un besoin. Je
comprends qu'on partage nos ressources, mais il faut protéger ceux qui sont en
situation de vulnérabilité puis ne pas mettre les autres élèves en déficit non
plus, parce qu'on parle des jeunes enfants de quatre ans.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Oui, Mme la
Présidente, je pense que j'ai bien compris. Donc, non, l'enseignante reste là.
Évidemment, la ressource à demi-temps reste là. Si un enfant a des besoins
particuliers, diagnostic, repérage, peu importe, puis, avec son plan d'intervention,
on donne une ressource, bien, ça s'additionne. On ne peut pas sortir la
ressource à demi-temps, ne peut pas remplacer la ressource à demi-temps si cet
enfant-là a un besoin particulier, mais on ajoute des services, tout simplement.
Mme Maccarone : O.K., merci,
c'est clair.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. D'autres interventions? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui. J'aimerais
rectifier ce que j'ai dit. J'ai dit que même Égide Royer avait dit un ratio de un
pour 10 lorsqu'il est venu en commission. Non, désolée, ce n'était pas Égide
Royer dans mon… mais bien M. André Lebon. Alors, tout simplement pour rectifier.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Autres interventions sur l'amendement? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien, c'est
sûr, je pourrais parler des heures puis des heures, Mme la Présidente, par
rapport aux ratios. Dans ce cas-ci, on parle de proportion parce qu'on… S'il
faut militer pour quelque chose, je pense qu'il faut militer pour une baisse de
ratios dans la classe, encore une fois. Puis je sais que je me répète, mais on
a déjà mis, tous les groupes de l'opposition, des suggestions ici, à la table,
pour discuter qui n'ont pas rapport avec la convention collective. On a déjà
parlé des règles budgétaires, le fonctionnement pour les commissions scolaires,
l'argent qui est alloué.
On sait qu'on a les balises puis on a la
marge de manoeuvre. On est en mesure de rajouter des ressources dans la classe
pour s'assurer que nos tout-petits qui vont rentrer pour la première fois en
maternelle quatre ans vont être bien accompagnés. Puis on a parlé aussi d'avoir
de la complémentarité avec le réseau de services de garde pour offrir un
service qui est semblable, différent mais semblable, dans le sens que, si c'est
bon pour minou, ça devrait être bon pour pitou.
Alors, je pense qu'on a assez discuté de
ceci. J'aimerais savoir s'il y a quelque chose d'autre qu'on pourrait demander
auprès de notre ministre, qui pourrait dire que, oui, je serais ouvert de
parler de proportion d'élèves et enseignants, d'élèves et adultes dans la
classe pour faciliter la tâche d'aller vers l'avant quand on parle du ratio.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
• (16 heures) •
M. Roberge : Mme la
Présidente, le débat a été fait et refait. Je pense qu'on a tous exprimé, à
plus d'une reprise, l'importance du ratio et de d'autres éléments qui amènent
un service de qualité pour nos jeunes, et il n'y a pas seulement le ratio. Maintenant,
clairement, on n'a pas <l'intention…
>
16 h (version révisée)
<15361
M.
Roberge : …a été fait et refait. Je pense qu'on a tous exprimé, à plus
d'une reprise, l'importance du ratio et de d'autres éléments qui amènent un
service de qualité pour nos jeunes, et il n'y a pas seulement le ratio.
Maintenant, clairement, on n'a pas
>l'intention de l'inscrire
ici. On a expliqué pourquoi. Ça ne veut pas dire que leurs doléances n'ont pas
été entendues, ça ne veut pas dire qu'on ne tiendra pas compte des avis des
experts, au moment de la négociation de la prochaine convention collective,
pour établir des ratios. Mais je pense que le débat a été fait là-dessus et
qu'il n'y aura pas de modification législative sur le ratio.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée de Saint-Laurent, avec
2 min 55 s.
Mme Rizqy : Est-ce que le ministre
peut nous expliquer pourquoi que, la qualité des services, il s'en remet à des négociations
collectives?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bon, Mme la
Présidente, j'ai répondu à cette question-là à plusieurs reprises.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Bien, merci. Autre intervention?
Mme Rizqy : …à l'Association
d'éducation préscolaire du Québec qui, eux autres aussi, représentent quand
même beaucoup d'enseignants qui sont en maternelle cinq ans, maternelle quatre
ans, réclament des ratios beaucoup plus bas? Ils parlent d'un pour 10, maximum 12.
Qu'est-ce que vous avez à répondre à eux?
M. Roberge : Bien, Mme la
Présidente, ils étaient en commission, je leur ai déjà répondu de vive voix,
alors on n'a pas… Je leur ai déjà parlé. Ils étaient là, je les ai entendus,
ils m'ont entendu. Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci.
Mme Rizqy : …change,
pouvez-vous, s'il vous plaît, nous dire, à titre de ministre de l'Éducation,
pourquoi que vous ne vous sentez pas à l'aise d'occuper pleinement votre rôle
de ministre puis de venir indiquer dans la loi, à l'instar de votre… du
ministère de la Famille, qui eux ont légiféré pour la qualité des ratios? C'est
fait dans le ministère de la Famille. Comment ça se fait que le ministère de
l'Éducation, qui est le deuxième plus gros poste de budget au Québec, on n'est
pas capable de faire ça? Est-ce que tout à coup vous manquez d'argent ou vous
manquez d'ambition?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Une autre intervention? Oui, Mme la députée Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est une
autre question, Mme la Présidente. Si je regarde la convention collective de
Quebec Provincial Association of Teachers, QPAT — désolée, je ne sais
pas comment dire ça en français — je vois, si je regarde la section…
c'est page 129, pour ceux qui en ont une copie, la section 8-4.02. On
parle des ratios, on parle des ratios pour toutes les classes, puis on dit :
Au préscolaire, le maximum et la moyenne d'élèves par groupe sont… Et on
commence avec… on dit que c'est vraiment… c'est 15. Et on fait référence à
l'annexe, le 22, on fait référence à l'annexe 22, puis là on parle aussi
en décroissance de nombre d'élèves, le ratio dans la classe, quand on parle des
élèves handicapés. Quand on va à l'annexe, là, les ratios, ils changent
beaucoup.
Puis, juste pour être claire… Parce que,
ce que je ne comprends pas, c'est que je vois qu'on parle pour les groupes
destinés aux élèves des classes du préscolaire quatre ans, ici, les groupes
ordinaires. Préscolaire quatre ans, c'est marqué 15, mais, quand on va à
l'annexe, c'est marqué 14. Quel chiffre est le bon quand on parle des ratios?
Parce que, là, on dit que le maximum, ce serait 14. Alors, on se loge où
là-dessus? Parce qu'il y a une différence, c'est sûr. Surtout, si on rajoute
des enfants avec des difficultés dans la classe, la différence entre 14 puis
15, ça peut être énorme pour l'enseignante. Alors, on se fie sur quel chiffre?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Oui, Mme la
Présidente. Alors, au départ, ça avait été négocié pour une entente avec un
maximum de 18 et un maximum moyen de 15. Il y a eu par la suite une entente
pour réduire ça avec un maximum de 17 puis un maximum moyen de 14.
Mme Maccarone : …le résultat
avec l'annexe, c'est ça? Les annexes, c'est le résultat des renégociations?
M. Roberge : Oui.
Mme Maccarone : Merci.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. D'autres interventions? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce que le
ministre peut nous dire, nous rappeler, depuis le début du déploiement des
maternelles quatre ans en milieu défavorisé, les ressources additionnelles,
est-ce qu'elles étaient à temps plein ou à temps partiel?
M. Roberge : Juste pour être
sûr de vous donner la bonne réponse… Je suis sûr à 99 %, mais je veux être
sûr…
(Consultation)
M. Roberge : Je voulais être certain,
certain. Mais non, la ressource a toujours été à temps partiel. La seule
différence, c'est qu'avant le maximum était de 18 avec un <maximum…
M. Roberge :
Juste
pour être sûr de vous donner la bonne réponse… Je suis sûr à 99 %, mais je
veux être sûr.
(Consultation)
M. Roberge : Je voulais
être certain, certain. Mais non, la ressource a toujours été à temps partiel.
La seule différence, c'est qu'avant le maximum était de 18 avec un >maximum
moyen de 15, puis il y avait la ressource à temps partiel. Maintenant, le
maximum est de 17, maximum moyen de 14, et la ressource est toujours à temps
partiel.
Mais je trouve ça intéressant, ce qu'a dit
la collègue de Westmount—Saint-Louis. Ceci ne tient compte que de l'enseignante
à temps plein et de la ressource qui est là à temps partiel tout le temps. Ça
ne tient pas compte du fait qu'il peut y avoir d'autres sources
professionnelles qui sont là en soutien, en dépistage, en repérage, en
intervention et d'autres qui peuvent même être là, des fois, trois, quatre,
cinq, 10 heures par semaine, mais pour des plans, pas pour intervenir avec
tout le monde, spécifiquement — bien sûr, ils peuvent intervenir avec
d'autres — mais plus pour des plans d'intervention adaptés pour des
jeunes qui ont des défis particuliers.
Mme Labrie : Non, mais
ça, évidemment, c'est sûr qu'il ne faut pas que ça, ça soit pris en compte dans
le calcul, là. Même à l'école Saint-Zotique, dans le projet pilote, la
ressource additionnelle non enseignante était à temps partiel.
M. Roberge : 2013. Ce dont
je vous… Ce dont je parlais, Mme la Présidente, à ma collègue, c'était depuis
le projet de loi, en 2013, qui avait été adopté à l'unanimité, au départ, là,
mais sous le gouvernement du Parti québécois. Là, je pense que vous nous parlez
d'un projet pilote, au départ, je pense, qui précédait le projet de loi. Et là
je pourrais vous trouver une réponse, mais peut-être que vous l'avez déjà. Je
ne peux pas vous dire, sincèrement, pour l'école Saint-Zotique, de manière
antérieure à 2013. On va vérifier, je ne sais pas la réponse à ce moment-ci.
Mme Labrie : Je sais que
la réponse existe, là. Je n'ai pas le mémoire sous la main en ce moment, là. On
pourrait la retrouver, mais, de mémoire, je ne m'en souviens plus. Je crois me
rappeler que cette ressource était à temps plein, à l'école Saint-Zotique,
pendant le projet pilote, mais j'aimerais qu'on nous le confirme, parce que
beaucoup d'études qui ont été… En fait, ce qu'on a comme information sur
l'impact de la maternelle quatre ans vient principalement de ce projet pilote
là. Donc, je pense que ça serait quand même assez important de considérer
l'impact de réduction de vulnérabilité sur les enfants en fonction du modèle
qui était mis en place pendant le projet pilote. Donc, c'est pour ça que j'aimerais
qu'on retrouve ces chiffres-là. Je constate que la recherche est en cours, là.
Parce que moi, je n'ai pas l'impression qu'on
est en train de mettre en place les conditions de qualité, en ce moment, là. Je
suis un petit peu découragée, en fait, par l'état de nos travaux, en ce moment,
là. Moi, je vais qualifier ça d'acharnement, là, pour ma part, là, ce qu'on
fait depuis le début, là, pour essayer d'inclure des modalités pour la qualité
ici. Ça ne donne pas tellement de résultats par rapport aux ratios. Ça en a
donné sur d'autres sujets, mais, par rapport aux ratios, on n'est même pas
proches du début d'une petite confirmation qu'il va y avoir quelque garantie
que ce soit, là, que ce soit ailleurs que dans la loi ou où que ce soit. Je
trouve ça tellement dommage.
L'objectif, c'était de réduire la
vulnérabilité des enfants. C'était ça, là. On est tous d'accord là-dessus. On
le sait, ce qu'il faut faire pour réduire la vulnérabilité des enfants, il faut
assurer le meilleur ratio possible. Le meilleur ratio possible, il a été
documenté, il y a des experts qui sont venus nous le dire, ici, c'était quoi,
ce meilleur ratio possible là.
On n'a quasiment pas le choix de
comprendre que c'est une question financière, tu sais, la raison pour laquelle
le gouvernement ne veut pas s'engager à respecter cette recommandation-là. J'ai
de la misère à me l'expliquer autrement. Il n'y a comme pas… il n'y a pas d'autre
argument qui serait rationnel, là, tu sais? Puis je trouve ça dommage, si c'est
ça, le seul argument pour dire : Non, non, on s'en remet aux ratios
existants, même si ça ne va pas dans le sens des recommandations des experts.
On avait un premier ministre qui avait dit :
On va mettre de l'argent, on va le mettre, l'argent, puis ce n'est pas grave,
si ça coûte cher, il faut le faire pour nos enfants. Puis je suis d'accord avec
ça, qu'il faut mettre les ressources nécessaires pour réduire les
vulnérabilités des enfants. Mais là j'ai l'impression que c'est ça, la limite
en ce moment. Puis il n'y a tellement pas de signes d'ouverture.
Tu sais, à la limite, je ne suis pas
d'accord, mais je pourrais comprendre qu'il y ait une objection vraiment, là,
inébranlable à l'inscrire dans la loi. Ça se peut. Mais c'est qu'on ne sent
même pas d'ouverture à le réduire ailleurs, à utiliser un autre chemin que la
loi. Donc, moi, j'ai de la misère, vraiment, à me l'expliquer autrement que par
un argument carrément financier. C'est une question qui a été posée par ma
collègue plus tôt aujourd'hui : Est-ce que c'est juste une question d'argent?
C'est vraiment, moi, ce qu'il me reste, là, quand j'analyse le combat qu'on
fait depuis des heures pour essayer d'aller chercher cet accommodement-là. J'en
viens toujours à cette conclusion-là, peu importe comment je retourne la
situation : Il n'y a pas d'ouverture. Est-ce que c'est une question
d'argent?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. M. le ministre.
• (16 h 10) •
M. Roberge : Mme la
Présidente, une fois qu'on a postulé qu'on pense que ça va se faire via les
conventions collectives, vous <comprenez…
Mme Labrie : …
J'en
viens toujours à cette conclusion-là, peu importe comment je retourne la
situation : Il n'y a pas d'ouverture. Est-ce que c'est une question
d'argent?
La Présidente
(Mme Guillemette) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, une fois qu'on a postulé qu'on pense que ça va se faire via les
conventions collectives, vous >comprenez qu'on ne fera pas la négociation
avant de faire la négociation. Oui, mettre plus de ressources, ça peut coûter
plus d'argent. Je ne peux pas m'engager à ce que le ratio va changer, je ne
peux pas m'engager à changer le ratio ici, maintenant, ce ne serait pas la
bonne chose.
Maintenant, de dire, bon : Tous les
experts… Il faut faire attention, quand on dit : Tous les experts. D'habitude,
on cite, puis il y a des experts, là, de plusieurs côtés. Il y a des experts
qui disaient : La maternelle quatre ans, c'est juste en milieu défavorisé.
Il y a des experts qui disaient : Non, il faudrait l'envoyer partout.
Puis, bon, on a tendance à être d'accord avec les experts qui vont dans notre
direction puis à citer ceux-ci. Puis ça, c'est vrai dans tous les partis, puis
c'est normal, parce que je pense qu'il n'y a pas personne, là, qui est tout
seul dans son coin avec aucun expert qui ne l'appuie.
Mais, ceci dit, quand on répète puis qu'on
dit que le ratio de un pour 10, pour plusieurs personnes puis pour mes collègues,
est un ratio cible, il faut bien se rendre compte que… Je sais que la ressource
à demi-temps est là à demi-temps, je suis bien conscient, mais qu'on n'en est vraiment
pas loin en ce moment. La moyenne de 11,3 enfants, avec un ratio moyen
d'adulte-enfants de 7,5 par adulte, en tenant compte que la ressource, des
fois, elle est là, des fois, elle n'est pas là… Mais vous devriez être d'accord
avec moi qu'il y a moyen de moduler…
La Présidente (Mme Guillemette) :
Je m'excuse, on doit suspendre…
M. Roberge : Oui, il faut
aller voter? Ah!
La Présidente (Mme Guillemette) :
…parce qu'on doit aller voter.
M. Roberge : Ah! désolé.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Il y a un problème avec les cloches, mais on doit aller voter.
(Suspension de la séance à 16 h 12)
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 31)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, à l'ordre, tout le monde! Donc, nous reprenons nos travaux sur l'amendement
à l'article 5 de la députée de Saint-Laurent. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur cet amendement? Oui, Mme la députée, avec
1 min 47 s.
Mme Rizqy : Oui, merci. Est-ce
que le ministre a été en mesure de trouver avec son équipe le ratio qui
existait lors du projet pilote pour l'école Saint-Zotique?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, allez-y.
M. Roberge : Oui, Mme la
Présidente. Et je pense que ma collègue de Sherbrooke va être bien contente
d'entendre ça, parce qu'elle a dit qu'il fallait s'appuyer sur cette première
classe qui avait été faite, pour ce qu'il y avait eu à l'école Saint-Zotique.
Et la ressource était là à demi-temps. Donc, il y avait l'enseignante et la ressource
à demi-temps.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, on va continuer avec Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Juste pour que
ce soit clair, il y avait une ressource à demi-temps. Et quel était le ratio
pendant ce projet pilote?
