(Onze
heures vingt et une minutes)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
bonjour, tout le monde. Bonne journée. On se retrouve sur ce matin
enneigé, mais évidemment il y a quorum. Donc, puisque nous allons procéder, je
déclare la séance de la Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
Donc,
on est réunis ce matin pour poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement
la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation.
Mme la Présidente,
est-ce qu'il y a des remplacements ce matin?
La Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M. Rivest (Côte-du-Sud) est remplacé par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) et Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont),
par Mme Garceau (Robert-Baldwin).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme
Tremblay) : Parfait. Merci. Bon, on est rendus... Bien, on est dans le
sujet, hein, de la gouvernance à ce stade-ci. Hier, on était à
l'article 18, qui a été amendé. Cependant, on poursuivait nos discussions
à l'article 18. Donc, M. le ministre, la parole serait à vous.
M.
Drainville : Excellent. Bien oui, alors, l'amendement déposé par notre
collègue de Saint-Laurent... bien, enfin,
nous en avions disposé. Il restait, si je ne m'abuse, la disposition en soi sur
laquelle nous n'avions toujours pas voté. Nous étions sur le point de et, finalement, nous n'avons pas voté. Donc,
voilà où nous en sommes, Mme la Présidente. On a beaucoup discuté, là,
là-dessus, et je pense qu'on a un petit désaccord. Ce n'est pas grave, c'est
des choses qui arrivent. Voilà.
Mme Rizqy :
Bonjour, M. le ministre.
M.
Drainville : Bonjour, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Vous
semblez très en forme, vraiment.
M.
Drainville : C'est vrai qu'on se rapproche de plus en plus, hein,
n'est-ce pas? Il doit y avoir une sorte de symbolique là-dedans, Mme la...
Mme Rizqy : Moi,
je pense que oui.
M.
Drainville : Vous croyez, hein?
Mme Rizqy : Oui,
parce que, plus on se rapproche, plus le projet de loi prend fin. Moi, je pense
qu'en...
M.
Drainville : Ce sont les...
Mme Rizqy : Lorsque
les travaux seront terminés, on risque d'être...
M.
Drainville : On va prendre une photo ensemble.
Mme Rizqy : Ça,
c'est sûr.
M.
Drainville : Mais tous les membres, pas juste vous et moi, là, je veux
dire, tous les membres.
Mme Rizqy : Vous
n'auriez pas aimé avoir juste vous et moi?
M.
Drainville : Bien, on peut, mais...
Mme Rizqy : Eh bien, mais non, on va mettre toute l'équipe,
mais on aimerait aussi que Dr Shepherd soit présent, quand même.
Une voix : Oui. Oui.
M. Drainville : Qui?
Mme Garceau : Le sous-ministre.
M. Drainville : Ah oui! Oh!
excusez-moi. Ce n'est pas une référence...
Mme Rizqy : Cinématographique.
M.
Drainville : ...comment dire, ça ne fait pas partie de mes
références culturelles, ou autres, ou émotionnelles.
Mme Rizqy : Cinéma.
M. Drainville : Bien, on verra. Je
pense qu'on pourra... Si ça peut vous mettre dans de bonnes dispositions, moi,
je...
Mme Rizqy : Je suis toujours dans de
bonnes dispositions.
M. Drainville : ...il n'y a aucun
enjeu. Et... Qu'est-ce que j'allais dire? Bien oui, puis tout... Bien, il
faudrait s'assurer que le député de Jacques-Cartier soit là aussi.
Mme Rizqy : Ah! bien, il est ici, et
le bébé est de l'autre... le bébé aussi est ici.
M. Drainville : C'est ce que
j'allais dire. Si Jacques-Cartier et Saint-Laurent sont ensemble, il faudrait
que le bébé soit là aussi.
Mme Rizqy : Le bébé est avec nous,
il est très en forme.
M. Drainville : Oui? Bon, bien,
c'est bien. Il a de bons parents, n'est-ce pas?
Mme Rizqy : Oui, il est quand même
costaud.
M. Drainville : Il est quoi? Il est
costaud?
Mme Rizqy : Très costaud.
M. Drainville : Ah oui, hein? Bien,
écoutez...
Mme Rizqy : Ne faites pas de
parallèle avec moi, s'il vous plaît.
M. Drainville : Non, madame, ça ne
me viendrait vraiment pas à l'esprit. Voyons donc!
Alors, on en était à l'article 18, n'est-ce
pas?
Mme Rizqy : Oui.
M. Drainville : Oui, c'est cela.
La Présidente (Mme Tremblay) : À
l'article 18, tout à fait.
Mme Rizqy : Oui. Si vous le
permettez...
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : ...parce qu'hier on
discutait, puis c'était aussi l'objectif de pouvoir rendre les gens imputables.
Vous vous rappelez, vous m'avez parlé beaucoup d'imputabilité, puis je vous ai
dit : Pour moi, c'est imputable, puis je
vous ai dit : Transparence, imputabilité, et, lorsqu'on sait quelque
chose, bien, on doit agir. Ce matin... Vous connaissez Florence? Bien,
moi, Florence, tous les mercredis, qu'est-ce qu'elle fait chaque mercredi?
M. Drainville : Je n'ai aucune idée.
Mme Rizqy : C'est la Gazette
officielle le mercredi, M. le ministre.
M. Drainville : Ah oui! La Gazette
officielle.
Mme Rizqy : Et qu'est-ce qu'il y
avait ce matin dans la Gazette officielle?
M.
Drainville : Je ne le sais pas, mais je sens que vous allez me
l'apprendre.
Mme Rizqy : Oui.
Et là je pense que... Bon, on va commencer une étape à la fois. Dans la Gazette
officielle, décret 1583-2023, on
apprend que Mme Marie-Dominique Taillon... vous vous rappelez d'elle, la
sous-ministre adjointe, qui était auparavant D.G. au Centre de services
scolaire Marie-Victorin, qui a été mise sous enquête, et, au mois de juin,
il y avait un article d'Alexandre Robillard. Et, rapidement, ce que vous avez
fait était la bonne chose, la suspension avec solde le temps de l'enquête. Ça,
évidemment, c'est la bonne chose à faire.
On
avait aussi appris en marge, dans un autre article du Devoir, mais,
cette fois-ci, sous la plume de Marie-Michèle Sioui, que cette même
Mme Dominique Taillon avait participé au comité ad hoc, mais elle ne nous l'avait jamais révélé. On a aussi appris, toujours
par Marie-Michèle Sioui, qu'elle avait eu non seulement, en plus de son
salaire... en fait, pour être très précise, son salaire est de
197 303 $, plus déplacements, plus allocations de logement, elle
avait reçu 18 000 $ pour participer audit comité ad hoc. Et là on
apprend aujourd'hui qu'il est ordonné, sur la recommandation du premier
ministre, et je cite : «Que l'engagement du contrat...» Pardon. «Que
l'engagement à contrat de Mme Marie-Dominique Taillon comme sous-ministre
adjointe au ministère de l'Éducation soit résilié à compter des présentes
suivant les conditions et modalités prévues au paragraphe 4.4 du contrat
d'engagement annexé au décret numéro 274-2022 du 16 mars 2022.»
Ça, M. le ministre,
évidemment, sans connaître les dessous de l'enquête... Puis je ne vous le
demanderai pas, les dessous d'enquête, parce que, si jamais il y a un volet
pénal, bien évidemment, ce n'est pas à vous aujourd'hui de révéler la preuve,
hein? Alors, ça, évidemment... je respecte ce sceau de confidentialité. Par
contre, quand on lit le décret, on nous
réfère à un autre décret. Alors, vous connaissez Florence, elle a vu le décret n° 274-2022. Elle est allée chercher
le décret 274-2022 du 16 mars 2022, et c'est là qu'on voit les conditions
de travail. Là, on apprend, à l'article 3, que c'est
197 303 $, puis ça, c'est en date de 2022, donc elle a eu droit à son
indexation. Mais où est-ce que j'attire votre attention, c'est 4.4,
résiliation. Parce que, dans le décret d'aujourd'hui, on dit bien «résilier»,
puis ça, c'est un terme légal, «résilier». Alors : «Le présent engagement
peut être résilié en tout temps par le gouvernement sous réserve d'un préavis
de trois mois.
«En ce cas,
Mme Taillon aura droit, le cas échéant, à une allocation de départ aux
conditions et suivant les modalités déterminées à la section 5 du
chapitre II des règles prévues au décret n° 450-2007.»
Donc, il faut aller lire l'autre décret.
Alors, Florence,
toujours aussi méticuleuse, va chercher le décret du 4 juillet 2007,
décret 450-2007, et là il faut aller voir la référence à la section V, et on
voit : Allocation de départ, article 22, et article 23. Je vais
prendre le temps de les lire.
«Le titulaire d'un
emploi supérieur, autre que celui qui bénéficie de la sécurité d'emploi dans la
fonction publique, dont l'engagement est
résilié, a droit à une allocation de départ équivalent au plus élevé des
montants suivants :
«1° le montant
correspondant au quart du traitement qui lui aurait été versé pendant la durée
non écoulée de l'engagement, sans excéder 9 mois, sur la base du
traitement que le titulaire reçoit au moment de son départ;
«2° le montant
calculé suivant les modalités prévues au deuxième alinéa de l'article 21.»
Article 23,
exclusion : «Le titulaire d'un emploi supérieur qui est congédié pour
cause juste et suffisante n'a pas droit aux allocations prévues aux
articles 21 ou 22.»
Alors, moi, ma
question, c'est : Pourquoi vous n'avez pas appliqué l'article 23?
Parce que, là, maintenant, elle a droit à une allocation de départ, alors
qu'elle faisait face vraiment à des allégations de nature pénale. Et je
comprends quand même que, ce matin, l'exercice de la Gazette officielle
n'a pas été fait. Si vous voulez le prendre en
délibéré... parce que je ne veux pas que vous commenciez à vous hasarder à
répondre et, puisque je sais qu'il y a une enquête criminelle sur ce
dossier, je ne veux pas vous mettre dans l'embarras, là, mais je crois que
c'est important, parce qu'hier on a parlé d'imputabilité. Le citoyen ordinaire,
lui, ce qu'il l'intéresse de savoir dans la vie, c'est la chose suivante : Si quelqu'un est fautif, ils
n'aiment pas voir ce qu'on appelle le parachute doré. C'est-à-dire, si vous avez commis une
faute, il y a un congédiement. S'il y a un congédiement, généralement, on
applique la clause d'exclusion. Ça, c'est vrai dans la vie. Moi, c'était vrai à
l'Université de Sherbrooke, c'était vrai dans... j'ai travaillé dans le
secteur privé. C'est rare, là, qu'on donne
quand même une transition. En fait, lorsqu'il y a une faute, il n'y en a pas,
de transition, c'est un congédiement.
• (11 h 30) •
Puis pourquoi je le
dis, c'est qu'on l'a vu... puis ça, c'est dans un autre dossier qui ne vous
appartient pas, mais vous allez comprendre
le parallèle. Quand il y a eu le scandale SAAQclic, ça ne clique pas, mais
M. Marsolais a été, dans un premier temps, limogé pour par la suite
être réembauché. Alors, les gens, dans le fond, ont dit : Bien, O.K., finalement, il y a-tu quelqu'un d'imputable?
Alors, on fait tout ça aujourd'hui pour parler d'imputabilité, mais ça doit être
significatif. Puis, sinon, il faut l'expliquer aux citoyens, pourquoi qu'on ne
l'a pas appliquée, la clause de l'exclusion. Puis ça s'explique, puis, à un
moment donné, les citoyens peuvent comprendre, donc. Mais, si on ne l'explique
pas, il va y avoir un sentiment, dans la population, d'injustice puis, pire,
d'impunité.
M.
Drainville : Oui. Mme la Présidente, la députée de Saint-Laurent a
bien saisi le caractère très délicat de ce dossier. Tout ce que je peux dire
sur ce dossier, Mme la Présidente, c'est que Mme Taillon n'est plus au
ministère. Et, pour tout le reste, je ne
peux faire de commentaire. Ce que je peux... tout ce que je peux dire, dis-je,
c'est que le dossier a été, si on peut dire... comment dire, le dossier relève
de la direction des emplois supérieurs. Et donc, c'est ça, ça relève des
emplois supérieurs, et je n'ai pas d'autre commentaire à faire.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Parfait.
Mme
Rizqy : ...qu'on devrait revenir peut-être à réfléchir, parce que le
décret que je vous ai lu, le troisième, il date de 1997. Puis hier, lorsqu'on
se parlait, on disait, au niveau de l'imputabilité... puis, des fois, vous, vos
leviers sont extrêmes, par exemple la mise sous tutelle, sans parler de
Mme Taillon. On oublie Mme Taillon, mais prenons cette prémisse de
départ en tête : Est-ce qu'on veut se doter d'un cadre légal lorsqu'il y a
des faits assez graves pour s'assurer d'avoir une exclusion peut-être plus, comment
dire, étoffée?
Parce que ce qui
choque l'opinion publique, c'est la notion de parachute doré, le fait de
dire : Il est arrivé manifestement quelque chose suffisamment grave pour
perdre son emploi, mais vous partez quand même avec un montant quand même assez substantiel parce qu'ici on l'inscrit à
l'article 22 — puis
je vous le dis, là, il date de 1997, là, je n'étais pas là, en 1997, je
terminais mon primaire, je rentrais au secondaire : «Le titulaire d'un emploi supérieur, autre que celui qui
bénéficie de la sécurité d'emploi dans la fonction publique, dont l'engagement
est résilié, a droit à une allocation de départ équivalent au plus élevé des
montants suivants.»
Donc,
tu sais, le plus élevé des montants suivants, donc : «[Le] quart du
traitement qui [...] aurait été versé [ou] sans excéder [le] neuf mois...»
Donc, neuf mois de 200 000 $, là, neuf mois de 200 000 $,
c'est quand même beaucoup, là.
M.
Drainville : Oui. Bien, Mme la Présidente, on me souffle à l'oreille
qu'un tel cadre, s'il devait voir le jour, devrait relever des emplois
supérieurs, parce qu'il viserait les titulaires d'emplois supérieurs, donc ça
ne... la commission n'aurait pas compétence là-dessus.
Mme Rizqy : C'est
qui, qui aurait compétence comme ministre...
M. Drainville :
C'est une bonne question.
Mme Rizqy : ...je
pose la question de façon très honnête, là.
M.
Drainville : Je pense que c'est la présidente du Conseil du trésor
ou...
Une voix :
...
M.
Drainville : C'est le Conseil exécutif, le ministère du Conseil
exécutif.
Mme Rizqy : O.K.
M.
Drainville : Oui.
Mme Rizqy : O.K. Je posais la question, parce qu'au minimum...
parce que j'ai fait le calcul rapide de neuf mois sur un montant de 200 000 $, ça donne
150 000 $, puis ça, c'est le minimum qui doit être payé comme
allocation de départ. Puis, moi, ça me semble... en tout cas, c'est
prendre le salaire des... en tout cas, c'est quand même assez important. Puis
je comprends que c'est au Conseil supérieur, donc le Conseil exécutif.
M.
Drainville : Emplois supérieurs.
Mme Rizqy : Emplois
supérieurs, mais qui relèvent du Conseil exécutif.
M.
Drainville : Du ministère du Conseil exécutif.
Mme Rizqy : Puis
ça, c'est... Moi, là, je suis porte-parole du Conseil du trésor, mais ce n'est
pas non plus moi, non, parce que le Conseil exécutif...
M.
Drainville : On m'indique que c'est... Les Emplois supérieurs relèvent
du ministère du Conseil exécutif, ça, c'est...
Mme Rizqy : Donc,
c'est...
M.
Drainville : ...c'est avéré.
Mme Rizqy : Donc,
c'est le premier ministre.
M.
Drainville : Mais les conditions dont vous parlez, ce que je
comprends, c'est que ça relèverait également des Emplois supérieurs, mais il y
aurait sans doute des discussions avec Trésor, là. Mais je m'étire le cou un
peu, honnêtement, je n'ai pas vérifié cette information-là.
Mme Rizqy : O.K. D'accord. Mais je veux dire quand même une
parenthèse. Je dois vous avouer qu'au mois de juin j'ai eu peur que
l'enquête s'étire et s'étire. Donc, je dois faire chapeau bas, parce qu'il y a
eu une enquête qui a été déclenchée, et on
est rendus au mois de novembre, et il y a quand même quelque chose qui est
arrivé. Puis, des fois, je dois vous dire...
Une voix : ...
Mme Rizqy : Pardon? Non, non, c'est
juste que je trouve que, des fois, on attend des enquêtes, puis ça n'aboutit
pas. Puis là, maintenant, au mois de juin, suspension, et on est rendu au mois
de novembre. Par contre, ce qui, moi, me choque comme citoyenne, j'enlève même
mon rôle de députée, mais comme citoyenne, être embauché en mars 2022, avoir
été suspendu un an et deux mois plus tard, avoir quand même reçu son salaire
pendant cette période de suspension, ce qui est correct, parce qu'on est dans
un État de droit, et tout le monde est présumé innocent jusqu'à la preuve du
contraire. Mais recevoir au minimum 150 000 $ de traitement pour à
peine 14 mois de travail, c'est quand
même substantiel, alors qu'ici il y a des allégations au niveau pénal. Je ne
sais pas si vous, de votre côté... Savez-vous si le dossier a cheminé du
côté du DPCP ou vous ne savez pas? Non?
M. Drainville : Je ne le sais pas
puis je ne peux pas commenter ça.
Mme Rizqy : D'accord, bon.
La
Présidente (Mme Tremblay) : ...ramène... Oui, je comprends que ça vient dans
le cadre de l'imputabilité.
Mme Rizqy : Ça vient dans le cadre
de l'imputabilité, puis j'ai eu les réponses du ministre. Puis là, dans le
fond, que moi, je trouve une façon de cheminer au Conseil exécutif, là, je vais
trouver mon chemin éventuellement dans les crédits.
M. Drainville : Je n'en doute pas.
Mme Rizqy : Merci, M. le ministre,
et merci pour votre écoute, alors... Et merci aussi de m'avoir guidée, je
dirais, dans l'instance nécessaire pour cela. Et je tiens à souligner une
chose, que c'est quand même exceptionnel, ça, je tiens à le dire au micro,
c'est très exceptionnel, ce type de situation. Ça ne reflète pas ce que nous...
en tout cas, ce que moi, j'ai vu, comme députée, pour ceux qui travaillent dans
les emplois supérieurs. Je voulais le préciser.
Alors, maintenant, l'article 18, Mme la
Présidente. Moi, j'avais un amendement, parce que je me suis dit, peut-être que
le ministre, après une sage nuit... bien, j'imagine, qu'elle était sage.
M. Drainville : Elle était très
sage.
Mme Rizqy : Alors, nous, on a
envoyé... Je pense qu'on vous envoie un amendement, parce que je pense qu'une
petite consultation... Je vous le dis, les gens vont être contents, passer la
photo de fin de session. Bien, vous êtes quand même très, très sympathique, M.
le ministre, pour vrai.
M. Drainville : Hein?
Mme Rizqy : Vous êtes sympathique.
M. Drainville : Bien, ceux qui me
connaissent...
Mme Rizqy : Oui. Monsieur...
M. Drainville : Je gagne à être
connu, hein? Il ne faut pas se fier aux premières apparences.
Mme Rizqy : Moi, je me rappelle ma
première entrevue, hi là là!
M. Drainville : C'était dur? Ah!
non, ce n'était pas dur.
Mme Rizqy : C'était corsé.
M. Drainville : C'était corsé?
Mme Rizqy : La première, oui.
M. Drainville : Ah oui!
Mme
Rizqy : Ah oui, oui! C'était
sur l'heure du midi, là. Alors, juste attendre qu'on vous envoie l'amendement,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Vous
me le dites dès qu'on l'a reçu.
Mme Rizqy : Est-ce que vous voulez
qu'on suspende 30 secondes?
La Présidente (Mme
Tremblay) : On va suspendre les travaux, le temps de recevoir
l'amendement puis de pouvoir l'afficher. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 40)
(Reprise à 12 h 10)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
nous sommes de retour aux travaux de la commission sur le projet de loi n° 23. Donc, nous avons reçu un
amendement à l'article 18, de la députée de Saint-Laurent. Donc, je vous
invite à nous en faire la lecture et la présentation.
Mme Rizqy : Merci beaucoup. Désolée,
on a eu un petit souci technique avec Internet. Qui l'aurait cru au parlement?
Article 18,
article 198 de la Loi sur l'instruction publique. L'article 18 du
projet de loi, tel qu'amendé, est modifié par l'ajout dans le premier alinéa, après les mots «sur recommandation
du ministre,», des mots «après consultation du conseil
d'administration,». Fin de citation.
Ça permettrait justement au ministre de faire
suite aux différents mémoires que nous avons reçus. Évidemment, cet amendement
ne va pas jusqu'à ce qui a été demandé puis que tout le monde, en fait,
souhaiterait que ça soit le statu quo puis de laisser la subsidiarité permettre
au conseil d'administration de nommer le D.G. Ça serait comme, au fond, un
mi-chemin où est-ce que le... en fait, plus qu'un mi-chemin, le ministre garde
la totalité de son pouvoir qu'il veut s'attribuer pour nommer un D.G., mais, à
tout le moins, on pourrait rester dans la même veine que l'article 207.1
de la Loi sur l'instruction publique, qui prévoit la subsidiarité. J'espère que
je n'ai pas besoin de chanter pour attirer
votre attention, là, hein? Non, mais je tiens à souligner que j'ai, moi aussi,
vu la magnifique vidéo, parce qu'un certain Lambert l'a mise sur X.
M. Drainville : Mme la Présidente,
comme je l'ai indiqué hier... je pense que ce bout-là, j'étais avec la collègue
de Robert-Baldwin. Alors, la collègue de Robert Baldwin va avoir l'impression
de m'entendre radoter, ce qui sera le cas. Ce que j'ai dit hier, Mme la
Présidente, sur cette proposition qui n'était pas encore formulée par le
truchement d'un amendement, je ne souhaite pas, Mme la Présidente, enchâsser
dans la disposition dans l'article 18 une
consultation formelle, parce que je crains que cela, d'abord, suscite des
attentes. Et, deuxièmement, dès qu'on rentre dans un cadre de
consultation on rentre dans un cadre qui implique des règles, un mécanisme...
une mécanique, dis-je bien, un processus,
bref, une certaine rigidité, et donc je ne veux pas, Mme la Présidente, mettre
le doigt dans cet engrenage.
