(Onze heures quatorze minutes)
La Présidente (Mme Dionne) : Bon
mercredi à tous. Ayant constaté le quorum, je déclare maintenant la séance de
la Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur
l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence
en éducation.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Rivest (Côte-du-Sud) est remplacé par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) et Mme Rizqy
(Saint-Laurent), par Mme Garceau (Robert-Baldwin).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Donc, je vous rappelle que nous étudions présentement le projet de
loi n° 23 par sujets, donc nous en sommes au sujet 3, intitulé
Données.
Donc, lors de l'ajournement de nos travaux
d'hier, on en était à l'étude du sous-amendement proposé par la députée de Mont-Royal—Outremont à l'amendement du ministre à l'article 6.2
introduit par l'article 60... 61, pardon, du projet de loi.
Donc, Mme la députée, je vous invite à faire
lecture de votre sous-amendement.
Mme Setlakwe : Oui, merci, Mme la
Présidente. Donc, oui, juste pour... bon matin à tous. Juste pour nous remettre en contexte, dans nos longs échanges au
sujet de l'application du critère de nécessité à divers endroits, finalement,
dans la section que nous sommes en train
d'étudier... et on a clarifié le fait que la loi n° 25
s'applique, en l'occurrence, et qu'on n'est pas en train de créer un
régime complet, et autonome, et distinct, on a eu des échanges sur la notion de
nécessité et est-ce qu'il serait opportun quand même de l'insérer dans la
section que nous sommes en train d'étudier.
Et le ministre a soumis un amendement suite à un
commentaire de... je ne sais pas si c'était ma collègue de Robert-Baldwin ou moi, ce n'est pas important, mais, suite à cet amendement-là, nous,
on propose... on l'a étudié et on pense que c'est toujours une bonne idée
d'amender 6.2. Toutefois, l'amendement qui a été soumis par le gouvernement,
selon nous, n'est pas... ce n'est pas le
libellé idéal, et on aimerait qu'il soit modifié pour se lire... plutôt se lire
comme suit, là : «Le ministre peut prévoir l'obligation pour un
organisme qu'il désigne de recourir au système de dépôt et de communication de
renseignements pour l'hébergement et la communication de tout ou partie des
renseignements nécessaires au ministre et que l'organisme détient dans l'exercice de ses fonctions et
pouvoirs, aux conditions et selon les modalités qu'il détermine.»
Simplement pour... je peux l'expliquer, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
allez-y.
Mme Setlakwe : Oui,
simplement parce que, dans le libellé qui avait été soumis par le gouvernement,
là, j'y vais de mémoire, il me semble qu'on disait «des renseignements que le
ministre juge nécessaires». Et là la suite était la même «et que
l'organisme détient dans l'exercice de ses fonctions».
Selon nous, il serait mieux... c'était... pour
nous, il y avait un aspect subjectif dans l'amendement qui était soumis. Alors, nous, on sous-amenderait pour que
la détermination du caractère nécessaire soit plutôt objective, donc que ce soit compris dans le libellé, qu'on traite de
renseignements nécessaires au ministre dans le cadre de ses fonctions, là, qui
sont décrites, entre autres, au... à 6.1, et que ce ne soit pas des
renseignements que lui ou elle, dans le futur, là, futur ministre de
l'Éducation, juge nécessaires.
Et d'ailleurs je serais intéressée, si possible,
à entendre... Moi, j'étais étonnée de voir ces mots-là, là, «que le ministre juge nécessaires». Je me dis : Ah! c'est subjectif, puis il
me semble que ce n'est peut-être pas une formulation habituelle dans le corpus
législatif, mais je me tournerais peut-être vers le légiste pour savoir si...
peut-être que je me trompe et peut-être que c'est le cas.
Donc, voilà, simplement pour résumer, de rendre
le libellé plus objectif, donc pour être clair qu'on parle de renseignements
nécessaires au ministre sans que ce soit lui qui en juge, de la nécessité.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Donc, M. le ministre.
M.
Drainville : Oui, un peu comme je l'ai dit hier, lorsque nous
avons terminé nos travaux, Mme la Présidente, le problème avec ce
libellé, parce que c'est un peu du même esprit que l'amendement qui avait été
soumis à 6.1, le problème,
Mme la Présidente, c'est que ça nous retourne, dans le fond, dans un régime
dont on veut se sortir. Essentiellement, le projet de loi n° 23,
là, ce qu'il nous permet de faire, c'est d'obtenir les données et d'obliger les
centres de services et les institutions
privées, donc, qui sont définis par le mot «organisme» ici, là, de les obliger,
donc, à verser des données, donc, dans ce nouveau système que l'on va
créer.
Quand on introduit la notion de «nécessaires au
ministre», et on pourra discuter du libellé que j'avais soumis auparavant,
mais, si on se concentre sur ce libellé-là, on retourne, Mme la Présidente, à
la situation présente, dans le fond, dont on veut se sortir. Et on ne veut pas
que le critère de nécessité... on ne veut pas que les centres de services, dans
le fond, soient dans une situation où elles pourraient... enfin, ils pourraient
juger que ce que nous demandons comme renseignements, ce que nous voulons
qu'ils, les centres de services, versent comme renseignements dans la banque de données, nous ne souhaitons pas, nous ne
voulons pas que ces centres de services disent : Écoutez, selon notre
analyse, le ministre n'a pas raison de les demander, ils ne sont pas
nécessaires, et donc nous n'allons pas les partager, nous n'allons pas les
verser dans la base de données.
• (11 h 20) •
Alors donc, Mme la Présidente, c'est la
situation que je vis présentement, moi. La situation que je vis présentement, c'est que je suis obligé de demander
aux 72 centres de services certaines informations, et, dans certains
cas, ces informations-là ne nous parviennent pas pour toutes sortes de raisons.
Mais ce que nous comprenons, c'est qu'il y a des exemples de... où c'est
arrivé, où certaines de ces informations n'étaient pas transmises parce que le centre de services ne jugeait pas qu'il avait à le
faire. Et donc, si on introduit la notion de renseignements nécessaires au
ministre, ça donne la possibilité aux centres de services de dire : Selon
nous, ce n'est pas nécessaire au ministre, et donc
nous n'allons pas verser lesdits renseignements dans la base de données que
nous créons par ce projet de loi. Et donc, pour cette raison, Mme la
Présidente, cet amendement-là n'est pas acceptable.
Et je reviens à mon propos d'hier soir, quand
nous nous sommes quittés, Mme la Présidente, le régime que nous mettons en place, c'est un équilibre, c'est
un équilibre entre la nécessité, sinon l'obligation de partager des données
dont l'analyse et le traitement nous
permettront éventuellement d'intervenir pour aider les élèves, notamment pour
aider les élèves, et la nécessaire
protection de ces renseignements personnels. Et je pense hier, en fin
d'intervention, avoir fait la démonstration que cet équilibre-là existe dans le
projet de loi, qu'il existe avec les articles 6.1, 6.2, 6.7, 6.8, 6.4
également.
Bref, ce projet de loi, Mme la Présidente, et je
dirais le bloc Données, repose sur un équilibre, et il faut maintenir cet équilibre si on veut pouvoir
atteindre l'objectif. Et l'objectif, c'est, encore une fois, de permettre au
ministre de l'Éducation, peu importe
sa couleur politique, peu importe son identité, de pouvoir faire son travail
convenablement. Et actuellement on n'a... je n'ai pas ces outils, et
celui ou celle qui me succédera ne les aura pas non plus, à moins que nous
votions la loi, Mme la Présidente.
Et, comme je l'ai dit hier, je pensais avoir
compris des interventions précédentes du... des représentants du Parti libéral,
je croyais que les députés de l'opposition libérale étaient favorables à ce que
nous ayons accès à ces données, à ce que le
ministre de l'Éducation ait accès à ces données. Et là je commence à me
demander : Coudon, est-ce qu'effectivement ils sont toujours
d'accord avec cette orientation-là ou est-ce qu'ils ont changé d'idée pour des
raisons que je ne m'expliquerais pas?
Mais je... Mme la Présidente, le critère de
nécessité, il s'applique aux centres de services. Avant d'introduire, d'héberger des données, ils doivent répondre à la
loi, au critère de nécessité, ils doivent le faire quand ils déposent cette
information-là dans leur propre base de données. Moi, ce que je dis par le
projet de loi, c'est que je dis : Écoutez, ce qu'il y a dans vos bases de
données, je souhaite que ce soit transféré dans la base de données nationale.
Et, dans certains cas, ce sera aussi le cas
de renseignements qui ne sont pas hébergés, qui ne sont pas déjà hébergés. Et,
comme je l'ai déjà dit, Mme la Présidente, lorsque je ferai cette
demande, je devrai passer par le test de nécessité. Alors, la nécessité, elle
est présente partout, à toutes les étapes. Alors, voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions?
Mme Setlakwe : Brièvement. Merci,
Mme la Présidente. Non, je veux juste rassurer le ministre, on n'a pas changé d'idée. On pense qu'effectivement c'est une
bonne chose qu'il y ait des données qui montent à vous ou c'est-à-dire
au ministre, le ministre actuel et, dans le futur, un ou une autre ministre de
l'Éducation. Là n'est pas... là n'est pas... l'enjeu
n'est pas là. On est toujours... on loge toujours à la même place, mais je
pense que les questions qu'on pose sont légitimes parce qu'on parle de
données qui peuvent être très sensibles, qui se retrouvent... qui sont
présentes dans le dossier de l'élève. Là, maintenant, hier, on a eu des discussions
en long et en large, en ondes et hors ondes, pour bien saisir, à chaque étape de la transmission de l'information... s'assurer
qu'à chaque étape il y avait ce critère-là à respecter.
Alors, moi, je suis satisfaite. Je pense que
c'est un meilleur amendement, mais je pense que le point a été fait. Je suis satisfaite que, de toute façon, et c'est
ce qui nous a été expliqué, et dit, et redit, il faut que ce soit le cas, que
les informations qui vont se retrouver dans les dossiers des centres de
services scolaires, par exemple, auront passé le test de nécessité prévu dans
la loi-cadre qui s'applique. Et ensuite, quand vous, vous demandez aux
organismes, donc aux centres de services
scolaires ou autres, oui, je comprends que vous devez pouvoir les obliger à
transférer ces données-là dans la
boîte qu'on a créée, dans le système national, pour... Là, on pensait que...
nous, encore une fois, il fallait peut-être répéter. Bon, là, ça semble être
couvert que vous voulez... vous pouvez les obliger à transférer ces
informations-là, mais vous, vous ne pouvez pas les utiliser sans avoir
l'autorisation par le biais des articles 6... ou des paragraphes, là, 6.1
et 6.8. Moi, c'est ma compréhension du régime. Donc, si c'est le cas...
Une voix : ...
Mme
Setlakwe : Oui, 6.7 et 6.8. Si c'est le cas, je pense qu'il y
a un niveau de protection adéquat. Mais je ne pense pas que les questions qu'on ait posées étaient non fondées. Je
pense que ça peut être assez... très sensible, certaines des informations qui peuvent se retrouver dans un
dossier de l'élève au sujet d'une situation personnelle difficile. Il faut
quand même s'assurer que ça ne traîne pas dans son dossier, de un, ad vitam
aeternam, puis que ce soit vraiment protégé, et que ce soit utilisé à bon escient.
Voilà.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, Mme la députée. D'autres interventions sur
le sous-amendement proposé?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant le sous-amendement que vous
avez proposé? Donc, nous serions prêts à mettre aux voix le sous-amendement
proposé par la députée de Mont-Royal—Outremont. Donc, est-ce que le sous-amendement est adopté?
M. Drainville : ...vote par appel
nominal.
La Présidente (Mme Dionne) : Vote
par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Pour.
La Secrétaire : M. Drainville
(Lévis)?
M. Drainville : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire : Et Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
La Présidente (Mme Dionne) : Abstention.
Donc, le sous-amendement est rejeté.
Donc, si nous
revenons à l'amendement proposé à l'article 6.2 par le ministre, est-ce
qu'il y a des interventions concernant l'amendement? Pas d'intervention,
donc...
Mme
Setlakwe : ...peut le remettre à l'écran, mais ça, je pense
que la discussion, on l'a eue, là. Moi, je n'ai pas autre chose à
rajouter, là.
La
Présidente (Mme Dionne) : Parfait. Donc, nous serions prêts à mettre aux
voix l'amendement proposé par le ministre. Donc est-ce que l'amendement
proposé à l'article 6.2, du ministre, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
l'amendement est adopté. Nous serions prêts à passer à l'article 6.3. M.
le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Il faut adopter
l'article 6.2.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...
M. Drainville : On a adopté
l'amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
M. Drainville : Il faut adopter
l'article 6.2.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
c'est ce que j'ai dit. L'amendement de l'article 6.2 est adopté, donc nous
serions prêts à passer à l'article 6.3.
M.
Drainville : Attendez, non. Là, on a adopté l'amendement à 6.2.
Là, il faut adopter l'article dans son entièreté.
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
61... Non, dans le fond, on a... c'est article par article, mais on adopte
l'article 61 dans son ensemble. Donc, on passe tous les articles un à un.
On adopte ou rejette les amendements, et ensuite
de ça l'article 63 au complet sera adopté... 61, pardon, ce n'est pas 63,
61, pardon. Donc, je peux... on peut suspendre quelques instants pour...
pour...
On va suspendre la commission quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 29
)
(Reprise à 11 h 33)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, 6.2 étant adopté, nous allons revenir à 6.1, qui avait été suspendu
lors de nos discussions d'hier. Donc, M. le ministre, à vous la parole,
ou Mme la députée, si vous avez une intervention.
Mme Setlakwe : ...à passer à 6.2,
mais juste...
La Présidente (Mme Dionne) : 6.1.
M. Drainville : ...je sens que... je
sens que nous n'en avons pas terminé avec 6.1, alors je suis à l'écoute, Mme la
députée.
Mme Setlakwe : Ça devrait être bref.
Je... On a tous compris, là, dans... où ça s'insérait, ce que vous voulez faire, vos intentions, tout ça. J'aurais peut-être
une dernière question sur le libellé et ensuite je poserais une question plus
généralement sur l'intention quant à la suite, puis revenir sur la notion du
travail qui est déjà entamé avec le GRICS. Avant d'arriver à ça, j'aurais
peut-être une dernière question sur le... c'est le... ça, c'est un paragraphe,
hein, le cinquième? Donc, dans le deuxième alinéa : «[Le] système doit
notamment permettre :
«5° la
journalisation de tout accès à ce système par une personne, que ce soit pour y
verser des renseignements, les utiliser ou en recevoir communication.»
Aucun problème avec le... avec ce concept-là,
d'assurer qu'on puisse faire une journalisation, là, de tous ces accès au système, évidemment. C'est le «par une
personne». Qu'est-ce qu'on entend exactement, là? Est-ce qu'on doit
préciser que c'est une personne autorisée par le ministre, autorisée par le
gestionnaire? Je vous pose la question juste pour clarifier cet aspect-là. Ça
ne peut pas être une seule personne ou est-ce que c'est une seule personne qui
va être désignée, une personne autorisée à aller dans le système?
La
Présidente (Mme Dionne) : Est-ce qu'il y a consentement pour donner la
parole à M. le sous-ministre adjoint?
Mme Setlakwe : Bien sûr, oui.
La Présidente (Mme Dionne) : La
parole est à vous.
M. Lehoux
(Stéphane) : Merci. «Par une personne» fait référence au... à
l'accès, donc l'accès au système par une personne, et non pas la notion
de surveiller... de faire la journalisation par une personne...
Mme
Setlakwe : Oui, tout à fait. Oui, on va devoir faire
l'exercice de tenir compte de chaque accès, donc c'est un mécanisme de
journalisation de l'accès au système par une personne, mais qui va avoir accès?
Bien, une personne, évidemment, là, une personne physique, mais...
M. Lehoux (Stéphane) : L'accès au
système peut se faire... va se faire par des personnes identifiées au niveau du ministère, peut se faire également par
les organismes eux-mêmes, puisqu'ils ont accès à leurs propres renseignements à l'intérieur de l'espace, à
l'intérieur du système. Donc, il peut y avoir quand même un nombre important...
bien, un nombre
important, quelques personnes désignées dans chaque centre de services scolaire
et une équipe identifiée au ministère.
Mme
Setlakwe : Merci. Moi, ça me convient. Merci. Est-ce qu'on peut
revenir juste... Moi, j'aurais terminé au niveau du libellé, là, mais, juste
sur ce qui a été discuté hier, M. le ministre, par rapport au GRICS, vous nous
avez expliqué qu'il y avait des... là, je veux utiliser le bon terme, des...
attendez, je vais trouver, des communautés de pratique, oui, exact, puis dont
vous vous inspirez. Il y a certains centres de services scolaires qui ont des
excellentes pratiques en place, et ce que
vous voulez, c'est que ce soit introduit partout à la grandeur du réseau. Et là
vous avez parlé, bon, du GRICS, puis nous, on ne le connaissait pas. On
a fait... on a regardé un petit peu...
M.
Drainville : ...
Mme Setlakwe :
Oui, mais vous avez mentionné que
c'est une filiale du gouvernement. Ça ne semble pas être une filiale du
gouvernement, ça semble être, bon, un fournisseur officiel, là, certainement,
mais c'est un fournisseur qui rend des
services à d'autres... à d'autres établissements d'enseignement, là, qui n'ont
rien à voir avec le réseau public. C'est bien le cas?
M. Drainville :
Oui, je... C'est au sens de la
loi que c'est une filiale, au sens de la loi sur les organismes publics et... sur les contrats des organismes publics.
Donc, c'est une appellation formelle au sens de cette loi dont je vous parle,
mais je pense que vous n'avez pas tout à fait tort non plus, Mme la députée,
quand vous parlez de fournisseur.
Si vous me permettez,
je vais m'en référer à M. le sous-ministre Lehoux, qui va nous expliquer un
petit peu comment fonctionne la relation entre la GRICS, et le réseau, et le
ministère, hein? Parce que je pense que le mot «fournisseur» pourrait également s'appliquer dans le fonctionnement
dudit organisme. Il y a comme une définition formelle puis il y a le mode d'opération, puis je pense
qu'avec votre accord on pourrait avoir les... des explications un petit peu
plus fines, là.
M. Lehoux (Stéphane) : Parfait. Alors, la
Société GRICS, c'est un organisme à but... sans but lucratif qui a été créé en 1985 par les commissions scolaires du
Québec qui voulaient mettre en commun leurs ressources informationnelles.
Donc, l'objectif initial, c'est... en 1985, était ainsi.
Actuellement,
il y a plus de 2 millions de Québécois qui utilisent, quand même, les
systèmes... les systèmes de la GRICS pour simplifier leur travail, pour mieux
communiquer entre eux, pour augmenter leur productivité, principalement
les employés du réseau de l'éducation, évidemment, les enseignants, les élèves
et les parents. La GRICS propose un portefeuille de... assez complet de
solutions technologiques puis une large gamme de services, utilisés par la
majorité des organismes scolaires puis les
établissements de formation québécois, qui se comparent avantageusement...
C'est une firme qui... dans le fond,
qui développe effectivement des produits qui pourraient se comparer à d'autres
fournisseurs, mais dont la relation privilégiée avec le ministère en
raison justement de... le lien unique qu'ils ont avec l'ensemble des centres de services scolaires. Donc, la
relation avec le ministère permet justement... c'est-à-dire la relation... il y
a une relation privilégiée avec le
ministère considérant les liens qu'ils ont avec le réseau de l'éducation et qui
constituent un trait d'union intéressant entre le ministère et son
réseau.
Mme Setlakwe :
Merci. Donc, O.K., l'emploi du
terme «filiale», c'était un peu... c'est un peu lousse, ce n'est pas
vraiment une filiale, mais je comprends que c'est une entité avec laquelle le
gouvernement ou le ministère de l'Éducation a des liens étroits et que, donc...
Là,
ça m'amène à ma prochaine question. Est-ce qu'il y a des appels d'offres
déjà... Est-ce que, premièrement, il y a une entente, un contrat qui lie
le ministère de l'Éducation au GRICS? Et, si oui, pendant combien de temps? Et
là, pour les fins du système national qu'on veut mettre en place, là, de dépôt
et de communication de renseignements en éducation, est-ce qu'il y a déjà une
entente ou, tu sais, est-ce qu'on envisage peut-être traiter avec d'autres
entités, d'autres firmes? Parce que, là, on veut... on veut rester neutre.
C'est ça, je suis curieuse de savoir : Est-ce qu'on est comme lié à eux — on
étant le gouvernement — lié
à eux ou est-ce qu'on envisage possiblement d'aller vers un appel d'offres ouvert au public, là, en vertu du
SEAO? Puis, si oui, bien, est-ce qu'il y a un budget? Puis qu'est-ce qu'on
va... comment on va soutenir les centres de services scolaires, là, dans ces
démarches-là?
• (11 h 40) •
M. Lehoux (Stéphane) : Alors, oui, le ministère
envisage de travailler avec la GRICS dans le cadre de la mise en place du
système de dépôt et de communication. Donc, il envisage effectivement de
travailler avec la GRICS.
Mme
Setlakwe : Donc, dans le fond, l'intention, c'est de continuer à
travailler avec eux?
M. Lehoux
(Stéphane) : Tout à fait. C'est l'intention.
Mme
Setlakwe : Mais ce ne serait pas exclu de... un autre fournisseur
apparaît ou qui pourrait être plus avantageux, avec une plateforme... je ne
sais pas, moi, une plateforme plus conviviale, plus efficace et qui assurerait
peut-être un meilleur... une meilleure protection des renseignements. Ce n'est
pas exclu, dans le futur, d'aller vers d'autres fournisseurs?
M. Lehoux (Stéphane) : Ce n'est pas
exclu, effectivement.
Mme
Setlakwe : Ce n'est pas exclu. Puis le libellé le permet, le ministre
peut désigner un système.
M. Lehoux
(Stéphane) : Tout à fait. Exact.
M.
Drainville : C'est pour ça, Mme la Présidente, qu'on ne nomme pas la
GRICS, c'est qu'on veut se garder cette
possibilité, mais je dirais, en toute franchise, que les probabilités sont très
fortes que ce soit avec la GRICS, compte tenu de leur expertise qui
remonte quand même à... dernière année du gouvernement Bourassa... dernière
année du gouvernement Lévesque, première année du gouvernement
Bourassa 2.0. Là, je ne sais pas exactement quand est-ce que la GRICS a
été... a été créée, là, mais, quoi qu'il en soit, ça fait quand même, quoi,
près de 30 ans maintenant, là, près de
40 ans, dis-je, qu'ils sont dans ce domaine-là, dans le domaine du
numérique. Donc, c'est une expertise qui est quand même reconnue. Les
centres de services scolaires connaissent bien la GRICS, travaillent déjà avec
la GRICS. Donc, je pense que... 1985, c'est ça. Alors, oui, voilà, c'est là où
je l'avais vu. C'est ça, la GRICS est une filiale du gouvernement, selon la LCOP, donc la Loi sur les contrats des organismes publics, et donc le fait qu'elle héberge déjà plusieurs données des centres de services la
positionne, évidemment, avantageusement pour être notre partenaire dans
la mise en place, donc, de ce système de dépôt.
Maintenant, c'est
effectivement possible, selon l'article que nous avons sous les yeux, qu'à un
moment donné, pour une raison ou pour une autre, si on n'est pas satisfait des
services de la GRICS, si on souhaite se tourner vers un autre fournisseur ou un
autre... pas un autre fournisseur mais un autre... une autre entité ou partenaire,
qu'on puisse le faire à ce moment-là.
Mme Setlakwe :
Merci. J'ai peut-être... c'est
peut-être moi qui n'ai pas saisi, mais est-ce qu'il y a une entente, en
ce moment, qui lie le gouvernement jusqu'à une certaine... une certaine date?
M. Lehoux
(Stéphane) : Oui, tout à fait.
Mme
Setlakwe : Oui? Ah! vous m'aviez répondu, tout à l'heure, peut-être?
Je suis désolée...
M. Lehoux
(Stéphane) : Oui, mais peut-être que je n'ai pas été clair, mais
effectivement il y a une entente actuellement entre le ministère et la GRICS
sur la mise en place...
Mme Setlakwe :
Oui, oui, mais jusqu'à... qui lie
le gouvernement jusqu'à... tu sais, comme le terme de l'entente, là, la
durée.
M. Lehoux
(Stéphane) : Je vais devoir vous revenir.
Mme
Setlakwe : O.K. O.K... O.K., merci.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...
Mme
Setlakwe : Et... oui, non, il ne me reste pas grand-chose.
La Présidente (Mme
Dionne) : Allez-y.
Mme Setlakwe :
Non, c'est très clair. Donc, il
n'y a pas de... c'est trop... Est-ce que c'est prématuré de parler de...
de parler de budget pour ce projet-là?
M.
Drainville : Juste un instant, Mme la Présidente, juste pour être
clair...
(Consultation)
M.
