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(Dix heures dix minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Je déclare la séance ouverte. La commission de
l'éducation a été convoquée pour procéder
à l'étude du projet de loi 29, Loi modifiant la Loi sur le
Conseil supérieur de l'éducation; du projet de loi 25, Loi
modifiant la Loi sur les investissements universitaires; du projet de loi 26,
Loi modifiant la Loi sur le Conseil des universités et du projet de loi
28, Loi modifiant la Loi sur les collèges d'enseignement
général et professionnel.
M. le secrétaire, est-ce que vous avez des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente, il y a M.
Cusano (Viau) qui remplace M. Hains (Saint-Henri). Merci.
Projet de loi 29
La Présidente (Mme Bélanger): Il va arriver dans
quelques minutes. Nous commençons l'étude du projet de loi 29,
Loi modifiant la Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation. M.
le ministre, avez-vous des remarques préliminaires?
M. Ryan: Pas vraiment, Mme la Présidente. J'ai dit
l'essentiel de ce que je voulais dire sur le projet de loi à l'occasion
du débat de deuxième lecture à l'Assemblée
nationale. Je serais prêt à entreprendre l'étude article
par article dès que vous nous enjoindrez de le faire.
M. Jolivet: Mme la Présidente, je dois dire que moi non
plus, je n'ai pas de remarques préliminaires, ayant tout dit
également. Mais je suis prêt à procéder, avec le
ministre, à l'étude article par article. L'article 1.
M. Ryan: Pour bien comprendre la portée de l'article 1, il
faut se reporter à l'article 12 de la loi constitutive sur le Conseil
supérieur de l'éducation, lequel se lit comme suit: "Les membres
du conseil et ceux de ses comités et commissions ne reçoivent
aucun traitement. Ils sont indemnisés de ce qui leur en coûte pour
assister aux assemblées et reçoivent une allocation de
présence fixée par le gouvernement. Le président et le
vice-président reçoivent un traitement fixé par le
gouvernement."
Dans l'amendement que nous proposons, nous voudrions qu'au lieu que ce
soit seulement le président et le vice-président du conseil qui
touchent un traitement fixé par le gouvernement, ce soit
également les présidents de chacun des deux comités
consultatifs permanents attachés au conseil en vertu de la Loi sur le
Conseil supérieur de l'éducation, c'est-à-dire le
comité catholique et le comité protestant.
Suivant les dispositions actuelles de la loi, le président du
comité catholique et le président du comité protestant
sont considérés comme des membres ordinaires de ces deux
comités qu'ils président. L'expérience a montré
depuis déjà maintenant près de vingt ans que la fonction
de président du comité catholique est une fonction à temps
plein. Elle comporte de nombreuses responsabilités, en particulier
celles de l'étude et d'une vigilance constante dans tout ce qui touche
les aspects confessionnels du fonctionnement de notre système scolaire,
c'est-à-dire la surveillance des programmes, l'examen des manuels et du
matériel pédagogique, la préparation et la confection des
programmes d'enseignement religieux et moral, le travail d'animation
auprès des personnes qui sont chargées de l'enseignement
religieux et moral et de l'animation pastorale dans les commissions scolaires
et les écoles. C'est un travail de liaison avec les autorités
religieuses, avec les commissions scolaires également. C'est aussi un
travail de collaboration continue avec le Conseil supérieur de
l'éducation, avec les fonctionnaires chargés de la dimension
confessionnelle à l'intérieur du ministère de
l'Éducation.
Pour toutes ces raisons, même quand le président avait
accepté la charge en se disant qu'il conserverait d'autres
responsabilités à l'extérieur, il a été
amené, dans tous les cas, à consacrer tout son temps au travail
du comité catholique. Comme aucune rémunération n'est
prévue dans la loi, nous sommes obligés de le dédommager
financièrement en lui donnant accès à l'allocation de
présence qui est prévue pour la participation aux
réunions, ce qui fait que chaque journée de travail qu'il donne
est considérée comme équivalente à une
journée de participation à des réunions. C'est souvent un
travail d'une autre nature. Il y a déjà un certain écart
par rapport à
l'esprit et surtout à la lettre de la loi. Cette personne n'a
accès à aucun des avantages qui sont conférés aux
personnes qui touchent une rémunération
régulièrement arrêtée par le gouvernement,, Pour
toutes ces raisons, il nous paraît d'une justice
élémentaire que ces personnes, qui assument la présidence
des comités confessionnels, soient protégées par un statut
plus conforme à la nature exacte des responsabilités qui leur
sont confiées en vertu de notre législation scolaire.
Je tiens à signaler que ce problème avait
été porté à l'attention du précédent
ministre de l'éducation, le député actuel d'Abitibi-Ouest,
dans une lettre que lui adressait, le 4 novembre 1985, le président du
Conseil supérieur de l'Éducation, qui l'est demeuré
d'ailleurs sous le gouvernement actuel. Dans cette lettre dont je pense devoir
donner lecture pour qu'elle figure au dossier de nos débats, le
président du conseil supérieur écrivait ceci: "Monsieur le
ministre, j'ai reçu une demande du comité catholique concernant
l'opportunité d'amender la Loi sur le Conseil supérieur de
l'éducation de telle manière que le président du
comité catholique puisse exercer sa fonction à plein temps et
être rémunéré en conséquence. Je m'empresse
de vous en faire part, joignant cette requête à la
présente. "C'est sans hésitation que je souscris à la
description faite par le président du comité catholique, de
même qu'à la conclusion à laquelle il en arrive. Dès
mon arrivée au conseil, j'ai noté qu'il y avait là une
situation à clarifier. En effet, selon une tradition bien établie
et avec l'accord implicite de vos prédécesseurs, le
président du comité catholique exerce ses fonctions à
plein temps. Le travail ne manque pas et le comité a toujours
jugé que son président était le mieux placé pour en
assumer une part importante. "La loi ne prévoyant pas cette situation,
le conseil n'a ni le poste ni le budget permettant de rémunérer
adéquatement les tâches exercées par le président.
Au fil des ans, on a été contraint de recourir à des
expédients administratifs quelque peu boiteux. C'est par ailleurs pour
cela que j'ai discuté avec le président du comité
catholique et ses responsables et des responsables de votre ministère de
la possibilité d'adopter des modalités temporaires de
rémunération plus équitable et plus conforme aux
règles courantes de l'administration. Une proposition de contrat est
actuellement à l'étude. Mais il me paraît de plus en plus
évident qu'un amendement à la loi peut seul résoudre des
difficultés rencontrées. "J'appuie donc la requête du
comité catholique qui vous recommande d'entreprendre les
démarches pour apporter les amendements nécessaires à la
Loi sur le
Conseil supérieur de l'éducation. Je vous dis aussi mon
entière disponibilité pour collaborer avec vos services à
la mise au point de ces amendements."
Je n'ai pas reçu de demande du comité protestant, mais je
crois que la situation de la présidence de ce comité devrait
être étudiée par la même occasion. Cette situation
n'est pas identique à celle du comité catholique. Cependant,
d'évidents points communs justifient une approche concertée.
Le 27 novembre de l'an dernier, le ministre de l'Éducation du
temps écrivait au président du Conseil supérieur de
l'éducation dans les termes suivants: "M. le Président, par votre
lettre du 4 novembre dernier, vous me faites part de vos considérations
au sujet d'une requête du comité catholique concernant le mode de
rémunération du président du comité catholique. Je
vous en remercie. "C'est avec satisfaction que je constate qu'il y a
convergence de vues entre vous-même et le président du
comité catholique quant à l'opportunité d'amender la Loi
sur le Conseil supérieur de l'éducation de telle manière
que le président du comité catholique puisse exercer sa fonction
à plein temps et être rémunéré en
conséquence. "Après avoir pris connaissance des arguments
développés dans la lettre que vous adressait à ce sujet le
président du comité catholique, je suis pleinement d'accord avec
votre appréciation de la situation. Seul un amendement à la Loi
sur le Conseil supérieur de l'éducation peut résoudre les
difficultés administratives actuelles et répondre aux besoins
réels du comité catholique. "Je suis donc tout à fait
disposé à suivre la recommandation que vous me faites
d'entreprendre des démarches pour que des amendements soient
apportés à la Loi sur le Conseil supérieur de
l'éducation dans le sens indiqué par la demande que vous
transmettait le comité catholique. J'ai demandé aux services de
mon ministère de procéder à cet effet dans les meilleurs
délais et de vous tenir informés de l'évolution du
dossier. "Il est évident que les amendements envisagés devront
être applicables à la situation de la présidence des deux
comités confessionnels, même si, dans les faits, les besoins des
deux comités ne sont pas identiques."
Je fus saisi de ce problème à mon arrivée au
ministère, à la fin de l'année 1985. J'ai
décidé dès lors qu'il faudrait porter la question à
l'attention de l'Assemblée nationale dans les meilleurs délais.
Comme il ne fut pas possible de le faire le printemps dernier à cause de
la surcharge de travail qui marquait ia fin des travaux de la session, nous
avons décidé de procéder dès le début de la
présente session afin de nous assurer que ce projet de loi ne
serait pas vicitime des goulots d'étranglement qui,
malheureusement, caractérisent encore nos fins de session.
Dans le cas du comité protestant, des consultations ont
été faites par les fonctionnaires de notre ministère. J'ai
eu l'occasion de m'enquérir de la situation et nous en venons à
la conclusion que le travail de la présidence du comité
protestant requiert environ la moitié du temps de la personne qui s'y
consacre. C'est pourquoi, dans l'amendement que nous proposons,
discrétion sera laissée au gouvernement de fixer le traitement du
titulaire en tenant compte de la proportion de son temps de travail qu'il
consacrera à cette fonction.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Merci, Mme la Présidente. Il faut dire au
départ que, si on regarde tout ce qui a été fait dans ce
dossier par le prédécesseur du ministre, cela appuie les dires du
ministre à savoir qu'il fallait prévoir un amendement à la
loi. Je tiens à dire au ministre et aux membres de cette commission que,
effectivement, nous n'y avons pas d'objection, d'aucune façon;
d'ailleurs, nous l'avons dit lors de l'étude du principe du projet de
loi.
J'aurais des questions, mais j'aimerais d'abord revenir sur les propos
du ministre à la fin de son intervention, à savoir que la fin de
session amenait un goulot d'étranglement. Je dois lui rappeler que,
maintenant qu'ils sont au pouvoir, c'est son leader qui est responsable de
l'appel des projets de loi à l'Assemblée nationale quant à
l'étude du principe et quant à l'étude
détaillée. Mais je dois vous dire que ce goulot
d'étranglement que vous avez vécu lors de la session qui a pris
fin au mois de juin dernier est complètement la responsabilité du
leader qui a mal agencé l'ensemble des projets de loi. Mais, en le
passant comme vous le faites actuellement... La session d'automne est
différente de celle du printemps; l'une est fondée sur les
crédits budgétaires avec les prévisions de l'exercice que
l'Opposition doit faire à propos des propositions faites dans le budget
du gouvernement ou des crédits budgétaires. La session du
printemps est propice à de longs débats et en amène
nécessairement sur des projets de loi, compte tenu des
présentations faites par le leader. Ce n'est pas notre faute s'il en
était ainsi à cause des projets de loi qui étaient
présentés à cette époque.
Vous en avez vécu, vous, M. le ministre, avec le projet de loi
sur la commission scolaire du Nouveau-Québec par rapport à une
autre commission scalaire et vous en avez été conscient. Il a
même fallu réimprimer le projet de loi. Donc, ne venez pas mettre
la faute sur l'Opposition qui a fait son travail d'opposition mais plutôt
sur le fait que vous avez, comme gouvernement, avec votre leader, mal
agencé vos travaux. Maintenant nous sommes rendus à
l'étude du projet de loi article par article et celui-ci ne pose pas de
difficulté. Peut-être que nous aurions pu le faire le printemps
dernier. Mais je vous ai raconté l'histoire de la session du
printemps.
Vous avez parlé des salaires que le gouvernement
déterminera pour les deux présidents des comités
catholique et protestant. J'aimerais savoir de la part du ministre quels sont
les montants qu'il prévoit imputer à ces postes, puisque le
projet de toi doit déterminer des montants d'argent additionnels que le
Conseil du trésor doit débloquer pour permettre de verser un
salaire à ces personnes. Quel est le montant et quelles sont les
fractions qui sont données à chacun des présidents?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Comme le sait le député de Laviolette, les
projets de loi pouvant comporter des incidences financières et
même ceux qui n'en comportent point sont soumis à l'examen du
Conseil du trésor qui donne son opinion, lorsque des implications
financières ont été signalées par le ministre
concerné, qui la donne aussi lorsqu'il y. a des implications que le
ministre n'aurait point vues et qui, parfois, en voit même là
où il n'y en a pas, à notre point de vue. Dans ce cas-ci, il y a
des implications financières évidentes. Nous avons établi
à 60 000 $ par an dans le cas du président du comité
catholique, et à 30 000 $ par an dans le cas du président du
comité protestant, les sommes approximatives que sera invité
à approuver en temps utile le gouvernement. Cela équivaut au
salaire à temps plein d'une personne de même rang ou de rang
correspondant dans la fonction publique pour chacune de ces deux personnes. Ces
sommes seront prises non pas à même des appropriations nouvelles
de fonds, mais à même les crédits déjà
consentis au ministère de l'Éducation pour le fonctionnement
normal de la présente année.
M. Jolivet: Dans le contexte où la loi a été
édictée, à l'époque, il n'y avait pas de
rémunération, mais il y avait des jetons de présence qui
permettaient d'avoir quand même une certaine forme de
rémunération pour les personnes qui n'ont pas d'autre fonction
dans la fonction publique. Compte tenu du fait, comme vous l'avez
indiqué dans la lettre du président du Conseil supérieur
de l'éducation, qu'il a fallu jouer d'astuce pour payer quand même
des salaires convenables, est-ce qu'on pourrait savoir quelles étaient,
pour l'un et l'autre des présidents des
comités protestant et catholique, les sommes d'argent
versées pour l'année financière 1985-1986?
M. Ryan: Le président du comité catholique,
m'informe-t-on, a touché environ 30 000 $ et le président du
comité protestants environ 15 000 $.
M. Jolivet: Donc, si je comprends...
M. Ryan: Il y a deux personnes - je dois le signaler en toute
équité pour elles -qui ne comptaient pas les heures ni les jours
et qui ont travaillé pour une période de temps beaucoup plus
longue que ce que peut représenter le montant indiqué pour
chacune de ces deux personnes dans le rapport de l'année. Je profite de
l'occasion pour rendre hommage et au président du comité
catholique, M. Bissonnette, et au président du comité protestant,
M. Martin, pour le dévouement exemplaire dont ils ont fait preuve dans
l'exercice de leur fonction. Je ne voudrais pas par conséquent qu'on
commence à établir... Ils ont été
rémunérés suivant le barème des allocations de
présence diurne fixé par le gouvernement.
M. Jolivet: Et non pas nocturne! Est-ce que je peux savoir de la
part du ministre, pour le besoin du Journal des débats, si ces deux
personnes recevaient des rémunérations d'autres employeurs?
M. Ryan: Dans le cas du président du comité
protestant, c'est un homme qui est déjà à l'emploi d'une
commission scolaire et qui, par conséquent, a des arrangements
spéciaux avec sa commission scolaire pour pouvoir être absent
pendant les périodes de temps où il doit se consacrer au service
du comité protestant. Dans le cas du président du comité
catholique, il est affecté entièrement à sa tâche.
Le président du comité catholique n'a pas d'autre emploi ni
d'autre rémunération. On me signale un point que j'ai
mentionné tantôt dans mes remarques de présentation, ces
deux personnes n'avaient accès à aucune forme de
bénéfices marginaux, que ce soit des jours de maladie, des jours
de congé ou de vacances ou de la protection contre la maladie, des
gestes capricieux toujours possibles d'un gouvernement.
M. Jolivet: À ce sujet, le ministre peut comprendre que de
ma part j'aie eu à vivre à un certain moment ce qu'on appelle un
mi-temps d'une part et un mi-temps d'autre part, soit dans l'enseignement une
partie et l'autre au syndicat. Souvent, les fonctions qu'on accomplit quand on
veut bien faire notre tâche dans bien des cas - et je crois que c'est un
hommage important pouvant aller aux personnes - on est porté à
travailler à temps plein dans les deux avec des
rémunérations et des conditions parfois pénibles.
Les questions que je pose, c'est pour essayer de bien situer l'ensemble
du problème dans la mesure où je me pose une question. Je
comprends qu'il y a eu une demande du comité catholique et qu'il n'y en
a pas eu du comité protestant. Mais d'une façon ou de l'autre,
tout le monde est d'accord pour dire qu'effectivement il faut regarder les deux
en même temps; quant à en corriger un il faut corriger l'autre. Ce
qui me surprend toujours le plus, c'est pourquoi on dit que le président
du comité catholique - là vous allez pouvoir m'éclairer et
pour les besoins aussi du Journal des débats - a une tâche plus
lourde que le président du comité protestant. Je regarde dans les
documents que l'on possède si on me fait mention de l'autre
côté qu'il y a plus d'élèves du côté
catholique que du côté protestant. Quand on regarde la tâche
de chacun, elle paraît la même. Je ne crois pas qu'il y ait de
différence dans les tâches du président du comité
protestant et de celui du comité catholique. (10 h 30)
Les fonctions du président d'un comité confessionnel sont
toutes les mêmes et ils ont tous les mêmes formes de
responsabilités. Pourquoi l'un doit-il avoir mi-temps et l'autre temps
plein? Là, peut-être que le ministre pourrait me répondre
que, historiquement, on s'est aperçu dans le temps que l'un en donnait
plus que l'autre, mais ils ont les mêmes réponses à donner
à des questions. Je vais prendre les fonctions de chacun. On dit;
Présider à l'organisation des activités du comité
et voir à la préparation du programme d'activité. Les deux
ont la même chose: prévoir l'action à court terme, à
moyen terme et à long terme du comité; les deux ont la même
chose. Présider les rencontres du comité, et là, on dit
qu'il y a 20 jours par année pour le comité catholique et 15
jours pour le comité protestant, il y a 5 jours de différence
entre les deux. Rédiger les avis aux recommandations émises par
le comité; participer aux travaux de tous les sous-comités
prévus au programme d'activité du comité; participer aux
diverses audiences et consultations menées par le comité. Vous
allez peut-être me dire que, dans le cas du groupe catholique, parce
qu'il y a peut-être plus d'écoles, plus d'étudiants et plus
de commissions scolaires, etc., cela prend plus de temps. Possiblement que
c'est cela. Etre à l'affût de toute question ayant trait au champ
de compétence du comité; étudier les dossiers reçus
des divers organismes; représenter le comité auprès de
divers organismes. Je pourrais aller... Les deux ont des rencontres avec le
conseil supérieur; on dit environ 20, 22, 25 jours par année. Ils
ont tous les deux la même fonction.
Maintenant, peut-être que, historiquement, la tâche nous
indique que l'un y consacre plus de temps que l'autre. J'aimerais savoir sur
quoi est basé le fait que l'un aura pleine tâche, l'autre aura
mi-tâche et, par le fait même, plein salaire et demi-salaire.
M. Ryan: Le député de Laviolette soulève une
question fort pertinente en soi. C'est une question que nous aurions
peut-être intérêt à examiner de plus près lors
de l'étude des crédits, parce que cela ne fait pas partie du
projet de loi. Je n'ai pas d'objection à fournir certaines explications
ce matin, mais il me semble que...
M. Jolivet: Mme la Présidente, le problème qu'on a,
c'est qu'on va devoir entériner une décision basée sur
l'article 2 qui dit que le président consacre à ses fonctions au
moins la moitié de son temps. Au départ, tous les deux ont la
moitié du temps. Dans un cas, on va prévoir qu'un va utiliser le
plein temps et l'autre mi-temps, puisqu'on dit: demi-salaire, plein salaire, si
on se base sur 60 000 $.
M. Ryan: Non, nous ne le savons pas. Nous prenons les mêmes
règles que celles qui existent déjà pour le Conseil
supérieur de I'écucation pour éviter de trop diversifier
les régimes. En pratique, il peut arriver hypothétiquement que le
président du comité protestant doive être à temps
plein pendant une période X parce que des problèmes urgents et
graves se seraient présentés et que le président du
comité catholique soit à temps partiel ou à mi-temps parce
que des situations très particulières auraient pu exister de ce
côté-là. Il y a bien des possibilités qui peuvent se
présenter. Mais cela ne prescrit aucunement que l'un doive être
à temps plein et l'autre seulement à demi-temps. Cela laisse des
possibilités pour tenir compte d'une situation dont on serait mieux
placé, me semble-t-il, pour rendre compte à l'étude des
crédits. Parce que, là, on aurait fait notre examen en vue de la
prochaine année et on serait en mesure de présenter des
propositions qui reposeront sur des consultations encore plus précises
auprès de chacun des deux titulaires.
M. Jolivet: Est-ce que je peux comprendre à ce
moment-là que le ministre nous demande aujourd'hui de dire: Si c'est un
salaire à temps plein que nous devons payer, nous devons le payer sur la
base de 60 000 $ et, proportionnellement à la tâche que chacun
accomplira, la différence, si c'est 50 %, sera 30 000 $ et si c'est 75
%, ce sera 45 000 $, etc.? C'est ce que vous nous demandez d'entériner
aujourd'hui.
M. Ryan: Même dans le projet de loi il n'est pas question
de montant. Évidemment, c'est une information que j'ai fournie
volontiers parce qu'elle est dans les crédits de 1986-1987, mais la base
pourrait être sujette à révision et le traitement
réservé à chacun des deux titulaires pourrait être
fixé en tenant compte de la portion de son temps qu'il conviendrait,
avec l'accord du gouvernement, de consacrer à ses fonctions. Cela
pourrait être la moitié; cela ne pourra pas être moins que
la moitié, les deux tiers, les trois quarts et la plénitude du
temps. Cela dépendrait de la discussion qui aurait lieu avec chacun.
M. Jolivet: Mais dans...
M. Ryan: II n'est pas déterminé a priori, dans le
projet de loi, il n'y est aucunement question que l'un sera à mi-temps
et l'autre à temps plein.
M. Jolivet: Oans le cas du président du comité
protestant, vous avez dit qu'il faisait partie d'une commission scolaire.
Est-ce à dire que, si on le replace dans le temps, il y avait une forme
de contrat entre le Conseil supérieur de l'éducation, au
comité protestant, et sa commission scolaire qui protégeait ses
bénéfices marginaux, protégeait l'ensemble de son salaire,
alors que dans le cas du responsable du comité catholique, il n'y avait
rien de cela, si j'ai bien compris votre indication tout à l'heure?
M. Ryan: II n'y a pas de contrat entre le gouvernement et le
président du comité protestant, ni le président du
comité catholique. Il n'y a pas de contrat non plus entre le
gouvernement et l'employeur du président du comité protestant. II
a son statut de salarié cadre dans sa commission scolaire et il a sans
doute fait des arrangements particuliers avec sa commission scolaire pour les
absences qu'entraînent ses fonctions de président du comité
protestant. Mais je ne peux pas vous fournir de renseignements sur la nature
des arrangements qu'il aurait pris avec sa commission scolaire.
Mais ce que je peux vous dire, c'est que le ministère ne fournit
aucun subside spécial à la commission scolaire pour le temps que
cette personne est appelée à consacrer au comité
protestant ni pour les dépenses qu'elle peut encourir.
M. Jolivet: Si je peux extrapoler, puisque j'ai souvent eu
à négocier des contrats comme ceux-là dans d'autres
milieux, cela veut dire que la personne qui était au comité
protestant pouvait - peut-être que le ministre pourrait nous donner des
indications plus tard lors des crédits ou à la suite de
renseignements qu'il obtiendra, nous les faire parvenir au moment de la
commission, avant l'étude des crédits - dans le cas du
montant additionnel de 15 000 $ qu'elle recevait comme
rémunération du comité protestant, recevoir en plus son
plein salaire et tous ses bénéfices marginaux de l'employeur
qu'elle avait, tandis que dans le cas du responsable du comité
catholique, il n'aurait reçu que 30 000 $, sans aucune autre forme de
bénéfices marginaux.
M. Ryan: Vous le demanderez en temps utile. C'est ce que j'ai
compris.
M. Jolivet: Mais ce que je dis, c'est que si le ministre avait
des renseignements -compte tenu des questions que je lui pose ce matin - il
pourrait être intéressé à nous les donner avant
l'étude des crédits.
M. Ryan: Je ne les ai pas. Je ne les ai pas requis et je serai
mieux placé pour discuter de ces choses quand nous aurons adopté
ce projet de loi. Si le gouvernement doit discuter d'un traitement fixe avec le
président du comité protestant, je serai justifié d'exiger
qu'on ait tous les renseignements dont nous estimons avoir besoin.
Jusqu'à maintenants il venait travailler, il venait consacrer du temps
à un travail qui exigeait, la plupart du temps, des réunions. Par
conséquent, il était rémunéré sur la base
d'allocations de présence.
M. Jolivet: D'accord. Je vous dis, dès maintenant, que
nous aurons des questions. Donc, vous avez la chance d'aller chercher, comme
vous dites, tous les renseignements nécessaires. Dans la mesure
où le projet de loi est adopté, vous allez pouvoir, à
partir de ce moment - comme le président du Conseil supérieur de
l'éducation l'indiquait -prévoir un contrat entre les personnes
permettant de fixer la forme de rémunération, les
bénéfices marginaux qui leur seront accordés et vous
assurer que la personne, dans le contexte où elle a à travailler
soit à temps plein ou à mi-temps, ait des conditions normales de
travail.
D'un autre côté, je pense qu'il y a peut-être eu dans
le passé des conditions différentes qu'on ne connaît pas
encore mais que le ministre pourra nous donner avec plus amples détails
plus tard. On ne jette le blâme à personne. Quand on regarde la
loi mise en vigueur en 1963 ou 1964, quand on Ht l'ensemble des textes de loi
de l'époque, le ministère de l'Éducation avait
amené le fait que des gens des comités catholique et protestant
devaient être libres de toute pression politique, parce que le
ministère lui-même avait une vocation qui n'était pas une
vocation confessionnelle, si on peut l'appeler comme telle.
En tout cas, j'aurai des questions plus tard lors de l'étude des
crédits. Le ministre est déjà averti. Deuxièmement,
lors de la préparation du contrat-type, je demanderai au ministre de
nous déposer le contrat qui interviendra à la suite du projet de
loi. Cela nous permettra de nous assurer que, dans un cas comme dans l'autre,
les deux soient traités équitablement.
Ma collègue a une question à poser et je reviendrai
ensuite.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: J'aimerais réagir d'abord à deux
points soulevés par le député de Laviolette. Je crois
qu'en ce qui concerne les salaires, on doit établir le projet de loi en
fonction des principes et des réalités du travail demandé
aux présidents et non en fonction des circonstances individuelles. Parce
que je crois que, à chaque fois qu'il y a des circonstances
différentes, on ne peut pas changer la loi. C'est donc à
l'individu de faire ses propres arrangements avec son employeur, s'il y en
a.
Deuxièmement, vous avez demandé pourquoi le comité
catholique a plus de travail que le comité protestant. Dans la loi, ils
ont les mêmes fonctions, mais sur le plan pratique le comité
catholique a beaucoup plus d'organismes avec lesquels il lui faut communiquer
et qu'il lui faut consulter; les évêques, par exemple. Les
autorités de l'Église n'ont rien à voir avec le
comité protestant, contrairement au comité catholique qui a des
liens importants avec les évêques de l'Église
catholique.
De plus, les deux comités consultent fréquemment les
commissions scolaires. Il est évident qu'il y a beaucoup plus de
commisssions scolaires catholiques que de commissions scolaires protestantes.
Ce sont donc les raisons principales, je crois, pour lesquelles la charge de
travail du comité catholique est beaucoup plus importante.
Toutefois, j'aurais un commentaire sur l'article 1, Mme la
Présidente. Je me demande pourquoi on ne précise pas avec le mot
"confessionnels", quand on dit: "...ces deux comités..." Je sais que le
Conseil supérieur de l'éducation a plusieurs commissions, mais il
n'y a que deux comités. On peut prévoir qu'il y aura d'autres
comités dans l'avenir. Je ne sais pas, mais on peut prévoir un
changement dans le nombre de comités. Pourquoi alors ne pas le
préciser dans la loi, étant donné qu'elle vise uniquement
les deux comités confessionnels?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Si, éventuellement, le législateur
décidait de créer un troisième comité permanent,
disons, il faudrait présenter un amendement à cette fin. Nous
n'en sommes pas à ce point présentement.
Comme la loi prévoit deux comités permanents, nous
prévoyons un traitement pour les présidents des deux
comités permanents. Éventuellement, il n'est pas exclu, quand
nous examinerons les modifications plus substantielles qu'il conviendra
d'apporter à la Loi sur l'instruction publique, que cette
possibilité soit évoquée d'une manière plus
précise.
Mme Dougherty: Ce n'est pas essentiel, mais ce serait
peut-être plus clair.
La Présidente (Mme Bélanger: Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, Mme la Présidente.
M. Ryan: Je voudrais ajouter à l'intention de la
députée de Jacques-Cartier que le Conseil supérieur de
l'éducation, en plus de ses deux comités confessionnels, a trois
grandes commissions.
Mme Dougherty: Oui.
M. Ryan: II y a les commissions de l'enseignement primaire et
secondaire. Il y a deux commissions: une pour l'enseignement primaire et une
pour l'enseignement secondaire. Il y en a une également pour
l'enseignement supérieur. Les présidents de ces commissions ne
sont pas des personnes rémunérées et il n'est pas question
qu'elles le soient non plus. On veut éviter de donner l'impression
d'étendre aux présidents de ces commissions le régime qui
est envisagé.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez
terminé, M. le ministre?
M. Ryan: J'ajoute seulement une chose. Les comités
confessionnels, comme ceux que prévoit la loi, sont au nombre de deux
actuellement. Il pourrait y en avoir éventuellement un troisième
ou un quatrième, si jamais une confession religieuse - prenons la
confession juive, par exemple - si jamais les écoles juives
étaient élevées au rang d'écoles publiques et
dotées d'une commission scolaire propre à Montréal, il
pourrait être fondé de demander auprès du Conseil
supérieur de l'éducation qu'il y ait un comité consultatif
juif, sur le modèle des comités catholique et protestant. Ce
serait une chose que l'on pourrait envisager en toute logique. Mais là,
nous n'en sommes pas encore au point d'attribuer à la communauté
juive une commission scolaire propre. C'est une question qui peut se poser, que
j'ai eu l'occasion d'aborder ces jours derniers avec les dirigeants de la
communauté juive et sur laquelle le gouvernement n'a aucune politique
à énoncer pour l'instant. (10 h 45)
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, madame. À la question de la
députée de Jacques-Cartier par rapport à une modification
de la loi qui pourrait permettre, au besoin, la création d'autres
comités, d'autres lois - je pense à celle du Conseil des
collèges - contiennent des dispositions qui permettent, à la
demande, d'ajouter des commissions permanentes. Cela se fait dans le cadre
d'autres lois. Par ailleurs, est-ce que c'est pertinent, est-ce que c'est
utile? C'est que la commission, à ce moment-là, s'il y avait
création d'une nouvelle commission qui n'est pas prévue dans la
loi, ne peut être reconnue que par le ministre responsable. Dans ce sens,
je trouvais que c'était une disposition de la loi qui pourrait
être utile à l'occasion.
