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Etude des projets de loi nos 24 et 30
(Onze heures cinquante-quatre minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission permanente de l'éducation est réunie
pour poursuivre l'étude article par article du projet de loi no 24 et du
projet de loi no 30. Les membres de la commission sont: M. Alfred (Papineau);
M. Goldbloom (D'Arcy McGee) remplacé par M. Rivest (Jean-Talon); M.
Jolivet (Laviolette) remplacé par M. Fallu (Terrebonne); M. Lacoste
(Sainte-Anne), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Le Moignan (Gaspé), M.
Marquis (Matapédia), M. Morin (Sauvé); M. Paquette (Rosemont)
remplacé par M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes).
Les intervenants sont: M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm); M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) remplacé par M.
Paquette (Rosemont), M. Desbiens (Dubuc), M. Gosselin (Sherbrooke), M. Goulet
(Bellechasse); M. Picotte (Maskinongé) remplacé par M. Goldbloom
(D'Arcy McGee), M. Samson (Rouyn-Noranda); M. Springate (Westmount)
remplacé par M. Ciaccia (Mont-Royal).
Nous en étions à l'article 17. M. le député
de Jean-Talon a soulevé une question de règlement.
Projet de loi no 24
Mémoire du CEGEP Edouard-Montpetit
M. Rivest: M. le Président, j'ai une question de
règlement à soulever au début de nos travaux. Ce ne sera
pas très long, mais je pense qu'étant donné qu'on a pris
la peine, au niveau du collège Edouard-Montpetit, d'adopter une
résolution formelle et que cela a fait l'objet, dans le cadre de nos
travaux, d'une discussion au sujet de ce qui est arrivé au
mémoire du CEGEP Edouard-Montpetit, je tiens à informer la
commission que le conseil d'administration du CEGEP Edouard-Montpetit a
adopté une résolution regrettant l'attitude du ministre au sujet
du mémoire qu'il avait préparé pour la commission et
contestant même certaines affirmations faites à la commission par
le ministre sur les raisons qui auraient amené le ministre de
l'Education à refuser d'entendre les gens du CEGEP Edouard-Montpetit et
même de...
M. Morin (Sauvé): Si ma mémoire est bonne, ils
n'avaient pas respecté les délais, ils n'avaient pas
déposé leur mémoire.
M. Rivest: Simplement pour les fins du dossier, je vais donner
brièvement le résumé d'une lettre qu'a adressée au
député de L'Acadie le directeur général...
M. Morin (Sauvé): C'est adressé au
député de L'Acadie. C'est intéressant.
Mme Lavoie-Roux: Je suis le porte-parole officiel en
matière d'éducation, M. le Président.
M. Rivest: Oui. M. le Président, je veux simplement lire
cela rapidement. Je pense que c'est important parce que cela illustre la
procédure. Je tiens à le faire...
Mme Lavoie-Roux: C'est lui qui avait soulevé le
problème la dernière fois, c'est pour cela...
M. Rivest: Cela illustre la façon dont le gouvernement
conduit cette commission parlementaire et en fait l'objet. "Notre conseil
d'administration a pris connaissance, au cours de son assemblée
ordinaire du 12 juin 1979, de la fin de non-recevoir essuyée devant la
commission parlementaire de l'éducation avec son mémoire sur le
projet du gouvernement à l'endroit des CEGEP. La résolution
ci-jointe témoigne de l'insatisfaction unanime des membres de notre
conseil d'administration à la lecture de la transcription des
débats de la commission parlementaire de l'éducation." Je donne
simplement, pour faire court, l'argument suivant: "Les premiers renseignements
officiels que nous avons pu obtenir sont ceux que au sujet de
l'invitation, c'est le CEGEP Edouard-Montpetit qui parle nous a fournis
le secrétaire particulier adjoint du ministre de l'Education dans sa
lettre du 5 février 1979. Vous avez reçu copie de cette lettre.
Les renseignements officiels subséquents nous sont parvenus le 4 juin.
Ils sont contenus dans la lettre ci-annexée signée par le
sous-ministre adjoint. C'est à la lecture d'un bulletin de la
Fédération des CEGEP dont la date de publication est le 11 mai
1979 que nous avons appris que la commission parlementaire devait siéger
le 4 juin. Le 22 mai, notre secrétaire général appela au
bureau du ministre de l'Education pour se faire annoncer que nous ne serions
pas invités comme intervenants à la commission." Alors, je passe,
pour simplement conclure sur les faits.
M. Morin (Sauvé): ... cela au clair.
M. Rivest: Oui, sur les dates. "C'est alors que nous avons
décidé d'adresser une copie de notre mémoire à
chacun des membres et des députés intervenants de la commission,
ce qui fut fait par messager le 30 mai 1979."
Or, nous lisons dans le journal Le Devoir, page 5, édition du 14
juin 1979, un article de trois représentants de la FNEQ et de la CSN.
Cet article contient le passage suivant: "L'on nous demandait même, pour
faciliter le travail de la commission, de remettre nos mémoires le 31
mai. Sans le savoir, nous nous étions conformés à cette
exigence jugée tout à fait irréaliste par les porte-parole
syndicaux et pourtant, nous avons été déclarés hors
délai par le ministre de l'Education." C'est le premier point.
Deuxième point, un court paragraphe: "Par ailleurs, nous voulons
également rectifier une allégation qui apparaît au journal
des Débats, à la question suivante d'un membre de la commission:
"Est-ce que vous avez spécifiquement avisé les gens du
collège Edouard-
Montpetit qui se trouvent ici?" Le ministre de l'Education a
répondu: "On me dit qu'on a tenté de les rejoindre par tous les
moyens et que cela n'a pas été possible." Or, nous avons fait
état antérieurement de la seule correspondance adressée au
collège, la lettre du secrétaire particulier du ministre,
émanant du bureau du ministre de l'Education, au sujet des lois 24 et
25. De la commission parlementaire elle-même, nous n'avons rien
reçu, ni lettre, ni télégramme, ni appel
téléphonique. Or, le collège Edouard-Montpetit est
demeuré ouvert chaque jour ouvrable depuis le 5 février 1979, et
bien auparavant. Nous regrettons donc vivement que tous nos efforts pour
promouvoir les meilleurs intérêts de l'enseignement
collégial aient reçu du premier responsable de ce réseau
d'enseignement un accueil aussi tiède, sinon tout à fait
inéquitable." Voici le libellé de la résolution: "II est
proposé par M. Dubois, appuyé par M. Denault, de faire
connaître aux membres de la commission parlementaire la déception
des membres du conseil d'administration du collège Edouard-Montpetit,
face au traitement dont leur mémoire a été l'objet de la
part du ministre de l'Education le 4 juin dernier, et de rectifier certaines
allégations apparaissant au journal des Débats."
M. Morin (Sauvé): De qui est signée la lettre?
M. Rivest: La lettre est signée du directeur
général, M. François Caron, ainsi que de la
présidente du conseil d'administration, Mme France Mailloux. Le
secrétaire général a authentifié la
résolution. (12 heures)
M. Morin (Sauvé): M. le Président, mes commentaires
seront très courts. Il s'agit d'un groupe qui n'avait pas fait l'objet
d'une invitation, qui s'est présenté au dernier moment, qui
n'avait pas déposé son mémoire auprès de la
commission parlementaire. J'estime que, dans...
M. Rivest: M. le Président...
M. Morin (Sauvé): Non. Le mémoire n'avait pas
été déposé à la commission parlementaire. Il
a été distribué aux membres de la commission au dernier
moment, alors que toutes les invitations avaient été faites et
que la liste des intervenants, des invités, avait été
établie plusieurs jours auparavant. Néanmoins, je dois dire que
le mémoire sera pris en considération. J'en ai déjà
pris connaissance. Il est versé aux dossiers. Il en sera tenu compte
lorsque nous appliquerons les lois que nous sommes en train
d'étudier.
M. Rivest: Simplement une remarque à la suite du
commentaire du ministre, c'est que le mémoire de la CEQ n'avait pas non
plus été déposé formellement devant la commission,
et on a entendu la CEQ.
M. Morin (Sauvé): II a été
déposé formellement devant la commission et la CEQ était
invitée à venir faire état...
M. Rivest: II y a la lettre.
M. Morin (Sauvé): ... de son opinion sur le projet de
loi.
M. Rivest: Je tenais simplement à signaler la prise de
position du conseil d'administration.
M. Morin (Sauvé): C'est bien. Je vous remercie. M. le
Président, est-ce que je pourrais vous signaler les amendements que nous
serions prêts à accepter à l'article 6 et à
l'article 10 du projet de loi, qui avaient été tenus en
suspens?
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais soulever une question de
règlement. Tout à l'heure, j'entendais le ministre qui disait:
Ah! C'est adressé au député de L'Acadie! C'est
intéressant. Depuis le début de l'étude des projets 24,
25, en particulier, le ministre s'est mis à voir des complots un peu
partout. C'est comme cela que j'interprète le sens de son exclamation de
tout à l'heure.
M. Morin (Sauvé): Non, je vais vous dire le sens exact.
C'est que la lettre aurait dû m'être adressée à moi
et non pas à vous.
Mme Lavoie-Roux: Mais, je pense, M. le Président, que,
dans les circonstances, compte tenu du peu de cas qu'on avait fait de leur
demande en commission parlementaire, ils avaient pris tous les canaux
réguliers. Même depuis le mois de février, si je ne m'abuse
il faudrait se référer à la lettre qu'on leur avait
envoyée les copies de lettre ont été remises
à tous les membres de la commission parlementaire dans ce cas-là.
Evidemment, cela a été un refus quand ils se sont
présentés, au même titre, dans le fond, que la CEQ, qui,
elle, si je ne m'abuse, nous a remis son mémoire séance tenante
à midi et nous l'avons entendue, disons, vers 4 heures
l'après-midi.
M. Morin (Sauvé): Ce n'est pas au même titre,
puisque la CEQ avait fait l'objet d'une invitation, tandis que ce CEGEP n'avait
pas été à comparaître.
Mme Lavoie-Roux: Cela démontre ce qui arrive quand on
déroge aux règles ordinaires de la commission parlementaire en ce
qui a trait à des audiences sur des mémoires. C'est
peut-être sans mauvaise volonté; je pense bien que personne ne
dit: On va être injuste envers X, Y ou Z, mais les résultats,
c'est que des gens se sentent frustrés. Je pense que ces gens-là
avaient le droit de s'exprimer tout autant que les autres, et probablement
d'autres. Si la commission parlementaire avait été vraiment
ouverte, tel que le prévoit la procédure, on aurait
évité ce genre de circonstance.
Constitution et composition du conseil (suite)
M. Morin (Sauvé): M. le Président, en ce qui
concerne l'article 6, nous serions prêts à accepter une
modification qui pourrait se lire comme ceci: La rémunération du
président, une fois fixée, ne
peut être réduite. Je crois que cela répond aux
voeux exprimés par le député de Jean-Talon hier.
Cependant, parce que nous avons déjà utilisé les
expressions "et les autres conditions de travail" dans plusieurs autres projets
de loi et encore tout récemment dans le projet de loi no 2, les
conseillers juridiques du gouvernement nous demandent de conserver ces
expressions, qui vont devenir, en quelque sorte, habituelles dans la
législation désormais.
Le Président (M. Marcoux): Le texte de l'amendement,
c'est: La rémunération du président, une fois
fixée, ne peut être réduite.
M. Morin (Sauvé): C'est cela, et le texte du premier
alinéa demeurerait tel qu'il est dans le projet de loi actuel.
Mme Lavoie-Roux: Ecoutez, je pense qu'on était d'accord
pour que le reste demeure tel quel. On s'était entendu là-dessus
hier et ce, je pense que ça répond à la
préoccupation du député de Saint-Laurent. Il reste les
avantages sociaux, mais je pense que, surtout en termes de
rémunération, c'est quand même là que pourrait se
soulever le problème le plus crucial, s'il devait survenir. Alors, je
remercie le ministre pour cette modification.
Le Président (M. Marcoux): Je pense qu'hier on avait
déjà dit que votre proposition d'amendement à biffer "les
autres conditions de travail" était retirée.
Mme Lavoie-Roux: Je l'avais retirée, parce qu'on
s'était entendu.
Le Président (M. Marcoux): Bon, c'est ça. Est-ce
que le...
M. Morin (Sauvé): J'avais dit, de mon côté,
que je donnerais une explication ce matin...
Mme Lavoie-Roux: D'accord, c'est parfait!
M. Morin (Sauvé): ... et j'ai voulu qu'elle soit
claire.
Le Président (M. Marcoux): L'article 6, tel
qu'amendé, sera-t-il adopté?
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Maintenant, l'article 10.
M. Morin (Sauvé): A l'article 10, nous acceptons
également, et nous avons vérifié pour que tout soit dans
l'ordre, que le secrétaire du conseil sera nommé pour cinq ans,
sur la recommandation du conseil, par le gouvernement, qui fixe sa
rémunération, ses avantages sociaux, ses autres conditions de
travail. Le reste est tel quel, mais nous ajoutons à la fin, dans le
même paragraphe, "son mandat peut être renouvelé".
Le Président (M. Marcoux): II restait une seule chose en
suspens, c'étaient les autres conditions de travail.
M. Morin (Sauvé): C'est la même réponse que
tout à l'heure.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 10, tel
qu'amendé, sera adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Alors, nous nous retrouvons
à l'article 17.
Fonctions et pouvoirs du conseil (suite)
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne sais pas si vous
voulez m'accorder le droit de parole...
Le Président (M. Marcoux): Oui.
Mme Lavoie-Roux: ... parce que, au moment où nous nous
sommes quittés, nous étions à discuter de l'article
17.
Je ne veux pas revenir sur plusieurs remarques que j'ai faites quant
à l'évaluation; je veux simplement signaler de nouveau que,
probablement, le problème qui cause le plus de souci aux gens qui sont
venus devant la commission, quels qu'en soient les motifs, c'est la question de
la création de la commission d'évaluation et son rattachement
direct auprès du Conseil des collèges que plusieurs et un
grand nombre ont vu comme peut-être rendant plus difficile
l'utilisation des ressources de cette commission d'évaluation par les
principaux intéressés, puisque cette commission aura
également pour charge de procéder à l'examen des
politiques institutionnelles d'évaluation. Comme l'on sait qu'il s'agit
là d'un point délicat je le répète encore
une fois quelles que soient les raisons, nous aurions souhaité,
personnellement c'est plutôt à l'état de
réserve que je l'exprime; j'ai tenté de voir de quelle
façon on pourrait soustraire, pour répondre aux désirs des
intéressés, la commission d'évaluation au Conseil des
collèges. Evidemment, il nous est très difficile, sous forme
d'amendement, de pouvoir le faire, puisque, si je faisais un amendement dans le
sens de créer un institut indépendant, etc., M. le
Président, je veux vous épargner du travail vous me
diriez que ce n'est pas recevable, parce que ça implique des
coûts. Alors, je veux au moins, à titre de réserve,
exprimer ces doutes quant à l'utilisation que les institutions sont
prêts à faire de l'instrumentation ou du recours à cette
commission d'évaluation pour définir leurs politiques
institutionnelles.
Le ministre m'a répondu, hier, que l'attacher à
l'université ou à un département de recherche à
l'université, les collèges pourraient voir ça comme une
possible intrusion ou, du moins, un jugement des universités à
l'égard des collèges et qu'il s'agirait encore là d'un
point sensible. Alors, les portes de sortie pour améliorer le projet de
loi sont plutôt minces.
Je vais d'abord poser une question au ministre, strictement au point de
vue informatif. Quand on dit: "auprès du conseil, une commission
d'évaluation et une commission de l'enseignement professionnel sont
établies", au plan juridique, cela m'apparaît comme une formule
inhabituelle. Cela se rattache au conseil un peu, mais pas tout à fait;
enfin, c'est l'impression que ça crée. Je me demande si, au plan
juridique, c'est tout à fait étanche. Je sais que vous voulez la
garder rattachée au conseil et, d'un autre côté, j'ai
l'impression que vous avez voulu lui donner un caractère d'une certaine
indépendance auprès du conseil.
M. Morin (Sauvé): Une certaine autonomie.
Mme Lavoie-Roux: Oui, une certaine autonomie si vous
préférez. Est-ce que ce ne serait pas plus juste, et si ça
ne présente pas de problème je suis sûre que vos
conseillers juridiques l'ont examinée est-ce que cette commission
ne devrait pas dépendre du conseil ou être établie sous la
juridiction du conseil ou si ça ne crée pas de problème
et ça ne crée pas de problèmes, je vous le souligne
tout simplement ...
M. Morin (Sauvé): II semble que ce soit la démarche
la plus simple pour assurer l'autonomie de ces commissions. Nous aurions pu
dire: Au sein du conseil, mais cela aurait marqué une dépendance
complète, et si les membres des commissions avaient été au
sein du conseil, ils auraient fait partie du conseil. Or, ils ne font pas
partie du conseil. Ce sont donc deux commissions qui ont leur existence propre,
dont les membres sont nommés selon un processus qui fait appel au
conseil, mais, une fois nommés, ils ont une autonomie dans le domaine
qui leur est imparti, celui de l'évaluation des politiques
institutionnelles d'évaluation des collèges.
D'autre part, les articles 18 et 19, qui suivent, marquent bien un lien
constant, un lien juridique bien net, entre la commission d'évaluation,
ou la commission de l'enseignement professionnel, d'une part, et le conseil de
l'autre. C'est au conseil que les avis sont adressés par chacune de ces
commissions, et le conseil, bien sûr, décidera ce qu'il convient
de faire par la suite. Mais nous voulons que, comme il s'agit de tâches
hautement techniques, ces deux commissions soient auprès du conseil.
L'expression a été choisie à dessein. C'est celle qui nous
a paru traduire le mieux notre volonté d'assurer un certain degré
d'autonomie, sans toutefois que les commissions puissent se promener dans le
paysage sans avoir un point de rattachement précis que sera le
conseil.
Mme Lavoie-Roux: Quelle est la façon dont les commissions
du Conseil supérieur de l'éducation sont rattachées au
Conseil supérieur de l'éducation? Ce sont des commissions
permanentes qu'a le Conseil supérieur de l'éducation. Est-ce que
le conseil pouvait créer des commissions? Un comité catholique et
un comité protestant du conseil, composés chacun de quinze
membres, sont institués.
M. Morin (Sauvé): Les comités ont une existence
juridique par eux-mêmes, ils sont institués par eux-mêmes et
je me risque à dire que même si le Conseil supérieur
n'existait pas, les comités auraient leur propre entité
juridique, le comité catholique et le comité protestant.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Est-ce qu'il n'aurait pas été
possible de créer dans le même sens cette commission
d'évaluation?
M. Morin (Sauvé): Sûrement, mais ça ne nous a
pas paru souhaitable. Nous voulions qu'il y ait un lien en dépit de
l'autonomie que nous souhaitons conférer aux deux commissions, nous
voulons qu'il y ait un lien avec le Conseil des collèges.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais les comités en ont quand
même avec le Conseil supérieur de l'éducation.
M. Morin (Sauvé): Mais il est beaucoup plus ténu,
et je dirais que les comités, en raison des fonctions qui leur sont
conférées par la loi, ont une autonomie totale et peuvent rendre
des décisions qu'ils n'ont pas à soumettre au Conseil
supérieur de l'éducation. Nous venons d'en être
témoins avec l'affaire de l'Ecole Notre-Dame-des-Neiges et le retrait du
statut confessionnel. Cela, le comité catholique pouvait le faire en
toute indépendance ou en toute autonomie, si vous
préférez, quoique là le mot "indépendance" serait
plus exact, puisqu'il n'avait pas à se référer au Conseil
supérieur. Nous voulons que, dans ce cas-ci, les commissions se
réfèrent au conseil, fassent rapport au conseil et donnent des
avis au conseil, lequel en disposera.
Mme Lavoie-Roux: Hier, mon collègue de Jean-Talon
soulevait la question du rôle que le Conseil des collèges va jouer
quant à la répartition... prenons les politique c'est
peut-être celui-là qui est le plus sensible d'allocation
entre les collèges du montant global des crédits annuels
accordés pour l'enseignement collégial. (12 h 15)
C'est-à-dire que le ministre de l'Education va consulter le
conseil, je pense que c'est peut-être celui-là qui est le plus
sensible en fonction des budgets. A ce moment-là, le conseil donnera des
avis au ministre là-dessus, à savoir que le développement
du collège devrait peut-être être prioritaire en fonction du
collège Y. En même temps, cette commission d'évaluation,
qui a un lien direct avec le Conseil des collèges... Ecoutez, là,
ce sont des procès d'intention, je l'admets, qu'on fait à tout le
monde dans un fonctionnement. On ne peut pas dire que, nécessairement,
ça va jouer dans le jugement qu'ils vont porter. Mais, pour ceux qui
sont de l'autre côté, pour ceux qui se sentent jugés, ce
lien d'évaluation budgétaire ou d'établissement de
priorités budgétaires, qui pourra se faire avec la plus grande
objectivité possible, ce n'est pas la bonne foi de ceux qui font faire
l'opération, mais c'est le sentiment de ceux qui
sont de l'autre côté, qui éprouvent
déjà des résistances, et je pense que c'est un facteur
à évaluer. C'est pour ça que j'essaie je n'ai pas
la solution, M. le ministre; je ne veux pas vous faire peur et je ne vous
tiendrai pas là jusqu'à 12 h 45 mais j'essaie de voir avec
vous s'il y aurait moyen d'assurer le plus possible cette indépendance.
Peut-être que la formule des comités aurait pu en être une,
et j'en ai une autre que je présenterai peut-être, mais qui me
semble même moins bonne que celle du comité catholique. C'est
quand même une difficulté, M. le ministre.
M. Morin (Sauvé): Certaines résistances sont bien
compréhensibles. Là-dessus, en fin de semaine, Jacques Dufresne
écrivait quelques lignes dans le Devoir qui me paraissent tomber tout
à fait pile et qui expliquent la résistance de certains milieux
à l'idée même d'évaluation. Il écrivait: "Le
ministre de l'Education a décidé à son tour de ramener les
faux monnayeurs à la mesure. Il se heurte à une résistance
étonnante. Ses homologues dans le monde occidental connaissent les
mêmes difficultés. Je me suis souvent demandé pourquoi on
provoque toujours un psychodrame quand on soulève le problème
d'évaluation en éducation. Au Québec, la résistance
est encore plus forte qu'ailleurs, pourquoi? Serait-ce parce qu'une succession
de ministres à la bonne volonté inopérante a permis aux
professeurs et aux administrateurs de prendre les plus douces habitudes du
monde? Il est bien agréable en effet d'être à la fois juge
et partie et de n'avoir de comptes à rendre ni à ses patrons, ni
à ses pairs."
Je pense que c'est bien là le fond du problème et que le
député de L'Acadie ne devrait pas trop s'inquiéter de ce
qui pourrait ou pourrait ne pas arriver, selon le choix des personnes que nous
ferons pour siéger à ce Conseil des collèges et à
cette commission d'évaluation. Croyez-moi, le soin le plus attentif sera
pris à dénicher les gens les plus aptes à siéger,
puisque nous voulons vraiment assurer le renouveau de l'enseignement
collégial. Nous n'avons pas intérêt à choisir des
personnes qui ne seront pas à la hauteur de cette tâche.
Si nous faisons confiance aux gens, je ne pense pas qu'il puisse se
produire le genre de frictions auxquelles vous avez fait allusion. On peut
toujours faire dire à un projet de loi ou à un système
n'importe quelle aberration, en imaginant le pire. Mais, pour ma part, je ne
pense pas qu'on puisse imaginer le pire dans ce cas-ci, et même en
l'imaginant, je crois qu'il y a des garde-fous suffisants.
Ce Conseil des collèges, s'il veut être accepté du
milieu, il va falloir que sa démarche soit rationnelle et raisonnable.
Il ne pourra pas se permettre n'importe quelle fantaisie. Je ne pense donc pas
qu'il y ait lieu de s'inquiéter à ce point de cette commission de
l'évaluation. Nous voulons qu'elle soit autonome, nous voulons aussi
qu'elle rende compte, qu'elle donne des avis au conseil, et nous pensons qu'il
y a là le meilleur équilibre qu'on puisse trouver dans les
circonstances. Naturelle- ment, gouverner et surtout légiférer,
c'est souvent choisir entre de grands inconvénients. Dans ce cas-ci,
nous avons fait pour le mieux. Si on peut nous indiquer un système qui
paraîtrait plus efficace, tout en étant plus juste, je suis
prêt à l'examiner.
Mais je vous assure que ceci a été retourné dans
tous les sens et plusieurs fois et que nous en sommes venus à cet
équilibre après de longs palabres et de longues consultations du
milieu.
Mme Lavoie-Roux: II y a quand même deux points que je
voudrais éclaircir. Je l'ai dit hier soir, ce n'est pas sur le fait
qu'on va évaluer, ce n'est pas ce à quoi je m'oppose. Je pense
que je n'ai pas créé de visions apocalyptiques de ce qui pourrait
arriver, des situations les plus extraordinaires qui pourraient arriver, par
exemple, une révolte dans un collège. Ce n'est pas du tout
cela.
Mais je me dis: Si on doit procéder à de
l'évaluation, créons les conditions les meilleures. Je pense que
tant qu'un problème ne surgira pas, probablement que tout pourra se
dérouler dans le meilleur des mondes. Mais la journée où
un jugement porté sur un collège pourra être
rattaché par le collège à une remise ou non-remise de
subventions, c'est là que le problème va surgir. Mais il reste
que légiférer, c'est aussi prévoir d'une certaine
façon.
M. Morin (Sauvé): Mme le député, est-ce que
je peux tout de même me permettre de vous arrêter une seconde?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): Le conseil ne répartira pas les
montants entre les collèges.
Mme Lavoie-Roux: Mais il va donner des avis.
M. Morin (Sauvé): II va donner un avis sur les politiques
d'allocation, au paragraphe e) de l'article 14.
Mme Lavoie-Roux: Entre les collèges.
M. Morin (Sauvé): Oui, les politiques d'allocation entre
les collèges. Ce ne sont pas des montants précis. Ce sont les
principes qui doivent guider le ministre dans l'allocation des montants.
Mme Lavoie-Roux: Renseignez-moi, M. le ministre, si je suis dans
l'erreur. Je ne sais pas si c'est le cas, mais prenons le Conseil des
universités, qui a à peu près cette même fonction,
peut-être pas exactement dans les mêmes termes, mais je pense que
c'est à peu près la même chose.
M. Morin (Sauvé): Ce n'est pas tout à fait la
même chose.
Mme Lavoie-Roux: II se peut fort bien... N'oubliez pas que les
universités, si je ne m'abuse, sont toutes présentes au Conseil
des universités. Est-ce que je me trompe?
M. Morin (Sauvé): Non, madame. Les recteurs y
étaient, mais, depuis deux ans, nous leur avons demandé de se
retirer pour que le conseil soit de plus en plus indépendant par rapport
aux universités.
Mme Lavoie-Roux: Les représentants qui siègent au
Conseil des universités proviennent de combien d'universités? Il
y a sept universités au Québec?
M. Morin (Sauvé): II y a sept institutions de niveau
universitaire, mais il y en a peut-être trois, deux ou trois qui sont
représentées...
Mme Lavoie-Roux: Qui sont représentées.
M. Morin (Sauvé): Attention! Elles ne sont pas
représentées.
Mme Lavoie-Roux: Elles ne sont pas représentées,
mais ces personnes proviennent des universités.
M. Morin (Sauvé): II y a des personnes, membres du
conseil, qui viennent de deux ou trois universités, à ma
connaissance. Les autres sont ce qu'on appelle des socio-économiques,
qui viennent du milieu ambiant.
Mme Lavoie-Roux: Ce problème n'existe pas. Mais on vous
conseille une politique d'allocation, de répartition des ressources
entre les universités; prenons la question des bibliothèques, par
exemple. Je ne sais pas quel jugement le conseil a rendu ou pas. Je ne veux pas
revenir à la question de Concordia.
Mais il peut dire: II nous semble que l'université X est moins
bien équipée que l'université Y et que, du point de vue
des efforts que vous voulez faire dans le développement des
bibliothèques, un effort additionnel devrait être consenti
vis-à-vis de l'université Y.
Je pense que cela est quand même dans ses fonctions. Est-ce qu'on
ne vous avise pas de ce genre de choses? Il ne vous dit pas: Donnez $200 000
à l'université Y et $100 000 à l'université X. Il
vous dit: L'université X devra, cette année, ou les trois
prochaines années, être favorisée par rapport aux
universités Y et Z.
C'est dans ce sens qu'il porte un jugement de valeur là où
il croit que le ministère ou le gouvernement devrait faire porter ses
efforts. Je pense que ceci peut survenir du côté des
collèges. C'est pour cela que si le ministre dit: Je n'ai pas d'autre...
c'est la meilleure façon de fonctionner, je ne peux pas faire de
recommandation pour lui dire de créer un comité
d'évaluation, un comité de l'enseignement professionnel,
j'enfreindrais le règlement. Pour créer une commission
indépendante, il faut qu'elle soit rattachée à quelque
chose, à une université. La commission ne flottera pas dans les
airs. Et même strictement du point de vue de la recevabilité, ce
ne serait pas recevable.
Le ministre me dit que, même du côté des
comités, ce n'est pas possible.
M. Morin (Sauvé): Mais, de toute façon, le pire
serait de la rattacher directement au ministre, cette commission, parce
qu'alors on créerait l'ingérence. Je suis convaincu que nous nous
retrouverions sur un terrain commun.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais un comité dans le sens des
comités catholiques et protestants, cela ne relève pas de vous.
Ils prennent leurs décisions.
M. Morin (Sauvé): Ils prennent leurs décisions et
je suis même obligé de les respecter.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Morin (Sauvé): Cela a été le cas,
récemment, dans l'affaire de Notre-Dame-des-Neiges. J'ai bien dit que
j'entendais respecter l'autorité créée par la loi et qui,
en l'occurrence, a le dernier mot dans ces questions de
confessionnalité. Ce n'est que si, par hasard, le système
devenait inopérant que j'interviendrais. Et je ne le souhaite pas,
croyez-moi.
Mme Lavoie-Roux: J'aurais souhaité je ne peux pas
faire la proposition, puisque le ministre semble vouloir qu'il y ait un lien
plus articulé entre le conseil et la commission qu'on ait
examiné je ne peux pas faire la motion par exemple, une
formule identique à celle des comités qui sont rattachés
au Conseil supérieur de l'éducation.
M. Morin (Sauvé): Me permettez-vous, madame, une
dernière raison?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): Ce sont là des commissions de
techniciens, de gens qui ont une connaissance approfondie d'un secteur, somme
toute, restreint: évaluer telle politique institutionnelle en fonction
de critères qui ont été dégagés à la
suite de recherches, d'expériences. Il faut, une fois que le rapport,
que l'avis a été donné au conseil, que des
non-spécialistes regardent cela avec les yeux du gros bon sens et
ratifient en quelque sorte ce qui viendra de ces commissions
spécialisées. Je crois que la combinaison du spécialiste,
d'une part, et du non-spécialiste, de l'autre, est une formule, est une
démarche qui donne les meilleurs résultats, c'est-à-dire
qu'on trouve un équilibre entre la technique, le savoir et, d'autre
part, le gros bon sens.
C'est un argument qui est peut-être plus important que tous les
autres. C'est cet équilibre qu'on doit rechercher entre ces deux
facteurs. Là, j'espère avoir convaincu Mme le
député, parce que c'est vraiment l'argument le plus
important.
Mme Lavoie-Roux: Oui, M. le ministre, j'aurais même
souhaité...
M. Rivest:... après une telle conclusion, n'est-ce pas, il
avance l'argument et dit: C'est le plus
important. Remarquez que c'est probablement vrai, mais, après
cela, il n'y a plus rien à dire.
Mme Lavoie-Roux: Pour vous dire combien sont relativement
sérieuses mes réserves autour de l'articulation de la commission
de l'évaluation, j'avais même préparé une motion que
je ne ferai pas, parce que je sais que, de toute façon, ce sera une
perte de temps, mais...
M. Morin (Sauvé): Je peux vous dire une chose, madame, si
nous faisons fausse route, nous allons le savoir assez vite...
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est cela.
M. Morin (Sauvé):... d'ici deux ou trois ans et il sera
encore temps de rectifier le tir. Moi-même ou mon successeur pourra
rectifier le tir. Nous ne créons pas les institutions ad vitam
aeternam.
Mme Lavoie-Roux: Des fois, on est malin.
M. Rivest: C'est une remarque sur l'avenir du ministre qu'on ne
voulait pas lui dire.
M. Morin (Sauvé): Vous êtes entourée de deux
gosses, Mme le député.
M. Rivest: C'est vrai pour le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: On parlait de l'entourage immédiat.
Mme Lavoie-Roux: En dernier ressort, la motion que j'aurais faite
aurait été que la Commission de l'évaluation se soit
chargée... enfin un peu la formulation de l'article 19. Comme je sais
que le ministre va voter contre et que je serai une fois de plus
minoritaire...
Une Voix: Non, il est tout seul le ministre, le président
sera obligé de voter.
Mme Lavoie-Roux: Oui, je prends votre collaboration. Non, je ne
la ferai pas. Cela aurait été que la commission de
l'évaluation, comme celle de l'enseignement professionnel, soit
chargée de présenter des avis au conseil, qui aurait dû la
consulter sur les politiques touchant l'évaluation. Je la laisse tomber,
M. le Président.
M. Morin (Sauvé): Je vous remercie, M. le
Président. Je me sens un peu comme le jeune veau du Far West que se
disputent deux propriétaires, chacun armé de son fer rouge et,
à tour de rôle, ils approchent le fer rouge et ils le retirent.
Vos motions sont comme des fers rouges.
Mme Lavoie-Roux: II me semble qu'elles sont faites de bonne foi
et pour améliorer le projet de loi.
M. Morin (Sauvé): Je n'en doute pas, je vous remercie.
Le Président (M. Marcoux): Pour identifier le veau.
Mme Lavoie-Roux: Non, elles ne sont pas faites pour identifier le
veau, mais je pense que, quand l'Opposition a des réserves, elle se doit
de les exprimer.
M. Morin (Sauvé): Je vais demander au sous-ministre de
vous apporter un autre bouquet de fleurs pour l'après-midi.
Mme Lavoie-Roux: Vous savez, M. le Président,
peut-être qu'il vaut mieux qu'il n'en apporte pas d'autres, parce que,
hier, je me suis fait accuser d'avoir succombé au chantage du
sous-ministre.
M. Morin (Sauvé): Aux charmes du sous-ministre, Mme le
député.
Mme Lavoie-Roux: Mais ils ont interprété cela comme
du chantage.
Une Voix: Vous avez été bien faible.
Une Voix: Allons donc.
Une Voix: Le sous-ministre parle au nom du ministre.
M. Rivest: Dans le journal des Débats...
(12 h 30)
Mme Lavoie-Roux: ... et comme le timbre de voix ne sera pas
enregistré, on va penser que c'est le ministre.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 17 sera
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): A l'article 18, M. le
Président...
Le Président (M. Marcoux): Mais l'article 17 est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Le Président (M. Marcoux):
Adopté. Commission d'évaluation
Article 18.
M. Morin (Sauvé): ... il y a une légère
modification, et c'était pour répondre justement à une
question ou à une critique de l'Opposition. Nous supprimons l'expression
"et aux collèges en cause" dans les deux dernières lignes du
projet de l'article 18, au premier paragraphe, de sorte que les avis iront au
conseil et non pas directement aux collèges en cause. Nous nous sommes
rendus aux arguments de l'Opposition sur ce point.
Quant au second paragraphe, vous le savez, c'est le service
d'évaluation que les collèges peuvent utiliser s'ils en
éprouvent le besoin et s'ils veulent s'adresser à la commission
d'évaluation pour faire évaluer un aspect quelconque de leur
pratique institutionnelle.
M. Le Moignan: M. le Président, j'avais juste une petite
question. On parle ici de commission d'enseignement professionnel. Alors,
l'enseignement général se trouve à être compris dans
quoi?
M. Morin (Sauvé): J'ai expliqué, au moment de la
présentation du projet de loi, que c'est à l'article suivant.
C'est l'article 19. Nous sommes encore à l'article 18. Nous en sommes
encore à la commission d'évaluation.
M. Le Moignan: Mais ça devait uniquement...
M. Morin (Sauvé): Je vous dirai tout à l'heure,
lorsque nous aborderons l'article 19, que les problèmes de
l'enseignement professionnel paraissent suffisamment importants à
l'heure actuelle pour créer une commission de l'enseignement
professionnel.
C'est surtout de ce côté que le conseil aura besoin d'avis
techniques et d'experts. Pour l'enseignement général, les
problèmes ne se posent pas de la même façon, et le conseil
pourra en traiter directement, à notre avis.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je relisais la "bible"
du ministre sur l'enseignement collégial et en page 55, où il est
question d'évaluation, évidemment, on dit sur quoi portera
l'évaluation des pratiques institutionnelles, l'évaluation de la
pédagogie et des enseignements, les programmes tels qu'ils sont
localement appliqués et on parle des résultats atteints en
fonction... On dit aux collèges qui n'en ont pas qu'ils devront en
formuler un. Dans le cas de l'évaluation des étudiants, le
conseil d'administration devra établir par règlement des
dispositions. Quant à l'évaluation des personnels, ce point
délicat mais capital de l'évaluation institutionnelle, les
conventions collectives et les politiques administratives et salariales
fixeront tout naturellement les limites d'intervention du collège. Il y
a deux questions. La première est: Qu'existe-t-il présentement
à ce sujet dans les conventions collectives? Deuxièmement, a-t-on
déposé, dans les offres patronales, des dispositions
différentes de ce qui existe pour prévoir cette question
d'évaluation du personnel? Il faut se rappeler que des observations ont
été faites ici, qui font partie des résistances.
M. Morin (Sauvé): Le principe qui sous-tend la convention
collective c'est qu'il appartient aux collèges de procéder
à l'évaluation de ces personnels. C'est un principe, d'ailleurs,
que nous reconnaissons. Il n'y a pas encore de dispositions précises et
il n'y en aura peut-être jamais, sur l'évaluation, dans les
conventions collectives. Cela sera d'autant moins nécessaire,
d'ailleurs, que maintenant les collèges vont être
encouragés à procéder à cette évaluation de
façon plus systématique que par le passé.
