Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
43e législature, 2e session
(début : 30 septembre 2025)
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Le
mercredi 3 décembre 2025
-
Vol. 48 N° 14
Étude détaillée du projet de loi n° 109, Loi affirmant la souveraineté culturelle du Québec et édictant la Loi sur la découvrabilité des contenus culturels francophones dans l’environnement numérique
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heure trente et une minutes)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
bonjour, tout le monde. Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
Donc, la commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 109,
Loi affirmant la souveraineté culturelle du Québec et édictant la Loi sur la
découvrabilité des contenus culturels francophones dans l'environnement
numérique.
Alors, je vais suspendre les travaux de la
commission quelques minutes. Nous, on se retrouve bientôt.
(Suspension de la séance à 11 h 32)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 13)
La Présidente (Mme Tremblay) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. Mme la Présidente, est-ce qu'il y a
des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Émond (Richelieu) est remplacé par M. Lamothe (Ungava)
et M. Fortin (Pontiac) par Mme Garceau (Robert-Baldwin).
La Présidente (Mme Tremblay) :
Merci. Alors, je pense qu'il y a un consentement afin d'étudier, en tout cas,
je le demande, la loi en fonction du nouveau plan de travail qui vous a été
déposé. Donc, est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Parfait. Donc, nous allons donc débuter la séance aujourd'hui avec l'étude de l'article
deux de la loi édictée. Donc, M. le ministre, je vous invite à nous en faire la
lecture.
M. Lacombe : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Je vais avoir un amendement à déposer juste après la lecture de...
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui, mais je
vais... je vais le lire.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Oui.
M. Lacombe : Donc, article
deux : « La présente loi s'applique à toute plateforme numérique qui
offre un service de visionnement en ligne de contenus audiovisuels ou d'écoute
en ligne, de musique, de livres audio ou de balados, ou qui donne accès à de
tels services offerts par une tierce plateforme, ainsi qu'à toute plateforme
numérique, qui offre des services permettant d'accéder à du contenu culturel en
ligne, déterminée par règlement du gouvernement. Elle s'applique également aux
fabricants de téléviseurs ou d'appareils destinés à être connectés à un
téléviseur qui comporte une interface permettant de visionner du contenu
audiovisuel en ligne ou qui donne accès à des services de visionnement de
contenus audiovisuels en ligne, ainsi qu'à tout fabricant d'appareils qui
comportent une interface permettant d'accéder à du contenu culturel en ligne
déterminé par règlement du gouvernement. »
L'article deux, donc, prévoit que la loi s'applique
notamment à toute plateforme numérique qui offre un service de visionnement en
ligne de contenus audiovisuels ou d'écoute en ligne, ainsi qu'aux fabricants de
téléviseurs et d'appareils destinés à être connectés à un téléviseur qui
comporte une interface permettant de visionner du contenu audiovisuel en ligne. »
Et l'amendement que je vous lis à
l'instant.
La Présidente (Mme Tremblay) :
...un amendement. On l'a déjà reçu. Il est déjà...
M. Lacombe : Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Parfait. Excellent.
M. Lacombe : Vous l'avez déjà.
Donc, article deux : remplacer, dans le premier alinéa de l'article deux
de la Loi sur la découvrabilité des contenus culturels francophones dans l'environnement
numérique, proposé par l'article deux du projet de loi, de «livres audio ou de
balados » par « ou d'autres contenus audio ».
C'est un amendement qui vise à préciser
que la loi s'applique à toute plateforme...
M. Lacombe : ...numérique qui
offre un service d'écoute en ligne de musique ou d'autres contenus audio. Donc,
évidemment, pour avoir plus de flexibilité, étant donné la rapidité avec
laquelle la technologie et les modèles d'affaires évoluent.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Cadet : D'abord, merci.
Bonjour, M. le ministre. Merci beaucoup pour votre flexibilité cet avant-midi.
Donc, oui, donc, on comprend que plusieurs des groupes qui sont venus témoigner
en commission parlementaire, donc, nous ont émis, donc cette même recommandation,
donc nous avions la même proposition d'amendement. Donc, ici, donc, c'est de
consentement. Donc, il n'aura pas d'autres commentaires. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
on revient à l'article 2. Donc, est-ce qu'il y a des interventions pour
l'article 2?
Mme Cadet : Bien, écoutez...
La Présidente (Mme Tremblay) :
Tel qu'amendé, évidemment.
Mme Cadet : ...Oui, bien
sûr. Tel qu'amendé. Merci, Mme la Présidente. Ici, vous avez probablement,
donc, pris connaissance, M. le ministre, des différents mémoires de diffuseurs,
donc, qui ont été déposés. Bon, je pense, bon, bien évidemment, j'allais dire
sans les nommer, mais ils ont été déposés, donc ils sont publics, les mémoires
de Bell Média et de Québecor. Donc, ils nous parlaient de leur proposition, que
la présente loi ne soit pas nécessairement, donc, ne s'applique pas nécessairement,
donc, aux plateformes numériques, soit canadiennes, locales. Je ne sais pas si
votre réflexion... si ça a suscité un peu une réflexion, là, chez vous, ces
commentaires qui ont été reçus.
M. Lacombe : Ça a suscité une
réflexion, oui, parce que j'ai été, je dirais, assez surpris. Par contre...
Mais je comprends que c'est quelque chose qu'ils défendent depuis déjà un
moment. Mais je... je persiste dans ce que nous sommes en train de réaliser. Je
pense que c'est important. C'est ce qu'on voit aussi partout dans le monde.
C'est une tendance. La culture, les films, les séries télé, la musique,
évidemment, se consomment de plus en plus sur les plateformes numériques. Et
donc, je pense vraiment qu'on doit agir sur ces plateformes-là. Je comprends
leurs arguments. Par contre, je vous dirais que je ne partage pas cette
lecture-là à l'effet que leur laisser à eux seuls l'avantage concurrentiel du
contenu québécois permettrait d'avoir une culture... une culture québécoise
plus forte. Je pense qu'il faut vraiment s'assurer que là où sont les
Québécois, ils puissent avoir accès à des contenus dans leur langue maternelle.
Mme Cadet : Parfait. Donc,
c'est très clair à cet égard. Puis je pense qu'il y avait... il y avait deux
argumentaires, là, je pense qu'il y en avait un qui était le principal, celui
que vous avez énoncé, puis un argumentaire peut-être que moi je nommerais, que
je qualifierais de subsidiaire, là, c'est-à-dire... Et c'est peut-être ma
compréhension ici, n'est que dans le fond, que leur propre plateforme, donc,
bon, Crave, donc Bell, donc Illico, etc. Donc, ils sont des plateformes
numériques qui offrent déjà, donc, une certaine forme de contenu. Donc, je
comprends que de façon subsidiaire elles se disent, bien, peut-être qu'elles-mêmes
n'auraient pas nécessairement, donc, à s'enregistrer parce qu'on comprend de
toute façon qu'elles en... elles diffusent sur leur dite plateforme, du contenu
d'expression française, donc est-ce qu'elles, elles auraient besoin de
s'enregistrer, et donc, d'être assujetties aux règlements, donc, qui
viendraient par la suite?
M. Lacombe : Bien, oui. Elles
vont devoir s'enregistrer...
Mme Cadet : OK.
M. Lacombe : ...mais je n'ai
pas de... je n'ai pas de doutes, véritablement, sur le respect de la loi de
leur part, parce que je pense qu'elles en font déjà beaucoup. Je pense que ça
va être un test assez facile pour elles.
Mme Cadet : Oui, c'est ça.
Donc, elles n'auraient pas nécessairement l'obligation d'avoir du contenu, qui
n'est pas, je vais dire «le leur», là, je pense que vous comprenez un peu ce
que je veux dire ici, là, que bon, elles ont déjà, donc, du contenu qui
manifestement, donc, respecte les exigences...
M. Lacombe : Tout à fait.
Mme Cadet : ...et donc, même
si elles s'enregistrent, donc, elles n'auraient pas... une plateforme n'aurait
pas l'obligation d'avoir le contenu qu'on retrouve, donc, sur une... sur une
autre plateforme concurrente.
M. Lacombe : Bien, pas du
tout. Puis évidemment, nous, avec ce projet de loi, ce qu'on souhaite, ce n'est
pas venir dicter aux plateformes le contenu qu'elles doivent mettre dans leur
catalogue. On parle de la langue, on parle de contenu original de langue
française. Après, je pense que c'est à eux de déterminer quelle est leur
stratégie, quelle est aussi la... j'allais dire la ligne éditoriale, ou en
fait, quels types de contenus ils souhaitent... ils souhaitent offrir à leurs
clients, leurs usagers. Puis, encore une fois, je pense que quand on regarde une
plateforme comme Crave, parce que c'est celle dont vous parlez, et Illico+, je
pense que ce sont deux bons exemples qui illustrent très bien ce qu'on souhaite
voir chez les autres plateformes.
Mme Cadet : Merci beaucoup.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Donc, je comprends qu'il n'y a pas d'autres interventions. Donc, est-ce que
l'article 2 amendé est adopté?
• (12 h 20) •
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, nous allons maintenant passer à l'article 3. M. le ministre, je vous
invite à m'en faire la lecture.
M. Lacombe : Article 3...
M. Lacombe : ...il y aura
aussi... il y a aussi un amendement, Mme la Présidente, qui vous a été déposé.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
M. Lacombe : «3. Ne sont pas
visés par la présente loi un média social et une plateforme numérique dont
l'objet principal est d'offrir du contenu autochtone.» Donc, l'article 3
prévoit que la loi ne s'applique ni aux médias sociaux ni aux plateformes
numériques offrant principalement du contenu autochtone.
Et donc voici l'amendement. Article 3.
Remplacer, dans l'article 3 de la Loi sur la découvrabilité des contenus
culturels francophones dans l'environnement numérique, proposé par l'article 2
du projet de loi, «ne sont pas visés par la présente loi un média social et»
par «n'est pas visé par la présente loi».
L'amendement retire donc l'exemption
applicable au média social. Je peux tout de suite dire que ça nous a été
soulevé à de nombreuses reprises, je vois ma collègue sourire, par les
différents intervenants, puis je vous avoue que ça a alimenté notre réflexion.
Les arguments étaient non seulement légitimes, mais très, très intéressants sur
la possibilité. Parce que c'est sûr que, du jour au lendemain, des entreprises
pourraient décider d'intégrer une fonction, par exemple, qui s'apparenterait à
ce qu'est un média social sur leur plateforme, et là, évidemment, ça rendrait
l'application de la loi très, très compliquée. Donc, on se garde cette porte
ouverte en retirant l'exemption générale.
Par contre, c'est important de dire qu'on
n'a pas l'intention de viser les contenus qui sont partagés par les citoyens.
Je pense que ça, c'est important de le dire, à titre personnel, qui sont
partagés donc, par les citoyens à titre personnel, les interactions entre les
utilisateurs et les médias sociaux qui n'offrent pas... puis là on est... c'est
au cœur du projet de loi, là, mais de service de visionnement de contenu culturel
ou d'écoute de contenu culturel. Donc, ce n'est pas du tout notre intention
d'aller encadrer ça, mais on se garde la porte ouverte pour les médias sociaux
qui voudraient peut-être, éventuellement, avoir un service de diffusion un
jour.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Cadet : Oui, bien,
simplement pour dire que je suis contente et que j'accueille favorablement la
proposition d'amendement qui est déposée par le ministre. En effet, pour ceux
qui nous ont suivis, qui nous ont écoutés lors des travaux ou lors des
consultations particulières, il y avait unanimité parmi les groupes
représentés, là. Je dénombre ici au moins six mémoires qui nous parlaient de
l'importance de ne pas exclure les médias sociaux de l'application du projet de
loi. Nous avions encore une fois, donc, la même proposition d'amendement, donc
je pense que c'est une excellente nouvelle et que ceux qui nous écoutent sont
soulagés d'apprendre qu'ils ont été entendus.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait,
merci. Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Adopté. Donc, nous allons procéder aux échanges sur l'article 3 amendé. Donc,
est-ce qu'il y a des interventions? Donc, est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Lacombe : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, M. le ministre, vous pouvez poursuivre avec l'article 4, la lecture.
M. Lacombe : Article 4, il y
aura également un amendement que je vous lirai tout de suite après, qui a déjà
été déposé. «4. Aux fins de l'application de la présente loi, on entend
par :
Contenu autochtone : le contenu en
langue autochtone ou dans une langue comprise par les communautés autochtones
et qui s'adresse à celles-ci;
Découvrabilité : la disponibilité
d'un contenu en ligne et sa possibilité d'être repéré facilement parmi un
ensemble d'autres contenus, particulièrement par une personne qui n'en fait pas
la recherche;
Fabricant : un fabricant au sens de
la Loi sur la protection du consommateur (chapitre P-40.1);
Média social : une plateforme
numérique dont l'objet principal est de permettre aux utilisateurs de partager
du contenu et d'interagir avec celui-ci et avec d'autres utilisateurs;
Plateforme numérique : une personne
ou une société qui offre au public du contenu visé par la présente loi en
échange ou non d'une contrepartie financière.»
L'article 4 prévoit essentiellement les
définitions de ces... de ces termes aux fins de l'application de la loi. Et je
vous lis tout de suite l'article 4, qui est en lien avec le précédent
amendement... je vous lis tout de suite l'amendement que nous avons déposé, qui
est en lien avec le précédent : Supprimer, à l'article 4 de la Loi sur la
découvrabilité des contenus culturels francophones dans l'univers numérique,
proposé par l'article 2 du projet de loi, la définition d'un média social.
Donc, l'amendement vise à supprimer la
définition de «média social» prévue à l'article 4, étant donné qu'il n'y aura
plus d'exemption générale dans la loi pour les médias sociaux. Donc, on n'a
plus besoin de venir le définir.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait,
merci. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Cadet : Ça me semble
clair, donc, c'est corollaire de l'amendement précédent, effectivement...
Mme Cadet : ...et il n'y a
pas... il n'y a pas d'autres références à média social? Je comprends que, là,
elles sont exclues de l'application du projet de loi, mais il n'y a pas
d'autres références à média social?
M. Lacombe : Je ne pense pas,
mais, s'il y en a, on a prévu de les... on a prévu le retirer partout. On me
dit qu'il n'y en a pas d'autres.
Mme Cadet : OK, parfait. Non,
ça me semble clair. Étant donné que c'est exclu de l'application du champ du
projet de loi, donc même si... Donc, la définition devient inutile à insérer
dans le cadre de la Loi sur la découvrabilité.
M. Lacombe : Exactement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Excellent.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, on pourrait adopter. On est prêts?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) :
Oui. Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Parfait. Donc, on poursuit les discussions sur l'article 4 amendé. Est-ce
qu'il y a des interventions?
Mme Cadet : Oui, peut-être
sur... en fait, la découvrabilité. Donc, la définition ici, M. le ministre...
parce que j'imagine que vous y avez réfléchi longuement ici, parce que c'est un
nouveau terme dans notre corpus législatif québécois. Donc, peut-être, donc,
nous étayez, donc, votre réflexion sur ce qui, pour vous, donc, signifie de la
découvrabilité, parce que je pense que ça a aussi un lien avec les dispositions
de l'article 1 du projet de loi, donc, sur les obligations
quasiconstitutionnelles qui sont... étant donné qu'il y a un droit, donc, qui
vient d'être inscrit... bien, qui sera inscrit à l'issue de la sanction du
projet de loi dans notre charte québécoise. Donc, je vous laisserais étayer
votre pensée sur le terme «découvrabilité».
M. Lacombe : Sur le terme
«découvrabilité». Bien, en fait, c'est un mot qui est relativement nouveau.
D'ailleurs, il n'a pas encore fait son entrée dans le dictionnaire, mais ça ne
saurait tarder, j'en suis certain.
Mme Cadet : Dans Le Petit
Robert 2026.
M. Lacombe : Je l'espère. Et,
malgré tout, c'est quand même un terme qu'on utilise et la définition, donc,
qu'on introduit est une définition qu'on utilise depuis plusieurs années. C'est
aussi un terme qui est utilisé par d'autres partenaires comme la France, et ça
vient nécessairement... parce que, comme on le dit, c'est l'action de trouver
du contenu qu'on ne cherchait pas nécessairement. Donc, ça veut aussi dire que
c'est implicite, il y a un rôle à jouer pour les entreprises qui offrent ce
contenu-là, de poser un geste, quel qu'il soit, pour que ce contenu-là soit
plus facilement découvrable par les usagers, par les clients. Donc, je dirais
grosso modo que c'est probablement l'explication la plus simple.
Mme Cadet : Puis, est-ce que
vous diriez qu'il y a deux... est-ce que vous... Pardon, je recommence ma
question. Est-ce que vous utilisez, de façon interchangeable, les deux
composantes suivantes, soit le fait de pouvoir repérer facilement du contenu?
Donc, effectivement, comme vous nommez, donc, souvent dans vos exemples, donc,
lorsqu'on arrive, donc, sur une plateforme, qu'elle soit audiovisuelle ou
musicale, bien, que ça saute à l'évidence, donc il y a du contenu original de
langue française. Donc, ça, c'est une des composantes de la découvrabilité. Et
l'autre aspect, donc, que l'on retrouve, donc, dans... qu'on pourrait
retrouver, donc, dans un règlement, par exemple, c'est-à-dire, donc, le quota,
le fameux quota, donc un contenu minimal, est-ce que, pour vous, donc, qu'une
plateforme numérique qu'il y ait un seuil minimal de contenu original de langue
française, ça opère donc de la définition de la découvrabilité? Je ne sais pas
si vous saisissez ma question.
M. Lacombe : Oui, bien, j'y
répondrais de façon peut-être plus générale, mais je pense que je la saisis
bien. C'est que c'est une des conditions de la découvrabilité, d'avoir un
minimum de contenu à offrir. Donc, dans ce cas-ci, la découvrabilité des
contenus originaux de langue française, pour être capable d'atteindre cet
objectif-là de découvrabilité, une des conditions, c'est d'avoir suffisamment
de... bien, d'abord, d'en avoir, du contenu, mais d'en avoir suffisamment pour
qu'ensuite l'utilisateur puisse le découvrir. Puis c'est au cœur du projet de
loi, c'est-à-dire, d'une part, s'assurer, donc, qu'une plateforme a du contenu,
en a suffisamment, du contenu original de langue française dans son catalogue,
et, ensuite, quand cette condition-là, elle est remplie, condition de succès
pour l'objectif suivant, c'est-à-dire là où on leur demande que ce contenu, qui
est déjà là, soit plus facilement découvrable par les utilisateurs.
Donc, je le répète, des gens qui ne
cherchent pas nécessairement ce contenu, on souhaite qu'ils puissent le
découvrir et que ces entreprises posent les gestes qui leur appartiennent pour
s'assurer que... parce qu'il n'y a pas de recette miracle, là, ça appartient à
chaque entreprise de déterminer... ça appartiendra à chaque entreprise de
déterminer les moyens à mettre de l'avant, mais on veut s'assurer que ce
contenu-là puisse être découvert par les utilisateurs de chez nous.
• (12 h 30) •
Mme Cadet : OK, parfait.
Donc, vous dites, donc, les deux composantes ne sont pas nécessairement
interchangeables, mais elles s'additionnent, dans les faits... donc, d'abord,
donc, les exigences de contenu minimal, et, ensuite, la repérabilité, donc, de
cedit du contenu. Donc, pour nous, donc, ce sont, donc, les...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Cadet : ...deux aspects,
donc, qui relèvent de la découvrabilité.
M. Lacombe : Et un est
obligatoirement lié à l'autre, c'est-à-dire, il ne peut pas y avoir de
découvrabilité sans présence de contenu. Il ne peut pas y avoir de découvrabilité...
en fait, je vais préciser, il ne peut pas y avoir des découvrabilité de
contenus originaux francophones sans présence, dans le catalogue, de contenus
originaux francophones. Ça... ça ne peut pas arriver. Par contre, il pourrait y
avoir présence de contenus originaux francophones dans un catalogue sans qu'il
y ait de découvrabilité parce qu'ils peuvent être situés, classés de telle
façon que c'est très difficile pour les utilisateurs, de les trouver.
Mme Cadet : Oui, notamment au
niveau des plateformes musicales, là, par exemple, là.
M. Lacombe : Par exemple, par
exemple. Puis là, après, l'utilisation diffère pour chacun des utilisateurs.
Certainement qu'il y en a qui... qui vont nous dire : Bien oui, moi, on me
propose beaucoup de contenus originaux francophones, probablement parce qu'ils
en écoutent déjà beaucoup. Mais... mais donc vous comprenez, un, la
découvrabilité ne peut pas vivre sans l'offre, mais l'offre, elle peut... elle
pourrait vivre sans la découvrabilité.
Mme Cadet : OK, je comprends.
Donc, d'où la définition, dire : la disponibilité d'un contenu en ligne et
sa possibilité d'être repéré facilement par un ensemble d'autres contenus, particulièrement
par une personne qui n'en fait pas la recherche. Donc, le «ici», c'est pour ça
que je disais qu'il s'additionne, là. C'est-à-dire que c'est... la
disponibilité de contenus en ligne, donc, il s'agit de l'exigence minimale,
ici, pour pouvoir répondre à la possibilité d'être repéré facilement par un
ensemble... parmi un ensemble d'autres contenus. Tu sais, c'est la définition
que vous avez lue de la découvrabilité.
M. Lacombe : Oui, c'est ça, «la
disponibilité d'un contenu en ligne et sa possibilité d'être repéré facilement
parmi un ensemble d'autres contenus, particulièrement par une personne qui n'en
fait pas la recherche», effectivement. Donc, c'est ce que je dis, c'est que,
pour être découvrable, il faut qu'il soit offert, parce que s'il n'est pas
offert, on ne pourra pas le découvrir.
Mme Cadet : Et donc vous...
et puis, si vous dites «la disponibilité d'un contenu en ligne», et non pas «disponibilité
minimale», ou autre terme? Parce qu'en fait, donc, le... Ce qui frappe l'imaginaire,
là, le fameux quota, là, donc, ça ne fait pas nécessairement partie de la
définition en tant que telle. Vous dites : Bien, il faut qu'il y ait du
contenu disponible, mais vous n'exigez pas, donc, un certain seuil minimal, donc,
quand vous parlez de découvrabilité, ici, dans la définition.
M. Lacombe : Pas pour la
définition de découvrabilité.
Mme Cadet : C'est ça. OK. Parce
qu'encore une fois, quand on pense aux...
M. Lacombe : Mais, après, dans
l'application, effectivement, ce sera au cœur du projet de loi puis des
règlements, surtout, après.
Mme Cadet : Oui, c'est ça, surtout
des règlements par la suite. Parce que si je reviens, donc, à... aux
dispositions, donc, qui... qui seront modifiées, donc, dans la charte
québécoise des droits et libertés, où est-ce qu'on crée donc, ce droit à la
découvrabilité et, par conséquent, un recours, qu'il soit individuel ou
collectif, à l'égard des assujettis à la loi sur la découvrabilité, les assujettis
éventuels à la loi sur la découvrabilité, bien, à ce moment-là, cette exigence
est taillée sur mesure, la définition qu'on retrouve ici. Et on dit un peu plus
tôt, donc, à la capacité aussi, donc, des assujettis de répondre aux obligations,
de s'enregistrer, de respecter le règlement. Donc, c'est pour ça que je pose...
Je pense que ces questions-là sont importantes parce qu'elles ont des
conséquences, notamment sur le plan juridique.
M. Lacombe : Oui, tout à fait,
tout à fait. Vous faites bien de les poser.
Mme Cadet : Je pense que,
pour moi, ici, donc, c'est... c'est assez clair au niveau de cette... cette
définition-ci. Sinon, donc, pour... pour «plateformes numériques» ici, est-ce
que c'est une... qu'on retrouve ailleurs ou elle est... elle est nouvelle dans
notre corpus?
M. Lacombe : Bien, en fait, donc,
on a la Loi sur les impôts et la Loi sur la taxe de vente du Québec qui ont des
définitions, mais ce n'est pas exactement les définitions qu'on... qu'on a
prises pour... pour notre projet de loi. Donc, c'est... c'est la définition que
nous donnons au sens du projet de loi.
Mme Cadet : Puis quelles sont
les autres définitions? J'imagine, elles doivent être compatibles. Si vous les
avez devant vous, c'est que vous avez déjà fait le test de la compatibilité
avec les autres dispositions?
M. Lacombe : Bien, oui, on a...
on a vérifié, là, on a comparé, mais on a préféré, nous, aller de l'avant avec
notre propre définition.
Mme Cadet : OK. Donc, on
comprend ici... bien, c'est ça, une personne ou une société qui offre au public
du contenu, donc, visé par la présente loi... contrepartie financière. Donc,
comme ça, il n'y a pas de... les... unedite plateforme pourrait avoir d'autres
obligations à l'égard d'une loi fiscale, mais des obligations d'enregistrement
en vertu de la loi sur la découvrabilité... définition dans la loi sur l'impôt,
là : plateforme numérique désigne un environnement informatique qui permet
la gestion ou l'utilisation de...
Mme Cadet : ...contenu et qui,
en tant qu'intermédiaire, permet l'accès à de l'information, à des services ou
à des biens fournis ou édictés par la société ou la société de personnes qui
l'exploite ou par un tiers.
M. Lacombe : Bien, en fait, la
raison pour laquelle on est allé de l'avant avec notre propre définition, elle
est assez compliquée et technique. Donc, si vous le souhaitez, je vous
proposerais peut-être de donner la parole à notre légiste.
Mme Cadet : Oui, tout à fait.
Consentement.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Consentement. Donc, je vais demander de vous identifier avant de prendre la
parole.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
C'est Jean-Félix Robitaille, du ministère de la Justice.
Mme Cadet : Bonjour, M.... Me
Robitaille.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Bonjour. Bonjour. Donc, c'est ça, la raison, là, pour laquelle il fallait
adapter notre définition, c'est comme vous l'avez lu, on parle d'un
environnement. Et donc nous, on vise des personnes ou des sociétés dans le
cadre de notre projet de loi. Donc, on ne pouvait pas reprendre cette
définition-là. Donc, oui, c'est ça.
Mme Cadet : Oui, bien
évidemment, c'est ça, parce que, quand je lis celle-ci, elle est beaucoup plus
large, la définition qu'on retrouve ici, mais dans le fond, en fait, les... les
assujettis de la loi sur la découvrabilité, donc, seront circonscrits dans la
définition que l'on donne ici, donc, à l'article quatre du... de la loi, et il
ne devrait pas y avoir de... d'ambiguïté avec celles qui sont... celles qui
relèvent de la définition de plateformes numériques que l'on retrouve ici à la
Loi sur l'impôt. Puisque... ici, clairement, donc, on parle d'autres acteurs
qui vont bien au-delà de ce que nous, nous... nous considérons comme des
plateformes numériques.
M. Robitaille (Jean-Félix) : Exact.
Mme Cadet : OK, parfait. Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Est-ce que ça va? Parfait. Donc, est-ce que l'article quatre est adopté amendé?
Oui.
Mme Cadet : ...bien, en
fait...
La Présidente (Mme Tremblay) :
Ah! oui, excusez, je n'ai pas demandé de... Je pensais que vous... c'était
correct.
Mme Cadet : Oui. Non, c'est...
bien non, c'est très clair...
La Présidente (Mme Tremblay) :
C'est bon, mais est-ce que... vous pouvez y aller.
Mme Cadet : Merci. Mes signaux
n'étaient pas tout à fait... limpides, Mme la Présidente, là. Je comprends
l'ambiguïté.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Donc, je comprends qu'il y a d'autres interventions. Ça fait que vous pouvez y
aller.
Mme Cadet : Oui. Donc, juste
une autre... une autre intervention, tout simplement parce qu'il y a une autre
définition qui nous avait été présentée par l'ACRÉA, au niveau des plateformes
ouvertes et fermées. Je sais que vous aviez trouvé la présentation de l'ACRÉA
très intéressante, que c'est la première fois qu'on entendait. Moi-même, c'est
la première fois que j'entendais cette proposition, donc je veux peut-être vous
entendre donc sur ce qui nous a été suggéré ici. Je comprends que cette
distinction-là... je ne veux pas vous mettre des mots dans la bouche, là, mais
je comprends que cette distinction-là, vous ne souhaitez pas nécessaire aller
de l'avant dans le projet de loi. Oui.
M. Lacombe : Pas dans le
projet de loi, mais je vous avoue que, personnellement, c'est une... c'était la
première fois que je... on me le présentait comme ça. Puis on a pris note de
ça, puis on réfléchit à l'utilité, peut-être. Bien, en fait, on le prend en
considération pour la suite de tous les travaux qu'on aura à faire, parce que
là, on étudie un projet de loi sur la découvrabilité des contenus en ligne,
mais il y a beaucoup de travail qui reste à faire pour les créateurs, les créatrices,
les entreprises de création de contenu en ligne, entre autres avec la SODEC.
Donc, on... je dirais que c'est utile pour la discussion, ce que l'ACRÉA nous a
amené. On va... on va certainement s'inspirer de ça. Je ne sais pas si on va
retenir cette définition-là, mais certainement qu'on s'en inspire.
Mme Cadet : Parfait. Merci
beaucoup. Cette fois-ci, c'est terminé, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Merci. Donc, comme il n'y a plus d'autre intervention, est-ce que l'article
quatre est adopté amendé?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Parfait. Donc, nous allons maintenant passer à l'article cinq. M. le ministre,
je vous invite à en faire la lecture.
M. Lacombe : Oui, donc,
article cinq : « Le gouvernement peut, par règlement, définir les
termes et les expressions utilisés dans la présente loi ou préciser les
définitions qui y sont prévues. »
Donc, l'article cinq prévoit, par
règlement du gouvernement, les termes et les expressions utilisés dans la...
L'article cinq prévoit que, par règlement du gouvernement, les termes et les
expressions utilisés dans la loi peuvent être définis et les définitions qui y
sont prévues peuvent être précisées.
La Présidente (Mme Tremblay) :
...donc, est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Cadet : Oui. Bien, je
pense que le commentaire était très explicite ici et je comprends, donc, à ma
question précédente, là, sur les définitions fournies par... par l'ACRÉA, comme
on disait, donc, la réflexion, donc, est en cours, que... bien évidemment que
l'article quatre, ce n'est peut-être pas l'endroit à ce stade-ci, puisque c'est
très préliminaire et que c'est un environnement qui évolue vite, ce n'est
peut-être pas l'endroit pour inscrire de façon précipitée ce qui nous est
proposé, mais qu'éventuellement par exemple, sans se... sans se mettre les
doigts dans le tordeur, là, sans... sans s'avancer sur le fait qu'on
retiendrait ou pas, donc, les... la définition de plateforme ouverte ou fermée,
mais que par règlement, c'est un endroit où est-ce que ça pourrait... où cette
réflexion-là pourrait aboutir, c'est ça.
• (12 h 40) •
M. Lacombe : Bien, en fait,
c'est... je pourrais... Je pourrais dire que ça va dans ce sens-là, là,
peut-être pas précisément, mais ça va dans ce sens-là, c'est-à-dire que...
M. Lacombe : ...si on a des
précisions à faire. Parce que là, on vient quand même de... à l'article qu'on
vient d'adopter, on vient d'adopter des définitions, des termes qui peuvent
être appelés à évoluer, bon, les environnements, on répète tout le temps, tout
le temps, changent rapidement. Donc, on aura peut-être besoin de venir préciser
certains éléments, certains termes pour assurer la bonne application de la loi.
Donc, ça nous donne, avec l'article cinq, le pouvoir de le faire par règlement.
Par contre, si c'est un changement qui est beaucoup plus... qui est un
changement de fond, là, à ce moment-là, bien, ce ne serait pas par règlement,
ce serait avec une modification législative.
Mme Cadet : Parfait. Merci
beaucoup. C'est complet.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Merci. C'est complété. Alors, est-ce que l'article cinq est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Adopté. Donc, selon le plan, ça nous amène maintenant à l'article 15.
Donc, M. le ministre, je vous invite à en faire la lecture.
M. Lacombe : Oui.
Des voix : ...
M. Lacombe : ...à cette
étape-ci, je vais vous lire l'amendement, mais je vous signale tout de suite
que je vais en déposer un qui n'a pas encore été déposé.
La Présidente (Mme Tremblay) :
...déposé?
M. Lacombe : Non.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Non? Non. OK, c'est celui-là. OK.
M. Lacombe : Bien,
c'est-à-dire il y en a un pour le titre du chapitre, là, mais c'est à la toute
fin, c'est ça.
La Présidente (Mme Tremblay) :
C'est à la fin pour le titre, donc.
M. Lacombe : Mais sinon, non.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Parfait! Donc, je vous invite à faire la lecture de l'article 15, puis
vous allez nous déposer... on suspendra, là, le temps... On peut faire d'abord
la lecture de l'article.
M. Lacombe : On va vous le
faire parvenir en même temps.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Parfait. Merci.
M. Lacombe : Donc, 15 :
« La plateforme numérique et le fabricant visés à l'article deux doivent
faire en sorte que, par défaut, l'interface de la plateforme numérique, du
téléviseur ou de l'appareil permettant d'accéder à du contenu culturel en
ligne, soit en français, selon les conditions et les modalités déterminées par
règlement du gouvernement. »
Donc, l'article 15 prévoit qu'une
plateforme numérique, un fabricant de téléviseurs ou d'appareils connectés à un
téléviseur doivent faire en sorte que, par défaut, leur interface soit en
français, selon les conditions et les modalités déterminées par règlement du
gouvernement. Et l'amendement que nous proposons...
La Présidente (Mme Tremblay) :
...est-ce qu'on a reçu l'amendement? Donc, on va suspendre quelques minutes, le
temps que l'amendement soit reçu. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 43)
(Reprise à 12 h 46)
La Présidente (Mme Tremblay) : Nous
sommes à l'article 15, nous venons de recevoir l'amendement. Alors, M. le
ministre, je vous invite à lire l'amendement.
M. Lacombe : Donc,
article 15 : Remplacer dans l'article 15 de la Loi sur la
découvrabilité des contenus culturels francophones dans l'environnement
numérique, proposé par l'article 2 du projet de loi, «par défaut,
l'interface de la plateforme numérique du téléviseur ou de l'appareil
permettant d'accéder à tout contenu culturel en ligne soit» par «l'interface de
la plateforme numérique du téléviseur, de l'appareil, de se connecter à un
téléviseur ou de l'appareil permettant d'accéder à du contenu culturel en ligne
puisse être aisément configuré».
Donc, l'amendement vise à prévoir que la
plateforme numérique et le fabricant visé à l'article 2 doivent faire en
sorte que l'interface de la plateforme numérique du téléviseur ou de l'appareil
connecté puisse être aisément configurée en français.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Merci.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je comprends que l'amendement, donc, vise à... à répondre
avec une certaine exigence de faisabilité ici. Et je comprends que, dans les
faits, donc, pour certaines plateformes, que c'est plutôt complexe de pouvoir
configurer sa plateforme en français, son interface plutôt.
M. Lacombe : Bien, pour
certaines plateformes, en fait, ce n'est pas possible, c'est-à-dire il y a
certains... il y a certains... ou, en fait, pour certains fabricants. Prenez...
prenez le... le Chromecast, par exemple, de...de Google, il n'y a pas de langue
qui est... est pré... il n'y a pas de langue par défaut, j'allais préprogrammé,
il n'y a pas de langue qui est installée par défaut, donc c'est à l'utilisateur
de choisir sa langue. Donc, bon, c'est un élément qu'on avait... qu'on n'avait
pas mesuré au départ, donc on répond favorablement à ça en spécifiant tout de
même que le... la langue puisse être... aisément être configurée en français,
qu'on n'ait pas besoin, là, de... d'aller chercher dans huit menus puis que ça
prenne 32 minutes, là. Tu sais, on... Je ne mets pas la barre très haute,
ceci dit, là, je pense que... il faudrait que ce soit encore plus facile.
Mme Cadet : Oui, oui, c'est
assez clair. Et là je comprends... c'est ça, je comprends qu'ici donc vous...
donc, l'amendement, donc, pour répondre à ce que vous venez de mentionner, là,
c'est-à-dire que pour... que certains fabricants, donc, n'ont pas de langue par
défaut. Donc, ici, on a un texte proposé qui est plus adapté à la réalité.
Et je reviens peut-être à ma question
initiale qui n'était pas tout à fait claire, là, c'est que je comprends aussi
que pour d'autres plateformes, dont ceux qui n'ont pas de langue par défaut,
qu'il faut configurer... pour plusieurs, donc c'est très complexe. Vous avez
donc des... vous avez en tête des exemples de fabricants pour lesquels le... le
fait de configurer la langue est une opération alambiquée.
M. Lacombe : Bien, c'est à
dire de... de façon plus générale, je précise, par exemple, pour certains
appareils, pour un appareil connecté, c'est un exemple comme un Chromecast, on
nous dit : Bien, vous ne pouvez pas nous demander de programmer ça à
l'avance en français par défaut parce que nous n'avons pas de langue par
défaut, l'utilisateur doit choisir. Ça, c'est une chose.
Ensuite, si un téléviseur par exemple,
arrive et que sa langue par défaut est l'anglais, mais ce qu'on dit, c'est que
ça doit être aisément configurable en français parce que, dans certains cas, ça
peut effectivement être plus compliqué. Donc là, c'est au fabricant de
s'assurer que ce soit facile de le configurer, de le configurer en français.
Après, bon, évidemment que dans la loi, on
ne vient pas déterminer exactement, c'est au fabricant de... de prendre les
mesures nécessaires, mais l'objectif c'est de s'assurer que ce soit facilement
configurable en français. Puis ça vient répondre aussi à certaines... à
certains commentaires, là, à l'effet que ça pourrait aussi générer des... des
enjeux d'approvisionnement dans certains cas. Donc, je pense que c'est un bon
compromis qui, par ailleurs, respecte la Charte de la langue française, qui est
assez donc costaud, là, pour... pour véritablement faire une différence à mon
sens.
• (12 h 50) •
Mme Cadet : Parfait. C'était
très clair. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Tremblay) : Pas
d'autre intervention. Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) : Adopté.Donc.
La Présidente (Mme Tremblay) :
...est ce qu'il y a des interventions sur l'article 15?
Mme Cadet : Non, c'est
très clair. Merci.
La Présidente
(Mme Tremblay) : Donc, est-ce que l'amendement... Pas la maman.
Est-ce que l'article 15 est adopté, amendé.
Des voix
: Adopté.
La Présidente
(Mme Tremblay) : Parfait. Alors, on va poursuivre avec
l'article 16. Donc, M. le ministre, vous pouvez en faire la lecture.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. Donc :
«16. La plateforme numérique qui donne
accès à des services offerts par une tierce plateforme numérique et le
fabricant visés à l'article 2 doivent faire en sorte que l'interface donne
accès, selon les conditions et les modalités déterminées par règlement du
gouvernement, aux plateformes numériques respectant les critères de présence et
de découvrabilité de contenu culturel d'expression originale de langue
française que le gouvernement détermine par règlement.»
Donc, l'article 16 prévoit qu'une
plateforme numérique donnant accès à des services qui sont offerts par une
tierce plateforme numérique et un fabricant de téléviseurs ou d'appareils
connectés à un téléviseur doivent faire en sorte que leur interface donne accès
aux plateformes numériques qui respectent les critères de présence et de
découvrabilité de contenus culturels, d'expression originale de langue
française que le gouvernement déterminera par règlement.
Mme Cadet : Auriez-vous
un exemple?
M. Lacombe : Tout.TV.
Mme Cadet : OK.
M. Lacombe : TV5-Monde,
Plus, Télé-Québec, Illico+ Crave. Est-ce que j'en oublie? Ce sont des exemples.
Mme Cadet : OK. Je comprends.
Donc, dès qu'elles ont... qu'elles offrent du contenu tiers ou qu'elles
permettent à de tierces plateformes d'avoir du contenu sur les leurs, à ce
moment-là, donc, elles sont assujetties aux dispositions du projet de loi. Est-ce
que c'est ça?
M. Lacombe : Oui. Bien, est-ce
que... Oui. Bien là, en fait, effectivement...
Mme Cadet : C'est pour ça
que...
M. Lacombe : Non, non,
c'est ça, il y une... Il y a une précision.
(Consultation)
M. Lacombe : Donc,
désolé, petite confusion de mon côté. Mais donc parce que là, je parlais des
téléviseurs.
Mme Cadet : Oui.
M. Lacombe : Je lisais
l'article puis je pensais en même temps. Donc, on parle des téléviseurs. Par
contre on a des plateformes comme par exemple si vous avez... Bien, Apple TV,
c'est un bon... c'est un bon exemple. Bon, vous vous connectez, mais là,
ensuite, la plateforme vous donne accès aux contenus de d'autres plateformes.
Donc, ça devient en quelque sorte un centre commercial, là. Vous... Vous pouvez...
Un agrégateur. Voilà. Vous pouvez aller dans la plateforme de votre choix
ensuite, mais le contenu vous est présenté de façon ordonnée sur la page, bon,
tout ça. Vous avez l'impression d'être sur une plateforme comme, je ne sais
pas, les Netflix ou Crave, mais c'est un agrégateur. Donc, dans ce cas-ci, ce
qu'on... Ce qu'on leur dit, bien, c'est ce qu'on vient de vous lire. Ils
doivent y avoir... Il doit y avoir... L'interface, donc, doit... Je veux le
dire correctement, là, l'interface doit donner accès, selon les conditions et
les modalités qu'on va déterminer par règlement, aux plateformes numériques qui
respectent les repères de présence de découvrabilité de contenus culturels.
Mme Cadet : OK. Je
comprends. Donc là, par exemple...
M. Lacombe : Pour que nos
plateformes de chez nous soient mises en valeur sur... sur notamment sur...
C'est ça, le fond.
Mme Cadet : OK, que
nos... OK. Merci. Donc, là, je comprends mieux. Que nos plateformes à nous
soient mises en valeur par ces agrégateurs. Parce que là, quand on lit la
définition, là, c'est ça qui n'était peut-être pas clair pour moi, et pour ça
que je dois moi-même la relire, là, mais juste bien m'assurer. C'est que je
saisissais que ces... ces dites plateformes devaient s'assurer que de tierces
plateformes numériques doivent aussi, donc, elles-mêmes, donc, respecter, donc,
les exigences de découvrabilité de contenu. Donc, par exemple, là, vous avez d'ailleurs
on, mettons, on est un agrégateur. Donc, une personne qui est abonnée, donc, à
un de ses agrégateurs à travers donc cette plateforme-là, elle a autant accès
donc à des chaînes comme, bon, TVA Sports, Tout.TV, donc, est en mesure, à
partir donc de son... son abonnement à cet agrégateur, donc, d'accéder à nos
plateformes. Mais il peut aussi accéder à des plateformes américaines, des
plateformes anglaises, donc, des plateformes tierces qui seraient peut-être
moins visibles. Mais je... je comprends ce que l'article 16 dit... Ah
bien, quand vous, vous donnez accès à d'autres plateformes, toutes ces
plateformes-là aussi doivent respecter nos exigences et doivent s'enregistrer.
Est-ce que c'est ça?
M. Lacombe : Bien, en
fait, c'est celles qu'on va déterminer par règlement.
Mme Cadet : OK.
M. Lacombe : Et donc,
l'objectif, c'est de s'assurer que sur ces... Ce n'est pas d'empêcher les gens
d'avoir accès à des... à des plateformes auxquelles... à des plateformes
auxquelles ils voudraient avoir accès, mais c'est de s'assurer que certaines
plateformes puissent être mises de l'avant. Puis là on entend, évidemment, ce
ne sont pas que des plateformes de chez nous qui vont respecter la loi, là,
évidemment...
Mme Cadet : Non, bien
sûr. Oui, oui.
M. Lacombe : ...c'est
toutes les plateformes, mais les...
M. Lacombe : ...plateformes
qu'on va souhaiter mettre de l'avant, puis là, ça, ça se fera par règlements
mais c'est des plates-formes, évidemment, de chez nous qu'on va sélectionner.
On ne fera pas de promotion pour... pour des plateformes internationales.
Mme Cadet : J'essaie de
comprendre, donc, le... puis, j'ai encore des... questionnements au niveau du
libellé, là. Mais peut-être que ça va m'aider, là, si vous m'expliquez donc,
le... l'objet, donc, de l'article 16, c'est-à-dire, donc, pourquoi est-ce qu'on
a besoin de venir préciser le... contenu de l'article 16?
Des voix : ...
M. Lacombe : Est ce qu'on...
est-ce qu'on peut suspendre un instant, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Tremblay) : Tout
à fait. Donc, nous allons suspendre les travaux quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 56)
13 h (version non révisée)
(Reprise à 13 heures)
La Présidente (Mme Tremblay) :
Alors, nous reprenons les travaux, mais, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures. Alors, on se retrouve un petit peu
plus tard.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 02)
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Donc, lors de la... La Commission de la culture et de l'éducation reprend ses
travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 109, Loi
affirmant la souveraineté culturelle du Québec et Loi édictant la Loi sur la
découvrabilité des contenus culturels francophones dans l'environnement
numérique.
Lors de la suspension de nos travaux, cet
avant-midi, nous étions à l'article 16. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Je crois que la parole était à vous, lorsque nous avons arrêté, M. le ministre.