Le fait qu'il y ait une rémunération attachée
à ces postes, pour les raisons que le ministre nous a expliquées,
cela se comprend et cela se défend relativement bien. Pour
connaître un peu les exigences des présidents des autres
commissions et le temps que les personnes qui président ces commissions
doivent y consacrer, je suis un peu étonnée qu'on n'ait pas
pensé aussi à faire un traitement assez comparable, non pas
similaire, pour les autres présidents. Je pense, en particulier,
à la Commission de l'éducation des adultes. C'est une commission
que vous avez oubliée. Si je me rappelle bien aussi, il y a la
Commission de l'enseignement primaire et secondaire, celle de l'enseignement
supérieur et celle de l'éducation des adultes. Il y en a quatre
en fait.
Selon l'importance qu'on veut attacher à un sujet ou à un
autre, on donne à ces organismes le moyen d'exécuter leurs
tâches de façon plus ou moins efficace. Je suis un peu surprise
qu'on ne retrouve pas à tout le moins les mêmes traitements pour
les autres commissions. Si tant est qu'en plus, on a coupé les jetons de
présence pour ces personnes. Je suis un peu étonnée.
Je vais y revenir brièvement... Le ministre me disait, en
Chambre, au moment où on a adopté le principe de la loi, que
j'étais mal placée pour m'opposer à une modification de la
Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation vu qu'au moment
où le gouvernement créait le Conseil des collèges, il a
précisément pris la décision d'abolir la Commission de
l'enseignement collégial. Je dois dire qu'encore aujourd'hui...
Une voix: ...
Mme Blackburn: Dans l'enseignement collégial, oui.
M. Ryan: C'est le gouvernement précédent.
Mme Blackburn: Je n'ai pas dit le contraire. Cela ne
m'empêche pas de penser que - et d'ailleurs le Conseil des
universités a eu souvent l'occasion de faire des représentations
là-dessus - étant donné qu'on touche à la Loi sur
le Conseil supérieur de l'éducation, on aurait peut-être
dû l'envisager dans une perspective un peu plus globale. Je reviens
là-dessus, car si on doit prochainement modifier les organismes
consultatifs, on aurait peut-être dû attendre pour le faire de
façon plus globale et peut-être s'interroger sur la pertinence de
maintenir, au Conseil supérieur de l'éducation, la Commission de
l'enseignement supérieur. Alors que le ministre reconnaît la haute
tenue des avis qui sont présentés par te Conseil des
universités, leur qualité, l'efficacité de ce conseil, il
me semble qu'on aurait pu examiner en même temps toutes ces questions. Le
ministre pourrait peut-être nous éclairer un peu quant à
ses intentions sur cette question.
Le ministre nous a parlé tout à l'heure de provisions au
budget du Conseil supérieur de l'éducation. Je me demandais si
c'était de l'argent neuf ou si le Conseil supérieur de
l'éducation devrait payer ces salaires à même les budgets
existants. Est-ce qu'il y a ajout ou si, comme dans le cas des autres
enveloppes, on est en train de comprimer de cette façon?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Oui, je reviens tout de suite. Mme la
députée de Chicoutimi a soulevé des questions qui sont
importantes. Il y a en a deux principales que j'ai notées. Tout d'abord,
on a signalé avec justesse les quatre commissions qui existent en
permanence au Conseil supérieur de l'éducation, soit la
Commission de l'enseignement primaire, la Commission de l'enseignement
secondaire, la Commission de l'enseignement supérieur et la Commission
de l'éducation des adultes. Elle a rappelé aussi qu'à la
suite de l'initiative de l'ancien gouvernement, lors de la fondation du Conseil
des collèges, on a enlevé cette commission de la loi qui
crée le Conseil supérieur de l'éducation, ce qui donne une
structure un peu bizarre; parce que d'un côté, il y a une
Commission de l'enseignement supérieur, une Commission de l'enseignement
primaire, une Commission de l'enseignement secondaire et il n'y en a pas pour
l'enseignement collégial.
Je voudrais dire à la députée de Chicoutimi que ce
n'est pas mon intention de proposer des modifications à ce sujet, en
vertu d'un principe d'action auquel je tiens beaucoup et suivant lequel on ne
joue pas avec les structures seulement pour le plaisir de faire une logique
parfaite. J'aime mieux une structure qui fonctionne et qui n'est pas d'une
logique impeccable qu'une structure très logique qui crée une
infinité de problèmes pratiques. Ce serait infiniment
préférable, comme vous le dites, en logique, soit d'enlever la
Commission de l'enseignement supérieur, soit de restaurer la Commission
de l'enseignement collégial suivant l'option qu'on retiendrait.
Une chose que nous devons retenir, c'est que lorsque le Conseil
supérieur de l'éducation fut créé, il fut
créé avec une vocation générale, avec la vocation
qui lui donnait le mandat de fournir des avis indépendants et impartis
au gouvernement sur tous les aspects du système d'enseignement. Cette
vocation ne lui a pas été enlevée. Elle est encore dans sa
loi constitutive. Il y a aussi des avantages à la conserver. En
pratique, surtout avec l'existence du Conseil des universités et du
Conseil des collèges, c'est évident que le Conseil
supérieur de l'éducation se rend compte qu'on n'attend pas de lui
des travaux consultatifs aussi spécialisés que ceux qui
émanent des deux autres corps. Cela n'empêche pas le Conseil
supérieur de l'éducation, s'il le juge nécessaire, de
faire des représentations, qu'il me conseille, par exemple, sur le
problème de l'enseignement professionnel.
C'est très bon qu'il ait la liberté de parler des
implications d'un programme de réorganisation de l'enseignement
professionnel au secondaire pour l'enseignement collégial et même
l'enseignement universitaire. II a toute latitude, actuellement, pour faire les
consultations qu'il veut. Même s'il n'y a plus de Commission permanente
de l'enseignement collégial, rien dans sa loi ne lui interdit
d'émettre des opinions même sur l'enseignement
collégial.
Je pense que c'est une soupape de sûreté qu'il n'est pas
mauvais de garder. Je le dis avec d'autant plus de conviction calme que je suis
passé par la même interrogation que celle de la
députée de Chicoutimi à mon arrivée au
ministère. Je m'étais moi-même demandé en toute
bonne foi, surtout dans la foulée du rapport que vous appelez
improprement le rapport Gobeil, s'il n'y aurait pas lieu de faire un certain
travail de révision et de redéfinition des fonctions. Mais
après examen, toujours selon le principe que je vous donnais
tantôt, mieux vaut des choses qui fonctionnent bien, même si elles
ne sont point d'une logique impeccable, que des choses trop logiques qu'on n'a
pas vérifiées au contact de la réalité.
Notre système consultatif dans le secteur de l'éducation,
à mon point de vue, fonctionne bien, d'une manière que j'ai le
devoir d'aider plutôt que de compliquer. Ma réponse est contenue
dans ces propos que je tiens. Il n'est pas question, dans ma pensée, de
présenter des amendements importants dans la ligne de la question que
vous avez soulevée.
Deuxièmement, en ce qui touche les présidents des
commissions spécialisées et leur rémunération, il y
est pourvu actuellement par le mécanisme des allocations de
présence versées à chaque personne pour les
réunions du conseil auxquelles ils participent et également pour
les réunions des commissions du conseil auxquelles ils participent. Par
conséquent, chaque fois que le président d'une commission, qui
n'est pas un homme à temps complet ou une femme à temps complet,
qui exerce d'autres fonctions dans la vie, plus souvent qu'autrement des
fonctions dans le secteur de l'éducation et dans le secteur
para-éducatif, peut faire ce travail d'une manière compatible
avec les autres fonctions, l'allocation de présence qui lui est
versée à titre de membre de la commission suffit, selon toutes
nos indications, aux besoins qu'il ou qu'elle peut éprouver.
Par conséquent, nous n'avons pas envisagé d'inclure les
présidents des commissions dans cet amendement que nous proposons, Je
pense que les raisons qui motivent notre ligne de conduite sont
réalistes et sensées.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: J'avais aussi une question touchant le budget.
Vous nous avez dit tout à l'heure, en parlant de la
rémunération des présidents des comités catholique
et protestant, que le budget du ministère prévoyait un montant de
90 000 $. Est-ce que c'est prévu au budget du ministère ou au
budget du conseil? Généralement, à moins que le
ministère ne verse ses enveloppes vraiment distinctes par le...
M. Ryan: C'était prévu au budget du conseil et de
ses comités. Des sommes qui auraient été versées
sous forme d'allocation de présence ont été
ajustées de manière qu'il puisse être versé des
traitements à ces deux personnes.
Mme Blackburn: Ma question est: Est-ce qu'on a augmenté le
budget du Conseil supérieur de l'éducation ou si on lui dit
simplement: Voilà les nouvelles conditions de travail de ces personnes
et trouvez de l'argent dans vos enveloppes?
M. Ryan: Le budget du Conseil supérieur de
l'éducation, à ma connaissance, est demeuré à peu
près le même pour l'exercice 1986-1987. On peut le
vérifier, mais je crois qu'il est demeuré le même. C'est un
très léger transfert de ressources. Peut-être qu'il y aura
un peu moins au chapitre des dépenses... Pardon?
M. Jolivet: ...45 000 $.
Mme Blackburn: Un montant de 45 000 $ pour un organisme
consultatif en fin de saison...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Ryan: Cette loi ne sera pas rétroactive. Elle vaudra
seulement pour une partie quand même assez faible de l'année
1986-1987 en imputations budgétaires; il n'y aura pas un gros
transfert.
Mme Blackburn: Est-ce à dire qu'on peut penser que le
Conseil supérieur de l'éducation verra ses enveloppes
ajustées pour tenir compte de cette nouvelle réalité en
1987-1988?
M. Ryan: Réponse: en mars prochain, à moins
d'accidents imprévus en Chambre.
Mme Blackburn: Ha! Ha! Ha! Comme pour les enveloppes des
universités.
M. Ryan: Ha! Ha! Ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Je voudrais revenir sur les propos tenus par notre
collègue de Jacques-Cartier. Effectivement, si j'ai voulu poser les
questions que je jugeais important de poser, c'est que nous n'avons pas
discuté depuis 1964 de l'ensemble des fonctions qui sont prévues
par la loi pour les comités catholique et protestant. Il y a des choses
que je sais, mais vous savez que les besoins du Journal des débats sont
plus importants que ce qu'on sait et qu'on ne dit pas.
Mon but était de faire ressortir que, depuis la mise sur pied du
ministère en 1964, il y a eu deux comités, le comité
catholique et le comité protestant. Les travaux de chacun de ces
comités et des présidents qui les dirigent ont
évolué de telle sorte qu'effectivement, cela ne répond
plus aux besoins des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix par rapport
à ce que c'était en 1964.
Il est évident que je comprends très bien, si le principe
de base était au départ celui des jetons de présence, que
chaque individu, qu'il soit employé du gouvernement, employé d'un
organisme paragouvernemental ou autre agissait en conséquence selon sa
nomination... J'ai vécu cela souvent comme représentant d'un
syndicat à un comité consultatif où le syndicat, par
contrat avec l'organisme consultatif, voyait à rembourser les frais
à raison de tant par jour pour compenser à la fois le salaire, la
rémunération et tous les autres avantages sociaux que payait le
syndicat. Je suis habitué à cela, donc, je comprends très
bien
cela. Ce que j'ai voulu tout à l'heure, c'est de bien faire
saisir aux gens que le travail du responsable du comité catholique,
compte tenu à la fois du nombre de commissions scolaires, du travail
qu'il doit faire conjointement avec les évêques catholiques, de
l'ensemble des avis qu'il a à donner, il est fort possible... On aura
l'occasion le 11 novembre prochain de poser ces questions au Conseil
supérieur de l'éducation qui sera devant nous au sujet du travail
de l'un et de l'autre.
Donc, je comprends très bien, mais je voulais que, dans le
Journal des débats, on ait déjà des réponses
à des questions du ministre responsable du Conseil supérieur de
l'éducation. Le ministre nous dit: Vous poserez vos questions concernant
le passé aux gens qui étaient présidents des deux
comités lors de l'étude des crédits budgétaires.
Peut-être qu'on les posera avant, peut-être que, si le ministre a
des réponses aux questions qu'on pose aujourd'hui, il pourrait nous les
faire parvenir pour qu'on fasse ensemble un travail convenable lors de
l'étude des crédits et lors de la rencontre qu'on aura avec le
Conseil supérieur de l'éducation. Mais mon point est bien
centré sur le fait que nous avons devant nous une loi qui nous est
proposée. Cette loi parle de deux personnes en particulier non pas comme
individus, mais comme présidents des comités catholique et
protestant, et ne fait pas mention de l'autre problème qu'on avait
soumis au ministre lors de l'étude des crédits et qui
était la question des jetons de présence. (11 heures)
Je relis le Journal des débats de l'époque et comme il
n'en est pas fait mention et qu'on étudie les
rémunérations, on veut savoir. Le ministre me disait à
l'époque qu'il donnerait des réponses aux questions que nous lui
posions. Je dois dire que pour le moment, il n'a pas de réponse. Je n'en
ai pas. Je ne sais pas ce qui se passe avec les jetons de présence pour
toutes les autres personnes. Ici, on transforme les jetons de présence -
parce que cela a été transformé dans le temps - par des
moyens différents de rémunération, mais pour les autres
comment va-t-on procéder? Là, le ministre dit: J'ai
demandé au Conseil supérieur de l'éducation de me faire
des recommandations dans ce cas. Je vous les ferai connaître en temps et
lieu lorsque le Conseil du trésor se sera prononcé. Puis il
disait: Je suis absolument opposé à l'application
littérale d'une telle règle.
Quand on fait l'analyse complète de ce qu'il nous donnait comme
réponse... Quand il parle du Conseil des universités, il dit:
Dans ce cas-là, les gens ne feront pas de recommandation parce qu'il y a
juste des personnes qui viennent du milieu, qui perçoivent
déjà des salaires ailleurs, soit parce qu'ils sont enseignants,
soit parce qu'ils sont administrateurs, etc. Je suis un peu abasourdi de cette
réponse.
D'une part, on dit qu'au Conseil supérieur de l'éducation
compte tenu de l'ouvrage à faire par des gens qui peuvent être des
ménagères - il donnait l'exemple de son épouse au cours
des années soixante; c'est inscrit dans le texte si vous relisez le
Journal des débats - nous nous retrouvons avec des gens qui ont une
dynamique ne représentant pas un employeur gouvernemental,
paragouvernemental ou autre, et étant de simples citoyens, eux, ils
auraient le droit de proposer au Conseil du trésor une formule de
rémunération différente. Mais parce que je suis au Conseil
des universités, puisque ce sont tous des universitaires, puisque ce
sont tous des employeurs ou des employés du milieu universitaire, eux,
ils ne feront pas de recommandation. C'est bien ce qui est inscrit. On dit
également: les organismes qui relèvent du ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science; de ce côté la
réponse est différente. Au Conseil des universités ce sont
pratiquement tous des universitaires, des professionnels ou des hommes
d'affaires qui en font partie. Moi, je dis: Est-ce que cela veut dire que dans
le cas du Conseil des universités, toute personne qui viendrait
d'ailleurs, une simple citoyenne, un simple citoyen, serait prise à se
défendre avec des pirouettes pour avoir une forme de
rémunération? On ferme la porte à ces gens parce qu'ils ne
sont pas du milieu universitaire. Il y a une incohérence dans le
texte.
Moi, je vous dis que nous avons deux personnes qui vont être
payées selon des rémunérations prévues avec des
conditions de travail et des bénéfices marginaux; toutes les
autres, débrouillez-vous. Si vous faites partie d'un conseil consultatif
où il y a des gens autres que des gens déjà payés
avec des conditions, celles-là, allez au Conseil du trésor vous
faire approuver une formule de jetons de présence. Dans les autres cas,
on n'en a pas besoin et on ne veut pas en avoir. Sauf que si jamais vous avez
quelqu'un à nommer au conseil, autre que les gens venant du milieu
universitaire, comment va-t-il se défendre pour avoir une
rémunération ou du moins un dédommagement quelconque
à la journée ou à la semaine, peu imparte comment, pour
faire valoir des points? Est-ce que cela veut dire qu'on ferme la porte
à tout citoyen qui n'est pas homme d'affaires, qui n'est pas
universitaire, qui n'est pas professionnel et qu'on dit à tous les
autres: Ne venez pas parce que vous n'avez rien?
En fait, dans un cas, on dit: Parce qu'il y en a, faites une proposition
et dans l'autre, parce qu'il n'y en a pas, il n'y aura pas de proposition.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
ministre de l'Éducation.
M. Ryan: Mme la Présidente, le député de
Laviolette est intéressant à écouter parce qu'il est
très pittoresque, mais je m'interroge sur la pertinence de ses propos
car là on est rendu dans le Conseil des universités et je pensais
qu'on discutait du Conseil supérieur de l'éducation.
M. Jolivet: Je donnais un exemple, Mme la Présidente.
M. Ryan: Est-ce que je peux compléter mon
intervention?
M. Jolivet: Oui, oui.
M. Ryan: Je pensais qu'on discutait d'un projet de loi concernant
le Conseil supérieur de l'éducation et de modifications
très précises à ce projet de loi qui n'embrassent pas les
questions dont traite le député de Laviolette. Il y aura d'autres
tribunes pour discuter de ces questions et je répondrai volontiers
à toutes les interrogations du député de Laviolette au
moment opportun.
Pour ce matin, l'objet du projet de loi que nous présentons est
de modifier l'article 12 de la Loi sur le Conseil supérieur de
l'éducation de manière que non seulement le président et
le vice-président du Conseil supérieur de l'éducation,
mais également le président du comité catholique et le
président du comité protestant puissent toucher un traitement
fixé par le gouvernement.
M. Jolivet: Je comprends très bien, Mme la
Présidente, mais comme le projet de loi ne parle pas d'autres
préoccupations que je voudrais y voir, je pose des questions
pertinentes, quitte à ce que le ministre change d'opinion et nous dise:
Oui, on est d'accord. La preuve typique de cela, M. le ministre le comprendra
très bien, c'est lorsque nous avons étudié un certain
projet de loi le printemps dernier, où il a fallu ajouter pour les
professionnels non enseignants une clause particulière parce que le
ministre et les gens de l'Opposition étaient d'accord pour la placer
dans te projet de loi. Le ministre a accepté notre proposition à
l'époque pour régler ce problème des professionnels non
enseignants. Cela n'était pas dans le projet de loi, mais à force
de discussions on est arrivés à convaincre le ministre et il l'a
pris. Il l'a accepté parce que cela était logique. Nous
prévoyons dans le projet de loi une rémunération pour deux
postes, mais on ne la prévoit pas pour les autres. Mes questions
étaient pertinentes. Ce que je disais pour la question du Conseil des
universités était comme exemple à la discussion et aux
argumentations que j'apportais.
M. Ryan: Pour répondre à votre question, il
faudrait invoquer l'article du projet de loi qui traite spécialement de
votre champ d'intérêt. Il est dit bien clairement au même
article 12 que les membres du conseil, de ces comités et de ces
commissions sont indemnisés de ce qu'il leur en coûte pour
assister aux assemblées et reçoivent une allocation de
présence fixée par le gouvernement. C'est là, on ne fait
pas de changements à cela. Voulez-vous qu'on fasse un changement ou
voulez-vous qu'on enlève cela?
M. Jolivet: Non, ce n'est pas moi qui ai proposé cela,
c'est le rapport Gobeil qui propose de l'enlever. Comme il propose de
l'enlever, vous l'enlevez pour deux personnes, dans le fond, et vous le
transformez en salaires, en rémunérations, en avantages sociaux.
Je vous pose cette question: Qu'est-ce que vous faites avec les autres? Je vous
repose la question. Lors des crédits budgétaires vous nous avez
dit que vous nous répondriez lorsque la décision serait prise par
le Conseil du trésor. Je vous pose la question: Est-ce que la
décision a été prise? Si oui...
M. Ryan: Nous n'avons pas de modifications... Excusez-moi, je
vous ai interrompu.
M. Jolivet: Vous n'avez pas de?
M. Ryan: Je crois vous avoir interrompu.
M. Jolivet: Non, non.
M. Ryan: Non? Cela va. Nous n'avons pas de modification à
proposer au premier alinéa de l'article 12.
M. Jolivet: On y reviendra dans d'autres discussions, mais au
moins on a une réponse pertinente au moment où l'on se parle, que
l'on ne partage peut-être pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Peut-être brièvement sur cette
question, si le ministre est très favorable au maintien de cet article
de la loi qui prévoit qu'on puisse donner aux membres des conseils
consultatifs une allocation de présence, cela ne semble pas être
entièrement partagé par ses collègues puisqu'un projet de
loi touchant la création du Conseil permanent de la jeunesse ne
prévoit précisément pas qu'on puisse donner des
allocations de présence aux membres. Est-ce qu'on aura tantôt deux
poids, deux
mesures?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Regardez, il y a une chose qu'il est important de noter,
Mme la Présidente, c'est que le Conseil exécutif a
décidé, il y a déjà plusieurs mois, que tes
personnes appelées à servir comme membres de conseils
consultatifs ou de conseils d'administration au sein d'organismes publics
dépendant du gouvernement québécois seraient
appelées à servir à titre gratuit, mais qu'il pourrait y
avoir des décisions particulières prises dans certains cas. Ce
que nous examinons, c'est justement cette perspective de faire un traitement
particulier pour les membres du Conseil supérieur de l'éducation
dont nous discutons aujourd'hui. La décision générale a
été prise par le gouvernement et communiquée au public il
y a déjà plusieurs mois.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, pour les nouveaux
organismes que ce gouvernement veut créer - je pense au conseil
permanent de la jeunesse - il n'y a pas de provisions du fait qu'on puisse
accorder des allocations de présence. Il n'y a pas d'article qui le
permet.
M. Ryan: Est-ce à l'ordre du jour, ce matin, Mme la
Présidente?
M. Jolivet: Non.
Mme Blackburn: Non. La question que je me pose par rapport
à la réponse que vous faites à mon collègue, c'est
celle-ci: Est-ce qu'il y aura au Québec, désormais, des
catégories de personnes, c'est-à-dire celles qu'on pourra
rémunérer en vertu d'un article qu'on aura maintenu dans la loi
et les nouveaux - là, particulièrement, cela touche la jeunesse -
qu'on ne rémunère pas, peut-être parce qu'ils sont jeunes
aussi ou qu'ils ne méritent pas de rémunération? Je suis
étonnée qu'on puisse envisager la possibilité d'avoir des
traitements différents selon les organismes consultatifs.
M. Ryan: II y a une chose dont je peux vous assurer, Mme la
Présidente, c'est que nous ne ferons pas de racolage politique avec
quelque catégorie de la population que ce soit. Nous allons essayer de
traiter nos concitoyens qui collaborent à l'oeuvre du gouvernement de
manière équitable et compréhensive. Dans le cas dont nous
discutons ce matin, je pense avoir dit tout ce qui peut être dit au nom
du gouvernement au stade actuel et j'ai bien dit que nous n'avions pas
d'amendement à proposer au 1er alinéa de l'article 12.
M. Jolivet: Mme la Présidente, je reviens au 1er
alinéa parce que cela ne me satisfait pas comme réponse. J'ai la
question suivante. On dit: Ils sont indemnisés pour ce qu'il leur en
coûte pour assister aux assemblées et reçoivent une
allocation de présence fixée par le gouvernement. Compte tenu de
ce que le ministre nous a dit aux crédits budgétaires, qu'on est
en train de réviser tout cela, je pose la question à nouveau:
Actuellement, compte tenu qu'il n'y a pas de changement à la loi
actuelle, les gens qui sont indemnisés le sont-ils d'abord pour ce qu'il
leur en coûte pour assister aux assemblées et,
deuxièmement, recoivent-ils une allocation de présence
fixée par le gouvernement? Oui ou non?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Dans le premier cas, la réponse est oui. Dans le
deuxième cas, de manière générale, là
où il n'y avait pas de dispositions législatives précises,
la directive du gouvernement s'applique déjà. En plus, j'ai
été informé qu'un bon nombre de personnes appelées
à servir au sein d'organismes où il y avait des dispositions
comme celles-ci ont indiqué au gouvernement qu'elles ne voulaient pas
toucher d'allocation de présence. Dans ces cas-là, il n'y a pas
de problème.
M. Jolivet: Parlez-vous du Conseil supérieur de
l'éducation?
M. Ryan: Non, dans des organismes, pas au Conseil
supérieur de l'éducation.
M. Jolivet: Moi, je pose la question ici. Vous m'avez...
M. Ryan: Au Conseil supérieur de l'éducation, la
politique qui a existé jusqu'à maintenant est toujours en
vigueur.
M. Jolivet: C'est ce que je pose comme question, c'est ce que je
voulais savoir de votre part.
M. Ryan: Oui.
M. Jolivet: Vous avez dit à ma collègue de revenir
au projet de loi, c'est ce que je fais. Le projet de loi ne parle que du
Conseil supérieur de l'éducation. Si je comprends bien, au
Conseil supérieur de l'éducation, actuellement, la politique des
années passées s'applique toujours, c'est-à-dire que les
gens reçoivent ce qui leur en coûte pour assister à
l'assemblée et, en plus, ils ont un jeton de présence.
M. Ryan: C'est une allocation, je n'aime pas l'expression "jeton
de présence".
M. Jolivet: Bon, allocation de présence, allons-y. C'est
l'expression...
M. Ryan: Cela a l'air d'un bingo, un jeton de présence.
Ils font un travail beaucoup plus sérieux que cela.
M. Jolivet: Ah! Souvent, avec des jetons de présence, si
on parle de bingos, on se retrouve dans les sous-sols d'églises, mais en
tout cas.
M. Ryan: Cela me rappelle de vieux débats. Je vous assure
que le régime appliqué aux membres du Conseil supérieur de
l'éducation actuellement est celui qui existait au début de
l'année.
M. Jolivet: Dois-je comprendre que le ministre est en train de me
dire que la recommandation qu'aurait faite le Conseil supérieur de
l'éducation, à la demande du ministre, au printemps dernier,
serait de ne rien enlever de ce qui existait dans le passé? Est-ce que
le Conseil supérieur de l'éducation n'a fait aucune
recommandation? S'il a fait une recommandation, a-t-elle été
étudiée par le Conseil du trésor? Autrement dit, vous nous
dites qu'une directive générale s'applique, mais, effectivement,
elle ne s'applique pas au Conseil supérieur de l'éducation, soit
parce qu'on a décidé de ne pas l'appliquer au Conseil du
trésor, on vous en a fait mention à la suite de vos
revendications comme ministre, ou parce que le Conseil supérieur de
l'éducation a proposé de les maintenir comme telles ou parce que
le Conseil supérieur de l'éducation a présenté
quelque chose qui, actuellement, est encore à l'étude au Conseil
du trésor qui n'a pas rendu sa décision.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: La situation est la suivante: À la suite de la
publication dans les journaux de nouvelles relatives à cette politique
instaurée par le gouvernement actuel, le président du Conseil
supérieur de l'éducation a fait un examen des implications de
cette politique avec ses collaborateurs et m'a transmis son avis, un avis
détaillé, circonstancié où il établissait la
somme de travail accompli par les membres du conseil au cours d'une
année et concluait qu'il ne serait pas souhaitable que le principe de
l'allocation de présence soit aboli purement et simplement. Il m'a
adressé cette lettre à titre de président du conseil, mais
je ne sais pas si cela avait fait l'objet de délibérations
formelles au Conseil supérieur de l'éducation. Je ne me suis pas
enquis de cet aspect de sa démarche, mais j'ai reçu des
représentations en bonne et due forme du président du Conseil
supérieur.
(11 h 15)
M. Jolivet: Mais si la décision a été de
maintenir l'article 12 tel quel actuellement, c'est parce que le Conseil du
trésor n'applique pas la directive qu'il a édictée, ou que
le ministre de l'Éducation refuse d'appliquer la directive qui a
été édictée, ou encore que le Conseil du
trésor a accepté la position du ministre. Peut-être qu'on
pourrait blaguer en disant que ceux qui font des pressions auprès du
ministre de l'Éducation et qui sont reçus en audience
privée ont l'assurance d'avoir une oreille attentive. C'est ce qu'on
apprend dans les journaux et à la radio concernant des jeunes
étudiants.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Je sais que sous l'ancien gouvernement, il était
beaucoup plus difficile d'avoir accès au ministre que sous le
gouvernement actuel. Le ministre était drapé dans une fausse
dignité, une fausse solemnité qui a conduit aux catastrophes dont
nous nous souvenons tous.
Nous avons choisi d'avoir du dialogue et de l'ouverture et je suis
très étonné d'entendre le député de
Laviolette se dissocier apparemment de cette ligne de conduite dont je suis
sûr que, dans son coeur, il l'approuve.
M. Joiivet: II sonde les reins et les coeurs; une chance que je
n'ai pas mon "fan club" ici.
M. Ryan: Mais étant donné l'évocation que
vous avez faite tellement souvent de votre passé syndical, j'induis, en
toute logique, que si votre coeur n'a pas changé et ses priorités
sont à ia même place qu'autrefois, ce n'est pas du tout du travail
de psychanalyse auquel je me livre; cela a été trop
désastreux sous votre gouvernement.
M. Jolivet: Je n'ai quand même pas eu ma
réponse!
M. Ryan: Mme la Présidente, c'est vrai que la
réponse n'est pas encore venue, mais la question s'était
terminée d'une manière tellement fielleuse, et tout à fait
inusitée chez le député de Laviolette d'ailleurs, que j'ai
été induit à lui chercher une réponse
appropriée.
Pour en venir à la question, je dirai que ce n'est pas la
première hypothèse, ni la deuxième, ni la
troisième, ni la quatrième. La question est encore à
l'étude d'un commun accord et nous aurons une décision à
communiquer dans un avenir relativement prochain. En attendant, c'est la
politique qui existait qui s'applique. Cela va?
M. Jolivet: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, tout à l'heure
lorsque j'ai interrogé le ministre pour savoir s'il y aurait deux poids
deux mesures dans ce gouvernement, lorsqu'il s'agissait d'allocations de
présence, il a dit: Je ne veux pas faire de racolage. Je ne peux pas
laisser passer cela sans réagir un peu et me demander comment il
qualifie l'attitude - un peu comme l'a soulevé mon collègue de
Laviolette - le fait qu'on rencontre pendant quatre heures des jeunes qui
débraient, alors que les autres associations étudiantes qui ont
décidé de négocier dans des cadres plus conformes, je
dirais, à une démarche un peu plus par étapes en
matière de négociations avant de prendre des moyens plus
extrêmes, ces jeunes se voient reçus après une rencontre
fort longue - d'ailleurs, ils nous l'ont longuement relatée, et tous les
journaux en parlent - avec l'ANEQ. Est-ce à dire que c'est du racolage?
Est-ce que c'est céder à des pressions? Est-ce qu'il faut
absolument, pour faire céder ce gouvernement, ce genre de pression? Je
pense que ce sont les questions qui se posent.
À présent, sur...
Une Voix: La pertinence du débat... M. Jolivet:
Cela fait mal...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi, votre intervention n'est pas très
pertinente à l'étude... À l'ordre, s'il vous
plaît!
Mme Blackburn: Mme la Présidente, c'est le ministre qui a
ouvert...
M. Jolivet: Ce n'est pas nous qui avons fait du racolage.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous sommes en train
d'étudier le projet de loi 29, Loi modifiant la Loi sur le Conseil
supérieur de l'éducation. Je ne vois pas la pertinence de parler
de la rencontre du ministre avec les étudiants. Alors, je vous
demanderais la pertinence, s'il vous plaît.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, est-ce que nous pourrons
aussi rappeler le ministre à la pertinence du débat lorsque ses
propos s'écarteront du sujet?
M. Jolivet: II se racolera.
Mme Blackburn: Sur cette question de l'article de la loi qui
prévoit des allocations de présence, juste une question
d'information, parce que là-dessus j'avoue toute mon ignorance. Est-ce
qu'une directive du Conseil du trésor peut venir modifier un article
d'un projet de loi adopté en Chambre? Je dois dire que c'est pour mon
information, simplement.
