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Etude du projet de loi no 98
(Vingt et une heures quarante-cinq minutes)
Le Président (M. Bordeleau): La commission permanente des
corporations professionnelles se réunit aux fins d'étudier,
article par article, le projet de loi no 98, Loi abrogeant la Loi concernant
les techniciens diplômés et modifiant certaines dispositions
législatives.
Les membres de la commission pour la séance de ce soir sont: M.
Fallu (Terrebonne), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska), M. Gosselin (Sherbrooke), M. Lalon-de
(Marguerite-Bourgeoys), M. Martel (Richelieu), M. Morin (Sauvé), M.
O'Gallagher (Robert-Baldwin), M. O'Neill (Chauveau), M. Shaw
(Pointe-Claire).
Les intervenants sont: M. Beauséjour (Iberville), M. Blank
(Saint-Louis), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Godin (Mercier), M. Lefebvre
(Viau), M. Mercier (Berthier), M. Michaud (Laprairie), M. Saint-Germain
(Jacques-Cartier), M. Samson (Rouyn-Noranda).
M. le ministre, avant de procéder, cela me prendrait une
suggestion d'un membre de la commission pour nommer un rapporteur. M. Fallu,
député de Terrebonne. Cela va? Le rapporteur de la commission
sera le député de Terrebonne. Vous avez peut-être quelques
remarques préliminaires, M. le ministre.
Remarques préliminaires
M. Morin (Sauvé): Merci, M. le Président. Mes
remarques seront très brèves, puisque déjà,
à l'occasion de la seconde lecture, j'ai eu l'occasion d'expliquer que
l'objet de ce projet de loi était de placer sous l'empire du Code des
professions une corporation professionnelle existante, et même une
corporation relativement ancienne, puisqu'elle a été
formée en vertu d'une loi de 1950, la Loi concernant les techniciens
diplômés. Le but du présent projet de loi que nous allons
maintenant étudier article par article est essentiellement, à la
recommandation de l'Office des professions, de faire passer cette corporation
du statut un peu anormal qui est le sien actuellement au statut de corporation
régie par le Code des professions, comme l'ensemble des professions
l'est déjà au Québec. Ce sera, si je ne m'abuse, notre 39e
corporation professionnelle.
La plupart des articles sont de concordance, comme vous pourrez le
constater. Ce n'est pas un projet de loi bien complexe, mais, naturellement,
nous sommes disposés à répondre à toutes les
questions que l'Opposition pourrait avoir à nous poser par la voie du
député de Robert-Baldwin.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Robert-Baldwin.
M. O'Gallagher: Merci, M. le Président. Quant au contenu
des articles, on va les voir les uns à la suite des autres. En principe,
j'aurais trois questions à poser et j'aimerais avoir les réponses
du ministre dans ces remarques particulières concernant les articles les
uns après les autres. Pourquoi le mot technologue au lieu de technicien?
D'après les recherchistes à qui j'ai parlé, on ne trouve
pas le mot technologue dans le dictionnaire. Est-ce que les étudiants en
technologie supérieure, les diplômés de cette Ecole de
technologie supérieure, vont faire partie de cette corporation?
Deuxièmement, qui fera partie de cette corporation? Pourquoi la
loi n'est-elle pas plus spécifique et ne donne-t-elle pas la liste de
tous les techniciens ou technologues qui vont faire partie de cette
corporation? Parmi ces techniciens, est-ce qu'on a prévu le cas des
techniciens qui pratiquent aujourd'hui et qui sont de haute qualité, qui
n'ont jamais formellement suivi de cours soit à l'école
technique, au CEGEP ou à l'université, comme c'est le cas des
étudiants en technologie supérieure? Je fais mention
particulièrement du cas des techniciens qui ont acquis leur formation
dans les usines ou en suivant les cours spéciaux donnés par des
industries québécoises.
