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(Quinze heures cinquante-six minutes)
Le Président (M. Parent, Sauvé): À
Tordre, s'il vous plaît!
Cette séance de la commission parlementaire de l'éducation
a pour but d'étudier article par article le projet de loi 24. Le projet
de loi 24, pour l'intelligence des membres de cette commission, est un projet
de loi qui proroge jusqu'au troisième dimanche de novembre 1987 la
durée du mandat des commissaires d'écoles. Il prévoit
aussi qu'à partir de cette date, tous les commissaires seront
élus en même temps pour trois ans. Il enlève l'obligation
d'être de la confession religieuse d'une commission scolaire
confessionnelle pour voter lors de l'élection des commissaires ou
à l'occasion de la tenue d'un référendum. Il
prévoit la composition du conseil des commissaires dans les cas de
fusion, d'annexion ou d'érection de municipalités scolaires. Il
prévoit la possibilité d'étaler le déficit d'une
commission scolaire. Il permet aussi aux commissions scolaires confessionnelles
de l'île de Montréal de déléguer au Conseil scolaire
de l'île de Montréal leur pouvoir d'emprunt.
M. le secrétaire de la commission, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui. M. le Président, il y a le
député de Chapleau, M. Kehoe, qui remplace Mme Dougherty
(Jacques-Cartier) pour la séance.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci.
J'inviterais le ministre de l'Éducation, en premier et je
demanderai ensuite au porte-parole de l'Opposition, s'ils ont des
déclarations à faire avant de commencer cette commission
parlementaire, avant le début de l'étude de ce projet de loi.
Après cela, je recevrai ou je permettrai, s'il y a lieu, la
présentation de motions préliminaires. Dans un troisième
temps, on commencera, tel que prévu, à étudier article par
article ce projet de loi dont j'ai rappelé les objectifs, il y a
quelques minutes.
Il serait peut-être bon aussi, pour la compréhension du
Journal des débats, d'identifier les membres de cette commission qui
sont avec nous. Il y a la députée de Groulx, le
député de Charlevoix, le député de Chapleau en
remplacement de la députée de Jacques-Cartier, le
député de Huntingdon, le député d'Arthabaska, le
député d'Abitibi-Ouest, le député de Laviolette, le
député de Sauvé, le député de Rimouski et le
député de Richelieu.
Cela me fait plaisir d'avoir le ministre de l'Éducation, le
député d'Argenteuil. Dans quelques minutes, le ministre de
l'Éducation va prendre la parole.
Mme Bleau: M. le Président, il y a M. Thérien qui
me dit de vous faire part de sa présence, d'ici cinq minutes.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci.
Est-ce que le porte-parole officiel de l'Opposition, le
député de Laviolette, peut nous informer s'il va être
accompagné d'autres membres de l'Opposition?
M. Jolivet: Vous savez, M. le Président, qu'il y a
d'autres commissions qui siègent actuellement et ils doivent y
participer. Donc, je serai le seul, pour le moment, à la commission.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous allez
être le seul à participer comme député de
l'Opposition. Je profite de l'occasion pour le saluer et mentionner
l'arrivée du député de Rousseau qui vient se joindre
à l'équipe ministérielle. Alors, M. le ministre, avant de
commencer les travaux de cette commission, je vous inviterais à nous
présenter les gens qui vous accompagnent et qui vous seconderont durant
l'étude de ce projet de loi.
M. Ryan: M. le Président, il me fait plaisir de vous
présenter mes principaux collaborateurs qui seront avec nous pour
l'examen du projet de loi. Il y a d'abord le sous-ministre de
l'Éducation, M. Thomas Boudreau. Il y a le sous-ministre adjoint de
l'Éducation à la direction des réseaux primaire et
secondaire, M. André Rousseau et Me Luc Leblanc, du service juridique du
ministère de l'Éducation. Il y a M. Jean-Claude Rondeau, qui est
conseiller à mon cabinet politique pour l'enseignement primaire et
secondaire et M. Jeff Polenz, également de mon cabinet politique,
conseiller pour les relations avec la communauté anglophone et les
communautés ethniques en particulier, mais également pour
beaucoup d'autres choses.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M.
Polenz, nous vous souhaitons la bienvenue.
M. Ryan: Il y aura mon directeur de cabinet qui est absent pour
l'instant, mais qui fera bientôt son apparition, M. André Fortier,
bien connu de la commission parlementaire de l'éducation. Je pense
pouvoir saluer également la présence du conseiller juridique de
la Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec, Me François Houde, et du conseiller juridique du Conseil
scolaire de l'île de Montréal, Me Yves Carrière.
Le Président (M. Parent, Sauvé): II me fait
plaisir, M. Carrière, de vous accueillir à cette séance de
la première commission parlementaire de l'éducation, en
réalité, si on fait abstraction de celle qui a été
consacrée à l'étude des crédits. En fait, c'est la
première rencontre officielle de cette commission parlementaire de la
trente-troisième Législature de l'Assemblée nationale.
Nous commencerons dans quelques instants.
Je dois aussi informer les membres, étant donné que c'est
une de nos premières rencontres des règles qui font foi d'un
règlement lors des séances de commission parlementaire. Chaque
intervenant, sur chaque projet de loi, a le droit d'intervenir pendant vingt
minutes, vingt minutes sur un article de projet de loi et, si l'article
comporte plusieurs paragraphes, vingt minutes sur chacun des paragraphes ou sur
chacun des alinéas. La règle de l'alternance sera observée
de la façon la plus stricte possible.
Je ferais aussi remarquer que personne n'est obligé non plus
d'occuper le plancher pendant ces vingt minutes, mais c'est un droit qui
appartient à chacun des représentants, à chacun des
membres de cette commission parlementaire de s'exprimer pendant cette
période-là. Maintenant, si le ministre, le parti
ministériel a des amendements préparés d'avance, je vous
rappelle que normalement la coutume veut qu'il les remette au secrétaire
de l'Assemblée avant le début de l'étude, et cela doit
être remis en cinq copies. Par contre, chaque membre de la commission
parlementaire a le droit, durant la discussion, de présenter des
amendements dans sa critique du projet de loi dans le but d'améliorer ce
projet de loi. Ce droit de présenter des amendements appartient aux
membres des deux côtés de la commission. Est-ce qu'il y a des
questions avant de commencer les débats? S'il n'y a pas de
question...
M. Jolivet: II y a une question que je voudrais poser, M. le
Président, compte tenu justement du projet de loi qui a
été proposé à l'Assemblée nationale et qui a
fait l'objet d'une deuxième lecture; M. le ministre pourrait-il me dire
s'il a beaucoup d'amende- ments à apporter au projet de loi? M. le
ministre pourrait-il m'indiquer, selon la formule habituelle, s'il y a
plusieurs papillons? Pouvez-vous me dire si vous avez plusieurs amendements qui
vont être apportés au projet de loi?
M. Ryan: Oui, M. le Président, d'ici à la fin de la
présente séance nous serons en mesure de remettre au
secrétaire de la commission une série d'amendements que nous
voulons apporter au projet de loi. Ils seront, par conséquent, à
la disposition des membres de la commission avant l'heure du souper.
M. Jolivet: Mais, j'aimerais savoir ceci: Pouvez-vous me dire le
nombre d'amendements qui vont être apportés d'ici à la
fin?
M. Ryan: Je pense bien qu'il y en aura une bonne trentaine.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mais alors...
M. Ryan: Mais ce ne sont pas en général des
amendements de fond. La plupart sont des amendements d'ajustement technique ou
de concordance qui avaient pu être rendus nécessaires par des
omissions qui avaient été faites ou des nouvelles liaisons qu'on
a trouvées dans tel article de la Loi sur l'instruction publique et
telle autre, surtout au chapitre des élections scolaires, des
technicités pour l'élection et le remplacement des commissaires,
des membres d'exécutifs de commissions scolaires, des
représentants de parents, et ces choses-là. Il y a tellement de
tuyauterie là-dedans que certaines pièces avaient pu être
l'objet d'un traitement un peu rapide dans la première version, puis on
a fait des retouches pour resserrer les choses davantage.
Sur les questions de fond, il y a deux amendements principaux dont vous
serez saisis qui innovent de ce point de vue-là. Il y en a un qui
regarde le statut des professionnels non enseignants de notre système
scolaire. Il fera partie des amendements qui vous seront distribués. Cet
amendement vise à modifier l'article 206 de la Loi sur l'instruction
publique; nous l'expliquerons en temps utile. II y a d'autres dispositions
transitoires devant entourer l'entrée en vigueur de cette loi-ci et
d'autres lois qu'elle modifie qui seront présentées à la
fin de notre examen, comme il est normal.
M. Jolivet: Est-ce que je serais méchant, M. le ministre,
si je vous disais que le projet de loi, tel que présenté, avec le
nombre d'amendements que vous allez nous apporter, avec deux amendements de
fond dont vous faites mention, cela nous
indique qu'il a été préparé à la
vitesse, de telle sorte que vous avez manqué certains liens importants
dans le projet de loi? Dois-je vous demander aussi si les amendements de fond
doivent porter normalement discussion à l'Assemblée nationale,
parce que le projet de loi a été adopté dans son principe
en deuxième lecture? Nous sommes actuellement en commission
parlementaire entre l'adoption du principe et l'adoption du projet de loi
lui-même; donc, il y a des technicités aussi importantes qui sont
celles de demander un retour à l'Assemblée nationale pour la
deuxième lecture.
M. Ryan: M. le Président, je crois qu'il ne se posera
aucun problème de ce côté-là. Lorsque le
député verra les amendements en question, il verra qu'ils se
relient directement au projet de loi et que dans un cas en particulier ou le
lien est moins évident, l'Opposition aura tout intérêt
à collaborer avec le gouvernement pour l'adoption de cet
article-là.
M. Jolivet: Ce n'est pas ce que je veux dire. Je ne veux pas dire
qu'on ne collaborera pas, M. le Président, je veux dire que le ministre
est bien conscient que, s'il y avait des amendements qui n'avaient pas fait
l'objet de l'adoption de principe, en deuxième lecture comme on
l'appelait autrefois, mais l'adoption de principe, il faut automatiquement
revenir en Chambre, sans cela il deviendra nul, malgré l'accord que l'on
pourrait accorder en commission parlementaire.
M. Ryan: Je crois que le président pourra statuer en temps
et lieu sur ces cas-là, s'il en existe.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, si vous
voulez bien, M. le ministre...
M. Jolivet: Juste un instant, parce que c'est important. On me
dit qu'on va avoir avant la fin de la présente séance...
Le Président (M. Parent, Sauvé): La présente
séance.
M. Jolivet: ...tous les amendements qui vont être
disponibles pour qu'on puisse les étudier au moins à l'heure du
souper pour être à même de faire une étude plus
complète. Nous allons collaborer quand même sur les articles que
nous pourrons adopter avant l'heure du souper, mais je dis au ministre que,
s'il veut me donner les amendements, tel qu'il l'a proposé tout à
l'heure, nous allons faire l'étude appropriée à l'heure du
souper.
M. Ryan: ...très apprécié.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, j'invite le
ministre à faire sa déclaration d'ouverture et, après
cela, je donnerai la parole au porte-parole de l'Opposition.
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: M. le Président, la déclaration que je
voudrais faire à ce stade-ci sera plutôt brève. Je pense
qu'il est bon de situer le projet de loi 24 dans son contexte. Pour saisir la
portée du projet de loi 24, je pense qu'il est important de se reporter
à la loi 29 qui fut adoptée au printemps de 1985 par
l'Assemblée nationale à la suite d'un jugement qu'avait rendu la
Cour suprême du Canada en décembre de l'année
précédente, c'est-à-dire en décembre 1984, en
relation avec la loi 57 modifiant les dispositions sur la fiscalité
municipale et scolaire qui fut adoptée, si mes souvenirs sont bons, en
1980. Cette loi qui apportait une réforme profonde de la
fiscalité municipale avait donné lieu à des contestations
de la part des commissions scolaires. Ces contestations sont allées
jusqu'en Cour suprême et, en décembre 1984, la Cour suprême
décidait que certaines dispositions de la loi 57 étaient
inconstitutionnelles. Comme ces dispositions de la loi 57, qui furent
jugées inconstitutionnelles, avaient été transcrites dans
la loi 3 réformant les structures de l'enseignement primaire et
secondaire, il en résultait que, dans la mesure où la loi 3
incorporait ces dispositions, elle devenait, elle aussi,
inconstitutionnelle.
Le gouvernement, pour donner suite au jugement de la Cour suprême,
avait introduit à l'Assemblée nationale le projet de loi 29 qui
fut adopté le 4 juin 1985 et sanctionné le 4 juin 1985
également. C'est un premier point. J'y reviendrai tantôt.
Un deuxième point a trait à la loi 3 sur l'enseignement
primaire et secondaire. Un des effets de la loi 29 consistait à apporter
un certain nombre de modifications à la loi 3 sur la réforme de
l'enseignement primaire et secondaire. Comme la loi 3 est à son tour
déclarée inconstitutionnelle par un jugement de la Cour
supérieur qui remonte à la fin du mois de juin 1985, il en
résultait également des conséquences pour l'action du
gouvernement en matière d'éducation. Le projet de loi 24 vise
à normaliser la situation dans laquelle nous sommes au point de vue des
commissions scolaires en particulier" et clarifier les choses de manière
que disparaissent les obscurités issues de ces jugements de cour qui ont
déclaré inconstitutionnels des textes législatifs
très importants.
La loi 29 visait un certain nombre de résultats, en particulier
les suivants. D'abord, elle voulait reconnaître le statut spécial
qui revient dans notre droit scolaire aux
commissions scolaires confessionnelles protégés par
l'article 93 de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique. Le jugement de
la Cour suprême rendu en décembre 1984 avait surtout eu pour objet
de réaffirmer le caractère propre et des droits
inaliénables de ces commissions scolaires à qui sont garantis des
droits confessionnels. Le gouvernement précédent, avec le projet
de loi 29, visait à reconnaître ce statut beaucoup plus clairement
que ne l'avait fait la loi 3. De plus, le gouvernement entendait se conformer
à une directive de la Cour suprême ordonnant que la
répartition des subventions gouvernementales entre les commissions
scolaires soit faite d'une manière proportionnelle à l'importance
de chacune. Ce critère n'était pas contenu dans la loi 57. Un des
objets de la loi 29 était d'inclure ce critère dans la Loi sur
l'instruction publique. Il ne faut pas oublier que la loi 57 modifiant la Loi
sur l'instruction publique dans certaines de ses dispositions. Cela visait
à établir le principe de proportionnalité, de justice et
d'équité dans la répartition des subventions
versées aux commissions scolaires par le gouvernement.
La loi 29 visait également à définir les conditions
du droit de vote aux élections des commissions scolaires
confessionnelles. C'est de cette loi qu'est née en particulier la
disposition législative voulant que, dans les territoires de
Montréal et de Québec, soient seuls habilités à
participer aux élections scolaires des commissions scolaires
confessionnelles les électeurs de foi catholique ou de foi protestante,
selon le cas. On créait là une situation assez bizarre, en
pratique. Comme il n'y a que des commissions scolaires confessionnelles sur le
territoire de Montréal et le territoire de Québec, cela
équivalait à dire qu'un certain nombre de citoyens
indéterminé pouvaient être obligés de payer des
taxes, mais n'avaient pas le droit de participer aux élections
scolaires. Je pense que tout le monde s'est rendu compte que cette disposition
était discriminatoire dans son principe même. Comme le
gouvernement avait compté que la loi 3 entrerait en vigueur, il se
disait qu'avec l'entrée en vigueur de la loi 3 on aurait sur tout le
territoire, y compris à Montréal et à Québec, des
commissions scolaires linguistiques. Donc, ceux qui n'auraient pas
été admis à voter aux élections des commissions
scolaires confessionnelles auraient voté aux commissions scolaires
linguistiques. Par conséquent, ils n'auraient pas été
défranchisés de leur droit de vote. Comme la loi 3 a
été déclarée inconstitutionnelle, on se retrouve
è Montréal et à Québec avec des commissions
scolaires confessionnelles exclusivement. Alors là, les articles de la
loi 29 qui limitent le droit de participation aux élections scolaires
des commissions scolaires confessionnelles à des électeurs
catholiques ou protestants deviennent discriminatoires. Il faut les ajuster.
Des dispositions de même nature s'appliquaient pour le choix des
représentants des comités de parents dans les commissions
scolaires, le choix des officiers des comités de parents
également. On disait que ne pouvait être élue
présidente ou représentante d'un comité de parents, dans
une commission scolaire confessionnelle, qu'une personne de foi catholique ou
protestante, selon le cas. (16 h 15)
Une autre chose très importante qui découlait de la loi
29: en vervu de la loi 29, le budget des commissions scolaires confessionnelles
cessait d'être soumis à l'approbation du ministre de
l'Éducation et du gouvernement. En vertu de la Loi sur l'instruction
publique, les budgets des commissions scolaires sont soumis à
l'approbation du gouvernement, du ministre de l'Éducation. En vertu de
la loi 29, comme suite au jugement de la Cour suprême, toujours, on
disait que les budgets des commissions scolaires ne seront plus soumis à
l'approbation du ministre de l'Éducation parce que, suivant les
prérogatives confessionnelles, donc constitutionnelles, dont disposent
les commissions scolaires confessionnelles, elles peuvent décider
elles-mêmes, en toute souveraineté, de leurs budgets, du moins
sous l'angle de la taxation. II y avait des dispositions de la loi 29 qui
définissaient des rapports entre les commissions scolaires
confessionnelles et le Conseil scolaire de l'île de Montréal. On
créait deux catégories de membres, c'est-à-dire qu'on
reconnaissait l'existence de deux catégories de commissions scolaires
à l'intérieur du Conseil scolaire de l'île de
Montréal, soit les commissions scalaires confessionnelles et les
autres.
La loi 29 modifiait la loi 3. Elle apportait un certain nombre de
modifications à la loi 3. La loi 3 venait à peine d'être
adoptée quelques mois plus tôt que, déjà, plusieurs
amendements apparaissaient nécessaires, et le gouvernement du temps
avait cru bon d'introduire ces amendements par le biais de la loi 29. Ce n'est
pas tout, ça. J'ai dit tantôt que la loi 57 avait
été déclarée inconstitutionnelle dans plusieurs de
ses dispositions. La loi 3 a été déclarée
inconstitutionnelle. De plus, une injonction a été émise
à l'encontre de la loi 29 "on the grounds of constitutionality" aussi,
en opposition avec la Charte de droits et libertés de la personne. On se
réveillait avec une situation de vacuum pas ordinaire: trois lois
majeures de l'ancien gouvernement - je m'en excuse auprès du
député de Laviolette - qui ont été frappées
d'interdit par des interventions consécutives des tribunaux en moins
d'un an. Nous avons examiné la situation en arrivant au pouvoir et nous
avons dû
conclure - et ce n'était pas du tout génial de le faire,
c'était notre devoir élémentaire - qu'une certaine
clarification s'imposait.
Il y avait un autre problème qui se posait. La loi 3
prévoyait tout le processus d'intégration des commissions
scolaires, c'est-à-dire tout le processus de retour à des
commissions scolaires responsables à la fois de l'enseignement primaire
et secondaire sur leur territoire et le remplacement graduel des commissions
scolaires régionales par des commissions scolaires
intégrées. Comme la loi 3, qui définissait les conditions
de l'intégration, devenait inconstitutionnelle, il fallait trouver un
autre moyen de procéder et le gouvernement précédent a
conclu qu'il allait continuer de travailler le processus d'intégration
en se servant de la bonne vieille Loi sur l'instruction publique qui avait
été fortement dénigrée, dans le temps, par le
gouvernement, mais que nous avions toujours défendue alors que nous
étions dans l'Opposition, pas parce que nous la trouvions parfaite et
irremplaçable, mais parce que nous trouvions qu'elle recélait
beaucoup de secrets, beaucoup d'éléments très riches
accumulés à la suite d'une très longue tradition de
travail et de développements consécutifs. Il a fallu revenir
à la Loi sur l'instruction publique pour continuer ce processus
d'intégration des commissions scolaires. Nous nous sommes aperçus
qu'il était impossible de continuer le processus d'intégration si
on gardait intégralement la Loi sur l'instruction publique comme elle
était et si on gardait intégralement la loi 29
également.
Le but du projet de loi 24, c'est précisément de corriger
des choses seulement, cependant, dans la mesure où c'est vraiment
nécessaire à ce moment-ci. Nous ne voulons pas innover. Nous ne
voulons pas faire de changements radicaux qui créeraient un ordre de
choses nouveau. À l'automne, nous comptons revenir avec un projet de loi
qui visera à modifier, assez substantiellement, la Loi sur l'instruction
publique en conformité avec les conclusions tirées des grands
débats des dernières années, en particulier en ce qui
concerne le rôle de l'école, le rôle et les pouvoirs des
commissaires d'écoles, etc. Pour le moment, nous voulons nous en tenir
à l'essentiel, redresser les choses qui doivent être
redressées et permettre à tout le monde de savoir où nous
irons d'ici environ un à un an et demi.
Le premier objet du projet de loi, c'est d'abolir les clauses
discriminatoires qu'on trouvait dans la loi 29, c'est-à-dire les clauses
en vertu desquelles la participation aux élections des commissions
scolaires confessionnelles est réservée seulement aux
électeurs de telle ou telle confession religieuse. On verra par
l'étude article par article... Dès le premier article d'ailleurs,
nous pourrons entrer tout de go dans ce sujet. Tous les articles de la loi 29,
qui avaient un caractère, à notre point de vue, discriminatoire
et objectivement discriminatoire depuis le sort qui est échu à la
loi 3, seront l'objet de modification. Nous visons tout simplement à les
éliminer.
Le deuxième objectif que nous poursuivons, c'est la continuation
du processus d'intégration des commissions scolaires. Nous voulons que
ce processus continue. Nous avons décidé qu'il devait se
poursuivre dans un climat de liberté et de libre adhésion des
commissions scolaires concernées. Par conséquent nous n'imposons
nulle part l'intégration, mais nous disons aux commissions scolaires qui
sont désireuses de s'intégrer qu'elles ont la sympathie du
gouvernement, qu'elles peuvent procéder à leur intégration
pourvu que cette intégration soit fondée sur la libre
participation de chacune et qu'elle se fasse dans des conditions qui soient
à la fois économiques et capables de garantir le maintien d'une
bonne qualité des services éducatifs.
Il y avait des ajustements qui s'imposaient de ce point de vue. Nous en
proposons plusieurs dans le projet de loi. L'ajustement majeur que nous
proposons, c'est un ajustement qui vise à reporter à l'automne de
1987 les prochaines élections scolaires. II y avait un problème
dans le sens que si on faisait des élections scolaires au mois de juin,
dans certains endroits on aurait élu un tiers des commissaires. Si
l'intégration s'était faite ensuite au mois de juillet de cette
année ou au mois de juillet de l'année suivante, on se serait
réveillé avec des commissions scolaires assises sur une patte et
l'autre patte très chancelante. On trouvait que cela ne tenait pas
debout et on a dit: On va mettre tout le monde sur le même pied.
Par conséquent, il a été décidé de
proposer, dans ce projet de loi, que toutes les élections scolaires au
Québec aient lieu à l'automne de 1987 et que les commissions
scolaires soient alors formées pour une période de trois ans.
Tout cela pourra être discuté quand on amendera la Loi sur
l'instruction publique à l'automne. Le régime qu'introduit le
projet de loi 24, c'est un régime d'élection des commissions
scolaires à la même date, le troisième dimanche de
novembre, partout dans le Québec et pour un mandat de trois ans.
Pour assurer la transition, les commissions scolaires se regroupent.
Disons que deux ou trois commissions scolaires décident de
s'intégrer ou de fusionner pour former une commission scolaire
dispensant l'enseignement primaire et secondaire. Souvent, cela fait des
commissions scolaires comprenant 20, 25, 30, jusqu'à 40 membres dans
certains cas. On ne peut pas faire fonctionner des commissions
scolaires avec un nombre de membres aussi élevé. C'est la
raison pour laquelle le projet de loi prévoit qu'une commission scolaire
ainsi reformée ou fusionnée pourra se donner un exécutif
de 5, 7 ou 9 membres qui verra à la gouverne concrète de ses
affaires jusqu'à la tenue des prochaines élections scolaires.
On prévoit aussi, dans le projet de loi, plusieurs dispositions
spéciales visant à favoriser la participation des parents, la
continuité dans la participation des parents au travail des commissions
scolaires. C'est pourquoi vous verrez que les dates donnent lieu à des
ajustements. On ne veut pas que les parents soient laissés quelque part
entre deux chaises pendant que ce processus d'intégration se continuera.
Nous avons introduit des dispositions en conséquence dans le projet de
loi.
Il y a une autre disposition sur laquelle j'attire l'attention des
députés, l'une des plus importantes de tout le projet de loi,
celle qui concerne le budget des commissions scolaires. Il y a plusieurs
dispositions qui traitent de cela. Sous l'effet actuel de la Loi sur
l'instruction publique, je pense que c'est l'article 339 de la loi actuelle,
les commissions scolaires sont tenues, de par la loi, d'adopter chaque
année un budget équilibré. L'article 339 de la loi dit que
le budget adopté chaque année par une commission scolaire doit
maintenir l'équilibre entre les revenus et les dépenses et est
sans effet tant qu'il n'a pas été approuvé par le
ministre.
Des représentations nombreuses nous ont été faites
à ce sujet. On nous a fait valoir qu'en créant l'obligation pour
les commissions scolaires d'avoir toujours un budget équilibré,
on ne leur permet pas d'avoir des années de vaches maigres et de vaches
grasses. Toutes les années sont rigoureusement et littéralement
sur le même pied pour elles. Il n'y a pas de planification possible.