M. Lacombe : Oui, bien, j'avais
des vérifications à faire de mon côté. Les vérifications en ont été faites.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Oui, Mme la députée.
Mme Cadet : Merci. Donc, à ce
moment-là, donc, j'aimerais peut-être entendre, donc, le fruit de vos
vérifications, là, afin de m'assurer, donc, de bien saisir l'objet de l'article
16.
M. Lacombe : Oui. Donc, cet
article-là, ce qu'il vient de dire, c'est que, bien, en fait, on vise les
plateformes numériques qui donnent accès à des services offerts par une tierce
plateforme numérique. On vise les fabricants qui sont visés à l'article 2
aussi, donc la... Vous voyez qu'à l'article 2, les fabricants sont... c'est
assez large. Donc, ce qu'on dit, c'est qu'ils doivent faire en sorte que l'interface
donne accès, et là on dit : Selon les conditions et les modalités
déterminées par règlement du gouvernement. Donc, ces conditions, ces modalités,
c'est, par exemple, le nombre, le nombre de plateformes, en tant que tel, qu'on
pourrait déterminer. Donc, voici, pour, par exemple, les conditions et les
modalités des plateformes qui respectent, donc, les critères. Donc,
finalement, là, je vais vous le dire dans mes mots, ça va peut-être être moins
simple... ça va peut-être être plus simple. Ce qu'on vient dire, c'est :
Il doit y avoir une... Par règlement, on va déterminer combien de plateformes
on va vouloir qui soient mises de l'avant parmi celles qui vont respecter,
évidemment, les critères. Donc, on va pouvoir imposer ça, on se donne le
pouvoir dans la loi, puis, par règlement, on va venir fixer, par exemple, le
nombre de ces plateformes-là qui vont pouvoir être mises de l'avant.
Mme Cadet : OK... OK, je
pense que je saisis mieux, donc, la portée de l'article 16, ici, là, puis je
pense qu'avec l'explication dans vos mots, là, c'est un petit peu plus limpide,
ici. Puis j'imagine aussi, quand on va arriver à l'article 17, là, on va... on
va comprendre, donc, ce qui... l'obligation supplémentaire, donc, qui découle
de ce qui est ici, à l'article 16... en français, donc 15, donc, on disait,
donc, qu'il fallait que le tout, donc... que l'interface soit en français ou,
comme on l'a dit, avec...
Mme Cadet : ...que l'interface
soit... soit disponible aisément, que la configuration, donc, puisse se faire
de façon aisée, la configuration en français puisse se faire aisément. À 16,
ici, on dit : OK, donc on a, d'une part, les fabricants, je pense que ça,
c'est clair, et d'une part une plateforme numérique qui donne... accès à une
tierce plateforme numérique.
M. Lacombe : Donc, un
agrégateur, comme on disait, Apple... Apple TV, c'est un bon... c'est un bon
exemple.
Mme Cadet : OK, parfait,
donc, qui... qui rencontre, donc, les critères de la définition de la
plateforme numérique qu'on a vue à l'article deux un peu plus tôt. Donc, un...
un agrégateur comme Apple TV qui donne accès, donc, à des contenus d'une tierce
plateforme numérique devra faire en sorte, dans le fond, que son interface à
Apple TV... donne accès à des plateformes numériques respectant les critères de
présence. Ce que je pense qu'ici c'est peut-être ça, ici, qui est peut-être un
peu... pas clair. Est-ce que, quand on dit «doit faire en sorte que l'interface
donne accès»... est-ce que c'est la plateforme numérique qui donne accès à des
services ou c'est la tierce plateforme numérique? Quand on regarde...
M. Lacombe : Bien, c'est la
plateforme numérique comme Apple TV, par exemple, qui donne... qui donne accès
à d'autres plateformes.
Mme Cadet : OK. Donc, la
plateforme numérique qui donne accès à des services offerts par une tierce
plateforme numérique doit faire en sorte que son interface donne accès aux
plateformes numériques respectant les critères de présence et découvrabilité de
contenus culturels d'expression originale de langue française. Donc... c'est là
que vous donniez des exemples de Tou.TV... donc nos plateformes locales. C'est
bien ça?
M. Lacombe : Des plateformes
qui... qui respectent les... les plateformes qui respectent les... les critères
de présence et de découvrabilité de contenus culturels d'expression originale
de langue française.
Mme Cadet : OK. Autant, donc,
nos contenus, nos plateformes locales que les plateformes étrangères. C'est ça?
M. Lacombe : Bien, c'est...
c'est... à la fin, c'est comme ça, sauf qu'on va les déterminer par... par
règlement, ces plateformes.
Mme Cadet : C'est ça, oui,
oui, donc celles qui devront s'enregistrer, là, qui seront assujetties, toutes
celles qu'on a nommées, donc que ce soient les plateformes locales ou
étrangères. Donc, ça, ce sont celles qui devront être visibles, être
découvertes sur ces interfaces-ci. Donc, c'est... OK, donc c'est... c'est...
c'est ce qu'on vient préciser. Ce que je me demandais, comment
l'article 16 était complémentaire aux... aux articles précédents ici, mais
je pense que là, je saisis bien.
Et là c'est pour ça que je me demandais
est-ce qu'on ne veut pas venir dire «son interface»? Parce que, là, j'ai
l'impression... c'est pour ça que j'avais... ma question initiale... et
peut-être que là, je viens de comprendre, puis moi aussi, je vais clarifier mon
propos, là. C'est que le libellé me mélangeait, parce que je... je me disais
est-ce que là, ici, on est en train de dire que toute tierce plateforme qui se
retrouve sur l'agrégateur doit respecter les exigences de découvrabilité? Parce
que je sais que ce n'est pas ça, votre intention. C'est... Ça n'a jamais été
nommé.
M. Lacombe : Non, c'est ça.
Je... Je suis en train de relire en même temps : «La plateforme numérique
qui donne accès à des services offerts par une tierce plateforme numérique
qui... à l'article 2 doivent faire en sorte que», vous diriez «leur
interface»?
Mme Cadet : Que l'interface
donne accès...
M. Lacombe : Parce qu'on
parle de la plateforme numérique...
Mme Cadet : Bien là, ce
serait «son interface».
M. Lacombe : ...donc
appelons-la l'«agrégateur», mais on parle aussi des fabricants visés à
l'article 2.
Mme Cadet : Non. Ah! Oui...
OK. Oui, parce que c'est vrai, l'interface aussi. Je... J'ai oté les...
fabricants parce que ça, c'était clair dans ma tête. Mais effectivement,
l'interface vise aussi les fabricants.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Bogemans) : ...ça
va?
Mme Cadet : Ça... Moi, ça...
ça va. Plus je... Je pense que... Est-ce que tu... Est-ce que vous voulez une
suspension?
M. Lacombe : Non. Moi, ça...
moi, ça va, oui.
Mme Cadet : ... OK. Vous, ça
va. OK. Bien, en fait, comment vous l'expliquez, je pense que c'est quand même
clair. Donc, vous dites, en fait, ici, là, ce n'est pas l'interface de la
tierce plateforme numérique, là, ce n'est pas elle qui est visée ici. C'est
bien clair?
M. Lacombe : Non, c'est
l'agrégateur. Oui.
Mme Cadet : OK. Parfait.
Donc, je pense que l'intention du législateur étant clarifié dans le cadre
de... de cette étude, c'est ça, donc, vous dites, donc, les... la tierce
plateforme n'aura pas... cette même obligation là par la suite. Parce que, là,
je me disais, on... on va peut-être... on aura peut-être des défis au niveau de
la faisabilité. Vous dites : Non, c'est vraiment juste l'agrégateur qui
doit s'assurer que les... l'interface donne cet accès-là, tout simplement.
M. Lacombe : Dans... Dans le
cas de cet article, oui, effectivement.
• (15 h 10) •
Mme Cadet : OK. Parfait.
Parfait. Puis «service offert par une tierce plateforme numérique», le terme
«service» ici, ce que je pense que pour les... dans les autres articles, on
n'utilise pas nécessairement, donc, le terme... le terme «service». Je ne sais
pas si...
Mme Cadet : ...ils sont... l'objectif,
c'était d'être le plus englobant possible?
M. Lacombe : «La plateforme
numérique qui donne accès à des services offerts par une tierce plateforme.»
Pourquoi on utilise le mot service et non pas le mot contenu?
Mme Cadet : C'est ça.
M. Lacombe : C'est une bonne
question.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Bogemans) : ...
vous présenter, donc votre nom complet avec votre poste, puis par la suite, on
va demander le consentement pour que vous puissiez participer.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Consentement? Allez-y alors.
Mme Rocheleau-Brosseau
(Véronique) : Oui, donc, Véronique Rocheleau Brosseau, conseillère au
ministère de la Culture et des Communications. Donc, par service, on vise les
services de visionnement ou potentiellement des services d'écoute, là, si on
ajoutait d'autres types d'appareils connectés. Donc, c'est vraiment la
plateforme d'agrégation, elle va avoir son propre contenu, mais elle va aussi
donner l'accès à d'autres types de services externes, donc c'est pour ça qu'on
vise le service et non le contenu en tant que tel. Donc il va falloir un
abonnement à cedit service, donc c'est vraiment, là, l'accès à la plateforme en
tant que tel.
Mme Cadet : Merci, c'est
clair. Merci. Je pense que le... le libellé de l'article 16 a été clarifié
en ce qui me concerne.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Donc, est-ce que l'article 16 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. M. le ministre vous pouvez procéder à la lecture du 17.
M. Lacombe : Oui, merci. Donc
17 : «Le fabricant de téléviseurs ou d'appareils destinés à être connectés
à un téléviseur qui comportent une interface permettant de visionner du contenu
audiovisuel en ligne doit faire en sorte que l'interface donne accès, selon les
conditions et les modalités déterminées par règlement du gouvernement, aux
plateformes de visionnement que le gouvernement détermine par règlement. Ces
plateformes doivent offrir majoritairement du contenu culturel d'expression
originale de langue française et être exploitées par une personne morale de
droit public ou une personne morale sans but lucratif.»
Donc, l'article 17 prévoit qu'un
fabricant de téléviseurs ou d'appareils connectés à un téléviseur doit faire en
sorte que leur interface donne accès aux plateformes de visionnement
déterminées par règlement du gouvernement, ces plateformes devant offrir
majoritairement du contenu culturel d'expression originale de langue française
et être exploitées par une personne morale de droit public ou une personne
morale sans but lucratif.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Lacombe : Donc si ça vise
Télé-Québec, Radio-Canada, TV5, Monde plus, donc, ce type de plateforme qui
sont essentiellement des médias... des médias publics.
Mme Cadet : Donc
essentiellement... dans mes... moi, je... j'essaie de résumer ici, donc le
fabricant de téléviseurs lorsqu'on...
M. Lacombe : Ou d'appareils
connectés.
Mme Cadet : Oui, ou
d'appareils connectés ici, donc on se concentre ici sur le contenu strictement
audiovisuel, alors qu'à l'article 16, on a parlé de services offerts, donc
de n'importe quel type de contenus ou, donc, de services audiovisuels ou de...
d'écoute en continu de musique. Donc, ici, on dit ces fabricants-là...
M. Lacombe : Bien, ça, c'est
vraiment l'article qui nous permet de dire sur les téléviseurs, là, pour le
contenu audiovisuel, sur les appareils aussi qui sont destinés à être connectés
à un téléviseur, on veut que les médias publics soient mis de l'avant.
Mme Cadet : OK.
M. Lacombe : Donc, on dit par
règlement, on va... on va l'encadrer, mais on se donne le pouvoir de venir le
faire. Je dis les médias publics, mais là vous comprenez que, bon, c'est écrit
«exploité par une personne morale de droit public ou une personne morale sans but
lucratif». Donc c'est la façon plus précise et...
Mme Cadet : Ah, je comprends.
Donc, ici, donc, les plateformes que vous nommez donc Télé-Québec, TV5 Monde...
M. Lacombe : Entre dans cette
catégorie.
Mme Cadet : Voilà. Donc, sont,
donc, les plateformes de visionnement que le gouvernement détermine par
règlement, là, dans la phrase... dans le libellé de la phrase précédente.
M. Lacombe : Selon...
Mme Cadet : Je comprends, oui.
M. Lacombe : «que le
gouvernement détermine par règlements.» C'est ça, exact.
Mme Cadet : C'est ça, vous
dites, en fait, le fabricant, donc, doit offrir, dans le fond dans ses
pastilles, là, quand on ouvre à l'écran.
M. Lacombe : C'est ça, là, au
bas, quand vous voyez les services de visionnement qui sont offerts, oui.
Mme Cadet : Oui. Donc à ce
moment-là, donc, on se dit, donc il faut absolument qu'elles offrent, qu'elles
donnent accès aux plateformes de visionnement que le gouvernement détermine par
règlement. Puis, ici on fait référence, donc, aux plateformes comme celles...
M. Lacombe : Donc on ne les
inscrit pas dans la loi, mais clairement l'intention, c'est de venir les... les
faire entrer dans le règlement après, puis qu'il y ait une obligation pour...
pour, donc, les fabricants de téléviseurs ou d'appareils destinés à être
connectés à un téléviseur de les mettre... de les mettre de l'avant sur ces
appareils-là.
Mme Cadet : OK, parmi les
autres plateformes de diffusion qui vont offrir du contenu culturel
d'expression originale de langue française.
M. Lacombe : Puis des
plateformes... des plateformes aussi, comme toutes les autres plateformes, là,
parce que je...
M. Lacombe : ...bien, qu'il continuera
à y avoir plusieurs autres plateformes qui vont être offertes, avec les... avec
les fenêtres, là, quand vous ouvrez le téléviseur intelligent, par exemple.
Mme Cadet : Parfait. C'est
très clair. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 17 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Parfait. Donc, l'article 18.
M. Lacombe : Donc, 18 :
«Pour l'application des articles 16 et 17, le gouvernement peut, en outre,
par règlement, déterminer des conditions de visibilité des plateformes
numériques qui doivent être accessibles conformément à ces articles, ainsi que
des conditions de découvrabilité de leurs contenus.»
Donc, l'article 18 prévoit que le
gouvernement peut déterminer par règlement des conditions de visibilité des
plateformes numériques qui doivent être accessibles conformément aux
articles 16 et 17, ainsi que des conditions de découvrabilité de leur
contenu. Donc là, on est davantage dans la façon de les mettre de l'avant.
Une voix : ...
M. Lacombe : Pardon?
Mme Cadet : Qu'est-ce que
vous voulez dire par «visibilité»?
M. Lacombe : Bien,
c'est-à-dire, on veut s'assurer que la façon... Leur donner accès est une
chose, mais la façon de leur donner de la visibilité, c'en est une autre. Donc,
on peut donner accès, les fabricants pourraient donner accès à une plateforme,
mais qu'elle ne soit pas très visible, alors qu'il y a des places de choix,
disons, sur les téléviseurs. Donc, on se donne le droit, pour l'application des
articles 16 et 17, par règlement, de venir déterminer des conditions de
visibilité.
Mme Cadet : OK, je comprends.
Donc...
M. Lacombe : Notamment.
Mme Cadet : OK, c'est assez
clair. Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Vous pouvez procéder à la lecture de l'article 19.
M. Lacombe : «19. Le respect
par un fabricant des obligations prévues aux articles 16 à 18 ou par un
règlement pris conformément à ces articles ne peut donner lieu à une
contrepartie financière de la part des plateformes numériques.»
Donc, l'article 19 prévoit qu'un
fabricant ne peut exiger de contrepartie financière de la part d'une plateforme
numérique lorsqu'il fait en sorte, conformément à ses obligations en vertu de
la loi, que l'interface d'un appareil qu'il fabrique donne accès à cette
plateforme. Donc, on veut que... éviter que les obligations qui sont amenées
par la loi, là, laissent place à des enchères ou à des échanges de... bien,
comme l'article le stipule, là, à une contrepartie financière.
Mme Cadet : ...sur le marché,
j'imagine qu'il en existe, des contreparties financières pour les plateformes
qui se retrouvent de façon prédominante sur les interfaces de ces différents
fabricants.
M. Lacombe : Ça dépend des
modèles d'affaires, mais oui, c'est le cas dans...
Des voix : ...
M. Lacombe : Non, c'est ça.
Pour certains fabricants, oui.
Mme Cadet : OK. Donc, à ce
moment-ci, donc ce... pour les autres plateformes, celles qui ne seraient pas
assujetties aux obligations du... de la Loi sur la découvrabilité, donc ils
seraient disponibles, mais pas de façon prédominante, là, donc ils n'auraient
pas, donc, la même visibilité ou qui ne seraient pas mises de l'avant, donc,
comme les plateformes ici que l'on... qu'ils produisent ou qu'ils diffusent du
contenu culturel d'expression originale de langue française. À ce moment-là,
donc ces autres plateformes là, donc, pourraient avoir des ententes avec les
fabricants, mais tout simplement, donc, pas celles qui... que nous souhaitons
mettre de l'avant dans le cadre de ce projet de loi ci.
M. Lacombe : Me donnez-vous
une minute?
Mme Cadet : Oui, bien sûr.
La Présidente (Mme Bogemans) :
On va suspendre.
Mme Cadet : Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 19)
(Reprise à 15 h 22)
La Présidente (Mme Bogemans) : Bonjour.
Donc, nous reprenons. La parole était à M. le ministre.
M. Lacombe : Oui, merci.
C'est ça. Je ne suis pas sûr de... J'ai vérifié un truc mais je ne suis pas sûr
de me rappeler de la question. Donc, là on était sur la contrepartie
financière...
Mme Cadet : Oui, c'est ça. Si
je comprends, dans le fond, qu'il ne peut y avoir de contrepartie financière
qui est octroyée de la part des plateformes numériques qui seraient mises de
l'avant, donc celles qui ont l'obligation d'être mises de l'avant à travers la
loi sur la découvrabilité. Donc, celles-ci ne pourraient pas conclure d'entente
avec le fabricant. Mais les autres plateformes, donc celles que nous ne
souhaitons pas nécessairement mettre de l'avant, pourraient continuer à signer,
donc différents... conclure différentes ententes avec les fabricants. C'est ça?
M. Lacombe : C'est bien
résumé.
Mme Cadet : C'est ce que vous
avez vérifié dans l'intervalle?
M. Lacombe : Oui, c'est parce
que dans nos discussions, il y a un truc qui a semé un doute, mais ça résume
bien, je pense que...
Une voix : ...
M. Lacombe : Bon.
Effectivement, il y a une nuance, c'est-à-dire il ne pourra pas y avoir de
contrepartie financière pour le minimum qui est prescrit par la loi, mais il
pourrait y avoir une entente de fait pour une visibilité accrue ou...
Mme Cadet : OK. C'est ça.
M. Lacombe : ...Mais donc,
pour le respect de la loi, ce que je disais un peu plus tôt pour... on ne peut
pas demander une contrepartie financière pour ce qui est prévu aux articles 16
à 18.
Mme Cadet : Votre précision,
votre nuance, c'est de dire donc, s'il y a question, donc, de visibilité
accrue, si donc, la plateforme est assujettie qui respecte les obligations de
l'article de loi ici, les articles 16 à 18, décide d'elle-même, donc qu'elle
souhaite conclure une entente avec un fabricant, une entente autre à ce
moment-là...
M. Lacombe : Bonifiée.
Mme Cadet : ...bonifiée,
voilà...
M. Lacombe : Qui va au-delà
de ce qui est prévu...
Mme Cadet : Oui.
M. Lacombe : ...aux articles
16 à 18. Bien, ce serait possible, techniquement.
Mme Cadet : Ce serait
techniquement possible, tant que l'article... c'est 17, ça? Oui. Tant que les
exigences de l'article 17 sont respectées, là, c'est-à-dire, par exemple, une
plateforme... une plateforme non québécoise qui diffuserait donc, du contenu
culturel original de langue française, tel que requis par le projet de loi, qui
est bien connu, qui a les moyens, qui décide d'avoir une entente bonifiée, ne
pourrait pas voir sa pastille outrepasser l'exigence de visibilité qui est
donnée pour les plateformes exploitées par une personne morale de droit public
ou une personne morale sans but lucratif, n'est-ce pas...
M. Lacombe : ...je ne suis pas
certain de comprendre, mais... parce que, bon, évidemment, tout ça va être
déterminé par règlement après la visibilité, là, par exemple. Donc, la façon de
les mettre de l'avant, les obligations, ça va être par règlement. Donc là,
c'est un peu difficile aujourd'hui, parce que ce n'est pas encore établi,
peut-être de répondre à cette question-là, mais, ce qui est clair, c'est qu'il
y a des obligations qui sont prévues dans les articles 16 à 18 puis il y a
la pression ou par un règlement pris conformément à ces articles-là. Et le
respect de ces obligations-là ne peut pas être fait en échange d'une contrepartie
financière auprès des plateformes qui sont...
Mme Cadet : Je comprends. OK.
M. Lacombe : Mais après, si
ces plateformes-là décident qu'elles veulent plus puis qu'elles veulent faire
une entente en échange d'une contrepartie, bien là, ce serait techniquement
possible.
Mme Cadet : OK. OK, je
comprends, parfait. OK.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 19?
Mme Cadet : Est-ce que je
peux suspendre juste un instant?
La Présidente (Mme Bogemans) :
Oui.
Mme Cadet : Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 27)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 32)
La Présidente (Mme Bogemans) : Nous
sommes de retour. Nous sommes toujours à l'article à 19. La parole était à
madame la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Donc, notre suspension m'a permis de mieux saisir le libellé de
l'article 19, et ainsi je n'ai pas de questions supplémentaires. J'en sais
bien la teneur.
La Présidente (Mme Bogemans) : D'accord.
Donc, est-ce que l'article le 19 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté, M. le ministre, est-ce que vous voyez faire la lecture de l'article 20?
M. Lacombe : Bien sûr, Mme la
Présidente. Donc, article 20. Afin d'assurer l'atteinte des objectifs de
la présente loi, le gouvernement peut, par règlement :
1° établir les critères permettant de
déterminer ce qui constitue du contenu culturel d'expression originale de
langue française;
2° établir la quantité ou la proportion de
contenu culturel d'expression originale de langue française ou de contenu
disponible dans une version française qui doit être offerte par les plateformes
numériques;
3° établir la quantité ou la proportion de
contenu culture d'expression originale de langue française accessible aux
personnes handicapées ou de contenu accessible aux personnes handicapées disponible
dans une version française qui doit être offerte par les plateformes numériques;
4° déterminer les obligations en matière
de découvrabilité de contenu visé au paragraphe 2° et 3°, notamment de recommandations,
de mise en valeur ou d'affichage de contenu;
5° déterminer les normes en matière de
métadonnées applicables au contenu culturel d'expression originale de langue
française et au contenu disponible dans une version française;
6° déterminer des exceptions aux
obligations prévues par la présente loi ou ses règlements eu égard aux
plateformes numériques, aux fabricants, aux téléviseurs, aux appareils
connectés et aux contenus.
Le gouvernement peut établir des normes
différentes selon qu'il s'agit de contenu audiovisuel, de musique, de livre
audio, de balado ou de contenu en ligne déterminé par règlement du
gouvernement. Il peut également établir des catégories de contenu pour lesquelles
il peut déterminer des normes différentes.
Donc, l'article 20 prévoit que le
gouvernement peut, afin d'assurer l'atteinte des objectifs de la loi, établir
ou déterminer certaines normes par règlement, incluant des normes différentes
selon le type de contenu ou la catégorie de contenu. Et, Mme la Présidente,
j'ai un amendement qui a été déposé déjà.
La Présidente (Mme Bogemans) : Il
est disponible sur Greffier. Vous pouvez procéder à la lecture.
M. Lacombe : Donc, à
l'article 20 de la Loi sur la découvrabilité des contenus culturels
francophones dans l'environnement numérique, proposé par l'article 2 du
projet de loi, dans le deuxième alinéa :
1° remplacer «de livre audio, de balado ou
de» par «ou de tout autre type de contenu audio ou encore de toute autre»;
2° remplacer «catégorie de contenu» par «catégorie
de contenu de plateformes numériques ou de fabricants».
Donc, l'amendement vise à apporter des
modifications de concordance avec la modification apportée par l'amendement à
l'article 2 de la Loi à l'égard du contenu audio, en plus de prévoir que
le gouvernement peut établir des catégories de plateformes numériques ou de
fabricants pour lesquels il peut déterminer des normes différentes.
La Présidente (Mme Bogemans) : Nous
pouvons maintenant procéder aux échanges sur l'amendement déposé par le gouvernement.
Mme Cadet : ...si c'est un
amendement de concordance, Mme la Présidente. Donc, je n'ai pas de commentaire
particulier à émettre.
La Présidente (Mme Bogemans) : D'accord.
Donc, est-ce que l'amendement à l'article 2 est adopté?
M. Lacombe : Oui...
Des voix : ...Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : À
l'article... Oui... À l'article 20. Merci. Merci. Donc, il est adopté.
Est-ce que la... il y a d'autres commentaires sur l'article 20 tel
qu'amendé?
Mme Cadet : Oui, c'est ça,
donc, l'article 20, tel qu'amendé, merci beaucoup, Mme la Présidente. Au
niveau des exceptions, M. le ministre, on a entendu, lors des consultations
particulières, donc, l'ADISQ qui nous... émettre une certaine réserve à cet
égard, en nous disant que c'était absolument important que des balises claires
soient... soient imposées, donc que le pouvoir d'exemption... que la portée du
pouvoir d'exemption soit strictement balisé afin de ne pas compromettre
l'atteinte des objectifs de la loi. L'ADISQ qui nous indique dans son mémoire
que des balises claires s'imposent, fondées sur la transparence, la reddition
de comptes et l'équivalence de résultat. Ici, je comprends, donc, qu'on... ce
qu'on entend, c'est que l'ADISQ est bien évidemment, donc, en faveur avec la
portée de l'article 20. Il vous dit donc : D'accord, donc, vous
déterminez, donc, vous vous octroyez un certain pouvoir d'exemption ici, avec
le paragraphe six du premier alinéa de l'article 20, pour s'assurer que
vos successeurs respectent votre... votre intention initiale, ce serait
important de bien baliser si la portée de ce pouvoir d'exemption là. Qu'est-ce
que vous, vous en pensez?
M. Lacombe : Bien, je... je
pense que c'est important de se garder une marge de manœuvre. Encore une fois,
on est beaucoup... on est beaucoup là-dedans depuis le début de l'étude du
projet de loi. C'était comme ça aussi dans... dans le projet de loi
n° 108. Puis je vous donne quelques exemples, peut-être, concrètement, là,
qui... qui démontrent qu'on doit avoir une certaine flexibilité. Ce pouvoir-là,
que nous donnerait la loi, permettrait, par exemple, si on parle des services
de visionnement, d'abord... ça permettrait de venir exclure certains...
certaines catégories, comme celles qui offrent des contenus pornographiques.
Donc, je pense que ça, c'est un bon exemple. Si on parle des appareils
connectés, ça nous permettrait d'exempter certains appareils comme les consoles
de jeux vidéo. Donc, ça aussi, je pense que c'est un bon exemple d'appareils
qui se connectent à un téléviseur mais qu'on ne voudrait pas... qu'on ne
voudrait pas nécessairement viser. Puis, si on parle de catégories de contenu,
bien, on pourrait parler des catégories de... de... on pourrait parler des
contenus qui ne sont pas des contenus professionnels, par exemple. Donc ça,
c'est un autre exemple, ou on peut parler des médias sociaux aussi, donc des
contenus non professionnels, dans la mesure où les médias sociaux seraient
visés. Si un jour on va vers les médias sociaux, bien, on pourrait venir
dire : Bien là, le contenu, par contre, qui est généré par les usagers,
qui est...
Mme Cadet : ...c'est qu'on a
enlevé la définition dans le projet de loi.
M. Lacombe : Exact.
Mme Cadet : Mais vous voulez
dire, donc, les... les plateformes qui majoritairement, donc, diffusent du
contenu non professionnel. Ce qu'on est venu nous dire que YouTube est un média
social, mais de ce que je comprends, YouTube serait assujetti au projet de loi.
Non?
M. Lacombe : Bien, pour
une... pour une certaine partie, oui.
Mme Cadet : Oui, c'est ça.
Oui, c'est ça, dans le contenu professionnel qui s'y retrouve, donc, juste pour...
pour bien clarifier, ce que vous nommez les médias socials comme un...
potentiel exception ici.
M. Lacombe : Si on prend
YouTube Musique, par exemple, là, oui, effectivement. Mais si... parce que, là,
d'entrée de jeu, on a dit : On se garde la porte ouverte pour les médias
sociaux parce qu'à l'heure actuelle ce n'est pas... c'est... ce n'est pas
nécessaire. Mais, si un média social décidait de se lancer dans un service
aussi de visionnement, bien là, cette partie-là serait... serait... serait couverte
par la loi... cette partie de ses activités. Mais, en même temps, on pourrait
venir faire des exceptions puis dire : Bien là, le contenu généré par les
usages, tout ça. Ça fait qu'il faut se garder une marge de manœuvre parce que
sinon, je pense, ça va être très difficile... bien, en fait, je ne pense pas,
ce sera très difficile à gérer.
Mme Cadet : OK. Donc,
c'est... c'est un peu comme ça que vous, vous balisez le pouvoir d'exemption
qui est prévu ici. Ce qu'en bout de ligne, tu sais, je pense que la
préoccupation de l'ADISQ, elle est légitime. Ils nous disent : Bien,
faites attention, assurez-vous que l'on respecte, donc, l'esprit du législateur
ici, ce qu'on se donne le pouvoir qui est relativement large, hein, évidemment,
donc, c'est par voie réglementaire, puis on l'a dit maintes et maintes fois,
donc on parle ici de domaine d'activité qui roule très vite, qui évolue très
rapidement. Et votre... votre message, en fait, c'est de se dire que vous
entendez ça, mais ici, ce que là, vous vous exprimez en ce moment, bien, c'est
un peu ce que vous avez en tête, là. Donc, quand vous dites, donc, «des
exceptions qui pourraient être prévues par la présente loi», ce n'est pas de
contrecarrer l'intention initiale ou ce n'est pas de se donner une marge de
manœuvre pour potentiellement contrecarrer l'intention initiale, mais c'est
bien... là, je... je ne répéterai pas, donc, les... l'énumération que vous
venez de faire, là, mais c'est... c'est le cadre des exceptions. C'est comme ça
que vous le balisez ici puis c'est... Si ultérieurement on revient au Journal
des débats, là, c'est ce qu'on aura compris, là, du... de la portée du pouvoir
d'exemption.
• (15 h 40) •
M. Lacombe : Tout à fait.
Parce que la... la portée de la loi, elle est très large, donc ça... ça vient
nous permettre de gérer les cas plus...
M. Lacombe : ...plus complexe.
Mme Cadet : Puis j'imagine
aussi que dans les faits, parce qu'ici, donc, on dit le gouvernement, donc,
peut, par règlement, déterminer des exemptions aux obligations prévues par la
présente loi. Le processus réglementaire aussi, à ce moment-là, serait suivi,
c'est-à-dire qu'il y aurait un projet de règlement qui serait publié. Le milieu
culturel serait appelé être consulté.
M. Lacombe : Comme... comme à
l'habitude.
Mme Cadet : Comme à
l'habitude, serait appelé à être consulté et alors là d'émettre des réserves si
d'aventure des exceptions seraient apportées, qui seraient selon eux en
décalage avec les objectifs du projet de loi.
M. Lacombe : Et je ne doute
pas qu'ils le feront le cas échéant.
Mme Cadet : J'espère qu'ils
le feront. Parfait. Donc, je pense que c'est assez clair, je pense que ça vient
répondre à la préoccupation qu'émettait l'ADISQ dans son mémoire.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Bogemans) :
Un instant?
Mme Cadet : Oui, s'il vous
plaît, juste un instant.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc,
je monte d'un point. Donc, au paragraphe cinq, «déterminer les normes en
matière de métadonnées applicables au contenu culturel d'expression originale
de langue française et au contenu disponible dans une version française». Donc,
je comprends ici que, donc, on dit que par règlement, que le gouvernement va
pouvoir, donc, déterminer, donc, bon, je viens de le dire, donc, ces... ces
différentes normes ici, j'aimerais peut-être que le ministre élabore sur les
normes qu'il a en tête avant d'en arriver aux recommandations des groupes.
M. Lacombe : Avant que vous
en arriviez aux recommandations des groupes, vous voulez dire?
Mme Cadet : Oui, c'est ça.
Donc, ici, peut-être juste nous... nous explicitez ce que vous voulez dire par
le... quelle norme, qu'est-ce que vous avez en tête ici, là, comme exemple?
M. Lacombe : Bien, le plus
évident... bien le plus évident ça pourrait être la langue, par exemple. Donc,
c'est un bon exemple qui est au cœur du projet de loi.
Mme Cadet : Oui, mais encore?
Parce qu'évidemment on parle des normes en matière de métadonnées applicables
au contenu culturel d'expression originale de langue française. Donc bien
évidemment la langue, mais... vous parlez des normes au pluriel, donc j'imagine
que vous aviez...
M. Lacombe : Bien ça peut
être assez varié, là, on peut, ça peut être les... c'est assez infini, là, on
a-tu...
Une voix : ...
M. Lacombe : Je vais
laisser... bien ce n'est pas à moi de lui laisser la parole, c'est à vous.
La Présidente (Mme Bogemans) : Oui,
vous pouvez prendre la parole, vous vous êtes déjà présenté, puis on a déjà le
consentement, vous pouvez procéder pour le restant de la journée.
Mme Rocheleau-Brosseau
(Véronique) : Oui, parfait. Donc, peut-être pour revenir sur le
concept de métadonnées.
Mme Cadet : Merci.
Mme Rocheleau-Brosseau
(Véronique) : Donc, les métadonnées, c'est les données descriptives
qui vont être associées à un contenu, notamment. Donc, dans chaque secteur, on
va avoir des normes, là, qui vont varier selon les différences des secteurs,
puis il y a aussi des normes internationales qui existent, pas dans tous les...
bien, il en existe dans tous les secteurs, mais ils ne sont pas basés sur les
mêmes choses. Donc ce pouvoir-là, c'est de venir dire, bien, par exemple, les
services d'écoute devraient minimalement demander certaines catégories de
données. Tu sais, donc la langue, c'est un bon exemple, ce n'est pas toutes les
plateformes qui vont demander automatiquement c'est quoi la langue d'un titre
musical. Donc c'est sûr, pour le suivi de la loi ou s'assurer, là, que les
contenus sont bien identifiés en langue française, donc ça pourrait être ce
type de norme-là qu'on demande. Le mot norme est au pluriel étant donné, là,
qu'on vise plusieurs secteurs, ce n'est pas une même norme. Donc en
audiovisuel, ça risque d'être une norme différente versus en musique, par
exemple.
Mme Cadet : OK, je comprends.
Et là vous dites, donc, qu'il y a des normes internationales qui existent dans
certains domaines et dans d'autres non?
Mme Rocheleau-Brosseau (Véronique) :
Il y a des normes qui existent dans la majorité des domaines, mais ce n'est
pas les mêmes données descriptives qui vont être associées selon le secteur.
C'est donc... c'est vraiment des forums internationaux où est-ce que ça va être
discuté, souvent les plateformes numériques vont faire partie de ces forums-là,
donc ils vont avoir des standards pour que chaque plateforme, tu sais, ait un
standard de comment on décrit un contenu. Ce n'est peut-être pas utilisé
uniformément, mais c'est ça. Donc ça va être varié selon les secteurs
existants. Puis c'est sûr quand c'est une nouvelle catégorie de contenu, bien
là des fois la norme n'existe pas nécessairement, donc elle doit se développer.
Puis au Québec, là, on travaille avec le secteur pour avoir, justement, des
normes ou du moins une façon de décrire le contenu qui est cohérente pour
chaque... dans un même secteur, là.
Mme Cadet : OK. Et là, ici,
donc, vous dites qu'il y a des normes internationales qui existent, bon, qui
diffèrent d'un d'un secteur... d'un secteur à l'autre. Puis peut-être que ça
relève peut-être plus de ma méconnaissance ici, mais je pense que c'est le bon
forum pour qu'on puisse bien saisir cet élément-ci du projet, puis qu'est-ce
qui pourra être déterminé par règlement ici en matière de diffusion des
métadonnées, donc le milieu, c'est donc les plateformes de diffusions, donc,
elles-mêmes, donc, font partie de cette réflexion-là...
Mme Cadet : ...donc, ce sont
elles-mêmes qui déterminent les éléments d'information, là, qui sont attribués,
donc à chacun des titres ou à chacun des contenus, ou ça se fait en réflexion
avec le Québec? Comment ça se passe?
Mme Rocheleau-Brosseau
(Véronique) : Je ne pourrai pas y aller en détail pour chacun...
Mme Cadet : Parfait. C'est
correct. Oui.
Mme Rocheleau-Brosseau
(Véronique) : ...des forums, là, mais par exemple, en audiovisuel...
Mme Cadet : Oui?
Mme Rocheleau-Brosseau
(Véronique) : ...on a la norme EIDR.
Mme Cadet : OK.
Mme Rocheleau-Brosseau (Véronique) :
Donc, dans ce forum-là, il va avoir différentes rencontres, puis il va avoir
différents joueurs à différents niveaux. Donc, c'est là qu'il va avoir des
discussions entre les plateformes numériques, notamment, là, parce que ce n'est
pas les seules visées, mais c'est de s'assurer d'avoir peut-être une façon de
décrire de façon cohérente le contenu. Après, chaque plateforme va être...
avoir la flexibilité d'utiliser ou non, là, ces champs-là, mais tu sais,
souvent il va avoir une certaine cohérence, là, qui va être mise de l'avant.
Au Québec, c'est vraiment au sein du
milieu puis avec le ministère, là, il y a eu des chantiers qui ont été
développés ça fait déjà plusieurs années. Mais c'est vraiment par secteur, là,
donc là, les différentes associations et joueurs de... par un secteur vont
échanger entre eux, puis essayer de déterminer une norme, souvent elle va être
basée sur les normes internationales, là, pour que ça soit cohérent. Mais ça va
être vraiment variable, là, selon le secteur. Puis là, les plateformes, tu
sais, si on a une plateforme de visionnement, donc quand on va déposer son
contenu sur cette plateforme-là, elle va dire : Voici les champs
obligatoires, voici les champs optionnels. Donc, nous, c'est juste s'assurer
que les champs obligatoires nous permettent, là, de faire un suivi de la loi
qui est adéquat.
Mme Cadet : OK. Puis je
comprends qu'il y a déjà... vous le dites, donc il y a déjà, donc des forums de
discussion, donc il y a déjà, donc certaines normes qui sont en vigueur. Est-ce
que les plateformes les respectent en ce moment?
Mme Rocheleau-Brosseau
(Véronique) : Je ne pourrais pas me prononcer, là, sur le respect par
les plateformes de ces normes-là, là, donc oui, je ne pourrais pas me
prononcer.
Mme Cadet : Non, c'est
correct. C'est correct. Je comprends. Je comprends tout à fait. Parce que, puis
là, peut-être que là, je reviens vers le ministre. Merci beaucoup pour ces
explications excessivement exhaustives parce que c'est un peu la réflexion ici,
là. Je comprends que dans le fond, donc on va s'assurer que les plateformes
colligent certaines données intrinsèques, là, vous disiez, donc par exemple,
donc la langue, là, savoir, donc qu'est-ce qui, par exemple, donc qu'est-ce qui
est téléversé sur une plateforme de contenu par un professionnel, là, que ce
soit du secteur de l'audiovisuel ou de... ou de la musique. On va rester
peut-être dans l'exemple de la musique, parce que je pense que ça va être
peut-être plus... plus clair, ou on aura... on a peut-être plus d'exemples en
tête, ici. Donc, des professionnels téléversent du contenu sur une plateforme
internationale de diffusion de musique, il va devoir y avoir, donc certains
champs qui seront... qui seront inscrits en disant : Bien, voilà, est-ce
que cette chanson-là, donc est en français, etc., etc. Et la plateforme en tant
que telle, à travers le règlement sous-jacent ici, devra nous offrir, donc, de
l'information en fonction, donc, de ces... ces normes-là qu'on lui aura
prescrites, c'est ça?
M. Lacombe : Bien, en fait,
je veux... je veux aussi faire un pas de recul...
Mme Cadet : Oui.
M. Lacombe : ...L'objectif,
c'est vraiment de nous assurer qu'on puisse bien appliquer la loi, puis pour
bien appliquer la loi, tantôt je parlais de la langue, bien, faut savoir ce
qu'est du contenu en français. Puis comme on le disait tantôt, ce n'est pas
toujours le cas, ce n'est pas toujours aussi évident que ça. Puis il y a des
plateformes qui nous disent : Ce n'est pas une information que nous avons.
Donc, c'est problématique.
Mme Cadet : ...respectent
les normes qui sont déjà en vigueur avant même, donc de se pencher sur ce que
nous, nous allons leur imposer par la suite.
M. Lacombe : Bien, les normes
en vigueur, c'est-à-dire il n'y a pas... il n'y a pas d'obligation, là, de...
Mme Cadet : ...c'est clair,
oui, oui. Mais ils ont déjà des métadonnées. Ils doivent en avoir?
M. Lacombe : Bien, ils en ont,
mais il n'y a pas d'obligation, actuellement, de la part des grandes
plateformes d'avoir des métadonnées...
Mme Cadet : De les
colliger...
M. Lacombe : ...de les
colliger...
Mme Cadet : OK.
M. Lacombe : ...Donc, cette...
Mme Cadet : Ça, ça n'existe
pas ailleurs? Donc, il n'y a personne d'autre qui...
M. Lacombe : Bien, là je
vous parle d'ici au Québec...
Mme Cadet : Non. Pas ici. Ça,
c'est clair. Oui, bien sûr.
M. Lacombe : ...puis de
façon générale. Peut-être que dans certaines juridictions comme en Europe, avec
le...
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui. Mais disons,
en tout cas, dans le cas qui nous intéresse au Québec, il n'y a pas... il n'y a
pas d'obligation. Donc, là, on arrive, on dit : Maintenant, pour les
contenus culturels francophones, il y aura des... il y aura des obligations.
Bien, là, il faut s'assurer que les plateformes elles-mêmes aient l'information
nécessaire pour être capable de bien classifier, disons, ces contenus-là, puis
que l'information soit claire. Puis l'image que je donnerais, c'est... j'avais
ça dans mes notes. C'est un peu le principe... Avant, sur un album par exemple,
que vous achetiez, vous aviez toute l'information qui était... qui était
disponible. Là, maintenant, bon, ce n'est pas aussi...
Mme Cadet : ...
• (15 h 50) •
M. Lacombe : Oui. Quand
j'avais un certificat cadeau à Noël pour aller chez Archambault, acheter des
disques, mais...
M. Lacombe : ...donc là il
faut... il faut essayer de... maintenant, c'est les métadonnées, c'est ces
informations-là qu'il faut colliger pour être capable donc de faire en sorte,
notamment, que la loi puisse plus bien fonctionner.
Mme Cadet : OK, je comprends,
donc, ici... Merci pour le pas de recul, je pense que ça nous aide
collectivement. Donc, vous dites ici... évidemment, donc, on veut s'assurer
d'obtenir la bonne information puis de se baser, donc, sur des données
concrètes afin de valider, donc, si les plateformes respectent l'esprit de la
loi. Donc, je pense que ça, c'est assez clair. Donc, ici, peut-être la question
complémentaire, m'assurer... donc là, ce sont les plateformes... on dit,
mettons la langue, donc ce sont les plateformes elles-mêmes qui vont devoir
colliger l'information.
M. Lacombe : Oui,
l'obligation, elle est donnée aux plateformes et non pas aux producteurs de
contenu.
Mme Cadet : C'est ça, c'était
ça, c'était un peu... c'était ça, ma question arpès. OK, donc c'est
elles-mêmes, donc, qui vont devoir colliger l'information et non pas les
producteurs. Et là, quand...
M. Lacombe : L'obligation,
elle l'aurait donnée à elle, les plateformes.
Mme Cadet : OK. Donc,
elles-mêmes souvent elles vont devoir, surtout que là si je continue avec
l'exemple de la musique, parce que je pense que c'est plus clair au niveau de
l'audiovisuel parce que c'est un milieu relativement fermé le secteur
audiovisuel, donc on achète donc des droits pour que l'émission ou le film,
donc, soit diffusé, donc, sur une plateforme de contenu, donc, certainement que
la plateforme détient l'ensemble de l'information ici, dans le secteur
audiovisuel, bien, selon moi, je... je ne suis pas une spécialiste, mais ça me
semble un peu plus aller de soi.
En musique, comment... puis c'est pour ça
que je voulais voir un peu comment ça se passe en ce moment, donc, j'imagine
qu'il y a des musiciens, donc, professionnels ou l'entourage professionnel,
donc, de ces artistes-là, donc, qui va... qui vont téléverser du contenu sur
les plateformes, ça vient d'un peu partout, donc comment est-ce qu'on s'assure
que la plateforme de diffusion continue de musique parvient à colliger
l'ensemble de l'information?