Troisièmement, pourquoi n'avons-nous pas mis dans la loi les
éléments essentiels plutôt que de les avoir mis dans des
lettres patentes? Pourquoi n'avons-nous pas modifié le Code des
professions spécifiquement? Je fais surtout mention des articles 36 et
37 du Code des professions, soit en référence, usage exclusif du
titre et, en deuxième lieu, une définition de l'exercice de cette
profession.
C'est tout. Ce sont mes seuls commentaires.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, M. le ministre,
voulez-vous répondre immédiatement aux questions d'ordre
général?
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président.
Permettez-moi de commencer par les questions les plus simples. Cette
corporation des technologues, qui remplace l'ancienne Corporation des
techniciens professionnels, comme on les appelait, je pense, les techniciens
diplômés, comme on les appelait, va regrouper des techniciens qui
sont surtout de niveau collégial, enfin, dont les diplômes sont
avant tout de niveau collégial, tandis que les diplômés
auxquels le député de Robert-Baldwin a fait allusion les
diplômés de l'ETS, de l'Ecole de technologie supérieure
sont de niveau universitaire. A ce que je sache, à moins qu'il
n'y en ait qui aient fait partie de la Corporation des techniciens
diplômés et qui soient allés chercher une formation
supplémentaire à l'ETS, à ce que je sache, ils ne sont pas
membres de cette corporation.
Ils veulent cependant faire partie c'est une de leurs
revendications à l'heure actuelle de la Corporation des
ingénieurs, soit dans une section spéciale, soit à titre
d'ingénieurs, et cette question fait l'objet de tractations
difficultueuses, je dois l'admettre, entre la Corporation des ingénieurs
et les autorités de l'ETS, de même que l'Office des professions,
d'ailleurs.
Donc, la question ne se pose pas de savoir si les diplômés
de l'ETS vont faire partie de la nouvelle Corporation professionnelle des
technolo-gues des sciences appliquées, car la réponse serait:
Non, ils n'en feront pas partie. Il reste cependant à déterminer
de quelle corporation ils feront partie éventuellement. Comme cela est
négocié en ce moment, je ne serais pas en mesure de
répondre à la question du député de Robert-Baldwin
si la question était: De quelle corporation les diplômés de
l'ETS vont-ils faire partie? Je ne pourrais pas répondre à cette
question dans l'état actuel du dossier.
Le député m'a demandé ensuite, M. le
Président, la raison de l'utilisation du vocable "technologue". La
raison en est très simple, c'est que nous n'avons pas voulu,
après consultation de tous les intéressés et de l'Office
de la langue française, retenir un terme aussi général que
"technicien". En effet, et le député avec raison l'a
souligné, beaucoup de personnes qui travaillent en industrie aujourd'hui
ou à leur propre compte sont, au sens large, des techniciens, et c'est
un mot qui est tellement d'acception courante qu'il est très difficile
d'en faire un titre réservé. En faisant passer donc les
techniciens diplômés dans une corporation à titre
réservé sous l'empire du code, nous avons voulu établir un
titre qui corresponde davantage aux objectifs de la loi et un titre qui ne soit
pas déjà utilisé.
Le mot technologue semblait répondre, d'après l'Office de
la langue française, au besoin que nous avons rencontré. Il est
exact qu'on ne le trouve pas dans tous les dictionnaires. C'est un
néologisme, mais il fut un temps où le mot biologiste
était un néologisme aussi. Nos plus longues hésitations
ont eu trait à la question de savoir si on devait dire technologue ou
technologiste, car il existe déjà une Corporation des
technologistes médicaux. Or, l'office nous a conseillé d'utiliser
technologue comme étant plus français que technologiste, lequel
constitue, de fait, un anglicisme.
Voilà l'explication de ce mot. Il y a donc essentiellement deux
raisons: premièrement parce que cela a un sens plus restreint que le mot
technicien qui redevient d'usage libre et courant pour tous ceux qui ont acquis
une expérience en usine, par exemple. Deuxièmement, le terme
paraît plus français que le mot technologiste.
Le député m'a posé une autre question, je crois,
mais s'il veut plus de détails...