Deuxièmement, on encourage les dépenses parce que quand
vous devez avoir un budget équilibré, si vous avez des
perspectives de surplus, disons de 5000 $ ou de 50 000 $ à la fin de
l'année, vous vous dites comme on l'a fait longtemps dans les
ministères gouvernementaux: II ne me reste que trois semaines pour
dépenser tout cela; il faut que je me dépêche. Cela a
été longtemps la mentalité au Québec. Nous sommes
en train de la changer. Même s'il y a des sommes qui n'ont pas
été dépensées trois semaines avant la fin de
l'année, ce n'est peut-être pas ce qu'il y a de plus
intéressant pour un ministre, mais pour le fonds consolidé du
revenu, c'est très intéressant de récupérer ces
sommes-là pour pouvoir en disposer en vue de préparer son budget
de l'année suivante ou de faire face à des dépenses
accrues qui ont surgi dans d'autres domaines. Les commissions scolaires n'ont
même pas cette possibilité et il arrive que dans bien des cas on
crée des budgets artificiels. On prévoit des dépenses plus
élevées qu'il serait vraiment nécessaire et nous voulons
que cette pratique ne soit pas encouragée par le gouvernement. Nous
voulons au contraire que les commissions scolaires soient encouragées
à faire des surplus de manière qu'elles puissent disposer de
réserves pour être en mesure de faire face aux situations qui
peuvent se présenter à elles, en particulier pour faire des
dépenses visant l'amélioration des services éducatifs sur
leur territoire. C'était presque une faute pour une commission scolaire
d'avoir réussi par des moyens plus ou moins détournés
à se doter d'un certain surplus, parce qu'il est arrivé une
occasion historique mémorable où le gouvernement est venu
chercher 40 000 000 $ d'un coup de cette manière-là. On veut dire
aux commissions scolaires: S'il arrivait que vous ayez des surplus, ne soyez
pas inquiètes. On trouve que c'est normal, que c'est bon et que c'est
sain. On aime mieux avoir des organismes publics en surplus que des organismes
publics en déficit. Il faut le leur dire franchement, il faut leur dire
qu'en retour s'ils pratiquent une saine gestion de leurs affaires, le
gouvernement ne viendra pas mettre la patte là-dessus. C'est l'objet des
modifications que nous proposons à l'article 23 du projet de loi en
particulier.
Ce projet de loi répond à des représentations qui
nous ont été faîtes à maintes reprises par la
Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec. Vous savez comme moi que le budget des commissions scolaires
doit être approuvé avant le 30 juin. Comme le projet de loi
était présenté ce printemps, nous nous sommes dit que ce
serait une très bonne chose si le prochain budget des commissions
scolaires pouvait être préparé sous l'empire d'une
disposition comme celle-ci.
Enfin, le projet de loi 24 vise à clarifier les relations entre
le Conseil scolaire de l'île de Montréal et les commissions
scolaires professionnelles. Â la suite du jugement rendu par la Cour
suprême en 1984 et de la loi 29, des ambiguïtés subsistent
encore. La preuve, vous l'avez dans le fait que des conflits assez importants
ont surgi entre les deux commissions scolaires confessionnelles du territoire
montréalais, c'est-à-dire la CECM et la Commission des
écoles protestantes du grand Montréal et le Conseil scolaire de
l'île de Montréal. Nous avons dans le projet de loi des
dispositions qui visent à clarifier les choses de manière que les
prêteurs qui font des prêts de sommes considérables aux
commissions scolaires de l'île de Montréal, par le truchement du
Conseil scolaire de l'île de Montréal, soient parfaitement
assurés
qu'il n'y a aucun risque en prêtant à cet organisme, de
manière à assurer qu'il n'y aura pas de revendications
artificielles prises par quelque commission scolaire que ce soit, à
l'encontre de mesures d'emprunts instituées par le conseil scolaire de
l'île de Montréal,
II y a une dernière disposition. Il faudra statuer en guise de
mesures transitoires sur le statut légal de la loi 3. Nous avons une loi
qui est suspendue en l'air actuellement et qui a été
adoptée par l'Assemblée nationale dont certaines dispositions
étaient réputées être en vigueur depuis le 31
décembre 1984, si mes souvenirs sont bons, dont d'autres dispositions
devaient entrer en vigueur le 1er juillet 1986, c'est-à-dire la date qui
avait été envisagée à l'époque pour
l'entrée en vigueur des premiers faits d'intégration scolaire -
c'est bien cela, c'est-à-dire le 1er juillet 1985 - et d'autres en 1986.
Il y avait trois sortes d'articles. Il y en a qui entraient en vigueur le 21
décembre 1984; d'autres le 1er juillet 1985 et d'autres le 1er juillet
1986. Nous aurons des dispositions dans les amendements que nous
présenterons et qui visent à clarifier cette situation.
M. le Président, je pense avoir fait le tour de l'essentiel du
projet de loi 24 et suivant votre convenance et celle des membres de la
commission, je serai prêt à procéder à
l'étude article par article. (16 h 30)
Le Président (M. Parent, Sauvé): Selon ma
convenance et aussi selon les traditions, on va donner la chance au
porte-parole de l'Opposition de nous faire connaître ses
commentaires.
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: Merci, M. le Président. J'ai regardé
à plusieurs occasions le ministre et il essayait de convaincre ses
collègues, puisqu'il les regardait plus que moi. Il sait très
bien que sur certains points on peut s'entendre et sur certains autres on ne
s'entendra jamais.
Il a fait un rappel historique des événements qui
apportent certaines clarifications cependant. M. le ministre, au moment
où il était dans l'Opposition, disait quant à la loi 3 et
quant à la loi 29: J'avais fait des revendications, j'avais
proposé des choses en disant que les tribunaux pouvaient
s'ingérer dans le dossier et rendre la loi - la loi 3, en particulier,
anticonstitutionnelle et le ministre a dit: Les tribunaux ayant jugé de
mon côté, j'en suis peut-être fort aise mais cela ne
règle pas le problème du projet de loi 3 en fin de compte qui
avait fait un large consensus dans l'ensemble de toute la société
québécoise à quelque niveau que ce soit.
J'ai eu l'occasion de parler encore en fin de semaine et hier en
particulier avec des commissaires d'écoles qui me disaient que dans les
régions autres que Montréal et Québec et en particulier
autres que Montréal, les amendements qui avaient été
apportés et avaient fait l'objet de plusieurs discussions à
partir du projet de loi 40 et de la loi 3 qui avait été ensuite
adoptée faisaient énormément leur affaire. Cela amenait
beaucoup de changements à une loi qui, malgré qu'elle soit, comme
dit le ministre, pleine de sagesse, pleine d'expérience, a aussi ses
trous. Ce n'est pas parce qu'une loi date de longtemps qu'elle a de la sagesse,
qu'elle ne doit pas amener certains changements à la
société qu'on connaît au Québec en 1980 et les
années qui viennent.
La loi 3 venait en quelque sorte donner au Québec, en tant que
système d'éducation, un système qui évoluait dans
les années 1980 et non pas en tenant compte de la loi de 1867 qui est
l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, en particulier, l'article
93.
Le ministre aura à répondre plus tard sur le dossier. Il a
dit: II y a une loi 3 qui est pendante, qui est en appel d'un jugement à
venir d'un niveau supérieur à celui qui a décidé
jusqu'à maintenant de sa constitu-tionnalité. Il est
évident qu'on va poser les questions au ministre. Qu'est-ce qu'il a
l'intention de faire avec? Est-ce qu'il va aller en appel? Est-ce qu'il va
continuer l'appel? Qu'est-ce qu'il a l'intention de faire?
L'autre question qui surgit est celle qui concerne l'ensemble des
commissions scolaires linguistiques. Je pense que cela aussi c'est une partie
du programme du Parti libéral. C'est quelque chose qui pourrait
être amené dans les discussions constitutionnelles, surtout en
demandant à l'article 93 de l'Acte de l'Amérique du Nord
britannique de reconnaître de façon précise pour le
Québec, sa pleine juridiction sur les institutions scolaires.
Il est évident que personne ne se réjouit qu'une loi qui
devait amener un très large consensus au Québec, ait
été envoyée devant les tribunaux par des personnes selon
le droit qu'ils ont; je ne nie pas ces droits. On arrive avec l'imbroglio dont
il a fait mention. La loi 29 est venue corriger certaines choses. J'aime mieux
le discours du ministre aujourd'hui que celui qu'il a employé au moment
de la deuxième lecture ou l'adoption du principe. Là, le ministre
est bien conscient que ce qui avait été apporté par la loi
29 avait pour but justement de se rendre à l'ordonnance du juge qui
avait décrété qu'on ne pouvait pas appliquer la loi 3,
mais qu'il fallait corriger certains articles. Un des articles à
corriger, c'était de remettre en vigueur, en vertu de l'article 93 de
l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, des commissions scolaires
confessionnelles et non pas linguistiques.
Quand on regarde dans l'ensemble du
Québec, je peux vous dire qu'effectivement, si la loi 3
s'appliquait aujourd'hui et que le monde était prêt à ces
événements, le problème aurait été bien
accepté malgré le fait que le ministre aura en 1987 d'autres
difficultés puisqu'il se donne un délai additionnel d'un an quant
à l'intégration volontaire en vertu de la Loi sur l'instruction
publique. Mais il y aura certainement des commissions scolaires à
travers le Québec et il devra agir à ce moment-là.
À partir des avis juridiques que nous avions à l'époque et
qu'il aura maintenant, lui comme ministre, je suis sûr qu'il prendra des
décisions qui pourront être possiblement contestées par
quelqu'un qui n'acceptera pas cela. On verra les résultats.
Je ne pense pas qu'on doive comme gouvernement, pas plus le ministre
aujourd'hui que nous autrefois, agir en disant: On n'avance pas parce qu'on ne
sait pas ce que les tribunaux pensent des gestes que nous allons poser. Il est
évident qu'on n'agirait jamais comme gouvernement. On doit, dans
certaines circonstances avec tous les avis juridiques que nous avons, à
l'époque où nous prenons la décision, y aller et dire: On
espère qu'effectivement, cela va amener des structures plus modernes par
rapport à celles qu'on connaissait dans le passé.
Le ministre a dit: Écoutez, il y a eu un projet de loi qui a
été déposé et avant même son adoption finale
en ce qui concerne la décision des juges, il a fallu présenter le
projet de loi 29 qui a apporté des amendements à une loi qui
venait juste d'être adoptée, etc. Le ministre connaît
très bien la façon dont fonctionnent normalement les projets de
loi. Il en est lui-même conscient aujourd'hui. On vient d'apporter - il a
dit tout à l'heure une trentaine - peut-être une quarantaine
d'amendements à une quarantaine d'articles du projet de loi. Cela veut
dire, si je poussais à l'absurde son argumentation, qu'il y a quasiment
un amendement à chacun des articles, donc que le projet de loi ne vaut
rien. Ce n'est pas cela qu'il faut dire si l'on veut agir convenablement. Il
faut dire qu'effectivement le projet de loi essaie d'intégrer l'ensemble
des problèmes qu'il faut corriger.
Le ministre de l'Éducation de l'époque avait
rencontré les gens concernés par la loi 29. Il leur avait dit
qu'il corrigerait la situation dans un projet de loi à venir. C'est ce
que le ministre a fait lui-même dans le projet de loi qui est là.
Il intègre une partie, dans certains cas, des articles de la loi 3 qui
pourraient être adoptés, pour lui, à sa connaissance et
à sa façon de voir les choses, immédiatement. Il nous dit:
J'en aurai d'autres à l'automne. Il va certainement intégrer une
bonne partie des articles du projet de loi 3 à l'automne prochain. Cela
n'est pas autre chose que la normalité des choses. Le ministre vient
juste de nous dire qu'il nous propose un projet de loi qui est moins
substantiel que celui qu'il va nous proposer à l'automne. Et à
l'automne, il va intégrer les questions, sur les parents, les
comités de parents, les comités d'école et l'ensemble de
la structure scolaire, qu'il pourrait être, selon son idée, utile
de présenter à ce moment. Dans ce contexte, je dis que le
discours du ministre aujourd'hui m'apparaît plus intéressant et
moins "politicailleux" - devrais-je dire le mot - que celui qu'il a
prononcé sur l'adoption du principe - on dit toujours en deuxième
lecture parce qu'on est habitués aux vieux termes - du projet de loi
24.
Pendant le moment qui va nous être accordé avec le ministre
et les gens qui sont de la commission, je vais essayer de modifier le projet de
loi pour le rendre plus conforme à la réalité que le
ministre désire et que l'Opposition pense normale. Je vais juste vous
dire en passant que j'ai préparé rapidement des questions avant
d'entrer en commission. J'ai demandé à celui qui m'aide comme
recherchiste de vérifier les amendements qui venaient de nous être
apportés. Une des questions qu'on voulait poser va être
réglée probablement par un amendement du ministre qui a trait au
dernier article du projet de loi, qui est l'article 42 si je ne me trompe pas.
C'est un des articles, l'article 42, qui va nous permettre de corriger quelque
chose qu'on avait jugé nécessaire de corriger,
c'est-à-dire une sorte de vide entre le fait qu'on dise que les
commissions scolaires perdurent dans le temps avec tous les membres qui sont
là sauf ceux qui s'en iront et qui seront remplacés ou, comme
dans le cas de la Haute-Maurice, les membres qui seront élus à la
prochaine élection du 17 juin prochain à la suite de la
démission de huit commissaires, et en arriver à dire que tous ces
gens sont en fonction jusqu'au mois de novembre 1987, au moment de la future
élection qui sera pour trois ans. Je dois vous dire qu'on aura
l'occasion de regarder cela à ce moment. Le ministre, par un des
papillons, des amendements qu'il apporte, vient donc nous permettre de penser
qu'entre-temps il y a quand même des conseils exécutifs qui
existent. Pour ces conseils exécutifs il y avait des élections
qui devaient normalement se tenir en juin 1986 et qui, d'après le
papillon que j'ai eu tout à l'heure, auraient lieu en novembre 1986 et
permettraient des changements en ce qui a trait au conseil exécutif des
commissions scolaires, ce qui n'était pas prévu par le projet de
loi qui est là. Il y a les amendements à venir qui nous
permettront vraiment de bonifier l'ensemble. Je vous donne un exemple. C'est
celui des commissions scolaires qui disent: Pourquoi propose-t-on trois ans en
ce qui a trait aux commissions scolaires, en ce qui concerne l'ensemble de
l'élection des commissaires, qu'on propose à
Montréal trois ans au sujet des conseils exécutifs et que
dans les autres on parle d'un an pour le conseil exécutif. Pourquoi ne
fait-on pas la jonction entre les deux? On pourra poser les questions à
ce moment. La question de la fédération c'est: Pourquoi ne pas
parler de quatre ans plutôt que de trois ans? C'est une question qu'on
pourra poser au ministre et nous lui dirons: Bien, écoutez, y a-t-il
moyen de regarder cela plus à fond? Le dernier sujet avant de passer
à l'étude article par article concerne la date de
l'élection. J'ai déjà fait mention au ministre,
après l'adoption du principe, que c'est sûr que si jamais on
adoptait autre chose que le mois de novembre, le troisième dimanche de
novembre, il faudrait faire les concordances en conséquence dans le
projet de loi pour les délais de mise en candidature et les
délais de quatorze jours au lieu de sept jours, prévus par
l'ancienne loi. C'est pourquoi on parle de novembre et on ne parle pas
d'octobre. Est-ce que c'est pour différencier la position qu'on
proposait de celle que le ministre veut avoir ou s'il y a d'autres raisons?
J'aimerais que le ministre, lorsqu'on arrivera à ces articles, nous le
dise. Mais je dois vous dire, au départ, que novembre à
Montréal et novembre à Québec, c'est peut-être
intéressant, mais novembre en Haute-Mauricie, en Gaspésie et sur
la Côte-Nord, alors qu'on sait que c'est le troisième dimanche de
novembre... Ordinairement, on a par là notre tire de la
Sainte-Catherine. Ce sont les premières tempêtes d'automne. Cela
peut avoir des effets négatifs sur l'élection des gens alors que,
dans le projet de loi, on veut promouvoir la plus grande participation possible
de l'ensemble de l'électorat. Pourquoi prendre un dimanche où on
risque d'avoir des tempêtes de neige, alors qu'octobre, c'est...
Une voix: II est sûr que décembre...
M. Jolivet: M. le Président, je n'ai pas interrompu le
ministre, mais je vais vous dire que si j'avais une position personnelle
à tenir et que je tiens partout dans mon propre comté, mon cher
M. le député d'Arthabaska, quant à moi, les
élections seraient à date fixe au Québec. Ce serait une
façon plus normale de gérer la démocratie au
Québec. C'est mon opinion personnelle, mais je n'ai pas encore convaincu
les autres d'aller dans cette voie, tout comme on pourrait en arriver au
Québec à avoir l'élection d'un député
autrement que par parti politique, ce qui serait, à mon avis, plus
intéressant. C'est un autre sujet qu'on discutera ailleurs.
Mais ce que je dois vous dire en ce qui concerne l'élection
scolaire, c'est qu'on parle du mois de novembre qui est un risque possible de
tempêtes de neige, alors qu'en octobre ordinairement... Vous
souvenez-vous des séries mondiales de baseball d'autrefois, dans notre
bel été des Indiens, avec le risque moindre d'avoir des
tempêtes?
En tout cas, je vous pose la question et vous aurez l'occasion de me le
dire. Mais je vous la pose en ces termes: Est-ce qu'il y a moyen de la regarder
dans ce sens? D'autres me diront que le mois d'octobre, c'est le mois de la
chasse. Je vous dis: Écoutez, il y a toujours des gens qui ont quelque
chose à faire dans la vie. Les uns, ce sera la Floride et, à
d'autres moments donnés, pour d'autres, ce sera ailleurs. Il y aura
toujours des gens qui ne seront pas là pour voter. Ce qui est important,
c'est d'inciter le plus grand nombre possible de personnes à aller
voter. Dans ce contexte, on croyait qu'octobre était mieux placé
en termes de temps saisonnier que le mois de novembre.
Je termine avec cela et nous allons ensuite passer à
l'étude article par article.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
député de Laviolette. Avant de passer à l'étude
article par article, j'ai eu une demande d'intervention. Étant
donné que nous sommes en train de nous initier nous aussi, au
déroulement d'une commission parlementaire, je voudrais informer la
députée de Groulx qu'au début de l'étude d'un
projet de loi comme celui-ci, les deux personnes qui ont le droit de faire des
commentaires sont le ministre qui présente son projet de loi et le
porte-parole de l'Opposition qui réagit.
Au moment où on arrivera à l'étude article par
article...
Mme Bleau: Nous pourrons faire nos commentaires sur une
question.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous aurez
sûrement l'occasion d'en poser durant les nombreuses heures que nous
allons passer à étudier ce projet de loi. Je suis prêt
à recevoir les motions préliminaires, s'il y en avait. Est-ce
qu'il y a des motions préliminaires?
M. Jolivet: II n'y en a pas de notre part, M. le
Président.
Étude détaillée
Le Président (M. Parent, Sauvé): II n'y en a pas,
de votre côté non plus. J'appelle l'article 1 du projet de loi qui
se lit comme suit: "L'article 39.1 de la Loi " sur l'instruction publique
(L.R.Q., chapitre 1-14), édicté par l'article 3 du chapitre 8 des
lois de 1985, est abrogé". Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, je pense que cet article dit
exactement ce qu'il veut dire. L'une des dispositions que nous avions
jugées
des plus discriminatoires dans la loi 29, était celle qui
ajoutait à l'article 39 de la Loi sur l'instruction publique, l'article
39.1 qui se lit comme suit: "Malgré l'article 39, une personne d'une
confession religieuse différente de celle d'une commission scolaire
confessionnelle où elle a inscrit ses enfants ou dont elle est
contribuable ne peut voter lors de l'élection des commissaires de cette
commission scolaire confessionnelle ou à l'occasion de la tenue d'un
référendum".
Je pense avoir dit assez clairement tantôt en quoi cette clause
est discriminatoire aux yeux du gouvernement, surtout à la suite du
jugement qui a été rendu au sujet de la loi 3 par la Cour
supérieure. L'objet de l'article 1 du projet de loi, c'est de faire en
sorte que cet alinéa qui avait été ajouté à
l'article 39 de la Loi sur l'instruction publique disparaisse.
Dans la Loi sur l'instruction publique, je pense utile de le signaler
ici - l'article 39 prévoit qu'une personne autre que catholique ou
protestante, qui n'est pas visée aux articles 487 et suivants et
domiciliée ou contribuable dans un territoire commun à une
municipalité scolaire pour les catholiques et à une
municipalité scolaire pour les protestants peut inscrire ses enfants aux
écoles de l'une ou de l'autre commission scolaire, à son choix,
laquelle est tenue de les admettre et elle doit, si elle est contribuable,
verser ses cotisations scolaires à la commission scolaire où sont
inscrits ses enfants; son droit de voter et d'être, le cas
échéant, élu commissaire doivent également
s'exercer au bénéfice de la commission scolaire où sont
inscrits ses enfants. (16 h 45)
Cela veut dire que, par exemple - je dis ceci pour l'attention de M. le
député d'Arthabaska - si une personne de religion autre que
catholique veut envoyer ses enfants à la commission scolaire pour
catholiques de Victoriaville, elle peut le faire. De ce fait, elle a le droit
de participer aux élections scolaires de cette commission scolaire et
d'être élue commissaire. Pourquoi? Parce que la commission
scolaire pour catholiques de Victoriaville est une commission scolaire commune,
d'après notre droit scolaire, même si elle s'adresse à des
catholiques, selon une loi statutaire qui remonte à 1971.
Par conséquent, notre législateur avait prévu ces
difficultés, que ce serait une commission scolaire pour catholiques. Ne
voulant pas discriminer contre qui que ce soit, il a dit: Si des personnes
autres que catholiques envoient leurs enfants à ces commissions
scolaires, elles pourront également participer aux élections
scolaires et se faire élire commissaires. C'est du droit
démocratique. Inutile de vous dire que cette disposition a
été adoptée sous un gouvernement libéral, il y a
une quinzaine d'années, au début des années soixante.
L'article 39.1 s'inscrivait en faux contre cela, car il visait des
commissions scolaires confessionnelles. Il y avait une circonstance
atténuante, comme je l'ai dit, mais circonstance atténuante qui
ne perdait rien de la gravité de ses effets, à la lumière
de ce qui est arrivé à la loi 3.
Je voudrais rappeler, pour l'attention du député de
Laviolette, que ce n'est pas notre faute si, trois fois de suite, le
gouvernement est allé au bâton, a frappé dans le beurre et
s'est fait dire par les tribunaux que ses lois étaient
inconstitutionnelles. Nous l'en avions averti à chaque fois.
J'apprécie la modestie du député de Laviolette qui
contraste drôlement avec celle des ministres de l'Éducation du
gouvernement dont il a fait partie. Quelle leçon de droit nous nous
sommes fait faire en commission parlementaire par des amateurs en
matière de droit scolaïrel Nous ne prétendions pas
être des phénix; nous avions de très bons conseillers. Nous
avions étudié les choses et nous avions conseillé la
prudence et la précaution au gouvernement. On a fait rire de nous
littéralement. Malgré les avertissements que nous donnions, la
loi 3, vous l'avez adoptée, vous vous rappelez, par la
clôture.
J'entendais parler de consensus tantôt. Je ne me souviens pas que
de gros consensus ne soient jamais nés du recours à la
clôture. Ce n'est pas comme cela qu'on crée des consensus, pour
dire le moins. C'était votre droit de le faire à l'époque.
Je ferme la parenthèse, je m'en excuse, je ne veux pas revenir
là-dessus. C'est un dossier qui est trop intéressant pour
nous.
Une voix: Cela dit...
M. Ryan: Cela dit, je pense que, sur la portée de
l'article 39.1, j'ai suffisamment expliqué le point de vue du
gouvernement. En conséquence, je pense que si nous adoptons l'article 1
nous ferons disparaître l'article 39.1 et nous reviendrons au
régime qui est le nôtre, c'est-à-dire qu'à
Montréal et à Québec, en particulier, et là
où existent des commissions scolaires confessionnelles -il n'y pas
d'autres endroits du côté catholique où il en existe avec
une protection constitutionnelle - dans ces endroits, on reviendra au
régime qui existait avant la loi 29, c'est-à-dire que tout le
monde qui paie des taxes et dont les enfants sont inscrits à la
commission scolaire pourra exercer son droit de vote à l'une ou à
l'autre commission scolaire du territoire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 1?
M. Jolivet: M. le Président, c'est lorsque le ministre
utilise le langage qu'il a
utilisé tout à l'heure que je le suis un peu moins. J'ai
dit que j'étais là pour aider à bonifier le projet de loi,
si nécessaire, et que j'étais d'accord avec les propositions
faites dans le projet de loi. Ce que je veux bien lui dire, c'est que le
ministre précédent, M. François Gendron,
député d'Abitibi-Ouest, avait rencontré toutes les parties
concernées et leur avait dit qu'il était dans l'intention de tout
le monde de corriger ce qui était apparu dans la loi 29.
Je dois rappeler au ministre qu'il y a d'abord eu le jugement de la Cour
suprême, en décembre 1984, qui était venu invalider
certaines dispositions de la Loi sur la fiscalité municipale
adoptée en 1979, dispositions qui affectaient plus
particulièrement la taxation scolaire. Je pense qu'on n'a pas à
refaire cette histoire. Mais c'est aussi en vertu de l'article 93. Lorsque le
ministre parle d'Arthabaska, il parle d'une chose - et j'en ai fait mention
tout à l'heure - à l'intérieur de l'ensemble du
Québec. Ce dont je faisais mention, c'était Montréal et
Québec. C'est bien différent. Le ministre est bien conscient
aussi que le territoire protégé à Montréal et
à Québec dans les commissions scolaires jugées
confessionnelles, c'est là qu'est apparu le problème. Quand je
parle d'un large consensus à travers le Québec, le ministre va
bien admettre que, dans l'ensemble du projet de loi 3, il était d'accord
avec nous. Il était d'accord avec les évêques. Il
était d'accord avec les commissions scolaires. Il était d'accord
avec l'ensemble des gens qui étaient aux comités de parents, aux
comités d'école, avec tous ceux qui de près ou de loin
avaient participé à la discussion sur la loi 3. Ce sur quoi le
ministre avait porté un holà particulier avait trait, en quelque
sorte, à une autre décision que nous avions prise. Or,
c'était en vertu de l'article 93 de l'Acte de l'Amérique du Nord
britannique qui précise que rien dans les lois adoptées par une
province en matière d'éducation ne devra porter atteinte aux
droits et privilèges dont certaines classes de citoyens jouissaient en
matière d'école confessionnelle au moment de l'entrée en
vigueur de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867. C'est donc
en vertu de cet article qu'ont été déclarées
inconstitutionnelles certaines dispositions - j'allais dire
anticonstitutionnelles - de la loi 57, notamment en ce qui concerne le
contrôle des commissions scolaires confessionnelles sur leurs
écoles et par le fait même, l'autre partie dont le ministre
faisait mention, le droit d'établir leur niveau de dépenses qui
était nécessaire, bien entendu, à leur bon fonctionnement
et aussi en ce qui concerne le versement de subventions aux commissions
scolaires confessionnelles, en ce qui concerne, enfin, le pouvoir de taxation
et notamment - et cela, c'est bien important -les catégories de
personnes habilitées à voter lors du référendum
imposé aux commissions scolaires qui veulent taxer au-delà des
limites prévues par la loi. Je pense qu'il faut être bien clair:
c'est à partir de cet article-là que sont venus contester des
gens; et cela fait que la loi 3 a été, dans l'ensemble,
jugée inconstitutionnelle, dans une partie qui était la plus
importante dont faisait mention le ministre tantôt; et, aussi, qui a
amené d'autres parties plus importantes pour l'ensemble du territoire du
Québec qui, elles, avaient fait partie du large consensus dont je
faisais mention tout à l'heure.
