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Commission permanente des corporations
professionnelles
Projet de loi no 271
Loi sur la podiatrie
Projet de loi no 273
Loi des infirmiers et infirmières
Séance du mardi 26 juin 1973
(Seize heures quinze minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente des corporations
professionnelles): A l'ordre, messieurs!
La commission des corporations professionnelles commencera cet
après-midi l'étude du projet de loi no 271, Loi sur la podiatrie.
Pour les séances d'aujourd'hui, M. Bacon, député de
Trois-Rivières, remplace M. Bienvenue, du comté de Matane. Est-ce
qu'il y a des remarques à caractère général?
Projet de loi no 271
M. CASTONGUAY: Très brièvement, M. le Président,
j'ai fait le genre de remarques générales que je voulais faire,
la semaine dernière, au moment où nous avons commencé
l'étude des projets de loi touchant les quatre corporations à
champ d'exercice exclusif que nous sommes en voie de former. Je ne voudrais pas
reprendre ces remarques au complet, mais en résumé, en accordant
la reconnaissance légale à ces corporations, en leur donnant un
champ d'exercice exclusif, un grand pas est fait. Une fois cette étape
franchie, comme pour les autres corporations professionnelles, il sera toujours
possible, avec l'évolution, les exigences nouvelles qui peuvent se
développer, d'apporter des modifications à ces lois dans
l'avenir. Alors, en tant que législateurs, nous ne posons pas le dernier
des gestes qui peuvent être posés, au contraire, nous posons le
premier geste et je pense qu'on doit tenir compte de cette remarque en
analysant le projet de loi et aussi la loi qui en découlera lorsque
toutes les étapes auront été franchies.
Définitions
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le ministre. Loi sur la podiatrie,
section 1 : Définitions. Article 1, paragraphe a). Adopté.
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe b).
M. PERREAULT: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe c).
M. PERREAULT: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe d). UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe e). M. FORTIER: Adopté.
Ordre des podiatres du Québec
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 1, adopté.
Section II: Ordre des podiatres du Québec. Article 2.
M. PERREAULT: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 2., adopté. Article 3.
M. PERREAULT: Adopté.
Bureau
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 3, adopté. Section III: Bureau.
Article 4.
M. PERREAULT: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 4, adopté. Article 5.
M. PERREAULT: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 5, adopté. Article 6.
M. CASTONGUAY: A l'article 6, M. le Président, j'ai un premier
amendement. Il y a deux questions qui sont reliées â cet article.
Si on pouvait trancher la première, nous prendrions ensuite la
deuxième.
Au premier alinéa de l'article 6 il est dit: "En outre des
devoirs prévus aux articles 83 à 88 du Code des professions, le
Bureau doit établir par règlement, en collaboration avec l'Ordre
des médecins du Québec, les normes suivant lesquelles les cas
pathologiques doivent être soumis à un médecin". Nous
avions une disposition analogue dans le projet de loi sur les
optométristes. Nous avons, dans le cas des optométristes, convenu
après discussion et analyse de la question, qu'il était plus
opportun de demander au bureau de l'ordre des optométristes
d'établir par règlement des normes suivant lesquelles les cas
pathologiques peuvent être identifiés. Si nous voulons être
dans la même ligne d'esprit, si nous voulons faire la même chose
que nous avons faite pour les optométristes, au lieu de faire une
obligation de référer, nous devrions demander que des normes
soient préparées en vertu desquelles les cas pathologiques
peuvent être identifiés.
C'est la première des choses. C'est un amen-
dement que je voudrais proposer. En second lieu, dans le cas des
optométristes, nous avions conclu de demander que ces normes soient
élaborées en collaboration avec l'Ordre des médecins. Nous
avions convenu qu'il serait très difficile de le faire, en fait, et
qu'une fois les normes préparées, le lieutenant-gouverneur en
conseil, qui devra approuver ces règlements, pourra, au besoin, faire
des consultations.
Ici, on peut se poser la même question, à savoir s'il ne
serait pas plus approprié de demander au bureau d'établir par
règlement des normes suivant lesquelles les cas pathologiques peuvent
être identifiés. Ce serait exactement la même approche que
nous avons prise dans le cas des optométristes. Nous formons une
nouvelle corporation. Il est clair que les podiatres vont recevoir des cas
où il serait approprié qu'ils puissent identifier s'il y a danger
de pathologie, qu'ils aient des normes à cet effet, de telle sorte que
d'eux-mêmes et professionnellement, ils les réfèrent, mais
sans en faire une obligation dans la loi, à l'effet qu'il y ait
référence.
Sur cette première question, en ce qui a trait au premier
paragraphe, je serais disposé à proposer un amendement qui se
lirait ainsi: En outre des devoirs prévus aux articles 83 à 88 du
code des professions, le bureau doit, par règlement: a) établir
des normes suivant lesquelles les cas pathologiques peuvent être
identifiés. C'est exactement le même texte que dans le cas des
optométristes.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, je vois très bien le
parallélisme, et cela me semble, en effet, sur le plan des principes,
tout à fait logique et conséquent. Il reste cependant que l'ordre
des optométristes ne connaît pas de dissension ou de contestation
interne. Chacun participe au même corps de doctrine établi, alors
que, dans la composition de l'ordre des podiatres, on se rend compte qu'on a
affaire à trois associations, quel que soit le nom dont on les appelle:
association, société ou praticien, dont les points de vue sont
assez différents, dont la formation est différente.
Je me demande si, au sein même de l'ordre, on va pouvoir arriver
à un point de vue unanime, d'une part. Deuxièmement, je me
demande si ce point de vue unanime va véritablement refléter
d'une façon absolue ce qui devrait être accepté. C'est
simplement une question que je pose. Je sais que, d'une part, il paraît
conséquent de faire ce qu'on a déjà fait pour les
optométristes, mais il y a quand même des différences de
fait. Je me demande si on peut les considérer un peu plus longtemps,
avant de prendre une décision.
M. CASTONGUAY: II y a l'alinéa suivant qui dit: A défaut,
par le bureau, d'adopter un règlement. Et ce règlement doit
être approuvé par le lieutenant-gouverneur en conseil aussi. Ce
n'est pas n'importe quel règlement. Conformément au premier
alinéa, dans le délai fixé par l'Office des professions du
Québec, celui-ci peut adopter un tel règlement. S'il
n'était pas possible de le faire pour les raisons que vous mentionnez,
à ce moment-là, l'office pourra le faire.
M. BOIVIN: Est-ce que ce serait possible d'avoir une copie de
l'amendement?
M. CASTONGUAY: Malheureusement, je ne l'ai pas de façon
définitive.
M. BOIVIN: Qu'est-ce que vous avez biffé, en fait, avec l'Ordre
des médecins du Québec.
M. CASTONGUAY: Je peux le relire tranquillement: "En outre des devoirs
prévus aux articles 83 à 88 du code des professions, le bureau
doit, par règlement: a) établir des normes suivant lesquelles les
cas pathologiques peuvent être identifiés;...
M. BOIVIN: Vous demandez à des gens d'établir des normes.
Pour établir des normes, pour savoir si ce sont des cas pathologiques,
il faut absolument qu'il y ait des médecins. Il faut que les
médecins soient consultés là-dessus.
Pour faire un diagnostic, il faut être médecin. Je ne vois
pas que les podiatres soient capables d'établir la liste pathologique
sans que les médecins ne soient consultés.
M. CASTONGUAY: Je suis d'accord avec vous que, sur la confection de ces
normes, il doit entrer une connaissance médicale. Je suis tout à
fait d'accord avec vous. Par contre, il me semble que le bureau devrait, de son
propre chef, faire en sorte d'effectuer les consultations appropriées.
Lors des audiences de la commission parlementaire, des médecins sont
venus nous dire qu'ils travaillaient en collaboration, que les podiatres
faisaient un bon travail. Lorsque nous reprenons le problème, en fait,
au lieu que ce soit une obligation de le faire avec l'ordre, ils peuvent
demander des consultations.
Dans le cas des optométristes, c'est la même chose. Ils
n'ont prétendu à aucun moment faire un travail médical.
Par contre, ils n'ont pas prétendu non plus, je crois, être
capables de développer toute l'expertise eux-mêmes pour
établir de telles normes pour les cas pathologiques. On a convenu
malgré tout que ces normes seraient préparées par le
bureau de l'ordre des optométristes. Je pense bien qu'il va falloir,
dans les deux cas, que d'eux-mêmes ils consultent des médecins et
l'office, qui recevra ce projet de règlement, avant de le soumettre au
lieutenant-gouverneur en conseil, devra également s'assurer que ce sont
des normes qui protègent adéquatement les gens qui pourraient
souffrir d'état pathologique et qui se présentent chez un
podiatre.
M. BOIVIN: Ce que vous dites me satisferait,
si c'était dans la loi. Est-ce qu'on ne pourrait pas dire, par
exemple, que l'office le ferait après consultation d'experts? On a mis
cette réserve, je ne me souviens pas dans quelle loi. Je ne
concède pas à l'ordre des podiatres d'être capable
d'établir cela, je ne le lui concède pas. Il faudrait que cela
apparaisse quelque part dans la loi, au moins donner le pouvoir à
l'office, afin qu'il ait l'autorité de régler la question. Ce qui
va arriver, c'est qu'il y aura peut-être des rencontres avec les
médecins, mais personne n'a l'obligation stricte, dans la loi, de
consulter les gens qui ont la compétence de le faire, parce que, pour
faire un diagnostic, il faut tout de même connaître toute la
liste.
M. CASTONGUAY: II s'agit de savoir si on en fait une obligation dans la
loi ou si on prend la même approche que dans le cas des
optométristes où on a conclu qu'ils le feraient.
M. BOIVIN: C'est parce que si c'est supprimé à l'article
6, ce sera plus difficile quand nous allons arriver à l'article 7.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. le député de
l'Assomption.
M. PERREAULT: M. le Président, il me semble qu'il y ait une
difficulté de communications entre les podiatres et les médecins,
comme il semblait y en avoir une entre les optométris-tes et les
ophtalmologistes. Je crois que les difficultés que nous connaissons au
sujet des rencontres optométristes-ophtalmologistes ont
été réglées de façon satisfaisante par
l'amendement qui a été apporté dans le bill des
optométristes, à l'article 6. Je pense bien que le même
article pourrait satisfaire la Loi des podiatres.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, pour rejeter l'affirmation du
député de l'Assomption, je pense qu'il y a des difficultés
de communication entre les 20 membres de l'Association des podiatres et le
Collège des médecins, mais qu'il n'y en a pas entre les 138
membres des praticiens et les 40 membres de la société et le
Collège des médecins, justement parce que les prétentions
des trois groupes ne sont pas les mêmes. Pour les 20 membres de
l'association, la podiatrie est une science au même niveau,
requérant la même formation que la science médicale, alors
que pour les membres de l'Association des praticiens et les membres de la
société, la podiatrie est plutôt considérée
comme la physiothérapie, par rapport à la médecine. C'est
plutôt une oeuvre d'association multidisciplinaire.
C'est précisément ce à quoi je voulais faire
allusion, tout à l'heure, que ce serait probablement difficile de
s'attendre à un consensus, si on met ces trois groupes ensemble pour la
rédaction de normes de référence qui sont sûrement
plus strictes, pour ne pas dire inexistantes, si l'on considère le
premier groupe, alors que, pour les deux autres, je crois qu'on aurait des
normes qui permettraient justement cette multidisciplinarité
professionnelle qui existe déjà, d'ailleurs.
C'est simplement la raison de mon hésitation, pas de mon
opposition, mais de mon hésitation.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, depuis le commencement
des travaux de cette commission, du moins en ce qui concerne la commission
plénière pour étudier les lois article par article, je
pense que c'est le consensus de la commission parlementaire qu'aucune
profession ne soit en tutelle par rapport à une autre profession. Nous
sommes cependant conscients de certaines dimensions; même si aucune
profession n'est en tutelle par rapport à une autre profession, nous
sommes cependant convaincus qu'il existe des limitations à toutes les
professions, sauf dans le domaine de la santé, le ministre l'a dit
souvent, sauf en ce qui concerne la médecine, qui n'est pas
limitée et qui peut, dans le domaine de la santé, poser tous les
actes.
Cependant, il faut que les dispositions dans ces lois, dans des secteurs
particuliers, soient entourées d'une certaine prudence. C'est dans cet
esprit que nous avons toujours discuté les articles comme celui que nous
retrouvons à l'article 6. Mais quand il nous est apparu qu'une
corporation professionnelle pouvait être en tutelle par rapport à
une autre, le ministre a accepté de modifier la loi et d'enlever tout ce
qui pourrait assujettir une profession à une autre profession. Il reste
cependant que dans les précautions à prendre c'est ce que
veut dire l'article modifié dans le code de déontologie,
on va fixer des normes qui vont obliger ces professionnels à rester dans
la limite de leur champ d'exercice et à référer à
d'autres professionnels de la santé ceux qui doivent être
référés.
Le code de déontologie va être préparé par le
bureau de la corporation. Cet article 6 modifié va dire en détail
ce à quoi les professionnels, en l'occurrence, ici, les podiatres, vont
être obligés. Il reste que l'Office des professions va avoir une
obligation de surveillance et de suppléance, si le bureau n'accomplit
pas sa fonction, qui est de préparer un bon code de déontologie
devant expliquer toutes ses clauses. L'Office des professions va avoir un
rôle de suppléance; si ce code de déontologie n'est pas
préparé, c'est lui qui va avoir à le préparer.
Si on veut respecter le principe de base, je pense qu'on ne doit pas
assujettir plus les podiatres que les autres, les optométristes, les
chiropraticiens ou les denturologistes, en particulier les quatre
nouvelles corporations que la loi reconnaît maintenant, qui ont chacune
leur loi spécifique, les assujettir à des professions qui
existent déjà. Mais dans les précautions à prendre,
il est évident, comme l'a souligné mon collègue, le
député de Dubuc, qu'il doit y avoir des précautions, il
doit y avoir des consultations. Même si la loi ne le dit pas
formellement, et je pense qu'on peut être d'accord là-dessus, si
c'est marqué dans la loi, on reconnaît la tutelle d'une
corporation par rapport à une autre, mais en pratique, la consultation
va se faire et je pense qu'il est normal que lorsque l'ordre des podiatres va
rédiger son code de déontologie, il s'enquière
auprès des professionnels concernés de l'exactitude des clauses
qui vont être inscrites dans le code de déontologie.
Il y a l'aspect qu'a mentionné le député de Bourget
il y a un instant, à savoir qu 'il y a trois groupes qui ne sont pas
toujours de la même opinion. Cela a ressorti quand on a lu les
mémoires devant la commission parlementaire, il y a même des
divergences d'opinions assez prononcées. Mais on m'a dit que depuis les
travaux de la commission parlementaire, depuis que les mémoires ont
été déposés, depuis qu'il y a eu audition publique
il y a eu des rencontres entre les groupes de podiatres.
Je ne sais pas si c'est entre les groupes ou entre des professionnels
des trois groupes. Je ne sais pas si ça s'est fait formellement ou si
ça s'est fait officieusement, mais on m'a dit qu'il y a eu effectivement
des rencontres, qu'il y en aura d'autres et qu'il s'est amorcé un
mouvement de dialogue entre les trois groupes.
Et d'ailleurs c'est toujours dans ce sens-là que s'est
prononcée la commission parlementaire, non seulement pour ces trois
groupes, mais envers d'autres groupes aussi. Cela nous paraît
extrêmement important que, maintenant qu'il va y avoir dans quelque temps
une loi sanctionnée, une loi officielle, ils ne soient pas
obligés d'attendre cette sanction et que des rencontres et des dialogues
puissent commencer avant.
D'autre part, on ne légifère pas pour des situations
passées, même s'il faut tenir compte et le ministre l'a dit
à différentes reprises quand on légifère, de
l'état de fait actuel. Il ne faut pas légiférer de
façon abstraite mais en tenant compte de ce qu'on a devant nous, des
droits acquis, de la situation, telle qu'elle s'est développée au
cours des années.
Mais on ne peut pas tenir pour acquis en faisant une loi, s'il y a trois
groupes ou plus, que dans l'avenir il n'y aura pas possibilité que ces
groupes n'entretiennent pas de très bonnes relations. C'est pour
ça qu'on doit légiférer plutôt en fonction de
l'avenir et en tenant compte de la possibilité et de la
nécessité que tous ces groupes en particulier les trois
qui concernent les podiatres unissent leurs efforts pour faire la
promotion de leur profession.
Egalement il n'y a rien d'incompatible entre la promotion de leur
profession et la protection des intérêts du public. C'est
parfaitement compatible.
C'est dans cet esprit qu'on doit, je pense, traiter les problèmes
qui concernent ces trois groupes, de quelque endroit que vienne l'initiative.
Je ne sais pas qui a pris l'initiative de ces rencontres, je ne sais pas de
quelle importance ont été ces rencontres, mais je souhaite
qu'effectivement ça conduise à des résultats heureux.
Je pense que comme principe de base on ne doit pas favoriser la tutelle
d'une corporation par rapport à une autre, mais qu'on doit mettre en
place des mécanismes qui vont faciliter le développement de ces
corporations, mais tout de même en les contraignant
peut-être pas par un texte de loi par surveillance, avec la
collaboration de l'Office des professions, du Conseil interprofessionnel, du
ministre responsable de cette loi à rester à l'intérieur
de leurs responsabilités, de la limite de leur champ de pratique.
Que les professionnels prennent conscience que, quand ils ne
réfèrent pas des patients qui ne relèvent pas d'eux
à d'autres professionnels, ça va à l'encontre de
l'intérêt public et ça nuit au développement de leur
profession. L'ensemble de la prof ession est jugé
sévèrement pour un cas ou deux, ou quelques cas
isolés.
Ils sont solidaires d'un groupe et la bonne renommée de leur
profession dépend de chacun des membres.
M. le Président, ce sont les remarques que j'avais.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Bourget, ensuite le
député de Dorchester.
M. LAURIN: M. le Président, je souscris moi aussi au principe de
l'autonomie des professions. Je pense que, depuis le début de nos
discussions, je me suis refusé à plusieurs reprises, soit
à propos des optométristes, des chiropraticiens, à ce
qu'une profession soit mise en tutelle par une autre.
Bien sûr, c'est dans l'esprit de la loi. Je pense qu'il ne sert
à rien de légiférer, si on met une corporation, surtout
à titre réservé, sous la tutelle d'une autre. Cela
détruit le principe même que l'on veut adopter par une loi.
Il reste cependant et cette fois-là je voudrais être
plus précis que dans une corporation où il y a des groupes
disparates quant aux principes sur lesquels ils basent leur science, quant
à l'extension de leur champ d'activité il reste que l'on doit se
poser des questions.
Par exemple, l'article 6 dit: "Etablir des normes suivant lesquelles les
cas pathologiques doivent être soumis à un médecin". Si on
a affaire à un podiatre qui appartient à l'association, qui a
suivi un cours de trois, quatre ou cinq ans aux Etats-Unis, ce podiatre, quand
arrivera le moment pour lui d'établir, de rédiger des normes
suivant lesquelles les cas pathologiques doivent être soumis à un
médecin, ces normes vont être très précises.
Par exemple, les podiatres formés par l'association aux
Etats-Unis se réservent le droit de traiter des maladies du
système organique, et non pas simplement des callosités comme
c'est le cas des praticiens ou des membres de la société. On peut
penser que traiter une maladie organique du pied, sans qu'on tienne compte du
fait que parfois cette maladie du pied est un des symptômes d'une maladie
systémique, ça peut comporter un danger pour le public.
Et à plus forte raison quand on pense que ce podiatre peut juger
nécessaire de recourir à et d'effectuer lui-même une
intervention chirurgicale. On sait très bien qu'une intervention
chirurgicale, quelque organe qu'elle affecte, est une opération qui
implique tout le système, qui peut avoir des conséquences au
point de vue de l'inflammation, de la modification du métabolisme.
A ce moment, il s'agit d'insérer l'acte chirurgical quel qu'il
soit dans toute la pathologie chirurgicale. Et s'il y a des podiatres en
vertu de leur formation qui jugent qu'il n'est pas nécessaire de
référer certains cas pathologiques de maladie organique ou
certains pathologiques qui nécessiteraient une intervention à
d'autres spécialistes, sans que personne ait â juger ou à
regarder d'un peu plus près ces normes, moi je dis que
l'intérêt du patient peut être menacé.
Ce problème ne se pose pas pour les deux autres qui eux
les membres des praticiens et de la société s'en tiennent
uniquement au traitement le plus souvent physique de modifications locales,
qu'il s'agisse de callosités, d'oignons ou de quoi que ce soit. A ce
moment, c'est bien évident que, si les membres des deux dernières
sociétés se mettent à écrire des normes
pathologiques, tout naturellement ils référeront à
d'autres membres de l'équipe disciplinaire les cas qui, selon eux, ne
relèvent pas de leur formation.
Je reviens maintenant à l'argument du député de
Montmagny. Je me demande s'il est absolument certain que, quand on écrit
le mot consultation dans un article, ceci veut dire qu'on met un organisme en
tutelle. Dans le code des professions, aussi bien que dans d'autres lois, on a
vu ce mot consultation intervenir dans la rédaction de quelques
articles. Je ne sache pas que les corporations visées, quelles qu'elles
soient, par ces articles aient eu l'impression, parce que le mot consultation
était dans un des articles, que la corporation était mise en
tutelle.
Peut-être qu'il s'agit là d'un choix de termes qu'on
devrait soigneusement peser. Ceci étant dit, je pense quand même
que la loi doit refléter la réalité et également
les objectifs qu'elle vise, c'est-à-dire la protection du public. Et il
devrait être possible de trouver un terme qui respecte l'autonomie de la
profession, tout en respectant la réalité et le principe sur
lequel la loi veut s'appuyer.
M. CASTONGUAY: Simplement à titre de suggestion, étant
donné les motifs qui sont apportés désir de ne pas
mettre en tutelle un groupe; par contre importance que les normes soient
conçues de telle sorte qu'elles permettent de reconnaître s'il y a
présence d'un cas pathologique si je comprends bien, une chose
qui pourrait formuler dans la loi ce souhait, ce serait de dire "après
consultation de l'Ordre des médecins".
A ce moment, il n'y a pas de tutelle, le souhait est clairement
énoncé. Et l'office, recevant ces règlements, pourra
toujours vérifier s'il y a eu consultation.
De la même façon, l'ordre des médecins peut
être assuré qu'il devra être consulté. A ce
moment-là, je pense qu'on pourrait répondre aux
préoccupations qui sont formulées et qui paraissent logiques,
normales. C'est qu'on veut avoir des normes, en fait, qui permettent vraiment
aux podiatres d'être identifiés. On ne lui en fait pas une
obligation de référer; on ne lui fait pas une obligation de les
rédiger en collaboration, de telle sorte que, si une des parties
refusait, cela deviendrait impossible, mais on dit "après consultation
de l'Ordre des médecins".
Cela pourrait se lire ainsi: "En outre des devoirs prévus aux
articles 83 à 88 du Code des professions, le Bureau doit, par
règlement: "a) établir, après consultation de l'Ordre des
médecins, des normes suivant lesquelles les cas pathologiques peuvent
être identifiés;"
Alors, il n'y a pas tutelle. C'est le bureau des podiatres qui
prépare ses normes, sauf qu'il doit consulter.
M. BOrVIN: S'il refusait de consulter, est-ce que l'office aurait des
pouvoirs?
M. CASTONGUAY: S'il ne consulte pas, l'office le saura. Il n'a
qu'à ne pas recommander l'adoption du règlement et, à ce
moment-là, ce sera à l'office de faire le règlement. Lui,
voyant la disposition de la loi, pourra préparer le règlement et
faire la consultation qu'il parait approprié de faire.
M. BOIVIN: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dorchester.
M. GUAY: J'avais demandé la parole, M. le Président, juste
avant que le ministre fasse sa proposition qui semble acceptable. Je ne
reprendrai pas ce qui a été dit parce que la réponse a
été apportée, mais je pense que la collaboration qui a
été démontrée par les différents
mémoires qu'on a vus de la part des médecins ne sera pas une mise
en tutelle.
D y a trois groupes qui sont dans le même champ, concernant la
podiatrie, et on a peur qu'ils ne s'entendent pas. Si on accepte cette solution
peut-être de moyen terme, je pense que cela me convient. Je n'ai pas
à ajouter
davantage. Mais on laisse à cette corporation, quand même,
le pouvoir de faire ses normes; on lui donne quand même une
responsabilité accrue concernant l'établissement des normes.
J'aurais été contre si cela avait été
imposé par les médecins, mais, étant donné qu'on va
dire "après consultation", cela répond pas mal à mes
désirs.
DES VOIX: Adopté.
M. BOIVIN: Je pense que c'est la première fois qu'on emploie le
mot traiter. D me semble avoir entendu dire le ministre, qu'au cours de toutes
les lois c'est la première qu'on emploie le mot traiter.
M. CASTONGUAY: Je le crois également.
M. BOIVIN: Après cela, voici ce qui va arriver. E y a un
diagnostic et il y a un traitement, là. C'est pour cela que, si on veut
protéger le public dans toute la mesure, il faut être prudent.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je crois comprendre que vous avez
modifié le premier amendement par l'alinéa 1. Est-ce que je dois
comprendre les autres paragraphes...
M. CASTONGUAY: Non. Après ce premier alinéa et ce premier
paragraphe a) que je viens de lire, il y aurait un deuxième
amendement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Qui toucherait au deuxième
alinéa de l'article 6 actuel?
M. CASTONGUAY: Non, qui le précède. Ce serait un nouveau
paragraphe b).
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que vous pourriez nous en faire la
lecture?
M. CASTONGUAY: Oui. Mais je vais expliquer pourquoi, en premier, avant
d'en faire la lecture, si vous me le permettez.
A l'article 16 je suis obligé d'anticiper pour pouvoir
expliquer ce dont il s'agit au deuxième alinéa, lorsqu'on
traite de l'exercice illégal, on dit: "Le présent article ne
s'applique pas aux actes posés : "a) par une personne agissant sous la
surveillance directe d'un médecin";
Cet article a été rédigé dans un autre
contexte où nous n'avions pas développé le
mécanisme pour l'identification d'actes qui peuvent être
posés par un groupe de personnes autres que celles à qui on donne
le champ d'exercice exclusif.
Maintenant que ce mécanisme a été utilisé
dans toutes les lois, au lieu de garder un article comme celui-ci, qui est
très général, qui ne dit pas dans quelles conditions, qui
dit juste "sous la surveillance directe d'un médecin", il me semble
qu'étant donné que le mécanisme m'a paru approprié
dans tous les autres cas, nous devrions ajouter, après notre paragraphe
a) que nous venons d'adopter, un paragraphe b) qui serait le même que
dans les autres projets de loi et qui se lirait ainsi: "Déterminer,
parmi les actes visés à l'article 7, ceux qui, suivant certaines
conditions prescrites, peuvent être posés par des classes de
personnes autres que des podiatres." Nous ajouterions, pour faire la même
chose que dans les autres textes: "Le bureau doit, avant d'adopter un
règlement en vertu du paragraphe b) du premier alinéa,
celui que je viens de lire consulter l'Office des professions du
Québec et les corporations professionnelles auxquelles appartiennent les
personnes visées par ce règlement ou, à défaut de
telle corporation, les organismes représentatifs de ces classes de
personnes."
Alors là, on aurait exactement le même mécanisme,
s'il était jugé nécessaire, approprié, que des
actes, parmi ceux compris dans l'article 7, doivent ou puissent être
posés par des catégories ou des classes de personnes autres que
les membres de cette corporation.
Ce serait l'objet.
LE PRESIDENT (M. Picard): A ce moment-là, est-ce que les deux
derniers alinéas de l'article 6 tombent?
M. CASTONGUAY: Non, les deux derniers alinéas portent
après sur les étapes ultérieures pour l'approbation des
règlements, la publication, etc. Ces deux derniers alinéas
demeurent.
LE PRESIDENT (M. Picard): Ils demeurent.
Messieurs, vous avez devant vous deux amendements à l'article 6,
premier alinéa. Après l'amendement, l'article 6, premier
alinéa, se lirait comme suit: "En outre des devoirs prévus aux
articles 83 à 88 du Code des professions, le Bureau doit, par
règlement: "a) établir, après consultation de l'Ordre des
médecins ajoutez-vous du Québec?
M. CASTONGUAY: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... du Québec, des normes suivant
lesquelles les cas pathologiques peuvent être identifiés;"
Deuxième alinéa, b). Voulez-vous en faire la lecture?
M. CASTONGUAY: "Déterminer, parmi les actes visés à
l'article 7 ceux qui, suivant certaines conditions prescrites, peuvent
être posés par des classes de personnes autres que des
podiatres."
LE PRESIDENT (M. Picard): Ces deux amendements sont-ils
adoptés?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, le député
de Dubuc vient de mentionner les mots "les cas pathologiques doivent être
soumis à un médecin".
M. CASTONGUAY: On a pris, dans le cas des optométristes et
c'était justement dans l'idée d'éviter une tutelle ou une
obligation la formule suivant laquelle les cas pathologiques peuvent
être identifiés. Alors ma première intervention de toutes,
au début de l'étude de cet article, c'était d'indiquer que
c'était notre désir de modifier l'article, pour dire: "Suivant
lesquelles les cas pathologiques peuvent être identifiés". C'est
exactement la même chose que pour les optométristes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous avez changé toute la...
M. BOIVIN: Si on l'avait par écrit. Peut-être que ce soir
vous pourriez nous l'apporter ou le faire transcrire, pour qu'on le voie
écrit, que ce soit complet.
