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Commission permanente des corporations
professionnelles
Projet de loi no 250
Code des professions et autres projets de loi
connexes
Séance du mercredi 13 juin 1973
(Dix heures quinze minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente des corporations
professionnelles): A l'ordre, messieurs! La commission des corporations
professionnelles continue ce matin l'étude du projet de loi no 250, Code
des professions. Je crois que l'honorable ministre aurait de nouveaux textes
à proposer pour certains articles.
Amendements
M. CASTONGUAY: M. le Président, hier nous avions convenu que
l'article 100 serait suspendu. L'idée était que nous l'abrogions
et que nous le remplacions par un nouvel article qui deviendrait l'article 88
a) et qui se lirait comme suit: "Le Bureau doit fixer, par règlement, le
quorum des assemblées générales des membres de la
corporation." Je crois que c'est conforme à la discussion que nous
avions eue et aux conclusions auxquelles nous étions arrivés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il ne faudrait pas également,
dans les pouvoirs de l'Office, les pouvoirs de suppléance, inscrire un
article au début aussi?
M. CASTONGUAY: Nous avons, à l'article 100, un nouvel article qui
dirait: "Le quorum d'une assemblée générale des membres
d'une corporation est fixé par règlement du Bureau
conformément à l'article 88 a)." Dans le chapitre des
assemblées générales, nous pourrions remplacer l'article
100 par ce nouvel article pour qu'il soit clair, pour qu'on ait toute la
série des articles sur la tenue des assemblées
générales, et, de l'autre côté, en ce qui a trait
aux règlements, là nous sommes dans la partie où le bureau
doit faire un règlement. Nous avions un article spécifique pour
chacun alors que les articles où il y a des énumérations,
c'est soit dans les cas où les choses peuvent être faites par
résolution ou lorsque le bureau peut faire un règlement. Je crois
qu'avec ces deux articles on couvre le problème.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si le bureau de la corporation ne s'acquittait
pas de cette responsabilité, à l'article 12, est-ce qu'on ne
devrait pas introduire un pouvoir de suppléance pour l'office, l'office
qui intervient si le bureau ne fait pas, ne prépare pas le code de
déontologie, enfin, tous les pouvoirs de l'office? A l'article 12 k) on
se réfère à l'article 88.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 12 i) on se réfère
à l'article 87, â 12 g) à l'article 86, etc. C'est le
pouvoir de suppléance de l'office. Je comprends que c'est moins grave
que l'option d'un code de déontologie, mais de toute façon, c'est
pour garder une certaine concordance et une certaine logique.
M. CASTONGUAY: Nous pourrions mettre deux paragraphes de même
nature...
M. CLOUTIER (Montmagny): De même nature.
M. CASTONGUAY: ... reliés à ce que...
M. CLOUTIER (Montmagny): II pourrait y avoir la même logique, au
début.
M. CASTONGUAY: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que ce serait un nouveau paragraphe
ajouté à l'article 12?
M. CASTONGUAY: Nous aurions deux nouveaux paragraphes dans l'article 12.
Un qui dit que l'office doit veiller à ce que les corporations adoptent
un règlement pour les fins du quorum, aux assemblées
générales, et l'autre, toujours dans la même logique que
l'article 12: A défaut d'une corporation de le faire, que l'office en
fixe un.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. CASTONGUAY: Alors, pour le moment, est-ce que l'on pourrait adopter
88 a), le nouveau 100?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le nouvel article 88 a) est adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le nouveau texte pour l'article 100, est-il
adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Est-ce qu'il y aurait un
texte?
M. CASTONGUAY: II serait peut-être bon de lire celui de l'article
100 pour les fins du journal des Débats. Il se lit comme suit: "Le
quorum d'une assemblée générale des membres d'une
corporation est fixé par règlement du Bureau conformément
à l'article 88 a)".
Est-ce correct?
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, 88 a). Adopté. L'article 100.
Adopté.
Maintenant, est-ce que vous avez un texte pour les deux nouveaux
paragraphes à ajouter à l'article 12?
M. CASTONGUAY: Non, pas encore.
LE PRESIDENT (M. Picard): On va mettre cela en suspens?
M. CASTONGUAY: M. Morin va en préparer un.
Maintenant, M. le Président, nous avions suspendu l'adoption de
l'article 99, hier. Alors, j'ai un amendement ou un texte à proposer
pour l'article 99.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'article 99: Insérer dans la
deuxième ligne du premier alinéa, après le mot "annuelle",
les mots "les membres de la corporation élisent les vérificateurs
chargés de vérifier les livres et comptes de celle-ci et...".
Est-ce que ce texte est adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté.
En ajoutant, à la fin du premier alinéa, après le
mot "conseil", les mots "et il doit mentionner notamment le nombre de permis de
chaque catégorie délivrés au cours de la
précédente année financière".
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Alors, les deux amendements
à l'article 99 sont adoptés.
M. CASTONGUAY: Hier soir, M. le Président, nous avions suspendu
l'adoption de l'article 140.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est ça.
M. GUAY: A cause du manque de concordance avec l'article 132.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, messieurs, l'amendement proposé
par le ministre à l'article 140, il s'agit de remplacer, dans la
première ligne du second alinéa, le mot "Toute" par les mots
"Sous réserve de la levée du huis clos conformément
à l'article 132, toute".
M. CASTONGUAY: Toute personne au courant de ça.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Nous passons maintenant au
chapitre 4: Décisions et sanctions, article 141. Est-ce qu'il y a des
questions?
Discipline (suite) Décisions et
sanctions
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, ça va.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 142?
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre n'est pas curieux, il n'a pas de
question à poser.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 142, adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 143?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 144?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. Ce sont des procédures
régulières.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté, article 144. Article 145?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 146?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 147?
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 147, M. le Président, au
deuxième alinéa, on dit: "Le comité est tenu d'accepter la
copie dûment certifiée de la décision judiciaire comme
preuve de culpabilité et peut prononcer l'une ou plusieurs des sanctions
prévues à l'article 148." Bon, on a fait allusion hier aux
sanctions.
Si on se réfère à l'article 74 de la Loi
médicale actuelle, j'ai le texte, je vais le donner : "La commission
d'un acte criminel, légalement prouvée et suivie de condamnation
définitive par un tribunal, peut, lorsque celle-ci ne
décrète pas l'incarcération dans un pénitencier,
justifier sans enquête, à la discrétion du conseil de
discipline, une peine disciplinaire sur production d'une copie certifiée
du jugement." Il semble que l'article 74 de la Loi médicale soit plus
large que cet article 147 actuellement.
M. CASTONGUAY: Dans quel sens?
M. CLOUTIER (Montmagny): Parce qu'on dit à l'article 147 du code
des professions, l'article qu'on étudie actuellement, relativement
à l'utilisation, par un comité de discipline, d'une
décision définitive d'un autre tribunal: limite ce droit aux
actes criminels pouvant faire l'objet d'une poursuite par voie de mise en
accusation seulement.
On limite; ici, dans la rédaction, on dit: "Le comité est
tenu d'accepter la copie dûment certifiée de la décision
judiciaire comme preuve de culpabilité..."
Je ne sais pas ce que dit la nouvelle Loi médicale. Je ne pense
pas qu'on modifie cet article. Cela serait plus large.
M. CASTONGUAY: Lorsque vous dites "plus large", c'est dans quel
sens?
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le sens que la rédaction de
l'article 74 donnera plus de latitude quant à l'obligation du
comité d'accepter la décision judiciaire comme preuve de
culpabilité. Je sais que c'est un peu complexe.
M. CASTONGUAY: Le comité est tenu d'accepter la copie
dûment certifiée de la décision judiciaire comme preuve de
culpabilité, mais après cela...
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans les commentaires que j'ai ici, et qui sont
préparés par un juriste, on dit: "A titre d'exemple on
parle de l'article 74 de la Loi médicale, on donne la jurisprudence,
dans quel cas cet article a été utile il a permis de
traduire commodément, devant le conseil de discipline, un certain nombre
de médecins coupables de violation à la Loi de
l'assurance-maladie."
Dans l'état actuel de l'article 147, il faudrait, dans ces cas,
reprendre de A à Z, devant le comité de discipline, la preuve
faite par la poursuite devant le tribunal pénal. Cela obligerait
à reprendre certaines procédures.
M. CASTONGUAY: Comment est-ce qu'on peut dire cela, lorsqu'on lit le
deuxième alinéa qui dit: "Le comité est tenu d'accepter la
copie dûment certifiée de la décision judiciaire comme
preuve de culpabilité...", à moins que je me...
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est parce que...
M. CASTONGUAY: Si je comprends bien le texte de la Loi médicale
actuelle, cela permettrait de tenir compte d'une déclaration de
culpabilité non seulement pour les crimes graves, mais aussi pour les
infractions d'une importance moindre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pense que, sur une copie certifiée du
jugement, ils ne sont pas obligés de recommencer toute la preuve. C'est
dans ce sens que je le comprends.
M. CASTONGUAY: En vertu de l'article 147 du code, on n'est pas
obligé de reprendre la preuve non plus. Dans le cas d'actes criminels
pouvant faire l'objet d'une poursuite par voie de mise en accusation
seulement...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. CASTONGUAY: On se limite à cela. On a voulu se limiter aux
actes graves, vraiment...
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous avez voulu vous limiter. C'est pour cela
que je me demande... La Loi médicale va plus loin. C'est
l'interprétation d'un juriste. On me dit que cela va plus loin.
M. CASTONGUAY: Cela permet de procéder plus rapidement,
peut-être, pour un comité de discipline, mais le rapport McRuer
je ne sais pas s'il traitait spécifiquement des droits civils
mentionnait clairement que, dans les comités de discipline de
corporations professionnelles, dans de nombreux cas, les droits de
l'intimé étaient loin d'être protégés. Et
ici, la condition donnée, c'est-à-dire pour un crime qui peut
faire l'objet d'une poursuite par voie de mise en accusation seulement, comme
le disent MM. Morin et Villeneuve, sont des crimes plus graves, très
bien, mais pour les autres, cela n'est pas automatique.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je devrais lire au complet l'article 74 de la
Loi médicale. On dit également, dans le deuxième
alinéa: "S'il est constaté par le jugement final et sans appel
d'un tribunal qu'un membre du collège a commis quelque infraction
à ses devoirs professionnels ou a commis un acte dérogatoire
à l'honneur de la profession, le Conseil de discipline peut, sans
enquête, imposer une peine disciplinaire sur production d'une copie
certifiée de ce jugement." Cela serait l'article 74 de la Loi
médicale qui, selon l'interprétation qu'on en donne ici, irait
plus loin que l'article 147 du code des professions.
M. CASTONGUAY: En fait, lorsqu'on lit l'article 74, on se rend compte
que c'est plus large, en ce sens qu'on couvre tous les actes criminels, qu'ils
soient punissables par voie de mise en accusation seulement ou par voie de
procédure sommaire. Par contre, on remarque que c'est plus restrictif,
en ce sens qu'on dit que c'est seulement dans les cas où cela n'a pas
donné lieu, cette condamnation, à une incarcération dans
un pénitencier, alors qu'on n'a pas cette restriction dans l'article
147. C'est plus restrictif en un sens, mais...
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est plus large dans un autre. Alors, est-ce
qu'on étudie la concordance entre cet article et l'article 147? Est-ce
qu'il y a un rapprochement à faire.
M. CASTONGUAY: Je ne peux pas dire que
je suis bien enthousiaste sur le deuxième alinéa. Il me
semble que, si c'est un délit mineur, le juge dans son jugement dit que
le professionnel a commis un acte dérogatoire à l'honneur de la
profession. Sur réception d'une copie de ce jugement, le comité
de discipline va fort probablement procéder, mais si le professionnel
veut être entendu à nouveau... Il se peut que, dans la cause
devant le juge, certains éléments ou l'appréciation
n'aient pas porté sur cet aspect et, si le professionnel veut être
entendu de nouveau, il me semble qu'il devrait en avoir la chance.
M. CLOUTIER (Montmagny): En fait, il se trouverait à
bénéficier d'un appel, si on veut. Ce pourrait être une
sorte d'appel, tandis que, d'après l'article 74 actuel, une fois que le
jugement final a été rendu, ils peuvent avoir une copie de ce
jugement et, sans recommencer aucune enquête, imposer des sanctions.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais il va falloir... Parce que je ne veux pas
parler d'une cause sub judice, ce sont des articles qui pourraient s'appliquer
à un cas qui est actuellement devant les tribunaux.
M. CASTONGUAY: Dans ce cas-là, la première partie
s'applique, à cause de la nature et de l'ajustement de cette cause.
En fait, le deuxième alinéa de l'article 74, la Loi
médicale, s'appliquerait même à des jugements de tribunaux
civils et là, cela devient un peu plus complexe.
M. CLOUTIER (Montmagny): Disons qu'on peut adopter l'article 147, tel
que rédigé; seulement il faudrait peut-être revoir
l'article 74 de la Loi médicale. Est-ce qu'il y a une concordance
parfaite ou s'il n'y a pas un peu une exception de l'article 74, par rapport
à l'article 147?
M. CASTONGUAY: Je ne le crois pas. Je pense bien que c'est une question
de principe assez générale et, si on tranche ici, je ne crois pas
qu'on puisse après cela revenir et dire: Pour un groupe de
professionnels, les règles vont être un peu différentes;
pour un autre groupe, un petit peu différentes. En fait, ce sont,
à mon sens, des principes qui devraient s'appliquer à tous,
indistinctement. Ici, Me Villeneuve me fait remarquer que le tribunal civil,
par exemple, qui dans une cause se prononce sur l'aspect dérogatoire
d'un acte, outrepasse peut-être sa juridiction et aussi la preuve n'est
pas toujours aussi rigoureuse, dans une telle cause, pour les fins de la cause
elle-même et n'a pas à être nécessaire. Mais, si
c'est repris automatiquement par un comité de discipline, cela peut
faire un tort assez sérieux à la réputation d'un
professionnel. Je pense que c'est dans ce sens-là que je trouve
qu'à part des délits graves, on devrait donner la
possibilité au professionnel d'être réentendu, s'il le
désire, par son comité de discipline.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je n'ai pas d'objection, justement, c'est dans
ce sens-là. Mais là, ce qui m'inquiétait, c'était
la concordance entre 147 et 74.
M. CASTONGUAY: L'article 74, c'est la loi actuelle.
M. CLOUTIER (Montmagny): La loi médicale actuelle. Je ne le sais
pas, je n'ai pas vérifié si elle est modifiée par la
nouvelle loi. Elle n'est pas touchée.
M. CASTONGUAY: On ne reproduit pas l'article dans la loi actuelle.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord! LE PRESIDENT (M. Picard): 147
adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 148.
M. CASTONGUAY: J'ai un amendement à proposer, M. le
Président, à 148. Ajouter à la fin de l'article un nouvel
alinéa qui se lirait comme suit: "Toute décision du comité
de discipline imposant une amende à l'intimé peut, à
défaut d'exécution volontaire par celui-ci, être
homologuée par la Cour supérieure ou la Cour provinciale suivant
leur compétence respective eu égard au montant de l'amende et
elle devient exécutoire comme un jugement de cette cour".
C'est le problème de perception des amendes.
M. CLOUTIER (Montmagny): On peut disposer de cet amendement, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'amendement à l'article 148 est
adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. On a parlé hier du
problème de la réadaptation des professionnels, des
possibilités. A ce moment-là, le ministre m'a
référé à l'article 148 et à l'article
151.
M. CASTONGUAY: J'ai oublié un aspect qui est très
important à mon sens. Hier soir, j'aurais peut-être dû
ajouter davantage. Le comité d'inspection professionnelle est vu comme
une mesure préventive. Si on prévient, on est moins obligé
de faire de la réadaptation, de la réhabilitation. Le
comité d'inspection professionnelle est vraiment un organisme qui peut
jouer un rôle extrêmement positif pour identifier les besoins des
professionnels au plan de
mise à jour de leurs connaissances, adaptation de leur pratique
par toutes sortes de mécanismes en fait. Je pense que c'est un des
aspects, une dimension nouvelle extrêmement importante qui va être
introduite dans la plupart des corporations qui n'avaient pas un tel
mécanisme. Je voulais au moins mentionner ça parce que, hier, je
relevais uniquement des dispostions touchant la discipline ou les mesures
à prendre au plan du recyclage obligatoire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Malgré l'inspection professionnelle,
évidemment, il se produit quand même que, à un moment
donné, il y a obligation d'intervention, de peine et de sanction parce
qu'il y a eu infraction. Mais est-ce qu'on ne pourrait pas penser d'ajouter
dans les possibilités la suspension d'une sentence, comme on le fait de
façon générale? Il y en a qui se présentent devant
les tribunaux, ils profitent d'une sentence différée, c'est aussi
une forme de réhabilitation. Cela pourrait peut-être aussi
être une possibilité. Cela a été recommandé
par le Conseil interprofessionnel.
H y a une proposition, alors je...
M. CASTONGUAY: M. Morin me dit justement qu'à la fin de l'article
150, on a: "Le Bureau de la corporation peut, sur requête, suspendre une
radiation effectuée en vertu du présent article, pourvu que le
professionnel radié s'engage par écrit à rembourser
intégralement ce qu'il doit, dans un délai
déterminé." De la même façon ou dans le même
esprit, à l'article 152 on dit: "Le professionnel radié du
tableau peut demander sa réinscription... avant l'expiration de sa
peine, par requête..."
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est seulement pour la radiation, par exemple,
je ne sais pas s'il y a d'autres... je suis en train de lire l'article 148 et
je me demande s'il n'y a pas autre chose qui pourrait être suspendu.
M. CASTONGUAY: Suspendu...
M. CLOUTIER (Montmagny): La réprimande, évidemment, il ne
peut la suspendre, il la fait. La deuxième radiation, on vient d'en
parler: "Une amende d'au moins deux cents dollars pour chaque infraction",
c'est troisièmement. Quatrièmement, "l'obligation de remettre
à toute personne à qui elle revient une somme d'argent que le
professionnel détient pour elle;" on ne peut suspendre ça, c'est
clair, "la révocation du permis;" on vient d'en parler.
M. CASTONGUAY: On vient d'en parler.
M. CLOUTIER (Montmagny): "La révocation du certificat de
spécialiste." Est-ce que ce ne serait pas plus clair et plus
évident pour tout le monde si on disait: "Le comité peut
suspendre toute sentence qu'il impose et déterminer les conditions
à son application" selon la rédaction suggérée par
le Conseil interprofessionnel. Je pense que ça ne nous limite pas.
M. CASTONGUAY: Je pense bien, comme vous venez de le dire, au paragraphe
d) il y aurait un certain illogisme à a), c'est pour ça que cela
a été fait spécifiquement aux endroits où cela peut
s'appliquer.
M. CLOUTIER (Montmagny): Egalement, est-ce qu'on ne pourrait pas penser
à une sanction, la sanction suivante: "le comité peut interdire
aux professionnels de poser certains actes".
M. CASTONGUAY: On l'a, la restriction, à l'article 151. Oui, cela
apparaît...
M. BOIVIN: Cela ne pourrait pas s'appliquer après...
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est pendant le stage, oui.
M. BOIVIN: ... la réprimande avec suspension ou...
M. CASTONGUAY: II faut qu'il fasse un stage.
M. BOIVIN: ... la réprimande...
M. CASTONGUAY: Ils peuvent prendre le choix qu'ils veulent, l'un
n'exclut pas l'autre. Ils peuvent réprimander plus telle autre chose. Ce
n'est pas exclusif.
M. BOIVIN: Est-ce que la suspension ne pourrait pas s'ajouter
après la réprimande? La réprimande, avec suspension ou
non.
M. CASTONGUAY: On donne, regardez...
M. BOIVIN : Une réprimande, ce n'est pas une grosse punition.
M. CASTONGUAY: A l'article 148, on dit qu'il peut y avoir une ou
plusieurs des sanctions suivantes, et on les énumère.
Après ça, on a une série d'articles qui précisent
les dispositions s'appliquant à l'article 148. Si on essaie de les
inclure toutes dans l'article 148, cela va venir à faire un texte qui va
être joliment long. En fait, ce sont ces préoccupations que vous
exprimez qui ont été reproduites, mais qui apparaissent dans les
articles suivants qui...