M. O'Gallagher: Qui fera partie de cette corporation et pourquoi
la loi n'est-elle pas plus spécifique et n'établit-elle pas la
liste de toutes les techniques qui seront touchées par cette loi? On a
fait mention dans l'avis du Conseil canadien des professionnels et dans un
autre avis de l'Office des professions de quelque 21 groupes de
techniciens.
M. Morin (Sauvé): C'est ça, oui, exactement. Il y a
effectivement 21 groupes qui sont appelés à devenir, je pense,
autant de sections, si l'on veut, de cette corporation à titre
réservé. Je puis vous donner la liste si ça vous
intéresse, mais, comme c'est déjà public, vous l'avez
peut-être déjà dans vos papiers.
Les sections seront les suivantes: technique forestière,
technique de chimie industrielle; de matière plastique, du
bâtiment et des travaux publics; technique cartographique et
géodésique, technique de la pêche, du papier, du meuble et
bois ouvré, et de la mécanique; électrotechnique,
technologie physique, technique maritime, technique du textile, de l'eau, de
l'air, de l'assainissement et de la métallurgie; technologie
minérale, aéronautique, technique administrative, option
production; informatique, technique d'aménagement et technologie
agricole.
M. O'Gallagher: Mais, M. le Président, pourquoi est-ce-que
cela n'a pas été mis spécifiquement dans la loi?
M. Morin (Sauvé): Parce que cela peut être
appelé à évoluer par la suite. C'est par règlement,
en vertu de l'article 184, alinéa a) petit a, comme disait un de
mes professeurs. Si vous regardez cet article 184 et en particulier le petit a,
vous verrez que le gouvernement, après consultation de l'office, du
Conseil des universités, des établissements d'enseignement et de
la corporation intéressée, peut par règlement: a)
déterminer les diplômes délivrés par les
établissements d'enseignement qu'il indique, qui donnent ouverture
à un permis où un certificat de spécialiste.
Donc, procédant par règlement, après une
consultation très large qui inclut le Conseil des universités,
les établissements d'enseignement, la corporation en
l'occurrence, ce sera sans doute le Conseil des collèges, puisqu'il
s'agit de professions qui sont ouvertes aux finissants des collèges
le gouvernement peut déterminer les diplômes donnant
ouverture aux professions.
Cet article 184 a été voulu à l'époque pour
donner beaucoup de souplesse à la procédure de reconnaissance des
diplômes. Maintenant, il faut spécifier aussi que certains
diplômés ou certaines personnes qui n'ont pas de diplôme
ce sont celles-là qui intéressent surtout le
député pourront être admises au moyen de ce qu'on
appelle l'équivalence, en vertu de l'article 94, alinéas f) et
g). (22 heures)
Si le député veut bien considérer l'article 94: Le
bureau peut, par règlement: f) fixer les normes d'équivalence des
diplômes délivrés par les établissements
d'enseignement situés hors du Québec aux fins de la
délivrance d'un permis ou d'un certificat de spécialiste et g)
fixer des normes permettant de reconnaître, aux fins de la
délivrance d'un permis ou d'un certificat de spécialiste,
l'équivalence de la formation d'une personne qui ne détient pas
un diplôme autrement requis à ces fins.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Terrebonne.
M. Fallu: M. le Président, si on me permet d'ajouter,
très brièvement. Dans ce sens, il arrive
qu'au ministère de l'Education, notamment dans le réseau
CEGEP, se développent régulièrement de nouvelles
filières. Nous assistons précisément, au moment même
où on se parle, à l'arrivée sur le marché du
travail des premiers techniciens de systèmes, donc qui ont fait un cours
de technologie de systèmes, diplômés de trois années
de CEGEP. Les professions, notamment au CEGEP, se développent, se
ramifient, s'adaptent et donc la souplesse de la loi permettra, au besoin,
selon la demande des techniciens en question, de se faire inscrire dans la
profession de technologue.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Robert-Baldwin.