M. CASTONGUAY: Je peux vous le relire très lentement.
M. BOIVIN: Oui, mais ce n'est pas la même chose.
M. CASTONGUAY: "Etablir, après consultation de l'Ordre des
médecins du Québec, des normes suivant lesquelles les cas
pathologiques peuvent être identifiés;"
M. GUAY: Si vous me permettez, dans l'autre article, on disait "doivent
être" mais là, c'était "soumis à un médecin".
C'est cela qui change, là. "Doivent être identifiés", c'est
différent. C'est pour cela qu'on dit "peuvent être
identifiés" au lieu de "doivent être soumis" à un
médecin.
M. CASTONGUAY: C'est exactement le même texte que pour les
optométristes.
M. BOIVIN: Pourquoi est-ce qu'on ne mettrait pas doivent à la
place de peuvent?
M. CASTONGUAY: Des normes...
M. BOIVIN: Non, il n'y a plus de soumission, ils doivent être
identifiés.
M. CASTONGUAY: Bien, oui, mais comment voulez-vous, ce sont des normes
qui permettent...
M. BOIVIN: ...par rapport à ce qui vient après: "... de
traiter..." Je voudrais qu'on suspende et qu'on passe à l'article 7, et
on va voir s'il n'y a pas de difficulté. On donne le droit de traiter et
de faire des diagnostics. Si vous dites peuvent ce n'est pas la même
chose que doivent. Ces diagnostics, il faut qu'ils soient précis et
exacts.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Peut-être, pour répondre à une des
interrogations du député de Dubuc, pourrait-on demander à
un podiatre de poser un acte médical?
M. CASTONGUAY: On lui permet de faire de la podiatrie.
M. VEILLEUX: Merci.
M. BOIVIN: Mais c'est quand on va définir la podiatrie...
M. CLOUTIER (Montmagny): Un argument-massue!
M. VEILLEUX: Non, c'est parce qu'à un moment donné, il va
parler de l'acte médical, comme il l'a fait l'autre jour.
M. BOIVIN: A quoi ça répond, ça? On dit pour faire
de la podiatrie.
M. VEILLEUX: C'est pour ça que je posais la question.
M. BOIVIN: Mais définissez la podiatrie. M. VEILLEUX: On va voir
ça à l'article 7.
M. BOIVIN: C'est pour ça que je voudrais qu'on suspende cet
article et on y reviendra. Peut-être que ça va faire.
M. CASTONGUAY: On a eu assez de mauvaises expériences à un
moment donné avec deux ou trois articles à la fois. Je suis bien
prêt à passer à l'article 7 et à le vider, pour
revenir ensuite à l'article 6 et l'adopter, mais pas les deux en
même temps.
M. BOIVIN: Non, je ne veux pas les deux articles mais qu'on en suspende
un, qu'on prenne tout de suite l'article 7 et on va voir. Les craintes que
j'ai, peut-être qu'elles vont s'effacer avec les explications qu'on va
avoir à l'article 7.
Exercice de la podiatrie
LE PRESIDENT (M. Picard): Les membres de la commission sont d'accord
pour suspendre l'étude de l'article 6 et passer à l'article
7.
Je vais être obligé de vous faire lecture de la section IV;
Exercice de la podiatrie. Article 7. Article 7, adopté?
M. BOIVIN: Comme je vous ai dit tout à l'heure, les craintes que
j'ai, c'est que c'est la
première fois qu'on emploie le mot traiter, qu'on peut dire
qu'une profession va avoir le droit de faire un diagnostic. Je sais qu'on
limite son champ d'action. Mais pour limiter son champ d'action, il faut
absolument que le champ d'action soit bien établi en partant.
Ce sont mes craintes, parce qu'on dit "traiter les affections locales
qui ne sont pas des maladies du système".
M. CASTONGUAY: On dit d'une part "qui ne sont pas des maladies du
système." Cela c'est la limitation. Donc, ce sont des affections locales
qui ne sont pas des maladies.
Maintenant, comment faire pour que quelqu'un puisse les identifier?
C'est ça qui est l'idée. Il faut donc des normes pour qu'il
puisse les identifier. Et, par son code de déontologie, par sa
conscience professionnelle, il devrait normalement, sans qu'on lui en fasse
obligation dans la loi, comme l'optométriste, conseiller à la
personne d'aller voir un médecin si d'après les normes, il y a
des indications à l'effet qu'il peut y avoir pathologie dans le cas
donné.
M. BOIVIN: C'est pour ça que je reviens aux mots doivent ou
peuvent être identifiés. Réellement, un diagnostic exact
est obligatoire. C'est pour ça que je mets doivent au lieu de "peuvent
être identifiés".
M. CASTONGUAY: Mais d'un autre côté, docteur, s'il y a
uniquement des normes, on ne peut pas lui faire une obligation stricte de les
identifier. On dit au départ qu'il n'a pas la connaissance.
Alors, on lui dit: Voici les normes à partir desquelles vous
pouvez identifier les cas pathologiques. Dans certains cas, une fois la
personne se rendra chez le médecin et le médecin va dire : Non,
ce n'est pas vrai, il n'y en a pas de cas pathologique. Dans d'autres cas, il
va dire: C'est vrai, il faut vous traiter. Mais les normes vont donner une
indication aux podiatres pour savoir comment se comporter, délimiter les
cas frontières.
Alors, on ne peut pas, d'après moi, lui dire "doivent être
identifiés" parce que là on l'obligerait lui-même à
faire le diagnostic, l'identification d'un état pathologique. C'est cela
qu'on veut éviter. On veut plutôt lui donner des normes qui
disent: Une minute, dans ce cas-là, faites attention, c'est probablement
relié à quelque chose d'autre. Ce n'est pas uniquement une
affection locale qui n'est pas une maladie du système, c'est
peut-être quelque chose d'autre.
M. GUAY: En fait, la différence, si vous permettez, qui existe
si cela peut aider au député de Dubuc l'ancien
article faisait l'obligation de soumettre les cas pathologiques, obligeait
à référer les cas pathologiques. Dans le nouveau projet,
avec l'amendement qui est apporté, c'est le pouvoir d'établir des
normes pour savoir quels sont les cas pathologiques. C'est toute la
différence. Ce n'est pas l'obligation de référer. Ce sont
des normes pour connaître les cas pathologiques, pour aider les podiatres
à déterminer ce qui est un cas pathologique ou non.
Disons que c'est toute la différence, c'est pour cela qu'on ne
retrouve pas les mêmes mots.
M. BOIVIN: ... à identifier. Prenez, par exemple, quelqu'un qui a
une anomalie au pied. C'est bien local. Si ce n'est pas bien
précisé, je préférerais "doivent être
identifiés" à "peuvent être identifiés". Il me
semble que cela organiserait ces deux articles.
M. CASTONGUAY: Est-ce que l'article 7 est adopté?
M. BOIVIN: Je ne dis pas par un médecin, mais il faudra que
l'office voie à ce que ce soit identifié.
LE PRESIDENT (M. Picard): A la séance d'aujourd'hui, le
député de Saint-Laurent, M. Pearson, remplace M. Saint-Germain,
de Jacques-Cartier. Je lui cède la parole.
M. PEARSON: M. le Président, il me semble qu'on ne peut pas
exiger cela puisqu'on ne l'exige même pas d'un médecin. Autrement,
il faudrait que chaque spécialiste puisse exiger du médecin de
médecine générale d'identifier chaque fois ou de
diagnostiquer exactement la maladie avant de le référer à
un spécialiste. Il me semble suffisant de dire là-dedans
qu'aussitôt que cela sort de sa compétence, cela doit être
référé à un médecin. Mais de là
à diagnostiquer exactement ce qu'il en est, ce n'est pas facile.
Même le médecin, parfois, pourra peut-être hésiter
lui-même quant au diagnostic.
M. BOIVIN: Vous pensez qu'un podiatre va remplacer un
médecin...
M. PEARSON: Non, pas du tout.
M. BOIVIN: ...pour compléter le diagnostic?
M. PEARSON: Pas du tout. Mais s'il se rend compte que cela
dépasse sa compétence, il le réfère à un
médecin tout comme un médecin de médecine
générale, qui ne réussit pas lui-même à
identifier exactement le mal d'un patient réfère ce patient
à un spécialiste.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 1 est adopté? Le
député de Bourget.
M. LAURIN: J'aurais une question à poser au ministre. Qu'est-ce
que le législateur entend exactement par "système"?
M. CASTONGUAY: M. le Président, sur cette définition, ici,
je voudrais peut-être... C'est assez embêtant pour moi de donner ce
qui pourrait devenir presque des opinions juridiques. Cette définition,
en fait, est analogue à celle que le Collège des médecins
et chirurgiens de la province de Québec nous proposait. Je peux lire le
texte. Il était dit: "Constitue l'exercice de la profession de podiatre
évidemment, on y a apporté de petites modifications
tout acte qui a pour objet de dispenser des soins podiatriques que
requièrent la prévention et le traitement des affections locales
du pied qui ne sont pas des maladies du système". Sans vous donner une
interprétation que vous pourriez vouloir peut-être beaucoup plus
savante, il me semble que ce que cela signifie, c'est que si, au lieu d'avoir
vraiment une affection locale, une personne souffre, par exemple, de
diabète, d'artériosclérose, je ne sais pas si cela peut
être le cas,...
M. LAURIN: Cela se peut.
M. CASTONGUAY: ... et qu'il y a des manifestations externes qui
pourraient donner l'impression que c'est purement une affection locale ou tout
état pathologique qui n'est pas limité strictement à ces
affections locales deviennent des maladies du système. Je pense que
c'est aussi large que cela.
M. LAURIN: Ou encore, qui du point de vue de l'intervention, implique
autre chose qu'une mesure locale.
M. CASTONGUAY: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 7. Adopté?
M. BOIVIN: Article 6 sur division et article 7, sur division.
LE PRESIDENT (M. Picard): Un instant. Article 7. Sur division. Nous
revenons à l'article 6. Adopté tel qu'amendé sur division.
Article 8.
M. CASTONGUAY: Etant donné que nous n'avons pas de texte, n'y
aurait-il pas lieu de lire l'article 6 de a) à z) de telle sorte qu'il
apparaisse clairement... Très bien mais je pense qu'il est prudent de le
faire pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté possible. "En outre des
devoirs prévus aux articles 83 à 88 du code des professions, le
bureau doit par règlement : a)établir, après consultation
de l'Ordre des médecins du Québec, des normes suivant lesquelles
les cas pathologiques peuvent être identifiés;
b)déterminer, parmi les actes visés à l'article 7 ceux
qui, suivant certaines conditions prescrites, peuvent être posés
par des classes de personnes autres que des podiatres.
Le Bureau doit, avant d'adopter un règlement en vertu du
paragraphe b) du premier alinéa, consulter l'Office des professions du
Québec et les corporations professionnelles auxquelles appartiennent les
personnes visées par ce règlement ou, à défaut de
telles corporations, des organismes représentatifs de ces classes de
personnes".
Et après, nous avons les deux derniers alinéas de
l'article 6, tels qu'ils apparaissent dans le projet de loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le ministre. Est-ce que l'article 6
tel qu'amendé est adopté?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté.
M. BOIVIN: Sur division.
LE PRESIDENT (M. Picard): Sur division. Article 8.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 8. Adopté. Article 9,
paragraphe a).
M. VEILLEUX: On va retrouver ici le même article qu'on retrouvait
un peu plus loin, à l'article 17 et autres.
M. CASTONGUAY: Pardon? Oui, le même mécanisme. C'est ce que
nous avions convenu l'autre jour quant au mécanisme pour établir
le contenu des exemens, quant au mécanisme pour le comité des
examinateurs et enfin, quant à la composition du bureau.
M. PERREAULT: Cela sera à l'article 9.
M. CASTONGUAY: Non. Cela sera à l'article 17 mais pour pouvoir
adopter l'article 9, le député de Saint-Jean demandait si nous
aurions les mêmes mécanismes.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe a). Adopté. Paragraphe b).
Adopté. Paragraphe c). Adopté. Article 9. Adopté. Article
10.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 10. Adopté. Article 11.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 11. Adopté. Article 12.
Adopté. Article 13. Adopté. Article 14. Adopté. Article
15.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 15, adopté. Section V: Exercice
illégal de la podia-trie. Article 16.
Exercice illégal de la podiatrie
M. BOIVIN: II y a un amendement à l'article 16.
M. CASTONGUAY: A l'article 16, M. le Président, j'ai un
amendement. On va enlever a) et le deuxième alinéa va se lire
ainsi maintenant: "Le présent article ne s'applique pas aux actes
posés par un étudiant qui effectue un stage de formation
professionnelle en vue d'obtenir un permis conformément à la
présente loi et aux règlements du Bureau."
M. VEILLEUX : Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 16 est amendé?
M. CASTONGUAY: C'est ça!
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 16, tel qu'amendé est-il
adopté?
M. PERREAULT: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 17.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 17, adopté. Article 18.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 18, adopté. Section VI:
Dispositions transitoires et finales. Article 19.
Dispositions transitoires et finales
M. VEILLEUX: Où va notre article omnibus? Notre article omnibus,
à quel endroit le place-t-on?
M. CASTONGUAY: Ici, à cause du fait qu'il y a un peu plus
d'articles.
M. VEILLEUX: D'accord. Adopté.
M. LAURIN: M. le Président, pour raison linguistique.
M. CASTONGUAY: Merci de...
M. VEILLEUX: Ah vous n'aimez pas le PQ, vous. Le député de
Bourget n'aime pas le PQ.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que l'article 19 est adopté?
M. LAURIN: Sur division, M. le Président, pour raison
linguistique.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 20.
M. LAURIN: A l'article 20, est-ce que le ministre a un amendement?
M. CASTONGUAY: Oui. Pour être conforme aux mécanismes que
nous avons utilisés dans les autres cas, â l'article 20, il y a un
amendement. J'en fais distribuer une copie. Il s'agit de modifier, dans les
sixième et septième lignes du premier alinéa, d'enlever
les mots "membres de la corporation dissoute en vertu de l'article 19" et les
remplacer par "personnes exerçant la podiatrie lors de l'entrée
en vigueur de la présente loi".
M. LAURIN: Cela nous épargne un discours. On félicite
le...
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 20, tel qu'amendé est-il
adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 21.
M. CASTONGUAY: II y a également un amendement, M. le
Président. J'en fais distribuer le texte. Il s'agit de remplacer
l'article 21 par un nouvel article. Je vais attendre que le texte soit
distribué avant d'en faire la lecture.
D s'agit du même texte que dans le cas de la chiropratique.
M. GUAY: Merci.
M. CLOUTIER (Montmagny): II reprend de la qualité, à
mesure qu'on le relit.
M. CASTONGUAY: "Nonobstant l'article 9, le bureau peut accorder un
permis à une personne qui exerçait la podiatrie lors de
l'entrée en vigueur de la présente loi, si cette personne en fait
la demande écrite avant le 1er juillet 1974 et subit avec succès
les examens requis. Les examens prévus au présent article sont
déterminés par l'Office des professions du Québec, qui
doivent s'adjoindre le concours d'experts comprenant notamment les personnes
qui exerçaient la podiatrie lors de l'entrée en vigueur de la
présente loi. Ces examens sont contrôlés par un
comité d'examinateurs formé
d'un président nommé par l'Office des professions du
Québec, de trois personnes désignées par l'Office parmi
les personnes qui exerçaient la podiatrie lors de l'entrée en
vigueur de la présente loi, de deux représentants du
ministère des Affaires sociales et d'un représentant du
ministère de l'Education. "Les exigences de ces examens peuvent
différer pour diverses catégories de candidats, suivant la
longueur de la péridode pendant laquelle ils ont exercé la
podiatrie".
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement qui a pour but de remplacer
l'article 21 est-il adopté?
Le député de Dorchester.
M. GUAY: M. le Président, comme je l'ai fait dans les autres cas,
à cause du nombre trop restreint de personnes de la profession, ce sera
sur division que j'accepterai le troisième alinéa de l'amendement
proposé par le ministre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Qu'est-ce qu'il y a au troisième
alinéa?
M. VEILLEUX: Pour dire qu'il s'oppose.
M. GUAY: Tout simplement pour dire que c'est sur division, sur le
troisième alinéa.
LE PRESIDENT (M. Picard): On peut dire adopté sur division.
UNE VOIX: C'est pas mal fort.
LE PRESIDENT (M. Picard): Amendement à l'article 21 adopté
sur division. Article 22.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 22, adopté.
Article 23, adopté.
Ceci termine l'étude du projet de loi no 271, Loi sur la
podiatrie.
Merci, Messieurs.
La commission suspend ses travaux pour trois minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 17)
(Reprise de la séance à 17 h 30)
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît!
La commission des corporations professionnelles étudiera
maintenant le projet de loi no 273, Loi des infirmières et
infirmiers.
Est-ce que l'honorable ministre a des commentaires à
caractère général.
Projet de loi no 273 Préliminaires
M. CASTONGUAY: M. le Président, j'aimerais faire un bref
commentaire. Etant donné, d'une part l'importance en nombre des
infirmières, leur rôle et, d'autre part, leur pouvoir de
conviction, j'aurai un certain nombre d'amendements. Je ne voudrais pas qu'on
embarque dans une discussion générale, mais j'aurai un certain
nombre d'amendements à proposer en cours de route touchant, par exemple,
l'immatriculation des étudiants, touchant la révocation,
l'immatriculation, touchant les élections par les mécanismes des
sections, touchant la définition, les dispositions relatives â la
définition de l'acte infirmier. Je pense bien qu'avec ces modifications
par contre, là je suis toujours sérieux nous allons
pouvoir adopter un projet de loi qui va tenir compte des particularités
que représente ou que doit certainement représenter le bon
fonctionnement d'une corporation de l'importance de celle des infirmiers et des
infirmières. Je voulais au moins indiquer les trois grands secteurs dans
lesquels il y aura des amendements, en plus du fait que nous allons reporter
dans ce projet de loi d'autres amendements que nous avons retrouvés de
façon assez systématique dans les autres projets de loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le porte-parole de l'Opposition officielle, le
député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, j'ai entendu le
ministre nous dire qu'il y aura plusieurs modifications. D'ailleurs, il en
avait annoncé à la commission parlementaire; c'était
même devant le seul groupe professionnel à la commission
parlementaire où il avait je ne dirai pas fait montre de
faiblesse mais accepté déjà des modifications. Mais
le ministre s'est repris par la suite et elles n'ont pas été
inscrites dans la version du projet de loi réimprimé. Mais nous
allons sans doute les retrouver aujourd'hui, parce que là c'est le
moment solennel. Nous sommes rendus à la dernière étape
des lois de la santé. Nous nous sommes fait la main, nos articles sont
bien rodés. Le ministre n'a pas à avoir honte d'avouer qu'il a
succombé à l'éloquence des infirmières. Ce sont des
faiblesses que nous lui pardonnons volontiers, parce que tous les mem-
bres de la commission, à certains moments, peuvent être
victimes de l'éloquence et surtout quand les points sont bien
fondés. Je pense qu'il y a des représentations qui nous ont
été faites dans de nombreux mémoires, qui nous ont
été transmises par l'Association des infirmières et
infirmiers, à certains moments de nos travaux. Le dernier mémoire
résume très bien l'opinion de ce groupe professionnel, sur les
dernières clauses qui restent, des clauses importantes qu'il reste
à discuter. Il y en a des clauses importantes. Le ministre a
mentionné tantôt que nous allions parler de l'immatriculation, il
n'a pas dit, sauf erreur, que nous allions parler beaucoup de la formation,
mais on va en parler aussi, même si le ministre n'est pas encore tout
à fait convaincu de l'opportunité de traiter de cette question de
la formation, parce que c'est un point vital pour les infirmières et
infirmiers, étant donné que, durant ces dernières
années, c'est dans cette profession que le processus de formation
je ne dirais même pas a évolué mais a
été transformé aussi fondamentalement, en passant du
système de formation dans les établissements à celui du
CEGEP, système mixte si on veut, système de formation au CEGEP,
et dans les établissements.
H y a des points importants. Sans verser dans d'autres extrêmes,
ce n'est pas le voeu de l'association, du groupement professionnel des
infirmiers et infirmières, ce n'est pas leur prétention, je
pense, je n'ai pas retrouvé cela dans leur mémoire, de demander
des choses inacceptables ou qui n'auraient pas été consenties
à d'autres corporations professionnelles.
Je pense que c'est dans cet esprit que nous devons voir si les demandes,
que ce groupement professionnel nous fait, vont dans le sens de la protection
du public et aussi dans le sens de la promotion de la profession, de
l'évolution normale de la profession et du maintien de la qualité
des services professionnels. C'est bien important; je pense que ce sont tous
des objectifs compatibles. C'est dans ce sens que nous ferons la discussion sur
les articles les plus importants du projet de loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le porte-parole du Ralliement
créditiste, le député de Dorchester.
M. GUAY: Très brièvement, M. le Président, comme
d'habitude, je dois dire que nous entamons une étape importante. On a
parlé de l'étape du dessert, c'est peut-être le cas. On
souhaite à l'avance un excellent dessert, puisqu'on s'en sert comme
cela. Ce projet de loi qui touche un groupe très important, du moins en
nombre pour le moment, jusqu'à ce que le projet de loi soit
accepté, est presque 50 p.c. du code des professions. On a pu constater,
les membres de la commission, avec quel intérêt
démontré par une présence constante de personnes de la
profession concernée ils ont à coeur la protection du
public et une loi qui conviendra aux différents groupes.
On veut quelque chose de fonctionnel et je me souviens des paroles du
ministre qui disait: On ne change pas les choses qui fonctionnent bien. Il
s'agit de conserver ce qui va bien et d'ajouter à une loi pour que
ça aille encore mieux. Je ne toucherai pas de point particulier, de
point précis sauf que j'aurai également à discuter
certaines choses. En ce qui concerne la formation, sans entrer directement dans
les détails, je dois dire au ministre que, s'il n'est pas parfaitement
convaincu de certaines choses, cela va peut-être être notre
rôle, le rôle de l'Opposition, d'essayer d'aider le ministre
à se laisser convaincre par les différentes personnes autour de
la table. C'est ce rôle que se donne le législateur de faire des
lois qui répondent le plus parfaitement possible aux besoins d'une
population et aux besoins d'une profession.
M. le Président, j'aurai également des amendements
à présenter, à moins que le ministre me devance et les
présente lui-même, ce qui sera probablement acceptable pour autant
que cela ira dans le même sens que ceux que j'avais l'intention de
présenter.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le porte-parole du Parti
québécois, le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, je soupçonne le ministre
d'avoir gardé ce projet de loi pour la fin, non pas seulement pour se
conformer au précepte latin finis coronat opus, mais surtout pour
savourer plus longtemps le plaisir de l'assistance, à nos
réunions, des infirmières que nous avons eu le plaisir d'avoir
à nos côtés depuis que nous avons commencé nos
discussions.
M.CLOUTIER (Montmagny): Je soupçonne le député de
Bourget aussi.
M. LAURIN: II nous a annoncé, dans ses remarques liminaires, la
présentation de plusieurs amendements. Je sais qu'il l'a fait non pas
pour récompenser la fidélité, encore une fois, des
infirmières qui ont assisté à toutes nos réunions
mais parce qu'il a été convaincu, comme plusieurs d'entre nous
d'ailleurs, par le bien-fondé de l'argumentation tenace et savante
qu'elles nous ont présentée. Je pense qu'il m'est interdit
d'ajouter quoi que ce soit avant de connaître le libellé de ces
amendements mais, pour ma part, j'insisterai beaucoup sur l'aspect de la
formation professionnelle, parce que mon expérience m'a
révélé que c'est là le point le plus important pour
l'avenir de la profession et aussi le point qui est actuellement le plus
contesté, le plus négligé et le plus inquiétant, en
ce qui concerne les activités de la corporation dans ses relations avec
les autres instances concernées.
LE PRESIDENT (M. Picard): Pas d'autres commentaires?
M. LACROIX: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député des
Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: ... j'aurais seulement une courte intervention à
faire. Si les chefs des différentes formations politiques ou leurs
représentants ont succombé, ont eu une faiblesse vis-à-vis
des infirmières, vis-à-vis de leur constance, vis-à-vis de
leur assiduité, je vous dirai que moi, j'ai succombé bien avant
cela, parce qu'il n'y a aucun d'eux qui ait pu bénéficier des
services professionnels de ce groupe des infirmières et des infirmiers
comme j'ai pu en profiter pendant trois mois.
Alors que l'Opposition aurait bien voulu que je crève, c'est elle
qui m'a gardé en vie.
M. LAURIN: M. le Président, le député des
Iles-de-la-Madeleine n'a pas le droit de nous imputer des intentions
homicides.
M. LACROIX: Je n'étais pas malade de la tête,
j'étais malade ailleurs et heureusement je n'ai pas eu besoin d'un
psychiatre.
M. LAURIN: Nous avons une grande estime et une grande affection pour le
député des Iles-de-la-Madeleine.
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs...
M. LACROIX: De toute façon, M. le Président, c'est pour
vous dire que les infirmiers et les infirmières représentent une
classe dont la population a un très grand besoin et je pense que nous
devons faciliter l'exercice de leur profession dans toute la mesure du
possible. Naturellement, la formation des infirmiers et des infirmières
intéresse non seulement le ministère, non seulement les hommes
politiques, mais surtout la profession médicale et aussi, naturellement,
l'Association des infirmiers et infirmières. C'est pourquoi nous devons
nous pencher très sérieusement sur les problèmes qu'ils
nous soumettent.
J'espère, connaissant les membres de la commission, qu'ils
apporteront à l'étude du projet de loi et des amendements qu'ils
suggèrent toute l'attention que méritent ces amendements.
Nautrellement, on n'est jamais guéri à 100 p.c., mais
j'espère qu'on pourra les satisfaire au plus proche possible du 100 p.c.
parce que c'est toujours agréable, même quand on a 95 p.c. de ses
forces, de réaliser qu'elles conservent 99 p.c. des leurs pour nous
protéger encore si jamais l'occasion se présente.
Définitions
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le député. Projet de
loi no 273, Loi des infirmières et infirmiers, section I:
Définitions. Article 1; il comprend plusieurs paragraphes. Voulez-vous
l'étudier dans son ensemble ou un à un?
M. CASTONGUAY: Je pense qu'on est mieux de le prendre un à un, M.
le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, paragraphe a).
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Paragraphe b).
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Paragraphe c).
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Paragraphe d).
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Paragraphe e).
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Paragraphe f ).
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Paragraphe g).
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Paragraphe h).
M. CASTONGUAY: J'ai un amendement, M. le Président, au paragraphe
h). C'est que ce paragraphe soit retranché et qu'on renumérote le
paragraphe i) de telle sorte qu'il devienne le paragraphe h). Ceci pour enlever
les districts, tel que mentionné à l'annexe. Nous verrons plus
loin quelles sont les modalités pour la formation des sections, lorsque
nous arriverons à la section IV. D'ailleurs, j'aurai des amendements
à apporter à cette section également.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
Adopté. L'article 1 tel qu'amendé est-il adopté?
Adopté.
DES VOIX: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, M. le Président.
Ordre des infirmières et infirmiers du
Québec
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Sec-
tion II: Ordre des infirmières et infirmiers du Québec,
article 2. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 3.
DES VOIX: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 3, adopté. Article 4.
DES VOIX: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. CASTONGUAY: Je serais tenté de proposer un amendement pour
qu'ils viennent s'établir à Québec, M. le
Président, pour maintenir les bonnes relations que nous avons maintenues
au cours des dernières semaines, mais je ne le ferai pas.
Bureau
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 4, adopté. Section III: Bureau;
article 5.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 5, adopté. Article 6.
M. CASTONGUAY: J'ai un amendement, M. le Président, à
l'article 6. Je vais faire distribuer le texte. C'est un nouveau paragraphe
pour remplacer le premier alinéa et le texte se lit ainsi: 24 des
administrateurs sont élus par les conseils de section parmi leurs
membres.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 6, tel qu'amendé
est-il adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article?.
M. CASTONGUAY: J'ai un amendement à l'article 7, je vais en faire
faire la distribution. Le texte se lit ainsi: "Le lieutenant-gouverneur en
conseil fixe, après consultation de l'Ordre et de l'Office des
professions du Québec, le nombre d'administrateurs que chaque conseil de
section peut élire au bureau."
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Laurent.
M. PEARSON: M. le Président...
M. LAURIN: Avant de l'adopter, j'aimerais demander au ministre les
raisons qui l'amènent à nous proposer un texte comme
celui-là?
M. CASTONGUAY: Pardon?
M. LAURIN: Quelles sont les raisons qui ont amené le ministre
à cette formulation?
M. CASTONGUAY: II nous paraît important, étant donné
que les membres vont être élus par les sections, comme on l'a vu
au paragraphe 6 amendé, où il est dit que 24 des administrateurs
sont élus par les conseils de section parmi leurs membres, pour assurer
une distribution géographique appropriée, il faut donc fixer
nous l'avons fait dans certainss autres cas, si ma mémoire est
bonne notamment dans le cas des pharmaciens, la question alors a
été discutée quel devrait être le nombre qui
va pouvoir être élu par chaque section en définitive.
M. PEARSON: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Laurent.
M. PEARSON: ... on se réfère aux districts, est-ce qu'il
va y avoir des amendements quant aux divisions de ces districts à la
fin, en annexe?
M. CASTONGUAY: On a enlevé la notion de district dans les
définitions en faisant sauter 1 h) et là nous avons parlé
de sections à 1 i) qui devient 1 h) et nous verrons à la section
IV comment ces sections sont délimitées
géographiquement.
M. PEARSON: D'accord.
M. CASTONGUAY: Et l'annexe va tomber.
M. PEARSON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le nouvel article 7 est adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 8.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 8, adopté. Article 9,
adopté. Article 10.