M. Roberge : Ça, par
contre, je suis en train de re-revalider. Vraisemblablement…
Une voix
: …
M. Roberge : Oui, ça
change, effectivement. Vraisemblablement, mais je vous le dis sous toute
réserve, c'était le ratio préscolaire qui s'appliquait. Donc, probablement maximum
18, mais je veux faire attention, parce qu'il est possible qu'il y avait moins
d'élèves que 18 dans la classe. Donc, on a obtenu un élément de réponse. Le
second, on validera pour être sûr.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Donc, pour faire suite avec Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Avec consentement,
là, j'aurais peut-être dépassé de quelques secondes, mais je pense c'est
pertinent. C'est parce que l'école Saint-Zotique avait aussi déposé un mémoire
en 2013. Et il était question de l'école Saint-Zotique. Et c'était clair, c'était
marqué, le rapport adulte-enfant soit de 18 élèves pour deux adultes. Puis
il y avait aussi une observatrice, une troisième personne adulte, mais qui
était là juste à titre… pour faire de la recherche. Mais c'était quand même un
ratio… Il y avait 18 élèves et quand même… Quand même là, ils
l'écrivaient, là, en caractère gras dans un encadré, l'importance de quand même
réduire le ratio. J'attire ça à votre attention.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Oui, Mme la députée de… excusez, Sherbrooke.
Mme Labrie : Donc, pour
continuer là-dessus, sur ce que ma collègue vient de nous préciser émanant du rapport…
du mémoire déposé par l'école Saint-Zotique, moi, ça me semble très clair que,
quand on fait un projet pilote puis, ensuite, les responsables de ce projet
pilote là viennent jusqu'à déposer un mémoire en commission parlementaire pour
dire : Voici, c'était notre projet pilote qui était la première classe de maternelle
quatre ans au Québec, voici comment on pense que ça devrait se dérouler pour la
suite, moi, ça m'apparaît clair qu'on devrait accorder une très grande
importance à cette recommandation-là. Là, on entend qu'il y avait deux adultes,
ici, pour 18 enfants. Donc, je veux juste le réitérer.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée de Joliette, la parole est à vous.
Mme
Hivon
:
Depuis un petit moment, on entend le ministre, quand on parle de la question
des ratios, ramener le fait qu'en ce moment il y a 11,3 enfants en moyenne
par classe. Donc, je veux juste comprendre pourquoi il nous ramène ce
chiffre-là. Parce que, ça, c'est la situation actuelle avec les
250 nouvelles classes qui ont été créées à l'automne. Et puis on peut
regarder le verre à moitié vide, à moitié plein, selon notre perspective.
Certains diront, comme le ministre, qu'il y a beaucoup de demandes. D'autres
diront qu'on est loin du ratio maximum. Donc, peut-être que la demande ou
l'engouement n'est pas tant au rendez-vous, mais le fait est que le ministre
nous répète qu'il est à 11 en moyenne. Et moi, je veux savoir : Quand il
nous dit ça, est-ce parce qu'il nous dit que 11, c'est le bon chiffre, qu'il
est fier de ça, que c'est un bon ratio, qu'il veut revoir les ratios puis <que…
Mme
Hivon
: au
rendez-vous, mais le fait est que le
ministre nous répète qu'il
est à 11 en moyenne. Et moi, je veux savoir, quand il nous dit ça,
est-ce
parce qu'il nous dit que 11, c'est le bon chiffre, qu'il est fier de ça, que c'est
un bon ratio, qu'il veut revoir les ratios puis >que, donc, c'est 11 qui
devrait être le chiffre qui nous guiderait? Parce que, si c'est ça, ça va
éviter beaucoup de…
Je l'ai dit la semaine dernière, mais je
le redis parce que le ministre, il nous ramène ça comme argument, s'il veut
nous dire : Moi, je vais déployer des centaines de nouvelles classes, mais
ce que je vise, c'est 11 par classe, bien, déjà, ça va rassurer beaucoup, mes
collègues y compris. Moi, je veux juste comprendre pourquoi le ministre nous
ramène le 11. Si c'est parce que c'est son intention définitive de garder ça
comme moyenne, de ne pas aller au-dessus de ça, bien, c'est intéressant de le
savoir, mais, en même temps, ce n'est pas ça qu'il nous disait la semaine
dernière. Donc, je veux juste comprendre pourquoi on nous ramène 11. Sinon, si
ce n'est pas ça son intention, c'est sympathique de nous ramener ça, mais ça ne
veut rien dire pour l'avenir, puis là on légifère pour l'avenir.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Mme la
Présidente, je n'ai pas pris un engagement de réduire le ratio, qui était de…
le maximum, qui est 17, pour le ratio moyen… maximum moyen, qui est à 14. Je
n'ai pas pris l'engagement de le ramener à 11. C'est simplement que, ces
dernières années, autant sous le gouvernement libéral que ce qu'on a cette
année, le ratio moyen est autour de 11, la moyenne est autour de 11. Donc, c'est
juste un fait en ce moment pour dire que, malgré le fait qu'il n'y a pas un
ratio, comme mes collègues souhaiteraient le voir inclus dans la loi ou dans le
règlement, c'est faux de dire que : Mais là, presque toutes les classes
sont à 14 ou alors à 17. C'est juste ça que je ramène. Mais je ne suis pas en
train de dire, là… je n'ai pas pris un engagement formel de dire, bien, voici,
dorénavant, ce sera 11.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Bien, c'est ça. Je comprends que le ministre ne prend pas l'engagement formel,
mais c'est quand même… quand il nous amène ce chiffre-là, je ne suis pas dans
son esprit, mais j'imagine que c'est pour nous rassurer. C'est pour dire :
Vous voyez, même si le maximum est de 17, la moyenne acceptée va être de 14. On
est à 11, aujourd'hui. Et pour que ça, ça ait une valeur comme argument, il
faudrait que le ministre nous dise : Puis c'est ça notre intention pour la
suite ou, inquiétez-vous pas, on va s'assurer que ça demeure 11, c'est ça qui
était récemment, c'est ça qui est maintenant. Mais le fait est que, sinon, je
comprends, je le redis, c'est sympathique de savoir que c'est 11. Moins il y a
d'enfants par classe, mieux c'est. C'est clair. Donc, il n'y a personne qui va
inventer d'autre chose. Mais s'il nous dit ça, mais que ça ne change rien pour
l'avenir, c'est sûr que ça ne nous rassure pas, puis ça ne met pas fin au
débat. Donc, c'est juste ça que je veux illustrer ici parce que, oui, le ministre
pourrait dire : C'est notre intention, puis on va essayer de garder ça
autour de 11. Mais ce n'est pas ça qu'il nous dit. Puis, en plus, la grosse
différence avec les années passées, c'est que, là, il veut ouvrir dans tous les
milieux, y compris les milieux favorisés, puis on l'a vu, du démarchage pour
amener des enfants, y compris des enfants qui sont en service de garde éducatif
dans les maternelles quatre ans. Donc, on ne le sait pas, ça va être quoi le
chiffre. Nous, ce qu'on a, c'est le maximum puis la moyenne acceptée.
Donc, moi, j'invite juste le ministre,
s'il veut revoir ça, bien, de nous le dire. Puis ça, ça serait un élément de
déblocage. Sinon, l'argument du 11, à l'heure actuelle, ce n'est pas ça qui
peut nous faire avancer dans le débat parce qu'on ne légifère pas juste pour
cette année, on légifère pour l'avenir.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. Donc, Mme la députée de Sherbrooke, vous aviez une
intervention.
• (16 h 40) •
Mme Labrie : Bien, effectivement,
notre rôle ici, puis on l'a déjà dit, c'est de planifier à long terme. Puis
moi, je trouve effectivement ça rassurant quand le ministre nous dit qu'en ce
moment, c'est rassurant pour les enfants qui sont dans les classes aujourd'hui,
puis ça, c'est sûr. Mais ça ne me rassure pas du tout à long terme. Puis, vous
savez…
Je vais faire une comparaison. En ce moment,
là, les municipalités, quand ils font des travaux d'aqueduc, là, ils mettent
des canalisations plus larges parce qu'ils savent qu'avec les changements
climatiques, bien, les types de précipitations vont changer, il va y avoir des
volumes, des débits plus importants. Donc, ils prévoient déjà en conséquence,
puis ils se disent : On met des canalisations qui vont au-delà des normes
actuelles, puis qui vont répondre à ce qu'on anticipe comme précipitations dans
les 50 prochaines années. C'est ça, leur rôle, là, de bien planifier, puis
donc, ils font les travaux en conséquence. Nous, c'est un petit ça qu'on
demande aussi au gouvernement par rapport au ratio de maternelle quatre ans. C'est
bien beau qu'en ce moment ça soit 11, mais il faut planifier que, si la demande
augmente puis qu'il y a plus d'inscriptions, que le niveau de qualité reste le
même et qu'il ne diminue pas pour les enfants qui sont dans ces classes-là. C'est
très important. Les parents, <là…
Mme Labrie :
gouvernement
par rapport au ratio de
maternelle quatre ans. C'est bien beau qu'en ce
moment ça soit 11, mais il faut planifier que, si la demande augmente puis
qu'il y a plus d'inscriptions, que le niveau de qualité reste le même et qu'il
ne diminue pas pour les enfants qui sont dans ces classes-là. C'est très
important. Les parents, >là, qui vivent une expérience positive en ce
moment dans une classe où il y a 11 enfants, là, ils font du
bouche-à-oreille puis ils disent aux gens : Oui, c'est bien, la maternelle
quatre ans. Puis, après ça, les gens inscrivent leurs enfants, puis finalement
c'est 17. Bien, ce ne sera pas le même niveau de qualité. Ils ne pourront pas
s'attendre au même niveau de qualité, puis ça, c'est quelque chose que les
parents ne peuvent pas anticiper eux-mêmes parce qu'ils ne savent pas combien
il va y avoir d'inscriptions quand ils inscrivent leurs enfants.
C'est pour ça qu'on demande au
gouvernement d'anticiper que ça pourrait changer. On ne peut pas juste se baser
sur la moyenne actuelle pour prévoir que cette moyenne-là va rester. À la
limite, il faudrait dire que le maximum moyen sera 11 pour respecter l'état des
lieux actuel en termes de qualité. Ce serait déjà ça. Mais, sinon, ce qu'on
peut anticiper clairement, là, c'est que, s'il y a une hausse des demandes,
bien, la qualité va se dégrader par rapport à ce qu'on connaît en ce moment,
parce qu'on sait qu'en ce moment c'est un pour 11. Donc, si ça devient un pour
14 de manière généralisée, la qualité, elle va être inférieure à ce qu'on connaît
en ce moment. Ça, c'est quelque chose qu'on peut très clairement anticiper.
Notre rôle, ici, c'est d'empêcher ça, une dégradation du service.
La Présidente (Mme Guillemette) :
D'autres interventions? Oui, M. le ministre, avez-vous une réponse?
M. Roberge : Oui, un petit
quelque chose, je comprends que, bon, ce serait, pour vous… Au départ, vous
aviez dit souvent : Un pour 10, un pour 10. En même temps, on sait que c'est
un et demi pour 10, là. La ressource à demi-temps, pour moi, elle compte
énormément. Là, vous dites : 11, bien, si au moins on avait une garantie
pour 11, mais la moyenne, le maximum moyen, en ce moment, c'est 14, on est en
dessous de ça. Mais, moi, je répète, parce que je sais qu'on aime les
comparaisons… Puis c'est toujours boiteux parce qu'on compare un ratio qui est
différent, une éducatrice qui, deux fois sur trois, a sa formation collégiale,
avec un ratio un pour 10, versus une enseignante qui a son baccalauréat avec un
ratio qui peut aller jusqu'à 17, avec une éducatrice à demi-temps. Donc, déjà,
c'est dur, là, ce n'est pas la même chose. Il y a une ressource à demi-temps,
il y a des formations différentes. Après ça, l'environnement physique est
différent, il y en a qui peuvent dire, ne serait-ce que pour l'environnement
physique : Bien, c'est une école, c'est là que je vais envoyer mon enfant
ou visiter un CPE, dire : C'est là que je veux envoyer mon enfant. Des
fois, c'est même le quartier autour. Il y a vraiment un paquet de choses qui
font la qualité.
Puis je comprends que, quand on traite
avec des petits enfants, évidemment qu'un déterminant, c'est le facteur humain,
évidemment, un facteur très, très important. Mais ce n'est pas le seul, ce
n'est pas le seul. Pour avoir, entre guillemets, magasiné des garderies ou,
bref, des garderies éducatives à l'enfance pour mes filles, il n'y avait pas
que ça. Il n'y avait vraiment pas que le ratio, il y avait un ensemble de
facteurs. Puis je comprends que c'est un élément important, mais il ne faut pas
ramener tout à ça.
D'abord, moi, je trouve qu'il est très
correct, en ce moment. On peut toujours faire mieux. En cinquième année aussi,
en sixième année aussi, en secondaire aussi, on peut faire mieux, là, c'est sûr
qu'on peut faire mieux. Mais, pour moi, ce n'est pas un problème à régler, en
ce moment, le ratio, même de un pour 17. Certains vont dire : On pourrait
avoir bien mieux que ça. D'accord. On pourrait avoir bien mieux que ça, mais,
pour moi, ce n'est pas dans le top des priorités de dire : Mon Dieu! Là,
il faut faire quelque chose, il y a quelque chose qui ne marche pas.
Donc, je veux juste relativiser l'enjeu
dont on discute depuis un certain temps. Il peut y avoir des gens qui demandent
autre chose, mais ce n'est pas, en ce moment, un enjeu criant pour dire : Le
ratio maximum de 1-17 en maternelle quatre ans, avec la ressource à demi-temps,
avec les professionnels, ça ne répond pas au besoin, puis c'est un problème à
régler. Je ne le vois pas comme ça.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, je… Ça se
peut que le ministre ait été distrait pendant mon intervention, mais, en fait,
c'est précisément ce que je disais, que ce n'est pas en fonction de ce qui se
passe en ce moment qu'on doit évaluer si c'est une bonne idée de changer le
ratio, c'est pour planifier à long terme. Donc, c'est fort probable que, si
dans la vaste majorité des classes, en ce moment, il y a 11 élèves ou
autour de ça, que les situations où il y a 17 élèves par classe sont très
rares et qu'on peut les compter sur les doigts d'une main, bien, ça se peut que
personne ou presque ne dénonce que un pour 17 c'est trop. S'il y a seulement
une poignée d'enseignantes qui ont la responsabilité d'une classe avec 17 enfants,
c'est clair que ce n'est pas une voix qui se fait entendre autant que si
c'était la situation de la majorité des classes.
Précisément, ce que je suis en train de
dire, en ce moment, ce n'est pas : En ce moment, c'est dramatique, c'est :
Il faut anticiper que, lorsqu'il y aura de la demande pour la maternelle quatre
ans et qu'il y aura plus d'inscriptions dans chaque classe, que ce ratio-là,
là, de 14, moyen, et 17, maximum, si on se rend à ces chiffres-là dans la
réalité, ça ne sera pas un bon niveau de qualité pour nos enfants. Là, en ce <moment…
Mme Labrie :
Il faut
anticiper que, lorsqu'il y aura de la demande pour la maternelle quatre ans et
qu'il y aura plus d'inscriptions dans chaque classe, que ce ratio-là, là, de 14, moyen,
et 17, maximum, si on se rend à ces chiffres-là dans la réalité, ça ne sera pas
un bon niveau de qualité pour nos enfants. Là, en ce >moment, on est
dans un contexte où je comprends, de ce que nous dit le ministre, que c'est
exceptionnel qu'on l'atteint, ce maximum-là. Bien, tant mieux que ce soit
exceptionnel, mais ça pourrait devenir la norme s'il y a une demande importante
pour le service. Et moi, je ne veux pas que la norme, ce soit un service de
moins bonne qualité que ce que c'était au départ, quand on a commencé à inviter
les parents à inscrire leurs enfants dans ce service-là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je ferai le
pouce sur qu'est-ce que vient de dire ma collègue, la députée de Sherbrooke. Si
on vise futur puis on pense à ratio, puis on dit que, oui, aujourd'hui, la
moyenne est 11, mais on sait que ça peut s'élever à 17, le ministre a mentionné
le facteur humain, c'est vrai, les parents vont faire du magasinage. Aussitôt
que les parents déterminent que ça, c'est l'école pour moi, ils vont inscrire
leur enfant, s'il y a de la place dans la classe, ils vont être obligés
d'accepter cet enfant-là dans cette classe, ça fait que c'est fort probable
qu'on aura des ratios de 1-17.
Mais je glisserais un mot pour les régions
et pour les communautés minoritaires parce que ça, ça ne va pas arriver dans 10 ans,
le ratio 1-17, ça va arriver plus tôt que plus tard parce que, souvent, on
a juste une école dans la région, une école, que ce soit anglophone ou
francophone, on va avoir une école dans une région éloignée, moins urbaine.
Alors, la maternelle quatre ans, on a juste une classe, mais c'est clair, on va
dépasser même peut-être le 1-17, ça se peut qu'on va avoir un 1-18, parce qu'on
sait que le minimum qu'on veut avoir, c'est 14, puis, si on a 18, on divise en
deux, mais c'est neuf. Ça fait que c'est moins avantageux financièrement, il
faut trouver d'autres ressources, et souvent ils vont se retrouver dans une situation
précaire. Alors, on peut même dépasser le 17.
Alors, d'où l'importance, je dirais, de
vraiment prendre en considération de parler de ratio puis de mettre quelque
chose en place même si c'est uniquement pour protéger ces régions, les régions.
