Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
vendredi 4 avril 2025
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Vol. 47 N° 60
Interpellation de la députée de Bourassa-Sauvé au ministre de l’Éducation
sur le sujet suivant : Coupures en éducation : l’avenir de nos jeunes mis à
risque par les mauvaises décisions caquistes
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9 h 30 (version non révisée)
(Dix heures une minute)
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
bonjour à tous et à toutes. Bonjour à notre charmant public avec nous ce matin.
Donc, je déclare la séance de la Commission de la culture et de l'éducation
ouverte.
La commission est réunie aujourd'hui afin
de procéder à l'interpellation de la députée de Bourassa-Sauvé au ministre de l'Éducation
sur le sujet suivant : Coupures en éducation : l'avenir de nos jeunes
mis à risque par les mauvaises décisions caquistes.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplaçants?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Asselin (Vanier-Les Rivières) est remplacé par Mme Gendron
(Châteauguay).
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Alors, conformément à l'entente prévue pour la 43 ᵉ législature,
le deuxième groupe d'opposition interviendra lors des troisième et septième
séries d'interventions et le député de Matane-Matapédia interviendra lors de la
cinquième série d'interventions.
Donc, sur ce, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, je vous laisse la parole pour une période de 10 minutes.
Mme Cadet : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. J'ai l'habitude de vous appeler Mme la Présidente en d'autres
circonstances, lors de la commission spéciale sur les écrans, mais je suis
heureuse qu'on ait l'occasion... qu'on puisse se voir aujourd'hui lors de cette
interpellation. Salutations également, M. le ministre. Merci beaucoup d'avoir
accepté d'être là pour répondre à nos sérieuses questions sur les coupures dans
le secteur de l'éducation ainsi qu'aux membres de la commission, donc d'autres
membres que j'ai également... avec lesquels j'ai également le loisir de siéger
sur la commission spéciale sur l'impact des écrans chez les jeunes, et mes
collègues, bien évidemment, des oppositions, de la deuxième opposition et le
député de Matane-Matapédia.
Mme la Présidente, cette interpellation a
pour titre : Coupures en éducation : l'avenir de nos jeunes mis à
risque par les mauvaises décisions caquistes. Vous êtes... bon, M. le ministre,
c'est notre première interpellation ensemble, mais je pense que vous n'êtes pas
sans savoir que, bon, le dernier budget, pour toutes sortes de raisons, était
très insatisfaisant. Mais avant d'y aller, avant d'entrer dans le vif du
sujet... Et on dit au revoir à notre public de jeunes pour lesquels en fait on
se bat aujourd'hui et pour lesquels on a... et c'est la raison pour laquelle on
va poser beaucoup de questions aujourd'hui. Donc, ce sont pour ces jeunes-là.
Merci à vous.
Donc, M. le ministre, au moment où on se
parle, le budget, il est encore un peu chaud, hein? Ça fait un petit peu plus d'une
semaine seulement qu'on sait comment le gouvernement va investir l'argent des
Québécois dans la prochaine année. La trame de fond, ce qu'on a vu dans ce
budget-là, c'est un sixième budget déficitaire de la CAQ. On voit que votre
gouvernement, bien, c'est un peu un multirécidiviste des déficits. On le dit
souvent ici, de ce côté-ci de la Chambre, le King des déficits. Un gouvernement
qui se vante de placer l'économie au cœur de ses préoccupations, mais,
malheureusement, qui, selon nous, n'arrive pas à bien gérer l'argent des
Québécois.
On a vu un budget qui nous a... où la
dette a explosé et où, donc, le déficit, là... en fait, on a vraiment perdu le
contrôle des finances publiques avec un déficit de plus de 13 milliards. On
parle de 13,6 milliards de dollars de déficit. Ça, du côté des
déficits, parfois on se dit : O.K., bien, ça vient avec des services. Mais
ce qu'on voit dans... ce qu'on a vu dans le dernier budget, bien, c'est un budget
où on s'éparpillait un peu partout et où on se demandait : Bien, elle est
où, la monnaie d'échange pour les populations, pour la population québécoise?
Elle est où, la monnaie d'échange pour les familles? Elle est où, la monnaie d'échange
pour nos jeunes? On a vu même certains articles de journaux et certains groupes
qui se sont levés lors du budget avec leurs réponses, là, leurs communiqués de
presse en réponse au budget en disant : Les jeunes : l'angle mort de
ce dernier budget caquiste.
Donc, quand on regarde...
10 h (version non révisée)
Mme Cadet : ...un petit peu
tout ça, bien, on se dit... Je veux dire : Qu'est-ce qu'on a véritablement
fait avec ce déficit de 13,6 milliards? Il n'y a rien là-dedans qui permet à
nos familles de joindre les deux bouts puis il n'y a rien là-dedans qui permet
véritablement à notre réseau d'éclore.
J'entends déjà le ministre de l'Éducation
nous dire : Bien, c'est à cause de Donald Trump, on n'avait pas le choix,
c'est un budget, là, où ce qu'il fallait se concentrer, là, pour faire face à
la menace tarifaire. Mais, dans le fond, le ministre... je suis sûre que le
ministre, il le sait très bien au fond de lui-même, que, quand on prend le
pouvoir avec 7 milliards de surplus puis qu'on fait un déficit de 13... plus de
13 milliards, bien, ce n'est certainement pas la faute de Donald Trump. Il sait
très bien pourquoi est-ce qu'on est rendus là. Il sait très bien que ce sont
les décisions de son gouvernement qui ont provoqué ce déficit. Northvolt, les
Kings, les chèques cadeaux, SAAQclic, des mauvais deals comme dirait son chef.
Ils le savent, mais évidemment je ne pense pas qu'ils vont le dire
publiquement.
Ça nous amène à l'éducation précisément.
Je le disais un peu plus tôt, mais, dans ce budget-là, on n'a pas vu
grand-chose précisément pour le secteur de l'éducation. On a été habitués à des
budgets un peu plus spectaculaires, hein, en matière d'éducation l'an dernier.
D'ailleurs, le budget cette année s'appelle Un Québec... Pour un Québec fort.
Bien, l'année passée, c'était Priorités : santé, éducation, hein, ça, on l'a
vu. On pense aux maternelles quatre ans. On se dit : O.K., on va investir
dans le secteur de l'éducation. Mais finalement, bien, non seulement ce qu'on a
vu des budgets précédents, bien, c'étaient parfois des promesses qui arrivaient
puis que le gouvernement n'a pas été en mesure de tenir, mais surtout, bien,
cette année, bien, ce qu'on voit, c'est... en fait, ce n'est pas grand-chose,
hein?
Alors, le ministre, il doit avoir un
mélange d'émotions avec le budget qui a été déposé la semaine passée. Le
ministre, il doit être soulagé de voir qu'il n'est peut-être pas dans le moins,
mais il doit être déçu de savoir qu'il n'a pas les moyens de ses ambitions.
Parce que je connais le ministre, c'est un homme ambitieux. C'est... Et je me
demande s'il est... il se dit que ce budget-là lui permet véritablement de
répondre à l'ensemble de ses ambitions.
Au contraire, tu sais, ce qu'on a vu, tu
sais, c'est un ministre qui nous a dit du budget du Québec 2025-2026 :
«une année de consolidation en éducation». On le voit bien. Et ce qu'on...
bien, ce qu'on voit, bien, c'est ça, c'est le ministre qui nous a dit, bien, qu'on
consolide dans le réseau de l'éducation cette année. Mais moi, je me suis
arrêtée, je me dis : Mais on consolide quoi? Quand le ministre nous dit,
bien, qu'on consolide dans le secteur de l'éducation, qu'est-ce qu'on
consolide? Parce que, quand on le regarde, en ce moment, le réseau, bien, ce qu'on
voit, c'est une pénurie d'enseignants, c'est les écoles qui débordent, c'est du
personnel de soutien à bout de souffle, c'est les écoles qui tombent en ruine,
c'est des compressions majeures demandées aux centres de services scolaires
juste avant Noël pour le présent exercice financier, ce sont des projets de
construction et de rénovation qui ont été mis sur pause par le gouvernement
pour des raisons budgétaires, c'est une augmentation de la violence dans les
écoles. On voyait d'ailleurs un article sur le sujet pas plus tard que ce matin
sur la question de la hausse des violences dans nos écoles ici même, dans le
coin de Québec. Ce sont... C'est une explosion d'enseignants non légalement
qualifiés, ce sont des classes qui n'ont toujours pas d'enseignant à quelques
mois de la fin de l'année scolaire, c'est un taux de décrochage qui est à la hausse,
qui est maintenant documenté, ce sont des ruptures de services pour les enfants
avec des besoins particuliers. Puis nous, au Parti libéral, on s'est levés
souvent pour parler de l'importance d'offrir des services à tous les enfants,
incluant les enfants avec des besoins particuliers. On a même déposé un projet
de loi sur le sujet. L'année passée, lors des crédits, j'avais posé des
questions au ministre sur la question. On l'interpelle là-dessus. Ce sont des
directions d'école qui sont à bout de souffle, puis on les entend en ce moment
même nous décrier à quel point il y a une lourdeur pour eux. Je pourrais
continuer encore tellement on en voit, des enjeux dans le secteur de l'éducation.
Donc, je répète mon point que j'ai fait un
peu plus tôt. Le ministre nous a dit : «une année de consolidation».
Est-ce que c'est ça, c'est ça qu'on cherche à consolider? Parce que, dans le
budget, ce qu'on a vu, bien, tout le monde le sait, c'est une augmentation de
2,2 %, hein, des budgets en éducation. Puis c'est une... Le ministre va
nous dire, va nous répondre : Bien, c'est une augmentation, elle est
mince, mais c'est une augmentation pareil. Mais tous les acteurs, tous les
experts du secteur de l'éducation, ils nous l'ont confirmé, là, 2,2 %, ce
n'est pas assez, ce n'est pas assez. Ça ne couvre même pas, d'ailleurs, les
augmentations salariales des enseignants, on va se le dire. Mais aussi on le
sait, que la hausse nécessaire pour éviter les compressions en éducation, bien,
c'est 4,7 %.
Donc, quand la CAQ, là... Depuis que le
premier ministre, il est là, il est en poste puis il nous répète : Bien,
pour nous, la priorité des priorités, c'est l'éducation, que lui, comme premier
ministre, il est revenu en politique parce que c'était l'éducation qui l'amenait
là, ça a été le ministère qu'il a mené dans les années... à la fin des années
90, au début des années 2000, c'est ce qu'il souhaite léguer au Québec, aux
prochaines générations. Ça fait que, quand on nous dit, là, que...
Mme Cadet : ...l'éducation, c'est
la priorité des priorités, bien, M. le ministre, quand moi, je regarde là, le
dernier budget qui a été adopté le 25, 26, moi, ce n'est pas ça que je vois.
Moi, je vois un budget qui, en plus d'être largement déficitaire, en plus de
nous amener dans les bas-fonds, de façon historique, sur le plan budgétaire,
bien, on a un budget qui ne répond pas aux aspirations des Québécois puis qui
ne répond pas aux aspirations de la jeunesse québécoise.
• (10 h 10) •
J'ai aussi... En plus d'être porte-parole,
en ce moment, en matière d'éducation, moi, ça fait deux ans que je suis
porte-parole pour la jeunesse, donc j'ai l'occasion de parler avec ces
intervenants depuis plus de deux ans, qui oeuvrent auprès de nos jeunes, qui
oeuvrent auprès de nos jeunes, qui sont dans... qui, parallèlement, donc, à
leurs autres vulnérabilités, sont à l'intérieur de notre réseau scolaire, puis
leur pose des questions. Est-ce que le budget qu'on a eu, auquel on a eu droit
au cours de la dernière semaine, au cours des deux dernières semaines... est-ce
que c'est un budget qui répond à ces aspirations-là? Est-ce que c'est un budget
qui répond aux aspirations des gens qui oeuvrent dans notre réseau? Est-ce que
c'est un budget qui répond aux aspirations de nos jeunes? Est-ce que c'est un budget
qui répond aux aspirations de leurs parents? Malheureusement, la réponse à ça,
c'est non.
On le sait, les gens du réseau, les
parents, les jeunes, tous ceux qui sont interpelés par nos enfants, tous ceux
qui se disent : Bien, moi, j'ai vraiment envie que mon gouvernement, là,
si l'école était importante, que mon gouvernement s'intéresse véritablement à
nos jeunes puis investisse dans cette jeunesse-là, s'assure que les
infrastructures en place, s'assure que les services aux élèves soient livrés,
s'assure que les... que le ministre qui est à la tête de ce paquebot... parce
qu'on sait que c'est un énorme paquebot, là, on le sait, ce que vous avez à
gérer, mais que, tous les jours, se lève, se dise : Bien, comment, moi, je
m'assure d'investir plus dans cette jeunesse-là? Parce que c'est véritablement
ce qui va nous permettre de croître, puis de permettre à chaque enfant
d'aspirer au plus grand... et de réaliser ses propres aspirations. Bien, c'est
un budget qui est beaucoup plus intéressant que ça. Puis ils espéraient plus.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, Mme la députée, merci. Je cède maintenant la parole à M. le ministre,
également, pour une période de 10 minutes.
M. Drainville : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Salutations à la députée de Bourassa-Sauvé, qui
nous donne l'occasion de faire une démonstration de toutes les avancées que
nous avons connues en éducation. Salutations, évidemment, à M. le député de
Matane-Matapédia. Un salut tout particulier, chaleureux, à mes deux collègues,
la députée de Hull et la députée de Châteauguay, qui vont m'accompagner dans
ce... dans cette interpellation. M. le député de Jean-Lesage, évidemment, vous
êtes là. Je me dois de souligner votre présence, et ça me fait très plaisir que
vous soyez là.
Je suis accompagné de mon équipe, à ma gauche, M.
Pierre Tremblay, le directeur de cabinet, entouré de plusieurs représentants du
cabinet, ma très chère équipe, et, évidemment, à ma droite, Mme Carole Arav, la
sous-ministre à l'Éducation, qui, elle aussi, est entourée d'un certain nombre
de sous-ministres, que je salue, y compris la secrétaire générale du ministère.
Alors, écoutez, moi, je ne voulais pas
revenir en arrière, je voulais regarder en avant, mais, Mme la Présidente, la
députée de Bourassa-Sauvé, malheureusement, m'oblige à faire un petit saut en
arrière pour que nous nous rappelions à quel point la situation en éducation
commandait un grand rattrapage, parce que le réseau de l'éducation, il a été
sous-financé par les gouvernements précédents, en particulier, le gouvernement
libéral précédent. Je le rappelle, je pense que c'est important de se le
remémorer, il y a une année, en 2015-2016, où le budget de l'éducation, Mme la
Présidente, en chiffres absolus, là, ils ont diminué l'argent qui allait au
ministère de l'Éducation, là, ils l'ont baissé, là. Regardez ça, là, moins
0,5 %, là, l'austérité, là, la vraie, là. Tu prends l'argent du ministère
de l'Éducation puis tu décides, là : on va couper le montant qu'on met. On
ne va pas diminuer le rythme de croissance, on va carrément prendre l'argent
puis on va en enlever. Bien, c'est ça qu'ils ont fait là, ça, c'est des
chiffres officiels, là. Il ne faut jamais l'oublier. Et c'est pour ça que le
ministre des Finances du temps, Carlos Leitão, il a exprimé des regrets. Il ne
faut jamais l'oublier, ça aussi, là, Carlos Leitão admet des regrets, là :
En éducation, on aurait dû être un peu plus modérés. C'est un euphémisme. Et là
il parle des compressions, qui ont fait très mal au réseau de l'éducation.
La députée de Saint-Laurent, que l'on
salue, qui doit nous écouter... on salue également la famille... qui a même
exprimé des regrets. Elle a...
M. Drainville : ...le Parti
libéral s'excuse pour l'opération austérité en éducation. Alors, d'entendre
maintenant des représentants du Parti libéral nous reprocher une augmentation,
Mme la Présidente, de 58 % du budget de l'éducation, nous autres, depuis
qu'on est là en sept ans, là, c'est le septième budget, une augmentation de
58 %, Mme la Présidente, c'est ça, l'augmentation du budget de
l'éducation. Le budget de l'éducation, là, il est parti à 14,9 milliards, ça,
c'est le budget dont on a hérité des libéraux Et, en date du dernier budget, on
était à 23,5 milliards.
