(Onze
heures quatorze minutes)
La Présidente (Mme
Dionne) :
Alors, bon mercredi à tous et à toutes. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture et de
l'éducation ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi
modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi
sur l'Institut national d'excellence en éducation.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M. Rivest (Côte-du-Sud) est remplacé par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac); Mme Rizqy
(Saint-Laurent) est remplacée par M. Kelley (Jacques-Cartier); et Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)
est remplacée par Mme Garceau (Robert-Baldwin).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le secrétaire. Donc, je vous rappelle que nous
étudions le projet de loi n° 23 par sujets. Nous en sommes au
sujet 4, intitulé Institut national d'excellence en éducation. De façon
plus précise, lors de l'ajournement de nos
travaux d'hier... de la semaine... d'hier, oui, effectivement, nous en étions à
l'étude de l'article 18 de la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation, édicté par l'article 57 du projet de loi. Donc,
M. le ministre, je vous invite à nous en faire la lecture.
M.
Drainville : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Salutations aux
collègues.
Alors, on y va,
donc :
«Chapitre IV
«Dispositions financières
et rapports.»
Article 18 :
«L'exercice financier de l'Institut se termine le 31 mars de chaque
année.»
Cet article propose
de fixer la date de fin de l'exercice financier de l'institut.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Donc, est-ce qu'il y a des interventions ou des commentaires
sur l'article 18? Oui, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci,
Mme la Présidente. Oui, M. le ministre, hier, on a discuté qu'on ne sait pas
exactement l'échéancier pour quand l'institut va être mis en place. Alors,
j'imagine que ça va arriver au milieu de l'exercice financier. Alors, pour les
crédits, on va avoir comme une première année qui est un petit peu... Est-ce
que ça va être temporaire ou est-ce qu'on va
seulement comme étudier l'exercice des crédits pour — financiers — l'année
après? C'est juste pour prendre connaissance, quand on va avoir un
moment, de regarder un petit peu tous les détails sur comment l'institut a été
mis en place puis leur plan des effectifs, etc.
M. Drainville :
Alors, Mme la Présidente, nous
allons faire l'exercice des crédits en fonction d'un déploiement qui
nous amène à un INEE... pleinement fonctionnel, dis-je bien, en septembre 2024.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il d'autres commentaires ou
interventions sur l'article 18? Est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
nous passons à l'article 19. M. le ministre, je vous laisse en faire la
lecture.
M.
Drainville : Merci. Article 19 : «Les états financiers et le
rapport annuel de gestion de l'Institut doivent contenir les renseignements exigés par le ministre. Ce dernier rapport
doit également prévoir une reddition de comptes relative à l'utilisation,
par l'Institut, des renseignements personnels qui lui ont été communiqués dans
le cadre de l'application de la présente loi de même qu'une reddition de
comptes relative à la présence des membres du conseil d'administration aux
séances du conseil et à leur rémunération, le cas échéant.»
Commentaires :
Cet article prévoit des normes particulières relatives à la reddition de
comptes annuelle que doit faire l'institut et permet au ministre
d'exiger que les états financiers et le rapport contiennent certains
renseignements additionnels.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Des interventions sur l'article 19?
Mme Garceau : Oui.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Concernant, M. le ministre, les états
financiers, est-ce qu'ils vont être publiés, est-ce qu'ils vont être publics?
M.
Drainville : ...le rapport annuel de l'INESSS, Mme la
Présidente, vous avez le rapport de l'auditeur indépendant et vous avez, donc, les résultats des... le résultat des
états financiers ou les états financiers, devrais-je dire. Ce sera la
même pratique que nous allons utiliser pour l'INEE.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
D'autres interventions?
Mme Garceau : Oui, mais il y a une
précision, M. le ministre, dans l'article, que les états financiers et le
rapport annuel de gestion de l'institut doivent contenir des renseignements
exigés par le ministre. Quel genre de renseignements s'agit-il?
M. Drainville : Ah! bien, écoutez,
par exemple, on peut penser à des renseignements sur les équivalents temps plein, les employés, etc. Est-ce que...
Bien, on va prendre deux secondes, parce que je vais prendre connaissance du
rapport de l'INESSS, je pense que ça peut nous aider à fournir des exemples
concrets pour bien répondre à la question de la députée, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Donc, la commission suspend
ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 20)
(Reprise à 11 h 26)
La
Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend
maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous laisse poursuivre.
M. Drainville : Oui.
Alors, Mme la Présidente, d'abord, il ne faut pas perdre de vue, là, en réponse
à la question de la députée, ne perdons pas de vue l'article 25 qui
prévoit que la Loi sur
l'administration publique va
s'appliquer à l'institut. Donc, ça,
c'est un... On va en parler un petit peu plus tard. Et évidemment, dans cette
Loi sur l'administration publique, cette loi prévoit un certain nombre
de contenus aux rapports annuels.
Bon, par exemple, si on regarde le rapport
annuel de l'INESSS, donc, l'Institut national d'excellence en santé et services
sociaux, si vous regardez la table des matières du rapport annuel, vous allez
voir, par exemple, le plan stratégique, il est prévu au rapport annuel. On peut
penser que le plan stratégique de l'INEE sera prévu dans son rapport annuel. Les ressources utilisées, c'est
des rubriques, je dirais, prescrites. C'est des rubriques qui sont prescrites
dans un rapport annuel d'un organisme qui est assujetti à la Loi sur
l'administration publique. Alors, il y aura une... une rubrique
ressources humaines, ressources financières, ressources informationnelles. Bon,
il y a d'autres rubriques dans le rapport annuel de l'INESSS. Je ne présume pas
que tous ces... toutes ces rubriques-là vont nécessairement se retrouver dans le rapport annuel de l'INEE,
quoique je... que je ne l'exclue pas. Nous pourrons répondre plus longuement
à cette question-là, à cette interrogation-là lorsque nous arriverons à
l'article 25.
Alors, en plus de ces différentes rubriques qui
seront prescrites du fait que l'INEE est assujetti à la Loi sur
l'administration publique, la question était : Quels sont, dans le fond,
les autres renseignements que le ministre de l'Éducation pourrait exiger?
Alors, des exemples, Mme la Présidente, par exemple, le ministre pourrait demander
à ce que le rapport annuel de l'INEE contienne la liste des synthèses de
connaissances qui sont en cours d'élaboration ou qui sont à venir, donc une
liste, dans le fond, des travaux qui sont en cours et qui sont à venir. Il
pourrait y avoir aussi, on en a parlé hier, la liste des ententes qui ont été
conclues entre l'INEE et d'autres gouvernements ou d'autres organismes. On en a
parlé également hier. Alors, ce sont des exemples, Mme la Présidente, de
renseignements qui pourraient être demandés, et donc éventuellement intégrés au
rapport annuel de gestion de l'INEE.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
Mme Garceau : Merci, M. le
ministre, pour l'explication. Et, suite à cette explication-là, à
l'article 19, vous précisez quand même un renseignement en particulier que
vous allez, il appert, exiger, les «renseignements personnels qui lui ont été
communiqués — ont
été communiqués à l'INEE — dans
le cadre de l'application de la présente loi». Pourquoi est-ce qu'on précise
cet aspect-là dans le cadre de l'article 19? Je peux comprendre au niveau
des... des rubriques prescrites, mais là, lorsqu'on sort de... les... le cadre
ou, si je peux dire, les catégories usuelles, les
renseignements que vous allez exiger particulièrement liés à... l'INEE, je
m'excuse, est-ce qu'on ne devrait pas faire ou dresser une liste à
l'article 19, puisque vous en précisez un en ce moment concernant les
renseignements personnels?
• (11 h 30) •
M. Drainville : Oui. Alors, Mme
la Présidente, encore une fois, on s'inspire de ce qui existe déjà. Ça ne veut
pas dire que ce sera nécessairement exactement le même type de rapport, mais ça
nous donne quand même une bonne idée. Si vous regardez la page 36 du
rapport annuel de gestion de l'INESSS pour l'année 2022‑2023, il y a une
section, 4.7, «Accès aux documents et protection des renseignements
personnels». Donc, on pourrait s'imaginer une section un
peu similaire dans le cas du rapport annuel de gestion de l'INEE qui ferait
état, donc, d'éventuels partages ou utilisation de renseignements personnels.
Cela étant dit, Mme
la Présidente, je pense que ce sera davantage l'exception que la règle parce
que, pour, comment dire, identifier les pratiques probantes, je pense qu'on est
davantage dans l'utilisation de données agrégées que de données dénominalisées.
On ne peut pas l'exclure, Mme la Présidente, mais, si on veut, par exemple,
vérifier, je ne sais pas, moi, quel est le niveau d'efficacité, par exemple,
des maternelles quatre ans sur la réussite scolaire, je ne sais pas, moi, des
garçons, mettons, puis des garçons provenant possiblement de certains milieux
peut-être plus spécifiques, bon, je ne pense
pas qu'on ait besoin... puis là je ne suis pas un expert en la matière, là,
mais je pense que ce que l'on va
regarder, c'est le nombre. On va regarder un échantillonnage assez vaste et on
va, à ce moment-là, vérifier est-ce que cette façon de faire, est-ce que...
je parle des maternelles quatre ans ici, quel impact ça a sur telle clientèle.
Et
donc je donne cet exemple-là. Ça pourrait être les aides à la classe, j'ai
donné l'exemple hier également, alors, les aides à la classe, quel
impact ça a, par exemple, sur la réussite scolaire des élèves par niveau, par
environnement socioéconomique, garçons, filles, etc. Là, on est davantage dans
des groupes, dans des ensembles plutôt que dans des recherches qui vont nous amener à utiliser des renseignements
personnels, mais il faut quand même... Mme la Présidente, il faut quand même
le prévoir. Hier, on en a parlé un petit peu, l'article 64 et
l'article 68 de la loi d'accès qui s'appliquent à l'INEE. Et donc,
évidemment, Mme la Présidente, c'est toujours la même réponse. S'il doit y
avoir utilisation des renseignements personnels, à ce moment-là, le critère de
nécessité va toujours s'appliquer.
La Présidente (Mme
Dionne) :
Merci, M. le ministre. D'autres interventions?
Mme Garceau :
Merci, Mme la Présidente. Je ne
veux pas qu'on retourne en arrière, là, dans nos discussions avec... on
manque M. Lehoux, le sous-ministre, concernant les données.
Une voix : ...
Mme Garceau :
Oui, oui, oui, on avait de beaux échanges.
M.
Drainville : Bien, écoutez, je suis sûr que c'est réciproque.
Mme Garceau :
La prochaine fois.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...à M. Lehoux. Donc, revenons au sujet.
Mme Garceau :
On va... Je vais revenir à ma question, vous allez le saluer pour moi,
parce qu'évidemment le chapitre des données, on en a parlé amplement,
concernant nos préoccupations au niveau des renseignements personnels qu'on
était pour aller demander, cueillir... des centres de services scolaires, et
tout ça, là. Je ne veux pas entrer dans...
revenir dans ces discussions, mais là je vous entends concernant votre réponse
à ma question concernant la nature des renseignements personnels. Et,
lorsqu'on parle des catégories de groupes, maternelles quatre ans, l'aide à la
classe, pour moi, ce ne sont pas des renseignements personnels, et donc...
M. Drainville :
J'ai donné ces deux exemples-là
pour démontrer justement que, dans ces cas-là, ce seraient des données
agrégées, des données dénominalisées. C'est pour ça que je parlais d'ensembles.
Ce sont des ensembles. Donc, ce qu'on veut,
c'est le nombre. On ne veut pas nécessairement les renseignements personnels.
On veut savoir, dans tel milieu, quel impact, par exemple, les aides à
la classe ou les maternelles quatre ans ont-elles eu, mais, encore une fois, je
ne suis pas un expert, Mme la Présidente, là. Ça fait que je ne veux pas
m'improviser chercheur en éducation, mais,
pour avoir quand même recherché la question puis, évidemment, y avoir réfléchi,
on peut dire, je pense, Mme la Présidente, que, de façon générale, quand
on parle de pratiques probantes, quand on parle de pratiques pédagogiques
efficaces, qu'est-ce qui fonctionne, qu'est-ce qui ne fonctionne pas, je pense
que, de façon générale, on va se baser sur des groupes, sur des ensembles,
donc, sur des données qui n'auront pas besoin d'être personnalisées. Ça
pourrait être des données dénominalisées. Ce
qui nous intéresse, c'est la réussite de la classe dans telle école ou dans tel
milieu. On n'est pas obligés d'avoir des renseignements personnels pour
ça, en tout cas, pas dans tous les cas. Ça, je pense que je peux m'avancer là-dessus, mais est-ce qu'il
pourrait y avoir, à un moment donné, dans le cadre de ces recherches-là, nécessité
d'avoir accès à des renseignements personnels pour avoir peut-être une lecture
un petit peu plus fine ou beaucoup plus
fine, beaucoup plus pointue, de l'efficacité de la pratique, ou de l'efficacité
de la méthode, ou de l'efficacité du programme? Alors là, peut-être que
ce sera nécessaire, et cette disposition, donc, y fait référence.
Mme Garceau :
Ça serait important de préciser,
puisque c'est dans le cadre de l'article, on parle de quoi comme
renseignements personnels. Pourquoi est-ce que vous exigez que ça soit à
l'article 19?
M.
Drainville : Encore une fois, Mme la Présidente, on ne crée rien ici,
hein? On applique la loi d'accès. La loi
d'accès, c'est toujours les mêmes articles. L'article 64 : «Un organisme
public peut [...] recueillir un renseignement personnel si cela est
nécessaire à l'exercice des attributions ou à la mise en oeuvre d'un programme
de l'organisme public avec lequel il
collabore pour la prestation de services ou pour la réalisation d'une mission
commune.» Alors, la mission, c'est
l'article 5 qui fait la nomenclature des différentes attributions qui
constituent, qui composent la mission de l'INEE.
Alors, encore une fois,
Mme la Présidente, je n'ai pas de... je n'ai pas nécessairement des exemples
précis en tête, mais, chose certaine, la loi d'accès s'applique, et on la
respecte sans aucune modification, sans aucun bémol. Et donc, si, comme le
prévoit la loi d'accès, l'INEE a besoin de renseignements personnels parce que
c'est nécessaire à l'accomplissement de sa mission, la loi d'accès le permet,
et ce que l'on dit à l'article 19, c'est : Écoutez, ça pourrait
arriver, et donc, si ça arrive, il faudra que l'institut en rende compte dans
son rapport annuel.
Donc, c'est une bonne chose, ça, Mme la
Présidente, parce que ça devient à ce moment-là une obligation de transparence.
On crée l'obligation de transparence dans le rapport annuel s'il y a recours,
donc, aux renseignements personnels. Donc,
il faut qu'il y ait reddition de comptes relativement à l'utilisation des
renseignements personnels par l'institut, renseignements personnels qui
auront été communiqués dans le cadre de l'application de la loi, donc, dans le
cadre de la mission de l'institut.
Et, encore une fois, Mme la Présidente, avant de
pouvoir utiliser ces renseignements personnels, il faudra que quatre conditions soient respectées. Il y a
d'abord le test de la nécessité qui devra être réalisé. Bon, il y aura l'évaluation
des facteurs relatifs à la vie privée. Là, je vous cite les conditions qui sont
déjà prévues dans la loi d'accès, Mme la Présidente. On ne crée rien. On
n'ajoute rien. On fait juste réaffirmer, dans le fond, ce qui est déjà prévu
par la loi d'accès. Donc, le test de
nécessité, l'évaluation des facteurs relatifs à la vie privée, il doit y avoir
entente écrite, et ladite entente
doit être transmise à la Commission d'accès à l'information et... plus la
reddition de comptes dans le rapport annuel. Ça s'ajoute à ce que je
viens de vous donner, qui est déjà prévu par la loi d'accès.
• (11 h 40) •
Mme Garceau : ...que je trouve
intéressant, parce que je comprends tout l'aspect du test de nécessité parce que c'est l'INEE... il va y avoir un test de
nécessité lorsque l'INEE va aller recueillir des informations qu'ils vont
utiliser, mais, en tout cas, il me semble que... parce que, là, on est
rendus... Ils font leur travail. Ça va être... Il va y avoir, si je peux dire, un sommaire. Dans le sommaire des
travaux, ils vont avoir peut-être utilisé des renseignements personnels ou pas, mais pourquoi est-ce qu'il y a cette
précision qu'il doit également prévoir une reddition de comptes relative à
l'utilisation par l'institut... Pourquoi est-ce que cet aspect est important,
pour vous, de le prévoir? Pourquoi est-ce que c'est à l'INEE, dans le rapport annuel, s'il y a des travaux dans
lesquels ils ont utilisé des renseignements personnels... ça va faire
partie de leur rapport et pourquoi est-ce que vous l'exigez particulièrement?
M. Drainville : Par souci de
transparence.
Mme Garceau : Mais, de
transparence... mais vous cherchez quoi exactement? Parce que les
renseignements personnels, là, on ne parle
pas de catégories, et tout ça. Là, est-ce que ça veut dire qu'on s'en va, là,
également dans tout cet aspect de la divulgation de noms personnels
d'enseignants, d'enseignantes, d'élèves dans un... en raison d'un conflit,
en raison d'une situation de violence, ce
genre de choses là? Donc, je tente de voir... parce que c'est sûr et certain
que, de la part de l'INEE, j'ose croire qu'on ne va pas cibler les noms. On ne
va pas mentionner les noms personnels. On va probablement les encadrer
dans un groupe plutôt que... et c'est pour ça que ça devient moins personnel,
si vous me comprenez. Donc, c'est pour ça que...
M. Drainville : Essentiellement,
c'est, je dirais, une sorte de disposition d'assurance, Mme la Présidente,
c'est, au cas où on en aurait besoin... on veut être certains... D'abord, ça
devrait respecter le cadre de la loi. Je vous ai parlé des quatre conditions
prévues à l'article 64 de la loi d'accès. Et je veux qu'en plus de ça ce
soit rendu public. Si, dans le cadre de ses travaux, l'INEE, ou l'un de ses
comités, ou un comité qui a été créé pour faire telle ou telle recherche, etc.,
doit utiliser des renseignements personnels, bien, à ce moment-là, ou qu'il y a
eu des renseignements personnels qui lui ont
été communiqués, je souhaite que le rapport annuel de gestion en fasse état.
Alors, c'est toujours par souci de transparence, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires?
Mme Garceau : Oui, Mme la
Présidente, parce que, là, on est en train... et c'était ma prochaine question,
parce que les renseignements personnels dont vous souhaitez obtenir... Et là je
me disais : Bon, mais c'est qui qui fait le
test de nécessité? Est-ce que c'est l'INEE? Est-ce que vous avez... Est-ce que
c'est absolument nécessaire, pour vous, d'obtenir ces renseignements personnels
pour une question de transparence? L'INEE est supposée d'être indépendante.
Je ne vois pas l'utilité, pour vous,
d'avoir... de recevoir non seulement les renseignements personnels... Vous
pouvez obtenir les renseignements,
d'une autre façon, comme j'ai mentionné, là, puis vous l'avez mentionné, en termes
d'une catégorie ou de groupes, mais là
ces informations-là vont être rendues publiques, puis ça, ça me préoccupe quand
même. On retourne, là, aux préoccupations au niveau de la
confidentialité des noms des gens, personnel, élèves ou autres.
M. Drainville : On
ne va pas rendre publics les renseignements personnels, là. On va faire état du
fait qu'il y a eu une entente ou une communication de renseignements
personnels. On ne va pas communiquer les renseignements personnels. Je donne un
exemple, Mme la Présidente. Le rapport de l'INESSS, là, page 37... Ça,
c'est le rapport de 2022‑2023. Alors, à la page, donc, 37 : «En 2016,
l'INESSS a établi une entente avec le ministère de la Santé et des Services
sociaux et la Régie de l'assurance maladie du Québec qui lui permet d'utiliser
certains renseignements personnels dans le cadre des travaux inscrits dans son
plan triennal d'activités. L'article 8 de cette entente indique que l'institut doit rendre compte annuellement à
la Commission d'accès à l'information, à la RAMQ et au ministère de la
Santé et des Services sociaux de l'utilisation des renseignements personnels
dans le cadre de cette entente par le biais d'un rapport d'activités qui contient, entre
autres, le nombre de personnes autorisées à accéder aux... et aux
renseignements personnels, la liste des projets terminés et leurs livrables,
avec la date de destruction des données le cas
échéant, la liste des renseignements utilisés pour chacun des projets terminés,
la liste des projets en cours avec leur date de fin prévue, la survenance de tout événement pouvant porter
atteinte au caractère confidentiel des renseignements.»
Ça, c'est un extrait que je vous lis, Mme la
Présidente, du rapport annuel de l'INESSS, qui dit : Écoutez, on a une
entente avec le ministère de la Santé et des Services sociaux et la RAMQ. Et là
ils font état, donc, de cette entente-là.
Ils disent ce que cette entente-là... ce que cette entente-là comporte en
termes d'utilisation de renseignements personnels. Ils donnent les
grandes catégories, etc. C'est un exemple, Mme la Présidente. Ça pourrait nous
donner une idée de ce à quoi ça pourrait
ressembler dans le rapport annuel de gestion de l'INEE, mais, encore une fois,
Mme la Présidente, il n'y a pas de cachette, là. Ça se veut un exercice
de transparence. Si l'INEE a eu recours à des renseignements personnels, on lui
demande de le dire dans son rapport annuel, c'est tout. Si on ne le faisait
pas, vous auriez raison de nous le reprocher et vous auriez raison de souhaiter
qu'on l'ajoute, mais ce n'est pas nécessaire de déposer un amendement puisqu'on
l'a déjà dans notre disposition. C'est-tu pas fantastique?
Mme Garceau : Je ne suis pas
convaincue.
M. Drainville : C'est vrai?
Mme Garceau : Oui, parce que le
rapport, évidemment, va être déposé... Il va être déposé à l'Assemblée
nationale? Ça va être la façon qu'il va devenir public?
M. Drainville : Je crois bien, oui,
oui.
Mme Garceau : Et est-ce qu'on n'a
pas prévu de délai?
M. Drainville : Je pense, c'est la
Loi sur l'administration publique qui doit le prévoir. Continuez à me poser vos
questions, puis je vais vous trouver la réponse.
Mme Garceau : Oui, bien, c'est pour
ça que je pose la question, parce qu'évidemment les renseignements... parce que le libellé, là... «Ce dernier rapport
doit également — pas
"peut", il "doit" — prévoir
une reddition de comptes relative à l'utilisation par l'institut des
renseignements personnels qui lui ont été communiqués dans le cadre de
l'application de la présente loi.» Donc, ces renseignements personnels là vont
faire partie d'un rapport, et le rapport va devenir public.
M. Drainville : On est en train de
vérifier en vertu de quelle disposition il sera rendu public.
Mme Garceau : Donc, on se comprend,
que...
M. Drainville : Alors, la Loi sur
l'administration publique, si vous me permettez, prévoit : «Chaque
ministre dépose à l'Assemblée nationale le
rapport annuel de gestion de son ministère ainsi que celui des organismes et
des unités administratives relevant
de sa responsabilité dans les 4 mois de la fin de leur année financière — donc
31 mars — ou,
si l'Assemblée ne siège pas, dans les
15 jours de la reprise de ses travaux.» Donc, c'est, dans la plupart des
cas, quand l'Assemblée reprend ses travaux.
Mme Garceau : ...s'il vous plaît,
juste en termes des quatre mois?
M. Drainville : ...la disposition?
Mme Garceau : Oui, s'il vous plaît.
M.
Drainville : Il n'y a aucun enjeu. «Chaque ministre dépose à l'Assemblée
nationale...» Donc, c'est l'article 26 de la Loi sur
l'administration publique : «Chaque ministre dépose à l'Assemblée nationale le
rapport annuel de gestion de son
ministère ainsi que celui des organismes et des unités administratives relevant
de sa responsabilité — donc,
dans ce cas-ci, c'est un organisme — dans
les 4 mois de la fin de leur année financière — donc
le 31 mars — ou,
si l'Assemblée ne siège pas, dans les
15 jours de la reprise de ses travaux.» Alors, comme l'année financière...
31 mars, ça nous amène à avril, mai, juin, juillet. Ça se peut que
l'Assemblée siège en juillet, mais c'est quand même assez rare. On espère
qu'elle ne siège pas trop souvent en juillet. Et donc, à la reprise des
travaux, le rapport sera déposé à ce moment-là.
Mme Garceau : Donc, on va appliquer
l'article 26 de la loi concernant le dépôt du rapport lié à l'INEE, c'est
ça, de l'administration...
• (11 h 50) •
M. Drainville : Exact, puis, comme
je vous l'ai dit tout à l'heure, l'article 25 fait référence au fait que
la Loi sur l'administration publique
s'applique à l'INEE. Et donc, en s'appliquant à l'INEE, la disposition que je
viens de vous lire, l'article 26 de la Loi sur l'administration
publique, s'applique par le fait même.
Mme Garceau :
Parfait. Donc, pas besoin de prévoir un délai à l'égard de l'article. C'est
bien, merci.
Prochain... Si vous
me permettez, Mme la Présidente, je vais continuer. À la fin de l'article 19,
encore une autre précision concernant des renseignements que vous souhaitez
obtenir, et, si je continue, là, la dernière partie de l'article 19 :
«...même qu'une reddition de comptes relative à la présence des membres du
conseil d'administration aux séances du conseil et à leur rémunération, le cas
échéant.» Ce renseignement-là, M. le ministre, ça, il m'échappe, celui-là, là,
la raison pour laquelle c'était important pour vous de préciser la nécessité
d'avoir cette information-là. Compte tenu
que l'INEE est indépendante, en autant qu'il y a, je vais dire, quorum au
niveau du conseil d'administration, je ne sais pas pourquoi, là, vous
avez besoin d'avoir une reddition de comptes concernant la présence des
membres.