L'amendement qui a été voté, la disposition qui
a été modifiée, dit : «Dans sa recommandation, le ministre doit tenir
compte des besoins locaux exprimés par le conseil d'administration du centre de
services scolaire.» Donc, le centre de services scolaire va pouvoir nous faire
connaître ses besoins, pourra le faire notamment par l'entremise d'une
résolution. Le centre de services scolaire pourrait décider de prendre une
résolution sur les besoins locaux. Alors là,
les besoins, Mme la Présidente, ils peuvent être de tout ordre. Encore une
fois, l'appartenance régionale ou la sensibilité à la réalité régionale
peuvent être un exemple de besoins locaux, une certaine connaissance,
sensibilité, compétence sur des enjeux qui
sont importants pour le centre de services scolaire, que ce soient des enjeux,
par exemple, de pauvreté, des enjeux liés à l'immigration, des enjeux liés à
une certaine réalité en lien avec les besoins particuliers. Ça peut être, évidemment, une expertise, ou une
connaissance, ou une sensibilité en lien avec l'économie régionale quand
on parle, par exemple, de formation professionnelle.
Donc, il y a toutes sortes de besoins qui
peuvent être exprimés à un moment ou à un autre par un centre de services
scolaire, et donc ce sera possible, pour le conseil d'administration de ce
centre de services scolaire, de nous faire
connaître ses attentes, ses besoins, et, à ce moment-là, bien, ce sera
possible, pour le ministre, peu importe qui il sera ou qui elle sera à ce moment-là, de prendre
connaissance, donc, de ces besoins-là et d'en tenir compte dans la recommandation
qu'il ou qu'elle fera au Conseil des ministres. Mais je ne veux pas aller plus
loin que ça, Mme la Présidente. Puis je sais que la députée veut bien faire,
puis elle est... son amendement est tout à fait légitime, puis je comprends
très bien la raison pour laquelle elle veut le faire, mais j'espère qu'elle
comprend les raisons pour lesquelles je ne souhaite pas aller dans cette
direction-là.
Je pense, Mme la Présidente... Je vais conclure
là-dessus. Dans les faits, il va y avoir un échange à un moment donné dans le processus, là, puis on verra
comment est-ce que le processus va se mettre en place, là, je ne suis pas rendu là encore, là, mais il y aura, à un
moment donné... dans le processus, on fera savoir au conseil
d'administration : C'est le bon moment si vous voulez commencer à
réfléchir, si vous voulez... tu sais, réfléchissez aux besoins, à vos
attentes par rapport à ce futur... ou à cette future direction générale,
réfléchissez également à la manière par laquelle vous souhaitez nous exprimer
ça. Donc, il y aura un dialogue, Mme la Présidente, il y aura un dialogue avec
le centre de services, avec le conseil d'administration.
Mme Rizqy : C'est juste qu'on part
de pouvoirs qui étaient dévolus au sein du conseil d'administration, occupé par
une grande majorité de bénévoles, à peut-être un dialogue, puis ça, ça va
dépendre de qui va occuper le siège. Puis consulter, c'est que ça n'enlève
absolument rien aux pouvoirs que vous voulez vous attribuer. Tu sais, je comprends votre désir, mais je n'arrive pas à le
réconcilier avec le principe de subsidiarité qu'on a inscrit dans la Loi sur
l'instruction publique. C'est comme si on venait désavouer le travail qui a été
fait dans le passé pour l'inscrire. Puis ce n'est pas un travail qui a été fait il y a
40 ans, là, c'était dans l'ancienne législature, la 42e. Puis, tu sais,
vous avez dit à de nombreuses reprises que vous étiez dans la continuité. Ça,
ici, ce n'est pas la continuité, là. Parce que, subsidiarité, ça veut
dire décentraliser, puis là on centralise ce pouvoir. Puis il faut réfléchir
puis, comme vous le dites très, très souvent, pour le ministre qui occupera le
siège, donc pas vous nécessairement. Puis ça, vous faites tout le temps très
attention à ça.
Quand vous parlez, vous nous le répétez sans
cesse : Je fais comme si ce projet de loi, ce n'était plus moi. C'est un
exercice qui est important parce que vous pensez dans ce cas-ci, dans la suite
des choses, lorsque vous et moi, on ne sera
plus là, les personnes qui vont occuper le rôle de ministre de l'Éducation vont
devoir s'appuyer sur un texte de loi. Moi, je ne vois pas pourquoi qu'un
prochain ministre de l'Éducation ne pourrait pas consulter tout simplement un
conseil d'administration, ça ne le lie pas légalement, il n'y a pas
d'obligation légale par la suite, il conserve 100 % son pouvoir de
nomination, mais ça nous permet d'avoir cette réconciliation entre le principe
de subsidiarité prévu déjà présentement dans
la loi, qui a été faite par votre prédécesseur... en fait, qui a été respectée
par votre prédécesseur, puis maintenant vous. Est-ce qu'il y aurait une
petite ouverture, petite?
M. Drainville : Comment?
Mme Rizqy : Est-ce qu'il y
aurait une petite ouverture?
M. Drainville : Je trouve...
Mme la Présidente, je trouve que la disposition telle qu'elle est libellée
est... comment dire, elle atteint l'objectif voulu, elle atteint l'objectif
voulu. Elle est... je trouve qu'elle est bien équilibrée, elle est bien
équilibrée.
Mme Rizqy : ...on ne sera pas
toujours d'accord. Alors là, aujourd'hui, on n'est pas d'accord.
• (12 h 20) •
M. Drainville : On n'est pas
d'accord. Bien oui.
Mme Rizqy : Ça arrive.
M. Drainville : Ben oui, ce
n'est pas grave.
Mme Rizqy : C'est sans rancune,
bien évidemment.
M. Drainville : Bien non, bien
non, bien non, franchement!
Mme Rizqy : Donc,
on va procéder au vote par appel nominal, si vous permettez, Mme la Présidente,
et ça fera partie des journées où est-ce qu'on a eu un arbitrage. Je n'ai pas
eu gain de cause, mais les arguments ont été faits.
Mme Garceau : Moi non plus.
Mme Rizqy : Et ma collègue de
Robert...
Mme Garceau : Moi non plus.
Mme Rizqy : Pourtant, elle,
elle est avocate émérite, en plus.
Mme Garceau : J'ai tenté, j'ai
tenté, hier. J'ai travaillé fort hier.
Mme Rizqy : Non, mais vous avez
une avocate émérite puis vous dites non.
M. Drainville : Aïe! Deux
avocates.
Mme Rizqy : Ah! mais moi, je ne
suis pas émérite.
M. Drainville : Bien là, je ne
le sais pas, là. Je n'oserais pas dire ça, moi.
Mme Rizqy : Ah non, non, mais
c'est un titre officiel.
M. Drainville : Ah! c'est un
titre officiel.
Mme Rizqy : Oui, c'est un titre
vraiment officiel.
M. Drainville : Ah oui, elle
est émérite?
Mme Rizqy : Oui, elle a reçu
les grands honneurs en 2022.
M. Poulin : De
l'ordre?
Mme Rizqy : Bien oui, bien, du
Barreau.
M. Poulin : Du Barreau.
M. Drainville : Ah oui?
M. Poulin : Félicitations!
Mme Rizqy : Bien oui.
M. Drainville : Bien oui.
Mme Garceau : Merci.
Mme Rizqy : Je ne travaille pas
avec n'importe qui. Non, mais ce n'est pas tout le monde, là.
M. Drainville : Bien, on la
félicite.
Mme Rizqy : Bien oui. Là, elle
est un petit peu gênée.
M. Drainville : On ne le savait
pas, on ne le savait pas.
Mme Garceau : C'est correct.
Mme Rizqy : Non, mais c'est
parce qu'elle, elle fait preuve de beaucoup d'humilité, là, donc elle ne le
crie pas, donc c'est moi qui le crie à sa place.
M. Drainville : Mais c'est
bien, c'est très bien, très bien. Bien, on est contents.
Mme Rizqy : Non, mais, si
jamais vous avez des questions en droit de la famille, pour vrai, là...
Mme Garceau : Non, c'est ça,
j'étais avec Simon Jolin-Barrette.
M. Drainville : Bien, c'est
parfait, j'ai une avocate émérite en face de moi, à l'Assemblée, j'ai un
médecin à côté de moi.
Mme Rizqy : Pour vrai?
M. Drainville : Bien, Lionel
Carmant.
Mme Rizqy : Oh mon Dieu!
M. Drainville : À l'Assemblée,
au salon bleu.
Mme Rizqy : Non, non, c'est
parce que vous avez touché Mme Vachon.
M. Drainville : Non, non.
Des voix : ...
Mme Rizqy : Bien, moi aussi,
là, tout à coup, j'ai dit : Mme Vachon, je ne le savais pas.
M. Drainville : Non, non, non,
sa fille.
Mme Rizqy : Votre fille?
M. Drainville : Sa fille, oui,
sa fille.
Mme Rizqy : Félicitations!
La Présidente (Mme Tremblay) : Bon,
alors, est-ce qu'on serait prêts à procéder? Je
veux juste essayer de vous ramener un petit peu, là, sur... Mais c'est bon, le
climat est bien, puis c'est ce qu'on apprécie, mais là...
Mme Rizqy : ...on
peut avoir un désaccord dans le respect.
La Présidente (Mme Tremblay) : Puis
travailler, tout à fait, c'est bien pour nos travaux.
Alors, on pourrait procéder à la mise aux voix
de l'amendement de la députée de Saint-Laurent. On a demandé un appel nominal,
donc on pourrait procéder. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : M. Drainville
(Lévis)?
M. Drainville : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
La Présidente (Mme Tremblay) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Donc, est-ce qu'on est prêts à
procéder à la mise aux voix de l'article 18?
Mme Rizqy : Oui, Mme la Présidente.
Nous avons épuisé nos meilleurs arguments.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
on va procéder à la mise aux voix de l'article 18 amendé. Donc, est-ce que
vous êtes prêts à adopter?
M. Drainville : Adopté.
Mme Rizqy : Sur division.
La Présidente (Mme Tremblay) : Adopté
sur division. Donc, adopté sur division. Ça va nous amener à l'article 2.
Donc, il faut se rappeler que l'article 2, il avait été lu par M. le
ministre, on l'avait suspendu. Donc, première étape, c'est de vous demander
votre consentement pour revenir à l'article 2, qu'on avait suspendu.
Est-ce que ça va pour le consentement?
M. Drainville : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Tout
à fait. Il avait été... Il y avait eu un amendement. Alors, peut-être que ça serait bon, M. le ministre, là, de nous...
peut-être de le relire, parce que ça fait quand même un certain temps, là,
au niveau de l'article 2.
M. Drainville : Je crois que c'est
le bon amendement, Mme la Présidente. C'est ça ici, non?
Mme Rizqy : Oui. Si ma mémoire est
bonne, nous, on avait fait un amendement. Après ça, on s'était parlé, vous avez
fait, vous, un amendement pour qu'on trouve le bon libellé. De mémoire, on
avait lu l'amendement, on avait adopté l'amendement puis on avait suspendu
l'article. Mais je pense qu'on avait terminé nos discussions une fois que l'amendement
avait été adopté. Donc, en principe, on devrait adopter l'article 2. Mais
voulez-vous qu'on le lise puis qu'on l'adopte tel qu'amendé, par contre?
On pourrait le lire tel qu'amendé puis l'adopter, si ça vous va.
M. Drainville : Voilà, je fais ça.
Alors, c'est bien 68.1?
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Oui.
M.
Drainville : Donc : 2. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 68, du suivant... Là, je lis, Mme la
Présidente, l'article tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Puis après on va le...
M. Drainville : Ça inclut
l'amendement. Et là, Mme la secrétaire générale, prêtez attention, s'il vous
plaît, pour vous assurer que je... Parce
qu'on a quand même eu beaucoup d'amendements dans le cours de cette étude
article par article, puis je veux être certain de bien faire les choses.
Alors :
«68.1. Les membres du conseil d'établissement
peuvent participer à une séance du conseil d'établissement à l'aide de moyens permettant aux personnes qui
participent ou qui assistent à cette séance de communiquer immédiatement
entre elles, à moins que les règles de régie interne du conseil d'établissement
n'en disposent autrement.
«Au moins un membre du conseil d'établissement
ou le directeur de l'école doit toutefois être physiquement présent au lieu
fixé pour cette séance.
«Le directeur de l'école doit s'assurer que le
lieu fixé pour cette séance soit équipé de moyens permettant aux personnes qui
participent ou qui assistent à cette séance de communiquer immédiatement entre
elles.
«Un membre du conseil d'établissement qui
participe à une séance à l'aide de tels moyens est réputé être présent à cette
séance.»
Alors, le
bout qui avait fait l'objet de beaucoup de discussions et qui a mené, donc, à
l'amendement, c'est bien cette partie-ci, n'est-ce pas, la partie en caractères
gras. C'est donc : «Le directeur de l'école doit s'assurer que le lieu
fixé pour cette séance soit équipé de moyens permettant aux personnes qui
participent ou qui assistent à cette séance de communiquer immédiatement entre
elles.»
Est-ce que ça fonctionne, Mme la Présidente, Mme
la secrétaire? C'est bon?
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui,
tout à fait.
M. Drainville : C'est bon.
Excellent.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
moi, je comprends qu'on serait prêt à procéder à la mise aux voix de
l'article 2 amendé.
Mme Rizqy : Oui, on avait fait
toutes nos discussions puis on avait trouvé le bon libellé pour s'assurer
que... ceux qui n'ont pas les moyens technologiques et lorsqu'ils se présentent
à l'école, que l'école fournisse les moyens technologiques
pour s'assurer qu'ils puissent participer pleinement au conseil
d'établissement, même si c'est, par exemple, en mode hybride. Alors,
pour nous, le tout est satisfaisant.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
parfait. Donc, est-ce que l'article 2, amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Tremblay) : Parfait. Ça nous amène donc à l'article 3. M.
le ministre, je vais vous inviter à en faire la lecture.
M.
Drainville : On pourrait, Mme la Présidente, si vous nous le
permettez, puisqu'on est dans le... comment dire, dans la discussion autour des concepts
d'établissement, on aurait un amendement à proposer, on aurait un amendement à proposer.
Je crois qu'il a déjà été acheminé.
La Présidente (Mme Tremblay) : Je
suis à l'article 3. On vérifie, on vous revient tout de suite.
M. Drainville : S'il y a
consentement, évidemment, Mme la Présidente, là, je... Mme la Présidente,
pendant qu'on attend le libellé, je veux
juste commencer à expliquer la raison pour laquelle nous allons déposer cet
amendement.
La
Présidente (Mme Tremblay) : Bien, ça va juste me prendre le consentement.
Est-ce qu'il y a consentement pour déposer?
Mme Rizqy : Consentement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Excellent. Vous pouvez poursuivre, M. le ministre.
M. Drainville : Alors,
l'amendement que nous allons déposer, Mme la Présidente, fait en sorte que,
lorsqu'un membre d'un conseil d'établissement fait défaut d'assister à trois
séances consécutives sans motif valable, l'amendement fait en sorte que la
vacance... la vacance de son poste est constatée. Et donc, si la vacance est constatée, on peut, à ce moment-là, procéder au
remplacement de la personne. L'objectif, évidemment, Mme la Présidente,
c'est de faire en sorte qu'on ait des conseils d'établissement qui soient
fonctionnels, et on ne veut pas que certains conseils d'établissement, comme
c'est arrivé, deviennent inactifs, ou dysfonctionnels, ou soient incapable de
siéger faute d'avoir le quorum.
Alors, il faut s'assurer, Mme la Présidente,
qu'on ait des conseils d'établissement qui puissent se réunir et qu'il y ait donc quorum. Et Sylvain Martel, du
RCPAQ, le Regroupement des comités de parents autonomes du Québec,
voilà, M. Martel, lorsqu'il est venu en commission parlementaire, il nous
avait suggéré de resserrer, donc, cette dimension
du fonctionnement des conseils d'établissement, et c'est la raison, donc, pour
laquelle nous allons procéder, donc, à ce dépôt formel dans un instant.
Mme
Rizqy : Est-ce qu'il est possible de nous l'imprimer parce
que nous, on ne peut pas, on a un petit problème d'enjeu d'Internet.
La Présidente (Mme Tremblay) : On
devrait pouvoir l'afficher, mais est-ce ce que vous voulez l'avoir...
Mme Rizqy : Ah! non, si vous, vous
êtes capable de l'afficher, c'est correct, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : On
devrait être, oui, en mesure de l'afficher puis l'imprimer...
Mme Rizqy : Non, ça ne sera pas
nécessaire.
La Présidente (Mme Tremblay) : Ça ne
sera pas nécessaire?
Mme Rizqy : Oui, si on le voit...
La Présidente (Mme Tremblay) : Excellent.
Donc, est-ce qu'on va pouvoir afficher?
Mme Rizqy : ...le lire.
• (12 h 30) •
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui,
tout à fait.
Mme Rizqy : Et je réitère que la salle
Pauline-Marois fonctionne beaucoup mieux avec Internet.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
que c'est possible qu'on puisse voir l'amendement à l'écran, s'il vous plaît?
Juste me faire signe, Mme la députée de Saint-Laurent, puis M. le ministre va
être prêt après à pouvoir...
M. Drainville : Je ne l'ai pas eu
encore, hein?
La Présidente (Mme Tremblay) : Non,
c'est ça. Bien, justement, vous allez pouvoir en faire la lecture.
M. Drainville : C'est
ça. Excusez-moi. Bon, voilà. Alors, article 1.1, article 54.1 de la
Loi sur l'instruction publique.
Insérer, après l'article 1 du projet de
loi, le suivant :
1.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 54, du suivant :
«54.1. Une vacance à un poste de membre d'un
conseil d'établissement d'une école est constatée lorsqu'un membre fait défaut d'assister à trois séances
consécutives du conseil d'établissement sans motif jugé valable par ce dernier.
Le mandat de ce membre prend fin à la clôture de la séance qui suit, à moins
que le membre n'y assiste.»
La
Présidente (Mme Tremblay) : Parfait. Est-ce que ça va? Est ce qu'il y a des
questions, des commentaires?
Mme Rizqy : Oui. Qu'est-ce qui
pourrait être des motifs jugés valables?
M.
Drainville : Oui. Par exemple, quelqu'un qui est malade.
Quelqu'un qui tombe malade, on ne va pas le balancer comme si, dans le fond, il
avait eu le choix, là. Donc, c'est pour ça qu'on dit que c'est au conseil d'établissement
de le juger. Donc, les autres membres du
conseil d'établissement peuvent, à ce moment-là, décider si l'explication qui
est donnée pour justifier l'absence est un
motif qui est valable. Là, ça peut être la maladie. Dans certains cas, ça peut
être de la mortalité. Donc, je pense qu'on...
Mme Rizqy : Moi, ça, ça me paraît
des exemples très évidents. Je me pose la question : Savez-vous s'il y a
des dispositions pour faire appel si jamais des motifs que vous et moi, le
commun des mortels, on jugerait valables, mais,
pour x raisons... parce que c'est arrivé dans un passé très récent qu'il y
avait des enjeux internes, des clans, qui est très négatif pour le bon
fonctionnement d'un conseil d'administration, on en sait quelque chose. Mais,
pour que... si jamais,
dans une éventualité qu'il y ait de la mauvaise foi dans l'interprétation d'un
motif jugé valable, est-ce qu'il y a un mécanisme d'appel pour s'assurer
que la bonne foi s'applique pour ne pas qu'au fond ça devienne une façon de
destituer quelqu'un, là?
M. Drainville : Il n'y a pas un tel
mécanisme d'appel.
Mme Rizqy : O.K. D'accord.
M.
Drainville : Il n'y en a pas, en fait. J'ai tendance, Mme la
Présidente, à faire confiance aux personnes qui sont...
Mme Rizqy : Moi aussi, mais vu que,
dans un passé très récent, on en a vu des vertes puis des pas mûres...
M. Drainville : Oui, je sais,
mais...
Mme
Rizqy : Puis malheureusement c'est que, des fois, on est
dans l'émotion, on oublie l'essentiel, les enfants, puis...
M. Drainville : Oui, ça peut
arriver, effectivement.
Mme
Rizqy : Oui, c'est juste... Bien, de toute façon, j'imagine, peut-être que,
là, maître Guyon Martin pourrait nous éclairer. J'imagine que, là, ce seraient
les règles de droit normal qui s'appliquent en vertu du Code civil, de
bonne foi. Donc, au pire des cas... bien, au pire des cas, ce seraient ces
règles-là qui s'appliqueraient, là, j'imagine, là.
La Présidente (Mme Tremblay) : Je
n'ai pas le choix, comme vous lui posez une question...
Mme Rizqy : Ah! oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Vous
savez, c'est la première fois aujourd'hui qu'il devra intervenir, donc je dois
lui demander de s'identifier avant qu'il puisse vous répondre.
Mme
Rizqy : Oui, oui, absolument. Consentement. Puis ma
collègue a un bon point, je vais la laisser faire. Désolée.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors
là, on a consentement. Maintenant, je vais vous demander de pouvoir vous identifier.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Alexandre
Guyon Martin, avocat pour le ministère de l'Éducation.
Donc,
effectivement, comme vous le mentionnez, les règles du Code civil, notamment,
portant sur la bonne foi vont s'appliquer à ce moment-là. Puis, en
termes de recours, il y a toujours la Cour supérieure.
Mme Rizqy : ...en termes de recours,
j'avais compris.
M. Guyon Martin (Alexandre) : C'est
ça.
Mme
Rizqy : Bien, de toute façon, on a remarqué qu'il y a
beaucoup d'avocats dans les conseils d'administration, on avait juste
remarqué ça récemment. Bien, ma collègue Brigitte a un bon point.
Mme Garceau : Non, c'est juste
que... en tout cas, souvent, au niveau du Code civil, on retrouve «sans motif
raisonnable».
Mme Rizqy : Je pense que ce serait
un meilleur terme.
Mme Garceau : Puis je pense,
peut-être, en tout cas, en termes de considération, «sans motif jugé valable»
versus «un motif raisonnable»... Ça se peut très bien que, si, admettons, à
titre d'exemple, l'enfant du membre est malade
et ne peut assister aux... alors, à la réunion, ça peut être un motif
raisonnable dans les circonstances. «Jugé valable»...
Mme Rizqy : Parce que «jugé valable»
ça laisse un petit peu de discrétion autour de la table, alors que la
jurisprudence puis dans d'autres textes de loi on utilise souvent
«raisonnable», donc ça fait référence à des gens raisonnables, dans les mêmes souliers qu'eux. Qu'est-ce que vous avez
pris comme décision? Peut-être que ça pourrait juste être ça, une petite
modification : «sans motif raisonnable».
Mme
Garceau : Parce qu'en termes des tribunaux, lorsqu'on
interprète souvent des délais raisonnables, on revient toujours au mot
«raisonnable» dans ces circonstances. Donc, je pense qu'on pourrait le
considérer, plus que «jugé».
M.
Drainville : Me Guyon Martin, dans le fond, pour quelle raison
est-ce qu'on a utilisé... Alors, je vais poser une question à laquelle
je vais moi-même apporter la réponse.
Mme
Garceau : Pourquoi «jugé valable»?
M.