M. CLOUTIER (Montmagny): Comme je viens de le noter, on fait allusion au
stage, par exemple. L'interdiction de poser certains actes est seulement
associée à un stage du professionnel, mais est-ce qu'on ne
pourrait pas penser aussi, sans qu'il soit assujetti à un stage de
contrôle...? C'est le contrôle , à ce moment-là, qui
sera difficile.
M. CASTONGUAY: C'est cela. Cela devient extrêmement difficile.
Pour une période temporaire, cela peut être vu assorti d'une
obligation de faire un stage, mais les gens ne sont pas en mesure, lorsqu'ils
voient qu'une personne a un permis comme médecin ou comme dentiste ou
comme pharmacien, etc., la personne n'a pas le moyen de savoir si elle peut
poser tous les actes, oui ou non. Alors, je pense qu'il est assez difficile
d'introduire un tel concept comme étant permanent.
M. CLOUTIER (Montmagny): Disons que c'est un médecin
spécialiste. Là évidemment, si on veut utiliser cette
disposition de la loi, il faudrait qu'il fasse un stage ou que tous les actes
lui soient interdits, au complet.
M. FORTIER: M. le Président, quand vous révoquez le
permis, automatiquement il ne peut plus pratiquer, même s'il est
spécialiste, mais si vous révoquez le certificat de
spécialiste pour...
M. CASTONGUAY: II peut pratiquer, mais c'est un joli coup, de
nature...
M. FORTIER: Oui, mais le problème est que, pour ravoir son
certificat de spécialiste, il va falloir qu'il se représente
à des examens.
M. CASTONGUAY: C'est pour cela que c'est une sanction extrêmement
sévère que de révoquer le certificat de
spécialiste.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais, à ce moment-là, si vous
révoquez son certificat... Mettons que c'est un chirurgien, alors il n'a
plus le droit de faire des interventions à la salle d'opérations,
mais est-ce que l'on peut penser qu'il peut pratiquer la médecine
générale?
M. CASTONGUAY : Oui.
M. FORTIER: II peut faire du bureau.
M. CLOUTJER (Montmagny): Si vous l'obligez à un stage? Le sens de
la proposition que je faisais, c'est qu'il faut interdire certains actes. Vous
lui défendez d'agir comme chirurgien, mais il reste qu'il est toujours
médecin. C'est son certificat de spécialiste qui lui a
été enlevé.
M. CASTONGUAY: Vous l'avez à l'article 151.
M. GUAY: Dans le fond, c'est comme un professionnel qui pratiquerait
avec un permis restrictif?
M. CASTONGUAY: C'est cela.
M. GUAY : On lui enlève un certain nombre d'actes comme
spécialiste et on lui laisse...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre dit qu'on l'a à l'article
151, mais comment doit-on interpréter le mot "stage"? Est-ce que c'est
dans un endroit spécifiquement déterminé par le bureau de
la corporation?
M. CASTONGUAY: Ce sera au bureau de déterminer les conditions du
stage.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le stage, cela pourrait être dans son
cabinet privé, mais comme omnipraticien. Est-ce que cela pourrait
être cela?
M. CASTONGUAY: Là, soit que le bureau est sérieux ou qu'il
ne l'est pas. Si on dit que le bureau va jusqu'à une sanction
disciplinaire, limite les actes qu'un professionnel peut poser et lui impose un
stage, il me semble qu'il va lui imposer un stage approprié.
M. Morin me souligne l'article 89 j). Le bureau peut faire des
règlements justement pour déterminer les cas où les
professionnels peuvent être tenus de faire un stage de perfectionnement
et fixer les conditions et modalités de la limitation de l'exercice de
leurs activités professionnelles pendant un tel stage. Pour que cela se
fasse d'une façon appropriée.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je reviens à l'exemple de tantôt.
Supposons qu'un chirurgien ou un anesthésiste ou enfin un médecin
de spécialité, pour une raison ou pour une autre, ne peut plus
poser les actes professionnels de sa spécialité, alors, le
Collège des médecins lui suggère d'aller faire un stage de
réadaptation, peut-être dans une zone éloignée du
Québec et de dispenser ses services comme médecin de
médecine générale.
On peut penser à des endroits très éloignés
de la province où on manque de médecins. C'est arrivé, je
dis ça parce que, quand j'étais ministre de la Santé, le
cas s'est présenté, il peut se présenter encore et
même il y a des médecins qui peuvent demander de changer de
milieu. Je parle d'un médecin, ça peut être n'importe quel
professionnel, ça peut être un dentiste, ça peut être
un pharmacien, mais c'est la question de principe. Cela peut se poser pour un
professionnel à un moment donné d'avoir besoin de changer de
milieu, de laisser sa spécialité pour pratiquer la
médecine générale. Alors, c'est pour ça que je pose
le problème du stage parce que le ministre nous réfère
à l'article 89.
M. CASTONGUAY: La porte est ouverte malgré que, remarquez que si
c'est vraiment un médecin qui, en fait, se sent un peu
dépassé et dit: Au lieu de pratiquer comme spécialiste,
là j'y perdrais sur le plan du prestige, je peux aller pratiquer comme
omnipraticien ailleurs, c'est une chose. Mais celui qui dirait: Moi, je suis
sous le coup d'une sanction disciplinaire et mon stage va consister à
aller dans un endroit un peu dépourvu de médecins, cela
n'apportera pas une grande qualité de services à l'endroit
où il va se
présenter. Je pense, moi, que ce n'est pas logique.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne suis pas de l'avis du ministre que
ça n'apportera pas une grande qualité de services. Le
professionnel, il a toujours sa formation de base. Ecoutez, s'il dit: Moi, je
m'en vais sur la Côte-Nord où il n'y a pas de médecin.
C'est préférable d'avoir un médecin qui a pratiqué
pendant 25 ans comme spécialiste et qui a tout de même des
connaissances générales de la médecine...
M. FORTIER: Est-ce que le député parle de
compétence actuellement?
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce n'est pas parce qu'il est incompétent
qu'on a décidé de l'envoyer, il peut avoir des problèmes
personnels...
M. FORTIER: Ah bon!
M. CLOUTIER (Montmagny): ... à un moment donné, c'est pour
ça qu'il s'en va là. Il peut avoir des problèmes,
disons-le, il peut avoir des problèmes d'alcool, il peut avoir des
problèmes de drogue. Cela arrive qu'un professionnel veuille sortir de
son milieu...
M. CASTONGUAY: Ah oui dans ce sens-là, oui, mais ce n'est pas
tout à fait ce que je disais, sujet à une sanction disciplinaire,
si le bureau lui impose quelque chose, ça devrait être un stage de
perfectionnement et puis, en même temps, de réadaptation. Mais
celui qui, de son propre chef, veut faire ça... D'ailleurs j'ai un
exemple très clair à l'esprit de ce que vous mentionnez, d'un
médecin dont la réputation avait été un peu
affaiblie ou ébréchée et qui a décidé, de
son propre chef, d'aller pratiquer dans un autre milieu moins pourvu et je
pense qu'il fait un travail très bon dans ce milieu-là.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, il peut vouloir pratiquer dans une...
M. BOIVIN: Oui, il faut que ce soit volontaire parce que ce serait de la
déportation autrement.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. GUAY: Est-ce qu'on pourrait soumettre un professionnel au test de
l'ivressomètre comme les conducteurs d'automobile? Si on va à
l'extrême, est-ce que ce serait possible? Est-ce que la loi
prévoit que, dans certains cas, on pourrait le demander?
M. CASTONGUAY: II y a un endroit où le bureau peut demander des
examens, un examen médical, et trois médecins doivent faire
l'examen et se prononcer. A ce moment-là, eux, choisiront les moyens les
plus appropriés pour juger. Si je comprends bien, dans le cas de
l'ivressomètre, soit la raison pour laquelle il est utilisé,
l'élimination de l'alcool dans le sang, à la suite d'un accident,
va assez vite. Alors, on procède par l'ivressomètre. Mais ici,
avant que les médecins soient nommés et procèdent, je
pense que...
M. GUAY: Ce serait trop long, ça prendrait des procédures
rapides pour que ça se fasse...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de Dorchester a fait sa
suggestion pour les professions plus enivrantes, il y a des professions plus
enivrantes les unes que les autres.
UNE VOIX: C'est moins draconien que...
M. GUAY: Je pose la question parce que la question m'a été
posée hier soir, parce que certaines gens nous font des plaintes et nous
disent: Probablement que le médecin était ivre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre me répond que la loi
n'empêchera pas toutes ces possibilités de réadaptation
qu'on vient d'évoquer.
M. CASTONGUAY: De toute façon, remarquez que les travailleurs
sociaux et tous les spécialistes de la réadaptation nous disent
que la réadaptation imposée donne plus ou moins de
résultats, il faut que la personne l'accepte. Ici, en plus des mesures
disciplinaires, il n'y a rien qui empêche un bureau ou un comité
de discipline d'essayer d'aller au-delà et de suggérer et de
convaincre le sujet; d'ailleurs, cela se fait, j'en suis convaincu; des
confrères, bien souvent, voyant un professionnel se
détériorer, vont essayer de l'aider et de le convaincre de
prendre les mesures appropriées.
M. FORTIER: M. le Président, j'ai une question à poser au
député de Dorchester. Quand vous avez assisté à une
réunion d'un bureau médical, dans certains hôpitaux, qui
sont très sévères, ces choses sont envisagées tous
les mois. C'est bon, comme vous le dites, d'avoir une loi assez
sévère, parce que parfois on a des cas où les sujets ont
vraiment besoin d'être avertis; de tels cas peuvent arriver assez
souvent.
M. GUAY: C'est au cas où cela se produirait, par
curiosité, que j'ai dit cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais un autre point, M. le
Président. Les sections qui regardent l'inspection professionnelle et la
discipline, actuellement, ne s'appliquent qu'aux professionnels, elles ne
s'appliquent pas aux stagiaires et aux titulaires d'une autorisation
spéciale, est-ce qu'on peut les couvrir de quelque façon?
M. CASTONGUAY: Le principe général est
qu'un stagiaire est un stagiaire; il n'est pas un professionnel de plein
titre et il demeure sous la responsabilité de celui qui a la charge de
sa formation; la raison pour laquelle ces sanctions ne s'appliquent pas au
stagiaire, comme principe général, c'est celle-là. Il est
en voie de formation et il y a des mécanismes d'évaluation qui
doivent se prononcer et faire en sorte qu'il y ait finalement un jugement sur
la capacité de ce stagiaire d'avoir un diplôme ou un certificat
éventuellement; s'il n'est pas capable, il n'aura pas de diplôme
ni de certificat, mais on ne peut pas le traiter comme un plein professionnel
alors qu'il ne l'est pas. C'est la responsabilité de ceux qui lui
dispensent l'enseignement de s'assurer que ce qu'il fait, ce sont vraiment des
actes posés dans le cadre de l'enseignement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je comprends que l'université,
l'hôpital, l'établissement hospitalier où l'interne fait
son stage a des responsabilités.
M. CASTONGUAY: Un résident est un médecin.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, un résident, mais un interne?
M. CASTONGUAY: S'il est interne, il est encore stagiaire. Dans le cas du
stagiaire, cela revient à dire différemment ce que je disais
tantôt. La sanction est que, si un stagiaire ne fait pas son travail
correctement...
M. CLOUTIER (Montmagny): II n'est pas reçu.
M. CASTONGUAY: .. normalement, il ne devrait pas avoir son permis.
M. CLOUTIER (Montmagny): II ne devrait pas avoir son permis d'exercice.
C'est la plus grande sanction qui peut lui être imposée. Dans le
cas de ceux qui sont titulaires d'une autorisation spéciale, est-ce
qu'on les rejoint quelque part? Ceux qui ont une autorisation spéciale
de pratiquer...
M. CASTONGUAY: ... pour trois mois.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, pour trois mois. Ceux qui...
M. CASTONGUAY: C'est vraiment une autorisation très
spéciale qui n'est pas considérée comme un permis à
ce titre.
M. BOIVIN: Mais il est obligé, par exemple, de suivre le code de
déontologie et il est obligé de suivre les règlements de
sa corporation.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'ingénieur qui aurait un permis
restrictif ou un permis...
M. CASTONGUAY: Un permis restrictif, oui. L'autorisation
spéciale, en fait, ne fait pas d'une personne un membre de la
corporation. On lui dit juste: Dans des conditions très
spéciales, pour trois mois, pas plus; cela peut être deux mois,
cela peut être un mois, telle affaire. Supposons qu'on fasse venir
d'urgence de New York un médecin pour une opération tout à
fait particulière, l'autorisation spéciale pour qu'il puisse la
faire ne lui permet pas de devenir membre par le fait même de la
corporation. C'est vraiment pour des cas très spéciaux.
M. BOIVIN: II faudrait tout de même qu'il soit soumis aux lois de
la corporation.
M. CASTONGUAY: II est soumis aux siennes. C'est le président qui
émet le permis et il n'est pas obligé... Cela peut être
pour des cas très rapides comme cela. Alors, je vous dis que cela ne
sera pas utilisé souvent, mais si on est obligé de l'entrer comme
membre de la corporation, c'est clair que ce genre d'autorisation
spéciale ne sera donnée que dans des cas de grande exception,
parce que c'est une responsabilité, et pour des cas tellement fortuits
qu'on ne peut pas tout prévoir.
M. BOIVIN: Supposons un architecte ou un ingénieur. Même
s'il a...
M. CASTONGUAY: Là, il ne devrait pas y en avoir.
M. BOIVIN: ... un permis temporaire, il faudrait qu'il soit soumis aux
lois de la corporation.
M. CASTONGUAY: Si c'est un permis temporaire, il va l'être. Mais
si c'est une autorisation spéciale, cela ne s'applique pas, de
façon générale, à un architecte ou à un
ingénieur parce que la nature de leurs travaux est telle que cela prend
généralement plus de temps que cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres questions sur
l'article 148? Adopté tel qu'amendé?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 149. Adopté.
Article 150.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le remboursement des sommes d'argent dans un
certain délai n'élimine pas la responsabilité en vertu
d'une poursuite criminelle.
M. CASTONGUAY: Non. Adopté. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 150. Adopté. Article 151.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans ce cas, c'est une recommandation. Cela
n'est pas comme à l'article 148, où c'est impératif. Ici,
il fait une recommandation seulement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 151. Adopté. Article 152.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Chapitre 5: Appel. Article
153.
Appel
M. CASTONGUAY: J'ai un amendement. A la fin du premier alinéa,
remplacer les mots "lieutenant-gouverneur en conseil" par les mots "juge en
chef de cette cour". L'alinéa se lira: "Est institué un tribunal
des professions formé de trois juges de la cour Provinciale
désignés par le juge en chef de cette cour."
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est bien cela, même si...
M. BOIVIN: C'est une vraie politique.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Même si les juges...
M. CASTONGUAY: Les juges étant tous au-dessus de la politique,
que ce soit le lieutenant-gouverneur en conseil ou le juge en chef.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela ne veut pas dire que le ministre aurait
perdu confiance dans le lieutenant-gouverneur en conseil. Dans son cas, ce
serait même plus grave.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 153, adopté tel
qu'amendé.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, un instant.
LE PRESIDENT (M. Picard): Pas adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'on se réfère à
108 ici? Là, c'est l'appel d'une décision d'un comité de
discipline. Dans le cas d'une décision du bureau d'une
corporation...
M. CASTONGUAY: Dans le cas d'une décision du bureau, si ma
mémoire est bonne, ce serait simplement en ce qui a trait à la
limitation de certains actes et à l'obligation de se soumettre à
un stage. C'est d'une nature un peu différente.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce n'est pas l'obligation de se soumettre
à un stage. On a dit tantôt que c'était une
recommandation.
M. CASTONGUAY: Non, le comité de discipline fait une
recommandation...
M. CLOUTIER (Montmagny): On recommande au bureau et c'est le bureau qui
va prendre la décision.
M. CASTONGUAY: C'est le bureau qui va prendre la décision, mais
c'est d'une autre nature. Sur tout ce qui est de la nature de décisions
du comité de discipline, d'accord, il y aura appel. Mais pour l'autre,
c'est vraiment au plan de la qualification de la compétence. Ce n'est
pas tout à fait de même nature. Je faisais remarquer, hier, que le
Collège des médecins, entre autres, entretenait l'idée,
à un moment, d'avoir des permis pour une période de cinq ans. La
personne serait obligée de se requalifier à la fin d'une
période de cinq ans. On voit que ce n'est pas tout à fait de la
même nature. C'est pour cela que les décisions du comité de
discipline sont sujettes à appel, mais une décision du bureau sur
ce plan est d'une autre nature.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 153, adopté tel
qu'amendé. Article 154.
M. CASTONGUAY: II y a un amendement de concordance, M. le
Président. Dans les première et deuxième lignes, remplacer
les mots "lieutenant-gouverneur en conseil" par les mots "juge en chef de la
cour Provinciale".
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 154, adopté tel
qu'amendé. Article 155.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 155, est-ce qu'on ne pourrait pas
ajouter "cette requête doit être produite, après
signification au greffe de la cour"?
M. CASTONGUAY: On a déjà, au début de l'article,
"par requête signifiée aux parties et au secrétaire du
comité de discipline".
M. CLOUTIER (Montmagny): Ah oui! Alors, cela couvrirait ce que je viens
de dire.
M. CASTONGUAY: C'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord!
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 155, adopté. Article 156.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela va, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 156, adopté. Article 157?
Article 157, adopté. Article 158.
M. BOIVIN: Le comité de discipline, est-ce qu'il a aussi
l'immunité?
Où est-ce marqué? A la fin peut-être?
M. CASTONGUAY: II faut retourner à l'article 181.
M. BOIVIN: C'est plus loin, c'est très bien, j'en avais
parlé déjà.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 158? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 159?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 160?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 161?
M. CLOUTIER (Montmagny): On pourrait proposer de substituer un autre mot
à "avocat", mais je n'ai pas mieux, je ne peux pas trouver mieux.
M. CASTONGUAY: Travailleur social?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, je ne peux pas trouver mieux dans ce
cas-là.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 161, adopté. Article 162?
M. CLOUTIER (Montamgny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 163?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 164?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 165?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 166?
M. CLOUTIER (Montmagny): La seule autre possibilité, c'est qu'on
fasse intervenir le ministre responsable de cette loi-là. Comme on ne
sait pas qui cela va être, on laisse tomber.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 166 adopté. Article 167?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Chapitre 6: Publicité
des décisions et rapports. Article 168.
Publicité des décisions et raDDorts
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que c'est le bon mot cela:
Publicité des décisions?
M. CASTONGUAY: Quelle est la publicité entourant les
décisions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les publications ou informations.
M. CASTONGUAY: Ce n'était pas publication, c'était
vraiment publicité qu'on voulait, pas publication. Là-dedans, on
va voir qu'il y a des avis transmis aux membres, pas seulement des
publications.
M. CLOUTIER (Montmagny): Allons-y avec publicité, mais...
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 168, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 169? Adopté?
M. BOIVIN: II faut aussi que ce soit publié dans un rapport
annuel. On va adresser cela à chaque membre de la corporation pour
l'avertir de toute décision.
M. CASTONGUAY: C'est cela que dit l'article 169.
M. CLOUTIER (Montmagny): On fera parvenir cela à l'adresse qui
est connue par le registraire...
M. BOIVIN: A chacun des membres de la corporation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. A chacun des membres de la
corporation.
M. BOIVIN: Si ce sont les médecins, tous les médecins de
la province?
M. CASTONGUAY: II faut qu'ils le sachent. Le Barreau fait cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): II faut que
chacun sache qu'un tel n'a pas le droit de pratiquer, qu'il fait l'objet
d'une sanction.
M. CASTONGUAY: C'est dur, mais c'est une sanction.
M. BOIVIN: Ce n'est peut-être pas nécessairement utile
à la corporation, mais il y a d'autres corporations; prenez un
médecin qui serait suspendu, par exemple, c'est important que les
pharmaciens le sachent, or, il n'y a aucune obligation. Qu'on l'envoie à
tous les médecins; si c'était dans le rapport annuel, ce serait
assez. Ce serait plus important qu'on avertisse les pharmaciens et les
hôpitaux.
M. CASTONGUAY: Cela peut être fait, comme M. Morin le dit, si, par
exemple, la corporation a un périodique, un journal mensuel, elle peut
le publier là au lieu d'envoyer une lettre à chacun.
M. BOIVIN : Oui, mais là, d'après la loi, vous êtes
obligés d'envoyer une lettre.