M. Drainville : Bien, encore une fois,
Mme la Présidente, je me fie sur le... Je donne l'exemple du rapport de l'INESSS. Alors, si vous allez, Mme la Présidente,
à la section 4.5, «Gouvernance des sociétés d'État, Conseil
d'administration», et là il y a donc la section «Composition, rôles et
responsabilités», etc., et là il y a un petit onglet qui dit : «Faits
saillants de l'année», et là on peut lire que «le gouvernement a procédé au
renouvellement du mandat de cinq membres du
conseil d'administration. Conformément à la Loi sur la gouvernance des sociétés
d'État, au moins sept membres, dont le président, doivent, de l'avis du
gouvernement...» Etc. Alors là, on lit ceci : «Les membres du conseil se
sont réunis à sept reprises, soit lors de cinq séances régulières et deux
séances spéciales.» Etc. Donc, ce sont des informations factuelles qui doivent
apparaître au rapport annuel. Je pense que c'est de l'information qu'il est
utile, là, de savoir, et encore une fois c'est par souci de transparence.
Mme Garceau :
O.K., je comprends qu'on s'inspire de l'INESSS. On fait ça souvent, là, en
termes de la rédaction de cet article, mais,
compte tenu de votre réponse et moi... la lecture de la dernière partie, on ne
parle pas du nombre de séances. On ne
parle pas d'une reddition de comptes, combien de séances est-ce que le conseil
d'administration a eues pendant l'année. On parle précisément de la
présence des membres du conseil d'administration. Donc, vous voulez savoir
est-ce qu'il y en a eu huit, 10, c'est là où je ne comprends pas l'utilité
d'avoir ça dans l'article. Quelle est la pertinence?
M.
Drainville : Honnêtement, Mme la Présidente, ce sont les organismes
centraux qui nous ont demandé de donner... d'aller dans ce niveau de détail. Je
suggérerais que nous suspendions l'étude de cet article-là pour qu'on aille chercher davantage d'explications. On
pourrait suspendre 19, Mme la Présidente, continuer nos travaux, puis, dès qu'on
aura davantage de précisions, on pourra les transmettre aux membres de la
commission.
La Présidente
(Mme Dionne) : Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre
l'article 19? D'accord. Donc, l'article 19 est suspendu.
Passons maintenant à
l'article 20. M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville :
Très bien, merci, Mme la Présidente. Alors, article 20 : «Les
livres et comptes de l'Institut sont, chaque année et chaque fois que le
décrète le gouvernement, vérifiés par le Vérificateur général.
«Le rapport du
Vérificateur général doit accompagner les états financiers de l'Institut.»
Commentaires :
Cet article propose d'assujettir l'institut à une vérification annuelle faite
par le Vérificateur général.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Des commentaires ou
interventions sur l'article 20? Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau :
Oui, Mme la Présidente. Je comprends évidemment que les livres et comptes de
l'institut vont être vérifiés par le Vérificateur général. Ça va être fait de
façon annuelle à chaque année, mais je voulais juste voir avec vous pourquoi la précision «et chaque fois que le décrète le
gouvernement», compte tenu du fait que vous avez quand même, à plusieurs
reprises, fait le commentaire concernant la tâche monumentale de... pour faire
ce genre de reddition de comptes, et il y a
les rapports annuels, mais là on pourrait ajouter un autre volet, une autre
responsabilité, qu'à part du devoir de déposer au Vérificateur général
les livres et comptes à chaque année il y aurait d'autres occasions durant
l'année de faire cette même demande.
M.
Drainville : Mme la Présidente, c'est, comment dire, usuel, c'est
habituel, c'est normal, c'est comme ça que
ça se fait. Les livres et les comptes de l'organisme doivent être vérifiés par
le Vérificateur général et ils apparaissent dans le rapport annuel de
gestion.
Mme Garceau :
Oui, et ça, à chaque année.
M.
Drainville : Oui, et, en plus de ça, c'est...
Mme Garceau :
Oui, mais là vous avez... et vous avez ajoutez... O.K., d'accord, première
partie, deuxième paragraphe, aucun problème,
mais c'est le bout «et chaque fois que le décrète le gouvernement». Donc, «et
chaque fois», ça veut dire : On
pourrait, dans la même année, faire une ou deux demandes à chaque fois. Il me
semble que c'est pas mal onéreux.
M.
Drainville : Oui, bien, écoutez, Mme la Présidente, si, à un moment
donné, on sent le besoin qu'en plus de la
vérification annuelle il y ait une vérification supplémentaire demandée à la
Vérificatrice générale on se donne le pouvoir de le faire. Si jamais,
là, Mme la Présidente, il y a des informations qui sont rendues publiques à
l'effet qu'il y a eu des gestes qui ont été posés, et qu'il y a eu des dépenses
frivoles, qu'il y a eu des dépenses non autorisées, puis qu'on souhaite que le ou la VG aille faire une vérification
spontanée en plus de celle qu'elle doit faire lorsqu'il est question du rapport
annuel, lorsqu'il est question des... du rapport de gestion des états
financiers, bien, à ce moment-là, c'est bien qu'on se donne cette
possibilité-là, c'est une bonne chose qu'on ait cette possibilité-là.
Mme Garceau :
O.K., merci pour l'explication. Je n'ai pas d'autre question.
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Pour
clarification, c'est écrit souvent dans des autres projets de loi qu'on laisse
une option pour le vérificateur, Vérificatrice générale de faire des enquêtes,
juste parce que je sais que c'est un organisme pas mal indépendant, puis c'est
rare, de mon expérience, que la politique mêle avec le VG, qui est souvent
indépendante de faire les enquêtes
elle-même. Alors, c'est juste... Je n'ai jamais vu un autre exemple comme ça,
M. le ministre, dans un projet de loi. Alors, c'est juste la question...
si c'est normal.
M.
Drainville : Bien, c'est une bonne question, Mme la Présidente. La
vérité, c'est que la VG ou le VG peut, à tout moment, venir faire des
vérifications des livres et du fonctionnement de l'institut. Donc, dans toute
son indépendance, elle pourra, à tout moment, venir vérifier l'INEE.
M. Kelley : ...pour
les autres projets de loi que je vais travailler sur, Mme la Présidente, pour
s'assurer qu'on a toujours la transparence maximum avec nos instituts puis nos
ministères. Merci.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le député. Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin,
vous vouliez ajouter?
Mme Garceau :
...l'explication intéressante,
parce que ce n'est pas la VG ici qui va décider quand il va y avoir une
vérification, c'est le gouvernement qui va dire à la VG : Allez vérifier.
• (12 heures) •
M.
Drainville : La loi sur la vérificatrice... La loi sur le... enfin, il
faut la mettre au masculin, là, la Loi sur le vérificateur
général permet au Vérificateur général, Mme la Présidente, de décider à tout
moment de faire une vérification de son propre chef.
Tout ce que l'on dit,
c'est que cette possibilité-là existe. Dans toute son indépendance, le
Vérificateur général peut faire une vérification, il peut procéder à la
vérification d'un organisme. Et donc il y aura vérification des états
financiers dans le rapport annuel, il y aura la possibilité pour le
gouvernement de demander à la VG de venir vérifier certaines anomalies, irrégularités, peu importe, qui auraient pu être
apportées ou constatées. Alors, ça, c'est la deuxième possibilité
d'intervention.
Et
la troisième, qui existe toujours, c'est celle d'une vérification particulière
qui peut être déclenchée à tout moment par l'institution du Vérificateur
général.
Des
voix : ...
M.
Drainville : ...36 de la Loi sur le vérificateur général prévoit
ceci : «Le vérificateur général effectue une vérification particulière ou
une enquête et fait rapport chaque fois que le gouvernement ou le Conseil du
trésor lui en fait la demande sur toute matière qui est de la compétence du
Vérificateur général. Toutefois, cette vérification ou cette enquête ne peut
avoir préséance sur les obligations principales du vérificateur général.»
Des
voix : ...
M.
Drainville : En tout cas, on me dit, Mme la Présidente, que ça fait
partie de la mission du VG que de pouvoir, à
tout moment, faire des vérifications dans les organismes de l'État. Donc, je
pense que ça va de soi, Mme la Présidente, là, il y a... Si on trouve la
disposition, on va pouvoir vous la transmettre, là, mais on connaît tous, Mme
la Présidente, des cas où la VG décide de débarquer dans un ministère ou dans
un organisme, et c'est très bien ainsi.
Mme Garceau :
...pas l'autorité, M. le ministre, je ne questionne pas du tout l'autorité
de la Vérificatrice générale, là, de... en temps et lieu... s'il y a une
vérification. Moi, c'était plus le libellé de l'article, que c'est le gouvernement qui va faire la demande. Donc, il y a
la vérification annuelle par la Vérificatrice générale, ou le Vérificateur,
mais il pourrait y avoir une ou d'autres fois pendant l'année où c'est le
gouvernement qui va demander qu'une vérification soit faite. C'était plus le
libellé de cet article où je posais une question.
M.
Drainville : Très bien.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires ou interventions? Oui,
M. le député.
M. Kelley : Oui,
M. le ministre, juste rapidement, c'est sur le processus, parce qu'il y a
évidemment un lien entre l'article 20 puis l'article 19, et c'est
ce... comme le dépôt des rapports. Je sais qu'on va retourner à
l'article 19 tantôt, mais c'est juste de comprendre.
Quand un rapport
comme ça est déposé, ça monte, j'imagine, dans la machine, chez votre bureau.
Alors, juste comprendre un petit peu le
processus dans votre cabinet, quand même, quand un rapport arrive et... si
jamais il y a quelque chose de grave, on demande à la Vérificatrice
générale de faire une enquête, mais est-ce que, présentement, c'est vous qui
regardez les derniers rapports ou c'est votre équipe? Est-ce que le ministre
amène un rapide rapport du rapport qui a été déposé par l'institut? C'est juste
de comprendre un petit peu, si jamais il y a un cas où c'est nécessaire de
décréter le VG de faire une enquête, j'imagine, c'est parce que quelqu'un au
sein de le ministère ou, quand même, au sein
de le bureau de le ministre dans le cabinet a souligné un enjeu, ou c'était un
reportage qu'on a vu dans les médias, mais, bref, c'est juste de
comprendre un petit peu le processus. L'institut prépare un rapport, ça... Parce que, dans les commentaires sur
l'article 19... je sais, on est sur le 20, mais c'est un petit peu sur le
processus qu'on parle ici, pour les états financiers puis les
renseignements. Alors, c'est juste de comprendre un petit peu la procédure qui est en place présentement, quand un rapport
est prêt à être déposé. Qu'est-ce que le ministre, lui-même, fait pour faire
des vérifications que tout semble être correct? C'est juste une... Ça, c'est ma
question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Drainville : Oui. Alors, ce qu'on me dit, Mme la Présidente, là...
puis si on a besoin davantage de détails, on pourra se référer soit à la
sous-ministre, qui est ici, à ma gauche, Mme Vachon, ou encore à notre
légiste... Alors, Mme la Présidente, si le
gouvernement demande à la VG d'intervenir, ce sera par décret, et donc ça va
être public. Et donc la vérification,
Mme la Présidente, une fois qu'on sait qu'elle a lieu, le résultat de cette
vérification-là sera également public.
M. Kelley : Et
est-ce que... j'imagine, ce décret doit... ça doit passer par le Conseil des
ministres. Ce n'est pas quelque chose qui, juste, peut être publié dans la Gazette
officielle. C'est quelque chose que le Conseil des ministres doit trancher
là-dessus?
M. Drainville :
C'est ma compréhension, Mme la
Présidente. Il faut que le décret soit adopté par le Conseil des
ministres, n'est-ce pas?
Une voix :
...
M.
Drainville : Exactement. Et ce décret-là est rendu public, n'est-ce
pas?
Une voix :
Oui.
M.
Drainville : Exact.
M. Kelley : Parfait.
Merci beaucoup, M. le ministre.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le député. D'autres interventions, commentaires
sur l'article 20? Est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
article 20 adopté. Nous passons maintenant à l'article 21. M. le
ministre, vous pouvez en faire la lecture.
M. Drainville :
Très bien. «21. L'Institut ne
peut accepter ou recevoir des sommes ou des biens dont la provenance
serait susceptible de porter atteinte à son indépendance ou de le placer en
situation de conflit d'intérêts.»
Commentaires :
Cet article propose d'interdire à l'institut de recevoir du financement ou des
biens dont la provenance serait susceptible de nuire à son indépendance ou de
le placer en situation de conflit d'intérêts.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Des interventions, commentaires sur
l'article 21?
Mme Garceau :
Oui, Mme la Présidente. Compte
tenu de l'indépendance de l'institut, j'aimerais comprendre comment tout
ça va fonctionner, cet aspect de qui va faire la vérification, qui va étudier
si l'institut ne peut accepter ou recevoir
des sommes ou des biens dont la provenance serait susceptible de porter atteinte
à son indépendance ou de la placer en situation de conflit d'intérêts.
Qui va faire cette étude?
M.
Drainville : Si vous regardez l'article 49 de l'INESSS, Mme la
Présidente, encore une fois, de la Loi sur l'INESSS, c'est exactement la même
formulation. Encore une fois, Mme la Présidente, ce sont des... je dirais,
c'est des dispositions
qui... ce sont des... c'est une sorte de police d'assurance qu'on se donne, Mme
la Présidente. C'est le type de dispositions qu'on introduit pour marquer,
justement, encore une fois, notre volonté que cet institut-là soit indépendant
et qu'il n'y ait pas de groupe d'intérêt, d'entité, peu importe qui elle
pourrait être, qui pourrait vouloir influencer, d'une manière ou d'une autre,
les travaux de l'institut. Donc, on s'assure, dans la loi, de bien affirmer
qu'il faut que l'institut soit pleinement
indépendant, notamment au regard des sommes ou des biens qu'il pourrait
recevoir ou accepter et qui pourraient porter atteinte à son
indépendance. Donc, encore une fois, Mme la Présidente, c'est, je dirais, un
article d'intérêt public.
• (12 h 10) •
Mme Garceau :
Oui, mais là on l'applique à l'INEE et on a révisé hier un article
concernant toute la question des ententes
que l'INEE peut conclure avec des organismes. Ça pourrait être des organismes
privés, ça pourrait être avec des organismes... avec d'autres gouvernements à
l'international. Là, on a compris que, quand c'est lié à d'autres
gouvernements, à l'international, on doit avoir l'approbation du ministère,
mais ce n'est pas toutes les ententes que l'INEE va conclure. Et là je pense à
des organismes, peut-être, privés, pour aller chercher l'information, qui vont
être assujettis à l'approbation du ministère
de l'Éducation, et donc toute... Bien, parce que je regarde, on peut retourner,
là, voir l'article en question, mais là, à ma connaissance, ce n'est pas
toutes les ententes dont l'INEE va conclure... ou corrigez-moi, là, peut-être
que j'ai tort, est-ce... Je ne pense pas. Puis là il faudrait que je retourne
voir l'article en question, concernant les
ententes, mais à ma connaissance, ce n'est pas toutes les ententes où le
ministère va devoir donner son approbation...
M.
Drainville : Alors, juste, Mme la Présidente, pendant...
Mme Garceau :
Bon 16, l'article 16. Je m'excuse, là.
M.
Drainville : Oui, allez-y.
Mme Garceau :
C'est à l'article 16, donc,
la question de l'indépendance de l'institut : «L'Institut peut conclure
des ententes avec tout groupe ou organisme en mesure de lui fournir les
renseignements nécessaires à l'élaboration de ses recommandations.
«Il
peut aussi conclure une entente avec un gouvernement autre que celui du Québec,
l'un de ses ministères ou une organisation internationale ou un
organisme de ce gouvernement ou de cette organisation.»
Hier,
le deuxième paragraphe, et c'est mon collègue le député de Jacques-Cartier qui
vous avait posé des questions concernant... Est-ce que ça va être nécessaire
d'obtenir l'approbation du ministère de l'Éducation concernant les ententes avec... entre l'INEE, un autre
gouvernement, à titre d'exemple, peut-être en Ontario ou avec un pays en
Europe?
Bien là, premier
paragraphe : «L'institut peut conclure des ententes avec tout groupe». «Tout groupe», là, c'est vaste, ça peut être n'importe qui. Ça se
peut très bien que ce soit au privé. Même chose pour un organisme. Donc, ça, ce
n'est pas assujetti, à ma connaissance, là, en ce moment, à l'approbation du
ministère. Il y a toujours le concept, l'idée
de l'indépendance de l'institut, à moins que vous alliez me dire le contraire.
Donc là, il va falloir retourner réviser l'article 16.
Donc, c'est quand
même important, là, cet article 21, parce que, là, on est en train de
peut-être s'immiscer dans les responsabilités, le devoir de l'institut de
conclure des ententes avec des groupes. Je pose la question. Donc, c'est...
Est-ce que c'est le gouvernement, le ministère qui va réviser tout l'aspect de
ah! bien, l'institut, l'INEE, un instant,
là, parce que ça, ça pourrait porter atteinte à votre indépendance, ou
peut-être que non, parce qu'on est en discussion dans un autre domaine,
dans un autre ministère, vous êtes peut-être en situation de conflit
d'intérêts?
M.
Drainville : Alors, Mme la Présidente, effectivement, on retourne à une
disposition qu'on a déjà... dont on a déjà
discuté, là, mais je réitère ce que je disais hier : Quand il s'agit d'une
entente avec un autre gouvernement, si c'est un gouvernement canadien,
que ce soit provincial ou l'État fédéral, à ce moment-là, ça doit passer par le
Conseil des ministres et il doit y avoir analyse par... là, je ne sais plus
comment est-ce qu'on l'appelle, là, mais le Secrétariat des affaires
intergouvernementales, là, qui s'appelle aujourd'hui «affaires canadiennes» et
je ne sais trop quoi, là, il a changé de nom
à de multiples reprises. S'il s'agit d'une entente avec un gouvernement
étranger, à ce moment-là, c'est le ministère des Relations
internationales qui doit faire une recommandation, et ça va... dans les deux
cas, ça va au Conseil des ministres. Ça, c'est en qui a trait au deuxième
alinéa de l'article 16.
Dans le cas du
premier alinéa de l'article 16, ça ne regarde que l'INEE. L'INEE, dans son
autonomie, peut conclure une entente avec un
groupe ou un organisme qui est en mesure de lui fournir des renseignements
nécessaires à l'élaboration de ses recommandations.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre.
Mme Garceau :
...
M. Drainville :
Je vous fais rire? C'est bon. C'est bon signe, ça. Ça n'arrive pas souvent,
Mme la Présidente.
Mme Garceau :
Oui. Je suis contente. On revient à l'article 21, O.K., puis là...
M. Drainville :
J'essaie de comprendre. Quelle est votre inquiétude, Mme la députée de
Robert-Baldwin? J'essaie de comprendre.
Mme Garceau : Bien,
l'inquiétude, c'est lorsque je regarde le libellé de l'article 21. Ce ne
sera pas l'INEE... Lorsqu'il s'agit, là, des ententes avec un autre
gouvernement, admettons, avec la Saskatchewan ou avec l'Ontario, ça va aller au Conseil des ministres. Il va y avoir
une analyse, et je présume que c'est à ce stade-là où on va évaluer est-ce qu'il y a conflit d'intérêts
potentiel, est-ce qu'il pourrait y avoir atteinte à l'indépendance de l'INEE.
Je présume que c'est là que ça va être fait.
M. Drainville : Ça va être en
mon nom. Ce ne sera pas rendu au conseil, ça va être avant.
Mme Garceau : O.K.
M. Drainville : Puis je vous
dirais, Mme la Présidente, qu'avant que l'institut... comment dire, qu'une
telle entente existe, Mme la Présidente, ça ne veut pas dire qu'il y a un
échange de ressources, là, qu'il y a une somme d'argent qui est versée, là. Ça
n'implique pas nécessairement que l'institut va recevoir une contrepartie
financière en échange de cette collaboration
qui pourrait s'instituer entre l'INEE et un organisme du gouvernement ontarien
ou d'un autre gouvernement provincial, mais, si jamais c'était le cas,
bien, à ce moment-là, l'INEE devra assurer, en vertu de la disposition que nous
étudions, en vertu de l'article 21, devra s'assurer que cet éventuel
versement ne porte pas atteinte à son indépendance ou ne la place dans une
situation de conflit d'intérêts. Puis cette évaluation-là, bien, l'institut
devra la faire.
Et il va de soi, Mme la Présidente, que, dans
l'éventuelle évaluation qui sera faite par l'équivalent du Secrétariat aux
affaires intergouvernementales, bien, il y aura également une préoccupation qui
sera nécessaire à ce niveau-là, là, mais, Mme la Présidente, là, je trouve
qu'on est rendu loin dans les hypothèses, là. Moi, je... de penser qu'un
gouvernement provincial pourrait, par un don, essayer d'orienter les travaux de
l'INEE, là, je trouve qu'on est rendu loin,
là, je trouve, dans la... appelons ça la politique-fiction, là. Tu sais, les
collaborations avec les gouvernements, Mme la Présidente, ce n'est pas
compliqué, là : on est dans une fédération, il y a des choses qui se font
dans une province. Est-ce que ça fonctionne bien? Ah oui, ça fonctionne bien
chez vous? Bien, écoute, comment est-ce que ça fonctionne? Ah! bien, ça
fonctionne comme ci, comme ça. O.K. Bien, peux-tu nous transférer des
informations, des renseignements qui vont
nous permettre de bien comprendre? Puis peut-être qu'on pourrait se servir de
ces renseignements-là pour aller tester dans nos propres écoles
certaines pratiques qui ont bien fonctionné, nous dis-tu, dans ta province,
dans tes salles de classe.
• (12 h 20) •
Tu sais, moi, par exemple, je suis en lien avec
le ministre ontarien de l'Éducation, là. Il est venu me visiter, on a eu... ça
a été... je l'ai... Je ne me suis pas caché, on l'a mis sur les réseaux
sociaux, et tout ça, alors... Il s'appelle M. Lecce.
Et puis Mme la députée de Hull l'a connu, également, lors de la rencontre des
ministres de l'Éducation, l'été dernier, ils ont eu de très bons
échanges. Et donc il y a un rapport qui s'est un établi, un rapport de
collaboration, Mme la Présidente.
Alors, ce n'est pas impossible qu'à un moment
donné on décide, là, de s'intéresser à tel ou tel aspect du milieu de l'éducation.
On voit qu'en Ontario ils ont essayé telle ou telle pratique. Bien, on se
rencontre, on se parle : Comment ça a marché, votre affaire? C'est bon?
O.K., bon, bien là, moi, j'en parle, mettons, au P.D.G de l'INEE, je dis : Écoute, tu pourrais peut-être regarder
ça. Il se passe des affaires intéressantes. Ah oui! O.K. Bien, peut-être qu'on
pourrait l'intégrer à une recherche ou encore la recherche n'est pas encore
commencée, c'est quelque chose qu'ils mettent dans leur univers de réflexion,
puis, éventuellement, il y a des approches qui se font avec le gouvernement de
l'Ontario ou un autre gouvernement.
Je vous donne
un exemple, Mme la Présidente, pour essayer d'incarner un petit peu comment ça
pourrait se faire, mais de là à dire qu'un tel partenariat qui se veut
bénéfique puis qui se veut riche d'apprentissages pour un gouvernement versus un autre pourrait mener à une tentative de
manipulation de l'INEE, là, je trouve qu'on est rendu loin un petit peu, là.
Mme Garceau : ...M le ministre, vous
avez mentionné, là, concernant l'Ontario. Peut-être, on pourrait voir aussi... parce qu'il y a l'autre aspect, à
l'international, parce que, ça aussi, c'est possible. Donc, l'entente, une
entente que l'institut pourrait...
M. Drainville : Mme
la Présidente, là, c'est quoi? Un gouvernement étranger voudrait financer
l'INEE pour obtenir des résultats...
Mme
Garceau : C'est moi qui pose la question. Au niveau de...
Vous aviez mentionné... il y a déjà, dans le cadre de l'article 16,
deuxième paragraphe, si je peux dire, il y a déjà un encadrement
gouvernemental, là, au niveau de cette... de vérification concernant
l'indépendance et l'aspect de conflit d'intérêts. C'est déjà prévu, il y a déjà
le mécanisme prévu, que ce soit l'INEE qui pourrait faire une entente avec un
organisme du gouvernement ou un ministère du gouvernement dans une autre
province, à l'international. Ça, c'est déjà prévu. Au niveau de la
vérification, vous avez l'intergouvernemental ou même avant, comme vous avez
mentionné, puis, je présume, aussi concernant un ministre des Relations
internationales, mais là je parle tout particulièrement concernant le premier
paragraphe de l'article 16, parce que, là, on n'a pas la vérification
gouvernementale, via vos ministères, concernant des ententes potentielles que l'INEE pourrait conclure
avec n'importe quel groupe, donc, ça veut dire au Canada, à l'étranger, qui
pourraient inclure des groupes, des organismes privés.
Donc, moi, ma question est : Qui fait, pour
l'INEE, cette vérification concernant : conflit d'intérêts potentiel, il
pourrait y avoir atteinte à l'indépendance? C'est l'INEE, qui fait cette
vérification ou est-ce que c'est toujours le ministère de l'Éducation qui va
faire cette... ou c'est le ministère de l'Éducation qui va faire cette
vérification-là? Puis il y a le côté
d'indépendance concernant la liberté, si je peux dire, de l'INEE de conclure
des ententes avec des groupes.
M.
Drainville : Bien, Mme la Présidente, c'est la direction de
l'INEE qui va devoir respecter la loi qui le crée. La loi prévoit que
l'institut ne peut accepter ou recevoir des sommes ou des biens qui pourraient
remettre en question son indépendance ou le
placer en situation de conflit d'intérêts. Donc, ce sera la direction de l'INEE
qui devra s'assurer de respecter sa propre loi.