Néanmoins, il y en a qui y ont déjà
procédé; pas tous, mais il y en a plusieurs, comme le
député de Terrebonne l'a fait observer hier, qui se sont
donné des moyens d'évaluation. Ils sont, toutefois, très
variables, et quelquefois à titre d'expérience. Par exemple,
certains collèges vont consulter les étudiants sur
l'évaluation des enseignements qui sont donnés par les
professeurs. Quelquefois le département va être appelé
à jouer un rôle. Bref, cela varie beaucoup d'une institution
à l'autre. Les pratiques institutionnelles sont variables et n'existent
pas partout, non plus. De sorte que nous espérons, avec le
système de la commission d'évaluation mis en place par l'article
18, qu'il va se faire au moins un échange d'idées constant et
aussi peut-être une certaine uniformité dans les critères,
afin que les collèges sachent ce que les autres font, sachent ce que
recommandent la commission d'évaluation et le Conseil des
collèges dans leur façon d'évaluer ce qu'ils font. A
l'occasion, si un collège se sent dépourvu, est incapable de
procéder à l'évaluation de ses programmes d'enseignement,
il pourra avoir recours aux services de la commission. C'est ainsi que nous
concevons le système.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'ai peut-être mal
compris la réponse du ministre, mais il m'est apparu que quant à
l'évaluation des personnels eux-mêmes, il n'y avait rien,
présentement, dans les institutions. Il y en a quant aux autres points,
l'évaluation de la pédagogie, des enseignements, des programmes,
etc., mais quant à l'évaluation des personnels eux-mêmes,
est-ce qu'il y a quelque chose? J'ai bien compris tout ce qui touche les autres
aspects de l'évaluation, mais sur ce point particulier, est-ce qu'il
existe des choses?
M. Morin (Sauvé): M. le Président, puis-je me
permettre de prendre avis de la question, puisque je devrai recevoir, au nom du
gouvernement, à midi trente, un certain nombre de diplomates et que je
ne voudrais pas les faire attendre? Je crois que ce serait mal venu de ma part.
Est-ce que je pourrais proposer aux membres de cette commission d'ajourner la
séance à 14 h 30, par exemple? Ou alors à 15 heures s'il
n'y a pas moyen...
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est parce que j'ai pris un rendez-vous.
Je peux essayer à 14 h 45, si vous voulez.
M. Morin (Sauvé): Nous nous retrouverions à 15
heures et à ce moment-là on pourra entrer dans le détail
des questions que vous soulevez.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): La commission suspend se
travaux jusqu'à 15 heures.
Suspension de la séance à 12 h 35
Reprise de la séance à 15 h 16
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'éducation poursuit l'étude article par
article du projet de loi no 24, Loi sur le Conseil des collèges. Nous en
étions à la considération de l'article 18, auquel il y
avait eu un amendement qui avait été adopté. Est-ce qu'il
y a d'autres interventions sur l'article 18?
Mme Lavoie-Roux: J'avais posé une question au ministre
avant que nous quittions.
Le Président (M. Marcoux): Oui, c'est cela. M. le ministre
avait dit qu'il poursuivrait sa réponse.
M. Morin (Sauvé): C'est exact. Nous causions de
l'évaluation de l'étudiant, du professeur, des enseignements, des
programmes, des politiques institutionnelles d'évaluation. J'avais dit
à Mme le député que je répondrais plus amplement
aux questions qu'elle a soulevées ce matin. Pour ce qui est de
l'étudiant, c'est le collège qui l'évalue, mais par le
truchement du professeur. L'évaluation est définie dans un plan
d'étude qui se situe lui-même à l'intérieur d'une
politique de l'évaluation qui est définie par le conseil
d'administration du collège. Donc, on voit que le collège a le
rôle central. Bien sûr, cette évaluation ne se fait pas
partout de la même façon. Elle n'est pas d'égale
qualité partout non plus. Pour ce qui est du professeur, c'est encore le
collège qui procède à l'évaluation. Il s'agit d'un
processus qui peut, à l'occasion, comme je l'ai signalé ce matin,
impliquer les étudiants, les pairs et les cadres pédagogiques,
toujours à l'intérieur des limites prévues par les
conventions collectives. Je dois dire qu'à l'heure actuelle, les
dispositions des conventions collectives ne sont pas abondantes sur la question
de l'évaluation, mais elles ont quelquefois des dispositions quant
à la façon dont la pédagogie sera étudiée
à l'intérieur du collège. Je dois dire que cela se
pratique actuellement, mais pas dans tous les collèges.
Il y a ensuite l'évaluation des enseignements proprement dits.
C'est encore le collège qui en est responsable en première ligne.
Il s'agit d'un processus d'évaluation institutionnelle qui fait appel
à des instruments requis par le ministère de l'Education du
Québec ou le Conseil des collèges, une fois qu'il existera. C'est
un processus qui pourra faire appel au service d'évaluation offert au
collège par le conseil. A l'heure actuelle, cette évaluation, ce
type d'évaluation se fait dans plusieurs collèges, mais de
façon non systématique, au gré des initiatives, des
individus et des problèmes, de sorte qu'on retrouvera un collège
où la chose se fait systématiquement et sérieusement
à côté d'un collège où il n'en est même
pas question.
Ensuite, il y a l'évaluation des programmes. Cette fois, c'est
plutôt le ministère qui intervient par la DIGEC. Il s'agit d'un
processus d'évaluation qui a été développé
par nous et par les comités pédagogiques de discipline. Dans
chaque discipline, j'ai indiqué plus tôt, au cours de
l'étude de ce projet de loi, qu'il y avait un comité
pédagogique. Nous nous appuyons sur ces comités
pédagogiques dans l'évaluation de nos programmes. Cela se fait
depuis deux ans seulement.
Que vous dire encore des politiques institutionnelles
d'évaluation, sinon qu'elles seront désormais
évaluées par le Conseil des collèges, selon des
critères qui seront adoptés par le Conseil des collèges,
sans doute sur recommandation de la commission d'évaluation
établie en vertu de l'article 17.
Je pense que cela fait le tour de la question, M. le Président.
J'espère n'avoir rien laissé dans l'ombre. Je reste à la
disposition de madame et messieurs les députés pour toute autre
question.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais effectivement
demander au ministre si l'évaluation dont on parle ici finit par faire
partie du dossier permanent, soit de l'étudiant, soit de l'enseignant,
selon le cas.
M. Morin (Sauvé): A l'heure actuelle, les seuls dossiers
permanents que je connaisse, et encore cette permanence est-elle tout à
fait récente, ce sont ceux de l'évaluation des programmes. Pour
ce qui est des enseignants, je dois dire que c'est très inégal et
je ne sache pas qu'il y ait, dans le dossier de l'enseignant, les
évaluations systématiques, sauf peut-être quelques
exceptions.
Mme Lavoie-Roux: Dans les commissions scolaires, M. le
Président, il y a je ne sais pas quelle est la durée de la
permanence s'il y a des réprimandes, j'oublie tout la
terminologie, c'est inscrit au dossier du professeur et ça semble y
rester assez longtemps. Je ne pense pas qu'il y ait de dispositions pour que ce
soit enlevé après tel nombre d'années.
M. Morin (Sauvé): Je vous rappelle le commentaire de M.
Jacques Dufresnes, ce matin, qui écrivait je ne fais que
reprendre une de ses phrases : "II est bien agréable, en effet,
d'être à la fois juge et partie et de n'avoir de compte à
rendre ni à ses patrons ni à ses pairs".
Je ne dis pas que c'est le cas dans tous les collèges, cependant.
Comme le député de Terrebonne l'a fait observer, il y a des
collèges qui font déjà, d'eux-mêmes, de
l'évaluation, mais de là à ce que ça marque le
dossier d'un enseignant, c'est une autre affaire.
On me signale le contenu de la convention collective à l'article
5-5.07, qui stipule ce qui suit: Les avis et remarques adressés au
professeur ne peuvent être utilisés contre lui quand il s'est
écoulé un an sans qu'un autre avis portant sur un sujet de nature
similaire ne lui ait été adressé.
C'est à peu près tout ce qu'il y a dans la convention
collective. On voit que cela ne fait pas
une référence directe à l'évaluation, mais
plutôt à des mesures disciplinaires, par exemple.
Donc, il n'y a pas de système, pour ce qui est des enseignants
puisque je veux répondre à toute votre question
officiel généralisé. Bon!
Pour ce qui est des étudiants, là, l'évaluation se
fait systématiquement. Cela est requis pour que le diplôme soit
accordé, de sorte que nous avons des notes qui sont inscrites à
ce qu'on appelle le bulletin cumulatif de l'étudiant.
M. Goldbloom: M. le Président, quand le ministre parle de
notes, est-ce qu'il parle seulement du chiffre ou de la lettre qui est
accordée par rapport au succès de l'étudiant dans une
matière quelconque? Est-ce qu'il y a, en outre, une évaluation
écrite où une opinion est exprimée?
M. Morin (Sauvé): L'informatisation des notes a beaucoup
modifié le système, M. le député, depuis le temps
où nous étions aux études et où nos bulletins
portaient, quelquefois à l'encre rouge, des observations de nos
enseignants, de nos professeurs qui y faisaient savoir...
Mme Lavoie-Roux: ... vous n'en avez jamais eu...
M. Morin (Sauvé): Oh, cela vous étonnerait, madame
le député!
Une Voix: Parlez pour vous!
M. Morin (Sauvé): J'ai eu toutes sortes d'observations. Je
ne pense pas que j'étais un élève ou un étudiant
commode.
Une Voix: Non?
M. Morin (Sauvé): Non. Je n'ai pas cette prétention
non plus.
Mme Lavoie-Roux: II en est fier.
M. Morin (Sauvé): Mais M. le député de
D'Arcy McGee, lui était tout à fait exemplaire, il n'a jamais eu
la moindre mauvaise note assurément, ni M. le député de
Jean-Talon...
Mme Lavoie-Roux: J'en douterais...
M. Rivest: C'est évident, le ministre le sait très
bien...
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est vrai.
M. Rivest: ... lui qui nous faisait perdre des heures... M. le
Président, on a accusé souvent... Savez-vous que j'ai
été obligé durant des heures d'entendre le ministre de
l'Education parler de l'affaire du détroit de Corfou et des îles
Palmas. Il nous forçait à prendre des notes en plus. Au moins,
ici à la commission, le ministre ne force pas.
M. Morin (Sauvé): Mais voyez le bulletin des
étudiants de droit à cette époque-là ne comportait,
parce qu'il était informatisé déjà, que des
chiffres, des notes et non pas des observations, ce qui a permis au
député de continuer sa carrière.
M. Rivest: Je doit remercier publiquement le ministre de
l'Education. Il savait reconnaître les mérites de mes
réponses aux examens.
Mme Lavoie-Roux: Des bons élèves... M. Rivest:
Excellent.
M. Morin (Sauvé): Je ne me souviens pas de la note que
j'avais accordée au député de Jean-Talon, mais je
préférerais qu'il la garde pour lui; ce serait de nature à
me la faire regretter!
Tout ça pour dire, M. le Président, que malheureusement,
avec les bulletins informatisés, l'évaluation de
l'élève laisse quelque peu à désirer, mais, si,
comme nous le souhaitons dans l'énoncé de politique, les rapports
maîtres-élèves se développent, du moins cette
évaluation pourra-t-elle aider le cheminement de l'étudiant sur
le plan individuel, sans être nécessairement portée dans un
dossier. Vous savez les objections qu'on trouve dans le monde de
l'enseignement, si ce n'est même dans un monde plus large, contre tout
dossier cumulatif sur qui que ce soit et lorsque ça devient
informatisé, vous savez les tollés que cela peut soulever. C'est
comme la carte d'identité ou la carte d'électeur; on n'aime pas
beaucoup cela.
M. Goldbloom: M. le Président, il arrive quand même
pour une importante proportion des étudiants de niveau collégial
que l'université, à laquelle ces étudiants formulent une
demande d'admission, exige des lettres de recommandation à
l'étudiant qui a eu contact avec un certain nombre de professeurs.
Généralement l'université, ou même un employeur,
disons, demande des lettres de recommandations et généralement
c'est au nombre de deux. L'étudiant choisit alors deux professeurs qui,
à ses yeux, donneront des recommandations favorables. Ces professeurs,
à moins de ne prendre l'initiative de regarder la fiche de
l'étudiant, d'aller consulter les autres professeurs, n'auront que leurs
propres impressions. Si l'on établit une commission d'évaluation
et si l'évaluation des étudiants fait partie de la tâche,
du mandat de cette commission d'évaluation, il me semble que le fait que
le tout soit mis sur ordinateur n'empêcherait pas qu'il y ait
également dans les bureaux du collège, un dossier, une chemise,
avec des commentaires écrits par des membres du personnel
enseignant.
Il me semble que c'est d'une importance majeure d'un côté
pour la carrière de l'étudiant, et, de l'autre côté,
pour la protection de l'intérêt public en ce qui concerne les
activités que poursuivra cette personne. Si elle réussit à
obtenir deux lettres favorables de deux personnes qui sont dans l'ignorance du
fait qu'il y a eu d'autres
commentaires moins favorables exprimés par d'autres professeurs,
l'intérêt public risque de ne pas être parfaitement
protégé. (15 h 30)
J'aimerais faire un autre commentaire. Nous avons assisté ces
dernières années au développement d'un
phénomène que j'ai trouvé je ne veux pas utiliser
un mot trop fort embêtant. Les étudiants, dans de nombreux
établissements d'enseignement, se sont donné l'autorité
en vertu de quoi? je ne le sais pas, je ne le sais trop pour
faire et publier des évaluations de leurs enseignants.
M. le Président, il me semble que le rapport
maître-élèves, le rapport entre celui qui enseigne et celui
qui apprend, doit être dans les deux sens. Cela me paraît
parfaitement normal. Il me semble raisonnable que les étudiants
puissent, à la fin de leur cours, offrir certains commentaires sur la
qualité de l'enseignement qu'ils auront reçu, mais, là
aussi, c'est la carrière de l'enseignant qui peut être
influencée par cela. Je me demande dans quelle mesure c'est l'intention
du gouvernement d'institutionnaliser et de conserver des commentaires de cette
nature, parce que, sans vouloir être désobligeant à
l'endroit des étudiants, il faut mettre ça en parallèle
avec une autre tendance récente, celle qui existe chez les
étudiants de vouloir déterminer, voire dicter le contenu de leurs
programmes, ce que je n'ai aucune hésitation à le dire,
même si je porte l'étiquette libérale, je peux être
relativement conservateur à certains égards je ne trouve
pas raisonnable.
Il y a des gens d'une certaine expérience qui établissent
des programmes et, à l'intérieur de ces programmes,
déterminent des exigences. Ces exigences constituent une
propédeutique par rapport à la carrière éventuelle
que poursuivra l'étudiant. La liberté est une belle chose: que
les étudiants aient une certaine marge de liberté pour choisir
leurs cours, je n'ai aucune objection à cela. Mais, quand les
étudiants disent: Nous ne voulons pas apprendre telle chose, je trouve
que c'est nettement exagéré.
Je parle en connaissance de cause, M. le Président. J'ai
directement et indirectement des contacts avec de nos universités, avec
de nos collèges, et je trouve que les étudiants doivent avoir
leur mot à dire, mais, de là à leur permettre de dicter le
contenu de leurs programmes, de dicter la propédeutique de chaque
carrière, et surtout de façon négative,
c'est-à-dire de rejeter des éléments de formation en
disant: Cela, ce n'est pas nécessaire... M. le Président, on peut
croire, quand on est adolescent, que telle chose n'est pas nécessaire,
on peut ne pas en voir l'utilité pour l'avenir. C'est comme si l'on
disait, en médecine, que ce n'est pas nécessaire d'étudier
l'anatomie, on apprendra cela plus tard en étudiant la chirurgie; mais
quand on arrive pour apprendre la chirurgie et que l'on n'a pas de
connaissances de base dans l'anatomie, on risque de faire des erreurs qui
peuvent être coûteuses, non seulement pour la réputation de
l'éventuel chirurgien, mais aussi pour la vie et la santé du
malade.
Je voudrais, m'étant exprimé de cette façon,
m'assurer, par l'intermédiaire du ministre, par les réponses
qu'il pourra me donner, que les droits des étudiants n'iront pas
jusqu'à leur permettre d'endommager de façon intempestive la
carrière d'un enseignant; et deuxièmement, que la liberté
de choix des étudiants, dans l'évaluation de leurs programmes et
tout cela, n'ira pas jusqu'à détruire le système de
propédeutique qui a été créé pour chaque
domaine de savoir, pour chaque éventuelle carrière.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, tout à l'heure,
le ministre a dit, en parlant de l'évaluation du personnel, que,
là où il se faisait à l'intérieur des
collèges, il se faisait par les pairs.
On sait qu'à l'intérieur des collèges, il y a des
départements reliés à chacune des matières et que
ce département a quand même une autonomie, du point de vue de son
fonctionnement et qu'il est même, si je ne m'abuse, assez
hermétique et ceci de par la convention, je pense, quant au droit de
regard de la commission pédagogique et à plus forte raison,
j'imagine, du conseil d'administration. Et certains disent que là a
peut-être été une des difficultés à savoir
exactement ce qui se passait, non seulement du point de vue de
l'évaluation du personnel, mais du point de vue de l'évaluation
de l'enseignement et du contenu de l'enseignement.
Est-ce que, quand le ministre me dit que l'évaluation se fait par
les pairs, il fait allusion aux départements? A quoi fait-il allusion
exactement?
M. Morin (Sauvé): Vous voulez dire pour ce qui est de la
convention collective?
Mme Lavoie-Roux: Non, de l'évaluation. Est-ce que cela a
été une évaluation départementale, puisque vous
parlez de l'évaluation qui se fait par les pairs, ou d'une
évaluation...
M. Morin (Sauvé): II s'agit bien sûr, dans ce
cas-là, comme je l'ai indiqué, des programmes; non pas des
enseignants eux-mêmes, mais des enseignements.
Mme Lavoie-Roux: Et non pas du personnel lui-même?
M. Morin (Sauvé): C'est cela. Il s'agit donc d'une
réflexion que font les enseignants sur leur propre enseignement.
Mme Lavoie-Roux: Quant à l'évaluation du personnel
comme tel...
M. Morin (Sauvé): II se fait aussi de l'évaluation,
pour être exact, des enseignants par leurs pairs. Mais pour la
façon de procéder, la démarche est tellement variable d'un
collège à l'autre que je n'oserais pas vous donner un portrait
d'ensemble de ce que cela peut être.
Mme Lavoie-Roux: Je reviens à ce que je disais. Il semble
qu'une des difficultés qu'on ait
invoquée quant à l'évaluation du personnel
était reliée à la structure départementale que l'on
retrouve à l'intérieur des collèges et qui est une
structure qui se retrouve à l'intérieur de la convention
collective. Est-ce que cette structure départementale, selon les offres
patronales qui sont faites parce qu'elles ont quand même
été transmises à ce moment-ci demeure telle quelle
dans la prochaine convention ou si elle est modifiée?
M. Morin (Sauvé): Je pense qu'il y a une
légère modification. Si vous voulez, je vais m'en-quérir
pour vous donner une réponse exacte.
Certaines de nos propositions, au niveau des collèges, ont une
incidence sur l'évaluation, puisque nous faisons en sorte, dans ces
offres, que le département joue un rôle plus exigeant, plus exact
qu'auparavant et que le chef du département, élu par ses pairs,
relève du conseil d'administration désormais, ce qui n'est pas le
cas actuellement. Il y a des départements qui sont, à toutes fins
utiles...
Mme Lavoie-Roux: Hermétiques.
M. Morin (Sauvé): Hermétiques et autonomes, pour ne
pas dire indépendants. Dans nos propositions, nous tentons
justement...
Mme Lavoie-Roux: De les ouvrir un peu.
M. Morin (Sauvé): ... de faire en sorte qu'il y ait
ouverture sur le monde extérieur.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Goldbloom: J'aimerais demander au ministre à qui les
rapports de la commission d'évaluation seront adressés. Je sais
qu'en vertu de l'article 18 c'est au conseil et au collège en cause,
mais dans quelle mesure ces avis seront-ils des documents publics? Je constate
que le conseil doit remettre un rapport annuel au ministre et que le ministre
doit déposer ce rapport à l'Assemblée nationale.
M. Morin (Sauvé): Désormais, nous avons, je crois,
modifié ce système. Si ma mémoire est bonne, nous avons
accepté, à la suite de représentations de l'Opposition,
que le rapport soit déposé auprès du Conseil des
collèges et non plus auprès de l'Assemblée nationale.
M. Goldbloom: Si le rapport est déposé
auprès du Conseil des collèges, est-ce que...
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi, le rapport du conseil, lui, sera
déposé à l'Assemblée nationale.
M. Morin (Sauvé): Le rapport du Conseil des
collèges, assurément. Sûrement.
Mme Lavoie-Roux: Lui sera déposé, comme celui du
Conseil des universités.
M. Goldbloom: C'est ce que j'avais remarqué à
l'article 25. Nous ne sommes pas rendus à cet article, mais le point que
je veux soulever est le suivant: Je suis habitué à
l'évaluation des établissements d'enseignement de niveau
universitaire et, notamment, dans le domaine médical. Je reviens
toujours nécessairement au domaine que je connais le mieux.
Les facultés de médecine sont évaluées par
un organisme autonome canado-américain qui rend des jugements, qui peut
même, sans prendre une faculté de médecine en tutelle, lui
imposer une certaine période de probation et tout cela est connu, tout
cela est rendu public.
Je présume que la Commission d'évaluation, en faisant son
rapport au conseil, donnera des notes, si vous voulez, aux divers
collèges. Il me semble qu'il y a une différence entre fournir aux
collèges eux-mêmes ces jugements, ces notes, et les rendre publics
et permettre ainsi à n'importe quel étudiant, par exemple,
n'importe quelle famille de savoir quelle a été la cote du
collège en question. J'aimerais demander au ministre si le but
visé est surtout celui de régie interne, c'est-à-dire
est-ce que c'est simplement pour permettre aux collèges de faire des
ajustements, de renforcer certains secteurs de l'enseignement ou est-ce que
c'est une note, une évaluation qui sera rendue publique et qui sera
à la disposition de ceux qui veulent savoir comment chaque
collège est coté?
M. Morin (Sauvé): Eh bien! je vais vous répondre en
vous citant deux ou trois paragraphes d'un article qui a été
écrit sur la question dans Prospective, qui est une revue importante
publiée dans le domaine de l'éducation. C'est une revue
d'information et de recherche. Il y en a pour tous les goûts
là-dedans. Je me permets de la citer, cela répond en bonne partie
à la question qu'a posée le député. "Après
des années d'étude et de pratique de l'évaluation, il nous
est certes agréable de dire notre accord avec l'orientation d'ensemble
du projet gouvernemental en cette matière. Nous sommes
particulièrement sensibles à certains éléments de
cette politique d'évaluation et nous les explicitons pour signifier
notre appui. L'évaluation est présentée comme un moyen
essentiel pour améliorer la qualité de l'enseignement. Elle se
situe dans une perspective d'amélioration de la qualité. Le
gouvernement n'a pas l'intention toutefois de s'instituer garde-chiourme en la
matière, mais il estime devoir offrir aux collèges des services
d'évaluation. Il ne s'agit pas d'interventions autoritaires, mais de
service et de soutien, d'aide, de recherche, de mécanismes optionnels."
(13 h 45}
Voila quelqu'un qui a très bien compris l'énoncé de
politique et le projet de loi. En d'autres termes, il n'y aura pas de
palmarès des collèges, il n'y aura pas de liste des bons
collèges et des mauvais collèges émanant du
ministère. Mais, sûrement, on s'attardera sur des problèmes
concrets en telle ou telle discipline. Autrement dit, il ne s'agit pas de
clouer au pilori des collèges qui auraient telle ou telle
difficulté. Bien au contraire,
il s'agit de les aider, et de faire connaître à la
population les choses qui doivent être améliorées.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais demander au
ministre si c'est une plume autorisée qui a écrit ces mots.
M. Morin (Sauvé): C'est une plume par moments
autorisée.
Mme Lavoie-Roux: C'est laquelle? Une Voix: Des cadres.
M. Morin (Sauvé): Oui, c'est un article qui est
intitulé: "Nous sommes d'accord, mais"...
M. Rivest: C'est ça. Le ministre n'a pas cité le
"mais".
M. Morin (Sauvé): M. Girard et M. Gingras.
Mme Lavoie-Roux: Le "mais", vous nous donnez juste le...
M. Morin (Sauvé): Le "mais", c'est parce que, tout en
étant d'accord avec la politique du gouvernement, ils auraient voulu,
bien sûr, que certains organismes dans l'ordre des moyens, comme me
l'indique le sous-ministre adjoint, fassent appel à des organismes
distincts du Conseil des collèges, distincts du ministère et,
pour tout dire, si possible, au CADRE.
Mme Lavoie-Roux: On leur prête des intentions.
M. Rivest: Est-ce qu'il y a des organismes c'est purement
une question d'information privés qui je ne parle pas de
cadres en particulier peuvent donner une expertise à ce titre sur
les techniques d'évaluation que j'ignore complètement?
M. Morin (Sauvé): Sans doute des techniques
d'évaluation du rendement industriel, de la productivité. Je
crois que les critères sont peut-être plus faciles à
établir. Dans le domaine de l'évaluation des enseignements, je
dois dire que c'est un casse-tête pour de très nombreux pays
à l'heure actuelle. Les indices de qualité sont difficiles
à définir. Le CADRE y travaille en ce moment avec une commande de
notre part et veuillez croire que ce n'est pas chose facile.
M. Rivest: Sur les points de rattachement dont il a
été question ce matin, le ministre vient de me faire penser
à une chose, en parlant de productivité. L'institut de
productivité que le gouvernement a créé se rapproche
singulièrement des objectifs poursuivis par le ministre au titre de
l'évaluation, sauf que c'est dans le domaine industriel, et je ne sache
pas, sauf erreur, que l'institut de productivité soit rattaché
à un organisme gouvernemental quelconque, et cet institut est
précisément là pour offrir des services autant aux
entreprises qu'aux travailleurs à l'intérieur des entreprises et,
évidemment, c'est une structure beaucoup plus élaborée que
celle de la commission d'évaluation dans la mesure où elle a un
conseil d'administration et tout ça et elle procède par une loi
spéciale, mais il n'y a pas de point de rattachement?
M. Morin (Sauvé): II n'y a pas de point de comparaison non
plus.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que je peux appeler
l'article 18?
Mme Lavoie-Roux: J'ai une dernière question, M. le
Président. Les journaux ont interprété la réunion
d'hier avec le Conseil supérieur de l'éducation. Je pense que
c'est assez exact. "Le ministre Morin on dit Morin à la
commission parlementaire approuve l'idée d'un superorganisme
consultatif. Le Conseil supérieur de l'éducation, s'étant
prononcé en faveur d'un Conseil des collèges, aurait soutenu que
cette fragmentation sera salutaire, pourvu qu'un autre organisme consultatif
soit chargé de consulter les ministres sur les enjeux plus globaux de
l'éducation au Québec. Le projet de loi 24 a franchi
l'étape de la deuxième lecture et a fait l'objet de nombreuses
critiques. M. Morin était disposé à apporter certains
amendements au rôle qui avait été initialement prévu
pour cette commission d'évaluation rattachée au Conseil des
collèges. Elle conservera, cependant, la tâche de présenter
des avis sur les politiques d'évaluation."
Ma question précise est celle-ci: On a soulevé plusieurs
doutes quant aux relations qui devraient exister entre cette commission
d'évaluation et les collèges et, tout à l'heure, le
ministre faisait état du commentaire de M. Gingras, dans la revue
Prospective. M. Gingras, comme il l'a indiqué hier, a été
intimement lié non seulement à la Fédération des
CEGEP, mais aussi des collèges classiques dans le temps, j'ai
l'impression, s'il est celui que je pense. On a ici ce commentaire de la
Fédération des CEGEP, qui dit: "On voit mal comment un même
organisme pourrait abuser le ministre et ses collègues en matière
de politiques et de pratiques institutionnelles d'évaluation et en
même temps offrir des services d'évaluation aux collèges.
On peut penser que les collèges ne recourront pas volontiers pour se
faire aider en matière d'évaluation à l'organisme
chargé d'analyser leurs politiques institutionnelles et de faire au
ministre les recommandations qui s'imposent". C'est extrait du mémoire
de la Fédération des CEGEP, touchant leur avis sur le Conseil des
collèges.
Nous avons examiné ceci à plusieurs reprises avec le
ministre ce matin. Est-ce qu'il y aurait un autre moyen de procéder pour
enlever cette difficulté? Le ministre nous affirme qu'il a
examiné le problème sous tous ses angles et qu'il en arrive
à la conclusion que la meilleure formule est celle qui est retenue dans
le projet de loi, mais qu'il n'exclut pas qu'à l'exercice, si on trouve
qu'il y a
des difficultés, on pourrait éventuellement s'orienter
vers une autre formule. Ma question précise est: Quand ce que le
journaliste du Devoir, je pense, appelle l'idée du Conseil
supérieur un superorganisme consultatif, quand les rouages et toutes les
structures de cet organisme auront été repensés ou
modifiés selon les conclusions auxquelles arrivera le ministre ou le
gouvernement, et compte tenu du fait je pense que même le
ministre, à certains égards, était d'accord avec ça
que l'évaluation n'est pas reliée strictement aux
collèges, mais peut également être reliée aux
besoins des universités, aux besoins du monde scolaire et qu'à ce
moment, il pourrait s'agir d'un mécanisme d'évaluation qui
déborde le collégial, est-ce que le ministre envisagerait
à ce moment la possibilité que cette commission, plutôt
d'être rattachée au niveau collégial, puisse être
rattachée j'utilise le terme ici à ce
superorganisme consultatif qui pourrait être un Conseil supérieur
d'éducation modifié?
M. Morin (Sauvé): Je ne peux pas me prononcer
là-dessus, tant que je n'aurai pas l'avis du Conseil supérieur de
l'éducation sur son avenir. Toutes les hypothèses sont possibles,
aucune n'est exclue au départ, pour ce qui est de l'évaluation.
Je cherche, avec mes collaborateurs, avec le milieu, la meilleure façon
de procéder. Pour l'instant, je suis persuadé, comme je l'ai dit
ce matin, d'avoir trouvé la moins mauvaise. Par la suite, nous
ajusterons notre tir s'il s'avérait que nous n'avons trouvé le
meilleur moyen.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas d'autre remarque sur l'article
18.
M. Goldbloom: Pour ma part, M. le Président, j'ai une
dernière question et je m'excuse d'avance si elle a déjà
été posée, si le ministre y a déjà
répondu. Je pense que vous savez, M. le Président, que j'ai
été appelé ces derniers jours à faire la bataille
du projet de loi no 125 et...
Le Président (M. Marcoux): La commission ignore ce qui
s'est passé à d'autres...
M. Goldbloom: ... j'espère que vous serez très
heureux du rapport de forces qui sera créé par le ministre entre
Rimouski, Rimouski-Est, Pointeau-Père, Bic, Sainte-Luce, Luceville.
J'espère que vous aurez la parfaite harmonie dans votre comté, M.
le Président.
Je viens de prendre connaissance je pourrais parler du
comté de Matapédia aussi de l'amendement proposé
par le ministre. Je constate que, par cet amendement, il laisse tomber les mots
"et aux collèges en cause". C'est-à-dire que la commission
d'évaluation serait chargée de faire son travail et d'adresser
ses avis au conseil seulement. Je présume, que l'objectif est de faire
améliorer ce qui est l'objet d'observations défavorables de la
part de la commission d'évaluation, de faire améliorer ce qui se
fait au niveau des collèges. Comment le ministre prévoit-il, dans
la loi, faire en sorte que les collèges seront saisis des avis de la
commission d'évaluation?
M. Morin (Sauvé): Ils le seront par le truchement du
conseil à qui la commission d'évaluation doit faire rapport. Le
conseil avisera quant à savoir s'il doit ou non communiquer
l'évaluation qui aura été faite, à la demande du
collège, et par les services compétents de la Commission
d'évaluation.
M. Goldbloom: C'est-à-dire que les avis de la commission
d'évaluation ne seront pas automatiquement acheminés vers les
collèges. Ce sera au conseil, dans son ensemble, de recevoir le rapport
de la commission d'évaluation.
M. Morin (Sauvé): C'est cela. Comme j'ai dit ce matin, les
aspects techniques seront tempérés par le bon sens d'un conseil
où siégeront également des gens de l'extérieur, des
gens qui ne sont pas du monde de l'enseignement.
M. Goldbloom: M. le Président, ce que je vais dire est un
peu exagéré, mais il me semble que le fait d'enlever les mots en
question, le fait d'enlever l'obligation pour la commission d'évaluation
d'envoyer ses avis aux collèges intéressés, aux
collèges visés par ces études, pourrait créer la
situation suivante: la commission d'évaluation étudierait la
performance, si vous voulez, d'un collège dans un domaine donné,
rédigerait son rapport, adresserait son rapport au conseil. Le
collège serait, de toute évidence, au courant du fait qu'il
aurait été évalué dans ce domaine, parce que les
membres de la commission d'évaluation seraient venus; le collège
pourrait demander au conseil de pouvoir prendre connaissance de cela, et le
conseil pourrait dire non. Est-ce que c'est ailleurs dans la loi je
m'excuse de mon ignorance relative, je n'ai pas été, pour les
raisons que vous savez, en mesure de tout suivre en détail
...
M. Morin (Sauvé): Non, cela se voit.
M. Goldbloom: ... que la communication sera établie de
façon formelle?
M. Morin (Sauvé): On se souviendra que, dans le projet
initial de l'article 18, nous avions prévu que la commission
d'évaluation pouvait adresser ses rapports au collège ou au
conseil. A la demande de l'Opposition, nous avons supprimé les liens
directs avec le collège, de façon que le rapport soit fait au
conseil qui pourra en prendre connaissance avant de l'expédier au
collège. Je ne doute pas que, dans la pratique, l'évaluation sera
communiquée au collège, mais il se peut que le conseil ne soit
pas satisfait du premier jet et le retourne à la commission
d'évaluation. C'est le système que nous avons voulu mettre sur
pied.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, cela n'écarte pas
la possibilité pour le collège de réclamer cet avis, s'il
le veut, du côté des collèges, absolument pas.
M. Morin (Sauvé): Absolument pas.
Mme Lavoie-Roux: Les gens avaient fait des représentations
dans le sens qu'ils donneraient des avis à la fois au ministre et au
collège. Je pense qu'ils voulaient plus un lien moins obligatoire que ce
qui existait dans...
Le Président (M. Marcoux): Pour le bon plaisir du
député de D'Arcy McGee, l'amendement est déjà
adopté. Comme il semblait y avoir consentement des membres pour...
M. Goldbloom: Consentement tacite. M. le Président, je
voudrais dire...
Le Président (M. Marcoux): ... répondre à
toutes vos questions.
M. Goldbloom: Je voudrais remercier le ministre de la
réponse qu'il m'a fournie, qui était très sensée.
Je l'en remercie. (16 heures)
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 18 sera
adopté?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, avec les réserves
que j'ai exprimées et que je ne répéterai pas, je peux
vous en assurer, et compte tenu du fait que ceci, je pense, en tout cas,
montre, de la part du ministre, une ouverture aux collèges et une
reconnaissance des représentations qu'ils ont faites et, nous aussi,
compte tenu des expressions d'opinions, en dépit des réserves que
nous avons exprimées, nous voterons pour l'article 18.
Le Président (M. Marcoux): L'article 18 sera-t-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui, M. le Président.
Commission de l'enseignement professionnel
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président. Ce qui nous
amène...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Gaspé...
M. Morin (Sauvé): ... à l'article 19, dont j'ai
déjà parlé, qui crée la commission... non pas qui
crée, pardon c'est l'article 17 qui crée cette commission
mais qui explique la compétence de la commission de
l'enseignement professionnel, laquelle est chargée de présenter
des avis au conseil, qui doit la consulter sur les politiques touchant
l'enseignement professionnel, cette commission assure les rapports du conseil
avec les divers organismes intéressés à l'enseignement
professionnel.
Je pense qu'il faudrait remplacer le mot "relations" par le mot
"rapports".
Le Président (M. Marcoux): Elle assure les rapports du
conseil avec les divers organismes?
M. Morin (Sauvé): C'est cela. Le mot "relations", en ce
sens-là, est un anglicisme.
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi...
M. Morin (Sauvé): ... Non, mais enfin, quand on peut les
éviter.
Mme Lavoie-Roux: ... mais quelle est la correction que vous avez
faite?
M. Goldbloom: Je suis d'accord.
M. Morin (Sauvé): Un mot. Le mot "relations'' dans la
quatrième ligne de l'article 19, remplacé par "rapports".
Le Président (M. Marcoux): ... qui est le gardien de la
langue ici.
Mme Lavoie-Roux: ... est modifié par...
M. Goldbloom: M. le Président, je suis, et vous le savez,
tout à fait d'accord sur la correction de la langue française que
nous utilisons dans nos lois. Vous comprendrez cependant...
Mme Lavoie-Roux: II est un modèle là-dessus, le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: ... M. le Président, que je sois un peu
chatouilleux sur l'utilisation, et je viens de le faire moi-même, du mot
"anglicisme" dans un sens préjoratif.
M. Morin (Sauvé): Non, ce n'était pas dans un sens
péjoratif. C'était dans un sens grammatical.
M. Goldbloom: Très bien! On s'entend...
Mme Lavoie-Roux: On n'est pas...
M. Morin (Sauvé): Ou lexicographique.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 19 sera
...
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on ne dirait pas lexicographique?
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 19 sera
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Non, on a quelques...
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais poser une
question. Si elle a déjà été posée ou si le
ministre a déjà fourni une explication, je ne voudrais pas qu'il
se répète, sauf peut-être en deux mots pour
l'éclairage de ma lanterne.
M. Morin (Sauvé): Comment peut-on éclairer une
lanterne, M. le député, vous qui êtes puriste? C'est la
lanterne qui éclaire. D'où vient cette expression bizarre
"éclairer ma lanterne"?
Mme Lavoie-Roux: Le savez-vous? M. Goldbloom: Voilà!
Mme Lavoie-Roux: Je suppose qu'il y a des lanternes qui
s'éteignent.