C'est sûr, si je parle au nom des écoles anglophones, c'est la même, même, même
difficulté que dans les régions à l'extérieur, urbaines, pour les régions
francophones, sauf que c'est en milieu urbain pour eux aussi. Ils vont avoir
une école du quartier, et cette école-là, il y aura la maternelle quatre ans,
puis je peux vous garantir que ça va être plein dans un an. Si les parents font
du bouche à l'oreille puis ça fait fureur, puis tout le monde dit : Ah
oui, c'est bon, bien, je pense que je veux essayer, je suis prête à perdre ma
place en CPE pour essayer la maternelle quatre ans, ça va être rapidement
rempli. Alors, il faut prévoir pour le futur, ça va être très important.
Et j'aimerais entendre le ministre, quand
on parle non seulement des régions, qu'est-ce qu'il pense pour son plan de
déploiement pour les régions, pour protéger ces communautés qui seront en
situation de vulnérabilité mais aussi en milieu défavorisé, l'impact, le ratio
sur l'impact. Parce qu'on le sait, pour les écoles avec l'indice en milieu
socioéconomique, l'IMSE, qui auront un rang décile de 9 et 10, le ratio est
moins. Alors, quel aura l'impact sur le ratio dans ces classes-là, ça fait que…
en région ainsi que les 9, 10 dans l'IMSE?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. D'autres interventions?
Mme Maccarone : Alors, ça veut
dire…
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, vous pouvez y aller.
Mme Maccarone : Vous n'avez
pas l'intention de répondre?
M. Roberge : Pas à cette
question. Je pense que vous avez soulevé plusieurs points, mais sur lesquels je
suis précédemment intervenu.
Mme Maccarone : Pour les
régions… non seulement pour les régions, mais pour les écoles qui ont un indice
de défavorisation de 9, 10. Parce que c'est sûr, le ratio est moins dans ces
écoles-là, dans ces classes-là, il n'y aura pas le même nombre d'élèves. Est-ce
que ça veut dire qu'on aura peut-être une perte de ressources?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, M. le ministre.
M. Roberge : O.K., peut-être
que j'avais mal saisi, là. Je veux bien comprendre. Vous dites : Le ratio
est moindre. Il n'y a pas… C'est le même ratio, milieu défavorisé ou pas, là.
Le maximum absolu, c'est 17, le maximum moyen, c'est 14. C'est la même chose en
milieu défavorisé et ailleurs.
Mme Maccarone : Pas pour les
9, 10, pas les écoles qui ont un index de 9 et 10. Le nombre d'élèves dans la
classe est diminué.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ça vous va, M. le ministre? Vous pouvez répondre, M. le ministre, si vous
voulez.
• (16 h 50) •
M. Roberge : Oui, Mme la
Présidente. Bien, écoutez, avec beaucoup de respect, là, on se fie sur les
ententes qui avaient été <renégociées…
Mme Maccarone :
Le
nombre d'élèves dans la classe est diminué.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ça vous va, M. le ministre? Vous pouvez répondre, M. le ministre, si vous
voulez.
• (16 h 50) •
M. Roberge : Oui, Mme la
Présidente. Bien, écoutez, avec beaucoup de respect, là, on se fie sur les
ententes qui avaient été >renégociées à la commission scolaire, et puis
que ce soit en milieu défavorisé ou ailleurs, en ce moment, en ce moment, il
n'y a que des classes en milieux défavorisés. On s'entend, là, 100 % des
classes sont ouvertes en milieux défavorisés. Mais si d'aventure ce projet de
loi est adopté et que la convention n'était pas renégociée, les milieux,
défavorisés ou pas, c'est le même ratio en ce moment, selon la convention, avec
le maximum absolu de 17 et le maximum moyen de 14. Il n'y a pas une
différenciation des ratios selon que le milieu soit défavorisé ou pas pour la
maternelle quatre ans. On l'a pour d'autres niveaux. Supposons, en première année,
le maximum absolu, c'est 20 en milieu défavorisé, et c'est 22 ailleurs. Mais
pas pour les quatre ans parce que c'est le plus petit chiffre, là, qu'il n'y a
pas, là, pour les quatre ans.
Mme Maccarone : Oui, mais il
n'y a… Je sais, pour les déploiements, on a fait… vous avez fait le déploiement
pour les 6, 7, 8, 9, 10, alors on a eu une extension pour ces déploiements.
Mais j'aimerais avoir une confirmation parce que je le sais que, pour les
écoles qui ont un indice de 9, 10 dans l'IMSE, ils ont un taux moins élevé de
nombre d'élèves dans la classe, alors on a déjà un impact sur le ratio. Ça fait
que pour le 6, 7, 8, oui, je vous suis, mais pour les 9, 10, je suis pas mal
certaine que le nombre d'élèves dans la classe est diminué. Puis ça, c'est le
programme Agir tôt — ou quelque chose comme ça — qui… ça
fait une escousse depuis que c'est en place.
Une
voix : …
Mme Maccarone : Agir?
Une voix
: …autrement.
Mme Maccarone : Autrement.
Agir autrement, oui, excusez.
M. Roberge : Juste pour
répondre à ma collègue, alors, pour les milieux 9 et 10, à quatre ans, je
vais y aller, là, maximum moyen, maximum total, O.K.? Donc, pour les 9 et 10, à
quatre ans, c'est 14 ou 17. En milieux défavorisé ou pas, c'est la même chose.
Pour le préscolaire cinq ans, pour les milieux 9 ou 10, le maximum absolu
est de 19, le maximum moyen est de 17. C'est la même chose, défavorisé ou pas.
En première année, cependant, il y a une nuance. Si on est en milieux
défavorisés, 9 ou 10, le maximum est de 20, ailleurs, c'est 22. Le maximum
moyen est de 18, ailleurs, c'est 20. Et là, bien, on peut continuer comme ça,
là.
Il y a des différences à plusieurs égards
au primaire. Supposons, si je vais en sixième année, si je suis en indice de
milieu socioéconomique 9 ou 10, en sixième année, le maximum serait de 20,
en milieu défavorisé. À l'extérieur, il pourrait être de 26, ce qui est un
écart quand même assez grand. Le maximum moyen en milieu défavorisé, IMSE 9
ou 10, serait de 18, et ailleurs, il serait de 24. Donc, il y a des écarts qui
existent, mais pas au préscolaire, donc.
Mme Maccarone : Ça ne
s'applique pas pour maternelle quatre ans ou maternelle cinq ans?
M. Roberge : Bien, parce qu'à
ce moment… Bien, non, ça ne s'applique pas, parce que le ratio est plus bas que
partout ailleurs en ce moment, puis il a été réduit encore une fois parce qu'il
était, le… pardon, le ratio maximum moyen était de 15, et le maximum était de
18. Il a été encore réduit à 14 et 17, et il a été réduit partout.
Mme Maccarone : Mais pas à
cause de… le décile d'IMSE.
M. Roberge : Partout.
Mme Maccarone : Ça, c'est une
négociation de convention collective.
M. Roberge : Il est partout le
même en ce moment pour le préscolaire.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : J'aimerais juste
porter à l'attention de tout le monde ici, sur place, et s'il y en a qui nous
écoutent, que, quand le ministre dit «le maximum absolu, c'est 17», ça,
c'est le maximum au-delà duquel il faut payer davantage les enseignants. Ce
n'est pas le maximum absolu vraiment, dans le sens où il n'existera aucune
classe avec plus de 17 enfants. Si ça dépasse 17, et c'est un droit que
les commissions scolaires ont quand elles organisent les classes, ils peuvent
dépasser ça. C'est juste que les conventions collectives prévoient que
l'enseignant doit être compensé parce qu'il y a un dépassement dans sa classe.
Donc, quand je l'entends dire que c'est le maximum absolu, bien, c'est le
maximum absolu en fonction du salaire déjà prévu pour l'enseignant, là, mais
c'est quelque chose qui peut être dépassé, et qui l'est probablement déjà, dans
certains cas, par exemple, dans les milieux dont a parlé ma collègue. Moi, je
pense qu'il faut garder ça en tête aussi, là. Ce maximum-là n'est pas un <maximum…
Mme Labrie : en fonction du
salaire déjà prévu pour l'enseignant, là, mais c'est quelque chose qui peut
être dépassé, et qui l'est probablement déjà, dans certains cas, par exemple,
dans les milieux dont a parlé ma collègue. Moi, je pense qu'il faut garder ça en
tête aussi, là. Ce maximum-là n'est pas un >maximum absolu, il n'existe nulle
part de vrai maximum absolu. Les conventions collectives, c'est juste pour les conditions
de travail des enseignants et des enseignantes, puis ça prévoit que, si ça
dépasse ce chiffre-là, ils vont être payés un peu plus pour compenser la charge
de travail supplémentaire, et c'est parfait comme ça, mais il n'y en a pas de vraiment
maximum.
M. Roberge : Écoutez, Mme la
Présidente, c'est là où je me dis qu'il faut faire attention. Je ne veux
pas prêter des intentions, mais il faut prendre garde quand même à faire peur
aux gens. C'est comme si on disait : Bien là, en ce moment, il y a à peu
près 11 enfants peut-être dans la classe de votre enfant, mais ça pourrait
aller jusqu'à 17, des fois, il n'y a aucun maximum, ça n'existe pas. Écoutez, peut-être
dans le monde théorique, là, mais, au dernier recensement qu'on a vérifié puis
quand on a rendu des chiffres, on n'était pas le 30 septembre, mais, sur
les quelque 650 classes, il y en avait zéro qui dépassait le 17. Est-ce qu'il
y en aura une quelque part? Sincèrement, j'en serais extrêmement surpris.
Est-ce que c'est possible? Écoutez, oui, je vous le concède, c'est possible.
Mais, quand on est à zéro sur 650, ça commence à être très, très, très peu
probable. Quand on est à zéro sur 650, là, je ne vous dirai pas que ça n'existe
pas…
Mme Labrie : J'aimerais poser
une question là-dessus. Je sais que, bon, moi, je prends pour acquis régulièrement
que le ministère de l'Éducation possède des données sur beaucoup de choses, et
je suis régulièrement surprise de constater que ces données-là n'existent pas.
Donc, j'aimerais savoir est-ce que le ministère de l'Éducation possède des données,
à savoir, chaque année, combien est-ce qu'il y a de classes, au Québec, qui
dépassent les ratios prévus dans les conventions collectives. Est-ce qu'on a
des données là-dessus qui permettraient de savoir, par exemple, dans la
dernière année scolaire ou pour cette année, combien est-ce qu'il y avait de
classes, là, tous niveaux scolaires confondus, pour lesquelles on dépassait le
ratio maximum prévu dans les conventions collectives? Parce que je comprends
puis je suis rassurée de savoir qu'en ce moment il y en a zéro sur les classes
de maternelle quatre ans qui dépasse le 17, mais je sais que c'est une réalité,
dans nos écoles, que ces ratios-là sont dépassés. Et je serais surprise que,
dans les prochaines décennies, on ne voie jamais de dépassement pour les quatre
ans alors qu'on en constate dans les autres niveaux scolaires. Donc, si ces
données-là existent, j'aimerais que le ministre de l'Éducation nous les
transmette, sinon on fera une demande d'accès, là, mais…
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, vous pouvez y aller.
M. Roberge : Mme la Présidente,
on n'a pas l'information en ce moment parce que c'est des contrats de travail.
Je l'ai pour les maternelles quatre ans, parce qu'en fait on va avoir une mise
à jour, suite à la prise de présence du 30 septembre, qu'on rendra
publique parce qu'on «monitore», là, on est en implantation, on «monitore» de
manière plus serrée que ce qui se passe dans toutes les classes de deuxième
année, toutes les classes de secondaire II à la grandeur du Québec. Donc
on a plus de données fraîches sur les quatre ans. Mais, sinon, on n'a pas les
ratios, ayant plus de 1 million presque 100 000 élèves par classe
pour savoir dans combien de classes, supposons, de sixième année un ratio
maximum pourrait être dépassé de manière exceptionnelle après entente avec le
syndicat. Je ne nie pas qu'il n'y en a pas, il y en a, des dépassements en
sixième année, il peut y en avoir en secondaire I, en secondaire II.
C'est toujours exceptionnel, mais ça existe. Puis, à chaque fois, c'est un
protocole d'entente avec le syndicat, mais toujours, à ce moment-là, c'est une
entente avec la commission scolaire et le syndicat, si l'employeur, c'est la
commission scolaire, ce n'est pas le gouvernement, mais…
Tout ceci, je réponds à votre question, le
plus honnêtement et clairement possible, pour mettre en perspective, là, ce
danger qu'il y aurait beaucoup, beaucoup d'enfants dans une classe de
maternelle quatre ans. Selon les dernières données que je possède, la moyenne,
c'est 11,3, puis il n'y a aucune classe à 18. Si c'est le cas, on va le savoir
dans les prochains jours, prochaines semaines, on le dira, mais, d'après ce que
je sais, il n'y en a pas.
Mme Labrie : Puis donc, là, je
comprends, je ne m'attendais pas à ce que le ministre ait, à la portée de la
main, la réponse exacte à ma question, mais, en fait, est-ce que le ministère
compile ces données-là? Si on fait une demande d'accès à l'information, est-ce
qu'on va obtenir une réponse ou on va se faire répondre : Ce n'est pas des
données que l'on compile au ministère?
M. Roberge : Ce ne sont pas
des données que nous compilons au ministère.
• (17 heures) •
Mme Labrie : D'accord. C'est
dommage parce que ça nous aurait éclairés beaucoup. Donc, je lance une
invitation ici. Moi, je pense que, pour bien gouverner, quel que soit le gouvernement
en place, ça prend des données pour éclairer les décisions qu'on prend, et je
trouve ça particulièrement étonnant que jamais aucun gouvernement n'ait pensé
que ça valait la peine de compiler ce genre de <données là. Je ne sais
pas, là…
>
17 h (version révisée)
<17889
Mme Labrie :
…je lance une invitation ici. Moi, je pense que, pour bien gouverner, quel que
soit le gouvernement en place, ça prend des données pour éclairer les décisions
qu'on prend, et je trouve ça particulièrement étonnant que jamais aucun
gouvernement n'ait pensé que ça valait la peine de compiler ce genre de >données
là. Je ne le sais pas, là, à moins que ce soit nouveau, qu'on ne compile pas ce
genre de données là, mais je pense que, pour être un bon ministre et pour bien
gouverner, ça prend des informations précises sur ce qui se passe dans nos
réseaux.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Mme la Présidente,
ma collègue sera heureuse de savoir… Grâce aux commissions scolaires qui sont
actuellement en place, les ressources humaines sont en mesure de vous fournir
cette information-là. Je vous garantis que ce n'est pas une exception, dans les
communautés minoritaires ni dans les régions, que les classes dépassent le
maximum. Ce n'est pas une exception. Ça arrive régulièrement. On peut même
trouver une autre façon de vous donner cette information-là, parce que, chaque
fois qu'on dépasse le résultat, c'est un grief déposé par les syndicats.
Alors, on peut même compter le nombre de
griefs qui sont déposés. Ils sont réglés rapidement, parce que le professeur
reçoit une prime supplémentaire à cause du nombre surchargé d'élèves dans sa
classe. Mais les commissions scolaires peuvent fournir cette information-là.
Une chance qu'ils sont là, Mme la Présidente, une chance qu'ils sont là, les
commissions scolaires, car c'est eux qui vont nous fournir cette
information-là. Ils travaillent fort à nos sièges sociaux en collaboration avec
les commissaires puis tous les élus scolaires qui gèrent toute cette
information-là, Mme la Présidente, mais eux, ils seront en mesure de vous
fournir toutes ces informations-là au ministère et également aux collègues.
Et, je pense, même si on demande
gentiment, on n'aura même pas besoin de faire une demande d'accès à
l'information. Ça les rendrait heureux de fournir cette information pour nous
aider dans notre réflexion par rapport au ratio des classes, sans blague, Mme
la Présidente, surtout, comme j'ai dit, dans les réseaux de communautés
minoritaires et dans les régions qui ne sont pas urbaines. J'ose croire que, s'ils
sont en train de nous écouter présentement, ils doivent dire : C'est très
important qu'on en discute, de qu'est-ce qu'on peut faire pour le ratio, même
si on parle uniquement pour ces communautés, parce que, c'est sûr et certain,
ils vont dépasser le 18. C'est clair, ils vont dépasser le 18, pas parce qu'ils…
le 17, pas parce qu'ils le veulent, mais parce qu'il n'y aura vraiment pas d'autre
option.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. D'autres interventions sur l'amendement? Donc, oui, Mme la députée de
Saint-Laurent, avec 1 min 4 s.
Mme Rizqy : Bien, c'est
quand même assez hallucinant, c'est la chose la plus importante. Le ministre
nous parle comme s'il était en toute connaissance de cause, alors que son
ministère ne compile pas les données. Puis, sincèrement, quand il dit qu'en ce
moment, dans le réseau des 650 classes de maternelles quatre ans, il n'y a
pas de dépassement du nombre d'élèves prescrit à l'annexe XXV, il se base
sur quoi? Il ne compile pas de données.
Puis il oublie une affaire, c'est qu'en ce
moment ce n'est pas un service qui est élargi. Lorsque l'offre va devenir un
droit grâce à l'article 1 du projet de loi, bien, tous les Québécois vont
pouvoir s'inscrire puis demander une place, mais on n'aura pas plus
d'enseignants, on n'aura pas plus de services.