M. CASTONGUAY: Non. Si c'est fait par la voie d'un journal, tout le
monde va le savoir. Si le journal est envoyé à chacun, cela va
être dedans.
M. BOIVIN : Les professions connexes, les infirmières...
M. CASTONGUAY: II y a toute une série de personnes, en fait, il y
a le public; quant à cela, il y a les infirmières, il y a les
pharmaciens, comme vous dites, il y a les hôpitaux, etc. Mais je pense
qu'une fois que le permis est enlevé, c'est la responsabilité de
la corporation de s'assurer que la personne ne pratique plus.
Cela ne se fait pas uniquement par un contrôle du milieu. C'est
à la corporation de bien s'assurer que la personne ne pratique plus.
M. CLOUTIER (Montmagny): Actuellement, ça se fait?
M. CASTONGUAY: Quoi?
M. CLOUTIER (Montmagny): L'information aux membres de la corporation de
la radiation d'un de leurs membres? Cela doit se faire pour les notaires,
ça doit se faire pour les avocats.
M. BOIVIN: Est-ce que la corporation aurait le droit de faire, sans
avoir l'immunité de son chef, de l'adresser à tous les
pharmaciens?
M. CASTONGUAY: II pourrait toujours le faire.
M. BOIVIN : II ne serait pas poursuivi, non? M. CASTONGUAY: Je ne le
crois pas, elle donne une information conforme aux faits et dit: M. Untel n'a
plus de permis d'exercice, ou Mme X n'a plus de permis d'exercice. Il n'y a
rien de diffamatoire là-dedans.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est comme si la corporation les
désengageait du régime.
Adopté, M. le Président.
Il reste que le fait de communiquer par lettre avec chacun des membres
de la corporation professionnelle serait trop onéreux. Alors il faudrait
utiliser, comme on l'a dit tantôt, des mécanismes ordinaires de
communication, tels que les bulletins, les périodiques, les revues
spécialisées qui s'adressent à tous les membres de la
corporation. Autrement, ça va être prohibitif, s'il faut aviser
40,000 infirmières qu'un membre de la corporation n'a plus le droit de
pratique.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 169. Adopté. Article 170.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 171.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est ce qu'on a vu tantôt, la radiation
permanente, ce n'est pas le même genre de... est-ce le même avis
qu'à l'article 169?
M. CASTONGUAY: C'est dans la Gazette, il est publié en plus.
M. BOIVIN: Cela ne pourrait pas servir d'avis unique parce que les
membres de la corporation ne reçoivent pas la Gazette officielle.
M. CASTONGUAY: Non.
M. GUAY: Qu'est-ce qui arrive à un professionnel qui a
été radié de façon permanente, on lui a
enlevé son permis et il pratique quand même, il n'est plus membre
de la corporation, ce n'est plus la corporation qui le surveille.
M. CASTONGUAY: II tombe sous toutes les sanctions, infractions à
la loi pour exercice illégal.
M. GUAY: Automatiquement, il n'est plus membre de quelque corporation
que ce soit.
M. CASTONGUAY: C'est ça.
M. GUAY: Est-ce que ce professionnel ne pourrait pas, en se recyclant,
devenir membre d'une autre corporation?
M. CASTONGUAY: II peut demander de revenir dans celle-là,
l'article 152.
M. GUAY: II peut revenir dans celle-là mais est-ce qu'il peut se
diriger dans les professions connexes?
M. CASTONGUAY: S'il prouve de nouveau sa compétence, il faut
qu'il se fasse admettre à nouveau en satisfaisant aux conditions
d'admission.
M. GUAY: Quand même, ce sera possible pour autant qu'il satisfait
aux conditions et aux normes imposées.
M. CASTONGUAY: II faut qu'il y satisfasse. M. GUAY: Oui, c'est bien
normal.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 171. Adopté. Chapitre V:
Réglementation. Article 172.
Réglementation
M. CLOUTIER (Montmagny): On fait pour le fonds d'indemnisation les
mêmes remarques qu'au début, alors qu'on s'interrogeait sur
l'utilité d'avoir un fonds d'indemnisation pour chacune des corporations
professionnelles.
Il y a des corporations professionnelles pour lesquelles je ne suis pas
encore convaincu qu'elles ont besoin d'un fonds d'indemnisation.
M. CASTONGUAY: Avec cent piastres dans le fonds.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela va être une mutuelle d'assurances.
Pour certaines corporations, ce sera symbolique. Il ne faudrait pas que cela
coûte cher pour mettre le mécanisme sur pied, par exemple.
M. CASTONGUAY: Ah bien non...
M. CLOUTIER (Montmagny): S'il y a $100 dans le fonds et que ça
coûte $500 pour l'organiser.
M. CASTONGUAY: Ah non! Ecoutez, vous mettez ça dans... C'est un
compte d'épargne.
M. CLOUTIER (Montmagny): De l'épargne forcée. On n'a pas
convaincu le ministre cette année, peut-être que l'an prochain, on
le convaincra. Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 172, adopté. Article 173.
M. LAURIN: A propos de l'article 173, M. le Président, est-ce que
le ministre pourrait nous expliquer, quelles seront, selon lui, les grandes
lignes de la collaboration à intervenir entre les établissements
d'enseignement du Québec et les corporations pour l'élaboration
des programmes d'étude et des examens. Là, on sait qu'il y aura
concertation; on sait qu'il y aura collaboration, mais, nous rappelant les
difficultés auxquelles ont donné lieu, dans le passé, dans
certaines corporations à tout le moins, ces collaborations, est-ce que
le ministre a des formules qu'il connaît déjà, des grandes
lignes, des orientations?
M. CASTONGUAY: Remarquez qu'ici on dit bien que c'est après
consultation de l'office, du conseil des universités, des
établissements d'enseignement et de la corporation
intéressée. Cela va se marier, à chaque situation, et
c'est la raison pour laquelle il y a tellement de consultations qui sont
requises. Dans le cas des étudiants en chirurgie dentaire, étant
donné que c'est un cas qui a donné lieu à des
difficultés, nous avons demandé au collège, à la
faculté, à Montréal pour prendre celle-là
comme exemple de faire en sorte que des représentants du
collège soient étroitement associés à
l'élaboration des programmes, d'une part. Ceci a été fait.
Evidemment, les programmes ne se changent pas du jour au lendemain,
nécessairement. Ce qui était extrêmement important, aussi,
c'était au mécanisme d'évaluation, parce que, jusque
là, il y avait un conflit profond. Le conflit se posait tout autant sur
ce plan que sur le plan des programmes, de telle sorte qu'en cours
d'année les mécanismes d'évaluation soient
appliqués d'une façon, d'abord, qui satisfasse aux deux
organismes et par des personnes qui, vraiment, sont considérées
comme étant mandatées par les deux organismes. Je ne sais pas si
je dois aller, pour répondre à la question, plus dans le
détail, mais c'est l'aspect général, l'orientation
générale. Le Conseil des universités qui a
étudié cette question, dans un avis adressé au ministre de
l'Education, se prononçait clairement en faveur de cette approche. Elle
a été mise à l'épreuve.
M. LAURIN: Se prononçait-il sur le plan général ou
sur le cas de la faculté de... médecine
générale?
M. CASTONGUAY: Sur le plan général.
M. LAURIN: II se prononçait en faveur, de quelle façon,
avec quels arguments?
M. CASTONGUAY: II trouvait que c'était vraiment un
équilibre qui apparaissait raisonnable. D'une part, la formation
scolaire et même la formation pratique, aujourd'hui, dans bien des cas,
sont confiées presque entièrement aux établissements
d'enseignement et la partie pratique, par le truchement des contrats avec les
établissements de services dans lesquels on retrouve toutes les
modalités. D'ailleurs, si on se souvient, dans la loi 65, on a dit que,
pour les établissements qui devaient ou qui voulaient être
reconnus aux fins de l'enseignement, il fallait qu'il y ait un contrat entre
l'établissement d'enseignement et l'établissement de soins,
contrat approuvé par le ministère des Affaires sociales et le
ministère de l'Education. C'est le rôle premier de nos
universités, de nos institutions et de nos établissements
d'enseignement, de voir à la formation. Là, ce qui importe, pour
éviter un double système, qui
donne lieu à des situations... D'ailleurs, on a parlé du
Barreau, hier. A mon sens, la formule actuelle n'est pas définitive.
D'ailleurs, on a vu des conflits auxquels elle allait donner lieu elle
aussi. Si ma mémoire est bonne, il y a présentement une
étude qui s'effectue, je ne me souviens pas par qui, pour
réévaluer ce mécanisme pour une année additionnelle
sous le contrôle du Barreau.
Alors, le Conseil des universités, devant l'évidence que
ce sont les établissements d'enseignement qui ont la
responsabilité de l'enseignement et, d'autre part, devant le fait que
les établissements d'enseignement peuvent fort bien ne pas être
aussi sensibilisés aux aspects ou aux exigences de la formation
pratique, étant davantage orientés vers les aspects de la
formation académique, reconnnaft que l'association de
représentants d'une corporation, dûment mandatés au sein
des mécanismes de l'élaboration des programmes, au sein des
mécanismes d'évaluation, peut permettre, dans la plupart des cas
c'est l'espoir qui est exprimé que les diplômes
décernés satisfassent aussi bien au plan des exigences scolaires
qu'au plan des exigences professionnelles. Si ceci n'était pas possible,
la corporation a la possibilité, comme nous l'avons vu, d'ajouter des
exigences additionnelles pour compléter. Alors, il lui semble, au
Conseil des universités, il le dit très clairement, que c'est un
équilibre qui, aujourd'hui, est plus compatible avec l'organisation de
toutes les ressources dans le domaine de l'éducation, de l'enseignement
et avec le rôle que jouent, que devraient jouer, dans les faits, les
corporations professionnelles.
M. BOIVIN: En fin de compte, la corporation a toujours le contrôle
de la pratique?
M. CASTONGUAY: Oui. L'entrée à la pratique et l'exercice
de la profession.
M. BOIVIN : En fait, si l'université voulait programmer tel que
la corporation le demande, alors, la corporation...
M. LAURIN: Mais, est-ce qu'il n'y a pas danger, M. le ministre, que,
dans l'élaboration de règlements ou de méthodes
d'évaluation où l'on recherche l'avis d'une corporation et du
Conseil des universités, l'avis du Conseil des universités soit
toujours plus pesant aux yeux du législateur que l'avis d'une
corporation, surtout quand il s'agit d'une corporation nouvelle ou encore peu
constituée, qui n'a pas acquis son rythme de croisière?
Je me rappelle, seulement pour compléter ma phrase, toutes les
plaintes qu'a émises la Corporation des infirmières et des
infirmeirs du Québec, la difficulté qu'elle a eue à faire
accepter son point de vue. Je me demande si, dans ce processus de consultation,
l'avis du Conseil des universités et éventuellement du
ministère de l'Education, qui est presque...
M. CASTONGUAY: Ceci reposait et c'est exact... D'abord, il y a eu au
départ, dans le cas des infirmières, une situation ou un
changement brusque qui a été apporté dans le
système, celui de la formation dans les CEGEP au lieu de la formation
dans les écoles traditionnelles d'infirmières reliées aux
hôpitaux. On sait fort bien que cette décision n'a pas
été acceptée d'emblée. Alors, cela a
évidemment rendu le dialogue difficile. En plus, l'engagement
n'était pas un engagement formel, légal, de la même nature
que celui d'ici, avec les mêmes mécanismes de consultation qui ne
sont pas uniques. Il semble exact que le ministère de l'Education n'a
pas, face aux difficultés de dialogue qui provenaient peut-être au
début de positions dans les vues et, par la suite, peut-être d'un
certain isolement du ministère de l'Education dans sa tour, donné
les résultats qu'escomptaient avoir les infirmières. C'est exact
et justement, ici, c'est pourquoi il en est fait une obligation
légale.
Maintenant, de là à dire: Est-ce que cette formule va
assouplir toutes les difficultés, va résoudre tous les
problèmes? Moi, je ne le crois pas, parce qu'il y aura toujours une
espèce d'opposition assez fondamentale entre les corporations
professionnelles et les établissements d'enseignement. Quand bien
même on s'ingénierait à essayer d'éliminer cette
opposition, on ne serait jamais capable. Les objectifs ne sont pas tout
à fait les mêmes.
Il s'agit donc d'essayer de trouver un moyen de concilier les deux et,
dans certains cas, selon l'ouverture d'esprit des individus en cause, je pense
que nous avons là de bons mécanismes. Dans d'autres cas, pour
diverses raisons, il est possible qu'il y ait encore des difficultés.
Cela, je pense bien qu'on ne peut pas l'éliminer, on ne peut pas donner
une garantie de succès, en d'autres termes. Parce que le
problème, au fond, est celui d'une certaine, je ne dirais pas
opposition, mais celui de la poursuite d'objectifs quelque peu divers.
M. LAURIN: On peut éventuellement se trouver dans une situation
où, au sein du cabinet, le ministre des corporations serait souvent en
opposition avec le ministre de l'Education. C'est possible.
M. CASTONGUAY: Remarquez que les oppositions au sein d'un cabinet,
à cause de la nature des rôles, sont fréquentes. Le
ministre des Finances, par rapport aux ministères qui dépensent
plus que d'autres, pour n'en nommer que quelques-uns, le ministre du Travail et
de la Main-d'Oeuvre, le ministre de la Justice parfois, dans des conflits
ouvriers. Qu'est-ce que vous voulez? Chacun a sa responsabilité et, sans
faire de cas d'espèce, il est clair qu'on retrouve des situations
où, si chacun joue son rôle, il est susceptible d'arriver à
des conclusions quelque peu différentes.
M. LAURIN: Mais vous comprenez le sens de mon inquiétude...
M. CASTONGUAY: Ah oui, oui!
M. LAURIN: ... c'est que, même s'il y a un processus de
consultation qui est établi sur papier, je regarde la force des
partenaires et, parmi les partenaires, le plus faible me paraît
être la corporation, surtout s'il s'agit des corporations nouvelles.
M. CASTONGUAY: Pas dans tous les cas. Dans le cas des corporations
nouvelles, c'est vrai que là, il peut y avoir un équilibre
quelque peu différent. Mais placer le Barreau par rapport au Conseil des
universités, le Collège des médecins, les
ingénieurs...
M. LAURIN : Oui, le Barreau, ça fait exception, non seulement
parce que c'est une vieille corporation, mais parce que c'est une corporation
qui, s'occupant de justice, a ses représentants partout, mine même
les gouvernements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sans doute, ils sont déjà au
Conseil des universités comme professionnels.
M. BOIVIN: Les corporations professionnelles qui n'ont pas
d'école dans la province?
M. CASTONGUAY: C'est en voie de disparaître ça, et
même nous étudierons le problème de l'Ecole des opticiens
d'ordonnances et, si ma mémoire est bonne on va étudier
ça le ministère de l'Education a accepté que ce
soit intégré au réseau d'enseignement. Alors, les
écoles professionnelles, supportées par une corporation, c'est
une chose qui devrait disparaître normalement. Si on juge qu'un
groupement professionnel doit exister et qu'une reconnaissance doit lui
être donnée, normalement le système d'éducation
général devait comporter des unités d'enseignement
suffisantes pour former les futurs professionnels.
M. BOIVIN: Ceux qui n'ont pas d'école en auront dans la
province.
M. CASTONGUAY: Là, parlons des opticiens d'ordonnances.
Maintenant, il y a certains problèmes très particuliers dans le
cas des denturologistes. On sait que, pour les cours, il va y avoir des
retouches à faire, je pense bien, au CEGEP Edouard-Montpetit, pour
donner un exemple. Il va rester après ça le problème de la
chiropraxie, où il n'y a pas d'école présentement dans la
province. Je ne sais pas à quel rythme ce problème va se
résoudre et comment. Ce n'est pas ma responsabilité, mais je vous
donne le principe général.
M. BOIVIN: La podiatrie aussi.
M. CASTONGUAY: Pour la podiatrie, je pense bien que ce sont des
techniques qui peuvent s'établir dans le système d'enseigne- ment
sans trop de difficultés. D'ailleurs, on a vu que les médecins se
sont...
M. BOIVIN: Est-ce qu'on reconnaîtrait, par exemple, des
écoles au Canada ou si, nécessairement, il faut que ce soit
intégré au système d'éducation de la province?
M. CASTONGUAY: Ah non! Il est prévu ici que, si une personne a
reçu sa formation à l'extérieur, le bureau d'une
corporation devra se prononcer sur l'équivalence du diplôme que la
personne a reçu par rapport aux exigences qui sont posées pour
l'admission à la pratique dans cette profession. Alors, si une personne,
par exemple, par hypothèse, allait faire toutes ses études de
médecine à partir de la première année en France,
disons, ou, pour reprendre votre exemple, au Manitoba, elle pourra être
admise ici. Il faudra, par contre, que le bureau se prononce sur
l'équivalence des diplômes ou du diplôme que cette personne
aura reçu.
M. LAURIN: II y a une question que j'aimerais poser au ministre en vertu
de cet article, qui aura la responsabilité d'évaluer les
institutions pour fins d'agrément devant les institutions qui doivent
recevoir des candidats en stage. Est-ce que ce sera davantage la corporation
que l'établissement d'enseignement?
M. CASTONGUAY: Voulez-vous parler particulièrement dans le
domaine de la santé?
M. LAURIN: Oui.
M. CASTONGUAY: D'après la loi 65, ce qui est dit, c'est qu'un
établissement de soins, s'il veut être reconnu comme
établissement d'enseignement, doit passer un contrat avec une
institution d'enseignement, et ce contrat, pour qu'il soit valide, devra
être ratifié et approuvé par le ministère de
l'Education et le ministère des Affaires sociales. C'est
déjà dans les dispositions de la loi 65. Nous avons, avec la
collaboration des universités et de certains représentants
d'établissements d'enseignement, préparé un contrat type
pour ces fins et ce contrat commence à circuler, pour que...
M. LAURIN: C'est justement à la lumière de ce que vient de
dire le ministre, que je connaissais, que je pense qu'on est obligé de
se rendre compte que les pouvoirs que détenaient les anciennes
corporations dans ce domaine, diminuent et peuvent être appelés
à diminuer de plus en plus...
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. LAURIN: ... et que cette diminution peut comporter certains
inconvénients.
M. CASTONGUAY: Sur l'agrément, en plus du mécanisme
formel, dès que nous aurons terminé l'étude de ce projet
on n'a pas voulu
anticiper trop nous voulons aller un peu plus loin quant à
l'agrément. On a ainsi discuté de l'opportunité de
créer un comité d'agrément externe qui visiterait les
centres hospitaliers d'enseignement au moins une fois tous les deux ans, si
possible; on croit que ce comité, pour vraiment retrouver toutes les
dimensions des préoccupations qu'on peut retrouver, vous en mentionnez,
il y en a d'autres aussi, serait composé conjointement de
représentants du ministère des Affaires sociales et du
ministère de l'Education, et de membres qui pourraient être
suggérés par les universités, le Collège des
médecins, l'Association des hôpitaux; on pourrait donner
même un statut à ce comité en l'introduisant dans les
règlements de la Loi des services de santé et des services
sociaux. C'est une des choses que nous examinons. On attend d'avoir
terminé ceci.
M. LAURIN: Cela sera rattaché à la loi 65?
M. CASTONGUAY: Oui, aux fins d'agrément des
établissements. Il faut être assuré que c'est un contrat
valable, parce qu'en plus de l'agrément, chaque fois que quelqu'un
décide, à preuve ce qui s'est produit dans le passé, cela
peut donner lieu à un certain nombre de situations. Prenez Laval, ici,
vous avez vu le rapport. Il y a treize ou quatorze établissements qui se
prétendent des établissements d'enseignement et Laval en arrive
à la conclusion, aujourd'hui, que le nombre ne peut pas être aussi
élevé que cela; il faut des secteurs de pointe, si on veut avoir
les équipes de recherche, si on veut avoir l'équipement, etc. Or,
on sait jusqu'à quel point c'est important et que cela entraîne
les ressources. Cela est un aspect. Si l'agrément se fait de
façon tout à fait externe, vous engagez des ressources immenses,
non pas uniquement au plan des équipements mais au plan du
personnel.