M. Morin (Sauvé): Cela veut dire simplement mettre le feu
à la bougie.
M. Goldbloom: Pas nécessairement, M. le Président.
Autour d'une lanterne, il y a des vitres qui peuvent devenir
embrouillées et si les vitres sont embrouillées, il n'y a pas de
clarté, la lumière ne transperce pas et si on les nettoie, la
lumière perce. Donc, on éclaire la lanterne.
M. Morin (Sauvé): Magnifique! A consigner au journal des
Débats!
M. Goldbloom: C'est déjà fait. C'est cela.
M. le Président, pour ma bonne compréhension des
intentions du ministre et du gouvernement dans ce projet de loi, nous arrivons
à la constitution d'une commission d'enseignement professionnel. Nous
venons d'adopter l'article qui prévoit la constitution d'une commission
de l'évaluation. Bon!
La commission de l'enseignement professionnel va se limiter à
l'enseignement professionnel par définition.
M. Morin (Sauvé): On ne peut rien vous cacher!
M. Goldbloom: Mais, M. le Président, est-ce que cela veut
dire que la commission de l'évaluation se limitera au tronc
préuniversitaire? Sinon quel sera le chevauchement entre les deux?
Mme Lavoie-Roux: C'est une question fort pertinente.
M. Morin (Sauvé): Qu'est-ce que vous appelez le tronc
préuniversitaire?
Mme Lavoie-Roux: Le collège.
M. Goldbloom: II y a deux secteurs dans un collège, M. le
Président. La formation professionnelle, qui est terminale, et la
formation générale, qui est préuniversitaire et...
M. Morin (Sauvé): Je pense que je saisis la question du
député, qui veut savoir s'il y aura deux commissions qui
s'occupent du secteur professionnel. La réponse est oui. Pour ce qui est
de l'évaluation, effectivement, ce sera la commission de
l'évaluation, mais, pour ce qui est des politiques de l'enseignement
professionnel, des politiques générales, c'est la commission de
l'enseignement professionnel.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que ce serait contre la vertu de
refuser qu'une commission de l'enseignement professionnel soit
créée parce que, depuis plusieurs années, on parle de
cette carence qui existe quant à ce qui devrait être les
préoccupations de l'enseignement professionnel. D'ailleurs, depuis au
moins deux ans, je demande au gouvernement de définir quelle est sa
politique de l'enseignement professionnel. Je ne suis pas certaine qu'en
créant une commission de l'enseignement professionnel on puisse
nécessairement résoudre ce problème, à savoir
quelles sont les limites de l'enseignement professionnel et quels sont ses
objectifs. Il y a certainement un fait, c'est que le réseau
collégial comprend une part importante de l'enseignement
collégial, non seulement au secteur régulier, mais je pense de
plus en plus au secteur de l'éducation des adultes ou de
l'éducation permanente. Je ne sais pas si, un jour, quelqu'un finira par
délimiter les limites de l'une et de l'autre, mais je pose
d'ailleurs je l'ai posée au Conseil supérieur de
l'éducation hier la même question au ministre: N'aurait-il
pas mieux valu, encore une fois, prévoir une commission de
l'enseignement professionnel ou un organisme qui se pencherait sur
l'enseignement professionnel d'une façon globale et non d'une
façon sectorielle?
Ecoutez, il y a déjà des problèmes de niveaux quant
à savoir ce qui relève d'un niveau et ce qui relève de
l'autre et, de toute façon, je pense que l'enseignement professionnel
doit être considéré comme un tout et doit être
articulé de la façon la plus harmonieuse possible d'un secteur
à l'autre. Qu'on le rattache au Conseil des collèges, c'est comme
si on s'accrochait à une planche de salut. On crée un Conseil des
collèges et on y greffe une commission de l'enseignement professionnel.
Sans aucun doute que ça rendra des services à l'enseignement
collégial, mais, encore une fois, avant de procéder à
l'articulation avec les deux autres secteurs de l'enseignement scolaire et
universitaire, en ce qui a trait à l'enseignement professionnel, on aura
peut-être déjà créé une chasse gardée,
parce qu'il m'apparaît qu'ils auront à leur disposition plus de
moyens que n'en ont les autres secteurs du système
d'éducation.
C'est une première remarque que je voulais faire. J'ai deux
questions à poser au ministre. La première, comment
conçoit-il cette articulation avec les autres réseaux devant
l'absence d'une politique générale de l'enseignement
professionnel? Deuxièmement, devant le fait qu'il semble, à cet
égard, privilégier le réseau collégial, est-ce que
le ministre pourrait nous donner un peu plus d'explications sur les relations
du conseil, c'est-à-dire sur les rapports pour bien parler
français de la commission de l'enseignement professionnel avec
les divers organismes intéressés à l'enseignement
professionnel. Comment vont s'articuler, d'une part, les relations du conseil
avec les divers organismes de l'enseignement professionnel et également
ceux que, forcément, j'imagine, la commission devra entretenir aussi
avec les divers organismes d'enseignement professionnel
et également avec ce qui pourrait se faire à d'autres
niveaux du système d'éducation?
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je voudrais
répondre brièvement à la question du député
de L'Acadie. Dans un premier temps, il nous a paru important de régler
les problèmes par niveaux, étant donné que chacun des
niveaux a des problèmes spécifiques, notamment dans
l'enseignement professionnel. Dans le plan d'action, nous avons annoncé
plusieurs moyens d'action à l'égard de l'enseignement
professionnel au niveau secondaire. L'un de ces moyens, on le sait, c'est
l'ajout d'une année, au secondaire VI, à l'enseignement
professionnel. Il y en a d'autres, notamment sur le professionnel court, comme
sur le professionnel long. Pour ce qui est des collèges, nous avons
voulu traiter des problèmes spécifiques des collèges,
comme d'ailleurs nous y engage la Fédération des CEGEP dans son
mémoire à la page 22, où, en parlant des commissions, on
nous dit: "La création des diverses commissions du Conseil des
collèges devrait permettre le traitement approfondi des problèmes
spécifiques du réseau collégial." C'est au bas de la
page.
Donc, nous avons voulu traiter de chaque niveau dans un premier temps,
en fonction de ses caractéristiques propres et de ses problèmes
spécifiques. Naturellement, va venir le moment où il va falloir
traiter de cette question verticalement, c'est-à-dire l'enseignement
professionnel qui chevauche plusieurs niveaux d'enseignement. Cela va venir
d'ici un an. Vous savez que j'ai annoncé publiquement qu'il restait deux
étapes à franchir, d'ici deux ans, un livre vert ou blanc, on ne
sait trop encore, sur l'enseignement des adultes, dans une perspective
d'éducation permanente et, en second lieu, l'enseignement
professionnel.
La mesure qui se trouve dans le projet de loi est bien accueillie dans
tout le réseau. Je n'ai entendu personne la critiquer. Au contraire, on
attend. Autant il y avait, pour toutes sortes de raisons, des réserves
sur l'article 18, autant il n'y en a pas sur l'article 19, parce que tout le
monde se rend compte que c'est essentiel. Alors, je présume que Mme le
député de L'Acadie, qui a des fréquentations dans le
milieu scolaire, est au courant de tout cela et qu'elle voudra accorder son
appui en particulier à cet article.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je pense qu'il ne
s'agissait pas de faire croire au ministre que nous nous opposons à cet
article, mais on peut quand même lui poser des questions.
M. Morin (Sauvé): Mais oui.
Mme Lavoie-Roux: Même si le Conseil des collèges se
dit satisfait d'avoir une commission de l'enseignement professionnel qui
pourrait permettre le traitement approfondi des problèmes
spécifiques, d'ailleurs, à ce moment-ci, je pense qu'il faisait
peut-être davantage allusion aux diverses commissions ad hoc qui peuvent
être créées que peut-être celle de l'enseignement
professionnel, au bas de la page 22, c'est fort possible. A tout
événement, ce n'était pas là-dessus, mais je me
disais: On commence encore d'une façon sectorielle, est-ce que le
ministre n'aurait pas pu profiter de cette occasion pour l'étendre
à l'ensemble du système d'éducation. Même si le
conseil ou la Fédération des collèges s'est dit en faveur,
comme d'ailleurs bien d'autres, il reste qu'hier, on a entendu le Conseil
supérieur de l'éducation, qui nous a dit que tout ce
problème, toutes les recherches dans l'enseignement professionnel,
où les préoccupations du secteur de l'enseignement professionnel
devaient transcender un niveau en particulier.
Je pense que la question est pertinente, et on peut demander au ministre
quels sont les délais qu'il entrevoit pour la réalisation d'une
commission qui pourrait se préoccuper de ce secteur professionnel
à tous les niveaux d'enseignement. Je pense que le ministre n'a pas
répondu à ma deuxième question. Je peux peut-être la
lui reformuler. On voit que le conseil va assurer les rapports avec les divers
organismes intéressés à l'enseignement professionnel, je
pense que la commission aussi, dans son travail de recherche ou enfin,
je ne sais pas de quelle façon elle élaborera son plan de
recherche ou son plan de travail va devoir aussi établir des
liens avec les divers organismes de l'enseignement professionnel. (16 h 15)
Et vous pouvez retrouver, à d'autres niveaux, par exemple au
niveau des collèges eux-mêmes, qui sentent le besoin, dans des
secteurs précis qui sont de leur intérêt propre, parce que
ce sont des disciplines qu'ils ont comme programme, des gens qui vont vouloir
aussi développer des liens avec des organismes intéressés
à l'enseignement professionnel. Vous pouvez trouver la même chose,
si je ne m'abuse, au Conseil scolaire de l'île de Montréal, qui a
une commission, un comité, qui se penche sur l'enseignement
professionnel, pour l'ensemble du territoire de l'île de Montréal.
Ces gens doivent aussi je ne suis pas au courant du travail du
comité en particulier établir des rapports, non seulement
avec des industries, mais aussi avec des organismes intéressés
à l'enseignement professionnel.
Dans le fond, ma question précise est: Comment tout ceci va-t-il
s'articuler? C'est pour cela que je demande au ministre quelle est sa vision
des rapports du conseil avec différents organismes, pour qu'à un
moment donné, il n'y ait pas, qu'il ne puisse pas y avoir trois, quatre,
et je peux même dire cinq interlocuteurs, sans exagération.
M. Morin (Sauvé): Pourriez-vous me ramasser votre
question?
Mme Lavoie-Roux: Ma question est bien simple. Vous allez vous
trouver en face des organismes intéressés à l'enseignement
professionnel. De quoi s'agit-il exactement, si vous voulez avoir une question
assez précise, puisque le conseil va avoir des rapports avec eux? Le
conseil n'est pas le seul
interlocuteur, probablement, que les divers organismes
intéressés à l'enseignement professionnel pourraient
avoir.
M. Morin (Sauvé): Je me creuse la tête pour voir
où serait le problème, parce que les intervenants dans ce domaine
sont déjà fort nombreux. Il n'y a pas que les collèges, il
n'y a pas que les écoles secondaires, que les commissions scolaires. Il
y a les professions, il y a les corps de métiers, dont certains sont
organisés, il y a l'Office des professions, il y a le Conseil des
universités. Ils sont très nombreux, les intervenants, tous
à leur niveau et en fonction de leurs préoccupations propres. Ce
n'est pas parce que nous allons nous pencher plus spécifiquement sur
l'enseignement professionnel dans les collèges que nous allons encore
davantage compliquer le tableau. Au contraire, on aurait un point d'ancrage
où se retrouveront tous ceux qui ont la préoccupation de
l'enseignement professionnel collégial.
J'essaie de voir quel est le problème.
Mme La voie-Roux: Les interlocuteurs dans la communauté de
tous ces organismes dont vous parlez ne se retrouveront-ils pas avec un autre
interlocuteur de plus? Et n'y aurait-il pas lieu c'est le sens de ma
question originale si vous n'aviez qu'un organisme qui se
préoccupe d'enseignement professionnel, qui s'appelle la commission de
l'enseignement professionnel ou quoi que ce soit, que vous ne réduisiez
pas le nombre des interlocuteurs vis-à-vis de ceux avec qui ont doit
traiter, qu'il s'agisse d'industries ou de syndicats?
M. Morin (Sauvé): En référence, il manque un
lieu où les collèges puissent se retrouver avec les autres
intervenants, mais sur leur terrain, c'est-à-dire sur le terrain de
l'enseignement et de la pédagogie. A l'heure actuelle...
Mme Lavoie-Roux: Ce sont strictement des préoccupations
d'enseignement de pédagogie pour la commission...
M. Morin (Sauvé): Oui, mais c'est très large quand
même, l'enseignement et la pédagogie. Cela peut vouloir inclure
les stages, par exemple. Cela fait partie de la pédagogie. Quelle sorte
de stages? A quel moment dans le cheminement de l'étudiant? Quelle
longueur? Quelle durée? Autant de questions sur lesquelles cette
commission pourra se pencher.
A l'heure actuelle, il y a des collèges qui ont des
interlocuteurs dans le milieu. Mais cela varie de l'un à l'autre, ce
n'est pas concerté, ce n'est pas cohérent, cela demande à
être ramassé et cela demande à être traité par
un organisme où on retrouverait des gens qui représentent les
collèges.
Mme Lavoie-Roux: Je pense, M. le Président, qu'on est
à la veille d'arriver à la même chose.
M. Morin (Sauvé): A l'adoption de l'article?
Mme Lavoie-Roux: On va finir par y arriver, ce ne sera pas trop
long, M. le ministre, si cela peut vous encourager. Vous dites qu'il y a
plusieurs collèges qui entretiennent des pourparlers ou des dialogues
avec plusieurs agents appelons-les agents de la
communauté, plusieurs ressources de la communauté. Vous dites
souvent: C'est mal articulé, parce qu'il y en a qui le font bien, il y
en a qui le font moins bien ou différents collèges peuvent
s'adresser aux mêmes interlocuteurs. Ce que je vous dis, c'est qu'en
créant une Commission de l'enseignement professionnel attachée au
niveau collégial et en ne lui donnant pas une vocation plus large, une
vocation de différents niveaux, vous allez, pour ces interlocuteurs de
la communauté, multiplier... Le problème que vous voulez corriger
pour les collèges, vous ne le corrigerez pas pour ce qui a trait aux
autres réseaux. Pourquoi le Conseil scolaire de l'île de
Montréal, par exemple, a-t-il dit, à un moment donné: On
va se mettre ensemble? C'est qu'il y avait trop d'interlocuteurs auprès
des industries, enfin des... A ce moment-ci, on crée quelque chose de
particulier pour les collèges ce n'est pas mauvais en soi, il
faut bien s'entendre mais je me dis: Pourquoi ne pas profiter de
l'occasion? Si vraiment on veut faire un lieu de rencontre, un lieu
privilégié pour tous les interlocuteurs, qu'ils soient de ce
côté-là de la table ou qu'ils soient de l'autre, un lieu de
concertation, pourquoi seulement au niveau des collèges et non à
l'ensemble du réseau?
M. Morin (Sauvé): Lorsque nous aurons énoncé
notre politique sur l'enseignement professionnel à tous les niveaux,
c'est ce genre de question auquel nous allons devoir répondre. Il y aura
de la coordination à faire entre le secondaire, le collégial et
aussi l'université, puisque désormais il existe du professionnel
au niveau universitaire, par exemple avec la création de l'ETS. C'est
une création de l'ancien gouvernement que nous avons été
fort heureux de reprendre à notre compte.
Mme Lavoie-Roux: Vous avez un peu de problèmes avec les
ingénieurs, n'est-ce pas?
M. Morin (Sauvé): Oui, effectivement, il y a quelques
problèmes là-dessus avec les ingénieurs. Nous les
résoudrons cependant en temps et lieu, éventuellement avec votre
aide.
Mme Lavoie-Roux: Cela me fera plaisir, M. le ministre.
M. Morin (Sauvé): Mais, en attendant, il ne faut pas
attendre d'avoir découvert le grand organisme qui va régler tous
les problèmes, qui sera la panacée universelle; il faut se mettre
au travail. C'est ce que nous vous disons avec ce projet de loi. Mettons-nous
en route, commençons à traiter de nos problèmes
spécifiques. Il y en a dans le cas du collégial, il y en a
d'énormes et, peu à peu, on va mettre ces organismes en contact
avec d'autres à
d'autres niveaux. Ils vont devoir examiner l'articulation, la
charnière entre chaque niveau et, peu à peu, on va
résoudre nos problèmes du haut en bas, mais il faut commencer par
des gestes spécifiques et précis, si on veut arriver à
sortir de nos ornières.
Mme Lavoie-Roux: En tout cas, j'ai quand même compris une
chose, ce dont je n'étais pas certaine. Il ne s'agit pas uniquement
d'une commission qui se penche sur les problèmes pédagogiques ou
l'organisation pédagogique de l'enseignement professionnel, mais c'est
aussi un organisme qui entretient des relations avec le milieu. Il a deux
fonctions. Il peut en avoir d'autres, mais ce sont ses deux fonctions
principales.
M. Morin (Sauvé): Oui, assurément, comme l'ensemble
du conseil et comme la Commission d'évaluation.
Une Voix: Est-ce que vous avez terminé?
M. Morin (Sauvé): Oui, comme vous, je vais regarder
l'horloge.
M. Rivest: II y a, au niveau de la Commission
d'évaluation, dans le corps de l'article, une disposition qui achemine,
si vous voulez, les résultats des travaux de la commission au niveau du
Conseil des collèges et éventuellement au niveau des services
particuliers, sans doute aux collèges eux-mêmes. La Commission
d'évaluation professionnelle n'a pas ce même lien avec les
collèges.
Par exemple, j'aimerais savoir comment... Elle va se pencher, j'imagine,
dans le cadre de ce que le ministre a indiqué, sur l'ensemble des
problèmes de formation professionnelle, mais néanmoins, le
ministre l'admettra sans doute, les collèges se donnent à ce
titre-là des vocations tout à fait particulières, compte
tenu des besoins socio-économiques ou des caractéristiques
socio-économiques de la région dans laquelle ils travaillent. Je
voulais simplement demander au ministre je ne sais comment
comment il envisage les travaux de la commission, les rapports de la Commission
de l'enseignement professionnel avec les collèges, individuellement,
compte tenu de leurs besoins, de leurs programmes particuliers dans le
milieu.
M. Morin (Sauvé): Cela va être, dans une large
mesure, à la commission de déterminer son mode d'intervention. Il
appartiendra au conseil d'abord de choisir les membres de cette commission ou,
du moins, de me faire des recommandations. Donc, cela est très
difficile; je pourrais répondre dans l'abstrait: Je conçois ces
rapports comme ceci ou comme cela. Mais, en réalité, ceci va
être une matière vivante. Cela va être un organisme vivant,
comme le conseil, et ce sont eux qui vont d'abord identifier les
problèmes et ensuite définir les démarches qui leur
paraissent propres à régler ces problèmes. Donc, je ne
veux pas vraiment...
M. Rivest: Est-ce que je peux préciser? Ce n'est pas
l'histoire de l'amendement, mais vous envisagez cette commission au même
titre que la Commission d'évaluation sur le plan des services qu'elle
peut rendre à certaines institutions. Est-ce qu'il y a cette
dimension-là au niveau de la Commission de l'enseignement
professionnel?
M. Morin (Sauvé): Non, ce n'est pas un organisme de
services comme l'autre. D'ailleurs l'autre est un organisme de services dans la
mesure où on requiert ses services. Celui-ci c'est un organisme-conseil
qui...
M. Rivest: Dans une perspective plus générale.
M. Morin (Sauvé): Oui, mais en même temps n'offrant
pas de services aux collèges. C'est un lieu, si vous voulez, de
rencontre des problèmes, des besoins, de l'état de l'enseignement
professionnel et c'est l'organisme qui fera rapport au conseil, lequel
décidera de donner avis au ministre quant à telle ou telle
politique générale.
M. Rivest: Alors, c'est beaucoup plus, en fonction du Conseil des
collèges, une réflexion des perspectives tandis que ce n'est pas
actualisé au niveau des besoins particuliers des collèges.
M. Morin (Sauvé): II y a une exception, ce sont les
nouveaux paragraphes, puisque je devrai consulter le conseil, qui se retournera
certainement, lorsqu'il s'agira d'un programme professionnel, vers sa
commission pour obtenir un avis. Du moins, cela m'étonnerait qu'il ne le
fasse pas parce qu'il aura là le point de vue technique sur
l'affaire.
M. Goldbloom: M. le Président, au tout début de
l'étude de ce projet de loi, le ministre a fait adopter un amendement
à l'article 1 qui définit la compétence du conseil de la
façon suivante: La compétence du conseil s'étend à
l'enseignement général et professionnel de niveau
collégial dispensé par les collèges d'enseignement
général et professionnel et par les institutions visées
dans la Loi de l'enseignement privé, 1968, chapitre 67.
Effectivement, M. le Président, on retrouve, avec les amendements
additionnels que le ministre nous a remis, quatre ou cinq articles qui
modifient la Loi de l'enseignement privé. Pourtant, l'article 39 de
cette loi n'est pas modifié et le premier alinéa de cet article
se lit comme suit: Toute institution qui sollicite un permis ou un
renouvellement de permis de donner l'enseignement professionnel doit, à
la satisfaction de la commission et du ministre, identifier les professions ou
métiers à l'exercice desquels elle prépare ses
élèves.
L'accent que je veux mettre est sur le bout de phrase: A la satisfaction
de la commission. Il s'agit-là de la Commission consultative de
l'enseignement privé, et l'on dit également à la
satisfaction du ministre. Maintenant, dans un sens qui me paraît
réel et important, on ajoute: A la satis-
faction de la Commission de l'enseignement professionnel du Conseil des
collèges. Le ministre peut-il...
M. Morin (Sauvé): Le numéro de l'article, s'il vous
plaît.
M. Goldbloom: L'article 39 de la Loi de l'enseignement
privé n'est pas modifié et soumet l'autorisation accordée
éventuellement à une institution de fournir l'enseignement
professionnel à l'approbation de la Commission consultative de
l'enseignement privé. Donc, cette Commission consultative de
l'enseignement privé a un droit de regard, exerce une certaine
surveillance, accorde une certaine approbation et voici que l'on ajoute la
Commission de l'enseignement professionnel du Conseil des collèges. N'y
a-t-il pas dédoublement, sinon de quelle façon est-ce qu'on
l'évite? (16 h 30)
M. Morin (Sauvé): Dans un cas, M. le député,
il s'agit du statut de l'institution privée. Dans l'autre cas, il s'agit
de programmes généraux, de politiques générales
applicables à l'ensemble du réseau des collèges tant
privés que publics. Donc les deux commissions ne traitent pas exactement
du même point et elles ne se marchent pas sur les pieds; elles se
complètent, si vous préférez. Alors, c'est
déjà le cas, de toute façon, comme on me le signale, pour
l'enseignement professionnel. Déjà, les collèges
privés sont appelés à traiter avec la DIGEC de tous ces
problèmes d'enseignement professionnel.
M. Goldbloom: Certainement, mais, M. le Président, est-ce
que je dois comprendre que le rôle de la commission consultative de
l'enseignement privé se limite à l'approbation au départ,
ou est-ce que cette Commission consultative de l'enseignement privé
exerce également un rôle de surveillance par la suite?
M. Morin (Sauvé): Non, elle n'exerce un rôle de
"surveillance" qu'au moment de la demande de renouvellement de permis ou de RFS
ou de DIP.
M. Goldbloom: Donc, ce n'est pas une évaluation continue
comme ferait la commission de l'enseignement professionnel?
M. Morin (Sauvé): Exactement, et il n'est pas exclu,
d'ailleurs, que la Commission de l'enseignement privé se tourne vers
l'autre et qu'il y ait des contacts, des rapports qui s'établissent
entre les deux au moment d'une demande de renouvellement de permis ou de
statuts, quels que soient les statuts de l'avenir.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, on est prêt
à adopter l'article 19.
Le Président (M. Marcoux): L'article 19 est
adopté.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Morin (Sauvé): Merci.
Le Président (M. Marcoux): L'article 20.
M. Goldbloom: Tout à l'heure, M. le
Président...
M. Rivest: II est rendu qu'il nous remercie maintenant!
M. Morin (Sauvé): J'en suis là; je le confesse
volontiers.
M. Goldbloom: ... je m'excuse d'un commentaire ad hominem, mais
tout à l'heure le ministre disait que les membres de l'Opposition
regardaient l'horloge, j'ai été en mesure de remarquer l'adresse
avec laquelle il corrige lui-même son envoi sans adresse.
M. Morin (Sauvé): Je vous en enverrai un exemplaire, M. le
député.
M. Goldbloom: J'ai hâte.
Le Président (M. Marcoux): L'article 20.
M. Morin (Sauvé): J'ai été frappé par
la façon dont Mme le député de L'Acadie regardait
longuement et avec une sorte de découragement voilé dans les yeux
l'horloge, alors que vous preniez la parole.
Mme Lavoie-Roux: D'habitude, il m'impute des motifs quand je
parle...
M. Rivest: Des motifs?
Mme Lavoie-Roux: Même quand je ne parle pas, il m'impute
encore des intentions!
M. Morin (Sauvé): Mais on dit que les femmes parlent avec
les yeux.
Mme Lavoie-Roux: Les hommes aussi, j'espère!
M. Morin (Sauvé): A l'article 20 du projet de loi
nous n'avons pas d'amendements polycopiés le premier
alinéa se lit comme ceci: "Le président de chacune de ces
commissions est nommé pour trois ans par le gouvernement sur la
recommandation du Conseil". Nous ajouterions, si l'Opposition est d'accord,
c'est conforme aux représentations qu'elle nous avait faites hier: "Leur
mandat ne peut être renouvelé consécutivement qu'une fois,"
de la même façon qu'hier. Le paragraphe second se lirait comme
suit: "Le gouvernement fixe leur rémunération, leurs avantages
sociaux et leurs autres conditions de travail."
M. Rivest: On n'a pas droit à la particule sur la
rémunération: Qu'une fois fixée, ne peut être
réduite?
M. Morin (Sauvé): II y a une difficulté, c'est
qu'ils ne seront pas forcément à temps complet, comme on me le
signale à l'instant. Donc, ça pourrait créer des
difficultés si nous ajoutions cela.
Donc, M. le Président, au premier paragraphe, on ajouterait:
"Leur mandat ne peut être renouvelé consécutivement qu'une
fois" et le reste de l'article serait tel quel. Comme c'est le
mécanisme, je me dispense de faire des commentaires.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'amendement est
adopté? Leur mandat ne peut être renouvelé
consécutivement qu'une fois.
Mme Lavoie-Roux: Oui, cela va pour cette partie, d'accord.
J'aurais un autre amendement.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais exprimer un
avis absolument personnel. J'accepte cet amendement, puisque c'est le consensus
de mes collègues. Je n'ai jamais été d'accord sur une
telle restriction.
M. Morin (Sauvé): Plût au ciel que vous eussiez
été présent au moment où nous en
discutâmes!
M. Goldbloom: Je vivrai toujours dans le regret de ne pas avoir
été présent. Ce n'est pas pour me désolidariser de
mes collègues. C'est simplement pour exprimer un avis personnel que j'ai
déjà donné.
Une Voix: Voulez-vous avoir un appel nomi-nal?
M. Goldbloom: Non, je n'irai pas jusque-là. Je
m'abstiendrai dans ce cas.
Mme Lavoie-Roux: II est sûr d'être minoritaire.
L'autre jour, on a eu plus de plaisir que cela. On a failli l'emporter.
M. Goldbloom: C'est peut-être parce que, pendant ma
jeunesse, c'était Franklin Roosevelt qui était président
des Etats-Unis. J'aurais trouvé regrettable qu'il ait été
limité à deux mandats. Je n'ai pas d'autre commentaire.
Mme Lavoie-Roux: Mon amendement se lirait comme suit: Que le
premier alinéa de l'article 20 soit modifié en retranchant dans
la deuxième ligne les mots "gouvernement sur la recommandation du".
L'article amendé se lirait: "Le président de chacune des
commissions est nommé pour trois ans en incorporant, je ne sais
pas si c'est après cela par le conseil."
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je regrette
infiniment. Je connais les motifs. Mme le député de L'Acadie les
a développés longuement lorsque nous avons parlé du
président du conseil. Pour les mêmes motifs, je dois
malheureusement refuser cet amendement, puisque, comme j'ai eu l'oc- casion de
le dire lors du débat sur l'article 3, nous pensons que la
recommandation du conseil suffit largement. Dans le cas du président,
vous vous en souviendrez, le gouvernement le nomme pour cinq ans et n'a pas
à consulter le conseil lui-même. Vous vous souviendrez que nous
avons eu un débat là-dessus. Cette fois, le gouvernement nomme
sur la recommandation du conseil. S'il n'y a pas de recommandation du conseil,
il ne peut pas nommer. Nous estimons que c'est une protection suffisante contre
tout arbitraire. Je pense que le député de Jean-Talon, qui a
l'expérience du pouvoir...
M. Rivest: Je pensais que vous étiez pour dire de
l'arbitraire.
M. Morin (Sauvé): Je l'ai peut-être pensé,
mais, pour ne pas déplaire au député de Jean-Talon, je ne
l'ai pas dit. Il a certainement l'expérience du pouvoir, je dirais
même du "pouvouère".
M. Rivest: Modestement.
M. Morin (Sauvé): II saura, en raison de cette
expérience, que le gouvernement si lie déjà largement les
mains en se restreignant à n'agir que sur la recommandation d'un
organisme.
Mme Lavoie-Roux: De fait, je suis prête à admettre
qu'il y a là une amélioration par rapport à l'article 4 ou
3, peu importe. Je voulais simplement je serai très brève
faire remarquer au ministre que, dans le cas du Conseil supérieur
de l'éducation, c'est lui-même qui nomme les membres qui font
partie de ces commissions. Je ne crois pas que les membres des commissions du
Conseil supérieur de l'éducation soient nommés par le
ministre. Je pense que c'est une initiative qui est laissée au Conseil
supérieur de l'éducation lui-même.
M. Morin (Sauvé): Pour ce qui est des présidents
des commissions?
Une Voix: Des présidents ou des membres? Mme
Lavoie-Roux: Des membres.
M. Morin (Sauvé): Les membres, ça, c'est
possible...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): ... mais, pour les présidents,
ça demanderait à être vérifié. Je ne me
souviens plus exactement. Comme vous le savez, le gouvernement nomme les
membres du conseil.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): Les présidents des commissions
sont choisis parmi les membres.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): Donc, ils ont fait déjà
l'objet de recommandations du milieu.
Mme La voie-Roux: Mais l'opération reste entre les mains
des membres du conseil.
M.Morin(Sauvé):Oui,l'ensembledel'opération reste
entre les mains du conseil, c'est un fait. Ici, nous pensons qu'avec le pouvoir
de recommandation on évitera toute possibilité d'arbitraire.
Mme Lavoie-Roux: Bon! Ecoutez, je vais quand même demander
un vote nominal, M. le Président.
Une Voix: Ah oui!
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je voudrais
quand même plaider encore un peu, si vous me le permettez, pendant
quelques instants.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, c'était vraiment
fait sans intention.
M. Morin (Sauvé): Non, le vote. Oui, mais je vais tout de
même, si vous...
Mme Lavoie-Roux: Regardez donc l'horloge un peu, juste quelques
minutes. On va attendre l'arrivée d'autres députés, M. le
Président.
M. Morin (Sauvé): Je sais que vos intentions sont
absolument pures, Mme le député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je n'avais pas réalisé que vous
étiez tout seul avec...
M. Morin (Sauvé): Mais il faut que je plaide...
Mme Lavoie-Roux: On peut attendre, continuer et y revenir pour
montrer notre bonne foi.
M. Morin (Sauvé): ... au moins pendant quelques minutes
pour vous convaincre.
Mme Lavoie-Roux: Elle est bien bonne! M. Morin (Sauvé):
Cet amendement...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, on demande le vote!
M. Rivest: Le vote n'a-t-il pas été
demandé?
Mme Lavoie-Roux: Bien oui.
M. Rivest: Je crois que le vote a été
demandé.
M. Morin (Sauvé): Cet amendement, M. le
Président...
Mme Lavoie-Roux: J'avais demandé le vote.
M. Morin (Sauvé): Cet amendement me paraît,
d'ailleurs, à bien y penser...
Mme Lavoie-Roux: II vous en manque encore un, M. le ministre.
M. Morin (Sauvé): A bien y penser, cet amendement me
paraît un peu frivole. C'est rare que le député de L'Acadie
se montre frivole de la sorte.
Mme Lavoie-Roux: Ah bien, là, par exemple!
M. Morin (Sauvé): Ce n'est pas conforme à sa
personnalité si solide, si raisonnable...
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui.
M. Morin (Sauvé): ... en toutes choses. M. le
Président, si je puis faire appel au sens des réalités
chez le député de L'Acadie...
M. Rivest: Le whip s'en occupe du sens des
réalités. Cela court les corridors.
Mme Lavoie-Roux: Où sont-ils, tous ses
députés?
M. Morin (Sauvé): M. le Président, j'aimerais quand
même, si vous le permettez, que nous revenions à un peu de
sérieux...
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais...
M. Morin (Sauvé): ... pour examiner cette proposition plus
avant.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, il semble faire croire
que c'est nous qui manquons de sérieux, alors que ceux qui manquent de
sérieux, ce sont vraiment les députés du côté
ministériel qui sont absents...
M. Rivest: Qui sont absents.
Mme Lavoie-Roux: ... même après que nous ayons
attendu 5 minutes.
M. Rivest: Le ministre est dans une très fâcheuse
position.
Une Voix: On peut prendre le vote; le président va
voter.
Mme Lavoie-Roux: Oui, le président pourrait voter avec
vous. Vous n'êtes pas en danger de perdre le pouvoir, M. le ministre.
M. Rivest: Est-ce que le gouvernement peut tomber, défait
en commission parlementaire?
M. Morin (Sauvé): Non, la question n'est pas là.
C'est qu'il s'agit de quelque chose de sérieux. Votre proposition est
sérieuse et mérite...
Mme Lavoie-Roux: Vous m'avez dit tout à l'heure que
c'était frivole.
M. Morin (Sauvé): Elle a des conséquences
sérieuses.
M. le Président, c'est une proposition frivole qui porte à
des conséquences sérieuses.
Mme Lavoie-Roux: Je n'admets pas ça, M. le
Président.
M. Rivest: Ah bon!
Mme Lavoie-Roux: Si c'est frivole, surtout qu'il l'avait
rejetée du revers de la main dès que je l'eus proposée, je
me demande à quoi riment toutes les explications qu'il veut bien nous
donner maintenant.
M. Morin (Sauvé): Le risque...
Mme Lavoie-Roux: Elle est tout à coup devenue très
sérieuse pour le ministre.
M. Morin (Sauvé): Oui, elle pourrait avoir des
conséquences sérieuses.
M. Rivest: Le ministre est en danger.
Mme Lavoie-Roux: Le ministre est en danger. C'est clair. Voyons,
M. le chef du cabinet, allez en chercher un peu.
M. Morin (Sauvé): La proposition... Etait-ce du
député de Jean-Talon ou du député de L'Acadie? Je
ne le sais plus. C'est vous, Mme le député, qui avez fait cette
proposition?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Il ne sait même plus qui l'a faite!
C'est moi, M. le ministre.
M. Morin (Sauvé): Je m'excuse. Si j'avais su que... Si
j'eusse su que c'eût été vous, peut-être ne l'eus-je
point qualifiée de frivole. Bon! Revenons à des choses
sérieuses. La proposition...
M. Rivest: M. le Président, si on prenait le vote. Je
pense que l'argument du ministre est assez clair.
M. Morin (Sauvé): Non, je pense que j'ai le droit, M. le
Président, de faire valoir quelques arguments pour tenter de convaincre
le député de L'Acadie.
M. Rivest: Oui, mais on peut vous dire que vous ne nous
convaincrez nullement.
M. Le Moignan: M. le Président...
M. Rivest: Votez donc avec le gouvernement, vous!
M. Le Moignan: ... si ça peut rassurer le ministre...
M. Rivest: Oui.
M. Morin (Sauvé): Est-ce que vous pourriez nous donner
votre sentiment sur cet article? Pour une fois, j'attacherai du prix à
votre jugement.
Mme Lavoie-Roux: Oh!
M. Rivest: Oh!
Mme Lavoie-Roux: Ah, ah!
M. Le Moignan: Si vous commencez par m'insulter, je devrai
changer d'idée.
M. Morin (Sauvé): Non, non, je ne vous insulte point.
M. Le Moignan: Etant donné, M. le Président...
M. Morin (Sauvé): Je vous dis que j'attache du prix
à votre jugement...
Mme Lavoie-Roux: Pour une fois!
M. Morin (Sauvé):... particulièrement au sujet de
l'article 20.
M. Le Moignan: Etant donné, M. le Président...
M. Rivest: M. le Président, question de
règlement.
M. Le Moignan: ... que j'ai beaucoup...
M. Rivest: Question de règlement, M. le Président.
(16 h 45)
M. Le Moignan: ... de problèmes à ajuster mon
budget de routes agricoles et de routes secondaires et que je dois remettre le
tout pour 18 heures, si ça peut aider le ministre, je suis prêt
à voter du côté ministériel pour l'empêcher de
faire une longue dissertation.
M. Rivest: Est-ce que je peux invoquer l'article 82 du
règlement, s'il vous plaît?
Mme Lavoie-Roux: Où sont-ils, tous les
députés? Sonnez la cloche!
M. Rivest: Je songe à invoquer l'article 82. Vous me
direz, M. le Président, si c'est permis à ce moment-ci.
M. Le Moignan: Vous avez la majorité. M. Morin
(Sauvé): Quel alinéa?
M. Rivest: II n'y a qu'un alinéa, le ministre ne peut pas
confondre.
M. Morin (Sauvé): C'est le premier alinéa, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Vous n'aurez peut-être
pas besoin de l'invoquer, si personne ne demande plus la parole.
M. Goldbloom: Je voudrais racheter ma solidarité en
appuyant la motion d'amendement.
Le Président (M. Marcoux): Vous demandez le vote
nominal?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Ecoutez, je ne veux pas mettre le ministre
dans l'embarras.
M. Le Moignan: Est-ce que le ministre a changé
d'idée?
Le Président (M. Marcoux): M. Alfred (Papineau)?