Drainville : Alors, juste pour être clair, d'abord, on va... on va
revenir à la députée pour ce qui est de la durée de l'entente actuelle, mais ce qu'on m'indique, c'est que l'entente
actuelle concerne les services qui sont présentement offerts par la GRICS. Donc, ce n'est pas une
entente... Elle est annuelle, me dit-on. Très bien. Alors, l'entente est
annuelle, Mme la députée, et donc
l'entente annuelle qui existe présentement concerne les services qui sont
offerts présentement par la GRICS,
mais ne concerne pas les services à venir dans la foulée de l'éventuelle
création de ce nouveau système. Donc, il faudra négocier une nouvelle
entente.
Mme Setlakwe :
Donc, il y a des ententes en
cours, mais peut-être, par exemple, pour des questions de paie ou d'autres... O.K. On parle... Il est prématuré pour
parler de budget? On n'a pas de budget pour ce projet-là ou d'estimation
d'ordre de grandeur des coûts?
(Consultation)
M.
Drainville : ...on va chercher le chiffre et on pourrait vous
revenir, Mme la députée. Si vous avez d'autres questions, on peut
continuer.
Mme
Setlakwe : Une dernière, possiblement.
M. Drainville :
Il n'y a aucun enjeu, Mme la
députée, prenez le temps qu'il faut. On va vous revenir avec le chiffre.
Mme
Setlakwe : Très bien.
M.
Drainville : On est en train de chercher le chiffre.
Mme
Setlakwe : Merci. Parce que je pense qu'il n'y avait rien d'annoncé...
il n'y avait rien d'annoncé publiquement, là, jusqu'à maintenant.
M.
Drainville : Non, à ma connaissance, je n'ai rien annoncé... puis il
faut... il va falloir le faire financer, et donc
ça risque d'être dans les crédits du prochain budget, mais on a une estimation,
puis c'est ça qu'on va vous... c'est ça qu'on va vous transmettre.
Mme Setlakwe :
Si vous me permettez, Mme la
Présidente, je pense que j'ai juste un dernier point à clarifier. On revient au départ. Le ministre peut désigner un
système national, et vous avez ensuite le pouvoir d'obliger certains
centres de services scolaires à y adhérer, à y participer, à déposer des
renseignements, mais... et j'ai compris aussi que vous allez laisser... en tout
cas, ou, du moins, ça semble être votre intention, laisser la latitude ou la
discrétion à certains centres de services
scolaires de continuer avec les systèmes qu'ils ont en place, mais ça, c'est
peut-être à confirmer.
Là où je m'en vais,
c'est que, si on regarde le troisième alinéa, donc, à la fin, là : «Le
système de dépôt et de communication de renseignements est sous la
responsabilité du ministre», donc le système que vous allez désigner, mais dans
lequel les centres de services scolaires ne sont pas obligés forcément d'y
adhérer... Mais, sinon, comment vous assurez une surveillance ou une
responsabilité, tu sais, de l'ensemble des systèmes? Ou c'est moi qui ai mal
compris, puis il va y avoir un seul... un seul système? Dans le fond, la
question, c'est qu'on dit que la responsabilité vous est dévolue, et ça, ça
fonctionne bien s'il y a... si tout le monde participe au même système.
M.
Drainville : Oui. Alors, si je comprends...
Mme Setlakwe :
Oui. Comment, par exemple,
pourriez-vous être responsable du système de Val-des-Cerfs, là, qui a
été nommé abondamment?
M. Drainville :
Ah! je n'en serai pas responsable. La communauté de pratique qui existe
déjà va rester sous l'autorité des centres de services qui l'ont constituée et
qui l'utilisent. Et puis là ce qu'il va falloir faire, c'est que, quand on va
avoir créé notre système national, il va falloir après ça s'entendre sur
comment est-ce qu'on cohabite, comment ces communautés de pratique qui existent
déjà vont cohabiter avec le système national. Moi, je pense qu'il va y avoir des... il va y avoir des... comment
dire, on va développer un modus operandi qui va faire en sorte qu'on va être capable de préserver le bon qui se fait déjà dans
les communautés de pratique puis intégrer ce qui se fait de bon dans les
communautés de pratique dans le système national que l'on crée.
Comment est-ce qu'on
va le faire exactement? Ça, je pense que ça reste à définir, là, il va falloir
développer une façon de faire les choses, mais, chose certaine, je pense que
les communautés de pratique qui font déjà du bon travail, il ne faut pas les déposséder
du bon travail qu'ils font, là... qu'elles font. Donc, il va falloir trouver
une façon de cohabiter puis de travailler ensemble. La... comment dire, la
finalité de tout ça, c'est évidemment qu'on puisse, à un moment donné, si on...
si on se retrouve dans une situation, par exemple, où on a besoin de certaines
données et qu'on n'est pas capable de les obtenir, la loi va nous donner le
pouvoir d'obliger les centres de services à verser ces données-là dans le
système central, dans le système national, mais moi, je...
Écoutez, je ne sais
pas comment M. Lehoux voit ça, là, mais moi, je... Tu sais, j'ai des
communautés de pratique qui fonctionnent bien présentement et moi, je souhaite
conserver cette expertise puis je souhaite conserver ces bons résultats que nous obtenons présentement. Et ce que je veux,
c'est que le nouveau système national travaille en collaboration avec les
communautés de pratique existantes. Et donc il va falloir s'entendre sur une
façon de fonctionner, mais on vise
tous la même chose. Les communautés de pratique qui ont été créées, comme je
vous l'ai déjà expliqué, elles visent à favoriser, notamment, la
réussite scolaire, faire des... développer des modèles prédictifs pour lutter
contre le décrochage, etc. Donc, il y a déjà une très belle expertise qui
existe.
• (11 h 50) •
Et ce que je souhaite
ardemment... puis honnêtement, Mme la Présidente, la volonté politique, là, ma
volonté politique, là, c'est de m'assurer...
une fois qu'on aura fait adopter le projet de loi, ma volonté comme ministre,
là, puis c'est la volonté du gouvernement, c'est de s'asseoir avec les
communautés de pratique existantes et développer un mode de fonctionnement qui va faire en sorte qu'on va être capable de
bénéficier des bonnes pratiques qui existent déjà et s'inspirer de ces bonnes pratiques pour créer
ce nouveau système national. Et ça va se faire en collaboration avec les communautés
de pratique existantes. Ça, c'est ma volonté.
Je ne sais pas si,
M. Lehoux, vous souhaitez...
Mme
Setlakwe : ...en tout cas, mais...
M.
Drainville : On parle... Je vais le dire autrement, là. J'aimerais ça
qu'on fasse du «bottom-up» plutôt que de faire du «top-down», excusez
l'anglicisme, là, mais de partir de ce qui se fait sur le terrain puis des
communautés de pratique qui fonctionne bien
déjà puis de s'inspirer de ce qu'elles font bien pour créer ce système
national, qui va... qui va bénéficier à l'ensemble des centres de
services scolaires. Je pense que c'est la façon avec laquelle on devrait
travailler. En tout cas, c'est certainement l'état d'esprit dans lequel je
suis, et je pense que c'est l'état d'esprit dans lequel M. Lehoux est
également.
Comme c'est lui qui
sera responsable de la mise en place opérationnelle du système, on va
travailler très étroitement ensemble, lui et moi, mais j'apprends à le
connaître, là, depuis que je suis ministre et puis je pense que M. Lehoux, il est motivé par la réussite scolaire.
C'est un homme qui est dédié, qui veut vraiment servir le réseau scolaire,
faire en sorte qu'il soit au service des élèves. Et je pense que, sur
l'alignement des valeurs puis l'alignement des objectifs... je pense qu'on est tout à fait du même... dans le même état
d'esprit, lui et moi. Et je ne doute pas qu'on va être capables d'arriver à un
très bon fonctionnement avec un très bon système qui va ultimement bien servir
nos élèves, bien servir nos écoles.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...Mme la députée, allez-y.
Mme Setlakwe :
Mais vous m'avez ouvert la porte à ce que j'avais en tête. Mise en place
opérationnelle, est-ce que vous collaborez avec le ministère de la
Cybersécurité et du Numérique?
M. Lehoux
(Stéphane) : Oui, tout à fait. On est en étroite collaboration avec le
MCN sur tous les volets, là, qui concernent...
que ce soit la cybersécurité, la gestion des données, également, les
communautés qu'ils ont mises en place sur l'intelligence artificielle.
Donc, on est de tous les combats avec le MCN.
Mme Setlakwe :
Parce que moi, je me souviens de mes discussions, dans un autre dossier,
avec le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, qui, on comprend, a un
genre de rôle de conseiller, et il intervient selon, bon, la complexité du dossier et même... du niveau de
sophistication numérique des organismes, et tout, mais là ce que j'entends,
c'est qu'il est déjà actif, il ou son équipe sont déjà actifs sur le dossier.
M. Lehoux
(Stéphane) : ...
Mme
Setlakwe : Merci. Je n'ai rien d'autre sur 6.1.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, Mme la députée.
M.
Drainville : On va prendre une gorgée de café.
La Présidente (Mme Dionne) : Une
bonne gorgée de café, M. le ministre... oui. Donc, ça ferait le tour pour 6.1. Nous
serions rendus à 6.3. Donc, M. le ministre, je vous invite à en faire la
lecture.
M.
Drainville : Très bien. Merci, Mme la Présidente. Alors, 6.3 :
«La
gestion opérationnelle du système de dépôt et de communication de
renseignements est assumée par le ministre ou, en tout ou en partie, par
un gestionnaire opérationnel qu'il désigne.
«Le ministre ou, le
cas échéant, le gestionnaire opérationnel doit :
«1°
mettre en place des mesures de sécurité propres à assurer la protection des
renseignements de même que leur disponibilité et leur intégrité dans le respect
des dispositions de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et
sur la protection des renseignements personnels (chapitre A-2.1);
«2° surveiller de
façon proactive les journaux des accès au système.
«Lorsque la gestion opérationnelle du système est
assumée, en tout ou en partie, par un gestionnaire opérationnel, le ministre doit conclure une entente écrite avec ce
dernier. Cette entente doit notamment prévoir les obligations suivantes :
«1° transmettre
annuellement au ministre un rapport d'évaluation lui permettant notamment de
valider les mesures de sécurité mises en
place et d'évaluer l'efficience, la performance et les bénéfices résultant de
l'institution du système de dépôt et de communication de renseignements;
«2° aviser sans délai
le ministre de tout incident de confidentialité;
«3° se soumettre, à
la demande du ministre, à un audit externe visant le respect des plus hautes
normes et des meilleures pratiques en matière de sécurité de l'information et
de protection des renseignements personnels.
«L'entente
prévoit également les cas, les conditions et les circonstances dans lesquels le
gestionnaire opérationnel peut, après en avoir avisé le ministre, confier à un
tiers par mandat ou par contrat de service ou d'entreprise, en tout ou
en partie, les services d'hébergement,
d'opération ou d'exploitation du système de dépôt et de communication de
renseignements.»
Commentaire. Cet
article prévoit que la gestion opérationnelle du système de dépôt et de
communication de renseignements est assumée par le ministre ou, en tout ou en
partie, par un gestionnaire opérationnel qu'il désigne, prévoit que le ministre
ou, le cas échéant, le gestionnaire opérationnel doit mettre en place des
mesures de sécurité propres à assurer la
protection des renseignements, de même que leur disponibilité et leur
intégrité, dans le respect des dispositions
de la Loi sur l'accès aux documents
des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels et
surveiller de façon proactive les journaux des accès au système.
Il prévoit également que, lorsque la
gestion opérationnelle du système est assumée, en tout ou en partie, par un
gestionnaire opérationnel, le ministre doit
conclure une entente écrite avec ce dernier. L'entente doit prévoir l'obligation
de transmettre annuellement au ministre un rapport d'évaluation lui permettant
notamment de valider les mesures de sécurité mises en place et d'évaluer
l'efficience, la performance et les bénéfices résultant de l'institution du
système de dépôt et de communication de
renseignements, d'aviser sans délai le ministre de tout incident de
confidentialité et de se soumettre, à la demande du ministre, à un audit
externe visant le respect des plus hautes normes et des meilleures pratiques en matière de sécurité de l'information
et de protection des renseignements personnels. L'entente doit également
prévoir les cas, les conditions et les
circonstances dans lesquels le gestionnaire opérationnel peut, après en avoir
avisé le ministre, confier à un tiers, par mandat ou par contrat de services ou
d'entreprise, en tout ou en partie, les services d'hébergement,
d'opération ou d'exploitation du système de dépôt et de communication de
renseignements.
J'ai
un amendement ici, Mme la Présidente. Je ne sais pas si c'est le bon moment
pour le déposer. On m'indique que oui.
La Présidente (Mme
Dionne) : Il faudrait l'envoyer à... le déposer à la commission.
M.
Drainville : C'est déjà fait, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Dionne) : D'accord. Donc, on va suspendre quelques instants, le temps
de recevoir l'amendement.
(Suspension de la séance à
11 h 58)
(Reprise à 12 h 01)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission est maintenant prête à reprendre ses travaux. Donc, nous avons reçu
l'amendement proposé par M. le ministre. Donc, M. le ministre, je vous invite à
en faire la lecture.
M. Drainville :
Oui, alors l'amendement se lit comme suit : «Le ministre transmet une
copie de l'entente à la Commission d'accès à l'information.»
Donc,
commentaire. Cet amendement vise à prévoir l'obligation pour le ministre de
transmettre à la Commission d'accès à
l'information, pour information, toute entente écrite qu'il conclut avec un
gestionnaire opérationnel pour la gestion opérationnelle du système de
dépôt et de communication de renseignements.
Alors, vous aurez
compris, Mme la Présidente, que le gestionnaire opérationnel dont on parle ici
sera fort probablement la GRICS, tout
indique que ce sera la GRICS, en tout cas, c'est l'orientation que nous avons
prise, et, à moins d'obstacles que je ne n'anticipe pas ou que je n'envisage
pas actuellement, nous avons confiance qu'on va pouvoir aller de l'avant, donc, avec cette entente avec la
GRICS. Et donc, cette entente-là va devoir, comment dire... pourra se conclure,
mais à certaines conditions, puis là les conditions sont énoncées dans 6.3,
là : la mise en place des mesures de sécurité pour assurer la protection des renseignements, la surveillance
proactive des journaux, des accès aux systèmes. Évidemment, l'entente
prévoit également que la GRICS transmette annuellement au ministre un rapport
d'évaluation qui va contenir la validation
des mesures de sécurité qui ont été mises en place et qui va aussi contenir une
évaluation de la performance du système, donc, qui sera géré, donc, par
ladite GRICS dans ce cas-ci. Il y aura également l'obligation qui sera faite à la
GRICS de m'aviser ou d'aviser le ministre de l'Éducation dès qu'il y a un
incident de confidentialité. Et puis, oui,
je pourrai, Mme la Présidente, soumettre la GRICS ou, enfin, le gestionnaire
opérationnel à un audit externe, si jamais le besoin s'en fait sentir.
La Présidente (Mme
Dionne) : M. le ministre, juste pour les fins de ceux qui nous suivent
en commission, juste... idéalement, ce
serait bien de relire la commande du début, si on peut remonter au début,
début, là, dans le fond, de... Encore, oui, juste un...
M.
Drainville : Vous voulez que je relise l'article?
La Présidente (Mme
Dionne) : Bien, juste, oui, pour les fins, là, des gens qui nous
suivent, juste relire la commande, là, d'ajouter à la fin de l'article, là,
juste pour suivre.
M.
Drainville : La commande...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Dans le fond, le but de l'amendement, c'est d'ajouter, à la fin de
l'article 6.3 de la loi... Juste relire... lire cette partie-là au
début, juste pour les gens qui nous suivent en commission, pour...
M.
Drainville : Ah! O.K. D'accord, d'accord, d'accord. Pour la
transcription, vous voulez dire?
La Présidente (Mme
Dionne) : Exact. Merci.
M. Drainville : Oui,
d'accord. Alors, oui. Alors, article 61, donc on est à l'article 6.3
de la Loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, donc
ajouter... Ah oui! Je le sais ce que vous voulez dire, là. Ajouter, à la fin de l'article 6.3 de la Loi sur le ministère
de l'Éducation, du Loisir et du Sport proposé par l'article 61 du projet
de loi, l'alinéa suivant :
«Le ministre transmet une copie de l'entente à
la Commission d'accès à l'information.»
C'est ce que vous souhaitiez, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Dionne) : Exactement.
Merci infiniment, M. le ministre.
M. Drainville : Merci beaucoup, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Commentaires
sur l'amendement? Oui.
Mme
Setlakwe : Peut-être comme question générale... Au départ, ce
libellé, on le comprend tout à fait, là, il est sûrement calqué, à moins
que je me trompe, sur un texte de loi qui existe déjà ailleurs, là, dans le
corpus législatif. Est-ce qu'on peut savoir où, s'il vous plaît?
M.
Drainville : Oui, il est inspiré du projet de loi n° 3, Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux, effectivement.
Mme Setlakwe : Quel article, M. le
ministre, s'il vous plaît?
Une voix : ...
M. Drainville : C'est 527. 527,
alors là il y a beaucoup de 1°, de 2°, de 1°, de 2°, là, mais c'est le deuxième
paragraphe. Alors, 527, il y a d'abord un
alinéa... deux alinéas, il y a un premier paragraphe, il y a un deuxième
paragraphe, il y a un autre alinéa, et là il y a un premier paragraphe
et suivi d'un deuxième paragraphe qui se lit comme suit, là : «Aviser sans
délai le ministère de tout incident de confidentialité.
«L'entente
prévoit également les cas, les conditions et les circonstances dans lesquels le
gestionnaire opérationnel peut, après en avoir avisé le ministre, confier à un
tiers par mandat ou par contrat de service ou d'entreprise, en tout ou
en partie, les services d'hébergement,
d'opération ou d'exploitation du système [national]», etc. Donc, c'est pratiquement
un calque du projet de loi n° 3.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme Setlakwe : Je me demandais...
Là, donc, juste pour clarifier qui fait quoi, là, on s'entend, ici, puis je pense que vous avez répondu que le gestionnaire
opérationnel, ce n'est pas le... on ne parle pas de la même... Bien là, on
parle... vous l'avez dit, là, que ce serait
sûrement le GRICS. On ne parle pas de la même personne qui, donc... à laquelle on
fait référence à 6.1. 6.1, on parle, à la fin, du gestionnaire délégué.
M. Drainville : ...délégué, c'est...
ce sera le ministre... le sous-ministre responsable du numérique.
Mme Setlakwe : Donc là, ici... Oui,
c'est ça, à 6.3, là, on parle de la gestion opérationnelle assumée soit par
vous ou, fort probablement, par un gestionnaire opérationnel externe. Vous avez
le droit de désigner. Effectivement, je vois
que c'est le même concept dans la loi n° 5, qui était le projet
de loi n° 3. Ce que je me demande en lisant ça, c'est...
Évidemment, mettre en place les mesures de sécurité, surveiller de façon
proactive les journaux des accès, oui, c'est vraiment comme ça que c'est écrit.
Mais, c'est ça, ce n'est pas le ministre qui va faire ça, donc ça va être
délégué au gestionnaire opérationnel.
M. Drainville : Exact.
Mme Setlakwe : Puis là, ensuite... O.K.,
ça, on comprend ça. Si vous faites affaire avec un gestionnaire opérationnel, évidemment, vous avez l'obligation
de conclure une entente. Cette entente-là, en vertu de l'amendement, va
devoir être transmise à la CAI. Mais là, pour des fins de transparence, juste
pour que je comprenne, est-ce que cette entente-là est publique? Puis là j'ai
une autre question aussi par rapport à... Le rapport d'évaluation qui va être
transmis annuellement au ministre, il faudrait aussi, je pense, qu'il soit
rendu public.
M. Drainville : Le rapport dont il
est question au paragraphe 3°, hein, c'est bien ça?
Mme Setlakwe : Paragraphe 3°, oui...
M. Drainville : Vous parlez du
rapport d'évaluation?
Mme Setlakwe : Oui, c'est ça, exact.
M. Drainville : Paragraphe
1°, excusez-moi, suite au... donc, au quatrième alinéa, donc, premier
paragraphe : «Transmettre
annuellement au ministre un rapport d'évaluation lui permettant [...] de
valider les mesures de sécurité», etc. C'est de ce rapport-là dont vous
parlez?
Mme
Setlakwe : Oui. Donc, deux choses, là. Est-ce que l'entente, premièrement,
l'entente entre le ministre et le
gestionnaire opérationnel est publique? On comprend qu'elle est transmise à la
CAI puis que la CAI, après ça, a un mandat de surveillance, là, et
autres.
M.
Drainville : Honnêtement, on est en train de le valider, Mme la
députée, mais je ne vois pas... Il me semble, c'est très clairement d'intérêt
public, donc je ne vois pas pourquoi il y aurait un enjeu par rapport à la
divulgation du rapport. Mais on est en train de le vérifier.
Des voix : ...
M. Drainville :
Sous réserve, possiblement, de
dispositions liées à la propriété intellectuelle, peut-être, là, qu'il
pourrait y avoir un enjeu là, mais, de façon générale, le document va être
rendu public, Mme la Présidente, là.
Une voix : ...
M.
Drainville : Hein?
Une voix : ...
• (12 h 10) •
M. Drainville :
Oui? Bon, on me confirme, Mme la
Présidente, qu'il pourra être rendu public, et donc il le sera.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. M. le ministre.
M.
Drainville : ...question de la députée. «Transmettre annuellement au
ministre un rapport d'évaluation lui permettant
[...] de valider les mesures de sécurité mises en place et d'évaluer
l'efficience, la performance et les bénéfices résultant de l'institution
du système de dépôt et de communication de renseignements.» Il me semble que
c'est un document d'intérêt public également, là. Je ne vois pas pourquoi
est-ce qu'il y aurait un enjeu.
Des voix : ...
M.
Drainville : Voulez-vous le... M. le légiste, là?
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce qu'il y a consentement pour donner la parole au
légiste?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Dionne) : Allez-y, M. le légiste.
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Alexandre Guyon Martin, avocat pour le ministère de l'Éducation.
Donc, sous réserve de possibles limitations au fait de rendre ça public, de la
loi sur l'accès, qu'on est en train de vérifier en ce moment, a priori, le
rapport pourrait être rendu public.
Mme
Setlakwe : Merci. Donc on aimerait... Là, je pose la question :
Est-ce que... Là, ma collègue me dit que ce
serait quand même... Ça se voit, là, habituellement, on peut prévoir que
c'est... que l'entente et même le rapport seront disponibles sur le site du ministère. Est-ce qu'on peut... Moi, je pense
que ça vaut la peine d'amender l'article ou le... oui, l'article pour
prévoir ça.
M.
Drainville : On va suspendre deux secondes...
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. La Commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
12 h 12)
(Reprise à 12 h 19)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous
cède la parole.
M. Drainville : Oui. Alors, Mme la
Présidente, si la députée de Mont-Royal—Outremont nous le permet, on travaillerait sur un libellé...
donc, on pourrait continuer à discuter de 6.3 et on travaillerait sur un
libellé qui ferait en sorte
d'atteindre l'objectif désiré, c'est-à-dire que ladite entente soit
effectivement publiée. Mais il faut formuler l'amendement de telle
manière, Mme la Présidente, à ce que l'on puisse se prévaloir des exceptions
qui sont prévues, dans le fond, à la loi d'accès dans les cas, par exemple, de
sécurité.
• (12 h 20) •
L'exemple
qu'on me donnait lors de la discussion à micro fermé, c'est : il ne faut
pas que, dans ce rapport-là, on donne des informations, on transmette des
informations qui pourraient être utilisées par des hackers, par des
cyberpirates pour venir par la suite s'introduire dans la banque de données,
là, dans le système de données. Donc, il faut trouver la bonne manière de le
dire dans la loi, c'est-à-dire qu'on rend public ou on rend accessible le
rapport, mais il faut le faire de telle
manière à ce que, si jamais il y a des informations qui pourraient remettre en
cause la sécurité du système, à ce moment-là, il faut pouvoir s'assurer
que ces informations-là restent confidentielles, qu'elles soient caviardées ou
je ne sais trop, mais il faut juste être responsable dans la manière avec
laquelle on va le faire, Mme la Présidente.
Donc, on va se mettre au travail. Pendant qu'on
continue la discussion, on va se mettre au travail sur un libellé qui nous
permettra d'atteindre à la fois l'objectif d'accessibilité, mais aussi celui de
sécurité, notamment celui de sécurité.
La Présidente (Mme Dionne) : Des
commentaires sur les propositions du ministre?
Mme Setlakwe : Mais je suis tout à
fait à l'aise à ce qu'on continue nos discussions, et, en parallèle, on
comprend qu'on recevra un amendement. Pas de souci.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
je comprends qu'on suspend l'amendement pour l'instant.
M.
Drainville : Oui, je... Encore une fois, Mme la Présidente, à
des fins de transparence, je cite un des articles de la Loi sur l'accès, c'est
l'article 29 qui dit : «Un organisme public doit refuser de confirmer
l'existence ou de donner communication d'un renseignement portant sur
une méthode ou une arme susceptible d'être utilisée pour commettre un crime ou
une infraction à une loi.» Bon, deuxième alinéa : «Il doit aussi refuser
de confirmer l'existence ou de donner
communication d'un renseignement dont la divulgation aurait pour effet de
réduire l'efficacité d'un programme, d'un plan d'action ou d'un
dispositif de sécurité destiné à la protection d'un bien ou d'une personne.»