M. Lacombe : Bien là, ce sera
à elle de s'assurer du respect de ses obligations. Je pense que c'est... je
pense que c'est raisonnable comme demande. Puis, de toute façon, je dirais que
c'est un mouvement aussi qui est mondial, puis qui est assez inéluctable.
C'est-à-dire on avance tellement dans ce chemin-là que de plus en plus, pas mal
tout le monde travaille sur cette question-là de la métadonnée. Chez nous, au
Québec, on finance des initiatives avec l'industrie musicale, justement, pour
qu'ils soient capables de...
Mme Cadet : ... de colliger
l'information, là, d'aller la chercher.
M. Lacombe : Bien qu'on
soit...qu'on soit effectivement capable d'améliorer ce qu'on... ce
qu'on produit comme métadonnées, c'est un exemple, mais là l'obligation sera
donnée aux plateformes de colliger ces données-là pour qu'on soit capable ensuite
d'atteindre les objectifs qui sont fixés par la loi pour la mise en œuvre, puis
le suivi des obligations qui sont édictées par la loi.
Mme Cadet : OK, je comprends.
Juste un instant.
Merci. Merci, Mme la Présidente. Je ne
sais pas si le ministre s'est penché sur le mémoire du laboratoire de recherche
sur la découvrabilité et transformation des industries culturelles à l'ère du
commerce électronique qui nous indique, en fait il nous recommande, il nous
dise : la loi doit obliger les plateformes à produire des rapports de
découvrabilité des produits locaux, spécialement francophones et indépendants,
ces rapports doivent contenir des informations sur la présence, la visibilité,
la...
Mme Cadet : ...recommandation
des produits culturels du Québec, au Québec et dans le monde, et donc doivent
pouvoir être vérifiés et corroborés par la puissance publique. Donc, vous
dites... selon vous, avec les normes en matière de métadonnées applicables aux
contenus culturels, avec l'obligation qui... qui serait donnée aux plateformes
elles-mêmes dans le cadre réglementaire, par l'article 20... Vous avez
donné l'exemple de la langue. Bien, dans le fond, les autres exemples qui sont
donnés ici par le laboratoire, ça pourrait être, donc, des avenues de normes,
là, qui...
M. Lacombe : ...pouvez-vous les
répéter, les exemples?
Mme Cadet : Oui. Donc, des...
des rapports de découvrabilité des produits locaux, évidemment, donc,
spécialement francophones et indépendants, donc. Donc, au niveau aussi, donc,
de l'indépendance, donc, des produits. Les rapports doivent contenir des informations,
donc, sur la présence, la visibilité et la recommandation des produits
culturels du Québec, au Québec et dans le monde. Donc, je pense qu'il y a
quelque chose peut-être d'un peu plus englobant, là, dans la recommandation qui
nous est faite.
M. Lacombe : ...qu'on est...
C'est une question pertinente, là, mais, c'est ça... je consultais ma
collègue... je ne pense pas que ça... ça s'applique à cet... à cet article-là.
On serait plus à 33, qui est : «Le ministre suit l'évolution de la
présence, de la découvrabilité et de la consommation des contenus culturels. Il
en fait rapport au moins tous les trois ans au gouvernement.» Je pense que
c'est peut-être plus une discussion à avoir à... bien...
Mme Cadet : ...de toute
façon, c'est évolutif, hein? Si on arrive à 33, puis qu'on avance dans la
réflexion puis qu'on veut revenir, de toute manière on pourrait le refaire, de consentement.
Ça me va comme ça.
M. Lacombe : OK.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Je vais interrompre le travail un instant. Il y a eu des changements au niveau
des membres de la commission aujourd'hui et je veux demander le consentement
afin que la députée de La Pinière remplace le député de Nelligan pour le
restant de la session... de la séance d'aujourd'hui, c'est-à-dire. Est-ce qu'il
y a consentement?
Des voix
: Consentement.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Consentement. Parfait, vous pouvez continuer sur l'article 20 tel
qu'amendé. Donc... préférez-vous avoir une suspension?
Mme Caron : ...seconde, je ne
m'attendais pas à ce que ma collègue quitte immédiatement.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait,
nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 58)
(Reprise à 15 h 59)
La Présidente (Mme Bogemans) : Nous
sommes de retour, toujours à l'article 20, tel qu'amendé. La parole est à
Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la Présidente.
Alors, bonjour à tout le monde. Ça me fait plaisir de me joindre à vous pour
accompagner ma collègue qui doit sortir de la commission. Donc, j'ai... juste
pour m'assurer que je suis bien dans là où on est rendus, on est à
l'article 20 du projet de loi et je comprends que c'est l'article 20
au complet. Donc, on peut aller dans l'un ou l'autre des paragraphes et
alinéas, c'est bien cela?
M. Lacombe : Oui, tout à
fait. J'allais dire, on avait terminé la discussion.
• (16 heures) •
Mme Caron : J'étais quand
même là pour me rendre compte que vous n'aviez pas terminé. Alors... Alors,
première chose à laquelle je vais... que je vais soulever, c'est pour le 20.1,
donc établir les critères permettant de déterminer ce qui constitue du contenu
culturel d'expression originale de langue française. Bien, pour ma propre
gouverne, je pense que ça a été discuté avant, mais quand on parle de contenus
culturels d'expressions originales de langue française...
16 h (version non révisée)
Mme Caron : ...il s'agit de...
j'imagine, de l'ensemble du contenu international de langue française, donc,
qui soit créé dans la francophonie. Donc, que ce soit en Afrique, que ce soit
en Europe, que ce soit au Québec, c'est... tout est... tout est inclus dans...
dans... pour l'objectif du projet de loi, tout est inclus dans ça.
M. Lacombe : C'est juste.
Mme Caron : D'accord. Merci.
Alors donc, il y avait une recommandation de Spotify pour s'assurer que les
règlements pris en vertu de la loi soient techniquement réalisables et
proportionnés sans compromettre la viabilité des plateformes. Alors, ça s'applique
au... à cet article 20.1. Et il était... il avait été recommandé dans le...
dans le mémoire de Spotify, d'ajouter donc un... c'est-à-dire un 20.1 après l'article 20.
Pardon, je vous ai dit 20.1, ce n'était pas 20, paragraphe un, mais un... un
20.1 après. C'est bien ça? Est-ce que je suis trop... Est-ce que je suis trop
tôt pour cela? Parce qu'on est encore dans le 20.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Là, on est dans le 20 tel qu'amendé. Si vous voulez, on peut adopter le 20 tel
qu'amendé puis passer au 21.
Mme Caron : Bon, non, je vais vous...
M. Lacombe : ...vous dites
« 20.1 » au sens du premier alinéa de l'article 20 ou 21?
Mme Caron : ...c'est ce que je
croyais.
M. Lacombe : OK, vous êtes à
l'article 21.
Mme Caron : C'est ce que je
croyais, mais je me rends compte que j'étais... j'étais dans l'erreur, le... pour
Spotify, pour la recommandation de Spotify, c'est ajouter un article, un 20.1
après l'article 20, alors que je vous avais dit que c'était en lien avec
le premier alinéa de 20.
M. Lacombe : ...s'il n'y a pas
d'amendement, on peut juste en discuter dans le cadre de l'article 20, je
n'ai pas de problème.
Mme Caron : Oui. OK. Bon, bien,
dans ce cas-là, on va... on va... on peut simplement en discuter dans le cadre
de cet article-là. Alors donc, c'est ça, alors, ce qu'ils faisaient valoir, j'imagine
que vous en avez pris connaissance aussi, M. le ministre, que les règlements
doivent être techniquement réalisables, alors, autant... du point de vue
économique, pour que ce soit proportionnel et raisonnable et qui ne peuvent pas
avoir pour effet d'imposer à une plateforme numérique des obligations qui
porteraient atteinte à la viabilité de son modèle d'affaires ou qui seraient
manifestement impossibles à mettre en œuvre pour des raisons techniques
reconnues par le ministre après consultation des acteurs concernés. Alors, c'était...
c'était le... la préoccupation qu'il avait apportée. J'imagine que vous en avez
peut-être... vous l'avez peut-être étudié. Est-ce que... Est-ce qu'il y avait
des... Vous aviez un point de vue sur ça?
M. Lacombe : Bien oui, oui. Bien,
je peux... Je peux me lancer tout de suite. On veut que ça fonctionne. On veut...
On veut que la loi fonctionne. Donc, c'est d'ailleurs, j'ouvre cette parenthèse-là,
puis on faisait allusion tantôt à l'article 21... le hasard fait que l'article 21
vient justement parler des mesures de substitution et que ça, c'est un... c'est
un geste concret qui démontre qu'on souhaite que ça fonctionne puis qu'on
comprend qu'il y a certains modèles d'affaires qui seront difficilement compatibles
avec la loi, comme elle est rédigée. Donc, dans ces cas-là, il y aura par
exemple des mesures de substitution qui vont permettre au gouvernement de
prendre des ententes avec certaines entreprises, des ententes qui vont prévoir
des mesures qui vont devoir... puis là, je lis, «devoir permettre d'atteindre
les objectifs de la loi de manière au moins équivalente», différente, mais au
moins équivalente.
Donc, je fais tout de suite ce saut-là
à... un clin d'oeil à l'article 21 pour vous dire : Je pense que ça,
c'est le meilleur gage de notre bonne foi. C'est-à-dire on veut que ça
fonctionne, et on a justement prévu des mesures. Parce qu'effectivement, dans
certains cas, les modèles d'affaires ne sont pas applicables.
Maintenant, pour Spotify, j'ai envie de
dire : On part peut-être de moins loin, à mon sens. Peut-être qu'eux vont
être en désaccord, mais à mon sens, le contenu, il est déjà là. C'est différent
d'une plateforme de visionnement audiovisuel où parfois il y a très peu de
contenu original de langue française dans le catalogue. Dans le cas de Spotify,
tout est là. La musique, elle est... en français, elle est toute là. Le défi, c'est
la mise en avant, c'est la découvrabilité. Et donc je comprends que ces
entreprises préfèreraient qu'on ne légifère pas puis qu'elles nous disent :
Bien, les gens peuvent choisir ce qu'ils veulent, mais c'est l'objectif du
gouvernement, avec ce projet de loi là qu'on propose, de venir leur donner des
obligations quand même de découvrabilité qui vont être raisonnables. Puis,
encore une fois, l'objectif, c'est que ça fonctionne. Puis je pense qu'évidemment...
M. Lacombe : ...tout ça va...
va se jouer dans la rédaction des règlements. Mais je pense qu'on a démontré
jusqu'à présent qu'on est assez... je... le mot m'échappe... pragmatiques.
Mme Caron : D'accord. Donc,
l'idée, c'est que les... les consommateurs québécois de... de ces différentes
plateformes puissent trouver facilement ce contenu qui est originalement en
langue française et qu'ils n'aient pas à fouiller ou... ou même ne pas savoir
peut-être qu'une... qu'une plateforme... comprend du contenu en langue
française d'origine.
M. Lacombe : ...peut... on
peut le résumer comme ça. Pour les plateformes musicales, comme quand on prend une
plateforme comme Netflix ou comme... comme Amazon Prime, là... là, c'est
plus... on en parlait tantôt avec votre collègue, il y a aussi le défi de
s'assurer qu'il y ait tout simplement du contenu original par... en français
dans le catalogue. Après ça, il y a l'enjeu de découvrabilité. Dans le cas des
plateformes musicales, des services d'écoute, là c'est différent, parce que le
contenu, il est... il est là. Donc oui, l'enjeu, c'est vraiment la
découvrabilité, à ce moment-là.
Mme Caron : D'accord. Merci,
ça répond à ma question sur ce point-là.
La Présidente (Mme Bogemans) : D'accord.
Donc, est-ce que l'article 20, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
M. le ministre, vous pouvez faire la lecture du chapitre... de l'article 21,
pardon.
M. Lacombe : 21. Donc,
justement, on y vient : «Le ministre peut conclure une entente avec une
plateforme numérique visée à l'article six afin de prévoir des mesures de
substitution aux obligations de la présente loi ou de ses règlements
applicables à cette plateforme. Ces mesures doivent permettre d'atteindre les
objectifs de la présente loi de manière au moins équivalente. L'entente prévoit
les dispositions de la présente loi ou de ses règlements qui ne s'appliquent
pas à la plateforme numérique ainsi que les obligations qui s'appliquent en
lieu de celles-ci. L'entente doit, pour être valide, être approuvée par le
gouvernement.»
Donc, l'article 21 prévoit que le ministre
peut conclure une entente avec une plateforme numérique enregistrée afin de
prévoir des mesures de substitution aux obligations prévues par la loi ou ses
règlements. Une telle entente est sujette à l'approbation du gouvernement, donc
on entend du Conseil des ministres, et prévoit les dispositions qui ne
s'appliquent pas à la plateforme ainsi que les obligations qui s'appliquent en
lieu de celles-ci.
La Présidente (Mme Bogemans) : ...a
des interventions sur 21? Oui, Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Alors, merci, Mme
la Présidente. Donc, les mesures de substitution que M. le ministre a évoquées
tout à l'heure, est-ce qu'on peut... Donc, je comprends, là... l'objectif
des... des mesures de substitution lorsqu'on ne peut pas, pour des raisons pratiques,
techniques, répondre qu'une plateforme ne peut pas se soumettre exactement à ce
qu'on... peut-être aux normes qu'on... qu'on lui demande. Alors, est-ce que
vous auriez une ou deux... un ou deux exemples de mesures de substitution?
Qu'est-ce que... Qu'est-ce que ça pourrait être en pratique?
M. Lacombe : Bien, je peux
vous donner, oui, des idées. En même temps, je veux juste aussi déposer dans la
discussion, d'entrée de jeu, que ce n'est pas l'avenue qu'on va privilégier,
là. Évidemment, on veut, dans un maximum de cas, que la loi s'applique telle
quelle. Par contre, dans certains cas, ce n'est pas du tout possible ou
difficilement possible sans mettre à mal le modèle d'affaires de... d'une
entreprise qui, je ne sais pas, aurait un modèle d'affaires où c'est son propre
contenu seulement qui est présent sur la plateforme. Bien, à ce moment-là, il
pourrait y avoir une entente qui serait prise avec le gouvernement pour
contribuer autrement à la visibilité de la culture québécoise. Ça pourrait être
des associations avec des événements culturels, ça pourrait être des
investissements dans... dans la production d'un... d'un film, d'une série télé.
Là, écoutez, je... je m'avance, là, en disant tout ça. Je ne veux pas... Je ne
veux pas vous dire n'importe quoi parce que ce sera vraiment du cas par cas.
Puis on verra ce que nous propose la plateforme, l'entreprise. On verra, on
analysera si ça respecte les objectifs de la loi, puis on aura cette
discussion-là, le moment venu, avec chacune des entreprises, parce qu'elles
sont vraiment différentes les unes des autres. Mais je vous ai donné quelques
exemples.
Mme Caron : Parfait, merci
pour les exemples. Donc, ce que je comprends, c'est que si à cause de son
modèle d'affaires, notamment, ce n'est pas possible de mettre en place les
normes. Il y aura des mesures de substitution et finalement ces mesures
pourraient, comment dire, aider la culture dans le sens où, si on exigeait que
la plateforme en question, le propriétaire de la plateforme...
Mme Caron : ...en question
investisse dans une production télévisuelle francophone québécoise pour
compenser le fait que sa plateforme n'offre pas des découvrabilité, ne facilite
pas la découvrabilité, par exemple, de contenus francophones, ou qu'il n'y en a
carrément pas, ou qu'il n'y en a très peu. Est-ce que c'est... c'est une bonne
compréhension de ce que vous exprimez comme exemple de mesure de substitution?
• (16 h 10) •
M. Lacombe : Je...Probablement,
mais je le reformulerais en disant si une entreprise ne peut pas appliquer la
loi de la façon dont elle est écrite, puis là, évidemment, je fais abstraction
aux mesures de substitution qui font partie de la loi, mais si elle n'est pas
en mesure de le faire et qu'elle nous dit : Je suis prêt à discuter avec
vous de mesures de substitutions, bien, là, effectivement, les mesures de
substitutions doivent avoir un lien avec la découvrabilité de nos artistes, de
notre culture. Donc, ça pourrait être en faisant la... comme je le disais
tantôt, en faisant la promotion autrement de ce qui est produit ici. Ça
pourrait être de mille et une façons qui devraient être négociées avec
l'entreprise et ensuite approuvées par le gouvernement.
Mme Caron : Donc, si je fais
un parallèle avec le milieu municipal, là où on permet de construire, là où il
y a des milieux humides, mais il faut que... il faut qu'il y ait un milieu de
compensation ailleurs. C'est un petit peu... c'est un petit peu ça, c'est-à-dire
que la plateforme n'offrirait pas de découvrabilité de contenu francophone,
mais pourrait... pourrait quand même, disons, investir ou faciliter...
M. Lacombe : Pour...
Mme Caron : ...le contenu
francophone ailleurs que...
M. Lacombe : Oui, oui, on
pourrait... Bien, toute comparaison est toujours imparfaite, mais c'est un peu
le même principe, disons, oui,c'est un peu le même principe.
Mme Caron : OK, merci.
Maintenant, dans le deuxième paragraphe, on lit : «L'entente prévoit les
dispositions de la présente loi ou de ses règlements qui ne s'appliquent pas à
la plateforme numérique ainsi que les obligations qui s'appliquent en lieu de
celles-ci.»
Alors, ces obligations-là, est-ce que ce
sont les mesures de substitution ou ça fait référence à autre chose?
M. Lacombe : «L'entente
prévoit les dispositions de la présente loi ou de ses règlements qui ne
s'applique pas à la plateforme numérique», donc, les éléments sur lesquels la
plateforme nous aura dit et sur lesquels on aura convenu avec elle que ce n'est
pas applicable. Donc, ça, c'est une chose. Puis ensuite de ça, «en lieu de...
des dispositions ou des règlements qui ne s'appliqueront pas», bien, voici les
obligations, donc, voici les mesures de substitution. Et ça, ça devra donc être
prévu dans l'entente approuvée par le gouvernement, toujours après.
Mme Caron : Alors... et est-ce
que ces ces ententes-là, il y a une... Ce sont des ententes qui seront
confidentielles avec la plateforme, ou est-ce que ce sera connu?
M. Lacombe : Oui, au registre
qu'on va... qu'on va créer, c'était à l'article, vous me dites 14, qu'on a déjà
adopté. Il y aura... Lorsqu'il y a des ententes de substitutions qui...
Lorsqu'il y aura des ententes qui seront prises pour des mesures, en fait, de
substitution, il y aura l'entreprise, donc, avec laquelle l'entente a été
conclue, puis les mesures en question. Donc, j'imagine, c'est ce qu'on peut
dire, l'entente.
Une voix : Ça serait les
mesures prévues, finalement, ce n'est peut-être pas le texte complet d'entente,
mais ça va être les mesures...
M. Lacombe : Mais les dispositions
de la présente loi qui ne s'appliquent pas puis, j'imagine, les obligations qui
s'appliquent en lieu de celles-ci. Donc, c'est ce qui serait... donc, c'est ce
qui serait... publié.
Mme Caron : Dans le
registre... Donc, l'entente, elle-même, ne serait pas... ne serait pas dans le
registre, mais les mesures de substitution...
M. Lacombe : C'est ça,
exact...
Mme Caron : ...les obligations
ne seraient pas là.
M. Lacombe : ...puis on y
revient à l'article 24, un peu plus loin. L'article 24 prévoit que
«le registre des enregistrements contient les renseignements concernant les
mesures de substitution convenues».
Mme Caron : Alors, est-ce
que... La question que j'ai, c'est : Est-ce... est-ce que ça répond à la
demande du mémoire... bien, de l'AQPM, dans son mémoire, où elle souhaitait, en
fait, que les ententes soient... fassent l'objet d'un processus public afin de
s'assurer qu'elles répondent adéquatement aux objectifs du projet de loi?
L'AQPM, donc, trouvait que c'était essentiel que des représentants des
secteurs...
Mme Caron : ...concerné et le
public en général soit consulté.
M. Lacombe : Bien, si je suis
transparent, la réponse, c'est non. Parce que ce ne sera pas un processus, ça
va être une négociation, là, donc ça ne sera pas un processus qui sera... qui
sera public. Mais en même temps, le gouvernement du Québec se donne... Puis je
comprends la préoccupation de l'AQPM qui : On veut s'assurer que le
principe de la loi soit respecté. Mais en même temps, on pourrait dire ça de
toutes nos lois. Tu sais, le gouvernement du Québec se... l'Assemblée nationale
vote une loi, le gouvernement l'applique. C'est parce qu'on veut que... il faut
l'appliquer, là. Donc, je pense qu'en s'assurant qu'ensuite ce soit publié, on
a un élément de transparence qui est important, mais que là on fasse cette
négociation-là publiquement avec des tiers, ça, je suis moins à l'aise. C'est
la raison pour laquelle on dit : La négociation va avoir lieu avec le
ministre, ça va être approuvé par le gouvernement, ça va être publié ensuite.
Mme Caron : Et puis on ne veut
pas de... Quand je dis... « on » exclut la personne qui parle, on ne
veut pas que cette entente, donc, fasse l'objet d'un processus de consultation
publique au préalable.
M. Lacombe : Bien, c'est parce
qu'à ce compte-là, je pense qu'on pourrait le faire dans beaucoup d'autres
ministères au sujet de beaucoup d'autres lois. Si on se dit : Ça doit être
public pour s'assurer que la loi est respectée, mais le gouvernement, sa
responsabilité, c'est de faire respecter la loi. Moi, je pense que là, on
s'embarquerait dans un processus qui serait très lourd. Puis évidemment, il y
aura toujours des avis divergents à l'intérieur même du milieu culturel. Ça ne
veut pas dire que tout le monde serait d'accord. Donc, je pense que la
meilleure... la façon la plus efficace de le faire, puisqu'on a la
responsabilité de faire appliquer la loi, quand elle est adoptée, c'est de
négocier directement avec l'entreprise. Puis ensuite transparence, on publie
ça, puis les gens y ont accès, puis s'ils ont ensuite des revendications, bien,
on veut pouvoir les entendre, mais la négociation, je pense qu'elle doit se
faire entre le gouvernement puis l'entreprise.
Mme Caron : Et ces
revendications-là seraient... Est-ce qu'il y a un processus qui est prévu pour
entendre ces...
M. Lacombe : Pas formellement,
pas formellement, mais à ce moment-là, je n'ai pas de doute que si d'aventure
on s'enlignait vers un terrain qui ne conviendrait pas au milieu culturel, il
nous le rappellerait bien.
Mme Caron : Alors, je pense...
je pense que leur... leur préoccupation aussi... Puis je comprends ce que vous
dites, comme, il peut y avoir des divergences d'opinions, là, dans tous les
milieux, parmi tous les experts, il peut y avoir des divergences d'opinions,
mais je pense que c'était... ils étaient surtout préoccupés par la présence des
secteurs culturels concernés dans ce... en demandant ce processus-là, que ce
processus, c'est-à-dire, soit public plutôt que d'être... d'être uniquement en
négociation entre le gouvernement et la... et la plateforme. OK.
M. Lacombe : Je comprends,
mais en même... Puis j'ajoute un autre élément, la négociation à la fin, en
fait, l'entente, elle n'est pas approuvée par le ministre ou la ministre de la
Culture, elle est approuvée par le gouvernement. Donc, ça, ça veut dire que ça
doit être adopté par le Conseil des ministres. Et ça, ça veut dire que ça doit
passer en comité ministériel, ça veut dire que ça doit passer au Conseil du
trésor. Ça veut dire que le ministère du Conseil exécutif produit une analyse.
Ça veut dire que tous les ministères peuvent produire un avis aussi, puis qu'à
la fin du processus, l'ensemble du gouvernement est à l'aise avec... avec...
avec l'entente, je pense qu'on a la ceinture et les bretelles.
Mme Caron : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
D'accord. Donc, est-ce que l'article 21 est adopté? Adopté. M. le
ministre, vous pouvez procéder à la lecture de l'article 22 et par la
suite, nous avons reçu un dépôt d'un amendement à l'article... vous pouvez
également en faire la lecture.
M. Lacombe : Oui. Donc, ça fera
écho à des... à des demandes qui nous ont été faites, d'ailleurs, l'amendement.
Donc, article 22 :
«L'entente a une durée maximale de cinq
ans. L'entente entre en vigueur à la date de sa signature par le ministre, mais
elle peut prévoir qu'une ou plusieurs de ses dispositions prennent effet à une
date antérieure. »
• (16 h 20) •
Donc, l'article 22 prévoit qu'une
entente sur des mesures de substitution a une durée maximale de cinq ans. Une
telle entente entre en vigueur à la date de sa signature par le ministre, mais
elle peut avoir une date... elle peut prévoir une prise d'effet antérieure...
M. Lacombe : ...antérieure.
Et l'amendement, Mme la Présidente, se lit
comme suit. Donc, article 22 : À l'article 22 de la Loi sur la
découvrabilité des contenus culturels francophones dans l'environnement
numérique, proposé par l'article 2 du projet de loi, remplacer, dans le
premier alinéa, «cinq» par «quatre».
M. Lacombe : Donc,
l'amendement vise à réduire la durée maximale de l'entente de cinq ans à quatre
ans.
La Présidente (Mme Bogemans) : ...
Mme Caron : Bien, oui. En
fait, la question que j'avais déjà sur l'article, c'était : Pourquoi cinq
ans? Donc, je vais demander : Pourquoi quatre ans sur l'amendement?
Qu'est-ce qui... Qu'est-ce qui fait en sorte que le ministre s'est peut-être
rendu à des arguments qui lui ont été soumis? Ou quelle autre raison fait en
sorte que ce serait quatre ans plutôt que cinq ans?
M. Lacombe : Bien, c'est,
dans les consultations particulières, une demande qui nous a été faite par le
milieu qui trouvait que cinq ans, c'était long. Donc, on a décidé de... Puis, à
la fin, bon, ça donne un peu moins de prévisibilité aux entreprises, mais en
même temps je pense que c'est un compromis à quatre ans qui est acceptable.
Donc, on a accédé à leur demande de baisser la durée maximale, donc on l'amène
à quatre ans.
Mme Caron : D'accord. Alors,
est-ce que ça veut dire qu'à chaque... à chaque quatre ans une entente serait
renégociée ou on... Parce que j'imagine que cette entente, quand on parle
d'entente en 22, c'est toujours en lien avec les mesures de substitutions,
c'est toujours quand une entreprise ne peut pas, par exemple, répondre
exactement, se soumettre exactement aux normes. Donc, c'est toujours...
M. Lacombe : Donc, ça va être
exceptionnel.
Mme Caron : Exceptionnel.
Donc, c'est possible qu'au bout de quatre ans, si, par exemple, c'étaient des
aspects techniques qui empêchaient l'entreprise de se soumettre exactement aux
normes, peut-être qu'au bout de quatre ans l'entreprise aurait cheminé...
M. Lacombe : Ça se pourrait.
Mme Caron : ...ou la
technologie lui permettrait de faire ce qu'elle ne pouvait pas faire, ou, pour
toute autre raison, qu'il y aurait plus de contenu francophone.
M. Lacombe : C'est
hypothétique, mais ça me semble un cas où, effectivement, ce n'est pas... ce
n'est pas impossible. Il peut y avoir un modèle d'affaires qui a changé aussi.
Je prends une plateforme comme Disney, actuellement, qui offre seulement ses
produits, bien, peut-être que son modèle d'affaires va évoluer dans les années
prochaines, peut-être que... Donc, oui, vous avez raison.
Mme Caron : Alors, quand une
entente... que ce soit cinq ans ou quatre ans, mais disons qu'on s'entend que
c'est quatre ans, est-ce que, pendant ces quatre années là, il y a une veille
qui est faite par le ministère ou si on se dit : Bon, bien, on a signé une
entente pour quatre ans, une entente de bonne foi, on s'attend à ce que la
plateforme respecte ses obligations, se soumette aux mesures d'exception, et
puis on y reverra une fois que l'entente est terminée?
M. Lacombe : Donc, oui, tout
à fait. Bien, si l'entente, elle est signée avec le gouvernement, donc entente
où il y a des mesures de substitution, définitivement qu'il va y avoir un
contrôle, là, donc on va surveiller. Puis, en même temps, encore une fois, ça
va être exceptionnel, là, ça... on n'aura pas des dizaines d'ententes à gérer,
il... en tout cas, je ne veux pas vous donner de prédiction ici, là, c'est
toujours un peu hasardeux, mais je pense que leur nombre ne sera pas tellement
élevé, ça ferait en sorte que la... disons, la gestion puis la surveillance de
ce qui est prévu à l'entente ne risque pas d'être très compliquées non plus.
Donc... Et, si l'entente, elle n'est pas respectée, elle peut aussi être ici.
Et ça, ça va être plus loin, à l'article 25. 25?
Une voix : ...
M. Lacombe : 25.
Mme Caron : On pourra revenir
à cet aspect-là rendu à l'article 25. Alors, ça va pour moi, pour
l'article 22, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) : D'accord.
Donc, est-ce que l'amendement à l'article 22 est adopté?
M. Lacombe : Adopté, oui.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 22 au sens large? Non. Donc,
est-ce que l'article 22, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
Vous pouvez procéder maintenant à la lecture de l'article 23.
M. Lacombe : «23. Le
gouvernement peut, par règlement, déterminer les critères qu'une plateforme
numérique doit respecter afin que des mesures de substitution puissent être
convenues.»
Donc : L'article 23 prévoit que
le gouvernement peut déterminer par règlement les critères à respecter par une
plateforme pour pouvoir convenir de mesures de substitution.
La Présidente (Mme Bogemans) : ...Mme
la députée.
Mme Caron : Alors, est-ce que
je comprends que, si le gouvernement peut, par règlement, déterminer les
critères qu'une plateforme numérique doit respecter afin que des mesures de
substitution puissent être...
Mme Caron : ...convenues.
Est-ce que ça veut dire que le gouvernement ne va pas déterminer à l'avance,
par règlement, les critères qui doivent être respectés pour que les mesures de
substitutions puissent être convenues? Ce que je veux dire, c'est que... est-ce
qu'on attend d'avoir des mesures de substitution avant d'établir des critères
ou on établit des critères, et les mesures de substitution futures devront être
conformes aux critères?
M. Lacombe : Bien, c'est...
c'est une possibilité qu'on se donne, mais à la base, il n'est pas prévu que
dès le départ, on se donne ces critères-là. Donc, ce sera une discussion avec
les entreprises qui viendront cogner à notre porte. Mais si, voyant la
situation évoluer, on juge qu'il faut qu'on l'encadre plus formellement, bien
là, à ce moment-là, la loi va nous... va nous permettre d'établir, par
règlements, des critères plus... plus précis.
Mme Caron : Mais est-ce que
ces critères-là seront établis pour chacune des ententes? Ou bien si ce sont
des critères qui seront établis pour toutes les ententes?
M. Lacombe : C'est général.
Mme Caron : Général. Mais...
donc, si je comprends bien, votre réponse de tout à l'heure, c'est que... le
gouvernement ne va pas établir une... dresser une liste de critères maintenant,
sans savoir quelles... quelles entreprises, par exemple, pourraient faire
l'objet d'une entente, signer une entente, négocier une entente?
M. Lacombe : Bien, tout ça
est nouveau. Tout ça est nouveau, effectivement.
Mme Caron : Donc, il n'y aura
pas de... il n'y aura pas de critères, disons, coulés dans le béton qui vont
être adoptés maintenant en vue de peu-être avoir des ententes négociées avec
certaines plateformes qui... qui auraient besoin de mesures de substitution.
M. Lacombe : C'est juste,
parce qu'en même temps, c'est... tout ça et nouveau, complètement. Donc, je
pense que ça pourrait être difficile, dès le départ, d'établir cette... cette
liste de critères, de le faire par règlements. Mais après, peut-être même avant
la première entente, si, par exemple, on a 10 entreprises qui viennent nous
voir, qui nous expliquent leur réalité, tout ça, puis que là, on juge qu'il
faut aller de l'avant avec un règlement pour établir des critères, bien, on
pourra le faire, on a le pouvoir. Mais il se pourrait aussi qu'une première
entreprise cogne seule à la porte, qu'on établisse, avec elle, une entente que
les deux parties, le gouvernement et l'entreprise, soient satisfaites, qu'on
apprenne de ça, qu'on en fasse une deuxième, puis que là, finalement, bien, on
se dise : bon... voici, maintenant, on connaît bien les cas qui
s'appliquent, les cas où est-ce qu'on a refusé, donc on se donne une liste. On
pourrait... donc, à ce moment-là, dresser une liste de... de critères à
respecter. On aura ce pouvoir-là.
Mme Caron : D'accord. Donc ce
ne sera pas quelque chose qui va être fait...
M. Lacombe : D'entrée de jeu.
Mme Caron : D'entrée de jeu,
pour... D'accord. Merci, ça... je n'ai pas d'autres questions sur cet
article-là.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopter. Vous pouvez procéder à la lecture de l'article 24.
M. Lacombe : 24, auquel on a
fait allusion un peu plus tôt. Donc, le registre visé à l'article 14 contient
les renseignements concernant les mesures de substitution convenues ainsi que
les dispositions de la présente loi ou de ses obligations qui ne s'appliquent
pas à la plateforme numérique et les obligations qui s'appliquent en lieu de
celle-ci. Donc, l'article 24 prévoit que le registre des enregistrements
contient les renseignements concernant les mesures de substitution convenues.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 24?
M. Lacombe : Donc, c'est...
c'est ça, c'est essentiellement ce qu'on... ce qu'on discutait tantôt.
Mme Cadet : Merci beaucoup.
Donc, merci beaucoup. Donc, de retour, M. le ministre, merci de nous accommoder
ainsi. Donc l'article 14 que nous avons vu plus tôt, donc... en fait, donc
avant, donc, la pause parlementaire., donc, nous disions que le ministre tient
à jour un registre des enregistrements qu'il publie sur le site Internet du
ministère, là, je me souviens de nos échanges à cet égard, et les renseignements
qui doivent être contenus... qui doivent être contenus, donc, dans un tel
registre, donc, ce registre est public...
• (16 h 30) •
M. Lacombe : Pendant que vous
poursuivez votre lecture, un peu plus tôt, donc, la question, c'était :
est-ce que les ententes de substitution seront publiques? Et la réponse, donc,
c'est oui, mais après, l'autre question était : quels renseignements
seront publics? Bien, en fait, les ententes en tant que telles ne seront pas
publiques, mais quels renseignements au sujet des ententes seront publics?
Donc, le fait qu'il y a une entente, ça va être public, évidemment,
l'entreprise qui est visée les mesures...
16 h 30 (version non révisée)
M. Lacombe : ...de
substitution devront être... bien, en fait auparavant les éléments, donc, de la
loi ou des règlements qui ne s'appliquent pas à l'entreprise, parce qu'on aura
fait une entente avec elle, ça devra être publié. Et puis les éléments qui vont
s'appliquer, en lieu des éléments qui ne s'appliqueront pas, ça devra aussi être
public. Donc, les mesures de substitution en tant que telles vont être... vont
être publiées.
Mme Cadet : D'accord. Je
comprends. Ce que j'essaie de voir, donc, la complémentarité de 24 par rapport
à 14, à 14, on disait : «Le ministre tient à jour un registre qu'il publie
sur le site Internet du ministère, voici ce que contient un registre, y compris
les mesures de substitution convenues en vertu de 21.» Vous l'avez dit, donc, l'entente,
en tant que telle, n'est pas publique, mais les mesures qui s'appliquent à la
plateforme pour lesquelles, donc, il y a eu entente de substitution, donc, ça,
c'est public. Donc, tout ça, c'est établi à 14. Et, à 24, je ne comprends pas
comment 24 est complémentaire à... Qu'est-ce que 24 vient dire de plus que 14?
M. Lacombe : Bien, on vient de
dire que les dispositions... qu'on doit publier les dispositions de la loi ou
de ses règlements qui ne s'appliquent pas à la plateforme numérique, et les
obligations qui s'appliquent en lieu de celles-ci, donc, ça, par exemple, ce n'était
pas prévu à 14 de mémoire.
Mme Cadet : Mais les mesures de
substitution convenues en vertu du 21, ce n'est pas ça?
M. Lacombe : Les mesures de
substitution, oui. Donc, à 24, on parle des mesures de substitution, mais après
on vient aussi préciser précisément, préciser précisément les... qu'on doit
publier les dispositions de la présente loi ou de ses règlements qui ne s'appliquent
pas à la plateforme. Donc, en détail, quels sont ces éléments-là qui ne s'appliqueront
pas à l'entreprise et les obligations qui s'appliquent en lieu de celles-ci,
qui sont...
Mme Cadet : Alors, pouvez-vous...
alors, pouvez-vous détailler c'est quoi, la distinction? Alors, c'est peut-être
moi... Alors, moi, je ne comprends pas c'est quoi, la distinction entre les
mesures de substitution convenues les dispositions qui ne s'appliquent pas et
les obligations qui s'appliquent en lieu de celles-ci, parce que, selon moi, c'est
ça, une mesure de substitution, non?
M. Lacombe : Bien, les
obligations qui s'appliquent en lieu de celles-ci, oui, probablement, c'est une
mesure de substitution, les obligations qui s'appliquent en lieu de celles-ci.
Mais les obligations qui ne s'appliquent pas bien là, ça va être listé, là, c'est
ça. Donc, vous avez raison, là, c'est pour ça que, tantôt, je faisais le
parallèle entre... quand on parle des obligations qui s'appliquent en lieu de
celles qui ne s'appliqueront pas, ça, c'est les mesures...
Mme Cadet : C'est ça.
M. Lacombe : ...c'est les
mesures de substitution. Mais, quand on parle des dispositions de la présente
loi ou de ses règlements qui ne s'appliquent pas à la plateforme, bien, ça, ce
n'est pas les mesures de...
Mme Cadet : Donc, ça, ce n'est
pas les mesures de substitution.
M. Lacombe : Ce n'est pas les
mesures de substitution, c'est : Voici ce à quoi vous...
Mme Cadet : OK, je comprends.
M. Lacombe : ...ce qu'on vous
permet, je ne sais pas comment le verbaliser, là...
Mme Cadet : OK, je comprends.
Donc, voici, donc, ce qu'on vous permet de ne pas...
M. Lacombe : ...mais ce à quoi
on vous permet de déroger...
Mme Cadet : Oui, c'est ça, on
vous permet de déroger à des dispositions-là.
M. Lacombe : ...mais, en
contrepartie, voici vos obligations.
Mme Cadet : Oui, OK. Donc,
quand, à 14, on dit : «Le registre contient les renseignements suivants, y
compris les mesures de substitution convenues en vertu de 21», à ce moment-là,
donc, on parle juste des obligations qui s'appliquent en lieu des dispositions
de la loi ou des règlements. Et donc, à 24, l'objectif de 24, c'est de venir...
c'est de venir préciser quelles sont, donc, lesdites dispositions, parce que,
pour chacune des plateformes, pour lesquelles il y aura entente entente sur des
mesures de substitution, les mesures auxquelles elles devront... elles pourront
déroger ne seront pas les mêmes. Donc, ici, vous venez dire : Voici les
suppositions auxquelles vous pouvez déroger...
M. Lacombe : Oui, exact. On
aurait aussi pu le mettre à 14...
Mme Cadet : Oui, bien, je
pense que c'est...
M. Lacombe : ...on aurait
sauvé un article, mais c'est comme ça qu'on l'a écrit.
Mme Cadet : Oui, c'est ça que
j'essaie de comprendre, pourquoi est-ce qu'on a 24?
M. Lacombe : Bien, il y a un
bloc sur les mesures de... Il y a quelques articles qui suivent sur les mesures
de substitution. Je pense que, bon, on l'a, on l'a écrite de cette façon-là.
Mais je veux juste valider votre sentiment, à l'effet que c'est similaire à 14,
donc, oui, on aurait pu ajouter... les éléments qu'on ajoute ici, on aurait pu
les ajouter à 14, mais là, bon, on a mis quelques articles les uns à la suite.
Mme Cadet : OK, parce que, je
le répète souvent, le législateur ne parle pas pour ne rien dire. C'est pour ça
que j'essaie de voir, peut-être qu'il y avait quelque chose aussi que, moi, je
n'avais pas saisi dans cet article-ci, vous dites : Non, non, on a besoin
d'un article distinct, parce que...
M. Lacombe : Là, on dit
quelque chose, mais on aurait pu le dire dans... à l'autre article aussi.
Mme Cadet : Puis...
Mme Cadet : ...puis à ce
moment-là, OK, je comprends. Vous dites que c'est les dispositions auxquelles
elles peuvent déroger. Donc, c'est ça qui les distinct ici à 24. Mais en même
temps, vous dites les mesures de substitution et les obligations qui
s'appliquent en lieu des dispositions, ça, c'est la même chose. Alors,
pourquoi, si on l'indique deux fois dans l'article, c'est la même chose?
M. Lacombe : Bien, c'est une
bonne question. C'est... là, peut être que si on a une bonne réponse je
pourrais... Est-ce que la personne qui l'a écrit peut nous...
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Je vais vous inviter si vous le désirez, à vous nommer, avec votre titre, puis
on va demander le consentement.
Mme Cadet : Oui, consentement.
M. Robitaille (Jean-Félix) : Jean-Félix
Robitaille, du ministère de la Justice. Est-ce que ça serait juste possible de
répéter la question, s'il vous plaît?
Mme Cadet : Oui, en fait,
c'est sûr. J'aimerais tout simplement savoir si les mesures de substitution, le
terme mesure de substitution, est utilisé de façon interchangeable avec la
locution «les obligations qui s'appliquent en lieu de celle-ci». Le ministre
semble nous dire que c'est la même chose. Le cas échéant, pourquoi est-ce qu'on
le retrouve deux fois dans l'article?
M. Robitaille (Jean-Félix) : Oui,
je pense que c'était... il y avait deux... il avait... C'est sûr que dans le
fond, les obligations en tant que telles que... de remplacement, là, si je
peux... si je peux dire, c'est sûr que c'est les mesures en question. Par
contre, je pense que l'idée derrière ça, c'était d'expliquer le concept,
vraiment de dire que c'est... qu'il fallait expliquer à la fois... à la fois
les nouvelles mesures, mais celles qu'elles remplacent. Ça fait qu'on essayait
d'exprimer cette idée-là avec un seul terme qui encapsule tout. Mais ensuite,
il fallait comme un peu expliquer c'est quoi, qu'est-ce qu'une mesure. C'est
qu'il y a des nouvelles obligations qui remplacent d'autres. Ça fait que je
pense qu'il fallait y aller à deux niveaux comme ça, mais c'était vraiment dans
un but de clarification. J'espère que c'est un peu plus clair, de cette
façon-là.
Mme Cadet : Est-ce qu'on peut
suspendre, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bogemans) :
Absolument. Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 16 h 37)
(Reprise à 16 h 58)
La Présidente (Mme Bogemans) :
Nous sommes maintenant de retour. Nous sommes toujours en discussion à
l'article 24 et Mme la députée de Bourassa-Sauvé va déposer un amendement.
Mme Cadet : ...la Présidente.
Oui, après discussion pendant notre période de... de suspension, donc, nous
avons eu, donc, certains échanges et je dépose l'amendement suivant. Donc,
article deux : article 24 de la Loi sur la découvrabilité des
contenus culturels francophones dans l'environnement numérique :
remplacer, dans l'article 24 de la Loi sur la découvrabilité des contenus
culturels francophones dans l'environnement numérique, proposé par l'article
deux du projet de loi, « les renseignements concernant les mesures de
substitution convenues ainsi que » par «, en plus des renseignements
concernant les mesures de substitution convenus,».
Je pense que je vais en faire la lecture,
Mme la Présidente, ce sera beaucoup plus clair. Donc, Commentaire, l'amendement
vise à clarifier l'article 24. Donc, texte proposé : « Le
registre visé à l'article 14 contient, en plus des renseignements concernant
les mesures de substitution convenues, les dispositions de la présente loi ou
de ses règlements qui ne s'appliquent pas à la plate-forme numérique et les
obligations qui s'appliquent en lieu de celles-ci. »
• (17 heures) •
Donc, vous aurez compris ici, Mme la
Présidente, donc, à l'égard des échanges que nous avons tenus, quand nous nous
sommes laissés, donc, je pense qu'ici autour de la table, donc, il avait été...
Nous avions laissé entendre que les termes « mesures de
substitution » pouvaient être employés de façon interchangeable avec les
termes « obligations qui s'appliquent en lieu de celles-ci ». Nous
avons compris qu'en fait, ce n'est pas le cas, que les obligations qui
s'appliquent en lieu de celles-ci vont beaucoup plus loin, en fait, que tout
simplement les mesures de substitution, mesures de substitution, donc,
pourraient référer, donc, à une obligation de financement plutôt générale,
alors que l'obligation...
17 h (version non révisée)
Mme Cadet : ...l'obligation
qui s'applique en lieu des dispositions de la présente loi ou de ses
règlements, donc, viendrait, donc, à préciser de quel festival il s'agit, là,
si on veut financer ce type de production culturelle. Donc, vous comprendrez qu'à
l'égard, donc, de ces définitions-là et de ces précisions, il semble, à ce
moment-là, donc, plus convenu d'émettre, donc, cette clarification-là puis
illustrer qu'effectivement, comme je le soumettais au départ... que l'article 14
nous parle déjà, donc nous indique déjà que le registre doit contenir des
renseignements concernant les mesures de substitution convenues. Donc, ça, c'était
déjà clair à l'article 14.