M. Jolivet: C'est important.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: La réponse, c'est non. Si c'était fait
dans le cas d'une loi dont je suis responsable, j'en serais blessé,.
Mme Blackburn: Le ministre n'est pas sans savoir que la plupart
des lois constituantes des organismes consultatifs prévoient un article
ainsi libellé. Je me demandais carrément - je vous pose la
question - au plan juridique, si on peut, par une directive du Conseil du
trésor, rendre un article de la loi inopérant. On peut le faire
en établissant le niveau de l'allocation. D'ailleurs, c'est
indiqué dans l'article de la loi. Mais est-ce qu'on peut rendre un
article de la loi inopérant sans modifier la loi?
M. Ryan: Mme la députée de Chicoutimi peut
être assurée que tous ces aspects techniques et juridiques ont
été l'objet d'un examen minutieux. Là où des
ajustements seront nécessaires, ils seront proposés sous la forme
d'amendements législatifs.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on peut
adopter l'article 1?
M. Jolivet: Non. J'aurais une question.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, la question que pose mon
collègue est d'autant plus pertinente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Effectivement, Mme la Présidente, ce que vient
de dire ma collègue est d'une importance que j'essaie de faire
comprendre au ministre depuis tout à l'heure. On dit:
"...reçoivent une allocation de présence fixée par le
gouvernement". Si c'est une allocation de présence fixée par le
gouvernement, cela veut donc dire que le moyen du Conseil du trésor est
de déterminer que l'allocation sera de 0, ou de 100 ou de 200 ou de 0,01
$ ou de 1 $. Cela veut dire que c'est le niveau qui est déterminé
par la loi. Si c'est le niveau qui est déterminé par la loi,
dois-je comprendre que c'est par des pressions que des organismes comme le
Conseil supérieur de l'éducation ou d'autres font auprès
du ministre responsable que le Conseil du trésor change d'opinion ou ne
l'applique pas, ou l'applique partiellement ou l'applique totalement?
Cela veut-il dire que pour obtenir une assurance qu'ils ne tomberont pas
dans les lois constitutives, avec les articles prévus à cette fin
les gens doivent faire des pressions sur le ministre responsable pour s'assurer
qu'au moins lui défende leur position, eu égard au fait que ce ne
sont pas tous des professionnels, des universitaires, des gens venant des
secteurs public et parapublic ou du secteur gouvernemental qui assistent
à ces comités?
En fait, si on veut arriver à faire en sorte que ce soient
seulement des hommes ou des femmes d'affaires, des universitaires ou des
employeurs qui assistent à ces conseils consultatifs, qu'on le dise,
mais qu'on change la loi, au lieu de le faire par la bande et de façon
pernicieuse.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Je récuse profondément ces insinuations
malveillantes. Je répète ce que j'ai dit. Il n'y a aucune
modification proposée au 1er alinéa de l'article 12. Aucun
changement n'a été apporté au régime d'allocation
de présence dans le cas des membres du Conseil supérieur de
l'éducation. S'il devait en être autrement, les
députés et nos concitoyens en seront saisis par les voies
normales de la publication.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le projet
de loi 29, Loi modifiant la...
M. Jolivet: Mme la Présidente, il faut commencer par
l'article 1.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
1 du projet de loi 29 est adopté?
M. Jolivet: On se demande si on doit l'adopter sur division mais
je pense, compte tenu de tout ce qui a été dit, qu'on va
l'adopter mais avec toutes les réserves qu'on a.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que c'est sur
division alors?
M. Jolivet: Non, ce n'est pas sur division. Je pense qu'il est
important que cela ne soit pas sur division. Toutefois, nos propos sont
inscrits au Journal des débats.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 1,
adopté. Article 2?
M. Ryan: Mme la Présidente, mon seul commentaire à
propos de l'article 2 sera pour ajouter à ce qui a déjà
été dit, c'est-à-dire que l'article 2 est un corollaire
normal de l'article 1. Si nous établissons le principe que les
présidents des comités confessionnels ont droit à un
traitement fixé par le gouvernement, nous devons également
établir le principe qu'ils ont l'obligation de consacrer à leur
fonction une somme de temps correspondant à la
rémunération qui leur sera versée. C'est exactement ce que
veut faire l'article 2 en prévoyant, dans le cas des présidents
des comités confessionnels, la même obligation que celle qui est
déjà définie dans la loi pour le président et le
vice-président du Conseil supérieur de l'éducation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Lors de l'étude du principe du projet de loi,
le ministre a semblé me rappeler à l'ordre sur la loi 3 en disant
qu'effectivement la loi 3 ne prévoyait pas de modifications à la
Loi sur !e Conseil supérieur de l'éducation. Je ne le conteste
pas. Au contraire, je suis d'accord avec lui en disant que ce n'était
pas le but de la loi 3.
Cependant, ce que j'ai voulu souligner au ministre, c'est qu'il n'est
pas sans savoir que d'importantes discussions ont eu lieu sur
l'opportunité de maintenir, à un degré comparable à
aujourd'hui, le travail des comités catholique et protestant à
l'intérieur du Conseil supérieur de l'éducation.
Ce que j'ai voulu dire c'est la raison pour laquelle il a fallu proposer
la loi. Si on la situe dans le temps, cette loi faisait l'objet de plusieurs
discussions sur les fonctions de chacun des membres des comités
catholique et protestant. La loi 3 prévoyait la
déconfessionnalisation des commissions scolaires pour leur formation sur
la base linguistique.
Le ministre du temps, compte tenu de la décision rendue par les
tribunaux, se rendant à l'évidence des délais
légaux pour aller en appel, et de l'ensemble de toutes les discussions
qui auraient pu se faire sur l'article 93 de l'Acte de l'Amérique du
Nord britannique, après discussions avec les gens de son
ministère en était venu à la conclusion effectivement, et
les lettres le prouvent, qu'il fallait, dans les circonstances, corriger
l'anachronisme de 1964 à 1985.
Cela ne sous-entendait pas cependant qu'il n'aurait pas fallu, par
exemple, si la loi 3 avait été mise en vigueur, parce que les
tribunaux l'avaient jugée constitutionnelle, à ce moment à
l'intérieur du ministère, ajuster l'ensemble de l'administration.
Ce qui aurait peut-être amené aussi des tâches
différentes de telle sorte que peut-être les comités
protestant et catholique auraient eu une tâche différente de celle
qu'on a actuellement.
Ce que j'ai voulu souligner, c'est que j'étais conscient, on en
avait parlé avec des gens, que les tâches pouvaient être
différentes. Maintenant le ministre vient nous dire: Au moins la
moitié du temps. Si je reprends l'article 8 de la loi, elle
prévoit: Le gouvernement désigne parmi les membres du conseil un
président et un vice-président, l'un de foi catholique et l'autre
de foi protestante, l'un et l'autre doivent consacrer à leurs fonctions
au moins la moitié de leur temps.
Au moment où on se parle, le ministre nous dit: Le comité
catholique, c'est presque à temps plein, d'après ce qu'on a comme
renseignements, et le comité protestant c'est à peu près
la moitié du temps. Il n'y a rien qui nous garantisse que s'il fallait
aller au quart du temps, il faudrait qu'on amende la loi. Cela veut dire qu'on
prétend, dès le départ, que cela va prendre au moins pour
chacun la moitié du temps.
Le ministre tout à l'heure ne m'a quand même pas
répondu. Il me dit; Vous poserez la question à un autre moment.
J'aurai l'occasion de voir le Conseil supérieur de l'éducation et
lui poser les questions parce qu'il va falloir que je pose à quelqu'un
ces questions. Quelle est la tâche de chacun actuellement? Mme la
députée de Jacques-Cartier m'a dit que le temps plein
était vérifiable à cause des nombreuses commissions
scolaires catholiques, les évêques et tout. Mais rien ne me donne
ce que ce fut l'an passé.
Donc, une des questions qui pourrait être posée
immédiatement, à laquelle le ministre devrait me répondre,
c'est: Quelle est la tâche exacte qui fait que vous pouvez me dire,
actuellement, que la personne a une tâche à temps plein et l'autre
a une tâche à mi-temps? Sur quoi vous basez-vous pour dire que
c'est une tâche à temps plein plutôt qu'une tâche
à mi-temps par rapport peut-être, si on les regarde
honnêtement, au quart du temps? La loi vient nous dire qu'il va falloir
qu'il fasse au mains la moitié du temps.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Selon toutes les indications que nous avons
tirées de l'expérience des vingt dernières années,
le critère de mi-temps est un très bon critère d'abord
pour décrire ce qui s'est fait jusqu'à maintenant et,
deuxièmement, pour donner la garantie qu'on n'aura pas une personne
à temps partiel qui va venir faire du butinage dans les affaires du
comité protestant. On veut avoir une personne qui va se donner
sérieusement et qui sera capable d'offir la garantie qu'elle peut donner
la moitié de son temps. Si elle n'est pas capable, on en trouvera une
autre. C'est ce que nous exigeons: la moitié. Si elle n'est pas capable,
on dira: Merci beaucoup, on apprécie votre talent. Pour le râle
que vous auriez pu jouer on est obligé de s'adresser à une autre
personne. Cela va nous donner la garantie, cela va nous forcer nous aussi.
Parfois je pourrais être tenté, comme ministre, de dire: Mais un
tel je m'entends très bien avec lui. Il ne peut pas venir plus que le
quart du temps, on le prendra quand même. Cela va être bon. Une
petite combine. (11 h 30)
La moitié du temps, cela veut dire que c'est beaucoup plus et on
va pouvoir tester plus la qualité de la performance de cette personne
également. Je pense que c'est une garantie pour la communauté
protestante que ses intérêts seront mieux servis dans ces
conditions. En fait, c'est le "rational", puisque vous le demandez, c'est la
justification de cette disposition. Nous avons la même disposition dans
le cas du Conseil supérieur de l'éducation, nous ne sommes point
en terrain nouveau, c'est une disposition familière et qui a rendu de
grands services.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: J'ai cru comprendre des propos du ministre et de la
lettre du Conseil supérieur de l'éducation qu'il y aura un
contrat. Je crois comprendre que le ministre, dans l'avenir, quant à la
proposition faite par le président du Conseil supérieur de
l'éducation... Dans la lettre que le conseil adressait au ministre de
l'époque, on disait: Une proposition de contrat est actuellement
à l'étude.
M. Ryan: C'est dans l'ancien régime.
M. Jolivet: Je le sais, mais dans l'avenir j'espère qu'il
y aura un contrat. Je voudrais qu'il y en ait un et je vais vous expliquer
pourquoi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation,
M. Ryan: Mes conseillers me signalent que ce sera un
décret. Si le traitement du président du conseil est fixé
par le gouvernement, ce sera sous la forme d'un décret, comme le sait le
député de Laviolette. Si d'autres conditions doivent être
discutées - et il y en aura certainement d'autres - elles le seront
entre l'intéressé et le gouvernement et cela pourrait être
sous forme d'une entente purement administrative. Peut-être
l'intéressé demandera-t-il un contrat, je ne le sais pas, mais a
priori je n'ai pas l'impression que ça prendra un contrat en bonne et
due forme.
En général, le Conseil exécutif détermine la
rémunération et, dans plusieurs cas, il détermine en outre
certaines conditions particulières dans le décret adopté.
Cela tient lieu de document de base qui
régit l'engagement de la personne concernée. C'est bien
rare qu'on va vers un contrat précis dûment signé par les
deux parties.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Mme la Présidente, le ministre ne me tiendra
pas rigueur si je me fais le négociateur que j'ai toujours
été. Si j'étais quelqu'un qui, à un moment
donné, décidait de consacrer tout son temps au comité
catholique, je voudrais certainement, si j'étais cet employé,
avoir des garanties de contrat meilleures que celles que j'avais avant, je
l'espère, dans le contexte où je dois protéger mes
avantages sociaux. Prenez l'exemple typique d'une personne qui a un contrat
à temps plein à la Commission des écoles catholiques de
Montréal. Cette même personne, le soir, parce que son contrat
stipule que son travail se termine à 15 heures, peut enseigner avec un
contrat à temps plein pour l'éducation des adultes à la
Commission scolaire Chomedey. Quand vous dites que la personne est à
temps plein, comment pouvez-vous certifier que cette personne, effectivement,
ne consacre pas son temps à autre chose? On parlait tout à
l'heure d'une personne qui était employée à mi-temps
quelque part et à mi-temps ailleurs. Dans bien des cas, si elle veut
bien faire son travail, elle le fait presque à temps complet aux deux
endroits.
Je demande au ministre, si on change la loi de façon à
leur permettre une rémunération pour temps complet et une
rémunération pour mi-temps - c'est du temps partiel d'une
certaine façon, c'est la moitié de son temps - comment le
ministre ou le conseil supérieur, qui pourrait être l'employeur -
je le comprends ainsi - peut s'assurer que ces personnes effectuent
véritablement le travail qui leur est demandé. Le ministre dit:
Je pourrais faire une combine. Je ne veux pas avoir cela, ce n'est pas ce que
je demande dans cette loi. On dit: Écoute, je l'aime, cette personne
fait un bon travail, elle est à mi-temps. On lui dit: Effectue au moins
le travail qu'on te demande durant l'année, on ne regardera pas le
nombre d'heures que tu vas consacrer, on ne regardera pas le nombre de travaux
que tu vas effectuer, mais on s'assure que tu feras l'équivalent d'un
travail à mi-temps.
Je pense effectivement que le ministre devrait avoir de meilleures
garanties que celle-là. J'avais cru comprendre que, dans le texte du
président du Conseil supérieur de l'éducation, on
prévoyait un contrat type. Le ministre me dit que ce sera par
décret gouvernemental et qu'il ne donnera pas d'autre garantie que
celle-là. Je ne sais pas si le ministre me comprend bien. C'est autant
pour l'individu, homme ou femme, qui occupera le poste que pour le conseil
supérieur qui doit s'assurer que ces comités fonctionnent avec la
plus grande efficacité possible, ce que le président du Conseil
du trésor demande à tous ses employés.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Je ne suis pas sûr que le député de
Laviolette comprenne bien l'esprit qui préside à ces nominations
et à l'acceptation des nominations par les personnes à qui elles
sont offertes. Ce ne sont pas des nominations qui sont faites par voie de
concours, comme il le sait, mais des nominations qui reposent sur une
sélection qui est la responsabilité exclusive du gouvernement. On
va choisir pour ces fonctions des personnes qui ont un coefficient d'engagement
supérieur à la moyenne, des personnes de grande
responsabilité à qui on peut faire confiance et avec qui on
engagera des rapports empreints de confiance. On a l'expérience des
autres conseils, Mme la Présidente. Il y a le Conseil supérieur
de l'éducation où le président est à temps plein.
On n'a pas besoin de définir cela. On peut bien avoir deux pages de
contrat qui vont définir ce que c'est que d'être à temps
plein mais, une personne intelligente, cela lui suffit: à temps plein,
cela veut dire que tout son temps de travail va là. Je ne pense pas
qu'il y ait besoin de dispositions contractuelles? pour cela. Et moitié
temps, c'est moitié temps, c'est aussi clair pour quelqu'un qui veut
comprendre.
Une voix: Est-ce que vous avez fini?
M. Ryan: Non.
M. Jolivet: Je vous écoute.
M. Ryan: Merci. L'expérience du Conseil supérieur
de l'éducation est là pour l'établir. Le
vice-président est à mi-temps. Il fait un excellent travail, mais
on a besoin de lui à mi-temps. Il fait un excellent travail mais on ne
va pas commencer à discuter avec lui si c'est deux jours et demi, deux
jours, ou deux jours et un soir, etc. Nous ne voulons point entrer dans ces
considérations détaillées. Mais il y a d'autres cas. Je
suis en négociation avec le président d'un conseil consultatif en
ce qui touche son mandat. Il y a bien des choses à préciser, mais
je vais vous dire une chose: Si je voyais qu'il était trop
mathématique dans le genre de garanties qu'il veut avoir, je lui dirais:
Retourne à ton institution, pour l'amour de Dieu! Retourne à ton
institution, tu n'es pas tout à fait la personne qu'il nous faut. On
veut avoir des personnes qui ont une certaine flexibilité, une certaine
souplesse, une certaine capacité d'accepter des risques pour l'avenir.
C'est malheureux, mais les risques
font partie de la vie. Jamais aucun perfectionnisme ne pourra
prémunir qui que ce soit contre tous les risques. On en a mis trop de
ces dispositions dans bien des ententes au cours des dernières
années. On est pris avec et on n'est plus capable de les administrer
dans certains cas, À ce niveau, je vous dis que plus nous pouvons avoir
des choses simples, directes, claires, cristallines, mieux c'est pour tout le
monde.
M. Jolivet: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Le ministre me comprend très bien mais
m'interprète très mal. Ce que le ministre vient de me dire, je le
sais, je l'ai vécu moi-même. Je me suis toujours battu pour la
sécurité d'emploi des autres et je ne l'ai jamais eue
moi-même. J'ai été président de syndicat et je me
soumettais à l'élection tous les ans. J'étais permanent
syndical et, comme j'étais le seul "syndicable", je ne me suis jamais
syndiqué et je négociais mes contrats tous les ans avec le
patron. Je dois vous dire que, maintenant que je suis député,
normalement, tous les quatre ans, je dois subir une décision qui ne
m'appartient pas, à part celle de me présenter. Donc, je sais ce
que te ministre veut dire. Je sais que cela prend une très grande
souplesse et je conçois que toute personne qui doit remplir ces
fonctions doit être une personne d'une très grande
souplesse» Mais ce n'est pas cela que je veux dire. Je ne veux pas non
plus négocier pour elle, dans une discussion qu'on a ici en commission
parlementaire, des conditions de travail en disant: Tu vas faire 40 heures, tu
vas faire 50 heures ou tu vas faire 22 heures; ce n'est pas cela que je veux
dire. Ce que je veux dire à M. le ministre, c'est que ce soit par
décret ou autrement, si le décret a valeur de contrat, il y a des
conditions qui sont inscrites dans un décret. M. le ministre ne me
tiendra pas rigueur de le reconnaître. J'ai moi-même, comme
ministre, eu à faire de3 engagements de sous-ministres et je sais tout
ce que cela comporte. Mais, il y a des garanties minimales et l'employeur doit
s'assurer du travail que doit faire une personne. À moins qu'on ne
m'indique le contraire, le président du Conseil supérieur est
nommé par décret avec les conditions qui régissent son
travail, avec un contrat, si je ne me trompe pas, qui est une sorte de contrat
d'exclusivité, son travail principal devant être au Conseil
supérieur de l'éducation. Â moins que le ministre ne me
dise le contraire mais, ce dont je veux m'assurer, c'est que si nous disons: Le
président consacre à ses fonctions au moins la moitié de
son temps, il faut que quelqu'un vérifie si, effectivement, il le donne,
non pas pour être tatillon, non pas pour ne pas faire confiance, mais
tout simplement parce que nous allons présenter un salaire de base de 60
000 $ avec les conditions que cela implique comme bénéfices
marginaux à chacun des niveaux à plein temps et proportionnel
pour l'autre personne qui prendra la moitié, un tiers, ou trois quarts
de son temps. C'est tout cela que je voulais simplement dire à M. le
ministre. Je me dis; Même si on me dit que dans les lois actuelles, c'est
ce qui est inscrit... L'article 8 du Conseil supérieur de
l'éducation l'indique: L'un et l'autre doivent consacrer à leurs
fonctions au moins la moitié de leur temps. On fait simplement remarquer
que le président consacre à ses fonctions au moins la
moitié de son temps. Je comprends tout cela, mais je veux juste savoir
qui va garantir qu'effectivement c'est cela. Est-ce que c'est seulement la
confiance ou si au moins une vérification minimale nous assure que la
personne va consacrer le temps qui est nécessaire aux fonctions qu'il va
occuper?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Arthabaska.
M. Gardner: II n'y a pas de réponse de la part de M. le
ministre?
M. Ryan: M. le député d'Arthabaska avait fait signe
qu'il voulait parler, je répondrai après lui.
M. Gardner: Mme la Présidente, je pense que si le
député de Laviolette nous parle de sa vie privée, on
pourrait peut-être lui demander s'il est comme nous, les anciens
enseignants, parce qu'il fut déjà enseignant il y a quelques
temps, et s'il est en congé sans traitement? C'est peut-être
là sa sécurité. Il peut facilement retourner dans
l'enseignement. Quant à nous, on peut peut-être l'aider à
le faire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Mme la Présidente, le député
d'Arthabaska n'a rien compris à ce que j'ai dit tout à l'heure.
Je lui ai dit que dans les emplois que j'ai occupés...
Mme Blackburn: Cela ne va pas à l'encontre du
règlement, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, je pense que
c'est un peu à l'encontre du règlement.
M. Jolivet: Non, mais cela ne fait rien. Je pense qu'étant
donné qu'il l'a dit, j'ai au moins le pouvoir de parler. Il y a un seul
pouvoir qu'il nous reste dans la vie, c'est le
pouvoir d'espérer, le pouvoir de pouvoir espérer.
Ce que le député a mal compris, c'est que dans les
fonctions que j'ai occupées... je pense que le ministre sera d'accord
avec cela car, lui aussi, il a occupé des fonctions à d'autres
niveaux où il fallait qu'il donne la performance pour être certain
de demeurer en poste parce que c'est une compétition féroce. Mais
voici ce que je dis, effectivement, et je vais vous répondre. Je suis en
congé sans traitement. J'ai le droit d'utiliser mon congé sans
traitement et je vais vous donner un exemple typique de ce que vous me
dites.
Pendant le conflit de 1982-1983, les enseignants chez moi, pour des
raisons que vous connaissez, m'ont demandé de retirer mon congé
sans traitement que je n'avais même pas sollicité et qu'on m'avait
donné à l'époque, en 1976. Je leur ai dit: Vous êtes
l'employeur. Prenez-en la responsabilité. Si vous voulez me retirer mon
congé sans traitement, vous avez tous les droits. Je n'ai aucun moyen de
me défendre. Mais ils ne l'ont jamais fait.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on pourrait
revenir à l'article 2, s'il vous plaît?
M. Ryan: J'en propose l'adoption.
M. Jolivet: Je n'ai pas eu de réponse à ma
question.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'article...
M. Ryan: Les vérifications, nous avons fait tout ce qui
était humainement possible, Mme la Présidente, et nous allons
continuer de veiller soigneusement à ce que les titulaires des deux
postes que nous discutons s'acquittent de leurs fonctions en conformité
avec l'esprit et la lettre de la loi et, en particulier, en conformité
avec les objectifs que définit à chacun des comités la
loi.
Je ne peux pas aller plus loin, sans vraiment parler pour
m'écouter parler. (11 h 45)
M. Jolivet: Mme la Présidente, je n'accepte pas les propos
du ministre de dire que je parle pour parler. M. le ministre, vous êtes
un peu, à ce moment-là, je vais dire -mesquin, à mon avis.
J'ai un travail de membre de l'Opposition à faire et je n'accepte pas
qu'on me dise que je parle pour le plaisir de parler. Je crois que je m'assure
que ce que la loi comporte est bien ce que j'ai compris, ce pourquoi j'aurai
à dire oui ou non.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, je suis profondément
blessé. Je m'applique une discipline à moi-même et le
député peut s'appliquer celle qu'il voudra, mais j'ai dit que
dans mon cas j'ai dit tout ce que j'avais à dire. Je n'ai pas autre
chose à dire et je ne vais pas parler pour avoir l'air de ne rien dire,
c'est pour cela que j'arrête. Je respecte votre droit d'agir
autrement.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2 du projet de loi 29... Vous voulez prendre la parole? Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Sur cet article 2 je dois dire, par rapport
à ce que vient de dire mon collègue sur les assurances et les
garanties... Je pense que la règle, je la connais assez pour savoir
qu'elle est généralement assez efficace et que les gens sont
tenus à une certaine performance, je dois dire, dans ce secteur. Par
ailleurs, il y a peut-être une information que le ministre sait
également, c'est-à-dire que généralement les
contrats des présidents d'organismes prévoient
l'exclusivité. Ils n'ont pas le droit de travailler ailleurs. C'est
peut-être variable, remarquez, mais, généralement, c'est la
règle.
Pour revenir à l'article 2 du projet de loi, je dois dire que
j'ai vu et que j'ai relu le mandat qui est confié à ces deux
comités et, à moins qu'ils ne s'adonnent à des travaux de
recherche et qu'ils ne deviennent un peu des professionnels, j'ai de la
difficulté à voir que cela puisse justifier autant de temps, si
vous me permettez. Il y a des choses qui évoluent et qui ne changent
pas. Ce n'est pas quelque chose qui évolue quotidiennement, à
part les programmes d'enseignement, la reconnaissance des écoles
confessionnelles, soit la confessionnalité, il n'y a rien qui
évolue d'une manière telle que cela puisse nécessiter
autant d'engagements. C'est sur cela que j'ai de la difficulté.
J'ai lu et j'ai relu le mandat qui apparaît dans la lettre. Il y a
une petite modification mais je pense bien qu'on reprend l'essentiel du mandat
dans la lettre du président du conseil supérieur. J'avoue que je
ne vois pas vraiment. Il n'y a que deux cas: approuver au point de vue
religieux et moral les programmes, les manuels et le matériel didactique
pour l'enseignement dans ces institutions d'enseignement, cela doit
évoluer assez parce qu'on connaît la mode dans cela qui va et
vient; donc, j'imagine que sur cela ils peuvent avoir un travail assez
régulier. Approuver pour l'enseignement religieux et catholique ou
protestant, selon le cas, les programmes, les manuels, c'est probablement un
exercice qui se fait en même temps et je ne vois même pas pourquoi
il y a deux paragraphes là-dessus. Tout cela pour dire que, finalement,
quand je
revois le mandat j'ai encore des difficultés.
Quand vous me dites que cela prend la moitié du temps et que cela
prend du temps plein, je ne suis pas complètement convaincue. C'est
pourquoi l'article 2, à mon avis, aurait introduit peut-être une
souplesse intéressante si on avait simplement dit plutôt que de
s'enfermer et dires cela prend nécessairement du mi-temps...» Je
ne suis pas sûre de cela, je dois vous le dire. Si l'exercice
passé nous dit que c'est cela que ça prenait, je dis bien, mais
je ne suis pas certaine que cela demande autant de temps. J'ai encore des
réserves. L'article 2, il aurait peut-être été plus
sage de le libeller d'une façon différente. On dit:
"...reçoivent un traitement fixé par le gouvernement et ce
traitement est fixé selon le temps qu'on pense devoir consacrer."
Autrement dit, on ne s'enferme pas en disant: II faut du demi-temps. Je ne suis
pas certaine, je ne suis pas convaincue.
M. Ryan: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Je voudrais rappeler les fonctions que doit accomplir le
président d'un comité confessionnel, lesquelles sont contenues
d'ailleurs dans le cahier documentaire mis à la disposition des
députés membres de cette commission. Il doit présider
à l'organisation des activités de son comité et voir
à la préparation du programme d'activité. Cela demande
beaucoup de consultations et de réunions de travail; ce n'est pas une
affaire qui se fait dans le temps de le dire. Il doit prévoir l'action
à court terme, à moyen terme et à long terme du
comité, il doit présider les rencontres du comité, environ
20 jours par année pour le comité catholique et environ 15 jours
par année pour le comité protestant; il doit participer aux
rencontres du Conseil supérieur de l'éducation dont il est membre
ex officio, ce qui fait 22 jours supplémentaires par année. C'est
lui, en général, surtout du côté catholique, qui
rédige des avis aux recommandations émises par le comité.
Ils ont vu à proposer des nominations, à titre de
président, de personnes qui étaient capables de faire cela;
depuis des années, le président du comité catholique
assume cette tâche.
La députée de Chicoutimi sait comme moi, parce qu'elle a
présidé un comité de même nature au Conseil des
collèges, qu'avant d'en venir à la version finale d'un avis,
quelquefois il faut la recommencer de dix à quinze fois. Il participe
aux travaux de tous les sous-comités prévus au programme
d'activités du comité. Il participe aux diverses audiences ou
consultations, publiques ou privées, menées par le comité.
Il doit être à l'affût de toutes questions ayant trait au
champ de compétence du comité. Je pense que nous savons tous
qu'il y a énormément de lectures à faire de ce
côté-là. J'ai dû moi-même me pencher sur la
dimension confessionnelle de notre système d'enseignement, au cours des
dernières semaines, pour faire le point de cet aspect du système
avec les fonctionnaires responsables et mes sous-ministres, et j'ai dû me
livrer pendant des heures à des lectures extrêmement exigeantes,
étudier les dossiers reçus de divers organismes. On ne vient pas
implanter la dimension confessionnelle comme un fruit sauvage qui ne viendrait
de nulle part. Pour l'implanter de manière efficace, il faut bien
connaître tout ce qui se passe dans le système. Je ne sais pas
comment c'est, mais seulement la lecture de la documentation qui émane
des différentes sections du ministère, qui émane des
Églises aussi, non pas seulement de l'Église catholique dans le
cas du comité catholique, il faut qu'il voie ce qui se fait ailleurs
dans les autres provinces et les pays d'Europe et tout» Cela demande
énormément de temps aussi. Il doit représenter le
comité auprès de divers organismes. Il y a souvent des
invitations qui lui sont adressées. On veut que la dimension
confessionnelle d'un système soit présente. Entretenir des liens
avec le sous-ministre associé ou la sous-ministre associée du
ministère de l'Éducation et, dans le cas du comité
catholique, avec l'Assemblée des évêques. Il doit suivre,
en collaboration avec l'Assemblée des évêques, le
cheminement des programmes et des guides pédagogiques concernant
l'enseignement moral et religieux catholique. C'est-à-dire qu'il y a un
programme pour chaque année du cours, il y a des guides
pédagogiques pour chacun de ces programmes-là; il y a des projets
de manuels qui sont préparés par des équipes de
cathéchèse et tout. Il faut beaucoup de travail. Veiller à
ce que le comité s'acquitte de l'ensemble des responsabilités que
la loi lui octroie.
Ce sont les fonctions qu'on a précisées ici. Je pense bien
que cela définit l'essentiel des fonctions. Il y en a toujours d'autres
qui viennent s'ajouter au cours d'une année à celles qui sont
énumérées. Je pense que l'énumération est
amplement suffisante pour nous permettre de fournir une réponse
satisfaisante à la question de la députée de
Chicoutimi.
Dans le cas du président du comité protestant, nous
établissons le minimum de la moitié du temps, comme
énergie qu'il doit consacrer au travail du comité. Je pense que
ce n'est pas exagéré si on veut que le travail du comité
catholique et du comité protestant qui est un travail extrêmement
difficile dans les circonstances actuelles... Si c'étaient des
comités qui sont seulement chargés de défendre la doctrine
catholique ou
de dire: Nos droits sont violés ici, nos droits sont
violés là, cela peut peut-être se faire par une petite
agence de personnes à temps partiel.
Si on veut que ce soit une insertion harmonieuse et vivante, je pense
que cela demande une présence considérable. C'est la seule
personne permanente dans le comité comme tel. Nous avons une direction
de l'enseignement catholique qui fait une bonne partie du travail
également, qui fait le travail confié au ministère, c'est
vrai, mais seulement pour entretenir le genre de liaison qu'il faut. Je crois
qu'en ce qui touche la dimension religieuse, la nécessité d'une
jonction harmonieuse est encore plus importante que pour les autres. Je pense
que cela prend au moins une personne qui va s'y consacrer à temps
complet. Ou côté du volet consultatif, cette personne, notre
tradition depuis vingt ans a voulu que ce soit le président et nous
voulons que cela continue.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, tout à l'heure,
le ministre me disait: Je privilégie à la structure parfaite,
logique et rationnelle celle qui laisse peut-être plus de souplesse, mais
qui nous permet d'être plus efficaces. Là, on est en train de
figer dans une loi - ce n'est pas n'importe quoi, c'est une loi; cela ne se
modifie pas comme cela - on est en train de déterminer les exigences
d'une fonction. Là-dessus, j'ai des réserves et je trouve qu'on
s'enferme.