Deuxièmement, on a vu se développer des choses que
personne ne semblait connaître ou savoir, formation d'un type de
personnel auxiliaire, auprès des ophtalmologistes, qui est formé
en milieu hospitalier, mais selon quels critères, peu de gens semblaient
le savoir. En fait, on se formait un personnel auxiliaire en dehors de tout
système, en dehors de toute norme, parce qu'on ne voulait pas utiliser
les optométristes, si j'ai bien compris. Je pense que ces situations
sont des situations qu'on doit reconnaître. Il est clair qu'à
l'agrément des établissements les modalités changent.
On croit que, justement, cela doit être fait avec l'apport de tous
les intéressés en reconnaissant que c'est l'Etat, en
définitive, qui a la responsabilité de l'allocation des
ressources et la responsabilité dernière quant à la
suffisance des effectifs.
M. LAURIN: Ce comité relèverait d'une des divisions du
ministère?
M. CASTONGUAY: II faudrait, évidem- ment, que le comité
d'agrément dont on parle ici se rapporte à quelqu'un. Je pense
bien qu'il se rapporterait à chacun des mandataires ou à chacune
des personnes qui a mandaté ou qui a désigné un
représentant qui ferait son rapport. Quant aux établissements qui
seraient considérés comme répondant aux normes aux fins
d'agrément, cela servirait en même temps de liste pour
l'approbation des contrats dont on a parlé. Cela ferait la boucle.
M. LAURIN : Mais ce comité serait un organisme du
ministère.
M. CASTONGUAY: Un organisme créé en vertu de la loi 65
mais composé pour une partie seulement d'un représentant du
ministère, pour une partie d'un représentant des hôpitaux,
pour une partie d'un représentant de l'AHPQ, et pour une autre partie
représentant la corporation professionnelle
intéressée.
M. LAURIN: Mais ses conclusions et recommandations seraient pour
employer un mot anglais "binding" pour le ministère, à
toutes fins pratiques.
M. CASTONGUAY: Oui. C'est l'idée. Sans cela, ça ne donne
rien. Mais, pour les infirmières, cela peut être assez
important.
M. BOIVIN: Ils peuvent être mandatés même par le
lieutenant-gouverneur aussi de façon spéciale.
M. CASTONGUAY: Oui mais là, on voudrait le systématiser et
lui donner une existence permanente et reliée à la loi 65.
M. BOIVIN : Mais pour le besoin de la cause, il pourrait être
mandaté de façon spéciale.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. LAURIN: Ce qui veut dire, à toutes fins pratiques, que les
universités, aussi bien que les corporations, n'auraient pas le
rôle extrêmement important qu'elles ont eu jusqu'ici dans
l'agrément des institutions. Elles partageraient ce rôle avec
d'autres instances, dont le ministère.
M. CASTONGUAY: Vous dites le rôle extrêmement important.
Cela dépend dans quel secteur. Prenez la chirurgie dentaire. J'ai
demandé au Collègue des dentistes quels étaient les
établissements reconnus pour fins d'enseignement et lorsqu'on est
allé les visiter, on s'est aperçu qu'il y avait un certain nombre
de supposés étudiants, dans la plupart des cas, qui faisaient
l'extraction de dents lorsque cela était nécessaire pour les
patients. Il a fallu un certain nombre de mois avant qu'ils nous dressent la
liste des endroits où étaient ces supposés stagiaires.
Pendant ce temps, nous, on payait pour ces fins, pensant que c'était
dans un
système organisé d'enseignement dans les hôpitaux
désignés. Cela dépend des situations.
Lorsqu'on dit: Vis-à-vis des établissements
d'enseignement, le rôle extrêmement important qu'ils ont
joué... regardez le rapport du comité qui a été
présenté au conseil de l'université Laval
récemment, cela s'est développé un peu au hasard. A un
certain moment, pour des fins de prestige, M. Untel a demandé à
l'université s'il pouvait être considéré comme
professeur dans tel hôpital et on a dit: Oui, parce qu'il avait rendu des
services à l'hôpital, à l'université et les
activités d'enseignement étaient extrêmement
réduites.
A un certain moment, un autre arrive, un peu plus dynamique, qui vient
s'ajouter et, graduellement, vous voyez naître en dehors de tout le
système certaines activités d'enseignement.
On a aussi la version qui nous vient de l'autre côté, des
internes et des résidents, qui nous disent que dans certains cas,
justement alors qu'on considérait, à partir d'une certaine
tradition ou de circonstances comme celles-là un établissement
comme étant un établissement d'enseignement on se retrouve
avec un système absolument pas structuré. Vous avez vu les
plaintes des internes et des résidents qui, dans une large mesure,
étaient fondées.
M. LAURIN: Est-ce que vous prévoyez l'institution d'un
comité ad hoc comme celui-ci pour l'agrément d'institutions dans
le domaine des sciences comptables, dans le domaine de l'ingénierie,
dans d'autres domaines, en fait?
M. CASTONGUAY: Je ne peux pas parler pour ces domaines, malheureusement.
Je ne connais pas assez les conditions de pratique ou de stage de formation
dans ces secteurs.
M. LAURIN: Mais on peut penser que cela aura l'importance d'un
précédent.
M. CASTONGUAY: Oui. Prenez le problème, le cas de nos quinze ou
seize étudiants en chirurgie dentaire, il y a deux ans. Il a fallu les
placer dans des cabinets. Il n'y avait aucun mécanisme, aucun dossier
qui permettait de dire qui était en mesure de recevoir des stagiaires
qui avaient la compétence et qui étaient prêts à
faire de l'enseignement.
Alors, un tel comité, même dans ce cas-là, en dehors
des établissements, pourrait être utile. Il a fallu se poser le
problème. Il y a eu des négociations qui se sont
déroulées.
M. LAURIN : L'instauration de ce comité est un acte
administratif. Est-ce que cela va paraître dans la Gazette officielle?
Est-ce que vous allez...
M. CASTONGUAY: Non, si le comité est formé, si tout le
monde est d'accord, ce sera un règlement de la loi 65 qui doit
être publié dans la Gazette officielle.
M. LAURIN : En somme, ce qu'établit l'article 173, c'est un cadre
qui prévoit des orientations, mais cela ne règle pas le
problème du rapport de force que j'évoquais tout à
l'heure. Il restera à voir à l'intérieur de ce cadre
comment les rapports de force vont jouer, s'effectuer; à ce
moment-là, c'est seulement le temps, la pratique qui nous indiqueront
quelles sont les forces qui s'en sont accommodées.
M. CASTONGUAY : Ici, il y a un aspect que M. Villeneuve me souligne et
qui est très pertinent. L'office va pouvoir jouer un rôle de
médiateur aussi, selon toute possibilité, dans des situations
comme celle que vous soulignez alors que, présentement, il n'y avait pas
de telle présence dans le portrait. C'est assez important, je pense,
cela aussi.
Prenons le problème des infirmières. Evidemment, les
difficultés auxquelles vous avez fait état se retournaient vers
nous bien souvent. On n'est pas tout à fait dans la même position
que l'office le sera.
M. LAURIN: Et vous pensez que le pouvoir de pression de l'office
auprès des instances gouvernementales pourrait être assez
important?
M. CASTONGUAY: C'est lui qui donne l'avis final quant au
règlement au lieutenant-gouverneur en conseil.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, j'ai
écouté depuis le début l'échange entre le ministre
et le député de Bourget. J'ai vécu l'expérience
avec le ministère de l'Education. Je ne voudrais pas faire une charge
contre le ministère de l'Education. J'ai trop de respect pour mes
collègues qui y ont passé mais si le ministre actuel pouvait
parler, lui aussi probablement dirait qu'il a eu des difficultés avec le
ministère de l'Education, qui a la main pesante quand il s'est agi des
transferts des techniques de la santé aux CEGEP. Prenons les
infirmières. Cela s'est fait sans que les consultations auprès du
ministère des Affaires sociales aient été
exagérées. C'est pour cela que je veux...
M. CASTONGUAY: Est-ce que le député me permet un
commentaire?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. CASTONGUAY: Avec la création de l'opération des
sciences de la santé, avec l'accumulation dans le temps de commentaires
de la nature de celui que fait le député de Montmagny, d'abord,
le gouvernement a été sensibilisé à cette
situation, et je crois qu'il y a eu évolution dans le bon sens. Je ne
dis pas que tous les problèmes sont réglés, mais il y a eu
nette évolution.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, je ne mets pas en doute mais c'est sur les
modalités.
Vous savez que le ministère de l'Education, et je préviens
le ministre, quand il a décidé d'embarquer dans une politique, la
question des échéanciers et des modalités, il arrive
parfois qu'on voudrait en discuter parce que cela accroche.
Ce n'est pas sur le principe, c'est sur les modalités. Là,
je réfère le ministre au rapport du Conseil supérieur de
l'éducation qui a été publié hier; c'est assez
récent, 71/72. Je le réfère à la page 125 et aux
suivantes. Rapport sur l'enseignement des techniques de la santé aux
CEGEP. Vous trouvez là-dedans, à certains endroits, des avis
sérieux du Conseil supérieur de l'éducation au
ministère de l'Education sur le rodage de la machine et sur
l'évaluation de ce qui s'est fait jusqu'à maintenant et sur les
mises en garde pour l'avenir.
Alors, puisque le Conseil supérieur de l'éducation se
mêle de cela, en regard aussi des corporations professionnelles, je pense
que c'est un des éléments importants. Ce que je veux dire au
ministre, c'est que dans...
M. CASTONGUAY: Me permettez-vous aussi juste... C'est pourquoi ici on
modifie un peu les rapports.
M. CLOUTIER (Montmagny): Justement, le ministre a dit cela tantôt;
je l'ai entendu. Il modifie les rapports. Il fait état de l'apparition
d'un nouvel organisme, l'Office des professions qui peut introduire un nouveau
partage des forces et une autorité morale, je ne le nie pas.
M. CASTONGUAY: Et aussi le rôle du ministère des Affaires
sociales dans l'approbation des contrats d'enseignement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, c'est bien, mais il dit que le
ministère de l'Education est reconnu je ne sais pas si on peut
dire à juste titre ou à mauvais titre parfois comme ne se
préoccupant pas assez de consulter et même, après avoir
consulté, ne se préoccupant peut-être pas assez de
l'opinion de ceux qu'il a consultés. Alors, il ne serait pas surprenant
que le ministère de l'Education, dans l'avenir comme dans le
passé, ne travaille pas assez en étroite collaboration avec le
ministère des Affaires sociales et avec les autres ministères et
intervienne peut-être de façon omnipuissante et
omniprésente. Par là, je le vois, à l'article 173, il peut
intervenir de façon omniprésente et omnipuissante par le
truchement du Conseil des universités, par le truchement des
établissements d'enseignement. Il peut passer par là pour... En
plus de passer par le lieutenant-gouverneur en conseil. Alors, lui, le
ministère de l'Education a de la pesanteur là-dedans. En plus,
c'est clair que le ministère des Affaires sociales fait partie du
lieutenant-gouverneur en conseil; il va édicter des règlements,
mais je me demande si le ministère de l'Education a un respect absolu et
sacré de la réglementation.
Actuellement, on ne pose pas certaines questions sur l'observance des
règlements par le ministère de l'Education. C'est pour cela que
je mets en garde le ministre et cela ne rassure pas complètement les
corporations professionnelles, même s'il apparaît à l'Office
des professions. Je pense qu'il va falloir que le ministre ait un oeil
très vigilant de ce côté-là.
M. CASTONGUAY: On a créé un comité
Education-Affaires sociales, un comité permanent, justement pour avoir
un mécanisme un peu plus soutenu, pour pouvoir discuter toutes ces
questions qui se soulèvent entre les deux organismes, problèmes
de l'éducation dans le domaine de l'enfance inadaptée, dans nos
établissements, etc. A l'occasion de l'étude des crédits,
justement, je faisais état de certains progrès
réalisés, de certains problèmes qui demeurent, qui doivent
être résolus et qui, à l'aide de mécanismes comme
celui-là, sont susceptibles de trouver des réponses plus
satisfaisantes. Aussi avec la nomination d'un psychiatre comme ministre de
l'Education, le gouvernement a voulu avoir quelqu'un qui percevrait les motifs
plus profonds des individus et pour en analyser mieux les comportements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre parle d'un psychiatre, moi je
dirais plutôt que c'est un Cloutier. Si le docteur, mon collègue,
le député de Dubuc me le permet, pour finir ce que j'ai
commencé, ce genre de règlement m'apparaît être cette
sorte de règlement très important qui devrait être soumis
à la commission permanente des corporations professionnelles. On l'a
discuté, on a dit que ça ne pouvait pas se mettre dans la loi,
mais je pense que c'est justement ce genre de préoccupation qui devrait
passer devant la commission parlementaire afin que la commission soit
sensibilisée et que, dans l'application du règlement, non
seulement le lieutenant-gouverneur en conseil, mais la commission parlementaire
puisse apporter son autorité morale sur l'observance du règlement
et l'établissement des lignes de force, des lignes d'équilibre
entre tous ces participants à la consultation.
M. GUAY: Quand on parle de collaboration entre les différentes
corporations et les établissements d'enseignement, est-ce qu'il y a
actuellement des corporations pour qui ça fonctionne bien, pour qui
cette collaboration existe? Je pense, par exemple, aux infirmières, on a
même mis à leur disposition des consultantes à temps plein
pour favoriser cette collaboration, cette participation. Est-ce qu'il y a
d'autres groupes, à l'exception des infirmières, qui ont non
seulement offert leur collaboration, mais qui ont également
déjà mis sur pied des mécanismes pour favoriser cette
collaboration?
M. CASTONGUAY: Je pense bien que dans le cas de la médecine, on
ne peut pas dire qu'il
y a des conflits majeurs entre les facultés et le collège.
C'est peut-être un des exemples où les plus grands progrès
ont été réalisés sur ce plan. Si l'on compare
pour prendre les deux plus vieilles corporations, deux parmi les plus
importantes la situation entre la médecine et le Barreau, il y a
un écart assez large. Dans le cas des dentistes, on avait fait
état tantôt que la situation était vraiment tendue. Il n'y
avait aucun dialogue. Depuis que l'abcès a crevé il y a trois
ans, il y a eu une amélioration considérable. On a parlé
des infirmières, difficultés à la suite des changements,
transfert de formation des écoles d'infirmières aux CEGEP, cela
varie...
M. GUAY: Est-ce qu'il y a eu de la résistance de la part des
infirmières?
M. CASTONGUAY: La décision n'a pas été
acceptée d'emblée, loin de là. Cela a pris beaucoup de
temps, il y a encore d'ailleurs des opinions exprimées voulant que le
système mériterait d'être ajusté pour permettre une
intégration plus facile des infirmières quand elles terminent
leur cours et qu'elles arrivent dans le milieu hospitalier. Il y a encore de
l'amélioration qui s'impose sur ce plan.
M. GUAY: Si le résultat donné par certaines corporations
est bon, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de se servir de ces exemples, soit de
copier, en fin de compte, ce qui est déjà fait, et ce qui se fait
de bien par d'autres.
M. CASTONGUAY: Comme je le disais tantôt, en réponse au Dr
Laurin, ce n'est pas seulement un problème de mécanisme.
M. GUAY: Non, non, d'accord!
M. CASTONGUAY: Prenez dans le problème du droit. La formation au
sein des universités est axée sur toute une série de
sujets qui, dans la pratique et dans toute l'approche au niveau de la
formation, est telle que le Barreau, lui, a jugé nécessaire
d'ajouter une école de formation pratique, un stage d'un an de formation
pratique. Les universités semblent dire: Voici, il est extrêmement
important de couvrir la formation scolaire et consacrer tout le temps qui nous
est donné, pendant le temps où les étudiants sont avec
nous, à la formation théorique, à la formation
universitaire. Le Barreau dit: C'est bien beau tout ça, mais lorsqu'un
avocat est reçu, il pratique, et lorsqu'il reçoit ses premiers
cas, qu'il donne ses premiers avis, qu'il fait face à des
problèmes essentiellement pratique, le bagage qui lui a
été donné à l'université n'est pas
adapté. On a beau jouer les structures, tant que chacun demeure
convaincu de la justesse de ses positions, cela devient difficile. Il s'agit
d'essayer de faire en sorte que ces cas, on les place ensemble, espérant
que les différences se résorberont quelque peu. C'est ce que nous
proposons ici. C'est pourquoi je disais au député de Bourget
tantôt qu'on ne peut pas avoir une assurance parfaite que cela va donner
tous les résultats escomptés.
M. GUAY: Mais cela peut servir à faire baisser les tensions qui
existent entre certains groupes.
M. CASTONGUAY: C'est ce qu'on espère, parce qu'en
définitive et en fin de compte, quand il y a des problèmes comme
ceux-là, c'est généralement l'étudiant qui en fait
les frais. Il ne faut pas l'oublier.
M. GUAY: Ces mesures sont assez importantes pour autant qu'elles seront
suffisamment souples aussi. Il ne faut pas arriver et imposer ça de
façon trop rigide, de façon trop sévère. Il faut
donner, comme vous le disiez tantôt, un certain temps pour faire du
rodage. Si les résultats obtenus sont bons, on pourrait se servir de ces
exemples et dire: Si cela a fonctionné pour tel groupe, dans tel cas, on
pourrait peut-être essayer d'appliquer le même mécanisme,
celui que la réalité, le vécu, a réussi.
M. CASTONGUAY: J'ai noté, aussi, le souhait du
député de Montmagny à l'effet que ces projets de
règlements soient soumis à la commission permanente. On avait
mentionné les règlements sur la langue antérieurement
et...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dubuc.
M. BOIVIN: Quelle sera la position du lieutenant-gouverneur
vis-à-vis de l'examen fédéral qui donne le droit de
pratique dans toutes les provinces du pays?
M. CASTONGUAY: Parlez-vous pour la médecine?
M. BOIVIN: Pour la médecine. Quelqu'un qui se présente,
par exemple, à l'examen fédéral, a le droit de pratique
dans toutes les provinces du pays.
M. CASTONGUAY: Pas à ma connaissance et pas d'après la
loi.
M. BOIVIN: C'est encore comme cela...
M. CASTONGUAY: Le Collège des médecins peut
déterminer que, dans les conditions, et ceci devra être
adopté par la forme d'un règlement et être adopté
par le lieutenant-gouverneur en conseil, si une personne passe tel examen,
c'est équivalent à telle condition qu'il impose, mais la
corporation doit se prononcer...
M. BOIVIN: Doit accepter cet examen...
M. CASTONGUAY: II n'y a pas un examen au niveau national ou
fédéral qui, ipso facto,
donne le droit d'exercice dans une corporation à champ d'exercice
exclusif.
M. BOIVIN: II faudra donc que la corporation professionnelle accepte
l'équivalence de cet examen général?
M. CASTONGUAY: Oui, ou décide d'avoir son propre examen au
besoin. Cela dépend...
M. BOIVIN: Mais actuellement, cet examen se passe et est accepté
par la corporation, puisqu'ils ont droit de pratique dans toutes les
provinces.
M. CASTONGUAY: Cela dépend de quel examen vous faites
état?
M. BOIVIN: Bien, c'était comme cela dans mon temps, je ne sais
pas si cela existe encore. Ceux qui se présentent à l'examen
fédéral ont le droit de pratique dans tout le pays.
M. CASTONGUAY: Vous voulez dire du Collège royal pour les
spécialistes?
M. BOIVIN : Non, il y a un examen, à part l'examen des
universités.
M. LAURIN: Au sens fédéral que l'on appelle...
M. CASTONGUAY: Bon. Mais aujourd'hui, le collège insiste pour que
ce soit lui qui pose les gestes et il n'y a pas d'examen passé à
un niveau qui, à moins que l'on en reconnaisse l'équivalence par
un règlement, donne accès automatiquement à l'exercice de
la pratique au Québec.
M. BOIVIN: Alors, la corporation, avec cette loi, devra poser un nouveau
geste vis-à-vis de l'équivalence de cet examen?
M. CASTONGUAY: C'est le cas dans le moment d'ailleurs. Au début
des années soixante, il y a eu toute une discussion au sein du
collège, si mes renseignements sont exacts, pour que, justement, dans le
domaine des spécialités, le collège ne soit pas absent ou
soit un "rubber stamp" tout simplement.
M. BOIVIN: Oui, mais si cela est accepté par neuf provinces, par
exemple, cet examen...
M. CASTONGUAY: II y a malgré tout, une certaine question de
principe. Je ne dis pas quels seront les gestes posés
spécifiquement, mais il y a une question de principe: que ce soient nos
corporations professionnelles qui admettent à l'exercice de la pratique,
ou si ce n'est pas cela, que l'on dise: Très bien, que ce soient des
corporations formées par le gouvernement fédéral.