Donc, l'esprit du deuxième alinéa doit se
refléter dans la disposition que nous allons introduire. Donc, on veut juste
s'assurer de bien faire ça, Mme la députée.
Mme Setlakwe : C'est ça. Il y a
peut-être une façon de le formuler de sorte qu'on dise, je ne sais pas, moi,
sous réserve du respect de x, y, z.
M. Drainville : Oui, c'est ce qu'on
est en train de regarder.
Mme Setlakwe : Tout à fait.
M. Drainville : On va vous revenir,
avec un délai.
Mme Setlakwe : Parfait.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
il y a consentement pour suspendre l'amendement et poursuivre les discussions
sur 6.3. Mme la députée, je vous laisse la parole.
Mme
Setlakwe : Oui, je suis en train... pendant qu'on a suspendu,
je regardais l'article équivalent, là, du p.l. n° 3,
puis là ça me faisait penser au libellé... ou c'est-à-dire que je me suis
concentrée sur le libellé au troisième alinéa, premier paragraphe, là, «transmettre annuellement [...] le
rapport», dont on a parlé. Le rapport va prévoir deux choses, là, bon,
va vous permettre, M. le ministre, de valider les mesures de sécurité — soit,
ça prend ça — mais
surtout, et c'est là que je pense qu'il est
le plus important, d'évaluer l'efficience, la performance et les bénéfices
résultant de l'institution du système national que vous souhaitez mettre
en place.
Et là je me demande : Est-ce que le libellé
est adéquat? Parce qu'on est en train de demander à une firme externe de prévoir dans un rapport... Tu sais,
j'aimerais comprendre, dans les faits, là... Parce que ça va être superimportant
que vous puissiez constater et bonifier, au besoin, là, les résultats du... ou
les bénéfices de ce que va apporter le nouveau
système. Mais là on est en train de dire que c'est une firme externe qui va le
faire, tu sais. Comprenez-vous ce que je veux dire? Ce n'est pas la firme
externe qui va faire cette analyse-là, c'est à vous de le faire et d'ensuite
rendre compte des gains, je ne sais pas, des genres d'indicateurs de
performance.
M. Drainville : Mme la Présidente,
la question que soulève la députée est très pertinente. On va suspendre
30 secondes, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
La commission suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 25)
(Reprise
à 12 h 30
)
La Présidente (Mme
Dionne) : La commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le
ministre, la parole est à vous.
M.
Drainville : Oui, voilà. Alors, question fort pertinente de la
députée, Mme la Présidente. Alors, on continue
de travailler, donc, sur l'amendement par rapport à l'accessibilité du
document, du rapport d'évaluation. Bon, par ailleurs... Alors, lisons... lisons
la disposition, là, ou relisons la disposition : «Transmettre annuellement
au ministre un rapport d'évaluation lui permettant notamment de valider
les mesures de sécurité mises en place et d'évaluer l'efficience, la
performance et les bénéfices résultant de l'institution du système de dépôt et
de communication de renseignement.»
Donc, le rapport
m'est transmis, et ce rapport-là, Mme la Présidente, doit me permettre
d'évaluer si les mesures de sécurité mises en place, si l'efficience, la
performance, les bénéfices découlant de la mise en place de ce système-là puis
si cette efficience, cette performance et bénéfices sont au rendez-vous. Et
donc, c'est moi... enfin, moi, pour le
moment, c'est moi, là, mais c'est le ministre de l'Éducation qui doit porter,
donc, un jugement sur ces mesures de
sécurité, sur cette performance, à partir, donc, des informations qui me seront
transmises par le gestionnaire opérationnel.
Alors, évidemment,
Mme la Présidente, si je ne suis pas satisfait de la qualité de l'information
qui m'est transmise, je pourrai en demander
d'autres, informations. Et, si je ne suis pas satisfait des mesures de sécurité
ou si j'ai un questionnement par rapport aux mesures de sécurité, si
j'ai un questionnement par rapport à la performance du système, à ce moment-là,
c'est possible pour moi de me tourner vers une firme extérieure, une firme
d'experts qui pourra, à ce moment-là, porter
un jugement sur soit les mesures de sécurité, soit la performance du système.
Et je pourrais même, comme on le voit
au paragraphe 3°, je pourrais même soumettre la firme... enfin,
l'opérateur à un audit externe.
Donc, j'ai quand
même, Mme la Présidente, quelques leviers ici, là. Dans les dispositions telles
que libellées présentement, on a quand même quelques leviers pour nous
permettre d'évaluer correctement à la fois les mesures de sécurité et la
performance du système.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Des interventions?
Mme
Setlakwe : Oui. Je comprends l'analyse que vous faites. Je me demande
comment... Est-ce que le projet de loi, est-ce que le libellé qu'on étudie vous
oblige à rendre compte publiquement?
M.
Drainville : Pardonnez-moi.
Mme
Setlakwe : Est-ce qu'on vous oblige à rendre compte publiquement? Je
comprends que oui, vous devez recevoir un rapport. Vous allez recevoir un
rapport. Le rapport vise deux choses, bon, l'aspect mesures de sécurité que le
gestionnaire opérationnel doit mettre en place, on a prévu son obligation. Tu
sais, commençons juste par les mesures de sécurité pour être sûr qu'on boucle
la boucle, là, puis que le libellé est complet. Les mesures de sécurité doivent être mises en place, l'obligation
est là, et ensuite vous devez recevoir... vous allez recevoir un rapport
et vous pouvez, au troisième paragraphe, si vous le jugez bon, là, à la demande
du ministre, puis c'est là qu'on aura peut-être un amendement, soumettre la
firme externe de gestion... le gestionnaire opérationnel à un audit externe.
Juste pour finir
là-dessus, je me demande s'il ne serait pas opportun pour... on pourra
déterminer la période de temps, là, d'une façon peut être transitoire, prévoir
que le rapport d'audit est requis pour une période, peut-être... annuellement,
pour une période de deux, trois ans, juste pour s'assurer que tout ça est bien
rodé, mis en place et sécuritaire. Parce qu'autrement, si on ne fait pas cet
amendement-là, on pourrait tout simplement faire abstraction ou on pourrait être dans une situation où il n'y en a
pas, d'audit qui est fait au début, pour garder un oeil sur les mesures de
sécurité.
Première
chose. Qu'est-ce que vous pensez de ça, de cette idée de prévoir une obligation
d'audit annuellement pour une
certaine période de temps? Et ça pourrait peut-être être prévu dans des mesures
transitoires si on ne veut pas le mettre ici. Première idée.
M. Drainville : Il ne faut pas oublier, Mme la Présidente, que
nous sommes assujettis à l'autorité du Vérificateur général du Québec,
et donc... Je comprends, encore une fois, l'intention de la députée, Mme la
Présidente, puis c'est tout à fait légitime
encore une fois, mais j'essaie de trouver le juste équilibre. Il faut surtout,
au début, j'en suis conscient, s'assurer que le système fonctionne bien,
qu'il atteint les objectifs pour lesquels il a été créé, bref, que le rodage se
fasse correctement. Mais, en même temps, je
ne veux pas l'alourdir à un point tel qu'à un moment donné on ne puisse
plus fonctionner parce qu'on est pris dans un carcan de contrôle qui fait qu'à
un moment donné on passe plus de temps à
justifier les gestes que l'on pose qu'à s'assurer du bon fonctionnement du
système et ce pour quoi il a été créé, c'est-à-dire, ultimement, pour
servir les élèves.
Donc,
je me pose la question si c'est une bonne idée de s'imposer ce contrôle-là
d'une manière systématique au départ, alors que je... enfin, le ministre a la
possibilité de se tourner vers un auditeur externe, mais il n'a pas l'obligation
de le faire d'emblée. Il pourra soumettre le gestionnaire opérationnel à un
auditeur externe, à une évaluation externe qui
devra être faite en fonction des normes... des plus hautes normes et des
meilleures pratiques en matière de sécurité et de protection des
renseignements personnels.
Donc, je vais vous dire, Mme la Présidente, je
réfléchis un petit peu à voix haute, là, mais je préférerais que le ministre se garde la latitude de pouvoir se
tourner vers une firme externe, mais qu'on ne l'y oblige pas d'emblée. Je préférerais que ce soit... que l'on se garde cette
latitude-là pour la raison que je viens d'évoquer, pas parce que... Tu sais, ce n'est pas... la question, ce n'est pas...
c'est une question... Il faut trouver le juste équilibre entre assurer la
sécurité, assurer l'efficacité, puis
il y a ces différentes variables avec lesquelles il faut composer puis il faut
trouver le juste terrain là-dedans,
là. Puis la sous-ministre me glisse à l'oreille que, Mme la Présidente, j'ai
parlé de la Vérificatrice générale, mais
il ne faut pas oublier que, tout au long, nous allons devoir rendre des comptes
également à la CAI, là, à la Commission d'accès à l'information.
Puis, je vous le rappelle, là, chaque demande
d'autorisation d'accéder à des renseignements, chaque demande d'autorisation devra faire l'objet d'un rapport
par le ministre, qui sera transmis au délégué... à la personne responsable
du numérique, le gestionnaire — comment est-ce qu'on l'appelle encore? — le
gestionnaire délégué. Et le rapport qui sera
transmis au gestionnaire délégué sera, par la suite, acheminé à la Commission
d'accès à l'information, qui va pouvoir elle-même porter un regard sur
le travail qui est fait.
• (12 h 40) •
Donc là, on a la VG qui est toujours là, on a
les rapports auxquels le ministre est assujetti dès qu'il fait une demande d'accès. Ces rapports-là passent par le
délégué... le gestionnaire délégué aux données, lequel achemine ça à la Commission
d'accès, laquelle, Commission d'accès, peut intervenir. Là, de dire, bon, en
plus de ça, on va obliger le gestionnaire opérationnel à non seulement faire un
rapport d'évaluation, mais ce rapport d'évaluation là pourrait d'emblée faire
l'objet, pendant les premières années, d'une autre évaluation qui serait faite
par une firme externe, écoutez, Mme la Présidente, à un moment donné, il faut
aussi se donner l'espace pour fonctionner correctement puis efficacement, là, sinon on n'en sortira pas, là,
on va être constamment... Puis, tu sais, bon, puis les députés de l'opposition,
qu'est-ce que vous voulez, ils vont faire leur travail, Mme la Présidente, ils
vont être en reddition de comptes comme il
se doit. Et donc, ils pourront, à partir des documents qui seront publics,
là... Puis on est en train de voir, là, comment est-ce qu'on va s'assurer que vous ayez le maximum d'informations
possible pour vous permettre de nous questionner sur le bon
fonctionnement, sur la mise en place des balises en matière de sécurité.
Ça fait que,
là, madame... je réfléchis à voix haute, Mme la Présidente, mais, si on
additionne tous les mécanismes de
contrôle qui sont déjà prévus... Je trouve qu'il y en a déjà un certain nombre,
là, qui nous assurent qu'on a, je pense, cet équilibre entre efficacité
et sécurité.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions?
Mme Setlakwe : J'ajouterais
simplement, Mme la Présidente, que j'entends le ministre, mais il sait tout de même, dans le projet de loi, il se... il ouvre la
porte, malgré toutes ces autres vérifications qui sont faites par la VG, ou la CAI,
ou autres, il prévoit quand même cette possibilité de soumettre le gestionnaire
opérationnel à un audit externe. Nous, notre proposition, c'était simplement de
laisser le libellé tel quel et peut-être dire que, dans un... disons, là, par exemple, après deux ans, on doit en faire un. Et
ensuite, disons... Comprenez-vous? Juste pour faire le point, s'assurer
que les choses sont bien parties, qu'on a mis en place un système sécuritaire,
et que ça, ça a été validé ou que ça a été confirmé par une firme externe, et
qu'ensuite ce sera au besoin, selon la discrétion du ministre.
M. Drainville : Laissez-moi
suspendre un instant, Mme la Présidente, parce que je veux donner une réponse
réfléchie à la question qui est posée.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. La commission suspend ses
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 43)
(Reprise à 12 h 54)
La
Présidente (Mme Dionne) : La commission reprend maintenant ses travaux.
Donc, M. le ministre, je vous cède la parole.
M. Drainville : Oui. Alors, Mme la
Présidente, je vais... j'ai donné instruction, là, pour qu'on prépare un
amendement. Je ne sais pas le libellé exact, là, mais l'esprit général, ce
serait que la disposition 6.3 serait amendée pour faire en sorte qu'il y ait un audit trois ans à compter de la
signature de l'entente avec le gestionnaire opérationnel. Donc, on signe l'entente avec le gestionnaire
opérationnel, et, trois ans plus tard, il y aurait un audit qui serait prévu
par la loi pour s'assurer que, justement, les choses fonctionnent bien, que les
mesures de sécurité sont mises en place, que...
Alors, ça n'empêcherait pas éventuellement la
Vérificatrice générale de venir faire son travail, évidemment, ça... Toutes les obligations auxquelles nous
sommes déjà assujettis, en lien avec le rôle de surveillance de la Commission
d'accès, devraient évidemment être respectées. Mais on s'ajouterait, donc, cet
audit externe trois ans à compter de la signature de l'entente. Je pense
que ça correspond à la volonté exprimée par la députée de Mont-Royal—Outremont, je crois.
Mme Setlakwe : Je pense que oui,
c'est une bonne chose de se donner l'obligation de le faire après trois ans.
Juste pour avoir une idée, là, de l'échéancier, donc là on s'entend que ce
système-là ne devient pas opérationnel d'ici les prochaines semaines, mais dans
un horizon de mois, d'années, vous diriez?
M.
Drainville : Très, très bonne question, Mme la Présidente. Je
souhaite qu'on soit capable de signer une telle entente quelque part en 2024, mais, évidemment, il faut... tu sais, il y
a des étapes quand même qui doivent être franchies avant d'en arriver à
la signature de cette entente-là. Si vous regardez à 6.4, à 6.4, là, ce qui est
l'article suivant : «Le ministre doit,
avant de désigner un système de dépôt et de communication de renseignements,
procéder à une évaluation des facteurs relatifs à la vie privée et la
transmettre —cette
évaluation — à
la Commission d'accès à l'information.»
Ça fait qu'il y a ce travail-là qui va devoir
être fait, là, puis ça, c'est un travail extrêmement important, évidemment, là.
Donc, on va d'abord faire cette évaluation-là, il va falloir la transmettre à
la Commission d'accès. Il n'est pas impossible, Mme la Présidente, que la
Commission d'accès ait des observations à soumettre à la suite de cette
transmission. Et donc, il faut faire ce travail, je dirais, de base, là, avant
de pouvoir procéder avec l'éventuelle entente qui serait conclue, donc, avec le
gestionnaire opérationnel.
Donc, le
projet de loi, on verra quand il sera finalement adopté, hein? Ça, on ne peut
pas présumer des travaux de l'Assemblée. Et, par la suite, donc, il y a ce
travail-là qui devra être fait. Donc, on jase, évidemment, là, on réfléchit
à voix haute, Mme la Présidente, mais
mettons, là, que... mettons qu'on signe l'entente avec le gestionnaire
opérationnel, là, mettons, pour le
30 juin 2024, mettons, on jase. Bon, bien, à ce moment-là, il faudrait que
l'audit externe soit complété... enfin,
soit entrepris après le 30 juin 2027. Il faudrait qu'il y ait eu trois ans
d'opération. Et là, à ce moment-là, l'auditeur ou le vérificateur
externe viendrait analyser puis faire rapport pour l'automne 2024,
mettons... 2027 pour, mettons, avant Noël 2027, grosso modo.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions? Il nous reste moins d'une minute.
Mme
Setlakwe : Je peux peut-être juste... Là, c'était le premier
aspect du premier paragraphe du troisième alinéa. Je pense que j'ai... ma référence est bonne. Sur
le deuxième aspect, juste pour être... aller jusqu'au bout du processus, donc, vous
allez recevoir, M. le ministre, un rapport d'évaluation qui va prévoir... ou
qui va vous permettre aussi d'évaluer l'efficience,
la performance et les bénéfices résultant de l'institution du nouveau système.
Mais où est — vous
m'avez peut-être répondu — mais
où est votre obligation, dans le projet de loi, d'émettre ce rapport, de
déposer ce rapport ou de faire connaître, là, vos... votre évaluation?
La
Présidente (Mme Dionne) : Compte tenu de l'heure, je suggère de revenir avec
la réponse en commission à 15 heures, et je suspendrais les
travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 07)
La
Présidente (Mme Dionne) : La
Commission de la culture et de
l'éducation reprend maintenant ses
travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 23,
Loi modifiant principalement la Loi
sur l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation.
Donc, lors de la suspension des travaux, cet
avant-midi, nous en étions à l'étude de l'article 6.3 introduit par
l'article 61 du projet de loi. Donc, il y avait eu une question de la part
de la députée. Alors, M. le ministre, la parole est à vous pour la réponse.
M. Drainville : Oui, voilà. Alors,
ça vous a été acheminé, n'est-ce pas, Mme la secrétaire, l'amendement?
La
Présidente (Mme Dionne) : On vient tout juste de le recevoir, donc nous
allons le déposer sur Greffier, et vous pourrez par la suite en faire la
lecture.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Voilà.
M. Drainville : Alors, juste que ce
soit clair, Mme la Présidente, là, je précise pour les membres de cette
commission, on avait déjà déposé un amendement. Là, ce qu'on a fait, c'est
qu'on a intégré à l'amendement qu'on avait déjà déposé deux autres amendements,
un sur le rapport et un autre sur le trois ans, l'audit au bout de trois ans.
Donc... Ah!
merci, M. l'avocat. Donc, je vais le lire à l'instant. Donc, article 61,
article 6.3 de la Loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et
du Sport, voilà.
Dans l'article 6.3 de la Loi sur le
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, proposé par l'article 61
du projet de loi :
1° remplacer, dans le paragraphe 3° du
troisième alinéa, «à la demande du ministre» par «trois ans après la conclusion
de l'entente et chaque fois que le ministre en fait la demande»;
2° ajouter, à la fin, les alinéas
suivants :
«Sous réserve
des dispositions de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et
sur la protection des renseignements
personnels (chapitre A-2.1), le ministre publie l'entente et le rapport
d'évaluation sur le site de son ministère.
«Le ministre transmet une copie de
l'entente et du rapport d'évaluation à la Commission d'accès à l'information.»
Donc,
on a, comme vous pouvez le voir, ajusté aussi un petit peu l'amendement que
nous avions déposé. L'amendement que nous avions déposé se lisait comme
suit :
«Le
ministre transmet une copie de l'entente à la Commission d'accès à
l'information.» Là, on dit : «Le ministre transmet une copie de
l'entente et du rapport d'évaluation à la Commission d'accès à l'information.»
Donc,
j'imagine, Mme la Présidente, que je devrais retirer l'amendement que j'avais
déposé, puisqu'il est intégré dans la nouvelle mouture.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
il n'y a pas de problème, M. le ministre. Est-ce qu'il y a consentement pour
retirer le précédent amendement et redéposer cet amendement-ci qui a été
modifié?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme
Dionne) : Consentement.
• (15 h 10) •
M. Drainville :
Donc, voilà, je pense que ça
répond... en tout cas, c'est une première réponse aux suggestions qui
nous avaient été faites par la députée de Mont-Royal—Outremont.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce qu'il y a des interventions sur ce nouvel amendement?
Mme Setlakwe :
Je pense que ça répond exactement
à ce dont on a discuté. On se demandait si, disons que, là, il y a une
entente avec...
M.
Drainville : ...
Mme
Setlakwe : Oui, et donc, trois ans après la signature de l'entente, de
façon obligatoire, il va y avoir un audit, puis après ça c'est selon... selon
la volonté du ministre. Mais, si jamais il y avait une entente, une autre
entente avec un nouveau gestionnaire, là, vous vous obligez encore une fois à
faire... soumettre le gestionnaire à un audit. C'est comme ça que je le lis.
M.
Drainville : C'est comme ça que je le lis aussi. Hein, c'est ça, hein?
Une voix :
...
Mme Setlakwe :
O.K.
M.
Drainville : Oui.
Mme Setlakwe :
C'est ça. Donc, non, mais, nous,
je pense que ça nous va, c'est ce qu'on a discuté. Oui. Merci.
M.
Drainville : Très bien.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, nous serions prêts à mettre l'amendement aux voix.
Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Donc, nous pouvons... Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 6.3?
Mme
Setlakwe : Mme la Présidente, sauf erreur, avant notre suspension à
13 heures, il me semblait que moi, j'avais posé une question et que
c'était à M. le ministre de répondre...
La Présidente (Mme
Dionne) : Vous avez raison, Mme la députée, oui.
Mme
Setlakwe : ...au niveau de... Tu sais, on avait passé en revue les
deux volets du paragraphe 1° ou de... oui,
du paragraphe 1°. Ce que le gestionnaire doit transmettre au
ministre annuellement, c'est un rapport d'évaluation qui va permettre au ministre de faire deux choses,
bon, valider les mesures de sécurité, ça va, puis là évaluer l'efficience,
la performance et les bénéfices résultant de
l'institution du nouveau système. Puis ça, on s'entend, là, que c'est crucial
que vous ayez les bonnes informations pour
vous permettre de... tu sais, de constater, de bonifier, de prendre les mesures
qui s'imposent pour s'assurer que ce soit ou que ça rende... que ce soit
efficient.
M.
Drainville : Exact.
Mme
Setlakwe : Mais où est votre obligation, là, de... une fois que vous
avez... Je comprends qu'il y a un gestionnaire
externe qui vous envoie un rapport, mais il me semble qu'on devrait prévoir
dans la loi une obligation du ministre de faire une reddition de
comptes.
M.
Drainville : Attendez. «Transmettre annuellement au ministre un
rapport...» Il faudrait vraiment... Est-ce qu'on a une imprimante ici, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme
Dionne) : ...
M.
Drainville : On en a une? Parce que j'apprécierais d'avoir la dernière
mouture, parce que, là, je travaille à partir d'un texte qui n'est pas complet,
et donc je n'ai pas la... je n'ai pas la version finale de l'article. Alors, si
c'était juste possible de...
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui, M. le ministre...
M.
Drainville : C'est-tu possible?
La Présidente (Mme
Dionne) : ...on va regarder ça avec votre équipe.
M.
Drainville : À qui on demande ça? Aux pages? Est-ce que le page... le
ou la page peut s'en occuper ou...
La Présidente (Mme
Dionne) : On va suspendre quelques instants.
(Suspension
de la séance à 15 h 14)
(Reprise à 15 h 16)
La Présidente (Mme Dionne) : Nous
reprenons maintenant nos travaux. Donc, M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Drainville : Oui, juste pour être clair, Mme la Présidente, donc la
députée me demande... me pose la question de
la reddition de comptes. Ma réponse, c'est de lui dire que, quand je transmets
une copie de l'entente et que je transmets également le rapport d'évaluation à
la commission d'accès, il y a là-dedans, je pense, une forme de reddition
de comptes, comme il y en a une également
dans le fait que je publie l'entente et le rapport d'évaluation sur le site du
ministère de l'Éducation. Donc, j'essaie de comprendre, quand vous
parlez de reddition de comptes, vous pensez à quoi?
Mme
Setlakwe : ...puis peut-être que c'est prévu, mais je ne le lis pas de
cette façon-là. C'est que là, c'est une firme externe qui vous donne les
informations vous permettant de faire rapport ou elle vous fait rapport, mais
ce n'est pas à la firme externe à...
M.
Drainville : Non, c'est l'opérateur.
Mme Setlakwe :
Oui, mais l'opérateur, dans les faits, c'est...
M.
Drainville : C'est l'opérateur qui me... le gestionnaire, en fait,
opérationnel...
Mme
Setlakwe : Le gestionnaire, c'est une firme externe?
M.
Drainville : ...qui me transmet les informations qui sont contenues,
donc, dans son rapport.
Une voix : ...
M.
Drainville : Donc, le rapport me permet de valider les mesures de
sécurité mises en place et d'évaluer l'efficience, la performance, les
bénéfices, etc. Donc...
Mme
Setlakwe : Oui, je comprends. Là, on parle d'une entente qui prévoit
différentes obligations pour le gestionnaire.
M.
Drainville : Exact.
Mme
Setlakwe : Bon, de... Oui, je comprends. Donc, il est clair,
les obligations du gestionnaire sont claires, mais, vous, vos obligations, c'est à vous, là, de faire
un rapport puis de rendre compte à la population des avancées que ce nouveau
système vous permet d'accomplir.
Des voix : ...
M. Drainville : Oui.
Mme Setlakwe : Tu sais, on ne voit
nulle part, là : le ministre doit, à partir de ces informations-là,
publier un rapport, ou publier ses constats,
ou... au niveau de l'efficience, de la performance, des bénéfices résultant de
l'institution du système pour
qu'on... Oui, je comprends que le rapport, là, le rapport de la tierce... la
tierce partie, là, le gestionnaire, va être rendu public, c'est ce qu'on
a dit.