Une Voix: Absent.
Le Président (M. Marcoux): M. Rivest (Jean-Talon)?
M. Rivest: Pour.
Le Président (M. Marcoux): Je devrais peut-être le
relire. Pour? Bon! MM. Fallu (Terrebonne)? Lacoste (Sainte-Anne)? Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie)?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Marcoux): M. Le Moignan
(Gaspé)?
M. Le Moignan: J'ai donné ma parole. Contre. Mme
Lavoie-Roux: Ah! C'est une honte!
M. Le Moignan: Mes routes!
Le Président (M. Marcoux): M. Marquis
(Matapédia)?
M. Marquis: Contre.
Le Président (M. Marcoux): M. Morin (Sauvé)?
M. Morin (Sauvé): Contre.
Le Président (M. Marcoux): M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes)?
M. de Bellefeuille: Contre.
Le Président (M. Marcoux): La motion d'amendement du
député de L'Acadie est rejetée.
M. Rivest: Vous allez tout perdre encore une fois.
Mme Lavoie-Roux: Mais là, franchement, il s'est fait
acheter.
M. Goldbloom: Avec des bouts de chemin, à part cela!
M. Morin (Sauvé): Le bon sens a prévalu.
Pouvons-nous espérer que l'article 20 sera maintenant adopté?
Mme Lavoie-Roux: Excusez. On a fait les corrections de
concordance avec le deuxième paragraphe?
M. Morin (Sauvé): Oui. Mme Lavoie-Roux:
D'accord.
Le Président (M. Marcoux): L'article 20 tel
qu'amendé sera-t-il adopté?
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président. Le
Président (M. Marcoux): L'article 21.
M. Morin (Sauvé): "Les membres de ces commissions dont le
nombre est déterminé par le conseil..." Oui, on me signale
effectivement que nous avons une modification dans le texte polycopié.
"Les membres de ces commissions il devrait y avoir une virgule à
cet endroit dont le nombre est déterminé par le conseil,
sans toutefois excéder huit pour chacune, sont nommés par le
ministre de l'Education après recommandation du conseil."
C'est pour renforcer. C'est à votre demande, d'ailleurs.
Auparavant on lisait "après consultation". Désormais, ce sera
"après recommandation du conseil". Le deuxième alinéa se
lit comme suit: "Le conseil détermine la durée du mandat et le
mode de remplacement de ses membres". Oui, peut-être serait-il plus
élégant de dire "sur la recommandation", comme nous le disons
ailleurs dans le même projet de loi.
M. Rivest: J'aurais une motion à formuler, qui aurait le
mérite...
Mme Lavoie-Roux: Parce que la vôtre se trouve à
intégrer...
M. Rivest: ... de concilier le premier paragraphe et le
deuxième paragraphe de l'article 21. Je voudrais soumettre la
proposition suivante: "Les membres de ces commissions, dont le nombre est
déterminé par le conseil, sans toutefois excéder huit pour
chacune, sont nommés par le conseil".
Le Président (M. Marcoux): Au lieu de "par le ministre de
l'Education sur la recommandation du conseil", c'est par le conseil. Alors, il
faut biffer les mots "ministre de l'Education" jusqu'à "conseil".
M. Rivest: C'est ça, puisque, dans le deuxième
paragraphe, c'est le conseil, n'est-ce pas, qui fixe la durée du mandat
et le mode de remplacement de ces membres.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'amendement sera
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
M. Morin (Sauvé): Non, je ne pense pas que je puisse,
malheureusement, accepter cet amendement. Déjà, le gouvernement
accepte de n'agir, de ne nommer les membres de ces commissions que sur la
recommandation du conseil. Donc, c'est le conseil qui va prendre l'initiative,
mais, étant donné l'importance de ces organismes, il est bon que
le gouvernement sache qui est nommé pour faire partie de ces
commissions. C'est la raison pour laquelle, comme il s'agit d'une pratique
courante, d'ailleurs, pour ce genre d'organismes, je ne puis accepter
l'amendement.
M. Rivest: Est-ce que le ministre entrevoit dans les...
après recommandations... est-ce qu'il y aura des fonctionnaires du
ministère de l'Education? Il pourrait y en avoir, bien sûr.
M. Morin (Sauvé): S'il pouvait y avoir des fonctionnaires
du ministère...
M. Rivest: Si le conseil en recommandait simplement.
M. Morin (Sauvé): Ce n'est pas exclu, mais il ne nous est
jamais venu à l'esprit que le conseil agirait de la sorte.
M. Rivest: Ah bon!
M. Morin (Sauvé): Ce n'est pas du tout dans nos
hypothèses de travail. Si, par hasard, le conseil le souhaitait,
j'examinerais la chose. Mais c'est là qu'il est bon de savoir, par
exemple, si ça se posait, peut-être que le gouvernement ne veut
pas et déciderait à ce moment-là qu'il n'est pas bon qu'il
y ait des membres de la fonction publique sur ce conseil. Vous voyez comme il
est important que le gouvernement puisse se prononcer sur la question.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Morin (Sauvé): Vous m'avez fourni là un
très bon argument contre la proposition d'amendement.
M. Rivest: C'est moi qui ai fait la proposition d'amendement,
ça m'étonnerait que je vous aie fourni un argument contre.
M. de Bellefeuille: La proposition d'amendement
précédente.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre vient de dire,
il y a quelques instants, que ce qu'il propose à l'article 21
représente une pratique courante. M. le Président, je dois
exprimer l'avis, sans pouvoir en ce moment vérifier, compiler des
statistiques, que c'est une pratique qui est davantage courante depuis deux
années et demie. Il me semble que, quand il s'agit des présidents
de commission, l'argument du ministre est un peu plus solide et, quand il
s'agit de chaque membre, même si la recommandation du conseil doit
intervenir, on étend très largement la mainmise
gouvernementale.
Mme Lavoie-Roux: Absolument.
M. Goldbloom: C'est clairement une volonté gouvernementale
de tout contrôler dans cet appareil. Je ne veux pas faire un débat
général là-dessus, mais il me semble que ce gouvernement
qui se vante si souvent de vouloir décentraliser fait mentir ses propres
paroles par les actions. Le fait de répéter continuellement: On
décentralise, on décentralise, on décentralise, cela ne
change pas le fait que c'est le gouvernement qui se réserve les
décisions un peu partout.
Il me semble que de deux choses l'une: ou bien le gouvernement devrait
cesser de parler de décentralisation ou bien il devrait accepter de
temps en temps une motion d'amendement comme celle-ci.
La commission en question serait une émanation d'un organisme qui
est appelé Conseil des collèges. Quand on regarde la composition
de ce conseil, on voit qu'il y a des gens du milieu collégial, trois
personnes nommées après consultation des associations les plus
représentatives du monde des affaires, du travail, de la
coopération, une personne du milieu universitaire, un fonctionnaire du
gouvernement et les deux présidents de commission, celle de
l'évaluation et celle de l'enseignement professionnel sont
également membres du conseil. Et le gouvernement nomme tout ce
monde.
Quand il s'est réservé le droit de nommer les divers
membres du conseil lui-même, il y ajoute le droit de nommer tous les
membres de chacune des commissions. Il me semble que c'est
exagéré, il me semble qu'il va trop loin. Et ce n'est pas la
première fois que nous assistons à une visée
législative du gouvernement qui, à nos yeux, va trop loin. Il
serait trop facile de dire que l'Opposition est frivole, l'Opposition est
irresponsable, l'Opposition ne se préoccupe pas de la qualité de
la surveillance de l'éducation collégiale et tout cela.
Le ministre et je lui en sais gré ne l'a pas fait
et je ne voudrais pas qu'il le fasse. Nous sommes unanimes autour de la
nécessité de bien surveiller et, à travers cette
surveillance, d'améliorer la qualité de l'enseignement
collégial. Nous ne pouvons être indifférents aux plaintes
qui ont été reçues.
J'ai déjà dit, M. le Président, entre
parenthèses, que ces deux projets de loi que nous sommes en train
d'étudier présentement, l'un qui a déjà fait
l'objet d'une décision de cette commission et l'autre qui est en cours
d'étude, ne vont pas assez loin, ne donneront pas satisfaction à
ceux qui formulent des plaintes, qui expriment des réserves, quant au
résultat de l'enseignement collégial.
M. le Président, même s'il se soumet à une
procédure de recommandation, le gouvernement
peut toujours refuser de nommer des gens et demander des recommandations
additionnelles de la part du conseil, ce qui pourrait mener à l'impasse.
Voici une formation politique qui, notamment, quand elle critiquait, insistait
toujours sur la participation, sur la nécessité de faire
fonctionner la démocratie, sur la nécessité d'insuffler
à la démocratie un esprit réel en impliquant le milieu au
processus décisionnel. C'est un peu étrange, M. le
Président, de voir cette formation politique ne plus faire confiance au
milieu.
Autrefois, le milieu était omniscient et de parfaite
pureté. Aujourd'hui, quand ces personnes, ces messieurs et ces dames ont
entre leurs mains l'appareil du pouvoir, le milieu ne jouit plus de leur
confiance au même degré. A chaque fois qu'il s'agit de nommer des
gens pour s'occuper de leur affaire, parce que c'est leur affaire
l'éducation est l'affaire de tout le monde et le conseil sera
composé de personnes du milieu collégial, d'une personne du
milieu universitaire, de trois personnes de divers milieux, celui des affaires,
celui du travail et celui de la coopération voilà que le
gouvernement dit: Même à ces personnes, nous ne faisons pas
confiance, nous ne sommes pas disposés à leur permettre de
choisir elles-mêmes les membres des commissions qui seront des
corollaires, des adjoints du conseil lui-même.
Je trouve cela décevant, M. le Président. Je trouve que
nous sommes quand même une société évoluée
où, même si la participation n'est pas toujours ce que nous
aimerions qu'elle soit je pense, par exemple, aux élections
scolaires comme aux élections municipales la participation
n'atteint pas toujours le niveau, le pourcentage que nous trouverions
souhaitable, mais ce n'est pas une raison de refuser aux membres du conseil,
eux-mêmes déjà nommés par le gouvernement, la
liberté de choisir les membres des commissions, surtout quand le
gouvernement se réserve le droit et nous avons accepté
cela de nommer le président de chacune des commissions. (17
heures)
Ce qui est un peu curieux, M. le Président, c'est de remarquer
que, par le deuxième alinéa de cet article, le gouvernement
accorde au conseil le droit de déterminer la durée du mandat et
le mode de remplacement de ses membres.
Mme Lavoie-Roux: Quelle générosité!
M. Goldbloom: M. le Président, ce n'est pas une expression
impressionnante de la confiance du gouvernement, mais si le gouvernement ne
veut pas faire confiance aux membres du conseil, pourquoi ne se
réserve-t-il pas en même temps le droit de déterminer la
durée du mandat et le mode de remplacement des membres? Le gouvernement
va les nommer et, s'il faut les remplacer, là, ce n'est pas le
remplacement qui va être fait, pas le remplacement comme tel qui sera
fait par le conseil, mais le mode de remplacement qui sera
déterminé par le conseil lui-même.
C'est vraiment une technique législative qui fait drôle, M.
le Président. Je cherche à compren- dre la mentalité
gouvernementale, surtout parce que mes oreilles ont été
assaillies si souvent par ce mot "décentralisation", par des appels
à la pureté de la démocratie, par des accusations que
l'Opposition n'était pas aussi sensible à la vérité
démocratique que les membres purs et omniscients du gouvernement et
voilà que projet de loi après projet de loi... Vous
m'empêcherez sûrement, M. le Président, de revenir au projet
de loi no 125 et d'en parler en détail, même si je suis inquiet
pour vous et votre comté, mais je le mentionne comme un autre exemple de
cette tendance du gouvernement à se vanter de la
décentralisation, mais à faire le contraire dans les textes de
loi. C'est exactement la même chose. Le gouvernement, quant à
l'aménagement du territoire, se vante que c'est le milieu qui va faire
le travail, mais quand on lit le texte du projet de loi, c'est le gouvernement
qui va nommer tout le monde, qui va déterminer combien de votes aura
chaque municipalité à l'intérieur de l'éventuelle
municipalité régionale de comté et c'est le gouvernement,
par décret, qui va fixer, qui va tracer les limites territoriales de ces
municipalités régionales de comté. C'est une fausse
décentralisation, M. le Président, et ici, encore une fois, c'est
une fausse décentralisation que l'on constate à la lecture du
texte.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, tout à l'heure,
on sait que le ministre a badiné quand il a parlé de
frivolité quant à la motion précédente. D'ailleurs,
on l'a pris de bonne part, parce qu'on sait que le ministre était fort
embarrassé par le fait que le gouvernement aurait pu être mis en
minorité n'eût été le bon vouloir du
député de Gaspé qui, j'espère, aura toutes ses
routes...
M. Goldbloom: Le marchandage, pour ne pas dire le chantage.
M. Le Moignan: Non, je n'ai pas parlé sur l'autre. Ce
n'est pas la même chose. L'article 20 et l'article 21. Il y a une grande
différence à mon point de vue entre les deux.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Un avertissement, M. le ministre:
Envoyez chercher vos députés. Courez, courez.
M. Le Moignan: Dans son analyse, ce qu'on lit, ce n'est plus la
même chose du tout.
Mme Lavoie-Roux: Ceci dit, M. le Président, si
j'interviens sur la motion, c'est parce que je la juge extrêmement
importante. J'endosse chacune des remarques que le député de
D'Arcy McGee a faites. On revient au même plaidoyer que nous avons fait
hier à l'égard du président du Conseil des
collèges. Mais ici ça devient plus grave, parce que le
président... je n'ai pas changé d'idée depuis hier, mais,
à la limite, est-ce que ça peut se
défendre? Peut-être que ça pourrait se
défendre, mais quand on en est rendu... c'est qu'il y a tous les membres
des commissions qui, elles, relèvent du conseil, non seulement leurs
présidents, mais chacun des membres doit aussi être nommé
par le gouvernement. Bien mieux que ça, et on va y arriver à
l'article 23 j'aurai l'occasion d'en reparler, parce que je vous avertis
qu'il y aura un amendement là-dessus quand le conseil voudra
former des comités ad hoc... là, c'est le conseil, je m'excuse.
Je pensais qu'encore une fois, c'était le gouvernement qui nommerait les
membres de ces commissions ad hoc, mais il ne semble pas que ce soit le cas.
Mais, quoi qu'il en soit, le Conseil supérieur de l'éducation,
dans la formation de ses commissions on l'a vu tout à l'heure
agit uniquement à l'intérieur de la formation même
du Conseil supérieur de l'éducation. Le ministre nous a dit que
peut-être à l'automne il reviendrait avec un projet de loi sur le
Conseil supérieur de l'éducation. En passant, j'espère
qu'il reviendra avant le 1er décembre ou avant le 1er juin pour ne pas
qu'on soit encore mis dans des positions de dernière minute, comme on
l'a fait pour ces trois projets de loi, et que les intéressés
pourront se faire entendre.
M. Rivest: Le ministre a l'air d'accord.
Mme Lavoie-Roux: Oui? Bon! Mais je pense, M. le Président,
que le gouvernement veut absolument garder le contrôle de toutes les
nominations. D'ailleurs, on a juste à voir l'attitude du gouvernement.
Il n'y a plus personne qui ne peut plus penser comme le gouvernement. Si vous
ne pensez pas comme le gouvernement...
M. Rivest: C'est grave...
Mme Lavoie-Roux: ... je pourrais vous parler de beaucoup de
choses qui se sont passées depuis les trois dernières semaines,
M. le Président. Mais ce qui est public, vous savez fort bien que ceux
qui s'opposent au gouvernement, qui ne correspondent pas aux normes
établies par le gouvernement qui est en face de nous, ont droit à
toutes les épithètes que l'on connaît. Alors,
peut-être que c'est un choix que le gouvernement fait. Au lieu d'avoir
à invectiver les gens, il va simplement nommer ceux qui correspondent
à la doctrine de ce gouvernement. M. le Président, je vous
avertis que je ne fais pas passer le temps, je le pense profondément.
Comment pouvez-vous expliquer que, même à l'intérieur d'une
commission, dont tout le conseil aura été nommé par le
gouvernement, commission émanant de ce conseil dont le gouvernement a
déjà nommé le président, il faille aussi nommer
chacun des membres, si ce n'est que tout le monde dise la même chose et
que personne ne vienne contredire le gouvernement, et particulièrement
le ministre de l'Education? Si c'est ça qu'on appelle la
démocratie, je n'ai pas assisté aux plaidoyers du temps où
ces honorables députés étaient dans l'Opposition ou
formaient l'Opposition officielle, mais je me doute du discours, parce que j'ai
eu à les côtoyer dans d'autres milieux.
Mais il n'y a aucune raison, et c'est absolument indéfendable
devant l'opinion publique, que, même à l'intérieur de
commissions qui sont formées, qui émanent du Conseil des
collèges, le gouvernement doive encore nommer de ces personnes.
Pourtant, le ministre nous a dit: Ecoutez, c'est bien important que je nomme le
président du Conseil des collèges, parce qu'il s'agit d'une
fonction extrêmement importante, ce avec quoi je suis d'accord, M. le
Président. C'est une fonction extrêmement importante et nous
voulons la qualité tout le monde veut la qualité
c'est un poste clef, etc. Le même raisonnement a valu pour les membres du
conseil lui-même, du Conseil des collèges, parce que là
encore c'était extrêmement important et il fallait que le
gouvernement ait un droit de regard là-dessus. Evidemment, il l'a
emporté sur toute la composition du Conseil des collèges, mais il
me semble, maintenant qu'il a fait adopter on sait de quelle
façon la nomination du président des commissions
d'évaluation et de l'enseignement professionnel, il me semble qu'il
pourrait être un peu plus ouvert à l'égard de la nomination
des membres de ces commissions. On ne lui demande pas que l'Opposition
officielle les nomme, on ne vous demande pas cela, franchement, cela n'aurait
aucun sens...
M. Morin (Sauvé): Vous avez l'air d'être d'une
sincérité totale en ce moment.
Mme Lavoie-Roux: Absolument totale. Vous me faites rire, parce
que vous riez, mais je ne parlerais pas dans ces termes si je n'en étais
pas profondément convaincue, M. le Président.
M. Morin (Sauvé): Cela contraste avec les moments
où vous tuez le temps, c'est pour cela que j'ai décidé de
vous écouter avec beaucoup plus d'attention.
Mme Lavoie-Roux: Quand vous arrivez à la formation de ces
commissions je ne les appellerai pas sous-commissions parce que le ministre va
protester, on ne demande pas que l'Opposition officielle les nomme, on dit:
Donnez à ces personnes que vous avez choisies avec tant de soin... Vous
en avez fait la démonstration hier, et vous avez, de toute façon,
gagné votre point. C'est le privilège d'un gouvernement, vous
avez la majorité, vous avez gagné votre point là-dessus.
Je ne peux pas vous en vouloir, on aurait probablement fait la même
chose, c'est le jeu de la démocratie.
M. Morin (Sauvé): C'est une manie qu'avait l'ancien
gouvernement de toujours gagner à tous les votes et que nous avons
reprise à notre compte.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. Sérieusement, vous l'avez
eue, c'est fini, on n'en parle plus. Mais quand vous arrivez à la
formation des commissions, toutes ces personnes de grand calibre, de
grande qualité, de grande crédibilité, et j'en
passe d'autres qualificatifs qui ont été utilisés par le
ministre...
M. Morin (Sauvé): Je ne suis pas sûr qu'elles soient
toutes de cette grande crédibilité, parce qu'après
tout...
M. Rivest: Celles que vous allez nommer.
Mme Lavoie-Roux: Non, celles que vous allez nommer, M. le
ministre...
M. Morin (Sauvé): ... le conseil peut errer, tandis que si
je les nommais seul, là, peut-être pourrait-on parler de toutes
ces grandes qualités que vous énumérées...
Mme Lavoie-Roux: C'est de cela que je parle, M. le ministre.
Hier, vous nous avez dit: Le Conseil des collèges est un organisme d'une
telle importance, dont il faut assurer la crédibilité et la
qualité, l'autorité morale et j'en passe. Ce qui fait que le
gouvernement veut les nommer lui-même; vous l'avez, ce point-là,
M. le ministre, et vous venez aussi, à la majorité des voix,
d'obtenir que les présidents des commissions d'évaluation et de
l'enseignement professionnel soient également nommés par
vous.
Maintenant, ce qu'on vous demande, c'est que ces personnes de grande
qualité aient la latitude de nommer les membres des commissions
d'évaluation et de l'enseignement professionnel. Je pense que ce n'est
rien d'outrancier, ce qu'on vous demande là, M. le Président.
Même pour protéger le gouvernement, je pense que c'est un
amendement raisonnable et je n'ajouterai rien. Je pourrais continuer
jusqu'à 17 h 30, M. le Président, mais c'est tout ce que j'avais
à dire. Cela me semble fondamentalement important.
M. Morin (Sauvé): Je ne sais pas, M. le Président,
à moins que quelqu'un ait demandé la parole...
M. Rivest: M. le Président, deux secondes... Une Voix:
M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Un instant, avant, M. le
député de Jean-Talon, M. le député de
Deux-Montagnes et M. le député de Gaspé.
M. Rivest: C'est simplement pour appuyer l'argumentation. J'ai
fait un décompte rapide, simplement dans ce projet de loi no 24, le
ministre a plus de 30 personnes qu'il va nommer, huit au niveau des
commissions, huit...
M. Morin (Sauvé): Pas toutes au même titre.
Certaines sont sur recommandation.
M. Rivest: Non, mais trente personnes. Cela veut dire que,
finalement, ce Conseil des collèges, étant donné que le
ministre va quand même en nommer les membres, je comprends que cette
nomination est qualifiée par les exigences sur le plan de la
recommandation, mais c'est tout de même lui, mais dans la mesure
où la grande critique...
M. Morin (Sauvé): Ce n'est pas le ministre, c'est le
gouvernement.
M. Rivest: Oui, mais, pour moi, c'est la même chose.
M. Morin (Sauvé): Ah non! Je ne me prends pas pour le
gouvernement.
M. Rivest: Vous devriez. A certains égards, vous avez de
meilleurs côtés.
M. Morin (Sauvé): Peut-être aviez-vous cette
tendance à l'époque où Robert Bourassa étant votre
employé, ce n'est plus le cas.
Mme Lavoie-Roux: Mon collègue de Saint-Laurent, dont vous
regrettez certainement l'absence aujourd'hui, M. le ministre...
Une Voix: Qui?
Mme Lavoie-Roux: Notre collègue de Saint-Laurent.
Une Voix: Ah oui!
Mme Lavoie-Roux: ... a fait valoir hier que, quand vous allez
arriver avec des recommandations, il était fort probable que, d'une
façon presque totale, elles soient entérinées.
M. Morin (Sauvé): Vous dites cela sur le ton qu'on prend
pour lire une notice nécrologique.
Mme Lavoie-Roux: Vous faites aussi référence
à mon collègue!
M. Rivest: II est toujours dans la morgue, c'est terrible. Ce que
je veux dire c'est que l'ensemble des mémoires qui ont été
présentés à la commission parlementaire par les
intervenants, je reviens là-dessus, parlaient du problème de
l'autonomie et de l'indépendance du collège. A la pièce,
analysée sans doute, le ministre, de l'un à l'autre, passant du
conseil aux commissions, au président, etc., peut très bien
prétendre et trouver une certaine justification, mais, au total,
voilà qu'on s'aperçoit que tout le monde à
l'intérieur du Conseil des collèges j'en ai compté
32 nominations est nommé par le ministre. Le ministre va
même plus loin... Par le gouvernement ou le ministre, peu importe, c'est
la même chose. (17 h 15)
M. Morin (Sauvé): Sur recommandation du conseil. Vous
laissez tomber toutes les nuances.
M. Rivest: Non, je l'ai dit tantôt.
M. Morin (Sauvé): Répétez-le, ce sera plus
clair.
M. Rivest: On va répéter maintenant pour le
ministre. Après cela, il va nous accuser de faire perdre le temps de la
commission.
M. Morin (Sauvé): Ce n'est pas ce que je voulais dire,
Dieu sait...
M. Rivest: Ce que j'ajoute, c'est que le ministre va tellement
loin qu'il nomme même le secrétaire.
Mme Lavoie-Roux: II nomme le secrétaire, en plus?
M. Rivest: Et le gouvernement...
Mme Lavoie-Roux: J'en ai oublié quelques-uns.
M. Rivest: Si le président est incapable d'agir, c'est
encore le gouvernement et le ministre qui va nommer son remplaçant. Il
ne lâche absolument rien, alors même que le Conseil des
collèges ne doit pas être, qu'il ne cesse de nous
répéter que le Conseil des collèges n'est pas l'affaire du
gouvernement. Je demande au ministre de réfléchir à ce
point. Simplement avec ce pouvoir de domination qu'on retrouve constamment et
qui est général, il va faire du Conseil des collèges plus
ou moins un appendice du ministère de l'Education, chose au sujet de
laquelle tous les intervenants dans le milieu de l'éducation et dans le
milieu des collèges se sont opposés carrément et ont
soulevé les interrogations les plus vives et manifesté les
inquiétudes les plus sérieuses. C'est dans ce sens que le
plaidoyer du député de L'Acadie reprenait celui du
député de D'Arcy McGee, qui l'étendait à d'autres
domaines d'administration du gouvernement. Je trouve que, M. le ministre, au
total, quand on regarde le poids 35 personnes, me dit-on relatif
de tout cela, vous ne lâchez rien. Vous allez contrôler ce conseil
par votre pouvoir de nomination. Vous aurez un fichu mal à vendre au
milieu que ce conseil est un conseil indépendant du ministère ou
du ministre de l'Education ou du gouvernement, peu importe. Cela va être
perçu sans doute par le milieu beaucoup à cause de ce manque de
flexibilité dans la désignation des personnes, comme plus ou
moins un appendice du ministère de l'Education. Dans ce sens, vous aurez
de la difficulté, et vous l'avez vous-même soulevé, le gros
problème, entre autres, de la commission d'évaluation, sera de se
bâtir une crédibilité. Vous n'aurez pas cette
crédibilité, vous allez augmenter encore le scepticisme du milieu
à l'égard des objectifs que vous poursuivez avec la commission
d'évaluation. C'est cela le point sensible, le point chaud. Vous avez
insisté là-dessus. Globalement, toute l'économie de la loi
je pense qu'on peut prendre chacun des articles comme je le dis
va dans le sens d'un contrôle absolu du ministre sur la
désignation des personnes. Qu'est-ce que vous voulez que le milieu
vienne vous dire après?
M. Morin (Sauvé): Les arguments du député ne
sont pas sans poids, ne serait-ce que du point de vue de l'image que pourraient
projeter à l'extérieur ces commissions. L'amendement modifierait
donc seulement l'article 21 ?
Mme Lavoie-Roux: Cela s'applique à l'article 21, et non au
président, on l'a voté, le président.
M. Morin (Sauvé): Oui, le président, c'est à
l'article 20, cela a été adopté.
Mme Lavoie-Roux: Oui. M. Morin (Sauvé): J'accepte
l'amendement. Mme Lavoie-Roux: Bon! Merci, M. le ministre. Une Voix:
Un peu de souplesse!
Le Président (M. Marcoux): Si je comprends bien,
l'amendement est adopté. Est-ce que l'article 21 sera adopté avec
amendement?
M. Le Moignan: Je voulais parler dans ce sens...
M. Rivest: Non, vous, c'est fini.
M. Le Moignan: Ce n'est pas parce que vous m'avez intimidé
par vos regards...
M. Morin (Sauvé): Donc, ils sont nommés par le
conseil.
M. Rivest: Vous voyez que j'ai pas besoin de...
M. Le Moignan: Le prochain vote va aller contre vous
autres...
Le Président (M. Marcoux): L'article 21 avec amendement
est-il adopté?
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président. Le
Président (M. Marcoux): Article 22?
Mme Lavoie-Roux: Vous allez vous féliciter de votre
décision, M. le ministre.
M. Rivest: Vous remercierez les députés de
l'Opposition.
M. Morin (Sauvé): J'avoue que, combinés, le
plaidoyer du député de L'Acadie m'avait déjà
légèrement ébranlé et celui du député
de Jean-Talon m'a donné le coup de grâce.
M. Rivest: Nos interventions étaient
décidées. Et le député de D'Arcy McGee?
M. Morin (Sauvé): Le député de D'Arcy McGee
a-t-il parlé finalement?
M. Goldbloom: M. le Président, je veux poser une question
au ministre. Nous avons eu une savante...
Le Président (M. Marcoux): Sur l'article 22?
M. Goldbloom:... non, sur la langue française. Nous avons
eu une savante discussion sur l'expression "éclairer la lanterne".
Est-ce que "tuer le temps" est une expression acceptée en
français ou est-ce que c'est un anglicisme?
M. Morin (Sauvé): Non, je crois que c'est accepté
en français. C'est même probablement l'anglais qui a copié
l'expression française.
Mme Lavoie-Roux: Que dit-on en anglais? Kill the time?
M. Goldbloom: Kill time. Mme Lavoie-Roux: Kill time.
M. Goldbloom: M. le Président, vous voyez,
progressivement, ma lanterne s'éclaire.
M. Morin (Sauvé): Bien! De sorte qu'à l'article 22,
vous pourrez voter très rapidement en faveur, M. le Président.
Les membres de la commission de l'enseignement professionnel et de la
commission d'évaluation ne sont pas rémunérés.
Toutefois, ils ont droit à un remboursement des frais justifiables
engagés par eux dans l'exercice de leurs fonctions. Ils reçoivent
une allocation de présence fixée par le gouvernement.
Ceci est conforme aux dispositions qu'on retrouve dans tous les textes
de loi de cet ordre, comme celui du Conseil des universités et celui du
Conseil supérieur de l'éducation.
M. Rivest: ... parce que le député de
Deux-Montagnes semble être en désaccord avec ma motion
d'amendement à l'article précédent?
Le Président (M. Marcoux): Non, nous en sommes à
l'article 22, je pense...
M. Rivest: Non? Parce que je ne voudrais pas le brimer. J'ai
l'impression que...
Mme Lavoie-Roux: D'ailleurs, ce n'était pas la tienne,
c'était la mienne.
M. Rivest: Non, c'est la mienne. Mme Lavoie-Roux: La
tienne...
Le Président (M. Marcoux): L'article 22 sera-t-il
adopté?
M. Goldbloom: Avec un seul commentaire, M. le Président.
Si le ministre n'avait pas accepté l'amendement à l'article 21,
j'aurais invoqué l'article 22 comme argument additionnel. Les gens ne
sont même pas rémunérés.
M. Morin (Sauvé): C'est, d'ailleurs, un argument qu'a fait
valoir mon entourage, au moment où j'ai pris la décision. Cet
argument est venu appuyer ceux qui ont été proposés par
l'Opposition.
Le Président (M. Marcoux): Article 22 adopté?
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Article 23.
M. Morin (Sauvé): Dans l'article 23, nous disons que dans
l'exercice de ses fonctions, le conseil peut, avec l'autorisation du ministre
de l'Education, constituer d'autres commissions chargées de mandats
spécifiques et déterminer leur composition ainsi que la
durée du mandat de leurs membres.
L'article 22 s'applique en l'adaptant aux membres de ces commissions. Ce
dont il s'agit ici, c'est de la création, donc, de commissions
supplémentaires qui entraînent forcément des
dépenses budgétaires et il faut qu'il y ait là-dessus un
minimum de contrôle. C'est la raison pour laquelle nous soumettons cette
décision du conseil à l'autorisation du ministre.
M. de Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille:... je voudrais proposer un amendement, M. le
Président, puisque le ministre s'est montré très soucieux
de la qualité de la langue dans laquelle nos lois sont
rédigées et que, tout à l'heure, il a pourchassé le
mot "relations" pour le remplacer par le mot "rapports", dont l'emploi
était plus correct. Je veux proposer en amendement que le mot
"spécifiques" soit remplacé par le mot "particuliers", à
la troisième ligne de l'article 23.
M. Morin (Sauvé): Accepté d'emblée, M. le
Président.
M. Rivest: M. le Président, j'aurais une question. Est-ce
que le ministre aurait objection je n'en fais peut-être pas pour
l'instant un amendement formel d'indiquer, par exemple... Est-ce que le
ministre accepterait de... Quand même, la création de ces
commissions, je suppose qu'il n'y en aura pas des légions et que ce
seront, étant donné qu'il y a déjà une commission
d'évaluation et une commission de l'enseignement professionnel, sans
doute, des commissions dont l'importance est d'informer l'Assemblée
nationale des autorisations qu'il aura données au Conseil des
collèges de former de telles commissions ou s'il l'inclura dans le
rapport annuel peut-être?
M. Morin (Sauvé):... ça va se retrouver dans le
rapport annuel automatiquement.
M. Rivest: Deux ans après?
M. Morin (Sauvé): Cela va se retrouver dans le rapport
annuel du ministère et dans le rapport du
Conseil des collèges. Donc, je ne... Et c'est beaucoup plus
administratif qu'autre chose.
M. Rivest: Oui.
M. Morin (Sauvé): Je ne vois pas... A moins que vous
vouliez me donner l'occasion de faire une déclaration publique en
Chambre sur la question, mais je n'en vois guère l'utilité.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai une seule question.
Dans l'esprit du ministre, doit-on interpréter cet article comme
soumettant à l'autorisation du ministre de l'Education tout le
processus, c'est-à-dire la constitution des commissions, la
détermination des mandats, la détermination de la composition, la
durée du mandat de chaque membre, ou est-ce seulement une approbation
générale, l'autorisation est donnée et le conseil
procède?
M. Morin (Sauvé): Non. C'est-à-dire que chaque fois
qu'il veut créer une, deux ou trois commissions supplémentaires,
il doit me demander l'autorisation, mais je n'ai pas à nommer les
membres puisque nous venons de décider qu'ils seraient nommés par
le conseil. C'est purement par souci budgétaire que cette autorisation a
été inscrite dans la loi. Nous ne voulons pas que le conseil
parte tous azimuts sans que nous ayons soupesé ensemble le coût
des diverses démarches qu'il voudra entreprendre.
Mme Lavoie-Roux: J'aurais un amendement à proposer
à l'article 23 qui se lirait comme suit: "Que le premier alinéa
de l'article 23 soit modifié en ajoutant dans la troisième ligne,
après le mot "particuliers", les mots "ne pouvant excéder deux
ans". C'est simplement par mesure de prudence. Ce sont quand même des
comités ad hoc, avec des mandats particuliers, ce qui peut permettre au
conseil de fonctionner, je pense, avec une certaine largesse, d'un mois, par
exemple, à deux ans, mais une limite s'impose quand même parce
qu'on sait fort bien que, même si les conseils consultatifs peuvent
hausser... Je ne sais pas quelle a été l'expérience au
Conseil supérieur de l'éducation qui a dû mettre en place
des comités ad hoc aussi, j'imagine, dans le passé. Quelle a
été l'expérience du Conseil supérieur de
l'éducation lorsqu'il a mis sur pied des comités ad hoc ou
d'autres commissions... Les gens ont toujours tendance à demander
l'extension d'un mandat. C'est simplement une espèce de balise. Je pense
que ça peut être utile. Je n'en fais pas une question de grand
principe.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'amendement sera
adopté?
M. Morin (Sauvé): Je voudrais réfléchir un
peu avant d'accepter cet amendement. Supposons, par exemple, que le conseil
décide de se donner une commission du financement, une commission
permanente du financement des collèges. Ce n'est absolument pas
impossible qu'il décide de le faire parce que c'est un problème
important et qu'il peut vouloir se donner des experts pour considérer ce
problème de près. Si nous le limitons à deux ans, je pense
qu'il aura à peine le temps de se mettre au travail, parce que ces
questions de financement sont très complexes, comme on vient de le voir
au niveau universitaire avec les travaux de la CREPUQ. Cela a pris un an avant
de s'y retrouver et, même aujourd'hui, le débat n'est pas
terminé quant au mode de financement des universités, pas tout
à fait en tout cas. De sorte que je ne voudrais pas lier les mains du
conseil. Ce ne sont pas les mains du ministre que vous liez, ce sont les mains
du conseil lui-même. Je voudrais que le député de L'Acadie
fasse un peu plus confiance au conseil et au ministre ou à leur sagesse
combinée. A supposer que l'un soit sage et l'autre sot, ils finiront par
trouver un terrain d'entente qui sera peut-être le terrain du
raisonnable. J'hésite beaucoup à me lier les mains de cette
façon ou plutôt à lier les pieds du conseil de cette
façon.
Mme Lavoie-Roux: Quel est le type... Je pense que ça peut
jusqu'à un certain point servir de point de comparaison. Le Conseil des
universités, apparemment, a eu à créer des comités
ad hoc. Vous parlez entre autres de ce comité de financement. Quelle est
la nature des autres comités qu'il a eu à créer ou qu'il a
dû créer?
M. Morin (Sauvé): ...
Mme Lavoie-Roux: Ceux-là seront permanents.
M. Morin (Sauvé): C'est ça, il y a quatre
comités permanents. Mais il y a aussi plusieurs comités ad hoc
créés au gré des circonstances et des besoins, mais je ne
voudrais pas encore une fois, et je demande à Mme le
député de L'Acadie de comprendre qu'avec le contrôle
budgétaire que le gouvernement va exercer, puisque l'autorisation du
ministre est requise, il n'y aura pas de folie, il n'y aura pas d'organisme
créé ad vitam aeternam simplement pour se perpétuer sans
rendre service... Ce sera examiné chaque année et je ne sens pas
le besoin d'avance d'entraver la liberté du Conseil des collèges.
J'aimerais mieux pouvoir vous persuader de ça. Un comité de
financement, on pourra en avoir besoin pendant plusieurs années.
Mme Lavoie-Roux: Ecoutez, je ne veux pas créer d'embarras
au ministre, c'était vraiment dans le but de... D'abord, la
prolifération, je pense que là, on a le garde-fou du ministre,
l'autorisation du ministre... (17 h 30)
Je voulais ajouter ça, mais on surveillera les rapports du
Conseil des collèges pour voir si les comités ad hoc ont
survécu trop longtemps. Alors, M. le Président, dans les
circonstances, je suis prête à retirer la motion.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement est retiré,
est-ce que l'article 23 sera adopté tel qu'amendé?
Mme Lavoie-Roux: On l'a amendé de quelle façon?