Donc, ce que le jugement nous disait, dans le cas plus particulier de
l'île de Montréal, c'est qu'on ne peut pas permettre à tous
les électeurs du territoire, comme cela devait être le cas, compte
tenu de la juridiction du conseil scolaire de l'île de Montréal,
de se prononcer à l'occasion d'un référendum visant une
levée de taxes qui concernent uniquement les deux commissions scolaires
confessionnelles dont les droits sont reconnus par l'Acte de l'Amérique
du Nord britannique. Ce que voulait nous dire le jugement, dans le fond, c'est
que tout le monde était bien conscient qu'on voulait même... Et
là, quand le ministre nous dit que c'est sous un gouvernement
libéral des années soixante qu'a été voté
tel article, c'est exactement ce qu'on voulait donner à l'ensemble de
tous les gens de l'île de Montréal, le droit de participer
à la vie démocratique d'une commission scolaire.
Cependant, le jugement est venu le confiner à des classes de
personnes prévues par l'Acte de l'Amérique du Nord britannique.
Quand le ministre nous dit qu'il y avait au niveau des possibilités
linguistiques... On s'en souvient, quand on parlait de commissions scolaires
linguistiques au lieu de commissions scolaires confessionnelles, tout le monde
était d'accord sur l'ensemble du projet. D'ailleurs, le Parti
libéral lui-même a, dans son programme, la formation de
commissions scolaires linguistiques. On est pris avec un problème
constitutionnel. On demande, pour régler ce problème, qu'on
ajoute, dans les discussions constitutionnelles actuelles, un amendement
à la loi de la constitution canadienne actuelle qui va permettre de,
justement, les créer, ces fameuses commissions scolaires linguistiques,
au lieu de rester au niveau des commissions scolaires confessionnelles que l'on
connaît actuellement.
Donc, ce que nous disons, c'est qu'à ce moment-là on
s'était conformé à tout ce qu'on connaissait de possible
dans les décisions que peuvent prendre des avocats pour nous conseiller
dans les décisions que nous avons à prendre, donc, à
l'opinion juridique.
Il y a un jugement du juge qui a dit que malheureusement nos gens
à l'époque n'ont peut-être pas eu raison. Peut-être
que
le gouvernement a décidé d'aller plus loin parce qu'il
voulait forcer la note. Cela c'est une autre question qu'il faut regarder.
Mais, le jugement étant sorti, on a, par la loi 29... Le ministre fait
le signe de trois. Je sais que le ministre fait le signe de trois. La seule
chose que je veux dire, c'est: Qu'est-ce qu'on est capable de changer dans un
système qui doit être changé, dont tout le monde est bien
conscient qu'il doit être changé? On doit au moins essayer de le
changer. C'est la question qu'il faut se poser. Maintenant, si M. le ministre
vient me dire aujourd'hui que là, ils viennent de reculer et qu'il n'est
plus question de faire des commissions scolaires linguistiques, on y verra plus
tard. Mais, il s'agit, entre-temps, de corriger ce qui est apparu... Nous
étions d'accord avec cette correction à apporter, nous avions
rencontré les groupes par le ministre de l'Éducation, à
l'époque, lui disant que, oui, on apporterait les amendements
nécessaires. Maintenant, c'est vous comme gouvernement qui l'apportez,
parce que c'est vous maintenant qui formez le gouvernement, j'en suis heureux,
parce que c'était dans la même veine que nous voulions agir. Dans
ce contexte-là, je dois vous dire que nous ne voyons pas d'objection
à ce que cet article-là soit adopté pour nous permettre
maintenant de passer à une autre étape et là, la question
qui se posera au niveau du ministre, c'est: Qu'est-ce qu'il fait avec l'appel
de la loi 3? Deuxièmement, est-ce qu'il a l'intention vraiment d'y aller
sur les commissions scalaires linguistiques? J'ai cru comprendre que pour lui,
la question des structures était finie. Je pense que c'est un
problème qui reste aussi une patte en l'air et qu'il faut régler
un jour ou l'autre. L'ensemble des commissions scolaires au Québec
mérite qu'on y porte aussi une attention particulière et qu'on
essaie de trouver une solution qui est constitutionnelle...
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il vous
plaîti M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: ...et que, à ce niveau-là, les
décisions qui pourront être prises plus tard nous permettent
justement, pour ce qui est des discussions constitutionnelles, de régler
le fameux problème. Ou bien on veut le régler ou bien on ne le
réglera jamais, mais on restera confiné à l'article 93 de
l'Acte de l'Amérique du Nord britannique. Ce sont les questions qui se
posent. Mais entre-temps, nous sommes d'accord pour que l'article 1 soit
adopté pour corriger la même situation que nous étions
intéressés aussi à corriger et que, heureusement ou
malheureusement, cela dépendra de quel côté de la
clôture on se situe, c'est le ministre actuel qui vient la corriger en
sachant dans son esprit que le ministre précédent, puisqu'il a eu
des contacts avec lui, était prêt à la corriger aussi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
député.
Est-ce que l'article 1 du projet de loi 24 est adopté?
M. Jolivet: Quant à moi, oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Adopté.
L'article 2 se lit comme suit: "L'article 41 de cette loi est
modifié par le remplacement des deuxième et troisième
alinéas par le suivant: "Avis doit en être publié dans la
Gazette officielle du Québec. Ils prennent effet le 1er juillet,
à moins que le gouvernement n'ait fixé une autre date, sauf pour
les fins des élections prévues aux articles 47,3 et 47.4."
M. le ministre.
M. Ryan: L'article 2 est un article de concordance, M. le
Président. Les nouveaux articles 46 à 47.2 que nous allons voir
ensuite éliminent l'obligation de tenir une élection à la
suite de fusion, d'annexion ou d'érection de municipalités
scolaires. Par concordance, l'article 41 doit être modifié pour y
faire disparaître la référence à la tenue de
l'élection de commissaires. C'est pourquoi on dit plus simplement que
les deuxième et troisième alinéas seront remplacés
par le suivant qui est le texte de l'article 2 du projet de loi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 2 est adopté?
M. Jolivet: La question que...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Si j'ai bien compris la façon dont le ministre
le propose, c'est que s'il y a fusion, annexion, au départ dans ces deux
cas-là, cela veut dire qu'il y aura nécessairement tous les
commissaires qui sont automatiquement membres de la nouvelle commission
scolaire fusionnée, annexée en partie ou en totalité,
selon les... La deuxième, en termes d'érection,
c'est-à-dire qu'une nouvelle commission scolaire, parce qu'on va le voir
dans le projet de loi, pourrait être érigée, d'où
proviendront les commissaires? Est-ce que ce seront les ex-commissaires qui
érigeront une nouvelle commission scolaire ou si ce seront des
commissaires qui seront nommés par le ministre ou par la population?
Parce qu'on parle d'érection.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: II n'y aura pas d'érection de commissions
scolaires nouvelles, des commissions scolaires intégrées. Il y
aura quelques cas de fusion. Mais les commissions scolaires entièrement
nouvelles... Tout le territoire du Québec est couvert par des
commissions scolaires actuellement. Donc, il n'y a pas de
création...
M. Jolivet: Oui, mais c'est parce que... M. Ryan: ...ex
nihilo.
M. Jolivet: Je parle de votre article... Dans les notes
explicatives, vous parlez d'érection. Donc, pour vous, vous vouliez
parler seulement d'annexion et de fusion. Donc, le mot "érection" est
arrivé simplement, parce qu'ordinairement c'était cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pas d'autres
commentaires? Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Jolivet: Juste un instant, s'il vous plaît.
M. Ryan: En vertu d'un autre article...
M. Jolivet: Oui, mais c'est de cela que je parlais.
M. Ryan: ...de la Loi sur l'instruction publique, l'article 37,
on doit interpréter érection, cela peut vouloir dire fusion
également. D'accord?
M. Jolivet: M. le Président, dans le projet de loi, on va
parler...
M. Ryan: C'est dans l'article 37, dans le sens de fusion.
M. Jolivet: ...de commissions scalaires qui... D'accord, donc,
érection dans le sens de fusion, annexion, c'est-à-dire que cela
permet l'érection d'une nouvelle commission scolaire qui sera
fusionnée ou annexée.
M. Ryan: C'est cela. Exactement. M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
D'autres commentaires?
Est-ce que l'article 2 du projet de loi 24 est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Fusion ou annexion
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Adopté.
L'article 3 se lit comme suit: "Les articles 46 et 47 de cette loi sont
remplacés par les suivants: "46. En cas de fusion ou d'annexion totale
de municipalités scolaires, les commissaires de ces municipalités
scolaires deviennent membres du conseil des commissaires de la nouvelle
municipalité scolaire. Ils demeurent en fonction jusqu'à la date
de la prochaine élection des commissaires. "47. Lorsqu'une
municipalité scolaire annexe une partie du territoire d'une autre
municipalité scolaire qui forme un quartier, le commissaire
représentant ce quartier devient membre du conseil des commissaires de
la municipalité scolaire annexante. II demeure en fonction
jusqu'à la date de la prochaine élection des commissaires.". (17
heures)
M. Ryan: Je pense que vous êtes aussi bien de lire
jusqu'à 47.5, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, on va y aller
jusqu'à la fin, M. le ministre: "47.1. Lorsqu'une municipalité
scolaire annexe une partie du territoire d'une municipalité scolaire qui
ne forme pas un quartier, elle intègre ce territoire à ses
quartiers." "47.2 Lorsqu'une municipalité scolaire est
entièrement divisée pour permettre l'érection de nouvelles
municipalités scolaires, les commissaires de la commission scolaire
divisée deviennent membres du conseil des commissaires de la
municipalité scolaire à laquelle leur quartier a
été intégré. Ils demeurent en fonction
jusqu'à la date de la prochaine élection des commissaires." "47.3
Dans les cas prévus aux articles 46, 47 et 47.2, les commissaires
procèdent, dans les trente jours qui précèdent la date
où les changements prennent effet, à l'élection de leur
président, de leur vice-président et des membres de leur
comité exécutif. Ils demeurent en fonction jusqu'à leur
remplacement par des personnes élues dans le délai prévu
à l'article 169." "47.4 Dans le cas prévu à l'article 46,
les secrétaires généraux des municipalités
scolaires fusionnées ou annexées procèdent conjointement
et, dans le cas prévu à l'article 47.2, le secrétaire
général de la municipalité scolaire divisée
procède, dans les trente jours qui précèdent la date au
les changements prennent effet, à l'élection du président
du comité de parents et des représentants des parents de ces
commissions scalaires de la façon prévue à l'article 52.1.
Les personnes élues demeurent en fonction jusqu'à la date de
l'élection de leurs remplaçants." "47.5 Dans les cas
prévus aux articles 46, 47 et 47.2, les commissaires divisent, pour les
fins de la prochaine élection tenue conformément à
l'article 108, leur
municipalité en quartiers de la façon prévue
à l'article 48.".
M. Jolivet: Compte tenu des différents alinéas,
est-ce qu'on pourrait d'abord avoir l'explication de l'article 46, l'adopter
et...
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est la
façon dont j'envisageais procéder, l'adopter alinéa par
alinéa.
M. Jolivet: Parfait, d'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: M. le Président, je voudrais vous prévenir
qu'à l'article 47.3 et 47.4 il y aura des papillons qui seront
proposés. Je pense que cela ne changera rien au fond des choses. Si nous
commencions paragraphe par paragraphe, comme vous l'avez dit, ce serait la
façon la plus ordonnée de progresser.
L'article 46 se lirait comme suit: L'article 46 qui est dans la Loi sur
l'instruction publique sera remplacé par le suivant: "En cas de fusion
ou d'annexion totale de municipalités scolaires, les commissaires de ces
municipalités deviennent membres du conseil des commissaires de la
nouvelle municipalité scolaire et demeurent en fonction jusqu'à
la date de la prochaine élection des commissaires." Je pense que nous
avons expliqué cela déjà dans le cours de nos discussions.
Cela veut dire que tous les membres des commissions scolaires qui fusionnent ou
qui s'annexent demeurent commissaires de la commission scolaire
intégrée.
M. Jolivet: À ce sujet, j'aimerais vous poser une
question. Si l'on se fie à l'économie de l'ensemble du projet de
loi, dans le contexte actuel, cela veut dire que les commissaires seront en
fonction jusqu'à la prochaine élection qui sera
décrétée, dans les propositions, au mois de novembre 1987.
Au moment où ils seront en élection, en 1987, si une commission
scolaire fusionne avec une autre et que cela donne 26 commissaires, est-ce que
vous avez l'intention de maintenir, lors de l'élection de 1987, 26
commissaires ou si vous avez l'intention de diminuer leur nombre?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation... Est-ce que M. le député de Richelieu a
manifesté son intention d'intervenir?
Une voix: Non.
M. Ryan: À l'article 47.5, on va revenir à cette
question, M. le député de Laviolette. Je pense que ce serait plus
indiqué de l'aborder à cet article. Il va falloir...
M. Jolivet: Non, mais, étant donné que
c'était cela, je voulais seulement savoir, l'ayant lu, je voulais
seulement m'assurer que c'était bien ce que je comprenais. D'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Huntingdon.
M. Dubois: M. le Président, je voudrais soumettre à
M. le ministre de l'Éducation certaines représentations que j'ai
reçues d'une commission scolaire d'une partie de mon comté; il
s'agît de la Commission scolaire régionale protestante
Châteauguay Valley. Dans les représentations soumises par le
directeur, on m'indique quand même qu'il y aurait un danger... Je lis une
partie de la représentation. On dit: II y aurait un danger de
créer une surreprésentation de commissaires de la part d'un des
membres de l'intégration. On y souligne qu'il est fort probable que la
balance du pouvoir tombe dans les mains de membres commissaires d'un ancien
territoire par rapport aux autres. On y indique aussi que d'anciennes
commissions scolaires partenaires à la fusion et possédant le
plus grand nombre de commissaires peuvent détenir le pouvoir de vote.
Aussi, on y indique que même si leur mandat se termine après
quinze mois, soit novembre 1987, le principe de ne pas avoir d'élection
peut nuire au processus démocratique qui est la pierre angulaire de nos
commissions scolaires.
En plus, j'aimerais vous soumettre, M. le ministre, certains
considérants que nous avons ajoutés. Je vous les cite comme nous
les avons reçus. Considérant que les commissions scolaires
d'Ormstown, Lake Saint Louis-Châteauguay ont l'intention de fusionner
leurs municipalités scolaires à compter du 1er juillet 1986 et de
former une commission scolaire intégrée; considérant que
la commission scolaire régionale protestante de Châteauguay Valley
cessera d'exister à compter du 1er juillet 1986; considérant que
le document numéro ISBN2-550-0B408-9, intitulé "Guide relatif
à la formation de commissions scolaires responsables des enseignements
primaire et secondaire, ainsi que de l'éducation aux adultes", exigeait
de la planification pour l'intégration afin de préparer les
divisions électorales, déposer les listes électorales et
se préparer pour les élections en juin 1986; considérant
que des avis publics furent publiés concernant les nouvelles divisions
et les listes électorales pour la nouvelle commission scolaire
intégrée, commission scolaire protestante Châteauguay
Valley; considérant que le public fut informé et que des
élections auront lieu en juin 1986; considérant que le ministre
de l'Éducation a déposé le projet de loi 24 qui propose
des modifications aux articles 46 et 47 de la Loi sur l'instruction publique
et, plus précisément, la prolongation des mandats
de commissaires de commissions scolaires dont leurs municipalités
scolaires fusionnent le 1er juillet 1986 et ce, jusqu'au troisième
dimanche de novembre 1987, il fut proposé par M. le commissaire Steve
Bobula et résolu par vote majoritaire que le ministre de
l'Éducation soit demandé de modifier le projet de loi 24, article
3, afin d'ordonner que des élections de commissaires aient lieu en juin
1986 dans le cas où il y a eu fusion de municipalités scolaires
pour former une commission scolaire intégrée le 1er juillet
1986.
Le dernier considérant, M. le ministre, c'est qu'à
défaut d'ordonner des élections de commissaires au mois de juin
1986, dans le cas de la fusion de municipalités scolaires pour former
une commission scolaire intégrée le 1er juillet 1986, on soumet
que le ministre soit demandé de laisser la décision
d'élection aux commissaires de commissions scolaires qui
s'intègrent par fusion.
C'est à peu près le sens de la demande de la commission
scolaire régionale protestante de Châteauguay Valley. J'aimerais,
M. le ministre, vous demander s'il y aurait des compromis possibles pour
répondre à cette demande?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que vous
répondez immédiatement ou si on attend? On va attendre?
D'accord.
M. Ryan: M. le Président, je suis à votre
disposition. Je crois comprendre que d'autres députés ont
peut-être des problèmes similaires. Je n'ai pas d'objection
à ce que d'autres députés soulèvent des
problèmes et que je puisse ensuite exprimer le point de vue du
gouvernement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'accord. Nous
allons entendre le député de Chapleau.
M. Jolivet: M. le Président, je veux bien comprendre le
député. Qu'elle est la demande explicite qu'il fait? Est-ce qu'il
demande d'avoir des élections au mois de juin 1986?
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Attendez un peu! Attendez un peu...
M. Jolivet: C'est qu'on est pas au bon article.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On a reçu
l'intervention du député de Huntingdon.
M. Jolivet: M. le Président, c'est une question d'ordre.
Je me suis fait répondre, tout à l'heure, d'attendre à un
autre article et comme l'article de l'élection n'arrive pas
immédiatement dans le projet de loi, je veux savoir de la part du
député si son but est de demander pour une commission scolaire
spéciale une élection au mois de juin 1986...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non., je regrette,
M. le député de Laviolette, si vous lisez comme il faut l'article
46, à l'article 3, 1er paragraphe, il dit: "En cas de fusion ou
d'annexion totale de municipalités scolaires, les commissaires de ces
municipalités scolaires deviennent membres du conseil des commissaires
de la nouvelle municipalité scolaire. Ils demeurent en fonction
jusqu'à la date de la prochaine élection..." Donc, c'est
pertinent. C'est pertinent!
M. Dubois: M. le Président, le secrétaire
général de la commission scolaire régionale protestante de
Châteauguay Valley désire qu'il y ait élection cette
année au lieu d'attendre à novembre 1987. C'est dans ce
sens-là que la demande est formulée.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Ce que je pense,
moi, dans l'esprit de l'intervention du député de Huntingdon,
c'est qu'il veut attirer l'attention du ministre sur le fait que dans le cas de
fusion ou d'intégration de commissions scolaires il ne trouve pas
souhaitable qu'un si grand nombre de commissaires continuent à
siéger jusqu'à la prochaine élection. C'est cela, je
pense, l'esprit de votre intervention?
M. Dubois: On soumet qu'il y a une surreprésentation.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est cela. Je
pense que c'est pertinent en vertu des deux dernières lignes de
l'article 46. Ce n'est peut-être pas...
M. Jolivet: Je comprends cela. Mais, tout à l'heure, j'ai
posé la question, M. le Président, et on m'a dit d'attendre
à l'article 47.5.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je vous ferais
remarquer, M. le député de
Laviolette, que je ne vous ai jamais dit d'attendre à l'article
47.
M. Ryan: M. le Président, est-ce que je pourrais faire
une... M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: J'aurais des représentations à vous
soumettre là-dessus. Je crois que l'intervention du député
de Huntingdon se rapporte parfaitement à l'article 46. Je pense que
c'est ici même qu'il doit la soulever.
Le point qui a été soulevé plus tôt par le
député de Laviolette concernait la
manière dont on va définir les quartiers ou les limites
territoriales pour la représentation aux commissions scolaires
intégrées et cela vient plus loin. Pardon?
M. Jolivet: Je posais deux questions dont l'une disait... Vous
répondez à une de mes questions. Compte tenu de cela, est-ce que
votre intention est de reporter à plus tard la diminution du nombre de
commissaires? J'ai dit: II y a 29 commissaires possibles. Vous m'avez dit:
Attendez à l'article 47. Alors, j'attends.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pour clore cette
discussion, cela vous donne un exemple et cela vous incite à toujours
vous adresser au président quand vous posez une question. Donc, le
président pourra prendre ses responsabilités. Alors,
j'invite...
M. Ryan: M. le Président, je maintiens simplement que vous
avez toujours intérêt à entendre nos
représentations...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je m'instruis, M.
le ministre. Je m'instruis beaucoup à vous côtoyer et à
côtoyer aussi le porte-parole de l'Opposition. J'écoute maintenant
le député de Chapleau.
M. Kehoe: Merci, M. le Président. M. le ministre, vous
avez entendu les revendications de mon collègue de Huntingdon. Son
problème est réel et je pense qu'il y a plusieurs autres
commissions scolaires dans la province de Québec qui subissent le
même problème: la fusion totale. Dans mon comté, nous avons
la commission scolaire de Gatineau et la commission scolaire Champlain.
Effectivement, elles fusionneront à partir du 1er juillet de cette
année. À ce moment, il y aura 38 commissaires. Je suis bien
d'accord pour dire qu'il faut avoir une action uniforme, que tout le monde
entre en élection au mois de novembre 1987. C'est bien logique pour
beaucoup de raisons. Je ne veux pas m'étendre sur ces raisons. Mon
collègue de Huntingdon a mentionné les raisons pour lesquelles la
commission scolaire de Huntingdon demande qu'une élection soit
ordonnée pour le mois de juin. Je pense que dans le cas des commissions
scolaires Gatineau et Champlain, 38 commissaires vont siéger pour
è peu près 18 mois. C'est très lourd et très
difficile de fonctionner, c'est quasiment impossible durant une période
aussi longue, surtout quand on tient compte du fait que la commission scolaire
de Gatineau sera la commission scolaire Les Draveurs, à toutes fins
utiles, avec le nombre d'élèves... C'est une des commissions
scolaires les plus importantes dans la province de Québec, après
Montréal, Québec et Laval.
Je prétends que la suggestion de mon collègue de
Huntingdon peut peut-être s'appliquer pour son comté. Pour chez
nous, je pense qu'une autre suggestion qu'on peut faire - et je demande au
ministre de la considérer - c'est de faire en sorte que parmi les 38
commissaires qui seront en fonction à partir du 1er juillet, est-ce que
ce serait possible de faire une élection dans une commission scolaire
provisoire où il y a peut-être 18 ou 19 membres, la
moitié... Chaque commission scolaire, auparavant, en avait 19. Je pense
que ce serait tout à fait possible et logique d'avoir 19
commissaires.
Vous avez mentionné tantôt que vous avez l'intention, en
vertu d'un autre article, d'avoir un conseil exécutif composé de
sept ou neuf membres. Je pense que c'est aussi une manière de
régler le problème, mais ce n'est pas la demande qui a
été faite par la commission scolaire de Gatineau et la commission
scolaire Les Draveurs. Elles demandent que ce soit plus démocratique,
que la commission scolaire Les Draveurs soit composée de 19 membres. Les
19 membres ne demandent pas une élection. Une élection
coûterait cher; c'est une lourde procédure. Avoir une
élection au mois de juin, au mois de septembre, n'importe quel temps,
sachant qu'il y aura une autre élection un an plus tard ou au mois de
novembre 1987, peut-être que l'intérêt ne serait pas aussi
fort. Nous prétendons que le mi-chemin entre ce qui est
suggéré par mon collègue de Huntingdon et ce qui est
proposé par vous, avoir une élection pour les deux commissions
scolaires, faire une commission scolaire provisoire composée de 19
membres élus par les 38 membres qui forment actuellement les deux
commissions scolaires... (17 h 15)
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Kehoe: Excusez-moi, je veux juste ajouter un mot sur ce
point-là. Je pense qu'à ce moment-là, il n'y a pas de
dépense d'argent et le problème est réglé en entier
par les commissaires eux-mêmes. Je sais qu'il y a plusieurs commissaires
qui ne se présenteront pas. Ils ne solliciteront pas un nouveau mandat.
Parmi les autres, je suis sûr qu'il y en aura plus de 19. Par contre, il
peut y avoir une élection. II sont prêts à subir la
décision de leurs collègues. Je pense que c'est une proposition
qui ne coûte rien à l'État ni aux commissions scolaires et
qui pourrait régler leur problème.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, j'ai demandé au
ministre de pouvoir intervenir immédiatement parce que tout à
l'heure, il avait dit qu'il voulait entendre les représentations sur le
même sujet, et comme on m'avait repoussé mais qu'on en
discute,
j'aimerais faire valoir mon point de vue.
C'est effectivement une question qui peut se poser. Il y a des
commissions scolaires qui vont s'intégrer au 1er juillet prochain. Il y
en a d'autres qui vont s'intégrer au 1er juillet 1987. En 1987, on
verra. Pour le moment, on va parler de 1986. À partir de cela, le
ministre nous a dit en commission parlementaire sur les crédits qu'il y
avait environ une quinzaine de commissions scolaires qui devaient participer
è cette intégration volontaire. Est-ce que le ministre pourrait
nous dire, dans le nombre de ces commissions scolaires, le nombre de
commissaires dépassant 20? Cela veut dire que c'est la majorité
fort probablement.
La représentation qui est faite est dans le sens de ce que je
disais tout à l'heure parce qu'à 29, cela devient très
lourd à faire fonctionner. On a connu des commissions scolaires
régionales où l'on se réunissait à 63 ou 64. On ne
se réunit pas souvent, mais c'est pour cela qu'on a un conseil
exécutif qui fait l'ensemble du travail. Il y a aussi le
problème, si on veut être démocratique, qu'il y ait
vraiment une élection. Il est pas mal tard, au moment où l'on se
parle, pour déclencher le processus.
Le deuxième problème, c'est que si on en faisait une au
mois de juin 1986 et une autre en octobre ou novembre 1987 selon la date de
tout à l'heure, alors qu'actuellement le but que le ministre s'est
fixé si j'ai bien compris, c'est de les laisser tous là pour leur
permettre d'enclencher le processus d'intégration, le processus qui va
permettre l'élection future au mois de novembre 1987... On veut
épargner de l'argent en cours de route, sauver des énergies.