M. Drainville : Oui, exactement. Le
rapport qui m'est transmis, mettons, par la GRICS sera rendu public. D'abord, l'entente avec le gestionnaire
opérationnel sera rendue publique sous réserve, là, des dispositions de la loi
d'accès, notamment sur les questions de sécurité, là, ce dont on a parlé
avant le dîner, et on va rendre public également le rapport qui me sera
transmis par l'opérateur, par le gestionnaire, donc, opérationnel. Et là, dans
le fond, ce dont... ce que vous demandez, ça
va faire partie de la reddition de comptes que moi, je vais faire auprès de la
commission d'accès.
Mme Setlakwe : En fait, oui et non,
là. Si on lit bien les mots, là, c'est un gestionnaire opérationnel qui doit
vous fournir...
M. Drainville : L'information qui me
permet...
Mme
Setlakwe : ...oui, une... pour que vous, vous puissiez
évaluer l'efficience, la performance et les bénéfices résultant de
l'institution du système.
M. Drainville : Exact.
Mme Setlakwe : Mais votre évaluation
à vous, c'est... il faut qu'on prévoie, non?
M. Drainville : Bien, je n'ai pas
de...
Mme Setlakwe : Vous allez en...
• (15 h 20) •
M.
Drainville : Effectivement, je n'ai pas de rapport, si on peut
dire, à faire suite au rapport que j'aurai obtenu du gestionnaire opérationnel.
Sauf que je devrai faire une reddition de comptes à la Commission d'accès, moi,
sur le fonctionnement du système, et ça, c'est l'article...
Des voix : ...
M. Drainville : Alors, à 6.17, là,
on a : «La Commission d'accès à l'information est chargée de surveiller l'application des dispositions de la présente loi
relatives au système de dépôt et de communication de renseignements
ainsi qu'à l'utilisation et à la communication des renseignements personnels.»
Donc, la Commission d'accès, donc, surveille
l'application de la loi en lien avec le système de dépôt et de communication de
renseignements. Et, bon, 6.17 : «[La commission] dispose, pour ce faire,
de tous les pouvoirs prévus par la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels.»
Et là, si
vous regardez quels sont les pouvoirs de la Commission d'accès à l'information,
enfin, les différentes... les
différents pouvoirs, en fait, voilà, dans le cadre, donc, de ses activités de
surveillance — on
l'a ici, le mot «surveiller», là — la
commission, donc, reçoit avis et documents, et, selon les lois, les
organisations doivent notamment transmettre les avis d'incidents de confidentialité
qui présentent un risque de préjudice sérieux, les ententes de communication
de renseignements personnels conclues, par exemple, à des fins d'administration
de programmes ou de recherche, les divulgations de recours à la biométrie à des
fins de vérification et de confirmation d'identité ou de banques de
caractéristiques ou de mesures biométriques.
La commission prend connaissance de ces
documents et les analyse à la lumière des lois qu'elle est chargée d'appliquer. Dans tous ces cas, elle peut utiliser
ses pouvoirs d'intervention si la situation dont elle est informée le justifie.
Donc, dans le
rapport que la Commission d'accès va produire, elle pourra, à ce moment-là,
nous faire part de ses observations qui découlent de son mandat de
surveillance.
Mme
Setlakwe : ...le mandat de la CAI et votre mandat à vous, là,
c'est deux choses différentes. On comprend pourquoi la CAI joue un rôle,
là, de surveillance, parce qu'on traite de... d'accès à l'information puis de
protection des renseignements personnels.
Ça, ça va. Mais la raison pour laquelle vous instituez ce système, c'est
pour... puis on en a parlé hier, c'est pour vous permettre d'avoir les
données afin de prendre les bonnes orientations puis améliorer la réussite
scolaire puis le système d'éducation.
Et donc il me semble qu'après l'adoption de la
loi ou le lancement, le déploiement de ce système-là, il devrait y avoir une obligation pour le ministre de
faire une reddition de compte puis pouvoir, par exemple, dire : Bon, bien,
à partir de telle, telle, telle donnée que j'ai pu recueillir grâce au système,
l'information, comme vous avez dit, là, «bottom-up» s'est rendue à moi, et ça m'a permis... ça a été une bonne
chose parce que... Tu sais, ça vous donne l'occasion de
vanter les mérites du système et de dire : Bien, ça m'a permis de poser
tel ou tel geste, d'améliorer le système à tel ou tel égard. Et je ne vois pas
cette obligation de votre part de le faire.
M.
Drainville : Oui, je comprends. C'est parce que j'essaie de concilier
ça avec les autres rapports que je dois déjà faire, là, par exemple, je dois,
pour chaque demande d'accès à la base de données, au système de dépôt, je dois
déjà faire une reddition de comptes sur les raisons pour lesquelles j'ai
demandé d'avoir accès à ce système de dépôt, l'utilisation que je dois en
faire. Je dois rendre compte de cette utilisation.
Mme
Setlakwe : ...M. le ministre, vous... oui, oui, je vous suis, vous
lisez...
M.
Drainville : J'ai déjà cette obligation-là, moi. À toutes les fois que
je fais une demande d'autorisation d'accéder aux données du système, je dois
déjà faire un rapport, là, moi, là.
Mme
Setlakwe : Où... vous êtes où, mais peut-être pas une évaluation.
M. Drainville :
Et ça, c'est quelle disposition, ça?
Une voix : 6.12.
M.
Drainville : Alors, si on va à 6.12 : «Au terme de l'autorisation
et, lorsque sa durée est de plus d'un an, chaque année à la date de
l'anniversaire de l'autorisation, le ministre doit faire rapport au
gestionnaire, dans la forme que ce dernier détermine, de l'utilisation des
renseignements visés par l'autorisation et de son respect des conditions qui y
sont prévues.»
Donc, je comprends
que ce n'est pas la même chose, mais je... encore une fois, je veux m'assurer
que le... comment dire, l'architecture
finale du projet de loi, quand on aura tout adopté avec les amendements, je
veux m'assurer que ce soit
fonctionnel, là, parce que je ne sais pas... Tu sais, moi, je... en tout cas, j'ai
bien l'impression qu'on me questionnera assez vigoureusement sur
l'utilisation de ces données-là. Donc, le rapport que je devrai faire, moi, au gestionnaire de données numériques, il va devoir
être assez rigoureux et assez complet. Donc, j'ai déjà ce rapport-là que
je dois faire.
Mme Setlakwe :
Mme la Présidente, si vous me
permettez, on parlait de Val-des-Cerfs, qui a un... encore une fois, le
terme exact m'échappe, là...
M.
Drainville : Communauté de pratique.
Mme Setlakwe :
...communauté de pratique
inspirante à Val-des-Cerfs qui... vous l'avez mentionné hier, leur système à eux, leur communauté de pratique leur
permet de constater des améliorations. Avec les données qu'ils ont pu
recueillir, ils ont, je crois, vous avez dit hier, ils ont vu que les résultats
ont augmenté ou, je ne sais pas, le...
M.
Drainville : Oui, ils font une analyse prédictive et ils identifient,
à partir d'un certain nombre de données, les élèves qui sont à risque de
décrochage et ils interviennent auprès de ces élèves-là. Et ce qu'ils ont noté,
c'est qu'en trois ans ils avaient réussi à
augmenter leur taux de diplomation de quatre points de pourcentage. Donc, au
lieu d'avoir un taux de diplomation de 84 % il y a trois ans, ils
sont maintenant à 88 % parce qu'ils interviennent auprès des élèves en
fonction d'un certain nombre de données qui sont, si on peut dire... qui
passent au travers d'algorithmes qui ont été développés, donc, et ils peuvent,
de cette manière-là, faire une analyse prédictive des élèves à risque. Ils interviennent auprès des élèves à risque. Et ils
ont réussi, donc, dans le fond, à faire mentir la prédiction. Tu sais, bon, c'est ça, ils font mentir la prédiction du
logiciel après avoir traité les informations sur les risques de décrochage, en
résumé.
Mme
Setlakwe : ...
M.
Drainville : Oui.
Mme
Setlakwe : Puis là, c'est ça, vous voulez...
M.
Drainville : C'est pour ça que je veux... je veux ça pour le Québec.
Mme Setlakwe :
Bien oui, et donc on veut que ça
fasse des petits puis on veut que ça... élargir l'étendue de tout ça
pour que la population, les élèves, les enfants, les parents... ce soit
bénéfique pour tout le monde.
M. Drainville :
Puis qu'on se rapproche de
l'objectif qu'on s'est donné d'atteindre un taux de diplomation et de qualification
de 90 %.
Mme
Setlakwe : C'est merveilleux. C'est ce qu'on veut...
M. Drainville : On
est à 84 % actuellement sur sept ans, mais là le chiffre de 84, c'est un
chiffre d'avant la pandémie.
Mme Setlakwe : Mais donc l'énoncé
que vous venez de faire, la bonne nouvelle que vous venez d'annoncer, comment
allez-vous...
M. Drainville : En rendre compte?
Mme
Setlakwe : Oui, comment allez-vous partager ces
informations-là dans deux ans, trois ans, quatre ans, suite à
l'instauration du système? Parce que...
M. Drainville : Bien, je vais le
faire...
Mme Setlakwe : Comprenez-vous? Le
rapport que vous venez de nous faire, là, dont on vient de parler, c'est exactement de ça dont je parle parce que...
et je ne vois pas votre... je ne vois pas, dans la loi, une disposition qui
dit : Ah! M. le ministre va
venir nous informer de l'efficience, de la performance, des bénéfices résultant
de l'institution du système. C'est exactement ce que vous venez de
mentionner, mais prévoir une obligation de le faire...
M. Drainville : Bien, je vous
dirais...
Mme Setlakwe : ...au bénéfice de la
population, pas faire rapport au gestionnaire. Tu sais, pour moi, il y a deux
choses, là, on met ce système-là en place pour les objectifs que vous venez de
mentionner ou pour atteindre les objectifs, par exemple, que vous avez
mentionnés, mais, pour ce faire, vous avez besoin d'avoir accès à des données, des données sensibles, et là c'est pour ça qu'il y
a tout un mécanisme de protection des renseignements qui est mis en place.
Mais, pour moi, ça, c'est en appui, on veut que ce soit là, mais il n'en
demeure pas moins qu'on met le système en
place pour des fins d'améliorer la réussite éducative, d'améliorer l'éducation,
la réussite de nos élèves. Puis ça, c'est... ça, c'est la clé, puis il faut
juste pouvoir suivre le... suivre les indicateurs de performance, suivre les
bénéfices.
• (15 h 30) •
Une voix : ...
Mme Setlakwe : Oui, et même le
déposer à l'Assemblée nationale.
M. Drainville : Bien, je vous
dirais, je dois... enfin, mon mandat premier comme ministre de l'Éducation, c'est d'assurer la réussite éducative, je vous
dirais, c'est de plus en plus aussi celui d'assurer la sécurité des élèves, là,
mais le mandat global, c'est de favoriser la réussite scolaire des
élèves. Et donc, dans le cadre de mes fonctions, je dois constamment, je
dirais, tout le temps, soit répondre aux questions sur les mesures que nous
prenons pour assurer la réussite ou encore rendre compte des taux de réussite. Et
c'est sûr, Mme la Présidente, que, si on obtient une réussite très intéressante
avec le système... avec la banque de données puis avec l'utilisation qu'on fait
de ces données-là, c'est sûr que, dans le cadre de mes fonctions, dans le cadre
des fonctions du ministre ou de la ministre de l'Éducation, il y aura, à ce
moment-là, un moment, certainement, où le ministre ou la ministre va
dire : Écoutez, telle ou telle mesure
qui a été prise et qui découle d'une analyse qui a été faite à partir des
données nous a permis d'obtenir tel
ou tel résultat. Donc, l'autorisation que je demande et l'utilisation que je
fais des données, ça, je vais devoir le faire annuellement, au plus tard
un an après avoir fait la demande.
Laissez-moi, Mme la Présidente, on va... Parce
que je ne veux pas... comment dire, je comprends l'objectif recherché par la députée, mais je veux juste, Mme
la Présidente, faire en sorte qu'encore une fois... Je le sais, là, je l'ai,
la job, là, je sais ce que ça veut dire être ministre de l'Éducation, là. Tu
passes ton temps à éteindre des feux et, en même temps, tu ne dois pas perdre
de vue l'important. Alors, tu dois gérer l'urgent. L'urgent, c'est deux, trois,
quatre, cinq nouvelles avec lesquelles tu te
lèves le matin puis auxquelles les députés d'opposition, très légitimement,
ou les médias, ou peu importe, nous demandent : Qu'est-ce que vous allez
faire? Qu'est-ce que vous avez fait? Comment vous allez gérer ça? Ça, c'est
l'urgent, ça, c'est les feux avec lesquels on se lève quotidiennement. Et, parallèlement à ça, il faut que tu gardes en tête
les orientations que tu t'es données, les changements que tu veux apporter,
les changements qui vont avoir un effet structurant sur le réseau scolaire et
qui vont permettre, à terme, d'augmenter ton taux de réussite scolaire. Ça,
c'est le panorama.
Alors, il faut qu'au terme de la mise en place
de ce projet de loi, si on présume de son adoption pour les fins de la discussion, il faut, Mme la Présidente,
qu'au terme de l'adoption de ce projet de loi le travail du ministre ou de la ministre
en soit facilité. Il ne faut pas non plus que l'adoption de ce projet de loi
fasse en sorte que le ministre... que le
travail du ministre est plus compliqué qu'avant, alors que l'objectif, c'est
d'en faciliter, justement, l'exercice pour obtenir de meilleurs
résultats. Et donc je ne veux pas perdre de vue la forêt. Je veux garder,
comment dire, une perspective globale sur les résultats qu'il va falloir... ou
les mesures qu'il va falloir prendre, et les gestes que je vais devoir poser,
et les résultats ultimes qui vont découler, donc, de l'adoption de ce projet de
loi là.
Et donc je veux juste prendre quelques secondes,
là, pour voir un peu, là, en plus des rapports que je vais devoir faire sur l'utilisation des données, où
est-ce que ça m'amène, ça, là, de devoir faire d'autres rapports, mais pas en
lien avec les demandes d'autorisation, mais bien en lien avec la reddition de
comptes que le gestionnaire opérationnel doit faire, là. Tu sais, à un
moment donné, je ne peux pas passer mon temps, Mme la Présidente, à faire des
rapports tout le
temps, là. Tu sais, à un moment donné, il faut faire le travail pour lequel on
a été nommé, élu d'abord et nommé par la suite.
Donc,
laissez-moi prendre quelques secondes, O.K., parce que je veux savoir dans quoi
je m'embarque, parce que ce n'est pas juste moi qui s'embarque, c'est
aussi ceux et celles qui vont me succéder un jour, là, O.K.?
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre.
Donc, je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
15 h 35)
(Reprise à 15 h 44)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous
laisse la parole.
M. Drainville : Oui, Mme la Présidente, lorsque
nous avons décidé de suspendre les travaux, c'était pour prendre acte de la...
essayer de prendre un pas de recul puis de voir la forêt, là, d'essayer de,
comment dire, de visualiser, là, les différents rapports et les
différentes redditions de comptes auxquelles le ministre de l'Éducation sera
assujetti dorénavant. Alors là, j'en fais
une courte liste, là. D'abord, il faut faire le rapport sur toutes les demandes
d'autorisation et d'utilisation des
données au plus tard un an après que ladite demande d'autorisation a été faite.
Donc, ce rapport-là, il faut le faire, et ce rapport-là, il sera rendu
public ou, à tout le moins, il sera transmis à la CAI. C'est...
Une voix : ...en
vertu de l'amendement.
M. Drainville :
Oui, mais ça, ce n'est pas le... C'est n'est pas la même chose, là. Ça,
ici, c'est l'entente...
Une voix : ...
que vous cherchez, là.
M. Drainville : «Au terme de
l'autorisation...» Oui, 6.12.
«Au terme de l'autorisation et,
lorsque sa durée de plus d'un an,
chaque année à la date — merci — [d'anniversaire]
de l'autorisation, le ministre doit faire rapport au gestionnaire, dans
la forme que ce dernier détermine, de l'utilisation des renseignements visés
par l'autorisation...» Bon, et est-ce que
c'est ça qu'on envoie à la CAI? C'est ça qu'on envoie à la CAI, mais en vertu
d'un amendement à venir, n'est-ce pas?
Une voix : ...
M. Drainville : En vertu d'un amendement
à venir. Voilà. O.K. Donc, il faut faire rapport sur chaque demande
d'autorisation d'obtenir ces données et sur leur utilisation, donc je dois
faire rapport au gestionnaire, et ce rapport-là sera transmis à la CAI, qui
aura le loisir de le rendre public. Ensuite de ça, je dois transmettre la copie
de l'entente avec le gestionnaire
opérationnel. Je dois aussi transmettre copie du rapport d'évaluation du
gestionnaire opérationnel. Ça, ça
doit être transmis à la Commission d'accès à l'information. Je publie l'entente
avec le gestionnaire opérationnel et je publie également le rapport
d'évaluation du gestionnaire opérationnel sur le site du ministère. Ensuite de
ça, j'ai le rapport annuel d'activité du ministère. Ensuite de ça, j'ai le VGQ
qui me surveille puis j'ai la CAI également qui peut, à tout moment, sur la base des informations que je vais lui
transmettre, décider d'exercer non seulement son pouvoir de
surveillance, mais son pouvoir de vérification et son pouvoir d'ordonnance, la
CAI a un pouvoir d'ordonnance.
Et, Mme la
Présidente, si vous me permettez, puis là je pense que j'en oublie un ou deux,
là, mais je soumets, Mme la Présidente, que la reddition de comptes, c'est
l'addition de tous ces contrôles, et de toutes ces redditions de comptes, et de
tous ces rapports que je dois, à des moments divers, produire, et de tous ces
rapports que je dois, à des moments divers, rendre publics, et de tous ces
rapports que je dois, à des moments divers, transmettre à la CAI, et de tous...
de toutes ces interventions qui pourraient s'ensuivre, qui pourraient découler
de tous ces rapports que je dois transmettre, produire et rendre publics.
Mme la Présidente, à
un moment donné, la reddition de comptes, c'est la totalité de toutes ces... de
tous ces contrôles, de toutes ces supervisions, de tous ces encadrements, de
tout ça, là. Et donc j'oserais dire qu'ultimement la reddition de comptes, c'est l'exercice de ma responsabilité
ministérielle, Mme la Présidente, c'est là qu'elle se fait, là. Elle se
fait par l'addition de tous ces gestes, de toutes ces obligations, de toutes
ces responsabilités et, je vais le dire comme
ça — puis
j'ai énormément de respect puis j'apprécie beaucoup le ton avec lequel on
travaille ce projet de loi, Mme la
Présidente, depuis le début — mais
je trouve, je vais le dire comme ça, Mme la députée, je trouve que ça en fait déjà
beaucoup, je vais le dire comme ça, je trouve que ça en fait déjà beaucoup.
Et
donc je comprends le sens de vos questions, mais je trouve que ça en fait
assez, en fait, si vous me permettez, je trouve que ça en fait assez, là. Parce
qu'à un moment donné, j'ai le goût de dire : Il faut que le ministre
travaille, il ne peut pas juste
produire des rapports. Tu sais, à un moment donné, il faut... On a un travail à
faire, puis il faut le faire. Et, quand on regarde, là, tous les encadrements dont je viens de vous parler,
là... Puis je pourrais vous parler du plan stratégique, Mme la
Présidente, le plan stratégique du ministère aussi. Il y aura évidemment une
section sur l'utilisation des données à des
fins de réussite scolaire. C'est ça, je ne sais pas si ça vous convainc,
peut-être pas, mais je... En fait, je vais le dire comme ça :
Mettez-vous à ma place.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée.
• (15 h 50) •
Mme
Setlakwe : Ce serait un privilège, ce serait un privilège
d'être à votre place, M. le ministre. Je vous entends, j'aurais envie de
répondre, Mme la Présidente, différentes choses. Bon, on s'entend qu'il y a une
lourdeur administrative inutile qui n'apporte pas de plus-value,
personne ne veut ça. Bon, ici, il me semble que ce serait l'opportunité pour vous de... Ce serait positif, là, d'illustrer, une
fois par année, les bénéfices que vous avez... qui vous ont... les bénéfices
pour la population, là, de cette initiative
de mettre en place le système national. Bon, ce n'est pas vous qui allez le
faire personnellement, là, je pense
que vous êtes bien entouré au ministère, sauf erreur, il y aurait
1 080 personnes. Ce sont les effectifs de votre ministère, qui
est le deuxième en importance dans le gouvernement.
Le ministère de la Santé... le ministre de la
Santé produit un tableau de bord tous les jours; en Famille, c'est une fois par
mois. Là, on demande ici de rendre compte à la population des bénéfices, à quel
point vous avez été capable de renverser des
tendances malheureuses. Il me semble que c'est positif. Et j'aimerais ça aussi
vous mentionner que, là, je ne sais pas c'est en quelle année, mais, lorsque
les maternelles quatre ans ont été instituées, il y avait une loi, une
loi-cadre, dans cette loi-là, on prévoyait — bon, ce n'est pas exactement
la même chose, mais le parallèle est intéressant — l'obligation,
pour chaque commission scolaire, de faire rapport au ministre de la mise en
oeuvre de la loi à l'égard de différents éléments.
Et, ensuite, bon, le ministre, ayant ces
éléments-là, ces informations-là en main, devait dresser un bilan — là, je suis à l'article 17 — un
bilan, incluant le montant des dépenses de fonctionnement alloué aux
commissions scolaires, que vous devez déposer à l'Assemblée nationale au
plus tard le 1er novembre suivant la réception de ces rapports, dont la transmission a lieu au plus tard aux deux
dates suivantes, bon, une première fois, disons, 30 juin suivant... là,
c'était novembre 2019, mais on pourrait élaborer une structure
similaire, puis, par la suite, c'était 30 juin de chaque année. C'est un peu ça qu'on... On pourrait s'inspirer de
ce genre de disposition là. Pourquoi ce serait utile dans le cas, disons,
des maternelles quatre ans et ce ne serait pas utile ici? Moi, je pense que
c'est utile. Ce n'est pas une gestion... une lourdeur administrative excessive.
M. Drainville : Oui, mais je vous
disais tout à l'heure : Je pense, j'en ai oublié un, bien oui, j'avais
oublié l'audit, là. Il va falloir que je
fasse un audit aussi, là, trois ans après la conclusion de l'entente, là. Il va
falloir faire faire un audit externe sur le fonctionnement, justement,
de l'entente.
Mme Setlakwe : On en a parlé tout à
l'heure, là. Oui, c'est à votre discrétion, l'audit, trois ans.
M. Drainville : Non, non, non,
l'audit...
Mme Setlakwe : Oui, oui, oui. Puis
là on a fait modifier une première fois trois ans après la signature de
l'entente obligatoire.
M. Drainville : C'est ça, c'est ça.
Donc là, on va évaluer...
Mme
Setlakwe : Mais là vous allez simplement demander à une firme
externe de superviser ou de faire un audit des activités du
gestionnaire, c'est ça, comment on l'appelle, le gestionnaire opérationnel.
M.
Drainville : Oui, oui, mais attendez un petit peu, là, avant
ça, là, je dois faire l'évaluation de l'information qui me sera
transmise par le gestionnaire opérationnel, là. Le gestionnaire opérationnel,
là, il m'envoie annuellement un rapport sur les mesures de sécurité puis sur la
mise en place du système, et je dois procéder à une évaluation de l'efficience,
de la performance et des bénéfices qui résultent de cette... de l'institution
de ce système de dépôt. Donc, ça aussi, là, ça fait partie des obligations que
je vais devoir faire. Alors, c'est ça, je trouve que ça en fait beaucoup. C'est
ça, la conclusion de ma réflexion, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions?
Mme Setlakwe : J'aurai d'autres informations...
oui, des interventions sur le 6.3. Mais là je comprends du ministre, donc, que c'est un refus de... Il me
semble que c'est l'évaluation la plus intéressante pour la population, puis
toutes les autres, pour moi, ce sont des obligations qui vont de soi, là, étant
donné qu'on traite d'informations, de renseignements personnels. Tu sais, on
reproduit une mécanique qui est nécessaire et, comment je pourrais dire, qui est très standard et qui s'applique dans plusieurs
contextes, circonstances différentes. Mais là, ici, la raison... Il me semble
que c'est central, là, la raison pour laquelle on fait tout ça, c'est pour en
tirer des bénéfices, c'est pour renverser des tendances, c'est pour améliorer
la réussite scolaire, réduire le décrochage, etc.
M. Drainville : Je vais le faire à
travers le travail que je fais quotidiennement, madame.
Mme
Setlakwe : Oui, vous allez le faire. Oui, oui, bien, on
s'entend que nous, les oppositions, on aura différents...
M.
Drainville : Vous allez avoir beaucoup d'occasions, mettons, à
la quantité de rapports que je vais devoir rendre publics, là, vous allez avoir beaucoup, beaucoup
d'occasions de me questionner sur l'efficacité du système, sur les résultats du système. Cette reddition de comptes là, elle va se faire
constamment dans le cadre de mes fonctions, dans le cadre de mes
responsabilités ministérielles. Et vous allez pouvoir vous appuyer sur nombre
de documents publics pour me questionner,
justement, sur la performance et les balises mises en place pour s'assurer que
le système livre les résultats qu'il est supposé livrer.