Et, s'il y a un enjeu, encore une fois, le
Vérificateur général a les pouvoirs d'inspecter, d'enquêter. S'il y a une anomalie, le gouvernement pourrait demander
lui-même une enquête. S'il y a une somme d'argent qui est impliquée, s'il y a des versements qui sont versés, bien, à
ce moment-là, ça va être rapporté dans le rapport... dans les états financiers,
ça va faire partie des états
financiers, donc, puis le conseil d'administration va devoir constituer un
comité de gouvernance et
d'éthique et un comité d'audit, et il y a également, ici, là... le conseil
d'administration va devoir adopter un code d'éthique.
Alors, il y a la ceinture et les bretelles, Mme
la Présidente, de toutes parts, là, de tous bords, tous cotés, là. Code d'éthique, comité de gouvernance, comité
d'audit, la VG, la disposition de la loi qui dit : S'il y a un enjeu, tu
dois t'assurer que l'indépendance est préservée. Alors, la ceinture et
les bretelles, puis on rajoute une paire de bretelles, Mme la Présidente.
Mme Garceau : Parlant de bretelles,
puisqu'on a parlé du budget de fonctionnement hier...
M. Drainville : Juste un instant, s'il
vous plaît.
Mme Garceau : Oui.
M. Drainville : Gardez votre idée,
Mme la députée de Robert-Baldwin parce que, tout à l'heure, je n'étais pas
capable de vous donner la disposition, là, mais là je l'ai. C'est la
disposition générale, là, qui prévoit que le VG... alors, c'est la Loi sur le vérificateur général, les articles 22,
23 : «22. Le VG a compétence en matière...» ...alors : «Le
Vérificateur général a compétence en matière de vérification ou d'enquête se
rapportant aux fonds et autres biens publics, aux services, au fonds et autres
biens transmis sous forme de subventions accordées par un organisme public ou
par un organisme du gouvernement, au fonds [ou] aux [...] biens d'un organisme
visé à l'article 30.2, [...], à l'application, par les organismes et les
établissements visés par l'article 4 de la Loi sur le développement
durable...»
«23. Le Vérificateur général est le vérificateur
des livres et comptes du fonds consolidé du revenu, des organismes publics, des
organismes du gouvernement...»
«Le Vérificateur général peut confier en tout ou
en partie à un autre vérificateur la vérification des livres et comptes d'un
organisme du gouvernement...» Etc. Juste pour les fins de la transcription, Mme
la Présidente.
Mme Garceau : Oui, c'est juste que
j'espère qu'on ne va pas se rendre là. C'est ça, l'objectif. Ça, c'est...
M. Drainville : Bien sûr. Bien sûr.
Bien sûr, mais ça...
Mme Garceau : Je comprends, là,
qu'il peut y avoir une vérification au niveau des ententes et de...
potentielles, là, concernant une atteinte à l'indépendance ou un conflit d'intérêts
via la Vérificatrice générale, mais, évidemment, on ne souhaite pas, là, que ça
se rende là.
C'est pour ça que je posais mes questions, parce
que, là, on va... Parce que je regarde l'article 21 à la lumière,
également, des articles suivants, là, 22, 23, concernant l'autorisation du
gouvernement, là, liée à l'institut, à l'INEE
pour contracter des emprunts. Et là je voulais savoir... À l'article 21,
il n'y a pas de limite prévue. Donc, dans les responsabilités de l'INEE
de contracter avec un tiers, je vais l'appeler comme ça, l'INEE peut accepter
ou recevoir des sommes ou des biens. Donc, il n'y a pas de limite au niveau des
sommes qu'elle pourrait recevoir ou accepter.«
M. Drainville : ...plus à 21, là,
hein?
Mme
Garceau : Bien, on est aussi à 21 parce que, là, compte tenu
de 22 et 23... ou on va suspendre 21, on va aller regarder 22 et 23 pour
déterminer : est-ce qu'on a besoin d'ajouter un amendement à 21? Parce
que, là, l'institut, en ce moment, en
raison de 21, est un peu libre d'accepter ou de recevoir et surtout de
contracter avec un tiers et de payer une somme d'argent sans aucune
limite, sans aucune restriction, si je lis 21.
• (12 h 30) •
M.
Drainville : Non. 21 dit : «Ne peut accepter ou recevoir».
On ne parle pas de payer, là, on parle d'accepter ou de recevoir des
ressources financières, donc...
Mme Garceau : O.K. Oui. C'est vrai.
M.
Drainville : C'est ça. Exact.
La
Présidente (Mme Dionne) :
Merci, Mme la députée. Oui, M.
le député, vous aviez quelque chose
à ajouter?
M. Kelley : Oui,
c'est juste une question. Est-ce qu'un renseignement personnel peut être
considéré un bien?
M.
Drainville : Non.
M. Kelley : O.K.
C'est juste une question, parce que...
M.
Drainville : Mais c'est une bonne...
M. Kelley : ...il
y a une valeur aux renseignements personnels.
M. Drainville :
Non, c'est une bonne question,
puis la réponse... La question a effectivement été posée auparavant,
puis on avait fait vérifier la réponse. C'est pour ça qu'on est aussi rapides.
M. Kelley : Merci
beaucoup. Et, M. le ministre, pour le processus, pour les gens qui siègent sur
le comité de l'institut et/ou quand même les gens qui travaillent pour
l'institut, c'est quoi, le processus pour eux autres, si jamais ils se trouvent
dans une situation où ils pensent qu'ils sont dans un conflit d'intérêts ou
quand même qu'il y a un enjeu qui peut
mettre eux autres en trouble... ou mettre à risque, excusez-moi, l'indépendance
de l'institut? C'est quoi, le processus pour ces employés-là? Nous, à
l'Assemblée nationale, nous avons notre commissaire à l'éthique, mais, eux autres, ils font quoi si... ou il fait quoi si
jamais un fonctionnaire a un enjeu sur le conflit d'intérêts puis besoin d'un
avis? Ça marche comment exactement pour l'institut?
M.
Drainville : Moi, je dirais, Mme la Présidente, que le code d'éthique,
évidemment, va s'appliquer. Et un des
principaux éléments d'un code d'éthique pour un organisme comme celui-là, c'est
justement de s'assurer qu'on ne se
trouve pas en conflit d'intérêts. Il y aura, sans doute, aussi des règles de
gouvernance qui vont s'appliquer à l'organisme, Mme la Présidente, et
qui vont prévoir ce type de situation.
Une voix : ...
M.
Drainville : Si vous regardez la Loi sur la gouvernance des sociétés
d'État : «Le comité de gouvernance et d'éthique a pour [fonctions
notamment] :
«1° d'élaborer des
règles de gouvernance et un code d'éthique pour la conduite des affaires de la
société;
«2°
d'élaborer un code d'éthique applicable aux membres du conseil
d'administration, aux dirigeants nommés [...], [...]aux employés — etc...»
Donc,
l'éventuel code d'éthique, Mme la Présidente, va prévoir des dispositions pour
le type de situation auquel fait référence le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Parfait.
Et qui tranche pour un employé qui veut savoir? Comme, je sais qu'on va avoir
des critères, mais, des fois, c'est comme : Est-ce que c'est aux limites?
C'est plus une situation comme ça. Je sais que le ministre dit qu'il y a des
balises puis des règles, mais c'est plus : Est-ce que c'est les ressources
humaines qui sont placées là, pour dire : Bien, quelqu'un, oui, vous êtes
dans une situation de conflit d'intérêts, c'est meilleur pour cet individu
individuel de se retirer de cette situation-là, encore juste pour garder le...
bien, pour éviter des situations de conflit d'intérêts. Mais, des fois, ça
arrive à des gens que, parce qu'ils ont eu un passé, ils ont travaillé à un
autre... ils ont travaillé pour un autre
gouvernement, je ne sais pas, mais on peut faire plein d'hypothèses, comment
une personne qui travaille au sein de l'institut ou qui siège sur le
comité peut se trouver dans une situation d'un conflit d'intérêts. Puis c'est
juste de bien comprendre comment cette personne-là peut demander un avis pour
clarifier la situation.
M. Drainville :
Je pense qu'ils vont devoir s'en
référer... Une personne qui est dans le doute comme ça va devoir s'en référer
au comité de gouvernance et d'éthique, et, à ce moment-là, le comité de
gouvernance et d'éthique, s'il est dans le doute, peut demander l'avis
d'une ressource externe.
M. Kelley : Parfait.
Ça répond.
La Présidente (Mme Dionne) : Ça
répond à votre question, M. le député? D'accord. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions pour l'article 21? Est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : Sur division. Donc, nous sommes rendus maintenant à
l'article 22. Donc, M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville : Parfait.
Merci. Très bien. «22. Le gouvernement peut, aux conditions et selon les
modalités qu'il détermine :
«1° garantir
le paiement en capital et intérêts de tout emprunt de l'Institut ainsi que
l'exécution de toute obligation de celui-ci;
«2° autoriser le ministre des Finances à avancer
à l'Institut tout montant jugé nécessaire pour satisfaire à ses obligations ou
pour la réalisation de sa mission.
«Les sommes versées en vertu du présent article
sont prises sur le fonds consolidé du revenu.»
Commentaires :
Cet article propose de permettre au gouvernement d'offrir des garanties de
paiement et d'exécution des
obligations de l'institut ainsi que d'autoriser le ministre des Finances à
avancer des fonds à l'institut pour l'aider à satisfaire ses obligations
ou à réaliser sa mission.
L'article propose que les sommes requises en
vertu de cet article soient prises sur le fonds consolidé du revenu et que, par
conséquent, elles n'aient pas à être attribuées par le Parlement.
Ce sont des dispositions, Mme la Présidente, des
dispositions usuelles, habituelles pour des organismes non budgétaires.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des questions, interventions, commentaires? Ça va? Oui,
allez-y, Mme la députée.
Mme
Garceau : Pour des organismes non budgétaires, mais l'INEE
va avoir un budget de fonctionnement. Donc...
M.
Drainville : Mais ce n'est pas, comment dire, les organismes
non budgétaires, ça ne veut pas dire des organismes qui n'ont pas de budget.
Les organismes non budgétaires, c'est une catégorie d'organismes qui existe dans
la loi. Peut-être que M. Guyon Martin,
notre légiste, pourra nous donner plus d'informations sur cette définition d'un
organisme non budgétaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour donner la parole à M. le légiste?
Mme Garceau : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Veuillez
vous présenter et nous expliquer vos commentaires.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Alexandre
Guyon Martin, avocat pour le ministère de l'Éducation.
Donc, ce qui
distingue un organisme budgétaire d'un organisme autre que budgétaire, c'est
que, pour les premiers, l'organisme
dispose de crédits qui sont alloués par le Parlement pour financer ses
activités, qui leur sont versés du fonds consolidé du revenu, tandis que les organismes autres que budgétaires,
c'est qu'ils ont été créés pour offrir des services, disons, plus particuliers,
qui ne relèvent pas, disons, directement de la mission de l'État puis qui
disposent d'un plus grand degré
d'autonomie en matière de financement et de fonctionnement. Donc, ils peuvent
recevoir des sommes du gouvernement, ils peuvent aussi recevoir des
sommes d'autres ressources.
M. Drainville : Est-ce que... Alors,
par exemple, des organismes...
Des voix :
...
M. Drainville : Des exemples
d'organismes autres que budgétaires, Mme la Présidente, tout à l'heure, j'ai parlé d'organismes non budgétaires, là, mais
c'était inexact, là, je voulais dire «organismes autres que budgétaires». Alors,
des exemples donc d'organismes qui reçoivent
leurs crédits du gouvernement, comme vient de le dire Me Guyon Martin,
vous avez, par exemple, l'Autorité des marchés financiers, l'Autorité des
marchés publics, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, le Centre de
francophonie des Amériques, la Commission de la capitale nationale du Québec, le Conseil de gestion de l'assurance parentale, le
Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conservatoire de musique, l'École nationale de police, l'École nationale de
pompiers, la Fondation de la faune. Il y en a toute une liste très, très
longue.
Alors, c'est dans cette, comment dire, dans
cette catégorie d'organismes que se situera l'INEE. Voyez-vous, dans cette liste-là, il y a, bien entendu, l'Institut national de santé publique du Québec, mais il y a également l'Institut national
d'excellence en santé et en services sociaux, l'INESSS. Alors, si la loi est
adoptée, Mme la Présidente, on retrouvera, dans cette liste-là, éventuellement
l'INEE. Héma-Québec est là, etc. Et si vous regardez à l'article 26, Mme
la Présidente, alors ce que je viens de vous lire là, c'est... Ça l'est,
l'annexe 2, c'est ça?
Une voix : ...
M.
Drainville : Alors, je viens
de vous lire l'annexe 2 de la Loi sur l'administration financière — c'est
bien ça?
Une voix : ...
M.
Drainville : Et si vous
regardez l'article 26, l'annexe 2 de la Loi sur l'administration
financière est modifiée par l'insertion de l'INEE, comme je viens de...
Voilà.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. D'autres
interventions, d'autres questions? Est-ce que l'article 22 est... Oh!
allez-y, Mme la députée. Oui, allez-y.
• (12 h 40) •
Mme Garceau :
Juste pour fins de compréhension, on avait parlé hier d'un budget de
fonctionnement de 7 millions par année,
donc, compte tenu de l'article 22, ma compréhension, c'est que, si, dans
une année x, l'INEE n'a pas, dans son
budget de fonctionnement, les fonds nécessaires pour faire, admettons, pour
faire un travail ou une recherche en
particulier, parce que ça dépasserait, là, la fourchette budgétaire, ça veut
dire que là l'INEE, quel serait le processus, là, l'INEE fait une demande au ministère de l'Éducation? Ça serait quoi,
le processus pour aller chercher une enveloppe plus importante
concernant les finances pour financer un projet, certains projets? Comment ça
va fonctionner?
M.
Drainville : On va... On aura un budget, l'INEE aura son propre
budget. Et, si jamais il arrive des circonstances qui font en sorte que le
budget qui a été voté aux crédits n'est pas suffisant, à ce moment-là, il y
aura une demande spéciale qui sera adressée aux organismes centraux pour doter
l'INEE de ce montant supplémentaire. Puis là il y a toute une procédure, il
faut demander un CT aux crédits, etc. C'est la procédure habituelle.
Mme Garceau :
Ils vont avoir la possibilité de faire, c'est ça que vous dites...
M.
Drainville : Oui, oui, absolument.
Mme Garceau :
...pour aller chercher des...
M.
Drainville : Mais ce n'est pas parce qu'elle a la possibilité qu'elle
l'aura nécessairement...
Mme Garceau :
Je comprends.
M.
Drainville : ...on comprend, hein?
Mme Garceau :
Oui, je comprends...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires ou interventions? Est-ce
que l'article 22 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
article 22, adopté. Nous passons maintenant à l'article 23. M. le
ministre, la parole est à vous.
M.
Drainville : Article 23 : «L'institut ne peut, sans
l'autorisation du gouvernement :
«1° contracter un
emprunt qui porte le total de ses emprunts en cours et non encore remboursés
au-delà du montant déterminé par le gouvernement;
«2°
s'engager financièrement au-delà des limites ou contrairement aux modalités
déterminées par le gouvernement;
«3° acquérir ou céder
d'autres actifs au-delà des limites ou contrairement aux modalités déterminées
par le gouvernement;
«4° accepter un don
ou un legs auquel est attachée une charge ou une condition.»
Pouvez-vous nous un
peu de background, là-dessus, M. le ministre... Monsieur...
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
Drainville : Et si M. le ministre ne peut pas répondre, est-ce que
M. le légiste peut répondre? Donc, ce sont des...
Je vais lire le
commentaire : Cet article propose d'assujettir à l'autorisation du
gouvernement la réalisation de certaines actions par l'institut. Alors, ce
sont sans doute les dispositions usuelles que l'on retrouve dans d'autres lois.
Est-ce que M. le légiste peut confirmer mon affirmation?
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Je confirme l'affirmation du ministre, c'est lié à, justement,
des organismes autres que budgétaires qui sont, donc, un peu plus loin, disons,
des actions centrales du gouvernement, de
l'État. Donc, on leur donne une certaine marge de manoeuvre, mais en gardant un
certain contrôle du gouvernement. Donc, ici, le gouvernement pourra
autoriser ces gestes à être posés, ils pourront l'être de manière spécifique ou
de manière générale.
Puis, pour la
capacité à accepter un don ou un legs auquel est attachée une charge ou une
condition, en fait, ce serait... Je n'ai pas d'exemple en tête, mais, dans le
fond, c'est si... un legs conditionnel, comment dire, à ce qu'un geste soit
posé, à ce que... Je manque d'imagination pour ça, je suis désolé.
M. Kelley : J'imagine, un cas, c'est
quelqu'un veut donner un bâtiment à l'institut, mais il y a une charge ou une
condition attachée que ça doit toujours garder la mission d'être un institut
d'éducation. Mais je comprends qu'en théorie c'est juste
de s'assurer, quand même, si une fondation veut faire un geste très généreux
envers l'institut, que l'institut n'est pas piégé avec des conditions ou, quand
même, une charge qui est déraisonnable, ou, quand même, va mettre le gouvernement dans une situation où ils
sont obligés de prêter l'argent pour... Alors, explique ça, M. le ministre.
M.
Drainville : Mme la Présidente, je pose d'excellentes questions, et le
député de Jacques-Cartier donne d'excellentes réponses.
C'est quand même... C'est la communion, Mme la Présidente, c'est la
communion...
La Présidente (Mme
Dionne) : Les rôles sont inversés. Alors, bon...
M.
Drainville : ...des esprits, des esprits, hein?
La Présidente (Mme
Dionne) : Les esprits.
M.
Drainville : Oui, les esprits.
Mme Garceau : Je vais continuer juste pour qu'on... Je pense qu'on est sur la même
longueur d'onde, surtout les legs
testamentaires aussi. Un enseignant, peut être, dans son testament, l'INEE est
en fonction depuis plusieurs années, il
fait un legs et la condition, c'est que ce legs-là, cet argent-là, admettons,
on va mettre un chiffre, là, 100 000 $, va aller à une
recherche particulière. Bon exemple?
M.
Drainville : Bon exemple.
Mme Garceau :
O.K., bon exemple. Aïe! On est bon... pas pire. O.K.
La Présidente (Mme
Dionne) : D'autres questions, interventions? Oui.
Mme Garceau :
Deuxième paragraphe, c'est là où je tente de voir, «s'engager
financièrement au-delà des limites ou contrairement aux modalités déterminées
par le gouvernement», comment est-ce que ça, ça va être... La mise en oeuvre de ça, là, je tente de comprendre
parce qu'il va y avoir un budget de fonctionnement. «L'institut ne peut,
sans l'autorisation du gouvernement, s'engager financièrement au-delà», je
voulais juste avoir des commentaires du ministre à ce sujet.
M.
Drainville : Ça, Mme la Présidente, un peu comme je le disais tout à
l'heure, l'organisme a son budget. S'il veut
aller au-delà de son budget, il doit obtenir l'autorisation du gouvernement.
Alors là, ça peut prendre différentes formes. Habituellement, c'est un
CT, donc, une demande au Conseil du trésor. Dans certains cas, ça peut être par
décret aussi, on peut autoriser une action particulière. Mais, bref, encore une
fois, Mme la Présidente, c'est dans l'ordre des choses, dans l'ordre normal des
choses. Je te donne un budget. Bien, si tu veux dépasser le budget, il faut que
tu reviennes voir le gouvernement. C'est le gouvernement qui est responsable de
la bonne gestion des fonds publics et en particulier des crédits.
Et donc, avant
d'autoriser des dépenses supplémentaires qui vont au-delà du budget qui a déjà
été autorisé, il faut que le gouvernement
approuve, parce que c'est le gouvernement, éventuellement, qui va devoir
justifier la somme supplémentaire.
Mme Garceau :
Et, pour le troisième paragraphe, «acquérir ou céder d'autres actifs
au-delà des limites ou contrairement aux modalités déterminées par le
gouvernement»?
M.
Drainville : Mme la Présidente, on sait qu'un des premiers articles
que nous avons étudiés, c'était le fait que l'organisme, l'INEE, en l'espèce,
va être installé, établi à Québec. Alors, éventuellement, Mme la Présidente,
c'est possible que l'organisme souhaite se porter acquéreur d'un édifice pour y
loger ses bureaux. Alors, si jamais c'est le cas, il va falloir que le
gouvernement approuve. Si jamais l'INEE est propriétaire de ces bureaux puis
qu'elle souhaite les céder, souhaite céder la propriété de cet actif-là, ça
devrait être autorisé par le gouvernement.
Mme Garceau :
Donc, «céder d'autres actifs», on parle de quoi?
M.
Drainville : Une bonne question, une très bonne question. Honnêtement,
je ne vois pas tellement quels pourraient être les actifs d'un organisme comme
l'INEE. Ils vont avoir des bureaux. Je n'en ai aucune idée, là. C'est une disposition usuelle, encore une fois, Mme la
Présidente. Je n'ai aucune idée, s'ils décident de... Je ne sais pas, moi.
Ils sont propriétaires de leur mobilier puis ils décident qu'ils veulent
changer de mobilier, puis ils veulent céder le mobilier, ils vont être obligés... Je ne sais pas, je ne sais pas. Mais,
tu sais, honnêtement, c'est vraiment une disposition qui existe de façon
générale, là, puis on veut juste s'assurer, encore une fois, que le
gouvernement a le dernier mot dès qu'il est question de ressources financières
ou de ressources matérielles.
• (12 h 50) •
Mme Garceau :
Non, c'est ça, j'étais pour vous
demander, pour vous, dans cet article, au niveau de la définition
d'actifs, «céder d'autres actifs», donc, évidemment, immobiliers, c'est une chose, mobiliers, c'est une autre chose. Mais, à part de
ça... O.K.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, Mme la députée. Oui, M. le député.
M. Kelley : Oui. M. le ministre,
l'institut peut prêter l'argent jusqu'à quel montant sans contracter votre
permission? Alors, ils sont flexibles, prêter l'argent jusqu'à quel montant?
Puis une autre question, je trouve aussi le deuxième point, de «s'engager
financièrement au-delà des limites ou contrairement aux modalités déterminées
par le gouvernement», c'est quoi, les limites? Puis aussi «contrairement aux
modalités déterminées par le gouvernement», c'est quoi... les modalités sont
quoi exactement?
M. Drainville : Mme la Présidente,
si vous regardez à l'article 11, le conseil d'administration doit préparer
un budget et le transmettre au ministre. Donc, il prépare le budget. Alors, si
jamais, Mme la Présidente, l'organisme veut aller au-delà du budget qui a été
approuvé, il faudra que le gouvernement l'approuve. Mais il n'y a pas, a
priori, je vous dirais, puisque c'est bien la question du député de
Jacques-Cartier, est-ce qu'il y a une limite à l'éventuelle dépense qui pourrait être autorisée, a priori,
non, mais, Mme la Présidente, on s'entend que, tu sais, l'argent ne pousse
pas dans les arbres, là. Ça fait c'est sûr que, si on adopte un budget de x
millions par année, puis que la dépense exceptionnelle ou extraordinaire qui
serait demandée dépasse ou constitue une augmentation importante du budget
annuel déjà voté aux crédits, bien là, il va falloir que l'INEE justifie cette
dépense. Et puis, encore une fois, Mme la Présidente, ce n'est pas parce que tu
soumets une dépense qu'elle va être acceptée.
M. Kelley : Mais
l'institut peut emprunter l'argent sans autorisation du gouvernement? Juste de
bien comprendre.
M. Drainville : Non, non, c'est le
contraire.
M. Kelley : Le contraire.
M.
Drainville : Oui. Ça va être... C'est le gouvernement qui doit
approuver les modalités, qui doit approuver le montant, puis... Donc,
«ne peut»... l'institut ne peut, sans l'autorisation du gouvernement, s'engager
financièrement au-delà des limites et des modalités qui sont déterminées
contracter un emprunt, etc. Donc,
le gouvernement a le dernier mot sur...
essentiellement, sur tout, là, dès qu'il est question d'argent. Si tu
fonctionnes à l'intérieur du budget qui est le tien, ça, c'est une
chose, là tu as pleine autonomie, mais, si tu veux revenir puis obtenir plus
d'argent ou contracter un emprunt, etc., bien, à ce moment-là, tu peux, mais il
faut d'abord que tu obtiennes l'autorisation du gouvernement. Puis là, évidemment, le gouvernement va donner son accord
selon ses disponibilités budgétaires, là, ce qui fait que...
M. Kelley : Je ne sais pas si on a
des autres... J'essaie de décortiquer, comme aux délais... J'essaie juste de
comprendre, c'est quoi... La limite, c'est vraiment le cadre budgétaire qui
existe. Je pense, M. le ministre, ce n'est pas une critique, mais je trouve...
Peut-être que c'est la formulation que j'ai un petit peu de misère de juste
bien comprendre. Il y a beaucoup des mots
ici, mais c'est vraiment cette question : C'est quoi, la limite? Est-ce
qu'on a des autres exemples dans les autres... comme l'Institut de santé
publique ou quelque chose comme ça? En tout cas, bref, je pose la question de
mieux comprendre, «au-delà des limites», on parle de quelle limite exactement?
C'est...
M. Drainville : Si je veux résumer,
Mme la Présidente, la limite, c'est le budget, c'est le budget qu'on t'a
accordé, c'est ton budget annuel. Ça, c'est ça, la limite. Et, si tu veux aller
au-delà de la limite, bien, il faut que tu obtiennes l'autorisation. La
question que posait le député de Jacques-Cartier est bien pertinente. Et puis, effectivement, si vous regardez l'INESSS, c'est la
même chose : «L'institut — donc
l'INESSS, dans ce cas-ci — ne
peut, sans l'autorisation du gouvernement, contracter un emprunt qui
porte le total», etc., «s'engager financièrement», etc. C'est exactement, si je
ne m'abuse, mot à mot, les mêmes dispositions qu'on retrouve à
l'article 51 de l'INESSS.
Une voix : ...