Le Président (M. Marcoux): En changeant le mot
"spécifiques" par le mot "particuliers".
Mme Lavoie-Roux: Ah oui, le mot "particuliers".
Le Président (M. Marcoux): Adopté avec amendement.
Article 24.
Dispositions diverses
M. Morin (Sauvé): A l'article 24, M. le Président,
nous abordons les dispositions diverses faisant partie de la section III.
Une Voix: On a déjà fini deux sections? M. Morin
(Sauvé): Effectivement. M. Rivest: Cela va vite.
M. Morin (Sauvé): L'article 24 est une disposition qu'on
trouve, pour ainsi dire, dans toutes les lois créant des organismes de
ce genre: "L'exercice financier du Conseil se termine le 31 mars de chaque
année." C'est l'année financière habituelle.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 24 sera
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Je pense que c'est normal, d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Article 25.
M. Morin (Sauvé): A l'article 25, nous disons: "Le Conseil
doit, au plus tard le 30 août de chaque année, faire au ministre
de l'Education un rapport de ses activités pour son exercice financier
précédent et sur l'état et les besoins de l'enseignement
collégial. Ce rapport doit aussi contenir tous les renseignements que le
ministre peut prescrire." Le deuxième alinéa ajoute: "Le ministre
dépose le rapport du Conseil devant l'Assemblée nationale dans
les trente jours suivant sa réception. S'il le reçoit alors que
l'Assemblée nationale ne siège pas, il le dépose dans les
trente jours d'ouverture de la session suivante ou, selon le cas, dans les
quinze jours de la reprise de ses travaux."
Ce sont des dispositions qu'on trouve également dans les projets
de loi du même ordre, créant des organismes de même
acabit.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux demander
au ministre comment la date du 30 août a été choisie?
Puisque le mois d'août a 31 jours, pourquoi le 30 août? Pourquoi
pas le 29 août?
M. de Bellefeuille: Parce que c'est à mi-chemin entre les
deux.
M. Morin (Sauvé): Sans doute parce que c'est une
disposition qu'on trouve dans les autres projets de loi.
M. Rivest: ...
M. Morin (Sauvé): Normalement, pour les autres conseils,
c'est le 30 juin, mais nous avons voulu leur donner l'été pour
respirer un peu plus et nous déposer le document avant le début
de l'année scolaire. Mais si ça peut faire plaisir au
député de D'Arcy McGee, je suis prêt à mettre le 31
août.
M. Goldbloom: Ma curiosité a été
piquée seulement, M. le Président, tenez pour acquis que j'ai
fait un discours de vingt minutes là-dessus.
M. Morin (Sauvé): Bien, ce sera le 31 août, M. le
Président.
M. Rivest: Quelle largesse, quelle souplesse! M. Morin
(Sauvé): Quelle contribution!
Mme Lavoie-Roux: Mais si le 31 août est un dimanche,
qu'arrive-t-il?
M. Goldbloom: Une fois sur sept ans, cela va se produire de toute
façon.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 25 sera
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Non, M. le Président.
M. Morin (Sauvé): C'est éloquent. Il y a des
monosyllabes qui en disent long.
M. Rivest: II y a peut-être une chose qui m'a
échappé.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ma question est la
suivante: Ce rapport doit aussi contenir tous les renseignements que le
ministre peut prescrire, est-ce que ceci est habituel? J'essayais de voir, dans
le Conseil supérieur des universités, si...
Non, non, je regrette... tous les... oui, vous avez la même
formulation.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article...
M. Morin (Sauvé): Vous comprendrez qu'ayant
déjà passablement de travail par ailleurs, dès que nous
avions sous la main un texte que nous pouvions copier servilement, nous le
faisions.
Mme Lavoie-Roux: On pensait quand même que vous
étiez là pour améliorer la loi.
M. Morin (Sauvé): Nous avons tenté par exemple,
vous voyez, pour la date, tout à l'heure, j'ai
consenti spontanément à l'amélioration
suggérée par le député de D'Arcy McGee. Et quant au
Conseil des universités, c'est identique.
Mme Lavoie-Roux: Oui, je viens de le vérifier, c'est
identique. M. le Président, c'est une question d'information. C'est
peut-être à vous que je devrais la poser. Je vais la poser au
ministre. Sans vouloir diminuer votre rôle, il a peut-être plus
d'expérience dans ces choses.
M. Morin (Sauvé): Je ne sous-estimerais pas le
député de Rimouski.
Mme Lavoie-Roux: II ne l'a pas pris dans ce sens-là. C'est
une question de nombre d'années passées à
l'Assemblée nationale.
M. Morin (Sauvé): Dans l'Opposition, en particulier.
Mme Lavoie-Roux: Peut-être. "Le ministre dépose le
rapport du conseil devant l'Assemblée nationale dans les trente jours
suivant sa réception." Le reste, cela importe peu. De quelle
façon ceci crée-t-il une obligation? On voit, à
l'observation générale, que des rapports sont transmis le
dernier qu'on a reçu est celui de l'enseignement privé, qui a
été remis au ministre le 30 septembre 1978, je pense, et qui a
été déposé en Chambre il y a quelques jours. Je ne
veux pas faire un cas de cela, mais est-ce qu'on retrouve cette disposition
ordinairement dans tous les projets de loi, quand il y a un dépôt
à l'Assemblée nationale? Qu'est-ce que cela crée
d'obligation, finalement? Cela ne crée pas une obligation, cela devient
presque superflu de mettre cela là.
M. Morin (Sauvé): Cela crée une obligation, mais je
dois dire que pour toutes sortes de raisons, l'obligation n'est pas toujours
respectée. Nous passons notre temps à vouloir raccourcir les
délais. Je dois dire que dans quelques cas, j'ai obtenu, je pense au
Conseil supérieur de l'éducation, en particulier, qu'en deux ans,
nous arrivions à produire nos rapports à la date indiquée.
Mais il a fallu gagner quelques mois chaque année pour y arriver.
Mme Lavoie-Roux: Mais ce n'est pas le sens de ma question. A
partir du moment où vous avez en main un rapport et qu'il
s'écoule un délai de plus de trente jours ou encore l'ouverture,
mais oublions cette partie, en admettant que l'Assemblée nationale
siégerait.
M. Morin (Sauvé): Mais j'ai respecté
intégralement cette disposition et je crois que c'est pour s'assurer que
les députés ont sous la main le rapport en question, même
s'il contient des choses désagréables pour le ministre ou pour le
gouvernement.
Mme Lavoie-Roux: Si on reprend l'exemple de tout à
l'heure, le rapport qui est daté du 30 septembre 1978 je ne veux
pas porter de jugement à l'endroit du ministre mais qui est
déposé cette semaine, est-ce que, de toute façon, une
commission ou un conseil se dit: Moi, mon année finissait le 30
septembre, alors mon rapport sera daté du 30 septembre? Est-ce que c'est
cela qui se produit? Là, il y a un délai de huit ou neuf
mois.
M. Morin (Sauvé): Ce qui peut se produire, c'est qu'au
moment où on donne des textes à l'impression, il y a une date qui
est apposée sur le document, mais avant que cela parvienne au ministre,
de manière qu'il puisse les déposer, il s'écoule
quelquefois...
Mme Lavoie-Roux: Cela peut prendre huit mois. C'est presque dix
mois, dans ce cas-ci.
M. Rivest: Est-ce qu'il n'y a pas une chose, dans ces fameux
rapports qui n'arrivent jamais, malgré tous les efforts qu'on y met, qui
est un peu... Je ne veux pas insister là-dessus, mais c'est le 30
août, auparavant, cela pouvait être le 30 juin. Finalement, ces
rapports, bien sûr, cela intéresse les gens du milieu, mais les
gens du milieu ont leurs préoccupations quotidiennes et quand le rapport
arrive, c'est simplement un livre ou un document de
référence.
Mais là où c'est utile, où cela peut être
utile, c'est au moment de l'examen des crédits. Et toutes les dates,
autant le 30 juin que le 30 août, les crédits sont tous
passés. Ce n'est pas propre au conseil. C'est général dans
toutes les lois. Je me demande pourquoi ce n'est pas... Je ne sais pas s'il y a
des contraintes autres, mais on ne les a jamais pour étudier les
crédits. Finalement, leur utilité parlementaire je ne
parle pas de leur utilité administrative c'est à
l'occasion des crédits et on ne les a jamais.
M. Morin (Sauvé): II faut en convenir. Tout ce que je puis
dire, c'est que je prends bonne note des observations des députés
et qu'au moment où le président de ce conseil entrera en
exercice, prendra ses fonctions, je lui ferai part de la
nécessité qu'il y a à respecter ces délais, pour
que les députés l'aient au moment de l'étude des
crédits.
Mme Lavoie-Roux: Mais, à ce moment-là, il faudrait
que ce soit le 30 août. Il va falloir que le député de
Jean-Talon revienne le 1er septembre pour l'étude des
crédits.
M. Morin (Sauvé): Oui. Pour ce qui est de l'Office des
professions, j'avais beaucoup insisté pour que nous l'ayons à
temps. Nous l'avons eu.
M. Rivest: Leur utilité... Evidemment, je comprends que
c'est pour les rendre publics au niveau de l'Assemblée nationale, mais
on sait très bien que, de toute façon, ceux qui travaillent dans
le milieu sont au courant de ce que contient un rapport, d'autant plus qu'ils
ne sont pas très analytiques comme rapports; c'est purement un
état de
fait qu'on nous déploie. Surtout de la façon dont on
construit ces rapports-là, II y a une perte que je trouve assez inutile,
d'une façon générale, d'autant plus inutile qu'on ne peut
même pas les utiliser pour les crédits.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce qu'il faut
véritablement cinq mois pour la rédaction d'un rapport annuel,
après la fin de l'année financière?
M. Rivest: Cela prendrait une loi fédérale qui
réglerait toute l'affaire en cas de fraude.
M. Goldbloom: M. le Président, un rapport annuel comprend
essentiellement deux éléments. Il y a un rapport sur les
activités de l'organisme et il y a un bilan financier. Si ma
mémoire est fidèle, c'est un principe de comptabilité que
les livres doivent être fermés quelques semaines après la
fin de l'exercice. Je sais pertinemment que, pour le gouvernement, il y a une
période de trois ou quatre semaines après la fin de
l'année financière pendant laquelle on peut régler les
dernières choses et faire les dernières approbations et
inscriptions par rapport à l'année financière qui vient de
prendre fin, mais après cela, on est dans la nouvelle année
financière qui a commencé le 1er avril.
Il me semble donc, M. le Président, que l'on n'a pas besoin, que
l'on ne devrait pas avoir besoin de cinq mois pour fermer les livres et
préparer un bilan. Sur le plan des activités, il me semble aussi
que l'on devrait être assez prévoyant pour commencer la
rédaction du texte avant même la fin de l'année. Il y a des
choses que l'on sait dès le mois de septembre, disons, que l'on devra
mettre dans le rapport annuel. S'il y a une personne qui est chargée de
la rédaction du rapport, cette rédaction devrait commencer en
cours d'année et l'on ne devrait pas attendre la fin de l'année
pour la commencer.
M. Le Moignan: D'ailleurs, quand vous comparez des rapports qui
sont fournis par les ministères d'une année à l'autre,
vous trouvez les mêmes titres de chapitre et souvent la même
littérature excepté pour la partie qui concerne les chiffres ou
les statistiques. C'est à peu près la même chose pour les
trois quarts du rapport en question.
M. de Bellefeuille: C'est un peu comme des interventions dans le
débat sur le message inaugural.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 25 sera
adopté tel qu'amendé?
M. Rivest: Seulement une dernière remarque avant de
l'adopter. Je pense que le ministre ne peut pas résoudre cela pour les
fins propres de l'éducation. Je pense que ce problème-là
qui revient presque à chacun des ministères, un jour ou l'autre,
à un moment donné, quand tout le monde en aura assez de ces
rapports qui sont à toutes fins utiles assez inutiles malgré les
efforts que cela demande à un ministère, il faudrait, pour que
cela concorde avec les crédits, à l'intérieur d'une loi
générale, l'indiquer à tous les organismes du gouvernement
et appliquer la loi pour que ces rapports soient déposés à
un moment utile sur le plan parlementaire, et, deuxièmement, qu'il y ait
des précisions sur la façon dont ces rapports sont
présentés à l'Assemblée nationale. On parle
d'imprimerie, ce n'est absolument pas nécessaire de faire imprimer cela.
On sait que le ministre des Communications est préoccupé par ce
problème-là. Je lui en ai parlé lors de l'étude des
projets de loi nos 4 et 5. Il me disait justement qu'il y avait une
étude au ministère qui était en train d'être faite
de façon à éviter... Il y a du gaspillage d'argent aussi
dans ces rapports-là. (17 h 45)
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne veux pas
décevoir mon collègue de Jean-Talon sur les bonnes intentions du
ministre des Communications et je ne mets pas en doute les bonnes intentions du
ministre des Communications, mais je pense que mon collègue des
Deux-Montagnes était, en 1977, à l'étude des
crédits du ministère des Communications nous a fait part de ce
dont le député...
M. Rivest: La même promesse?
Mme Lavoie-Roux: ... de Jean-Talon vient de nous faire part. A
chaque année, je pense bien que l'an prochain c'est parce que
vous venez juste d'arriver comme député, M. le
député de Jean-Talon...
M. de Bellefeuille: M. le Président, sur cette même
question...
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas une critique à
l'égard du ministre des Communications.
M. de Bellefeuille: Non, c'est pour l'information des membres de
la commission, puisqu'on discute ça. Dès le début de 1977,
j'en avais parlé au ministre des Finances, parce que je me disais que
c'était le grand argentier qui devait surtout se préoccuper de
ça. J'ai été informé à ce moment que des
directives sévères ont été émises. Il me
semble, à l'observation, que les rapports tels qu'on les publie
aujourd'hui sont en général moins coûteux qu'ils ne
l'étaient il y a deux ou trois ans, qu'on emploie un papier moins
coûteux, des méthodes d'impression moins coûteuses. Je pense
qu'il y a nettement amélioration.
Une Voix: II y a moins de photos en couleur des ministres.
M. Le Moignan: D'ailleurs, M. le Président, le but de ces
rapports n'est pas tellement d'établir une concordance avec
l'étude des crédits. C'est surtout pour renseigner la population,
renseigner les députés et leur dire ce qui se fait dans tel ou
tel département, que ce soient les ophtalmologistes ou beaucoup d'autres
qui nous apportent un
résumé des activités de l'année. Mais ceci
ne sert pas du tout au moment de l'étude des crédits, puisque le
gouvernement nous fournit les crédits proprement dits, les
prévisions et les dépenses du passé. Je pense qu'il ne
faut pas essayer de raccrocher les deux, autrement on est tout à fait en
dehors du sujet.
Le Président (M. Marcoux): L'article 25 est-il
adopté avec amendements?
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): 31 au lieu de 30.
M. Rivest: On n'a pas prévu ça pour le
député de D'Arcy McGee.
Le Président (M. Marcoux): Ah! le président ne doit
rien oublier. Quand il oublie, il faut le lui rappeler. L'article 26.
M. Le Moignan: L'article 26.
M. Morin (Sauvé): L'article 14 de la Loi du Conseil
supérieur de l'éducation, avec la référence, est
modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant: "Le
conseil ainsi que ses comités et commissions ont leurs
secrétariats dans le territoire de la Communauté urbaine de
Québec".
M. Le Moignan: Cela répond à ma question.
M. Morin (Sauvé): Nous voulons élargir, en quelque
sorte, l'aire à l'intérieur de laquelle le Conseil
supérieur ainsi que les autres conseils pourront éventuellement
s'établir. A l'heure actuelle, je crois que c'est la ville de
Québec...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): Et ils sont rendus à Sainte-Foy.
Ils sont déjà un peu dans l'illégalité, de sorte
que nous devons nous hâter de les soulager.
M. de Bellefeuille: J'attends les applaudissements du
député de Jean-Talon.
M. Rivest: Non, parce que ça donne une chance à mon
collègue voisin, le ministre des Affaires intergouvernementales, chance
qu'il n'avait pas, en vertu de la loi, sauf par la voie d'une
illégalité.
M. de Bellefeuille: Mais ça vous la donne à vous
aussi.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 26 sera
adopté?
M. Rivest: En partie. Moi, j'ai Sillery.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voulais juste
rappeler au ministre que, lors de nos inté- ressantes discussions sur
l'éducation depuis quelques jours, pour ne pas dire quelques semaines,
je lui avais dit que des fois il fallait peut-être déborder la
légalité pour finalement entrer dans la rationalité.
M. Morin (Sauvé): Je ne sais pas si ce serait l'exemple le
mieux choisi pour démontrer la chose, mais, enfin, j'en prends...
Mme Lavoie-Roux: Mais il y a une certaine analogie...
M. Morin (Sauvé): ... note.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça. Ce n'est pas une invitation au
ministre d'être illégal.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 26 sera
adopté?
Des Voix: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): L'article 27.
M. Morin (Sauvé): Cela est dit avec élan par le
député de Jean-Talon. J'ai peine à m'y
reconnaître.
M. Rivest: C'est parce que je viens de voir l'arrivée du
leader du gouvernement.
Mme Lavoie-Roux: Bien oui, on va être sage.
M. Rivest: Nous progressons, mon cher leader.
M. Morin (Sauvé): L'article 27, sur 35. M. Rivest:
Félicitations. M. Charron: Merci.
M. Morin (Sauvé): II se lit comme ceci... Mais il nous
reste tout le projet de loi no 30, M. le leader, par la suite.
M. Charron: La journée de demain.
Mme Lavoie-Roux: Un leader c'est comme une police.
M. Rivest: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Je pensais que c'était le whip qui
faisait ça.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, l'article 24 de
la Loi du Conseil supérieur de l'éducation, déjà
modifiée par l'article 3 du chapitre 66 des Lois de 1969, est de nouveau
modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant:
"24. Une commission de l'enseignement élémentaire on
devrait dire primaire mais... Oui, je crois qu'il faudrait dire primaire
ici...
Mme Lavoie-Roux: Oui, parce que depuis ce temps-là le
vocabulaire s'est modifié.
M. Morin (Sauvé): II s'est épuré. Peu
importe, c'est un bon départ. Une commission de l'enseignement primaire,
une commission de l'enseignement secondaire, une commission de l'enseignement
supérieur et une commission de l'éducation des adultes sont
instituées au conseil.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'il ne faudra pas que vous modifiiez
tous les projets de loi où il y a l'enseignement...
M. Morin (Sauvé): Oui, mais il faut bien commencer quelque
part et, par la suite, je suis persuadé qu'ils imiteront cet amendement
d'avant-garde.
Mme Lavoie-Roux: Sur le plan juridique, est-ce qu'on peut
demander à l'ancien professeur d'université si cela ne cause pas
de problème?
M. Morin (Sauvé): Un instant. Si l'enseignement
élémentaire est défini quelque part dans la loi, cela
pourrait avoir quelques conséquences. Le conservatisme de l'Opposition
aurait alors quelques fondements.
Mme Lavoie-Roux: C'est la prudence, M. le ministre.
M. Rivest: Le ministre est enthousiaste.
M. Goldbloom: La prudence la plus élémentaire, M.
le Président.
M. Morin (Sauvé): Ce sont les femmes qui assurent la
continuité.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Rivest: C'est une prudence primaire.
Mme Lavoie-Roux: II va falloir enlever au mot "primaire" son sens
péjoritif, maintenant qu'on l'utilise comme un des niveaux du
système d'éducation.
M. Rivest: Oui, parce que la plupart des
députés...
Mme Lavoie-Roux: Quand on dit des gens qu'ils sont primaires...
Non, paraît-il qu'on en a un du collégial.
M. Morin (Sauvé): Je me rends aux arguments, cela pourrait
effectivement porter à conséquence et créer de la
confusion.
M. Rivest: Quelle imprudence.
M. Morin (Sauvé): De sorte que cet amendement est
retiré et l'article est proposé tel quel.
M. Rivest: Un instant, il est débattable. L'amendement
n'appartient pas au ministre, M. le Président, au sens du
règlement.
M. de Bellefeuille: ... tout à l'heure que l'amendement
soit retiré.
M. Rivest: Adopté, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je n'avais pas fini.
M. Rivest: Excusez-moi, madame.
Le Président (M. Marcoux): Sur le retrait de
l'amendement?
Mme Lavoie-Roux: Sur le retrait, d'accord, mais c'est sur
l'artice lui-même.
Le Président (M. Marcoux): Oui, cela va.
Mme Lavoie-Roux: Je suppose qu'également le ministre ne
voudrait pas, sans consulter de nouveau le Conseil supérieur de
l'éducation, le Conseil des universités, profiter de l'occasion
pour retrancher la commission de l'enseignement supérieur, parce qu'il
nous a indiqué que ses intentions allaient dans ce sens-là.
M. Morin (Sauvé): Non. Si je faisais cela
immédiatement, je crois que j'éveillerais immédiatement
les soupçons du Conseil supérieur de l'éducation et j'ai
pris l'engagement de ne point perturber les structures du conseil autrement que
dans la mesure indiquée dans ce projet de loi. Nous verrons cela quand
j'aurai l'avis du Conseil supérieur et que je me serai
déterminé quant aux structures de la consultation à tous
les niveaux.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que c'est sage. M. Morin
(Sauvé): Merci.
Le Président (M. Marcoux): L'article 27 serait-il
adopté?
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président. Mme
Lavoie-Roux: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Article 28?
M. Morin (Sauvé): L'article 28 de la Loi du conseil
supérieur, modifié par l'article 6 du chapitre 66 des lois de
1969, est de nouveau modifié par le remplacement du paragraphe b) par le
suivant. Avant de lire le paragraphe b), peut-être serait-il bon que je
vous lise l'article 28 pour que nous sachions de quoi il retourne.
Mme Lavoie-Roux: C'est toujours la Loi du Conseil
supérieur de l'éducation.
M. Morin (Sauvé): L'article 28 dit que le ministre de
l'Education est tenu de préparer et de soumettre à l'examen du
conseil, avant leur approbation par le lieutenant-gouverneur en conseil, les
règlements qui doivent régir les matières suivantes. Pour
assurer la concordance avec ce que nous avons fait à l'égard des
collèges, il nous faut préciser, dans la nouvelle version du
paragraphe b): Sauf ceux de niveau collégial. C'est là qu'est
l'amendement. C'est de la concordance. C'est parce qu'on ne veut pas que les
lois se contredisent, ce qui est un bon principe, je pense. Donc, sous
réserve des attributions des comités visés par l'article
22, les programmes d'études, les examens, les diplômes, les
brevets d'enseignement, la qualification du personnel pédagogique, pour
tous les enseignements, sauf ceux de niveau collégial, ceux qui
conduisent à un grade universitaire et les enseignements privés
qui ne conduisent pas à un diplôme décerné sous
l'autorité du ministre. Voilà.
Mme Lavoie-Roux: Le a) se trouve à demeurer.
M. Morin (Sauvé): Oui, tel quel.
M. Goldbloom: M. le Président, pendant que mes
collègues étudient le texte, une petite question de
français.
M. Morin (Sauvé): Oui.
M. Goldbloom: Le texte se lit, à la première ligne
du paragraphe b) "visés dans l'article 22." Le ministre, en en faisant
lecture il y a un instant, a dit "visés par l'article 22" et, dans le
texte que nous corrigeons, c'est "visés à l'article 22."
Une Voix: L'un et l'autre se dit ou se disent.
M. Morin (Sauvé): Oui. Là-dessus, nous avons des
directives qui nous viennent des conseillers juridiques qui ont
décidé, sans doute après de longues et mûres
consultations auprès des organismes compétents, de dire
"visés dans", s'il s'agit d'une loi ou d'un règlement. Alors,
nous nous conformons à cet usage. L'important, c'est qu'il soit uniforme
dans les lois.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'attire votre
attention, à mon corps défendant, mais c'est fait avec de bonnes
intentions, sur le paragraphe d) qui est conservé. Parmi les fonctions
du Conseil supérieur de l'éducation, on mentionne "les normes de
répartition territoriale et d'aménagement des
établissements éducatifs administrés ou
subventionnés par la province." Je sais bien qu'on fait allusion
à l'ensemble des choses, mais est-ce que, pour ce qui est du niveau
collégial, les nouvelles dispositions ou nouvelles fonctions des
articles 13 et 14 de la loi ne pourraient pas, à un moment donné,
mettre les deux en conflit? C'est un grand mot, mais il faudrait qu'il n'y ait
pas de confusion entre les deux articles, c'est tout.
M. Morin (Sauvé): II serait peut-être utile de ne
pas amputer le Conseil supérieur d'une sorte de droit de regard
général sur la répartition.
Mme Lavoie-Roux: II n'entrera pas en conflit avec le Conseil des
collèges qui, lui, doit...
M. Morin (Sauvé): Non. De toute façon, les deux me
donnent des avis. Si les deux avis ne sont pas concordants, il faudra bien que
je me décide. De toute façon, je pense que c'est le Conseil des
collèges qui aura la plus haute crédibilité s'agis-sant
des collèges, mais il n'est pas interdit de penser que le Conseil
supérieur puisse me faire des recommandations sur le nombre de
collèges par rapport aux universités, par rapport aux commissions
scolaires, par rapport aux territoires respectifs de tous ces organismes.
Mme Lavoie-Roux: Vous trouvez que le d) a une vocation plus
universelle que le b).
M. Morin (Sauvé): C'est exact. Mme Lavoie-Roux:
D'accord.
Le Président (M. Marcoux): L'article 27 est-il
adopté?
Une Voix: II est déjà adopté.
M. Morin (Sauvé): II s'agissait de l'article 28, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Oui, l'article 28, pardon.
C'est parce que je les ai renumérotés.
M. Morin (Sauvé): A l'article 29, nous avons une
modification dans le texte polycopié. Nous avons ajouté un
paragraphe a). Je vous invite à en prendre connaissance, si vous le
voulez bien, pendant les quelques minutes qu'il nous reste. Nous remplacerions,
dans l'article 1 de la Loi de l'enseignement privé, le paragraphe a) par
le suivant... Il s'agit d'une définition, celle de l'expression
enseignement général.
Mme Lavoie-Roux: C'est une nouvelle?
M. Morin (Sauvé): Ce qu'on a ajouté, c'est vraiment
trois fois rien. Nous avons ajouté...
Mme Lavoie-Roux: Je ne vois pas la différence.
M. Morin (Sauvé):... en somme, le membre de phrase qui se
lit comme ceci, en plein milieu de l'article: "ou des règlements
visés dans l'article 18 de la Loi des collèges d'enseignement
général et professionnel." C'est la concordance avec ce que nous
avons fait dans le projet de loi no 25.
Le Président (M. Marcoux): Au paragraphe h), est-ce qu'il
y a des modifications?
M. Morin (Sauvé): Au paragraphe h)...
Le Président (M. Marcoux): Par rapport au texte du projet
de loi, non?
M. Morin (Sauvé): Non, c'est la même chose. Nous
l'avons repris tel qu'il est dans le projet de loi.
Mme Lavoie-Roux: 18 heures. Une Voix: Cinq minutes? Mme
Lavoie-Roux: 18 heures!
M. Morin (Sauvé): C'est vrai que ce texte est un petit peu
alambiqué, M. le Président. Alors, si cela peut aider
l'Opposition à prendre le temps de le considérer, je n'ai pas
d'objection à ce que nous suspendions la séance.
Le Président (M. Marcoux): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 heures.
Suspension de la séance à 18 heures
Reprise de la séance à 20 h 20
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'éducation est réunie pour
poursuivre l'étude des projets de loi 24 et 30. Nous étions
rendus à l'article 29.
M. Morin (Sauvé): Adopté M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): L'article 29 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Morin (Sauvé): Article 30, maintenant.
Le Président (M. Marcoux): Avec amendement.
Une Voix: Adopté.
M. Morin (Sauvé): A l'article 30, un moment je vous prie.
Non, il n'y a pas d'amendement à l'article 30.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 30 sera
adopté?
M. Morin (Sauvé): Nous le proposons, M. le
Président, tel quel. A l'article 32, j'aurais une légère
modification, un ajout, tout à l'heure. Mais pour ce qui est de
30...
Le Président (M. Marcoux): 30 adopté?
Mme Lavoie-Roux: Un instant s'il vous plaît, ici c'est la
même règle qu'on veut utiliser, tant pour le privé que pour
le public, si ma mémoire est bonne. Quant à la comptabilisation
ou à la...
M. Morin (Sauvé): Exactement.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): 31 ?
M. Morin (Sauvé): A l'article 31, c'est la concordance.
C'est de stricte concordance, n'est-ce pas? Il s'agit toujours de la loi de
l'enseignement privé. L'article 17 de cette loi 30 visait les
déclarations d'intérêt public, tandis que l'article 31, qui
se réfère à l'article 17, porte sur les reconnaissances
pour fins de subvention. Cet article 17 est donc modifié par
l'insertion, après le premier alinéa, du suivant: "Le
deuxième alinéa de l'article 14 s'applique au calcul de cette
subvention." C'est encore là de pure concordance: nous assurer que la
loi de l'enseignement privé est au même diapason que celle que
nous adoptons.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Morin (Sauvé): Merci, M. le Président. A
l'article 32, nous avons un nouveau projet d'article...
Le Président (M. Marcoux): Alors 31 est adopté;
32?
M. Morin (Sauvé): Oui, 32, le paragraphe a) est exactement
le même, mais nous ajoutons et je vais lire l'article en entier,
ce sera plus simple: L'article 31 de la Loi de l'enseignement privé est
modifié par le remplacement des paragraphes a) et b) par les suivants:
"a) se conformer aux règlements adoptés en vertu de la Loi du
Conseil supérieur de l'éducation ou de la Loi des collèges
d'enseignement général et professionnel relatifs aux conditions
d'admission des élèves aux études du niveau d'enseignement
qu'elle donne; "b) employer des professeurs possédant les qualifications
requises au sens des règlements visés dans l'article 28 de la Loi
du Conseil supérieur de l'éducation ou dans l'article 18 de la
Loi des collèges d'enseignement général et professionnel."
C'est pour assurer là encore la concordance et le même traitement
pour les CEGEP et pour les collèges privés.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que la proposition telle
qu'amendée relativement à l'article 32 sera adoptée?
M. Morin (Sauvé): Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Morin (Sauvé): Enfin 33, nous avons... Le
Président (M. Marcoux): 32a.
M. Morin (Sauvé): Après l'article 32, nous voulons
insérer un article 32a, toujours pour assurer la concordance entre la
Loi de l'enseignement privé d'une part et la nouvelle loi d'autre part.
L'article 42 de ladite loi est remplacé par le suivant: "42. Le permis
oblige l'institution qui le détient à donner tous les cours du
programme officiel prévus pour la profession ou le métier
visé dans le permis, à employer des professeurs qui
possèdent les qualifications requises en vertu des règlements
visés à l'article 28 de la Loi du Conseil supérieur de
l'éducation ou dans l'article 18 de la Loi des collèges
d'enseignement général et professionnel et à
présenter ces élèves aux examens, tenus par le ministre ou
sous son autorité, qui sanctionnent la fin de telles études".
Ce qui est neuf là, c'est l'article 18 de la Loi des CEGEP. C'est
de concordance, le même régime. Il n'y a rien de changé
pour les examens, madame.
Mme Lavoie-Roux: La question que je me posais, compte tenu de la
discussion qu'on a eue sur les règlements que le lieutenant-gouverneur
pouvait prescrire, lors de l'article 18 de la loi 25, c'était
évidemment une formulation qui y était déjà, mais
j'avais cru comprendre, d'après les explications du ministre, que les
examens restaient du ressort des institutions. Je comprends que c'est
peut-être... Je suis prête à admettre avec vous que vous ne
faites pas de changement, mais ce n'est pas...
M. Morin (Sauvé): Oui, mais ça ne s'applique...
Mme Lavoie-Roux: ... qu'à l'enseignement professionnel...
non général et professionnel.
M. Morin (Sauvé): ... que pour l'emploi des professeurs
qui possèdent les qualifications requises...
Mme Lavoie-Roux: Et à présenter ces
élèves aux examens.
M. Morin (Sauvé):... et à présenter ces
élèves aux examens.
Mme Lavoie-Roux: Je ne veux pas dire que c'est vous qui l'avez
mis, M. le ministre, mais, compte tenu des explications qu'on a obtenues...
ça y était, je ne dis pas que vous l'avez ajouté,
c'était déjà là. Mais, compte tenu des discussions
qu'on a eues, j'ignorais cette disposition ou je ne m'en souvenais pas, que les
collèges d'enseignement général et professionnel sont
tenus de présenter leurs étudiants... d'abord, ce serait plus
juste de dire des étudiants au niveau collégial, première
des choses. Mais ça s'applique à tous les niveaux. Vous levez les
épaules, mais, paraît-il qu'au point de vue français, il y
a une différence entre un élève et un étudiant?
M. Morin (Sauvé): II y en a certainement une, mais je
crois qu'il faut réserver le mot "étudiant", autant que possible,
aux universités.
Mme Lavoie-Roux: Pas au collégial?
M. Morin (Sauvé): Vous savez, ce serait de choix
délibéré que nous le ferions, ce serait une question de
convention sociale.
Mme Lavoie-Roux: Alors, ça confirme un peu toute
l'impression que j'ai eue au cours de l'étude; honnêtement, je
croyais que c'était de l'enseignement supérieur.
M. Morin (Sauvé): L'enseignement supérieur ne
s'applique qu'aux universités.
Mme Lavoie-Roux: Strictement universitaire. De toute
façon, on désigne toujours lès jeunes qui
fréquentent le collège, du nom d'étudiants ou de
collégiens plutôt que d'élèves.
M. Morin (Sauvé): Comme je décerne les
diplômes, après que le conseil d'administration de chaque
collège m'a expédié la liste de ceux qu'il
considère comme...
Mme Lavoie-Roux: Avoir suivi les programmes...
M. Morin (Sauvé):... ayant réussi les examens. Il
faut également que les examens soient tenus sous mon autorité. Ce
n'est pas moi, ce n'est pas le ministère qui prépare les
examens.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, c'était juste pour
signaler que cela me surprenait de voir ceci en fonction des collèges.
C'est tout.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le nouvel article 32
sera adopté?
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président. Le
Président (M. Marcoux): Article 33.
M. Morin (Sauvé): Cela nous amène à 33. Il
n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Marcoux): Je préférerais
faire une motion immédiate pour que tous les articles, de 17 à
32, soient renumérotés de 16 à 31. (20 h 30)
M. Morin (Sauvé): Oui, mais...
Le Président (M. Marcoux): J'essaie de...
M. Morin (Sauvé): La motion pourrait être que les
articles soient renumérotés.
Le Président (M. Marcoux): Nous sommes rendus à
l'article 33.
Mme Lavoie-Roux: ... chiffre fatal! M. Morin (Sauvé):
... résumé.
M. Rivest: II reste deux importants articles. 34 et 35 ont quand
même leur importance.
Le Président (M. Marcoux): De 33 à 35, normalement,
s'il n'y a pas d'autres propositions, on n'a pas besoin d'en ajouter un autre.
L'article 33.
M. Morin (Sauvé): Article 33. Les dépenses
encourues pour l'application de la présente loi sont payées, pour
l'exercice financier 1979-1980, à même le fonds consolidé
du revenu et, pour les exercices subséauents, à même les
deniers votés annuellement à cette fin par la Législature.
Donc, le ministre des Finances a prévu un montant qui se trouve dans son
budget, mais qui sera pris à même le fonds consolidé.
M. Rivest: Est-ce que le ministre sait quel est le montant pour
la première année?
M. Morin (Sauvé): II a été prévu $500
000, mais je ne sais pas si nous dépenserons tout cet argent.
Mme La voie-Roux: Qu'est-ce que vous avez l'intention de
récupérer du Conseil supérieur de l'éducation?
M. Morin (Sauvé): Environ $200 000, avec l'abrogation de
la commission de l'enseignement collégial.
M. Rivest: C'est un premier budget qui a des côtés
aléatoires, dans la mesure où toutes les choses vont se mettre en
place.
M. Morin (Sauvé): C'est cela. On ne prévoit pas
dépenser tout le montant cette année. Mais, pour le cas, nous
avons prévu $500 000.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 33 sera
adopté?
M. Alfred: Adopté.
M. Morin (Sauvé): Mme le député, l'article
33?
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
M. Morin (Sauvé): Très bien, merci.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 34.
M. Morin (Sauvé): L'article 34 me confère la
responsabilité de faire appliquer cette loi. C'est une disposition
traditionnelle.
M. Rivest: Pardon?
M. Morin (Sauvé): Je vous dis que c'est une disposition
traditionnelle. J'ose espérer que vous ne proposerez pas de substituer
le ministre des Richesses naturelles au ministre de l'Education.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais on aurait pu substituer le ministre
d'Etat au développement culturel.
M. Rivest: Le ministre...
M. Morin (Sauvé): Je comprends que vous soyez
tentée, ne serait-ce que pour faire pâtir le ministre de
l'Education.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais il y a quand même des...
M. Rivest: Si le ministre nous promet qu'il va conserver son
poste dans un remaniement, on est prêt à considérer
l'adoption de cet article.
M. Morin (Sauvé): II faudrait poser la question au premier
ministre, mais je ne crois pas qu'il y ait de remaniement dans l'air.
M. Rivest: Non?
M. Morin (Sauvé): Je ne pense pas.
M. Rivest: L'équipe vieillit.
Mme Lavoie-Roux: A part cela, ce n'est pas un ministre vieilli,
c'est son premier projet de loi substantiel depuis qu'il est là. Il est
jeune quant à sa législation.
M. Rivest: Ce sont des projets de loi qui ont mûri
longtemps!
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): Ah! qui ont fait l'objet de
consultations...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, c'est difficile
de...
M. Morin (Sauvé): ... de longues consultations!
M. Rivest: II a réussi à se mettre tout le monde
à dos.
Mme Lavoie-Roux: Mais je pense que, en fait, ce serait...
M. Morin (Sauvé): Là, je vous citerai l'article de
Jacques Dufresne à nouveau.
M. Rivest: Oui, c'est votre seul témoin. M. Morin
(Sauvé): II est remarquable!
M. Rivest: On devrait le faire comparaître à la
barre. Si on faisait une motion avant...
