(Neuf
heures cinquante-deux minutes)
La Présidente (Mme
Dionne) :
Bon mardi à tous et à toutes. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi
modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la loi
sur l'institution nationale d'excellence en éducation.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M. Rivest (Côte-du-Sud) est remplacé par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) et Mme Rizqy
(Saint-Laurent), par Mme Garceau (Robert-Baldwin).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci beaucoup. Donc, je vous rappelle que nous étudions
présentement le projet de loi n° 23 par sujets. Donc, nous en sommes au
sujet 3 intitulé Données.
De
façon plus précise, lors de l'ajournement de nos travaux du 5 octobre
dernier, nous en étions à l'article 6.1. Donc, je rappelle que nous avons convenu de lire et d'étudier, un à la
fois, chacun des articles introduits par l'article 6.1... 61,
pardon.
Alors,
nous en sommes à l'article 6.1, qui a été lu par le ministre jeudi
dernier. Alors, M. le ministre, pour le bien de tous, peut-être juste
relire l'article, là, pour que nous puissions poursuivre les
discussions.pouvoir
M.
Drainville : Oui, on va se remettre dans le bain, effectivement, Mme la
Présidente. D'abord, vous êtes saluée, merci
d'être là. Salutations aux collègues. Salutations, en particulier, à la députée
d'Outremont qui se joint à nous, mes collègues, évidemment. Bonjour,
tout le monde! Content de vous revoir. La belle équipe qui m'accompagne ici, à mes côtés et à l'arrière également, des
personnes très dévouées et très compétentes qui vont nous accompagner, donc, dans
la poursuite de cette étude article par article.
Alors,
on va reprendre à 6.1, effectivement, puis je vais la relire... je vais à
nouveau faire lecture, dis-je, de cette disposition. 6.1, donc :
«Le ministre peut
désigner un système de dépôt et de communication de renseignements en éducation
afin de soutenir la gestion du réseau de
l'éducation ainsi que l'organisation, la planification et la prestation de
services en matière d'éducation en simplifiant les communications.
«Ce système doit
notamment permettre :
«1° l'hébergement
et l'indexation de tout ou partie des renseignements qu'un organisme détient
dans l'exercice de ses fonctions;
«2° la communication
entre organismes ou entre un organisme et le ministre des renseignements
concernant un élève;
«3° la communication
au ministre, par un organisme, des renseignements concernant son personnel;
«4° l'accès aux
renseignements hébergés dans ce système;
«5° la
journalisation de tout accès à ce système par une personne, que ce soit pour y
verser des renseignements, les utiliser ou en recevoir communication;
«6° toute autre
fonctionnalité que détermine le ministre.
«Le
système de dépôt et de communication de renseignements est sous la
responsabilité du ministre. Le ministre ne peut utiliser les
renseignements personnels hébergés dans ce système à d'autres fins que celles
autorisées par le gestionnaire délégué visé à l'article 6.7 ou que celles
liées à l'exercice de sa responsabilité à l'égard du système.»
Alors,
est-ce que je relis le commentaire? On peut. Cet article prévoit que le
ministre peut désigner un système de dépôt et de communication de renseignements
en éducation afin de soutenir la gestion du réseau de l'éducation ainsi que l'organisation, la planification et la
prestation de services en matière d'éducation en simplifiant les
communications.
Il prévoit que ce
système doit notamment permettre l'hébergement et l'indexation de tout ou
partie des renseignements qu'un organisme détient dans l'exercice de ses
fonctions, la communication entre organismes ou entre un organisme et le ministre des renseignements concernant un
élève, la communication au ministre, par un organisme, des renseignements concernant son personnel,
l'accès aux renseignements hébergés dans ce système, la journalisation de
tout accès à ce système par une personne, que ce soit pour y verser des
renseignements, les utiliser ou en recevoir communication ainsi que toute autre
fonctionnalité que détermine le ministre.
Enfin, il prévoit que
le système de dépôt et de communication de renseignements est sous la
responsabilité du ministre et que le
ministre ne peut utiliser les renseignements personnels hébergés dans ce
système à d'autres fins que celles autorisées par le gestionnaire
délégué visé à l'article 6.7 ou que celles liées à l'exercice de sa
responsabilité à l'égard du ministre... à l'égard du système, dis-je bien. Voilà,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci beaucoup, M. le ministre. Y a-t-il des interventions
sur cet article?
Mme Garceau : Bon matin. Bon matin à
tous.
M. Drainville : Bonjour.
Mme
Garceau : J'espère que tout le monde a eu une belle semaine
la semaine dernière, en termes de... évidemment, de notre semaine de
comté.
Si vous
permettez, Mme la Présidente, M. le ministre, je crois, ce serait un moment
opportun, ce matin, de souligner la
Semaine québécoise des directions d'établissement scolaire qui débute
aujourd'hui pour toute la semaine. C'est sûr que c'est important de souligner le travail indéfectible et acharné de
nos directeurs et directrices et ainsi que les adjointes des
établissements scolaires. C'est vraiment une occasion importante, je crois, de
souligner et de valoriser cette profession
très importante dans le quotidien de nos enfants, de nos élèves, et surtout
pour les remercier pour leur contribution, à tous les jours, à la réussite
éducative et au développement du plein potentiel de nos enfants. Donc, je ne sais
pas, M. le ministre, si vous voulez ajouter votre voix à la mienne avant que
nous débutions l'étude.
M.
Drainville : Oui. Bien, effectivement, Mme la Présidente, la
députée de Robert-Baldwin a bien raison de le souligner. Je l'ai fait très modestement hier sur Facebook,
mais je pense que c'est une bonne idée de le faire formellement ici, en
commission.
Comme vous le
savez, Mme la Présidente, moi, je fais des tournées d'écoles. J'étais encore
dans une école hier, l'école Joseph-François-Perrault, ici, à Québec. Je suis
rendu à une cinquantaine d'écoles. Je pense, c'était ma 53e hier, là. C'est pratiquement une école par semaine
depuis que je suis en poste. Et puis, évidemment, quand j'entre dans une école,
la première personne qui m'y accueille, c'est soit la directrice, ou le
directeur, ou le directeur ou la directrice du centre de services, mais
c'est l'un ou l'autre, les deux sont là. Et donc j'ai eu l'occasion de
rencontrer plusieurs de nos directions
d'école, et effectivement ils jouent un rôle extrêmement important. Enfin, ces
personnes, elles jouent un rôle extrêmement important.
Elles jouent un rôle au niveau du leadership,
d'abord, pédagogique, Mme la Présidente. Chaque école a un projet
éducatif, comme on le sait, et donc la mise en oeuvre de ce projet éducatif
concerne toute l'équipe-école, c'est certain. Chaque membre de l'équipe-école
est important, que ce soit l'enseignante, que ce soit la TES, que ce soit
l'éducatrice, que ce soit la personne qui s'occupe de l'entretien de l'édifice,
pour que, justement, nos élèves passent leurs
journées dans des beaux environnements. Et donc le directeur ou la directrice,
Mme la Présidente, c'est comme le chef
de l'équipe, c'est comme le capitaine de l'équipe-école, et donc son leadership
pédagogique, son leadership au niveau de l'organisation de l'école, au niveau
de la concertation entre les différents membres de l'équipe-école, l'espèce
de direction générale relève de cette
personne, évidemment en collaboration avec les autres membres de
l'équipe-école.
• (10 heures) •
Et donc qu'on ait une semaine par année où on
souligne le travail de nos directions d'école, je pense que c'est très approprié et je pense que c'est très
important de souligner la qualité du travail que nos directions d'école
réalisent, et rappeler à quel point ces personnes ont un rôle
extrêmement important, et souligner aussi, Mme la Présidente, qu'il nous en manque, parce qu'il me manque aussi de
directions d'école. Et donc j'invite toutes les personnes qui pourraient
être intéressées à devenir directeur ou directrice de se... de ne pas hésiter à
faire valoir leur candidature. Pour être directeur
ou directrice d'école, Mme la Présidente, je vous le rappelle, il faut avoir un
brevet, c'est une condition pour avoir... pour être directeur,
directrice d'école, il faut avoir un brevet en enseignement. Puis il faut aussi
avoir fait des études, de façon générale, il
faut avoir fait des études aussi en gestion de... en gestion scolaire. En tout
cas, quand j'entre dans leur bureau, je vois habituellement les
diplômes, pas juste le diplôme de la Faculté d'éducation, mais aussi le diplôme
que les personnes ont obtenu en gestion scolaire. Alors, je veux les remercier,
Mme la Présidente, pour le travail qu'elles
font et leur dire à nouveau à quel point je suis reconnaissant et à quel point
j'ai besoin d'elles. J'ai besoin de vous, directeurs et directrice
d'école, et donc continuez votre excellent travail. Vous êtes un rouage extrêmement
important et essentiel dans le fonctionnement de nos écoles et dans la réussite
éducative de nos élèves. Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci,
M. le ministre. D'autres interventions?
Mme Setlakwe : Oui, j'aimerais, s'il
vous plaît, Mme la Présidente — merci à ma collègue — juste
prendre un instant pour, bien, vous saluer tous. Bonjour, Mme la Présidente.
Bonjour, M. le ministre, et toute l'équipe, mes collègues. Juste expliquer que
je suis ici ce matin en l'absence de notre collègue la députée de
Saint-Laurent, qui est porte-parole du
dossier de l'éducation, cette semaine. Je suis ici, là, pour prêter main-forte
à ma collègue la députée de Robert-Baldwin. Je risque d'être ici assez
régulièrement, là, cette semaine. Donc, ça démontre tout le sérieux que
l'opposition accorde... l'opposition officielle accorde à ce projet de loi.
Puis on veut qu'il avance et on veut travailler de façon constructive. Donc,
voilà.
Et puis là je vais... En fait, je voulais juste
dire, d'entrée de jeu, que là j'apprends, ce matin, qu'on étudie une section qui traite du partage de renseignements. Et
puis j'étais présente lors de l'étude du projet de loi n° 3
sur les renseignements en santé. Donc, déjà, dans le libellé, là, je
reconnais... c'est-à-dire je reconnais des dispositions, en tout cas, un libellé qui ressemble beaucoup à ce
qu'on trouve dans le projet de loi n° 3, qui est devenu la loi n° 5, qui est un régime spécifique de partage de renseignements de
santé. Donc, voilà, je pense que j'aurai probablement des commentaires
constructifs à faire à ce niveau-là. Donc, voilà, je cède la parole à ma
collègue.
Mme Garceau : Et
je vais dire : Et à d'autres niveaux aussi. Mais c'est sûr et certain
qu'on voulait, malgré l'absence de la
députée de Saint-Laurent, on voulait faire avancer les choses. Donc, ça, c'est
important pour nous et pour nous tous. Donc, nous commençons.
Donc, Mme la Présidente, au niveau de nos
interventions préliminaires, on a remarqué, à l'article... l'article introductif, là, du 6.1, que vous avez choisi,
dans la première phrase, «le ministre peut désigner un système» et non «doit désigner
un système». On voulait savoir pourquoi on a utilisé «peut» et non «doit».
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M.
Drainville : Bien, écoutez, je vais céder la parole, dans un
instant, au sous-ministre responsable, sous-ministre adjoint et responsable, donc, de tout le dossier
du numérique au sein du ministère, mais ma première réponse, ce serait de dire
qu'on veut se garder une certaine souplesse dans la mise en oeuvre du projet de
loi. C'est... en tout cas, c'est la première
réponse qui me vient à l'esprit. Est-ce que vous souhaitez ajouter quelque
chose, M. le sous-ministre?
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour donner la parole à M. le sous-ministre?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Donc, veuillez juste vous présenter et faire votre intervention.
M. Lehoux
(Stéphane) : Bonjour. Alors, mon nom est Stéphane Lehoux. Je
suis sous-ministre adjoint au numérique et à l'information au ministère
de l'Éducation.
Alors, à la réponse, effectivement, il
s'agissait ici de ne pas créer une obligation au niveau de la loi, mais de
bien... de donner une possibilité d'intervention, donc d'où le temps de verbe.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme Garceau : Donc, si vous me
permettez, parce que je vois qu'il y a quand même... vous mentionnez souplesse, mais, si je compare, je vais sauter un
petit peu, là, entre le 6.1 et le 6.2 où vous pouvez prévoir une obligation.
Donc, quelles seront les circonstances où vous laissez la souplesse versus
imposez l'obligation?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, encore une fois, je ne sais pas quoi ajouter de plus que ce que
j'ai déjà dit. Et on veut pouvoir désigner
un système de dépôt et de communication des renseignements, pour toutes les
raisons qui sont énumérées dans la
disposition 6.1. On ne voyait pas l'utilité de se créer une obligation. À
6.2, si vous regardez 6.2, c'est
aussi «le ministre peut prévoir l'obligation pour un organisme qu'il désigne de
recourir au système de dépôt».
Donc, il faut,
Mme la Présidente, dans des projets de loi comme ceux-là, puis, comme je le dis
souvent, actuellement, c'est moi qui est ministre de l'Éducation, un jour, ce
sera quelqu'un d'autre, on ne veut pas... il faut, à un moment donné,
donner une certaine marge de manoeuvre à nos ministres de l'Éducation, Mme la
Présidente, là. Et donc de s'imposer des obligations, tout ce que ça fait,
c'est que ça limite le... je dirais, l'espace de mouvement du ministre ou de la ministre de l'Éducation. Donc,
la disposition donne le pouvoir au ministre, mais ne crée pas une obligation.
C'est juste ça, la réponse.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions?
Mme Garceau : L'objectif du
ministre, Mme la Présidente, tel qu'on a révisé il y a quelque temps, c'est la réussite scolaire. On a parlé précédemment de
l'article 5.1, concernant les renseignements non personnels. Et donc, là, maintenant,
dans le 6.1, on parle de désigner un système de dépôt et de communication de
renseignements en éducation. Et donc j'aimerais comprendre l'étendue de cette
définition. Quelle est la définition de renseignements en éducation dont vous
nécessitez qu'il va y avoir dépôt dans le système de renseignements?
M. Drainville : Écoutez, système...
Alors, vous faites référence au premier alinéa, là, de 6.1, quand on parle de
la prestation de services en matière d'éducation? C'est ce à quoi vous faites
référence?
Mme Garceau : «Le ministre peut
désigner un système de dépôt et de communication de renseignements en éducation
afin de soutenir...» Oui. Donc, quel genre de renseignements s'agit-il?
M. Drainville : Bien, comme on l'a
déjà... comme on l'a déjà dit, Mme la Présidente, dans les échanges que nous
avons eus au cours des premières journées de cette étude article par article,
renseignements en éducation, c'est de tout ordre. Ça peut concerner la réussite
scolaire. Ça peut concerner les élèves qui sont en difficulté et les matières
dans lesquelles ils vivent des difficultés. Ça peut concerner également les
ressources humaines au sein des centres de services, par exemple si on essaie
de savoir quel est l'état de la pénurie, par exemple, dans un certain nombre de
postes, de pouvoir obtenir ces chiffres-là
plus rapidement que ce n'est le cas présentement et surtout les obtenir en
temps réel. Donc, ça relève à la fois de renseignements qui concernent
les élèves et qui vont nous aider à les aider, et ça peut relever également de l'administration, je
dirais, des ressources humaines au sein des centres de services scolaires.
On peut parler, par exemple, d'élèves qui
ont des plans d'intervention. On peut parler de classes spéciales, etc. C'est
toutes sortes d'informations, Mme la Présidente, qui pourraient, à un moment
donné, nous permettre d'intervenir afin de faciliter la réussite
éducative.
Mme Garceau : Donc, est-ce que... on
va continuer, suite à votre réponse, est-ce que ça inclut... parce que c'est ça, la préoccupation des gens, des parents,
est-ce que ça inclut également des renseignements personnels concernant
les élèves?
• (10 h 10) •
M. Drainville : Alors, dans certains
cas, oui, ça peut concerner des renseignements personnels. Si on veut, par exemple, Mme la Présidente, connaître le
nombre d'élèves qui ont échoué leur première étape en français, mettons, bien,
si on veut être capable d'identifier les écoles, par exemple, qui ont un taux
d'échec ou un taux de difficulté plus élevé et qu'on veut pouvoir leur donner
de l'aide, leur prêter main-forte, à ce moment-là, oui, ça peut nous amener, donc, à vouloir obtenir des renseignements
personnels. Mais ça doit toujours, toujours être en lien avec les fonctions du ministre,
qui est la disposition que nous avons adoptée déjà, disposition sur laquelle
nous avons eu quand même des échanges très
soutenus, alors ça doit être en lien avec mes fonctions puis ça doit être aussi
évidemment analysé d'abord par le gestionnaire délégué aux données
numériques.
Et il y a
toujours, Mme la Présidente, il y a toujours le test de nécessité qui doit
s'appliquer. Alors, je rappelle le test de nécessité, là, parce qu'on
est en train de se remettre un petit peu à jour, là, par rapport aux
discussions que nous avons eues, je rappelle
le test de nécessité. Il a été établi dans un jugement. Et donc les critères
liés au test de nécessité se
définissent ainsi : «Un renseignement sera nécessaire non pas lorsqu'il
pourrait être jugé absolument indispensable ou au contraire simplement
utile, le renseignement sera nécessaire lorsque chaque fin spécifique
poursuivie par l'organisme pour la réalisation d'un objectif lié à ses
attributions...», dans ce cas-ci, les fonctions du ministre. Donc, je
reprends : «Il sera nécessaire lorsque chaque fin spécifique poursuivie
par l'organisme, pour la réalisation d'un objectif lié à ses attributions, sera
légitime, importante, urgente et réelle, et lorsque l'atteinte au droit à la
vie privée que pourra constituer la cueillette, la communication ou la
conservation de chaque élément de renseignement sera proportionnelle à cette fin. Cette proportionnalité jouera en faveur de
l'organisme lorsqu'il sera établi que l'utilisation est rationnellement
liée à l'objectif, que l'atteinte est minimisée et que la divulgation du
renseignement requis est nettement plus utile à l'organisme que préjudiciable à
la personne. Autrement, le droit à la vie privée et à la confidentialité des
renseignements personnels devra prévaloir.»
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
D'autres interventions?
Mme
Garceau : Oui. Donc, c'est la partie qui me préoccupe. Je
dois être franche avec vous, Mme la Présidente, là, toute l'étendue de la nature des renseignements qu'on veut aller
colliger, qu'on veut aller chercher des organismes, que ce soit concernant un élève, le personnel, il
va y avoir un aspect possible d'atteinte à la vie privée, que ce soient les
dossiers médicaux, des expertises psychosociales, si l'enfant est dans le
système de la protection de la jeunesse, s'il est avec une famille
d'accueil, s'il y a de la violence, il y a eu une victime ou des victimes de
violence sexuelle ou autre. Elle est là, ma préoccupation de l'étendue,
l'étendue de cet objectif de réussite scolaire et d'assurer d'éviter l'atteinte
à la vie privée du personnel et des élèves.
Et j'aimerais comprendre comment tout cet
aspect-là va être géré, surtout lorsque c'est le gestionnaire qui va analyser, là, si oui ou non on va transmettre
l'information. Ce n'est pas évident pour moi, je dois vous avouer, ce n'est pas évident. Puis j'ai l'impression que ce n'est
pas évident pour... non plus pour les enseignants, les enseignantes puis les
parents.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre, allez-y.
M. Drainville : Mme la Présidente,
si vous me permettez, je vais donner des exemples de renseignements personnels
qui pourraient éventuellement être colligés et, par la suite, je vais demander
au sous-ministre responsable de nous donner un peu plus d'explications. Alors,
par exemple, dans la catégorie dossier de l'élève, d'avoir le code permanent de
l'élève, par exemple, ça, c'est un... c'est une information personnelle,
d'avoir le niveau scolaire, d'avoir la catégorie linguistique, d'avoir la
catégorie du milieu socioéconomique. On sait que nos écoles sont classifiées selon un indice de défavorisation. Ce
sont des exemples, Mme la Présidente, de... la présence ou pas d'un plan d'intervention, ce sont des exemples, évidemment,
qui touchent le dossier de l'élève et qui pourraient être nécessaires
pour nous permettre d'intervenir pour venir en aide aux élèves.
Dans la... si on regarde la catégorie,
maintenant, du bien-être à l'école, bon, bien, par exemple, on pourrait
demander des informations complémentaires par rapport au bien-être à l'école.