M. Kelley : J'imagine... C'est
aussi encore de comprendre un petit peu plus le processus. À quel moment est-ce
que l'institut arrive puis dit : Aïe, M. le ministre, oupelaïe! nous
avons dépensé un petit peu trop cette année? C'est quoi, comme pistes de
solution? On a un trou de 1 million de dollars dans nos... comme
prévisions puis des choses que nous avons engagées à faire. Alors, encore,
c'est juste... À quel moment ça... À quel moment est-ce que l'institut est
forcé d'aller voir pour dire : Ça prend un petit peu plus d'argent parce
que nous avons pris trop des engagements dans nos fonctions?
M. Drainville : Oui, je dirais,
Mme la Présidente, dans ce cas-ci, on parlerait, mettons, d'une dépense
extraordinaire liée à un mandat particulier ou liée à une recherche,
possiblement, qui serait exceptionnelle et qui n'aurait pas été prévue dans les
activités normales de l'institut au moment où ils ont présenté leur budget.
Puis là il arrive des circonstances exceptionnelles qui font qu'il y a une
dépense exceptionnelle de rattachée à ça. Et donc, là ils viendraient nous présenter leur demande. Et après ça, si on
l'accepte, nous, on pourrait parrainer, si on veut dire, cette
demande-là auprès du Conseil du trésor pour obtenir des crédits
supplémentaires. Mais tout ça devrait évidemment être justifié. Puis, encore une fois, Mme la Présidente, si tu veux avoir
plus d'argent, tu es bien mieux d'être capable de justifier ça, là, tu
sais, le contexte budgétaire étant ce qu'il est.
Mais, tu sais, tu peux
t'imaginer, par exemple... Un exemple, Mme la Présidente. On commence l'année,
il n'y a pas de pandémie, quelques mois plus tard, il y a une pandémie. Alors
là, est-ce qu'il pourrait y avoir... Est-ce que
l'INEE pourrait souhaiter proposer un mandat spécial, une recherche
particulière qui pourrait justifier des fonds? Alors, mettons, on veut
mettre en place un programme de tutorat pour aider les élèves qui sont affectés
par la pandémie. Bon, bien, à ce moment-là,
est-ce que l'INEE pourrait demander un budget spécial pour se pencher
rapidement sur des programmes de tutorat qui existent ailleurs puis nous
faire des recommandations pour qu'un éventuel programme, comme celui-là, voie
le jour dans des écoles du Québec et, tu sais, sur les modalités de mise en
place, etc.?
C'est un
exemple que je vous donne, mais, évidemment, on ne souhaite pas que ça se
produise, mais c'est... ça pourrait
être. Ça illustre des circonstances hors de l'ordinaire, mettons, qui
pourraient justifier une demande particulière.
M. Kelley : Oui, parfait, ou
quand même une autre situation extraordinaire, je ne sais pas, il y a une perte
de tous des meubles dans le bâtiment, je ne sais pas, il y a toujours des
choses qui peuvent arriver, qui ne sont pas prévisibles.
Mais, je comprends, M. le ministre, plus, maintenant. Je comprends mieux cet
article-là maintenant. Alors, merci pour les explications.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. Y a-t-il d'autres commentaires sur l'article 23?
Mme Garceau : Oui.
Je voudrais juste revenir sur le paragraphe 3° concernant les actifs. On a
parlé immobilier, mobilier également. Est-ce que ça inclut les données,
de céder les données de l'INEE?
M. Drainville : Excusez-moi...
Mme Garceau : Il va falloir que
je répète ma question, hein?
M. Drainville : ...je suis
désolé. Oui, je ne portais pas suffisamment attention.
Mme Garceau : Je voyais ça.
M. Drainville : Oui, c'est ça.
Mme Garceau : Oui.
M. Drainville : Allez-y.
Mme Garceau : Je vais la
laisser passer cette fois-ci.
M. Drainville : Oui. Oui, c'est
ça. Vous allez me donner une chance?
Mme Garceau : Oui.
M. Drainville : Oui.
O.K. c'est gentil. Oui. Vous allez peut-être avoir un autre pot de miel si vous
êtes gentille...
Mme Garceau : Bien, j'espère,
parce que je travaille fort, il me semble que... J'ai deux enfants...
M. Drainville : Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Dionne) : Rapidement,
en 20 secondes, sinon, on va ajourner.
Mme Garceau : Rapidement,
rapidement. Est-ce que ça inclut...
Des voix : ...
M. Drainville : Bien, voyons...
Mme Garceau : Bien, regardez,
peut-être qu'on va pouvoir se parler plus tard, mais là...
M. Drainville : ...j'en ai donné
à la dernière commission. Il y en a qui n'en ont pas eu.
Mme Garceau : ...«actifs»,
le mot «actifs», je reviens, «céder d'autres actifs», question très
importante : Est-ce que ça inclut les données, le mot «actifs»?
M. Drainville : La réponse,
c'est non...
Mme Garceau : Données. O.K.
M. Drainville :
...la réponse, c'est non.
• (13 heures) •
Mme Garceau : O.K.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
D'autres commentaires?
M. Drainville : ...consentement,voir si on peut l'adopter, même si on a dépassé 13 heures?
La Présidente (Mme Dionne) : S'il
n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
article 23, adopté.
Compte tenu de l'heure, je suspends les travaux
jusqu'à 15 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 04)
La
Présidente (Mme Dionne) :
Donc, rebonjour. La Commission de la
culture et de l'éducation est
maintenant prête à reprendre ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur
l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation.
Donc, lors de
notre suspension de nos travaux, cet avant-midi, nous en étions... nous avions
adopté l'article 23. Donc, nous serions à l'étude de
l'article 24. Donc, M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M.
Drainville : Oui, bonjour, content de vous retrouver. On va
passer encore plusieurs beaux moments ensemble.
Article 24 : «L'Institut doit fournir
au ministre tout renseignement que ce dernier requiert sur ses activités, dans
les délais et dans la forme qu'il indique.»
Commentaires : Cet article propose
d'imposer à l'institut l'obligation de fournir au ministre de l'Éducation tout
renseignement sur ses activités que ce dernier requiert.
Alors, voilà, Mme la Présidente, c'est, comment
dire, assez clair, et aisément compréhensible, et aisément explicable aussi.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des questions, commentaires sur l'article 24? Oui, Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Merci. J'en aurais
une pour l'article 24. Dans le fond, c'est le ministre qui, s'il veut, demande des informations de n'importe quel ordre à
l'institut. Est-ce que le ministre peut donner, comme... des exemples de
ce qu'il peut demander et qui n'est pas déjà écrit dans la loi?
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, cette disposition-là, dans le fond, c'est un moyen qu'on se donne
pour échanger avec l'INEE. Ça marque, d'une certaine manière, l'indépendance de
l'INEE. Vous allez me dire : C'est un
peu paradoxal, mais oui, parce que, si l'INEE n'avait pas cette indépendance,
on ne se sentirait pas le besoin de déposer une telle disposition. On se
donne cet... on se donne ce moyen, donc, parce qu'il va falloir qu'à certains
moments, effectivement, on puisse dialoguer avec l'INEE.
Alors, dialoguer sur quoi, Mme la Présidente?
Bien, on a donné des exemples tout au long de nos travaux des dernières
journées et des dernières semaines. Par exemple, mettons qu'il y a des travaux
qui sont faits sur l'incidence des
maternelles quatre ans, et l'impact sur la réussite scolaire. Et quel type de
maternelles quatre ans, par exemple, sont les plus efficaces à l'intérieur des
maternelles quatre ans? Est-ce qu'il y a des pratiques pédagogiques qui démontrent
que les enfants apprennent plus, apprennent mieux? On a parlé des aides à la
classe. Est-ce que les aides à la classe fonctionnent?
Est-ce qu'ils produisent effectivement des résultats scolaires plus importants?
Est-ce qu'ils... Comment aident-ils à
l'efficacité de l'enseignante, de l'enseignant? Alors, ça, c'est le genre de
dialogues que nous pourrions avoir avec l'institut, avec l'INEE.
Ils ne sont pas désincarnés, en d'autres mots,
Mme la Présidente. C'est important que l'INEE, elle est... bien, enfin, l'institut est indépendant, mais il faut
qu'il y ait des moments où on s'assoie ensemble, et qu'on discute, et qu'on échange.
Et donc le ministre de l'Éducation, bon, en l'occurrence, c'est moi, pour le
moment, un jour ce sera quelqu'un d'autre, puisse avoir quand même une
bonne compréhension de là où l'INEE s'enligne, là où l'INEE s'oriente, l'état
des travaux, l'état d'avancement d'un mandat, par exemple, que le ministre de
l'Éducation pourrait lui avoir confié.
• (15 h 10) •
Quand on regarde le
mandat de l'INEE, puis on va à l'article 5, donc, enfin, la mission de
l'INEE, on parle notamment d'assurer la diffusion, hein, «dresser et maintenir
à jour une synthèse des connaissances scientifiques», «identifier les
meilleures pratiques», «les diffuser aux intervenants du système d'éducation»,
bon. Très bien. Alors, il se peut qu'à un moment donné,
Mme la Présidente, le ministre de l'Éducation soit curieux de savoir :
O.K., très bien, est-ce qu'il y en a, des activités de diffusion sur les
méthodes efficaces que vous avez pu identifier à travers vos recherches, à
travers vos travaux? Est-ce que cette diffusion des belles pratiques, des
bonnes pratiques, des pratiques efficaces, est-ce qu'elle se fait
véritablement? Alors, je veux être capable, comme ministre de l'Éducation, Mme
la Présidente, je veux être en mesure de pouvoir le demander à l'INEE : Où
est-ce que vous en êtes dans vos... dans la diffusion de vos méthodes
efficaces, des méthodes efficaces que vous avez identifiées dans le cours de
vos travaux?
Et, Mme la
Présidente, si je peux me permettre, ce type de disposition existe pour
l'INESSS, pour l'Institut d'excellence en santé et en services sociaux, ça
existe pour l'INSPQ, l'Institut national de santé publique, ça existe également
pour l'Institut de la statistique. Donc, c'est une disposition qui est quand
même assez conventionnelle.
Mme Ghazal : Je comprends que ça existe pour plusieurs
organisations, d'autres instituts, d'autres ministères, mais, par
exemple, si je prends l'exemple du Conseil supérieur de l'éducation, cette
disposition-là n'existe pas. Le Conseil supérieur de l'éducation, cette disposition-là
de donner, de fournir n'importe quel renseignement n'existe pas, parce que le
Conseil supérieur de l'éducation est entièrement indépendant. S'il restait en
place, je vous le dis, je vais le répéter, si le Conseil supérieur de
l'éducation resterait en place, la disposition de l'article 24, à la
limite, ne m'inquiète pas par rapport à l'indépendance, parce que dans d'autres
articles... Là, j'essaie de voir où l'INEE doit fournir des renseignements au
ministre, un avis ou des choses comme ça, ou les rendre publics, mais là, pour
être vraiment, vraiment certain, on ajoute l'article 24 pour dire :
Bien, il faudrait quand même... au cas où il y a d'autres informations que le
ministre a besoin, il faudrait les fournir. Je n'ai même pas prononcé le mot «indépendance»
que, tout de suite, le ministre a deviné que ce qui m'inquiétait, c'était
l'indépendance.
Alors, quand bien
même que l'indépendance existait, supposons que c'était vraiment indépendant
avec le conseil d'administration, les gens qui le composent, les décisions qui
sont prises par l'INEE, cet article-là vient un petit peu enlever cette prétendue indépendance de l'institut, puisque le
ministre peut exiger toutes sortes d'informations ou renseignements, dans les
délais que, lui, décide, dans la forme que, lui, décide, de la part de
l'institut. Donc, cette prétendue indépendance vient d'être annulée par
cet article-là.
Bien, encore une
fois, je le répète, je n'aurais pas été inquiète si le Conseil supérieur de
l'éducation, qui n'a pas cette exigence-là...
que le ministre lui demande des renseignements sous la forme ou les délais que
le ministre exige. S'il restait en place, je trouverais ça normal, un
peu comme l'INESSS ou d'autres instituts ou statistique... l'Institut de la
statistique du Québec. Je trouverais normal qu'il y ait cette disposition-là où
le ministre peut demander des informations, mais je ne peux pas faire fi de la
décision du ministre d'enlever le Conseil supérieur de l'éducation, qui, lui,
est entièrement et totalement indépendant et qui, oui, n'a pas les mêmes... le
même mandat que l'institut.
Puis c'est comme...
cet article-là, j'ai l'impression que c'est... ça vient encore plus prouver,
prouver ou conforter, ou je ne sais pas,
comme... quel mot dire... ou appuyer les inquiétudes des gens du milieu, qui
sont extrêmement, extrêmement
nombreux... par les dispositions du projet de loi n° 23, notamment la
mainmise du ministre sur le système de l'éducation puis sur les
informations qui sont demandées. Puis...
M.
Drainville : ...
Mme Ghazal :
Oui, bien oui, je ne veux pas faire du temps, je veux vraiment avoir une
discussion avec le ministre. Bien, je ne le sais pas. Je veux attirer
l'attention du ministre, probablement qu'il l'a déjà vu, qu'il y a des
organisations de chercheurs, des gens qui sont très, très impliqués, des
citoyens, des parents qui sont impliqués dans l'école...
dans les écoles publiques, des syndicats, aujourd'hui, très, très, très...
extrêmement nombreux, Debout pour l'école!, Je protège mon école publique, le
CTREQ, plein de chercheurs, les syndicats qu'on connaît FTQ, CSN, FSE-CSQ,
etc., donc, des gens du milieu de l'éducation qui ont publié aujourd'hui
une déclaration pour dire au ministre : Attention! Avec tout ce qui est en
train de se passer sur le terrain dans notre système d'éducation, on a besoin
de personnel, on a besoin des gens qui restent dans notre réseau public et non
pas qu'ils quittent.
Je
vois comment le ministre fait des pieds et des mains pour faire rentrer des
gens dans le système de l'éducation, mais, pendant qu'il fait tous ces
efforts-là, à l'autre bout, on ne s'assure pas que ces gens-là restent dans
notre réseau. Donc, ça vient encore plus
renforcer cet article-là, cette impression de la mainmise du ministre sur le
système d'éducation.
Et, encore une fois,
je répète, je ne veux pas qu'il me fasse un plaidoyer sur pourquoi l'institut
est important puis qu'il doit exister. Je vais le répéter et le réitérer sans
arrêt jusqu'à la fin, jusqu'à ce que, peut-être, le ministre va changer d'idée, si le Conseil supérieur de
l'éducation, son mandat était maintenu, je ne serais pas inquiète puis ce
serait... Je veux dire, il y aurait
des problèmes, là, je ne serais pas entièrement d'accord avec la façon que
l'INEE va fonctionner, mais au moins on aurait un garde-fou, qui est le
Conseil supérieur de l'éducation, qui serait réellement et entièrement
indépendant. Donc, le ministre vient renforcer les inquiétudes des gens sur
l'indépendance, pas juste de l'INEE, mais de tout le réseau.
M.
Drainville : Oui, je comprends très bien, Mme la Présidente, le sens
de la prise de position de la députée de Mercier. Je la comprends, Mme la
Présidente, je constate que je n'ai pas pu la convaincre, pas encore, du moins,
de l'indépendance...
Mme Ghazal : Ce
n'est pas moi qu'il faut convaincre, il faut convaincre toutes les personnes,
là, qui sont sorties aujourd'hui. Puis les syndicats, ce n'est pas comme des
gens sur une autre planète. Quand on dit le mot «syndicat», je le sais à quel point ce gouvernement a en horreur les
syndicats, ce n'est pas les... Quand on dit «syndicat», on parle des
gens qui travaillent et qui tiennent à bout de bras notre réseau public. Donc,
il y a eux...
M. Drainville : Mme
la Présidente...
Mme Ghazal : ...ces gens-là qui
ont... qui ont écrit une déclaration que le ministre a probablement lue, des citoyens qui veulent une école publique de
qualité, Debout pour l'école!, Je protège mon école publique, des chercheurs du
domaine de l'éducation qui ont écrit aujourd'hui une déclaration, que j'espère
que le ministre a lue, pour dire : Écoutez-nous.
M. Drainville : Oui. Bien, Mme la
Présidente, si je peux me permettre, j'aimerais aussi que la députée de Mercier
m'écoute, là. Elle vient de dire : Je sais à quel point ce gouvernement a
une sainte horreur — je
pense que c'étaient ses mots — des syndicats...
Mme Ghazal : ...
M. Drainville : Peut-être pas
«sainte horreur», mais, Mme la Présidente, non, je... non.
La Présidente (Mme Dionne) : Je vous
entends bien, M. le ministre. Donc, peut-être juste faire attention pour ne pas
prêter d'intentions.
Mme Ghazal : Non, mais je suis
contente...
M. Drainville : Non, non, non,
mais...
Mme Ghazal : Je suis contente qu'il
dise que non, parce que c'est l'impression très forte que j'ai quand ce
gouvernement-là parle.
M. Drainville : Oui, mais ce n'était
pas... Mme la Présidente, je... peut-être que je n'étais pas suffisamment clair
dans mon intervention. Ce n'était pas tellement un rappel au règlement, ou je
ne... je ne suis pas intervenu pour vous demander d'intervenir auprès de la
députée pour qu'elle adoucisse son langage ou qu'elle mette un bémol à son... à l'expression qu'elle a utilisée, là. Ce
n'était pas pour ça que j'intervenais, c'était vraiment sur le fond des choses.
Non, on n'a pas... on n'a pas les syndicats en
sainte horreur, ou en horreur, ou je ne sais trop, Mme la Présidente, là, les
syndicats... les syndicats ont un rôle à jouer dans la société québécoise, et
ils mènent des combats avec lesquels on peut être en accord ou en désaccord,
mais ils ont le droit de les mener, ces combats-là, Mme la Présidente. Et moi,
je... Mme la Présidente, je vais parler pour moi, là, parce que, là-dessus, je
n'ai pas consulté le premier ministre, ou le
Conseil des ministres, ou le caucus, là, sur c'est quoi, votre
position, qu'est-ce que vous en pensez, vous autres, des syndicats, là.
Je pense que, là-dessus, on a tous droit à notre position.
• (15 h 20) •
Alors, moi, je vais vous... je vais vous dire la
mienne. Moi, Mme la Présidente, je... les syndicats, ils ont été des acteurs extrêmement importants dans
l'avancement du Québec, ils ont été des acteurs extrêmement importants dans
certaines batailles qui ont permis à notre société de faire des gains sociaux,
de faire des gains démocratiques, de faire des
gains politiques aussi. Alors, moi, je ne suis pas un anti-syndicat, Mme la
Présidente, là. Par contre, ce que je trouve, par moments, c'est qu'ils
ne sont pas suffisamment en mode de proposition et en mode constructif. Je
trouve que, parfois, ils se cantonnent dans
une position où le moindre changement essuie d'emblée un refus. Et c'est ça que
je déplore, Mme la Présidente, je déplore que, parfois, c'est le front
du refus avant même qu'on ait eu l'occasion d'en discuter. Et c'est cette
attitude d'opposition systématique qui, parfois, me rebute et m'irrite, bon.
Alors, cela étant dit, Mme la Présidente, je
respecte bien évidemment les combats qui sont menés. Je ne suis pas nécessairement d'accord avec ces combats-là et
avec la manière avec laquelle ils sont menés, mais je le... je le répète,
Mme la Présidente, ce sont des combats qui ont droit de cité dans la cité. Bon.
Puis d'ailleurs, Mme la Présidente, à part la semaine passée, quand je suis
allée à Maskinongé, là, où honnêtement, là, les manifestants étaient un petit
peu agressifs, là... Puis, au cours des
derniers mois, à toutes les fois que j'ai visité une école ou que j'ai inauguré
une école, la première chose que je fais quand je descends du véhicule
de fonction, c'est d'aller à la rencontre des manifestants qui sont là, peu
importe le syndicat auquel ils appartiennent. Parce que je juge que ce
dialogue-là, il est important, le dialogue avec les représentants syndicaux, il
est important. Même si je ne suis pas nécessairement d'accord avec tout ce
qu'ils me disent, je prends le temps de les écouter puis je prends le temps de
discuter avec eux. Puis c'est un dialogue qui est sincère, Mme la Présidente,
je ne suis pas juste là pour la forme, je les écoute, puis je réponds parfois à leurs arguments, puis je leur dis, dans
certains cas : Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je
respecte votre point de vue. Bon. Alors, ça, c'est ma position sur les
syndicats, Mme la Présidente.
Puis j'ai des membres de ma famille très proches
qui ont été actifs dans le mouvement syndical, puis ils ont fait oeuvre utile.
Puis moi, je viens d'un milieu modeste, Mme la Présidente, puis j'ai été...
j'ai côtoyé des hommes et des femmes qui ont été actifs dans le mouvement
syndical, puis j'ai une... un très grand... j'ai, encore aujourd'hui, un très
grand respect, sinon même une affection pour certains des leaders syndicaux que
j'ai pu côtoyer comme journaliste. Un gars comme Henri Massé, Mme la
Présidente, c'est un homme pour lequel j'ai encore aujourd'hui un immense
respect. Puis il y en a plein comme ça dans le mouvement syndical qui ont fait
des choses absolument exceptionnelles pour le Québec. J'avais une très bonne
relation avec Claudette Carbonneau, j'ai... Honnêtement, Mme la Présidente, là,
les hommes et les femmes qui sont dans le mouvement syndical, là, moi, je... Un
gars comme Serge Dupont à Longueuil, qui était avec la...
avec le syndicat de la Pratt, comment est-ce qu'il s'appelait, Dumouchel, c'est
des bonhommes fantastiques. Bon. Puis il y a eu des femmes exceptionnelles
aussi dans le mouvement syndical, Mme la Présidente.
Ça fait que ce n'est pas ça, l'enjeu, ce n'est pas
ça, l'enjeu. L'enjeu, Mme la Présidente, c'est qu'on veut que l'institut
soit à la fois indépendant... Puis tout est... tout est toujours dans la
recherche de l'équilibre, Mme la Présidente,
on veut que... Et on donne à l'INEE les moyens d'être indépendant, mais on veut
aussi, Mme la Présidente, que les travaux de l'INEE se fassent aussi en
cohérence avec les orientations du gouvernement sur certains enjeux qui sont
prioritaires et pour lesquels on a besoin de l'INEE. On a besoin, on aura
besoin... on a déjà besoin, à mon avis, et on aura besoin de l'INEE, lorsqu'il
sera créé, pour nous éclairer, justement, sur certains enjeux, sur certains
grands débats, sur les manières, encore une fois, de favoriser la réussite
scolaire, et tout le reste. J'ai déjà dit ça 1 000 fois. Et donc il
faut, Mme la Présidente, à un moment donné, qu'on se donne, dans la loi, les
moyens de pouvoir demander à l'INEE
certaines choses. Il faut avoir ce levier-là dans la loi, et c'est ça qu'on
fait avec l'article 24.
Mme Ghazal : Le ministre dit que les
syndicats ne font que critiquer, mais qu'ils ne proposent rien.
M. Drainville : Ce n'est pas ça que
j'ai dit, Mme la Présidente, ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai dit qu'ils
avaient des... le droit de mener ces combats-là, c'est un droit acquis. J'ai
dit que les syndicats avaient mené des batailles qui nous ont permis de faire
des avancées exceptionnelles sur le plan social, démocratique, politique. Ils
ont fait des choses extraordinaires, les syndicats, au Québec.
Ce que j'ai dit, c'est que, parfois, là où je
décroche, là où je deviens impatient, là où je, oui, deviens critique des
syndicats, c'est lorsqu'ils se cantonnent dans des positions de refus
systématique plutôt que d'évaluer la mesure et d'y voir, dans certains cas, des
aspects positifs. C'est l'espèce de posture d'opposition systématique que
j'observe parfois, pas toujours, pas toujours, mais là ce que j'observe, cette
posture d'opposition systématique, avant même qu'on ait commencé à discuter,
c'est non, ça, je ne suis pas d'accord avec cette posture-là, Mme la
Présidente. Et c'est ce bout-là que je déplore, mais faites-moi pas dire que je
trouve que, tout le temps, les syndicats sont toujours pareils. Ce n'est pas
vrai. Ce n'est pas vrai, puis il y a des leaders syndicaux, j'en ai nommé
quelques-uns, qui sont capables, justement, de... qui ont ce sens de la mesure,
qui sont capables de dire ou qui ont été capables par le passé de dire :
Ça, je n'aime pas ça puis je n'en veux pas, puis tu ne me convaincras pas, mais
ça, par contre, je trouve que c'est bon puis je vais le dire. Bien, cette
espèce de mesure là, ce sens de la mesure, cette capacité d'être constructif,
pas juste d'être opposé, mais de proposer, par moments, je voudrais, je
souhaiterais que notre mouvement syndical soit davantage dans cet état
d'esprit. C'est juste ça que je dis.
Mme Ghazal : ...
M. Drainville : Bon. Ça fait que
faites-moi pas dire ce que je n'ai pas dit.
Mme Ghazal : ...opposition
systématique...
M. Drainville : Parfois, ils le
sont, et c'est...
Mme Ghazal : ...puis, dans le passé,
ils faisaient des propositions, mais c'est parce que les... mais c'est parce
que, là, ces représentants des gens qui tiennent à bout de bras notre école
publique, parce que c'est ça qu'ils sont, il n'y a pas les syndicats puis les
profs — qu'on
cherche — c'est
leurs représentants, eux autres, ils réagissent à ce que le ministre leur dit.
S'il était à sa... à leur place, ça veut dire qu'ils savent comment ça
fonctionne dans notre système scolaire, il ne ferait pas ces propositions-là.
Donc, ils ne peuvent pas commencer par dire : Tout ce que vous faites,
c'est bon. Parce qu'ils ont des propositions, mais c'est le ministre qui leur
fait... qui dépose ce projet de loi, donc il faut qu'ils réagissent. Donc, ça
commence par non, mais écoutez-nous, voici ce qu'on propose.