M. CASTONGUAY: J'ai un amendement, M. le Président, de telle
sorte que nous ayons à
l'article 10 la concordance avec le nouveau mécanisme
d'élection des administrateurs. J'en fais faire la distribution. D se
lit ainsi: "Toute vacance c'est un nouvel alinéa que nous
ajoutons à l'article 10 à un poste d'administrateur
élu est remplie par un administrateur élu par le conseil de
section dont faisait partie l'administrateur dont le poste est devenu
vacant."
M. VEILLEUX: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est ce que j'avais demandé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
Adopté. L'article 10 tel qu'amendé est-il adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 11, paragraphe a).
M. CASTONGUAY: J'ai des amendements également ici, M. le
Président, mais comme ils viennent à la suite des paragraphes a),
b) et c), je pourrais peut-être en faire la distribution
immédiatement de telle sorte que les membres de la commission puissent
connaître exactement le contenu de l'ensemble de l'article 11. Je
pourrais peut-être lire les deux alinéas: "d) détermine la
date et l'endroit de l'assemblée générale annuelle, qui
doit se tenir dans les neuf mois de la fin de l'année financière
de l'ordre; e) organise la tenue d'un registre des étudiants en soins
infirmiers et détermine les formalités relatives â
l'inscription dans ce registre.
En définitive, c'est l'étape initiale de
l'immatriculation.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le paragraphe a) de l'article 11 est-il
adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le paragraphe b).
M. CLOUTIER (Montmagny): Un instant, M. le Président, c'est
l'article...
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe a), article 11.
M. CLOUTIER (Montmagny): ...important du projet de loi ça. Quand
on a parlé au début, nos remarques s'appliquaient surtout
à l'article 11.
M. LACROIX: Est-ce que l'honorable député de Montmagny
pourrait parler plus fort?
M. CASTONGUAY: Je l'ai là.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'ai posé la question au ministre
antérieurement pour une autre corporation, quand on a employé
l'expression "que le bureau donne son avis au ministre des Affaires sociales
sur ce qui concerne la profession". Ici, c'est sur la qualité des soins
infirmiers fournis dans les établissements. Est-ce qu'il y aura un
processus spécial, M. le Président? Est-ce qu'il va y avoir un
mécanisme permanent de dialogue et de collaboration entre la Corporation
professionnelle des infirmières et le ministère des Affaires
sociales, par le truchement du bill 65 ou autrement?
M. CASTONGUAY: Pour cet aspect, article 11 a), je pense bien que le
mécanisme qui a été rodé en quelque sorte avec le
Collège des médecins a constitué en des rencontres
périodiques qui nous ont permis graduellement d'étendre les
sujets de discussion; je n'ai pas pu les maintenir de façon aussi
rigoureuse que je l'aurais voulu â cause de tout le temps que nous avons
consacré précisément â cette loi mais il devrait
être utilisé comme premier mécanisme, il me semble.
J'ai eu une première rencontre avec l'Association des
infirmières dans ce cadre et j'espère bien pouvoir, une fois
cette loi terminée, poursuivre ces rencontres. Et là, au fur et
à mesure que le temps passe, que les questions sont abordées, il
est toujours possible soit de confier des mandats particuliers, soit de mettre
des groupes de travail sur pied, soit de préparer des protocoles, etc.,
comme nous l'avons fait dans le cas du collège des médecins.
C'est le mécanisme, â mon sens, qui devrait être
privilégié au premier titre.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'ai posé la question au ministre parce
que nous sommes tous conscients maintenant qu'il y aura deux organismes
structurés qui vont naître avec le bill 250; vous avez l'Office
des professions, qui est un nouvel organisme, et vous avez également la
reconnaissance juridique du Conseil interprofessionnel, dont vont faire partie
toutes les professions. Etant donné que, depuis un an et demi en
particulier, soit â l'occasion de l'étude du code des professions
et des lois spécifiques, les corporations professionnelles ont eu un
contact assez étroit, j'imagine, avec le ministère, il faudrait
que ce contact se continue non pas avec la même intensité, parce
que là il y avait nécessité de rencontres
fréquentes pour discuter de la loi, présentation de
mémoires, explications, échanges et ainsi de suite.
Mais il serait bon que, même après la naissance de l'Office
des professions et du Conseil interprofessionnel, la communication demeure avec
le ministère des Affaires sociales et surtout avec le ministre des
Affaires sociales. D'abord le ministre a besoin de garder le contact avec les
professions qui oeuvrent dans les milieux de la santé, comme le ministre
de la Justice voudra garder la communication avec le Barreau et le notariat,
même s'il ne veut pas garder la communication il sera obligé de
la
garder aussi, et un autre ministre responsable des corporations
professionnelles pourra s'occuper plus particulièrement des autres
professions qui n'ont pas un ministère qui est aussi attitré.
Alors c'est le point que je voulais souligner, que les avis que vont
donner les infirmières, l'association des infirmières et
infirmiers, au ministre des Affaires sociales, sur la qualité des soins
infirmiers, sur les normes, reçoivent une oreille attentive et c'est
d'autant plus important qu'elles ont peut-être des difficultés de
communication avec le ministère de l'Education.
Alors, si elles sont bien reçues au ministère des Affaires
sociales, la communication est facile. Le ministre pourra prêcher
l'exemple vis-à-vis de son collègue, le ministre de l'Education,
et même souligner à son attention la nécessité pour
le ministère de l'Education, dans son ensemble, et le ministre de
l'Education, de les entendre et de garder une communication; je pense que c'est
assez évident. Elles l'ont dit assez souvent, que c'est une des pierres
d'achoppement en ce qui les concerne, les difficultés qu'elles ont de
recevoir une oreille attentive, quand elles exposent des problèmes de
formation au ministère de l'Education. Alors nous y reviendrons à
b) mais c'est l'aspect que je voulais souligner.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe a) de l'article 11
adopté?
M. LACROIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe b).
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors b), M. le Président.
M. CASTONGUAY: Je voudrais simplement rappeler à b ), lorsque
nous avons passé sur le code des professions, à 89 i), nous avons
dit: Déterminer les autres conditions et modalités de
délivrance des permis, des certificats de spécialistes ou des
autorisations spéciales, et nous avons ajouté "notamment en ce
qui concerne les stages de formation professionnelle et les examens
professionnels." A l'article 89 i) du code...
UNE VOIX: 89 i) amendé.
M. CASTONGUAY: Alors nous avons apporté là un amendement
qui clarifie et qui ne laisse aucune ambiguïté quant à ce
qui peut être exigé comme conditions, au besoin, pour les fins de
la formation dans tous les sens du mot, avant la délivrance d'un
permis.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si on veut faire le portrait, je pense qu'il
serait important là, pour ce paragraphe b), qu'on fasse le portrait
complet de ce qu'on a accepté pour les corporations professionnelles.
Dans l'ensemble, elles sont toutes traitées de la même
façon, sauf peut-être le Barreau. Est-ce que c'est exact?
M. LAURIN: Les arpenteurs-géomètres.
M. CASTONGUAY: On n'a pas encore passé le Barreau.
M. LAURIN: Les notaires.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, non on ne l'a pas passé, mais si on
se base sur la législation telle qu'elle est actuellement, il faudrait
que le ministre nous dise de quelle façon on a traité les
corporations professionnelles, même celles qu'on n'a pas
étudiées comme le Barreau.
M. LAURIN: J'avais posé la question.
M. CASTONGUAY: Si on prend l'exemple du Barreau, au-delà de la
formation théorique et la formation pratique qui peut être
donnée dans les facultés de droit, une année de formation
pratique a été ajoutée par le Barreau. Je pense bien que
tous, incluant les infirmières, désirent éviter que de
telles conditions additionnelles aussi exigeantes soient imposées.
Ce qui est visé ici, c'est que par une collaboration plus
étroite dans l'élaboration des programmes, dans les
mécanismes d'évaluation, par l'immatriculation, les
étudiants, la possibilité de révoquer l'immatriculation,
que l'on en arrive normalement à la situation en vertu de laquelle,
lorsqu'un étudiant finit sa formation, qu'il puisse être admis
dans les rangs de la corporation, que la corporation lui délivre son
permis.
Et, s'il devenait nécessaire d'ajouter un stage comme celui qui
existe présentement dans le cas du Barreau, comme, en fait, celui qui
existe dans des formes différentes, pour le médecin qui a fini
ses quatre années de médecine et qui fait son internat, s'il
était nécessaire d'ajouter un tel stage et des examens, pour
contrôler la formation soit avant ce stage ou soit après ce stage,
la possibilité existe en vertu du 89 i).
Alors le Barreau, concrètement, a un système de formation
qui diffère quelque peu d'autres corporations. Toutefois, dans les
faits, lorsqu'on regarde les modes de formation, soit des optométristes,
soit des médecins, soit des comptables, soit des architectes, il y a
dans tous les cas des conditions qui varient quant au stage pratique ou
l'absence de stage pratique et je crois que ce qui est le plus important, c'est
que l'on assure que, s'il est nécessaire d'ajouter au-delà de la
formation universitaire des conditions additionnelles, ça puisse
être fait.
Alors, c'est ce qui a été fait par 89 i). Cette
possibilité a été clarifiée, à mon sens,
sans qu'il n'y ait aucune ambiguité, et après ça, chaque
cas, la formation, les exigences de formation de chaque type de professionnel
doivent être déterminées au mérite et doivent
être à mon sens élaborées conjointement,
corporations professionnelles au sein des mécanismes
d'élaboration des programmes, au sein des mécanismes
d'évaluation, de telle sorte que l'on évite des
systèmes où, comme nous l'avons donné â titre
d'exemples, l'absence de dialogue amené à l'addition de
conditions qui apparaissaient pénaliser en définitive
l'étudiant.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour enchaîner un peu à ce qu'a
dit le ministre, est-ce que par rapport â la législation actuelle,
pour les infirmiers et infirmières, les dispositions et de leur loi
à 11 b) où nous sommes rendus, et du code des professions, 89 i)
et 173 b), sont plus contraignantes dans ce sens que la corporation
professionnelle, avec ce système de collaboration, a moins
d'autorité sur les programmes d'enseignement, de formation du
nursing?
M. CASTONGUAY: Si on se réfère à l'article 173 qui
dit que le lieutenant-gouverneur en conseil, après consultation de
l'Office, du conseil des universités, des établissements
d'enseignement ou de la corporation intéressées, peut par
règlement, b) fixer les modalités de la collaboration, de la
corporation, etc., etc.,
Cela s'applique à tout le monde incluant le Barreau, a)
Déterminer les diplômes délivrés par les
établissements d'enseignement qui l'indiquent, qui donnent ouverture
à un permis, à un certificat de spécialiste. La
distinction qui est faite dans le cas du Barreau, c'est que l'examen
administré ou contrôlé, ou le certificat donné par
l'école du Barreau pour la dernière année est
accepté dans le projet de loi du Barreau. Alors c'est la petite
distinction qui peut exister en ce qui a trait au projet de loi du Barreau tel
qu'il existe présentement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député des
Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: M. le Président, ma question s'adresse au ministre
des Affaires sociales. En ce qui concerne l'admission à l'étude
et la formation des infirmières et des infirmiers, à tous les
différents stages, les conditions relatives à l'im-
matriculation, le registre, les programmes et les normes, le programme
d'admission â la pratique, les examinateurs, est-ce que l'association
comme telle aura voix au chapitre et sera partie des membres qui auront
à déterminer les normes et tout ce qui s'ensuit.
M. CASTONGUAY: D'abord, j'ai proposé un premier amendement
à 11 e) pour la tenue d'un registre, c'est-à-dire la
première étape pour l'immatriculation. Nous allons passer
à une section plus loin où nous allons avoir des amendements
touchant l'immatriculation et la révocation de l'immatriculation. Quant
à l'admission ou à la possibilité qu'en cours de route un
étudiant perde son immatriculation, et ceci par un geste posé par
l'ordre des infirmières, la réponse à votre question,
c'est oui.
La réponse à votre deuxième question est la
suivante: En ce qui a trait à l'élaboration des programmes, il y
a, à l'article l1 b), une disposition en vertu de laquelle, comme pour
les autres corporations professionnelles, l'ordre des infirmières devra
faire partie des mécanismes d'élaboration des programmes, de
même que des mécanismes d'évaluation des progrès
réalisés par les étudiants. Enfin, si le diplôme qui
couronne ces études n'apparaissait pas suffisant pour admettre un
étudiant, il est possible en vertu de l'article 89 i) amendé, que
des règlements additionnels soient adoptés, règlements qui
pourraient imposer un stage de formation additionnel ou encore des examens
additionnels sous l'administration de l'association ou l'ordre des
infirmières.
LE PRESIDENT (M. Picard): Une dernière question, le
député de Gaspé-Sud.
M. FORTIER: M. le Président, j'aurais quelques mots à
ajouter à cette heure-ci, mais comme il est six heures, je me reprendrai
au commencement de la séance à l'heure que vous
désignerez.
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission suspend ses travaux
jusqu'à huit heures et quinze ce soir et on m'informe que nous
utiliserons la salle 81-A où il y a l'air climatisé.
(Suspension de la séance à 18 h 8)
Reprise de la séance à 20 h 21
M. PICARD (président de la commission permanente des corporations
professionnelles): A l'ordre, messieurs!
La commission des corporations professionnelles continue l'étude
du projet de loi 273, Loi des infirmières et infirmiers. Au moment de la
suspension de nos travaux, la parole était au député de
Gaspé-Sud.
Formation des infirmiers et infirmières
M.FORTIER: M. le Président, relativement à l'article 11,
ayant pratiqué la médecine dans un centre hospitalier depuis
trente ans, je connais très bien le rôle important de
l'infirmière et de l'infirmier dans un centre hospitalier ou encore dans
un autre établissement.
L'évolution de la science médicale va demander à
cette profession des connaissances plus avancées dans l'exercice de la
profession d'infirmier et d'infirmière et je sais que plus la science
médicale va avancer, plus ces personnes devront avoir les connaissances
suffisantes pour pouvoir exercer cette profession, d'autant plus qu'elles
seront responsables légalement des actes posés par les membres de
l'ordre des infirmières et des infirmiers. Conséquemment, cette
corporation doit exiger des études et des connaissances à jour
pour les futures infirmières et infirmiers. Or, si la corporation a une
responsabilité concernant les actes posés par les membres, elle
doit avoir également le pouvoir de désigner avec l'Office des
professions, les études que doivent faire les infirmières et les
infirmiers, afin de savoir ce qu'ils vont apprendre concernant les
méthodes modernes de l'exercice de cet art. Egalement, ils doivent
être en mesure de pouvoir participer aux examens qu'ils devront passer
lorsqu'ils auront terminé leur cours.
Je constate, M. le Président, que tous les membres de la
corporation y attachent une grande importance et je suis également
heureux de voir que le ministre aussi est très soucieux de l'importance
attachée à la formation de l'infirmière. Alors, c'est donc
leur rendre un hommage pour ce qu'elles font dans le monde hospitalier pour les
malades.
Comme ils veulent bien remplir leur rôle, connaître
très bien leur métier, je crois qu'on doit leur donner à
tous et à chacun, infirmières et infirmiers, la
possibilité de faire les études nécessaires pour bien
remplir leur rôle. Voilà, M. le Président, ce que j'avais
à dire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le député.
Pour la séance d'aujourd'hui, M. Tremblay, député
de Chicoutimi remplace M. Lavoie du comté de Wolfe.
Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: M. le Président, le ministre mentionnait, avant
l'heure du dfner, que selon l'article 89 i) amendé, on retrouvait, pour
l'association des infirmières et infirmiers, le pouvoir
d'immatriculation et de formation de l'exercice de la profession. Mais si je
regarde l'article 11, on mentionne: "En outre des fonctions prévues
à l'article 82..." et ce sans faire mention de l'article 89 i) tel
qu'amendé au code des professions. Au paragraphe b), on mentionne le
paragraphe b) du premier alinéa de l'article 173. Je me demande si, sans
spécifier l'article 89 i) dans l'article 11, les 40 options de nursing,
qu'on retrouve dans les CEGEP, les collèges d'enseignement professionnel
offriront toute une qualité équivalente à l'enseignement
infirmier au Québec?
Pour ma part, pour m'être informé auprès de
plusieurs directeurs généraux d'hôpitaux, notamment deux
hôpitaux, l'hôpital de Saint-Jean et l'hôpital de Thetford
Mines, on m'a dit que le cours présentement donné dans les CEGEP
ne préparait pas suffisamment les étudiants qui terminaient ces
cours à accepter, la tâche d'infirmier et d'infirmière dans
les hôpitaux.
Il y a aussi une question que je me pose : Qui va prendre, dans ce cas,
la responsabilité de la coordination en vue des besoins de la
clientèle? Qui va contrôler la qualité et la
nécessité du laboratoire humain? Je me demande s'il y a des
garanties suffisantes pour que les normes de qualité soient maintenues.
Je ne crois pas que l'association des infirmiers et des infirmières
demande l'exclusivité du contrôle de l'éducation de base en
nursing mais que, dans leur projet de loi, on leur démontre
explicitement leur partie de responsabilités dans les cas où des
difficultés d'interprétation surviendraient et Dieu sait qu'il
peut y avoir des difficultés d'interprétation qui peuvent
survenir à un certain moment.
Et c'est pour cela que je trouve que l'article 11, même avec les
amendements que le ministre apporte, ne répond pas explicitement aux
points d'interrogation que je me pose présentement. Et je ne sais pas
s'il y aurait moyen de trouver une formule, sans peut-être
l'écrire textuellement, comme l'association des infirmières et
des infirmiers nous le suggère dans son document vert, mais on pourrait
peut-être, explicitement, faire mention de l'article 89 i) dont vous
parliez et qu'on retrouve dans le code des professions.
M. CASTONGUAY: Peut-être, pour répondre au
député de Saint-Jean, parce que le point qu'il soulève est
un point pertinent... A l'article 14, je pense qu'il apparaît très
clairement que l'article 89, au complet, s'applique parce qu'on dit: "En outre
des pouvoirs prévus à l'article 89 du Code des professions, le
Bureau peut, par règlement..." Premièrement, sur ce point, il n'y
a aucune ambiguïté possible, l'article 89 et l'article 89 i)
évidemment, s'appliquent très clairement.
Et comme je l'ai mentionné cet après-midi, justement si la
formation en milieu collégial,
avec les stages de formation pratique qui peuvent être
prévus et ceci tel qu'établis selon l'article 11 b) qui assure
une place à l'ordre des infirmières dans les mécanismes
d'élaboration des programmes, dans les mécanismes
d'évaluation, en plus de l'immatriculation, si ces sauvegardes ne sont
pas suffisantes, à ce moment, il devient possible d'exiger, au besoin,
des stages de formation pratique ou des examens additionnels.
En fait, c'est le même mécanisme que nous avons suivi pour
toutes les corporations. Il y aura toujours, qu'on le veuille ou non, peu
importe ce que les lois diront, une certaine divergence dans les objectifs
poursuivis entre les milieux responsables de la formation théorique, les
milieux d'enseignement et les corporations professionnelles, et c'est
probablement sain.
L'université et le CEGEP veulent assurer une formation
théorique aussi adéquate, aussi appropriée que possible.
La corporation professionnelle veut s'assurer, et c'est aussi légitime,
que les membres à qui la corporation professionnelle délivre un
permis d'exercice aient une corporation suffisante sur le plan pratique. Il y a
là deux objectifs qui sont un peu, selon les types de professions, non
pas divergents mais orientés vers des modalités de formation qui
ne sont pas tout à fait les mêmes et c'est ce qu'il faut essayer
de réconcilier, c'est ce qu'il faut essayer d'assurer par des
mécanismes de discussion et de collaboration. Les formules
utilisées dans le passé ont donné lieu, dans certains cas,
à des résultats heureux et dans les cas où les
résultats ont été heureux, c'est lorsqu'il y eut vraiment
une collaboration. Je pense, comme il l'a été souligné
ici, que sur ce plan, dans le domaine de la médecine, les liens assez
étroits qui ont uni à la fois les facultés, les
hôpitaux d'enseignement et le collège des médecins, ont
permis que cet équilibre soit atteint. Dans le cas des
infirmières, il y a eu un accent très grand mis sur la formation
en milieu clinique dans le passé. Il y a eu une option différente
qui a été prise il y a quelques années, soit celle de la
formation dans les CEGEP avec une certaine réaction quant au
problème d'adaptation une fois les études terminées dans
le milieu. C'est ce qu'il faut essayer de résoudre au minimum comme
difficulté.
Toutefois, nous avons vu les problèmes auxquels ont pu donner
lieu des lois ou des corporations telles que la corporation des chirurgiens
dentistes qui avait un contrôle absolu et qui entendait l'exercer et qui
l'a exercé, en fait, dans l'attribution des permis et les conditions
jusqu'au moment où, à un moment donné, les choses ont
éclaté, où il a fallu chercher de nouveaux
mécanismes. C'est précisément ici le mécanisme qui
a été utilisé dans le cas des dentistes avec les
facultés de chirurgie dentaire qui ont donné satisfaction aussi
bien au milieu d'enseignement, à la corporation, qu'aux
étudiants.
Je crois qu'il y a une limite au-delà de laquelle, dans la loi,
il n'est pas possible d'aller et où la bonne volonté de toutes
les parties impliquées devient le dernier gage de succès. Je
crois que la loi comporte, à mon sens, toutes les dispositions donnant
les garanties à l'ordre des infirmières, quant à leur
responsabilité de ne délivrer des permis qu'à des
personnes vraiment compétentes.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Au paragraphe b) de l'article 173 du code des professions,
on dit que ces modalités sont déterminées par le
lieutenant-gouverneur en conseil. Vous pourriez peut-être me
rafraîchir la mémoire parece qu'on a eu de nombreuses discussions
sur différents projets de loi. Lorsqu'on avait discuté cela, on
s'était entendu pour demander si cette réglementation, concernant
les modalités, reviendraient en commission ou pas. Cela pourrait
peut-être répondre au point d'interrogation.
M. CASTONGUAY: On n'a pas amendé pour faire une obligation de
revenir en commission, à aucun endroit, pour des raisons que j'ai
mentionnées...
M. VEILLEUX: Je me suis mal exprimé. Je n'ai pas dit
amendé; j'ai dit: Est-ce qu'on ne s'était pas entendu sur le fait
que le ministre reviendrait...
M. CASTONGUAY: Cela a été noté; je l'ai ici en
note.
M. VEILLEUX: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Chicoutimi.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'ai
écouté avec intérêt le ministre de l'Education
lorsqu'il a répondu à son collègue le député
de Saint-Jean.
M. CASTONGUAY: Je vous remercie pour les responsabilités
additionnelles que vous me décernez mais je préfère m'en
tenir purement aux affaires sociales.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Excusez-moi, mais vous allez voir que j'ai
autre chose à l'esprit vous allez le sentir bientôt. J'ai donc
écouté avec intérêt ce qu'a dit le ministre des
Affaires sociales, se substituant en cette matière au ministre de
l'Education. Je trouve que le ministre des Affaires sociales fait preuve d'une
très grande naiveté en pensant que, par réglementation, il
va régler les problèmes que pose l'examen de l'article qui fait
actuellement l'objet de l'étude de cette commission. Il est bien beau de
dire que, par réglementation, nous allons essayer d'établir la
coordination et de voir à ce que le ministère de l'Education
respecte les exigences de la profession des infirmiers et des
infirmières. Or, M. le Président, si on me permet de me
référer à ces commentaires supplémentaires qui ont
été faits par l'Association des infirmiers et infirmières
de la province de Québec à la page 2, on y lit ceci: "Le
législateur a choisi de définir l'acte infirmier dans le projet
de loi. 273.
II a confié à l'ordre l'obligation de l'inspection
professionnelle. Par contre, il lui enlève son droit acquis de s'assurer
des qualités des candidats, c'est là tout le noeud du
problème. Le député de Saint-Jean, tout à l'heure,
a exprimé timidement des inquiétudes en ce qui concerne la
formation qui est donnée dans les collèges d'enseignement
général et professionnel en matière de santé ou de
formation des professions de la santé. Je partage ces inquiétudes
et sans nommer personne, sans évoquer le nom d'aucun hôpital, je
puis vous dire qu'il se pose actuellement des problèmes d'ordre pratique
qui nous donnent toutes les raisons de nous inquiéter et justifient les
infirmiers et infirmières de la province de Québec de demander
que le ministre aille plus avant et consacre dans le texte de loi les droits
qui leur ont été acquis et qui devraient, qui devront je
le souhaite, parce que le ministre deviendra résipiscent, j'en suis
sûr qui devront leur être consacrés dans le
présent texte de loi.
Lorsque, dans l'article 11, paragraphe b), on dit "collabore,
conformément aux modalités, etc., à l'élaboration
des programmes d'études conduisant à un diplôme donnant
ouverture à un permis et à la préparation des examens ou
autres mécanismes d'évaluation des personnes effectuant ces
études", le ministre admettra que cette formulation, pleine
d'ambiguïté du reste, laisse la porte ouverte à qui que ce
soit pour exercer, sur la profession des infirmiers et infirmières, un
contrôle qui n'est pas assorti de la compétence que devront avoir
les personnes qui exerceront éventuellement ce contrôle. C'est ce
que les infirmières ont senti et c'est ce qu'elles ont formulé,
ce qu'elles ont proposé au ministre de l'Education, à la page 3
des notes supplémentaires du mémoire auquel je faisais allusion
tantôt, lorsqu'elles disent ceci: "II est essentiel que les programmes
d'enseignement soient homogènes, uniformes et orientés vers les
besoins de la population à servir. Le seul organisme qui puisse
maintenir les normes élevées de ces programmes est l'AIPQ qui a
su, par le passé, maintenir des standards qui sont parmi les plus
élevés du monde." Je souscris entièrement à cette
proposition de l'association.
On dit plus loin à la page 4 "il est illogique que l'AIPQ, selon
les pouvoirs d'inspection professionnelle accordés par le
législateur, projet de loi 250, puisse empêcher une personne
d'exercer la profession d'infirmière, parce qu'elle ne rencontre pas les
normes de l'AIPQ, même si cette personne a subi avec succès des
programmes d'examens à l'admission à la profession, à
l'élaboration desquels l'AIPQ n'a pas contribué". Cela
m'amène, M. le Président, à poser d'abord, avant que de
poursuivre les propos que j'entends tenir à ce chapitre, à
demander au ministre quels ont été jusqu'à présent
les mécanismes ou les moyens de consultation que le ministre des
Affaires sociales a eus avec son collègue, le ministre de l'Education
afin de s'assurer, comme le deman- de l'association, que la formation des
infirmiers et des infirmières ait ce caractère homogène
qu'elle réclame? Quels comités ont été
créés, à quel moment ont-ils siégé et
quelles ont été, à ce chapitre particulier, les relations
du ministre des Affaires sociales avec le ministre de l'Education?
C'est une question que je pose au ministre avant que de poursuivre, M.
le Président.
M. CASTONGUAY: M. le Président, avant de répondre à
cette question, je crois qu'il est peut-être utile de refaire quelque peu
le point pour le député de Chicoutimi, étant donné
que la question qu'il soulève, en fait, est reliée directement
à l'article 173 b) du code des professions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Chicoutimi, si le
ministre me le permet, est parfaitement au courant, parce qu'il l'a suivie,
même s'il n'a pas toujours été présent à la
discussion, mais j'aimerais que le ministre évidemment le
répète à l'avantage de tous les députés.
M. CASTONGUAY: Je vous ai écouté religieusement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vais faire de même.
M. CASTONGUAY: Je pouvais anticiper pratiquement tout ce que vous m'avez
dit. Alors, si vous êtes en mesure d'anticiper tout ce que je vais dire,
je vous demanderais la même indulgence que j'ai eue à votre
égard.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Certainement. J'aime toujours entendre le
désopilant et hilarant ministre des Affaires sociales.
M. CLOUTIER (Montmagny): On peut se retirer, si on vous
dérange.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dialoguons.
M. CASTONGUAY: Alors, nous avons, au moment de l'adoption des articles
du code des professions, adopter l'article 173 b) qui détermine en fait,
le cadre dans lequel les relations entre les corporations et les
établissements d'enseignement devront s'établir aux fins de
l'établissement ou la fixation, de la détermination des
programmes d'étude et aussi des mécanismes d'évaluation
des personnes qui sont en voie de formation.
Et nous avons dit: fixer les modalités de la collaboration de la
corporation avec les autorités des établissements d'enseignement
au Québec, etc. Une fois cet article approuvé, nous sommes
passés à l'étude de onze projets de loi, notamment la
médecine, la pharmacie, la chirurgie dentaire, l'optométrie,
etc., et ce même mécanisme a été utilisé
partout et on a conclu qu'avec l'article 89 i), qui permet à la
corpora-
tion, au besoin, de s'assurer par la voie de stages l'article 89
i) a été amendé, votre texte ne comporte pas l'amendement
notamment d'examens, de stages de formation additionnelle, que toutes
les garanties seraient données à la corporation professionnelle
pour assurer qu'il y ait un équilibre approprié entre les
exigences d'une bonne formation théorique et les exigences d'une bonne
formation au plan pratique.
Donc, ce mécanisme est le même qui a été
utilisé pour les onze autres corporations professionnelles, dont nous
avons terminé l'étude des projets de loi, article par
article.