Donc, ici, avec cette précision-là, donc,
on vient un peu l'encadrer en disant : Bien oui, en plus de ce que nous
avons... en plus de ce que nous avons déjà déterminé à l'article 14, le
registre devra en outre présenter les dispositions de la présente loi qui ne s'appliquent
pas. Donc, ça ici, ce n'est pas les mesures de substitution, mais c'est
vraiment ce qui ne... ce à quoi, donc, l'entité, la plateforme numérique peut
déroger et viendra, donc, aussi, donc, préciser les obligations qui s'appliquent
en lieu de celle-ci. Je pense que le choix du législateur aurait pu être de
tout simplement modifier l'article 14 et de faire un... d'ajouter un
paragraphe additionnel pour venir préciser, donc, ce fait-ci, mais je comprends
ici qu'on est dans une section sur les mesures de substitution, donc j'accepte
le choix qui a été fait ici, là, de dire : OK, on conserve différents
articles de la loi qui parlent, qui traitent des mesures de substitution dans
leur granularité, et donc de maintenir l'article 24 ici, dans le projet de
loi. Donc, c'est la raison pour laquelle j'arrive avec ce texte proposé pour
venir amender l'article dont il est question. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement? Est-ce que l'amendement à
l'article 24 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 24 tel qu'amendé?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
L'article... Parfait. L'article 24, tel qu'amendé, est adopté.
M. le ministre, vous pouvez faire la
lecture de l'article 25.
M. Lacombe : Donc : «25.
Le ministre peut mettre fin à l'entente avec une plateforme numérique lorsque
celle-ci ne se conforme pas à une ordonnance du ministre ou s'est vu imposer une
sanction administrative pécuniaire ou a commis une infraction prévue par la
présente loi ou ses règlements.»
L'article 25, donc, prévoit que le
ministre peut mettre fin à une entente avec une plateforme numérique lorsque
celle-ci ne se conforme pas l'une de ses ordonnances ou s'est vu imposer une
sanction administrative pécuniaire ou a commis une infraction.
Et là, quand on parle de... quand on parle
d'ordonnances, ne se conforme pas à l'une de ces ordonnances, je vous réfère à
l'article 42 du projet de loi, qui prévoit que «le ministre peut, aux
conditions qu'il fixe, ordonner une plateforme numérique ou à un fabricant de
prendre les mesures qu'il indique». Donc, il y a... il y a... il y a des
dispositions plus tard, dans le projet de loi, qui... auquel on réfère, là, en
ce moment. Je ne sais pas si c'est... si c'est clair. Oui.
La Présidente (Mme Bogemans) : Mme
la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors... Bien, la question que j'aie sur cet article-là, c'est :
Comment... comment ça va fonctionner? Je comprends comment le ministre peut
mettre fin à une entente lorsqu'elle ne se conforme pas à une ordonnance, ou qu'elle
s'est vu imposer une sanction administrative, ou qu'elle a commis une
infraction prévue par la présente loi ou ses règlements, mais comment...
comment le ministre va-t-il faire pour savoir qu'il y a effectivement
non-conformité à une ordonnance ou... Bon, il va savoir s'il y a une... il va
savoir assez facilement s'il y a une sanction administrative, mais est-ce qu'il
va y avoir une espèce de veille qui va être faite pour surveiller chaque...
chaque plateforme qui a eu droit à des mesures d'exception pour mettre fin à l'entente
ou est-ce que ça va être sur dénonciation d'une plateforme qui n'aurait pas
respecté ses obligations? Comment... comment le ministre envisage que ça va
fonctionner?
M. Lacombe : Bien, en fait,
la sanction... Je ne suis pas certain comprendre parce que la sanction... la
sanction administrative pécuniaire, c'est nous. Donc, si on l'impose, si elle
est imposée, donc, nécessairement que le gouvernement est au courant, une
infraction prévue par la présente loi ou ses règlements, même chose. Puis, si
elle ne se conforme pas à une ordonnance du ministre, bien là, c'est nous qui
lui ordonnons, donc... je ne suis pas certain de comprendre.
Mme Caron : Oui. Bien, si je
prends juste un pas de recul, l'ordonnance, effectivement, si vous... si le
ministre voit que l'ordonnance n'est pas respectée, c'est...
Mme Caron : ...facile de... de
savoir qu'il se passe quelque chose. Mais justement, avant d'émettre une
ordonnance, c'est parce qu'il va y avoir quelque chose qui va être ressorti
quelque part, je comprends que c'est à l'article 42 qu'on traite des ordonnances,
mais autrement dit, en mots... en mots très simples, comment... comment le
ministère va savoir qu'une plateforme ne se conforme pas, ne respecte pas
l'entente?
M. Lacombe : Bien,
certainement, on le disait tantôt, là, on l'a abordé, qu'il va... qu'il va y
avoir une surveillance qui va être effectuée par le bureau de la
découvrabilité, puis... puis... puis encore une fois, je réitère que les
ententes vont être exceptionnelles. Donc, on n'aura pas 100 ententes à gérer,
ça m'étonnerait qu'on en ait même 10. Donc, ça... ça va être... on ne sera pas
dans un volume considérable. Je pense que c'est important aussi, ça, peut-être
de le mettre en contexte.
Mme Caron : Mais admettons
qu'il y a juste une ou deux ententes, donc il va y avoir une veille, un
mécanisme de surveillance. Est-ce que ça, c'est quelque chose qui a déjà été...
oui, envisagé, mais comment ça va fonctionner, est-ce qu'il va y avoir
quelqu'un au bureau qui va faire des vérifications périodiques précises pour
dire que : bien, non, il y a des... il y a des manquements à l'entente
ou...
Des voix : ...
M. Lacombe : L'objectif, il
est là. Après ça, dans le détail, là, je ne vous dirai pas que tout est prévu
exactement de quelle façon on va s'organiser à l'interne, mais là, évidemment,
on doit faire appliquer la loi, puis on va s'assurer que ce soit le cas. Donc,
le... le bureau va avoir cette responsabilité-là. D'ailleurs, c'est... à
l'article 30. Le bureau a pour mission de veiller au respect de la présente loi
de ce règlement et des ententes conçues... conclues conformément à la présente
loi.
Mme Caron : Alors, on pourra
peut-être y revenir, à l'article 30, à ce moment-là.
M. Lacombe : Ma réponse,
c'est vraiment que ce n'est pas encore déterminé en détail, là. Tu sais, le
mécanisme, comment, quels employés, de quelle façon? Ça, ce n'est pas encore
déterminé, mais on va le faire... on va évidemment le prévoir le moment venu.
Mme Caron : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Mme la députée de Bourassa-Sauvé?
Mme Cadet : Merci. Je pense
que j'ai... en réfléchissant, je pense que j'ai répondu un peu à ma question,
mais je vais la poser quand même. Ce que je voulais dire, donc, le ministre
peut mettre fin à l'entente avec une plateforme numérique lorsque celle-ci ne
se conforme pas à une ordonnance. Donc vous indiquez «peut» et non «doit», ici.
Donc je comprends que vous vous laissez une porte ouverte pour vous laisser une
porte ouverte à titre de négociation avec la plateforme si elle décide de... de
ne pas se conformer à une ordonnance ou... qu'est-ce... bon... qu'on lui ait
imposé une sanction administrative pécuniaire ou qu'elle ait commis une
infraction... vous vous laissez une marge de négociation.
M. Lacombe : Oui.
Mme Cadet : ...OK, c'est le
prochain article... c'est ça.
M. Lacombe : Avant de mettre
fin à une entente, on doit l'aviser. Elle va présenter ses observations, donc
il y a un espace...
Mme Cadet : OK, c'est dans
cet, OK... c'est dans cet esprit-là, OK... c'est dans... c'est dans l'esprit de
26 que vous vous êtes laissé cette marge, avec «peut mettre fin à l'entente».
OK.
M. Lacombe : Puis à l'article
27, après.
Mme Cadet : Je vais aller le
lire, voir si ça répond à ma question.
M. Lacombe : Donc 26, 27
sont... sont liés, 28 aussi. 28, c'est plus sur la date, sur le moment où
l'entente prend fin. Mais tu sais, à 27, 28, ça va répondre à votre question.
Mais je peux tout de suite dire, c'est ça, l'espace de... de discussion est là,
puis à la fin, le ministre décide si oui ou non l'entente est résiliée.
Mme Cadet : Je comprends. OK,
c'est dans cet esprit que vous dite «peut mettre fin à l'entente» et non «doit mettre
fin à l'entente» lorsque celle-ci ne se conforme plus à une ordonnance, parce
que c'est possible que la plateforme présente ses observations et qu'en bout de
ligne, qu'il y ait d'autres... que l'entente soit modifiée, là, par exemple, à
cet égard.
M. Lacombe : Bien, comme en
commission parlementaire, tu sais. Il peut y avoir des bons arguments. On peut
faire des modifications.
M. Lacombe : C'est bien
compris, merci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 25? Est-ce que
l'article 25 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Vous pouvez procéder à la lecture de l'article 26.
M. Lacombe : 26 : Avant
de mettre fin à une entente, le ministre doit aviser la plateforme numérique
concernée de son intention et lui donner un délai d'au moins 30 jours pour
présenter ses observations. Donc, l'article 26 prévoit que le ministre doit
aviser la plateforme numérique de son intention de mettre fin aux mesures de
substitution convenues avec celle-ci et lui donner un délai pour présenter ses
observations.
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme Bogemans) : Oui,
Mme la députée de Bourrassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, j'imagine
que le délai de 30 jours, c'est standard?
M. Lacombe : Oui, c'est ça...
Mme Cadet : ...et ça, ce sont
les délais au niveau du... c'est ça?
M. Lacombe : Oui, bien quand
on... quand on a vérifié ça, là, 30 jours, puis même qu'on a amené l'amendement
au début, on avait écrit 60. On a ramené ça à 30 parce que c'est standard. En
vertu de quoi diriez-vous?
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Loi sur la justice administrative.
Mme Cadet : OK.
M. Lacombe : Bon.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Tout part de là.
Mme Cadet : Parfait. Parfait,
puis, peut-être de façon, si on prend un pas de recul au-delà de la
disposition, ce que vous attendez, est-ce que les... vos attentes, est-ce que
les plateformes respectent les ententes? Vous avez des discussions avec eux,
avec elles plutôt, avec leurs représentants. Vous vous êtes assis avec...
M. Lacombe : ...
Mme Cadet : Oui?
M. Lacombe : Bien, tout à
fait. Tout à fait, parce que je dirais que souvent on me demande : Est-ce
que vous attendez à ce que les plateformes respectent la loi? Là, je trouve que
ma réponse est oui, mais je trouve que la question, on peut quand même se
poser. Bon, dans le contexte, tout ça. Moi, je prétends que oui, on a la
capacité juridique de faire respecter, on a la compétence. Donc, pour moi c'est
clair. Mais après, si on est rendu à signer une entente, pour répondre à votre
question, avec la plateforme, bien là, la plateforme, évidemment, de facto
convient qu'elle doit... elle doit respecter la loi. Elle a même conclu une
entente avec nous, donc, je pense, à ce moment-là, les plateformes qui signent
des ententes avec nous, qui se conforment donc à la loi, vont respecter leurs
ententes. Après, bon, évidemment, on prévoit ces articles-là parce qu'il
peut... il peut y arriver des... il peut y arriver des situations. Là, on
parlait, par exemple, de non-respect de certaines ordonnances, tout ça. Mais
moi, je n'ai pas de craintes à cet effet-là. Je pense que ça va arriver, mais
je n'ai pas de craintes générales.
Mme Cadet : ...Ce sont des
articles, là, pour nous assurer, bien évidemment, il ne peut pas avoir de vide
juridique, donc bien évidemment, donc il faut l'inscrire dans la loi. Mais
c'est simplement, donc dans cet esprit-là que ces articles-là sont rédigés.
Vous n'avez pas... vous ne sentez pas ce risque-là avec les discussions, parce
qu'encore une fois, ça fait deux ans que vous travaillez là-dessus, vous avez
parlé avec les différentes plateformes...
M. Lacombe : Exactement.
Mme Cadet : ...donc vous
sentez qu'il y a cet assentiment-là.
M. Lacombe : Bien, je ne sens
pas qu'il y a un risque, comment dirai-je, de principe, là. C'est-à-dire si une
plateforme, puis je ne sais pas si c'est le sens de votre question...
Mme Cadet : Oui.
M. Lacombe : ...parce qu'une
plateforme qui ne respecte pas certaines de ses obligations parce qu'elle
serait tout croche puis qu'elle manquerait de personnel puis que ses affaires
vont mal, je vous donne une image, je pense que ça va arriver, ou pour d'autres
raisons tu sais, plus techniques, ou je...
Mme Cadet : ...
M. Lacombe : Exact. Mais sur
le principe, donc sur une question de principe, de dire : Nous ne pensons
pas que nous devons respecter l'entente qu'on a avec vous. Ça, ça m'étonnerait,
parce que quand on est rendu à signer une entente, c'est parce que, comme je
vous le disais d'emblée, donc c'est sous-entendu qu'on respecte la loi, donc
ils se plient à la loi en signant avec nous une entente. Rendu là, j'imagine
bien que, selon le même principe, ils vont respecter l'entente aussi s'ils
respectent la loi. C'est mon... C'est mon analyse, là.
Mme Cadet : Parfait... Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 26? Non? Est-ce que l'article 26
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Vous pouvez procéder à la lecture de l'article 27.
M. Lacombe : On est toujours
dans la même lancée.
«27. À l'expiration du délai prévu par
l'avis et après avoir examiné, le cas échéant, les observations de la
plateforme numérique visée, le ministre l'avise de sa décision de mettre fin ou
non à l'entente.»
Donc, l'article 27 prévoit que le ministre
avise la plateforme numérique de sa décision de mettre fin ou non à l'entente à
l'expiration du délai donné à celle-ci pour présenter ses observations.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait.
Mme Cadet : ...c'est assez
clair ici, Mme la Présidente, là. Ça répond à la question que j'avais un peu
plus tôt sur le «peut», là, donc : «...le ministre a l'opportunité de
mettre fin ou non à l'entente après avoir reçu les différentes observations.»
Encore une fois, j'imagine, vous n'avez pas nécessairement d'exemples? Parce
que ce que vous dites ici, c'est vraiment des dispositions exceptionnelles, là.
Ce n'est pas voici les bonnes raisons, les bons motifs, plutôt standards qui
pourraient s'appliquer...
M. Lacombe : Au cas par cas,
oui.
Mme Cadet : ...au cas par cas
exceptionnels, qui sont difficilement imaginables au moment d'écrire ces
lignes.
M. Lacombe : Exactement,
parce que sinon, j'imagine qu'on en prévoirait. On essaierait de tout prévoir
d'avance, mais certainement qu'il va arriver des cas où on va leur signifier
qu'on souhaite mettre fin à l'entente pour X, Y raison prévue dans la loi, qui
vont nous soumettre des observations où on va se dire : Bien,
effectivement, c'est valable. Donc...Qu'on pourra avoir d'autres discussions
avec eux plutôt que de résilier l'entente.
Mme Cadet : OK. Puis quand la
ministre avise la plateforme de sa décision, j'imagine, c'est par tous moyens?
Ou est-ce que c'est un avis écrit...
M. Lacombe : ...la façon
de la viser, techniquement?
Mme Cadet : Oui. Oui,
c'est ça. Tu sais, il y a des...
M. Lacombe : Bien ça,
j'imagine que c'est prévu dans un...
Mme Cadet : Est-ce qu'il
y a des modalités qui sont prévues au niveau...
M. Lacombe : ...sur la
signification d'un avis comme quoi... Là, est-ce que c'est prévu dans une autre
loi, ça?
Une voix : ...
Mme Cadet : OK. OK. Donc
ça... Ce sont les articles du Code de procédure civile, ici, qui s'appliquent
pour l'avis à la plateforme. Merci.
La Présidente
(Mme Bogemans) : Parfait. Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, la question que j'ai, c'est dans l'éventualité où la
décision du ministre, c'est de mettre fin à l'entente. Qu'est-ce qui se passe
après?
M. Lacombe : C'est au
prochain article.
Mme Caron : Bien,
c'est-à-dire que...
M. Lacombe : Celle-ci
prend fin à la date qu'il détermine, laquelle ne peut être antérieure à la date
de l'expiration du délai prévu. Donc ça, c'est à l'article juste après.
Mme Caron : Oui, sauf
que... Mais ma question...
M. Lacombe : Et là, ensuite,
ils sont... ils doivent respecter les dispositions de la loi, comme s'ils
n'avaient pas... Parce que l'entente va être... va être résiliée.
Mme Caron : OK. Donc...
Alors, ce que je comprends, c'est qu'on a... On peut avoir une plateforme qui
ne peut pas respecter la loi pour toutes sortes de raisons en raison de son
modèle d'affaires ou autre. Donc, cette plateforme négocie une entente avec le
gouvernement pour avoir des mesures de substitution et, par la veille qui est
effectuée par le bureau, par exemple, on se rend compte que ça ne fonctionne
pas, ce n'est pas respecté. Donc, on en vient, après toutes les autres
possibilités, on en vient, le ministre en vient à résilier l'entente. Ce qui
veut dire que la plateforme va se retrouver assujettie aux dispositions de la
loi, mais qu'elle ne pouvait pas respecter au départ. C'est pour ça qu'il y
avait une entente. Alors, c'est pour ça... La question que j'ai, c'est :
Qu'est-ce qui va arriver après? Est-ce que... Est-ce que le gouvernement est en
mesure de mettre fin aux activités de la plateforme ou est ce qu'il y a
d'autres sanctions qui sont prévues?
M. Lacombe : Bien ça...
Ça, ce sont toutes des mesures qui sont prévues plus tard dans le projet de
loi. Mais vous illustrez bien la... l'importance pour les plateformes de
respecter leurs ententes, d'être de bons citoyens corporatifs parce que si on a
accepté... si le gouvernement a accepté une entente avec une plateforme pour
lui permettre d'atteindre les objectifs de la loi de façon différente mais
équivalente, bien, on comprend que c'est parce que l'entreprise aurait des
enjeux autrement à respecter les objectifs de la loi et que donc, si on résilie
l'entente, ils vont être dans le trouble. Donc, je pense que c'est un incitatif
à respecter les ententes puis à justement être de bons citoyens corporatifs.
Mais ensuite, si l'entente est résiliée puis donc, effectivement, parce que...
On avait une entente parce qu'ils ne pouvaient pas respecter la loi au départ,
bien là, ils vont devoir la respecter. Puis s'ils ne la respectent pas, bien, à
ce moment-là, c'est, on le verra plus tard, ordonnances, sanctions
administratives pécuniaires. Il y a... On a des leviers, là, pour agir.
Mme Caron : OK. Donc, on
verra rendu plus tard.
M. Lacombe : Oui, c'est
ça, c'est plus tard, c'est... On va les étudier.
Mme Caron : Merci.
La Présidente
(Mme Bogemans) : Parfait. Est-ce que l'article 27 est
adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente
(Mme Bogemans) : Adopté. Nous pouvons procéder à la lecture de
l'article le 28.
M. Lacombe : Donc :
« 28. Si le ministre décide de mettre fin
à l'entente, celle-ci prend fin à la date qu'il détermine, laquelle ne peut
être antérieure à la date de l'expiration du délai prévu par l'avis du ministre
visé à l'article 26.
Donc, l'article 28 prévoit que
lorsque le ministre décide de mettre fin à l'entente, celle-ci prend fin à la
date qu'il détermine, laquelle ne peut être antérieure à la date d'expiration
du délai donné à la plateforme pour présenter ses observations.
La Présidente
(Mme Bogemans) : Parfait. Des interventions? Est-ce que
l'article 28 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente
(Mme Bogemans) : Adopté. Nous procédons à la lecture de
l'article 29.
M. Lacombe : Donc :
« 29. Est instituée, au sein du ministère
de la Culture et des Communications, une unité administrative appelée
"Bureau de la découvrabilité des contenus culturels".
«Le Bureau est composé des fonctionnaires
que le ministre désigne.»
Donc, l'article 29 institue au sein
du ministère le Bureau de la découvrabilité des contenus culturels qui est
composé des fonctionnaires désignés par le ministre.
La Présidente
(Mme Bogemans) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Ici, on... On a eu... Donc, on a obtenu certains commentaires de la
part des groupes lors des consultations sur la question du Bureau de la
découvrabilité. Notamment, les acteurs du milieu culturel souhaitaient soit
avoir une consultation ou avoir un certain... un certain pied, là, disons dans
le cadre du bureau. Peut être ma première question savoir donc pourquoi est ce
que vous avez...
Mme Cadet : ...décidé que le
bureau serait une... une unité administrative au sein du ministère plutôt que,
par exemple, donc, un groupe tripartite gouvernement, secteur... acteur du secteur
culturel, plateforme, etc. Donc, d'abord, peut-être votre... votre intention
ici, là, sur la... la forme du bureau.
• (17 h 20) •
M. Lacombe : Bien, je pense
que c'est de la responsabilité du gouvernement. Je pense que c'est la
responsabilité du gouvernement d'appliquer cette loi. Je trouvais important de
créer une unité. Donc, on n'est pas dans la création d'un nouvel organisme,
mais la création d'une unité dédiée à l'intérieur du ministère qui... qui va
exister, donc, qui va avoir un nom, qui va avoir un visage, je pense que ça lui
donne encore plus de... pas de légitimité, là, parce que, je veux dire, la loi
nous donne toute la légitimité, mais... mais va lui donner en... une présence
encore plus importante puis va lui donner peut-être un peu plus d'envergure ou,
en tout cas, va... va faire en sorte que ça va exister concrètement avec...
avec cette unité-là. Ce ne sera pas le ministère de la Culture, de façon
générale, même si l'unité est à l'intérieur du ministère, il y aura une unité,
donc le bureau.
Mme Cadet : OK. Puis quelle
sera sa marge de manœuvre en termes donc d'ouverture ou d'interaction plutôt,
en termes d'interaction avec les acteurs du milieu?
M. Lacombe : Bien, on est un
ministère qui a beaucoup d'interactions avec les... les gens du milieu, donc je
pense que ça ne lui fera pas exception. On est... on est déjà très en
communication avec les gens du milieu, donc je ne pense pas m'avancer en
disant... parce qu'évidemment ce n'est pas moi qui... qui gère le personnel du
ministère, mais je ne pense pas trop m'avancer en disant que, nécessairement,
il va y avoir beaucoup d'échanges avec... avec les entreprises d'abord mais
aussi avec... avec le milieu.
Mme Cadet : Puis justement
c'était le deuxième volet de la question, ce que vous dites, donc, ce que... la
première... le premier, à la suite de ma question portait sur les acteurs du
milieu, là, nos acteurs ici, locaux, culturels, francophones, mais vous dites
les entreprises, donc les plateformes assujetties aussi, donc, auront des...
des leviers de négociation avec... bien, négociation, pas négociation, mais des
leviers...
M. Lacombe : Discussion. Oui.
Mme Cadet : ...de discussion,
voilà, avec les membres du bureau. C'est l'objectif?
M. Lacombe : Bien,
l'objectif, c'est que l'expertise se développe au bureau, qu'il y ait un nom,
donc, qui ait un visage aussi sur... sur le... sur cette unité-là, donc le nom,
le bureau... le visage c'est-à-dire, il y a quelqu'un qui va le diriger et que
donc on... on ait un guichet où se présenter, autant pour les entreprises que
pour les... les gens du milieu, effectivement, là, qui auraient des... des
contributions à apporter, qui auraient des... des suggestions à nous faire, qui
voudraient avoir une discussion avec nous. Donc, comme on le fait dans tous nos
autres dossiers, on est... on est accessibles.
Mme Cadet : Tout ça est assez
informel. Est-ce que... Puis je sais qu'il y a eu ce débat-là il y a... il y a
quelques articles, là, où, notamment, donc, à l'égard de la signature des
ententes de substitutions, plusieurs groupes — puis je pense que
c'était l'AQPM, qui, à ce moment-là, donc, le proposait — nous
disaient : Bien, il faudrait qu'on ait une... une... non seulement, donc,
une visibilité sur le... les mesures de substitution, donc, une fois signée,
parce que c'est ce qu'on est venu dire, donc, il y a quelques articles, en
disant : OK. Donc, voilà, donc sur le site Internet du ministère, il y
aura le... donc, c'est à certains éléments, voici donc les... les mesures de
substitution qui viennent substituer ou que se substituent, donc, les... les
obligations qui... qui viennent se substituer aux obligations, donc, normales,
donc des assujettis. Voilà. Mais, en bout de ligne, donc, plusieurs de ces
acteurs-là se disaient : On n'a pas envie d'une autre entente Netflix. Tu
sais, c'est un petit peu ça qu'ils sont venus nous dire disons, nous
disait : On a eu... on a été refroidis par le passé par un événement,
un... un événement isolé, certes, où on aurait aimé être consultés en amont
plutôt que ça se passe derrière des portes closes, puis, que, par la suite, on
voit le contenu de l'entente, puis qu'on se dise : Ah, bien, mais
peut-être que ça, ça ne fonctionne pas avec notre réalité. C'est ce qu'ils sont
venus nous dire. Je comprends qu'il y a quelques articles, votre réflexion,
c'était de dire «non, non, non». Vous, vous ne voyez pas la pertinence que
les acteurs soient consultés en amont, donc ils auront le résultat de l'entente
par la suite.
Ici, je fais peut-être un petit peu, donc,
le même débat à l'article 29, en me disant : Tu sais, il n'y a pas
une petite crainte, tu sais, ou... est-ce que vous partagez cette frilosité là
de la peur du milieu, qui se dit : Bien, on... on aimerait ça être en amont
du processus. Là, vous dites : OK, non, on ne peut pas voir le... on ne
peut pas...
Mme Cadet : ...participer à la
négociation des ententes et des informations commerciales. Bon, ça, ça se
comprend, mais il y a un bureau qui va traiter tout ça. Le ministre va
s'asseoir avec les plateformes, va négocier des ententes. On n'en verra jamais
le fruit, on va le voir par la suite, puis le bureau, on n'a pas nécessairement
un pied dedans. Qu'est-ce que vous répondez à cette crainte-là?
M. Lacombe : Bien, c'est
peut-être... je ne sais pas, c'est peut-être parce que je suis... je suis au
gouvernement, je suis ministre depuis quoi, sept ans maintenant, je pense que
c'est notre responsabilité d'appliquer les lois. Donc, je pense que, quand on
adopte une loi, puis là je fais référence peut-être aux débats qu'on a eus
avant sur... sur les ententes, quand on adopte une loi, bien, c'est notre
responsabilité de la faire... de la faire respecter, de l'appliquer, la faire
respecter. Donc, est-ce qu'on a... puis je le dis respectueusement, mais est-ce
qu'on a besoin d'avoir des gens de la société civile qui, officiellement, parce
que la société civile nous surveille en permanence...
Mme Cadet : Officieusement,
ça, c'est clair, oui, oui.
M. Lacombe : ...mais,
officiellement, est-ce qu'on a besoin de prévoir des mécanismes où la société
civile, donc, officiellement, surveille le gouvernement dans l'application de
lois comme...
Mme Cadet : Mais ce n'est pas
«surveille», attention, puis c'était ma prémisse, c'est très bien, mais...
M. Lacombe : Ou un droit de
veto ou de regard, parce que...
Mme Cadet : Oui, bien, c'est
ça, je dirais plus, de regard, c'est ça.
M. Lacombe : Mais, en même
temps, je soumets que, pour les ententes, ce n'est pas sur une entente de
substitution, puis, encore une fois, je le dis respectueusement, mais il y a
des organismes qui ne seront pas du tout touchés par les... C'est-à-dire, si on
négocie avec une plateforme, que la plateforme nous dit : Bien, écoutez,
moi, mon modèle d'affaires fait en sorte que je ne peux pas respecter la loi de
la façon dont vous l'avez écrite, parce que, par exemple, je ne diffuse que du
contenu qui... que je produis moi-même.
Mme Cadet : Oui, on en a, des
plateformes en tête comme celles-ci, ça, c'est très clair, oui, oui.
-17927 M.
Lacombe : Exact. Donc, à ce moment-là, si... Parfait. Discutons.
Qu'est-ce que vous pourriez faire? Puis là, évidemment, on anticipe que ce
seront des discussions qui vont prendre, quand même, plusieurs semaines,
plusieurs mois. Bien, à ce moment-là, s'il nous propose, par exemple, de nous
dire : Bien, je vous propose d'investir dans un festival de cinéma
jeunesse à Montréal. Je vous propose d'investir, par ailleurs, dans un film
québécois pour la jeunesse aussi, puis d'avoir une campagne de promotion à la
hauteur de ce que ça mérite pour que ça ait une belle répercussion, puis je
vous propose ceci ou cela, ça peut être plus que ce que je viens de vous dire,
ça peut être moins que ce que je viens de vous dire, mais, à ce moment-là, si
nous, on juge que ça respecte, c'est notre rôle de faire respecter la loi si on
juge que ça respecte les objectifs de la loi, puis qu'à la fin, comme je disais
tantôt, on passe tous les niveaux d'approbation du gouvernement, parce
qu'ultimement c'est adopté par le Conseil des ministres.
Ma question, c'est donc : Quelle est — je
fais attention à ce que je dis, là, parce que je veux être respectueux — mais
quelle est donc la pertinence? Je suis persuadé qu'ils auraient quelque chose à
dire. Mais... mais, comme gouvernement, pourquoi est-ce qu'on se donnerait
l'obligation d'aller consulter des gens du milieu pour nous dire : Que
pensez-vous de cette entente-là? D'abord, je pense qu'il y a des enjeux, là, on
est dans une négociation avec un partenaire qui est une entreprise. Mais,
deuxièmement, je pense qu'on est les mieux placés, puis, en plus, on va
développer cette expertise au fil des ententes qu'on va signer pour déterminer
si on respecte ou non les objectifs de la loi. Donc, ce n'est pas comme si on
venait, là mon expression commence à être longue, là, mais ce n'est pas comme
si on venait impliquer d'autres partenaires qui vont l'apprendre à la fin. Si
on propose de financer un festival excitant, évidemment que j'imagine bien que
l'entreprise va en discuter avec le festival avant de nous proposer ça, puis
avant qu'on signe une entente.
Donc, il y a des partenaires qui vont être
complètement extérieurs à ce qui va être prévu dans l'entente. Là, après, on
peut dire, puis ça se débat : Est-ce qu'il devrait y avoir quand même un
œil de la société civile qui, même si elle n'est pas impliquée, nous dit ce
qu'elle en pense? Bien, on pourrait argumenter que oui, mais mon... mon point
de vue, c'est que ce n'est pas nécessaire. Puis je pense que ça pourrait, en
tout cas, amener aussi des défis, parce qu'on est en train de négocier avec une
entreprise, puis c'est toujours ces négociations-là, c'est... il y a un élément
de confidentialité, puis, après ça, qui siègerait, là, puis comment on... Je
pense qu'on alourdirait beaucoup. Je pense qu'il y aurait des enjeux au niveau
de la négociation, peut-être que les entreprises ne seraient pas à l'aise qu'il
y ait des gens de la société.
• (17 h 30) •
Ça fait que... Puis je réitère, je ne sais
pas à quel point ça nous permettrait de nous assurer mieux qu'on le ferait
nous-mêmes, seuls...
17 h 30 (version non révisée)
M. Lacombe : ...les objectifs
de la loi vont être respectés. Puis là, après, le milieu culturel étant
tellement varié, c'est ça qui va siéger là, puis est-ce que tout le monde va
avoir le même avis? Puis là, si les gens n'ont pas le même avis, qu'est-ce
qu'on fait? Puis est-ce qu'il faut s'assurer d'une représentation équitable
de... Je pense qu'honnêtement application de la loi, c'est chez nous. On aura
les discussions qu'on a besoin d'avoir avec les partenaires qu'on aura besoin
d'avoir, mais respectueusement, on le consulte beaucoup, le milieu, plein de
choses, mais pour des ententes signées avec des partenaires privés, je pense
qu'on doit garder ça au gouvernement.
Mme Cadet : En même temps un
bureau n'a pas juste la mission de faire respecter le contenu des ententes.
M. Lacombe : Non, c'est vrai.
Mme Cadet : Parce qu'on va le
voir, on va le faire dans les quelques autres articles qui s'en viennent.
M. Lacombe : Là, je parlais des
ententes.
Mme Cadet : C'est ça. Donc,
le bureau a d'autres...
M. Lacombe : Mais le bureau,
c'est le ministère.
Mme Cadet : Oui.
M. Lacombe : Ça fait que, là,
l'éditeur est capable de faire son... son travail. Je... C'est ma prétention,
je vous dirais le ministère est capable de faire son travail sans devoir avoir
recours, parce que ça va être du travail très administratif, là. Donc, je ne
pense pas qu'on doive avoir recours à des membres de la société civile, du
milieu culturel, qu'on consulte par ailleurs pour plein d'autres éléments. Là, je
suis le premier groupe de travail sur l'avenir de... Je le dis parce que, là,
ils doivent nous écouter, puis je ne veux pas qu'ils... Mais tu sais, on est
les premiers à aller consulter les groupes de travail sur les arts de la scène,
les festivals, groupes de travail sur l'avenir de l'audiovisuel, comité-conseil
sur la découvrabilité qui a mené entre autres à... Donc, on est beaucoup dans
la consultation. Mais tu sais, pour le Bureau de la découvrabilité ou pour les ententes,
je pense qu'on est capables.
Mme Cadet : OK. On aura l'occasion
d'y revenir parce qu'on a quand même trois, quatre articles qui parlent du
bureau. C'est qu'on ne pense peut-être pas l'article 29, mais je pense
qu'il y a peut-être... il y en a plein d'autres qui se prêtent à ce qu'on
puisse poursuivre cette conversation-ci sur... sur la consultation. Je
comprends qu'ici on est dans la composition. Donc, votre avis est relativement
ferme sur la composition.
M. Lacombe : Du bureau, oui.
Mme Cadet : Mais je pense
qu'il y a peut-être place à poursuivre cette conversation-là au sein des autres
articles, alors qu'on va parler du mandat qui est un peu plus large que de tout
simplement faire appliquer le contenu des ententes ici. Donc, je vous le
soumets ici. Peut-être de façon plus pratico-pratique, là, donc disons le
maintien au niveau des fonctionnaires. Donc, c'est combien que vous en avez?
Qu'est-ce que vous avez en tête au niveau du bureau, là? Quelle taille...
M. Lacombe : Ce n'est pas
défini encore.
Mme Cadet : ...d'ETC? C'est
le mot, c'est le terme à la mode...
M. Lacombe : Oui. Ce n'est
pas encore déterminé.
Mme Cadet : OK.
M. Lacombe : Ce n'est pas encore
déterminé. On va... on va faire ce travail-là à l'interne, au ministère, pour
pour voir de quel type d'équipe on a besoin pour être capable de bien, bien
appliquer la loi.
Mme Cadet : Puis j'imagine
l'objectif, c'est qu'il y ait des employés qui sont déjà... parce que j'imagine
il y a des gens... on le voit, là, il y a des équipes qui ont travaillé sur
l'élaboration de ce projet de loi ci pendant des années, donc j'imagine
qu'elles sont un peu de facto les premiers employés du bureau.
M. Lacombe : C'est des bons
prospects, j'imagine. Mais là, après ça, on ne peut pas empêcher un cœur
d'aimer. Là, on le... c'est lui qui décide aussi, bien, pas tout le temps, mais
sur... où est-ce que... ou est-ce qu'ils travaillent. Non, mais j'imagine que
les gens, là, qui ont travaillé et qui connaissent le projet de loi vont
vouloir travailler là, mais pas de vouloir faire autre chose. Je ne le sais
pas.
Mais... puis l'autre élément, mais mais je
fais la parenthèse. C'est une nouvelle expertise qu'on développe, puis on est...
on est très chanceux de pouvoir compter sur nos professionnels qui ont
travaillé très, très fort pour... pour créer ça de zéro. Puis l'autre élément
que je voudrais dire, c'est que ça va être évolutif aussi, là, au fur et à
mesure des règlements qui vont être adoptés, parce que je suis très conscient
que là, on fait un immense pas. C'est un pas de géant parce qu'on se donne des
outils. On légifère dans un domaine où on n'a jamais légiféré. Mais le diable
va être dans les règlements. Donc ça... ça va être costaud puis ça va être
évolutif. Donc, au fur et à mesure que les règlements vont être adoptés, bien, après
ça, est-ce qu'il y en aura un, deux, 10? Tout ça est en train d'être... d'être
conçu et réfléchi, réfléchi et conçu, mais la taille du bureau, là, pourra s'adapter
au fur et à mesure.
Mme Cadet : Parfait. Puis, j'imagine,
on va voir.... Je ne l'ai pas encore regardé, mais est-ce qu'on a des
dispositions transitoires pour la composition du bureau? Je pense à l'article 108,
hier, où est-ce qu'on... l'article 108... le projet de loi n°108...
M. Lacombe : Oui.
Mme Cadet : ...où on avait un
délai de six mois, là, pour constituer, je pense que c'était le conseil
d'administration. Donc, ici est-ce qu'on a un délai?
M. Lacombe : Ah! à la fin,
pour la constitution du bureau. Je ne pense pas. Je ne pense pas.
Des voix : ...
M. Lacombe : Non, c'est ça, il
n'y a pas de mesures transitoires.
Mme Cadet : OK. Donc, on ne se
donne pas de délai ici.
M. Lacombe : Bien, ça rentre
en vigueur... bien, en fait là, c'est ce qu'on propose, là, à la date qui va
être déterminée par...
M. Lacombe : ...par le
gouvernement. Donc, on va s'assurer que tout fonctionne, mais il n'y a pas,
comme dans le projet de loi n° 108, hier, un, six mois.
Mme Cadet : OK. Ah OK! parce
que, dans le fond, le projet de loi au grand complet entre en vigueur...
M. Lacombe : Je n'ai pas
l'article. C'est-tu 88?
Des voix : ...
Mme Cadet : OK, à la date ou
aux dates déterminées par le gouvernement.
M. Lacombe :
L'article 3.
Mme Cadet : L'article 3,
OK. Oui, il y a trois articles au projet de loi. Ce n'est pas très costaud,
trois articles de 70 pages. OK, donc, c'est ça, donc, on se donne un délai
raisonnable ici, là, mais sans se menotter, là, sur une certaine échéance.
M. Lacombe : Exact, parce
qu'encore une fois c'est nouveau, donc...
Mme Cadet : OK, mais quel
délai vous avez en tête, alors?
M. Lacombe : Je ne
m'aventurerai pas à vous donner un délai, mais... Donc, vous voyez, j'allais le
faire puis je ne le ferai pas. J'ai dit : Mais... Mais en tout cas, c'est
sûr que j'aimerais ça voir ça dans le cadre de mes fonctions, mais on verra, on
verra bien. Parce que, c'est ça, c'est délicat, tu sais, puis on veut s'assurer
de bien faire les choses.
Mme Cadet : Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Est-ce que l'article 29 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Nous
procédons à la lecture de l'article 30.
M. Lacombe : Donc, 30 :
Le Bureau a pour mission de veiller au respect de la présente loi, de ses
règlements et des ententes conclues conformément à la présente loi.
Donc, l'article 30 prévoit que le
Bureau de la découvrabilité des contenus culturels doit veiller au respect de
la loi ainsi que des règlements pris et des ententes conclues en vertu de
celle-ci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : OK. Donc, à
l'article suivant, on va voir les mandats, disons, surnuméraires du bureau,
mais ici, c'est vraiment... on parle ici de la mission principale et veiller au
respect des ententes, mais tantôt on disait, au niveau de la négociation des
ententes, évidemment, le ministre va s'adjoindre du bureau pour être en mesure
de pouvoir négocier des ententes avec... discussions avec les plateformes
numériques.
M. Lacombe : ...pardon, le
ministre, mais, bon, avec le... évidemment, le personnel du ministère, dans ce
cas-ci du bureau, puis après le Conseil des ministres.
Mme Cadet : OK. Donc, ce
n'est pas juste de veiller au respect des ententes, là, mais c'est aussi de
monter un petit peu ces ententes-là, là, dans... déterminer le contenu.
M. Lacombe : Pardon?
Mme Cadet : De déterminer le
contenu des ententes.
M. Lacombe : Bien, déterminer
le contenu des ententes, c'est le gouvernement.
Mme Cadet : OK.
Des voix : ...
M. Lacombe : Il y a
l'article 32 qui s'en vient aussi qui va... parce qu'on me signale, là,
qu'en réponse à votre question, c'est peut-être une bonne réponse. 32 : En
outre des fonctions que la présente loi lui attribue, le bureau exerce les
fonctions que le ministre lui confie. Tu sais, on est...
Mme Cadet : Parfait, c'est correct.
Ça va pour 30, merci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Donc, est-ce que l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Nous sommes maintenant à l'article 31.
M. Lacombe : Donc, 31 :
Le bureau donne son avis sur toute question relevant de sa compétence que le
ministre lui soumet et y adjoint, le cas échéant, toute recommandation qu'il
estime appropriée.
L'article 31 prévoit que le Bureau de
la découvrabilité des contenus culturels donne son avis sur toute question
relevant de sa compétence soumise par le ministre et formule les
recommandations qu'il estime appropriées.
Mme Cadet : Par exemple?
• (17 h 40) •
M. Lacombe : Bonne question.
Par exemple, on est dans un... Est-ce que je me lance là-dessus? Ça pourrait
être long. Je ne veux pas me filibuster moi-même, mais, par exemple, par
exemple, on est dans un contexte où la façon de consommer nos contenus change,
où Ottawa avait juridiction sur certains domaines comme la radio, comme la
télévision parce que ça passait, entre autres... bien, pas entre autres parce
que ça passait par les ondes FM, parce que la télé, c'était la télé linéaire.
C'est de moins en moins le cas. Je pense profondément... je suis intimement
convaincu que le Québec, dans les prochaines années, doit occuper ce champ de
compétence là de plus en plus parce que ça se passe de plus en plus dans
l'univers numérique et parce que c'est dans l'univers numérique, je suis
persuadé...
M. Lacombe : ...c'est l'avis
du gouvernement qu'on doit occuper ce champ-là qui... qui s'ouvre maintenant à
nous, alors que ce n'était pas le cas quand c'était sur... quand c'était
transmis par des moyens que... qui étaient sous la... la juridiction d'Ottawa,
donc, les ondes FM, par exemple, pour la radio. Donc, est-ce que le ministre
pourrait, par exemple, demander, à un certain moment, s'il pense qu'il doit
poser un geste, un avis au Bureau de la découvrabilité sur la mise à jour d'une
loi, sur... sur des orientations qui... qui pourraient être prises, donc lui
demander son avis sur... son expertise sur... sur ces orientations-là. Puis je
vous donne des exemples. Ça pourrait être ça. Qu'est-ce que ça pourrait être
d'autre?
Des voix : ...
M. Lacombe : Bien, ça pourrait
être est-ce qu'on devrait encadrer ceci de telle façon, est-ce qu'on devrait
être plus sévères sur tel ou tel truc. Écoutez, je ne sais pas, là. Est-ce que
la réalité virtuelle, c'est de la culture? Dans 10 ans, peut-être qu'on va
se poser cette... cette question-là. Je... C'est... C'est large.
Mme Cadet : OK, merci
beaucoup. Merci beaucoup pour les exemples. C'est très clair. Et là je reviens
donc à la discussion, alors, qu'on avait un peu plus tôt sur... sur le milieu
culturel. Puis je sais, vous l'avez dit, là, que de facto, donc, il y a
toujours un peu ces consultations-là, là. Puis c'est un petit peu là que je
voulais en venir quand, à 29, bien, je dis : Bien, tu sais, le mandat du
bureau, ce n'est pas juste de... de s'assurer du suivi puis du respect des
ententes. Il y a... Il n'y a pas là matière à se dire qu'on pourrait consulter
le milieu, tu sais, le cas échéant, tu sais... tu sais, quand c'est pertinent?
Puis là je comprends ce que là, vous nous dites sur les ententes en
particulier, c'est confidentiel, puis il y a des considérations commerciales,
là. Puis je pense que ça, ça... ça se défend ici... dire : Ah! c'est
peut-être un petit peu plus sensible, on... on veut s'assurer que, dans cette
négociation-là... que les... les tiers soient toujours des... des tiers actifs,
là, qui... qui veulent se soumettre, qui veulent s'assujettir aux différentes
obligations, qui disent : OK, donc, on... on va respecter, donc, cette...
cette compétence qu'on a le droit d'exercer, nous, comme... comme État. Mais
je... je reviens, donc, sur cette... cette préoccupation qui a été formulée
ailleurs... dans le projet de loi, de se dire : Ah! bien, tu sais, on
aimerait ça, donc, avoir une place, à un moment donné, dans le processus. Tu
sais, moi, c'est un peu ce que je... Si j'ai à interpréter, tu sais, la... la
demande qui nous est formulée puis ce qui nous est partagé, au-delà de la
spécificité de la proposition d'amendement qui est venue un peu plus tôt, et
c'est dire : OK, bien, il y a... il y a peut-être un espace pour
formaliser ce... ce processus de consultation là sans que ce soit lourd. Ça, je
comprends, au niveau de la composition du bureau, je pense que les arguments
sont défendables, tu sais, à l'égard de la... la lourdeur que ça pourrait
occasionner, la... les défis de représentativité... à quel point, donc, le
milieu, il est très large, donc ce n'est peut-être pas dans la composition.