D'ailleurs, Mme la Présidente, retenons
deux chiffres, deux chiffres, parce qu'il va avoir beaucoup de chiffres dans
cette interpellation, mais s'il y en a deux qu'il faut retenir, c'est 23, 5.
C'est magique, Mme la Présidente, 23,5 milliards, c'est le budget de
l'éducation, le budget d'opération annuel, et 23,5, j'arrondis, là, mais c'est
ça pareil, 23,5 milliards, c'est également le budget pour le parc scolaire,
pour la construction, la rénovation et les agrandissements. C'est facile à
retenir, 23,5 pour le budget de l'éducation, 23,5 pour le PQI en éducation sur
10 ans. Ça, c'est le premier chiffre qu'il faut retenir. Le deuxième chiffre
qu'il faut retenir 100 000. Alors là, j'arrondis, encore une fois, 100 000, ça,
c'est la croissance du nombre d'élèves en formation générale des jeunes en six
ans, 100 000. La moitié de ces 100 000 sont nés hors du Canada, j'arrondis,
c'est 47 000, quelques, 100 000 de plus aux préscolaire, primaire et secondaire
au Québec, en six ans, la moitié, nés hors du Canada. Et, sur ce 50 000 nés
hors du Canada, il y en a 40 000 qui sont arrivés entre 2021 et 2024, donc, si
on veut arrondir encore une fois, dans les trois dernières années. 40 des
50 000 élèves nés hors du Canada qu'on a accueillis dans nos écoles du Québec
depuis six ans, il y en a 40 des 50 000 qui sont arrivés grosso modo dans les
trois dernières années.
Je réitère, Mme la Présidente, qu'on ne
blâme pas les élèves, on ne blâme pas les enfants, on ne blâme pas les parents.
C'est un choix politique qui a été fait par le gouvernement fédéral, mais il
faut tout de même constater que cette arrivée d'élèves de l'extérieur, que nous
n'avions pas pu planifier, a évidemment mis beaucoup de pression sur nos
ressources humaines, sur notre personnel, sur le nombre d'enseignants, de TES,
d'éducatrices, de professionnels que nous devons avoir dans notre réseau. Et
bien sûr, ça a mis une pression très importante sur l'espace, les classes, on a
besoin de les scolariser, ces enfants-là, et on est fiers de les scolariser.
Parce qu'une fois qu'on a déploré le fait qu'il y a eu beaucoup trop
d'immigration sous le gouvernement Trudeau, une fois qu'on a dit ça, ce sont
des enfants dont on va s'occuper, et dont on s'est occupé, et dont je suis fier
de dire que nous, nous en sommes très bien occupés, Mme la Présidente.
Alors, on se retrouve donc avec un budget
de l'éducation qui est en croissance. C'est phénoménal, Mme la Présidente, une
augmentation de 58 % du budget de l'éducation en sept budgets, en sept
ans. Je vais utiliser cette année, là, pour tout le reste de l'interpellation,
ce qui inclut l'année 2025-2026, l'année du présent budget. Plus 58 % en
sept ans, alors faites la division, là, ça vous donne une saprée belle
croissance du budget de l'éducation, rendue nécessaire notamment par la hausse
des effectifs dont je viens de vous parler. Et cet argent-là, il a servi à
quoi? Car, je le rappelle, l'école existe pour les élèves, l'école existe pour
les élèves, pour nos enfants. On a fait quoi avec cet argent-là? Bien, on
investit dans le français, 300 $ de livres neufs par classe du primaire
depuis l'année passée, des livres essentiellement québécois. D'ailleurs, on a
vu la hausse phénoménale de ventes de livres jeunesse au Québec, attribuable,
en partie, en tout cas, probablement en bonne partie, à cette mesure des
nouveaux livres. Parce que la lecture, c'est le premier ingrédient de la
réussite scolaire, la lecture en français, évidemment. Je peux parler de la
refonte du programme...
M. Drainville : ...de français
qui est en cours, qui sera le nouveau cours, qui sera introduit de façon
optionnelle pour septembre prochain, de façon obligatoire pour la
rentrée 2026. Je pourrais vous parler de la plateforme Allo français, le
Alloprof du français. Tout ça, c'est des investissements dans le français, qui
est l'une de nos sept priorités à laquelle s'est ajoutée la lutte à la violence
et à l'intimidation, donc huit priorités au total. Alors, on investit. Ces
augmentations... cette augmentation de 58 %, elle a servi au français,
elle a servi à bonifier la formation professionnelle, investir dans les
métiers. Elle a servi à créer des nouvelles voies rapides pour nos enseignants
qui n'ont pas de brevet mais qui souhaitent en obtenir un. Ils sont déjà dans
les classes. Ils ont un bac dans une matière qui est enseignée ou connexe. On les
accompagne vers le brevet. On a investi là-dedans, donc, ce que j'ai appelé les
voies rapides. On a investi, bien entendu, Mme la Présidente, dans les aides à
la classe, un gain historique, la moitié des classes du primaire au Québec ont
une deuxième adulte depuis septembre. Historique comme investissement. J'espère
qu'on aura l'occasion d'en reparler. On a investi dans les projets
particuliers. On a créé... On a augmenté le nombre de projets particuliers dans
les écoles du Québec de 9 %. Le nombre d'élèves qui sont en projets
particuliers a augmenté de 8 %. On a investi, aussi, Mme la Présidente,
dans le PQI, ça, c'était une de nos priorités : des plus belles écoles.
Près de 100 nouvelles écoles construites au Québec en six ans, 200 agrandissements,
150 projets en cours, présentement 150, je répète, 150 projets en
cours qui avancent présentement en construction agrandissement, sans parler des
rénovations. Et puis, évidemment, on investit dans l'efficacité du réseau, Mme
la Présidente, parce qu'avec tous ces investissements, à un moment donné, il
faut se poser la question comment est-ce qu'on peut faire mieux? Travailler ces
investissements historiques, obtenir des gains supplémentaires, des écoles
encore plus performantes, notamment avec l'utilisation des données pour
identifier nos élèves qui sont à risque de décrochage pour qu'on puisse les
aider avant qu'ils ne décrochent.
• (10 h 20) •
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Nous allons maintenant débuter cette période d'échange. Donc,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé, je vous donne la parole pour cinq minutes.
Mme Cadet : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, le ministre a dit beaucoup de choses dans son
introduction. D'abord, j'aimerais qu'il dépose le tableau, là, qu'il nous a
montré, le tableau didactique qu'il nous a montré, donc s'il pouvait le déposer
à la commission. Donc, j'en fais la demande formelle.
Ensuite, M. le ministre nous a dit que je
ne donnais pas le choix de revenir en arrière, mais moi aussi, je vais revenir
en arrière, parce qu'il a parlé de Carlos puis il a dit qu'il aurait exprimé
des regrets, mais moi, je me souviens quand le ministre, dans sa carrière
antérieure, lui a exprimé des félicitations, en disant : Merci, Carlos.
Merci, M. Leitão. Il nous disait : Le gouvernement de la CAQ a
tellement d'argent, alors il dépense. En fait, il arrose à gauche et à droite.
En tout cas, merci, M. Leitão, merci, M. Coiteux, et merci,
M. Couillard. Ça, c'est le ministre de l'Éducation. Le ministre de
l'Éducation, qui était animateur au 98,5, c'est lui qui disait ça. Alors, lui,
il en a exprimé des félicitations sur la manière dont on a géré les finances du
Québec. Puis c'est lui qui s'est dit : Le gouvernement de la CAQ, là,
dans... le gouvernement dans lequel il se trouve en ce moment, mais il ne sait
pas bien gérer l'argent. Donc, quand, moi, dans mon introduction, je faisais
des reproches au gouvernement actuel sur les déficits de 13,6 milliards
qui s'ajoutent au déficit de 11 milliards de l'année dernière, puis qui...
puis qu'on parle de gaspillage, puis qu'on parle d'un gouvernement brouillon,
mais en fait on fait juste reprendre des propos du ministre, de l'actuel
ministre de l'Éducation à l'époque, en mars, en mars 2020, il y a quatre ans,
il y a cinq ans. Donc, le ministre devait peut-être se garder une petite gêne,
donc, quand il veut parler du passé.
Autrement, Mme la Présidente, mais le
ministre a terminé sur les projets d'infrastructure. Il nous a dit
150 projets en cours, mais sur combien de ces projets-là, on va tirer la
plogue? C'est ça, la question. Parce que, moi, je me rappelle d'avoir été dans
une saisie de pétition il n'y a pas si longtemps, de votre collègue de...
Pardon?
Une voix : ...
Mme Cadet : De
Nicolet-Yamaska. Merci. De votre collègue de Nicolet-Yamaska, où toute la
communauté s'est mobilisée, parce qu'il y avait un projet qui, normalement,
était en cours de réalisation puis tout le monde s'est dit : Mais comment
ça se fait que le ministre nous a promis un projet, nous a promis une
construction d'école, que tout était là, et que là on tire sur la plogue, puis
qu'on tire sur l'accélérateur, puis qu'on nous dit : Bien, peut-être que
ça ne répond pas nécessairement au besoin. Alors que tout le monde, incluant la
mairesse du coin, est mobilisé, au point où le député de Nicolet-Yamaska a été
obligé de déposer une pétition, ici, en Chambre, puis que le gouvernement a
voté contre cette saisie de pétition là, que j'étais obligée moi-même de
l'amener en séance de travail pour s'assurer qu'on en parle. Alors, quand le
ministre nous dit «aucun», ici, là, moi, j'exprime...
Mme Cadet : ...mais je
vais revenir sur les infrastructures de façon générale, sur son bilan. Parce ce
que le ministre, à l'intérieur, donc, de son laïus aussi, bien, il nous parle
donc des plus belles écoles, hein, de l'amélioration donc qu'on a vue, donc, de
l'état de l'infrastructure, donc, depuis deux ans? Je vais montrer... Donc,
j'ai ce tableau, puis le ministre il a un tableau, et moi aussi j'en ai un
tableau, Mme la Présidente. Ce qu'on voit ici, là, c'est l'évolution du parc
des infrastructures en éducation depuis 2019‑2020. Ce qu'on voit en 2019‑2020,
jusqu'en 2024, bien, c'est une dégradation du parc des infrastructures en
éducation, des écoles de type A, B, C, ça baisse, ça baisse, ça baisse. Puis
les écoles dont l'état d'infrastructure est à niveau D et E, E comme échec,
bien, ce qu'on voit, c'est que ça monte, ça monte, ça monte jusqu'à ce que,
magiquement, en 2024‑2025, qu'on voit que la tendance s'est inversée parce que,
bon, c'est la méthode caquiste, je pense, on révise la méthode d'évaluation. Parce
qu'on avait entendu le premier ministre nous dire : Ah! Nous, on n'y croit
pas, là. La façon dont on évalue, là, l'état des infrastructures au Québec, bien,
ce n'est pas vrai, ce n'est pas comme ça. Ça fait qu'on a revu la méthode et,
magiquement, ça va mieux. Mais, Mme la Présidente, ça ne va pas mieux, l'état
de nos infrastructures. Ce qu'on voit, c'est des écoles où il y a des blocs de
béton qui tombent dans les classes, où il y a des coquerelles qui ont élu
domicile dans les classes, où il y a des élèves d'une école primaire à Montréal
qui n'ont pas de lumière naturelle, puis qu'on demande aux parents d'apporter
des lampes. Ça n'a pas de bon sens. Puis le ministre nous a dit, ah! bien, que
lui, il voulait revenir en arrière. Puis il est revenu sur le gouvernement de 2014‑2016.
Mais quand on regarde là, le PQI 2022‑2032, bien, qu'est ce qui était
écrit? Le portrait actuel démontre qu'une part importante soit 59 % du
parc d'infrastructure du réseau de l'éducation est en mauvais ou en très
mauvais état. Et cette situation s'explique principalement par une période de
sous-investissement dans les années 90 et au début des années 2000.
Qui était ministre de l'Éducation à ce moment-là? C'est l'actuel premier
ministre du Québec, le gouvernement, le chef du gouvernement de la CAQ. Donc,
le premier... Donc, au ministre de l'Éducation, en ce moment, là, quand je
regarde dans tous les projets qui sont mis sur pause, quand je regarde la
dégradation de l'état de nos infrastructures, bien, je demande pourquoi, le
gouvernement, il annonce des projets d'école, puis qu'une fois que le travail
est commencé, il les met sur pause? Pourquoi il fait des promesses qu'il n'est pas
capable de tenir?
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le ministre, pour une
période de cinq minutes.
M. Drainville : Oui. Mme
la Présidente. Comment dire? Je comprends. J'ai été député d'opposition, là.
Puis moi, je l'ai déjà dit à la députée de Bourassa-Sauvé en privé, ça ne me
dérange pas de le répéter en public, moi, je la trouve bonne, la députée de Bourassa-Sauvé.
Pour une députée qui en est à son premier mandat, je la trouve bonne. Bon.
Maintenant, on a tous des choses à travailler. Moi-même. Moi, j'en ai. Ça fait
longtemps que je fais de la politique, Mme la Présidente. J'ai des choses... Il
y a des choses sur lesquelles on travaille. Bon. Bon. Puis le député de
Matane-Matapédia aussi puis le député de Jean-Lesage, on est des humains, on
travaille pour s'améliorer. On est en processus d'amélioration continue. Alors,
ce n'est pas un reproche, c'est une, comment dire, précision que je souhaite
apporter au discours de la députée de Bourassa-Sauvé. Quand elle parle de
l'amélioration... Ou, en fait, elle commence par dire : Il y a dégradation
du parc immobilier. Et après ça, elle dit : Comme par magie, il y a eu
amélioration. Elle a absolument raison de le noter. C'est vrai, ça, qu'en 2023‑2024,
il y avait 38 % de notre parc-école qui était considéré comme A, B ou C,
donc de qualité très bonne ou, en tout cas, certainement acceptable, disons, en
bon état, et puis que oui, l'année passée, c'est monté à 44 % de 38 %
à 44 %. C'est quand même une belle amélioration. Et cette année, je vous
le donne... je vous le donne en mille parce que c'est dans les documents
budgétaires, on est passé de 44 % à 47 % du parc scolaire qui
effectivement est classé A, B ou C, donc en très bon état ou en bon état. Bon.
Puis non, ce n'est pas de la magie, Mme la Présidente, c'est qu'on a développé
une méthode d'évaluation des travaux à faire qui s'est beaucoup raffinée. On a
un portrait beaucoup plus clair de l'état réel du parc scolaire. Et c'est ce
qu'il nous permet, c'est ce qui permet au ministère, parce que le politique
n'est absolument pas impliqué là-dedans, c'est ce qui permet au ministère de
l'Éducation, aux équipes spécialisées dans ces domaines, d'en venir à la
conclusion qu'effectivement les investissements historiques que nous faisons en
matière d'infrastructures ont permis une amélioration générale de la qualité du
parc scolaire, du parc immobilier, qui est passée donc de 38 % à
47 %. C'est une bonne nouvelle, Mme la Présidente. Et il ne faut pas
laisser entendre — c'est le petit reproche que je lui fais — il
ne faut pas laisser entendre qu'il y a...
M. Drainville : ...comment
dire, une intervention magique, entre parenthèses, politique qui expliquerait
cette augmentation. La raison pour laquelle ça s'améliore, c'est parce qu'on a
une connaissance beaucoup plus fine, parce qu'on a amélioré nos processus
d'évaluation, et, par ailleurs, c'est parce qu'aussi on investit des sommes
historiques qui nous permettent de commencer justement ce rattrapage qui a trop
tardé, et dont j'impute la responsabilité aux gouvernements précédents.
Parce que, oui, ce que nous menons
présentement, Mme la Présidente, c'est une opération de redressement, une
opération historique de redressement, une opération historique de modernisation
du réseau scolaire. C'est ça qu'on fait, nous, la Coalition avenir Québec,
depuis six ans. On l'a pris en très mauvais état, et là on investit des sommes
historiques pour le remonter. Et savez-vous quoi? On en voit les résultats et
on en est très fiers. Et on réussit ça avec une augmentation.
Alors, en même temps qu'il faut redresser,
qu'il faut compenser pour le financement, on assiste à une augmentation
historique de la clientèle d'élèves qu'il faut scolariser, et donc elle est
massive, il y a une très forte augmentation dont j'ai expliqué la cause tout à
l'heure. Et donc, oui, on a investi dans la construction de nouvelles écoles,
tout près de 100 nouvelles écoles mises en service depuis six ans,
200 agrandissements, 150 projets qui sont en cours.