M. BOIVIN: Mais cela existe quand même cet examen, cela
présuppose que le collège ait accepté cet examen?
M. CASTONGUAY: Vous savez comment ça se passe, il y a des
associations nationales, il y a des organismes qui fonctionnent à
l'échelle du pays et il y a bien des gens qui disent: II est important
de passer ces examens parce que ça donne un certain prestige, c'est une
reconnaissance plus généralement reconnue, mais je pense que le
Collège des médecins a fait de grands progrès par rapport
à la situation du début des années cinquante sur le plan
de la reconnaissance des spécialités, la valeur du certificat
qu'il décerne pour les spécialités et on doit l'encourager
à continuer. Si on commence à rebrousser chemin et qu'on dit:
Tout certificat décerné en dehors devient, ipso facto, un
certificat admissible ici, on enlève graduellement au collège le
moyen de faire en sorte que son rôle soit valable.
M. BOIVIN: C'est parce qu'on peut éviter l'examen des
universités et les examens qui... Parce que je me rappelle qu'il y avait
des Américains ou des Canadiens des autres provinces qui
étudiaient à l'université, qui ne se présentaient
même pas aux examens, ils se présentaient aux examens
fédéraux qui leur donnaient le droit...
M. CASTONGUAY: Chez eux.
M. BOIVIN: ... de pratique dans toutes les provinces.
M. CASTONGUAY: Pas ici au Québec.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais une proposition d'amendement à
faire à l'article 173: "... après consultation de l'Office, du
Conseil interprofessionnel...", il faudrait ajouter le Conseil
interprofessionnel dans les organismes consultés, parce que ça
aussi fait partie, je pense, de ses responsabilités.
M. CASTONGUAY: M. le Président, ici la corporation
intéressée va être consultée. Je pense qu'il ne faut
pas non plus alourdir le mécanisme. Le Conseil interprofessionnel, s'il
veut faire entendre sa voix, pourra la faire entendre. Mais je ne crois pas
qu'on doive ici, spécifiquement, sur cette matière, introduire en
plus le Conseil interprofessionnel. Il y a la consultation de l'office, du
Conseil des universités, des établissements d'enseignement, de la
corporation intéressée.
M. LAURIN: Cependant, M. le ministre, on voit que dans le processus de
consultation dont vous parlez, il y a le Conseil des universités et les
établissements d'enseignement, alors que, quand on parle de la
corporation, il n'y a que la
corporation. Le Conseil interprofessionnel pourrait être le
pendant de la corporation, comme le Conseil des universités est le
pendant des établissements d'enseignement. Cela établirait
peut-être un certain équilibre.
M. CASTONGUAY: Dans le cas du Conseil des universités, ce n'est
pas tout à fait pour les mêmes fins, ce n'est pas pour faire un
groupe compact. Mais on a accepté que le Conseil des universités
joue un rôle sur le plan des missions que doit prendre chaque
université, sur le plan des avis sur l'allocation des ressources.
Je pense qu'il est important qu'il y soit, mais ce n'est pas
nécessairement pour s'associer et renforcer le point de vue de
l'établissement d'enseignement, ce n'est pas dans cette optique que le
Conseil des universités est vu. D'ailleurs, bien souvent, son rôle
met en opposition des établissements d'enseignement.
M. CLOUTIER (Montmagny): On a confié au Conseil
interprofessionnel des responsabilités qu'on pourrait classer comme dans
le domaine général de la promotion, l'étude des demandes
des nouvelles corporations professionnelles, des fusions de corporations, des
champs d'exercice. Enfin, je pense que ce sont tous des champs de recherche et
de discussion qui ne peuvent pas faire abstraction de la formation du
professionnel. Je ne sais pas si le Conseil interprofessionnel ne devrait pas
être tenu plus près de ces travaux de réglementation.
M. CASTONGUAY: Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, si les
corporations veulent saisir ou veulent confier des mandats au Conseil
interprofessionnel, il n'y a rien qui empêchera le Conseil
interprofessionnel de faire entendre sa voix, mais de là, sur ce point
spécifique, à l'introduire dans le mécanisme de
consultation obligatoire, on va arriver à quelque chose
d'extrêmement lourd, alors que, s'il y a un cas d'espèce où
sa voix mériterait d'être entendue, il n'y a rien qui
l'empêcherait de le faire.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, j'espère que le
Conseil interprofessionnel pourra donner son avis quand même sur ces
règlements qui seront publiés et qui seront discutés.
M. GUAY: C'est d'ailleurs son rôle, en plus de ce qu'on lui a
donné, c'est son rôle de faire des recommandations s'il le juge
à propos.
M. CASTONGUAY: C'est cela.
M. GUAY: Les corporations pourront demander au Conseil
interprofessionnel d'intervenir.
M. CASTONGUAY: C'est cela.
M. GUAY: Je pense que cela fait partie, en bloc, du rôle du
Conseil interprofessionnel. Même s'il n'est pas mentionné à
l'article 173, il demeure, il a été confirmé dans ses
fonctions avant. Je pense qu'il est là pour jouer un rôle et ce
rôle qu'il doit jouer prend également de son importance dans
l'article 173. Si c'est surtout la majorité des corporations qui lui
demandent de faire des recommandations, ces recommandations seront d'autant
plus sérieuses. Elles viendront du Conseil interprofessionnel
plutôt que directement des corporations concernées. Je vois
là un rôle important pour le Conseil interprofessionnel et il va
le jouer.
LE PRESIDENT (M. Picard): II y a un amendement sur la table.
M. CASTONGUAY: Je pense qu'il était fait de façon
informelle.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'était une suggession très forte
que j'avais faite au ministre et je suis convaincu que l'année
prochaine, il va le suggérer lui-même.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous retirez votre amendement?
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est une suggestion que j'ai faite instamment,
M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 173 est adopté?
Adopté.
La commission suspend ses travaux jusque vers quatre heures, cet
après-midi, soit après la période des questions à
l'Assemblée nationale.
(Suspension de la séance à 12 h 5)
Reprise de la séance 16 h 12
M. PICARD (président de la commission permanente des corporations
professionnelles): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des corporations professionnelles continue, cet
après-midi, l'étude du projet de loi 250, Code des
professions.
Est-ce qu'il y a des nouveaux textes à certains amendements, aux
articles suspendus, peut-être?
Autres amendements
M. CASTONGUAY: A la suite de modifications apportées sur la
question du quorum, je crois que le député de Montmagny avait
suggéré qu'à l'article 12 nous introduisions deux
alinéas, un pour demander à l'office de veiller à ce que
chacune des corporations fixe le quorum des assemblées
générales de leurs membres et l'autre pour que l'office, si une
corporation ne fixe pas un tel quorum, s'en charge, c'est-à-dire la
même approche que pour une bonne série des alinéas de
l'article 12.
M. Morin a préparé deux textes et, en même temps, il
reproduit les autres amendements que nous avions apportés à
l'article 12. Donc, ce sont les alinéas...
LE PRESIDENT (M. Picard): ... après le premier alinéa de
l'article 12.
M. CASTONGUAY: C'est cela et il y en a eu d'autres, mais là, on
ajouterait les paragraphes m) et n). Ce sont les deux nouveaux amendements, les
deux nouveaux paragraphes qu'on ajoute à la suite de l'amendement
apporté, ce matin, sur la question du quorum, m) et n).
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, qu'est-ce que vient faire...
M. CASTONGUAY: II récrit dans un même texte l'ensemble des
amendements apportés à l'article 12.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... pour les autres amendements qui ont
été adoptés préalablement.
M. CASTONGUAY: Non. Si on lit et que nous disons: Voici, il faut ajouter
l'article m), après l'article 1)...
LE PRESIDENT (M. Picard): Je n'en suis pas à l'article m). J'en
suis après le premier alinéa.
M. CASTONGUAY: Rayons tout cela, d'abord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le rayer au complet.
M. CASTONGUAY: Oui et ce qui suit n), rayez-le et il y aura une
rénumérotation à faire. Il faut m) et n), pour faire la
concordance avec tout ce que nous avons adopté, ce matin.
LE PRESIDENT (M. Picard): D'accord! On s'occupe du paragraphe c).
Voici l'amendement. Il s'agit d'insérer, après le
paragraphe 1), le paragraphe m) qui se lirait comme suit: "Veiller à ce
que chacune des corporations fixe le quorum des assemblées
générales de ses membres".
Est-ce que vous voulez discuter de cet amendement ou si je peux lire
l'autre amendement? L'autre amendement serait: "n): fixer, par
règlement, le quorum des assemblées générales des
membres d'une corporation en défaut d'en fixer un dans le délai
déterminé par l'office;". Est-ce que ces deux amendements sont
adoptés? Adopté.
Nous en sommes maintenant au chapitre VI: Permis de radiologie et de
radiothérapie. Article 174.
Permis de radiologie
M. CASTONGUAY: M. le Président, avant de passer à
l'article 174, j'aurais un amendement à proposer au titre de ce
chapitre. Si on examine l'article 174, on voit qu'il fait exception en ce qui a
trait au médecin, au médecin vétérinaire et au
dentiste. Quant aux autres permis qui devront être émis en vertu
de ce chapitre, nous croyons qu'ils devraient être réservés
pour des fins de diagnostic et non pas pour des fins de thérapie. C'est
un commentaire qui nous a été fait par un certain nombre
d'organismes et qui est très approprié. Nous parlerions donc au
chapitre VI de permis de radiologie. Nous proposons qu'on modifie le titre du
chapitre VI en retranchant les mots " et de radiothérapie".
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
M. GUAY: J'accepte l'amendement proposé par le ministre et j'ai
à mon tour, un amendement à proposer à l'article 174.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, l'amendement est adopté. Article
174. Le député de Dorchester.
M. CASTONGUAY: M. le Président, je m'excuse. Pour l'article 174,
j'aurais également un amendement à proposer.
M. GUAY: Si le vôtre me convient, cela m'exemptera de
présenter le mien.
M. CASTONGUAY: A l'article 174, pour être bien assuré que
les permis de radiologie dont il est fait état ici ne débordent
pas ce que nous voulons viser, j'ai proposé de remplacer, dans les
cinquième et sixième lignes, les mots "ou de
radiothérapie" par les mots "sur les êtres vivants".
M. PAUL: M. le Président, je pense que le ministre, par son
amendement, se conforme à un désir, à une suggestion qui
avait été faite par le Conseil interprofessionnel du
Québec. Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dorchester. Vous
avez quelque chose à dire là-dessus?
M. GUAY: Oui, M. le Président, j'ai un amendement à
présenter à cet article 174, qui se lit comme suit...
LE PRESIDENT (M. Picard): L'amendement du ministre est
adopté.
M. PAUL: Adopté.
M. GUAY: Vous disposez avant de l'amendement du ministre, c'est
normal.
LE PRESIDENT (M. Picard): D'accord. Le député de
Dorchester.
M. GUAY: Moi, je ne peux pas dire accepté, étant
donné que je présente un amendement. L'article 174 est
modifié en insérant à la deuxième ligne,
après les mots: "d'un médecin vétérinaire", les
mots "d'un chiropraticien". J'ai des copies de l'amendement pour ceux qui en
désirent.
M. le Président, je sais que cette question a été
longuement discutée en commission parlementaire alors qu'on a entendu
différents groupes se prononcer sur cette question, du moins en discuter
de façon assez approfondie. Si on se reporte à ces travaux de la
commission parlementaire, où j'ai d'ailleurs posé plusieurs
questions aux différents groupes qui ont défendu leur point de
vue, qui ont soulevé les différents dangers qui pourraient
résulter de l'utilisation d'appareils radiologiques, on n'a pas
réussi à me convaincre que les chiropraticiens ne pouvaient
désormais utiliser ces appareils. Je vais être aussi bref que
possible en disant que les chiropraticiens ont besoin de cette forme de
diagnostic afin de détecter si les pathologies et certaines conditions
peuvent influencer le traitement chiropratique ou même et j'ajoute
ou même le contre-indiquer de façon absolue. Bien
sûr, il serait même dangereux de pratiquer l'art chiropratique si
ce désormais professionnel ne connaît pas certaines conditions de
son patient.
Il est donc très utile que le chiropraticien se serve de cet
outil de base pour être en mesure de poser un diagnostic chiropratique,
afin d'éviter tous les dangers possibles dans la pratique de cette
thérapie.
On a souvent interprété la compétence des
chiropraticiens, dans l'utilisation des appareils radiologiques, d'après
des préjugés médicaux. On a souvent laissé croire
que les chiropraticiens ne prenaient pas suffisamment de précautions. On
n'a, je pense bien, jamais évalué en profondeur la
capacité, pour les chiropraticiens, d'utiliser ces appareils
radiologiques. Est-ce qu'on a analysé ou étudié de
façon systématique...? Je pense que les médecins auraient
pu le faire et être en mesure de nous donner des indications plus
sérieuses. On a d'ailleurs discuté sur la formation des
chiropraticiens à l'utilisation des appareils radiologiques. A cette
commission parlementaire, on en a discuté et j'ai posé
différentes questions, concernant le temps d'apprentissage et
l'évaluation à la compétence. J'ai posé des
questions également à Mme Ethier qui est venue contre-attaquer,
si je peux dire, cette possibilité, donnée aux chiropraticiens,
d'utiliser les appareils radiologiques. J'ai demandé si on pouvait me
citer des cas concrets où des erreurs auraient été
relevées à la suite de l'utilisation d'appareils radiologiques
par des chiropraticiens. On m'a dit on pourra le lire à la page
5611 du numéro 88 du journal des Débats du 14 septembre
1972 et c'est Mme Ethier qui répond à la suite de la
question que je posais, je disais: Je trouve ça un peu curieux, quand
même; on soulève les dangers extraordinaires de radiation pour
ceux qui se servent de ces appareils mais on ne réussit jamais à
nous donner des exemples bien précis où des erreurs graves
auraient été commises. On nous a dit, et c'est Mme Ethier qui
répond, je cite: "Je ne peux pas entrer ici dans les détails;
l'action des radiations se fait de plusieurs manières et à
plusieurs niveaux." M. le Président, on ne m'a jamais donné de
preuves de cas bien concrets où des erreurs graves ont été
commises.
Je posais une autre question à cette même page tout
en disant que je n'avais pas abusé de mon temps de parole à la
commission, cet après-midi du 14 septembre et je parlais encore
des dangers des radiations dans l'emploi d'appareils radiologiques et je
demandais, encore une fois, si on a des exemples bien précis à
souligner et, cette fois, je précise.
A souligner, des erreurs de chiropraticiens se servant d'appareils
radiologiques et on me répond une autre fois, c'est Mme Ethier qui
répond en disant: "Non, je ne m'embarquerai pas à vous donner des
exemples précis mais tout ce que je veux prouver, c'est que même
si les chiropraticiens affirment partout qu'ils limitent leur pratique
radiologique sous l'angle radiolo-gique à la colonne vertébrale
et aux articulations, c'est faux".
M. le Président, dans les travaux de cette commission
parlementaire, les chiropraticiens ont démontré qu'ils
étaient préparés, qu'ils avaient les connaissances et la
compétence pour se servir d'appareils radiologiques. Nulle part ailleurs
on n'a dit le contraire. Etant donné que les chiropraticiens ont
essentiellement besoin de cet outil pour être en mesure de poser un
diagnostic chiropratique, je me demande aujourd'hui pourquoi on n'ajouterait
pas dans cette loi, à l'article 174, dans les exceptions, quand on dit,
à l'exception d'un médecin, d'un
médecin vétérinaire ou d'un dentiste, "à
l'exception d'un chiropraticien".
Je pourrais laisser le ministre me répondre peut-être
partiellement et ensuite je pourrai lui fournir beaucoup d'autres arguments
concernant la modernisation des appareils, l'utilisation qu'on en fait et
entrer de façon plus approfondie dans les connaissances prouvées
du chiropraticien à l'utilisation des appareils radio-logiques. Surtout
quand on vient de modifier le titre, qu'on vient d'enlever
radiothérapie. Bien sûr, dans le cas de la chiropraxie,
l'utilisation d'appareils radiologiques est uniquement dans un but de faire de
la radiologie et de poser un diagnostic chiropratique.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, après avoir écouté
les propos du député de Dorchester, je ne puis oublier le
mémoire qui nous avait été présenté sur le
sujet par Me Sheppard. Malheureusement, je ne puis pas suivre toutes les
délibérations de cette intéressante commission, captif que
je suis des travaux parlementaires. Mais si ma mémoire est bonne, Me
Sheppard avait signalé dans la présentation de son
deuxième mémoire, en réponse à une question qui lui
avait été posée, qu'il avait jugé bon de rayer
à l'article 174, la recommandation que nous trouvions dans son premier
rapport, à l'effet d'inscrire la chiropraxie ou le chiropraticien parce
que, à l'époque, le principe de la reconnaissance professionnelle
de la chiropraxie n'avait pas été adopté.
C'est la raison pour laquelle le Conseil interprofessionnel, sans doute
sur la recommandation de Me Sheppard, avait cru bon d'exposer une situation
conforme aux faits, lors de la présentation du deuxième
mémoire qui, lui, ne contient pas la même recommandation que celle
que l'on retrouvait à la page 1001 du premier mémoire, alors que
le mot "chiropraticien" y était inscrit. Alors, c'est dans ce sens, M.
le Président, que nous avons peut-être une justification de la
part de Me Sheppard, dans la soustraction du mot "chiropraticien" dans son
deuxième mémoire, mais il faut également se
référer aux notes, aux renseignements qu'il a communiqués
aux membres de la commission lorsque cet état de fait lui fut
signalé. Il a tout simplement répondu, à l'époque,
qu'il avait amendé son texte pour qu'il soit conforme aux corporations
légales existantes à l'époque de la présentation du
mémoire.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. CASTONGUAY: M. le Président, je pense bien qu'il n'est pas
inutile de rappeler, et je pense que tous, ici, sont d'accord sur le fait qu'il
est nécessaire de contrôler l'utilisation de la radiologie
à des fins diagnostiques à cause des dangers que présente
l'utilisation de ces appareils.
Le but de l'article, en fait, n'est pas de fermer la porte à des
professionnels, mais précisément de l'ouvrir. Si l'on examine la
situation, on peut imaginer que des podiatres pourraient vouloir faire de la
radiologie à des fins diagnostiques. Peut-être des
optométristes, des infirmières ou d'autres types de
professionnels. L'article, tel qu'il est rédigé, si on l'examine,
dit bien que, si un professionnel détient un permis visé à
l'article 175, il va pouvoir faire de la radiologie à des fins
diagnostiques, pour autant qu'il démontre qu'il est bien
préparé, qu'il a la compétence pour le faire. Le
chiropraticien qui a cette préparation, cette compétence, comme
les autres professionnels qui ont cette préparation et cette
compétence, pourront obtenir de tels permis.
S'il y a exception, c'est que, dans trois groupements de professionnels,
le médecin, le médecin vétérinaire, le dentiste, il
a été reconnu d'usage que l'enseignement de la radiologie fasse
partie intégrante des cours, à tout le moins en ce qui a trait
aux notions les plus importantes, et que l'émission du permis donnant
droit à l'exercice de chacune de ces professions ouvre la porte à
l'exercice de la radiologie à des fins diagnostiques. Toutefois,
lorsqu'on examine la situation, on se rend bien compte que même pour les
médecins, cette ouverture est loin d'être une ouverture qui est
faite de façon générale, puisque, dans la plupart des cas,
la radiographie à des fins diagnostiques s'effectue au sein
d'établissements. Au sein des établissements, les centres
hospitaliers, les règlements du bureau médical viennent
délimiter les actes que les médecins peuvent poser. Et on
réserve, généralement, la radiologie, au sein des
hôpitaux, à un certain nombre de médecins qui ont des
compétences et une connaissance plus poussée dans le domaine de
la radiologie. Alors, nous avons là un élément additionnel
de sécurité.
En ce qui a trait aux médecins vétérinaires, je
crois que le problème n'est pas tout à fait de la même
nature. Et en ce qui a trait aux dentistes, l'utilisation de la radiographie
à des fins diagnostiques est très délimitée dans
les faits. Alors, c'est pour ces raisons qui sont multiples, qu'il y a ces
exceptions de telle sorte que, dans le cas du dentiste, dans le cas du
médecin, et dans le cas du vétérinaire, l'autorisation, en
ce qui a trait à la radiologie à des fins diagnostiques,
accompagne l'émission du permis de pratique et, dans les autres cas, que
ce soit fait par la voie des articles qui sont ici et qui sont destinés
précisément à ouvrir la porte à l'utilisation de la
radiologie, pour autant que la personne démontre qu'elle a les
connaissances pour le faire.