Mais ici, puisque vous avez quand même nommé des exemples très larges de ce que
pourrait présenter comme argumentaire ou recommandation le bureau, il me semble
qu'ici il y a peut-être un espace pour qu'on puisse venir formaliser ce... ce
processus de... là en se disant : Bien, voilà, il donne son avis, il
adjoint, le cas échéant, toute recommandation qu'il estime appropriée, donc on
garde quand même ça, on donne une certaine latitude au bureau ici. Je pense
qu'on pourrait donner une latitude pour peut-être inclure une... des éléments
additionnels dans des balises sur les consultations du milieu le cas échéant.
Vous en pensez quoi?
M. Lacombe : Vous voulez
dire...
Mme Cadet : Puis ça ne nous
engage à rien.
M. Lacombe : Non, non, mais
c'est ça. Mais c'est intéressant parce que... parce que ce n'est pas du tout
exclu, là. Bien, en fait, c'est une possibilité pour le bureau de faire des...
des consultations, là, c'est-à-dire il pourrait très bien consulter le... faire
une consultation du milieu, consultation publique sur tel ou tel sujet.
Mme Cadet : Alors,
formalisons-la.
M. Lacombe : Qu'est-ce que...
Qu'est-ce que vous proposez?
Mme Cadet : Oui. Il y a...
À... À ce moment-là, bien, je ne sais pas. Peut-être que... on pourrait
suspendre, Mme... Mme la Présidente, là, pour qu'on s'entende sur un... un
libellé plus précis, là. Mais ici, là, informellement, comme ça, de visu, là,
je dirais, bien, le... le... on dit «le bureau donne son avis sur toute
question, il adjoint, le cas échéant, toute recommandation qu'il estime
appropriée et...
Mme Cadet : ...le cas échéant,
le... le milieu... culturel sur... toute question relevant de sa compétence,
là, évidemment, le libellé est très imparfait, là, mais vous comprenez un peu
ou ce que je veux en venir?
M. Lacombe : Oui, je... je
comprends.
Mme Cadet : Donc à... oui?
M. Lacombe : On peut
suspendre.
Mme Cadet : Bien oui, on peut
suspendre, merci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 17 h 46)
(Reprise à 17 h 54)
La Présidente (Mme Bogemans) : Nous
sommes donc de retour. Nous allons terminer la discussion sur l'article 31,
s'il y a encore des interventions.
Mme Cadet : Sur l'article 31,
Mme la Présidente, c'est complet.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Est-ce que l'article 31 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Est-ce que nous avons le consentement pour étudier à nouveau l'article
30, donc l'ouvrir? L'article 30 qui a été adopté précédemment.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Bogemans) : Consentement.
Donc, Mme la députée de Bourassa-Sauvé, est-ce que vous voulez déposer votre
amendement?
Mme Cadet : Oui, Mme la
Présidente. Donc, après discussion au cours de la suspension, je propose de
déposer l'amendement suivant, donc qui fait suite aux discussions que nous
avions dans le cadre de l'étude de l'article 31, donc, sur les consultations.
Nous en arrivons à un consensus où il serait préférable d'adjoindre un peu
cette recommandation, plutôt libellé de l'article 30. Donc, la recommandation
va comme suit :
«Insérer à la fin de l'article 30 de la...
Mme Cadet : ...Loi sur la
découvrabilité des contenus culturels francophones dans l'environnement
numérique, proposé par l'article 2 du projet de loi, la phrase suivante :
«Il peut mener des consultations en vue de
faciliter l'exécution de sa mission.»
Commentaires : L'amendement vise à
prévoir que le bureau peut mener des consultations en vue de faciliter
l'exécution de sa mission. Donc, texte proposé :
Le Bureau a pour mission de veiller au
respect de la présente loi, de ses règlements et des ententes conclues
conformément à la présente loi. Il peut mener des consultations en vue de
faciliter l'exécution de sa mission.
Donc, je pense qu'on aura donc bien saisi
le libellé, Mme la Présidente. Donc, le propos, ici, est étayé par ce que
j'avançais, donc, vous aurez compris, là, dans les échanges que nous avions
avant la pause, que je soulevais, donc, la préoccupation légitime de différents
groupes, des acteurs du secteur culturel, qui se disaient : Bien, il faut
qu'on soit partie prenante de façon concrète au processus, je dirais, donc, décisionnel,
mais qu'on puisse avoir un certain... pas droit de regard, mais une... ni
mainmise, là, je ne pense pas que c'est l'objectif, là, mais qu'on soit
vraiment, donc, des partenaires. Je pense que c'est beaucoup plus le terme,
qu'on soit vraiment des partenaires. Je comprends, puis le ministre l'a évoqué,
il a lui-même parlé de sa façon de procéder, qui en est une, donc, de consulter
régulièrement les acteurs de l'industrie. Il l'a mentionné à plusieurs
reprises, que le ministère, déjà, donc, en est un qui consulte beaucoup les
acteurs de l'industrie. On sait que ceux-ci aussi sont très présents, eux-mêmes
lèvent la main pour être des parties prenantes, être des partenaires, déjà,
avec les milieux.
Donc, je trouvais que c'était important de
le formaliser alors qu'on est en train de créer une nouvelle loi, un nouveau
texte législatif avec la Loi sur la découvrabilité des contenus culturels
francophones dans l'environnement numérique, donc, de leur offrir cet
espace-là, de consultation, qui n'engage à rien, on dit «peut», donc, le
bureau, donc, peut mener des consultations. Ici, l'objectif, c'est évidemment
de consulter le secteur, les acteurs concernés, mais, pour pouvoir faciliter
l'exécution de sa mission, donc, ça lui permet, donc, de pouvoir le faire, de
mener ces consultations-là tant dans l'application plutôt générale, donc, du
projet de loi, donc, s'il y a des questionnements, mais aussi, par la suite, on
le voit à 31, là, c'est pour ça qu'on avait la discussion à ce moment-là, alors
que le bureau peut donner son avis sur toute question relevant de sa compétence
que le ministre lui soumet, bien, à ce moment-là, de pouvoir cogner à la porte
du milieu et, de façon... de façon formelle, donc, d'indiquer que,, oui, donc
il peut consulter le milieu pour pouvoir le faire. Donc, tant pour mener sa
mission, mais, par la suite... pour donner son avis sur toute autre question
par la suite. Donc, c'est la proposition d'amendement que je vous soumets
respectueusement.
M. Lacombe : Proposition
d'amendement avec laquelle je suis bien d'accord aussi parce que, bien, je
pense que ça va être profitable à plusieurs égards de pouvoir... bien, en fait,
de concrétiser, là, puis d'officialiser le fait qu'il pourra y avoir des
consultations. Je pense que ce sera... ce sera encore plus clair, parce qu'on
aura besoin de le faire à un certain moment.
La Présidente (Mme Bogemans) : D'accord.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Cadet : Non, simplement
dire que je remercie le ministre encore une fois pour son ouverture et les
échanges extrêmement fructueux.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Super! Donc, est-ce que l'amendement à l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Est-ce que l'article 30, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
Donc, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à
19 h 30.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 32)
La Présidente (Mme Bogemans) : Bonsoir.
La Commission de la culture et de l'éducation reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du
projet de loi n° 109, Loi affirmant la souveraineté culturelle du Québec
et édictant la Loi sur la découvrabilité des contenus culturels francophones
dans l'environnement numérique.
Lors de la suspension de nos travaux cet
après-midi, nous étions à l'étude de l'article 32. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 32?
Une voix : Le ministre n'a
pas lu l'article 22. Il l'a lu?
Une voix : Ah! il n'a pas été
lu.
La Présidente (Mme Bogemans) : Donc,
on va commencer par la lecture de l'article 32. M. le ministre.
M. Lacombe : Bien sûr. Donc :
«32. En outre des fonctions que la présente loi lui attribue, le Bureau exerce
les fonctions que le ministre lui confie.»
Donc : L'article 32 prévoit que
le Bureau de la découverte des contenus culturels exerce les fonctions
additionnelles que le ministre lui confie.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Mme Cadet : ...Merci
beaucoup. Merci beaucoup, M. le ministre. Donc, j'essayais de voir, donc, la
distinction entre 31, 32. Parce que 31, donc, c'est vraiment précisément sur un
avis que le bureau peut donner avec des recommandations, et là, donc, il y a
toutes les questions... Plus tôt, donc, on énumérait les différents avis, les
différentes questions et mandats que vous pourriez conférer au bureau et, à 32,
ici, donc, à ce moment-là, donc, on parle, donc, de fonctions additionnelles
qui ne relèvent pas, donc, de l'avis que le bureau pourrait vous donner, là,
sur toutes les questions hypothétiques, dont l'intelligence artificielle... là,
je ne me souviens plus, donc, des exemples qui avaient été octroyés. C'est bien
ça, ici, la distinction entre les deux?
M. Lacombe : Oui, bien, c'est
toute autre fonction qui serait confiée au bureau par le ministre. Donc, ça
peut être appliqué, évidemment, de façon assez... assez large.
Mme Cadet : Oui. OK. Non, c'est
ça. Non, je vois une complémentarité entre 31 et 32, là. Parce que je me
demandais s'il n'y avait pas un peu une certaine redondance ici, là, mais je
comprends qu'on a ici des fonctions qui sont quand même distinctes. OK.
La Présidente (Mme Bogemans) : D'autres
interventions sur l'article 32? Non. Est-ce que l'article 32 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
Maintenant, M. le ministre, vous pouvez faire la lecture de l'article 33.
M. Lacombe : Donc, article 33 :
«Le ministre suit l'évolution de la présence, de la découvrabilité et de la
consommation des contenus culturels d'expression originale de langue française
dans l'environnement numérique au Québec. Il en fait rapport au moins tous les
trois ans au gouvernement.
«Le ministre publie sur le site Internet
de son ministère le rapport dans les 30 jours après l'avoir présenté au
gouvernement.
«Toute plateforme numérique ou tout
fabricant doit fournir au ministre, selon la forme et dans les délais fixés par
ce dernier, les renseignements non personnels relatifs à la présence, à la
découvrabilité et à la consommation de contenu qu'il demande et qui lui sont
nécessaires aux fins du premier alinéa. Le ministre peut communiquer ces
renseignements à l'Institut de la statistique du Québec pour produire des
informations statistiques à ces mêmes fins.
«Malgré l'article... Malgré l'article 9
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels (chapitre A-2.1)...
M. Lacombe : ...nul n'a droit
d'accès à un document contenant un tel renseignement. Donc, l'article 33
prévoit que le ministre suit l'évolution de la présence, de la découvrabilité
et de la consommation des contenus culturels d'expression originale de langue
française dans l'environnement numérique au Québec, et qu'il en fait rapport au
moins tous les trois ans au gouvernement. Toute plateforme numérique ou tout
fabricant doit fournir au ministre les renseignements non personnels requis à
cette fin.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Des interventions?
Mme Cadet : Merci. Bien,
d'abord, au niveau de la fréquence de la remise du rapport, plusieurs groupes
nous ont proposé que le rapport soit fait annuellement. L'UDA l'a fait, l'APEM
l'a fait puis, également l'ADISQ qui nous recommandait la publication de
rapports sur une base annuelle. Qu'est-ce que vous en pensez, M. le ministre?
M. Lacombe : Bien, je pense
que... je pense que, comment dirais-je, dans un monde idéal, peut-être que, en
fait, on voudrait avoir accès aux données en temps réel. On voudrait... par
contre, ça ne peut pas être le cas, on a fixé ça à trois ans parce qu'on veut
se donner le temps de colliger suffisamment d'informations pour que ce soit
représentatif. On veut aussi, disons, ne pas être pris dans un carcan qui nous
obligerait à être dans la reddition de comptes à répétition, donc, à chaque
année, parce que c'est quand même un exercice, en fait, c'est un exercice qui
est sérieux. Donc c'est quand même un exercice qui devient, par la force des
choses, exigeant. Donc si on devait le faire à chaque année, on comprend que ce
serait, disons, une tâche très, très lourde, là, pour... pour le Bureau. D'autant
plus qu'il y a d'autres institutions au Québec qui font ce type de rapport là.
Je dis ce type de rapport, ils ont tous leurs... leurs particularités. Mais je
pense à l'Observatoire de la culture et des communications, je pense au
Commissaire à la langue française, donc on s'ajoute, mais je pense que trois
ans, c'est quand même... j'allais dire un compromis, ce n'est pas un compromis,
là, mais je trouve que trois ans, c'est une bonne durée. C'est pour ça qu'on a
mis ça...
Mme Cadet : Merci. Donc, vous
dites que les rapports du Bureau seraient complémentaires à ceux qui sont déjà
produits par d'autres acteurs, soit du milieu culturel ou des acteurs plus
formels, ou par des personnes désignées comme le Commissaire à la langue
française?
M. Lacombe : Bien,
certainement que c'est différent, mais c'est complémentaire, je dirais.
Mme Cadet : OK, donc à ce
moment-là, donc, vous dites, au niveau de la reddition de comptes, donc, c'est
pour ça que trois ans, donc, ça vous semble plus envisageable. Ici... si...
j'essaie, donc, de reprendre un peu les... l'argumentaire, donc, des différents
groupes. C'est sûr, donc si... je... donc à l'UDA, donc, ils nous disent,
donc... une fréquence, donc, peut-être un peu plus soutenue, donc, permettrait
des ajustements rapides et pertinents aux politiques publiques et aux
mécanismes de découvrabilité. L'APEM, de son côté, nous dit : le rapport
au gouvernement a une fréquence, donc, trop espacée pour que les données soient
réellement utiles. Une fréquence de trois ans ne laisse pas assez de marge de
manœuvre pour réagir. Ces informations qu'il contient sont problématiques, donc
ce sont leurs termes. Donc, souhaitons... nous souhaitons que les rapports
soient au minimum annuels afin de permettre au gouvernement, mais aussi au
secteur culturel, d'avoir une vue d'ensemble des situations adéquates
permettant d'appuyer une décision sur des données récentes. L'ADISQ, pour sa
part, nous dit : cette dimension doit faire l'objet d'une surveillance
soutenue et mesurable. Nous recommandons la publication de rapports... annuels
s'appuyant sur des indicateurs clairs, parts d'exposition francophone, parts de
clics ou d'écoutes complètes, proportion de contenus mis en avant. Ces
indicateurs devraient être établis par règlements et rendus publics sur la base
de renseignements non personnels fournis par les entreprises visées. Donc,
quand je vous lis ces passages des différents rapports, je vous comprends, là,
au niveau de la reddition de comptes puis je pense que c'est... c'est
certainement, donc, un argument non négligeable. C'est certain que moi, ce que
je ressens de la part des groupes, c'est une certaine volonté de... d'agilité
puis de capacité d'adaptation. Donc, si ce n'est pas avec des rapports plus
soutenus, comment est ce qu'on peut répondre à cette volonté que les données
qui sont publiées, que l'information qu'on va être capable de recevoir de la
part de l'industrie, bien, soit une information sur laquelle le milieu puis le
Bureau vont pouvoir se baser pour faire les ajustements nécessaires?
• (19 h 40) •
M. Lacombe : Bien, d'abord,
la nuance, c'est que c'est au moins trois ans. Ensuite, si on fait la
comparaison, l'OQLF, par exemple, pour son portrait de l'utilisation du
français, je pense que c'est comme ça qu'ils l'appellent, c'est aux cinq ans.
Donc là, on est... on est à trois...
M. Lacombe : ...ans, encore
une fois, je pense que quand on met ça en perspective...
Mme Cadet : Oui.
M. Lacombe : ...bien c'est...
Oui, effectivement c'est différent.
Mme Cadet : Oui, oui.
M. Lacombe : C'est
complémentaire, mais effectivement c'est différent.
Mme Cadet : C'est ça... juste
parenthèse ici, moi... en langue française, donc je les lis les rapports de l'OQLF,
donc souvent, donc ça va être un... ça va être un portrait. Évidemment, après
ça, le législateur ou l'État, je veux dire, en fait ce qu'il veut en faire,
mais on... donc une photo, donc une étude qui... ici, mais souvent aussi, par
exemple, quand on pense au rapport de l'OQLF sur les pratiques culturelles, une
espèce d'observation un peu plus statique qui nous permet de faire des
constats, mais sur différentes industries, puis des industries assez stables,
le livre, bon, les spectacles par exemple, donc des sorties culturelles. Alors
qu'ici, on est dans l'audiovisuel, la musique, on parle du numérique, donc on
parle de... on n'a pas arrêté de le dire, là, ce sont des milieux qui évoluent
beaucoup plus vite que les... que les constats qui peuvent être émis par l'OQLF
sur d'autres secteurs d'activité qui sont... qui sont visés par leurs études.
Je pense que le mandat est un peu plus large, puis vous l'avez dit, là, c'est
différent, c'est complémentaire, mais je pense que la parenthèse de ce stade-ci
était quand même pertinente pour nous orienter pour la suite de la discussion.
M. Lacombe : Bien,
effectivement, c'est différent, puis on est d'accord que c'est complémentaire.
Je voulais peut-être juste établir, là, tu sais, la fréquence qui est quand
même beaucoup plus courte à trois ans qu'à cinq ans. L'élément selon lequel
c'est un maximum, au maximum aux trois ans, je trouve que c'est important
aussi, parce que si on juge nécessaire, on pourrait tout à fait publier avant.
Puis l'autre élément qui est... qui est
important de mentionner, c'est qu'on n'a pas à attendre la production du
rapport et sa publication pour, par exemple, partager de l'information à
l'Institut de la statistique, puis c'est prévu, donc dans le projet de loi,
qu'on puisse communiquer cette information-là à l'ISQ, de qui dépend
l'Observatoire de la culture et des communications. Donc, je pense que là
encore, il y a un aspect intéressant à considérer, là. C'est-à-dire,
l'information utile, elle va quand même circuler, puis elle va quand même
pouvoir être utilisée, notamment par les scientifiques qui vont produire de
leur côté des rapports sur les habitudes culturelles des Québécois. Donc, je
pense que de se donner cette marge de manœuvre, ma crainte, là, ce serait qu'on
se donne une charge de travail administrative. J'utilise... J'ai utilisé
reddition de comptes, ce n'est pas vraiment de la reddition de comptes, là,
mais de dresser ces portraits-là puis que ça nous détourne du travail qu'on a à
faire, entre autres, là, pour démarrer tout ça dans les premières années. Si
on... si on doit à chaque année publier un rapport à toutes ces personnes-là
qui vont travailler dessus, quand ils vont en publier un, le jour d'après, ils
vont devoir recommencer de nouveau. Je trouve que, considérant par ailleurs
qu'il y a d'autres organisations, institutions, qui font un travail qui est
similaire, qui n'est pas le même, mais qui est similaire, je pense que trois
ans, c'est un bon compromis. Après, je respecte les suggestions, puis les
propositions qui nous ont été faites, là.
Mme Cadet : Je vous entends.
Dans le fond, vous dites, parce que vous avez émis un propos dont je n'avais
peut-être pas saisi la subtilité initialement. Donc, vous dites que le
troisième alinéa, au niveau des renseignements qui peuvent être fournis ou qui
doivent être fournis au ministre, donc ceux-ci, donc peuvent être communiqués,
donc en tout temps à l'Institut de la statistique. Donc, on n'a pas besoin...
Donc, ils ne sont pas nécessairement communiqués dans le cadre de la rédaction
du rapport.
M. Lacombe : Effectivement.
Mme Cadet : OK, excusez.
Donc, parce que quand je relis, juste pour m'assurer, parce que quand je relis
le troisième alinéa, on indique que toute plateforme numérique, ou tout fabricant
doit fournir au ministre des renseignements non personnels relatifs à la
présence, à la découvrabilité et à la consommation de contenu qu'il, étant le
ministre, demande et qui lui sont nécessaires aux fins du premier alinéa. Donc,
ça nous dit que c'est au... c'est dans le cadre du...
M. Lacombe : ...de la
présence... de la découvrabilité, deuxièmement, et de la consommation,
troisièmement.
Mme Cadet : OK, donc le...
donc... il en fait rapport au moins tous les trois ans dans le premier alinéa.
Donc, ce n'est pas nécessairement... Donc, pour vous, il y a comme deux volets,
ici, là. Il y a vraiment le fait de suivre l'évolution de la présence de la
découvrabilité et de la consommation des contenus culturels... expression
originale de la langue française. Donc, ça, c'est le mandat, donc du ministre
qui dévolu ici à l'article 33, premier alinéa. Le ministre peut demander des
renseignements à cette fin aux plateformes numériques et aux fabricants. Et les
plateformes, donc, doivent le faire quand le ministre le demande, mais quand
vous dites qu'ils lui sont...
Mme Cadet : ...du premier
alinéa ici, ce n'est pas nécessairement donc de façon périodique pour la
rédaction du rapport, là, c'est vraiment pour suivre en continu l'évolution du
milieu, c'est ça?
M. Lacombe : Bien, c'est...
c'est lié à tout le premier alinéa, c'est ça. Donc, ce n'est pas... mais ce
n'est pas seulement au rapport, c'est... c'est au mandat que le ministre a de
suivre l'évolution de la présence, de la découvrabilité, de la consommation des
contenus culturels d'expression originale de langue française dans
l'environnement numérique. Puis ensuite, deuxième phrase de cet alinéa, d'en
faire rapport au moins tous les trois ans au gouvernement.
Mme Cadet : OK. OK, je
comprends. Donc ici... donc c'est un mandat qui est en contenu et donc les
renseignements peuvent être demandés en continu aux plateformes et aux
fabricants et donc le milieu pourra être informé, là, puisque ces... ces
renseignements pourraient être communiqués à l'institut de la statistique,
encore une fois en continu, là, donc.
M. Lacombe : Quittes à...
effectivement. Puis évidemment, tout ça est traité à respecter la
confidentialité des données avec l'ISQ.
Mme Cadet : Oui. Oui bien
sûr, on dit, on parle des renseignements non... non personnel ici. Donc ça, je
pense que ça, c'est bien précisé.
Une voix : ...
Mme Cadet : Oui. Je vais
laisser ma collègue poursuivre, puis ensuite je reviendrai.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, donc, ce que je comprends de la discussion, c'est que ces
informations vont être... on va les chercher en continu pour pouvoir en faire
un rapport aux trois ans et que les fabricants ou les plateformes vont devoir
fournir au moins, en tout cas les informations au moment avant... avant que le
rapport puisse être fait aux trois ans. Évidemment, on parle de l'évolution,
là, dans tout l'environnement numérique, il ne s'agit pas ici juste des
plateformes avec lesquelles il y aurait une entente ou c'est vraiment avec tout
l'environnement, tout ce qui est présent dans l'environnement numérique, tout
ce qui est présent, évidemment, en français.
M. Lacombe : Bien, les
plateformes... les plateformes qui seront enregistrées en vertu de la loi, donc
qui doivent être enregistrées, qu'ils le seront. Les... ce sont des articles en
vertu des articles qu'on a adoptés au début.
Une voix : ...
M. Lacombe : C'est ça, les
plateformes visées par la loi.
Mme Caron : Parfait. Et quand
on parle de, bon, la présence... la découvrabilité du contenu francophone, on
comprend assez facilement ce que c'est, quand on parle de la consommation de
contenu, alors est-ce que dans ce concept-là, on comprend, par exemple, on veut
savoir, je ne sais pas, l'auditoire qui, évidemment sans renseignements
personnels, là, mais est-ce qu'on... c'est parce qu'on veut qualifier
l'auditoire? On veut savoir si la consommation du contenu vient... est faite au
Québec, admettons, ou est faites hors Québec, ou...
M. Lacombe : Bien on veut...
on veut savoir si ces produits-là qui sont offerts sont écoutés ou pas. Donc
est-ce qu'ils sont offerts là, mais personne ne les sélectionne, ou ils sont
offerts puis les gens les consomment? Par exemple.
Mme Caron : Et donc, cette
information pourrait donner au ministre une indication que, bien, la loi telle
qu'elle est faite, la façon dont on suit l'évolution des choses, ça se passe
bien, c'est exactement... disons que la consommation est au rendez-vous en
fonction des efforts qui sont faits pour la découvrabilité des contenus ou, à
l'inverse, les données de consommation pourraient dire il faudrait peut-être
rectifier le tir sur la façon dont la découvrabilité des contenus se fait parce
que la consommation n'est pas au rendez-vous à un niveau qu'on attendait. Ou
est-ce que ça peut être ce genre d'information là, de... qui va nourrir la
réflexion à l'avenir, ou ça va être uniquement pour donner le portrait?
M. Lacombe : Bien
certainement que du moment où on a accès à ces informations-là, puis qu'en plus
elles sont traitées par l'Institut de la statistique, ça va orienter nos
politiques publiques, je pense que c'est... c'est une évidence de dire que
l'accès à ces données-là va nous permettre d'avoir une meilleure lecture de la
situation au Québec, meilleure... meilleure compréhension des habitudes de
consommation culturelle des Québécois, des Québécoises sur ces plateformes.
Puis, incidemment, bien on va... on va se servir de ça pour établir nos
politiques.
Mme Caron : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Donc, j'avais, donc, dans... l'obligation de rapport, puis je pense
qu'ici c'est assez clair, donc, c'est vraiment, donc, c'est elle repose sur les
épaules du ministre ici, là, de faire ce rapport-là, c'est bien ça?
M. Lacombe : Oui.
• (19 h 50) •
Mme Cadet : OK, parfait. Parce
que je reviens à... vous vous rappelez M. Pitou... Monsieur... il est tard, M.
le ministre, virgule, plus tôt, virgule, nous discutions du rapport... du
Laboratoire de recherche sur la découvrabilité et les transformations des
industries culturelles à l'ère du commerce...
Mme Cadet : ...à l'ère du
commerce électronique, puis, effectivement, là, on... puis vous m'aviez, avec
raison, donc, référez, donc, à cet article-ci, parce qu'à la page quatre de
leur rapport, donc, ils nous parlaient, donc, de cette obligation, là. De leur
côté, je pense qu'eux, ils souhaitaient obliger les plateformes à produire des
rapports de découvrabilité, des produits locaux, spécialement francophones,
indépendants. Donc, ils avaient différents, donc, éléments qu'ils aimeraient
retrouver dans ces rapports-là. Vous vous souvenez, on avait la discussion sur
l'article... sur les métadonnées, là, donc, à l'article 20, alinéa...
paragraphe 5°, de mémoire. Puis, bon, on y allait avec un... ce qu'ils
aimeraient voir, donc, dans le contenu de ces rapports-là. Peut-être nous...
pour répondre un peu, donc, à... aux propos du laboratoire. Donc, pourquoi vous
avez décidé de dire : OK, donc, les plateformes, donc, devront nous donner
l'information, mais c'est vraiment le ministre qui doit... qui doit faire ce
rapport-là? Pourquoi vous avez choisi cette voix-ci?
M. Lacombe : Bien, parce que
je pense que c'est encore une fois intéressant que ce soit fait à notre façon,
selon les besoins qu'on a, puis que nous soyons donc... que nous ayons les
pouvoirs de demander ces informations-là, puis après de produire notre propre
rapport. Je pense que c'est plus intéressant que de demander un rapport aux
entreprises en question. Ça... C'est sujet à débat, là, j'imagine bien, mais
c'est le choix qu'on a... c'est le choix qu'on a fait de le contrôler.
Mme Cadet : OK. Merci. Puis,
au niveau du contenu, je pense que vous gardez, ici, le texte quand même assez
large, là, en disant, bon, que les plateformes vont devoir fournir... bon, ça
va être, donc, les... bon, les renseignements que vous demandez puis qui sont
nécessaires, aux fins, donc, de suivre l'évolution de la consommation des
contenus culturels d'expression française, donc, sur les différentes
plateformes. Ici, pouvez-vous, donc, nous donner quelques exemples de ce que
vous verriez, ce que... Bon, comme je le disais quand on était à
l'article 20, donc, de leur côté, bon, on nous parle, donc, des... de
l'information... bon, ou sur la présence, la visibilité des recommandations des
produits culturels. Là, je pense que ça, c'est compris ici, dans l'article,
mais est-ce que vous avez, donc, des exemples précis que vous aimeriez fournir?
M. Lacombe : Bien, il
pourrait s'agir, par exemple, des contenus qui sont... de l'information sur les
contenus qui sont dans les catalogues. Ça pourrait, on vient d'en parler, être
les données d'écoute de ces contenus-là au Québec, pour les... pour les
contenus d'expression originale de langue française, mais pas que. On pourrait
aussi, si on le juge pertinent, demander pour d'autres types de contenus pour
faire des comparaisons. Donc, je pense que ce sont de bons exemples.
Mme Cadet : OK. Parfait.
Puis, je reviens, là, je refais le lien avec l'article où est-ce qu'on parlait,
donc, des métadonnées qui pourraient être exigées par voie réglementaire. Bien,
à ce moment-là aussi, j'imagine que ça, c'est de l'information qui va être
fournie en continu au ministre et qui pourrait... on a parlé de la langue, là,
mais, s'il y a d'autres... il y a d'autres types de renseignements, bien,
ceux-ci pourraient informer le ministre. Il permet, donc, de faire rapport à
partir, donc, de ces métadonnées-là aussi.
M. Lacombe : Je ne suis pas
certain de comprendre. C'est-à-dire?
Mme Cadet : Bien, dans le
fond, on disait tantôt, donc, les métadonnées, donc, c'est les informations,
donc, de... disons, de base, là, qui nous permettent, donc, de bien rechercher
puis de bien recenser s'il y a, effectivement, donc, du contenu de langue
française. Et j'imagine que ça aussi, ça va permettre d'informer le ministre
dans la rédaction de son rapport.
M. Lacombe : Bien, je ne
parlerai pas de métadonnées particulièrement. Dans ce cas-ci, c'est plus des
informations... des données?
Une voix : ...
M. Lacombe : Notamment. Je
voulais être sûr d'utiliser le bon vocabulaire, là. Mais donc que des
métadonnées pourraient faire partie des données que nous allons exiger de
recevoir des plateformes.
Mme Cadet : OK. Parfait.
M. Lacombe : En continu,
comme vous l'avez dit.
Mme Cadet : Merci.
M. Lacombe : Puis ça sera
selon les besoins... selon les besoins qu'on aura. Là, évidemment, on va
structurer tout ça, mais il n'y a pas... il n'y a pas de période fixe qui est
déterminée.
Mme Cadet : Parfait. Donc, au
moins tous les trois ans, donc, le ministre présente, donc, du gouvernement,
donc, au Conseil des ministres. Donc, ce n'est pas un rapport qui est présenté
à l'Assemblée nationale ici, là.
M. Lacombe : Ce n'est pas ce
qui est prévu.
Mme Cadet : Non. OK. Parfait.
M. Lacombe : Mais on doit
rendre publique après.
Mme Cadet : Oui, c'est ça,
sur le site Internet...
Mme Cadet : ...Moi ça va.
C'est complet. Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 33 est
adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Maintenant, la lecture de l'article 34, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Donc, 34 :
Le ministre peut, pour l'application de la présente loi, effectuer des
inspections et des enquêtes.
L'article 34 prévoit que le ministre
peut effectuer des inspections et des enquêtes pour l'application de la loi.
La Présidente (Mme Bogemans) : Oui,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Donc, à
l'article précédent, on vient de parler, donc, du rapport. On a parlé
précédemment... bon, on a parlé, donc, des métadonnées. À l'article précédent,
donc, on a dit, donc, les plateformes doivent fournir l'information au ministre
lorsque demandé. Donc, ici, sur quoi est-ce qu'on... Tu sais, quelles
inspections on ferait? Donc, sur quoi est-ce qu'on ferait enquête? Surtout qu'on
est dans l'environnement numérique, là, qu'on ne va pas... on ne va pas cogner,
donc, dans un environnement de travail les... fouiller sur... OK. C'est ce
que...
M. Lacombe : On pourrait,
mais on comprend que, dans certains cas, ça risque d'être difficile. Il y a des
entreprises qui ont des... qui ont des... une place d'affaires, là, qui ont...
qui ont des... des bureaux. Il y en a probablement qui... qui, par exemple,
n'ont pas physiquement, nécessairement, d'employés ou d'ordinateurs ici, donc
ce serait plus difficile, mais, à ce moment-là, ça pourrait être en
communiquant avec eux, là, je parle de... du volet d'inspection. Donc là, ça,
c'est 37. C'est un peu plus loin. Donc là, c'est ça, on me fait remarquer qu'à
37 il y a... il y a d'autres... il y aura d'autres précisions, mais qui vont
dans le sens de ce que j'étais en train de vous dire, c'est-à-dire on pourrait
communiquer avec eux pour exiger, dans le cadre d'une inspection ou d'une
enquête, d'avoir des documents. Donc, on se donne ces pouvoirs-là, parce que,
si on veut être capable de déterminer si l'entreprise respecte ou non la loi,
on doit se donner ces... ce... ce pouvoir-là.
Mme Cadet : Donc, mais
c'est... c'est un peu ce que je disais tantôt. Tu sais, en fait, mon point, là,
c'est de se dire : Ici, je pense qu'à sa face même, ça va être évident de
voir si une entreprise respecte ou ne respecte pas les différentes obligations.
Si on est un utilisateur, on va bien se rendre compte que la... le... qu'une
plateforme de diffusion de musique en continu, par exemple, n'offre pas assez
de contenu ou ne met pas assez de l'avant, là, pas nécessairement n'offre pas
assez, ça, c'est plus difficile, là, mais ne met pas assez de l'avant du
contenu original de langue française. Si on va directement, donc, sur une
plateforme d'audiovisuel, on va... Étant donné, donc, l'exigence de visibilité,
là, c'est quand même ça, la découvrabilité. Tu sais, on le voit à sa façon. Ça
fait que, ça, j'essaie de voir un peu dans quel cadre les pouvoirs d'enquête et
d'inspection ici va être utilisé. Est-ce que c'est... La raison pour laquelle
on espère ici, c'est parce que c'est évident que les plateformes en ce moment
qui deviendraient assujetties au projet de loi ne...
M. Lacombe : Mais ne mettent
pas de l'avant.
Mme Cadet : ...ne mettent pas
de l'avant, donc, les différents contenus.
M. Lacombe : Bien, je
pense... je pense que de... quand on le prend de ce bord-là, vous avez raison,
c'est-à-dire, là, en ce moment, on voit bien que les... les entreprises ou, en
fait, que certaines entreprises n'ont pas la hauteur de contenus francophones
originaux que nous souhaiterions et qu'en plus, ce contenu-là, il n'est pas...
il n'est pas mis de l'avant. Je pense que vous avez raison, c'est... la constatation,
elle est évidente.
Par contre, on peut avoir l'impression par
la suite, disons, le projet de loi, être adopté, on peut avoir l'impression que
l'entreprise respecte la loi parce qu'on dit : ah, il me semble avoir plus
de contenu francophone, on dirait que je tombe plus souvent qu'avant sur du
contenu francophone. Mais c'est une impression. Après, il faut s'assurer
d'avoir les moyens de vérifier si l'entreprise respecte bel et bien la loi. Et
donc si on n'a pas de pouvoir d'inspection et d'enquête, là, on comprend qu'on
n'a pas de dents, là. Les sanctions viendront plus tard. Mais pour arriver à
des sanctions, il faut être capable de déterminer si, effectivement,
l'entreprise ne respecte pas la loi. Donc, ça nous ces... ces pouvoirs-là pour
l'établir de façon officielle.
• (20 heures) •
Mme Cadet : OK. Mais c'est
intéressant parce que vous disiez, donc, «c'est une impression», mais, un peu
plus tôt, on a eu la discussion sur la définition de la découvrabilitée, puis,
bon, il y avait la... la portion de la disponibilité du contenu en ligne, donc
sans nécessairement de seuil minimum dans la définition. Donc, ça, ça pourrait
venir plus tard par règlement, on l'a vu à l'article 20, mais dans ce qui
est de la découvrabilité...
20 h (version non révisée)
Mme Cadet : ...et l'obligation
qui serait imposée à un tiers assujetti, bien, on se dit bien la découvrabilité
c'est aussi la possibilité d'être repéré facilement par un ensemble d'autres
contenus, particulièrement par une personne qui n'en fait pas la recherche. Donc
on... ça, c'est la définition du contenu qui est découvrable, donc par... donc
de facto, la découvrabilité c'est une impression. Tu sais, il y a une portion,
disons. Il y a un certain aspect, là, de...
M. Lacombe : Bien c'est une
impression pour l'utilisateur.
Mme Cadet : Pour
l'utilisateur, oui, c'est ça.
M. Lacombe : Pour l'utilisateur
c'est, bien, je ne sais pas si on peut dire que c'est une impression, mais
c'est... l'utilisateur va, j'imagine, parce qu'on est vraiment dans une zone d'impression,
là, mais l'utilisateur va être capable de juger, effectivement, par son
expérience, est-ce qu'on me propose ou pas des produits, est-ce que je suis
capable d'en trouver quand j'en cherche, quand je n'en cherche pas, est-ce que
je tombe aussi sur des...? Je suis bien d'accord avec ça, mais ça n'arrive pas
par l'opération du Saint-Esprit. Ça arrive parce qu'il y a des mesures qui sont
mises en place.
Mme Cadet : Oui, il y a ça.
M. Lacombe : Puis justement,
bon, quand on sera à l'étape de la rédaction des règlements de... puis qu'on
ira de l'avant avec ce qui sera à l'intérieur, donc, bien, il y aura des... par
exemple, des quotas, des obligations de présence d'un certain niveau de découvrabilité,
donc il va falloir être capable de vérifier si les éléments de la loi des
règlements sont respectés, des ententes de substitution aussi.
Mme Cadet : OK, donc, par
exemple, au niveau des substitutions, donc, là on aurait peut-être un exemple
plus concret de ce que ça pourrait représenter.
M. Lacombe : Si nécessaire, si
nécessaire.
Mme Cadet : OK.
M. Lacombe : Bien, si je vous
dis, par exemple, que 5 % de votre catalogue ou 10 % de votre
catalogue ou 25 % de votre catalogue doit être du contenu original de
langue française. Je prends cet exemple-là, on peut, en allant sur une
plateforme, se dire : Ah, il me semble y avoir quand même pas mal de
contenu. Mais après c'est difficile à quantifier, là, donc c'est difficile de
prendre son crayon...
Mme Cadet : Non, bien sûr.
M. Lacombe : ...puis, bien,
évidemment, sur une plateforme, tout ça bouge, c'est dynamique. Donc il faut
être capable de vérifier, par exemple, là on a une donnée qui est objective 5, 10,
15, 25 %, est-ce que l'entreprise respecte ça?
Mme Cadet : OK, je comprends.
Donc c'est à ce moment-là que...
M. Lacombe : Donc c'est plus
que l'expérience utilisateur, c'est ce qu'il y a derrière.
Mme Cadet : OK. Donc, là, je...
ça... j'accepte cet argument. Donc, OK, donc, d'où, donc, le pouvoir, donc, le
pouvoir d'inspections et enquêtes... je comprenais, donc, l'objectif, là, sur
le plan de principe, là, de s'octroyer des pouvoirs d'inspections et d'enquêtes,
là, mais j'essayais de voir, donc, ce sur quoi... quel était l'objectif, donc,
d'enquêter, puis ce sur quoi on pourrait faire des inspections ici, là, pour se
donner... pour ne pas que ce soit strictement théorique, là, comme... comme article.
M. Lacombe : Dans le cas des...
dans le cas des mesures de substitution, je ne veux pas donner d'exemple qui
pourrait induire les gens en erreur, mais dans le cas des mesures de
substitution, on est encore dans l'hypothétique, mais si une entreprise nous
disait, je ne vous dis pas qu'on accepterait cette mesure-là ou qu'on ne l'accepterait
pas, mais par exemple, dans un monde fictif, une entreprise nous dirait :
comme mesure de substitution je m'engage à investir x milliers de dollars ou x
centaines de milliers de dollars ou x millions de dollars, je ne sais pas, dans
différents contenus culturels québécois qui sont diffusés en ligne. Bon,
parfait, mais après, si on veut vérifier si l'entreprise respecte ou pas son
entente, puis qu'elle ne collabore pas il faut qu'on soit capable d'exiger d'avoir
accès à des pièces justificatives, qu'on soit capable de voir des contrats, qu'on
soit capable... Donc, est-ce que c'est une bonne...
Une voix : ...
M. Lacombe : On peut dire ça.
Mme Cadet : On peut dire ça,
parfait. C'est clair pour moi, merci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Mme la députée de la La Pinière.
Mme Caron : Ma question c'est :
qu'est-ce qui peut déclencher une inspection ou une enquête?
M. Lacombe : Là, voulez-vous
y aller? C'est peut-être plus technique.
M. Robitaille (Jean-Félix) : D'accord.
Je me présente?
La Présidente (Mme Bogemans) :
Oui. Bien, vous vous êtes déjà présenté tout à l'heure, mais vous pouvez
rappeler votre nom, puis votre titre pour faciliter le travail.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Parfait. Jean-Félix Robitaille du ministère de la Justice. Donc, bien, il y a
une différence entre l'inspection et l'enquête. L'Inspection, c'est plus une
vérification, puis c'est un peu... ça peut se faire au hasard, ça peut... ça se
fait sans idée préconçue par rapport au respect ou non, là, des obligations de
l'entreprise. Par contre, une enquête, bien là, c'est... il faut avoir un motif
derrière ça, puis c'est là qu'on passe à un autre niveau, là, quand on est en
enquête. Par contre, tu sai, les sanctions administratives pécuniaires dont on
a parlé...
M. Robitaille (Jean-Félix) : ...n'ont
pas besoin de s'inscrire dans un contexte d'enquête ou... Tu sais, ça peut
naître d'une inspection aussi, c'est juste que l'enquête, elle, va mener si,
bien, des faits sont... sont... sont découverts, tout ça... c'est ce qui va
mener ou ce qui peut mener à... au processus d'infraction. Donc, ultimement,
bien, ça va amener une amende pour... Donc, l'enquête est vraiment liée aux...
aux sanctions pénales.
Mme Caron : Donc, ce que je
comprends, pour une inspection, puisque c'est comme une vérification, ça peut
être fait aléatoirement tout au long d'une entente dans le cadre... dans...
dans le cas des... des plateformes ou des entreprises qui ont une... une
entente, ou tout autre... Toute autre plateforme, par exemple, peut être
soumise à une inspection parce que son nom a été... a été tiré. Bon. Et, par
contre, pour les enquêtes, là il y a une idée préconçue, on se doute qu'il y a
quelque chose qui... Et... Et la question que je me pose, c'est : Comment
on arrive à ce doute-là? Est-ce que c'est parce qu'il y a, je ne sais pas...
quand les... quand les données sont demandées pour établir le rapport, par
exemple? Quand les données... à l'article 33, quand la plateforme ou le
fabricant doit fournir des données, qu'on se dit : Bien, quand on regarde...
on... on voit, il semble y avoir un écart? Ou est-ce que c'est quelqu'un qui
dénonce une autre personne? Ou est-ce un consommateur qui porte plainte?
M. Robitaille (Jean-Félix) : Ça
peut être différentes choses. Ça peut être une inspection de routine qui
démontre que finalement quelque chose cloche. Ça peut être les différents
exemples que vous avez évoqués aussi.
Mme Caron : OK, donc tous ces
exemples-là et... et d'autres, possiblement, peuvent déclencher une enquête.
OK. Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci. Cette
question-là... m'en... m'en amène une autre. Puis peut-être que ça vient plus
tard dans le projet de loi mais est-ce qu'il y a un mécanisme de plainte ou de
signalement?
M. Robitaille (Jean-Félix) : Bien...
les plaintes, c'est normalement, tu sais, dans les ministères, là... c'est géré
par la Loi sur l'administration publique. Il y a comme... tous les ministères
sont dotés d'une politique qui fait en sorte que, bien, les plaintes de toutes
sortes sont gérées. Puis il y a un délai normalement qui... qui est prévu pour
ça. Donc, il n'y a pas nécessairement besoin, tu sais, de prévoir un mécanisme
de plainte séparément, si les plaintes sont... sont reçues, là, à ce niveau-là.
Donc, ce n'est pas nécessairement... Tu sais, je... je pense que, tu sais,
le... l'outil principal va être sans doute tous les mécanismes qui sont dans...
dans la loi actuellement. Mais c'est sûr que ça... il pourrait arriver qu'un citoyen
découvre quelque chose puis le communique.