Je serais très réticent à suivre la voie du
député de Chapleau quand il dit: Les commissaires entre eux
s'éliront. Je pense qu'il va y avoir des chicanes de clocher tout
à l'heure. Je pense que l'article 47.5 qui était prévu: En
vertu de l'article 48, on doit procéder à la délimitation
des nouveaux quartiers, était bien plus logique parce que cela laissait
justement... En tout cas, j'ai compris de la part du ministre, qu'il voulait se
laisser au moins un an ou un an et demi pour faire tous les processus à
venir. Le faire comme le propose le député de Chapleau, c'est
antidémocratique. Le faire comme le député de Huntingdon,
cela veut dire qu'il y aurait deux élections dans l'espace de peu de
temps dans ces commissions scolaires.
La question qu'on peut se poser: Dans le cas des commissions scolaires
qui fusionneraient qui seraient prêtes à baisser le nombre de
commissaires en vertu de l'article 48 sans prendre ce processus-là,
est-ce qu'on ne pourrait pas les laisser libres? C'est peut-être la
question qu'il faut poser, plutôt que d'imposer à toutes les
autres la possibilité d'y aller ou l'obligation d'y aller.
J'avais compris, en fait, que le processus le plus rapide et le moins
coûteux, c'était de laisser tout le monde là jusqu'en 1987
et de préparer d'ici à 1987, l'élection d'un moins grand
nombre. Je ne sais pas comment cela fonctionnait chez vous, mais les
commissions scolaires régionales fonctionnaient à 62 commissaires
mais elles s'élisaient un conseil exécutif de neuf ou de 11
personnes selon les secteurs.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: M. le Président, j'ai été saisi des
représentations en provenance de la commission scolaire dont a
parlé le député d'Huntingdon. J'ai eu l'occasion de suivre
d'assez près les développements en ce qui concerne le projet de
fusion entre la commission scolaire de Gatineau et la Commission scolaire
Champlain.
La réponse à laquelle nous en sommes venus dans ces
cas-là est la suivante: D'abord, nous avons décidé que des
élections scolaires auraient lieu partout en même temps, le
troisième dimanche de novembre 1987. Plusieurs commissions scolaires
nous avaient demandé de tenir des élections avant ce
temps-là. Il ne faut pas oublier qu'on a un système scolaire
assez compliqué. Il y a des commissions scolaires qui procèdent
à l'élection d'un tiers de leurs membres à chaque
année; un tiers cette année, un tiers l'année suivante, un
tiers l'autre année. Il y en a qui élisent leurs commissaires
tous ensemble et à telle année et d'autres à telle autre
année. On voulait que les choses soient claires de manière que si
un grand changement était institué, tout le monde puisse
embarquer dans le mouvement en même temps. On s'est dit: On va reporter
tout cela à l'automne de 1987. Si on commence à faire une
élection ici et là, disons qu'on en accepte une et qu'il y en a
une deuxième, une troisième et une quatrième qui nous en
demandent une, on n'a pas plus de principes sur lesquels appuyer notre
politique. On a dit: On va prendre la même politique pour tout le monde.
Deuxièmement, on va prévoir la possibilité que, pour cette
période de transition, les commissions scolaires qui fusionneront
puissent se doter d'un exécutif en conformité avec les
règles prévues dans notre Loi sur l'instruction publique.
En tout cas, on verra l'article parce que je pense que cela va revenir
tantôt. En vertu de notre Loi sur l'instruction publique, une commission
scolaire peut se former un exécutif comprenant cinq, sept ou neuf
membres, si le ministre l'autorise. Mais elles ont toutes la possibilité
de réduire le niveau d'activité à un point qui permette un
fonctionnement normal. On s'est dit: Cela règle les problèmes du
nombre. D'ailleurs, ce n'est pas nouveau. On a des commissions
scolaires régionales qui fonctionnent depuis des années
avec 30 ou 40 membres. Par conséquent, ce n'est pas un
phénomène qui serait sorti directement de la cuisse de Jupiter.
Ce n'est pas commode. C'est peut-être une des raisons qui ont
justifié le mouvement d'intégration qui se produit actuellement.
On s'en va vers cela. Comme on a appris à vivre avec le
phénomène depuis longtemps, on a dit: II n'y a pas lieu de
commencer à faire des exceptions ici ou là qui risquent de
mêler les cartes.
Dans le cas soulevé par le député de Huntingdon,
assez curieusement, tantôt, j'ai fait venir un collaborateur qui s'occupe
plus immédiatement de ces choses, parce que je voulais lui dire:
Pourquoi n'attendent-ils pas un an pour s'intégrer, s'ils ont si peur
que cela? Si certains commissaires ont si peur de s'intégrer avec ceux
d'une autre commission scolaire, qu'ils attendent un an. Nous ne les obligeons
pas. On leur laisse toute liberté. On l'a dit bien clairement. Une fois
qu'on aura approuvé, par contre, on ne pourra pas défaire ce
qu'on aura fait. Mais, dans ce cas-là, je pense qu'on n'a pas
approuvé le protocole d'entente encore. Je ne crois pas qu'il soit
signé. Ainsi, ils ont seulement à nous dire: Nous autres, on ne
"trust" pas l'autre groupe. On ne leur fait pas confiance. On a peur qu'il
arrive des problèmes financiers, des problèmes politiques, des
problèmes de ce qu'ils voudront et on demande tout simplement d'attendre
un an. Il y aura des élections qui viendront tout de suite après
et qui leur permettront de se doter d'un bureau de direction, d'un conseil de
commissaires répondant davantage à leurs convictions. Ainsi, je
pense qu'on a le respect des règles du jeu.
Dans le cas de Gatineau et de Champlain, la même règle
s'applique, évidemment. La proposition du député de
Chapleau, si j'ai bien compris, aurait été que l'on permette aux
commissaires qui restent en place après la fusion de former une nouvelle
commission scolaire entre eux. Disons qu'au lieu d'avoir 40 membres il y en
aurait 19 ou 20 ou 38. C'est une question de principe qui est soulevée
ici.
Les commissaires en place détiennent leur mandat de la
population. Ce mandat leur a été donné à l'occasion
d'une élection générale, au suffrage universel. C'est un
mandat dont on ne peut pas être délié autrement qu'en
démissionnant en cours de route ou qu'en retournant devant le peuple.
Une personne n'a pas le droit de démissionner et dire à une
autre: Je te passe les membres et les affaires et arrange-toi avec cela. Si
vous voulez être délié d'un mandat qui vient d'une source
universelle comme le suffrage populaire, vous démissionnez. Là,
il y a une élection qui est tenue. Seul le peuple peut donner un mandat
comme celui-là de nouveau, à moins que la loi ne prévoie
que le ministre peut le faire.
Dans certains cas, comme ministre, j'ai le droit de nommer des
commissaires d'école, s'il y a des vacances, mais dans certaines
conditions. On ne peut pas commencer à donner à un groupe de
commissaires le droit de dire: Nous autres, ce petit groupe de 38, on va se
réunir ce soir et on va décider, nonobstant toutes les
règles de suffrage populaire qu'il y a là-dedans, d'avoir une
commission scolaire comprenant dorénavant la moitié des membres
qu'elle devrait normalement comprendre et mettre fin du même coup, d'un
trait de plume ou d'une résolution, au mandat de 19 commissaires qui
avait été donné par le peuple. Je pense qu'au point de vue
de la théorie démocratique c'est une procédure que je ne
serais pas enclin à favoriser.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Chapleau.
M. Kehoe: Parmi les 38 membres dont vous avez prolongé le
mandat jusqu'au mois de novembre 1987, je pense qu'il y en a plusieurs dont le
mandat sera terminé avant cette date. Donc, ce n'est pas le peuple qui
les aura gardés en place, c'est grâce à la provision
contenue dans la loi. C'est pour cela que je me dis que c'est un principe qui
joue des deux côtés.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre.
Oui?
M. Jolivet: Ce n'est pas la personne qui a un mandat. C'est un
poste dont une personne fait l'occupation. Donc, à partir de cela, la
loi prévoit qu'il y a en tant. À ce moment, si quelqu'un
démissionne, il faut qu'il soit remplacé ou qu'il y ait une
élection. Mais si son mandat est terminé, quant à lui, il
a droit de se représenter ou une autre personne va se présenter.
C'est le principe démocratique qui est mis en cause.
Je suis d'accord avec le ministre sur cette partie. Cela n'aurait pas de
bon sens de dire à des gens: Déliez-vous d'un mandat qui provient
de la population et non pas de vous-même.
M. Ryan: Donner un mandat à la moitié de vos
membres de continuer le job indépendamment de ce que le peuple a pu
dire, ce serait peut-être un peu fort.
Une voix: On ne peut pas faire cela à l'Assemblée
nationale.
M. Ryan: C'est vrai, cependant, ce qu'a dit le
député de Chapleau pour qui j'ai beaucoup de respect. C'est vrai
qu'il arrive des cas comme celui dont il a parlé. Mais, là, c'est
l'Assemblée nationale elle-même qui décide par la voix des
représentants élus par
le peuple. L'Assemblée nationale va décider avec cette loi
de reporter l'élection scolaire. Elle a le droit de faire cela. Cela
fait partie de ses prérogatives souveraines.
Mais c'est elle qui est la mandatrice souveraine du peuple dans les
affaires qui relèvent de la compétence de Québec. Elle le
fait d'une manière très exceptionnelle également. Mais
elle ne peut pas déléguer ce pouvoir à d'autres corps ou
à d'autres niveaux de personnes.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres intervenants sur l'article 46? Est-ce que l'article 46 est
adoptée?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
Merci. Je passe à l'article 47. M. le ministre.
M. Ryan: Cela, c'est dans les cas d'annexion. Des
problèmes avaient été soumis à notre examen. Dans
certains cas, on disait: Maintenant qu'on annexe une partie du territoire d'une
autre municipalité scolaire, le commissaire qui était là
peut rester en dehors et les commissaires qui sont en place vont pouvoir tenir
lieu du rôie qui est dévolu au commissaire.
On dit: Le commissaire qui avait été élu est
annexé lui aussi jusqu'à la fin de son mandat. Il fait partie de
la commission scolaire. Encore une fois, c'est le même principe de la
non-aliénabilité d'un mandat reçu par voie de suffrage
populaire. C'est un corollaire, celui-là.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 47? Est-ce que l'article 47 est
adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Nous allons
à l'article 47.1. M. le ministre.
M. Ryan: Je pense que c'est une disposition qui se comprend
facilement. Lorsqu'une municipalité scolaire annexe une partie du
territoire d'une autre municipalité scolaire qui ne forme pas un
quartier, elle intègre ce territoire à ses quartiers. Il arrive
des fois que des commissions scolaires, d'un commun accord, nous demandent de
procéder à l'annexion d'une partie de territoire, d'une petite
bande de territoire, par exemple, de peu d'importance physique ou
démographique. Cela ne justifie pas la création d'un quartier.
 ce moment, ce territoire annexé sera intégré dans
l'un des quartiers de la commission scolaire annexante.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
des interventions?
M. Ryan: Cela s'est présenté dans le comté
du député d'Arthabaska, qu'on règle de cette
manière également, je pense que cela ne crée pas de
difficulté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Une représentation a été faite
par la Fédération des commissions scalaires qui parle justement
de l'article 47.1, savoir que différentes situations peuvent se
présenter. La prétention de la fédération est dans
ce sens que le projet de loi oublie une situation qui est celle de l'annexion
partielle d'un quartier.
Cet article pourrait amener certains commissaires d'écoles qui
sont élus - on en parlait tout à l'heure - de façon
démocratique, à perdre même leur droit de siéger
à quelque commission scolaire que ce soit. On donne ceci comme exemple.
Si ce commissaire est domicilié sur la partie du territoire
annexé, il perd son droit de siéger à la commission
scolaire où il a été élu; par l'effet de l'article
164 de la Loi sur l'instruction publique, il n'a pas le droit de siéger
à la commission scolaire annexante.
Donc, la fédération dit: Pourquoi ne pas apporter un
amendement à l'article 47.1 qui aurait pour effet de corriger cette
situation et qui pourrait se lire de la façon suivante: Si le
commissaire d'écoles du quartier dont une partie est annexée
à une autre commission scolaire est domicilié sur une partie de
territoire, ce commissaire est commissaire pour la commission scalaire
où la plus grande partie des électeurs du quartier annexé
se retrouve?
Je ne sais pas si M. le ministre a été sensibilisé
à ce petit problème qui pourrait faire l'objet d'un amendement
possible.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Nous avions examiné cette recommandation de la
Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec. Le mot "catholique" est disparu de votre nom, je pense. Il y est
encore, finalement. C'était dans quelle loi?
M. Jolivet: M. le ministre n'était pas impliqué?
(17 h 30)
M. Ryan: Nous avons examiné cette recommandation de la
Fédération des commissions scolaires catholiques et notre premier
mouvement était plutôt de refuser parce que nous pensions que
c'était une disposition plutôt théorique qui ne
répondait pas à des besoins assez immédiats. Un des buts
de notre projet de loi, c'est de répondre à des besoins
immédiats qui peuvent surgir
d'ici à la tenue des élections à l'automne 1987 et
plus spécialement d'ici à la révision plus fondamentale de
la Loi sur l'instruction publique que nous comptons faire à
l'automne.
Depuis ce temps, des représentations nous ont été
faites et on nous a fait valoir que, dans un ou deux endroits, il pourrait
arriver que cette situation se présente même à
l'intérieur des échéances que nous avons prévues.
C'est fa raison pour laquelle, si vous voulez me permettre d'examiner cette
question de nouveau pendant l'ajournement du souper, il me fera plaisir de
considérer la possibilité d'accueillir cet amendement. Je pense
que, si c'est de nature à bonifier le projet de loi, il me fera plaisir
de l'accueillir et de modifier l'opinion que nous nous étions
formée sur la foi des seules informations dont nous disposions
alors.
M. Jolivet: Nous allons suspendre l'article jusqu'après le
souper.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Nous retenons
l'article 47.1 jusqu'à la séance d'après le souper. Nous
enchaînons avec l'article 47.2. M. le ministre.
M. Ryan: Je crois que cet article parle par lui-même. Je me
dispense de faire des commentaires à ce sujet. Il me semble que c'est
tout à fait dans la ligne des choses dont nous avons discuté
jusqu'à maintenant. À moins qu'on me demande des explications, je
voudrais proposer que d'autres membres s'expriment là-dessus.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
D'autres intervenants sur l'article 47.2?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Adopté. À l'article 47.3, il y a un amendement qui est
proposé par le ministre. L'article 47.3 de la Loi sur l'instruction
publique introduit par l'article 3 du projet de loi 24, est modifié par
l'insertion, après le premier alinéa, du suivant: "Dans le cas
prévu à l'article 46, la composition du comité
exécutif est régie, jusqu'au remplacement de ses membres dans le
délai prévu à l'article 169, de la façon
prévue aux premier et deuxième alinéas de l'article
430."
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Si vous voulez me permettre d'intervenir sur cet
article, je pense que c'est un article très important. Dans les cas
prévus aux articles 46, 47 et 47.2 que nous venons de voir,
c'est-à-dire dans les cas de fusion ou d'annexion, il est prévu
que les commissaires procèdent dans les 30 jours précédant
la date où les changements prennent effet. Cela veut dire, par exemple,
que, si l'intégration doit se produire le 1er juillet 19B6, dans les 30
jours qui précèdent cette date, les commissaires procèdent
à l'élection de leur président, de leur
vice-président et des membres de leur comité exécutif,
lesquels demeurent en fonction jusqu'à leur remplacement par des
personnes élues dans le délai prévu à l'article
169.
Nous proposons d'ajouter un nouvel alinéa qui dirait ceci: "Dans
le cas prévu à l'article 46 - c'est-à-dire fusion ou
annexion totale de municipalités scolaires - la composition du
comité exécutif est régie, jusqu'au remplacement de ses
membres dans le délai prévu à l'article 169, de la
façon prévue aux premier et deuxième alinéas de
l'article 430."
Or, l'article 430 de la Loi sur l'instruction publique dit: "Le
comité exécutif visé à l'article 74 est
composé pour les commissions régionales, de cinq commissaires
nommés par le Conseil des commissaires; il est composé de sept
commissaires si la commission régionale comprend plus de vingt-cinq
commissaires. "Le ministre peut toutefois, sur requête du Conseil des
commissaires de la commission régionale, porter à neuf le nombre
de membres du comité exécutif."
Il est ajouté que "Le comité exécutif d'une
commission régionale doit comprendre au moins un commissaire provenant
de chacune des commissions scolaires membres de cette commission scolaire
régionale".
On prévoit que le directeur général et le directeur
général adjoint, de même que le représentant du
comité de parents, sont également membres du comité
exécutif, mais sans droit de vote.
Cela veut dire qu'il y a une garantie que l'exécutif qui sera
formé, pour la période de transition, comprendra au moins cinq
membres, si tel est le voeu des commissaires, avec au moins un
représentant de chaque commission scolaire fusionnée ou
annexée. Il pourrait comprendre sept membres si les commissaires le
préfèrent. Il pourrait comprendre sept membres, si les
commissaires le préfèrent. Il pourrait comprendre neuf membres,
si le ministre le permet, après avoir reçu des commissaires une
requête à cette fin.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
des commentaires sur l'amendement? Amendement, adopté. Article 43.3 avec
amendement, adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté
avec amendement. Article 47.47 Il y a aussi un amendement.
Adopté?
M. Ryan: Là, M. le Président, nous remplacerions
l'article 47.4 du projet de loi par un nouvel article qui se lirait comme suit:
"47.4 Dans le cas prévu à l'article 46 -toujours en cas de fusion
ou d'annexion - les secrétaires généraux des
municipalités scolaires fusionnées ou annexées
procèdent conjointement, et, dans le cas prévu à l'article
47.2, le secrétaire général de la municipalité
scolaire divisée procède, dans les 30 jours qui
précèdent la date où les changements prennent effet,
à l'élection du président et du représentant du
comité de parents de la commission scolaire. Ils demeurent en fonction
jusqu'à la date de leur remplacement par des personnes élues
selon l'article 52.1". Nous allons le voir tantôt. C'est-à-dire
jusqu'au mois de novembre de l'année prochaine.
Cela veut dire qu'ici, on prévoit également
l'élection du président du comité de parents et du
représentant du comité de parents à la commission
scolaire. Il n'y aura pas d'hiatus qui va se produire. La représentation
des parents sera assurée au sein de la commission scolaire
fusionnée ou annexée pendant toute la période qui va
s'écouler d'ici à l'élection de novembre 1987.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: J'aurais une question en ce qui a trait à
l'élection du président. Par rapport au texte dans lequel on dit
"du président du comité de parents et des représentants
des parents...", vous dites dans le texte "ou les changements prennent effet,
à l'élection du président et du représentant du
comité de parents. ." Pourquoi, simplement pour s'assurer qu'il n'y ait
pas de problème, ne dit-on pas. .
M. Ryan: Oui. C'est pour avoir une précision juridique
plus grande. "Les représentants des parents", cela peut sembler
abstrait, alors que ce qui est prévu dans la loi, c'est qu'il y ait un
représentant du comité de parents à la commission
scolaire.
M. Jolivet: Oui.
M. Ryan: Dans les cas où vous avez les niveaux primaire et
secondaire, la loi prévoit qu'il y a un représentant du
comité de parents au niveau primaire et un représentant du
comité de parents au niveau secondaire. Nos conseillers juridiques
m'assurent que le singulier dans ce cas-ci comprend les deux.
M. Jolivet: Vous vous fiez à vos...
M. Ryan: Selon les règles, oui. Dans ce cas-ci, si on
m'assure que c'est conforme aux règles d'interprétation de nos
lois, je leur fais entièrement confiance. Pourvu qu'ils m'aient
donné une démonstration relativement satisfaisante.
M. Jolivet: D'ailleurs, comme nous à l'époque.
Une voix: Ce ne sont pas les mêmes...
M. Ryan: Oui, mais dans les grandes questions, je les ai
prévenus que je me réservais le droit de recevoir
également d'autres avis, y compris ceux de l'Opposition.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
D'autres commentaires ou interventions sur l'article 47.47
M. Jolivet: Simplement pour bien s'assurer, quand on parle du
président, que c'est bien du président... Je reviens à
l'amendement, M. le ministre... "le secrétaire général de
la municipalité scolaire divisée procède, dans les 30
jours qui précèdent la date où les changements prennent
effet, à l'élection du président..." Si je comprends bien,
c'est parmi les commissaires élus et non parmi les présidents de
comités de parents.
M. Ryan: Ici, c'est le président du comité de
parents. Parce que pour la présidence de l'exécutif, cela a
été fait à l'article précédent.
M. Jolivet: Non, mais c'est parce que, comme vous I'aviez bien
spécifié et que je veux m'en assurer, on disait "du
président du comité de parents et du représentant.. ",
tandis que vous dites "du président et du représentant du
comité de parents..." Si je comprends bien, "du comité de
parents", c'est le président... Mais est-ce assez clair pour qu'il n'y
ait pas de problème plus tard? D'accord.
M. Ryan: Notre conseiller juridique m'assure que c'est
très clair, quand on situe ceci dans la perspective de l'article 52.1.
Nous pouvons garder cet article en réserve. Quand nous aurons vu
l'article 52.1, s'il y a lieu de faire une clarification, on la fera. Cela va?
Je n'ai pas d'objection à ce qu'on le garde en suspens pour tout de
suite.
M. Jolivet: Non. Après avoir regardé l'article
52.1, je vois qu'on y indique bien "le président du comité de
parents et le représentant du comité de parents". Cela va.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 47.4 est adopté?
Une voix: II y a un amendement.
M. Jolivet: II y a une précision apportée par le
dernier texte: "Ils demeurent en fonction jusqu'à la date..." C'est
toujours le président et le représentant qui demeurent en
fonction jusqu'à la date de leur remplacement par des personnes..., cela
vient clarifier "les personnes élues demeurent en fonction
jusqu'à la date de l'élection de leurs remplaçants.".
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est bien cela,
M. le ministre?
M. Jolivet: Toujours en vertu de l'article 52.1.
M. Ryan: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela vous
satisfait-il, M. le député de La violette?
M. Jolivet: Cela va.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'amendement est-il adopté?
M. Jolivet: Donc, c'est un nouvel article.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 47.4, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Ryan: Cela fait du bien de retoucher un peu la version
originale. Vous voyez qu'on n'a pas dévié de l'esprit.
M. Jolivet: Je n'ai jamais dit cela.
Le Président (M* Parent, Sauvé): Un instant, est-ce
que c'est adopté? M. le député de Laviolette,
adopté?
M. Jolivet: Oui, oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. L'article
47.5.
M. Ryan: À l'article 47.5 évidemment, ii faut se
référer, M. le Président, à l'article 46 de la Loi
sur l'instruction publique pour saisir toute la portée de cette
disposition. Dans l'article 48 de la Loi sur l'instruction publique, on donne
les règles qui doivent présider à la délimitation
des quartiers pour fins de représentation scolaire. On dit, par exemple,
que "Pour l'élection des commissaires d'écoles, le nombre de
quartiers est déterminé selon le nombre d'enfants sous leur
compétence âgés de 5 à 12 ans suivant les
renseignements fournis par le ministre ou à défaut,
d'après le recensement scolaire..." Le nombre de commissaires varie de 9
à 19 selon le tableau suivant: Moins de 2000, neuf quartiers; 2001
à 3000, onze quartiers etc., jusqu'à une possibilité de 19
quartiers. Cela veut dire que la délimitation des quartiers pour
l'élection scolaire de novembre 1987 se ferait en vertu de cette
disposition qui n'est peut-être pas la perfection, mais qui donne quand
même des garanties de juste représentation.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Cela va.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va. L'article
47.5 est-il adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 3, dans
son entier, est-il adopté?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Avec les
amendements?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Excusez-moi.
L'article 3 ne peut pas être adopté parce qu'on a retenu l'article
47.1. Nous reviendrons après souper pour l'adoption dans sa
totalité de l'article 3. Article 4. M. le ministre de
l'Éducation.
M. Jolivet: Vu que vous n'avons pas adopté l'article 3,
j'ai une petite question qui surgit. Quand vous avez fait la nomenclature des
quartiers à partir des âges scolaires, vous avez peut-être
fait un lapsus concernant l'intégration: il va y avoir de
l'élémentaire et du secondaire. À ce moment-là,
cela va être de 5 à 16 ans et non pas de 5 à 12 ans. C'est
seulement pour bien clarifier la situation.
M. Ryan: Bonne question. Je vais demander des précisions
au conseiller juridique. Il faudra revoir cela à l'automne, M. le
Président. Nous ne serions pas disposés à le faire
maintenant. Déjà, actuellement, nous avons des commissions
scolaires qui donnent les deux enseignements et la délimitation des
quartiers se fait selon cette règle. Je pense à la commission
scolaire du Long Sault qui est dans le comté d'Argenteuil où on
procède à la délimitation des quartiers suivant ce qui a
été reçu et cela ne donne lieu à aucune
discrimination ou difficulté. D'un point de vue strictement objectif, je
penserais comme vous que cela devrait être de cinq à seize
ans.
M. Jolivet: En fait, quand on regarde l'ensemble des commissions
scolaires, c'est à partir des commissions scolaires locales qu'on
formait les régionales d'autrefois. Les commissaires élus
aux commissions scolaires locales étaient ensuite envoyés au
niveau régional et là, ils formaient le conseil exécutif
et autre.
M. Ryan: Nous aurons le problème d'un bon nombre de
commissions scolaires qui ne seront pas intégrées. Je peux
peut-être prendre ce problème en délibéré, si
vous voulez. Je vais en causer avec nos conseillers. On pourra le reprendre ce
soir. J'aimerais mieux ne pas donner de réponses
précipitées et examiner. C'est un problème réel que
vous soulevez.
Tenue des élections
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. On va
enchaîner avec l'article 4. L'article 4 est aussi amendé comme
suit: L'article 4 de ce projet de loi est modifié par le remplacement du
paragraphe 1 par le suivant: le nouveau: "1. par le remplacement, dans les
première et deuxième lignes du premier alinéa, des mots
"tous les trois ans, par résolution adoptée avant le 1er mars"
par les mots "par résolution adoptée avant le 1er août de
l'année où l'élection des commissaires et des syndics
d'écoles a lieu";". M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, évidemment, pour avoir
les élections a l'automne de 1987, il faut prévoir un
échéancier qui tienne compte de cet aboutissement.