Alors, Mme la Présidente, puis ça, c'est
l'autre petit reproche sympathique que j'adresse à ma collègue, quand elle
dit : Combien ne seront pas faits, non, non, les 150, là, dont je vous
parle, c'est des projets qui sont en cours, soit en cours de réalisation, soit
en cours de planification. Des projets avancent, ils sont au PQI. Et, soit dit
en passant, le projet de Nicolet n'a jamais été au PQI. Je tiens aussi à
apporter cette petite nuance, le projet dont elle a parlé n'a jamais été
inscrit au PQI, et je pense que c'est important de le noter. Je ne dis pas que
c'est un projet qui n'a pas sa raison d'être. Les projets, ils sont soumis par
les centres de services, qui en évaluent d'abord les besoins, puis une fois que
les besoins sont établis par les spécialistes du ministère, après ça, il y a
priorisation. Alors, on verra pour ce qui est du projet de Nicolet.
Alors, c'est ça, la réalité, Mme la
Présidente, nous devons être... si on est pour se comprendre puis avoir des
débats qui sont constructifs, il faut être factuels et rigoureux.
• (10 h 30) •
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Hull
pour cinq minutes également.
Mme Tremblay : Oui. Alors,
bonjour, tout le monde. Bonjour, chers collègues, M. le ministre. Alors, moi,
ce matin, là, je suis très fière de pouvoir prendre la parole puis parler du
réseau de l'éducation. Évidemment, on le sait, je proviens du milieu de
l'éducation, puis jamais un gouvernement n'a autant pris soin de l'éducation.
Je tiens à le dire. Puis prendre soin d'éducation, c'est prendre soin de nos
jeunes, les jeunes qui demain seront l'avenir de notre Québec.
Ce matin, on a utilisé certains mots, là,
puis il y a le mot «spectaculaire» qui est revenu puis que j'ai entendu. Puis
ce qu'on a fait, moi, je le qualifierais justement de spectaculaire. Puis c'est
important de regarder ça dans un portrait d'ensemble, d'où on est parti, puis,
en si peu de temps, qu'est-ce qu'on est arrivé à faire en six ans. Ça, les
chiffres parlent d'eux-mêmes, M. le ministre en a nommé énormément ce matin
d'ailleurs. Les avancées sont vraiment importantes. Le rattrapage, il est là,
il est vraiment là.
Vous dire... On a parlé de quelque chose
qui m'a touché beaucoup, là, c'est... dans les années, là, les certaines
années 2015-2016, les années, là, où on était, là, au niveau de
l'austérité. Donc, évidemment, moi, à ce moment-là, j'étais dans les écoles.
Puis on est venu parler des élèves en difficulté ce matin, puis moi, à ce
moment-là, j'étais exactement une enseignante dans les écoles où, là, on devait
couper des postes. Puis c'étaient quels postes qu'on devait couper? Bien,
c'étaient les postes qui étaient auprès des élèves en difficulté. C'est ce
qu'on a vécu. On devait faire des choix, Mme la Présidente. Quel choix qu'on
devait faire? On devait choisir quel élève aurait le plus de services puis
d'autres en auraient moins parce qu'on en était là.
Quand on a parlé d'un 7 milliards de surplus,
là, puis presque avec fierté, un petit peu plus tôt, là, bien, ça, c'est de
l'argent qui n'a pas été à nos jeunes en difficulté, c'est les jeunes qui n'ont
pas été dans notre infrastructure. Ça fait que, je ne sais pas, on ne peut pas
être fier de cela à l'heure actuelle parce que c'est dans le réseau de
l'éducation où ça a été difficile dans ces années-là.
Vous dire qu'au niveau des élèves en
difficulté, je suis contente de voir que le parti de l'opposition... et là, je
regarde le temps qui passe, j'ai tellement de choses à dire, alors est venu
dire, là : Bien, nous, là, c'est important de donner du service à tous les
enfants en besoins particuliers. Bien, je suis très heureuse de les entendre
sur ça ce matin parce qu'on voit que cette préoccupation-là a évolué dans le
temps. Maintenant, c'est important, ça l'a moins été dans les années que je
viens de parler. Vous dire qu'il y a quelque chose d'extraordinaire qu'on a
fait...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Tremblay : ...puis qui est
venu libérer du temps aux enseignants puis aux enseignants, puis là je parle
des aides à la classe. Les aides à la classe, c'était une demande des profs. Les
profs voulaient avoir du soutien. Puis il y a des gens dans les écoles qui
voulaient contribuer encore plus parce qu'ils avaient les capacités, ils
connaissaient les élèves, puis ils étaient en mesure d'apporter de l'aide aux
enseignants puis aux enseignants. En apportant de l'aide aux enseignants et aux
enseignantes, ça vient les libérer, ça vient leur donner plus de temps pour les
élèves en difficulté. C'est 13 000 personnes à l'heure actuelle, là,
qui contribuent, là, d'une façon ou d'une autre aux aides à la classe parce qu'ils
ont plus d'heures. Et ça, c'est venu valoriser aussi le personnel qui est dans
le réseau d'éducation. Moi, je parle des éducatrices, là, qui, maintenant, avaient
des heures entrecoupées, Mme la Présidente, c'était le matin, sur l'heure du midi,
elles étaient là le soir. Là, maintenant, elles ont des horaires réguliers,
mais plus que ça, elles contribuent à la réussite des jeunes parce qu'elle
soutient les enseignants et les enseignantes, libèrent de l'espace. Moi, je
pense que c'est le plus beau cadeau qu'on a donné au réseau de l'éducation.
Puis c'est d'être efficace aussi, c'est de
bien utiliser l'expertise qui est dans notre réseau. Donc, moi, là, je ne le
dirai jamais assez. Puis quand on se promène... on s'est promené, moi et M. le
ministre, sur le terrain, là, les gens viennent nous voir puis ils viennent
nous dire : Merci. Merci d'avoir amené cette solution-là dans les classes.
Puis c'est presque une classe sur deux, puis les modèles sont différents, puis
c'est ça qui est intéressant, chaque école a adapté, là, sa façon, dire :
Moi, les aides à la classe, c'est là que j'en ai besoin. On a laissé, en plus,
de la flexibilité au réseau de l'appliquer, le modèle, comme ils le
souhaitaient. Ça fait que, d'une école à l'autre, les aides à la classe, on les
utilise selon les besoins.
Alors, tout ça pour vous dire que, pour
moi, là, c'est clair que c'est une énorme fierté, c'est une façon de valoriser,
c'est un investissement qu'on a fait dans notre réseau, puis qu'on parle... il
n'y aura jamais assez. Puis ça vient aider qui? Nos jeunes en difficulté. Puis
on ajouter aussi, là, des ressources pour venir aider nos jeunes. Alors, Mme la
Présidente, je pense que, au niveau, là, de... du soutien aux enseignantes des
enfants en difficulté... Puis on le sait, là, les besoins sont énormes. Là, je
ne peux pas nier que les besoins ne sont pas là, et tout ça, là, ils sont
présents, les besoins. Mais de dire qu'on n'en a pas été préoccupé, Mme la
Présidente, ça, c'est totalement faux. On va continuer de le faire. Je pense qu'on
le fait bien. On le fait par différents moyens qui ont été nommés par M. le
ministre, là, il y a Alloprof, on vient contribuer, soutenir les élèves en
difficulté. Je vais revenir plus tard parce que, vous voyez, j'ai énormément de
choses à dire. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Nous allons débuter cette deuxième série d'interventions.
Donc, Mme la députée de Bourassa-Sauvé, vous avez la parole pour cinq minutes.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. D'abord, je n'ai pas eu de réponse à ma question parce que, moi, j'ai
terminé mon dernier bloc en demandant : Pourquoi est-ce que le
gouvernement brisé ses promesses? Pourquoi est-ce que le gouvernement mettait
de l'avant des projets de construction d'école, et là, woup, woup, woup, on les
met sur pause, puis on les... on arrête des projets de rénovation parce qu'on a
mal budgété le tout? Moi, c'est ça, la question que j'ai posée au ministre de l'Éducation
dans le dernier bloc, mais il nous a répondu : Nous, on est fiers, on se
pète les bretelles, on est fiers donc de tous les projets qu'on a mis de l'avant.
Puis le premier ministre... le premier ministre, le ministre de l'Éducation
nous a dit : On fait un redressement, mais je vous ai nommé ce qui se
retrouvait au PQI 2022-2032, puis c'est drôle, hein, parce que ce bout de
texte là, on ne l'a pas retrouvé au PQI suivant. Ça aussi, ça, ce n'est pas non
plus une intervention magique, M. le ministre? Quand je vous disais qu'on
pouvait lire dans le PQI 2022-2032 puis que magiquement, là, cette phrase, elle
a disparu, que le portrait actuel démontre qu'une part importante du parc d'infrastructures
du réseau de l'éducation est en mauvais ou très mauvais état et que cette
situation s'explique principalement par une période de sous investissement dans
les années 90 et au début des années 2000. Donc, quand le ministre de
l'Éducation nous dit que ce qu'il fait, c'est un redressement, bien, c'est un
redressement de son propre premier ministre, d'abord et avant tout.
Ensuite, la députée de Hull nous a parlé
de... bien, nous a parlé, donc, d'éléments qui étaient spectaculaires. Mais au-delà
de, moi, ce que j'ai dit précédemment, là, moi, ce que je trouve spectaculaire,
mais c'est justement le nombre de projets mis sur pause. Ce que je trouve
spectaculaire, parce qu'on a parlé des enfants avec des besoins particuliers...
Puis je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas de préoccupations, Mme la députée
de Hull, ce que j'ai dit, c'est qu'il y a des bris de services. Ce que je
trouve spectaculaire, là, c'est le nombre d'enfants qu'on n'est pas capables de
scolariser, qui sont en bris de service.
Maintenant, en ce qui a trait à l'état de
nos infrastructures, le ministre nous a aussi mentionné tantôt que... donc, que
ça s'est amélioré. Puis on nous a même répété, là, qu'on allait sur le terrain.
Mais moi, je pense que le ministre puis les députés du gouvernement doivent
aller un peu plus souvent sur le terrain puis voir dans d'autres écoles comment
ça se passe, parce que, ce qu'on entend, nous, sur le terrain, quand on se
promène, c'est que le gouvernement trouve que les gens exagèrent. Vous vous
rappelez, on a été obligé d'aller chercher des photos, là, la députée de
Saint-Laurent avait demandé aux gens du réseau : Montrez-moi des photos de
comment ça se passe...
Mme Cadet : ...passe, parce
que le premier ministre trouvait qu'on exagérait. En Outaouais, là, dans une
école où est-ce qu'il y a des coquerelles, on leur a dit : Bien, coudon,
vous exagérez. À partir de combien de coquerelles on est censé... elle dit, on
est censé se plaindre, on a le droit de se plaindre de l'état de nos
infrastructures, puis à partir de combien? Est-ce que le ministre, lui, il est
fier qu'il y ait des dalles de béton qui tombent dans des écoles de sa propre
circonscription?
• (10 h 40) •
J'en viens à l'autre point, parce que le
premier... parce que là, justement, donc, la députée de Hull a parlé de
l'importance des services aux élèves. Bien, c'est justement un élément qui
préoccupe beaucoup de parents puis beaucoup d'intervenants du réseau, parce que
les gens se disent : Bien, comment ça se fait qu'on a eu droit à des
coupures de 200 millions juste avant Noël? Donc, le 13 décembre... quelques jours
des vacances de Noël, on a convoqué les directeurs généraux des centres de
services scolaires, pas pour un dîner de Noël, là, mais pour leur dire :
Voici votre cadeau, des compressions de 200 millions à mettre en place d'ici le
31 mars, là. Ça, c'était lundi passé. 200 millions.
Concrètement, là, dans le député... dans
le comté de la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata, bien, c'est 800 000 à
couper pour le Centre de services scolaire de Kamouraska-Rivière du Loup. Dans
le comté de la... du député de Matane, le Centre de services scolaire
Monts-et-Marées, c'est 553 000; député de Jean-Lesage, c'est 3,7 millions, le
Centre de services scolaire de la Capitale; le Centre de services scolaire des
Grandes-Seigneuries, le centre de services scolaire qui centre... qui couvre,
là, des... le territoire de la députée de Châteauguay, 3,2 millions. Vous
comprenez, là, que c'est énorme. Dans le comté de Hull, c'est 2,2 millions
coupés dans son centre de services scolaire; dans le comté du ministre, 3
millions; dans mon comté, c'est 4,6 millions.
Vous comprenez, là, qu'ici, là, les... ça
a été absolument improbable, là, ce qu'on a demandé au directeur général de
centre de services scolaire. Puis ces coupures-là, le ministre nous a dit, puis
la députée de Hull vient de répéter : Non. Nous, l'important, c'est de
s'assurer d'offrir des services aux élèves. Mais ici, là, il y a des coupures
qui ont touché précisément le service aux élèves : cessation des activités
de francisation aux adultes, vente... fin de contrats, optimisation du
chauffage, ventilation, réduction des achats en fournitures et en matériel. On
pourrait en nommer une tonne, mais on n'a pas beaucoup de temps, Mme la
Présidente.
Donc, vous comprendrez, là, qu'ici, ça,
c'est juste les coupures pour lesquelles nous sommes au courant. Mais est-ce
qu'il y a eu d'autres coupures dans les centres de services scolaires? Quand on
nous dit que non, non, non, ça, ce sont des montants pour optimiser, là, la
gestion des fonds publics, mais que ça ne touchera pas aux services aux élèves,
parce que nous à la CAQ, on ne fait pas ça, on ne touche pas aux services aux
élèves, mais les gens sur le terrain, ils sont en désaccord avec ça, M. le
ministre.
Est-ce qu'il y a eu d'autres coupures dans
les centres de services scolaires? On sait qu'il y a les projets qui sont sur
pause. Mais, au niveau du fonctionnement, est-ce que le ministre est capable de
nous dire s'il a demandé plus de 200 millions en coupures en 2024?
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le ministre pour une période
de cinq minutes.
M. Drainville : Bien oui.
Merci, Mme la Présidente. Alors, un petit chiffre, là. En 2017-2018, savez-vous
combien est-ce que nos amis libéraux ont investi pour la reconstruction
d'écoles, Mme la Présidente? Donc, reconstruction d'écoles, ça, ça tombe dans
le budget du maintien d'actifs. Il y a le budget de maintien, il y a le budget
de bonifications. Les reconstructions d'écoles, parce qu'on remplace un actif,
ça tombe dans l'enveloppe Maintien d'actifs. Alors, 2017-2018, nos amis
libéraux ont investi 13,5 millions pour reconstruire des écoles, 13,5. En
2024-2025, savez-vous combien est-ce qu'on a investi pour reconstruire des
écoles, Mme la Présidente? Ça, c'est juste pour illustrer l'état de désuétude
du parc scolaire dont on a hérité, là, parce que, je vous le rappelle, la date
de construction moyenne d'une école au Québec, c'est l'année de l'Expo, c'est
1967. Alors, en 2017-2018, ils investissent 13,5. En 2024-2025, on a investi
766 millions pour reconstruire des écoles - c'est un chiffre qui est provisoire
- 57 fois plus.
Quand je vous dis, Mme la Présidente, là,
que les gouvernements précédents ont été mauvais, mauvais pour entretenir le
parc-écoles, là, là, on en a un exemple patent : pas 10 fois plus, pas 20
fois plus, pas 30 fois plus, 57 fois plus pour reconstruire des écoles. Alors,
elle veut me parler d'écoles qui tombent en ruines? Bien, merci beaucoup au
Parti libéral, parce que c'est leur héritage, ça. Alors, nous autres, on
répare, Mme la Présidente, puis on investit pour corriger, justement, réparer
les pots cassés, les écoles cassées.
Maintenant, Mme la Présidente, sur les
aides à la classe, quel beau plaidoyer de ma collègue de Hull, qui, je vous le
rappelle, est issue du milieu de l'enseignement. Elle sait c'est quoi, là, une
classe, celle-là, là, elle pourrait vous en parler, là, longtemps, longtemps.
J'attire votre regard et votre écoute sur ce formidable reportage diffusé dans
le Journal de Québec, Journal de Montréal le 24 décembre 2024...