Alors, sincèrement, là, je me demande est-ce
que vous refusez de parler de ratios parce que c'est un problème d'argent puis
vous venez de vous en rendre compte, est-ce que c'est aussi parce que vous
savez que vous manquez d'enseignants puis c'est pour ça que vous ne voulez pas
réduire les ratios. C'est quoi qui bloque : l'argent, enseignants ou
l'entêtement?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, on a parlé de ratios. On n'a pas refusé de parler de ratios, on en
a parlé. Ensuite, rien ne bloque, c'est juste qu'on ne s'entend pas sur
l'endroit où cette question sera tranchée. Mais je ne pense pas qu'il n'y a
aucune des trois éléments évoqués par ma collègue… aucun, pardon, des trois
éléments invoqués par ma collègue…
La Présidente (Mme Guillemette) :
D'autres interventions? Mme la députée de Saint-Laurent, votre temps est
écoulé.
Mme Rizqy : …
La Présidente (Mme Guillemette) :
Pas du tout. Merci. D'autres interventions sur le sous-amendement? Oui, Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Nous
avons aussi des craintes par rapport à la pénurie d'enseignants. Je pense que c'est
quelque chose aussi qu'il faut prendre en considération quand on parle du
ratio. C'est une crainte que nous avons, les gens qui vont être responsables
pour les <tout-petits…
Mme Maccarone : …
avons aussi des craintes par rapport à la pénurie d'enseignants. Je pense que
c'est quelque chose aussi qu'il faut prendre en considération quand on parle du
ratio. C'est une crainte que nous avons. Les gens qui vont être responsables
pour les >tout-petits. Ça va être important d'avoir des ressources
additionnelles dans la classe pour s'assurer qu'on favorise l'enseignant de ces
enfants, qu'on mette toutes les chances de leur côté pour le début de leur
éducation scolaire, qui peut aller jusqu'à 20, 30 ans. On le sait, des
fois, nous, on peut aller jusqu'à des maîtrises, des doctorats. Alors, on veut
qu'ils débutent bien. Mais la pénurie d'enseignants, c'est vraiment une
concerne que nous avons.
Alors, je reviens un peu à qu'est-ce
qu'elle avait mentionné, ma collègue la députée de Saint-Laurent. Je sais que
je l'ai soulevé. Quand on parle du budget de fonctionnement, je sais qu'on a du
budget qu'on peut accorder pour rajouter des ressources dans le milieu
scolaire, que ça soit des ressources additionnelles, je ne parle pas des
enseignants nécessairement, mais est-ce que c'est ça qui nous empêche… On ne
devrait jamais comparer l'argent et l'éducation, mais malheureusement je pense
qu'on est rendus là quand on a une telle discussion. Puis c'est écrit noir et blanc
qu'on a 25 000 $ seulement qui est accordé pour des ressources
additionnelles dans les maternelles quatre ans. Puis, quand on dit qu'on n'a
pas de volonté de vouloir aller vers l'avant pour rajouter de l'argent dans
cette ressource-là, si ce n'est pas une question de budget, est-ce que c'est parce
qu'on a une crainte pour la pénurie de main-d'oeuvre?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, M. le ministre, vous pouvez y aller.
M. Roberge : Mme la Présidente,
là, comme on dit, il y a toujours bien des limites à se faire faire la morale
par des gens du Parti libéral qui nous disent : Écoutez, je ne peux pas
croire qu'on évoque la question financière pour parler d'éducation. On a ajouté
des centaines de millions dans une année, et, dans le dernier mandat, ils ont
fait des compressions financières. Ça coûtait trop cher, l'éducation. Ça
coûtait trop cher, des psychoéducateurs. Ça coûtait trop cher, des
orthophonistes. Ils en ont mis à la porte, quand même. Puis là de dire que, si
nous, on a peut-être la préoccupation, dans nos réinvestissements, de tenir
compte des fonds disponibles, ce n'est pas correct. Comme on dit chez nous :
Pousse, mais pousse égal.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, vous pouvez y aller.
Mme Maccarone : Je ne parle
pas du passé, Mme la Présidente. Je parle de la situation actuelle. Je parle du
budget de fonctionnement 2019‑2020. Je parle de qu'est-ce qu'on est en
train de gérer maintenant dans nos écoles. Alors, on a la capacité aujourd'hui
de rajouter des ressources. Peut-être, on n'avait pas la capacité dans le
passé. Là, on a un nouveau gouvernement au pouvoir qui a dit, et je le répète,
je sais que je l'ai déjà dit : Soumettez vos demandes, vous serez
agréablement surpris des réponses.
Bon, bien, je soumets ma demande, M. le
ministre. J'aimerais être agréablement surprise de votre réponse qu'il y aura
du budget supplémentaire pour le budget de fonctionnement pour… Je vais aller
chercher encore, juste pour être certaine, une mesure, 11023, parce que c'est
tout le 11020… Pour ceux qui veulent suivre à la maison, le budget de
fonctionnement dans les regroupements de mesures, c'est le regroupement 11020.
Le 11023, c'est uniquement pour les ressources additionnelles. Aujourd'hui,
c'est 25 035 $. Je place ma demande, M. le ministre. Je veux être
agréablement surprise. Est-ce qu'on peut doubler ce montant-là? En doublant ce
montant-là, on peut rajouter une ressource à temps plein et non à demi-temps.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, demande bien reçue. Peut-être serez-vous surprise éventuellement.
Mme Maccarone :
Éventuellement, je serais agréablement surprise? Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le sous-amendement… sur
l'amendement? Oui, Mme la députée de Sherbrooke, la parole est à vous.
Mme Labrie : Merci. Pour le
bénéfice des parents qui ont un enfant de trois ans et qui se demandent
peut-être, en ce moment, l'année prochaine, qu'est-ce qu'ils vont faire avec
leur enfant, est-ce que cette réponse viendra avant la période des inscriptions
qui commence en janvier?
M. Roberge : Je ne peux pas le
garantir, Mme la Présidente, parce que je ne suis pas certain du moment auquel
les conditions de travail seront signées. On est au début de la période de
négociation. Je ne peux pas, à ce moment-ci, dire à quel moment les contrats de
travail seront signés, Mme la Présidente.
• (17 h 10) •
Mme Labrie : Donc, ça revient
à dire explicitement que le niveau de service va dépendre de la négociation des
contrats de travail. Je pense que c'est un élément d'information important pour
les parents à <considérer…
M. Roberge : …
je ne
peux pas,
à ce moment-ci, dire à quel moment les contrats de travail
seront signés,
Mme la Présidente.
Mme Labrie :
Donc,
ça revient à dire explicitement que le niveau de service va dépendre de la
négociation des contrats de travail. Je pense que c'est un élément
d'information important pour les parents à >considérer.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, M. le ministre.
M. Roberge : …et des règles budgétaires,
quand même, parce qu'il n'y a pas que le ratio enseignant-élèves, il y a la ressource
à demi-temps et il y a l'ensemble de tout ce qui fait que c'est si merveilleux,
les maternelles quatre ans.
Mme Labrie : Là-dessus, si ma
mémoire est bonne, il y a une mise à jour économique qui a été annoncée pour le
7 novembre, si je ne me trompe pas. Est-ce qu'on peut s'attendre à des éléments
de réponse à ce moment-là pour des services améliorés en maternelle quatre ans
ou en éducation en général?
M. Roberge : C'est comme les
cadeaux avant Noël, ça. Alors, je vous invite à attendre jusqu'au 7 septembre
pour savoir la teneur… pardon, le 7 novembre pour savoir la teneur de ce qui
sera annoncé le 7 novembre.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : …parce que je
suis déçue. Je n'ai pas eu une réponse favorable dans une courte période de
temps. Alors, je veux juste faire rappeler à notre ministre de l'Éducation que lui-même,
ainsi que notre premier ministre, a dit publiquement que la maternelle quatre
ans, ça coûtera ce que ça coûtera. Alors, je ne comprends pas pourquoi il faut
attendre.
La Présidente (Mme Guillemette) :
D'autres interventions? Oui?
Mme Maccarone : Est-ce que c'est
chiffré? Comment ça va coûter pour un temps-plein?
M. Roberge : Pour un quoi, pardon?
Mme Maccarone : La ressource
additionnelle… Pour le temps-plein, pour les ressources additionnelles, est-ce
que c'est le… Je fais un calcul basé sur les mesures, comme j'ai mentionné, le
11023, le 25 035 $. Est-ce que c'est chiffré, le coût pour le
temps-plein? Est-ce que c'est 50 000 $ pour le temps-plein ou est-ce
que c'est moins?
M. Roberge : Pour l'instant,
ce n'est pas sur la table, ce que ma collègue dit. Alors, on ne chiffre pas
toutes les choses dont nous ne prévoyons pas l'implantation, parce que, tant
qu'à faire, on peut chiffrer beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses qui ne font
pas partie du programme ou de la plateforme. Alors, voilà, ce n'est pas chiffré
à ce moment-ci.
Mme Maccarone : C'est le
demi-temps qui n'est pas chiffré ou c'est le temps-plein qui n'est pas chiffré?
M. Roberge : Bien, le
demi-temps, on le paie. Vous venez de donner le montant du demi-temps, vous me
demandez le montant du temps plein. Je vous dis : Nous ne nous engageons
pas sur la voie du temps-plein en ce moment. Donc, on n'a pas chiffré toutes
les choses qu'on n'est pas en train de ne pas faire.
La Présidente (Mme Guillemette) :
…Mme la députée.
M. Roberge : …pas de trop, là.
Mme Maccarone : Est-ce qu'on
sait actuellement c'est quoi, le budget actuel que nous avons alloué… que le gouvernement
a alloué pour les ressources additionnelles, pour cette année, pour la
maternelle quatre ans à demi-temps?
M. Roberge : De manière… Juste
pour bien comprendre, là, vous voudriez savoir combien ça coûte, dans les
classes qui sont ouvertes cette année, l'ensemble des ressources qui sont à
demi-temps. C'est ça?
Mme Maccarone : Oui, les
ressources additionnelles, oui.
M. Roberge : Écoutez, on
devrait être capables de vous trouver cette réponse-là. Je ne peux pas vous
donner ça tout de suite en une seconde. On peut vous trouver ça.
Mme Maccarone : Parce que je
sais aussi… Juste pour avoir une confirmation bien rapide, je sais que, quand
les commissions scolaires font leur transmission, c'est basé sur le nombre
d'élèves et non nécessairement par les ressources humaines. Alors, est-ce qu'on
peut identifier…
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée.
Mme Maccarone : Merci.
La Présidente (Mme Guillemette) :
D'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
je vais procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 5
est adopté?
Une voix
: …
La Présidente (Mme Guillemette) :
Un vote par appel…
Mme Rizqy : Non, c'est
correct, c'est par division, là, c'est déjà fait.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Rejeté sur division?
Mme Rizqy : Oui.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, nous retournons à l'article 5. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme la députée de Saint-Laurent, la parole est à vous.
Mme Rizqy : Nous aimerions
soumettre un amendement. Une courte suspension, le temps de vous le transmettre?
La Présidente (Mme Guillemette) :
On va suspendre quelques instants, le temps de déposer l'amendement. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 15)
>
(Reprise à 17 h 22)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Nous reprenons. Donc, nous reprenons à un amendement à l'article 5. Donc, Mme
la députée de Sherbrooke.
Une voix
: …
La Présidente (Mme Guillemette) :
Saint-Laurent, excusez. Vous pouvez nous présenter votre amendement.
Mme Rizqy : Bien, c'est
bien correct. J'aime beaucoup Sherbrooke, hein? Vous savez que j'ai vécu
presque 10 ans là-bas, étudiante puis professeure. C'est un très beau
coin.
Alors, l'amendement : Modifier
l'article 5 du projet de loi par l'ajout de l'alinéa suivant :
L'article 447 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin de l'article, du paragraphe suivant :
«11° déterminer que le ratio […] services […]
éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de 4 ans en milieu
défavorisé soit de un enseignant pour un maximum de 10 élèves.»
Alors là, Mme la Présidente, vous
comprendrez, dans le milieu primaire, il y a des ratios différents pour les
milieux défavorisés. Mais, tantôt, à juste titre, le ministre de l'Éducation a
dit qu'il n'y a pas de ratio plus bas pour les milieux défavorisés pour le
préscolaire. Or, ici, ça nous donne l'occasion de pouvoir réduire les ratios.
Prenons le cas de l'école Saint-Zotique,
qui a été l'école qui faisait un projet pilote, et c'est clairement indiqué
qu'il y avait deux adultes pour un maximum de 18 élèves et qu'ils
recommandaient — en caractères gras, c'était la première
recommandation — de réduire les ratios pour assurer la qualité des
services et évidemment aider les enfants à avoir immédiatement des ressources. Alors,
ici, on entre exactement en ligne droite avec le programme Agir tôt,
dépister plus tôt et offrir les services, parce qu'une fois qu'on a dépisté ça
va nous prendre des services. Et, Mme la Présidente, je rappelle, l'école
Saint-Zotique, l'indice de défavorisation était de 10.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. D'autres interventions? Oui, Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Ça, ici, c'est
le minimum, hein, Mme la Présidente? Et, regardez, prenons le temps d'aller
lire l'annexe XXV, qui porte sur la réussite éducative, il y a une petite
note de bas de page. C'est ce que, tantôt, ma collègue la députée de Sherbrooke
parlait, faisait référence, de dire : Quand vous dites, par exemple, que c'est
maximum 17, ce n'est pas un maximum 17 absolu. Parce qu'ici la note dit :
«À défaut de pouvoir appliquer la baisse de ratios en raison d'un manque de
locaux, l'enseignante — manque d'enseignants… c'est drôle, Mme la
Présidente, ça fait quand même des mois que nous, on parle de pénurie de locaux
puis de pénurie d'enseignants, donc, ça, une fois que l'offre va être élargie à
tout le monde, ça va devenir un droit universel, d'avoir accès à la maternelle
quatre ans, bien, pénurie de locaux puis pénurie d'enseignants, c'est une réalité
au Québec, ce n'est pas un mythe — ou l'enseignant bénéficie de la
compensation pour dépassement des maxima d'élèves, s'il y a lieu; la différence
entre les sommes allouées pour cette baisse de ratios et le paiement de la compensation
pour [le] dépassement des maxima d'élèves est ajoutée aux sommes allouées en
soutien à la composition [des classes de] secondaire I et II.»
Ça, ici, Mme la Présidente, là, c'est pour
le secondaire. Or, je me pose la question : Est-ce que cette <même…
Mme Rizqy : … pour cette
baisse de ratio et le paiement de compensation pour le dépassement des maximas
d'élèves est d'ajouter aux sommes allouées en soutien à la composition des
classes de secondaire I et II.
Ça, ici,
Mme la Présidente, là,
c'est pour le secondaire. Or, je me pose la
question :
Est-ce
que cette >même particularité existe présentement au ministère de
l'Éducation pour le préscolaire?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente,
on revient, là, encore, et encore, et encore sur le ratio. On change un peu la
manière. Le débat sur la pertinence de mettre le ratio dans la loi a déjà été
fait. Là, on revient avec le maximum de 10, dont on a déjà parlé beaucoup,
beaucoup, et encore. On dit : Bon, en milieu défavorisé, on veut
différencier les ratios. Ça existe, des ratios différenciés dans la convention
collective. Ça n'existe pas pour le préscolaire à ce moment-ci. Donc,
l'ensemble de ce qui devait être dit a été dit.
Mme Rizqy : Non, la question
n'est pas vidée. Elle est loin d'être vidée car vous ne nous avez jamais soumis
un plan. Ça nous a pris trois semaines à vous faire entendre raison par rapport
au plan de déploiement de quatre ans pour les milieux défavorisés. Puis, finalement,
oui, vous avez compris qu'effectivement on peut continuer à déployer des
maternelles quatre ans partout au Québec, mais, oui, en gardant une priorité
pour ceux qui sont les plus vulnérables, et ce sont ceux, oui, qui vivent dans
des quartiers économiquement faibles.
Alors, ici, dans l'annexe XXV à
laquelle vous, vous nous avez renvoyés pour étude, il y a clairement des ratios
différents pour les enfants qui sont dans un milieu défavorisé, que ça soit
pour le primaire ou pour le secondaire. Alors, pourquoi ça peut exister pour le
primaire et le secondaire, mais ça ne peut pas exister pour le préscolaire,
alors que le projet pilote portant sur le déploiement des maternelles quatre
ans en milieu défavorisé, qui était l'école Saint-Zotique, a mis deux adultes
pour 18 enfants — donc on parle de un pour neuf — et
recommande, pour la réussite éducative et le bien-être des enfants, un ratio
faible? Alors, je me demande, M. le ministre : Ici, là, quand on parle
d'experts, c'est qui, les experts que vous avez envie d'entendre?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, quand le ratio est devenu suffisamment bas, à un moment donné, ce
n'est plus pertinent de le moduler, peut-être, selon les milieux défavorisés ou
pas. Je vous rappelle que, même avec 17 enfants par classe, avec une
ressource et demie, ça fait un ratio moyen de 11,3 enfants. Dans le fond,
même avec 17, considérant la ressource à demi-temps…
Puis je ne compte même pas les
professionnels, là, qui, dans une classe, viennent prêter main-forte. Il
faudrait peut-être les compter aussi. Mais supposons qu'on ne les compte pas,
qu'on a juste l'enseignante à temps plein, la ressource à demi-temps, même à
17, ça nous donne un ratio de 11 enfants par adulte, ce qui est excellent.