Ça pourrait... Parce que vous savez que le bien-être à l'école, Mme la
Présidente, c'est un déterminant de la réussite scolaire. Donc, est-ce qu'on
pourrait éventuellement être amené à colliger en temps réel dans une base de
données des informations concernant les incidents de violence et d'intimidation
dans les écoles? Oui, on pourrait, on devrait, même, je pense, pour nous
permettre justement d'avoir un portrait qui est beaucoup plus collé sur la
réalité que ce que nous avons présentement.
C'est des exemples, Mme la Présidente, de
renseignements personnels qui pourraient être utilisés et qui pourraient nous aider à aider les élèves. Mais, si
vous me permettez, Mme la Présidente, je vais céder la parole à M. le
sous-ministre Lehoux, qui va être le gestionnaire justement de ces données
numériques.
La Présidente (Mme
Dionne) : M. le sous-ministre, allez-y.
M. Lehoux
(Stéphane) : Alors, peut-être d'entrée de jeu rappeler que le ministère possède
déjà des renseignements personnels,
évidemment, sur les élèves, parce que la mission actuelle du ministère, elle
est de financer et de sanctionner les élèves. Donc, dans cet... à cet effet-là,
le ministère, depuis des années, recueille les informations qui sont
nécessaires au mandat qui... le
mandat actuel du ministre. Ces informations-là, personnelles, sont évidemment
traitées avec les plus hauts
standards de sécurité, d'éthique, de confidentialité et dans l'objectif de
répondre, comme je le mentionne, au mandat et à la mission du ministère.
Ce qu'on vient ajouter ici, c'est des données
qui sont... Et il faut comprendre que l'information que reçoit le ministère, c'est une information qu'il reçoit en
fin de parcours, c'est une information qui lui permet... Effectivement, comme
c'est une mission de sanction, les
informations qu'on reçoit arrivent notamment avec les examens qui sont administrés,
les examens ministériels. Donc, c'est de l'information qu'on reçoit pour
assurer le geste de sanction.
Si on veut être en mesure de mesurer les... et
d'assurer un pilotage du réseau de l'éducation à d'autres fins et d'avoir de
l'information en temps opportun, on doit pouvoir assurer la collection avec les
informations qui se passent de façon plus régulière dans le réseau, donc avoir
les notes, par exemple, les notes des élèves à chaque étape pour pouvoir
assurer un regard constant sur la qualité de la... la qualité ou la progression
du... la progression au niveau de la scolarité, s'assurer que la réussite
éducative, elle est bien là. Donc, si on veut regarder ces éléments-là, il faut
être capable de pouvoir aller chercher cette information-là au niveau du réseau
de l'éducation, et c'est ce que le système de dépôt et de communication des
renseignements en éducation vise.
• (10 h 20) •
Il y a des informations... Le ministre parlait
du code permanent. Évidemment, c'est une information que le ministère possède
déjà. D'ailleurs, c'est le ministère qui octroie le code permanent aux élèves,
et ça... Mais le lien entre les... entre
l'information que le ministère possède et celle que possède le réseau doit
pouvoir permettre d'assurer un regard plus continu. Donc, lorsqu'on
parle d'aller chercher de l'information supplémentaire, par exemple, les...
tout ce qui touche le parcours scolaire,
donc les programmes, le genre... le régime de sanctions, la date des diplômes,
les notes, les résultats étape par
étape, le résultat final, les résultats aux épreuves obligatoires, quelle est
également la fréquentation scolaire d'un élève. Si on veut pouvoir
porter un regard complet sur la fréquentation scolaire, il faut être en mesure
de vérifier quels sont... quels ont été les arrêts, les fins de scolarisation
d'un élève, à quel moment il est revenu dans le
réseau, pouvoir avoir un regard complet, un continuum complet dans le temps sur
la fréquentation des historiques d'un élève. Tous ces éléments-là
associés ensemble permettent d'avoir un regard complet sur la fréquentation
scolaire, sur le parcours scolaire d'un
élève et permettent ainsi de pouvoir tirer des portraits globaux sur
l'information qu'on possède, d'amener
une information qui est de niveau plus national afin de permettre, par la
suite, de pouvoir prendre les décisions qui sont... qui sont jugées à
soutenir la réussite éducative.
Donc, au niveau... si on regarde un peu les
données, effectivement, il y a le dossier... on peut parler du dossier de l'élève où on va chercher... où il y a
de l'information par rapport à... Je parlais tantôt de la fréquentation, le
type de difficulté, est-ce que l'élève a un
plan d'intervention, est-ce qu'il est dans une... est-ce qu'il bénéficie de
mesures d'aide. Au niveau du bien-être à l'école, on peut parler, au
niveau des observations qui seraient... qui pourraient être identifiées par les
observations qui sont faites à l'intérieur de l'école ou même des interventions
qui peuvent être faites. Donc, mesurer... mesurer le bien-être, bien, ça prend
une certaine information pour être capable de faire l'analyse de comment ça se
passe dans une école.
Le parcours scolaire, j'en ai parlé, tout ce qui
est au niveau du régime de sanction, l'école qu'il fréquente, les... tout ce
qui est au niveau des absences, des retards également... absences motivées, le
nombre de retards, c'est le type d'information qu'on va... qui est nécessaire
pour avoir un regard complet et porter des analyses qui sont... qui sont non
pas biaisées, mais qui tiennent compte de la réalité et qui permettent, par la
suite, de venir appliquer des mesures concrètes et qui répondent à la réalité
terrain.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le sous-ministre. D'autres interventions?
Mme Garceau : Oui. Donc, si vous me
permettez, je vais continuer dans cette voie concernant... Parce que ma
compréhension de votre réponse est à l'effet que, oui, il y a déjà un bassin
d'information, il y a déjà des dossiers concernant les élèves, des dossiers
scolaires. Et l'objectif, maintenant, de ce projet de loi, ma compréhension en
ce moment, d'après votre réponse, c'est, d'habitude, on reçoit ces
informations-là à la fin de l'année, et là on aimerait avoir ça de façon
plus... obtenir les renseignements plus régulièrement.
Donc, je veux décortiquer cet aspect-là de votre
réponse qui semble être très, très importante dans le contexte de la révision
de cet article. En ce moment, qu'est-ce qui... ça constitue quoi, votre dossier
scolaire? Quels éléments avez-vous actuellement concernant, là, les élèves
et/ou le personnel aussi? Parce que ce projet de loi touche le personnel. Là,
on parle du dossier scolaire plus au niveau de l'élève, mais qu'est-ce que vous
avez actuellement au ministère en tant que données concernant les dossiers scolaires
et aussi personnels du personnel?
M. Lehoux (Stéphane) : Les
informations que possède le ministère actuellement, sans les nommer une à une,
ce sont les informations qui sont pertinentes à la sanction des études et au
financement également des centres de services scolaires, donc les... et ces
informations-là, elles sont recueillies à l'intérieur de processus et de
systèmes de mission qui sont partagés avec les centres de services scolaires et
qui permettent de recueillir l'information selon des périodes et des cycles
établis dans le temps.
Mme
Garceau : Donc, actuellement, au niveau... quelles sont les
composantes d'un dossier scolaire que vous avez dans votre système
actuellement?
M. Lehoux
(Stéphane) : On a de... nous avons de l'information sur
l'élève, nous avons de l'information sur son... sur les résultats qu'il
a obtenus au niveau des examens de sanction. Nous avons de l'information
également sur les... l'information en lien avec ses... par exemple, si c'est un
élève qui a un HDAA, alors parce que c'est... le niveau, le financement associé
aux élèves peut être différent lorsqu'il est... lorsqu'on a cette situation-là,
et... Et voilà, c'est l'information, là, de façon générale, je ne rentrerai pas
dans les détails ici, là, mais c'est l'information qu'on a, évidemment,
le nom, prénom de l'élève. On a de l'information... on a de l'information sur les parents pour nous permettre de pouvoir l'identifier
correctement au niveau de son... de l'identification initiale, via son code
permanent.
Mme Garceau : Donc, revenons sur les
informations sur l'élève, précisément, parce que ça vient toucher aussi au deuxième alinéa concernant les
renseignements que vous souhaitez obtenir, liés à un élève. Donc, je présume qu'en ce moment vous avez déjà cette collecte
d'informations concernant un élève, l'information... Donc, j'aimerais avoir des
détails au niveau de... à part d'un élève qui aurait possiblement un HDAA, les
résultats, quelle autre information est-ce que vous avez concernant les élèves
dans votre système actuel?
M. Lehoux (Stéphane) : Actuellement,
dans nos systèmes actuels, bien, comme je vous dis, je ne pourrai pas vous les détailler, actuellement, mais tout ce
qui permet d'identifier les... tout ce qui va nous permettre de pouvoir
assurer le geste de sanction des études. Donc, c'est ces informations-là,
actuellement, que le ministère est en droit de posséder, puisque c'est le geste
qu'il doit officiellement délivrer en fin de parcours de... en fin de parcours
scolaire.
Mme Garceau : Donc, est-ce qu'il y a
de l'information que le ministère n'est pas en droit de posséder?
M. Lehoux (Stéphane) : Actuellement?
Mme Garceau : Oui.
M. Lehoux (Stéphane) : Que le
ministère posséderait et qu'il n'est pas en droit de posséder?
Mme
Garceau : Que vous n'êtes pas en droit... Non, mais, pour
vous, quelle est la définition de renseignements dont vous n'avez pas le
droit de posséder? C'est plus ça, la question.
M. Lehoux (Stéphane) : O.K. Bien,
prenons, par exemple, actuellement, tout ce qui est au niveau des résultats par
étape. Les notes au bulletin, les notes aux épreuves ne sont pas des données
que le ministère possède actuellement, au niveau des élèves. Et ça peut
paraître curieux, effectivement, mais c'est une information qui appartient
actuellement au niveau du centre de services scolaire, puisque cette note-là...
puisque les notes au bulletin et les notes
aux épreuves ne permettent pas... ne sont pas des notes qui permettent
d'effectuer... Par exemple, un élève en
première année ou un élève en deuxième année, les notes ne sont pas directement
associées à la sanction des élèves, donc ne sont pas... les notes de
deuxième année ne permettent pas de déterminer si l'élève va réussir ses
examens de secondaire IV, secondaire V. Alors, cette information-là,
le ministère ne la possède pas.
Mme
Garceau : Donc, ça, ce serait un renseignement que vous
voulez aller chercher en vertu de ce projet de loi.
M. Lehoux (Stéphane) : Exact.
Mme Garceau : Est-ce qu'au niveau
de... puis là, plus précisément ce qui touche, je dirais, le personnel, des renseignements personnels tels que médication,
est-ce que vous avez ce genre de renseignement actuellement, médication
qu'un élève pourrait prendre?
M. Lehoux (Stéphane) : Le ministère
ne possède pas cette information.
Mme
Garceau : Est-ce que c'est l'information que vous souhaitez
recueillir avec le projet de loi? Est-ce que ça, dans vos... pour vous,
c'est nécessaire?
M. Lehoux (Stéphane) : Non, ce n'est
pas le type d'information qu'il est nécessaire de recueillir.
• (10 h 30) •
Mme
Garceau : O.K. Le fait que les parents d'un élève soient
divorcés, est-ce que ça, c'est un renseignement nécessaire? Parce que,
là, je comprends, si vous me permettez, vous avez été désigné comme étant le
gestionnaire du système. Donc, c'est vous
qui va prendre la décision au niveau... on retourne au... à ce que le ministre
avait mentionné tout à l'heure et il y a quelques semaines, au niveau du
critère de nécessité. Donc, vous allez évaluer, si vous me permettez, la nécessité
ou non de transmettre ou d'aller cueillir l'information et de transmettre au
ministre de l'Éducation. Donc, c'est très
important de voir avec vous aujourd'hui, en ce moment, qu'est-ce qui est
nécessaire ou pas. Donc, médication, non. Parent d'un élève divorcé...
M. Lehoux
(Stéphane) : ...en réalité, ce qui est important de rappeler, comme le
projet de loi le mentionne, c'est la notion du critère de nécessité. Alors,
chacune des variables ou des données qui seraient disponibles dans... à
l'intérieur du... au réseau... dans le réseau, chacune... et qui serait
nécessaires pour une analyse, chacune des données devra être... faire l'objet
d'une analyse. Donc, le critère de nécessité se fera variable par variable,
donnée par donnée. Chaque donnée devra démontrer,
en réalité, si je n'ai pas accès à ce renseignement-là, comment ça empêche...
comment ça m'empêche de remplir la mission. On doit démontrer précisément la
fin visée par l'obtention de ce renseignement-là. Le renseignement doit
être en lien également avec les attributions du ministre. Puis évidemment on
doit considérer le caractère légitime, important, réel du besoin, puis le
caractère qui est proportionnel à l'atteinte de la vie privée. Alors, ces... ces informations-là, donnée par
donnée, elles devront être regardées pour permettre d'arriver à rendre une
décision sur l'autorisation ou non de la demande qui sera faite et qui pourrait
être ajustée en fonction du besoin selon l'analyse que nous ferons...
que l'on fera critère par critère, c'est-à-dire quelle donnée par donnée au
niveau du critère de nécessité.
Mme Garceau : C'est très, si je peux
dire, général, général au niveau du terme que vous... les termes que vous avez utilisés, parce qu'on est ici pour
comprendre les éléments, les renseignements qui vont être déterminés comme
étant nécessaires, et il me semble qu'il devrait y avoir une liste, parce que
vous avez déjà en votre possession des renseignements déjà recueillis. Donc,
vous voulez ajouter à cette liste, et... il me semble, pour qu'on puisse avoir
une très bonne compréhension de l'étendue de
qu'est-ce qui va être déterminé comme un renseignement, là, nécessaire. Et je
vois qu'il y a une incertitude concernant certains items qui vont être
déterminés nécessaires ou pas.
Et je reviens à tout l'aspect de la vie privée
qui doit absolument être protégée. Et on sait très bien qu'on l'a eu dans le passé, on a eu avec la SAAQ, on a eu
dans d'autres domaines, santé, ministère de l'Éducation, services de garde,
il y a eu des fuites d'informations. Donc,
tout ce qui touche, il me semble, l'aspect de la vie privée concernant les
élèves, médications, suivis par un psychologue, des expertises à son endroit au
niveau de son bien-être, et également les parents, des dossiers
antécédents, peut-être, judiciaires, c'est préoccupant, là, qu'il y aurait
peut-être... ce serait nécessaire d'aller
chercher cette information-là. Et je crois qu'on est dans... c'est
l'opportunité, en ce moment, de clarifier pour les services... les
centres de services scolaires, les parents, les étudiants, de quoi...
exactement l'étendue de ces renseignements.
Au préalable, j'avais demandé un amendement pour
que, par voie de règlement, on puisse définir les renseignements, ça a été
rejeté, mais là, compte tenu du fait que vous venez d'expliquer que vous avez
déjà un bassin d'informations, de renseignements, là, vous voulez aller en
obtenir d'autres, mais, à un moment donné, il y a une limite, là, à l'information, aux renseignements qui vont être... qui
vont être nécessaires à l'exercice du... de la fonction ou des fonctions du ministre. On se comprend que
ce n'est pas absolu comme droit, là. Donc, j'aimerais... il me semble que... et soit que ça va être défini dans le cadre
de la loi ou par voie de règlement, mais que, pour apaiser les inquiétudes, les
incertitudes, l'angoisse, l'anxiété, les préoccupations du système scolaire et
du personnel, des enseignants, des enseignantes
et les élèves... parce que ces dossiers-là, là, ça suit, ça suit un élève, et
je le sais, j'ai deux enfants, j'ai passé par tout cet aspect de quand
on va du primaire au secondaire, après ça le cégep, puis, après ça, on veut
peut-être aller dans des écoles aux États-Unis parce qu'on est très bons dans
le hockey. Moi, mon garçon, c'était le gardien de but, il l'a fait. Donc, le
dossier scolaire, les informations, qu'est-ce qu'on peut obtenir du ministère
de l'Éducation? Si quelqu'un à l'extérieur
demande de l'information, ça peut être divulgué, et c'est pour ça que l'étendue
des renseignements que vous allez recueillir est vraiment importante,
les détails de ces renseignements-là. Et c'est pour ça que je reviens à mon
point initial, c'est de déterminer, il me semble, pour la transparence,
vraiment l'élément de transparence, pour limiter. Il doit y avoir une limite, là,
à cette cueillette d'informations, de renseignements sur les élèves et le
personnel pour vraiment éviter à tout prix l'empiétement sur les droits privés
des personnes.
M. Drainville : Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) :
Oui,
M. le ministre.
M.
Drainville : Est-ce que vous aviez terminé, Mme la députée de Robert-Baldwin? Est-ce que vous aviez terminé?
Mme Garceau : Oui, oui, oui.
Allez-y, M. le ministre. Oui.
M. Drainville : Très bien. Alors,
d'abord, Mme la Présidente, il faut se référer à nouveau à l'article 6.17.
Je pense qu'il faut se rappeler d'un certain
nombre de balises, sinon de garde-fous, si on peut dire, qui sont prévus dans
le projet de loi :
«6.17. La
Commission d'accès à l'information est chargée de surveiller l'application des
dispositions de la présente loi
relatives au système de dépôt et de communication de renseignement ainsi qu'à
l'utilisation et à la communication de renseignements personnels.
«Elle dispose, pour ce faire, de tous les
pouvoirs prévus par la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et
sur la protection des renseignements personnels.»
Donc, la commission d'accès se voit évidemment
reconnaître un mandat de surveillance. Je vous rappelle, Mme la Présidente, que
la commission peut réaliser des inspections pour prévenir de possibles
manquements à l'application des lois qu'elle
est chargée d'appliquer. Par exemple, la commission pourrait procéder à une
inspection de la gestion opérationnelle du système de dépôt et de communication
de renseignements, notamment en ce qui a trait à la mise en place des
mesures de sécurité qui sont prescrites et à la surveillance proactive des
journaux d'accès au système. Les journaux d'accès au système, Mme la Présidente, je vous le rappelle,
ce sont les journaux qui vont nous permettre de retracer, au besoin,
l'identité des personnes qui auraient questionné le système. C'est des mesures
de sécurité qui existent déjà, puis
évidemment on souhaite les... en rappeler l'existence, n'est-ce pas? La
Commission d'accès à l'information
peut également réaliser des enquêtes s'il y a une plainte, elle peut réaliser
des enquêtes également de sa propre initiative.
• (10 h 40) •
Par ailleurs, Mme la Présidente, j'ai déjà eu
l'occasion de le dire, mais je le redis, les amendements qui sont prévus au projet de loi n° 23, ils prévoient
explicitement l'obligation pour le ministère de l'Éducation de transmettre à la
Commission d'accès à l'information le
rapport adressé au gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales
pour le ministère, rapport qui fait état de
l'utilisation des renseignements qui sont visés par une autorisation et rapport
qui concerne également le respect des conditions qui sont prévues à
cette utilisation. On doit également transmettre obligatoirement, Mme la
Présidente, à la Commission d'accès à l'information toute entente conclue
concernant la gestion opérationnelle du
système. Je... Une entente, par exemple, avec la GRICS, je pense que ça
tomberait sous le coup de cette... de ce pouvoir.
Par ailleurs,
Mme la Présidente, je rappelle que le projet de loi n° 23 prévoit
expressément l'obligation pour le ministère de transmettre à la
Commission d'accès à l'information son évaluation des facteurs relatifs à la
vie privée préalablement à la désignation d'un système de dépôt et de
communication de renseignements en éducation. Très important, ça, Mme la
Présidente. C'est 6.4. Alors, si vous allez à 6.4 :
«Le ministre doit, avant de désigner un système
de dépôt et de communication de renseignements, procéder à une évaluation des
facteurs relatifs à la vie privée et la transmettre à la Commission d'accès à
l'information.»
Alors, Mme la
Présidente, il y a beaucoup de... je dirais, de mesures qui sont mises en place
dans ce projet de loi pour justement répondre aux questions fort
légitimes que soulève la députée de Robert-Baldwin.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci, M.
le ministre. D'autres interventions?
Mme Setlakwe : Oui, j'en aurais,
s'il vous plaît, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
Mme la députée, oui.
Mme Setlakwe : Mais merci de ces
réponses. Moi, en fait, je reviendrais un pas en arrière, mais là on a commencé à répondre à une question que j'avais.