L'échéancier que nous avons dans la Loi sur l'instruction
publique est évidemment conçu en vue d'une échéance
qui arrive au mois de juin, le deuxième lundi de juin. (17 h 45)
Alors l'amendement que nous proposons vise strictement à
favoriser la tenue des élections à l'automne de 1987. C'est
pourquoi il se borne à proposer que la première étape du
cheminement vers l'élection scolaire commence avant le 1er août
plutôt qu'avant le 1er mars. Si on commence avant le 1er août, la
décision concernant la délimitation des quartiers scolaires est
prise avant le 1er août, on pourra ensuite procéder au recensement
scolaire, ensuite à la tenue des élections scolaires, tout
l'échéancier s'ensuit.
Il nous a semblé que c'était cette date qui était
la plus propice pour mettre en branle tout le reste du cheminement.
M. Jolivet: M. le Président, j'ai une question.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Laviolette, pardon.
M. Jolivet: Merci.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela me fait
plaisir.
M. Jolivet: Si j'ai bien compris, dans l'amendement que vous
apportez à l'article 4 on remplace le premier paragraphe, le
deuxième restant le même, n'est-ce pas? La question que je vais
poser va porter sur le fait que nous acceptons ici un principe que l'on devra
regarder tout à l'heure, parce que quand j'ai fait mention du mois de
novembre et du mois d'octobre, c'est ce qui commence ici. Alors est-ce qu'on
adopte cela ou si on prend une décision sur l'autre en disant: On
reviendra dessus? Qu'est-ce qu'on fait? Mon problème c'est que si vous
me dites: Je maintiens mon mois de novembre, nous en discuterons tout de suite
puis après nous discuterons de l'échéancier. Sinon, on
fait l'exercice pour rien.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, allez.
M. Ryan: Je n'aurais aucune objection, étant donné
la pertinence de l'argument soulevé par le député de
Laviolette, à ce qu'on examine en priorité, si telle était
votre volonté et celle des membres, l'article 16 du projet de loi qui
fixerait la date des élections scolaires au troisième dimanche de
novembre 1987. On pourra prendre tout le temps voulu. J'aimerais beaucoup
connaître le point de vue de tous les députés autour de la
table sur cette question.
Le Président (M, Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
consensus pour étudier immédiatement l'article 13 et revenir
après à l'article 4? Alors nous suspendons l'étude de
l'article 4 pour aller à l'article 13.
M. Jolivet: 16.
Le Président (M. Parent, Sauvé): 16, pardon.
M. Jolivet: Est-ce que je peux procéder?
M. Ryan: Je voudrais dire un mot avant si vous me le
permettez.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, je voudrais expliquer pourquoi
nous avons fait le choix du troisième dimanche de novembre 1987,
après quoi je serai très intéressé à
entendre les représentations que les députés voudront
faire. Une fois que nous eussions arrêté notre choix sur
l'automne, en principe tout le monde était d'accord qu'il était
préférable de tenir les élections scolaires à
l'automne
plutôt qu'au printemps. C'était déjà
accepté dans la loi 3. Nous en avions discuté à
l'époque, c'était un des points sur lesquels il y avait
consensus. Les élections tenues au printemps comportent toutes sortes de
difficultés. Alors le choix de l'automne a été fait. Une
fois ce choix fait, il fallait déterminer à quel moment ce serait
plus pratique de tenir l'élection. Si nous tenons l'élection trop
tôt à l'automne, il y a un problème pour le cheminement du
recensement, la délimitation des quartiers scolaires et tout cela. Cela
demande un échéancier qui commence pratiquement au mois de juin
et dont une partie très importante se déroule pendant
l'été, période où les citoyens sont moins
disponibles pour participer à des opérations que nous jugeons
aussi vitales que celles-là.
Inutile de signaler qu'un des objectifs que nous poursuivons de part et
d'autre de la Chambre c'est une participation plus grande des citoyens aux
élections scolaires. Nous voulons absolument prendre tous les moyens
raisonnables pour activer davantage la participation des citoyens aux
élections scolaires. Pour cela il ne faut pas que des choses très
importantes se passent principalement ou exclusivement en été. Il
nous est apparu qu'on ne pouvait pas beaucoup envisager la tenue des
élections scolaires dans ce contexte avant la deuxième quinzaine
d'octobre au mieux. Là arrive le problème de la coïncidence
avec les élections municipales. Dans un grand nombre de
municipalités les élections municipales sont tenues certains
jours au tout début de novembre, je crois, et d'autres endroits soit le
dernier dimanche d'octobre ou le deuxième dimanche de novembre, je ne
sais trop. À des endroits il y a de légères variantes.
Ce n'est pas tout de dire: On pourra venir une semaine avant. Il faut
prévoir que la campagne électorale municipale dure un certain
temps. On s'est dit: Si on va au troisième dimanche de novembre,
à ce moment-là les élections municipales sont
terminées et on peut s'adonner aux élections scolaires en toute
liberté. Nous n'aurions pas été hostiles à
l'idée de tenir les élections scolaires et les élections
municipales en même temps. Si vous parliez tantôt d'idées
personnelles, M. le député de Laviolette, ce serait un de mes
dadas personnels, qu'à l'exemple de ce qui se fait aux
États-Unis, démocratie de participation par excellence à
mon humble point de vue, nous tenions nos élections scolaires en
même temps que nos élections municipales; il y aurait eu un
intérêt beaucoup plus grand. Nous avons eu des
représentations très fermes de la part des municipalités.
Vous vous souvenez probablement de leurs représentations à la
commission parlementaire qui avait étudié le projet de loi 3 nous
disant qu'elles ne voulaient pas de ce mélange et la
Fédération des commissions scolaires catholiques n'était
pas davantage intéressée à ce mélange-là.
Alors on s'est dit: Si nous voulons vraiment rendre service, il faut au moins
que ce soit perçu comme tel par les principaux intéressés.
Comme les principaux intéressés n'en voulaient pas et que
c'étaient seulement des idées personnelles et non pas des vues
solidement assises sur de longues et minutieuses consultations, il fallait
choisir une autre date. C'est comme cela que nous sommes conduits à la
deuxième quinzaine de novembre et là, dans la deuxième
quinzaine de novembre, nous prenons le dimanche le moins éloigné
des deux, c'est-à-dire le troisième plutôt que le
quatrième. Je n'ai pas besoin de faire allusion à la
dernière élection générale pour rappeler qu'une
élection peut très bien être tenue et donner lieu à
de très bons résultats si elle a lieu à une période
assez avancée. Et je reconnais avec le député de
Laviolette qu'il peut y avoir un problème parce que personne ne
contrôle les caprices de dame nature. Il pourrait arriver qu'à ce
moment-là il y eût des conditions rendant la participation plus
difficile.
Je signale, d'autre part, qu'il y a de nombreuses années - je
pense que cela doit remonter à une vingtaine d'années - j'avais
eu l'occasion de faire partie d'un comité qui avait
préparé la tenue d'un recensement sur la pratique religieuse au
Québec, sur la pratique dominicale. Le comité qui comprenait un
bon nombre de sociologues dont je n'étais point - j'étais
journaliste à l'époque - s'était penché avec
beaucoup de soins sur le choix de la date la plus propice et par un concours de
circonstances qui n'a rien à voir avec le présent projet de loi,
la date qui avait été retenue était le troisième
dimanche de novembre. On avait examiné toutes les sorties, vous savez
les gens qui s'en vont à leur camp d'été, ceux qui sont
attirés par la chasse et la pêche. On avait exclu le jour
où avaient lieu les élections municipales et, finalement, nous
avions été conduits, par une analyse très objective
à laquelle avaient participé au moins une dizaine de personnes,
au choix de cette date-là qui avait d'ailleurs donné lieu
à un recensement dont les données avaient été
considérées comme très fiables. Par conséquent,
beaucoup d'arguments plaident pour le troisième dimanche de novembre.
Cela n'a pas été mis là par improvisation ou par caprice
et c'est l'une des dispositions qui n'a pas donné lieu à
l'addition d'un papillon. On est intéressé à entendre
d'autres points de vue. Je vous donne le point de vue total et je suis bien
intéressé à avoir la réaction des
députés là-dessus parce que c'est l'un des points sur
lesquels nous sommes intéressés à avoir vos avis et si des
avis meilleurs que ceux que je viens d'émettre allaient être
émis par les participants d'un
côté ou de l'autre, nous les examinerons avec
intérêt.
Le Président (M, Parent, Sauvé): Y a-t- il d'autres
interventions?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: C'est une partie de l'article 16, je pourrais revenir
sur la deuxième partie de l'article 16 qui parle des trois ans. Ce
pourquoi j'avais tenu à regarder la question du mois de novembre par
rapport au mois d'octobre; c'est qu'il y avait une raison qui était,
comme je l'ai dit, bien climatique. D'une façon ou d'une autre, que ce
soit au mois de novembre ou d'octobre, des gens qui partent, qui quittent ou
qui ne sont pas là, il y aura toujours des gens qui ne seront jamais
là. Donc, l'argumentation sur la présence massive de gens
à une élection, quant à moi, que ce soit au mois de
novembre ou d'octobre, c'est la même. Si des gens sont
intéressés et si on intéresse les gens à une
élection scolaire, on va arriver à les amener vraiment à y
participer et en plus grand nombre que ce qu'on connaît au mois de juin
depuis nombre d'années. Dans ce contexte-là, je disais: Pourquoi
pas novembre? Le ministre m'amène une argumentation, je ne peux pas lui
amener beaucoup d'arguments inverses, je lui dis simplement que l'une des
raisons qui militaient en faveur du mois d'octobre était beaucoup plus
la possibilité d'avoir un temps meilleur, propice à une
élection qui se situe dans tout le territoire du Québec. Le
ministre a fait mention de l'élection du 2 décembre dernier. Ce
n'est peut-être pas la meilleure date qui avait été
choisie; d'une façon ou d'une autre, cela aurait pu être mieux que
cela. Mais vous connaissez les aléas de la Loi électorale au
Québec, il faut vivre avec cela. Dans ce cas-là, il s'agit de le
prévoir parce qu'on va prévoir aussi le processus inverse qui est
tout l'enclenchement de cette élection. Le ministre dit, dans un article
précédent qu'on a mis en suspens, au mois d'août; on aurait
pu parler du mois de juillet ou de juin. Ce qui est important c'est qu'on ait
le laps de temps nécessaire entre le moment où l'enclenchement se
fait et l'élection elle-même pour prévoir
l'élection, que ce soit au troisième dimanche d'octobre ou, comme
le ministre le propose, au troisième dimanche de novembre.
La Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec, dans une de ses assemblées, avait proposé deux
choses, dont l'une était le troisième dimanche d'octobre. Elle
avait probablement une argumentation sur le fait qu'il était mieux de la
faire en octobre qu'en novembre. L'autre chose qu'elle proposait,
c'était une élection à tous les quatre ans plutôt
qu'à tous les trois ans, pour permettre, encore une fois, à des
gens de vivre un milieu scolaire au niveau électoral plus intense
pendant quatre ans plutôt que pendant trois ans. Est-ce que le ministre
reste au troisième dimanche de novembre ou si vous accepteriez de le
reporter, à ce qui était prévu à l'époque,
au troisième dimanche d'octobre?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? M. le député de Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): Je pense bien que les arguments sur les
élections municipales que le ministre a apportés sont valables.
Je comprends que cela impose une contrainte, parce que la première
semaine de novembre aurait été la date idéale à mon
sens. Lorsqu'on nous reporte à la troisième semaine de novembre,
pour ce qu'on vit dans nos régions, les régions dites
phériphériques, et les distances que nous avons à
parcourir et les moyens de communication qui sont souventefois
déficients, je serais beaucoup plus favorable à une
élection à la troisième semaine d'octobre. Je pense que
cela correspondrait beaucoup plus aux voeux des électeurs de mon
comté.
Cependant, compte tenu des explications que le ministre a
données, je dois vous dire que je n'aurai peut-être pas de
difficulté à me rallier. Personnellement, je serais plutôt
favorable à la troisième semaine d'octobre, compte tenu du
vécu régional, des distances et du fameux climat que nous devons
subir. Je pense que c'est très difficile dans les régions. Je
serais plutôt favorable à la troisième semaine
d'octobre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Rousseau.
M. Thérien: M. le Président, je serais favorable au
troisième dimanche de novembre, parce que le troisième dimanche
d'octobre, c'est la mise en candidature pour les élections municipales.
Il y a à peu près 1400 petites municipalités sur 1600.
L'impact municipal, heureusement ou malheureusement, est plus grand que
l'impact scolaire, donc, on serait en pleine campagne électorale ou
précampagne électorale municipale. Cela viendrait atténuer
grandement l'impact scolaire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?M. le député d'Arthabaska.
M. Gardner: J'ai toujours déploré qu'au mois de
juin, on n'ait pas tellement de participation aux élections scolaires.
Je pense
que c'est normal. À la fin d'une année scolaire, les
parents sont un peu comme les enfants, ils ont hâte que cela finisse.
Cela n'apporte pas tellement une participation très forte. Au
début de l'année scolaire, je pense que les parents, comme les
enfants, sont intéressés à ce qu'ils réussissent et
je pense qu'il y aurait une meilleure participation. Pour ce qui est du mois de
novembre, c'est sûr qu'il ne faudrait pas que cela arrive en pleine
période d'élection municipale. Je suis d'accord avec le ministre.
On va l'appuyer à 100 %.
M. Jolivet: Seulement une petite question avant qu'on aille
souper - on va laisser le ministre réfléchir sur le mois de
novembre ou le mois d'octobre pendant le souper - c'est que l'argument du
député de Rousseau à savoir que les municipalités
sont en période électorale et en préparation de leurs
mises en candidature au mois d'octobre, il ne faut pas oublier que ce ne sont
pas toutes les municipalités du Québec qui le sont en même
temps...
Une voix: Cela va le devenir si...
M. Jolivet: Je ne connais pas les nouvelles lots. Je connais la
loi actuelle. La loi actuelle ne me dit pas cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Les
prémisses.
M, Jolivet: Je ne suis pas dans le secret des dieux du Parti
libéral.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous manquez
quelque chose.
M. Jolivet: Cela, M. le Président, on verra à la
longue. On va suspendre jusqu'à 20 heures?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je ne sais pas si
on va suspendre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 16?
M. Ryan: II est 18 heures, M. le Président. Cela passe
vite quand on travaille bien.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Nous suspendons
nos travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
(Reprise à 20 h 17)
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission reprend ses travaux. Nous en étions à
l'étude de l'article 16 du projet de loi 24, Loi modifiant la Loi sur
l'instruction publique. La parole est au ministre de l'Education.
M. Ryan: Je crois qu'avant que nous ajournions pour le souper
tantôt un certain nombre de députés avaient fait valoir
leur opinion quant à la meilleure date possible pour la tenue des
prochaines élections scolaires qui doivent avoir lieu à l'automne
de 1986. J'ai écouté les points de vue des uns et des autres.
Là, je pense que cela pourrait peut-être rendre service à
ce moment-ci que je fasse remettre à chaque membre de la commission, M.
le Président, avec votre permission, un tableau qui donne une liste de
toutes les échéances qu'on doit prévoir, dans le
cheminement qui conduit à la tenue des élections scolaires. Je
pense que les points de vue que nous avons essayé d'exprimer vont
être mieux perceptibles à la lumière des données qui
sont comprises dans ce tableau. On pourrait le regarder ensemble. J'aimerais
vous l'expliquer.
 partir de cela, peut-être qu'on pourra s'acheminer vers la
continuation de la discussion ou vers une conclusion. Est-ce que vous avez les
copies?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous ne voulez pas
qu'on en fasse un dépôt, qu'on demande aux membres pour avoir
l'information?
M. Ryan: Est-ce qu'on fait un dépôt en commission
parlementaire, entre parenthèses? Je ne le pense pas.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non, je ne le
pense pas.
M. Jolivet: On veut simplement qu'on nous les donne. On est
d'accord pour qu'on puisse étudier à partir de ce document.
M. Ryan: On pourrait laisser faire les paragraphes d'introduction
que chacun pourra lire à son profit. Gardons l'échéancier
qui est tracé dans la colonne de droite, sous le titre "Projet de loi
24". Il y a d'abord la préparation de la liste électorale qui
doit se faire entre le 15 août et le 15 septembre. Cela est l'article 13
du projet de loi 24. Ensuite, il y a la liste électorale qui doit
être déposée le 15 septembre. Il faut qu'elle soit
déposée 61 jours avant la tenue du scrutin. Ensuite, il y a
l'avis public de dépôt de la liste qui doit être
communiqué au plus tard le 20 septembre. Puis, il y a nomination d'un
secrétaire pour préparer la liste après le 1er octobre.
Demande d'inscription ou de radiation sur les listes électorales,
évidemment dans les quinze jours de l'avis de dépôt. Cela
nous mène au 5 octobre. Ensuite, dans les quinze jours suivants,
l'examen de la liste par les commissaires. Cela nous mène au 20 octobre.
Ensuite,
entrée en vigueur de la liste 31 jours après l'avis de
dépôt. Cela nous mène au 22 octobre. Après, on
accorde un droit aux citoyens qui veulent en appeler de la décision des
commissaires sur l'inscription ou la radiation de leur nom sur les listes.
C'est déjà dans la loi actuelle, ce n'est peut-être pas la
disposition qu'on serait le plus enclin à conserver indéfiniment,
mais il y a un droit d'appel à la Cour provinciale qui doit pouvoir
être exercé dans des délais raisonnables. Nous
prévoyons que ce délai pourrait aller jusqu'au 27 octobre.
Ensuite, il y a la mise en candidature et il y a l'élection.
L'autre solution, si nous voulions arriver à des résultats
qui surviendraient plus tôt, consisterait à commencer le processus
bien avant cela, le 15 juin par exemple. C'est un peu tôt, la loi va
peut-être être adoptée d'ici la fin, peut-être demain
ou après-demain. Cela peut nous aider.
M. Jolivet: Cela ne s'applique pas cette année.
M. Ryan: C'est vrai. Excusez-moi. Il y a une chose sûre,
dans les commissions scolaires vous savez comment cela se passe. On finit
l'année scolaire au 23 juin, puis les gens s'en vont en vacances. En
général, on revient des vancances dans les commissions scolaires
au début du mois d'août. On part au début de juillet ou
à la fin de juin. Ce n'est pas un temps très propice pour tout
mettre cela en oeuvre. Il y a les autres qui sont en vacances également.
Alors, on avait mis le 15 août dans la version première que nous
avons faite. Finalement, on a décidé de mettre cela le 15
août car, si on fait le recensement électoral à une
période où les gens ne sont pas chez eux, on n'est pas plus
avancés, on va avoir un travail de revision, mais à partir du 15
août cela nous paraît être plus propice.
On m'a également souligné un facteur que j'oubliais de
mentionner, c'est que les déménagements sont maintenant le 1er
juillet. Alors, ce sont les arguments additionnels qui nous amènent
à envisager la date du troisième dimanche de novembre. Là,
cela n'engage pas l'avenir définitivement, parce que nous reviendrons
sur la Loi sur l'instruction publique à l'automne et peut-être
envisagerons-nous autre chose comme régime permanent pour la date ou le
jour des élections. Mais pour le moment, sur la base de ce que j'ai
entendu, j'ai beaucoup de respect pour l'autre opinion. Il y aurait bien des
arguments objectifs qui plaideraient pour une élection à la
mi-octobre, par exemple. Je les vois très bien, mais je trouve que les
obstacles qu'il faudrait surmonter sont considérables et que nous
n'avons pas de solution satisfaisante à tous ces obstacles pour changer
la date actuellement, le jour qui était envisagé. C'est le
raisonnement qui soutient la position définie dans le projet de loi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Grouix.
Mme Bleau: Je suis bien prête à considérer,
je pense, votre projet en fonction de la date que vous nous suggérez,
mais je pense qu'on va quand même avoir un problème de motiver les
gens à aller voter deux semaines après les élections
municipales. Cela dépend peut-être de certaines villes mais dans
des petites villes, comme dans celles de mon comté, où les
élections municipales sont vraiment des campagnes presque provinciales,
tout le monde va de l'avant pour défendre une formation ou l'autre.
À ce moment-là, je me demande comment les élections
scolaires vont pouvoir rentrer dans ce cadre-là. Les dates que vous nous
donnez pour le recensement nous portent à penser qu'on va être
obligé d'en venir là. C'est sûr qu'on va avoir de la
misère à faire voter les gens deux semaines après les
élections municipales.
Il y a une chose qu'on pourrait regarder, étant donné que
vous dites que les élections n'auront lieu que tous les trois ans. Vous
savez que dans les villes les élections ne sont pas toutes en même
temps. Maintenant, dans les villes, c'est aux quatre ans. Chez nous, c'est
quatre ans. On pourrait peut-être, comme monsieur le dit, synchroniser
pour que ce ne soit pas la même année.
M. Ryan: Ce sont des choses qui peuvent être
envisagées. Quand on va examiner un régime permanent, ce sont des
choses qu'on va regarder de très près. Présentement, on
garde trois dans la loi, une durée de trois ans pour le mandat. Ce n'est
pas notre position définitive. La position de la
Fédération des commissions scolaires catholiques, c'est
plutôt quatre ans. Nous maintenons trois ans parce que nous ne faisons
pas de changements qui ne seraient pas rigoureusement nécessaires
à ce moment-ci. On garde les changements souhaitables pour l'automne.
C'est parce que c'est cela qui est écrit actuellement dans la loi, trois
ans; on le garde, sauf à Montréal où c'est quatre ans.
Une voix: Trois ans.
M. Ryan: C'est trois ans à Montréal? Je pense que
c'est quatre ans à Montréal.
Des voix: Trois ans.
M. Ryan: Trois ans? Très bien. On a décidé
qu'on ne ferait pas de changement parce que c'est un changement qui n'est
pas
de l'ordre du nécessaire pour la prochaine élection.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
ministre. M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Je ne veux pas faire de bataille. Je veux juste
savoir s'il y a moyen de changer la date. La question qui surgissait concernant
le mois d'octobre, j'en ai parlé avec des gens tout à l'heure.
Ils disaient qu'à Montréal, compte tenu des circonstances, ce
serait peut-être mieux de faire cela en novembre. Â ce moment, on
aurait été pris avec un groupe en octobre, l'autre en novembre.
Faisons un essai loyal du mois de novembre. On va voir, après le premier
essai, ce que cela va donner.
Deuxièmement, le ministre avait donné son opinion
personnelle, qu'il était intéressant de regarder, mais je ne
pense pas que les mentalités soient prêtes à l'accepter,
à moins qu'on décide, comme législateur, de le faire,
c'était de le faire en même temps, la même journée
que l'élection municipale. Cela aurait pu permettre quelque chose
d'intéressant, mais, compte tenu que ce n'est pas encore dans nos moeurs
et qu'on n'a peut-être pas l'intention de le changer, n'argumentons pas
davantage.
L'autre question, les élections municipales ont lieu tous les
quatre ans. On parle d'élections qui permettent une certaine forme de
démocratie et qui incitent le monde à se présenter. En
fait, cela se prépare. Est-ce que le ministre serait prêt à
regarder si les élections, qui sont prévues actuellement tous les
trois ans partout, pourraient avoir lieu tous les quatre ans, à peu
près dans le même genre, ou si le ministre est fermé
à cette hypothèse?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Mon inclination va plutôt vers un mandat de quatre
ans. Je vous dirai que j'aimerais que le mandat de commissaire d'écoles
soit considéré dans l'opinion publique et par le gouvernement du
Québec comme étant aussi important qu'un mandat municipal. J'ai
causé avec un certain nombre de personnes qui sont à la fois
commissaires d'écoles et conseillers municipaux pour avoir une
idée de la charge comparative de travail à laquelle on doit faire
face dans une fonction et dans l'autre. Je ne veux pas blesser ceux de nos
collègues ici qui ont déjà siégé à
des conseils municipaux.
À Montréal en particulier, les personnes exerçant
les deux fonctions m'assurent que leur charge de commissaire entraîne un
travail plus considérable que leur charge de conseiller municipal.
Actuellement, comme vous le savez, ils sont rémunérés
à un taux bien inférieur. Mon objectif, si nous maintenons le
système de commissions scolaires élues au suffrage
démocratique que nous avons, c'est de donner plus de
considération à la charge de commissaire. Par conséquent,
l'idée d'une extension du mandat à une durée de quatre
ans, comme celle des conseils municipaux, est une idée vers laquelle
j'ai un penchant prononcé. J'espère que, à l'automne, nous
pourrons introduire un amendement à cette fin dans la révision
que nous ferons de la Loi sur l'instruction publique. Je ne veux pas le faire
maintenant pour la raison que j'ai donnée tantôt, c'est que le
projet de loi 24, nous considérons que c'est un projet de loi qui
répond aux choses nécessaires.
M. Jolivet: C'est parce que vous avez, dans votre article 16,
tous les trois ans.
C'est pour cela que je vous posais la question.
M. Ryan: C'est la reproduction de la loi actuelle. Ce n'est pas
un changement.
M. Jolivet: Je sais.
M. Ryan: Je vous assure qu'à l'automne on va être
très ouvert à examiner cette possibilité.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
ministre. D'autres interventions sur l'article 16? Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Adopté. Nous revenons à l'article 4,
M. Jolivet: Avant, M. le Président, est-ce qu'on pourrait
régler la question de l'article 3, paragraphe 47.1? (20 h 30)
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, on peut y
revenir si vous êtes d'accord, si tout le monde est d'accord. On avait
laissé en plan le 47.1 de l'article 3 qui se lisait comme suit:
"Lorsqu'une municipalité scolaire annexe une partie de territoire d'une
autre municipalité scolaire qui ne forme pas un quartier, elle
intègre ce territoire à ce quartier".
M. Ryan: "...à ses..."
Le Président (M. Parent, Sauvé): "...à ses
quartiers". Excusez-moi, M. le ministre.
Le paragraphe 47.1, Mme la députée, en page 4.
M. Ryan: Nous avons examiné la suggestion qu'avait faite
le député de Laviolette et nous avons préparé le
projet d'amendement suivant qui viserait à donner "
une réponse positive à la suggestion qui a
été faite. Je voudrais en donner lecture. Malheureusement, je
n'ai pas le texte, mais on va le faire photocopier tout de suite après.
Je peux peut-être en faire lecture pour qu'on puisse en discuter.