M. Morin (Sauvé): Le philosophe a très bien compris
la conspiration de tous ceux qui ne veulent pas être
évalués.
Mme Lavoie-Roux: Cela fait plaisir au ministre d'enfin avoir pu
lire ou entendre un témoignage qui...
M. Rivest: II a trouvé quelque part, dans le détour
d'un article-Une Voix: La seule voix dans le désert.
M. Rivest: Un article qui traitait d'inflation, à part
cela, au 4e paragraphe. Je n'aurais jamais osé lui lire cela.
Mme Lavoie-Roux: Dont il peut se servir comme passion.
M. Rivest: Article 34...
Mme Lavoie-Roux: Non, pas tout de suite. La suggestion qui a
été faite de remplacer le ministre de l'Education par le ministre
d'Etat au développement culturel est intéressante. Cela faisait
longtemps qu'on n'avait pas entendu le rire du député de
Papineau. Bonsoir.
M. Rivest: On l'avait mis au rancart.
Mme Lavoie-Roux: On lui avait dit de ne pas venir nous
déranger cet après-midi, je pense que c'est cela, à moins
qu'il ait parlé de tourisme dans le comté de Papineau.
M. de Bellefeuille: Le député de Papineau est
allé aider aux travaux de la commission de la justice.
Mme Lavoie-Roux: II paraît que cela a tourné
en...
M. Alfred: En queue de poisson.
Mme Lavoie-Roux: ... sinistre. Des mauvaises langues sans doute
disent que le ministre de l'Education et le ministre d'Etat au
développement culturel...
M. Rivest: Ne s'entendent pas?
Mme Lavoie-Roux: ... ne voient pas exactement les choses de la
même façon pour ce qui touche l'éducation permanente.
D'ailleurs, je voyais que vous aviez la petite revue que le ministre nous a
citée tout à l'heure. Je pense qu'il en est même fait
mention là-dedans, dans un article intitulé...
M. Rivest: II faut dire que ce sont deux fortes
personnalités.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, c'est une blaque, M. le
Président. Il faudrait débattre cela trop longtemps. Je trouve
que pour avoir un débat, d'une façon objective, il faudrait aussi
avoir le ministre d'Etat au développement culturel devant nous.
Le Président (M. Marcoux): L'article 34 est-il
adopté?
M. Morin (Sauvé): Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 35?
M. Morin (Sauvé): A l'article 35, j'ai un léger
amendement.
Mme Lavoie-Roux: J'ai prévenu les coups.
M. Morin (Sauvé): "La présente loi entre en vigueur
le jour de sa sanction, à l'exception des paragraphes b), d), e) et f)
du premier alinéa de l'article 14 qui entrent en vigueur le 1er octobre
1979."
Je vais vous expliquer pourquoi ce changement. Il s'agit notamment de la
dérégionalisation des collèges qui est en train d'aboutir,
qui sera faite sans doute pour le 1er juillet. Vous savez que les
collèges régionaux du Saguenay, celui de la Côte-Nord et le
collège Bourgchemin, formant en tout une dizaine d'établissements
distincts, seront dérégionalisés. Cela signifie que chaque
campus devient un collège autonome. Si cette loi était
adoptée dans les jours qui viennent, nous serions forcés de
soumettre ces dérégionalisations qui sont en marche depuis
déjà un an et demi, voire deux ans, au conseil qui ne sera
formé qu'à l'automne. Or, tout est en place, même les
conseils d'administration de ces collèges sont en voie de formation. Le
milieu attend cela depuis longtemps et nous ne voulons pas retarder la
création de ces nouveaux collèges. Donc, nous ne voulons pas que
ces articles entrent en vigueur avant le 1er octobre 1979. Par la suite, tout
leur sera soumis pour ce qui est de la création de nouveaux
collèges.
Mme Lavoie-Roux: Si je ne me trompe pas, il ne restera plus que
le CEGEP Champlain qui ne sera pas dérégionalisé. C'est un
bon exercice de diction.
M. Morin (Sauvé): C'est exact, mais pour une raison
très simple, c'est qu'il ne le désire point, parce que s'il le
désirait, je serais prêt à le prendre en
considération. J'estime que les collèges régionaux ont
rendu les services qu'ils avaient à rendre et que le moment est venu
pour chaque campus de se donner sa propre autonomie et d'avoir son propre
conseil d'administration. Oui?
Mme Lavoie-Roux: Quel est l'ordre de grandeur, quant à la
population étudiante, des CEGEP qui seront
dérégionalisés?
M. Morin (Sauvé): Sorel, 800.
Mme Lavoie-Roux: Je veux seulement dire l'ordre... Entre quoi et
quoi?
M. Morin (Sauvé): Entre 800 et 1200. M. Rivest:
Est-ce qu'il y a Saint-Félicien? Mme Lavoie-Roux: Ce sont de
petits campus.
M. Morin (Sauvé): Oui, entre 800 et 1200.
M. Rivest: II y a Saint-Félicien de ce nombre, n'est-ce
pas?
M. Morin (Sauvé): Saint-Félicien, Jonquière,
Chicoutimi, Sorel, Aima, Saint-Hyacinthe, Drummondville et, sur la
Côte-Nord, Mingan et Sept-Iles.
Mme Lavoie-Roux: Granby, c'est rattaché à
Sherbrooke?
M. Morin (Sauvé): Oui.
Mme Lavoie-Roux: Mais Granby, ça doit être au moins
de l'ordre de 1200, j'imagine?
M. Morin (Sauvé): Ah non! c'est plus que ça
à Granby.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est ce que je pensais.
M. Morin (Sauvé): Ah oui! Ce n'est pas un gros, mais ce
n'est pas 200 ou 300 non plus. Ce doit être 700 ou 800.
Mme Lavoie-Roux: Ceux de 200 ou 300, ce seraient ceux de la
Côte-Nord, je suppose?
M. Morin (Sauvé): C'est exceptionnel.
Mme Lavoie-Roux: C'est à cause de l'éloignement. Ce
serait ceux de la Côte-Nord, probablement? Parce que le ministre disait:
200 ou 300.
M. Rivest: Saint-Félicien, c'est 250. Alors, Mme le
député de L'Acadie, est-ce que vous croyez que nous devons
laisser aller...
M. Morin (Sauvé): M. le Président, est-ce que cet
article...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 35, tel
qu'amendé, sera adopté?
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président. Mme
Lavoie-Roux: Un vote? Un vote.
Le Président (M. Marcoux): La commission de
l'éducation a complété l'étude article par article
du projet de loi no 24, Loi sur le Conseil des collèges, et l'a
adopté avec amendements.
Or, je prierais...
Mme Lavoie-Roux: Sur division, M. le Président.
M. Rivest: Sur division.
Le Président (M. Marcoux): ... le rapporteur des travaux
de cette commission, le député de Sainte-Anne...
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président, je veux
faire une motion pour qu'un rapport spécial soit fait à
l'Assemblée, ou rapport intérimaire, si vous
préférez, que la commission a maintenant adopté le projet
de loi no 24 article par article.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que la motion du
ministre de l'Education, faite en vertu de l'article 161.2, sera
adoptée?
M. Rivest: ... elle est débattable.
Mme Lavoie-Roux: Cette motion est débattable.
M. Le Moignan: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui, elle est débattable, cette
motion.
M. Morin (Sauvé): Elle est débattable? Mme
Lavoie-Roux: Non... C'est pour tenir... Le Président (M.
Marcoux): Adopté? Adopté.
Mme Lavoie-Roux: ... le..
M. Morin (Sauvé): Le suspense.
Mme Lavoie-Roux: Oui, pour que vous ne vous endormiez pas, M. le
ministre.
Le Président (M. Marcoux): La commission suspend ses
travaux jusqu'à la fin du vote.
Suspension de la séance à 20 h 41
Reprise de la séance à 21 h 10
Projet de loi no 30
Remarques générales
Le Président (M. Marcoux): On peut maintenant aborder le
projet de loi no 30, Loi modifiant la Loi de l'instruction publique. M. le
ministre est-ce que vous avez quelques remarques générales?
M. Morin (Sauvé): L'objet principal de ce projet de loi
c'est d'inscrire la participation des parents dans la vie des commissions
scolaires. On sait que la participation des parents à la vie de
l'école s'est traduite dans le passé par la création, dans
la foulée des projets de loi nos 27 et 71, de comités
d'écoles purement consultatifs.
Les commissions scolaires et les directions d'école ont
profité de façon fort inégale de la présence de ces
comités de parents ou d'écoles. C'est la raison pour laquelle,
maintenant que les parents sont plus aguerris et davantage désireux de
participer à la chose scolaire, le plan d'action
propose trois façons d'accroître la participation des
parents.
Premièrement, la consultation obligatoire, dans certains
domaines, des comités de parents et des comités d'écoles.
En deuxième lieu, le projet de loi que nous avons sous les yeux qui fait
en sorte qu'un parent représente le comité d'école ou de
parents à la commission scolaire, comme membre non votant de la
commission scolaire. Troisièmement, et ce sera l'objet de la
législation qui sera présentée à l'automne
vraisemblablement, les parents, la direction des écoles et les
enseignants seront appelés, lorsque la situation s'y prêtera dans
chaque école, à former ensemble un conseil d'orientation.
Ces dispositions de la loi ne seront pas obligatoires. Lorsque le milieu
ne sera pas prêt à entreprendre une démarche, somme toute
difficile, le milieu pourra s'abstenir. Mais d'autres écoles, d'autres
milieux sont d'ores et déjà prêts à franchir cette
étape que nous tenterons de faciliter ou de favoriser par la
législation automnale. Pour l'instant, nous avons devant nous un projet
de loi qui tend à assurer la présence des parents au sein des
commissions scolaires à certaines conditions.
En second lieu, il comporte également quelques dispositions
destinées à faciliter l'administration des commissions scolaires
et portant notamment sur l'aliénation des biens meubles et immeubles
d'une commission scolaire. Je me réfère à l'article 12,
notamment. Certains articles ont été abandonnés, je
préciserai plus loin lesquels, à la suite d'une intervention de
la Fédération des commissions scolaires du Québec,
lorsqu'on nous a fait savoir, lorsque l'on nous a représenté que
ces sujets, du moins l'objet des articles, devaient faire l'objet de
discussions au sein du comité mixte Québec-commissions scolaires
avant de faire l'objet de lois nouvelles.
Nous avons accepté de retirer ces articles qui étaient
prématurés. Toutefois, dans les cas des biens meubles et
immeubles excédentaires, le gouvernement entend maintenir cet
article.
Cependant, j'ai répondu affirmativement à la demande du
président de la fédération que j'ai rencontré hier
matin et qui m'avait demandé de faire préciser que cet article 12
ne portait pas sur les immeubles d'une commission scolaire en particulier, mais
des commissions scolaires. (21 h 15)
D'autre part, il m'avait également demandé d'ajouter un
paragraphe ou un membre de phrase qui préciserait bien qu'il s'agit
d'immeubles ou de biens qui ne servent plus à des fins scolaires. De
sorte qu'on ne pourrait pas, en somme, sortir les enfants d'une école
parce qu'on prétend en avoir besoin pour d'autres fins sociales ou
communautaires. J'ai accepté ces deux propositions du Président
de la fédération hier, de sorte que j'y reviendrai au moment
où nous aborderons l'article 12.
Voilà, en gros, M. le Président, l'essentiel de ce projet
de loi qui est important, je crois, et que nous réclament, avec beaucoup
d'insistance, les parents. Je ne vais pas m'amuser à sortir tous les
télégrammes que j'ai reçus sur la question, je pense que
les députés des deux côtés de cette table savent
à quel point les parents attendent cette loi et à quel point ils
seront heureux de participer plus pleinement que par le passé à
la gouverne de la chose scolaire. Merci.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Mme La voie-Roux: Je voudrais faire quelques commentaires sur ce
projet de loi qui, comme l'a indiqué le ministre, a deux objets
différents: un qui touche la participation des parents en tant que
membres des conseils des commissions scolaires, mais membres sans droit de vote
et qui, comme l'indiquait le ministre, fait suite à une proposition, qui
était contenue en fait dans le livre vert, que dans les
possibilités de participation, il entrevoyait même la
possibilité d'aller jusqu'à ce qu'un parent fasse partie du
conseil des commissaires, avec droit de vote.
La deuxième partie touche certaines dispositions concernant la
gestion des biens des commissions scolaires, particulièrement l'article
12 se référant aux pouvoirs de réglementation que le
lieutenant-gouverneur pourrait utiliser pour établir des règles
et des conditions d'aliénation des biens meubles et immeubles d'une
commission scolaire.
L'article 10 a trait aux dispositions budgétaires dont le
ministre des Finances a fait part à la Chambre au moment du discours du
budget. Il y a certains autres articles qui, comme l'a indiqué le
ministre, ont été retirés du projet de loi après
certaines représentations qui lui ont été faites par les
commissions scolaires, entre autres la question de l'auto-assurance des
commissions scolaires.
M. le Président, ce projet de loi, quant à sa
deuxième partie ou son deuxième objet, qui touche davantage la
gestion des commissions scolaires ou le financement des commissions scolaires,
n'est pas nouveau. Il avait été déposé en Chambre
au mois de novembre ou décembre. A ce moment-là, il contenait une
disposition qui avait trait au droit de gérance des commissions
scolaires et avait des répercussions sur certaines dispositions que les
commissions scolaires pouvaient prendre à l'égard du corps
enseignant. Au mois de décembre, ceci a soulevé une levée
de boucliers de la part de la CEQ et des différents syndicats
d'enseignants, localement ou régionalement, qui, on s'en souviendra,
nous avaient fait parvenir beaucoup de télégrammes pour s'opposer
à la loi 96. Si bien qu'enfin, même si ceci ne fut pas dit, je
pense qu'on peut, sans trop se tromper, tirer la conclusion que le ministre de
l'Education décidait à ce moment-là... Il ne l'a
peut-être pas retiré, mais le projet de loi est mort au
feuilleton, il a été abandonné, il n'est pas revenu
à la deuxième session.
Aujourd'hui, le ministre revient avec un projet de loi qui, dans la
première partie, veut donner suite aux intentions du ministre, à
savoir qu'un parent siège au Conseil des commissaires et en
mê-
me temps, dans la deuxième partie, représente le
problème de l'aliénation des biens des commissions scolaires et
la réglementation de l'aliénation des biens des commissions
scolaires par le lieutenant-gouverneur en conseil.
On se souviendra que ce projet de loi fut déposé
même le ministre me corrigera plus tardivement que les
projets de loi 24 et 25; je pense qu'il a été
déposé quelques jours ou une semaine plus tard, le 29 mai. Je ne
me trompais pas, mais je ne voulais quand même pas affirmer quelque chose
qui n'aurait pas été exact. Alors que les autres projets furent
déposés le 17 mai, celui-ci fut déposé le 29 mai,
date limite pour déposer un projet de loi. Même si certains ont
affirmé que les commissions scolaires devraient toujours être
à l'affût des projets de loi qui sont déposés, on
sait fort bien que non seulement pour les commissions scolaires, mais pour
nombre d'autres organismes, où, souvent, les administrateurs, dans la
majorité des cas, ne travaillent pas à temps plein, enfin
remplissent le rôle de commissaires, à tout
événement, ceci a échappé tant à la
fédération des commissions scolaires, qui regroupe les
commissions scolaires du Québec moins une ou deux, qu'au Conseil
scolaire de l'île de Montréal qui a des responsabilités
financières pour l'ensemble des commissions scolaires.
Le résultat est que ces gens faisaient parvenir un
télégramme en date je pourrais faire une
vérification du 18 juin, j'ai un autre télégramme,
mais j'ai eu l'occasion de les citer en Chambre un peu plus tardivement,
peut-être vers le 4 ou 5 juin. Ils déploraient le fait que
ce soit leur faute ou non, chacun pourra juger selon qu'il est pour ou contre
les représentations qui ont été faites à ce
moment-là que le dépôt de cette loi leur ait
échappé et, alors que cela les concernait au premier chef, qu'ils
n'en aient pas eu connaissance et qu'on ne les ait pas avertis.
D'ailleurs, c'est assez amusant qu'au mois de décembre, quand le
projet de loi 96 fut déposé, qui avait pour objet un de ceux que
l'on retrouve ici, la Fédération des commissions scolaires avait
écrit au ministère pour faire certaines représentations et
dire que celles-ci aimeraient, quand il y avait un projet de loi
déposé par le ministère, qu'on le leur laisse savoir. Au
mois de décembre, elles avaient déploré cette situation
auprès du ministère et la même situation se présente
à nouveau à la fin de juin. Elles ont averti le ministre qu'elles
désiraient être entendues en commission parlementaire pour faire
valoir leur point de vue sur cet aspect particulier de la loi.
Ce qu'il est très important de dire, M. le Président,
c'est que pour ce qui est de la première partie de la loi
d'ailleurs, j'ai eu l'occasion de le dire au moment de la deuxième
lecture il n'y a, du côté de l'Opposition, aucune objection
à tout ce qui touche la participation des parents, sauf qu'il y a eu des
représentations faites. Je pense que le ministre en a tenu compte, il
nous a remis des amendements et peut-être en a-t-il d'autres auxquels il
a songé lui-même.
En ce qui nous touche, la première partie de la loi, nous sommes
prêts à l'adopter, en y apportant les améliorations qui
pourraient bonifier la loi, comme on dit généralement. Par
contre, la deuxième partie, c'est sans problème, compte tenu des
représentations qui ont été faites, compte tenu surtout du
fait que ce projet de loi, encore une fois, est déposé en fin de
session, comme il fut déposé en fin de session au mois de
décembre. J'avais discuté avec le ministre de ce qui, pour nous,
faisait problème. C'étaient certains articles touchant la gestion
des commissions scolaires elles-mêmes. Le ministre dit: J'ai
communiqué avec les commissions scolaires, j'ai l'intention de retirer
les articles litigieux qui y sont contenus. Je pense qu'il y aurait moyen de
s'arranger.
Là-dessus, je lui ai dit: Je suis fort aise de savoir cela, M. le
ministre, sinon, j'aurais fait une motion pour scinder le projet de loi. Mais,
devant cette position du ministre, je ne voulais pas multiplier la
procédure à l'Assemblée nationale pour le simple plaisir
d'en faire. Mais je trouvais qu'à ce moment-là, on pouvait
prendre soin de la première partie de la loi qui touchait la
participation des parents, et la deuxième partie était retenue
pour discussion en temps et lieu et pour approfondissement des arguments que
les principaux intéressés voulaient faire valoir.
Il ne faut pas oublier que cela fait deux fois qu'on essaie de passer
cela en douce aux commissions scolaires.
M. Morin (Sauvé): Madame, me permettez-vous?
Mme La voie-Roux: Oui, certainement.
M. Morin (Sauvé): Je dois vous interrompre pour vous dire
qu'il est inexact que les fédérations n'aient pas
été au courant de nos intentions. Je pèse chacun de mes
mots et je vous encouragerai à vérifier ce que je dis. Nous avons
signifié clairement aux deux fédérations, au sein du
comité mixte lui-même, que le gouvernement entendait aller de
l'avant avec ce projet de loi et notamment avec des dispositions comme celles
qui se trouvent dans l'article 12.
Non seulement étaient-ils au courant, mais les membres des deux
sous-comités de la commission mixte connaissaient la teneur des
articles. Je tiens à le dire. Vous ne le saviez peut-être pas,
mais je ne voudrais pas que vous disiez une seconde que nous avons joué
un tour aux fédérations. C'est inexact. Elles savent depuis
très longtemps à quoi s'en tenir.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, est-ce que, de son
côté, le ministre pourrait vérifier s'il est exact ou
inexact, également, que ce problème fut soulevé au
comité conjoint commissions scolaires-gouvernement...
M. Morin (Sauvé): II l'a été.
Mme Lavoie-Roux: Et que les représentants des commissions
scolaires ont voulu en discuter pour faire valoir les objections qu'ils
avaient.
M. Morin (Sauvé): Nous leur avons dit justement à
ce moment-là...
Mme Lavoie-Roux: Et l'attitude du gouvernement à ce moment
a été et vous me corrigerez après, c'est quand
même par personne interposée, je n'y étais pas Nous
autres, nous n'avons aucun mandat pour discuter de ceci. Le ministre ou le
gouvernement, peu importe, tient beaucoup à l'aliénation des
biens scolaires ou à une réglementation pour l'aliénation
des biens scolaires et cela ne fait pas partie de notre mandat.
A partir de cela, je pense qu'il faut conclure que la discussion n'a pas
eu lieu.
M. Morin (Sauvé): Ils connaissent nos intentions.
Mme Lavoie-Roux: Ils connaissent peut-être vos intentions,
mais ils n'avaient pas vu le projet de loi et...
M. Morin (Sauvé): Ils en connaissent la teneur.
Mme Lavoie-Roux: Où pouvaient-ils se faire entendre, M. le
ministre, devant quelque chose et là, je n'aborde pas le fond de
la question, il y a du pour et du contre; quand on arrivera à l'article,
si jamais on y arrive, on pourra discuter du pour et du contre, pour autant que
nous le connaissions. Mais je pense qu'il aurait été fort
intéressant, et je pense qu'il était justifié, de la part
des commissions scolaires, d'avoir un endroit où elles auraient pu faire
entendre leur point de vue, compte tenu que j'imagine que vous avez à
coeur, et je n'en doute aucunement, que ce comité conjoint ou ce
comité de travail gouvernement-commissions scolaires enfin, il y
a deux comités, il y en a un sur le financement, il y en a un autre sur
le partage des responsabilités dans ce contexte de discussions ouvertes
à la suite du sommet ou, enfin, de petits sommets a montré
cette ouverture. (21 h 30)
Je ne veux pas ici dire: Les commissions scolaires ont raison, le
gouvernement a tort. Je connais quand même certains aspects du
problème...
M. Morin (Sauvé): Je n'en doute pas.
Mme Lavoie-Roux:... mais je pense que, d'un autre
côté, cette attitude du gouvernement qui se veut je ne veux
pas la qualifier peut-être un peu rigide devant le fait que... Ce
sont quand même les représentations de ce que tout le monde
appelle... On s'est beaucoup gargarisé de mots de part et d'autre. Les
gouvernements locaux, des gens qui, jusqu'à maintenant, ont eu
l'administration de leurs biens, peut-être qu'il ne faut pas leur
laisser... Peut-être qu'il faut leur donner des orientations
différentes, mais qu'on les entende alors qu'ils nous demandent de les
entendre, M. le ministre. Je me dis: On a entendu les gens sur des dispositions
qui touchent l'aménagement du territoire, qui vont toucher le zonage
agricole et qui vont avoir des répercussions. Les municipalités,
quand il y a eu des lois sur... Je me dis: Cela me semble
élémentaire, M. le Président. Ce n'est pas par mauvaise
volonté, mais je pense que là, il y a un principe. Si vous voulez
que toute l'autre opération...
Je ne veux pas vous faire de menaces parce que ce n'est pas moi qui suis
là, mais il me semble que, si vous voulez assurer le succès de
l'autre opération que vous êtes présentement à faire
avec les commissions scolaires et que, je suis sûre, vous faites de bonne
foi, je trouve difficile qu'on ne se soit pas rendu à cette
requête des commissions scolaires. Pour ce qui est du reste du projet de
loi, je vous ai même donné mon consentement, mais, là
encore, compte tenu du projet. Je pense que cela a été sage pour
vous non pas d'enlever, mais de suspendre pour le moment l'article sur
l'auto-assurance. Je suis même d'accord avec vous là-dessus. Vous
avez dit: Non, cela fait l'objet de discussions dans le moment, je le retire.
Mais c'est de bonne foi que je n'ai pas demandé de scinder le projet de
loi, M. le Président. Si vous relisez mon débat de
deuxième lecture, pour justement ne pas créer des
problèmes, j'avais vraiment, très honnêtement eu
l'impression que les articles litigieux, pour ne pas retarder l'adoption de la
première partie qui touche ceci, pour ne pas retarder l'adoption de
l'article 10 qui touche la fiscalité... Je pense que j'en ai assez dit
pour le moment.
M. Charron: M. le Président, je propose une suspension des
travaux de la commission pour quelques minutes.
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il consentement pour la
suspension des travaux pour quelques minutes?
Mme Lavoie-Roux: Mon conseiller me dit: Je ne sais pas s'il faut
formellement faire autrement. Ce n'est pas pour faire des
difficultés.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je suis
prêt, puisque la chose pourrait faire avancer nos débats, à
proposer que nous suspendions la séance pendant quelques minutes.
Le Président (M. Marcoux): La commission suspend ses
travaux, si j'ai bien compris, pour quelques minutes.
Suspension de la séance à 21 h 34
Reprise de la séance à 21 h 37
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux. M. le ministre, vous voulez
interrompre Mme le député de L'Acadie.
M. Morin (Sauvé): Permettez-vous que je puisse
m'entretenir avec Mme le député de L'Acadie, à la suite de
l'intervention qu'elle vient de faire? Si j'ai bien compris Mme le
député, ce n'est pas tant au principe de l'article 12 qu'elle en
a, ce n'est pas tant au principe de l'utilisation communautaire des biens
immeubles excédentaires...
Mme Lavoie-Roux: Sur l'utilisation communautaire, vous avez
totalement mon accord, mais il y a un autre aspect sur lequel je
reviendrai.
M. Morin (Sauvé): Je vais essayer de clarifier cela, parce
que je veux bien comprendre la portée exacte de votre objection. Ce
n'est donc pas à l'idée qu'il y ait des règles de
disposition que vous en avez. Si j'ai bien compris, c'est au fait que les
commissions scolaires n'aient pas été consultées. Est-ce
que je vous interprète correctement?
Mme Lavoie-Roux: II y a deux aspects: Sur la dimension
communautaire, on est d'accord. Je pense que les commissions scolaires aussi
seraient d'accord. Si elles ne le sont pas, elles seraient bien mal venues de
ne pas être d'accord sur l'aspect communautaire. L'un des deux points sur
lesquels j'en ai, vous l'avez bien dit: c'est le fait de tout le contexte, du
fait qu'elles n'ont pas été consultées, etc. En tout cas,
elles jugent ne pas avoir été consultées
adéquatement. Très honnêtement, je ne peux pas dire
qu'elles ont été consultées adéquatement. Le
deuxième point: Quand, sur le principe même...
M. Morin (Sauvé): Sur la consultation, on peut
différer d'opinion, mais je veux savoir...
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas strictement cela. Sur l'autre
partie, le principe même de faire une réglementation pour
gérer les biens des commissions scolaires, cela a plusieurs
implications. Cela a des implications du point de vue de leur pouvoir
d'emprunt. Par exemple, le conseil de l'île de Montréal emprunte
lui-même, je ne sais pas si c'est le cas des autres commissions
scolaires, mais pour l'île de Montréal, c'est lui qui fait ses
propres emprunts sur les marchés étrangers; c'est lui qui
prépare ses prospectus et qui donne comme garantie les biens qui sont
les siens. C'est un élément.
Il y a aussi le fait là-dessus, il y aurait
peut-être lieu d'entendre d'autres arguments qu'eux pourraient
développer que ces biens appartiennent au milieu de
l'éducation, c'est-à-dire ont été payés par
les taxes de l'éducation versées pour l'éducation. A moins
qu'on ne puisse obtenir une réciproque ou la réciprocité
des autres gouvernements, que ce soit le gouvernement provincial, que ce soit
le gouvernement municipal.
Par exemple, je ne pense pas que jusqu'à maintenant la ville de
Montréal, par exemple, ait été très ouverte
à la réciprocité en tout cas, du temps où
j'y étais, je ne pense pas que ceci soit changé la
réciprocité, dans le sens que si une commission scolaire devait
obtenir un terrain de la ville de Montréal, que la ville de
Montréal dise: Ecoutez, c'est pour $1 et cela a toujours
été un des problèmes de fond, jusqu'à maintenant,
qu'eux disposent, compte tenu des circonstances, de plus en plus de biens qui
s'en vont vers les municipalités, des biens qui sont quand même au
service de l'éducation. Cela, c'est un autre élément.
Il y a aussi le troisième élément sur lequel
j'aimerais mieux qu'il y ait eu une table ronde, que ce point-là ait
été discuté, par exemple, à votre comité...
Je suis sûre qu'il y a des problèmes chez des commissions
scolaires, mais on aurait pu arriver à un consensus ou à une
réglementation qui aurait fait l'accord des parties, plutôt que de
leur imposer quelque chose. N'oubliez pas, M. le ministre, quand vous parliez
de l'autonomie des commissions scolaires, que vous avez parlé d'une
autonomie de gestion. Mais là, parce qu'on pense que c'est fondé
en partie, on dit: Les commissions scolaires gèrent mal. On va leur dire
comment gérer. Vous allez partir de normes, de règles et de
conditions.
Enfin, ce sont tous ces éléments, et je suis sûre
que les intéressés eux-mêmes auraient d'autres points
à faire valoir. Ce n'est pas mon point de vue en particulier, parce que
mon point de vue, je pense que le gouvernement fera bien ce qu'il voudra
avec.
M. Morin (Sauvé): J'aimerais que vous me précisiez,
madame, une chose au sujet des municipalités.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): Est-ce que vous connaissez des exemples
concrets de municipalités qui auraient refusé des terrains ou des
immeubles excédentaires?
Mme Lavoie-Roux: Ecoutez...
M. Morin (Sauvé): Pour des fins scolaires, par
exemple.
Mme Lavoie-Roux: ... ce n'est pas nouveau, cette politique de
vente à $1. J'étais encore à la CECM. Cela remonte
je suis perdue un peu dans le temps disons à 1974. Je peux me
tromper. Vos fonctionnaires... Même avant ça on me fait signe.
En 1974, on avait examiné tout ce problème et là,
écoutez, je n'y ai pas repensé depuis ce temps-là. On en
était venu à la conclusion que, peut-être, même si
c'était un transfert des biens scolaires vers un autre, si la
réciprocité avec la ville de Montréal... et on
était encore, à ce moment-là, dans un grand nombre de
constructions d'écoles, de réaménagement de cours,
d'agrandissement de cours d'écoles, etc. Cela pourrait être
acceptable, donnant donnant, mais la ville de Montréal ne voulait
entendre parler de rien à ce moment-là et, vos fonctionnaires
pourraient peut-être vous informer là-dessus, à moins qu'il
n'y ait eu des démar-
ches ultérieures de faites avec la ville de Montréal, je
ne crois pas que leur position là-dessus ait changé. Je pense que
ce problème devrait être éclairci non seulement avec
Montréal, mais avec les autres municipalités. Je ne sais pas ce
qui se passe dans les autres municipalités. Moi, je vous parle de
l'île de Montréal.
M. Morin (Sauvé): Je veux sonder, comment dire? l'ampleur
de notre désaccord pour la suite des choses, parce qu'il est
évident que cette question va devoir être réglée
tôt ou tard.
Est-ce que Mme le député admettrait qu'il soit
nécessaire de réglementer la chose si certaines commissions
scolaires ne veulent pas se plier devant les exigences communautaires, en
admettant qu'elles soient propriétaires, bien sûr, de biens
excédentaires, notamment de biens immobiliers excédentaires?
Est-ce que, sur ce principe-là du moins, nous pouvons nous mettre
d'accord?
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Morin (Sauvé): Si des commissions scolaires refusent
tout net de se départir de biens parce qu'elles s'en font des revenus
naturellement par le truchement de la location.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Là-dessus, vous abordez... C'est
difficile pour moi de vous répondre... Je ne voudrais pas que vous
preniez ma réponse, en relisant le journal des Débats, et dire:
Le député de L'Acadie nous a dit oui ou nous a dit non. On
échange.
M. Morin (Sauvé): Non, j'essaie de sonder pour voir si on
peut trouver un terrain d'entente. (21 h 45)
Mme Lavoie-Roux: Personnellement, s'il y a des commissions
scolaires, dont les biens excédentaires pourraient être
utilisés pour des fins communautaires, qui se refusent par
entêtement à les mettre à la disposition de la
communauté, je voudrais qu'on examine les raisons pour lesquelles elles
agissent comme cela. Cela me semble un peu surprenant. Si on pouvait vraiment
prouver qu'elles sont de mauvaise foi, je me dis que peut-être il
faudrait examiner une réglementation.
M. Morin (Sauvé): Non, ne tenons même pas pour
acquis qu'il s'agit de mauvaise foi, parce que la mauvaise foi n'entre pas en
ligne de compte. Mais supposons qu'une commission scolaire a quelques
écoles comme biens excédentaires, qu'elle veut les garder
simplement pour se faire des revenus, alors qu'il y a des besoins
communautaires criants. Une commission scolaire peut choisir de louer à
une manufacture de vêtements, par exemple, parce que cela fait des
revenus pour la commission scolaire.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): C'est dans des cas comme cela que je
veux savoir comment vous réagissez.
Mme Lavoie-Roux: Je ne pense pas qu'il y ait de commission
scolaire je vous parle toujours de mon expérience à moi
je peux vous assurer, même si je retournais les deux
dernières années, que la CECM n'a jamais loué pour
prendre votre exemple d'immeubles scolaires disponibles à des
entreprises commerciales pour en retirer des bénéfices. Elle a
loué peut-être, mais à des organismes d'enseignement:
l'Université de Montréal, je pense que l'ENAP a quelque chose...
Je ne sais pas si c'est l'ENAP, mais, en tout cas...
M. Goldbloom: Ses écoles de danse...
Mme Lavoie-Roux: Elle a loué à beaucoup
d'organismes comme cela. Il fut un temps, M. le ministre, où même
pour les biens excédentaires, et c'était au moment de la
construction des écoles, on disait: On va les vendre, parce que cela
permettait de diminuer la dette d'emprunt de la commission scolaire ou du
conseil. A un moment donné, je dois vous dire que je m'y suis
opposée personnellement. J'ai dit: La ville de Montréal a un
territoire libre trop restreint. Je suis sûre que vous avez copie de
cette résolution au ministère, elle a été reprise
par... J'ai mis un frein à cela en 1976, en disant: Pour le moment,
c'est une espèce de moratoire, vous louez ou on peut vendre ou louer
selon le cas, d'abord aux différents niveaux de gouvernement, aux
différentes institutions d'enseignement, à d'autres commissions
scolaires, pour des fins communautaires de garderie, etc. Je serais fort
étonnée je pense que je fais une trop grande vibration
pour arriver à la réponse que vous voulez de moi que,
vraiment, par ignorance, par manque d'intérêt, vous ne puissiez me
dire: Telle commission scolaire peut-être même que cela
pourrait être la CECM, j'affirme que non, mais peut-être y en
a-t-il a loué son école X, pour ouvrir c'est une
expression que j'aimais un 5-10-15 ou pour une entreprise commerciale.
Je me dirais: Ils ont tort. Dans ce sens, je pense qu'il n'y a pas de
différence fondamentale. S'il y en a une qui croit que les
édifices doivent être utilisés pour des fins
communautaires... Il y a un petit peu un mythe, les gens s'imaginent je
pense que le ministre admettra lui-même qu'il en a peut-être fait
l'expérience avec la fameuse garderie d'il y a deux ans, quand il y a eu
un conflit de garderie à Montréal et que la garderie est venue et
a dit: La CECM ne veut pas nous donner tel local pour ouvrir une garderie, cela
n'a pas de bon sens. J'ai cru voir une relation de cause à effet,
à la directive du ministre à ce moment, mais la garderie a dit:
Cela ne règle pas notre problème. Quand même vous nous
donneriez l'école Y, on n'a pas d'argent pour payer les taxes.
Même si on le lui avait donné, elle n'avait pas d'argent pour
l'entretenir, elle n'avait pas d'argent pour payer les taxes, on n'avait pas
d'argent, etc. Mais quand la commission louait à ce moment, des parties
d'édifices, elle se disait, on avait dit: II ne faut pas les vendre
à tout venant. Il fallait essayer de les protéger. A ce moment,
j'avais fait la suggestion qu'il y ait un comité interprovincial de
formé avec les
différents ministères, parce que la commission ne pouvait
pas continuer d'assumer de conserver pour le patrimoine des édifices
publics qui ne rapportaient pas de revenus, parce qu'ils n'étaient
loués ni à Jean, ni à Jacques, ni à personne.
Le problème est complexe, M. le ministre, je vous assure.
Report des articles 12 et 20
M. Morin (Sauvé): Si le député de D'Arcy
Mc-Gee le permet, compte tenu du fait qu'il serait utile que nous ayons de plus
amples consultations sur cette question, je suis disposé à
remettre à l'automne l'article 12, mais il faudra que nous en reparlions
dès la rentrée parlementaire. J'ai bien l'intention je
vous en donne le préavis de revenir sur cette question, parce que
nous avons eu trop de plaintes selon lesquelles des commissions scolaires ont
refusé de se départir d'écoles dont on avait besoin pour
des fins de construction d'habitations pour les personnes âgées,
de loisirs, de centres de loisirs ou pour d'autres fins communautaires, souvent
parce que la commission scolaire s'était mise dans la tête qu'elle
pouvait tirer un fort prix de son immeuble parce qu'il était plus ou
moins bien situé, souvent plus que moins. Donc, M. le Président,
pour clarifier la chose ce soir, je suis disposé, étant
donné que je vois que le député de L'Acadie, d'autre part,
ne refuse pas le principe de l'utilisation communautaire, cela signifie que
nous pourrons nous en reparler à l'automne.
Mme Lavoie-Roux: Si vous me le permettez, je vais essayer demain
de retracer il ne l'a peut-être jamais lu et je ne peux pas l'en
blâmer; il a dû avoir bien des choses à lire au
ministère... Il y a au moins quatre ans, c'est-à-dire trois ans
et demi, j'avais demandé, quand on a fait le moratoire pour
arrêter la vente des immeubles à tout venant, qu'il y ait un
comité interministériel, intergouvernemental qui se forme pour
étudier ce problème de la disposition des biens
excédentaires de la commission, tout en les gardant dans le patrimoine.
Alors, il ne faut pas essayer de me convaincre, j'y avais pensé; c'est
ce que j'appelais ma résolution socialiste dans le temps, quand
j'étais à la CECM. Je vais essayer d'en trouver une copie, vous
n'aurez pas le temps de la lire, vous serez dans l'avion, mais peut-être
qu'à votre retour, vous pourrez la lire.
M. Morin (Sauvé): Justement, c'est à mon retour que
nous allons ouvrir ce dossier à nouveau durant le mois d'août et,
dès le début de la prochaine session, j'ai bien l'intention de
régler ce problème parce que c'est un problème
réel.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Oui...