M. O'Gallagher: Ma troisième question, M. le
Président, c'est pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas cru bon de
modifier le Code des professions, surtout aux articles 36 et 37 et en
appendice, pour ajouter cette profession aux 38 autres dont le ministre a fait
mention?
M. Morin (Sauvé): Cela n'était pas
nécessaire, M. le Président, de modifier le Code des professions
qui est un code d'application générale qui s'applique à
toutes les professions. Quant on veut réglementer une profession en
particulier, comme vous le savez, c'est d'ailleurs prévu dans le code,
on peut procéder par lettres patentes.
C'est dans les lettres patentes que la question est réglée
et que nous disons, par exemple, que seul un détenteur d'un permis
valide à cette fin et inscrit au tableau de la Corporation
professionnelle des technologues des sciences appliquées du
Québec peut utiliser le titre de technologue des sciences
appliquées, de technologue professionnel ou de technicien professionnel.
Mais le mot technicien, comme je l'ai dit tout à l'heure, utilisé
seul, devient d'usage libre. Donc, c'est dans les lettres patentes que
ça se fait d'habitude.
M. O'Gallagher: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait déposer le projet de lettres patentes?
M. Morin (Sauvé): Oui, je suis tout à fait
disposé à le faire, bien qu'elles aient été
publiées dans la Gazette officielle, à titre de projet bien
sûr, et quand le gouvernement les aura adoptées de façon
définitive, ça devrait être...
M. Fallu: Le 21 avril.
M. Morin (Sauvé): C'est ça. C'est la Gazette
officielle du 21 avril. Le décret est du 30 janvier 1980. Il ne peut
entrer en vigueur évidemment qu'une fois que la loi aura
été adoptée. Il y aura sans doute synchronisation, si je
ne m'abuse, comme on fait d'habitude, entre l'entrée en vigueur de la
loi et l'entrée en vigueur des lettres patentes.
M. O'Gallagher: Très bien, M. le Président.
Etude du projet de loi
Le Président (M. Bordeleau): Cela va. Alors, on peut
passer immédiatement à l'article 1 du projet de loi. J'appelle
l'article 1.
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président, le but de
cet article cela saute aux yeux, je pense c'est d'abroger
l'ancienne loi qui date de 1950, c'était le chapitre 145 des lois de
cette année-là, pour la remplacer par ce projet de loi no 98.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 1 est
adopté. Article 2?
M. Morin (Sauvé): L'article 2 est tout simplement, de
même que les suivants d'ailleurs, destiné à assurer la
transition entre l'ancienne corporation et la nouvelle.
Je ne voudrais pas que les obligations de la Corporation des techniciens
professionnels de 1950 puissent ne plus être assumées ou devenir
caduques, alors qu'à toutes fins pratiques la nouvelle corporation entre
dans les souliers de l'ancienne. Cela étant, il était normal de
faire assumer à la nouvelle corporation toutes les obligations de
l'ancienne.
D'ailleurs, vous allez voir, ça revient comme un leitmotiv dans
presque tous les articles qui suivent.
Le Président (M. Bordeleau): Article 2, adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 3.
M. Morin (Sauvé): L'article 3 est un peu plus complexe. Je
pense que la façon la plus efficace de le commenter, c'est de le lire
paragraphe par paragraphe. Vous savez que chaque corporation a un bureau qui
définit, qui exerce les responsabilités de la corporation.
Puisque nous aurons désormais une corporation régie par le Code
des professions, nous prévoyons que le bureau de la corporation sera
constitué, provisoirement, des membres du conseil central de la
Corporation des techniciens professionnels au moment de la publication par le
gouvernement des lettres patentes constituant la nouvelle corporation.
Autrement dit, temporairement, en attendant que la nouvelle corporation
puisse se soumettre entièrement aux dispositions du Code des professions
et se donner un bureau qui sera conforme, après élection, aux
exigences de la loi, eh bien, l'ancien bureau devient celui de la nouvelle
corporation. Ou, si vous voulez, il est constitué des membres du conseil
central de l'ancienne corporation, pour être plus précis.