"L'article 47.1 de la Loi sur l'instruction publique, introduit par l'article 3
du projet de loi 24, est modifié par l'insertion, après le
premier alinéa, de l'alinéa suivant: "Cependant, lorsque le
commissaire d'un quartier est domicilié sur la partie du territoire qui
est annexée à une autre municipalité scolaire, il est
membre du conseil des commissaires de la municipalité scolaire où
est domicilié le plus grand nombre des électeurs du quartier
divisé. Il demeure en fonction jusqu'à la date de la prochaine
élection des commissaires." Est-ce que cela irait?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Tout le monde est
d'accord?
M. Ryan: Je vous remets l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, c'est cela.
Alors, l'amendement est-il adopté?
M. Jolivet: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article tel
qu'amendé est adopté. Alors, nous enchaînons avec l'article
4.
M. Jolivet: À l'article 4, M. le Président, compte
tenu que c'était moi qui avais demandé de passer à
l'article 16, avec les explications que le ministre nous avait données,
cela devient un peu de la concordance avec le mot "août".
Le Président (M. Parent, Sauvé): Quant à
l'amendement à l'article 4, M. le député de Laviolette,
est-ce que vous en avez pris connaissance?
M. Jolivet: Pardon? Oui, on avait lu l'amendement à ce
moment-là.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que c'est
adopté?
M. Jolivet: Oui, adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci.
M. Jolivet: Je m'excuse. L'article 4 tel qu'amendé est
adopté, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
M. Jolivet: Juste avant d'aller plus loin, j'avais demandé
à M. le ministre, à l'article 47.5, la possibilité de
regarder la question des quartiers délimités à partir des
âges de 5 à 16 ans et de 5 à 12 ans.
M. Ryan: Nous ne sommes vraiment pas en mesure de faire des
propositions sur ce point-là parce que cela entraîne toute une
série de modifications dans les méthodes de calcul, les habitudes
des commissions scolaires pour la tenue du recensement. Nous
préférerions que cela reste ainsi pour l'instant. Si nous
révisons la loi à l'automne, cela pourrait très bien
s'appliquer à la tenue des élections qui auront lieu à
l'automne 1987.
M. Jolivet: En fait, si je comprends bien, c'est qu'actuellement,
d'une façon ou d'une autre, les quartiers sont délimités
à partir des commissions scolaires locales qui sont de 5 à 12
ans. Pourquoi on amenait jusqu'à 16 ans? C'est parce que, d'une
façon ou d'une autre, au bout de la course, nous allons avoir des
systèmes de commissions scolaires intégrées dans la
majorité des cas au Québec. Dans ce contexte, je serais d'accord
pour dire: Maintenons l'article actuellement et, d'ici l'automne, si le
ministre revient, qu'il ait au moins le temps de regarder plus
profondément.
M. Ryan: Ainsi que je vous le disais, si nous voulions commencer
à charcuter là-dedans, étant donné qu'on aura
toutes sortes de commissions scolaires désintégrées, des
pas intégrées encore pendant au moins une année, cela
demanderait de faire toutes sortes de catégories, cela demanderait un
travail de précision qui ne pourrait sûrement pas être fait
d'ici une journée ou deux.
M. Jolivet: Donc, attendons l'automne pour le faire.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va.
M. Ryan: Très bien. Ce sont des points qu'on note et on
les introduira dans les travaux qu'on va faire...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. On
enchaîne avec l'article 5. M. le ministre de l'Éducation.
M. le député de Saint-Henri, nous vous saluons. Il nous
fait plaisir de vous voir parmi nous avec toute votre expérience, toute
votre sagesse.
M. Hains: Merci.
M. Ryan: Avec l'article 4 du projet de loi... L'article 5,
excusez-moi, l'article 52.1 de la Loi sur l'instruction publique
modifié
par l'article 4 du chapitre 8 des lois de 1985 - c'est la loi 29 - est
de nouveau modifié par le remplacement du deuxième alinéa
par l'alinéa suivant: "Avant le troisième dimanche de novembre de
chaque année, le secrétaire général de la
commission scolaire ou de la commission régionale ou le
secrétaire-trésorier de la corporation de syndics convoque
à nouveau les membres du comité de parents en vue de
procéder à l'élection d'un représentant visé
dans l'article 73 pour chacun des niveaux primaire et secondaire, le cas
échéant. Le représentant est élu à la
majorité des voix des membres présents." On a assuré la
transition du printemps jusqu'à l'automne 1987. À l'automne 1987,
les élections ayant lieu, elles se feront également pour les
représentants des parents.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il des
commentaires?
M. Jolivet: M. le ministre, au sujet des élections des
représentants de parents, il y a un article qui a été
amendé. Est-ce qu'il doit y avoir concordance ou si c'est dans le
même style? J'ai posé la question cet après-midi.
M. Ryan: C'est l'article 47.4? M. Jolivet: Oui, c'est
cela.
M. Ryan: Oui, cela, c'est entendu. L'article 47.4, je pense,
modifiait... Cela concerne la participation au comité de parents. C'est
entendu que... Cela vient plus loin, je pense.
M. Jolivet: II y a eu un amendement à l'article 47.4, on
parlait du représentant du comité de parents. Je veux juste poser
une question: Est-ce qu'on doit faire une concordance pour s'assurer que tout
est correct?
M. Ryan: C'est l'article 47.4, l'amendement qu'on a
déposé, le papillon que nous avons déposé cet
après-midi. Oui, oui, en conformité avec les articles 52.1 et
52.2 qui vont venir ensuite, n'est-ce pas?
M. Jolivet: Donc, ce n'est pas le président. C'est bien le
représentant du comité de parents à la commission
scolaire.
M. Ryan: C'est cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 5? Est-ce que l'article 5 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Article 6. M. le
ministre de l'Éducation.
M. Ryan: Je pense qu'il y a un changement très simple ici.
Dans l'article 52.2 de la Loi sur l'instruction publique, il est dit que le
représentant du comité de parents ainsi élu demeure en
fonction jusqu'au 1er juin de l'année qui suit celle de son
élection. Ici, on dirait: "jusqu'au troisième dimanche de
novembre".
M. Jolivet: Par concordance. M. Ryan: C'est cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 6 est adopté. Article 7.
M. Ryan: L'article 7 modifié - c'est l'article 57 de la
Loi sur l'instruction publique - par l'article 6 de la loi 29 se lisait comme
suit: "Sauf le cas visé à l'article 63, la dissidence prend
effet, pour fins d'élections, quinze jours avant la date
mentionnée pour l'élection des commissaires d'écoles et,
pour toutes autres fins, le 1er juillet qui suit cette date d'élection."
On écrirait plutôt: "...la dissidence prend effet, pour fins
d'élections, le trentième jour qui précède le
troisième dimanche de novembre et, pour toutes autres fins, le 1er
juillet suivant. On remplace, quinze jours avant la date mentionnée pour
l'élection des commissaires d'écoles, par le trentième
jour qui précède le troisième dimanche de novembre. C'est
encore une question de concordance ici. C'est pour le cas des corporations de
syndics.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il une
intervention?
M. Jolivet: Y a-t-il obligation par raison majeure? Est-ce
seulement par concordance ou êtes-vous vraiment obligé à
cette date-ci, ou si cela aurait pu être apporté à un autre
moment de l'année? Est-ce le droit à la dissidence?
M. Ryan: À supposer qu'il se produirait une dissidence
dans une corporation scolaire commune, pour catholiques ou protestants,
à ce moment, ils feront leurs élections à peu près
en même temps que les autres. Il n'y aura pas de discordance ou de
perturbation qui se produira. On va savoir où on s'en va et tout va se
faire en même temps. C'est l'objectif. Mais, c'est très
improbable. Très improbable.
On l'a fait au cas où cela arriverait, pour ne pas être
accusés d'imprévoyance, car
c'est une des choses qui peut surgir, puisque les gens obéissent
à des principes de liberté démocratique. La dissidence,
même si elle est rare, peut se manifester n'importe quand. On l'a encore
un petit peu ici, très légèrement.
M. Jolivet: Vous vous organisez pour que les élections
aient lieu en même temps que toutes les autres?
M. Ryan: C'est cela.
M. Jolivet: Pour éviter d'avoir à arriver à
deux ou trois...
M. Ryan: Exactement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'on peut
dire que l'article 7 est adopté?
M. Jolivet: Juste une minute. Pourquoi dites-vous: "Le
trentième jour qui précède le troisième dimanche de
novembre"?
M. Ryan: C'est dur à faire, n'est-ce pas?
M. Jolivet: C'est cela. Ce ne peut être quinze jours?
M. Ryan: II y a des procédures à suivre pour
arriver aux élections, il y a des procédures qui doivent se
déclarer, et tout. C'est pour donner une chance.
M. Jolivet: Donc, vous prolongez plus que moins.
M. Ryan: C'est cela.
M. Jolivet: En termes de temps.
M. Ryan: C'est cela.
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Adopté. L'article 7 est adopté. J'appelle l'article 8. M.
le ministre de l'Éducation.
M. Ryan: L'article 58 de la Loi sur l'instruction publique
remplacé par l'article 7 du chapitre 8 des lois de 1985,
c'est-à-dire de la loi 29, se lisait comme suit: "Lorsqu'un avis de
dissidence est signifié conformément à l'article 56,
l'état où la municipalité se trouvait avant l'avis de
dissidence est maintenu jusqu'à la date de l'élection de trois
syndics d'écoles." Le deuxième alinéa se lisait comme
suit: "L'élection des syndics d'écoles a lieu à la date
mentionnée pour l'élection des commissaires d'écoles."
Cet article se lirait: "L'élection des premiers syndics
d'écoles a lieu le troisième dimanche de novembre. Ils demeurent
en fonction jusqu'à la date prévue pour l'élection des
commissaires et des syndics d'écoles."
Je pense que cela va tout à fait dans le sens des amendements que
nous sommes en train d'apporter.
M. Jolivet: C'est de concordance avec ce qu'on a adopté
tout à l'heure.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 8 est-il adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 8 est adopté. J'appelle l'article 9. M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: L'article 60 de la Loi sur l'instruction publique
comporte les dispositions suivantes. Si vous me le permettez, je vais en donner
lecture pour que nous soyons tous à la même heure. "Quand, dans
une municipalité, les contribuables appartenant à la
dénomination religieuse des dissidents deviennent en majorité,
ils peuvent se constituer en corporation de commissaires.
Ils doivent donner, à cette fin, un avis fait et signé en
triplicata lequel, comme l'avis de dissidence, doit être signifié
au président des commissaires ou à leur secrétaire, et au
ministre, le ou avant le 1er mai."
Ensuite, au troisième alinéa: "La situation actuelle et
sans changement est maintenue jusqu'au mois de juin suivant, époque
à laquelle on doit procéder, suivant le mode ordinaire, à
l'élection de commissaires d'écoles, soit pour tous les
contribuables, si l'ancienne majorité devenue minorité ne s'est
pas déclarée dissidente, conformément à l'article
61, soit pour la majorité religieuse des contribuables, si la
minorité s'est déclarée dissidente."
Les changements que nous proposons ici seraient les suivants. Dans la
deuxième ligne du troisième alinéa, nous remplacerions les
mots "mois de juin" par les mots "mois de novembre". Ensuite, nous ajouterions,
après le troisième alinéa, l'alinéa suivant: "Les
commissaires d'écoles demeurent en fonction jusqu'à la date
prévue pour l'élection des commissaires et des syndics
d'écoles."
C'est exactement le même type de modification que nous avons
apporté aux articles précédents.
M. Jolivet: Encore une fois, c'est sur le même principe. Il
y a de fortes chances que cela ne se produise pas, mais au cas où cela
se produirait, il faut protéger le droit.
M. Ryan: C'est cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que le
premier alinéa de l'article 9 est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que le
deuxième alinéa de l'article 9 est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 9 est adopté?
M. Jolivet: Adopté. (20 h 45)
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. L'article 9
est adopté. J'appelle l'article 10. M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: C'est un article semblable, excepté que cette
fois-ci c'est lorsque les dissidents ont déclaré leur intention
de se constituer en corporation de commissaires d'écoles majoritaires.
C'est l'inverse, mais c'est exactement le même genre de changement
proposé ici. On remplace les mots "mois de juin" par "mois de novembre":
"Le troisième dimanche de novembre suivant, les nouveaux dissidents
élisent leurs syndics d'écoles. Ils demeurent en fonction
jusqu'à la date prévue..." C'est la même chose à
l'envers.
M. Jolivet: En fait, si on prend le 9 par rapport au 10, c'est
qu'il y a des dissidents minoritaires qui peuvent devenir majoritaires à
la longue et inversement. Là, il faut prévoir les deux cas.
M. Ryan: C'est cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 10 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Adopté. Article 11?
M. Ryan: L'article 11 prévoit que dans les 30 jours qui
suivent la signification de la déclaration de dissidence, les dissidents
élisent leurs syndics suivant le mode prescrit par la présente
loi. C'est l'article 63 de la Loi sur l'instruction publique, auquel nous
ajouterions la phrase mentionnée dans l'article 11: "Les syndics
élus demeurent en fonction jusqu'à la date prévue pour
l'élection des commissaires et des syndics d'écoles."
Je pense que c'est encore tout à fait dans le même esprit
que le reste.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
des commentaires sur l'article 11? M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Quand on dit: "Les syndics élus demeurent en
fonction jusqu'à la date prévue pour l'élection des
commissaires...", est-ce le ministre qui décidera?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Excusez-moi, j'ai été interrompu par un
messager de mauvaises nouvelles.
M. Jolivet: Cela arrive, des fois.
Une voix: D'abord que ce sont de bonnes nouvelles.
Une voix: Non, de mauvaises.
M. Ryan: J'ai dit: "de mauvaises nouvelles". Ce n'est pas
nécessairement vrai, c'est une blague que j'ai faite. Je ne voudrais pas
que vous preniez cela à la lettre. Ce n'était pas aussi bon que
je l'aurais souhaité mais pas nécessairement mauvais.
M. Jolivet: N'oubliez pas que c'est enregistré.
M. Ryan: Vous ne savez pas d'où il vient.
M. Jolivet: Donc, on dit: "Les syndics élus demeurent en
fonction jusqu'à la date prévue pour l'élection des
commissaires...". Est-ce à dire que cette date d'élection des
commissaires est celle décrétée par le ministre?
M. Ryan: Non, c'est le troisième dimanche de novembre.
C'est l'article 16.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 11 est adopté? J'appelle l'article 12.
M. le ministre de l'Éducation.
M. Ryan: Dans la loi 29, pour bien se saisir de la signification
de l'article 12, on modifiait l'article 82 de la Loi sur l'instruction publique
en ajoutant, après le deuxième alinéa, l'alinéa
suivant: "Une personne visée à l'article 39.1 ne peut être
inscrite sur la liste des électeurs d'une commission scolaire
confessionnelle." C'est un article qui régit l'inscription sur les
listes
électorales. On dit, par exemple, qu'il faut avoir au moins 18
ans, être citoyen canadien, être domicilié dans la
municipalité scolaire ou y être propriétaire d'un
bien-fonds ou d'un bâtiment, être inscrit comme tel au rôle
d'évaluation, n'être frappé d'aucune incapacité
légale autre que la minorité. On ajoutait: "Un électeur ne
peut toutefois voter que dans chaque quartier où il remplit les
exigences du présent article." La loi 29 avait ajouté
l'alinéa que je viens de lire: "Une personne visée à
l'article 39.1 ne peut être inscrite sur la liste des électeurs
d'une commission scolaire confessionnelle." L'objet de l'article 12 est de
faire disparaître cette disposition de la loi 29.
M. Jolivet: C'est en concordance avec l'article 1.
M. Ryan: Très bien!
Le Président (M. Parent, Sauvé):
D'accord, M. le député de Laviolette?
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 12 est adopté. Nous avons un dépôt
d'amendement à l'article 13: "L'article 86 de la Loi sur l'instruction
publique, remplacé par l'article 13 de ce projet de loi, est
modifié par le remplacement, dans la première ligne, des mots "le
1er août et le 1er septembre" par les mots "le 15 août et le 15
septembre". M. le ministre.
M. Ryan: Nous allons reprendre cela. C'est l'article 13, n'est-ce
pas?
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est cela.
M. Ryan: Si vous voulez, je vais vous résumer l'article 86
pour commencer. Autrement, il me semble que c'est... Bonjour, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Bonjour!
M. Ryan: L'article 86 de la Loi sur l'instruction publique se lit
ainsi: "Chaque année, avant le 1er avril, le
secrétaire-trésorier dresse, pour la municipalité, selon
le cas, ou pour chaque quartier où une élection doit être
tenue, une liste des personnes qui ont la qualité
d'électeur".
L'amendement que nous proposons avec le projet de loi 24 est le suivant:
"Entre le 1er août et le 1er septembre", au lieu du 1er avril.
M. Jolivet: Et vous présentez un papillon qui dit "15
août, 15 septembre".
M. Ryan: Oui, c'est cela.
M. Jolivet: Quelles sont les raisons? C'est l'explication que
vous avez donnée tout à l'heure, dans le grand
échéancier en reculant à partir du 15 novembre?
M. Ryan: Exactement. Nous voulions que l'échéancier
soit quelque peu différé de manière à donner une
meilleure chance aux recenseurs de trouver les citoyens chez eux, lorsqu'ils
font le recensement, et de donner aux citoyens une meilleure chance de se
prévaloir complètement des différentes dispositions de la
loi.
M. Jolivet: Si cela avait été du 1er août au
1er septembre, cela aurait été en pleine période de
vacances...
M. Ryan: Oui, c'est cela.
M. Jolivet: ...avec le retour après la fête du
travail, dans la première semaine de septembre. Jusqu'au 15 septembre,
donc, cela donne au moins la chance, dans la semaine qui suit le retour du
chalet, d'être...
M. Ryan: Oui et on estime qu'en général les gens
sont pas mat revenus des vacances le 15 août.
M. Jolivet: Vous dites le 15 août?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Ryan: Oui, entre le 15 août et le 15 septembre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Adopté. Merci.
M. Jolivet: L'article 13 amendé est adopté, M. le
Président.
Liste des électeurs
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 13 amendé est adopté. Merci. Article 14?
L'article 14 fait aussi l'objet d'un dépôt d'amendement.
"L'article 14 de ce projet de loi est remplacé par le suivant: "14.
L'article 88 de cette loi est remplacé par le suivant: "88. Le
secrétaire-trésorier dépose à son bureau, au plus
tard le 15 septembre, la liste des électeurs et il donne ensuite avis
public de ce dépôt."
M. Ryan: C'est ce que j'ai expliqué tantôt quand
nous avons examiné l'échéancier qui mène aux
élections. Nous avons dit que
le dépôt de la liste électorale devrait se faire le
15 septembre. II faut qu'il se fasse, d'après d'autres dispositions de
la Loi électorale, un certain nombre de jours avant le scrutin. Dans ce
cas-ci, cela donnerait 61 jours avant la tenue du scrutin. C'est juste à
la fin du recensement.
M. Jolivet: En fait, quand on regarde l'article 88 tel que
libellé actuellement, avec l'amendement que vous apportiez à
l'article 14 de la loi 24, on lisait: "La liste des électeurs est
déposée le premier jour juridique d'avril - cela devenait le
premier jour juridique de septembre - au bureau du
secrétaire-trésorier qui donne immédiatement avis public
de tel dépôt". Cela disparaît complètement pour
être remplacé par le nouvel article qui se lirait: "Le
secrétaire-trésorier dépose à son bureau, au plus
tard le 15 septembre, la liste des électeurs et il donne ensuite avis
public de ce dépôt". C'est cela?
M. Ryan: Exactement. S'il peut la déposer quelque peu
avant le 15 septembre, c'est préférable.
M. Jolivet: Le délai du 15 septembre pour le
dépôt est-il à peu près le même que le
délai donné dans la loi 3 qui prévoyait six semaines
environ?
M. Ryan: Oui. Cela donne 61 jours.
M. Jolivet: Cela donne 61 jours. Cela fait cinq semaines...
Le Président (M. Parent, Sauvé):
D'autres interventions?
M. Jolivet: C'est plus que cela; 61 jours?
M. Ryan: Oui.
M. Jolivet: Cela fait dix semaines environ.
M. Ryan: Oui, du 15 septembre au troisième dimanche de
novembre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va?
Adopté? L'amendement est adopté. L'article 14 amendé
est-il adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Adopté. Merci. Article 15?
M. Ryan: C'est de la même farine. C'est encore le
remplacement d'avril par septembre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 15 est adopté?
M. Jolivet: Un instant! En prenant les deux articles de la loi
actuelle avec l'amendement apporté par la loi 24, si je comprends bien,
tout cela est remplacé par le nouvel article qui est là?
M. Ryan: C'est cela.
M. Jolivet: L'article se lit: "Si le 1er octobre la liste des
électeurs n'a pas été préparée ou
déposée, ou si l'avis prévu à l'article 88 n'a pas
été donné, le ministre peut nommer un secrétaire
spécial pour accomplir, aux frais de la commission scolaire, les
formalités qui n'ont pas été remplies."
M. Ryan: Exactement.
M. Jolivet: Quelle différence y a-t-il entre l'actuel
article 89, à part les amendements de concordance, et ce que vous
décrivez là?
M. Ryan: Je vais vous lire l'actuel article 89.
M. Jolivet: Oui.
M. Ryan: ...si vous me permettez. "Si le 8 avril le
secrétaire-trésorier n'a pas dressé et
déposé la liste des électeurs ou n'a pas donné
l'avis requis par l'article 88, la Cour provinciale doit, sur requête
sommaire de tout intéressé, nommer un secrétaire
spécial pour préparer cette liste, la déposer et en donner
avis public. "Si le 25 avril une requête à cette fin n'a pas
été présentée, le ministre peut nommer un
secrétaire spécial pour préparer la liste des
électeurs, la déposer et en donner un avis public aux frais de la
commission scolaire."
M. Jolivet: En fait, vous passez directement à votre
pouvoir de ministre en regard de quelqu'un qui aurait pu le faire en vertu de
la demande à la Cour provinciale.
M. Ryan: C'est cela.
M. Jolivet: Vous laissez tomber cette partie-là?
M. Ryan: C'est parce que ce recours-là n'est jamais
exercé. On peut le laisser. Si les membres de la commission insistent
pour qu'on le laisse, cela ne me fait rien. Cela nous apparaît
superfétatoire, cela ne nous apparaît pas répondre aux
conditions d'aujourd'hui. C'est un recours qui n'est jamais exercé mais,
en principe, on peut y tenir. Je n'ai pas d'objection, s'il y avait la moindre
insistance de la part des membres
de la commission.
Le conseiller juridique confirme ce que je vous disais. Il dit que cela
n'a jamais servi, c'est une chose qui, finalement, vient alourdir le texte sans
avoir aucune utilité pratique.
M. Jolivet: Je me posais simplement la question. Le ministre nous
avait dit sur d'autres points qu'il voulait laisser le plus de chances possible
aux gens de pouvoir exercer leurs droits. Si je comprends bien, on dit: Comme
il n'a pas été exercé et qu'on ne prévoit pas qu'il
le soit jamais, on l'enlève. À ce rythme-là, on pourrait
regarder d'autres éléments de la loi comme cela, en disant: Comme
on pense que ceia ne sera pas utilisé, on le laisse tomber.
M. Ryan: Je suis prêt à accueillir la
représentation du député, s'il demande qu'on maintienne le
texte actuel, je suis prêt à accepter que nous le maintenions.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article?
M. Jolivet: Oui, allez.
M. Ryan: Si vous me permettez une représentation
additionnelle. Au point de vue de notre échéancier, on serait
beaucoup plus serré la prochaine fois qu'on le serait en temps normal.
En temps normal, vous aviez le dépôt de la liste au début
d'avril, après cela, il y avait ce recours possible vers le 15 avril, je
pense...
M. Jolivet: Le 8 avril.
M. Ryan: Le 25 avril, ensuite il y avait un premier recours si le
recensement n'était pas fait le 8 avril. Après cela, il y avait
un autre recours le 25 avril. Là, ce serait plus difficile, on serait
plus à court de temps.
M. Jolivet: Je suis d'accord avec cela. Autrement dit, vous dites
qu'il y avait un délai qui était le 8 avril, si la personne ne
l'utilisait pas, le ministre pouvait décider le 25 avril. Vous laissez
tomber une étape que personne n'utilisait d'une façon ou d'une
autre et vous passez directement au pouvoir discrétionnaire que vous
avez comme ministre et vous l'exercez immédiatement.
M. Ryan: C'est cela. M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous êtes
d'accord. L'amendement à l'article 15 est-il adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 15, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Jolivet: Adopté.
M. Ryan: L'article 16 est fait. Il y a l'article 15.1. On a un
papillon à l'article 15.1
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'article
15.1, il y a un papillon qui se lit comme suit: "Ce projet de loi est
modifié par l'insertion, après l'article 15, du suivant: "15.1
L'article 95 de cette loi est modifié: 1. par le remplacement, dans la
première ligne du premier alinéa, du mot "quinze" par le mot
"sept"; "2. par le remplacement, dans la deuxième ligne du
deuxième alinéa, du mot "quinze" par le mot "sept"."
M. le ministre de l'Éducation.
M. Ryan: Dans la loi actuelle, le délai pour la
présentation d'une requête par un électeur pour confirmer
ou modifier la liste des électeurs est de quinze jours, le délai
d'appel est de quinze jours également et là, nous le reportons
à sept jours.
M. Jolivet: Dans votre échéancier, si je regarde
bien à la page 2, c'est de cela dont vous me parliez...
M. Ryan: C'est cela.
M. Jolivet: Vous diminuez le délai compte tenu des
difficultés que vous avez d'entrer dans votre
échéancier.
M. Ryan: Exactement.
M. Jolivet: Pourrait-on poser la question en disant: Si vous
aviez eu au 1er août, 1er septembre, au lieu de 15 août, 15
septembre, vous n'auriez pas eu de problème pour changer cet article,
là vous le changez par concordance' (21 heures)
M. Ryan: C'est juste.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'amendement...?
M. Jolivet: On dit depuis tout à l'heure qu'on essaie de
donner à l'électeur le plus de pouvoir possible pour
défendre une chose. Là, vous restreignez encore son pouvoir.
Est-ce qu'on peut savoir dans le temps si cela a été beaucoup
utilisé, si l'utilisation qu'on en a fait a fait en sorte qu'un
délai comme celui-là était important ou non?
M. Ryan: II ne faut pas oublier ici que l'électeur a
exercé son recours normal auprès des responsables du recensement.
S'il n'est pas satisfait de cela, on lui donne un recours
à la Cour provinciale. C'est en plus, mais ce n'est pratiquement
jamais exercé, à la connaissance de mes collaborateurs.