Cela vient tout à fait en contradiction avec ce que le ministre
nous disait tout à l'heure, de privilégier un peu plus de
souplesse de manière à être plus efficace. Là, on
s'enferme dans un article qui définit qu'il faut absolument que ce soit
à mi-temps.
Je ne suis pas parfaitement convaincue par les arguments que le ministre
nous sert. Je trouve cela assez particulier.
M. Ryan: J'ai fait mon gros possible, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2 du projet de loi 29 est adopté?
M. Jolivet: Est-ce que le député d'Arthabaska a
encore des questions à poser sur l'article 2?
M. Gardner: Non.
M. Jolivet: Dans ce cas, il est adopté, Mme la
Présidente,
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2, adopté.
J'appelle l'article 3.
M. Jolivet: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Est-ce
que le titre du projet de loi 29 est adopté?
M. Jolivet: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi 29 est adopté?
M. Jolivet: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous ajournons donc
nos travaux sine die. Je m'excuse, nous avions jusqu'à midi. Est-ce que
nous devons entreprendre l'étude du projet de loi 25?
M. Jolivet: Ce sont des projets de loi trop sérieux, Mme
la Présidente, pour prendre cinq minutes pour les étudier.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous
attendrons l'ordre de la Chambre pour continuer nos travaux.
M. Jolivet: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous ajournons nos
travaux sine die.
(Suspension de la séance à 11 h 56)
(Reprise à 15 h 21)
La Présidente (Mme Bélanger): Je déclare la
séance de travail de la commission de l'éducation ouverte. La
commission est réunie, cet après-midi, pour étudier les
projets de loi 25, Loi modifiant la Loi sur les investissements universitaires,
le projet de loi 26, Loi modifiant la Loi sur le Conseil des
universités, le projet de loi 28, Loi modifiant la Loi sur les
collèges d'enseignement général et professionnel.
M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires
à faire avant l'étude de l'article 1?
Projet de loi 25
M. Ryan: Savez-vous, Mme la Présidente, j'ai
constaté, à l'occasion de l'étude du projet de loi 29,
que, quand je ne fais pas de remarques préliminaires, il y a des choses
qui ne sont pas comprises, ce qui demande, par la suite, des explications plus
longues.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, allez-y, M. le
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Oui, c'est bien cela.
M. Jolivet: Si le ministre veut qu'on adopte ce projet de loi
rapidement, il est mieux de faire attention à ce qu'il va dire.
M. Ryan: Je sais que le député de
Laviolette n'est pas du tout de cette mentalité. Non, je ne suis
pas inquiet. Je sais qu'il va prendre les projets de loi à leur
mérite et qu'il ne songera ni à me récompenser ni à
me punir. Je le connais trop bien.
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
Mme la Présidente, l'objet du projet de loi 25 est très
simple. En vertu de la loi, comme elle existe, le ministre est autorisé
à préparer chaque année, avec tout établissement
universitaire du Québec, après avoir sollicité les avis
requis, tout plan d'investissements universitaires pour les cinq années
suivantes divisées en tranches annuelles.
Tout plan préparé en vertu de loi doit indiquer en
détail l'objet et le montant des investissements pour la première
année et contenir un état des investissements prévus pour
les années subséquentes. Le texte de la loi actuelle ajoute ceci:
Un tel plan est soumis à l'approbation du gouvernement et une copie en
est déposée sans délai à l'Assemblée
nationale.
Suivant le libellé actuel de la loi, on peut comprendre qu'un
plan d'investissements ne peut pas entrer en vigueur tant qu'il n'a pas
été déposé à l'Assemblée nationale,
alors qu'il peut arriver des périodes où l'Assemblée
nationale ne siège point et pendant lesquelles pourrait être
retardée la mise en oeuvre d'un projet qui aurait reçu toutes les
approbations nécessaires, parce qu'il s'agit simplement d'un
dépôt à l'Assemblée nationale qui n'affecte en
aucune manière le pouvoir d'autorisation du ministre.
On nous a signalé que, pour l'émission d'obligations de
certaines institutions, cet article avait donné lieu à des
difficultés de la part des conseillers juridiques chargés
d'aviser ces institutions, les conseillers juridiques disant qu'ils ne
pouvaient pas procéder à l'émission de documents
appropriés sans s'être assurés que la parfaite
légalité avait été respectée,
c'est-à-dire que les plans avaient été
déposés devant l'Assemblée nationale.
Pour contrer cette difficulté qui peut entraîner des
conséquences financières regrettables, le projet de loi 25
suggère des modifications dont l'effet serait de donner vigueur à
un plan d'investissements universitaires dès qu'il aurait
été soumis à l'approbation du gouvernement et qu'il aurait
été approuvé par ce dernier. C'est une première
modification qui serait apportée à l'article 4 de la loi
actuelle.
À l'article 6.1, il y aurait deux additions qui seraient faites
au projet de loi. Peut-être pourrait-on les adopter quand on sera rendu
là. Ce sont des modifications qui visent, dans un cas, à
assouplir la portée d'un article de manière efficace, mais quand
même très mineure, et, dans l'autre cas, à permettre qu'il
soit pourvu au paiement des frais et dépenses afférents à
un emprunt, lorsqu'un emprunt est autorisé par le gouvernement à
des fins d'investissements universitaires. Il n'était pas prévu
que la subvention versée pourrait embrasser les frais et dépenses
afférents à l'emprunt. Ce serait ajouté à la fin du
paragraphe.
Avec ces deux modifications, je crois qu'on ne règle pas le
problème des investissements des universités, qui relève
de décisions allant bien au-delà des considérations qui
sont contenues dans le projet de loi, mais on facilite le bon fonctionnement de
la programmation en matière d'investissements universitaires.
Je propose que cette commission examine favorablement le projet de
loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires?
Mme Jeanne L. Blackburn
Mme Blackburn: Oui, Mme la Présidente. Effectivement, sur
le fond, je pense que ce projet de loi comporte davantage quelques petites
modifications techniques qui ont comme effet d'assurer un meilleur
fonctionnement aux universités leur permettant de procéder dans
des délais qui leur permettront de réaliser plus efficacement les
travaux d'investissements.
Par ailleurs, le second article, qui concerne le paiement des frais et
des dépenses afférents à un emprunt, je pense que ce n'est
pas ce qui va faire baisser, comme le reconnaît le ministre, le
déficit des universités. Cela n'aura pas non plus comme effet de
l'alourdir. Mais il y a quelque chose d'un peu dérisoire dans la
démarche qu'on est en train de faire et qui vise à faciliter la
réalisation de projets d'immobilisation dans les universités
alors que, je le répète, les universités vont avoir de
moins en moins d'occasions, dans la pratique, de voir l'efficacité des
modifications ou ce que cela leur aura apporté. Je veux parler du plan
quinquennal d'équipements pour les universités pour la
période 1986-1991.
Je me permets de souligner un avis du Conseil des universités
qui, je pense, à juste titre - sur certaines questions à tout le
moins, je partage l'avis du ministre - est
très autorisé en la matière. Il dit, par rapport
à cette question des investissements: Le présent projet d'avis
s'emploiera à dénoncer avec vigueur ce niveau de compressions
sans précédent dans les dépenses d'investissements
universitaires. Il dit également, en parlant du plan d'investissements:
Le plan d'investissements pour 1986-1991 maintient tous les projets de
construction ou d'acquisition d'espaces qui ont été
approuvés dans les plans précédents. Certains de ces
projets ont cependant été échelonnés sur une plus
longue période, avec un étalement plus long des
déboursés.
Non seulement est-on en train de se demander s'il fallait tenir une
commission parlementaire pour se faire dire qu'il y avait sous-financement des
universités mais, en même temps, on est en train d'examiner un
plan quinquennal d'investissements qui prévoyait des compressions sans
précédent. En somme, parlant des enveloppes spécifiques,
le conseil dit: Toutes ces mesures qui sont annoncées dans le document
d'encadrement du plan quinquennal d'équipements des universités,
pour la période 1986-1991, représentent une compression
budgétaire très importante, la plus sévère dans
l'histoire récente du financement des investissements universitaires. Le
conseil poursuit en disant: On doit dénoncer l'insuffisance du
financement des universités au chapitre des investissements. (15 h
30)
Là, je trouvais que le commentaire du Conseil des
universités était inquiétant, pour ne pas dire
préoccupant. D'ailleurs, le conseil comprend mal pourquoi le
ministère tient à utiliser comme taux d'accès à
l'université, pour ses projections à long terme, celui des
années antérieures puisque, de l'aveu même du ministre, le
Québec s'est toujours fixé comme objectif, depuis le rapport
Parent, d'atteindre un taux d'accès équivalent à celui qui
prévaut en Amérique du Nord. Est-ce à dire qu'on serait en
train, de façon un peu détournée, de cette manière,
de se dire, concernant l'accessibilité aux universités:
étant donné qu'on ne pense pas à agrandir les espaces, on
se contentera de recevoir ce qu'on est physiquement capable d'accueillir? Donc,
je dirais que les beaux discours sur la nécessité d'augmenter
l'accessibilité dans les universités, cela a quelque chose de
préoccupant.
En page 17 du mémoire, et ce serait la dernière citation,
le conseil dit: Avec la proposition actuelle du plan d'investissements
1986-1991, le gouvernement enlève aux universités tout espoir de
résoudre leurs problèmes d'équipements scientifiques et de
procéder plus normalement à l'entretien et à la
réparation des édifices des campus universitaires.
Je trouve toujours un peu dérisoire qu'on soit ici en train
d'examiner une modification intéressante, je le rappelle, une
modification technique à la Loi sur les investissements universitaires
alors que, d'évidence et par un plan quinquennal qui part du
ministère de l'Enseignement supérieur, on est en train de nous
dire que, précisément, de nouveaux investissements, à
toutes fins utiles, il n'y en aura pas. L'exercice, à ce moment-ci, je
dois vous dire, ne m'impressionne pas plus qu'il faut.
On s'est vu ici dans ce salon, je ne sais pas combien de jours et
combien d'heures, pour se faire dire qu'il y avait une situation qui frisait le
drame dans les universités et en même temps on sait, et c'est ce
qui m'a le plus impressionnée dans cette démarche, on savait, le
ministre savait que le plan d'investissement qui était proposé
par son ministère prévoyait des compressions sans
précédent. Dans cet exercice de commission parlementaire, on peut
se demander quels étaient les objectifs que visait le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Là avec le projet de loi, nous visons les deux
objectifs que j'ai mentionnés tantôt. Je pense que j'ai
décrit clairement les objectifs que nous visons. Le premier c'est de
faciliter la mise en oeuvre d'un plan d'investissements dès qu'il a
reçu l'approbation du gouvernement et de ne pas obliger
l'université à attendre que le plan en question ait
été déposé à l'Assemblée nationale,
tout en maintenant l'obligation pour le gouvernement de déposer le plan
à l'Assemblée nationale dès que celle-ci entre en session,
à supposer qu'elle ne le soit point au moment du dévoilement du
plan.
Et l'autre changement, c'est un changement qui permet au gouvernement
d'inclure dans le montant d'une subvention le paiement des frais et
dépenses afférents à un emprunt ou à une
émission d'obligations ou de débentures. Je crois que c'est cela
qui est l'essentiel du projet de loi. La députée a fait des
remarques sur d'autres points, mais ce n'est pas l'endroit pour en discuter,
à ma connaissance.
Mme Blackburn: Je comprends bien que le ministre n'est pas tenu
de répondre à la question. Mais compte tenu de l'énergie
qu'on a consacrée dans une autre commission parlementaire, alors que
précisément le ministre était informé de ce plan
d'investissements, je dois dire que l'exercice de cette commission
parlementaire, l'énergie qui a été investie dans ses
travaux, tant par les organismes qui se sont présentés devant
nous que par les personnes, les membres de la commission qui ont assisté
à cet exercice hautement démocratique cet exercice aurait
été davantage démocratique si on avait eu
connaissance de ce plan d'investissements.
II y a là quelque chose d'étonnant. Il me semble qu'il y a
quelqu'un quelque part qu'on a un peu leurré dans cette démarche.
J'ai participé à cet exerce de la façon, et je pense que
le ministre l'a reconnu, la plus honnête possible, la plus objective
possible. Or, j'ignorais vraiment qu'en même temps qu'on était en
train de faire un exercice important il existait par ailleurs des documents
officiels sur lesquels il y a un avis demandé. Je connais le niveau d'un
document sur lequel il y a un avis demandé: c'est un document, à
toutes fins utiles, quasiment immuable. Cela se change, mais par virgules.
Alors qu'on est en train de faire un exercice supposément
démocratique, que l'on nous cache ce genre d'information, je trouve cela
tout à fait inacceptable. C'est pourquoi je trouve que l'exercice qu'on
est en train de faire cet après-midi est un peu dérisoire:
premièrement, la nouvelle loi n'aura pas souvent l'occasion d'être
mise à l'épreuve et de vérifier son efficacité, son
utilité dans les universités très rapidement, avec le plan
que l'on connaît. Je n'aurais pas autre chose. J'aurais aimé que
le ministre nous donne un peu d'informations là-dessus, qu'il
réagisse un peu.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: J'estime que ce n'est pas le lieu pour faire ce
débat, Mme la Présidente. Je ne veux pas commencer à
discuter de cette question parce que l'on va être entraîné
dans une série de considérations complètement
extrinsèques au projet de loi. Je n'ai pas d'objection, la
députée peut soulever des questions en Chambre dès le
début de la semaine prochaine si elle le veut, cela nous fera plaisir de
lui donner les renseignements nécessaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi, est-ce qu'on peut aborder l'article 1 du
projet de loi 25?
Mme Blackburn: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
l'article 1.
Étude détaillée
M. Ryan: Si vous le voulez bien, Mme la Présidente, je
vais essayer de donner quelques explications additionnelles. Le premier
alinéa se lit ainsi: "Tout pian préparé en vertu de
l'article 2 doit indiquer en détail le montant des investissements pour
la première année et contenir un état des investissements
prévus pour les années subséquentes." C'est exactement ce
qui est contenu dans la première partie de l'article, comme il est
formulé actuellement. Par conséquent, sur ce point, il n'y a
aucun changement par rapport à la loi actuelle.
Le deuxième alinéa dit: "Un tel plan est soumis à
l'approbation du gouvernement et entre en vigueur à la date de cette
approbation." Là, il y a un changement, c'est "entre en vigueur è
la date de cette approbation". Dans le texte actuel, c'est écrit: "Un
tel plan est soumis à l'approbation du gouvernement et une copie en est
déposée sans délai à l'Assemblée nationale."
À la lecture, on pourrait même être tenté de
comprendre que la copie doit être déposée avant
l'approbation du gouvernement. On pourrait être tenté de
comprendre qu'elle doit être obtenue après. On pourrait être
tenté de comprendre que l'on peut procéder à la mise en
oeuvre d'un emprunt sans que le dépôt en ait été
fait à l'Assemblée nationale. Il existe de l'obscurité, de
l'incertitude au sujet de cet article et le but du deuxième
alinéa du nouvel article 4 proposé dans le projet de loi, c'est
de dissiper toute incertitude à ce sujet.
Enfin, dans le troisième alinéa, on ne veut pas perdre de
vue l'idée du dépôt à l'Assemblée nationale
qui nous paraît devoir être conservé. C'est pourquoi le
troisième alinéa propose que le plan soit déposé
à l'Assemblée nationale dans les quinze jours de son approbation
par le gouvernement si l'Assemblée est en session ou, si elle ne
siège point, dans les quinze jours de l'ouverture de la session suivante
ou de la reprise des travaux ajournés.
Je pense que cela dit exactement ce que cela veut dire. Je ne pense pas
qu'il y ait d'obscurité qui soit possible avec la nouvelle version. Je
pense que cela clarifie les choses pour une meilleure gestion des emprunts
universitaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Peut-on savoir, Mme la Présidente, si le
Conseil des universités a été consulté sur ce
projet de loi?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Je ne suis pas en mesure de répondre, en toute
honnêteté, à la question de la députée de
Chicoutimi parce que ce projet de loi, j'en ai été saisi
dès l'hiver dernier, on l'avait mis dans la machine à ce
moment-là, et le Conseil des universités, chose sûre, en
est parfaitement informé. Je crois pouvoir dire, sans crainte de me
tromper, qu'il est tout à fait d'accord avec le gouvernement sur
l'opportunité de cette modification législative.
Mme Blackburn: Je dois vous dire que j'ai fait une
vérification pour un autre projet de loi et les gens de
l'organisme-conseil n'avaient pas été consultés et
ignoraient l'existence du projet de loi. Ils ne suivent pas les travaux de la
Chambre de la même façon que nous. Évidemment, cela peut
échapper à leur attention. Pour moi, c'est important d'être
d'accord avec l'esprit; je pense bien qu'on ne pourra pas être en
désaccord non plus. En plus d'être très au fait de la Loi
sur les investissements universitaires, parce qu'ils ont des
spécialistes, il aurait peut-être été
intéressant qu'on ait leur avis là-dessus. Parfois, ce ne sont
pas des modifications importantes. On le voit, parfois, plutôt qu'un
"des", un "d"' change le sens d'un article de loi. Dans ce sens, il aurait
été intéressant d'avoir l'avis du Conseil des
universités à ce sujet.
Par ailleurs, n'est-ce pas dans la pratique au ministère,
lorsqu'un projet de loi touche soit les universités ou le Conseil des
universités, de le soumettre immédiatement au Conseil des
universités pour avis?
M. Ryan: La réponse est négative ici. Ce n'est pas
prévu dans les attributions conférées au Conseil des
universités par la loi. Presque tout se fait dans un climat de
consultation continuelle. Par conséquent, comme je vous le dis, ces gens
sont sûrement au courant. S'ils avaient eu la moindre difficulté,
ils nous l'auraient signalée il y a longtemps.
Le projet est inscrit au feuilleton depuis déjà le mois de
mars dernier. Il devait venir au programme des travaux de la Chambre au cours
du printemps. Tout le monde est au courant de cela dans le secteur de
l'administration des affaires universitaires. Je puis vous assurer qu'aucune
espèce d'inquiétude ou d'interrogation ne nous a
été adressée.
Mme Blackburn: Je voudrais bien, Mme la Présidente, que le
ministre me comprenne. Je ne pense pas que le ministre ait voulu cacher le
projet de loi. Ce n'est pas là l'essentiel de mon propos. Je ne pense
pas non plus que, tel qu'il est libellé, il puisse déplaire aux
universités ou aller à l'encontre de ce que peut penser le
Conseil des universités. Ce n'est pas ce que je veux dire.
Ce n'est pas nécessairement parce qu'on dépose ici un
projet de loi que les organismes consultatifs suivent quotidiennement le
dépôt de projets de loi pour savoir s'il n'y en aura pas un, car
cela arrive une fois ou deux dans l'année et, parfois, pas du tout. Je
voulais seulement savoir s'il ne serait pas sage de le faire de façon un
peu plus systématique.
M. Ryan: Le conseiller juridique m'informe que ce projet de loi,
c'est surtout pour le gouvernement qu'il a de l'utilité. C'est pour les
emprunts du gouvernement) pour la planification et la réalisation des
emprunts gouvernementaux qui seront faits pour aider au financement des
investissements universitaires. Par conséquent, cela ne dérange
et n'affecte en aucune façon les universités.
Mme Blackburn: Donc, les notes explicatives que vous nous donniez
tout à l'heure ne sont pas... Ce que j'avais compris, c'était
précisément de ne pas introduire des délais additionnels
du moment où on est en train de préparer... Là-dessus,
vous étiez assez clair en Chambre en disant: II y a eu des occasions
où cela a causé des retarda réels au réseau. Ce
n'est pas exclusivement pour faciliter les emprunts gouvernementaux.
M. Ryan: Je vous demanderai, avec le consentement de Mme la
Présidente, de permettre que notre conseiller juridique donne des
explications. Je pense que cela va fournir, avec toute la précision
nécessaire, les explications qui pourront aider à comprendre la
portée exacte.
Mme Blackburn: ...en éclairage, je pense bien que...
M. Ryan: M. Leblanc pourra peut-être...
La Présidente
(Mme Bélanger): Est-ce qu'il y
a consentement?
M. Jolivet: Pour les besoins de la cause, oui, il y a
consentement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Voulez-vous vous
identifier, s'il vous plaît?
M. Leblanc (Luc): Luc Leblanc, pour le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Comme vous le savez, les services juridiques sont les
mêmes pour le ministère de l'Éducation et le
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Leblanc: Ici, des modifications techniques sont
apportées au projet de loi. Le gouvernement approuve les plans
quinquennaux des universités. Il demande, comme la loi le
prévoit, que ces plans soient très précis pour la
première année. C'est en vertu de cette première
année qu'on déterminera le niveau de subventions qui seront
accordées aux universités pour ces plans.
La pratique qu'il y a actuellement et qui a toujours été
la même, c'est que ces investissements sont financés à
court terme, mais, aussitôt qu'on arrive à un certain degré
de financement, il est important d'aller vers des emprunts à long terme.
Alors, on rassemble l'ensemble des montants qui sont gérés par le
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science, qui sont
ces subventions, et on va sur le marché, avec ces montants
affectés pour financer les investissement universitaires, pour financer
par des emprunts à long terme les emprunts qui étaient faits
avant cela. (15 h 45)
II y a deux raisons principales pour lesquelles on agit de cette
façon, comme dans tous ces cas. C'est que très souvent on peut
obtenir un mode de financement à meilleur marché lorsqu'on
procède par des emprunts à long terme. Mais il y a une autre
raison aussi qui est plus pratique que cela. Habituellement les prêteurs,
les banques, dans les emprunts à court terme, n'aiment pas qu'on
dépasse un certain niveau de financement dans du financement à
court terme pour ce type d'investissement. Ce qui veut dire qu'on ne pourrait
pa3, par exemple, durant des années, ne pas requérir les
marchés à long terme qui sont d'autres acheteurs que les banques.
Les banques achètent aussi ces obligations, des débentures qui
sont vendues à long terme. Mais on ne peut pas dépasser un
certain niveau d'endettement à court terme. La modification est faite
pour la raison suivante: le syndicat qui représente les gens qui
émettent les obligations refusait d'aller dans des emprunts à
long terme tant que n'était pas déposé à
l'Assemblée ce dont parle l'article 4 de la loi. Cet article
n'était pas rédigé comme on le retrouve dans la plupart
des autres articles de dépôts semblables devant l'Assemblée
nationale où on va dire que le rapport doit être
déposé à une date donnée, mais, si
l'Assemblée nationale ne siège pas, il sera déposé
dans tant de jours après l'ouverture. Ici, lorsqu'il y avait des besoins
d'emprunter à long terme et lorsque l'Assemblée nationale ne
siégeait pas, les avocats des prêteurs
interprétèrent l'article comme interdisant légalement
d'aller sur les marchés parce qu'on disait que le décret du
gouvernement n'était pas en vigueur et que c'était le fait de le
déposer à l'Assemblée nationale qui mettait la disposition
en vigueur. On pourrait avoir de très longues conversations juridiques
comme on a pu en avoir avec les avocats des prêteurs sur la question.
Mais il y avait quand même une attitude qui était ferme de leur
part. Ils n'étaient pas prêts à recommander à leurs
clients que des obligations soient émises dans un tel contexte. Il faut
savoir que dans le domaine financier la plupart des intervenants fait montre
habituellement d'une très grande prudence et pour des raisons qui sont
sûrement fort valables. Il y a des sommes importantes et une
crédibilité importante qui entrent en ligne de compte. La
modification qui intervient ici a strictement pour but de préciser que
ce fameux plan quinquennal entre en vigueur dès son adoption par le
gouvernement. Il sera ensuite déposé au moment qui est
indiqué. Ce qui veut dire qu'aussitôt que le plan va être en
vigueur il y aura une possibilité, si on est dans une situation de
marché qui est intéressante, d'aller immédiatement
emprunter en émettant des obligations à long terme plutôt
que de se financer à court terme.
La Présidente (Mme
Bélanger): Merci, M.
Leblanc. Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn; Oui. Voilà, il me semble que ce n'est pas
tout à fait ce qu'on a entendu hier en Chambre, à moins que je
n'aie été distraite au moment où le ministre est intervenu
dans le cadre de l'adoption du principe du projet de loi 25. Ce qu'il nous
disait, c'est que c'était pour faciliter davantage aux
universités l'engagement de travaux sans attendre que le plan
d'immobilisation soit déposé devant l'Assemblée nationale.
Ce qu'on vient de nous dire, je le comprends très bien, je l'accepte et
je trouve que... Sauf que ce n'est vraiment pas pour les mêmes raisons
qu'on nous a données. Ce que vous me dites n'a aucun rapport ou qu'un
rapport très lointain avec les universités. C'est tout simplement
pour aider le gouvernement à aller sur les marchés des
obligations dans des délais qui lui permettent quelquefois d'être
plus efficace parce qu'il y a un meilleur marché et ainsi de suite. Je
comprends la mécanique mais cela n'a rien à voir avec ce qu'on a
entendu hier. Je m'excuse, mais, à moins qu'on ne me dise ce que cela a
à voir, je ne peux comprendre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: La mise en route de ces travaux va être
affectée par la date à laquelle les opérations sont
faites. Si on peut devancer la date et éviter des retards, cela facilite
les choses. Toutes ces choses sont faites pour favoriser la réalisation
d'investissements universitaires, pas seulement des opérations
techniques, in camera. Les précisions qu'a apportées M. Leblanc
sont très très pertinentes et utiles. Elles viennent
compléter le tableau. Si une erreur a pu se glisser dans la
manière dont je l'ai formulé, je suis très heureux qu'elle
soit rectifiée.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on pourrait
savoir de M. Leblanc si cela a pu poser des problèmes de
délais par rapport à l'engagement de travaux tel que
stipulé à l'article pour les universités? On a ici, dans
le cahier, la note explicative suivantes: "Les conseillers juridiques des
courtiers refusent de sanctionner la validité des émissions
d'obligations tant que les plans d'investissements ne sont pas
déposés à l'Assemblée nationale. Lorsque
l'Assemblée nationale ne siège pas, cela cause de fâcheux
retards et empêche que des obligations soient émises pour le
financement de ces investissements. Tant que les obligations ne sont pas
émises, les investissements doivent être financés par des
emprunts à court terme, ce qui a pour conséquence d'augmenter le
coût des intérêts, sauf que cela n'empêche pas les
universités de faire leurs investissements." C'est ce que je comprends
de la note explicative qui est là.
M. Ryan: On m'a signalé qu'il y avait eu des cas dans le
passé, non pas sous l'administration actuelle. C'est la raison qu'on m'a
donnée quand on m'a soumis ce projet de loi, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce
que...
Mme Blackburn: On comprend bien la même chose lorsqu'on me
dit que c'est davantage pour favoriser les emprunts à long terme que
pour favoriser l'engagement de travaux, la réalisation de travaux.
M. Ryan: Et cela permet au gouvernement de verser les subventions
nécessaires pour l'engagement des travaux. C'est cela qu'il faut
comprendre.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, dans la note explicative
que j'ai ici, on lit dans la dernière phrase du premier paragraphe:
"Tant que les obligations ne sont pas émises, les investissements
doivent être financés par des emprunts à court terme."
Donc, les travaux peuvent être engagés, car ils sont quand
même financés. C'est un peu ce que je...
M. Ryan: Ce qu'il faut comprendre, c'est que, lorsqu'on est
obligé de faire des investissements à court terme, cela
coûte plus cher que des investissements à long terme.
Mme Blackburn: Oui, oui.
M. Ryan: Les emprunts à court terme coûtent toujours
plus cher. Si on peut éviter cela, cela peut accélérer les
processus de mise en oeuvre des projets.
Mme Blackburn: Je suis tout à fait d'accord avec le
ministre, mais l'essentiel de ma question, c'est que cela n'empêchait pas
le début des travaux sauf que cela coûtait plus cher au
gouvernement, effectivement parce que c'était des emprunts à
court terme. C'est exactement ce qui est dit là.
M. Ryan: Justement, cela peut être une raison qui va
retarder la subvention aussi. À ce moment-là, cela retarde les
travaux. Il me semble que cela tombe sous le sens.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Dans le même sens que ma collègue, si je
continue le raisonnement qui est là, le ministre a dit que cela tombe
sous le sens. Ce que semble vouloir dire le ministre, c'est que, vu que cela
coûtait plus cher et que les subventions n'étaient pas
versées, les universités ne prenaient pas de chance et ne
construisaient pas, donc elles retardaient les réparations, soit l'achat
d'équipements ou les constructions à être faites. Voici la
question que je pose, compte tenu de ce que l'on a par le Conseil des
universités sur le plan quinquennal 1986-1991. À l'avenir, compte
tenu de ces projets de loi qui seraient adoptés avec l'article qui
permettrait des emprunts à long terme et non pas des emprunts à
court terme et qui permettrait de verser plus rapidement la subvention, est-ce
que le ministre est en train de me dire que, dans la mesure où il y
aura, si on regarde le plan quinquennal, de fortes chances d'avoir des
réparations, des entretiens, des rénovations, des constructions
ou des achats d'équipements, cela ne semble pas être pour demain
en tout cas... Est-ce que cela veut dire que le ministre peut nous garantir
qu'il y aura une accélération de versements de subventions, que
le Conseil du trésor ne fera aucun chichi pour les versements des
subventions qui pourrait, d'une façon ou d'une autre, même si on
avait le projet de loi, retarder d'autant les réparations, les
rénovations, les constructions et les achats d'équipements?
Est-ce que c'est cela que le ministre veut me dire? Cela veut dire que parce
qu'on adopterait cet article tout serait beau, il n'y aurait pas de
problème?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: On m'apportait d'autres informations. On me disait que,
dans les cas où les emprunts à long terme étaient
retardés à cause de facteurs comme celui-ci ou d'autres facteurs,
l'université peut être autorisée à emprunter
elle-même à court terme à même sa marge de
crédit. À ce moment-là, les frais sont plus
élevés.
Deuxièmement, la marge de crédit qui est utilisée
à cette fin n'est pas disponible pour d'autres fins et cela peut
entraîner d'autres genres d'inconvénients. Cela peut être
une raison qui la porte à retarder la mise en route des travaux. On va
retarder l'emprunt, par conséquent, les travaux ne pourront pas se
mettre en route. Avec cela, on a un obstacle potentiel de moins sur la route.
Mais je ne peux pas donner de garantie que cela va toujours marcher de telle
manière ou de telle autre. Je ne peux pas donner cette garantie. S'il y
a un obstacle de moins sur la route des emprunts à long terme, cela peut
faciliter les choses aux autres niveaux. Il me semble que oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
1 du projet de loi 25 est adopté?
Mme Blackburn: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
1 du projet de loi 25 est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
2. M. le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: C'est une question qui comporte deux points. Le premier
changement que nous proposons vient à la troisième ligne du
premier alinéa de l'article 6.1 qui se formule présentement comme
suit: "Le ministre peut, aux termes et conditions qu'il détermine,
accorder au nom du gouvernement une subvention, aux fins des investissements
approuvés en vertu de l'article 4, à tout établissement
universitaire." On voudrait remplacer le mot "des" par le mot "d'". Je pense
que cela veut dire qu'une subvention ne s'applique pas nécessairement
à tous les plans d'investissements qui ont pu être
approuvés. Il peut y avoir des plans d'investissements qui vont se
réaliser grâce au produit de la campagne de financement conduite
par l'université elle-même. Il peut arriver qu'un projet ne soit
pas jugé prioritaire par le gouvernement, mais que l'université y
tienne beaucoup et qu'elle trouve des bienfaiteurs pour en assurer la
réalisation. Cela laisse la latitude au ministre de décider que
la subvention est accordée, parmi les investissements approuvés,
aux fins de certains investissements. C'est ce que je comprends dans ce
texte.