Le deuxième alinéa nous dit que le bureau de la
corporation, de la nouvelle corporation, est aussi constitué
provisoirement de quatre autres
membres administrateurs nommés par l'Office des professions du
Québec de la manière qui est prévue au Code des
professions, à l'article 78. C'est également une disposition
transitoire pour nous assurer que l'office sera présent dans toutes les
procédures de transformation qui devront avoir lieu pour que la nouvelle
corporation se conforme pleinement aux exigences de la loi.
Le président de la corporation, dit le troisième
alinéa, est provisoirement la personne qui était président
de l'ancienne corporation, comme vous voyez, toujours dans l'esprit d'assurer
la continuité des deux corporations.
Enfin, dernier alinéa: "Le mandat du président et des
autres membres du bureau en fonction en vertu du présent article expire
à la date où aurait expiré le mandat des membres du
conseil central de la Corporation des techniciens professionnels de la province
de Québec conformément à la loi abrogée par
l'article 1 c'est-à-dire l'ancienne loi. Toutefois, malgré
l'expiration de leur mandat, ils demeurent en fonction jusqu'à la
première élection des membres du Bureau tenue conformément
au Code des professions."
Par cet article, nous assurons pleinement la continuité des deux
corporations.
Le Président (M. Bordeleau): Article 3, adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 4.
M. Morin (Sauvé): Merci, M. le Président. L'article
4 nous dit que les membres de la corporation des techniciens,
c'est-à-dire de l'ancienne corporation, lors de la publication des
lettres patentes constituant la nouvelle corporation je paraphrase, ce
n'est pas exactement ce que dit l'article, j'essaie d'en simplifier les termes
les membres en règle sont inscrits au tableau de la nouvelle
corporation et, en conséquence, le bureau de la nouvelle corporation
délivre à chacun d'eux un permis faisant foi du fait qu'il est
devenu membre de la nouvelle corporation. Non seulement nous assurons la
continuité du bureau, mais aussi la continuité des membres.
Le Président (M. Bordeleau): Article 4, adopté.
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 5.
M. Morin (Sauvé): L'article 5 est destiné à
assurer la concordance générale et dit que tout renvoi dans une
loi générale ou spéciale, une proclamation, un
décret, une ordonnance, un règlement, une résolution, une
procédure quelconque, une décision disciplinaire, un certificat,
un contrat ou tout autre document, donc tout renvoi à une disposition de
la loi abrogée par l'article 1, c'est-à- dire l'ancienne loi, est
un renvoi à la disposition équivalente du Code des professions,
si une telle disposition existe.
Evidemment, l'ancienne corporation, vous vous en doutez bien, a fait
l'objet de règlements, de résolutions. Elle a adopté des
résolutions, elle a peut-être je ne l'affirme pas
pris des décisions de nature disciplinaire, elle a peut-être
conclu des contrats, je n'en serais pas étonné, et tout renvoi
dans un tel document à une disposition de l'ancienne loi renvoie
automatiquement aux dispositions du Code des professions, j'entends les
dispositions équivalentes, s'il en existe.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Est-ce que l'article
5 sera adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 6.
M. Morin (Sauvé): L'article 6 est un peu plus long, M. le
Président. Il nous apprend que les règlements de la corporation
existante, que nous allons remplacer, qui seront en vigueur lors de la
publication par le gouvernement des nouvelles lettres patentes continuent de
l'être pour une période n'excédant pas douze mois ou pour
toute autre période fixée par le gouvernement, dans la mesure
où ils ne sont pas incompatibles, cela va de soi, avec les dispositions
du Code des professions et des règlements adoptés en vertu de
celui-ci, à moins qu'ils ne soient abrogés, remplacés ou
modifiés conformément à ce code.
Nous assurons maintenant par cet article, en somme, la continuité
des règlements, pourvu qu'ils soient conformes au Code des professions,
puisque la corporation est désormais assujettie au code.