Sauf qu'il faut que le ministre écoute qu'est-ce
que ces gens-là proposent. Ils ne font pas que s'opposer, ils commencent par
dire : On s'oppose à ce projet de loi, puis après ça ils font des
propositions, mais, quand ils font les propositions, elles ne sont pas
entendues du tout. Ce n'est pas eux qui peuvent déposer des projets de loi. Ils
le disent dans l'espace public, et là, dans la déclaration d'aujourd'hui, ce
qu'ils disent c'est : Écoutez-nous. Quand est-ce que vous allez nous
écouter? Pas nous écouter à moitié, quand on dit non puis, après ça, on vous
propose des choses, puis là, tout d'un coup, il n'y a plus personne qui répond,
c'est : Écoutez-nous jusqu'au bout. Non à votre projet de loi, à ce que
vous êtes en train de faire, où est-ce que vous êtes en train d'abolir, par
exemple, le Conseil supérieur de l'éducation, de mettre en place un institut
qui va imposer des façons de travailler aux experts et expertes dans nos
écoles, qui sont nos profs, des gens qui travaillent avec nos élèves. Ce sont
elles, surtout, c'est beaucoup des femmes, à qui on impose des façons de
travailler, alors que ce sont des expertes. L'INESSS, je ne pense pas qu'il
fait ça aux médecins. Il ne dit pas, l'INESSS, comment opérer un patient, mais
c'est ça qu'on dit aux enseignantes : Voilà comment vous devez enseigner,
voilà sur quoi vous devez aller suivre une formation, etc.
Des propositions, il y en a plein, je veux juste
les dire, je vais les mentionner, les propositions. Parce qu'après le non au
p.l., il y a un «mais voici ce qu'on propose». J'aimerais ça que le
ministre l'écoute, ce qu'ils disent. Ils
disent, par exemple, qu'il faudrait commencer par reconnaître qu'il y a des inégalités
qui existent dans notre système d'éducation.
• (15 h 30) •
Le ministre, il dit qu'il
vient de milieu modeste, mais ce n'est pas juste par ses grands talents que...
je suis certaine qu'ils sont immenses, les talents du ministre, personnels,
qu'il est arrivé aujourd'hui à être ministre, puis qu'il a été journaliste,
puis qu'il est devenu qui il est aujourd'hui, puis qu'il donne beaucoup de
choses à la société. Ce n'est pas tout seul qu'il s'est construit, en venant
d'un milieu modeste, c'est grâce à la société puis au fait qu'on a un système
d'éducation publique ouvert à des personnes qui viennent de milieux modestes,
comme le ministre, puis plein de gens qui sont dans le gouvernement, puis ici,
à l'Assemblée nationale. Tout le monde ne vient pas de la haute. Les gens
viennent de milieux modestes. Ils se retrouvent ici parce que le système
d'éducation ne recrée pas, comme aujourd'hui il est en train de faire, les
inégalités; au contraire, il amène une égalité dans notre société pour que les
enfants de peu importe où est-ce qu'ils se retrouvent, dans quel milieu
familial, ils puissent être ce qu'on appelle, même si le mot n'est pas très
beau, des «transfuges» de classe, de changer de classe, ou de changer de
milieu, ou d'aller au bout de leurs aspirations. Puis ça, c'est les inégalités.
En ce moment, là, aujourd'hui, c'est de moins en moins vrai puis ça ne fait que
s'accentuer avec l'école à trois vitesses.
Donc, une des propositions qui est faite par les
enseignants, les gens dans le milieu de l'éducation, les chercheurs, les
représentants syndicaux, les parents qui tiennent à l'école publique, c'est de
dire : Ce serait très important de reconnaître le système inégalitaire
actuel, qu'on appelle le système à trois vitesses, qui est à la source de beaucoup
de problèmes dans notre système d'éducation.
Par exemple, qu'est-ce qui fait que des
enseignants, pas juste les nouveaux, là, avant cinq ans, quittent? Qu'est-ce
qui fait qu'il y a des enseignants et enseignantes qui quittent au bout de 10,
15, 20 ans, qui sont trop jeunes pour prendre leur retraite, puis
dire : Bien, on va endurer jusqu'à la retraite, puis ils décident de
quitter le bateau? Bien, c'est la tâche, leur tâche dans leur... dans les
écoles, dans leur classe. Il y a plein d'enfants qui ont des... des
difficultés, avec des plans d'intervention. Ça fait qu'il faut alléger la tâche
de ces enseignants-là, par exemple, en ayant un système où on reconnaît qu'il y
a un... le système... le système à trois vitesses puis qu'il puisse y avoir une
meilleure répartition dans la classe des élèves en difficulté au lieu de les
concentrer tout le monde dans les classes régulières.
Qu'il y ait un rattrapage salarial. Là, en ce
moment, il y a eu, cette semaine, une première journée de grève, il va y en
avoir d'autres. Il faut les écouter. Ils disent : On a besoin d'un
rattrapage salarial. Le gouvernement aime beaucoup et M. le premier ministre
adore se comparer à l'Ontario et au reste du Canada. Ils voudraient avoir un
rattrapage salarial qui équivale la moyenne canadienne.
Ils veulent que leur autonomie soit reconnue,
qu'on arrête de leur imposer des façons de faire en regardant des chiffres,
puis cette nouvelle gestion axée sur les résultats uniquement, puis des données
uniquement probantes. On peut les regarder, mais on ne peut pas prendre toutes
les décisions basé là-dessus.
Donc, c'est de les soutenir puis de reconnaître
que ce sont eux et elles, les enseignantes, les gens qui travaillent dans nos
écoles, qui puissent suivre les formations qu'elles pensent qu'elles ont
besoin, parce que ce sont des professionnelles de nos écoles. Ça, c'est une
proposition qui est faite, puis ça a été une entente qui a été faite par le
précédent ministre. Mais là qu'est-ce qu'on leur dit? Bien, voilà les
formations que vous allez devoir suivre. Pas en totalité, quelques heures,
peut-être 100 % des heures, peut-être une partie. Ça, c'est une
proposition qui est faite au ministre. Est-ce qu'elle est entendue? Pas du
tout.
M. Drainville : Mme la Présidente,
est-ce que je peux répondre?
Mme Ghazal : Il y a des propositions
qui sont faites au ministre, mais il n'y a aucune réponse par rapport à ces
propositions-là. Tout ce que le ministre entend, c'est un refus puis une... un
refus du changement. Mais, moi, ce n'est pas ce que j'entends quand je leur...
quand je les écoute pour vrai.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Drainville : Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui, la
parole est à vous.
M. Drainville : ...il y a beaucoup
de choses, il y a beaucoup de choses dans l'intervention de la députée de
Mercier, et puis je suis très partagé parce que je trouve qu'on est très, très
loin de l'article 24 du projet de loi. En même temps, il y a des
affirmations qui ont été faites, Mme la Présidente, qui me laissent... comment
dire, qui me laissent pantois, dubitatif et qui doivent être rectifiées.
Par exemple, lorsque j'entends que le projet de
loi va imposer des méthodes aux enseignants, là, je pense que la députée de
Mercier paraphrasait la... l'extrait de la lettre qui dit que «le projet de loi
n° 23 dictera les pratiques des enseignantes et enseignants au détriment
de leur autonomie professionnelle et de leur expertise». Mais c'est faux, ça,
c'est absolument faux, Mme la Présidente. Il n'y a rien dans le projet de loi
qui dit ça, au contraire. C'est même la députée de Mercier, Mme la Présidente,
qui a fait inscrire dans la... dans le projet de loi, dans la liste des valeurs
de l'INEE, «le respect de l'expertise en pédagogie des enseignants».
Alors, Mme la Présidente, là, il faudrait
savoir, là, la députée a fait inscrire «le respect de l'expertise en pédagogie
des enseignants», ça fait maintenant partie du projet de loi n° 23, et là
je l'entends reprendre le discours qui veut
que ce respect de l'expertise en pédagogie ne sera pas au rendez-vous. Bien, il
faudrait se brancher, là, Mme la Présidente, là. Est-ce que les mots ont
encore un sens? Nous avons accepté l'amendement proposé par la députée de Mercier. Alors, quoi, elle
ne croit pas à son propre amendement, maintenant, après l'avoir fait voter,
elle n'est plus d'accord avec elle-même?
Alors, non, Mme la Présidente, l'INEE ne va pas
imposer, dicter des pratiques. L'INEE va s'inspirer de ce qui se fait le mieux,
ici et ailleurs dans le monde, va répertorier la recherche, les meilleures
pratiques et va en faire la promotion et la
diffusion dans nos écoles, basé sur les données probantes, probantes, de
«probere», du latin «probere», même racine latine que «prueba» en
espagnol, preuve, c'est basé sur des preuves. Alors, «données probantes», c'est
«données basées sur des preuves», sur à la
fois des données quantitatives et des données qualitatives. On s'assure que
ce qui est mis en place fonctionne, donne
des résultats, est efficace, et, une fois qu'on l'a prouvé, après ça, on le
diffuse. C'est ça que va faire l'INEE, Mme la Présidente. Alors, qu'on ne fasse
pas dire au projet de loi n° 23 ce qu'il ne dit pas.
Et par ailleurs, Mme la Présidente, la députée
de Mercier fait beaucoup d'affirmations. Je ne vais pas toutes les relever
parce que je ne considère pas que le moment est bien choisi pour avoir un débat
philosophique sur la supposée école à trois vitesses. Alors, je vais m'arrêter
là, Mme la Présidente, parce que je veux revenir au projet de loi. On aura
cette discussion-là à un moment donné, mais je voulais quand même remettre les
pendules à l'heure sur une affirmation qui a été faite par la députée de
Mercier qui s'inspire de cette lettre dont elle parle.
Et puis sur l'inégalité, Mme la Présidente, la
société québécoise, c'est la société la moins inégalitaire des Amériques, O.K.?
Puis ça, c'est démontré scientifiquement, c'est le coefficient de Gini, c'est
clair. Et l'une des raisons pour lesquelles c'est la société la moins inégalitaire,
c'est notamment à cause de notre système d'éducation. Puis, Mme la Présidente, notre système d'éducation, il n'est pas
parfait, mais on y investit d'énormes ressources comme il se doit, parce
que c'est une valeur qui est chère, pas juste au gouvernement de la Coalition
avenir Québec, c'est une valeur qui est chère au peuple québécois, très
certainement depuis le tournant des années 60. Avant, on peut débattre, le
système scolaire n'était certainement pas exemplaire, mais il y avait des
familles au Québec qui croyaient à l'éducation.
En 1960 ou autour de, on a décidé de se donner un système scolaire accessible,
gratuit, notamment. Et puis on a construit le Québec moderne avec ce
système-là, et il a donné des résultats exceptionnels. Et de laisser entendre
que le système actuel n'est pas à la hauteur des principes et des valeurs qui
ont... qui nous ont permis d'édifier ce système-là, qui ont mené à la création
de ce système-là, de ce réseau-là, dans les années 60, je ne suis pas
d'accord, Mme la Présidente, avec cette affirmation. O.K.?
Maintenant,
je n'aurai pas... je n'irai pas plus loin là-dedans. On aura cette
discussion-là à un autre moment. Là, ce que je dis, c'est que l'INEE va
être un outil qui va nous permettre... qui va constituer une avancée, une
avancée, un progrès réel dont vont
bénéficier nos élèves, dont va bénéficier notre corps enseignant et dont va
bénéficier notre réseau scolaire. J'en ai la conviction profonde, Mme la
Présidente. Alors, c'est ça que je pense.
• (15 h 40) •
Mme
Ghazal : Par rapport à... Oui, bien, Mme la Présidente, par
rapport à l'amendement qu'on a déposé, puis je suis contente que ça ait été accepté par le ministre, le fait de dire
qu'il faut, dans le respect de... je ne me rappelle plus de la
formulation, de l'expertise ou de l'autonomie, je ne me rappelle plus du terme
exact, là, je ne l'ai pas devant moi.
M. Drainville : Respect de
l'expertise en pédagogie des enseignants.
Mme Ghazal : C'est ça. Donc,
ça, je suis contente que ce soit écrit. C'est juste qu'après, plus tard, on va
traiter un article, je ne sais pas quand est-ce qu'on va s'y rendre, sur la
formation, où le ministre nous dit souvent : On ne va pas imposer 100 % des 30 heures par année pour les
enseignants. Sauf que ce n'est pas écrit. Quand on va être rendus là, quand on va être rendus à cet
article-là, je pourrais faire un amendement, déposer un amendement qui
mentionnerait explicitement qu'il n'y en aura pas, d'heures qui seront
imposées. Parce que le ministre nous dit souvent : Ah! mais si on en
impose juste trois heures, sur un sujet particulier, les 27 autres
heures que les enseignants vont faire, elles vont pouvoir choisir ce qu'elles
veulent. Mais ce n'est pas écrit dans la loi. Dans la loi, la façon que l'article
est écrit sur les heures de formation, le ministre aurait le droit d'imposer
100 % des heures de formation sur un sujet sans respecter l'expertise,
comme tous les professionnels, dans tous les milieux, dans tous les secteurs
qui peuvent choisir eux-mêmes les formations qu'ils ou elles suivent.
Donc, ça, quand on va être rendus là, à cet
article-là, pour vraiment avoir le coeur net qu'on respecte l'expertise, ça, c'est un exemple que je donne qui
va... le ministre va pouvoir nous démontrer dans les faits que ce n'est pas
juste un voeu pieux, écrit dans un article, de respecter l'expertise
professionnelle, mais que ça va être réellement mis en place pour vrai. Et ça,
on va pouvoir le voir dans un article un peu plus loin.
Donc, on essaie, nous, ici, comme
parlementaires, de sauver les meubles, sauver l'expertise puis l'autonomie des enseignants, parce qu'en ce moment il y a une
grande inquiétude, puis ce n'est pas de la résistance au changement. Les
gens dans le milieu de l'éducation ont fait plein de propositions au ministre,
mais il n'en tient pas compte dans son projet de loi, notamment une que je
répète, qui est le Conseil supérieur de l'éducation. Je suis certaine, je suis
certaine que si le ministre nous disait que le Conseil supérieur de l'éducation
allait être maintenu tel qu'il est avec son indépendance, on s'épargnerait
énormément, énormément de discussions en ce moment, et moi, je n'insisterais pas en disant : Mon Dieu, mais
l'article 24, le ministre est en train de faire mainmise. Ça démontre à
quel point l'institut n'est pas
indépendant puisque le ministre peut exiger... pas tout simplement tout
renseignement, il peut même l'exiger dans les délais, dans la forme que
lui indique. C'est-à-dire que... Elle est où, l'indépendance de l'institut? L'institut
ne peut pas lui dire : Non, attention,
M. le ministre, que ce soit le ministre actuel qu'on a ou n'importe lequel,
enlevez vos mains de là, nous sommes indépendants, vous n'avez pas le
droit. L'article ici va les obliger, parce que l'institut «doit», donc c'est une obligation de fournir les
renseignements que le ministre exige. Donc, ça enlève l'indépendance,
cet article-là.
Et
ce serait intéressant, peut-être, que le ministre enlève, abroge cet
article-là, l'article 24. Ça rassurerait. Mais, s'il ne veut pas le
faire, au moins s'il pouvait nous dire que le Conseil supérieur de l'éducation
va être maintenu, je vous le dis, là, ça va apaiser tout le monde, puis on va
pouvoir passer à autre chose. Puis c'est correct que l'institut existe tel qu'il
est. On n'est pas d'accord, les chercheurs ne sont pas d'accord avec la façon
que l'institut va travailler avec une certaine façon de penser, mais ce serait
beaucoup, beaucoup moins pire, puis ça nous permettrait de sauver les meubles.
Par rapport au système de l'école à trois
vitesses, je sais que ce n'est pas l'objectif de la discussion en ce moment, on
va avoir aussi d'autres occasions de le faire. Quand je dis que le système est
inégalitaire, je ne suis pas en train de dire qu'en ce moment il est entièrement
inégalitaire, c'est qu'il l'est, inégalitaire, ça, c'est le Conseil supérieur
de l'éducation qu'on va... que le ministre va abolir qui le dit, par rapport au
reste du Canada, mais aussi par rapport au passé. Il est de moins en moins
égalitaire, on le voit, on le constate. Les chiffres, les données probantes,
les données sont là pour nous le démontrer de plus en plus. Puis cette
tendance-là s'est accentuée à travers les dernières années et elle va
s'accentuer de plus en plus si on ne fait rien puis qu'on met juste quelques
mesures à gauche et à droite en disant qu'on va essayer tant qu'on peut quand
c'est possible.
Parce que ce n'est pas si facile que ça, on l'a
vu cette semaine dans les écoles, d'avoir des projets particuliers partout, etc. L'attractivité des écoles privées
est encore immense, extrêmement importante. Puis les gens, ils ont l'impression
que leurs enfants vont rater leur vie s'ils ne vont pas à l'école privée. Puis
on ne peut pas leur exiger ou leur dire... leur dire : Ah! mais ne vous
inquiétez pas, l'école publique, ça va bien. On ne peut pas le faire. Il va
falloir le faire. C'est une action gouvernementale et non pas une action personnelle des parents qu'on va pouvoir
sauver notre réseau public et sa qualité. Donc, ce n'est pas, actuellement,
c'est zéro inégalitaire, notre système d'éducation. C'est une tendance très,
très affirmée, soutenue par... par les chercheurs, soutenue aussi par le
Conseil supérieur de l'éducation depuis des années. Et cette tendance-là ne
fait que s'accentuer. Et moi, je suis inquiète pour le futur et l'avenir...
Donc, je vais revenir à l'article 24.
Est-ce que le ministre lui-même, sans même que je dise... que je parle de mon inquiétude par rapport à l'indépendance, il l'a
nommé lui-même, est-ce qu'il accepterait, par exemple pour
l'article 24, qu'il n'y ait pas cette exigence-là, puisqu'il y a d'autres
articles dans le projet de loi qui crée l'institut où le ministre va avoir accès à des informations puis des renseignements de
l'institut? Il va pouvoir dire ce qu'il en pense. Là, je n'ai pas les articles
exacts devant moi, mais on les a déjà traités. Est-ce que c'est possible que,
dans l'article 24, le ministre décide de laisser tomber? Je veux
dire, je n'ai pas compris, tout à l'heure, il a nommé quelques exemples, je n'ai pas compris pourquoi c'est si nécessaire
que le ministre demande ces informations-là. Parce que, si l'institut est aussi
indépendant qu'il le dit, cet article-là vient d'annuler cette perception de
l'indépendance de l'institut, ça vient de l'annuler.
M. Drainville : Mme la Présidente,
j'ai déjà signifié les raisons pour lesquelles cette disposition-là existait. L'INESSS a la même disposition, l'Institut national de santé publique a la même disposition, l'Institut de la statistique a la même
disposition. Je ne crois pas que cette disposition procédait, lorsque ces trois
organismes-là ont été créés, je ne crois pas que cette disposition procédait de
quelque volonté de contrôle que ce soit, de quelque atteinte à l'indépendance
que ce soit. C'est une disposition qui donne au ministre un levier pour
pouvoir, justement, obtenir des renseignements, obtenir des informations qui
sont nécessaires à l'exercice de ses fonctions et qui sont nécessaires à l'arrimage, au nécessaire arrimage qu'il doit
exister... qui doit exister, dis-je bien, entre les fonctions du ministère de
l'Éducation et les fonctions qui seront celles de l'INEE, tout cela dans le
respect de l'indépendance de l'INEE.
Alors, encore
une fois, Mme la Présidente, l'activité de l'INEE se manifestera à l'intérieur
de ces deux pôles : l'indépendance d'un côté, le nécessaire
arrimage de l'autre. Il faut que les deux soient présents. Et c'est dans cet équilibre-là que l'INEE fera oeuvre utile et
accomplira sa mission. Alors là, on est davantage dans l'arrimage. Il y a
d'autres dispositions, comme celle
qu'a fait voter la députée de Mercier, qui sont davantage dans le pôle indépendance.
Et donc il faut trouver cet équilibre-là, et je pense que nous l'avons
trouvé.
On n'est pas fermés à des bonifications, la
preuve en est, Mme la Présidente, qu'on ne cesse de voter des amendements depuis l'étude... depuis le début de
l'étude de ce projet de loi. Alors, voilà. Donc, le... en tout respect pour
la députée, l'article 24 est là pour rester.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Mme la députée, il vous
reste moins d'une minute pour cet article. Il y a un temps pour
chaque... un temps de parole pour chaque article, donc...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Ah oui,
parfait, vous...
Des voix : ...
Mme Ghazal : Est-ce que le ministre
serait ouvert à faire une modification à l'article 24?
M.
Drainville : Je le trouve très bien comme il est écrit, Mme la
Présidente, l'article 24, je le trouve très bien dans son libellé
actuel.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme la députée, avez-vous quelque chose à rajouter?
Mme
Ghazal : Bien, je vais laisser ma collègue... je vais garder les
quelques secondes, on ne sait jamais.
La Présidente (Mme Dionne) : Ah!
d'accord. Alors, Mme la députée de Robert-Baldwin, la parole est à vous.
• (15 h 50) •
Mme Garceau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. L'article 24. On a eu
plusieurs discussions, M. le ministre, depuis le début de la révision,
de l'étude de ce projet de loi article par article, et on a souvent soulevé
l'aspect de l'indépendance de l'INEE. Compte tenu des témoignages, des mémoires
qui ont été déposés, vous savez très bien qu'il
y a une grande opposition concernant sa création. Je ne vais pas entrer dans
les détails. Cependant, lors de l'étude détaillée... Et on a souvent
soulevé la question de l'indépendance lorsqu'on regardait... là, je vais
mentionner l'article 11, 14, 15, 19.
Ces articles-là, ces nouvelles dispositions font en sorte que le ministre va
recevoir un plan annuel des activités de... de l'INEE. Il va recevoir le
plan... le plan... pas annuel, mais le plan... il y a un autre mot, le rapport
annuel. Le plan annuel, après ça il va y avoir un rapport annuel, après ça, si
jamais il y a des inquiétudes, là, il pourrait même mettre la Vérificatrice
générale pour faire une révision. Après ça, il va recevoir des avis concernant
les formations qu'il va pouvoir mettre en oeuvre ou pas, donc, à un moment
donné... plus les recommandations. Parce que, là, dans les recommandations,
même l'INEE va devoir prévoir ou considérer les conséquences prévisibles au
niveau du réseau, du système, incluant les coûts associés à ces
recommandations-là.
Et là on arrive à 24,
hein? Donc, graduellement, avec l'étude progressive d'article en article, on
voit, de peu à peu, je vais dire... on est
en train... l'effritement, si je peux dire, de l'indépendance. Parce que vous
allez recevoir toute l'information concernant les activités, peut-être
pas au rythme que vous voulez, mais, quand même, vous allez... non seulement
vous allez être informé, vous allez avoir votre mot à dire aussi concernant la
mise en oeuvre. Mais là on arrive à 24, et là je suis un petit peu, là, on...
ma collègue l'a mentionné, moi, je le vois comme, vraiment, on est en train d'effacer, là, l'indépendance. Parce qu'à un
moment donné, là, les... il faut faire... il y a une ligne dans le sable, là, au
niveau de l'indépendance. Parce qu'avec l'article 24, je ne sais pas elle
est où, l'indépendance de l'INEE, parce que,
là, à tout moment... Et là, c'est votre commentaire, le commentaire du ministre
concernant... ou dans le projet de loi, vous êtes en train d'imposer une
obligation. Là, ils doivent fournir tout renseignement, on va dire, de quelque
nature, dans les délais et dans la forme que vous allez indiquer. Où est
l'indépendance là-dedans?
Et
là, en plus, on a aujourd'hui, compte tenu, on le sait très bien, le Front
commun et les... et les grèves... la grève qui s'en vient, et là on a, dans l'article du Journal de Québec, je ne
sais pas si vous l'avez pris connaissance, M. le ministre, de
Daphnée Dion-Viens, et là j'ai des centrales syndicales, chercheurs et
citoyens, là, on parle... «Centrales syndicales, chercheurs et citoyens
impliqués dans le réseau de l'éducation font front commun pour réclamer d'une
seule voix l'abandon de la réforme scolaire du gouvernement Legault, prévue
dans le projet de loi n° 23.»
Mais là je veux aller
directement à la citation concernant la création de l'INEE parce que, là, on
rappelle : «Les signataires rappellent
au premier ministre qu'il s'est engagé, au lendemain de sa défaite lors de
l'élection partielle de Jean-Talon, à être davantage à l'écoute de la
population.
«Le
projet de loi n° 23 prévoit notamment la création d'un institut national
d'excellence en éducation, qui "dictera les pratiques des enseignantes et enseignants, au détriment de leur
autonomie professionnelle et de leur expertise, alors même que nous vivons
une grande dévalorisation du personnel dans le réseau", peut-on lire.
«Par ailleurs, en
raison d'une centralisation entre les mains du ministre de l'Éducation — et
ça, c'est la grande critique — et d'indicateurs qui reposent sur les
résultats des élèves, "une pression accrue se fera assurément sentir sur
le personnel" qui craint la mise en place d'un "système de
surveillance à grande échelle", ajoute-t-on.
Donc,
«ce projet de loi idéologique risque donc "d'empirer la situation en
centralisant les décisions, en éliminant les contre-pouvoirs, en
instrumentalisant le personnel, en accentuant les problèmes de gouvernance et
en éloignant l'école de sa mission fondamentale", ajoutent les
signataires.»
Mais moi, je veux
revenir, compte tenu de cette prise de position fort importante, parce que ça,
ça a été un élément fondamental, depuis le
début, des parties, des acteurs, si je peux dire, dans le réseau du système
scolaire, c'est cette question de maintenir la question de
l'indépendance de l'INEE. Et là on le voit, avec l'article 24, compte
tenu, M. le ministre, de toutes les autres
dispositions législatives, moi, je vais vous soumettre, avec grand respect, que
l'article 24 n'a pas de
nécessité parce que vous allez être amplement, amplement renseigné au niveau
des activités de l'INEE. À un moment donné, il faut mettre la ligne dans
le sable au niveau de l'indépendance de l'INEE, et je crois que ça vient avec
l'article 24.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Drainville :
Mme la Présidente, j'ai fait connaître la position... notre position sur 24
et je n'ai rien d'autre à ajouter.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
commentaires ou interventions sur l'article 24? Oui, Mme la députée
de Mercier.