M. Drainville : ...dans le
Journal de Québec, Journal de Montréal, le 24 décembre 2024, une journée dans
la vie d'une aide à la classe. Et là on nous parle de Mme Laurence
l'enseignante et de Mme Geneviève l'éducatrice qui, donc, a eu plus d'heures,
parce qu'elle reste l'éducatrice, mais elle devient aussi aide à la classe
pendant une dizaine d'heures par semaine. Et là il y a ces situations
absolument extraordinaires. Pendant que l'enseignante aide des élèves de façon
individuelle, l'éducatrice s'occupe de tout le reste, vérifier les signatures
de parents, s'assurer que les jeunes suivent les consignes. Et là vous avez
l'enseignante qui dit ceci : «Ça a l'air niaiseux, mais toutes ces cinq,
10 minutes sauvées, ici et là, accumulées sur cinq périodes, cinq périodes de
la journée, on peut pratiquement gagner 40 minutes d'enseignement par jour. Je
me sens moins... surchargée - excusez-moi - je me sens moins surchargée, et
elle peut ainsi se concentrer davantage sur le coeur de son travail,
c'est-à-dire enseigner et le faire mieux - c'est elle qui parle, on est entre
guillemets ici - et le faire mieux.» L'éducatrice qui dit : «Des fois, je
fais juste relire la question avec un élève et il va débloquer. Pourtant, je
n'ai fait que répéter. Te souviens-tu ce que Mme Laurence a dit tantôt? Ils
vont le trouver par eux-mêmes.»
Elle gagne 40 minutes sur 5 heures
d'enseignement, Mme la Présidente. Cinq heures d'enseignement par jour, elle va
gagner un 40 minutes grâce à cet investissement historique des aides à la
classe, un investissement au-dessus de 100 millions par année, récurrent. C'est
à ça qu'il sert, l'investissement en éducation. C'est à ça qu'ils servent, les
sommes d'argent qu'on augmente d'année en année, le milliard de plus qu'on
augmente dans le budget d'éducation avec le budget, le dernier budget qui vient
d'être déposé. Parce que, Mme la Présidente, elle parle du 2,2 %. Ah oui!
Moi, je veux parler du milliard, le budget de l'éducation, il augmente de plus
de 1 milliard. On passe de 22,4 à 23,5 milliards en éducation au Québec. C'est
ça, l'investissement qu'on fait. Puis il faut regarder, comme je le disais tout
à l'heure, sur la durée, sur la durée, sur sept budgets, plus 58 %. Alors,
oui, ça sert à des initiatives absolument extraordinaires comme les aides à la
classe, et, évidemment, on en est très fiers.
La Présidente (Mme Dionne) : Nous
allons maintenant débuter cette troisième période d'intervention. Alors, je
cède la parole au député de Jean-Lesage pour cinq minutes.
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Le dernier budget de la CAQ en éducation puis en général, c'est un
budget d'austérité, là, 2,2 % d'augmentation des dépenses, en sus des
coûts de système, ça, ça va vouloir dire qu'il y a du monde qui vont devoir se
dire : Où est-ce qu'on coupe? Parce qu'ils ne pourront pas faire la même
affaire avec l'argent qui leur est alloué, déjà, ils ont dû éponger, là, ce que
le gouvernement avait, disons, le culot d'appeler un effort budgétaire à faire,
mais l'équivalent de 1,6 milliard de coupures, si on inclut toutes les coupures
en construction, rénovation d'écoles, en francisation aussi, évidemment, là...
s'obstiner sur les mots. Le ministre va dire : Ce n'est pas des coupures,
c'est des efforts, et patati, puis ça, ce n'est pas de l'austérité.
L'austérité, c'est quand on coupe, puis
telle affaire, comme il a dit tantôt. Mais, au bout de compte, les gens voient
la différence, là, c'est que ça va mal aller, puis ça va mal. Dans le système
d'éducation, à l'heure actuelle, il y a des profs qui sont surchargés, il y a
des profs qui sont épuisées. Malgré les anecdotes qu'on peut donner d'une telle
qui a eu une aide à la classe, ça l'a aidé, puis c'est tant mieux, c'est
formidable, je peux lancer des fleurs, si vous voulez, mais le portrait global,
il n'est pas rose. Il y a du monde qui quitte la profession, il y a des
difficultés de rétention, difficultés d'attraction. Il y a des écoles sont
surchargées. Il y a des sorties qui sont annulées. La culture prend le bord.
L'intégration des élèves autochtones prend le bord. L'intégration des élèves
issus de l'immigration prend le bord, manque de soutien aux élèves.
Et, dans un contexte comme celui-là, parce
qu'on peut faire aussi l'histoire des 50 dernières années du Québec puis de
toutes les politiques d'austérité du PQ ou du Parti libéral jusqu'à
aujourd'hui, avec la CAQ, ce n'est pas ça qui va nous aider. La conjoncture qui
s'en vient devant nous, elle est grave. Il y a un gouvernement canadien de
trop, certes, mais un gouvernement canadien qui a 60 milliards de déficit, qui
va probablement être réduit à zéro en trois ans. Je sais qu'ils ne sont pas
supposés se mêler de l'éducation...
M. Zanetti : ...là, puis de
l'enseignement supérieur, puis de la santé, là, mais ils le font pareil, et ce
ne sera pas sans conséquence sur l'État québécois. Puis, en plus, ils veulent
réduire les impôts. Vous imaginez vous ce qui est devant nous en termes de
destruction des services publics, de réduction des services, de réduction de la
solidarité, de réduction du partage de la richesse au Québec?
• (10 h 50) •
Et là on a un gouvernement de la CAQ qui
s'en va réduire un déficit de 14 milliards, presque 14 milliards, en
quelques années, sans évaluer la possibilité même d'augmenter les revenus de
l'État. Ah! bien sûr, il y a la pensée magique, ah! oui, ce que la CAQ pensait
faire au début, puis qui a clairement échoué en sept ans, là, l'idée de
dire : on va couper la taxe scolaire, redonner 40 $ par propriétaire,
en moyenne, par année, puis là, là, ça, ça va tellement stimuler l'économie que
ça va augmenter les revenus de l'État, puis là on va pleuvoir sous l'argent,
puis on va investir encore plus. Mais réalisez-vous que ça n'a pas marché? On
le savait. C'est un dogme.
Mais là, je veux dire, il faut être
capables de faire le bilan de ça. Et là, ce qui s'en vient, c'est que, si vous
ne faites pas le bilan, qu'il faut augmenter les taxes et impôts de ceux qui
ont de l'argent... et je ne parle pas de la classe moyenne, et surtout pas des
classes populaires, je parle du monde qui sont capables d'en faire un petit peu
plus, puis des grosses compagnies, puis des banques, qui font de l'argent avec
nous, des compagnies américaines puis des multinationales... si on n'est pas
capables de dire : On va aller chercher de l'argent là, il va venir d'où,
l'argent? Ce qu'on... ce vers quoi on va s'enligner, là, c'est toujours plus de
coupures, là, qui vont être de plus en plus difficiles à maquiller derrière des
termes comme «efforts».
Alors, moi, je... il y a plein de sujets
qu'on pourrait aborder évidemment. J'ai comme cinq minutes, ce n'est pas assez.
Mais ce que... ce à quoi je voudrais sensibiliser le ministre aujourd'hui,
c'est cette question-là, c'est la question large des prochaines années.
J'aimerais ça qu'il ne pense pas juste au... à l'année et demie qui précède les
prochaines élections. Puis est-ce que son spin de dire qu'on a investi plus que
tout autre va tenir encore dans un an et demi? Je ne pense pas. Moi, je veux
qu'il pense à l'avenir, comment est-ce qu'on va assurer les services publics au
Québec dans le contexte canadien actuel, dans le contexte québécois, dans le
contexte d'une guerre tarifaire qui, en plus, va plomber notre économie,
réduire les revenus de l'État encore plus, probablement, accroître le déficit.
Tout le monde le dit, là, que c'est jovialiste, là, les projections du ministre
des Finances, là, qui pense que ça... en tout cas, les impacts, disons, sont
sous-estimés, sur notre économie, de la guerre tarifaire imprévisible de Trump.
Alors, dans ce contexte-là, est-ce que le
ministre peut au moins, disons, semer l'espoir, qu'il va être de ceux au
Conseil des ministres, qui va plaider pour qu'un jour la CAQ, peut-être,
augmente les revenus de l'État sans toucher à la classe moyenne et aux classes
populaires? Ce serait ma question aujourd'hui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le député. Je cède maintenant la parole au ministre pour cinq
minutes.
M. Drainville : Mme la
Présidente, l'austérité, l'austérité. Une augmentation de 58 % du budget
de l'éducation, c'est de l'austérité pour Québec solidaire. Mme la Présidente,
tu te dis : Ayoye! Si, à plus 58 %, c'est de l'austérité, c'est quoi,
la croissance, pour lui? Ça commence... ça commence quand, un budget de
croissance, pour Québec solidaire? C'est quoi? Il faudrait l'augmenter de quoi?
De 100 %? De 150 %? De 500 %? Puis là j'ai le goût de lui
demander, Mme la Présidente : Il va prendre où, l'argent de cette
augmentation, là, qui ne serait pas de l'austérité? Où c'est qu'il va prendre
l'argent, Mme la Présidente?
Le problème avec la gauche, là, c'est
qu'ils pensent que l'argent c'est une pensée, il s'agit d'y penser pour que
l'argent apparaisse. Mme la Présidente, l'argent qu'on met en santé, puis en
éducation, puis dans tous les autres services publics, c'est de l'argent
durement gagné. C'est des gens qui travaillent, qui paient des taxes puis qui
paient des impôts. L'augmentation de plus de 8 milliards en éducation en
sept ans, Mme la Présidente, c'est de l'argent que les gens ont versé, c'est
l'argent des contribuables. Puis, à un moment donné, il faut avoir un minimum
de respect pour les gens qui travaillent puis qui paient les taxes et les impôts.
Il roule des yeux, Mme la Présidente. Non, mais...
Moi, je m'excuse, Mme la Présidente, là,
mais quand je... quand on dit qu'on est fiers de l'investissement qu'on fait
dans l'avenir de nos jeunes... parce que c'est ça, l'éducation, c'est l'avenir
de nos enfants, c'est l'avenir de notre société... je pense à ceux et celles
qui l'ont payé, cet argent-là, qui l'ont versé, et j'ai du respect pour ça, Mme
la Présidente...
M. Drainville : ...austérité.
Il est-tu allé voir c'est quoi la définition de l'austérité? L'austérité, c'est
entre autres une politique économique qui vise à réduire l'ensemble des revenus
disponibles par le recours, notamment, au blocage des salaires. Mme la
Présidente, la députée de Hull va exposer dans un instant les augmentations de
salaire auxquelles nous avons consenti. Et le nous, ici, c'est un nous
collectif, c'est le nous des Québécois, c'est le nous de ceux et celles qui
payent des taxes et des impôts. Et on doit les respecter, ces contribuables,
Mme la Présidente. On n'est pas dans la réduction des revenus disponibles par
le recours au blocage des salaires. On est dans une augmentation phénoménale
historique des salaires, Mme la Présidente. Quand on est arrivés, là, au
gouvernement, là, vous écouterez avec attention la députée de Hull. Vous allez
voir à quel niveau il commençait le salaire de l'enseignante. Puis on a cessé
de l'augmenter, puis de l'augmenter, puis de l'augmenter. Si bien, là,
qu'aujourd'hui, là, une jeune enseignante, là, qui commence avec un brevet, là,
après quatre ans à l'université, elle commence à 65 000 $. Et après
13 ans, elle va gagner 109 000 $. 65 000 $ à
109 000 $ en 13 ans. À 37 ans, elle fait 109 000 $.
Ça s'appelle de l'austérité, ça? C'est une politique économique visant à
réduire les revenus disponibles par le blocage des salaires? Les salaires, on
ne les bloque pas. Les salaires, on les augmente d'une manière phénoménale,
historique.
D'ailleurs, il serait temps qu'ils aillent
dans les écoles, Mme la Présidente, puis qu'ils parlent aux enseignants. Parce
que je vais vous dire une affaire. Au delà du discours syndical, que QS passe
son temps à récupérer avec enthousiasme, là, quand tu te promènes dans les
écoles, là, puis tu parles aux enseignantes, là, puis au personnel scolaire de
façon générale, mais en particulier aux enseignantes, elles le reconnaissent,
l'augmentation du salaire qu'elles ont obtenue et elles en sont, de façon
générale, reconnaissantes. Ça n'enlève rien, Mme la Présidente, à l'exigence de
la tâche. Il y a une raison pour laquelle on a consenti à cette rémunération,
c'est parce qu'on veut valoriser l'éducation, c'est parce que, oui, on veut
attirer des jeunes qui ont le goût de devenir enseignants puis enseignantes,
puis on veut retenir aussi ceux et celles qui sont dans le réseau. C'est une
reconnaissance pour le travail exceptionnel qu'elles font auprès de nos
enfants. C'est ça qu'on a fait en augmentant la rémunération. Mais, disons-le,
Mme la Présidente, ce n'est pas de l'austérité, c'est de la valorisation de
l'éducation. C'est ce à quoi nous avons consenti, Mme la Présidente. Alors, je
m'enflamme un peu parce que, franchement, je me dis, on peut-tu au moins, je
veux dire... Critiquer? Pas de problème. Des enjeux, il y en a. Des défis, à
tous les matins, il y en a dans les médias. On peut-tu reconnaître les
avancées, puis les améliorations, puis la valorisation, notamment au niveau de
la rémunération?
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci beaucoup, M. le ministre. Je cède maintenant la parole à Mme la députée
de Châteauguay.
Mme Gendron : Merci, Mme
la Présidente. Je tiens à féliciter ici les équipes ainsi que mes collègues
d'entrée de jeu. Mais aussi, moi, là, j'aimerais ça qu'on parle aussi du verre
à moitié plein. Moi, j'aimerais ça l'aborder aujourd'hui puis j'aimerais ça
souligner les bons coups aussi. Puis je voulais vous parler d'une petite rapide
tranche de vie. Vous savez, moi, quand j'étais au primaire, j'étais dans la
classe d'un professeur qui était pratiquant et qui abordait des signes religieux
et tout ça. Ça fait 20... Ça fait au moins 35, presque 40 ans de ça.
Ça a beaucoup changé, mais je me souviens à ce moment-là que ça n'avait pas sa
place dans le milieu de l'éducation, je me souviens comment je me sentais à ce
moment-là. Bien, aujourd'hui, je pense qu'il est clair et plus que clair que
chaque membre du personnel, chaque élève mérite d'évoluer dans un environnement
dans lequel il se sent bien, il se sent écouté, en sécurité et respecté. Donc
nous, là, ce qu'on a fait, on est allé de l'avant. Donc, moi, je suis fier de
faire partie du gouvernement qui a agi puis qui a posé des gestes responsables
dans ce dossier là.
On l'a dit à de nombreuses reprises, la
sécurité de nos enfants, c'est la priorité. Tu sais, dès le 21 mars
dernier, on a déclenché un mandat d'enquête générale. On a reçu le rapport,
puis aussitôt on a agi, puis on a répondu à l'ensemble des recommandations en
lien avec ça pour proposer la Loi sur la sécurité des élèves, le p.l.
no° 47. Ça, c'est un bon coup. Ça, c'est extraordinaire que, dans notre
Québec, on puisse compter sur un projet de loi comme ça. Aussi, je veux
souligner, entre autres, rapidement, là, dans le cadre de la Semaine annuelle
de la prévention de la violence et de l'intimidation qui a eu lieu le mois dernier,
vous savez, il y a un moment là-dedans, ça s'appelait le temps d'arrêt. Donc...
Mme Gendron : ...ça, c'est
tous les enfants du Québec, entre cinq et 17 ans, qui ont vu en simultané
un vidéo de M. le ministre. Ce soir-là, c'était un lundi soir, j'ai eu le
bonheur de souper avec mes enfants. Vous savez, j'ai... bien, j'ai cinq
adolescents à la maison, puis ça a porté à énormément de réflexions, énormément
de belles discussions. Ce moment-là, le temps d'arrêt au Québec, a mis la table
pour toutes les familles, pour ouvrir cette discussion-là, aller plus loin,
ouvrir des portes que jamais, en tant que mère de famille, je n'avais ouvertes
avant.