Le second alinéa nous dit que "la prolongation de délai
prévue au premier alinéa peut s'appliquer à l'ensemble ou
à une partie des règlements de la corporation, ainsi qu'à
une ou plusieurs dispositions de l'un d'entre eux". Il s'agit de la
prolongation qui peut être accordée par le gouvernement,
au-delà d'un an.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Robert-Baldwin.
M. O'Gallagher: Une question là-dessus. Pourquoi un
délai de douze mois? Y a-t-il une raison spécifique?
M. Morin (Sauvé): C'est parce que cela paraît un
temps raisonnable pour que la corporation modifie ses règlements, les
adapte aux nouvelles exigences du Code des professions. D'ailleurs, je crois
savoir que ce travail est déjà commencé avec la
corporation, puisque nous savions depuis quelque temps qu'elle allait passer
sous l'empire du Code des professions.
L'office a déjà commencé à discuter avec la
nouvelle, pas avec la nouvelle puisqu'elle n'existe
pas, mais avec les représentants de l'ancienne corporation, ce
qui devrait être fait pour que les règlements soient
modifiés, pour être en conformité avec le Code des
professions.
M. O'Gallagher: Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Très bien. L'article 6
est adopté. J'appelle l'article 7.
M. Morin (Sauvé): C'est l'article relatif à la
discipline professionnelle. Il nous apprend que les affaires relatives à
la discipline des membres de la corporation ancienne qui sont pendantes lors de
la publication par le gouvernement des lettres patentes constituant la nouvelle
corporation sont continuées et décidées suivant la loi qui
est en vigueur et par l'organisme qui en était saisi avant cette
publication. "Les membres de l'organisme saisis d'une telle affaire doivent la
terminer, malgré l'expiration de leur mandat".
Je ne sais pas s'il y aura beaucoup de telles affaires relatives
à la discipline. Il semble qu'il n'y en ait pas mais, de toute
façon, pour le cas où il y en aurait avant l'émission des
lettres patentes, évidemment, on veut que cette loi soit le plus
étanche possible, qu'il n'y ait pas de fissure entre l'ancienne et la
nouvelle corporation, de sorte qu'on a prévu que, s'il y avait des
affaires pendantes, elles devaient être réglées.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 8.
M. Morin (Sauvé): L'article 8 est rédigé
comme suit. Je me permets de le paraphraser: Tant qu'une résolution n'a
pas été adoptée pour fixer une cotisation annuelle
conformément à l'article 86 du Code des professions, le montant
de cette cotisation est réputé être le même que celui
qui était exigible pour l'année en cours, donc, fixé par
l'ancienne corporation, et cette cotisation demeure soumise aux mêmes
règles quant au mode et à la date de paiement. S'il y a une chose
importante pour une corporation, c'est la continuité des
cotisations.
Une Voix: En effet!
Le Président (M. Bordeleau): L'article 8 sera-t-il
adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 9. (22
h 15)
M. Morin (Sauvé): L'article 9, M. le Président,
demande quelques explications. Je me permets de lire rapidement l'introduction.
"L'article 5 de la Loi sur les ingénieurs est modifié par le
remplacement du paragraphe b) par le suivant: "et nous ajoutons quelques mots
dans le paragraphe b) de la Loi sur les ingénieurs. Je vais vous
indiquer quels mots sont ajoutés. Je me permets de lire: "b) Informer
les droits des membres de et là, on ajoute la Corporation
professionnelle des technologues des sciences appliquées du
Québec". Nous ajoutons donc, en somme, cette expression simplement pour
qu'il y ait concordance entre la création de la nouvelle corporation
professionnelle et l'article 5 de la Loi sur les ingénieurs.
Comme je l'ai dit, cette concordance, c'est parce qu'on disait autrefois
"les techniciens professionnels". Désormais, on dira "la Corporation
professionnelle".