C'est ça aussi,
l'ultime reddition de compte, c'est la reddition de comptes que je dois faire
quotidiennement sur l'ensemble des activités du ministère. Et évidemment, dans
ce cas-ci, avec l'utilisation de ces données-là, c'est certain que, quand va
arriver, par exemple, l'étude des crédits, vous allez vouloir me poser des
questions là-dessus, avec raison. Quand vous allez voir passer les rapports que
je vais envoyer à la CAI, vous allez vouloir me poser des questions. Si la CAI
a des commentaires à faire et qu'elle les rend publics, vous allez pouvoir vous
appuyer là-dessus pour me questionner puis
me demander des comptes. Quand je vais rendre public mon rapport annuel, s'il y
a une section sur les données, puis il y en aura une, vous allez pouvoir vous
appuyer là-dessus pour me poser des questions. Quand je vais devoir... Quand je vais rendre public le rapport annuel
sur les demandes d'autorisation, puis ce sera un rapport par demande
d'autorisation, vous allez évidemment vous appuyer là-dessus pour me
questionner, alors... Puis là je ne vous parle pas d'un mandat de la
vérificatrice qui pourrait survenir à tout moment ou des gestes que la CAI
pourrait poser, etc. Ça fait que...
Puis, honnêtement,
Mme la Présidente, puis là, là-dessus, j'imagine qu'un sain scepticisme est de
bon aloi, mais je le dis sincèrement, Mme la Présidente, puis, je veux dire,
là, après ça, c'est à nos milliers de téléspectateurs et téléspectatrices de
juger de ma bonne foi, mais je ne pense pas juste à moi quand je dis ça, je le
dis sincèrement, je ne pense pas juste à moi. Quand je dis à la députée :
Mettez-vous à ma place, ce n'est pas juste une... ce n'est pas une formule
rhétorique, là, je le sais, c'est quoi, être ministre de l'Éducation, Mme la
Présidente, je le suis, ministre de l'Éducation. Puis, écoutez, là, il faut
qu'à un moment donné, oui, on rende des comptes à travers toutes sortes de
contrôles, mais il faut aussi, à un moment donné, qu'on ait l'espace pour faire
le travail. Puis, après ça, c'est aux citoyens de juger si le travail est bien
fait puis, ultimement, c'est le gouvernement qui est sanctionné, bon, mais il
faut, à un moment donné, avoir un espace à l'intérieur duquel on peut agir.
Et il ne faut pas non
plus que les strates de contrôle étouffent l'activité ministérielle, et c'est
ce que je crains, actuellement, là. Je regarde la liste de tous ces contrôles
qui s'additionnent et je... Il ne faut pas non plus étouffer le ministre, peu importe qui il est. Et je trouve
qu'actuellement, quand on regarde la strate des contrôles, là, qui
s'additionne, je trouve que ça commence à en faire beaucoup. C'est
correct, ce n'est pas trop, mais prenons garde qu'il n'y en ait pas trop. Prenons
garde à ça. C'est mon appel à la prudence, si vous me permettez, Mme la
députée.
La Présidente (Mme
Dionne) : D'autres commentaires?
Mme
Setlakwe : Bien, je pense, je pense qu'on est allé peut-être au bout
de notre échange là-dessus. Moi, je pense
que c'est dommage. C'est un choix politique, c'est comme ça que je le vois, de
ne pas se soumettre à un exercice très simple, de démontrer, une fois
par année, que ça fonctionne. Dans le fond, c'est tout simplement ça.
Et
là, avec respect, c'est peut-être moi qui n'ai pas compris, mais, quand vous
dites : Je vais l'envoyer à la CAI, pour moi, c'est deux choses
différentes. Ce que la CAI va recevoir, ce n'est pas le rapport qui évalue
l'efficience, la performance et les bénéfices résultant de l'institution du
système.
M.
Drainville : Bien, c'est-à-dire...
• (16 heures) •
Mme Setlakwe :
Ce n'est pas ça, le mandat de la
CAI, là, de surveiller les bénéfices pour le système d'éducation, du
système national. La CAI va s'assurer, comme chien de garde, mandat de
surveillance et de — on
pourrait embarquer aussi dans les sanctions — s'assurer que — là, je
le simplifie à l'extrême, là — mais que les données sont recueillies de façon... correctement, et qu'il n'y
a pas de fuite, puis qu'il n'y a pas d'incident de confidentialité, puis que
toutes les mesures sont respectées pour assurer la protection des
renseignements personnels. Mais moi, honnêtement, j'ai plaidé, là, mon
plaidoyer est complet.
M.
Drainville : Bien, j'apprécie la franchise de la députée, Mme la
Présidente. Elle a raison de dire que la Commission d'accès n'aura pas... n'a
pas le mandat de surveiller la performance du système. Elle a le mandat de surveiller la dimension renseignements personnels
du système. La dimension performance du système, c'est la Vérificatrice
générale qui va vérifier... Puis, notamment, la Vérificatrice générale... Donc,
moi aussi, j'ai fini de plaider.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 6.3?
Oui.
Mme
Setlakwe : Oui, Mme la Présidente. Je regardais la collègue députée de Mercier, mais moi, oui, j'en aurais
une autre, question sur 6.3.
La Présidente (Mme
Dionne) : Allez-y.
Mme
Setlakwe : Au niveau de l'incident de... d'un incident de
confidentialité qui pourrait survenir, et là on l'a ici, l'obligation d'aviser sans délai le ministre, c'est le
gestionnaire qui va devoir vous aviser. Et le concept de... au
paragraphe 2°, le concept d'incident de confidentialité, c'est une expression
qui est connue, qui est reconnue, qui est même définie dans notre corpus
législatif. Ma question est la suivante : Incident de confidentialité ne
semble pas être défini dans le projet de
loi, et donc, n'étant pas défini, est-ce qu'on s'en remet à une définition dans
le... dans la loi n° 25?
M. Drainville : La
réponse, c'est oui. Alors, c'est l'article 63.9 de la Loi sur l'accès. Je
vais essayer de vous le lire rapidement.
Une voix :
...
M.
Drainville : 63.9, dites vous, M. le légiste? Alors, 63.9 :
«Pour l'application
de la présente loi, on entend par "incident de
confidentialité" :
«1° l'accès non
autorisé par la loi à un renseignement personnel;
«2° l'utilisation
non autorisée par la loi d'un renseignement personnel;
«3° la
communication non autorisée par la loi d'un renseignement personnel — ou
encore;
«4° la perte
d'un renseignement personnel ou toute autre atteinte à la protection d'un tel
renseignement.»
Mme
Setlakwe : Oui. Bien, merci, parce que c'est important qu'on... puis
là ça me rassure.
M.
Drainville : Oui, c'est une très bonne question.
Mme Setlakwe :
Je voulais être certaine que,
donc, la définition parlait d'accès, d'utilisation et de communication.
M. Drainville :
Oui. L'accès non autorisé,
l'utilisation non autorisée, la communication non autorisée et la perte
d'un renseignement personnel.
Mme Setlakwe :
Oui. O.K. Parce que, quand on
avait étudié le projet de loi n° 3, qui est devenu la loi n° 5, la
définition d'incident de confidentialité n'incluait pas le concept d'accès non
autorisé, et la CAI avait demandé ou suggéré de l'élargir pour viser
l'accès non autorisé, mais là on n'a pas besoin de...
M.
Drainville : Non, parce que nous, on est...
Mme
Setlakwe : ...on est blindé avec...
M.
Drainville : Oui, voilà. Nous, on n'est pas autoportant.
Mme
Setlakwe : Non, non, exactement. Puis donc l'accès... Moi, mon
commentaire, finalement, c'était de s'assurer que la définition d'incident de
confidentialité incluait...
M.
Drainville : Elle s'applique.
Mme
Setlakwe : ...un accès.
M.
Drainville : Oui.
Mme
Setlakwe : Parce qu'il est possible que quelqu'un... puis là je vais
finir avec ça, il est possible qu'une personne ait fouillé, tu sais, ou... pour
toutes sortes de raisons, là, mais non fondées, ait accédé à des dossiers, à
des renseignements personnels. Ça s'est vu. Ça avait fait les médias dans des
dossiers médicaux. Les secrets médicaux avaient été bafoués. C'était une personnalité
publique qui avait fait l'objet de ces accès non autorisés, soit elle ou ses enfants. Je ne la nommerai pas, là, c'est une
personne connue, mais ça peut arriver à une personnalité publique. Ça peut
arriver à un ou une politicienne, ça peut arriver, là.
Un accès non
autorisé, mais suite auquel il n'y aurait pas une utilisation ou une
communication. Donc, accès, c'est réglé par
la loi n° 25, mais moi, j'aimerais comprendre... Ceci étant dit, ça
pourrait arriver. Il y a des renseignements hautement sensibles, là, dans des dossiers d'élèves, on en a parlé. Ça
peut être des informations sur des divorces, un suicide, quelque chose
qui se passe dans la vie familiale d'un enfant, bon, vous comprenez ce que je
veux dire.
M.
Drainville : Bien sûr.
Mme Setlakwe :
Et ça, si quelqu'un de non
autorisé, qui n'a pas d'affaire à aller fouiller dans un dossier, le fait,
c'est un accès non autorisé, c'est un incident de confidentialité. J'aimerais
ça qu'on m'explique la mécanique. Comment ça se manifeste, là? Il y a
donc une alerte, il y a comme un courriel qui est envoyé. À qui? Comment? Et en
vertu de quel article? Voilà.
M. Drainville :
Je ne sais pas si M. le
sous-ministre responsable du dossier numérique peut nous éclairer là-dessus,
s'il vous plaît, sur la mécanique.
M. Lehoux
(Stéphane) : ...le schéma d'un incident de sécurité est déjà documenté
avec le ministère de la Cybersécurité et du Numérique, donc il s'applique
actuellement. Je vous lis les étapes.
Alors, s'il arrivait un incident de sécurité,
évidemment, il doit être signalé rapidement au centre opérationnel de
cyberdéfense du ministère. Donc, chaque ministère, actuellement, a instauré un
centre de cyberdéfense opérationnel. Le centre de cyberdéfense va apporter, évidemment,
le soutien immédiat à l'organisme pour pouvoir gérer cet incident-là en
vue de le résoudre, il va proposer des mesures qui visent à réduire les risques
qui sont récurrents à l'incident.
Donc, il va y avoir chacune des étapes, il va y
avoir la détection et la prise en charge de l'incident par l'organisme,
l'évaluation préliminaire par l'organisme et la déclaration au centre
opérationnel de cyberdéfense du ministère, la réception par le centre
opérationnel et la collaboration avec l'organisme, la remédiation. Le centre opérationnel de cyberdéfense doit confirmer l'évaluation et informe le CERT/AQ
de tout incident de niveau trois. Il y a différents niveaux au niveau... du côté des incidents. Ce niveau
nécessite une coordination à l'échelle gouvernementale, selon la... selon l'importance de l'incident de
sécurité qui va être manifestée. Et, par la suite, les actions sont mises en place,
et il va y avoir un suivi de l'incident jusqu'à ses résolutions. Et finalement
il y a un bilan de l'incident et des recommandations qui vont suivre. Donc,
cette démarche-là, c'est une démarche qui est déjà convenue.
M. Drainville : Il y a comme un
protocole, là, il y a un protocole, là.
M. Lehoux
(Stéphane) : Tout à fait, il y a un protocole qui est convenu
avec le ministère de la Cybersécurité et du Numérique pour tout incident
de sécurité qui pourrait survenir, déjà, actuellement. Donc, le centre... Le
système de dépôt va se coller à ce protocole-là qui existe déjà et qui est
défini par le ministère de la Cybersécurité.
Mme Setlakwe : O.K. Merci. Et donc
ce que vous me décrivez là, oui, ça s'applique au système... ça va s'appliquer
au système national. Là, vous ne me lisiez pas un texte de loi, là, c'est un
genre de... un protocole, là, qui s'applique...
qui va s'appliquer au système national. Ce n'est pas la loi que vous me lisiez,
là. C'est administratif, c'est ça que je comprends.
M. Drainville : Un résumé de la
marche à suivre.
Mme
Setlakwe : Oui, oui, non, non, je peux comprendre, mais il me
semblait... il me semble que vous traitez autour d'une fuite, mais, si quelqu'un va fouiner, je ne suis même pas
sûre que c'est un verbe, là, c'est un accès non autorisé, c'est couvert
par ce que vous m'avez mentionné?
M. Lehoux (Stéphane) : C'est la
journalisation qui va déterminer.
Mme Setlakwe : C'est la
journalisation.
M. Lehoux (Stéphane) : Donc, par la
journalisation, on va être en mesure de déterminer s'il y a eu des accès non
autorisés.
Mme Setlakwe : C'est ça.
M. Lehoux (Stéphane) : Et, à partir
de là, si c'est le cas, ça va être... cet accès non autorisé ou non permis va
détecter... va déterminer un incident de sécurité qui va suivre ensuite les
démarches du protocole.
Mme
Setlakwe : Ça, c'est déjà en place, dans le fond, on n'a pas
besoin d'attendre. Je pense à ça, là, il pourrait y avoir un accès non
autorisé aujourd'hui, là.
M. Lehoux (Stéphane) : Tout à fait.
Mme Setlakwe : Tu sais, là, on veut
faire un système national interopérable puis s'assurer que l'information
circule et monte vers le ministre, mais ça peut arriver, là, actuellement, puis
tout comme c'est arrivé dans le domaine de
la santé et tout comme c'est arrivé aussi au niveau des services de garde. Ça,
c'était en quelle année, donc, le ministère de la Famille? Ça, par contre, je pense que c'était une fuite. Mais
donc, aujourd'hui, est-ce qu'il y en a, des... Ça me fait penser, là, est-ce qu'il y en a, des... est-ce que
vous êtes au courant s'il y a des dossiers auxquels il y a des gens non
autorisés qui accèdent?
• (16 h 10) •
M. Lehoux (Stéphane) : Le ministère
travaille, actuellement, avec le réseau pour l'ensemble des systèmes qui sont sous leur responsabilité. Donc, au-delà
du système de dépôt, il existe différentes banques de données, différentes
données qui sont... qui peuvent être
utilisées. Et, oui, il existe des incidents qui sont survenus, non pas dans le
système actuel, mais de façon générale dans le réseau d'éducation. Il survient
des incidents de sécurité à l'occasion, pour lesquels le ministère était
prêt à collaborer.
Mme Setlakwe : Merci. J'aurais
peut-être une dernière question, Mme la Présidente, sur 6.3. Et ça, vous pourrez me dire, peut-être que les sanctions,
c'est couvert ailleurs ou c'est couvert dans la loi n° 25,
mais donc, s'il y a un incident de confidentialité, quelles sont les
sanctions puis est-ce qu'il y a une gradation? Et où est-ce qu'on a les... où
est-ce qu'on trouve les dispositions applicables?
M. Lehoux (Stéphane) : Je n'ai pas
de réponse sous la main, s'il y a des sanctions, je pourrai vous revenir.
Mme
Setlakwe : Merci.
La Présidente (Mme
Dionne) : D'autres...
M.
Drainville : ...on cherche la réponse.
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui, M. le ministre.
M.
Drainville : Et on pourra vous revenir, Mme la députée, dès que nous
l'aurons obtenue. Est-ce que vous avez d'autres questions? Pardonnez-moi.
Mme
Setlakwe : Non.
M.
Drainville : Non? O.K.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce que...
M.
Drainville : Là, les trois amendements, ils ont été adoptés, n'est-ce
pas, hein? Est-ce qu'ils ont été adoptés, les trois amendements?
La Présidente (Mme
Dionne) : On avait un amendement sur 6.3, qui a été adopté.
M.
Drainville : On avait trois amendements sur 6.3.
La Présidente (Mme
Dionne) : Non.
Une voix : ...
M.
Drainville : Ah! c'était un amendement...
La Présidente (Mme
Dionne) : Un amendement qui modifie.
M.
Drainville : Pardonnez-moi. On avait intégré en un seul amendement les
trois amendements, voilà.
La Présidente (Mme
Dionne) : Exact. Ça fait que nous en étions aux derniers...
M.
Drainville : Exact. Ça, ça a-tu été adopté, ça?
La Présidente (Mme
Dionne) : Ça a été adopté. Donc, nous en étions aux derniers échanges
sur 6.3 avant de passer à 6.4. Donc, concernant la question de Mme la députée,
si on vous revient ultérieurement, Mme la députée, et qu'on poursuit avec 6.4?
Mme
Setlakwe : Ah oui! Il n'y a pas d'enjeu. Il n'y a pas d'enjeu.
La Présidente (Mme Dionne) : Parfait.
Alors, on va vous revenir avec la réponse. Donc, nous serions rendus à
l'article 6.4. Donc, M. le ministre, je vous laisse faire la lecture de
l'article 6.4.
M. Drainville :
Très bien. Merci, Mme la
Présidente. Alors, 6.4, donc : Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 5, de la section suivante :
«6.4.
Le ministre doit, avant de désigner un système de dépôt et de communication de
renseignements, procéder à une
évaluation des facteurs relatifs à la vie privée et [...] transmettre — cette évaluation, donc — à
la Commission d'accès à l'information.»
Alors, commentaire.
Cet article prévoit que le ministre doit, avant de désigner un système de dépôt
et de communication de renseignements, procéder à une évaluation des facteurs
relatifs à la vie privée et la transmettre à la Commission d'accès à l'information.
Alors, il s'agit...
Mme la Présidente, si je peux donner un peu plus de contexte, l'évaluation des
facteurs relatifs à la vie privée, c'est,
aux yeux de la Commission d'accès, une démarche préventive qui vise à mieux
protéger les renseignements personnels, et donc à mieux respecter la vie privée
des personnes. Cette évaluation consiste à considérer tous les facteurs qui
auront un impact positif et négatif sur le respect de la vie privée des
personnes concernées.
Des exemples de
facteurs, quand on parle d'évaluation de facteurs, on peut parler de la
conformité du projet, donc, par exemple, la désignation du système de dépôt.
Quand on parle de facteurs, on peut parler des dispositions législatives qui
sont contenues dans le projet de loi et qui traitent de la protection des
renseignements personnels, les risques... l'identification des risques
d'atteinte à la vie privée qui découlent du projet, l'évaluation des impacts de
risques, la mise en place des stratégies
pour éviter ces risques ou pour en réduire la probabilité ou la possibilité, la
possibilité devrais-je dire, etc.
Alors, c'est un exercice quand même extrêmement rigoureux et, je dirais,
très exigeant également qu'il va falloir faire dans les premières
semaines suivant l'adoption éventuelle du projet de loi.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions, des commentaires sur
l'article 6.4?
Mme Setlakwe : Oui, Mme la
Présidente. C'est un concept qui est connu, là, évaluation des facteurs
relatifs à la vie privée, on n'invente pas le concept ici, là. Puis merci, M.
le ministre, pour l'explication.
Moi, ma question, c'est... Donc, avant de
désigner le système, on procède à une évaluation des facteurs relatifs à la vie privée et on transmet cette
évaluation-là à la CAI. C'est tout? Qu'est-ce qui arrive après? Est-ce que
c'est... Là, c'est la loi n° 25 qui entre en... Puis pourquoi on... Bien
là, je peux comprendre qu'on ait prévu ici l'obligation de le faire. Et j'imagine, parce que... j'imagine que le
reste de la procédure est prévu à la loi n° 25. Si oui, où? Parce que ça
ne peut pas être... C'est simplement
ça, on le transmet, il n'y a pas une approbation, il n'y a pas un... il n'y a
pas un délai, il n'y a pas une révision, il n'y a pas un échange.
M. Drainville : Oui, oui, bien, je
présume qu'il y a effectivement un échange, là, que la CAI va réagir à la... au
dépôt de cette analyse de risques. Dans le fond, c'est un peu ça, hein, c'est
une analyse de risques. Et on la dépose pour information sur le site du
ministère.
Une voix : ...
M.
Drainville : À la CAI. O.K., mais qu'est-ce qui... la suite de ça,
c'est quoi? Est-ce que la commission va... Il va y avoir rétroaction de la commission, j'imagine. C'est ça que
je... Je reprends la question de la députée, là, puis je la pose à la
cantonade. On va suspendre deux instants.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 17)
(Reprise à 16 h 28)
La
Présidente (Mme Dionne) : La commission reprend maintenant ses travaux.
Donc, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, si on va à l'article 63.5 de la
Loi sur l'accès : «Un organisme public doit procéder à une
évaluation des facteurs relatifs à la vie privée de tout projet d'acquisition,
de développement et de refonte du système d'information...» Dans ce cas-ci, on
est très clairement dans un projet de développement, évidemment. Alors : «...impliquant
la collecte, l'utilisation, la communication et la conservation [...]
destruction [des] renseignements personnels.
«Aux fins de
cette évaluation — donc,
des facteurs relatifs à la vie privée — l'organisme
public doit consulter, dès le début
du projet, son comité sur l'accès à l'information et la protection des
renseignements personnels.» Donc, dans le cas du ministère de l'Éducation,
le comité sur l'accès à l'information est présidé par la sous-ministre en titre
du ministère, donc Mme Arav.
«Cet
organisme public doit également s'assurer que ce projet permet qu'un
renseignement personnel informatisé recueilli auprès de la personne
concernée soit communiqué à cette dernière — donc à la personne — dans
un format technologique structuré [puis qui
est utilisé couramment].» Finalement : «La réalisation d'une évaluation
des facteurs relatifs à la vie privée
en application de la présente loi doit être proportionnée à la sensibilité des
renseignements concernés, à la finalité de leur utilisation, à leur
quantité, à leur répartition et à leur support.»
Et, sur ce
dernier paragraphe, j'aimerais, Mme la Présidente, céder la parole à notre
sous-ministre responsable du Numérique pour qu'il extrapole un petit peu, là.
Quand on dit : «La réalisation d'une évaluation des facteurs [...]
doit être proportionnée à la sensibilité des renseignements», donc, on s'entend
que, dans ce cas-ci, la sensibilité des renseignements est élevée. On s'entend?
Et donc l'évaluation de risques devra être proportionnelle à cette sensibilité.
Donc, comment ça va se traduire, ça? Comment
est-ce qu'on... Parlez-nous un peu du processus. Comment on va la faire, cette
évaluation de facteurs relatifs à la vie privée pour qu'elle réponde,
justement, aux critères de proportionnalité et de sensibilité, si je peux dire?
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y...
• (16 h 30) •
M. Lehoux (Stéphane) : Merci.
Alors, la Commission d'accès à l'information rend sur son site un gabarit
d'utilisation, un guide d'accompagnement, finalement, pour le facteur relatif à
la vie privée, puis qui donne un... qui décrit
l'essentiel de ce qu'on devrait retrouver à l'intérieur de cette évaluation. Je
pense qu'au-delà de la description du projet,
ce qui l'a motivé, des parties prenantes, il faut considérer, effectivement,
l'aperçu de l'inventaire, de la cartographie des renseignements
personnels qui sont impliqués, donc être en mesure de déterminer chacune... les
données, une certaine
cartographie de ces renseignements personnels là qui sont impliqués, la
catégorie, les sources, le renseignement, les destinataires, les
interactions avec d'autres systèmes, et pouvoir faire une évaluation des
critères de sensibilité, de finalité, de
quantité, de répartition, puis une justification, finalement, de chacun de
ces... de chacun de ces renseignements-là. Et plus la sensibilité est
présente, plus les moyens pour respecter sa sécurité vont devoir... ou sa
protection vont devoir être mis en place. Donc, assurément, toutes les mesures
de sécurité et les garde-fous qui vont entourer ce système-là, les mesures de
journalisation, les mesures d'audit vont devoir être ajustées au besoin. Évidemment,
à chacune de ces données-là, on va assurer une liste puis une catégorisation
des risques qui vont être identifiés, donc, les risques de fuite, s'il y avait
fuite de tel ou tel renseignement, quelles en sont les conséquences et quels
sont les moyens de mitigation qui seront mis en place pour tenter d'y remédier.
Il ya des stratégies également qui vont être
déployées, des mécanismes, comme je parlais tantôt, au niveau de sécurité, pour éliminer ou réduire ces risques, et
l'identification des personnes qui sont responsables de ces stratégies,
et au final un plan d'action avec un échéancier qui comprend la réévaluation
périodique des mesures qui seront mises en place, notamment l'audit dont on
faisait mention à 6.3.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le sous-ministre. D'autres interventions?
Mme Setlakwe : Non. Merci pour
l'explication. Peut-être, donc, rapidement... Là, je comprends que cette disposition qu'on étudie s'inscrit dans un
contexte plus large. Ça fonctionne. Mais ma question, puis là peut-être que je
l'ai manqué, mais juste pour être sûre... Là, on comprend que la CAI
accompagne, a un guide, un gabarit, tout ça, et on comprend l'obligation de
procéder à une évaluation des facteurs et de transmettre cette évaluation-là.
Mais pour approbation? Est-ce qu'il y a quand même une approbation? Et, si, je
ne sais pas, moi, si l'évaluation ne rencontre pas ce qui est attendu de la CAI, est-ce qu'il y a une suite? Est-ce
qu'on devrait dire que c'est à transmettre pour approbation ou il n'y a
pas vraiment d'approbation qui est envoyée par la CAI?
M.