Drainville : Non, mais je me... C'était mal parti. On efface, on
recommence. La raison pour laquelle on a utilisé les mots «sans motif jugé
valable», c'est que c'est une disposition miroir de la disposition concernant
les conseils d'administration de centres de services scolaires. Dans la Loi sur
l'instruction publique, à l'article 175.7, on peut lire : «Une
vacance à un poste de membre d'un conseil d'administration d'un centre de
services scolaire est constatée lorsqu'un membre fait défaut d'assister à trois
séances consécutives du conseil d'administration sans motif jugé valable par ce dernier. Le mandat de ce
membre prend fin à la clôture de la séance qui suit, à moins que le membre n'y
assiste.» Donc, on a pris le premier alinéa de la disposition 175.7 puis
on l'a reproduit... on l'a reproduit, l'alinéa. Donc, oui, voilà, c'est pour ça qu'on a repris ça comme ça. Je
trouverais ça logique que l'on garde la même formulation.
Mme Rizqy : Oui,
en effet, parce que, si on change ici, il faut aussi changer l'autre.
M.
Drainville : Il faudrait changer l'autre.
Mme Rizqy : Il
faut être cohérent.
M.
Drainville : Oui, c'est ça. Puis à ma connaissance, à ma connaissance,
encore une fois, on ne sait pas nécessairement tout ce qui se passe dans les
72 centres de services scolaires... mais à notre connaissance, à tout le
moins, il n'y a pas eu d'enjeu quant à l'application du critère de motivation
jugé valable. Ça va-tu, madame...
Mme Garceau :
Bien, je vais juste... En tout cas, pour moi, «jugé valable», la personne
qui va évaluer les circonstances jugées valables, ça a quand même une
connotation très subjective. La personne qui va... Qu'est-ce qui est valable
pour cette personne-là versus raisonnable? Et «raisonnable», qui est un petit
peu plus large en termes d'interprétation,
qu'est-ce qui serait raisonnable objectivement parlant? Donc, dépendamment de
qui va évaluer, il me semble que «raisonnable», dans les
circonstances... Et aussi on parle de peut-être...
Une voix :
...
Mme Garceau : ...en termes de parents, enseignants, et tout, je préfère peut-être un
critère qui est plus objectif que subjectif.
M.
Drainville : Écoutez, ce qu'on pourrait faire, Mme la Présidente...
Comme je vous l'ai dit, on n'a jamais... en tout cas, on n'a jamais, on n'a pas
entendu parler de problèmes. Ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas eu, mais, en tout cas, s'il y en a eu, ce n'est pas
venu à mes oreilles ni à nos oreilles. Mais ce qu'on pourrait faire, Mme la
Présidente, écoutez, on pourrait suspendre
puis on pourrait peut-être vérifier d'abord s'il y a un enjeu, là, si on change
«jugé valable» par «raisonnable», est-ce
qu'il y a un enjeu, là. Parfois, il y a des enjeux au-dessus de notre tête
parce que ça a des implications sur d'autres lois, là.
Évidemment, si on le
faisait pour 23, il faudrait sans doute changer la LIP, là, en ce qui a trait
aux conseils d'administration de centres de services, mais on va vérifier. On
va suspendre, Mme la Présidente, puis on va vérifier s'il y a un enjeu au niveau des légistes. Et, s'il y a un enjeu, aussi,
on va vérifier auprès de la Fédération des centres de services scolaires
du Québec, voir si eux autres, ils ont... parce que ça les concerne,
évidemment, au premier chef. Est-ce qu'ils
ont un enjeu? Parce que, si on change pour 23, il va falloir changer pour les
centres de services scolaires. On va
vérifier auprès d'eux s'ils ont une objection. Puis, si les réponses qui nous
reviennent, c'est : pas d'objection de part et d'autre, bien, à ce
moment-là, on pourra procéder à un changement.
• (12 h 40) •
La Présidente (Mme
Tremblay) : Donc, vous voulez suspendre pour...
M.
Drainville : Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Non,
vous ne voulez pas suspendre l'article, vous voulez suspendre les travaux
de la commission, donc, pendant les vérifications?
M.
Drainville : Non, non, non, suspendre juste l'article.
La Présidente (Mme
Tremblay) : O.K. On va suspendre l'article...
M. Drainville :
Juste suspendre l'article.
La Présidente (Mme
Tremblay) : ...puis vous allez aller chercher les réponses.
M.
Drainville : C'est ça.
La
Présidente (Mme Tremblay) : O.K., j'ai bien compris. Tout à fait, donc, on
suspendrait l'article 3, donc... Non,
non, ce n'est pas ça, c'est l'article... le nouvel article 1.1. Donc,
est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'article 1.1?
Des
voix : Consentement.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Parfait. Donc, à ce moment-là, ça nous amènerait à
l'article 3, donc...
M.
Drainville : ...Mme la Présidente, il y aurait un autre petit
amendement.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Un nouvel article ou un amendement à...
M.
Drainville : Un amendement.
La Présidente (Mme
Tremblay) : À l'article 3? O.K. parce que c'est différent. Donc,
vous voulez déposer un nouvel article? Oui? O.K. Parce que ce n'est pas la même
chose. Alors, ça va me prendre le...
M.
Drainville : C'est un... Ça s'intitule «amendement», mais ce que je
comprends, c'est que ça devient un nouvel article, ça deviendrait
l'article 1.2.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Oui, parfait. Donc, ça va me prendre le consentement de la
commission pour pouvoir déposer l'article, le nouvel article 1.2. Est-ce
qu'il y a consentement?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Tremblay) : Oui? Il y a consentement? Excellent. Donc, M. le ministre,
vous allez pouvoir procéder à la lecture, il est déjà affiché à l'écran.
M.
Drainville : Oui. Alors, cet amendement-là, Mme la Présidente, fait
suite aussi à une suggestion de M. Martel, Sylvain Martel, donc, le
président du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec. Alors, je
vais procéder à la lecture, vous allez voir, c'est assez explicite.
Donc, article 1.2,
article 67 de la Loi sur l'instruction publique. Insérer, après
l'article 1.1 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
1.2.
L'article 67 de cette loi est modifié dans le troisième alinéa :
1° par la
suppression de «À moins que les règles de régie interne n'en disposent
autrement,»;
2° par le
remplacement de «deux» par «15».
Et ce n'est pas bien
compliqué, Mme la Présidente, si on prend la... si on fait la lecture avec la
modification, là, parce que ça va avoir plus
de sens pour les gens qui nous écoutent, donc ça se lirait comme suit avec la
modification :
«67.
Le conseil d'établissement établit ses règles de régie interne. Ces règles
doivent prévoir la tenue d'au moins cinq séances par année scolaire.
«Le conseil
d'établissement doit fixer le jour, l'heure et le lieu de ses séances et en
informer les parents et les membres du personnel de l'école.
«L'ordre du jour et
les documents qui l'accompagnent doivent être transmis aux membres et à leurs
substituts au moins 15 jours avant la tenue de la séance.»
Donc,
ce n'est plus au moins deux jours avant la tenue, c'est maintenant au moins
15 jours avant la tenue de la séance. Et évidemment l'objectif,
Mme la Présidente, c'est de s'assurer que les membres du conseil
d'établissement, et en particulier les
parents, reçoivent suffisamment d'avance les documents. Parce que ce qui nous a
été dit, notamment par M. Martel, c'est que, dans certains cas, les
parents reçoivent les documents beaucoup trop tard, n'ont pas le temps d'en
prendre suffisamment connaissance, et donc ne peuvent pas jouer pleinement leur
rôle de membre de ces conseils. Donc, je pense que c'est une petite
amélioration, mais qui va... qui va améliorer le... je dirais, la qualité du
débat démocratique au sein des conseils.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Est-ce qu'il y a des questions, des commentaires? Donc, on
pourrait procéder à la mise aux voix de l'article 1.1? Donc, est-ce qu'il
est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Tremblay) : 1.2, excusez.
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Tremblay) : Est-ce que c'est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Adopté? Parfait. Donc, il est adopté. Donc, ça
nous amène à nouveau à... Oui?
M. Drainville : Excusez-moi de vous
interrompre en plein vol, Mme la Présidente. Nous souhaiterions déposer un
autre amendement. Et la raison pour laquelle on le ferait à ce stade-ci, c'est
que c'est un amendement de même nature, mais concernant cette fois-ci les conseils d'administration
des centres de services scolaires. Donc, l'amendement qu'on vient de
voter, c'est pour les membres des conseils d'établissement. Là, on déposerait
un amendement pour que les membres des conseils d'administration des centres de
services aient eux aussi accès aux documents 15 jours avant les séances.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Est-ce que nous avons déjà reçu l'amendement sur Greffier?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Tremblay) : 14.1? Donc, on va aller juste chercher l'amendement pour
pouvoir l'afficher, puis après vous pourrez en faire la lecture.
M. Drainville :
C'est bon. Alors, est-ce que ça
nous vient également... C'est une recommandation de M. Martel, ça,
ou...
Une voix :
...
M.
Drainville : Aussi?
La Présidente (Mme
Tremblay) : Ça va juste me prendre, comme... le consentement pour le
dépôt.
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Tremblay) : Consentement.
M.
Drainville : Alors, on me confirme, Mme la Présidente, que c'est
effectivement un amendement qui nous a été suggéré par Sylvain Martel, donc le
président du RCPAQ, Regroupement des comités de parents autonomes du Québec,
mais...
La Présidente (Mme
Tremblay) : Donc, l'amendement se retrouve à l'écran, M. le
ministre...
M.
Drainville : Ah! il apparaît, là, oui? Parce que j'allais dire :
Ça a été...
La Présidente (Mme
Tremblay) : ...vous allez pouvoir nous en faire la lecture.
M.
Drainville : ...ça a été corroboré aussi par d'autres intervenants qui
ont trouvé que c'était une bonne idée. Alors,
article 14.1. Article 162 de la Loi sur l'instruction publique :
Insérer, après l'article 14 du projet de loi, le suivant :
14.1.
L'article 162 de cette loi est modifié dans le troisième alinéa :
1° par la suppression
de «À moins que les règles de fonctionnement n'en disposent autrement,»;
2° par le
remplacement de «deux» par «15».
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, est-ce que ça... est-ce qu'il y a des commentaires, des discussions?
Mme Rizqy : Non,
c'est exactement la même disposition, donc il n'y a pas d'enjeu de notre côté.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
on serait prêts à procéder à la mise aux voix de l'amendement qui sera
l'article... — lequel? — 14.1.
Donc, est-ce qu'il est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
adopté. Là, avant d'annoncer l'article 3, M. le ministre, est-ce qu'on va
réellement à l'article 3 ou vous avez d'autres amendements? Parce que, là,
je ne veux pas...
M. Drainville :
...Mme la Présidente, de poser la question. Mais, voyez-vous, cette
fois-ci, on peut y aller.
La Présidente (Mme Tremblay) : Ah
bon! Alors, nous sommes à l'article 3. M. le ministre, je vais vous
demander de procéder à la lecture et à l'explication de
l'article 3.
M.
Drainville : Très bien. Alors : L'article 79 de cette loi
est remplacé par le suivant :
«79. Le conseil
d'établissement doit être consulté par le centre de services scolaire sur la
modification ou la révocation de l'acte d'établissement de l'école.
«Il
doit être consulté par le directeur général du centre de services scolaire ou
la personne que ce dernier désigne sur les critères de sélection du
directeur de l'école.»
Commentaire. Cet article
vise à conférer au directeur général du centre de services scolaire la
responsabilité de consulter le conseil d'établissement d'une école lorsqu'il
doit déterminer les critères de sélection du directeur de cette école.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
qu'il y a des questions, commentaires?
Mme Rizqy : «De l'acte
d'établissement de l'école». Juste pour que je comprenne bien, ça veut dire
quoi, «l'acte d'établissement de l'école»? Est-ce que c'est le profil de
l'école?
M. Drainville : Bien, c'est l'acte
constitutif de l'école.
Mme Rizqy : Donc, par exemple,
est-ce que ça pourrait être le cas d'une école qui est un projet pédagogique
particulier ou une école...
M. Drainville : Mme la Présidente,
on pourrait laisser la parole à madame...
Mme Rizqy : Avec consentement, oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Il y
a Mme la sous-ministre qui pourrait intervenir. Donc, est-ce qu'il y a
consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Et je
vais vous demander de bien vouloir vous identifier, comme c'est la première
fois que vous prenez la parole aujourd'hui.
Mme Vachon (Stéphanie) : Bonjour.
Stéphanie Vachon, sous-ministre adjointe.
Donc, l'acte constitutif d'un établissement,
c'est le document officiel, en fait, c'est l'acte officiel qui institue
l'établissement, et ça comporte notamment la précision du nombre d'immeubles
qui peuvent composer ce qu'on appelle une école ou un établissement. Donc, il
peut y avoir des bâtiments administratifs, des bâtiments à vocation pédagogique. Donc, c'est le... L'acte
d'établissement vient constater, je dirais, l'existence de l'école ou de
l'établissement. Mais cet élément est refondu dans la disposition, mais
n'est pas... n'est pas modifié, ne fait pas l'objet...
• (12 h 50) •
Mme Rizqy : ...toucher, par exemple,
une école qui a un caractère particulier, mettons, un projet... une école 2-4-4 ou... pardon — est-ce
que c'est 2-4-4 ou 2-4-3, là? — ce qu'on appelle dans notre jargon ceux qui ont un
profil ou un projet pédagogique particulier, les écoles internationales?
Est-ce que ça pourrait aussi toucher ça ou non?
Mme Vachon (Stéphanie) : Oui.
Mme Rizqy : O.K.
Mme Vachon
(Stéphanie) : Mais on ne modifie pas cette disposition-là. Dans
le fond, c'est... l'article est réécrit, mais l'élément, le premier
alinéa sur l'acte constitutif de l'école n'est pas... c'est une reformulation
de la disposition.
M. Drainville : Existante.
Mme Vachon (Stéphanie) : Existante,
effectivement.
Mme Rizqy : O.K. Donc, au fond,
le...
Mme Vachon (Stéphanie) : C'est le
deuxième alinéa qui introduit une nouveauté.
Mme Rizqy : O.K. J'en profite parce
que vous parlez des bâtiments qui composent une école. Moi, j'avais déposé un
projet de loi, parce qu'il y avait eu le cas qui avait été médiatisé par
Daphnée Dion-Viens, ça se passait ici, à Québec, où un centre de services scolaire
avait désigné deux écoles situées à plus d'un kilomètre... en fait, c'était
1,8, là, kilomètre, là, donc 1,8 de distance, on changeait de quartier, puis
c'est une école primaire. Puis là on a dit : Bien, au fond, ces deux écoles-là, c'en est juste une. Et ça leur
permettait de désigner école... disons, établissement A comme école à
projet, vocation internationale, et on faisait passer un examen aux élèves de
maternelle cinq ans. Puis de dire à un enfant de cinq ans qu'il a coulé son
examen pour aller à l'école de quartier de l'autre côté de la rue, pour moi, ça
n'avait aucun sens. Puis même... Puis ça, ce n'est pas vous, c'était à
l'ancienne législature, puis on... même votre prédécesseur aussi trouvait que
c'était à tout le moins étrange de faire un examen au préscolaire.
Puis l'explication du centre de services
scolaire ne m'a jamais convaincue, de dire : Oui, mais il y a une autre école qu'ils peuvent aller, mais il faut mettre
l'enfant dans un autobus, à 1,8 kilomètre. Alors, j'avais déposé un projet
de loi où est-ce que... pour le projet pédagogique particulier, mais j'avais
aussi mis une disposition pour dire qu'un établissement ne peut pas être situé à plus de...
et, de mémoire, je ne veux pas vous induire en erreur, je pense que j'ai marqué
«à plus d'un kilomètre». Je suis quand même généreuse, là, pour dire...
L'école, il faut que, tu sais... Quand on
parle de raisonnabilité, c'est que, dans l'usage commun, un établissement,
ça... habituellement, c'est les pavillons qui sont connexes. Ça peut
être séparé, par exemple... On a déjà vu une école qui est séparée avec un
parc-école, donc on a deux établissements
qui partagent le parc, mais ils sont quand même à distance de marche
raisonnable pour des enfants.
Là, il faut se rappeler qu'au primaire ce n'est
pas des adolescents, on parle des petits bouts de chou de six, sept ans jusqu'à
peu près l'âge de 11, 12 ans pour la plupart. Je pourrais peut-être
même... Ça ne sera pas ici, dans le cadre de l'article 3, mais je pourrais
peut-être déposer cet amendement-là. Parce que j'y crois sincèrement qu'il faut
revenir à l'école à échelle humaine de
quartier le plus possible au Québec. Puis de donner une latitude trop grande
pour qu'un centre de services scolaire désigne ce que lui pense est une
école... Respectueusement, une école, ce n'est pas juste des murs, c'est
l'équipe qui la compose, en fait. Puis, quand vous allez dans une école, bien,
vous allez avoir les mêmes... L'équipe-école, c'est ça, c'est l'âme de l'école,
c'est eux autres.
Alors, en tout cas, je vous avertis tout de
suite parce que je ne le sais pas où est-ce que je vais le déposer,
l'amendement. Puis je souhaite... En fait, je pense, qu'est-ce que je vais
faire, avec votre permission, M. le ministre, Mme la Présidente, on pourrait
vous envoyer la disposition, la mettre dans «Autres documents» puis voir
comment, avec vos légistes, on pourrait
l'insérer quelque part, s'ils devraient-tu changer le libellé, mais aussi pour
vous permettre de réfléchir à cette disposition.
Puis on va aussi vous envoyer les articles en
question. Parce que c'est triste, mais les parents ont dû aller au tribunal
pour faire la démonstration qu'il y avait un caractère déraisonnable de la part
du centre de services scolaire puis que l'enfant avait le droit de fréquenter
l'école de quartier, là. Mais ça avait fait quand même consensus, à l'Assemblée nationale, que de faire un examen
d'admissibilité à l'âge de cinq ans, en maternelle, pour aller à son école
primaire, ce n'est pas ce qu'on souhaite. Mais je pourrais juste le mettre dans
«Autres documents», ça nous donnerait le temps de réfléchir puis de
trouver peut-être une solution à cela.
La Présidente (Mme Tremblay) : Puis
on pourrait poursuivre...
Mme Rizqy : Ah non! Absolument, oui,
oui.
La
Présidente (Mme Tremblay) : ...l'étude de l'article, puis éventuellement, s'il
y a lieu, on pourrait... M. le ministre pourrait apporter...
Mme
Rizqy : Absolument.
Puis, oui, oui, c'est juste qu'en le mettant tout de suite ça permet, tu sais,
d'asseoir le propos correctement. Puis, vous savez, des fois, nous, on fait des
bons amendements, puis, des fois, les légistes, ils pensent à autre
chose que je n'ai pas pensé. Et c'est important de bonifier.
La Présidente (Mme Tremblay) : Excellent.
Expérimentée comme vous êtes, vous savez que vous devez transmettre ça au
secrétariat?
Mme Rizqy : Oui. Bien, c'est
Florence.
La Présidente (Mme Tremblay) : C'est
ce que je disais. Alors, l'article 3, donc, on peut poursuivre?
Mme Rizqy : Oui. Bien, moi, pour le
reste, je... Merci beaucoup, Mme Vachon, pour vos explications. Mais le
reste, c'est correct, ça a juste... Quand on a parlé des pavillons,
établissements puis bâtisses, ça m'a tout de suite... ça m'a rappelé cette
histoire.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
on pourrait procéder à la mise aux voix de l'article 3?
Mme Rizqy : Très certainement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
est-ce qu'il est adopté?
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Tremblay) : Donc, adopté. Donc, dans la suite, ça nous
amènerait à l'article 4. M. le ministre, je vous inviterais à m'en
faire la lecture. On va pouvoir l'afficher? Parfait.
M. Drainville : Vous avez bien
l'article 4, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui.
On va l'afficher à...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Ah! à
ce moment-là, on ne l'affiche pas, c'est vrai.
M.
Drainville : Il est dans le cahier. Très bien.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Il est dans le cahier, oui. Excusez-moi, là, c'est mon
erreur.
M.
Drainville : C'est correct.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Donc, effectivement, il est dans le cahier.
M.
Drainville : Très bien, très bien. Alors, 4 : L'article 96.8
de cette loi est modifié par l'insertion, avant «centre de services scolaire»,
de «directeur général du», partout où cela se trouve.
Cet
article... Alors, commentaire. Cet article vise à confier au directeur général
d'un centre de services scolaire le pouvoir de nommer le directeur de l'école
ou de désigner une personne pour occuper temporairement ce poste.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
que vous avez des explications supplémentaires à donner, M. le ministre?
M.
Drainville : Non.
La Présidente (Mme Tremblay) : Non?
Parfait. Donc, des questions du côté de la députée de Saint-Laurent?
Mme Rizqy : Oui,
il y avait quelques questions. Ce changement de gouvernance vient régler, en
fait, quoi exactement?
Des voix : ...
M.
Drainville : Pardon, est-ce qu'il y avait une question? Excusez-moi.
Mme Rizqy : Oui, bien, en fait, oui, je me demandais ça vient
régler quoi. C'est quel enjeu qu'on vise de régler avec cet amendement?
M.
Drainville : Ah! bien, ça confirme une pratique existante. Il y a un
sondage qui a été fait par la Fédération des centres de services scolaires du
Québec, et, bon, je ne sais pas combien est-ce qu'il y a de centres de services
qui ont répondu, mais 100 % des centres de services qui ont répondu ont
confirmé que la nomination des directeurs
d'école est actuellement un pouvoir délégué par les centres de services
scolaires, donc dans 100 % des cas. Alors, bien, il y a 41 centres de services qui ont répondu, et, dans le
cas de ces 41 centres de services là, le conseil d'administration avait délégué au directeur général ou à la
directrice générale du centre de services le pouvoir d'embaucher le directeur
d'école ou la directrice d'école.
L'autre raison, Mme
la Présidente, au-delà du fait que ça semble être une pratique passablement
répandue, l'autre raison, c'est encore un... comment dire, toujours cette
espèce de cohérence puis de cohésion qu'on veut créer dans l'architecture
scolaire. Les centres de services scolaires et les directions générales de
centre de services scolaire ont un rôle, évidemment, de gestionnaires, mais ils
ont aussi un leadership pédagogique très important, et donc on souhaite, de cette manière-là, renforcer le rôle
des directions générales de centre de services scolaire puis envoyer un signal,
justement, qu'ils ont un leadership et qu'ils ont les moyens de pouvoir exercer
ce leadership.
Alors,
ils vont... avant de nommer un directeur ou une directrice d'école, ils vont
devoir le faire correctement, donc ils vont devoir le faire en
consultant, n'est-ce pas? Ça devient important de le faire, c'est ce qu'on a
établi avec l'amendement précédent, et là on confirme... avec la disposition
précédente, dis-je bien, et là on confirme donc cette responsabilité du centre
de services... enfin, de la direction générale du centre de services.
La Présidente (Mme
Tremblay) : Merci.