J'espère que le député de Dorchester va comprendre
les motifs qui nous ont incités à rédiger ce chapitre qui,
justement, veut ouvrir la porte à la possibilité que la
radiologie à des fins diagnostiques soit plus utilisée par
d'autres professionnels, que ce n'est le cas présentement,
et ceci, à l'intérieur de normes destinées à
protéger la population.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, j'ai écouté avec beaucoup
d'intérêt les renseignements, que vient de nous donner le
ministre, qui me permettront, sans doute, d'attirer son attention sur une
situation qui me paraît, profane que je suis, quelque peu en
déséquilibre.
Selon l'article 174, le médecin automatiquement aura le droit de
pratiquer la radiologie. Le ministre nous signale qu'à toutes fins
pratiques rares sont les médecins qui possèdent leur propre
appareil de radiologie, puisque cette radiologie se pratique ordinairement dans
les hôpitaux, dans des centres aménagés
spécifiquement ou spécialement à cette fin; mais en
théorie, tout médecin aurait le droit ou aura le droit de
posséder son propre appareil de radiologie. Encore là, si ma
mémoire est exacte, il nous aurait été signalé,
dans l'un des mémoires qui nous ont été
présentés, que le cours de médecine prévoit un
enseignement de 76 heures environ de radiologie, alors que le mémoire,
présenté par les chiropraticiens, nous signale l'obligation ou,
à toutes fins pratiques, des cours de près de 300 heures en
radiologie.
Je ne prends fait et cause ni pour ni contre les médecins ou les
chiropraticiens, mais c'est tout simplement pour m'informer si, avec
l'expérience ou les renseignements qu'a pu obtenir le ministre des
Affaires sociales, les chiffres qui nous furent communiqués
correspondent à la réalité dans l'enseignement, d'une part
chez les médecins, d'autre part chez les chiropraticiens.
D'un autre côté, le ministre nous signale que le fait de ne
pas inscrire le chiropraticien à l'article 174 ne le privera
nécessairement pas de l'exercice de sa profession, en vertu de cette
faculté qu'il aura d'obtenir un tel permis de radiologie par une demande
présentée à l'office. C'est un argument qui ne
dépouille pas le chiropraticien de l'exercice ou de la pratique de la
radiologie et non pour des fins de traitement.
Mais, d'un autre côté, je m'interroge tout simplement sur
la valeur des chiffres qui nous furent signalés d'un Côté,
par le Collège des médecins et, de l'autre côté, par
le Collège des chiropraticiens, tout en admettant cependant, que le
Collège des chiropraticiens ne possède pas d'école
d'enseignement de radiologie.
Est-ce que le ministre peut nous dire si les chiffres que j'ai
cités correspondraient à la réalité de
l'enseignement et chez le médecin omnipraticien dans les cours
universitaires et pour les chiropraticiens qui présenteraient un
écart de l'ordre d'environ cinq fois plus de cours en radiologie en
faveur des chiropraticiens comparativement à un médecin
omnipraticien?
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. CASTONGUAY: Je ne veux pas éviter la question du
député de Maskinongé mais je crois qu'il s'agira d'une
responsabilité à la fois du Collège des médecins de
juger si un candidat est apte à recevoir un permis d'exercice et s'il a
fait les études suffisantes, s'il a démontré sa
compétence et il appartiendra, en ce qui a trait à la radiologie,
à l'office, dans le cadre des normes établies, de
déterminer si tel ou tel candidat à l'exercice de la chiropraxie
et de l'utilisation de la radiologie a effectué des études et a
acquis une compétence suffisante. Je ne voudrais pas porter des
jugements de valeur globaux parce que, aussi bien dans le cas d'une
corporation, que ce soit celle des médecins, que ce soit celle des
infirmières, que ce soit celle des chiropraticiens, peu importe
laquelle, je crois que justement on met en place des mécanismes qui font
en sorte que chaque candidat doit être jugé individuellement et si
la corporation est satisfaite et que le candidat satisfait aux exigences, on
lui remet un permis. Dans le cas de la radiologie, cela sera la même
chose pour tous ceux qui ne sont pas membres de la Corporation des
médecins, la Corporation des médecins vétérinaires
ou de la Corporation des dentistes.
M. BROCHU: Est-ce que le ministre ne craint pas à ce moment-ci,
par la teneur des arguments qu'il nous propose, que le jugement final soit
basé simplement et uniquement, au bout de la ligne, sur la
médecine conventionnelle et qu'on en demeure dans le même canal.
Parce que, à ce que je sache, d'un côté, on n'a jamais
contesté la question des heures de cours de radiologie en chiropraxie
par rapport aux heures de cours de radiologie données au niveau de la
médecine et, de l'autre côté, je pense que le
ministère ne s'est jamais penché non plus sur l'utilisation de
l'appareil radiologique dans les bureaux des chiropraticiens. On se trouve face
à une situation un peu ambiguë, je pense.
M. CASTONGUAY: Je pense qu'il y a une distinction fondamentale
malgré tout qui doit être faite et je ne veux, en aucune
façon, encore une fois porter des jugements de valeur sur des individus.
La médecine est organisée en corporation professionnelle depuis
nombre d'années. Il a été convenu et le principe a
été accepté que nous maintenions les corporations
professionnelles existantes.Voici une situation qui, avec les mécanismes
des corporations professionnelles, ont permis de façon
générale, d'établir la compétence des membres des
corporations existantes.
En ce qui a trait aux chiropraticiens, nous sommes à un stade
différent.
Voilà un groupe de personnes qui ne sont pas reconnues
présentement légalement, un groupe de personnes parmi lesquelles
tous, incluant les chiropraticiens, reconnaissent que la compétence
n'est pas égale et n'a pas été démontrée de
façon satisfaisante dans tous les cas individuels. Nous sommes en voie
d'élaborer
ici de nouveaux mécanismes pour reconnaître la chiropraxie
et permettre justement d'attester la compétence de ses membres. Nous
proposons la création d'une corporation professionnelle pour les
chiropraticiens dans l'exercice de la chiropraxie. Nous proposons
également, pour un ensemble d'autres professionnels, qui peuvent
à l'occasion utiliser la radiologie à des fins diagnostiques
et les chiropraticiens ne sont pas les seuls; j'ai cité
tantôt l'exemple du podia-tre le mécanisme proposé
ici n'est pas un mécanisme confié, dans son application, au
Collège des médecins et chirurgiens, mais il est confié
à l'office. D me semble qu'il y a là une garantie
d'objectivité. Je ne crois pas, comme on le dit, que ce soit un groupe
de professionnels qui va poser les jugements, abstraction faite de tout autre
groupe et de toute autre donnée. On dit bien, dans l'article 174, dans
l'article 175, que ce devra être fait à partir de nonnes et les
normes devront être approuvées par le lieutenant-gouverneur en
conseil et publiées. Alors, si une personne démontre qu'elle
satisfait à ces normes, elle va pouvoir obtenir son permis.
M. BROCHU: Mais n'est-ce pas justement procéder par l'inverse,
ouvrir simplement un volet sur une possibilité en ne reconnaissant pas
le principe général? Je ne reprends pas toute l'argumentation de
compétence du ministre, parce que la compétence, en soi, comme
concept, c'est bien abstrait. C'est sûr qu'on la reconnaît
simplement au niveau individuel. Mais cela vaut dans toutes et chacune des
professions existantes, pour chacun des professionnels, la compétence
est relative à chacun et doit se déterminer au niveau des
individus. Cela, c'est d'une part. Mais on dit, par exemple le
député de Maskinongé l'a souligné, je pense, tout
à l'heure que le chiropraticien, si on vote l'article 174 tel
qu'il est actuellement, pourra, en vertu de l'article 175 qui ouvre la porte,
demander un permis et peut-être l'obtenir selon son champ de
compétence. Donc, on reconnaît le principe de la
possibilité de le reconnaître. A ce moment-là, pourquoi ne
pas tout simplement l'inclure au niveau du permis général comme
tel, parce qu'il sera soumis, comme toutes les autres corporations
professionnelles, en tant qu'individu praticien, à un examen de
compétence?
M. CASTONGUAY: M. le Président, j'ai apporté un certain
nombre de réponses à cette question. Je peux peut-être
ajouter que, dans le domaine de la médecine, il y a évidemment
des spécialistes qui ne sont pas égalés par quelque groupe
que ce soit, sans faire injure à un autre groupe dans le domaine de la
radiologie. Il y a aussi l'épreuve du temps qui a montré que,
dans l'ensemble, les mécanismes existants ont donné satisfaction.
Ici, nous sommes dans un domaine où la radiologie peut être
utilisée comme moyen diagnostique depuis quelque temps seu- lement et
où la spécialisation de ceux qui l'utilisent est loin
d'être poussée comme dans le domaine de la médecine pour un
certain groupe. C'est la raison pour laquelle nous croyons que des normes bien
objectives, bien claires, publiées dans la Gazette officielle, doivent
être établies et servir de cadre de référence
à l'office dans la délivrance des permis.
M. GUAY: M. le Président, j'aimerais ajouter quelques arguments
parce que le ministre nous dit que, dans un premier temps, on reconnaît
légalement la chiropraxie comme étant une science applicable,
mais moi, je me demande, si on se décide à reconnaître des
professionnels, si on ne devrait pas les reconnaître à part
entière. Et je suis convaincu à l'avance et ce sont eux
qui l'ont confirmé que, sans cet outil de base, on fait des
chiropraticiens des praticiens infirmes. C'est un peu la même chose que
si on disait à un chirurgien: Tu vas désormais faire de la
chirurgie, mais sans bistouri. C'est un peu comme si on disait en même
temps que les chiros sont inconscients du danger de radiation. J'ai devant moi
une étude qui a été faite où les chiros soulignent
bien les dangers que comporte l'utilisation de ces appareils. On
démontre également que, concernant la compétence, ces
professionnels ont même plus d'heures d'étude dans la manipulation
de ces appareils radiologi-ques que les médecins eux-mêmes. Et
là, on fait des exceptions.
On dit: "A l'exception d'un médecin, d'un médecin
vétérinaire ou d'un dentiste." Si on reconnaît la
compétence du chiropraticien qui pourra désormais obtenir, en
vertu de l'article 175, un permis, pourquoi ne l'inclut-on pas dans les
exceptions et ne lui dit-on pas: Etant donné que vous possédez la
compétence, vous avez la formation requise; et on l'inclut dans les
exceptions. J'aimerais souligner à l'attention du ministre ici, qu'en
plus d'être conscients que ces dangers existent, ils ont une technique
bien à eux pour se servir de ces appareils. Si dans le passé, on
a vu des personnes qui se servaient de ces appareils et qui ne semblaient pas
prendre toutes les précautions, c'est qu'il y a différents
appareils aussi, des appareils démodés, dépassés
qui se sont maintenant modernisés, aux dires mêmes d'un
professionnel que je pourrais citer du journal des Débats. On disait que
depuis 1964 les dangers de radiation étaient réduits de 33 p.c.
Alors, j'imagine qu'on a continué à faire du chemin, de 1964
à 1973, et qu'on a encore éliminé un pourcentage de ces
dangers.
Bien sûr que la répétition ou la série
d'examens ne doit être faite que dans un but de confirmer des doutes
cliniques, de vérifier le progrès, par exemple, d'une
guérison et quand cela ne présente aucun danger. Bien sûr
que les chiropraticiens sont parfaitement conscients qu'il y a des dangers,
mais on a toujours semblé dire et laissé entendre dans le
passé, qu'ils n'étaient pas conscients de cela. Moi, je suis
convaincu que ce soit un chiro, s'il a fait les
études nécessaires pour l'obtention d'un permis, que ce
soit un médecin, un médecin vétérinaire ou un
dentiste, avec la compétence, à compétence égale,
il devrait y avoir une reconnaissance égale. Les questions ont souvent
été posées et je dis que des réponses ont
été données.
J'ai d'ailleurs ce mémoire qui apporte plusieurs réponses
aux questions que certains ont posées en commission parlementaire et que
j'ai moi-même posées. Si on enlève aux chiropraticiens cet
outil absolument nécessaire, cet outil de base, on permet à des
professionnels de pratiquer, dans bien des cas, dans des conditions
dangereuses. Si le chiro n'est pas en mesure d'évaluer certains troubles
qui peuvent se présenter chez un patient, cela peut même
être dangereux de pratique la science chiro pratique.
Je dis, M. le Président, qu'on rend infirme cette classe de
professionnels dont l'appareil radiologique, encore une fois, est absolument
essentiel. On ne peut pas dire à un chauffeur de taxi: On te donne un
permis mais on t'enlève ta voiture. Bien sûr qu'il sera possible,
en enlevant cette possibilité, que les chiros fassent des erreurs et moi
je vous dis que ce sera pour eux involontaire. L'étude que j'ai ici
démontre bien qu'il y a différentes façons d'utiliser ces
appareils. L'étude indique que le fait d'augmenter la quantité de
filtration avec l'utilisation d'un collimateur rectangulaire ajustable, avec un
rayon de lumière défini et un kilovoltage élevé,
avec un degré de milliampèreseconde réduit, est d'un
très grand secours pour réduire le temps d'exposition du
patient.
Je crois réellement qu'ils sont conscients du danger et ils
démontrent bien, par certaines études, qu'ils sont
compétents; c'est pourquoi je tiens l'amendement que j'ai...
M. BOSSE: Excusez-moi, M. le Président, puis-je poser une
question? Essentiel pour des fins de diagnostic ou pour des fins de
thérapie?
M. GUAY: Diagnostic seulement. Toujours diagnostic, jamais
thérapeutique. Il y a même des spécialistes en radiologie
chiropratique et je pense qu'on devrait se pencher de façon bien claire
sur ce problème, car à compétence égale,
reconnaissance égale. Si on regarde la formation, les heures de cours,
je suis convaincu, M. le Président, qu'on devrait inclure l'amendement
que je propose à l'article 174.
M. CASTONGUAY: M. le Président, j'ai bien pris soin de ne faire
aucun jugement de valeur et d'exposer les raisons pour lesquelles nous croyons
que ce mécanisme est nécessaire pour différents
professionnels qui voudraient utiliser la radiologie à des fins
diagnostiques et, malgré les arguments qu'apporte le
député de Dorchester, malheureusement, je ne peux accepter son
amendement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs...
M. PAUL: Je dois dire, M. le Président, que le ministre m'a
ébranlé. J'ai trouvé logique l'argumentation qu'il a
présentée pour soutenir la nécessité de l'exigence
d'un permis qu'un compétent pourra toujours obtenir. Le ministre nous
dit: Je prends garde de porter un jugement de valeur. Excellente position de sa
part. Mais je me demande si en acceptant les premiers mots de l'article 174
"à l'exception d'un médecin, d'un médecin
vétérinaire ou d'un dentiste agissant conformément aux
lois et aux règlements qui les régissent", nous ne portons pas, a
priori, un jugement de valeur équivalent pour tous les hommes des
professions, pour tous les professionnels dont il est ci-dessus fait mention ou
que je viens de mentionner. Par conséquent, pour rejoindre
l'argumentation du ministre qui est excellente, pour qu'il n'y ait pas
d'incompétents qui pratiquent la radiologie et pour s'assurer que seuls
les compétents détiendront un tel permis, j'inviterais le
ministre à penser à un amendement possible...
M. CASTONGUAY: Me permettriez-vous, avant d'aller jusque-là, de
faire une remarque?
M.PAUL: Certainement.
M. CASTONGUAY: Justement, pendant une partie de mon exposé, je
crois que vous discutiez avec votre collègue. J'ai apporté une
distinction sur le point que vous faites ressortir. Dans le cas des
médecins, même chose, je n'ai pas voulu poser de jugement de
valeur. Sauf, je l'ai bien établi, qu'il existe des corporations, une
pour les médecins, une pour les dentistes, une pour les médecins
vétérinaires qui doivent poser dans chaque cas individuel des
jugements. Ces mécanismes ont été établis, il y a
un certain nombre d'années, et ils ont donné la preuve qu'ils
fonctionnaient et ce sont les corporations qui posent les jugements.
Malgré l'exception, je n'en pose pas plus pour le médecin,
le médecin vétérinaire ou le dentiste. Je dis tout
simplement qu'il y a un mécanisme déjà établi qui,
à mon sens, a donné des résultats satisfaisants et que
nous devrions le maintenir.
M. PAUL: Un mécanisme extrêmement libéral qui
reconnaît comme compétent tout médecin, tout
vétérinaire et tout dentiste. Pour rejoindre la logique du
ministre, je proposerai tout à l'heure un amendement. Mais je
l'inviterais à y penser. Et là, il n'y aura pas de discrimination
ni pour les podiatres, ni pour les chiropraticiens, ni de parti pris en faveur
des médecins ou des dentistes. Tout à l'heure, je proposerai que
les premiers mots de l'article 174 soient rayés et que le paragraphe
commence à la quatrième ligne, par les mots suivants: "Nul
professionnel ne peut faire de radiologie ou de radiothérapie sans
détenir un permis visé à l'article 175. Du même
coup, nous allons rejoindre la prudence de bon aloi du ministre.
Tous ceux qui sont compétents pourront facilement obtenir un
permis de l'office, qu'ils soient médecins, dentistes,
vétérinaires, podiatres, chi-ropraticiens. Ce sera très
facile d'obtenir un permis de l'office, du moment qu'on aura fait la preuve de
compétence. Personne ne sera défavorisé, comme personne ne
sera favorisé a priori par un texte de loi qui peut possiblement blesser
les susceptibilités ou les compétences professionnelles de
certains membres de certaines corporations professionnelles.
M.CASTONGUAY: M. le Président, ici, l'objet n'est pas
d'éviter de blesser, ou non, les susceptibilités d'un groupe de
professionnels. Le but premier est d'assurer la protection de la population. Je
me sens d'autant plus à l'aise de dire cela que je suis toujours bien le
ministre responsable de faire en sorte que la chiropraxie, la denturologie et
la podiatrie, qui n'ont jamais été reconnues, vont finalement
l'être.
Alors, je crois bien qu'à leur égard je n'ai porté
aucun jugement qui leur soit défavorable, sauf que dans mes
responsabilités, et comme membre d'un gouvernement, il me semble
nécessaire de faire en sorte, d'une part, que des mécanismes
appropriés soient établis et vous reconnaissez la justesse de ce
mécanisme qui est établi ici, et, d'autre part, lorsque nous
avons introduit les modifications à cet amendement législatif,
nous avions dit clairement que nous maintiendrions ce qui, dans le
système, avait fait ses preuves et avait donné de bons
résultats.
C'est la raison pour laquelle, dans le cas des médecins, dans le
cas des dentistes, dans le cas des médecins vétérinaires,
nous croyons nécessaire de maintenir dans le système ce qui a
fait ses preuves.
M. BROCHU: M. le Président, sur la même question. Je pense
qu'il y a quand même une nuance à apporter. Lorsque le ministre
parle de ne pas établir de jugement de valeur sur ce qui a fait ses
preuves ou non, je suis entièrement d'accord, mais on n'en est pas, je
pense, sur le champ d'exercice total d'une profession, on en est simplement sur
le point de l'utilisation de la radiologie. Dans l'argumentation que le
ministre nous a servie tout à l'heure, on a senti la suprématie
historique de la médecine en tant que science. Mais la médecine
comme la chiropraxie sont quand même antérieures à la
radiologie comme telle. Lorsque la radiologie est apparue, on s'en est servi
comme méthode de travail. Donc, on n'en est pas sur la nature des
professions comme telles ou sur leur champ total d'exercice, mais sur une
méthode de travail qui s'appelle la radiologie et qui, dans le cas des
médecins, comme dans le cas des chiropraticiens, devient une
méthode de base. C'est peut-être différent dans le cas des
podiatres ou d'autres professions. Je pense qu'il faut bien situer dans son
contexte l'élément de la radiologie et en arriver à voir
que c'est simplement une méthode de travail pour ces profes- sions, mais
on ne remet pas en cause à l'article 174 tout le champ de
compétence ou le champ d'exercice ou la nature même de la
profession.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît! Messieurs,
j'aimerais faire part aux membres de la commission de certains changements dans
la composition de cette commission pour la séance d'aujourd'hui. M.