Là, ici, on est en train d'instituer un système de... disons, de partage
des renseignements spécifique au système d'éducation, un peu comme ça a été
fait pour le système de santé, n'est-ce pas, avec le projet de loi n° 3?
M. Drainville : Vous avez raison.
Mme Setlakwe : Oui. Bon, dans...
Oui?
M. Drainville : Et le projet de loi
n° 3 a été, dirions-nous, une inspiration pour le système que nous mettons
en place. Il n'est évidemment pas identique
parce que les deux réseaux, évidemment, sont différents, mais je vous dirais
que les grands principes sur lesquels
s'appuie le système que nous mettons en place sont les mêmes principes sur
lesquels s'appuyait le projet de loi n° 3, Mme la députée.
Mme Setlakwe : Le projet de loi
n° 3 est très complet et exhaustif. On a créé un régime distinct et
complet pour régir le partage des
renseignements de santé et donc on a reproduit plusieurs des dispositions de...
là, c'est-tu... oui, c'est la loi n° 25. Là, vous venez de faire
référence à la loi n° 25.
Moi, ma question, c'était... Ma collègue a posé
toutes les bonnes questions, parce qu'on est très préoccupés par la sensibilité de plusieurs de ces données qui
vont circuler, qui vont se ramasser entre les mains du ministère. Donc, la
loi n° 25... puis là c'est peut-être... ma question se dirige peut-être
vers le légiste, si je peux : Comment est-ce que ces dispositions-là qu'on
est en train d'étudier, comment s'inscrivent-elles, là, dans le cadre
législatif global? Juste pour qu'on
comprenne qu'ici on n'échappe rien, parce que pour le système de santé, c'est
clair, on a un régime complet de protection.
Je vais vous donner des exemples. Moi, en lisant
tout de suite les premières dispositions, bien, je me dis : Comment se
fait-il qu'on n'a pas le concept de confidentialité, qu'on n'a pas une
définition de renseignements, qu'on ne dit pas, par exemple, que, dans la
mesure du possible, les données sont dépersonnalisées ou anonymisées? Ce n'est
pas toujours nécessaire, j'imagine, M. le ministre, pour des fins de
statistiques ou pour des fins de prendre les bonnes orientations, d'avoir...
Des voix : ...
Mme Setlakwe : On l'a fait. O.K.
Désolée. Mais juste peut-être nous expliquer ça.
Puis ma deuxième question, c'est... J'imagine
que ce que vous êtes en train de faire là, c'est pour pallier à une lacune. Vous n'avez pas... Vous l'avez dit,
vous l'avez dit publiquement : J'ai besoin des données pour prendre... poser
les bons gestes, adopter les bonnes stratégies, orientations, etc., pour avoir
un portrait de ce qui se passe. Donc, vous voulez que
l'information circule, monte vers vous, tu sais, ministre en charge du
ministère, en charge de notre système de
santé, et vous ne dites pas d'emblée au début que le ministre institue un
système, il peut instituer un système de dépôt, alors que, dans la loi n° 3,
là, c'est clair, puis on l'attend, on l'attend puis on a hâte de l'avoir, ce
système efficace, où les données sont partagées, où est-ce qu'on... Il y a
d'autres préoccupations dans le système de santé. Mais le ministre institue, il
a vraiment une obligation.
Donc
là, je vous laisserais peut-être avec ces deux questions-là pour le légiste et
peut-être à vous, M. le ministre, là.
Vous ne voulez pas prévoir que vous avez l'obligation d'instituer en 2023 un
système de dépôt et de communication de renseignements en éducation.
M. Drainville :
Mme la Présidente, d'abord, il y a une... Alors, j'ai dit que le régime
créé du côté de Santé s'appuyait sur un certain nombre de principes et que nous
nous sommes inspirés, donc, de cet... de ce régime pour en présenter un pour le ministère de l'Éducation.
Évidemment, ils ne sont pas complètement identiques. Il y a une différence
importante dans l'application, je dirais, dans la mise en place de ce régime,
c'est que dans le cas du ministère de l'Éducation, Mme la Présidente, dans le
cas du ministère de l'Éducation, le régime que nous proposons est supplétif à celui qui existe du côté de la Commission
d'accès à l'information. Donc, l'un et l'autre existent, cohabitent l'un aux côtés
de l'autre.
Je ne suis pas un
expert du régime qui a été créé du côté de Santé, là, mais ce qu'on m'explique,
Mme la Présidente, c'est que, du côté de Santé, ils ont rapatrié la totalité
des responsabilités dans leur régime. Donc, il est, comme on le dit dans le jargon,
il est autoportant du côté de Santé. Du côté du ministère de l'Éducation, ce
que nous proposons, nous, c'est un régime qui nous est propre, oui, bien sûr,
mais qui cohabite avec les dispositions qui concernent les rôles et
responsabilités de la Commission d'accès à l'information. C'est pour ça que
la... c'est pour ça que j'ai fait la
lecture, Mme la Présidente, des articles concernant la Commission d'accès
à l'information, c'est pour faire la démonstration que la Commission
d'accès à l'information va continuer à jouer un rôle très important en matière
de protection des renseignements personnels, notamment, parallèlement avec la
mise en place du système qui est prévu dans ce projet de loi n° 23.
Mme Setlakwe :
...ça répond à la question un peu du cadre législatif, donc, que ces
dispositions-là ne vivent pas de façon
isolée, on doit comprendre que la loi n° 25 s'applique, les
dispositions de la loi n° 25 s'appliquent, là, au système que vous allez mettre en place puis à la
gestion de tous ces renseignements-là, mais... Là, je vois que le légiste
a peut-être...
M. Drainville :
...si vous me permettez...
Mme Setlakwe :
Oui. Après ça, j'ai une autre question sur l'obligation d'instituer le
système.
M. Drainville : Oui, mais, je pense, Mme
la Présidente, ce serait une bonne idée de demander le consentement de la
commission pour permettre au... légiste, dis-je bien, Alexandre Guyon Martin,
de nous éclairer, là, sur les aspects plus pointus, les aspects
juridiques plus pointus.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour que M. le légiste puisse prendre la parole?
Consentement. Alors, merci. Veuillez vous présenter et ensuite nous exposer
vos...
M. Guyon
Martin (Alexandre) : Alexandre Guyon Martin, avocat pour le ministère
de l'Éducation.
Donc,
je vais essayer de répondre à votre question, mais peut-être que vous pourrez
préciser par la suite. En fait, contrairement au régime qui a été établi
pour le réseau de la santé, nous n'excluons pas l'application de la loi, nous
n'avons pas à créer un régime distinct d'accès, de protection des
renseignements personnels parce qu'on se repose fondamentalement sur la loi sur
l'accès.
Mme Setlakwe :
La loi n° 25. Tout à fait. Et donc la question demeure tout de
même. M. le ministre, dans votre réforme, qu'on est en train d'étudier, vous
souhaitez avoir accès à des données, vous dites que vous n'avez pas accès aux
données nécessaires pour vous permettre de bien remplir votre mandat pour
l'excellence de notre système d'éducation, la réussite scolaire de nos élèves,
etc., et... or, vous ne dites pas d'emblée dans votre loi que vous allez
instituer un système, vous... vous allez le... vous allez le faire, vous
allez... vous allez créer une obligation. Quelle est votre intention, donc?
M. Drainville :
Bien, madame...
Mme Setlakwe : Tu sais, si on quitte le
projet de loi, là, votre intention, c'est quoi? C'est de mettre le système
en place cette année, l'an prochain? Vous gardez cette discrétion-là, mais
quelles sont vos intentions?
• (10 h 50) •
M. Drainville :
O.K. Bien, Mme la Présidente, est-ce que la députée ou les députées, parce
que la députée de Robert-Baldwin a soulevé cet enjeu-là également, est-ce que
les députés de l'opposition seraient davantage rassurés si on écrivait «le
ministre désigne un système de dépôt» plutôt que «peut désigner»? Si c'est...
Si ça répond à votre préoccupation, on peut
déposer un amendement, Mme la Présidente. Si ça clarifie un questionnement ou
une ambiguïté dans l'esprit de nos collègues de l'opposition officielle,
moi, je suis tout à fait disposé à clarifier la phrase puis...
Mme
Setlakwe : ...avec une
question, peut-être, avant de... On aimerait peut-être suspendre, là, pour en
parler, mais ma question serait... puis peut-être que vous avez eu la
discussion avant que j'arrive dans cette commission. Vous voulez créer un système national, puis j'imagine qu'il existe déjà.
Tu sais, peut-être juste nous expliquer, là, les grandes lignes de l'objectif.
J'imagine qu'il y a déjà des systèmes informatiques en place dans les
différents organismes ou dans les différentes commissions scolaires, et tout,
qui fonctionnent. Est-ce qu'elles sont... Là, ce qu'on vise, c'est un système national, on vise que tout ça soit
interopérable. Alors, dans le fond, vous nous posez la question : Est-ce
qu'on aimerait que ce soit précisé? Mais quelle est votre intention? Et
là, on déterminera si votre intention, votre plan, on aimerait bien ça en
comprendre les détails, si c'est bien reflété dans le libellé.
M. Drainville : Oui, bien,
effectivement, on en a discuté la semaine dernière, mais c'est... enfin, la
semaine d'avant, mais ce n'est pas grave,
ça, Mme la Présidente, je n'ai aucun enjeu avec ça, là. En résumé, oui, il
existe déjà ce qu'on appelle des communautés de pratique, Mme la Présidente,
qui émanent... Donc, des communautés de pratique en valorisation des
données. Et ces communautés de pratique là regroupent des centres de services
scolaires qui ont décidé de se mettre ensemble pour se partager, justement, les
algorithmes, mettre en commun les algorithmes, mettre en commun les tableaux de
bord. Donc, j'ai donné l'exemple, là, il y a deux semaines, de la communauté de
pratique qui a été initiée par le centre de
services de Val-des-Cerfs. D'ailleurs, j'étais à nouveau en visite au centre de
services de Val-des-Cerfs vendredi dernier pour inaugurer deux écoles,
une à Cowansville puis une à Granby. Et donc j'ai eu d'autres discussions à ce
moment-là avec le directeur général, Eric Racine, que je salue à nouveau, là,
qui en est à sa toute dernière semaine, il s'en va vers une retraite qu'on lui
souhaite douce et qui est très certainement bien, bien méritée. Et donc Eric
Racine, D.G. de Val-des-Cerfs, donc, a commencé en 2017 un projet de
valorisation des données. Ils ont développé
avec des scientifiques spécialisés en matière de donnée, avec une firme
également, un logiciel prédictif, Mme la Présidente. Et donc c'est un logiciel
prédictif, donc, dans lequel tu entres des données et qui te permet,
dans le fond, de prédire les risques qu'un élève décroche à l'école. Donc,
c'est un modèle scientifique.
Et donc ce qu'ils ont fait... Alors, ça
fonctionne. Ils ont... je donnais l'exemple il y a deux semaines de ça,
lorsqu'ils ont commencé, ils avaient un taux de diplomation de 80 % et
maintenant ils ont un taux de diplomation de 84 %. En trois ans, ils ont
augmenté leur taux de diplomation de 4 %, ce qui est phénoménal, Mme la
Présidente. Et essentiellement, ce que les
algorithmes développés et le tableau de bord qui... les tableaux de bord qui
viennent avec, ce que ça nous permet de faire, donc, c'est... on entre
dans ces systèmes un certain nombre de données et ça nous permet d'identifier, donc, les élèves qui sont à
risque, et donc d'intervenir auprès de ces élèves-là pour essayer d'éviter
qu'ils ne décrochent. Donc, dans le fond,
l'objectif, c'est de faire mentir la prédiction du logiciel, c'est de faire
mentir la prédiction des données. Et, comme je vous le dis, ça a donné
des résultats extrêmement positifs. Tu as à peu près 18 mois pour
intervenir, Mme la Présidente. Là, c'est ce qu'Eric Racine me disait, là, tu as
18 mois, là, c'est... il y a une fenêtre de 18 mois pendant lesquels
tu dois intervenir auprès des élèves si tu veux diminuer les chances qu'ils ne
décrochent.
Et donc ce que le centre de services de
Val-des-Cerfs a fait, c'est... ils ont développé, donc, ce système-là et, par la suite, d'autres centres de services se sont
joints à eux. Alors, le centre des services des Tisserands, le centre des services
de Saint-Hyacinthe, le centre des services de Sherbrooke. Et alors ils ont
développé une communauté de pratique, mais
d'autres communautés de pratique se sont également développées parallèlement,
donc, à celle qui originait du centre
de services de Val-des-Cerfs. Actuellement, la communauté de pratique, qui
inclut Val-des-Cerfs, inclut
15 centres de services, Mme la Présidente. Donc, c'est autour de
500 000 élèves qui sont concernés par cette communauté de
pratique, donc de valorisation des données. Et là il y a d'autres communautés
de pratique qui sont en train de se mettre en place ou qui se sont mises en
place. Par exemple, il y en a une, là, qui origine du centre de services des Navigateurs du côté de Lévis, du côté de Lévis,
Chaudière-Appalaches. Donc, il y a une autre communauté de pratique qui
va se mettre en place et qui va regrouper, présumément, un certain nombre de
centres de services.
Et ce que
j'expliquais, il y a deux semaines de ça, Mme la Présidente... Alors,
évidemment, on a un savoir, là, qui fonctionne et on essaie de le
partager au plus grand nombre possible de centres de services scolaires, avec
des résultats, donc, qui sont très
intéressants. Et, dans le fond, ce que j'expliquais il y a deux semaines, Mme
la Présidente, c'est qu'il y a des
centres de services qui ont les moyens, qui ont les ressources humaines et qui
ont les moyens technologiques de développer ces... ce savoir au niveau
local, mais il y a des centres de services scolaires, Mme la Présidente, qui n'ont pas ces ressources-là. Les
petits centres de services scolaires en particulier vivent de graves pénuries
de ressources techniques, de ressources technologiques. Et donc la mise en
place du système, Mme la députée de... on dit bien, je pense, Mont-Royal—Outremont, hein, c'est
bien ça?
Alors, en réponse à la question de la députée,
Mme la Présidente, l'objectif, donc, de ce que... que nous voulons atteindre en
créant ce régime national, parce que, oui, vous avez raison, c'est bel et bien
un régime national que nous souhaitons créer, c'est justement de faire en
sorte, Mme la Présidente, de partager ces connaissances que nous avons, cette
expertise qui a été développée au niveau d'un certain nombre de centres de
services et en faire bénéficier à l'ensemble
des centres de services du Québec et donc à l'ensemble des élèves, des 1... à
peu près 1, mettons autour de 1 million, là, d'élèves qui sont dans
le système public.
Donc, en gros, c'est ça, la réponse que je que
je pourrais vous donner, c'est vraiment... Actuellement, on a une espèce de courtepointe qui fonctionne bien,
les résultats sont probants. Et là ce qu'on voudrait, c'est d'avoir un véritable
régime panquébécois qui nous permettrait,
dans le fond, de faire bénéficier à l'ensemble de nos centres de services et de
nos élèves, donc, les bénéfices de ces communautés de pratique qui existent
déjà.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
Mme
Setlakwe : Merci beaucoup pour la réponse. Bien, mais je
pense que ça nous donne une bonne indication, donc, de l'objectif qui est visé. On peut peut-être juste suspendre,
mais, avant de suspendre, parce que le ministre a posé une question puis
il semblait ouvert, peut-être, à faire une modification dans le libellé, juste
une précision, là, vous parlez d'un système,
d'une communauté de pratique qui est en place, qui est intéressante, qui donne
des résultats, vous voulez l'étendre à travers le système, et
éventuellement que les données circulent et que ça se ramasse dans un système national. Puis on veut, évidemment, que la
loi soit neutre au niveau technologique parce que les choses évoluent, n'est-ce
pas? Là, vous n'êtes pas attaché à un modèle, c'est que là, en ce moment, un
modèle qui est intéressant, qui fonctionne, c'est le modèle que vous avez
mentionné.
M.
Drainville : ...ce modèle-là, c'est un exemple de communauté de
pratique qui existe et ce n'est pas la seule communauté de pratique qui
existe, il y en a d'autres, mais c'est probablement... Là, je... c'est
M. Lehoux qui serait davantage en
mesure de répondre à... ou enfin de faire une affirmation définitive en cette
matière, mais j'ai l'impression que
le système développé par le centre de services de Val-des-Cerfs, ça a été comme
le pionnier, là, ça a été le premier, n'est-ce
pas? Oui, voilà. Et donc... et de ce qui s'est fait au centre de services de
Val-des-Cerfs a servi de... du Val-des-Cerfs a servi d'inspiration non
seulement à l'élargissement de la communauté de pratique, qui origine de
Val-des-Cerfs, mais à d'autres communautés
de pratique qui ont vu le jour depuis ou qui sont en train de voir le jour,
juste pour être bien précis, Mme la députée.
Mme Setlakwe : Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que vous souhaitez suspendre les travaux? Oui? D'accord.
Alors, la commission suspend ses travaux
quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 heures)
(Reprise à 11 h 22)
La
Présidente (Mme Dionne) :
La Commission est maintenant
prête à reprendre ses travaux. Nous avons reçu un amendement via Greffier,
disponible sur Greffier. Donc, M. le ministre, je pourrais vous laisser en
faire la lecture.
M. Drainville : Oui. Bien, c'est ce
que je suggérais, là, tout à l'heure, là, donc, au lieu de dire : «Le
ministre peut désigner», ce serait : «Le ministre désigne un système de
dépôt et de communication de renseignements en éducation», etc. Voilà.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci. Y a-t-il des interventions sur l'amendement
proposé? Mme la députée de Robert-Baldwin, la parole est à vous.
Mme Garceau : Merci, Mme la
Présidente. Donc, M. le ministre, je pense que c'était une de mes premières
questions, cet avant-midi, concernant l'utilisation, dans ce premier
paragraphe... Vous avez utilisé le terme «peut» versus «doit» et vous avez très bien expliqué les raisons pour
lesquelles vous avez préféré utiliser le mot... le terme «peut» pour vous laisser une marge de manoeuvre, une
certaine flexibilité. Il me semble que, là, on s'en va un peu en contradiction
et que vous êtes en train de vous enlever cette souplesse, parce que,
là, vous allez désigner un système, un système qui va avec, peut-être, votre
intention ultime d'avoir un système national. Mais, lorsque je regarde surtout
6.2., parce que ce n'est pas tous les organismes qui vont avoir l'obligation,
là, vous êtes en train de la créer, l'obligation, avec cet amendement.
M. Drainville : Bien là, Mme la
Présidente, moi, je vivais très bien avec la disposition dans sa formule initiale. C'est pour répondre à vos observations
que j'ai proposé un amendement. Mais, si vous souhaitez, moi, je peux retirer
l'amendement, puis on peut garder la formulation initiale. Moi, je vivais très
bien avec le «peut», là. C'était pour
répondre à vos observations, là, que j'ai proposé cela, là. Honnêtement, moi,
le «peut»... Je préfère le «peut», là, pour
la simple et bonne raison que si on dit désigne, à ce moment-là, bien, c'est
ça, ça amène un élément d'obligation, puis je dirais même d'obligation
immédiate, suivant l'adoption du projet de loi. Et je pense que c'est
préférable de se garder le «peut» pour, justement, avoir le temps de
bien faire les choses lorsque le projet de loi aura été adopté, là. Mais moi,
j'essaie, je suis de bon... comment dire, j'essaie d'être constructif, Mme la
Présidente, dans les travaux que nous menons, et donc c'était pour... Je
croyais que c'est ce que vous souhaitiez. Mais si... On a tous le droit de
changer d'idée, je n'ai pas d'enjeu avec ça, Mme la Présidente.
Mme
Garceau : Non, ce n'est pas un changement d'idée. Bien,
premièrement, c'était pour clarifier l'intention, au tout début, du ministre,
mais aussi, compte tenu de vos réponses, et évidemment du sous-ministre,
concernant... Vous vous êtes inspirés du centre de services scolaire de
Val-des-Cerfs. On ne veut peut-être pas remplacer, on est en train de s'inspirer de ce système-là, peut-être pas pour
le remplacer non plus. Donc, c'est dans cette optique-là que, quand j'ai vu
l'amendement, je me disais peut-être que ce n'est pas la meilleure chose, si on
veut, évidemment, aider les centres de services scolaires qui ont vraiment
besoin d'aide parce qu'ils n'ont pas le personnel, ils n'ont pas les
ressources, ils n'ont
pas le financement pour le faire. Et c'est là que le ministère va intervenir.