Mme Rizqy : Est-ce
qu'on a des exemples où est-ce qu'il y a eu des nominations de direction
d'école qui ont été négatives lorsque c'était dans... sous l'ancienne formule?
M.
Drainville : Pas à ma connaissance, Mme la Présidente.
• (13 heures) •
Mme Rizqy : O.K. Parce que, moi, l'enjeu que j'ai... Puis je
vais vous dire c'est quoi, ma crainte. Ma crainte, c'est les cliques. Si, par exemple, vous êtes dans
les bonnes grâces, bien, vous allez peut-être avoir l'emploi; les
conflits d'intérêts. Puis, dans le cas, par exemple... On en a un
exemple patent, Mme Taillon, là, elle a nommé carrément son conjoint, là, donc, lorsqu'elle était la D.G. de
Marie-Victorin, là. Donc, ça, c'est très troublant, là, donc, alors que, quand
on met ça dans les mains d'un groupe...
La Présidente (Mme Tremblay) : Je
vais devoir vous interrompre parce qu'il est maintenant 13 heures. Donc...
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Tremblay) : Oui, effectivement.
Donc, compte
tenu de... je vais suspendre les travaux. Ils sont suspendus jusqu'à
15 heures. Donc, on se retrouve à 15 heures pour poursuivre.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
(Reprise à 15 h 09)
La
Présidente (Mme Dionne) : Bon après-midi à tous et à toutes. Donc, lors de
la suspension de nos travaux, cet avant-midi, nous en étions à l'étude de
l'article 4. Donc, Mme la députée de Saint-Laurent, je vous laisse
poursuivre.
Mme
Rizqy : Bonjour, Mme la Présidente. Là, je suis un petit
peu déstabilisée. Un, bien, rebienvenue avec nous, parce que, là, vous
présidez, alors merci de reprendre les travaux avec nous.
La Présidente (Mme Dionne) : Très
heureuse d'être parmi vous.
Mme
Rizqy : Ah! bien, écoutez, on a deux excellents choix, dont
vous et la députée de Hull, qui nous accompagnent.
Alors, tantôt, je parlais avec le ministre, et là vous me prenez en flagrant
défaut, j'ai eu un moment d'absence. Alors, juste reprendre. On
parlait...
La Présidente (Mme Dionne) : On
parlait de l'article 4, qui avait été lu, et...
Mme Rizqy : Ah! oui, puis là je me
demandais s'il y avait eu des exemples concrets pour ne pas que ça semble un
peu... que, par exemple, les D.G. sont nommés par le ministre, et là, par la
suite, le D.G., lui, nomme les directeurs
d'école. Ça pourrait avoir l'air plus d'une ligne de commandement que, plutôt,
une décision qui est concertée avec les gens qui siègent au conseil
d'établissement pour la nomination d'un directeur d'école, là.
• (15 h 10) •
M.
Drainville : Mais non, d'autant plus que l'article 3,
qu'on vient d'adopter, dit que «le conseil d'établissement doit être consulté». Donc : «Le conseil
d'établissement doit être consulté [...] par le directeur général du centre de
services...
Mme Rizqy : Tout à fait, mais...
M. Drainville : ...sur les critères
de sélection du directeur [d'école].»
Mme
Rizqy : ...vous vous rappelez, c'est que l'article
d'origine, c'est le centre de services scolaire qui nomme, et non pas le
D.G.
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : Là, le D.G. regroupe,
dans ses mains, des pouvoirs, alors qu'en temps normal c'était le centre de
services scolaire qui nommait.
M. Drainville : Oui, c'est ça. Mais
c'est ce qu'on a changé avec l'article 3.
Mme Rizqy : Oui, je le sais. C'est
pour ça que je vous demandais...
M. Drainville : Puis c'est ce
qu'on...
Mme
Rizqy : ...cette modification, elle répond à quel
problème? Parce qu'à date on n'a jamais eu de problème lorsqu'il y a eu des
nominations de direction d'école. Puis là je vous ai donné l'exemple de
Mme Taillon, qui, elle, sur un poste au niveau de la direction,
elle s'est arrangée... Puis là, en ce moment, c'est sous enquête par l'UPAC,
là. Donc là, imaginez, là, on a un cas
concret d'actualité récente, pour ne pas que, justement, ça semble être arrangé
avec le gars des vues au niveau des postes, je vais le dire ainsi, ou la
fille des vues.
M. Drainville : Oui, oui. Non, mais,
comme je vous disais tout à l'heure, Mme la députée de Saint-Laurent, il y a eu une consultation qui a été faite par la
Fédération des centres de services scolaires du Québec, et, sur 41 centres
de services qui ont été sondés, dans les 41 cas, le centre... le conseil
d'administration a délégué au directeur général le pouvoir d'embaucher les directeurs d'école, 41 sur 41. Donc, dans les
faits, en tout cas, pour une majorité de centres de services... Parce que c'est
41 sur 41, donc il y en a 31 qui n'ont pas répondu au sondage, mais, quand
même, 41, c'est un bon échantillonnage. Dans tous les cas, c'est le
conseil d'administration qui fait confiance à son directeur général ou à sa
directrice générale pour nommer les directions d'école. Dans les faits, selon
ce sondage-là, qui est très représentatif, c'est déjà ça, la réalité. Puis je
trouve ça, je trouve ça...
Mme Rizqy : C'est
justement un enjeu de gouvernance...
M. Drainville : Non, je ne trouve
pas, parce que le...
Mme Rizqy : ...parce que... Je vous
donne un exemple, quand on veut engager quelqu'un, on fait un affichage de
poste. Quand on fait un affichage de poste, généralement, on reçoit des C.V.,
puis, on le souhaite, un peu plus qu'un. Par la suite, ceux qui ont le pouvoir
de nommer, bien, ils devraient faire un comité. Puis le comité d'embauche devrait
procéder à l'évaluation des différents C.V. puis, après ça, faire une première
recommandation, choix n° 1, choix n° 2,
choix n° 3, advenant la possibilité que le choix n° 1, finalement, refuse la fonction.
M. Drainville : Je pense... Écoutez,Mme la Présidente, on va vérifier le type de processus qui s'applique pour les directions d'école, mais je serais porté
à penser que les personnes qui souhaitent devenir directeur ou directrice
d'école peuvent manifester leur volonté, leur intérêt pour ce poste-là. Et là,
à ce moment-là, le directeur ou la directrice va procéder à l'éventuelle
nomination. Puis il va le faire, en vertu du projet de loi, il va le faire
après avoir consulté le conseil d'établissement de l'école pour laquelle il va
procéder à cette nomination. Là, on est en train de voir le genre de... le type de processus d'embauche qui s'applique dans
le cas des directions d'école. Mais, je suis certain, Mme la Présidente, que ce
n'est pas, comment dire, l'omnipotent directeur ou l'omnipotente directrice
générale du centre de services qui dit : C'est toi que je veux ou
c'est toi que je veux puis c'est toi que je nomme.
Je pense qu'il doit y avoir très certainement
une possibilité, pour les personnes qui ont le goût d'accéder à la direction, de pouvoir se manifester et... Et donc
la... Je pense que le spectre d'un pouvoir autocratique, à mon avis, n'est
pas... ne reflète pas la réalité. Si c'était ça...
Mme Rizqy : Parce que, justement,
lorsqu'on garde un pouvoir comme conseil d'administration, puis, par exemple...
dans l'éventualité qu'un D.G., visiblement, commet un impair, bien, le conseil
d'administration, la prochaine fois, va
dire : Bien non, on est désolés, mais on t'a fait confiance, puis tu nous
en as passé une vite. Alors, il reste ça, mais ça garde quand même une
barrière de sécurité, alors qu'ici... Puis, désolée, je vous le dis, là, on en
a un, exemple concret, c'est l'histoire de Marie-Victorin. Ça ne peut pas être
plus concret que ça, là, d'«omnipotent».
M. Drainville : Je ne comprends pas,
là, l'exemple de Marie-Victorin, vous parlez...
Mme Rizqy : Bien, le centre de
services scolaire Marie-Victorin est sous enquête. Il y a eu... Là, est-ce
qu'on peut se parler hors micro?
M. Drainville : Bien oui, on peut
toujours.
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 16)
(Reprise à 15 h 34)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Juste avant de poursuivre, je
voulais vous mentionner aussi que le document transmis ce matin par la députée
de Saint-Laurent est maintenant disponible sur Greffier. Alors, M. le ministre,
je vous laisse poursuivre.
M.
Drainville : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bien, je
pense qu'on a trouvé les éléments qui vont rassurer notre collègue de
Saint-Laurent, Mme la Présidente. Je vais d'abord attirer votre attention sur
l'article 21, l'article 21 du projet de loi, qui se lit comme suit.
Alors :
L'article 201.1 de cette loi est remplacé
par le suivant :
«201.1. Le directeur général adjoint est tenu,
sous peine de sanctions pouvant aller jusqu'à la révocation, à l'exercice
exclusif de ses fonctions.
«Il peut toutefois, avec le consentement du directeur
général, occuper une charge, exercer une fonction ou fournir un service, qu'il
soit rémunéré ou non.»
Et là, quand on lit le commentaire... le
commentaire, c'est celui-ci : Cet article retire la norme d'exclusivité de fonction du directeur général pour plutôt la
rendre applicable au directeur général adjoint. L'exclusivité de fonctions
des directeurs généraux sera encadrée par le Règlement sur l'éthique et la
déontologie des administrateurs publics puisqu'ils
seront nommés par le gouvernement. Et, si vous allez, donc, dans ce règlement
sur l'éthique et la déontologie des administrateurs, j'attire votre
attention, Mme la députée de Saint-Laurent, j'attire votre attention...
Mme Rizqy : Je cherche le règlement,
pouvez-vous le renommer? Éthique...
M.
Drainville : Oui. Alors, ça s'appelle le Règlement sur
l'éthique et la déontologie des administrateurs publics. Donc, les D.G. étant nommés par le gouvernement,
ce règlement sur l'éthique et la déontologie s'applique automatiquement à leurs charges. Et là, si vous allez... Alors, je vais
vous... je vais attirer votre attention sur un certain nombre de dispositions
de cette loi, donc... enfin, de ce règlement, pardonnez-moi, règlement sur
l'éthique et la déontologie.
Alors, commençons par l'article 9. L'article 9
dit ceci : «L'administrateur public doit éviter de se placer dans une
situation de conflit entre son intérêt personnel et les obligations de ses
fonctions.
«Il doit dénoncer à l'organisme ou à
l'entreprise dans lequel il est nommé ou désigné tout intérêt direct ou
indirect qu'il a dans un organisme, une entreprise ou une association
susceptible de le placer dans une situation de conflit d'intérêts, ainsi que les droits qu'il peut faire valoir contre
l'organisme ou l'entreprise, en indiquant, le cas échéant, leur nature
et leur valeur.»
Et j'attire votre attention également sur
l'article 10 : «L'administrateur public à temps plein — ce
qui est le cas pour les directeurs et les directrices générales — ne
peut, sous peine de révocation, avoir un intérêt direct ou indirect dans un organisme, une entreprise ou une
association mettant en conflit son intérêt personnel et celui de l'organisme ou
de l'entreprise dans lequel il est nommé ou désigné.»
Et, pour terminer, allons à l'article 15 :
«L'administrateur public ne peut, directement ou indirectement, accorder,
solliciter ou accepter une faveur ou un avantage indu pour lui-même ou pour un
tiers.»
Donc, l'administrateur public ne peut,
directement ou indirectement, accorder une faveur ou un avantage indu pour lui-même ou pour un tiers. Je ne veux
pas, Mme la Présidente, que nous... comment dire, que nous utilisions un
cas particulier dans le cadre de cette discussion, parce que je me dois d'être
très prudent, mais je pense que ces articles-là font en sorte que les conflits
d'intérêts qui pourraient, éventuellement, comment dire, toucher d'une manière ou d'une autre les directeurs ou les
directrices générales... Je pense que c'est très, très clair, là, que ce n'est
pas possible d'avoir des conflits d'intérêts. Ils sont très clairement
interdits, sous peine, évidemment, de sanctions.
Mme
Rizqy : ...parce que je veux faire l'exercice de 9, 10 et
15 avec vous, juste pour qu'on puisse les décortiquer.
M. Drainville : Sans donner de cas
précis.
Mme Rizqy : Non, je ne le ferai pas.
M. Drainville : O.K.
Mme Rizqy : Donc :
«L'administrateur public — donc
le D.G. ou la D.G. — doit
éviter de se placer dans une situation de conflit entre son intérêt personnel
et les obligations de ses fonctions.
«Il doit
dénoncer [...] l'organisme ou [...] l'entreprise dans laquelle il est nommé ou
désigné tout intérêt direct ou indirect qu'il a dans un organisme, une
entreprise ou une association susceptible...»
Ici, l'article 9 vise le D.G. et son intérêt
personnel, et on vient préciser tout de suite, par exemple, si vous avez une
entreprise en chocolat, puis que c'est Pâques, puis que vous voulez donner un
gros contrat pour Pâques, il va falloir que vous dénonciez que la commande que
vous avez passée, disons, pour 10 000 $ de chocolat avec telle
compagnie, bien, c'est la vôtre. Ça, ça rentrerait, à ma compréhension, dans
l'article 9. L'article 10...
M. Drainville : ...si vous me
permettez, Mme la députée, quand on dit «tout intérêt direct ou indirect», moi,
je... Corrigez-moi si je me trompe, puis là je me tourne vers M. le légiste...
M. le légiste, l'intérêt éventuel, et puis, encore une fois, on ne fait
référence à aucun cas en particulier, l'intérêt éventuel d'un conjoint ou d'un
ami...
• (15 h 40) •
Mme Rizqy : ...je parlais de la
personne elle-même, là, dans mon exemple.
M. Drainville : Oui. Non, je sais,
mais...
Mme Rizqy : Parce que 9, la façon
qu'on doit le lire, là, on parle de l'intérêt personnel du D.G. pour 9. Donc, son intérêt personnel dans une entreprise
devrait être dénoncé, ou dans un autre organisme devrait être dénoncé.
Ça, c'est l'article 9.
M. Drainville : O.K. Je vais vous
laisser continuer parce que je veux voir où vous allez.
Mme Rizqy : L'article 10 :
«L'administrateur public — donc
toujours un D.G. à temps plein — ne peut, sous peine de révocation, avoir
un intérêt direct ou indirect dans un organisme, une entreprise ou une
association [en] mettant en conflit son
intérêt personnel ou celui de l'organisme ou de l'entreprise dans [laquelle] il
est nommé ou désigné. Toutefois, cette révocation n'a pas lieu si un tel
intérêt lui échoit par succession ou donation pourvu qu'il y renonce ou en
dispose avec diligence.
«Tout autre
administrateur public qui a intérêt direct ou indirect...» Là, par exemple, le
D.G., son conjoint, a une entreprise dans le chocolat, et, encore une fois, on
veut faire une grosse commande de chocolat, de dizaines de milliers de
dollars. Même si ce n'est pas mon entreprise à moi, disons, c'est celle de mon
conjoint, je dois le dénoncer.
Là, si je m'en vais à l'article 15 :
«L'administrateur public ne peut, directement ou indirectement, accorder,
solliciter ou accepter une faveur ou un avantage indu pour lui-même ou pour un
tiers.»
Bien, un avantage indu, il faut l'interpréter.
Moi, ici, l'enjeu que j'ai, c'est que, si j'ai un D.G. ou une D.G. qui a un
enfant ou un... son conjoint qui est aussi dans...
M. Drainville :
...
Mme
Rizqy : Non, non, non, vraiment parce que, mettons,
en fiscalité, on parle vraiment des proches immédiats, là, c'est
comme... parce que, sinon...
M. Drainville : Mettons un conjoint,
oui.
Mme Rizqy : ...tout le monde a des
amis, ça n'en finirait jamais. Bien, la famille, les proches immédiats, là,
fait souvent référence : conjoint, enfants puis, par exemple, parents,
donc les ascendants directs, puis évidemment le lien conjugal, puis évidemment
les enfants de ton conjoint. L'enjeu que j'ai, c'est le suivant : il est
très fort possible, surtout dans ce type de milieu, que l'enfant soit très
qualifié pour faire le poste de direction d'école, très, mais l'enjeu, c'est
qui fait la nomination. Donc, ce n'est pas un avantage indu, là, la personne a
tous les prérequis pour appliquer au poste. C'est juste que, dans l'opinion
publique, ça ne devrait pas être son parent qui le nomme comme directeur
d'école ou directrice d'école. Ce n'est pas un avantage indu, ça ne rentre pas
dans cette catégorie-là. La personne remplit toutes les qualifications. L'enjeu
que j'ai, c'est qu'il y a une apparence de conflit d'intérêts et que ça devrait être tout simplement, tout simplement,
le D.G.A. qui fasse la nomination, parce qu'il va dire : Moi, je n'en ai
pas, et, après avoir regardé l'ensemble des
C.V... j'ai regardé l'ensemble des C.V., puis, savez-vous quoi, c'est la
meilleure personne.
C'est juste que, sinon, ça peut donner cette
apparence pour les autres qui n'auront pas eu accès à l'ensemble des C.V. et...
de faire des accusations, de dire : Bien, on le sait bien, elle a été
nommée parce que c'est son père, on le sait
bien, parce que c'est sa mère. Alors que, quand c'est quelqu'un de neutre, là,
il n'y en a plus, de question à savoir si, oui ou non, il y a un avantage, là,
ou une apparence de conflit d'intérêts.
Et 9
et 10, ça fait quand même référence à une entreprise, on n'est pas au même
endroit. Moi, je pense qu'on est vraiment...
Il faudrait juste trouver une façon, puis peut-être que... Je n'ai pas la
réponse à ce stade-ci. Je suis prête à continuer, M. le ministre, là,
puis qu'on réfléchit peut-être à trouver une solution plus tard, parce que je
ne pense pas que ce soit de vie ou de mort,
mais l'enjeu, c'est le suivant : je demeure persuadée qu'un D.G. doit se
récuser dès lors qu'il y a un proche
de sa famille immédiate. Il doit se récuser, puis là ce sera le D.G.A. qui
passera le... Donc, si, admettons, le D.G., dans les C.V. qu'il reçoit, bien,
il voit un membre de sa famille immédiate, là, bien, à ce moment-là, il
va arrêter, là, il va dire : Regarde, là-dedans, j'ai un conflit
d'intérêts, j'ai un membre de ma famille qui applique, je laisse le flambeau au D.G.A., puis le D.G.A. va
pouvoir choisir la meilleure personne. On ne pourra pas accuser le D.G.A.
de ne pas avoir fait l'exercice correctement, là, on pourrait toujours,
évidemment, on peut toujours accuser de tout ce qu'on veut dans la vie, là, mais encore faut-il le prouver. Bien, vous
comprenez ce que je dis, je suis prête à continuer avec vous pour
peut-être trouver une façon de le phraser plus tard.
M. Drainville : D'accord.
Laissez-moi... laissez-moi prendre un instant, Mme la Présidente, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : La commission
suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 45)
(Reprise à 16 h 30)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous laisse
poursuivre.
M. Drainville : Oui. Alors, Mme la
Présidente, je vais, dans un instant, céder la parole à M. Guyon Martin,
Alexandre de son prénom, légiste, et à la sous-ministre Stéphanie Vachon, qui
ont eu des entretiens avec les emplois supérieurs. Est-ce que vous voulez
commencer, Mme la sous-ministre, ou est-ce que c'est M. Guyon Martin qui
veut ouvrir le bal?
Mme Vachon (Stéphanie) : Je
commencerai puis je céderai la parole à mon collègue. Donc, essentiellement sur
la situation qui est évoquée de conflit d'intérêts, on l'avait évoqué dans un
contexte de nomination, mais il faut le voir plus large dans un contexte de
relations, dans le contexte de l'emploi qu'il pourrait y avoir entre... un
conflit d'intérêts, par exemple, entre un D.G. ou un D.G.A. ou un D.G. avec un
directeur d'école. Donc, au-delà du conflit d'intérêts qui peut se poser au
moment de la nomination, ce conflit d'intérêts là pourrait se poser dans le
contexte de la relation quotidienne ou de la relation de gestion entre ces
fonctions.
Donc essentiellement, il faut le voir sous
l'angle de... Ce qu'on veut éviter, ce n'est pas seulement que la personne soit
nommée en faisant fi du conflit d'intérêts ou en s'assurant qu'au plan de la
nomination il n'y en a pas, mais pour la relation en général, de telle sorte
que nous sommes d'avis que le règlement qui s'applique aux titulaires d'emploi
supérieur que seront désormais les D.G. les vise.
Et, à cette fin-là, sur la question du règlement
et sur les dispositions qui sont applicables, je céderais la parole à mon collègue légiste, là, qui a eu une
discussion plus spécifique avec l'institution, là, qui est en charge de
l'application du règlement.
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Oui. Donc, ce dont on nous a informés, c'est que... En
fait, dans la mesure où les directeurs
généraux seront nommés par le gouvernement, comme on l'a expliqué, ce sont les
emplois supérieurs qui vont s'occuper
de cette nomination, mais aussi des mesures disciplinaires qui peuvent être
imposées à une personne qui est
nommée par le gouvernement, donc, aux directeurs généraux. Et, dans le cas des
conflits d'intérêts, par exemple, pour
la nomination d'un conjoint, un proche parent, un enfant, il considère que
c'est une situation de conflit d'intérêts au sens de règlement, donc il
risquerait d'intervenir dans cette situation-là.
Donc, c'est une situation qui, si elle arrive,
parce qu'on essaie de mettre des mesures, évidemment, en place avant pour
éviter ces situations-là, si ça arrive malgré tout, le gouvernement agira.
Mme Rizqy : Merci beaucoup pour les
explications, parce que c'est bien de savoir que le gouvernement pourrait agir
si jamais... dans l'éventualité qu'une personne, malheureusement, n'a pas vu, à
prime abord, le conflit d'intérêts ou même, comme vous l'avez tellement bien
expliqué, Mme Vachon, ce n'est pas uniquement au niveau de la nomination, ça
pourrait être par la suite. Parce que, justement, on ne voudrait pas non plus
que, dans un centre de services scolaire,
qu'il y ait une proximité telle que, si, mettons, il y a un lien familial avec
une direction d'école, que certains avantages soient octroyés beaucoup
plus... de façon plus marquée vers cette école au détriment de d'autres écoles
uniquement sur la base d'une relation personnelle, familiale.
Puis évidemment nous, on essaie toujours, en
amont, de pouvoir le régler, mais je comprends qu'à ce stade-ci le Conseil
supérieur de — je
vais finir par l'avoir, désolée, la fatigue s'installe — le
conseil de l'emploi supérieur, ça relève du
Conseil exécutif. Alors, si jamais on voulait faire des modifications, de toute
façon, on ne pourrait pas le faire ici, dans ce règlement-là. Alors, de
toute façon... Alors, merci beaucoup pour vos explications, puis ce sera à moi
de trouver une façon — un
jour, peut-être — qu'on
travaille en amont, peut-être, mais ça me rassure de savoir que, de leur côté,
pour eux, c'est clair qu'ils devraient agir si jamais...