Mme Cadet : Oui, surtout,
parfois, on a donné comme un droit... un droit de recours au citoyen dans...
dans le cadre du projet de loi. Donc essentiellement, donc, le citoyen
pourrait aussi... outre son droit, donc, de... d'exercer son recours, aller à
l'encontre de la plateforme numérique fautive, possiblement fautive, elle
pourrait... le citoyen, donc, il pourrait aussi, donc, déposer une plainte en
vertu des mécanismes qui sont déjà prévus à la Loi sur l'administration
publique. OK. Puisque le bureau, donc, est une entité du ministère, à ce
moment-là, n'a pas besoin de le prévoir directement dans la Loi sur la
découvrabilité, c'est déjà... c'est déjà prévu ailleurs. Et les autres lois
plus spécifiques, j'imagine, ne prévoient pas, ne réfèrent pas non plus à la
Loi sur l'administration publique pour les processus de plainte?
M. Robitaille (Jean-Félix) : C'est
ça.
Mme Cadet : OK. Donc, on...
on n'est pas obligés de le... de le prévoir. Merci. Donc, ça, c'est... c'est
clair. Puis peut-être juste aussi... Donc, sur ce que vous avez évoqué, M. le
ministre, précédemment, ce que je... je rembobinais la cassette, et vous avez
parlé de places d'affaires. Donc, est-ce que le pouvoir d'inspection et d'enquête
ne s'applique qu'aux places d'affaires physiques établies au Québec?
M. Lacombe : Non. Bien,
c'est-à-dire, est-ce qu'ils ont besoin d'avoir des bureaux? Non, parce qu'on
peut... on peut demander des documents. C'est ça.
Mme Cadet : OK, OK, donc ils
n'ont pas besoin d'avoir... donc, tant qu'ils ont... tant que ce sont des
assujettis ici à la Loi sur la découvrabilité, comme plateformes numériques,
quand bien même leur siège social est ailleurs, qu'ils n'ont aucune...
M. Lacombe : Oui, j'ai
utilisé «place d'affaires», je n'aurais peut-être pas dû dire «place
d'affaires». Je voulais dire des bureaux.
Mme Cadet : Oui. Mais c'est
ça, mais ils ne sont pas obligés d'avoir ni de places d'affaires, de bureaux.
Tout simplement, ils ont juste besoin d'être assujettis ici.
• (20 h 10) •
M. Lacombe : Oui. Puis on va
le voir. Est-ce qu'on... Oui, c'est ça, ça va être précisé aussi sur les...
les...
Mme Cadet : ...de
signification.
M. Lacombe : Oui, c'est ça,
exact.
Mme Cadet : OK. Donc,
n'importe quel assujetti, peu importe où il est dans le monde, dès qu'il
peut... soit...
M. Lacombe : Dès qu'il est
visé par... par la loi.
Mme Cadet : C'est ça. Donc,
offrir, donc, des... de la découvrabilité de différents contenus ou signer des
ententes sur des mesures de substitution, à ce moment-là, les pouvoirs
d'inspection et d'enquête s'appliquent à eux...
M. Lacombe : ...bien, dès
qu'il est visé par la loi, en fait, je le dirais de façon plus générale.
Mme Cadet : C'est ça. OK. OK,
parfait, oui, pour l'application de la présente loi. OK. Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 33... 34, pardon,
34. Donc, est-ce que l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Est-ce que vous pouvez faire la lecture de l'article 35, s'il vous
plaît?
M. Lacombe : Bien sûr. Donc,
35 : «Le ministre peut désigner, généralement ou spécialement, toute
personne pour effectuer une inspection ou une enquête.
«Les fonctionnaires du bureau possèdent
d'office les droits et les pouvoirs de faire les inspections... de faire des
inspections et des enquêtes.»
Dont, l'article 35 prévoit que le
ministre peut désigner toute personne pour effectuer une inspection ou une
enquête, mais que les fonctionnaires du Bureau de la découvrabilité des
contenus culturels possèdent d'office les droits et les pouvoirs de faire des
inspections et des enquêtes.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Prise de parole, oui.
Mme Cadet : Oui. Donc, je
comprends, donc, pour les fonctionnaires, c'est d'office. Donc, ici, donc,
qui... qui vous avez en tête...
M. Lacombe : Bien, peut-être, peut-être
quelqu'un qui, par exemple, aurait une expertise particulière dont on aurait
besoin à ce moment-là, ou pour tout autre cas, j'imagine, où ce ne serait pas
possible pour les gens du bureau, ou, si, dans les cas où ce serait mieux, que
ce soit quelqu'un d'autre par exemple, comme je viens de le mentionner, quand
c'est une question de compétence particulière.
Mme Cadet : Parfait. Puis,
«généralement ou spécialement», pouvez-vous préciser... pouvez-vous préciser
votre pensée ici?
M. Lacombe : C'est une bonne
question.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
C'est vraiment... tu sais, il y a une tournure de phrase pour ce genre de
disposition là, puis je peux... je dois vous dire que c'est toujours
«généralement ou spécialement», là, mais...
M. Lacombe : C'est de même parce
que c'est de même, là.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
...je n'aime pas répondre ça, mais...
M. Lacombe : Mais c'est ça.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
...mais, je pense, en fait, qu'il y a une raison, si on veut... Au-delà du fait
que c'est vraiment une tournure de phrase qu'on voit régulièrement, c'est que
je pense que, tu sais, advenant, je ne sais pas, qu'une... On parlait
d'expertise particulière, tu sais, ça se pourrait, puis là c'est des... ce
n'est pas qu'on a quelqu'un... une organisation en vue, si, tu sais, on parle
des personnes qui ont une expertise particulière, qui sont associées, bien, tu
sais, ce serait généralement eux, tu sais, cette société-là qui est dotée d'une
expertise, qui peut faire l'enquête. Tu sais, il y a ça, là, il y a cet
élément-là de «généralement ou spécialement», des fois, c'est la personne en
particulier, mais, des fois, tu sais, ça peut être, justement, plusieurs
personnes aussi. Donc, c'est la raison, mais, comme je l'ai dit, c'est une
constante dans les dispositions.
Mme Cadet : C'est la tournure
de phrase qu'on voit... qu'on voit ailleurs pour donner une certaine latitude.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Oui, c'est ça. Exact.
Mme Cadet : Je comprends. OK.
Ça va.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 35?
Non. Est-ce que l'article 35 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. On va faire la lecture de l'article 36?
M. Lacombe : Donc, article 36 :
«Dans une enquête autre que celle relative à une infraction à la présente loi,
les personnes visées à l'article 35 ont les pouvoirs et l'immunité des
commissaires... nommés en vertu de la Loi sur les commissions d'enquête (chapitre C-37),
sauf le pouvoir d'ordonner l'emprisonnement.»
Donc, l'article 36 confère aux
personnes visées à l'article précédent les pouvoirs et l'immunité des
commissaires nommés en vertu de la Loi sur les commissions d'enquête, mais
précise que ces pouvoirs ne peuvent être utilisés dans le cadre d'une enquête
pénale.
Mme Cadet : J'imagine que
c'est un article... que c'est un libellé assez standard ici.
M. Lacombe : Oui, c'est ça,
voulez-vous y aller, vu que c'est plus... Je veux être sûr de ne pas dire de...
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Bien, c'est, je dirais, c'est standard... bien, pour ce type de disposition là,
c'est standard. Mais ce que ça veut dire, en fait, c'est que... On a parlé des
enquêtes pénales, on a parlé d'une inspection, là on est dans l'enquête
administrative, et donc c'est une enquête qui est différente, cette enquête-là,
ça ne va pas mener... ça ne peut pas mener à une infraction. Donc, c'est
dans... c'est un outil qui... dont disposerait le ministère, justement, pour
faire... pour mener une enquête sur un sujet donné, mais qui ne pourrait pas...
qui ne pourrait pas donner lieu à une infraction. Je ne sais pas si ça pourrait
être un phénomène plus large qui est lié à la découvrabilité. On voudrait faire
une enquête spécifique là-dessus, faire témoigner des gens ou des... ou quoi
que ce soit, et dans le but, peut-être, de faire en sorte que les gens...
M. Robitaille (Jean-Félix) :
...soit plus collaboratif. Compte tenu de l'enjeu qui... donné, bien, on
voudrait mener une enquête administrative. Souvent, c'est pour élucider un
problème plus large, là, pas nécessairement le cas d'une entreprise en
particulier, mais ça pourrait être un problème qui... ou un enjeu qui touche
plusieurs plateformes ou une industrie en particulier.
Mme Cadet : OK, merci. Donc,
vous m'amenez des questions qu'on n'a pas posées à 34 et 35, mais, dans le
fond... puis qui ne changent rien à l'adoption des deux articles, là, c'est
juste par souci de compréhension puis de comparaison. À 34 et 35, on parle ici,
donc, d'enquêtes pouvant mener... en fait, d'enquêtes relatives à une
infraction à la présente loi, parce qu'on... bien, pour l'application de la
présente loi, à 34. OK, donc on parle vraiment ici d'enquêtes qui sont
relatives à une infraction, tant à 34 qu'à 35, parce que, bon, 35 est le
corollaire de 34, donc, on désigne toute personne pour effectuer une inspection
ou une enquête en vertu, donc, du pouvoir d'effectuer de telles inspections et
enquêtes conférées à l'article 34.
Mais là, à 36, vous dites, là : On
est ailleurs. Donc, on est vraiment dans ce que vous avez appelé une enquête
administrative, celle-là ne pourra pas mener à des sanctions administratives pécuniaires,
par exemple. OK. Donc, ça veut dire que, pour ce qui est des enquêtes relatives
à une infraction à la présente loi, les personnes visées à l'article 35 n'ont
pas les pouvoirs et immunités des commissaires nommés en vertu de la Loi sur
les commissions d'enquête?
M. Robitaille (Jean-Félix) : C'est
ça, c'est dans... La raison pourquoi on dit «dans une enquête autre que celle
relative à une infraction», c'est juste pour éviter l'auto-incrimination, tu
sais, dans... On peut forcer les gens à témoigner dans une enquête
administrative, mais; justement, si on les force à témoigner, ils pourraient
s'incriminer, puis ensuite ça pourrait mener à une infraction. Donc, on ne veut
pas ça dans une enquête administrative.
Mme Cadet : OK. Bien, en
fait, donc, je ne suis pas sûre de comprendre, parce que vous dites : Les
personnes pourraient être appelées à comprendre à... Ça, je comprends, là,
que, dans le fond, on a octroie le pouvoir de mener des enquêtes
administratives parce qu'on se dit qu'à ce moment-là, donc, on peut
s'interroger sur des phénomènes plus larges et que, dans ces cas-ci, les tiers
ou les témoins... on veut leur permettre, donc, de ne pas avoir à
s'auto-incriminer, alors c'est pour ça qu'on donne le... on octroie le cadre de
l'enquête administrative, puis on leur dit : OK, bien, dans ce cadre-là,
ça ne peut pas mener à une infraction. Donc, voici, donc, cette voie-là.
Donc, ça, c'est... je pense que ça, c'est
clair, mais, par la suite, on vient dire : Les personnes visées à 35, mais
les personnes à 35, ce sont celles qui peuvent être désignées pour effectuer
une enquête. Donc, soit les personnes désignées généralement ou spécialement ou
les fonctionnaires du bureau, qui, eux, d'office, ont les droits et pouvoirs de
faire des inspections et des enquêtes. Donc, ceux-ci ne peuvent pas
s'auto-incriminer.
M. Robitaille (Jean-Félix) : ...dans
une enquête autre que celle, justement, relative à une infraction. Donc, c'est
là qu'ils mettent leur autre chapeau puis qu'ils ne sont plus en mode enquête
pénale ou autre, puis là ils peuvent juste... Dans le cadre de cette enquête
administrative, ils agissent en vertu des pouvoirs qui leur sont conférés par
la Loi sur les commissions d'enquête, dont celui de requérir un leur
témoignage, et tout ça, ce qu'ils ne peuvent pas faire lorsqu'ils font une
enquête pénale.
Mme Cadet : OK, c'est ça.
Bien, c'était ça... c'était ça, ma question. C'est que, dans le fond, dans les
autres cas, donc, lorsqu'ils mènent des enquêtes, donc, elles sont pénales,
donc, les enquêtes relatives à l'application de la présente loi, donc,
relatives à une infraction à la présente loi, à ce moment-là, donc, ils n'ont
pas ces pouvoirs spéciaux là.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
C'est ça.
Mme Cadet : C'est vraiment,
donc, lorsqu'ils ont cet autre chapeau que, là, ils ont le pouvoir et
l'immunité des commissaires.
M. Robitaille (Jean-Félix) : Tout
à fait, oui.
Mme Cadet : OK. Et ça,
c'est... je veux dire, c'est normal, donc, d'avoir ce...
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Oui. Tout à fait.
Mme Cadet : C'est la voie
régulière, donc, dans le cadre d'une infraction... voyons, dans le cadre d'une
enquête relative à une infraction. Bien, à ce moment-là, donc, ces pouvoirs-là
ne sont pas généralement donnés.
M. Robitaille (Jean-Félix) : C'est
ça.
La Présidente (Mme Bogemans) :
D'autres interventions?
Mme Cadet : Peut-être juste
parce que je voulais juste m'assurer, donc, de bien comprendre le libellé.
Donc, j'ai bien saisi, donc, les deux aspects qui sont prévus à 36... «sauf le
pouvoir d'ordonner l'emprisonnement», à ce moment-là, j'imagine, donc, que les
commissaires ont ce pouvoir-là ou c'est l'inverse?
• (20 h 20) •
M. Robitaille (Jean-Félix) : Bien,
dans la Loi sur les commissions d'enquête, je vais aller regarder, justement,
je penserais que ça... Ah! c'est en cas, probablement, si on n'obtempère pas à
leur pouvoir...
M. Robitaille (Jean-Félix) : ...mais,
je veux dire, ça, ça n'a jamais...
Mme Cadet : OK, ça fait que
ça, c'est dans... Je comprends. Ça fait que ça, c'est... Là, je pense que ça
répond à ma question, là : Est-ce que c'était le... Le «sauf ici», là,
c'est vraiment... donc, ils ont ces... dans ces cadres-là, ils ont ces pouvoirs
et cette immunité générale. Normalement, je comprends que les commissaires, en
vertu de la Loi sur les commissions d'enquête, ont le pouvoir d'ordonner
l'emprisonnement, mais on vient dire, même s'ils peuvent mener des enquêtes
administratives ici qui ne mènent pas à une situation d'infraction, pour ne pas
que les tiers ou les témoins aient à s'auto-incriminer, ils peuvent, donc, le
mener en vertu de ces pouvoirs-là. Mais quand même, ils n'ont pas le pouvoir
d'ordonner l'emprisonnement. On est venus le préciser ici. OK, mais ça, ça fait
partie des pouvoirs des commissaires, et non pas... Est-ce que j'étais
mélangée? Parce que là, je me disais : Ça, c'est-tu lié à l'enquête menant
à une infraction ou pas?
M. Robitaille (Jean-Félix) : Je
me... je réponds à ma question en lisant la loi. Effectivement, si on... Parce
que ça peut mener à un outrage au tribunal si on n'obtempère pas au commissaire
d'enquête, puis là, bien, justement, l'outrage au tribunal peut... mener à
l'emprisonnement, mais là, dans notre cas, non.
Mme Cadet : OK, je comprends.
Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Est-ce que l'article 36 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Procédons à la lecture de l'article 37.
M. Lacombe : «37. La personne
qui effectue une inspection peut, par avis notifié, exiger tout renseignement
relatif à l'application de la présente loi, de ses règlements et des ententes
conclues conformément à la présente loi ainsi que la communication, pour examen
ou reproduction, de tout document s'y rapportant.
«Toute personne qui a la garde, la
possession ou le contrôle des documents visés au premier article doit en donner
communication à la personne qui effectue une inspection et lui en faciliter
l'examen.»
Donc, l'article 37 prévoit qu'un inspecteur
peut exiger tout renseignement relatif à l'application de la loi, de ses règlements,
de ses ententes conclues conformément à la loi, ainsi que la communication de
tout document s'y rapportant.
La Présidente (Mme Bogemans) : ...merci.
Est-ce qu'il y a... Parfait, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : J'imagine les
soucis que c'est un... je ne veux pas dire, un article standard, là, mais qu'on
doit retrouver ça ailleurs dans le corpus un peu tel quel. Où, par exemple?
M. Robitaille (Jean-Félix) : Bonne...
bonne question. Je pourrais voir... J'ai la Charte de la langue française.
C'est un exemple.
Mme Cadet : OK. Et vous
pouvez-vous, au bénéfice de tous, préciser c'est quoi un avis notifié?
M. Robitaille (Jean-Félix) : Oui.
Un avis notifié, bien, c'est... on en a... on l'évoquait...
M. Lacombe : Selon le
Dictionnaire de droit québécois et canadien?
M. Robitaille (Jean-Félix) : Bien,
ça peut être une façon que vous pouvez le lire, mais...
M. Lacombe : Donc, selon le
Dictionnaire de droit québécois et canadien, c'est une formalité par laquelle
un acte judiciaire ou extrajudiciaire est porté à la connaissance d'un
intéressé.
Mme Cadet : Merci beaucoup.
M. Lacombe : J'ai un cartable
très complet. Mais, plus... en fait, c'était sérieux... j'allais dire «plus
sérieusement», mais... puis les moyens de notification, par exemple, ça peut
être par huissier, par la poste, par la remise de documents par un moyen
technologique ou par avis public. Donc, ce sont les moyens qui peuvent être
utilisés.
Mme Cadet : C'est ça. Merci
beaucoup. Puis ici, donc, on dit, donc, «pour reproduction»... «La personne qui
effectue une inspection peut exiger tout renseignement». Donc, on peut penser
que l'objectif, c'est que ce soient les plateformes numériques qui lui
transmettent les documentations. Plus tôt, on parlait de la confidentialité des
documents. Donc, est-ce qu'on peut préciser ici, l'objectif, donc, de parler,
donc de la reproduction? Parce que ce n'est pas anodin. Puis, par exemple, dans
l'exemple de la... de la Charte de la langue française, donc, on ne retrouve
pas cette précision-là, qui, je pense, est... est très spécifique à
l'application de la loi sur la découvrabilité.
M. Lacombe : Oui, bien...
Mme Cadet : Oui, je comprends
qu'on parle de copie là, c'est bien... mais c'est... pourquoi est-ce qu'on se
dit qu'on... qu'on veut pouvoir faire des copies? Parce que, si c'est là, c'est
parce qu'on... on y a vraiment pensé. Est-ce que ça, ce n'est pas... ce n'est
pas reproduit, par exemple, là, de la Charte de la langue française, là? C'est
qu'on se dit : Il faut qu'on reproduise ces documents-là. Ça fait que je
me demande pourquoi.
M. Lacombe : Bien, on parle
d'examen.
Mme Cadet : Oui, ça, c'est
clair.
M. Lacombe : Donc, quand on
parle d'examen, on comprend que c'est consultation...
Mme Cadet : ...c'est ça, oui.
M. Lacombe : Et
reproduction... donc, on comprend que c'est faire une copie. Puis je...
Mme Cadet : OK, ce n'est pas
reproduction pour publication, c'est vraiment pour usage interne.
M. Lacombe : Puis
corrigez-moi si je me trompe, mais si, nécessairement, on veut en faire la
communication à l'Institut de la... bien, en fait... ça, ce n'est pas...
Mme Cadet : Bien, non, ça, ça
ne sera pas nécessaire pour publication.
M. Lacombe : J'ai réalisé en
le disant que ce n'est pas... mais si on a besoin, donc, d'en faire une copie,
on ne pourrait pas dire seulement pour examen, là, donc...
Mme Cadet : Non. C'est pour
ça qu'on réfléchit un petit peu à voix haute ici, mais... c'est ça, moi, j'ai
vu reproduction, puis là, j'ai pensé à publication, mais dans le fond, ici,
c'est vraiment pour reproduction, donc, à l'interne ou fins d'enquête, donc...
OK. Donc on dit : donc oui, il y a confidentialité de la documentation,
mais dans le cadre, donc, des pouvoirs qui sont conférés ici, donc, il pourrait
y avoir reproduction nonobstant la confidentialité de la documentation, parce
que ce n'est pas prévu à des fins de publication, OK. L'autre question que
j'ai, c'est qu'au niveau du deuxième alinéa... on vient préciser que la
personne, donc, visée... doit donner communication à des personnes qui
effectuent une inspection. Tu sais, je me... tu sais, je me demande, donc,
pourquoi on a besoin du second paragraphe qui, encore une fois, n'est pas
reproduit de la Charte de langue française, ici? Parce que la première personne
doit l'exiger, le document, donc... donc, elle doit lui donner, mais on vient
préciser qu'elle doit lui donner.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
C'est dans... tout ça, c'est aussi que, dans le fond, dans la Charte, il y a
174 et 175 qui sont un peu... ça fait qu'examen-reproduction, c'est dans la
charte puis ça aussi, c'est dans la charte, puis... et puis, dans le fond,
c'est dans une situation où les documents, donc, qu'on veut en question, bien,
ils ne sont pas nécessairement... tu sais, c'est... c'est que physiquement,
on... on se dit qu'on ne sait pas exactement où ils peuvent être avant de les
demander. Donc c'est pour ça qu'on a cet alinéa-là.
Mme Cadet : J'imagine aussi
que... OK, je comprends que dans la Charte, il est dans... il est dans les
articles différents, là, ça fait que... je l'ai, je l'ai... vu ailleurs, je
l'ai observé ailleurs.
M. Lacombe : OK, il y a... il
y a aussi une distinction, c'est-à-dire, dans le premier paragraphe, donc, on
parle... on parle, on a le pouvoir d'exiger tout renseignement relatif à l'application
de la présente loi de ce règlement. Ainsi que la communication pour examen.
Donc, on a le pouvoir d'exiger, puis ensuite, ce à quoi on fait référence,
c'est l'exigence, donc, qu'ont les personnes qui ont la garde, la possession ou
le contrôle des documents de... de nous les donner, là... de nous y donner
accès, donc il y a aussi cette nuance.
Mme Cadet : Je comprends.
Donc, essentiellement, donc, puisque le pouvoir d'exiger est octroyé... au
premier alinéa... au second, donc, la personne qui ne répond pas, donc, en
fait, ferait une infraction avec le deuxième alinéa. C'est que la personne...
puisque la personne qui a la garde... contrôle doit... d'ordonner la
communication à la personne qui a ce pouvoir-là, bien, à ce moment-là, est en
train de créer une infraction, si elle ne le fait pas, c'est ça?
M. Lacombe : Je faisais juste
une vérification, en n'étant pas juriste, pour ne pas m'improviser, mais on me
dit que oui, que ça créer une infraction en tant que telle.
• (20 h 30) •
Mme Cadet : Donc, c'est...
c'est l'objectif, ici... OK, c'est le fait corollaire, donc, du pouvoir qui
était... qui serait exercé par l'alinéa 1, OK, c'est clair.
Des voix : ...
M. Lacombe : ... l'article 69?
Mme Cadet : Pardon? Ah,
l'infraction, ici, est à 69.
Des voix : ...
M. Lacombe : Oui, c'est ça,
donc l'infraction, elle est à 69. L'infraction qui est relative à... au refus
de communiquer des documents.
Mme Cadet : Parfait. Merci...
20 h 30 (version non révisée)
Mme Cadet : ...puis évidemment...
sur le modèle que vous m'avez donné quant à l'inspiration, donc, de l'article 37
ici, le 175 de la Charte de langue française : «La personne qui effectue
une inspection pour l'application de la présente loi peut, par avis notifié,
exiger de toute personne qu'elle lui communique, dans le délai raisonnable fixé
par l'avis, tout renseignement ou document relatif à l'application de la
présente loi».
Mais, ici, pourquoi est-ce qu'on n'a pas
reproduit «le délai raisonnable fixé par l'avis»?
M. Robitaille (Jean-Félix) : Parce
que ça va toujours être un délai raisonnable. Ça ne va jamais être un délai qui...
qui ne permet pas de... de...
Mme Cadet : Non, c'est que
c'est...
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Oui, c'est ça.
Mme Cadet : Mais, bien sûr. Mais
j'imagine que dans... dans les autres cas aussi, ce serait toujours un délai raisonnable.
M. Robitaille (Jean-Félix) : On
ne le voit pas dans toutes les dispositions ce délai raisonnable-là. C'est
comme un... c'est qu'il faut... c'est implicite dans tous les cas, là. On n'a pas
à le spécifier. Mais oui, on en voit des... des occurrences, là, mais ce n'est
pas quelque chose qui est nécessaire du tout, là.
Mme Cadet : OK.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Oui.
Mme Cadet : OK. Donc ça, c'est...
Évidemment, c'est juste qu'on n'est pas allé voir l'ensemble des autres
exemples, puis je ne pense pas qu'on ait besoin de le faire ce soir, mais, dans
le fond, on se disait que la disposition qu'on retrouve à 175 CLF, je ne
veux pas dire... exceptionnelle, ce n'est pas le terme, mais ce n'est pas
nécessairement fréquent d'avoir cette... cette... cette... précision-là au
niveau de la raisonnabilité, donc, du délai qui est... du délai qui doit être
fixé. Donc, ça, c'est quelque chose qui est précis et qui s'applique
strictement, donc, à 175 CLF, mais ce n'est pas quelque chose qu'on voit
ailleurs.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Bien, pas nécessairement.
Mme Cadet : OK. Donc, il n'y
a pas eu un choix conscient de dire : OK, bien là, on le met ici dans la
rédaction de 37. OK.
La Présidente (Mme Bogemans) :
C'est beau?
Mme Cadet : Ça va.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce que l'article 37 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : L'article 38?
M. Lacombe : Donc, on
continue sur notre lancée avec 38 :
«La personne qui effectue une inspection
ou une enquête doit, sur demande de tout intéressé, justifier son identité et
exhiber le certificat attestant sa qualité.»
Donc, l'article 38 prévoit que l'enquêteur
ou l'inspecteur doit, sur demande, justifier son identité et exhiber le
certificat attestant sa... de sa qualité.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Des interventions?
Mme Cadet : J'imagine ici,
donc, qu'on veut laisser cette... Bien, «tout intéressé», on veut laisser cette
possibilité-là tout tiers, là, pas juste la personne qui serait visée par
l'enquête. Ça aussi, j'imagine que c'est que...c'est standard. Je ne sais pas
si vous pouvez nous donner des références.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Effectivement, c'est standard, puis on voit ça dans toutes les lois qui
comportent des pouvoirs d'inspection ou d'enquête
Mme Cadet : OK.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Ça, c'est officiel.
Mme Cadet : Parfait.
La Présidente (Mme Bogemans) : C'est
beau. Est-ce que l'article 38 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
L'article 39, et nous avons reçu un un amendement qui est déposé déjà sur
le Greffier. Je vous invite à faire la lecture de l'article régulier et ensuite
de l'amendement.
M. Lacombe : Bien sûr.
Une voix : Oui.
M. Lacombe : Donc, 39 :
«Malgré toute autre loi, le ministre, les fonctionnaires du Bureau ainsi que
toute autre personne... ainsi que toute personne désignée pour effectuer une
inspection ou une enquête ne peuvent pas être contraints de faire une
déposition ayant trait aux renseignements obtenus dans l'exercice de leurs
fonctions ou de produire un document contenant de tels renseignements.
«Malgré l'article 9 de la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels (chapitre A-2.1) nul n'a droit d'accès à un tel document.»
Donc, l'article 39 prévoit que le
ministre et les fonctionnaires du Bureau, ainsi que les inspecteurs ou
enquêteurs désignés par le ministre ne peuvent être contraints de faire une
déposition ayant trait à un renseignement obtenu dans l'exercice de leurs
fonctions ou de produire un document contenant un tel renseignement.
Et l'amendement donc article 39 :
Supprimer dans le premier alinéa de l'article 39 de la Loi sur la découvrabilité
des contenus culturels francophones dans l'environnement numérique proposé par
l'article 2 du projet de loi «malgré toute autre loi».
Donc, l'amendement vise à répondre à un
commentaire du Protecteur du citoyen formulé dans son mémoire, daté du 29 octobre
2025, déposé dans le cadre des consultations particulières du projet de loi.
Mme Cadet : Et ça va...
Mme Cadet : ...favorablement
l'amendement qui est déposé par le ministre. Vous avez vu un peu ma confusion,
Mme la Présidente. Je me demandais : Est-ce que c'est le leur, c'est le
nôtre? Parce qu'on avait le même amendement. Et si on y allait avec le libellé,
bien, peut-être, ce serait peut-être la seule question que j'aurais pour le
ministre ici, là. Je pense que je n'ai pas besoin de refaire le débat, puisque
je pense que si vous avez déposé l'amendement, c'est que, vous aussi, là, vous
acquiescez aux commentaires qui ont été émis par le Protecteur du citoyen dans
son mémoire, là...
M. Lacombe : Oui, tout à fait,
tout à fait.
Mme Cadet : ...je pense qu'il
est très éloquent à cet égard et...
M. Lacombe : C'est un angle
qu'on n'avait pas.
Mme Cadet : Oui, c'est ça.
M. Lacombe : ...qu'on n'avait
pas vu.
Mme Cadet : C'est ça. Puis,
peut-être pour le bénéfice de ceux qui nous écoutent à cette heure tardive,
donc dans le mémoire du Protecteur du citoyen, donc il y avait certaines
craintes à l'égard de la limitation d'exercice de sa compétence, alors que
normalement, donc, les ministères sont assujettis à sa compétence, vous aurez
compétence pour l'ensemble des autres sections du ministère de la Culture, mais
pas à l'égard du bureau. Donc, ici, manifestement, donc, il y avait un
préjudice.
Donc, la clause de non contraignabilité
portait préjudice, puis il y avait deux manières d'apporter ici l'amendement.
M. le ministre, vous avez choisi d'enlever «malgré toute autre loi». De façon
subsidiaire, le Protecteur du citoyen nous proposait aussi de peut-être
conserver ça puis d'ajouter un autre alinéa en disant : «Le premier alinéa
n'a pas pour effet de restreindre la communication de renseignements ou d'un
document s'il est exigé par le Protecteur du citoyen». Nous, c'est le libellé
que nous aurions déposé. Donc, je me demandais pourquoi vous avez choisi cette
façon de procéder plutôt que l'option présentée à la page 5 du Protecteur
du Citoyen.
M. Lacombe : Bien, en fait,
je vous réfère... Bien, je ne sais pas... Oui, OK, ça a été envoyé à
M. Marc Tanguay, président de la commission. Donc, donc, donc, il nous
dit : Dans ces circonstances... Bien, en fait, la réponse courte, c'est
parce que c'était son choix numéro un.
Mme Cadet : OK.
M. Lacombe : Et que si on
n'avait pas accès à sa requête, bien là, il nous proposait...
Mme Cadet : Le libellé que je
viens de lire.
M. Lacombe : Exact.
Mme Cadet : OK, parfait.
Donc, c'est vraiment... c'est tout simplement parce que c'était son choix
numéro un, là. C'était pour ça que je me demandais... c'était la seule question
que j'avais ici, là, à savoir, tu sais, si c'est le choix du législateur ici
d'aller vers l'un ou vers l'autre.
M. Lacombe : Non, c'était
simplement pour répondre à sa demande. D'autant plus que, comme je le
mentionnais, nous, évidemment, il n'y avait pas d'objectif de contourner ou de
nuire à son travail, au Protecteur du citoyen. Donc, c'est un angle qu'on
n'avait pas vu encore puis on le corrige.
Mme Cadet : Tout simplement.
Parfait.
M. Lacombe : Exact.
La Présidente (Mme Bogemans) :
D'accord. Est-ce que l'amendement à l'article 39 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 39 tel qu'amendé?
Mme Cadet : ...sur le débat
que nous... Je m'attendais à faire un long débat là-dessus, mais le ministre
avait déjà lu le mémoire du protecteur. Donc, ça va pour l'article 39, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Donc, est-ce que l'article 39 tel qu'amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. La lecture de l'article 40.
M. Lacombe : Article 40 :
Le ministre, les fonctionnaires du bureau ainsi que les personnes désignées
pour effectuer une inspection ou une enquête ne peuvent être poursuivis en
justice en raison d'omissions ou d'actes accomplis de bonne foi dans l'exercice
de leurs fonctions.
L'article 40 prévoit que le ministre
et les fonctionnaires du bureau, ainsi que les inspecteurs ou enquêteurs
désignés par le ministre ne peuvent être poursuivis en justice en raison de
missions ou d'actes accomplis de bonne foi dans l'exercice de leurs fonctions.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Mme Cadet : Donc, ici,
j'imagine, encore une fois, que c'est une... que c'est ça, que c'est... quand
même assez standard que l'on voit.
M. Lacombe : Encore une fois,
dans la Charte de la langue française, donc, c'est une disposition qui est
entre autres aux articles 165.7 puis 204.3.
Mme Cadet : Merci. Je vais
aller voir immédiatement, Mme la Présidente. En 5.7 et.
Mme Cadet : 165.7 et?
M. Lacombe : 165.7 puis
204.3.
Mme Cadet : 204,3. Merci.
Des voix : ...
• (20 h 40) •
Mme Cadet : Merci. Puis ici,
j'imagine qu'en parle donc de poursuites qui seraient autant de la part
d'assujettis, donc de plateformes ou de citoyens, là...
Mme Cadet : ...pour
lesquels on a créé le droit à la découvrabilité.
M. Lacombe :
Voulez-vous... Oui, allez-y.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
C'est pour les assujettis. Ce n'est pas pour...
Mme Cadet : C'est pour...
C'est pour les assujettis? OK.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Oui, oui, c'est ça. Oui.
Mme Cadet : OK. C'est
rare. C'est... Parce que de toute façon, vu que, tu sais, les citoyens, donc,
ont un autre... un autre... de toute manière. Donc, il n'y a pas... Il n'y a
pas de droit qui est créé pour les citoyens, donc, à travailler... Le projet
est inclus dans la charte, mais la loi sur la découvrabilité, il n'y a pas de
droit d'inscrit, donc, pour les citoyens. Ils ne sont pas des parties
prenantes, là, directes de la loi. OK. J'imagine, ici... Bien là, comme je dis,
donc, ça, c'est... Merci, donc, pour les références. Donc, c'est donc un texte
que l'on... que l'on retrouve... que l'on retrouve ailleurs. Puis j'imagine
qu'effectivement, donc, on est dans l'hypothétique, là, mais c'est des... Soit
on est dans d'autres types de gestes, donc, soit on n'est pas dans des actes
accomplis de bonne foi, je veux dire, la capacité d'ester en justice n'est
pas... n'est pas autrement limitée, là. C'est vraiment donc...
M. Lacombe : C'est une
immunité relative.
Mme Cadet : C'est ça, exactement.,
une immunité relative. Parfait. Merci beaucoup. Toi, ça va?
Mme Caron : Ça, ça va.
La Présidente
(Mme Bogemans) : C'est beau? Est-ce que l'article 40 est
adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente
(Mme Bogemans) : L'article 41.
M. Lacombe : Vous étiez
correcte? OK. J'ai l'impression de l'avoir... Article 41.
«Sauf sur une question de compétence,
aucun pourvoi en contrôle judiciaire prévu au Code de procédure civile
(chapitre C-25.01) ne peut être exercé ni aucune injonction accordée
contre le ministre, un fonctionnaire du Bureau ou une personne désignée pour
effectuer une inspection ou une enquête dans l'exercice de ses fonctions.
«Un juge de la Cour d'appel peut, sur
demande, annuler sommairement toute procédure entreprise ou toute décision
rendue à l'encontre des dispositions du premier alinéa.»
L'article 41 prévoit une clause
privative protégeant le ministre, les fonctionnaires du bureau ainsi que les
inspecteurs ou enquêteurs désignés par le ministre dans l'exercice de leurs
fonctions.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ici, donc, moi-même, j'ai fait donc l'exercice à la première
lecture du projet de loi, de voir si c'est quelque chose qu'on retrouvait. J'ai
cru voir... Je ne sais pas si je vais pouvoir utiliser ces documents, Mme la
présidente. J'ai cru vous voir... Dans une... Bien, dans une recherche, donc,
quand même assez complète, que c'est un texte que l'on... que l'on retrouve
quand même ailleurs. Donc, cette partie là, donc, de la question... que j'ai,
donc, on y a répondu nous-mêmes de notre côté. Alors, ici, ce que... ont
demandé quel était... Tu sais, c'est quoi l'objectif, là, de... de rajouter,
donc, l'article 41, ici, donc, à la loi sur la découvrabilité? Évidemment,
on le retrouve ailleurs, mais pas partout non plus, là. Donc, si on décide de
l'inclure ici, c'est parce qu'on dit donc qu'il y a des motifs... il y a des
motifs raisonnables de le faire. Donc, je me demandais quelle était la
réflexion...
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Un, bien, il y a le droit à la découvrabilité que donc la loi met en œuvre ce
droit-là. Donc, c'est suffisamment important pour avoir cette protection-là.
Au-delà de ça, je pense qu'il y a beaucoup de situations où des assujettis
pourraient possiblement forcer... vouloir forcer le ministre ou un fonctionnaire
à agir dans... d'une certaine manière. Et donc cette disposition-là vise à
justement protéger cette action-là. Par contre, là, sauf sur une question de
compétence, évidemment, ça ne protège pas les actes qui, à titre d'exemple,
seraient contraires à l'équité procédurale. On a toute une série de
dispositions qui prévoient notamment des délais pour des avis notifiés, etc. Si
ce n'était pas respecté, tout ça, bien là, on ouvrirait la porte, là, parce
qu'on... Sauf sur une question de compétence. Donc, ce n'est pas une clause,
là, qui protège toute action, c'est vraiment les actions légitimes en vertu de
la loi du ministre et des fonctionnaires qui vont être protégés. Par contre, ça
n'arrivera pas. Mais, tu sais, si les procédures et l'équité procédurale dans
un cas particulier n'étaient pas...
M. Robitaille (Jean-Félix) : ...bien,
c'est là que ça ne pourrait pas nous être d'un grand secours, cette disposition-là.
C'est vraiment tout ce qui se fait en vertu des dispositions, conformément à la
loi, qui se trouve à être protégé puis...
Mme Cadet : OK. Je comprends.
Parce que je pense que c'est pour ça aussi que je me posais la question, donc,
«par l'équité procédurale». Donc, vous dites, c'est lorsque les... si celle-ci
n'est pas respectée. Parce que c'est... souvent ce risque, là, mais normalement,
donc, les dispositions qui permettent, donc, aux citoyens, donc, d'exercer,
donc, leur recours de façon raisonnable, et c'est... Ils ont lieu
principalement lorsque, par exemple, donc, il n'y a pas eu d'équité procédurale
ou, bon... un bris de procédure, donc... On dans ces situations-là, à ce
moment-là, l'article 41 ne s'applique pas, là.
M. Robitaille (Jean-Félix) : C'est
ça. On ouvre la porte, là, malheureusement.
Mme Cadet : OK, donc... OK,
je pense que je comprends, je comprends mieux, alors, le sens de la
disposition. Donc, c'est un peu le corollaire de 40, en bout de ligne. Parce
que 40, on dit : «Le ministre, les personnes désignées... exactement,
donc, «le ministre, les fonctionnaires et les personnes désignées ne peuvent
pas être poursuivis en justice en raison d'omission ou d'actes accomplis de
bonne foi dans l'exercice de leurs fonctions.», donc, dans ce cadre-là, plus
précis, ne peuvent pas être poursuivis, mais peuvent l'être dans d'autres
cadres. Donc, c'est la même chose.
Puis ici... Ah! OK, donc, je... Il ne peut
pas y avoir, donc, de requête introductive d'instance, à 40, de la part des
assujettis à l'encontre du ministre, des fonctionnaires et des personnes
désignées dans le cadre de l'enquête. Puis, à 41, on se dit: Bien, si c'est ces
assujettis-là, donc, ont été poursuivis, qu'il y a une décision qui a été
rendue, bien, à ce moment-là, ils disent : Il ne pourrait pas y avoir de
pourvoi en contrôle judiciaire dans ce cadre -à, mais il y a une procédure, il
y a procédure d'appel de la décision, ça on l'a déjà... on va le voir.
M. Robitaille (Jean-Félix) : En
fait, je ferais une distinction entre les deux. C'est vraiment deux objectifs,
là, c'est vraiment... ici, c'est un... cette clause privative là, tu sais,
quand on parle d'injonction, c'est évidemment le pouvoir de la Cour supérieure.
Donc, on ne veut qu'on soit... qu'il y ait d'ordre qui soit donné au ministre.
C'est surtout ça qu'on veut éviter, d'agir d'une certaine manière, ou tout ça.
Donc, il y a une distinction.
Mme Cadet : C'est ça, c'est
parce que c'est vraiment séparément. Il y a le pourvoi en contrôle judiciaire,
d'une part, puis il y a l'injonction à... d'autre part. Donc, on dit... donc,
l'objectif, ici, c'est... on ne veut pas qu'il y ait... Donc là, ce n'est pas
c'est pas juste s'il y a une décision qui a été rendue, là.
M. Robitaille (Jean-Félix) : C'est
ça.
Mme Cadet : ...OK, oui, oui, effectivement.
Donc, ce sont... on est... c'est une variation sur le même thème, là, mais ce
n'est pas... ça n'a pas le même but. OK. Donc, lorsqu'il y a enquête ou
inspection par le ministre, le fonctionnaire ou toute personne désignée, bien,
à ce moment-là, un assujetti ne pourrait pas dire : Bien, moi je vous
lance une injonction pour éviter que vous vous présentiez, donc, dans mon
bureau, par exemple.
M. Robitaille (Jean-Félix) : Oui,
ou : Remettez-moi les documents que je vous ai remis, parce qu'il
s'aperçoit que, finalement, ça pouvait être compromettant, donc, tu sais, c'est
des choses comme ça.
• (20 h 50) •
Mme Cadet : OK. Donc, ça,
c'est... ce sont ces exemples-là qu'on vise, donc, d'où l'objectif... parce que
c'était ma question initiale, là, pourquoi est-ce qu'on a 41 ici, pourquoi est-ce
que, dans cette loi-ci, on a besoin de 41? Puis vous me dites : On a
besoin de 41 parce que, bon, c'est ça, un assujetti pourrait remettre des
documents en disant : Je ne les veux pas, donc, voilà une injonction,
mais, en bout de ligne, on dit : Non, une injonction ne peut pas être
accordée à... lorsque le ministre, le fonctionnaire ou la personne désignée a
effectué son inspection ou son enquête dans le cadre... dans l'exercice de ses
fonctions puis qu'il n'y a pas eu de bris à l'équité procédurale... expliqué,
là, qu'à ce moment-là, donc, si tout est fait dans... dans le fond, si son
travail a été réalisé dans le cadre de la loi, puis, à ce moment-là, il a
exercé ses pouvoirs de façon légitime...
Mme Cadet : OK, donc on veut
éviter, donc, les... les requêtes illégitimes, en fait.
Une voix : Oui, si on veut.
Mme Cadet : OK. Puis, par la
suite, bien, s'il y a une procédure, s'il y a un juge de première instance qui,
pour toutes sortes de raisons, accorde une injonction, à ce moment-là, le juge
de la Cour d'appel pourra, sur demande... du ministre, donc annuler
sommairement cette procédure-là ou une décision qui a été rendue. OK.
Puis là, juste pour préciser, parce que...
juste sauf sur une question de compétence, mais c'est le libellé habituel, dans
le fond. C'est ça. Donc, ça... c'est quand même qu'est-ce que vous avez
expliqué, tantôt, là, en termes de... sur le fond, là, donc sauf... évidemment,
donc, s'il y a... évidemment, donc une... un bris procédural, ou une erreur, ou
quelque chose qui n'aurait pas été fait de façon correcte, là, dans
l'accomplissement de... de ses pouvoirs puis dans l'exercice de ses fonctions.
Mais, à ce moment-là, bien, évidemment, donc, il ne l'article s'applique pas,
là, indépendamment de la restriction qui est amenée par «sauf» sur une question
de compétence, là. OK.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Est-ce que l'article 41 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Vous pouvez procéder, M. le ministre, à la lecture de
l'article 42.
M. Lacombe : Donc,
article 42 : Le ministre peut, aux conditions qu'il fixe, ordonner à
une plateforme numérique ou un fabricant de prendre les mesures qu'il indique
lorsqu'il estime que cette plateforme numérique ou ce fabricant fait défaut
d'exécuter les obligations auxquelles cette plateforme numérique ou ce
fabricant est tenue en vertu de la présente loi, le règlement pris en vertu de
celle-ci ou dans le cas d'une plateforme numérique d'une entente visée à
l'article 21. Le ministre peut, pour les mêmes motifs, rendre une
ordonnance à l'encontre d'un tiers qui, pour le compte d'une plateforme
numérique ou d'un fabricant, en exerce les activités ou en exécute les
obligations.
Donc, l'article 42 prévoit que le
ministre peut ordonner à une plateforme numérique ou un fabricant en situation
de non-conformité à la loi de prendre certaines mesures afin de s'y conformer.
Prévoit également que le ministre peut faire de même à l'égard d'une plateforme
qui ne se conforme pas à une entente sur des mesures de substitution.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce qu'il y a des commentaires?