En ce qui a trait aux infirmières, il a été dit
à plusieurs reprises, aussi bien au moment de l'étude en
commission parlementaire qu'au moment de l'étude pour l'adoption du
principe de ces projets, que les relations entre le ministère de
l'Education et la corporation des infirmières n'avaient pas donné
pleinement satisfaction. Si ceci n'a pas donné pleinement satisfaction,
c'est que les infirmières, à mon sens, n'étaient pas
acceptées par voie législative, par voie de mécanismes
clairement identifiés, comme elles auraient dû l'être dans
les mécanismes dont il est question, notamment le mécanisme
d'élaboration des programmes d'études, le mécanisme
d'évaluation des personnes effectuant ces études. C'est bien
évidemment l'intention du gouvernement qui, dans cette mission, sera
appuyé par l'office et l'office je pense qu'il est bon de le
rappeler sera composé de trois personnes sur cinq qui seront
nommées par le Conseil interprofessionnel qui est un organisme
composé des corporations professionnelles elles-mêmes pour assurer
que ces mécanismes fonctionnent, garantie additionnelle à mon
sens.
Enfin, pour faire le bilan, voici un changement qui a pris effet il y a
quelques années dans la formation des infirmières. On sait que,
dans d'autres secteurs du monde de la santé, les problèmes de
formation passent par des phases d'évolution qui exigent certaines
remises en question. C'est la raison pour laquelle nous avons, de façon
officielle, de façon aussi structurée que possible, mis sur pied
l'opération des sciences de la santé, conjointement avec le
ministère de l'Education, de telle sorte que, d'une façon
systématique, d'une façon organisée, d'une façon
qui fait appel à la consultation, d'une façon où tous les
intéressés ont les moyens techniques également pour
conduire l'opération, toutes les exigences au plan de la formation, au
plan des problèmes de suffisance d'effectifs, etc., vont être
revues dans le cadre de cette opération conjointe qui est en marche
présentement et qui donne, dans certains cas, des résultats
très concrets.
Il s'agit de la révision de toute cette question très
pratique de la formation des différentes catégories de
professionnels de la santé.
La semaine dernière, par exemple, on me faisait état
dans ce cas, ce sont les chiros qui parlaient et on sait fort bien que
dans le monde traditionnel de l'enseignement des sciences de la santé,
ils n'étaient pas reçus à bras ouverts que les
chiros travaillaient et étaient extrêmement encouragés par
l'attitude de tous les intéressés à l'opération des
sciences de la santé, dans l'accomplissement de leur mandat. Vous me
demandez quels sont les mécanismes? Ce sont des mécanismes qui
sont très détaillés, très élaborés et
très systématisés pour justement faire le point sur cette
question, en plus de ceux qui sont ici prévus dans le projet de loi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait me dire,
à ce stade-ci, pour me renseigner et pour dissiper mon ignorance
comme il prétend le faire et je suis bien d'accord avec lui
combien y a-t-il de CEGEP qui donnent actuellement l'enseignement en
matière de formation des infirmiers et infirmières?
M. CASTONGUAY: On me dit, si mes renseignements sont exacts, je n'ai pas
vérifié récemment, une quarantaine...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Une quarantaine.
M. CASTONGUAY: ... d'options de sciences infirmières.
Maintenant...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, excusez-moi...
M. CASTONGUAY: ... ce que je retiens, c'est que le nombre est assez
élevé.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): II est assez élevé.
J'aimerais attirer l'attention du ministre comme l'a fait tout
à l'heure son collègue, le député de Saint-Jean
sur l'optique de formation qui est donnée là. Le ministre
m'a parlé d'un tas de choses qui existent dans la loi, ce que je savais
déjà, mais j'aimerais bien savoir comment le
lieutenant-gouverneur en conseil va pouvoir, si ce n'est pas inscrit dans les
textes mêmes de la loi, dans une prescription impérative de la
loi, comment le ministre, compte tenu de la façon dont fonctionnent les
CEGEP et de tous les bouleversements qu'on y connaît, va s'assurer que la
formation qui est donnée dans les CEGEP ressemble tant soit peu à
celle que recevaient traditionnellement les infirmières?
M. CASTONGUAY: Avant de répondre à cette question, je
pense qu'il y a tous les mécanismes qui vont fonctionner. Il ne faudrait
pas de là conclure non plus que les infirmières formées
dans les CEGEP sont des infirmières de troisième
catégorie. Encore ce soir, entre l'ajournement de six heures et cette
séance, j'ai eu l'occasion de rencontrer une personne qui a fait partie
d'un groupe qui avait reçu sa formation dans une école
d'infirmières, d'un
hôpital. Elle a quitté la pratique s'étant
mariée pendant un certain nombre d'années et elle est
revenue. Elle a pris un cours qui a duré environ cinq mois pour se
qualifier à nouveau et elle a été extrêmement
impressionnée par la qualité de l'enseignement qu'elle et ses
compagnes ont reçu de la part d'infirmières âgées de
23 ou 24 ans, qui sont donc passées par le système des CEGEP.
Je crois que le problème, si j'ai bien compris, qui se pose,
c'est que dans les CEGEP présentement, l'accent sur la formation
clinique, qui permettrait de faire le pont d'une façon un peu plus
harmonieuse entre la fin des études au CEGEP et le travail en milieu
hospitalier, n'est pas tout â fait adéquat.
D'autre part, on me dit que la formation de base, la formation
théorique reçue, dans l'ensemble, est excellente et que dans un
monde où les techniques, où le travail, où les
connaissances évoluent assez rapidement, cet aspect est
extrêmement important parce que c'est lui qui conditionne, en
définitive, beaucoup plus sur le plan du long terme, la capacité
d'adaptation, d'évolution de ces infirmières.
Il y a semble-t-il et je l'admets un problème
d'adaptation pour faire le pont entre la formation théorique et le
travail pratique clinique.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Ce que me dit le ministre est
intéressant et je voudrais bien qu'on note que je n'ai rien contre les
personnes qui sont formées aux sciences de la santé via les
CEGEP.
Il reste, cependant, que cette formation, dont le ministre admet
lui-même qu'elle peut comporter certains hiatus en matière
d'adaptation, provoque des doutes chez les infirmiers, les infirmières
formés dans les écoles traditionnelles.
Admettons, pour les fins de la discussion et peut-être en
fait tout simplement que cette formation soit excellente. Il n'en reste
pas moins qu'il existe une association accréditée qui s'appelle
l'AIPQ qui a une longue tradition, qui a formé des infirmiers et des
infirmières de très grande qualité, et cette association
voudrait bien que soit maintenu ce type de formation de qualité.
C'est la raison pour laquelle on a demandé au ministre d'amender
son projet de loi et qu'on lui a fait cette suggestion, que l'association
puisse déterminer les programmes et les normes d'études des
établissements d'enseignement des soins infirmiers au Québec,
définir le programme des examens d'admission à la pratique de la
profession et les qualités requises des candidats, créer un
comité d'examinateurs choisis parmi les membres de la corporation.
J'aimerais que le ministre me dise, s'il veut bien, ce qu'il pense des
exigences formulées par l'association.
M. CASTONGUAY: Je pense que j'ai répon- du â plusieurs
reprises au plan de l'immatriculation. Cet après-midi, d'ailleurs, nous
avons apporté un premier amendement et nous en apporterons de nouveaux
au plan de la tenue d'un registre; la même chose au plan des
mécanismes, maintenant, pour déterminer les programmes.
J'ai mentionné à plusieurs reprises ce que sont les
dispositions et je dois faire... Encore ici, je peux donner un autre exemple
pour montrer au député jusqu'à quel point je me suis
interrogé sur ces questions et sur la possibilité qu'elles
fonctionnent. Je vais prendre l'exemple des médecins et on sait que la
formation clinique du médecin est extrêmement complexe
également, difficile et récemment, le Collège des
médecins, il y a environ deux ans, demandait aux facultés de
médecine, avant même que la loi ait suivi cette évolution,
de prendre la responsabilité de la formation des médecins en
milieu clinique, interne et résident.
Ici, je crois que nous avons, avec les dispositions de la loi 65, sur
les contrats qui peuvent être passés entre les
établissements d'enseignement et les institutions dans le domaine de la
santé, toutes les sauvegardes possibles pour assurer qu'il y aura un
mixage adéquat entre la formation théorique et la formation
clinique.
Sur ce plan, déterminer de façon exhaustive les programmes
et les normes d'études des établissements d'enseignement, je ne
crois pas que cela puisse être fait par une partie, pas plus par les
établissements d'enseignement seuls que par la corporation
professionnelle seule.
Je crois que cela doit être fait de façon conjointe, de la
même manière pour les mécanismes d'évaluation et une
fois ceci fait, si la corporation professionnelle n'est pas satisfaite, elle
n'est pas tenue d'admettre automatiquement les membres.
Elle peut exiger, et ceci est l'objet de l'article 89, paragraphe i),
des examens additionnels et des stages de formation pratique additionnels. Je
crois que nous avons là, comme ensemble, un équilibre raisonnable
entre les objectifs" que poursuivent les établissements d'enseignement
d'une part et les corporations professionnelles d'autre part. Parce qu'il ne
faut pas oublier, encore une fois, que si l'un des deux organismes est
appelé à fonctionner de façon seule ou autonome, nous
allons nous trouver devant un autre type de problèmes comme
possibilité; d'ailleurs, les exemples sont là pour le
montrer.
Motion pour convoquer le ministre de
l'Education
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, M. le Président, le
ministre nous parle du ministère de l'Education et de
l'université. Le ministère de l'Education et l'université,
ce sont deux choses assez différentes. Dans le cas de certaines
professions, la formation est donnée à l'université selon
des normes établies depuis très
longtemps alors que le ministère de l'Education permet, autorise
l'octroi de cours qui sont régis par ce ministère selon des
normes qui n'ont pas la rigueur et les exigences que l'on retrouve dans les
universités où se donne une formation professionnelle.
C'est la raison pour laquelle je m'interroge encore sur les
mécanismes qui pourront exister entre le ministère de l'Education
et le ministère des Affaires sociales, en ce qui concerne l'application
et la pratique de la loi 250 et des lois connexes. Revoyant les exigences que
les infirmiers et infirmières ont manifestées, ont
proposées au ministre sur l'admission à l'étude et sur la
formation des infirmières et infirmiers, je ne comprends pas que le
ministre des Affaires sociales ne se rende pas à la demande qui lui a
été faite par l'Association des infirmières et des
infirmiers de la province de Québec.
Je suis d'autant plus inquiet, parce qu'on met en cause ici le ministre
de l'Education, que le ministre de l'Education ne soit pas ici pour nous
expliquer comment tout cela va fonctionner, avec le ministère des
Affaires sociales et les divers organismes que le ministre a
créés par les lois dont je viens de parler. C'est pourquoi je
souhaiterais vivement, me reportant aux demandes formulées par
l'Association des infirmiers et infirmières de la province de
Québec, que le ministre de l'Education soit ici et je fais
immédiatement la motion à l'effet que le ministre de l'Education
soit présent à cette commission, afin de nous faire
connaître quels sont les mécanismes qui sont établis ou
qu'il entend établir en vue d'assurer ce fonctionnement harmonieux dont
le ministre vient de nous parler.
C'est une motion formelle que je fais, appuyée par mon
collègue, le député de Dubuc.
M. VEILLEUX: Le député de Chicoutimi...
M. CASTONGUAY: M. le Président, est-ce que je pourrais dire un
mot?
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre et ensuite, j'aimerais
faire remarquer... Je ne voudrais pas appliquer à la lettre le
règlement mais j'aimerais faire remarquer au député de
Chicoutimi que l'article 160 de notre règlement prévoit une
limite de temps. Je pense que c'est 20 minutes par article et...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'ai pas épuisé...
LE PRESIDENT (M. Picard): Oui, un peu. Vous commenciez à abuser
parce que j'ai ici cinq noms d'autres opinants qui veulent prendre la
parole.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur votre rappel au règlement, vous me
permettrez en toute déférence et en toute amitié, nos
relations ayant toujours été excellentes, de vous faire observer
qu'il s'agit d'un problème extrêmement difficile, très
important et qu'une application très rigoureuse de la lettre...
LE PRESIDENT (M. Picard): Je l'ai mentionné dans les remarques et
j'aimerais faire remarquer au député de Chicoutimi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... sera peut-être préjudiciable
au bien commun et particulièrement à l'association dont nous
voulons nous occuper ce soir.
LE PRESIDENT (M. Picard): De toute façon, je vais laisser la
parole au ministre, après cela ce sera le député de
Bourget, le député de Saint-Jean, le député des
Iles-de-la-Madeleine et le député de L'Assomption.
M. CASTONGUAY: M. le Président, je voudrais rappeler qu'à
l'article 11 b) on dit bien que le bureau collabore conformément aux
modalités fixées en vertu du paragraphe b) du premier
alinéa de l'article 173 du code. C'est cet article 173 b) du code qui
est celui en vertu duquel des mécanismes vont être établis.
Si l'on regarde l'article 173 b) qui a déjà été
adopté, il est bien dit: "Le lieutenant-gouverneur en conseil,
après consultation de l'Office, du Conseil des universités, des
établissements d'enseignement et de la corporation
intéressée peut, par règlement, b) fixer les
modalités de la collaboration," etc. Alors, c'est le
lieutenant-gouverneur en conseil, et non le ministre de l'Education, qui va
fixer les modalités de cette collaboration et ceci après
consultation de l'office, après consultation du Conseil des
universités, des établissements d'enseignement et de la
corporation intéressée.
Alors, il n'y aura pas un mécanisme unique qui va s'appliquer
à toutes les corporations, mais le mécanisme qui va être
développé, va être développé en consultation
avec tous les organismes ici nommés et intéressés et va
être décrété par le lieutenant-gouverneur en
conseil. Alors, je ne crois pas que le ministre de l'Education soit la seule
personne à qui nous pourrions poser cette question. Il serait
inapproprié que le ministre de l'Education tente d'apporter une
réponse définitive puisque cela serait faire fi de la
consultation qui est prévue à l'article 173 et qui veut que
chacun des mécanismes soit développé pour répondre
aux exigences de chacune des situations.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, si c'est sur la motion, je
préfère garder mon droit de parole.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe b) à l'article 11.
M. LAURIN: Je ne veux pas parler sur la motion.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que vous faite une motion afin
d'inviter le ministre de l'Education?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je fais la motion, M. le Président,
pour que le ministre soit convoqué à comparaître devant la
commission pour se prononcer sur la demande qui est faite par l'Association des
infirmiers et infirmières de la province de Québec, puisque
même si, comme le dit le ministre à juste titre, beaucoup de gens
auront affaire pour l'application de cette loi, il reste qu'en ce qui concerne
la qualité des diplômes et des normes à établir pour
l'admission à la profession des infirmiers et des infirmières, le
ministre de l'Education est le premier mis en cause et sera en
réalité le premier interlocuteur puisqu'il aura à se
prononcer sur la qualité des normes d'admission et des exigences de la
délivrance des permis de pratique.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je me pose la question à savoir si
cette suggestion du député de Chicoutimi est
régulière. Car il y a 26 projets de loi qui impliquent la
formation professionnelle, 26 genres de professions, et à chaque
occasion il faudrait que le ministre de l'Education soit présent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je vais
répondre tout de suite à votre interrogation. Qu'il y ait 10, 15,
20, 21 ou 50 projets de loi, cela ne change rien au problème.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'à ce moment-là il n'y
aurait pas eu lieu d'inviter le ministre de l'Education à l'étude
du bill 250?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Laissez-moi terminer, M. le Président.
C'est peut-être le moment de le convoquer pour qu'il s'explique au moins
sur l'un des problèmes dont il aura à débattre et c'est la
raison pour laquelle j'en fais la demande par motion. On se prononcera sur la
motion, on la mettra aux voix, nous serons défaits ou pas, mais je
m'interroge sur l'absence du ministre de l'Education à un moment
où justement il est mis en cause puisqu'il sera constamment mis en cause
et dans l'application de cette loi et dans l'application des autres lois
connexes.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean sur la
motion.
M. VEILLEUX: Sur la motion, M. le Président, compte tenu des
débats qui se sont tenus en commission parlementaire avec le ministre
des Affaires sociales, je pense qu'il y a plusieurs points qui ont
été soulevés dans d'autres projets de loi qui pouvaient
affecter des ministères ou d'autres ministres.
A force de discussions, la lumière a jailli et nous avons
trouvé, avec le ministre des Affaires sociales, la solution
appropriée. Je me demande si la proposition du député de
Chicoutimi ne serait pas prématurée; si nous continuions les
discussions avec le ministre des Affaires sociales, peut-être qu'on
pourra trouver le mot magique ou les mots magiques qui régleraient le
problème, mais sans pour autant obliger le ministre de l'Education
à comparaître devant la commission. J'opterais pour suspendre,
pour le moment, la décision à être prise sur la motion du
député de Chicoutimi et continuer la discussion de fond avec le
ministre des Affaires sociales. On verra après, compte tenu des
discussions que nous aurons à ce moment, s'il est approprié ou
pas, d'accepter ou de refuser la proposition du député de
Chicoutimi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Sur la motion, le député des
Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: M. le Président, nous sommes à l'étude
du bill 273 et je ne crois pas, que jusqu'à maintenant, sur le code des
professions, les bills 250 et suivants, nous ayons demandé à
aucun ministre impliqué dans une loi de venir participer à la
discussion, à l'exception de certains bills spécifiques. Dans ce
cas-ci, je crois que le bill 273 est un bill important. Pour une fois que nous
n'avons pas d'avocat autour de la table, qu'on pourrait procéder
rapidement et intelligemment, je me demande pourquoi on retarderait
indûment l'étude du bill 273 pour des avocasseries pourquoi on
suspendrait l'étude du projet de loi, en attendant la comparution du
ministre de l'Education. C'est le lieutenant-gouverneur en conseil qui est
impliqué et non un ministre en particulier. Quant à moi, je
voudrais qu'on passe immédiatement à l'étude des autres
articles, on aurait autre chose à dire sur l'article en discussion. On
vous demanderait de prendre le vote immédiatement pour savoir si l'on
doit convoquer ou non le ministre de l'Education. Quant à moi, on va
cesser les tergiversations; nous allons passer immédiatement au vote
pour savoir si on va étudier intelligemment, progressivement et le plus
rapidement possible le projet de loi 273 qui intéresse 40,000 personnes
et non un groupe politique en particulier. Je pense que tous les partis
intéressés à l'avancement du projet de loi...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): A l'ordre! M. le Président, j'invoque le
règlement. J'ai bien entendu les propos de mon excellent ami, le
député des Iles-de-la-Madeleine. Il ne s'agit pas ici d'un groupe
politique en particulier. Le député a très bien dit qu'il
s'agissait de 40,000 personnes.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, j'aimerais demander au
député de Chicoutimi en vertu de quel article du
règlement...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): II a été invoqué
l'article 96 du règlement; il a mal été
interprété par le député des
Iles-de-la-Madeleine...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel que soit l'article, M. le
Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): II faut que vous attendiez qu'il ait fini.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II vient de terminer son intervention.
M. LACROIX: Le député de Chicoutimi a
présenté sa motion, maintenant qu'il a fait son lit, qu'il se
couche...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement, c'est très clair.
LE PRESIDENT (M. Picard): Si vous invoquez l'article 96, vous devez
laisser le député des Iles-de-la-Madeleine terminer et
après, vous pouvez intervenir pour rectifier la situation.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président. Vous savez
très bien, comme moi, qu'en commission parlementaire il n'y a pas de
question de privilège.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est là que vous êtes dans
l'erreur.
M. LACROIX: Vous n'avez pas lu vos règlements comme il le
faut.
LE PRESIDENT (M. Picard): D'après les nouveaux règlements
qu'on a adoptés, vous avez droit d'invoquer la question de
privilège.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce que je voulais vous faire dire, M. le
Président. Je pose donc la question de privilège.
LE PRESIDENT (M. Picard): Si c'est une question de privilège,
vous pouvez interrompre le député des Iles-de-la-Madeleine, mais
pas sur une question de règlement.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, c'est ce que voulais
vous faire dire...
LE PRESIDENT (M. Picard): Allez-y pour votre question de
privilège.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... nous avons déjà eu le
même genre d'argumentation ensemble en commission des affaires
culturelles. M. le Président, je pose la question de privilège.
Le député des Iles-de-la-Madeleine a dit qu'il ne s'agissait pas
des intérêts d'un parti politique. Je ne vois pas quel
intérêt un parti politique peut avoir, lorsqu'il s'agit de
défendre 40,000 personnes réparties dans tous les comtés
du Qué- bec. Le problème n'est pas de savoir si ça fait
l'affaire d'un parti politique ou pas, c'est de savoir si ça fait
l'affaire des gens qui sont devant nous, qui sont venus devant nous et qui nous
ont présenté des mémoires, encore ceux que nous avons ici,
ce soir. Je dis ceci, que la demande que j'ai faite, je la fais en vue
justement de protéger les intérêts de ces personnes qui ont
soumis des revendications et non pas pour défendre des
intérêts de partisans.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député des
Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: Vous, ça fait longtemps qu'ils seraient partis, c'est
la première fois que vous venez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'ai pas terminé. C'est dans cette
perspective que je tiens à vous dire que l'observation qu'a faite mon
collègue des Iles-de-la-Madeleine est mal venue...
M. LACROIX: Elle est bienvenue parce que c'est la
vérité!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... que notre intention n'est pas de retarder
l'adoption du projet de loi, mais au contraire de perfectionner, de bonifier le
projet de loi en demandant à un ministre responsable de venir devant la
commission.
M. LACROIX: Des chiures de mouches pour mettre des points sur les "i" de
la constitution.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que vous avez terminé votre
intervention? Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je voudrais d'une
façon très calme et très sereine ajouter un mot au
débat qui se poursuit présentement. On ne me le refusera pas
parce que j'ai été associé depuis décembre 1971 aux
travaux de la commission spéciale qui étudie le code des
professions et des lois spécifiques.
Il y a une motion devant cette commission parlementaire au sujet de
faire comparaître le ministre de l'Education. Mon argumentation, M. le
Président, ne portera pas sur l'opportunité de le faire
comparaître à ce moment-ci, à 9 heures dix minutes mardi
soir, parce que j'ai déjà, au cours de séances
précédentes, notamment au cours de l'étude des
mémoires en commission parlementaire, souligné à quelques
reprises l'importance qu'il y aurait eue que le ministre de l'Education entende
certaines représentations faites par des corporations
professionnelles.
Je ne sais pas si c'est le meilleur moment pour le ministre de
l'Education de prendre conscience de l'importance de certaines dispositions du
projet de loi 250 et de certaines dispositions des projets de loi
spécifiques en ce
qui concerne la formation des futurs professionnels. Mais je sais
qu'à un moment ou l'autre il devra en prendre connaissance. Il est
apparu à mon collègue, le député de Chicoutimi, et
probablement à juste titre, que la circonstance la plus favorable, pour
ce faire, était le projet de loi des infirmières et infirmiers
alors que l'on a tellement discuté ces dernières années et
que l'on discutera encore pendant un certain temps de cette formation
extrêmement importante des infirmières que l'on faisait il n'y a
pas encore longtemps dans le milieu des établissements hospitaliers et
que l'on fait maintenant dans les milieux des institutions de niveau
collégial. Je voudrais et ce que l'on voudrait évidemment, c'est
que le ministre de l'Education prenne conscience de la frustration
qu'éprouvent certaines corporations professionnelles devant les
réactions parfois négatives, je pense, du ministère de
l'Education aux problèmes qui lui sont soumis. Alors, que le contraire,
on peut le dire, ici, devant le ministre des Affaires sociales, je pense que
c'est à son honneur, le ministre des Affaires sociales est beaucoup plus
sensibilisé à ces problèmes de formation professionnelle.
Dans le domaine de la santé, on me dira peut-être que c'est normal
qu'il le soit, parce que cela le touche d'assez près et j'ai vécu
cette expérience, mais pour les autres corporations professionnelles,
j'ai l'impression que le ministre des Affaires sociales désire
également être sensibilisé.
Ce que les infirmières nous ont représenté comme
d'autres groupes professionnels, c'est que cette modalité de
collaboration que contient la loi, avec laquelle elles devront vivre ces
corporations professionnelles, elles craignent qu'à travers ce
mécanisme qui est là, dans le code des professions, à
l'article 173, chez le lieutenant-gouverneur, dans l'Office des professions,
dans le Conseil des universités, dans les établissements
d'enseignement où l'on peut retrouver toujours la présence
directe ou indirecte du ministre de l'Education, on peut la retrouver chez le
lieutenant-gouverneur en conseil, parce que le ministre de l'Education va
siéger, on peut la retrouver, peut-être pas dans l'office,
peut-être un peu plus éloignée, mais au Conseil des
universités, on peut retrouver peut-être la présence ou
l'influence du ministère de l'Education et on la retrouvera certainement
au niveau des établissements d'enseignement.
La corporation intéressée est seule à
côté de tous ces interlocuteurs et on lui demande de
collaborer.
C'est un peu cette espèce de déséquilibre que les
corporations professionnelles tentent d'atténuer et elles ont
vécu et ça, je pense que tous les députés en
sont conscients peut-être des expériences un peu
difficiles, surtout à l'occasion du transfert de cette
responsabilité de formation du milieu traditionnel au milieu du CEGEP.
Pour ma part, ce qu'il m'intéresserait de demander au ministre de
l'Education, que ce soit ce soir ou que ce soit en une autre circonstance, mais
je suis bien intéressé à lui demander quel cas il a fait
du rapport du Conseil supérieur de l'éducation, rapport annuel
71/72, où, à partir de la page 125 et pendant, je pense,
au-delà d'une centaine de pages, le Conseil supérieur de
l'éducation s'est penché sur le problème de l'enseignement
des techniques de la santé aux CEGEP. Il a fait des recommandations et
cela date maintenant de plus d'un an, c'est le rapport 71/72. Il y a des
recommandations extrêmement pertinentes et on a étudié ce
problème jusque dans les détails, pour toutes les options. M. le
Président, on regardera aux pages 126 et 127, et également aux
pages 132 et 133, on verra combien il y a de sciences de la santé qui
sont formées dans les milieux de l'enseignement, soit au niveau
secondaire, au niveau collégial, au niveau supérieur. Il y en a
plus qu'on pense.
Alors, c'est ce genre de questions que peut-être j'aurais
aimé poser au ministre de l'Education pour lui faire prendre conscience,
à un moment ou à un autre de nos travaux, des
responsabilités qui sont les siennes. Je crois, M. le Président,
qu'il est important que le ministre des Affaires sociales ne soit pas seul
à sensibiliser son collègue de l'Education parce que, ne voulant
pas faire de particularités, de personnalité, mais ayant
vécu moi-même l'expérience, je sais comment il est
difficile de sensibiliser une machine aussi énorme que celle du
ministère de l'Education. C'est la mise en garde que je voulais faire.
Je ne veux aucunement retarder les travaux de la commission parlementaire,
mais, tôt ou tard, l'article 11 b), l'article 173 b), l'article 89 i), si
on veut que ça fonctionne, que ça réponde aux objectifs
que le ministre des Affaires sociales a en tête et qu'il nous a
expliqués à plusieurs reprises, objectifs qui sont louables, et
je pense que c'est le désir de tous les membres de la commission que ces
objectifs soient atteints, mais si on le veut, le ministre des Affaires
sociales ne pourra pas les atteindre et les corporations professionnelles ne le
pourront pas si le ministre de l'Education n'est pas sensibilisé
à toute l'ampleur de ce problème.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de L'Assomption, sur
la motion du député de Chicoutimi.
M. PERREAULT: M. le Président, la motion du député
de Chicoutimi, à mon avis, est irrecevable pour deux raisons. D'abord,
le ministre de l'Education n'est pas mis en cause directement, ni à
l'article 11, ni à l'article 173, ni à l'article 89 i). Et
deuxièmement, cette motion est prématurée parce que la
commission permanente des corporations professionnelles pourra, à
l'occasion, lorsque le temps viendra, se pencher sur les règlements de
modalité qui seront fixés à ce moment-là. Alors,
c'est prématuré et ce n'est pas l'objet des articles en
question.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dorchester, sur la
motion du député de Chicoutimi.
M. GUAY: M. le Président, je dois dire qu'en principe, je suis
d'accord sur la motion du député de Chicoutimi parce que, comme
vient de le mentionner le député de Montmagny, tôt ou tard,
il va falloir se charger de sensibiliser également le ministre de
l'Education sur cette question. J'aimerais, bien sûr, avoir l'occasion de
poser certaines questions au ministre de l'Education concernant cette
collaboration dont on parle. J'aimerais savoir si, dans l'avenir, cette
collaboration va être possible et surtout quelle a été
cette collaboration dans le passé. Je pense que c'est assez important.
On aimerait savoir de quelle façon ça pourra se traduire dans le
vécu, dans les faits, de quelle façon ça va se passer
cette collaboration, quels seront les mécanismes qu'on invoque
actuellement et qui normalement devront fonctionner. Et comme le passé
se porte garant de l'avenir, il y aurait lieu de bien examiner toute cette
question qui est très importante. C'est pour ça que je dis: En
principe, je serais d'accord.
C'est peut-être impossible, ce soir, d'avoir le ministre de
l'Education avec nous, sauf qu'en principe je ne peux pas être contre,
puisque le ministre des Affaires sociales, qui est déjà
sensibilisé, est le seul à l'être ou est le seul, lui,
à sensibiliser son collègue de l'Education. C'est une question
très importante; c'est une question qui est revenue en discussion
à plusieurs reprises, lors de l'étude de ces projets de loi. Si
le ministre de l'Education était présent, bien sûr, nous
pourrions lui poser un certain nombre de questions, pour donner probablement
beaucoup plus d'assurance aux groupes professionnels qui auront à vivre
avec cette loi. Traduit dans les faits, qu'est-ce que cela donnera? C'est bien
ce qu'on aimerait savoir.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre sur la motion du
député de Chicoutimi.