On peut peut-être prendre le deuxième changement tout de
suite, qui viendrait à la fin du même alinéa. L'article
actuel dit que la subvention peut être accordée pour pourvoir, en
totalité ou en partie, au paie- ment en principal et en
intérêts de tout emprunt contracté ou à contracter
par l'établissement universitaire. On ajouterait: ainsi que pour
pourvoir au paiement des frais et dépenses afférents à cet
emprunt. C'est assez compréhensible, si le gouvernement autorise toute
la procédure d'emprunt, qu'il dise: On va subventionner également
les dépenses et les frais afférents reliés à cet
emprunt parce que cela fait partie de la dépense qui est
contractée à ce moment-là. Ce ne serait pas obligatoire,
c'est toujours le mot "peut"» Le ministre aurait toujours la
faculté d'apprécier chaque situation portée à son
attention et disposerait d'une latitude plus grande dont l'exercice pourrait
être très utile pour certains établissements
universitaires.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui, juste un point technique. Le ministre a lu les
deux amendements. Pour le deuxième, à moins que je n'aie mal
compris, il a dits ainsi que pour pourvoir au paiement des frais, alors que le
texte, ce n'est pas cela. Est-ce qu'il fait...
M. Ryan: J'expliquais.
M. Jolivet: D'accord, parfait.
M. Ryan: Le texte est celui qui est ici, évidemment. Je
pensais être un peu plus clair, je ne voulais pas avoir l'air
d'extrapoler.
M. Jolivet: C'est simplement pour les besoins du Journal des
débats, pour nous assurer...
M. Ryan: Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi, est-ce que vous avez des commentaires?
Mme Blackburn: Si je comprends bien, par rapport à la
première modification, changer "des" pour "d"', c'est parce qu'on
était en train d'examiner la loi. J'ai de la difficulté à
voir que cela ait une importance assez grande pour que l'on prenne du temps des
parlementaireslà-dessus.
M. Ryan: On peut l'approuver sans discussion...
Mme Blackburn: ..."d"' pour "des".
M. Ryan: ...ce serait vraiment gagner du temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2 du projet de loi 25 est
adopté?
Mme Blackburn: Par paragraphe, Mme la Présidente. Pour ce
qui est du premier paragraphe, je pense que cela va. Le deuxième dit:
"par l'addition, à la fin du premier alinéa, des mots "ainsi
qu'au paiement des frais et dépenses afférents à cet
emprunt". Est-ce que le ministre peut nous donner des exemples de ce que cela
pouvait vouloir représenter? On dit ceci; L'émission
d'obligations entraîne toujours des frais et des dépenses. On peut
penser aux frais d'impression des prospectus, aux frais de change et de
l'escompte qui doit être consenti aux courtiers. La modification
prévoit que les frais et les dépenses peuvent être
subventionnés, tout comme le principal et les intérêts de
l'emprunt. (16 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Pourriez-vous répéter la question
brièvement, s'il vous plaît? Je demandais une explication à
notre conseiller juridique et un point m'a échappé dans
l'explication.
Mme Blackburn: D'accord. Tout simplement, ce que je posais comme
question, c'est ceci: Cette modification qui permettrait de payer les frais et
les dépenses afférents à un emprunt, est-ce qu'on peut
avoir un exemple de ce que cela peut représenter? Évidemment,
quand on va sur le marché des obligations à court ou à
long terme, cela entraîne des frais. Généralement, ce sont
les universités, parce qu'elles ont un statut, qui vont sur le
marché des obligations. Est-ce qu'an peut avoir une idée de ce
que cela peut représenter?
M. Ryan: Les frais que cela représente, il y a, par
exemple, les frais d'impression des prospectus. Il y aura les frais de change,
dans certains cas, si cela va sur des marchés internationaux. Il y a
l'escompte qui doit être consenti au courtier. Il y a peut-être
également les frais de publication dans les journaux ou les publications
spécialisées et sans doute des frais de communication.
Je ne peux pas vous donner une idée du pourcentage que cela va
représenter sur une émission. Cela peut être 1 % ou 2 %. Ce
n'est pas un pourcentage énorme, évidemment, mais je n'ai pas
procédé à une émission d'obligations depuis un
certain temps et je ne serais pas en mesure de vous le dire. C'est un
pourcentage de cet ordre. Ce n'est pas considérable, mais c'est
important en dollars absolus, parce qu'en général il s'agit de
gros montants.
Mme Blackburn: Généralement, lorsque les
universités vont sur le marché des obligations, j'imagine que
c'est plutôt par millions que cela se chiffre, 10 000 000 $ ou 15 000 000
$, quand elles sont en construction. J'aurais aimé avoir une idée
de ce que cela pouvait représenter. N'y a-t-il personne ici qui...
M. Ryan: Ce sont des choses qui sont surveillées par le
ministère des Finances. Nous ne veillons pas à ces choses jusque
dans les moindres détails. Tout est vérifié soigneusement
par le ministère des Finances qui est en contact continu avec les
marchés financiers et qui voit à protéger les
intérêts de l'État québécois.
Mme Blackburn: Ce n'était pas dans ce sens. Je n'ai pas
toujours les mêmes préoccupations que mon collègue de
Laviolette lorsqu'il s'agit de ce genre de question. Ce n'est pas parce que je
pense que cela peut être l'occasion de fraude ou quelque chose de cette
nature. Je voulais tout simplement savoir ce que ces frais
représentaient pour une université.
M. Ryan: Cela peut être énorme. Cela peut aller
chercher vite quelques centaines de milliers de dollars pour une
émission d'obligations. Le gouvernement considère que cela fait
partie de l'opération d'émission d'obligations et il ne peut pas
refuser sa responsabilité. D'ailleurs, c'est une responsabilité
que le gouvernement assume pour alléger le fardeau des
universités. C'est pour simplifier la tâche des universités
que nous faisons cela et non pas pour l'alourdir, au contraire.
Actuellement, il n'y a pas de garanties. Cela se fait dans bien des cas
actuellement, mais là, cela serait dit clairement dans la loi.
Mme Blackburn: Dans la pratique actuelle - c'est le sens de ma
question -est-ce que, finalement, cela ne se faisait pas de toute façon?
Généralement, il payait quand même...
M. Ryan: J'aime mieux ne pas vous l'assurer sans
vérifier.
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le ministre
de l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: La pratique actuelle, m'informe notre conseiller
juridique, était d'inclure ces frais dans le montant de la subvention.
Des conseillers juridiques nous ont signalé qu'il y avait une
obscurité dans le texte de la loi, de ce point de vue, quant à la
faculté pour le gouvernement de le faire. Afin de dissiper toute
confusion ou
contestation possible, on veut le dire clairement»
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2 du projet de loi 25 est adopté?
Mme Blackburn: Vous me permettrez peut-être une
dernière remarque. Je suis quand même étonnée que ce
soit ce genre de projet de loi qui constitue le menu législatif de la
présente session. Dans la mesure où on est en train, sur des
questions majeures, de mettre la hache dans les projets d'investissement, j'ai
de la difficulté à voir qu'on soit en train de discuter de cela.
C'est technique. On ne sait pas si le Conseil des universités a eu
à donner son avis. Je pense mieux comprendre la démarche. Ce sont
vraiment des modifications qui ont été proposées par les
services juridiques parce qu'il y avait certains accrochages, j'imagine, quand
on voulait aller sur le marché des obligations, d'après ce qu'on
nous a répété par rapport au premier article. Pour le
second, c'est qu'on payait les frais afférents sauf qu'on aurait pu, du
jour au lendemain, dire aux universités que ce n'était pas
contenu aux termes précis de l'article de la loi. Est-ce que
j'interprète bien en disant' que c'est venu du contentieux?
M. Ryan: Les modifications m'ont été
proposées par les fonctionnaires compétents du ministère.
Les explications m'ont été fournies et je les ai trouvées
satisfaisantes. J'ai trouvé qu'il n'y avait pas lieu de faire de
byzantinisme avec cela, que, si c'était pour améliorer le
processus, nous y allions. C'est aussi simple que cela. Il n'y a pas autre
chose. C'est évident que les services juridiques sont parmi ceux qui ont
fourni des avis là-dessus, peut-être l'avis principal. Mais je
n'ai pas fait une genèse byzantine, encore une fois, de tout cet
exercice-là. Je l'ai regardé à sa face même et j'ai
trouvé que cela avait du bon sens. J'ai pris l'opinion des services
juridiques et ils m'ont dit: Oui, c'est justifié et cela répond
à des difficultés. Très bien. Je ne suis pas un expert
dans tous les détails de ces choses et je ne veux point le devenir. Je
pense que ce n'est pas nécessaire de l'être pour voir le
bien-fondé de cette affaire.
C'est évident que c'est un projet de loi qui n'est pas majeur.
C'est pour cela qu'il passe au début de la session. Mais vous vous
souviendrez d'une chose, Mme la Présidente. Si on avait attendu à
plus tard dans la session, déjà dans un mois, on n'aurait
même plus le temps de le faire adopter au mois de décembre. Il
arriverait toutes sortes de difficultés; vous savez le genre de troc qui
se fait au dernier mois de la session, autant en été qu'en hiver.
Ces projets de loi-là sont toujours les victimes. C'est pour cela qu'on
les soumet au début, pour qu'on procède aux améliorations
mineures sans qu'il y ait de danger d'accrochage comme il s'en présente
toujours dans les fins de session. On ne sera pas obligés de les
sacrifier, ils vont être réglés. C'est le gros avantage.
Mais cela ne veut pas dire que c'est la trame du menu législatif de la
présente session. Pas du tout. Il y a des projets très importants
qui sont au programme. II y en a déjà, d'ailleurs, plusieurs qui
ont été déposés dès le mois de juin dernier
et qui reviennent cet automne.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Mme la Présidente, le ministre m'ouvre une
porte pour pouvoir argumenter davantage. II nous dit qu'en fin de session il y
a un troc qui se fait. Je dois vous dire que ce n'est pas nous qui sommes
responsables du goulot d'étranglement. C'est toujours le leader du
gouvernement qui a ce genre de problèmes avec ses ministres qui veulent
faire adopter des projets de loi. Pour différentes raisons, ils ont
décidé, parce que c'était valable avant l'élection,
de dire que, pour eux, il n'y avait pas de projet de loi omnibus; ils ont
plutôt décidé de faire des minibus ou de tout petits
projets de loi. Cela nous permet de poser toutes les questions et le ministre
devra en subir les conséquences. Mais cela nous permet d'aller voir, au
fond des choses, pourquoi on arrive à changer "des" par "d"' et pourquoi
on ajoute des choses qui étaient déjà faites, qui se
faisaient dans les faits.
Cela veut dire que tout ce que le ministre nous propose aujourd'hui,
c'est pour que le leader puisse dire à la fin de la session: Voyez, nous
avons été un gouvernement efficace, nous avons adopté tant
de projets de loi. Quand on sait qu'il s'agissait de changer un "d"' ou
d'abolir quelque chosel Je pense que le ministre a subi les contrecoups d'une
décision que le gouvernement a prise de ne pas présenter un
projet de loi omnibus dans lequel il aurait pu arriver différents
amendements comme ceux-là. Après explication rapide, on aurait pu
les accepter. Finalement, il nous propose aujourd'hui d'en discuter plus
à fond, ce qui nous a permis ce matin dans un projet de loi d'aller
à fond dans le sujet, ce qui va nous permettre, lorsqu'on rencontrera le
Conseil supérieur de l'éducation, de poser des questions et ce
qui va nous permettre, lors des crédits budgétaires du ministre
au printemps, de poser d'autres sortes de questions. Il est évident que
c'est à cela qu'il se soumet, d'une certaine façon.
Dans ce sens, je dois vous dire que, moi aussi, je suis un peu surpris
de voir les modifications qui sont apportées qui, dans le fond,
s'appliquaient quand même. Je ne pense pas que le ministre vienne nous
dire que,
parce qu'il y avait un "des" et qu'il y a maintenant un "d"' et qu'il
n'y avait pas "ainsi que", cela ne se faisait pas. Cela se faisait. La seule
chose est que cela va éviter des chicanes potentielles - qui n'ont
peut-être jamais existé sauf dans un esprit de juriste - qu'on
nous présente ici des amendements mineurs, comme le dit le ministre.
À moins que le ministre ne me dise -et je n'ai pas eu de
réponse sur cela au premier article - que cela avait eu des effets. Le
ministre me dit: On m'a dit que, on m'a apporté des arguments me faisant
valoir telle chose, mais le ministre ne nous a pas encore donné, ni
à mon collègue ni à moi, un seul cas. On pourrait
peut-être prendre une vraie phrase que le ministre lui-même a
utilisée dans certains éditoriaux pour caricaturer un premier
ministre de l'époque: Un seul cas. On n'en a pas eu. La seule chose
qu'il nous dit c'est: Faites-nous confiance. Il y a eu des cas, mais cela a
permis peut-être de ne pas verser les subventions et de retarder des
projets. En tout cas, moi, je vous fais confiance, mais j'aurais aimé
que vous me donniez un cas ou quelques cas pour me dire qu'effectivement c'est
de même que cela s'est passé dans le passé et que vous ne
voulez plus que cela se reproduise dans le futur en sachant qu'en plus de cela,
il y a bien des chances que cela ne se produise pas avec ce qu'on connaît
du plan quinquennal 1986-1991.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Je dirai seulement deux petites choses sur cela. Tout
d'abord, je m'étonne de vous entendre dire que vous auriez trouvé
moins à dire sur ces projets d'amendements si cela avait
été compris dans un projet de loi omnibus. Il me semble que,
quand on a une bonne cause, cela prend autant de temps sous une forme que sous
l'autre. Vous me demandez des cas précis et, sur ce point, je vous
réponds en toute honnêteté que je n'ai pas de cas
identifiés clairement dans mon esprit. Mais moi, quand je suis
arrivé au ministère, le sous-ministre était M. Camille
Limoges, à l'époque, un homme consciencieux et responsable. Il
m'a dit: M. Ryan, on a des affaires qui traînent dans les tiroirs depuis
un bout de temps. Vous arrivez et, au début, on a toujours une
facilité d'agir un peu plus grande, comme vous le savez. Si on pouvait
régler cela, nous autres, cela ferait bien notre affaire. Il n'y a pas
de danger, c'est seulement pour améliorer les conditions dans lesquelles
le gouvernement agit. Cela avait reçu l'approbation du ministre
antérieur et tout.
J'ai regardé cela. C'était assez technique. J'ai
demandé l'avis de nos conseillers juridiques. Ils ont dit: Vous pouvez y
aller. J'ai demandé des avis au moins à trois reprises depuis un
an. À trois reprises au moins, parce que, chaque fois que c'est revenu
sur le tapis, j'ai vérifié è nouveau et je trouve que
c'est assez.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2 du projet de loi 25 est adopté?
Mme Blackburn: Juste une petite remarque, Mme la
Présidente. Cela m'étonne que le ministre se laisse si facilement
convaincre de modifier des lois. Il nous disait, précisément ce
matin: Ce n'est pas nécessaire que ce soit parfaitement logique, parce
que je pense que, pour ce qui fonctionne, ce n'est pas absolument utile qu'on
mette toutes les chevilles aux bonnes places; et cela fonctionnait. Il me
semble qu'on a toujours comme deux niveaux de discours pour expliquer les
mêmes situations, pour expliquer des situations qui pourraient se
comparer.
M. Ryan: Madame excelle dans l'art de déformer mes propos,
cela je le regrette infiniment. On peut toujours perfectionner notre
édifice, mais sans viser à la perfection d'une logique
impeccable. Cela ne vient pas de ma tête à moi; on me les a
suggérés. Des fonctionnaires compétents, qui en ont fait
l'expérience, madame, m'ont dit: Voici, cela améliorerait les
choses, pas à la perfection. Je n'aurais jamais personnellement
écrit cette loi comme elle est écrite. Si cela avait
été pour écrire un article dans un journal, je l'aurais
écrit plus clairement, pour être franc avec vous. Les juristes et
les administrateurs spécialisés dans ce domaine se retrouvent
dans cela. Je me dis que c'est tant mieux pour eux. Comme j'ai le
témoignage de ces personnes en qui j'ai confiance, qui sont expertes, je
dis: Oui, nous allons vous aider à faire votre travail comme il le faut.
Vous voulez qu'on améliore un petit peu, c'est cela. On ne s'en va pas
du tout dans des constructions architectoniques, je vous prie de me croire.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2 du projet de loi 25 est adopté?
Mme Blackburn: Adopté, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi 25...
M. Jolivet: II y a l'article 3.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a un trois. Oh!
je m'excuse. J'appelle l'article 3. M. le ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science,
M. Ryan: Attendez un petit peu. Je vais vous donner toutes les
explications nécessaires. Comme l'article 4 est modifié,
l'article 3 vise à préserver des plans approuvés en vertu
de l'ancien article 4. C'est une question d'assurer la continuité. Ce
n'est qu'un plan. On ne veut pas qu'il y ait de vide qui se crée ou
qu'on se retrouve avec une absence totale de plan dans l'attente de
l'approbation d'un plan pour une année subséquente qui
retarderait. Au gouvernement, l'ancien plan demeure en vigueur. C'est ce que
cela veut dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi. (16 h 15)
Mme Blackburn: Je devrais, Mme la Présidente, faire comme
le ministre, faire confiance à ceux qui l'ont rédigé,
parce que je dois dire que je ne vois pas comment cela peut venir invalider un
projet.
M. Ryan: Regardez comment cela marche. Chaque année,
l'université prépare avec le gouvernement un plan quinquennal. Il
vaut pour l'année qui va suivre, parce que chaque année il est
retouché, ce plan. Mais si l'année est expirée et qu'il
n'a pas été retouché, qu'une nouvelle version n'a pas
été approuvée par le ministre, celui qui est là
demeure en vigueur. C'est une garantie.
Mme Blackburn: Oui.
M. Ryan: Parce que, s'il y a un projet qui est en voie de
réalisation et qui comporte deux ou trois phases, on va être bien
content d'avoir la garantie que cela marche, de ne pas être obligé
d'attendre que le ministre ou le Conseil du trésor ait approuvé
le nouveau. C'est ce que cela veut dire.
Mme Blackburn: Un plan quinquennal doit être
approuvé tous les ans?
M. Ryan: Oui. C'est pour cela que tantôt, quand vous
faisiez votre critique, je vous aurais dit si cela avait été dans
le sujet: On va regarder la première année de cela et les autres
années... C'est retouché chaque année de toute
manière. Il peut arriver qu'on approuve, disons, la bibliothèque
de Concordia en trois années. On dit une année, deux
années, trois années. Cette année, on approuve la
première phase. On inclut également les phases 3, 4, 5 et 6, s'il
y en a 6. Mais l'année prochaine, on va revenir, on reprend encore tout
cela et on l'ajuste. On va inclure dans l'année 1987-1988 ia phase 2.
Supposez qu'on ne l'aurait pas adopté, il y a des chicanes au
gouvernement ou des retards, avec la modification qu'on met ici, cela reste en
vigueur tant que l'autre plan quinquennal n'a pas été
approuvé. Un plan quinquennal, ce qu'il faut comprendre, c'est que cela
ne vient pas tous les cinq ans, mais tous les ans, si paradoxal que ce
soit.
Mme Blackburn; On prévoit pour cinq ans, mais on peut
étaler de façon différente. Cependant, Mme la
Présidente, je voudrais..»
M. Jolivet: On voit cela aux Transports.
M. Ryan: Oui, je l'ai vu longtemps quand j'étais dans
l'Opposition.
M. Jolivets Et maintenant encore.
M. Ryan: Même dans les comtés ministériels,
contrairement à votre époque.
M. Jolivet: Même encore»
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: L'article 4, tel qu'il était libellé
avant, exigeait pour les emprunts - on revient encore à cela, parce que
ce n'est . pas vraiment pour les universités, c'est simplement pour
aller sur le marché des obligations - que cela soit déposé
en Chambre. Comme cela revient tous les ans, j'ai de la difficulté
à suivre et à comprendre - pas pour faire de la chinoiserie - la
nécessité du troisième article.
M. Ryan: Mme la Présidente, j'aimerais suggérer que
nous invitions Me Luc Leblanc à fournir une explication technique sur ce
point. Il pourrait peut-être compléter ce qui a déjà
été dit, qui était clair, mais cela pourrait le devenir
encore davantage.
M. Leblanc: L'article 4 accorde un pouvoir au gouvernement, c'est
le pouvoir d'approuver des plans. Comme dans le cas de tout article qui
délègue un pouvoir, lorsque cet article est abrogé ou
foncièrement modifié, ce qui a été fait en vertu de
cet article tombe, puisqu'on a une modification législative en
système parlementaire britannique. Si on n'avait pas un tel article pour
préserver ce qui a été fait, à savoir la
dernière approbation que le gouvernement a faite du dernier plan
quinquennal, on se retrouverait en présence d'un vacuum et il n'y aurait
plus de plan quinquennal. Ce que la disposition, qui est une disposition
transitoire, vient faire, elle vient dire: Malgré le fait que l'article
4 est remplacé, malgré le fait que les règles de droit
veulent que, lorsqu'on remplace une telle chose, ce qui a été
fait en vertu de cette disposition tombe, on veut préserver la situation
actuelle pour ne pas être dans un vacuum juridique.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3 du projet de loi 25 est adopté?
M. Jolivet: C'est déjà plus clair.
M. Ryan: Si c'est plus clair pour vous autres, j'aime autant
laisser mes questions de côté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3 est adopté?
Mme Blackburn: Si je comprends bien, Mme la Présidente,
c'est que la modification est assez importante pour que cela puisse avoir comme
effet d'invalider toute autre procédure qu'il y aurait eu.
M. Jolivet: Ce serait déjà terrible.
Mme Blackburn: Je vois que la modification est importante dans le
sens que cela n'a pas à être déposé devant la
Chambre. C'est vrai que c'est important. Cela veut dire qu'on pourra
procéder sans que la Chambre soit informée; elle sera
informée alors que souvent, dans plusieurs cas, les choses seront
déjà faites. Effectivement, cela introduit quelque chose
d'important. Effectivement, cela veut dire que le rôle de surveillance
que les parlementaires pouvaient exercer sur cette question, on vient de le
modifier parce que les décisions pourront être prises même
si la Chambre n'a pas été saisie de cela.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui, Mme la Présidente, les explications -
c'est pour cela que j'ai ri en disant qu'elles étaient très
claires - étaient tellement claires que je me pose des questions par
rapport à ce que le ministre et ses collègues avaient dit pendant
la campagne électorale. Le ministre va s'en souvenir. On disait que,
dans bien des cas, le pouvoir exécutif en prenait plus, en grugeait
davantage sur le pouvoir législatif. Les députés de
l'Opposition à l'époque, pendant nombre de mois, nombre
d'années, ont souvent dît qu'ils récusaient te fait que le
pouvoir exécutif devenait de plus en plus fort tandis que les pouvoirs
des membres de l'Assemblée nationale de surveillance, de contrôle
devenaient de plus en plus faibles.
Ce que le ministre vient de nous dire, c'est que, par la loi qu'il nous
propose, il demande que ce qui était autrefois déposé
à l'Assemblée nationale pour adoption, pour vérification,
pour questions, le Conseil des ministres puisse en décider. Le
gouvernement ou même le Conseil exécutif pourrait en
décider, déposer les plans simplement, si la Chambre
siège, dans les quinze jours et, si l'Assemblée ne siège
pas, dans les quinze jours suivant l'ouverture de la session.
Donc, ce qu'il vient de nous dire par l'article 3, c'est qu'il vient de
se donner un pouvoir qui échappe encore à l'Assemblée
nationale et qui est un pouvoir additionnel au Conseil des ministres, soit
celui de dire que le plan quinquennal d'investissements pour la première
année s'il avait été adopté...
Je reprends le texte tel quel. Je vais y revenir parce que je l'avais
classé, je pensais que cela irait bien, mais je dois vous dire que je me
pose des questions. Comme l'article 4 est modifié, l'article 3 du projet
de loi vise à préserver les plans qui ont été
approuvés en vertu de l'ancien article 4. L'article 3 dit: "Tout plan
préparé en vertu de l'article 2 et approuvé par le
gouvernement avant la date d'entrée en vigueur de la présente loi
- qui va être au moment de sa proclamation - demeure en vigueur
jusqu'à son remplacement par un plan approuvé après cette
date."
Si je reprends l'article 4 tel qu'on vient de l'amender et qui donne
maintenant un délai différent, on dit: "Un tel plan est soumis
à l'approbation du gouvernement et entre en vigueur à la date de
cette approbation". Il va donc s'écouler un laps de temps entre
l'approbation légale et le moment où il est déposé
à l'Assemblée nationale, moment qui permet de poser des
questions; avant, c'était en même temps et là on va arriver
avec des délais. S'il y a une décision prise le 24 juin, elle ne
pourra être connue de l'Assemblée nationale, pour le plan
quinquennal, que quinze jours après le deuxième mardi du mois
d'octobre, ce qui veut dire vers la fin d'octobre. Cela veut dire que
l'Assemblée nationale subira un retard sur les décisions prises
par le gouvernement. C'est ce que cela veut dire, au fond. Cela veut dire que
le moment de réaction des membres de l'Opposition ou des membres du
gouvernement qui ne sont pas membres de l'exécutif est d'autant
éloigné.
M. Ryan: J'ai des nouvelles, Mme la Présidente, pour le
député de Laviolette. Sous l'ancien gouvernement, ces plans
étaient approuvés deux à trois ans après par te
gouvernement. On a toujours été terriblement en retard sous votre
gouvernement. Les approbations des plans d'investissements sont arrivées
deux ou trois ans en retard. Sous le gouvernement actuel, cela ne se produit
pas.
M. Jolivet: En retard par rapport à quoi?
M. Ryan: En retard par rapport aux années. On a
approuvé en 1984 ies plans d'investissements pour 1982; les plans
d'investissements pour 1982 étaient approuvés deux ou trois ans
en retard. Sous le gouvernement actuel, cela ne se produit pas
parce que le plan d'investissements 1986-1991, je l'ai devant moi pour
l'envoyer au gouvernement incessamment. Il va être approuvé
dès la première année de la période
quinquennale.
M. Jolivet: II n'y a rien dedans.
M. Ryan: Je m'excuse, si vous savez lire, vous allez voir que,
pour la première année, il y en a beaucoup plus qu'on ne le
laissait entendre tantôt. Et les autres années, ce sont des choses
à voir. Si, encore une fois, vous voulez vous instruire à
même l'expérience de votre gouvernement, vous saurez que les
choses qui sont inscrites pour une deuxième, une troisième, une
quatrième ou une cinquième année, souvent, il n'en est pas
resté grand-chose. C'est la même chose pour la voirie, vous le
savez comme moi.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, je voudrais dire au
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science que oui,
effectivement, dans la première année, il y a encore des sommes
importantes qui vont être investies dans le réseau mais par
rapport à des décisions qui ont été prises par le
gouvernement précédent.
Tout simplement, ce que mon collègue de Laviolette essayait
d'expliquer tout à l'heure, c'est ceci: la démarche qu'on va
accepter avec ce projet de loi, qu'est-ce que cela veut dire par rapport
à l'information des parlementaires? Les parlementaires vont être
informés de cette décision peut-être avec deux, trois ou
quatre mois de retard. Autrement dit, c'est par rapport au deuxième
paragraphe de l'article 4: "Un tel plan est soumis à l'approbation du
gouvernement et entre en vigueur à la date de cette approbation." Le
gouvernement, ce doit être le Conseil des ministres, j'imagine. Alors,
cela veut dire que, si le Conseil des ministres approuve tous ces plans en
juin, comme le dit mon collègue, on pourrait a l'Assemblée
nationale, comme parlementaires, être informés de cela alors que
toutes les décisions auront été prises depuis
déjà quelques mois. C'est un peu cette préoccupation qui
était celle du ministre lorsqu'il disait: Le gouvernement finit, par le
biais de son exécutif, par prendre de plus en plus de place au
détriment des membres élus de l'Assemblée nationale. C'est
l'effet réel et concret de cela. Je pense bien que le ministre ne peut
qu'être d'accord avec nous sur cela.
J'ai réalisé l'importance de cela à la suite de
l'explication sur l'article 3, au moment où on nous a dit: La
modification est si importante qu'elle pourrait avoir comme effet d'invalider
les plans qui n'ont pas été faits en vertu de cela. La
modification est majeure. Effectivement, c'est parce qu'on n'a plus à
s'en saisir; le plan n'a plus à être approuvé après
son dépôt à l'Assemblée nationale, mais il l'est par
le gouvernement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: L'article 3, selon l'explication qu'a donnée Me
Leblanc tantôt, ne s'applique qu'à un plan qui aurait
été approuvé par le gouvernement avant la date
d'entrée en vigueur de la présente loi.
Mme Blackburn: J'ai très bien compris, M. le ministre.
M. Ryan: Elle ne s'applique pas pour les années à
venir.
M. Jolivet : C'est ce qu'on a compris.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, j'ai très bien
compris.
M. Ryan: Maintenant, il y a une chose, si vous voulez me
permettre de terminer. Je voudrais vous dire que le plan 1986-1991 n'a pas
encore été approuvé par le gouvernement. Si vous vouiez
que cette loi s'applique, dépêchez-vous de nous aider à
l'adopter et la loi va s'appliquer. On va vous déposer cela, ça
ne prendra pas de temps. Vous allez l'avoir pendant la présente session.
Mais si on ratiocine comme on le fait depuis le début de
l'après-midi, l'adoption de ceci va être reportée au mois
de décembre...
Mme Blackburn: Mme la Présidente...
M. Ryan: ...parce que la machine va s'engrener dans d'autre
chose. Si c'est adopté au mois de décembre, vous n'aurez pas le
plan d'investissements avant de partir en vacances du Jour de l'an. Cela va
vous arriver seulement au mois de mars. On va être bien avancé,
tout le monde.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée...
M. Ryan: Nous sommes intéressés à vous le
donner. J'ai toutes les pièces. Je suis prêt à les envoyer
au gouvernement, mais je ne peux pas procéder si je n'ai pas cette
loi-là, dans ce cas-ci.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
M. Ryan: Je ne serai pas obligé de vous le
déposer.
Mme Blackburn: Le ministre nous dit: Je ne peux pas
procéder parce que je n'ai pas cette loi. Il pourrait procéder en
vertu de la loi existante. Il ne faut quand même pas exagérer,
c'est une première chose. Il n'y a rien là-dedans. Cela n'a pas
empêché les autres gouvernements de fonctionner avec le
libellé de la loi actuelle, sauf que je voudrais demander au ministre
s'il est conscient que, si on accepte ce projet de loi et qu'il est
adopté dans les délais tes plus brefs, effectivement, on pourra
avoir à l'Assemblée nationale, au cours de la présente
session, le dépôt du plan d'investissements. Je pense bien qu'on
va se comprendre là-dessus. Sauf que sur cet article de la loi - et cela
nous a été clairement expliqué tout à l'heure -
cette modification est majeure de la façon suivante: elle donne le
pouvoir au gouvernement de procéder même si la Chambre ne
siège pas. Pour le cas qui nous concerne actuellement, il est bien
sûr que cela va aller pour cette année. Mais cela veut dire que,
pour les années ultérieures, les années prochaines, c'est
vraiment le gouvernement qui vient de prendre, par le Conseil des ministres, un
pouvoir qu'il n'avait pas antérieurement.