M. Jolivet: Donc, le fait de le baisser de quinze à sept
jours n'a pas d'impact majeur sur la loi.
M. Ryan: C'est un impact pratique, finalement.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Adopté. Est-ce que l'article 15.1 est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 16 est adopté, on va à l'article 17.
M. Ryan: À l'article 17, il y a un petit changement. C'est
dix à la place de deux, si mes souvenirs sont bons. Dans la loi actuelle
sur l'instruction publique... C'est l'article 111. L'article 110?
Il faudrait peut-être qu'on prenne les articles 110 et 111
ensemble pour se comprendre. On simplifie ces deux articles, mais je vais vous
dire l'essentiel de la modification que nous proposons. Actuellement, une
personne qui veut se porter candidat n'a besoin que de l'appui de deux
électeurs, tandis que nous trouvons que dix aurait plus de bon sens dans
les conditions d'aujourd'hui. Ce n'est rien d'excessif et cela évite les
abus - excusez l'expression -d'esprits originaux qui peuvent vouloir se porter
sur les listes beaucoup plus pour voir leur nom sur une liste sur un poteau que
pour rendre service à la communauté. Franchement, une personne
qui veut briguer une charge publique peut être capable de trouver dix
appuis. On trouve que deux, c'est dévaluer le processus de
candidature.
M. Jolivet: Mais vous ne voulez pas dire que ceux qui
étaient reliés à cet appui dans le passé ont tous
été farfelus, non?
M. Ryan: Non, au contraire. On veut reconnaître qu'ils
avaient beaucoup plus d'appuis que n'en requérait la loi. On trouve tout
le monde que c'est ridicule d'avoir seulement deux appuis pour un exercice
comme celui-là.
M. Jolivet: D'accord sur la question de dix. D'ailleurs, c'est
l'article 150 de la loi 3 qui est reproduit presque in extenso, excluant les
sept jours à quatorze jours.
M. Ryan: On va passer celle-là. Des voix: Ha!
Ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, est-ce que
l'article 17 est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Adopté. Article 18.
M. Jolivet: M. le ministre, peut-être qu'à l'article
17 on pourrait prévoir, avec votre collègue des Affaires
municipales, des changements pour deux à dix.
Une voix: Ce serait très bon.
M. Ryan: C'est deux aussi aux élections municipales?
M. Jolivet: C'est cela que vous donnez dans vos explications.
Vous dites: C'est le cas actuellement dans la plupart des élections
municipales, c'est deux personnes.
M. Ryan: ...notre projet de loi.
Mme Bleau: Mais je pense que la plupart en demandent
l'exécution.
M. Ryan: Cités et villes, c'est dix personnes
déjà, n'est-ce pas?
Mme Bleau: Oui, cités et villes, c'est dix.
M. Ryan: Pour les plus grandes villes, c'est plus que cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
J'appelle l'article 18.
M. Ryan: L'article 111, c'est seulement une question de
formulation. Ce sont les mêmes exigences qu'à l'ancien article
111.
M. Jolivet: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 18 est adapté.
M. Jolivet: C'est la même chose pour l'article 19. Je pense
bien que c'est une abrogation.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 19 est adopté. J'appelle l'article 20.
M. Jolivet: C'est clair, M. le ministre; l'élection a lieu
à tous les trois ans et non pas selon un processus annuel.
M. Ryan: C'est cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 20 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Adopté. J'appelle l'article 21.
M. Jolivet: N'avez-vous pas un petit papillon pour La Tuque,
non?
M- Ryan: Je vais vérifier parce que je n'ai pas
regardé du côté des papillons depuis tantôt. C'est
malheureux. C'est un article dont on a été appelé à
se servir récemment dans le cas de la commission scolaire du
Haut-Saint-Maurice. Il est arrivé ce cas: les commissaires ont
démissionné. Combien ont démissionné, huit, je
pense monsieur?
M. Jolivet: Huit ou treize, c'est cela.
M. Ryan: Le gouvernement avait le loisir de leur nommer des
remplaçants, mais dans son souci bien connu du respect de la
démocratie, il a décidé de convoquer une
élection.
M. Jolivet: À la suite de la consultation du
député de Laviolette.
M. Ryan: Après avoir consulté le
député de Lavioiette, qui l'a...
Une voix: On savait cela.
M. Ryan: ...bien conseillé dans les circonstances au point
de nous laisser croire qu'il y avait des éléments d'esprit
libéral assez prononcés sur lui. L'élection aura lieu le
deuxième dimanche...
M. Jolivet: Le 17 juin.
M. Ryan: Le 17 juin. Cela va pour cet article.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article
21...
M. Jolivet: Comme quoi le député de Laviolette
s'occupe de son dossier, M. le ministre.
Une voix: On va vous féléciter. M. Jolivet:
Adopté.
Élection du président
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est
enregistré, M. le député de Laviolette. J'appelle
l'article 22.
M. Ryan: Je ne veux pas faire de commentaire, vous allez
tellement bien.
Le Président (M. Parent, Sauvé): II y a un papillon
à l'article 22. L'article 22 de ce projet de loi est remplacé par
le suivant, selon le papillon que j'ai devant moi. "22. L'article 169 de cette
loi est remplacé par le suivant: "169. Les commissaires
procèdent, chaque année, à l'élection du
président, du vice-président et des membres du comité
exécutif de la commission scolaire dans les trente jours qui suivent le
troisième dimanche de novembre. Ces personnes demeurent en fonction
jusqu'à l'élection ou la nomination de leurs remplaçants.
"Les syndics d'écoles élisent leur président dans le
même délai. Il demeure en fonction jusqu'à
l'élection ou la nomination de son remplaçant."
M. le ministre.
M. Ryan: Ici, c'est un effort de clarification et de
simplification de l'article 169. L'article 169 traite de l'élection du
président. Nous, ici, nous traitons de l'élection du
président, du vice-président et des membres de l'exécutif.
On étend le mandat des membres de l'exécutif jusqu'au
remplacement de manière à éviter toute occurrence de vide
juridique.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Une intervention
sur...
M. Jolivet: En fait, on avait regardé cela et l'amendement
est apporté un peu comme on va l'avoir tout à l'heure à la
fin pour l'article 42, comme j'en ai fait mention au début de mon
intervention préliminaire. Donc, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va! L'article
22 est adopté.
M. Jolivet: Vous n'avez pas perdu de papillons M. le
Président? 22.1, 22.2, 22.3, 22.4?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
M. Ryan: Est-ce que vous avez appelé l'article 22.1, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je l'appelle.
M. Ryan: J'ai cru percevoir un moment de somnolence
apparente.
Une voix: Apparente?
M. Ryan: Je n'ose compléter.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
J'appelle l'article 22.1.
M. Ryan: Je pense que ce serait peut-être bon qu'on voie
l'article actuel. L'article actuel, 171, de la Loi sur l'instruction publique
se lit ainsi: "Si la nomination du président n'a pas eu lieu à la
première session de la commission scolaire ou dans les quinze jours qui
ont suivi cette session, elle peut être faite par le ministre."
Ici, c'est écrit: "Lorsque l'élection du président,
du vice-président ou d'un membre du comité exécutif n'a
pas lieu dans le délai prescrit à l'article 169 ou à
l'article 172.1, le ministre peut en faire la nomination". L'article 172.1 va
venir avec l'article 22.3. Tantôt, le délai prévu à
l'article 169, comme vous le savez, c'est 30 jours. C'est afin qu'une
commission scolaire ne souffre pas d'un manque de direction. Si au bout de 3D
jours elle n'a pas été capable de s'élire un
exécutif, le ministre a l'autorité voulue pour intervenir en
vertu de la loi. Est-ce que cela va, à l'article 171?
M. Jolivet: Cela va quant à moi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va.
Adopté. L'article 22.2?
M. Ryan: Ha! Ha! Ha! Je l'ai comprise, celle-là. Si le
député d'Arthabaska veut proposer un amendement...
M. Gardner: Oui.
M. Ryan: ...après consultation avec le
député du lieu.
M. Gardner: Toujours.
M. Jolivet: C'est pour être directif envers le ministre, le
ministre peut se garder une certaine marge de manoeuvre.
M. Ryan: Dans certains cas, il pourrait en avoir besoin. Le
reste, ce que la loi n'interdit point expressément, elle le permet.
M. Gardner: Elle le permet, bon! Je retire mon amendement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle
l'article 22.2. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 172 se lit ainsi: "Le conseil des commissaires
élit un vice-président suivant le même délai et les
mêmes formalités que pour l'élection du président."
On enlève cela vu que c'est déjà traité dans les
articles 169 et 171. On le laisserait tomber ici. C'est l'objet de l'article
22.2.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
J'appelle l'article 22.3.
M. Jolivet: L'article 22.2 est-il adopté?
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'ai cru que vous
m'aviez dit que c'était adopté. Adopté.
M. Ryan: À l'article 22.3 il y a quelque chose
d'intéressant pour le député de Laviolette. On ajouterait
l'article 172.1 qui se lirait comme suit: "En cas de démission du
président, du vice-président ou d'un membre du comité
exécutif de son poste, il est remplacé dans les trente jours.
"Lorsqu'un tel poste devient vacant pour une des raisons mentionnées
à l'article 164, il est comblé dans les trente jours de la
nomination ou de l'élection de son remplaçant."
M. Jolivet: À moins que le ministre ne décide que
des élections aient Heu. Non?
M. Ryan: II y a l'article 171 qui pourrait valoir.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 22.3 est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 22.3 est adopté. J'appelle l'article 22.4.
M. Ryan: L'article 22.4 est un article dont j'ai parlé
dans mes remarques liminaires. L'article 206 de la Loi sur l'instruction
publique dont je vais vous donner lecture serait modifié par l'insertion
après le premier alinéa de l'alinéa suivant... L'article
206 se lit comme suit: "Sauf dans les cas spécifiés dans les
règlements, les commissaires et les syndics d'écoles ne peuvent
engager pour occuper une fonction pédagogique ou éducative que
des personnes pourvues d'un brevet de capacité décerné ou
reconnu par le ministre". On a tout le cas des professionnels non enseignants
qui exercent des charges pédagogiques ou éducatives mais qui, en
vertu de cela, pourraient se voir privés d'un emploi auprès d'une
commission scolaire. Cet article dans sa formulation actuelle pourrait
être utilisé pour contester la légitimité de leur
emploi et c'est pour corriger ce vide de la loi que nous proposons l'insertion
de l'alinéa suivant après le premier alinéa: "Toutefois,
un professionnel non enseignant peut être à l'emploi d'une
commission scolaire sans détenir un tel brevet de capacité s'il
est engagé conformément aux dispositions de la convention
collective et au plan de classification."
M. Jolivet: Est-ce que M. le ministre pourrait me dire s'il y a
eu une consultation auprès des organismes représentant les
professionnels non enseignants? Au moment où on a étudié
le projet de loi cet article n'avait en aucune façon été
amené. Je peux accepter que les articles 171 et 172 pour lesquels on n'a
pas de référence dans le projet de loi lui-même soient plus
ou moins en concordance avec certaines décisions prises dans le projet
de loi présenté, mais l'article 206, c'est vraiment quelque chose
de nouveau. Si le ministre me dit qu'il y a eu une consultation, qu'on pourra
faire les vérifications qui s'imposent et que le président pourra
s'assurer qu'il n'y a pas de danger juridique... Il peut y avoir une
contestation après si on adopte un principe ici, en commission, alors
qu'on n'en a même pas discuté lors de l'adoption du principe en
Chambre. Il y a des gestes d'ordre juridique qui doivent être
posés.
M. Ryan: Je dois aller plus loin que je ne l'ai fait dans mes
explications. Dans une sentence rendue par un arbitre de griefs, il a
été décidé que les professionnels non enseignants
devaient détenir un brevet de capacité, tout comme les
enseignants. (21 h 15)
Or, depuis une quinzaine d'années, l'usage voulait qu'un
engagement fait conformément à la convention collective et au
plan de classification était valable. La décision du tribunal
d'arbitrage a pour effet de placer dans l'illégalité environ 1600
professionnels à l'emploi des commissions scolaires.
Nous avons, évidemment, consulté des organismes
compétents, y compris la CEQ, et tout le monde se rend compte que nous
avons une correction immédiate à faire à ce sujet. La CEQ
est d'accord avec l'amendement qui est proposé ici, avec une
réserve. Elle n'aime pas les mots à la fin "et au plan de
classification" pour des raisons que le député de Laviolette
comprendra et pour des raisons que tous les gouvernements qui se sont
succédé au pouvoir à Québec depuis de nombreuses
années ont toujours insisté pour maintenir, à savoir que
le plan de classification n'est pas une matière négociable et
relève des prérogatives de la partie patronale.
Cela revient encore dans les négociations qui sont en cours. Le
député de Laviolette le sait sans doute. Nous devons insister
pour que le plan de classification, comme tel, dans la définition assez
technique qu'on en donne ne soit pas une matière négociable.
Il y a bien des conséquences découlant du plan de
classification qui sont négociables, en particulier, les
répercussions salariales. Si vous introduisez tout un nouveau plan de
classification, qui fasse que vous qui étiez dans telle classe, soyez
transféré dans telle autre classe avec une réduction de
salaire considérable, c'est une matière qui doit être
couverte par la convention collective.
Les salariés contre doivent être protégés des
changements de cette nature, parce que l'employeur pourrait se servir de
changements au plan de classification pour jouer avec les échelles de
rémunération tout le temps. Mais, dans les conventions
collectives, on prévoit des dispositions pour assurer aux
salariés toute la protection voulue de ce côté.
M. Jolivet: J'ai lu des articles de journaux qui parlaient de
cela, ce qui m'inquiète sur le plan de changements concernant certains
professionnels et sur le plan du gouvernement dans la négociation que
vous avez actuellement comme employeur; vous êtes un de ceux-là
comme responsable de la négociation avec tout le secteur de
l'enseignement.
J'ai sursauté quand j'ai vu qu'on s'apprêtait, à
certains niveaux, à descendre des gens de classification et, par le fait
même, à leur enlever un certain droit de promotion et de mutation
dans certains cas, et de salaire, en particulier. Cela m'inquiète et je
dois vous dire que c'est un principe qu'on n'a pas eu l'occasion de regarder,
même pas durant l'étude du principe à l'Assemblée
nationale.
Je connais le ministre qui dit toujours: II faut donner la chance, au
coureur, au moins de s'exprimer sur la question. C'est un dossier très
important. J'aurais voulu faire les consultations qui s'imposaient. On n'a pas
eu le temps de tout le faire jusqu'à maintenant. Je mets de très
fortes réserves, d'abord, à accepter en commission parlementaire
un amendement qui n'a pas fait l'objet d'une étude de principe, je suis
habitué à dire en deuxième lecture, mais c'est
plutôt lors de l'adoption du principe.
Dans ce contexte, vous me permettrez de consulter dans la journée
de demain pour donner mon accord à cette question.
M. Ryan: Je crois, M. le Président, que la requête
du député de Laviolette est tout à fait légitime.
Nous avons été saisis de cette situation très
récemment, à l'occasion des nombreuses rencontres que
nécessite le déroulement des négociations collectives. Je
veux assurer les membres de la commission que cet amendement répond
à un voeu très généralement ressenti dans les
milieux intéressés, sauf la partie que j'ai mentionnée
à la fin.
Mais c'est une partie qui relève de l'initiative du gouvernement.
Nous ne sommes pas disposés à la laisser tomber, mais je suis
tout à fait disposé è consentir à ce que cet
article soit mis en suspens pour le moment, pour donner le temps aux
députés de faire
les consultations qu'ils jugeront opportunes.
M. Jolivet: Disons qu'il y a deux façons, selon le temps
qu'on aura, parce que je ne voudrais pas réunir tout le monde une
prochaine fois si on finissait le projet de loi ce soir. Il y a toujours la
question de l'étude du rapport à l'Assemblée nationale. Il
y a toujours le moyen de dire: On réserve notre jugement à ce
moment pour dire que, aujourd'hui, on serait en désaccord avec
l'amendement tel que présenté.
Vous pouvez l'adopter si vous voulez, mais il y a une partie
légale que le président devra vérifier: est-ce qu'on a le
droit, en commission, de faire en sorte que ce principe... Même si cela
corrige, ce que vous me dites à propos de la sentence arbitrale, je suis
d'accord avec vous que la première occasion doit être saisie pour
faire la correction.
Je serais d'accord sur une partie de l'amendement, mais pas sur tout
l'amendement. C'est dans ce sens que je réserve ma position après
consultation. Pour les besoins de la cause, si M. le ministre pouvait me donner
la sentence arbitrale après la rencontre pour qu'on puisse aussi la
regarder, avec les gens de la CEQ en particulier.
M. Ryan: On pourra vous la procurer dans la matinée de
demain, si vous voulez, parce que je pense que nous ne l'avons pas a
portée de la main.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Après
étude et recherche que le député de Laviolette veut faire,
s'il en venait à un certain moment à dire qu'on ne peut pas
accepter dans cette commission parlementaire de discuter d'un article qui n'est
pas ressorti lors du débat sur le principe de la loi, est-ce que...
M. Jolivet: II y a des moyens de le faire à
l'Assemblée nationale, au moment du rapport. C'est pourquoi je
réserverais ma position en disant que je suis contre l'amendement tel
que présenté. Au moment du rapport, que l'on demande, selon les
technicités à l'Assemblée nationale, de revenir en
commission parlementaire, de l'adopter en commission parlementaire et de
revenir au rapport selon les procédures habituelles, dans la mesure
où je donnerais mon consentement, s'il n'y a pas d'objection
après vérification; mais s'il y avait une objection, je ne suis
pas sûr que je serais prêt à ce moment-là à
donner mon consentement sur l'article.
Le Président (M. Parent, Sauvé): À ce
moment-là, s'il n'y a pas d'objection, nous reviendrons en commission
parlementaire pour cet alinéa de l'article seulement.
M. Jolivet: Nous verrons à ce moment-là.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est cela.
M. Ryan: Je pense que le député nous a donné
un avis qui mérite d'être accueilli avec respect, étant
donné sa longue expérience de la procédure parlementaire.
Nous ferons nos consultations de notre côté également. Je
pense que, demain, nous serons en mesure de vous faire part de notre opinion
sur la pertinence à ce moment-ci. Quant à vous, vous aurez le
temps de faire vos vérifications relativement au contenu, pour la fin du
texte en particulier...
M. Jolivet: Vous parlez de mon expérience parlementaire,
mais je pourrais vous dire aussi mon expérience de négociateur
parce que cette partie m'intéresse beaucoup. Surtout ce que j'ai lu dans
le journal concernant la possibilité de déclassifier du monde.
Est-ce vrai ou faux? Mais les rumeurs sont toujours à la source
même d'un petit feu.
M. Ryan: Là-dessus, j'allais faire une mise au point
tantôt mais je crois devoir la faire dès maintenant étant
donné que cette affaire-là est d'intérêt public.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Très bien,
M. le ministre.
M. Ryan: II y a des porte-parole syndicaux qui ont formulé
cette assertion en public. Je crois que leurs affirmations sont allées
au-delà de la réalité. Ce qui est arrivé, c'est
à peu près ceci. Dans le secteur dont nous parlons, celui des
professionnels non enseignants, un nouveau plan de classification a
été mis en circulation pour consultation. Différents avis
ont été émis à ce sujet. Mais le plan n'a pas
été adopté encore. Nous avons dit, au cours des rencontres
qu'ont provoquées les négociations, que nous étions tout
à fait disposés à discuter aux tables de
négociations de certaines conséquences de ces plans de
classification qui sont négociables. Même si nous refusons que le
plan de classification comme tel soit en principe une matière
négociable.
Par conséquent, personne ne court aucun risque, aucun danger
actuellement. Il n'est pas du tout dans l'intention de la partie patronale de
procéder à l'implantation de nouveau plan de classification sans
que toutes les garanties nécessaires concernant les droits
véritables des salariés n'aient été
assurées.
M. Jolivet: En tout cas, M. le ministre, vous avez droit à
votre opinion.
M. Ryan: Mais je suis content que la question ait
été soulevée; cela permet d'apporter cette clarification.
J'ai moi-même été présent à plusieurs
rencontres. Mon voisin, qui vient du milieu de l'enseignement, comme vous le
savez, le député d'Arthabaska, dit que ces explications le
rassurent.
M. Jolivet: Je serai rassuré le jour où j'aurai
l'assurance plus précise qu'il n'y aura pas de déclassification.
Mais j'en suis encore moins sûr. En tout cas, espérons que non
parce que cela aurait des impacts...
M. Ryan: Mais j'espère que le député de
Laviolette reconnaît au moins que c'est le droit de la partie patronale
de mettre au point un plan de classification et qu'il est conséquent
avec la politique qu'a suivie le gouvernement dont il faisait partie.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, les
articles 22.1, 22.2 et 22.3 sont adoptés. Tandis que l'article 22.4 est
en suspens pour étude ultérieure.
M. Jolivet: Écoutez, je pourrais dire qu'il est
adopté sous condition de la consultation qu'on fera, sans avoir besoin
de revenir mais...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté sous
condition...
M. Jolivet: Non, mais je dis sous condition de la
vérification qu'on fera, mais si les consultations que je ferai
m'indiquent que je devrai voter contre, vous pourrez considérer que j'ai
voté contre. Je veux quand même vérifier la deuxième
partie. La première partie concerne les professionnels non enseignants
mais la deuxième concerne la légalité de ce texte en
commission parlementaire, alors qu'il n'était aucunement dans le projet
de loi initial au moment de l'adoption de son principe. Donc, il s'agit de
vérifier auprès du président de l'Assemblée
nationale si cet article a le droit d'être ici, parce qu'on n'a jamais
adopté ce principe-là.
M. Ryan: M. Président, je vais vous dire bien franchement,
à supposer que surgirait un désaccord majeur au sujet de la
pertinence à l'intérieur du présent projet de loi de cette
disposition-là, nous pourrons même examiner la possibilité
d'un texte distinct. Je ne veux pas inonder l'Assemblée nationale de
textes distincts parce qu'on sait où les Fourches Caudines peuvent nous
conduire.
M. Jolivet: ...avec des minibus.
M. Ryan: Oui, je le sais bien. À ce moment-là,
c'est très dangereux.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre,
seulement pour ne pas allonger la discussion, je vais demander l'avis du
jurisconsulte concernant la pertinence de cet article par rapport au...
M. Jolivet: Vous m'embêtez, là, vous. Vous dites au
jurisconsulte...
Le Président (M. Parent, Sauvé): ...au juriste.
M. Ryan: Conseiller juridique.
M. Jolivet: Ah! Excusez, j'ai eu peur. D'accord, c'est
correct.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'accord?
M. Jolivet: Là, c'est mieux. D'accord, je comprends.
Autrement dit, c'est un avis que vous allez demander à la
présidence. Parfait!
Le Président (M. Parent, Sauvé): On va l'avoir
immédiatement. Si vous voulez, on va suspendre l'article 22.4 et on va
enchaîner. On y reviendra.
M. Jolivet: Parfait, d'accord.
Budget de fonctionnement
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. J'appelle
l'article 23.
M. Ryan: Attendez un petit peu, je suis perdu.
Une voix: L'article 22 est-il adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
M. Jolivet: Je m'excuse, j'avais oublié de l'écrire
dans mon cahier.
M. Ryan: Là, on entre dans les choses importantes.
M. Jolivet: Avant, ce n'était pas important?
M. Ryan: Pardon? ...206, c'est très important.
M. Jolivet: ...des choses plus importantes.
M. Ryan: Non, j'ai dit "important", sans porter de jugement sur
ce qui précédait.
J'ai eu l'occasion d'expliquer, M. le Président, dans mes
remarques liminaires, la portée des articles qui suivent. Dans l'article
339 de la Loi sur l'instruction publique, on
dit ceci - je pense que cela vaut la peine de le relire pour que nous
soyons tous au même point, au départ: "Toute commission scolaire
doit préparer et soumettre au ministre, au plus tard à la date
que ce dernier prescrit, son budget de fonctionnement, d'investissement et de
service de la dette pour chaque année scolaire. Ce budget doit maintenir
l'équilibre entre les revenus et les dépenses et est sans effet
tant qu'il n'a pas été approuvé par le ministre. "En cas
d'urgence ou de nécessité, le ministre peut autoriser
spécialement une commission scolaire à encourir des
dépenses qui n'ont pas fait l'objet d'une approbation en vertu du
présent article."
Ainsi que j'ai eu l'occasion de l'expliquer, cette obligation de
présenter des budgets équilibrés comporte de nombreux
inconvénients. D'un côté, elle induit les commissions
scolaires à présenter des budgets artificiels, des budgets ou les
dépenses sont délibérément gonflées au
chapitre des prévisions, afin d'assurer qu'à la fin de l'exercice
on puisse arriver avec un surplus. En d'autres cas, on va présenter
quelquefois un budget qui sera déficitaire. Le ministre ne peut pas
l'approuver parce qu'il n'a pas le droit d'aller contre la loi, il faut qu'il
approuve un budget qui réalise un équilibre entre les revenus et
les dépenses. En plus, de la manière dont les choses sont
formulées, si une commission scolaire réussit à faire un
surplus, elle est obligée de le classer l'année suivante comme
revenu et, par conséquent, elle ne peut pas l'accumuler. Cela fait
partie de ses revenus. C'est un système qui décourage la
prévoyance, qui décourage la gestion à long terme et qui
induit les commissions scolaires à faire souvent des dépenses
artificielles en fin d'exercice. Si on constate, par exemple, qu'on a
dépensé moins qu'on pensait et qu'on va avoir un surplus, on se
dit: Plutôt que d'être obligé de le considérer dans
les revenus de l'année suivante, qui devraient normalement être
puisés à même des subventions gouvernementales ou la taxe,
on va le dépenser tout de suite. On fait des dépenses
artificielles seulement pour éviter de faire face au
problème.
L'amendement que nous proposons en premier lieu ici se lirait comme
suit: "Toute commission scolaire prépare et soumet au ministre, avant la
date qu'il détermine, son budget de fonctionnement, d'investissement et
de service de la dette pour l'année scolaire suivante." Je crois que je
devrais le lire tout de suite en parallèle l'article 339.1, si le
président veut me le permettre.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
D'accord, M. le ministre.