Et je n'ai pas entendu ma collègue, là,
qui devient une fière partisane de la modulation des ratios pour les quatre ans
en milieu défavorisé, s'insurger du fait que, pour les CPE, il n'y a pas de
modulation, selon que ce soit en milieu défavorisé ou pas, pour les quatre ans.
Je pense que, pour les quatre ans, le ratio maximum est de un pour 10. Je ne
suis pas en train de leur jeter la pierre. Je pense que c'est tout à fait
correct, un ratio de un pour 10, mais, voilà…
Mme Rizqy : …
M. Roberge : Oui, allez-y.
Mme Rizqy : Si vous le
permettez, vous vous rappelez, lorsque ma collègue la députée des Mille-Îles
est venue vous parler — elle a déjà été ministre de la Famille — elle
vous a dit que, dans certains cas, oui, ils ont autorisé, lorsqu'elle était
ministre, des ratios de un pour huit, mais qu'ils finançaient comme si c'était
pour 10. Est-ce que, ça, vous vous rappelez de ça? Ça, c'était ici, là, dans
cette commission-là, puis ça ne date pas de très longtemps.
Alors là, je m'excuse, M. le ministre,
mais vous ne pouvez pas choisir tout ce que vous avez envie de vous rappeler,
ne pas vous rappeler. Mais moi, je me rappelle d'une chose, par contre, c'est
que nous avons un premier ministre qui a dit aux Québécois, en février dernier,
qu'il allait assurer, là, des maternelles quatre ans de qualité. J'a aussi un
ministre de l'Éducation qui a promis de livrer pour tous les Québécois un
service de qualité, dépister tôt. Puis ça, là, on est tous d'accord, mais on
lui demande de mettre des outils dans sa loi et, Mme la Présidente, qu'il nous
explique légalement pourquoi qu'au ministère de la Famille ils sont en mesure
d'avoir légiféré pour les ratios, mais pas au ministère de l'Éducation, que la
juriste nous explique pourquoi c'est correct au ministère de la Famille, mais
ce n'est pas correct au ministère de l'Éducation. Il n'y a pas d'arguments
légaux, aucun argument légal?
• (17 h 30) •
M. Roberge : Mme la
Présidente, vous savez, des fois, il y a des commentaires, des éditoriaux, des
questions après lesquelles je ne pose pas un commentaire parce que ça a déjà
été dit des <dizaines de fois, parce qu'on m'a déjà fait les…
>
17 h 30 (version révisée)
<17883
Mme
Rizqy : …légaux, aucun argument légal?
M. Roberge :
Mme la
Présidente, vous savez, des fois, il y a des commentaires, des éditoriaux, des
questions après lesquelles je ne pose pas un commentaire parce que ça a déjà
été dit des >dizaines de fois, parce qu'on m'a déjà fait des commentaires
semblables des dizaines de fois, on m'a posé les mêmes questions des dizaines
de fois. Alors, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'argument, c'est parce que
ce n'est pas pertinent de les répéter.
La Présidente (Mme Guillemette) :
D'autres interventions? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Vous savez, c'est
vrai qu'on pose les mêmes questions quand même assez souvent. Généralement,
c'est parce que les réponses ne sont pas très satisfaisantes puis qu'on dit :
Bon, bien, peut-être que la réponse va venir ou peut-être que le ministre peut
changer d'idée, hein, c'est quelque chose qui se fait, changer d'idée. Là, avec
l'amendement qu'on regarde en ce moment, là, on est devant quelque chose de
nouveau par rapport aux autres amendements qu'on a étudiés depuis le début
qu'on est sur l'article 5. On veut introduire ici qu'il y ait un ratio
différent selon qu'on soit en milieu défavorisé ou pas. Donc, on est encore sur
la question des ratios, effectivement, mais c'est une approche qui est
différente.
De ce que j'ai entendu de la réponse du
ministre, tout à l'heure, il n'y a pas d'ouverture du tout de sa part à ce
qu'il y ait un ratio différent en milieu défavorisé. Puis là j'ai de la
difficulté à comprendre, parce que c'est un principe qui est largement répandu,
là, dans toutes les conventions collectives, en ce moment, qui sont très chères
à ses yeux. Il y a une distinction qui est faite entre les milieux défavorisés
et les milieux qui ne le sont pas, puis on prévoit un ratio différent. Donc,
sur quelle base il dit : Là, le ratio dont on parle est suffisamment bas
pour que ça ne vaille pas la peine d'établir un ratio différent en milieu
défavorisé? Je ne comprends pas d'où sort cette affirmation-là. De toute façon,
c'est clairement un ratio qui est élevé, 1 pour 17, ça a été nommé par les
spécialistes qui sont venus nous parler ici. Donc, je ne vois pas pourquoi on
n'introduirait pas le même principe pour la maternelle quatre ans que ce qui
existe déjà pour les autres niveaux de scolarisation.
Ça me semble tout à fait légitime de
demander à ce qu'on considère la particularité des milieux défavorisés, où on
sait que souvent il y a une proportion plus importante d'enfants, dans la
classe, qui ont besoin de soutien supplémentaire. On parle d'enfants qui
peuvent être moins bien soutenus à la maison, par exemple, on parle de
contextes familiaux plus difficiles, qui demandent souvent plus de travail de
la part de l'enseignant ou de l'enseignante.
Moi, ça m'apparaît évident qu'autant sur
le plan des conditions de travail des enseignants et des enseignantes que sur
le plan de la qualité du service offert aux enfants on devrait introduire une
distinction entre le milieu défavorisé et le milieu qui ne l'est pas pour avoir
un meilleur ratio encore en milieu défavorisé. Puis je n'ai pas été convaincue
du tout. En fait, il n'y a pas eu d'argumentaire, là, le ministre a jusqu'à
maintenant seulement dit : Non, je pense que le ratio est assez bas, ça ne
vaut pas la peine de faire une distinction. Mais je n'ai pas entendu son
argumentaire de pourquoi.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Oui, M. le ministre. La parole est à vous.
M. Roberge : Oui, Mme la
Présidente, d'abord, en ce moment, en maternelle cinq ans aussi, là, c'est la
même chose, milieux défavorisés et ailleurs, probablement, parce que c'est là
que les ratios sont les plus bas de toute façon. À quatre ans, bien, on ajoute
la ressource à demi-temps, qu'on n'a pas à cinq ans. Ça fait quand même une
grosse différence.
Je veux préciser qu'en milieu défavorisé
il y a plusieurs éléments qu'on retrouve qu'il n'y a pas ailleurs, aussi. Donc,
les ressources professionnelles sont beaucoup plus présentes. Donc, même si le
ratio prévu ne fluctue pas en milieu défavorisé et ailleurs, dans les faits, le
nombre d'intervenants, le nombre de professionnels qui sont disponibles, qui
sont disposés pour faire, des fois, de la francisation, bien, ils sont là. Parce
que, parfois, c'est en milieu immigrant — pas toujours — milieu
défavorisé, mais ce n'est pas toujours le cas, il faut faire attention aux
corrélations, mais ça arrive quand on est parfois des nouveaux arrivants. Mais
il y a des ressources supplémentaires pour la francisation.
Il y a beaucoup des ressources
supplémentaires aussi pour aider tous les élèves qui sont en milieu défavorisé,
donc aussi ceux qui sont au préscolaire. Même si le ratio ne fluctue pas
nécessairement quand on prend enseignants et ressources à demi-temps, élèves, bien,
le ratio adultes et professionnels, élèves dans la classe, est très variable,
là. On a plus de, je pense, 120 millions de dollars, selon les IMSE. Cette
année, on l'a bonifié de 10 %. En une seule année, on a rajouté
12 millions. 10 % en une seule année, c'est énorme comme augmentation,
on est bien au-dessus de l'inflation, donc… Et ça, c'est des ressources qui
vont exclusivement en milieu défavorisé.
Donc, même si le ratio, comme on en parle,
n'est pas changé, il y a tout un écosystème autour des classes et ces
enfants-là. Ils ne sont pas abandonnés. Il y a pas mal de monde pour aider
l'enseignante et la ressource à aider puis à accompagner ces jeunes-là. C'est
important de le mentionner, pour ne pas penser qu'il n'y a aucune considération
dans la façon dont le gouvernement <traite…
M. Roberge : …
autour
des classes et ces enfants-là. Ils ne sont pas abandonnés. Il y a pas mal de
monde pour aider l'enseignante et la ressource à aider puis à accompagner ces
jeunes-là. C'est important de le mentionner, pour ne pas penser qu'il n'y a
aucune considération dans la façon dont le gouvernement >traite des
milieux vulnérables, qui sont plus vulnérables à d'autres.
Sachant… Quand même, je veux faire
attention parce que tout ne se joue pas dans les études de défavorisation, mais
il y a quand même beaucoup de choses qui sont faites, beaucoup de ressources
qui sont allouées spécifiquement et de manière dirigée en milieu défavorisé.
C'est important de le rappeler quand même. Au-delà de dire que les ratios sont
les mêmes, là, à peu près tout le reste n'est pas le même. C'est important.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : …en milieu
défavorisé qu'on a vu des écoles se battre… (panne de son) …pour les préserver,
ces ressources-là, après que leur indice ait changé. Donc, clairement, c'est
des ressources supplémentaires qui sont essentielles dans ces milieux-là.
Par contre, ces ressources-là existent
dans les écoles concernées et elles existent aussi pour les enfants de
première, deuxième, troisième, jusqu'à la sixième année. Et ça n'empêche pas
que, même avec ces ressources supplémentaires là, on a quand même jugé
important de mettre dans les conventions collectives un ratio différent en
milieu défavorisé ou pas. Donc, pourquoi, pour le préscolaire, on n'a pas ce
même souci-là?
Une voix
: …
Mme Labrie : Bien non. Le
ministre, il dit : J'ai répondu. Le ministre m'a expliqué qu'il y a
d'autres ressources dans l'école, très bien, mais il y a aussi d'autres
ressources dans l'école pour les sixièmes années. Puis les sixièmes années, on
met quand même deux ratios différents selon qu'ils sont en milieux défavorisés
ou pas. Il n'a pas répondu, il m'a seulement expliqué les autres ressources qui
existent. Tant mieux qu'elles existent. Mais on a quand même jugé justifié de
mettre un ratio différent dans la classe pour les enseignants et les
enseignantes. Donc, oui, on a ces mêmes ressources-là pour le préscolaire, mais
pourquoi on n'aurait pas aussi un ratio différentié selon que c'est défavorisé ou
pas pour le préscolaire? Ça, il ne l'a pas expliqué.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui. M. le ministre.
M. Roberge : Je comprends la
question de ma collègue, je la comprends mieux. Bien, je pense que c'est parce
qu'à un moment donné, quand le ratio est suffisamment bas, il n'est plus
pertinent ou il est beaucoup moins nécessaire — parce qu'on peut
toujours vouloir en faire plus, là, je veux faire attention — bien, de
le moduler. Quand un ratio est plus élevé, bien, chaque élève porte un défi
plus important.
Tu sais, il n'y a pas une si grosse
différence entre avoir huit et 12 enfants. On va dire : C'est
50 % de plus, c'est énorme. Mais il reste que tu as un haut niveau de
disponibilité pour huit, ou 10, ou 11, ou 12 enfants. Mais ces mêmes
quatre enfants-là… Si on en a 26 puis on passe de 26 à 30, alors que, déjà,
26 enfants, c'est beaucoup, quatre de plus, c'est plus important.
Pourtant, en proportion, là, en bêtes notions statistiques, de huit à 12, on
augmente de 50 % le nombre. On va dire : C'est une augmentation de
50 %, c'est faramineux. Mais reste qu'on a de la disponibilité pour
s'occuper de 10, 11, 12 enfants. Mais de 26 à 30, c'est loin d'être une
augmentation de 50 %, et pourtant, ne serait-ce qu'en termes d'espace, de
mètres carrés, on se pile sur les pieds à 30. À 26, on a un peu plus de place.
La disponibilité est là.
Ça fait qu'il faut prendre garde. Donc il
y a peut-être de ça aussi, là. Ça me semble une raison tout à fait logique et
compréhensible de savoir que, quand on a un ratio moyen de 14, bien là, la
pertinence de le moduler est moins là que si on est à 18, à 20, à 25. Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Oui, Mme la députée Sherbrooke.
Mme Labrie : Moi, je serais
vraiment curieuse d'entendre des enseignants, des enseignantes réagir à ça, ce
que le ministre vient de dire, que ça ne fait presque pas de différence qu'on
passe huit à 12 élèves, là. Je peux vous dire que, quand je suis passée de
deux à trois enfants, moi, j'ai vu toute une différence, là. Je suis à peu près
certaine que les enseignants verraient une différence aussi de passer de huit à
12 élèves.
Puis j'aimerais ça juste revenir sur le
fait qu'il n'existe pas en ce moment de distinction entre les deux types de
milieux dans les conventions collectives, là. C'est seulement parce qu'il n'y
avait des maternelles quatre ans qu'en milieu défavorisé. Je pense que… Ça me
surprendrait beaucoup qu'à l'époque, au niveau du gouvernement, on se disait :
Rendu là, le chiffre est tellement bas que ce n'est plus si grave que ça. C'est
juste qu'il n'y en avait pas dans deux milieux. Ça ne servait à rien de créer
cette distinction-là dans la convention collective. Mais le raisonnement
d'appliquer une distinction en milieu défavorisé pour tous les niveaux, il se
vaut également pour le préscolaire.
Ce que soutient le ministre, en ce moment,
c'est que ce ratio-là est suffisamment bas. Mais sur quelle base il nous dit
que ce ratio-là est suffisamment bas? Qui a dit que ces ratios-là étaient suffisamment
bas, à part lui-même?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui. M. le ministre.
• (17 h 40) •
M. Roberge : Mme la
Présidente, je suis sûr qu'il se trouvera bien des enseignants qui vont dire :
Écoutez, si on m'enlevait des élèves, ça me faciliterait pas mal la tâche puis
ça allégerait la charge. Écoutez, c'est <certain…
Mme Labrie : …
il
nous dit que ce ratio-là est suffisamment bas? Qui a dit que ces ratios-là
étaient suffisamment bas, à part lui-même?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui. M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, je suis sûr qu'il se trouvera bien des enseignants qui vont dire :
Écoutez, si on m'enlevait des élèves, ça me faciliterait pas mal la tâche puis
ça allégerait la charge. Écoutez, c'est >certain, là, on ne s'obstinera
pas longtemps pour savoir si, si on diminue le nombre d'élèves, on diminue la
charge des enseignants. C'est évident. Moi, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup
de profs qui s'opposeraient à ça. C'est assez évident.
Par contre, je veux dire… répondre à ce
qu'elle vient de dire. Elle dit : Mais, écoutez, on n'a pas modulé les
ratios pour la maternelle quatre ans parce qu'elle était destinée à n'aller
qu'en milieu défavorisé. Bien, ça ne s'applique pas, ce raisonnement, parce que
c'est pour le préscolaire que les ratios ne sont pas modulés. Or, la maternelle
cinq ans s'applique depuis une vingtaine d'années à la grandeur du Québec à
temps plein, et pourtant le ratio n'est pas modulé selon les indices de
défavorisation. Donc, voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Deux affaires,
deux petites questions rapides pour le ministre de l'Éducation. Est-ce qu'il
sait combien de fois, pour les maternelles cinq ans, il y a eu un dépassement
du ratio?
M. Roberge : J'ai déjà répondu
à cette question, je n'ai pas cette information-là, en ce moment, pour les
maternelles cinq ans.
Mme Rizqy : O.K., pour les maternelles
cinq ans. Est-ce que le ministre a lu le rapport de la Direction de santé
publique de Montréal, qui fait état des maternelles cinq ans et qu'il y avait
aussi des lacunes qui devaient être corrigées?
M. Roberge : …publié quand?
Juste que je me réfère un peu, là, parce que je ne me souviens plus.
Mme Rizqy : De mémoire, c'est
en février, sous toutes réserves… revérifier, mais c'était vraiment durant
l'hiver dernier qu'il y a eu un rapport de la Direction… Et c'est d'ailleurs
pourquoi nous voulons entendre Dr Drouin, Mylène Drouin, qui, évidemment,
a commenté ce rapport, l'a écrit avec ses collègues.
Et, avant de généraliser les maternelles
quatre ans, il me semble qu'il aurait été approprié, un, oui, d'entendre Dr
Drouin, deux, de vraiment lire correctement ce rapport-là, trois, corriger les
lacunes puis, quatre, faire des vérifications à savoir si, oui ou non, une
bonification au niveau des ratios pourrait améliorer les ratios. Est-ce qu'il aurait
été envisagé, oui, pour les maternelles cinq ans, avant même d'ajouter des maternelles
quatre ans?