Peut-être juste pour ma gouverne, pour bien
comprendre, c'est-à-dire qu'une personne pourrait notifier ou le signaler aux
emplois supérieurs, qui, lui, pourrait, à ce moment-là, faire la vérification
puis, par la suite, prendre les moyens nécessaires pour remédier à la
situation.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Ce
n'est pas parfaitement la procédure, mais ce qu'on nous expliquait, c'est qu'en
amont il y a quand même des gestes qui sont posés pour s'assurer de faire
connaître les règles d'éthique, faire
connaître les situations de conflit d'intérêts. Si, par contre, il y a une
situation... une telle situation survient, quand ce sera porté à la
connaissance du Secrétariat aux emplois supérieurs, là, en fait, ils feront
leur enquête comme...
Mme Rizqy : Comme il se doit. C'est
une enquête administrative.
M. Guyon Martin (Alexandre) : ...leur
enquête administrative, exact.
Mme Rizqy : O.K. D'accord. Bien,
merci beaucoup pour les explications. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur l'article 4?
Mme Rizqy : Vous comprenez pourquoi
on va voter sur division, là, mais merci pour les explications.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Donc, est-ce que l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Présidente (Mme Dionne) :
Adopté sur division. Merci. Alors, nous serions rendus à l'article 5. M.
le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville : Merci, Mme la
Présidente. Article 5 : L'article 96.9 de cette loi est modifié par
l'insertion, après «Le», de «directeur général du».
Alors, cet
article... Commentaire. Cet article vise à confier au directeur général d'un
centre de services scolaire le pouvoir de nommer les directeurs adjoints
d'écoles.
La Présidente (Mme Dionne) : Des
interventions sur l'article 5?
Mme Rizqy : J'avais des
commentaires. Ah! est-ce qu'il fait... est-ce qu'il pourrait faire des
consultations... faire la nomination des D.G.A. ou c'est directement un pouvoir
qui est dévolu à lui seul?
M. Drainville : Excusez-moi, je n'ai
pas bien entendu.
Mme Rizqy : Est-ce qu'il fait des
consultations ou c'est vraiment juste lui qui décide?
M.
Drainville : Je ne crois pas qu'il y ait une disposition qui dise
qu'il doit faire...
Mme Rizqy : Ah! non non, désolée, j'ai mal lu. Il peut
nommer... Il fait des consultations auprès de la direction d'école,
c'est ça?
M.
Drainville : C'est de la concordance, en fait.
Mme Rizqy : O.K.
Est-ce qu'il y a des limites au nombre qu'il peut nommer?
M.
Drainville : Est-ce qu'il y a quoi?
Mme Rizqy : Est-ce qu'il y a des limites au nombre de
directions adjointes qu'on peut nommer dans une école? J'imagine que ça
doit marcher par le nombre d'élèves, non?
M.
Drainville : C'est une très bonne question. Je ne le sais pas. On peut
la prendre sous réserve. On peut la suspendre le temps d'aller chercher la
question. C'est une bonne question. Je suis curieux également. Je crois que ça
doit être en fonction, effectivement, du nombre d'élèves, parce que je nous
vois mal financer un nombre infini de directions d'école adjointes. Ça fait que
ça doit être effectivement en fonction du nombre... en fait, de la population
étudiante de l'institution.
Ça
fait qu'on va la suspendre, Mme la Présidente, on va suspendre cette
disposition puis on va revenir lorsque nous aurons la réponse.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre
l'article 5?
Des voix :
Consentement.
La
Présidente (Mme Dionne) : Consentement. Donc, l'article 5 est suspendu. Nous passons maintenant à
l'article 6. M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Drainville : Merci, Mme la Présidente.
6.
L'article 96.10 de cette loi est modifié par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et après «par le», de «directeur
général du».
Cet article vise à
confier au directeur général d'un centre de services scolaire le pouvoir de
désigner un directeur adjoint de l'école
pour exercer les pouvoirs du directeur d'école en cas d'absence ou
d'empêchement de ce dernier.
Encore une fois,
c'est de la concordance.
La Présidente (Mme
Dionne) : Des interventions sur l'article 6?
M.
Drainville : Très bien.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce que l'article 6 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : Adopté. Article 7. Il y a un...
M. Drainville :
Alors, ici, Mme la Présidente, on
va déposer un amendement qui va faire en sorte, donc, que nous allons retirer l'actuel article 7 qui est au
cahier, donc qui est dans le projet de loi, et le remplacer par cet amendement.
Une voix : ...
• (16 h 40) •
M.
Drainville : Ah! O.K., vient tout simplement retirer l'article 7.
Ah oui! Très bien. Très bien. Très bien.
Alors,
bien, article 7, entre
parenthèses, article 96.12 de la
Loi sur l'instruction publique : Retirer l'article 7 du projet
de loi.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Est-ce qu'il y a des commentaires ou interventions
sur l'amendement déposé?
Mme Rizqy : Juste
qu'au fond on retire l'article 7, c'est ça?
M.
Drainville : Madame...
Une voix :
...
M. Drainville :
Oui, il y a redondance avec une autre disposition, m'indique-t-on.
(Consultation)
M.
Drainville : Alors, si on va à l'article 8. Donc, dans le
fond, c'est le prochain, là, si vous regardez, Mme la députée de
Saint-Laurent. Alors, si on lit l'article 8 : L'article 96.26 de
cette loi est modifié par l'insertion, dans le
deuxième alinéa et avant «centre», de «directeur général du».
Et donc, si on va au texte proposé, en incluant
la modification, ça va donner ceci :
«96.26. Le
directeur de l'école exerce aussi les fonctions et pouvoirs que lui délègue le
conseil d'administration du centre de services scolaire.
«À la demande du directeur général du centre de
services scolaire, il exerce des fonctions autres que celle de directeur
d'école.» Ça va?
Mme Rizqy : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement déposé?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Dionne) : Adopté. Alors, amendement... Donc, est-ce que
l'article 7, amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Nous
passons maintenant à l'article 8...
Mme Rizqy : Qu'on vient de lire.
La Présidente (Mme Dionne) : Qu'on
vient de lire, effectivement. Donc, est-ce qu'il y a des interventions à
l'article 8? Donc, est-ce que l'article 8 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Article 9. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : J'arrive, j'arrive,
Mme la Présidente. Article... C'est le chocolat, hein?
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
ça.
Mme Rizqy : En voulez-vous d'autres?
La Présidente (Mme Dionne) : Incluant
la présidente.
M. Drainville : La présidente,
est-ce qu'elle en a eu, du chocolat?
Mme Rizqy : Bien, certainement.
M. Drainville : Oui? Ah bon! Il faut
toujours s'occuper de la présidente.
Mme Rizqy : M. le ministre, vous
nous sous-estimez un peu, là.
M. Drainville : Bien non, bien non.
Voyons donc! S'il y a une chose que je ne fais pas, c'est bien de vous
sous-estimer, Mme la députée de Saint-Laurent, vous le savez bien.
Article 9 : L'article 110.1 de
cette loi est remplacé par le suivant :
«110.1 Le conseil d'établissement doit être
consulté par le centre de services scolaire sur la modification ou la
révocation de l'acte d'établissement du centre.
«Il doit être
consulté par le directeur général du centre de services scolaire ou la personne
que ce dernier désigne sur les critères de sélection du directeur du
centre.»
Commentaire. Cet article vise à confier au
directeur général d'un centre de services scolaire la responsabilité de
consulter le conseil d'établissement d'un centre lorsqu'il doit déterminer les
critères de sélection de ce centre.
Ici, le mot
«centre» fait référence à un centre de formation professionnelle ou un centre
de formation générale aux adultes. C'est une disposition miroir de
l'article 3.
Mme
Rizqy : Si je comprends bien, c'est vraiment pour les
critères de sélection du directeur du centre professionnel.
M. Drainville : Du
centre de formation professionnelle ou du centre de formation générale aux
adultes.
Mme
Rizqy : Et vous avez dit : C'est une clause effet
miroir pour... miroir à quoi? Est-ce que c'est par rapport au...
M. Drainville : De l'article 3.
Mme Rizqy : O.K. Ah! sur les directions
d'école. O.K. D'accord
M. Drainville : Par rapport aux
directeurs d'école. Exact.
Mme Rizqy : Puis est-ce que c'est
plus loin qu'on voit pour les directeurs adjoints?
M. Drainville : Je crois que oui.
Mme Rizqy : D'accord. De toute
façon, Mme Vachon vient de hocher la tête très rapidement.
M. Drainville : C'est effectivement
plus loin. Est-ce que ça vous va?
Mme Rizqy : Oui, M. le ministre.
M. Drainville : Cela est très bien.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur l'article 9? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Nous
passons maintenant à l'article 10.
M.
Drainville : Oui. Alors, ici, il y a un amendement. Merci,
M. Julien. Alors, Mme la Présidente, je vous présente cet
amendement qui va apparaître dans un instant à l'écran. Voilà.
Article 10 . L'article 110.5 de
la Loi sur l'instruction publique.
Remplacer l'article 10 du projet de loi par
le suivant :
10. L'article 110.5 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, avant «centre de services
scolaire», de «directeur général du», partout où cela se trouve;
2° par l'insertion, dans le texte anglais du
premier alinéa et après «established», de «by the director general».
Commentaire.
Cet amendement vise à préciser, dans le texte anglais de l'article 110.5,
que les critères servant à la nomination des directeurs de centres sont
établis par le directeur général.
Suspension deux secondes, Mme la Présidente,
s'il vous plaît. Est-ce qu'on peut suspendre un instant?
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 46)
(Reprise à 16 h 49)
La
Présidente (Mme Dionne) : La commission reprend maintenant ses travaux.
Donc, M. le ministre, je vous laisse poursuivre.
M.
Drainville : Oui, c'est ça. J'ai eu un petit moment
d'hésitation, Mme la Présidente, mais tout s'est bien éclairci. Et M. le
légiste Guyon Martin va nous expliquer, dans le fond, le sens de cet
amendement.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
Donc, en fait, si on regarde l'article 10 tel que proposé, on ajoute, devant «centre de service scolaire», «directeur
général du». Par contre, dans la version... C'est que dans la version française
du texte, dans le premier alinéa, il y a une
référence aux critères qu'il établit après consultation du conseil
d'établissement. Donc, en ajoutant «directeur général du», le «il» qui
faisait référence au «centre de services scolaire» fait maintenant référence «au directeur général du». Mais, dans la
version anglaise, il fallait apporter une modification supplémentaire pour
que le sens de la phrase puisse être maintenu. Donc, on ajoute, comme on voit à
la fin du premier alinéa de 215, «by the director general», en fait, pour plus
de précisions.
• (16 h 50) •
Mme Rizqy : Parfait. Merci beaucoup
pour les explications.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement à l'article 10?
Mme
Rizqy : Une précision. Donc, c'est simplement une traduction. Ce n'est
pas au niveau des nominations des D.G. Donc, tout est correct.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce que l'article 10, amendé, est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : Adopté.
M.
Drainville : Merci. Nous allons maintenant, Mme la Présidente, déposer
un nouvel article, 10.1. Je crois qu'il a été transmis au secrétariat de la
commission.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, étant donné que c'est un nouvel article, est-ce qu'il
y a consentement pour déposer cet amendement pour introduire un nouvel article?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Alors, M. le ministre, je vous laisse en faire la
lecture.
M.
Drainville : Oui. Alors, Article 10.1, entre parenthèses, 110.6 de la
Loi sur l'instruction publique
Insérer, après
l'article 10 du projet de loi, le suivant :
10.1.
L'article 110.6 de cette loi est modifié par l'insertion, après «Le», de
«directeur général du».
Cet amendement vise à
confier au... Alors, commentaire. Cet amendement vise à confier au directeur
général d'un centre de services scolaire le
pouvoir de nommer des adjoints au directeur d'un centre de formation professionnelle
ou d'éducation des adultes.
Cet
amendement est le corollaire de l'article 5 du projet de loi qui modifie
l'article 96.9 de la Loi sur l'instruction publique, qui apporte la
même modification à l'égard des adjoints aux directeurs d'école.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Donc, est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 10.1?
Mme Rizqy : Donc,
c'est ce qu'on disait tantôt, que Mme Vachon... Non, je comprends.
M. Drainville :
Alors, c'est ça, le 5, comme vous
le savez, Mme la Présidente, nous l'avons suspendu, le temps de pouvoir
répondre à la question de la députée de Saint-Laurent sur le nombre...
possiblement le nombre limite de directeurs adjoints qui doivent être... qui
peuvent être nommés. On est en attente de la réponse.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 10.1 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Donc, article 11.
M. Drainville :
Oui. Alors, 11.
L'article 110.7 de cette loi est modifié par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et après «par le», de «directeur général du».
Commentaire. Cet
article vise à confier au directeur général d'un centre de services scolaires
le pouvoir de désigner un directeur adjoint
de centre pour exercer les fonctions de directeur de centre en cas d'absence ou
d'empêchement. C'est une disposition miroir de l'article 6.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Des interventions sur l'article 11?
Mme Rizqy : O.K.
Ah! puis là, on aurait la même... les mêmes enjeux qu'on a parlé tantôt, mais
qu'on pourrait... que ça serait dans le règlement aux emplois supérieurs,
dis-je bien, cette fois-ci. D'accord, merci.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 11 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Donc, nous sommes rendus maintenant à
l'article 12.
M. Drainville : Très
bien. Article 12, on va le retirer, Mme la Présidente. Donc, on va déposer
un amendement, enfin, un nouvel article 12.
Une
voix : C'est la même chose que le 7.
M. Drainville :
Oui, c'est la même chose que le
7. Donc : Article 12, article 110.13 de la Loi sur l'instruction
publique. Retirer l'article 12 du projet de loi. Pour les mêmes raisons...
Mme Rizqy : Redondance
avec quel article?
M.
Drainville : Redondance avec le prochain, c'est-tu ça? Mme la
Présidente, M. le légiste va nous indiquer ce qu'il en est.
Mme Rizqy : Il
va nous éclairer.
M. Guyon Martin
(Alexandre) : C'est que les dispositions qui concernent les centres,
quand elles n'ont rien de particulier, plutôt que de les reproduire deux fois
dans la Loi sur l'instruction publique, on va seulement référer aux articles applicables équivalents pour les
écoles. Donc, ici, la modification, c'est qu'on a ajoutait à
l'article 110.13, sixième et septième alinéas de
l'article 96.12. Mais l'article 7, qu'on a retiré plutôt, ajoutait le
septième alinéa à l'article 96.12. Donc, comme il n'y en a plus...
Mme Rizqy : Ah!
je comprends.
M. Guyon Martin
(Alexandre) : ...de la même manière, on va retirer l'article.
Mme Rizqy : La
lumière fut. Merci. Merci beaucoup. Là, on est quand même bien entourés, M. le
ministre.
M.
Drainville : Oui, mais je ne cesse de le dire que...
Mme Rizqy : C'est
clair, c'est limpide.
M.
Drainville : ...je travaille avec une formidable équipe à tous les
niveaux.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, est-ce qu'il y a d'autres...
M.
Drainville : Mais vous êtes bien entourée, vous aussi, d'ailleurs...
Mme Rizqy : Oui.
M.
Drainville : ...madame.
Mme Rizqy : 20 ans
de service...
M.
Drainville : Oui.
Mme Rizqy : ...avocate
émérite. Que voulez-vous, je peux m'en aller.
M.
Drainville : Vous êtes en La-Z-Boy.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, s'il n'y a pas...
Mme Rizqy : Non,
mais... non.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...s'il n'y a pas d'autre intervention sur l'article...
Mme Rizqy : La
chaise n'est vraiment pas bonne.
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : O.K. On revient à l'article, s'il vous plaît, si on veut
avancer. Oui, bon, parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, on va
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement retirant l'article 12
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, l'article 12 est retiré. Article suivant,
article 13.
M.
Drainville : Oui, voilà, bon. Article 13 :
L'article 158 de cette loi est modifié par le remplacement de «un autre
membre siégeant au conseil d'administration du centre de services scolaire à
titre de parent d'un élève désigné à cette
fin par le conseil d'administration exerce les fonctions et pouvoirs du
président» par «le conseil d'administration désigne pour exercer les
fonctions et pouvoirs du président un membre siégeant à titre de parent d'un
élève ou, si tous les membres siégeant à ce titre sont absents ou empêchés ou
que tous les postes de cette catégorie sont vacants, tout autre de ses
membres».
Commentaire. Cet
article vise à permettre, lorsqu'un parent n'est présent et qu'aucune personne
ne peut agir à titre de président ou de vice-président, de désigner tout autre
membre du conseil d'administration pour exercer les fonctions et pouvoirs du
président.
Juste pour un peu de
contexte, Mme la Présidente, il est arrivé des situations où des parents
membres du conseil n'étaient pas présents lors de séances, et donc on s'est
retrouvé dans une situation où le conseil était paralysé, et on veut donc
s'assurer que ça ne se reproduise plus.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 13?
Mme Rizqy :
Oui, une petite question. Parce que ma compréhension, c'est que la FQDE
avait dit qu'ils étaient en faveur de cette modification, vraiment, afin d'éviter,
comme l'a si bien dit le ministre, que le tout soit paralysé. Mais ma question, c'est «tout autre de ses membres»,
c'est-à-dire c'est tout le bassin, hein, de personnes ou...
M. Drainville : Soit un membre de la
communauté, soit un membre du personnel. Je rappelle, Mme la Présidente,
que les conseils d'administration des centres de services scolaires
francophones sont composés de cinq parents, cinq membres de la communauté et
cinq membres du personnel. Ça voudrait dire, dans ce cas-ci, soit un membre du
personnel ou soit un membre de la communauté.
Mme Rizqy :
O.K. Donc, par exemple, je voudrais être certaine de bien comprendre, si le
président ou le vice-président sont absents...
M. Drainville :
Selon la loi...
Mme Rizqy :
...ou sont empêchés d'agir, ils sont remplacés, mais uniquement pour cette
réunion ou ils sont remplacés, remplacés?
• (17 heures) •
M.
Drainville : «Le conseil d'administration désigne pour exercer les
fonctions et pouvoirs du président un membre siégeant à titre de parent ou, si
tous les membres siégeant à ce titre sont absents ou empêchés ou que tous les postes de cette catégorie sont vacants, tout autre
de ses membres», moi, ce que je comprends, c'est que c'est pour une séance, là, ce n'est pas nécessairement sur la
durée. C'est ce que je comprends. Est-ce que ma compréhension est la bonne?
Je crois que oui. M. le légiste, j'ai raison? J'ai raison, ça arrive.
Mme Rizqy : Mais comment qu'on
s'assure que c'est seulement pour cette séance-là? Parce que, quand on le lit,
«[il] désigne pour exercer les fonctions et pouvoirs du président un membre
siégeant à titre de parent d'un élève ou, si tous les membres siégeant à
ce titre sont absents ou empêchés ou que tous les postes de cette catégorie
sont vacants, tout autre de ses membres», je
me demande comment on fait pour arriver à la conclusion que c'est seulement...
En fait, comment vous faites pour avoir la certitude que c'est seulement pour
la séance?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Mais,
en fait, c'est que les règles... À 158, on parle d'absence ou
d'empêchement du président. Si on va à 157 de la LIP, on parle de vacance.
Donc, la vacance, c'est lorsque le poste sera
vacant, donc inoccupé, tandis que, pour l'absence ou l'empêchement, bien, c'est
vraiment lorsque le président ou le vice-président a des tâches à
exercer, donc, soit celle de présider... présider une séance du conseil.
Mme Rizqy :
Oui, mais je comprends, 157, c'est qu'il n'y a pas eu de réunion ou il y a
eu une réunion, puis c'est silence radio de la part du président ou
vice-président. Ça fait 30 jours. On peut, à ce moment-là, combler la
vacance. Mais, 158, je ne comprends pas. Est-ce qu'on a la certitude que c'est
seulement pour cette séance? Est-ce qu'il y a un autre article, peut-être, qui
vient nous dire quand est-ce que la personne perd son poste? Comme, tantôt, on avait vu, lorsque ça faisait trois absences, à
ce moment-là, c'était une déchéance, au fond, de son titre. Est ce qu'il y a
d'autres articles, peut-être, qui parlent de ça pour voir quand est-ce... à
part 30 jours suivant les règles. Une vacance au poste est comblée dans
les 30 jours. La vacance... Ça prend combien de temps pour arriver à une
vacance, en fait? Une vacance, c'est quand que j'ai une démission, mais, si
quelqu'un est absent... Parce qu'au fond...
M. Drainville :
La vacance c'est... On l'a voté plus tôt aujourd'hui, c'est...
Mme Rizqy :
Non, mais ça, c'était pour un autre poste.
M.
Drainville : Oui, mais il y avait...
Mme Rizqy :
Il y avait trois réunions.
M. Drainville :
Oui, c'est ça, mais il n'y avait pas une disposition miroir pour les conseils
d'administration?
Des voix : ...
M. Drainville : C'est ça. Elle
existe déjà.
Mme Rizqy : C'est où?
M.
Drainville : C'est dans la loi sur... la LIP. C'est la
disposition 175.7. Donc, après trois séances consécutives, la
vacance est constatée pour les C.A. Et, dans le fond, c'est cette
disposition-là qu'on a prise pour l'appliquer aux conseils d'établissement.
Mme Rizqy : 175.7?
M. Drainville : Oui.
Des voix : ...
M. Drainville : ...un petit peu,
vous allez voir. 175.5, vous avez la... une section vacance.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 13?
Mme Rizqy : Non. Je comprends
maintenant. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 13 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Article 14.
M.
Drainville : Alors, article 14, nous avions adopté un amendement
ou, en tout cas... Des fois, je ne sais pas si c'est un amendement ou un
article nouveau. En tout cas, on avait adopté 14.1, là.
Une voix : ...
M. Drainville : Mais on n'avait pas
fait 14.
Une voix : ...
M. Drainville : Alors, on va faire
14. Donc, 14 : L'article 160 de cette loi est modifié par
l'insertion, après «membres», de «en fonction».
Cet article propose de modifier la règle
permettant de déterminer le nombre de membres nécessaires afin d'atteindre le quorum lors des séances. Avec la
proposition, le quorum sera calculé sur la base du nombre de membres en
fonction plutôt que sur le nombre total de postes.
Encore une
fois, Mme la Présidente, cela vise à nous assurer que le conseil soit
fonctionnel et qu'il ne soit pas possible, par des manoeuvres
dilatoires, d'en empêcher le fonctionnement ou d'en paralyser le
fonctionnement.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, M. le
ministre. La Fédération des centres de services scolaires nous indique que le terme à utiliser serait plus approprié s'il
y avait le mot «poste» et non «fonction». C'est vrai que ce serait cohérent
avec l'article qu'on vient juste d'adopter.