Mais pour ceux... Et j'ai bien apprécié de retourner un peu dans les
explications de... le centre de services scolaire de Val-des-Cerfs, le D.G., M.
Eric Racine, et le logiciel prédictif qui, semble-t-il, va être la
source d'inspiration, et aussi que d'autres centres de services scolaires se
sont joints, et il va y en avoir d'autres par la suite. Donc, l'intervention...
Il va y avoir peut-être une évolution de l'intervention du ministère de
l'Éducation concernant la désignation d'une obligation pour certains services,
parce que d'autres ont déjà un système en place.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M.
Drainville : Alors, juste pour être bien clair, Mme la
Présidente, est-ce que l'opposition officielle souhaite que je retire
l'amendement?
Mme
Garceau : Ça, c'est pour vous, M. le ministre, si vous
souhaitez... suite à mon intervention, si vous souhaitez ou pas le
retirer, l'amendement, je vous laisse...
M.
Drainville : Bien oui, je... si l'opposition officielle vit
bien avec la disposition originelle, moi, je vis bien avec la
disposition originelle également, donc...
La
Présidente (Mme Dionne) : Il y avait Mme la députée de Mont-Royal—Outremont aussi qui voulait prendre la parole.
Mme
Setlakwe : Non, mais l'idée, là, ce n'est pas de... On n'est
pas en train de changer d'idée. L'idée, c'était de clarifier l'intention,
clarifier le plan du gouvernement, du ministre et s'assurer ensuite que le
libellé colle bien à l'intention, au plan. Donc, moi, ça m'amène à parler du
déploiement de tout ça. Puis vous m'excuserez d'encore une fois faire référence
à ce qu'on fait en santé. Je comprends que c'est plus gros, mais il y a quand
même des parallèles à faire.
M. Drainville : ...amendement, là,
ou on est sur la disposition générale? On est sur...
Mme Setlakwe : Oui, on est sur
l'amendement.
M. Drainville : O.K.
Mme
Setlakwe : Oui, oui, oui. Avant de dire si, oui ou non, il
est opportun de... Puis, en plus, ça me fait penser en relisant... Là,
on parle de designer, au lieu de dire... Je comprends que vous ne voulez pas
désigner un système en particulier. La question, c'est que vous allez
instituer, n'est-ce pas? Bon, à savoir si c'est «peut instituer» ou «doit instituer», je me réfère au projet de loi
n° 3, qui est maintenant la loi n° 5
adoptée, c'est ce qu'elle dit, là, que le ministre... Mais là ici, le pendant, c'est que c'est le
ministre de la Santé «institue un système national de dépôt de renseignements».
Bon, première
question, en fait, ça m'amène... l'amendement me fait penser : Est-ce
qu'on veut dire «désigner» ou «instituer»? Puis si on était incapable de
clarifier...
La Présidente (Mme Dionne) : ...Mme
la députée?
Mme Setlakwe : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
M. Drainville : Bien, si je peux
répondre à la question. Est-ce que vous voulez que je réponde à la question? «Désigne» plutôt qu'«instituer», parce que la base
du système de dépôt et de communication va reposer sur un organisme qui existe déjà, qui s'appelle la GRICS, qui est
une filiale du gouvernement et qui héberge déjà certaines données. Donc, on
trouvait que le mot «désigne» était plus approprié qu'«instituer», parce
qu'instituer ça voudrait dire qu'on part de zéro,
en tout cas, c'est ma compréhension du mot «instituer», alors qu'on ne part pas
de zéro. On part d'un organisme qui existe déjà depuis plusieurs années.
Mme Setlakwe : ...très utile, puis
je pense qu'on va arriver finalement à s'entendre ou à clarifier quelle est
l'intention, quel est le plan de match, là, le déploiement... au niveau du
déploiement pour la suite. Mais peut-être... pouvez-vous
juste, puis ce n'est pas la première fois que vous le mentionnez... juste
décortiquer qu'est-ce que ça veut dire, ça désigne quoi exactement, le
GRICS?
M.
Drainville : Là, je vais vraiment me tourner vers
M. Lehoux, parce que c'est effectivement assez technique,
M. Lehoux, sous-ministre responsable, donc, pour le numérique au sein du
ministère de l'Éducation.
M. Lehoux (Stéphane) : Oui. Alors,
la GRICS existe effectivement... On travaille... Le centre de services scolaire... L'ensemble des centres de services
scolaires travaillent avec la GRICS depuis de nombreuses années. La GRICS,
c'est comme le... GRICS étant G-R-I-C-S, donc c'est... La GRICS étant... C'est
un OBNL.
M. Drainville : ...
M. Lehoux
(Stéphane) : Oui. Alors, c'est un acronyme un peu compliqué,
que je pourrai... Il va me faire plaisir de vous...
• (11 h 30) •
M. Drainville : On va vous le
trouver puis on va vous le donner, parce que je...
M. Lehoux (Stéphane) : Je l'ai ici,
attendez une seconde. Bon, je ne le retrouve pas, mais...
M. Drainville : Bien, continuez,
continuez avec votre explication, on va trouver ça dans un instant.
M. Lehoux (Stéphane) : Oui, tout à
fait. Merci. Mais c'est... c'est l'équipe informatique des centres de services scolaires qui offre des solutions
informatiques à l'ensemble des centres de services scolaires, des commissions scolaires.
Donc, la GRICS a déjà mis en place un espace Données, un espace Données qui
permet actuellement à l'ensemble des centres de services scolaires d'y verser
de... les informations discutées depuis ce matin.
M.
Drainville : Alors, c'est la Société de gestion du réseau
informatique des commissions scolaires, donc des centres de services scolaires.
Société de gestion du réseau informatique des commissions scolaires, GRICS.
Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci.
Vous pouvez poursuivre, M. le sous-ministre.
M. Lehoux (Stéphane) : Merci. Alors,
la GRICS a déjà... travaillait déjà, depuis quelques années, à mettre en place
un espace, un espace de données qui permet à l'ensemble des services scolaires
de pouvoir y déposer leurs données dans un objectif, comme le disait le
ministre, de pouvoir valoriser leur information. Donc, il y a certains centres
de services scolaires qui ont été très innovants, le ministre parle, avec
raison, du centre de services scolaire de
Val-des-Cerfs, qui a été un pionnier dans l'utilisation de la donnée sous
toutes ses formes. D'autres centres de services scolaires également
travaillent avec... de façon remarquable avec les données, mais tous n'avaient
pas cette chance de pouvoir travailler et valoriser l'information sous forme de
tableaux de bord ou en utilisant des modèles prédictifs.
Donc,
l'Espace Données qui existe actuellement ou... a été instauré dans un objectif
vraiment de répondre à... de permettre aux centres de services scolaires de
pouvoir utiliser des outils modernes, Power BI, ou autres, dans
l'utilisation, dans la création de tableaux de bord pour la valorisation
de leur information.
M. Drainville : Juste pour ajouter,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui, M.
le ministre.
M. Drainville : Ce qu'il faut
savoir, c'est qu'actuellement la participation des centres de services
scolaires et des commissions scolaires à la plateforme Espace Données, elle se
fait sur une base volontaire en vertu d'une entente qui doit être négociée avec les centres de services scolaires. Le projet
de loi prévoit une obligation. Les centres de services scolaires devront
déposer, dans ce nouveau système que nous créons, les données qui devront, par
ailleurs, faire l'objet d'une demande en bonne et due forme, et il faudra
démontrer —
critères de nécessité — il
faudra démontrer qu'on porte le moins...
comment dire, on respecte le plus possible les critères de protection de vie
privée, etc. Mais, à la fin de ce
processus-là, les centres de services scolaires devront déposer, dans le
système de dépôt et de communication, les renseignements dont nous avons
besoin pour lesquels nous aurons démontré pertinence et nécessité. Donc, c'est ça, la différence fondamentale, je vous dirais, Mme
la Présidente, entre le système qui existe déjà, la plateforme Espace
Données, et le système que nous allons créer.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
D'autres interventions? Oui, Mme la députée de...
Mme Garceau : Oui, juste, Mme la Présidente,
compte tenu de votre réponse...
M. Drainville : ...c'est dans 6.2,
en passant, Mme la Présidente.
Mme Garceau : Bien, c'est... je
reviens à 6.2, exactement.
M. Drainville : Le ministre peut
prévoir l'obligation...
Mme Garceau : Peut prévoir.
M. Drainville : Voilà, c'est ça.
Mme Garceau : Mais là vous êtes en
train de dire que non, là, ça va devenir une obligation.
M. Drainville : Mais c'est notre
intention, Mme la Présidente, oui, effectivement.
Mme
Garceau : O.K., ça fait que, donc, votre intention n'est pas reflétée
dans le 6.2.
M.
Drainville : Mais, Mme la Présidente, encore une fois, il ne faut pas
encarcaner le ministre dans des obligations, en tout cas, le moins possible.
C'est ça, le sens de la rédaction de la disposition. Puis je l'ai dit tout à
l'heure puis je le dirai tout au long de l'étude de ce projet de loi, Mme la
Présidente, peu importe la personne qui occupe le poste, il faut, à un moment
donné, laisser à nos ministres une certaine latitude dans l'exercice de leurs
fonctions. Si vous mettez des «doit» à tout bout de champ, à un moment donné,
ça peut devenir assez contraignant. Que ce soit un ministre caquiste, que ce
soit un ministre libéral, peu importe, il faut, à un moment donné, laisser une
certaine marge de manoeuvre pour nous permettre d'exercer nos responsabilités
ministérielles correctement. Et donc «peut désigner», «peut prévoir», oui, il
faut... Alors, on donne le pouvoir, mais on ne crée pas une obligation, parce
qu'on veut justement se donner un espace de
réflexion, un espace d'analyse. Il faut, à un moment donné, être capable,
Mme la Présidente, dans l'exercice de nos
fonctions, de prendre un pas de recul puis de dire : O.K., est-ce qu'on va
de l'avant ou pas?
Alors,
évidemment, notre intention ici, c'est de créer un système de dépôt et de
communication de renseignements, bien oui, pour les raisons qu'on a
données. Puis on va le faire, évidemment qu'on va le faire, sinon, à quoi ce
projet de loi servira-t-il? Mais dans la
formulation, je pense, Mme la Présidente, qu'il faut créer des responsabilités
mais pas nécessairement toujours des obligations.
Mme Garceau :
O.K., il y a un aspect peut-être que je n'ai pas bien compris.
L'obligation, est-ce que ce n'est pas en
vertu... puis là je regarde le 6.2, compte tenu de votre réponse, que, oui,
vous voulez créer une obligation, mais,
moi, je croyais que l'élément de souplesse, c'était aussi en faveur du centre
de services scolaire, qu'il soit possible qu'un centre de services
scolaire n'aura pas cette obligation. C'est ça, là, l'obligation, c'est comme
des deux côtés. Je tente de...
M.
Drainville : Bien, c'est possible.
Mme Garceau :
...de comprendre cette question
d'obligation. Vous voulez... Parce que là, votre réponse, c'était :
Il va y avoir une obligation, une obligation comme générale, pas d'exception.
M.
Drainville : Mme la Présidente...
Mme Garceau :
C'est ça, là, que je...
M. Drainville : ...dans certains cas, il y aura obligation, bien entendu. Mais, par
exemple, si on s'aperçoit que le travail qu'on veut faire au niveau national
est déjà fait en partie dans un certain nombre de communautés de pratique,
bien, à ce moment-là, la GRICS pourra travailler avec les communautés de
pratique existantes et compléter le travail des communautés de pratique
existantes. L'objectif, ce n'est pas de dédoubler ce qui se fait déjà.
L'objectif, c'est de compléter ce qui se
fait, de bonifier ce qui se fait, de rendre plus accessible ce qui se fait, en
particulier auprès des centres de services qui n'ont pas les ressources, comme
je le disais tout à l'heure, les ressources humaines, les ressources informationnelles.
Alors donc, ça se peut effectivement, Mme la Présidente, sur certains éléments,
pour certaines données, ça se peut qu'on dise : Écoutez, on a déjà dans
les communautés de pratique un certain nombre de données sur lesquelles on peut
s'appuyer, et donc la demande que nous ferions, très hypothétiquement, viserait
à compléter le tableau régional, mettons, que nous aurions sur une donnée en
particulier.
Alors, c'est la
meilleure réponse que je peux donner, Mme la Présidente. L'idée, ce n'est pas
de dédoubler, l'idée, c'est de compléter puis d'améliorer surtout le système
que nous avons déjà.
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui, Mme la députée.
Mme Garceau :
Oui, merci, Mme la Présidente.
Non, parce que je reviens, M. le ministre, à votre réponse de la
distinction entre le... le GRICS...
M.
Drainville : La GRICS.
Mme Garceau :
La GRICS...
M.
Drainville : Oui, la GRICS.
Mme Garceau :
...qui est sur une base volontaire, et vous êtes arrivé avec : Non,
maintenant, ça va être une obligation, avec
le nouveau système. Mais ce n'est pas vraiment ça. Ça va être quand même...
L'obligation n'est pas absolue.
M.
Drainville : Actuellement, Mme la Présidente, je n'ai pas le pouvoir
d'imposer une obligation. Le projet de loi nous donne le pouvoir d'imposer une
obligation, pas une obligation de toujours obliger, mais on a... on aura
dorénavant... les ministres de l'Éducation auront dorénavant la possibilité
d'obliger, oui, quand ce sera nécessaire, évidemment. Puis il faudra, comme on
se le dit déjà depuis quelques jours, il faudra passer par le test de
nécessité, c'est certain.
La Présidente (Mme
Dionne) : D'autres interventions?
Mme Garceau : Donc, ça précise...
toute la question concernant la distinction entre la GRICS et ce nouveau
système, c'est, maintenant, vous allez avoir le pouvoir d'imposer.
M. Drainville : Voilà, exactement.
Mme Garceau : Je comprends. Je
comprends.
• (11 h 40) •
La
Présidente (Mme Dionne) : Pas d'autre intervention? Est-ce qu'on est prêt à
mettre aux voix l'amendement?
M. Drainville : Mme la Présidente,
si je comprends bien le sens des interventions de mes collègues de l'opposition, je pense qu'au terme de la
discussion que nous avons eue, je pourrais tout simplement retirer
l'amendement.
La
Présidente (Mme Dionne) : Est-ce qu'il y a consentement pour le retrait de
l'amendement de M. le ministre?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Consentement.
Alors, l'amendement est retiré. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
6.1, l'article 6.1?
Mme Setlakwe : J'en aurais
peut-être, oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
Mme la députée. Oui.
Mme Setlakwe : Généralement... Et
c'est peut-être le légiste qui va pouvoir nous donner un coup de main. Vous
avez bien expliqué que le régime de la loi n° 25
s'applique aux renseignements qui vont être partagés en vertu de ces dispositions-ci. Est-ce qu'il y a nécessité
de prévoir une disposition ou est-ce que c'est déjà couvert dans le cadre
législatif à l'effet qu'un renseignement n'est pas conservé au-delà de la durée
nécessaire à la réalisation des fins pour lesquelles il a été recueilli
ou utilisé?
C'est une disposition qu'on retrouve dans la loi
n° 5, là, qui était le projet de loi n° 3, puis
je pense que ça rejoint aussi une discussion qu'on avait précédemment, suite
aux excellentes questions de ma collègue, là, sur... tu sais, à quel moment est-ce que le renseignement cesse de suivre l'élève.
Est-ce que c'est ad vitam aeternam? Est-ce qu'on garde tout
ça pendant deux ans, cinq ans, 10 ans? Est-ce que c'est rattaché à un
concept de nécessité?
M. Drainville : Mme la Présidente,
au bout d'un an, il va falloir... je cherche la formulation exacte, là, mais au bout d'un an, il va falloir que le... il va
falloir justifier à nouveau la... Permettez-moi de suspendre quelques secondes,
Mme la Présidente. Ce ne sera pas long.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
merci. La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 43)
(Reprise à 11 h 55)
La Présidente (Mme Dionne) :
La
commission est maintenant prête à reprendre ses travaux. Donc, la parole est à
vous, M. le ministre.
M. Drainville : Bon, c'est ça.
Alors, le un an dont je parlais avant qu'on suspende les travaux, il est à
6.12 : «Au terme de l'autorisation et, lorsque
sa durée est de plus d'un an, chaque année à la date anniversaire de l'autorisation,
le ministre doit faire rapport au
gestionnaire, dans la forme que ce dernier détermine, de l'utilisation des
renseignements visés par l'autorisation et de son respect des conditions
qui y sont prévues.»
Donc, je vais devoir, comme ministre, Mme la
Présidente, faire rapport au gestionnaire sur l'utilisation des renseignements
qui auront été autorisés par le gestionnaire. C'est ce à quoi je faisais
référence tout à l'heure.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
D'autres interventions?
Mme Garceau : On va juste prendre le
temps de prendre connaissance. Suspension de quelques...
La Présidente (Mme Dionne) : Suspension?
Oui, d'accord. La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 57)
(Reprise à 12 h 02)
La Présidente (Mme
Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux. Donc,
la parole est à vous, M. le ministre.
M.
Drainville : Bien, Mme la Présidente, alors, on fait des détours, là,
puis... Parce que je comprends très bien ce
qu'on souhaite. D'abord, toutes les questions que pose l'opposition sont fort
légitimes, Mme la Présidente, puis évidemment,
pour bien y répondre, il faut voir parfois l'ensemble avant de tomber dans le
spécifique. Alors, parlant de l'ensemble, donc, de la mouture générale du
régime de données qu'on institue, si on regarde à 6.13, Mme la
Présidente :
«Le
gestionnaire doit tenir un registre de toute communication ou utilisation qu'il
a autorisée, lequel comprend notamment les éléments suivants :
«1° une
description des renseignements [qui sont] visés par chaque autorisation [et la]
provenance — donc,
de ces renseignements;
«2° une
description des fins auxquelles chaque communication ou utilisation a été
autorisée — donc, il faut dire ce qu'on veut,
d'où ça vient, pourquoi on veut ces données-là; ensuite de ça
«3° la
durée et les conditions applicables à chaque autorisation, y compris, le cas
échéant, les mesures particulières de sécurité [qui sont] propres à
assurer la protection des renseignements imposées par le gestionnaire; et finalement
«4° le délai de traitement
de la demande d'autorisation.»
Bon,
et la phrase suivante est fort importante : «Le ministre publie ce
registre sur le site Internet de son ministère.»
Donc, moi, je fais
une demande, elle est traitée par le gestionnaire de données numériques, et je
dois publier sur le site du ministère les
informations en lien avec cette demande d'autorisation pour avoir accès, donc,
à des données.
Et
là, si on se reporte à 6.12 : «Au terme de l'autorisation et, lorsque sa
durée est de plus d'un an, chaque année à la
date anniversaire de l'autorisation, le ministre doit faire rapport au
gestionnaire, dans la forme que ce dernier détermine, de l'utilisation des renseignements visés par l'autorisation
et de son respect des conditions qui y sont prévues.»
Donc, un an après la
demande d'autorisation, si nous n'avons pas rendu compte de l'autorisation et
de son utilisation, à ce moment-là, le projet de loi nous crée, oui, une
obligation de rendre compte auprès du gestionnaire de l'utilisation de ces données-là. Et, Mme la Présidente, je peux en
informer d'emblée les députés de l'opposition, nous allons déposer un projet de loi... — un projet de loi! — dis-je
bien, un amendement au projet de loi qui va effectivement nous créer
l'obligation de transmettre ce rapport à la Commission d'accès à l'information.
Là, je ne sais pas si
c'est clair. Je fais une demande d'autorisation, je dois la justifier, je dois
dire : Voici pourquoi on veut utiliser ces données. Le responsable des
données doit évaluer pertinence et nécessité. Il faut inscrire dans un registre
les justifications. Ce registre-là, il est public, c'est déposé sur le site du
ministère de l'Éducation. Au bout d'un an de la demande d'autorisation, il faut
faire rapport sur les suites que nous avons données à cette demande d'accès à des données, et ce rapport, que je vais
donc transmettre, comme ministre, au responsable des données, ce rapport
transmis au responsable des données sera également transmis à la Commission
d'accès à l'information en vertu d'un amendement que nous déposerons
ultérieurement. Et évidemment, parce que j'anticipe la question, ce sera à la
Commission d'accès à l'information de déterminer si elle souhaite ou pas rendre
public ledit rapport, sur réception du rapport ou dans son rapport annuel. Ce sera
à la commission d'accès de le déterminer.