M. CASTONGUAY: M. le Président, tout au long de nos travaux, j'ai
noté des questions qui vont faire l'objet de règlements et
où les membres de la commission ont insisté sur la
nécessité que ces projets de règlement soient
discutés par la commission permanente. Je pense qu'ici, je devrais
rappeler d'abord que j'avais noté cet objet de façon
particulière. J'avais noté le souhait des membres qu'au moment
où les projets de règlement, entrant dans les modalités,
seront soumis, le grand désir des membres de la commission que le
ministre de l'Education soit présent, étant donné qu'au
moment de l'adoption ou dans les dernières étapes, avant
l'adoption du règlement par le lieutenant-gouverneur en conseil qui
fixera les modalités, il serait intéressant qu'il vienne
présenter ses vues.
LE PRESIDENT (M. Picard): Sur la motion, le député de
Bourget.
M. LAURIN: Je voterai contre la motion du député de
Chicoutimi, parce que l'objet qu'il poursuivait a maintenant été
atteint, puisque le ministre des Affaires sociales vient de dire qu'il rendra
compte de la frustration considérable non seulement de l'AEIPQ, mais de
tous les partis de l'Opposition contre la façon dont les choses se sont
déroulées dans le passé. Je voterai contre
deuxièmement, parce que cela risquerait de retarder indûment
l'adoption d'une loi qu'il importe d'adopter le plus rapidement possible. Je
voterai contre troisièmement, parce qu'il sera possible, lors des
auditions de la commission permanente, qui se réunira à
intervalles périodiques, de poser toutes les questions qu'il nous
paraîtra opportun de poser. Enfin je voterai contre parce que même
si le ministre de l'Education venait ici ce soir ou demain, il ne serait pas en
mesure de répondre aux questions que nous lui posons parce qu'il ignore
le dossier. Il faudrait qu'il se fasse instruire par ses fonctionnaires, ce qui
demanderait beaucoup de temps.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean sur la
motion.
M. VEILLEUX: Pour m'éclairer, M. le Président, je ne sais
pas si ce serait possible pour le ministre de nous dire quand il prévoit
que les modalités que le lieutenant-gouverneur en conseil va
définir au paragraphe b) de l'article 173, peuvent être
présentées à la commission. Est-ce dans un an, deux ans,
six mois, trois mois ou cinq mois, à peu près?
M. CASTONGUAY: C'est assez difficile de vous donner une date
précise, parce qu'il y a d'abord la formation de l'office, du Conseil
interprofessionnel. Toutes ces étapes sont imbriquées les unes
dans les autres. Après cela, il y a la préparation de ces projets
de règlement, les durées de consultation. Encore là,
parfois, la consultation peut être un peu plus longue, mais pour obtenir
des résultats plus satisfaisants, je ne peux vraiment pas hasarder une
date, à ce moment-ci, mais je serais extrêmement surpris et
déçu si, dans un an, nous n'avions pas atteint l'étape de
tels projets. Je pense bien que c'est une des questions sur lesquelles l'office
devra se pencher le plus rapidement possible, parce que c'est
précisément un des objets, une des questions qui a fait qu'il y a
eu des difficultés entre les corporations professionnelles et les
établissements d'enseignement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dubuc sur la
motion.
M. BOIVIN: Est-ce à dire que le ministre de l'Education, dans une
séance ultérieure, assistera à nos travaux?
M. CASTONGUAY: C'est le souhait que je vais lui transmettre de la part
des membres de la commission. Je pense que c'est un désir qui est
fondé et qui m'apparaît légitime.
M. BOIVIN: A part la corporation professionnelle, qui a des craintes, le
ministre a exprimé aussi certaines craintes du passage de la formation
théorique à la formation pratique; les établissements ont
des craintes, la profession médicale aussi et même les
malades.
Il n'y a pas de profession qui ait été bouleversée
comme cette profession des infirmières. Ensuite, c'est la profession
où le roulement c'est peut-être pourquoi ce soir on insiste
sur cette profession; cela aurait pu être demandé à
d'autres professions est le plus grand, où on a à former
3,000 infirmières par année parce qu'il n'y a pas très
longtemps la vie professionnelle de l'infirmière était de quatre
ans et demi; maintenant, elle est de dix ans parce qu'on a pu recycler beaucoup
d'infirmières qui sont revenues à la pratique. Alors, la raison
pour laquelle la chose vient ce soir, c'est que le roulement de cette
profession est le plus grand des roulements, lors de la préparation de
ces infirmières.
M. LACROIX: La motion, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres opinions sur la
motion du député de Chicoutimi?
M. MARCHAND: M. le Président, sur la motion.
LE PRESIDENT (M. Picard): Sur la motion, le député de
Laurier. Un instant, s'il vous plaît. J'aimerais informer les membres de
la commission que M. Marchand, député de Laurier, remplace pour
la séance d'aujourd'hui, M. Vézina, de Montmorency.
Le député de Laurier.
M. MARCHAND: Je voterai contre la motion pour la bonne raison que je
suis assuré, et le ministre vient de nous donner la certitude, que
depuis déjà un an, le ministère de l'Education et le
ministère des Affaires sociales se sont consultés
continuellement, qu'ils continueront de le faire et que, par conséquent,
ils donneront autant de soin à déterminer des programmes et des
normes d'études des établissements d'enseignement des soins
infirmiers au Québec en consultant les infirmières qui sont
sûrement les plus intéressées, que lorsqu'on
détermine les problèmes et les normes d'études des
médecins qui sont des plus consultés.
Alors, je suis certain que le même privilège sera
accordé aux infirmières. C'est la raison pour laquelle je voterai
contre la motion.
LE PRESIDENT (M. Heard): Le député de Dubuc.
M. BOIVIN: J'aurais seulement une chose à ajouter. Quand on dit
le ministre de l'Education, c'est avec tout son personnel de cadre important
parce qu'on sait que la collaboration... On dit "collaboration avec le
ministère de l'Education..." Ce n'est pas un cadeau parfois de
collaborer avec le ministère de l'Education. C'est un gouvernement dans
le gouvernement. On veut s'assurer que le ministre avec ses officiers
supérieurs puisse nous dire de quelle façon on peut avoir la
collaboration du ministère de l'Education.
M. LACROIX: Vous avez déjà été ministre.
M. BOIVIN: Pas à l'Education.
M. LACROIX: Oui mais seulement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je m'étonne de la
réaction...
M. LACROIX: Vous avez la mémoire courte.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... de la plupart des membres du gouvernement
et même du député de Bourget devant la proposition que j'ai
faite. Il me paraît qu'il est absolument essentiel que nous sachions un
peu ce qui se passe au ministère de l'Education par la voix de celui qui
le dirige.
Mon collègue de Dubuc vient de dire que le ministère de
l'Education est un gouvernement dans le gouvernement.
M. PERREAULT: Vous demanderez la convocation du ministre de
l'Education.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ecoutez, si vous voulez me laisser parler, je
vous expliquerai après. Vous êtes un spécialiste alors,
expliquez-vous...
M. PERREAULT: Votre droit de parole est pas mal écoulé sur
la motion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pardon?
M. PERREAULT: Votre droit de parole est pas mal
écoulé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela, je me balance de vos commentaires.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ceci étant dit, après avoir
entendu les éructations et les borborygmes du député de
L'Assomption, je poursuis.
M. LACROIX: Parlez seulement votre temps, pas plus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... assortis de
glaires. Bon. Les gens qui connaissent la profession médicale
vont comprendre.
Je disais donc que je m'étonne de la réaction violente de
gens qui ne semblent pas se rendre compte que le ministère de
l'Education est un gouvernement dans le gouvernement et que le ministère
des Affaires sociales est aussi un gouvernement dans le gouvernement.
La proposition que je fais n'a pas pour but de retarder l'examen de ce
projet de loi. Je n'ai pas demandé que, séance tenante, le
ministre apparaisse tout à coup. Mais il me semble qu'il serait
important, afin qu'on puisse se prononcer, en toute connaissance de cause, sur
la proposition d'amendement formulée par l'Association des infirmiers et
infirmières de la province de Québec, que nous sachions, au
moins, quelque chose de cette coordination qui s'établira entre les deux
ministères.
Il n'échappe à personne que le ministre de l'Education ne
contrôle pas grand-chose dans le ministère de l'Education, et ceci
dit, sans mettre en doute sa compétence et le travail qu'il fait. Mais
c'est une machine énorme, comme le ministère des Affaires
sociales en est une également.
Il est bien déterminé par la loi, par les
différents articles que le ministre nous a rappelés, qu'il va y
avoir des mécanismes de coordination, que le lieutenant-gouverneur en
conseil va promulguer une réglementation, mais de quelle façon
cette réglementation sera-t-elle promulguée? Après quel
type de consultation? A quel moment ces consultations interviendront-elles?
C'est tout cela qui nous inquiète. C'est cela qui inquiète
l'Association des infirmiers et infirmières de la province de
Québec. C'est pourquoi, avant de me prononcer sur l'article que nous
discutons, il me semble que le gouvernement aurait dû consentir que nous
entendions, à une autre séance, le ministre de l'Education avec
ses fonctionnaires pour faire l'état de la question, afin de nous
permettre de voir où on en est actuellement, de quelle façon on a
commencé à mettre en place ces mécanismes parce que,
même si ce n'est pas le ministre de l'Education comme tel qui va faire
les règlements, même si ce n'est pas le ministre des Affaires
sociales comme tel qui va faire les règlements, cela sera le
lieutenant-gouverneur en conseil qui, lui, regroupe tous les ministres et les
deux ministres les plus immédiatement intéressés vont
être celui des Affaires sociales et celui de l'Education.
C'est la raison pour laquelle je trouvais simplement normal que l'on
demande...
M. CASTONGUAY: Trois ministres. Celui chargé de l'application du
code.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Celui chargé de l'application du projet
de loi en plus. Bon. Mais ce peut être un des deux. Ce peut être
n'importe quel ministre, peu importe, mais il est membre du cabinet. Il y a
quand même deux ministres qui sont plus immédiatement
intéressés, le ministre va en convenir avec moi, celui des
Affaires sociales et celui de l'Education. Ce n'est pas un déni de
confiance à l'endroit du ministre des Affaires, sociales que j'ai
exprimé en proposant cette motion. C'est tout simplement en vue de
rassurer la profession des infirmiers et infirmières que j'aurais voulu
entendre le ministre de l'Education aux fins de savoir comment, dans la
conjoncture actuelle, avec l'organisation de l'éducation telle qu'on la
voit actuellement et compte tenu en même temps des difficultés qui
existent dans le fonctionnement des maisons d'enseignement, c'est la raison
pour laquelle j'aurais aimé entendre, non pas nécessairement ce
soir, mais à une séance ultérieure, le ministre de
l'Education nous dire ce qu'il pense de cette proposition soumise par
l'Association des infirmiers et des infirmières de la province de
Québec.
C'est pourquoi je maintiens la motion que j'ai faite, à savoir
que le ministre de l'Education soit convoqué afin que nous l'entendions
sur les projets d'amendement soumis par l'Association des infirmiers et
infirmières de la province de Québec.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les membres sont prêts
à se prononcer sur la motion du député de Chicoutimi?
Est-ce que vous accepteriez un vote à main levée?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Non, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela prend cinq députés pour un
vote enregistré. Est-ce qu'il y a cinq députés en faveur
du vote enregistré?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas en commission.
LE PRESIDENT (M. Picard): Absolument. Tous les règlements de la
Chambre...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non, non. C'est non.
UNE VOIX: A ceux qui sont contre, vous pourriez au moins demander le
vote.
M. LACROIX: Mais êtes-vous cinq?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous ne voulez même pas vous prononcer.
Vous n'avez pas le courage de vous prononcer par vote sur la question.
M. LACROIX: Certainement. On vous demande le vote enregistré.
N'importe quand, on va se prononcer.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Je demande le vote enregistré.
M. LACROIX: II est enregistré par la voie du journal des
Débats.
M. VEILLEUX: M. le Président, on ne s'est jamais abstenu de voter
comme le député de Chicoutimi le fait fréquemment en
Chambre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président, j'invoque
le règlement !
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît,
messieurs!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement et je pose la
question de privilège, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Privilège, ce n'est pas le
règlement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En invoquant le règlement, M. le
Président, on l'invoque selon tel article. On l'invoque pour poser la
question de privilège. Vous savez cela.
M. LACROIX: Y aurait-il une garde-malade qui pourrait le soigner?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord. Le député de
Saint-Jean vient de dire tout à l'heure que le député de
Chicoutimi s'est abstenu de voter. Il s'est abstenu de voter, le
député de Chicoutimi, pour protéger le gouvernement
faiblard qui est devant lui et qui ne veut pas protéger les infirmiers
et infirmières. C'est clair?
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît! Est-ce qu'il
y a cinq députés pour demander le vote enregistré, sinon
ce sera un vote à main levée.
M. LACROIX: On va demander le vote enregistré. Comme cela, il va
voir qu'on est prêt.
M. PEARSON: On va vous aider à avoir cinq personnes.
LE PRESIDENT (M. Picard): Levez la main les cinq députés
qui demande le vote enregistré.
M. VEILLEUX: M. le Président, pour protéger les
infirmières et infirmiers, je lève la main.
LE PRESIDENT ( M. Picard): Vote enregistré sur la motion du
député de Chicoutimi qui aurait pour effet de convoquer le
ministre de l'Education à l'occasion de l'étude du paragraphe b)
de l'article 11 de notre projet de loi.
M. LACROIX: Cessons de perdre du temps.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Boivin, de Dubuc.
M. BOIVIN: Pour.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Caston-guay, de Louis-Hébert.
M. CASTONGUAY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Cloutier, de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Faucher, de Yamaska.
M. FAUCHER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Fortier, de Gaspé-Sud.
M. FORTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Guay, de Dorchester.
M. GUAY: Pour.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Lacroix, des Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Laurin, de Bourget.
M. LAURIN: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Tremblay, de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Perreault, de l'Assomption.
M. PERREAULT: Contre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II ne sait pas pourquoi mais il le dit
pareil.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Pearson, de Saint-Laurent.
M. PEARSON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. L'Allier, Deux-Montagnes.
M. L'ALLIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Veilleux, de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Marchand, de Laurier.
M. MARCHAND: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): La motion est rejetée. La parole est au
député de Bourget sur le paragraphe b) de l'article 11.
M. LAURIN: M. le Président, les longs échanges auxquels
nous venons d'assister et les explications du ministre n'ont pas
atténué les inquiétudes que j'entretiens encore sur la
formation des infirmières. Je sais bien que les articles 173 b) de la
loi 250 et l'article 11, paragraphe b) de la loi 273 ainsi que le paragraphe i)
de l'article 89 de la loi 250, instituent un cadre général
à l'intérieur duquel des mécanismes de
réglementation devraient être trouvés mais je vous soumets,
M. le Président, que dans le cas de la profession des
infirmières, nous avons affaire à une situation qui est assez
gâtée, qui a compromis jusqu'ici l'éducation que l'on a pu
donner aux infirmières d'une part et deuxièmement qu'on devrait
prendre toutes sortes de précautions pour envisager comme il se doit les
caractères spécifiques de cette formation.
La première argumentation que je voudrais soumettre est celle-ci
et elle a trait à l'élaboration des programmes. Evidemment, dans
les articles que je viens de mentionner, on dit que les établissements
d'enseignement auront leur mot à dire, autant que la corporation
intéressée, dans l'élaboration des programmes. Il reste
cependant, M. le Président, que lorsqu'on a considéré le
cas des facultés comme médecine, pharmacie, optométrie,
disciplines qui relèvent des facultés universitaires, nous
pouvions quand même nous référer, dans l'article 173,
à la collaboration du Conseil des universités alors que, quand
nous parlons d'une discipline comme celle des techniques infirmières, on
est obligé de se référer aux collèges
d'enseignement général et professionnel qui n'ont pas, eux,
l'équivalent de ce que le Conseil des universités constitue pour
chacun des établissements d'enseignement qu'on appelle une
université.
Donc, autant il était possible d'avoir une opinion uniforme,
globale, générale de la part du Conseil des universités,
autant il sera difficile d'avoir cette opinion générale, de
préférence unanime, réfléchie, d'un corps qui
réunirait l'ensemble des établissements d'enseignement au niveau
collégial. Le seul endroit où existe ce corps, cet organisme de
coordination de l'enseignement des collèges d'enseignement
général et professionnel, c'est le ministère de
l'Education. Et l'article 173, évidemment, ne parle pas du
ministère de l'Education pas plus d'ailleurs que du ministère des
Affaires sociales, malgré le grand rôle qu'il aura à jouer
là-dedans, étant donné que c'est le lieutenant-gouverneur
en conseil. Déjà on peut penser que cette absence d'un organisme
de consensus comme le
Conseil des universités, qui pourrait constituer le conseil des
CEGEP, va peser d'une façon négative sur l'élaboration des
programmes et va peut-être se traduire par une lenteur
décisionnelle, par une faiblesse décisionnelle, par une absence
d'examen de toutes les dimensions qu'il faudrait examiner. Je sais bien que
peut-être il existe actuellement un organisme qui réunit les
principaux directeurs de l'enseignement collégial niais je ne pense pas
que son existence soit assez longue et que ses traditions soient telles que
l'on puisse attendre de cet organisme une opinion aussi éclairée,
aussi assise et prestigieuse que celle que l'on peut avoir du Conseil des
universités.
Mais ce qui m'inquiète encore davantage, M. le Président,
c'est quand nous allons plus loin que la question des programmes et que nous
entrons dans le concret des choses. Par exemple, on dit dans le mémoire
de l'Association des infirmières, qu'il y a jusqu'ici 40 options dans le
réseau des CEGEP. Je me pose la question. Pourquoi 40 options et
pourquoi a-t-on réparti ces options dans tel ou tel coin du
Québec? Après quel examen, après la mise en forme de quels
critères, quelles études démographiques,
géographiques ont conduit au choix de ces options par le
ministère de l'Education? Dans l'avenir, qui nous dit qu'il n'y aura pas
60 ou 70 options? Sur quelle base choisira-t-on d'augmenter le nombre de ces
options et de les répartir dans telle ou telle région du
Québec? Nous ne le savons pas.
Une question encore plus inquiétante que le nombre des options,
c'est le choix du personnel enseignant. Qui va enseigner les techniques
infirmières dans les collèges d'enseignement
général et professionnel, combien de professeurs, pour combien de
matières? Quelles seront les qualités de ce personnel
d'enseignement, quels sont les critères qui présideront à
leur recrutement, à leur engagement, à l'évaluation
continuelle de leur capacité?
On n'a pas encore répondu à ces questions et pourtant on
connaît les difficultés énormes avec lesquelles sont aux
prises les conseils d'administration des CEGEP, avec les normes qu'on leur
soumet de 1 par 17, et à quel point chaque discipline essaie de trouver
sa place au soleil en tassant les autres, en essayant d'avoir le nombre
d'enseignants qu'ils voudraient, la qualité d'enseignement qu'il
faudrait. Comment peut-on garantir que, dans ces CEGEP existants ou à
venir, on aura, dans chacun d'entre eux, le nombre d'enseignants qu'il faut
pour les diverses options cliniques ou théoriques enseignées? Et
surtout qui pourra nous garantir que la qualité de ce personnel sera
correspondante aux exigences de la formation? Qui pourra nous garantir qu'on
pourra surveiller la qualité de leur rendement, jusqu'à quel
point et selon quelles normes on pourra les faire se recycler, se perfectionner
ou même les révoquer au besoin? Nous n'avons pas eu ces assurances
et tant qu'on ne les aura pas, je pense que l'association
des infirmières et les législateurs ont le droit de
s'inquiéter.
La même chose pour les stages. Je sais bien que le ministre a dit
que la loi 65 pourvoit à cette réglementation concernant les
stages en vertu des contrats d'affiliation qu'elle permet, mais qui
négociera avec les hôpitaux, puisque ce sont des hôpitaux
qu'il s'agit lorsqu'il est question de stages? Est-ce que ce seront les
établissements d'enseignement eux-mêmes, un par un? Est-ce que ce
seront les établissements, à la lumière d'une norme qui
pourrait être établie par le ministère de l'Education ou
par le ministère des Affaires sociales ou à l'aide d'une norme
qui devrait pouvoir être établie par l'Association des
infirmières de la province de Québec qui, depuis tant
d'années, connaît tellement les exigences auxquelles doivent se
conformer les stages dans toutes leurs caractéristiques: longueur,
durée, qualité, variété? Nous ne savons pas du tout
comment cette négociation des stages pourrait se faire, si elle
répondra véritablement aux exigences du patient, de la
sécurité du malade, du bien public. Il y a toute sorte de
questions que nous nous posons et qui peuvent peut-être être
résolues à l'intérieur du cadre des articles que j'ai
mentionnés mais qui peuvent aussi très bien ne pas être
résolues. C'est la raison pour laquelle, étant donné que
nous avons affaire à une corporation qui a ses lettres de noblesse, qui
existe depuis de longues années, qui vient de subir une mutation
à la demande de l'Association des infirmières, étant
donné aussi que c'est une profession très importante puisqu'elle
intéresse au premier chef la sécurité du malade, nous nous
posons des questions. Nous souhaiterions que le ministre puisse nous assurer
qu'à l'intérieur des articles que nous allons adopter, on puisse
être sûr qu'une réponse, la plus parfaite possible, sera
donnée aux questions que nous posons et aux inquiétudes que nous
entretenons.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'aimerais poser une question, si vous me
permettez, M. le Président, au député de Bourget. Est-ce
qu'il ne s'agit pas exactement, de toutes les questions que j'ai
posées?
M. LAURIN: C'est vrai.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ceci m'explique mal que vous n'ayez pas
voté pour ma motion.
M. LAURIN: C'est uniquement parce que cela m'apparaissait une mauvaise
modalité...
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que l'honorable ministre peut
répondre?
M. LAURIN: ... en l'occurrence, étant donné que l'on ne
savait pas où, ni quand cette audition se ferait et à part cela,
il aurait fallu ajouter que d'autres ministères auraient dû y
participer.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre n'a pas répondu aux
questions et il aurait dû y répondre.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît! Le
député de Saint-Jean a la parole.
M. VEILLEUX: M. le Président, tout à l'heure j'ai
voté contre la motion du député de Chicoutimi parce que je
voulais que l'on fasse la discussion de fond sur l'article 11. Maintenant, je
crois que le problème de l'Association des infirmières et
infirmiers du Québec réside surtout dans le fait que
l'enseignement des techniques infirmières se donne dans une quarantaine
de CEGEP. Ce que l'on ne retrouve pas, M. le Président, lorsque l'on
parle des médecins, des dentistes ou des pharmaciens puisque
l'enseignement se retrouve au niveau des universités. Je demande donc au
ministre quel est le mécanisme qui permettra une coordination, comme je
le mentionnais d'ailleurs...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Non. C'est ma question, M. le Président.
Le ministre y a répondu. D a essayé.
M. VEILLEUX: Là, le député de Chicoutimi va dire
que chaque question que l'on pose, c'est lui qui y a pensé le
premier.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez voté contre la motion et
là vous posez les mêmes questions au ministre.
M. VEILLEUX: Je tiens à dire au député de
Chicoutimi que nous sommes ici, depuis le début...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est malhonnête ce que vous faites!
M. VEILLEUX: ... que nous avons posé des questions bien avant le
député de Chicoutimi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... intervention objective.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît!
M. VEILLEUX: ... et que le député de Chicoutimi n'a fait
que reprendre les questions que nous avons posées...
M. CASTONGUAY: C'est vous-même qui l'aviez posée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je l'ai posée et vous ne m'avez
même pas répondu. Vous n'avez pas été capable
d'établir des mécanismes de coordination.
LE PRESIDENT (M. Picard): La parole est au député de
Saint-Jean.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Vous vous défilez devant vos
responsabilités.
M. VEILLEUX: M. le Président, je ne crois pas que le ministre des
Affaires sociales se soit défilé, compte tenu de
l'expérience que j'ai pu avoir des discussions, depuis le début,
sur le code des professions et les lois connexes.
Le problème réside dans la quantité des CEGEP. Quel
est le mécanisme que le ministre prévoit pour justement
coordonner et planifier, au niveau de toute la province, l'enseignement
théorique, la formation clinique et la formation professionnelle des
étudiants en techniques infirmières?
M. CASTONGUAY: Je pense qu'à la question que pose le
député de Saint-Jean, il est important de rappeler qu'à
l'article 173 b) on fait état que les modalités et la
collaboration de la corporation, en ce qui a trait à
l'établissement des programmes et l'évaluation des
étudiants, doivent se faire avec les établissements
d'enseignement. Alors, lorsque l'on a parlé du ministère de
l'Education qui va jouer un rôle, c'est exact. Mais il ne faut pas
oublier que c'est au plan des établissements que ces modalités
vont s'établir, de telle sorte que la corporation va pouvoir avoir un
contrôle beaucoup plus immédiat que si ceci ne se faisait
qu'indirectement avec le ministère de l'Education.
M. LAURIN: M. le ministre, est-ce que je peux vous arrêter un
instant?
M. CASTONGUAY: Et j'aimerais donner aussi certains
éléments de réponse tantôt à vos autres
questions.
M. LAURIN: Je voulais seulement dire que, si les autorités des
établissements d'enseignement se trouvent déjà
enserrées dans des normes qu'elles doivent respecter d'une façon
absolue au point de vue budgétaire et au point de vue allocation du
personnel...
M. CASTONGUAY: C'était justement le deuxième
élément de la question ou des questions que vous aviez
posées. Nous avons mis sur pied l'opération des sciences de la
santé. Précisément, je peux faire parvenir aux membres de
la commission, demain, des copies du texte du mandat, de la composition du
groupe, des étapes qu'ils doivent traverser. Cette opération a
précisément pour objet de faire le point sur de telles questions
comme celles qui ont été mentionnées, que vous avez
mentionnées, quel est le nombre d'options qui sont nécessaires,
comment doivent-elles être réparties, quel devrait être le
type de professeurs, le nombre de professeurs requis, etc. Cette
opération vise précisément à faire le point, comme
cela a été fait en ce qui a trait aux sciences appliquées,
ce qui a donné d'excellents résultats de l'avis de tous. Alors,
à cette deuxième partie de la question, il y a
présentement un mécanisme extrêmement élaboré
qui fonctionne et qui a été mis sur pied, après avoir
acquis l'expérience dans le domaine des sciences appliquées, pour
faire le point sur chacune de ces questions.
Enfin, lorsque nous arrivons aux modalités ou à la
détermination des conditions des stages dans des établissements
dans la loi 65, nous avons dit que des programmes de formation doivent se faire
dans des établissements reconnus à des fins d'enseignement et
là, étant donné qu'il s'agit du domaine de la
santé, le ministre de l'Education et le ministre des Affaires sociales
doivent donner leur approbation à de tels contrats de service.
Déjà, nous avons élaboré un premier projet de
contrat à cet effet et nous allons soumettre d'ailleurs, je me
demande s'il n'a pas déjà été expédié
par la poste ces derniers jours ce contrat aux fins d'établir les
modalités pour l'enseignement dans le cadre de stages cliniques.
M. LAURIN: Dans le cas de ces contrats de service, est-ce que l'opinion
de la corporation intéressée est sollicitée d'une
façon officielle?
M. CASTONGUAY: C'est notre intention parce que, comme je le dis, il y a
toujours deux parties dans cette question.
LE PRESIDENT (M. Picard): Question additionnelle, le
député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Je posais cette question au ministre parce que, quand est
arrivée l'intégration de l'enseignement des techniques
infirmières aux CEGEP, je pense qu'il y a eu une collaboration
d'intégration de la part de l'Association des infirmières et
infirmiers du Québec et, compte tenu de la mauvaise expérience
qu'ils ont pu vivre depuis ce temps, c'est de trouver le mécanisme qui
va permettre une planification et une coordination de l'enseignement des
techniques infirmières à travers la province.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dorchester.
M. GUAY: M. le Président, j'ai écouté attentivement
jusqu'ici tout ce qui s'est dit et je ne suis pas convaincu, par exemple, de
tout ce qui a été dit. Bien sûr qu'on veut établir
des modalités de collaboration et le ministre des Affaires sociales est
plein de bonnes intentions, mais je tiens à lui rappeler que l'enfer est
pavé de bonnes intentions et, si on pouvait analyser à l'avance
toute la répercussion des discussions qu'on a aujourd'hui,
peut-être qu'on changerait d'attitude.
Si on se reporte aux demandes de l'association, on doit dire que les
demandes qui sont
formulées s'inscrivent dans le cadre de la logique et du gros bon
sens parce que, si on lit la section IV de l'admission à l'étude
de l'article 25, chapitre 252 de la Loi des infirmières, on se rend
compte que c'était bien défini, c'était bien clair dans
leur loi. Pour cette association, elles ont nettement l'impression, compte tenu
des difficultés qui ont déjà été
vécues avec le ministère de l'Education, que c'est un recul, que
c'est du terrain qu'elles perdent et il faut évidemment les comprendre.
Bien sûr, on n'est probablement pas en mesure d'analyser si oui ou non
les mécanismes qu'on choisit d'introduire dans une loi aujourd'hui vont
fonctionner et jusqu'à quel point ils vont bien fonctionner.
Probablement que, du moins partiellement, ça va fonctionner, mais si on
se fie au passé et si on regarde les difficultés qui ont
été vécues, on tente évidemment le plus possible de
les éviter. On pourra se reporter à l'article 89, paragraphe i),
tel qu'amendé, à 173 b), mais je n'ai pas la certitude que ces
mécanismes qu'on veut insérer dans une loi ou ceux qu'on ne place
pas dans la loi pour définir bien clairement de quelle façon
ça fonctionnera et à qui on confie les responsabilités,
compte tenu des difficultés du passé, je ne suis pas convaincu
qu'on va réussir avec la même qualité qu'on semble le
laisser croire aujourd'hui. Bien sûr qu'il y a eu des efforts de faits.