C'est pour ça que c'est toutes ces
questions-là que nous avons encore en tête. Et ce n'est pas parce qu'on a envie
de faire de l'acharnement, là. Vous comprendrez, là, que nous autres aussi, là,
on a d'autres projets de loi. Je pense qu'il y en a qui siègent aussi avec
différents, différents projets de loi. Mais moi, demain, je suis supposée
d'être à la CAT, dans mon autre dossier, stratégie numérique. Je suis ici avec
les maternelles quatre ans. Ce n'est pas parce qu'on a envie de s'acharner. C'est
qu'on sait qu'il y a plusieurs intervenants, des experts québécois de chez nous
qui nous disent que le ratio est important pour bien faire les choses. Alors, c'est
pour ça qu'on essaie de trouver une voie de passage. Puis là on a besoin de
vous.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. D'autres interventions? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je
rajouterais, juste pour clarifier… Je sais qu'il y a… le ministre a mentionné
qu'il y a de l'argent qui est attribué pour les milieux défavorisés, surtout
pour les écoles avec un indice de 6, 7, 8, 9, 10. Mais ce n'est pas uniquement
pour des ressources humaines. Souvent, cet argent-là, il est attribué…
Si on regarde encore les mesures dans le
regroupement 15010, c'est un regroupement de mesures qui ont été bonifiées
dernièrement. C'est des mesures dédiées et c'est pour aider la réussite des
élèves en milieu défavorisé. Mais ce n'est pas nécessairement pour ajouter des
ressources dans la classe. Oui, il y en a, il y a une formule d'allocation pour
le 15011. Ça, c'est vraiment pour rajouter des ressources, mais ce n'est pas
nécessairement identifié uniquement pour les maternelles quatre ans. Et le
ministre lui-même a dit, quand on discutait sur le dernier amendement…
sous-amendement, par rapport au IMSE, que ce n'est clairement pas identifié
pour maternelle quatre ans, cinq ans, mais on a vu que, pour les indices 9,
10, qu'il y a des mesures en place pour les classes en première année, exemple.
Alors, je présume que ça serait beaucoup
plus facile pour nous ici, autour de la table, de mettre en place des mesures pour
favoriser la réussite des élèves en milieu défavorisé de quatre ans et même
cinq ans, si nous voulions, au lieu de changer les mesures qui sont attribuées
au IMSE. Parce que je comprends que ça, ce n'est pas Éducation, ça, c'est un
autre ministère. Alors, pourquoi ne pas avoir la discussion ici pour protéger
ces enfants-là, pour s'assurer que, s'ils ont un index… Puis ça serait à
discuter. Si, le 6, 7, ça ne fonctionne pas puis ça ne fait pas le bonheur du
ministre, on peut parler d'uniquement pour les 9, 10.
Et, si, mettons, je <parle…
Mme Maccarone : …
ministère. Alors, pourquoi ne pas avoir la discussion ici pour protéger ces
enfants-là, pour s'assurer que, s'ils ont un index… Puis ça serait à discuter.
Si, le 6, 7, ça ne fonctionne pas puis ça ne fait pas le bonheur du ministre,
on peut parler d'uniquement pour les 9, 10.
Et, si, mettons, je >parle au
nom de… J'ai juste fait une recherche rapide, Mme la Présidente, et j'ai tombé
sur la commission scolaire des Monts-et-Marées, qui est dans la région d'Amqui
de Québec, dans une autre belle région du Québec. L'indice… le rang décile pour
toutes leurs écoles primaires, il y en a une qui a un indice de 1, puis tout le
reste, il y a — un, deux, trois, quatre — cinq qui ont un
10. Le 9 — un, deux — trois, trois à 9. Le reste, c'est des
7 et des 8. C'est une commission scolaire, je dirais, avec plusieurs écoles en
milieu défavorisé déjà identifiées par l'IMSE, qui bénéficieraient d'une
identification de ratios pour protéger ses élèves.
Comme je dis, ce n'est pas uniquement
l'argent qui vient… ce n'est pas uniquement utilisé pour des ressources
humaines. Souvent, c'est pour la nourriture, souvent, c'est pour l'aide aux
devoirs, souvent, c'est pour autre type d'accompagnement. Des fois, les écoles
vont recevoir de l'argent pour meubler les maisons de ces enfants-là ou aussi
pour du linge, parce qu'ils viennent puis ils n'ont pas de linge. Puis on voit
ça, vraiment, dans les petites écoles, ils ont vraiment un grand besoin.
Pourquoi ne pas rajouter, on a la mesure,
ici… de rajouter les ressources matérielles pour ces élèves-là? On pourrait
même le rajouter, encore une fois, dans le budget de fonctionnement. Ça
pourrait être une mesure à l'intérieur du regroupement du 15010. Ou bien on
peut retourner où est-ce qu'on était avant, le 11020, pour rajouter cet
argent-là. Ce serait une façon de protéger ces enfants-là en milieu défavorisé,
puis ça rejoint qu'est-ce qu'on veut réussir avec le dépôt de cet
amendement-là.
Comme je dis, beaucoup plus facile de
changer qu'est-ce qu'on fait ici, autour de la table, ou de bouger l'IMSE… Oublie
ça. On parle de santé, on parle de totalement un autre réseau en entier dans
lequel, cette commission, il n'y a aucun pouvoir.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. D'autres interventions? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui. Alors, j'ai
vérifié. Effectivement, c'est en février que le rapport est sorti pour les
maternelles cinq ans. Et je pense, pour le bénéfice du ministre, à certains
faits qui sont… qui émanent du rapport.
5 630 enfants, révèle le rapport de
la Direction régionale de la santé publique, sont vulnérables. 28,5 %
d'élèves, soit 5 630, et «la directrice régionale de la santé publique,
Dre Mylène Drouin, estime qu'il faut intervenir précocement, notamment en
continuant de développer des services de garde de qualité chez les tout-petits.
«Il s'agit d'un avis partagé par la
chercheuse en éducation Christa Japel — celle que nous avons reçue
ici, Mme la Présidente, dans les consultations — qui témoigne avoir
mentionné vainement au gouvernement caquiste qu'implanter largement les
maternelles quatre ans n'était pas une panacée.»
Et il y a une vaste enquête, là, je vais
sauter tous les détails, mais c'est quand même 5 178 enseignants de
maternelle des quatre coins du Québec qui ont évalué 83 335 élèves,
Mme la Présidente. Et évidemment ils disent que les enfants défavorisés sont
les plus touchés. Et on ajoute même que c'est pire chez les garçons.
Et ici on pose la question : «Plus de
maternelles quatre ans?» Dre Drouin répond qu'elle «"félicite le
gouvernement" actuel qui veut investir dans les services à la petite
enfance. Elle se questionne toutefois sur la pertinence "d'imposer [les]
maternelles quatre ans de façon universelle", alors que ces
classes — faisant référence aux maternelles cinq ans et des maternelles
quatre ans — "présentent des enjeux d'implantation et de
faisabilité".
«"À date, rien ne nous indique que
les maternelles quatre ans sont mieux que les CPE — les centres de la
petite enfance. On est inquiet que le développement des maternelles quatre ans
puisse affecter le développement des CPE."»
Ça, c'était une inquiétude. À l'époque,
j'imagine qu'elle faisait partie, elle aussi, des épouvantails que le ministre
de l'Éducation fait toujours référence lorsqu'on lève des drapeaux pour dire :
Attention, il y a des risques. Mais, vous voyez, elle ne s'était pas trompée,
elle avait vu juste : pénurie de locaux, pénurie de personnel, pénurie
d'enseignants.
Mais, bien qu'on n'a pas eu l'occasion
d'entendre Dre Drouin, ils ont quand même déposé un mémoire, hein? Puis le
mémoire, la recommandation n° 9, Mme la Présidente,
pour les maternelles quatre ans, pour aider le ministre de l'Éducation à bien
implanter son objectif, qu'est-ce qu'il est question? Lui aussi, il est question
des ratios. Je vous laisse devenir c'est quoi, les ratios qui sont demandés par
la Direction de la santé publique.
M. Roberge : Quels sont
les ratios…
Mme Rizqy : Demandés par
la Direction de la santé publique de Montréal.
M. Roberge : C'est-u une
game de Génies en herbe?
Mme Rizqy : Non, parce
que ça, je sais que vous l'avez échoué.
M. Roberge : Bon, bien,
alors, répondez vous-même.
• (17 h 50) •
Mme Rizqy : 1 pour 10. C'est
1 pour <10…
Mme Rizqy : …
ratios
qui sont demandés par la Direction de la santé publique.
M. Roberge : Quels
sont les ratios…
Mme Rizqy : Demandés
par la Direction de la santé publique de Montréal.
M. Roberge : C'est-u
une game de Génies en herbe?
Mme Rizqy : Non, parce
que ça, je sais que vous l'avez échoué.
M. Roberge : Bon,
bien, alors, répondez vous-même.
Mme Rizqy : 1 pour 10.
C'est 1 pour >10. Je ne sais pas c'est qui, les experts que vous
entendez, parce que même les experts que vous payez pour venir ici parlent de 1
pour 10. Alors, je ne comprends pas cet entêtement. Puis là on parle des
milieux défavorisés, avec des statistiques qui parlent que, dans leur cas,
c'est pire au niveau de vulnérabilité, et que ça n'a pas été une panacée, et
qu'au contraire il faut rajouter des ressources.
Puis on parle de faisabilité, d'implantation,
des enjeux qui sont vraiment préoccupants. Pourquoi qu'on ne fait pas les
choses correctement puis, qu'on se disait, il ne veut pas mettre des ratios
partout, pour tout le Québec, de qualité, au même titre que les CPE? Alors, à
tout le moins, là, à tout le moins, qu'il l'accorde pour les milieux
défavorisés. Ce serait…
Puis, écoutez, ça, sincèrement, c'est vraiment
une mesure de compromis. Parce que, quant à nous, là, ce serait pour tout le
monde. Parce que vous avez raison de dire : On devrait tous avoir accès
aux spécialistes, accès à un enseignant, réduire, aussi, la charge de travail
des enseignants. Puis ça je pense que ce serait idéal, surtout qu'on le sait, il
y a plusieurs enseignants qui, après cinq ans, quittent la pratique. Ça
pourrait être parmi votre bouquet de mesures pour inciter les gens à rester.
Puis je pose la question au ministère de
l'Éducation : Est-ce que vous avez des statistiques à savoir qui enseigne
en maternelle quatre ans, présentement, dans les 644 classes, leur niveau
d'expérience?
M. Roberge : Là, vous voulez
savoir le niveau d'expérience et d'ancienneté pour chacune des enseignantes?
Mme Rizqy : Oui, pour savoir,
au fond, si elles sont plus jeunes, est-ce que c'est souvent les nouveaux qui
prennent la classe de quatre ans ou de cinq ans.
M. Roberge : Ce n'est pas la commission
scolaire qui est… Ce n'est pas le gouvernement qui est l'employeur et qui… Je
ne peux pas vous répondre pour savoir est-ce que ces gens-là ont cinq ans, 10 ans
d'expérience au premier cycle du primaire ou au préscolaire.
Mais c'est quand même fascinant de vous
entendre décrier avec tant de motivation les politiques du gouvernement de
votre parti. Puis je comprends mal pourquoi on ne vous a pas entendue, pendant
la campagne électorale, prendre l'engagement formel… Donc, vous ne le déployiez
pas à l'extérieur des milieux défavorisés, mais, même en milieu défavorisé, je
n'ai entendu personne. Puis, je pense, j'ai fait 13 débats
éducation, pendant la campagne, là, j'en ai fait pas mal. À quelques reprises,
d'ailleurs, il y avait la collègue de Westmount—Saint-Louis. C'était toujours
très cordial. Je n'ai entendu jamais aucun représentant du Parti libéral
pendant la campagne, en débat, dire : Écoutez, nous, là, c'est en milieu
défavorisé, puis on va changer les ratios parce que les ratios, ça vient nous
chercher, puis on se présente devant les Québécois pour changer les ratios
parce qu'il faut avoir des ratios spécifiques, 1 pour 10, c'est ça qu'il va y
avoir partout, on s'excuse d'avoir fait 1 pour 17, et puis on va faire en plus
des ratios différenciés en maternelle. Rien de tout ça.
C'est comme si là, tout à coup, pour je ne
sais, quoi, six mois maintenant, un an après l'élection, ils trouvent un
problème… Enfin, pour moi, ce n'est pas un problème, là, parce que, même à 17,
avec un adulte et une ressource à temps plein, ça donne un ratio moyen de 11,3 enfants
par adulte, qui est tout à fait acceptable, sans parler de tous les
professionnels. Mais je m'explique mal, sincèrement… Il y a un an et quelques
semaines, ça ne fait pas longtemps, là, il y a un an et quelques semaines, je
faisais encore des débats, là. On était en campagne électorale, on faisait le
brassage d'idées, on mettait sur la table quelles sont nos politiques, qu'est-ce
qu'on veut chercher, qu'est-ce qu'on veut changer, puis jamais je n'entendais
le problème à régler, supposément, le problème qui était le ratio en maternelle
cinq ans ou en maternelle quatre ans. Mais là, par exemple, ça a l'air assez
important pour en parler pendant 25 heures, ad nauseam. Alors, je
m'explique mal ce revirement de situation, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Saint-Laurent, puis ensuite j'entendrai Mme la députée de
Joliette.
Mme Rizqy : Merci. Ça va être
bref. Je n'en reviens tout simplement pas de cette réponse. Honnêtement, là,
c'est gênant. La campagne électorale, c'est ça, son argument? Ce n'est pas de
notre projet de loi, là, qu'il est question, c'est son projet de loi. Moi, par
contre, je me rappelle d'une chose en campagne électorale. Quand ils nous ont
sorti le chiffre des maternelles quatre ans, bien, c'est moi qui ai pris ma
calculatrice, avec mon collègue le député de Robert-Baldwin, puis c'est nous
qui avait chiffré, à l'époque, le 2 milliards de dollars, en pleine
campagne électorale, puis ils ont dit : Non, non, non, vous exagérez les
chiffres. Pourtant, par la suite, c'est le premier ministre qui a dû admettre
qu'effectivement il s'était trompé de beaucoup. Et c'est peu dire pour un
comptable.
Par contre, j'aimerais lui dire une chose.
Le rapport du Dr <Drouin…
Mme Rizqy : …
mon
collègue le député de Robert-Baldwin, puis c'est nous qui Verbavait chiffré, à
l'époque, le 2 milliards de dollars, en pleine campagne électorale, puis
ils ont dit : Non, non, non, vous exagérez les chiffres. Pourtant, par la
suite, c'est le premier ministre qui a dû admettre qu'effectivement il s'était
trompé de beaucoup. Et c'est peu dire pour un comptable.
Par contre, j'aimerais lui dire une
chose. Le rapport du Dr >Drouin est sorti en février dernier. À l'heure
qu'il est, le ministre de l'Éducation, il ne l'a pas lu, visiblement. Par la
suite, nous avons eu plusieurs experts qui sont venus ici durant l'étude de ce
projet de loi. Les experts… on a fait des tableaux, chacun d'entre eux ont
parlé des ratios de 1 pour 10. La quasi-totalité, incluant les experts qu'il a
chèrement payés, ceux de New York, ont des ratios de 1 pour 10, Mme la
Présidente.
Alors, oui, on se réveille, dans votre
projet de loi, pour en parler parce que c'est le bon moment d'en parler. Parce
que, lorsque tout le monde nous en parle, sauf le ministre de l'Éducation, on
se rend compte que nous sommes tous conviés à bonifier un projet de loi, mais
que le principal intéressé choisit d'être absent du débat puis veut vraiment,
là, se défiler de ses propres responsabilités à titre de ministre de
l'Éducation.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Il vous reste quatre minutes. Mme la députée de Joliette, voulez-vous
intervenir ou…
Mme
Hivon
: Il
me reste quatre minutes?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Non, non, non, mais il reste quatre minutes à la séance. Vous avez assez…
Mme
Hivon
: Oui,
oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Allez-y.
Mme
Hivon
: En
fait, je pense qu'on l'a dit quelques fois, nous sommes dans une impasse.
Alors, dans ce temps-là, il faut essayer de se creuser les méninges.
Et je me demande… Je veux soumettre ça
avant la pause, pour peut-être que ça puisse mijoter, là, pendant l'heure du
souper. L'amendement précédent — je me permets de faire un petit
retour en arrière — il parlait de le prévoir par règlement la
proportion ou le ratio. Je me dis, si le ministre nous disait : Laissez-moi
faire la prochaine négo de convention collective, mais je m'engage, après, à ce
que le ratio soit mis dans un règlement ou dans la loi, puis qu'il prenne
l'engagement… Parce que, de toute façon, la majorité des dispositions de la loi
vont entrer en vigueur, de ce que j'ai compris, mais on va en débattre quand on
va être rendus là, mais dans quelques années. C'est ça, l'optique du ministre.
Ça fait que, je me dis, il pourrait nous
donner son intention, dire : On va faire une ultime négociation parce que,
là… j'aimerais qu'il nous explique, mais parce qu'il estime qu'il faut qu'il
négocie, puis tout ça, puis que, là, c'est précipité… Mais dire : Je
m'engage aujourd'hui à ce que ça soit la dernière fois que les ratios soient
déterminés par négociation de convention collective, et donc, dans un an, dans
deux ans, ça va être écrit noir sur blanc dans le règlement : Voici notre
ratio, et, par ailleurs, je m'engage à vous dire : Voici la fourchette du
ratio…
Je mets ça sur la table. Je n'ai pas parlé
avec mes collègues, je ne suis pas certaine que tout le monde est
nécessairement là, mais je trouve qu'en fait ça rejoint l'amendement qui était
avant présenté par ma collègue. Puis, en même temps, il y aurait un engagement
qui viendrait avec ça pour le futur, ce qui nous rassurerait. Ça fait que je
voulais juste vous soumettre ça avant qu'on fasse la pause.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 17 h 58)
20 h 30 (version révisée)
(Reprise à 20 h 45)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Donc, la Commission de la culture et de
l'éducation reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes présentes
dans la salle de bien vouloir éteindre leurs appareils électroniques.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 5,
Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique et d'autres dispositions
à l'égard des services de l'éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de
4 ans.