158, on parle de «tous les postes de cette catégorie». Puis, ailleurs dans la
loi aussi, on parle de poste et non de fonction. Donc...
M. Drainville : Donc, la
Fédération...
Mme Rizqy : ...des centres de
services scolaires proposait de modifier «en fonction»...
M. Drainville : ...vous dit que ce
serait mieux de dire...
Mme Rizqy : «En poste».
M. Drainville : ...de «en poste»
plutôt que de «en fonction»?
Mme Rizqy : Oui.
M. Drainville : Ah bon.
Des voix : ...
M. Drainville : M. le légiste a un
commentaire à apporter.
Mme Rizqy : Que, je suis persuadée,
sera fort pertinent et éclairant.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
En fait, c'est effectivement une loi qui a été, disons, modifiée souvent à des
époques quand même assez différentes. Donc, ça se peut qu'il y ait des termes
qui ne soient pas les mêmes partout. Par
contre, quand il est question des membres des conseils d'administration, il est
davantage fait référence à... aux membres en fonction.
Mme
Rizqy : O.K. Parce que juste, juste avant, on était dans
les membres... 158, du conseil d'administration, qu'on vient juste de modifier : ou empêcher
que tous les postes de cette catégorie sont vacants. Donc, on parle de poste.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
Sinon, je peux vous référer à l'article 143.3 : «Les membres désignés
entrent en fonction — donc — le
1er juillet suivant leur désignation...» On a aussi... on a les deux
occurrences dans la loi.
Mme Rizqy : On a les deux. Bon, je
vais dormir quand même, je tiens à vous rassurer, mais, bon, peut-être qu'un
jour on fera une uniformisation, un jour, peut-être, mais pas aujourd'hui.
M. Drainville : Ça va aller?
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur l'article 14? Donc, est-ce que l'article...
Mme Rizqy : ...une différence au
niveau légal entre «poste» et «fonction»? Parce que, par exemple, dans notre
cas, comme élus, nous, c'est une fonction. Est-ce que c'est au niveau du droit
du travail?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Je ne
sais pas pour le droit du travail dans la Loi sur l'instruction publique, a priori, je ne ferais pas de distinction entre
les deux. Il faudrait qu'on me présente peut-être une situation particulière,
vraiment, pour que je puisse analyser la
situation, voir s'il pourrait y avoir une différence, mais, a priori, je ne
vois pas.
Mme
Rizqy : O.K. Bien, merci. Désolée, vu que je vous... nous
vous avons, donc on en profite un peu. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Est-ce que l'article 14 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Article 14,
adopté. Article 15. M. le ministre, la parole est à vous.
• (17 h 10) •
M. Drainville : 15.
L'article 169 de cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par le
remplacement de «Le conseil d'administration du centre de services scolaire
peut prévoir, dans les cas et aux
conditions qu'il détermine par règlement, que tout membre du conseil
d'administration peut» par «Les membres du conseil d'administration du
centre de services scolaire peuvent»;
2° par l'insertion, à la fin, de «, à moins que
les règles de fonctionnement n'en disposent autrement».
Commentaire.
Cet article propose de permettre au conseil d'administration d'un centre de
services scolaire de se réunir autrement qu'en présence, à moins que les
membres n'en décident autrement dans leurs règles de fonctionnement.
Alors, pour être en mesure, donc, d'être
conséquents avec les discussions que nous avons eues par rapport aux rencontres des conseils d'établissement, nous
allons, Mme la Présidente, déposer un amendement afin de s'assurer de
l'effet miroir, n'est-ce pas?
La
Présidente (Mme Dionne) : Donc, l'amendement est à l'écran, vous pouvez en
faire la lecture, M. le ministre.
M. Drainville : Voilà.
Article 15. Article 169 de la Loi sur l'instruction publique.
Remplacer l'article 15 du projet de loi par le suivant :
15. L'article 169 de cette loi est modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par le remplacement de «Le conseil
d'administration du centre de services scolaire peut prévoir, dans les cas et
aux conditions qu'il détermine par règlement, que tout membre du conseil
d'administration peut» par «Les membres du conseil d'administration du centre
de services scolaire peuvent»;
b)
par l'insertion, à la fin, de «, à moins que les règles de fonctionnement n'en
disposent autrement»;
2° par l'ajout, à la
fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante : «Le directeur général doit
s'assurer que le lieu fixé pour cette séance soit équipé de moyens permettant
aux personnes qui participent ou qui assistent à cette séance de communiquer
immédiatement entre elles.»
Donc, c'est ce dont
on avait parlé pour les conseils d'établissement, et on s'assure donc que ce
soit la même chose pour les conseils d'administration.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article...
l'amendement?
Des voix : ...
Mme Rizqy : Non,
c'est beau.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce que... S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 15 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : Adopté. Est-ce que l'article 15, amendé, est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Donc, article 16.
M.
Drainville : Merci. Article 16. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 175.11, du suivant :
«175.12.
Si une vacance visée à l'un des articles 175.10 à 175.11 n'est pas comblée
dans un délai raisonnable, le ministre peut procéder à la désignation
d'une personne possédant les qualités requises et répondant aux conditions
exigées pour occuper ce poste.»
Commentaire.
Cet article propose de permettre au ministre de combler des vacances au conseil
d'administration d'un centre de
services scolaire aux postes de parent d'un élève et de représentant de la
communauté lorsque la vacance n'est pas comblée selon la procédure
prescrite par la loi dans un délai raisonnable.
Et là la question
sera : Qu'est-ce qu'un délai raisonnable?
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre.
Des voix : ...
M.
Drainville : D'accord.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce qu'il y a des questions ou interventions?
Mme Rizqy : ...le
mot «raisonnable».
M.
Drainville : J'ai eu une pensée pour la députée de Robert-Baldwin, je
dois le dire, Mme la Présidente.
Mme Rizqy : Une
bonne pensée.
Mme Garceau :
On va y revenir, on va y revenir.
La
Présidente (Mme Dionne) :
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 16 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Article 17. M. le ministre.
M.
Drainville : Article 17 : L'article 193.1 de cette loi
est modifié, dans le quatrième alinéa :
1° par le
remplacement de «les membres du conseil d'administration» par «le directeur
général»;
2° par le
remplacement de «le centre de services scolaire» par «celui-ci»;
3° par le
remplacement de «, 110.5 ou 198» par «et 110.5»;
4° par la suppression
de la phrase suivante : «Il a aussi pour fonction de proposer au conseil
d'administration du centre de services scolaire les critères d'évaluation du
directeur général du centre de services scolaire.»
Commentaire.
Cet article modifie le rôle du comité des ressources humaines à l'égard du
conseil d'administration d'un centre de services scolaire pour prévoir
qu'il assiste plutôt le directeur général à qui le projet de loi confie maintenant le pouvoir de nommer les directeurs
d'école et de centre : centre professionnel, centre de formation pour
adultes.
Cet article retire
également au comité ses fonctions concernant la nomination et l'évaluation du
directeur général du centre de services scolaire puisque le projet de loi
confie ses fonctions au gouvernement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M.
Drainville : Donc, c'est un article intéressant, Mme la
Présidente. Ça rejoint un petit peu la préoccupation que la députée de Saint-Laurent avait tout à
l'heure. Parce que, si on prend la modification puis on l'insère dans le texte,
ça se lirait comme suit :
«Le comité des ressources humaines a notamment
pour fonction d'assister le directeur général du centre de services scolaire
dans l'élaboration d'un profil de compétence et d'expérience ainsi que des
critères de sélection des personnes nommées par celui-ci en application des
articles 96.8 et 110.5.»
96.8, c'est la nomination des directeurs
d'école. Donc, dans les faits, Mme la Présidente, ce qu'on a ici, c'est un comité des ressources humaines sur lequel
siègent donc des membres du conseil d'administration qui vont élaborer,
avec le directeur général, le fameux profil de compétences et d'expérience qui
va servir par la suite à sélectionner les personnes qui seront, notamment,
directeurs d'école. Et 110.5, c'est les directions générales adjointes, c'est
bien ça?
Une voix : ...
M. Drainville : C'est les directions
de centre, oui, excusez-moi. Exact, exact. Pardonnez-moi.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 17? Oui,
Mme la députée.
Mme Rizqy : Oui. Bien, oui et non,
ça ne répond pas à ma préoccupation, parce que cet article existait aussi avant, c'est juste qu'à la place d'assister le
D.G. on assistait le centre de services scolaire, mais ça n'a pas empêché, dans
un cas précis, qu'une personne fasse cinq
nominations différentes où est-ce qu'il y avait conflits d'intérêts ou
apparence de conflits d'intérêts quand même. Bien, moi, ce qui me
rassure davantage, c'est les explications du légiste. Désolée, je suis en fin
de...
M. Drainville : ...
Mme Rizqy : Oui, parce que ce qui
est important, que je crois que les gens doivent retenir... que, si jamais une situation se produit puis que toute personne
qui a connaissance de quelque chose ou a le sentiment que quelque chose n'est
pas fait dans les règles de l'art... peut se tourner vers une instance, et ce
serait au niveau des emplois supérieurs.
M. Drainville : AuSecrétariat
des emplois supérieurs, oui.
Mme Rizqy : Exactement. Puis de
notifier, de signaler, dire : Voici ce que je sais. Puis évidemment, par
la suite, le secrétariat a des ressources
pour déclencher une enquête, vérifier qu'effectivement est-ce que, oui ou non,
ça s'est fait dans les règles de l'art. Si la réponse, c'est oui, tant
mieux, si la réponse, c'est non, de vraiment de s'assurer de mettre, évidemment, fin à l'emploi parce qu'une
personne n'aurait pas respecté des règles très claires en matière de conflits
d'intérêts.
Puis d'ailleurs, nous, les élus, on a une
formation obligatoire sur les conflits d'intérêts, qui est aussi... Mais c'est vrai, puis on oublie, mais c'est quand même
très important. Puis, dans notre cas, comme avocat, à chaque deux ans, on doit faire un trois heures obligatoire en
déonto. Alors, à ne jamais oublier, à chaque deux ans. Bien, peut-être qu'un
jour ce serait intéressant que cette formation... Parce qu'on a beaucoup parlé
de la formation des enseignants, mais je crois que tout ce qui est formation d'éthique et de déontologie pourrait
peut-être... une formation qui... Comme, par exemple, dans notre ordre professionnel, comme avocats,
nous, c'est une formation qui est récurrente, deux ans, en déontologie,
là, alors. Et on y participe, c'est un petit
trois heures, ça nous... c'est toujours... c'est bon pour nous rafraîchir la
mémoire. Donc, peut-être qu'un jour... Non, non, mais c'est sérieux pour
vrai...
M. Drainville : Non, je le sais que
c'est sérieux.
Mme Rizqy : ...parce que, des fois,
les gens n'ont pas les mêmes réflexes tout le temps. Puis des petits rappels à
l'ordre...
M. Drainville : Non, non, je le
sais.
Mme Rizqy : ...titatata, ne va pas
là!
M.
Drainville : Non, je
souriais, Mme la Présidente, parce que je pense que vous avez une excellente
mémoire, n'est-ce pas?
Mme Rizqy : Moi, j'ai eu un conflit
d'intérêts?
M.
Drainville : Non, vous avez une excellente mémoire.
Mme Rizqy :
Oui.
M.
Drainville : Vous n'avez pas besoin qu'on vous rafraîchisse la
mémoire.
Mme Rizqy : Moi?
Mais, de temps en temps.
M.
Drainville : De temps en temps?
Mme Rizqy : Et
je ne manque jamais mes heures... En fait, j'ai toujours trop d'heures en banque
pour le Barreau, donc je les ramène sur l'année... sur le deuxième deux ans.
Mais j'en ai tout le temps trop. J'en fais, des formations, j'aime ça. On
apprend.
M.
Drainville : C'est bien.
• (17 h 20) •
La Présidente (Mme
Dionne) : ...
M.
Drainville : On apprend toujours.
Mme Rizqy : C'est
important.
M.
Drainville : C'est bien. Oui, Mme la présidente qui nous rappelle à
l'ordre à nouveau. On est un petit peu dissipés, là, c'est la fin de la
journée. Ce n'est pas grave.
Mme Rizqy : Oui.
Et on a notre journée dans le corps.
M.
Drainville : Puis il reste encore la soirée, bon.
Mme Rizqy : On termine ce soir? On termine à 18 heures,
M. le ministre. Il faut que j'aille chercher un bébé à...
M. Drainville :
Ne vous inquiétez pas. Mais votre mémoire vous sert bien.
Mme Rizqy : Oui,
parce que j'ai un bébé à la halte-garderie, hein?
M. Drainville :
Oui, on le sait, on pense à
Gabriel. Non, ça n'ira pas au-delà de 18 heures, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc...
M.
Drainville : Oui, revenons à nos moutons, oui.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...autres interventions sur l'article 17?
M.
Drainville : Oui. Il est adopté?
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce que l'article 17 est adopté?
M.
Drainville : Oui, il est adopté. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Dionne) : Nous passons maintenant à l'article 19. 18 avait déjà
été traité.
M. Drainville :
Oui, 19 a été adopté,
effectivement... 18 a été adopté. Très bien, très bien. Alors, on s'en va à 19.
Bien, 19, c'est court, hein? : L'article 200 de cette loi est abrogé.
Commentaire. Cet
article propose d'abroger la règle permettant au conseil d'administration d'un
centre de services scolaire de suspendre ou de congédier un directeur général
puisque cette fonction sera exercée par le gouvernement, à qui le projet de loi
confie la nomination des directeurs généraux.
Mme Rizqy : ...j'imagine
qu'on va voir tantôt un article qui donne le pouvoir de suspendre ou de
congédier, c'est ça?
M.
Drainville : Je pense que c'était 18, ça.
Mme Rizqy : Ah!
puis on a fait 18 quand?
M. Drainville : On l'a fait tout à
l'heure.
Mme Rizqy : Ah!
bien oui.
M. Drainville : Oui, oui, c'est
ça : «Le directeur général [...] est nommé par le gouvernement», etc.
Des voix : ...
Mme Rizqy : Mais à
l'article 18, c'est où qu'on voie le congédiement?
Des voix : ...
Mme Rizqy : Le congédiement n'est
pas dans l'article 18.
M.
Drainville : Oui, en fait, on en revient un peu à la logique de
tout à l'heure, ça relève des emplois supérieurs.
Mme
Rizqy : Ah! Bon, bien, dans ce cas-là, je vais faire mon
point ici. Bon, M. le... j'allais vous appeler M. le Président.
M. Drainville : Oui, ça va bien. Ça
va bien.
Mme Rizqy : Mme la Présidente, M. le
ministre, bon, quand est-ce qu'une faute est assez grave pour mener à un
congédiement? Je vais vous dire le fond de mon intérieur, là...
M. Drainville : ...supérieurs.
Mme Rizqy : Oui, mais là c'est que
ça va devenir votre pouvoir.
M. Drainville : Bien...
Mme Rizqy : Oui.
M. Drainville : ...le processus, le
processus... Oui, c'est ça, le processus est codifié, et donc ça va relever du
gouvernement, donc ça va... la seule manière de procéder à un congédiement, ça
va être par décret du gouvernement. Donc, ce n'est pas un ministre qui signe un
papier puis c'est fini, là.
Mme Rizqy : Oui, mais c'est le
ministre qui le recommande, j'imagine, au Conseil des ministres.
M. Drainville : Oui, je pense que ça
peut arriver, effectivement, que le ministre puisse le recommander, mais ça va
quand même être le Conseil des ministres qui va devoir statuer à la fin.
Mme
Rizqy : Mais parce que c'est un des enjeux qui ont été
soulevés, là. Les gens se sont dit : Est-ce que, oui ou non, le
ministre... Parce que, rappelez-vous, là, lorsque vous avez déposé votre projet
de loi, une des critiques ou plutôt une des craintes, les gens ont dit :
Bien, imaginez qu'un ministre ne m'aime pas, et être limogé par le ministre.
C'était une des critiques au mois de mai dernier, là. Vous vous en souvenez,
j'imagine.
M. Drainville : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Merci. La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 24)
(Reprise à 17 h 35)
La
Présidente (Mme Dionne) : La commission reprend maintenant ses travaux.
Donc, M. le ministre, je vous laisse poursuivre.
M. Drainville : Très bien. Bonjour.
Alors, Mme la Présidente, il y a deux voies. Il y a la voie administrative, donc, qui... dans le fond, c'est le processus de
sanctions administratives, si je peux dire. Par exemple, quelqu'un qui ne rencontre
pas les attentes qui sont fixées à son égard, et ce, de façon répétée, à un
moment donné, ça se peut qu'au terme d'une
évaluation qui sera faite par les sous-ministres, et en particulier une
sous-ministre qui est ici, à ma gauche, qui est la sous-ministre responsable de la gouvernance, qui va
travailler avec la sous-ministre en titre, Mme Arav, donc... il y aura
une évaluation qui sera fait... qui sera faite, dis-je, du travail des
directions générales.
Alors, ici,
j'ai un formulaire, si on peut dire, ou un document qui s'intitule : Évaluation du rendement des titulaires d'un emploi supérieur en
situation de gestion. Et là, de la façon que ça se fait, c'est que la
personne qui est évaluée remplit la première partie, donc
elle s'autoévalue. Donc, la première partie, c'est : Identification. Par
la suite, c'est : Atteinte des
objectifs visés par les attentes gouvernementales, et là la personne
s'autoévalue. Il y a des... Alors, l'attente 1 : Contribuer à
la réalisation concertée des priorités gouvernementales et soutenir les
différentes clientèles pour assurer une transition harmonieuse vers une
certaine normalité, bon, notamment. Alors là, les cases sont vides, évidemment.
Puis c'est un exemple que je vous donne,
hein, ce n'est pas nécessairement... ce ne sera pas ce formulaire-là, c'est
juste pour donner une idée au vaste public qui suit les travaux de cette
commission. Attente 2 : Promouvoir et exercer une gestion
responsable, éthique et transparente de l'action gouvernementale et des fonds
publics en assurant la qualité des services
à la population. Bon, ça... On pourrait probablement prendre cette
formulation-là puis l'adapter pour la direction générale des centres de
services. Attente 3 : Exercer un leadership mobilisateur et
transformationnel qui valorise l'innovation,
la performance, la diversité et la santé globale au sein de la fonction
publique. On pourrait probablement prendre ce libellé et l'adapter pour
une direction générale de centre de services scolaire.
Et là la deuxième partie, alors, ça, c'est la
personne évaluée qui répond, et là, après ça, vous avez la section réservée à l'évaluateur, donc : Atteinte des
objectifs visés par les attentes gouvernementales. Alors là, il y a cinq cases.
La première, le titulaire a surpassé de
façon exceptionnelle les objectifs de rendement; la deuxième, le titulaire a
dépassé tous les objectifs de rendement; troisième, le titulaire a atteint les
objectifs de rendement; quatrième, le titulaire n'a pas atteint tous les
objectifs de rendement, et des améliorations sont requises; et, cinquième case,
le titulaire n'a pas atteint les objectifs
de rendement et des améliorations significatives doivent être démontrées. On
peut penser, Mme la Présidente, qu'une personne qui se retrouverait avec
une évaluation case 5 sur un certain nombre d'années... on peut penser qu'à un
moment donné la conclusion pourrait s'imposer d'elle-même. Et, encore une fois,
Mme la Présidente, cette évaluation-là sera d'abord réalisée par la haute
fonction publique du ministère de l'Éducation et, évidemment, cette
évaluation-là sera, par la suite, soumise au ministre, mais le travail
d'évaluation, le premier travail d'évaluation, l'essentiel de ce travail
d'évaluation, sera fait par les sous-ministres. Bon, ça, c'est pour
l'évaluation administrative qui pourrait mener, donc, à un congédiement de type
administratif.
Maintenant, il pourrait y avoir congédiement
disciplinaire également, c'est la deuxième voie à ce moment-là, dès qu'on est face à une faute grave qui brise le
lien de confiance. Alors là, les exemples sont multiples, par exemple, une
fraude. On découvre qu'un D.G., qu'une D.G.
a commis une fraude. À ce moment-là, bien entendu, le lien de confiance est brisé, et, à ce moment-là, il y a une
gradation des sanctions qui va s'appliquer selon le Code du travail, si je ne
m'abuse.
Mme Rizqy : ...cas de fraude c'est
un cas...
M. Drainville : Ça peut même être
criminel, évidemment, là.
Mme
Rizqy : Oui, puis... mais c'est que, généralement, fraude,
la faute est tellement grave que la gradation...
M. Drainville : Il n'y a pas de
gradation.
Mme Rizqy : ...on l'applique, on...
M. Drainville : C'est ça, mais il pourrait y avoir des fautes qui
pourraient éventuellement commander une gradation. Il y a autant de cas
qu'il y a de... hein? Bon.
Mme Rizqy : Oui, oui, j'en ai en
tête. J'en ai en tête, M. le ministre.
M. Drainville : Alors, ce sont les
deux voies possibles, pour répondre à votre question.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions?
Mme Rizqy : Oui. Je vais commencer
avec administratif... Ou est-ce que je commence avec criminel? Non, je vais
commencer avec administratif, bon. Là, le formulaire que vous venez de faire
mention, ce formulaire existe présentement dans quel secteur d'activité?
M. Drainville : Celui dont je viens
de faire lecture, là?
Mme Rizqy : Oui.
M.
Drainville : C'est pour les titulaires d'emplois supérieurs,
donc, par exemple, pour un sous-ministre adjoint, président d'organisme.
Mme
Rizqy : Parfait. Nous, disons qu'on se projette dans
l'avenir, le projet de loi, on le termine, on l'adopte, j'imagine que
vous avez un horizon pour le mettre en application, probablement pour,
j'imagine, automne 2024 ou juin, je ne sais pas, là.
M. Drainville : Oui. Bien, il y aura
un décret, Mme la Présidente, qui sera éventuellement adopté, qui va fixer,
donc, les conditions de travail. Donc, ce décret-là, évidemment, n'est pas
encore rédigé, mais, éventuellement, il le sera. On a un
exemple ici, là, de décret qui concerne les P.D.G. du réseau de la santé, bon.
Ça pourrait être quelque chose qui ressemble à ça, là, qui ne sera pas,
évidemment, un calque mais qui pourrait nous donner une idée du type de contenu
que pourrait énoncer le décret en question. Et la question, c'était...
excusez-moi.
Mme Rizqy : Parce
qu'au fond j'aimerais savoir : Le formulaire pour les D.G. pour les
centres de services scolaires, est-ce qu'on a déjà commencé à entamer,
peut-être, la rédaction? Parce que ça, c'était quand même... c'était une
question qui était, j'allais dire, assez litigieuse aux mois de mai puis juin,
c'était une préoccupation, une crainte qui est quand même légitime. Les gens
voulaient savoir : Est-ce que, oui ou non, je vais être limogé si je
prends une décision qui est différente d'un ministre?