Mme Cadet : Un peu plus tôt,
là, je sais que, plus tôt, on avait... on faisait référence aux ordonnances...
quel article, là, qu'on lisait concurremment avec 42, là, qu'on disait :
Mais voici... Ah, c'est l'article sur le... le ministre, donc, peut mettre fin
à une entente, donc si la plateforme ne respecte pas une ordonnance, donc c'est
ça à quoi on faisait référence ici, c'est ce type d'ordonnance là.
M. Lacombe : Oui, vous avez
raison, on y a fait allusion tantôt. Je ne m'en rappelais pas, mais oui,
effectivement, on est rendus là.
Mme Cadet : Donc, dans le
continuum, la première étape ou l'une des premières étapes, ici, là, c'est...
c'est l'ordonnance. Et, à ce moment-là, donc, si elle ne... ne s'y réfère pas,
on disait : Le ministre peut, et non pas doit, donc mettre fin à une
entente. Donc, ça peut être l'une des conséquences.
M. Lacombe : Bien... bien,
effectivement, là, c'est... Puis... puis je viens de confirmer, mais il peut y
avoir une ordonnance sans qu'il y ait eu d'inspection, par exemple, mais il
pourrait y avoir une inspection qui même ensuite à une ordonnance.
Mme Cadet : Oui, bien,
évidemment, l'inspection, c'est un... c'est un pouvoir, là, c'est un outil, là,
qui est accordé, mais ce n'est pas une obligation procédurale en tant que
telle, là, ce n'est pas une étape préalable.
Puis, au niveau des mesures qu'il indique,
qu'est-ce que vous avez... Vous aviez des exemples en tête?
M. Lacombe : Là, vous faites
référence à?
Mme Cadet : Bien, «Le
ministre peut ordonner une plateforme numérique ou à un fabricant va prendre
les mesures qu'il indique».
M. Lacombe : Bien,
c'est-à-dire respecter... Attendez, je veux être sûr de ne pas me tromper.
«Ordonner... ordonner à une plateforme numérique ou un fabricant de prendre les
mesures qu'il indique», donc de prendre les mesures qu'il indique, vous
dites : Quelles pourraient être ces mesures-là?
Mme Cadet : Oui, c'est ça.
M. Lacombe : Bien, des mesures
pour qu'elles se conforment à la loi, au règlement, ou au... à ce qui est prévu
à l'entente de substitution qui a été conclue à l'accord avec... avec le
gouvernement...
Mme Cadet : ...puis les... les
dispositions relatives aux tiers ici, on parle...
M. Lacombe : D'un
sous-traitant, d'un mandataire, par exemple. Donc, si d'aventure on était
confrontés à un cas comme celui-là, bien, il faudrait agir aussi, donc on... on
se donne le pouvoir, pour les mêmes motifs, de rendre une ordonnance à
l'encontre de ces tiers-là.
Mme Cadet : Parfait. C'est
clair pour moi. Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) : D'accord.
D'autres interventions sur 42? Est-ce que l'article 42 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
Maintenant, vous pouvez procéder à la lecture de... l'article 43.
M. Lacombe : Donc,
article 43 : «Avant de rendre une ordonnance à l'encontre d'une
plateforme numérique, d'un fabricant ou d'un tiers visé à l'article 42, le
ministre, en application de l'article cinq de la Loi sur la justice
administrative... administrative (chapitre J-3), notifie par écrit à
celui-ci un préavis d'au moins 15 jours mentionnant les motifs qui
paraissent justifier l'ordonnance, la date projetée pour sa prise d'effet et la
possibilité de présenter des observations. Lorsqu'un préavis est notifié à un
tiers, le ministre le notifie également à la plateforme numérique ou au
fabricant pour le compte duquel ce tiers en exerce les activités ou en exécute
les obligations.»
Donc, l'article 43 prévoit qu'avant
de rendre une ordonnance le ministre doit aviser... doit aviser... Je recommence.
L'article 43 prévoit qu'avant de rendre une ordonnance le ministre doit
aviser ceux que celle-ci viserait des motifs qui paraissent la justifier, de la
date projetée de sa prise d'effet et de la possibilité de présenter des
observations.
Mme Cadet : ...la Loi sur la
justice administrative?
M. Robitaille (Jean-Félix) : Non.
Mais il y a... l'article 5, on... à l'article... (panne de son) ...on ne
voit pas de délai spécifique.
Mme Cadet : OK, OK, donc,
c'est... Donc, nous, on établit, donc, le préavis... C'est une décision, donc,
qui est... qui spécifique à la Loi sur la découvrabilité, donc, la... le délai
de préavis.
Dans le fond, je reviens tout de suite, la
section, là, qu'on a eue sur les... sur les ententes, un peu plus tôt, que le
ministre, donc, pouvait mettre fin à l'entente, et tout. C'est que, dans le
fond, ça, c'était... ça s'appliquait strictement aux plateformes. Mais, dans le
fond, donc, on a aussi, donc, une section sur les ordonnances. Ce qu'on disait
tantôt, donc, sur les mesures qu'il peut prendre, donc, à ce moment-là, on
dit : OK, peut respecter qu'est-ce qu'il y a dans l'entente ou on se
laisse une marge de manœuvre, là, on se laisse une espèce de... de latitude
créative ici. Mais, dans le fond, on a vraiment une section aussi sur les
ordonnances, parce qu'on pourrait... parce que, dans le fond... un, on ne parle
pas juste des plateformes, là, ce ne se sont pas les seules personnes...
personnes, donc, qui sont assujetties aussi, donc, à... aux différentes obligations,
là, on parle de... de tiers, on a donné des exemples tantôt. Ah! OK. Parce
qu'on a fabricant aussi, ce qu'on a, la plateforme puis on a le fabriquant. OK,
c'est pour ça qu'on... OK...
M. Lacombe : Puis... donc
une... j'allais dire... une ordonnance... une ordonnance qui ne serait pas,
bien, respectée pourrait mener à plusieurs choses, dont évidemment la
résiliation, quand vous parlez des ententes, mais aussi à des sanctions
administratives pécuniaires et possiblement aussi à des sanctions pénales.
• (21 heures) •
Mme Cadet : Ce que j'avais
omis, le fabricant... dans le fond, on a vraiment deux régimes distincts, ce
que... celle sur les ententes, bien évidemment, donc, c'est exclusivement sur
les plateformes, ce que les... Oui, c'est ça, c'est juste les plateformes,
parce que les fabricants ne... ne peuvent pas négocier... de... les fabricants
ne peuvent pas négocier d'entente...
21 h (version non révisée)
Mme Cadet : ...les mesures de
substitution, c'est vraiment... exclusivement les plateformes.
M. Lacombe : Les mesures de
substitution? Oui, c'est ça.
Mme Cadet : C'est ça, c'est exclusivement
les platesformes, c'est ça, les fabricants, eux... il n'y a pas de moyen pour
eux de ne pas pouvoir se conformer, là, c'est vraiment juste...
M. Lacombe : Non, mais là,
vous me faites douter.
Mme Cadet : Ça... ça ne se
peut pas que les fabricants ne puissent pas se conformer à la loi.
M. Lacombe : Il est tard, vous
m'avez fait douter, mais non, effectivement.
Mme Cadet : Non, c'est ça.
Donc... donc à ce moment-là, donc, d'où la nécessité d'avoir deux mécanismes
distincts. Donc, les plateformes qui ont des ententes... ne respectent pas, alors,
on a tout ce qu'on a vu en termes d'équité procédurale pour s'ils ne respectent
pas l'entente, etc., etc. Et là donc, on a les ordonnances pour, oui, les
plateformes, pour celles qui n'auraient pas d'entente puis qui, déjà,
respectent la loi, mais peu-être ne la respecteraient plus, celles qui
pourraient avoir des ententes, donc, à ce moment-là, on a un mécanisme
additionnel, mais on a aussi les fabricants pour qui, bien, la tape sur la
main, là, c'est vraiment l'ordonnance ici, parce qu'il n'y a pas... il n'y a
pas d'entente, il n'y a pas d'autres mécanismes.
M. Lacombe : Mais l'ordonnance,
elle peut viser les fabricants et/ou les plateformes.
Mme Cadet : Et/ou les
plateformes, c'est ça.
M. Lacombe : Oui, c'est ça,
exact.
Mme Cadet : Parfait.
M. Lacombe : Je pensais que vous
sous-entendiez que ça s'appliquait seulement aux fabricants, je voulais être
certain.
Mme Cadet : Non. Non, non, c'est
ça, c'est effectivement, donc, ce... les deux, ils sont assujettis. Je pense qu'effectivement
il est tard et, donc, j'essayais de comprendre, puis je me suis dit : Ah
oui, c'est vrai, il y a les fabricants aussi, là, qui sont principalement aussi
visés par la loi, donc... donc ceux-là aussi, donc, pourraient être visés par
une ordonnance sans que le cas ne soit hypothétique ou... ou pas hypothétique,
que ce soit hypothétique, là, OK. C'est très clair.
M. Lacombe : Super.
La Présidente (Mme Bogemans) : Super.
D'autres interventions sur 43? Est-ce que l'article 43 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. L'article 44.
M. Lacombe : Donc, 44 : L'ordonnance
du ministre doit énoncer les motifs qui la justifient. Elle est notifiée à
chacun de ceux qui sont visés par cette ordonnance. Elle prend effet à la date
de sa notification ou à autre... ou à toute autre date ultérieure qui y est
indiquée.
L'article 44 prévoit que l'ordonnance
du ministre doit énoncer les motifs qui la justifient et être notifiée à chacun
de ceux qui sont visés par celle-ci. Elle prend effet dès qu'elle a été portée
à la connaissance de ceux qu'elle vise, à moins qu'elle n'indique prendre effet
ultérieurement.
Mme Cadet : Notification écrite?
M. Lacombe : Pardon?
Mme Cadet : Notification
écrite?
M. Lacombe : Écrite, oui.
Mme Cadet : Ça, on n'a pas
besoin de le préciser parce que c'est prévu ailleurs, c'est ça?
M. Lacombe : C'est ça.
Mme Cadet : C'est parfait.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Est-ce que l'article 44 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Je vous invite à faire la lecture de l'article 45.
M. Lacombe : 45 : «Le
ministre peut révoquer ou modifier l'ordonnance qu'il a rendue en vertu du
présent chapitre.»
Donc, l'article 45 prévoit que le
ministre peut révoquer ou modifier l'ordonnance qu'il a rendue.
Mme Cadet : ...Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) : Est-ce
que l'article 45 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : L'article 46.
M. Lacombe : Donc, article 46 :
«Le ministre peut demander à un juge de la Cour supérieure de prononcer une
injonction relative à l'application de la présente loi. La demande d'injonction
constitue une instance en elle-même. La procédure prévue au Code de procédure
civile (chapitre C-25.01) s'applique, sauf que le ministre ne peut être
tenu de fournir un cautionnement.»
Donc, l'article 46 permet au ministre
de demander à un juge de la Cour supérieure de prononcer une injonction
relative à l'application de la loi.
La Présidente (Mme Bogemans) : Des
commentaires?
Mme Cadet : Oui, mais là, dans
le fond, on arrive vraiment à l'étape où lorsqu'on a des grands fautifs, des
délinquants, ils ne veulent pas... ils ne veulent pas se conformer, ils ne
veulent pas signer d'entente, tout simplement, donc à ce moment-là, donc, on a
ce pouvoir d'injonction.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce qu'il y a...?
Mme Cadet : OK. Bon, le
troisième alinéa, mais je pense que ça se comprend, je comprends que la
procédure prévue au code, normalement, indique que, j'imagine, que le demandeur
peut être tenu de fournir un cautionnement, puis ici on vient préciser que ce
n'est pas le cas, tout simplement. Ça va.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait,
est-ce qu'à l'article 46 est adopté?
La Présidente (Mme Bogemans) : Maintenant,
l'article 47.
M. Lacombe : 47 : «Le
ministre peut, d'office et sans avis, intervenir dans toute instance concernant
une disposition de la présente loi.»
L'article 47 prévoit que le ministre
peut, d'office et sans préavis, intervenir dans toute instance concernant une
disposition de la présente loi.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait.
Mme Cadet : J'imagine ici on
parle, de s'il y a une contestation de lois devant les tribunaux et que le
ministre, donc, veut intervenir devant la Cour suprême, là, par exemple, ou
n'importe quel cours.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Oui, exact, c'est ça. C'est un recours en vertu... c'est ça. Tout à fait. C'est
vraiment pour lui donner cette latitude-là.
Mme Cadet : Et, j'imagine,
«d'office et sans avis» ça aussi c'est un libellé qu'on retrouve... assez
standard, ici, là.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
C'est dans la Charte de la langue française.
Mme Cadet : OK. Parfait. Ça
va, parfait.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce que l'article 47 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Lecture de l'article 48, M. le ministre.
M. Lacombe : Donc on change
de sujet. Légèrement, légèrement. 48... très légèrement, en fait. 48 : «Le
ministre élabore et rend public un cadre général d'application des sanctions
administratives pécuniaires en lien avec l'exercice d'un recours pénal et y
précise notamment les éléments suivants:
premièrement, les objectifs poursuivis par ces sanctions, notamment inciter la
personne à prendre rapidement les mesures requises pour remédier au manquement
et en dissuader la répétition; deuxièmement, les catégories de fonctions dont
sont titularisées les personnes désignées pour les imposer; troisièmement, les
critères qui doivent guider les personnes désignées lorsqu'un manquement est
constaté, notamment la prise en compte de la nature de ce manquement, de son
caractère répétitif, des avantages tirés de ce manquement, de la gravité de
l'atteinte ou du risque d'atteinte qui en résulte et des mesures prises par la
personne pour remédier au manquement; quatrièmement, les circonstances dans
lesquelles le recours pénal sera priorisé; cinquièmement, les autres modalités
relatives à l'imposition d'une telle sanction, notamment le fait que celle-ci
doit être précédée de la notification d'un avis de non-conformité.»
Donc l'article 48 prévoit que le
ministre doit élaborer et publier un cadre général d'application des sanctions
administratives pécuniaires de même que les informations qui doivent s'y
retrouver.
La Présidente (Mme Bogemans) : Est-ce
qu'il y a des commentaires?
Mme Cadet : Oui, ça j'ai déjà
vu ce type de disposition ailleurs et là, j'anticipe peut-être la question, là,
mais dans le fond, on a déjà prévu qu'au niveau de la disposition d'entrée en
vigueur de la loi qu'elle le serait... que la loi le serait, donc, à la date ou
aux dates déterminées par le gouvernement. Donc, j'imagine qu'ici c'est très
clair que les SAP... les dispositions, donc, sur les SAP, là, parce qu'on va
voir, donc, les chiffres par la suite, vont entrer en vigueur après
l'élaboration et la publication du cadre général d'application. Je ne sais pas
si vous saisissez ma question?
M. Lacombe : Oui. Donc, parce
que vous nous dites la loi entre en vigueur par décret du gouvernement, mais
donc, au moment de l'entrée en vigueur de la loi, vous voulez savoir est-ce que
nécessairement le cadre pour les SAP va être déjà publié?
Mme Cadet : C'est ça, oui.
M. Lacombe : Bien...
Une voix : ...
M. Lacombe : Donc, ça en fait
partie. Donc, réponse courte, oui.
Mme Cadet : OK, c'est ça.
C'est ça parce qu'effectivement, donc, là, il pourrait y avoir un préjudice
contre des tiers si les sanctions... parce qu'après ça, on va voir, donc, les
manquements, puis les sanctions, donc il pourrait y avoir préjudice si le cadre
d'application des sanctions administratives pécuniaires n'est pas défini ni
publié, pour qu'ils sachent, bien là, on impose des sanctions, mais je n'ai
même pas eu de cadre, donc ce n'est pas tout à fait clair, donc, ce à quoi j'ai
dérogé.
M. Lacombe : Tout à fait.
Effectivement, oui.
• (21 h 10) •
Mme Cadet : Donc on le note
ici, donc, pour... je ne pense pas qu'on ait besoin de le préciser, là, par
voie législative, là, pas pour...
M. Lacombe : C'est que
techniquement ça fait partie du projet de loi. Donc ça doit être établi au
moment où ça entre en vigueur, ça doit en faire partie, sinon on n'est pas...
on n'est pas...
Mme Cadet : Puis dans le
fond, vous aviez quand même beaucoup de suppositions sur les... on a quand même
beaucoup de règlements adoptés, là, dans le projet de loi, donc c'est... c'est
pour ça qu'il ne rentre pas en vigueur à sa sanction...
Mme Cadet : ...parce que tout
le reste dépend de règlements. Donc, ça aussi, c'est juste... la seule pensée
que ça doit dépendre définitivement de l'application du cadre général
d'application, sinon il y a préjudice.
M. Lacombe : Tout à fait.
Mme Cadet : Puis quand est-ce
que vous pensez... Parce que je comprends que la priorité, c'est les règlements
ici, mais, à ce moment-là, j'imagine que vous avez peut-être un échéancier en
tête pour l'élaboration du corps général d'application aussi.
M. Lacombe : Bien, en fait,
c'est au moment de l'entrée... c'est ça, c'est au moment de l'entrée en vigueur.
Donc, on ne l'a pas défini encore, on ne l'a pas déterminé. Donc, ça revient à
la question de : À quel moment pensons-nous que la... qu'on va faire
entrer la loi en vigueur? Je vous dirais, je ne le sais pas encore.
(Consultation)
Mme Cadet : OK. Moi, ça me va.
Je pense, vous avez peut-être obtenu une précision. Je ne sais pas si elle est
pertinente à partager.
M. Lacombe : Non, non, non,
pas du tout, pas du tout...
Mme Cadet : Non.
M. Lacombe : ...c'était sur
autre chose.
Mme Cadet : OK, parfait. Ça
va, alors, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce que l'article 48 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
L'article 49.
M. Lacombe : Donc,
article 49 : «Une sanction administrative pécuniaire d'un montant de
2 500 $ dans le cas d'une personne physique ou de 15 000 $
dans les autres cas peut être imposée à quiconque ne se conforme pas à une
ordonnance du ministre rendue en application de la présente loi.»
Donc, l'article 49 prévoit qu'une
sanction administrative pécuniaire peut être imposée à quiconque ne se
conformait pas à une ordonnance du ministre.
Mme Cadet : Comment les
montants ont été déterminés?
Une voix :
M. Lacombe : C'est ça, c'est
toujours... c'est toujours la raison... c'est toujours la question. Mais ça a
été fait en accord avec ce qui se fait à la fois ailleurs et ce qu'on a
prévu... Bien, voulez-vous...
M. Robitaille (Jean-Félix) : Oui,
tout à fait. Le montant des sanctions administratives pécuniaires, mais, comme
le dit le ministre, sont en relation avec d'autres lois, oui, mais c'est
beaucoup à l'intérieur d'une même loi, entre les montants d'amende et les
montants de la SAP. On ne veut pas avoir un débalancement entre les montants de
SAP et les montants d'amende, les montants d'amende devront être supérieurs aux
montants des SAP. Donc, dans... en l'occurrence, bien, on voit que c'est un
rapport d'environ 10 fois 10, donc, grosso modo, là. Puis on tente, dans
la mesure du possible, d'avoir cette cohérence-là à l'intérieur d'une loi, mais
aussi dans le corpus législatif.
Mme Cadet : OK, je comprends.
Donc, on va voir, plus tard, les montants d'amende...
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Il va avoir... Bien, à 69, on peut voir la relation entre les montants...
Mme Cadet : À 69, d'accord.
OK. Puis on le disait aussi, tu sais, au niveau... tu sais, dans le cadre
général d'application, les... les objectifs qui sont poursuivis par les
sanctions normalement, donc, les SAP, de façon générale, ont pour objectif
d'inciter la personne à prendre rapidement les mesures requises pour remédier
aux manquements et en dissuader la répétition. Ici, on a des... des montants
qui sont... qui sont journaliers, là, donc, qui s'additionnent ici... c'est toujours
des montants par jour. En fait, ce n'est pas précisé si c'est des montants par
jour, je l'ai présumé, mais je ne le vois pas.
M. Lacombe : Oui, c'est par...
M. Robitaille (Jean-Félix) :
En vertu de l'article 51, article 51.
Mme Cadet : Ah! c'est par la
suite, OK, merci.
M. Lacombe : Donc, ça pourrait
totaliser 912 500 $ sur un an.
Mme Cadet : C'est précis. OK.
Parfait. C'est clair. Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 49? Est-ce
que l'article 49 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. L'article 50.
M. Lacombe : «Un règlement
pris en vertu de la présente loi peut prévoir qu'un manquement à l'une de ses
dispositions peut donner lieu à une sanction administrative pécuniaire.
«Ce règlement peut prévoir des conditions
d'application de la sanction et déterminer les montants ou leur mode de calcul,
lesquels peuvent notamment varier selon la gravité du manquement, sans
toutefois accéder les montants maximaux prévus à l'article 49.»
L'article 50 confère et encadre le
pouvoir du gouvernement de prévoir des sanctions administratives pécuniaires
dans les règlements pris en vertu de la loi.
Mme Cadet : Donc, est-ce qu'on
a...
Mme Cadet : ...vont être
établis aussi par règlement. Ce ne sera pas...
M. Lacombe : Ils ne peuvent
pas excéder les montants maximaux qui sont prévus par contre à l'article 49.
Mme Cadet : OK, je comprends.
Ils seront encadrés par le cadre général d'application. Donc, ça va être le
même cadre général d'application tant pour les manquements prévus par la loi
que par les règlements.
M. Lacombe : Donc, on dit
oui.
Mme Cadet : Oui, merci. Aux
fins du Journal des débats, donc, l'acquiescement, donc ne sera pas
comptabilisé. Donc, j'attendais la réponse au micro.
M. Lacombe : Habituellement,
vous dites : Je vois que vous faites «oui» de la tête.
Mme Cadet : Ah, d'accord.
Merci, je le saurai pour la prochaine fois.
M. Lacombe : Non, mais vous
dites ça des fois.
Mme Cadet : Oui,
effectivement. Vous avez raison.
M. Lacombe : Sur des sujets
plus litigieux.
Mme Cadet : Parfait.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait, ça complète?
Mme Cadet : C'est beau, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce qu'on adopte l'article 50?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
Article 51.
M. Lacombe : Article 51.
«Un manquement susceptible de donner lieu
à l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire constitue un manquement
distinct pour chaque jour durant lequel il se poursuit.»
L'article 51 précise qu'un manquement
s'étirant sur plusieurs jours est considéré comme un manquement distinct pour
chacun de ces jours. Donc, ce à quoi on faisait référence tantôt.
Mme Cadet : Exactement. Donc,
Mme la Présidente, ça répond à la question que j'avais alors que nous étudions
l'article 49. Donc, c'est très clair pour moi, ici, c'est assez standard.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Est-ce que l'article 51 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
L'article 52.
M. Lacombe : Article 52.
«Lorsqu'un manquement visé à la
sous-section 2 est constaté, un avis
de non-conformité peut être notifié à celui qui en
est le responsable afin de
l'inciter à prendre sans délai les mesures y
remédiant.»
L'avis doit mentionner que le manquement
pourrait notamment donner lieu à une sanction administrative pécuniaire.
Pour l'application de la présente section,
le responsable d'un manquement s'entend de celui qui, selon le cas, se voit
imposer ou est susceptible de se voir imposer une sanction administrative
pécuniaire pour un manquement visé à la sous-section 2.
Donc, l'article 52 prévoit la notification
d'un avis de non-conformité au responsable d'un manquement, lequel doit
mentionner que le manquement pourrait notamment entraîner l'imposition d'une
sanction administrative pécuniaire.
La Présidente (Mme Bogemans) :
...Oui?
Mme Cadet : Peut-être,
revenir parce que là, on a beaucoup été dans les technicalités, là. Mais...
avant de poursuivre ici, parce que là on a les... on a défini, donc le... on a
parlé du cadre général d'application, des SAP, on a parlé des montants ici, je
ne sais pas si... Je pense que ce serait pertinent que le ministre ici, donc
nous étaie, donc qu'est-ce qui pourrait constituer un manquement, donc qui
pourrait, donc se voir attribuer une sanction administrative pécuniaire, là.
Juste pour que les gens qui nous écoutent, là, comprennent bien, donc la
gradation ici. Donc, quels sont les types de comportements qu'on se dit, bien,
ça, on veut que la personne remédie à ce comportement-là, ce qui est le... ce
qu'on a vu à l'article 48, donc le... d'inciter la personne à prendre
rapidement les mesures requises pour remédier aux manquements et en dissuader
la répétition. Donc, qu'est-ce qui rentre dans ce cadre-là versus tout ce qu'on
a vu, là, un peu plus tôt au niveau des ordonnances, le fait de mettre fin à
une entente, donc on... qu'on saisisse bien, donc la gradation ici des
sanctions.
M. Lacombe : Là, vous
comprenez que j'essaie d'être prudent parce que je ne suis pas juriste et ces
sections-là sont toujours, je trouve, pour moi, délicate, parce que je veux
être certain de ne pas vous dire...
Mme Cadet : Bien sûr.
M. Lacombe : ...de folies au
micro puis que ce soit consigné. Mais donc, quand on parle d'un manquement...
Donc, là, quand on parle de la sous-section 2, ça veut dire qu'on revient à
l'article 49, Manquements. Donc, vous voyez c'est écrit :
«§2.—Manquements». Donc, lorsque quiconque ne se conforme pas à une ordonnance
du ministre rendue en application de la présente loi. Donc, ça pourrait, par
exemple, être, puis là j'y vais au plus... au plus simple, là, mais dans les
règlements que nous allons... que nous allons... Est-ce qu'on dit adopter?
...Qu'on va édicter?
• (21 h 20) •
Une voix : ...
M. Lacombe : Édicter. Donc,
dans les règlements qu'on va... il est tard... dans les règlements que nous
allons édicter, par exemple on va venir statuer un niveau de contenu qui doit
être présent sur les différentes plateformes. À ce moment-là, s'il y a un
manquement, donc, si l'entreprise ne se...
M. Lacombe : ...pas à ça. Ça
pourrait, je le mets au conditionnel, être, donc, un... manquement dont on me parle
en ce moment, s'il est déterminé comme tel dans le règlement et qu'il est
assorti, parce qu'on vient d'en parler, on devrait y assortir des sanctions,
des montants de sanctions administratives pécuniaires dans le règlement aussi.
Est-ce que c'est clair? Bien, c'est un... c'est un exemple, mais c'est qu'on
doit... d'abord, ça doit être dans le règlement, là. Les règlements ne sont pas
encore édictés. Donc, tout ça est très hypothétique. C'est un exemple. Je pense
que c'est peut-être le plus évident, le niveau de... de contenu qu'on va exiger
d'une plateforme, de contenu original de langue française, mais il faut que ce
soit prévu dans le règlement puis il faut que ce soit prévu comme étant un
manquement qui mène à une sanction administrative pécuniaire pour que l'article
dont on parle puisse s'appliquer.
Mme Cadet : OK, je
comprends... Merci. C'est... C'est pour ça que, tu sais, je trouvais que
c'était pertinent, là, ce qu'on a beaucoup parlé, donc, des autres... des
autres sanctions, là, à défaut d'un meilleur terme, là, qui sont prévues
dans... dans la loi ici, là... Puisqu'on se crée un régime de SAP, ce que ce
n'est pas toutes les lois qui ont un régime de SAQ. Je l'ai vu, par exemple,
dans le cadre, donc, de... de la Loi sur le bâtiment du Québec, là, il y a un
régime, donc, pour les entrepreneurs en construction, là, pour s'assurer qu'ils
puissent remédier rapidement, donc, à... à certaines de leurs obligations,
donc, pour assurer, donc, la... la sécurité de tous, donc on... il y a un régime,
donc, qui... tu sais, pour ça, donc, ici, dans le cadre de la Loi sur la
découvrabilité, avec les types de manquement qui pourraient être prévus, étant
donné qu'on... on octroie, donc, à... quand même au gouvernement, donc, ou au
ministre des... des pouvoirs relativement larges, auparavant, donc, d'enquête,
de... voyons, d'inspection, il y a... il y a... il y a d'autres types de
conséquences qui pourront être attribuables aux différents assujettis. Mais,
dans le fond, ici, là, le premier, premier objectif, nous, ce qu'on dit :
OK, on veut dissuader la répétition du manquement. Ici, on dit que si, par
exemple... Tu sais, vous le disiez, donc s'il y a une exigence de 5 % de
contenu ou 10 % de contenu de... original de langue française sur certaines
plateformes et que vous constatez après une inspection qu'elle ne répond pas à
ça, mais la première des choses, c'est de s'assurer que... qu'elle... que la
plateforme, donc, réponde à l'exigence avant même d'aller ailleurs. Donc, ça,
c'est... c'est principalement qu'est-ce que vous auriez en tête, par exemple,
pour une SAP... pour une...
M. Lacombe : C'est
principalement? Pardon?
Mme Cadet : Ce que vous
auriez en tête le comme un manquement, là, pour une sanction administrative
pécuniaire.
M. Lacombe : Bien... bien, je
pense que c'est, honnêtement, là, l'exemple le plus parlant, là, tu sais, aux
fins de la discussion parce qu'il est au cœur du... du projet de loi. Puis,
ensuite de ça, tout le reste est très... bien, en tout cas, on pourrait... il
pourrait y avoir d'autres exemples, peut-être...
Mme Cadet : Périphériques.
M. Lacombe : Bien, c'est ça.
Après ça, il y aura toute une liste, là, mais celui-là, je pense que c'est...
c'est le plus parlant.
Mme Cadet : OK. OK. Parfait.
M. Lacombe : C'est le plus
concret.
Mme Cadet : Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) : Est-ce
que l'article 52 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
L'article 53.
M. Lacombe : 53. L'imposition
d'une sanction administrative pécuniaire pour un manquement à une disposition
de la présente loi se prescrit par deux ans à compter de la date à laquelle le
manquement est constaté. La date du rapport d'inspection ou d'enquête
constatant le manquement constitue, en l'absence de toute preuve contraire, une
preuve concluante de la date à laquelle le manquement a été constaté.
L'article 53 prévoit que le délai de
prescription pour l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire est de
deux ans à compter de la date du manquement.
Mme Cadet : ...prescription
standard ici.
Une voix : Pour les sanctions
administratives pécuniaires, effectivement.
Mme Cadet : OK. Parce qu'en
bout de ligne, j'imagine, on s'entend qu'il n'y a pas... Tu sais,
contrairement, à l'exemple de la construction que j'ai nommé où est-ce qu'on a
50 000 assujettis, ici, ça m'étonnerait que s'il y a un rapport
d'inspection qui dit qu'il y a une plateforme qui n'a pas répondu à ses exigences
minimales de contenu, ça ne risque pas de prendre deux ans avant qu'on lui
émette des sanctions, là. On ne s'attend pas à un énorme volume comme on peut
le voir avec la RBQ, là.
Une voix : Effectivement.
Mme Cadet : Ce serait très
surprenant.
M. Lacombe : Bien, écoutez,
ce serait surprenant, c'est... c'est le cas de le dire.
Mme Cadet : Et là je pense
qu'on a répondu un petit peu à ma question précédente, là, avec le rapport
d'inspection d'enquête, là. Vous avez essayé une inspection, une enquête, puis
après ça on constate à ce moment-là : Donc, voici le type de manquement.
On constate, par exemple, que le quota n'est pas respecté...
Mme Cadet : ...c'est l'exemple
qu'on avait donné totalement pour l'inspection ou l'enquête. Bien, si on voit
que c'est plus parlant en disant que, là, bien, c'est la date à laquelle un
manquement a été constaté puis par la suite, bien, on... la sanction pourra
être imposée. C'est bon.
La Présidente (Mme Bogemans) :
OK. Oui?
Mme Caron : ...bien
comprendre, quand on dit : «La date du rapport d'inspection ou d'enquête
constatant le manquement constitue, en l'absence de toute preuve contraire, une
preuve concluante de la date à laquelle le manquement été constaté.», est-ce
que ça veut dire que des sanctions administratives pécuniaires ne peuvent être
imposées que lorsque le manquement est constaté lors d'une inspection ou d'une
enquête ou si, un manquement qui serait peut-être constaté autrement pourrait
aussi donner lieu à l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire?
M. Robitaille (Jean-Félix) : Donc,
on peut à un... Donc, une sanction administrative pécuniaire peut être imposée
même en l'absence d'inspection ou d'enquête. Par contre, à ce moment-là, on
n'aura pas nécessairement de date déjà définie pour le début de la
prescription, par contre.
Mme Caron : OK. Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) : Super!
S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que l'article 53 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. L'article 54.
M. Lacombe : «La sanction
administrative pécuniaire pour un manquement à une disposition de la présente
loi ne peut être imposée au responsable du manquement. Lorsqu'un constat
d'infraction lui a antérieurement été signifié en raison d'une contravention à
la même disposition, survenue le même jour et fondée sur les mêmes faits.»
L'article 54 prévoit que le
responsable d'un manquement ne peut se voir imposer une sanction administrative
pécuniaire s'il a déjà reçu un constat d'infraction en raison de la même
contravention à la loi.
Mme Cadet : ...Mme la
Présidente, et... On disait que c'est par jour, donc je comprends que c'est la
même... bien, c'est ça, si... l'infraction, donc, le jour précédent et qu'on
constate qu'elle a encore lieu le jour suivant, bien, à ce moment-là, donc, il
y a une sanction, sinon... Mais, évidemment, ça... il ne peut pas y en avoir
plus d'une, sanction, pour le même jour et pour la même infraction, mais il
peut y en avoir une...
M. Lacombe : Effectivement,
c'est dans les lignes directrices du ministère de la Justice, sur les SAP.
Mme Cadet : C'est ça. Oui,
mais il va y en avoir une... il peut y avoir plusieurs... Bien, là, évidemment,
j'ai l'exemple de la... Alors, le contexte de la Régie du bâtiment du Québec, là,
je pense que ça s'applique mieux ici, mais ici, c'est plus rare de voir
plusieurs manquements, là, qui pourraient être identifiés.
M. Lacombe : Vous voulez dire
dans ce cas-ci?
Mme Cadet : Oui, dans ce
cas-ci ici, là.
M. Lacombe : Plusieurs... Là,
vous faites la comparaison avec la RBQ?
Mme Cadet : C'est que... Dans
le fond, c'est qu'on dit, c'est «survenue le même jour et puis fondée sur les
mêmes faits.», c'est-à-dire que, s'il y a une inspection puis qu'on constate
plusieurs manquements le même jour, à ce moment-là, donc, il peut y avoir, de
façon concurrente, deux sanctions qui s'additionnent. Mais ici il y a
peu... il y a peu d'exemples en tête, mais le... Ce que je viens d'expliquer,
ça, ça se peut, là, il peut... techniquement, il peut y avoir
deux sanctions la même journée si elles le sont pour des infractions
différentes. OK.
M. Lacombe : Si elles le sont
pour des infractions différentes?
Mme Cadet : C'est ça, fondée
sur des faits différents.
M. Lacombe : Exact.
Mme Cadet : OK. Ce serait
correct.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Super! Est-ce que l'article 54 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : L'article 55.
M. Lacombe : Excusez-moi, mon
équipe vient de faire irruption dans la salle de commission. Bonjour.
«55. Une sanction administrative
pécuniaire est imposée par une personne désignée par le ministre à cet égard
par la notification d'un avis de réclamation au responsable du manquement.
«L'avis comporte les mentions suivantes :
«1° le montant réclamé;
«2° les motifs de son exigibilité;
«3° le délai à compter duquel il porte
intérêt;
«4° le droit, prévu à l'article 57,
d'obtenir le réexamen de la décision d'imposer la sanction et le délai imparti
pour l'exercer;
«5° le droit de contester la décision en
réexamen devant le Tribunal administratif du Québec et le délai pour exercer un
tel recours.
• (21 h 30) •
«L'avis de réclamation doit aussi contenir
de l'information relative aux modalités de recouvrement du montant réclamé. Le
responsable du manquement doit également être informé que les faits à l'origine
de la réclamation peuvent aussi donner lieu à une poursuite pénale.
«Sauf disposition contraire, le montant dû
porte intérêt, au taux prévu au premier alinéa de l'article 28 de...
21 h 30 (version non révisée)
M. Lacombe : ...la Loi sur
l'administration fiscale (chapitre A-6.002), à compter du 31e jour
suivant la notification de l'avis.»
Donc, l'article 55 prévoit les
modalités entourant la notification d'un avis de réclamation pour imposer une sanction
administrative pécuniaire à l'occasion d'un manquement, et notamment le contenu
obligatoire d'un tel avis.
Mme Cadet : Principe d'équité
procédurale, tout simplement.
M. Lacombe : Exact. Donc,
c'est dans le Code de procédure pénale...
Mme Cadet : ...en vertu du
Code de procédure civile, là.
Une voix : ...
Mme Cadet : Parfait. Ça me va,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Est-ce que l'article 55 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. L'article 56.
M. Lacombe : 56 : «Il ne
peut y avoir cumul de sanctions administratives pécuniaires à l'égard d'une
même personne, en raison d'un manquement à une même disposition, survenu le
même jour et fondé sur les mêmes faits. Dans le cas où plusieurs sanctions
seraient applicables, la personne qui impose la sanction détermine celle
qu'elle estime la plus appropriée compte tenu des circonstances et des
objectifs poursuivis par de telles sanctions.»
Donc l'article 56 prévoit qu'une
sanction administrative pécuniaire ne peut être imposée lorsqu'une telle
sanction a été antérieurement imposée en raison d'un manquement par la même
personne à la même disposition, survenu le même jour et fondé sur les mêmes
faits.
Mme Cadet : Ça va, M. le
ministre? Est-ce que vous avez des précisions à apporter?
M. Lacombe : Non, non. Merci.
Mme Cadet : Alors ça répond ici
à la question que j'avais un peu plus tôt, là, sur le cumul de sanctions. Donc
ça me semble clair et nous avons déjà... nous avons déjà eu cette conversation-là,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) : D'accord.
Est-ce que l'article 56 était... est adopté? Pardon.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
L'article 57.
M. Lacombe : 57 : «Le
responsable du manquement peut, par écrit, demander au ministre le réexamen de
la décision d'imposer une sanction administrative pécuniaire dans les 30 jours
de la notification de l'avis de réclamation. Les personnes chargées de ce
réexamen sont désignées par le ministre; elles doivent relever d'une autorité
administrative distincte de celle de qui relèvent les personnes chargées
d'imposer ces sanctions.»
Donc, l'article 57 donne la
possibilité aux responsables d'un manquement ayant reçu un avis de réclamation
de demander au ministre le réexamen de la décision de lui imposer une sanction
administrative pécuniaire.
Mme Cadet : Juste un instant.
OK, c'est complémentaire. Ce que je demandais, c'est quoi la différence avec 55
où on parlait de ce que doit comporter l'avis, puis on parlait du droit d'obtenir
le réexamen, mais on dit le droit prévu à l'article 57, d'obtenir le réexamen
de la décision. Donc on est vraiment sur le contenu de l'avis, puis là on vient
étayer le... ledit droit ici, là.
M. Lacombe : Je dirais que c'est
bien résumé.
Mme Cadet : OK, oui, c'est
clair pour moi.
La Présidente (Mme Bogemans) : Est-ce
que l'article 57 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
L'article 58.
M. Lacombe : 58 : «La
demande de réexamen doit être traitée avec diligence. Après avoir donné au
demandeur l'occasion de présenter ses observations et, s'il y a lieu, de
produire des documents pour compléter son dossier, la personne chargée du
réexamen décide sur dossier, sauf si elle estime nécessaire de procéder
autrement.»
Donc, l'article 58 prévoit le
traitement de... l'article 58, prévoit le traitement et la procédure
applicable à une demande de réexamen.
Mme Cadet : Ça va, je pense
que c'est très standard ici. C'est ça, on me confirme qu'il n'y a pas de
spécificité, là, c'est très... c'est très standard. Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Est-ce que l'article 58 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. L'article 59.
M. Lacombe : Donc, article 59...
M. Lacombe : ...la décision en
réexamen doit être écrite en termes clairs et concis et être motivée et
notifiée au demandeur avec la mention de son droit de la contester devant le
Tribunal administratif du Québec et du délai pour exercer ce recours. Si la
décision à réexamen n'est pas rendue dans les 30 jours de la réception de
la demande ou, le cas échéant, du délai accordé au demandeur pour présenter ses
observations ou pour produire des documents les intérêts prévus au quatrième
alinéa de l'article 55 sur le montant dû sont suspendus jusqu'à ce que la
décision soit rendue.
Donc, l'article 59 prévoit les
modalités applicables à la décision en réexamen, notamment que celle-ci devra
être motivée.
Mme Cadet : Ça me va. Ça va,
Mme la Présidente. J'ai... j'ai relu l'article 55, là, au niveau des
intérêts, donc, ça... je n'ai pas besoin de précisions supplémentaires.
L'article fait foi.
La Présidente (Mme Bogemans) : D'accord.
Donc, est-ce que l'article 59 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Bogemans) :
Maintenant, nous sommes à l'article 60. Je vais vous inviter, M. le
ministre, à en faire la lecture puis, par la suite, à présenter l'amendement.
M. Lacombe : Effectivement.
Donc, article 60 : La décision en réexamen confirmant l'imposition
d'une sanction administrative pécuniaire peut être contestée par le responsable
du manquement visé par cette décision devant le Tribunal administratif du
Québec dans les 60 jours de sa notification. Le tribunal ne peut que
confirmer ou infirmer la décision contestée. Lorsqu'il rend sa décision, le
tribunal peut statuer à l'égard des intérêts courus alors que le recours devant
lui était pendant.
Donc, l'article 60 prévoit le droit
de contester la décision en réexamen confirmant une sanction administrative
pécuniaire devant le Tribunal administratif du Québec.
Et l'amendement se lit comme suit :
Article 2, article 60 de la Loi sur la découvrabilité des contenus
culturels francophones dans l'environnement numérique, remplacer, dans le
premier alinéa de l'article 60 de la Loi sur la découvrabilité des
contenus culturels francophones dans l'environnement numérique, proposé par
l'article 2 du projet de loi, «60» par «30».
Donc, l'amendement vise à prévoir que le
délai pour contester la décision en réexamen est de 30 jours à compter de
la notification de la décision, conformément à l'article 110 de la Loi sur
la justice administrative.
Donc, c'est vraiment une correction que
nous devions faire de... de notre côté pour être conforme, je viens de le dire,
à l'article 110 de la Loi sur la justice administrative.
Mme Cadet : ...dans un autre
article.
M. Lacombe : C'est à
l'article 13.
Mme Cadet : ...c'était la
même correction, c'était 60 à 30, à ce moment-là.
M. Lacombe : Exact.
Mme Cadet : Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement? Non. Est-ce que
l'amendement à l'article 60 est adopté?
Des voix : Adopté
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 60 tel qu'amendé? Ça va.
Donc, est-ce que l'article 60, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. L'article 61, M. le ministre.
M. Lacombe : Donc,
article 61 : Lorsque le responsable d'un manquement est en défaut de
payer une sanction administrative pécuniaire, ses administrateurs et ses
dirigeants sont solidairement tenus avec lui au paiement de cette sanction,
sauf s'ils établissent avoir fait preuve de prudence et de diligence pour
prévenir le manquement.
• (21 h 40) •
Donc, l'article 61 prévoit une
présomption de solidarité entre les administrateurs et les dirigeants du
responsable du manquement en cas de défaut du paiement d'une sanction
administrative par ce dernier, laquelle est réfutable si ceux-ci prouvent avoir
agi de façon prudente et diligente.
Mme Cadet : ...on s'entend,
hein?
M. Lacombe : Pardon?
Mme Cadet : On s'entend qu'on
ne s'attend pas vraiment à ce que des... des plateformes numériques ou des
fabricants soient en défaut de payer une sanction administrative pécuniaire.
M. Lacombe : Bien, je ne sais
pas si on peut s'attendre à ça, mais assurément qu'on ne le souhaite pas...
M. Lacombe : ...puis
assurément qu'ils ont les moyens, le cas échéant, de les payer, mais après,
bon, on ne sait jamais ce qui peut arriver.
Mme Cadet : Ce serait plutôt
surprenant de voir les administrateurs et dirigeants de certaines plateformes.
M. Lacombe : Bien, ça ferait...
comme je disais quand j'étais journaliste, ça ferait... ça ferait des bonnes
nouvelles, ça serait particulier.
Mme Cadet : Ce serait
effectivement particulier, mais je comprends qu'ici on... donc, on n'aura pas
une disposition assez standard dans ce cadre-ci, le cas échéant, le cas
échéant.
M. Lacombe : Effectivement.
On a en tête les géants, maintenant, peut-être qu'il pourrait y avoir
d'autres... d'autres cas, mais en tout cas, ça... Je pense que je suis du même
avis que vous.
Mme Cadet : Oui, la
disposition est là, mais on ne risque pas d'être présent sur cette terre au
moment où est-ce que l'article 61 sera utilisé, le cas échéant.
M. Lacombe : Je me range dans
votre camp.
Mme Cadet : Oui. Oui, merci.
La Présidente (Mme Bogemans) : C'est
parfait. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur 61? Est-ce que
l'article 61 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
L'article 62.
M. Lacombe : À
l'article 62 : «Le versement d'une sanction administrative pécuniaire
est garanti»... pardon. Est-ce que ça... excusez-moi. Excusez-moi, c'est la
première fois que j'ai un fou rire.