Drainville : ...mais on informe la CAI de cette évaluation, et
par la suite, l'étape suivante, si je peux dire, c'est le pouvoir de
surveillance qui s'enclenche, c'est le pouvoir de surveillance de la Commission
d'accès qui s'enclenche.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur 6.4?
Mme
Setlakwe : Rapidement. Ça me fait juste penser... Vous avez
mentionné, en début de réponse, M. le ministre, vous avez fait référence
à une sous-ministre, là, j'oublie le nom, mais...
M. Drainville : Mme Arav.
Mme Setlakwe : Oui. Ça m'a fait
penser à... Nous, on a, de notre côté, regardé un petit peu plus en détail, là,
les fonctions du GRICS et on a appris, imaginez-vous donc, qu'au Registre des
entreprises du Québec le nom de la présidente qui est indiqué dans le registre,
c'est Marie-Dominique Taillon. Est-ce que cette... Si je comprends bien, cette
dame, Mme Taillon, est une sous-ministre en fonction depuis mars 2022 mais
suspendue depuis juin. Est-ce que c'est une
erreur au registre, tout simplement? Et je pense que c'est la même personne,
là, qui a siégé sur le comité sur les résultats scientifiques et le
milieu scolaire.
M. Drainville : Oui, vous avez
raison, c'est bien la même personne. Alors, elle n'est plus présidente de la
GRICS, et son statut, actuellement, c'est qu'elle est suspendue. Voilà, c'est
ça.
Mme Setlakwe : Elle est suspendue.
Donc, depuis quand elle n'est plus présidente? Le savez-vous?
M. Drainville : Bonne question. On
va vérifier dans le rapport annuel de la GRICS, on pourra vous dire ça dans un
instant.
Une voix : ...
M. Drainville : On m'indique qu'elle
a quitté son poste de présidente de la GRICS lorsqu'elle a été nommée à titre de sous-ministre adjointe au ministère de
l'Éducation. Donc, c'est à ce moment-là qu'il y a eu un changement à la
présidence du conseil d'administration. Ça, c'est dans le rapport annuel de la
GRICS 2022-2023. Donc, elle a été nommée sous-ministre. Lorsqu'elle a été
nommée sous-ministre, elle a quitté son poste, et actuellement elle est... son
statut est... elle est suspendue. Actuellement, c'est Sébastien Gougeon
qui est P.D.G. de la GRICS depuis le 10 janvier 2023.
Mme Setlakwe : ...mettre à jour le
registre. Là, j'ignore si c'est une obligation qui relève de cette entité-là.
Ce n'est pas une obligation qui relève de...
M.
Drainville : On va s'en assurer, là, mais il doit y avoir
quelqu'un de la GRICS qui nous écoute, je pense bien, là. Alors, je
pense, ce serait une bonne idée qu'il procède — houhou! — à ces
changements.
Mme Setlakwe : Oui, oui, il faut que
la mise à jour soit faite plus rapidement que ça.
M. Drainville : Oui,
on s'entend.
Mme
Setlakwe : Puis surtout que, là, c'est une entité à laquelle
on veut confier des fonctions importantes. Voilà. Rien d'autre sur 6.4,
Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, Mme la députée. Donc, est-ce que ça fait le
tour pour l'article 6.4? Donc, nous serions rendus à
l'article 6.5. M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M.
Drainville : Oui. Alors, j'informe d'emblée la commission qu'il
y aura un amendement qui sera déposé à 6.5. Alors, 61, donc : Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 5, de la section
suivante :
«6.5. Le
ministre définit des règles encadrant la gouvernance des renseignements
hébergés dans le système de dépôt et de communication de
renseignements.»
Commentaire.
Cet article prévoit que le ministre définit des règles encadrant la gouvernance
des renseignements hébergés dans le système de dépôt et de communication
de renseignements.
L'amendement que nous déposerions, Mme la
Présidente, est le suivant. Donc, article 61...
La
Présidente (Mme Dionne) : ...on l'a tout juste reçu. Donc, on va le recevoir
puis on va le mettre à l'écran.
On va suspendre juste quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 38)
(Reprise à 16 h 40)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux.
Donc, nous avons reçu l'amendement. Donc, M. le
ministre, je vous invite à en faire la lecture.
M.
Drainville : Oui. Alors, article 61, article 6.5 de la Loi
sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, donc :
Ajouter, à la fin de l'article 6.5 de la Loi sur le ministère de
l'Éducation, du Loisir et du Sport, proposé par l'article 61 du projet de
loi tel qu'amendé, l'alinéa suivant :
«Il transmet une copie de ces règles à la
Commission d'accès à l'information.» Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que vous souhaitez émettre un commentaire sur l'amendement?
M.
Drainville : Bien, cet amendement vise à prévoir l'obligation
pour le ministre de transmettre, pour information, une copie des règles
encadrant la gouvernance des renseignements hébergés dans le système de dépôt
et de communication de renseignements qu'il définit.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des commentaires sur l'amendement?
Mme Setlakwe : Sur l'amendement,
bien, non, pas vraiment. Là, je comprends que c'était simplement un oubli, là, qu'il fallait donc boucler la boucle,
là. Comme on n'a pas un régime, comme vous l'avez dit, M. le ministre, autoportant, il faut que... il fallait prévoir
l'obligation de transmettre ces renseignements-là à la CAI pour que la CAI...
M. Drainville : ...
Mme
Setlakwe : ...puisse exercer son mandat de surveillance en
vertu de la loi-cadre. Est-ce que... Non, là, sur l'amendement, je n'ai
pas de...je n'ai pas d'autre chose.
La
Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, on peut mettre l'amendement
aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que l'amendement déposé est adopté?
M. Drainville : Oui, oui, il est
absolument adopté, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci. Donc, c'est adopté. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur l'article 6.5?
Mme Setlakwe : ...généralement, là,
«des règles encadrant la gouvernance des renseignements hébergés», qu'est-ce que ça veut dire exactement? Est-ce que,
là, on parle... on a du libellé... on reproduit un libellé qui est connu,
qui existe déjà dans le corpus législatif? Sinon, expliquez-moi, là, ça va
ressembler à quoi, là, des règles encadrant la gouvernance.
M.
Drainville : C'est une excellente question.
Mme
Setlakwe : Des renseignements hébergés.
M.
Drainville : Est ce que... Y a-tu des exemples qu'on peut donner,
peut-être, de cadres de gouvernance qui nous permettraient de répondre à la
question de la députée?
Une voix :
...
M.
Drainville : Oui. Par exemple, je vous donne des principes, mettons,
Mme la députée, je vous donne des principes sur lesquels devra s'appuyer le
cadre de gouvernance.
Communication de
renseignements entre le ministère et les organismes scolaires. Donc, dans la
mesure où il y a un besoin d'accès à un renseignement dans le cadre de
l'exécution du mandat du ministre et de la mission de son ministère, il faut
prévoir les critères... il faut prévoir que les critères de nécessité soient
rencontrés s'il s'agit d'un renseignement personnel. Alors donc, premier
principe : communication du renseignement entre le ministère et les
organismes publics, qui s'appuie, donc, sur le principe de la mobilité des
données.
Autre grand principe
sur lequel doit s'appuyer le cadre de gouvernance, c'est la dimension éthique,
il faut que les données soient utilisées de façon éthique et avec un objectif
de bien commun. Donc, les utilisations de... l'utilisation de ces données
numériques doit respecter les plus hauts standards, les plus grands principes
éthiques. Ça doit respecter, bien entendu, les lois et les règlements en
matière de protection de renseignements personnels et de droit à la vie privée.
Donc, quand on parle d'un encadrement éthique, il faut s'assurer, évidemment,
que les données ne puissent pas être utilisées à des fins qui sont
préjudiciables ou discriminatoires. Quand on dit que c'est un bien public,
qu'est-ce que ça veut dire? Bien, ça veut dire, notamment, que ces données ne
sont pas monétisables et que leur usage soit fondé sur des valeurs telles que
l'équité, la diversité et l'inclusion.
Et, troisième grand
principe qui doit... sur lequel doit s'appuyer le cadre de gouvernance, les
données doivent être utilisées d'une manière
qui est transparente et sécuritaire. Donc, l'utilisation des données numériques
en éducation s'appuie sur un processus de reddition de comptes, des
autorisations d'accès, on en a parlé abondamment déjà, une reddition de
comptes sur l'utilisation de ces renseignements personnels. Et bien entendu,
également, à l'intérieur de ce processus transparent et sécuritaire, il doit y
avoir la journalisation des événements de sécurité, il doit y avoir
surveillance proactive et, bien entendu, il doit y avoir un cadre sécuritaire
qui nous permet de... qui nous permet donc d'assurer que la protection des
renseignements personnels est assurée.
Je demande un
petit... J'ai une petite question, ici, Mme la Présidente. On va prendre un
temps d'arrêt qui va être très court.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 46)
(Reprise à 16 h 48)
La Présidente (Mme
Dionne) : La commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le
ministre, je vous laisse poursuivre.
M.
Drainville : Alors, Mme la Présidente, merci. Tout va bien? Je
disais : Ça peut tous nous arriver. Quand les enfants appellent, il faut
répondre, et idéalement la conjointe aussi.
Mme la Présidente,
donc, j'ai fait un énoncé de trois grands principes généraux. Je faisais le
commentaire à M. le sous-ministre que, dans
le fond, cet exercice-là, qui vise à définir le cadre de gouvernance, on va le
faire conjointement ou parallèlement avec l'analyse de risques dont on a
parlé un petit peu plus tôt, là, l'évaluation des facteurs relatifs à la vie privée,
là. Tout ça, ça fait partie, je dirais, de l'espèce de fondation sur laquelle
on va construire le système, là.
Donc, l'objectif
général, si je peux dire, du cadre de gouvernance, c'est de s'assurer de bien
encadrer la production et la diffusion des données pour qu'elles soient
conformes, évidemment, au cadre légal, qu'elles soient conformes aux orientations gouvernementales et qu'elles soient conformes
aux grandes orientations, évidemment, aux grands objectifs du ministère de l'Éducation, pas juste du ministre,
mais du ministère de l'Éducation, qui est de prendre toutes les mesures
possibles pour favoriser la réussite scolaire. Voilà.
• (16 h 50) •
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions? Alors, c'est ce qui complète 6.5. Nous
serions rendus à l'article 6.6. M. le ministre, je vous invite à en faire
la lecture.
M. Drainville :
Oui. Merci, Mme la Présidente. On
va garder ça de côté, c'est plus facile quand c'est vous qui le
conservez.
61, donc : Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 5, de la section
suivante :
«6.6. Le
ministre peut, par une demande péremptoire notifiée par tout mode approprié,
exiger de tout gestionnaire opérationnel, dans le délai raisonnable
fixé, la production de tout renseignement ou de tout document permettant de
vérifier le respect des obligations prévues par l'entente.
«Le
gestionnaire opérationnel visé par la demande doit, dans le délai fixé, s'y
conformer, qu'il ait ou non déjà produit un
tel renseignement ou un tel document en réponse à une demande semblable ou en
vertu d'une obligation découlant de la loi.»
Alors,
commentaire. Cet article prévoit que le ministre peut, par une demande
péremptoire notifiée par tout mode approprié,
exiger de tout gestionnaire opérationnel, dans le délai raisonnable fixé, la
production de tout renseignement ou de tout document permettant de vérifier
le respect des obligations prévues par l'entente.
Il
prévoit également que le gestionnaire opérationnel visé par la demande doit,
dans le délai fixé, s'y conformer, qu'il
ait ou non déjà produit un tel renseignement ou un tel document en réponse à
une demande semblable ou en vertu d'une obligation découlant de la loi.
Donc la demande
péremptoire, c'est un... c'est un concept qui est bien connu en droit, qui est
prévu, d'ailleurs, au Code de procédure
civile du Québec, à l'article 110 du Code de procédure civile. Je ne sais
pas si ça vous intéresse de... que je vous le lise, mais je vais le
faire :
«110. La notification
peut être faite par tout mode approprié qui permet à celui qui notifie de
constituer une preuve de la remise, de l'envoi, de la transmission ou de la
publication du document — etc.
«Elle est faite
lorsque la loi le requiert», etc. Voilà. C'est une procédure courante.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires,
des interventions sur l'article 6.6?
Mme
Setlakwe : Bien, écoutez, Mme la Présidente, je ne pense pas que c'est
un article sur lequel on va échanger trop longtemps, là, c'est... Je comprends
l'utilité de prévoir ce pouvoir-là du ministre d'exiger la production de tout renseignement,
tout document.
Question,
par contre : Pourquoi ici on juge approprié, justement, là, de faire
référence à une demande péremptoire notifiée? «Par tout mode approprié», aussi,
je me demande qu'est-ce que ça veut dire. Mais pourquoi, dans ce cas-ci,
c'est par une demande péremptoire? Et il y a
d'autres cas, quand même, où le ministre peut exiger des renseignements, des
documents. C'est peut-être le légiste qui va pouvoir nous donner un coup de
pouce ici.
M.
Drainville : Oui, j'allais justement, le suggérer. J'imagine que le
légiste va nous répondre qu'il utilise une disposition qui est déjà prévue au
Code de procédure civile, donc qu'il s'appuie sur le Code de procédure civile
pour la formuler ou il s'est appuyé sur le Code de procédure civile pour la
formuler. M. le légiste, en complément d'information, peut-être?
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Oui. En fait, c'est une disposition qui vient elle
aussi... qui a été inspirée, elle aussi, de
la Loi sur les renseignements de santé. Pour ce qui est du fait qu'il s'agisse
d'une demande péremptoire, c'est une demande à laquelle on ne peut s'opposer,
donc on doit, il n'y a pas de moyen de contester cette demande-là. Puis
la notification, en fait, c'est pour s'assurer, étant donné la nature de la demande
qu'on fait... qu'on s'assure qu'elle soit bien reçue puis qu'on puisse avoir la
démonstration que ça a bien été reçu.
Mme
Setlakwe : À quel article dans la loi n° 5
sur les renseignements de santé?
M. Drainville : ...Mme la Présidente, 528. Si vous me permettez, Mme la députée,
je vais vous lire le premier alinéa de 528 :
«Le ministre ou toute
personne qu'il désigne peut, par une demande péremptoire notifiée par tout mode
approprié, exiger de tout gestionnaire
opérationnel, dans le délai raisonnable fixé, la production de tout
renseignement ou de tout document permettant de vérifier le respect des
obligations prévues par l'entente.»
Deuxième
alinéa : «Le gestionnaire opérationnel visé par la demande doit, dans le
délai fixé, s'y conformer, qu'il ait ou non déjà produit un tel renseignement
ou un tel document en réponse à une demande semblable ou en vertu d'une
obligation découlant de la présente loi ou de ses règlements.»
Et
c'est ça, c'est tiré du projet de loi n° 3. Donc, c'est... si je ne
m'abuse, c'est la transcription quasi identique.
Une voix : ...
Mme
Setlakwe : ...libellé qui est connu.
M.
Drainville : Oui.
Mme
Setlakwe : Et moi, j'avais même noté : probablement que, dans la
Loi sur les renseignements de santé, ce
n'était pas la première fois que c'était utilisé non plus. Est-ce que je me
trompe? Est-ce que ça se trouve... Là, j'avais écrit, moi : «Disposition
qui existe déjà, articles 87 et 102.» J'imagine que c'est dans un autre...
Là, je... En tout cas, tout ça pour dire que je ne sais pas si vous pouvez nous
dire si ça existait ailleurs. Peut-être dans la loi n° 25,
mais... Mais pourquoi c'était nécessaire, en fait, si ça existait
ailleurs, de le reproduire? Ah non! 87 et 102, c'était dans... c'est dans loi n° 5.
M. Drainville : Ah! voilà. Si vous
me permettez, Mme la députée — M. le légiste, préparez-vous à répondre à
la question de la députée — mais,
juste avant ça, vous avez raison, Mme la députée, la disposition s'inspire
d'une disposition qui me semble...
Une
voix : ...
M.
Drainville : ...analogue, c'est le bon mot, tirée de la Loi d'accès,
de la Loi sur l'accès : «La Commission — donc, la Commission d'accès à
l'information — peut,
par une demande péremptoire notifiée par tout mode
approprié, exiger d'une personne, assujettie ou non à la présente loi, dans le
délai raisonnable qu'elle fixe, la production
de tout renseignement ou de tout document permettant de vérifier l'application
de la présente loi ou de ses règlements.
«La personne à qui
cette demande est faite doit, dans le délai fixé, s'y conformer, qu'elle ait ou
non déjà produit un tel renseignement ou un tel document en réponse à une
demande semblable ou en vertu d'une obligation découlant de la présente loi ou
de ses règlements.»
Donc, dans le fond,
c'est une disposition qui reprend le libellé prévu à la Loi sur l'accès et qui
est semblable, dans le fond, aux pouvoirs qui sont donnés à la Commission
d'accès à l'information. Donc, la Commission d'accès à l'information a, en vertu de la disposition que je viens de vous lire,
le pouvoir de faire une telle demande péremptoire. Et, dans le projet de loi
n° 23, le ministre l'a également, comme le ministre de la Santé l'avait
dans le projet de loi n° 3.
Mme
Setlakwe : M. le ministre, vous me lisiez quel article de la loi sur
l'accès?
M.
Drainville : 127.1.
Mme
Setlakwe : Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur l'article 6.6? Donc, nous serions rendus à
l'article 6.7. M. le ministre, vous pouvez en faire la lecture.
M. Drainville :
Merci, Mme la Présidente. Alors,
61 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article cinq
de la section suivante :
« 6.7. La personne qui agit à
titre de gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales pour le
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport en application du paragraphe
9.2° du premier alinéa de l'article 10.1 de
la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement
(chapitre G-1.03) — alors
cette personne, donc — est
chargée d'autoriser les communications et les utilisations visées à
l'article 6.8.»
Cet article, donc,
prévoit que la personne qui agit à titre de gestionnaire délégué aux données
numériques gouvernementales pour le
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport en application du paragraphe
9.2° du premier alinéa de l'article 10.1 de la Loi sur la gouvernance et
la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et
des entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03) est chargée d'autoriser
les communications et les utilisations visées à l'article 6.8.
J'imagine
le téléspectateur qui nous écoute et qui essaie de suivre ce que nous... Je
vous soumets, Mme la Présidente, que ça pourrait être une bonne idée
qu'on aille voir un petit peu ce que dit 6.8 pour bien comprendre
l'article 6.7. Je ne sais pas si la députée est d'accord pour qu'on aille
voir du côté... juste pour...
• (17 heures) •
Alors,
l'article 6.8 dit ceci, Mme la Présidente :
«Le ministre peut
demander au gestionnaire l'autorisation :
«1° de recevoir
communication de renseignements personnels détenus par un organisme.»
Donc : «Le
ministre peut demander au gestionnaire l'autorisation :
«1° de recevoir
communication de renseignements personnels détenus par un organisme;
«2° — Le
ministre peut demander au gestionnaire l'autorisation — d'utiliser
des renseignements personnels déposés par un organisme dans le système de dépôt
et de communication de renseignements.
«La demande
d'autorisation doit être présentée par écrit au gestionnaire et elle
doit :
«1° préciser les
finalités pour lesquelles la communication ou l'utilisation d'un renseignement
est demandée et démontrer que les renseignements sont nécessaires aux fins de
l'exercice de ses fonctions et pouvoirs visés par la présente loi ou par une
autre loi dont il est responsable de l'application en matière d'éducation;
«2° présenter
les mesures de sécurité qui seront en place lorsque les renseignements seront
communiqués ou utilisés.»
La Présidente (Mme
Dionne) : Pour votre information, M. le ministre, et si les membres le
souhaitent, étant donné que les deux articles sont reliés, interreliés, ils
peuvent être étudiés en simultané.
M.
Drainville : Ah! c'est vrai. Très bien. Je vais juste lire le
commentaire, quoique le commentaire, de façon générale, reprend la disposition
mot à mot, mais ça nous donne le temps de réfléchir.
Alors,
cet article prévoit que le ministre peut demander au gestionnaire
l'autorisation de recevoir communication de renseignements personnels
détenus par un organisme ou d'utiliser des renseignements personnels déposés
par un organisme dans le système de dépôt et de communication de
renseignements.
Il prévoit que la
demande d'autorisation doit être... doit être présentée, dis-je bien, par écrit
au gestionnaire.
Il prévoit
également que la demande d'autorisation doit préciser les finalités pour
lesquelles la communication ou l'utilisation d'un renseignement est
demandée et démontrer que les renseignements sont nécessaires aux fins de l'exercice de ses
fonctions et pouvoirs visés par la présente loi ou par une autre loi dont il
est responsable de l'application en matière d'éducation.
Enfin, il prévoit que
la demande d'autorisation doit présenter les mesures de sécurité qui seront en
place lorsque les renseignements seront communiqués ou utilisés.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée, oui.
Mme
Setlakwe : Oui, Mme la Présidente. C'est vrai que les deux articles
vont ensemble, mais peut-être qu'on peut commencer par le plus facile, là, à
6.7, quand on parle ici, là, du gestionnaire délégué, on parle du sous-ministre
responsable du numérique, là, on parle de...
Une voix :
...
Mme
Setlakwe : Oui, le...
aujourd'hui, M. Lehoux. Le gestionnaire délégué auquel on fait référence,
évidemment, à 6.1, bien sûr, c'est la même personne. Donc, il fallait,
j'imagine, à 6.7... c'est 6.7 qui lui octroie le mandat de le faire. O.K. La personne qui agit à titre de gestionnaire
délégué aux données gouvernementales et pour... donc la personne qui détient cette
fonction pour le ministère... en application de 9.2° du
premier alinéa de 10.1 de la LGGRI est chargée...
Donc, d'office, ce
que l'article vient tout simplement faire, là, je ne pense pas qu'on va
échanger longtemps là-dessus, là, c'est que
c'est la personne qui agit à titre de gestionnaire délégué aux données
numériques gouvernementales pour le
ministère, en vertu d'une autre loi, c'est cette personne-là qui est chargée
d'autoriser les communications et les utilisations visées à 6.8. Moi,
c'est comme ça que je le comprends, tout simplement.
M.
Drainville : ...très bien.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...intervention?
Mme
Setlakwe : Je pense que non,
je pense que... est chargée d'autoriser les communications et les utilisations,
je suis en train de me demander... je pense que c'est exhaustif, là, il n'y a
pas de... tu sais, quand on parle de...
M. Drainville :
Pour juste compléter la...
comment dire, la compréhension de cet article-là, je vais faire lecture,
Mme la Présidente, peut-être que ça va
éclairer encore davantage notre collègue... Le paragraphe 9.2° du
premier alinéa de l'article 10.1 de la Loi sur la gouvernance et la
gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement prévoit, et là je cite, prévoit qu'«un dirigeant de
l'information a notamment pour fonctions :
d'agir à titre de gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales,
en assumant les responsabilités prévues
à l'article 12.13, sauf lorsque le ministre titulaire du ministère duquel
il relève ou le dirigeant d'un organisme public qui y est autorisé par le ministre désigne une autre personne à
titre de gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales en
suivant les règles prévues à l'article 8 pour la désignation du dirigeant
de l'information, avec les adaptations nécessaires».
Et...
bien, c'est ça. Il y a peut-être un autre élément d'information, peut-être, que
je peux communiquer à la commission. Le premier alinéa de l'article 8 de
la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles
des organismes publics et des entreprises du gouvernement prévoit que, et je
cite : «8. Tout ministre titulaire d'un ministère désigne, parmi les
membres du personnel de direction qui relèvent directement de son sous-ministre
et après recommandation du dirigeant principal de l'information, un dirigeant
de l'information pour son ministère ainsi que pour l'ensemble des autres
organismes publics relevant de son portefeuille.»
Donc, dans ce cas-ci,
la personne qui a été désignée, c'est le sous-ministre. Comment, encore une
fois, le titre exact de votre...
M. Lehoux
(Stéphane) : Numérique et information.
M. Drainville :
Numérique et information. Voilà. Je ne sais pas si ça vous éclaire, Mme la
députée, je...
Mme Setlakwe : ...c'est... oui, on octroie
le mandat à cette personne d'autoriser les communications et les utilisations
visées à l'article suivant. Pas d'autre commentaire.
La Présidente
(Mme Dionne) : Il n'y a pas d'autre commentaire. Nous serions
rendus à l'article 6.8.
M. Drainville :
...j'en ai déjà fait la lecture, Mme la Présidente. Ça va aller?
La Présidente
(Mme Dionne) : Vous en avez déjà fait la lecture, M. le ministre,
on va vous épargner cela.
M. Drainville :
Très bien.
La Présidente
(Mme Dionne) : Alors, est-ce qu'il y a des commentaires, des
interventions sur l'article 6.8?
Mme Setlakwe :
Oui, j'en ai. Mais je réalise qu'en lisant 6.7, effectivement, je me suis
demandé... mais c'est en lien avec 6.8 aussi, je ne veux pas rouvrir le grand
débat sur 6.7. Donc là, ici, on parle de communications et d'utilisations. Je pose la question, là, je réfléchis
presque tout haut, on n'a pas besoin d'autoriser le ministre à accéder. Tu
sais, il y a toujours trois notions, là, accès, communication, utilisation.