M. Morin (Sauvé): Ce qui me fait souhaiter que nous
abordions rapidement le projet de loi puisque, d'après ce que me dit le
député de L'Acadie, elle n'a pas d'objection aux dispositions qui
portent sur...
Mme Lavoie-Roux: Avec le 20 également, 12 et 20, parce
qu'ils sont... Cela va de soi.
M. Morin (Sauvé): Oui, ça va ensemble.
Le Président (M. Marcoux): Même si vous avez des
échanges agréables avec le député de L'Acadie, M.
le ministre, M. le député de Gaspé aimerait en avoir
autant et M. le député de D'Arcy McGee également.
M. Le Moignan: M. le Président, ce ne sera pas très
long. Je sais que le ministre fait face en ce moment à un
problème assez sérieux, assez épineux et d'ailleurs, en
deuxième lecture, nous avions manifesté notre désir de
voir ce projet de loi adopté parce que nous étions tout à
fait d'accord avec la première partie du projet de loi, cette partie qui
attribuait aux parents un rôle beaucoup plus actif au sein des
commissions scolaires.
Ceci nous reporte peut-être dans le passé alors que
c'était peut-être moins bien structuré, qu'il y avait des
comités de parents, des comités d'écoles, des
réunions de parents-maîtres, etc., et le fait que l'on veuille
structurer tout cela, ça lui donne une allure beaucoup plus
démocratique, il n'y a aucun doute dans tout cela. Que les parents
soient appelés à siéger au sein des commissions scolaires,
même s'ils n'ont pas droit de vote, je pense que le ministère
faisait avancer l'éducation d'un très grand pas à ce
moment-là. D'un autre côté, au sujet de la gestion des
biens, le ministre le sait, nous avons reçu hier et aujourd'hui de
nombreux télégrammes. Je pense qu'avec les modifications
apportées, tel que le ministre vient de le mentionner, au sujet des
articles 12 et 20 en particulier, ça va changer un peu l'allure de la
discussion que nous aurons à cette commission.
D'un autre côté, le ministre se souvient très bien
que, le 5 juin, je lui avais posé une question en Chambre au sujet du
comité mixte, en fonction du projet de loi no 30. A ce moment-là,
le ministre m'avait dit qu'il n'y avait pas tellement de relations entre les
deux et il avait déclaré en Chambre, le 7 juin, deux jours
après: "Je sais que ces dispositions n'ont pas suscité le
consentement des commissions scolaires et j'ai appris tout récemment,
cet après-midi, que, dans un cas au moins, les comités qui
existent, les comités mixtes entre le ministère et les
commissions scolaires, sont en train de discuter ces points, ce que j'ignorais,
de sorte que j'ai l'intention de repenser à certains de ces articles
qui, à vrai dire, ne sont pas aussi urgents".
Mais après l'intervention faite en Chambre le 5 juin, ma
secrétaire a reçu à mon bureau un téléphone
demandant qu'on leur expédie un exemplaire du projet de loi. C'est ce
qui nous a étonnés un peu, puisque le ministre a indiqué
tout à l'heure que les commissions scolaires connaissaient, dans les
grandes lignes, peut-être pas le texte exact du projet de loi...
M. Morin (Sauvé): Précisons M. le
député, non pas les commissions scolaires, mais les
représentants de la Fédération des commissions
scolaires...
M. Le Moignan: C'est la fédération. M. Morin
(Sauvé): ... au comité mixte.
M. Le Moignan: Ce sont les représentants de la
fédération, je ne me souvenais pas exactement qui. Ils nous
avaient appelés pour qu'on leur expédie ce texte de loi. C'est
pour ça qu'après les paroles que le ministre vient de prononcer
concerJ'ai mant les biens excédentaires et ces choses-là, si les
articles 12 et 20 sont modifiés, je crois que ça pourrait
hâter la discussion ici en commission parlementaire.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président. En accueillant avec
plaisir la décision du ministre de suspendre l'étude des articles
12 et 20, je voudrais faire très brièvement un commentaire et
poser une question précise.
Mon commentaire est le suivant: quand des organismes sont
consultés au sujet d'un projet de loi, ils ont, règle
générale, une seule occasion à laquelle ils peuvent
s'exprimer, et cette occasion, suivant le règlement de
l'Assemblée nationale, se situe relativement tôt dans le
processus; c'est-à-dire que normalement, si une commission parlementaire
est autorisée à siéger avec le mandat d'écouter des
intervenants, c'est avant la deuxième lecture.
Nous, les députés, avons non seulement la période
entre la première lecture, le dépôt du projet de loi, et la
deuxième lecture, nous avons également l'occasion
d'échanger des propos avec le ministre en commission parlementaire
étudiant le projet de loi article par article. Si ce débat est
pour avoir un sens, une utilité pour faire une contribution constructive
à l'avancement de la compréhension réciproque de ce que
vise le projet de loi, c'est parce qu'il est compris de part et d'autre que,
par de tels échanges, on peut faire vous m'excuserez encore une
fois, M. le Président éclairer sa lanterne.
Mais quand on a consulté une fois un organisme sur les intentions
du gouvernement, sur les grandes lignes de ce que contiendra
éventuellement un projet de loi, on dit, après cela que les
intéressés ont été saisis des intentions du
gouvernement et se sont prononcés là-dessus. Je soutiens
respectueusement que c'est injuste par rapport à tout le processus
législatif que nous les députés, avons la
possibilité de poursuivre. Donc, je suis vraiment heureux que le
ministre ait accepté de remettre l'étude de ces deux
articles.
Ma question précise est la suivante. Je l'adresse, par votre
intermédiaire, au ministre. Est-il vrai que sur l'île de
Montréal, si une commission scolaire n'a plus de clientèle
suffisante pour une école et, si elle veut fermer cette école,
veut quand même retirer un certain bénéfice de la vente ou
de la location de cette école, est-il vrai que si la commission scolaire
loue l'immeuble, le produit de cette location lui revient, tandis que si
l'école est vendue, le produit de la vente va au Conseil scolaire de
l'île de Montréal? (22 heures)
M. Morin (Sauvé): C'est-à-dire que le produit de la
vente est imputé à un budget de construction éventuelle.
On tient compte du produit de la vente. C'est exact. M. le député
n'a pas tort, c'est une description assez fidèle de ce qui se passe.
M. Goldbloom: Et puisque c'est vrai, M. le Président,
n'est-ce pas une incitation à la location et n'est-ce pas une chose
qu'il faudra éclaircir avant d'en arriver à un texte
définitif des articles 12 et 20?
M. Morin (Sauvé): Je serais d'accord avec le
député si les commissions scolaires y trouvaient un
véritable revenu, mais elles nous disent qu'elles n'y trouvent pas de
revenus, j'entends à louer les écoles. Elles nous disent qu'il
leur en coûte aussi cher d'entretien que le produit qu'elles tirent de la
location, de sorte qu'elles ne sont ni perdantes ni gagnantes. Si tel est le
cas, les arguments du député tombent un peu à plat.
M. Goldbloom: M. le Président, si j'ai posé la
question, c'est à cause d'une expérience que j'ai vécue
moi-même à titre de député. J'ai été
invité par le conseil d'administration d'un hôpital à
donner un coup de main dans les communications et les éventuelles
transactions avec une commission scolaire, pour l'acquisition, par
l'hôpital, d'une école qui était pour être
désaffectée. Un des problèmes qui s'est
présenté, c'est que la commission scolaire n'était pas
disposée à vendre l'école, parce que, tant et aussi
longtemps qu'elle pouvait la louer, elle se trouvait dans une position
avantageuse. Elle doit avoir fait ses calculs, elle doit avoir trouvé,
nonobstant ce que vient de dire le ministre, que c'était pour elle un
avantage d'offrir l'école en location. Je ne sais pas comment ce dossier
va se résoudre, mais je tiens à souligner que je n'ai pas
parlé de façon théorique, j'ai parlé en fonction
d'un cas particulier, d'un dossier auquel j'ai contribué comme
intermédiaire, où la commission scolaire, qui se situe sur
l'île de Montréal, a dit carrément: Si nous pouvons trouver
un locataire, nous ne sommes pas intéressés à ce que
l'école soit vendue.
M. le Président, à moins que le ministre ne puisse me dire
et me démontrer que c'est absolument un cas d'exception et que cela ne
se produit pas, règle générale, dans les autres
commissions scolaires, je suis obligé de formuler l'interrogation et
d'encourager le ministre à faire éclaircir tout cela avant la
reprise de nos travaux.
M. Rivest: M. le Président, je ne vais prendre que deux
minutes. Je ne suis nullement un spécialiste, je n'ai pas l'expertise du
ministre, non plus que celle du député de L'Acadie, mais il me
semble, en regard de la discussion que le ministre a eue avec le
député de L'Acadie, sur le plan des
objectifs et de l'expérience même que vient de souligner le
député de D'Arcy McGee, qu'il y a un accord quand même
assez profond, et qui s'inspire du raisonnable. Ce qui me frappe, à
première vue, je l'avoue très franchement au ministre, dans ce
type de problème et il me semble que c'est peut-être cela qui a
créé les réactions et la résistance au titre de
l'autonomie des commissions scolaires c'est la rédaction du
pouvoir de réglementation que le ministre s'est donné dans la
loi, qui m'apparaît et je le dis très franchement
être un but tout à fait louable.
Je me demandais, compte tenu des discussions que le ministre aura, s'il
n'y aurait pas moyen de qualifier davantage l'exercice de ce pouvoir de
réglementation, entre autres, en délimitant par exemple les
objectifs poursuivis par le ministre en se donnant ce pouvoir de
réglementation, deuxièmement, en établissant certains
critères de situations où le ministre pourra recourir à ce
pouvoir et, troisièmement, en établissant une procédure
qui viserait à démontrer que le ministre n'utilisera pas ce
pouvoir réglementaire à tous azimuts, mais bien dans des
conditions précises d'une commission scolaire et d'un problème
particulier, d'une résistance particulière ou d'un
entêtement, comme en a parlé le ministre, d'une commission
scolaire, et également en regard d'un projet précis d'utilisation
communautaire qui pourrait être situé autant au niveau des
objectifs.
J'exprime cela, mais il me semble que si c'était plus
détaillé comme rédaction et comme présentation, et
à la suite de ce que le député de L'Acadie a
souligné, parce que le député de L'Acadie m'a parlé
effectivement et nous a parlé antérieurement de la
résolution qu'elle avait fait adopter au moment où elle
était présidente de la CECM. Elle a quitté quelques
instants la commission pour justement aller retrouver ce document. Ce qui
m'avait frappé, par rapport au texte même du projet de loi,
c'était que la Commission des écoles catholiques de
Montréal avait vraiment détaillé cela d'une façon
qui paraissait à prime abord raisonnable et surtout qui qualifiait
l'exercice du pouvoir de réglementation que le ministre se donne en
vertu de l'article 12, pouvoir de réglementation et le ministre
l'a très bien expliqué qui peut être un pouvoir
nécessaire et légitime.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, cela
étant, je vous propose que nous abordions dès maintenant
l'article premier du projet de loi, puisque le député de L'Acadie
nous disait que, sur ce plan, il s'offrait peu de difficultés sur le
chemin de l'adoption article par article de ce projet de loi.
Formation du comité d'école
Le Président (M. Marcoux): J'appelle maintenant l'article
1.
M. Morin (Sauvé): Je vous ai fait distribuer, MM. les
membres de la commission, un article revu sous forme polycopiée. La
différence principale tient au fait que le premier alinéa de
l'article 66 de la Loi de l'instruction publique, tel que rédigé
dans le projet de loi no 30, est légèrement modifié pour
changer la date du 1er au 20 mai. C'est à la suite de
représentations que nous avons reçues de divers
côtés que nous avons adopté cette rédaction.
Ensuite, nous remplacerions le troisième alinéa de l'article 66
par celui qui se trouve dans le polycopié en ce sens que: "Le directeur
ou le responsable de l'école et un représentant
désigné par les instituteurs de l'école sont membres du
comité d'école; toutefois, ils n'ont pas le droit d'y voter
au lieu de "voter" ni d'être nommés le "s"
doit être enlevé président ou
délégué au comité de parents."
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que le ministre est
certain que le "s" doit être enlevé?
M. Morin (Sauvé): Eh bien, il s'agit de chaque... Non,
j'avoue, comme le député de D'Arcy McGee, que c'est un point
litigieux.
M. Goldbloom: "Toutefois, ils au pluriel n'ont pas
le droit d'y voter, ni d'être nommés." Le "s" doit demeurer, M. le
Président.
M. Morin (Sauvé): Oui, d'accord, nous le laissons. Le
député de D'Arcy McGee a raison.
Le Président (M. Marcoux): Nous considérons
toujours que les amendements proposés par le ministre font partie de la
motion principale?
M. Morin (Sauvé): II s'agit tout simplement de la
procédure à suivre, M. le Président, pour que les
comités d'école puissent fonctionner.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je suis certaine que le
ministre a eu copie si on ne lui en a pas envoyé, cela me fera
plaisir de lui en faire une copie des réflexions qui me sont
parvenues de la Fédération des commissions scolaires. En tout cas
non, c'est une vieille chose cela, c'est cela ici peut-être
que c'est corrigé et que je suis hors du sujet, M. le Président.
C'est que le problème a été soulevé que de fixer au
1er mai ou au 20 mai, au 1er mai de chaque année... Cela a
été changé?
M. Morin (Sauvé): Oui, au 20 mai, pour tenir compte des
représentations qui nous ont été faites.
Mme Lavoie-Roux: Cela tient compte des inscriptions?
M. Morin (Sauvé): Oui.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Il n'y aura pas une autre élection
d'appelée le 20 octobre ou à la mi-octobre, parce que, ce qu'ils
craignaient, c'est que, les inscriptions se faisant plus tardivement
que le 20 mai, on pourrait appeler deux élections, et que les
parents qui se sont présentés à la première ne se
présentent pas à la deuxième. Le problème est
réglé d'après vous autres.
M. Morin (Sauvé): Je pense, oui. En tout cas, on nous a
demandé de retarder après le 1er juin, parce que, semble-t-il,
certains parents n'auraient pu être admissibles.
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi, mais je vois à 66a qu'entre
le 1er et le 15 octobre de chaque année, le président du
comité d'école doit convoquer l'assemblée
générale des parents afin de procéder à
l'élection d'au moins deux autres membres. De mémoire, la
réflexion qu'on faisait... Est-ce que cela ne vaudrait pas mieux que
tout le monde soit élu au mois d'octobre plutôt que d'avoir deux
dates de convocation? Non?
M. Morin (Sauvé): Le comité en question doit
siéger avant juin, de manière à élire les gens qui
seront délégués à la commission scolaire, puisque
les élections ont lieu au mois de juin, elles n'ont pas lieu au mois
d'octobre. Donc, il faut absolument que, dès la fin du mois de mai, les
parents soient constitués en comités d'école.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): Pour ce qui est de la période qui
va du 1er au 15 octobre, il s'agit de deux autres membres qui, eux...
Mme Lavoie-Roux: Pourquoi faites-vous deux catégories
comme cela? Vous n'aurez pas...
M. Morin (Sauvé): Le problème, c'est qu'il y a des
gens qui s'inscrivent plus tard que les autres, jusqu'au mois d'août.
Nous voulons qu'ils aient la possibilité d'être présents au
comité d'école, de sorte qu'en procédant à une
nouvelle élection du 1er au 15 octobre, nous nous assurons qu'il y a
deux autres membres pour siéger au comité d'école
jusqu'à la tenue de la prochaine assemblée générale
des parents.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): On nous a représenté que
c'était nécessaire pour toutes les inscriptions tardives, elles
sont nombreuses.
Mme Lavoie-Roux: Evidemment, entre-temps, il peut y avoir un
membre de comité d'école, même s'il s'est fait élire
au mois de mai, qui déménage durant l'été. A ce
moment, on en élira un supplémentaire.
M. Morin (Sauvé): Oui, bien sûr. En tout état
de cause, qu'il y ait ou non élection entre le 1er et le 15 octobre, si
un parent perd sa qualité, perd son cens électoral, il faudra
naturellement qu'il soit remplacé.
Mme Lavoie-Roux: C'était seulement pour voir si
l'articulation était correcte...
M. Morin (Sauvé): Elle a été longuement
étudiée, notamment avec les parents eux-mêmes. Ces articles
ont fait l'objet de tractations avec la Fédération des
parents.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'il n'y a pas une petite
ambiguïté entre le premier et le deuxième paragraphe? Le
premier, vous avez mis avant le 20 mai et le deuxième, vous mettez
"avant cette date".
M. Morin (Sauvé): Oui, on pourrait mettre "au plus tard
à cette date". Je pense que cela réconcilierait.
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Marcoux): Alors, il faudrait remplacer
par "au plus tard...
M. Morin (Sauvé): "Au plus tard, à cette date."
Mme Lavoie-Roux: Si, dans le premier paragraphe, la
réunion a lieu avant...
M. Morin (Sauvé): Avant le 20 mai. Mme Lavoie-Roux:
Le 19 mai.
Une Voix: Ils procéderont aux deux opérations le
même soir. C'est ce qui se passe...
M. Morin (Sauvé): Non, ils vont faire cela le même
soir.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé sera adopté? Adopté. Article 2?
Comité de parents
M. Morin (Sauvé): Merci, M. le Président. A
l'article 2, nous modifions l'article 68 de la Loi de l'instruction publique
qui désormais se lira comme suit: Un comité de parents est
institué auprès de chaque commission scolaire ou commission
régionale; il est composé des délégués de
chaque comité d'école. Autrefois, c'était obligatoire que
ce soient les présidents des comités d'école qui fussent
nommés aux comités de parents. Maintenant, nous avons voulu
modifier la loi pour nous assurer que ce puissent être des
délégués. (22 h 15)
Mme Lavoie-Roux: Si ma mémoire est bonne, c'est
probablement une amélioration, parce qu'il y a des rôles à
remplir à tellement de niveaux qu'à un moment donné les
gens se trouvaient surchargés. C'est vague dans ma mémoire, mais
c'est...
M. Morin (Sauvé): Au point que dans les faits, madame,
finalement, c'étaient des délégués.
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Morin (Sauvé): C'étaient des
délégués et on fermait les yeux.
Mme Lavoie-Roux: Oui, je pense que c'est ça.
M. Morin (Sauvé): De sorte que nous consacrons une
pratique qui est établie dans plus d'un coin.
Le Président (M. Marcoux): L'article 2 sera
adopté?
M. Morin (Sauvé): Quant à nous, oui.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Article 3.
M. Morin (Sauvé): L'article 3 ajoute, après
l'article 68, deux articles, 68a et 68b. Nous avons une nouvelle
rédaction qui modifie légèrement celle que vous avez sous
les yeux dans le projet de loi imprimé.
Si je tiens compte de ce changement, désormais, l'article se
lirait comme suit: "Avant le 1er juin de chaque année, le
secrétaire général de la commission scolaire ou de la
commission régionale ou le secrétaire-trésorier de la
corporation de syndics convoque les membres du comité de parents en vue
de procéder à l'élection du président de ce
comité".
Ensuite viendrait le deuxième alinéa dont nous allons
retrancher quelques mots. "Après l'élection du président,
le comité de parents procède sans délai à
l'élection d'un représentant visé dans l'article 90 pour
chacun des niveau élémentaire et secondaire le cas
échéant. Ce représentant est élu" nous laissons
tomber "au scrutin secret" "... est élu à la majorité des
voix des membres présents".
Le but de ce changement, de supprimer l'obligation du scrutin secret,
c'est de faire un peu plus confiance aux gens et de les laisser maîtres
de leur procédure.
M. Le Moignan: Si on l'écrivait...
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'il vaut mieux les laisser libres,
qu'ils décident eux-mêmes. Si c'est difficile à
décider, qu'ils prennent les décisions.
M. Morin (Sauvé): D'ailleurs, tout le monde est
d'accord...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): ... pour procéder de la sorte,
même la Fédération des commissions scolaires.
Enfin, il y a un petit changement dans l'article 68b, si je peux en
donner lecture, M. le Président.
Nous ajoutons une virgule après le mot "procéder" dans la
troisième ligne du deuxième alinéa, de sorte que ça
se lirait maintenant comme ceci: "Le représentant du comité de
parents ainsi élu demeure en fonction jusqu'au 1er juin de
l'année qui suit celle de son élection. Lorsque le poste d'un
représentant du comité de parents devient vacant pour l'une des
causes mentionnées au premier alinéa de l'article 184"
bien sûr, il s'agit de la Loi de l'instruction publique "le
comité de parents doit procéder, dans les 30 jours suivants,
à l'élection d'un remplaçant. Le mandat de ce dernier
cesse à l'époque où le mandat de celui qui le remplace
devait expirer". Toujours la mécanique que nous tentons
d'améliorer, après consultation du milieu.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je suis sûre que la réponse doit
être dans les articles à venir, mais je m'excuse, je ne me
souviens pas. Evidemment, il s'agit de la mécanique pour le choix du
représentant du comité de parents qui va au Conseil des
commissaires.
Evidemment, son mandat est d'un an et peut être renouvelé
s'il est délégué de nouveau une deuxième
année. Non?
M. Morin (Sauvé): Non, je ne crois pas que ce soit
ça.
Mme Lavoie-Roux: Pour juger, même s'ils veulent... C'est
ça qu'il faut en conclure.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 3, tel
qu'amendé, sera adopté?
M. Morin (Sauvé): Quant à nous, oui, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Morin (Sauvé): Oui. A l'article 4, nous n'avons pas de
modification à proposer dans le polycopié. Je ne sais pas si je
dois en donner lecture. Les députés ont l'article sous les
yeux.
Il s'agit de la définition du mot "parent". Nous enlevons...
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît! On me demande de rappeler à l'ordre le chef de cabinet de
M. Ryan, M. Pettigrew. C'est de la part du député de Jean-Talon.
Nous nous excusons de vous avoir dérangé.
Mme Lavoie-Roux: ... M. le député de Jean-Talon, ce
dont on discute.
M. Morin (Sauvé): Les facéties du
député de Jean-Talon.
M. Rivest: C'est moi qui les ai attribuées au ministre,
vous me volez les mots.
M. Morin (Sauvé): C'était moi, par le truchement du
député de Jean-Talon, qui vous posais cette question?
M. Rivest: C'est qu'il vous dérangeait, M. le
ministre.
M. Morin (Sauvé): J'étais si absorbé dans la
discussion que...
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Morin (Sauvé): Nous supprimons tout simplement un
membre de phrase à cause de la mécanique que nous avons
modifiée...
Mme Lavoie-Roux: Des deux élections. M. Morin
(Sauvé): ... les dates. Une Voix: L'inscription au 30
septembre. M. Morin (Sauvé): C'est cela.
Le Président (M. Marcoux): L'article 4, adopté?
M. Morin (Sauvé): Oui, l'article 5 est également
disponible. Je me dispenserai donc de le lire. Nous ajoutons tout simplement
"et le ou les représentants du comité de parents".
Mme Lavoie-Roux: Là c'est une question juridique. J'en
ignore la réponse. Le fait que le parent n'ait pas tout à fait le
même statut juridique que les commissaires, est-ce qu'il peut aussi ester
en justice comme les autres membres de la corporation?
M. Morin (Sauvé): Oui, bien sûr. Mme Lavoie-Roux:
D'accord.
M. Morin (Sauvé): Ce n'est pas lui qui a droit d'ester en
justice pour la corporation, c'est la corporation...
Mme Lavoie-Roux: La corporation... M. Morin (Sauvé):
... comme telle.
Mme Lavoie-Roux: II est membre de la corporation.
M. Morin (Sauvé):... comme personne morale dont il est
membre au même titre que les autres, sauf, évidemment, les
restrictions que nous avons définies un peu plus loin dans le projet de
loi.
Mme Lavoie-Roux: Avant que nous n'allions plus loin je ne suis
pas tout à fait dans la pertinence des difficultés avaient
été soulevées par les parents membres des comités
d'école. A moins que cela n'ait été corrigé
antérieurement et que... Cela n'a sûrement pas été
corrigé depuis 1976, à moins que cela ne l'ait été
dans les règlements. Par exemple, les parents demandaient depuis
longtemps qu'il y ait une certaine continuité dans les comités
d'école. Il y a eu plusieurs représentations de faites au sujet
des comités d'école. Cela a été fait dans les
années antérieures, peut-être plus récemment. Est-ce
que votre seule préoccupation a été vraiment de
créer la place du parent au conseil des commissaires? Vous n'avez pas du
tout joué avec toutes les autres dispositions de la loi 27 touchant les
comités d'école. Est-ce que...
M. Morin (Sauvé): Ils nous ont demandé
d'améliorer les dates. Dans une certaine mesure, les dates que vous
voyez là-dedans sont faites pour faciliter non seulement
l'élection...
Mme Lavoie-Roux: II y avait eu d'autres représentations
pour le fonctionnement des comités d'école.
M. Morin (Sauvé): Nous avons préféré
ne pas mêler...
Mme Lavoie-Roux: Vous n'y avez pas touché.
M. Morin (Sauvé): ... les questions et l'objet essentiel
de ce projet de loi, c'est d'assurer la présence...
Mme Lavoie-Roux: Vous y reviendrez peut-être...
M. Morin (Sauvé): Nous allons devoir y revenir,
probablement à l'automne.
Mme Lavoie-Roux: S'il y a moyen de l'améliorer en
même temps que celui-ci...
M. Morin (Sauvé): Oui...
Mme Lavoie-Roux: ... mais je n'ai pas fait l'étude,
alors...
M. Morin (Sauvé): ... mais nous allons certainement le
faire, parce que nous avons un dialogue constant avec les parents
là-dessus. Ils nous ont fait beaucoup de représentations pour
améliorer la mécanique. Ils ont compris, cependant, que certains
objectifs ne sont pas tellement servis par la législation. Par exemple,
pour assurer la continuité des comités d'école, il est bon
qu'on retrouve des personnes qui assurent la continuité en demeurant au
poste. Naturellement, c'est très difficile d'assurer cela par
législation ou par réglementation. Il vaut mieux que les
comités de parents se rendent compte par eux-mêmes qu'il est
préférable d'assurer cette continuité en
réélisant certaines personnes et en en remplaçant
d'autres.
Mme Lavoie-Roux: II y a certainement deux points qui ont
été corrigés, quant aux dates d'élec-
tion, je me souviens que c'est une représentation, et aussi quant
aux parents délégués n'étant pas
nécessairement le président. Cela aussi, c'est une autre
représentation et je me souvenais qu'il y en avait au sujet de la
continuité et peut-être d'autres objets, mais je me demandais si
vous... Enfin, laissons faire, vous pensez y revenir à un autre moment?
D'accord.
M. Morin (Sauvé): Oui.
Mme Lavoie-Roux: C'est dans la ligne de la souplesse, mais il y
en avait de la souplesse et on ne sait jamais quand...
M. Morin (Sauvé): Dans la foulée de la
souplesse.
Mme Lavoie-Roux: Oui, ce soir, il faut parler d'une vraie
foulée de souplesse.
Le Président (M. Marcoux): L'article 5 sera-t-il
adopté?
Une Voix: Un défoulement.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est même plus intéressant pour
le député de Papineau. Il est disparu...
Le Président (M. Marcoux): Mais il nous a annoncé
son retour.
Mme Lavoie-Roux: Tellement c'est souple...
M. Morin (Sauvé): Son retour imminent sur la nuée.
Alors, 5 est adopté, M. le Président. Nous pouvons passer
à l'article 6, qui modifie l'article 91. Essentiellement, c'est le
même article, mais nous ajoutons: "et du ou des représentants du
comité de parents". A la fin, la dernière phrase: "tout
représentant du comité de parents est également membre du
comité exécutif, mais sans droit de vote".
Mme Lavoie-Roux: J'avais une seule question, c'est d'ailleurs une
remarque que fait la Fédération des commissions scolaires. Est-ce
que je ne me souviens pas les commissions scolaires sont libres
de décider du nombre de leurs membres qui siégeront à
l'exécutif d'une commission scolaire ou est-ce fixé ou...
M. Morin (Sauvé): A ce qu'on me dit, c'est fixé
à cinq, mais il y a possibilité d'augmentation, avec
l'autorisation du ministre, à sept ou neuf. Je ne sache pas que cette
autorisation soit refusée.
Mme Lavoie-Roux: Du moment qu'il y a cette latitude. Je pense que
cela aurait pu créer des problèmes dans un cas d'exécutif
où le nombre de parents aurait été restreint, mais c'est
déjà cinq...
Une Voix: Du comité exécutif.
Mme Lavoie-Roux: Oui, parce qu'il me semblait qu'il y avait des
comités exécutifs qui avaient seulement trois membres...
Une Voix: II y en a.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que je m'abuse? Il y en a?
M. Morin (Sauvé): Cette bonne vieille Loi de l'instruction
publique.
Au sujet du comité exécutif, il est aussi constitué
c'est l'article 91, alinéa 2 pour chacune d'elles d'un
comité exécutif composé de cinq commissaires, incluant le
président de la commission scolaire nommé annuellement par le
conseil des commissaires à la session visée à l'article
189. Toutefois, le comité exécutif est composé de trois
commissaires incluant le président de la commission scolaire, si le
conseil des commissaires ne comprend que neuf commissaires. De plus, le
directeur général et le directeur général adjoint,
bien sûr, sont... Mais où est l'article qui permet d'en nommer
plus? (22 h 30)
Mme Lavoie-Roux: S'ils sont cinq, c'est trois.
M. Morin (Sauvé): S'ils sont trois, c'est deux. Mme
Lavoie-Roux: C'est ça. M. Morin (Sauvé): C'est
ça.
Mme Lavoie-Roux: Quand ils sont seulement deux, il y en a un qui
a un vote prépondérant quand il y a un absent. Cela fait une
drôle de situation.
M. Rivest: En fait, ça fait un petit...
Mme Lavoie-Roux: D'accord, M. le Président. Ils n'ont pas
le droit de vote, alors...
Le Président (M. Marcoux): L'article 6 est
adopté?
M. Alfred: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 7.
M. Morin (Sauvé): A l'article 7, nous ajoutons un nouvel
article 91a dont la teneur est la suivante: "Sauf disposition inconciliable de
la présente loi, le représentant d'un comité de parents a
les mêmes droits, pouvoirs et obligations que les commissaires et syndics
d'écoles." Je me permets de le lire, parce que c'est vraiment un article
crucial. "Cependant, il ne peut voter sur aucune proposition soumise aux
commissaires ou syndics d'écoles ni participer à la nomination
des membres du comité exécutif et des commissaires devant faire
partie du conseil des commissaires de la commission régionale. De plus,
le représentant du comité de parents de chaque commission
scolaire membre d'une commission régionale ne peut être
nommé ni faire partie de cette commission régionale
conformément aux articles 480, 480a, 480b et 481."
Dans le texte polycopié, vous verrez que, dans la première
ligne du premier alinéa, nous mettons le mot "modifiée" au
féminin, ladite loi est modifiée.
M. Rivest: Est-ce que le représentant du comité de
parents peut faire des propositions en regard des nominations?
M. Morin (Sauvé): Oui, il peut faire des propositions et
même, la question du député de Jean-Talon est tout à
fait pertinente, c'est en recevant l'assurance qu'il pourrait faire des
propositions que ces gens ont renoncé au droit de vote.
M. Rivest: Au droit de vote.
M. Morin (Sauvé): Ce qui était l'objet, à
vrai dire, d'un partage d'opinion au sein des parents. La majorité
était favorable au droit de vote, mais il y avait tout de même une
minorité qui n'était pas d'accord, mais, quant aux commissions
scolaires, elles préféraient, pour des raisons qui sont les
leurs, que les parents n'aient pas droit de vote.
M. Rivest: Les commissions scolaires, j'imagine, c'est pour
défendre le processus électif en tant que tel par...
Mme Lavoie-Roux: D'ailleurs, les parents aussi, majoritairement,
ne se sont pas prononcés pour le droit de vote.
M. Morin (Sauvé): Entendons-nous bien pour dire les choses
de façon précise. Un sondage a été effectué
qui donnait une majorité pour le droit de vote. Comme la
Fédération des parents était hésitante, nous avons
eu une rencontre au cours de laquelle nous avons débattu de la question
et, lorsqu'il est devenu clair qu'ils conservaient le droit de proposer, alors
la majorité des parents a dit: Dans ce cas ils étaient en
congrès à ce moment-là nous acceptons de renoncer
au droit de vote. Et très majoritairement, ils ont renoncé au
droit de vote, à la condition expresse de conserver le droit de prendre
l'initiative de propositions.
Mme Lavoie-Roux: II y a eu des représentations faites de
la part de la fédération, mais je me demande si elles sont
totalement sans fondement. Strictement du point de vue de la procédure,
je ne suis pas une experte là-dedans, est-ce que quelqu'un peut faire
une proposition sur laquelle il n'aura pas droit de vote lui-même?
M. Rivest: Certainement, je l'ai fait la semaine passé,
à titre d'intervenant à cette commission.
M. Morin (Sauvé): C'est tout à fait...
Le Président (M. Marcoux): ... ont le droit de
proposer...
M. Rivest: ... de proposer des motions d'amendement comme
intervenant, le président m'a dit ça.
Le Président (M. Marcoux): Elle était receva-ble,
à part ça.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais vous avez voté pour ou
contre.
M. Morin (Sauvé): Non, il n'a pas pu voter.
M. Rivest: Je n'ai pas voté, je n'avais pas le droit de
vote comme intervenant.
Le Président (M. Marcoux): Tous les intervenants de la
commission parlementaire ont droit de proposer et ont droit de parole...
Mme Lavoie-Roux: Ah oui, oui, oui.
Est-ce qu'il ne serait pas ce serait probable, j'imagine
est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, de la même façon qu'on utilise
cette justification, de dire: Ils n'ont pas le droit de vote, ils peuvent faire
une proposition; est-ce que le ministre pense qu'il devrait peut-être y
avoir une restriction quant à des propositions qui impliqueraient des
dépenses?
M. Morin (Sauvé): Non, M. le Président, je ne vois
pas la nécessité de faire une distinction parce que, de toute
façon, le parent ne participe pas au vote. J'imagine que cela
l'exclurait d'une bonne partie de l'administration de la commission scolaire,
parce que beaucoup de propositions... Par exemple, on pourrait dire aux
parents: Vous n'avez pas le droit de proposer qu'on maintienne telle
école ouverte, parce que cela signifie que cela entraîne une
dépense. Où est la limite entre ce qui entraîne une
dépense et ce qui ne l'entraîne pas? A la limite, tout
entraîne une dépense, même une décision de principe
comme celle-là. Je ne vois pas la différence.
Mme Lavoie-Roux: On verra à l'exercice. Je ne suis pas
sûre que cela ne crée pas de problèmes, mais on verra.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Morin (Sauvé): L'article 7 est adopté. Quant
à l'article 8, il modifie l'article 95, lequel, on le sait, a
déjà été modifié auparavant. Et on ajoute
tout simplement, pour concordance, le membre de phrase "ou la charge de
représentant du comité de parents" à la fin. C'est
évidemment pour éviter...
Mme Lavoie-Roux: Oui, les députés ont le droit.
Mais ceux qui ont... J'aime mieux ne rien dire. Il y a danger qu'il y ait
conflit d'intérêts.
Pourquoi avez-vous fait deux paragraphes différents? Il y a 8 et
9. On retrouve la même chose dans le 9, dans le cas du
représentant. C'est pour bien distinguer, je suppose. Cela va. C'est
peut-être plus clair, je suppose.
Le Président (M. Marcoux): L'article 8 est
adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux poser
une question?
Le Président (M. Marcoux): Sur l'article 8 ou sur
l'article 9?
M. Goldbloom: Sur l'un ou l'autre, parce que le même
principe se trouve dans les deux. Je remarque que l'article 95 a
été adopté en 1941 et modifié par la suite. Le
ministre peut-il m'expli-quer je sais qu'il ne change pas ce dont je
vais parler, dans la proposition d'amendement pourquoi le
législateur, dans le passé et encore aujourd'hui,
paraît-il a voulu défendre au conjoint la
possibilité d'occuper un poste à la comJ'ai mision scolaire?
M. Morin (Sauvé): M. le Président, si nous avons
maintenu cette exclusion, c'est parce qu'elle est déjà
présente en de nombreux endroits de cette législation.
Mme Lavoie-Roux: ... le caractère secret.
M. Morin (Sauvé): Je donne avis de la chose suivante,
à l'automne, nous songeons sérieusement, dans notre
révision de la Loi de l'instruction publique, à nous
dépêtrer de ce genre de disposition.
M. Goldbloom: Bon.
M. Morin (Sauvé): Peut-être avons-nous maintenant
dépassé ce stade.
M. Goldbloom: Je le crois. Il n'est pas défendu à
un conjoint, que je sache, de se présenter député.
M. Morin (Sauvé): C'est exact. Je ne connais pas d'exemple
historique ici, mais cela pourrait arriver.
M. Goldbloom: Mais il y en a ailleurs. M. Morin
(Sauvé): Cela pourrait se produire. M. Rivest: Pour le
même parti. Mme Lavoie-Roux: ...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, est-ce que nous avons
adopté l'article 8?
Le Président (M. Marcoux): Oui, mais comme les articles 8
et 9 sont, comme on pourrait dire, un peu conjoints, pour rester dans le
même sujet, je vous permettrai une question ou un commentaire.
M. de Bellefeuille: Oui, c'est peut-être à cause de
l'heure un peu tardive, mais je ne comprends pas l'article 8.
Le Président (M. Marcoux): Vous ne comprenez pas l'article
8.
M. de Bellefeuille: "Nul ne peut être élu à
la charge de commissaire ou de syndic d'écoles ni occuper dans une
commission scolaire où son conjoint occupe telle charge ou la charge de
représentant du comité de parents." Mais...
M. Rivest: Vous ne comprenez pas, M. le député?
M. de Bellefeuille: Non.
M. Rivest: Demandez à votre collègue de
Papineau.
M. de Bellefeuille: Qu'est-ce que cela veut dire "occuper dans
une commission scolaire"?
Mme Lavoie-Roux: De quoi?
M. de Bellefeuille: Est-ce qu'il ne manque pas un ou des
mots?
M. Morin (Sauvé): Non, "occuper dans une commission
scolaire", c'est une vieille terminologie.