Il faudra qu'il s'en fasse encore. Mais moi, à moins que ce soit bien
dit clairement dans la loi, je ne suis pas convaincu du résultat
à l'avance parce que, depuis un bon bout de temps, on en discute, et
l'association en a témoigné devant la commission avec plusieurs
mémoires. Ils en ont fait état lors de la comparution, avec des
témoignages, et je ne suis pas convaincu du tout que les propos que
vient de nous livrer le ministre aujourd'hui vont régler cette question
aussi facilement. Pour ma part, j'aimerais bien que les demandes de
l'association qui m'apparaissent logiques, qui sont des droits acquis tout de
même, étant donné qu'on a fait mention pour beaucoup moins
que ça de droits acquis dans d'autres projets qu'on a
étudiés antérieurement, M. le Président, je crois
qu'on devrait accepter les demandes de l'association parce qu'elles
répondent absolument aux besoins du bon fonctionnement de cette
corporation.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de l'Assomption.
M. PERREAULT: M. le Président, il est vrai qu'il existe des
lacunes actuellement dans l'éducation, dans les techniques
infirmières, au ministère de l'Education. L'Association des
infirmiers et des infirmières a raison de dire qu'il n'existe rien au
ministère de l'Education au point de vue de la coordination de
l'enseignement, mais je pense que, s'il y a correction à faire, elle
doit se faire au ministère de l'Education par l'entremise du
lieutenant-gouverneur en conseil qui va fixer les modalités plutôt
qu'au niveau d'un projet de loi.
Quant à moi, je persiste à dire que nous avons
déjà cinq corporations sur vingt et une de domaine exclusif; nous
en avons cinq qui relèvent du domaine du CEGEP. Je crois que c'est
à ce niveau qu'on doit agir plutôt qu'au niveau des
corporations.
Le bill des professions et chacune des lois constitutives doivent
être semblables. Aucune corporation, d'après moi, que ce soit
celle des avocats, que ce soit celle des ingénieurs ou celle des
médecins, ne doit y faire exception.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres opinants sur le
paragraphe b) de l'article 11?
Le député de Chicoutimi.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'écoute tous
mes collègues et cela me convainc que j'avais raison de faire la motion.
Je ne peux pas y revenir, mais j'aimerais, encore une fois, demander au
ministre de l'Education, excusez-moi, des Affaires sociales voyez-vous,
je suis obsédé, j'ai besoin de soins infirmiers, M. le
Président ceci: II reconnaît qu'il existe une corporation
qui s'appelle l'Association des infirmiers et infirmières du
Québec. Comment se fait-il que le ministre n'accepterait pas que ce soit
cette corporation, aux termes de la demande qui lui est faite, qui
contrôle les examens, qui contrôle les normes, les règles
d'admission à la profession? Précisément, parce
qu'à l'heure actuelle le ministre l'a dit lui-même
il y a 40 CEGEP qui dispensent un enseignement en cette matière, compte
tenu des difficultés qui se posent, des accrochages qui se produisent,
des craintes que l'on entretient et de la qualité des soins qui, au dire
de personnes compétentes, ne correspondent pas aux normes et
critères qui, jusqu'à présent, avaient été
assurés grâce à une association qui avait fait ses
preuves.
Moi, je veux faire confiance au ministre des Affaires sociales; je veux
faire confiance au ministre de l'Education et je veux bien faire confiance au
lieutenant-gouverneur en conseil, mais est-ce qu'il y a des gens mieux
placés que les infirmières et les infirmiers pour
déterminer ces normes? Parce que, quand on aura brassé toute
l'affaire, qu'on aura passé par le conseil de ci et de ça, le
ministère de l'Education, les Affaires sociales, le
lieutenant-gouverneur, une nouvelle commission parlementaire, à quoi
finalement va-t-on aboutir? Quelles seront à la fin de la course les
conclusions pratiques auxquelles on parviendra et qui permettront à
cette association qui a quand même fait ses preuves, grand Dieu
de constater que toutes ces personnes, que l'on forme actuellement,
auront la même qualité de formation et cela, en vue du bien
des citoyens, du service au public, en vue du bien commun que celle qui
était donnée auparavant? Il ne s'agit pas de revenir en
arrière; il ne s'agit pas de refuser les personnes qui recevront cet
enseignement dans d'autres maisons d'enseignement que celles qui existaient
auparavant. Mais pourquoi ne nous
donnerions-nous pas à nous, législateurs, cette
sécurité de remettre, entre les mains de personnes
compétentes, la responsabilité d'apprécier les
études théoriques ou les études cliniques qu'auront faites
ces personnes? C'est la question que je pose au ministre.
M. CASTONGUAY: M. le Président, au risque de me
répéter, je voudrais d'abord bien établir clairement... Et
si on examine la Loi actuelle des infirmières et infirmiers, on va noter
qu'il n'y a aucun mécanisme justement de concertation, de collaboration
qui sont prévus dans cette loi pour assurer justement que les objectifs
poursuivis soient atteints.
Et je parle de la loi actuelle, celle qui est en vigueur.
C'est un premier fait qu'il faut rappeler, je crois. Quant au
deuxième, sans repasser par tout le truchement des articles 11 b), 89
i), 173 b), je peux donner la garantie au député que
l'association ou l'ordre des infirmières et infirmiers ne sera pas
obligé il n'y a rien dans aucune des dispositions de la loi qui
l'obligera de délivrer un permis à un candidat si l'Ordre
des infirmières juge que ce candidat n'est pas compétent, n'a pas
la compétence requise pour exercer la profession
d'infirmière.
Les dispositions, si on les regarde une par une, bien clairement,
donnent toute l'autorité à l'ordre des infirmières pour
déterminer qui doit être admis dans cet ordre.
Ce que nous essayons de faire ici, par les articles 173 b) et 11 b) est
d'assurer que la partie de la formation, qui doit se faire au premier titre
dans les établissements d'enseignement qui doit comporter des stages
cliniques, se fasse en collaboration de telle sorte que l'on évite les
problèmes qui ont surgi dans d'autres domaines et qui, dans chaque cas,
se sont soldés par des frais je ne parle pas au plan
pécuniaire que l'étudiant a dû payer en
définitive. C'est tout ce que nous essayons de faire ici. Nous
n'enlevons en aucune façon à l'ordre des infirmières la
responsabilité et le pouvoir de déterminer qui doit être
admis dans cet ordre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre me permet une autre
question? Justement, je vois une contradiction dans son approche. Il admet
c'est établi par le projet de loi que c'est la corporation
qui, en définitive, donnera les permis.
M. PERREAULT: Toutes les corporations.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, toutes les corporations, nous parlons de
celle-ci. Vous vouliez parler des infirmières, nous en parlons. Le
ministre nous dit que c'est cette corporation qui donnera le permis d'exercice
de la profession.
Mais cette corporation, comment pourra-t-elle donner le permis, comment
pourra-t-elle apprécier cette formation, si elle n'a pas eu...
LE PRESIDENT (M. Picard): Sur l'émission du permis...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): ... le droit d'examiner...
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous êtes complètement hors
d'ordre.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): ... le type de programme et de formation qui
aura été donné.
M. CASTONGUAY: Nous avons discuté de cela pendant de nombreuses
heures, je crois bien, lorsque nous avons étudié le code des
professions, notamment...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je veux bien, M. le ministre...
M. CASTONGUAY: ... en ce qui a trait à l'article 173 b).
M.TREMBLAY (Chicoutimi): ... mais ici, est-ce que vous ne voyez pas
qu'il y a une contradiction?
M. CASTONGUAY: Non. Parce que, dans la situation où il y a
vraiment collaboration réelle entre l'établissement
d'enseignement et la corporation, aussi bien au plan de l'élaboration du
programme que de l'évaluation, les résultats devront être
en sorte que l'étudiant qui aura passé par ces mécanismes
devrait satisfaire aux exigences de la corporation.
Si cela n'est pas le cas, la corporation peut ajouter des exigences
additionnelles. Le but est de faire en sorte que nous ayons un travail conjoint
entre la corporation et l'établissement d'enseignement. Si les
résultats sont obtenus, le candidat pourra, par une formalité,
être admis par la suite. Si les résultats ne sont pas obtenus
à la satisfaction de l'ordre, il pourra ajouter soit examen, soit stage
additonnel.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Bourget.
M. LAURIN: J'aimerais poser une dernière question au ministre.
Etant donné que la qualité du personnel enseignant, du point de
vue de l'enseignement, a laissé jusqu'ici à désirer
c'est de notoriété commune et étant donné
que la qualité des stages qui se poursuivent actuellement dans certains
hôpitaux laisse aussi à désirer, est-ce que le ministre
peut nous assurer qu'il y a un moyen quelconque, soit par loi ou par
réglementation, qui permettrait à la corporation d'avoir, sinon
une capacité d'agrément, du moins, une sorte de droit de
surveillance, de droit de contrôle ou de droit de regard pour que la
qualité de ce personnel enseignant soit mieux assurée et pour que
la qualité des stages soit mieux assurée? Ou encore, en d'autres
termes je vais poser ma question
autrement quand on dit à l'article 173 que les
modalités de la collaboration visent l'élaboration des
programmes, est-ce que ceci veut dire que les modalités de la
collaboration demandée par la corporation, des établissements
d'enseignement peuvent aller jusqu'à l'étude, l'évaluation
du personnel enseignant lui-même ou si c'est restreint uniquement
à l'élaboration du programme d'étude?
LE PRESIDENT (M. Picard): II y a deux points sur lesquels on peut
discuter dans ce paragraphe b). Il s'agit de l'élaboration des
programmes et de la préparation des examens. Le personnel au
ministère de l'Education ne relève pas de cet article.
Même, je me demande s'il relève...
M. LAURIN: C'est la question que je pose au ministre parce que c'est
tellement...
LE PRESIDENT (M. Picard): La compétence du personnel
administré par l'Education n'a rien à voir avec cela.
M. LAURIN: Non, mais c'est par extension, M. le Président. Je
vous soumets...
LE PRESIDENT (M. Picard): L'élaboration des programmes,
préparation des examens...
M. LAURIN: Mais je vous soumets que c'est tellement lié, un
programme d'étude qui a de mauvais professeurs, qu'est-ce que vous
voulez, cela ne donne rien! Donc, c'est pour cela que je pose la question.
LE PRESIDENT (M. Picard): Si les membres de la commission veulent
m'autoriser à laisser continuer le débat, vous pouvez parler du
temps, si vous voulez.
M. VEILLEUX: M. le Président, pour l'élaboration des
programmes.
M. CASTONGUAY: On pourrait peut-être, si les membres le
permettaient, apporter une réponse au député de Bourget.
Le texte dit bien, comme le président vient de le rappeler, la
préparation des programmes, l'évaluation, mais si la corporation
n'est pas satisfaite du résultat obtenu, automatiquement, son choix doit
se porter sur des exigences additionnelles. De telles exigences additionnelles,
si la corporation en manifeste le désir, cela veut donc dire qu'il y a
déficience quelque part, que des éléments du
système de formation sont déficients et cela met
évidemment une pression pour que ces éléments soient
corrigés. Cela, en plus de l'autre mécanisme dont j'ai fait
état, l'opération des sciences de la santé.
Alors, même si ce pouvoir ou si ces modalités de
collaboration ne portent pas sur le personnel comme tel mais plutôt sur
les programmes, les mécanismes d'évaluation, indirec- tement,
cela débouche à un moment donné sur un jugement justement
sur la qualité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais ce jugement, comment pourra-t-on le
porter si la corporation n'a pas pu voir aux programmes de formation? Lisez
bien l'article!
M. CASTONGUAY: Si la collaboration qui est visée n'a pas
été atteinte, la corporation va soumettre un projet demandant que
les exigences, lui demandant de pouvoir imposer des exigences additionnelles
sur le plan de stages de formation et d'examens additionnels...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais vous ne pensez pas que cela va donner
lieu à des tiraillements extraordinaires et on ne saura plus qui aura
raison à la fin!
M. CASTONGUAY: Présentement, pensez-vous que le système,
la distance que vous aviez entre certains établissements et des
corporations professionnelles qui se soldaient à la fin des
études par des situations comme celles qui ont été
vécues étaient mieux? Et c'est cela que nous essayons de
concilier, savoir ce désir des corporations professionnelles d'une part,
de mettre un plus grand accent sur la formation pratique, et ce désir
des établissements d'enseignement, de mettre un accent plus
prononcé sur la formation académique. Le débat va toujours
demeurer et il n'est pas possible de le trancher. Même, je pense qu'il ne
serait pas sain qu'on veuille le trancher d'une façon permanente parce
que, justement, ces deux préoccupations sont saines. Il s'agit d'assurer
que l'équilibre sera toujours recherché par la voie de la
collaboration et c'est ce que nous essayons de faire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean a
demandé la parole.
M. VEILLEUX: M. le Président, je suis d'accord avec le ministre
lorsqu'il dit que des exigences additionnelles peuvent être
imposées par l'Association des infirmières et infirmiers du
Québec et cependant, je crois le ministre assez sensibilisé pour
qu'à l'article 173, paragraphe b), lorsqu'il établiera les
mécanismes, il n'oublie pas que contrairement, comme le disait mon
collègue de l'Assomption tout à l'heure, il y a cinq corporations
qui ont à travailler dans les CEGEP pour la formation, sauf que ces cinq
corporations ne sont pas toutes présentes dans chacun des CEGEP
contrairement à ce qu'on retrouve pour les techniques infirmières
lorsqu'on les retrouve dans chacun des CEGEP. Il y en a 40. Il peut y en avoir
dans un an 50 ou 60, on ne le sait pas.
Je pense que le ministre est assez sensibilisé pour que,
lorsqu'il établira les mécanismes au paragraphe b) de l'article
173, il nous présente un mécanisme qui va régler, une fois
pour
toutes, la coordination et la planification de l'enseignement des
techniques infirmières au Québec. D'ailleurs, nous serons ici
à ce moment pour voir à ce que ce mécanisme soit
établi une fois pour toutes, parce qu'on peut fort bien, dans la loi,
dire, comme le disait le ministre tout à l'heure, avec les
autorités des établissements concernés, mais Dieu sait
qu'à certains moments on s'oppose à beaucoup de réticence
de la part de certaines autorités, même si c'était contenu.
Il y aura peut-être lieu de prévoir dans le mécanisme des
moyens de coercition auprès de certaines autorités de CEGEP qui
refuseraient cette coordination et cette planification. En tout cas,
personnellement, je serai présent, si Dieu me prête vie, à
la commission parlementaire pour discuter de ces modalités et veiller
à ce qu'un réel mécanisme de coordination soit
établi. Je pense que c'est l'idée du ministre et c'est ce qu'il
essaie de nous faire comprendre depuis le début; moi je viens de le
comprendre. Cela me prend du temps à comprendre mais je viens de
comprendre.
M. CASTONGUAY: Absolument, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Bourget.
M. LAURIN : J'ai une autre question à poser au ministre. Si, se
prévalant du paragraphe 89 i), la corporation des infirmières
demande des examens additionnels qui seront passés à la fin des
stages, dont elle préconise la création dans les hôpitaux,
est-ce que les normes, selon lesquelles les stages seront effectués,
seront uniquement celles des deux ministères dont vous avez parlé
tout à l'heure, le ministère de l'Education et le
ministère des Affaires sociales, ou si ces normes seront celles
également de la corporation des infirmières? Est-ce qu'elles
auront un certain droit dans la présentation et l'adoption de normes
selon lesquelles ces stages devront être effectués?
M. CASTONGUAY: L'article 89 i) donne un pouvoir de réglementation
à la corporation elle-même, alors c'est elle qui fixerait les
normes, le contenu. Si on lit 89 i), on dit: "Le bureau peut par
règlement". Alors, c'est le bureau de l'ordre. Les contrats dont j'ai
parlé, leur approbation, c'est une approbation uniquement par le
ministère des Affaires sociales, par le ministère de l'Education,
pour assurer que les contrats aux fins de l'enseignement dans les
établissements ne se répandent pas un peu au hasard parce qu'il y
a les problèmes d'équipement, de recrutement de ressources, etc.,
et aussi pour assurer justement que les deux parties ont pu avoir justice dans
l'établissement de ces contrats.
Alors, les contrats que nous visons ne déterminent en aucune
façon le contenu au plan pédagogique.
M. LAURIN: Ce serait déterminé par la corporation?
M. CASTONGUAY: Exactement.
M. LAURIN: Ce qui impliquerait que la corporation aurait un certain
contrôle sur l'évaluation du programme en cours de route, sur la
qualité du personnel enseignant et sur la performance, en somme.
M. CASTONGUAY: Evidemment. C'est la raison de l'article 89 i); c'est
là que nous donnons à la corporation ou à l'ordre
l'élément, le levier pour exercer la pression que, dans les faits
présentement, l'ordre ou l'Association des infirmières
d'après tout ce qu'on nous a dit ne semble pas avoir.
M. LAURIN: Dans votre opération des sciences de la santé
qui intéresse d'une façon plus générale les
programmes d'enseignement, est-ce que vous ne craignez pas que, si vous limitez
cela simplement à une approche interministérielle d'une
façon officielle, le travail s'effectue un peu trop en vase clos? Est-ce
qu'il n'y aurait pas moyen de demander d'une façon officielle l'avis
constant des corporations intéressées et en particulier celui des
infirmières?
M. CASTONGUAY: Je vais vous envoyer j'ai pris une note le
document qui constitue l'opération des sciences de la santé, son
mandat, sa façon de fonctionner, ses échéanciers et vous
allez voir que cette opération, qui a débuté dans certains
secteurs, doit être conduite justement en collaboration aussi
étroite que possible avec tous les éléments
intéressés et cela n'est pas une opération qui va se
conduire d'une façon interne entre deux ministères.
M. VEILLEUX: Je crois que l'opération des services de
santé jusqu'ici, le ministre me reprendra si j'ai fait erreur
ou des sciences de la santé s'est faite au niveau universitaire,
ne s'est pas rendue encore au niveau du CEGEP, je crois?
M. CASTONGUAY: Nous avons eu des problèmes qui ont
été posés en priorité, par exemple la formation des
techniciens en inhalo-thérapie, c'est une question que nous avons
soumise, que nous avons demandé d'examiner en priorité. Il y a eu
certaines questions comme celle-là auxquelles l'opération des
sciences de la santé a dû s'intéresser et qui pouvaient
être, dans certains cas, au niveau universitaire et, dans d'autres cas,
au niveau du CEGEP. Je vous enverrai le document et vous pourrez voir la gamme
des sujets qui doivent être touchés, dans quel ordre ils doivent
être touchés. Quant aux questions touchant priorité, il y
en a eu aux deux niveaux et il y a eu une certaine pression qui s'est
exercée à cause de problèmes très immédiats
qui se posaient.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Chicoutimi.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je ne veux pas retarder
indûment la discussion, mais comme les explications que nous a fournies
le ministre ne me satisfont pas et ne me paraissent pas de nature à
dissiper les craintes qui se sont manifestées autour de la table et qui
se manifestent à l'extérieur, je propose un amendement à
l'article b). Je propose qu'on supprime le paragraphe b) de l'article 11 pour
le remplacer par le suivant: "Détermine les programmes et les normes
d'études des établissements d'enseignement des soins infirmiers
au Québec, définit le programme des examens d'admission à
la pratique de la profession et les qualités requises des candidats,
crée un comité d'examinateurs choisis parmi les membres de la
corporation". C'est présenté par mon collègue le
député de Dubuc.
LE PRESIDENT (M. Picard): II y a une proposition d'amendement au
paragraphe b) de l'article 11. Pouvez-vous en faire la lecture?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est exactement la proposition qui est faite
par l'Association des infirmiers et infirmières de la province de
Québec. Je la prends à mon compte, M. le Président, en en
donnant le mérite à ceux qui l'ont pensée.
LE PRESIDENT (M. Picard): Si vous permettez, je vais en faire la
lecture. Le paragraphe b) de l'article 11 serait remplacé par le texte
suivant: "Détermine les programmes et les normes d'études des
établissements d'enseignement des soins infirmiers au Québec,
définit le programme des examens d'admission à la pratique de la
profession et les qualités requises des candidats, crée un
comité d'examinateurs choisis parmi les membres de la corporation".
Est-ce qu'il y a des opinants sur cet amendement? Est-ce qu'on est prêt
à mettre l'amendement aux voix? Sur l'amendement, le
député de Dorchester.
M. GUAY: Comme j'ai déjà l'amendement et qu'en plus j'ai
rédigé un amendement que j'avais l'intention de présenter,
je dois dire que j'y souscris entièrement sans pour autant reprendre
tout le débat, mais à la suite des propos qui ont
été tenus, c'est probablement en conclusion qu'on a parlé
d'exigences additionnelles qui pouvaient être imposées sur le
bureau de l'ordre. Je suis donc obligé de conclure, M. le
Président, que l'ordre aura la possibilité de bloquer l'admission
à la pratique en exigeant plus que la formation reçue.
Probablement qu'à ce moment-là il sera facile d'accuser le bureau
de l'ordre de faire un travail de blocage volontaire alors que ce ne sera
probablement pas le cas. M. le Président, puisque cette question a
déjà été discutée et que le ministre a
déjà en main l'amendement qui a été proposé
par le député de Chicoutimi, j'y souscris entièrement,
puisqu'il répond également aux voeux et aux demandes de
l'association concernée; je voterai donc en faveur de l'amendement
présenté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Bourget sur
l'amendement.
M. LAURIN: L'amendement du député de Chicoutimi donne une
forme législative aux propos que j'ai tenus, aux inquiétudes que
j'ai exprimées.
J'aurais voulu d'ailleurs qu'un amendement semblable soit adopté
un peu pour toutes les corporations professionnelles qui se sont
présentées ici, et je me rappelle avoir fait un plaidoyer
à peu près analogue lorsque certaines autres lois sont venues en
discussion. Donc, je voterai moi aussi pour l'amendement du
député de Chicoutimi.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. CASTONGUAY: M. le Président, ici, il ne s'agit pas pour nous
de faire nécessairement l'uniformisation de toutes les modalités
qui doivent assurer la collaboration entre les corporations professionnelles et
les établissements d'enseignement. Il s'agit pour nous d'établir
un cadre et ce cadre est extrêmement important malgré le fait que
l'Association des infirmières insiste énormément pour
avoir, elle seule, le pouvoir de déterminer les programmes, les normes
d'études, définir le programme des examens, créer un
comité d'examinateurs. Je crois, M. le Président, que les membres
de la commission doivent être bien conscients du fait que ce
mécanisme unique qui donne tout le pouvoir à un organisme a
donné lieu à des difficultés dans certains cas et
je fais abstraction des individus en cause ou de la corporation en cause
qui se sont soldées en fin de compte par des frais que les
étudiants ont dû payer.
Je voudrais rappeler encore une fois l'exemple le plus récent,
qui s'est produit à deux reprises, qui est celui des étudiants en
art dentaire. Ici, nous ne voulons pas enlever quelque chose à un
organisme, nous voulons faire en sorte que les parties
intéressées, les parties impliquées, aussi bien les
établissements d'enseignement que les corporations professionnelles,
travaillent de façon aussi étroite que possible ensemble à
faire en sorte que la formation des futurs professionnels soit aussi
appropriée que possible et conforme aux exigences à la fois d'une
bonne formation théorique et aux exigences d'une formation
professionnelle, d'une formation pratique appropriée.
Alors, l'amendement proposé par le député de
Chicoutimi ne peut être accepté et de la même façon
que s'il avait été proposé pour l'ordre des
médecins, que s'il avait été proposé pour les
pharmaciens, que s'il avait été proposé
pour les chirurgiens dentistes ou pour quelque autre groupe
professionnel, nous aurions été dans l'obligation de le
rejeter.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean, sur
l'amendement.
M. VEILLEUX: M. le Président, si je comprends bien le ministre,
l'amendement du député de Chicoutimi défait en quelque
sorte ce qui a été décidé par les membres de la
commission eux-mêmes précédemment, que des modalités
identiques existent pour toutes les professions.
Si je regarde attentivement la proposition du député de
Chicoutimi, on établirait pour les infirmières et infirmiers du
Québec un mécanisme unique pour cette corporation. Est-ce que
cela voudrait dire, dans l'esprit du ministre, qu'il nous faudrait, si l'on
acceptait cela, revenir en arrière, revoir toutes les autres lois et
établir pour elles aussi le même mécanisme?
M. CASTONGUAY: C'est cela.
M. VEILLEUX: Parce que si j'analyse bien la proposition du
député de Chicoutimi, ces décisions sont prises
unilatéralement par l'Association ou la Corporation des
infirmières et infirmiers du Québec, sans la collaboration des
autres groupes concernés, comme on a pu le faire dans d'autres
propositions à d'autres moments.
M. CASTONGUAY: C'est cela, M. le Président. Dans tout cet
ensemble législatif, on a mis l'accent, comme on l'a dit cet
après-midi, sur certaines choses, par exemple éviter qu'une
profession soit mise en tutelle par une autre; nous avons mis l'accent sur la
concertation, la collaboration, la consultation, que ce soit au niveau de
l'office, du Conseil interprofessionnel, etc. Et ici, le mécanisme, en
fait, qui est un cadre dont les modalités pratiques peuvent varier d'une
corporation à l'autre, est un cadre qui apparaît approprié,
qui a été retenu maintenant pour onze corporations
professionnelles et qui, à mon sens, doit être retenu pour
l'ensemble des corporations professionnelles.
Et les modalités précises, à l'intérieur de
ce cadre, pourront varier selon les exigences de chaque situation.
M. PERREAULT: Par règlement.
M. VEILLEUX: C'est-à-dire qu'au paragraphe b) de l'article 173
c'est quand même un point important, nous sommes à prendre une
décision une fois pour toutes, si je comprends bien, les
modalités ou les mécanismes qui seraient établis par le
lieutenant-gouverneur en conseil s'appliqueraient à toutes les
corporations qui ont leur mot à dire dans l'immatriculation, la
formation et les examens à l'exercice.
M. CASTONGUAY: C'est exact, c'est exact.
M. PERREAULT: Cependant, il reste que les mécanismes pourraient
être différents par règlement; ils pourraient être
différents pour chaque corporation, par exemple.
M. CASTONGUAY: Egalement, on a vu, par exemple, que dans le cas des
optométristes, la formation pratique, clinique est beaucoup moins
développée sur ce plan, donc moins grande insistance sur cet
aspect. Dans un autre cas, notamment celui-ci, insistance plus grande sur cet
aspect.
M. VEILLEUX: Pour que ce soit bien clair dans notre esprit, les
modalités qui seraient établies au paragraphe b) de l'article
173, admettons les modalités pour les techniques infirmières,
garantiraient la coordination de l'enseignement des techniques
infirmières dans la province de Québec.
M. CASTONGUAY: Ah! c'est le but visé.
M. VEILLEUX: Parce que c'est ça qui est la pierre d'achoppement
pour l'association des infirmières et infirmiers. Si on établit
des mécanismes qui laissent la situation telle qu'elle est
présentement, on est mieux de ne pas en établir du tout. Mais les
mécanismes qui vont être établis vont planifier, coordonner
l'enseignement des techniques infirmières, tant formation
académique, clinique, professionnelle, pour toute la province de
Québec.
M. CASTONGUAY: C'est le but visé, M. le Président, et le
député de Saint-Jean exprime très bien le but
visé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, la proposition qui a
été faite par l'association des infirmières et infirmiers,
au mois de février 1973, avant que nous entreprenions l'étude du
code des professions et les lois spécifiques... Par la suite, il y a eu
des modifications introduites au code des professions, notamment à
l'article 89 i), qui leur donnaient davantage que ce que la version originale
leur permettait. Cette proposition, faite par l'Association des
infirmières, que vient de proposer formellement le député
de Chicoutimi, porte à un autre extrême la responsabilité
de l'association professionnelle dans ces matières que l'on
étudie, à savoir les programmes d'études, les normes
d'études et l'admission à la pratique de la profession. On
discute actuellement à savoir si les articles, tels que
rédigés, avant la proposition du député de
Chicoutimi... On examine le mot collaboration et tous les membres de la
commission parlementaire ont exprimé des craintes sur cette forme de
collaboration pratique, étant donné l'expérience du
passé qui est susceptible de se reproduire et cette attitude du
ministère de l'Education, en ce qui a trait au programme de formation
des infirmières.
J'aurais une autre suggestion qui serait peut-être un moyen terme
entre cette proposition que fait le ministre dans les trois articles en cause,
les deux articles du code des professions et l'article 11 b), et cette
proposition qui transférerait complètement aux infirmières
toute la responsabilité.
Je pense qu'on devrait retenir l'esprit de cette nouvelle suggestion, de
cette proposition formelle, mais qu'aussi les établissements
d'enseignement soient appelés en consultation. Tel que la proposition
est faite actuellement, je ne vois aucunement la collaboration de la part des
établissements d'enseignement, parce qu'on assume que la loi
spécifique, donc l'article l1 b) va primer sur le code des professions,
sur l'article 173 b), parce que là on introduit une clause d'exception
dans la loi spécifique qui va déroger à l'article 173 b).
On n'aura pas la collaboration ou même la consultation des
établissements d'enseignement. Je pense qu'il est important de retenir
quand même même si la responsabilité finale est
à l'Association des infirmières, quant au programme de formation
qu'elles aient la consultation des établissements
d'enseignement.
Il faudrait reprendre ce texte, soit les trois propositions et indiquer
un sous-amendement...
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce un sous-amendement?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, c'est un sous-amendement que je fais
d'accord avec mes deux collègues, le député de Chicoutimi
et le député de Dubuc, on pourrait dire: "... détermine,
après consultation des établissements d'enseignement, les
programmes et les normes d'étude des établissements
d'enseignement des soins infirmiers au Québec, définit,
après consultation des établissements d'enseignement, le
programme des examens d'admission à la pratique de la profession et les
qualités requises des candidats..." la même chose, on continue. Je
pense que là, la responsabilité quand même est
partagée, mais l'association des infirmières et infirmiers
accepte cette responsabilité qui est lourde. Je pense, si elle veut
l'accepter, elle est d'accord, elle fait une proposition dans ce sens.