On pourrait peut-être à nouveau entendre M. Leblanc
là-dessus, s'ils ont cru utile de mettre l'article 3 parce que la
modification était assez majeure et, effectivement, elle est
d'importance. (16 h 3Q)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Les plans d'investissements du gouvernement sont la
responsabilité du gouvernement. Les plans d'investissements en
matière de voirie, par exemple, sont annoncés, à un moment
donné, par le ministre des Transports. Les plans d'investissements en
matière hospitalière sont annoncés par la ministre de la
Santé et des Services sociaux. Les plans d'investissements en
matière de construction d'écoles sont annoncés par le
ministre de l'Éducation.
C'est la même chose pour ceci, excepté que, dans la Loi sur
les investissements universitaires, on vous dit: Ils sont déposés
quand le plan est approuvé par le gouvernement. Il est
déposé à l'Assemblée nationale, il va continuer de
l'être. II n'y a pas de changement là-dessus, sauf que le
gouvernement va pouvoir l'approuver dès qu'il aura tous les
éléments dont il a besoin pour décider. Là, on va
gagner du temps. Cela ne donne absolument rien de garder le système
actuel qui est une source de retard pour tout le monde.
De toute manière, même si c'est déposé...
Hier, j'ai déposé 35 documents d'un coup à
l'Assemblée nationale; personne n'aura le temps de les lire à
court terme. Je pense que l'expérience me justifie de dire cela. C'est
bon que ce soit déposé, cela fait partie de nos habitudes, de nos
obligations législatives; c'est très bien. Ce n'est pas pour fins
d'approbation, c'est pour fins d'information des parlementaires. Ils vont
être informés, ils vont avoir le temps de faire leurs critiques en
quantité. Pour cette année, encore une fois, je vous dis que ce
qu'il y a de mieux à faire, c'est procéder comme le propose le
projet de loi. Vous aurez la garantie que toutes ces choses vont être
déposées avant la fin de la session.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Une information. Vous nous dites qu'il n'y aurait
que la Loi sur les investissements universitaires qui serait ainsi
libellée et que cela pose des difficultés. Est-ce qu'on peut
savoir si, pour les autres investissements hospitaliers, scolaires scolaires,
oui, effectivement - la loi est libellée autrement? Est-ce qu'on va
modifier toutes les lois pour être capable de passer par-dessus
l'Assemblée nationale et de procéder sans que ce soit
déposé à l'Assemblée nationale?
M. Ryan: Mme la Présidente, nous discutons aujourd'hui de
la Loi sur les investissements universitaires. J'aimerais bien qu'on s'en
tienne à cela. Dans les autres cas, la loi n'oblige pas le ministre
à déposer tout cela à l'Assemblée nationale,
à ma connaissance. Je l'ai donné à tous les
députés dès que cela a été approuvé,
au mois de juin. Le député de Laviolette s'en souvient sans
doute, j'ai donné un texte très détaillé dont je
n'ai jamais reçu l'équivalent quand j'étais critique de
l'Opposition en matière d'éducation. Les questions que je posais,
on y répondait au compte-gouttes du côté du gouvernement.
On faisait du patronage en masse dans les comtés péquistes en
matière de construction scolaire. Oui, monsieur...
M. Jolivet: Des preuves!
M. Ryan: ...j'en ai été le témoin
direct.
M. Jolivet: Charlesbourg.
M. Ryan: Nous vous avons donné tous les renseignements,
à tout le moins. Vous pouvez critiquer nos décisions, elles sont
loin d'être impeccables mais nous vous avons donné toute
l'information immédiatement, sans restriction. Je l'ai demandée
combien de fois quand vous étiez au pouvoir et je n'étais pas
capable de l'avoir.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce
que l'article 3...
M. Jolivet: Non, j'aurais deux petites questions à poser
au ministre.
M. Ryan: Ha! Ha! Ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolettec
M. Jolivet: M. le ministre vient de nous dire: Écoutez,
adoptez la loi, faites-nous confiance. Si vous l'adoptez, elle va être en
vigueur le plus rapidement possible parce qu'on va passer à
l'étape qui suit à l'Assemblée nationale. La semaine
prochaine, on pourrait dire: Le projet de loi ou n'importe quel -
celui-là, en particulier - est adopté.
Le ministre dit: Une fois que ce sera fait, je vous le dis, avant de
partir pour Noël, vous allez avoir le plan d'investissements pour les cinq
prochaines années, le plan quinquennal.
Est-ce que le ministre peut me dire immédiatement que,
effectivement, il a la garantie que le Conseil des ministres va accepter son
plan? Il a dit qu'il allait le présenter au Conseil des ministres. Il
n'y a pas de décision de prise. Le Conseil du trésor ne s'est pas
penché là-dessus.
M. Ryan: Non, nous n'avons pas ces garanties pour l'instant.
M. Jolivet: Ah bon! D'accord.
M. Ryan: Nous ferons tout notre possible pour que vous ayez toute
cette information d'ici Noël. Vous avez parfaitement raison de dire que,
tant que l'affaire n'a pas été approuvée par le Conseil
des ministres, je ne peux pas vous donner d'assurance qu'elle vous sera
communiquée dans tel délai. C'est absolument vrai.
M. Jolivet: Je voulais être sûr d'avoir bien
compris.
M. Ryan: Vous me permettez d'ajouter une nuance très utile
à ce que j'avais dit.
M. Jolivet: Merci. Deuxième chose... M. Ryan: Je
vous en remercie.
M. Jolivet: ...je voulais faire mention que deux langages ont
été tenus, le premier où l'on disait: Le pouvoir
exécutif avant les élections...
M. Ryan: J'aimerais, cependant, si vous me le permettez...
M. Jolivet: Oui.
M. Ryan: ...ajouter juste une nuance, Mme la Présidente.
En ce qui regarde le plan quinquennal, la tranche de 1986-1987 a
déjà reçu l'approbation du Conseil du trésor et du
Conseil des ministres et les éléments en ont été
communiqués à tous les établissements
intéressés. D'accord?
M. Jolivet: Pour la première tranche. M. Ryan:
Oui.
M. Jolivet: Deuxièmement, avant les élections,
pendant que les gens de l'autre côté étaient dans
l'Opposition, on nous disait, alors que nous étions au pouvoir à
l'époque: Vous érodez le pouvoir de surveillance - je ne dis pas
de décision, faites bien attention à ce que je dis » des
membres de l'Assemblée nationale, ceux au pouvoir comme ceux de
l'Opposition.
Ce qu'on a dit dans le passé par rapport à ce qu'on nous
propose aujourd'hui, c'est justement l'inverse de ce qu'on disait lorsqu'on
était dans l'Opposition. On vient nous dires Écoutez, ne vous
inquiétez pas. Le dépôt sera fait le plus vite possible,
dans les quinze jours suivant le début de la session, ce qui va
permettre dans bien des cas... Je ne veux pas dire que le gouvernement prendra
toujours des décisions en ce sens. Mais on est habitué de le voir
prendre des décisions et d'envoyer des communiqués de presse
à 17 heures le vendredi, depuis un bout de temps, pour annoncer des
nominations et des décisions. On vit cela depuis dix mois
maintenant.
Qu'est-ce que cela veut dire? Cela veut dire que, pour éviter que
les députés de l'Assemblée nationale, de quelque
côté que ce soit, n'aient entre les mains le document avant de
partir, on pourrait prendre la décision le 27 ou le 30 juin et attendre
jsuqu'au mois d'octobre ou de novembre prochain. Dans l'autre cas, on pourrait
le mettre à la fin de la session du mois de décembre ou au
début de janvier et ne l'avoir qu'à la fin de mars suivant.
En fait, c'est le danger. Mais, le danger, c'est l'inverse de ce que
vous nous disiez alors que vous étiez dans l'Opposition, M. le ministre.
C'est ce qu'on veut vous dire. Vous venez d'éroder un autre pouvoir de
surveillance des membres de l'Assemblée nationale, qu'ils soient au
pouvoir ou dans l'Opposition, qui leur permet de faire les critiques qui
s'imposent et de poser des questions pendant qu'on est en session. Cela veut
donc dire que des décisions seront prises et qu'on aura six mois ensuite
pour les critiquer.
Je ne vous dis pas que c'est l'article 3 qui dit cela. Je vous dis que
les explications qui nous sont données à l'article 3 nous ont
ramenés au premier article de tout à l'heure. C'est ce qui fait
qu'on pose ces questions
actuellement et qu'on fait ces commentaires.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Je pense qu'il y a un malentendu sur un certain nombre
de points. Tout d'abord, il n'y a pas obligation pour le ministre de faire
cela. Selon la loi et je la lis: "Le ministre est autorisé à
préparer chaque année avec tout établissement
universitaire du Québec, après avoir demandé les avis
requis, tout plan d'investissements universitaires pour les cinq années
suivantes, divisé en tranches annuelles."
M. Jolivet: Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Ryan: Pardon?
M. Jolivet: Je pose une petite question. Vous me dites que la loi
n'a pas de valeur -est-ce ce que cela veut dire? - parce que vous êtes
autorisé...
M. Ryan: II n'y a pas d'obligation stricte à faire cela.
La preuve, c'est que pendant bien des années on n'a pas eu ces
renseignements dans les échéances qui sont prévues ici,
car le gouvernement communiquait ses décisions aux universités
pour l'année donnée. Après cela, il nous amenait beaucoup
plus tard - cela venait deux ou trois ans plus tard - un plan qui avait la
valeur du papier qui avait servi à l'écrire.
On vous dit qu'on essaie d'être sérieux et
conséquent. On veut devancer les délais et on veut
améliorer les choses. Tout le changement qui est apporté est dans
l'article qu'on a adapté en premier. Le reste, ce sont des choses
complètement mineures. L'article 3 n'a pas d'autre effet que d'assurer
la validité des plans qui auraient été approuvés
avant l'adoption de cette loi-ci. Il n'y a pas d'autre chose
là-dedans.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires?
Mme Blackburn: Oui, Mme la Présidente. Le ministre nous
dit que le plan d'investissements 1986-1987 est déjà
approuvé.
M. Ryan: Oui.
Mme Blackburn: Donc, c'est la première tranche du plan qui
fait l'objet d'un avis du Conseil des universités, si je comprends
bien.
M. Ryan: C'est évident. Pour l'année 1986-1987,
nous devions prendre nos responsabilités. C'était la
deuxième année du plan quinquennal 1985-1990, ne l'oubliez pas.
Mme Blackburn: D'accord.
M. Ryan: Nous l'avons ajusté, comme on le fait chaque
année. Il y a bien de l'artifice dans tout cela, à mon humble
point de vue. C'est la pratique qui est suivie. Ce qui compte, ce sont les
décisions qu'on prend pour l'année. On a dit à
l'Université Concordia: On vous autorise à procéder pour
la construction d'une bibliothèque. Elle n'était pas prête
à procéder cette année; il y avait encore des ajustements.
Dans le plan quinquennal, des choses sont prévues pour la
deuxième, la troisième et, probablement, pour la quatrième
année. Si elle avait été prête à
procéder, elle aurait peut-être eu quelque chose dès la
première année. Mais cela varie. Il peut arriver que l'an
prochain...
On a autorisé l'Université du Québec à
procéder. Je fais juste une correction à ce que vous disiez. Il y
avait des décisions qui avaient été prises, mais on
n'était pas rendu au stade où cela pouvait entrer. La
décision a effectivement été prise par le gouvernement
actuel, après son entrée en fonction. Je me souviens très
bien que l'Université du Québec à Montréal
était bien désireuse de procéder et elle a fait des
démarches auprès de moi. Nous avons finalisé toutes les
choses d'une manière telle que je pense que c'est vers le mois de mars,
si mes souvenirs sont bons, que nous sommes allés procéder au
lancement des travaux. Elle m'a dit ensuite: On n'est pas en mesure de faire
toutes les dépenses qu'on avait envisagées pour l'année
1986-1987. Cela fait qu'on n'a pas mis autant d'argent pour l'année
1986-1987 pour ce projet, parce que ces gens n'étaient pas prêts
à procéder au rythme qu'ils avaient prévu. Alors,
l'échéancier a été différé d'un an.
Cela arrive continuellement. C'est pourquoi cela demande des ajustements chaque
année et on ne doit pas prendre à la lettre des opinions qui
peuvent être émises sur la troisième ou la quatrième
tranche du projet, parce que cela n'aura peut-être pas beaucoup de
signification.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Le ministre nous dit que le plan d'investissements
1986-1987 est approuvé. Est-ce qu'on peut savoir à quel moment il
entend le déposer?
M. Ryan: Je pourrai vous donner ces renseignements-là ces
jours prochains. Ce n'est pas pertinent à notre discussion, mais je
pourrai vous donner l'information.
Mme Blackburn: D'accord.
M. Jolivet: Est-ce que je peux ajouter
quelque chose? M. le ministre vient de dire une chose importante. Il
dit: D'une façon ou d'une autre, c'est sur le papier, la
deuxième, la troisième ou la quatrième année, et il
y a des changements en cours de route. Donc, quand vous dites qu'on les
approuvait dans le temps avec deux ou trois ans de retard, si vous faites la
même chose, si vous déposez annuellement les projets qui doivent
être réalisés pendant l'année, cela ne changera pas
grand-chose au plan quinquennal global. De plus, vous avez ajouté une
chose tout à l'heure et je voudrais bien comprendre. Vous m'aviez
donné, sur Ies secteurs primaire et secondaire, le plan
d'investissements ou les investissements en cours? Ce n'est pas pareil. Je vous
pose la question parce que vous avez fait référence à cela
tout à l'heure. Vous avez dit que ce que j'ai eu, ce que vous m'avez
envoyé au mois de juin, c'est ce que vous avez l'intention de faire,
mais ce n'est pas le plan quinquennal.
M. Ryan: C'est la décision pour 1986-1987.
M. Jolivet: Mais ce n'est pas le plan quinquennal.
M. Ryan: Au scolaire, c'est triennal. M. Jolivet: Ah,
excusez-mail
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'article...
Mme Blackburn: Mme la Présidente, j'ai en main la Loi sur
les investissements universitaires. Je voudrais savoir si on peut faire la
même interprétation que le ministre sur le mot "autorisé".
"Le ministre est autorisé à préparer chaque année."
Est-ce qu'on peut prendre "autorisé" dans le sens où le ministre
l'entend, c'est-à-dire qu'il n'est pas tenu?
M. Ryan: On me fait signe que oui.
Mme Blackburn: S'il ne présentait pas de plan
d'investissements, il n'y aurait pas, non plus, de plan d'investissements,
donc, il n'y aurait pas d'investissements. Dans ce sens-là
"autorisé" ne peut pas être entendu comme on veut bien
l'entendre.
M. Jolivet: Cela tombe sous le sens.
Mme Blackburn: II y a quefque chose qui tombe sous le sens
là. Si vous me dites le contraire, je...
M. Ryan: De toute manière, vous ne pourrez pas
vérifier cela sous le gouvernement actuel, parce que nous allons le
faire.
M. Jolivet: On verra.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Ryan: Si nous ne le faisons pas, vous nous poursuivrez.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3 du projet de loi 25 est adopté?
M. Ryan: Je voudrais ajouter juste une précision avant le
vote, Mme la Présidente. Pour le plan d'investissements 1986-1987, cela
a déjà été étudié au Conseil du
trésor et approuvé là. Il reste à le faire
confirmer par le gouvernement. C'est ce que je vous disais tantôt, qu'on
serait en mesure de vous le donner dès que cela va être
approuvé là.
Mme Blackburn: D'accord. Cela devrait donc être
déposé à l'Assemblée nationale dans les prochaines
semaines.
M. Jolivet: C'est-à-dire avant Noël. M. Ryan:
Avec le projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va? Est-ce que l'article 3 du projet de loi 25 est adopté"?
Mme Blackburn: Adapté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
4. Est-ce que l'article 4 est adopté?
Mme Blackburn: C'est l'entrée en vigueur?
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi 25, Loi modifiant ta Loi sur les investissements
universitaires, est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le projet
de loi 25, dans son ensemble, est adopté?
Mme Blackburn: Adopté. (16 h 45)
Projet de loi 26
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle le projet
de loi 26, Loi modifiant ta Loi sur le Conseil des universités. M. le
ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires à
faire sur le projet de loi 26?
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: Je ne pense pas qu'il y ait lieu de faire une
évocation très détaillée du
rôle que joue le Conseil des universités dans le
fonctionnement de notre système universitaire. Ainsi que nous avons eu
l'occasion de le rappeler à maintes reprises au cours des deux derniers
mois, le Conseil des universités joue une rôle clé dans le
fonctionnement de notre système universitaire parce qu'il est
habilité par la loi à formuler des avis sur un grand nombre
d'aspects. Est-ce que c'est...
La Présidente (Mme Bélanger): Le projet de loi 26,
M. le ministre.
M. Ryan: Projet de loi 26, c'est cela, c'est sur le Conseil des
universités. Il est appelé à formuler des avis sur un
grand nombre de sujets qui sont au coeur même de la vie universitaire,
par exemple: les besoins de l'enseignement supérieur, les objectifs qui
doivent être poursuivis pour assurer le développement de
l'enseignement supérieur, le développement des institutions
universitaires, la création de nouveaux établissements
d'enseignement universitaire, les normes d'administration et de
comptabilité dans des établissements, les budgets annuels de
fonctionnement et d'investissement des établissements d'enseignement
supérieur, etc.
Le conseil accomplit ce travail avec une remarquable conscience
professionnelle et une efficacité qui est impressionnante. Il produit
chaque année une somme abondante d'avis très bien
documentés sur différents aspects de la vie universitaire. Il
s'est intéressé ces dernières années aux
problèmes de la recherche, en particulier, et de la qualité du
personnel enseignant. Il a fait des études sectorielles très
importantes sur les études de génie et sur les travaux qui se
font dans les facultés de sciences de l'éducation. Je compte
qu'il pourra entreprendre des études semblables dans d'autres secteurs
de l'enseignement universitaire et de la recherche pour que les données
dont nous disposons soient les plus complètes possible.
Il y a quelques petits points qui se présentent dans son
fonctionnement qui demanderaient des améliorations et le projet de loi
26 vise à remédier à deux de ces carences observées
en cours de route. Tout d'abord, on a constaté qu'à la fin de
leur mandat, qui est de quatre ans, les membres du conseil supérieur ne
sont pas toujours remplacés à temps, pour diverses raisons qui
ont trait parfois à des changements de gouvernement, parfois à
des changements de politique, parfois à des difficultés de
fonctionnement. Nous aimerions que les membres du conseil puissent demeurer en
fonction jusqu'à ce qu'ils soient de nouveau nommés ou
remplacés de manière qu'il n'y ait pas d'interruption dans la
poursuite des travaux déjà engagés, que les travaux
puissent se poursuivre normalement même s'il arrivait que le gouvernement
ne puisse pas procéder aux nominations dans les délais
souhaités. Alors, c'est le but du premier article du projet de loi de
préciser que le mandat des membres du conseil se poursuit jusqu'à
ce qu'ils soient nommés de nouveau ou remplacés.
L'autre article prévoit les cas d'incapacité d'agir du
président. Il habilite le gouvernement à nommer en tel cas un
président intérimaire qui pourrait assumer toutes les
responsabilités du président, y compris les
responsabilités légales et administratives, comme la signature
des chèques et autres effets de commerce. C'est en ces deux points que
se résume tout le projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Jeanne L. Blackburn
Mme Blackburn: Merci, Mme la Présidente. Ce projet de loi
vient corriger ce que le ministre appelle une anomalie pour permettre aux
membres du Conseil des universités dont les mandats sont échus de
pouvoir rester en fonction jusqu'à ce qu'ils soient renommés ou
encore jusqu'à ce qu'ils soient remplacés. Cela vient reprendre
pour l'essentiel la disposition qui est prévue dans les autres lois des
autres conseils consultatifs, particulièrement le Conseil des
collèges.
Par ailleurs, je me posais un certain nombre de questions. La Loi sur le
Conseil des collèges prévoit une durée de mandat de trois
ans renouvelable une fois, ce qui vous donne six ans. La Loi sur le Conseil des
universités prévoit quatre ans. Est-ce qu'on a pensé -
j'allais dire: quant à jouer dans un projet de loi - est-ce qu'on essaie
d'introduire une certaine cohérence, à un moment donné? Le
ministre va me dire: Ce n'est pas utile que ce soit parfaitement
cohérent et logique, cela peut très bien fonctionner comme cela.
Mais je me disais! Est-ce qu'on s'est déjà penché sur
cette question, à savoir si deux mandats de quatre ans ne sont
peut-être pas un peu longs? Cela donne huit ans, en fait. Le moindrement
que les nominations retardent, on pourrait quasiment penser huit ans et demi ou
neuf ans. Cela me surprendrait que, tout à coup, toutes les
procédures de nominations s'accélèrent à un point
tel qu'on n'ait pas une durée de mandat un peu plus longue. D'ailleurs,
si on avait pensé être extrêmement efficace dans le
remplacement et dans la nomination des membres du Conseil des
universités, on ne serait pas en train d'adopter ce projet de loi.
Donc, on peut penser que cela peut être huit ans, quasiment neuf
ans. Je me
demandais: Est-ce que le ministre s'est interrogé sur la
durée des mandats étant donné qu'on est en train de se
donner des lois qui vont finir par se ressembler surtout que c'est deux
conseils consultatifs?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Je vois, comme la députée de Chicoutimi
l'a noté, que le libellé de l'article 1 reprend mot pour mot le
libellé de l'article 8 de la Loi sur les collèges. Par
conséquent, il n'y a pas d'innovation, il n'y a pas d'originalité
ou de caprice de la part du gouvernement. On a pris dans ces deux lois une qui
nous apparaissait meilleure que l'autre. La disposition de la Loi sur les
collèges nous apparaissait meilleure. Nous la transcrivons ici tout
simplement.
Quant à la durée du mandat, nous n'avons pas eu de
représentations là-dessus de la part des milieux
intéressés.,. Il n'y a personne qui en a parlé pendant
tout le temps de la commission parlementaire. Le Conseil des universités
n'a jamais fait part de problèmes de ce côté-là. A
priori, je suis porté à penser que peut-être la
complexité des problèmes au niveau universitaire, la durée
plus longue des études justifient que le mandat des membres du conseil
soit plus long d'une année. Je pense que cela peut se justifier
très bien de ce point de vue, étant donné le genre
d'études qui doivent être entreprises et la longitude temporelle
sur laquelle il faut s'habituer à voir les problèmes, quoique le
fait pour le Conseil des universités de pouvoir évoluer avec des
mandats de quatre ans doit être de nature à lui faciliter les
choses. A priori, je suis plutôt porté à le maintenir
qu'à envisager un changement pour les fins de concordance
arithmétique avec le Conseil des collèges et le Conseil
supérieur de l'éducation.
Mme Blackburn: Cinq ans.
M. Ryan: Le Conseil supérieur de l'Éducation
m'informe que c'est quatre ans. Il y a aussi la durée des études,
qui est de onze ans, qui justifie très bien...
Mme Blackburn: Ha! Ha! Ha! M. Ryan: Ha! Ha! Ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: ...rationnel, Mme la Présidente,
après coup. C'est cela.
Sur ce projet de loi, Mme la Présidente, le ministre nous a dit
vouloir maintenir ce conseil consultatif et préserver les organismes
consultatifs qui sont attachés à ces deux ministères. Je
ne peux pas dire: À ses trois ministères, parce qu'il y a quand
même le Conseil de la science et de la technologie... On ne sait pas trop
ce qu'il advient de ce conseil. On va peut-être finir par le savoir un
jour, comme savoir comment se sont répartis les dossiers entre le
ministre de l'Enseignement supérieur et le ministre du Commerce
extérieur. À présent, sur ce conseil consultatif,
j'imagine...
M. Ryan: ...une lettre de moi? Mme Blackburn: Que
dites-vous?
M. Ryan: Avez-vous reçu une lettre de moi' à ce
sujet ces jours-ci? Je crois vous avoir adressé une lettre à ce
sujet ces jours-ci pour vous donner les derniers développements.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, on avait adressé
une lettre au ministre lui demandant comment s'était fait le partage des
dossiers* C'était, je pense, vers la fin juin. Je sais qu'il y a une
question qui a été inscrite au feuilleton. C'est à la fin
août.
M. Ryan: On va les remettre ces jours-ci. Il manquait le placet
du Conseil du trésor sur les derniers renseignements que je vous
communiquais dans un projet de lettre que nous avons préparé -
vous allez les recevoir ces jours-ci à propos du partage des
responsabilités entre les deux ministères.
Mme Blackburn: Bien, je vous remercie. L'avenir du Conseil des
universités, je trouve toujours cette question un peu
préoccupante, quels que soient les propos que nous a tenus le ministre
de l'Enseignement supérieur et de la Science. On a vu que, dans d'autres
décisions, finalement, le ministre tenait un discours, mais que, tout
à coup, la réalité se trouvait contredite par des
décisions prises par le Conseil du trésor. Vous étiez,
pour la plupart d'entre vous, à la même commission parlementaire
au moment où on examinait les crédits. On n'a qu'à se
rappeler que, sur une question touchant le budget qui était
destiné aux corporations professionnelles pour fins de formation de
leurs membres, le ministre, ici à cette commission parlementaire, a dit:
La députée de Chicoutimi s'inquiète inutilement, il n'est
pas question que l'on touche à ce budget. Effectivement, je pense que le
ministre était tout à fait sincère à
l'époque, sauf que le président du Conseil du trésor en a
décidé autrement. De 178 000 $ qu'était ce petit budget
destiné aux corporations et aux associations professionnelles, il est
passé à zéro, à l'exception, me dit-on, d'un budget
récurrent de l'ordre de 26 000 $. Il y avait des engagements, on ne
pouvait pas faire autrement.
Quand le président du Conseil du trésor, M. Gobeil, nous
dit que l'on devrait sabrer dans les organismes consultatifs, que le ministre
nous dit: On va le maintenir, je garde toujours certaines inquiétudes.
On n'a qu'à regarder ce qui se passe par rapport aux frais de
scolarité. D'une part, le ministre a dit et n'a pas caché, je
pense bien, qu'il était assez favorable à un dégel des
frais de scolarité, allant même jusqu'à dire: S'il
s'avère que l'on s'est trompé, il serait irresponsable de
persévérer dans l'erreur.
Le premier ministre nous a dit en Chambre qu'effectivement, s'il y avait
erreur, il décidait de persévérer dans l'erreur et il a
désavoué son ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science. Ce gouvernement a des attitudes pour le moins contradictoires. En
même temps, vous avez le président du Conseil du trésor
qui, devant le Canadian Club, dit: La solution au problème du
financement des universités ne se trouve pas dans une augmentation des
subventions du gouvernement. Il va falloir revoir toute la question de la
tarification des services. C'est pourquoi je suis toujours un peu
préoccupée lorsqu'on présente ces questions comme
étant: Oui, je tiens mon bout, sauf qu'on ne sait plus qui tient le bon
bout dans ce gouvernement et de qui relèvent les décisions,
finalement. À présent, sur... Oui.
M. Jolivet: Mme la Présidente, juste avant que ma
collègue continue, comme il est 17 heures, je sais que des gens veulent
aller à une exposition au Musée du Québec. Comme les
membres du pouvoir n'ont pas posé de questions et que je ne pense pas
qu'ils vont en poser, ils pourraient y aller et cela ne nous dérangerait
pas.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Je vous ferais
remarquer, M. le député de Laviolette, que nous avons besoin du
quorum et que les membres du gouvernement font leur devoir et surveillent
exactement tout ce que vous dites.
M. Jolivet: Madame, on ne demandera jamais le quorum.
M. Gardner: Ce n'est pas le nombre des questions non plus, c'est
la qualité. Il faudrait penser à la qualité aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je pense que
les membres du gouvernement sont très attentifs à toutes vos
questions.
Mme Blackburn: Je vais revenir sur un autre aspect de ce projet
de loi. On a posé la question ce matin, le ministre nous a donné
des explications touchant les allocations de présence. J'aimerais
savoir, d'une part, si une directive du Conseil du trésor peut invalider
un article de loi. On a justement quelqu'un qui pourrait donner son avis
là-dessus, si le ministre veut l'y autoriser, et nous dire si c'est
possible. (17 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi, je pense que votre question n'a aucun
rapport avec le projet de loi 26. Nous sommes en train d'étudier la Loi
modifiant la Loi sur le Conseil des universités et non le financement.
J'aimerais revenir à la pertinence si c'est possible.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, la question que je
soulève touche la Loi sur le Conseil des universités
précisément, dans laquelle il y a un article qui prévoit
que les membres peuvent être rémunérés et recevoir
des allocations de présence fixées par le gouvernement. Ma
question au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science
était la suivante: Est-ce que tous les organismes qui relèvent de
sa responsabilité reçoivent les allocations de présence au
même titre que le Conseil supérieur de l'éducation? Ce
matin, il nous a dit, concernant le Conseil supérieur: II n'est pas
question, pour nous... Je serais contre le fait qu'on puisse abolir les
allocations de présence.
À ce moment-là, est-ce qu'il tient compte de la
volonté du Conseil des universités qui s'est plié à
la directive du Conseil du trésor? En est-il de même pour les
autres conseils consultatifs, le Conseil de la science et de la technologie,
qui relèvent du ministre? Il y en a un aussi sur la langue. Il y a
également le Conseil des collèges.
M. Ryan: Je suis un peu embarrassé, car la
présidente vient d'indiquer qu'il n'y a pas d'amendement proposé
par le gouvernement à cet article de la Loi sur le Conseil des
universités. L'article 10 demeure tel quel. Il n'y a aucun amendement
sur la table à ce sujet.
Mme Blackburn: Je veux bien comprendre, par la réponse du
ministre, qu'il refuse de répondre à ma question.
La Présidente (Mme Bélanger): Votre question n'est
pas pertinente, Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Bien. On pourra toujours la poser en Chambre, Mme
la Présidente.
M. Ryan: Cela nous fera plaisir. Cela fait longtemps qu'on vous a
entendue.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous
avez tous les droits en Chambre de poser n'importe quelle question.
M. Jolivet: Est-ce que je peux...
Mme Blackburn: ...n'importe quelle réponse
également.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Cela n'a peut-être pas trait à cet
article, mais je tiendrais à faire remarquer au ministre que nous
reviendrons sur l'article 2, puisqu'on dit; "Le gouvernement fixe sa
rémunération, ses avantages sociaux et ses autres conditions de
travail". Mais, au moment où nous abordons le projet de loi comme tel,
je suis un peu surpris, je suis vraiment surpris. J'ai fait sortir les
recommandations et les observations sur l'organisation gouvernementale dans les
recommandations du rapport Gobeil. Je pense que cela a un effet. On a devant
nous un projet de loi qui amende la Loi sur le Conseil des universités
et on a, en même temps, un autre document, qu'on le veuille ou non, cela
dépend de la façon dont les gens du gouvernement
l'interprètent, qui dit que nous devons abolir les organismes
consultatifs suivants: le Conseil des universités et le Conseil des
collèges.
Comme le ministre vient de dire qu'on n'applique pas le rapport Gobeil,
je dois lui dire qu'hier on a eu trois projets de lois le premier, abolissant
le Conseil des arts du Québec, est sur la liste; l'autre, concernant le
Conseil d'artisanat du Québec, est sur la liste. Donc, nous arrivons
à cela. En même temps on dit: soit maintenu. À la page
suivante, à la page 14, on dit qu'on doit réaménager le
Conseil supérieur de l'éducation et la Commission consultative de
l'enseignement privé, et on termine en disant: C'est dans ce contexte
qu'on recommande l'abolition du Conseil des collèges et du Conseil des
universités.