Ostiguy, de Rouville, remplace M. Choquette, d'Outrement. M.
Croisetière, du comté d'Iberville, remplace M. Cloutier, de
Montmagny. M. Assad, de Papineau, remplace M. Lacroix, des
Iles-de-la-Madeleine. M. Bossé, de Dorion, remplace M. Saint-Germain, de
Jacques-Cartier. M. Larivière, du comté de Pontiac, remplace M.
Vézina. de Montmorency.
Est-ce que les membres sont prêts à se prononcer sur
l'amendement proposé par le député de Dorchester?
M. CASTONGUAY: Oui, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Sur l'amendement qui se lit comme ceci et qui
aura pour effet de modifier l'article 174 en remplaçant, dans les
cinquième et sixième lignes, les mots "ou de radiographie" par
les mots... excusez-moi, je n'ai pas la même... c'est une autre
ça.
L'article 174 est modifié en insérant, à la
deuxième ligne, après les mots: "d'un médecin
vétérinaire", les mots: "d'un chiropraticien".
Je vais appeler les noms et ceux qui sont...
M. OSTIGUY: M. le Président, nous n'avons pas de copie de la
résolution. On voudrait quand même en prendre connaissance.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela a été distribué
tantôt.
M. BOSSE : M. le Président, pendant qu'on distribue l'amendement,
si vous me le permettez, je voudrais ajouter seulement un mot avant qu'on ne
prenne le vote. Si je comprends bien, il ne s'agit pas ici du tout de priver
les chiropraticiens de ce droit de faire, d'établir des diagnostics tel
qu'ils le font présentement, tel que ceux qui sont honnêtement
dans la profession et l'exercent honnêtement le font présentement,
c'est-à-dire que, si on acceptait la modification telle que
rédigée par le Ralliement créditiste, on ouvrirait toute
grande la barrière et on donnerait aux chiropraticiens un droit plus
large que celui qu'eux-mêmes exigent ou demandent ou pratiquent
actuellement.
M. PAUL: Je vais calmer l'inquiétude de mon savant ami tout
à l'heure et j'espère qu'il votera pour mon amendement.
M. BROCHU: Pour résumer la pensée du député
qui vient de prendre la parole, M. le Président, cela veut dire
simplement une chose, c'est qu'on permettra aux chiropraticiens
d'avoir des permis de radiologie, au bon vouloir du gouvernement, pour
autant qu'ils passeront par la porte d'en arrière.
LE PRESIDENT (M. Picard): On va trancher la question en appelant le
vote. Que ceux qui sont pour...
M. GUAY : J'aurais aimé répondre au député
sur ce qu'il vient de dire. S'il parle d'exception qu'on voudrait faire, la
porte est déjà ouverte et c'est justement ce à quoi nous
nous opposons, à l'exception de médecin, médecin
vétérinaire ou dentiste. La question que vous posez est justement
celle que je pose moi aussi. C'est qu'on ouvre la porte toute grande aux
médecins, médecins vétérinaires ou dentistes, et on
ferme la porte aux autres. Ce n'est pas un privilège qu'on accorderait
aux chiropraticiens. Si on parle de privilège, on va être
obligé de dire que c'est un privilège pour un médecin, un
médecin vétérinaire et un dentiste.
M. BOSSE: C'est parce que je ne voudrais pas laisser, si vous me le
permettez, M. le Président, l'initiative au Ralliement créditiste
de donner l'impression qu'ils sont les seuls à vouloir permettre aux
chiropraticiens qui nous ont contactés, en bon nombre tous les
partis, je pense par divers documents ou par des relations directes et
personnelles. Je ne voudrais pas laisser cette impression. Quant à moi,
j'ai visité bon nombre de ces chiropraticiens ainsi que leur
installation et je suis loin de m'opposer à ce que, pour des fins
très restrictives et très limitées, par exemple, tel
qu'ils le demandent eux-mêmes, c'est-à-dire pour des fins de
diagnostic, mais pour une fin très particulière, celle de la
radiographie de l'épine dorsale...
M. PAUL: Oui, mais cela a été amendé!
M. BOSSE: Oui, mais c'est strictement à l'intérieur d'un
cadre très limité. Alors, je pense qu'ici l'amendement
proposé par notre collègue du Ralliement créditiste n'a
qu'une fin politique. Je ne peux pas...
M.PAUL: Un instant, M. le Président. Je m'oppose au nom de tous
les députés qui siègent autour de cette table. Le
député vient de nous dire j'allais dire le ministre, mais
disons que c'est le ministre aspirant l'aspirant ministre vient nous
dire...
M. BOSSE: Je vois que vous lisez les journaux!
M. PAUL: Oui, mais j'ai hâte que cela se matérialise. Tant
et aussi longtemps que vous allez être nommé par les
journaux...
Je suis hors d'ordre, M. le Président.
Mais je tiens à formuler une objection sérieuse à
l'argumentation que vient de présenter le député de
Dorion. Il n'a pas le droit de prêter de motifs semblables à ceux
qu'il a prêtés au député de Dorchester qui,
d'ailleurs, de bonne foi, présente un amendement qui avait
été déjà accepté par le Conseil
interprofessionnel. Et si cela peut calmer peut-être l'inquiétude
du député de Dorion et des autres qui sont autour de la table et
qui aimeraient voter pour les chiropraticiens, mais qui sont captifs un peu de
la ligne de parti, je vais poser une question à mon collègue, le
député de Dorchester. Si je proposais l'amendement suivant...
Un instant! Ne vous mêlez pas de ce que vous ne connaissez
pas!
J'ai dit "si je proposais", par conséquent, je ne propose pas.
C'est au conditionnel. Je vais attendre la réponse du
député, avant que le vote se prenne.
Si je proposais l'amendement suivant, pour que l'article 174 se lise
comme suit: Nul professionnel ne peut faire de radiologie ou de
radiothérapie sans détenir un permis visé à
l'article 175, est-ce que l'honorable député de Dorchester
retirerait son amendement? Parce que, du même coup, médecins,
médecins vétérinaires, dentistes, podiatres,
chiropraticiens, personne ne sera frustré, tous auront à prouver
leur compétence devant l'office et, s'ils sont compétents, le
permis leur sera délivré très facilement. Du même
coup, nous aurons travaillé pour le Collège des médecins,
pour le Collège des chirurgiens dentistes, pour le Collège des
vétérinaires, pour le Collège des chiropraticiens, pour le
Collège des podiatres et autres professionnels qui pourraient s'adresser
à l'office pour obtenir un tel permis.
Alors, est-ce que l'honorable député de Dorchester peut
répondre à ma suggestion?
M. GUAY: Très brièvement, en principe, oui, si je suis
convaincu que le ministre acceptera la proposition du député de
Maskinongé.
M. CASTONGUAY: Je vais vous donner une réponse très
claire. J'ai donné tous mes motifs tantôt, je ne vais pas les
reprendre. Je sais que les chiropraticiens compétents vont me
comprendre. La réponse aux deux amendements est non.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, messieurs, nous allons passer aux voix
pour l'amendement proposé par le député de
Dorchester...
M. BROCHU: Un instant, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... qu'il soit pour ou contre. M. Boivin,
pour. M. Brochu, pour. M. Castonguay, contre. M. Ostiguy, contre. M.
Croisetière, contre. M. Dionne, contre. M. Faucher, contre. M. Guay,
pour. M. Assad, contre. M. Laurin, contre. M. Leduc, contre. M. Paul, pour. M.
Bossé, contre. M. Théberge, contre. M. Larivière,
contre.
L'amendement est rejeté.
M. PAUL: M. le Président, j'ai un amendement à proposer
à l'article 174. Pour des raisons que j'ai déjà
signalées et dans le but de placer tous les professionnels sur le
même pied, pour ne pas causer de préjudice à qui que ce
soit et pour éviter qu'il y ait...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît! Est-ce que
vous pourriez déposer l'amendement?
M. PAUL: Je vais vous le donner, ce ne sera pas long.
LE PRESIDENT (M. Picard): Normalement, vous devriez nous le donner.
M. PAUL: Bien, je comprends, normalement, M. le Président, mais
je suis obligé d'être "pinch-hitter" cet après-midi. J'ai
appris ça à quatre heures moins cinq que je m'en venais ici, mais
je vais vous le rédiger, ce ne sera pas long, tout en parlant. Ce ne
sera pas grave. D'ailleurs, ce n'est pas bien grave, M. le Président,
ça va être...
LE PRESIDENT (M. Picard): ... ne peut faire de radiologie, mais c'est
que vous avez inclus aussi de radiothérapie et ce n'est pas dans ce
chapitre-là.
M. PAUL: Un instant, un instant.
M. BROCHU: ... par l'amendement du ministre.
M. PAUL: Je voudrais, M. le Président, faire un amendement pour
les raisons que j'ai préalablement énumérées. Je
proposerais que l'article 174 soit rayé totalement aux première,
deuxième et troisième lignes jusqu'au mot "régissent",
à la quatrième ligne, pour que le texte se lise comme suit: "Nul
professionnel ne peut faire de radiologie sans détenir un permis
visé à l'article 175", et je demande également qu'à
la sixième ligne les mots "ou de radiothérapie" soient
rayés. Non, c'est déjà fait, mais...
LE PRESIDENT (M. Picard): II y a déjà un amendement qui a
été adopté il y a quelques minutes à l'effet...
M. BROCHU: Je m'excuse auprès du député de
Maskinongé, il faudrait inclure aussi "sur des êtres vivants"
parce qu'il y a eu un amendement qui a été adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): II vient d'être adopté cet
amendement.
M. BROCHU: "Sur des êtres vivants" après "radiologie".
M. PAUL: Très bien, je consens avec plaisir que vous
amélioriez mon texte. Alors "Nul professionnel ne peut faire de
radiologie sur des êtres vivants ou de radiothérapie sans
détenir un permis visé à l'article 175".
M. BOSSE: Enlever "radiothérapie" également.
M. PAUL: Oui. M. le Président, je vais vous écrire
ça, ce ne sera pas long.
LE PRESIDENT (M. Picard): J'ai le texte ici: "Nul professionnel ne peut
faire de radiologie sur les êtres vivants sans détenir un permis
visé à l'article 175".
M. BROCHU: C'est ça.
M. PAUL: Avec cet article-là, M. le Président, j'ai
l'impression que nous allons calmer la conscience de tous ceux qui voudraient
bien, pour des fins politiques ou autres, voter pour les chiropraticiens.
Alors, tout le monde va être heureux, tout le monde est sur le même
pied, ce sont de véritables professionnels, avec un grand "P", que nous
voulons protéger et non pas une profession au détriment d'une
autre.
M. CASTONGUAY: M. le Président, j'aimerais simplement faire une
petite remarque à la suite de cette intervention. Le problème de
la chiropraxie dure depuis au-delà d'une vingtaine d'années et,
si nous l'abordons, ce n'est pas pour nous faire du capital politique comme
gouvernement. La première préoccupation, c'est de
reconnaître une situation de fait en assurant la protection de la
population et je n'ai fait aucune intervention jusqu'à ce moment-ci,
qu'ils aient à plaire à un groupe ou à déplaire
à un autre et c'est simplement ce motif. C'est beaucoup plus facile de
ne pas agir, comme ç'a été le cas dans le passé,
que d'agir, de le faire consciemment et de le faire sérieusement dans
les meilleurs intérêts, à la fois de la population et des
chiropraticiens.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dorchester, sur
l'amendement proposé par le député de
Maskinongé.
M. GUAY: M. le Président, sur l'amendement proposé par le
député de Maskinongé, je suis obligé de dire que je
suis parfaitement d'accord, ça correspond aux propos du ministre qui a
dit tantôt: Ceux qui sont compétents réussiront à
obtenir un permis et ceux qui ne le sont pas n'en obtiendront pas. Alors, si on
ne veut pas donner de privilège ou, comme le disait tantôt le
député de Dorion, si on ne veut pas ouvrir les portes, à
partir de là, M. le Président, qu'on place tous les
professionnels sur le même pied. Pour ceux qui sont compétents,
qui satisfont aux exigences pour l'obtention d'un permis, ça
fonctionnera. Et quand le ministre parle de protéger la population, je
pense que c'est en même temps dans ce grand souci de
protection du public qu'on veut que tous les professionnels
compétents puissent accéder à ce permis et que ceux qui ne
le sont pas se verront refusés. Bien sûr que j'ai
présenté un autre amendement que j'aurais voulu voir inclure,
mais puisque c'est impossible, le ministre le refuse, je pense que c'est la
façon, et non seulement pour les chiropraticiens, mais pour tous les
professionnels.
Moi, je suis obligé de dire que je suis d'accord, parce qu'on
place tous les professionnels sur un même pied. Si, comme on veut le
faire, le médecin, le médecin vétérinaire et le
dentiste sont déjà compétents pour utiliser ces appareils,
sans danger, comme on le laisse entendre, ce sera bien facile pour eux. Ils
obtiendront leur permis sans difficulté, tant mieux. Au moins, on
s'assurera qu'il n'y a pas un professionnel qui sera brimé...
M. BROCHU: II n'enlève rien.
M. GUAY: ... et on n'empêchera pas les professionnels, qui le
pourraient autrement, d'obtenir un permis; tous sur un même pied à
compétence égale, permission égale. Je pense que c'est par
souci de justice que j'y souscris, autant probablement que le
député de Maskinongé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Laurent.
M. PEARSON: M. le Président, moi, j'ai l'impression qu'à
première vue cet amendement me plairait et qu'on joue avec les mots.
Voici pourquoi. On craindrait que ce soit dans un texte, mais si vous regardez
en même temps l'article 175, l'office établit les normes. Alors si
le même office dit que, une fois que vous éliminez les trois ou
quatres premières lignes, pour les médecins, les médecins
vétérinaires et les dentistes, il n'y a pas de problème,
on leur donne, c'est simplement cacher...
M. PAUL: Un instant, il ne faut pas oublier une chose, il doit y avoir
des critères établis par le lieutenant-gouverneur en
conseil...
M. PEARSON: D'accord.
M. PAUL: ... et, à ce moment, le lieutenant-gouverneur en conseil
exigera soit des années d'expérience, soit un nombre d'heures
minimums d'études pour être détenteur de permis de
radiologiste.
M. CROISETIERE: C'est comme dans l'évangile, il n'y aura
seulement qu'un seul troupeau et un seul pasteur.
LE PRESIDENT (M. Picard): Si les membres sont prêts à se
prononcer...
Le député de Témiscamingue.
M. THEBERGE: Moi, si j'étais convaincu que tous les
chiropraticiens ont suivi le même cours de 300 heures comme m'a
dit le député de Maskinongé de radiologie, je
serais porté à dire que je vais voter pour cela.
M. PAUL: Seulement, est-ce que le député me permet une
question?
M. THEBERGE: Attendez une minute. Seulement, je pense que ceux qui ont
assisté à la commission ont vu que, même entre eux, les
chiros admettent qu'ils ne sont pas tous du même calibre, pour la bonne
raison qu'ils n'ont pas tous suivi le même cours. Si vous parlez des
médecins vétérinaires ou dentistes, il n'y a pas un
médecin vétérinaire ou dentiste qui n'a pas suivi tel
cours, qui est reconnu. Au moins, on sait qu'il a reçu cela. Il a un
droit acquis, il a eu le droit de pratiquer la radiologie, tandis que j'ai
l'impression qu'il y a un certain nombre de chiros, peut-être une
minorité, qui automatiquement vont être acceptés, parce que
je pense bien que le gouvernement n'a pas l'intention d'arriver et dire: M.
Untel ne sera pas accepté et M. Untel va être accepté. Ils
vont tous être acceptés en bloc. Je pense que c'est pour cela que
l'article 174 demande aux chiros, vu qu'ils n'ont pas tous suivi un cours
reconnu, de prouver qu'ils ont suivi le cours nécessaire et on va leur
donner la permission.
M. PAUL: Est-ce que tous les omnipraticiens ont suivi un cours suffisant
de radiologie?
M. THEBERGE: Des chiros?
M. PAUL: Non, est-ce que tous les médecins, ou omnipraticiens,
ont suivi un cours suffisant de radiologie?
M. THEBERGE: II y a automatiquement dans le...
M.PAUL: Ah oui! Est-ce parce que c'est automatique que cela signifie
compétence?
M. THEBERGE: Là, vous parlez de l'individu, mais s'ils ont suivi
leur cours et s'ils ont passé leurs examens...
M. PAUL: En quoi est-ce que nous allons priver les médecins, les
dentistes, les médecins vétérinaires?
M. THEBERGE: Ils ont leurs droits acquis qui existent.
M. PAUL: Le lieutenant-gouverneur en conseil...
M. THEBERGE: Cela fait 30 ans qu'on le pratique et cela fait 50 ans pour
les omnipraticiens.
M. PAUL: Ecoutez, un homme d'expérience d'excellente
réputation, très bon chirurgien
dentiste comme vous, vous ne serez aucunement affecté...
M. THEBERGE: Je ne m'inquiète pas.
M. PAUL: ... par les normes du lieutenant-gouverneur en conseil. Par
conséquent, est-ce que vous allez être privé de l'exercice
de votre profession?
M. THEBERGE: Je ne serai pas plus privé qu'un autre, mais
pourquoi enlever un droit qui est pratiqué, qui a été
prouvé depuis nombre d'années?
M. PAUL: II ne s'agit plus de conserver les droits.
M. THEBERGE: Oui.
M. PAUL: Dans l'intérêt public, pour protéger la
santé de tout le monde.
M. THEBERGE: Vous ne perdriez rien et vous le donneriez aux chiros,
d'ailleurs.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je demanderais aux opinants de s'adresser
à la présidence. Cela va éviter des dialogues.
M. THEBERGE: II reste, M. le Président, que...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Témiscamingue, oui.
M. THEBERGE: II reste que mon argument est le même, que les trois
professions qui sont mentionnées ont suivi un cours de radiologie qui
est reconnu et je suis loin d'être convaincu que tous je ne dis
pas qu'il n'y en a pas; il y en a certainement qui sont compétents parmi
les chiros ceux qui seront automatiquement reconnus comme chiros, ce
qu'ils n'ont jamais eu avant d'ailleurs, que tous n'ont pas
nécessairement suivi le même cours, certainement pas. Et il y en a
certainement là-dedans qui ne sont pas préparés pour faire
de la radiologie, qu'ils en fassent ou qu'ils n'en fassent pas. C'est
là-dessus que j'en suis.
M. BROCHU: Cela n'est pas automatique.
M. THEBERGE: S'ils ne changent rien, ils auront le droit de le
faire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dubuc.
M.BOIVIN: II n'y a aucun doute que la compétence est la chose qui
peut être la plus importante. Mais j'ai dit lors des commissions
parlementaires qu'il y avait du danger aussi à faire de la radiologie un
peu partout. J'ai invoqué le danger pour les dentistes qui irra- diaient
des personnes qui résidaient souvent au-dessus de leur bureau. Pour le
permis, il est important que chacune des corporations professionnelles soit au
courant de ceux qui manipulent les rayons X et de ceux qui n'en manipulent pas,
parce qu'il y a du danger. On s'est aperçu que les bottiers irradiaient
tous leurs clients, que tous les médecins omnipraticiens peuvent faire
de la radiologie, même s'ils sont compétents, il peut arriver que
leur installation fasse défaut. C'est pour cela que je voterai pour
cette motion, pour qu'il y ait un contrôle strict...
M.PAUL: Est-ce que mon collègue me permet une question?
M.CASTONGUAY: Sur l'intervention du député de Dubuc, je
voudrais simplement rappeler que dans la Loi de la protection de la
santé publique, nous avons introduit pour les endroits en dehors des
hôpitaux, c'est-à-dire les laboratoires de radiologie ou les
cabinets privés, etc., l'établissement de normes justement pour
la protection de ceux qui reçoivent les radiations et aussi pour la
protection de ceux qui sont dans des milieux environnants.
La Loi de la protection de la santé publique a été
adoptée. Nous travaillons, présentement, avec les organismes,
à la rédaction finale de ces normes pour l'émission de
permis aux fins de protéger le public contre les radiations.
H y a un autre aspect à cette question qui a été
tranché, réglé par l'adoption de la Loi de la protection
de la santé publique.
M. BOIVIN: II y a eu quelque chose dans la Loi de la protection de la
santé publique et il ya quelque chose aussi dans la loi de
l'environnement. Je ne suis pas satisfait de ce qu'il y a dans toutes ces lois.