Donc,
madame la... Présidente, dis-je bien, l'objectif, encore une fois, c'est d'être
transparent, de faire une reddition de comptes très rigoureuse. On n'a pas
de... on n'a rien à cacher. On doit obligatoirement passer par un certain nombre
de tests pour justifier une demande d'accès à ces renseignements, à ces
données, et les différentes étapes sont
documentées, et sont rendues publiques, et sont acheminées à la Commission
d'accès. Donc, je pense qu'on met en place, Mme la Présidente, un régime qui, nous l'espérons, saura rassurer les
députés d'opposition et, je dirais, le citoyen québécois de façon
générale.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. D'autres interventions?
M. Drainville :
J'espère que c'est utile, Mme la
Présidente, de faire ces détours-là, là. Je pense, ça nous donne une
compréhension générale de ce dans quoi s'inscrivent les différentes
dispositions.
Mme
Setlakwe : Évidemment, évidemment.
Des voix : ...
Mme Setlakwe :
Oui. Non, merci beaucoup pour
cette explication. Je pense qu'on a clarifié beaucoup d'obligations en termes
de reddition de comptes, de transparence. Je demeure quand même avec un léger
doute quant à la fin de vie utile, là,
du renseignement ou de la donnée et de l'obligation de la supprimer, de la
détruire, je ne sais pas quelle expression est la meilleure dans le
corpus, le corpus législatif, mais c'était vraiment ça.
Parce que, là, je
comprends qu'à chaque année vous devez vous poser des questions : Bon,
voici ce que j'ai fait pour respecter mon autorisation, voici ce que je
continue de faire, voici ce qui est en ma possession, reddition de comptes,
dépôt à venir auprès de la CAI. Mais là... Mais ce n'est pas la CAI qui va
venir décortiquer puis dire : Oh! ici,
là, ça suffit, il faudrait... Est-ce que c'est comme ça que vous le voyez? Il
faudrait... Tu sais, qui va poser le... qui va prendre la décision,
poser le geste de dire : Là, il est temps de supprimer ou de détruire?
Parce que c'était ça, la question initiale,
c'est : Quand on est... on n'a plus besoin du renseignement sur l'élève ou
sur le membre du personnel, où est l'obligation légale de...
Une voix : ...
Mme Setlakwe : Date d'expiration,
autrement dit. Parce que, là, dans le processus que vous décrivez, on peut quand même le renouveler puis le... tourner
en rond plusieurs fois, là, dans le cycle. Je ne pense pas qu'on a prévu
l'obligation légale.
M.
Drainville : Alors, comme je l'ai dit tout à l'heure, Mme la
Présidente, le projet de loi n° 23... enfin, le régime des données du
projet de loi n° 23 est complémentaire, si on peut dire, à celui qui
existe déjà en vertu de la loi sur la protection des renseignements
personnels. Donc, ils reposent tous les deux, côte à côte. Et, si vous regardez
l'article 23... l'article 73 de la loi sur la protection des
renseignements personnels, ça dit ceci : «Lorsque les fins pour lesquelles
un renseignement personnel a été recueilli ou utilisé sont accomplies, l'organisme
public doit le détruire, ou l'anonymiser pour l'utiliser à des fins d'intérêt
public, sous réserve de la Loi sur les archives ou du Code des...» professions,
dis-je bien, bon, etc.
Alors là,
évidemment, Mme la Présidente, la question de la députée d'opposition, ce sera
de dire : O.K., très bien, mais qu'est-ce que ça veut dire, ça, lorsque
les fins pour un renseignement personnel... pour lesquelles un raisonnement
personnel a été recueilli sont accomplies, l'organisme doit détruire? Qu'est-ce
que ça veut dire, «sont accomplies»? Bien, moi, ma compréhension, c'est que les
fins sont accomplies lorsque l'utilisation en a cessé. Lorsque nous avons cessé
d'utiliser le renseignement, à ce moment-là, il sera détruit. Mais peut-être
que M. le sous-ministre responsable du numérique pourra compléter ma réponse.
• (12 h 10) •
Une voix : ...
M. Drainville : C'est la bonne
réponse me dit-on, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions?
Mme Setlakwe : ...c'est à l'article 23
de la loi sur la protection des renseignements personnels ou 103?
M. Drainville : ...73.
Mme Setlakwe : 73?
M. Drainville : Oui, c'est ça,
excusez-moi.
Mme Garceau : On va juste peut-être
suspendre quelques instants, là...
M. Drainville : Pour prendre le
temps de le regarder, oui.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Alors, la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 11)
(Reprise à 12 h 19)
La
Présidente (Mme Dionne) : La commission reprend maintenant ses travaux.
Donc, est-ce qu'il y avait d'autres commentaires du côté de l'opposition
officielle? Vous avez demandé la suspension des travaux, je peux vous laisser
la parole.
Mme Garceau : Oui, oui, l'article...
Oui, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Ça fait
plaisir.
Mme Garceau : On est encore là, ici.
C'est encore mardi matin. Oui, la... maintenant, votre référence à l'article 73, au niveau de... On a parlé d'une
date d'expiration, là, qu'à un moment donné ça ne sera plus utile de conserver
les renseignements, surtout concernant, je
vais préciser, au niveau des élèves. Parce qu'à un moment donné, après
secondaire V...
M. Drainville : ...Mme la Présidente.
Mme
Garceau : Exactement. Donc, je m'en vais là. Parce que
l'étendue de l'article 73, elle est vaste. Et donc là je tente de
réconcilier l'article 73 avec l'objectif de la conservation, là, des
renseignements en éducation dans un système informatisé, et tout ça, là.
Je ne sais pas si vous pourriez nous...
• (12 h 20) •
M. Drainville :
Bien, lorsqu'ils ne sont plus nécessaires, ils seront détruits, comme le
prévoit l'article 73. Donc, très
spécifiquement, à la question que soulève la députée de Robert-Baldwin, une fois que l'élève a quitté le réseau scolaire, Mme la
Présidente, on détruit les données le concernant, il n'y a plus de raison de
conserver ces données parce que les fins
pour lesquelles les données ont été recueillies ou utilisées sont accomplies.
L'élève n'est plus dans le réseau scolaire, donc il n'y a aucune raison
pour laquelle on devrait conserver ces données-là.
Mme Garceau : ...ce serait bien de
le préciser dans le projet de loi, surtout qu'on...
M. Drainville : La loi sur la
protection des renseignements personnels s'applique déjà, donc...
Mme
Garceau : Oui, mais là, plus spécifiquement au niveau des
élèves et de la conservation des renseignements concernant les élèves,
on ne peut pas de se fier au libellé de l'article 73.
M.
Drainville : Bien, en tout respect, Mme la Présidente, oui, on
n'a pas le choix de se fier, c'est la loi. C'est sûr que je dois
respecter la loi.
Mme Garceau : Mais là, dans votre
texte de loi qui est lié à l'éducation... Ça, c'est lié à d'autres... ça
s'applique à d'autres domaines, là, mais, spécifiquement au niveau de
l'éducation... Puis là il faudrait que je regarde exactement si ce serait dans le 6.13 ou ailleurs, là, je ne peux pas
vous répondre à la question en ce moment, mais il me semble, là, que ce
serait une précision importante compte tenu des termes de la disposition de
l'article 73, lorsqu'on l'applique dans ce projet de loi au niveau des
renseignements liés à l'éducation, concernant les élèves. Il va falloir qu'on le précise, là, que, je ne le sais
pas : à la graduation, là, au niveau du secondaire V, ce n'est plus
utile, là, de retenir ces... ou de conserver ces renseignements-là. Il
va falloir y songer et de voir où l'intégrer.
M. Drainville : Mais, Mme la
Présidente, les lois s'appliquent, les lois s'appliquent, on ne peut pas... On
ne va pas... Je comprends l'inquiétude, enfin, je pense comprendre
l'inquiétude, mais le moyen pour la satisfaire, cette inquiétude-là, ne semble
pas le bon, parce que, Mme la Présidente, je ne peux pas intégrer au projet de
loi n° 23 les lois qui s'appliquent
déjà. Sinon, c'est comme un nouveau corpus des lois du Québec qu'on va
reconstituer à même 23. Je suis
certain que ce n'est pas ça que la députée de Robert-Baldwin souhaite. La
disposition sur la protection des renseignements personnels et la
nécessaire destruction de ces renseignements personnels, lorsque la mission est
accomplie, cette disposition de la loi sur
la protection des renseignements personnels s'applique, Mme la Présidente, ça
s'applique... à ma connaissance, elle s'applique à tous les organismes publics,
n'est-ce pas? Donc, ça s'applique...
Une voix : ...
M. Drainville : Sauf Santé, voilà,
exactement. Mais ça s'applique à nous, ça s'applique au ministère de l'Éducation, et donc ce n'est pas... Tu sais, le
législateur ne parle pas pour ne rien dire, Mme la Présidente. Bien là, il
parlerait pour ne rien dire parce qu'on viendrait dire ce qui existe déjà et
qui s'applique déjà. Et non seulement, Mme la Présidente, ça s'applique,
mais, si on ne respectait pas 73, ça pourrait être une raison suffisante pour
que la CAI exerce son pouvoir d'inspection et vienne s'assurer que les renseignements
qui n'ont plus leur utilité soient bel et bien détruits ou aient été bel
et bien détruits. Ça va là, là. La CAI a un pouvoir d'inspection et pourrait
même nous l'ordonner. La CAI a un pouvoir d'ordonnance, Mme la Présidente.
Donc, le régime qui s'applique en vertu de la
loi sur la protection des renseignements personnels, dont la CAI est responsable, si on peut dire... en tout
cas, elle est responsable de son application et de son respect, bien, cette
loi, elle s'applique en l'espèce. On ne se soustrait pas à l'application
d'une loi comme... Bien, on ne soustrait à aucune... on ne se soustrait à l'application d'aucune loi, encore moins celle-là,
compte tenu de sa pertinence. Donc, elle est... bien, elle est
prépondérante ou elle est... en tout cas, elle s'applique, elle s'applique.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme Garceau : Je comprends qu'elle
s'applique. Mais lisons, premier paragraphe de l'article 73 :
«Lorsque les fins pour lesquelles un renseignement personnel a été recueilli ou
utilisé sont accomplies, l'organisme public doit le détruire, ou l'anonymiser pour l'utiliser à des fins d'intérêt
public, sous réserve de la Loi sur les archives ou du Code des
professions.»
C'est là, là,
le problème. Oui, ça s'applique, mais l'utilisation, l'application, elle est
vaste, elle est large, et il me semble
que, dans l'intérêt... dans l'intérêt de confidentialité, dans l'intérêt, parce
que... concernant les renseignements personnels qu'on va aller
recueillir concernant les étudiants — là, je parle des élèves — à un
moment donné, il faut dire : Ce n'est plus... Le ministère de l'Éducation
doit dire qu'à compter de graduation d'un élève secondaire V, ces renseignements-là ne sont plus utiles, donc on va
les détruire. Il me semble qu'une précision à cet effet-là, ce n'est pas
à l'encontre de l'article 73, c'est une précision dans une sphère très
spécifique, le domaine de l'éducation.
M.
Drainville : ...Mme la Présidente, ça s'applique déjà. Je ne
sais pas comment le dire. C'est la loi, Mme la Présidente, on n'a pas le choix que de respecter la loi, et il
va falloir que, bien, la loi s'applique, Mme la Présidente. On va la respecter,
la loi, là. Donc, lorsque le
renseignement recueilli ou utilisé ne sera plus utile, lorsque sa fin sera
accomplie, nous avons... alors là, c'est bien écrit, l'organisme public doit le détruire. Je suis
assujetti à cette loi-là, Mme la Présidente, ça l'est... c'est déjà...
c'est déjà dans la loi, c'est déjà la loi, je n'ai pas besoin de le rajouter,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme Garceau :
C'est parce que le temps... le temps file, mais j'ai... en relisant le
libellé, là, de 73, qui effectivement s'applique, j'aurais deux choses à
préciser. De un, il n'y a rien qui nous empêche de venir préciser un régime spécifique plus explicite, tu sais, qu'il y
aurait peut-être une exception propre au domaine de l'éducation. Ceci
étant dit, M. le ministre, c'est peut-être à vous de nous dire ou de nous
donner des exemples. Parce que c'est de ça dont
on parle là, à la fin de sa vie utile ou lorsque les renseignements... ou les
fins pour lesquelles le renseignement a été recueilli sont accomplies,
il y a deux choses : l'organisme le détruit ou on va l'anonymiser, donc là
il ne portera plus du tout... on ne pourra
plus du tout retracer de qui on parle, de... c'est ça, à qui sont rattachés...
Les renseignements en question peuvent être ou, donc, détruits ou
anonymisés pour être utilisés à des fins d'intérêt public.
Donc,
si vous voulez garder le régime comme il est écrit, êtes-vous capable de nous
donner, donc, des exemples, donc : postsecondaire V, on a des
renseignements sur des élèves, donc on voudrait que ces renseignements-là
soient anonymisés. Et ils pourraient être utiles pour quoi, disons? Pour la
recherche, pour des fins de statistiques, pour des fins de mettre en place des orientations? Donc en fait, ma question,
c'est : Si vous voulez qu'on conserve le régime de base de 73,
donnez-nous des exemples d'utilisation au-delà du secondaire V.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, Mme la députée.
Compte
tenu de l'heure, je suggère d'ajourner les travaux jusqu'à... de suspendre les
travaux, pardon, jusqu'après les affaires courantes. Donc, bon dîner,
tout le monde.
(Suspension de la séance à 12 h 30
)
(Reprise à 16 h 05)
La
Présidente (Mme Dionne) :
Bon après-midi, chers membres! La
Commission de la culture et de
l'éducation est maintenant prête à reprendre ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 23,
Loi modifiant principalement la Loi
sur l'instruction publique et édictant la loi sur l'institution...
l'Institut national d'excellence en éducation.
Donc,
cet avant-midi, lors de la suspension de nos travaux, nous en étions rendus à
l'article 6.1 qui est introduit par
l'article 61. Donc, M. le ministre, la parole est à vous. Souhaitiez-vous
qu'on revienne sur les dernières discussions que nous avions eues avec
Mme la députée?
M.
Drainville : Oui. Bien, j'aime toujours discuter avec mes collègues
députés, alors...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Donc, madame... peut-être, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont, peut-être juste revenir sur la fin des propos de ce matin. Et,
par la suite, M. le ministre, vous pouvez... vous pourrez répondre.
Mme
Setlakwe : Bien sûr, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci.
Mme
Setlakwe : Donc, on discutait, ce matin, de qu'est-ce qui se passe
avec la donnée une fois qu'elle ne sert plus les fins pour lesquelles elle a
été recueillie. Et, dans ce contexte-là, vous aviez, à juste titre, mentionné
que l'article 73 de la loi n° 25 était le régime législatif applicable, le... le régime général. Et,
dans cet article-là, on parle de détruire ou d'anonymiser les données.
Puis là on avait une
discussion, à savoir, bien, est-ce que ça ne devrait pas être un régime
spécifique pour le projet de loi qu'on
étudie. Tu sais, dans quel... Puis là moi, j'amenais le point, mais peut-être
que... on s'en remet à 73, mais peut-être que le ministre peut nous
illustrer des exemples. Tu sais, en quoi est-ce que ça pourrait être pertinent de ne pas détruire, d'anonymiser et de garder plus
longtemps, tu sais, au-delà de la fin du secondaire de l'élève, des... ça
pourrait être utile de garder ces données anonymisées pour des fins de — je
vais vous laisser compléter, là — recherche,
ou autres?
M. Drainville :
Très bien. Très bonne question,
Mme la Présidente. Je vais la... je vais me référer ou m'en référer à M.
le sous-ministre adjoint responsable du Numérique au sein du ministère pour des
exemples, justement, de ce qui pourrait advenir de ces données en vertu de 73.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour que M. le
sous-ministre prenne la parole?
Mme Setlakwe : Bien sûr.
La
Présidente (Mme Dionne) : Allez-y, M. le sous-ministre.
M. Lehoux (Stéphane) : Oui. Alors, bonjour,
Stéphane Lehoux, sous-ministre adjoint, numérique et information, au
ministère de l'Éducation.
Alors, pour répondre
à votre question, des exemples qui pourraient être utilisés sur la donnée de...
la donnée disponible, on pourrait, par exemple,
vouloir effectuer une utilisation... une validation sur l'évolution du
français, supposons, par exemple, au cours des années, en fonction des
différents régimes pédagogiques, sur les élèves en... par exemple, au primaire,
deuxième année, troisième année, une information que le ministère ne possède
pas. Puis, comme on expliquait ce matin, on a des informations qui sont
davantage au niveau de la sanction. Et, si on voulait être capable de pouvoir
faire cette analyse-là sur du long terme, on pourrait utiliser les données, les
données qui sont disponibles.
Évidemment, la
nécessité fait en sorte que, comme il n'y aura pas d'intervention, la donnée
pourrait être utilisée de façon anonymisée,
comme l'indique l'article 73, et, à cette fin, répondre quand même à la
finalité qui permet d'avoir un suivi
longitudinal au niveau des cohortes dans le temps et... mais de façon à
respecter l'article 73 par l'anonymisation.
Mme
Setlakwe : Merci.
La Présidente (Mme
Dionne) : D'autres interventions?
Mme
Setlakwe : Moi, ça me va sur cette question-là, je pense qu'on a
bouclé la boucle. Là, maintenant, savoir...
je pense qu'on était rendus plus loin, pour mieux comprendre... c'est ça, on
s'était rendus plus loin, là, à savoir où on était rendus exactement à
partir de maintenant, mais je n'ai pas d'autre intervention sur la question de
détruire ou d'anonymiser.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur l'article 6.1? Sinon, on pourrait passer à l'article... Oui,
Mme la députée.
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : Nous étions sur l'article 6.1.
Des voix :
...
Mme
Setlakwe : ...sur 6.1, là, on comprend que le système doit notamment
permettre... Bon, là, il y a 1 à 6, et 6
étant, tu sais, assez général pour permettre d'ajouter «toute autre
fonctionnalité que détermine le ministre». Est-ce qu'on ne devrait pas
préciser «par règlement»? Comment est-ce que ça va se faire, cette
détermination-là?
• (16 h 10) •
M.
Drainville : Bien, d'abord, révisons les cinq premières. Le système,
donc, va permettre au ministre de désigner
un système de dépôt et de communication des renseignements pour soutenir,
résumons-nous, la réussite scolaire. Le système devra permettre,
notamment, «l'hébergement et l'indexation de tout ou partie des renseignements
qu'un organisme détient dans l'exercice de ses fonctions». Quand on parle
d'organisme, on parle de centre de services scolaire.
«La communication entre organismes ou entre un organisme et le ministre des
renseignements concernant un élève, la communication au ministre, par un
organisme, des renseignements concernant son personnel, l'accès aux
renseignements hébergés dans ce système [et] la journalisation de tout
accès à ce système par une personne, que ce soit pour y verser des renseignements, les utiliser ou en recevoir
communication [et toute autre fonctionnalité que détermine le ministre».
Alors, «toute autre
fonctionnalité que détermine le ministre», est-ce que j'ai des exemples à
donner? Je ne sais pas, en matière de sécurité,
peut-être, par exemple, si on voulait, par exemple, intégrer une nouvelle
mesure de sécurité à ce système,
bien, à ce moment-là, le paragraphe 6° ou l'alinéa 6, devrais-je dire,
nous... pourrait couvrir, par exemple, ce type d'ajout que nous souhaiterions faire, mais c'est un exemple que je
vous donne. C'est une disposition, vous savez, on voit ça souvent, ces
dispositions-là dans les projets de loi. Pour avoir siégé pendant plusieurs
années dans des commissions parlementaires, souvent, les projets de loi
comportent une telle disposition pour que, justement, on ne soit pas obligé de
revenir déposer un autre projet de loi pour amender parce qu'il y a une
circonstance qu'on n'avait pas prévue.
Alors, c'est une
disposition un peu passe-partout, j'en conviens, mais qui vise à nous donner,
justement, encore une fois, une latitude,
une marge de manoeuvre selon les besoins qui se présenteront à l'avenir. On ne
peut pas nécessairement, Mme la Présidente, anticiper toutes les circonstances
auxquelles nous pourrions être confrontés. Donc, cette disposition-là vise justement à nous donner de la souplesse pour
nous permettre d'utiliser les données et le faire d'une manière qui va
nous permettre d'atteindre les objectifs qu'on s'est donnés.