Le député de Bourget l'a très bien décrit
tantôt, je pense. On est moins bien structuré à ce niveau,
au niveau de l'enseignement collégial qu'au niveau universitaire, parce
que le Conseil des universités est beaucoup plus homogène que ces
quarante CEGEP actuellement, où on donne des options infirmières
et qui sont répartis géographiquement sur tout le territoire du
Québec. Il est difficile d'avoir une plus grande concertation, une plus
grande cohérence dans l'établissement de ces programmes d'examens
et de tous les mécanismes autour de la formation des infirmières.
Je pense qu'on devrait inverser les responsabilités, donner la
responsabilité finale aux infirmières, mais avoir la consultation
des établissements d'enseignement.
C'est une proposition que je fais; je pense qu'elle mérite
d'être examinée, d'être discutée et je crois que ce
serait une façon de permettre aux infirmières d'assumer les
responsabilités qu'elle veulent bien assumer comme corporation
professionnelle. D'autre part, les établissements d'enseignement
pourraient apporter une contribution positive à la formation et ils
pourraient même se dégager de certaines contraintes actuellement
qui pèsent peut-être un peu trop lourdement au niveau simplement
des CEGEP.
LE PRESIDENT (M. Picard): Deuxième proposition. Un
sous-amendement proposé par le député de Montmagny qui
aurait pour effet de changer le texte de l'amendement du député
de Chicoutimi, en ajoutant après le mot détermine "après
consultation des maisons d'enseignements" et au deuxième paragraphe
après le mot définit ajouter "après consultation des
maisons d'enseignement".
M. CLOUTIER (Montmagny): "Des établissements d'enseignement".
M.TREMBLAY (Chicoutimi): "Des établissements d'enseignement".
LE PRESIDENT (M. Picard): "Des établissements
d'enseignement".
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Sur le sous-amendement?
UNE VOIX: Oui.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): ...je pense que, comme vous le voyez, la
dialectique que nous adoptons ce soir est une dialectique qui permet aux
membres de notre parti et aux autres qui nous appuient d'être
complémentaires. En effet, le député de Montmagny vient
d'apporter un sous-amendement, une modification à l'amendement que
j'avais proposé qui, à mon sens, est extrêmement prudent et
judicieux puisqu'il permet d'agréer la proposition qui est faite par
l'association des infirmières, en même temps que de rejoindre les
préoccupations du ministre en fonction de la loi générale
et de la loi particulière que nous étudions.
Je suis absolument d'accord avec mon collègue, le
député de Montmagny, et je serais d'avis que la motion que j'ai
faite soit celle que vient de faire le député de Montmagny qui a
intégré un sous-amendement lequel pourrait être simplement
considéré comme une modification à ma motion, mais qu'on
puisse l'examiner comme tel, comme étant une seule proposition, une
proposition principale.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous proposez un seul amendement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je propose un seul amendement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les membres de la commission
acceptent cette suggestion?
Le député de Saint-Laurent sur l'amendement.
M. PEARSON: Sur l'amendement...
M. LAURIN: ... est intégré.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On l'intègre.
M. PEARSON: A ce moment-là, je ne vois pas en quoi...
UNE VOIX: Sur le sous-amendement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Il est intégré maintenant.
M. PEARSON: Au lieu de dire que le lieutenant-gouverneur en
conseil...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si le député me le permet,
techniquement, la proposition que j'ai faite...
M. BACON: ... est retirée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... est non pas retirée, mais
remplacée par ce que j'ai dit, y compris ce que le député
de Montmagny y a ajouté comme sous-amendement. Cela devient donc une
seule proposition qui est l'amendement, la proposition principale.
M. PEARSON: C'est parce que je pense que vous aviez oublié
quelque chose et le député de Montmagny s'est rendu compte des
implications.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord.
M. PEARSON: L'article 173 dit ceci: "Le lieutenant-gouverneur en
conseil, après consultation avec l'office, le Conseil des
universités et de la corporation..." Votre proposition voudrait dire que
c'est le bureau qui consultera. A ce moment-là, il consultera le
lieutenant-gouverneur en conseil et le Conseil des universités et qui
donnera le brevet? C'est le bureau qui déterminera, en somme, qu'il y
aura tel cours à l'université. C'est lui qui imposera à
l'université de donner tel brevet. Article 173 a). C'est tout cet
ensemble qui fait qu'à un certain moment, lorsque l'infirmière et
l'infirmier sortent d'une université, l'université lui donnera le
brevet, mais si vous fonctionnez à l'inverse, comme vous le faites,
c'est lui qui détermine et suit les cours.
M.CLOUTIER (Montmagny): Ce que j'ai expliqué, c'est que ces
nouvelles dispositions dérogent à l'article général
qui est 173 b) du code des professions. A d'autres endroits, on a
dérogé au code des professions. Vous allez prendre la Loi du
Barreau, vous allez prendre toutes les autres lois...
M. PERREAULT: La Loi du Barreau n'est pas passée.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... sur des points particuliers, on a
dérogé. Quand le législateur a cru bon de déroger,
il l'a fait. Là, on est dans un cas spécial. On examine la
formation des infirmières et des infirmiers. On se base sur
l'expérience passée, on se base sur les difficultés, on se
base sur la situation actuelle et on tient compte du désir de
l'association des infirmières d'avoir une responsabilité plus
grande que d'autres corporations professionnelles sur la formation de leurs
membres. C'est là-dessus qu'on se base et on fait un article qui
déroge au code, qui est dans leur loi. C'est entendu qu'on n'a plus le
mécanisme général. Est-ce que pour être plus prudent
encore... Je viens d'ajouter, par prudence, un sous-amendement à la
proposition du député de Chicoutimi. J'ai dit "... après
consultation des établissements d'enseignement..." parce qu'il
m'apparaît normal que les établissements d'enseignement au nombre
de 40 actuellement, peut-être 50 plus tard, donnent leur avis à
l'Association des infirmières sur la formation académique qu'ils
donnent. Est-ce qu'il serait bon d'ajouter la consultation des
établissements qui donneront la formation pratique, la formation
clinique? Je ne le sais pas. Cela me vient à l'idée. Est-ce qu'on
pourrait, eux aussi, les consulter ou si l'association des infirmières
qui, déjà travaille dans ce milieu, peut nous donner exactement
le pouls, exactement le besoin de formation des infirmières en milieu
hospitalier, la formation clinique?
Est-ce qu'en plus de cela on pourrait renverser, aller chercher une
partie de l'article 173 et le mettre dans leur loi spécifique et dire
qu'en dernier de tout, ce règlement serait plus fort si le
lieutenant-gouverneur l'acceptait? Ce sont toutes des questions qu'on peut se
poser.
Mais le principe que je retiens, le principe sur lequel je veux que la
commission se prononce est de savoir si on va donner à l'Association des
infirmiers et infirmières une plus grande responsabilité sur la
formation professionnelle qu'on ne l'a donnée à d'autres
professions? Et si oui, pourquoi le fait-on?
C'est le problème. Si on est d'accord là-dessus, on
déroge, on fera déroger à l'article 173, paragraphe b)
qui, lui, couvre toutes les professions indistinctement.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. CASTONGUAY: M. le Président, le dépu-
té de Chicoutimi faisait justement état de la dialectique
de son parti qui fait en sorte que, en cours de route, un projet d'amendement
se modifie. Il y a une raison à ceci, c'est que après avoir
proposé son amendement, le député de Chicoutimi et ses
collègues se sont rendu compte que, si on déplace
complètement la responsabilité, comme le disait le
député de Montmagny, dans le sens de la corporation
professionnelle, on oublie une dimension, celle de l'établissement de
l'enseignement qui a la responsabilité de donner la formation. On
introduit immédiatement après et c'était le
sous-amendement du député de Montmagny la
nécessité de consulter. Pourquoi est-ce qu'on introduit cette
nécessité de consulter? C'est pour s'assurer que les deux parties
en cause, intéressées, vont pouvoir dire ce qui est
nécessaire, poser les gestes nécessaires. C'est
précisément ce que nous proposons dans l'article 173 et dans
l'article 11, paragraphe b), nous allons plus loin. Nous voulons les associer
de telle sorte que les mécanismes d'élaboration des programmes
soient conjoints et que les mécanismes d'évaluation des
étudiants soient conjoints. Une fois ceci fait, nous croyons qu'il va
être possible de faire en sorte que les étudiants formés
dans un tel système rallient les conditions d'admission à
l'exercice. Sinon, étant donné que c'est la corporation, l'ordre
qui a la responsabilité d'accepter les membres et de contrôler par
la suite leur exercice, nous donnons un rôle, un pouvoir que seule la
corporation a, celui d'ajouter au besoin des examens additionnels, des stages
additionnels de formation.
Alors, si on poursuit la démarche du député de
Chicoutimi et du député de Montmagny, on en arrive
éventuellement à la conclusion qu'il faut associer les deux et
c'est précisément ce que nous faisons dans ces projets de loi et
c'est ce que nous avons fait pour tous les autres projets de loi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre me permet une
question?
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Bourget.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Juste une petite question au ministre?
LE PRESIDENT (M. Picard): Je regrette, M. le député, mais
le député de Bourget attend depuis très longtemps. J'ai le
député de Bourget, le député de St-Jean et le
député de l'Assomption.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Juste une petite question au ministre. Est-ce
que le ministre voit ici la différence entre ce qu'on appelle le mot
collaboration dont il s'est servi et le mot consultation entre un pouvoir
décisionnel et un pouvoir consultatif?
M. CASTONGUAY : Certainement que je vois la différence.
M. LAURIN: En principe, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Un instant, s'il vous plaît. J'aimerais
vous faire remarquer, messieurs, que cela fait presque deux heures et quinze
minutes qu'on discute. J'ai six opinants qui ont au moins chacun parlé
les 20 minutes réglementaires d'après le règlement.
Alors, disons qu'on va vous allouer chacun cinq minutes.
M. LAURIN : On va faire notre possible.
LE PRESIDENT (M. Picard): Après cela, il faudra se prononcer sur
cette motion. Je donne la parole maintenant au député de Bourget,
au député de Saint-Jean, au député de l'Assomption
et au député de Dorchester. Toutes des miniquestions, s'il vous
plaît.
M. LAURIN: Non, c'est une opinion cette fois. Je voudrais expliquer mon
vote. En principe, je n'aime pas voter pour un amendement qui constitue un
accroc à la cohérence, à la logique, à
l'uniformité que veut établir un projet de loi-cadre comme la loi
250. Si je le fais pour l'amendement du député de Chicoutimi,
c'est que j'ai déjà déploré l'absence au niveau des
CEGEP d'un organisme semblable à celui du Conseil des
universités, qui est un organisme de tamisage, ce qui fait que la
corporation des infirmières, malgré sa grande taille,
malgré ses 40,000 membres, va se retrouver à toutes fins
pratiques en face d'un Goliath qui s'appelle le ministère de
l'Education. Et le David, même s'il est de stature assez imposante,
devant ce Goliath, ne fera pas le poids. C'est précisément la
raison pour laquelle j'accepte qu'il y ait un accroc au projet de loi pour
rééquilibrer les forces de façon que la corporation des
infirmières soit en mesure de faire valoir davantage les arguments
légitimes, des obligations, des responsabilités qu'elle a
assumées et qu'elle doit continuer à assumer comme elle l'a fait
dans le passé.
Si le ministre vous avait présenté un amendement qui
aurait corrigé en ce qui concerne la corporation des infirmières,
le mécanisme général de façon à assurer
à la corporation des infirmières un droit de regard, un droit
d'agrément, de surveillance ou de contrôle quel que soit le
mot qu'on utilise afin que justement cette collaboration soit acquise
à tous les échelons, à tous les stades, que sa voix puisse
être entendue, voix qui n'a pas été entendue jusqu'ici,
j'aurais préféré garder l'article général,
le mécanisme général prévu à l'article 173.
Mais comme on ne nous a pas présenté un amendement en ce
sens-là qui modifierait, atténuerait, préciserait,
garantirait, je me vois obligé de voter pour cet amendement-là,
même si je le fais avec une certaine réserve, avec l'esprit
cartésien qu'on me connaît.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean sur
l'amendement du député de Montmagny.
M. VEILLEUX: M. le Président, je trouve que l'amendement du
député de Montmagny ne change pas énormément
l'amendement du député de Chicoutimi, l'amendement mort-né
du député de Chicoutimi, puisque le problème des
infirmières et infirmiers du Québec, c'est la difficulté
que cette association aura à satisfaire 40 maisons d'enseignement pour
planifier, pour demander leur avis sur la planification et la coordination de
l'enseignement des techniques infirmières dans la province de
Québec, le ministère en plus.
M. BACON: 41.
M. VEILLEUX: L'Association des infirmières et infirmiers du
Québec, M. le Président, va se retrouver, après avoir
consulté 40 maisons d'enseignement, devant 40 options
différentes, elle va essayer de combler tout cela avec le
résultat, M. le Président, que probablement, les études
des étudiants et des étudiantes seront prolongées d'un an
ou deux pour répondre aux aspirations et aux demandes de chacun des
CEGEP.
Je crois que ce n'est pas le mécanisme approprié pour
planifier et coordonner l'enseignement des techniques infirmières au
Québec. Je fais peut-être profession de foi, je fais une
profession de foi, M. le Président, au lieutenant-gouverneur en conseil
qui ne m'a pas encore trompé depuis que je siège comme
député. D'autant plus, M. le Président, que, dans le cas
précis du paragraphe... Je vais faire rire, dérider comme il faut
le député de Chicoutimi, mon grand ami le député de
Chicoutimi, en disant que le lieutenant-gouverneur en conseil, même avant
de prendre la décision d'établir les mécanismes, nous a
dit qu'il viendrait nous voir ici à la commission parlementaire pour
nous demander notre avis sur le mécanisme qui serait établi avec
différentes modalités pour les différentes professions. Je
répète ce que je disais tout à l'heure sur l'amendement
mort-né du député de Chicoutimi, je serai présent,
si Dieu me prête vie, pour justement voir à ce que le
mécanisme planifie et coordonne l'enseignement des techniques
infirmières, mécanisme qu'on ne retrouve pas dans l'amendement du
député de Montmagny.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de L'Assomption.
M. PERREAULT: Premièrement, j'aimerais corriger l'affirmation du
député de Montmagny qui disait que nous avons accepté des
exceptions dans la Loi du Barreau. Je voudrais lui rappeler que la Loi du
Barreau n'est pas venue devant nous encore; alors les exceptions ne sont pas
acceptées. On ne peut pas dire que les différences sont
acceptées. Deuxièmement, je suis d'accord avec le
député de Bourget qu'il y a des lacunes et qu'il n'y a pas de
conseil universitaire semblable pour les CEGEP, mais je crois que c'est
là qu'il faut trouver la solution, au niveau de la coordination, et non
pas dans la loi. Il y a une lacune, c'est vrai, c'est au niveau des CEGEP qu'il
faut trouver le moyen de coordonner cet enseignement collégial parce
qu'il n'y a pas seulement cette corporation-là qui est venue tout
à l'heure, il y en a cinq qui dépendent actuellement du
CEGEP.
Troisièmement, je crois qu'avec la méthode de
procéder par règlement, en vertu de l'article 173, il est
beaucoup plus flexible pour le lieutenant-gouverneur en conseil d'ajuster son
tir au fur et â mesure des changements dans la société.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dorchester, dernier
opinant.
M. GUAY: M. le Président, l'amendement tel que formulé en
dernier lieu, je pense que ça correspond en même temps aux
premiers propos du ministre quant à la responsabilité
partagée, qu'il voulait, entre les maisons d'enseignement et
l'association qui deviendra l'ordre. Je pense que l'association des
infirmières n'a pas demandé l'exclusivité mais leur
désir s'est limité au statu quo de collaboration avec force de
loi, ce qui équivaut évidemment à un droit de veto. Le
ministre a dit lui-même, et je reprends ses propos, qu'il fallait
conserver ce qui a bien fonctionné. Je suis parfaitement d'accord sur
ça. Dans la dernière formulation de l'amendement, on vient
ajouter cette garantie que le ministre désirait, pour faire en sorte que
l'association ne soit pas la seule â assumer cette lourde
responsabilité. Je me demande si on analyse le passé, pourquoi
enlever, dans une législation, ce qui a bien fonctionné. Je me
demande ce qui se serait passé si l'association avait attendu le
ministère de l'Education; il se serait passé quoi, quel chemin
aurait été parcouru, et j'ajoute, on reproche quoi à ce
qui s'est fait dans le passé par l'association? M. le Président,
si on veut rejoindre les principales préoccupations du ministre dans ce
partage des responsabilités, étant donné que l'association
désire assumer cette grande responsabilité, désire avoir
le droit de veto, ce qu'on peut appeler le dernier mot en ce qui concerne non
seulement l'admission à la pratique mais la formation, je pense qu'avec
la preuve qui nous a été fournie de par ce qui a
été vécu, de par le passé et encore une fois si le
passé se porte garant de l'avenir, on doit, en ce moment, on a lieu de
le faire, en tenir compte.
M. le Président, je serai bien sûr d'accord sur la
proposition de sous-amendement telle que formulée en dernier lieu,
c'est-à-dire au moment où nous en discutons. Si on a
ajouté "après consultation", c'est que ça répond
à la principale objection que le ministre a formulée et je
vais
être obligé d'être pour, malgré que c'est
à mi-chemin entre les demandes formelles de l'association qui, dans le
passé, s'est consacrée énormément à ce sujet
que nous discutons à l'article 11. Je serai donc en faveur de
l'amendement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les membres sont prêts
à se prononcer sur l'amendement du député de Montmagny?
Acceptez-vous un vote à main levée? On va enregistrer. Pour la
séance d'aujourd'hui, M. Bacon de Trois-Rivières remplace M.
Bienvenue, de Matane, M. Bossé, de Dorion, remplace M. Dionne, de
Compton. Ceux qui sont en faveur de l'amendement diront pour et ceux qui sont
contre diront contre.
M. VEILLEUX: Est-ce que le député de Montmagny pourrait
relire son amendement?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, M. le Président, avec plaisir. Il
s'agit de remplacer le paragraphe b) de l'article 11 par celui-ci:
"Détermine, après consultation avec les établissements
d'enseignement, les programmes et les normes d'études des
établissements d'enseignement des soins infirmiers au Québec.
Deuxièmement, définit après consultation avec les
établissements d'enseignement le programme des examens d'admission
à la pratique de la profession et les qualités requises des
candidats. Troisièmement, crée un comité d'examinateurs
choisis parmi les membres de la corporation."
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Bacon, de Trois-Rivières, contre. M.
Boivin, de Dubuc, pour. M. Castonguay, de Louis-Hébert, contre. M.
Cloutier, de Montmagny, pour. M. Bossé, de Dorion, contre. M. Faucher,
de Yamaska, contre. M. Fortier, de Gaspé-Sud, contre. M. Guay, de
Dorchester, pour. M. Laurin, de Bourget, pour. M. Tremblay, de Chicoutimi,
pour. M. Perreault, de l'Assomption, contre. M. Pearson, de Saint-Laurent,
contre. M. L'Allier, de Deux-Montagnes, contre.
M. Veilleux, de Saint-Jean, contre. M. Marchand est absent.
Alors l'amendement proposé par le député de
Montmagny est rejeté. Le paragraphe b) de l'article 11, est-il
adopté sur division?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais seulement faire une suggestion,
étant donné que maintenant cela va être l'article 173 b) du
code des professions qui va primer. Quand on est passé sur cet article,
j'avais mentionné au ministre qu'il serait peut-être bon que l'on
ait également une consultation avec le Conseil interprofessionnel. D'ici
à ce que l'on arrive à une étape subséquente, en
troisième lecture et au rapport, je lui demanderais de réexaminer
cette proposition. Je pense que le Conseil interprofessionnel pourrait
réintroduire un élément d'équilibre dans toute
cette consultation.
Je ne sais pas. Je fais seulement la suggestion au ministre. On en a
discuté, quand on est passé sur cela. Le ministre nous a
donné des raisons; il a dit que cela alourdirait le
mécanisme...
M. CASTONGUAY: Ce n'est pas tout à fait... C'est que l'on a voulu
bien camper le Conseil interprofessionnel comme étant l'organisme
représentatif de l'ensemble des corporations qui pourra se prononcer sur
toutes les questions, assumer les responsabilités que les corporations
voudront bien lui donner. On a voulu éviter justement d'en faire un
organisme qui s'apparenterait à un organisme paragouver-nemental,
disons, auquel on donnerait nous-mêmes, des mandats. Je crois que les
mandats doivent venir des corporations. Dans ce sens, il est exact que, dans
l'article 173 du code, il y aurait matière pour que le Conseil
interprofessionnel se prononce, mais je crois que le mandat de le faire devra
venir des corporations.
M. BOIVIN: Celui qui donne les mandats, c'est celui qui a la
responsabilité. Alors, pourquoi ne le lui donnerait-on pas, tel que
l'article le veut?
M. CASTONGUAY: Là, on retourne à l'article 173 du code des
professions. Je voulais répondre, parce que le député
voulait en faire une observation, mais on a déjà tranché
cette question à l'article 173.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le paragraphe b) de l'article 11.
Adopté sur division. Le paragraphe c) de l'article 11?
M. PERREAULT: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le paragraphe c). Adopté.
Il y a un amendement au paragraphe d) proposé par l'honorable
ministre. L'amendement se lirait comme suit: "d) Détermine la date et
l'endroit de l'assemblée générale annuelle, qui doit se
tenir dans les neuf mois de la fin de l'année financière de
l'Ordre".
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le paragraphe d).
M. BOIVIN: Les autres prendront trois mois.
M. CASTONGUAY: ... la présence de sections qui ont un rôle
à jouer, des pouvoirs, comme nous le verrons, pour demander justement
qu'un délai plus long leur soit accordé. Alors, je pense qu'il
est normal de le faire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Un autre amendement au paragraphe e):
"Organise la tenue d'un registre des étudiants en soins infirmiers et
détermine les formalités relatives à l'inscription dans ce
registre".
Cet amendement est-il adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. L'article 11 tel
qu'amendé est-il adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 12?
M. CASTONGUAY: M. le Président, j'ai un amendement à
l'article 12. Je propose que l'article 12 soit remplacé par un nouveau
texte, un nouvel article 12 et je fais distribuer le texte de ce nouvel
article.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que je pourrais demander à
l'honorable ministre de faire lecture de ce nouveau texte?
M. CASTONGUAY: Dans l'article 11, M. le Président, nous avons
introduit la tenue d'un registre des étudiants et les formalités
relatives à l'inscription. Le but de la modification à l'article
12 est d'y introduire un paragraphe pour déterminer les conditions et
formalités de la révocation de l'immatriculation d'un
étudiant en soins infirmiers.
Le texte se lira donc ainsi: "En outre des devoirs prévus aux
articles 83 à 88 du Code des professions, le Bureau doit, par
règlement: a)déterminer parmi les actes visés à
l'article 29 ceux qui, suivant certaines conditions prescrites, pouvent
être posés par des classes de personnes autres que des
infirmières ou infirmiers, notamment par les infirmières
auxiliaires et les infirmiers auxiliaires; b)déterminer les conditions
et formalités de la révocation de l'immatriculation d'un
étudiant en soins infirmiers".
Quant au dernier alinéa, c'est simplement pour des fins de
concordance qu'il est modifié: "Le Bureau doit, avant d'adopter un
règlement en vertu du paragraphe a) du premier alinéa, consulter
l'Office des professions du Québec et les corporations professionnelles
auxquelles appartiennent les personnes visées par ce règlement
ou, à défaut de telle corporation, les organismes
représentatifs de ces classes de personnes".
LE PRESIDENT (M. Picard): Ce nouveau texte de l'article 12 est-il
adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 13?
M. CASTONGUAY: J'ai un amendement également à l'article
13. J'en fais distribuer le texte. C'est pour que l'on remplace, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, le mot à par les mots
"au paragraphe a) du premier alinéa de", de telle sorte que ça se
lise ainsi: "A défaut par le Bureau d'adopter un règlement
conformément au paragraphe a) du premier alinéa de l'article 12
dans le délai fixé par l'Office des professions du Québec,
celui-ci peut adopter un tel règlement". C'est pour faire la concordance
avec le changement à l'article 12.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. L'article 13 tel
qu'amendé est adopté. Article 14.
M. CASTONGUAY: J'ai un amendement également...
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre a retenu
également que c'est ce genre de règlement que la commission
étudiera? On l'a mentionné pour les autres professions aussi.
C'est un genre de règlement qui sera soumis à la commission
parlementaire?
M. CASTONGUAY: Oui, celui-là, je l'ai noté.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. CASTONGUAY: A l'article 14, M. le Président, l'amendement a
pour objet d'ajouter à la fin le paragraphe suivant : "e) fixer la
répartition entre les sections du produit des cotisations;".
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. L'article 14, tel
qu'amendé est-il adopté? Adopté. Article 15.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 15, adopté. Section IV.
M. CASTONGUAY: M. le Président, avant la section IV, j'aurais
deux sections additionnelles à faire insérer. J'en fais
distribuer le texte pour les deux sections. La section IIIa porte sur les
assemblées générales et la section IIIb porte sur le
secrétaire de l'ordre.
M. PERREAULT: M. le Président, est-ce que les sections vont
être renumérotées comme les articles?
M. CASTONGUAY: A 15b), si vous voulez, j'aurai un petit changement
à apporter au texte tel qu'il vous est distribué. Alors, si on
pouvait prendre la section IIIa: Assemblées générales,
l'article 15a) en premier, après ça, on passera à l'autre.
J'aurai là aussi un petit changement à apporter au texte.
Assemblées générales
LE PRESIDENT (M. Picard): Voici l'amendement suggéré par
le ministre. Il aura pour effet d'ajouter, après l'article 15, la
section IIIa, avec sous-titre: Assemblées générales et
l'article 15a) qui se lira: "Seuls les délégués des
sections ont droit de vote aux assemblées générales de
l'Ordre".
Cet amendement est-il adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Le ministre a un amendement
à l'article 15b).
M. CASTONGUAY: A l'article 15b), M. le Président, le texte qui a
été distribué à la deuxième ligne dit:
"exerçant leur profession principale".
Je voudrais plutôt que le texte se lise ainsi: "Chaque section
élit, conformément à ses règlements, un
délégué par cinquante membres de l'Ordre ayant leur
résidence principale dans le territoire de la section le 31
décembre précédent."
M. VEILLEUX: M. le Président, j'aurais une question à
poser au ministre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous avez pris note que l'article 15 b) se
lirait comme suit.
M. BACON: Je voudrais poser une question au ministre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Trois-Rivières, oui.
M. BACON: A l'article 15b), cinquante membres, est-ce que c'est un
chiffre aléatoire?
M. CASTONGUAY: II n'y a pas d'absolu, sauf que si on veut...
M. BACON: Pour la bonne marche des hôpitaux en temps de
congrès, vous ne seriez pas mieux à un par cent plutôt
qu'un par cinquante?
M. CASTONGUAY: Si on veut avoir une représentation assez
adéquate, il me semble que cinquante membres, dans certaines
régions, c'est un nombre assez élevé.
M. PERREAULT: Cela fait énormément de dépenses de
déplacement.
M. BACON: C'est une question de dépenses, M. le ministre.
M. CASTONGUAY: Je peux en discuter. Je n'ai aucune objection à ce
qu'on en discute et à écouter les représentations, sauf
qu'il faut assurer aussi une représentation assez large.
M. PERREAULT: Parce que 40,000 membres divisés par 100, cela fait
400 délégués.
M. VEILLEUX: Par cinquante... M. CASTONGUAY: Pardon?
M. BACON: Les ingénieurs sont au nombre de 5,000 et n'ont pas ce
système.
M. VEILLEUX: Si on prend 40,000 membres divisés par un
représentant par cinquante, cela en fait 800 au congrès, tandis
qu'avec un par cent, ça ferait 400.
M. CASTONGUAY: Oui, il ne faut pas oublier qu'un très grand
nombre de membres sont dans la région immédiate de
Montréal et un autre nombre considérable de membres sont dans la
région de Québec. Déjà, dans la région
immédiate de Montréal, en termes de population je ne parle
pas nécessairement en termes d'infirmières vous avez
presque 50 p.c. de la population du Québec. On a aussi, par exemple, la
Corporation des ingénieurs, qui est très nombreuse et on n'a pas
ce système. Ici, il me semble que c'est un chiffre raisonnable,
lorsqu'on pense à 800 par rapport à 40,000. Si c'est le
désir des membres de le réduire, on peut en discuter, mais je
pense qu'il est important de se rappeler ce que cela peut signifier.
M. VEILLEUX: M. le Président, j'ai déjà eu
l'occasion d'assister à de nombreux congrès, à
l'époque où j'étais le bienvenu dans la Corpora-"tion des
enseignants du Québec, et on se retrouvait avec 800 ou 900
délégués; cela faisait un congrès très
lourd; nous étions quand même 800 délégués
pour 70,000 membres; ici, ils sont 40,000 membres pour 800
délégués; personnellement, je trouve que c'est
énorme. Est-ce que le ministre verrait un inconvénient à
ce qu'on mette cela à 100 membres, un par cent?