Donc, le processus d'autorisation s'applique aux communications. Ah!
bien, recevoir communication, c'est la même chose que... oui.
M. Drainville : Oui, c'est ça,
exactement.
Mme Setlakwe : Vous ne pourrez
pas accéder, vous allez devoir demander de recevoir communication.
M. Drainville : Exactement.
Mme Setlakwe : Donc, vous
n'aurez pas un libre accès.
M. Drainville : Non, non, non.
Mme Setlakwe : Non.
M. Drainville : Non.
Mme Setlakwe : Vous allez
demander communication.
M. Drainville : Je
dois demander l'autorisation de pouvoir recevoir les données, de pouvoir avoir
accès, donc de pouvoir recevoir communication des données qui sont
détenues.
Mme Setlakwe : Donc, dans le
fond, c'est le... c'est votre sous-ministre qui a accès à tout.
M. Drainville : C'est mon
sous-ministre qui est le gardien. Oui.
Mme Setlakwe : O.K. Bon, bien,
très bien. Ceci étant dit, donc, vous ne pouvez pas juste accéder comme ça
librement.
M. Drainville : Non.
Non, non. Puis, bien, il pourra le dire lui-même, là, mais lui, il est
redevable également, là. La...
L'exercice de contrôle, si on peut dire, qu'il exerce... l'exercice de contrôle
qu'il exerce... la fonction de contrôle qu'il exerce, il en est
redevable, là, notamment à cause du pouvoir de surveillance de la commission
d'accès.
• (17 h 10) •
Mme Setlakwe : O.K. Donc, c'est
beau pour 6.7. 6.8 se lit, on s'entend, avec 6.1, vraiment la toute dernière partie de 6.1, donc : «Le ministre ne peut
utiliser les renseignements personnels hébergés dans ce système à d'autres fins
que celles autorisées par le
gestionnaire délégué visé à 6.7 ou que celles liées à l'exercice de sa
responsabilité à l'égard du système.»
Donc, vous ne pouvez pas utiliser... le ministre... Peut-être qu'on
aurait dû dire, je ne sais pas, à 6.1, en tout cas : Le ministre ne
peut utiliser... ne peut... On aurait peut-être dû dire : Le ministre ne
peut recevoir communication ni utiliser. Parce que, là, la procédure à 6.8,
c'est pour deux choses, là, vous ne pouvez pas recevoir communication ni
utiliser.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que vous souhaitez suspendre, Mme la députée, ou...
Mme Setlakwe : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Non?
D'accord. Est-ce que vous aviez terminé votre commentaire?
Mme Setlakwe : Non, j'y arrive, j'y
arrive. Donc, le ministre peut... Disons, là, prenons un exemple, là, vous
voulez avoir des informations sur le taux de décrochage, et là vous vous
tournez vers votre gestionnaire. Mais vous pourriez tout simplement demander
des informations pour... en recevoir communication, là, pour faire une analyse
avant de les utiliser. Là, dans ce cas-là, c'est quel régime qui s'applique,
là?
M. Drainville : ...reposez-moi votre
question.
Mme Setlakwe : Parce qu'on parle
toujours d'accès, utilisation... communication, utilisation. Il y a toujours ces trois actes-là qui doivent être protégés, tu
sais, pour lesquels il faut prévoir une mécanique, puis des conséquences,
puis tout ça. C'est peut-être moi qui lis
mal, là, mais on ne peut pas faire abstraction de 6.1. Juste pour bien
comprendre l'ensemble de la mécanique, à la fin de 6.1... Donc, les
restrictions s'appliquent à vous, là, M. le ministre, c'est... on a déjà
dit que vous ne pouvez pas accéder, vous pouvez recevoir communication. Mais ce
n'est pas clair pour moi, là, si vous voulez juste
recevoir communication pour... pour avoir un portrait ou pour... tu sais, dans
l'élaboration d'orientations, etc.
M. Drainville : Moi, ce que je
comprends, c'est que je ne peux pas y avoir accès, je dois...
Mme
Setlakwe : Non, non, il y a accès, mais recevoir
communication, là. Mais vous voulez, là, là, de façon... Vous demandez,
là, vous voulez recevoir communication des informations x, y, z, là, taux de
décrochage ou... je ne sais pas.
M. Drainville : Si je veux pouvoir
avoir accès à la banque de données, là, à la base de données...
Mme Setlakwe : Recevoir
communication, oui, d'un renseignement quelconque.
M. Drainville : ...je dois passer
par l'autorisation du délégué.
Mme Setlakwe : O.K. Donc, ça rentre
dans «utiliser». Parce que 6.1 parle de «ne peut utiliser». Dans un premier
temps, vous devriez vouloir recevoir communication. En tout cas, je veux dire,
c'est clairement écrit, à 6.8, il y a deux...
c'est deux choses différentes. Le ministre peut demander au gestionnaire
l'autorisation de recevoir communication de renseignements personnels
détenus par un organisme.
M. Drainville : On va, si vous me
permettez, Mme la Présidente... je pense avoir la réponse, mais, pour être
certain, je vais m'en assurer, O.K.? Parce que je ne veux surtout pas induire
la commission en erreur, là, ça fait que je veux être certain que la réponse
que je vais donner. Donc, si on suspendait un petit moment, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 15)
(Reprise à 17 h 27)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, c'est à vous
la parole.
M.
Drainville : Alors, c'est bien qu'on prenne le temps de
réfléchir puis de... parfois de s'arrêter pour donner une réponse qui
soit la plus complète possible.
6.8, Mme la
Présidente, là, si on regarde le premier paragraphe, là, dans le fond, là,
quand on dit : Le ministre peut demander au gestionnaire
l'autorisation de recevoir la communication de renseignements personnels
détenus par un organisme, on parle ici d'informations, donc, qui ne sont pas
dans la base de données. C'est des informations qui ne sont pas hébergées. Et donc je demande l'autorisation au
gestionnaire de la donnée de pouvoir avoir accès à de l'information qui
n'est pas hébergée, et donc je lui demande l'autorisation de pouvoir avoir
accès à de l'information qu'il doit... dont il doit... sur laquelle il doit
agir pour que cette information-là me soit rendue disponible. Et cette
information-là, donc, elle est utilisée pour un projet particulier et elle ne
sera pas hébergée dans la base de données. Je ne sais pas si vous me suivez,
Mme la députée.
Une voix : ...
M. Drainville : Le deuxième
paragraphe, utiliser des renseignements personnels qui sont déposés par un organisme dans le système de dépôt et de
communication de renseignements... dans le cas du deuxième paragraphe, ce
sont des renseignements qui sont déjà hébergés, qui ont déjà été déposés en
vertu de 6.1. Vous aviez raison, hein, quand vous avez fait le lien avec 6.1,
là, quand on regarde le premier alinéa du sixième paragraphe de 6.1, là, quand
on regarde la deuxième phrase, «le ministre ne peut utiliser les renseignements
personnels hébergés dans ce système à d'autres fins que celles autorisées par
le gestionnaire délégué visé à 6.7», le mot-clé ici, c'est «hébergés». À 6.1,
on parle de l'information que je peux utiliser,
et qui est déjà hébergée, et qui a été hébergée en vertu de 6.2, en vertu de la
désignation à laquelle j'ai procédé à 6.2. Donc, à 6.2, je dis aux
organismes : Communiquez-moi telle ou telle donnée. Évidemment, j'aurai dû, avant de procéder à cette
demande-là, j'aurai dû la justifier, faire une demande d'autorisation, faire la démonstration de la nécessité, etc. Donc,
à 6.2, je dis aux centres de services : Déposez, dans la base de données,
les renseignements x, y, z pour lesquels j'ai obtenu l'autorisation. Et donc
ils sont hébergés à partir de ce moment-là.
• (17 h 30) •
À 6.8, je dis au délégué : Écoutez, est-ce
qu'il y a, dans la base de données, tel ou tel renseignement? Il me dit : Non, on ne l'a pas. Et donc je dois, à
ce moment-là, procéder à une demande spéciale, si on peut dire, d'avoir accès
à des renseignements qui ne sont pas hébergés dans la base de données. Et là il
va évaluer ma demande puis, s'il est d'accord,
il va autoriser la communication des renseignements, et donc ces renseignements-là
seront transmis pour une fin, donc, ponctuelle. Mais ces données-là ne
seront pas hébergées, elles vont servir à un projet particulier, puis ça pourrait être, je ne sais pas, moi, répertorier, par
exemple, les incidents d'intimidation et de violence dans les écoles, par
exemple, par exemple.
Donc, une fois que
c'est... cette communication-là a été autorisée, je peux donc utiliser ces
renseignements-là et utiliser également, en
vertu du deuxième paragraphe, utiliser les renseignements qui étaient déjà
hébergés, donc prendre les renseignements hébergés, prendre ceux qu'il
m'a autorisé à avoir d'une manière qui est ponctuelle. Et, une fois que le...
si on peut dire, la... une fois que la fin de cet exercice-là a été atteinte, à
ce moment-là, ces données-là que j'ai obtenues en fonction du premier
paragraphe sont détruites?
Une voix : ...
M.
Drainville : Pardon? Détruites ou anonymisées? Est-ce que j'ai bien
résumé, M. le sous-ministre? C'est ça? Bon.
La Présidente (Mme
Dionne) : Vous avez terminé, M. le ministre?
M.
Drainville : Je pense que oui.
La Présidente (Mme
Dionne) : D'autres commentaires?
Mme
Setlakwe : Oui, bien, je pense que c'était très utile, là, qu'on
reçoive cette explication-là et qu'on retourne aussi à 6.1, à la fin. Donc, il
y a deux... bien là, je parle de 6.1, mais on est à 6.8, mais, en tout cas, on
peut... il y a comme deux régimes, mais...
Nous aussi, de notre côté, quand on a réfléchi à 6.8, on s'est posé différentes
questions, mais, oui, on a remarqué,
et c'est deux instances ou deux circonstances différentes. Dans le premier
paragraphe, effectivement, les renseignements sont encore auprès de
l'organisme, ne sont pas dans le système. Dans le deuxième, ils le sont.
M. Drainville :
C'est ça.
Mme
Setlakwe : Donc, parfait. Donc, ça, ça vient effectivement clarifier,
et merci. Donc, à 6.1, à la fin : «Le ministre ne peut utiliser les
renseignements personnels hébergés dans ce système à d'autres fins que celles
autorisées par le gestionnaire.» Parfait.
6.2 aussi parle de renseignements, «de recourir au système de... pour
hébergement... Non, c'est correct, ça, ça marche. Je me suis demandé
juste aussi... là, je suis peut-être plus dans le détail, mais pourquoi on parle de... À 6.8, deux questions : On
parle... là, on parle de renseignements déposés, mais là, «hébergés»,
«déposés», on s'entend que c'est la
même chose ou que, dans un... c'est deux verbes... dans le fond, c'est
consécutif, là, ils sont déposés, et ensuite... pour être hébergés.
C'est quand même un
concept, là, hein, ils sont déposés, mais ensuite ils doivent être hébergés
correctement, que ce soit... D'ailleurs, c'est une question qu'on avait, là,
générale, là, ça va être fait comment, là, dans un nuage? Ça va être à l'extérieur du Québec? Ça va être
gardé au Québec? Ça, on pourra en reparler, là, mais, pour moi, l'hébergement,
ça, c'est comment est-ce qu'on maintient de façon sécuritaire toutes ces
données-là. C'est un peu le stockage, là, oui, mais je ne me trompe pas, là?
Parce que, là, vous comprenez qu'on réfère des fois à «hébergés» puis
«déposés». Est-ce qu'on devrait dire «hébergés» dans 6.8, au deuxième
paragraphe, ou ça revient au même, on parle des mêmes renseignements, là, on
parle de la même chose?
M.
Drainville : Le légiste me dit : On a besoin de les recevoir pour
pouvoir les utiliser. Voulez-vous prendre la parole, M. le légiste? Quand je
parle de M. le légiste, je parle d'Alexandre Guyon Martin, pour les gens qui
devront faire la transcription.
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui, merci. Ou vous pouvez vous présenter aussi.
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Oui. Alexandre Guyon Martin, avocat pour le ministère de
l'Éducation. Donc, en fait, on parle d'hébergement parce qu'on crée un système
où les données doivent être déposées et où elles seront hébergées. À ce moment-là, il y a communication, puis on parle
ensuite d'une utilisation lorsque, par exemple, pour un projet
particulier, le ministre va devoir faire une autorisation qui va être analysée
en vertu du critère de nécessité pour, après ça, pouvoir les utiliser d'après
la finalité qu'il aura identifiée.
Mme
Setlakwe : O.K. J'essaie juste de voir, est-ce que... pourquoi on n'a
quand même pas prévu à 6.1... Donc :
«Le ministre ne peut utiliser les renseignements personnels hébergés dans le
système à d'autres fins que celles autorisées par le gestionnaire...»
Mais, dans le fond, «le ministre ne peut»... non, «recevoir communication»...
Vous n'allez pas forcément les utiliser,
donc on n'a pas besoin d'avoir un mandat précis, ou un objectif précis, ou des
finalités précises, c'est ça? Pour en recevoir communication, bien oui,
il faut quand même que vous... le ministre va devoir préciser les finalités
pour lesquelles la communication est demandée. Donc, où est-ce qu'on dit que le
ministre ne peut pas... Non, c'est plus dans
l'utilisation, après ça, qu'il faut faire un suivi, je pense, s'assurer qu'il
les utilise uniquement pour les finalités. Je pense que ça, ça marche.
Bon.
Retournons à 6.8. Disons que je réfléchis tout
haut. À 6.8... Mais on arrive à des bonnes questions, je pense. À 6.8, là, vous parlez... «vous parlez» ou la
disposition parle de renseignements personnels. On a précisé que c'est des
renseignements personnels également à 2, alors
qu'ailleurs on parle souvent juste de renseignements. Là, je pense, ça va nous
prendre des exemples pour bien saisir, là, parce que, même plus tard, dans 6.8,
on revient à juste le terme «renseignement», qui n'est d'ailleurs pas défini,
puis là on ne reviendra pas sur ce débat-là. Là, on a donc tout ce régime-là qui s'applique juste aux renseignements
personnels ou à tous les renseignements? Puis, même à la fin, là, de 6.8,
vous allez devoir présenter les mesures... dans votre demande écrite
d'autorisation au gestionnaire, vous allez devoir présenter les mesures de
sécurité qui seront en place lorsque les renseignements seront communiqués ou
utilisés.
M. Drainville : Exact, et
évidemment...
Mme Setlakwe : Oui, mais c'est des
renseignements personnels ou c'est des renseignements en général, là? Pourquoi
est-ce qu'on a prévu, à 6.8, qu'on ne parlait que des renseignements
personnels? En fait, un renseignement personnel, là, c'est un renseignement qui
permet d'identifier un élève, forcément, là, ce n'est pas un renseignement statistique, là, quelconque. Donc, pouvez-vous nous
dire pourquoi qu'on a choisi... on a jugé bon de parler de renseignements personnels
ici, puis donner un exemple aussi, là? Quand est-ce que vous avez besoin de renseignements personnels, sachant que, dans les
consultations, là, les groupes nous ont dit : Attention, là, on ne veut
pas que le ministre se mette à faire de la microgestion, là, dans une
classe particulière à l'égard d'un élève en particulier.
M. Drainville : Ce qu'on m'explique,
Mme la députée, c'est que, pour des renseignements qui ne sont pas personnels,
je n'ai pas besoin de tout ce système-là.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que vous souhaitez suspendre quelques instants, M. le ministre?
M.
Drainville : Bien, voulez-vous l'expliquer, Mme la
sous-ministre? Je pense que ce serait plus simple, là, ce que vous...
La
Présidente (Mme Dionne) : Oui, est-ce qu'il y a consentement pour donner la
parole à Mme la sous-ministre? Veuillez vous présenter et nous exposer
vos faits.
Mme Vachon (Stéphanie) : Oui.
Stéphanie Vachon, sous-ministre adjointe aux réseaux et à la gouvernance. Alors, ce que j'expliquais, c'est que certaines
dispositions évoquent des renseignements sans spécifier les renseignements
personnels, comme, par exemple, à 6.1, où le
système de dépôt... le système de dépôt recevra, hébergera des renseignements à
la fois personnels et non personnels. Donc, c'est un système de dépôt qui aura
deux types de renseignements.
À 6.1, dans
le dernier alinéa, on parle de l'interdiction d'utiliser. Elle vaut pour les
renseignements personnels, donc c'est
une interdiction d'utiliser sans autorisation. L'autorisation consentie à 6.8,
donc, elle vise cette interdiction-là, les renseignements personnels qui
sont hébergés, puis de la même façon qu'à 6.8 les autorisations requises du
gestionnaire concernent les renseignements personnels.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la sous-ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Setlakwe : Oui, bien, je pense
que ça a été utile, là, de... cette intervention de Mme la sous-ministre.
M.
Drainville : C'est ça. Ce qui est important... Excusez-moi de
vous interrompre, Mme la Présidente. C'est bon de le rappeler, là, parce
qu'à un moment donné on est un peu dans notre bulle, là, mais toujours se
rappeler que ce qui est... en ce qui a trait
aux renseignements non personnels, on y a accès, on n'est pas obligé de passer
par une demande d'autorisation, la loi le permet. Par exemple, si je
voudrais avoir... si je voulais, dis-je bien, avoir les résultats aux épreuves
obligatoires d'une manière agrégée, je pourrais les avoir sans passer par une
demande de renseignement... sans passer par
une demande d'autorisation. Mais, si je voulais avoir, par contre...
corrigez-moi si je me trompe, mais, si je voulais, par contre, avoir les
résultats par élève, là, il faut que je demande une autorisation. Mais, si je
veux avoir juste, mettons, j'ai combien... quel est le pourcentage des élèves
qui ont la note de passage dans telle école ou dans tel centre de services scolaire, pour telle épreuve unique qui est
nécessaire pour l'obtention du diplôme, ça, je pourrais l'avoir. En
fait, je peux déjà l'avoir, le problème, c'est que je l'ai trop tard, je suis
obligé de passer par... bon. Alors, c'est important, effectivement, de rappeler
que, quand il est question de ce processus d'autorisation, où il faut faire la
preuve de la nécessité, etc., c'est quand on parle effectivement de
renseignements personnels.
Mme Setlakwe : Effectivement, c'est
une distinction qui est importante. Puis il y a des procédures à suivre qui
s'appliquent uniquement quand on traite de renseignements personnels, mais,
sachant que le système national va inclure
des renseignements, pas seulement des renseignements personnels, O.K., bien là
ça vient de... on dirait que, là, on lit les dispositions avec les
bonnes lunettes. O.K. Donc, à 6.8, le processus de... Bien, ça revient à la
question que je posais hier, tu sais, je
disais : M. le ministre, vous allez demander l'autorisation à chaque fois
que vous allez vouloir aller chercher un renseignement?
M. Drainville : ...un renseignement
personnel, oui.
Mme
Setlakwe : Bien, c'est ça, certains renseignements, O.K.,
mais... bon. Donc, c'est vraiment... c'était vraiment le cas, vous
n'allez pas aller chercher l'autorisation pour obtenir des renseignements non
personnels. Puis, si, disons, puis prenons cet exemple-là parce qu'on l'a vécu,
tu sais, «on», toute la population, là, dans les semaines qui ont précédé la
rentrée scolaire, bon, il y avait la question de manque d'enseignants, tout ça.
Est-ce que...
M. Drainville : Est-ce que je
pourrais exiger dorénavant, quand le système existera, que les centres de
services scolaires déposent systématiquement à tous les jours le nombre de
postes qu'il reste à combler? La réponse, c'est oui. Et donc, au lieu de faire
une collecte infos, comme c'est le cas présentement, puis être obligé de faire
une... comment dire, de faire une communication publique une fois par semaine
pour rendre compte de la situation de la pénurie
ou de la situation des postes à combler, bien, au lieu de rendre compte de
cette réalité une fois par semaine, je serais capable de suivre...
corrigez-moi si je me trompe, M. le sous-ministre, mais je devrais être capable
de suivre la situation jour après jour, exactement, n'est-ce pas? C'est ça.
Donc, ça va être... ça va nous permettre de
faire des suivis beaucoup plus efficaces et beaucoup plus éclairants, là. Puis
rappelez-vous au début, quand j'ai rendu les premiers chiffres, j'avais les
chiffres, puis c'était de 10 jours, qui dataient de 10 jours avant,
là. Je n'avais même pas les chiffres... D'ailleurs, on m'en a fait le reproche,
tu sais, mais... «fait le reproche», on me
demandait de rendre publics les chiffres. J'ai rendu publics les chiffres les
plus récents, les plus actuels que
j'avais, puis les chiffres les plus actuels que j'avais, c'était ça,
10 jours ou deux semaines, même,
peut-être, là, mais... Alors, l'un des objectifs de la mise en place de ce
système-là, c'est de faire en sorte, justement, que quand je sors, le 15 août, j'ai les chiffres du 14. Je vous
résume un peu grossièrement, là, ça... peut-être les chiffres du 13, là, mais... parce qu'il faut les compiler,
puis tout ça, tu sais, il faut s'assurer d'être le plus précis possible, là,
mais l'objectif, c'est d'avoir des chiffres en temps réel puis d'être
capable, donc, de piloter, si on peut dire, le réseau d'une manière qui est
beaucoup plus efficace que ce n'est le cas présentement.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions?
Mme Setlakwe : Donc, cette
information-là, est-ce qu'elle va être rendue publique, ou il va falloir faire
une demande d'accès, ou... les données qui sortent, là, au jour le jour.
M. Drainville : C'est-à-dire que...
Mme Setlakwe : Ce serait intéressant
d'avoir un tableau de bord, comme les autres ministères.
M. Drainville : Vous avez raison, ce
serait très intéressant d'avoir un tableau de bord, et on travaille sur des tableaux de bord présentement, Mme la députée, et
on travaille activement sur des tableaux de bord. Et on aura
éventuellement des communications, mais, oui, vous avez raison de dire que ces
données-là, elles doivent avoir... elles ne doivent pas être seulement
d'intérêt public, elles doivent être au service de l'intérêt public.
Mme Setlakwe : Et dans vos rêves les
plus fous, dans vos ambitions, là, j'imagine, que vous voulez réaliser
rapidement, là, vous mettriez quoi dans ce tableau de bord là?
M. Drainville : Bien, la situation
des ressources humaines, très certainement, être capable d'avoir les résultats
scolaires dès qu'ils sont produits pour être capable d'intervenir auprès des
élèves qui sont en difficulté ou, en tout
cas, pour pouvoir accompagner les centres de services afin qu'ils puissent
intervenir le plus rapidement possible auprès de ces élèves-là qui sont
à risque de décrochage pour pouvoir, justement, faire, sur une échelle beaucoup
plus grande, ce qui se fait déjà dans les
communautés de pratique puis qui, dans certains cas, donne des résultats
franchement impressionnants.
Bien, je reviens toujours là-dessus, mais c'est
sûr que toute la question des incidents liés à la violence, c'est très préoccupant présentement, et donc... Je l'ai
déjà dit dans une entrevue récemment, là, mais j'aurai des choses à dire là-dessus prochainement. Mais c'est sûr, Mme la
Présidente, que, dans un monde idéal, on produirait un gabarit uniformisé
à travers le réseau scolaire, avec des définitions claires des différents types
d'actes de violence ou d'intimidation, et les centres
de services scolaires seraient incités à déposer systématiquement les incidents
qui se produisent pour qu'on puisse en faire un suivi qui soit le plus
collé possible sur le temps réel, là, sur ce qui se passe en temps réel.
On va évidemment... Il y a des données qui sont
déjà disponibles, Mme la Présidente. Le problème, c'est qu'actuellement les
données ne sont pas nécessairement collectées de la même façon d'un centre de
services scolaire à l'autre, ne sont pas nécessairement collectées de la même
façon et n'ont pas nécessairement le même sens, la même définition. Alors,
c'est sûr qu'il va y avoir un travail d'harmonisation qu'il va falloir faire.
• (17 h 50) •
La mise en place de ce système-là va exiger
beaucoup, beaucoup de travail en amont, là, on en a parlé tout à l'heure, mais,
dans l'opérationnalisation aussi du système, il va y avoir beaucoup de travail,
je dirais, de définition fine. Parce que, si
on veut, par exemple, répertorier les actes de violence, bien, il faut
s'assurer qu'on définisse bien de quoi
on parle. Si on parle, par exemple, d'un acte d'agression envers un enseignant
ou un membre du personnel scolaire, quand on parle d'agression, on parle
de quoi? Est-ce qu'on parle d'une agression verbale? Est-ce qu'on parle d'une agression physique? Alors, il va falloir définir
les différentes catégories pour qu'après ça les centres de services scolaires
sachent dans quelle catégorie ils doivent inscrire la donnée, là. Quand ils
vont aller déposer la donnée, ils vont devoir la déposer, si je peux dire, là... puis là, si je
vulgarise trop, M. le sous-ministre, vous me rappellerez à l'ordre, là, mais
dans la bonne colonne, là, si je peux dire, dans la bonne case, là, pour
qu'elle soit répertoriée de la bonne manière, là. C'est des exemples, Mme la
députée, mais je pense qu'il y a des choses qu'on ne voit pas actuellement et
qui vont éventuellement apparaître, et on va être contents de pouvoir utiliser
le système pour pouvoir illustrer puis, comment dire, faire apparaître concrètement le phénomène puis être capable de le
mesurer. Je pense qu'on ne voit pas tout le potentiel encore du système qu'on est en train de créer,
mais je pense qu'il y aura des utilités qu'on ne peut pas voir présentement,
mais qui vont se matérialiser à l'avenir.