Mme Ghazal : En lien avec l'article 24, pourquoi est-ce
que vous abolissez le Conseil supérieur de l'éducation?
M.
Drainville : Mme la Présidente, j'ai déjà répondu à cette question
lors d'échanges antérieurs.
Mme Ghazal : Ma question, ce n'est
pas : Pourquoi vous créez l'INEE? Ma question, c'est : Pourquoi vous
abolissez le Conseil supérieur de l'éducation?
M. Drainville : J'ai
répondu à cette question-là, Mme la Présidente, dans nos échanges antérieurs.
La Présidente (Mme
Dionne) : D'autres commentaires ou questions? Est-ce que
l'article 24 est adopté?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Dionne) : Sur division. Alors, adopté sur division. Nous sommes
maintenant rendus à l'article 25. M. le ministre, je vous laisse en faire
la lecture.
M.
Drainville : Merci, Mme la Présidente.
«25. Le
chapitre II de la Loi sur l'administration publique (chapitre A-6.01)
s'applique à l'Institut comme s'il était un organisme désigné en vertu du
deuxième alinéa de l'article 5 de cette loi.»
Commentaires :
Cet article propose de rendre applicable à l'institut les dispositions de la
Loi sur l'administration publique applicables aux organismes
budgétaires.
On y a déjà fait
référence, Mme la Présidente, dans nos échanges de ce matin.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Des questions, commentaires sur
l'article 25? Donc, est-ce que l'article 25 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Passons maintenant à l'article... bon, l'article 27, puisque
l'article 26 avait déjà été adopté. Donc, M. le ministre, je
vous laisse en faire la lecture.
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : ...oui, ce n'est pas le bon article.
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : C'est ça. Alors, nous sommes rendus à l'article 26.
M.
Drainville : Mme la Présidente, je souhaiterais que 26 soit adopté,
mais je ne crois pas qu'il l'ait été.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...
M.
Drainville : Ah! très bien. Donc, vous souhaitez que je procède à la
lecture de 26?
La Présidente (Mme
Dionne) : ...procéder à la lecture de l'article 26. Désolée.
• (16 heures) •
M.
Drainville : Très bien. Il n'y a pas d'enjeu.
«Chapitre V
«Dispositions modificatives — article 26
«Loi sur
l'administration financière
26. L'annexe 2
de la Loi sur l'administration financière (chapitre A-6.001) est modifiée
par l'insertion, selon l'ordre alphabétique, de «Institut national d'excellence
en éducation».
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des questions,
commentaires sur l'article 26? Donc, est-ce que l'article 26 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, cette fois-ci, c'est vrai, il est adopté. Alors, nous
sommes rendus à l'article 27. M. le ministre, je vous cède la parole.
M.
Drainville : Article 27. Loi sur la gouvernance des sociétés
d'État.
27.
Alors, l'annexe I — il
s'agit bien du chiffre 1, ici — l'annexe
I de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État (chapitre G-1.02) est modifiée par
l'insertion, selon l'ordre alphabétique, de l'«Institut national d'excellence
en éducation».
Commentaires :
Cet article propose d'ajouter l'institut à l'annexe 1 de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État afin que ces dispositions s'appliquent à
l'institut.
C'est
cette annexe dont j'ai fait partiellement la lecture ce matin, là, avec
plusieurs exemples, donc, d'organismes qui sont assujettis à la Loi sur
la gouvernance des sociétés d'État.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Des questions ou
commentaires? Est-ce que l'article 27 est adopté?
Des
voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : L'article 28. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville :
Loi sur le régime de négociation
des conventions collectives dans les secteurs public et parapublic.
28. L'annexe C de la
Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans les secteurs
public et parapublic (chapitre R-8.2)
est modifiée par l'insertion, selon l'ordre alphabétique, de «—Institut national d'excellence en
éducation».
Cet article propose
d'ajouter l'institut à l'annexe C de la Loi sur le régime de négociation des
conventions collectives dans le secteur public et parapublic afin que le régime
de négociation créé par cette loi s'applique à la négociation des conditions de
travail des employés de l'institut et à la conclusion d'une convention
collective.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Des questions ou commentaires sur cet
article?
Mme Garceau :
Oui, Mme la Présidente, juste compte tenu des négociations en ce moment,
suite à la création de l'INEE, parce que, là, il va y avoir une nouvelle
convention collective, donc quel va être le statut, là, au niveau de l'INEE,
par rapport à ça?
M.
Drainville : Je vais laisser, Mme la Présidente, monsieur... notre
légiste nous répondre.
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui. Vous pouvez y aller.
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Oui. Étant donné que... Comme il est prévu à la loi sur
l'INEE que... en fait, il n'est pas prévu à la loi sur l'INEE que les membres
du personnel, les membres de la fonction publique, ils ne seront pas, pour le moment, disons, syndiqués. Ils
le pourront, comme il est indiqué à l'article 19, il me semble... 17.
Donc, sous réserve des dispositions
d'une convention collective, ils pourront éventuellement se syndiquer, et,
s'ils le font, le régime de
négociation de la loi, R-8.2, où on prévoit, en fait, qu'on ajoute l'institut à
l'annexe C, en fait, ces dispositions s'appliqueront.
Donc, il s'agit, à ce moment-ci, de dispositions qui prévoient, par exemple, de
donner un rôle au Conseil du trésor dans ces négociations puis des
choses comme ça.
Mme Garceau :
Merci, M. le légiste. Est-ce que
je peux juste prendre juste deux minutes, s'il vous plaît, pour une
suspension?
La Présidente (Mme
Dionne) : La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 05)
(Reprise à 16 h 08)
La Présidente (Mme
Dionne) : La commission reprend maintenant ses travaux. Donc, Mme la
députée de Robert-Baldwin, je vous laisse poursuivre.
Mme Garceau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente, pour ce temps. Juste en termes de
réflexion, parce que Me Guyon Martin a parlé de l'aspect de peut-être
qu'ils seraient... les membres de l'INEE, possibilité qu'ils ne soient pas
syndiqués. Donc, l'INEE, avec, évidemment, son indépendance, qu'est-ce qui va
se passer concernant les négociations de collection... de convention collective
avec des membres de l'INEE qui ne sont pas syndiqués, question aussi de
conditions de travail, l'échelle salariale et tous ces enjeux? Comment ça va se
passer?
M.
Drainville : Mme la Présidente, je pense qu'on risque de se tourner à
nouveau vers Me Guyon Martin, là, mais
je veux juste que ce soit bien clair, on ne crée pas un précédent, là, c'est le
même processus qui a été suivi quand on a créé l'INESSS. Par exemple,
les nouveaux employés de l'INESSS n'étaient pas syndiqués. Éventuellement, ils le sont devenus, à ce que je sache, en tout cas,
là, il faudrait peut-être vérifier, là, et, par le fait même, donc, ont eu accès
à ce régime, donc, de négociation des conventions collectives dans les secteurs
publics et parapublics. Là, je me suis étiré le cou un peu, là, peut-être
que... on va vérifier si j'avais raison de le faire, là, hein, mais, à ma
connaissance, Mme la Présidente, ils le sont, donc on va s'en assurer. Mais
bref, ce processus qui est prévu à l'article 28, c'est le même processus
qui est suivi ou qui a été suivi pour des organismes de même statut.
• (16 h 10) •
Mme Garceau :
Mais là, juste pour être clair, c'est les membres de l'INEE qui vont
décider s'ils vont être syndiqués ou pas.
M. Drainville :
Les employés de l'INEE vont
décider. Et, dans un article dont nous traiterons un peu plus tard, il
sera prévu que certains employés pourront, s'ils le désirent, retourner dans la
fonction publique, n'est-ce pas?
Une voix : ...
M.
Drainville : S'ils ont été transférés à l'INEE par choix, évidemment,
alors il y aura cette passerelle. On va créer, légalement, une passerelle,
Mme la Présidente, qui va permettre à ces employés de retourner dans la fonction publique si c'est leur bon vouloir. Mais,
Mme la Présidente, je vais suggérer que nous suspendions 28, le temps de vérifier que les employés de l'INESSS, par
exemple, sont bel et bien syndiqués, là, parce que ça viendrait démontrer un
peu la voie, je dirais, fort probable que risquent de suivre les... Ah bien,
voilà, conventions collectives de travail 2018‑2023, intervenue entre le
Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec et l'INESSS, l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux, et là on a le contenu de la convention
collective.
Mme Garceau :
O.K. Merci.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, Mme la députée. D'autres commentaires ou questions?
Est-ce que l'article 28 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Nous
passons maintenant à l'article 29. M. le ministre, je vous laisse en faire
la lecture.
M.
Drainville : Merci, Mme la Présidente. Alors :
Article 29. Loi
sur le régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes
publics.
29.
L'annexe I — c'est
bien I? — de
la Loi sur le régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes publics (chapitre R-10) est
modifiée par l'insertion, dans le paragraphe 1 et selon l'ordre
alphabétique, de «Institut national d'excellence en éducation».
Commentaires :
Cet article propose d'ajouter l'institut à l'annexe I de la Loi sur le régime
de retraite du personnel employé du
gouvernement et des organismes publics afin que ces employés puissent bénéficier
de ce régime de retraite.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des questions, commentaires sur
l'article 29?
Mme Ghazal : Oui, j'ai juste un questionnement, pas par rapport
à l'article 29, c'est juste qu'il y a un élément que je veux
ajouter, mais je n'ai aucune idée où le faire, donc, je me dis, je vais le
soulever maintenant. C'est par rapport à une proposition qui a été faite dans
le mémoire du protecteur national du citoyen, oui, le Protecteur du citoyen,
qui mentionne que ce serait important, un peu comme d'autres instituts, je
pense que c'est la même chose aussi pour l'INESSS, qu'il puisse y avoir un
droit de regard, dans la Loi sur le Protecteur du citoyen, qu'il y ait un
article qui dise que le Protecteur du citoyen ait un droit de regard sur
l'INEE. Donc, souvent, le ministre nous compare l'INESSS versus l'INEE. Il dit
tout le temps : Bien, ça se fait dans l'INESSS, pourquoi ça ne serait pas
le cas dans l'INEE, là? Moi, je vais prendre cet argument-là puis je vais
l'utiliser, puisqu'en plus c'est une demande du protecteur national... le Protecteur
du citoyen.
Peut-être que le
ministre avait déjà un amendement de prévu quelque part. Je ne le sais pas, où
le placer, puisqu'on ne change pas... le projet de loi n° 23
ne vient pas changer la Loi sur le Protecteur du citoyen. Donc, je fais juste
le mentionner, j'aimerais ça qu'on l'ajoute. Mais, si, le ministre, c'était
déjà dans ses cartons, bien, il pourrait nous le dire, ou, s'il est ouvert,
bien là, on pourrait trouver ensemble un moyen pour que ça soit le cas, pour
qu'on entende la recommandation du Protecteur du citoyen, qui a déposé un
mémoire en nous disant : N'oubliez pas... bien, pas oubliez pas, mais,
moi, je vous recommande de le faire, comme pour d'autres instituts, je vous
recommande de faire en sorte que j'aie un droit de regard sur l'INEE. Puis il y
a une façon qu'il le formule, là.
Une voix :
...
Mme Ghazal :
C'est ça, ce serait une modification, un ajout qui devrait être fait dans
l'article 15 de la Loi sur le
Protecteur du citoyen. Cet article-là, ce qu'il dit : «Toute personne, à
l'exception du Directeur général des élections et du Commissaire à
l'éthique et à la déontologie...» Non, non, ce qu'il dit, c'est : «Sont
assimilés à un organisme public aux fins de
la présente loi», puis là il nomme plusieurs organismes : le Curateur public, l'Autorité des marchés, l'INESSS, l'Institut national
d'excellence en santé et en services sociaux, l'Agence du revenu du Québec, l'Autorité
des marchés publics, puis là, nous, on viendrait ajouter, dans cet article-là,
l'Institut national... voyons, l'INEE... d'excellence en éducation. Est-ce que
le ministre est ouvert à ça?
M.
Drainville : Le ministre est ouvert, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Est-ce
qu'un ministre a déjà, avec son équipe, un amendement de prêt?
M.
Drainville : Non.
Mme Ghazal : On
peut le travailler ensemble.
M.
Drainville : Bien, ce qu'on va faire, Mme la Présidente... Je ne suis
pas certain que c'est le bon endroit. En fait, je suis certain que ce n'est pas
le bon endroit...
Mme Ghazal : En
effet.
M.
Drainville : ...mais l'engagement que je prends...
Des voix :
...
M.
Drainville : Bien oui. Alors, l'engagement que je prends, Mme la
Présidente, c'est que nous allons travailler sur un amendement et nous allons
le déposer le plus rapidement possible. Et ça ira dans le sens de ce qu'a
proposé le protecteur et ce que la députée de Mercier souhaite. Donc, on va
essayer de faire ça le plus rapidement possible, Mme la Présidente, mais la
députée de Mercier a ma parole que nous allons déposer un tel amendement.
Mme Ghazal : Parfait.
Bien, merci.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Donc, d'autres commentaires sur l'article 29?
Est-ce que l'article 29 est adopté? Donc, nous en sommes à
l'article 30. M. le ministre, je vous laisse la parole.
M.
Drainville : Alors, article 30. Loi sur le régime de retraite du
personnel d'encadrement.
30. L'annexe... C'est
bien II, hein? Parce que c'est... En passant, Mme la Présidente, pour les gens
qui nous écoutent, ils doivent se dire : Voyons, il n'est pas capable de
voir la différence entre i puis un 1, mais, honnêtement, dans le même
paragraphe, le 1 a une calligraphie et le même 1 a une autre calligraphie.
Alors, il y en a un que c'est un chiffre romain, puis je connais mes chiffres
romains, mais bref, Mme la Présidente, faites-vous-en pas, je ne suis pas
confus, même si ça peut parfois donner l'impression que je le suis. Je ne le
suis pas. Et donc l'annexe II de la Loi sur
le régime de retraite du personnel d'encadrement (chapitre R-12.1) est
modifiée par l'insertion, dans le paragraphe 1 et selon l'ordre
alphabétique, de l'«Institut national d'excellence en éducation».
Alors,
commentaires : Cet article propose d'ajouter l'institut à l'annexe II
de la Loi sur le régime de retraite du personnel d'encadrement afin que ce
personnel puisse bénéficier de ce régime de retraite.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Des commentaires ou questions sur l'article 30?
Est-ce que l'article 30 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : C'est adopté. Donc, article 31. M. le ministre, la parole
est à vous.
• (16 h 20) •
M.
Drainville : Alors, Chapitre VI, Dispositions diverses et
finales.
Article 31. Sous
réserve des conditions de travail qui leur sont applicables, les employés du
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport affectés à des fonctions
confiées à l'institut par la présente loi et identifiés par le ministre
deviennent des employés de l'institut à la date déterminée par ce dernier,
laquelle ne peut être postérieure au (indiquer ici la date qui suit de deux ans
celle de l'entrée en vigueur du présent article).
Commentaires :
Cette disposition ou cet article permet au ministre d'identifier des employés
du ministère dont les fonctions correspondent à la mission confiée à l'institut
afin que ceux-ci deviennent des employés de l'institut.
Alors, c'est une
disposition usuelle, Mme la Présidente, lorsque l'on crée un nouvel organisme
qui reprend en tout ou en partie les
fonctions d'un autre organisme ou d'un ministère. Dans le fond, on veut, Mme la
Présidente, donner l'occasion à nos... à certains de nos employés de
pouvoir migrer vers l'Institut national d'excellence.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Des questions ou commentaires sur
l'article 31?
Mme Garceau :
Oui, Mme la Présidente. Compte tenu de la façon que l'article est rédigé,
je vais présumer que l'employé en question peut refuser d'aller à l'INEE. Parce
que la façon que c'est libellé, c'est comme si vous allez identifier les
employés qui vont devenir... les employés du ministère de l'Éducation que vous
allez identifier et que, là, ils vont devenir des employés de l'institut, de
l'INEE.
M.
Drainville : Question très légitime, question très légitime, Mme la
Présidente. Alors, on va identifier certains employés qui pourraient... comment
dire, qui... dont il serait normal et approprié qu'ils deviennent des employés de l'INEE, mais ce n'est pas parce qu'on
les a identifiés qu'ils seront pour autant obligés de migrer vers l'INEE.
Donc, en d'autres mots, on leur proposera
parce que, selon notre évaluation, il serait souhaitable qu'ils deviennent des employés
de l'INEE, par exemple des employés qui oeuvrent dans le domaine de la
recherche. Puis ça pourrait nous aider,
d'ailleurs, à constituer rapidement... excusez-moi, de constituer assez
rapidement une expertise, à tout le moins pour démarrer les activités de l'INEE. Maintenant, si ces employés-là ne
souhaitent pas devenir des employés de l'INEE, on ne pourra pas les
obliger, et on ne voudra pas les obliger, et on ne va pas les obliger, Mme la
Présidente.
Mais ça pourrait
être... si je peux me permettre de l'ajouter, là, je vais prêcher un peu pour
mon clocher, Mme la Présidente, ça pourrait, dans certains cas, à tout le
moins, être une occasion très positive et très emballante de participer au lancement de cette nouvelle
aventure. Alors, peut-être que certains employés vont y voir effectivement
un défi professionnel intéressant et qu'ils
répondront à ce moment-là présents à la demande que nous leur ferons ou à la proposition
que nous leur ferons. Mais, s'ils ne le souhaitent pas, ils pourront conserver
les fonctions ou le statut qui est le leur.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. D'autres questions, interventions?
Mme Garceau :
Oui. Merci, Mme la Présidente. C'est intéressant. Vous mentionnez,
évidemment parce que l'article a été rédigé de cette façon-là, que les employés
doivent être identifiés, mais... par le ministre, mais, compte tenu de, comme vous avez mentionné, l'aventure
potentielle, peut-être qu'il va y avoir des employés dont vous n'avez pas
identifié... qui seraient intéressés à faire le saut. Donc, je ne sais pas
pourquoi on est en train de limiter la possibilité, pour des employés du
ministère de l'Éducation, d'aller à l'INEE.
M. Drainville :
Juste un instant, Mme la Présidente. Je pense qu'on va suspendre.
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui. La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 24)
(Reprise à 16 h 25)
La Présidente (Mme
Dionne) : La commission reprend ses travaux. Donc, M. le ministre, je
vous laisse poursuivre.
M.
Drainville : Une petite correction, Mme la Présidente, dans la
séquence que j'ai évoquée tout à l'heure. Dans les faits, l'approche auprès
des... Alors, on va regarder, mettons, la feuille de route puis le... je
cherche un autre mot pour «background», là, la formation, la feuille de route,
le profil...
Une voix :
...
M.
Drainville : ...merci beaucoup, le profil, donc, de certains de nos
employés, de nos employés du ministère, donc, et ces employés-là seront
approchés et on leur demandera leur intérêt. On vérifiera leur intérêt pour
passer du côté de l'INEE, pour devenir des employés de l'INEE. Et c'est
seulement une fois qu'ils auront répondu que
oui, ils souhaitent aller du côté de l'INEE, tenter cette expérience — j'ai
utilisé le mot «aventure» tout à l'heure, mais ça se veut... pour moi,
le mot «aventure», Mme la Présidente, ça a un caractère très positif, c'est une
nouvelle... un nouvel organisme avec une
nouvelle mission, je pense qu'il y a un caractère très positif à ça, très
emballant, très excitant, et tout ça — alors,
c'est une fois qu'ils nous auront répondu : Oui, je le souhaite, qu'ils
seront, à ce moment-là, désignés ou identifiés, comme le dit la
disposition, Mme la Présidente.
Donc, on vérifie le
profil, on vérifie l'intérêt et s'il y a réponse positive, après ça, lesdits
employés ou ledit employé ou ladite employée pourraient être identifiés afin de
devenir employés du nouvel INEE. C'est de cette manière-là que les choses vont
se faire. Mais, par contre, Mme la Présidente, je dois ajouter d'emblée que,
selon les premières évaluations, là, que nous avons faites, il y a peu
d'employés qui exercent actuellement au sein du ministère de l'Éducation les
fonctions liées à la mission de l'INEE, il n'y en a pas beaucoup.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. D'autres questions ou interventions?
Mme Garceau :
Oui, Mme la Présidente. Donc, peut-être qu'il n'y a pas grand employé que
vous allez pouvoir identifier au sein du ministère de l'Éducation, mais
qu'est-ce qu'il va se passer avec les employés, je crois qu'il y en a 33, au niveau du Conseil supérieur de l'éducation? Est-ce qu'on va aller recruter ces employés pour
qu'ils fassent partie de l'INEE?
M.
Drainville : Je ne suis pas sûr de comprendre la question. Pouvez-vous
la...
Mme Garceau :
Bien là, c'est parce que, là, il
n'y en aura pas, parce que là, on est dans la... en mode création. Donc, est-ce
que ça va être le ministère qui va faire appel aux employés? Je sais que le
conseil est indépendant, mais là, on est dans la création de l'INEE. Et
là je présume que, lorsqu'on va être dans l'embauche des employés, on va avoir
une idée de combien d'employés on va avoir de besoin à ce moment-là. Donc, il y
en a 33 au conseil. Je crois que les employés du Conseil supérieur de
l'éducation aimeraient savoir si cette possibilité-là existe, qu'ils vont
pouvoir évidemment travailler au sein de l'INEE, et même peut-être en termes de
priorités. Parce que je ne sais pas, on n'a aucune
idée en ce moment, là, de nos discussions, combien d'employés vont être au sein
de l'INEE. Donc là, j'en ai 33 qui vont perdre leur emploi au niveau du Conseil
supérieur de l'éducation, et ça, c'est en date du 31 mars 2023.
M.
Drainville : Mme la Présidente, nous allons prendre quelques moments
de réflexion pour donner une réponse exacte à la question de la députée.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. La commission suspend ses
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 30)
(Reprise à 17 h 01)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, nous en étions à
l'article 31. M. le ministre, je vous laisse poursuivre.
M. Drainville : Oui. Alors, Mme la
Présidente, je voulais être certain, là, que les explications allaient être claires et précises. Et je le dis d'emblée,
Mme la Présidente, pour les prochains articles, je vais me tourner
fréquemment vers M. le légiste, Alexandre Guyon Martin, parce qu'on
parle de règles de mobilité au sein de la fonction publique et je ne suis pas
un expert en cette matière. Mme la Présidente, c'est des règles quand même
assez... comment dire, elles ont leur...
elles sont assez techniques, je vais dire ça comme ça, Mme la Présidente. Et
donc on veut s'assurer que, dans nos délibérations, l'information soit
la plus précise possible, n'est-ce pas, et donc nous allons faire appel aux
services de Me Guyon Martin assez fréquemment dans l'étude des prochaines
dispositions.
Alors, tout cela étant dit, Mme la Présidente,
ce que j'ai dit par rapport aux employés du Conseil supérieur de l'éducation tient
toujours, et donc ce qui va se produire, donc, c'est qu'il y aura,
effectivement, un nombre limité, en tout
cas, d'après une évaluation très préliminaire, un nombre limité d'employés du
ministère qui seront approchés, parce qu'ils ont le profil voulu pour
devenir des employés de l'INEE, mais nul ne sera forcé ou obligé de passer à
l'INEE.
Maintenant, Mme la Présidente, c'est certain
que, si on fait passer les... certaines des activités du Conseil supérieur de
l'éducation à l'INEE, bien, évidemment, Mme la Présidente, si nous avons des
employés du conseil supérieur qui ne souhaitent pas passer à l'INEE, mais dont
les fonctions passent à l'INEE, à ce moment-là, c'est possible que certains de ces employés-là se voient offrir la possibilité
d'appliquer sur d'autres postes au sein de la fonction publique, parce
que, si on veut être conséquent, Mme la Présidente, il y a des fonctions qui
sont actuellement au Conseil supérieur de l'éducation qui s'en vont à l'INEE.
Si les employés ne passent pas à l'INEE, parce qu'ils ne souhaitent pas passer
à l'INEE, et qu'ils ne peuvent pas non plus rester au Conseil supérieur de
l'éducation, parce qu'on n'a plus besoin d'eux au Conseil supérieur de
l'éducation parce que les fonctions sont rendues à l'INEE, à ce moment-là, ces
employés-là, ils ont des droits, et donc il y aura un régime particulier qui va
s'appliquer pour eux et qui va respecter, donc, leur droit à la mobilité. Et
donc ce sont... C'est ce grand principe dont nous allons maintenant vérifier
l'application dans les articles 31 et suivants.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions?
Mme Garceau : Bien, je pense qu'on
devrait... je pensais qu'on était pour demander mon consentement. Parce que c'est sûr et certain, que j'ai regardé
les articles suivants. Donc, j'aimerais comprendre un petit peu le processus,
si je peux dire, parce qu'il va y avoir... comme vous avez mentionné, moi non
plus, je ne suis pas experte concernant les règles de mobilité liées à
la fonction publique. Et là, compte tenu qu'on va abolir des postes au niveau
du Conseil supérieur de l'éducation... Et c'est ça, là. Donc, c'est un peu
d'avoir la discussion de comment est-ce que ça va fonctionner, effectivement,
une fois qu'on va avoir une idée de combien d'employés seront nécessaires pour
faire fonctionner l'INEE, parce qu'on ne le sait pas en ce moment. Là, ma
compréhension, puis vous allez me corriger si j'ai tort, là, au niveau du
Conseil supérieur de l'éducation, je ne pense pas que tous les postes vont être
abolis, il va en rester.
M. Drainville : Oui, parce que...
Mme Garceau : Bon.
M.
Drainville : Il ne faut pas oublier que le Conseil supérieur de
l'éducation devient le Conseil de l'enseignement supérieur, et donc il y a des employés de l'actuel conseil supérieur qui
vont demeurer à l'intérieur du nouveau Conseil de l'enseignement
supérieur.