M. CASTONGUAY: Comme je l'ai dit, on peut en discuter. Je rappelle que
seuls les délégués des sections ont droit de vote aux
assemblées générales. Est-ce que 400 c'est un nombre
suffisant pour assurer une représentation qui apparaît
satisfaisante? Je pense que c'est une question qu'il faut se poser, mais, comme
je l'ai dit au député de Trois-Rivières, ce n'est pas un
chiffre magique qui fait foi de tout,
le chiffre de 50 qui est là. C'est quelque chose qui peut
être discuté; si les membres de la commission jugent qu'on doit
l'augmenter, on l'augmentera.
M. PERREAULT: M. le Président, le président de la
corporation le mentionne, actuellement, c'est un par cent, et il n'y a pas de
plainte au point de vue de la représentation.
M. BACON: La démocratie est sauve quand même à un
par cent plutôt qu'à un par cinquante.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, un congrès de 800 membres fait
un plus beau congrès qu'un congrès de 400 membres.
Deuxièmement, cela favorise davantage l'industrie
hôtelière aussi.
Pour en venir aux arguments sérieux, je pense qu'un
délégué par 50 membres, ce n'est peut-être pas
mauvais dans l'ordre de participation dans lequel on semble s'avancer de plus
en plus, sans parler de pouvoirs directs; il me semble que des membres d'une
profession aiment ça se sentir de mieux en mieux
représentés.
Il y a un autre argument aussi qui me vient à l'idée.
Peut-être que ça permettra aux régions excentriques
de sentir que leur voix est davantage entendue lors des congrès. Par
exemple, une région qui ne comporterait que 200 infirmières,
peut-être préféreraient-elles être entendues par
quatre membres au lieu de deux parce qu'au fond il y a autant d'hommes, autant
d'opinions. Peut-être que quatre délégués
donneraient un éventail un peu plus large, un peu plus complet de la
mentalité d'une région que deux représentants
seulement.
Je favoriserais plutôt les 50 membres, pour les raisons que je
viens d'indiquer.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Laurent.
M. PEARSON: Cela me laisse un petit peu indifférent mais
j'aimerais savoir ceci. Est-ce que parmi les infirmières, lorsqu'il y a
des congrès, les membres sont vraiment intéressés à
participer au congrès, c'est-à-dire qu'il y a vraiment des
élections? S'ils sont vraiment intéressés à
participer au congrès, je serais d'avis de mettre un plus grand nombre
de délégués. Si on a de la difficulté à
avoir de la participation, je serais d'avis inverse, qu'on ait moins de
délégués. Est-ce qu'ils sont intéressés
vraiment? Il y a des élections à tous les...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Je cède mon droit de parole au député
de Trois-Rivières qui va proposer un amendement qui va régler le
problème une fois pour toutes.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Trois-Rivières.
M. BACON: A l'article 15 b), je proposerais un amendement. "Chaque
section élit, conformément à ses règlements, un
délégué par 75 membres de l'Ordre exerçant leur
profession principalement dans le territoire de la section le/ 31
décembre précédent."
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous ne maintenez pas l'amendement
proposé par le ministre qui aurait dit après le mot Ordre: "ayant
leur résidence principale..." Vous rejetez l'amendement du ministre?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. Il l'a lu. M. BACON: Changer 50 pour 75.
M. VEILLEUX: Changer 50 pour 75.
M. BACON: M. le Président, j'ai proposé un amendement.
M. CASTONGUAY: Mais il garde l'amendement. D garde "... ayant leur
résidence principale".
LE PRESIDENT (M. Picard): 75 au lieu de 50? Le sous-amendement du
député de Trois-Rivières qui aurait pour effet de changer
le chiffre 50 pour le remplacer par le chiffre 75 est-il adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le sous-amendement est adopté.
L'article 15 b) tel qu'amendé est adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
Secrétaire de l'ordre
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Section III b ), sous-titre:
Secrétaire de l'Ordre, article 15 c). "Le Bureau choisit le
secrétaire parmi les infirmières et infirmiers inscrits au
tableau.
La durée des fonctions du secrétaire n'est pas
limitée; il peut y être mis fin: a) par la démission du
secrétaire; b ) par résolution du Bureau adoptée à
la majorité des deux tiers de ses membres.
Le Bureau peut également nommer un ou plusieurs
secrétaires adjoints de l'Ordre et déterminer leurs
attributions".
Cet amendement est-il adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 15 d). "Le
secrétaire agit comme secrétaire de l'Ordre, du Bureau et du
Comité administratif.
Il est dépositaire des archives de l'Ordre".
Cet amendement est-il adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 15 e). "Tout certificat
portant la signature du secrétaire ou d'un secrétaire adjoint est
authentique".
Cet amendement est-il adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté.
M. LAURIN: On avait parlé, lorsqu'on avait expliqué les
fonctions, droits et privilèges du secrétaire lors de la
discussion d'autres projets de loi, de projets de pension également.
Est-ce que le ministre croirait opportun de reproduire cet article ici
aussi?
M. CASTONGUAY: Le bureau peut établir... M. LAURIN: Ah bon!
M. CASTONGUAY: ... par règlement, les dispositions touchant la
pension et les autres avantages marginaux pour son personnel.
M. LAURIN: Parce qu'il me semble que dans d'autres projets de loi...
M. CASTONGUAY: Dans un...
M. LAURIN: Dans un projet de loi. H y avait des raisons
spécifiques.
M. CASTONGUAY: C'est qu'il y a déjà eu, dans ce cas, des
arrangements bien précis qui avaient été pris. On a
insisté.
M. LAURIN: Ah bon!
M. CASTONGUAY: Peut-être que le secrétaire était
plus craintif quant à la permanence de son poste.
Sections
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 15 e). Adopté. Nous revenons
à la section IV: Sections. Article 16.
M. CASTONGUAY: J'ai un amendement également ici M. le
Président, à l'article 16. J'en fais distribuer le texte.
M. VEILLEUX: Est-ce que le ministre veut nous faire un "filibuster"?
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 16 est remplacé par le
suivant: "16. L'Ordre est divisé en au moins onze sections, dont les
limites territoriales sont déterminées par les règlements
du Bureau". Article 16, adopté.
M. BOIVIN: Pourquoi ne suit-on pas les divisions territoriales des
régions administratives?
M. CASTONGUAY: Présentement, il y en a onze et cela a
donné satisfaction. Alors, on a voulu en garder onze.
M. BOIVIN: Est-ce qu'il y en a deux à Montréal?
M. CASTONGUAY: II y a le district no 5 qui comprend Saint-Jean,
Napierville, Laprairie, Iberville, Huntingdon, Missisquoi, Beauharnois,
Châteauguay, Vaudreuil-Soulanges. Il y en a une autre, 7, qui comprend
Joliette, Montcalm, L'Assomption, Terrebonne, Deux-Montagnes. Après
cela, il y a 11. Les districts électoraux d'Ahuntsic, Bourassa, Bourget,
D'Arcy-McGee, Dorion, Fabre, Gouin, Jacques-Cartier, Jeanne-Mance, Lafontaine,
Laurier, Laval, Maisonneuve, etc. Alors, on voit comment, autour de
Montréal, cela a été divisé en trois districts ou
trois sections.
M. GUAY: Mais cela ne tient pas compte des nouvelles divisions
territoriales.
M. CASTONGUAY: Le bureau va pouvoir les adopter par règlement et
je pense bien que, s'il est possible d'en arriver de plus en plus vers la
configuration des régions sociosanitaires, ce sera assez bien.
M. GUAY: Le bureau va être contraint également
d'étudier la loi 62 comme nous l'avons fait. C'est absolument normal,
mais remarquons bien que cela va demander une attention particulière.
Peut-être qu'ils vont comprendre comme nous certaines objections qui ont
été formulées à ce moment-là.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 16, adopté. Article 17.
Adopté. Article 18.
M. CASTONGUAY: J'ai un amendement à l'article 18.
M. VEILLEUX: II ne faudrait pas oublier que le ministre prolonge les
débats.
M. CASTONGUAY: Le texte en est distribué. Il y a un petit
ajustement à faire au texte pour qu'il se lise ainsi: "Les sections sont
désignées sous le nom de "Corporation des infirmières et
infirmiers de la région il faut enlever le numéro
(indiquer ici le nom ou le numéro de région
approprié)".
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté? L'article
18 tel qu'amendé est adopté. Article 19.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 19, adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, un instant. J'aurais une question à
poser au ministre. Est-ce que chaque section a sa propre administration, on
peut dire autant de sections, autant de bureaux? Est-ce que c'est cela en
fait?
M. CASTONGUAY: Pour l'administration de la section, mais nous allons
voir un peu plus loin qu'il y a un partage dans les fonctions toutefois, de
telle sorte que des fonctions comme celle de la discipline ne sont
exercées que par numéros.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 19, adopté. Article 20.
M. BOIVIN: La durée de leur mandat peut être
différente pour chacune des sections. C'est bien cela que je comprends
â l'article 19?
M. CASTONGUAY: Oui. Alors, à l'article 20, remplacer, dans les
deuxième et troisième lignes du dernier alinéa, les mots
"exerçant leur profession principalement" par les mots "ayant leur
résidence principale".
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 20 tel qu'amendé est-il
adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 21.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): 21 adopté. Article 22?
M. BACON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 23?
M. CASTONGUAY: M. le Président, j'ai un amendement pour 23,
étant donné l'amendement que nous avons apporté plus
tôt à 14 où on donne au bureau la répartition des
cotisations, il faut ici abroger l'article 23.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'amendement qui annule l'article 23 est-il
adopté?
M. BACON : Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 24.
M. BACON: Adopté.
M. VEILLEUX: M. le Président, dans les écritures, tous les
autres articles deviennent ... 24 devient 23, 25, 24...
M. CASTONGUAY: La numérotation va être faite à
nouveau.
M. VEILLEUX: D'accord. Je pose la question au ministre parce que le
député de Chicoutimi est parti et qu'il ne peut pas faire cette
mise au point, alors je la fais en son nom.
LE PRESIDENT (M. Picard): 24 adopté. Article 25.
M. BACON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): 25 adopté. Article 26.
M. BACON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): 26 adopté. Article 27.
M. BACON: Adopté. M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 28.
M. BACON: Adopté. M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): 28 adopté. Section V.
M. CASTONGUAY: J'ai un nouvel amendement ici.
LE PRESIDENT (M. Picard): Avant la section V?
Immatriculation
M. CASTONGUAY: Oui. Introduire une section IV a). Je vais faire
distribuer le texte qui comprend les articles 28 a), 28 b) et 28 c) sur
l'immatriculation.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'amendement a pour but d'insérer
après l'article 28, une section IV a) avec sous-titre: Immatriculation.
Article 28 a): L'immatriculation d'un étudiant en soins infirmiers est
constatée par un certificat délivré par le
secrétaire de l'Ordre. Cet amendement est-il adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 28 b): A droit à
un certificat d'immatriculation l'étudiant en soins infirmiers qui:
a)est détenteur d'un certificat de fin d'études secondaires
décerné par le ministre de l'éducation ou d'un
diplôme jugé équivalent par le Bureau ; et b)a rempli les
formalités déterminées par le Bureau.
Cet article est-il adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. 28 c): Le Bureau peut
révoquer un certificat d'immatriculation conformément aux
règlements adoptés en vertu du paragraphe b) du premier
alinéa de l'article 12.
Cet amendement est-il adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
Exercice de la profession
LE PRESIDENT (M. Picard): Section V: Exercice de la profession, article
29.
UNE VOIX: M. le ministre a un amendement.
M. CASTONGUAY: M. le Président, j'aurais un amendement.
Insérer un nouvel article 29 a). Etant donné qu'ici nous
discutons à 29 d'un exercice, d'un champ d'exercice exclusif, je crois
que le texte doit demeurer tel qu'il est. A 29 a) j'aurai un nouvel amendement.
En ce qui a trait à l'article 29 a), nous pourrons en discuter.
H va porter justement sur la question, soit de l'enseignement de la
clientèle ou encore renseigner, donner des conseils, comme nous l'avons
fait dans d'autres cas. En ce qui a trait à la planification des soins
ce n'est pas une question de ne pas vouloir apporter des amendements
comme on en fait la démonstration que ce soit pour les soins
médicaux où il est clair que dans l'organisation des soins, une
planification est requise, pourtant, lorsque nous avons défini l'acte
médical, nous n'avons pas introduit cette notion de planification des
soins car il me semble que ça va de soi, lorsqu'on songe à des
opérations extrêmement complexes, et que ça fait partie
intégrante de la distribution des soins dont il est question, dans le
cas de la Loi médicale, les soins médicaux, dans le cas de
l'ordre des infirmières, les soins infirmiers. Il me semble que
ça va de soi, c'est sous-jacent, c'est sous-entendu. J'aurai un texte
pour l'article 29 a) immédiatement.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'article 29, est-ce qu'il y a des
questions?
M. GUAY: M. le Président, si on pouvait retenir l'article 29
jusqu'au moment où on prendra connaissance des amendements, au cas
où ils ne feraient plus notre affaire, on ne pourrait plus discuter de
l'article 29.
LE PRESIDENT (M. Picard): Comme vous voulez, le projet d'amendement de
l'article 29 a).
M. CASTONGUAY: On fait distribuer le texte, M. le Président, et
sur la formulation on peut en discuter; le texte dit: "L'infirmière et
l'infirmier peuvent, dans l'exercice de leur profession, renseigner la
population sur les problèmes d'ordre sanitaire". Lorsqu'on a dit
"renseigner la clientèle", il me semble que c'est plus restreint comme
notion; clientèle est plus restreint que population et renseigner, je
pense que pour la formulation, on ne fera pas de chicane sur l'utilisation du
mot renseigner, comme nous l'avons utilisé dans d'autres projets.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'on peut revenir à l'article
29? Article 29. Adopté. L'amendement à l'article 29 a) est-il
adopté? Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: C'est parce que j'ai demandé à notre bon ami
de m'apporter des dictionnaires. Quand j'ai vu l'article je suis
d'accord avec le ministre on y dit: "Contrôler les soins
infirmiers"; tu ne peux pas faire un contrôle si tu ne planifies pas.
J'aimerais mieux vérifier pour plus de sûreté.
M. LAURIN: Pendant que le député de Saint-Jean cherche,
j'aimerais poser une question au ministre. Est-ce qu'il a l'impression que
l'article tel que rédigé empêcherait une
hospitalière dans un service de planifier les soins?
M. CASTONGUAY: Qu'est-ce que vous voulez dire, planifier les soins?
M. LAURIN: Au sens où les infirmières l'entendent dans les
mémoires que vous avez sûrement lus.
M. CASTONGUAY: Organiser les soins pour qu'ils soient bien
donnés? Absolument pas, M. le Président. D'ailleurs, il me semble
que ça va de soi, s'il y a des soins qui doivent se donner avec une
certaine continuité, un certain ordre. Prenez le cas de la
médecine; je pense bien que certaines procédures sont
extrêmement complexes et pourtant dans la définition de ce que
constitue l'exercice de la médecine, on n'a pas introduit cette notion
de planifier, parce qu'il me semble que ça va de soi; c'est une partie
intégrante, étant donné que ces soins ne se font pas
uniquement dans un geste ou dans une étape unique, qui a une
continuité ou un déroulement.
M. VEILLEUX: D'accord.
M. LAURIN: On pourrait être plus explicite et dire: Prodiguer et
contrôler les soins infirmiers selon un plan.
M. VEILLEUX: M. le Président, le dictionnaire dit que cela veut
dire planifier. Tu ne peux pas contrôler sans planifier. Le dictionnaire
est clair là-dessus. Robert est clair là-dessus.
M. CASTONGUAY: Je pense qu'il est important de prendre les termes qui
ont une nature générale, de telle sorte que, par une enumeration,
qui commence à être plus détaillée et qui touche
à un objet, mais qu'on ne se restreigne pas parce que là, on est
dans des définitions qui sont joliment strictes.
M. LAURIN: Voulez-vous nous donner le résultat de vos savantes
recherches?
M. VEILLEUX: Oui. Les mots m'échappent parce que... mais cela
voulait dire... C'est malheureux que je n'aie pas Robert qui dit que cela ne
pouvait pas faire autrement que planifier.
M. LAURIN: Robert Bourassa ou Robert...
M. VEILLEUX: Non, le dictionnaire Robert. Remarquez bien que Robert
Bourassa est comme le dictionnaire.
M. LAURIN: Le grand Robert.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dubuc sur l'article
29.
M. BOIVIN: On parle de contribuer aux diagnostics et aux traitements, la
prévention, mais en vertu de quel mécanisme y aura-t-il des
délégations de pouvoirs pour certaines choses, par exemple? Il y
a longtemps qu'on le dit.
En vertu de quel mécanisme? Je vais vous donner un exemple. Pour
installer une soluté physiologique, pour faire une prise de sang
intraveineuse, toutes ces choses-là, tous ces actes, où
l'infirmière contribue et elle dit qu'elle n'a pas la
responsabilité de ces actes...
M. CASTONGUAY: Article 12. On y est passé tel qu'amendé,
de telle sorte que la liste d'actes qui sont considérés comme des
actes médicaux puissent être élaborés et puissent
être posés par l'infirmière.
M. BOIVIN: Est-ce que cela se fera au niveau de l'établissement
ou...
M. CASTONGUAY: Au niveau des deux bureaux, du bureau de la
corporation.
M. BOIVIN: Très bien. Merci.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 29. Adopté.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le nouvel article 29 a) est-il
adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 30.
M. CASTONGUAY: A l'article 30, j'ai des amendements, M. le
Président. J'en fais distribuer le texte.
Alors modifier l'article 30 a) en insérant, après la
deuxième ligne, le paragraphe suivant: "a) est détenteur d'un
certificat d'immatriculation;" il faut renuméroter les paragraphes a) et
b) de telle sorte qu'ils deviennent respectivement les paragraphes b) et c); et
en ajoutant à la fin l'alinéa suivant: "Le paragraphe a) du
premier alinéa ne s'applique pas au requérant dont le
diplôme a été délivré par un
établissement d'enseignement situé hors du Québec."
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'amendement est adopté.
L'article 30 tel qu'amendé est adopté.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 31.
M. CASTONGUAY: J'ai un amendement, M. le Président, à
l'article 31.
Etant donné les dispositions que nous avons introduites
relativement aux autorisations spéciales, aux permis temporaires, aux
modalités dans le code, des articles 44 et suivants, cet article, qui
apparaissait dans la loi actuelle, qui a été inséré
avant que soient préparées les nouvelles dispositions, doit
être abrogé.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 31 est biffé.
Article 32.
Il paraît que l'on ne peut pas dire "abrogé" si ce n'est
pas une loi.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, biffé, effacé... J'ai
demandé au président de l'Assemblée nationale et il m'a
répondu que l'on ne peut abroger que des lois. Cela est un projet de
loi.
Article 32.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 33.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Section VI.
M. GUAY: Un instant, M. le Président. A l'article 33, j'ai dit
"M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Seulement trois lignes.
M. GUAY: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dorchester sur
l'article 33.
M. GUAY: L'association a demandé d'introduire un article, un
autre paragraphe ou un 33, je ne tiens pas absolument à la formulation,
qui se lit comme suit: "Une infirmière ou un infirmier ne peut
être contraint de déclarer ce qui lui a été
révélé en raison de son caractère professionnel."
Est-ce qu'on le prévoit ailleurs dans la loi concernant le secret
professionnel?
M. CASTONGUAY: Nous avons sur ce plan touché quelques lois
où la même requête a été faite et j'ai
toujours fait la même réponse.
C'est que présentement il y a eu une étude sur la question
du secret professionnel qui se poursuit et je préfère que l'on
attende que cette étude soit terminée. Si, en effet, nous
introduisions ici un amendement tel que celui que vous suggérez, il nous
faudrait retourner au code de procédure civile, qui est lié
étroitement à ce type d'article et qui notamment désigne
présentement les personnes qui peuvent être soumises à un
tel article.
M. GUAY: II n'y a rien qui empêche cependant la corporation ou
l'ordre de l'inclure dans le code de déontologie.
M. CASTONGUAY: Evidemment, il est très important que les
renseignements que les infirmières obtiennent dans l'exercice de leur
profession soient des renseignements considérés comme
confidentiels lorsqu'ils portent justement sur l'état de santé
des personnes qu'elles traitent.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: M. le Président, sur le sujet mentionné par
le député de Dorchester, on a intercalé dans certaines
professions l'article en question, mais là où ça
s'appliquait dans le code civil.
M. CASTONGUAY: Le code de procédure civile qui les désigne
nommément.
M. VEILLEUX: Quand ça ne s'appliquait pas dans le code de
procédure civile, on ne le retrouvait pas dans les lois, et on le
retrouvera probablement si le ministère de la Justice, dans son
enquête j'espère qu'elle va être la plus brève
possible trouve d'autres personnes pour le secret professionnel.
Exercice illégal de la profession
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 33, adopté. Section VI:
Exercice illégal de la profession. Article 34?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 35?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
Dispositions transitoires et finales
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 35, adopté. Section VII:
Dispositions transitoires et finales. Article 36?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 36, adopté. Article 37?
M. CLOUTIER (Montmangy): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 37, adopté. Article 38?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 38, adopté. Article 39?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 39, adopté. Article 40?
M. CLOUTIER (Montmagny)' A l'article 39, il n'y a pas un amendement de
concordance?
M. CASTONGUAY: Oui, je pense qu'il faudrait...
M. VEILLEUX : Non, à l'heure actuelle, ça doit s'appeler
association de district.
M. CASTONGUAY: Ah oui! c'est comme ça qu'elle s'appelle
présentement.
M. VEILLEUX: C'est ça, association de district.
M. PERREAULT: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 39, adopté. Article 40?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 40, adopté. Article 41?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 41, adopté. Article 42?
M. CASTONGUAY: J'ai un amendement, M. le Président, à
l'article 42, le même que nous retrouvons dans tous les projets, un
nouvel alinéa, j'en fais distribuer le texte.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 42 est amendé en ajoutant
l'alinéa suivant: "Aux fins du présent article, l'article 50 de
la Loi des infirmières et infirmiers (Statuts refondus, 1964, chapitre
252) est considéré comme faisant partie des règlements de
l'Association des infirmières et infirmiers de la province de
Québec". Cet article est-il adopté?
MM. VEILLEUX et CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. L'article 42, tel
qu'amendé, est adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 43?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 43, adopté. Article 44?
MM. VEILLEUX et BACON : Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 44, adopté. Article 45?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 45, adopté. Article 46?
M. PERREAULT: Adopté. M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 46, adopté. Il y a
l'annexe.
Annexe
M. CASTONGUAY: II y aurait un amendement pour abroger l'annexe, M. le
Président.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le projet de l'amendement qui aura pour effet
de biffer l'annexe est-il adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté.
M. CASTONGUAY: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. CASTONGUAY: ...j'aimerais dire un bref mot. Ceci termine
l'étape de l'étude article par article des projets de loi qui
étaient sous ma responsabilité. H nous reste maintenant la
dernière étape, c'est-à-dire l'adoption en
troisième lecture, par l'Assemblée nationale. Nous terminons,
avec cette tranche à tout le moins, l'étude d'un ensemble
législatif extrêmement important. Je pense bien que dans
l'histoire législative du Québec, il n'y a pas eu de
législation originale aussi extensive qui a été
apportée. Je voudrais remercier, à ce moment, les membres de la
commission pour leur collaboration de tous les instants, dans l'étude,
à toutes les étapes de ces projets de loi et je le dis bien
sincèrement. Il est clair qu'à certains moments, il y a toujours
une certaine impatience qui peut s'exprimer mais dans l'ensemble, le travail,
qui a été fait par tous les membres de la commission, a
été extrêmement positif et a permis d'améliorer
considérablement ces projets de loi. Nous avions un ensemble qui
était fort complexe, aussi bien par le mécanisme de la commission
parlementaire que par l'étude, en deuxième lecture, article par
article. Je crois que nous avons pu préparer une législation qui
va vraiment être adaptée, propre au Québec,
répondant aux exigences de la situation dans l'ensemble. Quant à
l'avenir, il sera toujours possible d'amender cette législation selon
l'évolution, selon les nouvelles exigences de l'heure.
Je voulais remercier les membres de la commission, avant que nous ne
terminions définitivement cette étape, quant à la
série des projets de loi qui étaient à mon nom.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le ministre.
Le porte-parole de l'Opposition officielle, le député de
Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, nous venons
effectivement de franchir une étape importante, celle de l'étude
du bill 250 et des lois qui réfèrent au domaine de la
santé. Je voudrais souligner que le ministre des Affaires sociales a
toujours écouté, avec grand intérêt, les suggestions
qu'ont faites les parties de l'Opposition. Il a accepté plusieurs
modifications importantes au code des professions et
aux lois spécifiques. Je voudrais mentionner l'une des
principales que l'Assemblée nationale a acceptées, c'est que
cette commission soit une commission permanente. Les organismes, les
corporations professionnelles et les parlementaires peuvent tenir pour acquis
que cette commission pourra continuer son travail dans les années
futures.
Nous avons d'autres lois à étudier.
Il en reste dix. Je ne sais pas de quelle façon nous allons
procéder. Il y a une chose que je pourrais suggérer. C'est que
nous fassions motion pour faire comparaître le ministre des Affaires
sociales devant cette commission, au moment où nous étudierons
les dix autres lois, parce que je pense bien, sans déprécier ses
collègues, qu'on peut présumer qu'aucun n'était
préparé comme l'était, le ministre des Affaires sociales,
étant donné qu'il a eu l'occasion à la commission
Castonguay-Nepveu d'étudier ce problème, avant d'arriver ici et
de traduire en termes législatifs les études qui ont
été faites.
Je voudrais noter qu'il n'a pas retenu toutes les suggestions non plus
de la commission Castonguay-Nepveu. Dans sa vie, il y a une brisure entre son
passé et son présent et il y en aura probablement une aussi,
entre son avenir et son présent.
Ceci dit, je suis bien désireux de savoir de quelle façon
nous allons procéder pour les autres lois, quel en sera
l'échéancier, quels seront ceux qui participeront à
l'étude de ces lois et quelle sera la participation du ministre des
Affaires sociales à l'étude des autres lois
spécifiques.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le député. Le
porte-parole du Ralliement créditis-te, le député de
Dorchester.
M. GUAY: M. le Président, nous venons de franchir une
étape assez importante dans l'étude détaillée de
cette importante législation. Pour ma part, j'ai essayé de
collaborer de la façon la plus positive possible. C'est peut-être,
le rôle de l'Opposition de critiquer sévèrement à
certains moments et c'est bien souvent de bon droit, puisque le ministre a su
agréer assez souvent à des amendements venant du
côté de l'Opposition. Puisque cette commission a pris un
caractère de permanence, je pense que cela nous permettra de revenir au
besoin devant cette même commission et de proposer des amendements
à la législation que nous acceptons actuellement.
Je formule le souhait que, dans toute cette législation,
où nous avons essayé de ne pas perdre de vue la protection du
public, la santé de notre population s'en portera mieux et que les
corporations professionnelles, d'autre part, se sentiront à l'aise
à l'intérieur de chaque champ d'exercice, de chaque champ
d'activités que cette législation leur a donné.
Bien sûr qu'il y aura des périodes d'adaptation, des
périodes, comme on l'a dit, où les mécanismes de
collaboration seront mis à l'épreuve et nous espérons
qu'aussi souvent que le besoin se fera sentir, nous aurons cette
possibilité de revenir et de proposer des amendements. Mais en
attendant, nous souhaitons que cette législation, en ce qui concerne le
domaine de la santé, atteigne réellement le but et les objectifs
que nous avons voulu lui donner dans toute sa dimension et que les
professionnels seront réellement des professionnels avec cette
législation qui sera probablement un outil pour leur donner cette
possibilité qui, dans bien des cas, n'existait pas de contrôler
des actes qui étaient posés par des membres qu'on appelait
indésirables ou encore de corriger certaines lacunes à
l'intérieur du fonctionnement de certaines corporations.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le député. Le
porte-parole du Parti québécois, le député de
Bourget.
M. LAURIN: Pour notre part, nous avons été fascinés
par le défi intellectuel et social que nous a posé le ministre
des Affaires sociales en nous forçant à examiner un projet de loi
aussi complexe et aussi important.
J'espère que nous avons tous fait notre devoir parce que ce
défi se devait d'être relevé. Avant de donner congé
au ministre, je voudrais personnellement le remercier d'abord, et le
féliciter ensuite pour l'immense effort qu'il a fourni, pour la
ténacité avec laquelle il a su maintenir les principes directeurs
qui ont présidé à sa réflexion et le
féliciter également pour l'oeuvre final (au masculin) qu'il nous
présente maintenant et dont il pourra toute sa vie être fier en
même temps que pourront être fiers tous les membres de la
commission qui ont collaboré à cet oeuvre magistral.
Je voudrais également remercier les corporations
intéressées qui, par devoir autant que par intérêt,
n'ont pas cessé de nous alimenter de leurs réflexions ainsi que
de leurs recommandations dont nous avons retenu plusieurs, bien que parfois
nous ayons été obligés d'en laisser passer d'autres.
Je pense aussi qu'il faudrait remercier tous les membres de la
commission qui ont su travailler dans une atmosphère non partisane au
seul nom de l'intérêt des Québécois et du bien
public. Evidemment, je suis le premier à me rendre compte que l'oeuvre
n'est pas parfaite, mais je pense et j'espère que nous venons de donner
aux professions intéressées un outil qui, je l'espère,
saura leur donner une plus grande satisfaction et surtout, nous venons de
donner au grand public un instrument de progrès social qui, je
l'espère, s'avérera tel que nous l'avons voulu.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le député.
Le porte-parole de la population du comté de L'Assomption, le
député du comté.
M. PERREAULT: Seulement une question. Est-ce que vous avez reçu
un ordre de la Chambre pour la poursuite des lois de M. Saint-Pierre
demain?
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission suspend ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 23 h 51)