Tu sais, une de mes
grandes préoccupations, présentement, c'est le français. La maîtrise du
français est problématique, je pense qu'on
peut dire, si on regarde les examens, là, les résultats aux examens. Donc, on a
demandé... j'ai demandé qu'on fasse une révision des programmes de français.
Cette révision-là, elle est en cours. Éventuellement, on va déposer des
propositions pour changer la manière avec laquelle on enseigne le français,
mais, si on veut... une fois qu'on a changé
le système, une fois qu'on a changé le cours de français ou les cours de
français, si on veut mesurer l'impact de ces changements-là, je pense
que les bases de données qu'on va se créer avec le système vont nous aider à le
faire. On pourrait décider, par exemple, de demander aux centres de services
scolaires de déposer dans la base de données
les résultats de nos élèves en première étape en français. On pourrait
décider : là, là, on va aller voir comment ça va, l'enseignement du
français et l'apprentissage du français chez nos élèves.
Et donc est-ce qu'on
a ces données-là? Non, on ne les a pas. Je dois demander l'autorisation au
délégué... au sous-ministre délégué à la donnée. M. le sous-ministre, je veux
évaluer si le nouveau programme de français donne des résultats, est-ce que le
taux de réussite est plus élevé, etc., bon. Est-ce qu'on a ces données-là? On
ne les a pas. Il faut que je fasse une
demande en bonne et due forme, il faut que je démontre la nécessité. Il me
donne son accord. On demande aux centres de services de déposer les
résultats du français première étape pour voir rapidement, mettons, avant Noël,
est-ce qu'on a une belle progression ou est-ce que les résultats sont toujours
aussi difficiles, bon. Alors, ça, c'est un
exemple. On pourrait décider... Tu sais, en fonction, justement, de
l'orientation gouvernementale, qui est de favoriser une amélioration de
la maîtrise en français, on pourrait utiliser cette base de données pour agir.
C'est un exemple.
Mme Setlakwe :
Merci beaucoup, M. le ministre,
pour toutes ces informations-là, mais, oui, il y a beaucoup à faire.
M.
Drainville : Oui.
Mme
Setlakwe : Il y a beaucoup à faire, et c'est un beau projet. Donc,
revenons à 6.8, s'il vous plaît.
M.
Drainville : ...a du sens, soit dit en passant, hein? N'est-ce pas,
Mme la Présidente?
Mme
Setlakwe : Oui. Maîtrise...
M.
Drainville : Vous ne m'avez pas corrigé, là, mais vous le saviez,
hein?
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui. Je tolère un petit peu plus à cette heure-là.
M.
Drainville : Vous êtes tolérante, c'est bien. Excusez-moi...
Mme
Setlakwe : Sachez, et je vais le dire au micro, que la protection du
français...
M.
Drainville : Vous préoccupe?
Mme
Setlakwe : ...c'est très important pour... oui, pour moi et mes
collègues aussi...
M.
Drainville : C'est bien.
Mme
Setlakwe : ...la rigueur, etc.
M.
Drainville : Oui, le mot juste, mais bon.
Mme Setlakwe :
Donc, j'ai deux autres petites
questions, là, dans 6.8. Maintenant qu'on sait très bien que, là, la demande d'autorisation, c'est pour des
renseignements personnels... là, on a donné l'exemple de... on a donné l'exemple
d'informations sur les postes vacants à l'approche de la rentrée. Ça, c'est des
renseignements non personnels, pas besoin de passer par toute la mécanique
d'autorisation. Vous allez recevoir ces informations-là et poser les gestes appropriés qui s'imposent, bon. Là, ici, on parle
de renseignements personnels. Pouvez-vous nous donner quand même des
exemples de renseignements personnels dont vous souhaiteriez recevoir
communication ou que vous souhaiteriez utiliser, tu sais, si on...
M.
Drainville : Répétez-moi votre question, s'il vous plaît.
Mme Setlakwe : C'est
des renseignements personnels, des exemples, là, de cueillette, de
communications. Bien, c'est la demande d'autorisation qu'on est en train
d'étudier à 6.8.
M.
Drainville : Je vais vous donner... Bonne question. Je vais
vous donner un exemple. Un des grands enjeux auxquels on est confronté,
présentement, c'est toute la question du personnel qui n'a pas de brevet ou,
enfin, qui n'a pas d'autorisation
d'enseigner, donc, ceux qu'on appelle... ceux et celles qu'on appelle les non
légalement qualifiés, bon.
Quand on regarde à l'intérieur de la grande
catégorie des enseignants non légalement qualifiés, la catégorie qu'il faut
regarder en particulier, c'est ceux et celles qui bénéficient d'une tolérance
d'engagement, bon. Alors, tolérance d'engagement, donc, ça leur permet
d'enseigner dans une classe, mais ce ne sont pas des professeurs qui sont
légalement qualifiés, donc ils n'ont pas de brevet. Mais ce qu'on observe, puis
ça s'est confirmé dans le rapport de la Vérificatrice générale, si je ne
m'abuse, c'est que la majorité de ces enseignants, enseignantes non légalement qualifiés, donc, qui ont une tolérance
d'engagement, qui bénéficient d'une tolérance d'engagement, ont un bac ou une
maîtrise. La majorité a soit un bac, soit une maîtrise. Puis une bonne proportion
des autres ont au moins un D.E.C. Si je me rappelle bien... si on prend
maîtrise, bac et D.E.C., si je me rappelle bien, c'est à peu près 75 %
des... autour de 6 000 enseignants, 5 900 enseignants qui
ont une tolérance d'engagement.
Bien, ça, cette information-là, je ne l'ai pas
en temps réel, là, je l'ai, bien, à la fin de l'année scolaire ou, en tout cas, après quelques mois, minimalement, après
quelques mois. Alors, c'est sûr que, là, on est dans du renseignement personnel, parce que, là, je dois demander à la
personne : Quel genre de diplôme vous avez? Bon, alors, ça, ça pourrait
être un exemple de renseignement personnel que je souhaiterais obtenir pour
pouvoir justement dire, en début d'année scolaire : Écoutez, il y a
encore trop d'enseignants non qualifiés, puis on veut en diminuer le nombre,
mais je veux quand même vous rassurer sur le fait que, parmi ceux et celles qui
sont non légalement qualifiés, j'en ai, je ne sais pas, moi, 60 % qui ont
un bac dans une matière connexe ou non connexe à la matière enseignée, puis
j'en ai un autre 10 %, 15 % qui ont une maîtrise, puis... Bref, oui,
ils sont non légalement qualifiés, c'est vrai, ils n'ont pas de brevet, mais c'est quand même des personnes qui sont passées
par l'université et qui ont... ou par le cégep et qui, donc, ont une
formation universitaire ou collégiale qui a quand même une valeur, là.
• (18 heures) •
Puis je pense que c'est une information qui peut
être pertinente, notamment pour rassurer, notamment pour rassurer, et qui est pertinente aussi, Mme la
Présidente, dans le contexte où, moi, ce que j'ai demandé aux universités,
c'est d'offrir des programmes de
30 crédits, ce que j'ai appelé des voies rapides, pour faire en sorte que
les personnes qui ont un bac,
mettons, en histoire, en mathématiques, en français, en anglais, en chimie, en
physique, en géographie, peu importe, que ces personnes-là, donc, qui ne
sont pas non légalement qualifiées mais qui ont un bac, puissent devenir
légalement qualifiés au terme de ce programme de 30 crédits, de cette voie
rapide de 30 crédits. Et la bonne nouvelle, c'est qu'ils sont de plus en
plus nombreux à s'inscrire dans ces programmes-là, et ils vont donc devenir
éventuellement des enseignants légalement qualifiés, avec brevet. Alors, qu'on
soit capable, avec un système comme celui-là,
de suivre à la trace l'évolution du portrait des non légalement qualifiés, je
pense que ça pourrait être une excellente chose.
Mme Setlakwe : Merci pour cet
exemple. Je vous entends, là, oui. Je ne suis pas sûre qu'on tombe dans le
renseignement personnel. Il y a peut-être façon d'extraire des statistiques,
comme combien d'enseignants sont non qualifiés ou tombent dans toutes les
situations, mais bon...
M.
Drainville : Non, non, mais c'est une bonne question. Est-ce
qu'on pourrait obtenir cette information-là sans que ce soit considéré comme un renseignement
personnel, M. le sous-ministre?
Mme Setlakwe : Ça peut être
dépersonnalisé.
M.
Lehoux (Stéphane) : C'est-à-dire, on utilise un renseignement
personnel, mais il pourrait vous être communiqué sous une forme où on
n'aurait pas à vous transmettre l'information nominative des personnes. Et ça
fait partie des dispositions qui sont...
Mme Setlakwe : Qu'on a discutées
hier.
M. Lehoux (Stéphane) : Exactement.
Mme
Setlakwe : Oui. Ça se trouve à être quelque part. Et donc,
dans ce temps-là, il n'y aurait pas nécessité d'aller chercher
l'autorisation.
M. Lehoux (Stéphane) : De divulguer.
Mme
Setlakwe : Mais je pense que, dans tous les cas, quand une
information peut être transmise en... peut servir les fins pour
lesquelles elle est demandée et qu'elle... on... d'emblée, il faut la
dépersonnaliser. O.K.
M.
Drainville : Mais je dirais, si vous me permettez, Mme la
députée, si on veut suivre l'évolution du portrait des non légalement
qualifiés, donc des personnes avec tolérance d'engagement, là... Je résume
encore grossièrement parce que les non légalement
qualifiés, ça n'inclut pas seulement les personnes avec tolérance d'engagement,
mais la catégorie tolérance d'engagement est
très importante. Si on voudrait, mettons... Ah! merde! Si on voulait... Ça,
c'est... Il y a peut-être un petit peu de fatigue rendu ici, là. Si on voulait
suivre, d'une année à l'autre, quels sont ceux et celles qui n'avaient
qu'une tolérance d'engagement, et qui sont allés chercher un 30 crédits,
et qui sont devenus légalement qualifiés...
d'une année à l'autre, à ce moment-là, je pense qu'il faudrait les suivre. Il
faudrait avoir le profil personnel, là, tu sais. Il faudrait être capables de dire, mettons, je ne sais pas,
là : On a 5 900 personnes qui ont une tolérance d'engagement puis on les suit sur un certain nombre de... sur
une certaine... sur une certaine période de temps. Et on arrive, mettons,
trois ans plus tard et on dit : Sur les 5 900, il n'y en a plus que
2 000 qui sont encore non légalement qualifiés parce que les 3 900 autres sont maintenant
légalement qualifiés, ont obtenu leur brevet au terme d'une formation de
30 crédits dans... pour certains d'entre eux, à la TELUQ, pour
d'autres, à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, pour d'autres à
l'Université de Sherbrooke, pour d'autres à l'UQAM. Je vous donne des exemples
d'institutions qui ont répondu à l'appel,
là, de créer des voies rapides. Alors, l'université de Trois-Rivières aussi, je
pense... l'Université du Québec à Trois-Rivières, je pense, aussi.
Enfin, bref, ça nous permettrait donc, encore
une fois, d'avoir un portrait beaucoup plus précis, d'être capables de faire des suivis beaucoup plus
efficaces, et donc, en bout de ligne, d'être meilleurs, meilleur... meilleur
ministre, peu importe celui ou celle qui occupera le poste, et meilleurs
dans notre gestion du réseau, puis, éventuellement, meilleurs pour les élèves.
Mme Setlakwe : ...de nous donner un
exemple? Il est pertinent, l'exemple que vous avez mentionné, là, qui traite
du... qui a trait au personnel, aux enseignants. Mais revenons aux élèves. Dans
quels... Quels renseignements personnels pourraient vous être utiles? Tu sais,
finalement, un renseignement personnel, là, bien, on sait ce que c'est, mais
trouvons des exemples. Puis je pense que la discussion, elle n'est pas inutile.
Puis ce n'est pas pour allonger, là, les
débats parce que je vais arriver à une question précise. Moi, je me demande
pourquoi à la fin, dans le deuxième alinéa... pourquoi que là, on
revient au concept de renseignement. Là, on ne parle plus de renseignement
personnel. En tout cas, ça, vous pourrez...
vous pourrez nous le dire. Mais j'aimerais savoir... Donnons-nous...
Illustrons... Illustrons l'utilité du système avec un exemple concret,
là. Vous avez besoin de renseignements personnels sur des élèves, donnez-nous
un exemple.
M. Drainville : Je vais vous donner
un exemple que j'ai déjà donné, mais je pense que vous n'étiez peut-être pas
présente à ce moment-là, au moment des délibérations. Puis ce n'est pas un
reproche que je vous fais, madame... Mme la députée, parce que les exemples...
les questions que vous demandez sont très pertinentes, et j'essaie d'être le plus précis possible dans mes réponses. Puis je
prends pour acquis qu'il y a quand même quelques personnes qui nous écoutent
et qui ne nous écoutaient peut-être pas quand j'avais donné cet exemple-là
déjà.
Mais je vous
donne l'exemple, par exemple, parce que c'est un... Je ne sais pas si vous vous
souvenez, Mme la députée, la Vérificatrice générale a produit un rapport en décembre dernier, décembre
2022, dans lequel rapport elle disait : Écoutez, ça n'a pas de bon
sens, le ministère de l'Éducation n'a pas encore de portrait sur les retards
d'apprentissage liés à la COVID, liés à la pandémie. Vous vous rappelez de ça,
hein? Puis d'ailleurs ma réaction, ça avait été de rentrer dans le scrum en disant : Qu'est-ce que vous voulez que je
vous dise, je n'ai pas les... je ne les ai pas, les données. Bon, alors
là, je vous donne cet exemple-là.
Donc, effectivement, mettons qu'on dirait, là...
Bien là, je ne sais pas si c'est... je ne sais pas si... Enfin, je vous donne cet exemple-là, donc, objectif :
mesurer les retards d'apprentissage liés à la pandémie de la COVID. Alors là,
évidemment, il faut faire une analyse en fonction des élèves, en fonction des
écoles, en fonction des régions, en fonction des difficultés scolaires des
élèves, en lien notamment avec leur milieu socioéconomique. Donc, on n'a pas le choix, on est dans l'univers des renseignements
personnels. Donc, je demande au ministre... je demande au sous-ministre,
dis-je, gestionnaire délégué aux données, d'accéder aux informations
personnelles qui sont nécessaires afin qu'on puisse
comprendre les retards d'apprentissage liés à la COVID-19. Alors là, exemples
de données que je demanderais : je demanderais les notes à
l'épreuve obligatoire, je demanderais l'école, le niveau scolaire, je
demanderais présence d'un plan
d'intervention pour savoir si c'est un élève à besoins particuliers ou pas, je
pourrais demander aussi la langue maternelle pour savoir... comparer les
deux réseaux, anglophones, francophones, etc.
Alors là, évidemment, je dois justifier ma
demande, donc démontrer la nécessité. Là, le gestionnaire délégué aux données
devrait faire l'analyse des critères de nécessité. Alors là, toujours la même
mécanique, est-ce que c'est en lien avec mes
responsabilités comme ministre. Je dois faire cette démonstration-là. Est-ce
que c'est légitime? Est-ce que ça répond à un besoin? Est-ce que
c'est... la demande est proportionnelle à l'atteinte à la vie privée, le fameux
test de nécessité? Pour les fins de la
discussion, donc, le gestionnaire délégué répond que, oui, la demande répond
aux critères de nécessité. Il autorise l'accès aux données.
Et là, à ce moment-là, les données sont
communiquées. On fait l'analyse. Donc, on a accès aux renseignements qui ont
été déposés, donc, dans le système. On fait cette analyse-là. Évidemment,
pendant que l'opération se déroule, il faut mettre à jour le registre des
communications et des utilisations puis il faut évidemment que le gestionnaire délégué aux données numériques
fasse ce suivi-là. Si l'opération dure plus d'un an, je dois, au moment du premier anniversaire ou avant, produire un
rapport qui doit être transmis au gestionnaire de la donnée. Je dois lui
indiquer quelle utilisation j'ai faite de ces données.
Et,
au terme de l'analyse de ces données-là, Mme la Présidente, on en arrive à la
conclusion que, dans un certain nombre de centres de services scolaires, dans
un certain nombre d'écoles, les dommages causés par la pandémie sont
plus importants qu'ailleurs. Et donc on pourrait, Mme la Présidente, décider de
donner plus de ressources à un certain nombre de centres de services scolaires parce qu'à
l'intérieur de ce centre de services scolaire là il y a davantage d'élèves qui
semblent avoir été négativement impactés par la COVID-19.
• (18 h 10) •
Donc, on pourrait,
par exemple, décider que le budget relié aux tuteurs et aux tutrices, donc le
budget du tutorat... Le tutorat, c'est quand
même un programme extrêmement populaire. Il y a 130 000 élèves actuellement
au Québec, en tout cas, c'était le cas l'année passée, qui ont bénéficié
de l'aide d'un tuteur ou d'une tutrice. 130 000 élèves, c'est beaucoup, là. Donc, on pourrait décider que la
répartition de ce budget-là va se faire davantage au bénéfice d'un certain nombre de centres de services scolaires qui
comptent en leur sein un nombre plus important d'élèves ayant négativement
souffert de la COVID. Donc, il y a un retard d'apprentissage plus important
dans un certain nombre d'endroits, et donc on va leur donner plus
d'aide. Donc, il y a plus d'argent pour engager plus de tuteurs et de tutrices
qui vont être affectés à ces endroits-là pour justement aider les élèves qui
vivent un retard plus important.
Et là on pourrait
dire, en bouclant la boucle, qu'on a répondu au rapport de la Vérificatrice
générale qui nous reprochait justement de ne pas avoir agi et de ne pas avoir
évalué les retards liés à la COVID, et donc de ne pas avoir pu apporter d'aide
à ces élèves-là. C'est un exemple, Mme la Présidente.
Mme
Setlakwe : Merci pour cet exemple qui est très pertinent. Poussons la
réflexion dans le... avec ce même exemple,
M. le ministre, si vous me permettez. Est-ce que vous seriez autorisé, en vertu
de l'autorisation... bien oui, en vertu de l'autorisation que vous avez
obtenue, de prendre ces données-là, parce que c'est vous qui feriez l'analyse,
ou ça pourrait, disons, être fait par... à l'externe, là, par exemple
par le Comité sur les résultats scientifiques et le milieu scolaire ou par
l'INEE, l'Institut national d'excellence en éducation? Est-ce que vous seriez
autorisé à les envoyer à ces firmes-là... ces entités-là, c'est-à-dire, pour
analyse?
M. Drainville :
On va... Prenons un petit moment,
s'il vous plaît, Mme la Présidente. Prenons un petit moment.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
18 h 13)
(Reprise à 18 h 18)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous
laisse la parole.
M. Drainville :
Oui. Alors, Mme la Présidente, la réponse courte à la question,
c'est : Non, ça ne pourrait pas être transféré à l'INEE pour la simple et
bonne raison que ce n'est pas la finalité de l'INEE. Donc, il faut revenir à la mission de l'INEE puis il faut préciser,
donc, les finalités. Et donc ça ne fait pas partie des finalités de l'INEE que
de traiter de renseignements personnels.
Un
exemple. Parce que, la question, c'était : Qui va utiliser cette information-là?
Alors, c'est une information, Mme la
Présidente, qu'on n'avait pas encore rendue publique, à ma connaissance, là,
mais ça me fait plaisir de partager cette information-là avec la
députée. On va créer, au sein du ministère, Mme la Présidente, le bureau de
l'excellence scolaire... le bureau de l'excellence scolaire. On est déjà en
train de constituer cette équipe-là. Et c'est une équipe, dans le fond, de
personnes qui vont être capables à la fois d'analyser les résultats des
demandes, donc ils vont être capables de prendre les données, par exemple, les
données dans le cas comme dans le cas qui nous concerne, dans l'exemple que je
viens de donner sur les élèves qui vivent des retards liés à la COVID.
• (18 h 20) •
Donc, on aurait au
sein de cette équipe, au sein de ce bureau de l'excellence scolaire, des
personnes qui seraient en mesure de constater les retards et qui seraient en
mesure également, Mme la Présidente, de suggérer des interventions directement
au centre de services scolaire pour justement intervenir auprès des élèves qui
paient le prix de cette pandémie, et donc qui ont vécu ou qui vivent encore
avec des retards plus importants liés à la pandémie. Donc, on aurait... En d'autres mots, Mme la Présidente, pour faire
simple, là, on aura au sein du ministère une équipe dédiée à l'analyse
des données et aux interventions qui en découlent.
Mme Setlakwe :
Merci. Ça répond à la question. Mais ça me ramène à une sous-question, si
je peux me permettre, Mme la Présidente. Disons, sur le dossier de la violence,
vous ne seriez pas non plus autorisé à soumettre ces données-là à une chaire de
recherche? Par exemple, là, il y en avait une sur le bien-être à l'école et la
prévention de la violence.
M. Drainville : ...il faudrait que ça...
il faudrait que ça réponde aux critères de 67.2 de la Loi d'accès, Mme la
députée. 67, Mme la Présidente. C'était bien 67.2. O.K. Alors donc, la réponse
à la question, c'est : Oui, il faut... Oui, ce serait possible de le donner à un organisme
spécialisé, un centre de recherche, par exemple, mais ce serait en vertu de
67.2.
Et, 67.2, je le
rappelle : «Un organisme public peut [...] communiquer un renseignement
personnel à toute personne ou à tout
organisme si cette communication est nécessaire à l'exercice d'un mandat — donc,
dans ce cas-ci, ça pourrait être le mandat d'analyser certaines données — ou à
l'exécution d'un contrat de service ou d'entreprise confié par l'organisme
public à cette personne ou à cet organisme.
«Dans ce cas, l'organisme
public doit :
«1° confier le mandat ou le contrat par écrit;
et
«2° indiquer,
dans le mandat ou le contrat, les dispositions de la présente loi qui
s'appliquent au renseignement communiqué au mandataire ou à l'exécutant
du contrat ainsi que les mesures qu'il doit prendre pour en assurer le caractère confidentiel, pour que [ces
renseignements] ne [soient utilisés] que dans l'exercice de son mandat ou
l'exécution de son contrat et pour qu'il ne le conserve pas après son
expiration. En outre, l'organisme public doit, avant la communication, obtenir
un engagement de confidentialité complété par toute personne à qui le
renseignement peut être communiqué — donc, dans le cas ici, le
centre de recherche — à
moins que le responsable de la protection des renseignements personnels estime
que cela n'est pas nécessaire. Une personne ou un organisme qui exerce un mandat ou qui exécute un contrat de service visé
au premier alinéa doit aviser sans délai [la] responsable de toute violation
ou tentative de violation par toute personne
de l'une ou l'autre des obligations relatives à la confidentialité du
renseignement communiqué et doit
également permettre au responsable d'effectuer toute vérification relative à
cette confidentialité.»
Mme Setlakwe : Merci. Vous lisiez
67.2 de?
M. Drainville : De la loi.
Mme Setlakwe : Quelle loi?
M. Drainville : La Loi sur l'accès.
Mme
Setlakwe : La Loi sur l'accès. Donc, est-ce que le mandat...
Donc, je comprends que oui, les informations... les données pourraient
être transmises à une chaire de recherche.
M. Drainville : Sous-traitées, oui,
c'est ça.
Mme
Setlakwe : Oui, merci, merci pour la réponse. Est-ce que ce
doit être en vertu d'un mandat que vous confiez?
M. Drainville : Oui. Il faut que ce
soit... Hein?
Une voix : ...
M.
Drainville : Oui. Mais il
faut que ce soit en lien avec mes responsabilités aux fins de l'exercice de mes
fonctions.
Mme Setlakwe : Encore quelques
petites questions, là. Sur la question des informations sur la violence dans
nos écoles, il pourrait y avoir des données qui soient déposées et hébergées
dans le système national. Et est-ce que ça sert juste... ces informations
servent juste à vous, le ministre? Ou est-ce que, dans le cadre d'une demande
d'accès à l'information que nous, on ferait, ou que des journalistes feraient,
ou qu'un membre du public ferait, est-ce que vous pourriez piger dans ce
système-là pour les transmettre de façon globale? Ou est-ce qu'il faudrait
aller faire une demande d'accès à l'information de façon distincte dans
chaque... chaque centre de services scolaire? Dans le fond, est-ce que le
ministère, dans le cadre d'une demande d'accès à l'information, va pouvoir
aller chercher l'information dans le système national ou est-ce qu'il faut
absolument que le ministre le demande?
M. Drainville : Écoutez, vous posez
des excellentes questions.
Une voix : ...
M. Drainville : S'il vous plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 26)
(Reprise à 18 h 30)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux.
Donc, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die. Donc, je vous
souhaite une excellente soirée.
(Fin de la séance à 18 h 31)