• (11 heures) •
Donc, moi, je veux souligner cette
initiative extraordinaire qui a eu lieu cette année, puis je pense que ce n'est
que partie remise, ça va revenir les années prochaines, puis ça, c'est des bons
coups qu'on se doit de nommer et qu'on se doit de mentionner. Je pense aussi
que... M. le ministre, je tiens à vous remercier personnellement pour ce
moment-là que j'ai passé avec mes enfants, ça a été fort agréable.
Aussi, j'aimerais parler d'un autre bon
coup. En fait, c'est le plan de prévention de la violence et de l'intimidation.
J'aimerais apporter quelques informations complémentaires à ce plan de
prévention. Vous savez, la ministre de la Famille m'a confié le rôle de suivre
le plan de lutte concentré contre l'intimidation, qui est dans le cadre du
ministère de la Famille. Ce plan-là, là, il va sans dire que le ministère de
l'Éducation est en action. Vous savez, à l'intérieur de tout ça, il y a... au
total, il y a 26 mesures et il y en a 11, mesures mises de l'avant
seulement que par le ministère de l'Éducation. Sur ces mesures-là, quatre
nouvelles mesures sont déployées puis sept mesures sont reconduites ou
bonifiées.
Une des orientations, entre autres, de ce
plan d'action là, est d'assurer un climat sain, sécuritaire et positif pour
l'ensemble des jeunes, notamment dans le milieu scolaire et sportif. Eh bien,
l'impact positif, on le voit sur le terrain, c'est sûr, on continue, c'est
certain, avec les plans d'action et de prévention, mais on le voit déjà, des
avancées extraordinaires au milieu de l'éducation. Puis il faut continuer et
c'est ce qu'on fait, on travaille pour ça. La force est de constater que c'est
en travaillant ensemble pour les jeunes que chaque jour on réussit à renforcer
le respect et le civisme dans notre société. Et il y a au quotidien des grands
gains.
J'aimerais rapidement parler aussi du
Protecteur national de l'élève. Notre gouvernement a mis en place une réforme
vraiment importante et très demandée afin de mieux protéger tous les élèves du
Québec, tant dans le réseau public que privé. On a tenu notre promesse, on a
mis sur place justement la réforme, puis nos élèves, les parents, les membres
du personnel scolaire ont maintenant quelqu'un pour se référer pour le
traitement des plaintes. Tout ça, ça assure une transparence et surtout une
efficacité, une rapidité dans les dossiers qui est essentielle, je pense,
aujourd'hui. Et puis nous, on est en action, on l'a fait, on l'a réalisé, puis
on voit des grands gains au niveau de l'éducation à ce niveau-là.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Nous allons débuter la quatrième série d'interventions,
et, pour ce faire, je cède la parole à Mme la députée de Bourassa-Sauvé pour
une période de cinq minutes.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Je viens d'entendre la députée de Châteauguay nous demander
d'évaluer la situation avec le verre à moitié plein. Bien, Mme la Présidente,
moi, je ne suis pas capable parce que le verre, il est aux trois quarts vide.
C'est ça qu'on entend du réseau. C'est ça qu'on entend quand nous, on va parler
aux parents, aux jeunes, à ceux qui, jour après jour, se lèvent pour nos
enfants, là, puis qui leur donnent des services, puis qui veulent, en fait,
leur donner des services puis qui n'ont pas nécessairement les infrastructures
puis les outils pour être en mesure de le faire puis le personnel pour être en
mesure de le faire. C'est ça qu'ils voient, c'est un verre qui est aux trois
quarts vide.
Puis aussi, je veux revenir sur un autre
point qui m'a taraudée, là, je vous dirais, de la part de la députée de
Châteauguay, parce qu'elle nous a parlé, évidemment, donc, du plan de
prévention de la violence, là. Bien, d'une part, je suis un petit peu
stupéfaite que la députée remercie le ministre de lui avoir donné l'opportunité
de s'asseoir avec ses enfants puis de pouvoir parler grâce à cette vidéo
d'intimidation avec ses enfants quand elle vient de nous dire dans la même
phrase qu'elle est aussi adjointe parlementaire de la ministre de la Famille
sur les dossiers d'intimidation. J'espère que ce n'est pas la vidéo de la
ministre qui, dans ces circonstances-là, lui ont donné l'opportunité de pouvoir
s'asseoir puis de parler de lutte à l'intimidation quand elle adjointe
parlementaire contre la prévention de l'intimidation. Puis je pense qu'il y a
bien des parents au Québec qui, au contraire, ne se sont pas dit : Quelle
belle opportunité! Ce qu'on a vu, ce sont des profs, des jeunes puis des
parents qui, au contraire, ont trouvé cette situation-là bien malaisante. Puis
au ministre, je l'ai interpelé là-dessus puis je lui dis, bien, s'il souhaite
s'asseoir puis avoir un temps d'arrêt, puis que tout le monde l'écoute en même
temps puis à la même heure, il a juste à retourner au 98,5...
11 h (version non révisée)
Mme Cadet : ...il était bon
là-dedans. Tu sais, c'était l'époque où il remerciait le gouvernement
Couillard, qu'il disait : Merci, Carlos, merci, M. Leitao. Il me semble qu'il
était bon dans ce rôle-là. Je pense que ça lui manque manifestement.
Et que j'étais un peu surprise d'entendre
qu'on espère que ça va venir l'année prochaine. Parce que, moi, ce que j'entends,
là, c'est que le réseau se dit : On n'espère pas que ça revienne, ce temps
d'arrêt qui vient chambouler toutes les habitudes des enseignants, tout leur
horaire pour une vidéo un peu malaisante qui nous parle de lutte contre l'intimidation.
Parce que, la prévention, là, le plan de violence, là... Puis j'en parlais ce
matin lors de mon point de presse, tu sais, on nous disait : Bien, tu sais,
c'est un plan d'une page.
Puis j'ai dit aussi l'année passée, lors
de l'étude des crédits, nous, ça fait plus que deux ans qu'on interpelle le
ministre là-dessus, sur la prévention de la violence. On avait une
interpellation au ministre, une interpellation avec ma collègue de
Saint-Laurent, il y a presque deux ans, jour pour jour, 23 mars 2023 ou 25 mars
2023, pour parler de prévention de la violence dans nos écoles.
Puis on... Quand on parle de prévention de
la violence, là, ce n'est pas... ce n'est pas des enfants qui se donnent des
pichenottes, là. Tu sais, on parle... on a vu l'article de ce matin, là, avec
«Pic» Turmel puis le recrutement des jeunes, de nos jeunes, dans la région,
ici, qui sont armés pendant qu'ils sont dans les écoles. Parce que l'après...
Parce que le recrutement se fait dans nos écoles. C'est de ça aussi dont on
parle, là.
Et, quand le ministre nous est arrivé avec
un plan d'une page, on nous dit : Documenter, former, sensibiliser,
soutenir, bien, ce que les gens du réseau, ils souhaitent, ce que les parents,
ils souhaitent, bien, ce n'est pas documenter, former, sensibiliser et
soutenir. Ça, c'est bien, mais ce qu'il faut, c'est agir ensuite, Mme la
Présidente.
Et, tantôt, bien, encore une fois, bien,
je n'ai pas eu de réponse à ma question. Parce que je lui demandais, au
ministre, tantôt : Est-ce qu'il y a eu d'autres, des coupures? Les
coupures de 200 millions, là, qu'il a demandées avant Noël. Il n'est pas
revenu là-dessus, le ministre. Il ne nous est pas revenu là-dessus. Bien, c'est
peut-être parce qu'il le sait, qu'il y a eu d'autres coupures qui ont été
demandées. Parce qu'on nous a demandé un autre effort budgétaire de 70 millions
exigé en éducation.
Il y a des services... On dit : Les
services aux élèves écopent, on est allés rechercher de l'argent du plan de
rattrapage, Mme la Présidente. Le ministre était très fier de son plan de
rattrapage. Mais ce qu'on a vu, bien, d'abord, ce n'est rien, pas une
continuité du plan de rattrapage ici. On a vu le 300 millions qui avait
été offert. Puis, nous, on avait applaudi. Ça, on peut le dire, on avait
applaudi le gouvernement. Quand je dis le verre est aux trois quarts vide,
bien, le quart de plein, là, il est là. On l'avait applaudi, le 300 millions,
pour le plan de rattrapage. Là, ce qu'on se retrouve, c'est avec absolument
rien puis aussi des annonces d'efforts budgétaires, à retrouver, puis à
demander aux profs, puis aux directions d'école, puis aux directions de centres
de services scolaires : Bien, vous savez, là, si... rattrapage, nous, on
va le rattraper.
Est-ce que c'était ça? Est-ce que c'est
ça? C'est comme ça qu'il voit l'avenir du plan de rattrapage, le ministre? Ce
que... récupérer, là, les jours d'école qui ont été manqués... Puis, on s'entend,
là, on parle d'une génération d'élèves qui a été touchée par la COVID, qui a
été touchée par les conflits de travail en décembre dernier, qui ont... qui en
ont vu, là, des vertes et des pas mûres au cours des cinq dernières années.
Puis, à ces jeunes-là, bien, ce qu'on leur dit, c'est : Bon, au-delà des
millions qui ont été demandés à rattraper, par exemple au centre de services
scolaire des Premières seigneuries, c'est un 2 millions supplémentaires relié
au plan de rattrapage qui a été demandé. Est-ce que c'est ça, le plan du
ministre? Son plan de rattrapage, c'est de rattraper les sommes qui ont été
versées?
La Présidente (Mme Dionne) : ...députée.
Je cède maintenant la parole à M. le ministre pour cinq minutes.
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, je vais bien peser mes mots, là, mais je pense que, quand une
députée collègue, peu importe sa formation politique, nous livre un témoignage,
comme l'a fait la députée de Châteauguay, je pense que, le minimum, c'est de
respecter ce témoignage-là. Le témoignage d'une mère de famille qui raconte que
la vidéo a été un élément déclencheur pour qu'elle puisse avoir une discussion
en famille avec ses enfants. Je pense que la députée de Bourassa-Sauvé comprend
ce que je veux dire.
Puis, des témoignages comme ça, Mme la
Présidente, on en a eu beaucoup. Alors, c'est vrai que ce n'est pas tout le
monde qui a apprécié la vidéo. C'était la première fois que ça se faisait.
Puis, contrairement à ce qu'on laisse entendre, pour ceux qui ne l'ont pas vue,
c'était une vidéo dans laquelle je discutais avec des élèves du secondaire de l'école
de Rochebelle, des adolescents qui m'ont parlé de ce que c'était pour eux, la
violence et l'intimidation. Puis il y avait une autre vidéo qui s'adressait
directement aux plus jeunes. Parce qu'évidemment, pour les enfants grosso modo
de 4 à 8 ans, ce n'était pas le... on voulait mettre l'enjeu d'une manière
qui était davantage à leur niveau...
M. Drainville : ...alors
c'était une vidéo différente, où je leur parlais, effectivement.
Alors, Mme la Présidente, oui, c'était la
première fois que ça se faisait, oui, il y a eu des critiques, mais moi, je
reste très fier de ce temps d'arrêt national, qui était, oui, une première. Et
puis la députée de Bourassa-Sauvé, qui se fait l'écho des syndicats,
essentiellement des syndicats, qui ont critiqué cette initiative... Mais vous
savez, Mme la Présidente, moi, je ne travaille pas pour les syndicats, je ne travaille
pas pour les lobbys, je ne travaille pas pour les groupes de pression, je
travaille pour les enfants et je travaille aussi pour le personnel scolaire qui
est là pour aider nos enfants à réussir à l'école. Alors, que les syndicats
s'objectent, je les écoute, mais je ne suis pas là pour eux.
• (11 h 10) •
Et on a eu suffisamment de témoignages
positifs suite à cette... à ce temps d'arrêt et à cette... et à cette journée
et à cette semaine consacrées à la violence et à l'intimidation... on en a eu suffisamment
pour envisager de refaire, effectivement, l'exercice l'année prochaine, parce
que, oui, c'est un enjeu très important, la violence et l'intimidation. Les
reportages de ce matin à l'effet que le crime organisé a gagné des écoles à
Québec, là, il se sert des élèves pour s'affronter par enfants interposés, moi,
je trouve ça extrêmement troublant. Et donc ça ne fait que confirmer notre
conviction qu'il faut continuer à s'investir dans la lutte contre la violence
et l'intimidation. Alors, on va continuer à le faire.
Et on ne le fait pas seulement par une
journée, par un temps d'arrêt, par une semaine, on le fait aussi d'autres
façons, avec un plan de lutte contre la violence et l'intimidation qui est
maintenant uniformisé et auquel les écoles peuvent ajouter des éléments de...
particuliers qui correspondent davantage à leurs réalités locales, parce qu'on
ne veut pas juste faire du mur-à-mur, on veut donner un plan de base, puis
après ça les écoles s'adaptent. On le fait par des formations. On va le faire
par une équipe d'intervention qui va venir en aide aux écoles qui vivent des
réalités particulièrement intenses de violence et d'intimidation. On prend
toutes sortes de moyens, Mme la Présidente, pour lutter contre la violence et
l'intimidation.
Puis les témoignages que nous avons reçus
suite à cette... à ce temps d'arrêt, ils sont très, très éloquents. Le centre
de services de Laval... Là, ce n'est pas moi qui parle, c'est le centre de
services de Laval, qui a mesuré l'utilisation de la bande passante au sein des
écoles puis qui en a conclu que 90 % des classes s'étaient connectées pour
regarder la vidéo, le centre de services des Laurentides qui dit que ça a
suscité des discussions entre les élèves.
Soit dit en passant, la publicité où on
voit deux parents qui discutent puis, à un moment donné, on voit l'enfant qui
écoute les parents dénigrer l'enseignante, cette publicité-là, Mme la
Présidente, elle a été vue par 205 000 personnes, elle a été partagée
1 512 fois sur Facebook. «Ce qu'ils apprennent à la maison, ils
l'amènent à l'école. Le respect est le devoir de tous.» La publicité où on voit
un adolescent en intimider un autre contre une case, elle a été partagée
874 fois.
J'invite la députée de Bourassa-Sauvé,
plutôt que de dénigrer ces efforts, de les saluer puis d'aller voir ce que
disent les parents, d'aller voir ce que dit le personnel scolaire. Ce n'est pas
unanime, mais les messages en bas de ces deux publicités-là sont beaucoup plus
positifs que négatifs.
Mme la Présidente, il y a une limite, à un
moment donné, à juste être dans le négatif. Oui, on doit être négatif, on doit
relever ce qui ne va pas bien, mais il faut être dans le positif également.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Nous allons maintenant débuter cette cinquième série
d'interventions. Je cède la parole à M. le député de Matane-Matapédia pour cinq
minutes.
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. Salutations à tout le monde, aux collègues.
J'ai entendu, en début d'interpellation, à
plusieurs reprises, le ministre autoqualifier son action politique
d'historique, à de multiples reprises. Suggestion : Il vaut toujours mieux
que ça soit un tiers indépendant qui qualifie une action d'historique. Ce
serait l'équivalent de parler de soi à la troisième personne du singulier.
Donc, s'il y a des sources qui indiquent, indépendantes, que oui, c'est
historique, je les accepterai davantage que si c'est le ministre qui
s'autoqualifie systématiquement d'historique.
Sur les chiffres, cette année, l'augmentation
en éducation, c'est 2,2 %. C'est bien ça? 2,2 %... Je ne l'ai pas vu
hocher de la tête, mais c'est 2,2 % quand même, en deçà des coûts de
système, ça ne couvre même pas l'augmentation des salaires en éducation...
M. Bérubé : ...je ne sais pas
ce qu'il va répondre à ça, mais ça, c'est les chiffres qu'on a présentement.
Donc, si on n'avance pas, on régresse. C'est important de regarder aussi le
pourcentage de ce que représente l'éducation sur l'ensemble de l'action de
l'État parce qu'évidemment tout le monde va monter.