Mme Setlakwe :
Merci. Merci, M. le ministre,
mais je n'avais pas... on s'était peut-être mal compris sur la question, je
ne remettais pas en doute, Mme la Présidente...
M.
Drainville : Ah! mais je n'ai pas interprété ça comme ça non plus.
Mme
Setlakwe : ...je ne remettais pas en doute le caractère opportun, là,
d'avoir cet... ce sixième... là, on parle de paragraphes, mais, encore une
fois, je fais... puis je vais peut-être cesser de le faire éventuellement, là,
parce qu'on a compris le cadre législatif,
mais, si je compare tout de même avec la loi n° 5, qui était le projet de
loi n° 3, quand on parle du ministre qui institue le système
national de dépôt de renseignements et qu'on prévoit ce que le système va
devoir permettre, il y avait cet alinéa-là équivalent.
Mais ma question
était : Le ministre va déterminer toute autre fonctionnalité, mais il me
semble que ça prendrait l'ajout de... que cette détermination-là va se faire
par règlement, juste... question qu'il y ait comme une... Un règlement, je sais que c'est plus souple
qu'adopter une loi, mais une question quand même de suivre le processus puis
que ce soit, j'imagine, publié à la Gazette ou autres processus, vous...
peut-être m'enseigner... me renseigner. Mais sinon comment vous voyez
ça, là? Le ministre le détermine, mais il faut... Je propose que ce soit par
règlement.
M.
Drainville : Est-ce qu'on peut suspendre, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 14)
(Reprise à 16 h 19)
La
Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Drainville :
Oui. Alors, Mme la Présidente, on
va proposer un amendement qui, nous le souhaitons, permettra de rassurer la
députée de Mont-Royal—Outremont. Donc, on travaille là-dessus. Je ne sais pas si
la députée a d'autres questions en
attendant, ou on peut suspendre le temps que l'amendement soit déposé en bonne
et due forme. C'est comme vous voulez. On est bien flexibles.
Mme Setlakwe :
Bien, je poserais peut-être une
question qui va vous... peut-être nécessiter que la suspension soit plus
longue. Est-ce qu'on fait ça comme ça?
M.
Drainville : Ah! ça se peut.
Mme
Setlakwe : On peut? Le concept de nécessité, on s'entend tous que
c'est le critère...
Une voix : Clé.
Mme
Setlakwe : Oui, clé, puis qui ne s'applique pas juste ici, là c'est un
critère qu'on retrouve dans le corpus
législatif quand on parle d'accès à l'information puis de protection des
renseignements personnels. Là, on ne retrouve pas le mot «nécessaire» ou le principe de ne recueillir, ne communiquer,
n'avoir accès qu'à des renseignements lorsqu'il est nécessaire dans la
réalisation de la mission d'un organisme ou pour les fins... les fins du
ministre, là, de... afin de soutenir la gestion du réseau, etc.
• (16 h 20) •
La question est la
suivante, et peut-être que vous aurez... vous pourrez ajouter ça à votre
réflexion, là, en suspension : Est-ce
que le concept, il est... il se retrouve dans la loi n° 25, et, si oui, à
quel article? Parce que comment est-ce qu'on peut être rassurés que ce
ne sont que les renseignements nécessaires, concernant un élève, concernant le
personnel, qui peuvent être... auxquels on peut accéder, auxquels on... qu'on
peut recueillir, qu'on peut utiliser? Et juste
nous dire où. Puis, sinon, bien, nous, on pense que le... il y aurait lieu de
faire comme dans le projet de loi n° 3, qui est devenu la loi n° 5,
et de prévoir qu'un organisme ne peut recueillir que les renseignements
nécessaires à la réalisation de la mission... de sa mission ou de son
objet. Voilà.
M.
Drainville : Alors, c'est déjà prévu, Mme la Présidente, à
l'article 6.8 : «Le ministre peut demander au gestionnaire
l'autorisation :
«1° de recevoir
communication de renseignements personnels détenus par un organisme;
«2°
d'utiliser des renseignements personnels déposés par un organisme dans le
système de dépôt et de communication de renseignements.
«La demande
d'autorisation doit être présentée par écrit au gestionnaire et elle
doit :
«1° préciser les
finalités pour lesquelles la communication ou l'utilisation d'un renseignement
est demandée et démontrer que les renseignements sont nécessaires — c'est
là qu'il est — aux
fins de l'exercice de ses fonctions et pouvoirs
visés par la présente loi ou par une autre loi dont il est responsable de
l'application en matière d'éducation;
et
«2° présenter les
mesures de sécurité — etc.»
Mme
Setlakwe : Merci... Je suis désolée, aviez-vous terminé?
M. Drainville : Oui,
oui.
Mme Setlakwe : Oui, désolée. Est-ce
que... Ici, là, on... Merci, là, de nous... de nous mentionner ça, mais je me demande si on ne parle pas de deux situations
différentes, là. À 6.1, on parle d'instaurer ou, en tout cas, de maintenir
un système ou de le bonifier, qui existe déjà, un système de dépôt de
renseignements. Puis là on dit quelles sont les informations qui vont... ou les
renseignements qui vont être disponibles via ce système-là ou qui vont devoir
être versés dans ce système-là, alors que,
là, à 6.8, c'est... ou c'est peut-être la mécanique que je ne saisis pas, mais,
à 6.8, on dit que, là... Ce n'est pas vrai qu'à chaque fois vous allez
demander l'autorisation au gestionnaire pour avoir accès au système.
Une voix : ...
Mme Setlakwe : Oui, bien, moi, je le
voyais comme deux mécanismes ou deux choses différentes.
M. Drainville : Je
vous dirais, à 6.1, on est plus dans le domaine de la fonctionnalité. Dans 6.8,
on est vraiment sur le processus, le processus d'accès à l'autorisation,
si on peut dire, le processus pour... en fait, d'obtention de l'autorisation, et donc pour pouvoir obtenir
l'autorisation de recevoir des renseignements dont on a besoin, enfin, dont
on juge avoir besoin. Il faut, à ce moment-là, dans notre demande
d'autorisation, présenter par écrit... il faut préciser à quelles fins on veut obtenir ces informations-là, et on doit démontrer
qu'elles sont nécessaires. Et c'est là que le critère de nécessité s'applique. En fait, le critère de
nécessité, Mme la Présidente, il va s'appliquer tout au long du processus,
mais, si la députée cherchait une référence explicite
à la notion de nécessité, c'est au premier... — je suis toujours mêlé, premier paragraphe?
Les paragraphes sont numérotés et les alinéas ne le sont pas, ou c'est le
contraire?
Des voix : ...
Mme Setlakwe : Hein? Mme la
secrétaire, aidez-nous. Les paragraphes sont numérotés et les alinéas ne le
sont pas, c'est bien ça?
Une voix : ...
M. Drainville : Bon, merci, mais ça
va m'arriver de vous reposer la question. Alors, bref, si on regarde au paragraphe 1°, «préciser les finalités pour
lesquelles la communication ou l'utilisation d'un renseignement est demandée
et démontrer que les renseignements sont
nécessaires», alors, voilà, donc, à 6.1, on constitue le système, mais, à 6.8,
on précise, dans le fond, ce qui va encadrer la communication et
l'utilisation des renseignements.
Mme Setlakwe : Merci. Donc là,
est-ce qu'on doit comprendre que le régime qu'on est en train de mettre en
place serait différent? Là, encore une fois, je me rapporte au système pour les
renseignements en santé, qui est un système
où, d'emblée, on prévoit que la donnée ou le renseignement est mobile, tu sais.
C'était ça, l'objectif, c'était de ne
pas, justement, aller chercher l'autorisation à chaque fois, c'est de s'assurer
de la mobilité de la donnée, s'assurer qu'elle circule pour avoir un
système efficace puis pour permettre qu'on n'ait pas toujours à recommencer
l'historique, là, d'un dossier quand on se
retrouve devant un professionnel, contexte différent que celui qu'on examine en
ce moment, mais, néanmoins, là, donc, c'était comme une autorisation implicite,
un «opting in», là, j'essaie de trouver l'équivalent en français, mais
donc il y avait comme un «opting in» de tous les organismes pour partager et
faire... assurer une fluidité de la donnée. Et, après ça, il y avait tout un
cadre pour assurer la protection de la donnée. Mais donc, ici, ou c'est moi qui
ne comprends pas, ça me semble insensé qu'à chaque fois le ministre doit
demander l'autorisation au gestionnaire pour accéder à son... au système de
renseignements.
M.
Drainville : Moi, ce que je comprends, Mme la Présidente...
D'abord, pour ce qui est de Santé, juste pour être clair, ils ont
effectivement, dans leur écosystème, un gestionnaire responsable des données
numériques, là. Donc, il doit... ce
gestionnaire ou cette gestionnaire-là doit autoriser les communications des
renseignements, donc un peu comme nous, on le fera.
Maintenant, la question que vous posez, vous
dites : Ça me semble... je ne me souviens pas du mot que vous avez utilisé, mettons, incongru que le ministre
soit obligé de faire une demande d'autorisation à toutes les fois qu'il va vouloir
questionner la banque de données. Moi, ce que je comprends, là, puis je vais me
référer, encore une fois, au sous-ministre
du Numérique, mais moi, ce que j'en comprends, Mme la députée, c'est que, lorsque
nous allons décider de faire une demande d'autorisation, ça va s'inscrire dans
une réflexion. Puis il y aura... comment dire, il y aura un cadre qui va
prévoir l'atteinte d'un certain nombre d'objectifs. Et donc, quand on va faire
une demande d'autorisation, ça va être pour mener une opération x ou
faire une... je ne sais pas, moi, faire une recherche, vérifier une hypothèse
qui va nous permettre... ou obtenir une réponse qui va nous permettre, donc,
éventuellement, de déployer des mesures précises pour venir en aide aux élèves.
Donc, on ne va pas... en tout cas, là, vous me
corrigerez, là, M. le sous-ministre adjoint, là, mais on ne va pas passer notre
temps, nous autres, à questionner la donnée, là. À un moment donné, on va
demander au sous-ministre adjoint, qui va
être le ministre... qui va être le responsable de la... de la donnée numérique,
on va lui dire : Écoutez, je ne sais pas, moi...
Des voix : ...
M. Drainville : Voilà. Bon, je vais
vous donner un exemple, là, parce qu'on avait anticipé cette question-là, et je
ne sais pas si ça va répondre à la question. Pendant ce temps, chers légistes,
vous travaillez sur l'amendement, n'est-ce pas?
Des voix : ...
M.
Drainville : C'est déjà fait, c'est déjà envoyé? Très bien.
Alors, je vous donne... Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je vous donne un exemple très concret, là. Mettons
qu'on voudrait comprendre la manière avec laquelle la pandémie a causé
des retards d'apprentissage, O.K., puis je vous le rappelle, la Vérificatrice générale,
dans son rapport de décembre 2022, elle a dit : Écoutez, il faut que le
ministère de l'Éducation réalise des analyses pour avoir un portrait complet des retards d'apprentissage
qui ont été causés par la COVID, par la pandémie, et en assurer le suivi.
• (16 h 30) •
Alors,
mettons qu'on déciderait avec... une fois que le projet de loi n° 23 est
adopté, présumément, on se dit : O.K., il faut aller voir quels
dommages, dans le fond, la COVID a causé chez nos élèves. Alors, étape numéro
un, moi, je demande au gestionnaire délégué
aux données numériques gouvernementales d'accéder aux informations qui vont me
permettre de comprendre en détail les retards d'apprentissage qui sont liés à
la pandémie de la COVID-19, bon.
Alors là, je demande, par exemple, d'avoir accès
aux notes des élèves, les notes aux épreuves obligatoires, je vais demander évidemment d'avoir accès aux écoles
et au niveau scolaire, parce qu'on veut être capable possiblement d'identifier que, dans certaines écoles, les
dommages sont plus importants, les retards d'apprentissage sont plus
importants. C'est le type, donc, de données dont j'ai besoin pour évaluer les
retards d'apprentissage liés à la pandémie. Donc, on fait une demande formelle au gestionnaire délégué à la
donnée numérique. Très bien. Là, le gestionnaire analyse notre demande,
est-ce qu'il y a nécessité, est-ce que le ministre a fait la démonstration et
est-ce qu'il a... alors, la démonstration, nécessité,
est-ce qu'il a rencontré les critères de la définition de nécessité que nous
avons, donc, sous les yeux puis qui découle de ce fameux jugement.
Bon, alors,
l'analyse des critères de nécessité va devoir démontrer le lien entre ce que
nous demandons et mes fonctions. Alors, est-ce que je suis justifié de
vouloir évaluer les dommages causés par la COVID? Je pense que la réponse,
c'est oui. Est-ce que c'est légitime? La réponse, c'est oui. Est-ce que ça
répond à un réel besoin? Je pense que oui.
Est-ce que c'est proportionnel par rapport à l'atteinte à la vie privée...
est-ce que la demande est proportionnelle par rapport à l'atteinte à la
vie privée? Alors, le gestionnaire de données, donc, doit, à partir des
critères de nécessité, évaluer la pertinence de ma demande. Bon, très bien.
Mettons, dans notre scénario, qu'il nous donne
l'autorisation. Il nous accorde l'autorisation d'aller de l'avant. Alors là, évidemment, on est habilité à utiliser
ces données-là, et donc on aura accès aux renseignements requis dans le système
de dépôt, que l'on crée en vertu de 23, à des fins d'analyse pour, donc,
évaluer ce phénomène des retards d'apprentissage.
Tout ça, bien entendu, à l'intérieur d'un cadre qui assure la sécurité des
données, tout ça aussi à l'intérieur d'un cadre qui garantit une
surveillance des journaux d'accès au système de dépôt. On veut être certains de
pouvoir, à tout moment, vérifier qui peut
questionner la banque de données. Donc, ça, cette surveillance-là, elle est
active, elle est même proactive. Et là, donc, on tire de cette... de ces
analyses, à partir des données auxquelles nous avons eu accès, pour lesquelles nous avons eu une autorisation, on
tire un certain nombre d'analyses, on tire surtout un certain nombre de
conclusions.
Pendant tout
ce temps, Mme la Présidente, pendant que ces travaux-là se font, il y a une
mise à jour du registre des communications et des utilisations autorisées grâce
à la demande ou en vertu de la demande qui a été accordée au ministre. Et donc il faut, à un moment donné, rendre
compte de ce qu'on a fait avec cette autorisation-là et quelle utilisation
nous avons faite des données. Et donc, à un moment donné, il doit y avoir
rapport là-dessus. Il doit y avoir un rapport qui
est fait par le ministre. Moi, je dois, Mme la Présidente, comment dire, rendre
des comptes. Il faut qu'à un moment donné
je produise un rapport aux fins du responsable des données numériques au
ministère. Et donc je dois lui expliquer : Voici ce qu'on a fait avec les données, voici les travaux qu'on a menés,
etc. Et ce rapport-là, je dois le faire à l'intérieur d'une année. Si au bout de l'année, je ne l'ai pas
fait, la loi m'obligera. En vertu de 23, je devrai, au premier anniversaire
de l'autorisation, je devrai faire rapport.
J'ai l'obligation de faire rapport sur qu'est-ce que j'ai fait avec ces
données-là. Qu'est-ce qu'on a fait
avec ces données-là? Ça, c'est au plus tard, au plus tard, une année après
avoir obtenu l'autorisation.
Alors... Et ce que je vous ai dit tout à
l'heure, ce matin, c'est qu'on va déposer ultérieurement un document... pas un
document, mais un amendement qui va faire en sorte que ledit rapport que je
transmettrai au responsable des données sera transmis à la Commission d'accès à
l'information. Parallèlement à ces contrôles et à ce processus de reddition,
nous, on continue à travailler avec la donnée, là.
Alors, mettons qu'on a découvert qu'après
analyse de ces données-là, on réalise que, dans un certain nombre de centres de services scolaires, il y a des
retards qui, comment dire, qui sont hors normes, il y a des écoles, dans certains
secteurs du Québec, où les retards liés à la COVID sont hors normes, et là,
évidemment, j'ai cette information, c'est notre responsabilité d'agir. Alors,
on pourrait, par exemple, décider, à la suite de cette analyse-là, qu'on va
répartir certains budgets différemment pour aider plus spécifiquement certains
centres de services scolaires, pour ne pas dire certaines écoles, dans certains
secteurs du Québec.
Alors, on pourrait,
par exemple, décider... On a un programme de tutorat, tutorat, écoutez, c'est
quand même 130 000 élèves qui ont bénéficié de tuteurs ou de tutrices
dans la dernière année. C'est un programme extrêmement populaire et extrêmement aidant. Bien, on pourrait décider que le
partage de l'enveloppe lié au programme des tuteurs et
tutrices va se faire différemment pour justement envoyer plus de moyens dans
tel centre de services pour qu'il puisse
venir en aide à un certain nombre de ses écoles qui vivent plus difficilement
les contrecoups de la pandémie. C'est un
exemple. Ça pourrait être le mentorat, ça pourrait être d'autres budgets. Là,
on entre davantage dans des discussions d'ordre... d'orientations
ministérielles, pour ne pas dire d'orientations gouvernementales. Et donc...
Puis ça amènerait... ce processus pourrait mener éventuellement à des
interventions ciblées, notamment budgétaires, et on pourrait, à ce moment-là, au terme de ce processus-là, dire qu'on
a répondu à la demande de la Vérificatrice
générale, dans son rapport de décembre 2022, chapitre IV, «Réaliser des
analyses afin d'avoir un portrait complet des retards d'apprentissage et d'en
assurer le suivi». C'est un exemple, Mme la Présidente, c'est un exemple.
La Présidente (Mme
Dionne) :
Merci, M. le ministre. D'autres interventions?
Donc...
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui, excusez-moi, Mme la députée. Allez-y.
Mme Garceau :
Je suis revenue. Merci pour
l'explication, M. le ministre. Je comprends, au niveau de l'enjeu de la nécessité, concernant l'article... c'est 6.8. 6.8,
ça, c'est le critère de nécessité, c'est une chose concernant la nécessité que
vous allez devoir démontrer à votre sous-ministre adjoint, que les
renseignements dont vous avez de besoin sont nécessaires pour x, y projets, tel
que vous avez mentionné. Mais je reviens à 6.1, parce que le critère de
nécessité est également nécessaire dans le 6.1, d'après moi, parce que ce n'est
pas la même chose.
Là,
dans le 6.1, on ne mentionne pas le critère de nécessité au niveau de la
cueillette d'informations, ce que vous allez
recevoir des centres de services scolaires pour la banque de données, pour ce
système de dépôt et de communication. Ça aussi, il faut que ça soit...
ça ne peut pas être n'importe quel renseignement. Et je reviens à l'amendement
qui a été rejeté au niveau de la définition de renseignement en éducation. Vous
avez répondu avec ce critère de nécessité, mais il n'appert pas dans le libellé
du 6.1. Il me semble que ça serait très important, fondamental qu'il soit
intégré, surtout parce que là, c'est un autre aspect.
• (16 h 40) •
Il y a deux volets,
là, ici, c'est d'aller cueillir... la cueillette d'informations, des
renseignements, des services, des établissements scolaires, et après, lorsque
vous allez faire la demande pour l'utilisation. Donc... Parce que je reviens à
nos préoccupations, et les préoccupations, je suis certaine, de citoyens
concernant le deuxième alinéa, le troisième également, la communication entre
organismes ou entre un organisme et le ministre, les renseignements nécessaires
concernant un élève, ce n'est pas n'importe quel renseignement. Même chose,
prochain alinéa, 3°, «la communication au ministre, par un organisme, des
renseignements nécessaires concernant son personnel». Et il me semble que ce paragraphe, cet article-là, en
particulier, nécessite un amendement pour ajouter le mot «nécessaire» pour
que ça soit clair, parce qu'il se distingue du... de l'article 6.8, à mon
avis, différent, c'est ça.
M.
Drainville : Mme la Présidente... Est-ce que vous avez terminé, Mme la
députée?
Mme Garceau :
Oui, oui, merci, oui.
M.