A la fin, il y a un changement qui nécessitera peut-être
des explications un peu plus longues. Nous ajoutons après "c. E-10)" les
mots "ou dans les collèges institués en vertu de la Loi sur les
collèges d'enseignement général et professionnel." Cette
mention doit figurer en effet dans le texte de loi parce que les CEGEP peuvent
également dispenser ces enseignements.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? L'article 9 sera
adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
10.
M. Morin (Sauvé): Nous voici maintenant à l'article
10, M. le Président. Ah oui! Les articles 10 et 11 d'ailleurs comportent
des modifications de concordance. L'article 10 nous dit que l'article 19 de la
Loi sur les maîtres électriciens est remplacé par le
suivant: "19. Rien dans la présente loi n'affecte les droits et
prérogatives des membres de la Corporation professionnelle des
technologues des sciences appliquées du Québec et n'empêche
le travail effectué par un technologue des sciences appliquées en
vertu de la formation qui lui est donnée dans les Instituts de
technologie régis par la Loi sur l'enseignement spécialisé
ou dans les collèges institués en vertu de la Loi sur les
collèges d'enseignement général et professionnel." C'est
au même effet que la modification que nous avons apportée tout
à l'heure à l'article 9 concernant la Loi sur les
ingénieurs.
Autrement dit, nous substituons le nouveau nom à l'ancien nom et
nous ajoutons la mention des institutions collégiales qui
décernent le diplôme désormais. C'est exactement
l'équivalent de ce que nous avons fait à l'article 9 pour la
Corporation des ingénieurs.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 10 sera
adopté?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
M. Morin (Sauvé): Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Article 11.
M. Morin (Sauvé): A l'article 11, encore là, il
s'agit de concordance, il s'agit de l'article 22 de la Loi sur les
maîtres mécaniciens en tuyauterie et, comme vous le voyez, on
modifie l'expression "Corporation des techniciens" par l'expression "membres de
la Corporation professionnelle des technologues des sciences appliquées
du Québec" et on ajoute, dans le second paragraphe, des dispositions qui
mentionnent les institutions collégiales qui désormais pourront
décerner des diplômes donnant accès à ces
professions.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Chauveau.
M. O'Neill: M. le Président, c'est une question pour
accroître mon savoir ou vaincre mon ignorance. Est-ce que le ministre
pourrait nous expliquer quel est le type d'activités où il peut y
avoir conflit entre les activités des maîtres électriciens
ou des mécaniciens en tuyauterie et les activités de nos
technologues. Je suppose que l'intention première de la loi, c'est
d'empêcher qu'il y ait des conflits à quelque part. Je voudrais
savoir sur quel terrain se rencontrent les technologues et les maîtres en
tuyauterie.
M. Morin (Sauvé): Vous savez que les électriciens,
les spécialistes de la tuyauterie sont quelque peu ombrageux lorsque se
présentent des occasions de concurrence. Comme vous avez pu le
constater, lorsque j'ai donné la liste des technologies qui sont
admissibles à la corporation, certaines de ces technologies recoupent
les activités des maîtres mécaniciens ou encore des
maîtres électriciens, par exemple, l'électrotechnique, la
technologie. Bref, il pourrait y avoir conflit.
M. O'Neill: Cela éclaire beaucoup. Ce n'est pas assez
clair...
M. Morin (Sauvé): Le but de cet article, c'est
d'éviter qu'il y ait l'exercice illégal du métier
d'électricien ou du métier de plombier, de tuyauteur. La
façon dont c'est rédigé, il n'y aura pas de conflit.
M. O'Neill: Merci beaucoup, M. le ministre.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela répond
à votre question. M. le député de Chauveau? Le
député de Robert Baldwin, un autre éclairage, un autre
tuyau?
M. O'Gallagher: Je veux un autre éclairage, mais c'est un
éclairage au point de vue de la grammaire. Comment cela se fait-il
qu'à l'article 10 on parle d'Instituts de technologie avec un "I"
majuscule et qu'à l'article 11 on parle d'instituts de technologie avec
un "i" minuscule?