Lors
de la suspension de nos travaux, plus tôt aujourd'hui, nous étions à l'étude
d'un amendement proposé par la députée de Saint-Laurent à l'article 5. Je
vais laisser la parole à M. le ministre pour nous expliquer les discussions
qu'il y a eu hors micro dans les dernières minutes. M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Roberge :
Merci bien, Mme la Présidente. Je vous remercie pour votre patience, hein? Pour
ceux qui nous écoutent, Mme la Présidente, c'est de vous voir à plusieurs
reprises nous demandant de reprendre… Mais je pense que, voyant qu'on
travaillait sur des consensus, des façons d'intégrer les préoccupations
légitimes de tout le monde autour de la table, elle nous donnait toujours deux,
trois minutes. Puis je remercie les légistes aussi, qui se sont activés et qui
s'activent encore.
Donc,
là-dessus, je peux dire qu'on a cheminé à l'égard de plusieurs concepts :
le nombre d'élèves par enseignant, les services fournis par les ressources
professionnelles, les services de garde en milieu professionnel, l'organisation
du transport scolaire, les coûts d'opération, les services complémentaires,
qu'on appelle les services professionnels… ou plutôt les services
professionnels, qu'on appelle les services complémentaires, la notion de ratios,
le nombre d'élèves par enseignant. Et donc, comme on était en train de discuter
de l'amendement de ma collègue de…
Une
voix
: …
M. Roberge :
… — voyons, je suis fatigué, je m'excuse — de Saint-Laurent… Mais c'est parce que tout le monde a travaillé de la
même façon : madame de Saint-Laurent, madame de
Westmount—Saint-Louis, madame de Sherbrooke, madame de Joliette. Quand même, je
vous ai retenue. Je vais laisser la parole maintenant à ma collègue de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, pour ceux qui nous suivent, oui, nous
avons suspendu, mais ça nous a permis d'éclaircir certains points.
Comme
vous le savez, on a déposé plusieurs amendements en ce qui a trait aux ratios.
Le ministre s'est engagé… Parce que, premièrement, moi, j'avais un amendement
qui va moins loin que mon premier amendement, qui demandait un ratio pour un
enseignant pour un maximum de 10 élèves. Par la suite, j'ai déposé un
autre amendement qui portait sur la possibilité pour que le ministre mette le
ratio dans un règlement, à l'instar du ministère de la Famille pour les réseaux
de services de garde, où est-ce que c'est prévu par règlement. Nous comprenons
qu'effectivement il y a une ronde de négociations collectives qui arrive
prochainement, et on veut permettre évidemment au ministre de vouloir… de bien
aller à sa ronde de négociation de conventions collectives.
Alors,
de concert avec tout le monde, nous avons convenu que j'allais retirer mon
amendement pour redéposer, en fait, mon amendement qui permettait de le faire
par voie réglementaire, et qui est modifié présentement par les légistes pour
trouver le bon endroit pour l'insérer dans la loi. Le ministre nous a confirmé,
puis j'aimerais ça qu'il le reconfirme à micro ouvert, que son intention n'est
pas d'augmenter les ratios qui sont déjà prévus dans l'annexe XXV, que,
bien au contraire, ce n'est pas son objectif d'augmenter ce ratio, et qu'une
fois qu'il aura terminé la ronde de négociations collectives il ira enchâsser
par voie réglementaire le ratio élèves et enseignants.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci. M. le
ministre, d'autres choses pour le point?
M. Roberge :
Mme la Présidente, j'ai envie de préciser que je n'ai pas l'intention
d'augmenter le ratio.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
M. Roberge :
…de Joliette qui veut prendre la parole. Je pense qu'il faut le préciser aussi…
La
Présidente (Mme Guillemette) : Oui, avant de
débuter, est-ce qu'il y a consentement pour retirer l'amendement?
Des
voix
: …
La
Présidente (Mme Guillemette) : Il y a
consentement? D'accord. Donc, il y a consentement pour retirer l'amendement. Mme
la députée de…
Mme
Hivon
:
…compléter, là, puis j'irai après.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Parfait. Allez-y, M. le ministre.
• (20 h 50) •
M. Roberge :
Oui, bien, je pense qu'il faut préciser que l'amendement de ma collègue de <Saint-Laurent…
La Présidente (Mme Guillemette) :
…
il y a consentement? D'accord. Donc, il y a consentement
pour retirer l'amendement.
Mme la députée de…
Mme
Hivon
: …compléter,
là, puis j'irai après.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Allez-y,
M. le ministre.
M. Roberge : Oui, bien,
je
pense
qu'il faut préciser que
l'amendement de ma collègue de >Saint-Laurent
y allait avec un ratio par règlement puis que ma collègue de Joliette avait
précisé cet après-midi l'opportunité de dire : Bien, écoutez, on pourrait
non pas mettre le chiffre tout de suite dans le règlement, mais préciser que le
chiffre viendra par règlement après, je pense, la prochaine négociation. Puis c'est
dans ce sens-là qu'on risque d'aller, finalement, avec une espèce d'amendement
écrit par les légistes, qui se trouve à être une suggestion de la députée de Joliette,
est un amendement à la proposition de madame de Saint-Louis, donc une espèce de
proposition hybride de tout le monde. Puis évidemment Mme la députée de Sherbrooke
a mis son grain de sel pendant la rencontre.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Mme la députée de Joliette, la parole est à vous.
Mme
Hivon
: Oui,
merci, Mme la Présidente. Vu que je sais qu'en un mardi soir on a beaucoup de
concurrence télévisuelle, avec beaucoup d'intrigues et de rebondissements, je
voulais juste bien situer l'auditoire.
Donc, quand nous nous sommes quittés, au
dernier épisode, avant l'heure du souper, avant la pause du souper, effectivement,
j'avais fait la proposition au ministre de regarder la possibilité, en partant
de l'amendement qui avait été déposé, que l'on puisse, donc, faire en sorte de
le prévoir noir sur blanc dans un règlement. Nous allons inscrire dans la loi
que nous allons le prévoir par règlement, le ratio. Mais le ministre voulant
permettre que ça puisse faire l'objet de négociations lors de la prochaine convention
collective, je lui proposais de se donner une date butoir, donc, de dire :
O.K., pour la prochaine convention collective, ça ne sera, donc, pas prévu
avant dans la loi, mais après on va s'assurer, en l'inscrivant dès maintenant
mais en ne faisant pas entrer cette disposition-là tout de suite en vigueur, que
ça va être la dernière fois que les ratios vont être négociés dans le cadre de conventions
collectives et que, par la suite, ça va être prévu dans le règlement, via la disposition
habilitante de la loi, que nous avons un ratio maximal pour les classes de maternelle
quatre ans.
Et je suis très heureuse que l'heure du
souper ait été riche en évolution d'intrigues et que le ministre nous soit
revenu, donc, avec cette proposition-là acceptée, qui nous fait tous avancer,
avec une proposition complémentaire. Mais, évidemment, vous allez comprendre, Mme
la Présidente, qu'on va réserver nos derniers commentaires quand on va avoir le
libellé de l'amendement devant nous, qui se fait attendre. Et donc, lorsqu'on
nous l'aurons, nous pourrons finaliser les échanges par rapport à ça.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. D'autres interventions en attendant la…
Donc, on va suspendre, s'il n'y a pas d'autre
intervention, en attendant le nouvel amendement.
(Suspension de la séance à 20 h 53)
>
(Reprise à 20 h 59)
La
Présidente (Mme Guillemette) : Donc, on reprend les travaux avec un amendement
de Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Alors, enfin, on a trouvé une façon de dénouer l'impasse. Merci
aux collègues de l'opposition, à la députée de Joliette, la députée de Sherbrooke,
évidemment ma collègue la députée de Westmount—Saint-Louis, et la collaboration
du ministre de l'Éducation, avec toute son équipe de légistes que nous voyons
travailler très fort pour pouvoir nous écrire des amendements.
Alors, finalement, l'article 5 :
Modifier l'article 5 du projet de loi
tel qu'amendé par le remplacement de «par la suppression des paragraphes 6° et
7° du troisième alinéa» par «dans le troisième alinéa :
1° par la suppression des paragraphes 6°
et 7°;
2° par l'insertion, à la fin, du
paragraphe suivant :
«11° déterminer, aux services de
l'éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de 4 ans à la date
déterminée au paragraphe 2° du deuxième alinéa, le nombre d'élèves par
enseignant.»
• (21 heures) •
Alors, c'est que, tantôt, nous l'expliquions,
ça va permettre au <ministre de faire…
>
21 h (version révisée)
<17883
Mme
Rizqy : …paragraphe suivant :
«11° déterminer, aux services de
l'éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de 4 ans à la date
déterminée au paragraphe 2° du deuxième alinéa, le nombre d'élèves par
enseignant.»
Alors, c'est que, tantôt, nous
l'expliquions, ça va permettre au >ministre de faire ses négociations
lors de la prochaine ronde de conventions collectives puis, par la suite, de
venir insérer les ratios, tel que c'est déjà prévu au niveau du ministère de la
Famille, où est-ce qu'on voit, par voie réglementaire… C'est marqué un maximum
de 1 pour 10, par exemple, dans les services de garde. Ici, évidemment, tantôt,
le ministre de l'Éducation l'avait clairement mentionné que ce n'était pas son
intention d'augmenter les ratios. J'imagine que, quand même, c'est son
intention d'améliorer la qualité de l'ordre des ratios lorsqu'il va négocier
avec les différents syndicats.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. D'autres interventions? Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Oui.
Dans un premier temps, je voudrais comprendre. Lorsqu'on fait référence à la
date déterminée au paragraphe 2° du deuxième alinéa — je veux juste
que le ministre, là, nous précise — le paragraphe 2° nous dit :
«La date, entre le début de l'année scolaire et le 1er janvier», donc, ça,
c'est juste pour déterminer l'âge de l'enfant de quatre ans, c'est ça? Puis
pour ce qui est…
Parce que tout le débat, là, ici, c'est de
s'assurer que cet article-là va entrer en vigueur après la prochaine
négociation de conventions collectives pour préserver le droit, que le ministre
tenait à préserver, de pouvoir négocier les ratios, la prochaine fois, mais le
plus tôt possible après ça. Là, est-ce que je comprends que, dans l'optique du
ministre, l'entrée en vigueur de cette disposition-là va être, comme le reste
du projet de loi et l'article 1, donc, au moment déterminé par décret et
donc avec l'ensemble des dispositions centrales du projet de loi ou il va avoir
sa propre date d'entrée en vigueur?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : J'ai eu peur, Mme
la Présidente. Si ça avait été au décret, je pense qu'on aurait eu un problème,
ici, et il aurait fallu reformuler. Non, ce n'est pas au décret, c'est à la
sanction que ça pourra s'appliquer. Donc, le ministre pourrait déterminer, en
gros, le ratio, là. C'est ça qui est écrit. Par contre, je ne suis pas obligé
de le faire tout de suite. J'ai bien dit que j'avais l'intention de me saisir
de cette possibilité après la prochaine ronde de négociations. Et donc ce n'est
pas au décret qui surviendra dans, quoi, peut-être quatre ans. Enfin, bon,
c'est à déterminer, on n'a pas la date balisée ou coulée dans le béton dans la
loi, mais c'est à la sanction que cette disposition devient applicable.
Mme
Hivon
:
Donc, l'ensemble de l'article 447, introduit par l'article 5 du
projet de loi, va entrer en vigueur au moment de la sanction?
M. Roberge : Seulement le
paragraphe 11°.
Mme
Hivon
: O.K.
Donc, ce qui concerne le fait de prévoir par règlement les ratios, dit plus
simplement que ce qui est écrit, pour qu'on se comprenne, là, le fait de faire
entrer en vigueur la disposition habilitante pour prévoir par règlement les
ratios va entrer en vigueur au moment de la sanction, donc, cet alinéa-là. O.K.
Et l'intention du ministre, du moment où il va prendre ce règlement-là, est-ce
qu'il peut nous la décrire et nous la préciser?
M. Roberge : Bien, mon
intention, c'est d'utiliser ce pouvoir réglementaire là dans les jours, les
semaines, bref, très peu de temps après la fin des prochaines négociations.
Mme
Hivon
: Dans
l'optique du ministre, le ratio qu'il va avoir négocié — c'est parce
qu'il pourrait y avoir une nuance, là — va nécessairement être le
ratio qu'il va mettre dans le règlement ou il pourrait prévoir, dans le
règlement, un maximum? Je ne sais pas s'il me suit, là, mais, par exemple, si,
dans la prochaine négociation, il voit à la baisse, comme on le souhaite, le
ratio enseignant-élèves et, par exemple, plutôt que d'être 17, le maximum,
et de 14, il descendrait ça à 12 et 10 ou quelque chose comme ça, dans son
optique à lui, là, pour ma compréhension, il viendrait, par la suite, prendre
un règlement pour insérer ces chiffres-là, obtenus via la négociation de la
convention collective, dans son règlement, donc je veux savoir si c'est ça, son
intention, ou si son intention, c'est, possiblement, de pouvoir même prévoir
des chiffres <légèrement…
Mme
Hivon
: …
pour insérer ces chiffres-là, obtenus via la négociation de la convention
collective, dans son règlement. Donc, je veux savoir si c'est ça, son
intention, ou si son intention, c'est, possiblement, de pouvoir même prévoir
des chiffres >légèrement à la baisse, en disant : La prochaine
fois, il va falloir aller encore plus loin ou de prévoir un maximum, donc de
dire : Je prends les chiffres de la convention collective, je les mets
dans le règlement, mais je les positionne comme étant un maximum qui ne
m'empêche pas, éventuellement, de revoir le règlement à la baisse.
M. Roberge : C'est parce que,
pour répondre précisément à votre question, il faudrait savoir comment se
terminera la prochaine négociation, vous comprenez?
Mme
Hivon
: Oui.
Je ne demande pas les chiffres aujourd'hui.
M. Roberge : Non, non, mais,
même à ça, c'est parce que les chiffres négociés, ça représente le maximum. Ce
n'est jamais un minimum, là, les chiffres négociés, c'est un maximum. Écoutez,
là, là, c'est vraiment difficile parce que, là, on se projette dans l'inconnu. Puis
là je ferais quoi, advenant que quelque chose que je n'ai pas prévu arrivait?
Vous comprenez? On se fait souvent poser ces questions-là par les journalistes.
D'habitude, on évite de répondre, hein, aux questions hypothétiques, vous comme
moi, mais je vais essayer de répondre quand même, pour essayer d'éclaircir.
À ce moment-ci, l'intention, c'est de
faire une négociation qui va arriver à des ratios qui seront satisfaisants,
lesquels pourront être intégrés par règlement. Écoutez, l'affaire, c'est que le
règlement ne pourrait pas aller en haut de la négociation, mais il peut aller
en bas. C'est ça, l'avantage, je pense. Et, je pense, vous le savez très bien, c'est
pour ça que vous êtes…
Mme
Hivon
: C'est
pour ça que je trouve que c'est une bonne idée.
M. Roberge : Bien, c'est ce
que je comprends et c'est ce que vous comprenez aussi.
Mme
Hivon
: Oui.
M. Roberge : Le ratio pourrait
aller en bas, le ratio pourrait être décroissant dans le temps, pourrait…
toutes sortes de modalités. Mais il ne pourrait pas aller en haut de la
convention. Ça serait futile, ça ne servirait à rien.
Mme
Hivon
: Non,
ça, ça va de soi.
M. Roberge : Voilà. Mais là je
ne suis vraiment pas allé plus loin que ça à ce moment-ci, sincèrement, là. Je
pense que vous savez très bien.
Mme
Hivon
:
Bien, non, ça ne va pas de soi…
M. Roberge : Non?
Mme
Hivon
: …
dans le sens que le ministre aurait pu nous dire : Moi, je vous dis, comme
ministre qui va prendre ce règlement après la négociation, mon intention à ce
moment-ci, quand on débat de ça, c'est de dire simplement : Je vais aller
mettre dans le règlement les ratios dont on aura convenu par convention
collective, à la suite de la négo, mais, par la suite, ça ne m'empêchera pas, par
exemple, deux ans après, si je vois que ça ne fonctionne vraiment pas, ces
ratios-là, qu'il y a un problème, que ça ne donne pas la qualité de services
qu'on veut, de venir revoir à la baisse, dans le règlement, le ratio. Ce qui
donne au ministre la flexibilité d'un règlement.
Mais aujourd'hui, ça se peut très bien,
puis c'est ce qu'il semble me dire. Puis, si c'est le cas, bien, tant mieux.
Mais il pourrait déjà nous dire : Moi, si je peux aller en bas de ce qu'on
va avoir négocié dans la convention collective, dans le règlement, je vais le
faire. C'est ça que je veux savoir un peu aujourd'hui. Quand lui, il accepte
cette proposition-là d'amendement que j'ai faite tantôt, son intention, c'est
quoi? C'est de dire : Dans un premier temps, on va aller mettre les ratios
de la négo de la convention collective ou, déjà, il peut nous dire : Bien,
je ne le sais pas, peut-être même que j'aimerais les mettre plus bas?