Drainville : D'abord, je veux juste préciser une chose, parce que je
sais que la députée de Mont-Royal—Outremont a siégé sur la commission qui a créé le système de
données du côté de la santé, je veux juste préciser, Mme la Présidente, que, du côté du système de santé, quand on crée le
système national de dépôt de renseignements, le critère de... il n'est pas question de nécessité dans cette... dans la
création du système national de dépôt de renseignements du côté de la
santé. Alors, c'est une observation comme ça, Mme la Présidente, on... je
voulais juste le noter.
Par ailleurs, Mme la
Présidente, d'abord, je redis que le critère de nécessité va devoir s'appliquer
dans toutes les actions que nous allons
poser dès qu'il va être question de demander une autorisation pour accéder à
des données. Ce critère de nécessité là va s'appliquer dans tous les
cas, tout le temps, c'est la loi. Maintenant, si je peux me permettre, je vais essayer de répondre un peu plus
spécifiquement à la question de la députée. Si vous allez au dernier alinéa de
6.1, donc : «Le système de dépôt
et de communication de renseignements est sous la responsabilité du ministre.
Le ministre ne peut utiliser les renseignements personnels hébergés dans
[un] système à d'autres fins que celles autorisées par le gestionnaire délégué visé à l'article 6.7 ou
que celles liées à l'exercice de sa responsabilité à l'égard du système.» Là,
si vous allez à 6.7, si on résume 6.7, là, «la personne qui agit à titre de
gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales [...] — puis
là, je rattrape la fin de la phrase — est chargée d'autoriser les
communications et les utilisations visées à
6.8». Et 6.8, c'est celui où on dit : «Le ministre peut demander au
gestionnaire l'autorisation», etc. «La
demande d'autorisation doit être présentée par écrit au gestionnaire et elle
doit préciser les finalités [...] et démontrer que les renseignements
sont nécessaires...»
Donc, tout est dans
tout, comme on dit, là, mais, au-delà du fait, Mme la Présidente, au-delà du
fait que le critère de nécessité traverse le projet de loi de part en part, en
ce qui a trait à la section sur les données, bien entendu, au-delà de ça, je
pense qu'on peut faire la démonstration, comme je viens de le faire, que le
critère de nécessité, il est lié à 6.1 par le lien que nous faisons entre 6.1
et 6.7, et 6.7 et 6.8. Donc, je... Voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. D'autres... Oui, Mme la députée, oui.
Mme
Garceau : ...avec respect, M. le ministre, pour moi, lorsque
je lis, le 6.7 et le 6.8 vont ensemble. Il s'agit de la nécessité des renseignements qui font
l'objet de l'autorisation. Je ne vois pas le lien entre les renseignements que
vous allez obtenir pour les fins du système, la nécessité de ces
renseignements-là, c'est deux choses complètement distinctes, à mon avis. 6.1, c'est les renseignements que vous allez
recueillir. La nécessité... il faut que ce soit nécessaire, ces
renseignements-là. Et d'ailleurs, la loi 3, à l'article 13, le
mentionne : «Un organisme ne peut recueillir que les renseignements nécessaires — on
le mentionne, le mot nécessaire, dans la loi — à la réalisation de sa mission ou de son
objet, et dans l'exercice de ses fonctions...»
Donc, d'après
moi, c'est quand même assez important, et aussi, compte tenu qu'on veut assurer
la transparence, on veut assurer aussi
la confidentialité des renseignements qui vont être obtenus, l'élément de
nécessité qui découle de la jurisprudence, on devrait le trouver dans le
libellé du 6.1, d'après moi, surtout en ce qui a trait aux renseignements
concernant un élève et le personnel.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre, avant de poursuivre, est-ce que vous souhaitez
officiellement déposer votre amendement? Il est présentement sur Greffier.
M. Drainville : On va suspendre, Mme
la Présidente, O.K.?
La Présidente (Mme Dionne) : Parfait.
Alors, la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 48)
(Reprise à 17 h 14)
La
Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, on a beau virer ça, là, de tous les côtés possibles, là, 6.1, Mme
la Présidente, crée le système, ça crée la boîte. Le critère de nécessité ne
s'applique pas à la création du système. Le critère de nécessité, il s'applique
à la transmission de la donnée. Donc, ça n'a pas rapport de parler de nécessité
à 6.1, Mme la Présidente. Donc, on a un enjeu avec 6.1.
Le possible compromis, peut-être, qu'on pourrait
faire, ce serait d'introduire cette notion de nécessité à 6.2. Alors, je vous
rappelle, 6.2 prévoit l'obligation pour un organisme qui est désigné par le
ministre de déposer dans le système de dépôt
des renseignements à des fins d'hébergement, etc. Alors, on pourrait peut-être
introduire dans 6.2 une notion qui
ferait référence au critère de nécessité. Donc, on pourrait le faire à 6.2.
Donc, il y aurait une notion de nécessité qui serait ajoutée à 6.2. Ça,
ce serait possiblement un amendement que nous pourrions ajouter à 6.2.
Alors, je...
Mais 6.1, Mme la Présidente, regardez, là, on a pris beaucoup de temps, là,
puis on a pris beaucoup de temps, ce
n'est pas pour rien, là, ce n'est pas pour faire semblant, c'est... on a vraiment
analysé, 6.1, il sert à quoi. 6.1, Mme la Présidente, c'est... c'est la boîte
qu'on crée, c'est le système qu'on crée. Le critère de nécessité ne s'applique
pas à cette... comment dire, à cette fonction, à ce... à cette étape, ça
n'a pas rapport.
Puis d'ailleurs on est retourné voir dans la loi
sur la santé, Mme la Présidente, il ne s'applique pas non plus quand le système est créé du côté de santé, là. Il
n'y a pas de question de nécessité du tout, du tout, quand le système est
créé du côté de santé, là. Le critère de
nécessité, du côté de santé, il s'applique au moment où on demande d'avoir accès
à la donnée et au moment où la donnée est
transmise, mais il n'est pas question de nécessité quand ils créent leur propre
système. Alors, je soumets ça à la réflexion, Mme la Présidente.
Ce que je suggérerais pour les fins de nos
travaux, c'est qu'on aille de l'avant avec l'amendement qui a déjà été déposé, celui sur le règlement, n'est-ce pas?
Qu'on discute de cet amendement parce qu'il répond, si j'ai bien compris,
à la demande de nos collègues de l'opposition officielle. Et on reviendra par
la suite à la discussion sur 6.1, puis là on
verra est-ce qu'on suspend 6.1 pour aller à 6.2, déposer un amendement à 6.2
qui ferait référence à la notion de nécessité puis, si on l'adopte, on
pourrait revenir à 6.1 puis adopter 6.1, à ce moment-là.
Enfin, je ne
présume de rien, Mme la Présidente, mais, si vous êtes d'accord, j'irais avec
l'amendement que nous avons déposé par rapport à la référence, là, que
souhaitait la députée de Mont-Royal—Outremont, si je me rappelle bien,
je pense, c'était vous, n'est-ce pas, qui le souhaitiez, voilà, en référence à
ce qui s'est effectivement... à ce qui avait effectivement été introduit
du côté de santé.
Donc, l'amendement serait le suivant :
Remplacer, dans le paragraphe 6° du deuxième alinéa de l'article 6.1
de la Loi sur le ministère de l'Éducation,
du Loisir et du Sport, proposé par l'article 61 du projet de loi «que
détermine le», par «déterminée par règlement du».
Alors, article 6.1, là, est-ce que je le
relis au complet? Souhaitez-vous que je le relise au complet ou juste le paragraphe 6°?
La Présidente (Mme Dionne) : Vous
pouvez aller juste... juste...
M.
Drainville : Juste le paragraphe 6°.
Alors, paragraphe 6° : «Toute autre fonctionnalité déterminée par
règlement du ministre.»
Ce
qui va évidemment, Mme la Présidente... ce qui, évidemment, nous impose une
obligation de... bien, on ne peut pas juste l'ajouter, là, il faut publier un
règlement. Et donc, effectivement, ce sera possible pour les citoyens et en partie pour... et incluant, bien entendu,
nos députés de l'opposition de voir l'ajout qui aura été fait à ce moment-là.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires ou des interventions
suite au dépôt de l'amendement?
Mme
Setlakwe : ...répond parfaitement bien à notre commentaire.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, adopté pour l'amendement de l'article 6.1. Donc,
si vous n'avez... Est-ce qu'il a d'autres commentaires sur l'article 6.1?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme
Dionne) : Mme la députée de...
M. Drainville :
Excusez-moi, c'est ici, Mme la
Présidente, que je suggérerais... Bien là, en autant, bien entendu, Mme
la Présidente, qu'on avance. Si on n'avance pas, là, je ne sais pas...
• (17 h 20) •
Mme Garceau :
Bien, j'aimerais, avec votre permission, juste revenir parce que je crois
que je devrais répondre à votre explication concernant le fameux critère de
nécessité. Pour revenir, je comprends l'explication. Mais, dans l'explication, vous dites que le critère de nécessité ne
s'applique pas à l'article 6.1. Je dois vous dire, là, je suis un
petit peu confuse parce qu'au tout début, quand nous avons parlé de la nature
des renseignements que vous allez cueillir,
déposer dans le système... et j'avais posé la question au niveau de... il va
falloir avoir un... par voie de règlement, de... détailler quel genre de
renseignement. Parce que, là, on va dans le personnel, on va dans le personnel,
des renseignements personnels concernant les élèves, concernant le personnel,
les enseignants, les enseignantes, et tout. Et
votre réponse concernant... je voulais... ma demande de détailler les
renseignements était : Bien là, il faut regarder le critère de
nécessité, c'est ça qui va me guider pour déterminer quel genre de
renseignement qu'on va aller demander des centres de services scolaires. Donc,
d'un côté, vous dites qu'aujourd'hui le critère de nécessité ne s'applique pas
à 6.1, mais...
M.
Drainville : Il s'applique, Mme la Présidente, si vous me permettez,
il s'applique, il s'applique aux renseignements qui seront déposés dans la
boîte, il s'applique aux renseignements qui seront déposés dans la boîte, et il
s'applique à l'extraction des données, mais il ne s'applique pas à la création
de la boîte. La boîte n'a pas besoin de répondre... La création du système ne
répond pas au critère de nécessité. C'est une fois qu'on a déposé des données
dans cette boîte-là que, là, il faut appliquer le critère de nécessité.
Mme Garceau :
...dans la création du système, ce n'est pas... et au niveau des renseignements
personnels, ce n'est pas n'importe quel renseignement personnel que vous allez
mettre dans votre système.
M.
Drainville : Exact.
Mme Garceau :
Il y a un critère.
M.
Drainville : C'est ça.
Mme Garceau :
Donc, pour bâtir, là, le système, il y a un critère de nécessité. C'est ça, mon
point.
M.
Drainville : Oui, je sais, c'est pour ça que je vous réponds... c'est
comme deux étapes, on crée la boîte, et,
après ça, on décide du processus pour déterminer comment l'information va être
déposée et comment on va pouvoir questionner cette information-là et
l'utiliser. La création du système ne répond pas au critère de nécessité. Il
n'y a pas de notion de nécessité reliée à la création du système. C'est une fois
que le système est créé qu'il faut s'assurer que l'information qui... que
j'irai demander, là, il faut que je réponde à un critère de nécessité, mais on
ne répond pas au critère de nécessité au moment où on crée le système. C'est
deux choses différentes.
Puis c'est pour ça
que je vous disais, tout à l'heure, à la rigueur, on pourrait ajouter une
notion de nécessité, mais pas à 6.1, pas au
moment de la création du système, mais on pourrait peut-être l'ajouter à 6.2,
si ça peut vous rassurer, on pourrait rajouter une notion qui ferait
référence à la nécessité au moment où on oblige les centres de services
scolaires à déposer l'information dans la boîte. Là, on pourrait peut-être, ça
pourrait peut-être s'y prêter, ça pourrait peut-être fonctionner à ce
moment-là. En tout cas, je serais ouvert à l'ajouter, là.
Puis, comme je vous ai dit tout à l'heure, ça,
c'est en plus de ce qu'on a déjà à 6.7 et à 6.8. Parce que 6.7 fait référence à
6.8, et 6.8... Là, 6.8, on est vraiment dans le ministre qui demande au
gestionnaire une autorisation de recevoir des renseignements puis d'utiliser ces renseignements. Et là la
demande d'autorisation que je fais comme ministre ou que le ministre fait doit être présentée par
écrit au gestionnaire, et là il faut préciser à quelles fins cette
information-là est demandée,
qu'est-ce qu'on veut faire avec, et demander que les renseignements sont... et
démontrer, dis-je, que les renseignements sont nécessaires aux fins de
l'exercice de ses fonctions et pouvoirs. Là, il faut passer par les critères de
nécessité, c'est à ce moment-là qu'il faut le faire.
Mais, bon, comme je
vous dis, à 6.2, on pourrait peut-être ajouter une notion de nécessité, si ça
pouvait vous rassurer à ce moment-là. Mais à 6.1, je vais le dire comme ça, Mme
la Présidente, puis je le dis en tout respect, là, pour la députée de Robert-Baldwin, là, je veux dire, on travaille bien, là, puis je
sais qu'elle est... qu'elle souhaite être rassurée, là, mais ce n'est pas le
bon endroit, je le dirais comme ça, ce n'est pas le bon endroit, à 6.1, de
parler de nécessité, ça ne s'applique pas à ce moment-là.
La Présidente (Mme Dionne) : Juste
vous informer aussi, vous n'êtes pas obligés de demander consentement
pour passer d'un article à un autre, donc si vous désirez poursuivre à 6.2,
déposer un amendement, ça peut... les discussions peuvent poursuivre, on est
toujours dans l'article 61. Donc, juste pour vous informer.
Mme Garceau :
Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Merci beaucoup pour cette précision, parce que j'étais pour
faire la demande si M. le ministre pourrait... si on pourrait voir
l'amendement, suspendre pour voir l'amendement concernant le 6.2 que vous
proposez.
M. Drainville :
O.K. Alors, oui, on va suspendre,
Mme la Présidente, le temps d'en terminer la rédaction, et on va... dès
qu'on l'aura terminé, on pourra le regarder ensemble puis on verra si on peut
trouver une voie de passage. Très bien. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Parfait.
Merci, M. le ministre. Donc, la commission suspend ses travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à
17 h 27)
(Reprise à 17 h 32)
La Présidente (Mme
Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux. Donc,
l'amendement, pour l'article 6.2, a été reçu et est maintenant disponible
sur Greffier. Donc, M. le ministre, si vous voulez nous en faire la lecture.
M. Drainville :
Oui. Voilà. Alors, 6.2 : «Le
ministre peut prévoir l'obligation pour un organisme qu'il désigne de recourir
au système de dépôt et de communication de renseignements pour l'hébergement et
la communication de tout ou partie des renseignements que le ministre
juge nécessaires et que l'organisme détient dans l'exercice de ses fonctions et
pouvoirs, aux conditions et selon les modalités qu'il détermine.»
Alors,
c'est une façon de faire... de répondre, je l'espère, du moins, aux inquiétudes
de la députée de Robert-Baldwin.
Comme je l'ai dit, le critère de nécessité s'impose déjà. La loi m'oblige à
respecter le critère de nécessité. Mais là je... comment dire, je fais un
rappel de cette notion de nécessité au moment où j'oblige les...
Une voix :
...
M. Drainville : Oui, voilà, au moment où j'oblige les organismes comme les centres de
services ou les écoles privées à déposer leurs données dans le système
de dépôt et de communication. Donc, j'essaie de trouver une voie de passage, Mme la Présidente. J'ose espérer que ce
geste de clarification saura rencontrer les exigences de ma collègue.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce qu'il y a des observations ou des commentaires sur le
dépôt de l'amendement? Mme la députée de Robert-Baldwin, la parole est à vous.
Mme Garceau :
Je tente, avec respect, de comprendre l'amendement, parce que, là, c'est le
ministre qui va juger de la nécessité du renseignement qui va être communiqué.
Et le deuxième volet, ça va être le sous-ministre du Numérique qui va décider
de la nécessité de transmettre les renseignements dont le ministre va vouloir
obtenir... Honnêtement, là, je suis un peu
un peu perdue là-dedans. Et, encore une fois... Et je tente de comprendre, je
dois vous dire, je comprends qu'il y a un système, que vous montez un
système. Puis là je ne vais pas retourner dans — je vais vouloir parler de la GRICS, de la GRICS, un petit
peu plus tard, la GRICS — parce
qu'il y a un système qui existe déjà. Donc là, je ne sais pas s'il
s'agit d'un nouveau système ou est-ce qu'on va ajouter... on va améliorer, on
va bonifier la GRICS, la GRICS. Mais il y a
un système en ce moment, là, possiblement, on est en train de le bonifier. Vous
allez m'expliquer, là, la suite des
choses, parce qu'il y a déjà un système qui existe, mais monter le système...
Je comprends, «monter le système», mais il faut quand même transmettre des
renseignements dans ce système-là, et on est en train de demander aux organismes — puis
je ne vais pas retourner, là, au niveau de la définition de tous les organismes — qui
vont devoir transmettre des renseignements
de nature personnelle, des renseignements personnels concernant des élèves,
concernant des enseignants, des enseignantes, directeurs, directrices, et tout
ça.
Et,
quand j'ai demandé... À un moment donné, il y a une question de vie privée, et
tout ça, puis je comprends, là, pour
la Commission d'accès à l'information, qui va être impliquée. Mais, pour monter
le système, là, on est dans le... On monte le système, il faut mettre
des renseignements dans le système. Ça, ça fait partie, M. le ministre, du 6.1,
avec les alinéas 1°, 2°, 3°, 4°, 5°, 6°. On
va chercher les renseignements des organismes pour bâtir, monter le système.
Encore une fois, ça fait partie de monter le système, le genre, la nature de
renseignements qu'on va mettre dans le système,
on ne peut pas mettre n'importe quelles informations. Et c'est pour ça que,
quand vous avez rejeté l'amendement concernant,
bon, on va détailler le genre de renseignements, ça ne peut pas être n'importe
quoi : Ah! bien là, Mme la députée, il faut regarder la
jurisprudence, et, nous, on est liés par ce critère de nécessité, et je le
comprends.
Mais je vais revenir à quelques moments où vous
avez fait un commentaire : Ça ne sera pas toujours moi qui va être le ministre de l'Éducation, puis il va y
en avoir d'autres. Il me semble que ça va être très important que le futur
ministre, pas demain matin, on le sait, mais, à un moment donné, lorsqu'on va
prendre... Une personne qui va lire cet article,
en particulier, ne sera pas guidée par le critère de nécessité qui me semble
être essentiel aux renseignements que...
M. Drainville : Il va l'être.
Mme
Garceau : Oui, il va l'être, M. le ministre, je me... il va
l'être lorsque vous allez demander au sous-ministre du Numérique, avec l'autorisation que voici :
J'ai un projet, j'ai besoin des notes, j'ai besoin des absences, j'ai besoin
de telles, telles, telles informations, et
le sous-ministre va déterminer : Oui, c'est bien nécessaire, voici
l'information. Le critère de
nécessité, oui, est là, mais il doit être également lorsque vous allez monter
le système. Parce qu'à titre d'exemple, un élève, des renseignements personnels
comme médication, comme les expertises psychosociales, comme son
dossier... des dossiers médicaux, est-ce que
les parents sont... est-ce qu'il y a une... je ne sais pas, une entente? Là, on
avait parlé, à un moment donné, des ententes, je comprends très bien le
domaine, parce que j'ai pratiqué pendant 30 ans, mais, en termes de
divorce, les ententes de garde, les droits d'accès supervisés d'un enfant,
encore, je reviens, des enfants qui sont
dans le système de la DPJ, donc, tous ces... ces renseignements, est-ce que,
ça, ça va faire partie de votre système? Et votre réponse à ça était : Non, non, Mme la députée, ça va être
le critère de nécessité. Mais là, aujourd'hui, vous me dites que le
critère de nécessité ne s'applique pas.
Donc,
voyez-vous, j'essaie de faire la part des choses, et, avec grand respect, le
critère... d'après moi, là, l'amendement
ne répond pas à la problématique et au dilemme concernant la nature des
renseignements que vous allez mettre dans le système, ça doit absolument
répondre au critère de nécessité.
• (17 h 40) •
M. Drainville : Je vais le dire
autrement, Mme la Présidente. 6.1, on crée, on donne une existence juridique au contenant, donc, on crée la boîte par la loi.