Mme Garceau : Du nouveau conseil,
O.K.
M. Drainville : Voilà. C'est ça.
Mme Garceau : Donc, est-ce qu'on a
une idée de combien?
M. Drainville : Non, c'est ça, on
n'a pas cette idée-là encore. Et la raison pour laquelle on ne l'a pas... bien,
enfin, une des raisons pour lesquelles on ne
peut pas aller là, Mme la Présidente... D'abord, premièrement, on était hésitants
à envisager ce type de transition alors que
le projet de loi n'est toujours pas adopté. Ça, c'est la première chose, Mme la
Présidente. On aurait pu avoir l'air d'être
un petit peu présomptueux puis de prendre pour acquis que le Parlement allait
l'adopter. Alors, moi, je n'étais pas trop chaud à l'idée d'aller très loin
dans ce processus-là.
L'autre chose aussi, Mme la
Présidente, c'est qu'on ne connaît pas encore le budget de l'INEE. Alors, à
partir du moment où on ne connaît pas encore le budget de l'INEE, on a
une évaluation, mais on n'a pas encore de valeur, on n'a pas de chiffre. De
commencer à faire une planification d'effectifs alors qu'on ne connaît pas
encore le budget de l'institut, ça aussi, ce
serait présomptueux. Donc, l'exercice de... qui va nous mener à une transition,
cet exercice-là va s'enclencher une fois que le projet de loi aura été
dûment adopté et une fois qu'on aura le budget de l'institut, et ça, bien, ce
n'est pas encore fait.
Maintenant,
sur le processus général, je pense que ce que propose la députée de Robert-Baldwin est probablement une bonne idée. Qu'on ait une discussion
peut-être un petit peu plus... qu'on prenne un petit peu plus de hauteur, là, pour voir un peu comment ça va se faire, puis
après ça qu'on replonge dans les aspects plus techniques des articles 31 et
suivants, je pense que c'est probablement une bonne idée, hein?
Mme Garceau :
...très bonne idée.
M. Drainville :
Et donc, Mme la Présidente, je...
si je... j'ai le consentement de cette commission, nous pourrions
peut-être donner la parole à M. le légiste, Alexandre Guyon Martin, et il
pourra justement, peut-être, nous faire un petit
survol, là, de la dynamique, la dynamique qui va présider à la... au transfert,
au déplacement, à l'éventuelle réaffectation de certains des employés du
Conseil supérieur de l'éducation.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Oui, M. Guyon Martin, on vous
avait donné la parole ce matin, alors vous pouvez poursuivre.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
Donc, en fait, les articles 31 à 37 concernent les employés du ministère de l'Éducation puis les employés du Conseil
supérieur de l'éducation. Les deux sont des membres de la fonction
publique. L'INEE n'étant pas... Les employés de l'INEE n'étant pas membres de
la fonction publique, il est prévu que... pour ceux qui vont être transférés,
qu'on leur accorde un droit de retour. Donc, les différents articles prévoient
justement la possibilité... par exemple à 32, la possibilité de postuler à un
emploi qui est en mutation, donc un emploi qui
n'est normalement offert qu'aux employés de la fonction publique. Par la
fiction qu'on crée à l'article 32, on permet aux employés de l'INEE
qui ne sont plus membres de la fonction publique, mais qui l'étaient avant leur
transfert de postuler à ces emplois-là plutôt qu'uniquement aux emplois qui
sont en recrutement, donc ouverts à l'extérieur de la fonction publique.
• (17 h 10) •
Puis, sinon, par
exemple, à l'article 32... 33, pardon, comme on... comme mentionné
précédemment, dans la mesure où les emplois de l'INEE ne correspondront pas
nécessairement aux emplois de la fonction publique au classement, par exemple agent de recherche, analyste, technicien, et
tout ça... ils ne correspondront pas nécessairement au même classement,
parce qu'au départ... C'est ça, comme mentionné à l'article, il me semble, 17,
de la Loi sur l'INEE, il n'y a... les
conditions de travail vont être déterminées par l'INEE, sous réserve des
conventions collectives qui pourront
être négociées. Donc, ça se peut, qu'il y ait une divergence. À
l'article 33, on permet de demander au Conseil du trésor un avis de
classement, donc, en fonction des tâches qu'un employé exerce à l'INEE, quel
type de fonction il pourrait occuper au gouvernement, donc quel
classement il pourrait avoir s'il postule à un emploi au gouvernement pour... à
ce moment-là, soit dans le cadre d'un processus de recrutement qui se fait ou
soit dans... comment dire, dans l'éventualité de faire un processus, de participer
à un processus de recrutement, avoir une idée du classement puis des postes sur lesquels il pourra éventuellement
postuler. Je ne rentrerai dans les détails, peut-être qu'on pourrait y arriver
rendu aux articles, mais il y a des différences entre l'employé qui était
permanent au moment du transfert, celui qui n'était pas encore permanent, qui
était en probation. Disons, il y a des petites nuances qui seront faites pour
calculer, notamment, la durée du stage probatoire qui... comment dire, qui doit
être fait avant d'acquérir la permanence. Donc, quand on passe d'un emploi fonction publique à un emploi hors fonction
publique puis qu'on revient, normalement, c'est un nouvel emploi. Donc,
on a une nouvelle période probatoire... de probation à réaliser. Par contre,
bien, pour les employés qui auront été transférés, on prévoit qu'on calcule la
probation sur toute la période qui a été faite durant la période avant fonction
publique, la période INEE.
On prévoit le retour — on va
loin dans le temps — on
prévoit le retour dans la fonction publique en cas de cessation partielle ou
totale des activités de l'institut. Donc, à ce moment-là, la possibilité de
réintégrer dans... la fonction publique, la possibilité aussi d'être mis en
disponibilité, si jamais il y a des transferts qui ne sont pas... qui sont refusés ou en cas de cessation partielle ou
totale d'activité, dans la mesure où on n'a pas nécessairement, dès le moment
de la cessation d'activité, un emploi à offrir aux fonctionnaires, donc là,
c'est les règles de la Loi sur la fonction publique
qui vont s'appliquer. Je vous réfère
notamment à l'article 100 qui prévoit... de la Loi sur la fonction
publique qui prévoit la mise en disponibilité, justement.
Puis
là, je regarde un peu, là, c'est quand même très technique. On prévoit aussi,
étant donné que les employés qui ne
sont pas membres de la fonction publique n'ont pas les mêmes recours que les
employés qui sont membres de la fonction publique, on prévoit un recours
particulier à la Commission de la
fonction publique dans certaines
situations. Donc, on comble une brèche pour les employés qui se
retrouveraient dans un statut, disons, intermédiaire durant les transferts,
puis avec l'exercice de leur droit de retour.
Puis, finalement,
bien, 37, c'est qu'on applique ce régime complet là aux employés du Conseil
supérieur de l'éducation, donc, tout le régime des articles 31 à 36, avec
les adaptations nécessaires, on les applique au conseil puis à leurs employés.
C'est beaucoup d'informations, je suis
disponible pour les questions.
Mme
Garceau : On va prendre ça, comme j'ai dit, une étape à la fois. Merci
beaucoup pour les explications concernant les règles de mobilité au niveau de
la fonction publique. Moi, j'aimerais vraiment commencer du début, un petit peu du début à la fin, en termes de
comment ça va... le tout va fonctionner et aussi dans la... vraiment, la protection,
si je peux dire, des droits des employés, là, qui sont soit au ministère de
l'Éducation ou soit au Conseil supérieur de l'éducation.
C'est sous cet angle-là, là, que j'aimerais voir les prochaines étapes suite à
la création de l'INEE. Et, vraiment, c'est : Quelle est la... parce que vous avez eu, là, avant de... Avant
la rédaction de ces dispositions-là concernant l'embauche et le transfert
des employés qui vont faire partie de l'INEE, quelle a été, comme... en termes
de la vision du ministre concernant cet aspect-là, l'embauche des employés, les
gens qui vont faire partie de l'INEE, en termes de... Parce qu'on commence avec
l'article 31. Et c'est là... J'ai été un petit peu surprise dans le sens
que c'est le ministre qui va identifier. On commence... Première chose, premier
article, on commence avec l'identification par le ministre des employés au sein
du ministère de l'Éducation pour, premièrement, déterminer est-ce qu'il y a des
gens, des employés que le ministre croit... devraient être affectés à l'INEE.
Je comprends que vous aviez mentionné...
Donc,
je tente de regarder votre vision globale, là, de comment ça va fonctionner,
là, tout cet aspect d'embauche des employés de l'INEE et les
conséquences accessoires, si je peux dire, au niveau des employés qui vont
peut-être devoir être affectés à l'INEE ou
qui... ou ils vont voir leurs postes abolis au niveau du Conseil supérieur de
l'éducation. Donc, je tente d'avoir vraiment l'aspect global, là, ou une
compréhension globale de tout ce qui est lié à l'embauche, et les coupures de
postes, et tout ça.
Donc, je commence
avec, vraiment, si vous me permettez, M. le ministre, de votre côté, lorsque
vous avez eu les discussions concernant les
effectifs de l'INEE, le processus en termes de... on va au ministère, on
regarde, puis je ne veux pas mettre
des mots dans votre bouche, là, mais on regarde, premièrement, les employés du
ministère de l'Éducation, on identifie là en premier, après ça on va
aller au conseil supérieur, parce que je pense qu'il y en a un autre, article, un petit peu plus loin, là, où vous identifiez
aussi, c'est le ministre de l'Éducation qui identifie également, les employés
du Conseil supérieur de l'éducation qui vont
être affectés à l'INEE. Ça fait que j'essaie de comprendre un peu la séquence
ou la logique, là, dans la vision globale concernant tout cet aspect d'embauche
et... au sein de l'INEE.
M.
Drainville : Alors, Mme la Présidente, d'abord juste une précision.
Quand on lit : «Sous réserve des conditions
de travail qui leur sont applicables, les employés du ministère de l'Éducation,
du Loisir et du Sport affectés à des fonctions confiées à l'Institut par
la présente loi et identifiés par le ministre deviennent des employés de l'Institut», etc., alors, Mme la Présidente, ça va
de soi, là, mais je pense qu'il faut quand même prendre le temps de le rappeler. Quand on dit, quand on lit «identifiés
par le ministre», là, on s'entend que ce n'est pas moi qui les identifie, là,
c'est une expression dans la loi qui veut dire, dans le fond...
Mme Garceau :
Bien, c'est le ministère.
M.
Drainville : ...«identifiés par le ministère». Exactement. Mais, dans
les lois, c'est écrit comme ça, de la même
manière que, dans certaines lois, j'ai... La Loi sur la fonction publique, on
dit : «Lorsque le président du Conseil du trésor est dans
l'impossibilité de procéder au placement d'un fonctionnaire permanent en
disponibilité», bien, on s'entend que ce n'est pas Mme LeBel, là...
Mme Garceau :
Chut! Chut!
• (17 h 20) •
M. Drainville :
...pour ne pas la nommer — chut!
chut! — qui
va dire : Ah! O.K., toi, je suis dans l'impossibilité de procéder à ton placement. Non, bien non, le
travail est fait par les fonctionnaires du ministère. Ça, c'est la première chose. Je ne veux pas laisser... comment dire,
créer de confusion ou de laisser nos... notre vaste public sous l'impression,
là, que c'est le ministre lui-même qui va décider, là, bon, qui sera approché
et qui ne le sera pas. Bon. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Ça,
c'est la première chose.
La
deuxième chose, Mme la Présidente, le processus, ça va se faire... le
processus, dirions-nous, d'identification des personnes qui pourraient
éventuellement passer à l'INEE, ce processus-là d'identification va se faire à
la fois au sein du ministère et à la fois au sein du Conseil supérieur de
l'éducation. Donc, il se fera de manière concomitante. Donc, ça va se faire en
même temps, il n'y a pas une espèce d'ordre hiérarchique de dire : On va
d'abord commencer par le ministère de l'Éducation, après ça on va aller au
Conseil supérieur de l'éducation. Non, non, il va y avoir un processus qui sera
mis en place pour faire la transition vers la création de l'INEE et, à
l'intérieur de ce processus-là, les
personnes qui seront responsables de ce processus-là, et ultimement c'est la
sous-ministre qui en sera responsable, de
ce processus-là, vont faire une évaluation, si on peut dire, du profil des
personnes qui sont au ministère et du profil des personnes qui sont au
conseil supérieur et voir lesquelles pourraient jouer ce rôle, donc assumer ces
nouvelles responsabilités au sein de l'INEE. Et donc ces personnes-là seront
approchées, il y aura une discussion avec elles, et on verra, à ce moment-là,
quel est leur niveau d'intérêt pour ce nouveau défi. Bon.
Mais tout ça, Mme la
Présidente, se fait essentiellement dans le respect du processus parlementaire.
On ne veut pas présumer de l'adoption de la loi. Ça se fait à l'intérieur du
processus budgétaire. On ne connaît pas encore le budget, donc on ne peut pas encore évaluer exactement le nombre
d'employés que nous pourrons... enfin, que l'INEE pourra éventuellement embaucher. Et il y aura un
processus qui sera respectueux des employés quand ledit exercice se fera.
Et, si j'ose ajouter
ceci, je pense que ça peut être important pour rassurer la députée de
Robert-Baldwin, ce qu'on me dit, c'est que ces règles-là, Mme la Présidente, ce
sont les règles qui ont été suivies lors de la création de l'Agence du revenu
du Québec et également lors de la création de l'agence des marchés publics du
Québec. C'est ce processus-là qui a été suivi.
Une
voix : ...
M.
Drainville : J'ai dit quoi? Oui, pardonnez-moi, l'autorité, non pas
l'agence. Pardonnez-moi, c'est bien l'AMP, mais le a, c'est pour «autorité» et
non pour «agence», donc l'Autorité des marchés publics. Voilà.
Mme Garceau :
Donc, merci pour l'explication.
Donc, revenons à l'article 31, parce que j'ai très bien compris le
processus, on va peut-être... le processus préliminaire, si je peux dire, au
niveau de l'identification des employés, que ça soit au ministère ou au conseil
supérieur, qui pourraient être affectés à l'INEE.
Maintenant, je
regarde la façon dont l'article 31 est rédigé. Et, pour moi, on dirait que
c'est comme automatique. Je comprends que le ministre a mentionné qu'un employé
peut refuser, mais, la façon que l'article est rédigé, je ne vois pas cette indication ou cette opportunité de refus,
même, c'est comme... c'est automatique parce que, la façon que c'est rédigé, c'est identifié... on
comprend, ce n'est pas le ministre, c'est le ministère, mais qui deviennent
des employés de l'institut. Regardez la façon que c'est rédigé :
«Sous réserve des conditions de travail qui leur
sont applicables, les employés du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport affectés à des fonctions
confiées à l'Institut par la présente loi et identifiés par le ministre
deviennent des employés de l'institut à la date...»
Moi,
je ne vois pas la possibilité pour l'employé de choisir de dire : Non, je
refuse, je veux rester au ministère de
l'Éducation. Donc, ça, c'est ma première question, M. le ministre, c'est... Je
ne vois pas dans l'article cette possibilité de... qu'un employé puisse
refuser. On dirait que c'est automatique, il est identifié employé, vous allez
être affecté directement à l'INEE,
vous n'avez pas le choix. Donc, moi, ça, c'est ma première question. Parce que
je ne pense pas que ça soit l'objectif du ministre de ne pas laisser à
l'employé de pouvoir décider.
M.
Drainville : Mme la Présidente, je vais demander à Me Guyon
Martin de nous expliquer cette subtilité.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
Donc, à l'article 31, ce qui est prévu, c'est que les employés du ministère
affectés à des fonctions confiées à
l'institut et identifiés par le ministre... Donc, il y a comme
deux critères à rencontrer. Il y en a certains dont les fonctions
vont être confiées à l'institut qu'on va approcher, puis après ça, avec
discussion puis avec la discrétion que le ministre pourra exercer, pourront
être identifiés, contrairement par exemple à... Si je me base sur l'article de
la Loi sur l'Agence de revenu, bon, là, la situation était quand même
différente, on dit : «Sous réserve des
conditions de travail qui lui sont applicables, toute personne qui [...], est à
l'emploi du ministère du Revenu — je résume l'article — [...]devient
un employé de l'Agence.» Ici, il n'y a pas de discrétion qui était... qui était appliquée. Là, évidemment, on ne voudrait
pas que tous les employés du ministère s'en aillent vers l'INEE, mais ceux dont
les fonctions sont confiées à l'institut. On a ajouté un élément où il doit y
avoir un geste posé par le ministre pour
que le transfert puisse être fait. Ce n'est pas simplement les fonctions du
fonctionnaire qui emportent le transfert, mais l'identification par le
ministre.
Mme Garceau :
Pouvez-vous me donner un exemple? Parce que... Et, je ne sais pas, est-ce
que... Parce que M. le ministre, il y a un certain temps, avait mentionné qu'il
y a déjà eu comme un genre de survol, là, qui a été fait et il n'y a pas
vraiment beaucoup d'employés qui ont été identifiés.
Donc, moi, j'aimerais
comprendre, en ce moment, votre lecture de la situation. On parle de combien
d'employés ou... je ne sais pas... parce qu'ils sont... ils font de la
recherche au sein du ministère de l'Éducation, ils font une certaine fonction
où c'est l'INEE, maintenant, qui vont faire cette fonction-là, ça va être
transféré à l'INEE? Je croyais que c'était
plutôt le Conseil supérieur de l'éducation et non pas au ministère. Donc, c'est
un petit peu... Ça, c'est comme ma première question là-dessus. Parce
qu'encore je ne vois pas... à moins que vous alliez me dire : Non, on a
fait un survol de... on a analysé et, parmi les employés du ministère, on a
ciblé ou on a identifié... je ne sais pas, il
y en a cinq où ils ne seront plus employés du ministère de l'Éducation compte
tenu que ces fonctions-là sont... vont être transférées à l'INEE. Est-ce que
c'est ça, l'idée derrière le 31? Je tente de saisir, là, vraiment l'objectif de
l'article 31. Ce n'est vraiment pas évident.
M.
Drainville : Mme la Présidente, ce que j'ai dit tout à l'heure, je le
maintiens. L'évaluation préliminaire qui a été faite jusqu'à maintenant nous
indique qu'il y a peu d'employés qui exercent des fonctions liées à la mission de l'INEE. Nous avons peu d'employés au ministère
de l'Éducation, selon une évaluation préliminaire, Mme la Présidente,
qui m'est communiquée par les fonctionnaires... donc peu d'employés du
ministère de l'Éducation exercent des... fonctions, dis-je, liées à la
recherche. Alors, je ne suis pas en mesure de donner un chiffre précis à la
députée de Robert-Baldwin, Mme la
Présidente. Ce n'est pas possible. Cette évaluation-là, elle sera faite lorsque
le projet de loi aura été adopté.
• (17 h 30) •
Mme Garceau :
Mais donc...
M.
Drainville : Pour le moment, on n'est pas... on a... bien, en tout
cas...
Mme Garceau :
Non, mais juste pour savoir, en
ce moment, suite à cette évaluation préliminaire, on parle de quel genre
de poste qui pourrait être affecté à l'INEE?
M. Drainville : Bien...
Une voix : ...
M. Drainville : ...des personnes qui
sont... des personnes qui sont dans le domaine de la recherche ou qui ont
collaboré avec le milieu de la recherche. On peut penser que certaines
personnes, soit au ministère de l'Éducation, soit
au Conseil supérieur de l'éducation, qui ont collaboré avec le milieu de la recherche
pourraient représenter des profils intéressants pour devenir de nouveaux
employés de l'INEE.
Mme Garceau : Donc, admettons, Anne,
on va l'appeler Anne, je ne vais pas l'appeler Samuel, compte tenu que j'ai eu des commentaires de notre cher
collègue, c'est correct, Anne, employée du ministère de l'Éducation, qui fait
de la recherche, est-ce qu'on va abolir son poste? Est-ce que ça veut dire que,
maintenant, il n'y aura... le ministère de
l'Éducation n'aura plus de recherchistes? Est-ce qu'on va dire :
Dorénavant, suite à la création de l'INEE... Je ne sais pas, là,
admettons, il y en a cinq, recherchistes, au ministère de...
Une voix : ...
Mme Garceau : ...rechercheurs,
merci...
Des voix : ...
Mme Garceau : ...chercheurs, au
niveau de chercheurs au ministère de l'Éducation, ça veut dire...
M. Drainville : ...Mme la Présidente
pour répondre à ces questions-là.
Mme Garceau : C'est trop tôt.
M. Drainville : C'est vraiment trop
tôt. On doit faire... On va faire l'évaluation des besoins du ministère de l'Éducation, on va faire l'évaluation des besoins
de l'INEE, on va regarder le profil des personnes, on va discuter avec
les personnes, et c'est comme ça que va s'enclencher le processus.
Mme Garceau : O.K. Donc... C'est
parce que je reviens au libellé de l'article 31.
M. Drainville : Oui.
Mme
Garceau : Donc, admettons qu'il y a cinq chercheurs au
ministère de l'Éducation, et là, en ce moment, on ne sait pas si ces postes-là
vont être maintenus au sein du ministère ou si quelques postes vont être
affectés à l'INEE.
M. Drainville : Exact. On ne sait
pas combien de postes seront créés à l'INEE parce qu'on n'a pas le budget
encore. Donc, c'est trop tôt pour dire est-ce que, mettons, les cinq personnes
dont vous parlez, dont Anne... est-ce qu'on va offrir à Anne et à quatre de ses
collègues la possibilité de passer à l'INEE parce que je ne sais pas si j'aurai
cinq postes, si nous aurons cinq postes de
créés à l'INEE qui correspondent au profil d'Anne et de quatre de ses
collègues. Donc, c'est trop tôt pour
approcher Anne et ses quatre collègues, mais il y aura des postes de créés à
l'INEE avec un certain profil, dépendamment des profils créés, qui vont
dépendre du budget, que nous n'avons toujours pas. On verra à ce moment-là si
Anne et ses collègues feront l'objet d'une proposition.
Puis, Mme la Présidente, parallèlement à cet
examen des besoins de l'INEE, il ne faut pas perdre de vue les besoins du
ministère, comme vous l'avez dit vous-même, Mme la députée.
Mme Garceau : Et voilà mon... et
c'est ça, M. le ministre, voilà mon point.
M. Drainville : Voilà. C'est pour ça
que ça va être un exercice d'ensemble. Il n'y aura pas un groupe qui va
regarder les besoins du ministère, un autre groupe qui va regarder les besoins
de l'INEE puis un autre groupe qui va regarder les profils du conseil
supérieur. Tout ça va se faire au sein de la même équipe, je dirais, là, la...
Il y aura, au sein du ministère de l'Éducation, une personne, ultimement c'est
la sous-ministre, qui sera responsable de cette opération transition. Et il y
aura donc un certain nombre de personnes, une cellule, j'imagine, là, je ne
sais pas si le mot est bien choisi, une
cellule, une équipe, donc un certain nombre de fonctionnaires qui vont
travailler sur la transition. Ça va se faire... Tout ça va se faire
ensemble d'une manière cohérente puis avec une vue d'ensemble.
Mme Garceau : O.K. Mais là, compte
tenu de la mission de l'INEE et, en ce moment, des postes, les employés au
ministère de l'Éducation qui font de la recherche, je présume que vous avez
déjà déterminé, à ce moment-ci, que vous allez... Je ne pense pas que vous
allez abolir tous les postes au niveau des chercheurs au sein du ministère de
l'Éducation, mais là peut-être que vous avez... vous allez en abolir
quelques-uns, et c'est ceux dont vous allez abolir... et là pour dire que, non,
dorénavant, ça, ce poste-là, là, ça va être à l'INEE, il va être affecté à
l'INEE, et c'est là que je veux comprendre. Cette employée, Anne, qui voit son
poste... on l'abolit au ministère parce qu'on dit : Non, là ça va être à
l'INEE, affecté à l'INEE. Quels sont les droits d'Anne dans ces circonstances?
Quels sont ses choix?
M.
Drainville : Bien, c'est ça. Bien, enfin, préparez-vous...
Mme Garceau :
Parce que c'est quand même...
M.
Drainville : ...préparez-vous, Me Guyon Martin, à compléter ma
réponse, mais je crois bien que c'est la disposition 35,
l'article 35 qui s'applique à ce moment-là à Anne, là : «Un employé
permanent visé à l'article 31 — qui
est l'article que nous étudions présentement — qui
refuse, conformément aux conditions de travail qui lui sont applicables,
d'être transféré à l'Institut est affecté
provisoirement à celui-ci jusqu'à ce que le président du Conseil du trésor
puisse le placer conformément à l'article 100 de la Loi sur
[l'instruction] publique.»
Et
la loi... Alors, l'article 100 de la Loi sur la fonction publique dit :
«Le président du Conseil du trésor procède au placement et, s'il y a lieu, au
recyclage...» Ce n'est pas un mot très bien choisi, ça, quant à moi. Ça remonte
à...
Mme Garceau :
On ne peut pas changer ça, ce mot-là?
M.
Drainville : Ça remonte à 1983.
Mme Garceau :
Oui, O.K.
M.
Drainville : Oui, c'est ça, qu'est-ce que vous voulez? «...s'il y a
lieu, au recyclage des fonctionnaires permanents
qui sont mis en disponibilité...», bon, je dirais à la réaffectation, là, O.K.,
«...s'il y a lieu, à la réaffectation des fonctionnaires permanents qui sont
mis en disponibilité et de ceux qui exercent un droit de retour conformément à
la loi ou à une entente avec le gouvernement.»
Alors,
qu'est-ce que ça veut dire en bon français, ça, Me Guyon Martin, n'est-ce pas?
Qu'est-ce que ça veut dire, ça?
Mme Garceau :
Qu'est-ce qui se passe avec Anne?
M.
Drainville : Oui, c'est ça.