Il a parlé d'un sujet qui m'interpelle
beaucoup : l'augmentation des classes d'accueil. Le 20 février
dernier, il a parlé de 1 237 classes d'accueil et des coûts qui sont
reliés. J'aimerais ça qu'il nous fasse une mise à jour. Et, de façon régulière,
que le ministre puisse nous dire : Voici le défi que j'ai. Moi, je vais
appeler ça un défi pour aujourd'hui, pour qu'on ait une discussion, là, saine
là-dessus. Quel défi ça représente pour son ministère, 1 237 places d'accueil
en date du 20 février dernier, en termes de coûts, en termes de ressources
humaines, en termes de renoncement également? Parce qu'il a l'obligation, de
par sa responsabilité, de scolariser ces enfants, puis on le comprend puis
personne ne conteste ça, ils sont sur notre territoire, mais ça représente un
défi auquel il doit faire face. Moi, j'apprécierais une présentation de ça. Je
l'invite aussi à en tirer des conclusions politiques. Il a parlé également du
choix politique qui est fait à Ottawa. On peut décider de l'accepter. Moi, j'ai
compris, par son retour en politique, qu'il l'acceptait. En tout cas,
maintenant, à ma grande surprise, c'est maintenant quelqu'un qui est davantage
ouvert aux vertus de l'unité canadienne. Je n'en suis pas, vous en conviendrez.
Dans la dernière année, depuis
l'été 2024, on a fait une compilation d'un certain nombre d'annonces. 400
millions, compressions, coupes, en juillet 2024, en plein été, pendant les
vacances de pas mal de monde. Pourquoi en plein été? Je ne le sais pas. Peut-être
qu'il y avait un goût irrépressible de faire ça l'été. 400 millions.
Après, le 18 décembre, juste avant Noël, donc la Chambre ne siège pas,
puis juste avant Noël, 200 millions. Encore une fois, quelqu'un a suggéré,
qui est peut-être, ici, dans cette salle d'ailleurs, j'ai quelques soupçons, de
faire ça à ce moment-là. 200 millions. Le gouvernement est passé un peu en
mode panique comme en éducation et en santé. Les nouvelles cibles budgétaires
annoncées par le ministère de l'Éducation aux centres de services scolaires,
juste avant Noël... il fallait couper pour le 31 mars. Moi, j'ai vu ce que
ça veut dire dans les deux centres de services scolaires sur mon territoire.
28 février dernier, 70 millions. Quelques jours avant le budget, le
ministre sort sur la place publique pour parler du projet de loi sur la
laïcité, mais, au même moment, il y a une directive qui part, 70 millions.
Alors, ça, ça ne peut pas être positif si on retranche. En tout cas, je pense
que c'est négatif, si on retranche. Mais... peut-être que le ministre pourra me
corriger, mais ces trois événements-là ont vraiment eu lieu, là. Je l'ai vu, je
reconnais le ministre, là, c'était lui. Pas mal sûr que c'était lui que j'ai
vu. Entre le budget 2024 puis 2025, c'est 670 millions que le
ministère a dû couper par rapport à ses propres prévisions. Ça ne peut pas être
une bonne nouvelle. Donc, il peut nous dire, par exemple : Oui, j'ai des
défis puis voici les choix que je fais. Puis moi, je serais capable de
dire : Si j'étais dans la même situation que le ministre, j'aurais fait la
même chose. Puis là on peut avoir un débat intéressant sur les priorités. Moi,
ça m'intéresse beaucoup en tout cas. Puis, vous voyez, j'aborde ça de façon
différente. Il a un cadre budgétaire, il doit faire des choix, aussi bien
mettre les chiffres sur la table, de toute façon, ils sont connus. Donc là, je
parle des chiffres présentement, là, la marge de manœuvre qu'on a. Pour la
vétusté des écoles, il m'a fait rire, ce n'était pas la première fois, mais il
m'a fait rire. À un moment donné, le ministre raconte... puis je vais
considérer que c'est une boutade, mais je veux quand même la raconter parce que
c'est quand même quelque chose, il dit qu'il fait beaucoup de visite d'écoles
puis que là, lui, il se promène puis il ne voit pas de chaudières, il ne voit
pas de murs qui s'affaissent, son évaluation, là, au pif, là, c'est que ces
écoles-là vont bien. Il y a des mécanismes plus précis pour évaluer la vétusté
d'une école. D'ailleurs, je lui fais une suggestion également : chaque
fois qu'il y a une annonce d'écoles d'investissements, il est là...
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le député.
M.
Bérubé
:
Quand ça va mal, il faudrait qu'il soit là.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. le ministre, je vous cède la parole pour cinq minutes.
M. Drainville : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Mais d'abord, sur les... J'ai parlé des
investissements historiques puis je réitère que ce sont effectivement des
investissements historiques. Ma part de responsabilité là-dedans, Mme la
Présidente, je laisse ça, effectivement, aux autres. Quand je parle de nos
investissements historiques, je ne le mets pas au je, je parle toujours au
nous, nos investissements historiques, nous comme gouvernement. Eh oui, le
premier ministre en a fait sa priorité et il en est très fier. Et pendant
quatre ans, ça a été le député de Chambly...
M. Drainville : ...lui
qui a été ministre de l'Éducation. Et aujourd'hui, c'est moi qui ai cette
responsabilité-là, Mme la Présidente. Et peut-être qu'un jour le député de
Matane-Matapédia aura le privilège et le grand bonheur d'occuper mes fonctions.
Et, à ce moment-là, je présume qu'il fera de belles choses, et il pourra parler
au nous, et il pourra dire «notre gouvernement». Peut-être qu'un jour ça
arrivera. Ce sont les citoyens du Québec qui le décideront. Mais moi, je suis,
oui, très fier, Mme la Présidente, de dire que nous avons comme équipe
gouvernementale, comme formation politique, comme gouvernement, avec tous les
collègues, avec les personnes qui sont autour de moi, oui, nous avons réussi à
commencer ce renversement, ce redressement qui n'est pas terminé, qui doit se
poursuivre. Et on travaille très fort quotidiennement pour le poursuivre et le
réaliser le plus possible dans des conditions qui, effectivement, ces temps-ci,
ne sont pas particulièrement faciles. Mais, Mme la Présidente, on ne vient pas
en politique parce que c'est facile, on vient en politique parce qu'on veut
redonner puis parce qu'on veut relever les défis de notre société et de
contribuer à les... à les relever puis à régler des problèmes, à réparer, à
améliorer, à renforcer. C'est pour ça qu'on fait de la politique, Mme la
Présidente, tous et chacun d'entre nous.
• (11 h 20) •
Donc, oui, on est fiers. Je ne serais...
Je ne cesserai de le dire. Maintenant, Mme la Présidente, il a parlé des
classes d'accueil. C'est une... C'est une belle ouverture pour parler
effectivement du fait que, j'en ai glissé mot dans mes propos d'introduction,
oui, il y a eu, au cours des quatre... des trois dernières années,
40 000 élèves nés hors du Canada qui ont intégré les classes du
Québec, de 2021 à 2024. Sur une augmentation de 50 000, au net, du nombre
d'élèves, il y en a 40 000 qui sont nés hors du Canada. Et effectivement,
ils constituent, Mme la Présidente, la vaste majorité des enfants qui sont en
classe d'accueil. Il y a 16 228 élèves nés hors du Canada, sur
17 567 élèves dans nos classes d'accueil. Il y a 92 %, Mme la
Présidente, des élèves qui sont en classe d'accueil actuellement, qui sont des
élèves qui sont nés hors du Canada.
Et je pense que c'est important, Mme la
Présidente, de le dire, de le dire au Parti libéral, qui ne reconnaît pas
vraiment l'enjeu de l'immigration. Je n'ai jamais vraiment entendu quelqu'un du
Parti libéral dire : C'est vrai, l'immigration, c'est un enjeu. Il faut en
parler. Encore une fois, je le réitère, Mme la Présidente, ce n'est pas le
choix des enfants. Dans bien des cas, ce n'est pas le choix des parents non
plus. On ne va pas les blâmer d'être venus chez nous. Puis quand ils arrivent
chez nous, on s'en occupe. Et dans certains cas, dans plusieurs cas même, ils
vont intégrer une classe d'accueil. Et puis là on va évidemment travailler pour
leur inculquer le sens de l'amour de notre langue. On veut qu'ils apprennent le
français, on veut qu'ils deviennent des Québécois, puis on leur inculque aussi
un certain nombre de valeurs qui nous tiennent à cœur. Et donc c'est ça notre
volonté, c'est ça notre politique. Mais il ne faut pas nier le fait que ça
représente, oui, des ressources très importantes. Parce qu'une classe
d'accueil, Mme la Présidente, je vous le rappelle, hein, le ratio dans une
classe d'accueil, il est beaucoup plus bas que dans une classe régulière. Il y
a un nombre maximum d'enfants. Si je ne m'abuse, c'est 17 enfants par
classe d'accueil. Donc quand on a des classes de francisation, des classes
d'accueil, ça nous oblige bien évidemment à avoir plus de personnel parce que
les classes sont plus petites, sans parler bien entendu des espaces, notamment
des classes préfabriquées qui sont en forte augmentation à cause justement de
ces élèves venus d'ailleurs, notamment à cause de ça, mais primordialement à
cause de ça.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci beaucoup, M. le ministre. Nous allons débuter cette sixième série d'interventions.
Alors, je cède la parole à Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. M. le ministre, tout d'abord, sur vos derniers propos sur
l'immigration, vous dites que vous n'avez jamais entendu le Parti libéral
là-dessus. C'est drôle, c'est le Parti libéral du Québec qui a commencé d'abord
à parler d'immigration temporaire, puis qui vous a demandé pendant plus d'un
an, pendant près d'un an et demi, je crois, d'intégrer l'immigration temporaire
et la planification pluriannuelle de l'immigration, ce que vous avez refusé de
faire pendant tout ce temps-là. Donc, ne venez pas nous de dire qu'on ne
s'intéresse pas, qu'on ne s'est jamais intéressé à cette question-là, puis qu'on
ne vous a pas demandé...
Mme Cadet : ...de mieux
planifier, comme dans l'ensemble de vos projets. Nous, ce qu'on n'arrête pas de
dire au gouvernement de la CAQ, c'est : Arrêtez de nous présenter des
projets, arrêtez de faire les choses à la va-vite, arrêtez d'être brouillons et
planifiez mieux. On l'a dit en matière d'immigration, puis je le répète
aujourd'hui en matière d'éducation.
Ensuite, M. le ministre, vous avez dit
tantôt que vous faites de la politique pour redonner. C'est très noble, puis je
vous crois, je vous crois. Mais, en fait, là, ce que vous faites en ce moment
au réseau, là, vous donnez puis ensuite vous leur enlevez des parts par la
suite, vous l'enlevez après, ce que vous donnez. Est-ce que vous pensez que le
réseau est satisfait? Ce que... Moi, ce que je vois... parce que vous avez
parlé d'être fier, là, de votre fierté, bien, ce que je vois, c'est que vous
êtes fier, par exemple, de votre vidéo sur la lutte contre l'intimidation,
parce que vous nous avez promis un peu tantôt, là... vous nous avez annoncé un
peu en primeur que ça, ça allait revenir, mais vous n'avez pas l'air d'être
très fier de la fin du plan de rattrapage, vous n'avez pas l'air d'être fier
des différentes coupures, celle des 200 millions, celle de 70 millions qui ont
été annoncées le 28 février dernier. Vous n'avez pas l'air d'être très fier de
ça parce que je n'ai eu aucune réponse à ces questions-là.
Et ça, M. le ministre, bien, ça m'amène à
vous parler du gel d'embauche. On le sait, là, existe dans la fonction
publique, depuis l'automne passé, un gel de recrutement qui inclut le personnel
administratif, je sais que c'est ce que vous allez me dire, administratif dans
le milieu de l'éducation. Mais, on se comprend, le personnel administratif,
bien, il est important pour le bon fonctionnement des écoles, pour la sécurité
informatique, pour la gestion budgétaire, pour la communication entre les
élèves et leurs familles, pour la rénovation des immeubles, parce que tantôt on
parlait de vétusté des écoles, pour la qualité des programmes d'études, pour la
gestion des ressources humaines. Ce sont toutes des personnes qui sont
essentielles pour mettre en œuvre les orientations du ministre puis qui sont
nécessaires pour améliorer notre système d'éducation.
Depuis le début de cette interpellation,
tu sais, on parle du service aux élèves, à quel point c'est important que toute
l'optimisation des dépenses, là, tous les efforts budgétaires que vous demandez
ne touchent pas les services aux élèves. Puis ça, ça a été votre promesse. Tu
sais, vous nous avez dit : Nous, on ne touchera pas aux services aux
élèves. Puis là-dessus aussi, là, je pense que vous allez nous dire : Non,
non, non, ici, le gel d'embauche, c'est juste du personnel administratif, ça ne
touche pas le service aux élèves, mais ce n'est pas ça qu'on voit sur le
terrain.
D'abord, il y a le témoignage de la
directrice générale du centre de services scolaire des Premières Seigneuries, qui
nous dit : «Vous comprendrez que, dans ce contexte de gel de recrutement,
il est fort possible que l'offre de services, de nos services soit revisitée.
Il est fort possible que certains délais soient accrus, considérant le manque
de personnel, et que nous pourrions avoir... que nous avons même dans les
services», une vidéo du 6 février dernier.
Il y a le directeur du centre de services
scolaire des Chênes à Drummondville, M. Lucien Maltais, qui nous dit : «Ce
qu'il faut retenir, c'est que, quand on ne peut pas aller recruter à
l'extérieur du centre de services scolaire, quand il y aura un poste à combler,
on doit le faire à l'intérieur du centre de services scolaire avec nos employés
ou avec des employés provenant d'un autre CSS. On s'attend que cette condition
à moyen, long terme compromettra la livraison de certains services et on devra
s'ajuster en conséquence.»
Il y a Nicolas Prévost, de la fédération
québécoise des directions établissement d'enseignant, qui nous dit que les
coupures, ils en ont tous entendu parler au niveau de l'aide alimentaire, dans
l'achat de livres de bibliothèque, dans l'achat de livres en classe aussi.
Il y a des citoyens qui sont interpelés
par ce gel d'embauche là. Moi, il y a une grand-maman qui m'a écrit sur mes
réseaux sociaux, sachant qu'il allait y avoir cette interpellation aujourd'hui,
qui me dit : «Je suis la grand-maman de plusieurs petits-enfants, dont
l'un d'entre eux est dyslexique. Il a donc vraiment besoin de services de
soutien pour réussir en français, en particulier l'aide d'un orthopédagogue. La
situation de mon petit-fils m'a aussi permis de me sensibiliser encore
davantage aux besoins de tous nos jeunes qui apprennent différemment. À mon
avis, en contexte de coupures budgétaires, il est possible, voire très probable
que certains centres de services scolaires retardent le recrutement de certains
professionnels en soutien aux élèves afin d'arriver à respecter les
compressions financières imposées par le ministre de l'Éducation.
Conséquence : ce sont nos élèves les plus vulnérables, comme mon
petit-fils, qui écopent.»
Donc, M. le ministre, qu'est-ce que vous
répondez à cette grand-maman? Qu'est-ce que vous répondez aux gens du réseau
qui sont très interpelés par le gel de recrutement puis qui se disent que tout
ça, ça va vraiment toucher aux services aux élèves?
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le ministre.
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, j'ai parlé effectivement d'une année de consolidation. Là-dessus,
j'ai été bien cité. J'ai parlé d'une année de consolidation. Encore une fois,
il ne faut pas regarder un moment précis, un budget, il faut regarder la
trajectoire. Quand on regarde la trajectoire des sept budgets de la Coalition avenir
Québec, on est à plus 58 %...
M. Drainville : ...pour ce qui
est du budget d'opération et à plus 160 % pour les investissements dans le
parc scolaire.
Alors, est-ce qu'au terme de ces
investissements historiques, est-ce qu'il y a lieu de consolider et de se
demander, au terme de ces investissements-là, est-ce qu'on peut mieux faire
travailler cet argent-là? Moi, je pense que oui. Et je pense qu'on doit le
faire, notamment par respect pour les contribuables, par respect pour leur
capacité de payer, qui, contrairement à ce que pense le député de Québec
solidaire, député de Jean-Lesage, cette capacité de payer du contribuable, elle
n'est pas infinie. Alors, à un moment donné, les contribuables nous confient
leurs taxes et leurs impôts, et c'est à nous de s'assurer qu'on obtienne les
meilleurs résultats possibles avec cette contribution citoyenne.
• (11 h 30) •
Et c'est précisément ce que nous faisons
cette année. Pour reprendre les mots du ministre des Finances dans son budget,
il a dit : «Nous avons la responsabilité de revenir à des niveaux de
croissance plus modérés et de poursuivre l'amélioration des services grâce à
des gains d'efficacité et d'organisation.» Fin de citation. Bien, je suis
absolument d'accord, Mme la Présidente, avec cette orientation.