M. Ryan: "Le budget maintient l'équilibre entre, d'une
part, les dépenses et, d'autre part, les ressources financières
allouées à la commission scolaire et les revenus qui lui sont
propres." C'est plus simplement l'équilibre entre les revenus et les
dépenses, ce sont aussi les ressources financières
allouées à la commission scolaire. On étend l'affaire
considérablement. Il peut arriver que la commission scolaire ait plus de
ressources que de dépenses et, pour cela, il n'y a pas de
problème ici. Le budget est sans effet tant qu'il n'a pas
été approuvé par le ministre. (21 h 30)
On dit plus loin que la commission scolaire peut intégrer dans
son budget, comme revenu, son surplus de l'année
précédente, s'il en est. Par ailleurs, elle devra intégrer
dans son budget, comme dépense, son déficit de l'année
précédente, s'il en est.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Un instant.
M. Ryan: Pardon?
Mme Bleau: Est-ce que ce sont des nouveautés?
M. Ryan: Oui, c'est nouveau. Comme j'ai eu l'occasion de le dire,
ce sont des modifications qui répondent à un voeu formulé
depuis longtemps par les commissions scolaires et nous ne voyons pas de raison
de différer davantage cette modification, vu qu'elle pourrait
s'appliquer dès cette année.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Intervention?
M. Jolivet: Oui, M. le Président. Le ministre a-t-il eu
des représentations de la part de la Fédération des
commissions scolaires catholiques du Québec, à savoir que cet
article 23, tel que présenté, devrait être amendé,
en retranchant dans l'article 339.1, le deuxième alinéa qui se
lit comme suit: "Le budget est sans effet tant qu'il n'a pas été
approuvé par le ministre", et en même temps, l'article 339.2 qui
se lit comme suit: "Dans le cas des commissions scolaires confessionnelles et
des corporations de syndics d'écoles, l'approbation du budget par le
ministre n'est pas requise."? Les commissions scolaires font mention du fait
que l'approbation du budget des commissions scolaires par le ministre ne semble
en effet pas nécessaire, puisque la loi prévoit que les
commissions scolaires doivent respecter les règles budgétaires -
qu'on a reçues, d'ailleurs, aujourd'hui même - établies par
le ministre. Dans le cas des commissions scolaires confessionnelles, elles ne
sont pas soumises à cette obligation en vertu de certaines
décisions d'ordre constitutionnel.
Est-ce vraiment essentiel pour le
ministre d'avoir à la fois l'article 339.2 et le deuxième
paragraphe, alinéa de l'article 339.1?
M. Ryan: Je pense que le député me connaît un
peu. Je suis plutôt prudent en matière de gestion
financière et administrative. Je voudrais que l'on procède par
étapes. L'objectif que nous poursuivons serait probablement celui qu'a
défini le député de Laviolette et celui qu'a fait valoir
auprès du gouvernement la Fédération des commissions
scolaires catholiques du Québec, c'est-à-dire un régime
selon lequel les commissions scolaires adopteraient leur budget comme
entités responsables, dans le respect des règles
budgétaires définies par le ministre et approuvées par le
Conseil du trésor - d'ailleurs, comme le sait le député de
Laviolette - et sans être obligées de requérir
l'approbation du ministre.
Comme nous entrons dans ce régime nouveau, je crois que si nous y
allions par étapes, ce serait préférable. Pour le moment,
nous ouvririons les vannes en ce qui touche le surplus et le déficit.
Comme nous allons fonctionner, cette année, sous l'empire de nouvelles
règles budgétaires dont nous ne pouvons pas mesurer à
l'avance tout l'impact dans toute la précision voulue, c'est une mesure
de prudence que de garder cette nécessité d'approbation par le
ministre pour ne pas que des gens aillent faire des projections qui pourraient
entraîner des déficits regrettables.
Nous avons encouru, dans certains secteurs de l'administration publique
et en particulier dans le secteur des hôpitaux et des universités,
des déficits regrettables que nous ne devons pas laisser se reproduire
dans d'autres secteurs, en particulier dans le secteur des commissions
scolaires. Nous avions constaté, au cours des derniers mois, une
certaine tendance des commissions scolaires à s'orienter vers des
déficits pour des raisons que l'on peut discuter mais qui n'effacent
quand même pas la tendance qu'on avait constatée. Franchement, ce
ne serait pas le moment de pousser cette modification-là jusqu'au bout.
Je comprends tout à fait les représentations que la
Fédération des commissions scolaires a faites à ce sujet.
Nous pourrons peut-être en discuter de nouveau à l'automne ou en
une occasion ultérieure, mais pour l'instant, j'aimerais mieux m'en
tenir à cela pour ne pas franchir trop d'espaces du même coup,
surtout qu'il s'agit d'une loi de transition.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. M. le
député de Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): M. le Président, je suis d'accord
avec la formulation, sauf que mon appréhension est un peu ce que M. Ryan
vient de soulever, surtout sur la partie déficit. Si on ouvre les
vannes, si on ouvre les portes, cela peut être dangereux. Sur la question
du surplus budgétaire, il n'y a pas de problème; à ce
moment-là, il y aura des avantages à bien gérer et
à bien administrer les biens. Mais si on ouvre la porte à des
déficits, il faudrait mettre une barrière. Les commissions
scolaires peuvent aller bien loin là-dedans et on va se ramasser avec
des déficits que l'on va compenser. En tout cas, on a des
expériences très malheureuses dans d'autres secteurs, comme vous
le dites. Je ne voudrais pas qu'on se ramasse encore avec une débandade
où toutes les commissions scolaires utilisent ce moyen pour
défoncer les budgets et faire des déficits. J'aimerais mettre une
barrière et essayer de les restreindre, mettre des contraintes de
façon à limiter le déficit.
Pour les surplus budgétaires, à ce moment, il n'y aurait
vraiment pas de problème. C'est qu'il y aura eu, à mon sens, une
saine gestion et les commissions scolaires pourront en profiter, les regarder
et les dépenser pour améliorer le service. Là où
j'ai une appréhension, c'est lorsqu'on ne limite pas les
déficits. Il faudrait y aller assez prudemment de ce
côté.
M. le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: II y a même un autre aspect qui n'est pas
négligeable. Avec les nouvelles règles budgétaires, les
commissions scolaires disposeront d'une flexibilité beaucoup plus grande
dans l'attribution de leurs ressources selon les différents postes de
dépenses. Il pourra même arriver que certaines commissions
scolaires soient tentées de verser dans une certaine lésinerie
n'étant pas obligées de faire telle ou telle chose dans tel ou
tel secteur. Il pourra arriver qu'elles soient tentées
d'économiser de cette manière.
Si le ministre, examinant le budget, constate, par exemple, qu'on ne
fait rien pour les enfants en difficulté d'adaptation et
d'apprentissage, qu'on ne fait qu'un effort très très
limité dans le secteur de l'éducation des adultes pour mentionner
deux exemples particulièrement actuels, il pourra dire: Ce budget a
quelque chose qui ne fonctionne pas. Vous ne vous acquittez pas, à ma
satisfaction, de vos responsabilités envers la population de votre
territoire. Cela fait partie des choses que le ministre est obligé de
regarder quand il examine un budget.
Je pense qu'il sera d'autant plus obligé d'examiner ces choses
qu'une marge de flexibilité beaucoup plus grande serait laissée
aux commissions scolaires. Je ne voudrais pas qu'on aille vers un régime
ou, sous prétexte de flexibilité et d'autonomie, on diminue
dangereusement la qualité des services
offerts à la population. C'est pour cela qu'il y a une
contrepartie là-dedans qui doit jouer. Je pense que pendant quelque
temps, tant que nous n'aurons pas trouvé un équilibre à
peu près définitif dans l'application des règles
budgétaires, nous devons être prudents.
Je causais ce midi, par accident, à la cafétéria de
l'édifice G avec une délégation de commissions scolaires
venue au ministère de l'Éducation cet après-midi je pense.
Je n'ai pas besoin de la nommer, vous avez dû rencontrer cette commission
scolaire avec M. Rousseau et M. Rondeau. Ces gens disaient qu'ils ont pris
connaissance du projet de règles budgétaires qui leur avait
été adressé au mois de février, la première
fois, je pense. Cela leur rapportait un surplus par rapport à ce qu'ils
avaient reçu l'année précédente. Dans une autre
version envoyée en date du 12 mars ils perdaient
légèrement. Puis d'autres modifications ont été
faites, pas par caprice, mais pour tenir compte des représentations
faites par les commissions scolaires où ils perdent par plusieurs
centaines de milliers de dollars. On ne sait pas quel va être l'impact
définitif de tout cela. Il faut le regarder de proche.
C'est pour cela qu'il faut regarder la surveillance du ministre pour la
période à venir. Je ne sais pas si ce sera un an, deux ans ou
trois ans. Je ne le sais pas. À l'automne, on saura beaucoup plus
à quoi s'en tenir au sujet de l'impact des résultats.
Peut-être qu'on sera prêt à franchir le pas. Aujourd'hui, je
ne me sentirais pas disposé à le faire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Groulx.
Mme Bleau: Je suis encline à penser comme le ministre.
D'ailleurs, dans les municipalités, tous les budgets doivent être
approuvés par la Commission municipale avant d'être
acceptés. Je pense que ce n'est pas plus difficile pour une commission
scolaire de faire la même chose.
Le Président (M. Parent, Sauvé): ...M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: II faut tenir compte du fait que les
municipalités n'ont pas de règles budgétaires
gouvernementales. Elles n'ont pas d'obligations en vertu des conventions
collectives signées par les deux parties, que ce soit la commission
scolaire ou le ministre qui représente le ministère de
l'Éducation. Donc, les commissions scolaires sont, en vertu de la loi,
obligées de suivre des règles budgétaires. Si elles ne
suivent pas les règles budgétaires, je pense que le rôle
premier du ministère, c'est d'intervenir au plus vite et s'assurer que
les commissions scolaires ne fassent pas de déficit.
Je pense que la tendance était beaucoup plus, dans certains cas,
a faire même des surplus. Il y a eu des commissions scolaires qui nous
ont dit et redit, que nous sommes venus chercher chez elles de l'argent
qu'elles avaient été chercher chez les citoyens par l'imposition
d'une taxe. De sorte que, dans certains cas, des commissions scolaires ont
même baissé leurs taxes jusqu'au jour où elles se sont
aperçu qu'elles devaient les augmenter è nouveau. Alors, elles
devaient aller en référendum. Dans certains cas, elles n'y sont
pas allées, dans d'autres cas, elles y sont allées.
C'est vraiment différent par rapport à une
municipalité. D'un autre côté, il est évident que,
dans les années soixante-dix, à deux occasions en particulier, il
a fallu que le ministère de l'Education, à la suite des
discussions qu'il a eues avec le ministère des Finances et le
président du Conseil du trésor, éponge même des
déficits de commissions scolaires. On s'en souvient, à cette
époque, M. le ministre avait longuement discuté...
M. Ryan: La région de l'Outaouais.
M. Jolivet: Oui, celle-là, mais il y en avait d'autres
ailleurs aussi. On a eu des déficits, alors qu'on pensait les avoir
réglés, qui se sont reproduits deux années de suite. Le
ministre a fait mention d'autres secteurs comme celui des hôpitaux. Je
pense qu'effectivement il faut s'assurer, si on desserre ce qu'on avait
resserré à l'époque, qu'on ne desserre pas au point de
redonner à des corporations scolaires des pouvoirs tels que, finalement,
elles aient beaucoup plus de déficits que de surplus. Je ne suis pas
prêt à dire que toutes les commissions scolaires vont agir dans ce
sens. Il y a peut-être des commissions scolaires qui pourront le faire,
mais, comme elles sont tenues de respecter les règles
budgétaires, les dangers sont moindres que ceux qu'on a connus dans les
hôpitaux ou dans les anciennes façons d'agir des commissions
scolaires.
Je pense qu'il y aurait une ouverture qui pourrait être faite de
la part du ministre. Je comprends ses réticences quand il dit: Nous
allons y aller lentement, nous allons voir à l'automne ce que les
règles budgétaires vont nous avoir apporté comme
problèmes dans certains cas, comme heureux résultats dans
d'autres. Je me permettrai de rappeler au ministre que, lors de la discussion
que nous avons eue sur les crédits, il nous avait dit qu'il avait
réservé un montant d'argent pour régler les cas les plus
durs. Effectivement, il y en a quelques-uns qui vont avoir à piger un
peu dans ce pot, si on peut parler ainsi. D'un autre côté, je
n'insisterai pas davantage, mais je dirai au ministre que, s'il y avait eu
moyen de le faire aujourd'hui, cela aurait peut-être été
bon. S'il décide d'attendre à l'automne, il y
aura toujours moyen de se reparler d'ici à ce
temps-là.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministère de l'Éducation...
M. Tremblay (Rimouski): C'est simplement pour vous dire qu'on
vient de m'informer que...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous avez
demandé à intervenir?
M. Ryan: Non, après.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): À l'article 339.4 - c'est
l'article 22, mais le 339.4 - à mon avis, cela donne la soupape
nécessaire et assez de latitude au ministre. D'abord, le déficit
doit être compensé sur le prochain budget, dans un premier temps,
et, deuxièmement, à la discrétion du ministre pour
autoriser de le prolonger ou de l'absorber sur plus d'une année.
À ce moment-là, cela donne assez de souplesse et, en même
temps, c'est un bon chien de garde pour les déficits qui pourraient
être encourus.
M. Jolivet: C'est la question que je posais en regard de 339.2.
On dit: Dans le cas des commissions scolaires confessionnelles et des
corporations de syndics d'écoles, l'approbation du budget par le
ministre n'est pas requise. Ce que je disais, c'est qu'à l'article 339.1
pourquoi, dans un cas, fallait-il que ce soit approuvé par le ministre,
alors que dans un autre cas ce n'était pas nécessaire?
Deuxièmement, dans le cas de l'obligation qu'ont les commissions
scolaires de respecter les règles budgétaires... C'est un peu les
questions qu'on se pose. Pourquoi dans l'un, on dit: Dans le cas des
commissions scolaires confessionnelles et corporations, l'approbation du budget
par le ministre n'est pas requise, en vertu de la constitution; dans les autres
cas, c'est requis, alors que les règles budgétaires y obligent.
La question que l'on posait, c'est pourquoi mettre ces deux contraintes? On
pourrait juste dire 339.1. L'article 339.2 n'est pas nécessaire parce
que c'est l'ordre constitutionnel qui l'exige. Dans le cas de l'article 339.1,
on enlève l'approbation par le ministre parce que les règles
budgétaires le prévoyaient.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: II y a deux points là-dessus. Au sujet des
règles budgétaires, il y a une chose qu'il faudrait clarifier.
Les règles budgétaires ne sont pas une garantie
d'équilibre budgétaire à la fin de l'année. Les
règles budgétaires définissent les normes en vertu
desquelles une commission scolaire va avoir accès aux subventions du
gouvernement. Elles vont vous dire: Vous aurez droit à un professeur
pour tant d'élèves, par exemple. Vous aurez droit à telle
rémunération pour telle catégorie de cours, telle
catégorie de services, etc. La commission scolaire reste libre de se
donner davantage de services que ceux qui sont autorisés par ces
subventions. À ce moment-là, elle doit recourir à la
taxation. Il n'y a rien qui l'empêche théoriquement de se donner
un budget qui va entraîner, à la fin de l'année... Elle n'a
pas le droit, d'après la loi. Si elle décide qu'elle a besoin de
cinq enseignants de plus et qu'elle les a, personne ne peut l'empêcher de
les avoir demain matin. Nous suivons les finances des commissions scolaires de
très près. Je pense que c'est un des éléments
très intéressants de l'efficacité du ministère de
l'Éducation qui a une connaissance précise et continuellement
à jour de la situation financière des commissions scolaires
catholiques et protestantes, mais les règles budgétaires en soi
ne sont pas nécessairement une garantie qu'il va y avoir un
équilibre à la fin de l'année. Cela va? (21 h 45)
M. Jolivet: Je comprends cela. Ce que je veux dire, c'est
que...
M. Ryan: Et si vous regardez la définition qui est
donnée des règles budgétaires, à l'article 15.1 de
la Loi sur l'instruction publique, vous allez voir que l'effet de ces
règles n'est pas d'embrasser tous les problèmes et toutes les
préoccupations dont nous parlons à l'heure actuelle.
Maintenant, en ce qui touche l'exemption donnée aux commissions
scolaires confessionnelles, nous ne l'aurions pas donnée de notre propre
chef, je pense, ni l'ancien gouvernement, ni le gouvernement actuel. Là,
nous pouvons exercer un certain contrôle par le truchement des
règles budgétaires. C'est vrai. Si nous voyons, par exemple, que
la Commission des écoles catholiques de Montréal est en train de
"s'éjarrer" littéralement au point de vue budgétaire, nous
devrions lui dire qu'elle ne recevra pas davantage que ce à quoi les
autres commissions scolaires ont droit et comme elle n'a pas le droit de taxer
au delà du plafond de 6 % qui est défini par la loi 57, il
faudrait bien qu'il y ait une heure de reddition de comptes et de
vérités à un moment donné.
Si ce régime a été conféré aux deux
commissions scolaires confessionnelles en question, je pense que cela
dérive, en fait, de la loi 29 adoptée par le gouvernement
précédent.
M. Jolivet: Ce n'est pas vrai!
M. Ryan: Non! Non! Je pense que dans ce cas-là, l'ancien
gouvernement était obligé d'agir ainsi pour donner suite au
jugement de la Cour suprême. Mais il y avait déjà bien
assez qu'on soit obligé d'établir ce régime pour les
commissions scolaires protégées, il n'était aucunement
question, ni dans l'esprit de l'ancien gouvernement, ni dans l'esprit de
l'Opposition du temps qui est le gouvernement d'aujourd'hui, d'étendre
semblable régime aux commissions scolaires de tout le Québec du
jour au lendemain. C'est une porte que nous laissons ouverte pour l'avenir. Je
pense que les arguments qui militent en faveur d'un régime plus
libéral ont été bien exposés par le
député de Laviolette et seront pris en considération in
tempore opportuno.
M. Jolivet: Juste pour ajouter à l'argumentation... Le
ministre nous a fait mention, dans son discours d'adoption du principe du
projet de loi, d'une grande ouverture quant à l'étalement des
surplus et des déficits des commissions scolaires. Tout ce qu'on voulait
dire, c'est: mettons-la en pratique. Il y a des règles
budgétaires qui vont permettre au ministre de faire ce qu'il est en
train de me dire pour la grosse commission scolaire. J'espère qu'il sera
capable de le faire aussi pour les petites commissions scolaires. Tout ce que
je dis, c'est que si on prévoit un étalement - et on le dit dans
l'article 339.3 quand on parle d'intégrer dans son budget, comme revenu,
son surplus de l'année précédente, et dans 339.4 quand on
parle d'intégrer dans son budget, comme dépense, son
déficit de l'année précédente - c'est que le
ministre avait bien conscience qu'il proposait à du monde, selon les
besoins annuels, sans augmentation de taxe ou avec une augmentation, si
nécessaire, au niveau des mesures prévues par la loi pour
l'augmentation de taxes locales, que la commission scolaire utilise les moyens
qu'elle a pour, dans certains cas, faire des surplus, et dans d'autres cas,
faire des déficits, mais pour des besoins qui ne sont pas
continuels.
Si le ministre s'aperçoit qu'elle est continuellement en
déficit, il va se poser des questions. Je disais qu'il y a
peut-être moyen... Mais, je comprends le ministre de vouloir y aller plus
tranquillement et de dire qu'on y reviendra à l'automne. Donc, je
n'insiste pas davantage. C'est simplement pour vous rappeler, en fait,
l'article 23 et sans se targuer, on peut dire que si vous avez presque
intégralement repris les articles 319, 320 et 321 de la loi 3, c'est
qu'ils n'étaient pas si mauvais que cela.
M. Ryan: Comme nous l'avons toujours dit, M. le Président,
il y a plusieurs excellentes dispositions dans la loi 3 et celles qui
étaient bonnes, nous ferons tout ce qui est possible pour les conserver
dans le trésor législatif du Québec.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 23?
Est-ce que l'alinéa 339 est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): 339.1?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): 339.2?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): 339.3?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): 339.4?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): 339.5?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
J'appelle l'article 24.
M. Jolivet: Donc, l'article 23, avec tous les alinéas, est
adopté avec toujours un retour possible à l'automne.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non! Non! Cela
c'est votre interprétation.
M. Jolivet: Ce que j'ai compris, c'est qu'on pourrait reprendre
les discussions à l'automne.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: L'article 24 du projet de loi est l'objet d'un papillon
parmi ceux que nous vous avons remis cet après-midi. Il se lirait par
conséquent comme suit; le texte que nous avions dans la version
imprimée du projet de loi sera remplacé par le suivant; l'article
427 de cette loi est modifié par l'addition, après le
deuxième alinéa, du suivant. Peut-être que vous aimeriez
que je vous rappelle ce qu'est le premier alinéa, je m'excuse.
Le premier alinéa dit ceci: "Nulle commission scolaire ne peut
cesser de faire partie d'une commission régionale sauf par décret
du gouvernement adopté sur la recommandation du ministre et de la
Commission municipale du Québec." Le deuxième
alinéa se lisait comme suit: "Le ministre publie, dans la Gazette
officielle du Québec, un avis de tel décret, lequel ne prend
effet que le permier juillet qui suit la date de son adoption, à moins
que le gouvernement n'ait fixé une autre date."
M. Jolivet: Donc, on a ajouté un troisième
alinéa.
M. Ryan: C'est cela. Le deuxième alinéa que nous
ajoutions resterait. Non. Ce que nous suggérions tomberait. Nous
ajouterions le troisième alinéa qui est dans le papillon.
M. Jolivet: C'est cela.
M. Ryan: Cependant, le secrétaire général de
la commission scolaire convoque, dans les quinze jours qui
précèdent la date où le décret prend effet, les
délégués de tous les comités d'école du
territoire de la commission scolaire, pour procéder à
l'élection du président et des représentants du
comité de parents de la commission scolaire. Ils demeurent en fonction
jusqu'à la date de leur remplacement par des personnes élues
selon l'article 52.1. Les retraits de la commission scolaire régionale
entraînent cette obligation de procéder au renouvellement de la
représentation des parents.
M. Jolivet: M. le ministre, d'abord, il y a un changement qui est
de trente jours à quinze jours. Deuxièmement, on dit: On convoque
les délégués de tous les comités d'école du
territoire de la commission scolaire. On dit: Ils demeurent en fonction.
Pourquoi n'avez-vous pas laissé le terme: les personnes élues
demeurent en fonction? Je vous pose cette question, simplement parce que...
M. Ryan: La question du député de Laviolette porte
sur le mot "Ils", je crois?
M. Jolivet: Oui.
M. Ryan: C'était pour éviter une
répétition. "Ils" fait évidemment allusion aux personnes
mentionnées aux deux lignes précédentes, suivant
l'interprétation de nos conseillers juridiques que nous vous fournissons
gratuitement. Je dois dire que M. le conseiller juridique, dans son souci de
l'élégance de la langue, ne voulait pas écrire les mots
"personnes élues" deux fois dans la même phrase.
Une voix: II a raison.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 24?
M. Jolivet: Le ministre ne m'a pas répondu. Pourquoi
quinze jours au lieu de trente jours.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: C'est une bonne question. Pour être franc, je ne
m'en souviens pas. Je vais vérifier. Certains décrets
actuellement à l'étude ne pourrait pas être publiés
avant le 1er juin et le délai de trente jours ne pourraient pas
être ainsi respecté. Avec la modification, on aura jusqu'au 15
juin pour publier le décret en vue d'une intégration devant avoir
lieu le 1er juillet suivant. D'accord?
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'amendement
est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'article 24 est-il adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Tel
qu'amendé. Nous suspendons pour quelques minutes pour avoir l'avis de
notre conseiller juridique.
M. Jolivet: Sur quoi?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Comment sur
quoi?
M. Jolivet: D'accord. On revient à l'article
précédent?
Le Président (M. Parent, Sauvé): II n'est pas
question... On revient à l'article 22.4.
M. Jolivet: D'accord. (Suspension de la séance à 21
h 55)
(Reprise à 21 h 57)
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît! Je suis prêt à rendre ma décision
concernant le bien-fondé de l'amendement intitulé 22.4. Â
la suite des consultations que j'ai eues avec le conseiller juridique,
l'article 22.4 qui se lit comme suit: "Toutefois, un professionnel non
enseignant peut être à l'emploi d'une commission scolaire sans
détenir un tel brevet de capacité s'il est engagé
conformément aux dispositions de la convention collective et au plan de
classification."...
Si je regarde cet amendement et que je me réfère aux notes
explicatives de l'objectif
du présent projet de loi, je suis obligé de
réaliser qu'en aucun endroit, dans les buts visés par le
présent projet de loi, il n'est fait mention du statut professionnel et
des conditions de travail des employés. Je suis obligé de retenir
la réserve du député de Laviolette disant qu'il avait des
doutes concernant cet amendement 22.4 quant au fond de l'amendement et à
sa cohérence avec l'objectif visé par le projet de loi 24.
M. Jolivet: M. le Président, pour qualifier... Je pense
que le ministre a apporté quand même une argumentation qui
était intéressante sur le pourquoi de l'amendement apporté
dans les plus brefs délais, avec un projet de loi déjà en
cours; je serais prêt à considérer cependant, à la
suite des consultations que je vais faire, une proposition qu'on pourrait faire
au ministre stipulant que, lors de l'étude du rapport, si jamais nous
arrivions à la conclusion qu'il fallait l'intégrer
immédiatement, nous négocierions avec le ministre le contenu de
l'article comme tel. S'il est d'accord, à ce moment-là, on
pourrait l'apporter à l'Assemblée nationale au moment du
dépôt, comme un des amendements possibles. On pourrait revenir
à l'Assemblée nationale en discussion de l'adoption du principe,
s'entendre sur un laps de temps pour parler, pour dire pourquoi je suis pour,
pourquoi je peux être contre et après cela, revenir en commission
parlementaire à l'Assemblée nationale pour adopter le rapport,
etc., selon les procédures normales à l'Assemblée
nationale. Je serais prêt à proposer cela au ministre dans la
mesure où cet amendement deviendrait nécessaire dans le contexte
actuel.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Vous avez rendu une décision dont nous devrons
tirer les conséquences. Alors, nous consulterons de notre
côté également quant aux procédures à suivre
pour faire en sorte que cette disposition se trouve quelque part dans nos
lois.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela demeure dans
le projet de loi.
M. Ryan: Je n'ai pas de commentaire à faire. On ne
commente pas vos décisions, M. le Président, on les respecte.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
ministre.
Alors, la commission parlementaire sur l'éducation ajourne ses
travaux et attend les directives du leader du gouvernement pour savoir la date,
l'heure et l'endroit où elle se réunira de nouveau.
(Fin de la séance à 22 h 1)