Je trouve qu'on devrait avoir un contrôle important...
M. CASTONGUAY: Le but de cette législation est de
reconnaître l'admission de personnes à l'exercice d'une
profession. La question de la protection, face à des équipements,
est faite par d'autres lois. Ici, dans aucun cas, vous ne trouvez
l'établissement de normes pour des laboratoires, par exemple,
d'analyses, etc. C'est fait par le truchement de la Loi de la protection de la
santé publique. Ici, on ne touche qu'à des individus qui veulent
être admis pour pratiquer des professions.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dorion.
M. BOSSE: Je crois que l'intention de la résolution ou de
l'amendement du député de Maskinongé est de bonne foi. Je
n'ai jamais mis en doute, ni sa bonne foi, ni celle d'ailleurs de mon
collègue du Ralliement créditiste, mais je ne crois pas, d'autre
part, que le texte tel que rédigé, sans l'amendement du
député de Maski-
nongé, prive de quelque façon que ce soit les
chiropraticiens de ce droit de pratiquer dans la mesure
délimitée, évidemment, par l'office.
En ce qui a trait à l'équipement, comme le faisait
remarquer le député de Dubuc, c'est déjà couvert
par une réglementation assez sévère du gouvernement
fédéral. Or, j'ai eu l'occasion, personnellement, de travailler
dans ce secteur de la radiologie et je connais les dangers, par exemple, que
cela peut représenter chez les individus qui manipulent, ou chez les
patients qui sont excessivement bombardés par cette radioactivité
quand on n'a pas eu la prudence d'interroger le patient. Je ne crois pas que
cet amendement prive, du moins les chiropraticiens, et c'est là notre
intention de ne pas priver les chiropraticiens d'exercer dans la mesure
seulement où cela peut être utile pour établir un
diagnostic.
C'est juste, mais le texte tel qu'il est rédigé
présentement n'empêche pas les chiropraticiens de
bénéficier de cet avantage. Il y a assez longtemps qu'on parle
des chiropraticiens et de leur reconnaissance. C'est la première fois
qu'un gouvernement prend la responsabilité de le faire au Québec.
On en a discuté depuis longtemps. De multiples gouvernements ont
passé. Les uns ont passé près d'adopter la loi; d'autres
ne l'ont fait et je ne les en blâme pas. Je sais que cette question est
extrêmement litigieuse. D'autre part, je pense que, pour une fois, on a
une loi qui va permettre aux chiropraticiens d'abord d'être reconnus avec
un grand C et deuxièmement, de voir à améliorer
eux-mêmes et à établir, avec la collaboration du
gouvernement et des institutions d'enseignement, des cours qui soient de nature
à protéger le public parce qu'il y a dans cette profession, comme
dans bien d'autres, hélas! des charlatans. C'est ce qu'on veut
éviter. Je pense que le gouvernement a le devoir de protéger le
patient, le citoyen ordinaire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de... Vous avez une
question?
M.PAUL: Oui, M. le Président. Je veux m'excuser auprès de
mon collègue, le député de Dorion, si je ne lui pose pas
à lui ma question, vu qu'il est un spécialiste en taxi. Je vais
plutôt l'adresser à mon collègue, le député
de Dubuc. D'ailleurs, je me proposais de le faire lorsque l'honorable ministre
est intervenu. Par courtoisie, amitié et bienséance à son
endroit, je n'ai pas posé en temps opportun la question à mon
collègue qui est la suivante.
Vous qui êtes médecin de carrière, est-ce que vous
croyez que les professionnels de la médecine seraient frustrés de
droits acquis, en votant pour l'amendement que je viens de proposer.
M. BOIVIN: Je ne le crois pas, parce que tous ceux qui sont
compétents ne peuvent pas être frustrés.
M. BOSSE: C'est hypothétique. C'est une opinion personnelle.
M. BOIVIN: D'autant plus qu'on ne couvre pas tous les cas. Les
ingénieurs peuvent être concernés aussi. L'industrie.
Alors, nul professionnel qui opère...
M. CASTONGUAY: On dit "sur des êtres vivants". L'ingénieur
n'est pas...
M. PAUL: Mais si je posais la même question à mon
collègue, le député de Yamaska qui est
vétérinaire. Est-ce qu'il se sentirait froissé par
l'adoption de mon amendement? Si vous êtes compétent, vous allez
l'obtenir, votre permis de l'office?
M. BOSSE: Dans le cas des vétérinaires, cela s'adresse
surtout aux animaux.
M. PAUL: Ils sont vivants. Je ne pense pas qu'ils pratiquent beaucoup de
radiographies sur des corps morts.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Taillon.
M. LEDUC: M. le Président, je pense que le gouvernement a fait
son lit. Depuis le tout début de l'étude du projet de loi 250 et
des autres lois qui touchent aux corporations professionnelles, nous avons eu
à prendre position et bien que, pour ma part, c'est un peu avec
réticence, cela fait sept ans et huit jours que je suis
député, le vote que j'aurai à donner tantôt sera le
vote le plus difficile de ma très courte carrière politique. Si
je votais selon mon sentiment, mon émotivité ou selon
l'amitié que j'ai pour les chiros, dont deux sont de très bons
amis, dont un est un de mes organisateurs politiques, je voterais pour la
motion. Je suis à peu près convaincu que, lorsque je voterai
contre cette motion tantôt, je pourrai perdre trois bons amis. Mais je
suis solidaire du gouvernement. Celui-ci a décidé de
reconnaître la chiropraxie par une loi, sans nécessairement donner
les outils que les chiropraticiens aimeraient avoir pour exercer leur
profession, mais, je pense, en laissant la porte ouverte à des
amendements éventuels, lorsqu'on aura utilisé cette loi, lorsque
les problèmes, à l'intérieur de cette profession, auront
été réglés. C'est un peu à regret, un regret
bien personnel que je voterai de cette façon mais je voterai contre
l'amendement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, l'amendement du député
de Maskinongé vise à mettre tous les professionnels sur le
même pied.
Je crois que le projet de loi 250 a précisé-
ment pour objet de mettre tous les professionnels sur le même
pied, sur tous les points où nous pouvons envisager une loi commune.
C'est la raison pour laquelle il s'imposait et c'est la raison pour laquelle
nous l'avons appuyé fondamentalement, même si nous avons eu des
réserves sur quelques articles, ici et là.
Il reste cependant qu'on ne peut, par voie législative ou
autrement, effacer les différences qui existent entre les corporations,
comme par exemple, le champ de délimitation de la pratique qui,
évidemment, est différent pour chacune des corporations, comme
aussi la période d'existence des corporations qui varie selon que l'on
passe du Barreau aux denturologues, aux podiatres et aux chiropraticiens qui ne
sont pas encore reconnus comme corporations professionnelles. Il y a donc des
différences de fait qui subsistent. Si nous n'avions pas affaire
à une profession nouvelle dont on sait que les membres ont fait leurs
études à des endroits très différents de l'univers,
dans des pays différents, dans des écoles différentes, qui
ont un curriculum différent et dont, en conséquence, on ne peut
apprécier actuellement la valeur de ce curriculum, je dirais à ce
moment que la situation est très facile. Mais précisément,
quand il s'agit d'une profession nouvelle dont on sait que la formation des
membres varie singulièrement selon que tel ou tel individu est
concerné, et cela même les chiropraticiens l'ont reconnu, il faut
que l'on fasse intervenir certains critères avant de prendre une
décision.
Je pense que ces critères, on ne peut les trouver d'une
façon apolitique, d'une façon fondamentale qu'en s'inspirant du
principe fondamental du projet de loi 250, qui est la protection du public.
Est-ce que le public serait protégé si on accordait, si on
octroyait d'office aux membres d'une nouvelle profession dont la formation est
éminemment variable encore une fois, dont on ne peut actuellement
apprécier la compétence, un permis dont l'exercice peut comporter
tellement de dangers? Moi, je ne le crois pas. Je ne le crois pas et je pense
qu'on ne pourra le faire que lorsque les nouvelles corporations des
chiropraticiens, par exemple, ou des podiatres auront été
instituées. Nous ne pourrons le faire que lorsque la corporation,
elle-même à former, aura pu connaître individuellement
chacun de ses membres, établir leur curriculum vitae, les études
qu'ils auront poursuivies, octroyer à chacun de ceux qu'ils auront
retenu le permis prévu à la loi. Je crois que nous ne pourrons le
faire que lorsqu'aussi bien la corporation que l'office auront pu examiner les
connaissances en radiologie que possède chacun des postulants. Je pense
même qu'on ne pourra le faire, qu'on ne pourra assurer cette protection
du public que lorsqu'après quelques années la corporation aura pu
établir un curriculum, un programme de formation auquel tous ses membres
seront soumis, que lorsqu'elle aura pu, en accord avec les
établissements d'enseignement, instituer un lieu, un endroit où
dans le Québec ces futurs chiropraticiens auront acquis une formation
qui se conforme aux normes et aux critères qui répondent à
l'intérêt public aussi bien qu'à l'objet de la
profession.
Je pense que c'est lorsque toutes ces conditions seront remplies que
nous pourrons être suffisamment sûrs que l'intérêt
public est protégé pour qu'on puisse octroyer automatiquement un
permis de radiologie aux chiropraticiens.
Dans l'intervalle, je pense qu'il faut admettre que l'office doit
filtrer, doit tamiser, à la suite d'une évaluation objective et
complète, chacune des demandes qui lui seront faites. Je pense en effet
qu'avant d'octroyer un permis, il faudra qu'elle s'assure que ceux à qui
le permis sera octroyé possède aussi bien les connaissances
théoriques que l'expérience pratique. Car là aussi, c'est
une autre exigence que l'intérêt public exige.
Aussi longtemps que l'office n'aura pas donné à la
population le genre de garanties dont je viens de parler, je ne pense pas que
l'on puisse octroyer, d'une façon automatique, un permis d'une telle
importance. Je n'aurais pas, personnellement, d'objection une fois que la
corporation aura choisi ses membres, aura octroyé un permis de pratique
à ses membres, une fois que l'office aura tamisé les demandes et
octroyé un permis de radiologie aux membres qui ont
démontré qu'ils avaient la compétence pour le
posséder, une fois que la corporation aura fait les accords avec les
établissements d'enseignement pour qu'un programme uniforme soit
établi et que les diplômés en sortent en temps et lieu, je
n'aurais aucune objection à ce moment-là, une fois que ces
opérations auront été accomplies, à ce qu'on
revienne devant le législateur et qu'on ajoute à l'article 174:
"A l'exception d'un médecin, d'un médecin
vétérinaire, d'un chiropraticien ou d'un dentiste agissant
conformément aux lois et aux règlements qui les régissent,
nul professionnel ne peut faire de radiologie."
A ce moment-là, je n'aurais aucune objection et j'encouragerais
même le législateur à en faire la promesse à ce
moment-ci. Mais au moment où nous discutons, cette demande me
paraît prématurée, me parait imprudente, me paraît
manquer de sagesse, me paraît comporter des dangers, en somme, pour le
but que vise fondamentalement le projet de loi, c'est-à-dire la
protection du public.
Ce que je viens de dire, pour les nouvelles professions, par contre, ne
s'applique pas aux anciennes professions qui existent depuis 200 ou 300 ans,
qui possèdent les garanties dont je viens de parler. Car c'est au fil
des années et des siècles que la nécessité de ces
connaissances a été incorporée dans le curriculum des
facultés dont on parle et aussi que se sont ajoutées à ces
connaissances théoriques, les connaissances pratiques que seul peut
permettre d'acquérir un contact régulier et prolongé avec
des malades et avec des spécialistes.
Encore une fois, je reviens à ces différences que
l'uniformisation du code des professions laisse quand même subsister
d'une corporation à l'autre et qu'on ne peut pas nier, quels que soient
ces arguments que l'on puisse invoquer à cet effet. C'est la raison pour
laquelle j'ai voté contre l'amendement du Ralliement créditiste
à l'article 174. C'est la raison également pour laquelle je
voterai contre l'amendement du député de Maskinongé tout
en laissant la porte ouverte à des modifications ultérieures qui
ne peuvent, au nom de la protection de l'intérêt public,
qu'être consécutives à l'adoption de ce projet de loi et
consécutives à la mise en place de toutes les mesures qu'exigent,
pour les nouvelles corporations, la protection de l'intérêt
public.
M. CASTONGUAY: M. le Président, je voudrais dire...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Rouville.
M. OSTIGUY: M. le Président, ma question s'adresse au ministre
tout simplement. Dans l'article 174, il y a les trois professions, soit les
médecins, les médecins vétérinaires et les
dentistes, n'est-ce pas? Dans le cas des chiroprati-ciens, si je comprends bien
l'article de la loi, ils peuvent se prévaloir d'un permis, pour autant
qu'ils ont les heures d'étude voulues. Ils doivent alors s'adresser
à un office qui sera formé, c'est ce qui est dit à
l'article 175. Lorsque les chiropraticiens seront reconnus comme
professionnels, est-ce que cette demande de permis sera faite à la
corporation des chiropraticiens ou à la corporation formée de
radiologistes?
Vous dites dans l'article de la loi: "A ces fins, l'Office peut
s'adjoindre le concours d'un comité d'experts". Le comité
d'experts, ce sera qui? Est-ce que ce seront des radiologistes ou s'il
s'adressera devant chacune de ces corporations?
M. CASTONGUAY: En répondant à cette question, j'aimerais
ajouter un complément d'information pour le député de
Taillon. Alors que le député de Taillon disait tantôt
et je pense bien qu'il y a eu méprise que nous ne
donnerions pas tous les outils dont le chiropra-ticien a besoin dans sa
pratique, je voudrais simplement rappeler, qu'à l'article 174,
justement, nous légiférons pour lui donner le pouvoir
légal qu'il n'a pas présentement de faire de la radiographie. La
distinction, ce qui fait l'objet de la discussion en fait, est de savoir si le
mécanisme sera le même pour pouvoir donner ce pouvoir à un
individu dans le cas des chiropraticiens, des podiatres, d'autres
professionnels, que le mécanisme utilisé pour les
médecins, les vétérinaires et les dentistes. C'est l'objet
de la discussion, en fait. Nous légiférons pour lui donner un
outil qu'il n'a pas et qu'il réclame.
Deuxièmement, nous ne le privons de rien; au contraire, comme je
viens de le dire, ce n'est qu'une question de différence de
mécanisme.
Pour répondre à la question du député de
Rouville, lorsque, comme le disait le député de Bourget, la
corporation des chiropraticiens sera établie, que l'élimination
des membres qui ne sont pas compétents aura été faite, que
les chiropraticiens qui sont compétents auront été admis
à la pratique, cette législation pourra toujours être
changée. Simplement la raison pour laquelle je ne peux pas prendre
d'engagement, c'est qu'on sait fort bien qu'on ne peut pas engager l'avenir au
plan de la législation; on ne peut pas engager un gouvernement futur.
Mais je crois que c'est dans la logique du bon sens, et d'ailleurs c'est ce que
nous faisons depuis que nous avons commencé à étudier
toute cette législation, mettre à jour la législation pour
tenir compte de l'évolution, alors que certains groupes ont une loi qui
a pu leur donner satisfaction lorsqu'elle a été adoptée,
qui était conforme à la situation à ce moment, mais
l'évolution a fait en sorte qu'aujourd'hui cette législation
n'est plus tout à fait adoptée et qu'il nous faut la modifier.
Ceci a été fait. Toutes les lois que nous touchons, on n'a
qu'à les regarder, ont été modifiées à de
nombreuses reprises dans le passé. Les gouvernements, les uns
après les autres, peu importe lesquels, sont intervenus pour adapter
cette législation. Il n'y a pas de raison pour laquelle, dans le cas des
chiropraticiens, des podiatres, des denturologues, des
audioprothésistes, s'il y a évolution, la législation qui
s'appliquera à eux ne pourra pas être mise à jour,
adaptée comme elle l'est dans le cas de toutes les autres professions et
qu'elle l'a été, à plusieurs reprises, dans le
passé.
M. LEDUC: Si je comprends bien le ministre, lorsque l'office aura
fixé les normes de délivrance de permis, même si la
corporation n'est qu'à son stade embryonnaire, un chiropra-ticien pourra
demander à l'office de passer un concours et recevoir un permis pour
autant qu'il répond aux normes; ce qui veut dire que celui qui,
aujourd'hui, peut faire de la radiologie, pourra en faire dans six mois si
l'office a établi ses normes et si il passe l'examen; on pourra lui
délivrer un permis même si la corporation, pour des raisons x, y,
z, n'a pas eu le temps de se former, de se régler, de se
concrétiser.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Iberville.
M. CROISETIERE: M. le Président...
M. LEDUC: M. le Président, est-ce que je pourrais avoir une
réponse du ministre à ce sujet? Je pense qu'il consulte M.
Morin.
M. CASTONGUAY: Pardon?
M.LEDUC: Ce que je mentionnais tantôt, c'est l'exemple d'un
chiropraticien qui, actuellement, fait de la radiologie. Demain matin, si
l'office a fixé les nonnes, il peut demander un permis s'il passe un
concours, peu importe l'existence de la corporation ou non c'est
très hypothétique ce que j'amène et on pourra lui
délivrer un permis pour faire de la radiologie.
M. CASTONGUAY: II est clair que, dès que cette loi sera
adoptée, au sujet du champ des chiropraticiens, nous allons
procéder le plus rapidement possible à la formation du bureau qui
est prévu et, une fois les normes définies par l'office,
adoptées par le lieutenant-gouverneur, le bureau formé pour la
corporation des chiropraticiens, comme le bureau formé pour la
corporation des denturologistes, comme le bureau formé pour la
corporation des podiatres, commencera à délivrer des permis
conformément aux normes.
M. LEDUC: D'accord.
M. CASTONGUAY: C'est l'article 176.
M. OSTIGUY : Oui, mais cet office, si vous dites que l'office peut
s'adjoindre le concours d'un comité d'experts, il est bien sûr
que, si c'est un comité où ne siège aucun chiropraticien,
ils n'auront aucune protection.
M. CASTONGUAY: Un instant. Ici, il y a des gens qui ont reçu des
certificats de spécialistes en radiologie, de diverses natures, que ce
soient des ingénieurs, des médecins spécialistes, et je
pense que l'on ne peut pas mettre en cause leur connaissance de la radiologie,
leur compétence et eux vont être appelés à
déterminer des normes. On dit que les normes vont être
approuvées par le lieutenant-gouverneur en conseil et vont entrer en
vigueur à compter de la publication dans la Gazette officielle ou
à toute date ultérieure.
Alors, l'office va pouvoir former un groupe d'experts, demander qu'on
lui prépare des normes. Une fois ces normes préparées,
elles pourront être publiées au besoin pour avis et ce n'est
qu'après que le lieutenant-gouverneur en conseil les adoptera ou le
lieutenant-gouverneur en conseil pourra les adopter, les publier et, à
l'expiration d'une certaine date, elles prendront effet et cela deviendra les
normes qui seront utilisées pour la délivrance des permis. Ce ne
sera pas ce comité d'experts qui va émettre les permis. Il me
semble clair que l'office, comme le gouvernement, va vouloir demander des
personnes compétentes pour établir les normes. Le gouvernement,
je crois, fait suffisamment preuve de lucidité en présentant
cette loi pour aller jusqu'au bout et faire en sorte que les normes qui seront
adoptées par voie de règlement seront des normes
appropriées. Le gouvernement n'aura pas de raisons particulières
d'adopter des normes qui ne sont pas appropriées.
M. OSTIGUY: Bien sûr qu'actuellement...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs! On nous appelle pour un
vote en Chambre. Comme vous le savez, si nous suspendons nos travaux, à
ce moment-ci, cela voudra dire que nous allons être obligés de les
ajourner jusqu'à 10 heures demain matin.
Alors, j'aimerais cela, s'il y avait possibilité je crois
qu'il y a deux personnes qui veulent encore parler sur cet amendement
prendre le vote sur l'amendement avant l'ajournement.
Le député d'Iberville.
M. CROISETIERE: M. le Président, voici...
M.PAUL: M. le Président, je regrette, mais votre suggestion ne
peut pas être acceptée. Quand la cloche sonne, on doit se rendre
pour le vote. C'est le règlement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Dans ce cas, la commission ajourne ses travaux
jusqu'à 10 heures demain matin.
(Fin de la séance à 17 h 43)