M. Drainville :
Alors, actuellement, Mme la Présidente, il y a du travail qui se fait entre
la haute direction du ministère de l'Éducation et le Secrétariat des emplois
supérieurs pour déterminer le profil de compétences des futurs D.G. et...
Mme Rizqy : ...D.G.
qui sont présentement là, une fois que la loi est adoptée, ils sont de facto...
M.
Drainville : Reconduits.
Mme Rizqy : ...reconduits,
pour l'instant.
M.
Drainville : Oui, exactement.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville :
Et la date d'entrée en vigueur
des nouveaux D.G. ou des D.G. reconduits sera le 1er juillet 2025.
Mme Rizqy : 2025?
M.
Drainville : Oui, 2025.
Mme Rizqy : Attendez,
je pense que les D.G...
M.
Drainville : Il y a une disposition, d'ailleurs, je pense que c'est la
dernière.
Mme Rizqy : Pourquoi
2025? Parce qu'au fond, là... en 2023.
M.
Drainville : Ici, on dit, 65 et 66...
Mme Rizqy : Parce
qu'ici, au fond... donner du temps pour faire la transition?
M.
Drainville : Pardon?
Mme Rizqy : O.K.
C'est pour nous donner du temps pour faire la transition?
M.
Drainville : Oui, oui, c'est ça...
Mme Rizqy : O.K., je comprends. Merci. O.K., parfait. Donc, au
fond, on se donne une année scolaire complète avant de basculer vers le
nouveau régime.
M.
Drainville : Sauf pour les départs volontaires et les départs à la
retraite, évidemment.
Mme Rizqy : Parce
qu'à ce moment-là c'est... là, on tombe dans le nouveau régime.
M.
Drainville : À ce moment-là, ce sera le nouveau régime qui va
s'appliquer, exactement.
Mme
Rizqy : D'accord. Donc, si,
mettons, je me projette dans le temps, 2025, tous ceux qui sont... Bon, je
recommence. Tous les D.G. actuels...
M.
Drainville : Sont reconduits.
Mme Rizqy : ...sont
reconduits après adoption.
M.
Drainville : Sauf pour ceux et celles qui quittent.
Mme Rizqy : Exactement.
Et ils rentrent sous les emplois supérieurs à partir de 2025 ou automatiquement
à l'adoption du projet de loi?
Des voix : ...
M.
Drainville : ...actuel, c'est ça, préservent et... conservent,
dis-je, leur statut actuel jusqu'au 1er juillet 2025.
Mme Rizqy : Et là, à partir de 2025,
ils sont sous les emplois supérieurs.
M. Drainville : Exact.
Mme Rizqy : Donc, on pourrait penser
que leur première évaluation serait un an après, donc, par exemple, en 2026,
une première évaluation, là, qui pourrait arriver.
M. Drainville : Sous l'égide,
effectivement, des emplois supérieurs, vous avez raison...
Mme Rizqy : Exactement, puis...
M.
Drainville : ...en coordination, en collaboration avec
l'évaluation qui est faite par la haute fonction publique ici,
exactement.
Mme Rizqy : Désolée, il y a comme
une odeur de fumée, j'ai le nez très...
M. Drainville : Ça sent les toasts.
Des voix : ...
Mme Rizqy : O.K., donc je ne suis
pas toute seule. O.K., d'accord.
M. Drainville : Ça sent le
grille-pain, là, oui, ce qui n'est pas nécessairement...
Une voix : ...
M. Drainville : Bien, à moins que
quelqu'un mange des toasts au beurre de pinotte à 17 h 45.
Mme Rizqy : Ce n'est pas ici, mais,
en tout cas, désolée, ça m'a...
M. Drainville : Non, vous avez
raison, c'est... nous autres aussi, on le sent.
Mme Rizqy : D'accord. Donc, 2026, on
a une évaluation. Dans le cadre du formulaire, appelons-le ici une
évaluation 360 du D.G., dans l'éventualité... Tantôt, on parlait de la
case 5, là, que c'est... les résultats ne sont pas au rendez-vous. Là,
vous, est-ce que, dans votre... Parce que, là, en ce moment, il y a déjà des
discussions pour faire le formulaire. Dans les craintes qui avaient été
soulevées, c'était, par exemple, des critères qui sont en lien direct avec la réussite éducative, donc, par exemple, d'avoir
une moyenne en français où est-ce que le taux de passation est à 90 %.
Bien là, ça pourrait forcer, des fois, une
pression qui serait indue dans le réseau scolaire. Ça, c'était une des
préoccupations qui avaient été soulevées.
Parce que, si on a des objectifs à atteindre, tu
sais, évidemment, on ne vise pas que... si un centre de services scolaire, il a... on voit que tous les enfants
coulent, il y a un méchant problème, il y a quelque chose qui ne fonctionne
pas, il faut qu'on s'interroge, là. Mais, au niveau des critères qui avaient
été... pardon, des craintes qui ont été soulevées
par le milieu, est-ce que vous pouvez... êtes-vous en mesure, à ce stade-ci, de
nous rassurer que, dans les critères, on
ne regarde pas des critères... je me répète, là, des critères... il n'y a pas
des indicateurs qui portent sur, par exemple, des points d'évaluation
qui doivent tenir compte aussi de la réalité globale, par exemple, profil
sociodémographique d'un centre de services scolaire ou d'une réalité plus
locale dans une école, des défis particuliers plus importants? Parce que, sinon, on va avoir une pression, le
D.G. qui va vouloir garder son emploi va chercher... et va faire la course
des résultats, la course des résultats va être, à ce moment-là, renvoyée vers
les directions d'école, qui, elles, vont faire la pression sur leurs
enseignants puis le personnel scolaire.
M. Drainville : Oui. Alors, juste
pour que ce soit clair, Mme la Présidente, dès que la loi sera sanctionnée, il
y a un premier processus d'évaluation qui va s'enclencher. Ce processus
d'évaluation, qui va s'enclencher après la sanction de la loi, sera sous la
responsabilité du ministère de l'Éducation, mais en collaboration avec les
emplois supérieurs, parce que les D.G. ne seront pas encore... ne vont pas
relever, à ce moment-là, des emplois supérieurs. Ils vont commencer à relever
formellement des emplois supérieurs à partir du 1er juillet 2025, à moins
qu'ils aient...
Une voix : ...
M.
Drainville : Voilà, qu'ils aient été nommés en vertu d'un départ, ou
d'une retraite, ou peu importent les circonstances.
Alors donc, il y
aura, à partir de la sanction de la loi, Mme la Présidente, il y aura, un peu
comme je l'ai décrit tout à l'heure, fixation des attentes et il y aura une
évaluation qui sera faite pour les fins de recommandation au moment où le
contrat prendra fin, d'ici...
Mme Rizqy : Fixation
des attentes, est-ce que ça porte sur des résultats scolaires?
M.
Drainville : La fixation des attentes va être comprise dans l'entente
d'évaluation et d'imputabilité, mais ce ne
sera pas uniquement ça parce qu'on va... on n'en a pas traité encore, là, mais
l'entente d'évaluation, l'entente de... pardonnez-moi, l'entente
d'imputabilité et de reddition de comptes, cette entente-là, elle est
formellement entre le gouvernement et le centre de services scolaire à
proprement parler, là, sauf que le directeur ou la directrice du centre de
services scolaire aura la responsabilité de s'assurer de la mise en oeuvre de l'entente
d'imputabilité, bon.
Maintenant, il y aura
également... N'est-ce pas, Mme la sous-ministre? Il y aura également
possibilité d'avoir une signification
d'attentes envers les D.G. en poste présentement au terme de la sanction de la
loi? Alors là, la question, puis je
pense que je vais vous céder la parole là-dessus, à partir du moment où la
sanction de la loi est réalisée, la fixation des attentes, amenez-nous
un peu dans l'espèce de séquence, là, comment ça va se faire, la fixation des
attentes, l'évaluation, là, sur cette fenêtre
de 18 mois, là. À quoi ça pourrait ressembler, par exemple? Alors,
Mme Vachon, sous-ministre.
• (17 h 50) •
Mme Vachon (Stéphanie) : Oui. Alors, bien,
essentiellement, la période de 18 mois, cet exercice-là va s'échelonner sur ce 18 mois là. Donc, au cours des
prochains mois suivant la sanction, il y aura détermination, comme le ministre
le disait, des attentes, donc probablement les quelques premiers mois.
L'idée,
c'est que ces attentes-là puissent se mettre en oeuvre sur une période d'à peu
près un an. Donc, les mois précédents, on y travaille déjà, comme le
disait le ministre, avec le soutien du Secrétariat aux emplois supérieurs, qui
ont une expertise bien reconnue pour nous soutenir dans cet exercice-là. Donc,
les premiers mois seraient à la détermination de ces attentes, pour une mise en
oeuvre sur une période d'à peu près un an pour ensuite procéder à l'évaluation
sur la base de ces attentes-là et être en mesure que le ministre de l'Éducation
puisse recommander, ou non, donc,
recommander aux fins du processus de nomination formelle par le Conseil des
ministres. Donc, la période de 18 mois va positionner ces étapes-là :
attentes, je dirais, mise en oeuvre des attentes dans le contexte du travail
quotidien des D.G. essentiellement
pour l'année scolaire, davantage 2024‑2025, pour, ensuite, une nomination... une
recommandation pour nomination ou pas. Donc, l'exercice, là, comme le disait le
ministre, débute par un profil de compétence qui est en élaboration. Et,
pour ce faire, on travaille en collaboration avec nos principaux collaborateurs
du réseau scolaire, mais aussi les emplois
supérieurs, ce qui va nous aider à fixer les attentes en fonction des
priorités, également, ministérielles de la période visée pour qu'il y
ait une cohérence pour une évaluation et ensuite une recommandation éclairée
pour nomination par le Conseil des ministres.
Mme Rizqy : Puis, au niveau des attentes, est-ce que vous savez
s'il y aura des critères qui portent sur les évaluations scolaires, la
réussite éducative, en fait?
Mme Vachon
(Stéphanie) : Essentiellement, puis, M. le ministre, vous compléterez
si vous le souhaitez... effectivement, il y aura des critères en lien avec la
réussite éducative, qu'on veut en cohérence avec les PEVR, les...
M.
Drainville : Plan d'engagement vers la réussite.
Mme Vachon
(Stéphanie) : Absolument, ou les priorités plus ponctuelles en matière
pédagogique que le ministre pourrait avoir pour une année donnée, qui peuvent
découler du budget, qui peuvent découler de toute autre problématique plus
ponctuelle. Ce sera complété d'attentes plus administratives, de performance
administrative, de gestion. Donc, c'est un
peu le... je dirais, le... Et à la fois pédagogiques et administratives, donc,
attentes de deux ordres, potentiellement, oui.
Mme Rizqy : D'accord, mais est-ce qu'on va tenir compte...
Tantôt, on avait un article qui parlait de la réalité régionale.
J'imagine que, pour chaque centre de services scolaire, les attentes vont
être...
M.
Drainville : En lien notamment avec les besoins locaux qui ont été
exprimés, exact.
Mme Rizqy : Exact. O.K. D'accord. Parfait. Puis est-ce que
l'entente d'imputabilité... est-ce qu'on va l'avoir, nous, tantôt,
lorsqu'on va parler de l'imputabilité?
Mme Vachon
(Stéphanie) : Oui.
M.
Drainville : On va traiter plus tard de ces ententes-là. Et j'ai
demandé effectivement tout à l'heure, il y a un
instant, à Mme la sous-ministre de... anticipant votre question, Mme la députée
de Saint-Laurent, mais... Ça aurait pu être
Robert-Baldwin aussi, hein, mais, enfin, j'ai demandé, tout à l'heure, à Mme la
sous-ministre, effectivement, de se mettre en mode : à quoi pourrait ressembler cette entente d'imputabilité
pour être capable, justement, de vous éclairer là-dessus.
Mme Rizqy : Et
les nouveaux cadres, lorsqu'ils vont être sous les emplois supérieurs, ils vont
être de quelle catégorie? Est-ce qu'on le sait déjà?
Mme Vachon
(Stéphanie) : Actuellement, pour la... je dirais, la question
des conditions de travail, rémunération, conditions de travail,
l'article 198... 98 prévoyait que c'est prescrit par décret du
gouvernement, et cette réflexion-là est en construction actuellement.
Mme Rizqy : Puis est-ce qu'on
maintiendrait les salaires... En fait, je vais reposer ma question :
Est-ce qu'en ce moment tous les D.G. gagnent le même salaire au Québec ou
chaque centre de services scolaire a des salaires différents? Puis, si on crée
une nouvelle catégorie, est-ce qu'on vient d'uniformiser leur salaire, et, par
conséquent, un plus petit centre de services
scolaire pourrait avoir le même salaire que celle qui gère le plus gros centre
au Québec, comme Mme Gélinas?
Des voix : ...
Mme Vachon
(Stéphanie) : Non. Tout ce qu'on peut répondre là-dessus, c'est
qu'il y aura une évaluation qui va être fonction, notamment, de...
M. Drainville : Des responsabilités.
Mme Vachon (Stéphanie) : ...des
responsabilités, des entités, donc, plusieurs facteurs qui vont être... qui vont gouverner cette évaluation-là. Elle n'est pas
faite. Elle sera faite, et les classes salariales seront prescrites par décret,
ainsi que toutes les autres conditions de travail, mais cet exercice-là est en
cours. Alors, on...
Mme Rizqy : ...par décret, est-ce
que c'est par décret... par poste?
Mme Vachon
(Stéphanie) : Écoutez, je ne pourrais pas m'avancer, mais la
comparaison que le ministre vous...
Mme Rizqy : Bien, ce serait
intéressant de vérifier, parce que ce serait un petit peu difficile à
comprendre, parce qu'en ce moment ça fonctionne par catégorie aux emplois
supérieurs, puis disons qu'il y a quand même une... Dans les catégories, selon certains grades, tu sais, c'est normé, les
salaires, là. Et là je ne sais pas si les salaires des D.G. sont
présentement publics, ma compréhension c'est que c'est non, mais là leurs
salaires deviendraient publics, là, comme c'est le cas pour tous les autres
employés qui sont cadres des emplois supérieurs, là.
M. Drainville : Voyez-vous, j'ai
sous les yeux, ici, là, ça a été publié dans la Gazette officielle du Québec,
là, il y a quelques années de ça, mais les échelles de traitement des P.D.G.
des CISSS et des CIUSSS. Alors, vous avez
six échelles, le minimum, le maximum. Et qu'est-ce qui fait que c'est un P.D.G.
un plutôt qu'un deux, qu'un trois, qu'un quatre, ça, je ne saurais vous
le dire, mais...
Mme Rizqy : Probablement le nombre,
j'imagine...
M. Drainville : J'imagine que les
années d'expérience également doivent jouir d'un certain avantage, etc.,
doivent permettre au titulaire d'obtenir un certain avantage financier. Donc...
Des voix : ...
M. Drainville : Alors, voyez-vous,
actuellement, j'ai l'échelle de traitement relative au plan de classification
des hors-cadre. Donc, c'est pour les centres de services scolaires, ça?
Des voix : ...
M. Drainville : Voilà. Puis là vous
avez les classes. Alors, ça commence à la classe 7. La classe 7 est
à... le minimum est à... attendez, à compter
de 2022, la classe... en fait, à compter de 2022, il commence à la
classe 8. Alors, le taux, à compter du...
Des voix : ...
M. Drainville : 1er avril
2022... presque 90 000 $, et ça, c'est le minimum, puis le maximum
est 120 000 $.
Mme Rizqy : Pour les D.G.?
M.
Drainville : Oui. Puis ça, c'est la classe 8, c'est la
classe la plus basse, mais après ça vous avez la classe 9, ça commence à 95 000 $, ça se rend à
126 000 $, après ça, la classe 10, 100 000 $ à
134 000 $, et ainsi de suite, 106 000 $ à
142 000 $, 112 000 $ à 150 000 $,
118 000 $ à 157 000 $, 125 000 $ à
166 000 $, 132 000 $ à 176 000 $,
140 000 $ à 186 000 $,
148 000 $ à presque 200 000 $, 156 000 $ à
presque 209 000 $, et 165 000 $ — ça,
c'est le sommet de l'échelle, là — 165 000 $,
minimum, à 221 000 $, maximum, pour les D.G. de centre...
c'est-à-dire pour les hors-cadre. Mais les hors-cadre... C'est quoi, les
hors-cadre?
Une voix : ...
M. Drainville : O.K., c'est D.G.,
D.G.A. C'est ça.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : Ah! voilà, la
définition des hors-cadre, c'est : D.G., D.G.A. ou encore conseiller-cadre
à la direction générale.
Mme Rizqy : Quand même.
Des voix : ...
M. Drainville : C'est ça. Alors, ça,
c'est le règlement qui existe présentement en fonction de la Loi sur
l'instruction publique. Alors, on peut penser que, dans les discussions qui
auront cours dans les prochains mois, c'est sûr
que ça va faire partie des réflexions. Parce qu'il y a déjà, donc, des barèmes
salariaux qui s'appliquent. Maintenant ils auront...
Mme Rizqy : Bien, j'imagine que
l'intention du gouvernement...
M. Drainville : ...des
responsabilités supplémentaires.
Mme Rizqy : Ah oui?
M.
Drainville : Bien oui, parce que, là, il y aura, par exemple,
l'entente d'imputabilité, il y aura la responsabilité formelle de nommer
les D.G., les D.G.A. Les directions générales de centres de services scolaires
vont avoir un rôle encore plus important
qu'elles ne l'ont présentement, bien oui. Alors, est-ce que ça va... Là, je ne
me prononcerai pas sur les questions salariales. Ça va...
Mme
Rizqy : Oui, parce que, là, je trouvais que vous vous
hasardez sur un terrain... je veux dire, parce que moi, mon chapeau de
porte-parole du Conseil du trésor a le goût de vous dire...
• (18 heures) •
M. Drainville : Oui, oui, mais je
n'irai pas plus loin.
Mme Rizqy : Parfait. Parce que, moi,
en fait, ma compréhension, c'est qu'on basculait ces barèmes vers les emplois
supérieurs. Donc, on faisait...
M. Drainville : C'est ça. Ça fait
que ce n'est pas moi qui vais fixer les...
Mme Rizqy : Non. Et ce n'est pas moi
non plus.
M.
Drainville : Mais,
objectivement parlant, suite à l'adoption du projet de loi, les directions
générales de centres de services ont effectivement des responsabilités
plus importantes.
Mme
Rizqy : Puis là, dans le fond, leurs salaires ainsi que
les allocations, vu que ça va être par décret, ça devient public, là?
M. Drainville : Oui, oui, oui. Bien
oui, absolument.
Mme Rizqy : Parfait. Puis, pour
continuer au niveau administratif, lorsqu'ils sont nommés par décret, ils ont aussi, généralement... Si vous me permettez, juste
aller voir, est-ce qu'ils vont être assujettis au même autre décret que les
autres, c'est-à-dire le décret 450-2007, pour le départ? Parce que presque
tout... en fait, tout le décret que moi, je lis souvent pour l'allocation de
départ réfère à celui-ci, là, celui de 2007. Puis l'allocation de transition,
par exemple, article 21, c'est pour un mois de traitement par année de
service ininterrompu depuis son entrée en fonction comme titulaire d'un emploi
supérieur sans toutefois excéder 12 mois. Pourquoi je vous pose la
question, c'est parce que l'article 21,
tel que rédigé, ne tiendrait pas compte, par exemple, des années antérieures à
titre de D.G., alors que, quand il bascule sous le nouveau régime, c'est
comme si on repartait le compteur.
M. Drainville : Honnêtement, Mme la
Présidente, les conditions de rémunération font présentement l'objet de
réflexion. On...
Mme Rizqy : O.K.
Bien, vu que ça fait objet de réflexion, est-ce que je peux faire mes
recommandations puis mes commentaires? Parce que vous êtes quand même à
l'écoute.
M. Drainville : Ah oui! Vous pouvez absolument
faire vos recommandations ou vos commentaires.
Mme Rizqy : Parce que vous êtes
quand même à l'écoute. Je pense que, pour ceux qui... Vous savez, des fois, il
peut arriver que ça ne fonctionne pas pour différentes raisons, mais que ce n'est
pas un cas de faute grave et que, finalement, c'était une mauvaise embauche. Ça
arrive. Ça peut arriver. La personne ne correspond plus aux attentes. Ça peut
arriver, mais ça ne veut pas dire que la personne n'a pas droit à cette
allocation de transition. Alors, pour l'article 21 du décret...
M. Drainville : ...vous, ça ne
veut pas dire que la personne n'a pas droit à quoi?
Mme Rizqy : À son allocation de
départ. Mais comment c'est calculé, l'allocation de départ en vertu du décret?
C'est un mois par journée. Non, un mois par année de travail aux emplois
supérieurs. Alors, si les D.G. qui ont déjà... Par exemple, pensons à... Je
vais arrêter de la prendre comme exemple, pensons à une D.G. qui a plusieurs
années d'expérience, qui, présentement, elle travaille comme D.G., mais là elle
va basculer sur le nouveau régime. Il ne faudrait pas exclure les années
qu'elle a déjà acquises dans le calcul. Parce que ça, ce serait ma
recommandation. C'est que, donc, au fond...
M. Drainville : J'entends votre
recommandation, mais je ne vais pas la commenter.
Mme Rizqy : Non, je le sais,
mais c'est pour ça que je vous le dis. Puis je vous dis... je vous ai dit
d'écouter.
M. Drainville : Oui, je vous
écoute. Je ne fais que ça.
Mme Rizqy : J'ai dit d'écouter,
de ne pas répondre. Je le sais, mais c'est pour ça que je vous ai aussi dit
de... Non, mais, des fois, vous répondez. C'est pour ça que je vous dis que
vous n'avez pas besoin de répondre, juste de m'écouter et prendre des notes.
Alors...
M. Drainville : Donc, on est...
Bien, ça me fait plaisir.
Mme Rizqy : Parce que, des
fois, une personne peut correspondre à certaines attentes...
M. Drainville : ...
Mme Rizqy : Mais là faites-moi
pas rire. Alors, disons qu'une personne cumule déjà 10 années de service à
titre de D.G. et, après deux ou trois ans, qu'on bascule dans le nouveau
régime. Il faudrait s'assurer que les années passées comme D.G. soient quand
même comptabilisées, même si elle est rendue maintenant sous les emplois
supérieurs, pour son allocation de transition, si jamais on doit s'en départir,
non pas pour faute grave, faute lourde, mais pour une autre raison. Ma
recommandation numéro un. Maintenant...
M. Drainville : Est-ce qu'il y
a une recommandation numéro deux?
Mme Rizqy : Oui. Je n'aime pas
l'article 22.
M. Drainville : L'article 22
de quoi, là?