On vient me proposer un projet de loi qui a pour effet d'amender la Loi
sur le Conseil des universités, pendant que, comme le disait ma
collègue, un autre ministre de ce même gouvernement vient nous
dire qu'il veut voir l'abolition du Conseil des universités. Je me
demande ce qu'on fait. Est-ce qu'on fait cela et, dans deux ou trois mois, vous
allez nous proposer l'abolition complète du Conseil des
universités, donc, on fait le travail pour rien aujourd'hui? Ou
êtes-vous sérieux et avez-vous vraiment l'intention de maintenir
le Conseil des universités? Si vous le maintenez, vous le maintenez avec
ces amendements.
Mais ne venez pas dire que ma collègue a tort - c'est seulement
sur ce point, car c'est elle qui a la parole - de parler des jetons de
présence. On en parle à l'article 8 et on vous pose la question.
"Le gouvernement fixe sa rémunération, ses avantages sociaux et
ses autres conditions de travail." Alors, on vous demande ce qui arrive pour
les autres, compte tenu de ce qu'on entend ici et là concernant les
jetons de présence.
Je voulais seulement prendre la part de ma collègue, Mme la
Présidente, quant à la décision que vous sembliez vouloir
prendre à la suite de ce que le ministre vous disait, mais je pense
qu'il oubliait complètement l'article qu'il nous propose, soit l'article
2.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette, nous ne sommes pas encore rendus à
l'article 2.
M. Jolivet: Je veux dire qu'on voulait accélérer le
processus en posant la question sur l'ensemble, mais, si vous voulez qu'on
reste, on y reviendra tout à l'heure. C'est ce que je voulais vous
dire.
M. Ryan: Mme la Présidente, au point où nous en
sommes, je pense qu'on devrait prendre l'article 1.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Ryan: Parce qu'il y a longtemps qu'on a dépassé
le stade des déclarations d'ouverture.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 1. M. le ministre de l'Enseignement supérieur.
M. Ryan: Je pense que l'article 1 du projet de loi dit exactement
ce qu'il veut dire. Il est emprunté d'une formule déjà en
usage dans d'autres textes législatifs traitant d'organismes similaires.
Je ne vois pas quelle utilité pourrait avoir une explication
additionnelle de ma part. Je pense que le texte est très clair et dit
exactement ce qu'il veut dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Si M. le ministre refuse de répondre aux
autres questions, effectivement, si on prend tout seul et de façon
isolée cet article, cela peut avoir comme effet d'améliorer le
fonctionnement du Conseil des universités. Ce que je lis dans cet
article, c'est que, si on est en train de prendre des dispositions pour
s'assurer qu'il n'y a pas de vacances trop importantes au sein du Conseil des
universités, c'est parce que les modes de nomination ne seront pas
beaucoup plus efficaces. Cela a été beaucoup plus reproché
au présent gouvernement que cela ne l'a été au
gouvernement antérieur.
Autrement, on ne serait pas en train de vouloir mettre dans la loi une
disposition qui, finalement, vient compenser une certaine lenteur du
gouvernement à faire ses nominations. Est-ce que je dois comprendre cela
de la part du ministre?
M. Ryan: Non. C'est un projet de loi dont j'ai
hérité quand je suis arrivé au ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science. J'ai trouvé qu'il
était raisonnable, justifié, pondéré, clair et
satisfaisant.
Mme Blackburn: À ce moment-là...
M. Ryan: Je ne l'ai...
Mme Blackburn: Mme la Présidente, est-ce à dire que
tout ce qui venait du précédent gouvernement passe la rampe sans
examen?
M. Ryan: Nous avons très bien fait le partage entre les
choses qui étaient bonnes et les choses qui ne l'étaient point.
Il y en a un bon nombre qui furent laissées de côté
après examen.
Mme Blackburn: Tout ce que je voulais savoir du ministre...
M. Ryan: Et d'autres furent retenues parce qu'elles
étaient bonnes.
M. Jolivet: ...
M. Ryan: D'autres furent retenues parce qu'elles étaient
bonnes, dont celle-ci.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, je voulais savoir du
ministre s'il croit utile d'ajouter cette modification à la Loi sur le
Conseil des universités. Est-ce qu'on doit comprendre par là
qu'il pourra y avoir encore des retards dans les nominations au sein des
conseils d'administration et des conseils consultatifs et,
particulièrement, de celui-ci? Sinon, j'imagine qu'on ne met pas cela
exclusivement pour rendre la loi conforme à l'autre lot. Pas conforme,
mais je veux dire équivalente en matière de...
M. Ryan: Question hautement hypothétique, mais nous ferons
tout notre possible pour qu'il n'y ait pas de retard.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'article...
M. Ryan: Je n'ai pas d'intérêt à ce qu'il y
ait des retards là. Je n'ai aucun intérêt. Mon
intérêt comme ministre est que les postes soient comblés
dans les meilleurs délais et que, si des facteurs justifiables dans
certains cas ont pu retarder une nomination ou l'autre, le conseil n'en souffre
pas et que cette clause serve de valve de sûreté. Ce n'est pas
autre chose. La meilleure preuve de notre bonne foi est le fait que nous la
prenons telle quelle dans un autre texte de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
1 du projet de loi 26 est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
2. M. le ministre de l'Enseignement supérieur.
M. Ryan: Pour bien comprendre cet article, je crois qu'il faut
examiner ce que la Loi sur le Conseil des universités dit du
président. La Loi sur le Conseil des universités, dans son
article 6, dit ceci: "Le président du Conseil des universités est
nommé pour cinq ans. Il doit s'occuper exclusivement du travail et des
devoirs de sa fonction. Son traitement est fixé par le gouvernement."
Mais la loi ne prévoit pas ce qui va se produire lorsque le
président devient incapable d'agir, surtout pour raison de maladie. Il
est arrivé une expérience dans le passé qui m'a
été signalée par le président du Conseil des
universités. Le président a été incapable d'agir
par maladie et, là, le gouvernement a nommé une personne pour le
remplacer temporairement. Mais il s'est rendu compte que cette personne
n'était pas habilitée par la loi à signer des
chèques et des effets de commerce et des documents engageant le conseil.
C'est là que les conseillers juridiques ont conclu qu'il faudrait
modifier la loi de manière qu'en cas d'incapacité d'agir du
président ce dernier puisse être remplacé par une personne
nommée par le gouvernement pour exercer ses fonctions tant que dure son
incapacité. Le texte de l'amendement que nous projetons ajoute ceci: En
pareil cas le gouvernement fixe la rémunération, les avantages
sociaux et les autres conditions de travail du président par
intérim.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Est-ce que le ministre peut nous dire s'il y a un
équivalent dans la loi des collèges? De mémoire, je ne le
retrouve pas.
M. Ryan: La prochaine fois il faudra qu'on amende la loi des
collèges pour prendre ce qu'il y a de bon dans la Loi sur le Conseil des
universités. C'est une chose qui peut être envisagée. Je
m'excuse, c'est compris dans la Loi sur le Conseil des collèges à
l'article 9.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Ryan: Je peux vous en passer... Vous l'avez, c'est très
bien. C'est compris, par conséquent, dans la Loi sur le Conseil des
collèges, cela aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2 est adopté?
Mme Blackburn: Peut-être juste avec un commentaire. Cela ne
m'apparaît pas un gros menu législatif encore une fois. Sauf que
pour le Conseil des universités, particulièrement le premier
article... L'autre, ce sont des cas vraiment exceptionnels ou très
à la marge. Je pense que, dans certains cas, cela a pu causer
préjudice au bon fonctionnement de ce conseil quand il se retrouvait
avec quatre ou cinq membres en moins.
M. Jolivet: Surtout, Mme la Présidente, dans le contexte
où le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science va
à l'encontre d'une recommandation - nous allons aussi à
l'encontre de cette recommandation - pour l'abolition du Conseil des
universités. S'il propose cet amendement, c'est qu'il est pour le
Conseil des universités et qu'il va à rencontre de son
collègue du Conseil du trésor. Alors, on ne peut pas être
en désaccord.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2 du projet de loi 26 est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle
l'article 3.
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Est-ce
que le titre du projet de loi 25, Loi modifiant la Loi sur le Conseil des
universités, est adopté?
Mme Blackburn: Projet de loi 26, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Projet de loi 26, je
m'excuse.
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le projet
de loi 26 dans son ensemble est adopté?
Des voix: Adopté.
Projet de loi 28
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle le projet
de loi 28, Loi modifiant la Loi sur les collèges d'enseignement
général et professionnel. M. le ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science.
Nous allons suspendre pour quelques minutes»
M. Ryan: Pour résumer brièvement cette modification
que nous proposons à la loi du Conseil des collèges...
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, M. le
ministre, j'avais suspendu pour quelques minutes.
M. Ryan: Excusez.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous reprenons les
travaux.
Remarques préliminaires
M. Claude
Ryan
M. Ryan: Mme la Présidente, pour expliquer
brièvement les modifications que nous proposons à la Loi sur les
collèges d'enseignement général et professionnel, je
voudrais en venir tout de suite à l'essentiel. Il y a deux ans, un an et
demi plutôt, l'Assemblée nationale adoptait la loi 30. Je crois,
si mes souvenirs sont bons, qu'il s'agissait d'une loi omnibus dans laquelle le
gouvernement précédent avait introduit une disposition
l'habilitant à agir en matière de réglementation des
conditions, de travail dans des établissements d'enseignement, en
particulier dans des collèges. Dans cette modification apportée
en 1985, le gouvernement se voyait attribuer le pouvoir de déterminer
par règlement les conditions de travail, la classification, la
rémunération, les recours et les droits d'appel des membres du
personnel des collèges qui ne sont pas membres d'une association
accréditée au sens du Code du travail. (17 h 15)
Ce règlement venait confirmer une pratique déjà
établie, en vertu de laquelle le gouvernement déterminait
déjà un certain nombre de conditions de travail affectant les
personnels non syndiqués, les personnels-cadres des institutions
d'enseignement, y compris les commissions scolaires. Il nous est apparu
opportun de proposer des modifications à ce texte législatif,
parce qu'il va trop loin d'une certaine manière et peut être
interprété comme autorisant le ministre à
déterminer par règlement toutes les conditions de travail, sans
exception, des membres non syndiqués du personnel des
collèges.
Si le projet de toi que nous proposons est adopté, le mot "les"
conditions de travail sera remplacé par le mot "des". Cela veut
dire que le gouvernement déterminera certaines conditions de
travail. C'est compris, cela reste dans le texte de loi, la
rémunération. Mais il ne déterminera pas toutes les
conditions de travail, ce qui veut dire que les collèges jouiront d'une
latitude plus grande.
En retour, afin d'éviter que les collèges ne soient
encouragés à agir chacun d'une manière indépendante
des autres, on ajoute un alinéa autorisant le ministre à
procéder par règlement de manière à prévoir
l'obligation pour un collège de se doter d'une politique de gestion de
ses personnels non syndiqués afin de régir les conditions de
travail qui ne seraient pas déterminées par le ministre. On veut
que ces choses-là soient établies clairement par voie de
politique réglementaire d'un collège. Le règlement
qu'édicterait le ministre préciserait les matières sur
lesquelles doit porter pareille politique. Il prévoirait aussi les
modalités moyennant lesquelles elle doit donner lieu avant d'être
adoptée à des consultations préalables ainsi que les
modalités devant présider à son adoption et à sa
mise en oeuvre.
Voilà l'essentiel du changement que nous nous proposons
d'apporter à la Loi sur les collèges avec le projet de loi 28. Un
autre amendement est proposé, et j'en discuterai lorsque nous en
viendrons aux articles 2 et 3 du projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Discussion générale
Mme Blackburn: Mme la Présidente, peut-être une
brève question et, ensuite, je ferai un certain nombre de commentaires.
Et-ce que le ministre peut nous dire si ce projet de loi sortait aussi des
cahiers du gouvernement précédent, si c'est un projet de loi qui
avait été présenté par le gouvernement
précédent? Est-ce qu'il peut nous expliquer à la
lumière de quoi on a décidé qu'il était important
d'apporter cette modification? Qui l'a suggérée? Est-ce qu'il
peut nous faire l'historique de cela? Parce que je connais assez le
réseau pour me rappeler que cela n'avait pas causé de
problèmes tels que cela nous oblige à nous asseoir à
nouveau avec un projet de loi.
M. Ryan: M. Lanoux est directeur général par
intérim de la Direction des études collégiales. Le mot
"les" aurait été glissé par inadvertance dans le texte,
par suite d'une erreur commise par une copiste. Dans le texte original,
c'était le mot "des" qui figurait, et le mot "les" s'est glissé
par suite d'une erreur de transcription.
En réponse à l'autre partie de votre question,
c'était parmi les projets qui m'ont été transmis à
mon arrivée au ministère, par conséquent, qui n'a pas
été mis en route par l'initiative personnelle du ministre actuel.
C'est que je suis un homme de continuité qui a su reconnaître ce
qui était bon.
M. Jolivet: J'ai simplement un point, M. le ministre.
M. Ryan: Oui. J'écoute.
M. Jolivet: C'est parce que j'ai un petit problème. Je
veux bien comprendre. Vous dites: Par le remplacement dans la première
ligne du premier alinéa du mot "les" par le mot "des". Cela veut dire
que, si je relis le texte, cela serait: Le ministre peut, par règlement,
déterminer des conditions de travail, la classification, la
rémunération, les recours et les droits... Voulez-vous
m'expliquer pourquoi cela ne serait pas "les" plutôt que "des"?
M. Ryan: Il y a bien des conditions de travail qui vont
être déterminées par les collèges eux-mêmes.
Le ministre ne statuera que sur les conditions de travail qui lui
apparaîtront vraiment essentielles de déterminer à ce
niveau. C'est seulement une partie des conditions de travail qui sera
déterminée par le ministre, non pas les conditions de
travail.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui. C'est le mode réglementaire pour
amener les collèges à se doter de politiques de gestion des
personnels non couverts par des ententes de travail, des conventions de
travail. Je me rappelle qu'au moment où on examinait ces questions les
fonctionnaires auraient aimé que les règles qui s'appliquaient
à la fonction publique, particulièrement ce qui touchait à
ce qu'on appelle le mérite pay, s'appliquent également dans les
collèges. Sur cette question, la Fédération des
cégeps, de même que le Conseil des collèges à
l'époque, s'étaient élevés contre une pratique qui
aurait voulu qu'on calque les politiques de gestion des personnels dans les
collèges sur celles de la fonction publique. Pour notre part, on
estimait à l'époque que c'était faire beaucoup
d'ingérence à l'intérieur des collèges, lorsqu'on
était en train de vouloir fixer une partie des conditions de travail des
personnels - ce sont généralement ce qu'on appelle des personnels
hors cadres, personnels de soutien ou secrétaires de cadres et ainsi de
suite - quoique sur le principe j'ai toujours été favorable
à une attitude qui avait comme effet d'amener les collèges
à se doter de politiques de gestion des ressources humaines.
Connaissant l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur et de
la Science, on aurait pu penser qu'il aurait pu aller un peu plus loin. Je dois
dire que j'ai été étonnée
de la réponse qu'il m'a faite en Chambre en disant: La
députée de Chicoutimi, qui pense que cet article devrait couvrir
la gestion de toutes les ressources humaines, et non seulement les ressources
humaines qui ne sont pas l'objet d'un convention collective, qui ne sont pas
couvertes par une convention collective... J'ai été
étonnée de la réponse du ministre qui m'a dits Elle
pourrait le demander à son collègue de Joliette qui connaît
cela, les histoires de syndicats et de négociations, pour se faire dire
ce que la FEC et la FNEQ penseraient d'un tel règlement sur la gestion
des ressources humaines.
J'ai été étonnée d'entendre le ministre me
dire cela. Et c'est sur cela que j'aimerais qu'on revienne parce que moi, je
dis: Ou cet article est valable pour tous les personnels ou il ne l'est pas
parce que j'ai de la difficulté à penser qu'il faut absolument un
encadrement particulier pour les personnels cadres alors qu'on estimerait que
la convention de travail sert de manuel de gestion. C'est un peu ce que je dois
comprendre par les propos du ministre, hier. J'ai été
étonnée. Je me diss Ou on pense que les collèges devraient
se doter de politiques de gestion de personnels et de tous les personnels, et
je ne vois pas pourquoi on ferait une particularité pour le cas des
personnels cadres...
J'aimerais sur cela que le ministre nous dise pourquoi on s'arrête
là, pourquoi on va jusque-là dans un premier temps. Et, si on va
jusque-là, pourquoi ne couvre-t-on pas tous les personnels? À
moins que le ministre ne me dise qu'il estime que les conventions collectives
servent de politiques de gestion de personnels.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Regardez. Tout d'abord, je vais essayer de
préciser un petit peu quel pourrait être le partage que nous
envisageons. Nous avons mis "des", ce n'est pas pour nous amuser ni prendre le
temps de l'Opposition, c'est parce qu'il y avait des raisons. Je vais essayer
de donner des exemples de ce qui relèverait du règlement
imposé par le ministre et des choses qui resteraient de la
compétence des collèges. Les choses qui feraient partie de la
détermination ministérielle seraient surtout des choses à
incidence monétaire, comme les montants forfaitaires reliés
à la détermination du traitement, les primes, les vacances
annuelles, les régimes d'assurance collective, les droits parentaux, en
particulier les congés de maternité, de paternité ou
d'adoption, les caisses de congés de maladie, la stabilité
d'emploi, les mesures de fin d'emploi, les indemnités de départ,
etc. Vous savez comme moi qu'il est très facile pour les institutions de
se lancer dans un sens ou dans l'autre. On a souvent eu des cas en Chambre
d'indemnités de départ qui nous étaient apparues
considérables. Avec une détermination au niveau
ministériel, nous avons des garanties que les clauses à incidence
directement monétaire seront gérées de manière
à peu près semblable, un peu partout sur le territoire.
D'autre part, il y a certaines clauses qui, dans notre esprit, devraient
d'abord relever de la gestion de chaque établissement. Ces clauses
comportent, notamment, les mécanismes et les objets de consultation,
d'organisation administrative et des rèqles d'effectifs ainsi que
l'emploi comprenant, notamment, l'engagement, les critères
d'admissibilité, la sélection, l'évaluation, le dossier
professionnel, le non-réengagement, le congédiement, les
bénéfices de l'emploi comprenant les vacances annuelles sauf le
quantum, évidemment, les congés fériés, les
congés sociaux, les congés pour charges publiques, les absences
pour affaires professionnelles, etc. Évidemment, ces choses ont
déjà été discutées avec la
Fédération des collèges et les associations syndicales. Il
y a déjà une association professionnelle qui regroupe les
employés concernés. Il y a déjà un large accord
là-dessus. Pour cette question, je pense que cela clarifie davantage la
portée du projet de loi. On voit qu'en changeant le mot "les" par le mot
"des", on n'agit pas par caprice, mais pour répondre à des objets
qui sont beaucoup plus substantiels qu'ils ne pourraient le sembler au premier
abord.
En ce qui touche la question de la députée de Chicoutimi,
c'est vrai que le projet de loi n'embrasse que les employés qui ne sont
pas membres d'associations accréditées au sens du Code du
travail. C'est vrai, c'est délibéré; c'était comme
cela dans le texte de loi quand nous l'avons reçu en arrivant au
pouvoir, et nous pensons que cela doit être maintenu non pas parce que
les conventions collectives servent de manuels de gestion, mais parce que nous
devons d'abord établir les conventions collectives avec les syndicats
concernés et, ensuite, nous pensons que la partie qui relève
d'une détermination nationale est contenue dans les conventions
collectives. Les règles de base pour la formation des groupes sont
déterminées sur le plan national; c'est compris là-dedans.
Les dispositions concernant la sécurité d'emploi sont
également des dispositions à incidence nationale, qui seront
déterminées par la négociation nationale. Mais, surtout
avec la loi 37, création de l'ancien gouvernement, évidemment,
qui prévoit qu'un grand nombre de matières doivent être
négociées dans chaque établissement, nous ne voulions pas
laisser planer la perspective d'une réglementation ministérielle
sur des questions que les collèges tiennent beaucoup à garder
sous
leur propre responsabilité. Cela ne veut pas dire que nous ne les
encourageons pas à pratiquer dans ces questions également des
politiques de gestion. Cela veut plutôt dire que nous leur faisons
confiance pour établir en consultation, nous le souhaitons vivement,
avec les autres établissements, leur fédération et le
ministère, des politiques de gestion aussi bonnes que celles des
personnels non syndiqués au sens du Code du travail.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi. (17 h 30)
Mme Blackburn: Je pense, Mme la Présidente, que "des" ou
"les", d'autant plus que c'était une erreur de typographie... Je pense
bien que, jusque-là, cela va. Ce que le ministre nous a expliqué,
c'est que le partage ressemblait finalement au partage des principaux objets
des tables de négociation concernant les personnels syndiqués.
Jusque-là, cela va bien. Mais je reviens - et, là-dessus, le
ministre ne m'a pas convaincue... Le moindrement qu'il va examiner toute la
question de la gestion des personnels dans les collèges - je
m'étonne qu'il ne se soit pas déjà penché sur cette
question - il constatera que ce qu'on appelle l'évaluation des
personnels, politique de gestion des personnels, de perfectionnement des
personnels, de nomination des personnels dans les collèges, c'est parmi
les activités les plus difficiles pour ne pas dire les plus
périlleuses pour une administration.
J'ai déjà entendu le ministre nous dire là-dessus
qu'il fallait se donner des mesures pour procéder. Je m'étonne en
lisant le deuxième paragraphe de l'article 1 qui dit: "Le
règlement peut prévoir l'obligation pour un collège de se
doter, dans le délai que le ministre peut prescrire, d'une politique de
gestion de ce personnel..." L'obligation, je le maintiens, aurait pu être
faite pour tous les personnels comme les collèges. On avait
envisagé, à l'époque, de faire un règlement qui les
obligeait à faire un rapport annuel et à fixer le contenu des
rapports annuels en disant: II ne faudrait pas le faire à leur place
sauf qu'il faudrait savoir à quelle condition le ministre peut s'assurer
- je me rappelle très bien le discours - de la validité des
diplômes qu'il signe. La seule façon pour le ministre,
c'était vraiment de parler d'évaluation institutionnelle. Parler
d'évaluation institutionnelle sans parler d'évaluation des
personnels, il y a comme un trou là quelque part. Je m'étonne
encore que le ministre puisse dire ici: C'est exclusivement sur la bonne
volonté des parties qu'on pourra établir une politique
d'évaluation des personnels, une politique de gestion des personnels
dans les collèges.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la
Science.
M. Ryan: Oui, je pense qu'il y a une chose dont conviendra la
députée de Chicoutimi. Un établissement collégial
ne peut pas se donner une politique de gestion de son personnel syndiqué
qui ne tienne pas compte de la convention collective.
Mme Blackburn: Dans le cas qui nous concerne, c'est la même
chose; il y aura un certain nombre d'éléments, de
règlements déterminés, des conditions
déterminées par règlement par le gouvernement, par le
ministère. Ce sera l'équivalent du contenu de la convention
collective. J'imagine que ce qui sera demandé dans les collèges
viendra compléter sur des clauses normatives et non pas à
incidence non financière...
M. Ryan: Toutes les clauses que j'ai mentionnées
comme...
Mme Blackburn: ...à incidence financière.
M, Ryan: Mais celles-là seront réglées, dans
le cas des employés syndiqués, par la convention collective.
Mme Blackburn: Oui et dans le cas des employés non
syndiqués par voie réglementaire.
M. Ryan: C'est cela. Exactement.
Mme Blackburn: C'est bien ce que j'ai compris. C'est donc la
même chose pour le personnel syndiqué sauf qu'une partie de leurs
conditions de travail est fixée par la voie de négociations au
plan local, on le sait. Est-ce que le ministre est en train de me dire que la
convention collective est un manuel de gestion de personnel? C'est comme cela
que la question se pose par rapport à cela.
M. Ryan: Ce que je vous dis, c'est qu'un manuel de gestion
sérieux devra être fait. Chaque fois qu'il y a eu une convention
collective, il faut le réexaminer pour incorporer les changements
établis dans la convention collective. Il ne peut pas être
conçu complètement indépendamment de cela.
J'ai dirigé une entreprise pendant quinze ans. Je n'avais pas de
manuel de gestion, j'avais ma convention collective. J'avais fait mettre dedans
ce que je voulais, par exemple. Je n'avais pas deux bibles, une que j'avais
signée avec l'autre et une autre pour mon usage personnel. Je marchais
avec celle-là et cela allait très bien. Les conventions sont
tellement détaillées aujourd'hui qu'il n'y a pas besoin de gros
manuels à part cela. Si un collège veut s'en
donner, il est absolument libre de s'en donner. Je suis de
l'école que tu n'as pas besoin de dix pages de règlement pour
traverser la rue.
Mme Blackburn: Sur cette question...
M. Ryan: Sous l'empire des conventions collectives, vous
êtes tenus de manière très serrée en matière
de rémunération, vous ne pouvez pas jouer avec cela. On ne peut
pas donner à l'un plus qu'à l'autre.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, je pense que je ne
pourrai pas entendre de la part du ministre, j'allais dire un avis assez
éclairé sur cette question parce que je constate qu'il n'a pas
été très proche de ce dossier-là. Je le comprends,
il n'y a pas longtemps qu'il est en fonction. Mais tous les gens, je pense
bien, qui ont été - M. Lanoux le cite - un peu proches de
l'organisation des collèges et de leur fonctionnement savent bien qu'il
y a quelque chose d'extrêmement difficile à se donner dans un
collège et ce n'est pas une politique de ' gestion du personnel qui
viendrait contredire des dispositions de la convention collective. On sait bien
que cela n'est pas possible. Que les collèges se dotent d'une politique
de gestion du personnel qui intègre les éléments de la
convention collectives cela apparaît quelque chose qui serait tout
à fait normal. Je pense que le ministre, le moindrement qu'il va se
pencher sur cette question, va réaliser qu'effectivement il y a
là quelque chose. S'il avait rencontré le Conseil des
collèges... Il l'a rencontré, mais probablement qu'on n'a pas
attiré son attention là-dessus. Je pense particulièrement
à la commission d'évaluation.
M. Ryan: Précisément. Si vous me dites qu'il
faudrait qu'on ait une politique d'évaluation, là, je comprends.
Là, on parle de choses précises qui ne peuvent pas être
réglées uniquement ni exclusivement par la convention collective.
Mais nous ne sommes pas rendus au stade d'obliger trop fortement. Nous faisons
des progrès considérables par la voie de l'incitation. La
commission d'évaluation accomplit un travail qui est très valable
à mon point de vue. Nous avons rencontré le Conseil des
collèges récemment et nous avons discuté de cette
question. Peut-être que, d'ici à un an ou deux, nous arriverons au
point où il y aura quelque chose qui peut être fait dans le sens
de ce que vous dites. Je n'ai pas d'objection. Mais ce n'est pas mûr
actuellement. Ce n'est qu'une question qu'on ne veut pas mettre la charrue
devant les boeufs.
Mme Blackburn: À ce moment-là, pourquoi sentir le
besoin d'intervenir, M. le ministre, précisément pour le
personnel cadre?
M. Ryan: Regardez! Nous n'intervenons pas. Cela est
déjà dans la loi. C'est dans l'article 18.1 de la Loi sur les
collèges. Cela a été introduit par le gouvernement
précédent il y a à peine un an et demi. Savez-vous
pourquoi cela a été introduit? C'est parce que cela se faisait
et, au point de vue légal, on avait des doutes sur la validité de
ce qui se faisait. Les conseillers juridiques ont dit au gouvernement: II faut
que vous ayez toute la sécurité nécessaire parce qu'il
pourrait arriver que ce soit contesté par des organisations syndicales
ou autres devant les tribunaux et que toutes les mesures adoptées de ce
point de vue soient invalidées. On s'est dits Par mesure de
sécurité, comme c'était fait...
À part cela - c'est une chose qui m'a surpris - à un
moment donné, j'étais en commission parlementaire et le
président de l'Association des cadres scolaires y était. J'ai
évoqué cette loi et j'étais sûr d'avoir son apppui.
Je trouvais cela abusivement centraliste. J'ai été
renversé de me faire répondre par lui qu'il en voulait de cela,
qu'il ne se fiait pas à ses employeurs individuels. Il tenait bien gros
à avoir une politique comme celle-là. Cela a été
adopté par l'ancien gouvernement. Je crois que nous autres, nous avons
voté pour, finalement, si mes souvenirs sont bons. Je ne me souviens pas
exactement, parce que j'avais critiqué cette clause. J'avais le
même réflexe que vous et je vous comprends très bien. J'ai
eu le même réflexe. Après cela, on est pris. Nous autres,
avec le projet de loi, nous le diminuons. Nous diminuons la portée de
cet article. Nous la réduisons d'à peu près la
moitié. Et ce que je ne comprends pas, c'est que, dans la suggestion que
faisait la députée de Chicoutimi, elle voudrait presque
suggérer qu'on ajoute un autre paragraphe pour prendre le secteur des
employés syndiqués aussi. Je ne suis pas sûr.
Éventuellement, comme je vous le disais, dans le secteur de
l'évaluation, dans un secteur très précis, quand nous
aurons une prise assez forte sur le problème pour être capables
d'agir dessus, peut-être que cela va s'imposer.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Le ministre nous dit que, en changeant le "les"
pour "des", il vient diminuer de moitié le pouvoir. On sait que
c'était à cause d'une erreur et non pas d'une volonté du
gouvernement d'intervenir dans tous les champs et, probablement, il n'est pas
non plus intervenu dans tous les champs.
On aurait pu se contenter de cette modification, mais ce n'est pas ce
que le projet de loi vient faire. Il vient faire une obligation aux
collèges, comme si les collèges étaient incapables de
négocier avec ce personnel-là des conditions étant
donné qu'il y a des associations de cadres dans les collèges qui
jouent, au plan des collèges, au plan des négociations des
conditions de travail, quasiment le même rôle que joue le syndicat.
Comme on fait confiance aux syndicats pour établir les règles de
fonctionnement...
M. Ryan: Continuez. On va vous répondre après.
Mme Blackburn: Ha! Ha! On en connaît tous les deux un bout
sur les collèges. C'est que les règles dans certains
collèges sûrement... Est-ce que c'est 40 sur 46? Je ne saurais les
établir, mais dans les collèges, généralement,
l'association des cadres joue ie même rôle que le syndicat au
niveau de la négociation des conditions de travail. Dans ce sens,
pourquoi ne leur fait-on pas la même confiance qu'on fait aux syndicats
accrédités?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
Mme Blackburn: Et c'est pourquoi j'ai de la difficulté. On
traite de façon... Parce qu'il ne s'agit pas seulement de changer un
"des" pour un "les". Il s'agit de faire obligation dans une matière
donnée au collège de se donner un règlement. Alors que
vous me dites que dans la convention collective, ce ne sont pas vraiment les
personnels qui sont couverts par une convention collective. Somme toute, les
conditions sont suffisamment arrêtées, on n'a pas besoin d'aller
plus loin. Au deuxième paragraphe, M. le ministre, je ne comprends pas
pourquoi on fait confiance aux associations accréditées pour
négocier une partie des conditions de travail et qu'on ne fait pas la
même confiance aux associations-cadres.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Ryan: Vous savez que la négociation des conditions de
travail ne se fait pas du tout sous l'empire de la même
législation. Pour les employés qui font partie d'associations
régies par le Code du travail, la procédure de négociation
est définie dans le Code du travail, en particulier dans les
dispositions qui regardent les secteurs public et parapublic, tandis que pour
les autres qui négocient ces ententes, ce sont plutôt des ententes
que des conventions collectives au sens fort du terme. Ils n'ont pas le
même pouvoir de négociation. Des cadres dans un collège, ce
n'est pas très nombreux et eux-mêmes nous ont dit, à
l'occasion de consultations qui ont été faites
antérieurement au dépôt du projet de loi, qu'ils
étaient très favorables à cet alinéa-ci que nous
voulons ajouter, prévoyant l'obligation pour les collèges de se
doter d'une politique de personnels.