Mme Cadet : ...
M. Lacombe : C'est... Oui,
c'est vrai.
Mme Cadet : ...un fou rire à
ce moment-là.
M. Lacombe : Oui, c'est vrai.
Vous avez raison, c'était le site Internet du ministre. Donc :
«62. Le versement d'une sanction
administrative pécuniaire est garanti par une hypothèque légale sur les biens
meubles et immeubles du débiteur.»
Mme Cadet : ...
M. Lacombe : C'est parce
qu'après ce que vous venez dites je trouve que c'est...
Une voix : Parfait.
M. Lacombe : «Pour
l'application de la présente section, un débiteur s'entend du responsable d'un
manquement tenu de payer une sanction administrative pécuniaire et, le cas
échéant, de chacun de ses administrateurs et dirigeants tenus solidairement
avec lui au paiement de cette sanction.»
Donc : L'article 62 prévoit
qu'une hypothèque légale grève les biens du responsable d'un manquement et, le
cas échéant, des administrateurs et dirigeants tenus solidairement au paiement
de la sanction administrative pécuniaire.»
Mme Cadet : ...c'est souvent
hypothétique, mais une clause assez standard.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Donc, est-ce que l'article 62 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
L'article 63.
M. Lacombe : Pardon. Donc,
article 63 : «Le débiteur et le ministre peuvent conclure une entente
de paiement d'une sanction administrative pécuniaire due. Une telle entente ou
le paiement de ce montant ne constitue pas, aux fins de toute autre sanction
administrative prévue par la présente loi, une reconnaissance des faits y
donnant lieu.»
Donc : L'article 63 permet au
ministre de conclure une entente avec un débiteur relativement au paiement de
toute somme due à titre de sanction administrative pécuniaire.
Mme Cadet : Alors, encore une
fois, une clause assez standard. Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
Est-ce que l'article 63 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : L'article 64.
M. Lacombe : Il y en a
quelques-uns comme ça, je suis... je vous l'annonce.
«64. À défaut du versement de la totalité
de la sanction administrative pécuniaire due ou du respect de l'entente conclue
à cette fin, le ministre peut délivrer un certificat de recouvrement à
l'expiration du délai pour demander le réexamen de la décision d'imposer la
sanction, à l'expiration du délai pour contester la décision en réexamen devant
le Tribunal administratif du Québec ou à l'expiration d'un délai de 30 jours
suivant la décision finale du Tribunal confirmant en tout... en tout ou en
partie la décision d'imposer la sanction ou la décision en réexamen, selon le
cas.
«Toutefois, ce certificat peut être
délivré avant l'expiration d'un délai prévu au premier alinéa si le ministre
est d'avis que le débiteur tente d'éluder le paiement.
«Ce certificat énonce le nom et l'adresse
du débiteur et le montant de la dette.»
Donc : L'article 64 régit la
délivrance des certificats de recouvrement par le ministre en cas de
non-paiement de toute somme due à titre de sanction administrative pécuniaire.
Mme Cadet : ...Mme la
Présidente, pas de commentaire.
La Présidente (Mme Bogemans) : Est-ce
que l'article 64 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Article 65.
M. Lacombe : «65. Lorsque le
ministre du Revenu affecte, après la délivrance du certificat de recouvrement
et conformément à l'article 31 de la Loi sur l'administration fiscale (chapitre
A-6.002), un remboursement dû à une personne par suite de l'application d'une
loi fiscale au paiement du montant visé par ce certificat, cette affectation
interrompt la prescription prévue au...
M. Lacombe : ...au Code civil
quant au recouvrement de ce montant.»
Donc, l'article 65 prévoit
l'interruption de la prescription prévue au Code civil, quant au recouvrement
d'une sanction administrative pécuniaire, lorsqu'en application de la Loi sur
l'administration fiscale, le ministre du Revenu affecte le remboursement fiscal
dû à un débiteur au paiement du montant de la sanction administrative
pécuniaire prévue au certificat de recouvrement.
Mme Cadet : C'est quoi, le
délai de prescription?
M. Lacombe : Le délai de
prescription...
Mme Cadet : Ah! OK, c'est le
délai standard, OK, de trois ans, pour tout... OK. Ça va.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Est-ce que l'article 65 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Article 66.
M. Lacombe : «66. Sur dépôt du
certificat de recouvrement au greffe du tribunal compétent, accompagné d'une
copie de la décision définitive qui établit la dette, la décision devient
exécutoire comme s'il s'agissait d'un jugement définitif et sans appel de ce
tribunal et en a tous les effets.»
Donc, l'article 66 prévoit que le
dépôt du certificat de recouvrement et d'une copie de la décision établissant
la dette confère à celle-ci un caractère exécutoire à la manière d'un jugement
définitif et sans appel.
Mme Cadet : C'est assez
standard ici. Je n'ai pas de commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Donc, est-ce que l'article 66 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Je vais vous inviter, M. le ministre, à lire l'article 67, et nous
avons reçu un amendement que vous pourrez lire par la suite.
M. Lacombe : Tout à fait.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Merci.
M. Lacombe : Donc, 67 :
«Le débiteur est tenu au paiement de frais de recouvrement, dans les cas et aux
conditions déterminés par règlement du ministre, selon le montant qui y est
prévu.»
Donc, l'article 67 prévoit qu'un
débiteur sera tenu au paiement des frais de recouvrement, dans les cas et aux
conditions prévus par règlement.
Et — pardon — l'amendement
se lit comme suit :
À l'article 2 : Remplacer, dans
l'article 67 de la Loi sur la découvrabilité es contenus culturels
francophones dans l'environnement numérique dont l'édiction, proposé par
l'article 2 du projet de loi, «ministre» par «gouvernement».
Donc, l'amendement vise à prévoir qu'un
règlement du gouvernement peut prévoir les cas et les conditions où le débiteur
est tenu au paiement de frais de recouvrement.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement?
Mme Cadet : Bien, je comprends
ici qu'il y avait une coquille. C'est ça, tout simplement, là, ce n'était pas
une volonté autre, c'était vraiment... c'est ça, c'était bien évidemment une
coquille ici qu'on vient corriger.
M. Lacombe : On peut dire ça.
La Présidente (Mme Bogemans) :
...
Mme Cadet : Oui, ça me semble
tout à fait à propos, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Donc, est-ce que l'article 67... l'amendement, à l'article 67, est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. Est-ce qu'il y a d'autres discussions sur l'article 67 tel
qu'amendé? Non. Est-ce que l'article 67, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. L'article 68.
M. Lacombe : Donc : «68.
Le ministre tient un registre de renseignements relatifs aux sanctions
administratives pécuniaires.
«Ce registre doit notamment contenir les
renseignements suivants :
«1° la date de l'imposition de la
sanction;
«2° la date et la nature du manquement, de
même que les dispositions législatives ou réglementaires sur la base desquelles
la sanction a été imposée;
«3° si la sanction est imposée à une
personne morale, son nom, l'adresse de son siège ou celle de l'un de ses
établissements;
«4° si la sanction est imposée à une
société de personnes, à une... à une association non personnalisée ou à une
personne physique, son nom et son adresse;
«5° le montant de la sanction imposée;
«6° la date de réception d'une demande de
réexamen, la date de la décision et son dispositif;
«7° la date de l'exercice d'un recours
devant le Tribunal administratif du Québec de même que la date et le dispositif
de la décision rendue par le tribunal, dès que ces renseignements sont portés à
la connaissance du ministre;
• (21 h 50) •
«8° la date de l'exercice de tout recours
à l'encontre de la décision rendue par le Tribunal administratif du Québec, la
nature de ce recours de même que la date et le dispositif de la décision rendue
par le tribunal concerné, dès que ces renseignements sont portés à la
connaissance du ministre;
«9° tout autre renseignement que le
ministre estime d'intérêt public.
«Les renseignements contenus dans le
registre ont un caractère public à compter du moment où la décision qui impose
une sanction devient définitive.» Donc, l'article 68 prévoit le contenu
obligatoire du registre public...
M. Lacombe : ...que devra
tenir le ministre relativement aux sanctions administratives pécuniaires
imposées.
Mme Cadet : Dans le fond, vu
qu'on dit que le caractère des renseignements devient public à partir du moment
où la décision est définitive, donc, ça nous permet d'avoir tout le parcours,
là, de la sanction, c'est-à-dire, donc, si elle a a été contestée, s'il y a un
recours devant...
M. Lacombe : Par ce qui est
prévu ici, oui.
Mme Cadet : ...devant le TAQ,
etc., etc. Donc, au moment où est-ce qu'il n'y a... Je veux dire, tant qu'on
n'est pas passé à... tant qu'en fait la partie défenderesse n'a pas exercé
l'ensemble de ses recours, n'a pas épuisé l'ensemble de ses recours, le... ce
n'est pas public.
M. Lacombe : Si elle les
exerce. Exact.
Mme Cadet : C'est ça,
c'est... évidemment, là, s'il l'exerçait. Ça, ça serait le choix de...
M. Lacombe : C'est au moment
où ça devient définitif. Tout à fait.
Mme Cadet : OK. Puis, à ce
moment-ci, j'imagine, ce que, donc, un peu plus tôt, donc, on parlait de la
charge administrative. Donc, ça, c'est le bureau qui va s'occuper de ça?
M. Lacombe : De la charge
administrative?
Mme Cadet : Administrative du
bureau. On en parlait lorsqu'on parlait du rapport aux 3 ans, là, on
disait, bon, ça, c'était trop tôt. Donc, ça, j'imagine que le registre de
renseignement, ça, c'est le bureau qui va... le Bureau de la découvrabilité.
M. Lacombe : Ce sont les
employés du Bureau de la découvrabilité, oui.
Mme Cadet : OK, OK. C'était
dans la mission, un peu plus tôt, à 33... 31, 33...
M. Lacombe : Dans la mission?
Mme Cadet : Oui, à 31, 33, on
l'avait défini.
M. Lacombe : À l'article,
vous voulez dire, 31, 33?
Mme Cadet : Oui, c'est ça.
M. Lacombe : C'était-tu 31?
30, je pense.
Mme Cadet : Ah! bien, dans le
fond, c'est le respect, le respect de la présente loi.
M. Lacombe : Le bureau...
Oui, c'est ça, c'est à 30 : «Le Bureau a pour mission de veiller au
respect de la présente loi, de ses règlements et des ententes conclues
conformément à la présente loi.»
Mme Cadet : Ça fait que toute
autre... ce serait plus toute autre fonction ici que le ministre lui confie.
Là, donc, ici, c'est dans ce cadre-là que les bureaux s'occuperaient du... de
tenir le registre.
M. Lacombe : Bien, en fait,
il faudrait voir d'un point de vue... parce qu'on dit légistique, mais j'aurais
tendance peut-être à dire que ça entre dans le respect de la présente loi,
c'est ça? Oui. Donc ça n'entre pas dans le volet tout autre... toute autre
fonction, ça...
Mme Cadet : Toute autre
fonction, ça rentre dans le volet du reste de l'application... du respect de
l'application de la présente loi, donc en ce moment il tient un registre des
sanctions.
M. Lacombe : Exact.
Mme Cadet : OK.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Est-ce que l'article 68 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
L'article 69.
M. Lacombe : Donc,
article 69 : «Est passible, dans le cas d'une personne physique,
d'une amende de 2 500 $ à 25 000 $ et, dans les autres cas, d'une
amende de 15 000 $ à 150 000 $ quiconque: un, fournit au ministre, aux
fonctionnaires du Bureau ou à une personne désignée pour effectuer une
inspection ou une enquête un document ou un renseignement qu'il sait faux ou
inexact ou leur y donne accès; deux, entrave ou tente d'entraver, de quelque
manière que ce soit, l'exercice par le ministre, un fonctionnaire du Bureau ou
une personne désignée pour effectuer une inspection ou une enquête d'une
fonction en vue de l'application de la présente loi.»
Donc l'article 69 prévoit qu'est
passible d'une amende, quiconque fournit au ministre ou à l'un de ses
représentants un renseignement qu'il sait faux ou inexact ou qui entrave ou qui
tente d'entraver l'exercice par le ministre de l'un de... ou l'un de ses
représentants d'une fonction dans le cadre d'une inspection ou d'une enquête en
vertu de la loi.
Mme Cadet : Dans le fond, ça
répond à la question qu'on avait, je pense que c'était à 49, sur
l'établissement des montants parce que là on arrive au chapitre... dans la
section, pas au chapitre, à la section, donc, sur les amendes.
M. Lacombe : Oui. Donc on
voit la relativité à ce moment-ci, effectivement.
Mme Cadet : Donc ce sont les
mêmes critères au niveau de... de l'établissement des montants, ce qu'on dit un
peu plus tôt au niveau des SAP, là, c'est la même chose qui s'applique au
niveau des amendes, là.
M. Lacombe : Tout à fait.
Mme Cadet : ...
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce que l'article 69 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Parfait.
L'article 70.
M. Lacombe : 70 : «Est
passible, dans le cas d'une personne physique, d'une amende de 5 000 $ à
50 000 $ et, dans les autres cas, d'une amende de 30 000 $...
M. Lacombe : ...dollars à
300 000 $, quiconque contrevient à une ordonnance du ministre. Donc,
l'article 70 prévoit que quiconque contrevient à une ordonnance du ministre est
passible d'une amende.
Mme Cadet : Je veux juste ici
préciser parce qu'un peu plus tôt, on avait donné l'exemple des ordonnances
pour les sanctions administratives pécuniaires.
M. Lacombe : Pardon?
Mme Cadet : Tantôt on avait
donné un exemple des ordonnances pour les sanctions... administratives
pécuniaires, là, quand je demandais quels étaient les manquements possibles,
puis on disait, bien si une plateforme a une exigence de, par exemple, que
5 % de son... 5 ou 10 % de son catalogue soit du contenu culturel
original de langue française, mais ça, ça peut faire l'objet d'une ordonnance.
Donc ici, peut-être qu'on pourrait donner un exemple juste pour qu'on puisse
expliquer la relativité des montants.
M. Lacombe : En fait, ce que
vous demandez c'est quelle est la différence avec le non-respect d'une
ordonnance dont on a parlé plus tôt, qui donnait lieu à des sanctions
administratives pécuniaires? Puis là, je vous ai donné un exemple. Par exemple,
le non-respect éventuellement dans un règlement, de la proportion de contenu
qui doit être présent dans le catalogue. Là, dans ce cas-ci, je vous avoue que
j'aimerais ça peut-être que vous répondiez pour être plus précis. Qu'est-ce qui
fait qu'on serait davantage...
Mme Cadet : Parce que les
montants ici sont quand même...
M. Lacombe : ...avec cette
disposition-là où les montants...
Mme Cadet : ...sont quand même
doublés, là...
M. Lacombe : ...effectivement
sont différents...
Mme Cadet : par rapport à 69,
aussi.
M. Lacombe : On est dans
le...
Mme Cadet : Parce qu'à 69,
on a des montants d'une amende pour quiconque fournit au ministre... ça, c'est
assez clair ici, là. Donc, des faux renseignements ou qui entravent ou tentent
d'entraver le travail des enquêteurs. Donc, ça, c'est très clair. Donc, on a
une amende de 2500 à 25 000, puis de 15 000 à 150 000 pour une... pour une
personne qui n'est pas une personne physique. Et là, on double les montants de
5000 à 50 000, puis de 30 000 à 300 000 pour quiconque qui
contrevient à une ordonnance.
M. Robitaille (Jean-Félix) : Bien,
il y a deux éléments. Il y a l'élément des... On avait parlé des sanctions qui
allaient se retrouver dans un règlement. Il y a la même chose à 71 pour les
infractions. Donc, il y a des infractions qui vont être dans un règlement. Là,
maintenant, qu'est-ce qui fait que, pour un même manquement, il va avoir... une
SAP va être imposée plutôt qu'une infraction. On a parlé du cadre général plus
tôt. Ça fait partie des éléments que le cadre général va déterminer, qu'est-ce
qui va faire en sorte que dans un cas, la SAP va être privilégiée, tandis que
dans un autre cas, c'est plutôt l'infraction qui va être privilégiée. Donc...
Et ce qui explique le fait que dans une situation donnée, une ordonnance
pourrait donner lieu à une infraction... peut penser si c'est la troisième fois
qu'une ordonnance n'est pas respectée, possiblement, puis là, je ne veux pas
m'avancer sur ce que le cadre général va prévoir, mais possiblement qu'à ce
moment-là, on va orienter vers l'infraction puisque bien, c'est un... la
personne... visiblement un des enjeux de conformité avec la loi. Donc, oui.
Mme Cadet : Je comprends,
donc ici, donc au-delà du manquement en tant que tel ou de l'infraction, là, du
geste posé ou de l'inaction, donc la fréquence, la répétition, donc ça, ça
pourrait être donc des critères qui font en sorte qu'on s'oriente, donc soit
vers une SAP ou soit vers une amende ici, là, mais ça pourrait être le même...
la même contravention... ordonnance du ministre.
M. Robitaille (Jean-Félix) : ...Donc,
tout dépend du contexte de...
Mme Cadet : OK. Mais ça n'a
pas... Je comprends que ça n'a pas encore été défini que dans le fond, le cadre
général d'application, toute la question qu'on avait à 48 quand on étudiait, de
dire, bien il faut qu'on définisse ce cadre-là dans l'application avant même
d'appliquer les SAP pour ne pas causer de préjudice, pour qu'on sache un peu
qu'est-ce qui pourrait être un manquement et qu'est-ce qui ne le serait pas qui
pourrait donner lieu à une SAP. Donc, ça, ça va être défini, donc dans le cadre
général d'application, puis à ce moment-là, on va être capable de faire un peu
ces distinctions-là pour voir qu'est-ce qu'il en est, qu'est-ce qui relève plus
de ce cadre-là pour s'assurer que la personne cesse le comportement versus,
là... il faut vraiment qu'une amende, on est rendu là, OK.
• (22 heures) •
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce que l'article 70 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. L'article 71...
22 h (version non révisée)
M. Lacombe : ...«71. Le
gouvernement peut, parmi les dispositions d'un règlement qu'il prend en vertu
de la présente loi, déterminer celles dont la violation constitue une
infraction et rend le contrevenant passible d'une amende dont il fixe les
montants minimal et maximal.
«Les montants maximaux fixés en
application du premier alinéa peuvent notamment varier selon la gravité de l'infraction,
sans toutefois excéder ceux prévus à l'article 70.»
L'article 71 prévoit que le
gouvernement peut prévoir des infractions dans les règlements qu'il prend en
vertu de la loi. Donc, ça fait référence à la discussion, entre autres, qu'on
avait tantôt sur la nécessité de prévoir par règlement, puis de fixer les
montants sans toutefois excéder. On a eu cette même discussion là dans le cas
des sanctions administratives pécuniaires, c'est ça.
Mme Cadet : ...administratives
pécuniaires. Ce qu'on dit, donc, par règlement, donc, on peut créer... on peut
indiquer, donc, quel manquement donnerait lieu à quel... dans telle sanction à
l'intérieur du cadre qui est défini par la loi. Donc, on vient faire la même
chose à l'égard des amendes ici.
M. Lacombe : Exact. Donc, d'abord,
déterminer celle dont la violation constitue une infraction et donc passible d'une
amende, puis ensuite fixer les montants maximaux... minimaux et maximaux, sans
toutefois dépasser ce qui est prévu dans ce cas-ci, tantôt, c'était 49, je
pense, mais là, cette fois-ci, ce sera l'article 70.
Mme Cadet : Je comprends, oui,
c'est le corollaire de ce qu'on avait comme... comme disposition un peu plus
tôt, là, puis c'est la réponse... c'est la discussion qu'on vient d'avoir sur,
essentiellement... Donc, on ne s'est pas encore, tout ça, ça va être défini par
règlement, là.
M. Lacombe : Exact.
Mme Cadet : Donc, c'est à ce
moment-là qu'on va définir c'est quoi, qui est une infraction ou pas, puis
qu'il va pouvoir... une amende. Donc, ça va vraiment se faire par règlement.
M. Lacombe : D'où tantôt,
mon...
Mme Cadet : Je comprends.
M. Lacombe : ...ma prudence
dans les explications.
Mme Cadet : Prudence légitime...
on se donne cette possibilité là, parce qu'on dit «peut», ça fait qu'évidemment,
je pense, vraisemblablement, il y en aurait, mais, plus il va y avoir d'interactions
avec les assujettis, plus, ça va être plus clair, donc, de définir qu'est-ce
qui pourrait être une des manières originales de contourner.
M. Lacombe : Tout à fait, et
c'est pour ça que, tantôt, je vous ai donné l'exemple le plus... les plus
évidents, parce que ça, c'est une évidence que ça va être dans les règlements.
Mme Cadet : Parfait. Mais une
évidence aussi, que ça va être dans les règlements au niveau des sanctions administratives
pécuniaires, éventuellement, au niveau des infractions, s'il y a répétition,
par exemple. OK.
M. Lacombe : C'est ça, conformément
à l'explication que vous venez de donner.
Mme Cadet : Parfait. Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce que l'article 71 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
L'article 72.
M. Lacombe : «72. Les montants
des amendes prévus aux articles 69 et 70 ou par les règlements sont portés au
double pour une première récidive et au triple pour toute récidive
additionnelle.
«En outre, lorsque le contrevenant commet
une infraction prévue à une disposition de la présente loi alors qu'une
déclaration de culpabilité a été antérieurement prononcée contre lui en raison
d'une infraction à l'une de ces dispositions et que, abstraction faite des
montants prévus en cas de récidive, le montant de l'amende prévu... de l'amende
minimale — pardon — prévu pour la première infraction était
égal ou supérieur à celui prévu pour l'infraction subséquente, les montants
minimal et maximal de l'amende prévus pour cette dernière infraction
deviennent, si le poursuivant les réclame, ceux prévus en cas de récidive ou,
le cas échéant, de récidive additionnelle.
«Le présent article s'applique dans la
mesure où la déclaration antérieure de culpabilité a été prononcée au cours des
deux années précédant la perpétration de l'infraction subséquente ou au cours
des cinq années précédentes si le montant minimal de l'amende auquel était
passible le contrevenant pour l'infraction antérieure était celui prévu à l'article 70.
Les montants des amendes prévus pour une récidive additionnelle s'appliquent si
l'infraction antérieure a été sanctionnée à titre de récidive.
Donc, peut-être plus clairement. L'article 72
prévoit l'augmentation des amendes en cas de récidive. Il permet également au
poursuivant de traiter comme une récidive une infraction commise après une
déclaration de culpabilité lorsque l'amende minimale, pour cette seconde
infraction, n'excède pas celle prévue pour l'infraction à l'égard de laquelle
il y a eu déclaration de culpabilité.
Mme Cadet : Vous voulez
préciser quelque chose, M. le ministre?
M. Lacombe : Non, j'ai
simplement glissé à mon collègue, étant donné la nature très technique de cet
article, s'il y avait des demandes de précision de votre part, je lui cèderais
la parole.
Mme Cadet : Ici, mais, j'imagine,
je le lis, j'imagine, encore une fois, qu'on a des dispositions assez standards,
tant au niveau des délais qui sont prévus que du fait de doubler, tripler les
montants au niveau des récidives...
Mme Cadet : ...c'est ce qu'on
retrouve ailleurs. Parfait. Ça va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Donc, est-ce que l'article 72 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. L'article 73.
M. Lacombe : 73 : «Lorsqu'une
infraction à la présente loi est commise par un administrateur ou un dirigeant
d'une personne morale ou d'un autre groupement, quelle qu'en soit la forme
juridique, les montants minimal et maximal de l'amende sont le double de ceux
prévus pour la personne physique pour cette infraction.»
Dont l'article 73 établit qu'un
administrateur ou un dirigeant d'une personne morale sera passible du double
des montants des amendes prévues pour une personne physique pour toute
infraction à la loi.
Mme Cadet : «un autre
groupement», est-ce que c'est standard comme... c'est rare qu'on voit
«groupement».
M. Lacombe : Le mot
groupement, c'est vrai que c'est... dans le langage quotidien, mais dans les
lois c'est plus...
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Cette disposition-là provient de la nouvelle Charte de la langue française.
C'est comme qu'il a été... ça a été libellé. C'est vrai que... tu sais ça la...
Mme Cadet : Elle est-tu
obligée de suivre la... la SCLF. Je ne penserais pas.
M. Robitaille (Jean-Félix) : Bien,
on n'est pas... ce n'est pas une obligation. Par contre, ça l'avantage quand
même d'être... c'est sûr que... d'être assez inclusif. Je peux voir aussi
d'autres lois, comment on l'a employé, mais...
Mme Cadet : Oui, est-ce qu'on
l'a employé ailleurs, on peut peut-être se fier à un autre exemple.
M. Robitaille (Jean-Félix) : Il
y en a quand même beaucoup d'occurrences, en fait. Il y a des lois récentes, la
loi sur les agents d'évaluation de crédits, également. Donc, j'observe que
c'est une nouvelle tendance dans les dispositions pénales.
Mme Cadet : OK.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
La loi sur les agents d'évaluation du crédit, Loi sur les assureurs, Charte de
la langue française, Loi sur les coopératives de services financiers. Beaucoup
de...
Mme Cadet : ...depuis
récemment.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Oui, des lois... toutes des lois récentes.
Mme Cadet : Parce que ça,
c'est de 2022, là.
M. Robitaille (Jean-Félix) : Puis
2020, etc. C'est 2020...
Mme Cadet : Ah, OK.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
Oui, oui.
Mme Cadet : OK, donc c'est le
mot à la mode.
M. Robitaille (Jean-Félix) :
C'est... tout à fait. Il y a comme...
Mme Cadet : D'accord, alors je
vais l'accepter.
M. Robitaille (Jean-Félix) : Il
reste que c'est inclusif, là. C'est ce qu'on veut, non?
Mme Cadet : C'est
effectivement très inclusif.
M. Lacombe : On est dans
l'inclusion, tout à fait.
La Présidente (Mme Bogemans) : Est-ce
que l'article 73 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
L'article 74.
M. Lacombe : Groupement...
74 : «Lorsqu'une infraction visée par la présente loi se poursuit durant
plus d'un jour, elle constitue une infraction distincte pour chaque jour durant
lequel elle se poursuit.»
Donc, l'article 74 spécifique qu'une
infraction commise durant plusieurs jours constitue une infraction distincte
pour chacun des jours. C'est semblable à... bien c'est l'équivalent de ce qu'on
a vu dans un article précédent.
Mme Cadet : Exactement ce
qu'on avait pour les sanctions administratives pécuniaires.
M. Lacombe : Exact.
Mme Cadet : Est-ce que vous
avez un montant maximal, parce qu'un peu plus tôt vous aviez glissé un montant
maximal possible pour les sanctions.
M. Lacombe : Bien, à titre
d'exemple, en vertu de l'article 66, une infraction commise pendant un an
donnerait entre 1 825 000 $ à 18 250 000 $ pour une
personne physique et entre 10 950 000 $ jusqu'à 109 500 000 $ pour
les entreprises.
Mme Cadet : C'est quand même
impressionnant.
M. Lacombe : On était prêt.
Mme Cadet : Oui, pour un...
pour un groupement.
M. Lacombe : Pour un groupement.
Mme Cadet : Merci.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce que l'article 74 est accepté... adopté.
• (22 h 10) •
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Article 75.
M. Lacombe : Donc, 75 :
«Quiconque, par un acte ou une omission, aide ou, par un encouragement, un
conseil, un consentement, une autorisation ou un ordre, amène une autre
personne à commettre une infraction visée par la présente loi est passible de
la même peine que celle prévue pour l'infraction qu'il a aidé ou amené à
commettre.»
Donc, l'article 75 prévoit que toute
personne qui aide ou en amène une autre à commettre une infraction à la loi
sera passible des mêmes peines que celles...
M. Lacombe : ...applicables à
la personne qui l'a commise.
Mme Cadet : ...ça, c'est
clair.
La Présidente (Mme Bogemans) : ...l'article 75
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : L'article 76.
M. Lacombe : Donc : «76.
Dans toute poursuite pénale relative à une infraction à la présente loi, la
preuve qu'elle a été commise par un agent, un mandataire ou un employé de
quiconque suffit à établir qu'elle a été commise par ce dernier, à moins que
celui-ci n'établisse qu'il a fait preuve de diligence raisonnable en prenant
toutes les précautions nécessaires pour en prévenir la perpétration.»
Donc : L'article 76 prévoit que
la preuve qu'une infraction a été commise par un agent, un mandataire ou un
employé de quiconque suffit à établir qu'elle a été commise par ce dernier, à
moins que celui-ci n'établisse avoir faire preuve de diligence raisonnable.
Mme Cadet : «De quiconque»,
là, on parle... là, on est très inclusif, là, c'est vraiment, donc, toute
personne physique ou morale ou groupement, là. Parfait. Ça va.
La Présidente (Mme Bogemans) : Est-ce
que l'article 76 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
L'article 77. Donc : «77. Lorsqu'une personne morale, un agent»... Je
recommence.
«77. Lorsqu'une personne morale, un agent
mandataire ou employé de celle-ci ou d'une société de personnes ou d'une
association non personnalisée commet une infraction à la présente loi,
l'administrateur de la personne morale, de la société ou de l'association est
présumé avoir commis lui-même cette infraction, à moins qu'il n'établisse qu'il
a fait preuve de diligence raisonnable en prenant toutes les précautions
nécessaires pour en prévenir la perpétration.
«Pour l'application du présent article,
dans le cas d'une société de personnes, tous les associés, à l'exception des
commanditaires, sont présumés être les administrateurs de la société en
l'absence de toute preuve contraire désignant l'un ou plusieurs d'entre eux ou
un tiers pour gérer les affaires de la société.»
Donc : L'article 77 établit que
l'administrateur d'une personne morale ou d'une entité s'y arpentant sera
présumé avoir commis lui-même une infraction commise par celle-ci ou par un
agent, mandataire ou employé de celle-ci, à moins qu'il ne soit en mesure de
faire la preuve qu'il a agi de façon diligente.
Mme Cadet : Donc, 67 est un
peu l'inverse du 76, là. 76, on se dit, si on a la preuve que l'agent, le
mandataire de l'administrateur a commis une faute, à ce moment-là, la personne
physique, morale a commis la faute, l'inverse, on se dit... Si la personne
morale, la société de personnes, l'association commet l'infraction,
l'administrateur est donc présumé avoir commis les mêmes infractions. «Un
agent, un mandataire»... Ah! OK. Donc, la personne morale, l'agent... OK, je
comprends. Donc, l'agent, le mandataire, l'employé de la personne morale d'une
société de personnes ou d'une association... «D'une association non
personnalisée», donc, à quoi on fait référence ici?
M. Lacombe : Je pense que...
Mme Cadet : Oui.
«L'association non personnalisée», à quoi faire référence ici?
M. Lacombe : Quand on parle
d'association non personnalisée?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Bogemans) : Voulez-vous
qu'on suspende?
M. Lacombe : Bien, en fait,
c'est une très bonne question, et, puisque ce sont, effectivement, des articles
techniques qu'on a calqué d'autres dispositions, on n'a pas la réponse. Mais,
si vous souhaitez qu'on vous la fournisse, on peut suspendre cet article-là
puis vous revenir avec la réponse quand on l'aura.
Mme Cadet : Oui, oui, oui, on
va... Tant qu'à faire le travail, on va le faire jusqu'au bout.
M. Lacombe : Oui, tout à
fait.
Mme Cadet : Oui, oui. Oui,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Bogemans) : ...pour
suspendre 67? Oui, consentement?
Mme Cadet : Oui, oui,
consentement.
La Présidente (Mme Bogemans) : L'article 78.
M. Lacombe : Donc, on vient
de suspendre 67. Parfait. On... Je pense qu'on va vous revenir Incessamment.
«78. Dans la détermination de la peine, le
juge tient compte notamment des facteurs aggravants suivants :
«1° le caractère prévisible de
l'infraction ou le défaut d'avoir donné suite à des recommandations ou des
avertissements...
M. Lacombe : ...visant à le
prévenir... à la prévenir;
«2° les tentatives du contrevenant de
dissimuler l'infraction ou son défaut de tenter d'en atténuer les conséquences;
«3° le fait que le contrevenant, en
commettant l'infraction ou en omettant de prendre des mesures pour empêcher sa
perpétration, visait à accroître ses revenus ou à réduire ses dépenses;
«4° la capacité du contrevenant à prendre
des mesures raisonnables pour empêcher la perpétration de l'infraction ou en
atténuer les conséquences, alors qu'il ne les a pas prises.»
Le juge qui, en présence d'un facteur
aggravant, impose tout de même une amende minimale doit motiver sa décision.
Donc, l'article 78 énumère différents facteurs
aggravants qu'un juge devra considérer pour déterminer la peine à imposer à un
contrevenant.
Mme Cadet : Ça va ici, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce que l'article 78 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
Passons à l'article 79.
M. Lacombe : Donc, 79.
«Dans la détermination d'une amende
supérieure à l'amende minimale prévue par la présente loi ou d'un délai pour
payer tout montant imposé, le juge peut tenir compte de l'incapacité du
contrevenant à en assumer le paiement si ce dernier en fait la preuve en
établissant ses ressources et ses charges.»
Dont l'article... Donc, l'article 79
permet à un juge de tenir compte pour la fixation d'une amende supérieure au
montant minimal prévu par la loi ou d'un délai de paiement d'une incapacité
financière démontrée par le contrevenant.
Mme Cadet : Oui, ici encore,
je pense que c'est... on est dans le très hypothétique et dans la clause
standard.
M. Lacombe : Oui, exactement.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Super. Est-ce que...
M. Lacombe : Sur le fait que
c'est une clause plutôt standard, oui.
Mme Cadet : Oui, oui, mais
c'est très hypothétique encore une fois pour l'incapacité du contrevenant à
assumer le paiement, quand on parle de géants du Web, là.
M. Lacombe : Effectivement.
La Présidente (Mme Bogemans) : Est-ce
que l'article 79 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. L'article 80.
M. Lacombe : Donc, 80.
«Les poursuites pénales pour la sanction
des infractions à une disposition de la présente loi se prescrivent, selon le
délai le plus long : «1° par cinq ans à compter de la date de la perpétration de
l'infraction;
«2° par deux ans à compter de la date à
laquelle l'inspection ou l'enquête pénale qui a donné lieu à la découverte de
l'infraction a été entreprise lorsque de fausses déclarations sont faites au
ministre, à un inspecteur ou à un enquêteur.»
Dans les cas visés au paragraphe 2° du
premier alinéa, le certificat du ministre, de l'inspecteur ou de l'enquêteur
constitue, en l'absence de toute preuve contraire, une preuve concluante de la
date à laquelle l'inspection ou l'enquête a été entreprise.
Donc, l'article 80 fixe le délai de
prescription applicable aux poursuites pénales qui pourront être intentées en
l'application de la loi.
Mme Cadet : C'est très clair,
je pense. Encore une fois, très standard, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Est-ce que l'article 80 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Adopté. L'article 81.
M. Lacombe : «81. L'intitulé
du chapitre — Bon, ça, je ne sais pas comment prononcer ça — III.2. — Donc —
81. L'intitulé du chapitre III.2 de la Loi sur le ministère de la Culture et
des Communications (chapitre M-17.1) est remplacé par le suivant :
«FONDS DE DÉVELOPPEMENT CULTUREL DU
QUÉBEC»
Donc, l'article 81 modifie le titre du
chapitre de la Loi sur le ministère de la Culture et des Communications dédiée
au Fonds Avenir Mécénat Culture, par concordance avec le changement de nom du
fonds effectué par l'article suivant du projet de loi.
Mme Cadet : OK, on va le voir
dans l'article d'après. OK. Alors, les questions vont suivre à l'article 82,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Donc, est-ce que l'article 81 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
L'article 82.
• (22 h 20) •
M. Lacombe : Donc, 82. Nous y
voici.
«L'article 22.13 de cette loi est modifié
:
«1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «Fonds Avenir Mécénat Culture» par «Fonds de Développement Culturel
du Québec»;
«2° par le remplacement du deuxième alinéa
par le suivant :
«Ce fonds est affecté au soutien
financier:
«1° de projets de production de contenus
culturels d'expression originale de langue française en ligne et de mesures
soutenant la découvrabilité de tels contenus;
«2° de mesures prises par le ministre
visant à encourager des organismes œuvrant dans les secteurs de la culture et
des communications à, notamment, développer des méthodes de diversification de
leurs sources de financement et à capitaliser une part de leurs revenus
provenant de collectes de fonds qu'ils réalisent, en vue ainsi d'assurer une
sécurité financière de tels organismes.»
Donc, l'article 82 modifie l'article 22.13
de la Loi sur le ministère de la Culture et des Communications pour prévoir que
le Fonds Avenir Mécénat Culture est désormais nommé Fonds de Développement
Culturel du Québec et que, tout en conservant sa vocation...
M. Lacombe : ...actuel. Ce
fonds sera aussi, aussi affecté au soutien financier de projets de production
de contenus culturels d'expression originale de langue française en ligne et de
mesures soutenant la découvrabilité de tels contenus.
Mme Cadet : Donc, pas
d'amendement?
M. Lacombe : ...on avait un
amendement, mais on n'a pas d'amendement finalement.
Mme Cadet : OK. Ma première
question est d'abord au niveau du... du nom du... du fonds... normalement... il
ne devrait pas y avoir de majuscule à «Développement culturel».
M. Lacombe : Oui, c'est une
bonne question. Pourquoi il y a une majuscule à «Développement» puis une
majuscule à «Culturel»? C'est comment en... en anglais.
Mme Cadet : C'est ça.
Exactement.
Des voix : ...
Mme Cadet : Bien, vas-y,
Linda.
Mme Caron : ...dans le
premier, le «Fonds Avenir Mécénat Culture», c'est... il y a... il n'y a pas
de... il n'y a pas de préposition, il n'y a pas d'article entre, donc on peut
se permettre ça. Mais, dans «Fonds de développement culturel du Québec», la
typographie française... exige la minuscule à «développement»...
M. Lacombe : Bien, je suis
d'accord avec vous.
Mme Caron : ...à
«développement» puis à «culturel».
M. Lacombe : Mais est-ce
que... dans le cas des autres fonds, dans les lois, il y a des majuscules ou
pas?
Une voix : ...
M. Lacombe : Est-ce que ça
prend un amendement pour corriger des minuscules puis des majuscules ou...
Une voix : ...
M. Lacombe : On me dit :
normalement, non.
La Présidente (Mme Bogemans) : On
vérifie.
M. Lacombe : Et, pendant ce
temps-là, est-ce qu'on a une...
Des voix : ...
M. Lacombe : OK. On est
toujours en...
(Consultation)
M. Lacombe : Bien, c'est une
bonne observation. Merci de l'avoir noté. L'exactitude de la langue, c'est
important.
Mme Cadet : ...l'exemplarité
de l'État.
M. Lacombe : Vous m'avez
l'air d'une experte de la langue française, vous.
Mme Cadet : Oui, oui.
M. Lacombe : C'est un sourire
de oui!
Mme Cadet : Oui!
M. Lacombe : Mes collègues
peuvent vous le confirmer.
Mme Caron : J'ai été
traductrice agréée pendant plus de 25 ans, donc...
M. Lacombe : Ayaye! Bon.
D'accord. D'accord.
La Présidente (Mme Bogemans) : Première
information qu'on a eue, c'est que normalement, ce n'est pas nécessaire pour
corriger à l'intérieur d'un amendement, mais on n'est pas certains, comme c'est
dans le projet de loi.
M. Lacombe : Bien,
voulez-vous qu'on le suspende puis qu'on y revienne? Est-ce que ça risque
d'être long ou pas long? Bien, quand on... (panne de son) ...l'amendement, je
veux dire, on va lire la même chose au micro, ça... c'est... c'est les mêmes
mots.
La Présidente (Mme Bogemans) : Êtes-vous
prêts à revenir à 77?
M. Lacombe : Non, pas encore.
Comprenez-vous ce que je veux dire? C'est que si je lis l'amendement,
l'amendement va se relire de la même façon.
Une voix : ...
M. Lacombe : Ah! peut-être
dans le commentaire. Oui.
La Présidente (Mme Bogemans) : On
va suspendre 82 puis on va revenir à 83.
M. Lacombe : Bonne idée.
La Présidente (Mme Bogemans) : Donc,
M. le ministre, vous pouvez lire 83.
M. Lacombe : Donc, 83 :
L'article 22.14 de cette loi est modifié par l'ajout, avant le paragraphe
un, des suivants :
«0.1. Les sommes perçues par le ministre à
titre de sanctions administratives pécuniaires en vertu de la Loi sur la
découvrabilité des contenus culturels francophones dans l'environnement
numérique (donc, indiquer ici l'année et le numéro du chapitre de la présente
loi ainsi que le numéro de l'article de cette loi qui édicte la Loi sur la
découvrabilité des...
M. Lacombe : ...contenu
culturel francophone dans l'environnement numérique. 0,2... 0.2., pardon, les
sommes reçues en application de mesures de substitution convenues conformément
à la Loi sur la découvrabilité des contenus culturels francophones dans
l'environnement numérique.
Donc, l'article 83 modifie
l'article 22.14 de la Loi sur le ministère de la Culture et des Communications
pour prévoir les nouvelles sources de financement pour le Fonds de
développement culturel du Québec, à savoir les sommes perçus à titre de
sanctions administratives pécuniaires et les sommes reçues en application des
mesures de substitution en vertu de la Loi sur la découvrabilité des contenus
culturels francophones dans l'environnement numérique.
Mme Cadet : OK. Je comprends.
Donc, évidemment, on n'a pas fait le débat de fond... bien, le débat, on n'a
pas eu la discussion de fond, là, sur 82. Là, on y reviendra sur ce à quoi le
fonds est affecté, là, mais je comprends ici, là, que...
M. Lacombe : Sur
l'alimentation.
Mme Cadet : C'est ça, là,
c'est vraiment...
M. Lacombe : Donc, à la fois
les sanctions administratives pécuniaires mais aussi les ententes de
substitution qui pourraient, sous toutes réserves, prévoir des montants qui
pourraient être versés au fonds. Tantôt, je vous donnais d'autres exemples,
l'appui à certains organismes par exemple, mais ça pourrait aussi être un
versement, donc, convenu au fonds.
Mme Cadet : Ah, OK, dans le
cadre des nouvelles ententes des mesures de substitution, donc ça pourrait être
l'une des différentes obligations.
M. Lacombe : Ça pourrait.
Mme Cadet : OK. Donc, tout
simplement, donc, d'alimenter le fonds comme ça, le Fonds de développement
culturel du Québec. OK.
OK. Donc, tout... ça... en fait, je pense
que je viens de constater, là, c'est ce qu'on a passé toute la section sur les
sanctions administratives pécuniaires, mais, dans le fond, l'ensemble des
sommes perçues ici iront dans le fonds.
M. Lacombe : Exact.
Mme Cadet : OK. OK. Donc, il
n'y a pas d'autre affectation aux sommes des SAP, là, des SAP, c'est vraiment
exclusivement le fonds ici. OK.
M. Lacombe : Tout à fait. On
ne s'attend pas à ce que ça génère des fortunes.
Mme Cadet : On n'espère pas.
Oui.
M. Lacombe : Effectivement,
parce que, nécessairement, ça voudrait dire que la loi, elle n'est pas
respectée. Mais, bon, le cas échéant, ça nous permettra quand même d'avoir
accès à des... à des fonds pour soutenir des... des initiatives.
Mme Cadet : Puis les sommes
reçues de la part des amendes.
M. Lacombe : Mais là, dans ce
cas-ci, on parle des SAP et des mesures de subventions, dans le cas... lorsque
c'est... c'est des amendes, donc c'est pénal, ça veut dire que ça va au Fonds
consolidé parce que c'est du pénal.
Mme Cadet : OK. OK. Donc, ça
va au Fonds consolidé parce que c'est du pénal. Donc ça, on n'y touche pas,
mais c'est vraiment juste qu'est-ce qui relève des SAP qui s'en vient ici
avec...
M. Lacombe : Exact.
Mme Cadet : Parfait. OK. Moi,
ça me semble clair.
La Présidente (Mme Bogemans) :
Parfait. Est-ce que l'article 83 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Bogemans) : Adopté.
Il nous reste 1 min 30 s pour 84.
M. Lacombe : Mais est-ce qu'on
était prêts à revenir à...
Des voix : ...
M. Lacombe : On va revenir à
la prochaine séance sur 77, parce que probablement qu'on va revenir avec un amendement.
Des voix : ...
M. Lacombe : Puis, on aura
l'occasion, donc, de revenir aussi sur...
La Présidente (Mme Bogemans) :
82.
M. Lacombe : 82,
effectivement, pour voir si ça nous prend une... Est-ce qu'on le sait, là, si
ça prend un amendement ou pas?
La Présidente (Mme Bogemans) : Non,
ce n'est pas clair.
M. Lacombe : Ce n'est pas
clair. Bon.
La Présidente (Mme Bogemans) : On
va faire nos recherches.
M. Lacombe : On y reviendra.
On est bien avancés. Félicitations!
La Présidente (Mme Bogemans) :
Oui. Beau travail, tout le monde!
Donc, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 29)