M. Morin (Sauvé): C'est un "i" minuscule au paragraphe 19.
M. le Président pourrait peut-être le noter sous forme de
papillon.
Le Président (M. Bordeleau): Un "i" minuscule, attendez un
peu.
M. Morin (Sauvé): Je fais donc motion pour que le grand
"I" soit remplacé par un petit "i".
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Voulez-vous me donner quand
même les coordonnées de votre petit "i", M. le ministre, parce que
je ne voudrais pas me tromper de "i".
M. Morin (Sauvé): C'est à l'article 10. L'article
10 modifiant l'article 19, à la cinquième ligne, où l'on y
parle de la formation qui lui est donnée dans les instituts de
technologie. M. le député de Robert Baldwin, avec sa
sagacité habituelle, a tout de suite repéré
l'énorme erreur qui s'était glissée dans cette
rédaction.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va. L'article 11 sera
donc adopté. Article 12, M. le ministre.
M. Morin (Sauvé): Enfin, une disposition des plus
percutantes: "La présente loi entrera en vigueur à la date qui
sera fixée par proclamation du gouvernement." C'est une disposition
habituelle. Il s'agit de s'assurer que les lettres patentes sont prêtes
et de faire coïncider l'entrée en vigueur de la loi et des lettres
patentes.
M. O'Gallagher: Prévoyez-vous une date
spécifique?
M. Morin (Sauvé): Non, pas pour l'instant. Je pense que
cela pourra se faire dans les semaines qui viennent, mais il n'y a pas
péril en la demeure. Du moment que cela est fait dans le courant de
l'été, je pense que la nouvelle corporation sera satisfaite de la
chose. L'essentiel, c'est de s'assurer que tout se fasse sans bavures et que
les lettres patentes et la loi entrent en vigueur exactement au même
moment pour qu'il y ait continuité parfaite entre les deux
corporations.
M. O'Gallagher: Très bien. Quant à moi, l'article
12 est adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 12, adopté.
Tous les articles sont donc adoptés. Le titre du projet de loi qui est
"Loi abrogeant la Loi concernant les techniciens diplômés et
modifiant certaines dispositions législatives" sera-t-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Morin (Sauvé): Volontiers.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. M. le
député de Terrebonne.
M. Fallu: M. le Président, profitant de votre modestie,
mais surtout profitant du rôle que vous jouez ici en cette enceinte comme
président et étant muet comme carpe du seul fait que vous
assuriez présentement la présidence de nos travaux, c'est en
votre nom que j'aimerais remercier nos collègues de la commission
parlementaire d'avoir fait progresser ce projet de loi qui nous permettra
certainement, d'ici à quelques jours, de vous interpeller de votre tout
nouveau titre de technologue des sciences appliquées du
Québec.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous remercie, M. le
député de Terrebonne, de vos bonnes paroles. Je n'osais pas
prendre part au débat comme président de la commission.
M. O'Gallagher: Des 21 titres, vous vous fixez un tel...
M. O'Neill: Je peux peut-être fournir des renseignements
complémentaires concernant l'éclairage que le ministre m'a
donné sur les risques de conflits d'intérêts ou de
situations conflictuelles entre les technologues...
M. Morin (Sauvé): M. le Président... M. O'Neill:
... et d'autres professions.
Le Président (M. Bordeleau): Vous pourrez peut-être
nous éclairer après la commission, M. le député de
Chauveau.
M. Morin (Sauvé): Oui, je crois que M. le
président, à très bon droit, s'est abstenu de participer
au débat, et je l'en félicite d'ailleurs.
Le Président (M. Bordeleau): Pour le journal des
Débats, il faudrait dire que la loi est adoptée telle
qu'amendée en vertu du petit changement du grand "I" au petit "i".
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je souscris
entièrement aux propos du député de Terrebonne et je
remercie très volontiers le député de Robert-Baldwin et
ses adjoints.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous remercie tous
également et je demande donc au rapporteur de la commission de faire
rapport à l'Assemblée nationale. La commission parlementaire
ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 22 h 25