Maintenant, j'ajoute un point qui avait échappé à
ma souvenance tantôt. Dans le régime pédagogique des
collèges que nous avons examiné au printemps de 1984 en
commission parlementaire et qui fut proclamé par le gouvernement le 18
juillet 1984, je trouve l'article suivant, l'article 269: "Les collèges
doivent se doter d'une politique de gestion pour leur personnel." C'est
là un règlement du gouvernement, le régime
pédagogique des collèges. C'est écrit en toutes lettres
dedans.
Mme Blackburn: Alors, pourquoi faut-il en faire un article,
modifier la loi pour l'inscrire, si c'est déjà inscrit?
M. Ryan: Parce que c'est pour les cadres ici. Écoutez,
c'est pour assurer la validité juridique des décisions que
prendra le ministre dans des domaines dont la détermination lui est
confiée par la loi. Cela n'est pas ici. C'est cela qu'on ajoute dans la
loi.
Mme Blackburn: Ce n'est pas redondant avec la loi. Je ne dis pas
le premier article où vous changez le "des" pour "les". Je pense que
tout le monde va comprendre. Le second. Si c'est déjà
prévu dans le règlement qui établit le régime
pédagogique. Il faudrait que je le revoie. On n'en a qu'une copie.
M. Ryan: Excusez-moi. J'ai fait une erreur tantôt.
Excusez-moi. Cela m'étonnait que je ne me souvienne pas de cela. C'est
dans le règlement actuel sur les conditions d'emploi. C'est dans le
règlement qu'on va nous demander de valider à l'annexe I ici. Ce
n'est pas dans le régime pédagogique. J'ai fait une erreur
tantôt. D'accord? Je l'admets.
Alors, c'est déjà dans ce règlement-ci et nos
conseillers juridiques insistent pour que nous le transcrivions dans le texte
de la loi pour qu'il ait sa pleine validité juridique. C'est juste un
souci de continuité et de renforcement juridique de l'autorité du
gouvernement dans ce domaine.
Mme Blackburn: Bien. Mais à mon avis, la question demeure:
Pourquoi ne fait-on pas confiance aux ententes locales et qu'on soit
obligé ici de prévoir l'obligation pour un collège de se
doter, dans le délai que le ministre peut prescrire, d'une politique
de
question de ce personnel? (17 h 45)
M. Ryan: II arrive dans le secteur des collèges exactement
ce qui est arrivé dans le secteur des commissions scolaires. Ce sont les
associations de cadres qui sont venues voir le ministre
précédent, parce que cela a été adopté en
1985, pour lui dire; Nous aimerions avoir cela dans la loi parce qu'ils ne
faisaient pas confiance à 46 employeurs différents. Ils voulaient
avoir une garantie, une certaine uniformité dans tout le Québec.
Je me souviens, quand on avait discuté avec les cadres des commissions
scolaires, cela a été le même problème. Ils
étaient venus nous faire une thèse à la commision
parlementaire en faveur de l'autonomie des commissions scolaires. Moi, j'avais
été témoin de l'adoption de cet article dont nous parlons,
parce qu'il vaut pour les commissions scolaires aussi, mutatis mutandis.
Je leur avais dit: On a une clause dans la loi qu'ils sont allés
nous imposer récemment et qui envoie toute la décision de vos
conditions de travail à Québec; vous êtes contre cela. Ils
étaient gênés et embarrassés comme tout. Le
président est venu me voir et m'a dit: Est-ce qu'on pourrait vous
rencontrer personnellement? Je l'ai fait venir la semaine suivante et il a dit:
On a un gros problème: nous sommes pour l'autonomie des commissions
scolaires, mais nous voulons que nos conditions de travail soient
déterminées par Québec. C'est malheureusement la situation
paradoxale devant laquelle je m'étais trouvé placé,
à mon grand étonnement. Je ne suis pas surpris que M. Lanoux me
rappelle que la même chose était arrivée avec l'ancien
ministre dans le cas des cadres de collèges. Ils veulent avoir une
certaine sécurité. Ils ne veulent pas être à la
merci d'un conseil d'administration qui peut parfois être tenté
d'obéir à des considérations autres que strictement
rationnelles.
Mme Blackburn: Le conseil d'administration d'un
collège...
M. Ryan: Au surplus, c'est plus valable dans le cas des
collèges parce que ce conseil d'administration n'est pas élu
comme le sont les commissaires d'écoles, par suffrage universel.
Mme Blackburn: Le conseil d'administration d'un collège,
finalement, adopte les nominations, mais a fort peu et de façon
très éloignée à voir avec la gestion, le
remplacement et les nominations des membres du personnel cadre et encore moins
des gérants. Celui qui gère la conciergerie, c'est assez rare que
vous voyez son nom passer au conseil d'administration du cégep, sauf
qu'il est prévu dans la loi des collèges que cela relève
de l'autorité du directeur général.
M. Tremblay (Rimouski): Par délégués du
conseil d'administration.
M. Ryan: Je comprends que Mme la députée de
Chicoutimi parle à partir d'une expérience qui lui est propre
parce qu'elle a été présidente, je croîs, du conseil
d'administration du cégep de Chicoutimi. Par conséquent, elle
parle de sujets qu'elle connaît bien. Elle a été
présidente du Conseil des collèges. Elle a pu voir ce qui se
passait dans un grand nombre de collèges également. Par
conséquent,, son témoignage est très intéressant.
Nous avons connaissance de plusieurs cas où le rôle du conseil
d'administration n'est pas nécessairement ie même d'une place
à l'autre. Il y a des endroits où le conseil d'administration est
un organisme plutôt de ratification et d'orientation
générale. Il y a d'autres cas où le conseil
d'administration intervient beaucoup dans la gestion, dans les nominations et
dans beaucoup de choses qui concernent la gestion courante d'une
institution.
On peut avoir l'opinion qu'on voudra là-dessus, mais il y a des
situations différentes.
Mme Blackburn: II est quand même aussi étonnant que,
malgré la propension du ministre à éviter tout ce qui est
trop réglementé, trop centralisé, trop encadré, on
s'en vienne adopter un projet de loi - et ce n'est pas exclusivement parce que
cela a été déposé par le gouvernement
précédent qu'il est pour ce projet de loi, je ne penserais pas -
qui a comme effet, à mon avis, - ou il va trop loin ou il ne va pas
assez loin -d'exprimer une espèce de méfiance à l'endroit
d'un groupe, alors qu'on ne voit pas la même méfiance à
l'endroit d'un autre groupe. Une question sur ce projet de loi: Est-ce que le
Conseil des collèges a été consulté?
M. Ryan: II n'a pas été consulté parce que
la loi ne nous imposait pas de le consulter sur ce point précis et que
nous ne voulions pas l'engager dans une question qui peut avoir une incidence
politique. Mais nous avons consulté la Fédération des
collèges et les principales associations concernées. L'accord est
général.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on a envisagé l'hypothèse
d'élargir cette politique aux autres personnels?
M. Ryan: Non.
Mme Blackburn: Quand le ministre nous dit que c'est parce qu'il
ne voulait pas impliquer le Conseil des collèges dans une
activité à caractère politique, chaque fois qu'on donne un
avis et qu'on sait qu'on le donne à un homme qui est élu au
suffrage
universel, je pense bien que cela a nécessairement un impact un
peu politique. Là-dessus, je dois dire que je ne vous suis pas
très bien et un éclairage intéressant aurait pu nous venir
du Conseil des collèges. Ma question est la suivante: Est-ce qu'on
pourrait - je ne connais pas très bien les procédures
parlementaires - avant d'aller plus loin sur cette question, est-ce
qu'il serait envisageable de consulter le Conseil des collèges sur cette
question?
M. Ryan: Ce projet de loi était dans les carnets du
ministère quand je suis arrivé. J'ai vérifié, j'ai
demandé à tous les milieux concernés s'ils n'avaient pas
des représentations à me faire au sujet des choses qui
étaient en cours. Le Conseil des collèges suit de très
près l'évolution de la législation et des politiques du
ministère, et il a eu toutes les chances de se renseigner, puisque ce
projet a été déposé tout au début de la
présente session, au mois de mars 1986. Il est sur la table depuis tout
ce temps-là et on a eu le temps d'en discuter amplement. Il y a
une chose qui peut arriver toutefois: je ne voudrais pas que la deuxième
lecture soit retardée, non plus que l'étude en comité,
mais avant l'adoption du rapport en comité, avant la présentation
du rapport à l'Assemblée nationale et avant le vote de
troisième lecture, je peux très bien demander l'avis du
président du Conseil des collèges. Je n'ai pas d'objection
à cela, mais je ne voudrais pas en faire une condition sine qua non et
le faire comparaître devant la commission. Je dirai ce qu'il m'a
donné. S'il me donne un avis écrit, je vous le transmettrai, je
n'aurai pas de problème avec cela. Si cela peut ajouter une mesure de
sécurité, je n'ai pas d'objection. Je veux le bien des
collèges, pas autre chose.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Simplement sur ce même sujet, Mme la
Présidente. Je pense que ce que le ministre vient de dire est une
ouverture à une possibilité de vérification auprès
du Conseil des collèges, de la même façon qu'on l'avait
fait - vous vous en souvenez - lorsque je m'étais opposé à
une inclusion dans un projet de loi d'une proposition que le ministre me disait
être acceptée par les personnels non enseignants des commissions
scolaires. Effectivement, après vérification, on s'est
aperçu qu'ils l'avaient accepté parce qu'ils voulaient absolument
régler un problème, mais accepté dans le sens qu'ils
auraient mieux aimé telle chose. Finalement, le ministre a compris
l'argumentation. On en a fait une discussion hors table ici qui ensuite, lors
de la prise en considération du rapport, a été
acceptée par le ministre. Je pense que ma collègue a une
préoccupation qui mérite vérification auprès du
Conseil des collèges et, dans ce sens-là, si le ministre nous
donne la garantie que, après une discussion qu'on aura entre nous
après l'avis donné, il y aura moyen d'apporter un amendement, je
dis bravo; c'est l'objet de notre travail comme membres de l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
êtes encore dans de3 remarques préliminaires?
Mme Blackburn: Oui, dans des remarques préliminaires, Mme
la Présidente. Je voudrais seulement dire au ministre que -je parle
d'expérience - quand vous êtes en train de travailler au Conseil
des collèges, au Conseil des universités ou au Conseil
supérieur, vous n'êtes pas nécessairement en train
d'examiner les petits projets de loi qui sont déposés en Chambre.
Dans ce sens, j'ai parlé au secrétaire du Conseil des
collèges qui me dit ne pas avoir été informé. Je ne
les avais pas informés, j'aurais pu le faire, remarquez, parce que je
suis le porte-parole de l'Opposition, mais je pensais que cela serait fait par
le gouvernement. Bien sûr, on ne suit pas à la trace le
gouvernement pour savoir si une journée il dépose un projet de
loi. Comme je sais que le Conseil des collèges, et surtout la Commission
de l'enseignement professionnel, s'est beaucoup intéressé
à cette question de la gestion des personnels dans les collèges,
il sera intéressé à vous donner un avis. Comme le dit mon
collègue de Laviolette, je pense que l'ouverture qui est faite par le
ministre, si on peut avoir l'occasion de revenir, si tant est qu'on puisse
améliorer le projet de loi, je trouve cela intéressant.
Est-ce que je pourrais ajouter à la démarche du ministre
et lui demander s'il serait pertinent d'ouvrir le règlement pour les
autres personnels?
M. Ryan: Pour les autres?
Mme Blackburn: Les autres personnels. Demander avis, même
si ce n'est pas un avis officiel, même si c'est un commentaire, est-ce
que le ministre pourrait examiner la possibilité d'interroger le Conseil
des collèges sur les autres personnes?
M. Ryan: Je ne veux pas m'engager à le faire, Mme la
Présidente, car je ne voudrais pas donner l'impression, pendant que les
négociations sont en cours, que je cherche à établir en
même temps un autre mécanisme. Je vais vous le dire franchement,
je ne veux pas faire cela sous aucune considération.
M. Lanoux qui m'accompagne ici se souviendra, quand il a
été question d'une politique de classification - vous vous
rappelez le plan de classification - cela relève de notre
autorité et on peut le faire. À un moment donné, un plan a
commencé à circuler au début de l'année, et les
syndicats sont venus me voir pour me dire: On ne veut pas de cela pendant qu'on
est en négociation. Un plan de classification, c'est un
élément majeur d'une politique de gestion, si je comprends bien.
Les syndicats nous ont dit: On ne veut pas mêler les cartes pendant ce
temps-là.
Je pense que c'est un très mauvais conseil qu'on suivrait si on
suivait ce conseil. Peut-être que, en d'autres temps plus opportuns, la
chose pourrait être examinée, mais je ne peux vraiment pas prendre
cet engagement. Je suis obligé de maintenir la portée du projet
de loi au point où il en est.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que nous en
étions encore aux remarques préliminaires. Par contre, l'article
1 a été très longuement discuté. Est-ce que nous
pourrions adopter l'article 1?
Mme Blackburn: Adopté, Mme la Présidente, en
rappelant bien, pour les débats en cours, qu'il ne s'agissait pas d'une
volonté du gouvernement précédent d'étendre son
pouvoir sur toutes les conditions, mais que c'était la suite d'une
erreur de typographie.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
2. M. le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science».
M. Ryan: Dans l'article 27 de la loi actuelle sur les
collèges, il est prévu que les états financiers d'un
collège sont transmis au ministre dans les 90 jours suivant la fin de
chaque exercice financier et que la période de 90 jours serait
remplacée par la période de quatre mois, en conformité
avec les dispositions à cette fin que l'on trouve dans la Loi sur
l'administration financière.
C'est un exercice d'harmonisation avec la Loi sur l'administration
financière qui permet d'apporter un peu plus de concordance. Dans ce
cas-ci, je pense que le délai additionnel d'un mois qui est
accordé aux collèges sera apprécié. Est-ce qu'il y
a eu beaucoup de problèmes de retard de ce côté?
Une voix: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Si je comprends bien l'explication du ministre,
c'est tout simplement pour rendre cela conforme aux politiques...
M. Ryan: Aux dispositions de la Loi sur l'administration
financière, qui est la loi de base en matière d'administration
gouvernementale.
Mme Blackburn: Quatre mois, 120 jours plutôt que 90
jours.
M. Ryan: C'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
est...
M. Ryan: Si vous me permettez de préciser... Dans la
section 9 de cette loi, il y a un article qui traite des obligations des
institutions subventionnées et qui dit ceci: "Chaque
établissement, institution ou association qui reçoit une
subvention du gouvernement doit, chaque année, dans les quatre mois
suivant la clôture de son année financière, transmettre au
Conseil du trésor un rapport financier vérifié par un
comptable public comprenant son bilan", etc. Ce sera quatre mois dans les deux
cas.
M. Jolivet: Une petite question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolet.te.
M. Jolivet: Dans le contexte où actuellement c'est dans
les 90 jours et où des retards portaient ce délai à quatre
mois, avez-vous des indications dans les lois où, si c'était
quatre mois, il y aurait des retards qui feraient que, à un moment
donné, les gens demanderaient cinq mois? Je ne veux pas blaguer en
disant cela. Je veux seulement m'assurer que le but n'est pas de donner
d'autres délais plus tard, car, si le ministre est toujours pris pour
augmenter ses délais, à un moment donné, cela n'aura plus
de bon sens.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: M. Lanoux m'informe que le dépassement qu'on
observait allait de 90 à 120 jours et que, avec l'amendement
proposé, il y a de grandes chances qu'on retrouve presque tous nos
collèges dans la légalité.
M. Jolivet: Par curiosité, dans les lois où c'est
quatre mois, en vertu de la Loi sur l'administration financière, il n'y
a aucune indication?
M. Ryan: Non, il n'y a pas d'indication. M. Jolivet:
D'accord.
M. Ryan: Toutefois, nous observons - et je pense que vous l'avez
aussi remarqué de votre côté - une tendance de plus en
plus
grande à accélérer le dépôt des
rapports. Cela va beaucoup plus vite qu'il y a quatre ou cinq ans au Parlement.
Il y a un gros effort de fidélité aux délais qui a
été accompli avec des résulats appréciables. (18
heures)
M. Jolivet: Aux commissions parlementaires, justement, il y avait
beaucoup de demandes en ce sens, avec les études qui ont
été faites, des rapports Vaugeois et autres à
l'époque.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2 est adopté?
M. Jolivet: Adopté. Mme Blackburn:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): II est maintenant 18
heures. Je demanderais le consentement de la commission pour prolonger le
débat, étant donné que la Chambre a ajourné ses
débats à mardi. S'il était possible de finir ce projet de
loi au lieu de siéger à 20 heures.
M. Jolivet: ...siéger à 20 heures.
La Présidente (Mme Bélanger): On demande le
consentement de la commission.
M. Jolivet: Nous croyions qu'on aurait pu aller voir l'exposition
de 18 heures à 19 heures. Cela dépend...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il n'y a pas de
consentement, on peut revenir puisqu'on a eu l'ordre de la Chambre de revenir
à 20 heures. Cela prend le consentement unanime de la commission.
M. Ryan: ...consentement unanime.
M. Jolivet: Vous n'avez pas perdu l'exposition, on vous a permis
d'y aller tout à l'heure, à 17 heures. C'est vous qui avez
décidé de ne pas y aller.
M. Gardner: ...consentement des deux côtés?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, monsieur le
député.
M. Jolivet: Si Mme la députée est prête
à le donner, puisque c'est elle qui est la porte-parole de l'Opposition.
Moi, je suis prêt à donner mon consentement.
Mme Blackburn: Accordé, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous
continuons le débat et j'appelle l'article 3.
M. Ryan: Pardon?
Mme Blackburn: Vous auriez mérité qu'on vous
ramène à 20 heures. Le leader parlementaire a refusé tout
à l'heure en Chambre de nous laisser ajourner à 18 h 30, comme la
Chambre. II refusait cela pour la commission ici.
M. Jolivet: On l'a d'ailleurs demandé en Chambre. C'est
pour cela qu'on vous rappelle simplement ce qui s'est passé en Chambre.
On avait demandé de prolonger jusqu'à 18 h 30 et le leader a dit:
Non, il n'en est pas question; vous reviendrez à 20 heures. On veut
simplement être logique avec ce que le leader a dit. Excusez-moi. Quand
on a demandé, expressément pour la commission, en Chambre, ils
ont refusé qu'on prolonge jusqu'à 18 h 30. On voulait simplement
respecter le leader, mais on est d'accord.
M. Thérien: ...cela serait réglé dans une
heure.
M. Ryan: II n'était pas de bonne humeur aujourd'hui.
M. Jolivet: Ah bon!
La Présidente (Mme Bélanger): Je vous ferai
remarquer, M. le député de Laviolette, que c'est à te
demande du leader qui nous a offert de prolonger après 18 heures.
M. Jolivet: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): II nous a
demandé de prolonger le débat, si on voulait, avec le
consentement unanime de la commission.
M. Jolivet: Seulement une chose pour bien expliquer. En Chambre,
on a posé cette question, en tant que membres de l'Opposition: Est-ce
qu'on peut terminer à 18 h 30? Ils nous ont dit: Non, c'est à 18
heures, vous reviendrez à 20 heures. On veut simplement vous rappeler
que nous étions d'accord pour terminer à 18 h 30, qu'on est
encore d'accord et que, malgré l'avis qui a été
donné en Chambre, on donne quand même notre consentement
unanime.
La Présidente (Mme Bélanger): On vous remercie, M.
le député de Laviolette.
M. Ryan: Votre unanimité est grandement
appréciée!
M. Gardner: II va être très heureux de remonter dans
Laviolette ce soir.
M. Ryan: Nous vous accordons volontiers notre consentement
même si nous étions disposés à revenir à 20
heures.
M. Jolivet: Je serai ici demain matin, moi.
M. Ryan: Mme la Présidente, vous avez appelé
l'article 3, si j'ai bien compris?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
ministre.
M. Ryan: Je voulais simplement dire que l'article 3 se comprend
aisément par l'annexe 1, qui donne la liste des règlements qui
trouveraient leur pleine validation avec l'adoption de l'article 3. II s'agit
de règlements qui ont été édictés à
différentes périodes par le gouvernement précédent
pour déterminer certaines conditions de travail des cadres et des
directeurs généraux des collèges d'enseignement
général et professionnel. Je pense que c'est une opération
de validation de règlements pris par le gouvernement
précédent et qui, par conséquent, ne pouvaient pas
être erronés.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Vous dites: Les règlements
édictés par le gouvernement mentionnés à l'annexe 1
de la présente loi sont réputés avoir été
adoptés en vertu de l'article 18.1. Cela va demander d'autres
explications.
M. Ryan: Pardon?
Mme Blackburn: Pour vous, cela a l'air très limpide, mais
pour moi cela ne l'est pas. Si l'article existait déjà... Il
existait déjà; on vient d'y faire un petit ajout, mais l'article
18 existait, puisqu'on vient de le modifier pour changer "les" et "des".
Pourquoi faut-il absolument que ce soit réputé être
adopté? Est-ce qu'il ne l'était pas en vertu de l'article
18.1?
M. Ryan: Je vais demander à notre conseiller juridique.
Là vous entrez dans les arcanes de la science juridique.
Mme Blackburn: ...n'existe pas.
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Leblanc.
M. Ryan: C'est l'art du juriste de faire le joint entre
l'être et le non-être juridique.
M. Leblanc: Ici, il y avait deux difficultés techniques.
La première était dans ce même projet de loi 48, qui est le
chapitre 30 des lois de 1985, où on avait, par omission, indiqué
un "les" plutôt qu'un "des", alors que dans ce même projet de loi
on avait oublié de mettre un article pour préserver les
règlements. Avant ce projet de loi, les règlements sur les
conditions de travail des cadres étaient faits par le gouvernement;
c'était prévu à l'article 18 de la Loi sur les
collèges d'enseignement. La modification apportée par le projet
de loi 48, le chapitre 30 des lois de 1985, visait à déplacer ce
pouvoir pour qu'il soit exercé par le ministre. On a, par le fait
même, abrogé les dispositions qui donnaient ces pouvoirs au
gouvernement. L'explication que je donne va dans le même sens que celle
que j'ai donnée tout à l'heure pour l'article 3 de la Loi sur les
investissements universitaires. On a abrogé un pouvoir de faire des
règlements. En vertu de ce pouvoir, le gouvernement avait adopté
ce règlement sur les conditions d'emploi des cadres, mais on avait omis
d'indiquer une disposition pour préserver ce règlement; c'est
donc dire que depuis que l'article 18.1 est entré en vigueur, on est
dans un vide juridique et, actuellement, il n'existe aucun règlement qui
touche ces matières.
La disposition a deux effets. Son premier est de venir dire: nous allons
ranimer ces règlements d'une façon rétroactive pour nous
assurer qu'il n'y ait pas de vide juridique. Alors c'était une
deuxième difficulté qui découlait de ce projet de loi,
où on n'avait pas prévu ces choses. Le deuxième point
découle directement de la modification qui a été
apportée à l'article 1 de la présente loi, au
deuxième paragraphe, où on prévoit les questions de
conditions de travail où on demande d'adopter une politique de gestion.
Entre autres, on y précise qu'on va pouvoir prévoir des
modalités de consultation, d'adoption et d'application. Ces choses, qui
ont été adoptées par le gouvernement à
l'époque, se retrouvent actuellement au règlement, mais on
n'avait aucun pouvoir habilitant. Il y a de très nombreuses dispositions
de ce règlement qui sont d'une validité très douteuse. En
adoptant l'article 2 et en disant qu'on va faire en sorte que les
règlements qui sont ici ont été adoptés en vertu de
l'article 18.1 tel que modifié, donc de cet article 2, on a comme effet
de rendre ce règlement légal et en plus de le faire revivre,
parce qu'il avait disparu.
M. Jolivet: Vous êtes en train de me dire que, en plus des
juristes de l'époque, le ministre de l'Éducation ou de
l'Enseignement supérieur plutôt de l'époque, même le
critique de l'Opposition de l'époque, personne ne s'est aperçu de
cela. On disait toujours que le ministre actuel, qui était critique,
faisait des travaux d'une vigilance importante; cela veut dire que même
lui s'est fait avoir. C'est la première. La deuxième,
c'est...
Mme Blackburn: Donc, ce n'est pas Dieu.
M. Jolivet: Oui. J'ai bien compris que c'était des
dispositions transitoires. La deuxième, c'est que dans les notes
explicatives qui nous sont données, il y a une question qui serait
adressée à M. le ministre, qui se dit répugner à
avoir des effets rétroactifs dans une loi. Pour une fois, il accepte
qu'il y ait des effets rétroactifs, j'en suis totalement abasourdi ce
soir.
M. Ryan: C'est la vieille théorie de la balance des
inconvénients, que devant un devoir de justice envers des centaines et
des centaines de travailleurs consciencieux, honnêtes et
compétents, l'honneur qui me pousserait è éviter d'avoir
l'air de me contredire, je me contredis volontiers. Je vous signale que c'est
vrai que cela m'avait échappé parce que j'avais une faiblesse
comme critique, je ne m'étais pas encore habitué totalement
à lire tous les règlements qui paraissaient dans la Gazette
officielle. Il m'en échappait des petits bouts. Nous avions toutefois
bien signalé, quand le débat a eu lieu, que cela nous inspirait
des réserves. Vou3 avez raison que la théorie de M. l'avocat nous
impressionne. Il faut corriger cela sans délai.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Mme Blackburn: Je reviens, Mme la Présidente, à ce
que nous disait Me Leblanc tout à l'heure. En parlant du
règlement 40 -je ne sais plus quel numéro il porte - on dit:
Certaines dispositions là-dedans sont finalement à la marge.
Est-ce que c'était à la marge parce que ce n'était pas
adopté en vertu de la loi, à cause d'un vide ou à cause du
contenu? Si c'est à cause du contenu, on vient de valider le contenu qui
serait plus ou moins... si je comprends bien, on vient de l'officialiser par le
biais de cette troisième...
M. Leblanc: Cela aurait pour effet de valider le contenu. Par
exemple, dans ce règlement, on prévoit que, pour
différentes choses, on demande aux collèges de consulter leurs
membres. Nous n'avions pas ce pouvoir d'ordonner aux collèges de faire
des consultations. On vient de l'ajouter dans l'article 2. Il n'y a pas de
doute qu'en agissant de la sorte, on vient valider le règlement sur des
questions comme celles-là, entre autres, qui avaient sûrement
été jugées nécessaires à l'époque
puisqu'on les avait mises dans le règlement. Mais on valide, c'est
exact.
Mme Blackburn: M. le ministre, cela veut dire qu'on est en train
de valider les dispositions d'un règlement sur lesquelles les
collèges n'avaient pas généralement fait
l'unanimité parce qu'ils auraient pu, même si cela n'était
pas parfaitement légal, accepter les règles qui étaient
établies par ce règle- ment. Je ne suis pas sûre qu'ils
soient bien conscients de ce qu'on est en train de leur passer.
M. Ryan: II n'y a aucun problème.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, ils ont été
consultés là-dessus. Ils ont donné leur assentiment. Et
moi, je veux vous assurer d'une chose. Je suis quand même en fonction
depuis près d'un an et j'ai rencontré à plusieurs reprises
ta Fédération des collèges. J'ai rencontré
différentes associations qui regroupent les personnels et personne ne
m'a dit qu'il y avait des difficultés avec le règlement actuel.
Ce sont nos conseillers juridiques qui nous ont fait valoir la
possibilité d'un vide qui pourrait être établi
ultérieurement et rétroactivement, et qui pourrait nous
entraîner des conséquences énormes. On veut éviter
cela. Mais il n'y a pas eu de problème jusqu'à maintenant, vous
pouvez en être sûre.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, j'ai du mal à
entendre Me Leblanc qui a dit, tout à l'heure: Par exemple, on ne
pouvait pas faire obligation à un collège de consulter. En vertu
de ce règlement, on va dorénavant pouvoir le faire.
M. Ryan: C'est dans le règlement actuel. S'il était
contesté devant les tribunaux, ce qui n'a pas été le cas,
il pourrait arriver qu'il soit invalidé et, à ce
moment-là, on se ferait dire non. Si c'est clairement inscrit dans la
loi, il n'y a pas de problème.
Mme Blackburn: Non, je comprends très bien...
M. Ryan: D'accord.
Mme Blackburn: Je comprends très bien que cela vient le
valider, mais ce que j'ai cru comprendre dans l'intervention de Me Leblanc,
tout à l'heure, c'est que des articles de ce règlement ne
seraient pas nécessairement bien reçus dans les collèges;
par exemple, sur la consultation.
M. Ryan: Même si les collèges sont d'accord sur le
fond, sur la substance du règlement, il pourrait arriver que...
Mme Blackburn: Oui, je comprends cela.
M. Ryan: ...les conseillers juridiques ne soient pas d'accord sur
telle ou telle formulation précise, demandent un accent grave au lieu
d'un accent circonflexe.
Mme Blackburn: Je comprends cela. Je ne dois pas comprendre dans
le propos de Me Leblanc que ce n'est pas tant sur le contenu que les
collèges n'étaient pas d'accord non plus que sur les articles de
ce règlement; c'est contre une éventuelle contestation qu'on se
protège.
M. Ryan: C'est cela, uniquement cela.
Mme Blackburn: On peut dire cela pour toute la liste des
règlements que je n'ai pas lus, évidemment, et qui se retrouvent
là-dedans.
M. Ryan: Et que moi non plus je n'ai pas relus au complet avant
l'exercice d'aujourd'hui.
Mme Blackburn: On vient de blinder l'intervention
"indéfonçable" et à nouveau très
réglementée, contrairement à ce que le ministre nous
disait qu'il ferait si jamais on pouvait lui laisser prendre le pouvoir.
M. Jolivet: Mme la Présidente...
M. Ryan: Il est toujours difficile de gérer une
succession.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laviolette.
Mme Blackburn: Comme il semble toujours, Mme la
Présidente, ce gouvernement n'a toujours pas réussi à
prendre le pouvoir.
M. Jolivet: D'une façon ou d'une autre, Mme la
Présidente, ce que vient faire l'article 4, avec l'annexe - vous en
faites l'article 3 et l'annexe - c'est tout simplement d'éviter que,
dans les jours qui viennent, il y ait contestation potentielle de quelqu'un qui
voudrait contester ses conditions de travail et ses conditions salariales. Dans
ce contexte, il est vraiment urgent d'adopter ce projet de loi. Si le ministre
n'avait pas été pris dans le goulot d'étranglement, cela
ferait longtemps qu'il serait adopté, fort probablement. Il reste que
l'on souhaite toujours, s'il y a eu consultation sur la deuxième partie,
que l'on ait la consultation sur la première partie, ce qu'on demandait
tout à l'heure.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3 du projet de loi 28 est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
4. Est-ce que l'article 4 est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'annexe 1
du projet de loi 28 est adoptée?
M. Jolivet: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi 28, Loi modifiant la Loi sur les collèges
d'enseignement général et professionnel, est adopté?
M. Jolivet: Adopté. Mme Blackburn:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le projet
de loi 28 dans son ensemble est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission a donc
rempli le mandat qui lui était assigné. Nous ajournons sine
die.
(Fin de la séance à 18 h 18)