M. de Bellefeuille: Ah bon!
M. Morin (Sauvé): Cela signifie en être membre.
Mme Lavoie-Roux: La Loi de l'instruction publique, M. le
député de Deux-Montagnes...
M. Morin (Sauvé): C'est un monument.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'il y a des dispositions où il
faut que le professeur examine si les dents des enfants ont été
lavées, enfin, il y a vraiment des dispositions anachroniques...
M. Morin (Sauvé): Ah! je ne sais pas, le docteur vous
dirait peut-être que c'est aussi nécessaire aujourd'hui qu'hier.
Regardez, il a des bonbons dans la bouche en ce moment.
Le Président (M. Marcoux): Si je comprends bien, l'article
9 sera adopté? Adopté.
Mme Lavoie-Roux: ... passé l'âge de la
croissance.
M. Goldbloom: Si je ne les avais pas à la bouche, je
dirais que c'était en bas de la ceinture.
Le Président (M. Marcoux): Article 10?
Mme Lavoie-Roux: Vous n'en avez pas un à lui offrir?
M. Rivest: C'est peut-être une demande. Une Voix:
C'est une demande spécifique.
Le Président (M. Marcoux): L'article 10 est
retranché. Nous passons à l'article 11.
M. de Bellefeuille: Retranché.
Le Président (M. Marcoux): Non, c'est différent,
l'article 11 doit être adopté.
M. Morin (Sauvé): L'article 9, M. le Président...
Une Voix: II est adopté.
M. Morin (Sauvé): L'article 9 est adopté.
Le Président (M. Marcoux): Les articles 10 et 11,je
m'excuse, vous êtes allés plus vite que moi. Les articles 10 et
11... Nous sommes rendus à l'article 12.
M. Morin (Sauvé): Nous avons laissé tomber
l'article 10 de même que l'article 11...
Le Président (M. Marcoux): On considère que les
propositions du ministre...
M. Morin (Sauvé):... de même que l'article 12, de
même que l'article 13. Nous sommes rendus à l'article 14, M. le
Président. Je m'excuse, attendez, attendez. L'article 13 est
retranché, c'est cela.
Mme Lavoie-Roux: J'ai l'impression que tout est passé sans
que je m'en aperçoive.
M. Morin (Sauvé): Nous sommes rendus à l'article
14.
Mme Lavoie-Roux: Vous êtes rendus à l'article 14.
C'est vrai que vous aviez retranché l'article 12,je suis encore à
l'article 9.
M. Morin (Sauvé): Non, l'article 9 a été
adopté.
M. Rivest: II a été adopté, c'est
terminé, madame.
Mme Lavoie-Roux: Je vais quand même poser une question.
M. Morin (Sauvé): Si vous voulez poser une question.
Mme Lavoie-Roux: Pourquoi a-t-on retenu six mois plutôt
qu'un an? Est-ce que, d'une façon générale, quand on parle
de domicile, la règle n'est pas plutôt un an? Parce qu'il reste
que faire partie de la communauté, avoir été un an,
c'est...
M. Morin (Sauvé): C'est parce que, pour les commissaires,
il faut six mois.
Mme Lavoie-Roux: Ah! pour les commissaires, il faut six mois.
M. Morin (Sauvé): Nous disons: II y a un minimum de
concordance à assurer entre les exigences...
Mme Lavoie-Roux: Ah! d'accord, si c'est cela.
M. Rivest: II y a peut-être une raison géographique.
Dans la Loi électorale, c'est un an.
Mme Lavoie-Roux: C'est pour cela...
M. Rivest: Sur le territoire d'une commission scolaire, les gens
sont plus mobiles d'un territoire à un autre.
M. Morin (Sauvé): Oui, mais comme nous avons cette
exigence pour les commissaires et qu'il s'agit de comités de parents qui
peuvent élire un commissaire...
M. Rivest: C'est d'accord.
Mme Lavoie-Roux: Un an, c'est un an au Québec.
M. Morin (Sauvé):... du moins un
délégué à la commission scolaire, nous avons
pensé qu'il fallait avoir les mêmes exigences.
Mme Lavoie-Roux: Un an! il n'y a aucune restriction par rapport
au comté?
M. Rivest: Non, parce qu'il y a des gens qui ne demeurent pas
dans leur comté.
Mme Lavoie-Roux: Paraît-il qu'il y en a autour de la
table.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que nous pouvons
rejoindre l'article 14?
M. Morin (Sauvé): L'article 14. En bas de la ceinture!
J'avais une pastille dans la bouche, je n'étais pas en mesure de vous
répondre au moment où vous avez fait cette observation.
Pouvoir du lieutenant-gouverneur
Mme Lavoie-Roux: L'article 14, vous l'avez accepté aussi
rapidement que cela?
Le Président (M. Marcoux): Non, nous abordons l'article
14.
Mme Lavoie-Roux: C'est le débat de l'an dernier, M. le
ministre... Je ne sais pas si...
M. Morin (Sauvé): L'article 14...
Le Président (M. Marcoux): Le débat de l'an
dernier, on peut le joindre en annexe au journal des Débats.
Mme Lavoie-Roux: L'an dernier, cela nous a même valu la
présence du ministre des Finances. (22 h 45)
M. Morin (Sauvé): Effectivement. Cette année, nous
osons espérer, étant donné les explications qu'il a
données à ce moment-là, qu'il ne sera pas
nécessaire de le faire revenir. De toute façon, c'est vraiment la
dernière étape pour la valeur réelle, puisque, comme on le
sait, le système de financement des commissions scolaires va changer
complètement le 1er janvier 1980. C'est pour assurer la période
qui nous sépare de 1980, donc une partie de l'année 1979-1980,
que nous avons dû, dans la foulée du discours du budget, proposer
cet article.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que le ministre peut nous laisser
entrevoir comment sera fixée la surtaxe, puisqu'il dit: C'est simplement
pour terminer l'époque de l'impôt foncier scolaire
normalisé?
M. Morin (Sauvé): Je ne puis que vous donner un
aperçu général, parce que nous discutons de cela en ce
moment au comité mixte, ou, plutôt, le comité mixte a fait
son rapport et nous en discutons entre le gouvernement et le comité
mixte, ou, plutôt, les représentants des commissions scolaires,
pour tout dire.
Je puis donner les indications suivantes, parce qu'elles me paraissent
suffisamment certaines, les autres font encore l'objet de discussions. Je ne
suis donc pas en mesure d'en donner les détails. Il y aura probablement,
vous le savez, maintien de l'impôt foncier...
Mme Lavoie-Roux: Pour des fins inadmissibles.
M. Morin (Sauvé): ... pour des fins non admissibles aux
subventions. Cependant, il y aura un frein au-delà d'un certain
pourcentage d'augmentation. La commission scolaire devra consulter les
électeurs au moment des élections scolaires. Autrement dit,
l'opération se fera en même temps que l'élection scolaire
au mois de juin. Je pense que c'est à peu près tout ce que je
puis dire, sauf ce que le député de L'Acadie et les
députés de cette commission savent déjà, que le
gros des subventions, le gros du financement viendra désormais du
gouvernement.
Mme Lavoie-Roux: Je ne veux pas m'y opposer, ne craignez rien, M.
le ministre, mais c'est quand même très différent du point
de vue du contenu de l'article de la loi sur lequel nous nous étions
accrochés l'an dernier. L'an dernier, c'était pour geler
l'impôt foncier scolaire.
M. Morin (Sauvé): Pour geler? Non.
Mme Lavoie-Roux: C'était pour geler...
M. Morin (Sauvé): Peut-être quelqu'un a-t-il
soutenu, à ce moment, que c'était pour geler les
rôles...
Mme Lavoie-Roux: II ne devait pas y avoir une augmentation.
Ordinairement, chaque année, on avait augmenté de 10%, on
permettait d'augmenter de 10% la valeur réelle. L'an dernier, on n'a pas
permis cette augmentation de 10%, alors que, cette année, on le permet.
Si, l'an prochain, on devait... Même s'ils allaient chercher 3% de
surtaxe, ils iraient quand même la chercher à partir de la valeur
réelle des propriétés. Si on voulait geler, il faudrait
revenir, à ce moment, avec un autre...
M. Morin (Sauvé): Eh bien oui, il semble que le ministre
des Finances estime que la différence serait marginale, étant
donné que ce ne serait plus l'impôt normalisé qui
représente tout de même...
Mme Lavoie-Roux: Que 3%. Disons que ce serait 3%.
M. Morin (Sauvé): 3% ou 4%, peut-être plus
même, mais cela ne devrait pas dépasser beaucoup ces montants.
D'ailleurs, comme vous le savez, il y a la moitié des commissions
scolaires qui n'imposent pas de surtaxe, j'entends pas de taxes
additionnelles.
Mme Lavoie-Roux: II y en a qui en imposent même 15%.
M. Morin (Sauvé): Oui, dans des cas tout à fait
exceptionnels. On pense à des régions qui sont favorisées
par l'assiette foncière, notamment.
Mme Lavoie-Roux: Mais qui ont partagé leur assiette
foncière avec d'autres au point de vue de la taxe des...
M. Morin (Sauvé): Oui, cela aussi se produit,
effectivement.
Mme Lavoie-Roux: II ne faudrait pas tomber là-dedans.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 14 sera
adopté?
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais poser une
dernière question au ministre. Le principe est-il accepté qu'au
fur et à mesure que les municipalités et les conseils de
comté auront produit un rôle d'évaluation suivant le manuel
produit par le ministère des Affaires municipales, il
n'y aura plus de redressement des rôles, du côté
scolaire?
M. Morin (Sauvé): Je puis en assurer le
député, puisqu'il n'y aura plus d'objet, il n'y aura plus de
nécessité de redresser les rôles à ce
moment-là.
M. Goldbloom: II y aura toujours la surtaxe qui sera basée
sur l'évaluation foncière.
M. Morin (Sauvé): Oui, bien sûr, mais, si on a tenu
compte des règles du manuel, ça veut dire...
M. Goldbloom: C'est cela, oui.
M. Morin (Sauvé):... qu'on a évalué à
la valeur réelle...
M. Goldbloom: Très bien.
M. Morin (Sauvé): ... donc, il y a une correspondance,
quelquefois grossière, mais une correspondance suffisante entre les
différentes municipalités qui se trouvent à
l'intérieur d'une même commission scolaire.
M. Goldbloom: M. le Président, nous sommes sur la
même longueur d'onde, merci.
M. Morin (Sauvé): Oui, je sais que l'ancien ministre des
Affaires municipales avait été aux prises avec ces questions.
M. Goldbloom: Oui.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, le ministre peut-il nous
dire pourquoi, cette année, alors que, l'an dernier, on l'avait
gelée, on accepte d'augmenter la valeur foncière des
propriétés?
M. Morin (Sauvé): Parce que le ministre des Finances a
estimé que, l'an dernier, ce n'était pas souhaitable et que,
cette année, c'était possible et souhaitable.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que c'est possible qu'avant...
M. Rivest: Le pire, c'est que c'est probablement vrai, ce que
répond le sous-ministre!
Mme Lavoie-Roux: Mais, est-ce que ça ne serait pas
possible d'imaginer que, parce que, cette année, encore pendant six mois
ou pour une partie de l'année, si je ne m'abuse, les dépenses
scolaires vont être payées à même l'impôt
foncier scolaire pour la moitié de l'année...
M. Morin (Sauvé): Pour la moitié de
l'année.
Mme Lavoie-Roux: Et, à ce moment-là, ça fera
un moins gros déboursé pour le gouvernement de contribuer aux
derniers six mois de l'année.
M. Morin (Sauvé): A première vue, je ne vois pas
pourquoi. Vous pourriez peut-être m'expliquer par quel calcul savant vous
en arrivez là.
Mme Lavoie-Roux: Si vous augmentez la taxe foncière, la
valeur des propriétés pour une demi-année, les
dépenses scolaires, en tout cas, au moins pour la valeur
normalisée, vont être payées à même cette taxe
foncière. Pour les autres six mois, pour combler les dépenses des
commissions scolaires, cela en fera moins pour le gouvernement à
dépenser.
M. Morin (Sauvé): Eh bien, si c'était le cas, je
dirais que le ministre des Finances est très malin. Mais...
Mme Lavoie-Roux: On s'en doutait. C'est pour ça que
j'ai...
M. Morin (Sauvé): Mais je ne suis pas en mesure de vous
dire si tel est le cas.
Mme Lavoie-Roux: Mais, ça peut avoir ce
résultat-là, en tout cas.
M. Morin (Sauvé): Spéculativement parlant...
Mme Lavoie-Roux: On va demander ça au ministre des
Affaires municipales, l'ancien ministres des Affaires municipales. C'est
possible, n'est-ce pas?
M. Goldbloom: M. le Président, c'est clairement possible
et pour ma part, curieusement, je n'emploierais pas cette
épithète à l'égard du ministre des Finances. Je ne
dirais pas qu'il est malin. Moi, je dirais que...
Mme Lavoie-Roux: Qu'il est renard.
M. Goldbloom: ... c'est ce que les Américains appellent
"enlightened self-interest".
Mme Lavoie-Roux: Là, M. le Président, je
comprends...
M. Morin (Sauvé): Doit-on traduire?
Mme Lavoie-Roux: Je comprends. M. le Président, je me
demande si je ne ferai pas motion pour convoquer le ministre des Finances pour
qu'il vienne nous expliquer les objectifs qu'il poursuit.
M. Rivest: C'est une motion débattable?
M. Goldbloom: M. le Président, j'en ferai une
deuxième pour convoquer le ministre des Affaires municipales.
M. Le Moignan: Adopté.
M. Rivest: On pourrait peut-être commencer par faire une
motion...
Mme Lavoie-Roux: D'accord, ça va.
Le Président (M. Marcoux): Article 14, adopté.
Article 15?
Membres du comité exécutif
M. Morin (Sauvé): Alors, 15, c'est l'article 474a qui est
modifié en ajoutant, à la fin, l'alinéa qui suit: "Le
directeur général et le directeur général adjoint
visés dans l'article 204 de même que le représentant du
comité de parents sont aussi membres du comité exécutif,
mais sans droit de vote."
Ce sont des dispositions qui sont déjà connues. C'est de
concordance entre le local et la régionale.
Le Président (M. Marcoux): Adopté? 15?
Adopté.
Conseil des commissaires
M. Morin (Sauvé): Article 16, maintenant? Le conseil des
commissaires visé dans l'article 91 est, dans le cas de toute commission
régionale, composé de tous les commissaires ou syndics des
commissions scolaires qui en sont membres ainsi que du représentant du
comité de parents de cette commission régionale.
Là aussi, c'est pour s'assurer qu'à la régionale on
trouve un parent.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas beaucoup l'expérience des
commissions scolaires régionales, sauf que je sais qu'elles regroupent
parfois un nombre assez important de commissaires. On en a parlé, il me
semble que c'était un nombre quasi incroyable, de 72 ou de 99; pour
rester dans la moyenne, disons une cinquantaine. A la commission
régionale, vous n'allez retrouver qu'un parent, alors que, dans une
commission scolaire...
M. Morin (Sauvé): Intégrée...
Mme Lavoie-Roux:... intégrée, beaucoup plus petite,
fort probablement, pas nécessairement, vous allez retrouver deux
parents.
M. Morin (Sauvé): Oui, mais l'idée n'est pas de
perturber en aucune façon le fonctionnement de la commission scolaire,
c'est de s'assurer qu'il y a des communications constantes entre commissaires
et les représentants des parents. Or, les problèmes du primaire
et ceux du secondaire sont tellement différents que nous avons
pensé que lorsque la commission scolaire est intégrée, il
fallait qu'il y ait un représentant de chaque niveau pour être
sûr que les messages se rendent. Comme ils n'ont pas le droit de vote,
nous ne pensons pas que ce soit de nature à perturber les commissions
scolaires. Si nous avions tout à coup injecté dans les
commissions scolaires cinq ou sept parents, il aurait pu y avoir des
conséquences. Mais ce n'est pas avec un ou deux parentsqu'on peut...
Mme Lavoie-Roux: D'ailleurs...
M. Morin (Sauvé): ... s'attendre à des
perturbations.
Mme Lavoie-Roux: D'ailleurs, ce que je crains fort et je le
maintiens, ils vont être surtout dans les commissions scolaires
plus nombreuses "récupérés" très vite.
M. Morin (Sauvé): C'est aux parents...
Mme Lavoie-Roux: II faudrait faire un autre débat
là-dessus.
M. Morin (Sauvé): Oui, nous pourrions faire un
débat là-dessus et je voudrais assurer Mme le
député de L'Acadie que les parents vont se donner les moyens
entre eux, avec notre encouragement, d'ailleurs, pour faire l'éducation
de leurs représentants, pour qu'ils connaissent les arcanes du
fonctionnement de la commission scolaire, la Loi de l'instruction publique et
qu'ils puissent donc contribuer vraiment à la bonne marche de la
commission scolaire.
Mme Lavoie-Roux: Evidemment on a passé cet article, ce que
vous venez de dire M. le ministre, cela me rappelle... Je pense que le fait que
les parents ne soient nommés que pour un an... C'est parce que vous avez
fait allusion au fait qu'on va s'initier aux arcanes, comme vous avez
dit-Une Voix: Aux arcanes.
Mme Lavoie-Roux: Je ne connais pas le mot, je chercherai ce
soir.
M. Rivest: Arcades.
M. Morin (Sauvé): Ne vous laissez pas induire en erreur
par le député de Jean-Talon.
Mme Lavoie-Roux: Bon!
M. Morin (Sauvé): II n'est pas question d'arcades.
Mme Lavoie-Roux: Oui, cela, je sais ce que c'est. Un an pour se
familiariser, même si on est familier avec les comités
d'école, c'est peu. Je me souviens qu'à la commission où
j'étais, il y avait quand même une majorité de parents
issus des comités d'école. Leur familiarisation avec le
fonctionnement du conseil des commissaires, même en admettant que c'est
une grande commission, je vous assure qu'un an, c'était bien peu. En
tout cas, on pourra le réviser en temps et lieu, mais un an pour se
familiariser, même s'ils sont issus des comités d'école,
c'est très peu long. N'oubliez pas qu'ils auront aussi la tâche de
retourner aux comités de parents. Enfin, un an cela me semble court,
mais...
M. Morin (Sauvé): Mais c'est la même chose pour le
commissaire qui vient d'être élu.
Mme Lavoie-Roux: Mais il reste quatre ans ou trois ans.
M. Morin (Sauvé): Mais le parent peut être
réélu aussi. Je ne serais pas surpris qu'il le soit, dans bien
des circonstances.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Morin (Sauvé): Ils se bâtiront une expertise peu
à peu. Il n'est pas impossible aussi que d'anciens commissaires devenus
parents ou encore parents...
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous visez quelqu'un pas hasard?
M. Morin (Sauvé): Non, non.
Mme Lavoie-Roux: De bons sympathisants...
M. Morin (Sauvé): Je ne sache pas que vous ayez des
projets de maternité et...
Mme Lavoie-Roux: Non, mais je suis à la veille d'avoir des
petits-enfants. Si je suis la gardienne, cela me rend éligible.
M. Morin (Sauvé): Parfaitement. Je souhaite, d'ailleurs,
que vous le fassiez, ce serait un exemple pour la nation.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas du tout à cela que je
faisais allusion. Je faisais allusion à certains parents parfois battus
au suffrage universel et qui se sont sentis particulièrement
frustrés.
M. Rivest: Dans les fermetures d'écoles, par exemple. (23
heures)
M. Morin (Sauvé): II faut comprendre que, quelquefois, des
gens qui appartiennent à une opinion minoritaire qui n'a aucun
représentant sur une commission scolaire, veuillent trouver le moyen
d'être présents d'une manière ou d'une autre.
M. Rivest: Vous allez rattrapper, à ce compte-là,
le problème des fermetures d'écoles. Je connais des parents qui
se sont opposés à des fermetures d'écoles, qui se sont
présentés à la commission scolaire et qui se sont fait
battre de façon magistrale. Ils vont, évidemment, entrer par
l'entremise de...
M. Morin (Sauvé): S'ils sont choisis par les parents, mais
ce n'est pas sûr. C'est toute la variété des
possibilités qu'engendre la démocratie.
M. Rivest: ... oui, ils vont l'être, j'en suis convaincu.
Non et c'est bien.
Mme Lavoie-Roux: Cela fait partie de la démocratie.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Autres dispositions
M. Morin (Sauvé): L'article 17 est modifié
légèrement, M. le Président, en retranchant les mots "et
des règlements" dans la première ligne de l'article 486, de sorte
qu'il se lirait maintenant comme suit: "Les dispositions de la présente
loi concernant le vérificateur d'une commission scolaire et son rapport
s'appliquent, en y faisant les changements nécessaires, à la
commission régionale".
Mme Lavoie-Roux: 17, c'est de la concordance je pense avec...
Oui, c'est de la concordance. Adopté.
M. Morin (Sauvé): C'est ça, c'est la même
chose, en somme, que l'article...
M. Rivest: Un souci d'uniformisation des règles en ce qui
concerne la vérification.
M. Morin (Sauvé): A l'article 18, comme vous le voyez,
c'est l'article 616 qui est modifié par l'addition, à la fin du
premier alinéa, de ce qui suit: "Chaque commission scolaire est de plus
composée d'un représentant élu pour chacun des niveaux
élémentaire et secondaire conformément à l'article
68a ou au deuxième alinéa de l'article 619." C'est de concordance
pour les commissions scolaires membres du Conseil scolaire de l'île de
Montréal.
Mme Lavoie-Roux: Vous êtes rendus à l'article 19?
Article 18. Il a parlé du Conseil scolaire de Montréal; qu'est-ce
qu'il a raconté?
M. Morin (Sauvé): Oui, l'article 17 a été
adopté, en supprimant "et des règlements".
Mme Lavoie-Roux: Mais, M. le Président, je crois
comprendre que vous voulez étendre au Conseil scolaire de l'île de
Montréal la représentation de ce parent. Est-ce que je me
trompe?
M. Morin (Sauvé): Non, aux commissions scolaires membres
du Conseil...
Mme Lavoie-Roux: Bon, parce qu'il y en a déjà trois
de nommés par le gouvernement, dont, en l'occurrence on ne dira
pas sa couleur politique la présidente...
M. Rivest: Ah oui, je me rappelle.
Mme Lavoie-Roux: ... de la Fédération de parents de
l'île de Montréal...
M. Morin (Sauvé): Mais est-ce que c'est pertinent
lorsqu'il s'agit de la présidente d'une fédération de
parents?
Mme Lavoie-Roux: On pourrait peut-être parler d'un autre
membre, M. le ministre, si cela vous plaît davantage.
M. Morin (Sauvé): Je ne saisis pas l'allusion, parce que
je ne connais qu'un autre des deux membres, c'est M. Pierre Carignan.
Mme Lavoie-Roux: II y en a un troisième.
M. Morin (Sauvé): Mais il a été nommé
à cause de son expertise. Je ne connais pas le troisième.
Mme Lavoie-Roux: Vous ne le connaissez pas. Alors, il y a eu
d'autres influences qui ont joué, M. le Président. Vous pouvez me
dire ça sans rire?
M. Morin (Sauvé): C'est-à-dire que je vois bien que
le député semble faire allusion à des faits qui ne me sont
pas connus.
M. Rivest: II a la mémoire courte.
M. Morin (Sauvé): Vraiment, je ne connais pas la
troisième personne. De toute façon, ce n'est pas très
pertinent à l'adoption de l'article 18.
Mme Lavoie-Roux: Cela l'était, parce que j'avais mal
compris. Je croyais que vous ajoutiez un parent au Conseil scolaire de
l'île; c'est pour ça que je trouvais que ça faisait
beaucoup de monde d'ajouté.
M. Morin (Sauvé): Ce n'est pas le cas. On a adopté
l'article 18, M. le Président?
Mme Lavoie-Roux: Ah! Ah! Vous avez hâte de l'adopter!
M. Morin (Sauvé): Oui, pour ne rien vous cacher, j'ai
hâte que cette loi soit adoptée.
Mme Lavoie-Roux: Mais je voulais simplement vous faire remarquer,
M. le Président, que, dans le cas précis sur lequel vous aviez
des "blancs" de mémoire, le gouvernement a nommé au Conseil
scolaire de l'île quelqu'un qui avait été battu au suffrage
universel.
M. Morin (Sauvé): C'est possible, mais...
Mme Lavoie-Roux: Vous trouvez que c'est un bon principe
démocratique?
M. Morin (Sauvé): Je ne connais pas la personne en
question. Je serais même embêté de vous donner son nom.
Mme Lavoie-Roux: D'ailleurs, je pense que vous ne la connaissez
pas, de toute façon.
M. Morin (Sauvé): A mon avis, tout ce qui a compté
je ne me souviens pas des détails c'est..
Mme Lavoie-Roux: Tout ce qui a compté; on ne rentrera pas
dans les détails.
M. Morin (Sauvé):... que ces trois personnes, je crois,
sont bien représentatives du milieu et sont compétentes
aussi.
Mme Lavoie-Roux: Continuons l'article 20, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): L'article 19.
M. Rivest: Au cas où le ministre retrouverait la
mémoire.
Le Président (M. Marcoux): Nous sommes rendus à
l'article 19.
Mme Lavoie-Roux: Paraît-il que c'est un trou de
mémoire, au souper.
M. Morin (Sauvé): Un trou de mémoire! Une Voix:
D'après le député de Papineau.
M. Goldbloom: C'est une réponse que nous ne visions pas ce
soir.
M. Morin (Sauvé): J'ai un trou de mémoire, à
quel article sommes-nous rendus, M. le Président?
Le Président (M. Marcoux): A l'article 19, qui est
légèrement amendé.
M. Morin (Sauvé): C'est de la concordance du début
à la fin. Je laisse les députés baigner dans cette
concordance quelques instants.
Mme Lavoie-Roux: Vous laissez le scrutin secret?
Une Voix: Non, il l'enlève.
Mme Lavoie-Roux: Vous l'enlevez. D'accord.
M. Morin (Sauvé): Nous l'enlevons, je m'excuse.
Une Voix: Concordance.
M. Morin (Sauvé): Dans la dernière ligne du
deuxième alinéa.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que c'était de cette
façon que l'élection du comité central était
prévue auparavant aussi?
Une Voix: C'est de la concordance.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
Le Président (M. Marcoux): L'article 19 est adopté
avec amendement?
M. Morin (Sauvé): Oui, c'est cela, en laissant tomber "au
scrutin secret" dans la dernière ligne du deuxième
alinéa...
Mme Lavoie-Roux: L'article 20 est retranché. M. Morin
(Sauvé): L'article 20 est abandonné. M. Rivest: ... A
l'abandon.
Mme Lavoie-Roux: J'avais dit que ce serait un projet de loi
facile à adopter, M. le ministre, cela m'a seulement pris du temps pour
vous convaincre.
M. Rivest: Abandonner sur autant de souplesse.
Le Président (M. Marcoux): L'article 21.
M. Morin (Sauvé): L'article 629 comportait un oubli.
Une Voix: ... l'article 20?
M. Morin (Sauvé): L'article 20 est retiré. Quant
à l'article 21, M. le Président, il s'agit de corriger une
erreur. Nous disons donc: "Le secrétaire de la section de
Montréal du Bureau de révision de l'évaluation
foncière du Québec" au lieu du greffier.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 21 sera
adopté?
Mme Lavoie-Roux: C'est un petit omnibus, cela?
M. Rivest: M. le député de D'Arcy McGee a
demandé la parole.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela, vous voulez corriger...
M. Morin (Sauvé): C'est un oubli.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee, sur l'article 21.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. D'abord, je voudrais
dire que je trouve excellent ce changement qui permet aux
intéressés de s'adresser directement au Bureau de révision
de l'évaluation foncière. Mais je m'interroge sur le fait que
seul le secrétaire de la section de Montréal puisse recevoir de
telles plaintes. Pourquoi pas le secrétaire de la section de
Québec?
M. Rivest: Oh mon Dieu!
Mme Lavoie-Roux: Cela se rapporte, à Montréal,
cette section.
M. Goldbloom: Cela se rapporte exclusivement à
Montréal? Très bien.
M. Morin (Sauvé): Ces articles dont fait partie l'article
629 se rapportent à cette région administrative en
particulier.
M. Goldbloom: Merci.
Le Président (M. Marcoux): L'article 21 est adopté.
L'article 22.
M. Morin (Sauvé): On me prie de spécifier que cet
article est inséré à la demande de la CECM.
Mme Lavoie-Roux: Refusé.
M. Morin (Sauvé): Imaginez-vous les reproches que vous
auriez à vous faire si vous aviez empêché l'adoption de
cette loi. Il faudrait battre votre coulpe à deux mains.
Le Président (M. Marcoux): L'article 22.
Mme Lavoie-Roux: En fait, cela durait depuis combien
d'années? Depuis toujours?
M. Rivest: Vous n'aviez pas réussi à... M. Morin
(Sauvé): Depuis toujours...
Mme Lavoie-Roux: Alors, six mois de plus, cela n'aurait pas
créé trop d'inconvénients. D'ailleurs, puisque le ministre
a ouvert la porte aux demandes de la CECM ce n'est pas moi qui me suis
mise hors d'ordre, M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): C'est la voix du ministre.
Mme Lavoie-Roux: C'est la voix du ministre, non c'est la voix du
député. Ils vous ont fait une demande aussi quant à une
formule d'indexation du fonds de pension de leurs retraités.
Paraît-il que, pour cela aussi, ils devront attendre au moins trois ans.
C'est quand même un projet de loi que notre collègue de Bourassa
avait parrainé pendant un bout de temps à l'Assemblée
nationale et puis, tout à coup, c'est disparu.
M. Morin (Sauvé): II a certainement fait son possible pour
faire avancer ce dossier. Il l'avait à coeur, mais je crois que les
coûts ont paru absolument exorbitants.
Mme Lavoie-Roux: Je croyais que c'était environ $120 000
par année.
M. Morin (Sauvé): Non, c'était plus que cela.
Mme Lavoie-Roux: II faudrait qu'on s'en reparle.
M. Morin (Sauvé): Par voie de conséquence, je n'ai
pas d'objection à ce qu'on s'en reparle.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): L'article 22.
Mme Lavoie-Roux: C'est un peu hors du sujet, je suis bien
d'accord.
M. Morin (Sauvé): A l'article 22 toutes ces dispositions
ne s'appliquent pas aux Cris, c'est ce que dit désormais l'article 675
tel que modifié.
Mme Lavoie-Roux: C'est pour respecter nos autochtones et la
convention.
Le Président (M. Marcoux): L'article 23.
M. Morin (Sauvé): Cette fois, c'est pour les Inuit.
Mme Lavoie-Roux: II faudrait faire venir le député
de Mont-Royal.
M. Morin (Sauvé): La commission scolaire Kativik.
Mme Lavoie-Roux: On va aller chercher le député de
Mont-Royal.
M. Morin (Sauvé): Autrement dit, les articles 66 à
70 que nous avons modifiés par ce projet de loi ne s'appliquent pas dans
le cas de cette commission scolaire qui jouit d'un statut spécial et de
dispositions particulières.
Le Président (M. Marcoux): 23, adopté...
M. Morin (Sauvé): 23, adopté.
Le Président (M. Marcoux): 24.
M. Morin (Sauvé): 24, pour l'année scolaire
débutant le 1er juillet 1979, les dates du 1er mai et 1er juin... Oui,
il faut désormais dire, en concordance...
Mme Lavoie-Roux: C'est le 20 mai.
M. Morin (Sauvé): ... du 20 mai et 1er juin, je crois que
cette date demeure, mentionnées aux articles 1, 3 et 19 de la
présente loi sont remplacées respectivement par le 15 octobre et
le 1er novembre.
Le Président (M. Marcoux): 20 mai à la fin,
également...
Mme Lavoie-Roux: Un instant.
Le Président (M. Marcoux): 20 mai à la
dernière ligne.
M. Morin (Sauvé): Un instant.
Mme Lavoie-Roux: Pourquoi faut-il des dates...
Le Président (M. Marcoux): Dans le projet de...
Mme Lavoie-Roux: II y en a une qui sera pour l'élection et
l'autre pour convoquer la première... Pourquoi y a-t-il deux dates?
M. Morin (Sauvé): Sur la dernière ligne, les dates
restent ce qu'elles sont là, que je sache. Dans le paragraphe...
Mme Lavoie-Roux: Le 20 mai change, d'accord.
M. Morin (Sauvé): ... suivant, il faut encore changer le
1er pour le 20 mai. La dernière ligne de l'article 24.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que 24 sera
adopté avec amendement?
M. Morin (Sauvé): C'est de nature transitoire.
Mme Lavoie-Roux: Une pour l'élection et l'autre pour
l'assemblée générale.
M. Morin (Sauvé): L'article 24 est adopté tel que
modifié, M. le Président?
Le Président (M. Marcoux): Cela n'est pas encore fait.
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi, c'est simplement... Pourquoi ne
gardez-vous pas le 1er et le 15 octobre? Vous avez deux dates parce qu'il y en
a une qui sera pour l'élection du comité et la deuxième
pour convoquer l'assemblée générale.
M. Morin (Sauvé): C'est cela, le 15 octobre et le 1er
novembre seront les dates pour former le comité d'école et nommer
le représentant...
Mme Lavoie-Roux: Ma seule remarque, c'est que c'est un changement
de 15 jours, cela n'a pas d'importance.
M. Morin (Sauvé): C'est faire à l'automne ce qui
devait se faire maintenant. Ce printemps-ci, c'est trop tard.
Le Président (M. Marcoux): C'est adopté, avec
amendement? 25.
M. Morin (Sauvé): La présente loi que nous
terminons, fort heureusement, entre en vigueur le jour de sa sanction, à
l'exception de l'article 66a édicté par l'article 1 et de
l'article 4 de la présente loi qui entreront en vigueur le 1er mars
1980.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 25 sera
adopté?
M. Rivest: Un instant.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Jean-Talon demande la parole? Je la lui accorde avec plaisir.
Mme Lavoie-Roux: Non, non, cela va. M. Rivest: Cela
va.
Mme Lavoie-Roux: On fera les commentaires en troisième
lecture, je pense que...
Le Président (M. Marcoux): Adopté. M. le
député de D'Arcy McGee, vous voulez ajouter un 26e article? (23 h
15)
M. Goldbloom: Non, non. J'aimerais soulever une question sur
l'uniformité de l'usage de la langue française dans nos lois. Ma
question se rapporte à l'article 17, avec votre permission, M. le
Président. Le nouvel article 486 se lirait comme suit: "Les dispositions
de la présente loi concernant le vérificateur d'une commission
scolaire et son rapport s'appliquent, en y faisant les changements
nécessaires, à la commission régionale." Si je comprends
bien, cette expression "en y faisant les changements nécessaires"
remplace les mots latin "mutatis mutandis", sauf que le distingué
collègue du ministre de l'Education, le ministre
délégué à l'environnement, en présentant un
projet de loi, a fait remplacer les mots "mutatis mutandis" par les mots
suivants "en les adaptant". Alors, M. le Président, je souligne qu'il y
a divergence de langage entre les ministres, scission au sein du Conseil des
ministres et j'aimerais que le gouvernement soit uniforme dans...
Le Président (M. Marcoux): ... au journal des
Débats.
M. Goldbloom: Oui, et que le gouvernement se branche.
M. Morin (Sauvé): Je pense que le gouvernement va se
brancher en faveur de l'expression "en y faisant les changements
nécessaires".
M. Goldbloom: Que je préfère.
M. Morin (Sauvé): Merci, M. le député.
Le Président (M. Marcoux): Avant, il faudrait faire motion
pour faire renuméroter les articles parce qu'il y a plusieurs
articles de retirés est-ce que cette motion sera
adoptée?
M. Rivest: Renumérotons.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a consentement
pour le...
Mme Lavoie-Roux: Oui, il y a consentement cela va rendre
le ministre heureux à l'unanimité.
Le Président (M. Marcoux): Avant de vous céder la
parole, j'ai quelque chose à ajouter.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): La commission de
l'éducation a complété l'étude article par article
du projet de loi no 30, Loi modifiant la Loi de l'instruction publique, et l'a
adopté avec amen- dements. Je prierais le rapporteur des travaux de
cette commission, le député de Sainte-Anne, de faire rapport
à l'Assemblée nationale que la commission a
complété l'étude du projet de loi no 30. Mme le
député de L'Acadie, pour le mot de la fin.
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas de mot de la fin, sauf que je veux
remercier le ministre d'avoir pu convaincre les membres de son cabinet. Je
pense que lui-même était peut-être plus ouvert à
cette question du retranchement temporaire des articles 12 et 20. Je m'en
réjouis, parce que ça nous a permis de travailler efficacement,
quoique la grande partie du projet de loi était vraiment de la
mécanique, une fois le principe de la présence des parents...
M. Alfred: ...
Mme Lavoie-Roux: II est toujours possible de m'aimer, M. le
député de Papineau, à la condition qu'on puisse, de temps
à autre, négocier certaines choses.
M. Alfred: Je vais commencer...
Le Président (M. Marcoux): Je remercie tous les membres de
la commission de leur collaboration, spécialement Mme le
député de L'Acadie et M. le ministre...
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais remercier le député de
Gaspé...
Le Président (M. Marcoux): ... qui ont été
présents tout au long des travaux de cette commission et je remercie
aussi les distingués visiteurs qui nous ont accompagnés à
l'occasion.
M. Le Moignan: M. le Président, je voudrais parler dans le
même sens pour remercier de leur patience le ministre et tous les autres,
et surtout celui qui, pour notre formation politique, est intervenant et qui,
déjà depuis trois semaines, ne m'a pas laissé d'une
seconde et m'a aidé beaucoup dans le travail de cette commission...
Le Président (M. Marcoux): Le jeune député
de Bellechasse.
M. Le Moignan: ... le jeune député de Bellechasse,
en dépit de tout son autre travail, a consacré de nombreuses
heures ici.
Le Président (M. Marcoux): II faut dire qu'il a
accéléré nos travaux à plusieurs reprises. M. le
ministre, pour le vrai mot de la fin.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je voudrais
simplement remercier tous les députés de leur collaboration.
C'est une commission parlementaire dont je conserverai longtemps le
souvenir.
Le Président (M. Marcoux): La commission de
l'éducation ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 23 h 20