6.2, on oblige les centres de services scolaires, collèges... enfin,
institutions privées à recourir, donc, à ce système de dépôt et de
communication. Les informations qu'ils vont verser, que ces organismes vont verser ont dû subir le test de
nécessité, Mme la Présidente. Ils sont déjà assujettis, eux autres, aux
critères de nécessité. Et là ce que je fais, c'est que j'ajoute une
précision dans laquelle je dis : Écoutez, non seulement les informations
détenues par les organismes que je désigne et à qui je demande de verser l'info
doivent respecter le critère de nécessité,
mais je m'impose, si on peut dire, l'obligation de respecter le critère de
nécessité, même si j'étais déjà obligé de le respecter, mais je le
réitère par 6.2, dans l'exercice de mes fonctions...
Alors donc, le critère de nécessité, il s'est
déjà imposé aux centres de services scolaires. J'étais déjà assujetti à ce
critère de nécessité au moment où je fais les demandes, puis là je le répète en
vertu de 6.2. Ça fait que là c'est la ceinture,
les bretelles, puis je rajoute une deuxième paire de bretelles, là, pour être
sûr que c'est vraiment nécessaire ce que je demande. C'est comme ça que
je peux l'expliquer, Mme la Présidente.
Mme Garceau : Donc, on va revenir
à... Vous venez de mentionner : Le critère de nécessité existe déjà pour
les organismes. En fonction de quoi?
M. Drainville : En fonction de la
Loi sur la protection des renseignements personnels.
Mme Garceau : Quel article?
M. Drainville : C'est
l'article 64, on va vous le... je vais vous le lire à l'instant. Des
organismes scolaires comme les centres de
services scolaires ou les institutions privées doivent eux-mêmes respecter le
cadre légal, ils doivent respecter la loi pour pouvoir détenir des
renseignements personnels.
Alors, je vous lis 64 : «Nul ne peut, au
nom d'un organisme public, recueillir un renseignement personnel si cela n'est
pas nécessaire à l'exercice des attributions de cet organisme ou à la mise en
oeuvre d'un programme dont il a la gestion.
«Un organisme public peut toutefois recueillir
un renseignement personnel si cela est nécessaire à l'exercice des attributions ou à la mise en oeuvre d'un
programme d'un organisme public avec lequel il collabore pour la prestation
de services ou pour la réalisation d'une mission commune.» Est-ce que je dois
lire le reste ou est-ce que le premier...
Mme Garceau : Est-ce qu'on
pourrait... Si vous me permettez, est-ce qu'on pourrait recevoir copie pour que
je le révise, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que c'est possible de transmettre une copie à la commission?
M.
Drainville : On va l'envoyer.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci.
M.
Drainville : Donc, c'est... le passage important, là, c'est le premier
alinéa, là : «Nul ne peut, au nom d'un organisme public, recueillir un
renseignement personnel si cela n'est pas nécessaire à l'exercice des
attributions de cet organisme ou à la mise
en oeuvre d'un programme dont il a la gestion.» Et là le critère de nécessité,
tel que défini par la jurisprudence,
s'applique. Donc, un organisme... «Nul ne peut, au nom d'un organisme public,
recueillir un renseignement personnel si cela n'est pas nécessaire».
Qu'est-ce qui est jugé nécessaire? C'est un renseignement «lorsque la fin spécifique poursuivie pour la réalisation de
l'objectif est légitime, importante, urgence réelle, lorsque l'atteinte à la
vie privée est proportionnelle à cette fin — etc. La
proportionnalité jouera en faveur de l'organisme lorsqu'il sera établi que l'utilisation est rationnellement liée à
l'objectif, que l'atteinte est minimisée, que la divulgation du renseignement
requis est nettement plus utile à l'organisme que préjudiciable à la personne.»
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mme Garceau :
Je vais demander, Mme la
Présidente, de suspendre pour que nous puissions prendre connaissance de
l'article en question. Merci.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci. Alors, la commission suspend ses travaux
quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 46)
(Reprise à 18 h 20)
La
Présidente (Mme Dionne) :
La commission est maintenant
prête à reprendre ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous cède la
parole.
M. Drainville :
Bien, écoutez, Mme la Présidente,
on a eu des discussions à micro ouvert et on a eu de bonnes discussions à micro
fermé, je pense que là le temps est probablement venu de décider, Mme la
Présidente, si on vote l'amendement ou pas, si on... Je ne vois pas
tellement ce qu'on peut ajouter de plus, Mme la Présidente. Je suis conscient du fait qu'on n'a peut-être pas réussi à
convaincre les députées d'opposition, puis ça arrive, Mme la Présidente,
c'est possible qu'on ne les ait pas convaincues. Moi, j'ai souhaité répondre à
leurs inquiétudes par l'amendement 6.2, je...
j'ai voulu être aidant. Peut-être que je ne l'ai pas été suffisamment aux yeux
des députées d'opposition, ça, ce qui est tout à fait correct, mais je
ne vois pas très... je ne vois pas tellement, Mme la Présidente, ce qu'on peut
rajouter de plus, là. On a beaucoup,
beaucoup discuté à la fois... Bien, on a beaucoup discuté de 6.1, puis de façon
fort légitime, là. Je pense qu'on a
quand même... je pense qu'on est allés pas mal au bout, là, de ce qu'on pouvait
se... de ce qu'on pouvait se dire là-dessus, Mme la Présidente, puis je
pense qu'il... le temps serait peut-être venu de décider qu'est-ce qu'on...
comment on dispose de l'amendement et de l'article 6.1.
Mme Garceau :
...si vous permettez, Mme la Présidente, nous avons un amendement que nous
aimerions déposer, à l'article 6.1.
La Présidente
(Mme Dionne) : O.K.
Mme Garceau :
Donc, est-ce qu'on pourrait faire, avant de revenir, là, à l'amendement à
6.2...
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
vous souhaiteriez retirer... C'est l'amendement du ministre, dans le fond,
présentement, à 6.2, vous souhaiteriez faire...
Mme Garceau :
Suspendre, oui.
La Présidente
(Mme Dionne) : Suspendre? O.K.Et déposer un amendement
pour l'article 6.1?
Mme Garceau :
6.1, oui, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Dionne) : O.K. Donc, est-ce qu'il y a consentement pour
soumettre un amendement?
Des voix :
...
La
Présidente (Mme Dionne) :
Donc, parfait. Alors, est-ce que vous souhaitez suspendre les travaux?
D'accord.
Alors, la commission
suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 23)
(Reprise à 18 h 45)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission est maintenant prête à reprendre ses travaux.
Donc, nous avions convenu de suspendre
l'amendement de M. le ministre pour l'article 6.2. Nous revenons à l'article 6.1, où il y a dépôt d'amendement
de la part de Mme la députée de Robert-Baldwin. Mme la députée, je vous
invite à lire votre amendement.
Mme Garceau : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'amendement : L'article 6.1 de la Loi sur le
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, proposé par l'article 61
du projet de loi, est modifié par :
1° l'ajout, dans le paragraphe 2°, après
les mots «et le ministre des renseignements» du mot «nécessaires»;
2° l'ajout,
dans le paragraphe 3°, après les mots «par un organisme, des renseignements» du
mot «nécessaires».
Donc, l'objet de cet amendement répond vraiment
à nos préoccupations initiales et également, compte tenu et en considération des commentaires du ministre
au début de nos discussions concernant l'article 6.1, qu'il était pour
être guidé par le critère de la nécessité
tel que défini par la jurisprudence, et donc d'où l'importance d'intégrer ce
critère dans l'article de loi. C'est ça.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce qu'il y a des interventions suite au dépôt de cet amendement?
M. Drainville : Oui, il y en a une.
Mme la Présidente, je rappelle que l'objectif de ce projet de loi, un des
objectifs de ce projet de loi, c'est de définir un cadre qui va nous permettre
d'utiliser les données pour aider les élèves,
tout en respectant un certain nombre de règles et de principes qui assurent la
sécurité des renseignements qui seront versés, donc, dans le système. Et
évidemment on crée une boîte, on souhaite que les centres de services déposent
les renseignements dans cette boîte et, par la suite, on souhaite pouvoir
questionner cette boîte avec les informations qu'elle
contient, tout en conditionnant cet accès à ces renseignements à la
démonstration qu'il y a bel et bien nécessité.
Bon, de la
manière que l'amendement est écrit, Mme la Présidente, ce que ça va faire, là,
ce que ça va avoir comme impact, là,
c'est qu'il va falloir que les 72 centres de services, qui... à qui je
vais demander de déposer des renseignements, les 72 vont devoir répondre à la question : Est-ce que le ministre
me demande des renseignements qui respectent le critère de nécessité?
Alors, plutôt que de devoir faire cette démonstration-là en aval, ce qu'on fait
avec cet amendement-là, Mme la Présidente,
on dit aux 72 centres de services : Non seulement vous allez devoir
respecter le critère de nécessité, au moment où vous déposez les renseignements
dans votre propre banque de données, si vous en avez une, mais quand le
ministre va demander... va vous demander de déposer vos renseignements dans le
système de dépôt, vous allez devoir évaluer est-ce que la demande du ministre
respecte le critère de nécessité. Et là, Mme la Présidente, on va se retrouver
exactement dans le même système qu'on a présentement, exactement le même, si
vous me permettez l'expression, maudit système dans lequel on se retrouve
présentement, quand je demande à des centres de services : Donnez-moi
l'info, j'ai besoin de l'info pour intervenir sur tel ou tel enjeu, et j'ai des
centres de services qui disent non, pour
toutes sortes de raisons, y compris, ce qu'on en comprend, y compris parce
qu'ils jugent que je n'ai pas le pouvoir de leur demander.
• (18 h 50) •
Et donc, Mme la Présidente, si les députées de
l'opposition veulent vraiment nous aider à ce que nous nous donnions collectivement un système de données qui
va permettre au ministre de l'Éducation, peu importe son identité et sa couleur politique, de pouvoir effectivement
avoir accès à des données pour aider les élèves, tout en respectant des
conditions extrêmement rigoureuses et exigeantes de sécurité du renseignement
personnel, si l'opposition libérale veut
nous aider à la mise en place de ce système-là, à ce moment-là, ils ne peuvent
pas me demander de voter pour un amendement qui va faire en sorte que
des centres de services pourraient juger que le renseignement que je demande n'est pas nécessaire, et donc qu'ils refusent de
le déposer dans le système de dépôt. Et à ce moment-là, Mme la Présidente,
on va avoir fait tout ça pour rien. Puis on va avoir encore un ministre de
l'Éducation, dans deux ans, dans quatre ans, dans
six ans, dans huit ans, dans 10 ans, qui va dire : Je ne suis pas
capable de savoir ce qui se passe dans mon réseau, j'essaie d'avoir de
l'information pour intervenir auprès des élèves en difficulté, j'essaie
d'intervenir pour évaluer les incidents de la violence dans les écoles,
j'essaie de savoir combien de profs il me manque, au moment où le réseau
scolaire amorce sa rentrée scolaire, j'essaie de savoir ce qui se passe,
j'essaie d'assumer mes responsabilités et je n'arrive pas à avoir l'information
parce que j'ai des centres de services qui refusent de me donner l'info. Et là
c'est exactement ce qu'on fait avec ces amendements-là, Mme la Présidente.
Je le répète, on crée une boîte, on dit au
centre de services : Déposez l'info, on en a besoin. On crée, par les
dispositions qui viennent par la suite, l'obligation, pour le ministre, de
passer le test de nécessité, qui est très, très clair et qui est très, très rigoureux, il faut respecter un certain
nombre de conditions. Et donc, oui, on aura accès à l'information qui
permettra au ministre de faire son travail dans le respect de l'intérêt public,
dans le respect de la protection des renseignements personnels, d'une manière
qui est transparente, sous la supervision de la commission d'accès, en vertu de rapports qui seront rendus
publics, qui permettront aux députés d'opposition de questionner le ministre
sur ce pour quoi il a demandé telles
données, quelle utilisation il en a faite. Le jugement de la Commission d'accès
sera toujours possible. La Commission d'accès pourra à tout moment demander
d'inspecter, pourra à tout moment émettre des avis, pourra à tout
moment, même, juger que c'est allé trop loin.
Mme la Présidente, à un moment donné, là, il
faut décider. Est-ce qu'on met en place un système d'accès aux données qui va permettre à notre système
d'éducation de mieux fonctionner? Là, là, je pense qu'on est dans un moment
important de l'étude de ce projet de loi,
Mme la Présidente, là. Je croyais, Mme la Présidente, je croyais avoir entendu
l'opposition libérale,
au début de l'étude de ce projet de loi, me dire qu'ils étaient d'accord avec
le principe de l'accès aux données,
ils étaient d'accord avec l'idée qu'on utilise les données pour servir l'élève,
pour servir la réussite éducative de
l'élève. Alors, je comprends que ça ne peut pas être un accès débridé, ça ne peut
pas être un accès sans condition, ça ne
peut pas être un accès qui ne respecte pas des règles fondamentales, dont la
première est la protection des renseignements personnels, mais je pense,
Mme la Présidente, je pense avoir fait la démonstration que ce projet de loi
respecte ces conditions, respecte ces obligations.
Écoutez, à 6.1, là : «Le ministre ne peut
utiliser les renseignements personnels hébergés dans ce système à d'autres fins
que celles autorisées par le gestionnaire délégué visé à l'article 6.7 ou
que celles liées à l'exercice de sa responsabilité
à l'égard du système.» 6.7 : «La personne qui agit à titre de gestionnaire
délégué aux données numériques [...]
est chargée d'autoriser les communications et les utilisations visées à 6.8.»
Et 6.8 dit : Tu précises les finalités et tu dois démontrer que les
renseignements sont nécessaires. Bon, bien là, qu'est-ce que vous voulez que je
vous dise de plus, Mme la Présidente?
Puis, non, je ne retournerai pas au système dans
lequel on vit présentement et qui aurait dû être changé bien avant moi, soit
dit en passant, Mme la Présidente. Comment ça se fait que c'est moi qui est
obligé de changer ça, là? Comment ça se fait
que ça ne s'est pas fait avant? Ça aurait pu se faire avant. Bon, mais là c'est
nous. Décidons. Est-ce qu'on veut le changer, oui ou non? Puis, si on
décide de voter pour ça, on décide de ne pas le changer, bien, Mme la Présidente, si on décide de ne pas le changer, je
ne sais pas ce qu'on fait ici, là. À quoi ça sert de légiférer si c'est pour
préserver le statu quo? Le statu quo, il n'est pas acceptable, il ne fonctionne
pas.
Et je suis
convaincu, Mme la Présidente, qu'il y a bien des choses dans ce projet de loi
là que... avec lesquelles on peut débattre puis avec lesquelles on peut être en
désaccord. Aucun problème avec ça. Mais, s'il y a un élément de ce
projet de loi que je jugeais très consensuel et que j'avais, comment dire...
que je croyais consensuel à partir des déclarations
qui avaient été faites, c'est bien ça, c'est bien l'accès aux données. Alors,
ne recréons pas les barrières qu'on essaie
d'éliminer. Et c'est précisément ce que fait ce projet de loi là, Mme la
Présidente. Je m'excuse, je m'enflamme un
petit peu, ça m'arrive, mais on a le droit d'être passionné, on a le droit d'être
convaincu puis on a le droit de croire à ce en quoi... ce pour quoi on veut légiférer, hein? On est ici pour les
élèves, on est ici pour les élèves. On ne va pas s'excuser, hein?
Une voix : ...
M. Drainville : Tu sais? Alors,
voilà ce que j'avais à dire, Mme la Présidente, là.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Bon, notre travail est
effectivement très important, et je pense que nous sommes tous concentrés
sur... à améliorer les choses. Alors, Mme la députée, oui, la parole est à
vous.
Mme Garceau : Exactement. Puis puis
l'objectif, ici, de l'amendement, ce n'est pas de mettre les bâtons dans les roues, là, ce n'est pas de créer des
obstacles. On comprend que le ministre, il a une obligation, en vertu de ce projet
de loi, l'obligation des centres de services scolaires de transmettre des
renseignements pour que vous puissiez accomplir votre mission et vos
différentes fonctions. On le reconnaît. Maintenant, l'objectif de l'amendement
n'était pas pour mettre la responsabilité
d'évaluer la nécessité des renseignements à transmettre dans ce nouveau
système, dans le système... que c'est les organismes ou les centres de
services scolaires qui vont évaluer la nécessité. On est toujours...
Et avec respect, là, je ne le sais pas comment
se fait-il que vous avez mis l'évaluation de ce critère sur les épaules des
centres de services scolaires, et donc vous empêchant peut-être d'obtenir les
renseignements dont vous avez besoin. Ce
n'était pas ça, l'objectif. C'était plutôt dans la... Parce que vous... dans le
projet de loi, il y a déjà cette imposition d'obligation des centres de
services. Vous voulez avoir l'information que vous n'avez pas aujourd'hui. Ça,
on se comprend. Mais, dans l'obligation qu'ils vont avoir, les centres de
services scolaires, il y a quand même un critère, de votre côté, de nécessité
qui va déterminer qu'est-ce qu'il est nécessaire de mettre dans le système.
C'est votre gestionnaire du système. Là, je
ne sais pas si vous avez... je ne sais pas, comment se fait-il... Vous êtes
arrivé à la conclusion que ce seraient les centres de services
scolaires.
Surtout, lorsqu'on parle de 6.1, comme vous avez
mentionné, on est dans la fonctionnalité du système. Puis la même chose, dans le 6.2, là, on est toujours
dans la fonctionnalité du système. Parce que la fonctionnalité du système,
c'est : on monte le système puis on met
des renseignements dans le système. Ça fait partie de la fonctionnalité du
système. Donc, pour assurer que les
renseignements... c'est quand même comme une protection, là, au niveau des...
pour le personnel, pour les parents
des élèves, et tout ça, que, oui, il va y avoir un critère de nécessité, que,
oui, pour vous, c'est nécessaire dans
vos fonctions, et vous allez déterminer... Parce que, de toute façon, dans 6.2,
vous le dites que vous allez déterminer qu'est-ce qui est nécessaire.
Dans votre amendement, vous allez déterminer, donc...
• (19 heures) •
M. Drainville : On n'est pas dans
6.2, on est dans 6.1.
Mme Garceau : Non, je le sais,
mais...
M. Drainville : On est dans la
construction, là.
Mme
Garceau : Oui, mais dans la construction... On est toujours
dans la construction, dans le 6.2, on est dans la fonctionnalité du système, les renseignements qui vont être
nécessaires. C'est le ministère qui va déterminer qu'est-ce qui est nécessaire, évidemment, en
fonction de votre mission, pour assurer la réussite scolaire, et ainsi de suite.
Je ne sais pas si tu as d'autres...
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions là-dessus?
Mme
Setlakwe : Non, non, je
pense que tout a été dit. L'intention, ce n'était pas d'ajouter une complexité,
c'était simplement de préciser ce
qu'on avait tous convenu, je pense, qui était... qui était implicite.
Maintenant, on est peut-être arrivé au bout de cette discussion-là, là,
sur 6.1, sur cet aspect-là, sur l'amendement.
La Présidente (Mme Dionne) :
...sur
l'amendement. Alors, est-ce... On va mettre aux voix l'amendement de l'article 6.1.
Donc, est-ce que l'amendement de l'article 6.1 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Vote
par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Garceau (Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Pour.
La Secrétaire : M. Drainville
(Lévis)?
M. Drainville : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
La
Présidente (Mme Dionne) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Donc,
est-ce que le... On serait prêt à passer...
à revenir à l'article 6.2, dont nous avions suspendu l'amendement. Est-ce
qu'il y a consentement pour remettre l'amendement en vigueur et discuter
de l'amendement?
Mme
Garceau : Bien, nous avons, si vous me permettez, un
sous-amendement à proposer. Donc, si on pourrait juste suspendre pour
quelques instants, et on va vous transmettre le 6.2.
La
Présidente (Mme Dionne) : Parfait. Aors donc, la commission va suspendre ses
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 19 h 03)
(Reprise à 19 h 14)
La
Présidente (Mme Dionne) : La commission est maintenant prête à reprendre ses
travaux. Donc, je rappelle que nous sommes sur l'amendement de
l'article 6.2. Donc, est-ce qu'il y a...
Dans le fond, je suggère qu'on ajourne les
travaux sine die et qu'on reprenne ultérieurement la commission. Alors, sur ce,
je vous souhaite une excellente soirée.
(Fin de la séance à 19 h 15)