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Bien, en fait, c'est ça, si, malgré les discussions, la
personne est identifiée parce que, justement, le poste doit être, disons, transféré
vers l'INEE, à ce moment-ci la personne va pouvoir exercer un droit de retour
dans la fonction publique. Elle sera envoyée à l'INEE jusqu'à ce qu'en fait
le... bon, la présidente du Conseil du trésor... mais, en fait, jusqu'à ce que
le Conseil du trésor soit en mesure de lui trouver un autre emploi. Donc,
conformément à l'article 100, elle pourra réintégrer la fonction publique.
Mme Garceau :
O.K. Donc, ça veut dire qu'Anne n'a pas vraiment le choix, dans le sens
qu'elle va devoir, de façon provisoire, malgré son refus... elle doit quand
même... Et là, «provisoire», on ne connaît pas le délai de qu'est-ce que ça veut dire. Est-ce qu'on parle de
quelques semaines? Est-ce qu'on parle d'un an? Parce que, là, est-ce que... est-ce que ça veut dire également, compte
tenu de... Là, on s'en va au président du Conseil... ou la présidente du
Conseil du trésor, qui va placer Anne
ailleurs. Ça veut dire que Anne n'aura pas le choix de rester au ministère de
l'Éducation?
• (17 h 40) •
M.
Drainville : C'est possible, c'est possible, c'est possible. Mais là
tout votre... comment dire, votre scénario
est fondé sur le fait qu'Anne... D'abord, il est fondé sur le fait qu'on
n'aurait plus besoin d'Anne au ministère de l'Éducation, ce qui n'est pas acquis, qu'on n'aurait plus besoin
d'Anne au Conseil supérieur de
l'éducation, si Anne est au Conseil
supérieur de l'éducation, alors qu'il y aurait des personnes qui sont
actuellement au conseil supérieur qui vont
rester dans le nouveau conseil de l'enseignement supérieur, et qu'Anne, par
ailleurs, ne souhaite pas passer du côté
de l'INEE. Alors, si tous ces critères sont réunis, toutes ces conditions sont
réunies, à ce moment-là, effectivement, Anne deviendrait... ou, enfin,
serait transférée à l'institut d'excellence, donc à l'INEE, d'une manière
provisoire, le temps qu'elle soit réaffectée
dans une autre fonction. Mais l'article 35 protège les droits d'Anne de
revenir dans la fonction publique. Donc, son droit de mobilité au sein
de la fonction publique est protégé en vertu de l'article 35.
Mme Garceau :
O.K. Et là qu'est-ce qui se passe à Anne? Parce qu'on est au début de ce
processus et qu'il a... elle va d'un statut où elle est une employée
syndiquée... et là maintenant, à l'INEE, admettons, au tout début, là, les
employés ne sont pas syndiqués. Donc, qu'est-ce qui se passe avec le statut
d'Anne?
Des voix :
...
M.
Drainville : O.K. Oui. Voulez-vous le dire, s'il vous plaît, maître?
M. Guyon Martin
(Alexandre) : En fait, l'exercice du droit de retour implique... avec
les dispositions qu'on place ici, implique le maintien du statut, donc avec
l'ancienneté. Si le stage probatoire n'était pas complété, on a juste à
compléter la période, on n'en fait pas une nouvelle. Donc, on conserve tout ça.
Mme Garceau : Maintien du statut,
maintien de l'ancienneté, maintien au niveau de... Puis là je ne sais pas comment ça fonctionne, là, au niveau du régime de
retraite, les contributions, et tout ça, là, en termes de statut de l'employé du
ministère ou en termes de fonction publique.
Des
voix : ...
Mme Garceau : Donc, tout ça demeure malgré le fait qu'Anne est affectée
provisoirement. Puis là, «provisoirement», est-ce qu'on... En tout cas,
on n'est pas dans... on n'est pas dans l'étude actuelle de l'article 35,
mais «provisoirement», là, ça peut être n'importe quoi en termes de délai.
M.
Drainville : Vous avez raison de dire, Mme la députée, que, dans la Loi
sur la fonction publique, il n'y a pas de délai à l'article 100, c'est
exact, ça, mais je vous dirais... je vous rappellerais que la fonction publique
vit les mêmes enjeux de main-d'oeuvre que partout ailleurs. Donc, on a beaucoup
de possibilités qui s'offrent actuellement à nos employés de la fonction
publique, et, avec les retraites des prochaines années, il va y en avoir de
plus en plus. Donc, j'ose croire qu'il y aura des défis intéressants qui vont
s'offrir à Anne.
Mme Garceau :
Mais...
La Présidente (Mme
Dionne) :
...vous rappeler qu'il vous reste deux minutes pour
cet... à l'article 31.
Mme Garceau :
O.K. Et peut-être c'est juste la façon que l'article est rédigé, mais il me
semble qu'on a besoin de l'amender, là, on a besoin de proposer un amendement
parce que, la façon que c'est rédigé, il n'y a pas de discrétion, l'employé n'a
pas de discrétion qui est prévue à l'article 31 concernant le refus d'être
affecté.
La Présidente (Mme
Dionne) : Mme la députée, excusez-moi, si vous voulez avoir le temps
de déposer un amendement, je vous suggérerais peut-être de... C'est simplement
parce que ça... il faut vous garder du temps pour déposer l'amendement, si ça
se trouve.
Mme Garceau :
O.K. Est-ce que je peux suspendre juste quelques instants?
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui.
Mme Garceau :
O.K. Merci.
La Présidente (Mme
Dionne) : La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 44)
(Reprise à 17 h 54)
La Présidente (Mme
Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux. Donc,
Mme la députée de Robert-Baldwin, je vous laisse poursuivre.
Mme Garceau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, compte tenu de l'échange que nous
venons d'avoir concernant tout cet aspect de mobilité et considérant aussi
l'importance, je crois, de prévoir, à l'article 31, le droit d'une ou d'un employé de refuser, là, d'être
transféré ou que le poste soit affecté au niveau de l'INEE, on va suspendre,
avec le consentement de M. le ministre, l'étude de l'article 31 et on va
poursuivre nos discussions.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, est-ce qu'il y a consentement pour suspendre
l'article 31?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Donc, nous serions à l'article 32. Donc, M. le
ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M.
Drainville : Très bien. «32. Un employé transféré à l'Institut en
application de l'article 31 peut postuler à un emploi de la fonction publique offert en mutation ou participer à un
processus de qualification visant exclusivement la promotion — dis-je — pour
un tel emploi, conformément à la Loi sur la fonction publique
(chapitre F-3.1.1) si, à la date de son transfert, il était un
fonctionnaire permanent.
«Il en est de même
d'un employé transféré à l'Institut qui, à la date de son transfert, était un
fonctionnaire sans avoir acquis le statut de permanent, autre qu'un employé
occasionnel, sous réserve que ce dernier ait complété avec succès la durée
restante du stage probatoire requis en vertu de l'article 13 de la Loi sur
la fonction publique à l'Institut lorsqu'il postule à un emploi offert en
mutation.»
Commentaires,
préparez-vous, maître : Cet article vise à permettre aux employés
permanents ou temporaires du ministère transférés à l'institut de postuler à un
emploi de la fonction publique offert en mutation ou en promotion malgré qu'ils
ne sont plus fonctionnaires au sens de la Loi sur la fonction publique.
On me dit qu'il s'agit
d'une disposition usuelle lors de la création d'un organisme qui reprend en
tout ou en partie les fonctions d'un autre organisme ou d'un ministère. Est-ce
que c'est l'article 13 qui s'applique, c'est ça, de la Loi sur la fonction
publique?
Une voix : ...
M.
Drainville : Donc,
l'article 13, qui est intégré à la section Probation et permanence. Donc,
l'article 13 dit ceci :
«Toute personne recrutée comme fonctionnaire
doit effectuer un stage probatoire d'au moins six mois.
«Le Conseil
du trésor peut déterminer les classes d'emploi où un stage probatoire de plus
de six mois est requis et fixer la durée d'un tel stage.
«Le stage probatoire se calcule en jours
effectivement travaillés dans le cadre d'attributions pour lesquelles la
personne recrutée effectue ce stage. Le calcul se fait en fonction des
particularités des différents emplois.»
N'est-ce pas limpide?
Mme Garceau : ...on va parler... on
va revenir à Anne, mon employée au ministère de l'Éducation. On va garder les choses simples pour les fins de discussion
concernant l'article 32, parce que, je pense, c'est assez compliqué
comme ça.
M. Drainville : Je seconde.
Mme
Garceau : Donc, première ligne, Anne est transférée à
l'institut en application de l'article 31. Donc, Anne... Là, moi, dans ma tête, c'est : Bon, bien,
Anne est affectée, maintenant elle est à l'INEE. Mais on ne s'arrête pas là, ça
continue. Donc, c'est ce bout-là, là,
que vous allez devoir m'expliquer, parce que, là, semble-t-il qu'Anne peut
postuler à un emploi de la fonction publique : «...offert en
mutation ou participer...» Elle ne reste pas à l'INEE, Anne?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Anne
peut rester à l'INEE si elle le souhaite. Par contre, si elle souhaite réintégrer la fonction publique, étant donné que
les employés de l'INEE ne sont pas membres de la fonction publique, ceux...
Mme Garceau : Pour le moment, pour
le moment. On ne sait pas.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Non.
Le statut syndical n'est pas lié au fait d'être membre ou non de la fonction
publique. Il faut que la loi constitutive de l'organisme le prévoie, puis, dans
ce cas-ci, la loi sur l'INEE ne le prévoit
pas. Donc, les employés qui seraient directement embauchés par l'INEE, disons,
de l'externe, du privé par exemple, eux ne pourraient pas bénéficier de 32
puis, s'ils veulent postuler à un emploi dans la fonction publique, vont
devoir procéder dans le cadre d'un processus de recrutement, donc quand la
fonction publique ouvre des postes à l'externe.
Par contre, pour les employés... Là, ce qu'on
crée avec 32, c'est que les employés qui étaient auparavant fonction publique
mais qu'on transfère à l'INEE, on garantit leur droit de retour dans la
fonction publique comme s'ils étaient
toujours membres de la fonction publique. Donc, ils pourront procéder... ils
pourront postuler lorsqu'il s'agit d'un processus de mutation, donc
ouvert à l'interne de la fonction publique.
• (18 heures) •
Mme Garceau : O.K., mais juste...
parce que...
Des voix : ...
M. Drainville : Mais c'était une
très bonne explication. J'ai trouvé que c'était très clair, hein?
Mme
Garceau : Oui, oui, oui, mais moi, je regarde, évidemment,
32, l'article 32, les dispositions, tout le contenu de 32 à la lumière de 31. 31 est très spécifique,
on parle uniquement des employés au ministère de l'Éducation. On ne parle
pas, là, ailleurs, on parle juste des employés du ministère de l'Éducation.
Et Anne, qui
a été identifiée par le ministre pour dire : Ton poste, on va l'affecter à
l'INEE, peux-tu aller à l'INEE?, Anne
dit : Avec plaisir. Donc, pour moi, on s'arrête là, au niveau d'Anne, mais
il semble... Puis c'est pour ça, là, que je tente de voir, parce que,
là, on regarde, si Anne refuse, donc là c'est... on applique l'article. On est
dans l'article 35, si Anne refuse, mais, si Anne accepte, pourquoi est-ce
qu'on est dans le 32?
M. Guyon Martin (Alexandre) : C'est
qu'on conserve, pour les employés qui étaient déjà membres de la fonction publique, leur droit à la mobilité, le
droit à la mobilité que tous les fonctionnaires ont pour pouvoir bouger d'un
ministère à un autre, d'un organisme à un autre, dans la mesure où ils sont
membres de la fonction publique. Donc, on conserve ce droit-là tant et aussi
longtemps qu'Anne reste à l'emploi de l'INEE. On pourrait parler de droit
acquis à la mobilité à l'intérieur de la fonction publique.
Mme
Garceau : Donc, ça, ça veut dire que, là, on continue le
processus, dans le sens que, admettons, Anne a été transférée à l'INEE,
elle est là peut-être pour un an et elle n'aime pas ça, donc elle veut, hein,
postuler... Donc, cet article 32
fait en sorte qu'Anne va pouvoir postuler pour un autre poste à l'intérieur de
la fonction publique. Voilà, j'ai compris. Bingo! Bingo! O.K.
M.
Drainville : Bingo! Exactement.
Mme Garceau : O.K. Je veux juste suspendre, juste deux minutes,
juste pour regarder le deuxième paragraphe.
La Présidente (Mme
Dionne) :
La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
18 h 03)
(Reprise à 18 h 09)
La Présidente (Mme Dionne) : La commission reprend ses travaux. Donc, Mme la
députée de Robert-Baldwin, je vous laisse poursuivre.
Mme Garceau :
Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Donc, je remercie, cette fois-ci, Me Guyon Martin, votre
légiste, qui a clarifié plusieurs choses concernant l'article 32. Donc, je
n'ai pas d'autre commentaire.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, Mme la députée. Donc, est-ce que l'article 32
est adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Dionne) :
Nous sommes maintenant à l'article 33. M. le ministre, je vous laisse
faire la lecture.
• (18 h 10) •
M. Drainville :
Très bien. Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, article 33 : «Lorsque...» Alors, je recommence :
«Lorsqu'un employé
visé à l'article 32 postule à un emploi de la fonction publique offert en
mutation ou participe à un processus de sélection pour la promotion, il peut
requérir du président du Conseil du trésor qu'il lui donne un avis sur le
classement qu'il aurait dans la fonction publique. Cet avis doit tenir compte
du classement que cet employé avait dans la fonction publique à la date de son
transfert ainsi que [...] l'expérience [...] de la scolarité...» non, je
recommence, «ainsi que de l'expérience et de la scolarité acquises depuis qu'il
est à l'emploi de l'Institut.
«Dans le cas où un
employé est choisi pour occuper l'emploi de la fonction publique offert en
mutation à la suite de l'application de
l'article 32, le sous-ministre ou le dirigeant de l'organisme lui attribue
un classement conforme à l'avis prévu au premier alinéa.
«L'employé visé au
deuxième alinéa de l'article 32 qui, lors de son transfert à l'Institut,
n'avait pas complété la période continue d'emploi requise aux fins de
l'article 14 de la Loi sur la fonction publique pour acquérir le statut de
permanent et qui, au moment où un classement lui est attribué en vertu du
deuxième alinéa, n'a toujours pas complété l'équivalent de cette période en
additionnant le temps accumulé dans la fonction publique avant son transfert à l'Institut et celui accumulé à titre
d'employé de l'Institut doit compléter la durée manquante de cette période
à partir du jour où un classement lui est attribué avant d'acquérir le statut
de permanent.»
Me Guyon Martin,
préparez-vous, ce n'est pas terminé.
«Dans le cas où un
employé obtient...»
C'est la...
Mme la Présidente, c'est la députée de Robert-Baldwin qui me fait rire,
là.
«Dans le cas où...»
Mme Garceau :
...ça vient de l'intérieur.
M.
Drainville : De mon intérieur, vous voulez dire, oui.
Mme Garceau :
Oui.
M. Drainville : «Dans le cas où un employé obtient un emploi de la fonction publique à
la suite de sa participation à un processus de sélection pour la
promotion en application de l'article 32, son classement doit tenir compte
des critères prévus au premier alinéa.»
Bon.
Commentaires : Cet article prévoit que l'employé de l'institut qui exerce
ou qui envisage exercer son droit de retour
dans la fonction publique peut requérir un avis sur le classement qu'il
obtiendrait dans la fonction publique et énonce les critères qui doivent
être considérés pour établir ce classement. Il prévoit également que cet avis
lie le sous-ministre ou le dirigeant d'organisme qui embauche cette personne.
L'article
prévoit également la poursuite du stage probatoire d'un employé temporaire qui
n'aurait pas complété ce stage en additionnant la période travaillée
dans la fonction publique et à l'institut.
Enfin,
l'article prévoit que les critères mentionnés au premier alinéa s'appliquent à
l'établissement du classement de l'employé qui participe à un processus
de sélection en vue d'une promotion.
On me dit qu'il s'agit
d'une disposition usuelle lors de la création d'un organisme qui reprend en
tout ou en partie les fonctions d'un autre organisme ou d'un ministère.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Donc, est-ce qu'il y a des
questions ou des commentaires sur cet article?
Mme
Garceau : Où commencer, Mme la Présidente? Où commencer? Là,
j'ai l'employé... Là, on retourne à 32, on retourne à 32. Là, j'ai
l'employé qui a été transféré à l'institut, qui décide : Peut être que ce
n'est pas pour moi, donc je veux entamer un processus pour voir, est-ce que je
peux aller ailleurs? Et là, je ne sais pas, M. le ministre, je peux vous poser
des questions ou on peut donner le consentement immédiatement, et je vais poser
mes questions à Me Guyon Martin.
M. Drainville : Je choisis l'option
b.
Mme
Garceau : L'option b. Bon choix. Donc, commençons avec cet
aspect-là, là, juste pour voir si je comprends très bien le libellé de
l'article 33 et tout ce que... et les conséquences, évidemment, qui en
découlent.
Donc, on continue avec Anne, Anne qui est
maintenant à l'institut et qui se dit : Ce n'est pas pour moi, je veux un
changement. Donc, peut-être juste de clarifier pour moi, là, le processus. Vous
n'avez pas rédigé cet article. Est-ce que vous avez rédigé, Me Guyon Martin,
l'article en question?
M. Guyon Martin (Alexandre) : C'est
une disposition assez standard.
Mme
Garceau : Assez standard,
O.K. Ça fait que vous allez l'expliquer en termes d'Anne, maintenant, qui
décide, et le processus, et on va faire ça, là, paragraphe par
paragraphe. Donc, elle commence, elle veut faire un changement, donc elle fait
quoi, Anne?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Donc,
lorsqu'on parle, au début de la première phrase, d'un employé visé à
l'article 32, donc, on parle de l'employé qui, au moment du transfert,
avait le statut d'employé permanent, ou ne l'avait
pas encore mais avait le statut de temporaire, donc, sur un poste permanent,
sous réserve d'un stage probatoire, et que la durée du stage probatoire
s'est terminée pendant qu'il était à l'INEE.
Mme Garceau : Était à l'INEE.
Parfait. On comprend. Jusqu'à date, ça va bien.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Après
ça, Anne, qui postule un emploi de la fonction publique offert en mutation ou pour une promotion, peut demander un
avis sur son classement qu'elle aurait si elle était dans la fonction publique. Donc, dans la mesure où les emplois à l'INEE
peuvent différer des emplois qui sont dans la fonction publique, pour savoir si c'est un emploi auquel elle peut
postuler, elle demande au Conseil du trésor un avis sur son classement,
donc quel type d'emploi, à quelle échelle... quel échelon elle serait rendue.
Mme Garceau : O.K. Là, je vais
présumer que ça, c'est un processus standard, en termes de... au niveau des
données ou de l'information qu'on doit prévoir, là, en termes de l'avis en
question.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui,
puis, en fait, on explique aussi, la dernière phrase de cet alinéa, les
éléments que le Conseil du trésor doit tenir compte dans l'évaluation. Donc,
c'est relativement standard. On compare les
emplois, on regarde la scolarité, on regarde l'expérience pour savoir quel type
de poste puis à quel échelon, par exemple.
Mme Garceau : O.K. Donc, c'est quoi,
la procédure, en termes de «il peut — l'employé — requérir
du président du Conseil du trésor»? Donc, c'est quoi, la procédure qu'un
employé doit entamer?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Je ne
suis pas certain de la manière que cette disposition-là est opérationnalisée,
mais une demande au Conseil du trésor, au Secrétariat du Conseil du trésor, et
non pas directement à la présidente du Conseil du trésor, évidemment, après,
dans le cadre d'un processus d'emploi, donc... En fait, le Conseil du trésor...
on va identifier le statut de la personne, donc, un employé de l'INEE avec
droit de retour, donc le Conseil du trésor
va savoir qu'il devra faire l'analyse. À ce moment-ci, il va demander l'information
qui est nécessaire pour faire cette analyse-là puis pour pouvoir prendre
une décision.
Mme Garceau : O.K. Donc, on
continue. Là, on est en train d'analyser, le conseil, là... maintenant, c'est
le Conseil du trésor, là, qui est en train d'analyser
l'avis, et tout ça, pour déterminer si l'employé... s'il y a un poste ailleurs
dans la fonction publique. Maintenant, il n'y a pas de délai, rien, en termes
de... Ça prend combien de temps, ce processus? Est-ce que vous le savez?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Je ne
sais pas le délai. Par contre, si on va au deuxième alinéa, quand la personne
est choisie pour occuper le poste, donc, si elle est retenue, on doit lui
attribuer le classement qui aura été déterminé par le Conseil du trésor. Donc,
si ce n'est pas fait, à ce moment-là, ça va devoir être complété rapidement. Puis, si ça ne peut être fait à ce moment-là, peut-être
qu'il y a des ajustements qui pourront être faits, par exemple, sur le salaire,
dans la mesure où le classement va pouvoir être fait ultérieurement.
• (18 h 20) •
Mme Garceau :
O.K. Donc, on continue.
Maintenant, au paragraphe 3°, et là, c'est ça, ça, c'est l'exception, là, lorsque
l'employé n'avait pas... lors de son transfert à l'INEE, «n'avait pas complété
la période continue d'emploi requise aux
fins de l'article 14 de la Loi
sur la fonction publique pour
acquérir le statut de permanent et qui, au moment où un classement lui
[a été] attribué en vertu du [...] alinéa, n'a toujours pas complété
l'équivalent...»
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Donc, cet alinéa permet que le calcul pour savoir si
l'employé a complété son stage probatoire se fasse sur la période pendant
laquelle il était dans la fonction publique, plus l'INEE. Plutôt qu'un employé
de l'INEE qui n'aurait pas un droit de retour, par exemple, qui... ou n'importe
quel employé qui est hors fonction publique qui postule sur un emploi permanent
dans la fonction publique, qui, lui, doit partir son stage préparatoire de
zéro, on crée, au troisième alinéa de 33, la... comment dire, la présomption
que son... le temps fait préalablement compte pour l'approbation.
Mme Garceau :
O.K. Je n'ai pas d'autre question. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, Mme la députée. Donc, est-ce que l'article 33
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Nous sommes à l'article 34.
M. Drainville :
Article 34 : «En cas de
cessation partielle ou totale des activités de l'Institut, un employé visé à
l'article 31 qui, lors de son transfert, avait le statut de permanent a le
droit d'être mis en disponibilité dans la fonction publique au classement qu'il
détenait alors.
«L'employé visé au
deuxième alinéa de l'article 32 n'a le droit d'être mis en disponibilité
dans la fonction publique que si, au moment de la cessation partielle ou totale
des activités de l'Institut, le temps accumulé dans la fonction publique avant
son transfert à l'Institut et celui accumulé à titre d'employé de l'Institut
équivalent au moins à la période continue d'emploi prévue à l'article 14
de la Loi sur la fonction publique.
«En cas de cessation
partielle des activités de l'Institut, l'employé continue d'exercer ses
fonctions au sein de l'Institut jusqu'à ce
que le président du Conseil du trésor puisse le placer conformément à
l'article 100 de la Loi sur la fonction publique.
«Lorsque
le président procède au placement d'un employé visé au présent article, il lui
attribue un classement en tenant compte des critères prévus au premier
alinéa de l'article 33.»
Commentaires :
Cet article prévoit les conditions de transfert des employés de l'institut en
cas de cessation des activités de l'institut.
C'est,
bien entendu, une disposition usuelle lors de la création d'un organisme qui
reprend en tout ou en partie les fonctions d'un autre organisme ou d'un
ministère.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des questions, commentaires sur l'article 34?
Mme Garceau :
Oui, Mme la Présidente. Premier paragraphe : «En cas de cessation
partielle ou totale des activités de l'Institut, un employé visé à
l'article 31 qui, lors de son transfert, avait le statut de permanent a le
droit d'être mis en disponibilité dans la fonction publique au classement qu'il
détenait alors.» Donc là, ce n'est pas... là, c'est
une cessation partielle ou totale des activités. Ça, c'est lié... Ce n'est pas
l'employé qui décide de quitter, là, c'est maintenant l'institut qui,
pour différentes raisons a... Admettons que c'est... admettons, Anne travaille,
est attitrée à un certain poste, et là on a
décidé d'abolir, peut-être, ce poste-là. Ce serait dans ses... ce serait
applicable à elle, cet article 34, c'est ça? Ce n'est pas elle qui décide,
là, de quitter, c'est vraiment l'institut qui prend une décision concernant une
cessation partielle ou totale des activités de l'institut, de l'INEE.
M.
Drainville : Exact.
Mme Garceau :
Exact?
M.
Drainville : Exact.
Mme Garceau :
J'aimerais juste suspendre, juste deux minutes, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
Dionne) : La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
18 h 25)
(Reprise à 18 h 28)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, Mme la députée, je vous laisse
poursuivre.
Mme Garceau : Merci, Mme la
Présidente. Je voulais juste poser la question suivante parce que le premier
paragraphe mentionne, concernant l'employé en question qui est visé à
l'article 31, «qui, lors de son transfert, avait le statut de permanent». Mais qu'est-ce qui se passe avec les employés
visés à l'article 31 qui, lors de leur transfert, avaient le statut
temporaire?
M. Guyon
Martin (Alexandre) : L'employé qui est temporaire... Le stage
probatoire, je dirais, a deux fonctions. Évidemment, de voir si la personne a les compétences requises pour
occuper l'emploi. Par contre, la durée de deux ans qui est prévue à l'article 14 de la Loi sur
la fonction publique permet aussi, en cas de cessation partielle d'activité, de
mettre fin à un emploi. Donc, c'est la règle applicable, même à
l'intérieur de la fonction publique, qui s'applique ici... qui va s'appliquer
ici aux personnels de l'INEE qui ont été transférés.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. Guyon Martin. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Une voix : Non.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que l'article 34 est adopté.
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci à tous. Compte tenu de l'heure, j'ajourne
les... travaux, pardon, sine die. Alors, passez une excellente soirée.
(Fin de la séance à 18 h 30)