Mme Rizqy : Toujours du décret
450-2007. Parce que, quand on résilie quelque chose... En tout cas, le plus
élevé des deux... En fait, ce que je n'aime pas, c'est, tant dans
l'article 22 que l'article 23, si on résilie, je trouve surprenant
qu'une personne qui a fait moins de deux ans de travail dans un poste obtienne
neuf mois de salaire sur un montant d'environ 200 000 $, ça donne
quand même 150 000 $ d'indemnité, alors que, dans tous les emplois
que je connais, obtenir neuf mois de travail, il faut avoir cumulé plusieurs
années derrière la cravate pour obtenir cela. C'est énorme. J'ai l'impression
que le neuf mois est un petit peu élevé. Moi, j'aurais descendu ça. Je l'aurais
descendu.
Maintenant,
l'article 23, je ne comprends pas, parce que ce n'est pas la première fois
que ça m'arrive, qu'il y a des cas importants que tout le monde comprend
qu'une personne, pour reprendre l'expression consacrée, s'est fait
démissionner. Puis, à la place d'assumer, on parle de résiliation au lieu de
congédiement. Puis, si le législateur a écrit dans un décret,
l'article 23, qu'un titulaire
d'un emploi supérieur qui est congédié pour cause juste et suffisante n'a pas droit aux allocations prévues à 21 ou 22, ce
n'est pas pour rien, c'est parce qu'il faut l'utiliser lorsque c'est requis.
Puis malheureusement, plus souvent qu'autrement, on ne congédie pas. C'est
comme si on préférait acheter la paix. On lui
dit : On va résilier ton contrat, prend neuf mois de salaire, ce qui donne
minimum, disons 150 000 $. Le gouvernement se dit probablement
qu'ils ne vont pas se faire poursuivre, mais, dans la tête de la population,
c'est que la personne a quand même fait
quelque chose de grave, et il repart avec un montant substantiel. Ça, je pense
que ça doit changer. Puis on ne devrait pas avoir peur de nommer les
choses. S'il y a une faute grave, on doit appliquer l'article 23, on passe au congédiement. Puis
évidemment que la personne congédiée garde ses recours. Ça sera à elle ou à lui de faire la démonstration au tribunal, elle
aura le fardeau de preuve. Mais je demeure convaincue que, quand on est
rendus à 23, on doit l'appliquer.
Puis, tu sais, j'ai
d'autres cas où est-ce que, finalement, tu sais, la personne n'a pas fait
l'affaire, puis il y a eu un décret qui a
été passé alors que la personne n'avait même pas fait un an, même pas fait un
an comme sous-ministre en éducation, puis on lui a payé quatre années
supplémentaires. Ce n'est pas des farces, là. On a décrété... Après avoir
remercié ce sous-ministre, il y a eu un décret qui est arrivé pour lui payer
quatre années supplémentaires, puis il a été tabletté
à l'Université Laval. À part prendre sa photo puis la mettre sur le site Web,
il n'y a jamais mis les pieds, il n'a même pas de bureau, il n'a pas
de... Rien pantoute. Puis finalement, quand on a fait le suivi, il n'est même
plus à l'Université Laval, puis personne ne
sait où est-ce qu'il est, mais il est quand même, à ce jour, payé comme
sous-ministre aux emplois supérieurs.
Puis ça, ne répondez
pas, M. le ministre, je vous le déconseille, mais entendez-moi bien, s'il vous
plaît, il y a une exaspération sociale sur cet enjeu, parce que les gens ressentent
qu'il y a une injustice, parce que ça n'existe pas ailleurs sur le plancher des
vaches, dans la vraie vie. Personne qui va travailler un an ne va se faire
payer pour rester quatre ans à la maison,
personne. Même dans une grande entreprise, je n'ai jamais vu ça. Alors, ne
commentez pas. Vous n'avez même pas besoin de dire le mot «très bien»,
parce que des fois que vous le dites, ce n'est pas parce que c'est très bien, mais parce que c'est très bien, vous
avez entendu. Alors, là-dessus, Mme la Présidente, j'ai fait mes
représentations.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, Mme la députée.
Mme Rizqy :
Et je vais... Maintenant, je vais aller sur le volet pénal. Je ferme le
dossier administratif.
La Présidente (Mme Dionne) : Je vous
rappellerai juste qu'il vous reste moins de quatre minutes sur cet article-là.
Mme Rizqy :
Ah! non, mais c'est correct, là. Inquiétez-vous pas.
La Présidente
(Mme Dionne) : Tout simplement pour vous informer.
• (18 h 10) •
Mme Rizqy : Maintenant, quand
j'arrive... C'est parce que, là, on a fait le volet administratif. En matière
pénale, bon, ça aussi, je pense que je vais vous recommander peut-être de ne
pas parler, M. le ministre, on a des enquêtes qui n'aboutissent pas. Bien,
c'est stupéfiant parce qu'ici, dans une démocratie qu'on aime puis qu'on
apprécie, bien, la présomption d'innocence veut qu'on vous paie quand même
pendant l'enquête. Ce serait bien que les enquêtes aboutissent mais qu'on sache c'est quoi, la conclusion de l'enquête,
parce que, souvent, on sait qu'il y a quelque chose qui a été déclenché
tant d'un point de vue enquête administrative, mais aussi enquête criminelle,
mais on est dans le néant. On ne sait pas ce qui se passe. Puis après ça, ouf!
on apprend que la personne n'est plus là, mais on ne sait pas le pourquoi puis
on ne sait pas si ça a été une enquête qui a été, comment dire, fondée au
niveau criminel ou qu'il manquait peut-être
assez de preuves pour faire la preuve hors de tout doute raisonnable au
tribunal, mais c'est peut-être pour ça que le DPCP ne va pas de l'avant,
mais que, d'un point de vue administratif, la prépondérance de preuves, qui est
un autre critère différent pour regarder la preuve, dans la prépondérance de
preuves, on dit : Eh là là! Je n'ai pas besoin d'avoir le fardeau de
preuve aussi élevé que hors de tout doute raisonnable, mais j'ai suffisamment
de preuves pour savoir que, non, non, non, tout ce que tu as fait, ce n'était
pas très catholique, là. Attendez! Peut-être pas très catholique dans une
société laïque? Pardonnez-moi, là, mais vous comprenez l'expression. Alors...
Une voix : On
se comprend.
Mme Rizqy : Merci. Je crois que ça ne
sera pas ici que ça va se régler. Les emplois supérieurs, on devrait y faire de
quoi pour arrêter d'avoir ce que je vais appeler gentiment la voie d'apaisement
sur la tablette, parce que c'est quand même payé avec les deniers
publics. Voilà.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, Mme la députée.
Mme Rizqy :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Dionne) : Donc, sur ce, s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix.
Mme Rizqy :
...est-ce que le ministre a écouté?
M. Drainville :
Je bougeais à peine.
Des voix :
...
La Présidente
(Mme Dionne) : Un beau duo. Alors, sur ce, est-ce que
l'article 19 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Mme Rizqy : Sur
division pour les motifs que j'ai exprimés. En espérant voir un changement,
mais dans un autre lieu. En fait, je pense que ça serait mieux aux crédits du
Conseil exécutif. Je vais faire ça.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup.
Mme Rizqy : Ça fait plaisir.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
nous pourrions passer à l'article 20.
M. Drainville : Très
bien. Article 20 : L'article 201 de cette loi est modifié par
l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante : «Le
directeur général exerce aussi tout mandat que le ministre lui confie.»
Commentaire. Cet article propose de donner au
ministre le pouvoir de confier des mandats aux directeurs généraux des centres
de services scolaires, en plus des fonctions qui sont énumérées à cet article.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
Mme Rizqy : Avez-vous des
exemples, M. le ministre, sur quels types de mandats?
M. Drainville : Des mandats?
Des mandats. Par exemple, je cherche actuellement à déployer des projets
particuliers dans le plus grand nombre possible d'écoles secondaires publiques
au Québec. Je ne sais pas si vous avez vu
récemment, c'était la semaine passée ou la semaine d'avant, il y avait un
article. Il y a eu en fait deux articles, si je ne m'abuse. Il y en a eu
un dans La Presse puis un autre dans le Journal de Québec,
Montréal, sur ce centre de services scolaire dans la région de Drummondville
qui... C'est le centre de services scolaire des Chênes, si je ne m'abuse,
Duchesne ou Deschênes. Il y a tellement... Il y a 72 centres de services
scolaires. Et donc il est dirigé, celui-là, par Lucien Maltais, qui est par
ailleurs le porte-parole principal des directions générales de centres de
services scolaires, mais il est lui-même
évidemment D.G. d'un centre de services scolaire, et, dans son centre de
services scolaire, ils ont pris l'orientation de faire en sorte que tous les
élèves des écoles secondaires publiques du centre de services allaient, tous et
toutes, être inscrits dans un projet particulier, sans exception, y compris,
donc, les élèves à besoins particuliers.
Évidemment, moi, ça a attiré mon attention.
D'ailleurs, je l'ai félicité lorsque je l'ai rencontré, la semaine dernière. C'était la semaine dernière ou la
semaine d'avant. Enfin, bref. Et il a donc donné des entrevues. Et je vous
donne un exemple, là. Je réfléchis à
voix haute, là, Mme la Présidente, mais c'est sûr que, dans un contexte où je
cherche à ce que le plus grand nombre
possible d'élèves du secondaire public soient inscrits dans des projets
particuliers, je pourrais... on pourrait imaginer une situation où je me
tournerais vers le directeur général, Lucien Maltais, pour lui demander :
Peux-tu m'expliquer comment tu as réussi cette opération, comment tu as réussi
à faire en sorte que, dans ton centre de
services scolaires, tous les élèves du secondaire puissent avoir accès à un
projet particulier pour éventuellement en tirer les leçons, les... pour en...
pour en, comment dire, pour en tirer des ingrédients de réussite qui pourraient
peut-être s'appliquer à d'autres
centres de services scolaires? Alors, c'est un exemple, Mme la Présidente.
Quelle est ta recette, Lucien? Comment tu as réussi ça pour qu'après ça
on puisse voir si on peut l'étendre à d'autres centres de services scolaires?
Alors, ça, c'est un exemple.
On a mis en place, comme vous le savez, des
formations rapides pour former des préposés aux bénéficiaires. On a lancé cette
opération. Alors, il y a eu une première opération de lancée pendant la
pandémie pour former 10 000 préposés
aux bénéficiaires. Aux dernières nouvelles, c'était quand même plus de
8 000 qui étaient encore en poste. Et, voyant la difficulté de recruter des préposés aux bénéficiaires dans
le réseau de la santé, nous avons lancé, nous étant le ministère de l'Éducation et les centres de
formation professionnelle, une deuxième opération pour former plusieurs
milliers de préposés aux bénéficiaires d'ici Noël, qui arrive, là. Et donc on
est en voie, selon les dernières informations que j'ai obtenues, on est en voie d'atteindre l'objectif fixé par le
premier ministre, de concert avec le ministre de la Santé. Alors, ça
pourrait être intéressant, Mme la Présidente, de regarder quels sont les
centres de formation professionnelle qui ont obtenu les meilleurs résultats
dans la formation de ces nouvelles cohortes de PAB pour voir, encore une fois, quels sont les ingrédients de leur succès, de leur
réussite, pour en tirer un certain nombre de conclusions qui pourraient
nous aider avec des formations rapides dans d'autres domaines, par exemple les
formations rapides pour les futurs travailleurs de la construction qui vont
commencer en janvier.
Alors, évidemment, je vous donne des exemples,
là. Si on avait eu cette... Si on avait voulu utiliser cette disposition, si
d'aventure elle avait existé, il y a un an de ça, mettons, bon, est-ce que j'aurais
pu, donc, me servir de l'expérience de cette formation rapide pour les PAB puis
essayer de voir est-ce que... comment est-ce qu'on pourrait l'appliquer à la
formation... à d'autres formations rapides? Bon, alors là, on pourrait demander
à quelques centres de services, quelques D.G. de centres de services qui ont
été particulièrement efficaces et performants pour former des nouvelles
cohortes dans ces formations rapides : Comment vous avez réussi?, puis se
servir de leur expérience pour la formation rapide en matière de travailleurs
de la construction.
Je suis conscient du fait, Mme la Présidente,
qu'on ne parle évidemment pas du même type de formation, mais il y a peut-être
des éléments, des, comment dire, des leçons à tirer de la première expérience,
qui pourraient s'appliquer et nous permettre d'obtenir une belle réussite dans
le cas d'une deuxième expérience. Alors, ça, c'est un exemple. En fait, ce sont
deux exemples de mandats, mettons, que j'aurais pu vouloir confier à un ou à
des D.G.
Mme Rizqy : Donc, ce sera
toujours en lien, au fond, avec l'éducation, là.
M. Drainville :
Ah! Oui, oui. Bien oui. Bien sûr.
Mme Rizqy :
...éducation puis... Évidemment, si vous octroyez un mandat additionnel,
est-ce que ça vient avec des ressources? J'imagine que oui.
• (18 h 20) •
M. Drainville :
On ne peut pas l'exclure.
Mme Rizqy :
O.K.
M. Drainville :
Mais pas nécessairement, ça...
Mme Rizqy :
Non, mais est-ce que ça ne serait pas un...
M. Drainville :
Ce serait... Ce serait à discuter, tu sais, parce que, si je demande à un
D.G. ou à une D.G. : Écoute, tu peux-tu
me revenir avec... Tu sais, je lui donne un mandat, mais ça se peut que la
personne me dise : Bien, écoute, peux-tu me... Tu peux-tu me donner
une ressource? Peux-tu me prêter une ressource pour m'aider à accomplir le
mandat? Ça, c'est des choses qui se discutent, évidemment.
Mme Rizqy :
Parce qu'un mandat, nécessairement, peut entraîner des dépenses supplémentaires,
là.
M. Drainville :
Et du travail supplémentaire.
Mme Rizqy :
Oui.
M. Drainville :
Exact.
Mme Rizqy :
O.K. D'accord. Bien, merci pour vos explications, M. le ministre.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 20? Est-ce
que l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur
division.
La Présidente
(Mme Dionne) : Sur division. Article 21, M. le ministre.
M. Drainville :
Oui, article 21 : L'article 201.1 de cette loi est remplacé
par le suivant :
«201.1. Le directeur
général adjoint est tenu, sous peine de sanction pouvant aller jusqu'à la
révocation, à l'exercice exclusif de ses fonctions.
«Il peut toutefois,
avec le consentement du directeur général, occuper une charge, exercer une
fonction ou fournir un service, qu'il soit rémunéré ou non.»
Commentaire. Cet
article retire la norme d'exclusivité de fonction du directeur général pour
plutôt la rendre applicable au directeur
général adjoint. L'exclusivité de fonction des directeurs généraux sera
encadrée par le Règlement sur l'éthique et la déontologie des
administrateurs publics puisqu'ils seront nommés par le gouvernement.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Des interventions sur
l'article 21?
Mme Rizqy :
Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Quels types de sanctions?
M. Drainville :
De quels types de sanctions? C'est une excellente question.
Mme Rizqy :
Merci.
M. Drainville :
Je ne sais pas. Mme la sous-ministre, qui avez une certaine expérience dans
la fonction publique, est-ce que vous pouvez nous aider à répondre? De quels
types de sanctions pourrait-il s'agir?
Mme Rizqy :
Et j'aurais aussi une question légale. Pourquoi qu'on a choisi ici le terme
«révoqué»?
M. Guyon
Martin (Alexandre) : C'est... C'est probablement un terme qui est déjà
utilisé. En fait, comme je disais tantôt, la
loi a été rédigée et modifiée à plusieurs époques. Ici, on parle de mandat,
donc on révoque un mandat.
Mme Rizqy :
Parce qu'on peut révoquer, on peut aussi résilier un mandat.
M. Guyon
Martin (Alexandre) : On résilie un contrat.
Mme Rizqy :
Oui.
M. Guyon
Martin (Alexandre) : Donc, c'est ça. Mais, pour l'emploi du mot, en
fait, je me référerais à la disposition telle que... Non, on parlait de licence
de sa charge. Et c'est...
Mme Rizqy : Juste... C'est que je me
demande pourquoi qu'on... Pourquoi est-ce
qu'on n'allait pas tout simplement
jusqu'à la... jusqu'au congédiement? Parce que dans les décrets, aux emplois
supérieurs, il est question de congédiement. Peut-être que, pour qu'il y
ait une concordance, parce que, maintenant, ils vont être avec les emplois supérieurs, peut-être qu'il faudrait que ce soit
le mot «congédiement» et non pas «révocation» pour la cohérence au niveau
des emplois supérieurs, mais on pourrait peut-être vérifier, parce que...
M. Guyon
Martin (Alexandre) : Bien, pour ça, il y a une distinction, je vous
dirais, entre l'emploi et le mandat. Donc,
par exemple, quelqu'un qui a gravi les échelons, qui était simple employé, qui
est devenu gestionnaire puis finalement qui se retrouve à être directeur
général a un emploi, a le droit au maintien en emploi, donc, même lorsque son
mandat est terminé. Donc, à ce moment-ci, si on révoque son mandat ou on,
comment dire, lorsqu'il est question
davantage, c'est ça, du mandat de directeur général, il peut être révoqué sans
nécessairement perdre son emploi.
Mme Rizqy :
Ça serait dans quelle cause qu'il pourrait être révoqué sans perdre son
emploi?
M. Guyon
Martin (Alexandre) : Bien, ça serait possiblement... Puis là je me
lance peut-être dans des spéculations, mais,
s'il y a une matière qui, vraiment, en raison de l'exercice de sa charge de
directeur général adjoint, il ne peut
pas rester en fonction comme directeur général adjoint, mais que ce n'est pas
nécessairement une... comment dire,
un fait, une situation qui mériterait un congédiement, donc il pourrait perdre
l'exercice de cette charge de directeur général, mais pas nécessairement
son emploi.
Mme Rizqy : Oui, mais, quand même, ne
pas... ne pas perdre son emploi de façon exclusive, c'est quand même
grave, là, tu sais. Je vous donne un exemple, là. Dans une autre vie, là, en
cabinet.
M. Drainville :
Un cabinet d'avocat?
Mme Rizqy :
Bien oui, dans une autre vie. Donc, on a une employée sur la route. Donc,
vous comprendrez que, si vous êtes sur la route, il doit y avoir un lien de
confiance assez élevé, parce que l'employeur ne vous voit pas. Donc, on vous fait confiance quand vous êtes sur
la route. Alors, l'employée en question vous dit : Oui, oui, j'ai fait mes
représentations. J'ai fait, on va appeler ça, une trotte de lait. Mais, dans
les faits, on se rend compte que, non, elle est courtière immobilière et que,
sur les heures qu'elle dit qu'elle est allée à a, b, c, d comme endroits, au
contraire, elle faisait des visites de
maisons. Alors, elle n'était plus du tout à l'exclusivité de son emploi, puis
c'était du vol de temps, en fait. Parce qu'on s'attend que, quand on
vous rémunère, votre employeur va vouloir que ça soit sur son temps, son
travail, pour le bénéfice de l'entreprise qu'il vous paie.
Moi, où est-ce que
j'ai un malaise, c'est que, quand qu'on écrit «à l'exercice exclusif de ses
fonctions», c'est que, si une personne,
pendant les heures de travail, fait autre chose, par exemple courtier
immobilier... Puis on l'a vu dans un autre exemple. Ça, ce n'est pas
nous. Rappelez-vous, quand qu'il y a eu la tempête, bien, il y avait un
policier, mais il était où? Chez le notaire parce qu'il était aussi courtier.
Bien, il aurait dû travailler comme policier, il aurait dû faire son travail, mais,
cette journée-là, ah! non, non, non, c'était plus important d'être courtier.
Alors, ça, ça peut arriver, puis c'est ça qui, moi, m'irrite. Parce que moi, je
considère ça faute grave, personnellement.
M. Drainville :
...d'accord avec la norme d'exclusivité.
Mme Rizqy :
Je suis très d'accord, M. le ministre.
M. Drainville :
Ah bon!
Mme Rizqy :
Ce n'est pas ça l'enjeu. Mon enjeu, c'est «jusqu'à la révocation», et je ne
comprends pas pourquoi qu'on a utilisé le terme «jusqu'à la révocation», alors
que, si vous êtes payé par les deniers publics et que vous faites autre chose
qui n'est pas exclusif à votre emploi, bien, peut-être, à ce moment-là, allez
faire l'autre chose puis libérez la place à
quelqu'un qui veut y travailler à temps plein de façon exclusive. Je vais vous
donner un exemple.
(Consultation)
M. Drainville :
Avez-vous compris?
Mme Rizqy :
Non, mais je veux quand même vous donner mon exemple.
M. Drainville :
Parce qu'il parlait de...
Mme Rizqy : Est-ce que je
peux...
M. Drainville :
Bien, donnez l'exemple, Me Guyon...
Mme Rizqy : Mais est-ce que
moi, je peux vous donner mon exemple, s'il vous plaît? Non, mais j'ai un bon
exemple puis j'ai peur de l'oublier.
M. Drainville : Vous voulez que
je vous écoute.
Mme Rizqy : Oui.
M. Drainville : Je vais vous
écouter.
Mme Rizqy : Non, mais c'est
parce que j'ai peur de perdre mon idée.
M. Drainville : C'est bon.
Mme Rizqy : Imaginez que...
Prenons un cas extrême. La personne est D.G.A. mais fait autre chose qui non seulement n'est pas exclusif, mais pourrait même
être incompatible avec son emploi ou créer une situation d'apparence de
conflit d'intérêts. Moi, je pense qu'il faudrait aller jusqu'à congédiement, ce
qui inclurait, à l'intérieur du jusqu'à congédiement, la révocation. Donc, ça
ne serait pas la sanction ultime, mais je pense que, dans la sanction ultime,
si jamais c'est excessivement grave, bien, il pourrait y avoir le congédiement.
Imaginez si j'ai un D.G.A. qui a sa propre
boîte, firme privée, pour l'aide aux devoirs. Donc, il pourrait, de jour,
travailler pour le centre de services scolaire puis, le soir, prendre des
élèves de son propre centre de services scolaire puis, pouf! attribuer le
contrat. Bien là, on aurait non seulement un problème de conflit d'intérêts, on
aurait un problème parce que
ce n'est pas exclusif au centre de services scolaire. Puis, dans l'opinion
publique, les gens vont dire : Qu'est-ce que c'est ça? Puis là, si
on a juste la révocation, on va se dire : O.K. Donc, il a perdu son poste,
mais il est encore là.
Moi, je pense qu'en se mettant ceinture et
bretelles, parce que vous vous rappelez, hier, je vous ai dit : Ce que j'aime, imputabilité, il faut que ça veuille
dire quelque chose. Moi, j'irais jusqu'à congédiement, et, si vous voulez
révoquer parce qu'à ce moment-là vous pensez que la personne perd son titre de
D.G.A. mais pourrait avoir un autre rôle, je peux comprendre, mais pourquoi
qu'on ne se donnerait pas l'outil de «jusqu'à congédiement»?
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup.
Donc, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die. Alors, on poursuivra la discussion dans une
prochaine commission.
(Fin de la séance à 18 h 30)