Oui, on a consenti à une augmentation de
58 % des budgets d'opération. Et, quand on regarde les mesures d'économies
que nous avons demandées à l'ensemble du réseau scolaire, ça représente, Mme la
Présidente, à peu près 1 % du budget annuel de l'éducation. Je répète, les
mesures d'économies demandées au réseau scolaire, de façon générale,
représentent à peu près 1 % du budget annuel de l'éducation, qui était de
22,4 milliards et qui est maintenant de 23,5 milliards par année.
Est-ce que, Mme la Présidente... au terme
de cette augmentation de 58 %, est-ce qu'il y a moyen de générer 1 %
de mesures d'économies? Est-ce qu'il y a moyen, Mme la Présidente,
collectivement et localement, comme centre de services scolaire, de se demander,
au terme de tous ces investissements obtenus ces dernières années, consentis
ces dernières années, est-ce qu'on peut prendre cet argent-là et s'assurer
d'obtenir des résultats aussi bons, sinon meilleurs, pour les élèves, tout en
consolidant notre gestion et en générant des gains d'efficacité, des gains de
performance? Moi, je pense que oui. Nous pensons que oui, Mme la Présidente. On
n'est pas gênés de ça.
Alors, c'est ça, l'approche du
gouvernement actuel, Mme la Présidente. On consent des investissements
historiques pour les services publics, mais, compte tenu du contexte économique
actuel, de son incertitude, et tout le reste, oui, on se doit de s'assurer que
cet argent-là, il nous donne le maximum de résultats possible.
Et il y a des façons de faire qui peuvent
être changées, qui peuvent être améliorées, qui vont nous donner plus de
résultats. Par exemple, Mme la Présidente, il y a moyen d'utiliser les données.
On investit beaucoup dans les données, on croit là-dedans, nous autres. Bien,
utiliser ces données, par exemple, pour mieux dépister les élèves qui sont à
risque de décrochage, c'est ce qu'on fait présentement, Mme la Présidente. On
est en train de développer, puis certains centres de services scolaires l'ont
déjà fait, mais on est en train de développer comme ministère une façon
d'utiliser les données, notamment par le recours à l'intelligence artificielle,
pour identifier les élèves qui sont à risque de décrochage pour intervenir
avant qu'ils ne décrochent. C'est une façon efficace, Mme la Présidente,
d'utiliser les données. Donc, les sous que nous investissons pour avoir un
régime de données plus efficace, pour utiliser l'information d'une manière plus
performante, qui va dans le sens de la réussite scolaire, utiliser cette cet
argent-là, ces données-là pour aider les élèves et faire en sorte qu'ils ne
décrochent pas de l'école, ça, c'est une façon de mettre l'efficacité au
service de la réussite scolaire.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Hull.
Mme Tremblay : Alors, je
reprends. Puis, tu sais, le ministre a parlé de renversement, de redressement,
puis il est... puis qui était spectaculaire et historique, là. Puis je vais
reparler des salaires, parce que c'est important, parce qu'on n'en parle pas
assez, parce que c'est significatif puis c'est un rattrapage pour lequel les
enseignants et les enseignantes ont... souhaitaient depuis...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Tremblay : ...de
nombreuses années. Puis moi, je pense que le gouvernement qui l'a fait, là, c'est
notre gouvernement, avec des hausses qui sont significatives.
Parce que je suis dans le milieu de l'éducation
depuis longtemps, là, moi, j'ai vu des augmentations de salaire de 0,75 %,
1 %, 1,5 %, parfois, 2 %, là, je l'ai vu, là. Puis là on arrive
aux années où, nous, on... maintenant, on est dans nos conventions collectives
que nous, on a signées, puis là on parle de 3,52 % d'augmentation, 5,97 %.
Là, je suis à l'échelon 17. Parce que, bon, c'est complexe, là, vous aurez
compris. Puis le ministre l'a dit, là, on s'est occupé... il fallait s'occuper
du salaire d'entrée, c'était d'autant plus important, puis, également, du
salaire des enseignants qui sont en fin de carrière. Il l'a dit, là,
maintenant, là, c'est 65 000 $, un jeune qui commence dans la
profession, puis c'était une demande, là, c'était une demande depuis longtemps,
là. Nous, on a fait ces bonds-là, qui sont significatifs, puis, maintenant, le
salaire, en fin de carrière, est de 109 000 $. Ça aussi, c'est des
bonds qui sont vraiment importants.
Puis il y a une chose que le ministre n'a
pas nommée tantôt, là, puis qui était aussi demandée, là. Bien, on a aussi
rétréci les échelons. Dans l'autre convention collective, on est passés de 17
échelons à 16 échelons. Ça aussi, c'est important, là, parce que ça faisait des
années qu'on demandait de rétrécir le nombre d'échelons. Bien, ça a été fait,
puis il faut savoir que le salaire comme enseignant, là, évidemment,
commence... un enseignant qualifié qui termine l'université... commence à l'échelon
3. Ça fait qu'on ne... il ne faut pas être gênés du tout, du tout, là, c'est
historique, puis c'est grand, ce qu'on a fait, puis c'était une demande de
rattrapage pour avoir un salaire qui est maintenant comparable à plusieurs
autres provinces canadiennes.
Vous dire aussi qu'on s'est occupé...
Parce que les personnes retraitées qui terminent, qui sont en fin de carrière,
puis qui ont une expertise qui est incroyable, nous, on veut les garder dans
notre réseau, et, ça aussi, on est venu dire : Bien, pour les garder dans
le réseau, il faudrait les payer à un salaire qui reconnaît cette expertise-là.
Bien, on est venu le faire également. Parce qu'avant, quand ils revenaient dans
le réseau, ils étaient payés au taux de suppléance. Là, c'est autour,
maintenant, peut-être, de 250 $, là, selon le nombre de minutes qui est
fait. Mais nous, on est venu dire : Non, nous, on va les rémunérer puis
reconnaître cette expertise-là, les garder avec nous, parce qu'ils ont encore
beaucoup à donner puis à apporter. Alors, maintenant, là, c'est... ça peut
aller jusqu'à... je l'ai, le montant, ici, là, c'est proche de 500 quelques
dollars par jour, là. Donc, ça, c'est vraiment, là, faire en sorte de garder
notre expertise puis valoriser l'éducation.
Il me reste deux minutes, puis je vais
parler d'un autre investissement important qu'on a... qu'on a fait, puis qui
est important pour la motivation puis la réussite des élèves. Là, je parle des
projets pédagogiques particuliers. Moi, je l'ai vécu, là, dans une école où il
y en avait beaucoup, mais ce n'était pas égal au Québec. Il y a des écoles qui
en avaient développés énormément, puis il y a d'autres écoles où il y en avait
moins. Bien, nous, on s'est dit : Il en faut, des projets pédagogiques
particuliers. C'est une excellente idée, parce que ça, c'est directement la
motivation puis la réussite des élèves. Les élèves qui viennent à l'école puis
qui ont un projet, par exemple, la danse, le théâtre... Moi, je l'appelais ma
gang de théâtre, ma gang de danseuses, j'avais... j'avais différents élèves
dans différents groupes, là. Mais ça, c'est important, parce qu'ils viennent à
l'école parce qu'ils savent qu'ils vont se retrouver entre eux, avec des jeunes
qui ont des intérêts communs puis avec un projet, un projet particulier
pédagogique. Nous, on a investi, on en développe davantage, puis on les rend
accessibles aussi, parce qu'on va aller donner jusqu'à 300 $ par élève
inscrit dans un projet particulier pédagogique.
Maintenant, les élèves qui vont venir nous
dire qu'ils n'ont pas de passions à l'école... Nous, on a dit : Non, nos
élèves, à l'école... on va les créer puis on va soutenir des passions. C'est ça
que notre gouvernement est venu faire, et on développe, comme j'ai dit, ces
projets particuliers là, puis il n'y a plus d'élève qui va pouvoir dire :
Bien, moi, je vais à l'école puis je ne suis pas dans aucun programme. Puis les
mots étaient... les mots étaient lourds de conséquences, parce qu'il y en a qui
allaient jusqu'à dire qu'ils n'étaient dans rien. Moi, je l'ai entendu, ça, Mme
la Présidente : Je ne suis dans rien.
Bien non, maintenant, là, nous... notre
gouvernement a décidé qu'au Québec les élèves vivraient des passions. Soutenir
des passions, c'est soutenir la motivation, puis c'est soutenir la réussite,
là. Voyez-vous le chemin dans votre tête? C'est beau comme ça. Parce que moi,
je l'ai vu puis je l'ai vécu par des élèves qui venaient à l'école parce qu'il
y avait... dire qu'aujourd'hui j'allais avoir tel cours, j'allais pouvoir
travailler dans ce que j'aime, puis ça, ça fait que ça a un impact dans l'ensemble
des matières. Je vous le dis, ce n'est pas juste de venir pour la danse, mais,
de venir pour ça, ça a un impact en français, ça a un impact en sciences, ça a
un impact en mathématiques, peu importe. Je vois le temps passer, puis là c'est
pour ça que je veux tellement dire de choses. Donc, impact direct, motivation,
réussite des élèves. Un autre investissement important de notre gouvernement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Nous en sommes à la septième série d'interventions.
Je cède la parole à M. le député de Jean-Lesage, pour une période de deux
minutes.
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Je veux revenir sur l'intervention du ministre tout à l'heure, là,
au sujet du respect des contribuables, puis je dois dire que ça prend du
culot...
M. Zanetti : ...à peu près
aujourd'hui, là, pour être caquiste puis dire... donner des leçons de respect
des contribuables, l'immense... la majorité du fardeau fiscal, une part
démesurée du fardeau fiscal au Québec repose sur la classe moyenne parce qu'il
refuse de faire payer les banques, les multinationales étrangères, le monde qui
ont du gros cash. Ça, c'est du respect des contribuables? Vous les écrasez puis
ils n'en ont pas pour leur argent, autant que si on faisait payer ceux qui ont
des milliards. Ce qu'ils refusent de faire. C'est un dogme. Peut-être qu'ils défendent
leurs intérêts de classe. Je l'évoque comme une hypothèse, ce n'est pas une
affirmation.
• (11 h 40) •
Mais il y a une autre affaire aussi, c'est
que non seulement ils font reposer — et c'est un manque de respect
total — la majorité du fardeau fiscal sur la classe moyenne, mais, en
plus, ils gaspillent cet argent-là durement gagné, durement gagné, comme il le
disait lui-même. Comment? SAAQclic, un demi-milliard d'argents durement gagnés
par du monde qui en arrachent avec la crise du logement, qui ont la misère à
payer l'épicerie. Pourquoi? Pour que des compagnies informatiques s'en mettent
plein les poches, puis qu'on se fasse avoir. Northvolt, on leur donne des
terrains et on les achète. On leur a donné des centaines de millions de
dollars, de l'argent des Québécois. Ils font faillite. Ah, pour eux autres, il
n'y a pas de problème, par exemple. Stablex, pour leur faire sauver
100 000 $, on fait une loi spéciale pour exproprier une municipalité
alors que ce n'est pas la décision que les experts du BAPE disent qui était
celle qu'il fallait qu'on prenne et qu'en plus on utilise des faux arguments.
Ça, c'est du respect des contribuables? Non, Mme la Présidente, ça, c'est un
grave manque de respect des contribuables. La CAQ écrase la classe moyenne et elle
ne lui en donne pas pour son argent parce qu'elle refuse d'augmenter les
revenus de l'État de façon responsable en allant chercher l'argent où il est.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le député. Donc, nous en sommes maintenant aux dernières
interventions. M. le ministre, je vous cède la parole pour 10 minutes.
M. Drainville : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bien, écoutez, je ne ferai pas de commentaire très
élaboré sur la dernière intervention du député de Jean-Lesage, là. Ça me
rappelle le discours du Parti communiste canadien marxiste-léniniste quand
j'étais à l'université dans les années 80, la lutte des classes, Mme la
Présidente. Bientôt, il va nous parler du paradis qu'était l'Albanie. Mme la
Présidente, je le laisse à ses interventions et à ses propos.
Je veux parler, en terminant, Mme la
Présidente, des autres réalités qui sont importantes, des autres réalités
scolaires qui sont importantes, et je veux donc aller au-delà de la question
qui est posée ou de l'affirmation qui est faite par la députée de
Bourassa-Sauvé, laquelle affirmation a lancé, donc, cette interpellation :
L'avenir de nos jeunes mis en risque par les mauvaises décisions caquistes. Mme
la Présidente, j'ai parlé de beaucoup de choses dans cette interpellation et je
veux terminer avec la laïcité. Je vais terminer avec le projet de loi
n° 94. Et j'aimerais connaître, Mme la Présidente, la position du Parti
libéral sur le projet de loi n° 94. Est-ce qu'ils sont favorables au
projet de loi n° 94? Est-ce que la députée de Bourassa sauvée va nous
dire, en guise de conclusion, si elle est d'accord pour que nous séparions très
clairement l'État des religions et, en particulier, l'école publique des
religions, comme nous le proposons dans ce projet de loi? Je n'ai pas entendu
le Parti libéral se positionner là-dessus. Est-ce qu'elle est favorable à ce
que l'égalité entre les hommes et les femmes soit une valeur fondamentale
inscrite dans la loi, tel que nous le proposons? Est-ce qu'elle est d'accord
pour que le visage soit à découvert en tout temps dans l'école québécoise,
qu'elle soit publique ou privée, que ce soit pour le personnel scolaire ou pour
les élèves? Est-ce qu'elle est d'accord pour que l'égalité homme/femme fasse
partie de la mission des écoles et des centres de services scolaires? Que ça
fasse partie, que ce soit une obligation pour le personnel scolaire, que ce
soit un devoir individuel, Mme la Présidente, y compris pour les élèves, est-ce
qu'elle est d'accord avec ça? Parce que c'est ce que nous proposons dans le
projet de loi n° 94. Est-ce qu'elle est d'accord, Mme la Présidente, pour
que nous prenions des moyens concrets pour assurer la qualité de l'éducation,
tel que nous le proposons, par, par exemple, l'obligation pour les enseignants
de présenter leur planification annuelle, par l'évaluation annuelle des
enseignants, par la création de ce comité sur le maintien des services
éducatifs ou sur le maintien de la qualité des services éducatifs? Est-ce qu'elle
est d'accord, Mme la Présidente, pour que les personnes qui travaillent dans
notre réseau scolaire pendant les heures de travail affichent une stricte
neutralité...
M. Drainville : ...religieuse,
justement, au nom de ce principe que les religions et l'État doivent être
clairement séparés en tout temps dans les institutions scolaires publiques. Mme
la Présidente, est-ce qu'elle est d'accord avec ça? Est-ce qu'elle est d'accord
pour que nous ayons un encadrement beaucoup plus strict sur la question des
congés religieux? Juste au centre de services scolaire de Montréal, Mme la
Présidente, il y a eu, c'est quoi, au-dessus de 3 500 congés
religieux en l'espace de deux ans et demi dans une situation, dans un contexte
de pénurie de main-d'oeuvre. Est-ce que c'est normal que les personnes qui
disent avoir une religion ont plus de droits, plus de congés rémunérés que les
personnes qui n'ont pas de religion? Est-ce que c'est normal ça? Est-ce qu'elle
est d'accord avec ça? J'aimerais l'entendre là-dessus, Mme la Présidente.
De la même manière que j'aimerais entendre
le député de Jean-Lesage, le député de Jean-Lesage, Mme la Présidente, qui, je
le rappelle, a déjà été très, très favorable à ce qu'on a appelé la position
Bouchard-Taylor, hein, l'interdiction des signes religieux pour les personnes
en autorité, le député de Jean-Lesage était d'accord avec ça. Et un bon jour,
le parti Québec solidaire, auquel il s'est rallié parce qu'on se rappelle qu'il
était à Option nationale, lorsqu'il s'est rallié à Québec solidaire, tout d'un
coup, ses convictions ont changé sur la question des signes religieux. Est-ce
que dans le fond de lui-même, là, est ce que le député de Jean-Lesage pense
encore que c'est une bonne idée que les personnes en position d'autorité ne
puissent afficher leurs convictions religieuses? Il a déjà été d'accord avec
ça. Est-ce que le député de Jean-Lesage, aujourd'hui, est d'accord avec le
député de Jean-Lesage d'avant?