M. Roberge : D'abord, juste
préciser que le seul ratio, dans le règlement, c'est pour les quatre ans, là.
On dit ici, là : «Aux services [d'éducation] préscolaire destinés aux
élèves de 4 ans à la date déterminée […] le nombre d'élèves par
enseignant», donc, on parle des quatre ans, mais l'intention de base sera de
mettre le fruit de la négociation dans le règlement. Parce que, si le gouvernement
signe cette négociation, c'est parce qu'il sera satisfait de ce qu'il y aura
dans la négociation. On ne signe pas quelque chose en disant : C'est
satisfaisant puis, une semaine après, aller ailleurs. Donc, je pense que
l'intention initiale, ça sera de mettre par règlement le fruit de la
négociation.
Mme
Hivon
: O.K.
Puis là le ministre, ce soir, évidemment… Parce qu'il y a une partie d'acte de
foi, donc, dans tout ça, là. Puis le ministre l'a dit tantôt, en réponse à ma
collègue, qu'évidemment ce n'était pas pour aller augmenter les ratios. Ça, on
le conçoit tous. Mais est-ce que le ministre peut nous dire aujourd'hui s'il a
l'intention de travailler dans une optique de diminuer les ratios?
M. Roberge : Je ne peux pas
vous le dire aujourd'hui.
Mme
Hivon
:
Donc, tout ce que le ministre nous dit, aujourd'hui, c'est qu'il ne travaillera
pas dans une optique de les augmenter.
M. Roberge : C'est ce que je
peux vous dire aujourd'hui.
Mme
Hivon
:
Donc, ça pourrait faire en sorte que le règlement ait comme chiffres 17 et 14,
qui sont les chiffres actuels?
M. Roberge : Je ne peux pas
l'exclure ce soir.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Sherbrooke.
• (21 h 10) •
Mme Labrie : …de compréhension
sur cet amendement-là. Puis ma collègue de Joliette l'a posée, la question,
mais je ne suis pas certaine <de…
M. Roberge : …
Je ne
peux pas l'exclure ce soir.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : …de
compréhension sur cet amendement-là. Puis ma collègue de Joliette l'a posée, la
question, mais je ne suis pas certaine >de voir pourquoi on a eu cette
réponse-là. L'article 5, je comprends qu'il entre en application au moment
du décret, puis le ministre a répondu que cet amendement-là en particulier,
donc le onzième paragraphe qu'on rajouterait, lui, il entrerait en vigueur au
moment de la sanction de la loi. Je ne comprends pas pourquoi, parce que… puis là
je ne veux pas présumer que l'article 18 va être adopté tel quel, mais, en
tout cas, de la manière dont on le lit en ce moment, l'article 5, il fait vraiment
partie des articles qui vont entrer en vigueur seulement au décret. Donc, pour
moi, ce n'est pas clair, là, l'explication qu'on a eue là-dessus. Où c'est
écrit, dans l'amendement, que celui-là, il va entrer en vigueur tout de suite?
Puis je vais le laisser répondre, puis j'ai une autre question après.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Vous pouvez y aller, M. le ministre.
M. Roberge : Ce n'est pas
écrit tout de suite parce que le légiste est en train d'écrire en ce moment un amendement
à l'article 18 dans les mesures d'implantation transitoires. C'est à ce
moment-là qu'on précisera. De toute façon, je viens de m'engager formellement à
ce que celui-là s'applique à la sanction, là.
Mme Labrie : Parfait.
M. Roberge : Donc, comme on
dit, on est bien engagés pour aller dans cette direction-là, mais ça va venir
ultérieurement pour que ce que je viens de dire s'avère.
Mme Labrie : Parfait. L'autre
question que j'ai, c'est que, dans l'amendement qu'on a sous les yeux, ça dit
que le ministre peut déterminer, blablabla, mais ça ne dit pas où est-ce qu'il
va le déterminer. On parle de règlement depuis tout à l'heure. Quand on
discutait hors micro, on a parlé de règlement. Mais là, ici, c'est juste
«déterminer», il n'est plus question de règlement. Donc, il n'y a comme pas
d'assurance que ça va se faire soit dans un règlement soit dans les conditions
et modalités. Ce n'est pas clair pour moi.
Puis je pense qu'il y a quand même une
différence dans la mesure où, quand c'est dans un règlement, bon, c'est sûr que
ce n'est pas aussi intéressant que dans un projet de loi, mais, minimalement,
il y a une consultation de 45 jours, ce qu'il n'y a pas, à ma
connaissance, pour les conditions et modalités — ou qu'on me corrige,
si c'est le cas, là, mais je pense qu'il y a quand même une différence entre
les deux. Puis là je ne vois pas la garantie que ça va être un règlement dans
l'amendement.
M. Roberge : Oui. Pour
comprendre et trouver réponse à cette question-là, il faut regarder en haut de
la page, là, dans notre cahier de projet de loi. On est en train de travailler
l'article 447. Donc, ici, on dit : «Le gouvernement établit, par
règlement, un régime pédagogique.» Et tout le reste de la page, on parle de ce
régime pédagogique, lequel est édicté par règlement.
Mme Labrie : Ça fait que c'est
dans le régime pédagogique.
M. Roberge : Donc, c'est de ça
dont on parle, et c'est à l'intérieur du régime pédagogique. C'est
l'article 447 de la Loi sur l'instruction publique qui précise que c'est
par règlement. Et le régime pédagogique porte sur quoi? Puis on vient dire que
le régime pédagogique porte sur le nombre d'élèves par enseignant. Donc, bien,
c'est une bonne question pour se le reformuler, pour bien le comprendre, parce
qu'on a fait pas mal de termes légaux, ce soir, puis pour préciser aussi, pour
ceux qui suivent, là, on est où, là, qu'est-ce qu'on change précisément. Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci.
Mme Labrie : Merci. C'est une
réponse qui me satisfait. Je dois dire, par exemple, comme ma collègue de Joliette
a demandé au ministre de préciser tout à l'heure, il a bien pris soin, puis c'est
un homme brillant, il a choisi ses mots, il a dit qu'il s'engageait à ne pas
augmenter le ratio, mais il n'a pas dit qu'il s'engageait à le réduire. Je
pense qu'il a clairement entendu que nos attentes, de ce côté-ci, c'est qu'il
soit réduit, ce ratio. Donc, lors d'un éventuel règlement qui déterminera le
ratio, aux termes des conventions collectives, c'est assez clair, pour notre
part, qu'on va être déçus s'il n'y a pas une réduction de ratio. Et nos objectifs
en termes de ratio ont même été énoncés à plusieurs reprises, si je peux le
dire en guise de rappel, donc on vise 1 pour 10. Donc, je pense que c'est assez
explicite, le nombre de fois que ça a été mentionné ici. Je peux comprendre que
le ministre souhaite être prudent puis qu'il ne veut pas le nommer ici, qu'il
va réduire le ratio, mais nos attentes, c'est qu'il réduise le ratio.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais procéder à la mise aux voix de l'amendement de
l'article 5. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, tout le monde. Donc, étant donné l'adoption de l'amendement, on…
Une voix
: …
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'autre article, le prochain, c'est… On retourne à l'article 5.
M. Roberge : Tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, nous retournons à l'article 5 tel qu'amendé. Y a-t-il des…
Mme Rizqy : …suspension, Mme
la Présidente, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui. On va suspendre quelques <secondes…
La Présidente (Mme Guillemette) :
… l'article 5.
M. Roberge : Tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, nous retournons à l'article 5 tel qu'amendé. Y a-t-il des…
Mme Rizqy : …suspension,
Mme la Présidente, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui. On va suspendre quelques >secondes…
(Suspension de la séance à 21 h 15)
(Reprise à 21 h 16)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Saint-Laurent, oui.
Mme Rizqy : Oui, juste pour
corriger. Le paragraphe 11°, qui a été adopté avec
consentement avec tout le monde…
La Présidente (Mme Guillemette) :
Attendez une petite minute, on va juste revenir en ondes, parce que c'est toujours
intéressant, ce que vous dîtes.
Mme Rizqy : Oh, merci! Elle
est bonne, hein, notre présidente?
La Présidente (Mme Guillemette) :
La parole est à vous, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Juste avec le consentement… Parce qu'on me fait remarquer, à
juste titre, que le paragraphe 11°, on devrait lire :
«À la date déterminée en vertu du paragraphe 2°».
Donc, avec consentement, pour ne pas qu'on ait besoin de… Parce que les
légistes nous font signe que, si c'est avec consentement, hein, on ne fera pas
le débat, hein? Ça vous convient, tout le monde?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Tout le monde est d'accord avec cet ajout-là? Consentement?
Des voix : …
Mme Rizqy : Merci.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, s'il y a consentement, nous passons maintenant à l'article 5 amendé.
Y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais
procéder à la mise aux voix de l'article 5 amendé. Est-ce que
l'article 5 amendé est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, tout le monde. Donc, nous passons à l'article 15…
Mme Rizqy : Mme la Présidente…
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui?
Mme Rizqy : J'aurais un
amendement à soumettre pour 5.1. Un nouvel article. Donc, avant d'aller…
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, l'article 5.1.
Mme Rizqy : Que vous venez de
recevoir.
La Présidente (Mme Guillemette) :
On ne l'a pas eu encore, l'article.
Mme Rizqy : Ah! désolée, je
pensais qu'il était parti.
La Présidente (Mme Guillemette) :
On va suspendre?
Mme Rizqy : Oui, c'est très…
La Présidente (Mme Guillemette) :
On va suspendre, le temps de recevoir l'article 5.1.
(Suspension de la séance à 21 h 17)
>
(Reprise à 21 h 21)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Nous reprenons. Mme la députée de Saint-Laurent, vous allez nous présenter
votre amendement.
Mme Rizqy : Oui. Il est
long à lire, et je vais avoir des explications un peu plus longues, aussi, Mme
la Présidente.
Mme Rizqy : Article 5.1.
Insérer, après l'article 454.1 de cette loi, par l'ajout, à la fin de
l'article, du paragraphe suivant :
«454.2. Le ministre établit, par
règlement, une exemption de la contribution financière pour le parent d'un
enfant âgé de moins de 5 ans au 30 septembre de l'année de référence
qui reçoit une prestation en application du programme Objectif emploi, du
programme d'aide sociale ou du programme de solidarité sociale prévus par la
Loi sur l'aide aux personnes et aux familles, ainsi que [le] Programme de
sécurité du revenu des chasseurs et piégeurs cris prévu par le chapitre 30
de la Convention de la Baie James et du Nord québécois, dans sa rédaction
figurant à l'annexe 1 de la Convention complémentaire n° 15
conclue entre le gouvernement du Québec et l'Administration régionale crie,
approuvée par le décret numéro 605-2002 du 24 mai 2002 et publiée à la Gazette
officielle du Québec du 6 novembre 2002.» Fin de la citation de
l'article… de l'amendement, Mme la Présidente.
Les explications, maintenant. C'est que,
dans le plan d'inclusion économique de la participation sociale de 2017‑2023 du
précédent gouvernement, il y a eu une mesure pour venir en aide aux familles
les plus vulnérables. Lorsque leur enfant fréquente un service de garde
subventionné, les parents prestataires d'un programme d'aide financière de
dernier recours ou qui participent à un programme Objectif emploi peuvent
bénéficier gratuitement de services de garde, selon certaines conditions. Là,
on venait bonifier, on venait faire 2,5 jours, puis maintenant c'est rendu
toute la semaine. Au fond, on venait aider les parents qui avaient des très
faibles revenus, là, ceux qui reçoivent la prestation de dernier recours.
À ce moment-là, ça a été quantifié,
combien ça coûte, cette mesure, et ça coûtait… L'investissement annuel pour
cette nouvelle mesure, c'était 20 millions de dollars, donc, pour mettre
ça bonifié pour tout le monde. Puis là c'était du 0-5 ans, donc ça faisait
40 millions de dollars, mais pour 0-5 ans. L'estimation que j'ai
faite, ça va coûter environ 10 millions de dollars, mais c'est un
transfert du ministère de la Famille vers le ministère de l'Éducation, parce
que ces enfants-là sont déjà visés par cette mesure d'aide alimentaire et de
dernier recours. Donc, ce n'est vraiment pas aucune somme additionnelle du
budget. On fait tout simplement un transfert pour s'assurer que ceux, par
exemple, qui sont déjà, par exemple, dans des CPE et services de garde
éducatifs, qui ont déjà droit à cette mesure, bien, puissent avoir le même
droit qui existe dans une autre mesure qui est complémentaire, celui du réseau
des services de garde et CPE.
Et ça, ici, pour vous donner une idée
d'ordre de grandeur, qui sont ces enfants, de qui qu'on parle au Québec, Mme la
Présidente, ceux qui ont pu bénéficier de cette mesure en 2016‑2017, au total,
pour tout le Québec, on parle de 5 000 enfants en milieu de CPE,
presque 3 696 — bien, ce n'est plus presque, là, c'est le
chiffre précis — milieu familial, garderies subventionnées,
2 138, pour un total de 11 247 enfants. Et ça, Mme la
Présidente, c'est pour le 0-5 ans. Donc, 11 247 enfants qui en
ont bénéficié pour le 0-5 ans. Et ça, ça ne vise que le service de garde
scolaire, seulement.
Alors, si on prenait la donnée des quatre
ans, là, on parle de même pas 2 500 enfants, probablement. Donc, ce n'est
vraiment pas une mesure qui change de façon significative, mais qui peut avoir…
Vraiment, un petit geste, mais qui a un impact important pour les parents. Il
faut savoir que cette mesure, c'est un copier-coller du Règlement sur la
contribution réduite, qui découle de la Loi sur les services de garde éducatifs
à l'enfance, donc, d'ici, et c'est l'exemption du paiement de la contribution
de base qui est à l'article 11 du règlement. C'est un copier-coller. Et ça
nous permet vraiment d'avoir ici, là, une continuité de services pour vraiment,
je le répète, ceux qui en ont le plus besoin au Québec. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Est-ce qu'il y a des interventions? M. le député de Sainte-Rose?
M. Skeete : Non, non…
La Présidente (Mme Guillemette) :
Non? M. le député de Richelieu.
Question de règlement sur la recevabilité d'un
amendement
M. Émond : Merci de me
reconnaître, Mme la Présidente. Loin de moi d'être le grain de sable dans
l'engrenage de la bonne entente qui règne dans nos travaux, ce soir, mais je me
permets d'intervenir en cette toute fin de séance pour que vous puissiez
peut-être porter votre jugement… ou plutôt la réflexion qui va vous mener à
votre jugement durant la pause jusqu'à demain. J'ai une préoccupation puis je
vous amènerais l'article 197.
Le projet de <loi…
M. Émond : …
dans nos
travaux, ce soir, mais je me permets d'intervenir en cette toute fin de séance
pour que vous puissiez peut-être porter votre jugement… ou plutôt la réflexion
qui va vous mener à votre jugement durant la pause jusqu'à demain. J'ai une
préoccupation puis je vous amènerais l'article 197.
Le projet de >loi traite de
l'accessibilité à la maternelle quatre ans, et puis là il me semble, à la
lecture de l'article déposé par la collègue, qui fait quand même du sens, mais…
qu'on amène… C'est un amendement qui introduit un nouveau principe, puisqu'on
parle de gratuité en service de garde éducatif, un principe qui n'était pas du
tout prévu à l'origine dans le projet de loi. On pourrait en débattre, on peut
en discuter, à savoir si c'est un principe qui doit être reconnu ou pas, mais,
selon mes prétentions, dans le projet de loi actuel, ça me semble, à mon avis,
amener un principe, l'introduction d'un nouveau principe dans la loi.
Là, je vous demanderais de peut-être le
prendre en délibéré puis de nous revenir avec votre décision, que l'on va
accepter avec plaisir, à notre prochaine rencontre.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le député. Vous souhaitez soulever l'irrecevabilité?
M. Émond : Oui, exact. 197,
oui.
Mme Rizqy : Mais, Mme la
Présidente…
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, Mme la députée.
Mme Rizqy : Sincèrement, ici,
je ne m'attends pas à ce qu'on ait des réponses, ce soir, puis je n'irais pas
dans l'argument d'irrecevabilité ou recevabilité, mais j'aimerais juste
m'adresser, vraiment, au ministre de l'Éducation. Parce que ça, ici, ça découle
d'un plan de lutte contre la pauvreté que nous nous sommes donné, au Québec, 2017‑2023.
Il est en vigueur, ce plan. Et je vais vous laisser copie, M. le ministre, car
ça favorise l'égalité des chances. Il n'est pas long à lire, c'est
littéralement une page, là : «L'intervention précoce favorise une entrée
réussie à l'école et contribue à prévenir les difficultés tout au long du
parcours scolaire. En milieu défavorisé, ces interventions constituent un
rempart de taille dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.» Cette
mesure existe déjà dans un autre règlement. C'est un copier-coller, aucune
somme de…
Alors, je vais vous laisser dormir là-dessus,
en espérant qu'on n'aura pas besoin de suspendre pour revoir toute la
recevabilité. On parle des plus démunis. Alors, c'est là-dessus que je termine
mon intervention de ce soir.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Donc, compte tenu de l'heure, la commission…
Une voix
: …
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ça va?
Une voix
: …
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 27)