Est-ce que le député de Jean-Lesage, Mme
la Présidente, est d'accord avec la position de Québec solidaire en matière de
visage couvert? Je vous rappelle la position de Québec solidaire, Mme la
Présidente. C'est... Ils sont favorables au visage couvert, à moins
d'exceptions. Mais la position de Québec solidaire, Mme la Présidente, je l'ai
ici, mais j'étais surtout présent lorsqu'ils l'ont adopté, c'est de dire :
Tout est acceptable. Tu peux te présenter à l'école, demander un service
public, peu importe, avec le visage couvert, à moins que tu veuilles faire du
prosélytisme ou que tu renonces à ton devoir de réserve. Évidemment, il y a
toute la question de la sécurité. Ça, c'est déjà prévu qu'un enseignant qui
enseigne la soudure porte un masque pour se protéger. Cela va de soi. Mais la
position de Québec solidaire, c'est d'être d'accord avec le voile intégral, à
moins que la personne ne fasse du prosélytisme. Est-ce que le député de
Jean-Lesage est d'accord avec ça? Est-ce qu'il est d'accord avec la position de
son parti ou est-ce qu'il va nous surprendre et renouer avec ses convictions passées
lors de la discussion en commission parlementaire.
Alors, Mme la Présidente, ce sont des
questions très importantes. Pourquoi ce sont des questions... Pourquoi ces
questions sont-elles très importantes? Bien, c'est parce que, Mme la
Présidente, nous avons, comme législateurs, nous avons comme responsables
politiques, le devoir de nous assurer de la sécurité des élèves, de les mettre
à l'abri de toute forme d'influence religieuse, de toute forme d'endoctrinement
religieux dans nos écoles publiques au Québec, Mme la Présidente. Et ça, c'est
l'engagement que nous avons pris comme gouvernement, et nous sommes très
conséquents et très constants sur cette question, Mme la Présidente, de la
laïcité. On y croit à la laïcité parce qu'on pense qu'effectivement l'école,
dans ce cas-ci, l'école doit être un espace où nous sommes tous égaux, peu
importe nos convictions religieuses ou nos non-convictions religieuses. Nous
sommes tous des citoyens québécois et nous avons tous le droit à notre liberté
de conscience, y compris pour les élèves, Mme la Présidente. Le projet de loi
n° 94, c'est ça qu'il veut établir. Il veut également établir le fait que
ce n'est pas acceptable, Mme la Présidente, que, dans des écoles du Québec, on
entende parfois des personnes dire : Tu ne peux pas jouer à tel ou tel
sport parce que tu es une fille. On n'accepte pas, Mme la Présidente, dans les
écoles du Québec, que des élèves disent à leur enseignante féminine : Tu
dois te comporter comme ma mère à la maison, tu me dois respect. Ce n'est pas
acceptable. Ce n'est pas acceptable, Mme la Présidente, que, dans des écoles du
Québec, on entende des élèves dire : À mort le gay! Notre devoir, Mme la
Présidente, notre responsabilité, c'est de mettre en place un cadre qui...
M. Drainville : ...va faire en
sorte que des valeurs aussi fondamentales que celles-là, l'égalité entre les
hommes et les femmes, le respect de toutes les personnes, peu importe leur
orientation sexuelle, notre devoir, c'est de mettre en place un cadre et, dans
certains cas, oui, d'appliquer les sanctions lorsque ce cadre n'est pas
accepté... n'est pas respecté. Ça, c'est notre conviction, Mme la Présidente.
De la même manière qu'il n'est pas acceptable que des personnes se livrent à
des activités religieuses ou à des prières dans les écoles publiques ou sur le
terrain des écoles publiques.
• (11 h 50) •
Alors, on y voit, Mme la Présidente, avec
le projet de loi n° 94. Et on va entamer les consultations dans quelques
jours. Et on a très hâte d'entendre, évidemment, les personnes qui viendront
témoigner. Et on a surtout très hâte d'entendre les représentants des partis
politiques qui siègent ici, avec nous, dans cette Chambre. Est-ce qu'ils vont
nous appuyer, est-ce qu'ils vont bloquer, est-ce qu'ils vont ralentir ou est-ce
qu'ils vont nous accompagner pour assurer justement la protection des élèves du
Québec et l'affirmation de ces valeurs sacrées que sont l'égalité entre les
hommes et les femmes, la laïcité des institutions scolaires publiques, le
respect de la langue française également, Mme la Présidente... C'est un aspect
important du projet de loi. Quand tu travailles dans une école francophone, tu
appartiens au personnel de cette école, tu entretiens... tu t'entretiens avec
des collègues, ça doit se faire en français, tu t'entretiens avec des élèves,
ça doit se faire en français. Est-ce que la députée de Bourassa-Sauvé, qui va
sans doute représenter son parti lors des travaux de cette commission, est-ce
qu'elle va nous appuyer?
Voilà une occasion, Mme la Présidente.
Dans quelques secondes, elle prendra la parole pour conclure cette
interpellation. Est-ce qu'elle va nous instruire sur sa position par rapport au
projet de loi n° 94? On va l'écouter avec beaucoup d'attention, Mme la
Présidente. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Donc, je cède maintenant la parole à Mme la députée
de Bourassa-Sauvé, pour une période de 10 minutes.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, si le sujet de mon interpellation était une
question d'examen, là, bien, le ministre, il aurait échoué à plate couture
parce qu'il n'a répondu à aucune de mes questions. Il aurait eu un gros E un
comme échec, comme l'état, là, de bien des infrastructures de nos écoles sur
les territoires du Québec.
Le ministre, pendant les 2 h qu'on a
passé aujourd'hui, s'est entêté à se péter les bretelles sur d'autres sujets, à
nous parler, là, comme il vient de le faire, là, du projet de loi n° 94, à
s'étaler sur tellement d'autres sujets sur lesquels manifestement il était fier
parce qu'il n'est pas fier des coupures du réseau. Il n'est pas fier de l'état
de nos infrastructures. Il n'est pas fier d'avoir demandé en catimini aux
directions des centres de services scolaires, juste avant Noël, des coupures de
200 millions pendant le même exercice budgétaire. Les gens, ils n'ont
jamais vu ça, là. Pas : Voici ce qui va arriver l'année prochaine, voici
ce que... À l'inverse, ce que la CAQ a fait, ce que la CAQ fait, en passant,
là, dans bien des dossiers, c'est de transmettre : Voici vos budgets pour
la présente année puis voici... voici ce qu'on vous... on vous demande de nous
redonner par la suite.
M. le ministre, il y a des élèves, là, qui
sont là, qui s'en vont, là, mais qui doivent nous quitter pour poursuivre leur
visite, là, c'est pour eux qu'on est là aujourd'hui. Ils nous ont écoutés avec
attention manifestement. Ils sont là. Ils doivent... Ils doivent continuer leur
parcours. Mais j'espère, là, que... M. le ministre, là, que quand vous vous
levez chaque matin, vous vous dites : Voici quelles sont les priorités du
réseau...
(Interruption)
Mme Cadet : ...Bye! Bye!...
Que c'est à eux que vous pensez ici, M. le ministre.
M. Drainville : ...
Mme Cadet : Bien, je vous crois,
M. le ministre. Je vous crois. Mais ce que j'aurais voulu entendre aujourd'hui,
là, c'est des réponses aux questions que j'ai posées sur l'état de notre
réseau. Puis, à l'inverse, tu sais, là, par exemple, là, la députée de Hull,
là, dans sa dernière intervention, nous a parlé des gains salariaux. On se
rappellera qu'on parle de gains salariaux qui ont été accordés à l'arraché, là.
Ça n'a pas été accordé, là, de... avec beaucoup de joie et d'allégresse de la
part du gouvernement, là. Des gens ont dû se battre pour obtenir ces gains
salariaux là.
Puis, pendant ce temps-là, je vous
rappellerai aussi qu'il y a des étudiants dans... en enseignement qui attendent
encore que leur stage soit rémunéré, alors que le ministre, il avait ouvert la
porte, l'automne dernier. Donc, on ne... on ne se pétera pas les betrelles...
les bretelles là-dessus, là.
Au niveau du p.l. 94, le ministre me fait
rire. On s'entend, c'est le Parti libéral du Québec qui a fait inscrire dans la
Charte des droits et libertés, là, dans la Charte des... Charte des droits et
libertés de la personne, là, la charte québécoise, l'égalité entre...
Mme Cadet : ...les femmes et
les hommes, c'est une valeur libérale. C'est le Parti libéral du Québec qui a
eu le courage de dénoncer. Donc, le ministre, il ne viendra pas nous faire la
leçon sur le projet de loi n° 94 aujourd'hui, puis on
aura l'occasion d'y revenir la semaine prochaine lorsqu'on sera dans la bonne
tribune pour le faire. Parce qu'aujourd'hui, là, moi, ce que je veux, c'est des
réponses aux questions que j'ai posées.
Puis d'abord... bien, je lui ai demandé de
déposer le tableau un peu plus tôt, là. On n'a pas eu... je n'ai pas su si le
ministre allait bel et bien le déposer à la commission.
M. Drainville : ...
Mme Cadet : Parfait. Ensuite,
sur les coupures, je lui ai demandé : Est-ce qu'il y en aura d'autres?
Est-ce qu'il y en a... En fait, est-ce qu'il y en a eu d'autres? On va être en
période de crédits, en période d'étude des crédits dans pas long, là, c'est
sûr... vous comprendrez, M. le ministre, qu'on élaborera sur cette question-là,
parce que, quand on demande en cachette aux directions des centres de services
scolaires des coupures à quelques jours de Noël, quand on leur demande en
cachette des coupures additionnelles la veille du début de la semaine de
relâche, là, bien, je n'ai pas l'impression qu'on est dans... que le ministre,
il est très, très, très fier de ça. Bon, c'est sûr que nous, on se
demande : Elles sont où, les autres coupures? Parce que, quand une
directrice de centre de services scolaire, la directrice du CSS des premières
seigneuries, elle se sent obligée de faire une vidéo pour son personnel puis
leur dire : Bien, écoutez, on est à la deuxième étape, ce ne sera pas
facile. Vous le savez, bien, on a des coupures. Nous, dans notre centre des
services scolaire, c'était 3,6 millions qu'on devait couper, mais là il y
a un 2 millions supplémentaire qu'on est obligés d'aller chercher du plan de
rattrapage, bien, ça, ce n'est pas des bonnes nouvelles. Puis ça non plus, je
n'ai pas eu de réponse à cette question-là. Je ne vous ai pas entendu, M. le
ministre, nous parler de votre vision pour le plan de rattrapage, puis comment
est ce que vous êtes fiers d'avoir demandé des sommes supplémentaires à aller
chercher du plan de rattrapage à vos centres de services scolaires.
Vous nous dites : Ah! ce n'est pas un
grand pourcentage, là, ce qu'on a demandé d'aller chercher de la part des
centres de services scolaires. Ce n'est pas grave, ça, c'est des petits
montants. Mais on s'entend, là, l'ensemble des gens du réseau sont venus nous
dire : Bien, ces sommes là, d'une part, elles font la différence, mais
aussi elles touchent les services aux élèves directement. Il y a une autre
enseignante, il n'y a pas longtemps, qui m'a aussi interpelée, qui était
d'ailleurs présente ici, à l'Assemblée nationale, qui disait : Moi, j'en
fais un programme... vous parliez justement d'apprentissage du français,
évidemment, j'en suis, je suis porte-parole de langue française, puis qui me
disait : Moi, j'ai un programme qui permet un maillage entre des étudiants
de Montréal puis des étudiants d'une autre région, avec un programme de
correspondance, là, qui puisse vraiment valoriser la langue française, le faire
à l'écrit, apprendre à se connaître. Tellement un beau programme. Dans vos
coupures à vous, dans vos coupures caquistes, vous empêchez cette prof-là de
pouvoir poursuivre ce beau programme là, alors qu'on s'entend, là, c'était
d'ailleurs une recommandation du Commissaire à la langue française d'avoir ce
type de mesure là mise en place par le gouvernement. Puis ce que vous faites
dans vos coupures qui ne touchent pas les services aux élèves, bien, ça, c'en
est un exemple de mesure de coupure qui va à contre-courant de vos propres
objectifs, les objectifs que vous venez de nommer dans votre propre conclusion
sur justement l'importance de du vivre ensemble puis de l'importance que tout
le monde puisse partager notre belle langue commune.
Est-ce que c'est ça, c'est ça, l'objectif
des coupures caquistes? Est-ce que c'est ça, les coupures qui ne touchent pas
les services aux élèves? C'est ça, les questions que moi j'ai posées aujourd'hui,
M. le ministre. Quand j'ai une grande maman qui se sent obligée de m'écrire
puis de me dire : Moi, j'ai un enfant, j'ai un petit fils avec des besoins
particuliers, j'ai un petit un petit fils puis je le vois qu'il n'aura pas les
services dont il a besoin pour être capable, donc, de passer à travers ses
années au sein du réseau, il y a un problème, M. le ministre.
Donc, oui, on a parlé du terme
«spectaculaire» un peu plus tôt, mais ce qui est spectaculaire, je le répète,
bien, d'abord, c'est le nombre de projets qu'on a mis sur pause. Vous
dites : Ah! on n'a jamais déployé autant de projets, mais ce qu'on a vu
aussi, c'est qu'on n'a jamais eu autant de projets mis sur pause. Jamais,
jamais, jamais. Ça me dépasse, mais ça dépasse aussi des gens dans la
population qui se disent : Ce seront lesquelles, les prochaines promesses
brisées de la CAQ? Ce seront lesquels, là, les prochains projets, là, que...
Là, on les a annoncés, on s'assure qu'ils sont là, on le sait qu'ils vont être
déployés, puis, oups, on n'est pas sûr de les voir se matérialiser. Ce sont ça,
les craintes des gens dans le réseau. Ce sont ça, les craintes des parents et
des grands-parents, M. le ministre.
Sur le respect de la capacité de payer des
contribuables, bien, M. le ministre, quand votre gouvernement nous a dit...
quand votre premier ministre nous a dit...
Mme Cadet : ...c'est pour des
journées comme ça que je fais de la politique, lors de l'annonce de Northvolt.
Est-ce qu'il y réfléchit, à la capacité de payer des contribuables? Est-ce
que... réfléchi à quel point on a englouti de l'argent, de notre argent, de
l'argent durement gagné de la part de l'ensemble des Québécois, quand il a
décidé de gaspiller les fonds publics dans Northvolt? Est-ce que vous êtes fier
de ça, M. le ministre, à travers tout ça?
• (12 heures) •
Donc, aujourd'hui, là, moi, ce que
j'aurais aimé, c'est que vous nous répondiez honnêtement, sobrement, puis que
vous fassiez part des préoccupations que vous avez quant aux services aux
élèves qui ne sont pas... qui ne sont pas donnés. Ce que... de bord en bord du
Québec, dans l'ensemble de nos régions, quand les gens se disent : Bien,
la CAQ nous avait promis que la priorité des priorités, pour eux, là, ce serait
l'éducation, bien, ce n'est pas ça qu'ils voient. Ce qu'ils voient, là,
aujourd'hui, là, c'est ce dont j'ai parlé. Ils voient des infrastructures qui
sont en décrépitude. Puis là, vous disiez tantôt : Il n'y a pas
d'intervention divine, il n'y a pas d'intervention politique. Mais, je m'excuse,
là, elles continuent de tomber en ruine, nos infrastructures. Puis on aura beau
avoir les plus belles écoles du monde dans quelques-unes de nos
circonscriptions, puis vous êtes venu dans la mienne, je suis très fière
d'avoir une de ces écoles, M. le ministre, mais ce dont on a besoin pour
l'ensemble du Québec, c'est que ces projets de construction là, puis de
rénovation, ils continuent de se poursuivre parce que tous nos élèves en ont
besoin. Quand vous nous dites : Bien, les coupures, ça touche... ça ne
vient pas toucher les services, mais on s'entend, là, de ce qu'on sait, là,
c'est 600 $ par élève de moins qui est donné à ces élèves-là. Et, ça,
c'est en cours d'année 2024-2025, là. Ça fait que ce serait quoi en
2025-2026? Donc, on s'attend dans les crédits, M. le ministre.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Donc, merci à tous. Compte tenu de l'heure, je lève
la séance.
Et, la commission ajourne... ayant
accompli son mandat, ajourne ses travaux au jeudi 10 avril 2025,
après les avis touchant les travaux des commissions, où elle entreprendra un
autre mandat. Alors, bon vendredi à tous.
(Fin de la séance à 12 h 02)